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Full text of "Ceuvres De Henri Poincare Tome VIII"

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OF  TECHNOLOGY 


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(EUVRES 


DE 


HENRI  POINCARE 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  GAUTHIER-VILLARS 
Quai  des  Grands-Augustins,  55. 

140740 


(EUVRES 

DE 

HENRI   POINCARE 

PUBLIEES 

SOUS  LES  AUSPICES  DE  L'ACADEMIE  DES  SCIENCES 

PAR 

LA    SECTION   DE   GEOMETR1E 


TOME   VIII 

PUBLIC    AVEC    LA   COLLABORATION 
DE 

PIERRE    SEM1ROT 

DIRECTEUR    DE    I/OBSERVATOIRE    DE    L'UNIVERSITlS    DE    BORDEAUX 


PARIS 

GAUTHIER-VILLARS,  ED1TEUR 

LIBRAIRE   DU   BUREAU   DES  LONGITUDES,   DE  L'ECOLE  POLYTECHNIQUE 
Quai  des  Grands-Augustins,  55 

1952 


Copyright  by  Gauthier-Villars,  ig5a. 
Tousdroits  de  traduction,  de  reproduction  et  d'adaptation  reserve's  pour  tous  pays. 


MECANIQUE  CELESTE 


ET 


ASTRONOMIE 


ANALYSE 


DE   SES 


TRAVAUX   SCIENTIFIQUES 

FAITI  P»n  HEMI  POlNCARfi. 


Acta  Mathematica,  t.  38,  p.  no,  n4-u5  (1921). 


XX.  —  DSveloppemexit  de  la  Fonction,  perturbatrice 
[120,  168,  173,  196,  206,  207,  209,  278]. 

Jo  me  suis  occuprt  do  la  Ibnclion  perlurbalrice  a  plusieurs  points  de  vue 
difl  (fronts. 

J'ai  d'abord  cJierchti  la  valour  approckgce  des  coefficients  des  termes  de  rang 
ir&s  <Slcv<5.  M.  Flamme  avail  d^ja  employ^  pour  cet  objet  la  methode  de 
M.  Darboux  sur  les  fonctions  de  u*6s  grands  nombres.  Mais  comme  cette 
inotliodc  sous  sa  forme  primitive  ne  s'appliquait  qu'aux  fonctions  d'uno  seule 
variable,  M.  Flamme  devait  done  decomposer  cliaque  terme  en  une  somme  de 
produils,  ou  cliacun  des  factcurs  ne  dcSpendait  quo  d'une  seule  anomaliu 
moyenne.  J'ai  pr<5fer<5  considtfrer  directement  la  fonction  comine  dependant  des 
deux  anomalies  moycnnes.  Des  proct5d£s  analogues  sont  encore,  comme  jel'ai 
montrd,  applicables  dans  ce  cas.  Seulement  ils  exigent  une  discussion;  j'ai 
donn^les  principes  qui  doivent  diriger  cette  discussion  etj'en  ai  fait  Tappli- 
cation  dans  un  cas  simple  [278]. 

On  peut  aussi  consid&rer  chaque  coefficient  comme  fonction  des  excentri- 
H.  P.  —  Viir. 


2  ANALYSE  DE  SES  TRAVAUX  SCIENTIFIQUES, 

cites  el  des  inclinaisons,  etudier  les  divers  modes  de  developpcment  do  cos 
fonctions  el  cliercher  les  conditions  de  leur  convergence.  Los  conditions 
auxquelles  j  'arrive  [209]  sent  relativement  simples. 

On  pent  enfin  cliercher  s'il  y  a  des  relations  enlre  les  divers  coefficients. 
J'en  ai  trouv6  un  certain  nombre  [196,  206,  207]. 

Dans  toutes  ces  recherches,  je  me  snis  servi  des  relations  de  cos  coefficients 
avec  les  periodes  de  certaines  integrates  doubles. 

XXII.  —  Astronomie,  Questions  diverses 
[31,  43,  58,  93,  114,  152,  195,  202,  213,  217,  281]. 

On  a  vu  plus  haul  quel  role  jouent  en  Astronomic  les  series  trigono- 
metriques. 

J'ai  done  an  point  de  vue  de  ces  applications  &l&  ameiu*  pour  contribuer  a 
la  solution  de  cette  question  a  (Hudier  les  conditions  de  convergence  des  series 
trigonom^triques  [43,  93].  J'ai  reconnu  ainsi  deux  fails  principaux  : 

i°  Si  une  pareille  s&rie  est  absolument  convergente  pour  certaines  valeurs 
du  temps,  elle  1'est  ^lernelleoient;  il  n'en  est  plus  de  m£me  quand  la  conver- 
gence n'est  plus  absolue; 

2°  Une  mtime  fonction  ne  peut  pas  £tre  repr<5sent<5e  par  deux  series  diifiSrcnlos 
absolument  convergentes. 

Je  n'ai  pu  r<5soudre,  de  facon  a  me  mettre  a  1'abri  de  toute  objection,  la 
question  de  la  convergence  des  series  particuli&res  de  M.  Lindstedt;  cepeudanl, 
j'ai  tout  lieu  de  penser  que  ces  series  ne  convergent  pas  absolument,  mais  que, 
enordonnantconvenablementles  termes,  on  peutles  rendre  semi-convergentes, 
La  convergence  pourrait  alors  nc  subsister  que  pendant  un  inlorvalle  do  lomps 


On  croit  d'ordinaire  qu'une  fonction  repr6sent<5e  par  une  s6rio  trigono- 
m^.triqne  absolument  convergente  ne  peut  croitro  an  dela  de  toute  lirnite.  G'ost 
m^me  cette  croyance  qui  sert  de  fondement  aux  demonstrations  anciennes  de  la 
stability  du  systeme  solaire  et  qui,  depuis,  a  conduit  les  astronomes  a  fairc  tant 
d'eflforts  pour  faire  rentrer  le  temps  sous  les  signes  sinus  et  cosinus,  Getto 
croyance  est  erroiwSe;  j'ai  montre  [31,  93]  qu'une  pareille  fonction  devient  aussi 
grande  que  Ton  veut  si  la  convergence  n'est  pas  uniforme.  Mais  il  y  a  deux 
manures  de  croitre  au  dela  de  toute  limite  :  une  fonction  pent  «  tendre  vers 


ANALYSE    DE   SES    TRAVAUX    SCIENTIFIQUES.  3 

Tiiilini  ».  11  arrive  alors  qu'elle  finil  par  depasser  une  quanlile'  quelcoiique,  M 
grande  quVlle  soil,  pour  reslcr  ciisuile  conslnnimenL  superieure  a  celte  quantite. 
Une  Ibnclioii  pcul  encore  subir  une  infinite  d'oscillations  success  ives,  de  iacon 
quo  1'tmiplitude  des  oscillations  croisse  indefmhnent.  J'ai  raonlre  [58]  que  les 
deux  cas  peu\ent  se  presenter,  en  ce  qui  coiicerne  la  somrne  d'uiie  s^rie  pure- 
meiit  irigonomgtrique.  En  resiling,  quaiid  meme  on  arriverait  a  representer  les 
coordonne'es  des  astres  par  des  series  trigonom^triques  convergentes,  on  n'aurait 
pas  deiiionlre'  la  sLabilile  du  sysLemc  solaire. 

J'ai  eiisuile  [202]  ^tudie  des  proc^de"s  destines  a  augiiienter  la  con\ergence 
de  certaines  series  trigonoine'triques  dont  divers  astroiiomes,  et  en  particulier 
M.  Gyld^n,  avaient  fait  usage  dans  les  quadratures  mecaniques. 

Je  revicndrai  plus  loin  sur  le  iravail  que  j'ai  consacre  aux  marees  [195]  el 
qui  inte'ressc  e'galemen.l  1' Astronomic . 

Lc  calcul  des  perturbations  des  cometes  par  les  quadratures  me'caniques 
clevient  particulierement  p6nible  quand  la  comete  passe  tres  pres  de  Fastre 
iroublanl  parce  qu'a  ce  moment  la  distance  des  deux  corps  varie  ires  rapide- 
meiit.  J'ai  indiqu^  [213]  comment  un  emploi  judicieux  des  integrates  elliptiques 
pouvait  faciliter  ce  calcul. 

J'ai  public  aussi  un  article  [217]  sur  le  role  des  observations  du  pendule  en 
ge'ode'sie  et  j'ai  montre  comment  les  seules  observations  pendulaires,  si  elles 
e*taient  parfaites  et  completes,  pourraient  suffire  pour  de'terminer  la  forme  dc 
la  Terre. 

Enfin  dans  la  Preface  que  j'ai  e'crite  pour  les  legons  de  Tisserand  sur  la 
determination  des  Orbites,  j'ai  compare  les  diverses  me'thodes  en  usage  et  j'ai 
montre"  qu'une  orbite  parabolique  pourrait  se  determiner  a  1'aide  de  trois 
observations  quelconques,  par  des  formules  ou  n'entrent  que  des  fonctions 
rationnelles . 


PREMIfiRE  PARTIE.  —  FONCTION  PERTURBATRICE 
ET  PfiRIODES  DES  INTfiGRALES  DOUBLES. 


SLIR 

LE  DEVELOPPEMENT  APPROCHE 


OE   LA 


FONCTION  PERTURBATRICE 


Cornptes  rendus  de  V Academic  des  Sciences,  t.  112,  p.  269-270  (2  f6vrier  1891). 


II  arrive  souvent  que,  les  moyens  raonvemonts  6tant  presque  commensurables, 
certains  termes  de  la  fonction  perturbatrice  acqui&renl,  malgr£  leur  rang 
tflevtf,  une  importance  considerable  par  suite  de  la  presence  de  petits  diviseurs. 
II  pent  6tre  nt^cessaire  de  les  calculer  sans  connaitre  les  termes  qui  prudent; 
mais  le  plus  souvent  on  n'a  hnsoin  que  d'uno  valeur  approch^e,  parce  qu'il 
ne  s'agit  que  de  reconnaitre  si  res  tPrmes  sont  n^gligeables. 

Le  calcul  do  ces  valeurs  approch^es  a  d£ja,  ^  plusieurs  reprises,  occupe 
les  g^om^tres ;  le  meilleur  et  lo  plus  complet,  des  travaux  publics  dans  cet 

ordre  d'idees  est  une  Tli^sc  de  M.  Flammc,,  ou  cet  astronome  prend  pour 
point  de  depart  la  m^thode.do  M.  Darboux  snr  les  fonctions  de  tr^s  grands 
nombres. 

J'ai  cru  devoir  revenir  sur  cette  question  pour  la  raison  suivante  :  M.  Flamme 
commence  par  d^velopper,  par  les  proc^d^s  ordinaires,  la  fonction  perturba- 
trice en  une  somme  de  termes  dont  chacun  est  le  produit  de  deux  facteurs,  le 


6  DEVELOPPEMENT  APPROCHE  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

premier  dependant  seulcment  dc  la  longitude  de  la  premiere  plan&lc,  el  l<l 
second  de  la  longitude  de  la  seconde  plan&te.  C'esL  a  cos  deux  facleurs  qu'il 
applique  la  m&hode  de  M.  Darboux.  J'ai  pens<3  qu'il  pouvait  y  avoir  interest  a 
£viter  ce  developpement  pr^liminaire  et  a  appliqiior  directemenl  COUP  methods 
a  la  fonction  perturba  trice  elle-meme. 

Mais  pour  cela  il  faut  rendre  la  methode  de  M.  Darboux  applicable  aux 
fonctions  de  deux  variables,  ce  qui  pent  se  faire  sans  rien  changer  aux  principrs 
sur  lesquels  elle  est  fondle. 

Voici  comment  j'ai  op6r£.  Soient  I  et  V  les  deux  anomalies  moyenncs,  v  (fct 
ul  les  deux  anomalies  excentriques,  R  la  fonction  pertnrbatrice  a  dtfvelopper. 

Soit 

R= 


Je  me  propose  de  calculer  la  valeur  approch^e  de  Ami/na  en  supposant 

^    ;?z2  =  en  H-  d^ 


ou  11  est  un  entier  tr^s  grand,  a,  b,  c,  d  des  enliers  finis,  a  et  c,  pr<nui(»rs 
entre  eux. 

Par  exemple,  pour  la  grande  in^galit^  de  Pallas,  on  prendra 

n  =  2,         ^=i,         c—  —  I,         d  =  o,         n  =  8, 
cl'ou 

77^1  =  i7)        /n2=8. 

Posons  maintenant 

x  =  eu  \f=i,        y  =  eu'  •-*, 


Soit  de  plus 


rint«5grale  6tant  prise,   en  regardant  z  comme  une   constanie,   le   long  <lu 
cercle  [  1  1  =  i  ,  il  viendra 


Nous  n'avons  done  plus  a  (5tudier  qn'une  fonction  d'une  seule  variable. 
a  laquelle  la  methode  de  M.  Darboux  est  directement  applicable.  On  sail 
que  tout  depend  de  la  valeur  et  de  la  nature  des  points  singuliers  de  *(*). 


D^VELOPPEMENT  APPROCHE  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  7 

Or,  pour  trouver  les  points  singuliers  de  *(*),  il  suffit  d'exprimer  que  s  a 
une  valeur  Lelle  que  deux  des  points  singuliers  de  F(*,  t)  consid<3r£e  comme 
fonciion  de  t  viennenl  a  se  confondre.  Toutes  les  valeurs  de  z  ainsi  obtenues 
ne  conviennent  pas  a  la  question  et  une  discussion  est  n^cessaire. 

On  trouve  ainsi  que  les  points  singuliers  de  9(z)  sont  de  deux  sortes. 

Nous  avons  d'abord  les  quatre  points 


x  =  -c    ou     -i        y  =  T'    ou      ,  > 


en  appelant  sin  cp  et  sin  9'  les  excentricit^s,  et  posant 

s  6tant,  d'autre  part,  dgfini  en  fonction  de  x  et  de  y  par  la  relation 

a  sin  cp  / 1         \          <-'  sin  cp'  /  \        \ 

Nous  avons  en  second  lieu  les  points  d^finis  de  la  mani&re  suivante  :  Soit  A 
le  carr£  de  la  distance  des  deux  plan&tes;  nous  aurons  les  valeurs  de  z  tiroes 
des  Equations 


or  ces  Equations  peuvent  &tre  remplac6es  par  les  suivantes  : 
(3)  P  =  o5        Q  =  o, 

P  et  Q  gtant  deux  polynomes  entiers  en  x  et  y,  le  premier  du  6e  ordre,  le 
second  du  7e;  quant  a  z,  il  est  toujours  d&fini  en  fonction  de  x  et  y  par  la 
relation  (i). 

Si  Ton  £limine  y  entre  les  deux  Equations  (3),  on  est  amen£  &  une  Equation 
alg^brique  en  x  du  24°  degr£. 

Ce  degr£  6lev6  cr^e  une  premiere  difficult^.  Heureusement  on  pourra  se 
contenter  dans  le  calcul  des  racines  de  cette  Equation  d'une  grossi&re  approxi- 
mation, et  la  petitesse  des  excenlricit^s  et  des  inclinaisons  facilitera  ce  calcuL 

Si  Ton  regarde  les  excentricit^s  et  les  inclinaisons  comme  des  infmiment 
petits,  le  degr6  s'abaisse  a  12;  il  est  done  encore  tr&s  £lev6;  mais  il  s'abaisse 
beaucoup  si  Tinclinaison  est  nulle,  de  sorte  qu'on  pent  entrevoir  qu'en  combi- 
nant  les  r^sultats  obtenus  par  cette  m^thode  dans  le  cas  d'une  inclinaison 
nulle,  avec  les  considerations  d^velopp6es  par  M.  Tisserand  dans  le  Cha- 


8  DEVELOPPEMENT  APPROCHE  DE   LA  FONCTION   PERTURBATRICE. 

pitre  XXVIII  du  Tome  I  de  sa  Mecanique  celeste,  on  poiirrn  arriver  a  un 
precede  reellement  pratique. 

Supposons  done  Pinclinaison  nulle;  si  les  cxcenlricites  sonl  fmie,s,  Pequalion 
s'abaisse  au  qualrifeme  degre;  si  les  deux  excentricittfs  son!,  Ires  pcliles  el  tie 
meme  ordre,  ou  mfiine  si  Pune  d'ellos  soulemenl  est  Irfts  polilo,  ellr  s'abaisse 
au  troisi&me  degre;  si  enfin  les  deux  encentricites  sont  trtjs  petiles  (Pune 
mani^re  absolue  ct  Pune  tr£s  polite  par  rapport  a  Faiilrc,  tsllc  s'abaissc  an 
deuxidnie  degre. 

Une  seconde  difficult^  provient  de  la  n(5cessit(^  d'une  discussion  pour  reeon- 
naitre  quel  est  de  ces  28  points  singuliers  celui  qui  r^pond  a  la  question.  J'ai 
fait  cette  discussion  dans  quelques  cas  particuliers  s'tfcartant  pen  do  ccux  <[iii 
peuvent  are  realises  en  Astronomic  et  j'ai  trouv(5  que  c'<5tait  un  des  3.4  poinls 
dtSfinis  par  les  Equations  (3)  qu'il  fallait  prendre. 

Soit  done  £0  le  point  singulier  qui  convient  a  la  question;  et  soient  £0,  a?0,  ;)'„ 
les  valeurs  correspondantes  de  /,  de  x  et  de  y.  Si  ce  point  ^0  est  un  de  ceux 
qui  satisfont  aux  equations  (2)  et  (3),  la  valeur  approchtfc  de  Amiwa  s('ra 


a  la  condition,  bien  entendu,  que  dans  -^-  on  remplace  z  et  I  par  JSQ  el.  /0;  ou 
bien  encore  x  ety  par  x$  etyo  s^  l'on  pr^ffere  exprimer  -T-J  en  fonction  do  c<»s 


deux  variables  /^cela  est  d'ailleurs  de  beaucoup  preferable,  car  ^-  ost  unc 
fonction  rationnelle  de  5?  et  de  y  J  • 

On  trouverait  une  expression  analogue  dans  le  cas  ou  le  point  singulier 
convenable  serait  un  des  quatre  poinls  de  la  premiere  sorle. 

La  m6me  methode  fournirait  sans  peine  des  expressions  plus  approdx<*os 
quo  Texpression  (4),  ou  Perreur  est  de  Pordre  de 


II  y  a  beaucoup  a  fa  ire  pour  faciliter  et  rendre  reellemenl  pratique  la  reso- 
lution de  liquation  alg^brique  &  laquelle  011  est  conduit  ct  la  discussion  qui 
doit  suivre.  Je  n'ai  fait,  dans  le  M^moire  qui  sera  bientot  public,  <[uo  poser 
les  principes  sur  lesquels  cette  discussion  doit  reposer  et  je  ne  les  ai  appliques 
que  dans  quelques  cas  particuliers;  mais  il  me  semble  que  Timportance  du 
sujet  devrait  tenter  les  cherclieurs  et  les  engager  a  computer  les  rcSsnltals  quo 


DgVELOPPEMENT  APPROCHE   DE  LA  FONCTION   PERTURBATRICE.  9 

j'ai  obienus.  Et,  en  effet,  je  n'ai  aborde  ce  travail  que  dans  un  but  tr&s  special 
et  je  me  suis  arr£le  d(\s  qu'il  a  (Ht5  atteinl. 

Dans  lo  conrs  do  ces  recherclies,  j'ai  ele  conduil  A  la  romarqne  suivanlo  : 
Soienl  r  el  /•'  los  deux  rayons  voclenrs,  II  Tangle   qu'ils  font   enlre  oux  ; 
la  fonclioii  perlurbalrice  de  la  premiere  plan&te  sera 


et  cellc  de  la  soconde 

i         r  cos  H 

"T^"*""""7^"* 
La  difference  sera 

n  _  r  cos  ^       r' cos  ^ 
"~      r't  ^2 

s^         .  r  cos  H       r  cos  H  .  ,  ,      ,    . 

On  sait  qne ^ —  et —  ne  contiennenL  pas  de  lermes  seculaires  propre- 

menl  dits  el  qu'on  pent  (5crire,  par  exemple. 

rcosH      v1  A          cos, 
-pr-  =  2^  A'^  "«»  sin  ( 

r'  cos  H 


S 


•A-//7JWZ-,  et  BOT^  sonl  nuls  pour  7ni=m2=o;  mais  si  les  mojens  mouvemenls 
sont  commensurables,  si  par  exemple 

( 5 )  nil  11  H-  ;?i2  n'  =  o, 

1'expression  mil-\-m$ll  devienL  iiid(5pendanle  du  temps  et  le  terme  corres- 
pondant  devient  accidentellement  secuhtire. 

J1ai  remarqu(5  que  si  Ton  clonne  anx  grands  axes  des  valeurs  telles  que  la 
relation  (5)  ait  lieu,  A/77l7?73  devient  egal  a  BOTl/Wl,  de  sorte  que  la  difference  D, 
qui  ne  contient  dc^ja  pas  de  termes  seculaires  proprement  dits,  ne  pent  pas 
contenir  non  plus  de  termes  accidentellement  seculaires. 

La  verification  est  Irfcs  facile. 


H.  P.  -  VIII. 


SUR 

LE  DEVELOPPEMENT 


DE   LA 


FONCTION  PERTURBATRICE 


Bulletin  astronomique,  t.  14,  p.  449-466  (dficembre  1897)- 


Je  me  propose  d'6tudier  les  propri<H£s  du  d^veloppemenl  de  la  parlie  priuri- 
pale  de  la  fonction  perturbatrice  dans  le  cas  oft  les  excentricil&s  sont  nullcs  cl 
les  inclinaisons  notables. 

Solent  a  et  ar  les  rayons  des  deux  orbites,  qui.d'apr&s  noire  Irypolh&so  soul. 
toutes  deux  circulates;  soient  I  et  l{  les  longitudes  des  deux  astres;  soil  eniin  J 
Pinclinaison  mutuelle  des  plans  des  deux  orbites. 

Nous  compterons  les  longitudes  /  et  l!  a  partir  de  la  ligne  des  noeuds.  Dans 
ces  conditions,  le  carr<3  de  la  distance  des  deux  astres  a  pour  expression 

a-  4-  a''2  —  2  aa'(cos  I  cos  I'  -f-  sin  /  sin  lf  cos  J  ), 

Si  nous  posons 

ayaatf'v^'i,        y.-  et'^i^ 

d'ou 

-         -  J       '  « 

cos  I' 


2  \/-* 


DEVELOPPEMENT   DE  LA  FONCTION   PERTURBATRICE.  II 

Cette  expression  deviendra 

a2-|_  a'*—  —  [(#H-#-i)(y -f-j,'-!)  —  COSJ(^?  — ^-1)(7— JT"1)]? 

cetle  expression  que  j'appellerai  dtSsormais  F(#,  y)  est  un  polynome  entier  en 

i          i 
*'*'-v'.r 

Consid^rons  un  polynome  entier  eii  x,  — »  y,  ~  dont  tons  les  termes  sont 
evidemment  de  la  forme 


ou  a  et  b  sont  des  entiers  positifs  ou  n^gatifs. 

Je  conviendrai  de  dire  que  ce  polynome  est  de  degr£  m  si,  dans  tous  ses 
termes,  chacun  des  exposants  a  et  b  est  au  plus  £gal  a  m  en  valeur  absolue. 

C'est  dans  ce  sens  qu'il  faudra  entendre  d<5sormais,  sauf  avis  contraire,  le 
mot  polynome  de  degre  m. 

A  ce  compte,  F(#5  y)  est  un  polynome  de  degrg  i  . 

II  est  clair  d'abord  que  si  P  est  un  polynome  de  degrg  m^  il  en  sera  de 
m&me  de 

dP  dP 


On  voit  ais&oienl  ensuite  qu'un  polynome  de  degre5  m  contient  (2m-l-i)a 
coefficients  arbitraires  ;  done  Lous  les  polynomes  de  degr6  m  peuvent  s'expri- 
mer  lin^airement  a  1'aide  de  (2m.  H-  i  )2  d'entre  eux. 

Mais  on  doit  remarquer  que  F(a?,  y)  pr^sente  une  double  sym^trie  : 

i°  II  ne  change  pas  quand  on  permute  x  ety; 

2°  II  ne  change  pas  quand  on  change  x  en  —  ety  eii  -  • 

Un  polynome  de  degr6  m  qui  pr^sente  cette  double  sym^trie  ne  contient 
plus  que  (m  -f-  1  )2  coefficients  arbitraires. 

En  efiet,  ^m'2  de  ses  coefficients  sont  tSgaux  4^454^  sont  ^gaux  232; 
le  terme  tout  connu  seul  ne  doit  6tre  6gal  a  aucun  autre  coefficient. 

II  y  a  done 


__ 

coefficients  distincts. 

Un  polynome  de  degrg  i  contient  done  9  coefficients  arbitraires;  et  4  seule- 


T2  DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

ment  d'enire  cux  sont  distincis  si  le  poljnome   pnSsentG  la  doublu  s>ni<UnV 

deF. 

Mais  F  ne  depend  quo  dc  irois  ok'moiils  a,  a*  ol  ,F  ;   il  v  »  <lonr,  <'nlrc«  !<>s 
4  coefficients  de  F   une   relation   qui   no  jonera   d'aillours   niicun    rrtlr  dans 

1'analyse  qui  va  suivre. 

II  s'agit  de  d^velopper  la  parlie  principale  de  la  fonciion  perlurbalrico  qiii 

csl  e^alo  a  4=  suivant  les  cosimis  et  les  sinus  des  muliiplos  des  donx 

0         V/F 
/  et  /;  ou,  ce  qui  revient  au  mtoc,  suivant  les  puissances  do 

eW'^i,     e1'^1. 
D'aprtis  la  formule  de  Fourier,  le  coefficient  de 


ou  a  et  [3  sont  des  entiers  positifs  ou  mSgatifs,  sera  reprcscnte  par 
double 


Immigration,  tanL  par  rapporl  a  /  que  par  rapport  u  lf,  *loil  s'ollbo- 
les  limites  o  et  27:. 
Exprim^e  a  1'aide  des  variables' 


cette  6galit^  devient 
/  N 

(I) 


et  elle  doit  dire  prise  le  long  d'un  chemin  imaginaire,  les  variables  x  H, 
d(5crivant  chacune  dans  lenr  plan  le  cercle  de  rayon  i,  de  facou  quo 


Nous  sommes  ainsi  conduits  a  6ludier  1'int^gralc  double  (i)  ou,  plus  tfononi 
lenient,  I'inteSgrale  double 

AC    3     —  /r  tftody^* 


prise  le  long  des  deux  cercles  |  #  |  =  i ,  |y  |  =  i . 

Les  nombres  a  et  (3  sont  des  entiers  positifs  ou  n(2gatifs  et  s  esl  la  moili<» 
d\m  entier  impair  negatif, 

Les  int^grales  A(a,  (3,  s)  sont  des  fonctions  transccndantcs  des  coefficients 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  1 3 

du  polynome  F  el,  par  consequent,  des  deux  grands  axes  a  et  a'  el  de  Fincli- 
naison  J. 

Mais,  comme  nous  allons  le  voir,  toules  ces  iraiisceiidaiiles  ne  sont  pas 
distincles  el  il  y  a  entre  elles  des  relations  de  recurrence  que  nous  allons 
(Hudier. 

Je  commence  par  observer  qu'a  cause  de  la  symelrie  du  polynome  F,  on  a 

Gonsiderons  maiiitenanl  une  integrate  de  la  forme 

/_,_    dx  dy 
HF'  -¥T ' 

ou  H  est  un  polynome  de  degre  //z,  au  sens  donne  plus  haul  a  ce  mot. 
Les  divers  termes  de  H  sont  de  la  forme 


ou  les  exposants  a  et  (3  sonl  au  plus  egaux  a  in  en  valeur  absolue. 

L7  integrate  elle-m6me  est  done  une  combinaison  line'aire  des  transcendaiiles 

A(«,  (3,  *),  ou 

Si  Ton  demonlre  qu'une  pareille  integrate  est  nulle,   on  aura  une  relation 
line'aire  entre  ces  transcendantes. 

Voici  comment  on  pent  obtenir  de  semblables  relations. 

Soit  P  un  polynome  quelconque  en  x,  y,  -  el  ~;  envisageons  Fintegrale 

t/ 

/rd/n^\ 

JJ   dx\     y     ) 

je  dis  que  cetie  integrate  osl  nulle.  Si,  en  effet,  nous  inlegrons  d'abord  par 
rapport  a  x,  Fint(3grale  indefmie  est 


et  comme  cette  expression  reprend  la  meme  valeur  quand  la  variable  x  a  docrit 
le  cercle  |  x  |  =  i  tout  entier,  Tintegrale  d^finie  est  nulle. 
Pour  la  m6me  raison,  Fint^grale 


l4  DEVELOFPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

oil  Q  esi  ua  polynome  quelconque,  cst  nullo  tfgalemenl.  Si  done  uu  a 


^-       d*\   y 

ou,  ce  qui  revient  an  mtoie, 
(„  •.- 

on  a  ura 

(4; 

Parmi  les  relations  do  la  forme  (4),  nous  dislinguerous  cellos  qui  .soul,  synw- 
triques;  nous  appelleroiis  ainsi  cellos  ou  le  polynome  H  prtfsculura  la  uu>nin 
double  sym^trie  que  le  polynome  F. 

Les  relations  non  sym(5triques  ne  nous  apprendruiil.  rien  d(^  plus  cjnc  h>* 
relations  sym^triqucs.  De  loule  rolalion  non  syin<5lriquo,  il  osl  on  ollot  ais«i  do 
deduire  une  relation  symetrique. 

La  relation 


-entraine  en  effet  la  suivante  : 


qui  estsyme'trique. 

Les  deux  Equations,  si  Ton  tientcompte  des  e"galit^s  (2),  conduisenl  d'aillours 
aux  m^mes  relations  line'aires  entre  les  transcendantes  A  (a,  (3,  s). 

II  suffira  done  d'^tudier  les  relations  sym^lriques. 

Nous  devons  done  rechercher  quels  soul  les  polynomes  H  qui  peuvoul  so 
meltre  sous  la  forme  (3). 

Parmi  les  expressions  de  la  forme  (3),  nous  distinguerons  encore  cellos  (|u<^ 
nous  appellerons  syin&triques. 

Nous  dirons  qu'une  expression  (3)  esl  syme'trique  si  Ton  a 


(5) 
et 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTJON   PERTURBATRICE.  10 

De  cette  definition  il  resulte  que,  si  un  polynome  H  est  egal  a  une  expres- 
sion (3)  sym<5trique,  ce  polynome  sera  lui-m£me  sym<3trique. 
Si  les  polynomes  P  el  Q  sont  de  degre  />,  il  en  sera  de  m£me  do 


dP 


eL  1'expressioii  (3)  sera  an  plus  de  degre  p  4-  1  ;  je  dis  au  plus  parce  qu'il 
pourrait  y  avoir  des  reductions. 

Gela  pos<3,  nous  avons  vu  qu'il  y  a  (m-{~  i)2  polynomes  H  symetriques  de 
degr£  m,  lin^airement  independants. 

D'autre  part,  nous  devons  nous  demander  combien  il  y  a  d'expressions  (3) 
symelriques  et  Iin6airement  independantes  qui  sont  egales  a  un  polynome  de 
degre  m  au  plus. 

Pour  que  ^expression  (3)  soil  t^gale  a  un  polynome  d'ordre  m  au  plus,  il 
suffit  que  P  et  Q  soient  d'ordre  m  —  i  au  plus. 

D'autres  expressions  (3)  ou  les  polynomes  P  et  Q  seraient  de  degre  superieur 
am  —  i,  pourraieut  par  suite  de  reduction,  6tre  (5gales  a  un  polynome  d'ordre 
m  ou  d'ordre  inferieur.  Mais  nous  les  laisseroiis  de  coU§;  on  peut  d'ailleurs 
d(5montrer  que  ces  expressions  ne  nous  conduiraient  a  aucune  relation  rxouvelle.. 

Nous  devons  done  nous  demander  combien  il  y  a  d'expressions  (3)  sym£- 
triques  et  lineSairement  independantes  ou  les  degr6s  de  P  et  Q  ne  d^passent  pas 
m  —  i. 

Combien  y  a-t-il  de  polynomes  P  d'ordre  m  —  i  satisfaisant  a  la  condi- 
tion (5)  et  lin&urement  ind^pendants  ? 

Un  polynome  de  degr<5  m  —  i  contienl 

(27?l  —  i)2 

coefficients;  mais  en  vertu  de  la  relation  (5)  un  de  ces  coefficients  est  nul, 
celui  du  terme  tout  connu  et  les  autres  sont  6gaux  deux  §.  deux;  le  polynome 
contient  done 

(2m  —  i)2—  I  ,  N 

^  -  1  -  =-  2  m(m  —  i) 

coefficients  arbitrages  . 

II  y  a  done  %?n(m  —  i)  polynomes  P  ind^pendanls  de  degr6  (m  —  i)  satis- 
faisant &  la  relation  (5). 

A  chacun  de  ces  polynomes,  correspondra  un  polynome  Q  d^fini  par  liqua- 
tion (6)  et,  par  consequent,  une  expression  (3). 


rg  DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

II  y  a  done  *m(m—i)  expressions  (3)  symtUriquos  el  ou  les  polyaomos  l> 
el  Q  sont  de  degre  m  —  i  et  Iin6aircment  independanls. 

Si  toutes  ces  expressions  <3iaient  dislincles,  il  y  aurait  seulemenl 

( 7/1  -f-  I  )2  —  2  m  (m  —  I ) 

polynomes  H  lineairemenl  independanls  et  non  susceptihles  HVMiv  mis  sous  la 
forme  (3). 

^ous  sommes  done  conduits  a  nous  poser  la.queslion  suivanle  :  cos  2  ///  (///  *  -  i ) 
expressions  sont-elles  distinctes?  Pour  qu'elles  Ic  soicnl,  il  faudrait.  qu'un  nr 
put  trouver  aucune  identity  de  la  forme 


ou,  ce  qui  revient  an  m^me,  aucune  idenlite  de  la  forme 


S*il  y  CL  p  identites  de  cette  forme  lineairemeiit  independaiiLes^  il  y  tturtt 

au  plus 

(m  -hi)2—  zm(m-i) 


polynomes  H  lineairement  independents  et  non  susceptible  d'etre  MIS  ,v«//,v 
la  forme  (3) 

Cherchons  done  les  relations  de  la  forme  (7). 
Cette  relation  signifie  que 

QF^I^'-PF^I^ 
®  y 

esi  une  difierentielle  exactej'je  1'appellerai 


el,  je  me  propose  de  demontrer  que  S  est  un  polynome  d'ordre  in  —  a. 
Regardons,  en  eflet,  un  instant  y  connne  unc  conslante;  nous  auroiis  alors 


«=  r 
«/ 


L'integrale  du  second  membre  est  une  intcSgralu  elliptique, 
Pour  introduire  les  fonctions  elliptiques,  posons 


aa  . 

—  [COS  J  0'  -  J»i)  - 


DgVELOPPEMENT   DE   LA   FONCTION   PERTURBATRICE.  17 

Alors  <$  est  un  polynome  du  troisieme  degre*  en  x  et  le  coefficient  de  x*  est 
egal  a  4. 

Adoptant  les  notations  de  WeiersLrass  (qu'Halphen  a  aussi  employees  dans 
son  Ouvrage),  je  poserai 


—  e2—  fl±)  (a?  — 
=  o,  (&t 


II  est  clair  que  04,  £2,  e$  sont  fonctions  dey;  il  vieiit  alors 

/QFs-f-l 
#         ^ 

La  fonction  sous  le  signe    / 


est  June  fonction  doublement  periodique  de  u.  Cette  fonction  est  paire,  ellc 
admet  quatre  poles,  a  savoir 


o  comme  infini  d'ordre  im  •+-  2s  H~  i, 


032  » 

0)3'  » 

Observons  que,  %s  (Slant  impair,  tous  ces  uombres  sont  pairs. 

3 
D'ailleurs,  si  s  est  plus  grand  que  --  ?  les  deux  derniers  nombres  sontn^ga- 

2 

tifs,  de  sorte  que  co2  et  co3,  au  lieu  d'etre  des  infinis,  sonl  des  zeros. 

De'composons  cette  f  one  Lion  doublement  periodique  en  elements  simples  ; 
la  decomposition  sera  de  la  forme 


Les  coefficients  A,  B  et  C  sont  des  constantes  par  rapport  a  x  et  ne  dependent 
que  de  y  ;  je  de"signe  par  H  une  d£riv<5e  d'ordre  quelconque  de  1'une  des 
fonctions 

C(tt),       S(W  —  (Oi),       'C(w—tOS)?       C(M  —  CU8). 

Remarquons  que,  la  fonctioii  <5tant  paire,  H  ne  pourra  6tre  qu'uiie  d^rivee 
d'ordre  impair;  c?est  pour  la  me"me  raison  que  le  d^veloppement  ne  contient 
pas  de  terme  dependant  des  fonctions  ?  elles-m^mes,  rnais  seulement  des  termes 


provenant  de  leurs 
H.  P.  —  VIII. 


DEVELOFFEMfcJN  f 


En  integrant  nous  trouverons 


'-f-  D, 

oii  H'  est  une  cterivee  d'ordre  pair  des  fonctions  £  et  ou  D  est  une  fonciion  dey 
seulement. 

Quand  u  augmenle  de  20)4,  celte  expression  augmenle  de 

^J==  2A  Wi-h  2'OiSB, 

Oil 

SB  =  B0-f-B1-f-B2-4-B3. 

De  m&me,  quand  u  augmente  de  20^,  cette  expression  augmentc  do 


II  est  clair  que  A,  2B,  &)1}  734,  &>2,  v?2  sont  des  fonclions  de  7,  mais  je  dis 
que  t]/4  et  4*2  ae  peuvent  ddpendre  de  y. 

En  effet,  quand  z^  augmente  de  20)1  on  de  2co2,  SFJH~a  augmentc  dc  ^i  ®{l 
de  df«>  et 


augmente  de  -^  ou  de  -j^-  Mais 


__  _ 

et  est,  par  consequent,  une  fonction  p<3riodique  de  u  ;  on  a  done 

dtyi  _  ofya  _ 
dy~  dy  ~  °J 

ce  qui  montre  que  ^i  el  ^a  sont  des  constantes  j 
Or  il  y  a  deux  valeurs  remarquables  de  y,  &  savoir 

y  =  ±  v/~  tg- 

pour  lesquelles  le  polynome  *  est  divisible  par  a?2,  pour  lesquelies,  par  cons6- 
quent,  on  a 

*\  =  ez. 

Si  nous  faisons  d^crire  a  la  variable  y  un  contour  fermti  aulour  dc  cello 
valeur  remarquable,  e%  ddcrit  un  contour  ferm6  autour  de  e4  . 
Done  6)1?  &>2j  yj1?  yj2  se  chaagent  en 


A  et  2B  ne  changent  pas. 


D£VELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  19 

Done  fyt.  el  fa  se  changent  en 


Mais  <p4  et  ^2  qui  sonl  des  conslanles  ne  doivent  pas  changer,  on  a  done 


d'ou 


D'aulre  part,  il  y  a  deux  valours  remarquables  de  y  pour  lesquellcs  1'equa- 
qualiou  <&  =  o  a  une  racine  double,  pour  lesquelles,  par  consequent,  e*=  e3. 
Quaiidj  lournera  autour  de  1'une  de  ces  deux  valeurs  reinarquables,  les  deux 
racines  e%  et  e%  s'^changeront;  &u,  oo2,  y}4  et  rj2  se  changeront  en 

0>i,       W2—.  to),,       '/li,       Vlo—^; 

par  consequent,  4*1  et  ^2  se  changeront  en 

<h,  ^a—  «ti; 
on  a  done 

^=6o-.^1} 

d'ou 

^=0 

et,  par  consequent, 

^2=0. 

Ces  deux  Equations  peuvent  s'ecrire 

A  tOi-h  "Oi  SB  =  o, 
A  wo  -h  -r\z  S  B  =  o 

et  Ton  en  tire 

A  =  2B  =  o. 

Ces  deux  Equations  nous  apprennent  que  SFJ+2  est  unc  fonction  doublement 
periodique  de  u. 

Cette  fonction  est  impaire  eL  admet  au  plus  quatre  poles,  a  savoir: 

o  d'ordre  2mn-  25, 


0)2  »  —  4  —  2  *j 

0)3  »  —  4  —  25. 

D'autre  part,  FJ+2  est  une  fonction  doublement  periodique  impaire  qui  admel 
o  et  wi  comme  poles  d'ordre  2$  +-4>  ^2  ct  w^  comme  zeros  d'ordre  2^  +4* 


20  D^VELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

Done  S  sera  une  fonction  doublement  ptkiodique  pairc  pour  laquclle 
o  sera  un  pole  d'ordre  (zrn-h  2$)  —  (zs  -t-4)  =  2(7^  —  2), 

0)l  »  (2/W-H25)  —  (25  4-4)  =  2(/7l  —  2), 

0)2  »  —  4  —  2*H-  (25  -f-  4)  =  0, 

0)3  »  —  4  —  25-1-  (25  -4-4)  =  O. 

Alors  S  £tant  une  fonction  periodique  paire  de  u  est  unc  fonction  rullon- 
nelle  de  x]  comme  elle  no  devient  infinie  quc  pour  u  =  o  cl  pour  r/.  =  6)t, 

c'est-a-dire  pour  a?  =  oo  et  pour  x  =  o,  ce  sera  un  polynome  enticr  on  x  t'l,  -; 
et  enfin,  comme  ses  deux  infinis  sont  d'ordre  2(m  —  2)  par  rapport  a  u,  cc 
polynome  sera  d'ordre  ra  —  2. 

Ainsi  S,  considt5n5e  comme  fonclion  de  x,  esl  un  polynome  d'ordre  ///.  —  a 

en  a?  et-;  pour  la  m$me  raison,  consideree  comme  fonclion  do  y,  ce  sera  (in 
cc 

polynome  d'ordre  m  —  2  en  y  et  -  • 

Nous  conclurons  done  que  S,  consideree  comme  fonction  de  x  el  de  y,  est 
un  polynome  tfordre  m  —  2,  an  sens  donne  plus  haut  ii  ce  mot. 

C.    Q.    F.    D. 

Mais  Texpression 


jouit  d'une  double  symetrie  : 

i°  Quand  on  permute  x  ety,  F  ne  change  pas7  Q  se  change  en  P  et  1J  expres- 
sion change  de  signe; 

2°  Quand  on  change  x  Qly  en^  et-3  F  ne  change  pas,  P  et  Q  cliaiigenl  do 

signe,  •—  et  -^  changent  de  signe  et  1'expression  ne  change  pas. 
«/ 

Le  polynome  S  jouit  done  des  propriet6s  suivantes  : 


(8) 


II  y  aura  done  autant  de  relations  de  la  forme  (7)  qu'il  y  a  de  polynomes  S 
d'ordre  m  —  2  satisfaisant  aux  Equations  (8). 
Un  polynome  d'ordre  m  —  2  contient 

(27W  —  3)2 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  21 

coefficients;  mais,  parmi  ces   coefficients,    (zm  —  4)"   sont   (jgaux  quatre  a 
quatre  en  valeur  absolue;  ce  sont  ceux  des  termes  en 


ou  Pexposant  a  n'ost  <3gal  ni  a  [3,  ni  a  —  (3. 

II  y  en  a  ^in  —  3  qui  sont  nuls  :  ce  sont  ceux  ou  a  est  egal  a  (3;  il  en  est  do 
mtoie  des  zm  —  4  coefficients  oil  a  est  <5gal  a  —  (3. 

II  y  a  done  en  tout 


polynomcs  S  lin<3airemcnt  ind(3pendanls  ;  c'est  aussi  le  nombre  des  relations  (7), 
do  sorle  que 

p  =  (m  —  2)2. 
//  y  a  done  ait  plus 

(in  -h  i)2  —  2/?i(/?i  —  i)  H-(/?I  —  2)2=  5 


polynomes  H  lineairem,ent  independants  entre  eux  et  de  ceux  qui  sont 
snsceptibles  cK&tre  mis  sous  la  forme  (3)  ;  ce  nombre  5,  et  c'esi  la  le  point 
essentiel,  est  indt5pendant  de  in  eL  de  s. 

Les  polynomes  P  et  Q  (5lanl  arbitraires  el  assujettis  seulement  aux  conditions 
(5)  et  (6),  nous  pouvons  regarder  leurs  coefficients  comme  des  constantes 
donntfes. 

Les  coefficients  de  1'  expression  (3)  seront  done  des  fonctions  lintfaires  des 
coefficients  de  F  et,  par  consequent,  des  polynomcs  entiers  par  rapport  aux 
deux  grands  axes  a  et  a!  et  a  cos  J. 

Notre  expression  (3)  sera  done  de  la  forme  suivante  : 


ou  les  C  sont  des  fonctions  rationnelles  de  a,  a!  et  a  cos  J. 

Nous  avons  vu  qu'&  chaque  expression  (3)  correspond  une  relation  de  la 
forme  (4).  Cette  relation  s'tfcrira 


ce  qui  donne 
(9) 

II  y  a  done  entre  les  A  («,  (3f  ^),  qui  sont  des  fonctions  transcendantes  de  a, 


a2  D^VELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

ar  et  cosJ,  une  infinite  de  relations  lin&iires  donl  les  coefficients  sonl  des 
fonctions  rationnelles  de  ces  m6mes  6lt5mcnts. 

Nous  ne  consid<3rerons  pas  q  iranscendantes  A  (a,  (3,  s}  commc  di$(i/ictes, 
si  ces  q  transcendantes  sont  Ii6es  par  une  relation  de  la  forme  (9). 

Considdrons  alors  les  transcendantes 

oft  $  a  une  valeur  determine  el  ou  a  ct  (3  sonl  au  plus  tfgaux  a  m  en  valour 
absolue. 

Ces  transcendantes  a  cause  des  relations  (2)  sonl  au  nombre  de  (/»  +  i)- 
correspondant  aux  (m  +  i)2  polynomes  H  de  degr<5  w,  symdlriqucs  cl  linOairo- 
ment  ind^pendants. 

Mais  parmi  ces  (m  +  i)2  transcendantes,  combien  y  en  aura-l-il  qui  soionl. 
distinctes?  D'apr^s  ce  qui  pr£c&de,  il  y  en  aura  prgcistfmonl  auiant  que  do 
polynomes  H  Iin6airement  ind^pendants  entrc  eux  el  de  ccux  qu'on  pent  tueitro 
sous  la  forme  (3),  c?eat-^-dire  cinq. 

Parmi  nos  (m  + 1  )2  transcendantes ,  il  y  en  aura  au  plus  cinq  qui  seront 
distinctes,  et  cela  quels  que  soient  m  et  s. 

Comme  le  nombre  m  peut  6trc  pris  aussi  grand  que  Ton  veul,  nous  pcuivous 
encore  dnoncer  le  r6sultat  comme  il  suit : 

Parmi  les  transcendantes  A(a,  (3,  s)  en  nombre  injiniqui  correspondent  ft 
une  valeur  donnee  de  ss  il  y  en  a  au  plus  cinq  qui  seront  distinctes. 

Maintenanl,  nous  avons  par  d^finilion 


Or 

F  ' 


—  cos     ^  — 


ce  que  j^crirai  plus  simplement 


T  et  a  ^umt  des  exposants  ^gaux  &  +  x  ,  o  ,  ou  —  i  ;  el  les  D  6lant  des  coefficients 
de  la  forme 


D£VELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  28 

et,  par  consequent,  fonctions  rationnelles  de  #,  a1  et  cos  J.  II  vient  alors 

A(«,P,,)  =  SD  (r 

^    '  ™     }  JJ 

ou 

A(«,  p,  .9)  =  sD.A(a-T,  p-3,  *-i). 

Les  coefficients  D  eianl  rationnels  en  a,  a'  eL  cosj,  les  Lranscendantes  qui 
correspondent  a  la  valour  s  du  iroisifcme  exposanL  se  ram&nent  a  celles  qui 
correspondent  a  la  valour  ,?  —  i  ;  celles-ci  se  ramtoent  de  m£me  a  celles  qui 
correspondent  a  la  valeur  s  —  2,  et  ainsi  de  suite, 

Toutes  les  transcendantes  qui  correspondent  a  unc  valeur  du  troisi&me  expo- 
sant  plus  grande  que  s  —  n:  se  ram&nenl  done  a  la  valeur  s  —  n  et  comrne, 
parmi  ces  derni&res,  il  y  en  a  cinq  qui  sont  distinctes,  jo  puis  enoncer  Ic 
rgsullat  suivant  : 

Parmi  les  transcendantes  qui  correspondent  &  une  valeur  du  iroisi&me 
exposant  plus  grande  que  s  —  ;i,  il  y  en  a  au  plus  cinq  qui  sont  distinctes. 

Mais  je  puis  prendre  Fender  n  aussi  grand  que  je  veux,  je  puis  done  dire  : 

Parmi  toutes  les  transcendantes  A(a,  (3,  j),  il  y  en  a  au  plus  cinq  qui  sont 
distinctes. 

Les  coefficients  du  d^veloppement  de  la  fonction  perturbatrice  sont,  a  un 
facteur  constant  pr^s,  ggaux  AA(  a,  (3,  —  -j;  done  les  coefficients  du  d£ve- 
loppement  de  la  fonction  perturbatrice  sont  des  fonctions  transcendantes 
de  a,  til  et  cos  J;  mais  toutes  ces  fonctions  transcendantes  sont  des  combinai- 
sons  lin&xires  de  cinq  transcendantes  distinctes,  ou  de  ces  transcendantes 
multiplies  par  des  fonctions  rationnelles  des  m6mes  dements. 

Calculons  maintenant  les  d6riv£es  partielles  de  A  (a,  p,  s}  par  rapport  aux 
6l6ments  a,  a1  et  cos  J. 

La  differentiation  sous  le  signe'  /  nous  donne 

d?A(«,  p,  s)  _      CT  dx  dyY*-+  dF 
da          —SJJ    ^a+ij/p-hi    da* 


jn 

Mais  j-  est  un  polvnome  en  x>  y  dont  les  coefficients  sont  des  fonctions 

rationnelles  de  a,  a!  et  cos  J. 
Je  puis  done  <3crire 


24  DEVELOPPEMENT   DE  LA   FONCTION  PERTURBATRICE. 

les  E  dtant  rationnels  en  a,  a1  et  cos  J  :  il  vient,  par  consequent., 


da 

Ainsi  la  d«5rivt§e  ^A^'  *•  sc  ramfene  atix  iranscendanles 

A(«,  fi,*-i); 
il  en  est  de  mtaie  pour  la  mfimc  raison  des  deux  anlres  di$riv<5es  partielles 

4A(a,P,  J)        g/A(«,  p,  Q 
da'        ' 

En  diflferentiant  on  trouve 


/•/R 

Les  coefficients  de  cette  relation,  E  et  -?-  ?  sont  encore  dos  functions  ration- 

cCa 

nelles  de  a,  a'  et  cosJ;  par  consequent,  la  d^rivc3e  seconde  -7-7  &Q  ranu^iii1  nux 
transcendantes  A  et  a  leurs  d^rivt^es  premieres  —  ;  mais  nous  venous  do  voir 

que  ces  d(5riv^es  premieres  se  ram^nenL  cllos-mdmes  anx  trnnscoiulanlcs  A. 
Done  la  d(^riv(5c  seconde 


se  ram^ne  aux  transcendantes  A  et  il  en  est  de  m6me  pour  la  m£mo  raison  dt\s 
autres  d6riv£es  partielles  du  second  ordre  et  des  d(§rivdcs  partiollcs  d'ordir 
sup^rieur. 

En  rdsum6,  les  A(a,  (3,  5)  e^  Zeztr^  deriv&es  partielles.  des  different^  onlrw 
par  rapport  a  a,  a!  et  cosJ  sont  des  f  one  lions  transcendantes  de  u,  <t!  H 
cos  J;  maiS)  parmi  ces  transcendantes  en  nombre  infaii,  il  y  en  a  auplus 
cinq  qui  sont  distinctes. 

Nous  pouvons,  en  particulier,  consid&rer  une  des  transcendanles  A(a,  |3,  ,v) 
et  ses  d^riv^es  des  divers  ordres  par  rapport  a  a;  six  quelconques  do  ces  fonc- 
tions  sont  li^es  par  une  relation  lin^aire  dont  les  coefficients  sont  des  functions 
rationnelles  de  a]  done  : 

Les  coefficients  du  d&veloppement  de  la  fonction  perturbatrice,  regard^ 
comme  fonctions  de  a,  satisjont  a  une  Equation  differentidle  lintaire 
coefficients  rationnels  du  cinquieme  ordre  auplus. 


a, 


DgVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  25 

II  en  sera  encore  de  meme  si  ces  coefficients  sont  re  gar  des  comme  fonc- 
tions  de  af  ou  de  cosJ. 

Considerons  mainLenant  deux  transcendantcs  : 

A(a,  p,*),     A  («',£',*') 

(que  j'appellerai  pour  abrgger  A  et  A')  et  les  qualre  premieres  d^riv^es  de  A  par 
rapport  a  a]  ily  aura  entre  ces  six  fonctions  une  relation  lin^aire  a  coefficients 
rationnels. 

Si  dans  cette  relation  le  coefficient  de  A'  n'est  pas  nul,  nous  conclurons  quc 
A'  peut  6tre  <3gal6e  a  une  combinaison  lin^aire  de  A  et  de  ses  d<3riv<5es  multi- 
plies par  des  fonctions  rationnelles  de  a,  61  el  cos  J. 

Si,  au  contraire,  ce  coefficient  de  A'  £tait  nul,  nous  conclurions  que  A  satis- 
fait  a  une  Equation  lin^aire,  non  plus  du  cinqui&me,  mais  du  quatri&me  ordre. 

Done,  on  bien  tons  les  coefficients  do  la  fonction  perturbatrice  satisferont  a 
une  Equation  lintSaire  du  quatri&me  ordre  ;  ou  bien  tons  ces  coefficients  pourront 
6tre  6gal<5s  a  une  somme  de  cinq  termes,  et  chacun  de  ces  termes  sera  6gal  au 
produit  d'une  fonction  rationnelle  de  a:  tt'ctcosJ,  par  le  premier  de  ces  coeffi- 
cients ou  Tune  de  ses  d£riv<3es. 

Mais  il  y  a  plus;  consid&rons  les  diverses  transcendantes  de  la  forme 
suivante  : 


les  coefficients  G  <Hant  rationnels  en  «,  a1  et  cos  J. 

Si  toutes  ces  transcendantes  ne  satisfont  pas  a  une  Equation  diff^rentiellc 
lin^aire  du  quatri£me  ordre,  je  choisirai  Tune  d'elles  qui  ne  satisfera  pas  a  une 
Equation  du  quatri&mc  ordre  et  que  j'appellerai  O(). 

Alors  toutes  les  transcendantes  A  (a,  (3,  s)  pourront  6lre  dgal(§es  a  une  combi- 
naison lin^aire  de  <£0  ct  de  ses  quatre  premieres  d^riv^es  multipli^es  par  des 
fonctions  rationnelles  de  a,  af  et  cosJ. 

Si,  au  contraire,  toutes  les  transcendantes  $  satisfont  a  une  Equation  du 
quatri&me  ordre,  j  des  considerations  emprunt^es  a  la  th^orie  des  Equations 
diflferentielles  lin($aires,  mais  qu'il  estUnutile  de  reproduire  jici,  permettraient 
de  montrer  que  quatre  de  ces  transcendantes  au  plus  (et  non  plus  cinq)  sont 
distinctes,  et  Ton  arriverait  encore  au  m6me  r^sultat  que  je  puis  dans  tous  les 
cas  &noncer  ainsi  : 

H.  P.  —  VIIL  4 


26  D^VELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRJCE. 

Les  coefficients  du  developpement  de  la  fonction  perturb  a  trice  peuvent 
se  deduire  d'une  seule  transccendante  $0  ct  cela  de  la  maniere  suivunlc  : 

Chacun  de  ces  coefficients  sera  egal  a  la  somme  de  cinq  ternws  an  plus; 
chacun  de  ces  termes  sera  le  produit,  de  deux  facteurs ;  le  premier  fact  en  r 
sera  la  transcendante  #0  ou  Vune  de  ses  quatre  premieres  fleriw'e.s  pat- 
rapport  a  a;  le  second  facteur  sera  line  /auction  rationnelle  <lc  <t,  <tf  ct.  ciosJ. 

Ces  propri^tds  des  transcendaiites  A  (a,  (3,  s)  soul  tout  a  fail  analogues  unx 
relations  de  recurrence  bien  connues  cntre  les  coefficients  do  Laplace, 

II  semble  qu'elles  puissent  rendre,  dans  le  cas  ou  les  cxcentricitds  sont 
faibles  et  les  inclinaisons  fortes,  des  services  analogues  a  ceux  qui  rcndent  c<»s 
relations  de  recurrences  bien  connues,  quand  les  excenlricitds  or.  Jos  inclinaisons 
sont  faibles  a  la  fois. 


SUR 

LE  DEVELOPPEMENT  APPROCHE 


DE  LA 


FONCTION  PERTURBATRICE 


Comptes  rendus  de  VAcademie  des  Sciences,  t.  126,  p,  370-873  (Si  Janvier  1898). 


On  peut  dtfvelopper  la  fonction  perturbatrice,  soit  suivant  les  cosinus  des 
multiples  des  anomalies  moyennes,  soit  suivant  ceux  des  anomalies  excen- 
triques.  On  oblient  ainsi  des  d^veloppemenls  de  la  forme  suivante  : 


Dans  cette  formule  A  repr^sente  la  distance  des  deuxplan&tes,  Zet  I1  les  anomalies 
moyennes,  u  et  u!  les  anomalies  excentriques. 
Posons 


On  sail  que  les  coefficients  A  peuvonl  6tre  repr6sent<$s  par  une  integrate 
double  de  la  forme 


fr 

'=  // 

JJ 

prise  le  long  des  deux  circonf&rences 


28  DEVELOPPEMENT  APPROCH^  DE  LA  FONCTION   PERTURBATRICE. 

Q  et  F  sont  des  polynomes  en  x:  y,  -  et .  -» 


m 
2 


en  d&ignanl  par  sincp  et  sincp'  les  deux  cxccnlriciltfs. 

Les  coefficients  B  peuvent  £tre  represented  par  utio  mu^ralc  double  <!<• 
m£me  forme,  avec  cette  difference  que  Q  se  ri?duil  a  um1  conslanto  nl.fi  a  «(?ro, 
de  sorte  que  1'exponentielle  e^  disparail. 

On  peut  se  proposer  de  calculer  la  valeur  approclitfe  dos  coofficionis  A  <»l  It 
pour  de  grandcs  valeurs  de  m  et  de  /??'.  Soit,  par  cxomple, 

m  =  an  -h  b.         m'  =  en  H-  r/, 

ou  a,  &,  c,  <^  sont  des  entiers  finis  et  donnas  unc  fois  pour  toutos  ot  ofi  //  <\sl 
un  entier  tr^s  grand  qu'on  fera  croitre  indgfiniment.  On  sail,  que  lo  ralrul 
approch^  des  coefficients  se  ram&ne  a  I'cSlude  des  points  singuliors  cfum*  <^c»r- 
taine  fonctiou  analytique  que  je  vais  me  tire  sous  la  forme  ([in*  lui  a 
M.  Fgraud  : 


ou  n  varie  de  o  d  +  oo . 

Cette  fonction  est  egale  a  Pint^grale  double 


«<•>=/• 


/   _ 
\ 


GA  et  &0  sont  des  polynomes  de  m<*me  forme  que  12,  mais  ou  los  onliors  ;/?  01  />// 
sont  remplac^s  par  a  et  c  pour  iJ0;  par  6  el  d  pour  i2i. 

On  peut  former  une  fonction  *(*)  analogue  relative  aux  coofiiciouls  ,B  <»i  au 
d^veloppement  suivant  les  anomalies  excentriques ;  on  trouvc  encore  11110 
mt^grale  de  m^me  forme,  mais  ou  Q  doit  6tre  remplacci  par  uno  consianUs; 
QQ  et  Qi  par  z^ro,  de  sorte  que  les  exponentielles  disparaissent. 

U6tu.de  analytique  de  cette  fonction  Q(x)  peut,  en  consequence,  presenter 
un  certain  int£r6t;  voici  les  r^sultats  auxquels  je  suis  parvenu  : 

Supposons  d'abord  les  excentricit^s  nulles  j  ou  bieu  encore  suppusons  qu'il 
s'agisse  du  d(5veloppemeut  suivant  les  anomalies  excentriques.  Dans  cos  d«ux" 
cas  Tintdgrale  qui  repr^sente  »(*)  ne  contient  pas  d'exponentiellc. 


DgVELOPPEMENT   APPROCH^  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  29 

On  Lrouve  alors  que  *(*)  salisfail  a  une  Equation  diflferentielle  linSaire  a 
second  membre 


Les  coefficients  du  premier  membre  et  le  second  membre  P  sonl  des  poly- 
nomes  entiers  en  z. 

Dans  le  cas  g&n<§ral,  ou  les  exponentielles  ne  disparaissenL  pas,  la  fonction 
$(,s)  satisfait  encore  a  une  equation  do  mdme  forme,  mais  les  coefficients  du 
premier  membre  el  P  ne  sonl  plus  des  polynomes  entiers  en  z\  ce  sont  des 
fonctions  uniformcs,  mais  transcendantes  dc  s,  n'ayant  pour  points  singuliers 
que 

Z  =  O,  Z  =  00. 

Revcnons  au  cas  ou  les  cxcciitricites  sont  nulles,  ou  bieii  a  celui  du  develop- 
pement  suivant  les  anomalies  excentriques,  c'est-a-dire  au  cas  oft  les  exponen- 
tielles disparaissent;  supposons  les  entiers  a  et  c  premiers  entre  eux  et  soient 
a  et  y  deux  entiers  tels  que 

etc—  ay  =  i. 

Posons 


Texpression  de  $(z)  deviendra 


L'int<5grale  doit  cUre  prise  le  long  des  deux  circonferences 

I6l«i,     hi  =  x, 

et  il  s'agit  d'etudier  le  developpement  de  $  suivant  les  puissances  negatives  de  t. 
Les  lettres  Q4  et  FI  d^signent  deux  polynomes  entiers  en  £  et  V.  Liquation 

Fi(?,  vO  =  o, 

consid<5rcje  comme  Equation  en  TJ,  admettra  un  certain  nombre  de  racines 

f\ij     "Ha,     -.-,     "nm- 

Ges  racines  se  r^partiront  en  deux  categories  :  la  premiere  cat6gorie  comprendra 
celles  qui,  quand  on  fait  varier  g  d'une  mani^re  continue,  de  facon  que  la 
valeur  finale  de  £  ait  pour  module  i  ,  ont  leur  valeur  finale  de  module  plus  petit 
que  i, 


30  D^VELOPPEMENT  APPROCHfi  DE  LA  FONCTION   PERTURB  ATRICE. 

Les  points  singuliers  seront  les  valeurs  de£  pour  lesquelles  liquation  Kt  =  o 
a  deux  racines  e'gales. 

Le  point  singulier  est  admissible  si  son  module  est  plus  petit  quo  i  oi.  si  low 
deux  racines  de  1'^quation  F4  —  o  qui  deviennent  egales  apparlienueiU  A  <lcn\ 
-categories  differentes. 

Soit  a  celui  des  points  singuliers  admissiblcs  donl  le  modulo  osl  le  plus 
grand. 

Alors,  le  developpemenfc  de  $  suivanl  les  puissances   noga lives  do  (,  s(»ra 
convergent  a  Texlericur  d'une  circonforcncc  do  rayon.  |  a  \.  En  d'aulros  ICIMUOS, 
la  valeur  approchee  de  A.mm,  sera  du  mdmc  ordre  de  grandeur  quo  a". 
La  discussion  se  trouve  ainsi  simplified. 

Des  proce'de's  analogues  sonl  applicablcs  au  cas  general  ou  les  o 
ne  disparaissent  pas . 


DEVELOPPEMENT 


DE   LA 


FONCTION  PERTURBATRICE 


Bulletin  astronomique^  t.  15,  p.  70-71  (fevrier  1898). 


Dans  le  nume'ro  de  decembrc  1897  Je  me  su*s  occupe  du  d<3veloppement  de 
la  fonction  perturbatrice  et  j'ai  6tudi6  les  coefficients  de  ce  deVeloppement  dans 
le  cas  ou  les  excentricite's  sont  nulles  el  les  inclinaisons  notables. 

J'ai  montre"  que  ces  coefficients  peuvent,  a  Faide  de  certaines  relations  de 
recurrence,  se  d^duire  de  quelques-uns  d'entre  eux  dont  le  nombre  est  auplus 
(5gal  a  cinq. 

J'ai  montr<§,  en  outre,  qu'ils  satisfont  a  des  Equations  diffe*rentielles  line*aires 
dont  Fordre  est  au plus  e"gal  a  cinq. 

Mais  on  peut  aller  plus  loin. 

Nous  emploierons  les  m6mes  notations  quo  dans  le  travail  auquel  je  renvoie. 

Nous  observerons  que  F  ne  contient  que  des  termes  d'ordre  pair  en  x  ety, 

de  telle  sorte  que 

F(^y)  =  F(-^-y). 

II  rdsulte  de  la  que  les  coefficients  A(a,  (3,  s)  sont  nuls  si  a  +  |3  est  impair. 
II  suffira  done  d'envisager  les  int(5grales  de  la  forme 


xy 
ou  H  est  un  >polynome  de  degre*  m  satisfaisant  non  seulement  aux  conditions 


mais,  en  outre,  a  la  condition 


32  DgVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

Le  polynome  H  contient  alors 


coefficients  arbitraires. 

Nous  sommes  conduits   de  m6me  a  supposer  que  les  polynomi's  l»  ci  Q 
satisfont  11011  seulement  aux.  conditions 


mais  a  la  condition 

POF,/)  =  P(-a?,  —  JO, 

II  esl  clair,  en  cflet,  que,  si  P  salisfait  a.  ccltc  condition,  il  en  csl  dik 
de  Q  et  de  H. 
Un  polynome  P?  assujetti  a  ces  conditions  et  do  dcgrc  m  —  i  ,  conlioul  alors 

/?^2  —  /7i 

coefficients  arbitraires. 
Enfin  Fidentite 


nous  montre  que 

S(*,y)  =  S(-a?,-(x). 

Un  polynome  S,  de  degr6  m  —  2,  satisfaisant  aux  conditions 


contient 

(w  —  2)(rn  —  3) 

2 

coefficients  arbitraires. 

Le  nombre  des  expressions  de  la  forme  (i)  qui  restent  indtSpendaulos  osl. 
done 

;^-h  2)       ( 


Done  tous  les  coefficients  du  d<3veloppemeni  peuveat  se  dtiduiro  do 
d'entre  eux  seulement. 

Chacun  d'eux  satisfait  £  une  Equation  difF6rentielle  lin&urc  du  qualri&mo 
ordre. 


DfiVELOPPEMENT 


DE   LA 


FONCTION  PERTURBATRICE 


Bulletin  astronomique,  t,  15,  p.  449-4^4  (decembre  1898). 


1.   Los  coefficients  du  dgveloppemenl  do  la  foiiction  perLnrbalrice  sont  eux- 

m6mes  dos  functions  des  elements  et  peuvcnl  6tre  d^vclopp^s,  par  exemple, 

^suivanl  les  puissances  des  cxcenlriciles  et  des  inclinaisons.  On  peut  se  proposer 

do  rechercher  quelles  sont  les  conditions  de  convergences   de  ces  dtSvelop- 

pemenis. 

Nous  ddsignerons  par  A  la  distance  des  deux  plantHes,  par  u  et  uf  les  deux 
anomalies  excenlriques,  par  /  ol  /'  les  deux  anomalies  moyennes,  el  nous  tHu- 
dierons  lo  developpenicnt  de  ~»  c'esi-a-dire  de  la  partie  princlpalc  de  la  fonc- 
lion  perturbalrice;  nous  dislinguerons  le  d<5veloppemenl  suivant  les  anomalies 
niojennes  et  le  d<$veloppement  suivant  les  anomalies  excentriques. 

Soient 

I  v   A  «/=!(«/-!-»*'/') 

-  =  2A,,/jm-^ 
le  prcnnier  de  ces  dtSveloppemcnts  et 


v 

~r  =  *  J 


le  second.  Je  reprfecnle  par  E  la  base  des  logarJlhmos 
H.  P.  -  VIII. 


34  DE>ELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

Les  coefficients  AmX,  de  meme  que  les  coefficients  Bm,  „,  peuvcni  s'exprimcr 
par  des  integrales  definies. 
Posons 


Alors  A2#2/2  sera  un  poljnome  du  sixifcme  degre  en  x  et  7. 
Soient  e  et  e'  les  deux  excentricites  et  posons 


me 
"2" 


Nous  aurons  alors 

dsc  dy 


(I)  tK**m,m'**ff: 

(a)  4*2Awv,t'=J/ 

les  integrales  etant  prises  le  long  des  deux  circonferences 


Consid^rons  ces  integrates  definles  comme  des  fonctions  des  excentriciltSs  cl 
des  inclinaisons  ;  ces  fonctions  seront  ^videmment  d^veloppables  suivunl.  les 
puissances  de  ces  variables  pourvu  qu'elles  soient  assez  petites. 

Pour  trouverles  limites  de  convergence  de  ces  d^veloppements,  j'appliquerai 
la  m^thode  de  Cauchy  et  chercherai  quels  sont  les  points  singulicrs  de  cos 
integrates  d^finies,  consider^es  comme  fonctions  des  excenlrJcit6s  et  <lc« 
inclinaisons. 

2.  Nous  sommes  done  ainsi  amends  a  expliquer  comment  on  irouve  les 
points  singuliers  des  fonctions  represents  par  des  integralcs  ddfiuics  el, 
d'abord  par  des  integrales  definies  simples. 

Soit 


une  integrale  definie  prise  par  rapport  a  x  lejong  d'un  certain  cozitowr  ;  coLU* 
integrale  sera  alors  fonction  du  param&tre  z. 

Pour  que,  pour  cette  fonction,  une  valeur  de  z  soit  critique,  il  fuut  d'abord 
que  Fun  des  points  singuliers  de  F(#5  *),  consider^e  comme  fonction  de  #5  so 
trouve  sur  le  contour  d'intggration. 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  35 

Mais  commc  on  pent  d^former  ce  contour  d'une  manure  continue,  on  peul 
le  faire  fuir  devant  le  point  singulier,  et  Ton  n'est  arr6t6  que  quand  ce  contour 
se  trouve  pris  entre  deux  points  singuliers  et  ne  peut  plus  fuir. 

On  obtiendra  done  toutes  les  valeurs  critiques  de  #,  en  exprimant  que  deux 
des  points  singuliers  de  F,  consid&^e  comme  fonction  de  x,  se  confondent. 
Mais  toutes  les  valeurs  critiques  ainsi  trouv<3es  ne  convieiinent  pas;  il  faut,  en 
cflel,  que  les  deux  points  singuliers  qui  se  confondent  ainsi  soient,  avant  de 
s'Glre  confondus  de  part  et  d'autre  du  contour;  c'est  seulement  a  cette  condi- 
tion que  le  contour  pris  entre  deux  feux,  ne  peut  plus  fuir. 

Soit  done 

cp(#,  *)  =  o 

liquation  qui  exprime  que  la  fonction  F(a?,  fr)  prtSsente  une  singularity,  eL 
supposons  qu'elle  se  decompose  en  un  certain  nombre  d'^quations  indgpen- 
d  antes,  trots  par  exemple  : 


On  obtiendra  les  valeurs  critiques  de  z  de  Tune  des  deux  manures  suivantes  : 

i°  En  annulant  deux  des  trois  fonctions  cpl5  cp2,  cp:{,  et  en   <3crivant,    par 
exemple, 


on  (5liminant  x  et  r(5solvant  par  rapport  a  z,  on  aura  une  valeur  critique  de  z\ 

a°  En  annulanl  Fune  de  ces  trois  fonctions  et  sa  dgriv<5e  et  ^crivant,  par 
exemple, 


On  aura   encore  une  valeur  critique  de  z  en  (5liminant  x  et  rdsolvant  par 
rapport  a  z. 

3.  Consid^rons  maintenant  une  int6grale  double 


cnvisag^e  comme  fonclioii  du  param^tre  z  et  gtendue  §.  un  champ  quelconque. 

Le  cas  particulier  le  plus  simple  est  celui  ou  Ton  doit  intggrer  par  rapport 

a  x,  le  long  d'un  contour  fixe  ind^pendant  de  7,  et  par  rapport  &  y,  le  long  d'un 


36  D^VELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

contour  fixe  inctependanl  de  *.  C'esl  prtcisfanenl  co  cas  pnrliciilior  simple  <|m> 
1'on  rencontre  en  ce  qui  concerne  les  morales  (  i  )  el  (a). 

Si  Ton  no  donne  a  x  et  a  y  que  des  valeurs  belles,  de  lollo  fiiifun  que  lc>  champ 
d'inWgration  se  rSduise  &  une  aire  plane  ordinaire,  co  c,as  pmlioulior  simple 
correspond  au  cas  ou  cette  aire  est  un  rectangle. 

Le  cas  g<2n<5ral  peut  d'ailleurs  toujours  6  Ire  ramcnd  A  e<>  <uis  parlinilic-r 
simple.  Pour  nous  en  rendrc  compte,  supposons  d'abord  ([u'on  iu»  <Ionn«  a  ;r 
et  y  que  des  valeurs  rtfelles  et  que  le  champ  d'inUSgration  soil  une  uiixi  plan*'. 
Cette  aire  plane  pourra  toujours  6ire  de$compos<3e  en  une  infmilij  d'uircs  n^cian- 
gulaires,  les  une  finies,  les  autres  de  dimensions  indgfmimenl  d(*croissanlcs. 
Pour  que  rintdgrale  toiale  pr^senie  une  singularittS  il  fuut  ot  il  suflil,  qu<»  1' 
des  inl(5grales  etendues  aux  aires  rectangulaircs  parliolJcs  ailinut  sinp 
11  suffit  donc'de  consid^rer  les  aires  rectangulaircs. 

Le  mdme  raisonnement,  que  'je  ne  d^veloppe  d'ailleurs  pas 
serait  applicable  quand  on  donnerait  aux  variables  diks  valours  iinagi«ainis,  si 
Ton  observe  d'autre  part  que  Ton  pent  toujours  ddfornuirln  cliaui|)  (rinir^n)tion 
d'une  mani&re  continue. 

On  ne  reslreint  done  pas  d'une  fa  con  essentielle  la  gtfntfraliu'!  <^u  sc  supposant 
plact^  dans  ce  cas  pariiculier  simple;  pen  nous  imporlc  d'ailleurs  au  point  di» 
vue  qui  nous  occupe,  puisque  avec  les  intdgralos  (  [  )  ct  (a)  uons  nous  (rouvons 
d^embl^e  dans  ce  cas  simple. 

Soient  done  C.r  et  Cv  les  deux  contours  fixes  d'hittigrution  par  rnppnrl  a  ,//  «»l 
a  y.  Soit 


Tini^grale  <5tant  prise  le  long  de  C.r. 
Notre  inl^grale  double  sera  alors 


1'int^grale  <§lant  prise  le  long  de  Cy. 

Nous  n'avons  plus  qu'A  appliquer  les  principcs  du  nunuh»o  pr^c^dtMU  aux 
deux  int^grales  simples 

f  F  dx,       C  9  dy. 

Soil 

?(*,  y,  *)  =  o 

liquation  qui  exprime  que  la  fonclion  F  a  une  singularity. 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION   PERTURBATRICE.  87 

Di'coinposoiis  celle  <2qualion  en  equations  irreduclibles 

On  obliendra  les  singularities  de  la  fonclion  0  (y,  z]  : 

i°  En  annulanl  deux  des  fonclions  cpl5  cpa,  cp.{  el  ecrivanl,  par  exemple, 


)  =  o; 


2°  Eii  iumulanl  Line  des  Lrois  fonclions  eL  sa  derivee  el  ecrivanl 


Ces  singularile's  peuvenl  ne  pas  loules  conveiiir,  car  il  peul  arriver  qtie  les 
deux  poinls  singuliers,  qui  se  confondent,  soienl  d'un  mtaie  cole  du  contour 
d'inl(5gration. 

Pour   avoir   les   singulariles    de   vj(s),    considerons   mainlenanl  celles   de- 
0  (y,  5),  qui  nous  scront  donnees  par  des  syslemes  d'equations  de  Tune  des 
dcuxfonncs 

?i=    9s    =o, 


et  cherchons  les  conditions  pour  que  deux  de  ces  singularite's  se  confondent. 

Si  nous  considerons  s  comme  un  parametre,  x  et  y  comme  les  coordonn6es 
d'un  poinl  dans  un  plan,  les  equalions  (3)  repre'senleni  un  Certain  nombre  de 
courbcs  planes. 

Les  singularile's  de  0  donne'es  par  un  sysleme  d'e'quations  de  la  forme 

9i  =  92s  ° 

correspondronl  aux  points  d'intersection  de  ces  courbes;  celles  qui  seront 
donne'es  par  un  systeme  de  la  forme 


correspondent  aux  points  de  contacl  d'une  de  ces  courbes  avec  une  tangente 
parallele  a  1'axe  des  y. 

Pour  que  deux  de  ces  singularite's  se  confondent,  il  faut  : 

i°  Ou  bien  que  trois  des  fonctions  cp  s'annulent  a  la  fois. 


38  DiVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION   PERTURBATRICE. 

2"  On  bien  que  Ton  ait  a  la  fois 

dtyi 
<$>!=  — ~  =  o,        cp2=o; 

mais  comme  la  condition  ne  doit  pas  dgpendre  du  choix  des  coordomufos,  el, 
qu'en  particulier  elle  doit  subsister  quand  on  permute  x  el/,  on  devra  avoir 
aussi 


et7  par  consequent, 

ce  qui  veut  dire  que  Tune  des  courbes  (3)  aura  un  point  double; 
3°  Ou  bien  que  les  deux  courbes 

Op  j  £S  0»  Cpg=:  0 

soient  tangentes  1'une  £  Fautre  ; 
4°  Ou  enfin  que  les  deux  courbes 

soient  tangenles  1'une  a  Fautre.  Mais  cela  entraine  : 

ou  bien     •—  =  o.       ou  bien     — ~>  =  o; 
dy  dx* 

mais,  comme  la  condition  ne  doit  pas  changer  quand  on  perrnulc  x  el/,  on 
devra  avoir  dans  tous  les  cas 


En  rdsumtS,  les  valeurs  critiques  de  £  sont : 

i°  Celles  pour  lesquelles  trois  des  courbes  (3)  so  coupeiil  en  un 
point; 

2°  Celles  pour  lesquelles  deux  de  ces  courbes  sont  tangentes; 
3°  Celles  pour  lesquelles  une  de  ces  courbes  a  un  point  double. 

Settlement  toutes  ces  valeurs  peuvent  ne  pas  convenir,  car  les  deux  singularity s 
qui  se  confondent  peuvent  £tre  situ^es  d'un  in£me  c6t^  du  contour  d'intdgraiion. 


DfiVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  3g 

4.  Appliquons  ces  principes  aux  integrates  (i)  et  (2).  La  fonction  sous  le 
signe  /  sera  holomorphe  tant  par  rapport  a  x  et  y  que  par  rapport  aux 

excentricites  e  et  ef  et  a  sin-,  J  etant  Finclinaison. 

II  j  aura  exception  seulement  : 

i°  Si  e  =  i  ou  ef=  i  (condition  ou  x  et  y  n'  inter  viennent  pas  et  sur  laquelle 
nous  reviendrons); 

2°  Si  x  ou  y  est  nul  ou  infini; 
3°  Si  A  s'annule,  c'est-a-dire  si 

F  =  A#2y2, 
qui  est  un  polynome  entier  du  sixi&me  ordre  en  #,  y,  est  egal  a  zero. 

Cela  est  vrai  quels  que  soient  les  entiers  m  et  mr;  cela  est  vrai  d'ailleurs 
aussi  bien  de  Fintegrale  (2)  que  de  1'integrale  (  i  ),  car  VetE^ne  cessent  d'etre 
holomorphes  que  si  x  ou  y  est  nul  ou  infini. 

Les  courbes  qui  correspondent  aux  courbes  (3),  c'est-a-dire  celles  dontles 

Equations  expriment  que  la  fonction  sous  le  signe    \  .cesse  d'etre  holomorphe, 

se  r^duisent  done,  en  ce  qui  concerne  les  integrates  (i)  et  (2),  aux  quatre 
droites 

(4)  #  =  0,           y  =  0,  57=00,          y  =  oo 

et  a  la  courbe  du  sixi&me  degr<5 


Cette  derni£re,  dans  le  cas  ou  Pinclinaison  est  nulle,  se  decompose  en  deux 

courbes  du  troisi&me  degr6 

(4  *«r)  F!  =  O,        F2=o. 

Pour  trouver  les  valeurs  critiques  des  excentricit^s  ou  des  inclinaisons,  nous 
devons  done  chercher  celles  pour  lesquelles  trois  de  ces  courbes  (4)  ou  (4  bis) 
se  coupent,  ou  pour  lesquelles  deux  de  ces  courbes  se  touchent,  ou  pour 
lesquelles  une  de  ces  courbes  a  un  point  double. 

Mais,  comme  ces  courbes  sont  les  monies  pour  les  integrates  (i)  et  (2),  les 
valeurs  pour  lesquelles  une  de  ces  trois  circonstances  se  pr^sentera,  seront^ga- 
lement  les  m&mes  pour  les  integrates  (  i  )  et  (2), 


s 


4o  DEVELOPPEMENT   DE   LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

linbi  les  \aleurs  critiques  des  excenlriciles  ou  des  inclinaisons  sont  les 
mernes  pour  les  deux  integrates  ( i )  et  (2). 

Mais  une  question  pourrail  encore  se  poser;  nous  avons  vu  quo  Ionics  les 
\aleurs  critiques  ne  conviennent  pas.  Ne  pourrait-il  se  fairc  qu'une  de  cos 
\aleurs  convinl  u  (i )  sans  convenir  A  (a)  ou  invcrsemcnl. 

La  reponse  doit  etre  negative.  Comment  se  fait-il,  en  ellel,  que  cerlaiue* 
\alctirs  critiques  conviennent  et  que  d'aulrcs  ne  conviennent  pas?  Pour  nous 
en  rendre  comple,  faisons  varier  d'une  maniere  continue  Tun  de  nos  puramislres, 
par  excmple  1'excenlricile  e,  et,  en  mtoie  temps,  cWormons  d'une  mnniiVe 
continue  les  contours  d'inKSgration.  Nous  devons  dirigcr  cello  deformation  de 
tellc  sorle  qu'aucunc  des  valours  smgulieres  definies  par  les  equations  (f\)  et 
($b(s)  nc  se  Irouve  dans  le  champ  d'inUSgralion.  Si,  e  variant  d'uno  maniere 
continue  dopuis  zt^ro  jusqu'a  eQ,  on  peul  s'arraiiger  do  facon  quo  cello  condition 
ne  cesse  jamais  d'eire  remplio,  c'est  que  en  n'est  pas  une  veritable  valour 
critique;  e(}  ne  convient  pas;  si,  au  conlraire,  il  est  impossible  de  s'arrunger 
pour  que  la  condition  soil  remplic  (parce  que,  commc  jeTexpliquais  plus  haul, 
le  contour  d'integration  se  irouve  pris  enlro  deux  points  singulicrs),  c'est  que 
e(l  est  une  veritable  valeur  critique;  e()  convient. 

Faisons  done  varier  e  de  zero  a  e0  et,  en  m6me  lemps,  ddfonuons  nos  conlnurs 
d'integration  en  partant  des  contours  iniliaux 


qui  soul  les  m£mcs  pour  les  integrates  (i)  et  (2);  si  #0  m^  conviont  pas  a 
Tint^grale  (  i  ),  c'est  que  nous  pouvons  dtSformer  nos  contours  do  lollc  ia^ou 
qu'a  aucun  moment  une  des  valours  singuli&res  satisfaisaiil  aux  tUjuations  (/j) 
et(4.bts)  ne  se  trouve  dans  le  champ  d'int<5grniion.  Mais  si  cello  condition  no 
cesse  jamais  d'etre  remplic  en  ce  qui  concerne  l'inl<$grale  (i),  olio  nc  CCSSITM 
jamais  non  plus  de  l'£lre  en  ce  qui  concerne  I'inl^grale  (2),  puisqnc  los  Equa- 
tions (4)  et  (^bls]  qui  d&finissent  les  valeurs  singuli^res  sont  los  m6mes  pour 
(  i  )  et  pour  (2).  Done  e&  ne  conviendra  pas  non  plus  a  1'inldgraio  (2). 

c.  Q,  F*  n. 
Voici  done  un  premier  r^sultal'. 

Les  coefficients  Bm^  du  d&veloppement  de  la  fonction  perturbalrice 
suivant  les  anomalies  excentriques^  ainsi  que  les  coefficients  A^m'  du  d&ve- 
loppement  suivant  les  anomalies  moyennes  sont  eux-m&mes  developpables 
suivant  les  puissances  des  excentricites  et  des  inclinaisons. 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION   PERTURBATRICE.  4l 

L<>s  luniles  de  convergence  de  ces  nouveaux  developpements  sont  les 
memes  pour  les  coefficients  Bmm,  et pour  les  coefficients  Amm,;  elles  sont  les 
inernes  pour  tous  ces  coefficients  quels  que  soient  les  entiers  m  et  m'. 

5.  Considerons  le  cas  ptirliculicr  ou  les  cxconlricites  sont  nulles 

e  =  <?'  =  o. 

On  ii  alors 

o  —  0          v  —  i 

—  —  « j  j          i  —  j, 

ol,  pur  consequent, 

A-HI,MF==  uintrn'- 

On  a  alors 

A-  =5  cos2  -    «a  H-  a'-  —  «a'  (  — h  i  )     -H  sin2  -    «2  -+•  a'2  —  #a'  (  ^y  -h  —  )    . 
2[  \7       WJ  at  \  ^       ^r/J 

Si  nous  posons 


on  en  lircra 


cos2 #a'Y  sina~- 

2  2 


On  irouvera  Louies  les  singularit(5s  on  ecrivanl  que  la  courbe  A2  =  o  a  un 
point  double;  or,  comme  A2  est  fonction  lin^aire  de  X  el  de  Y,  celte  courbe  ne 
pcul  avoir  de  point  double  que  si  les  Equations 


ou  X  el  Y  sont  r£gard(?s  comme  les  donntfes,  -  et  xy  comme  les  inconnues,  ont 
Tune  et  1'aulre  unc  racine  double,  d'ou 

X=±25  Y=±2. 

Voici  done  la  condition  pour  que  la  courbe  A2=  o  ait  un  point  double 

(5)  a2-<-  a'2±2  fla'cos*  -  ±2  aa'sin2-  =  o. 

v     /  22 

11  n'y  a  pas  lieu  de  chercher  ce  que  donneraient  les  aulres  conditions,  a 
savoir  que  trois  des  courbes  (3)  passent  par  un  m6me  point  ou  que  deux  de  ces 
courbes  se  touchent.  Ici,  ou  les  courbes  (3)  sont  les  quatre  droites  (4)  etla 
courbe  A2=  o,  aucune  de  ces  circonstances  ne  se  pr^sentera. 

II  reste  done  &  ^tudier  la  condition  (5). 

H,  P.  -YJII.  .  6 


42  DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

Posons  v  =  sin2-et  proposons-nous  de  deSvelopper  suivant  les  puissances 
croissantes  de  v.  La  condition  (5)  devient 

ce  qui  peut  s'Scrire  de  1'une  des  deux  mani&res  suivantes  : 
(5  bis)  (a'±a)«=o;        «24»  a'*±*  aar(i-z  v)  =  o. 

Dans  la  premiere  de  ces  relations  v  n'entre  pas;  la  seconde  donne 

Le  rayon  de  convergence  sera  done  la  plus  petite  des  deux  valeurs 

4aa'      ' 

c'est-a-dire 

(ar-aY- 
4  act! 

Ainsi  la  condition  de  convergence  du  d^veloppement  sera 


La  discussion  des  Equations  (5  bis)  montrerait  de  m^me  que  les  coeffici<*iits 
Am,m'  sont  ddveloppables  suivant  les  puissances  de  a,  pourvu  que 


Mais  on  peut  encore  envisager  un  autre  mode  de  dgyeloppemenl. 
Posons 


{JL  as  COS2  -  j 
2 


on  aura 


Mais  nous  pourrons  6crire 


La  quantity  sous  le  radical  se  r^duit   3videmment  a  A2   quand   on  fait 
=  cos2  -5  v  =  sin2-*  Mais  nous  pouvons  regarder  AWj^  comme  fonction  de  fx 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE.  43 

et  do  v  consid£r£es  comme  des  variables  ind^pendantes,  el  dt§velopper  celle 
fonction  suivant  les  puissance  croissantes  de  /JL  et  de  v. 

La  relation  (5),  qui  d^finit  les  limites  de  convergence,  s'tscrit  alors 


a2  -+•  a'2  it:  2  aaf  [JL  zfc  2  aa'  v  =  o 
Oil 

La  condition  de  convergence  du  d&veloppement  est  done 

2    Cf>Clr 

Cette  condition  est  toujours  remplie,  car  on  a 


coefficients  sont  done  toujours  developpables  suivant  les  puissances 

de  cos2-  et  sin3-- 
2  2 

6.  Consid&rons  maintenant  le  cas  particulier  ou  Pinclinaison  est  nulle  et 
d&veloppons  suivant  les  puissances  des  excentricit^s  e  et  e] . 

Les  courbes  qui  correspondent aux courbes  (3)  sontles  courbes  (4)  et (4  ter}, 
a  savoir 

x  =  o,        y  =  o,        a?  5=  oo,        y  =  QO,         F!  =  o,        F2  =  o. 

i°  G'herchons  d'abord  la  condition  pour  que  FI=O  ait  un  point  double. 
Pour  nous  en  rendre  compte,  cherchons  la  signification  de  ces  Equations. 
Soient  C  1'orbite  de  la  premiere  plan&te,  C;  celle  de  la  seconde;  d'apr&s  notre 
hypoth^se  ces  deux  coniques  sonl  dans  un  m&me  plan.  A  chaque  valeur  de  x 
correspond  un  point  M  de  la  conique  C  et  a  chaque  valeur  de  y  un  point  M7  dc 
la  conique  C;. 

Liquation  F  =  o  exprime  alors  que  la  distance  MM'  est  nulle,  ce  qui  peut  ne 
pas  vouloir  dire  que  les  deux  points  M  et  M'  coincident  puisque  ces  deux  points 
peuvent  6tre  imaginaires. 

Liquation  F4=  o  exprime  que  le  coefficient  angulaire  de  la  droite  MM'  est 
6gal  a  \l — i  et  liquation  F3=  o  exprime  que  ce  coefficient  est  6gal  a  —  \J — i. 


4£  DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

Los  equations  cc  =  o,  x  =  oo  exprimcnl  quc  lo  point  M  esL  a  1'infini  sur  Funo 
des  deux  branches  infinies  de  la  conique  C;  los  Equations  y  =  o,  y  ~oo 
expriment  que  le  point  M'  est  a  Finfini  sur  la  coniquc  C'. 

Pour  que  la  courbe  F4  =  o  ait  un  point  double,  il  fan!  el  il  suflil  quo  la  droilo 
MM'  soil  tangenle  a  la  fois  aux  deux  coniques  C  el  C'.  Los  deux  coniquos  C  el 
C'  out  un  foyer  commun,  le  Soleil.  La  droile  MM',  qui  esL  une  Umgenlo  isolropo 
a  C,  doit  passer  par  un  des  foyers  de  C,  el  pour  la  mOnne  rnison  olio  doil  passer 
par  un  des  fojers  dc  C'.  Soient  alors  S  le  foyer  commun  de  C  el  C',  Flu  second 
foyer  de  C,  F  celui  de  C'. 

Pour  que  les  deux  coniques  admcllcnl  une  langcnle  isolropo  commune  (on 
dehors  de  celle  qui  passe  par  S  qui  exisle  toujours  el  qui  ne  saurnil  conveuir), 
il  faut  done  que  la  droite  MM'  passe  par  F  el  F';  c'esl-a-dire  que  la  droile  FF' 
ait  pour  coefficient  angulairc  \/  —  i.  Celle  condition  s'expriinc  analytiquonimil 

comme  il  suit  : 

asE-ta-BtfVE-'a'. 

Je  represente  par  ny  el  cr'  les  longitudes  des  p<5rih<3lies. 

G'est,  la,  la  condition  pour  que  Fi  =  o  ait  un  point  double  (on  dehors  do 
celui  qui,  correspondanl  a  la  tangenle  isolropc  passant  par  S,  exisle  lotijours  (^l 
ne  saurait  convenir). 

2°  De  inline,  la  condition  pour  que  F3=  o  ail  un  point  double  s'tfcril, 


3"  Pour  que  les  deux  courbes  F,j  =  o,  F2=  o  soienl  langeulos,  il  faut  quo.  les 
deux  coniques  C  et  C'  se  touchent;  car  les  points  d'intersGctiou  a  distance  finio 
des  deux  courbes  Fi=  o,  F2=  o  correspondent  auxquatre  points  d'inlcrscctioii 
des  deux  coniques* 

II  faut  done  que  k  distance  des  deux  foyers  F  et  F'  soil  ggale  ft  1«  sommo  ou 
a  la  difference  des  grands  axes;  ce  qui  s'ecril 

(ae  E^—  a?e'WB')(ae  E-'w—  a'«'E-'W)  =  (a'±  a)*. 

4°  II  faut  voir  ensuite  si  Fun  des  points  d'interseclion  des  courbes  (4  ter)  no 
petit  pas  se  confondre  avec  Fun  des  points  d?intersection  de  Tune  de  ces  courbes 
avec  Tune  des  droites  (4)  ou  de  deux  de  ces  droites  entre  elles. 

Ces  deux  categories  de  points  correspondent  respectivement  :  aux  qua  I  re 
intersections  de  C  et  de  C'  (M  et  M'  confondus)  et  aux  cas  ou  les  deux  points 
M  et  M'  sont  a  Tinfini  sur  les  deux  coniques  G  el  C'. 


D^VELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION   PERTURBATRICE.  45 

La  condilion  est  done  que  Fune  des  quatre  intersections  de  C  et  de  C1 
s'tSloigne  ind&iniment,  c'est-a-dire  qu'une  asymptote  de  C  soit  parall&le  a  une 
asymptote  de  C'. 

Cola  s5<$crit  d'uno  des  quatre  manures 

ig2  -    E2^=  tg2  —  E2/CT', 

2  2 


en  posant 

<?  =3  sin  o,         e'=  sin  9'. 
Je  puis  6crire  aussi 


en  prenant  dans  chaque  fraction  le  signe  inf^rieur  dans  les  deux  termes  ou  le 
siguo  sup^ricur  dans  les  donx  termes. 

7.  Voici  done  quolles  sont  les  Equations  qui  definissenl  les  valeurs  critiques,. 

(  7  )  fie  E-*'ST  =  a'  e' 

(8)  «cE'w=  a' 

(9)  f  ae  E'w—  a'«'E«»')(atf  E-'w—  a'c'E-'W)  =  (a' 

i  ±  y^=r 


(10) 


auxquelles  il  conviont  d'adjoindro 

(U)  ^  =  1,  fi'=I. 

Mais  nous  avons  vu  que  loulos  les  valeurs  aiiisi  trouv^es  peuventne  pas  convenir 
et  il  est  m6mo  ais6  de  voir  qu'elles  ne  peuvent  pas  toutes  convenir. 

En  cflet,  envisageons  1'equation  (7);  elle  est  satisfaite  pour  e  =  er=o.  Si 
done  les  valeurs  critiques  d&finics  par  cette  Equation  convenaient,  notre  fonction 
pr<5senlerait  des  singularities  pour  dos  valeurs  tr^js  petites  de  e  et  e'.  Nos  coeffi- 
cients ne  seraicnl  pas  dt5veloppablcs  suivant  les  puissances  de  e  et  de  ef,  m&ne 
pour  des  valeurs  tres  petites  de  ces  quantites.  Nous  savons  qu'il  n'en  est  pas 
aiiisi.  Done  les  valeurs  d(5finies  par  liquation  (7)  ne  sauraient  convenir. 


4<j  D1&VELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURBATRICE. 

Le  mtoe  raisonnemenl  s'applique  aux  Equations  (8)  cl  (10).  11  import*!  d<> 
remarquer  que  liquation  (  10),  malgre  la  presence  des  doubles  signes,  no  rcprc- 
sente  qu'une  seule  Equation  analytique  irrt'ductible  qui  prcndrait  sa  forme 
algdbrique  si  Ton  chassait  les  radicaux.  Cette  Equation  irrtSducliblo  osl  salisfailo 
pour  e  =  e1  =  o. 

Restent  les  Equations  (9)  cl  (n).  Pour  irouvor  la  Hmile  do  nmver£»vmv 
definie  par  liquation  (9),  remarquons  quc  a,  «',  BT  el  w/  sonl  dos  domuSes  do 
la  queslion  el  sonl  r^elles,  mais  quc  e  el  ef  qui  sonl  nos  variables  indtipondanlos 
pourront  prendre  des  valeurs  imaginaires. 

Donnons  a  e  une  s^rie  de  valeurs  de  module  constant  |c|,  mais  d'argumonl 
variable;  faisons  de  m6mc  pour  ef.  Le  maximum  du  module  du  pn»mickr  momlm* 

de  (9)  est 

at  |  <?2  1  +  a'i  |  e'*i  |  +  2  ««'  |  tfc'cos  (  w  —  w'  )  |; 

la  condilion  de  convergence  esl  done 


[  -4-  2 


Nous  sommes  ainsi  conduits  a  supposer  que  les  seules  conditions  do  conver 
gence  de  noire  d&veloppement  soni 


Je  ne  voudrais  pas  enirer  dans  trop  de  d^iails;  je  ne  puis  cependanl  mo  con- 
tenter  d'un  apergu  :  il  faut  done  que  j'explique  en  quelques  mots  comment  on 
peut  donner  £  la  demonstration  toute  sa  rigueur. 

Consid^rons  le  domaine  D  d^fini  par  les  in<5galit(5s  (12).  II  nc  comical  pas 
de  valeurs  singuli&res  satisfaisant  aux  Equations  (9)  et  ( 1 1 ).  Mais  ilcn  contie.nl 
qui  satisfont  aux  Equations  (7),  (8),  (10).  Si  1'une  de  ces  valeurs  convenciil,  il 
en  serait  de  m£me  de  toutes  celles  qui  satisferaient  §.  la  m^me  Equation  et  qu'on 
pourrait  rencontrer  en  faisant  varier  e  et  e1  d'une  mani^re  continue  et  sans 
cesser  de  satisfaire  &  cette  Equation.  Cela  serait  vrai  au  moins  en  ce  qui  concerne 
la  determination  de  la  fonction  que  Ton  alteindrait  par  cette  variation  continue. 

Or  on  verrait  qu'on  peut  atteindre,  par  une  variation  continue,  une  quel- 
conque  des  valeurs  singulifcres  qui  satisfont  aux  Equations  (7),  (8),  ( 10)  el  aux 
inggalitgs  ( 12)  en  partant  de  la  valeur  6  =  0,  e'=  o  et  sans  cesser  dc  salisfaire 
a  ces  equations  et  sans  sortir  du  domaine  D.  La  valeur  singuli&re  ^  =  0,^=0 
ne  convenant  pas,  aucune  de  ces  valeurs  ne  convient. 


DEVELOPPEMENT  DE  LA  FONCTION  PERTURB  AT  RICE.  4? 

Les  conditions  (12)  sont  done  les  seules  conditions  de  convergence. 

La  troisieme  condition  (12)  sera  satisfaite  quels  que  soient  w  et  wf,  si  1'on  a 

\ae\  H-|  a'c'|<a'—  a, 

c'est-a-dire  si  la  distance  p^rih^lie  de  1'une  des  planetes  est  plus  grande  que  la 
distance  aphe'lie  de  Fautre. 


SUR 

LES  PMODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES 


ET 


LE  DEVELOPPEMENT 


DE  LA 


FONCTION  PERTURBATRICE 


Comptes  rendus  de  I'Academie  des  Sciences,  t.  124,  p.  taSg-iaflo  (8  juin  1837). 


On  sail  que  le  de"veloppement  de  1'expression 


(a2  —  2  aa'eos  $  •+-  a's)! 


suivanl  les  cosinus  des  multiples  de  <p,  a  <5u§  ires  bien  tfiudid.  Los  coofficiunu  d<! 
ce  dcJveloppement,  qui  sont  connus  sous  Ic  nom  de  coefficients  de  La/>lac«, 
jouissent  de  proprie'te's  curieuses. 

Ce  sont  des  fonclions  iranscendantes  du  rapport  £;  mais  ces  iranscoudonios 

Ctf 


sont  life,  par  des  relations  de  recurrence,  de  telle  facon  qu'ollcs  s'cxprimonl  A 
1'aide  de  deux  transcendantes  distinctes  seulenoent. 

D'autre  part,  chacune  de  ces  Iranscendanles  satisfait  ft  une  tiquatiun  <lifl<i- 
rentielle  lineajre  a  coefficients  ralionnels. 


LES   P6RIODES   DES   INTEGRATES   DOUBLES.  4g 

L'expression  (i)  n'est  autre  chose  (pour  s  =  i )  que  la  fonction  perturba- 
irice  dans  le  cas  ou  les  deux  excentricites  et  1'inclinaison  sont  nulles. 

La  theorie  des  periodes  des  integrates  doubles  montre  que  le  de~veloppemeiil 
de  la  fonction  perturbatrice,  dans  des  cas  plus  genera  ux,  peut  encore  jouir  de 
proprietes  analogues. 

Supposons  d'abord  les  deux  excentricites  nulles,  mais  1'inclinaison  differente 
de  zero. 

On  verrait  que  les  coefficients  de  developpement  sont  des  fonctions  transcen- 
dantes  des  elements,  mais  ces  fonctions  sont  liees  eiitre  elles  par  des  fonctions 
de  recurrence,  de  telle  fagon  qu'il  n'y  a  que  cinq  transcendantes  distinctes. 

Si  les  excentricites  ne  sont  pas  nulles,  ily  a  plus  de  difficult^.  Mais  supposons 
que,  au  lieu  de  developper  suivant  les  sinus  et  cosinus  des  multiples  des  ano- 
malies moyennes,  on  developpe  suivant  les  sinus  et  cosinus  des  multiples  des 
anomalies  excentriques.  (Dans  le  cas  precedent,  les  excentricit6s  6tant  nulles, 
1'anomalie  excentrique.se  confondaitavecl'anomalie  moyenne,)  Les  coefficients 
de  ce  d^veloppement  sont  encore  des  fonctions  transcendantes  des  6l3ments, 
mais  entre  lesquelles  il  y  a  des  relations  de  recurrence,  de  telle  fagon  qu'il  n'y 
ait  au  plus  que  seize  transcendantes  distinctes. 

D'autre  part,  ces  coefficients  satisfont  a  des  Equations  dififerentielles  lin^aires 
a  coefficients  rationnels,  de  telle  fagon  que  leurs  d6riv<5es  partielles  des  divers 
ordres  puissent  s'exprimer  a  Faide  d'un  nombre  fini  d'entre  elles. 

Revenons  au  d^veloppement  procgdant  suivant  les  multiples  des  anomalies 
moyennes.  II  n'y  aura  plus  entre  les  coefficients  de  relations  de  recurrence  a 
coefficients  rationnels,  ou  du  inoins  je  n'en  ai  pas  trouve*.  Mais  les  coefficients 
du  developpcrnent,  consider^s  comme  fonctions  des  elements,  satisfont  encore 
a  des  equations  differentielles  lineaires,  de  telle  facon  que  les  derivees  partielles 
des  divers  ordres  de  1'un  de  ces  coefficients  puissent  s'exprimer  a  1'aide  d'tin 
nombre  fini  d'enlre  elles. 


H.  P.  —  VIII. 


SUR 

LES  PERIODES  DBS  INTEGRALES  DOUBLES 


ET 


LE  DEVELOPPEMENT 


DE  LA 


FONCTION  PERTURBATRICE 


Journal  de  Mathe/natigues,  5e  serie,  t.  3,  p.  208-276  (1897 ). 


Introduction. 

Soient  u  et  uf  les  anomalies  excentriques  de  deux  asLres  eL  D  leur  distance,. 
Le  carrS  D2  est  un  polynome  entier  par  rapport  aux  lignes  trigonomiHriques  do 
u  et  de  u1. 

La  partie  principale  de  la  fonction  perturbatrice  estpr^cis&nenl  -•  Elle  pent 

se  dgvelopper  soit  suivant  les  cosinus  et  sinus  des  anomalies  moyennes,  soil 
suivant  ceux  des  anomalies  excentriques, 

Le  premier  d6veloppement  est  le  plus  employed  et  le  plus  utile;  n(5anmoins  il 
peut  y  avoir  quelque  int<Sr6t  &  <3tudier  les  [propri^t^s  du  second  pour  plusieurs 


raisons 
i 


Quand  les  deux  excentricites  sont  nulles?  les  deux  ddveloppements  se 
confondent,  quelle  que  soit  d'ailleurs  Tinclinaison; 


LES   P6RIODES  DES  INT^GRALES  DOUBLES.  5  1 

2°  Hansen    s'est    servi    de    d<5veloppements    proc^dant    suivant   Tanomalie 
moyenne  d'une  des  plan&tes  et  1'anomalie  excentrique  de  Fautre; 

3°  Enfin  la  connaissance  des  propri^t^s  du  second  d^veloppement,  qui  sonl 
plus  simples,  pent  nous  guider  dans  l^tude  du  premier  d^veloppement. 

Quoi  qu'il  en  soil,  le  carr6  D2  est  un  polynome  du  second  degre*  par  rapport 
a  cos  w,  sin  &,  cos  &',  sin  u'. 
Si  nous  posons 

eiu=x,        eiu'^zy. 

D2  sera  un  polynome  du  deuxieme  degre"  en  #,  -  y  y,  —  ei  #3y2D2  seaa  un  poly- 
nome enlier  en  #,  y,  soil 

^x2D2=F(^r),        d'ou         5=*%' 

Nous  sommes  done  conduits  a  de'velopper  -—  suivant  les  puissances  positives 

V'F 
et  negatives  de  x  et  de  y. 

Je  traiterai  la  question  pour  un  polynome  F  quelconque.  Pour  quc  le  ddvelop- 
pemenl  soit  possible  et  valable  pour 


il  faut  d'abord  que  F  ne  s'annule  pour  aucun  des  systemes  de  valeurs  de^?et  de 
y  dont  le  module  est  6gal  a  i  . 

Sans  cela,  Fexpression  -i=  devenant  infini  ne  pourrait  plus  £lre  d^veloppe'e 

par  la  formule  de  Fourier. 

II  faut  ensuite  que  le  radical  yF  revienne  a  sa  valeur  primitive  quand  Pargu- 
ment  de  x  augmente  de  arc,  de  telle  fagon  que  la  variable  x  dgcrive  la  circon- 
f(5rence  tout  entiere  du  cercle  ]  x  \  =  i  . 

Regardons  y  comme  une  constante;  le  polynome  F,  conside're'  alors  comme 
fonction  de.iz?  seulement,  a  un  certain  nombre  de  ze'ros.  II  faut  que  le  nombre 
de  ces  ze'ros,  qui  sont  a  1'inte'rieur  du  cercle  |  x  \  =  i  ,  soit  pair.  Cela  doit  avoir 
lieu  pour  toutes  les  valeurs  de  y  dont  le  module  est  e'gal  a  i  . 

Mais  il  suffit  que  cela  ait  lieu  poury  =  i;  en  effet,  faisons  d^crire  au  pointy 
le  cercle  |y|  =  i  tout  entier;  le  nombre  des  racines  de  liquation  F  =  o,  qui 
sont  a  I'int^rieur  du  cercle  \x\  =  i,  demeurera  constant.  En  effet,  il  ne  pour- 
rait  changer  que  si  une  des  racines  venait  sur  la  circonference  |  x  \  =  i  .  Or,  cela 


52  LES  PERIODES  DES  INliCRALES  DOUBLES. 

n'est  pas  possible,  car  nous  avons  suppos^  plus  haul  que  F  ne  pouvails'anmiler 

pour  |a?|  =  I?  \y  |  DI- 

NGUS supposerons  done  que,  pour  y  =  i  ,  liquation  F  =  o  a  un  nombre  pair 

de  racines  a  PintSrieur  du  cercle  |  x  \  =  i  . 

II  faut  enfin  que  le  radical  y/F  revienne  a  sa  valour  primilive  quand  ravgu- 
ment  de  y  augmente  de  2  TT. 

Nous  supposerons  done  encore  que,  pour  x  =  i,  liquation  F  =  o  (ofi  y  osl 
regard^e  comme  1'inconnue)  a  un  nombre  pair  de  racines  a  l'inl<5rumr  <lu 
cercle  |  y  \  =  i  . 

Ges  conditions  sont  d'ailleurs  suffisantes. 

Relations  de  recurrence  entre  les  coefficients. 

Nous  aurons  done  le  d^veloppemenl  de  -j=  sous  la  forme 


et  le  coefficient  A«&  sera  donn^  par  la  formule 


»  7) 
L'int^grale  double  doit  ^tre  prise  le  long  des  deux  cercles 

1^1  =  ^      lrl=i- 

Les  coefficients  Afl&  sont  en  g^n^ral  des  fonctions  transcendanLos  des  cocfli- 
cients  de  F,  mais  nous  allons  voir  qu'il  y  a  entre  les  Art&  des  relations  do  n$cur- 
rence  de  telle  fagon  qu'il  ne  reste  qu'un  nombre  fini  de  transccndanios 
distinctes. 

Pour  simplifier,  je  me  bornerai  d'abord  au  cas  ou  a  -+  i  et  b  +  i  sont  n<5galifs, 
de  telle  fa9on  que  le  num&rateur  de  la  quantity  sous  le  signe  //  3  x~a-*.y-b-i 
soit  un  polynome  entier.  Nous  verrons  plus  loin  que  les  autres  cas  se  ramfeneni 
ais&nent  a  celui-l^t.  S'il  y  a  entre  les  Aab  (a  H-  i  <  o,  b  +  i  <  o)  une  relation 
lin&ure,  cette  relation  s'^crira 


H  6tant  un  polyiiome  entier-  Nous  avons  done  £  rechercher  quelles  sont  les 
relations  de  la  forme  (  i  ). 


LES  P^RIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES,  53 

On  peul  en  trouver  cle  la  mani&re  suivanle  :  soil  P  un  polynome  quclconque; 
on  aura  £videmment 

(2) 

car,  en  integrant  d'abord  par  rapport  a  x,  on  trouvo  z<3ro,  puisqeP  \/F  rcprend 
la  m&me  valeur  quand,  x  ayant  d^crit  toute  la  circonference  |  x\  =  i  ,  son  argu- 
ment augmente  de  2  TT. 

D'ailleurs  toutes  les  p6riodes  de  Pintegrale  double  (2)  seront  nulles. 

Or 


La  relation  (  i  )  sera  clone  satisfaite  quand  on  aura 


De  nuSme,  si  Q  esl  un  polynome  quelconque,  on  aura 


de  sorte  que  la  relation  (i)  sera  encore  satisfaite  quand  on  aura 

w__  ^QF  .   i  ^F 

Jtl  =  -~-  Jt>  H  --  -7—  (J. 

dy          2  ay 

Si  P  ct  Q  sont  deux  polynomes  quelconques,  on  aura  encore 


mais  ce  cas  se  ram&ne  au  pr^c^dent,  car  on  a  tSvidemment 


Premier  cas. 


Le  polynome  F  est  homog&ne  et  de  degrg  m  to  x  et'en  y\  liquation  F  =  o 
n'a  pas  de  racine  double. 
Nous  supposerons  ^galement  que  le  polynome  H  est  homog&ne  et  de  degr6  q. 


54  LES  PJfolODES   DES  INTEGRALES  DOUBLES. 

Je  dis  alors  que  si  le  degre"  q  cst  suffisamment  (5lev6?  011  puurra  irouvcr  deux 
polynomes  P  el  Q  tels  que 


et,  par  consequent,  que  Ton  aura  toujours 

Edxdy 


II  est  clair  que,  si  les  polynomes  P  et  Q  son!  homogcncs  dc  dcgre/?,  on  aura 

q  =  77H-JO  —  I, 

ce  qui  exige  ddja 


Maintenant,  pour  determiner  les  polynomes  P  et  Q,  je  vais  op(5rcr  do  la  lacon 
suivante  :  Je  d^terminerai  d'abord  deux  polynomes  A  el  B,  homogencs  <a  do 
degr<5/?,  par  la  relation 

(4)  H  =  A^n-B^. 

K   '  dx          dy 

Le  polynome  H  contient  q  •+•  i  coefficients;  en  identifiant  les  deux  mcmbrcs 
de  liquation  (4),  nous  trouverons  done  q+  i  Equations  line"aires  auxquelles 
les  coefficients  de  A  et  de  B  devront  satisfaire. 

Le  polynome  A  contient  p  +  i  coefficients,  de  m&me  que  B;  nous  avons  done 
2,p  +  2  inconnues. 

Si  done 

#<2jt?-Hi,        d'ou        q  >  2  m  —  3, 

nous  aurons  plus  d'inconnues  que  d'e*quations. 
Si 

gr^ajOH-I,  <TOU  ^  =  277Z—  -3, 

nous  aurons  autant  d'e'quations  que  d'inconnues. 
Si  enfin 


nous  aurons  plus  d'ikjuatlons  que  d'inconnues. 

Je  dis  que  si  q^zm  —  3,  on  pourra  satisfaire  i  la  relation  (4).  En  offcl, 
nous  avons  suppos^  que  liquation  F  =  o  n'avait  pas  de  racine  double;  il  en 

i  dP        dF 

resulte  que  ^  et  ^  ne  peuvent   s'annuler  &  la  fois    (sauf  bien  cntendu 


LES  P£RIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES.  55 

Supposons  d'abord 

2  =  2771  —  33  d'ou  #=2/?H-I,  p  =  771  —  2. 

Nous  avons  alors  autant  d'equations  que  d'inconnues;  nous  pourrons  done  y 
satisfaire,  pourvu  que  le  determinant  de  ces  Equations  lin&iires  ne  soil  pas  nul. 

Mais  si  ce  determinant  etaitnul,  on  pourrait  trouver  deux  polynonies  G  et  D, 
homog&nes  de  degre  jt?,  tels  que 

n  clF      ^dF 

C-7-  -f-D-r-   =0. 

dx          ay 

ffCp  ^/C1  x7I7 

-T-  >  divisant  le  produit  D  -j-  et  etant  premier  avec  -r-  ?  divisera  D. 

Mais  cela  est  absurde,  puisque  D  est  de  degre/?  =  m  —  2  et  ^-  de  degr6 


m  —  i. 

Done  le  determinant  n'est  pas  nul. 

Done    on    pourra    satisfaire   a   nos    Equations    et,    par   consequent,    a  la 
relation  (4). 

Soit  maintenant  g^>2m  —  3;  alors  H  pourra  se  mettre  djune  infinite  de 
mani&res  sous  la  forme 

H==C1H14-G2H2j 

HI  et  H2  etant  deux  polynomes  homogtoes  de  degre  2m  —  3,  Ci  et  G2  deux 
polynomes  homogtocs  de  degre  q  —  2  m  +  3. 

Alors  HI  et  H2  pourront  se  mettre  sous  la  forme  (4)?  de  sorte  que 


II  vient  alors 

H=.(GiAI-hG2A2)^-H(G1B1-hG2B2)  —  , 

de  sorte  que  H  est  mis  aussi  sous  la  forme  (4). 

Si  enfin  q  <  2  m  —  3,  tous  les  polynomes  H  ne  peuvent  pas  toe  mis  sous  la 
forme  (4),  puisque  le  nombre  des  equations  est  plus  grand  que  celui  des 
inconnues. 

II  y  a  y+  i  polynomes  H  de  degre  q  lineairement  independants.  Sur  ces 
q  +  r  polynomes,  il  y  en  aura  au  plus  2^  +  2  =  2^  —  2/72  +  4  que  Ton  pourra 
mettre  sous  la  forme  (4). 


56  LES  piRIODES  DES  INTE^RALES  DOUBLES. 

Je  dis  qu'il  y  en  aura  prtcisdment  ap  H-  2;  le  contraire  ne  pourraiiarrivor  cu 
effet  que  si  un  de  ces  polynomes  pouvait  elre  mis  sous  la  forme  (4)  do  deux 
manieres  dif&renles.  Cela  entrainerait  une  6galil<5  de  la  forme 


Or,  nous  avons  vu  qu'une  pareille  t§galii<§  est  impossible,  si  lo  degr<5/>  do  C 
et  de  D  est  inferieur  am  —  i  . 

Done,  si  q<2m  —  3,  il  y  aura  zq—  2  /w  +  4  polynomes  H  do  ilogro  </, 
linSairement  ind^pendants,  que  Ton  pourra  mettre  sous  la  forme  (4). 

Combien  y  a-t-il  alors,  parmi  les  polynomes  de  tons  les  degrds,  de  polynomes 
H  non  susceptibles  d^tre  mis  sous  la  forme  (4),  lin<$aircmenl  ind«Spcndanls 
entre  eux  et  ind<5pendanls  (Sgalement  de  ceux  qui  sont  susceplibles  d'filrc  mis 

sous  la  forme  (4)  ? 

D'abord  tous  les  polynomes  de  degr<5  2  m  —  3  ou  de  degr<3sup^ricurpouvanl 
se  mettre  sous  la  forme  (4),  il  nous  resie  (am  —  3)(m  —  i)  polynomes  de 
degrg  inferieur  a  am  —  3. 

Parmi  ceux-lA,  il  y  en  a  2  2  (/>  -f-  i  )  qui  peuvont  6  ire  mis  sous  la  forme  (4). 
Sous  le  signe  2  le  nombre  JE?  varie  de  o  &  m  —  3. 

Done 


II  reste  done  .(/n  —  i)2  polynomes  qui  ne  peuvent  pas  6lre  mis  sous  la 
forme  (4)-    " 

Passage  de  la  forme  (4)  a  la  forme  (3)  . 

Supposons  done  que  H  ait  <5ic5  mis  sous  la  forme  (4)j  il  s'agil  do  le  uuHlro 
sous  la  forme  (3), 
Pour  cela,  remarquons  que  1'on  a  •' 


^-y-  -f-  V- 

6te     ^ 
Liquation  (3)  devient  done 


Si  done  nou$  posons 


LES  PERIODES   DES  INTEGRALES  DOUBLES.  67 

on  devra  avoir 


A  et  B  sont  connus,  il  faut  determiner  Z,  P  et  Q. 

Diflferentions  la  premiere  des  Equations  (5)  par  rapport  a  #,  la  secondc  par 
rapport  a  y  et  ajoutons,  il  viendra 

a? A        dE       Z        2Z         i   /    dL          dL\ 

__      ._          I        ____     __  i        ____,         I        ___    I     /V»    ___      -   I        nf    ___      1  . 

—f-.    — - _    —    — I—  ...I    — f—    _-   I    ^  >^_    1^    -  -_        I  • 

aa?        ay       2         m        m\    dx      J  dy  ] 

Mais,  en  vertu  du  th^oreme  des  fonctions  homog&nes,  on  a 

dL          dZ 

On  a  done 

dx       dy 

ce  qui  donne  Z;  Z  £tant  connu,  les  Equations  (5)  clonneront  imm^diatement  P 
etQ. 

Si  done  un  polynome  H  peut  £tre  mis  sous  la  forme  (4),  il  peut  <5galement 
<Hre  mis  sous  la  forme  (3),  de  sorte  que  Ton  a 


Une  question  subsidiaire  se  pose  :  un  polynome  homogtoe  H  peul-il  ^tre 
mis  de  plusieurs  mani^res  sous  la  forme  (3)?  En  d'autres  termes,  peut-on 
irouver  deux  polynomes  homog^nes  P  et  Q,  tcls  que 

(6)  ^(PV/F)+|;(Q^F)  =  O. 

Liquation  (6)  admet  une  solution  6vidente.  Soit  S  un  polynome  homog&iie 
de  degr<3 

p  -H  i  —  m  =  q  H-  2  —  2  m. 

II  est  clair  que  liquation  (6)  sera  satisfait'e  si  Ton  fait 


H.  P.  —  VIII. 


$g  LES  PERIGEES  DES  INT^GRALES  DOUBLES. 

c'est-a-dire 

_  dS       3  G  dV 
P=      F^'H2S^' 
P  dS       3~dF 

Q—  -Fs-*-5sssr 

Cette  solution  n'existe  que  si 

p^m  —  i,       (Toft       #^2ra  —  2. 


Je  dis  qu'il  n'y  en  a  pas  d'autre. 

Si,  en  effet,  P  et  Q  satisfont  a  liquation  (6),  c'csL  quo 

Q  s/F  das  —  P  v/F  dy  =  dT 

est  une  diflferentielle  exacte. 
Posons  done 


T  ajant  pour  d£riv<5es  des  fonctions  homogtoes,  devra  <Hrc  cllo-m6mo  unc  fouc- 
tion  homog&ae  (a  une  constante  prfes,  que  je  puis  supposer  nulle). 

La  fonction  homogtoe  T  sera  d'ailleurs  de  degr<5  p  +  ^  +  i  ;  d'ou 


2 

Ainsi  T  est  £gal  £  \/F  multiplies  par  un  polynome  eniier  Q# —  Py.  Pour 
montrer  que 

T  =  SF^5        d'ou        Q#  —  Py  =  SF, 

il  suffit  de  faire  voir  que  Q#  —  Py  est  divisible  par  F.  En  effet  on  a 
ou 


Oil 


ce  qui  montre  que  F  divise  le  produit  -T-  (Q#  —  Py).  Comme  liquation  F  = 
n'a  pas  de  racine  double,  F  est  premier  avec  -T--  Done  F  divise  Q#  — 

C.    O,    F.    D. 


LES  PERIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES.  69 

Exposants  negatifs. 

Nous  avons  vu  que  le  coefficient  de  xa yb  tStait  donn<5  par  I'inUSgrale  double 

—  i    fp  dx  dy  gr-*—\.y—b—i 


Jusqu'ici  nous  avons  suppose  que  a  -f-  1  et  b  -f-  i  (Staieiit  n<3gatifs,  de  telle 

facon  qu'au  num&rateur  de  la  fonction  sous  le  sigiie  jf)  les  exposanls  de  x  et 
dc  y  soient  positifs. 

Ne  nous  imposons  plus  cette  restriction. 

II  est  clair  d'abord  que  le  cas  ou  un  de  ces  exposants  esi  n^gatif,  et  celui  ou 
ils  le  sont  tons  les  deux,  se  ram&ne  ais(5ment  a  celui  ou  ils  sont  tous  deux 
posilifs.  Supposons,  par  exemple,  que 


nous  poserons 

„-,         d'ou 


I  (a/7  y}  6ianL  un  polynome  entier  en  x1  ety;  I'int^grale  devient  alors 

dsc'dy    ,?+«-'      .    1 

,.  J         *  y  —  o—l 

^     ' 


et  Ton  voit  que  les  exposants  de  of  et  de  y  sont  positifs,  au  moins  si  m^4- 
On  doit  done  s'attendre  a  retrouver  une  thtforie  analogue  a  celle  quipr<5cfede. 
Mais  il  vaut  mieux  la  refaire  directement. 
II  s'agit  de  trouver  les  relations  de  la  forme 


ou  H  n'esL  plus  un  polynome  entier  en  x  et/,  mais  un  polynome  entier  en  x, 
7,  I  eti?  ou,  si  Ton  pr^fere,  un  polynome  entier  en  x  et  y,  divis6  par  une 
puissance  de  x  et  par  une  puissance  de  y.  Nous  aurons  encore 


si  P  ct  Q  sont  des  polynomes  entiers  en  a?,  y,  -»  -  * 


6o  LES  PERJODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES. 

II  s'agit  done  de  voir  si  Ton  peut  mettre  H  sous  la  formu 

<«•*>  *- 

ou  encore  sous  la  forme 


A  et  B  etant,  comme  H,  P  el  Q  des  polynomes  cnticrs  en  x,  y,  -  et  -• 

Nous  continuerons  a  supposer  quo  F,  H,  P,  Q,  A,  B  soul  homog&nes  onff  ol 

y  el  que  liquation  F  =  o  n'a  pas  de  racine  double. 
Nous  pourrons  alors  6crire 


a  et  |3  tftant  des  entiers  positifs  ou  nggatifs  et  HA  un  polyiiome  cnlior  cu  x 
eiy. 

Si  alors  on  peut  mettre  HI  sous  la  forme-  (4) 

„        .    dF       -   dF 
Hl=Ala?+Bt^ 

(ce  qui  arrivera  toujours  si  le  degr6  de  HI  n'est  pas  plus  petit  que  2  in  —  3), 
on  pourra  mettre  H  sous  la  forme  (4  bis) 


Mais  il  est  ais6  de  comprendre  qu'un  polynome  H  quelcojique  pout  toujours 
se  mettre  sous  la  forme 


le  degr&  de  H4  etant  au  moms  egal  hzm  —  3.  Car  on  peut,  sans  changer  II, 
multiplier  HA  par  yfr  (p  etant  arbitraire),-£  condition  de  changer  a  en  a  —  /*. 

D'oii  cette  consequence  : 

Unpolynome  H  quelconque  peut  toujours  se  mettre  sous  la  forme  (4  bis). 

Comment  maintenant  passer  de  la  forme  (4-6w)  a  la  forme  (3  bis}}  un  calcul 
tout  a  fait  analogue  &  celui  qui  prdcdde  montrerait  que  A,  B,  P  et  Q  sont  lit 
par  les  Equations 

I  Z===S^^' 
(5  bis)  *        P 


LES  PERIODES  DBS  INTEGRALES   DOUBLES.  6 1 

On  en  deduirait 

dx       dy  ~~      \2          771    / 
De  cette  equation,  on  tirera  Z  et,  par  consequent,  P  et  Q,  a  moins  quo 

(7)  l^1^-0' 

Cela  montre  que,  si  Pegalite  (7)  n'a  pas  lieu,  le  polynome  H  peut  se  mctlrc 
sous  la  forme  (3  bis)  et,  par  consequent,  que  la  relation  ( i  bis)  a  lieu. 

D'ou  cette  consequence  :  le  coefficient  de  xayb  dans  le  developpement  est 
mil,  a  moins  que  Ton  ait 


Mais 

q  a=  m  -f- p  — 1=  —  a  —  b  —  ?. 

La  relation  (7)  peut  done  s'ecrire 


Le  developpement  de  -J~  ne  contiendra  done  que  des  lermes  tels  que  la 

V/F 

sommc  a  +  b  soit  ^gale  a • 

Ce  rgsultat  etait  evident  d'avance;   c'est  une   consequence  immediate   de 

Fhomogeneite  de  la  fonction  -p  • 

VF 

Mais  nous  n'avons  pas  a  regretter  de  Tavoir  retrouve  par  une  voie  detournee; 
car  les  equations  intermediaires  que  nous  avons  obtenues  chemin  faisant  nous 
seront  necessaires  dans  la  suite. 

Mais  poursuivons  et  supposons  que  la  relation  (7)  ait  lieu. 

Alors  les  equations  (5  bis)  entraineront 

dA       dE 

w  a*;1-^-0- 

Ainsi,  pour  que  H  "puisse  se  mettre  sous  la  forme  (3  bis),  il  ne  suffitplus 
qu'il  puisse  se  mettre  sous  la  forme  (4&w)j  ^  ^aut  ^nc°r6  que  la  relation  (8) 
ait  lieu. 

Cette  condition  est  d'ailleurs  suffisante.  Car  alors,  en  faisant 


52  LES  PERIODES  DES  INT^GRALES  DOUBLES. 

on  satisfait  aux  Equations  (5  bis).  J'ajoute  mtoe  qu'on  pent  satisfairc  4  cos 
Equations  (5  bis)  d'une  infinite  de  manures,  car  la  fonction  Zpeut  dlro  choisie 
arbitrairement. 

Nous  sommes  done  amends  a  nous  poser  la  question  suivanic  : 

Peut-on  mettre  H  sous  la  forme  (%bis)  et  cola  do  lollo  facon  quo  la  relation 
(8)  ait  lieu? 
La  relation  (8)  montre  que 


est  une  diflferentielle  exacte;  on  aura  done 

~~~  ~dx*  ~~      dy 

et,  en  vortu  du  th£or£me  des  fonctions  homog&nes, 


U  est  done  un  polynome  en  #,  y,  ^  et  -;  il  est  liomog&nc  et  de  degr<5  />  -4-  i 
ena?et  j. 
Liquation  (4  to)  devient  alors 


d\J 


et  nous  avons  a  rechercher  si  Ton  pent  mettre  H  sous  la  forme  (9). 
Soit 

U 


V  ^tant  un  polynome  entier  et  homog&ne  d'ordre  h  en  x  et  eny,  a  et  (3  tilnnl 
deux  entiers  positifs;  on  devra  done  avoir 


Quant  £  Hj  il  sera  de  la  forme 

( 10)  H  = 

* 

R  6tant  un  polynome  entier  en  x  et  y ,  homogtoe  de  degr<^  h  +  in. 

Le  polynome  R  comprend  h-t-m  +  i  coefficients  et  le  polynome  U  n'cn 
eontient  que  k  +  i. 

Quand  nous  voudrons  mettre  H  sous  la  forme  (9),  nous  n'aurons  done  quo 
k  +  i  inconnues  pour  satisfaire  a  h  •+  m  -+- 1  Equations  lin^aires. 


LES  P^RIODES  DES  INT^GRALES  DOUBLES.  63 

Des  h  -{-  m  +  i  polynomes  H  de  la  forme  (10)  qui  sont  lin&urement  indt*- 
pendants,  il  y  en  aura  au  plus  h  +  i  que  Ton  pourra  mettre  sous  la  forme  (g). 

Je  dis  qu'il  y  en  aura  pr£cis<3ment  h  -f-  1  ;  le  conlraire  ne  pourrait  arriver  en 
effet  que  si  Fun  de  ces  polynomes  pouvait  se  metlre  de  deux  mani&res  diflfe- 
rcnles  sous  la  forme  (9)  : 

H  _  dF  dU  __  dF  dV  _  ^F  dW       dF  dUf 

dx  dy        dy  dx  ~~  dx    dy        dy    dx  ' 

d'ou 


dF  d([j  —  U')       dF  ^(U  —  U')  _ 

dy          dx  dx          dy          "~~ 

Cettc  Equation  exprime  que  U  —  U;  est  fonclion  de  F.  Mais  F  csl  homog&nc 
de  degr(5  m  et  U  —  U'  homog&ne  de 


771 
2 


On  devrait  done  avoir 


Gela  est  impossible,  puisque  U  —  U'  doil  toe  rationnel. 

Done  cette  circonsiance  ne  pourra  se  presenter. 

Done  il  y  aura  pr£cis6ment  h  +  i  polynomes  ind6pendants  qu'on  pourra 
mettre  sous  la  forme  (9). 

II  y  en  aura  m  qui  ne  pourront  se  mettre  sous  cette  forme  et  qui  seront 
lin&xirement  ind^pendants  entre  eux  et  avec  ceux  qui  peuvent  se  mettre  sous  la 
forme  (9). 

Mais  le  nombre  h  pent  £tre  pris  aussi  grand  que  Ton  veut.  Nous  arrivons 
done  &  la  conclusion  suivante  : 

Parmi  tous  les  polynomes  H,  en  nombre  infini,  il  n'y  en  a  que  m  qui  ne 
peuvent  se  mettre  sous  la  forme  (9)  et  qui  soient  lin^airement  ind6pendants 
entre  eux  et  avec  ceux  qui  peuvent  se  mettre  sous  la  forme  (9). 

Ou  bien  encore  : 

Les  coefficients  du  d^veloppement  de  —  sont  des  fonctions  transcendantes 

VF 

des  coefficients  de  F.  Mais  toules  ces  transcendantes  ne  sont  pas  distinctes 
entre  clles.  II  y  a  en  tout  seulement  m  transcendantes  distinctes. 


LES   P^RIODES  DBS  INTfcjRALES  DOUBLES. 


Deuxieme  cas  ;  cas  general. 


Supposons  quo  F  soil  un  polynome  cnlicr  dc  degre  ?n,  71011  homogene  <ui  x 


et  en  y. 

Nous  <5crirons 


en  deSsignant  par  Fk  Fcnsemble  cles  termes  liomog&ncs  cl  cFordre  k  on  x  <»t 
en  j. 

Nous  supposerons  que  liquation  Fm  =  o  n'a  pas  de  racinc  multiple.  Nous  uu 
supposerons  plus,  sauf  avis  contraire,  que  les  polynomcs  H,  P,  Q,  .  .  .  soul. 
homog&nes. 

II  s'agit  de  determiner  les  relations  de  la  forme  (i)  ou  (  i  bis)',  je  vais 
commencer  par  tStudier  .exclusivement  les  relations  de  la  forme  (  i).  Je  snppo- 
serai  done  que  H,  P  et  Q  sont  des  polynomes  entiers  (homogtoos  ou  non)  on  a1 
et  y]  je  me  propose  de  chercher  quels  sont  les  polynomes  H  qui  pen  vent  so 
mettre  sous  la  forme  (3). 

Soit  g  IQ  degr<5  de  H;  £crivons 

H    =   H^r-h  H^r—  1  •+-  .  .  ,-f-   Hfl) 

H/;  repr^sentant  Tensemble  des  termes  homogtoes  et  d'ordro  /r. 

Comme  H^  et  FTO  sont  homog^nes,  comme  Fm  =  o  n'a  pas  dc  racine  mullipl^, 
nous  pourrons  toujours  trouver  deux  polynomes  Pyj  et  Q,,  homog6ncs  d'ordni 
p  =  g  —  m-*ri  et  tels  que 

_dPp  i  dFm 

H^=  TE  *"+  2  "35- 

Cela  sera  toujours  possible,  comme  nous  1'avons  vu,  A  la  condition  quo 

q^  2  m  —  3, 
Soit  maintenant 

H'=^Fn-I^P,+  ^F^I^Qp.        ' 
dx  2  dx     p        dy  2  dy  ^p 

Le  polynome  H7,  qui  peut  se  mettre  sous  la  forme  (3),  ne  sera  plus  homo- 
g^ne,  mais  il  sera  de  degr<§  g  et  Fensemble  des  termes  de  degrg  g  sera  pr(§cisd- 
inent  H?,  de  sorte  qne  le  polynome  H  —  B7  sera  de  degr^  g  —  i. 

Ainsi,  si  3^2  m  —  3,  on  pourra  regarder  H  comme  la  sonime  de  deux  poly- 


LES  PERIODES  DES  INTEGRALES   DOUBLES.  65 

nomes,  Fun  susceptible  d'toe  mis  sous  la  forme  (3)  et  1'autre  de  degre 
moindre. 

Le  degre'  peut  toe  ainsi  abaisse'  jusqu'a  2  in  —  4-  Mais  il  n'y  a  quo  (2  w  —  3) 
(m  —  i  )  polynomes  lingairement  indgpendants  d'ordre  2  m  —  4- 

II  y  aura  done  au  plus  (2  m  —  3)(m  —  i)  polynomes  iion  susceptibles 
d'etre  mis  sous  la  forme  (3),  lin^airement  inde'pendants  entre  eux  et  de  ceux 
qu'on  peut  mettre  sous  la  forme  (3). 

Mais  ce  nombre  peut  encore  toe  abaisse. 

Soient  P"  et  Q"  deux  polynomes  quelconques  d'ordre  7??  —  3  an  plus,  cl 
soit 


dx          2  dec  dy 

11  esL  clair  que  IF  sera  d'ordre  2  m  —  4  au  plus. 

Or  il  y  a  -  -  —  -  -  polynomes  d'ordre  m  —  3;  done  nous  pourrons 

Lrouver  -  -  —  -  '  polynomes  P  et  autant  de  polynomes  Q. 

Nous  pourrons  done  former  (m  —  2)  (m  —  i)  polynomes  EF;  je  dis  qu'ils 
seront  lin^airement  ind^pendants. 

S'ils  ne  T^taient  pas,  en  effet,  c'est  qu'on  pourrait  trouver  deux  polynomes 
Pv  et  Q/;,  d'ordre  m  —  3  au  plus  et  tels  que 


. 

dy  2  dy  ^' 

Soit  p  le  degre*  de  celui  de  ces  deux  polynomes  dont  le  degrg  est  le  plus 
;  nous  aurons 

—  3. 


SoienL  P'^,  Q"p  1'ensemble  des  Lermes  de  degr<*  p  de  P"  ct  de  Q7/.  P"p  et  Q^  no 
pourront  toe  identiquement  nuls  Lous  les  deux. 
On  devrait  avoir 


_        j.  77i  ^r^   —          ;         *   n  ^^        » 

dx  2    dx      p       dy 

ou  bien 


dy  1 J         dy  L  a   '     m\dx         dy 
H.  P*  -  VIII.  9 


6g  LES  PERtODES  DES   INTEGRALES  DOUBLES. 

Comme  ^  et  —  Sont  premiers  entre  eux,  cela  ne  pourrait  avoir  lieu  que  si 
dx          dy 

?^(S  +  f*)  aait  divisible  par  w 

et 

2 


r  /n  j-  •  -ui  '» 

Z  ( rfl£  -H  -7^  1     divisible  par     — — 
m\dx         dy  /  r  dx 


Mais  ^!-^et^-^  elant  d'ordre   m  —  i    no   peuvenL  divisor   deux  polynomos 
dx          dy 

d'ordre  plus  petit.  Done  la  relation  (is  bis)  ne  pourrait  avoir  lieu  quo  si  Ton 
a  va  i  I 


dx          dy 


En  differentiant  la  premiere  Equation  par  rapport  a  #,  la  sccondc  par  rapport 
a  j,  et  ajoutant,  en  tenant  compte  du  th^oreme  des  fonclions  homog&ncs  on 
trouve 


d'ou 


ce  qui  est  impossible,  puisque  P^  et  Q^,  ne  peuvent  s'annuler  a  la  Ibis. 
Les  relations  (  1  1  )  et  (12)  sont  done  impossibles. 
Les  (m  —  2,)(m  —  i)  poljnomes  H"  sont  distincts  . 
II  y  a  done  au  plus 

(2  m  —  3  )  (  m  —  i)  —  (  m  —  ii  )  (  in  —  r)  =  (  in  —  -  1)2 

poljnomes  H  qui  ne  peuvent  6tre  mis  sous  la  forme  (3)  et  qui  sont  indepen- 
dants  entre  eux  et  de  ceux  qui  sont  de  la  forme  (3). 

Ge  nombre  peut-il  6tre  rgduit  davantage  ? 

En  d'autres  termes,  existe-t-il  des  polynomes  d'ordre  2  m  —  4?  'ftutres  quo 
les  polynomes  H'7,  et  susceptibles  d'etre  mis  sous  la  forme  (3)  ? 

Soit  H  un  de  ces  polynomes  et  soit 


i  dF         dQ          i 


TT 

JHL  ss  --r—  Jt<  -j  --  -=—  Jr  H  —  ~  r  -4-  --  T~  v- 
dx          2  dx          dy  2  dy  x 

Soit  p  le  degr<5  de  P  et  de  Q;  on  devra  avoir  />>  m  —  3,  sans  quoi  H  scrail 
un  des  polynomes  IF. 


LES  PER10DES  DBS  INlicRALES  DOUBLES.  67 

Gomme  H  csl  supposed  de  degnS  2  m  —  4?  los  termes  de  degre  >  2  m  —  4 
devront  disparaitrc   dans   le  second  membre,   en  particulicr  les   lermes   de 
r£  p-\~m  —  i  . 
On  aura  done 


dP 


ou  bien 


ou  bien 


T  <5lant  une  fonclion  de  x  el  j"  homog^ne  de  degre  p  -f-  - — j-  i . 
Le  lh£or£me  des  fonclions  homog^nes  donnera 


On  verrait,  comme  plus  haul  dans  l'6tude  de  liquation  (6),  que 
est  divisible  par  Fm. 
On  aura  done 


S  ^tant  un  polynome  homog^ne  de  degr6/>  +  i 
On  aura  alors 


dx 

d'ou 

Or  on  a 


P'  el  Q'  ^lant  des  polynomes  de  degrd  p  dont  les  termes  d'ordrej?  sonl 
ment  Pp  el  Q/,. 
11  vienl 


68  LES  Pl&IODES   DBS  INT*GRALES  DOUBLES. 

ce  qui  montre  que  les  polynomes  P  CL  Q  peuvenl  (Hre  remplactfs  par  ies  poljr- 
nomes  P  —  P'  et  Q  —  Q',  qui  sonl  de  degre  moindrc. 

Done  le  degr^  des  polynomes  P  et  Q  poul  toujours  Sire  abaissc  el  coin 
jusqu'a  m  —  3,  de  telle  facon  que  H  n'esL  autre  chose  qu'un  polynome  IV. 

II  y  a  done  pnJcistoent  (w—  i)9  polynomes  dwfc/wto  non  susccpliUcs 
d'toe  ramen^s  a  la  forme  (3). 

Les  coefficients  du  dSveloppemoni  ou  les  exposaiits  —  a  —  i  oi  —  b  —  i  soul 
positifs  dependent  done  au  plus  de  (m-—  i)2  Iranscendanles. 

Exposants  negatifs. 

II  est  facile  d'etendre  ces  requitals  &  Felude  dos  relations  de  la  forme  (  i  bis}. 
Supposons  done  que  H,  P  et  Q  soient  des  polynomes  cniicrs,  non  plus  en  $ 

ety,  mais  en  x,  y,  ~  el  y 

Nous  poserons  alors 

H7  P'  Q' 


OIL  a  et  P  sont  des  entiers  positifs  eL  H',  P',  QT  des  polynomes  enliers  en  $ 
etj. 

Les  valours  des  entiers  positifs  a  et  (3  seront  regarddos  comme  fixes,  mais 
pourront  d'ailleurs  toe  prises  aussi  grandes  qu'on  voudra.  Jc  d(5signerai  Lou- 
jours  par  q  le  degr<3  de  H,  c'est-a-dire  le  degr(5  des  termes  de  H  dont  le  degrd 
d'homog^n(5ite5  en  x  et  en  y  sera  le  plus  £lev£. 

Je  dgsignerai  de  mdme  par/?  le  degr6  de  P  et  de  Q* 

Je  repr(5senterai  par  H?  Pensemble  des  termes  de  degrtS  q  dell,  par  P^  eL  Q^ 
Fensemble  des  termes  de  degr6p  de  P  et  de  Q. 

Je  dgsignerai  par  qr  le  degr6  de  H;,  par/)'  celui  de  P'  et  de  Q',  de  sorte  qu'on 
aura 

0'ss  gr-^a-hp-f-a,          y  =:/?-+-  a-hp  -HI, 

d'ou 

qrzszp'-\-m. 

Les  termes  du  degr6  le  plus  (SlevtS  de  H;?  P7  et  Q7  seront  alors 


On  tire  de  1A 

W,  »_ 


LES  PERIODES   DES   INTEGRALES  DOUBLES.  69 

Posons-nous  inaintenant  le  probleme  suivant  : 

Existe-t-il  deux  polynomes  P"  et  Q"  entiers  et  homog&nes  en  x  et  y  et  tels 
que  Ton  ail 

d     QVF 


La  relation  (  i5)  pent  s'c^crire 

H,^ 

on  posanl,  pour  abr^ger, 

. 

Nous  dcvons  d'abord  nous  demander  si  Ton  peut  mettre  Hf/  sous  la  forme 


analogue  &  la  forme  (4)-  Dans  cetie  Equation,  A  et  B  sont  des  polynomes 
entiers  el  homogSnes  en  x  et  y  clont  le  degr<5  est  evidemment//. 

Nous  supposerons,  pour  eviter  toutc  difficult^,  non  seulement  que  Fequation 

Fm=o  n'a  pas  de  raciiie  multiple,  mais  que  —7^  n'ost  pas  divisible  par  #,  ni 

7TT1  y-7I7  /"/P 

-y^  pary.  Dans  ces  conditions,  x—j^  et  y—  —^  sont  premiers  entre  eux. 

En  raisonnant  alors  comme  sur  Fequation  (4),  on  verrait  que  Ton  peut 
toujours  meLtrc  Hr/  sous  la  forme  (16),  ponrvu  que 

q'  ^  2  m  —  i  . 

Une  fois  Hy  mis  sous  la  forme  (16),  nous  determinerons  P"  et  Q"  a  1'aide  des 
Equations 

A 

d'ou  Ton  d(5duit 

^A 

^f-7  —  ^y-j  --       —  - 

dx      J  dy  '  \2 

On  tirera  de  la  Z  et,  par  consequent,  Pv  et  Q",  &  moins  que  Ton  ait 


1  p  -hi 

-4-£  -  =  0. 

2  m 


Done,  Hry  pourra  toujours  se  mettre  sous  la  forme  (i5),  pourvu  que 


70  LES  P^RIODES  DES  INT^GRALES  DOUBLES. 

Si  la  relation  (17)  6 tait  satisfaite,  on  verrait,  comme  a  propos  dc  la  discussion 
de  liquation  (8),  que,  parmi  les  polynomes  lifJ^+iy^'L  de  degrtf 


il  n'y  en  a  que  m  qui  soient  dislincts  eL  non  susceplibles  d'etre  mis  sous  la 
forme  (i5). 

Posons  maintenant 

d 


Le  polynome  H"  ainsi  dtSfini  est  de  la  forme  (i4);  ses  Lermes  du  degrti  lo  plus 
sont  HqxP+tyP**,  puisque  P"  eL  Q"  sont  d<5finis  par  la  relation  (i5). 

Done  H7  —  H"  est  de  degr^  cf  —  i;  done  H7  est  la  somme  de  deux  polynomes, 
Tun  R"  de  la  forme  (i4)9  1'autre  H;  —  H"  de  degr(5  moindre,  Le  dogr^  do  II 
pout  done  toe  rgduit,  a  moins  qu'il  ne  soil,  plus  petit  quo  a/n  —  i,  ou  <Sgal 


De  plus,  parmi  les  polynomes  de  degr£  a  H-  (3  •+-  -->  il  n'y  en  aura  quo  m 
rtSellement  distincts  et  dont  le  degr<£  ne  pourra  £tre  r(5duit  (la  reduction,  une 
fois  1'gtape  a  +  (3  +  ~  franchie,  pourra  6tre  pouss^e  sans  obstacle  jusqu'u 


am 

II  n'y  a  done  que  m  polynomes  r^cllement  distincts,  de  degrci  plus  grand 
que  am  —  2  et  non  susceptibles  d'etre  mis  sous  la  forme  (i4)- 

Comme  le  nombre  des  polynomes  de  degr<3  am  —  2  est  tfgal  a  m(%m  —  i), 
nous  pouvons  conclure  qu'il  y  a  au  plus  2/n2  polynomes  distincts  qui  no 
peuvent  se  mettre  sous  la  forme  (i4)-  Mais  ce  nombre  peut  encore  6 Ire  rtiduil; 
et,  en  eJSTet,  il  y  a  des  polynomes  de  degr<5  zm  —  2  qui  peuvent  se  mettre  sous 
la  forme  (14) ;  on  les  obtient  en  prenant  pour  P'  et  Q'  des  polynomes  quelconqucs 

de  degr6  m—z.  Or  il  y  a  ~(m  —  i)  polynomes  P;  et  autant  de  polynomes  de 

degrg  m  —  2.  Cela  fera  done  m2 — m  polynomes  de  degrti  m  —  2  et  de  la 
forme  (i4)« 

Je  dis  qu'ils  sont  tous  lin^airement  ind^pendants. 

Si,  en  effetj  ils  ne  1'gtaient  pas,  on  pourrait  trouvcr  deux  polynomes 
d'ordre  m  —  2,  tels  que 


LES  P^RIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES.  71 

ou  en  appelant  P'7  et  Q"  les  termes  d'ordre  le  plus  eleve  de  P7  et  dc  Q; 
d 


Cette  Equation  csl.  do  m£me  forme  quo  (10)  (satif  quo  H,y  esL  mil);  elle 
entrainerait  done 

.     d¥      ^    dF 


-i  —         -}—  =  o. 

dx         J  dx         ' 

ou  /puisque  A  el  B  sont  d'ordro  inferieur  a  ;?2  elanl  du  m^me  ordre  que  P;/ 

fJTP  ./-/FT  \ 

ou  Q;/  et  que,  d'autre  part,  &-r~  el  J'^r:  ,sont'  premiers  enlre  eux  J 

A  =  o,        B  =  o, 
ce  qui  entrainc 

P"=:Q"=:.0 

a  moins  que  la  relation  (17)  n'aitlieu;  or  nous  pouvons  toujours  supposer  le 

contraire,  puisqu'elle  entrainerait 

/  r,      in 

?=«-+•?--  H-I; 

que  Ton  a,  d'ailleurs, 

p'  ^.  m  —  2 

et  que  Ton  peut  supposer  a  et  (3  aussi  grands  que  1'on  veut  .  II  faudrait  done 

que  P"  et  Qf/  fussent  mils;  et,  comme  ce  sont  les  termes  du  degnS  le  plus  ^Iev6 
de  P'  et  de  Q7,  il  faudrait  que  P7  et  Q7  fussent  nuls. 

*  —  m  polynomes  sont  done  Hn^airement  ind^pendants.  II  reste  done 

2/7Z2  —  (m*—  m) 


polynomes   rgellement   distincts    et  non   susceptibles   de   se  mettre   sous   la 

forme  (i4)- 

Gomme  cela  a  lieu,  quelque  grands  que  soient  a  et  (3,  nous  conclurons  que 
nos  coefficients  dependent  au  plus  de  ma+  m  transcendantes  distinctes. 

Ce  nombre  peut-il  encore  £tre  r^duit? 

Voici  comment  la  question  se  pose  :  Nous  avons  trouvg  qu*un  certain  nombre 

de  polynomes  en  #,  y,  ->  -  de  la  forme 

H' 


^2  LES  PE"RIODES  DES  INT1&GRALES   DOUBLES. 

ou  H'  est  un  polynome  d'ordre  qf  en  x  el  y,  pourraicnl  £trc  mis  sous  la 
forme  (3  few),  et  cela  de  telle  facon  que 


p/  et  Q/  £tant  des  polynomes  d'ordre/?'  =  ^  —  ra  en  x  et  en  j. 

Quand  un  polynome  H  pourra  se  me  lire  sous  la  forme  (3  bis),  etcclo.  de  lello 
fagon  que  P  et  Q  soient  de  la  forme  (19),  je  dirai,  pour  abrgger,  quo  H  pcul  so 
mettre  sous  la  forme  (3  ter}. 

L'analyse  qui  precede  monire  que  certains  polynomcs  de  la  forme  (18) 
peuvent  se  mettre  sous  la  forme  (3  ter}\  elle  monire  en  mtoic  Lemps  qu'il  n?y 
en  a  pas  d'autres. 

Ce  qu'il  nous  reste  a  voir,  c7esl  si  certains  polynornes  nc  pourraicnl  fiLro  in  is 
sous  la  forme  (3  bis}  sans  pouvoir  <Hrc  mis  sous  la  forme  (3  ter). 

On  aurait  done 


et  Ton  pourrait  3crire 

Le  polynome  H  pourrait  ainsi  se  mettre  sous  la  forme  (3  bis),  mais,  pour  quo 
cette  forme  nc  se  confonde  pas  avec  la  forme  (3  ter),  il  faut  : 

i°  Ou  bien  que  a  soit  plus  grand  que  a; 
2°  Ou  bien  que  b  soit  plus  grand  que  (3; 

3°  Ou  bien  enfin  que  le  degr6  //  des  polynomes  P'  et  Q'  soit  plus  grand 
que  ql —  m. 

Nous  pourrons,  d'ailleurs,  toujours  supposer  a  ^  a,  b  ^  (3. 

Je  dis  d'abord  que?  si  a  >  a,  a  pent  e;tre  diminud  d'une  unil<5.  On  a  en  effet 


Le  premier  membre  6tant  divisible  par  x,  il  doit  en  etre  de  m£me  du  second. 
Done  ori  aura  pour  x  =  o 


LES  P£RIODES  DBS  INTEGRALES  DOUBLES.  73 

Nous   supposerons  que,   pour  #~o,  le  polynome  F  est  premier  avec  le 

7p 

polynome  y-j-*  Cette  Equation  nous  montre  alors  que,  pour  #~o,  Q'  est 
divisible  par  F  ;  soil  done 


Cette  £galit£  ayant  lieu  seulement  pour  x  =  o?  U  sera  un  polynome  entier  Qny. 
Posons  maintenant 


d'oil 


ct 


F    =        d  f  UF*\  Q'V'F    =    a?  /UF«  \ 

d-Hl  ^7  \  iCa76  /  '  a;a+lj6  ~"  cto  y  xn y*>  )  ' 

rf  (  P"V/F 

~di  \  x«y*>^ 


ce  qui  rnontre  que  pour  5?=:o,  on  a  Qr/=Q;,  et  par  consequent,  a  cause 
de  (20),  P*=F.  Done  les  deux  polynomes  F—  P",  Qf—  Q"  sont  divisibles 
par  x* 

Mais  a  cause  de  (21)  on  aura 

H    =   d  (F-P7/)y/F        d  (Q7—  Q")s/F[ 

i/F          ^^          jjrtyiH-l  ^v  #flH-l  y6 

Comme  P'  —  P//r  et  Q'  —  Qy  sont  divisibles  par  #,  on  voit  que  la  valeur  de  a 
se  trouve  abaiss^e  d'une  unit<3.  c.  Q.  F.  D. 

On  d^montrerait  de  m6me  que  b  peut  &tre  abaisst5  d'une  unitg  s'il  est  plus 
grand  que  (3. 

Je  dis  maintenant  que  p1  peut  6tre  abaiss6  d'une  unit£  s'il  est  plus  grand 
que  q1  —  m. 

Je  n'ai  presque  rien  a  changer  £  la  demonstration  analogue  de  la  fin  du 
paragraphs  precedent. 

Soient  Pf/  et  Qf/  les  termes  du  degr^  le  plus  3lev6  de  P7  et  de  Q',  on  devrait 
avoir 


H.  P.  ~  VIII. 


,  LES  PERIODES  DBS   INT^GRALES  DOUBLES. 

ou  bien 

fil^.sH,      p°^ fH, 

#«•+•!  y£        ok?  asttyb+*  dy 

ou 


6tant  le  degrg  d'homog6n£it£  dc  T ;  d'ou 


Cette  Equation,  que  Ton  peut  multiplier  par  xa+l yb>  montre  que 

((y_.    p*)^" 

est  divisible  par  Fm;  et,  comme  #-^r~est  premier  avec  Fm,  que  Q" — P",  es 
divisible  par  Fm. 
Soit 

^  ~~~  *     — -  ^*  m* 

Nous  poserons 

Qwy/F   __    ^      SF^"  Pwy/F    _        ^ 


On  en  conclut  : 

t°  Que  Q/;/  et  P'"  ont  m^mes  termes  dc  degr£  le  plus  <5lev(5  que  Q"  et  P/;  de 
facon  que  les  polynomes  P;' — P'"7  Qf/ — Qw  sont  de  degrg  moindre; 

a°  que 

_rf_    Pw  y/F        _£^   Q^y/F  _ 

dx  xayb-t-l  "*"  <^ 

d'ou  enfin 

J^^^  (P"~P'")y/F 
./p          ^/a?  g*a-yb-*-\ 

On  voit  que  le  degrg  des  polynomes  a  616  abaiss^.  c.  Q.   F. 

La  demonstration  se  trouverait  en  d^faut  si  Ton  avait 


ou 


LES  PERIODES  DES   INT&GRALES  DOUBLES.  76 

OU 


m 
- 


Dans  cc  cas  on  Irouve  simplement 

Q"=P". 

Nous  no  pouvons  done  plus  affinnor  quo  T  soil  de  la  forme 


T 

I    = 


ou  S  est  un  polynome;  iii  meme  que  T  ne  soit  pas  transcendant.  La  discussion 
faite  plus  haul  a  propos  du  cas  ou  F  <3tait  suppose*  homogene  nous  a  me"mc 
montre  quo  parmi  les  integrates  de  la  forme 


=   rP'VFm/afr       dx\ 
J      x*y*>    \y          X  ) ' 


OLI  P"  esl  un  polynome  homogene  d'ordre  a  -+-  b ;  que  parmi  ces  inte"grales, 

dis-je,  il  y  en  a  qui  sont  transcendantes  et  qui  sont  des  combinaisons  line"aires 
de  m  transcendantes  distinctes. 

Parmi  les  polynomes  P"  il  y  en  a  done  m,  distincts  entre  eux,  et  qui  peuvent 
ainsi  donner  naissance  a  des  transcendantes.  Supposons  cependant  que  1'inte'- 

QT7  * 

grale  T  ne  soit  pas  Lranscendante.  Je  dis  qu'elle  sera  de  la  forme    a  mb  •  Pour 

x  y 

nous  en  rendre  compte,  regardons  un  instant  y  comme  une  constante  et 
d^veloppons  suivant  les  puissances  de  x  —  XQ,  #o  (Stant  unc  valeur  quelconque 
de  x. 

Si  a?0  n'est  pas  nul  et  si  (x  —  a?0)  n'annule  par  Fm)  la  quantity   sous   le 

signe  I  ne  contiendra  que  des  puissances  entieres  et  positives  de  x  —  x$ ;  il  en 

dT 
sera  done   de  mdme   de  T;  si  XQ  n'est  pas  nul,  ^—  ne  contiendra  que  des 


puissances  positives  entieres  et  impaires  de  \Jx  —  XQ.  Cela  montre  que  T  est 
(5gal  a  une  fonction  T0  de  y,  plus  une  fonction  de  x  et  de  y,  changeant  de 

ft  Jrv\ 

signe  avec  \/x  —  x0  et  divisible  par  (x — x0)J.  Comme  -r-  doit  changer  de 


dy 

signe  avec  \Jx  —  ^?o5  nous  voyons  que  la  fonction  To  de  y  doit  se  re*duire  &  une 
consiante  que  nous  pouvons  laisser  de  ctite';  de  sorte  que  finalement  cette 


75  LES  PfiRIODES  DES  INliGRALES  DOUBLES. 

fonction  ne  contient  (#  — tfof  qu'A   des  puissances  impaires  ct  au  moms 
<2gales  a  3.  a 

La  conclusion,  c'est  que  T  est  divisible  par  F*,  puisquc  -y  no  devionl  pas 

infini  pour  x  =  #o  ?  on  a  done 


et  il  nous  resie  a  montrer  que  ^  et  v  sonl  prdcisgment  ggaux  a  a  el  6.  Pour  cola 

c/T 

d^veloppons  suivant  les  puissances  croissantes  de  x\  le  ddvcloppcmeni  do  -^- 

commencant  par  un  terme  en  or"-1  el  celui  de  -g-  par  un  lormc  on  ar" ;  celui 
de  T  devra  commencer  par  un  terme  en  x~a]  d'oij  a  =  jn.          c.  Q.  F,  D. 

i 

Comme  T  est  de  la  forme  -^-^j  le  resle  du  raisonnement  so  poursuivi'niL 

comme  plus  haul  et  le  degr^  des  polynomes  ne  peul  6tro  abaissd. 

Nous  n'avons  done  £  nous  occuper  que  des  m  iranscendanlos  T  el  dos  in 
polynomes  P/;  correspondant. 

Soil  P7/=  Q"  Tun  de  ces  polynomes;  tScrivons 

H=^ 
dx 

Nous  aurons  form^  un  polynome  H  qui  peut  se  mellrc  sous  la  fonno  (3 
je  dis  qu'il  ne  peut  se  meilre  sous  la  forme  (3  ter}.  Si,  on  offel,  il  pouvail  s<^ 
mettre  sous  la  forme  (3  ter},  on  pourrail  irouver  deux  polynomes  P;  ct  Q'  donl 
les  termes  de  degrg  le  plus  dev<3  sont  fff  el  Qr/=  Pr/  el  qui  seraienl  lels  quo 

d  /  Pry/F  \       d  t  Q7y/F  \ 

Cela  voudrait  dire  qu'il  existerait  une  int(5grale  de  diff&rentielle  totalo 

"    /qdx       P'dy\t 
'\    *          ~T) 


Cette  integrate  devrait  3tre  transcendante  et  admettre  des  pgriodes  cycliqucs, 
puisque,  pour  a?  et  y  tr&s  grands,  elle  se  rgduirait  sensiblement  & 


rW^fdx       dy\ 
J  xayt>  \oc        y  J 


LES  PERIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES.  77 

qui  est,  par  hypoth&se,  Tune  de  .  iios  m  transcendaiites  et  qui  admet  des 
p<5riodes  cycliques. 

Mais  il  est  absurde  dc  supposer  quo  1'integrale  T  admeite  des  p^riodes 
cjcliques.  Elle  ne  pourrait  en  avoir,  en  effel,  que  si  la  surface 

*2=F 

admeLtait  des  cycles  lineaires.  Nous  verrons  plus  loin  qu'elle  n'en  admet  pas, 
si  le  polynome  F  est  indecomposable,  ce  qui  est  le  cas  general. 

Done  I'hypothfcse  faite  au  debut  giait  absurde  et  iios  polynomes  ne  peuvenL 
se  mettrc  sous  la  forme  (3  ter). 

II  y  a  done  in  polynomes  qui  peuvenL  se  mettre  sous  la  forme  (3  bis),  sans 
pouvoir  se  mettre  sous  la  forme  (3  ter)  et  il  n'y  en  a  que  m. 

II  nous  restait  m*-\-m  polynomes  distincts  ne  pouvant  se  mettre  sous  la 
forme  (3  ter)',  il  restera  done  ;?z2  polynomes  distincts  ne  pouvant  se  mettre 
sous  la  forme  (3  bis).  Ge  nombre  ne  pent  plus  &tre  r^duit,  au  "moms  dans  le  cas 


Done  les  coefficients  du  d<5veloppement  de  -r=  dependent  au  plus  de 
trans  cendantes  distinctes. 


Autre  demonstration, 

On  pourrait  encore  raisonner  comme  il  suit  : 

Donnons-nous  la  valeur  de  qf  et  choisissons-la  de  fagon  que  la  relation  (17) 
n'ait  pas  lieu.  Alors  nous  pourrons  affirmer  que  tout  polynome  qui  peut  se 
mettre  sous  la  forme  (3  bis)  peut  aussi  se  mettre  sous  la  forme  (3  ter). 

II  y  a  iff.."*"1^  "*"2^  polynomes  de  degrg  qf.  Les  polynomes  P'  et  Q7  sont  de 


II  y  aura  done  ^  "HIKP  '+'2!  polynomes  P'  et  autant  de  polynomes  Q'.  Nous 

pourrons  done  former  (pr+i)(pr+%)  combinaisons  de  la  forme  (3  ter). 

Mais  nous  devons  observer  que  toutes  ces  combinaisons  ne  sont  pas 
distinctes;  combien  y  aura-t-il  de  relations  entre  elles?  Pour  former  toutes  ces 
relations,  nous  n'avons  qu'a  rechercher  toutes  les  identit^s  de  la  forme 


0- 
' 


g  LES  PERIODES  DBS  INliCRALES  DOUBLES. 

cette  identite"  montre  que  __ 

/-  y/F  (Qdx      ¥' dy\ 
T=V   x«yb  \     x  y    ) 


esl  une  integrate  de  difFerentielle  Loialc. 

Je  dis  que  ceite  integrate  ne  pcul  Gtre  transcend  ante.  En  cffet,  si  cllo  <Hail 
transcendante,  il  faudrail  qu'elle  cut,  soil  dcs  p«Sriodcs  cycliques,  soil  dcs 
pgriodes  polaires. 

J'appello  periode  cy  clique  celie  que  Ton  oblienl  quand  lo  point  ff,  y  dcJcril 
un  contour  ferm6  (cycle  linfeire)  (ce  contour  ferine"  ne  pouvanl,  par  deformation 
continue,  <Hre  ramene  a  un  contour  iiifmiment  petit  sans  passer  par  un  point 
singulier). 

J'appelle  periods  polaire  cello  que  Ton  obtient  quand  lo  point  a?,  y  ddcril 
un  contour  ferme"  infimment  petit  autour  d'un  point  pour  lequel  la  fonction 
sous  le  signe  I  devient  infinie. 

11  n'y  a  pas  de  p^riode  cy  clique. 

El,  en  efTet,  un  cycle  limSaire,  s'il  existait,  pourrait  loujours  6tre  ddcomposd 
en  cycles  6l£mentaires  formes  cliacun  d'un  double  lacet  entourant  deux  points 
de  la  courbe  F(#,  j)  =  o;  tel  est  le  double  lacet  qui,  cnvcloppanl  Ics  deux 
points  ±  i  ,  d^finit  Fune  des  p(5riodes  de  Fint^gralc 


Mais  si  la  courbe  F;(#,  y}  =  o  est  indecomposable,  ce  que  nous  supposerons, 
les  deux  points  de  cette  courbe  enveloppe's  par  le  double  lacet  peuvcnl 
s'^changer  et  se  confondre,  de  sorte  que  le  lacet  devienl  infinimcnt  petit. 

II  n'y  a  done  pas  dc  cycle  Impair  e. 

II  n'y  a  pas  non  plus  de  p&riode  polaire. 

En  effet,  la  fonction  sous  le  signe    I  ne  devient  infinie  quo  pour  x  =  o 

et  pour  y  =  o. 

dT 

D^veloppous  suivant  les  puissances  de  #;  le  d(5veloppement  de  -T-  se  prtSsentcra 
sous  la  forme  2^'  °^  ^  est  une  f°ncti°n  dey;  consid^rons  en  particulier  le 


A 

terme  -~  •;  c'est  C6|lui-la  qui,  par  integration,  pourrait  introduire  la  transcen- 


dante 
1    Mai 

pas,  c'est  que  -^=±  o,  c?est-a-dire  que  AI  est  une  constante. 


1    Mais  alors  il  y  aurait  dans  --  le  terme  La?  ->  et  comme  ce  terme  n'existc 


LES  PERIODES  DES  1NTEGRALES  DOUBLES.  79 

Mais,  d'autre  part,  AI  doit  changer  de  signe  avec  \/F.  Done,  At  est  nul. 

Nous  n'aurons  done  ni  la  transcendanle  L#,  ni  pour  la  m6me  raison  la 
transcendante  Lj. 

Done  1'int^grale  T  est  alg6brique. 

Consid<5rons  maintenant  y  commc  unc  conslantc  et  soil  %Q  une  valeur 
quelconque  de  #.  Si  cette  valeur  n'annule  pas  F,  nous  verrons,  comme  plus 

haul,  que  T  est  d^veloppable  suivant  les  puissances  de  x  —  x§\  si  cette  valeur 

£ 
annuleF,  nous  verrons  comme  plus  haul  que  T  est  divisible  par  (x  —  #o)~. 

z 
Nous  conclurons  de  lout  cela  que  T  est  divisible  par  F2,  ei  nous  <3crirons 


S  6tant  un  polynome.  On  verrait,  comme  plus  haut}  que 

£i  =  a,       v  ass  b} 
ce  qui  donne 


On  voit  que  S  est  un  polynome  de  degr^i//  —  m. 

II  y  aura  autant  de  relations  (22)  que  de  polynomes  S;  c'est-a-dire 


(//  —  rn  -+•  x)  (pr  —  m  -+-  2) 

2 


II  y  a  done 


combinaisons  distinctes  de  la  forme  (3  ter},  et 


polynomes  distincts  non  susceptibles  d'etre  mis  sous  la  forme  (3  bis). 

C.    Q.    F.    D. 

Gas  des  racines  multiples. 

Dans  Texpos^  qui  pr£c&de,  nous  avons  fait  diverses  hypotheses;  nous  avons 
suppos6  entre  autres  choses  que  liquation  F^^o  n'avait  pas  de  racines 
multiples. 


8o  LES  PlRIODES  DES  INT^GRALES  DOUBLES. 

Mais  tomes  ces  hypotheses  n'avaient  pas  pour  effet  de  restrcindrc  la 
gen^ralite.  C'est  ainsi  que  le  cas  ou  liquation  a  dcs  racines  multiples  csl  un 
cas  particulier  de  celui  ou  elle  n'en  a  pas. 

Mais,  dans  le  cas  gtodral,  il  y  a  ciitre  les  coefficients  du  dcSveloppemenl 

de  JL  un  certain  nombre  de  relations  lin^aires. 
V/F 
Le  passage  a  la  limite  suffirait  pour  monlrer  qu'il  y  en  a  au  moms  aulanl 

dans  un  cas  particulier  quelconquc. 

Lcs  coefficients  dependent,  dans  le  cas  general,  <Tun  certain  nombre  do 
Iranscendantes  distincles;  dans  les  diff&rents  cas  parlicuiiers,  ce  nombre  pent 
diminuer,  mais  il  ne  pent  jamais  augmenler. 

Nous  avons  vu  qu'il  yam2  polynomes  distincts  non  susceptibles  do  sc  motlrc 
sous  la  forme  (3  bis}\  il  y  en  aura  au  plus  m*  dans  les  cas  parliculiers* 

La  discussion  de  chaque  cas  particulier  serail  sans  doute  int^ressanle,  mais 
je  me  bornerai  aux  cas  qui  se  pr£sentent  en  Astronomic. 

Application  a  la  fonction  perturbatrice. 

Nous  avons  pos<5  dans  Fintroduction 

e*«=#,        eiu' •=*  yt 

u  et  ur  <§tant  les  deux  anomalies  excentriques. 
Alors  les  coordonn^es  de  la  premi&re  plan^te  sonL  de  la  forme 


£i 


tandis  que  celles  de  la  seconde  sont  de  la  forme 


Le  carr^  de  la  distance  des  deux  planfetes  D2  sera  done  un  polyuome  du 
deuxi&me  degr^  en  5?,  y,  -  et  -•  C'est  ce  polynome  que  j'appellerai 
d^sormais  F(#,  /);  il  contiendra  des  termes  en. 


Je  poserai  aussi  quelquefois 

x* 
et  F'(o7,  y)  sera  un  polynome  entier  en  x  et  7 


LES   PERIODES   DES    INTEGRALES   DOUBLES.  8  1 

Pour  avoir  le  coefficient  de  #2,  il  suffit  de  donner  a  u  une  valeur  dont  la 
partie  imaginaire  est  negative  et  tr£s  grande,  u'  conservant  une  valeur  finie. 
Alors  la  distance  D  est  sensiblement  <3gale  a  la  distance  de  la  premiere  plan&tc 
a  Forigine,  c'est-a-dire  a 

/  \         /        ex        e  \ 

a(i  —  e  QOSU)  =  a  (  i  ----  ) 

V  2  2#/ 

ou  sensiblement  —  •  -  • 
2 

Le  coefficient  de  a?2  est  done  —  —  ,  a  £tant  le  grand  axe  et  e  l'excentricit<3. 

La  m6me  analyse  montre  que  le  coefficient  de  or"5*  est  le  m£me. 

De  mdme  les  coefficients  de  y'2  et  y~'2  sont  tous  deux  £gaux  a  a  '  f  "  > 
a1  et  ef  £lant  le  grand  axe  et  Fexcentricit6  de  la  seconde  plan&te. 
•  Pour  trouver  le  coefficient  de  xy  observons  que,  si  les  parties  imaginaires 
de  u  et  de  uf  sont  toutes  deux  negatives  et  tr&s  grandes,  chacune  des  plan&tes 
se  trouvera  sur  1'ellipse  qu'elle  d^crit  en  un  point  tr&s  ^loign^  de  1'origine. 
Si  done  nous  appelons  X  Tangle  de  1'asymptote  (  imaginaire  )  a  1'une  de  ces 
ellipses  avec  Tasymptote  de  Tautre  ellipse,  le  coefficient  de  zxy  sera 

aea'e'        , 

-  ;  -  COS  A. 
4 

L'angle  A  est  toujours  imaginaire  et  cosX  plus  grand  que  i  s'il  est  r£el. 
Gomme  chaque  ellipse  a  deux  asymptotes,  nous  avons  quatre  angles  \  qui 
correspondent  aux  coefficients  de 


L'angle  X  ne  peut  6tre  ^gal  ni  a  o,  ni  a  TT,  puisque  les  asymptotes  sont 
imaginaires  et  situ^es  dans  deux  plans  r£els  diflferents.  Les  termes  du  second 
degr6  de  F(a?7  y)  ne  peuvent  done  se  r^duire  a  un  carr^  parfait. 

Si  Tune  des  excentricit6s  est  nulle,  e  par  exemple,  les  termes  en  x~  et  a?~2 
disparaissent;  mais  le  terme  en  xy  ne  disparait  pas,  bien  que  son  coefficient 

ae  a'  e' 


cos  A 


contienne  e  en  facteur,  parce  que  cos  A  devient  infini. 

Quant  a  F'(#,  y)  =^2y2F(a?,  y)y   c?est  un  polynome  du  sixi&me 
g^n^ralement  indecomposable. 

La  courbe 


H.  P.  —  VIII. 


g2  L£S  PERIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES. 

est  une  courbe  du  sixitoe  degni,  avec  un  point  double  a  Torigino  eulouxpoiuls 
doubles  £  rinfini, 

Cette  courbe  se  decompose  dans  deux  cas  : 

!'  Si  rinclinaison  est  nulle,  elle  se  decompose  alors  en  deux  courbcs  du 
troisieme  degre'  ,' 

a°  Si  les  deux  excentricite's  sont  nulles,  elle  a  alors  pour  composanles  les 
deux  axes  de  coordonne'es  et  une  courbe  du  quatrieme  degre"  avcc  deux  points 
doubles  a  Finfini. 

Alors  F(#,  y)  admet  des  Lermes  en 


Mais,  de  plus,  le  polyncwme  prgsente  une  syme'trie  particuli^re. 

tl  ne   change   pas   quand   on  permute  x  et  y,   ni  quand  on  change  x 


en  - 

Je  n'examinerai  dans  la  suite  que  le  cas  gtotod  el  celui  ou  les  deux 
excentricite's  sont  nulles, 

Bien  d'autres  cas  particuliers  m^riteraient  quelque  attention  :  celui  ou 
Finclinaison  est  nulle,  celui  ou  les  deux  grands  axes  coincident  entre  eux  eL 
avec  1'intersection  des  plans  des  orbites,  celui  ou  ces  deux  plans  so  cotipcul  a 
angle  droit  et  ou  leur  intersection  coincide  avec  le  grand  axe  de  Tune  des  deux 
orbites,  etc. 

Integrates  de  differentielles  totales. 

II  parait  n^cessaire  de  revenir  sur  la  demonstration  que  j'ai  donn^e  de  ce  fail 
que  les  integrates  de  diflferentielles  totales  dependant  de  \/F  ne  peuvont  6tre 
transcendantes,  afin  de  voir  si  elle  s'applique  aux  cas  particuliers  que  je  veux 
maintenant  ^tudier  en  detail. 

Quand  M.  Picard  a  annonc^,  pour  la  premiere  fois,  que  la  surface  la  plus 
ggn^rale  de  son  degre'  ne  poss&de  pas  de  cycle  lin^aire,  ce  fait  a  caus<3  un  grand 
gtonnement.  On  sera  moins  6tonn^  maintenant  que  la  surface 


n'en  possede  pas  non  plus  quand  le  polynome  F  est  indecomposable. 

Revenons  sur  la  demonstration.   Soit  A  un  point  sinsrulier  auelconcrue. 


LES   PERIODES  DES   INTEGRALES   DOUBLES.  S3 

c'esl-a-dire  un  ensemble  de  valeurs  complexes  de  x  et  de  y  qui  annuleF{#3  y). 
J'appellerai  lacet  un  chemin  d'integration  compost  comme  il  suit.  On  prendra 
pour  point  de  depart  un  point  quelconque  O  non  singulier,  choisi  comme 
origine  de  tous  les  lacets.  On  ira  de  O  a  un  point  A'  infiniment  voisin  de  A  en 
suivant  un  chemin  quelconque;  on  decrira  un  contour  infiniment  petit 
cnveloppant  le  point  A,  de  facon  a  revenir  au  point  A',  et  Ton  reviendra  de  A' 
en  O  par  le  mtoie  chemin. 

Le  lacet  sera  dit  rectiligne  si  le  chemin  OA'  est  rectiligne. 

Je  represented  par  (A)  1'integrale  prise  le  long  de  ce  lacet  en  par  taut  du 
point  O  en  attribuant  au  radical  un  signe  convenu  une  fois  pour  toutes.  Je  la 
repr^senterai  par  [A]  si  le  lacet  est  rectiligne.  Je  remarque  deux  choses  : 

i°  Une  periode  quelconque  de  Tint^grale  sera  une  combinaison  lineaire  a 
coefficients  entiers  de  p6riodes  de  la  forme 

[A]-[B], 
A  et  B  etant  deux  points  singuliers  quelconques; 

2°  Soient  deux  lacets,  Pun  rectiligne,  Tautre  non  rectiligne,  enveloppant  un 
m£me  point  singulier  A.  Soient  [A]  et  (A)  les  deux  int^grales  correspondantes ; 
la  difference 


sera  egale  au  double  d'une  periode. 

Cela  pose,  supposons  d'abord  le  polynome  F  indecomposable,  et  supposons 
que  nous  ayons  n  4- 1  points  singuliers  qui  peuvent  £tre  distincts 

A       A      A  A 

Nous  pourrons  alors  avoir  n  periodes  distinctes 

Je  dis  qu'elles  sont  toutes  nulles. 

En.  eflet,  le  polynome  F  etant  indecomposable,  les  points  A0  et  At  peuven 
s'echanger.  Je  puis  faire  varier  d'une  mani&re  continue  A<>  de  facon  qu'il  viennc 
en  At.  Le  lacet  rectiligne  entourant  A0  se  changera  en  un  lacet,  generalemen 
non  rectiligne,  entourant  A4,  de  sorte  qu'on  aura 

Mais  (At) —  [At]  est  le  double  d'une  periode.  Nous  avons  done  entn 


84  LES  P^RIODES   DES  INT^GRALES    DOUBLES. 

nos  n  p^riodes  une  Equation  lintfaire  a   coefficients  entiers.  Le  coefficient 
de  [A0]  —  [A4]  est  impair,  celui  des  autres  ptfriodes  est  pair. 

Nous  trouverions  de  m6me  n  —  i  autres  Aquations  lin(5aires.  Le  determinant 
de  ces  Equations  ne  saurait  3tre  nul.  En  effet,  il  est 


I       O      O      O 

o     i    o    o 

0010 
O      O      O       I 


(mods). 


Done  les  n  p&riodes  sont  nulles.  c.  Q.  F.  D. 

Qu'arrive-t-il  maintenant  si  le  polynome  F  est  decomposable?  Si  alors  A0 
et  AI  appartiennent  a  deux  facteurs  diff&rents  de  F,  A0  ne  s'dchange  plus 
avec  A4.  Mais  voici  comment  on  peut  raisonner  : 

En  faisant  varier  A0  et  A4  d'une  manure  continue,  je  pourrai  les  amener  on 
deux  points  B0  et  B!  infiniment  voisins  Pun  de  Tautre  et  infiniment  voisins  do 
Fun  des  points  d/intersection  des  deux  courbes  dans  lesquelles  se  decompose 
la  courbe  F  =  o. 

Alors  les  lacets  rectilignes  [A0]  et  [Ad]  se  changent  dans  les  laccts  non 
rectilignes  (Bo)  et  (BA)?  de  sorte  que 

LAoJ-LBo],    [AiJ-tB,] 

seront  des  doubles  p&riodes. 

Maintenantj  en  faisant  varier  d'une  mani&re  continue  B0  et  B*7  je  puis  faire 
tourner  B0  autour  de  B4;  alors  [B0]  et  [BA]  se  changent  respectivement  en 

3[Bo]-2[Bi],    2[B0]™[B4], 
d'oii 

fBo]-3IB0]-2[B1] 
on 


On  en  conclut  que  [A0]  —  [AA]  est  encore  une  double  pgriode,  et  le  roste  do 
la  demonstration  se  poursuit  comme  plus  haut. 

Cette  demonstration  suppose  que  B0  peut  tourner  autour  de  B*,  sans  qu'aucun 
autre  point  singulier  soil  tr^s  voisin  de  B0  et  de  Bi.  C'est  ce  qui  arrivera  si  la 
courbe  F  =  o  se  decompose  en  plusieurs  courbes  irr^ductibles,  mais  de  telle 
sorte  qu'aucun  point  d'intersection  de  deux  de  ces  courbes  composantes 


LES  PERIODES  DES  INT^GRALES   DOUBLES.  85 

n'appartienne  a  plus  de  deux  composantes  et  ne  soit  pas  un  point  double  pour 
1'une  d'elles. 

La  demonstration  s'applique  done,  soit  dans  le  cas  g£n£ral  du  probl^me  du 
ddveloppement  de  la  fonction  periurbatrice,  soit  dans  le  cas  particulier  ou  les 
deux  excentricit^s  sont  nulles. 

Ainsi  les  integrates  de  diffgrentielles  totales  de  la  forme 


ou  R  et  S  sont  rationnels  en  #,  y  et 


ne  peuvent  avoir  de  p&iodes  cycliques,  mais  seulement  des  p^riodes  polaires. 
Elles  ne  peuvent  done  &tre  transcendantes  sans  6tre  logarithmiques.  Elles 
seront  done  de  la  forme  suivante  : 

Ai  log  RI  4-  A2  logRa-4-.  .  .4-  A^  logR^-h  T, 

ou  RI,  R2,  .  .  .  ,  Rp  et  T  sont  rationnels  en  #,  y,  z  et  ou  A1?  Aa,  .  .  .  ,  A/;  sont 
des  constantes. 

Mais  il  y  a  plus  :  si  R  (ainsi  que  S)  est  £gal  a  z  multiplig  par  une  fonction 
rationnelle  de  x  et  de  y,  notre  integrate  doit  changer  de  signe  quand  on 
change  z  en  —  ^,  de  telle  sorte  qu'elle  devra  &tre  de  la  forme 


ou  U  est  rationnel  en  x  et  j,  ou  les  P  sont  des  polynomes  en  #,  j,  s  et  les  A 
des  constantes. 
Alors  le  d6nominateur  comrnun  de  R  et  S  doit  £tre  de  la  forme 

Nous  sommes  done  conduits  a  la  r&gle  suivante  : 
Soit 


une  integrate  de  diff&rentielle  totale,  ou  B,  G,  D  sont  des  polynomes  entiers 
en  rx  et  7.  Supposons  cette  integrate  logarithmique  et  soit  D4  Fun  des 
facteurs  de  D. 


gg  LES  P^RIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES. 

La  course  gauche 

D,  =  o,        F  =  *2 

doit  se  decomposer  en  deux  autres. 

Dans  les  integrates  que  nous  avons  a  envisager,  le  d<*nominateur  est  do  la 
forme  x*y$,  a  et  (3  <5tant  des  entiers;  il  n'y  aurait  done  aucunc  difficult,^  si  ks 
deux  courbes  gauches 


(Haient  ind^composables.  Mais  ce  n'est  pas  ce  qui  arrive.  Pour  x  =  o,  K'  so 
r^duit  a  a2y2,  et  pour  y  =  o,  a  &2^3,  a  et  &  6tant  des  coefficienls  constants. 

La  demonstration  donn^e  plus  haut  dans  un  cas  analogue  n'est  done  plus 
applicable  et  il  faut  en  chercher  une  nouvelle. 

S'il  existait  une  integrate  logarithmique,  elle  serait  de  la  forme 

f  Aflfon-Brfy   1=7 

J   -  tfTfi         V^  » 

A  et  B  etant  des  polynomes  en  x  et  y. 

Si  nous  faisons  x  =  const.,  elle  deviendrait 


qui  devrait  admettre  une  p^riode  polaire  quand  on  tournerait  autour  de  y  =  o, 
et  ne  devrait  pas  admettre  de  p^riode  cyclique. 

C  serait  un  polynome  entier  en  y  et  -  - 

Comme  F'  est  un  polynome  du  quatri&me  degre  en  y  ,  je  poserai 


et  je  designerai  paryo?  JKi?  jKa?  y*  les  quatre  racin.es  de  1'^quation 

F'=o. 

Nous  aurons  alors 

a) 


ou  k,  a  et  b  sont  des  constantes. 

Alors  CF''  qui  est  un  polynome  eatier  en  y  et  —  sera  une  fonction  doublemeni 


LES  PERIODES   DES   INTEGRALES   DOUBLES,  87 

p&riodique  de  u,  ne  changeant  pas  quand  on  change  u  en  —  u.  Elle  admettra 
quatre  poles,  a  savoir  ±  a  et  ±  b. 
Nous  aurons 


f 


D6composons  CF;  en  dements  simples,  il  viendra 

/""tlTlf  _  Y    /  -y\      ^^          y.,      'f     (  _.  fy    \  M      Y    (     1  7">\  Y   (  —l/l'N 

+  q[V(u-  «)  +  ?'(»-+-  «)]  +  /•[?'(«-  £)  +  ?'(«  +  6)]+  H, 


ou  w,  /£,  /;,  </,  /'  sont  des  coefficients  constants  et  ou  H  depend  des  ddriv^es 
secondes  des  £  ou  des  d^riv^es  d'ordre  plus  6lev^. 
La  partie  transcendante  de  Fint6grale  sera  done 

.      CT(M  —  6)  . 

m  log—  -  -  f  -f-  71  log 
& 


Notre    int6grale  ne   doit  pas   admettre   de  p^riode   cyclique,    cette  partie 

transcendante  ne  doit  done  pas  clianger  quand  u  augmente  de  2Wi  ou  de  2&>2. 

Si    u-    augmente    de    aw,    £(u)    augmente    de    27?    et   cr(w)    est   multipli^ 


Done  notre  transcendante  augmente  de 


Colte  expression  doit  s'annuler  quand  on  donne  a  G),  soit  1'indice   i  ,  soit 
Findice  2,  en  donnant  a  YJ  Findice  eorrespondant. 
On  aura  done 

ma  -h  nb  =  g'  -H  r,        />  =  o. 

Faisons  maintenant  varier  a?  d'une  mani&re  continue;  a  et  6  varieront  d'une 
mani^re  continue,  m,  n:  q  et  r  restent  constants  et  p  doit  rester  nul. 

II  y  a  deux  valeurs  de  5?  pour  lesquelles  une  des  racines  de  F!=  o  (je  puis 
toujours  supposer  que  c'est  celle  que  j'ai  appel^e  y0)  devientnulle.  Si5?tourne 
autour  d'une  de  ces  deux  valeurs,  en  d^crivant  un  cercle  tr&s  petit,  y0  tourne 
autour  de  z<*ro.  Alors  a  se  change  en  —  a  et  &  ne  change  pas, 

Comrne  notre  relation  doit  toujours  subsister,  nous  aurions 

—  ma,  •+-  nb  =  q  -h  r?        d'ou        m  =  o, 


gg  LES  PERIODES  DES  INT^GRALES  DOUBLES. 

Nous  trouverions  de  m&me 

n  =  o,         djou         q  •+•  r  =  o. 

Cela  montre  que  notre  integrals  est  alg^brique.  c.  Q.  r.  D. 

Cette  demonstration  s'applique  au  cas  g£n£ral;  dans  le  cas  particulier  ofi  les 
excentricit<*s  sont  nulles,  la  demonstration  est  encore  plus  facile. 
En  effet,  si  Pint<3grale  est  de  la  forme 

A  doc  -+- 


C 

J 


elle  ne  pourrait  avoir  de  point  singulier  logarithmique  que  pour  57=0, 
ou  y  =  o,  ou  a?  =  oo  ,  ou  y  =  oo  . 

Or  F'  est  ^gal  li  a?y,  multiplie  par  un  polynome  du  deuxi6me  degr6  tant  en  x 
qu'en  y. 

Si  done  on  suppose  x  irbs  petit  et  qu'on  d^veloppe  suivant  les  puissances 
de  x,  on  n'aura  que  des  puissances  impaires  de  \]x\  on  n'aura  done  pas  de 
terme  en  —  qui  introduirait  un  logarithme. 

Done  x  =  o  n'est  pas  un  point  singulier  logarithmique  et  il  en  est  de  m6mc 
dey  =  o,  o?=  oo,  j  =  GO.  c.  Q.  F.  o. 

Cas  general. 

Nous  avons  vu  que  dans  le  cas  general,  c'esl-a-dire  si  les  excentricit^s  no 
sont  pas  nulles,  ni  les  inclinaisons,  F  est  un  polynome  du  deuxi&me  degr(5. 
D^sormais,  sauf  avis  contraire5  j'entends  par  polynome  de  degr6  p,  un 

polynome  de  degre  p  en  x,  j,  ~?  -?  de  telle  sorte  que  dans  chacun  de  ses 
termes  la  somme  des  valeurs  absolues  des  exposants  de  x  et  de  y  soit  au  plus 


Soit  alors  H  un  polynome  de  degrg  q.  II  s^git  de  savoir  si  Ton  peut  trouver 
deux  polynomes  P  et  Q  de  degrg  p  et  tels  que 


d'ou 


Nous  g^n^raliserons  en  supposant  que  F  est  un  polynome  de  degr£ 


LES   PERIODES   DES   INTEGRALES   DOUBLES. 

Si  Ton  a 


nous  dirons  que  le  poljiiome  H  pent  se  meitre  sous  la  forme  (28  bis). 
Si  Ton  a 


de  telle  fagon  que  los   Lermes  de  degr6  p  -+-  m  se  de'truisent  dans  le  second 
membre  de  (28),  nous  dirons  que  H  peut  se  mettre  sous  la  forme  (28  ter)  et  ce 
que   nous   avons   d'abord   a   6tablir,    c'est  que   si  H  peut   se  mettre  sous  la 
forme  (28  ter),  il  peut  se  mettre  sous  la  forme  (28  bis). 
Pour  cela,  j'adopterai  la  notation  suivante.  J'appellerai  : 

HI  1'ensemble  des  termes  de  H  du  degre'  le  plus  eleve'  (c'est-a-dire  de  degre*  #), 

en  x  et  y] 
Ha  1'ensemble  des  termes  de  H  du  degru  le  plus  e'leve  (c'est-a-dire  de  degre"  <y), 

en  x  et-; 

y 

H3  1'ensemble  des  termes  de  H  du  degre'  le  plus  eleve  (c'est-a-dire  de  degre*  q), 

en  -  et  y  : 

a;      J  ' 

H»  1'ensemble  des  termes  de  H  du  degr*3  le  plus  e'leve'  (c'est-a-dire  de  degrg  q)* 

en  -  et  —  • 
x      y 


Je  ddfinirai  de  m6me  F4,  F2,  F3,  F,,  P1?  P2,  Pa,  P4,  Ql3  Q2,  Q3,   Q4. 

Je  remarque  que  Hi  et  H2  ont  un  terme  commun,  le  terme  en  x*\ 
Je  1'appellerai  H12;  je  de'finirai  de  m^me  H13,  H24,  H34,  F42J  ----  Cela  pose', 
en  prenant  les  termes  du  degrg  le  plus  e'leve',  en  x  et  j/-,  on  aura,  si  ^  =  p  -j-  /n, 


Si,  au  contraire,  H  est  de  la  forme  (28  ter),  les  termes  de  degre/>  -f-  wi  doivenl 
disparaitre,  et  Ton  aura 


ou 

^  («pt 

Cela  montre  que 

y  Qt 
H.  P.  —  VIII. 


Q0  LES  PERIODES  DES  INTEGRALES   DOUBLES. 

cst  une  differentielle  exacte  que  j'appellerat 

rf(Tv^). 
(Test  une  fonction  h.omog&ne  de  degr6  p  -h  2  +  —  on  #  el  /;  on  n  done 


Je  poserai  Qi  —  PI  =  RI,  et  je  Lrouverai 


ou 

(25) 


Jp*  / 

Cette  Equation  montre  que  ^?-^-iRi  est  divisible  par  F,  f  el  comine  Fd  ost 

7-rp  N 

premier  avec^-^-?  dans  le  cas  g6n<*ralj  ,  que  RI  est  divisible  par  FI  (remarquons 

en  passant  que,  d'apr&s  leur  definition,  FI,  PI,  Q4,  R4  sont  des  polynomcs 
entiers  en  x  et  y).  Soit  done 


On  voii  que  Si  sera  un  polynome  entier  homog&ne  et  d'ordrejo  —  m  en  x  cly. 
On  aura  d'ailleurs 


Les  termes  du  degr^/?  ~f-  m  en  a?  et  -  doivent  disparaitre,  ce  qui  donne 


ou  bien 

r  Qa  V/Fa  <^?  —  ^Ps  v/^a  dy  =  <a?(T  v/Fi), 


6tant  une  fonction  homog^ne  de  degr£/>  +  —  en  x  el  ~;  on  a  done,  par 
le  th6or6me  des  fonctions  homog&nes, 


+        t  v/F2  =^7  v/FZCQ^  Pt). 

Si  je  pose  Q24-P2=^R2,  je  retrouverai  une  Equation  analogue  a  (a5),  ou  le 
coefficient  p  •+-  2  +  ~  sera  remplac^  par  p  +  2  et  oft  1'indice  i  sera  partoul 


LES   P^RIODES   DES  INTEGRALES   DOUBLES.  gi 

remplace  par  1'indice  2.  Cette  equation  montre  quo  Ru  esl  divisible  par  Fa. 
Posons  done 

R2= 

S2  sera  un  polynome  homog£ne  de  degr£  p  —  m  en  x  et  -  et  Ton  aura 


On  d^montrerait  de  m£me  qu'on  aura 


S3  et  S*  £tant  des  polynomes  homogtoes  de  degrtS/?  —  m  en  -  et  y  et  cn-et-« 

Si  et  S2  contiennent  un  terme  en  &~m\  soit  S12  celui  de  Si,  S2i  celui  de  S3; 
je  vais  d^montrer  que  812=  Soi. 
De 

Rt=  (/^H-a-H  ^)  SiFi,        R,=  (^-H  7) 

on  tire,  en  6galant  les  termes  ind^pendants  dey, 

(Ql2-  Pia)  =  (p  H-  2  -i-  ~       Si»F«, 


il  faut  done  d&nontrer  que 


ou 

figalons  dans  (24)  les  termes  ind^peiidants  dey;  ces  termes,  dans 

sont  respectivement 

Pi.,    Q«, 
II  vient  done 


Q2  LES  PERIODES  DES   INTEGRALES   DOUBLES. 

OU 


C.    Q.    F.    D. 

On  d^montrerait  de  m&me  que 

51  et  S3  ont  m6me  terme  en  yP-m^ 

52  et  s*  »  ym~p> 

53  et  S*  »  xm~r. 

II  existe  done  un  polynome  S  de  degr&  p  —  rn,  ou 

Les  termes  de  degre  p  — -  m  en  a?  et  y  sont  Sj, 
»  5?  et  —    »     83, 


—  et  —     »     S*. 


Posons  alors 


On  a  done 


et  par  consequent 


Les  polynomes  P  et  Q  sont  done  remplac^s  par  P  —  Pv  et  Q  —  Q/;  qui  sont, 
comme  nous  allons  le  voir,  de  degr^  moindre.  En  effet,  les  termes  de  P;/  et  Qf/, 
qui  sont  de  degr6  p  —  m 

en  x  et  y  sont  PI  et  Qi, 

x  et  -    »     P2  et  Q2) 

./ 

^  et  y     »     P3  et  Q3, 

3D 

-  et  ~    »    P4  et  Q4. 
x      y  x 

Le  degrd  des  polynomes  P  et  Q  peut  done  toujours  ^tre  abaiss^  si  H  est  de  la 
forme  (a3  rer),  de  sorte  que  H  peut  toujours  6tre  ramen^  ^  la  forme  (a3  &«>). 

c.  Q.  F.  D. 


LES  PERIODES  DES  INTfiGRALES  DOUBLES.  g3 

II  suffit  done  de  chercher  si  H  peut  se  mettre  sous  la  forme  (28  bis). 
Combien  y  a-t-il  de  polynomes  H  de  degr6  q=p  +  m^ 
II  y  en  a 

qz  -4-  (  q  H-  1)2  =  (p  -+-  m)*  -H  (p  -+-  m  -h  i)2. 

Gombien  y  a-t-il  de  polynomes  P  de  degr£  p  ? 
II  y  en  a 


et  autant  de  polynomes  Q,  de  sorLe  qu'il  y  a 

/>  -Hi)2 


expressions  de  la  forme  (28  bis).  Mais  loutes  ces  expressions  ne  sont  pas 
distinctes,  parce  qu'il  peuty  avoir  des  polynomes  P  et  Q,  tels  que 

(26)  ^( 

Cette  Equation  exprime  que 

f  (y 

est  une  int<3grale  de  diiF^rentielle  totale.  Gette  intggrale,  d'apr^s  ce  que  nous 
avons  vu,  ne  peut  ^tre  transcendante  ;  et,  en  raisonnant  comme  nous  Favons 

s 

fait  plus  haut,  on  verrait  qu'elle  doit  toe  de  la  forme  xySFJ:  S  gtant  un 
polynome  entier  en  #,  y:  ~  ?  -  •  On  aura  done 


ay          2     ay 

Ces  Equations  montrent  que  S  doit  6tre  de  degr6  p  —  m.  Si,  en  efifet,  S  6tait 

de  degr6 

A  >  p  —  m, 

il  contiendrait  un  ensemble  de  termes  homog&nes  de  degr6  h  en  x  et  y  que 
j'appellerais  Si  (et  je  dgfinirais  de  m^me,  comme  plus  haul,  S2)  S3?  S4). 
Les  termes  de  degrg  A  +  m  devant  disparaitre  dans  le  second  membre  de  < 
on  aurait 


o  — S,P4-/f  F^I^ 


9/j  LES  PERIODES   DES  INT^GRALES  DOUBLES. 

Oil 


d'ou  St  =  o. 

On  d^montrerait  de  m£me  que  S2?  S3  el  S4  sont  nuls. 

Done  S  est  de  degrg  p  —  m,  el  il  y  a  autant  de  relaiions   (26)   quo  d<* 
polynomes  de  degrgjo  —  w,  c'est-a-dire 


Gombien  y  a-t-il  alors  de  polynomes  H  distincts  non  susceptibles  d'etre  mis 
sous  la  forme  (a3)?  II  y  en  a 

(p  H-  7rc)2-H  (p  +  m  +  i)2  —  2J02  —  z(p  -+-  1)2+  (JP  —  m)«-4-  (/?  —  /w  -h  i)25 


Dans  le  cas  de  la  fonction  perturbatrice,  on  a 

m  =  2,        4^2=i6- 

Ainsi  /e5  coefficients  du  dgveloppeinent  de  la  fonction  perturbatrice 
suivant  les  cosinus  et  sinus  des  multiples  des  anomalies  excentriques  sonl 
des  fonctions  transcendantes  des  &l£rnents.  Mais  ces  fonctio?i$  transcen- 
dantes  dependent  au  plus  de  16  transcendantes  distinctes. 

Cas  des  excentricites  nulles. 

Alors,  nous  Pavons  vu,  le  polynome  F  contient  des  lermes  en 


J'entendrai  d^sormais,  sauf  avis  contraire,  par  polynome  de  degnS  jy  tout 
polynome  •  oft,  dans  chaque  terme,  Texposant  de  ^,  non  plus  que  celui  de  y, 
n'exc&de  jamais  p  en  valeur  absolue. 

En  ce  sens,  F  est  un  polynome  de  degr6  i.  Je  g<5n£raliserai  en  supposant 
que  F  est  un  polynome  de  degr£  m. 

Soit  H  un  polynome  de  degr^  q;  il  s'agit  de  savoir  s'il  peut  se  mettrc  sous  la 
forme  (a3).  Je  dirai  encore  que  le  polynome  est  de  la  forme  (28  iw),  si  le 
degrg  p  des  polynomes  P  et  Q  (le  mot  degr&  est  entendu  au  sens  nouveau  que 
je  lui  donne)  est  6gal  ^L  q~m,  et  de  la  forme  (a3  ter)  s'il  est  plus  grand 
que  q~m. 


LES   PERIODES  DES   INTEGRALES   DOUBLES.  96 

Je  me  propose  encore  d'etablir  que  tout  polynome  de  la  forme  (28  ter)  est 
aussi  de  la  forme  (28  bis). 

Adoptant  des  notations  analogues  a  celles  du  paragraphe  precedent, 
je  dgsigne  : 

par  P!  1'ensemble  des  termes  de  P  de  degre/>  par  rapport  a  j?, 


P2 

»                       P 

»      ^ 

»          y, 

p« 

»                       P 

»      p 

i 
*»          —  ) 

& 

p* 

»        '                P 

»      ^ 

i 

*          J5 

par  Qj 

Q 

»      p 

»          #} 

Q2 

Q 

p 

j'i 

Q3 

Q 

»            JO 

i 
»          -? 

Q* 

Q 

p 

i  s 

V  ' 

par  FI  Fensemble  des  termes  de  F  de  degre  m  par  rapport  a  a?, 
Fa  »  F         »         /?!  »  y, 


F         »         m  »  —5 

x 

F         »         m  »  —  • 


Je  d^signerai  toujours  par  P12  le  terme  commun  a  P£  et  a  P2,  qui  estalors  un 
terme  en  xpyp>  et  je  d^finirai  de  m^me  Qi3j  .  .  .  ,  F12,  .... 
Nous  retrouverons  alors  liquation  (24),  qui  montre  que 

jQ,  \ftTidx  —  x 


est  une  diff^rentielle  exacte.  Si  nous  observons  que  par  definition  P4,  Q±  et  F4 
sont  £gaux  a  of  ou  a  xm  multiplies  par  une  fonction  de  y^  nous  voyons  que  TI 


doit  6tre  6gal  a  a?/7"1"1"l""s  multiplie  par  une  fonction  de  y,  c'est-a-dire  que 


/•/T 

En  6galant  les  deux  valeurs  de  -^  »  on  trouve 


ce  qui  montre  que  Qi  est  divisible  par  FI  (  si,  cornme  nous  le  supposons,  F4  est 

dFi\ 
premier  avec  y  -r— )  • 


LES  PER10DES   DES   INTEGRALES   DOUBLES. 

Nous  pourrons  alors  poser 


Si  6tant  tSgal  £  #>'~m  multipli<3  par  un  polynome  d'ordre  p  —  m  on  y  el  -- 
Nous  trouverons  de  m&me 


"  dx  — 
et 


on  d&nontrerait  de  la  mdme  facon  que 


S2  6tant  <2gal  ^  j^""m  multipli^  par  un  polynome  d'ordre  /;  —  m  on  x  01  «• 

Mais  Si  etS2  ont  tous  deux  un  terme  en  &-™yt>-™\  j'appelltj  Sia  ^^Ini  do  S4 
el  Sai  celui  de  S2.  Je  dis  que  S12=  Sai. 
En  effet,  nous  avons 


d'ou 

Ce  qu'il  faut  done  d^montrer,  c'est  que 
Mais  si  dans  liquation 


on  conserve  seulement  les  termes  en  %?+"*>  yp+ny  on  irouve  pr^cis^ment 


On    d^finirait    de    m^me    S3    et    S*,    et   Ton    verrail    comme    plus    haul 


H  existe  done  un  polynome  S  d'ordre  p  —  m  dont  les  termes  de  degrg  p  —  m 
en  x,  en  7,  en  ^3  en  ^,  sont  respectivement  S4j  S35  S3  et  SA)  de  lelle  fa90ix  que 


LES  PE"RIODES  DES  INTE*GRALES  DOUBLES.  §7 

Le  reste  du  raisonnement  se  poursuivrait  comme  dans  les  paragraphes 
pre"ce*dents  et  1'on  verrait  que  tout  polynome  de  la  forme  (28  ter}  peut  se 
ramener  a  la  forme  (28  bis}. 

II  suffit  done  de  rechercher  si  H  peut  etre  mis  sous  la  forme  (28  bis}. 

Or,  combien  y  a-t-il  de  polynomes  H  de  degre*  gr=/?4-m?Ilyena 

•  i)2=  (a/?  -h  im  -hi)"2. 


II  y  a  (2/>  -h  i)2  polynomes  P  de  degre*  p  et  autant  de  polynomes  Q  et,  par 
consequent,  2(2/>-l-i)2  expressions  (28).  Combien  entre  ces  expressions 
y  a-t-il  d'e*quations  (26)  ? 

Si 

/  (y  Q 

est    une    inte"grale    de    diffe"rentielle    to  tale,    cette    inte*grale    ne    peut    6tre 

$_ 
transcendante    et    doit    6tre    de    la    forme    asySF2,    S    e*tant   un   polynome 


i     i 

en  x,  y,  ->  -• 

'  J  '  x    y 


Les  Equations  (27)  qui  sont  encore  valables  montreraient  que  S  est  de 
degre"  p  —  m\  car  si  S  toit  de  degr£  h>p  —  m,  en  e"crivant  que  les  termes 
en  xh^m  disparaissent  du  second  membre  de  (27),  on  trouverait 


en  appelant  St  1'ensemble  des  termes  de  S  en  #A.  On  aurait  done  Si=  o,  et 
Ton  verrait  de  m6me  que  les  termes  de  S  en  yh,  en  x~h  et  en  y~h  doivent 
disparaitre. 

II  y  a  done  autant  de  relations  (26)  que  de  polynomes  de  degre"  p  —  m, 
c7est-a-dire 

'(2jD  —  2m  -hi)2. 

Combien  alors  de  polynomes  H  non  re*ductibles  &  la  forme  (28)?  II  y  en  a 
(a/>  -h  2m  -h  i)2—  2(27?  H-  i)2-h  (a/?  —  zm  -+-  1)2. 


CelafaitSm2. 

Dans  le  cas  de  la  fonction  perturbatrice  m  =  i  . 
II  y  a  done  au  plus  huit  trans  cendantes  distinctes. 
H.  P.  -  VIII. 


98  LES  pgRJODES   DBS  INliGRALES   DOUBLES. 

Influence  de  la  symetrie. 

Ce  nombre  peut  encore  6tre  abaissg.   Nous  avons   vu,   en  offer,   que  le 
polynome  F  ne  change  pas  quand  on  change  x  en  y,  iii  quand  on  change  op 

et  y  en  -  et  -•  Nous  ne  nous  servirons  que  de  la  premiere  de  ces  deux  synu'Mnos, 

Ainsi  F  est  un  poljnome  sym6trique  en  x  el  y. 
Soil  alors  H  un  polynome  sym^trique  en  x  el  y. 
Si  nous  avons 


je  puis  supposer  que  les  polynomes  P  et  Q  se  changenl  Tun  dans  1'aulre  quand 
on  change  x  et  y. 

Si,  en  effet,  il  n'en  e*tait  pas  ainsi,  en  permutanl  x  ely,  on  Lrouverail 


d'ou 

JL  -  ±  \x  .ygP( 

V/F    ^  L 

et  il  est  clair  que  les  deux  polynomes 


(qui  remplacent  P  et  Q)  se  permutent  quand  on  change  x  et  y, 
Pour  chercher  combien  il  nous  restera  de  transcendantes  dislincles,  il  suffil 

de  chercher  combien  il  y  a  de  polynomes  H  symdtriques  non  susceptibles 

d^tre  mis  sous  la  forme  (28). 

D'apr^s   ce  qui  pr6c&de,  il  suffit  de  chercher  combien  il  y  en  a  qui  no 

peuvent  se  mettre  sous  la  forme  (28  bis},  les  polynomes  P  el  Q  se  penuutanl 

quand  on   change   x  en  y.    C'est    ce    que  j'appellerai    meLLre    H    sous    la 

forme  (28  quater). 
II  y  a 


polynomes  H  sym6triques  de  degr^  q. 

II  y  a  (*p  +  1)2  polynomes  P(a?,  7)  de  degr^j?.  A  chacun  d'eux  correspond 
le  polynome 


LES  P£RIODES  DES  INTEGRATES  DOUBLES.  99 

11  y  a  done  (2J04-I)2   expressions  (28  quater)]   mais  toutes    ne   sont  pas 
distinctes,  car  on  peut  avoir  entre  elles  des  relations  de  la  forme 

(26  bit)  -^  (*P  ^  +  ~  (/Q  s/F)  =  o, 

d'ou 

dx  -  ccP  dy)  =  d(  SF*). 


Si  Ton  change  #  en  y,  le  premier  membre  change  de  signe;  done  SF-  change 
de  signe,  et  comme  F  ne  change  pas,  S  change  de  signe. 

II  y  aura  done  autant  de  relations  (26  bis)  que  de  polynomes  S  de  degr£/>  —  m 
qui  changent  de  signe  quand  on  change  x  en  y,  c'est-a-dire 

(2/?  4-  2/w  -4-  !)(/)  —  ni). 

Le  nombre  des  polynomes  H  sym^triques  non  susceptibles  d'etre  mis  sous  la 
forme  (a3)  est  done 

(2jt?  -H  2  m  H-  l)  (/?  H-  /n  -I-  l)  —  (2/?  H-  I  )a  -4-  (  2/7  —  2  Wi  -h  l)  (  /?  —  /n  ), 

c'est-a-dire 


Ici  m  =  i;  done  4^2-l-  ajn  =  6. 

Ainsi,  j?«  /e^  rfew^  orbites  sont  circulaires  et  les  deux  excentricit^s  nulles  et 
si  Ton  d^veloppe  la  fonction  perturbatrice  suivant  les  sinus  et  les  cosinus  des 
multiples  des  anomalies  excentriques  qui  se  confondent  alors  avec  les  anoma- 
lies moyennes,  les  coefficients  sont  des  fonctions  transcendantes  des  gl&nents; 
mais  ils  dependent  an  plus  de  six  transcendantes  distinctes. 

Tenons  compte  maintenant  de  la  double  sym£trie  du  polynome  F;  il  ne 

change  pas,  ni  quand  on  permute  x  et  y,  ni  quand  on  change  x  en  -  et  y 


en  ~- 

y 


Pour  que  ces  deux  changements  n'alt&rent  pas  PintSgrable  double 

/Hdxdy 
~w~9 

il  faut  et  il  suffit  qu'ils  n'alt^rent  pas  non  plus  le  polynome 


IOO       •  LES  PERIODES  DBS  INT^GRALES  DOUBLES, 

Si  H'  est  un  polynome  pr^sentant  cette  double  symtHrie,  el  si  H  pcul  so  mollrc 
sous  la  forme  (a3),  nous  aurons 

<">  *- 

en  posant 


Si  H'  a  cette  double  symglrie,  on  pourra  toujours  supposer  quc  P'  se  change 
en  —  p'j  et  que  Q'  se  change  en  —  Qr  quand  %  et  y  se  cliangcnl  en  ~  ct  ~  j  <H, 

•/ 

d'autre  part,  que  P'  se  change  en  Q'  et  Qf  en  P7,  quand  on  permute  x  oty. 
Cela  se  d^montrerait  comme  plus  haul. 

Le  polynome  F  est  de  degr6  m  Me  veux  dire  par  la,  comme  plus  haul,  qu'il 

est  de  degr^  m  par  rapport  a  x  et  -j  d'une  part;  par  rapport  a  y  ot  -3  d'aulru 
part). 

Si  P{  et  Q;  som  d'ordre  /?,  Hf  sera  d'ordre  q  =/?  +  m. 
Ilya 

(gr  -H  l)2  =  (/?  -4-  m  -H  l)2 

polynomes  H;  de  degrt5  q  pr<3senlanl  cette  sym^lrie. 

II  y  aura,  d'autre  part,  2/>2~h2/?  polynomes  P'  de  degr£  q  se  clwugoanl 

en  —  P;  quand  x  et  y  se  changent  en  ~  et  ~-  A  chaque  polynome  P'  corrcs- 
pondra  un  polynome 


II  y  aura  done  a^3+  2/>  expressions  (28),  II  reste  a  savoir  s'il  n'y  u  pas  entre 
elles  des  relations  de  la  forme 


dsc      y  dy      x 

OU 


r 

d'o* 


f 


On  voit  que  S'  sera  un  polynome  d'ordre  p  —  m\  ce  polynome  change  de  signe 


LES  PERIODES   DES   INT  EGR  ALES   DOUBLES.  IOI 

quand  on  permute  x  cl  y\  il  ne  change  pas  quand  on  change  x  en  -  et  y 


II  y  aura  done  autant  de  relations  analogues  aux  relations  (26)  qu'il  y  aura 
de  polynomes  S'  de  degrgyj  —  m  prgsentant  cette  symgtrie;  c'est-a-dire 


Le  nombre  de  nos  transcendantes  distinctes  est  alors,  d'apr&s  un  calcul  que 
nous  avons  fait  bien  des  fois, 

(p  •+•  m  4-  i)2  —  zp-  —  2/?  •+-  (p  —  m)2, 
c'est-a-dire 

2  m~  4-  2  m  -+•  i  . 
Si  m  =  i  ,  on  a 

2  /n2  -f-  2  /7i  -+-  1  =  5. 

Done  fes  coefficients  du  developpement  de  la  Jonction  perturbatrice 
dependent  an  plus  de  cinq  transcendantes  distinctes,  quand  les  deux  excen- 
tricites  sont  nulles. 

Relation  avec  la  theorie  des  periodes  des  integrales  doubles. 

II  n'est  peuL-^Lre  pas  inutile  de  dire  comment  j'ai  £t6  conduit  a  ces  rgsultats. 
Les  coefficients  cherches  soiit  .des  periodes  de  I'int6grale  double 

Jxayb  doc  dy 
"V/F  "*"  y 

Soit  A«6  le  coefficient  en  question;  envisageons  la  fonction 


et  6tudions  ses  variations  quand  on  fait  varier  t  et  u  et,  par  consequent,  sa 
nature  analytique. 

Quand  t  d^crira  un  contour  ferm£,  les  diverses  periodes  de  1'intggrale 
double  s'^changeront  entre  elles.  Les  nouvelles  determinations  de  &(t,  u) 
seront  done  des  fonctions  Im^aires  des  anciennes.  En  d'autres  termes,  la  fonc- 
tion $(£,  u)  consid£r6e  comme  fonction  de  t  satisfera  a  une  Equation  diffe§ren- 
tielle  lin^aire  dont  les  coefficients  seront  des  fonctions  uniformes.  L'ordre  de 


J02  LES  PERIODES  DES  WliGRALES  DOUBLES. 

cetie  equation  sera  au  plus  N,  si  N  est  le  nombrc  des  periodes  dc  riuldgrale 
double. 
De  plus,  la  fonction  sous  le  signe  ^elant  algebrique,  lout  point  singular 

de  $(t,  u}  sera  im  simple  point  singulier  algebrique  ou  logariihmiquo.  Done 
les  coefficients  de  liquation  lin€aire  seront  des  fonctions  ralionnellcs. 

On  arriverait  au  m6me  resultat  en  considerant  *(£,  u)  comrne  fonclioii 
de  u]  ou  bien  en  supposant  entre  t  et  u  une  relation  algebrique  quclconque. 

En  resume,  la  fonction  #(*,  u}  et  ses  derivees  par  rapport  a  t  el  a  usalisfonl 
a  deux  ou  plusieurs  equations  lineaires  dont  les  coefficients  sont  des  functions 
rationnelles  en  t  et  en  u. 

On  peut  m6me,  en  chassant  les  denominateurs,  supposer  que  les  coefficients 
des  equations  lin&aires  sont  des  polynomes  entiers  en  t  et  en  u. 

Or,  on  sait  que,  si  une  fonction  satisfait  a  une  Equation  lindairc  cl  si  1'on 
connait  les  premiers  coefficients,  tous  les  autres  peuvent  s'en  deduire. 

Nous  devious  done  pr^voir  que  tous  les  coefficients  dependraient  d'mi 
nombre  fini  de  trans  cendanles  distinctes. 

M.  Feraud  a  presente  derni^rement  a  la  Faculte  des  Sciences  de  Paris  uue 
Th6se  ou  il  se  proposait  d'etudier  la  valeur  approchee  des  lermes  de  degre  (Slov<5 
du  developpement  en  modifiant  la  methode  que  j'ai  exposce  duns  mon  livre  sur 
les  Methodes  nouvelles  de  la  Mecanique  celeste. 

II  a  introduit  une  fonction  qui  presente  de  grandes  analogies  avec  celle  que 
je  viens  d'appeler  $(#,  w)j  il  montra  en  mtoie  temps  le  lien  qu^il  y  avail  enlro 
Fetude  de  cette  fonction  et  celle  des  periodes  des  integrates  doubles. 

Je  fus  ainsi  conduit  a  penser  £  Fanalogie  etroite  qu'il  dovait  y  avoir  on  Ira 
la  theorie  des  periodes  des  integrates  doubles  et  celle  des  periodes  des  inie- 
grales  simples;  je  pensai  en  particulier  au  Memoire  de  M,  Fuchs,  du  tome  83 
du  Journal  de  Crelle,  au  sujet  de  1'equation  lineaire  a  laquelle  salisfont  los 
periodes  de  Pintegrale  elliptique.  II  est  evident  que  Tintegrale 

J=^1  ^ 


^i    (i-« 


doit  satisfaire  a  une  Equation  analogue  et  que  l^tude  de  cetle  Equation  condui- 
rait  imm^diatement  aux  relations  de  recurrence  bien  connues  entre  les  coeffi- 
cients b  de  Laplace. 
Mais  la  th^orie  de  ces  coefficients  de  Laplace  n'est  pas  autre  chose  que  celle 


LES  PERIODES  DBS  INTEGRALES  DOUBLES.  Io3 

du  developpemeiii  de  la  fonction  perturbatrice,  quand  les  deux  excentricites  et 
rinclinaison  sont  nulles. 

On  peut  done  prevoir  que  le  m£me  precede,  applique  aux  integrates  doubles, 
donnera  des  relations  de  recurrence  analogues  entre  les  coefficients  du  deve- 
loppement  quand  Finclinaison  n'est  pas  nulle. 

On  remarquera  6galement  que  la  theorie  qui  remplit  les  pages  pr£cedentes 
est  une  generalisation  toute  naturelle  de  la  reduction  des  integrates  hyper- 
elliptiques,  reduction  qui  aboutit,  comme  on  sait,  a  la  distinction  des  inte- 
grates de  premiere,  deuxifeme  et  troisi&me  espfece, 

On  peut  done  entrevoir  une  relation  entre  le  nombre  des  periodes  et  celui 
des  integrates  de  premiere  et  de  deuxi£rne  espfcce,  ainsi  que  cela  a  lieu  pour 
les  integrates  hyperelliptiques  et  abeliennes. 

Ce  n'est  pas  tout;  reprenons  le  coefficient  du  developpement  qui  est  repre- 
sente  par  1'int^grale 

<te  dy 

~ 


xayi> 

/P 


Cette  integrate  peut  6tre  regardee  comme  une  fonction  des  coefficients  de  F 
(et,  par  consequent,  des  elements  du  mouvement  elliptique).  Mais,  quand  ces 
coefficients  varieront  et,  apr&s  avoir  decrit  des  contours  ferm.es,  reviendront  a 
leurs  valeurs  primitives,  les  periodes  de  Tintegrale  double  ne  feront  que 
s'eclianger  entre  elles.  C'est  le  m^me  raisonnement  que  plus  haut  et  le  resultat 
est  le  m^me;  notre  integrale,  consideree  comme  fonction  de  Pun  des  elements 
elliptiques,  satisfera  a  une  equation  lineaire  a  coefficients  i*ationnels. 

Tout  ce  que  nous  venons  de  dire  s'applique  aux  devetoppements  procedant 
suivant  les  anomalies  excentriques.  Passons  au  cas  des  developperaents  proce- 
dant  suivant  les  anomalies  moyennes. 

Un  coefficient  quelconque  sera  donn£  par  1'intdgrale 


e  designe  la  base  des  logarithmes  neperiens,  e  et  B'  les  deux  excentricites.  C'est 
la  presence  du  facteur  transcendant 


qui  emp^che  que  les  r^sultats  precedents  soient  immediatement  applicables. 
C'est  ce  que  j'appellerai  le  facteur  e$ponentiel. 


,0£  LES  PiRIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES. 

Nous  voyons  que  les  deux  entiers  a  et  b  figureni,  d'une  pan,  dans  le  fac- 
leur xayb  et,  d'autre  part,  dans  le  facteur  exponentiel;  d'autre  part,  les  deux 
excentricitgs  e  et  ef  figureni  dans  le  facleur  exponeniiel  et  en  dehors  do  co 
facteur. 

Si  nous  -posons 


at 


le  facteur  exponentiel  devienl 

el  si  nous  considtSruns  T,  T',  s,  e',  a,  b  comme  des  variables  indtfpendanles,  co 
qui  ne  fait  qu'&endre  la  gfogralitg,  r  et  r1  n'enlrenl  que  dans  le  facteur  expo- 
nentiel, et,  an  contraire,  s,  £f,  a  et  b  ne  figureni  qu'en  dehors  de  ce  facleur. 

Cette  convention  simplifiera  Fenonce  des  rtSsullals. 

On  salt  que  si  Ton  pose 


el  si  /(a?)  satisfail  a  line  Equation  differentielle  de  la  forme 


la  fonction  u  satisfait  a  liquation  conjugu^e 


pourvu  que  le  chemin  d'int^gration  soit  convenablement  choisi,  et  en  parli- 
culier  si  Fintdgrale  d^finie  u  est  une  p(5riode  de  I'intoSgrale  ind^finie. 
Soit  de  mdme  V  une  p^riode  de  Fintegrale  double 


=  I)  e* 


(!K,  y}  dx  dy. 


Si  la  fonction  /(a?,  y)  satisfait  a  une  ou  plusieurs  Equations  lin(5airos  de  la 
forme 

<" 

la  p&riode  V  satisfera  aux  Equations  correspondantes 


LES  PERIODES  DES  INTEGRALES   DOUBLES.  IO5 

Or,  si  /esl  une  function  algehrique  quelcoiique  de  a?  el  de  y.  /satisfcra  a 
deux  equations  lineaires  a  coefficients  ralionnels  en  x  el  j'.  Done  \  satisfera 
de  m£me  a  deux  equations  lineaires  a  coefficients  rationnels  en  z  et  u. 

Cela  pent  d'abord  s'appliquer  a  la  recherche  des  relations  de  recurrence 

entre  les  coefficients  du  duveloppement  de  —5  recherche  qui  nous  a  occupes 

V/F 

dans  les  paragraphes  precedents. 

En  efiet,  la  fonction  -j-  (Slant  algebrique,  Pintegrale 


satisfera  a  deux  equations  analogues  a  (3).  De  ces  equations  il  est  aise  de 
deduire  des  relations  de  recurrence  entre  les  coefficients  du  d<£veloppement 

de  V  suivant  les  puissances  de  z«uh.  Or  le  coefficient  de  ~r^\  est  precis(5menl 

Tintegrale 

/<Kaybdxdy 
S/F        ' 

c'esl-a-dire  Tun  des  coefficients  du  d^veloppemeni  cherch<*  de  —  • 
D'aulre  part,  posons 


P  integrate  (i)  pourra  s^crire 

J  = 

*({-,  en)  est  une  fonction  algebrique  de  £  el  de  r?.  Done  J,  considere  comme 
fonction  de  T  et  de  T',  satisfait  a  deux  equations  de  la  forme  (3). 

Mais  on  peut  encore  mettre  Pintegrale  J  sous  une  autre  forme  ou  le  m6mo 
resultat  apparaitra  d'une  fagon  non  moins  evidente.  L'integrale  J  peut  6tre 
regardee  comme^un  cas  particulier  de  la  suivante 

TO:—  -» -f-fj*—  ~i  d&  dy 

^  X  •V«/«*nj'>  .     ^      » 


ou  cp(#?  y)  est  une  fonction  rationnelle  de  x  et  de  y  et  ou  T,  n,  Tf,  rt  sont 
regard^es  comme  des  variables  ind<5pendantes  entre  elles,  et  indSpendantes 
<5galement,  d'apr^s  la  convention  faite  plus  haut,  de  £  et  a'  qui  continuant  a 
figurer  dans  9  et  dans  F. 

H.  P.  -VIII.  l4 


I0g  LES  PERIODES  DBS  INTfiCRALES  DOUBLES. 

On  relrouve  l'int<5grale  J  en  faisanl 

T  =  T,,        T'=T',. 

Nous  voyons  ensuite  qu'a  un  facteur  constant  pr6s  cellc  inttfgrale  cst  uno 
peJriode  de  I'intggrale  quadruple 


on  encore  une  periode  de  I'int^grale  quintuple 

f  &*** 
J 


Je  regarderai  cetle  integrate  comme  un  cas  particulicr  de  la  suivanle  : 
r  er^..^r<^>v^  <P  dx  dy  dan  dy_i_ds_ 


L'integrale  se  trouve  ainsi  mise  sous  la  forme  convenable.  Sous  le  signe  J 
nous  avons  le  produit  d'un  facteur  exponentiel  et  d'une  fonction  algdbriquo 
(et  m£me  rationnelle)  des  cinq  variables  x,  y,  #t,  y*.,  z. 

Done  F  integrate  consider^  comme  fonction  de  T,  TI,  T',  Tt  et  u  satisfera  a 
cinq  Equations  differentielles  lin<$aires  a  coefficients  i^ationnels. 

Toutes  les  deriv^es  partielles  des  difFerents  ordres  de  cette  integralo  par 
rapport  a  T,  TI,  T',  T\  et  u  peuvent  s'exprimer  lin&iirement  &  Faide  d'unnombro 
fini  d'enlre  elles;  et  cela  par  le  moyen  de  ces  cinq  Equations  diffdrentielles  et 
de  celles  qu'on  en  deduit  par  differentiation  (je  reviendrai  tout  a  Fheure  sur 
ce  point). 

Done,  si  nous  considerons  les  integrates 

C  H  <p  dx  dy  dXj  dy\  dz 

(  D )  I  ~ 

J 


ou  H  =  T#  +  TiZi-+-  Jy  +  r^yi -+•  us  et  ou  a,  b,  c,  a^  bi  sont  des  entiers, 
toutes  ces  integrates  peuvent  s'exprimer  £  Faide  d'un  nombre  fini  d'entre  elles. 
Reprenons  maintenant  Tint^grale  (4)-  Nous  venons  de  la  consid&rer  comme 
fonction  des  r  et  de  u]  mais  nous  regarderons  maintenant  u  et  les  r  comme  des 
constantes  et  nous  ferons  varier  les  elements  elliptiques  (et  entre  autres  $  et  e') 

dont  depend  la  partie  rationnelle  de  la  fonction  sous  le  signe  I  * 


LES   PERIODES  DES   INTEGRATES   DOUBLES. 


107 


La  derivee  de  J  par  rapport  a  Fun  de  ces  elements,  ou  une  derivee  partielle 
d'ordre  quelconque  de  J  par  rapport  a  ces  divers  elements,  sera  de  la  forme 

(6) 

ou  #H  represente  le  facteur  exponentiel  et  ou  P  est  un  polynome  en  x,  )\  — 


De  meme  que  Fintegrale  (i)  a  ete  ramenee  a  Finlegrale  (4)j  de  mgmc  cette 
integrate  (6)  se  ramenerait  a  une  combinaison  d'int^grales  de  la  forme  (5). 

Done  les  divcrses  d<3rivees  partielles  de  J  peuvent  s'exprimer  a  1'aide  d'un 
nombre  fini  d'entre  elles. 

Un  dernier  point  que  j'avais  reserve  reste  a  examiner.  Soit  Fintegrale 
triple 


(7) 


J  = 


}  dxdydz, 


ou  R  est  rationnel  en  x,  y  et  z\  je  dis  que  les  d^riv^es  partielles  de  J  par  rap- 
port a  £,  a  u  et  a  P  peuvent  s'exprimer  a  Faide  d'un  nombre  fini  d'entre  elles. 
J'ai  6nonc6  plus  haut  cette  propri<£t6,  sans  la  d^montrer,  en  ce  qui  concerne 
Fintegrale  (4);  tHablie  pour  Fint^grale  triple  (7),  elle  s'etendrait  t^videmment 
a  Fintegrale  quintuple  (4)-  Soit 

..$, 

P  et  Q  6tant  despolynomes. 

R  satisfera  aux  Equations  difF<5rentielles 


dx  dy  dz 
dP  dP  d? 
dsc  dy  dz 


_ 

"" 


x.         —  ~v          "  T>. 

dx     dy     dz 
Cherchons  &  former  les  Equations  correspondantes  auxquelles  satisfait  J  et 


I0g  LES  PERIODES  DES  INT^GRALES  DOUBLES, 

qui  se  deduisenl  des  premises  comme  liquation  (3)  se  ddduil  dc  liqua- 
tion (2). 

A  chaque  polynome  en  x,  y,  z  corresponds  un  op^rateur. 

Au  polynome 


correspond  1'operateur 

2 
A  / T 
A{      l 

Soienl 

A,     At,    A2,     Di,     D2,     D3 

les  opera  tears  qui  correspondent  a  ax  polynomes 

*.    «.-«§-'3'    -« 

^P  ^Q       et?  dQ  _    P  rfQ 


dx  dy        dy  dx 
Alors  les  Equations  auxquelles  satisfait  J  s'<5criront 


(B) 


Pour  d^monlrer  quo  toutes  les  d&riv<Ses  de  J  d'ordrc  suffisamnionl  ('ilev6 
peuvent  s'expriiner  &  Taide  des  d^riv^es  d'ordre  moindre,  il  suffira  do  inontrer 
qu'une  combinaison  liu(5aire  quelconque  des  d6riv6es  d'ordre  M  pout  6trc 
regard^e  comme  obtenue  de  la  fagon  suivante  : 

Parmi  les  Equations  que  Ton  peut  d^duiro  des  Equations  (8),  par  diffdrcn- 
tiation,  distinguons  celles  qui  sont  d'ordre  M. 

Soient 

HI  —  Oj  Hg  1=1  Qj  •  •  •  7  tf-K  ==:  O 

ces  Equations.  Soient  H'1?  H;s,   ...,  HJt  les  lermes  de  HI,  Ha,  ...,  HK  qui 
contiennent  des  d^riv^es  d'ordre  M. 

Je  dis  que  tout©  combinaison  lin^aire  des  d<Sriv6es  d'ordre  M  de  la  fonc- 
tion  J  pourra  se  mettre  sous  la  forme 


les  (3  ^tant  des  fonctions  de.r,  U.,  P. 


LES  PERIODES   DES   INTEGRALES   DOUBLES.  109 

Les  termes  de  1'ordre  le  plus  elev£  des  Equations  (8)  sonl  : 

jfA'J,     «A'J,     u&il  —  jfA'oJ. 
tD\  JH-  Z£D'2J  -4-  fD'-J, 

ou  A',  A'1?  A'2,  D'1?  D'2,  D'.,  representent  les  operateurs  obtenus  en  conscrvanl 
les  de*rive*es  de  Fordre  le  plus  clove"  dans  les  operateurs  A,  AI,  ,  .  .  ;  ils  corres- 
pondent respectivement  aux  polynomes  P',  Q',  S'i;  S;4,  T't,  T'2:  T'3  obtenus  en 
conservant  dans  les  polynomes  P,  Q,  Si,  S27  T1?  T2l  T3  les  teriues  du  clegre  le 
plus  elev£. 

Dans  une  equation  d'ordre  M   obtenue  en  diffe"rentiant  et  coiubinant  les 
equations  (8),  les  termes  d'ordre  M  seront  de  la  forme 

(9)  pi*aiA'J-i- 


oii  (34,  pa,  (33  sont  des  fonctions,  Dij   Daj  Ds  des  ope>ateurs  quelconques. 

Ge  qu'il  s'agit  de  d^montrer,  c'est  que  toute  combinaison  des  d£rive"es 
d'ordre  M  peut  se  mettre  sous  la  forme  (9)5  ou,  ce  qui  revient  au  mgme,  que 
tout  polynome  homogene  d'ordre  M  en  x,  y  et  z  peut  se  mettre  sous  la  forme 


ou   Vi,  V2,    Va    sont   des   polynomes   arbitraircs    correspondant   aux   opera- 
leurs DI?  Da,  D3. 

Or,  pour  cela,  il  suffit  que  les  trois  polynomes 

P'Q',    wS't-O',, 


ne  puissent  s'annuler  a  la  fois. 

C'est  justernent  ce  qui  a  lieu  quand  on  attribue  des  valeurs  quelconques  aux 
trois  inde'termm^es  £,  u  et  9  et  quand  les  polynomes  P  et  Q  sont  les  plus  ggne- 
raux  de  leur  degre". 

Le  th^oreme  d^montr^  quand  les  polynomes  P  et  Q  sont  les  plus  ge'ne'raux 
de  leur  degre"  sera  vrai  (et  pourrait  se  demontrer  par  passage  a  la  limile)  pour 
des  polynomes  quelconques. 


SUR 

LES  PfiRIODES  DES  INTlGRALES  DOUBLES 


ET 


LE  DEVELOPPEMENT 


DE   LA 


FONCTrON  PERTURBATRICE 


Bulletin,  astronomique,  t.  14,  p.  353-354  (septembre  1897). 


On  sait  que  le  de>eloppement  de  1' expression 


(az  —  2  ad  cos  cp  -h  a'2  )a 

suivant  les  cosinus  des  multiples  de  cp,  a  6t6  tres  bien  dtudie".  Les  coefficients 
de  ce  de*veloppement,  qui  sont  connus  sous  le  nom  de  coefficients  de 
Laplace,  jouissent  de  proprie"te~s  curieuses. 

Ge  sont  des  fonctions  transcendantes  du  rapport—;  mais  ces  transcendantes 

sont  li^es  par  des  relations  de  recurrence,  de  telle  fagon  qu'elles  s'expriment  & 
Taide  de  deux  transcendantes  distinctes  seulement. 

D'autre  part,  chacune  de  ces  transcendantes  satisfait  a  une  Equation  diffd- 
rentielle  Iin6aire  a  coefficients  rationnels. 


LES  PERIODES  DES  INTEGRALES  DOUBLES.  Ill 

L'expression  (i)  n'est  autre  chose  (pour  s  =  i)  que  la  fonction  perturbatrice 
dans  le  cas  011  les  deux  excentricites  et  Tinclinaison  sont  nulles. 

La  theorie  des  periodes  des  integrates  doubles  montre  que  le  developpement 
de  la  fonction  perturbatrice,  dans  des  cas  plus  generaux,  peut  encore  jouir  de 
proprietes  analogues. 

Supposons  d'abord  les  deux  excentricites  nulles,  mais  1'inclinaison  diffi»- 
rente  de  zero. 

On  verrait  que  les  coefficients  de  developpement  sont  des  fonctions  trans- 
cendantes  des  elements,  mais  ces  fonctions  sont  liees  entre  elles  par  des 
fonctions  de  recurrence,  de  telle  facon  qu'il  n'j  a  que  cinq  transcendantes 
distinctes. 

Si  les  excentricites  ne  sont  pas  nulles,  il  j  a  plus  de  difficult^.  Mais  suppo- 
sons  que,  au  lieu  de  developper  suivant  les  sinus  et  cosinus  des  multiples  des 
anomalies  moyennes,  on  developpe  suivant  les  sinus  et  cosinus  des  multiples 
des  anomalies  excentriques.  (Dans  le  cas  precedent,  les  excentricites  etant 
nulles,  Panomalie  excentrique  se  confondait  avec  1'anomalie  moyenne.)  Les 
coefficients  de  ce  developpement  sont  encore  des  fonctions  transcendantes  des 
elements,  mais  entre  lesquelles  il  y  a  des  relations  de  recurrence,  de  telle  facon 
qu'il  n'y  ait  au  plus  que  seize  transcendantes  distinctes. 

D'autre  part,  ces  coefficients  satisfont  a  des  equations  differentielles  lineaires 
a  coefficients  -rationnels,  de  telle  fagon  que  leurs  derives  partielles  des  divers 
ordres  puissent  s'exprimer  a  1'aide  d'un  nombre  fini  d'entre  elles. 

Revenons  au  developpement  procedant  suivant  les  multiples  des  anomalies 
moyennes.  II  n'y  aura  plus  entre  les  coefficients  de  relations  de  recurrence  a 
coefficients  rationnels,  ou  du  moins  je  n'en  ai  pas  trouve.  Mais  les  coefficients 
du  developpement,  considers  comme  fonctions  des  elements,  satisfont  encore 
&  des  equations  differentielles  lineaires ,  de  telle  fagon  que  les  derivees  par- 
tielles des  divers  ordres  de  1'un  de  ces  coefficients  puissent  s'exprimer  a  Faide 
d7un  nombre  fini  d'entre  elles. 


SUR 

LES  PMODES  DBS  fflTfiGRALES  DOUBLES 


Journal  de  Mathematiques^  6*  s6rie,  t.  2,  p.  i35-iSg  (1906). 


Voir  OEuvres  de  Henri  Poincare,  t.  Ill,  p. 


DEUX1EME  PARTIE.  —  FIGURE  DE  LA  TERRE. 


SUR 

U  THEORIE  DE  LA  PRECESSION 


Comptes  rendus  de  I'Academie  des  Sciences,  t.  132,  p.  5o-55  (14  Janvier  1901). 


Stockwell  a  cherch£  a  determiner  les  variations  s6culaires  de  I'gquateur 
terrestre  qui  sont  la  consequence  des  variations  s<5culaires  de  l'3cliptique. 

Mais,  r^cemment,  M.  Backlund  (Bulletin  de  VAcademie  de  Saint- 
Petersbourg,  mai  1900)  a  repris  ces  calculs  par  la  m^thode  de  Gyld6n  et  est 
arrive  a  des  r6sultats  enti&remenl  diff&rents.  G'est  ainsi  que  le  coefficient 
d'une  de  ces  in£galit6s  serait,  d'apr&s  Stockwell,  20  438"  et  d'apr^s  notre 
Eminent  correspondant  568 1". 

Le  principe  de  la  m^thode  employee  par  M.  Backlund  consiste  a  ne  pas 
supprimer  tout  de  suite  dans  ses  Equations  les  termes  a  courte  p^riode  qui 
produisent  la  nutation;  dans  les  Equations  qu'on  obtient  aprfes  quelques  trans- 
formations figurent  certains  coefficients  p6riodiques  qui  dependent  de  ces 
termes ;  et  pour  Fintggration,  au  lieu  de  supprimer  purement  et  simplement 
ces  coefficients  p^riodiques  comme  on  le  fait  d'ordinaire,  M.  Backlund  en 
conserve  la  partie  constante,  qu'il  appelle  vj  et  \L\. 

Pour  appr^cier  la  l^gitimitg  de  cette  analyse,  il  suffira  d'^tudier  liquation 
simple 

(i)  -^-  =  a  sin(nt  -*-v)-±~b  sin/?*, 

consid£r£e  par  M.  Backlund  .(p.  897).  Nous  supposerons  que  a  et  n  sont  tr6s 
H.  P.  —  VIIL  i5 


114  THEORIE  DE  LA  PRECESSION. 

petits,  mais  que  b  et  p  soient  beaucoup  plus  petits  et  cela  de  lelle  facon  quc  — 

soit  notablement  plus  grand  que  -^  ?  et  que  p*  soil  du  m6me  ordre  de  grandeur 
a2 


Le  premier  termc  du  second  membre  de  (i)  est  alors  un  lermc  a  courle 
p^riode  et  le  second  un  terme  s^culairc.  Lcs  Equations  do  la  precession 
peuvent  6lre  ramen^es  a  cette  forme,  avec  cctte  difference  qu'il  y  a  un  grand 
nombre  de  termes  a  courle  p£riode  el  un  grand  nombre  de  lermes  st^culaires. 

Soit  alors 


(i  bit)  -        =  as 

une  equation  analogue  ^  (i),  mais  ou  Ton  a  fail  b  =  o,  el  posons 

P  =  p0-h  s. 

Nous  aurons  alors  en  n^gligeanl  £2 
(2)  --  =  at  cos(nt-*-  PO)-H  b  sinpt. 


Si  Ton  appliquail  la  m^lhode  de  Slockwell,  on  n^gligerail  le  premier  lermo 
el  Ton  irouverail 


M.  Backlund  irouve  d'abord  en  premiere  approximation 


n* 
d'ou 


a    . 
.  smut, 


j 


Liquation  (2)  devient 


s  (a  cos  n*  H-  ~ 


ou,  en  conservant  la  valeur  moyenne  du  coefficient  de  e, 

d*s        a2 
—  =—.s  + 

d'oii 

b  smpt 


£  = 


a* 

2 


THEORIE  DE  LA  PRECESSION.  XI5 

Telles  sont  les  deux  analyses  cntre  lesquelles  il  s'agit  de  decider;  la  chose 
est  d'autant  plus  facile  que  les  Equations  (i  bis)  et  (2)  peuvent  s'integrer 
rigoureusement. 

Posons,  en  effet, 


liquation  (i  bis)  devient 

9    =  a  sin  W  cos  W, 
d'od 


—  «i,        sin\V=  —  s/p(") —  ea,        cosW=-^ 


oup(u)  est  la  fonction  doublement  periodique  de  Weierstrass  et  oil  u  est 
a  r  plus  une  constante  imaginaire. 

Liquation  (2),  qui  peut  alors  s'^crire 


(2  bis)  —  =  s 

a  ses  coefficients  periodiques. 

Nous  sommes  ainsi  amends  a  envisager  des  Equations  lin^aires  ^  second 
membre  de  la  forme 

(3)  £"-?£  =  X? 

ou  cp  est  periodique  en  t  (et  ou  je  d^signe  les  d^rivees  par  des  lettres  accentu^es). 
D'apr^s  un  th^or^me  bien  connu,  liquation  sans  second  membre 

e*—  95  =  0 
admettra  deux  integrates  de  la  forme  suivante  : 


cp!  et  ^2  etant  p^riodiques.  Je  puis  toujours  supposer  que  Ton  a 

(4)  s'iSa—  £o£i  =  i, 

et  Ton  trouve  alors,  pour  1'int^grale  de  liquation  (3), 

(5) 

avec 

p,  = 


n6  TH^ORIE  DE  LA  PRECESSION. 

Nous  pouvons  d'ailleurs  trailer  sSpardment  chacun  des  termes  deX;  prenons 
alors 


X  =  e*P*. 


Soit  (en  supposant  que  I'unite  de  temps  ait  6t<3  choisie  de  telle  facon  quo  la 
p^riodo  de  la  fonction  cp  soil  <3gale  a  arr) 


Dans  les  integrates  (34  et  (32,  les  seuls  termes  sensibles  sont  ceux  qui  conticn- 
dront  un  petit  diviseur  (en  consid<5rant  p  et  a  comme  tr&s  petits).  Ces  termes 

sont 

c 


i  =  -—  -  ;  —  5  . 

pl         —  -  a  H-  i/>               r  «  -h  ip 

Si  Ton  ne  conserve  dans  (3i,et  (3a  que  ces  lermes  a  petit  divisour,  lo  lormc 
en  eft*  dans  s  sera,  d'apr&s  la  formule  (5), 


Dans  le  cas  ou  la  fonction  9  est  petite  (ce  qui  arrive  ici,  puisque  le  faclcur« 
est  petit),  les  termes  aQ  et  CQ  sont  notablement  plus  importants  que  les  autres 
termes  de  <p4  et  ^3;  de  tous  les  termes  de  e,  le  plus  important  est  le  termc 
en  e1**  que  je  viens  d'(3crire;  enfin,  a  cause  de  la  relation  (4),  on  a  sensi- 
blement 


I  , 


de  sorte  qu'il  reste  sensiblement 


Dans  le  cas  ou  a  s'annule,  il  y  a  ime  d^gto(5rescence  et  Fin 
de  liquation  sans  second  membre  serait  de  la  forme 


?  gtant  p^riodique  comme  vp4,  tandis  que  les  y  sont  les  constantes  d'  integration. 
Mais  a  la  limite,  la  formule  (6)  subsiste. 

Comparons  maintenant  cette  formule  (6)  avec  celles  dc  Stockwell  et  de 
Backlund.  Nous  voyons  que,  pour  obtenir  celle  de  Stockwell,  il  faut  faire  oc  =  o, 
et  pour  obtenir  celle  de  Backlund, 


THEORIE   DE  LA   PRECESSION.  117 

Or,  quelle  esl  la  veritable  valour  de  a  ?  On  le  volt  tout  de  suite  :  liqua- 
tion (2  bis},  quand  on  y  supprime  le  second  membre,  admet  pour  integrate 


£1= 

qui  est  une  fonction  periodique.  Done  a  est  mil;  done  c?est  Stockwell  qui  a 
raison. 

II  faut  attribuer  aux  ine'galites  en  question  les  coefficients  de  Stockwell,  dont 
quelques-uns  sont  quatre  fois  plus  forts  que  ceux  de  Backlund. 

La  critique  qui  precede  ne  saurait,  en  aucune  facon,  s'adresser  a  notre 
savant  correspondant,  puisqu'il  n'a  fait  qu'appliquer  une  me'thode  classique 
que  tout  le  monde  croyait  correcte. 

Mais  c'est  la  une  raison  de  plus  pour  que  j'aie  cru  devoir  mettre  en  Evidence 
le  vice  fondamental  de  la  m^thode  de  Gylde*n,  dont  on  pourrait  ^tre  tente*  de 
faire  d'autres  applications. 

II  est  singulier  que  Gyld^n  soil  tombe"  dans  cette  erreur,  puisqu'il  avait  lui- 
e' int^gr^  les  Equations  (i  bis)  et  (2). 


STJR  LA  PRECESSION" 


Comptes  rendus  de  VAcademie  des  Sciences,  t.  132,  p.  291-292  (11  fevrier  1901). 


Je  vous  suis  U^s  reconnaissanl  pour  avoir  appele  Fatlention  sur  1'erreur 
commise  dans  ma  Note  stir  la  precession.  En  cffet,  il  m'avait  <5chappc5  quo, 
par  des  approximations  successives,  le  second  terme  du  membre  droit  dans 


-TT—  =  a  sin(otf  -4-  e) 

donne  naissance  £i  un  terme 

-4-  ai>i  v*  sin  (  at  H-  £  ), 

ce  qui  r&luit  vl  a  z<3ro  (au  moins  aux  quantit^s  d'ordro  sup<^riour), 
Cette  erreur  ^l^mentaire  m'appartient  exclusivement. 
Dans  votre  Note  vous  consid<5rez  liquation 

d'2&  ,  ^      ,    . 

—  =ae  cos(nt  -4-  PO)  n-  b  smpt. 

Gut* 

Gjldto  consid£re  au  d^but  des  approximations  liquation 

—  =s  as  cos(/i«-h  PO)  --  «e2  sin(^-h  ^0)  —  £#£3cos(/U-h  PO)  •+•  b  si 
et  parvient  &  determiner  vj  dans 


Extrait  d'une  lettre  de  M.  O.  Backlund  a  M.  Poincare. 


THEORIE  DE   LA   PRECESSION.  1  19 

La  valeur  de  pj;  ainsi   de*terminee   est   e*videmment   beaucoup   plus   petite 


Gylde"n  dit  expresse*ment  qu'il  est  me'me  inutile,  pour  la  determination  de  pj, 
de  partir  de  liquation,  ou  Ton  a  ne"glig^  la  deuxieme  et  la  troisieme  puissance 
de  e.  C'est  justement  ce  que  vous  avez  d<5montre. 

Je  serais  ires  reconnaissant,  si  vous  vouliez  bien  faire  insurer  ces  lignes  dans 
les  Comptes  rendus*  Je  le  dois  a  la  me"moire  de  Gylde*n. 


SUR 

LA  FIGURE  DE  LA  TERRE 


Comptes  rendus  de  I'Academie  des  Sciences,  t.  107,  p.  67-71  (9  juillet  1888). 


Est-il  possible  de  irouver  une  loi  de  la  variation  do  la  densite  a  TinLdricur  do 
la  Terre  qui  satisfasse  a  la  fois  : 
i°  A  liquation  de  Clairaut; 

2°  A  la  valeur  observe  ~  de  1'aplatissement; 

2Q5 

3°  A  la  valeur  observe  3o5,6  de  la  constante  de  la  precession? 

Depuis  quelque  temps  ddja,  les  g^om^lrcs  consid^rontcommo  vraisemblablo 
que  cela  est  impossible;  si,  en  'effet,  on  admet  que  la  compressibility  diminuo 
rapidemenl  quand  la  pression  augmenle,  M.  Gallandreau  a  montr<3  que  Ton  a 


et,  si  y]  est  croissant,  ML  Radau  a  d^montr^  qu'il  doit  y  avoir  entre  Faplalisse- 
ment  et  la  constant  de  la  precession  une  relation  a  laquelle  les  valours  obser- 
v6es  ne  satisfont  pas. 

Quelques  doutes  pouvaient  subsister  cependant;  pour  ^tablir  cette  relation, 
M.  Radau  est  oblige  de  supposer  que  la  quantite  qu'il  a  appelee  YJ  est  comprise 
entre  o  et  o,54.  Son  rgsultat  subsiste-t-il  encore  quand  on  s'affrancbit  de  cette 
hypoth&se  ? 

Gette  Note  a  pour  but  de  montrer  que  le  th<k>r6me  de  M.  Radau  est  encore 
vrai>  sans  qu'on  ait  a  faire  aucune  hypoth^se. 


LA  FIGURE  DE  LA  TERRE.  121 

Rappelons  d'abord  les  notations  habituellement  employees. 

Nous  appelons  s  I'ellipticit6  d'une  couche  sphuroi'dale  quelconque;  a  le 
rayon  de  cette  couche,  celui  du  globe  entier  (Slant  pris  pour  unite;  p  la  densile 
de  cette  couche;  D  la  densite  moyenne  du  spheroi'dc  limits  ext^rieurement  par 
cette  couche; 

a  dz  ..         df\ 

-  = 


D1?  £j.  et  yji  les  valeurs  de  D,  e  et  n  a  la  surface. 
Liquation  de  Clairaut  s'^crit 

f  i<z2£"—  £JD 
on  bien  encore 


(i)  ( 

De  plus,  on  doit  avoir  a  la  surface 

£1=^3'        711  =  0,543. 

Enfin,  les  observations  de  la  precession  nous  donnent 

D 


_          eff 
!-r         I=I)955. 

Si  la  densit^  est  constamment  d^croissante,  on  a 


<o,         P<D,  _I>0) 

et  liquation  (i)  donne  alors 

(C-+-V—  -n-ejC^  +  ^-i-STjXo. 
Comme  Paplatissement  va  constamment  en  croissant,  on  a 

TQ  >o, 

de  sorte  que  l'in£galit£  pr£c6dente  se  decompose  en  deux  : 
(2)  S-H^+.ST^O,        S-h^2—  -n  —  6<o. 

Je  vais  me  proposer  maintenant  de  d^montrer  qu'on  a  constamment 

?1<3. 
H.  P.  —  VIII.  16 


122  LA  FIGURE  DE  LA  TERRE. 

En  differentiant  1'equation  (i),  on  trouve 

•0) 


•" 


Lorsque  a  est  croissant,  i  est  aussi  croissant,  ce  qui  entraine  l'int$galit<£ 


Q 

£  +  7)2-4-571  5        ^      ' 

Posons 


Le  premier  membre  de  Fin^galit^  (3)  pourra  s'^crire 


20 

Les  in^galit^s  (2)  entrainent  la  suivante 

^_712_771 

de  sorte  que  Pinegalit6  (3)  peut  s'^crire 


Pour  les  valeurs  ir^s  petites  de  a,  £  et  vj  sont  tr^s  petits  eltous  deuxposilifs; 
par  consequent,  F  est  positif.  Je  dis  que,  quand  on  fera  crottre  a,  F  restera 
toujours  positif. 

En  effet,  en  vertu  des  in(Sgalit£s  (2),  F  est  de  mtoie  signe  que  £  —  vj2+  3  73. 
Done,  pour  les  petites  valeurs  de  a,  F  et  £  —  yj2+  STJ  sont  tous  deux  positifs. 
Pour  que  ces  deux  fonctions  pussent  devenir  toutes  deux  negatives,  il  faudrail 
d'abord  qu'elles  fussent  toutes  deux  positives,  d^croissantes  et  tr^s  voisines 
de  z6ro. 

Mais,  si  1'on  suppose 

F>o,        $—  7)34,3Y)>0j        G?F<O, 

1'indgalitd  (4)  nous  donne 

S>os 

ce  qui  est  incompatible  avec  les  in<%alit£s  (2)  et  la  supposition  que  £  —  rf+  3rj 
est  tr^s  voisin  de  z£ro. 
Nous  avons  done  toujours 


LA   FIGURE  DE  LA  TERRE.  123 

En  resum^,  les  deux  quantit^s  yj  el  £  doivent  satisfaire  aux  inogalites  sui- 
vantes  : 

T]>0,  ?-{-7)2—  TQ  —  6<0,  5  —  Vj2-f-3 


ct  ces  in£galit£s  sont  les  seules  auxquelles  elles  doivent  satisfaire. 
II  est  ais£  d'en  d^duire 

Tl<3. 

On  sait  que  Clairaut  avait  d&ja  d£montr6,  mats  seulement  pour  la  valeur 
de  YI  a  la  surface,  l'inegalit<3 


Cela  pos£,  reprenons  le  raisonnement  de  M.  Radau.  Ce  savant  (Stablit,  par 
un  calcul  ing<3nieux,  1' identity  suivante  : 

...  /•    T\ 

J      Dl 

d'ou  Ton  dgduit 


g  ^tant  une  des  valeurs  que  peut  prendre  TO,  quand  a  varie  de  o  a  i . 
L' observation  donne 

/ —    5/      j  ^ 

V  1  +  711=   -  (   I r-   }? 

V  2\  I?987/ 

d'ou  Ton  dt5duirait 


i,955 

Or,  quand  a  varie  de  o  £  i,  t]  reste  compris  entre  o  et  3;  il  en  est  done  de 
m£me  de  £,  ce  qui  entraine  Fir 


1.0008. 


Liquation  (5)  est  done  impossible. 

En  r6sum£,  aucune  hypo  these  sur  la  loi  des  densites  ne  peut  satisfaire 
aux  observations. 
Je  m'abstiens  de  toute  tentative  d'interpr^tation  de   ce  r^sultat  et  je  ne 


124  LA   FIGURE  DE  LA  TERRE. 

recherche  pas  si  FOIL  doit,  pour  expliquer  cette  anomalie,  reprendre  la  discus- 
sion des  observations,  ou  supposer,  avec  quelqucs  ge'ologues ,  un  mouvement 
relalif  du  noyau  fluide  interne  par  rapport  a  I'e'corce  solide;  ou,  enfin,  si  la 
petite  difference,  entre  1'aplatissement  observe'  et  1'aplatissement  calcule*,  est 
due  simplemenl  aux  irre'gularite's  de  la  surface  el  a  celles  qui,  seloii  les  iddes 
de  M.  Faye,  existeraient  dans  la  distribution  des  matieres  solides  et  liquides  a 
Finte'rieur  du  globe. 

Dans  les  hypotheses  envisages  par  M.  Radau,  et  ou 

o<-n  <TH, 

la  valeur  de  I  reste  sensiblement  constante  et  e'gale  a  1,987.  Dans  le  cas  plus 
ge'ne'ral  ou  je  me  suis  place",  I  peul  prendre  d'autres  valeurs,  mais  il  resle 
toujours  plus  grand  que  1,987;  j'ajoute  qu'il  est  toujours  plus  petit  que  2,04. 
On  voit  que  les  limites  entre  lesquelles  peut  varier  I  sont  encore  tres  rap- 
proche'es. 


SDR 

LA   FIGURE  DE  LA  TERRE 


Bulletin  astronomique,  t.  6,  p.  5-u  (Janvier  1889). 


1.  Les  r<5cents  travaux  de  MM.  Stieltjes,  Tisserand,  Radau  et  Gallandreau 
ont  appeltS  de  nouveau  Fatten tion  sur  la  question  de  la  figure  de  la  Terre,  que 
Ton  croyait  ^puistSe.  Ces  travaux  semblent  montrer  qu'il  est  difficile  de  trouver 
une  loi  des  densit^s  qui  satisfasse  a  la  fois  a  la  valeur  observe  de  1'aplatisse- 
ment  et  a  la  valeur  observee  de  la  precession.  J7ai  pens£  qu'il  ne  serait  pas 
inutile  de  reprendre  le  probl&me  en  me  placant  a  un  point  de  vue  nouveau. 

J'adopterai  les  notations  de  M.  Radau;  j'appellerai  done  : 

a,  le  rapport  du  rayon  du  sph^roi'de  consid<5r£  au  rayon  du  globe  entier ; 

s,  1'aplatissement  de  ce  sph^roi'de; 

p,  la  densit^  de  la  couche  sphgroidale  envisag^e; 

D,  la  density  moyenne  du  sph<3roide  entier. 

Je  d^signerai  par  les  indices  o  et  i  les  valeurs  de  ces  diverses  quantit^s  au 
centre  et  a  la  surface,  et  les  d6riv6es  par  rapport  ft  a  par  des  accents. 
Je  poserai,  comme  M.  Radau, 

0£'  = 
£ 

et  je  poserai  de  plus 


126  LA  FIGURE  DE  LA   TERRE. 

Dans  ces  conditions,  liquation  differ  entielle  de  Clairaul  peut  se  metlre  sous 
Time  cles  formes  suivantes  : 


571  -+•  7)2)  D  -4-  2a(l  •+•  7j)D'  =  O, 


derivee  logarithmique  de  D  \Ji-+--r\  = -. 7-7  • 

D'autre  part,  la  condition  qui  determine  I'aplatissemenl  a  la  surface  peut 
s'ecrire 

7]!  =  0,543. 

Le  problSme  est  ainsi  enticement  determine. 

Apr6s  avoir  etabli  ces  formules,  M.  Radau  montre  quc,  si  YJ  va  constamment 
en  croissant  du  centre  a  la  surface,  il  est  impossible  de  salisfaire  a  la  fois  aux 
observations  de  precession  et  aux  observations  geodesiques. 

J'ai  ete  ainsi  conduit  a  me  poser  les  deux  questions  suivantes  : 

i°  Serait-il  possible  de  satisfaire  aux  observations  en  renoncant  a  1'hypo- 
th&se  que  Y)  doit  &tre  constamment  croissant? 

2°  Si  cela  est  impossible,  quelle  sera  la  distribution  des  densites  qui,  pour 
une  valeur  donnee  de  la  constante  de  precession,  conduira  a  une  valeur 
maximum  de  1'aplatissement,  c'est-a-dire  a  une  valeur  aussi  rapprochee  quc 
possible  de  la  valeur  observee. 

2.  Voici  le  syst&me  de  representation  dont  je  ferai  usage.  Je  representerai 
un  mode  quelconque  de  distribution  des  densites  par  une  courbe  C  dont  les 
differents  points  auront  pour  coordonnees  les  valeurs  de  YJ  et  de  £  dans  les 
differentes  couches  qui  composent  le  spheroi'de  terrestre. 

D&s  que  cette  courbe  C  sera  connue,  on  possedera  toutes  les  donnees  du 

probl&me.  On  a,  en  effet, 

da df\  t 

comme  nous  connaissons  £  en  fonction  de  vj,  nous  pouvons  ecrire 

,  r    df\ 

loga=/      y, 


ce  qui  nous  donne  a  en  fonction  de  73. 
Liquation  de  Clairaut  donne  ensuite 

log(D  v^R)  =  const.  -  C 
ON      v          l/  J 


LA  FIGURE  DE  LA  TERRE.  127 

ce  qui  nous  donne  D  en  fonction  de  YJ  (et  par  consequent  de  a)  a  un  facteur 
constant  pres ;  ce  facteur  constant  se  determine  d'ailleurs  sans  peine,  puisque 
DI  est  une  donne'e  de  la  question. 

Connaissant  D  en  fonction  de  «,  on  en  d^duira  p  en  fonction  de  a.  La 
courbe  G  de'finit  done  la  loi  des  densites.  Voyons  maintenant  a  quelles  condi- 
tions doit  satisfaire  cette  courbe  pour  e"lre  acceptable. 

Supposons  qu'on  parcoure  cette  courbe  G  depuis  le  point  A,  qui  correspond 
au  centre  de  la  Terre,  c'est-a-dire  a  a  =  o,  jusqu'au  point  B,  qui  correspond  a 
la  surface  du  globe,  c'est-a-dire  a  a  —  i . 

Alors  a  devra  aller  constamment  en  croissant,  et  par  consequent  dy  devra 
e*tre  constamment  de  me* me  signe  que  £. 

Si  done  nous  imaginons  que  les  axes  des  YJ  et  des  £  soient  places  comme  le 
sont  d'ordinaire  les  axes  des  x  el  des  y  dans  le  plan,  la  courbe  devra  e"tre  par- 
courue  de  gauche  a  droite  si  1'on  est  au-dessus  de  1'axe  des  YJ,  et  de  droite  a 
gauche  dans  le  cas  contraire. 

En  dehors  de  1'axe  des  YJ,  la  courbe  C  ne  pourra  pas  avoir  de  tangente  verti- 
cale  (c'est-a-dire  parallele  a  1'axe  des  £);  on  pourrait  cependant  admettre 
exceptionnellement  une  tangente  verticale  d'inflexion. 

Sur  1'axe  des  YJ,  la  tangente  a  la  courbe  C  est,  au  contraire,  toujours  verti- 
cale (a  moins  qu'on  n'admette  que  cette  courbe  a  un  point  anguleux  ou  un 
point  de  rebroussement),  except^  toutefois  au  point  A. 

Au  point  A  on  doit  avoir  a  =  o;  le  point  B  est  de'fini  par  la  condition 

•n  =  o,543. 
de  sorte  qu'on  doit  avoir 

C   ^\ 

JB     T"""00- 

Gela  montre  d'abord  qu'au  point  A,  £  doit  s'annuler,  sans  quoi  1'inte'grale  serait 
finie.  Supposons  qu'au  point  A  nous  ayons  YJ  =  YJO  et 


lim  —  —  =/t. 


II  vient  alors 


(77)  restant  finie  pour  v\  =  Y30  ;  d'ou 

a  ==(7)  —  *10)A<|;(70, 


I2g  LA  FIGURE  DE  LA  TERRE. 

<p  (YJ)  restant  fmie  pour  YJ  =  nQ-  Pour  que  a  s'annule  pour  YJ  =  YJO,  il  faut  et  il 
suffit  que  h  soil  positif. 

Gela  veut  dire  que  la  tangente  au  point  A  a  la  courbe  C  doit  jfitre  comprise 
dans  Tangle  form<§  par  Faxe  des  rj  positifs  et  par  une  parall&le  £  1'axe  des 
£  positifs,  c'est-a-dire  dans  le  premier  quadranl. 

Nous  devons  maintenant  nous  poser  la  question  suivante  :  Quelles  sont  les 
discontinues  que  peut  presenter  la  courbe  C?  Observons  que  la  densild  p 
peut  6tre  discontinue,  mais  doit  £tre  toujours  finie,  et  par  consequent  que  D 
est  toujours  continue.  De  nitoie,  %  peut  toe  discontinue,  mais  doitrester  finie, 
de  sorte  que  n  doit  &tre  continue. 

Si  done  la  courbe  C  pr<3sente  une  discontinuity,  c'est-a-dire  si  elle  se  ddcom- 
pose  en  deux  arcs  de  courbe  AD  et  EB  ne  se  raccordant  pas,  les  deux  points 
extremes  D  et  E  seront  sur  une  m£me  verticale;  on  pourra  supposer  les  deux 
arcs  de  courbe  raccord^s  par  un  segment  de  verticale  DE. 

3.  Jusqu'ici  nous  ne  nous  sommes  pas  pr6occup£s  de  la  condition 


nous  allons  maintenant  en  tenir  comple.  Posons 

D=~-hp,        p  = 


d'ou 

!« 

^          9 

et,  en  tenant  compte  de  la  relation  d(a*D)  = 


On  doit  done  avoir 

^ 
Ta 


c'est-a-dire  que  JJL  doit  croitre  de  la  surface  au  centre. 

Nous    sommes    done   conduits   &  construirc  les  courbes  fx  =  const.,   quo 
j'appellerai  courbes  de  densit&+ 


LA  FIGURE  DE  LA  TERRE.  I2Q 

Liquation  de  Clairaut.  nous  donne 


~H-ta( 

J'-TI—  c 


Si  nous  regardons  p.  comme  une  constante  et  quo  nous  pronions  la  derivee 
logarithmique  on  observant  que  —  =  -~5  nuns  trouverons 

cK,  -h(2Tfi-4-5)rfr4        3  afrj  __ 


on,  en  d<3veloppant, 

i  -4-  1)  aft  = 


Tolle  est  liquation  different  idle  des  courbos  dc  donsitc. 

Celle  Equation  admet  trois  solutions  particulit?res  remarqnables  : 

i  °  La  droite  v\  =  —  i  ;  . 

2°  La  parabole  C  +  rr  —  *J  —  6  =  0,  qui  correspond  t\  /JL  =  o  et  quo  j'appel- 
lerai  la  parabole  P  ; 

3°  La  parabole  £  -h  yj-  +  5  73  =  o,  qui  correspond  a  4a  =  oo  et  quo  j'appellerai 
la  parabole  Pr. 

Cette  Equation  diff(5rentielle  admet  les  points  singuliers  suivants  : 

i°  Le  point  73=  —  i,  £  =  4,  que  j'appellerai  N  et  qui  appartieiil  a  la  fois 
aux  paraboles  P  et  P;  et  a  la  droite  fi  ==  —  i  ; 

2°  Le  point  yj  =  —  i,  J=  ^»  que  j'appellerai  S  et  qui  appartient  seuleraent 
a  la  droite  YJ  =  —  i  ; 

3°  Les  points  77  =:  o,  ?  =  o  ;  73  =  —  5,  ?  =  o,  que  j'appellerai  O  et  R  et  qui 
appartiennent  a  la  parabole  P'  ; 

4°  Les  points  77  =  3,  ?  =  o;  vj  =  —  2,  C  —  o,  que  j'appellerai  Q  et  Q'  et  qui 
appartiennent  a  la  parabole  P. 

Une  discussion  facile  montre  que  par  les  points  N,  O  et  Q'  passent  une  infi- 
nite de  courbes  de  densite,  tandis  que  par  les  points  S,  R  et  Q  passent  deux  de 
ces  courbes  settlement.  En  d'autres  termes,  pour  employer  les  denominations 
H.  P.  —  VIII.  I7 


i3o 


LA  FIGURE  DE   LA  TERRE. 


que  j'ai  introduites  dans  mes  M<3moires  sur  les  courbcs  d^finies  par  des  Equa- 
tions diflferentielles,  les  points  singuliers  N,  0  et  Q'  sont  des  nceuds,  tandis 
que  S,  R  et  Q  sont  des  cols  (voir  fig.  i). 

Comme  YJ  reste  toujours  positif  et  que,  d'autre  part,  p  est  essentiellement 
positif,  on  n'aura  jamais  a  sortir  de  la  region  du  plan  que  je  couvre  de  hachures 
sur  la  figure  i  et  qui  est  limit<3e  par  1'axe  des  £  et  par  les  paraboles  P  et  P'. 

Nous  devons  done  tout  d'abord  nous  proposer  do  construire  les  courbes  de 
density  qui  sont  contenues  dans  cette  region. 

II  existe  d'abord  une  courbe  de  densit^  exceptionnelle  OMQ  qui  va  du 


Fig.  i. 


point  O  au  point  Q  et  qui,  par  consequent,  partage  la  region  hachurge  en  deux 
regions  partielles.  II  importe  de  remarquer  que  cette  courbe  OMQ  ne  va  pas 
couper  1'axe  des  r\  entre  le  point  O  et  le  point  Q  ;  en  cffct,  il  est  ais<5  de 
trer  que  sa  tangente  au  point  Q  a  pour  coefficient  angulaire 


ce  qui  montre  que  cette  langente  est  parall&le  a  une  droite  du  premier  qua- 
drant. Si  la  courbe  OMQ  allait  couper  la  droite  OQ  en  un  point  M  situt* 
entre  O  et  Q,  il  y  aurait  (d'aprSs  un  th<$or£me  quo  j'ai  d&nontr<3  dans  mon 
M^moire  sur  les  courbes  d^finies  par  les  Equations  difF^rentielles)  eutre  Q  et  M 
un  point  ou  1'axe  des  r\  serait  tangent  a  une  courbe  de  density,  ce  qui  est 
impossible;  car,  en  tous  les  points  de  cet  axe,  la  tangente  a  la  courbe  de 
density  est  verticale. 


LA  FIGURE  DE  LA  TERRE.  l3l 

On  d^montrerait  de  m6me  que,  si  1'on  excepte  le  point  O,  aucime  courbe  de 
density  ne  peut  couper  la  droite  OQ  en  plus  d'un  point. 

Les  courbes  de  density  prgsentent  done  Taspect  que  leur  donne  la  figure  2, 
oil  elles  sont  repr6sent6es  en  trait  plein,  pendant  que  les  axes  sont  en  pointillt*. 


Fig.  a. 


SUR 

LA.  FIGURE  DE  LA  TERRE 


Bulletin  astronomique,  t,  6,  p.  49'fo  (ttvrier  1889). 


4.  Quand  on  parcourt  la  courbe  C  du  point  A  au  point  B,  a  doit  croilre 
de  o  a  i  et,  par  consequent,  p  doit  decroitre;  on  doit  done  avoir 

dj  +  (*i\  +  6)  dv\ 


_          _      .      Q 
-+-TiH-r,  S  p- 

Si  1'on  fait,  par  exemple, 

d-r\  =  o,       rfC  >  o, 

cette  in6galit<£  est  satisfaite. 

II  faut  alors  que  la  direction  de  la  tangente  a  la  courbe  G,  en  tenant  compte 
du  sens  dans  lequel  cette  courbe  doit  &tre  parcourue,  soit  du  m£me  c6t6  de 
la  tangente  a  la  courbe  de  density  qu'une  droite  verticale  parcourue  de  has  en 
haut. 

Pour  exprimer  ce  rt^sultat  d'une  fagon  plus  nette,  faisons  la  convention 
suivante  :  Nous  avons  vu  que  la  region,  comprise  entre  les  deux  paraboles  P 
et  P'  est  partag^e  par  la  courbe  OMQ  en  deux  regions  partielles  et  que  chacune 
des  courbes  de  density  est  comprise  tout  enti&re  dans  Tune  de  ces  regions 
partielles,  dont  elle  ne  peut  sortir. 

Celles  de  ces  courbes  de  density  qui  appartiennent  ^  la  region  partielle  OMQN 
coupent  la  droite  OQ  en  un  point  et  un  seul. 

Si  une  courbe  de  density  coupe  la  droite  OQ  en  M'  et  qu'une  autre  courbe 
coupe  OQ  en  My/,  convenons  de  dire  que  la  premiere  courbe  est  plus  avanc^e 


LA  FIGURE  DE   LA  TERRE.  1  33 

que  la  seconde  si  M'  est  a  droito  de  M".  De  ceite  facon,  une  courbe  de  density 
appartenanl  a  la  region  ONQM  sera  d'autant  plus  avancee  qu'elle  s'^loignera 
davantage  de  la  parabole  P  et  se  rapprochera  davantage  de  la  parabole  P  et  de 
la  courbe  OMQ. 

Cela  pos<3,  on  voit  que,  si  Ton  parcourt  la  courbe  C  du  point  A  au  point  B, 
celte  courbe  ira  couper  n^cessairement  des  courbes  de  density  de  plus  en 
plus  avanc^es  si  £  est  positif  et,  au  contraire,  des  courbes  de  densit^  de  moins 
en  moins  avanc^es  si  £  est  n^gatif. 

II  rdsulte  de  la  que  la  courbe  G  ira  en  s'6loignant  de  la  courbe  OMQ  d&s 
qu'elle  sera  au-dessous  de  la  droite  OQ  ;  elle  ne  pourra  done  franchir  cette 
courbe  OMQ,  ni  sortir  de  la  region  OMQN. 

En  particulier,  73  est  toujours  plus  petit  que  3. 

5.  Occupons-nous  main  tenant  de  la  condition  relative  a  la  density  a  la 
surface.  On  peut  admettre  qu'a  la  surface  on  a  a  peu  pr&s 


d'ou 

4u  =  i,         a  =  i 
et 

*n  —  6  =  0. 


Si  vjt  =  o  ,  543,  on  trouve  a  peu  pr&s 

C  =  i,7; 
le  point  B  devrait  done  avoir  pour  coordonnges 

TQ  =  0,543,  5  =  1,7- 

Si  nous  consid^rons  maintenant  un  point  du  sph^roi'de  terrestre  tr^s  voisin 
de  la  surface,  il  pourra  arriver,  si  la  density  varie  tr^s  rapidement  dans  le 

voisinage  de  la  surface,  que  la  density  de  ce  point  ne  soit  pas  6gale  &  -  ;  mais, 
comme  la  density  va  toujours  en  croissant  de  la  surface  au  centre,  elle  devra 
6tre  toujours  plus  grande  que  -;  on  a  ainsi 

5>2-' 
et 

l  —  6<0, 


1 34  LA  FIGURE  DE  LA  TERRE. 

La  courbe 

2£H-2-n2H-  4-0  —  6  =  O 

est  une  parabole  que  j'appellerai  la  parabole  P",  qui  est  comprise  entre  les 
deux  paraboles  P  el  P'  et  qui  va  passer  par  le  point  N. 

Comme  nous  connaissons  la  valeur  de  Faplatissement  a  la  surface,  nous 

savons  que 

v\i~  0,543, 

et  nous  en  concluons  que  le  point  B  est  a  Pintersection  de  la  parabole  P"  et  de 
la  droite  YJ  =  o,543.  Mais,  si  nous  ne  connaissions  pas  1'aplatissement,  nous 
saurions  seulement  que  le  point  B  est  sur  la  parabole  P'7  et  sur  Fare  EF  de  cette 
parabole  compris  entre  le  point  E,  intersection  de  P"  et  de  Taxe  des  f,  et  le 
point  F,  intersection  de  P"  et  de  la  courbe  de  density  OMQ. 

Nous  saurions  ainsi  que  YH  est  plus  petit  que  YJ  du  point  F,  ce  qui  nous 
donnerait  une  limite  de  Paplatissement,  G'est  1&  un  r^sultat  bien  connu,  du 
a  M.  Tisserand. 

6.  Cherchons  maintenant  liquation  des  courbes  en  termes  finis. 
Quand  on  suppose,  comme  au  paragraphe  3, 

X 
D«-+Xn 

et  que  Ton  fait  fx  =  i ,  liquation  de  Clairaut  s'gcrit 

( Ia2eff—  e  j  (~  -hi  J  -4-(a£f-4-e)  =  o. 
On  trouve  facilement  une  int^grale  particuli&re  de  cette  Equation  :  c'est 


d'ou 


ou 


C'est  encore  liquation  d'une  parabole  et  cette  parabole  n'est  autre  chose 
que  la  courbe  de  density  OMQ;  on  v^rifie  aisdment  qu'elle  passe  par  les 
points  O  et  Q  et  que  sa  tangente  au  point  Q  a  bien  pour  coefficient  angulaire 

-r-  =  3. 


LA  FIGURE  DE  LA  TERRE.  1 35 

Une  autre  integrate  particuli&re  de  liquation  de  Clairaut  est 


d'ou,  pour  Fintggrale  g£n<5rale, 

£  — —        (X  constante  ^integration) 

et,  pour  liquation  g6n£rale  des  courbes  de  density 


7.  Jusqu'ici  nous  avons  admis  que  le  point  A,  extr£rnit6  de  la  courbe  C, 
pouvait  se  trouver  en  un  point  quelconque  du  segment  de  droite  OQ.  Cela 
n'est  pas  possible,  si  Ton  veut  que  la  density  au  centre  de  la  Terre  soil  finie. 
Nous  avons  en  effet 

,     D  */i -f- 1\         c"^  &n  •+•  rf  dt\  .          r  dt\ 

Iog]^r^i=-4^^)T    et   Iosa=4T- 

Au  point  A  la  premiere  de  ces  integrates  doit  6tre  finie  et  la  seconde  infinie. 
Cela  ne  peut  avoir  lieu  que  si,  en  ce  point,  le  rapport  des  quantity  sous  le 

signe   I  est  nul,  cjest-a-dire  si 


d'ou 


Ainsi,  le  point  A  se  confond  avec  le  point  O  et,  si  Ton  supposait  que  ce  point  A 
ftit  tout  autre  point  de  la  droite  OQ,  il  faudrait  admettre  6galement  que  la 
density  au  centre  est  infinie,  ce  qui  ne  peut  pas  6tre  le  cas  de  la  "nature. 

Je  dois  maintenant  expliquer  pourquoi  je  nTai  pas  cru  devoir  laisser  complfc- 
tement  de  c6t<§  les  lois  de  density  inadmissibles  au  point  de  vue  physique,  qui 
correspondent  a  des  courbes  C  se  terminant  en  un  point  de  OQ  different  du 
point  0.  C'est  que,  s'il  est  impossible  que  la  density  suive  exactement  une  de 
ces  lois,  elle  peut  du  moins  les  suivre  a  trfcs  peu  pr^s,  sauf  dans  le  voisinage 
immgdiat  du  centre  de  la  Terre.  C'est  ainsi  que  G.  Darwin  a  cru  pouvoir 
examiner  le  cas  ou  la  density  est  proportionnelle  a  une  certaine  puissance 
negative  de  a;  il  admettait  gvidemment  que  la  density,  apr^s  avoir  suivi  cette 
loi  jusqu'a  une  tr&s  faible  distance  du  centre,  suivait  ensuite  une  loi  toute 


l36  LA  FIGURE  DE  LA  TERRE. 

diffe*  rente  jusqu'au  centre;  qu'il  y  avail  ainsi  au  centre  de  la  Terre  une  sorlc 
de  noyau  ou  la  densite  variait  suivant  une  loi  inconnue,  mais  trop  petit  pour 
que  la  distribution  de  la  matiere  a  Finterieur  de  ce  noyau  put  influer  d'une 
facon  sensible  sur  Faplatissemeiit  ou  sur  la  precession. 

Dans  noire  mode  de  representation,  la  loi  de  G.  Darwin  serait  representee 
par  une  courbe  G  reduite  a  un  point  unique,  a  savoir  au  point 

Quand  done  la  courbe  C  aboutira  £  un  point  de  OQ  autre  que  0,  il  restera 
sous-entendu  que  cette  courbe  ne  represente  qu'approximativement  la  loi  des 
densites,  et  que  la  courbe  veritable,  apres  avoir  suivi  la  courbe  G  jusqu'a  un 
point  tres  voisin  de  A,  s'en  detache  ensuite  et  va  aboutir  au  point  O,  sans 
jamais  s'eloigner  sensiblement  de  la  droite  OQ. 

Une  derniere  remarque  au  sujet  du  mode  de  representation  adopte. 

Si  la  courbe  G  coupe  la  droite  OQ  en  un  autre  point  que  le  point  A  (Finter- 
section  se  faisant  a  angle  droit  comme  nous  Favons  vu),  elle  peut  representer 
une  infinite  de  lois  de  densite  differentes. 

Imaginons,  en  effet,  une  courbe  G  partant  du  point  A,  confondu  ou  iion 
avec  O,  coupant  ensuite  la  droite  OQ  en  un  point  D  et  aboutissant  enfin  au 
point  B,  et  cherchons  ensuite  comment  varie  a  quand  on  parcourt  cette  courbe. 
Au  point  A,  a  est  nul;  quand  on  parcourt  Fare  AD,  a  va  en  croissant,  et  tend 
vers  une  certaine  limite  #0  quand  on  se  rapproche  indefiniment  de  D.  Au 
point  D,  on  a  v\  =  YJO,  £  =  o;  si  Fon  suppose  que  Fon  stationne  quelque  temps 
en  ce  point,  on  aura  pour  Faccroissement  de  log  a,  pendant  la  durtie  de  ce 
stationnernent, 

,/f ' 

d-f]  est  nul,  parce  que  YJ  ne  varie  pas  pendant  le  stationnement;  £  est  nul :  done 
Fintegrale  est  indeterminee,  de  sorte  que,  quand  on  quitte  de  nouveau  le 
point  D,  la  valeur  de  a  peut  ne  plus  6tre  egale  &  a(}  et  6tre  devenue  a4.  Quand 
ensuite  on  parcourra  Fare  DB,  on  croitra  de  a±  a  i , 

Le  rapport  de  a^  a  a0  est  indetermine . 

II  est  aise  de  voir  que,  pour  les  valeurs  de  a  comprises  entre  a0  et  a1}  la 
densite  varie  en  raison  inverse  d'une  certaine  puissance  de  la  distance. 

II  peut  arriver,  en  particulier,  que  le  point  A  se  confonde  avec  le  point  D  : 
dans  ce  cas,  a0  est  nuL 


LA  FIGURE  DE  LA  TERRE.  187 

8.  M.  Radau  a  demontre  I'identitg  suivante  : 


D 


d'ou  il  est  permis  de  conclure,  puisque  ~-  est  esseiitiellement  positif, 


/*  O 
..    5-,' 


?  etant  1'une  dcs  valeurs  que  peut  prendre  ~n  quand  a  varie  de  o  a  i .  Comme  YJ 
reste  toujours  compris  entre  o  et  3,  ainsi  que  nous  1'avons  vu  plus  haul,  il  j  a 
lieu  de  chercher  comment  varie  la  fraction 


quand  £  varie  de  o  a  3. 

On  trouve  que  la  d&rivee  de  cette  expression  ne  s'annule  que  pour  \  =  o  et 

>-       i 
pour  £  =  o* 

Nous  sommes  done  conduits  a  substituer  dans  1'expression  les  valeurs 

o,    i    et    3, 

ce  qui  nous  donne 

i,     i, 0008    et    0,8. 

On  voit  de  plus  que  1'expression  devient  £gale  a  i  pour 

g  =  5 —  \fiio  =  o,53. 
Ainsi,  £  variant  de  o  a  |>  F  expression  croit  de  i  a  1,0008;  g  variant  de  ^ 

a  o,53,  1'expression  d^croit  de  i  ,0008  a  i ;  \  variant  de  o,53  a  3,  elle  d^croit 
encore  de  i  a  0,8. 

On  a  done 

D    ,  . 


Les  observations  de  la  precession  exigeraient 


II  est  done  impossible  djy  satisfaire. 

H.  P.  —  VIII.  l8 


j38  LA  FIGURE  DE  LA  TERRE. 

9.  Ayant  ainsi  reconnu  I'impossibilit^  de  satisfaire  exactement  aux  obser- 
vations, nous  devons  maintenaut,  par  le  calcul  des  variations,  chercher  quelle 
est  la  loi  des  densit^s  qui  y  satisfait  le  mieux.  Je  dois  ajouter  toutefois  que  cela 
n'a  gu&re  qu'un  int6r6t  de  curiosity  carun  grand  noinbre  de  lois  tr£s  diflferentes 
y  satisfont  presque  ggalement  bien,  et  celle  qui  y  satisfait  le  mieux  n'est  pas 
pour  cela  sensiblement  plus  probable  que  les  autres. 

II  faut  chercher  la  variation  de  Fint^grale 


A  cet  effet  nous  allons  poser 

D 
d'ou 

d)  u  4 

v»1' 

et,  d'autre  part, 


On  trouve  en  outre,  en  diflferentiant  liquation  (i), 
ce  qui  donne 


—  i   C  ««rfa»87i(i^-7j)"»«  Ce*a 

2J0  J 


(3) 

L'int^gration  par  parties  montre  ensuite  que  le  second  membre  de  F6galit6  (3) 
se  r^duit  a 

M  X1 


/l     „      ,     f      , 
<5«8wrfa5     aw' 
L 


Le  terme  tout  connu  s'annule  aux  deux  limites  ;  en  effet,  il  contient  a  en  fac- 
teur,  il  s'annule  done  pour  a  =  o  ;  de  plus,  pour  a  =  i  ,  8  u  est  nul;  car  la  valeur 
de  u  pour  a  =  i  ,  qui  est  log(D4y/i  +  YH),  est  une  donn^e  de  la  question. 

Si  1'on  observe  ensuite  que 


LA  FIGURE  DE  LA  TERRE. 

on  verra  que  le  second  membre  de  (3)  se  r^duit  simplement  a 


2  /H-  Tj(7)2-f-  2TT)  -f-  5)2 

de  sorte  que  liquation  (2)  se  rgduit  a 

/' 


ou 

J3V—  TI  — Z 


Si  Ton  veut  que  cette  Equation  soil  satisfaite  quel  que  soil  <3&,  II  faut  que 

Ton  ait 

v       (3V-  TJ)  (?!*-*-  2-n-  5) 
3^2+6^  —  1 

C'est  la  liquation  d'une  certaine  courbe  que  j'appellerai  la  courbe  K. 
Les  valeurs  reinarquables  de  73  entre  f]  =  o  et  YJ  =  3  sont  les  suivantes  : 

i  v/12  —  3  ... 

Tq=-,          TI  =  -I  —  ^  -  =0,155. 

d£ 
Pour  TI  =  o,  on  a  ..........................     £  =  o,     -r-  ==  5 

rftj 

Pour  o  <  -jq  <  o,  i55,  on  a  ..................     £  >  o 

Pour  TI  s=  o,  i55,  on  a  ......................     S  =  °° 


Pour  o,i55  <i\  <     5  on  a 


Pour  TI  as    ?  on  a 


Pour  7i>-,ona 
«j 


Ainsi  la  courbe  K,  qui  poss^de  une  asymptote  verticale 

T\  =  o,i55, 
coupe  la  droite  OQ  en  deux  points,  a  savoir  au  point  o  et  au  point  YJ  =  ^  •>  II 

est  ais^  de  voir  quelle  est  la  portion  de  cette  courbe  qui  convient  a  la  question  ; 
c'est  1'arc  compris  entre  le  point  A,  qui  a  pour  coordonn^es 


et  le  point  B,  qui  a  pour  coordonnees 

il  =  o,543,       ^  =  0,8. 


l4o  LA  FIGURE  DE  LA  TERRE. 

Calculons  ensuite  D  et  p;  on  trouve 

,  -  r    ( 

log  D^i4-,-  const,  -j  2(l 


Lorsqu'on  parcourra  la  courbe  K  du  point  A  au  point  B,  la  quantit<5  sous  le 
signe   C  restera  essentiellement  positive;  done  D\/i  +  rj  ira  en  de'croissant  et, 

comme  \Ji  +  YJ  est  croissant,  D  sera  de'croissant. 
Liquation  de  Clairaut  nous  donne  ensuite 

P  __  6  +  TJ  —  7)2  —  £  _  —  67)4  —  87)3+  i27)2  +  4o7j  —  6 


6(1  +  7))(37)2-f-67)  —  i) 
ou 


D  ~~          6(x  -HTJ)         ""6 

Dans  la  premiere  fraction,  le  nume"rateur  de'croit  etestpositif,  le  d^nominateur 
croit  :  done  la  fraction  de'croit;  il  nous  reste  a  examiner  la  seconde  fraction. 
La  de"rive"e  logarithmique  de  cette  seconde  fraction  s'6crit 

37  - 


—  5i 
3 


ou 


5- 

\j 


(37-7) -5  I)  (37)i  + 6ti -i) 


Sous  cette  forme,  il  est  aise"  de  voir  que  cette  derived  logarithmique  est  negative 
et,  par  consequent,  que  ~  de'croit  et  que  p  est  dvcroissant,  ce  qui  est  la  condi- 
tion pour  qu'une  loi  des  density's  soit  admissible. 

La  courbe  K,  ou  plutot  la  portion  de  cette  courbe  comprise  entre  les 
points  A  et  B,  repr£sente  done  une  loi  des  densites  admissible,  et  cette  loi 
est  celle  qui  correspond  au  minimum  de  la  quantite  que  Von  a  coutume 
d'appeler  I  et  qui  est  d£finie  par  V&galit6 

D  i 

j-    a  =i—  -j- 


LA  FIGURE  DE  LA  TERRE.  l£l 

10.  II  pent  6tre  int^ressant  de  recherclier  quelle  est  la  loi  qui  repond  an 
maximum  de  cette  m£me  quantity  I;  Pexistence  de  ce  maximum  est  certaine, 
puisque  M.  Tisserand  a  d£montr<£  (Bull.  astroti.^  t.  1,  p.  4*9)  l'in£galit<5 

i<  2,0288. 

Cependant,  le  calcul  des  variations  ne  nous  donne  aucun  maximum;  il  n'y  a 
qu'une  loi  des  densites  pour  laquelle  lu  variation  dl  est  nulle,  c'est  celle  qiu 
correspond  an  minimum  dont  nous  avons  paiiu  dans  le  paragraphe  precedent. 

Nous  devons  done  conclure  que  I  n'aurait  pas  de  maximum  si  la  loi  des 
densites  6tait  complement  arbitraire,  et  que  si  I  est  limile,  cnest  parce  qne  la 
density  est  assujettie  a  &lre  decroissante. 

Pour  qu'il  y  ait  maximum,  il  faut  que,  quelle  que  soit  la  variation  dp  de  la 
densit<5,  la  variation  dl  ne  soit  jamais  positive.  Or,  si  dp  6tait  entitlement 
arbitraire,  cela  ne  pourrait  avoir  lieu  que  si  ol  tStait  toujours  nulle,  et  nous 
venons  de  voir  que  cette  hypoth^se  conduisait  a  une  solution  inadmissible. 

S'il  y  a  maximum,  c'est  done  que  dp  n'est  pas  entiferement  arbitraire; 
comment  cela  peut-il  se  faire  ?  Si  p  etait  constamment  d^croissant  et  qu'on 
donnat  a  dp  des  valeurs  suffisamment  petites  mais  d'ailleurs  arbitraires,  p  -J-  dp 
serait  encore  d(5croissant,  de  sorte  que  ces  valeurs  de  dp  seraient  admissibles. 
Ainsi  dp  est  arbitraire,  a  moins  que  p  ne  soit  constant;  si,  au  contraire,  p  est 
constant,  dp  doit  6tre  dgcroissant  et  n'est  plus  arbitraire. 

Le  maximum  de  I  correspond  done  a  une  courbe  de  densite.  II  ne  reste  plus 
qu'a  comparer  entre  elles  les  diflferentes  courbes  de  density.  Comme  1'equatioii 
g£n£rale  de  ces  courbes  ne  contient  qu'un  seul  param^tre  arbitraire,  I  n'est 
plus  fonction  que  de  ce  param&tre.  Alors  I  atteindra  son  maximum  soit  lorsque 
sa  d£riv6e  par  rapport  a  ce  param&tre  s'annulera,  soit  quand  la  courbe  de 
densit^  se  r^duira  a  une  des  courbes  extremes  qui  correspondent  aux  cas 
de  p.  =  o  ou  /JL  =  oo  . 

On  v^rifierait  que  la  premiere  doit  6tre  rejet6e;  parmi  les  trois  courbes 
extremes  (/JL  =  O,  fA^=  oo)  qui  sont  les  trois  paraboles 


la  derni^re  est  seule  admissible. 
Elle  correspond  au  cas  suivant  : 


j  42  LA  FIGURE  DE  LA  TERRE. 

La  density  du  globe  est  constante  et  £gale  a  Ajunf;  de  plus,  un  point  materiel  de 
masse  finie  <§gale  a  |  TT^  se  trouve  au  centre  de  la  Terre  ;  on  a  alors 


et  Ton  trouve 


on  a  a  la  surface 


D'ailleurs,  djapr&s  la  definition  de  I,  il  vient 

3Dl5 


Mais  on  sail  que 

711==A?_2) 

ce  qui  donne 

I  =3 =-  2,0288 

i — 

Le  maximum  de  I  est  done  prt5cis£ment  la  limite  sup&rieure  trouvtSe  par 
M.  Tisserand.  Cette  limite  peut  6tre  atteinte  ou  plut6t  on  peut  en  approcher 
autant  que  Ton  veut. 

11.  L'analyse  qui  pr^c&de  est  celle  par  laquellc  j'avais  <H6  conduit  aux 
conclusions  3nonc<5cs  dans  une  Note  r^cemment  ins<§r<§e  aux  Comptes  rendus 
de  VAcad&mie  des  Sciences.  Depuis,  M.  Gallandreau  a  montr£  (BulL  astroti*, 
t.  5,  p.  4?3)  que  le  r<5sultat  le  plus  important,  c'est-a-dire  rin6galit<$  vj<3, 
peut  ^tr^  d^duit  presque  imm^diatement  des  Equations  de  Clairaut.  Pai  ci"u 
n<5anmoins  devoir  reproduire  mon  analyse  primitive,  parce  qu'elle  me  conduit 
a  d'autres  in($galit(§s  importantes  et  qu'elle  me  fait  connaitre  entre  autres  le 
syst&me  complet  des  in£galitt5s  auxquelles  satisfont  les  quantities  YJ  et  ?•  Les 
m6mes  principes  pourraient  d'ailleurs,  comme  je  me  reserve  de  le  faire  voir 
plus  tard,  conduire  au  syst£me  complet  des  inggalitgs  auxquelles  satisfont  les 
quantit^s  TO,  £,  s,  a,  p  et  D. 


LES  MESURES  DE  GRAVITfi 


ET 


LA  GEODESIE 


Bulletin  astronomique,  t.  18,  p.  5-39  (Janvier  1901 ). 


I.  Tout  le  monde  regarde  les  observations  du  pendule  comme  le  compli- 
ment ngcessaire  des  mesures  ggodgsiques ;  mais  on  ne  s'est  pas  toujours 
rendu  exactement  compte  des  v^ritables  relations  qui  relient  ces  deux  series 
de  donn^es  obtenues  par  des  moyens  si  diflferents. 

II  y  a  une  circonstance  qui  a  probablement  d£j£  6t6  remarqu^e,  mais  sur 
laquelle  on  n'a  peut-6tre  pas  suffisamment  insist^  :  c'est  que  les  observations 
du  pendule  ne  viennent  pas  seulement  nous  fournir  un  complement  aux 
mesures  g£od<3siques,  mais  elles  pourraient  les  remplacer  compl&tement  si  elles 
pouvaient  6tre  assez  multipli^es  et  si  elles  ^taient  suffisamment  exactes. 
De  m6me,  d'ailleurs,  les  mesures  g^od^siques,  si  elles  6taient  parfaites, 
pourraient  dispenser  des  observations  pendulaires. 

Bien  entendu,  je  ne  veux  pas  dire  qu'il  faut  renoncer  aux  mesures  g£od£- 
siques.  Les  deux  mgthodes  d1  observation  ne  sont  ni  1'une  ni  1'autre  assez 
precises  pour  qu'il  ne  soit  pas  mScessaire  de  les  contrdler  1'une  par  Pautre. 

Mais,  pour  que  ce  contr6le  soit  possible,  il  faut  justement  se  rendre  bien 
compte  de  la  nature  de  leur  d^pendance  mutuelle.  C'est  l£  le  but  du  present 
travail. 

Je  me  suis  done  propose  de  donner  une  formule  propre  £  d^duire  la  forme 


!44  MESURES  DE  GRAVITY  ET   LA  G^ODESIE. 

du  g^oi'de  dcs  scules  observations  pendulaires,  et  en  particulier  la  dtfformalion 
locale  du  gtSoi'de  provenant  d'une  perturbation  locale  de  la  graviliS.  Celte 
formule  est  celle  que  je  donno  plus  loin  [§  IV,  form.  (i)]. 

Une  remarque  avanl  d'ullcr  plus  loin  :  clans  un  ariicle  ivcemiuenl  public 
dans  la  Revue  gtnerale  des  Sciences,  M.  Brillouin  a  expose  qiielquos  idtSes 
origin  ales. 

11  a  fail  remarquor  quc  la  di'fmilion  habiluelle  du  gtVide  comporle  line 
ambigui"l6.  On  dit  d'ordinairc  que  c'osl  la  proloiigalion  id&ale  de  la  surface  dos 
mers  au-dessous  du  sol  des  continents.  Mais  qu'entend-oii  par  la  ? 

Est-ce  la  surface  qu'un  nivellemenl  op£r£  sous  lerre  dans  des  galcrios  de 
mines  monlrerait  £tre  parlout  de  niveau  avcc  les  oceans  ?  C'osl  la  une  premiere 
definition,  et  j'appellerai  Gi  le  gtSoXdo  ainsi  dttfini. 

Mais  esl-ce  bicn  la  le  veritable  prolongemenl  de  la  surface  des  mers  ?  II  ost 
permis  d'en  douler.  Dans  tous  les  cas  ou  la  forme  de  la  plan&te  est  susceplible 
d'une  definition  g<5om€lriquc  ct  ou  la  densittj  est  supposes  donnee  par  imp 
formule  analytique,  il  esl  ais£  de  conslaler  que  la  surface  des  mers  et  cellc  du 
gctoide  GI  sont  d6finies  par  des  Equations  dont  les  premiers  membres  son!,  des 
fonctioiis  analjtiques  entierement  differentes. 

Faisons7  par  exemple,  une  hypoth^se  aussi  simple  que  possible.  Lo  noyau 
solide  de  la  plan&te  a  la  forme  d'un  ellipsoi'de  et  sa  density  est  conslante.  11  n'y 
a  pas  de  rotation.  Le  noyau  est  partiellemenl  recouvert  par  une  masse  liquide, 
qui  joue  le  r6le  de  nos  mers,  mais  dont  la  densite  est  n£gligeable. 

II  est  ais(5  alors  de  d^finir  le  g6oide  G4  qui  prolonge  la  surface  de  cetlc 
mer  sous  la  partie  du  noyau  solide  qui  n'est  pas  recouverte;  on  constate  alors 
que  la  surface  G4  est  un  ellipsoi'de,  tandis  que  la  surface  de  la  mer  est  une 
surface  transcendante. 

Pappellerai  done  Ga  le  ggo'ide  qui  esl  la  continuation  analytique  de  la  surface 
des  mers  au-dessous  des  continents. 

Pour  nous  rendre  compte  de  la  difference  entre  les  deux  ggoides  nous  alions 
prendre  un  exemple  simple,  auquel  d'ailleurs  tous  les  autres  cas  "pQvcventjprati- 
quement  se  ramener. 

Imaginons  que,  dans  une  region  determin^e,  la  surface  de  la  Terre  s'<Sl6ve 
au-dessus  du  g^oi'de,  que  dans  cette  region  cette  surface  se  rgduise  ^  une 
portion  de  sphere,  dont  le  rayon  sera  R  et  dont  le  centre  ne  coi'ncidera  pas  en 
g(5n6ral  avec  celui  de  la  Terre;  et  enfin  qu'entre  cette  surface  sphtSrique  ct  le 
g^oide  la  densite  soit  constante  et  <5gale  i  p. 


MESURES    DE  GRAVITE   ET   LA  GEODESIE.  l45 

Soil  W  le  potentiel  total;  ilse  composera  du  potentiel  U  du  a  la  force  centri- 
fuge et  du  potentiel  V  du  a  Tattraction.  Ce  dernier  pourra  lui-m^me  6tre 
d<2compos£  en  deux  parties  :  i°  le  potentiel  Vi  du  a  une  sphere  attiranle  S 
homog&ne  de  density  p,  de  centre  C  et  de  rayon  R;  2°  le  potentiel  V2  du  aux 
masses  attirantes  suppltSmentaires,  c'est-a-dire  a  la  partie  de  la  plan&te  qui  esl 
ext&rieure  a  la  sphere  S  et  de  masses  r^parties  a  Fintgrieur  de  cette  sphere  et 
dont  la  densit^  p'  sera  <5gale  a  la  density  r^elle  de  la  Terre  au  m£me  point 
diminu<5e  de  la  Constance  p;  on  peut  d'ailleurs  concevoir  qu'en  certain^ 
points  p'  soit  nggatif. 

On  aura  alors 


Dans  la  region  envisages,  entre  la  surface  spli<5rique  qui  est  celle  de  la  Terre 
et  celle  du  g^oide,  la  density  de  la  Terre  est  suppos^e  £gale  a  p ;  par  consequent, 
p7  est  nul;  il  n7y  a  done  dans  cette  region  aucune  des  masses  suppl^mentaires 
qui  engendrent  V2. 

Done  V2  est  dans  toute  cette  region  une  fonction  analytique  et  peut 
toujours  6tre  reprt5sent<3e  analytiquement  par  la  m£me  formule. 

De  m^me  U  est  fonction  analytique  dans  tout  Fespace. 

Venons  a  Vi ;  soit  r  la  distance  du  point  (5?,  y,  z)  a  G;  on  aura 

V1==    M  (pourr>R) 

3M       Mr2         .  ^^ 

Vi=rp~Tmr        (pourr<R) 


Si  done  j'appelle  V\  la  continuation  analytique  pour  r  <C  R  de  la  valeur 
de  Vi  pour  r  >>  R,  on  aura 

3M       Mr2       M 


2R3        r 


Si  j'appelle  de  mSrne  Wf  la  continuation  analytique  a  1'intdrieur  de  la  surface 
sph^rique  de  la  valeur  de  W  a  1'ext^rieur  de  cette  surface,  nous  aurons 

3M       M/--       M 


Soit  maintenant  r  =  R  —  e  ;  cette  difference  e,  qui  sera  tr&s  petite,  repr^sentera 
a  peu  de  chose  pr&s  1'altitude  de  la  surface  de  la  Terre  au-dessus  du  g£oide.  Or 
on  trouve,  en  n6gligeant  s3, 


H,  P.  —  VIII.  19 


j  46  MESURES  DE  GRAVIli   ET   LA  G^ODESIE. 

Soil  maintenant  i  la  difference  de  niveau  entre  le  gtSoide  Gi  dont  liquation 
est  W  =  const.  ,  et  le  g^oi'de  G2  dont  liquation  est  W  ==  const.  Nous  pourrons 

ecrire 

W'—  W  =  -£>8, 
d'ou 

3Me*  4*  3  p- 


_  __ 

~"  ~  3     2 


Or  on  a  sensiblement 


A  £tant  la  density  moyenne  de  la  Terre  et  R0  son  rayon;  il  vient  done 

*___31  11 
2  A  Ro* 

Ainsi  la  distance  des  deux  g^oides  est  proportionnelle  au  carr(5  de  1'allitude; 
elle  est  d'un  peu  moins  de  om,i2  pour  une  altitude  de  ikm  et  d'un  pen  moins 
de  2m  pour  une  altitude  de  4km- 

L'influence  sur  la  gravity  est  plus  grande. 

On  a,  en  effet,  sensiblement, 


dr 


et  si  jjappelle  g1  la  continuation  analytique,  a  1'int^rieur  de  la  sph&re,  de  la 
valeur  de  g  a  1'ext^rieur  de  cette  sph&re  on  aura 


*=—  3F  ' 
d'ou 

—  W)       rf(W—  W) 


L'alt£ration  de  la  gravity  est  proportionnelle  a  la  premiere  puissance  de  la 
gravity. 

Rappelons  qu'on  a  propos6,  pour  rt^duire  le  pendule  au  niveau  de  la  mer, 
deux  corrections  : 

i°  La  correction 


Je  Tappellerai  correction  de  Faye^  bien  qu'elle  soit  connue  depuis  fort  long- 
temps,  parce  que  M.  Faye  a  le  premier  propose  de  ne  pas  faire  d'autre  correction. 


MESURES  DE  GRAVITE   ET  LA  GEODES1E.  l4? 

2°  La  correction 

_3.£  ± 
2*  A  Ro 

qui  est  connue  sous  le  nom  de  correction  de  Bouguer  et  qui  est  destinee  a 
tenir  compte  des  masses  contin  en  tales. 

Nous  devons  done  envisager  : 

i°  La  valeur  de  la  gravity,  affectee  de  la  correction  de  Faye  seule,  c'est  ce 
que  serait  la  pesanteur  a  la  surface  du  geo'ide,  si  les  masses  continentales 
etaient  condensees  sur  celte  surface,  ou  plut6t,  pour  plus  de  precision,  dans 
une  couche  infiniment  mince  situee  au-dessous  de  cette  surface.  Ce  n'est  pas 
autre  chose  que  ce  que  nous  avons  appele  gr. 

2°  La  valeur  de  la  gravite,  affectee  des  corrections  de  Faye  et  de  Bouguer, 
c'est  ce  que  serait  la  pesanteur  a  la  surface  du  geoide,  les  masses  continentales 
etant  rasees  ;  c'est  ce  que  j'appellerai  g1*. 

3°  La  valeur  qu'aurait  la  gravity  a  la  surface  du  geoide,  si  les  masses 
continentales  subsistaient  telles  qu'elles  sont.  C'est  ce  que  j'ai  appele  g. 

Dans  le  premier  cas,  les  masses  continentales  sont  au-dessous  du  geoide, 
elles  attirent  de  haut  en  has;  dans  le  second,  elles  sont  supprimees,  elles 
n'attirent  pas  du  tout;  dans  le  troisifcme,  elles  sont  au-dessus  du  geoide,  elles 
attirent  de  has  en  liaut.  On  aura  done 


On  s'explique  ainsi  pourquoi  la  difference  g  —  g  est  le  double  de  la  correc- 
tion de  Bouguer. 

M.  Brillouin  adopte  le  geoide  G2,  ou  plutot,  afin  d'enlever  a  la  definition  ce 
qu'elle  a  d'un  peu  abslrait,  il  rapporte  tout  a  une  surface  de  reference  G'2  qui 
n'est  plus  la  surface  des  mers,  mais  une  surface  de  niveau  ext^rieure  a  toutes 
les  masses  attirantes. 

Outre  les  g<5oi*des  Gi  et  G2,  il  conviendrait  de  consid&rer  le  geoiide  de 
M.  Helmert,  dont  la  definition  est  plus  compliqu6e. 

Le  choix  de  M.  Brillouin  me  parait  tout  a  fait  judicieux;  je  remarquerai  tou- 
tefois  que,  dans  ce  qui  va  suivre,  je  n'aurai  pas  a  me  pr£occuper  de  la  difference 
des  deux  geoi'des,  puisque  je  negligerai  s2.  J'aurai,  au  contraire,  a  tenir  compte  de 
la  difference  entre  les  deux  valeurs  de  g  qui  contient  s  a  la  premiere  puissance, 
et  nous  verrons  plus  loin  que  c'est  la  valeur  g1  (c'est-a-dire  la  valeur  affectee  de 


!^8  MESURES  DE   GRAVITE   ET  LA  G^ODESIE. 

la  correction  de  Faye  seule)  qui  intervient  dans  la  determination  de  la  forme 
du  geoi'de. 

Quand  je  parle  de  la  determination  de  la  forme  du  geo'ide,  je  ne  me  pre- 
occupe  pas  seulement  de  recherclier  la  meilleure  valeur  de  Faplatissement. 
Cette  consideration  passerait  plutdt  au  second  plan  et  il  s'agit  avant  tout  de 
rechercher  de  combien  le  geoide  s'ecarte  de  la  forme  ellipso'idale. 

L'incertitude  sur  1'aplatissement  doit  en  effet  ,6tre  aujourd'hui  regardee 
comme  du  mgme  ordre  de  grandeur  que  les  coefficients  des  termes  non  ellip- 
so'idaux. 


II.  Une  des  difficult*^  que  nous  rehcontrerons  est  la  suivanle  :  si  nous 
voulons  developper  le  potentiel  en  une  serie  de  fonctions  spheriques,  le  deve- 
loppement  ne  sera  valable  qu'a  Fexterieur  d'une  sphere,  exterieure  elle-m&me 
a  toutes  les  masses  attirantes.  II  en  resulte  qu'il  n'esl  pas  valable  sur  la  surface 
m£me  du  volume  attirant,  si  Ton  excepte  celui  des  points  de  cette  surface  qui 
est  le  plus  eloigne  du  centre  de  la  sphere. 

On  peut  se  debarrasser  de  cette  difficult^  grace  a  Fartifice  de  la  condensation 
imagine  par  M.  HelmerL,  ou  gr&ce  a  des  artifices  analogues.  Imaginons  d'abord 
que  Ton  decrive  une  sphere  compl&tement  interieure  au  volume  attirant,  mais 
qui  s'ecartera  tr^s  peu  de  la  surface  de  ce  volume,  puisque  cette  surface  est 
sensiblement  spherique;  la  distance  de  cette  surface  a  la  sph&re  est  de  Tordre 
de  Taplatissement,  Nous  prendrons  pour  unite  le  rayon  de  cette  sph&re. 
Supposons  ensuite  que  les  masses  attirantes  exterieures  a  cette  sphere  soient 
condensees  sur  la  surface  de  cette  sphere,  c'est-a-dire  transportees  sur  la 
surface  de  la  sphere  au  point  le  plus  voisin  de  la  position  qu'elles  occupent 
reellement. 

La  masse  totale  ainsi  condensee  est  de  Fordre  de  Paplatissement;  la  distance 
de  la  position  reelle  de  chaque  masse  partielle  a  la  position  fictive  qui  lui  esl 
attribuee  par  suite  de  la  condensation  est  aussi  de  Fordre  de  Faplatissement. 
On  conclut  aisement  de  1A  que  Ferreur  ainsi  commise  sur  le  potentiel  V  est  de 
Fordre  du  carre  de  Faplatissement,  Nous  pouvons  done  la  negliger. 

Mais  il  faut  nous  rendre  compte  de  Ferreur  commise  sur  #-,  ou  plutdt,  ce  qui 

revient  au  m£me,  comme  on  le  verra  plus  loin,  de  Ferreur  commise  sur  -^» 

Soit  done  9  le  potentiel  du  aux  masses  attirantes  exterieures  a  la  sphere. 
Soient  M;  une  des  masses  attirantes,  M  le  point  attire,  O  le  centre  de  la 


MESURES  DE  GRAVITE   ET   LA  GEODESIE.  I/fe 

sphere,  r1  la  distance  OM',  r  la  distance  OM,  i  Tangle  M'OM,  p  la  distance  MM', 
de  telle  sorte  que 

p2  —.  r'2  .+.  7-2  —  2  rr'  COS  ^  j 

il  viendra 

^jSr-sm^e^ 

ou  3  dgsigne  la  density  de  la  mati&re  attirante  et  6  Tangle  du  plan  MOM7  avec 
un  plan  fixe  passant  par  OM. 
Nous  pourrons  poser 

y  —I  ~'  —  ->  —  A  a 

£  ^tant  une  constante  de  Tordre  de  Taplatissement,  de  telle  sorte  que  z  et  z 
sont  finis. 

Nous  aurons  smfydfy  =  hdh,  et  d'ailleurs,  si  je  pose 

k-r<»  rr\d% 

*~r\J,     S     J 

k  sera  une  fonction  de  r'  et  de  <j>,  dont  je  ne  veux  retenir  qu'une  chose,  c'est 
qu'elle  est  finie.  Notre  Equation  devient  ainsi 

/kh  dh  dzr 
, 
P 

dyou  M 


On  a  d'ailleurs, 


Nous  poserons  ensuite  A  rr:  s^7  et  nous  remarquerons  qu'on  doit  alors  faire 

varier  £  depuis  z^ro  jusqu'a  -  qui  est  unetr&s  grande  quantity.  Nous  trouverons 
ainsi 

S-2C2 

s(a  —  -s')-h(i-+-e«')-7-! 


p 
( i )  I/expression  qui  figure  au  deuxieme  membre  de  Tequation  est  en  realitS  la  valeur  de  —  ^  • 

d>9       d-9 

II  suffit,  pour  rectifier  le  calcul  qui  suit,  d*y  substituer  parlout  —  -^  a  ^- 


l5o  MESURES   DE  GRAVITE  ET   LA  GEODESIE. 

Nous  poseroiis 


=»  RJ, 


Soit  alors 


nous  aurons 


G  =  H-  SM71^*  -  *') 

Nous  aurons  a  examiner  les  diff&rents  termes  de  1'  integrate  -r-  qui  nSpondent 

aux  diff^rents  termes  de  G.  Remarquons  d'abord  que  tous  ces  termes  restent 
finis  pour  £  =  o,  z  =  zr.  En  effet,  si  £  et  z  —  z]  sonl  des  infiniment  petits  du 
premier  ordre,  X  sera  du  second  ordre,  p  du  troisi^me  ordre,  R0  du  premier 
ordre.  Le  terme  g6n<5ral  de  la  premiere  partie  de  G  (je  veux  dire  celui  qui 
figure  sous  le  premier  signe  2)  sera  d'ordre  n  —  i;  le  terme  g£n6ral  de  la 
deuxi&me  partie  de  G  sera  d'ordre  n.  Tous  seront  done  au  moins  d'ordre  —  i  , 
et  les  integrates  correspondantes  qui  sont  des  integrates  doubles  resteront 
finies. 

Vojons  maintenant  comment  toutes  nos  integrates  se  comporleront  pour  £ 
tr6s  grand.  Si  £  est  regard^  comme  un  infiniment  grand  du  premier  ordre,  ^  esL 
du  second  ordre,  f/,  du  second  ordre,  R0  du  premier  ordre.  Le  terme  general 
de  la  premiere  partie  de  G  est  de  Tordre  —  2;  1'intggrale  reste  done  finie  et, 
comme  elle  contient  en  facteur  en+1,  elle  est  de  1'  ordre  de  e/H-4. 

Le  terme  general  de  la  second  partie  de  G  est  de  1'ordre  [o,  Fintegrale  est 
done  tr&s  grande,  de  Fordre  de  £,  ou  plutot  de  Fordre  des  £w+2^. 

Comme  la  limite  sup&rieure  de  ^  est->  Fmtegrale  sera  finalement  de  Fordre 

de  £/H-4.  Si  nous  n^gligeons  done  le  carre  de  e,  nous  pouvons  r^duire  G  au 
premier  terme  de  chaque  partie  et  ecrire 

G  =  e(j»  —  a')  ' 


Le  second  terme  lui-m£me  peut  considgrablement  se  simplifier;  en  effet,  les 


MESURES   DE  GRAVITE   ET  LA  G^ODESIE.  l5l 

seules  parties  sensibles  de  I'int^grale  sont  celles  qui  correspondent  aux  grandes 
valeurs  de  £;  nous  pouvons  done  prendre 


La  difference 


est  d'ordre  —  2  pour  g  tr&s  grand,  de  sorle  que  1'integrale  correspondante  reste 
finie  pour  £  =  oo  ;  elle  est  done  de  Pordre  e2,  c'est-a-dire  n£gligeable. 
Nous  pouvons  done  3crire,  en  ntSgligeant  s2, 


Le  premier  terme  repr^sente  Pattraction  des  masses  les  plus  voisines  :  c'est 
la  correction  topographique  ordinaire.    Quant  au  second  terme,  il  pent  se 

simplifier  encore.  On  peut,  en  eflet,  remarquer  que  -  est  sensiblement  £gal  a  i  , 
et  il  reste  alors 

£  C^d&dz'dh, 

expression  qui  :  i°  est  ind^pendante  de  r  et  2°  reste  la  m£me  avant  et  apr&s  la 
condensation. 

Quelle  est  done  Finfluenee  de  la  condensation  sur  g  ?  Cette  influence  no 

s'exerce  que  sur  le  premier  terme  de  ^-  II  faut,  non  pas  faire  la  correction 

topographique  a  la  facon  ordinaire,  c'est-a-dire  supprimer  les  masses  les  plus 
voisines  ou  bien  encore  supprimer  le  premier  terme  du  second  membre  de  (i), 
mais  condenser  ces  masses  sur  la  sphere  de  rayon  i,  c'est-a-dire  remplacer  ce 
premier  terme  par  ce  qu'il  devient  apr£s  la  condensation,  soit  par 


'fSr^^' 


[Remarquons  en  passant  que,  dans  le  premier  terme  du  second  membre  (i) 
comme  dans  1'expression  (2),  nous  pourrions  au  numc§rateur  remplacer  le 
facteur  r'2  par  i,  1'erreur  commise  serait  de  1'ordre  de  e*.] 

Ce  n'est  pas  autre  chose  que  la  correction  de  M.  Helmert. 

Mais  on  peut  employer  dgalement  1'artifice  de  M.  Brillouin.  Si  Ton  n'a  pas 
recours  a  la  condensation,  les  d&veloppements  en  fonctions  sphgriques  seront 
encore  valables,  mais  seulement  ^  Fextdrieur  de  la  sphere  Si  de  rayon  i 


102  MESURES  DE   GRAVITE  ET   LA  GEODES1E. 

qui  enveloppe  toutes  les  masses  attirantes.  Le  g^oi'de  qui  nous  servira  de 
surface  de  reference  sera  alors  choisi  de  fagon  a  envelopper  cette  sphere. 
Quant  a  g,  nous  lui  attribuerons  sa  valeur  veritable  pour  les  points  exterieurs 

a  la  sphere;  cette  valeur  (  ou  plut6t  celle  de  -7-  qui  en  diff&re  de  qualities  de 

Pordre  de  s-  )  sera  dans  cette  region  d^veloppable  en  series  de  fonctions 
sph&riques.  Nous  feroiis  au  contraire  subir  une  correction  aux  valeurs  observes 
a  I'int&rieur  de  la  sphere.  La  valeur  corrig^e  sera,  par  definition,  la  valeur  de^ 
au  point  de  la  sphere  Si  le  plus  voisin  du  point  d'  observation,  cette  valeur 
6tant  affectee  de  la  correction  de  Faye  (sans  celle  de  Bouguer)  pour  tenir 
compte  de  la  difference  d'altitude. 

Soient  V0  le  potentiel  du  a  Tattraction  des  masses  int&rieures  a  la  sphere  de 
rayon  i,  U  le  potentiel  du  a  la  force  centrifuge,  la  valeur  de  g  sera  (en 
nggligeaut  e2  ) 

__      dV0  __  dU      dv 
§  ~dr  ~~~dr~~  ~dr* 

Nous  d^signerons  par  P(.s)  et  Q  les  deux  termes  du  second  membre  de  (i); 
par  P0  (js)  l'expression(2).  On  a  done 


La  valeur  corrigde  de  M.  Helmert  est 


Voyons  ce  |qu'est  la  correcton  de  M.  Brillouin.  Soient  M  le  point  d'obser- 
vation,  MI  le  point  de  la  sphere  Si  le  plus  rapproche  de  M. 
D'un  autre  cdte,  si  M  est  la  masse  totale  de  la  Terre,  on  aura 

__  ffVo  ^  M 

dr        r2          ' 

T  &ant  de  1'ordre  de  c.  Liquation  (3)  devient  alors 

(3  to)  ^-5^T^S-P^)"Q' 

ou,  en  faisant  r  =  i  4-  ez  et  n^gligeant  s2, 


Les  Equations  (3)  et  (3  bis)  nous  donnent  la  valeur  observes  de  ^au  point  M. 


MESURES  DE   GRAVITE   ET   LA  GEODESIE.  1  53 

Pour  en  d^duire  la  valeur  de  g  au  point  Ml5  il  suffit  d'j  faire  z  =  £;  Pu)  se 

change  ainsi  en  P(£).  Les  trois  termes  —-->  Q  et  T  ne  subissent  que  des 
changements  insensibles,  de  1'ordre  de  s2. 

Quant  a  —  5  il  passe  de  la  valeur  -  -  —-  a  la  valeur  -  -  ^  ou  en  negli- 


geanl  s2,  de  la  valeur  M  —  2Ms^  a  la  valeur  M  —  2Ms£.  Nous  trouvons  ainsi 
(4)  ^  =  M 


Pour  passer  de  cette  valeur  vraie  au  point  MI  a  la  valeur  corrigee  au  point  M, 
il  faut,  d'apr&s  la  convention  que  nous  venons  de  faire,  lui  faire  subir  la 
correction  de  Faye  qui  est 

On  trouve  ainsi 


En  comparant  cette  Equation  a  (3  ter):  on  voit  que  la  correction  de  M.  Bril- 
louin  estP(s)  —  P(£)J  tandis  que  celle  de  M.  Helmert  etait  P(*)  —  P0(^)- 

Les  deux  corrections  conduiraient  d'ailleurs  a  une  analyse  toute  semblable 
et  a  des  r^sultats  qui  ne  difF^reraient  que  de  quantit^s  de  Fordre  de  s2. 

Dans  ce  qui  va  suivre,  afin  d'^viter  la  difficult^  signal^e,  j'adopterai  Thypo- 
th^se  de  la  condensation.  Les  valeurs  de  g,  dont  il  sera  question  dans  la  suite, 
seront  done  toujours  les  valeurs  observees,  affectees  de  la  correction 
de  M.  Helmert. 

On  peut  trouver  cependant  que  Fapproximation  adoptee,  qui  est  celle  du 
carr^  de  Taplatissement,  nj  est  pas  toujours  suffisante.  Pour  la  pousser  plus  loin, 
on  peut  d^velopper,  non  plus  en  series  de  fonctions  sph^riques,  mais  en  series 
de  fonctions  de  Lam6.  L'  approximation  est  alors  le  carr6  des  differences 
d'altitude  et  non  plus  le  carrg  de  Taplatissement.  C'est  ce  que  j?ai  fait  dans  le 
dernier  paragraphe  de  ce  travail. 

II  convient  alors  de  faire  la  condensation  non  plus  sur  une  sphere,  mais  sur 
un  ellipsoide,  homofocal  a  ceux  qui  engendrent  les  fonctions  de  Lam6.  On 
prendra  cet  ellipso'fde  tr5s  peu  different  d'un  g<3o"ide. 

L'analys'e  pr6c<5dente  s'appliquerait  sans  changement  a  ce  nouveau  cas,  et  le 
r^sultat  ne  serait  pas  sensiblement  modifi.6. 

Nous  pouvons  done,  a  condition  de  faire  la  correction  de  M.  Helmert, 
employer  sans  crainte,  soit  les  d^veloppements  en  fonctions  sph^riq'ues,  soit  les 
d&veloppements  en  fonctions  de  Lam<5. 

H.  p.  —  vm.  20 


l54  MESURES  DE   GRAVIT^  ET  LA  G^ODESIE. 

III.  Nous  disposons  dc  trois  series  d'observations  : 

i°  Les  mesures  de  pendule,  qui  nous  font  connaitre  la  valeur  de  g  aux 
diffdrents  points  de  la  surface  terrestre  ; 

2°  Les  operations  de  nivellement,  qui  nous  font  connaitre  1'altitude  du  point 
d'observation,  ou  plus  exactement  la  valeur  du  potentiel  "W  en  ce  point. 

Je  dis  qu'il  y  a  Equivalence  entre  ces  deux  £nonc£s.  Soil,  en  effet,  dh  la  diff'<3- 
rence  d'altitude  de  deux  points  voisins,  mesur^e  directement  par  le  nivellement; 
soil£*  1'intensitg  moyenne  de  la  pesanteur  entre  ces  deux  points,  le  travail  dW 
de  la  pesanteur  quand  on  passera  d'un  point  a  1'autre  sera 


3°  Les  observations  g£od<3siques,  qui  nous  font  connaitre  la  forme  dug^oi'de, 
c'est-a-dire  la  distance  d'un  point  de  la  surface  du  g<5oide,  c'esl-a-dire  de  la 
surface 

(i)  W  =  const. 

au  centre  de  la  Terre. 

Je  d^signerai  cette  distance  par  R-{-£,  rapportant  ainsi  le  g<3oide  a  une 
sphere  de  reference  de  rayon  R;  de  sorte  que  £  sera  la  distance  du  g6oi"de  a  cette 
sphere,  compt^e  sur  le  rayon  vecteur.  Nous  nous  arrangerons  toujours  pour 
que  cette  sphere  de  reference  soit  tout  enti&re  ext^rieure  a  la  plan&te,  de  telle 
fagon  que  ?  soit  n^gatif. 

Je  d^signerai  par  W0  la  constante  du  second  membre  de  liquation  (i). 

Ce  que  je  veux  remarquer,  c'est  que  ces  trois  series  d'observations  ne  sonl 
pas  ind^pendantes  et  m£me  que  si  les  observations  de  deux  des  series  tStaient 
completes  et  parfaites,  elles  nous  dispenseraient  de  la  troisi&me. 

Je  ntSgligerai  d'abord  le  carre  de  Taplatissement;  dans  ces  conditions, 
notre  proposition  et  les  consequences  que  j'en  veux  tirer  sont  aisdes  &  ^tablir. 

D6signons  par 

x  =  r  sin  6  cos<p,        y  =  rsinS  sin^p,        ^  =  rcos6, 

les  coordonn^es    d'un  point  quelconque  ;  par  V  le  potentiel  du  a  Fattraction 
seule;   par  U=—  (o?2-{-y2)  le  potentiel   du   a    la    force    centrifuge;    par 

W  =  V  +  U  le  potentiel  total.  Gr&ce  a  la  condensation,  le  d^veloppement  de 
V  sera  de  la  forme 


MESURES  DE  GRAVITE   ET  LA  GEODESIE.  1 55 

Xn  tHant  une  fonction  sph&rique  d'ordre  n  de  0  et  de  cp  et  an  un  coefficient. 
Un  seul  des  coefficients  an  est  fini,  c'est  «0,  qui  est  tel  que  #0X0  represenle  la 
masse  M  de  la  Terre;  un  autre  est  de  Fordre  de  Faplatissement,  ions  les  autres 
sont  encore  beaucoup  plus  petits. 

Nous  aurons  d'autre  part, 

U  =  U0-hU2, 


Oil 

/.\2  ».\2 

U0=  y(^-4-r~+~2),        U2=  —  (a^vs-ass). 

D'aulre  part,  je  developperai  de  la  mteie  maniere  £,  qui  est  fonction  de  0  et 

de  cp,  et  j'^crirai 

5-E6.X,,, 

les  bn  £tant  des  coefficients  dont  deux  seulement  sonl  de  1'ordro  de  1'aplatis- 
sement  et  les  autres  beaucoup  plus  petits. 

Soit  maintenant  7*  =  R  +  75  le  rayon  vecteur  d'un  point  de  la  surface  terrestre  ; 
nous  aurons  encore 

'n  =  scnxn, 

les  cn  etant  encore  des  coefficients  de    Fordre  de  Faplatissement  on  d'ordre 
plus  petit. 

Quant  a  £•,  c'est  une  force  dont  les  trois  composantes  sont 


dW      d\V      dW 
~Sf'    ~df      dz  ' 

La   composante  dirig^e  suivant  le  rajon  vecteur  est  -r-  ;  soitTla  compo- 
sante  perpendiculaire  a  ce  rayon,  on  aura 


T  est  de  1'ordre  de  1'aplatissement,  on  peut  done  tScrire,  en  nt^gligeant  le 
de  Faplatissement, 


dr  dr        dr 

Or 


2to2r 
3" 


Dans  les  termes  du  d^veloppemenl  de  V,  je  mets  en  evidence,  en  le  faisant 


1 56  MESURES   DE   GRAVITE   ET   LA  GEODESIE. 

sortir  du  signe  2,  le  premier  terme  qui  est  le  seul  qui  soit  fini  et  qui  pent 
s^crire 

1Y  M 

CtQ  7— *  Xo  = 

r 
II  vient  ainsi 

M  2w2  /r>         .       a)2  (0;--+-  y2—  2^2)/D         N 

~     /     D  I  M     \  X         ._      *y  '      f       t-t  l_         fi     \ 


Prr^-  —        --         -    3  -        - 
-4-  S(n  -f-  1)  anXn(R  H-  TI  )-(«+«). 

Comme  v?5  w2  et  les  an  sont  au  plus  de  1'ordre  -de  1'aplatissement,  nous 
pouvons  £crire,  en  n^gligeant  le  carr£  de  Paplatissement, 


D^veloppons  g  en  s^rie  harmonique,  il  vient 

#==  S^«Xn. 

En  remplagant  rj  dans  liquation  (2)  par  son  d^veloppement  et  identiflant 
les  deux  d^veloppements,  il  vienl 


II  y  a  exception  pour  deux  coefficients  :  gQ  (coefficient  dc  X0=±  i)  et  celui 
que  j'appellerai  g-2,  c'est-a-dire  le  coefficient  de  (i) 


(l)  Les  notations  employees  pourraient  engendrer  quelque  confusion.  II  y  a,  en  effet, 
fonctions  sphgriques  d'ordre  n  et  par  consequent  a/i-t-i  coefficients  gn. 

II  y  a,  en  particulier,  cinq  coefficients  gy  Celui  que  je  d6signe  spdcialement  par  g^  (de  m£me 
que  ceux  que  j'ai  designed  ou  que  je  designerai  par  a2,  62,  c2,  g'^,  .  ..)  est  celui  de 


•  r5 

Les  qualre  autres  pourront  6tre  d^sign6s  par 

'rt1}.    ^8).  '^i    ^24) 
et  les  coefficients  correspondants  par 

^    W,    cjf),    ^,     ...). 

On  remarquera  alors  que  les  formules  (3  ^er),  (5  fer),  (8  ter),  etc.,  s'appliquent  a  g^  seuleraent^ 
tandis  que  les  coefficients  g\$  satisfont  aux  formules  (3),  (5),  (8)  ou  1'on  doit  faire,  bien 
entendu,  n  =  2. 


MESURES  DE  GRAVITE   ET   LA   GEOD^SIE.  1  5? 

On  a,  en  effet, 

2  Go  \         2  CO*  R 
—  )  --  IT' 


D'autre  part,  pour  r  =  R  -|-r£,  W  doit  se  rt5duire  a  W0  ;  on  a  done 


ou  en  n^gligeant  le  carr6  de  Faplatissement 

(4)  W0=- 


Dans   cette   Equation,    on  remplacerait  £   par   son   dtSveloppement   ol  1'on 
trouverait  ensuite  en  identifiant  les  deux  d^veloppements 


M 
(5)  T2 


11  j  a  exception  pour  60  et  62,  qui  sont  donn6s  par 

/e   ,.  w  M  M    ,  0)2  R2 

(  5  &  w  ;  Wo"~^"hR5&°:=-h  —3—  ' 

(5  ter)  ^  b%  =  -h  ^g-^  -h  a2R-3. 

Venons  aux  nivellements  et  reprenons  la  formule 

dW  ~— 


Cette  formule  nous  apprend  que  dW  ^tant  une  diflferentielle  exacte,  il  n'en 
est  pas  g6n6ralement  de  m6me  de  dh,  de  sorte  que  les  polygones  de  nivellement 
ne  se  ferment  pas  exactement,  a  moins  qu'on  n'y  fasse  une  correction  appro- 
pri^e.  On  salt  que  les  experiences  ont  montr6  jusqu'ici  que  cette  correction  est 
a  peu  pr^s  de  Tordre  des  erreurs  djobservation,  de  sorte  qu'on  n'a  pas  avantage 
a  la  faire. 

Pour  le  moment,  je  me  bornerai  a  remarquer  que  dh  contient  des  facteurs 

de  Fordre  de  Faplatissement  et  que  g  est  £gal  a  ^  a  des  quantities  pr^s  du  m£me 
ordre;  on  aura  done,  en  n6gligeant  le  carrt5  de  cet  aplatissement, 


1  58  MESURES  DE  GRAVITY  ET  LA  G^OD^SIE. 

d'od 

w-w.--  -**, 

en  appelant  h  Taltitude  au-dessus  du  g^oi'de. 

En  un  point  de  la  surface  dont  Taltitude  est  A,  on  aura  done 


d'ou  liquation 


dont  le  second  membre  diff&re  de  celui  de  (4)  par  la  substitution  de  £  a  YJ. 
En  retranchant  (6)  de  (4)  et  divisant  par^j  il  vient 


(7) 

Pour  demontrer  cette  formule  (7),  an  carre  del'aplatissementpr&s,  ilsuffirail 
d'ailleurs  de  considerations  g^om^triques  tr6s  simples. 

Les  operations  de  nivellement  nous  donnent  A;  c'est-a-dire  les  coefficients 


Les  operations  g^od^siques  nous  donnent  les  coefficients  bn  et  par  conse- 
quent an. 

Les  mesures  de  pendule  donnent  g,  c'est-a-dire  les  coefficients 


On  voit  que  deux  quelconques  des  trois  series  donnent  tout  ce  que  donne  la 
troisi&me.  G'est  ce  que  nous  avions  annonce. 

Voyons  ce  que  cela  signifie.  On  fait  ordinairement  subir  aux  observations  du 
pendule  deux  corrections  pour  tenir  compte  de  1'altitude.  La  premiere  COXTOC- 
tion  (que  j'appellerai  correction  de  Faye}  provient  de  1'augmentation  de  la 

distance  au  centre  de  la  Terre.  Elle  est  £gale  a 2— . . 

La  seconde  correction,  dite  correction  de  Bouguer,  est  deslin^e  a  tenir 
compte  de  Fattraction  des  masses  plac^es  entre  le  point  d'observation  el  le 
niveau  de  la  mer. 


MESURES  DE  GRAVITY  ET  LA  GEODESIE.  169 

Soil  gj  la  valeur  de  la  pesanteur  affect^e  de  la  correction  de  Faje,  non  affecttSe 
dc  celle  de  Bouguer;  on  a 


2AM 

—     Or      I     __—  _ 

-  *»  -*-       :* 


ct  si  Ton  pose 

il  vient 
(8)     - 


Pour  g\  et  g-'2,  cette  Equation  doit  £tre  remplac^e  par 

a  W0      M 


,or- 

(8  0      __  -TJ  --  R5 

(8 


Nous  nous  servirons  de  ces  formules  pour  montrer  comment  on  peut  calculer  le 
rel^vement  du  g^oide,  ^  en  fonction  de  g'  (intensity  corrig^e  de  la  pesanteur). 
Soit  p  la  density  d'une  couche  attirante  quelconque  r^pandue  sur  une  sphere 
de  rayon  R;  le  potentiel  du  a  cette  couche  sera  a  la  surface  de  la  spli&re 

V  =  SanXnR-(«H-D 

et  les  valeurs  de  Pattraction,  a  I'int6rieur  ou  a  Textgrieur,  seront 


dont  la  difference 
Or 


M 


le  d<5veloppement  dans  le  premier  membre  commengant  par  les  termes 
ou  n  =  2  ;  car  on  peut  supposer  que  Forigine  a  £t6  clioisie  de  telle  fagon 
que  a4  =  b±  =  g\  =  o.  Nous  poserons 

M      20)3  R^X2 
1N-R  "3 

et  nous  6crirons 

V  —  N 


[(2/1  -h  I  )  —  3]  ~~        j    271-H  I 
o 


(  271  -h  I  )3  B  " 

Soit  alors  P0  le  potentiel  d'une  couche  r^pandue  sur  la  sphere  et  ayant  pour 


l6o  MESURES   DE  GRAVITE   ET   LA  GEODESIE. 

density  gj  —  g\\  soient  P4  le  potentiel  d'uno  couche  de  densite  P0,  P2  celui 
d'une  couche  de  density  Pd?  etc. 
Soil,  a  la  surface  de  la  sphere, 


il  viendra 


el 

(2/1 


R 

d'ou 

I    £r'    R  X  P  v 

P  n  -T    -*  

P, 


i)2      (4*)2K 

__      P2 
(2/1  -hi)'      (4«)»R«J 


2ff^RXff     __ 
(2/1  -hi)' 


d'od 

v-«- 

Cette  formule  nous  permet  de  d^duire  des  mesures  de  pendule  la  valeur  de  V 
et,  par  consequent,  le  rel&vement  du  g($oi"de. 

En  ggn&ral,  la  s^rie  (9)  converge  avec  la  m&me  rapidit^  qu'une  progression 

Q 

g6om6trique  dont  la  raison  serait-.  La  convergence  serait  done  assez  lente, 
mais  on  peut  Faugmenter  en  calculant  a  part  les  premieres  harmoniques.  Soil, 
en  effet, 


Soient  ensuite  P'^  le  potentiel  du  a  une  couche  de  density  g",  P\  celui  qui  est 
du  a  une  couche  de  densit^  P^,  etc.  ;  il  viendra 


I  —  I 
OU 


MESURES  DE  GRAVITY  ET  LA  G^ODESIE.  l6l 

La  s^rie  S  converge  alors  comme  une  progression  dont  la  raisonserait  —  —?• 

L'emploi  de  la  s^rie  (9)  sera  surtout  avantageux  quand  on  voudra  6  valuer 
I'influence  d'une  perturbation  locale  de  la  gravity. 

Supposons  en  effet  que,  dans  une  region  R0  assez  limiuSe,  la  gravity  subissc 
des  variations  considerables  et  irr£guli£res;  nous  pourrons  alors  poser 


ou  g*1  sera  une  fonction  dont  les  variations  seront  petites  et  lentes  dans  la 
region  R0,  tandis  que  la  fonclion  g"!  sera  nulle  ou  tr6s  petite  en  dehors  de  R0, 
et  prendra  au  contraire  des  valeurs  considerables  et  a  variations  imSguli&res 
dans  la  region  R0.  D'ailleurs,  gnl  doit  Stre  choisi  detelle  facon  que  son  develop- 
pement  harmonique  commence  par  des  fonctions  sph^riques  du  second  ordre. 
Nous  repr^senterons  par  P'J.  et  PJ  des  potentiels  qui  seront  formes  avec  g" 
et  gfff,  comme  les  P/.  1'etaient  avec  gf  —  g'^  et  nous  poserons 


et 

v-TN^HK^)1—  ]• 

d'ou 

V*-hV«V  —  N. 

Alors  V;/  repr^sentera  ce  que  serait  V  —  N  si  la  perturbation  locale  de  la 
gravity  n'existait  pas,  tandis  que  V"7  reprtSsentera  Tinfluence  de  cette  pertur- 
bation locale. 

Voyons  quel  est  le  rel&vement  de  g^oi'de  du  a  cette  perturbation  locale. 

On  a  sur  la  sphere  de  reference  de  rajon  R 


Avec  le  degr£  d'approximation  adopts,  nous  pouvons  n^gliger  les  termes 
en  C2?  C35  •  •  •  ?  et  remplacer  -y-  par  £•'„;  nous  aurons  done 

W  =  W0  H-  #'«>£. 
D'autre  part, 

W  =  V  -h  U  =  -f-  V  -h  V"  +  U  +  N, 
d'oii 

^Ot  =  —  W0  -h  V'-h  U  -+-  V"  -h  N. 
H.  P.  —  VHI.  a  i 


162  MESURES  DE  GRAVITY  ET  LA  GEODESIE. 

Nous  pouvons  alors  s^parer  la  partie  du  rel&vement  du  g^oide  qui  est  ind£- 
pendante  de  la  perturbation  locale,  et  celle  qui  est  due  a  1'influence  de  cette 
perturbation  en  posant 


/Qy  =  —  w0  -4-  V-H  u  H-  N, 
£U'"  =  v'". 

Alors 


repr^sente  la  partie  du  rel^vement  du  g^oi'de  qui  est  due  a  1'influence  de  la 
perturbation  locale. 

La  s^rie  (9  bis}  converge  en  general  avec  une  assez  grande  rapidity;  mais 
nous  remplacerons  au  paragraphe  suivant  cetle  s&rie  par  une  integrate  definie 
dont  la  discussion  est  plus  facile. 

Je  voudrais  seulement  faire  deux  remarques  : 

i°  Les  coefficients  g\  (qui  sont  au  nombre  de  trois  puisqu'il  y  a  trois  fonc- 
tions  sph^riques  du  premier  ordre)  doivent  6tre  mils.  C'est  la  une  condition  £ 
laquelle  les  observations  du  pendule  doivent  satisfaire; 

2°  M.  Faye  a  remarqu^  que,  si  Ton  fait  subir  aux  observations  du  pendule  la 
correction  de  Faye,  en  s'abstenant  de  faire  la  correction  de  Bouguer,  ces  obser- 
vations se  r^duisent  sensiblement  £  lavaleur  th^orique.  Gette  proposition  n'est, 
bien  entendu,  que  grossi&rement  approch(5e.  Voyons  n&mmoins  quelle  cons<5- 
quence  on  pourrait  en  tirer  au  sujet  de  la  forme  du  g^o'ide,  si  elle  <5tait  rigou- 
reusement  exacte. 

La  valeur  th^orique,  c'est  celle  qui  r^sulte  de  la  formulc  de  Clairaut,  suppo- 
sant  la  Terre  form^e  de  couches  concentriques  en  <5quilibre. 

Comme  le  rel&vement  du  g6oi"de  f  ne  depend  que  de  la  valeur  de  g\  si  g]  a  la 
m6me  valeur  que  dans  Phypoth&se  de  Clairaut,  ce  g^o'ide  aura  aussi  la  m&me 
forme  que  dans  cette  hypoth&se,  c'est-a-dire  que  ce  sera  rigoureusement  un 
ellipsoi'de  de  revolution. 

Je  le  r£p&te,  cette  consequence  n'est  que  grossi&rement  approch^e,  si  la  pro- 
position d'ou  on  Ta  deduite  n'est  elle-m£me  que  grossi^rement  approch^e. 

IV.  Pour  aller  plus  loin,  nous  allons  chercher  ^  donner  a  la  formule  (9)  une 
autre  forme. 


MESURES  DE  GRAVITY  ET  LA  GEOD&SIE.  1 63 

Nous  prendrons  R  pour  unit£  de  longueur,  afin  de  simplifier  les  calculs 
alg^briques,  quitte  a  r^tablir  a  la  fin  rhomog<3n<3it(3. 
Nous  avons  alors,  pour  r  =  R, 

V         N  —  T/y    Y 

V— IN  —  Zan&n 


\  —  I 
P0  =  4^ 


2/1  4-  I 

Tous  ces  dtSveloppements  commencent  par  des  termes  du  second  ordre  (n  =  2). 
Remarquons  maintenant  que  Ton  a 

'      =      »        ,  3 

n —  I         2/1 -H  I         (2rtH-l)(/Z — I) 

Soil  alors 


)(n—  I)' 
de  sorte  que 


on  aura 

*(r)5=2e(r)-h3/(r). 

Or  4^®  (r)  n'est  autre  chose  que  le  potentiel  d'une  couche  sph&rique  ayant 
pour  densit^  gl  —  £•'„,  par  rapport  a  un  point  int<3rieur  a  la  sphfrre  dont  les 
coordonn^es  seront 

x  =  r  sin  8  cos  cp,        y  —  r  sin  8  sin  9,        z  =  r  cos  Q» 
Nous  aurons  done 


ou  ljint«$gration  est  ^tendue  a  tous  les  dl&oients  dd  de  la  sphere,  ou  D;  d^signe 
la  valeur  de  la  fonction  g1  —  g'Q  au  centre  de  gravit^  de  I'(5l6ment  dd,  et  ou  p 
d^signe  la  distance  de  cet  £l£ment  au  point  attir6  x,y,z. 

Soit  4*  Tangle  sous  lequel  cette  distance  est  vue  de  1'origine ;  on  aura 


p  =  \i  —  2r  cos 
Remarquons  maintenant  que,   le  d^veloppement  harmonique  de  gl  — 


!64  MESURES  DE  GRAVITY  ET  LA  G^OD^SIE. 

commencant  par  des  fonctions  sph^riques  du  second  ordre,  on  a,  quel  que  soil 

le  point  x,  y,£, 

Cv'da'  —   Cl)' 


Nous  pouvons  done  (Scri 


avec 


V/i  —  zrcosy  H-  r2 
Nous  avons,  d'auLrepart, 


d'ou 


I'mt^gratipn  devant  s'^tendre  d'une  part  a  tous  les  ^ments  dd  de  la  sphere, 
d'autre  part  a  toutes  les  valeurs  de  r  depuis  o  jusqu'a  r. 
Je  puis  done  6cire 


avec 


Nous  devons  done  calculer  1'intdgrale  H(r,  ^)-  Pour  cela  nous  poserons 


d'ou 


et 

1- 


ou,  ea  d^composant  en  ^l^ments  simples, 

.   dr  cosd»       cosd' 

»^-  _  =  —  T    i          T    i          T  i 

I^^ 


L'int^grale  ind^finie  est  done 

—  *  4-  cos  ^  log(  i  — 


MESURES   DE  GRAVITE*   ET   LA  GEODESIE.  l65 

Pour  avoir  H  ( i ,  40>  il  faut  inlegrer  depuis  7*  =  o,  c'est-a-dire  t  =  —  cos  4s 
ce  qui  donne 

cosd^  r  -+-  2  log  sin&) 
jusqu'a  r  =  i ;  d'ou 

tLi  d<  6  /  d>\ 

p  =  2sm-^-5          2  =  2sin- — I3          i  — «2  =  4sin  — (i  —  sin  -£  J  5 

2  2  2  \  2  / 

ce  qui  donne 

6  /         4>  6  \ 

i  —  2 sin  --h  cosiMog  (  4 sin- —  4  sin2-  )  9 
2  \          2  2  / 

d'ofr 


H(i,  6)  =  2  sin2  — —  2  sin  —  H-  eos'4>Iog- 


sin2  — cos2  — 

2  2 


ou  enfin 

H(i, «{/)  =  2 sin3—  —  2 sin  —  —  cos&  log  f  sin  — -+-  sin2  — J  • 

Si  nous  remarquons  que,  pour  r  =  i,  on  a  p  =  2  sin  —  5  cela  peut  s'^crire 


On  a  ainsi 

V  —  N  =  *(i)  =  26(1)  H-3/(O- 


d'ou 


Or 


F(  I,  *)  «  -  —r  —  2COS2       =      —  2  -f-       . 
V       T  .       ^  2          p  2 

2sm  —  r 

2 


Si  done  nous  posons 
il  vient 


1  66  MESURES   DE   GRAVITY   ET  LA   GEODESIE. 

et  nous  pouvons  <3crire  finalement 


cm,  en  rtHablissant  Fhomog£n6ite, 


En  d'autres  ternies,  la  partie  compleSmenlaire  du  potcntiel  d'ou  depend  le 
rel&vement  du  g<3oide  nous  sera  donn£e  par  le  potentiel  d'une  couche  attiranle 
dont  la  density  est  g*  —  g'Q  ;  la  loi  d'allraction  en  fonclion  de  la  distance  p  <Hant 
repr£sent£e  par  la  fonction 


Nous  avons  obtenu  les  formules  pr<5c£dentes  en  supposant  que  D'  est  la  valeur 
de  g1  —  g'0  sur  1'glgment  dd.  II  en  r^sultait  que  le  d^veloppement  de  D'  com- 
menQait  par  des  fonctions  sph^riques  du  second  ordre. 

Qu'arriverait-il  si,  dans  I'mteSgrale 


on  remplacait  Df  par  une  fonction*  dont  le  d^veloppement  contiendrait  des 
fonctions  sph&iques  d'ordre  o  ou  i  ? 

Soient  D'0  et  D'4  deux  fonctions  analogues  a  D',  mais  se  rgduisant,  la  premiere 
a  une  fonction  sph^rique  d'ordre  o,  c'est-a-dire  a  une  constante,  la  seconde  a 
une  fonction  sph^rique  d'ordre  i  ,  c'est-a-dire  a  une  fonction  lin^aire  des  coor- 
donn^es  rectangulaires  de  l'6l^ment  rfw'. 

Je  dis  que 


T 


=  o. 


En  effet,  le  d^veloppement  de 


oil  Yn  repr^sente  une  fonction  sph^rique  d'ordre  n  dependant  de  ^,  commence 
par  des  termes  du  second  ordre  (71  =  2).  II  en  est  de  m&me  du  d^veloppe- 
ment  de 


MESURES  DE  GRAVITE  ET  LA  G^ODgsiE.  167 

11  \ient  eusuite 


II  suffil  done  de  demontrer  que 

iYarfw'  =  o        (n  ^  a). 


Or  cela  est  Evident,  si  D'0  et  D't  sont  des  fonctions  d'ordre  o  et  i  etYnune 
fonclion  sph^rique  d'ordre  superieur. 

Supposons  maintenant  que  Ton  Studio  Peffet  d'une  perturbation  locale  de  la 
gravit6  limit^e  a  une  region  R0.  Nous  poserons  commeau  paragraphe  pr£c6dent 


de  telle  fagon  que  £  varie  r<5guli£rement  et  lentement  dans  la  region  R0  et 
que  gjn  ne  prenne  de  valeurs  sensibles  qu'a  Pint^rieur  de  cette  region.  Seule- 
ment,  comme  nous  ne  serons  plus  forces  de  supposer  que  le  d^veloppement 
de  g!t/  commence  par  des  fonctions  sph&riques  du  second  ordre,  nous  pourrons 
admettre  que,  en  dehors  de  la  region  R0,  g*n  est  non  seulement  tr^s  petit,  mais 
nul. 

Soient  D'2  et  D;3  les  valeurs  de  g1'  et  de  g3"  au  centre  de  gravit6  de 
ment  dd\  nous  poserons  : 


djou 


La  formule  (i  bis)  est  l^quivalent  de  la  formule  (9  bis)  du  paragraphe 
rgc^dent. 
Nous  aurons  de  m6me 


(iter) 


ou  £"  repr^sente  ce  que  serait  le  rel&vement  du  g^oide  sans  la  perturbation 
locale,  et  £w  le  surcroit  de  rel&vement  du  a  la  perturbation. 

C'est  la  formule  ( i  ter)  qu'il  convient  d'6tudier  de  plus  pr^s. 

Supposons  que  la  region  R0  soit  contenue  dans  un  petit  cercle  de  rayon  X. 


L68  MESURES  DE  GRAVITE  ET   LA  GEODESIE. 

L'inUSgrale  du  second  membre  de  (  i  ter)  reprosentera  le  potential  d'une  couche 
attirantc  r£pandue  sur  la  region  R0  el  agissant  suivant  la  loi  G(~  V  Mais,  en 

general,  rattraciion  de  cetle  couche  ne  sera  sensible  que  dans  le  voisinage  de 
la  region  R0  et  principalement  dans  cetle  region  elle-m6me.  Nous  n'avons  done 
a  nous  preocuper  que  des  valeurs  tr6s  petites  de  p;  mais  si  p  est  tr£s  petit,  le 

terme  preponderant  est  le  tei^me  en-»  qui  est  tr&s  grand,  tandis  que  le  terme 

en  logp,  quoique  tr&s  grand,  est  beaucoup  plus  petit  que  le  premier  et  tandis 
que  les  autres  termes  sont  finis. 

Pr^cisons  davantage.  Soit  K  la  plus  grande  valeur  dc  g"1  et  distinguons  les 
trois  parties  de  V"  qui  sont  dues  respectivement  : 

i°  Au  terme  en-; 

2°  Au  terme  en  log  p  ; 

3°  Aux  autres  termes  de  G  (  g  j  • 

Ges  trois  parties  seront  respectivement  du  m£me  ordre  de  grandeur  que 

KX      KX\     X       KXs 
TTJ     "R5-logRf     ~W* 

Comme  le  rayon  X  du  cercle  qui  enveloppe  la  region  R0  a  £ti$  suppose  tr^s 
petit,  les  deux  derni&res  parties  seront,  en  gt§n£ral,  tout  a  fait  n^gligeables,  de 
sorte  que  Ton  aura  simplement 

<•*•-!*£• 

ou,  en  reprenant  les  notations  du  paragraphe  pr^c^dent, 


c'est-a-dire  que  la  s^rie  (9  bis)  du  paragraphe  pr<2c<3dent  pourra  6tre  r6duite  a 
son  premier  terme. 

Remarquons  que  la  formule  (i  ter),  <5tant  homogfene,  peut  toe  employee 
avec  n'importe  quelles  unites.  En  effet,  D73  et^0  repr^sentant  des  quantitt5s  de 


ry 

nature,  -~  €st  un  nombre  abstrait  ;  il  en  est  de  m£me  de  G,  de  sorte  que 
1'intggrale 


MESURES  DE  GRAVITE  ET  LA  GEODESIE.  169 

est  le  carr£  (Tune  longueur  et  que 


est  une  longueur. 

V.  Cherchons  maintenant  a  faire  le  calcul  en  negligeant  non  plus  le  carre*  de 
Faplatissement,  mais  le  carre*  du  relevement  du  ge"o"ide  au-dessus  deFellipso'ide, 
qui  est  une  quantity  beaucoup  plus  petite. 

Nous  n'aurons  pour  cela  qu'a  faire  jouer  aux  fonctions  de  Lam6  le  role  des 
fonctions  sphe'riques. 

Nous  adopterons  un  ellipsoi'de  de  re'fe'rence  qui  jouerale  role  de  notre  sphere 
de  re'fe'rence  de  rayon  R;  et  nous  nous  servirons  de  cet  ellipsoi'de  pour  dgfinir, 
a  la  maniere  ordinaire,  un  systeme  de  coordonne'es  elliptiques  p,  JLJL,  v.  (Si 
Fellipsoi'de  est  de  revolution,  1'une  des  variables  y  devient  illusoire,  il  convient 
de  la  remplacer  par  la  longitude  ge"ographique.)  On  sait  que  1'on  considere  un 
systeme  de  fonctions  de  Lam6  que  j'appellerai 

Ri,    S/,    Mi,    N/. 

R/  et  Si  sont  fonctions  de  p,  M/  de  p.,  N/  de  v.  R,-  est  un  polynome  en  p 
et  ^/p2  —  a?,  \/p-  —  b*,  \/p2  —  ca(si  Ton  d^signe  par  a,  &,  c  les  trois  axes  de 
1'ellipsoide);  M/  est  forme'  avec  /JL  et  N/  avec  v  comme  Rf  avec  p. 

On  sait  e'galement  que,  quand  1'ellipsoide  est  de  revolution,  N,-  n'est  autre 
chose  que  le  cosinus  ou  le  sinus  d'un  multiple  de  la  longitude  g6ographique. 

Enfin,  tottte  fonction  qui  satisfait  a  liquation  de  Laplace  a  Fextdrieur  de 
I'ellipsoide  peut  se  d^velopper  en  s^rie  proc<5dant  suivant  les  produits  S|-M,N,-. 
De  ni^me  toute  fonction  qui  satisfait  a  I7  Equation  de  Laplace  a  1'intdrieur  de 
Fellipsoi'de  peut  se  de"velopper  en  serie  proc<5dant  suivant  les  produits  R,-,M,-,Nz  . 

Je  supposefai  que  1'ellipsoide  de  reference  a  pour  Equation  p  =  o.  Je  de*signerai 
par  RJ  et  S^  les  valeurs  de  R/  et  S/  pour  p  =  o;  par  Kt  et  S'f  les  d^riv<5es  de  Rz- 
et  S,-  par  rapport  a  p;  par  R7?  et  S'f  les  valeurs  de  R'z-  et  S'£  pour  p  =  o. 

Je  distinguerai  : 

i°  La  fonction  d'ordre  o  que  je  de*signerai  par  Findice  o,  R0,  .  .  .  ,  elle  se 
r^duit  a  une  constante  ; 

2°  Les  trois  fonctions  d'ordre  i  que  je  de"signerai  par  les  indices  i,  2,  3; 

3°  Celles  des  cinq  fonctions  du  second  ordre  qui  sont  des  polynomes  en  p  ; 
H.  P.  —  VIII.  22 


170  MESURES  DE  GRAVITE  ET  LA  Gl£oDE51E. 

elles  soul  au  nombre  de  deux,  et  je  les  d6signerai  par  R/f  et  R3.  On  a  alors  a 
1'exttSrieur  de  la  plan&te 


A  la  surface  de  1'ellipsoide  de  reference  on  aura 

U  = 


Tous  les  coefficients  X/sont  nuls,  a  Perception  deX0?  X4J  A5;  ce  dernier  coeffi- 
cient est  mil  lui-m£me  si  1'ellipsoide  est  de  revolution. 

Je  d^signerai  par  £  le  rel^vement  du  gtSoide  et  par  rj  celui  de  la  surface 
terrestre  au-dessus  de  Tellipsoi'de  de  nSftrence,  et  nous  aurons 


Nous  aurons  encore  (en  n^gligeant  le  carr£  de 


ctV      dU 
_  =  -_-_, 


an       a$  dn      an 

d  •  ' 

en  d^signant  par  -7-  les  d<5riv6es  estim^es  suivant  la  normale. 
w          A      ctn 

Quelle  sera  la  valeur  de  U  en  dehors  de  1'ellipso'ide  de  reference?  Nous  savons 
que  U  est  proportionnel  £  a?2  -I-  y2 ;  nous  pourrons  done  <3crire 

ou 


s*annule  sur  1'ellipsoide  de  reference  el  ou  k  est  un  coefficient  constant  conve- 
nablement  choisi. 

Examinons  d'abord  un  cas  simple,  celui  ou  la  surface  du  g(5o'ide  se  confond 
avec  la  surface  terrestre  et  avec  Fellipsoi'de  de  reference  (yj  =  £  =  o).  Je  d(5si- 
gnerai  par  W0,  V05  g'0  les  valeurs  de  W,  V  et^  qui  correspondent  a  ce  cas 
simple. 

Nous  aurons,  sur  Fellipsoi'de  de  reference, 

V«  -4-  U  =  C. 
C  (5tant  une  constante ;  d'ou 

"^t  R?  •+-  at  S?  =s  o        (sauf  pour  i  =  o), 

ce  qui  montre  que  tous  les  at  sont  nuls,  sauf  a0,  a*  et  a5. 

Nous  d&signerons  par  W00,  ^00?  V00  les  valeurs  de  W0,  g^  V0  pour  p  =  o, 
de  sorte  que  W00  =  C. 


MESURES  DE  GRAVITE   ET  LA  GEODESIE.  171 

Venons  mainlenant  au  cas  general. 

Nous  pouvons  avoir  avantage  a  introduire  une  notation  nouvelle  en  posanl 


de  telle  facon  que  £',  par  exemple,  represente  Faccroissement  de  p  quand  on 
s'<5l£ve  verticalement  depuis  la  surface  de  1'ellipsoide  jusqu'a  celle  dugeoide. 

Nous  pouvons  poser  ai-je  dit, 

_      dWd? 
*~       do  dn 

En  effet,  on  a 


N  t^tant  la  composante  de  la  gravid  normale  aux  ellipsoi'des  homofocaux  a 
1'ellipsoide  de  reference  et  T  la  composante  tangentielle. 
Cette  derni^re  ^tant  de  Fordre  de  5,  on  peut  prendre 

d? 
~ 


en  n^gligeant  ?2. 

Nous  venons  de  d^finir  V0,  W0  et  g*0;  nous  poserons,  dans  le  cas  general, 


d'ou 


On  voit  que  SV  et  8g  sont  de  Pordre  de  f  . 

En  un  point  de  la  surface  terrestre,  on  a  (en  n^gligeant  52), 


dn 
et  en  un  point  du  g^o'ide 


dW0   , 
dn 


On  aura  done,  en  un  point  de  la  surface  terrestre, 


W  =  G  +  ~±  ^+  BY  =  G-  |f  *M 


172  MESURES  DE  GRAVITE  ET  LA 

et  en  un  point  du  geo'ide 


d? 
^^-Si-dF'"1"0^ 

Bien  entendu,  on  pourra,  avec  1'approximation  adoptee,  r<Sduire  8V  et  Sg  a 
leurs  valeurs  au  point  correspondant  de  1'ellipsoide. 

Comme  a  la  surface  de  1'ellipsoi'de  W  doit  se  rtfduire  a  la  constante  G, 
on  aura 


ou 


Supposons  maintenant  que  1'on  fasse  subir  £  g  la  correction  de  Faye.  Nous 
aurons  encore 

et  la  correction  de  Faye  sera  ici 

\  dn  J     d$fi  dn     dpz 

Apr&s  la  correction,  g  devient 


Remarquons  maintenant  que 


de  sorte  que  nous  arrivons  finalement  a  liquation  suivante  : 

'--« 


Telle  est  liquation  d'ou  il  faut  tirer  5V. 

Voyons  en  passant  ce  que  devient  cette  Equation  dans  le  cas  simple  trait<§ 
aux  paragraphes  pr^c^dents,  c'est-a-dire  quand  1'ellipsoi'de  de  reference  se 
r<3duit  a  une  sphere. 

C'est  alors  le  rayon  vecteur  r  qui  joue  le  rdle  de  p ;  on  a 

W  —  M  —  M  flftWo  _  2l|l  t  dp 

r  O     ""   r%  ^-2  ^3    } 


MESURES  DE  GRAVITY  ET  LA  GgOD^SIE.  I?3 

Nous  supposerons  R  =  i  et  1'on  aura  alors  a  la  surface  de  la  sphere  de 
reference 

Woo  =  M,        <f  oo  =  M ; 
Liquation  (i)  devient 


Si 
on  a  pour  r  =  i 


,x, 

0==—  20V  --  — 


-_ 

Liquation  (i)  devient  alors 


On  retrouve  done  bien  les  r<3sultats  obtenus  dans  les  paragraphes  pr(5c^denls. 
Revenons  a  liquation  (i)  et  vojons  quel  parli  on  peut  en  tirer. 
Envisageons  le  coefficient 

^P     i    d*WQm 

dn  ^oo     «fc2    ' 

il  se  r^duit  a  une  constante  aux  quantit^s  pres  de  1'ordre  de  1'aplatissemenL; 
je  1'^galerai  done  a  C  +  aF,  C  ^tant  une  consiante,  F  une  fonction  de  p.  et  de  v 
et  cc  un  coefficient  de  1'ordre  de  1'aplatissement.  Notre  Equation  devient  ainsi 


Pour,  determiner  <5V,  et  par  consequent  f'  et  ^,  je  me  propose  de  de*velopper 
3V  suivant  les  puissances  de  a,  sous  la  forme 

8V  =  PO  -i-  a  PI  ~f-  a2  PS  H-  ---- 
Nous  aurons  alors  la  s^rie  d7e*quations 
(.a)  ^_^.._ 


174  MESURES   DE   GRAVITE  ET   LA  GEODESIE. 

Alors  les  ^  peuvent  se  developper  de  la  facon  suivante,  a  1'exterieur  de 
Fellipsoide  de  reference  : 


Alors   pour    integrer    (a  a)    nous    developperons    g1  —  ^00    sous    la    forme 
suivante  : 


developpement  qui  est  toujours  possible  d'apres  un  theoreme  bien  connu,  et 
liquation  (2  a)  nous  donnera 


ce  qui  determine  les  coefficients  «,-0  et,  par  consequent,  VQ. 

Quand  PO  est  connu,  on  connait  le  premier  membre  de  (26);  on  de*velop- 
pera  ce  premier  membre  de  la  m6me  fagon  que  le  premier  mcmbrc  de  (2  a)  cl 
Ton  se  servira  de  (zb)  pour  determiner  PI  comme  on  s'est  servi  de  (2  a)  pour 
determiner  ^0  ;  et  ainsi  de  suite. 

Gela  suffit  pour  montrer  comment  on  doit  corriger  les  requitals  des  para- 
graphes  precedents  afin  de  tenir  compte  des  puissances  superieures  de  1'apla- 
tissement.  Cela  montre  en  m6me  temps  que  le  plus  important  de  ces  resultats 
subsiste;  je  veux  dire  que  la  connaissance  de  la  graviie  en  tons  les  lieux  du 
globe  suffit  pour  determiner  la  forme  du  geo'ide. 


SUR 

LES  DEVIATIONS  DE  LA  VERTICALE 

EN  GEODESIE 


Bulletin  astronomique^  t.  18,  p.  267-276  (juillet  1901). 


I.  Les  geodesiens  ont  coutume  de  deduire  les  deviations  de  la  verticale  soit 
vers  1'Est,  soit  vers  le  Nord,  de  la  difference  observe  entre  les  deux  latitudes 
geodesique  et  astronomique,  on  bien  encore  entre  les  deux  azimuts  geodesique 
et  astronomique,  ou  bien  encore  entre  les  deux  longitudes.  On  tient  seulement 
compte  de  la  difference  des  deux  azimuts,  par  exemple,  aux  deux  stations 
extremes,  sans  se  preoccuper  de  la  loi  suivant  laquelle  cette  difference  a  varie 
dans  les  stations  intermediates.  Cette  facon  d'operer,  generalement  l6gitime, 
ne  tient  pas  compte.de  toutes  les  circonstances  du  probl£me  et  pent  entrainer 
certaines  causes  d'erreur.  Ces  causes  d'erreur  sont  a  la  verite  fort  m  mimes, 
ainsi  que  Font  montre  divers  auteurs  et,  en  particulier,  Yvon  Villarceau 
(C.  R.  Acad.  Sc.:  t.  62,  1866,  p.  740'  ma*s  Dependant  mon  attention  a  et£ 
attir^e  sur  elles  parce  qu'elles  peuvent  devenir  sensibles  dans  les  regions 
equatoriales. 

Peut-6tre  une  courte  digression  ne  sera-t-elle  pas  inutile  ?  Que  doit-on 
entendre  par  meridien  ?  Est-ce  le  lieu  des  points  du  geoi'de  ou  le  plan  tangent 
estparall&Ie  ^  une  direction  donnee  du  plan  equatorial,  ou,  end'autres  termes,- 
est-ce  le  lieu  des  points  de  longitude  donnee  ?  Ou  bien  est-ce  une  courbe  trac^e 
sur  le  geoide  et  qui  en  chaque  lieu  est  tangente  au  plan  meridien  de  ce  lieu, 


176  DEVIATIONS   DE  LA   VERTICALE  EN  GEODESIE. 

ou,  en  d'autres  lermes,  esl-ce  une  courbe  ou  razimul  de  la  Langente  csL  cons- 
tamment  nul  ? 

Pour  un  ellipso'ide,  ou  en  general  pour  une  surface  de  revolution,  les  deux 
definitions  concordent  et,  de  plus,  les  m<§ridiens  ainsi  definis  sont  des  ligncs 
geodesiques.  Mais  pour  un  geoi'de  quelconque  les  lignes  de  longitude  constante 
different  des  lignes  d'azimut  nul,  et  ni  les  lines  ni  les  autres  ne  sont  des  lignes 
geodesiques. 

De  m6me,  il  faudra  distinguer  les  lignes  de  latitude  constante  des  ligncs  ou 
1'azimut  de  la  tangente  est  constamment  egal  a  90°. 

Soient  M  un  point  quelconque  du  geoide,  MA,  MB,  MC,  MD  les  tangentes  : 
i°  a  la  ligne  de  longitude  constante ;  2°  a  la  ligne  d'azimut  nul;  3°  a  la  lignc  de 
latitude  constante;  4°  ^  ^a  ligne  dont  1'azimut  est  90°. 

MB  sera  perpendiculaire  a  MD  par  definition.  Mais  MA  et  MD  d'une  part, 
MB  et  MC  d'autre  part  devront  6tre  des  diam&lres  conjugu^s  de  1'indica trice 
du  geoide.  II  en  r<5sulte  que  MA  ne  peut  se  confondre  avec  MB  (ou  MC  avcc 
MD)  que  si  MB  et  MD  sont  les  axes  de  1'indicatrice.  Cette  circonstance  ne 
peut  se  presenter  pour  tous  les  points  du  geoi'de  que  dans  le  cas  des  surfaces 
de  revolution. 

Si  une  des  lignes  de  latitude  constante  se  confond  avec  une  ligne  dont 
Pazimut  est  90°,  la  tangente  en  chaque  point  devra  toe  un  des  axes  de  1'indi- 
catrice;  ce  sera  done  une  ligne  de  courbure,  satisfaisant  &  1'equation  g<5n£ralc 
des  lignes  de  courbure 

^  —  ty  _  —  *^L 
Tl  ~H^.~  d7i9 

ou  #,  y,  z  sont  les  coordonnees  et  l:  m,  n  les  cosinus  directeurs  de  la  normale 
a  la  surface.  Or  n  c'est  le  sinus  de  la  latitude;  si  done  la  latitude  est  cons- 
tante, dz  sera  nulle  et  la  courbe  sera  plane. 

De  mtoe,  si  une  des  lignes  de  longitude  constante  se  confond  avec  une 
ligne  d'azimut  nul,  on  verra  de  mSme  que  c'est  une  ligne  de  courbure  et  que 
c'est  une  courbe  plane.  De  plus,  ce  sera  une  ligne  geodesique. 

Cela  pose,  supposons  que  1'on  trace  un  arc  de  ineridienne  AB  sur  la  surface 
du  geoi'de ,  par  des  moyens  geodesiques.  Qu'est-ce  que  cela  veut  dire?  Cela 
signifie  :  i°  que  cet  arc  AB  sera  une  ligne  geodesique;  2°  que  1'azimut  au  point 
initial  sera  nul. 

En  general,  cet  arc  AB  ne  sera  ni  une  ligne  de  longitude  constante,  ni  une 
ligne  d'aziinut  nul,  et  cela  quand  m6me  la  deviation  de  la  verticale  serait  nulle 


DEVIATIONS   DE   LA   VERTICALE   EN  GEODESIE.  177 

aux  deux  points  extremes  A  et  B,  du  moment  qu'elle  ne  serait  pas  nulle  tout  le 
long  de  Tare. 

Supposons  done  la  deviation  nulle  en  A  et  'en  B,  et  differente  de  zero  entre 
A  et  B.  Comme  AB  n'est  pas  une  ligne  de  longitude  constante,  la  longitude 
de  B  ne  sera  pas  egale  a  celle  de  A;  comme  ce  n'est  pas  non  plus  une  ligne 
d'azimut  nul,  Fazimut  en  B  ne  sera  pas  nul.  On  constatera  done  une  difference 
entre  les  longitudes  geodesique  et  astronomique,  de  mdme  qu'entre  les  azimuts 
g^odtSsique  et  astronomique,  et,  si  Ton  applique  les  formules  usuelles,  on  en 
d^duira  1'  existence  d'une  deviation  de  la  verticaleau  point  B,laquelle  deviation 
n'existe  pas  d'apr&s  notre  hypothfcse. 

En  resume,  la  difference  entre  les  longitudes  geodesique  et  astronomique  on 
entre  les  azimuts  geodesique  et  astronomique  ne  depend  pas  seulement  de  la 
deviation  au  point  consid^re,  mais  de  la  deviation  dans  ton  Les  les  stations  de  la 
chaine. 

C'est  Finfluence  de  cette  cause  d'erreur  que  je  voudrais  (Hudier  par  une 
analyse  un  pen  plus  appro  fondie. 

II.   Soient  I  et  A  la  longitude  et  la  latitude  d'un  point  d'une  sphere, 
x  =  cos  /  cos  A,        y  =  sra  /  cos  A,        js  =  sin  A, 

les  coordonn^es  rectangulaires  de  ce  m£me  point. 
Soient 


liquation  d'une  courbe  tract5e  sur  la  sphere,  9  1'azimut  de  cette  courbe. 

Soient  M  et  M'  deux  points  infmirnent  voisins  de  cette  courbe,  MM'P  un 
triangle  rectangle  infiniment  petit  dont  Fhypotenuse  est  MM'  et  dont  les  cot6s 
sont  un  arc  de  rn^ridien  et  un  arc  de  parall&le,  de  telle  sorte  que 

MM7  =  <&,        MP  =  cD.  ,        M'  P  =  cos  X  dl. 

On  aura  dans  ce  triangle 

M'P       rfJcoaX       r      \ 
(i)  w-  —  -—;—*^* 

en  dgsignant  par  lf  et  I"  les  derives  premiere  et  seconde  de  I  par  rapport  a  X. 
Soil  maintenant  ^  Fangle  de  la  normale  a  la  sphere  avec  le  plan  osculateur. 
H.  P,  —  vin.  23 


178  DEVIATIONS  DE   LA   VERTICALE   EN 

Les  cosinus  directeurs  de  la  normale  a  la  sphere  sont  x,  y,  z.  On  aura  ceux  du 
plan  osculateur  de  la  facon  suivante  :  Soil 

A  =  /*'—  *y,        B  =  a'a?'—  a?V,         G  =  x'y"  — 


a,  (3,  y  sont  Ics  cosinus  directeurs  cherch^s  de  telle  sorlc  que 

sin  6  =  OLX  H-  pj/1  H-  73, 

d'o* 


5 


y 


co"    y"    z» 


A 
D' 


ConsidtSrons  un  mobile  parcourant  notre  courbe  de  fagon  quc  la  latitude  varic 
proportionnellement  au  temps.  Les  composantes  de  la  yitesse  seront  of  r,  y':  z1, 
ot  celles  de  I'acct5l(5ration  x",  y",  zw\  de  sorte  que  D  sera  le  parall^logramme 
construit  sur  la  vitesse  et  l'acc(5l^ration.  Pour  avoir  1'aire  de  ce  parall^lo- 
gramme,  il  faut  multiplier  la  vitesse  par  la  composante  normale  de  Fa 


ration.   Gette  composante,  d'apr&s  un  th<5ortoie  bien  connu,   cst  6gale  a  —  j 
9  (Slant  la  vitesse  et  p  le  rayon  de  courbure.  On  aura  done 


Or 
d'ou 
et  enfin 


__  ds  _ 

~"        "" 


cos® 


p  = 


D: 


s^  cos3  9 
A  cos3  9. 

II  reste  a  calculer  A;  on  observera  que  A  semble  ddpendre  de  A,  de  I,  de  V  et  /*; 
mais  par  raison  de  sym^trie,  il  ne  d^pendra  que  de  A,  F  et  F,  et  pas  de  L  Nous 
pourrons  done,  apr&s  avoir  calculi  par  differentiation  x^  yf,  zr,  x' ',  y,  zu> 
faire  I  =  o ;  nous  trouvons  ainsi 


A  = 


cosX 
—  sin  X 


—  cosX(n-//2) 
ou  en  d^veloppant  et  r^duisant 

A  =5—  rcosX-t-2/' 


sinX 
cosX 
—  2 1*  sin  X    —  sin  X 


^'3cos2X  sinX, 


DEVIATIONS  DE  LA  VERTICALE  EN  G^ODESIE.  179 

d'ou 

(2)  tg&  =—  Z'cos'o  cosX  H-  I'  sinX(2  cos3o  H-  sin2?  cos 9). 

Si  la  courbe  diflfere  peu  d'un  grand  cercle,  tg'b  peut  £tre  remplac^  par  <k 
Si  la  courbe  s'£carte  peu  d'un  mgridien  de  lelle  facon  que  Z',  I"  et  9  soient  ires 
petits,  la  formule  se  simplifie  et  nous  pouvons  <*crire  tout  simplemenl 

( 3 )  6  =  —  I"  cos X  -4-  2 1'  sin  X. 

III.  Faisons  le  m£me  calcul  pour  un  ellipsoi'de  peu  aplati.  Dgsignons 
toujours  par  I  et  ?.  la  longitude  et  la  latitude.  Soient 

x  =  C  cos  I,       y  =  G  sin  Z,        z  =  S 

les  coordonn<5es  rectangulaires  d'un  point  quelconque.  C  et  S  sont  des  fonctions 
de  A,  peu  diffih'entes  de  cos  A  et  sin  A.  Nous  d^signerons  par  C',  C'7,  ...  les 
di;rivees  successives  de  G  par  rapport  a  A;  de  m£me  pour  celles  de  S,  Z,  .... 
Si  nous  reprenons  noire  petit  triangle  MM'P,  nous  aurons 

MM'  =  ds,        MP  =  R  fZX,        M' P  =  G  dl, 
R  elant  le  rayon  de  courbure  de  la  section  mthidienne,  d'ou 

t*3  =  —  =  Cdl  =  ^Z'cos> 

RI  6tant  le  second  rayon  de  courbure  principal  de  Fellipsoide.  Le  rapport  des 
rayons  de  courbure  -^  diflfere  peu  de  Punit£. 

Nous  d^finissons  A,  B,  G  et  D  comme  plus  haut  et  de  sorte  que 

•-£•    J-S-    ^=§ 

sont  les  cosinus  directeurs  du  plan  osculateur.  D'un  autre  cot6,  les  cosinus 
directeurs  de  la  normale  a  Fellipsoi'de  sont 

cos  Z  cos  X,         sin  Z  cos  X,        sin  X, 

de  sorte  que  1'on  a 

sin  fy  =  a  cos  Z  cos  X  •+-  p  sin  Z  cos  X  -t-  y  sin  X. 

En  posant 

cos  Z  cos  X  sin  Z  cos  X  sin  X 
x'               y'  z' 

of  f  f 


!8o  DEVIATIONS  DE   LA   VERTICALE   EN   GEODESIE. 

on  trouve  done  encore 


ds        R 


On  aura  encore 


p0   tHant  le  rayon  de  courbure  de  la  section  normale  langenle  a  la  courbe 
envisag^e,  d'ou 

D  = 


Pour  le  calcul  de  A  nous  allons,  comme  plus  haul,  fairc  /  =  o.  Nous  avons 

d'aillcurs 

S'=RcosX,        G'  =  —  R  sinX, 

d'ou 

S'»  H-  G'2  =  R*,        S'  S"  4-  G'  G/;  =  R  R'. 

II  vient  ainsi 

S'  o  -  G' 

AR  =  C'  '  I'  G  S' 

Gf—  Z'*C 
ou  en  developpanl 


ou 


AR 


ou  (a  cause  de  Rtgcp  = 


ou  enfin 

(5) 


Si  nous  supposons  que  la  courbe  diff^re  tr^s  pen  d'un  m<5ridien,  de  lelle  fagon 
que  ^  et  9  soient  tr^s  petits  el  p0  tr6s  pen  different  de  R,  nous  aurons  tout 
siraplement 

(6)  t-rf-l-g-afg. 

En  r£sum<3,  les  formules  (4),  (5)  et  (6)  sont  tout  &  fait  de  m&me  forme  que 
les  formules  correspondantes  (i),  (2)  et  (3).  Les  coefficients  de  I'  el  de  £r  sont, 
il  est  vrai,  des  fonctions  de  X  et  de  <p  plus  compliqu^es  que  dans  le  cas  de  la 


DEVIATIONS  DE  LA  VERTICALE   EN  GliODESIE.  l8l 

sphere.  Mais  ces  fonctions  ont,  dans  lo  cas  dc  rellipsoi'dc  et  dans  le  cas  dc  la 
sphere,  des  valeurs  tres  pen  differentes,  si  raplalissement  est  faible,  de  sorte 
que  dans  la  plupart  des  applications  qui  vont  suivre  on  obtiendra  une  approxi- 
mation suffisante  en  se  contentant  des  formules  relatives  a  la  sphere. 

IV.  Passons  maintenant  au  cas  d:un  ggoide  quelconque;  je  supposerai 
toutefois  que  ce  g^oi'de  differe  extr^mement  peu  d'un  ellipsoi'de  de  revolution 
que  je  prendrai  pour  ellipso'ide  de  reference  et  que  cet  ellipso'ide  est  lui-m&me 
peu  aplati.  Soient  M  un  point  quelconque  du  g6o'ide,  N  sa  projection  sur  Fellip- 
soi'de  de  telle  facon  que  MN  soit  normale  a  1'ellipsoide.  Soit  MP  la  verticale 
vraie  au  point  M.  Je  deTmirai  le  point  M  par  la  longitude  /  et  par  la  latitude  X 
du  point  N  sur  1'ellipsoide  et  par  la  longueur 

MN  =  £. 

J'appellerai  ensuite  !•  et  73,  les  deux  composantes  de  la  deviation  de  la  verti- 
cale vers  le  Nord  et  vers  1'Est,  de  telle  fagon  que  Tangle  tres  petit  de  MN  avec 
MP  soit^+vj2. 

Comment  vont  se  transformer  nos  formules  ?  Les  angles  <p  et  ^  vont,  a  ce 
qu'il  semble,  dgpendre  non  seulement,  comme  dans  le  cas  prudent,  de  A, 
de  I'  et  de  Z",  mais  de  £,  de  £',  de  £",  de  £  et  de  YJ. 

A  vrai  dire,  si  Ton  supposait  que  le  point  M  est  sur  le  g^oi'de,  c'est-a-dire 
que  la  courbe  lieu  des  points  M  est  1'horizontale  et,  par  consequent,  normale 
&  MP,  il  y  aurait  une  relation  entre  £',  £  et  rj,  exprimant  que  la  tangente  au  lieu 
des  points  M  est  perpendiculaire  a  MP.  Ces  trois  variables  ne  seraient  done 
pas  ind^pendantes.  Mais  on  peut  ne  pas  faire  cette  hypolh&se,  au  moins  au 
debut  du  calcul. 

Nos  variables  £,  £',  Zfj  £,  73  etant  tres  petites,  nous  pouvons  ecrire 


o>0  et  4*0  etant  les  valeurs  de  cp  et  fy  pour  5  =  g/=^r=£  =  yj  =  o,  c'est-a-dire  les 
valeurs  donne"es  par  les  formules  (4)  et  (5).  II  est  clair,  en  effet,  que  cp  ne  peut 
dependre  ni  de  £;/3  ni  de  £. 

Je  dis  maintenant  que  si  YJ  —  O,  on  peut  prendre  tout  simplement  <p  =  90. 
Nous  pouvons,  en  effet,  toujours  supposer  £=  o,  de  sorte  que  MP  se  c&nfonde 


182  DEVIATIONS   DE   LA   VERTICALE   EN   GEODESIE. 

avcc  MN.  Soienl  MT  el  NT'  les  taiigentes  au  lieu  des  points  M  el  au  lieu  dcs 
points  N.  L'angle  cp  —  cp0  n'est  autre  chose  que  Tangle  dcs  deux  plans  MNT' 
et  NMT.  Si  M'  est  un  point  voisin  de  M  sur  la  courbe  lieu  des  poinls  MctsiN' 
est  le  point  correspoiidant  sur  le  lieu  des  points  N,  M'N7  est  comme  MN  nor- 
male  a  Tellipsoide. 

Les  droites  MN,  M'N',  .  .  .  engendrent  une  surface  r£glee.  Les  plans  MINT 
et  MNT'  sont  les  plans  tangents  a  la  surface  r£gl<3e  aux  points  M  eiN.  Ces  plans 
tangents  se  confondent  si  la  surface  nSglee  est  developpable  ;  c'est  ce  qui  arrive 
d'abord  si,  1'aplatissement  etant  nul,  rellipsoi'de  se  reduit  a  une  sphere,  parce 
qu'alors  la  surface  r£gl<5e  se  r(§duit  a  un  cone.  C'est  ce  qui  arrive  encore  si  le 
lieu  des  points  M  est  tangent  a  une  ligne  de  courbure,  c'est-a-dire  si  Tazimut 
est  voisin  de  o  on  de  90°. 

Comme  Taplalissement  est  tr£s  petit,  comme  £  est  loujours  irfcs  faiblc,  nous 
pourrons  prendre  sans  erreur  sensible 

do 

- 


Le  calcul  du  terme  -r  Y\  se  d^duit  imm<3diatemeni  des  formules  de  Tastro- 
d-r\ 

nomie  sphtirique,  la  correction  a  apporter  a.  1'azimut  est  YJ  tgA,  de  sorte  que 
Ton  a 

(7)  7  =arctg(Z'cos/0-F-''itgX. 

Pour  le  calcul  de  ^,  nous  pouvons  raisonnor  a  pen  pr6s  dc  la  m£mc  manure. 
Je  remarque  d'abord  que,  si  Paplalisscment  est  nul,  si  5=73=10,  ct  si  le 
lieu  des  points  N  est  un  grand  cercle  de  la  sphere,  on  a 

di  =  d/o=  o. 

En  effet,  la  verticale  MP  se  confond  avec  MN,  c'est-a-dire  avcc  un  rayon  do 
la  sphere;  le  lieu  des  points  M  est,  comme  celui  des  points  N,  une  courbe 
plane  dont  le  plan  passe  par  MN.  Done  Tangle  ty  est  nul. 

Ainsi  les  d£riv<3es 

dfy       dfy       afy 
^f'     3?'     HO* 

s'annulent  quand  Taplatissement  est  nul  ainsi  que  ^0. 
On  aura  encore 


si,  Taplatissement  n'6tant  pas  nul,  le  lieu  dcs  points  N  se  reduit  a  un  ni(5ridion 


DEVIATIONS   DE  LA   VERTICALE   EN   GEODES1E.  l83 

de  Tellipsoi'de,  pourvu  d'ailleurs  que  '^  =  -^  =  0.  Dans  co  cas  encore,  le  lieu 
des  points  M  comme  celui  des  points  N  est  une  courbe  plane  dont  le  plan  passe 
par  MN. 

Si  Ton  observe  que  les  lignes  que  nous  aurons  a  envisager  s'ecartent  pen  des 
lignes  ge'ode'siques  et  que,  d'autrc  part,  Taplatissement  est  tres  faible,  nous 
voyons  que  nous  pourrons  sans  erreur  sensible  supposer 


et  ecrire 


Pour  evaluer  le  terme  comple"mentaire 


j'observerai  que  Tangle  dont  il  faut  corriger  ty  pour  tenir  compte  de  la  d^via- 
tion  de  la  verticale  n'est  autre  chose  que  Tangle  des  deux  plans  MTN  et  MTP, 
c'est-a-dire 

—  TJ  cos  9  -+•  5  sins. 

Si  Ton  suppose  que  le  lieu  des  points  M  differe  tr^s  peu  d'une  ligne  gt5od(5- 
sique,  nous  pourrons  confondre  Tangle  d>  avec  sa  tangente,  de  sorte  que  la 
formule  (2)  (a  laquelle  nous  nous  bornerons  en  negligeanl  Taplalissement) 
s'<§crira 

d;0  =  —  I"  cos3  9  cos  X  -h  I'  sin  \  (  2  cos3  9  -h  sin2  9  cos  9  ), 

d'ou 

(8)  &  =—  //7cos39  cos^  •+•  V  sin  X(2  cos39  •+•  sin29  0059)  —  1\  0039  -h  ?  sino. 

Dans  le  cas  ou  la  courbe  consid^r^e  diifere  peu  d'unme'ridien,  cette  formule 
se  re*duit  a 

(9)  6  =—  I'cosX  -j-2^  sinX  —  f\. 

Si  nous  supposons  maintenant  que  la  courbe  differe  tr&s  peu  d'un  grand 
cercle,  de  telle  sorte  que  liquation  du  grand  cercle  soil 


celle  de  la  courbe 


,84  DEVIATIONS  DE  LA  VERTICALE  EN  GEODESIE. 

I'uziiiiuL  du  grand  ccrcle  <p,  colui  dc  la  courbc  cp  +  3<p,  il  vicndra 

09  =  cos  A  cos2  9  W 

el,  on  laissant  de  cole  les  lermos  en  £  el  en  YJ, 

S'J>  =  —  o/"  cos:j  o  cos  A  H-  8£'  sin  X  (  2  cos3  9  4-  sin2  9  cos  9  ) 

4-  o9[3/"cosX  cos2o  sin  9  —  J'  sin  A  (sin  9  •+-  3  cos2o  sin  9)]. 


Mais  la  courbe  /  =  F(A)  6lunl  im  grand  cercle  pour  lequcl  i|>  csL  nul,  nous 
pouvons  ecrire 


d'ou 

3  r  cos  X  cos2  9  sin  9  —  /'  sin  X  sin  9(1-1-  3  cos2  9  )  =  2  /'  sin  X  sin  9. 

Or 

2  /'  sin  A  sin  9  So  =  2  S/'  sin  X  sin2  9  cos  9, 

d'oii  enfin 

8^  =  —  8Z*cos39  cosX  H-  S/'  sin  A  0039(2  •+•  sin2  9). 

Si  nous  observons  que  pour  la  courbe  Z  =  F(A),  qui  esL  un  grand  cercle, 
^  =  o,  nous  pourrons  6crire  finalemenL 

(10)  d»  =  —  8rcos39  cosX  H-  51'  sin  A  cos  9  (2  -h  sin2  9)  —  ^coso  -f-  $sin9. 

I* 
Rappelons  d'aulre  part  que  la  longitude  el  la  latitude  aslronomiques  du 

point  M  sont 

/  H-  JL     et     X  H-  g. 
cosX 

V.  Appliquons  mainlenanL  ces   nSsullats  au  probl^me   qui   nous  occupc. 
SoiL  AB  un  arc  de  m&ridien  tract5  par  des  moyens  geod(5siques;  ce  dovra 
d'abord  6tre  une  ligne  g^od^sique,  de  sorte  qu'on  aura  par  la  formule  (9), 
(i  1}  /"  cos  X  —  2  1'  sin  X  H~  f\  =  o. 

D'aulre  part,  au  point  A  Fazimut  doit  6tre  nul,  de  sorte  qu'on  aura  par  la 
formule  (7)  et  9  <5tant  tr^s  petit 

(12)  IQ  COsXo-hVlo  lgA0=  0. 

Je  d(5signe  par  des  indices  o  les  valeurs  relatives  au  point  A  et  par  des 
indices  i  les  valeurs  relatives  au  point  B.  Au  point  B,  on  aura  de  m&me  pour 
la  difference  mesurable  des  azimuts  g6od<5sique  et  astronomique 


DEVIATIONS   DE   L.\   VERTICALE   EN    GEODfeSIE.  1 85 

Nous  prendrons  pour  origine  des  longitudes  astronomiques  le  point  A,  de 
sorte  qu'on  aura 

(14)  A)H ^—  =  o 

'  cosX0 

et  pour  la  longitude  mesurable  du  point  B  (difference  des  longitudes  geode- 
sique  et  astronomique) 


C'est  de  Fensemble  des  equations  (11)  a  (i5)  qu'il  faut  tirer  des  conclusions 
en  ce  qui  concerne  YJ,  landis  qu'ordinairement  on  se  sert  des  Equations 

(16)  ?L  =  (-HI 


comme  si  I  <3tait  toujours  nul. 

Les  fo  ramies  peuvent  se  me  tire  sous  une  forme  plus  simple. 

Posons 

H  =  L  cosX. 

H  est  mesurable,  puisque  L  n'est  autre  chose  que  la  longitude  astronomique. 
On  trouve  alors 

H  =  /  cos  X  •+-  "n, 
d'ou 

H'=  J'cosX  —  JsinXH-7)', 
H"=  I"  cos  X  —  2  V  sin  X  —  I  cos  X  -I-  •*}". 
Or 

9  =  I'cosX  •+•  f\  tgX, 
d'ou 

(18)  H'=9  —  HtgX-4-V- 
D'ailleurs  liquation  (i  i)  devient 

(19)  HffH-H  =  <- 

La  combinaisan  des  ^qualions  (i  8)  el  (19)  nous  donne  liquation  de  condilion 
suivante  a  laquelle  doivenl  salisfaire  les  quantities  mesurables  H  et  9  : 

(20)  9'=H'tgXH-Htg2X. 

Je  remarque  d'abord,  a  litre  de  verification,  que  les  Equations  (18)  et(ig) 
nous  conduisent  de  nouveau  a  un  th(5or&me  que  nous  avons  d6montr<§  plus 
haul  directement.  Si  une  ligne  est  a  la  fois  ligne  de  longitude  constants  et 
H.  p.  -  vm.  24 


l86  DEVIATIONS   DE   LA   VERTICALS   EN  GEODESIE. 

lignc  d'azimut  mil,  dc  telle  facoii  que  Ton  ait  H~cp~o,  cc  sera  une  ligne 
geodesique. 

Si,  en  eflet,  H=cp  =  o,  liquation  (18)  donnera  Y/=O,  d'ou  rfr=o,  cL 
alors  liquation  (19),  qui  est  cclle  des  lignes  geodesiques,  so  trouvc  satisfailc 
d'elle-m£me. 

Reprenons  notre  arc  de  meridien  AB  trace  -par  des  moyens  geodesiques 
(cf.  §  I);  ce  sera  une  ligne  geodesique,  ce  qui  s'cxprime  par  liquation  (19); 
de  plus,  an  point  A  on  devra  avoir  cp0  =  o  cl,  par  consequent, 

H'0=s—  HotgXo-HTl'o; 

ct  comme  le  point  A  a  6t&  pris  pour  origine  des  longitudes  astronomiqucs  et 
quo,  par  consequent,  H0  est  mil,  on  aura 

(21)  H'0  =  Vo- 

Si  1'arc  AB  est  petit,  H,  qui  est  nul  a  une  des  extremites,  restera  toujours 
tr^s  petit,  de  sorte  que  liquation  (19)  pourra  s'<$crire 


ou,  a  cause  de  (21), 

(22)  H 

Et  si  Ton  suppose  YJ  nul  an  point  A 

(23)  H 

Liquation  (18)  devient  alors 

(24)  9  = 


Les  Equations  approchees  (28)  et  (24)  sont  en  sommc  (jquivalentes  aux 
formules  ordinairement  employees  (16)  et  (17)  et  aux  nSsultats  d'Yvon 
Villarceau. 

Definissons  les  fonctions  Y  et  Z  par  les  equations 


avec  la  condition  que  Y  et  Z  s'annulent  au  point  A. 
Nous  aurons,  au  lieu  de  (22)  et  de  (a3), 

(26) 
(26) 


DEVIATIONS  DE  LA  VERTICALE  EN  GEODESIE.  187 

d'od 

(27)  s  =  7ilgA—  Y-f-ZtgA. 

Si  Fare  AB  est  tr6s  petit  du  premier  ordre,  en  general  yj  (considere  commc 
nul  au  point  initial  A)  sera  aussi  du  premier  ordre  el  il  en  sera  de  mdme  de  H 
et  de  <p;  mais  Y  sera  du  deuxieme  ordre  et  Z  du  iroisieme;  de  sorte  qu'on 
pourra  ne^gliger  les  termes  du  deuxieme  et  du  troisi^me  ordre  dans  les  for- 
mules  (26)  et  (27),  qui  se  reduiroiit  aux  formules  (23)  et  (24). 

Mais  dans  certaines  circonstances  cette  conclusion  ne  sera  pas  legitime. 

Supposons  que  Ton  soil  pr&s  de  F&juateur;  le  terme  rHg/  deviendra  beau- 
coup  plus  petit  a  cause  du  facteur  tgA  et  pourra  devenir  comparable  a  Y. 

Dans  ce  cas,  le  dernier  terme  Ztg}i  est  n^gligeable,  car  les  deux  facteurs  Z 
et  tgA  sont  tous  deux  tr6s  petits;  d'un  autre  cote,  nous  pouvons  prendre  avec 
une  approximation  suivante  : 

Y=  fH<fA=  Ar/A, 
de  sorte  que  la  formule  (27)  qui  donne  les  azimuts  devient 


d'ou  Ton  tire  pour  la  valeur  de  r\ 

o  ,    r  9  <TA 

Ti  =    —  i-      H-  COlg  A     /     Z—r-  • 
{          tgA  6     J      tgX 

Le  second  terrne  pourra  ne  pas  £tre  n^gligeable  devant  le  premier,  a  cause 
du  facteur  cotgA  qui  est  tr^js  grand. 

Cela  sera  surtout  a  craindre  si  les  deviations  de  la  verticale  sont  grandes  et 
varient  irr^guli^jrement,  comma  cela  peut  arriver  dans  les  pays  de  montagne. 

Supposons  que,  sur  1'arc  AB,  YJ  reste  constamment  positif,  soit  nul  au 
point  A,  croisse  d'abord  rapidement,  puis  dt^croisse  de  telle  facon  qu'au 

point  B  il  redevienne  nul  ou  tr6s  petit.  Alors  /  rj  dk  pourra  gtre  relativement 
grand,  bien  que  YJ  soit  nul  ou  tr&s  petit  et  le  second  terme  de  notre  formule 
pourra  devenir  le  plus  important. 

Si  on  laisse  de  c6t£  les  cas  ou  se  produiraient  de  semblables  irregularity,  la 
valeur  de  r)  a  I'extr£mit6  B  sera  du  m^me  ordre  de  grandeur  que  la  valeur 

moyenne  de  r)  sur  Tare  AB,  et  il  en  r^sultera  que  le  terme  j  r\  dk  sera  compa- 
rable a  yj  multipli6  par  Fare  AB  (le  rayon  de  la  sphere  extant  pris  pour  unlt^). 


j88  DEVIATIONS  DE  LA  VERTICALE  EN  G^ODESIE. 

Par  consequent,  pour  que  Ton  puissc  n<5gliger  cc  icrmc  coreeclif,  il  fiuiL  quo 
Tare  AB  soil  negligeable  devani  tg)i,  c'esL-a-dirc  devaiiL  la  distance  du  point  B 
a  Fdquateur.- 

Ce  terme  correctif  pourra  done  d'aulant  plus  facilemenl  £lre  nt5glig(5  que 
1'arc  AB  sera  plus  court.  Mais  tout  depend  de  la  facon  dont  cct  arc  cst 
compens£.  Quand  on  r^duira  un  arc  de  m<5ridien,  cet  arc  sera  en  g<§n£ral  assez 
long;  mais  il  sera  parlag6  en  plusieurs  sections  assez  courtes  el  a  Fexlr&nile' 
de  chacune  de  ces  sections  on  mcsurera  les  tilgments  astronomiques  (lalitude 
el  azimul).  Si  chaque  section  (Hail  calcultta  pour  elle-m6me,  elle  serail  assez 
courte  pour  qu'il  n'y  eul  pas  lieu  de  so  preoccuper  de  la  correclioii  donl  nous 
avons  parlg.  Mais  en  opeSrant  de  la  sorte,  on  se  priverail  dcs  avantages  de  la 
compensation;  on  ne  peut  done  iraiter  les  diflferentes  seclions  indcSpendammenl 
les  unes  des  autres. 

Supposons,  par  exemple,  qu'on  calcule  1'arc  lout  enlier,  en  bloc,  en  parlant 
des  seules  donnees  g6od(5siques ;  puis  qu'on  veuille  se  servir  des  donn£es  astro- 
nomiques pour  calculer  les  deviations  de  la  verticale  aux  exlr6mile*s  des  diff(5- 
renles  seclions.  La  correction  sera  alors,  en  ge"n&ral,  n<3cessaire.  Pour  qu'on 
puisse  s'en  passer,  en  eflel,  ce  qui  devrait  y  6 Ire  negligeable  devantla  latitude, 
ce  ne  serait  pas  la  longueur  d'une  des  seclions,  ce  serail  la  longueur  tolale 
de  1'arc. 

II  faudrail  pour  ainsi  dire,  pour  avoir  le  droit  de  se  passer  de  la  correclion, 
se  remettre  a  Vheure  au  commencement  de  chaque  section.  Je  m'expliquc. 
Soil  AB  Fare  lolal,  parlagtS  par  exemple  en  n  sections  :  AA2,  A2A3:  ..., 
An_iAn,  A71B.  Si  Fare  AB  esl  calculi  en  bloc,  ce  sera  une  ligne  gt5odt5sique 
unique,  telle  que  Fazimul  aslronomique  soil  nul  au  poinl  A,  el  Fon  mesurera 
Fazimut  aslronomique  aux  points  A2,  .  . . ,  An,  el  au  poinl  B;  c'esl  de  la  qu'on 
d6duira  les  variations  de  la  verlicale.  Dans  ce  cas  la  correclion  sera  n^cessaire, 
a  moms  que  Fare  total  ne  soil  n^gligeable  devant  la  latilude.  Si,  au  contraire, 
les  diflferentes  sections  sont  trail^es  ind^pendammenl,  Fare  AB  sera  une  sorle 
de  ligne  bris^e  dont  les  £l<3ments  seront  des  lignes  g(5od<5siques.  II  faudra  done 
distinguer  en  chaque  point  de  division,  au  point  A*  par  exemple,  qui  est  un 
point  anguleux  de  la  ligne  bris6e,  Fazimut  de  I'6l6menl  A^-iA*  el  Fazimul  de 
Foment  A/A/^i.  L'azimut  des  divers  ^l6ments  AA2,  A2A3,  ...,  A^B  aux 
points  initiaux  A,  A2,  . . . ,  Anj  sera  nul,  et  Fon  mesurera  Fazimut  de  ces 
m6mes  6l<3menls  aux  points  finaux  A3,  A3,  . ,  . ,  B.  En  d'autres  lermes,  on  se 
remettra  a  Vheure  en  revenant  a  Fazimul  z6ro  au  commencemenl  de  chaque 


DEVIATIONS  DE  LA  VERTICALE  EN   GEODJiSIE.  189 

section.  Dans  ces  conditions,  la  correction  ne  serait  pas  n^cessaire,  pourvu  que 
chaque  arc  partial  soil  negligeable  devant  la  latitude. 

VI.  Si  au  lieu  d'un  arc  de  meridien  on  avait  affaire  a  un  arc  oriente  d'une 
manure  quelconque,  on  pourrait  appliquer  les  formules  (3)  on  (6);  mais  on 
peut  encore  faire  autrement. 

Au  lieu  de  definir  la  position  d'un  point  sur  la  sphere  par  sa  longitude  et  sa 
latitude,  on  peut  se  servir  d'un  autre  systSme  de  coordonnties,  qui  seraient 
d(5finies  de  la  mSme  facon  que  la  longitude  et  la  latitude,  mais  en  faisant  jouer 
le  role  du  pdle  a  un  point  quelconque  de  la  sphere. 

Soit  alors  P  le  p6le,  L  et  A  -+-  £  =  v  la  longitude  ct  la  latitude  astronomiqucs 
d'un  point  quelconque  M,  et  cp  1'azimut  astronomique  d'une  ligne  passant  par 
ce  point. 

Soit  maintenant  PI  le  point  qui  dans  le  nouveau  syst&me  de  coordonmSes  va 
jouer  le  r6le  du  p6le,  c'est-a-dire  ce  que  je  pourrai  appeler  le  nouveau  pole; 
soient  de  m£me  LI  et  PI  la  nouvelle  longitude  et  la  nouvelle  latitude  astrono- 
miques  du  point  considere  et  cpt  le  nouvel  azimut  astronomique  de  la  ligne 
considee. 

II  y  a  entre  les  quantities  L,  p,  cp  et  L1;  PI?  cp1?  certaines  relations  faciles  a 
(5crire.  Si  en  effet  L0  et  t>0  sont  la  longitude  et  la  latitude  du  nouveau  pole  PI 
et  si  1'on  envisage  le  triangle  spherique  PPiM,  les  trois  cotes  de  ce  triangle 
sont  : 


-  —  P0j        PM  =  \  —  P,        PaM  =  - 


et  les  trois  angles  sont  : 

P  =  L  —  LO,         P!=^-+-LO  —  IM,         M  = 


Supposons  maintenant  que  Ton  ait  mesur<3  un  arc  AB  de  ligne  g£od£sique  de 
direction  quelconque.  Je  d^signerai  par 


la  longitude  et  la  latitude  astronomiques  du  point  A  et  1'azimut  astronomique 
de  AB  au    oint  A      ar 


!g0  DEVIATIONS   DE    LA    VERTICALS   EN   GEODE~SIE. 

les  nouvelles  coordonnees  asironomiques  du  point  A  et  le  nouvel  azimut  astro- 
nomique  au  point  A.  Je  d6signerai  par 

LS    pi,    ?S    LJ,    cl,    o»l 

les  quantity  analogues  relatives  au  point  B. 

On  calculera  Tare  AB  comme  si  c'^tait  une  ligne  ggodtSsiqne  de  1'ellipsoidc 
de  reference.  Mais  dans  Fanalyse  qui  va  suivre,  nous  pourrons  supposcr  quo 
Pellipsoide  de  reference  se  re^duit  a  une  sphere  et  que  1'aplatissement  est  nul. 
L'erreur  commise  ainsi  sera  de  Fordre  de  la  deviation  YJ  de  la  verticale  multi- 
pliee  par  1'aplatissement  e]  comme  ces  deux  facteurs  sont  tr&s  peiits,  cetie 
erreur  sera  irfcs  petite,  non  seulement  d'une  manifere  absolue,  mais  encore  par 
rapport  a  la  quantity  a  mcsurer,  c'est-a-dire  a  Y].  C'esl  ce  dont  on  pent, 
d'ailleurs  se  rendre  compte  en  comparant  les  formules  (i)  et  (3)  du  para- 
graphe  II  aux  formules  (4)  et  (6)  du  paragraphs  III. 

Nous  pourrons  done  raisonner  comme  si  I'ellipsoide  de  reference  <5tait  une 
sphere  et  dire  que  Tare  AB  doit  <Hre  calculi  comme  si  c'etait  un  arc  de  grand 
cercle.  Nous  choisirons  le  nouveau  pole  PI  sur  ce  grand  cercle  de  fagon 
que  AB  soit  un  arc  d'un  nouveau  meridien. 

On  mesurera  L°,  <^°,  <p°  au  point  A.  Le  grand  cercle  en  question  sera  ainsi 
enticement  d6termin6  et  Ton  choisira  le  nouveau  pole  PI  sur  ce  grand  cercle. 
On  en  d^duira  LJ,  pj?  <pj  en  rt^solvant  le  triangle  sph^rique  PP4M  (qui  se 
r^duit  a  PPi  A),  comme  il  a  <5t<*  expliqu^  plus  haut.  On  aura  d'ailleurs 


Les  nouvelles  coordonn^es  du  point  B  devraient 

o, 


s'il  n'y  avait  pas  de  deviation  de  la  verticale;  s  est  la  longueur  mesur^e  de 
Tare  AB.  Les  observations  astronomiques  nous  donnent  pour  ces  nouvelles 

coordonnees  du  point  A 

LI,    oi,    <?!, 

Posons  maintenant 

HI  =L!  cos  PI, 

•ni=7i  cos  9  —  j-sincp;        ?i=  f\  sin  9 


de  sorte  que  HI,  vu,  Y4,  Zi  jouent  par  rapport  au  nouveau  systdme  de  coor- 
donn^es  le  m6me  rdle  que  H,  v),  Y,  Z  par  rapport  a  Tancien. 


DEVIATIONS  DE   LA   VERTICALE   EN   GEOD&SIE.  1  91 

L'arc  AB  £tant  un  nouveau  meridien,  les  formules  du  paragraphe  pr^c^dent 
seront  applicables  et  nous  aurons 


=-r\i,         91 


PI  ==  latitude  g6od<5sique  +  £4. 

Je  n'aurais  done  rien  a  changer  a  ce  que  j'al  dit  an  paragraphe  pr<5c6dent  si 
1'on  mesurait  soit  L4  d'ou  H1;  soit  cp4.  Mais  ce  que  1'on  mesurera,  ce  sera  soitla 
longitude  L,  soit  1'azimut  o  (^rapport^s  au  syst&me  de  coordonn^es  habiluel). 

II  est  inutile  d'ecrire  explicitement  les  relations  entre  LI,  (^,  cpi,  L,  r  et  9. 
La  consideration  du  triangle  sph<5rique  PP4M  nous  donne  trois  relations  entre 
L1?  PI,  L7  p  et  <^  —  cpi-  Nous  aurons  done  une  relation  enlre  9  —  9*,  LI  et  t^i  et 
nous  pourrons  6crire 


En  faisant  dans  cette  equation  1Li=G)i=o^  r1=fr?j4-^,  on  aura  1'azimut 
calculi 


En  y   faisant  Li  =  LJ,    oi  =  9J,    ^r^pj,    on  aura  1'azimut  astronomique 
observe  que  j'appellerai  cp  +  oop;  on  aura  done 


en  posant 

d'ou 

(28)  s^^tgP. 

Si  Pare  est  tr&s  petit,  on  peut  n^gliger  Yt  et  Z±  et  £crire  simplemenl 

i      dF          dF 

of-THigpH-  — 

ou 

/  J  ^ 

— 


Mais  si  Pare  est  tr&s  petit,  on  peut  appliquer  simplement  les  formules  ordi- 
naires  de  la  deviation  de  la  verticale,  de  sorte  que 

5^  =  71  tgX. 


lg2  DEVIATIONS  DE  LA  VERTICALS   EN  G^OD^SIE. 

En  identifiant  on  voit  que 


i      dF 
—  2 


de  sorie  que  la  formule  (28)  devient 

i       dF 


En  secondc  approximation,  on  pent  negliger  Z4  cl  prendre 


Y,=  AII^PI; 

d'ou 

(29)  5?  =  rn  ig^  —  /  'li  ffoi, 

(30)  -/I  =  3?cotgA-hcotgXJ  Thflfri. 

Sous  les  latitudes  dquatoriales  le  facleur  cotgA  cst  tr£s  grand,  de  sorle  quo  le 
lerme  correctif  peut  <Hre  sensible,  bien  que  J  m  dvt  soit  petit. 

Ces  conclusions  ne  seraient  pas  modifies  si  Ton  tenait  compie  de  Papla- 
lissement,  cjest-a-dire  si  Ton  prenail  pour  surface  de  reference  un  ellipsoi'de  et 
non  une  sphere.  Les  formules  finales  conscrveraient  la  m£me  forme,  setilement 
les  coefficients  devraient  subir  une  correction  qui  pourrait  aller  au  plus  au 
centime  de  leur  valeur. 

On  voit  par  ce  rapide  expose  de  quels  pi&ges  on  devrait  se  d(ifier  si  1'on 
voulait  determiner  pr^s  de  l^quateur  les  deviations  de  la  verticale  par  le  moyen 
des  mesures  d'azimut.  Deja  dans  sa  triangulation  de  Java,  sous  une  latitude 
assez  basse  et  dans  un  pays  tr£s  accident^,  M.  Oudemans  a  rencontr<5  des 
difficiilt&s  analogues.  II  r^sulte,  en  effet,  de  Tensemble  de  ses  determinations 
que  les  deviations  de  la  verticale  deduites  des  mesures  d'azimut  sonten  general 
et  systematiquement  trois  fois  plus  grandes  que  les  deviations  deduites  des 
mesures  de  longitude  (dans  des  stations  diflferentes,  il  est  vrai). 

Dans  ces  conditions,  il  est  clair  qu'il  vaudra  mieux,  dans  un  grand  nombre 
de  cas,  s'abstenir  de  rien  deduire  des  mesures  d'azimut  prises  prfcs  de  Pequateur, 
djautant  plus  que  toute  erreur  commise  dans  cette  mesure  se  trouve  affectee  du 
facteur  considerable  cotgX. 

Remarquons  encore  que  dans  la  formule  (29)  le  terme  principal  ne  depend 
que  de  73,  tandis  que  le  terme  correctif  depend  de  *?,  et  par  consequent  a  la  fois 
de  £et  de  YJ. 


TROISIEME  PARTIE,  —  THEORIE  DES  MAREES. 


SUR  LtQUILIBRE  DES  MERS 


Comptes  rendus  de  V Academic  des  Sciences,  t.  118,  p.  948-902  (3o  avril  i8g4). 


La  theorie  des  marecs  n?est  pas  encore  faite ;  la  precision  avec  laquelle  on  les 
predit  ne  doit  pas  faire  illusion,  carles  precedes  employes  sont  semi-empiriques. 

Laplace  n'a  pu  arriver  a  integrer  ses  Equations  qu'en  supposant  qu'il  n'y  a 
pas  de  continents,  et  que  la  profondeur  de  lamer  ne  depend  que  de  la  latitude. 
Cette  hypothec  est  beaucoup  trop  eloignee  de  la  nSalittS  pourqu'on  puisse  rien 
conclure  du  r^sultat  qu'il  a  obtenu. 

L'etude  des  oscillations  a  longue  periode  el  en  parliculier  de  la  inaree  bimen- 
suelle  est  relativement  facile ;  on  peut  y  n^gliger,  en  eflet,  Finertie  du  liquide 
et  la  force  de  Coriolis,  ce  qui  r^duil  la  question  a  un  simple  probleme  de 
Statique.  L'importance  de  ce  probl&me  a  (5te  mise  en  Evidence  dans  le  Traite 
de  Philosophic  naturelle  de  Thomson  ct  Tait.  Ces  deux  illustres  savanls,  aides 
par  M.  G.  Darwin,  ont  cherchg,  en  eifet,  en  comparant  la  theorie  avec  les 
observations,  a  reconnaitre  quelle  deformation  ^lastique  subissait  la  jmasse 
solide  du  globe  sous  I3 influence  de  1'attraction  lunaire. 

Lour  conclusion  est  que  le  globe  terrestre  presente  une  rigidit<3  t5gale  a  celle 
de  1'acier,  sinon  une  rigidit^  plus  grande  encore;  Loutefois  les  rcsultats  sonl 
trop  discordanls  pour  que  cette  conclusion  soit  absolument  ccrtaine. 

Ces  discordances  sont  dues,  sans  doute,  pour  la  plus  grande  pan,  a  Tincer- 
titude  des  observations;  mais  Fimperfection  de  la  theorie  y  est  peut-^tre  aussi 
pour  quelque  chose. 

Dans  les  paragraphes  806  a  810  de  1'Ouvrage  que  je  viens  de  citer,  on 
H.  P.  —  VIII.  20 


I94  L^QUILIBRE   DES   MERS. 

cherclie  a  tenir  compte  de  k  presence  des  continents,  mais  en  negligeant 
1'attraclion  muluelle  des  caux  soulevees;  dans  le  paragraphe  815,  on  lienl 
compte  de  cette  allraclion,  mais  en  suppusant  qu'il  n'j  a  pas  dc  contiuenL;  il 
arrive  alors  que  1'amplitude  de  la  mart5e  cst,  par  FefFet  de  colie  attraction, 
multipliee  par  un  coefficient  dont  1'expression  est  tr&s  simple  ;  mais  la  valeur 
de  ce  coefficient  pourrail  toe  considtfrablement  modified  par  la  presence  des 
continents.  II  y  auraii  done  lieu  de  poussser  plus  loin  Tapproximation;  011 
rendrail  ainsi  plus  facile  et  plus  sure  la  discussion  nouvelle  des  observations, 
qui  pourrait  6tre  enlreprisc  des  que  celles-ci  seront  plus  nombreuscs  ol  plus 
exactes. 

Voici  comment  le  probltJine  se  pose  analyliquemenL  : 

Soient 

i,  le  rayon  du  globe  suppose  spherique; 
A,  la  sur^l^vation  des  mers; 
<r,  la  density  du  globe  lerreslre; 
i,  celle  des  mers. 

Soifc  V  le  potentiel  du  a  1'aitractioii  de  1'ean  soulev^e,  de  Lelle  sortc  que, 
si  da  est  un  d(5ment  de  la  surface  de  la  sphere  terrestre  et  p  la  distance  de  cet 
element  au  point  (#,  y,  j&),  on  ait 


Si  alors  je  designe  par  r  la  distance  du  point  (#,  y,  j)  au  centre  de  la  Terre 
et  si  j'envisage  en  particulier  la  valeur  de  V  pour  r  =  i  ,  on  aura 


ar 

Ju  d(5signc  par  cp  la  ibncLion  perturbalrice  (qui,  d'aprtjs  1'  approximation 
g^n^ralement  admise,  est  a  la  surface  de  la  sphere  une  fonction  sphtSrique  du 
second  ordre)  et  par  C  une  constants  que  je  me  reserve  de  determiner  plus 
tard. 

On  aura  alors  a  la  surface  des  continents 


h  =  o;       d'ou       2-3 — h  V  ! 


et  a  la  surface  des  mers 


L'EQUILIBRE  DES  MERS.  195 

djou 

2  ^  +  V  =  E  ( V  -  9  -  C)  =  £V  •+- '^ 
en  posant 


Ces  conditions,  jointes  a  Fequation  de  Laplace  AV  =  o  et  a  la  condition  de  la 
Constance  du  volume  total  des  eaux,  d(5termiiient  V  et  h. 

Clierchons  alors  a  de"velopper  V  et  h  suivant  les  puissances  croissantes  de  i- 
en  posant 


(  I  )  V  =  V0  -4-  V4  J  4-  V2  ?a  -h  .  .  .  ,          A  =  ?1Q  -h  7i  ,  £  H-  Ao  E»  -h  .  .  .  . 

Toutes  les  quantite"s  hi  doivent  s'aiinuler  a  la  surface  des  continents  et  Ton 
aura,  d'autre  part,  a  la  surface  des  mers, 


-.,  — 

On  en  deduit 


les  integrales  e*tant  etendues  a  tous  les  elements  dco  de  la  surface  des  mcrs 
seulement,  ainsi  que  toutes  celles  que  nous  aurons  ik  conside'rer  dans  la  suite. 

On  peut  se  demander  si  les  series  ainsi  obtenues  convergent.  Lareponse  doit 
(^tre  affirmative,  comme  le  prouve  la  m^thode  de  Scliwarz  convenablement 
modifiee. 

Si  nous  posons,  en  effet, 

/  V»Vmrfft)  =  W^.n, 

*j 
nous  voyons  ais^ment  que  Ton  a 

WTO.n  =  Wm+n.0  =  WOT+TZ  ;        Wn  >  o ;        ^  <  ^~  <  ^  < 

De  plus  ,^+1  csl  toujours  plus  petit  quo   i,  et  si  ^  cst  <5gal  a-  ^a  somme 

**  n 

de  (p  -f-  i  )2  fonctions  donnees  multipliees  chacune  par  un  coefficient  arbitraire, 
on  peut  disposer  de  cos  coeficients  arbitrages  de  telle  sorte  quo 


ig6  L/EQUILIBRE  DES  MERS. 

Si  alors  u  est  la  limito  do  u,  n   pour  n  infini,  on  pourra  trouver  des  nom- 

W/H-I 

bres  k  et  g  lels  que 

ce  qui  prouve  que  les  series  ( i )  convergent  uuiformement,  pourvu  que  £  <C  [/.. 
La  fonction  V  est  une  fonction  mgromorphc  dc  £;  soit  kt  Tun  des  p6les;  le 
residu  correspoiidanl  sera  un  coefficient  constant  A/,  multiplied  par  une  fonc- 
tion m  satisfaisant  aux  conditions  suivanles  : 

\Ui  ==  o    (a  I'interieur  du  globe);  /  u\dt&  =  i ; 

2  -T7  •+•  lit  =  o    (a  la  surface  des  continents ) ; 

2  --~i  H-  ui  =s  £/«j    (a  la  surface  des  mers). 
fir 

Les  fonclions  w,  jouent,  par  rapport  a  un  globe  doiil  la  surface  est  formee  de 
continents  et  de  mers,  Ip  m^mc  r6le  que  les  fonclions  sph^riqucs  par  rapport  a 
un  globe  entiferement  recouvert  par  les  eaux.  Une  fonction  quelconque  peut,  a 
la  surface  des  mers,  toe  d<5velopp(5e  en  sdrie  proc^danl  suivant  Icsfonctions  u^ 
soit 


/=  / 


d'oCi 


11  resLe  a  determiner  la  conslante  arbitrairc  C,  qui  eiitrc  implicitement 
dans  ^  ;  on  le  fera  en  gcrivant  que  le  volume  des  mers  demeure  invariable. 

S'il  n'y  avait  pas  de  continents,  les  fonctions  ui  so  r(Sdiiiraieiil  aux  fonclions 
spheriqucs  ;  on  aurail 

.  /Cl  =  I,  /Ca  =  A'a  =  /Lj.  =  3,  /tg  s=  5  5 


et 

v  =  As  lt* 

"5-?* 

Pour  passer  du  rgsultal  oCi  £  esl  neglige  an  resultat  exact,  il  suflit  alors  de  le 

multiplier  par  le  facteur 

(3)  —i-; 


L'EQUILIBRL   DES    MERS.  197 

si  maintenanl  on  tieiiL  comple  des  continents,  IPS  nombres  /r/  augmentenl  et  le 
facteur  precedent  devient 


Mais,  ot  c'est  la  que  je  voulais  en  venir,  les  coefficients  Ai7  A2,  A3;  A/,  ne 
sont  phis  nuls  et  la  formule  (2)  contient  des  termes  ou  entrent  les  facteurs 


S 


z  =  1,2,3,4). 


lesquels  sont  notablement  plus  grands  que  le  facteur  (3). 

II  est  tr&s  probable  que,  avec  la  distribution  r6elle  des  continents,  les  coeffi- 
cients AI,  A2,  A3,  A4,  sans  6tre  nuls,  sont  n^gligeables.  MM.  Thomson  et  Tail 
auraient  alors  eu  raison  de  dire  an  paragraphe  816  que  1'attraction  mutuelle  des 
eaux  n'altfere  pas  sensiblement  les  rgsultats.  Mais  la  verification  reste  a  faire; 
dans  l'6tat  actuel  de  la  th^orie,  elle  entrainerait  sans  doute  des  calculs  fort 
p^nibles  et  hors  de  proportion  avec  le  but  a  atteindre.  Peut-£tre  cependant  les 
considerations  qui  precedent  aideront-elles  d'autres  chercheurs  a  Irouver  une 
raethode  assez  rapide  pour  qu'on  puisse  calculer  une  liniite  sup^rieure  de  A4, 
A2,  A3  et  A4. 


SUR  L'EQUILIBRE 


ET 


LES  MOUVEMENTS  DBS  MERS 


Journal  de  Mathernatigues,  5C  serie,  I.  2,  p.  57-102  (1896). 


Introduction. 

Le  probl^me  des  marges  pr6sente  une  telle  complication  qu'il  ne  pent  gu&re 
6tre  abord£  du  premier  coup  dans  toute  sa  g6n&ralit<5  et  qu'il  convient  deparlager 
la  difficult^.  II  faudrait  tenir  compte  a  la  fois  de  Pat-traction  des  astres,  de  cello 
dubourrelet  liquide,  qu'ils  soul&vent,  de  1'inertiedu  liquide,  de  la  presence  des 
continents,  de  la  rotation  du  Globe  et  de  la  force  centrifuge  composite,  etc. 

Peut-6tre  serait-ce  s'acheminer  vers  la  solution  complete  quc  d'examiner 
s6par£ment  chacune  de  ces  difficult^  et  de  chercher  a  r^soudre  le  probl&me 
quand  on  n'a  a  triompher  que  d'une  seule  d'entre  elles. 

Si  les  astres  gtaient  fixes  par  rapport  &  la  Terre  et  entrain^s  dans  son  mouve- 
ment  de  rotation,  le  probl&me  serait  beaucoup  plus  simple,  puisque  la  surface 
des  oceans  prendrait  une  position  d'gquilibre  dont  elle  ne  s'^carterait  plus.  On 
n'aurait  plus  alors  a  tenir  compte  ni  de  Pinertie  du  liquide,  ni  de  la  force  cen- 
trifuge compos^e  et  Pon  serait  ramen6  £  une  simple  question  de  Slatique. 

On  pourrait  encore  se  contenter  de  cette  approximation  si  le  mouvement  des 
aslres  gtait  tr6s  lent;  les  mers  prendraient  alors  une  forme  tr&s  pen  diff(5rente  de 
leur  figure  d'gquilibre. 

Malheureusement  il  n'en  est  pas  ainsi  et  cependant  la  solution  de  cette  ques- 
tion peut  avoir  une  importance  pratique;  les  oscillations  r^elles  des  mers 


L'EQUIUBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  199 

peuvenlelrc  regard^os  comme  la  superposition  dfun  grand  nombre  d'osciila lions 
p&riodiques.  les  unes  a  courte,  les  aulres  a  longue  pdriode.  Chacuno  de  ces 
oscillations  partielles  so  comporte  comme  si  elle  e*tail  seule.  Les  oscillations  a 
tr&s  longue  p<5riode  peuvent  alors  se  calculer  par  la  mgthode  siatiquo.  GVst  co 
qu'ont  tres  bien  apercu  lord  Kelvin  el  M.  Tait  (>/.  Tail  et  Tliomscm,  Traite 
de  Ph  ilosophie  n aturelle } . 

Cette  <3tude  statique  serait  cxtrdment  simple  si  les  oceans  recouvraient  toute 
la  surface  de  la  Torre ;  Femploi  des  functions  spheriques  donnerait  une  solution 
immediate,  soit  quo  Ton  neglige  Pallraction  du  bonrrelet  liquide.  soil  qn'on  en 
tieiine  comptc. 

La  presence  des  continents  complique  le  probl&me;  si  Ton  neglige  Fallrac- 
tion  du  bourrelet  liquide,  il  suffit  d'appliquer  une  correction  tr£s  simple;  c'est 
ce  qu'ont  fait  Tait  et  Thomson. 

J'ai  voulu  le  trailer  en  tenant  comptc  a  la  fois  de  Fatlraction  du  bourrelet  et 
de  la  presence  des  continents;  j'y  suis  parvenu  en  introduisant  certaines  fonc- 
tions  dont  les  proprietors  rappellent  celles  des  fonctions  sph<5riques,  mais  qui 
dependent  de  la  forme  des  continents. 

Je  me  suis  occupe  ensuite  des  oscillations  a  courte  periode,  mais  en  negli- 
geant  d'abord  I  attraction  du  bourrelet  liquide.  II  est  d'abord  ais6  de  voir  que 
1'^tude  des  oscillations  eprouv^es  par  la  mer  sous  1'influence  des  mouvements 
des  as  tres  se  ram^ne  a  celle  de  ses  oscillations  propres,  c'est-^.-dire  de  celles 
qu'elle  e^prouverait,  si  elle  etait  soustraite  a  cette  influence  et  si  ellc  6tait 
^cart^e  de  sa  figure  d'gquilibre,  puis  abandonnee  a  elle-m^me.  C'est  ainsi  que 
Pintggration  des  Equations  diff^rentielles  lin^aires  a  second  membre  se  ramene 
a  Fintegration  des  Equations  sans  second  membre. 

J7ai  done  tfte  conduit  a  tStudier  les  oscillations  propres  d'un  liquide.  J'ai 
suppos^  d'abord  que  ce  liquide  etait  enferme^  dans  un  vase  assez  petit  pour 
qu'on  puisse  n^gliger  la  courbure  de  la  surface  d'&juilibre ;  j'ai  distingue'  le  cas 
ou  la  profondeur  est  finie  et  celui  ou  elle  est  infiniment  petite. 

J'ai  abordt5  ensuite  le  cas  ou  le  vase  est  assez  grand  pour  qu'on  doive  regarder 
la  surface  d'^quilibre  comme  sph^rique. 

J'ai  fait  ressortir  Fanalogie  de  ce  probleme  avec  celui  des  vibrations  d'une 
membrane  tendue  dont  je  me  suis  occup<5  dans  les  Rendiconti  del  Circolo 
matematico  di  Palermo. 

Enfin  j'ai  abord6  un  probl&me  se  rapprochant  beaucoup  plus  de  la  r6alit£  et 
j'ai  tenu  compte  de  la  rotation  du  Globe  et  de  la  force  centrifuge  compos<5e. 


200  L'EQUILIBRE   ET   LES   MOUVEMENTS  DES  MERS. 

I.  —  Equilibre  des  mers. 

Soil  Vi  le  potentiel  dft  a  la  sphere  terrestre,  Ya  celui  qui  cst  du  au  bourrelet 
liquide,  H-  cp  celui  qui  est  du  aux  astres  ot  a  la  force  centrifuge.  Le  potentiel 
total  V,  +  V3  -h  <p  devra  £tre  £gal  a  une  constante  C  a  la  surface  de  la  mer  qui 
differera  d'ailleurs  peu  d'une  sphere 

\!  -H  Va  -4-  9  =  G. 

Soit  p  la  density  de  la  sphere  terrestre,  i  son  rayon,  A  1'tSpaisseur  du  bour- 
relet, de  telle  facon  que  la  distance  de  la  surface  de  la  mer  au  centre  de  la 
Terre  soit  i  +  h  ;  nous  aurons 


Soit  cr  la  density  du  liquide,  V2  pourra  6tre  regardecomme  le  potenliel  d'une 
surface  attirante;  cette  surface  pourra  ^tre  confondue  avec  celle  de  la  sphere 
terrestre  et  la  densile  superficiellc  de  la  mati^re  attirante  sera  cr/?. 

Si  j'envisage  la  d£riv£e  -T-^  *  elle  aura  des  valeurs  diffdrentcs  en  un  point  Lr^s 
voisin  de  la  sphere,  mais  inttirieur,  et  en  un  point  tr6s  voisin  de  la  sphere,  mais 
ext&rieur.  Pour  6viter  toute  confusion,  je  d^signerai  par  ~-r~  la  d£riv<3e  en  un 
point  int&rieur  et  par  -—  la  d£riv<5e  en  un  point  ext^rieur  ;  il  viendra  alors 

dv*    ^v;     ,    , 

_  ---  -ri==4^<rA. 
dr        dr 

D'autre  part,  si  Va  a  la  surface  de  la  sphere  es.t  developp^e  en  st5rio  de  fonctions 
sph^riques  et  que  Ton  ait 

V2  =  SXW. 
il  viendra 


d'ou 


Liquation  d'^quilibre  devient  done 


L'EQUILIBRE   ET   LES  MOUVEMENTS   DES   MERS.  2OI 

OU 

2? 


,  /  i       P  \      ap  a>it_c      4  „ 

2V        35  /      3^   ^  ""          3    '       v' 


Gette  Equation  devra  <Hre  satisfaite  a  la  surface  des  mers;  z\  la  surface  des  conli- 
nentSj  on  devra  avoir  h  =  o,  d'ou 


Enfin,  a  l'int<$rieur  de  la  sphere,  on  aura 

AV2  =  o. 

Nous  pouvons  simplifier  un peu  ces  notations;  supprimons  d'abord  Pindice  a 
devenu  inutile  et  6crivons  V  au  lieu  de  V2.  Posons  ensuite 

3d  ..       3o-  /  ~      4      \  3c 

£A  =  5  <P=  CD  ,  (G ?^P       =  —  K* 

9  P    *  \          3       /   p 

On  devra  avoir  a  la  surface  des  mers 

et  a  la  surface  des  continents 

2«fr"i~     ""°" 

Pour  rtkinir  ces  deux  Equations  en  une  seule,  j'introduirai  un  coefficient  £ 
qui  sera  6gal  a  i  sur  la  surface  des  mers  et  a  o  sur  celle  des  continents  et 
j7£crirai 

(O  2^  +  V  = 


Le  probl^me  consiste  alors  a  trouver  une  fonction  V  qui  satisfasse  a  liqua- 
tion (  i  )  a  la  surface  de  la  sphere  et  a 

AY=:0 

a  Fint(5rieur  de  la  sphere. 

Pour  cela  remplacons  liquation  (  i  )  par 

//v 
(ibis)  .  2  ^--*-V  =  $eVH-e(*  •+-*), 

a/"* 

ou  |  est  une  ind(§termin^e  et  d6veloppons  V  suivant  les  puissances  de  £. 
Soit 


.  p.  _ 


202  I/EQUILIBRE   ET   LES   MOUVEMENTS  DES  MERS. 

II  viendra 

2  ~£  -4-  c'0  = 


el,  en  g£n<3ral, 

dvn 
(a)  .  2  -^  + 

a  la  surface  do  la  sphere  el 

(3)  A 

a  rinltSrieur. 

Le  th(5or6mc  de  Green  nous  donne 


ou,  en  tenant  compte  de  (2), 

(4)  /  (pn^/n-i  —  i'//*pii-i 

Les  integrations  doivent  6tre  ^tendues  a  lous  les  (^l^menls  <r/co  de  la  surface  de 
la  sphere. 
Posons 

I  VmVnSd<*  =  V,n,n- 

Liquation  (4)  niontre  que 

*/»,«  —  1    :=    V/?i—  1,7315 

et  comme,  d'ailleurs, 

Vjn,n  ==  V  ntmj 

on  conclut  que 


ce  qui  me  permettra  d'^crire  avec  un  seul  indice 

*  m,n  ==   *  /n-Hrt* 

Je  dis  que  Vn  est  essentiellement  positif  ;  en  effet,  si  n  =  a/?,  on  a 


L'EQUILIBRE  ET   LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  2o3 

el  si  n  =  sp  —  i  ,  on  a 

V,,  =    /  VpVp-i  c  dtO  =  I  <>  (  2  ^'  -r-  P,,  )  flfo)  =    /   2^  ^  flfo)  H-  ^   t$  rf(0, 

OQ,  en  verlu  Ju  theoreme  de  Green. 


La  premiere  intggrale  doit  ^tre  ^tendue  a  tons  les  elements  rfr  du  volume  do 
la  sphere  et  ^  (  c-~-  \    est  la  somme  des  carr<5s  des  irois  d^riv^es  parlielles  de  py/. 

Si  Ton  change  <1>  en  *  +  /,r0:  P«  se  change  en  rn  -f-  /.^«-M  ?  ^  2/»  °l  ^  2/1-1  so 
changent  en 

/  ({'„  -f-  A  Pw^i  )a£6ftO  s=  V2ll  -f-  2XV2n_l  -H  A2V2n+2 

et 

vv 

/  (^  -f- 


Ces  expressions,  quel  que  soit  X,  doivent  ^tre  positives;  c'est-a-dire  que  les 
Equations  en  / 

O 


doivent  avoir  leurs  racines  imaginaires.  On  a  done 

^  1/z+l  <  ^  S/i 

d'ou 


Le  rapport -r?^  va  done  en  croissant  avec  n. 
Or 

//» 
v%  e  <a?to  /  < 

J 


Si  fn  est  d^velopp^  en  s6rie  de  fonctions  sph^riqties  sous  la  forme 


nous  aurons 


2C)4  L'^QUILIBRE   ET   LES  MOUVEMENTS   DES   MERS. 

Si  nous  posons 

|XXo>  =  A*, 

il  viendra 

Cv\dv  =  3AJ5 

et 


d'ou 

v«»  _       SA«  X-±L<f 

vsll-i""a(2p-hi)A*^  '        v«  ^  ' 

Soil 


ou  cpj.,  cp2,  -  •  •  -  9  ry  sonl  q  foiictions  donn^es  el  ou  a*,  a2,  .  .  .  ,  <x(J  sont  des  ind<5- 
termin(5es.  Les  fonctions  V  ol  9n  seront  des  fonctions  lin<5aires  et  homog^nes 
des  a,  et  nous  pourrons  poser 


Le  rapport  y27?    depend  aussi  des  a. 

Or,  si  #  =  v3,  je  puis,  quelles  que  soient  les  fonctions  cp/,  choisir  les  i 
minxes  a  de  telle  facon  que  le  d^veloppement  de   vn  en  s^rie  de  fonctions 
sph^riques,  commence  par  une  fonction  d'ordre  v  —  i  . 

On  aura  alors 


GonsidtSrons  «l5  a2  .....  aty  comme  les  coordonn<5es  liomogenes  d'un  poinl 
dans  1'espace  a  q  —  i  dimensions.  On  pourra  trouver  dans  cet  espace  une 
region  Rn  telle  qu'a  1'int^rieur  de  cette  region  l'in<5galit<5  (5)  soil  v<3rifi<3e. 

On  pourra  <%alement  trouver  une  region  R/l4.i  telle  que  dans  cette  region 
on  ait 


Cette  region  sera  tout  enti&re  contenue  dans  Rn,  puisque 


'2 

On  peut  en  conclure  que,  quand  n  croit  ind^finimeut,  R«  tend  &  se  r^duire 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  200 

a  une  region  limite  que  j'appelle  R,  qui  pout  se  reduire  a  un  seul  point,  mais 
qui  contient  au  moins  un  point. 

Le  rapport  -^^-allant  en  croissant  et  etant  plus  petit  que  i  tend  vers  une 
limite  qui  est  au  plus  egale  a  i  ;  mais  d'apres  ce  qui  pr<$c£de,  si  le  point  ai; 

a2,  .  .  .  ,  5??  est  dans  la  region  R,  cette  limite  sera  plus  petite  que  -  * 
On  peut  done  trouver  un  nombre  A  tel  que  Ton  ait 

Vn<  A(2v-  rr'S 

pourvu  que  le  point  a1?  a2,  .  .  .  ,  zq  suit  dans  la  region  R. 

Gela  pose,  il  est  aise  d'integrer  Fequation  (2).  Soient  da  et  du!  deux 
ments  de  la  surface  de  la  sphere;  D  la  distance  de  ces  deux  elements,  soient 
et  ?'„_,  les  valeurs  des  fonctions  s  et  r,z__i  au  centre  de  gravite  de  Foment  d 
on  aura 


Je  me  propose  de  trouver  la  limite  superieure  de  [  vn  \  que  j'appelle  £n. 

Pour  cela,  je  divise  la  surface  de  la  sphere  en  deux  regions,  que  j'appelle  R" 
et  Rf//.  Ces  deux  regions  seront  s^par^es  Tune  de  1'autre  par  un  petit  cercle  qui 
sera  Tintersection  de  la  sphere  terrestre  avec  une  autre  sphere  ayant  pour  centre 
Pel6rnent  rfw  et  pour  rayon  p..  La  region  R"  sera  celle  des  deux  regions  qui 
contiendra  Felement  d&.  Nous  poserons 

vn  =  pj  -H  vl. 

vnn  sera  deiini  comuic  tVi  par  Pinlegrale  (6);  seulernent  cette  integrale,  au  lieu 
d'etre  etendue  a  la  sphere  tout  entiere,  sera  6tendue  a  la  region  Rff;  de  m^me,  vmn 
sera  I'integnjle  (6)  etendue  a  Rw. 
Cela  pose,  nous  aurons 


Les  integrates  doivent  6lre  (5tendues  a  R'".  La  premiere  est  plus  petite  que 


elendue  a  la  sphere  lout  entiere  J  mais  cette  derniere  esl  egale  a 


206 

car 


D'autre  part, 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 
•'  =  o    ou     i,        d'ou        i  =  t'-. 

/"'    d(&r  r    d($'     ^      i     m 

J  16*202  <  J   16*2^  ^  4njj[*  ' 


car  dans  Rw  on  a  D  >  p. 
II  vient  ainsi 


(si  le  point  a1?  a2,  .  . . ,  a^  est  dans  la  region  R). 
On  a  ensuite 


Los  inlegrales  doivent  6tre  etenducs  a  W;  la  scconde  esl  ais6e  a  calculcr; 


II  vient  done 


d'ou 


et 


2 


La  quantitc  p.  csl  arbilraire;  mais  il  nous  suffit  do  lui  donner  une  valeur 
quelconque;  I?in<5galit6  pr<5c<5denie  peut  s'(5crire 


a  et  6  etant  des  constantcs. 

Si  X  csl  la  plus  petite  des  deux  quaniilcte 


,=1-        et         3 

2  2V  —  I 


cela  s'^crit 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  207 

On  en  d^duit 


£•*  <<ZA2-f-  A^j  < 

£•3  <  a  A*  H-  A#2  <  A3(3  a 


Comme  JJL  est  arbitraire,  je  puis  prendre 


2v  —  : 
d'oti 


II  r^sulte  dc  la  que  la  serie 

Po-+-5«»i  -4-  P  «>«-*-  ... 

est  (pourvu  que  le  point  ai7  #3,  .  .    ,  c/Lq  soit  dans  la  region  Pi)  absolument  et 
uniform&nent  convergente  toutes  les  fois  que 


Soit  maintenant 

(7  ) 

d'ou 


Si  alors  V*  csl  regard^e  comme  une  fonction  de  £  definie  par  la  seric  (7)  el  si 
le  point  «i7  a2  .  .  .  ,  a7  est  dans  la  region  R,  cette  fonction  del;  sera  holomorphe 
dans  le  cercle  dc  rayon  2v  +  i  . 

Mais  on  a 


d'ou  Fun  peul  conclure  que  A  est  une  fonction  rationnelle  de  \  *  el  de  £  et  que, 
par  cons6quenl,  a  I7inl6rieur  du  cercle  de  rayon  av-f-  i,  V  est  une  fonction 
meromorphe  de  £  dont  les  poles  sont  les  racines  de  1'equaticin 

^f  -f-  a?  =  o. 


208  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

Commc  v  est  arbitraire,  il  resulte  de  la  que  V  est  mgromorphe  dans  tout  lo 
plan  et  que  ses  poles  sont  fixes,  je  veux  dire  ind^pendants  du  centre  de  gravid 
de  l'gl€ment  civ. 

Je  vais  maintenant  montrcr  que  les  poles  sont  simples  et  £tudier  les  r<5sidus; 
je  veux  d<£montrer  que,  si  "£,•  ost  nn  pole  et  UV  le  r<3sidu  correspondant,  on  a  a  la 
surface  de  la  sphere 

(8)  a^+U,  =  e&U7, 

et  a  1'interieur 


j  =  o. 


II  me  suffirait  pour  cola  de  repeter  le  raisonnement  que  j'ai  fait  dans  mon 
Mfemoire  sur  les  Equations  de  la  Physique  mathematique  qui  a  (Ht5  insure  dans 
les  Rendiconti  del  Circolo  matematico  di  Palermo;  il  est  inutile  de  le  repro- 
duire  ici. 

Le  th^oreme  de  Green  nous  donne 


ou  en  vertu  dcs  Equations  (i  bis)  et  (8) 

Ui(gV  -+-  *  -f-  A:)]  «  o 


ou 


(6i  —  i)  fsVUK/w^  f 
Soit  alors 


V  ne  deviendra  pas  infini  pour  £  =  ;/;  il  viendra  done 

—  ygUf  rfw  4-^(5^  -  0  V'U/srfco  =  AUK*  +  A:)rfco, 
ou  pour  g  ==  ^j 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  209 

II.  —  Fonctions  fondamentales. 

II  n?y  aura,  en  general,  qu'une  seule  ibnction  U/  qui  satisfasse  a  1'equation  (8) 
on  plutut  toutcs  les  fonctions  qui  satisferont  a  celte  equation  ne  diff&reront  que 
par  un  facteur  constant. 

Soil  Ui  une  de  ces  functions;  je  la  choisirai  de  telle  facon  quo 


/  SZJjrfto  =  I, 


ct  la  solution  la  plus  generate  de  liquation  (8)  sora 

Uz- = 


A£  etant  un  facleur  constant;  je  dirai  que  ut-  est  une  fonctionfondamentale. 
II  est  aise  dc  voir  que,  si  u\  et  u/(  sont  deux  fonctions  fondamentales  corres- 
pondaiit  a  deux  nombres  differents  £/  et  E/0  on  aura 

Mais  il  peul  arriver  aussi  que  plusieurs  fonctions  line'airement  ind^pendantes 
satisfassent  a  une  mtime  Equation  (8).  II  n'y  en  aura  en  tout  cas  qu'un  nonabre 
fini  (au  plus  v'-\  si  j  ^/  j  (av  —  i ). 

Toutes  les  fonctions  U/  qui  satisfont  a  liquation  (8)  peuvent  s'exprimer 
lineairement  a  Faide  de  y  •+-  i  fonctions  lin^airement  ind^pendantes  que 

et  que  je  d^signerai  par 


Je  pourrai  clioisir  ces  fonctions  fondamentales  de  telle  fac.on  que 

/£U?dfo=I,  /  S 

Nous  aurons  alors 

U/  =  Af«/  -h  A/+1  iii+ 

les  A  <5tant  des  fac tears  constants. 

Voici  quelles  regies  je  suivrai  pour  le  numtSrotage  des  fonctions  u-t  et  des 
nombres  £$. 

J'observe  d'abord  que  les  nombres  £/  sont  esseatiellement  positifs  et  plus 
grands  que  i . 

H.  P.  —  vin.  a? 


210  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS, 

Je  les  rangerai  par  ordre  de  grandeur  croissante.  Mais  il  pourra  arriver, 
comme  je  viens  de  le  dire,  qu'un  m&me  nombre  £,•  corresponde  &  g  -i-  i  fonc- 
tions  fondamentales 


Dans  ce  cas,  je  dgsignerai  indiff^remment  le  nombre  £/  par  les  lettres 


et  le  nombre  suivant  sera 

Dans  ces  conditions,  le  nombre  ^  correspondra  toujours  a  la  fonction  Uk  de 
m6me  indice,   et  au  lieu   d'gcrire  le  terme   infini  de  V  correspondant  an 

p6le  £  =  &  sous  la  forme  ••__  ^  3  je  pourrai  1'^crire 


Les  coefficients  A,-  se  calculent  aist5ment  a  1'aide  de  la  formule  (9);  on  trouve 

A/  =  —   /  £ 

On  aura  ^videmment  I'in6galit6 


(ll)  ^v*>2V—  I. 

Si  une  fonction  quelconquc  F  est  developpable  en  s£rie  de  fonctions  fonda- 
mentales sous  la  forme 

F  ssBiM!  4-  B2W2-4-  .     ., 

on  aura,  en  vertu  des  relations  (  10), 

B2-r=  /£^F<a?co. 

L'analogie  avec  les  fonctions  sph^riques  est  done  ^vidente. 

D'ailleurs,  il  y  a  un  cas  ou  nos  fonctions  fondamentales  se  rgduisent  aux 
fonctions  sph^riques  elles-m6mes  :  c'est  le  cas  de  e  =  i  ;  c'est-a-dire  celui  ou 
les  mers  recouvrent  toute  la  surface  du  Globe. 

De  1'ggalitg  (6)  nous  avons  d^duit  plus  haut  Fin6galit6  suivante,  ou  gn 
repr^sente  le  maximum  de  \v/i\' 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  211 

Nous  avons  de  m£me 


d'ou 


Cette  relation,  ou  les  notations  ont  le  m£me  sens  que  dans  la  relation  (6), 
est  analogue  a  l'6galil£  (6);  seulement  vn  et  vn_i  sont  remplacgs  par  m  et  £,-w/. 

Nous  pourons  done  r^crire  l'in£galit£  (12)  en  y  rempla  cant  gn  par  le  maxi- 
mum de  |  M,-|,  que  j'appelle  G/,  ^rt_i  par  le  maximum  de  |E/M/|,  qui  est  ^-G/  et 

V2«~2=    /    SPJUtflftiJ 

par 


L'in^galit^  devient  ainsi 


Comme  ;JL  est  arbitraire,  je  puis  le  choisir  de  facon  a  rendro  le  second 
membre  minimum:  je  prendrai  done 


d'ou 

0|<5<  ys' 

d'oft  enfin 


Nous  avons  ensuite,  par  Isin^galitt5  de  Schwarz, 

A?  =  T   Aaf(O^-^)rfo)l"<  C&u\du  r( 


La  premiere  des  int6grales  du  dernier  membre  est  £gale  4  i  par  la  rela- 
tion (  10);  la  seconde  peut  6tre  regard6e  comme  donntie;  je  1'appelle  Q2  et  j'en 
d<5duis 

|Af|<Q. 


2I2  L'EQUILIBRE   ET   LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

Envisageons  la  s£rie 

2A/m  /j 
S-fcU 

Cette  s&rie  sera  absolumenl  convergente  si  la  suivanie  1'csi 


Or,  le  termc  gt$n<3ral  de  cetlc  s<3rie  est  plus  petit  quo 


Or 

£va>2V  —  I- 

Done 

C'  <5tant  une  constante.  Le  terme  g6n£ral  est  done  plus  petit  qu'un  facteur 

constant  multipli^  par  ^     ~. 

La  condition  de  convergence  esl  done  que/>  >  3. 
Consid(5rons  alors  la  stSrie 

\V  = 


elle  converge  uniform  gment  et  reprcSsenle  une  fonction  m^romorphe  W  qui  a 
monies  pdles  et  m^mes  rgsidus  que  V;  on  a  done 


.E  d6signant  une  fonction  enti&re  de  ^. 
D'autrc  part,  on  a 


la  s6rie  du  second  membre  convergeant  uniform&naent,  d'oi'i 


la  s<3rie  du  dernier  terme  du  second  membre  est  encore  absolumenl  ct  unifbr- 
mement  convergenle.  Comme  on  a,  d'autre  part, 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  2i3 

on  en  dtkluira 

dE      „       .. 
2  ^  +-  E  =  cJ 

Soit  alors 

(13)  E 

on  aura 


_--tt  «-, 

sauf  pour  /z^o  cl  /i  =  5,  pour  Icsqucls  nous  devrons  ecrirc  los  equations 
suivantes  : 

2<r/e0  ,*       7 

—2  4-  ^o  =  s(4>  -4-  /:  i; 

Les  equations  qui  defimsseni  los  en  ^onl  done  a  parlir  dc  n  =  6  tout  a  fait  de 
m£me  forme  que  les  equations  qui  definissenl  les  r/4. 

Si  done  nous  de'signons  par  Em>71  les  integrates  analogues  aux  Vm,n,  nous 
voyons  que 


Ces   inegalites    sont    vraies   pour  n  >  10;    done  a  partir   de   «  =  10,    lo 

T7 

rapport  -^±1  qui  est  positif  va  en  croissant;  el  alors  a  moins  que  ee  rapport  ne 

soil  constamment  nul,  il  tendra  vcrs  une  limite  diff^rente  de  o  qui  sera  Tin- 
verse  du  rayon  de  convergence  de  la  serie  (i3). 

Mais  la  fonction  E  doit  6tre  entire  :  il  faut  done  que  ce  rapport  soil  cons- 
tamment nul  et  que  Ton  ail 

E/H-i  =  o, 

pour  n  >  i  o  ;  on  a  done 

/  \e\d<*  =  o? 

et,  par  consequent, 

^  =  o, 

pour  n  ^  6. 

La  fonetion  E  est  done  un  polynome  du  5°  degre1. 
Comme  W  est  divisible  par  £5,  on  aura  ^videmment 

fa?2  +  Ps?3- 


2  1  4  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

On  a,  d'ailleurs,  en  comparant  les  ddveloppements  de  E,  V  ct  W, 


Liquation 


donne  alors 


d'ou 


Si  maintenanl  je  suppose  que  Ton  puisse  trouver  cinq  fonctions  «>i,  wa,  cv3, 
4,  (ps  telles  que 

dw5 

w2  ==  e^j  2-T- 

a/* 


2 


7---  4, 

ar  ar 

la  s<5rie 


convergera  el  Ton  aura  tout  simplement 

y-V 

x- 


C'est  ce  qui  arrivera  si  la  fonction  $  +  k  est  continue  ainsi  que  toutes  ses 
d6riv£es  et  si  elle  s'annule  ainsi  que  ses  d£riv6es  des  cinq  premiers  ordres  sur 
le  bord  des  continents. 

J'ajouterai  que,  selon  toutes  les  analogies,  la  s£rie  (i4)  cst  probablement 
toujours  convergente  et  la  formule  (i5)  toujours  vraie. 

III-IV.  —  Application  aux  marees. 

Supposons  done  que  la  s^rie  (i4)  soit  toujours  convergente,  ce  qui  donne 


l/EQUILIBRE  ET   LES  MOUVEMENTS   DES  MERS.  2l5 

La  fonction  <D  est  donn£e  ;  nous  pourrons  done  la  dgvelopper  sous  la  forme 


et  nous  aurons  de  m£me 


Une  fois  qu'on  a  admis  la  possibility  du  developpement,  rien  n'est  plus  facile, 
comme  nous  1'avons  vu,  que  de  calculer  les  coefficients  B,-  et  C/. 
On  a  alors 

Ai  =  —  Bf—  Cj*. 

II  reste  a  calculer  la  constante  A-  ;  nous  le  ferons  en  remarquant  que  le  volume 
du  liquide  doit  demeurer  constant. 

Or  la  variation  de  ce  volume  est  proportionnelle  a 


Je  fais  remarquer  que  sur  les  continents 


dV      „ 
a3?  +  v-°- 


On  doit  done  avoir 

/(•£+*)*• 

Or 


II  vient  ainsi 


ce  qui  dgterminerait  la  constante  k. 

II  faut  faire  finalement  £  =  E0» 

Si  Ton  suppose  que  les  mers  recouvrent  tout  le  Globe,  les  fonctions  fonda- 
mentales  u;  se  r^duisent  aux  fonctions  sph^riques  X^;  les  nombres  &  sont  dgaux 
a  2v  —  i  ;  v  6tant  la  racine  carr^e  de  i  &.  une  unit6  pr^s  par  e$ces* 

On  a  alors 

C|  =  /  zuidto  =  /  Xi<fo>, 

ce  qui  montre  que  tous  les  C,*  sont  nuls,  sauf  C±. 


2i6  L'EQUILIBRE   ET  LES   MOUVEMENTS   DES  MERS. 

De  plus,  dans  1'eqiialion  (16),  tons  los  tcrmcs  /  ew/do)  soul  mils,   sauf  le 

premier;  il  reste  clone 

£d  -+-  Bi  =  o. 

Dans  le  cas  parliculier  des  marges,  <D  a  uiie  forme  parliculifere;  c'esl  une 
foiiclion  spherique  du  deuxieme  ordre;  je  puis  toujours  supposcr  quo 

$  =  BSX5, 

puisque  le  clioix  des  cinq  ibnctions  fondamentales 

z/£S=X,        (i  =  5,  6,  7,  8,  9), 

qui  doivent  &tre  des  functions  sphtiriques  du  deuxieme  ordre,  resle  arbilrairc 
dans  une  certaine  mosurc. 
On  a,  d'ailleurh, 

B1=oJ 

d'ou 

k  =  0,        A3  =  —  Bi} 


Si  Ton  fait  d'abord  £  =  o,  c'ebt-a-dire  si  Ton  neglige  1'altraclion  du  liquide  sur 
lui-m^me,  il  vient 


Si  Ton  fait  ensuite  £  =  £0?  *1  vient 

v  "  5^u  ^  5  JT=TO ' 

Comme  on  a  a  peu  pr&s  £0  =  ?  ?  cela  fait 

db  of» 

v  =  —  -~  • 

5    22 

On  voit  que  1'erreur  commise  en  n^gligeant  1'attraction  du  liquide  sur  lui- 
m^me  est  assez  faible. 

Supposons  maintenant  que  la  mer  ne  recouvre  plus  le  Globe  tout  entier,  rnais 
nggligeons  1'attraction  du  liquide  sur  lui-m£me,  il  viendra 

V  =  — 


L'EQUILIBRE  ET   LES   MOUVEMENTS   DES  MERS.  317 

d'ou,  a  la  biirlace  des  mers, 

2  £L  -+-  V  =  $  -4-  k. 

dr 

La  constante  A*  doit  etrc»  determintic  par  la  condition  quo  la  variation  dn 
volume  total  soit  nulle. 

Lord  Kelvin  ct  M.  Tail,  dans  leur  Traite  de  Philosophic  naturelle^  out 
applique  cello  metliode  aux  oscillations  lentes  dont  la  periode  est  de  six  mo  is 
on  de  quiiize  jours;  ils  ont  compare  le  resultat  obtenu  avec  1'observation;  colic 
comparaison  n'est  pas  saiisfaisante  si  1'on  tient  compte  de  ce  fait  quo  la  mareo 
apparenle  devrait  6tre  diminue'e  par  la  deformation  eprouvee  par  la  croute  ter- 
restre  elle-m£nie,  qui  n'est  pas  absolumeiit  rigide.  Le  resultal  nc  pourrait 
s'expliquer  qu'en  adrneltant,  non  seulement,  quc  le  Globe  terrestre  est  un  solide 
plein,  mais  qu'il  est  beaucoup  plus  rigide  que  1'acier. 

Sans  doute,  la  m^thode  employee  paries  deux  illuslres  savants  anglais  consisle 
a  n(5gliger  1'attraction  du  liquide  sur  lui-m^me.  Nous  venons  de  voir  que,  dans 
le  cas  ou  les  mers  recouvrent  le  Globe  entier,  1'erreur  relative  qui  est  comraise 

o 

est  de  —  •  Les  auteurs  concluent  qu'elle  doit  £lre  aussi  faible  dans  le  cas  de  la 

22 

nature. 

Je  ne  m'iiiscris  pas  en  faux  contre  cette  conclusion,  elle  est  probablement 
exacie;  je  voudrais  seulement  montrer  qu'elle  n?est  pas  aussi  evidente  qu'on 
pourrait  d'abord  le  croire 

Nous  avons 


an  lieu  de 


L'erreur  relative  commise  sur  un  terme  de  la  s^rie  est  dono 


Comme  Ei  est  plus  grand  que  2v  —  i  ?  s'il  j  a  des  continents,  et  e*gal  a  2  v  —  i 
s'il  n'y  en  a  pas,  cette  erreur  est  plus  petite  dans  le  premier  cas  que  dans  le 
second. 

Mais,  d'autre  part,  les  termes  en 


qui  disparaissent  quand  il  n'y  a  pas  de  continents,  ne  sont  pas  mils  quand'  il  y 
a  des  continents. 

H.  P.  —  Yin.  28 


2Ig  L'^QUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DBS  MERS. 

D'un  autre  c6t<£,  on  peut  concevoir  que  les  valeurs  de  £n!;a>£a)£i>  soient 
voisines  de  ce  qu'elles  seraient  si  les  continents  n'existaient  pas,  c'est-&-dire 
de  i  et  de  3. 

Les  arrears  relatives  commises  sur  ces  quatre  termes  seraient  alors  voisines 

de-ou  de7- 
2  4 

On  peut  done  concevoir  que,  pour  certaines  formes  particuliSres  de  conti- 

2 
nents,  Ferreur  relative  commise  sur  V  soit  notablement  plus  grande  que  —  • 

II  est  probable  qu'il  n'en  est  pas  aiiisi,  mais  pour  le  verifier  il  faudrait  faire 
le  calcul  complet,  et  a  cause  de  la  forme  capricieuse  des  continents  ce  calcul, 
m6me  rgduit  &  une  approximation  grossi&re,  serait  absolument  inextricable. 

V.  —  Generalites  sur  les  oscillations. 

Nous  ne  nous  sommes  occup^s  jusqu'icique  des  oscillations  &longuep6riode, 
ce  qui  est  une  simple  question  de  Statique;  les  oscillations  a  courte  p^riode 
doivent,  au  contraire,  £tre  trait^es  en  tenant  compte  de  Finertie,  c'est-a-dire 
comme  une  question  de  Dynamique. 

Consid^rons  d'abord  un  syst^me  dont  la  position  est  d6finie  par  n  coor- 
donn^es  quelconques  gri}  y2)  -  -  •  ?  qn]  soient  y't,  ya,  .  -  »,  qn  les  vitesses,  c'est- 
a-dire  les  d&rivdes  de  ces  coordonn^es. 

Soient  T  F&iergie  cin^tique,  U  l^nergie  potentielle  due  aux  forces  int6- 
rieures.  Soit 


le  travail  virtuel  des  forces  ext&rieures  correspondant  a  une  variation  vir- 
tuelle  iqi  de  la  coordonn^e  qi. 

Les  Equations  de  Lagrange  nous  donneront 

.   .  d  dl       dT       dU      ^          .  . 


Les  Qa  sont  des  fonctions  donn^es  du  temps. 

Je  suppose  que  le  syst&me  ne  s'^carte  jamais  beaucoup  d'un  certain  <§tat 
d^quilibre  stable.  Get  £tat  d'^quilibre  stable  devra  correspondre  a  un  mini- 
mum de  la  fonction  U.  Je  suppose,  par  exemple3  qu'il  correspoade  aux  valeurs 

q\  =  ya  =  .  •  •  —  qri  =  o,       U  «  o. 
Je  suppose  que  U  s'annule  avec  les  #,  ce  qui  est  permis,  puisque  Un'est  d<5ter- 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  2x9 

qu'a  une  constante  pr£s.  Alors  U  est  d6veloppable  suivant  les  puissances 
des  qa]  le  dgveloppement  commence  par  des  termes  du  second  degr£.  Comme 
les  qa  sont  tr£s  petits,  je  m'arr£terai  a  ces  termes  et  U  sera  un  polynome 
homog&ne  du  second  degr6  par  rapport  aux  ga. 

Avec  cette  m6me  approximation,  T  sera  un  polynome  homog&ne  du  second 
degr6  par  rapport  aux  qa  ind^pendant  des  qa  et  nos  Equations  deviendront 

d  dT      dU      ^ 
<a>  dtd?a  +  dj-a  =  ^ 

Les  premiers  membres  de  ces  equations  sont  des  polynomes  limSaires  et  a 
coefficients  constants  par  rapport  aux  q  et  aux  c[  \  les  seconds  membres  sont 
des  fonctions  connues  de  t.  Nous  avons  done  des  Equations  diflferentielles 
lingaires  a  second  membre  et  il  faut  d'abord  int^grer  les  equations  sans  second 
membre, 

(3)  dld^^d^^0' 

II  faut,  pour  faire  Immigration,  poser 

(4)  2a  =  aaCOsX£,        £a  =  —  a«XsinX?, 

les  aa  et  X  6tant  des  constantes  qu'il  s'agit  de  determiner. 

Soient  T0  et  U0  ce  que  deviennent  T  et  U  quand  on  y  remplace  les  qa  et 
les  qa  par  les  art.  Quand  on  y  remplacera  les  qa  et  les  qa  par  leurs  valeurs  (4)? 
on  trouvera 

U  =  UoCos2X*,        T=:T0X2sinn#;        ^H  =^L0 

aqa       d&a 

dT  _    .    ,,<o?T0  d    dT  .,       ^, 

—  X  sin  It  -=  —  ;         -=-  -7-7-  =  —  A2cosX£ 
dt  dq'a 


de  sorte  que  liquation  (3)  devient 


L'ensemble  des  Equations  (5)  signifie  que  X2T0  —  U0,  qui  est  une  forme 
quadra  tique  par  rapport  aux  a^,  a  son  discriminant  nul. 

Liquation  qui  exprime  que  ce  discriminant  est  nul  est  une  Equation  alg6- 
brique  de  degr6  n  en  X2  ;  comme  T  et  U  sont  deux  formes  quadratiques  d^fmies 
positives,  cette  Equation  en  Xa  a  toutes  ses  racines  r^elles  et  positives, 

Le  th6or£me  des  fonctions  homog^nes,  compar6  aux  Equations  (5),  nous 

donne  6videmment 

=  Uo, 


220  l/EQUILIBRE   ET  LES   MOUVEMENTS  DES   MERS. 

et  les  equations  (5)  devieiinent 


J_  ^T°  —  _L 

To  dxa  ~~  Uo  dy.a 


ou 


ae(5)  — 

de  sorto  que  la  resolution  des  Equations  (5)  revieiil  a  la  recherche  des  maxima 

T 

el  des  minima,  ou  des  maxima  minimonun  du  rapport  ~ 


T 

~  • 
Je  de^signerai  par 


les  72  racines  do  1'equation  on  X2;  les  loltros  a(^3  seront  les  valours  des  art  qui 
satisfont  aux  Equations  (5)  en  y  faisant  X  =  A/. 

D'apres  la  thdorie  des  formes  quadratiques,  les  deux  formes  T0  ctU0peuvcnt 
toujours  se  decomposer  comme  il  suit  : 

To  -  PI  H-  -  .  •  H-  PS, 

U0  =  (JLiPf  -4-  ...  4-linPJ, 

les  P  dtant  des  polyiiomes  lin^aires  et  homog&nes  par  rapport  aux  afl  et  les  p. 
(5tant  des  constantes. 

On  voit  tout  de  suite  alors  que 

P*  =  ^J 

et  que  les  valeurs  des  a^  satisferont  aux  Equations  suivantes  ^quivalenles  aux 
Equations  (5)  et  qui  sont  au  nombre  de  ft  —  i  : 

P*  =  o       (k  =  r,  2}  .  .  .,  i  —  i  ;  kr=.  i  -h  i,  i-t-  2,  .  .  .j  /*). 

Comme  ces  Equations  ne  determinant  les  a(j}  qu'a  un  facteur  constant  pr6s, 
nous  disposerons  de  ce  facteur  constant  de  telle  sorte  que 

P*(«SP)«i. 
On  a  alors 


ce  qui  entraine  les  Equations 


Voici  maintenant  comment  011  pourra  conduire  le  raisonnement. 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  221 

Le  rapport  ;^ne  peut  s'annuler.  il  a  done  an  minimum  A~  qui  est  atteini 
pour  <y.n  =.  a(^;  assujetissons  ensuite  les  y.a  a  la  condition 

(7) 


il  y  aura  encore  un  minimum  (plus  grand  que  le  premier),  que  j'appelle  A 
qui  sera  atteint  pour  art  =  a(;/ . 

J'assujettis  les  aa  a  la  condition  (7)  et,  de  plus,  a.  la  condition 


ot  j'obliens  un  nouveau  minimum  A:,  el  ainsi  de  suite. 

Touies  ces  considerations  permettent  de  dtSfinir  les  a^J  el  les  A/  et  nous  four- 
nissent,  par  consequent,  la  solution  complete  des  Equations  sans  second 
membre;  revenons  maintenanl  aux  Equations  a  second  membre  (a). 

Les  Q«  sont  des  fonctions  de  t  qui  pourront  toujours  se  mettre  sous  la  forme 
d'int^grales  de  Fourier;  mais  il  nous  suffira  de  nous  rtSduire  pour  ainsi  dire  a 
Pun  des  <5lt5ments  de  ces  intggrales  et  a  poser 


Qa  = 

les  Ra  t^tant  des  conslanies  donn^es. 

Nous  pourrons  alors  rǤsoudre  les  equations  (a)  en  posant 

qa  =  «rt  cos  \t  ; 

c'est  eette  solution  qui  constiluera  ce  qu'on  peul  appeler  une  oscillation  simple 
forcee^  tout  a  fait  analogue  aux  ondes  £l£mentaires  dont  la  reunion  coiistitue 
les  marges;  tandis  que  nous  reservoiis  le  nora  d'oscillations  simples  propres 
aux  solutions 


des  Equations  (3). 
Les  Equations  (a)  deviennent  alors  (en  divisant  par 


Multiplions  les  Equations  (8)  par  a{^  et  ajouloiis,  ii  viendra 
(9)  2(Xf-^)pf(aa)==SRaa(/). 

Les  n  Equations  (8)  sont  ainsi  remplac<5es  par  les  n  Equations  (g). 


222  L'gQUILIBRE  ET   LES  MOUVEMENTS   DES  MERS. 

Si  Ton  avail 


la  solution  serait  immediate  et  1'on  aurait 


On  est  done  conduit  a  chercher  &  determiner  les  n  coefficients 

k  i  j     A  2  j     •  •  •  >    "^ 
par  les  n  Equations 

(10)  K^ 


Pour  cela,  multiplions  ces  Equations  par  a(^  et  ajoutons;  il  viendra,  en  vertu 
de(6), 

2  Ra«S  =  2^-. 

Les  coefficients  A^  6tant  ainsi  determines,  on  aura 


On  voit  comment  PtHude  des  oscillations  forc^es  se  ram&ne  a  celle  des  oscil- 
lations propres. 

Dans  les  probl&mes  que  nous  aurons  a  traiter,  la  situation  du  syst&me  n'est 
plus  defiinie  par  un  nombre  fini  de  paramtoes,  mais  par  une  infinite;  T  et  U 
ne  s'expriment  plus  par  des  sommes  de  termes,  mais  par  des  integrates  definies. 

Tout  ce  que  nous  avons  dit  subsiste  d'ailleurs;  la  mani&re  d'etudier  les  oscil- 
lations propres  par  la  suite  des  minima  successifs  du  rapport  de  T  a  U;  celle 
de  ramener  les  oscillations  forcees  aux  oscillations  propres;  enfin  les  equa- 
tions (6)  ou  il  faut  remplacer  les  sommes  par  des  integrates  et  qui  deviennent 
ainsi  ces  series  d'equations,  analogues  aux  equations  (10)  du  paragraphe  II,  et 
que  1'on  rencontre  dans  tous  les  probtemes  de  Physique  mathematique 

La  premiere  idee  de  cette  generalisation,  qui  est  le  fondement  de  tout  ce  qui 
va  suivre,  est  due  a  lord  Rayleigh. 

Les  equations  (n)  montrent  que  les  aa  sont  des  fonctions  rationnelles 
de  A2 ;  ces  fonctions  sont  les  analogues  de  la  fonction  V  etudiee  dans  le  para- 
graphe I  et  qui  est  une  fonction  meromorphe  de  £. 


L'EQUILIBRE  ET  LES   MOUVEMENTS  DES  MERS.  223 

Nous  pouvons  tirer  de  ces  m6mes  Equations  ( 1 1 )  afl  d£velopp6  suivant  les 
puissances  de  X2;  il  viendra 


avec  la  condition 

ft<*)^\ 

rfX?*+« 

Fqrmons  maintenant  les  expressions 


(je  suppose,  bien  entendu,  que  dans  T0  et  U0  les  art  onl  6t6  remplaciSs  par  j3(U}). 

Ces   expressions  sont  analogues  aux  integrates  Vm,n  considers  dans  le 
paragraphe  I. 

On  trouve  aisgment 


Ces  Equations  montrent  que  les  expressions  (12)  ne  changenL  pas  quand  on 
change  m  et  n  en  m  +  A  et  n  —  A. 

Cette  proposition  est  analogue  a  liquation 

V/7i,«  ==   '  wz-Hl,n — i 

d6montr£e  dans  le  paragraphe  L 

VI.  —  Oscillations  propres  des  licpddes. 

Gonsid&rons  un  liq\iide  enferm^  dans  un  vase  assez  petit  pour  qu'a  Pint&rieur 
de  ce  vase  la  pesanteur  puisse  ^tre  regard^e  comme  une  force  constante  en 
grandeur  et  en  direction.  La  surface  libre  du  liquide  en  (Squilibre  se  r^duira  a 
un  plan  horizontal. 

Nous  supposerons  que  Ton  peut  n^gliger  1'attraction  mutuelle  des  diverses 
portions  du  liquide  et  les  effets  de  la  force  centrifuge  compos^e;  et  nous  propo- 
sons  d'&udier  les  petites  oscillations  de  ce  liquide  lorsqu'il  a  6te  peu  6cart^  de 
sa  position  d'gquilibre,  puisqu'il  est  abandonn6  a  Iui»m6me. 

A  Porigine  du  temps,  le  liquide  est  £cart6  de  sa  position  d'£quilibre,  mais  il 
est  en  repos ;  si  la  forme  initiale  de  la  surface  libre,  6cart6e  de  Fgquilibre,  est 
convenablement  choisie,  le  mouvement  du  liquide  sera  p<5riodique,  et  nous 
aurons  ce  qu'on  appelle  une  oscillation  propre  simple. 


224  L'gQUILIBRE  ET   LES  MOUVEMENTS   DES  MERS. 

Si  cette  forme  initiale  est  quelconque,  le  mouvement  du  liquide  rtSsulte  de  la 
superposition  d'une  infinite  d'oscillations  simples.  Dans  tous  les  cas,  d'apr^s  le 
th6or£me  de  Lagrange,  comme  nous  partons  du  repos,  il  y  aura  une  fonction 
des  vitesses. 

Consid^rons  le  cas  d'une  oscillation  simple;  comnio  le  mouvemenl  osi,  piSriu- 
dique,  cette  fonction  sera  de  la  forme 

<D  =  o  sin  A?, 

cp  tUant  ind(3pendant  du  temps.  Liquation  de  continuity  sera 

A9  =  o. 

La  pression/?,  si  nous  prenons  la  density  du  liquide  pour  nnild  et  1'axe  des  z 
dirig^  de  hant  en  bas,  sera  donn6e  par  la  formule 


Mais  les  mouvemenl  s  (Hant  tr^s  peiits,  nous  pouvons  n(5gliger  le  carre  de  O 
et  il  reste 


. 

p  —gZ  —  -rff—gZ  —  XO 

La  force  vive  du  liquide  est  ggale 

irr/d$\*      (d&\       /rf*\91,        sin*X/  Tvi  /^9\ 

-/(T-I-M-T-I-M-T-}      ^t:=  -  ~ 

*J  l\dacj         \dy  }       \ds  J    J 


LJint<5gration  doit  6tre  etendue  a  tous  les  dements  de  volume  ch  du  liquide. 
Quant  a  1'gnergie  potentielle,  elle  est  ^gale  a 


rint6gration  t^tant  <§lendue  a  tous  les  6l6ments  rfw  de  la  surface  libre  du  liquide. 

Cette  surface  libre,  en  nggligeant  des  infinimenL  petits,  peut  £tre  assimil(5e  a 
un  plan  horizontal  et  nous  prendrons  ce  plan  pour  plan  des  aty. 

Une  molecule  qui  se  trouve  a  la  surface  libre  6tait  dans  le  plan  des  xy  quand 
le  liquide  £tait  en  gquilibre.  La  quantity  z  qui  entre  dans  notre  integrate  n'est 
done  autre  chose  que  la  projection  sur  1'axe  des  s  du  d&placemenl  de  cette 
molecule. 

Or  les  projections  du  displacement  d'une  molecule  sur  les  trois  axes  sont 
t^videmment  6gales  a 

COSA£  d®  cosXi  dy  cosX^  dy 

~  dx*  T~"5r'  ~  dz' 


L/EQUIUBRE   ET   LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  225 

L'energie  potentielle  est  done  e"gale  a 


D*apr&»  ce  que  nous  avons  vu  plus  haul,  le  probleme  csl  aiiisi  rarnene  a 
rechercher  les  maxima  et  minima  relalifs  du  rapport  de  Tintegrale 


a  1*  integrate 


La  premiere  integrate  est  etendue  aux  elements  <:/7  du  volume  du  liquide  et 
ce  volume  est  limite.  d'une  part,  par  la  surface  de  la  paroi  du  vase  et,  d'autre 
part,  par  la  surface  libre,  qui  est  une  portion  du  plan  des  xy.  La  seconde  inte- 
grale  est  etendue  a  la  surface  libre. 

La  foiiction  cp  est  assujettie  a  deux  conditions  : 

i°  A  1'interieur  du  vase,  on  aura 

Ac  =  o. 

2°  Sur  la  surface  de  la  paroi,  on  aura 


$-0. 

dn 


On  trouve 


uu,  en  vertu  du  theoreme  de  Green, 

I3A=  r^8srfca4-  r^lSo^o'—  Cteovdt. 
2  J    an    "  J    dn    "  J 

La  premiere  integrate  est  etendue  a  la  surface  libre,  le  long  de  laquelle  on  a 

dfe>  __  dy 
Hn  ~~  ds* 

La  seconde  esl  elendue  a  la  surface  de  la  paroi;  ellc  est.  iiulle. 

La  troisitoe  est  <3iendue  an  volume  du  vase;  elle  est  egalement  nulle. 

II  reste  done 

-  3A  =  /  -T^.O?  //o>. 
2  J   dz    ' 

H.  P.  —  VIII.  25 


6  L'EQUILIBRE  ET   LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

On  trouve,  d'autre  part, 


Mais  le  theortjme  de  Green  nous  donne  egalemenl 


Mais  la  fond  ion  cp  <£tant  assujettie  auu  deux  conditions  Acp  =  o,  -^  =  o,  on 
devra  avoir  : 

Sur  la  surface  dc  la  paroi 

~dii  ~  °* 

Done  la  seconde  integrate  est  nulle. 
Dans  rinl&rieur  du  vase 

Aos  =  o. 

Done  la  iroisi&nc  integrale  est  nulle. 
Sur  la  surface  libre 

~~dn  ~~   dz  ~~    ds 
Done  enfiii 


ISA 

2 


=  /  9  s  ;r  ^to- 
«/        ^s 

Soil  U  le  volume  du  liquidc,  ce  volume  est  constant;  on  a  done 


done 


Pour  que  5  ~  soit  nul,  il  faut  que  SB  =  o  soil  une  consequence  de  oA  =  o  et 
oU  —  o,  ce  qui  exige  qu'a  la  surface  libre  on  ait 


a  et  b  ^tant  des  constantes.  Mais  la  fonction  des  vitesses  n'est  d&finie  qu'a  une 
constante  pr^s;  je  puis  done  supposer  b  =  o. 


L'&JUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  227 

La  condition  necessaire  et  suffisante  pour  que 

3  A 

c'est  done  que  le  rapport  de  9  a  -^  soit  constant  en  tons  les  points  de  la  surface 
libre. 

Ainsi  la  recherche  des  oscillations  propres  simples  du  liquide  se  ram&ae  a  la 
determination  d'une  fonction  9  satisfaisant  aux  conditions  suivantes  : 

i°  A  Pinterieur  du  vase 
2°  Sur  la  paroi  du  vase 

3°  Sur  la  surface  libre 

—  :  9  =  const. 

On  pent  arriver  a  ce  resultat  d'une  autre  maniere.  Nous  avons  trouv6 

p  =  g  5  —  AO  COS  A  t. 

A  la  surface  libre,  p  est  mil,  et  z  est  egal  a  la  projection  du  deplacernent  snr 
Paxe  des  ^,  ainsi  que  je  Pai  dit  plus  haul,  c'est-a-dire  a 


On  a  done 

<2?<p  ^ 

^_  =_A-5. 

La  recherche  des  lonctions  o,  qui  correspondent  aux  diflPereiites  oscillations 
simples  et  qui  sont  analogues  dans  une  certaine  mesure  aux  fonctions  fonda- 
rnentales  du  paragraphe  II,  le  d^veloppement  d'une  fonction  quelconque  en 
sgrie  proc^dant  suivant  ces  fonctions  fondamentales,  se  ferait  d'apr^s  des  pro- 
c^d^s  analogues  a  ceux  des  premiers  paragraphes  de  ce  travail  ou  de  mon 
Memoire  cit6  des  Rendicontf. 

Mais  je  pr^fere  ne  pas  m'y  altarder  et  passer  tout  de  suite  au  cas  ou  la  pro- 
fondeur  du  vase  est  tr&s  petite. 

Soil  k  la  profondeur  du  vase,  de  telle  fagon  que  la  surface  de  la  paroi  ait 
pour  Equation 


228  L'EQUILIBRE   ET   LES   MOUVEMENTS  DES   MERS. 

.  .  ..."  ,  f   .  dh    dh 

Je  supposerai  que  A  est  tres  peat  auisi  que  ses  derives  ^?  ^- 

Je  d^veloppe  9  suivant  les  puissances  croissantes  de  z  et  j'ai 

O  =  Cpo  •+•  ?1  -2T  H-  y  *  5-  H-  .  .  .  . 

A  la  surface  libre,  c'est-a-dire  pour  z  =  o,  nous  devrons  avoir 


d'ou 


A  1'interieur  nous  devons  avoir  Acp  =  o,  ce  qui  s'ecril 

(A?o-H  -  As,  -h. . . )  -4-  (292 --T-  6^o3-t-  i2^23>t-i-. .  . )  ==  o 
ou,  en  faisanl  s  =  o, 
(2)  AcoH-  2toa=  o. 

Au  fond  du  vase,  c'est-a-dire  pour  z  =  h,  nous  devons  avoir 


Comme  les  cosinus  directeurs  de  la  normale  sont  proportionnels  a 

cela  peut  s'ecrire 

Or,  pour  z  =  h,  on  a 

dv 


dh       dh 

-=-»     -7-     et    — i, 

dx       dy  ' 


ds       dx  dx       dy  dy' 


cp  _     po        ,  <9t 

~_  ___  —  "      ^—  /<f    _-    —  j—  .  .  <  . 
dx       doc  dx 


Je  substitue  dans  1'^quation  (3)  en  n%ligeanl  le  carre  de  A  et  j'obtiens 

dh  d®b        dh,  d$>b 


C4)  "         Tl  1    ~Ta"  -  dx^doc-fy  ~fy 

Tirons  cp£  et  <p2  de  (i)  et  de  (2)  et  substituons  dans  (4),  il  viendra 


L^QUI  LIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  229 

OU 


Au  bord  du  vase,  on  a 

^  =3.  h  =  o, 

et  par  consequent  on  a,  a  lafois, 

dkp  __  _  Aa  dy  ^  dh  dy        dh  ds 

dz  ~~       g  *'         dz~~  dx  dx       dy  'dy* 

Si  nous  nt^gligeons  A,  nous  tirons  de  la 

a?© 

-£=0,  ?=0 

et,  comme  £  est  nul, 

90=0. 

Ainsi  la  fonction  <p0  doit  satisfaire  u  liquation  (5)  en  tous  les  points  de  la 
surface  libre  qui  est  une  aire  plane  et,  au  bord  de  cette  aire  plane,  elle  doit 
s'annuler 

G'est  cette  condition  a  la  limite  que  nous  adopterons;  mais  je  dois  observer 
que,  pour  Tetablir,  j'ai  du  supposer  non  seulement  que  h  est  tr6s  petit,  mais 
que  ses  d6riv6es  le  sont  <5galement;  de  sorte  que,  sur  le  bord,  le  fond  du-vase 
prgsente  une  pente  tr^s  douce. 

Si,  au  contraire,  j'avais  suppose  que  pr&s  du  bord  la  paroi  du  vase  est  verti- 
cale,  j'aurais  du  remplacer  la  condition  a  la  limite 

90=^0 
par  la  suivante  : 


On  peut  arriver  au  m&me  r«5sullat  d'uhe  autre  manure. 
La  force  vive  est  ggale  a 


Or 


23o  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

ou,  puisque  3  esl  ires  petit. 


'   \dy)  -*" 

et,  comme  on  a 

—  _  „ 
?i  —        g  ,o, 

la  force  vive  est  egale  a 

siii-Xz   /",    ,    r/^9o\""      /<^?oV      A*    2  "I 
2      .y    i<rw[\7/5/   "'"V^r/   ^p90] 

LT&iergie  potentielle  est^galea 


Mais  liquation.  (4)  monlre  que  Q!  (el  par  consequent  A2)  ost  une  quantity 
petite  de  1'ordre  de  h  ;  nous  devons  done  n^gliger  le  lerme  en  cpj  dans 
1'expression  de  la  force  vive  qui  se  r^duit  a 


D'ailleurs,  nos  formules  montrent  suffisamment  que  Fthiergie  cinetique 
moyenne  est  de  Tordre  de  h  et  T^nergie  potentielle  moyenne  de  Pordre  de  A2  ; 
et  comme  7  dans  une  oscillation  simple,  ces  deux  Energies  moyennes  doivent 
&tre  £gales,  on  doit  conclure  que  A2  est  de  1'ordre  de  A,  ce  qui  justifie  une  fois 
de  plus  la  reduction  que  nous  venons  de  faire. 

Cela  pos<5,  la  recherche  des  oscillations  simples  se  ram&ne  h  la  determination 
des  maxima  et  des  minima  relatifs  du  rapport  de  1'int^grale 


a  Pint£grale 


L'application  des  regies  du  calcul  des  variations  nous  conduirait  a  liqua- 
tion (5),  que  nous  avons  obtenue  directement, 

Comparons  a  un  probl^me  en  apparence  tr&s  diflf^rent,  celui  des  vibrations 
d'une  membrane  tendue. 

L'^nergie  cinetique  est  proportionuelle  alors  a  I7int($grale 


B  / 


L'EQUiLIBRE   ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  23 1 

o  deslgnanl  Tepaisseur  de  lu  membrane  el  o  le  emplacement  d'un  point  de  la 
membrane  par  rapporl  a  sa  position  cPequilibre.  Ce  d^placemenL  est  suppos^ 
normal  a  la  membrane. 

L'energie  potentielle  esi  proporiionnelle  a  I'integrale 


//  designant  la  tension  de  la  membrane. 

D'aulre  part,  sur  le  bord  de  la  membrane,  la  function  o  doit  s'annuler. 

Le  probleme  consislo  a  rechercher  les  maxima  et  les  minima  relatifs  du 

rapport  i. 

Mais  les  Integra  les  A  el  B  sont  les  monies  quo  dans  le  probleme  qui  nous 
occupait  d'abord  ;  il  suffit  d'y  fa  ire  p  =  i  . 

Le  probl&me  des  oscillations  d'un  liquide  dans  un  vase  pen  pro  fond  esl  done 
identique  an  probl&me  des  vibrations  d'une  membrane  d'^paisseur  constante, 
mais  de  tension  variable. 

J'ai  trait<5  compl^tement  le  probleme  de  la  membrane  dans  mon  Memoire 
cit(5  des  Rendiconti;  J'T  ai  suppose,  il  est  vrai,  la  tension  constante;  mais  mon 
analyse  serait  encore  applicable,  mutatis  mutandis*  an  cas  de  la  tension 
variable. 

VII.  —  Influence  de  la  cottrbure. 

Supposons  maintenant  que  le  vase  soit  assez  grand  pour  que  la  surface  libre 
d'^quilibre  ne  puisse  plus  &tre  regard£e  comme  plane,  mais  doive  6tre  consi- 
d^r^e  comme  sph^rique. 

Je  suppose  toujours  qu'il  n'y  a  pas  de  rotations  et  que  Ton  neglige  Tattraction 
du  liquide. 

On  aura,  dans  une  oscillation  simple,  pour  la  fonction  des  vitesses, 


cp  titant  ind^pendant  du  temps.  A  I'iut&ieur  du  liquide,  il  viendra 

A<p  =  o. 

La  press  Jon  JE?  sera,  en  n^gligeant  le  carr6  de  4>, 


232  L'EQUILIBRE  ET   LES  MOUVEMENTS   DES  MERS. 

a  et  b  designeiil  ties  const  antes  el  /'  la  distance  au  centre  cle  la  sphe.ro.  Cela 
peut  b'ecrire  d'ailleurs 


=   -     —  X®  COS  X  £  —  &  . 


La  force  vive  est  egale  encore  a 

-^ 

et  Pe'nergie  potentielle  a 


1   a    C  .  j 

*&J  ?**• 


JL'inte'gration  est  e'tendue  a  tous  les  e'le'ments  rfw  de  la  surface  libre  sphe'rique 
d'^quilibre  ;  R  est  le  rayon  de  cette  surface  et  R  -f-  p  la  distance  an  centre  djune 
molecule  de  la  surface  libre  apres  deformation. 

Les  projections  d'une  mole'cule  sur  les  trois  axes  sont 

cos  X  t  dv  cos  A  t  d®  cos  X  t  dy 

~  fa'  X~  dy*  T~^* 

La  projection  sur  le  rayon  vecteur  sera 

cos  X  t  dy 
T"^' 

II  est  clair  qu'en  un  point  de  la  surface  libre  on  a 

d$  __  dv  _  sc  dv       y  dy        s  dy 
dn  ~  dr       r  dx       r  dy       r  dz  ' 

L^nergie  potentielle  est  done  e"gale  a 

cos*X*    a 
-33 


II  faut  maintenant  chercher  les  maxima  et  les  minima  relatifs  du  rapport  de 
Pinte'grale 


a  rinte"grale 


II  vient 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  o33 

Lt»&  notations  onl  m£mc  signification  quo  dans  le  paragraphc  precedent;  on  a 
encore 

et  sur  la  paroi  du  vase 

11  reste 

1  r    dS®  , 

-  oA  =   /    c  — = —  aco, 
a  J    '   dr 

D'autre  part, 

—  SB  =  /  -7-  — = —  dto. 

2  J   dr    dr 

Enfin,  U  etant  le  volume  total  du  liqtiide,  on  doit  avoir 

3U  ==  o, 
c'est-a-dire 

J-£**=°- 

II  faut  que  3A  =  o  soit  une  consequence  de  3B  =  o,  3U  =  o.  Cela  exige 


Commc  q>  n'est  determine  qu'a  une  constante  pres,  je  puis  supposer  (3  =  o. 
D'aillenrs,  a  la  surface,  la  pression  est  nulle;  d'ou 

—  =  X®  cosXf  •+•  b^ 

ou 

a      __ 
Rn-p  ~"  ^ 

ou 

a        a?  __  , 


II  faut  prendre  la  constante  b  e*gale  a  g  et  il  vient,  en  remplacant  p  par  sa 
valeur, 


d'ou 

^?  —  ill 
dr  ~"    a 

Passons  maintenant  au  cas  oil  la  profondeur  est  infiniment  petite. 

H,  p.  —  vin.  3o 


2>3i  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

Soil  Pi  4- p  la  distance  d'une  molecule  an  centre;  <lt?veloppons  cp  suivant  les 
puissances  do  p  el  ecrivons 


On  dovra  avoir  a.  la  surface  libre 


cl'ou 


La  force  vive  esl  tfgale  a 

2     J  [_    ^      \ftrj  J 

fci  //  esL  la  profondeur  el  Dcp  lo  cam*  do  la  composante  de  la  vitesse  perpendi- 
culaire  an  rayon  vecteur. 
On  peut  prendre' 


"T"J 


et,  comme  Xa  est  Irtjs  petit,  n^gliger  le  terme  en  ( -~  V*  II  restc  pour  la  force 


vive 


/  h  Doo  dtt). 
L'^nergie  potentielle  esL,  d'autre  part. 

"IT"  7&J  (&)  *****  ~a~~2fV~J  * 


Le  problfeme  est  done  ramen£  a  la  recherche  des  maxima  et  minima  relatifs  du 
rapport  de  Pintggrale 

A  =  / 
a  P  integrate 


De  plus,  cp0  doit  s'annuler  au  bord  de  la  mer. 

Consid^rons  sur  la  sphere  les  courbes  cp0  =  const.  ;  envisageons  deux  de  ces 
courbes  infiniment  voisines,  correspondant  aux  valeurs  90  et  ^p0  -+-  d<$Q  ;  soit  dv 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS   DES   MERS.  ?35 

la  distance  d'un  point  de   la  seconde  courbe  a  la  premiere  courbe,   estiinee 
suivant  la  normale  a  cette  premiere  courbe  ;  nous  aurons 


Faisons  la  representation  cunforme  de  la  surface  sphe*riquo  de  la  mer  sur  une 
aire  plane;  par  exemple  par  projection  stere*ographique. 

Considerons  les  projections  des  deux  courbes  3<>  =  consl.  ot  soit  <kf  la  dis- 
tance de  ces  deux  coujbes  estimee  suivant  la  normale  ;  on  aura 


Y  6tant  le  rapport  de  similitude  d'une  figure  plane  infinimcnl  petite  a  la  figure 
sphe'rique  correspondante. 

Soit  dcd  la  projection  de  l'(5l£menl  d&  de  la  sphere,  on  aura 

^0>'=  v2  flfo). 

11  vient  aiiibi 


Rapportons  la  figure  plane  a  deux  axes  rectangulaires,  celui  des  a?'  et  celui 
des  y',  nous  aurons 

r/w'  =  dxf  dy': 


d'ou 


Le  probleme  est  ainsi  ramene*  a  celui  de  la  membrane,  avec  une  e'paisseur 

variable  —  et  une  tension  variable  h  . 

T2 

Je  me  reserve  de  revenir  dans  un  prochain  num^ro  sur  le  m^me  sujet.  J'ai 
jusqu'ici  n^glig^  les  effets  de  rotation  du  globe  et  de  la  force  centrifuge  compo- 
se*e;  il  me  faut  maintenant  en  tenir.  compte;  les  rgsultats  obtenus  subsisteront 
dans  leurs  traits  ge*ne'raux>  mais  ils  seront  sensiblement  modifies  et  compliqu^s. 


23C  L'EQUILIBRE   ET   LES  MOUVEMENTS   DBS  MERS. 

La  recherche  des  oscillation^  prop  res  simples  dans  Ic  mouvomcnl  rolalif  se 
ramene,  comma  dans  le  cas  du  mouvemenl  absolu,  a  ljinte"gration  d'un  sysleme 
d'e"quations  differentielles  ]in(5aires  a  coefficients  constants  el  le  principe  de 
moindrc  action  nous  apprond  quo  colic  integration  so  rallache  anssi  a  une 
question  de  minimum. 

Apr&s  avoir  expose  les  principes  gent?raux  qui  regissent  cette  question,  nous 
les  appliquerons  d'abord  au  cas  d'un  liquide  oscillant  dans  un  vase  tournant 
assez  petit  pour  qu:on  puisse  n(5gliger  la  courbure  de  la  surface;  puis,  enfin,  au 
cas  des  mers;  mais  nous  n<5gligerons  toujours  Fattraction  interne  du  liquide. 


SUR  L'EQUILIBRE 


ET 


LES  MOUVEMENTS  DES  MERS 


Journal  de  Mathematiques,  5B  serie,  t.  2,  p.  ^17-262  (1896). 


VIII.  —  Mouvement  relatif . 

J'ai  jusqu'ici  neglige  les  efiets  de  la  rotation  du  Globe  ct  de  la  force  centri- 
fuge compos^e;  pour  en  tenir  compte,  je  rappelle  d'abord  les  principes  fonda- 
mentaux  de  la  dynamique  des  syst&mes  en  mouvement  relatif  et,  plus  gtinerale- 
ment,  des  syst&mes  ou  interviennent  des  forces  gyrostatiques. 

Soient  gi:  q^  ...,  qn\  qn^,  q,M,  ---,  gWc  les  n  +  k  coordonnees  qui 
d^finissent  la  situation  du  systeme.  En  reprenant  les  notations  du  paragraphe  V, 
les  Equations  de  La  grange  s'^criront 

d_  dT       dT        dti  _ 
(1)  dt  dj't        dqt    '    d^i  "^ 

Parmi  les  parametres  q,  nous  distinguerons  : 

i°  qii  q^t  •  •  sj  qm  que  j?appellerai  les  qa  ou  les  parametres  a  variation  faible; 
a°  ^i-n,  <//*4-2?  ••-?  2W/0  que  j'appellerai  les  qi,  ou  les  parametres  a  variation 
rapidc. 

Je  supposerai  que  T  et  U  sont  independanls  des  q^  T  dependant  seulemcnt 
des  qb ;  et  que  Q6=  o.  L'equation  de  Lagrange  dcvient  alors 

d  eft 


238  L'iQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DBS  MERS. 

cl'ou 


b  (jtant  une  constante. 
Soil  maintenant 


Dea  equations  (2)  on  peul  tirer  les  q'b  en  function  des  ^«,  des  q'a  et  des 
constanles  /j&;  el  si  1'on  subslitue  dans  H  les  valours  ainsi  trouvees,  H  n'est 
plus  fonction  que  des  qa  et  des  qfC 

Pour  eviter  toute  confusion,  je  dtfsiguerai  par  des  d  ordinaircs  los  derivdes 
prises  par  rapport  aux  qa  et  aux  qu  en  regardant  les  q'b  comme  des  variables 
indtipendantes  et  par  des  d  ronds  les  d(5rivt5es  prises  par  rapport  aux  qa  el  aux 
q'a  en  regardant  les  qi  comme  des  fonctions  des  qa  ct  des  qn. 

II  vient  alors 

—  'Isit 

dq'b  dqa 


ou,  en  verlu  des  equations  (2), 


de  sortc  qu'avec  les  nouvelles  variables  les  equations  de  Lagrange  deviennent 
(3)  f-^L-^i^Qrt        (a«i,2  n) 

Si  les  forces  ext&ieures  sont  nulles,  ces  Equations  se  r^duisenta 

dont  la  signification  est  bien  connue.  Elles  veulent  dire  que  Faction  hamil- 
tonienne. 


Hdt 

fn 

doit  &tre  minimum. 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  J>ES  MESS.  289 

Les  equations  ^3  his)  entrainent  la  suivante,  qui  est  liquation  de  la  conser- 
vation de  1'eJiergio 

—  E  =  H  — V  -r-r  q'n  =  const. 


Dans  le  probleme  qui  nous  occupe,  nous  aurous  un  seul  parametre  a  varia- 
tion rapide  q\t  :  c'est  Tangle  dont  le  globe  solide  terreslre  a  tourne  autour  de 
son  axe  a  parlir  d'une  certaine  position  prise  pour  origino  ;  sa  derivee  q'b  est  sa 
vitesse  angulaire  de  rotation.  Nous  aurons  une  infinite  de  parainetres  a  variation 
faible  qtl  qui  definiront  la  position  relative  des  particules  liquides  par  rapport 
au  globe  solide. 

T  est  un  polynome  hoiuogene  du  deuxieine  degre  par  rapport  aux  qa  et  aux 

jnp 

qb  ;  L  ne  depend  pas  de  ces  quantites;  les  -r->  sont  des  polynomes  homogOnes 
du  premier  degre  en  q'a  et  q'b. 

Les  *qb  tire's  des  equations  (2)  sont  des  polynomes  du  premier  degre  non 
liomogenes  par  rapport  aux  qtt\  H  est  done  un  polynome  du  deuxieme  degre 
non  homoge-ne  par  rapport  aux  qa. 

JJobserve  que  H  n'est  determine  qu'a  une  constante  pre-ss  puisque  cette 
fonction  n'intervient  que  par  ses  derivees  ;  je  puis  done,  sans  restreindre  la 
generality  supposer  que  H  s'annule  avec  les  qa  et  les  q'a*  de  sorte  que  son 
d(5veloppement  suivant  les  puissances  de  ces  quantites  ne  contiendra  pas  de 
termes  de  degre  zero. 

Je  pourrai  m£mej  sans  changer  les  Equations  (3),  ajouter  a  H  un  terme  dela 

jrt 
forme  A^'fl,  A  e*tant  un  coefficient  arbitraire  ;  cela  revient  en  effet  a  ajouter  a  j-y 

,  4-1  d  dK 

la  constante  A;  ce  qui  ne  change  pas  -T-  j-r  • 

Je  puis  done  encore,  sans  restreindre  la  generalite,  supposer  que,  dans  le 
d£veloppement  de  H,  les  termes  du  premier  degre  par  rapport  aux  qf  et  de 
degre  ze*ro  par  rapport  aux  q  disparaissent. 

Enfin  jo  supposerai  que  les  valeurs 

qa  =  0,          q'a  =  O 

correspondent  a  une  position  d'equilibrc  stable  ;  les  equations  (3  bis)  se 
re"duisent  alors  a 


-  3w 

Ainsi  les  derivees  premieres  de  H  doivenl  s'annuler  pour  q(l=^q'a  =  o; 


ce 


240  1/EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

qui  montre  que  le  developpemeiil  de  H  ne  contient  pas  de  lenues  du  premier 
degrt§  et  commence  par  des  tcrmes  du  deim&xue  degr<3. 

Quant  aux  termes  de  degre  sup<5rieur  au  second,  nous  pouvons  les  negliger, 
parce  que  les  ya  et  les  qa  sont  tres  petits.  En  definitive,  nous  pouvons  regarder 
H  commc  un  polynomc  Iiomog&ne  du  deuxi&me  degre  par  rapporl  aux  qa  el 

aux  g'  et  nous  i?cr irons 

HssIJj-f-alliH-llu. 

Ha  sera  du  degre  2  par  rapporl  aux  q'a  et  de  degre  o  par  rapporl  aux  q(l. 
HI  sera  du  degre  i  par  rapporl  aux  q'a  et  de  degre  t  pur  rapporl  aux  qa. 
H0  sera  du  degrc  o  par  rapporl  aux  q^  ct  de  degre  2  par  rapporl  aux  qa. 
L'energie  E  sera  alors  evidcmmcnl  t^gale  a 

E  =  H2-H0. 

]jes  equations  (3)  dcvicnnenl  alors  des  equations  lineaires  a  second  membra 
et  a  coefficients  constants;  et  les  Equations  (3  bis]  sont  les  m£mes  equations 
sans  second  rnembre. 

Pour  int^grer  ces  Equations  sans  second  membre,  posons 

qa  ~  *a  «^*j 

nous  aurons  n  equatiozis  lindaires  et  homog&nes  par  rapporl  aux  n  quanliles  aae^i 
en  tJcrivant  que  leur  determinant  est  nul,  on  oblicndra  une  equation  de  degre 
2  n  en  A,  qu'il  s'agit  d'etudier. 

Cette  equation  a  £t£  etudi(5e  d'une  mani^jre  approlbndie  par  Taiiet  Thomson 
dans  leur  Traite  de  Philosophic  naturelle.  De  tous  les  resultats  interessants 
qu'ils  out  obtenus  au  sujet  de  la  r^alite  des  racines,  un  seul  nous  est  n<5cessaire. 

Si  les  formes  quadratiques  H2  et  — H0  sont  definies  positives  (Vest  le  cas 
auquel  nous  aurons  affaire),  toutes  les  racines  sont  r^elles, 

IX.  —  Etude  des  equations  sans  second  membre. 

Ces  r^sultats  bien  connus  etant  rappel6s,  cherchons  a  t^tendre  a  ce  probl&me 
ainsi  g^n^ralis<5  les  resultats  du  paragraphe  V. 

Le  principe  de  la  moindrc  action  de  Hamilloii  nous  apprcnd  que  l'inl<%rale 


doit  <Mre  minimum;  a  la  condilion  quo  les  qn  soienl  assujeltis  a  avoir  des 
valeurs  donn^es  pour  t  =  tQ  el  pour  t  =  ti . 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  241 

Si  cette  condition  n'^tait  pas  remplie,  nous  aurions 


Si   le   mouvemenl   est  assujetti   a  &tre  periodique  de  periode  fL —  - 
expressions 


reprendront  les  mtaies  valeurs  pour  t  =  tQ  et  pour  t  =  t\.«  et  Ton  aura  encore 

3J  =  o 

Ainsi  I'inlegrale  J  est  encore  minimum  si  le  mouvement  est  assujetti  a  etre 
periodique  et  si  I'inlegrale  est  <*lendue  a  uiie  periode  entiere. 
Cela  pos£,  soit 


une  solution  (imaginairc)  des  equations  (3  bis}  el 


la  solution  imagiuaire  conjuguee. 
Si  nous  faisons 


(  4  )  •  qa  =s  Y  «  e+  AJK  -j-  o« 

PinttSgrale  J  prise  entre  les  limites,  t  =  o  et  £ 

an  moins  sa  premiere  variation  devra  s'annuler)  quand  on  j  fera 


PinttSgrale  J  prise  entre  les  limites,  t  =  o  et  £  =  ?^  devra  etre  minimum  (ou  tout 


Vojons  quelle  est  la  valeur  de  cette  integrate.  L'expression  de  H,  quand  on 
y  substitue  a  la  place  des  qa  leurs  valeurs  (4)7  se  composera  de  trois  termes  : 
i°  un  terme  en£2/A**,  qui  sera  homog&ne  du  deuxi^me  degr<5  par  rapport  aux  y,,; 
2°  un  terme  ind^pendant  de  t*  qui  sera  homog£ne  du  premier  degr6  taut  par 
rapport  aux  y«  que  par  rapport  aux  o(t  ;  3°  un  terme  en  e~2^^,  qui  sera  homog&ne 
du  second  degr<5  par  rapport  aux  dffl.  Soient  H;,  H;/,  H/7/  ces  trois  termes 

H  =  H'-hir-h  Hw. 
Les  integrates  de  H'  et  Wr  sont  nulles  ;  de  sorte  que 

T  —  'if  H" 
j  —  ^  —  jii  . 

A* 

La  variation  &W  de  IF  doit  done  6tre  nulle,  quand  ya  =  «C0A),  oa=  j3^}. 

H.  P.  —  VIIL  or 


242  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

Mais,  a  cause  do  la  forme  biiineaire  de  H",  cela  pent  encore  s'6noncer 
autrement  : 

H"  doit  elre  uul  quols  que  soient  les  y,,  quand  on  y  fail  5M=  (3^  et  qtiels  quo 
soient  les  8a  quand  on  y  fait  Y/»  =  a^* 
Voyons  quelle  est  la  forme  do  H". 
Nous  avons  pose 


Nous  devons  reinplacer  les  qtl  par 
et  les  qa  par 


On  \oil  quc  H2  conliendra  A]  en  facieur  et  que  Hi  contiendra  A/,-,  H  esL  done 
un  polynome  du  dcuxieme  degre  en  ?i/:. 

Nous  devons  ensuile  conserver  les  termes  independanls  dc  t]  nous  aurons 
alors 


Ma,  MI  et  M0  6tant  cles  formes  bilin^aires  en  yw  el  3a. 

H"  ne  doit  pas  changer  quand  on  permute  yrt  et  8a  et  qu'ou  change  X/f  en  —  //:. 
On  a  done 


D'apres  ce  quo  nous  venous  de  voir,  on  doit  avoir,  quels  que  soient  les 


On  aura  done  en  parliculicr 

(5) 

et,  de  mdme, 


ou,  ce  qiu  revienlua 


Les  deux  relations  (5)  et  (6)  montrent  que  liquation 

(7) 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  243 

a  pour  racines 

A  =  Ajfc,  A=—  Am. 

Reprenons  liquation  des  forces  vives 

H«—  H0=  const. 
Cette  Equation  doit  Gtre  satisfaile  en  particulier  quand  on  fait 

?«=«</'  e^i'-H  aW  d*W. 

Le  premier  membre  de  1'equation  des  forces  \ives  contienL  alors  des  termes 
on  e-A*e,  e2zA'»',  0"'.A^A»''.  Le  coefficient  de  cetto  derniere  exponentielle  doit 
s'aniiuler,  a  moins  que 

AX-H-  Am  =  o: 

Supposons  done 

(8)  A*£  —  A™; 

le  coefficient  de  cette  exponentielle  est  nul,  ce  qui  entraine  l'6galit£ 

(9)  -AA^MoK*',  aJj»>)-M.raSf),  «<«>)  =  o. 

Nous  pouvions  le  pr^voir,  car  le  produit  —  AA-Xm  des  racines  de  (7)  doit  £tre 


Gonsid6rons  quelques  cas  particuliei^s  :  si  Ton  fait  A"  =  m,  1'^quation  (5), 
liquation  (6)  et  liquation  (9)  se  r^duisent  a 


Soil  maintenant 

^=-xm>      ap'-P?'; 

liquation  (9)  ne  sera  plus  vraie,  mais  les  Equations  (5)  et  (6)  subsisteront  et 
s'^criront 


Liquation  (7)  a  alors  une  racine  6gale  a  /./,.;  mais  sur  Fautre  racine  nous  ne 
savons  rien. 

Comme  les  a^^ie  sonl  determines  qu'a  un  facteur  constant  pr&s,  et  que  les 
(S^sont  imaginaires  conjugates  des  a^,  nous  pourrons  supposer  qu'on  les  a 
choisis  de  telle  fagon  que 
(10)  A|M2(«<*>,  K*>)-M,(oE5f>,  ^>)  =  U  =  ±!. 

Un  cas  particulier  qui  a  dte  Irait6  a  fond  par  Lord  Kelvin  est  celtii  011  les 


244  L^QUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS   DES  MERS. 

coefficients  do  HI  sont  tres  grands  par  rapport  u  ceux  de  H0  cl  do  H2.  11  y  a 
rencontre  de=>  resultats  analogues  a  ceux  que  nous  venons  de  irouvcr  dans  le 
cas  general  et  il  serait  iiit^ressant  dc  les  deduire  des  resullats  generaux. 

Si  H!  est  ires  grand.  >.  ne  poura  etre  que  tres  grand  ou  ires  petit.  Supposons 
/.  tres  grand;  nous  pourrons  done  dans  nos  Equations  negliger  M0.  Les  equa- 
tions (  5  )  et  (  6)  s'ecrivent  alors 


o.        Am  jVIa  —  2  i  Mi  =  o, 
(,*t  Ton  en  dt5duit,  si  A/-  n'est  pas  egal  a  —  /.m. 


C'e^t  1'equation  de  Lord  Kelvin  (cf.  Tail  et  Thomson,  Philosophie  natu- 
relle,  3e  ed.?  n°  34oXT).  On  s'en  rendra  compte  aisement.  Les  deux  auleurs 
anglais  ont  choisi  des  variables  particulieres,  de  telle  sorte  que 


Liquation  precedente  s'ecrit  alors 


X*  —  Etude  des  equations  a  second  membre  . 

Revenons  mainlenani  aux  equations  a  second  membre 

d  dE       dXL  _ 
dt  dq'a       dqa  -  ^a' 

Elles  signifient  que  Faction  doit  etre  minimum,  c'est-a-dire  quo 

(n)  '    J  *  (3H 

Soit 


On  pourra  satisfaire  aux  equations  en  posant 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

el  l'£quaiion  ('i  i  )  devra  etre  satisfaite  si,  donnant  aux  qtt  el  aux  Q«  ces  valeurs, 
on  fait 


et  cela  quels  que  soient  ra  et  ort. 
Nous  ferons  en  particulier 

'(a  =  0,          Ofl  =  x<*J 

el  liquation  (n)  deviendra 

(12)  A«MS(*«,  *£>)-i-aftMi(«<r,  «£>)  +  M0(«a, 


Des  Equations  (12)  on  pourra  tirer  les  art,  et  1'on  tirerait  de  mteie  les  p«  des 
Equations 


fitudions  les  Equations  (12);  on  voit  qu'on  peut  en  tirer  les  aa  et  que  ces 
quantitds  seront  lin^aires  et  homog&nes  par  rapport  aux  rn  et  rationnelles  par 
rapport  a  >..  Consid^rons-les  comme  fonctions  de  >.  : 

i°  Je  vois  d'abord  que  les  <Xa  s'annuleront  pour  X  =  co; 
2°  Les  valeurs  de  /  pour  lesquelles  les  art  deviendront  infinis  seront  celles 
pour  lesquelles  on  pourra  satisfaire  aux  n  Equations 

M0(a^  ««*))  =  o 


sans  que  les  aa  s'annulent 

En  annulant  le  determinant  des  equations  (i3)  on  arrivera  a  une  Equation 
de  degr6  2  n  en  X  ;  les  valeurs  cherchges  sont  done  au  nombre  de  2  n  . 

Or  on  satisfait  a  ces  Equations  en  faisant 


Les  2  /i  infinis  des  fonciions  <xa  sont  done 


II  reste  a  chercher  les  rgsidus  correspondants. 

Posons  done 

a^     P«g      j  TK? 

il  s'agit  de  determiner  p  et  les  ya. 


J6  L'EQUILIBRE   ET   LES   MOUvEMENTS   DES   MERS. 

Nous  avons  pour  cela  les  equations  suivantes  : 

.      '\      [X*iMa(agS  a^-HaiXMilaSS  «£)  -i-  M0(«2S  a*)  | 

A  -  Anl 

•+-  [A-M2r,'a,  a*)-i-  2/XMi(v«,  a£)  -f-  MO(T«S  *£)! 


ou  en  faisant  tendre  >.  vers  J.m  et  tenant  compte  de  la  relation  (6), 


Mais  on  a,  quels  que  soient  les  y,,, 

*3iMs(7fl>  *'")  —  a*  A"«  ^i(Y«>  ««)-«"  M0(Tfl^  ^«z)  ==  °> 
ou  bien  encore,  en  changeant  Am  en  —  /.,„  et  a™  en  |3JJ', 
U5)  A^MsCva,  3«l)-H2«XmMi(Y«3  .SgOH-MoCTa,  PS*)  =  o. 

Parmi  les  Equations  (i4)?  nous  distinguerons  celle  qui  correspond  a 

1  .  _         1  «/•  __  Qm  - 

A  A-  —  —  •  ATTJJ  «xff  —         f>a  , 

elle  se  r£duit  a 

(16) 


c'est  de  celle-la  qu'on  d<5duira  p. 

Mais  a  cause  de  (10)  cela  peut  s'6crire 


Nous  tirons  de  la 


ou  en  posant 

P?  =  —  B»»    2  raaff  = 


D<3veloppons  oca  suivant  les  puissances  croissantes  de  X  sous  la  forme 
il  viendra 
(18) 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 
Posons  maintenant 

on  trouve  immgdiatemant 

(        4.      }  J  =        J  J'  =      —       J'  J'  =         J"  J>  Q 

Nous  pourrons  ecrire  les  formulos  (18)  sous  la  forme 

,'        Bma/;i 


avec  cette  convention  quc  le  signe  ^  no  porte  pas  romme  7   sur  n  termes, 

mais  sur  zn  termes  partag^s  en  deux  series;  pour  la  premiere  s<5rie,  m  vario 
de  i  a  ?imj  el  Ton  passe  d'un  terme  de  la  premiere  serle  au  terme  corespondant 
de  la  seconde  en  changeant  lm  en  —  >.m,  a^et  \m  en  $™  et  Bm  r^ciproquemeni. 
II  vient  alors 


On  a,  d'autre  part, 

>4M2(a2S  £g)^2iXmMi(aSS  £X)-hM0(«SS  s'^)  =  o; 
d'ou 

(19)  ^-i,v^2«JW/-hJ/H-i,v=°- 

On  trouvei^ait  de  ni6me 
(19  *«)  JJ^-i  —  2zJ^  +  J^+1  =  o. 

On  trouvera  une  autre  relation  de  la  fa^on  suivante  ;  il  vient 


La  somme  ^  contient4^"  termes,  chacun  des  2/2  termes  de  e^""1  (expres- 

sions 1  8  6w)  devant  toe  combing  avec  chacun  des  zn  termes  de  e^"1. 
De  m&me, 


Consid^rons  la  somme 


2^8  L'EQUILIBRE   ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

En  verlu  do  1'equalion  (9),  ions  les  termes  do  cette  somme  (qui  sonl  an 
nombre  de  4/i2)  disparaitront,  a  1'exception  de  ceux  (au  nombrc  de  an)  qui 
sont  tols  quo 

A*  =  ->.„,        «i=P?,        BA=Am. 

II  vient  done,  on  tenant  compte  do  (  10), 


on  enfin  (puisque  les  termes  sont  <3gaux  deux  a  deux  au  signe  pr&s), 
(2o)  J^.?-^J^=(_i)?+1^2A^U? 

si  /?  +  ^  est  pair  ct 

(20  6w)  JJ-i,7-i  +  J/>,<7  ^  °» 

si/;  +  y  est  impair. 

L'expression  J^-i/y-i-f-  J/?,?  ne  depend  done  que  de  p  -\-  q  et  de  la  parit(3 
de  q;  elle  change  de  signe  sans  changer  de  valeur  absolue,  quand  q  augmente 
d'une  unitt2  et  que/>  diminue  d'une  unit^.  On  a  done  la  relation 

*p-ltq-*-3p+l,(r-*-3*p,    -1  +  J/M-H  —  °? 

que  Ton  pourrait  d'ailleurs  obtenir  en  ajoutant  (  19)  et  (  19  bis). 
En  faisant  dans  cette  relation  q  =PI  on  trouve 

2  J 


de  sorte  qu'on  retrouve  liquation  (20  6 
De  (  19)  et  (  19  Ji"^)  on  dgduit  encore 


Toutes  ces  relations  montrent  que  les  fonctions  J^^  ne  sont  pas  ind^pen- 
dantes  les  unes  des  autres  ;  considgrons  Pensemble  des  fonctions  J  telles  que 
P  +  q^zn*  des  fonctions  J'  telles  que  p  +  q^^,n  —  i  et  des  fonctions  3" 
telles  que/>  -j-  q^an  —  2  ;  le  nombre  total  de  ces  fonctions,  qui  sont  distinctes 
en  tenant  compte  des  relations  (A),  est  de  27z2-h  (n  +  i)3.  Le  nombre  des 
relations  distinctes  de  la  forme  (19)  est  n(%n  —  i);  il  reste  done  seulement 
n-  +  3n  +  1  fonctions  distinctes, 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  249 

XL  —  Gas  de  1'eqTiilibre  stable. 

Jc  vais  me  restreindre  maintenant  au  cas  cm  Ho  ct  —  H0  sont  deux  formes 
quadra  tiques  d^finies  positives,  de  sorte  que  Fequilibre  reste  stable,  m£me  si 

supprime  les  forces  centrifuges  composees 

C'est  <5videmment  le  cas  de  la  nature,  dans  le  probleme  qui  nous  occupe. 
Alors,  d'apr&s  ce  que  nous  avons  plus  haul,  tous  les  lm  sont  r^els. 
Mais  ce  n'est  pas  tout;  si  *;«  et  ofl  sont  imaginaires  conjiign^s,  on  a 

Ms(-;a,8,,)>o,        Mo(r«,  *«)«>• 
II  vient  done 


ce  qui  montre  que  tons  les  nombres  que  nous  avons  appel£s  IA-  et  Im,  et  qui 
dans  le  cas  general  peuvent  6tre  egaux  a  -4-  i  on  a  —  r  ,  sont  dans  le  cas  qui 
nous  occupe  lous  ggaux  a  -f-  i  . 

Toutes  les  formules  qui  precedent  se  trouvent  ainsi  notablement  simplifies. 

II  en  r^sulte  une  serie  d'in^galit^s  sur  lesquelles  il  me  reste  a  appeler 
Pattention. 

Supposons  en  particulier  que  ra  soit  r^el;  c'est-a-dire  que  rrt  =  5rt,  puisque 
ra  et  sa  sont  imaginaires  conjuguds. 

Les  quantit^s  a™,  fi™  sont  imaginaires  conjugu£es;  de  m^me  quo  ra:  sa  et  que 

•A-wi,  -Dm- 

II  en  r^sulte  que  epa  est  r^el  si  p  est  pair  et  purement  imaginaire  si  p  est 
impair, 

On  a  done,  sip  est  pair, 


sg»o, 
et  au  contraire,  sip  est  impair, 


o,        Mo(fS,  eg,  «S)  >  o, 


c'est-&-dire  que 

o,        Jj»,/»<  o        (  pour  p  pair), 


JJ,»<  o,        J^,P>  o        (pour  y  impair). 
II  est  clair  d'ailleurs  qu'on  aura  dans  tous  les  cas 


H.  P.  —  VIII.  3s 


i,  l/EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

Cola  post*,  reprenons  Tequation  (ao')  qui  sVcrit  maintenant  (puisque  Im=  i) 


(20) 


Si  nous  faisons  g=p,  ilvienl 


)  *f> 

Am 


Commo  Am  cl  Bm  sont  imaginaires  conjugu^s,  le  second  mcmbre  est  positif, 

cFou  1'on  tiro 

j;_Ij/,_t-h  JyD,/?<o        (sip  est  pair;, 
JJ-i.^-L-f- V^>o        (si/?  est  impair). 

Ces  inogalitcs  sont  d'aillotirs  dos  cons(5quonces  imm^diaies  des  in^galit^s  (21). 
Je  poserai  pour  abregor 


Cette  valeur  de  Rp  nous  montre  alors  d'autres  proprigteSs  du  nombre  Kp  qui 
font  ressortir  son  analogic  avec  les  integrates  J2/?  envisagt^es  dans  la  premiere 
partie. 

On  trouve  en  eflet 

^fl-t-i  ^  KyQ-H2 


de  sortc  que  le  rapport  ^^  va  constamment  en   croissant;    sa  limite  pour 

&p 

p  infini  est  en  g^n^ral  <^gale  a  la  plus  grande  des  valeurs  do  — - 

A/« 
Si  Ton  a  done 

Af<Al<...<>4 

la  limite  de  ce  rapport  sera  ^ : 

Ai 

A  moins  que  A4  (et  par  consequent,  Bt)  ne  soienl  nuls,  auquel  cas  cette 
limite  serait  ^gale  a  ^ ; 

A  moins  que  non  seulement  At  et  B1:  niais  encore  A2  et  B2  ne  soient  nuls, 
auquel  cas  la  limite  serait  ~; 

^a 

Et  ainsi  de  suite. 

Cela  pos^:  reprenons  liquation 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  D£S  MERS.  201 

qui  doit  etre  satisfaite  par  le  developpement 
On  on  deduira 


M0(fii,a*)=-2iMi(fiJ,  a*), 
Mo(sS,aJi)=-2£Ml(eiJ  «J)- 

Les  Equations  (o^)  nous  donneront  3/j  quantites 

/oo\  -0          -t  s-2 

\22)  *<n      •=•<*?      s<r 

On  pourra  done  former 

Jn        i"       i         i 
00?       J  I  1  j       •*  1  1  ?       J  22 

et,  par  consequent,  le  rapport 


_  _ 

J  o  o  -*-  J  1  1        K  i 

Los  quantites  (a3)  sont  des  fonctions  liiieaires  des  /A  quantites  /v«;  K2  et  KI 
sont  done  deux  formes  quadratiques  definies  positives  par  rapport  aux  ra. 

Les  A/f  sont  des  fonctions  lin^aires  des  /*„,  mais  a  coefficients  imaginaires; 
les  B/c  sont  des  formes  imaginaires  conjugu^es  des  A./{. 

Les  r(t  sont  au  nombre  de  n  comme  les  A/t.  et  les  B/e;  mais  nous  avons  suppose^ 
les  rw  r^els,  tandis  que  les  Ajt  et  les  B^  sont  imaginairos. 

Si  done  nous  donnons  aux  rn  des  valeurs  reelles  quelconques,  nous  ne  pou- 
vons  pas  choisir  ces  valeurs  de  facon  a  donnv3r  aux  A^  des  valeurs  imaginaires 
arbitraires  j  il  doit  done  y  avoir  n  relations  lineaires  entre  les  n  quantites  A/£  et 
les  n  quantites  B/t-;  ou,  si  Ton  aime  mieux,  entre  les  parties  r6elles  et  imagi- 
naires des  A/,,  (ces  relations  expriment  d'ailleurs  que  la  somme  des  r^sidus  des 
fonctions  afl  qui  sont  n  fonctions  rationnelles  de/;  quecette  somme,  dis-je,  est 
nulle). 

En  revanche,  les  produits  A^B^-,  qui  sont  au  nombre  de  «,  sont  re*els  el 
positifs  ;  on  peut  done  choisir  les  ra  de  fagon  qu'ils  aient  des  valeurs  reelles  et 
positives,  arbitraires  en  ce  sens  qu'elles  ne  sont  assujetties  a  aucune  ^galit<5, 
mais  devant  satisfaire  a  certaines  inegalites. 

Cela  ne  me  suffit  pas  encore  pour  mon  objet  ;  mais  nous  pouvons  dej£  en 
tirer  certaines  consequences. 


2  L^QUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

On  a,  on  of  IV*  I. 


co  qui  nous  monlre  quo  le  rapport  ~  est  toujours  compris  eiitre  r-2-  ct  ^r  ;  nous 

avons  done  deja  des  in£galit£s  auxquelles  doivent  satisfaire  AL  et  ?.rt.  Les  monies 
considerations  nous  donneraient  egalemeiit  des  inegalites  auxquelles  devraient 
satisfaire  les  autres  /.w. 

An  paragraphe  V  nous  avons  inontre  que,  pour  le  mouvement  absolu,  la 
determination  des  >.M  so  ramene  a.  Fetude  des  variations  du  rapport  -de  deux 
formes  quadratiques  ;  ici  T.etude  d'un  rapport  analogue  ne  nous  donne  plus  les 
?.m,  mais  des  limites  superieures  on  inferieures  de  ces  quantites. 

Mais  on  pent  aller  plus  loin;  n'assujettissons  plus  les  rn  a  6tre  r<5els,  mais 
posons 


les  pa  ct  les  ya  etant  reels.  Soient  alors  s£  et  i^:  ce  que  devient  sj  quand  on  y 
remplace  rn  par  pa  ct  par  ea  ;  il  viendra  evidemmenL 

aa=(e'flft-i-XeaH-...)-H  rA(£'^-X£^4-..O 
et,  par  consequent, 

£i-  6j?H-  •#  -h.  .  ., 


ce  qui  montre  que  zka  est  encore  reel  si  A'  est  pair  et  purement  imaginaire  si  k 
est  impair. 

Je  remarque  que  aa  est  encore  une  fonction  rationnelle  de  X  et  que  cette 
fonction  conserve  sa  propriety  essentielle,  a  savoir  qu'elle  ne  change  pas  quand 
on  change  a  la  fois  /  en  —  i  et  }.  en  —  >k. 

Ses  infinis  son  t  toujours  ±  lni]  si  alors  j'appelle  X^A^a™  le  residu  relatif  a 
>.,«,  et  —  X^BmPi11  1°  r^sidn  relatif  a  —  A/a,  il  sera  facile  de  voir  : 

i°  Que  Am  el  B//z  sont  les  mdmes  pour  Lous  les  aa  et  ne  dependent  pas  de 
1'indice  a; 

2°  Que  Am  et  Bm  sont  iraaginaires  conjugu<5s» 
On  n*a  plus  : 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 


253 


imas 


Zjg«"(Ffl  —  * 


Eoorovswc  clie,kies  formulos  (  18)  el  loutes  celles  qui  s'en  deduiseiit  restent 

VT.W  -s,doHcsoi:rlC(|uio  Ton  a  encore 


sf  22)  doivenl  etre  remplacees  par  les  suivautcs  : 


M0(si,  a*)=-a/Ml(5S,  *i)- 

Mo(£i,  «S)=-2iM1(£i.  3J)-Ma(8S,  4). 


ra     deli   les  3/i  quanliles  (2%)  sous  la  forme  dc  fonctions  lineaires  des 
a  elides  i  S7|.     Douoc  R2  ct  KI  seronl  des  formes  quadratiques  d^finies  positives 


}[*7aisl»i  Iespoa  el  les  <7a  sont  au  nombre  de  2^;  on  pourra  done  les  clioisir  de 
Lolle  fcoosontj  jueles  Am  puissent  prendre  des  valeurs  imaginaires  arbitraires  et 
ope  I  h  A  A$8i»=|jAm|  prennent  des  valeurs  r^elles  et  positives  completement 


AlDflB=sr7S«fiera  les  minimum  du  rapport  ~  j  et  —  -  en  sera  le  maximum.  Posons 
A     A|  rjr         K}  A| 


*  suite  les  0  pour  que  le  rapport  soil  aussi  petit  quo  possible, 
jij)*  et  les  or*  donnas.  Le  rapport  depend  encore  des  p^  et  des 

orjef  tsoianE£iaxim~um  nouveau  sera  —  *  En  somme,   nous  relrouvons  tons  les 

A,; 

rtsul  lids  a.sdii    pangrapho  V. 

A.^nlJit(llalJler|>  111S  ^oiu^  obbcnoua  que  Ic&  deux  formes  H2  el  H0  jouenl  un 
irolc     emlflalfljiunejloiutc  notre  analyse  subsisterait  si  nous  changions  H2  en  —  H0, 

Bleen  -  loo^li  en    - 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DBS  MERS. 

XII.  —  Problems  du  vase  tournant. 

un  vase  qui  contieni  un  liquidc  pesaiit,  mais  qui  et»L  assez  petil, 
pour  qne  la  pesanlcur  puisse  elre  regardee  comme  conslantc  en  grandeur  et  eu 
direction. 

Ce  vase  esl  anime  d'une  vitesse  de  rotation.  uniform  e  Q  autour  d'uii  axe 
parallele  a  Faxe  des  s.  La  surface  librc  du  liquide  en  equilibre  ii'est  plus  alors 
un  plan  horizonlaL  mais  un  paraboloide  de  revolution. 

Toutefois,  nous  supposerons  quefi  est  assez  petit  pour  quo  Fonpuisse  n«5gli- 
ger  £22  qui  outre  en  facteur  dans  la  force  centrifuge  ordinaire,  sans  pouvoir 
nugliger  ^  qui  enire  en  facteur  dans  la  force  centrifuge  composee.  A  cetle 
condition,  nous  pourrons  regarder  la  surface  libre  comme  un  plan  horizontal. 

Du  reste,  si  1'on  avail  a  tenir  compte  de  i£2?  il  n?y  aurail  a  faire  subir  aux 
resultats  quo  quelques  modifications  tres  simples. 

II  s'agit  d'etudicr  les  petites  oscillations  du  liquide  dans  ce  vase. 

Pour  eels,  nous  allons  voir  comment  les  principes  du  paragraphe  VIII 
peuvent  s'appliquer  au  mouvemcnl  relatif  d'un  srsteme  par  rapport  a  des  axes 
mobiles. 

Soit  un  syst&me  forme5  de  n  points  materials 


La  masse  du  point  mt  sera  mi  ;  ses  coordonnees  par  rapport  aux  axes  mobiles 
seront 

#*»    yiy    *i 
dans  T^tat  d'equilibre,  el 

*/-*-E*i    }'i+-'rih    ^/-f-!i 
dans  F^tat  de  mouvement. 

Si  les  axes  mobiles  sont  auiines  d;une  vitesse  de  rotation  Q  autour  de  Faxe 
des  ^,  les  projections  de  la  vitesse  absolue  du  point  mi  sur  les  trois  axes 
mobiles  seronl 

f-^.>--v,  t-^^),  § 

of  la  force  \  ive  absolue  du  sy&teme  sera 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  255 

Le  premier  lerme  represenle  la  force  \ive  relative,  le  second  el  le  IroiMeme 
represented,  au  facleur  pres  £2,  le  moment  de  rotation  dans  le  mouvcinenl 
relatif;  le  dernier  ternie.  qui  contient  en  facteur  Q-,  es>t  negligeablo. 

La  vitesse  angulaire  &  joue  le  role  de  qh.  el  Ton  n,  en  iiogligeanl  dans  T  le 
termo  en  &2, 


di 
d'oft 


D'apres  unc  remarque  faite  au  paragraphe  \  111,  noiiis  pomons  .supprimer 
dans  H  les  Lermcs  du  premier  degre  par  rapport  aux  qa  qui  sont  represents  ici 
par  le  second  lerme  de  Fexpression  (2),  de  sorle  qu'il  resle 


d'ou 

„ 

Hs= 


o  =  —  U. 


Pour  passer  au  probleme  du  liquide,  ou  le  nombre  des  molecules  est  infini, 
il  suffit  de  remplacer  les  sommes  par  des  int^grales  et  il  vienl 


Les  integrations  sont  etendues  a  tous  les  Elements  de  volume  dt  du  liquide. 
Quant  a  la  valeur  de  H0=  —  ti,  nous  1'ayons  oblenue  au  paragraphe  VI; 
nous  avons  Irouve 


Pint^gration  6tant  ^tendue  a  tous  les  £l€ments  rfw  de  la  surface  libre.  Les  fonc- 
tions  5»  v>  C  sonl  assujetties  a  deux  conditions  : 


256  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DBS  MERS. 

i°  On  doit  avoir  I'equation  de  contiiiuiie 


2°  Sur  la  paroi  du  vase,  011  doit  avoir 
(5)  /?H-m'<iH-r^  =  o, 

/,  m,  n  etant  les  cosinus  direcleurs  de  la  surface  de  la  paroi. 

On  peul  supposer,  eii  outre,  que  les  diverges  molecules  du  fluidc  soul  sou- 
mises  a.  des  forces  exterieures  ct  que  le  travail  virtue!  de  ces  forces  pour  des 
displacements  virtuels  3*,  ovj,  o£  des  molecules  est  repr<3sente  par  I'intggralo 

/^^( 


qui  correspond  ainsi  a  la  somme  quo  nous  appelions  dans  les  paragraphs 
precedents 


II  faut  done  que  Ton  ait,  en  vertu  du  principe  de  Hamilton, 
C  '  TsH  -H  /"^(Xo?  H-  Y5T,  H-  Z  S?)l  =  o? 

en  supposant  que  64,  OTJ,  6^  sont  nuls  pour  t  =  f0,  t  =  lt  et  que  £,  •/?,  ?  sont 
assujettis  aux  equations  (4)  et  (5). 

On  petit  e*crire  ceci  sous  une  autre  forme,  en  introduisaiit  deux  fonctions 
arbitraires  fy  et  0, 


-  T 


n          =  o. 


La  troisieme  integrate  est  (Hendue  a  tous  les  elements  dd  de  la  surface  de  la 
paroi  dont  les  cosinus  directeurs  sont  Z,  m,  TI. 

Cetlc  Equation  (6)  est  evidemment  vraie,  quelles  que  soient  les  fonctions  d/ 
i»l  0  si  £,  yj  et  £  sont  assujelties  aux  conditions  (4)  et  (5),  el,  en  vertu  des  prin- 
cipes  du  calcul  des  variations,  elle  sera  encore  vraie,  pour  un  choix  convenable 
de  &  et  de  0,  sans  que  £,  •/?,  %  soient  assujetties  a  aucune  condition. 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  267 

On  arrive  ainsi  aux  Equations  du  mouvement  qu'on  aurait  pu  obtenir  direc- 
tement  et  qui  s'dcrivent 


(7) 

a  Finterieur  du  vase  ; 
a  la  surface  libre. 


Je  prends  le  signe  —  devant  ^'^  dans  la  demiere  de  ces  equations,  pnrce  que 
je  consid&re  Faxe  des  z  positifs,  comme  dirig6  vers  le  has. 

Ges  Equations,  jointes  a  (4)eta(5)j  definironl  les  quatre  functions £,  TQ,  ?,  f|. 

Supposons,  en  particulier,  que  ces  quatre  fonctions  soient  proportionnelles 
a  efXS  nos  Equations  deviendront 


(7  W 


—  X2?  -f-  ajQXrj  -i-  — i.  =  X, 

—  \z't\  —  2  rfiXJ  -+-  -T-£  =  Y, 


a  Fint6rieur  du  vase ; 


a  la  surface  libre. 


XIII.  —  Developpement  en  serie. 

L' Elimination  de  ^  entre  les  equations  (7  bis)  nuus  conduit  aux  equations 
suivantes  : 


(7  ter) 


^/rfn       ^\          ._  ^5       f/Y       dL 

—  X2    V  —  -r  I  —  2 1  QA  -=?•  = -5-5 

\dz       dj'J  dz       dz        ay 


H.  P.  —  VIII. 


33 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS 


a  1'interieur  du  vase; 


a  la  surface  libre. 

La  troisieme  equation  (8)  cst  unc  consequence  immediate  do  (4)  el  de  (5). 
Supposons  mainlenant  quo  Ton  ait 


el  que 


XQ  <af^7  -+• 


i>(jit  une  diflerentielle  exacle. 

Developpons  ;,  rt:  t  suivanl  les  puissances  croissantes  de  A,  do  telle  sorte  que 
l?on  ait,  par  exemple, 


les  equations  (7  ter)  et  (8)  nous  doiinent,  en  egalant  les  coefficients  des 
puissances  semblables  de  A  : 

Premier  groupe. 


(7*) 

a  Finterieur  du  vase  ; 

(4  «) 

a  rint<5rieur  du  vase  ; 

(<-.«) 

pour  la  paroi  ; 


-5—       -7 
as         a 

*.«•_:«! 

as        ay       -dx 


^  __ 1 

dx        dy        dz 


y  c»  rfw = < 


pour  la  surface  libre. 


L'EQUILIBRE   ET    LES  MOUVEMINTS  DES  MERS. 
Deuaieme  groicpe. 

J^  ^7..  ~/y 

(7*) 


az        «s         ay 
et  deux  equations  qu'on  en  d6duit  par  sjmetrio  ; 

(46)  fl^$i-,$i=0, 

dx        dy         dz          ' 


Jidb-o, 
Troisierne  groupe  (n  >  o). 


ot  deux  equations  qu'oii  en  deduit  par  sjmolrie, 

//^x  <^?/j-t-i    t     ^«-i-l         O^n-hl 

(40)  —  j  --  \  --  -5  --  1  —  -  —  —o. 

^      '  dx  dy  dz  ' 

(5  C)  /?n-M-H  fftTfln^.t-4-ft^jsr:  O, 


/ 


Vojons  comment  ces  trois  groupes  d'equalions  vont  nous  permellre  de  deter- 
miner par  recurrence  toutes  nos  inconnues  : 

i°  Les  Equations  (7  a)  dtftermiueiit  ^  a  une  fonction  inconnue  pres  de  x  el 
de  y\  les  Equations  (8  a)  ach^vent  ensuite  la  determination  de  ^0.  Ces  deux 
Equations  (8  a)  sont  compatibles,  parce  que 

X,  <te  -f-  T,  dy 
cst  pour  ^  =  o  une  diiF^rentielle  exacle. 


2<50  L'EQUILIBRE  ET   LES   MOUVEMENTS   DES  MERS. 

2°  Pour  acliever  la  determination  de  £0  et  YJO,  nous  devons  nous  servir  des 
equations  (4«)  et  (5  a).  Ces  Equations  nous  font  connaitre 


ate        dy 

puisque  £„  est  enticement  determine.  D'autre  part,  ;0  et  *j0  sont  definis  a  deux 
fonctions  arbitraires  pres  de  x  et  de  Y]  c'est-a-dire  que  Ton  a 


i'0  et  r/,  etanl  enlieremonl  connus.  pendant  quo  ^  et  yjff0  ne  dependent  quo  de  x 
el  de/.  Les  equations  (4  a]  et  (5  a)  peuvent  alors  s'ecrire 


(ga)  +       5=:?,         / 

9  et  0  etant  deux  fonctions  connues  de  x  et  de  /. 

Ces  equations  ne  sont  pas  toujours  compatibles.  Soit,  en  effet, 

s=zh(as,y) 

Fequation  de  la  paroi  du  vase.  Les  cosimis  directeurs  I,  m,  n  sont  propor- 

tionnels  a 

dh      dh 

^     &'     ~J> 

de  borte  que  la  seconde  equation  (9  a)  peut  s'ecrire 

dh 


Soit  alors  F(A)  une  fonction  de  h  qui  s'annule  pour  h  =  o,*  on  aura 
r^^r^oF(A)      rfnSF(A)1_ 

J  dxdy\—  -fa-  •+•  —  3jr-  J-  °> 


FinttJgration  e"tant  etendue  a  toute  la  surface  du  vase,  puisque  sur  le  bord  du 
vase  F(A)  s'annule. 

Gela  peut  s'ecrire,  en  tenant  compte  des  equations  (9  a}, 

(10  a)  r^^[F(A)?-hF'(A)0]  =  o. 

II  faut  done  jque  Xi5  Yt,  ZA  satisfassent  a  certaines  conditions  que  je  n'ecrirai 
pas. 

Supposons  la  condition  (io«)  satisfaite;  je  dis  qu'elle  sera  suffisante  pour 
que  Ton  puisse  determiner  £J  et  r^,  de  fa^on  ^L  satisfaire  aux  Equations 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  ?6l 

Nous  pouvons,  en  effet,  toujours  tromor  deux  fonctions  2J  ot  r^  qui  satis- 
fassent  a  la  premiere  des  equations  (yen 


Gela  peul  se  faire  d'une  infinite  de  manieres:  on  pout,  par  exemple,  prenihv 


On  aura  ensuite 


d»  ^tant  une  fonction  ausiliaire. 

La  seconde  equation  (ga]\  montre  onsuite  que  fi  doit  satisfaire  a  une  Equa- 
tion de  la  forme 

,  .  N  M  dh       dh  M       f» 

(9  a  bis)  -y-  -3  ---  —  —  t  -a  o*, 

w          y  <:/a;  <^r       C/J7  «V 

0*  etant  une  fonction  connue  de  x  et  de  Y.  En  vortu  de  (10  a),  on  aura 
(10  a  bis) 


Prenons  alors  un  sjsteme  particulier  de  coordonnees  qui  coinprondra  la 
variable  h  el  une  variable  $  qui  \ariera  de  o  a  27:  quand  on  fera  le  tour  de  1'une 
des  courbes  fermees  h  ==  const.  Soil  J  le  jacobien  ou  determinant  fonctionncl 
de  x  et  de  y  par  rapport  a  s  et  a  //.  Les  equations  (gabis}  et  (l 
deviendront 


(9 

(10  a  «er  )  JT  **(**>)  J  6* 

L'equation  (10  «  Jfer)  ayant  lieu,  quel  que  soit  F'(A),  nous  pourrons  ^cri 

r*fl 

(loaquater)  I      J  8*^  =  0. 

0 

Liquation  (pa  ter)  xious  donne 

/* 
J8*  ds  -H  fonction  arbitraire  de  /i. 
„ 


262  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

Mais,  pour  que  cette  fraction  soit  uniforine,  il  faut  et  il  suffit  que 


Or  celte  condition  cst  romplie  on  vertu  de  1'equation  (10  «  quater). 

3°  La  fonction  ^  n'est  encore  dt5termin^e  qu'a  une  fonction  arbitraire  pr&s 
de  A  que  j'appellerai  /(A);  si  cette  fonction  /(A)  <5tait  connue,  les  Equa- 
tions (7  &)  et  (8  b)  determineraient  £*  complement  et  41  et  •/?£  a  des  foiictions 
arbitraires  pres  de  x  et  de^r.  II  est  aise  de  vcrifior  quo  lt?s  equations  (8  6)  sonL 
loujours  compatibles. 

4°  II  faudrait  ensuite  achever  la  determination  de  gi  et  fli  ^  1'aide  de  (4^) 
et  (5  ft)  ;  pour  cela  posons 

Si-  Si  -*-?n          nL»Vi-4--nn 

t^  et  rjj  ^tant  onti^rement  co-nnues,  tandis  que  E"  <jl  yj*  nc  dependent  que  dc  x 
et  de  y. 

Nous  arriverons  a  des  Equations  de  mdme  forme  que  (9^)  qui  s'^criront 


ou  ot  et  64  sont  deux  fonctions  conuues.  Pour  que  ces  Equations  soient  compa- 
tibles, on  devra  avoir 

(10  6)  /"flterfK[F(A)tpi-hP/(/Ofli]:=o- 

5°  J'ai  dit  que  f4,  —?  -^-j  cpt  et  61  <5iaient  des  fonctions  connues,  mats  en 

supposant  que  la  fonction  /  '(A)  50^  connue  elle-m&me. 

Je  vais  maintenant  me  servir  de  liquation  (10  6)  pour  achever  la  d^termina- 
tionde/(A). 

Nous  connaissons  compl^tement  ?OJ  ^  ,  ^;  il  en  r<5sulte  que  ^  et  ^  sont 
aussi  enticement  connus;  au  contraire,  •—  n'est  pas 
parce  que       —        ne  Test  pas. 


est  d&ermind  au  terme  pr&s  _/(A)~=_^J^  et  n0  au  terme 

*** 


II  en  r^sulte  que  j±  sera  d^termin^  au  terme  pr&s 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  263 

La  valeur  de  £1  pour  z  =  o  iioins  est  donnee  par  les  equation^  (,86);  mais 
comme  £0   et  YJO    ne   sont  pas   entitlement   determines,    ces  equation*  nous 

montrenl  que  ~~  et  -^  sont  de'termine's  a  des  icrnios  piv*  t»n 

•2/Q 


^       dx    ' 

et,  par  consequent,  Jt  a  un  terme  pres  en 

a«ii 

H-— 

en  supposant,  ce  qui  est  permis, 


j 
La  valeur  de  £1  pour  s  =  h  esl  alors  deierminee  a  nn  terme  pres  en 


et  liquation  (10  6)  prend  la  forme 
(10  b  bis)  C  dx  dy  T—  F(A)  A/(A) 

-f-  F'(  A)  [/t  A/—  ^r^  )    =  expression  connue, 
ou  bieii 


4Q2F7/! 

—  2  -  £  I  —  expression  connue, 

v»  _J 


ou  j'ai  posti  pour  abre^ger 


En  integrant  par  partie  et  remarquant  que  F(A)  s'annule  pour  h  =  o,  on 
trouve 

-  r<terfjrF(A)A/(A)  ^ 

de  sorte  que  liquation  (10  6  ^er)  devient 

hf  Mi  -f-  AyDA-h/'—  «  expression  coanue. 


\ 

La  fonction  F(  ^tant  connue,  on  peut  tirer  de  la  liquation  diff^rentielle  qui 
d^finira  la  fonction/. 


264  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

Soit.  en  effet, 

*«  /""jDA*fc,         B=/*     JAA<&,         C=/*     ]ds'> 

J»  -Ao  ^o 

A,  B,  G  sont  des  fonctions  connues  do  //. 
\otrt?  equation  diff<5rentielle  s'ecrit  alors 


E  etant  une  quatrieme  fonction  coniiue  de  h. 

C'est  la  une  equation  differentielle  du  deuxieme  ordre  qui  ne  determine  la 
fonction /qu'a  deux  constantes  arbitraires  pr6s, 

Voyons  comment  on  peut  determiner  ces  constantes. 

Je  supposerai  qua  la  fonction  h  n'a  qu'un  seu.1  maximum  que  j'appellerai  A0, 
de  telle  facon  que  les  courbes  h  =  const,  soient  des  courbes  ferm^es  s'enve- 
loppant  mutuellement.  C'est  d'ailleurs  ce  que  j'ai  d^ja  suppos^  implicitement 
en  prenant  les  variables  h  et  $. 

Cela  pos£,  j'observe  que  J  s'aiinule,  ainsi  que  D/2,  pour  h  =  hQ.  II  en  r^sulte 

que  A.  B,  C  et  E  s?annulent '^galement  et  il  en  'est  de  m6me  de  ^?  tandis  que 

B  E 

•g  reste  fini  et  qu'il  en  est  de  m£me,  en  g<5nt5ral,  de  g- 

Si  j'ecris  liquation  (i  i )  sous  la  forme 


je  vois  que  le  coefficient  de/"  s'annule  deux  fois;  pour  A  =  o  et  pour  h  =  A0. 

II  en  rgsulte  que  pour  h  =  o,  par  exemple,  I9int€grale  g^n^rale  de  liqua- 
tion (n)  devient  infinie,  ou  du  moins  que  ses  d^riv^es  d'ordre  suffisamment 
<?lev6  deviennent  Jnfinies. 

Si  done  on  veut  que /reste  fini  pour  h  =  o,  ainsi  que  toutes  ses  d&iv^es,  il 
faudra  assujettir  les  deux  constantes  d'int^gration  a  une  certaine  relation. 

De  m&me,  si  Ton  veut  que  /  reste  fini  pour  A  =  A0,  ainsi  que  toutes  ses 
d^riv^es,  il  faudra  assujettir  les  deux  constantes  d'int^gration  a  une  seconde 
relation. 

Ces  constantes  devant  ainsi  satisfaire  a  deux  relations  seront  enti&renient 
d£termin£es. 

La  fonction  /  est  done  d<$termin6e  complMement,  ainsi  que  £0,  Y}0)  &  -—-, 
»  f .  et  6l. 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  265 

6°  Les  fonctions  cp*  et  61  ainsi  de'terminees  satisfont  a  la  condition  (iofi); 
on  determinera  £"  et  r\'[  par  les  Equations  (g&);  ce  qui  nous  fera  connaitre  -i 
et  YH,  non  pas  completement,  mais  a  des  termes  pres  en 

-AW%     -    /',(*)*, 

/i(A)  £tant  une  nouvelle  fonction  arbitraire  de  ft. 

7°  Nous  formerons  une  Equation  (10  c)  avec  (4C)  et  (^ej  de  ^a  tfifimc 
maniere  que  nous  avons  formt^  (ioa)  avec  (4tt)  et  (5  «)  et  (10  &)  avec  (4&) 
et  (56);  traitant  ensuite  (loc)  comme  nous  venons  de  trailer  (106),  nous 
determinerons/i(A).  La  determination  de  Ji,  riL  et  £1  sera  ainsi  acheve'e. 

8°  Par  les  Equations  (7  c}  et  (8e),  nous 


9°  La  condition  (ioc)  £tant  remplie,  les  equations  (4C)  et  (5  c)  sont  com- 
patibles. Elles  nous  donneront  Eo  et  ri2  a  des  termes  pr&s  en 


f*(h)  etant  une  nouvelle  fonction  arbitraire. 

10°  On  determinera  /a(A)  comme  on  a  determine  /(A)  ot  /i(A).  La  deter- 
mination de  £2)  *?2>  Ca  sera  alors  termineo. 
Et  ainsi  de  suite. 

Nous  avons  du  supposer  plus  haut  que  non  seulement  X0,  Y0,  ZOJ  mais  X1? 
Y4,  Zi  doivent  satisfaire  a  certaines  relations.  La  generalite  se  trouverait  ainsi 
restreinte,  et  pour  eviter  cela  nous  poserons  non  plus 


mas 

X  =  Xo-f-  XXt-f-  X«XS,        Y  =  Y0-^  XYi-f-  A*Ya, 

Nos  Equations  doivent  alors  6tre  modifie^es. 

jr  ^ 

Dans  liquation  (7*),  on  doit  ajouter  un  second  membre  -gj-  —  ^  et  il 

faut  modifier  de  m6me  les  autres  Equations  de*duites  de  (7  b]  par  syme'trie. 
H.  p.  —  vill.  34 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

equations  (  '8  c\  doivenl  tfgalement  toe  modifiees  pour  n  =  i  et  Ton  doit 
les  tkrire 


Tout  ce  que  nous  avons  dit  subsiste  d'ailleurs  el  les  functions  X2,  \2,  Z2 
peuvent  etre  quelconques. 

Nous  a\ons  ainsi  le  mojen  do  developper  £,  rj,  £  suivanl  les  puissances  de  A; 
inais  le  domaine  de  convergence  est  c\idemmeiiL  limiu?. 

C'est  ici  qu'on  pent  appliques  les  principes  du  paragraphe  XL 

Nous  avons  vu  que  dans  le  cas  ou  il  y  a  un  nombre  fini  de  degr(5s  de  liber  Le, 
les  quantit^s  qa  (qui  sont  analogues  a  g,  yj,  £)  sont  des  fonctions  rationnelles 
de  A,  dont  les  infinis  sont  les  quantites  ±:  lm. 

Ici,  le  nombre  des  degres  de  libertt1  elant  illimite,  £,  vj,  £  serontdes  fonctions 
uniformcs  (et  tre;s  probablement  m^romorphes)  de  A.  En  multiplianL  lo  d^ve- 
loppement  de  E  suivant  les  puissances  de  X  par  un  polynome  lelque  lesuivant  : 


on  etendra  done  beaucoup  Fetendue  du  domaine  de  convergence  (il  est : 
probable  qu'on  pourra  Fetendre  indt^finiment)  et,  d'ailleurs,  on  augmentera  la 
rapidite  de  la  convergence. 

De  la  FintenH  qui  s'attache  a  la  determination  des  Am.  Nous  avons  vu  que 

k 
cette  determination  pouvnit  reposer  sur  la  consideration  du  rapport  -r^-;  ici  ce 

rapport  ^Vcrit  en  faisant,  par  exemple,  p  =  3, 
(12) 


I  a?co 

J'observe  que  ce  rapport  est  essentiellement  positif.  En  effet,  si  nous  suppo- 
sons,  comme  il  convient,  X0,  Y0,  Z0,  X2}  Y2,  Z2  r£els;  Xl5  YI,  Z4  puremenl 
imaginaires,  il  arrivera  que  ^3?  *ii,  ?2>  ^^  ^4,  ?/*  seront  r^els,  tandis  que  ^3,  yj3, 
^3  seront  purement  imaginaires. 

Les  fonctions  ^u  fin,  Cn  dependent  6videmment  du  choix  de  X,  Y,  Z;  suppo- 
sons  done  qu'on  choisisse  X}  Y,  Z,  de  facon  que  le  rapport  ^  soil  maximum. 
Le  maximum  ainsi  obtenu,  que  j'appellerai  le  premier  maximum^  est  pr6ci- 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  267 

Soil  maintenant 

X  =  -JL  i  A  i  •+•  ao  A  a  -f-  .  .  .  -t-  Xp  A^,, 
Y  =  xjB,  -f-22B2-»-.  .  .-*-  x/t  Eft, 
Z  =  aid  H-a2G2-i-..  .-i-  a,,  G/0 

les  a   6tant  des  coefficients  indetormim\s,  los  A,  B,  C   etant  des   fonctions 
quelconques  de  #,  r,  s. 

Les  fonctions  A,  B,  G  elant  d'abord  supposes  dunnees,  ciioisissons  les  coef- 
ficients a,  de  telle  facon  que  le  rapport  (12)  soil  minimum.  Soil  R  le  minimum 
ainsi  obtenu.  Ce  minimum  R  depend  du  choix  des  fonctions  A,  B,  C;  ciioisis- 
sons ces  fonctions  de  telle  facon  que  R  soit  maximum.  Le  maximum  ainsi 
obtenu  sera  ce  que  j'appellerai  le  />R'mc  maximum  du  rapport  (12);  il  sera 


Tout,  est  done  ramen<?  a  1'^tude  des  maxima  successifs  du  rapport  (12). 


XIV.  —  Gas  d'tme  profondeur  tres  petite. 

Tout  ce  qui  precede  est  susceptible  d'importanlos  simplifications,  quand  la 
profondeur  du  vase  est  infmiment  petite. 

Nous  pouvons  alors  developper  toutes  nos  quantit^s  suivant  les  puissances 
croissantes  de  s  et  neglige  r  le  carrd  do  5.  Nous  aurons  alors 


',  E;/,  .  .  .  ,  X;,  X",  .  .  .  ^tant  des  fonctions  de  x  et  de  y. 
La  troisi^me  Equation  (  7  £er)  devient  alors 


-=  ---  -r- 

dy        dx 
Les  Equations  (8)  deviennent 


26$  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

D'autre  part,  (4)  nous  donne  (en  negligeant  les  tcrmes  en  z  devant  ceux  qui 

ne  contiennent  pas  :f) 

'' 


el  (5")  devient,  en  negligeanl  les  termes  en  s2,  sh 

_.  dh         ,  dh       vr       ,  *„ 

P+-5-*-*^ 


En  eliminant  $"  entre  ces  Equations,  nous  trouvons 


Je  transcris  ces  equations  en  supprimant  les  accents  devenus  inu tiles. 


(2) 


D(5veloppons  maintenant  toutes  ces  expressions  suivant  les  puissances  do  X  at 

soil 

X  =  XO-H  5.X,-*-  A*Xts        Y  =  Y0-h  XYi-4-  X2Y2, 


Nous  arriverons  a  la  s&rie  donations  suivantes 

Premier  groupe* 


T 


(avec  la  condition  Si  =  SiV 
\  dy         dx  ] 


(4  a) 


L'EQUILIBKE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 


265 


(i  b) 

(2*) 
(3*) 

(4*) 
(ic) 

(20) 
(3c) 


(arf) 


Deuxieme  groups. 


/ 


dx  dy  )  dy 
dk%i  dk 
dx 


dy         dx 


Tr*oisieme  groupe. 


^ 
/  ? 


-h 


dy 


Quatri&me  groupe  (  n  >  2 ). 


/    £w  did  =  ' 


«     dh'f\n  _y 

"""    dy    ~   '" 
A  ces  Equations  il  faut  adjoindre  les  suivantes  : 

Soit  F(h)  une  fonction  quelconque'  de  h  s'annulanl  pour  h  =  o>  on  aura 
comme  dans  le  paragraphs  pr^c^dent, 


270  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

d'ou  Ton  tire  les  equations 


Liquation  (ioa)  est  une  condition  a  laquelle  doivenlsalisfaire  les  foiiclions  Xi 

et  Yt. 

Les  equations  (ro  b)  et  (10  c)  doivent  scrvir  a  determiner  £0,  yj0,  £rt_i?  TQ/H. 
Void  comment  se  diriment  les  calculs  : 

Les  equations  (i  a)  et  (2  a)  d6termineroiit  £0  ; 

Les  Equations  (3  a)  et  (4#)»  <lui  sont  compatibles  si  la  condition  (IOCL)  est 
sutisfaite,  determineront  ^o  et  vj0  a  des  termes  pres 


et 


/o(/>)  etant  une  fonction  arbitraire  de  h. 

Les  equations  (i  6)  et  (2  6)  determineront  ^  au  terme  pres 

2l'Q     . 

g 

En  meme  temps  ~~ — -^  sera  determine  au  LeiMiie  pres  — A/'0(/z);  de  sorto 
que  Fequation  (10  b)  prendra  la  forme 

/f      4  Q2  1 

c?co| F  /O-H  (A-F7 —  F)  A/o  I  =  expression  connue. 

C?esl  Fequation  (106  6^V)  du  paragraplie  precedent  et  nous  avons  vu  comment 
il  faut  la  trailer  pour  determiner  f0  ( h  ). 

La  fonction /0(A)  <5tant  ainsi  connue,  la  determination  de  £07  -/30,  ^  se  Lrouve 
actevee. 

Et-ainsi  de  suite 

Pour  pouvoir  appliqucr  les  principes  du  paragraphe  XI,  il  nous  faut  voir 
cc  quo  deviennent  iios  functions  H2?  H1?  H0  au  degre  d'approximatioii  adopts. 
On  Irouve  aisemcnt 


=  — |   C 


L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 


Le  rapport  ^  prend  alors  la  forme 


j  h  da  (?1  -f-  Tig  )  —  §  J  ^l 


En  tenant  compte  des  Equations  (i  d)  (?i  =  4)  et  (4  d)  (n  =  3),  cettc  expres- 
sion devient 


/  f  \ 


ct  elle  ne  conlicnl  plus  que  trois  fonctions  arbitraires 


Ces  trois  fonctions  ne  sont  pas  cependant  entitlement  arbitraires,  car  elles 
sont  assujetties  a  la  condition  (2  d}  (n  =  4)  et  a  la  condition  (10  c]  (n  =  4). 

Ces  conditions  sont  d'ailleurs  les  seules.  Si  elles  sont  remplies,  on  pourra  a 
1'aide  de  (3d)  et  (^d)  (/i  =  4),  puis  de  (i  d),  (2d)(n  =  5)  et  (ioc)(»  =  5), 
determiner  %A,  yj4,  ^3,  et  ainsi  de  suite. 

Tl  reste  a  voir  que  ces  fonctions  £3,  -Oy,  £4  sont  compatibles  avec  les  equa- 
tions (i  a,  6,  c),  (2  a,  &,  c),  (3  a,  6,  c),  (4«,  6,  c),  (ioa,  6),  (i 


Or'cette  compatibility  est  evidente,  (c  rf)  (n  =  4)  donnera  ;2  ct  yj2  ol  cnlrai- 
iiera  coiume  consequence  (3d)(w  =  3);  (4^)(^==3)  nous  donnera  ?;i  et 
cntrainera  (10  c)  (n  =  3)  et  (2  d)  (n  =  o  L 

Ensuite  (i  6?)  (/i  =  3)  donnera  £1  et  ra  et  enlrainera  (3  c)  ;  (4  c)  doimera  Ja 
et  entramera  (ice)  (/i  =  2)  et  (2  c'). 

On  pourra  choisir  X2  et  Ya  arbilraircment;  (i  c)  doniieru  E0  et  TQO  et  enlrai- 
nera (3  6);  (4  &}  donnera  d  et  eutraiuera  (10  b)  et  (2  6). 

Enfin  (i  6)  donnera  Xt  et  Yi  et  entrainera  (3  6);  (4#)  doimera  ?0  et  entrai- 
nera  (ioa)  et  (2  a);  (i  a)  donnera  X0  et  Y0. 

Voyons  maintenant  si  nous  ne  pouvons  pas  nous  affranchir  de  ces  deux  con- 
ditions (2^)  (n  =  4);  (ioc)  (»  =  4)« 

Pour  cela  j'observe  d'abord  que  si  j'ajoute  a  %*  une  constante  quelconque,  le 
d^nominateur  de  (5)  ne  change  pas. 


2  L'EQUILIBRE  ET  LES  MOUVEMENTS  DES  MERS. 

II  en  est  encore  de  meme  si  j'ajoute  respectivemeiit  &  £3,  733,  £4  les  termes 


/(A)  £tant  une  fonction  quelconque  de  A. 

On  est  done  amen6  a  chercher  &  determiner  cette  fonction  /(A)  de  telle 
fagon  que  le  numeSrateur  soil  minimum. 

Je  puis  encore  enoncer  le  probl&me  en  d'autres  termes  :  quelle  est  la  condi- 
tion que  doivent  remplir  les  fonctions  ^;J7  Yj:}7  C»  P^lir  clue  ^  numdraleur  aug- 
mente  quand  on  change  ^s,  TQ3,  5*  en 


et  cela  quelle  que  soit  la  fonction  arbitraire/(A)  ? 

ficrivons  done  que  la  variation  de  ce  num^rateur  est  nulle 

(6)  —  r^(?s  S?3-H-ns  BTIJ)  da  •+•  g]^  s£*  d«>  =  °- 

Cette  condition  doit  £tre  remplie  quelle  que  soit  /(A)  quand  on  fait 
df(h)          ^        df(h)  j      ^_*iQf 

°^  —  -fir1*      OT»=^r'      ^-H-—  /, 

d'ou 

(6te)  /A/'(??  §  -^S)  **•*•  ^f^f**  =  °- 

Posons  /=F;,  f!=Fff;  nous  pourrons  encore  supposer  que  F  s'annule 
pour  A  =  o,  et  nous  aurons 

y*AWb^-ni^)^-Ha*oy*C*Ff^«o. 

Or,  AF^  estJa  d^riv^e  de  AF;  —  F,  et  comme  AF'  —  F  s'annule  pour  A  =  o, 
Tint^gration  par  parties  nous  donnera 


On  tire  de  la  * 


ce  qui  n'est  autre  chose  que  T^quation  (10  c)  (n  =  4 
Si,  de  m^mej  dans  F^quation  (6  to)  nous  faisons 


L'gQUILIBRE  ET   LES  MOUVEMENTS  DES  MERS.  278 

il  vient 

J    ^     to  -  o, 

ce  qui  n'est  autre  chose  que  1'equation  (2  d)  (n  =  4). 
Nous  sommes  ainsi  conduit  a  Fcnonce  suivanl  : 

Considerons  le  rapport  (5)  ou  ga,  733,  ^4  sont  Irois  fonctions  tout  a  fait  arbi- 
traires ;  ou  mieux  le  rapport 

/ 


ou  j'ai  pos6 

jja  =  I'M,          ri:j  =  zV,         5V=  «', 

de  telle  facoii  que  les  trois  fonctions  arbitraircs  w,  <^,  «v  soient  r^elles. 
Posons  maintenant 


9  =  a,  Pi  -f-  a2  p2  -+-... 


Dans  ces  expressions,  les  «/  sont  des  coefficients  inde  terminus,  les  &/,  les  cv» 
les  (v/  des  fonctions  compl^tement  arbitraires;  /"(A)  une  fonction  arbitraire 
de  h. 

Regardant  d'abord  les  M/,  les  t>/,  les  (v/  commc  determines,  nous  choisissons 
les  a,  et/(A)  de  telle  fagon  que  le  rapport  (5  &w)  soit  aussi  petit  que  possible; 
soit  R  le  minimum  ainsi  obtenu  qui  d^pendra  des  #/,  des  p,-  et  des  PP/;  choi- 
sissons les  Uf,  PI,  (Vj  de  fa^on  que  R  soil  aussi(grand  que  possible;  le  maximum 

ainsi  obtenu,  quo  j'appellerai  ley;  -+-  iI6me  maximum  sera  ~  • 

*/> 

La  definition  du  p  +  i  ifeme  maximum  se  trouve  ainsi  un  pcu  modifi^e  puis- 
qu'au  lieu  de  p  -f-  1  coefficients  arbitraires,  on  a  p  coefficients  arbitraires  a/ 
et  une  fonction  arbitraire  /(A).  Mais  cette  modification  n'a  rien  d'essentieL 

Ainsi,  la  determination  des  p&riodes  des  oscillations  propres  du  vase 
lournant  e$t  ramen&e  a  la  recherche  des  maxima  successifs  du  rap- 
port (#  bis}. 

H,  P.  —  VIH.  35          - 


274  L'EQUILIBRE   ET   LES   MOUVEMENTS  DES  MERS. 

De  cetle  determination  depend,  comme  je  Fai  explique  a  la  fin  du  para- 
graphe  precedent,  la  possibility  d?t$tendre  le  domaine  de  convergence  des  series 
procedant  suivant  les  puissances  de  A  et  d'augmenter  la  rapidittS  de  leur  con- 
vergence. 

Ainsi  Fetude  du  inouvement  des  mers,  en  tenant  compte  de  la  rotation  du 
Globe,  se  trouve  rattachee  aux  priiicipes  exposes  dans  la  premiere  partie  de  ce 
travail,  ou  je  negligeais  cette  rotation. 

Dans  un  cas  comme  dans  Fautre  on  est  amen<S  a  envisager  les  maxima  sue- 
cessiis  du  rapport  de  deux  inte"grales  . 

G'est  ce  qu'on  comprendra  mieux  daailleurs  si  je  montre  ce  que  devient  le 
rapport  (o  bis)  quand  on  suppose  la  rotation  nulle. 

On  a  alors 

O  =  o,         u  =s  v  =.  o 

et  le  rapport  se  r^duit  a 


/ 
. 


ce  qui  est  precisement  le  rapport  envisage  au  paragraphe  VI. 

II  resteraita  tenir  compte  de  la  courbure;  mais  c'est  ce  qui  pourrait  se  faire 
d'apres  les  m^mes  principes. 


SUR  UN  THEORfiME  GENERAL 
RELATIF  AUX  MAREES 


Bulletin  astronomique,  t,  20,  p.  2i5-22Q  (juin 


La  tlicorie  generale  des  mar6es  est  exirememenl  compliquee,  cl  conduit  a 
bien  peu  de  propositions  susceptibles  d'un  enonce  simple;  c'est  ce  qui 
m'engage  a  publier  quelques  formulas  g6n<§rales  qui  me  semblent  pouvoir  &tre 
utiles  dans  certains  cas. 

Je  dt§signe  par  W  le  potentiel  g<5n£rateur  des  marges,  par  V  le  potentiel 
total,  comprenant  non  seulement  les  termes  provenant  de  Pattraction  de  la 
Lune  et  du  Soleil,  termes  dont  1'ensemble  nous  donne  W,  mais  aussi  les 
termes  qui  proviennent  de  Fattraction  de  la  Terre  elle-m6me,  de  la  force  cen- 
trifuge ordinaire  et  de  1'attraction  des  eaux  soulev^es. 

J'appelle/>  la  pression  et  je  pose 

Je  repr«$sente  par  oo  la  vitesse  de  rotation  dc  la  Terre  et  je  prends  Paxe  de 
rotation  pour  axe  des  z.  J'appelle  U,  v,  &  les  composantes  du  d^placemerit.  Les 
Equations  du  mouveinent  s'(§criront  alors  : 

dv  dy   , 


d*  9  du       d® 

+2w      =      ' 


-276  THEOREME  GENERAL  RELATIF  AUX  MAREES. 

Pour  etablir  ces  equations,  je  neglige  d'une  part  le  carre  dcs  displacements  et 
d'autre  part,  le  frottement.  M.  Hough  a  monlre  en  effet  dans  le  tome  XXVIII 
dos  Proceedings  of  the  London  Mathematical  Society  combien  sont  faibles 
Ics  effets  du  frottement. 
AUX  equations  (i),  il  cunvient  d'adjoindre  Pequation  de  continuite 

,  du       dv       dw 

(2)  -7-  H-  -r-  H-  -r-  =  O. 

v   •  dx       dy       dz 

Cela  puse,  isolons  un  volume  de  liquide;  soil  V  ce  volume,  S  lu  surface 
fermee  qui  le  limile;  soit  d?  un  ^l^ment  de  ce  volume,  da-  un  element  de  la 
surface  S;  soit  T  la  force  vive  de  ce  liquide;  nous  aurons,  en  prenant  pour 
unite  la  densite  du  liquide. 


d'ou 

dt        I        i£tJL  \  dt  "dt^  i 

*S  ^^^     ^    *-vv      ^*vv         j 

En  multipliant  les  equations  (i)  respectivement  par 

du      dv      dw 

et  ajoutant?  on  trouve 

•^  /  du,  d*  u  \  __  du  dy       dv  dy       dw  dy      x^  du 
4M  \  dt    dt-  i        dt  dx       dt  dy       dt  dz 

d'ou 

i  du  do 


Nous  aliens  transformer  le  second  membre  en  integrant  par  parties;  il  vient 

/,  du  «5o        r  ,  du  dv       f*  ,     ,      du 

d^tZ= 


Si  nous  appelone  a,  (3,  y  les  cosinus  directeurs  do  Tdemenl  rfor,  on  aura 

d 
et  par  consequent 


/*S  3  -/•*•*-/*•»£• 


THEOREMS  GENERAL  RELATIF  AUX  MAREES.  277 

(Toil 

dT 


dT  ___  r    ^  du  dz 

~3i  ~J     ZJ  *di  1& 

/,  (    du       r.dv         dw\        r      .    d  f^\du 
CD  ffo    a  --=-  4-  6  --  -h  Y  —r-  )  —  I   s  <r/~  -r  (   >  -=- 
\    dt       l  ctt       '  <:&  /      J    '       dt\£ldx 


En  verlu  de  Fequation  (2),  la  dcrnifcre  integrate  csl  nulle;  si  d'autre  part  je 
d<5signe  par  N  la  composante  du  d(5placement,  normalc  a  I'^l^ment  rfo-,  de  telle 
sorte  quo 

N  =  a  u  -h  [3  9  •+-  7  fp, 
nous  pourrons  (Scrire 
/ON  <*T 

(3)  - 


C'est  ceile  Equation  fort  simple  qu'il  s'agit  d'interpr^ter.  Pour  cela,  je  sais  que 
le  potentiel  W  qui  engendre  les  marees  est  une  fonction  du  temps  el  que  cette 
fonction  est  une  somme  de  termes  trigonometriques.  Nous  pouvons  consid^rer 
isol^ment  Tun  de  ces  termes  et  la  mar6e  partielle  qui  est  due  a  ce  terme.  Dans 
ces  conditions  W,  w,  P,  t^,  9,  N  sont  des  fonctions  p6riodiques  de  m6me 
p^riode.  Liquation  (3)  est  <3videmment  encore  vraie  quand  on  se  borne  a 
celte  martte  partielle. 

Alors  T  est  une  fonction  p^riodique  de  £;  etcommc  la  dtSrivee  d'nne  fonction 
ptfriodique  a  sa  valour  rnoyenne  nulle,  nous  pourrons  t^crire 

(4)  vol.  moy.  J  9^-^=0. 

JNous  pourrions  d'ailleurs  6crire  tout  aussi  bien 
(4  bis)  val.  moy.  JN  ^ 

et,  cn  eflet, 


=  o, 


et  /  cpN  d<r  est  une  fonction  p^riodique  de  T. 

La  surface  S  qui  limite  le  volume  W  se  compose  de  trois  parties  : 

i°  Une  portion  du  fond  de  la  mer  que  j'appelle  la  surface  Si  ; 

a°  Une  portion  de  la  surface  libre  que  jlappelle  S2  ; 

3°  Une  portion  de  surface  situ^e  a  Tint^riear  des   mers  ,et  s^parant  le 
volume  W  du  rcste  dm  volume  de  I'Oc&tn  ;  c'est  ce  que  j'appellerai  Ss. 


2P-§  TH^ORfcME  GENERAL  RELATIF  AUX  MARGES. 

Au  fond  de  la  mer,  on  a 

N  =  o, 

de  sorte  que  la  portion  de  Fintegral-e  qui  se  rapportc  a  la  surface  Si  est  nulle. 
Voyons  ce  qui  se  passe  sur  la  surface  Hbre  S2. 
Le  potentiel  V  se  compose  de  irois  parties  : 

i  °  Le  potentiel  g<5n6rateur  des  marees  W  ; 

2°  Le  potentiel  dii  a  Fattraclion  de  la  partie  solide  du  Globe,  a  la  force  cen- 
trifuge ordinaire  et  a  Fattraction  d'un  liquide  qui  occuperait  le  volume  compris 
entre  le  fond  des  mers  et  la  surface  d'<5quilibre  moyemiede  la  mer,  telle  qu'elle 
serait  sans  1'action  des  astres;  c'est  ce  que  j'appelle  V; 

3°  Le  potentiel  da  a  Faction  des  eaux  soulev^es,  c'est-a-dire  a  Fattraction 
d'une  masse  liquide  qui  occuperait  le  volume  compris  entre  la  surface  d^qui- 
libre  moyenne  et  la  surface  d'equilibre  actuelle  des  mers.  C'est  ce  que 
j'appelle  V". 

On  a  done 


Sur  la  surface  d'£quilibre  mojenne,  V  est  une  constante  et  Ton  a  Vr=  V0. 
Comme  la  surface  d^quilibre  actuelle  diff&re  tr^s  peu  de  la  surface  moyenne, 


on  aura 


g  &ant  Fintensit^  de  la  pesanteur,  et  o  la  distance  des  deux  surfaces  compute 
sur  la  normale  a  Fune  d'elles,  c'est-a-dire  selon  la  verticale;  cette  distance  est 
ce  que  nous  avons  appel£  N  et  co  que  j'appellerai  N2  pour  rappeler  qu'il  s'agit 
d7un  ^l^ment  de  la  surface  S2.  On*  done 


D'ailleurs  p  est  6gal  a  une  constante,  a  la  pression  atrnosphgrique/>05  de  sortc 
que 


comme  <p  et  V  ne  sont  d6termin$s  qu'^i  une  eonstante  pr^s,  nous  pourrons  sup- 
poser  V'ft=jt>0  et  ^crire 

',(5)  f 


TH^OREME  G£NE"RAL  RELATIF  AUX  MARGES.  279 

L'int(5grale  /  cp  -jr  da-  relative  a  la  surface  S2  devient  ainsi 

/-\x-dN2 

J  v-sr 

La  troisi&me  de  ces  integrates  a  sa  valour  moyenne  nulle,  car  c'est  la  d6ri 
de  la  fonction  p6riodique 


La  seconde  de  ces  integrates  a  egalement  sa  valeur  moyenne  nulle,  si  Ton 
suppose  que  le  volume  V  est  le  volume  total  de  I'Oc^an  tout  entier.  En  eflet, 
V"  est  le  potentiel  clu  a  1'attraction  des  eaux  soulev^es,  c'est-a-dire  d'un  volume 
dont  chaque  element  est  un  petit  prisme  de  base  da1  etde  hauteur  N2.  L'&iergie 
potentielle  due  a  1'attraction  des  eaux  soulev£es  sur  elles-m6mes  est  alors  au 
signe  pr6s 

i/VN,* 

et,  en  vertu  d'un  theor&me  bien  connu  de  la  theorie  du  potentiel  newtonien,  sa 
d(5riv6e  est  <$gale  a 


Notre  intdgrale  est  done  encore  la  d^riv^e  d'une  fonction  pgriodique. 

Si  le  volume  V  n'est  qu'une  partie  des  Oceans,  ce  qui  pr<5c^de  n*est  plus 
exact,  n^anmoins  notre  seconde  int^grale  pent  encore  6tren3glig£e,  et,  eneffet, 
dans  la  plupart  des  questions  relatives  aux  marges,  1'effet  du  potentiel  V"  peut 
£tre  consid<5r^  comme  beaucoup  plus  petit  que  ceux  des  potentiels  W  et  V;. 

L'integrale  relative  &.  la  surface  S2  peut  done  s'^crire 

val. 

Envisageons  maintenant  la  surface  S3.  Soit  L  la  ligne  ferm^e  qui  limite  la 
surface  S2.  La  surface  S3  pourra  ^tre  consid6r<*e  comme  engendr^e  par  une 
droite  normale  a.  S3,  c'est-^i-dire  verticale,  qui  se  d^place  en  s'appuyant  sur  la 
ligne  L*  Dans  les  questions  relatives  aux  marges,  on  regarde  la  profondeur  de 
la  mer  comme  tr^s  petite,  et  elle  Test  ea  effet  par  rapport  aux  longueurs  d'onde 
^t  aux  dimensions  feomontales  des  Oceans*  Nous  pourrons  done  stipposer  que 
le  l6ttg  dVrie  d^  ees  dioiteftrb  fon^tito  <p  et  le  ^placement  N  (qtie  nou^  appel- 


280  TH£ORH:ME  G£N£RAL  RELATIF  AUX  MAREES. 

lerons  N3  pour  rappeler  qu'il  s'aglt  d'un  <3l<5ment  de  la  surface  S3)  sont  sensi- 
blement  constants  depuis  la  surface  jusqu'au  fond  de  la  mer. 

Alors  si  ds  est  un  glgment  do  la  ligne  L  et  h  la  profondeur  do  la  mer,  Ftflo- 
rnent  dv  de  la  surface  S:t  sera  //  ds,  de  sortc  que  not  re  integrate  pourra  sVcrire 


et  que  1'equation  (4)  deviendra 

(6)  val.  moy.  C  h?^  ds  =  -v*l. 

La  premiere  intggrale  doit  6  ire  tilendue  a  tous  les  <3l£nients  ds  de  la  ligne  L 
et  la  seconde  a  tous  les  figments  da-  de  la  surface  S2  limit€e  par  cette  ligne. 

II  nous  reste  a  interpreter  cette  Equation.  Si  d'abord  la  surface  So  comprend 
FOc^an  tout  entier,  la  profondeur  h  est  nulle  tout  le  long  de  la  ligne  L  qui 
n'est  plus  autre  chose  que  le  bord  des  mers,  et  notre  Equation  se  r^dtiit  a 

(6  bis)  val.  moy.  /  W—  y-dfo  =  o, 

d*ou  Ton  d^duit  ais6ment  comme  nous  1'avons  vu  plus  haut 

(bter)  val.  moy.  I  N2-T-^cr  =  o. 


De  la  nous  pouvons  d<5j^.  d6duire  une  consequence  importante.  Onsaitqu'on 
a  cherchg  a  expliquer  certains  ph^nom^nes  astronomiques  par  le  ralentisse- 
ment  de  la  rotation  terrestre  du  a  Faction  des  marges. 

La  r£alit£  de  ce  ralentissement  ne  saurait  ^tre  douteuse;  car  le  frottement 
des  marges  absorbe  de  Fenergie  qui  ne  peut  6tre  emprunttte  qu7a  la  force  vive 
de  rotation  du  Globe.  Quant  an  mt5canisme  de  ce  ralentissement,  on  en  rend 
compte  de  la  fac.on  suivante  :  par  suite  du  frottement  la  mar£e  est  en  retard 
sur  le  passage  de  la  Lune  au  m^ridien  et  le  bourrelet  form£  par  les  eaux  soule- 
v^es  ne  se  trouve  pas  dans  le  m6me  m^ridien  que  la  Lune;  il  s'ensuit  que  la 
r&sultante  des  actions  de  la  Lune  sur  ce  bourrelet  ne  va  pas  rencontrer  Faxe  de 
la  Terre  et  poss&de  par  rapport  a  cet  axe  un  moment  qui  tend  a  ralentir  la 
rotation. 

Mais  alors  on  est  conduit  aux  reflexions  suivantes  ;  le  frottement  n'est  pas  la 
cause  du  retard  de?  marges  ;  ce  n'est  pas  uniquement  de  lui  que  depend 
des  ports.  Ge  a'est  m$jppie  pas  la  cause  principale  de  ce  retard  et 
i  qua,  sauf  pour  certain^  ports^sito^s  au  fond  d'ua  canal  pe^i  profond, 


THEORfeME  GENERAL  RELATIF  AUX  MARGES.  28  1 

le  froltement  n'exerce  sur  Fetablissenient  qu'uiie  influence  inappreciable. 
Dans  ces  conditions  on  pent  so  domander  si,  rilors  jneme  cjuil  n\r  aurait  pas 
de  frottement  ,  Faction  dc  la  Lime  sur  le  bourrelet  no  va  pas  avoir  une  resul- 
lante  nc  rencontrant  pas  Faxc  et  ne  va  pas  tendre  a  fiiiro  varier  la  vilessc  do 
rotation  de  la  Terre.  La  reponse  doit  &tre  negative. 

En  effet  Faction  de  la  Lime  sur  un  eminent  du  bourrelet,  qu'on  peul  assi- 
miler  a  un  prisme  de  base  d<?  et  dc  hauteur  N2,  a  pour  moment  par  rapport  a 
Faxe  terroslre 


Tvr      7 

-77-  Na  r/ff, 
cfy 

on  appelant  ^  la  longitude  du  lieu  ;  do  sorlo  que  le  moment  tolal  ost 
(7) 


Je  dis  que  la  valeur  moyenne  de  cette  integrate  est  nulle.  Supposons  d'abord, 
en  effet,  que  W  se  rgduise  a  Fun  de  ses  termes  trigonome"  triques  .  On  sail 
quelle  est  la  forme  des  diffe'rents  termes  trigonome'triques  de  W.  Chacnn  d'eux 
ost  <5gal  a  une  fonction  de  la  latitude  multiplied  par  le  cosinus  ou  le  sinus  d'un 
multiple  de 

•  <!>-**, 

a  etant  une  constante.  Ainsi  chacun  des  termes  de  W  satisfail  ii  uno  equation 

de  la  forme 

/AV 


On  aurait  done,  si  W  se  reduisait  a  un  seul  termo, 

T^WXT    ^ 

J  w^d*~ 


Done  en  vertu  de  liquation  (6ter),  Fintegrale  (7)  aura  une  valeur  moyenne 
nulle. 

Rappelons  en  passant  que,  dans  ce  cas,  liquation  (6  ter)  est  rigoureuse, 
car,  lorsque  la  surface  S2  s7e*tend  £  FOce*an  entier,  nous  avons  vu  que  celle  dc 
nos  integrates  qui  depend  de  Vff  a  sa  valeur  moyenne  rigourcusement  nulle. 

Supposons  maintenant  que  W  se  compose  de  plusieurs  termes  ;  et  pour  fixer 
Ics  ide"es  supposons  deux  termes  seulement,  le  raisonnement  qui  va  suivre 
s'e'tendant  sans  peiiite  au  cas  d'un  nombre  quelconque  de  termes.  Soient  W 
el  W  ces  deux  termes  : 


H.  P.  -  VIII.  36 


282  THEOREMS  GENERAL  RELATIF  AUX  MARGES. 

Soient  SV  et  N"  les  termes  correspondants  de  N2 


nous  aurons 


La  premiere  et  la  quatrifeme  inlegrale  du  second  membre  ont  lenr  valeur 
moyenne  nulle,  d'apr&s  ce  qu'on  vient  de  voir,  puisqu'elles  ne  sont  autre  chose 
que  ce  que  deviendrait  l'int<5grale  (7)  si  W  so  reduisait,  soit  au  terme  unique  W, 
soil  au  terme  unique  W'. 

Je  dis  maintenant  que  la  deuxifcme  intggrale  (de  m£me  que  la  troisifeme)  a 
£galement  sa  valeur  moyenne  nulle.  Supposons,  en  effet,  que  W  soit  propor- 
tionnel  a  cos(a'*  +  ?')  el  "W"  a  cos(aft-t-  (3/;);  alors  N/;  sera  proportionnel 
a  cos(a"«  -+-yr)^  ^e  sorlc  CIU<?  notre  deuxi^me  integrate  se  prSsentera  sous  la 
forme  d'une  somme  de  deux  termes,  le  premier  proporlionnel  a  une  ligne  tri- 
gonom^trique  de  (a'-}-<x.fr)t:  le  second  &  une  ligne  trigonom^trique  de  («'  —  a")/. 
Comme  ni  (a'+  a"},  ni  (a;  —  ar')  ne  sont  mils  (sans  quoi  les  deux  termes  W 
et  W  a  jam  m&me  argument  devraient  £tre  rdunis  en  un  seul),  les  valeurs 
moyennes  de  ces  deux  termes  seront  nulles.  c.  Q.  F.  n. 

Done  le  moment  de  la  rtfsullante  de  Paclion  de  la  Lune  sur  les  eaux  soule- 
v^es  a  toujours  sa  valeur  moyenne  nulle,  de  sorle  qu'il  ne  peut  j  avoir  aucun 
changement  dans  la  dur<5e  de  la  rotation  de  la  Torre.  Le  principe  de  la  conser- 
vation de  PtSnergie  pouvait  nous  permettre  de  pr^voir  ce  rdsultat,  bien  qu'on 
eiit  toujours  pu  se  demander  s'il  n?y  avait  pas  compensation  entre  P&iergie  de 
rotation  perdue  par  la  Terre  et  I'&iergie  de  translation  gagn^e  par  la  Lune. 

Ainsi  le  frottement  seul  pent  produire  I'effet  en  question,  mais  comme  nous 
savons  par  les  calouls  <Je  M.  Hough  que  le  retard  des  marges  produit  par  le 
frottement  est  presque  u^gligeable,  nous  devons  couclure  que  cet  effet  est 
beaucoup  plus  petit  qu'il  »e  le  serait  si  on  le  calcukit  en-partant,  par  exemple, 
de  r6tabli$sement  observe  dans  les  pprts  de  la  Majiche,  qu'il  est  beaucoup 
trop  petit  par  cons^queut  pour  produire  des  eflfets  astronomiques  tels  que 
Facc^l6ration  s^culaire  de  la  Lune, 

L'mflueace  des  marges  oc^aniemies  sur  k  dur^e  du  jour  est  done  tout  ^  fait 
imnime  et  n'est  oullement  conoipaTtbie  £  I'effet  des.mar6es  dues  a  la  viscosity 


THEOREMS  GENERAL  RELATIF  AUX  MARGES.  283 

et  a  1'elasticite  de  la  partie  solide  du  Globe,  eflfel  sur  lequel  M.  Darwin  a  insist^ 
dans  une  serie  de  Memoires  du  plus  haul  inltfr&t. 

Revenons  a  1'interpretation  de  notre  Equation  (6);  et  d'abord  quelle  est  la 

signification  d'un    element  quelconque  AV^^db-  de   Pintegrale   du   second 
membre. 

Supposons  que  W  est  proper  tionnel  a  cos(a£  -f-  j3j;  s'il  n'j  avail  pas  de 

re  lard  de  la  maree,  N2  serait  egalement  proportionnel  a  cos  (a  £  +  ,3)  el 


&  sin(a£  +  (3).  Alors  le  produit  W  -^  serail  proportionnel  a  sin  a  (a  £  -f-  (3j  et 
sa  valeur  moyenne  serait  nulle. 

Si,  au  contraire,  il  y  a  un  retard  de  la  maree,  N2  sera  proportionnel  £ 
cos(a£  +  y)  et  la  difference  y  —  (3  mesurera  le  decalage  de  la  maree,  positif 
s'il  y  a  avance,  nggatif  s'il  y  a  retard;  xious  supposons  bien  entendu  a  positif; 
on  aura  alors 

W^efo«—  Macos(a*-+-p)sin 
at 

oii  M  est  une  quantil^  positive  ind^pendante  da  temps. 
La  valeur  moyenne  de  notre  (^l<5ment  sera  done 


et  aura,  par  consequent,  signe  oppose  a  celui  de  sin(y  —  13).  Elle  sera  positive 
s'il  y  a  retard,  et  negative  s'il  y  a  avance. 

11  importe  de  pr6ciser  ce  que,  dans  un  pareil  6nonce,  nous  entendons  par 
retard*  et  par  avance.  Supposons  une  onde  de  mar^e  se  propageant  avec  une 
cerlaine  vitesse,  par  example  dans  le  sens  du  m£ridien;  si  au  depart  il  y  a 
accord  entre  la  pleine  mer  et  le  passage  de  la  Lune  au  meridien,  un  pen  plus 
loin  la  maree  va  se  trouver  en  retard  sur  la  Lune,  puisque  la  propagation  de 
Ponde  n'est  pas  instantanee;  le  retard  va  s'accentuer  &  mesure  qu'on  s'eloi- 
gnera  du  point  de  depart;  il  finira  par  depasser  une  demi-periode;  a  ce  moment 
nous  dirons  que  la  marge  est  en  avance  ;  c'est  ainsi  qu'une  horloge  qu'on  ne 
remettrait  jamais  £  Fheure  finirait  par  avancer  quand  elle  retarderait  de  plus 
de  6  heures. 

Nous  convenons  done  de  dire  que  la  marteest  en  avance  quand  sin(y  —  (3) 
est  positif  et  en  retard  dans  le  sen$  contraire. 

Les  points  oi!i  la  mar4d  est  en  retard  sont  ceux  oi!i  le  travail  moyen  de 


284  THEOREME  GENERAL  RELATIF   AUX   MAREES. 

Fattraction  de  la  Lime  sur  la  molecule  d'eau  envisagtte  est  positif;  en  effet  la 
mer  tHant  en  retard,  la  Lime  lend  a  acceltfrer  son  monvemenl  pour  le  ramencr 
a  la  position  dVquilibre  pour  laquelle  il  y  aurail  concordance  de  phase.  Si,  au 
coiilraire,  la  maree  est  en  avance,  le  travail  nioyen  de  Fatlraction  lunaire  est 
m»galif ;  car  la  Lime  lend  a  relarder  le  mouvemont  de  la  mer  pour  le  ramener  a 
la  position  dVquilibre,  position  qu'elle  a  pour  ainsi  dire  d<5pass£e. 

Cherchons  maintenant  a  interpreter  le  premier  membre  de  (6). 

Ici  une  courte  digression  esl  n<3ccssaire.  Reprenons  les  equations  (i),  le 
volume  W  ct  la  surface  S  qui  le  limile.  Liquation  de  continuity  appliqucjc  a 
Fensemble  du  volume  W  nous  donnc 

N  da  =  o, 

Fintegrale  cHant  etendue  a  tons  les  elements  de  de  la  surface  fermtSe  S.  Le  long 
de  Sl7  on  a  N  =  o  el  les  elements  correspondants  de  Fintegrale  sont  nuls;  le 
long  de  S2,  notre  integrate  peut  s'ecrire  /N2  dv,  et  comme  un  <5lt5ment  da  de  S3 
est  egal,  comme  nous  Favons  vu,  a  h  ds,  cette  partie  de  Fintegrale  peut 
s'ecrire  /  h  N3  ds,  do  sorle  que  nous  avons  finalement 

c  c 

}  J         3^=-~y  N2<r/cr, 

la  premiere  integrate  etant  etendue  a  tous  les  elements  ds  de  la  ligne  fermee  L 
01  la  seconde  a  tons  les  elemenls  da  de  la  surface  S2  limitee  par  cette  ligne. 

ficrivons  maintenant  les  Equations  (i)  mais  avec  des  axes  quelconques  et 
designons  par  ?k,  fjt,  v  les  trois  composantes  de  la  rotation  terreslre 

d-u  dv  dw  __  dy 

dt*  dt         ^  dt  ~~  dx^ 


' 

dt  dt        dy 

du         .    dv       dv 

+2x  ._  =  _,. 

Si  nous  supposous  que  Faxe  des  z  est  la  veriicale  au  point  coasid^r6,  nous 
voyoms  que  la  composa^te;  w  est  trds  petite  an  fond  de  la  mer;  car  si  la  profon- 
deur  est  tr&s  petite,  la  peote  est  aussi  irfes  petite  et  la  nor  male  &  la  surface  du 
fond  est  sensibfemeuit  vertieale.  Cette  composaate,  tr^s  petite  au  fond,  sera 
pariout  trfes  petite,  puisque  la  profoacleur  est  tr^s  petite.  Dans  les  deux  pre- 
*|uAtioi*3  (i  bis)  nous  poiumiis  dcmc  B^gliger  tes  termes  en  -- 


THEOREMS  GENERAL  RELATIF  AUX  MAREES.  285 

Supposons  maintenant  que  pr&s  du  point  considered  la  mer  so  reduise  a  un 
canal  gtroit  eL  qu'on  prenne  Faxe  des  x  parall&le  a  la  direction  dc  ce  canal. 
Alors  P  est  nul  sur  le  bord  du  canal,  et,  commc  la  largeur  est  irfes  petite,  p  sera 

tr&s  petit  dans  tout  le  canal.  Nous  pourrons  done  negliger  -£  dans  la  premiere 
equation  (i  bis),  qui  se  reduira  a 

d-u        dv 


Revenons  a  noire  inUSgrale  (6);  la  lettre  N3  y  designe  la  projection  du 
displacement  sur  la  normale  a  la  surface  S3,  normale  dirigee  vers  Vexterieur 
du  volume  W.  Si  done  nous  supposons  que  Faxe  des  x  positifs  est,  dans  le  cas 
particulier  qui  nous  occupe,  dirig^  vers  Tint^rieur  de  ce  volume,  nous  aurons 
pour  l'(§l<§ment  de  1'inUSgrale  (6) 

.     o?N3   j  ,     da   , 

A9^rA=-A93jA. 

Supposons  uiie  onde  se  propagcanl  dans  le  canal  vers  Vinterieur  du 
volume  W;  nous  aurons 

o  =  A.  cosa^ 


(3  et  a  (5taiit  positifs.  On  aura  done  en  vertu  de  liquation  (i  ter] 


OL 


La  valeur  mojenne  de  notre  element  sera  done  positive. 
Si  nous  avions  eu  une  onde  se  propageant  vers  Pext&rieur  du  volume  W,  il 
aurait  fallu  supposer  (3  n6gatif  et  cette  valeur  moyenne  aurait  <it(S  negative. 
Si  nous  avions  eu  une  onde  stationnaire,  de  telle  fagon  que 

cp  =  A 


notis  aurions  eu 


u  =  A  £ 
a2 


et 

du 


et  cetie  valeur  moyenne  aurait  6t6  nulle, 


286  TH£OREME  GENERAL  RELATIF  AUX  MARGES. 

Si  nous  supposons  deux  ondes  simultanees  se  propageant  en  sens  inverse 
avec  la  ni£me  vitesse 


s  = 
nous  aurions  eu 


J  ? 

as        V            H           T  /  K2 

et 

afo         9i3                   o  ,  ?      , 

'  dt             OL  a 

de  sorte  que  la  valeur  moyenne  serait,  la  somrae  algebrique  des  valeurs 
moyennes  que  donnerait  s6par<£ment  chacune  des  deux  ondes. 

Imaginons  maintenant  un  canal  plus  large,  mais  toujours  parall&le  a  Faxe 
des  x. 

3N7os  equations  (i  bis)  deviennent 

d^  IL            dv  d^ 

dt^            dt  dos 

d-  v           du  dv 


ou  v  est  la  composanle  verticale  de  la  rotation,  c^est-a-dire  w  multipli^  par  Ic 
sinus  de  la  latitude. 

Je  supposerai  de  plus  pour  faciliter  le  calcul  que  le  potentiel  g<?n6rateur  W 
est  nul  dans  la  region  consid^r^e,  que  nous  regarderons  comme  assez  petite 
pour  pouvoir  &tre  consider^e  coname  plane.  Dans  ces  conditions,  en  nggligeant 
aussi  Vff,  liquation  (5)  nous  donnera 

N,=-I, 

et  liquation  (8)  deviendra 

—  /  ghu  ds  =  /  ^AN3  d$  =  \  9  rfff, 

d'ou  Ton  d(5duit  aisement 

dhu 
(9) 


Nous  supposerons  d'ailleurs  h  constant  pour  simplifies  Nous  voyons  alors 
qu'on  peut  satisfaire  aux  Equations  (r  bis)  et  (9)  ainsi  qu'aux  conditions  aux 
limites  ea  posant 


THEOREMS  GENERAL  RELATIF  AUX  MAREES.  287 

pourvu  quo 


Les  conditions  aux  limites  sont  en  eflct  satisfailes,  car  si  y~b  et  y  =  bf 
sont  les  Equations  des  deux  bords  [du  canal,  ces  conditions  aux  lirnites  exigent 
que  pour  ces  deux  valeurs  de  y  on  ait  v  =  o. 

En  adoptant  pour  cp  et  u  ces  valeurs  il  est  aise  de  verifier  que  la  signification 
de  I'&Leinent 

,    flN:i  du, 

h^-Wch=-ll*-dtds 

demeure  bien  la  m6me  que  dans  le  cas  simple  d'abord  trailtS. 

Dans  le  cas  general,  il  serait  plus  difficile  de  donner  une  definition  diroclc 
du  sens  dans  lequel  se  propage  une  oiide  de  marge.  Mais  nous  pouvous 

admettre  par  definition  que  I'dtSmenl  d'int^grale  hy--~  ds  represente   la 

quantit^  de  perturbation  qui  pen&lre  dans  le  volume  *F  a  travers  T^le- 
ment  h  ds. 

Les  exemples  simples  cit&s  plus  haul  suffiraieul  pour  justifier  cette  defini- 
tion. Mais  on  peut  en  donner  une  auir-e  justification. 

Si,  en  effet,  nous  repremms  Tequation  (-3)  nous  voyons  que  /  cp  -TT-  dcr  repr6- 
sente  1'accroissement  de  la  force  vive  lotale,  de  sorte  qu'il  est  naturel  de  consi- 
d^rer  cp  -g  dcr  dt  comme  la  quantity  de  force  vive  qui  entre  dans  le  volume  pen- 

dant le  temps  dt  a  travers  I'gl&nent  da: 

Revenons  a  liquation  (6)  et  supposons  d'abord  que  le  volume  W  comprenne 
1'Oc^an  tout  cntier;  alors  elle  se  r&luira  a 


/,,r<2?N2     * 
W »  ctfs  ==s  o. 
dt 


Comme  les  3l6ments  de  cette  iut6grale  sont  positifs  si  la  mar^e  est  en.  retard 
et  nggatifs  si  elle  est  en  avance,  nous  devons  d'abord  conclure  qu'il  est  impos- 
sible que  la  mar^e  soit  en  retard  sur  toute  la  surface  des  mers,  ou  en  avance 
sur  toute  la  surface  des  mers,  en  donnant  aux  mots  avance  ct  retard  le  m6me 
sens  que  plus  kaut. 

Si  maintenant  nous  reprenons  liquation  (6)  en  ne  supposanl  plus  que  le 
volume  *F  copaprenne  1'Oc^an  entier,  nous  voyons  que  si  Ton  consid&re  les 
ondes  de  mar^e  qui  p€n&tresit  dans  ce  volume,  ou  qui  en  sortent,  ces  ondes 


288  THEOREME  GENERAL  RELATIF  AUX  MAREES. 

doivenl  converger  vers  les  regions  ou  la  maree  est  en  avance,  et  divcrger  clcs 
regions  ou  elle  est  en  retard. 

Car,  si  nous  supposons  que  le  volume  *F  soil  uiie  region  vers  laquelle  les 
ondes  de  maree  convergent  de  toutes  parts,  dans  le  premier  membre  de  (6) 
tons  les  elements  seront  positifs.  L'integrale 


devru  done  elre  negative,  c'esl-a-dire  quc  la  martSe  devra  £tre  en  avance. 

On  s'etonnera  d'abord  de  ce  resultat,  car  il  semble  que,  si  Ton  conside-re  la 
propagation  d'une  onde,  la  marine  doit  etre  plus  en  retard  en  aval  qu'enamont. 
Mais  on  devra  refle'chir  que  1'avancc  de  la  martje  ne  peut  se  maintenir  qu'a  la 
condition  qu'elle  soit  entretenue  par  une  perturbation  venue  du  dehors. 

Examinons  a  cc  point  de  vue  la  tlieorie  des  marces  de  Whewell  qui,  comme 
on  le  sait,  supposait  que  les  marges  prenaient  naissance  dans  les  mers  antarc- 
tiques,  produisaient  des  ondes  qui  remontaient  vers  le  Nord  et  suivaient  les 
deux  Oceans  Atlantique  et  Pacifique  a  la  fagon  d'uiie  vague  qui  se  propage 
dans  un  canal  et  convergeaient  vers  les  mers  arctiques. 

Or,  si  nous  reprenons  liquation  (6)  en  Petendant  auxmers  arctiques  seules, 
nous  voyons  que,  dans  le  voisinage  du  pole,  W  est  tr&s  faible,  de  sorte  que 
notre  equation  se  r^duit  sensiblement  a 

/*,    dNs  . 
val.  moy.  /  A«p-^— e«==o. 

Or,  si  les  ondes  convcrgcaienl  toutes  vers  le  pole,  tons  les  elemcnls  dc  cette 
integrale  seraient  positifs. 

La  theorie  de  Whewell  ne  serait  done  tenable  que  si  Ton  attribuait  an  frol- 
tement  un  effet  considerable  capable  de  d<5truirc  les  marees  en  12  heures;  or, 
si  Ton  s'en  rapporte  aux  calculs  de  M.  Hough,  que  jc  citais  plus  haut,  il  fau- 

dntit  20  ans  pour  rcduirc  rampliludo  des  oscillations  £  une  fraction  -  de  sa 
valeur  initiate. 


ANWENDUNG 

DER  THEORIE  DER  INTEGRALGLEICHUNGEN 
AUF  DIE  FLUTBEWEGUNG  DBS  MEERES 


Seeks  Vortrage  (Universilc  de  GSttingue;,  p.  12-19  (.23  avril  1909). 


Ich  will  Ihneii  lieute  fiber  eiiiige  Aiivvendungenderlntegralgleicliungstheorie 
auf  die  Flutbewegung  berichten,  die  ich  im  letzten  Semester  gelegentlich  einer 
Vorlesung  ixber  diese  Erscheinung  gemacht  habe. 

Die  Differentialgleichungen  des  Problems  sind  die  folgenden  : 


(0 


b.     ;=  — 


Wir  stellen  uns  dabei  vor,  dass  die  Rugeloberflache  der  Erde  etwa  durch 
stereographische  Projektion  konform  anf  die  (#,  y)-Ebene  bezogen  sei;  dann 
bedeute  k(x,  y}  das  Ahnlichkeitsverhiiltnis  der  Abbildung  zwischen  Ebene 
ung  Kugel.  Die  LOsujig  des  Flutproblems  denken  wir  uns  durch  periodische 
Funktionen  der  Zeit  t  gegeben,  und  wir  nehmen  speziell  an,  dass  unsere 
Gleichungen  (i)  einem  einzigen  periodischen  Summanden  von  der  Form 
Acos()U  +  a)  enlsprechen,  sodass  also  X  in  unseren  Gleichungen  die  Schwin- 
gungsperiode  bestimmt;  e3  ist  bequem,  statt  der  Kosimis  komplexe  Exponen- 
tialgrdssen  einzufuhren  und  also  etwa  anzunehinen,  dass  alle  unsere  Funktionen 
die  Form 


H.  F,  —  VIIL  37 


390  THEORIE  DER  INTEGRALGLEICHUNGEN  AUF  DIE  FLUTBEWEGUNG   DES  MEERES. 

haben;  der  reelle  und  imaginare  Teil  dieser  komplexen  Losungen  stelll  uns 
dann  die  physikalisch  brauchbaren  Losungen  dar. 
cp(#,  y)  ist  definiert  durch 

wo  V  das  hydrostatische  Potential,/;  der  Druck  ist. 
Ist  h  die  Tiefe  des  Meeres,  so  definieren  \vir 


*l 


wo  5  die  Colatitude  des  zu(#,  y)  gehorigen  Punktes  der  Erde,  o>  die  Winkel- 
geschwindigkeit  der  Erde  bedeutet.  ?(^5  J')  ist  die  Differenz  zwisclien  der 
Dicke  der  mittleren  und  der  gestorten  Wasserschicht,  d.  h.  ;  >  o  entsprichl 
der  Ebbe,  £  <  o  der  Flut. 

£•  ist  die  Beschleunigung  der  Schwerkraft,  W  das  Pontiential  der  St6rungs- 
krafte,  n  isl  das  Potential,  welches  von  der  Anzichung  der  Wassermassen  von 
der  Dicke  £  herrfihrt.  Ist  z-  B. 


so 

n  Y 

rr^-ij 


wo  die  X?  die  Kugelfunktionen  sind 

Die  Eiobeiten  sind  so  gewahlt,  dass  die  Dichte  des  Wassers  gleich  i,  der 
Radius  der  Erdkugel  gleich  i  ist. 

De  GrSsse  It  kann  man  meistens  vernachlassigen;  tut  man  dies,  so  erhalt 
man  sofort  fur  cp  eine  partielle  Differentialgleichung  2.  Ordnung.  Um  aus 
derselben  cp  zu  bestimmen,  muss  mann  gewisse  Grenzbedingungeii 
vorschrfeiben.  Wir  unterscheiden  da  zwei  Falle  : 

1.  Der  Rand  des  Meeres  ist  eine  vertikale  Mauer;  dann  wird 


dn         X 
wofcai  j2  i  ^  4i0  Bonn&la  i>z?^r.  tfcagentiale  AWeitung  von  <?  ist. 

2^  Der  Rand  des  Meeres  ist  nicht  vertikal;  dann  ist  dort 

h  a=  O, 


THEOR1E  DER  INTEGRALGLEICHUNGEN  AUF  DIE  FLUTBEWEGUNG  DES  MEERES.  2Q1 

Die  Grenzbedingung  lautet  bier,  dass  9  am  Ramie  regular  und  endlich  bleiben 
soil. 

Um  auf  diese  Probleme  die  Methoden  der  integralgleichungen  anwenden  zu 
konnen,  erinnern  wir  uns  zunSchst  der  allgemeinen  Uberlegungen,  wie  sie 
Hilbert  und  Picard  fur  Differentialgeiclumgen  anstelleii.  Sei 


erne  partiolle  Difterentialgleiclmng  2.  Ordnung  fur  w,  die  elliplischen  Typus 
hat,  so  ist  eine,  gewisse  Grenzbedingungen  erfulleiide,  Losung  u  darstellbar  in 
der  Form 


wobei  (.!(#,  y;  .T',  yr)  die  zu  diesen  Handbedingungen  gehorige  Greensche 
Funktion  des  Difterenlialausdruckes  D(u)  ist;  f  ist  /(^'5  y3)^  dd=.  dxr  dy\ 
und  das  integral  ist  tiber  dasjenige  Gebiet  der  (#',  y)-Ebenezu  erstrecken,  fur 
welches  die  Randwertaufgabe  gestellt  ist.  Um  die  Greensclie  Funktion  zu 
berechnen  und  so  die  Randwert-aufgabe  zu  losen,  setze  man 


wo 

T.  I    ,          du       t  du 
DI(M)  =  a-r  —  \-b  -.  —  h  cu 
v    '         dx          Oy 

ein  linearer  Difierentialausdruck  ist.     Nehmen  wir  nun  an,  wir  kennen  die 
Greensche  Funktion  G0  von  D0(w),  so  haben  wir  die  LQsung  von 


in  der  Form 


Schaffen  wir  hieraus  durch  partielle  Integrationen  die  Ableitungen  ^_>  —7  heraus  , 

so  werden  wir  direkt  auf  eine  Integralgleichung  zweiter  Art  fur  <p  gefuhrt,  die 
wir  nach  der  Fredholmschen  Methode  behandeln  konnen,  wen-n  ihr  Kern 
nicht  zu  stark  singular  wird. 

Bei  tmeserem  Pro|jjeme  der  Flutbewegtmg  tritt  nun  gerade  dieser  Fall  ein; 
der  Kerii  wird  so  hoch  tinendlich,  dass  die  Fredholmschen  Methoden  versagen  ; 

m  welcb^  Weise  man  diese  Schwi^rigkeiten 


2  THEORIE  DER  INTEGRALGLE1CHUNGEN  AUF  DIE  FLUTBEWEGUNG  DES  MEERES. 

Betrachten  wir  erst  den  Fall  der  ersten  Grenzbedingung 


wo  G  eine  gegehene  Funktioii  von  #,  y  ist,     Die  Difterentialgleichung,  die 
sich  bei  Vernachlassigung  von  II  ergibt,  hat  die  Form 


und  wir  stehen  dalier  vor  der  Aufgabe,  die  Gleichung 

A?  =  F 

mit  unserer  Randbedingung  zu  integrieren. 

Diese  Aufgabe  ist  Equivalent  mit  der,  eine  im  Innern  der  Randkurve  r^gulare 

Potentialfunktion  V,  die  am  Rande  die  Bedingung  -v  —  {-  C  -j-  =  o  erfullt,  als 

Potential  einer  einfacheii  Randbelegung  zu  finden.  Bezeichnet  s  die  Bogen- 
lange  auf  der  Randkurve  von  einem  festen  Anfangspunkte  bis  zu  einem  Punkte  P, 
sr  die  bis  zum  Punkte  P',  so  erhalt  man  fiir  V  eine  Integralgleichung;  jedoch 
wird  der  Kern  K(s,  ^'}  derselben  fur  s  =  sf  von  der  ersten  Ordnung  unendlicb, 
und  es  ist  daher  in  dem  Integrate 


der  sogenannte  Cauchysche  Hauptwert  zu  nehmen,  der  definiert  ist  als  das 
aritfametische  Mittel  aus  den  beiden  Werten,  die  das  Integral  erhalt,  wenn  ich 
es  in  der  komplexen  y-Ebene  unter  Umgehung  des  Punktesy  =  %  das  eine  mal 
auf  einem  Wege  AMB  oberhalb,  das  andere  mal  auf  einem  Wege  AM'B 
xinterhalb  der  reellen  Achse  fuhre. 

Anstatt  die  Methoden  zu  benutzen,  die  Kellogg  zur  Behandlung  solcher 
unstetiger  Kerne  angibt,  will  ich  einen  andern  Weg  einschlagen.  Wir 
betrachten  neben  der  Operation 

S[/<#}]  =y*K(«,  y)f(y)  dy 
die  iterierte 


lam  der  ebeirfalls  ^das  l>oppeliiitegrai  &1$  C^ucbyscher  Hauptwert  zu  nehmen 
iit;  dies  soil  folgeadermassen  verstaiiden  werden  :  wir  betiaohien  fur  die 


THEORIE  DER  INTEGRALGLEICHUNGEN  AUF  DIE  FLUTBEWEGUNG  DBS  MEERES.  2g3 

Variable  z  die  Wege  AMB,  AM'B,  {dry  die  Wege  APB,  AP'B,  die aueinander 
liegen  mOgen,  wie  in  der  Figur  angedeutet  ist.  Dann  bilden  wir  die  4  late- 
grale,  die  sich  ergeben,  wenn  ich  einen  Wegfur  z  miteinemfiir  jkombiniere, 

*:  AMB,  AM'B,  AMB,  AM'B;   . 
y  :  APB,  APB,  AP'B,  APB, 

und  nelimen  aus  diesen  4  Inlegralen  das  arithmelische  Mittel.  Ziehen  wir 
nocli  2  Wege  AQB,  AQ'B  wie  in  der  Figur,  so  sehen  wir,  dass  sich  in  der  ersten 
Wegkombination  der  Weg  AMB  ftir  z  ersetzen  lasst  durch  AQB  -f-  AMBQA, 
in  der  zweiten  AM'B  durch  AQ'B,  in  der  dritten  AMB  durch  AQB  und  in  der 


Fig.  i. 


vierten  AM'B  durch  AQ'B  4-  AM'BQ'A,  sodass  wir  jetzt  die  folgenden 
Wegkombinationen  haben  : 

s.  y. 

AQ  B  -h  AM  BQ  A  AP  B 

AQ'B  AP  B 

AQ  B  AP'B 

AQ'Bn-AM'BQ'A  AP'B.' 

Ftihren  wir  jetzt  die  Integrate  aus  und  wenden  den  Residuenkalkul  auf  die 
geschlossenen  Wege  an,  so  zeigt  sich,  dass  unsere  Operation  S2[/(#)]3  die 
einer  Integralgleichung  i.  Art  zugeh6rt,  tibergeht  in  eine  Operation,  welche 
durch  die  linke  Seite  einer  Integralgleichung  2.  Art  gegeben  ist,  deren  Kern 
ttberall  endlich  bleibt;  wenn  wirzuerstdie  vier  Kombinationen  von  den  Wegen 
AQB  und  AQ'B  mit  den  Wegen  APB  und  APB  nehmen,  so  bekommen  wir 
em  doppaltes  Integral  welch6s  nicht  Tuniendlich  werden  kann,  da  auf  diesen 
W  egen  x  ^  y  und  y  $&  z.  Betraehtea  wir  jetzt  die  beiden  Wegkombinationen 
AMBQA,  APB  und  AM;BQ' A,  AP'B,  oder  AMBQA,  APB  und  AQ'BM7  A,  BP A, 
so; i$t leiehfczu:  sefeen,  dais  ^i@iiie ^escWosseBa  Kwrve  AMBQA  oder  AQ'BM'A 
mm  &  be^al*^ifcfe,  &nd .  ias^  ^hkbteiti^.,  y  eia^  gesdkfossejwe"  Jfcerve  APBPr  A 


294  THEORIE  DER  INTEGRALGLEJCHUNGEN  AUF  DIE  FLUTBEWEGUNG  DES  MEERES. 

um  y  besclireibt.  Wir  diirfen  also  die  Residuenmethode  auwenden,  und  wir 
bekommen  ein  Glied,  wo  die  unbekannte  Funktion  ohne  Integralzeichen 
auftritt,  wie  in  der  linken  Seite  einer  Integralgleichung  zweiter  Art.  Indem 
wir  so  auf  erne  durchaus  regulare  Inlegralgleichung  2.  Art  gefiihrt  werden, 
die  der  Fredholmschen  Methode  zugimglich  ist,  haben  wir  die  Schwierigkeil 
bei  unserem  Problem  iiberwunden. 

Nur  ein  Punkt  bedarf  noch  der  Erlauieruiig  :  wenn  x  und  y  gleichzeitig  in 
einen  der  Endpunkte  A,  B  des  Intervalles  hineinfallen,  so  versagen  zunachst 
die  obigen  Betrachtungen,  und  es  scheint,  als  wSren  wir  fur  diese  Stellen  der 
Endlichkeit  unseres  durch  Iteration  gewonnen  Kernes  nicht  sicher.  Dieses 
Bedenken  wird  jedoch  bei  unserm  Problem  dadurch  beseitigt,  dass  der  Rand 
des  Meeres,  der  das  Integra  tionsintervall  darstellt,  geschlossen  ist,  woraus  sich 
ergibtj  dass  die  Punkte  A,  B  keine  Ausnahmestellung  einnehmen  konnen. 

Durch  diese  Uberlegungen  ist  also  der  Fall,  der  vertikalen  Meeresufer 
erledigt. 

Wir  betrachten  den  zweiten  und  schwierigeren  Fall,  dass  das  Ufer  des 
Meeres  keine  vertikale  Mauer  ist.  Dann  ist  am  Rande 


Da  die  Glieder  2.  Ordnung  unserer  Differentialgleichung  fur  cp  durch  den 
Ausdruck  h±  Acp  gegeben  sind,  so  ist  die  Randkurve  jetzt  eine  singulSre  Linie 
fur  die  Differentialgleichung.  Ausserdem  werden  h^  h$  gemass  ihrer 
Definition  fur  die  durch  die  Gleichung 


gegebene  kritische  geographische  Breite  2r  unendlich.  Um  trotz  dieser 
SingulariUiten,  welche  das  Unendlichwerden  des  Kerns  K  zur  Folge  haben, 
das  Problem  durchzufuhren,  bin  ich  gezwungen  gewesen,  das  reelle  Integra- 
tionsgebiet  durch  ein  komplexes  zu  ersetzen,  indem  ich  y  in  eine  komplexe 
VerSnderliche  y  +  iz  verwandle;  x  hingegen  bleibt  reelL 

Wir  deutea  xy&  als  gewdhnliche  rechtwinklige  Koordinatea  in  eiaem 
dreidimensionalen  Raum  und  aeichnen  dea  Durchschnitt  AB  einer  Ebene 
x  =  koast.  mit  dem  ia  der  (#,  y)-Ebeae  gelegeaen  Meeresbeckea.  Ea  tspricht  C 
der  kritiscken  geographischea  Breite,  so  ist  es  aicht  schwer,  diese  Singularity 
durch  Aiisweichea  ia  das  koxr*ple£$e  Gebiet  za  umgehea.  Wahlea  wir  feraer 
irgend  zwei  Punkte  D,  E  zwischen  A  uiwl  B  and  umgebee  A,  voa  0  ausgefeend 


THEORIE  DER  INTEGRALGLEICHUNGEN  AUF  DIE  FLUTBEWEGUNG  DBS  MEERES.  296 

und  dorthin  zuruckkehrend,  mit  einer  kleinen  Kurve  und  verfahren  entspre- 
chend  bei  B  —  raumlich  gesprochen  :  umgeben  wir  die  Randkurve  mit  einem 
ringformigen  Futteral  — ,  so  stellen  wir  uns  jetztdas  Problem,  unsere  Differen- 
lialgleichung  so  zu  integrieren,  dass  o,  weiin  wir  seine  Wertanderung  langs  der 
den  Punki  A  umgebendeii  Kurve  verfolgen,  mit  demselben  Wert  iiach  D 
zurtickkehrt,  mit  dem  es  YOU  dort  ausging.  Diese  «  veranderte  >>  Grenzbe- 
dingung  1st  mit  dcr  ursprunglichen,  welclie  verlangte,  dass  cp  am  Rande  (im 
Punkte  A  endlich  bleibt  und  sicli  regular  verhalt,  aqtiivalent.  Zwar  sind  die  zu 
der  neuen  und  der  alien  Grenzbedingung  gehorigen  Greenschen  Funktionen 
G,  Gi  nicht  identish,  wohl  aber  die  den  betreffenden  Randbedingungen 
unterworfenen  Losnngen  von 
d) 


c   . 

Fig.  2. 


Hiervon  iiberzeugen  wir  uns  leichter  im  Falle  nur  einer  Variablen  /;  dann 
ergeben  die  Gleichungen 


durch  Anwendung  des  Cauchyschen  Integralsatzes  dass  u  —  Wi=  o  ist. 

Um  jetzt  das  Problem  (i)  zu  behandeln,  ziehe  ich  die  vorige  Methode  heran, 
die  hier  aber  in  zwei  Stufen  zur  Anwendung  kommt,  da  unsere  veranderte 
Randbedingung  fur  die  Gleichung  Aw=/  unzulassig  ist  (4).  Wir  ktanen 
setzen 


dabei  soil  D4(w)  nur  die  Glieder  i.  Ordnung^->  j-?  D2(w)  aber  nur  u  selbsi 

enthalten.     Indem  wir 

A(0=/ 

unter  der  Randbedingung  9  =  o  integrieren,  erhalten  wir  fur  u  =  jr-  eine  am 
Rande  endliche  und  regukre  Funktion,  fur  welche 


Diese  Randbedingung  ist  nicht  von  solcher  Art,  dass  sie  eine  bestimrate  Lasuug  van 
=  /  auszeichnet. 


296  THEORIE  DER  INTEGRALGLEICHUNGEN  AUF  DIE  FLUTBEWEGUNG  DBS  MEERES. 

ist.     Darauf  integrieren  wir 


unter  Zugrundelegung  der  urspriinglichen  Grenzbedingung  nacli  der  gewolmli- 
chen  Methode.  Der  in  der  hierbei  zu  benutzenden  Inlegralgleichung 
auftreten.de  Kern  ist  2  war  unendlich,  aber  \on  soldier  Ordnung,  dass  sich  die 
Singularitat  durcli  Iteration  des  Kerns  beseitigenlasst  :  die  partielle  Integration, 
welche  Glieder  von  einer  zu  hohen  Ordnung  des  Unendlichwerdens  einfiihren 
\vflrde,  bleibt  uns  an  dieser  Stelle  erspart. 

Das  damit  bewaltigte  Integrationsproblem  ist  aber  der  Integration  von 


unter  der  vertaderten  Grenzbedingung  Equivalent,  und  infolgedessen  kSnnen 
wir  jetzt  die  zweite  Stufe  ersteigen  und  aucb  die  LOsung  von 


unter  der  veranderten  Grenzbedingung  bestimmen. 

Wir  haben  bis  jetzt  das  Glied  n  als  so  klein  vorausgesetzt,  dass  wir  es  ganz 
vernachlassigen  durften.  Heben  wir  diese  Voraussetzung  auf,  so  entstehen 
keiue  wesentlichen  neuen  Schwierigkeiten.  II  ist  ein  von  £  erzeugtes  Anzieh- 
ungspotential;  wir  haben  also 


wenn  dd  ein  Flachenelement  der  Kugel,  ^  den  Wert  der  Funktion  £  im 
Schwerpunkt  (a/,  y)  dieses  FlSchenelementes,  r  aber  die  raumlich  gemessene 
Entfernung  der  beiden  Kugelpunkte  (#,  y)',  (d,  yl)  bedeutet,  und  die  Inte- 
gration uber  die  ganze  Kugeloberflache  erstreckt  wird.  Wir  kfinnen  auch 
schreiben 


Setzen  wir  dies  in  unsere  Ausgangsgleichungen  ein,  von  denen  wir  nodi  die 
erste  mittels  Aufstellung  der  zugehorigen  Greenscten  Funktion  und  unter 
Berucksichtigung  der  Randbedingung  aus  einer  Differential-  in  eine  Integral- 
gleichung  verwandeln,  so  erhalten  wir  zwei  simultane  Integralgleichungen  far  £ 
und  cp,  die  mit  Hilfe  der  soeben  erdrterteu  Methoden  aufgelQst  werden  ktanen. 


QUATRIEME  PARTIE.  —  THEOR1E  DE  LA  LUNE. 


SUR 

LES  EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE 


Bulletin  astronomique^  t.  17,  p.  167-204  (mai  1900). 


1.  A  1'exemple  de  MM.  Hill  et  Brown,  nous  rapporterons  la  Lune  a  Irois  axes 
tournants,  la  vitesse  de  rotation  6tant  £gale  a  n!,  moyen  mouvement  du  Soleil. 
Les  axes  des  x  et  des  y  sont  dans  le  plan  de  F^cliptique  et  Paxe  des  z  perpen- 
diculaire  £  ce  plan.  Dans  ces  conditions,  les  Equations  'du  mouvement  de  la 
Lune  sont  de  la  forme  suivante  : 


Les  lettres  accentu6es  £*,#/',  .  .  .  ,  d&signent  les  d6riv<3es  de  x  par  rapport  au 
temps.  Quant  a  V±  c'est  une  fonction  des  coordonn^es  a?,  y,  z  de  la  Lune  etde 
Tanomalie  moyenne  V  du  SoleiL  Elle  depend  en  outre  de  deux  constantes,  a 
savoir  :  la  parallaxe  a  qui  est  une  quantit^  inversement  proportionnelle  au 
grand  axe  de  Torbite  solaire  et  Vexcentricite  e]  de  Forbite  solaire. 

Consid6r£e  comme  fonction  de  a,  el  et  I1,  elle  est  d^veloppable  suivant  les 
puissances  de  a,  er  cosl1  et  er  sml1.  Consid&rons-la  maintenant  comme  fonction 
de  a,  x,  y,  z,  nous  verrons  qu'elle  se  rgduit  a 


pour  a  =  o  (x  est  un  coefficient  constant  et  r2  =  #-  +  y2-4-*2).  Quant  au 
coefficient  a71,  c'est  un  polynome  homogtoe  d'ordre  n  +  2  en  #,  y  et  &. 


298  EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

Les  equations  peuvent  6tre  mises  sous  la  forme  canonique  par  1'artifice 
suivant.  Posons 

X  =  jsr  —  n'\ .        Y  =  y  -+~  n'Xj        Z  =  z' ; 

T  =  ±I±2±±^;         p-T-V.-n'L; 

L  <Stant  une  variable  auxiliaire.  En  prenant  pour  variables  conjugates 

x,    y,     s,    L; 

x,   Y,   z?   r, 


nos  equations  prennent  la  forme  canonique 
(a) 


dx  __  dF  dy  __  dF  dz  __  dF^  dL  _  dF 

"dt  •""  3X '  ~3i  ~~  7n*  ~3i  ~~  dZ  dt  ~  dl1^ 

TV  jir«  JXT  ^17  yy  VS/CP  y/'  ^7f 

aX  ar  d\  ar  &L  ar  cii   ar 

~di~~~~dx'*  ~dt==~~~dy'>  ~di,~~~"~dz  ~dt  ~~~ '  ~dL' 


Les  trois  premieres  equations  de  chaque  ligne  se  d^duisent  direc  lenient  des 

»»/  //R* 

equations  (i);  on  a  d'ailleurs  -g  =  TI;  et  ^=-  =  —  nl]  qtiant  a  la  derniere  Equa- 
tion de  la  premiere  ligne,  elle  pent  &tre  regard^e  comme  la  definition  de  la 
variable  auxiliaire  L. 

J'ai  deja  fait  usage  des  Equations  (2)  dans  un  article  ant^rieur  (  Bull,  astron.^ 
mars  1900). 

Toutes  les  theories  de  la  Lune  conduisent  a  d^velopper  #,  y  et  5  en  fonc- 
tion  :  i°  de  trois  constantes  d'int^gration  a,  e  et  y;  2°  de  trois  arguments 
fonctions  lin^aires  du  temps  r,  I  et  A;  3°  de  1'anomalie  moyenne  solaire  /'; 
4°  des  deux  constantes  solaires  a  et  e1. 

Des  trois  constantes  a,  e  et  y,  la  premiere  est  une  sorte  de  demi-grand  axe 
moyen  de  Porbite  lunaire,  la  seconde  joue  le  rdle  de  1'excentricit^  et  la 
troisi^me  de  Pinclination.  Les  trois  arguments  T,  I  et  X  repr^sentent  respecti- 
vement  la  distance  moyenne  de  la  Lune  au  Soleil,  la  distance  moyenne  de  la 
Lune  au  p6rlge*e,  la  distance  moyenne  de  la  Lune  au  nceud. 

Nous  remarquons  alors  :  i°  que  les  coordonne*es  s^ont  des  fonctions 
p&riodiques  <le  p^riode  zn  des  quatre  arguments  r,  /,  X  et  V]  2°  que  si  Ton 
regarde  pour  un  instant  T  et  a  comme  des  constantes  et  si  Ton  consid&re  les 
coordonne*es  comme  des  fonctions  de  /,  ^  V,  e,  y,  €?  et  a,  ces  coordonnges  sont 
d^veloppables  suivant  les  puissances  des  qiiantite"s 

(5)  a,    ecosl, 


De  tons  ces  fiats  bien  connus,  ioa  pent  d^duire  diverses  consequences. 


EQUATIONS  DU  MOUVEMENT   DE   LA  LUNE.  299 

Nos  quatre  arguments  T,  £,  A  et  /'  sont  des  fonctions  Iin6aires  du  temps  et 
nous  pouvons  6crire 


ou  plus  simplement  ,  en  posanl 

-Z  =  tVj,  J  =  WS,  A  =  C?3,  /'  =  CVV, 

nous  pouvons  tterire 

Wj  =  dt-r-  £f. 

II  est  clair  quo  c.*  =  n;  et  que  c1-f-c4==  /z,  /«  tont  le  moyen  mouvement  de 
la  Lune. 

Cela  pos£,  considt5rons  a  el  e1  comine  des  constantes  et  regardons  nos  coor- 
donn^es  comme  fonctions  de  t  et  des  quantitgs 

(4)  a>     e>     T,     LO>     Zi, 

L0  est  une  constante  choisie  de  telle  facon  que  liquation  des  forces  vives 

s'^crive 

F  =—  /t'Lo. 

Nous  d^Ssignerons  par  des  d  les  deriv6es  prises  par  rapport  a  t  et  aux 
variables  (4),  et  je  poserai. 


Dans  cette  Equation  je  d^signe  par  P  et  (3'  deux  quelconques  des  quantit^s  (4)  ; 
j'ajoute  que  sous  le  signe  2  on  doit  changer  so  et  X  d'abord  en  y  et  Y,  puis 
en  £  et  Z. 

D'apr&s  un  lh6or£me  bien  connu,  nos  Equations  £tant  canoniques,  les 
crochets  [(3,  |3;]  doivent  se  r^duire  &  des  constantes. 

Regardons  maintenant  nos  coordonn^es  comme  des  fonctions  des  quantit^s 

(5)  <*r    **     T?     LO,     W| 

et  d^signons  par  des  d  les  d£riv6es  prises  par  rapport  a  ces  quantitls  (5). 

Posons 

<**       dx  d&\       d\.  dl'       dL  dl' 


ou  p  et  (3'  sont  deux  qiielconques  des  quatntitds  (5). 


3oo  EQUATIONS   DU   MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

J'observe  alors  que  Pon  a 

dx  __   dx  ^        d-x  __  dx  ^_  ^  dx  dc/ 
^'''  ~"  ~      ^  ~d 


si  ft  est  1'une  des  quantilgs  ft:  e<  y,  L,,,  et  j'en  conclus  : 


On  aurait  une  expression  analogue  pour  le  crochet  [(3,  (3'j,  si  (3  et  (3' 
d^signaient  deux  des  quantit^s  <2,  ^,  y,  L0. 

On  voit  d'abord  que  ((v/,  ^/£)  doit  se  r^duire  a  une  conslante.  Consid^rons 
maintenant  la  seconde  Equation  (6).  Le  premier  membre  est  une  constante; 
comme  (w/,  (3)  et  («>/,  wy)  sont  des  fonctions  p^riodiques  des  quatre  arguments, 
le  second  membre  est  6gal  a  une  fonction  p^riodique,  plus  une  autre  fonction 
p6riodique  multipli^e  par  f,  il  ne  peut  done  se  rgduire  &.  une  constante  que  si 
le  coefficient  de  t  s'annule  et  si  en  m6me  temps  (WP/,  (3)  se  r^duit  a  une 
constante  dependant  seulement  de  a,  €,  y,  La. 

On  d^montrerait  de  m6me  que  si  (3  et  (3'  sont  deux  quelconques  des 
quantit^s  a,  e,  v,  et  L0?  la  parenth&se  ((3,  p')  se  r^duit  a  une  constante. 

Mais  il  y  a  plus,  grSce  &  une  circonstance  particuli^re  au  cas  de  la  Lune. 
Nous  savons  que  a?,  Y,  Z  et  L  sont  des  fonctions  paires  des  w>,  tandis  queX,/, 
z  et  V  sont  des  fonctions  impaires.  II  en  r^sulte  que  (si  (3  et  (3;  sont  toujour's 
deux  des  quantity  a,  e>  y  et  La)  les  d6riv6es 


dx      gf      ^Z       dL      dX       <fy_ 
r*       f  '          *          * 


dl' 


sont  des  fonctions  paires  tandis  que  les  d<5riv6es 

dx      d\      dZ      dL      dH      dy      dz      dl' 
fa9    d^>'    dZ'    IB'    "5p"5    3P1    5p'    5p 

sont  impaires 

Done  les  parentheses  ((v/,  w>j)  et  (^,  6')  sont  des  fonctions  impaires  des  w 
et  elles  doivent  se  r<§duire  i  des  constantes  ind^pendantes  des  (v,  elles  doivent 
6tre  nulles,  Cette  circonstance  simplifie  beaucoup  la  demonstration  du  th^or^me 
que  nous  avons  en  vue  et  qui  serait  vrai  dans  des  cas  beaucoup  plus  g£n£raux. 

Si  p.,  p!  et  f/  sont  trois  quelconques  des  quantity  (5),  on  a  gvidemment 
Fidentit^ 


EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  3d 

Gette  identity  nous  donnc  en  particulier 

puisque  ((3,  (3')  est  indtipendant  des  w  et  que  (£',  tv/;  =  —  (w»i,  (3'). 

On  peut  done  trouver  quatre  fonctions  A1?  A2,  As,  Av  de  a,  e,  y  et  L0  telles 
que 

kj 
DC  ces  trois  relations 


11  est  ais^  de  cunclure  que 


est  une  differ  en  tielle  exacte  (je  regarde,  hien  entendu,  a,  e'  et  «'  comme  des 
constantes). 
Si  je  me  rappelle  que  <vt=  f  ,  je  puis  6crire 


J  'observe  ensuite  que  rfX,  dY,  dZ?  d/;  dr,  rfZ,  dA  sont  ind^pendants  de  dL0  ; 
il  en  r<5sulte  que  S  est  ind6pendant  de  L0  et  il  doit  en  6tre  m&me  de  L  —  A/,  , 
AI,  Aa  et  An. 

Done  AI,  A2,  A:J  dependent  seulement  de  &,  e,  y  fet  en  outre,  bien  entendu, 
de  a,  e'  et  n!). 

D'autre  part,  liquation  F  =  —  n'iiQ  me  donnc 

T       T        T-VI 

L  =s  LO  H  --  7  - 

et  comme  T  et  V4  ne  dependent  pas  de  L(M  A4  —  L0  n'en  d^pendra  pas  non 
plus.  Nous  pourrons  done  poser 

At—  Lo=  —75 

G  etant  une  fonction  de  a,  e,  et  y 
Done  en  r£sum<5 

zdL  —  At^T 

T  —  V,-G 


302  EQUATIONS   DU  MOUVEMENT   DE  LA  LUNE. 

est  une  difierentielle  exacte.  Tel  est  le  premier  fait  que  je  voulais  mettre  en 
Evidence.  Je  n'insiste  pas  sur  les  precedes  de  verification  qui  en  r<5sultenl. 

2.  Si  nous  regardons  e,  x  et  n'  comme  des  constantes,  G,  A1}  AL>  et  A3  ne 
dependent  de  a,  e  et  y. 

Voyons  ce  que  deviennent  les  equations  (2)  si,  au  lieu  de 

x,    y,     s,    L; 
X,     Y,     Z,     /', 

on  prend  pour  variables  nouvelles 

At,     Ao,     Ay,     A^; 
(rj;      (*'2,     (vs,     »'i- 

L'expression 

Sa?</XH-Lf//'—  SAf//^ 

etant  une  difidSrentielle  exacte  ?  la  forme  canonique  des  Equations  ne  sera  pas 
et  elles  deviendront 


_  _  _ 

dt    ~~  rAvj1          rff  ""      d&.{ 

Mais  on  a 

F  =  —  n'  Lo  =  G  —  nf  A*. 

Les  Equations  deviennent  done  (si  Ton  observe  que  G  ne  depend  que  de  a, 
e,  y  et,  par  consequent,  de  Al7  A2,  A3) 

dJk.i  ^wz-  (a^G          ^tv2         .  dG 


_^ 
dt    ~~ 

Mais  nous  devons  avoir  -^  =  c/. 

a? 

On  a  done 
(8)  —  d&  = 


3.  Nous  avons  dit  que  #,  y,  ^r  X:  Y,  Z  sont  des  fonctions  p^riodiques  des 
quatre  arguments  w  et,  de  plus,  sont  dgveloppables  suivant  le$  puissances  des 
quantit^s  (3), 

II  est  ais6  d'en  conclure  qti'il  en  est  de  m6me  de 

^S        dS        dS 


EQUATIONS  DU  MOUVEMENT   DE  LA  LUNE.  3o3 

et  par  consequent  de 

S-S0. 

(S0  etant  une  fonction  qui  ne  depend  que  de  quatre  arguments  90  et  des  cons- 
tantes  a,  er  et  ;&',  mais  qui  est  ind^pendante  de  a,  e  et  y). 
D'autre  part,  il  en  est  encore  de  m£me  de 

d$       .        d$       .        dS       .        dS       G 
•3E  +  Al'    rf/+A2'    ax"1"^'    3F  •*;?' 

et  par  consequent  de 


/i  i<  ,  o  n  &      fio  7-  lt  l  /ij/.i 

Coinme,  d'une  parl-j-j  --^-5  -^=-j  -^r  ne  dependent  que  de  r,  f,  /,  V  etde  a, 

e'  et  nr'9  et  que  d'autre  part  At,  A2,  A3  et  G  ne  dependent  que  de  a,  e,  y  et 
de  a,  e'  et  7^,  nous  devrons  conclure  que  1'on  aura 


0  Q 

"3T  ~  "3T  "*"  Dt> 


les  13  ^tant  des  constantes  dependent  seulement  de  a,  e'  et  n1]  tandis  que  A'tJ 
A'g,  A73.  G',  S'0  sont  comme  -^  +  A,  .  .  .,  des  fonctions  p^riodiques  des  PP, 

d(5veloppables  suivant  les  puissances  des  quantitgs  (3).  (Remarquons  que  S;0 
ne  devant  pas  d^pendre  de  a,  e  et  y,  ne  pourra  contenir  que  les  arguments  T 
et  Z;,  puisqu'il  ne  peut  d^pendre  de  /,  par  exernple,  sans  d^pendre  dee;  d'autre 
part,  les  AJ  et  G;  ne  devant  pas  d^pendre  des  arguments  w  seront  d^veloppables 
suivant  les  puissances  a,  e2,  <e'2,  y2;  je  devrais  m^me  ajouter  de  a2,  e2,  e'2,  y2, 
mais  les  considerations  pr6c£dentes  ne  suffiraient  par  pour  F^tablir.) 

Remarquons  maintenant  que  si  D4,   D2,  D»7  DA  sont  quatre  constates 
dependant  seulement  de  a,  e1  et  ?if,  P6galit<5 

?       —  Ai^T^-As^/  —  A3<A+-  T  —  yi  —  G  ^  ^ 

71 

entraine  la  suivante  : 


4^ 

€t  I  . 


3o4  EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

-Nous  puuvons  done  sans  alterer  iiotre  relation  fondamentale  .changer  S 
en  S  —  DiT  —  D2/  —  Da>  — D4f'?  et  enm&me  temps  Al7  Aa,  As,  GenAi  +  Dl5 
A3-f-D2}  AsH-Da,  G  +  n'D^  ou,  ce  qui  revienl  au  mdme,  S  en  S  — S0+S'0, 
S0  en  S'fl,  Als  A2j  A3:  G  en  A'1?  A't,  A'3,  Cf. 

Nous  pouvons  done  toujours  supposer,  et  c'est  la  que  je  voulais  en  venir  : 

i°  Que  la  fonction  S  est  periodique  par  rapport  a  r,  /,  X  et  V  et  qu'elle  osl 
d^veloppable  suivant  les  puissances  des  quantit^s  (3); 

2°  Que  AI,  Aa,  Ay  et  G  sont  dgveloppables  suivant  les  puissances  de 


Gela  pose,  comme  S  est  developpable  suivant  les  puissances  de  e  cos  /el 
de  e  sin  I,   tous  les  termes  de  S  qui  contiennent  /  contiendront  aussi  e  : 

7^  Ty*     jv 

done  -TT  est  divisible  par  e\  il  en  est  de  m&me  pour  la  m&me  raison de  -TT>  -rf  ? 

-77-  Done 


est  divisible  par  <?,  et  comme  Aa  ne  contient  que  des  puissance  paires  de  #, 
y  et  efj  il  sera  divisible  par  e2. 

On  trouverait  de  m&me  que  A?  doit  &tre  divisible  par  y*. 

Remarquons,  avant  d*aller  plus  loin,  que  les  constantes  a,  e  et  y  ne  sont  pas 
enti^remenl  d^finies;  nous  pourrions,  sans  avoir  rien  a  changer  a  cc  qui 
pr6c&de?  remplacer  «,  e  et  y  pai* 

ct 


90,  «P£  et  G>2  <5tant  trois  fonctions  quelconques  de  a,  e,  y,  a  et  er  d^veloppables 
suivant  les  puissances  de  a,  #2,  y2,  et  e'2. 

Rien  ne  nous  emp&eherait  done  de  supposer,  par  exemple, 

Ai^v^        Aa^e*,        AS=Y2. 

4.  Voyons  inaintenant  comment  on  peut  appliquer  ces  considerations  au 
ealcul  des  coordonn^e^  par  approximations  successives.  Nous  supposerons 
d'abord  «  =  ^=;o;  nous  supposerons  en  outre  y  =  o  et,  par  consequent, 
z  =  Z  =  o  et  nous  nous  proposerons  de  d^velopper  a?  ety  suivant  les  puissances 
de  !Texcentricit6  e. 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  3o5 

Soienl 

X  =  XQ  -h  #! 


ces  de*veloppements.  Soient 


les  dgveloppcments  correspondants  de  X  el  Y.  Alors  a?/,  j'/,  Y/,  Z/  sonL  les 
termes  d'ordre  *  par  rapport  a  Fexcenlricile  e. 
Soit  de  memo 


le  dgveloppement  de  S. 

Je  supposerai  de  m&ne  A1:  A2,  A3  dereloppes  suivant  les  puissances  de  e\ 
el  les  de"veloppements  pourronl  s'ecrire 


il  esl  clair,  en  efTet  que  les  developpemenls  ne  peuvenl  contenir  que  des  lermes 
d'ordre  pair,  que  celui  de  A2  commence  par  un  terme  du  second  ordre,  enfin 
que  A3  est  nul  puisque  y  =  o. 

Je  d^velopperai  enfin  sous  la  m£me  forme  les  moyens  mouvemenls  a 

Ci=/o-f-/2-h/i-4-...J 
C2  =  £o  -H  ^2  H-  ^"4  H-  .  -  -  , 
Cg  =  h$  •+-  AS  -h  .... 

(D'aillcurs  Cy  n'interviendra  pas  puisque  nous  supposons  y  =  o.) 

II  imporle  de  remarquer  que  les  conslantes  a,  e  et  y  n'ayaiil  pas  ole  comple- 
lement  d&finies,  ainsi  que  je  1'ai  fait  observer  plus  haul,  ces  developpemenls 
restent  arbitraires  dans  une  cerlaine  mesure.  Je  pourrais,  par  exemple,  choisir 
arbitrairement  ga,  ^4,  E0?  ....  Le  mieux,  afin  de  faciliter  la  comparaison  avec 
les  autres  m<5thodes,  est  de  supposer  Ci=fQ,  y2=yV  =  -  .  .=  o. 

Les  premiers  termes  du  de>eloppement  ^a,  y0  }  X0  et  Y0  sont  ceux  que  M.  Hill 
a  calculus  dans  son  M^moire  sur  la  variation  (American  Journal  of  Mathe- 
matics, tome  I);  nous  les  regarderons  comme  connus;  ainsi  #0>,Xo>  X0  et  Y0 
seront  des,  fonctions  connues  de  r  et  de  ^0  ;  ces  fonctions  satisferont  d'ailleurs  a 
la  condition 


Consid^Fons  maintenant  les  termes  du  ier  degr^,  nous  trouvons 

G?Si  =;  Sd?i  fl?Xo-4-  S#0  ^Xl5 
H.  P.  -  VIII.  3[> 


306  EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

cc  qui.  en  posaiil 

S\  =  Si  —  Sa;oXij 

peut  s'ecrire 

dS'i  =5=  S#i  tfXo  —  SXi  rfoo. 

JNous  scions  quo  S't  doit  contonir  e  en  facleur;  d'aulre  parl,  dX0  eld#0  (ni,  par 
consequent,  la  difierentielle  Lolalc  rfS1,  )  ne  dependent  pas  de  ^e.  Cela  ne  pout 
urrivcr  quc  si  S't  esL  mil.  Nous  avons  clone 


nxellre  cello  Oqualion  (y;  sous  lu  forme  d'ocjuaLions  diflerenlicllesj  je 
reaiarque  que  Ton  a 


dx          dx 


Y  =/-+-  n'x  =  Ci  -£•  -f-  Ca"-^  -4-  n'  x. 

Eu  remplacaul  j?,  y,  CA  el  ca  par  lours  dt5veloppcinenLs,  et  cgalant  les  tormes 
de  inline  ordrc,  je  Lrouvc 


due  i 


avec  des  furmules  analogues  pour  les  Y/. 

Ces  formules  soul  simplifi<3es,  si  nous  supposons  comme  je  Fai  dit  plus  haul 


J'inlroduirai  la  nolalion  suivante;  je  poserai 


repr^sente  alors  ce  qui  serah  la  d6riv<e  de  x  par  rapport  au  temps  t?  si  Ton 
y  reraplagait  T  et  /  par  /0  r  +  £i>  g*  t  4-  £*  («»  ^u  de  c4  ^  +  £i  ,  e?2  ^  +  £2). 


EQUATIONS   DU  MOUVEMENT   DE  LA  LUNE.  807 

Dans  ces  conditions,  on  a 

Xj.=  D^t—  n'y^  YI  = 

X2=  D#2  —  /i'y2.  Y2  = 


On  trouve  ainsi  les  Equations  suivantcs 
(10) 


Les  Equations  (10)  son!  deux  (Squa  lions  difFerenlielles  lineaires  qui  deflnissent 
les  deux  fonctions  inconnues  Xi  et  y±  en  fonction  de  t  (en  supposant  que  r  et  Z 
aient  6te  remplaci5s  par/0^  +  ei,  g^t  +  £3).  Ces  deux  Equations  sont  du  premier 
ordre,  de  sorle  que  le  syst&me  est  du  second  ordre. 

Elles  sont  identiques  aux  Equations  (10)  de  mon  article  ant(5rieur  (Bull. 
astro/i.,  mars  1900,  p.  99).  Toutefois  comme  cette  identite  pourrait  6tre 
dissimul(5e  par  la  difference  des  notations,  quelques  explications  sontn^cessaires. 
En  premier  lieu,  dans  les  Equations  du  Meinoire  cit6,  les  inconnues  (5taient 
d6sign(5es  par  £  et  ri]  il  conviendrait  done  pour  les  retrouver  de  remplacer  x±, 
j4,  D^,  Dyi  par  ^,  YJ,  ^,  73'.  Ensuite  XQ  et  y0  'doivent  toe  remplac<5s  par  x 
et  y.  Enfin  nous  employions  dans  le  M(5moire  cite  la  valeur  m  d^finie  par 
I'(igalit6  /0  =  ~  ?  et  nous  avions  choisi  une  unit^  de  temps  telle  que  T  =  £,  ce 
qui  nous  permettail  de  faire  (apr6s  la  differentiation  par  rapport  a  /0  ou  a  m) 
fQ=i,  rt=;  m.  Dans  ces  conditions  on  doit  remplacer 


T  c  '        <//0  '        ^/0  '        flj/i  '        4/0  ' 

par 

dx  dy 

~ 


,          dx'          .  dy         ,          dyf          „  c&p 
oc'—m  —  --  1-  m*  -T-  5    y  —  m  ~-  --  m.2  -7—  j 
rf^  «?m      J  dm  dm 

et  Ton  retrouvera  les  Equations  cities. 
5.  Passons  aux  termes  du  second  ordre;  il  vient 


3o8  AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

ce  qui,  en  posanl 

So  =  So  —  £#0X2, 

s'ecrit 

0  —  X2  dxQ)  •+-£#!  d&i  —  £2  dx  —  t\*  dl. 


Je  suppose  que  je  regarde  pour  un  instant  T  et  f0  comme  des  constantes. 
Alors, 

et 

(i  i)  <fdfS 2  =  2 x\  <r/Xi  —  Tja  dl. 

Cette  equation  determine  S*,.  En  effcl,  XL  et  Xd  sont  connus. 

ifSg  ^     ofXi 

£*/  ^HB!          £i/  "" 

est  un  polynome  entier  par  rapport  aux  cosinus  et  aux  sinus  des  multiples  de  Z, 
et  ce  polynome  ne  doit  pas  contenir  de  terme  independant  de  /,  puisqu'il  est 
la  derivee  de  S2  qui  doit  £tre  un  polynome  de  m£me  forme. 

Nous  disposerons  done  de  1'indeterminee  Y}2  de  fagon  ^L  faire  disparaitre  ce 
lerme  independant  de  /.  Alors  dS'%  sera  enti^rement  determinee;  il  en  sera 
encore  de  m&me  de  S2  ^  tine  constante  pr6s  independante  de  e  et  de  L  Mais 
comme  S'2  doit  contenir  e-  en  facteur,  cette  constante  devra  6tre  nulle  et  S2  sera 
enti^rement  connue. 

Nous  trouvons  ensuite  les  equations 


2/    <£X0     v  djc0\     ^/s; 
(**  "3T  "  Xs  ^T/  =  -Sf  " 


-3T 


(12) 


Quelle  est  la  forme  des  Equations  (12)  ?  Les  premiers  membres  ne  different 
de  ceux  des  Equations  (ro)  que  par  la  substitution  des  inconnues  x%  et  y<> 
aux  inconnues  x±  et  yd.  Dans  les  seconds  membres,  tout  est  connu,  sauf  la 
constante  £2  que  nous  d^terfniuerons  plus  loin. 

Le  calcul  de  x$  et  y2  est  done  rameng  a  1? integration  d'^quations  Iin6aires  a 
second  membre,  dont  les  premiers  membres  sont  ceux 'des  Equations  (10); 
c'est  ce  que  j'avais  annonc^  dans  le  M&noire  cite,  p.  99,  4  la  fin  du  paragraphe  2. 

Prenons  maintenant  les  termes  du  troisidme  ordre 


EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  3og 

Nous  poserons 

83  =  83  —  23*0X35 
Q—  X,  dxQ   -h 


Et  si  nous  regardons  pour  un  instant  T  et/0  conime  des  constantes, 


Cette  Equation  cteierminera  S'3  comme  liquation  (n)  a  determine  S't.  (Ici 
le  terme  ind^pendant  de  I  dans  ^  disparait  de  lui-m&me.) 

Nous  formerions  ensuile  des  Equations  analogues  aux  Equations  (12)  et  dont 
la  premiere  serait 


21      dXQ  dxo\        d§'.,      ^/      dX*  rfX 

h^r-X3^j=-^-2-(^i/r-i-^-^ 

cl  donl  la  seconde  s'en  d^duirait  par  la  substitution  de  dfQ  a  dr. 
Mais  pour  que  Fanalogie  soit  complete,  il  convient  de  poser 


de  telle  facon  que 

X73  =  D  a?3  —  71^3  ,        Y'n 

Nous  obtenons  ainsi  les  Equations 


Les  premiers  membrcs  sont  ceux  des  equations  (10).  Dans  los  seconds 
membres  tout  serail  connu  si  nous  connaissions  les  deux  constantes  ^2  etE2? 
mais  la  premiere  de  ces  constantes  figure  expliciternent  dans  nos  Equations,  la 
seconde  y  figure  implicitement  puisque  #2?  y»  ^t,  par  consequent,  S;,  en 
dependent. 

6.  II  reste  done  a  determiner  ces  deux  constantes.  Commen^ons  par  E2. 
Je  me  servirai  pour  cela  de  I'&juation  (8)  qui,  A3  etant  nulle,  se  r^duit  ici  ^ 
(14)  —  dG  —  ci  rfAi-h^^Ag. 

J'y  remplacerai  a  par/0  et  A1?  A2,  c2  par  leurs  d^veloppements  ;  je  rempla- 
cerai  egalement  G  par  son  ddveloppement 


3  10  AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

Nous  auroiis  d'abord 

—  r/Go  =  /o^o, 

ce  qiu  ne  nous  apprcnd  ricn,  et  ensuite" 


Comme  G2,  E2  et  r;2  sont  homogtJiies  d'ordre  2  par  rapport  £  e,  la  derni&re 
Equation  (10)  entraine  la  suivante  : 

-  ^2  =  ft  ?2  "+•  ^"0  "Ha- 

En  different!  ant  par  rapport  a  fQ  et  retranchant  la  premiere  Equation  (i5), 
je  irouve 


Comme  r}3  a  6t6  calculi  ant^rieurement,  cette  Equation  nous  donnera  £2- 
Avant  d'aller  plus  loin,  montrons  comment  le  m6me  proc<5d<5  permcttra 
d'obtenir  ^4  quand  on  connaitra  Y]4  et  g»+  Nous  aurons 

—  f/G4  =/Q  r/| 

d'ou 


Comme  GA,  g4  el  YJA  sont  homogtoes  d'ordre  4  et  yj2  homog^ne  d'ordre  2  par 
rapport  &  e,  on  aura 


—  G4  =  /0  f 
Si  Ton  diff^rentie  par  rapport  ^/a  et  qu'on  dimine  ~5  il  viendra 


ce  qui  donne  ^4  et  ainsi  de  suite. 


EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  3ll 

7.  Avanl  dc  determiner  ^'o,  voyons  coauneiil  oiipourra  iiilegrer  les  equations 
a  second  membre  ( 12)  et  (i3)  et  les  equations  de  m£me  forme  par  la  mtSthode 
de  la  variation  des  constantes. 

Soienl  x  e.ly  nos  deux  fonctions  inconnues  el  tfcrivons  nos  equations  sous  In 
forme 


(i6) 

ou  Ton  a 


X'=D#  —  <r,        Y'=  Dy  +  n'a;. 


Les  seconds  membres  P  et  Q  sont  regardes  comme  conmis. 
Posons 


Nous  connaissons  la  solution  g£ne*rale  des  Equations  sans  second  membre, 


II  est  clair  que  les  Equations  6tant  lin^aires  et  la  solution  subsistant  quelle 
que  soit  la  constante  e}, 


sera  encore  une  solution.  Soit 


il  est  ais<5  de  voir  que  k  est  une  constante. 
Posons  alors 


II  s'agit  de  determiner  ^t  et  p2;  or  nos  Equations  deviennenl 

%D(,)$—  P. 
Df»,--  Q. 


3l2  AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

d'ofi 

\  Q    —  ^ •*_ ' j «/-  L. . 


D3, 


— 

Uapplication  do  ce  precede  ne  presente  pas  de  difficult^,  parce  que  A  ne 
s'annule  pas. 

8.  Par  ce  procc^dt?,  on  par  tout  autre,  on  verrait  que  si  P  et  Q  sont  des  fonc- 
tions  periodiques  de  t  et  de  L  la  solution  des  equations  (16)  est  de  la  forme 


9o  et  ?i  *^tant  des  fonctions  periodiques  de  r  et  L  GI  et  C2  des  coefficients 
constants. 

Si,  de  plus,  P  est  une  fonction  paire  de  r  et  L  et  Q  une  fonction  impaire, 
x  devra  ^tre  une  fonction  paire  de  T?  I  et  t,  ettr  ^ne  fonction  impaire.  Done  la 
Constance  GI  devra  6tre  nulle. 

Si,  dans  Ics  premiers  membres  des  Equations  (16),  on  substitue  d  la  place 

de  x  et  j%  soil  x^  et  j'i:  soit--~  et  -™3  on  trouve  z^ro;  mais  si  1'on  substitue 


on  trouve 

dx\ 


2dx\    xQ 
"ST1S"5       ~~ 


Cela  pos6?  cherchons  a  determiner  ^2  et  pour  cela  gcrivons  les  Equations  (i3) 
sous  la  forme 


Comme  la  constante  ^2  ^  3t&  d^termin<5e  plus  haut,  P  et  Q  sont  des  fonctions 
enti&rement  connues.  Ces  fonctions  sont  periodiques,  la  premiere  paire  et  la 
seconde  impaire. 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  3l3 

Si  g%  £tail  mil,  ces  Equations  nous  donneraient 


cp0  et  cp4  6tanl  p^riodiques.  Si,  au  contraire,  g%  n'est  pas  nul,  ces  monies  Equa- 
tions donnent 


Comme  #3  elj^  doivent  £tre  p&riodiques,  on  devra  prendre  £*2==:  C2,  ce  qui 
determine  g^. 

9.  Le  calcul  des  termes  d'ordre  superieur  se  ferait  de  la  m^me  mani&re.  En 
(5galant  les  termes  du  quatri^me  ordre,  nous  aurons  1'expression  de  ^84,  et,  par 
consequent,  celle  de  dS\  ou 


Si  dans  cette  expression  on  regarde  T  et/0  comme  des  constantes  on  obtiendra 
une  Equation  analogue  a  liquation  (  1  1  )  qui  d6terminera  S\  ;  on  choisira  73^  de 

fagon  que  S'4  soit  p<5riodique,  c'est-a-dire  de  facon  que  le  terme  ind^pendant 

cZS' 
de  I  dans  —^  disparaisse. 

Connaissant  ~n>>  et  g%  on  calculora  ^  par  le  proc^dd  dtx  paragraphe  6.  On 
forniera  ensuite  des  Equations  analogues  aux  Equations  (12)  qui  determi- 
neront  x^  et  y*. 

On  calculera  ensuite  S'5  a  1'aide  d'une  Equation  analogue  a  (  1  1  )  ou  plutot 

^S' 
a  (  1  1  bis]  ;  le  terme  constant  de  •—-  disparaitra  de  Iui-m6me. 

On  formera  ensuite  des  Equations  analogues  a  (i3)  dont  Pint^gration 
d<5terminera  x§  et  y$  ;  on  choisira  g*  par  le  proc6d6  du  paragraphe  8  de  telle 
fagon  que  a?5  et^5  soient  p^riodiques.  Et  ainsi  de  suite. 


40.  J'attirerai  Tattention  sur  une  circonstance  bien  digne  de  remarque  et  qui 
semble  d'abord  tout  a  fait  paradoxale. 

Mon  but  6tait  d*int£grer  les  Equations  (2)  et,  dans  tout  le  cours  de  cette 
analyse,  je  ne  me  suis  p&$  servi  une  seule  fois  de  ces  Equations. 

H.  p.  —  vni.  4<> 


3^  EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

11  faut  done  quo  jo  los  <ue  introduces  impliciteineni;  »iais  cm  el  comment 

Fai-je  fait  ? 

Tai  supposed  d'abord  que  les  Equations  (Haient  dc  la  forme  canouiquc. 
Jo  me  suis  servi  ensuite  des  conditions 

X  =  x'  —  Ji  r,       Y  =  /  -f-  7if  x. 
Gobi  rcvenait  a  supposer  quo  la  fonction  F  (Hail  de  la  forme  snivanlo  : 


Gomme  er  est  suppose  mil,  nous  pouvons  supposer  L  =  o  el  F  se  r^duit 
&  T  _  Vi  ;  la  fonction  <p(a\  y)  n'est  aulre  chose  que  —  Vi.  Mais  il  semble  que 
nous  n'avons  fait  aucune  hjpoth^se  sur  la  fonction  cp(#,  /). 

Bien  entendu,  ce  n'est  pas  la  qu'une  apparence.  Nous  avons  au  d^but 
regard^  XQ  et  ^'o  comme  des  fonctions  connues  de  r  et  do  /0.  Or  il  se  trouve  que 
si  Ton  se  donne  XQ  et  y0  en  fonction  de  r  et  de/0?  ccla  suffit  pour  determiner 
la  fonction  cp(#,  y}. 

Si  nous  connaissons  en  effet  OTO  et  yg  en  fonclion  de  T  et  de  /oy  nous 
connaitrons  ggalement 


Q-f-/to  =    o-?         YO—  w'^o  =  /a-^ 
et,  par  consequent, 


D'aprfcs  liquation  des  forces  vives?  F  =  T-f-  ?(tf0,  /0)  devra  se  r^duire  a 
une  constante  qui  ne  pourra  d^pendre  que  de/0.  Je  puis  done  £crire. 

On  voit  ensuite  que 


est  une  constante,  dependant  seulement  de/0,  soit  ^(/o)-  Cette  fonction  ^  (/o  ) 
peut  6tre  regard^e  comme  connue  puisqne  j?0,  y$,  X0  et  Y0  lo  soni. 
Nous  irouvoris  ensuite 


d'ou 


qui  determine  6  (4  une  constante  pr6s  <jui  ne  joue  aucun  rdle), 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  3l5 

Comme  T  el  0  sont  mainlenanl  des  fonctions  connues,  cp  sera  .line  fonction 
connue  de  T  et  de/0;  comme  #0  el  r0  sont  aussi  des  fonctions  connues  de  T  et 
de/0,  on  pent  regarder  cp  comme  uno  fonction  connue  de  #0  et  de/0  ellcpara- 
doxe  se  Irouve  expliqu<5. 

ii.  Supposons  maintenant  e  =  a  =  e'=  o  et  clierchons  a  d^velopper  suivanl 
les  puissances  de  y.  Gommo  e'  esL  mil,  nous  ponvons  encore  supposer 

L  =  o,        F  =  T  —  Vt.      • 

SoienL 


x  =  35*,,       y  =  Srz,    '   *=ssls  X  =  sxf,       Y  =SY,., 

Z    =SZ;,         S=SS/,        F  =  SFz,  Ai=S5,,         Aa=S7i(, 

A3  =  S  ?f,        G  =  S  Gf)        ci  =  S  /,  =/0,        c2  =  S  ^-,        c3  =  2  /?/, 

nos  d(5veloppemcnls  proc^dant  suivanl  les  puissances  des  y.  Observons  : 

i°  Que  x,  y,  X,  Y,  S,  F,  Al5  A2,  A3,  G,  c^  c2j  c*  ne  contiennenL  dans  leurs 
d^veloppements  que  des  lermes  d'ordre  pair,  tandis  que  s  et  Z  ne  contiennent 
que  des  termes  d'ordre  impair; 

2°  Que  A2=  o; 

3°  Que  le  dtSveloppement  de  A3  commence  par  le  terme  ?2.  Nous  poserons 


La  consideration  de  <sZS0  ne  nous  apprend  rien  ;  nous  trouvons  ensuite 


Faisons    varier    d'abord    y,    les    autres    variables    demeurant   constantes; 
comme  flfX0  =  dxQ  =dr  =  d^  =  o,  il  vient 


Comme  S'2  est  homogtoe  d'ordre  2  et  Zj  d'ordre  i  par  rapport  a  v,  on  en 
conclut 


3l6  AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

dS'<> 
En  tenant  compte  de  cette  relation  et  en  ^galant  les  deux  valeurs  de  -77 >  ainsi 

11      j    <*S'* 
que  celles  de  — ~  3  on  trouve 


Consid^rons  ensuite  le  dt^veloppement  de  F  suivant  les  puissances  de  z  et 
de  Z;  le  premier  terme  ind^pendant  de  z  et  de  Z,  c'est  F0;  le  second  terme 
(d'ordre  2  en  z  et  Z)  sera  de  la  forme 


&ant  une  fonction  de  x  et  de  y. 
On  trouve  alors 


2  2 


ry        ^/C 

D'autre  part  e'  etant  nul,  S  ne  soit  pas  d^pendre  de  Z';  done  -7/7?  ^7/5 
sont  mils.  Done 


et  comme  nous  avons  d<5ja  F  =  T  —  V4,  il  vient 

F  =  G,        F2=G2. 

Si  nous  tenons  compte  des  Equations 

dXo  __      fl?X0  _      rfF0          flx0  __ 

i^-/0i?r  —  s;'     "w- 

nous  pouvons  done  ^crire 


Nous  poserons,  par  une  notation  analogue  a  celle  des  paragraphes  pr^c^dents 
_.          .  dx  dx       ,    dx         .doc 


de  telle  fagon  que  Da?  est  la  d4riv<3e  de  &  par  rapport  a  t^  si  Ton  suppose  quer, 
I,  I  et  P  j  ont  616  remplac^s  par/0^  +  e1?  g^t  -4-  ss,  kQt  +  s3,  /i^  +  s4  (au  lieu 
,  ...). 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  Sly 

Gomme  ici  e  et  ef  sont  supposes  mils,  nos  fonctions  ne  dependent  ni  de  /,  ni 
de  /',  de  sorte  que  nous  avons  simplement 

«          ,  da?      ,   dx 


Nous  aurons  done 


dz\ 
o_ 


Nous  aurons  d'ailleurs  evidemmenl 

(19)  Z!  =  Djl3        DZ1=D*51. 

Multiplions  done  les  deux  Equations  (17)  par  /0  et  A0  et  ajoutons-les  enlre 
elles  et  a  liquation  (  18),  il  viendra 

(20)  i(51DZ1-Z1Ds1)-+--(* 

2  2 

Mais  liquation  (8)  devient  ici 

—  d(  Go  +G»  +  ...)=/o^(Eo-4-  E*-I 
d'ou,  en  6galant  les  termes  d'ordre  2, 


eL 

n       f      $       j 
—  —  -  —  ^  /o  —  »  --  r-  /io 
- 


Comme  G2,  £3  eL  r^  soul  homog^nes  d'ordre  2  par  rapport  a  y,  on  en  d^duit 


de  sorle  que  le  second  membre  de  Tequation  (20)  est  nul.  Le  premier  membre 
se  r6duit  si  Ton  tient  compte  des  relations  (19),  de  sorte  que  liquation  (20) 
ainsi  r^duite  s'^crit 


ou 
(21) 

On  retombe  ainsi  sur  liquation  lingaire  du  second  ordre  bien  connue,  a 
laquelle  satisfait  la  fonction  z^  et  que  Ton  peut  obtenir  par  des  proc&lgs 
beaucoup  plus  simples. 

12.  Les  fonctions  *t  et  Z4  6tant  ainsi  connues,  on  calculera  ^ .par la seconde 


3l8  EQUATIONS  DXI  MOUVEMENT   DE  LA   LUNE. 

equation  (17).  On  calculera  £2  par  un  proce'de"  tout  a  fail  pareil  a  celui  du 
paragraphe  6,  qui  conduira  a  liquation 


Nous  trouvons  ensuite 


La    premiere    de    ces    equations    n'esl    aulrc   chose   que   la   premiere   des 
equations  (  17)  et  la  seconde  s'obliendrait  de  la  mdme  maniere. 

Les  seconds  niembres  des  equations  (22)  sont  entitlement  connus.  On  a 

d'ailleurs 

X2  =  Da?2 


Les  equations  (22)  sont  done  de  mOme  forme  que  les  equations  (12)  et  elles 


s'integreraient  de  la  m^me  maniere 


13.  Nous  trouvons  ensuite 


d'ou 

c/S  a?Zt  <^3 

-3$  —  y   -•  -4-  Sj  —7  --  f- 


Comme  Z,,  X25  Zn  et  S'4  sont  homog^nes  en  y  d'ordre  i,  2,  3  et/J-j'en  d<iduis 
(23)  4Si  S 


Nous  pourrions  former  liquation  difft^rentielle  a  laquelle  ^;}  satisfait  par  le 
proc(§dd  du  paragraphe  H.  Mais  il  est  plus  simple  de  la  former  directement, 
ainsi  que  je  Fai  d<5ja  fait  remarquer;  elle  est  de  la  forme 

D2*3-f-  ^^3=  P  —  2  A2D  ^  5 

ou  P  est  une  fonction  connue,  p6riodique  et  impaire  de  T  et  de  X. 

On  en  d&iuira  ^3,  apr^s  avoir  choisi  la  constante  A2  de  telle  sorte  que  la 
valeur  de  ^3  soit  p^riodique. 

Nous  pouvons  done  regarder  dgsormais  z$  et  Z3  comme  connus ;  il  en  sera 
de  m&me  : 

i9  De  S'4  en  vertu  de  la  relation  (a3); 


EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  3  19 

2°  De  £4  en  verlu  de  la  relation 

2^X2  drL,  cTL*  dS\ 

^ir^3^^1^-^-^-; 

3°  Do  gi  par  le  proc£d6  du  paragraphe  6. 
Nous  pouvous  alors  poser  - 


P  cL  Q  elanl  dcs  lonclioiis  connues. 
Si  nous  posons 

Xj  =  Da?i-—  riy^         Yj  =  D  j,,  -+-  fi'x>n 
nous  aurons 


X  =  X'  -f-Ao        ,         Y'  5=  Y1  -f-  A>   -- 
v         v       2  d/X  *         *        a  a?X  * 

eL  nous  Lrouvons  les  equations 

2/     <a?X0  __  _,  ^j?0\  _  ., 
V  4  IS       J  *  "STy  ~" 

(24) 


donl  les  seconds  membres  sont  coniius  et  qui  s'inL^grent  comme  les  Aqua- 
tions (12)  ct  (22). 

En»r<$sum<$?  jc  m'en  ticns  aux  proc<jd<3s  usuels  eii  ce  quiconccrnc  la  latitude, 
Landis  que  pour  les  termes  de  la  longitude  qui  dependent  de  Tinclinaison,  j'ai 
recours  a  un  procede  analogue  a  celui  des  paragraphes  4  a  9. 

14.  Supposons  maintenant  e  =  ef=y  =  o  et  d^veloppons  suivant  les  puis- 
sances de  a.  Nous  emploierons  toujours  nos  m^mes  notations  pour  nos  d<5ve- 
loppements,  bien  qu'ils  procSdent  suivant  les  puissances  d'une  autre  variable; 
nous  d^finirons  S^  de  la  m£me  mani^re;  enfin  nous  pourrons  toujours  sup- 
poser 

L  =  o,        F  =  T  —  Vj. 

Nous  auroas  z  =  Z  =  o,  parce  que  y  est  nul. 

Supposons  que  Ton  ait  calculi  #o,  Jo?  ^i?  /i3  -  •  •  jusqu'a  a?/_l7  y^  et  qu'on 


320  EQUATIONS   DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

se  propose  de  calculer  #,-  et  y/.  J'observe  que  nos  Xi  ne  dependent  que  d'un 
seul  argument,  a  savoir  de  T.  On  a  done 


—  <r*  =  D#z  —     yt, 


Nous  pourrons  £crire,  en  consid&rant  les  termes  d'ordre  «, 
S(tf;  o?X0--  X/  <£r0)  -*-  SM  cfr  —  ?i  sfo  =  dSJ, 
les  M  eL  les  p  etanL  des  fonclions  anterieurcmeiil  calculees.  On  en  deduit 


Nous  remarquerons  ensuite  que,  e'  6lanL  nul,  on  doit  avoir 

F  =  T  —  V!=G 

el,  par  consequent,  F/=  G/;  or  on  irouve 


P  dependant  des  fonctions  ant^rieurement  calculees.  Si  Ton  observe  que 


on  conclura 

(27) 

Le  premier  meiubre  est  connu,  c'est  une  serie  trig'ononi(5lrique  enr;  coinme 

»c/ 

S^  est  p^riodique,  la  d(§riv<5e  -T-*  ne  devra  pas  contenir  de  terme  constant.  Nous 
prendrons  done  G/-t-/0^  6gal  au  terme  constant  du  premier  membre.  De  cette 


TQ/ 

fagon,  Gf+yi5»  6st  determine  en  fonction  de  fo  et  -~  en  fonction  de  /o  et  T. 
Done  S'f  est  dgtermin<5  a  une  constante  pr6s  qui  ne  depend  que  de  /0. 
Liquation  (8)  me  donne  ensuite 

ce  qui  peut  s'^crire 

(28) 

»/0 

Comme  G/-f-/0^  est  d^termin^,  cette  Equation  determine  fa  et  par 
queat  G/. 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  321 

J'ai  dit  plus  haul  que  S^  £tail  determine  a  ujie  co7ista?ite  pres,  mais  comme 
SJ  doit  6lre  une  fonclion  impairc  de  T,  on  volt  tout  de  suite  quc  cette  constants 
doit  dire  nullc.  Alors  S,',  £/,  u  el  r  etant  connues,  les  equations  (20)  sonl  de 
m£me  forme  que  les  equations  (13)  et  (23)  el  s'intfcgrenl  de  la  m£me  mani&re. 


15.    Nous   alloiis   enfin  supposer  e  =  a  =  y  =  o  el  developper  suivant   les 
puissances  de  6?';  nous  n'avons  plus  alors 

L  =  o,        F  =  T  —  V, 

mais  nous  aurons  tonjours 

,2  =  7  =  0. 

Nous  supposerons  que  1'on  connaisse  deja  XQ,  j'o,  #1,  BVi  jusqu'a  o?/_i,  tV/_.i 
el  que  1'on  so  propose  de  calculer  a?t-  et  y-n  a.  1'aidc  de  la  relation 

S  (ar/  r/X0  -  \t  dx*  )  +  S  u  ch  —  £,  rfc  -  H<  rf/'  =  r/SJ, 


rp  _  Ty  /-^ 

ou  Hj  represenlo  Pensemble  des  lermes  d'ordre  /  de  -  ^—  —  • 

Nous  relrouverons  d'abord  les  equations  (s5)  avoc  cetle  difference  que 
1'indicc  i  s'applique  aux  lermes  d'ordre  /  par  rapporl  a  e1  el  non  plus  aux 
lermes  d'ordre  i  par  rapporl  a.  a. 

II  vienl  ensuile 


Or 


P  ne  dependant  que  des  fonctions  d(5ja  calcul^es. 

Si  nous  muliplions  la  premiere  Equation  (25)  par/"o  et  (29)  par  7?;,  puis  que 
nous  ajoutions  en  tenant  compte  de  la  relation  (26),  nous  aurons 

2(  •  dv        ,  dv  \      p      r       ,  c       -  a?S;-        ,  ^SJ 
a^S"n3?j"f-paaG|H'/oe'"H/0'3r"'n  rfT' 

Le  premier  membre  est  connu  et  cette  Equation  se  traitera  comme  liqua- 
tion (27).  Nous  dgalerons  G/+/oiy  au  terme  constant  du  premier  membre; 
alors 


sera  d^termin^  ;  done  SJ  sera  d^termin^  a  une  constante  pr^s  ;  comrne  SJ-  doit 


322  '  AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

&tre  une  fonction  impaire,  cette  constante  doit  6tre  nulle  etS^  pent  <Hre  regard^ 
comme  enti&rement  connu. 

On  d&erminera  ensuite  &  par  liquation  (29)  qui  reste  vraie  et  Ton  n'aura 
plus  qu'a  intggrer  les  equations  (20),  toujours  par  le  m6me  proc£d<5. 

16.  Ghaquc  termc  de  nos  d^voloppements  contient,  en  facteur,  un  monomo 

de  la  forme 

IJL  =s  a^-'i  e^iy^'s  e'k*f 

G'esl  ce  monome  /JL  que  M.  Brown  appelle  la  caracteristique  du  terme. 

Jusqu'ici  nous  ne  nous  sommes  occupgs  que  des  termes  dont  la  caract&is- 
tique  est  une  puissance  d'une  seule  des  quantit^s  a,  e,  y,  e';  mais  il  est  ais^  de 
concevoir  que  la  combinaison  de  ces  divers  proc£d£s  permette  de  trailer  le  cas 


Nous  d^signerons  dans  la  suite  par 

#p.j    j'jjLj    X^j    Y^j    S^j    Spt,    5^5    */ijxj    SJJLJ    G^.,    Hjx 
Tensemble  des  termes  des  d<3veloppements  de 

as,    y,    X,    Y,     S,     S'-  S  -.#0X-roY, 
A        i        A        r     T-Vj-G 

AI,       AS,        AS,        (j,       -  ;  -  > 

dont  la  caracteristique  est  p.. 
Nous  dtisignerons  par 

Z\L,      ZJJL,      ^j      /*a 

Fensemble  des  termes  des  dtSveloppements  de 

5,     Z,     c2?     c3 

qui  admettent  respectivement  pour  earact&ristiques 

e,  e,  £,   Ji. 

T1     T       «       Tx 

De  cette  fa^on  nous  d^signons  par  le  m£me  indice,  non  pas  toujours  les 
termes  qui  ont  la  m£me  caracteristique,  mais  ceux  que  Ton  determine  dans  la 
m6me  approximation. 

Je  suppose  alors  que  Ton  ait  calculi  les  termes  dont  1'indice  est  un  monome 
diviseur  de  fx,  et  que  Ton  se  propose  de  calculer  les  termes  dont  1'indice  est 
<§gal  a  p. 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  3a3 

17.  Trois  cas  sont  a  distinguer;  le  premier  est  celui  ou  ft  ne  contient  en 
tacteur  ni  y,  ni  <?. 
On  trouve  alors 


)  -4-  S  u  do  —  Sn  rfc  —  Hy.  dl'  =  rfSjx, 


ou  U,  9  el  P  ne  dependent  quc  des  fonctions  antgrieurement  determines. 

Ces  Equations  se  iraiteront  absolument  comme  celles  du  paragraphs  15;  il 
n'y  a  absolument  rien  a  changer  a  1'analyse  de  ce  paragraphc. 

18.  Le  second  cas  esl  celui  oil  p,  contient  en  factcur  y,  mais  pas  e.  On  a 
alors 


Dans  cette  relation  u  el  v  sont  des  fonctions  pr<5alablemenl  d6termin^es; 
js4  et  Zi  sont  des  termes  de  caracte5ristique  y  (comme  au  paragraphe  11), 

Nous  pourrions  determiner  z^  et  Z^  par  le  proc6d6  du  paragraphe  11,  mais 
il  est  preferable  d'avoir  recours  aux  proc^d^s  ordinaires  qui  conduisent  comme 
celui  du  paragraphe  11  a  une  Equation  de  la  forme 


ou  P  est  une  fonction  connue,  p^riodique  et  impaire. 

Cette  Equation  est  de  m£me  forme  que  celle  que  nous  avons  rencontree  au 
paragraphe  13  ;  elle  permet  de  determiner  z^  on  determine  en  m6me  temps  h^ 
en  choisissant  cette  constante  de  fa^on  a  faire  disparattre  les  termes  non  pgrio- 
diques  dans  js^. 

Nous  avons  ensuite 

dv 

U     -J- 


Mais  SJt,  Z4,  Z^,  P  sont  des  fonctions  homog&ies  en  y  dont  1'ordre  est  res- 
pectivement  /:,  i,  ^  —  i,  k1}  cet  ordre  est  d'ailleurs  connu.  On  en  deduit 


ce  qui  determine 


324  AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

On  a  ensuite 


u  2x  ""  "2T  =  < 

afo        d?Si. 


ce  qui  determine  ^  et  H^.. 

L'equation  (8)  nous  donne  cnsuile 

^  4-  2s  de', 


011  £  et  e'  represented  divers  lormes  d^ja  connus  du  developpemenl  de  c-A  et 
de  A3. 

On  tire  de  la  par  lo  proce'd^  du  paragraphe  6 


d'ou 


ou  A"  et  k!  sont  des  degr^s  d'homogen^ite^  de  G,^  (le  m^me  quo  pour  E:JL  el  CPL)?  el 
de  ef  par  rapport  a  y. 

On  tire  de  la  • 

fde        k'—k    ds' 


—  G^  =/0  5^4-  Ao  ^  +  ££/> 


ce  qui  determine  2^. 

Nous  arrivons  enfin  aux  Equations 


dv 


dont  le  second  membre  est  une  fonction  connue,  et  a  une  equation  analogue 


dont  le  second  membre  est  ^galement  une  fonction  connue. 
Observons  maintenant  que  si  Ton  pose 

X'^  =  D  ^  —  TJ'^, 
on  aura 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  325 

ou  s  el  c*>  sont  deux  caract^ristiques  lelles  que  sw  =/^y2  f1).  Comme  Urns  les#w 
ou  w  est  un  diviseur  de  fx  sont  connus,  ainsi  que  tous  les  hs  ou  e  est  un  diviseur 
de  fJL,  et  que  h^  lui-m£me,  la  difference  X^ —  Xp  est  connue  et  il  en  est  de 
m£me  de  la  difference  Y^ — Y^. 

Nos  Equations  peuvent  done  s'<5crire 


jj.^  — —  —  XM, — z —  )   ^=1  0  3 

eft  dt  / 

21^^  ~~^dK)  **  R/} 


ou  Q'  el  R'  sont  deux  fonctions  connues.  Elles  sont  toul  a  fait  de  m£me  forme 
que  les  Equations  (^4)  et  s'int^grent  de  la  m6me  manifere. 

19.  Le  Iroisi^me  cas  est  celui  ou  fx  coiitient  e  en  facteur.  On  a  alors 


—      ck  —  ^dl—      d\  —  H    dl  '= 


e^  el  P  (5lanl  des  fonctions  ant^rieurement  d^lermin^es. 
On  en  tire 

dv 


d'ou 

(3o)  ziZ^-f-^  jMt3==s^ 

ou  A-  et  K  d<5signent  les  degr^s  d'homog^n<5il^  de  S^  (le  m^me  que  celui  de 
et  de  v  par  rapport  a  e. 

La  fonction  S'^  —  z>JLy.  est  alors  d^lermin^e. 

Nous  trouvons  ensuile 

dv 


d'ou  Ton  lire 


(*)  J^es  cas  s  =  y2,  w  =:  {t  et  e  =  (if2,  o>  =  i  sont  nature  Hement  exclus;  le  premier  parce  que 
le  terme  A0^  figure  dans  D^  et  qtie  poor  e  =  -y%  ^«  n'eet  autre  chose  que  A0;  le  second 

dx* 
parce  qne  pour  <o  :=  i,  a?a  se  r^duit  a  a;0  et  que  -^-  est  nul. 


326  EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

oil  i,  p  —  i ,  pr  et  p  sont  les  degrgs  d'homog&igitg  de  Zi ,  Z^  et  S[t  par  rapport 
a  y.  La  comparaison  de  ces  deux  Equations  nous  donne 

(32)  z^Lv 


Cette  Equation  (82)  va  nous  permettre  de  determiner  z^  et  Z^.  Nous  aurons, 
en  effet, 


Dans  les  termes  gt  >~^i  g  et  w  reprgsentent  deux  caract^ristiques  telles  que 

D'ailleurs  e  doit  £tre  divisible  par  e,  sans  quoi  g&  serait  nul,  puisque  le 
d^veloppement  de  c2  ne  doit  pas  contenir  de  puissance  negative  de  e.  De  plus, 

w  doit  6tre  divisible  par  e,  sans  quoi  -~£  serait  nul. 

Done  s  et  &>  sont  des  diviseurs  de  /x.  Le  cas  s  ==  e,  &>  =  p.  doit  £tre  exclu 
parce  que  gs  se  r^duit  alors  a  gQ  et  que  le  terme  gb-^r  est  compris  dans  D^. 

Le  cas  e  =  fx,  o>  =  e  doit  £tre  exclu  ^galement  parce  que  pour  w  =  e,  &&  est  nul. 
La  conclusion  est  que  les  indices  s  et  w  £tant  des  diviseurs  de  p.  plus  petits 
que  p.,  tous  les  termes  en  question  sont  connus. 

Dans  les  termes  h£  -~>  s  et  w  repr6sentent  deux  caract<5ristiques  telles  que 


£0)  = 


L'indice  E  doit  toe  divisible  par  y2,  sans  quoi  ht  serait  nul,  puisque  le  d£ve- 
loppement  de  c;J  ne  doit  pas  contenir  de  puissance  negative  de  y.  De  plus, 

to  doit  &tre  divisible  par  y2,  sans  quoi  -^  serait  nul. 


Done  s  et  &)  sont  des  diviseurs  de  pi.  Le  cas  e  =  y2,  w  =  p  est  exclu  parce 
que  As  se  r<5duit  alors  a  Aa  et  que  le  terme  AO~^  est  compris  dans  D^.  Lc 

cas  t  =  pi,  w  =  y2  n'est  pas  exclu.  Alors  ^  se  r&iuita  z^z^  ayant  m^me  signi- 
fication qu?au  paragraphe  11. 

La    conclusion   est  que  tous    ces   termes   sont  connus  a  Fexception  du 

terme  h^  -—•* 

Liquation  (32)  prend  done  la  forme 

j- 

ou  P  est  u06  fonction  entidremenl  connue. 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  827 

La  fonction  s^  depend  done  ici  d'une  Equation  lin&iire  du  premier  ordre  el 
non  plus  du  second.  Cette  m6me  Equation  (33)  d^terminerait  en  m6me  temps 
la  constanle  h^  par  la  condition  que  z^  soit  p^riodique. 

On  trouve  ensuite 


dv 


car  #0  et  X0  ne  dependent  pas  de  X,  I  et  Z';  ni  Z4  de  I  et  P. 
En  tenant  compte  de  (So),  ces  Equations  deviennent 

<k—k     dv       k     du 


(34) 


'  —  k'     dv       kr    du 

k         dl        k      dl 

t—k'    dv       k'    du 


ce  qui  determine  ^  fi^  et  H^. 

On  determine  ensuite  ^  par  le  proc6d6  du  paragraphe  6.  Liquation  (8) 
nous  donne 


Dans  les  termes  g^dti^  on  doit  avoir 


£0) 


D'ailleurs  &  doit  are  divisible  par  e  et  il  en  est  de  m6me  de  G>,  puisque  A2  est 
divisible  par  e2.  Done  e  et  o>  divisent  fx.  On  ne  peut;  avoir  w  =  ft,  d'ou  6  =  e, 
gs=gQ,  puisque  le  terme  g^d^  figure  .d6j^i  explicitement.  On  ne  peut 
avoir  e  =  fx,  d'ou  w  =  e,  car  alors  vj^  seraitnul,  puisque  A2  est  divisible  par  e%. 

Tous  ces  termes  sont  done  connus.  . 

Dans  les  termes  £ed£o>,  on  doit  avoir 


£0) 


L'indice  e  doit  6tre  divisible  par  y3,  et  il  en  est  de  m6me  de  w,  puisque  A3  est 
divisible  par  y2.  Done  e  et  &>  divisent  (x.  On  ne  peut  avoir  w  =  p,  d'oti  e  =  y2, 
AE=A0,  puisque  le  terme  A0dtyt  figure  d^ja  explicitement.  On  pourrait 
avoir  «  =  /x,  w  =  y2,  mais  A^  a  d^j§.  ^t6  calculi.  Tous  ces  termes  sont  done 


connus. 


328  EQUATIONS  DU  MOUYEMENT   DE  LA  LUNE. 

On  lire  de  la 


Oil 


/i  et  /:'  etant  le  degre  d'homog^n^ite  de  Gu,  et  de  ~n^  (ou  de  £w)  en  e. 
On  en  tire  enfin 

k' 

^ 


Celte  equation  determine  ^  car  ^u.  et  ^  sont  connus* 

On  trouverait  ensuite,  toujours  par  le  m^me  proc^dd,  des  Equations  de  la 
forme 

21     rfXo      Y   ^o\      n 
(^•sr-^-srj555^ 


ou  Q  el  R  sonfc  connus,  et  Ton  en  d^duirait,  toujours  de  la  mtoie  mani&re, 
d'aulres  Equations  de  la  forme 


Ces  Equations,  int(5grees  toujours  par  le  m6me  proc^de,  nous  donneraient  x^ 
el  y^  et  elles  nous  feraieiil  en  mtoie  lemps  connailre  ^que  Ton  determinerail 
par  la  condition  que  x^  et  y^  soient  periodiques. 

20.  Malheureusement,  Fequation  du  premier  ordre  (33)  n'est  pas  aussi 
facile  a  raanier  quyon  pourrait  le  croire.  Elle  donne  en  effet  en  appelant  P4  le 
second  mcmbrc 


et  la  presence  de  s\  au  d^nominateur  est  g^nante  parce  que  ^i  est  susceptible 
de  s'annuler. 

On  pourrait  songer  &  rgserver  liquation  (33)  comma  un  moyenjde  v^rifi- 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  329 

cation  eL  a  revenir  pour  le  calcul  de  z^  a  liquation  ordinairemcnt  employee. 
Voici  comment  cette  Equation  pourrait  se  deduire  de  (33)  : 

Diflferentions  cette  equation  (33),  il  viendra  (en  nous  souvenant  que  Zi  =  Dzi) 


=  DP  H-  %  D   XL      i 
Or 


&.si  =  o; 
il  reste  done 


=  DP  +  2^  D      i  H-  AH          D*!  -  *i 

On  doit  se  souvenir  que 

ds  i  _  —  6?>Si 

_.D^_SlD^- 

Alors  on  doit  pouvoir  choisir  la  constante  h^  de  telle  fagon  que 


soil  divisible  par  £*.  La  possibility  d'un  pareil  choix  est  un  moyen  de  v<5rifi- 
cation.  II  doit  arriver  ensuite  que  h^  6tant  ainsi  choisi,  on  trouve  pour  z^  une 
fonction  p^riodique.  G'est  une  seconde  verification. 

Mais  il  y  a  mieux  ^  faire.  Rapprochons  1'^quation  (32)  de  la  premiere  Equa- 
tion (34).  Ges  deux  Equations  peuvent  s'^crire 

^Zi—  Zjl^i=  Q,         s^"     --  Zy>"       ~ 


Q  eL  R  6tanl  connus. 

On  tirera  z^  el  Z^  ^a/i^  integration  de  ces  deux  Equations  du  premier  degr^. 
Gomme,  ainsi  que  nous  venons  de  le  voir,  le  determinant  de  ces  Equations 


se  r6duit  ^  une  constante,  on  pourra  achever  cette  operation  sans  avoir  a  faire 
une  division  dans  laquelle  on  pourrait  craindre  que  le  diviseur  ne  devint  nul. 
On  devra  pouvoir  choisir  h^  de  telle  fagon  que  les  valeurs  de  ^  et  Z^  ainsi 
trouv(5es  satisfassent  a  la  condition  trouv6e  plus  haut 


G'est  une  verification  et  cela  determine  en  m£me  temps  la  constante 
H.  P.  —  VIII. 


33o  EQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE. 

On  remarquera  que  la  constante  ^  est  reside  arbitraire.  Celte  nouvelle 
constante  arbitraire  remplace  la  constante  d'int^gration  de  liquation  (33). 
Nous  n'avons  rien  a  changer  d'ailleurs  au  calcul  de  Y^,  H^,  g^,  ( 


21.  Dans  les  calculs  qui  pr6c£dent,  nous  avons  souvent  differentia  par  rap- 
port a  la  constante  que  nous  appelons  /0.  Si  Pon  veut  pouvoir  comparer  avec 
les  formules  usuelles,  il  faut  poser 


d'ou 

dx  __          dx^ 
J'df*  ~"~mdm' 

Mais  pour  que  la  comparaison  soit  possible  avec  les  forrnules  donn^es  par 
Delaunay  et  d'autres  auteurs,  il  faut  faire  plusieurs  remarques. 
En  premier  lieu,  ce  que  j'appelle  ici  m:  c'est  ce  que  Delaunay  appelle  — - — 

M.  Brown  appelle  cette  m&me  quantity  m;  mais  il  y  a  d'autres  differences;  j'ai 
suppos*5  mes  coordonn^es,  #  par  exemple,  exprimges  en  fonction  de  TI',  a,  /0 
et,  en  outre,  de  e,  y,  T,  /,  A,  e',  I1.  La  quantity  a,  d'ou  d6pendent  les  termes 
parallactiques,  6tait  3gale  a 


a0  <5tant  une  longueur  constante  et  d  le  demi-grand  axe  de  1'orbite  solaire. 
M.  Brown  exprime  tout  en  fonction  de  a,  <x!  et  m  et,  en  outre,  de  e,  y,  T,  I, 
X,  <?',  ^.  La  longueur  a  est  le  coefficient  du  terme  principal  du  d^veloppement 

de  #o-h  v/  —  iyo  ;  c'est  une  fonction  de  »'  et  de  m,  c'est-a-dire  de  TIA  et  de  /<>. 
Quant  a  a!  (qu?il  appelle  a)  C7est  le  rapport 


La  longueur  a  reste  constante  dans  le  mouvement  de  la  Lune,  mais  ce  n'est 
pas  une  constante  absolue  au  point  de  vue  qui  nous  occupe,  puisqu'elle  depend 
de  /o-  A  la  fin  du  calcul,  toutefois,  et  apr&s  toutes  les  differentiations,  on 
pourra  supposer  a  =  a0j  d'oii  oc  =  a'. 

A  cause  de  Phomog£n3it6  sp^ciale  des  Aquations,  les  coordonn6es  x,  y,  z 
sent  de  la  forme  suivante  : 


AQUATIONS  DU  MOUVEMENT  DE  LA  LUNE.  33  1 

ot  Ton  aura  ailleurs 


la  fonction  ^(a',  m)  dependant,  en  outre,  de  e,  y,  r,  /,  X,  e1,  lr. 
On  trouve  alors 


Or 
d'ou 


,  dx  da  dy  dyf 

/O     »'"%'    ==  —  /WO  —7—    —  J7l#  —7-7    -s—    — 

J    do  '  atoz  <afo'  afrw 


,         a  %          dyf       da       dm  da 

a  s=  a  —  5          a  ou          — 7-  =  —  =  -5 —  > 


j.  dx  da  .  dv    da 

fo  -j-r  =  —  /no  -j ma  -=^7  -= ma - 

17    dq  T  a/n  aa   am 


Cette  formule  rend  les  comparaisons  possibles. 

Observons  maintenant  que  Panalyse  pr^c^dente,  exigeant  des  diff^rentia- 
tions  par  rapport  &  m,  conviendrait  plus  particuli&rement  aux  cas  ou  Ton  veut 
obtenir  le  dgveloppement  littoral  des  coordonn^es,  comme  le  faisait  Delaunay. 
Ce  n'est  pas  qu'elle  ne  puisse  ^tre  appliqu£e&  la  recherche  d'un  d^veloppement 
num6rique  analogue  a  celui  de  Brown.  II  faudrait  alors  calculer  d'avance,  non 
seulement  a?o  et  y0j  niais  un  certain  nombre  de  leurs  dgriv^es  successives  par 
rapport  &  m,  ce  qui  d'ailleurs  se  ferait  sans  difficult^. 

22.  Cherchons  ce  que  devient,  dans  les  nouvelles  approximations,  le  para- 
doxe  signal^  au  paragraphe  10.  Voyons  done  dans  quelle  mesure  nous  avons  eu 
affaire  aux  Equations  diff^rentielles  qu'il  s'agissait  d'int^grer.  Nous  verrons  que 
nous  nous  sommes  servi  de  ces  Equations  aux  paragraphes  11, 14,  15,  17;  que 
nous  njy  avons  fait  nullement  appel  aux  paragraphes  12,  19  et  20;  et  qu'enfin 
aux  paragraphes  13  et  18  nous  nous  sommes  servi  de  ces  Equations  pour  le 
calcul  de  #,  mais  que  nous  n'en  avons  plus  eu  besoin  pour  le  calcul  de  x  et 
dey. 

En  rgsumg,  apr&s  avoir  dgterminS,  A  Paide  des  Equations  qu'il  s'agit  d'int&- 
grer,  les  termes  de  x  et  de  y  qui  sont  indgpendants  de  e  et  de  y,  et  ceux  de  z 
qui  sont  indgpendants  de  e,  nous  pourrons,  sans  faire  intervenir  de  nouveau 
ces  Equations,  calculer  les  termes  de  $  et  de  y  qui  dependent  de  y  ou  de  e, 
ceux  de  z  qui  dependent  de  e. 

Le  rSsultat  conserve  son  apparence  paradoxale,  mais  le  paradoxe  s'explique 
comme  au>  paragraphe  10. 


SUR  LES  PETITS  DIVISEURS 


DANS 


LA  THEORIE  DE  LA  LUNE 


Bulletin  astronomique,  t.  25,  p.  3ai-36o  (septembre  1908). 


1.  Dans  le  dtSveloppement  de  la  th^orie  de  la  Lune,  on  voil  s'inlroduire  de 
petits  diviseurs  de  la  forme  suivante  : 

I  -f-  pz  Tl%  -4-  pg  Tig  -t-  /?  i  71*  J 


les  p  sont  des  entiers,  positifs  on  n^gatifs;  HI  et/z2  sontles  moyens  mouvements 
de  la  Lune  et  du  Soleil,  /iy  et  nA  sont  ceux  du  p(5rig(5e  et  du  noeud.  Si  Ton  pose 


on  voit  que  ce  petit  diviseur  est  divisible  par  m  sifi  esl  nul,  et  par  m-  si 


Parnii  les  divi3eurs7  tels  que  pi  et  p%  soient  nuls,  diviseurs  qui  sont  par 
consequent  divisibles  par  m2,  il  en  est  qui  m&ritent  une  attention  particuli&re. 
Considdrons  le  d^veloppement  de  /i3  et  de  n\  suivant  les  puissances  croissantes 
de  m;  on  sait  que  les  termes  en  m*  sont  £gaux  et  de  signe  contraire,  au  moins 
si  nous  n<5gligeons  les  carrgs  de  la  parallaxe,  des  excentricit^s  et  de  Fincli- 
naison.  Si  done  nous  supposons 

^i  =  />3  =  o,       p3  =  /?*, 
nous  aurons  un  petit  diviseur  de  la  forme 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  TflfORIE  DE  LA  LUNE.  333 

qui  sera  divisible  par  m3.  Ce  sera  ce  que  nous  appellerons  im  tres  petit  divi- 
seur  analytique. 

Mais  on  sail  quo  les  lermos  on  m*  sont  presque  aussi  grands  que  los  termos 

en  m-\  il  on  rcsulle  que  le  rapport  —  ?  an  lieu  d'etre  egal  a  —  i,  ainsi  qu'il 

arriverait  si  Ton  pouvait  negliger  los   termes   on  ni*,  ost  sensiblemenl    «5gal 
a  —  2.  Si  done  nous  supposons 

^1  =  ^2=05        a/j3  =  7?i, 
nous  aurons  un  diviseur  de  la  forme 


donL  la  valeur  numerique  est  tr£s  petite.  Ge  sera  un  tres  petit  diviseur  nume- 
rique.  Les  irfcs  pelits  diviseurs  numtSriques  ne  sonl  pas  analytiquement  divi- 
sibles  par  m*,  mais  ils  sonL  num<3riquement  de  1'ordre  de  7?i3.  Au  contraire,  les 
Irt^s  potits  diviseurs  analytiques  sont  analyliquoment  divisibles  par  mA,  mais  ils 
sont  num6riqtiement  dc  1'ordre  de  m-. 

Dans  les  applications,  il  est  clair  que  ce  sont  les  tr6s  petits  diviseurs  numtS- 
riques  qui  pourraient  sembler  susceptibles  de  jouer  un  role  important.  Mais 
on  pent  se  placer  a  un  atitre  point  de  vue.  Supposons  qu'on  se  propose,  com  mo 
le  faisait  Delaunay,  de  d<5velopper  les  coordonn6es  dela  Lune  suivant  les  puis- 
sances do  /n,  des  excentricit^s,  de  Tinclinaison  et  de  la  parallaxe.  On  pout  so 
dcmander  si  le  d^veloppement  ne  contiendra  que  des  puissances  positives,  ou 
si  par  suite  de  1'  intervention  des  petits  diviseurs,  divisibles  par  ;/z,  m-  ou  ?ri^ 
nous  n'allons  pas  arriver  a  des  termes  ou  1'exposant  de  in  sera  n<2galif.  Dans 
cette  question,  il  est  Evident  que  le  role  important  sera  joue  par  les  tr£s  petils 
diviseurs  analytiques. 

C'est  la  la  question  qui  va  6tre  Tobjet  du  present  travail. 

2.  II  importe  de  remarquer  avant  d'aller  plus  loin  que  les  tr&s  petits  divi- 
seurs, tant  analytiques  que  num&riques,  ne  pourront  intervenir  que  dans  des 
termes  d'ordre  tr^s  £lev<5.  Commengons  paries  tr6s  petits  diviseurs  analytiques. 

Soient  L  et  L'  les  longitudes  moyennes  de  la  Lune  et  du  Soleil,  BJ  et  6  cellos 
du  p&rigge  et  du  nceud  ;  soient 

TsaL  —  L',        Z  =  L-zsj,        X  =  L-6 

la  difference  des  longitudes  (  moyennes  ),  Tanornalie  moyenne  et  la  distance  de 


334  LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THfiORIE  DE  LA  LUNE. 

la  Lime  au  noeud.  Les  termes  de  la  fonction  perturbatrice  qui  pourront  donner 
lieu  a  un  tr&s  petit  diviseur  analytique  seront  de  la  forme 

k(w  +  9)=  A-(2L'-  I—  X  -4-  2t). 

Or  les  termes  qui  dependent  de  1'argument 

mi  Lf  -+•  m*  I  -h  m*  \  -t-  ?n^ 

contiennent  en  facteur  e!l"ltl  e]m*1  v''"»',  e  el  ef  6lant  les  excenlricitoSs  de  la  Lime 
el  du  Soleil  et  y  1'inclinaison;  notre  terme  contiendra  done  en  facteur  e'*kekvk. 
Mais  la  fonction  perturbalrice  ne  peut  contenir  que  des  puissances  paires  de  y, 
d'ou  il  results  que  k  est  au  moins  6gal  a  2  et  que  notre  terme  doit  contenir  en 
facteur  e2y2  efi.  Dans  les  expressions  de  la  longitude,  les  termes  correspondants 
contiendront  au  moins  en  facteur  ej-  <?"*,  et  dans  les  expressions  de  la  latitude, 
au  moins  £2y  e'4. 

Passons  aux  tr6s  petits  diviseurs  num<5riques;  les  termes  correspondants  sonl 
de  la  forme 

A-(w-h  26)  =  Jc(3L'—  I  —  2  A  -f-  ST). 

Us  contiennent  en  facteur  e**kek*fk. 

De  plus,  ils  contiennent  en  facteur  la  parallaxe  a  si  le  coefficient  de  T  esl 
impair.  Si  done  A"  =  i,  nous  aurons  en  facteur  ae'3eya,  et,  si  k  =  2,  e'°fi2y*. 

Nous  aurons  alors  en  facteur,  dans  les  expressions  de  la  longitude,  ae/3y2 
ou  ef*  €y%  et,  dans  celles  de  la  latitude,  a  er*  ey  on  e 


3.  Venons  maintenant  a  la  question  que  j'ai  pos(5e  a  la  fin  du  paragraphe  1 
et  qui  fait  1'objet  de  ce  travail.  Je  ne  Paborderai  pas  imm^diatement  et  je  vais 
trailer  successivement  une  s^rie  de  cas  de  plus  en  plus  compliqugs  en  com- 
men^ant  par  un  example  extr&mement  simple. 

Soit  un  systdme  d'^quations  canoniques 

d\  f^-lE,          *lf~_^ 

v  ;  dt  ~  dyi  dt  ""      dxi 

F  est  une  fonction  des  n  variables  x  et  des  n  variables  y,  p6riodique  de 
p^riode  2ft  par  rapport  aux  y.  De  plus,  F  est  d^veloppable  suivant  les  puis- 
sances djun  param&tre  a  sous  la  forme 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE  LA  LUNE.  335 

Fo  est  fonction  des  x  seulement,  et  il  n'y  a  entre  les  d<Sriv£es  fS-£  aucune  rela- 

^  op- 

tion lin<3aire  &  coefficients  constants  entiers.  G'est  Id  un  probl&me  tr£s  simple 
et  d<5j&  bien  des  fois  traits  ;  je  vais  nganmoins,  &  titre  d'exemple,  le  trailer  par 
la  m^thode  que  je  compte  employer  dans  des  cas  plus  compliqugs. 

Si  la  fonction  F,  et  non  pas  seulement  son  premier  terme  F0,  £tait  ind^pen- 
dante  des  y:  I'intggration  des  Equations  (i)  serait  immediate,  les  x  se  rgdui- 
raient  a  des  constantes  et  les  y  a  des  fonctions  lin&ures  du  temps.  Si  F0, 
FI,  .  .  .,  F^t  (Staient  ind^pendants  des  y  et  que  a  fiit  assez  petit  pour  que 
a?  fut  n<5gligeable,  cela  reviendrait  encore  au  m6me,  puisque  nous  ntSgligerions 
pr6cis6ment  les  termes  qui  dependent  des  y  et  qui  figurent  seulement  dans  F,;, 


Voici  done  comment  nous  allons  op6rer;  nous  allons  faire  une  sgrie  de 
changements  de  variables  qui  n'alt&reront  pas  la  forme  des  Equations  (i)  et 
qui  seront  tels  qu'apr&s  le  premier  changement  de  variables  F0  et  F4,  apr^s  le 
deuxi^me  F0,  F4  et  F2,  apr^s  le  troisi&me  F0,  F4,  F2  et  F3,  aprfes  le  9I6me  F0, 
Fi,  .  .  .  ,  F0  soient  ind^pendants  des  y. 

Pour  expliquer  en  quoi  consistent  ces  changements  de  variables,  supposons 
done  qu'on  ait  effectu6  le  (q  —  Iy&m«  et  qu'on  se  propose  d'effectuer  le  ^rI6mc. 
Je  suppose,  par  consequent,  que  F0,  F4,  .  *  .,  Fg_i  sont  ind^pendants  des  y\ 
et  je  me  propose  de  faire  un  changement  de  variables  tel  qu'apr&s  ce  change- 
ment les  Aquations  res  tent  de  m£me  forme,  mais  de  telle  fagon  que  Fr/  soit 
ind^pendant  des  y. 

Le  changement  de  variables  devra  d'abord  &tre  canonique,  c'est-d-dire  ne 
pas  alt^rer  la  forme  canonique  des  Equations.  II  faut  pour  cela  que,  si  les  x  et 
les  y  sont  les  variables  anciennes,  et  les  #'  et  les  y1  les  variables  nouvelles, 

Texpression 

—  ^xr  dyr 


soil  une  diff6rentielle  exacte.  Pour  cela  nous  introduirons  une  fonctiou  quel- 
conque  S  des  variables  anciennes  a?  de  la  premiere  sgrie  et  des  variables  nou- 
velles y*  de  la  deuxi&me  s&rie,  S(#,  7'),  et  nous  poserons 


djou 


336  LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THE*ORIE  DE  LA  LUNE. 

Les  Equations  (2)  d^finissent  les  relations  entre  les  variables  anciennes  el 
nouvelles.  Je  prendrai 

la  foncrion  0  elant  periodique  de  pc^riode  27r  par  rapporl  auxj-'. 

On  voit  alors  que,  si  Ton  resoul  les 'Equations  (2)  par  rapport  aux^et  aux  y, 
les  variables  anciennes  seront  exprim6es  en  fonction  des  nouvelles;  les  diffe- 
rences x  —  #',  y — y1  seront  alors  des  fonctions  des  #',  des  y1  et  du  para- 
m6tro  a;  ces  fonctions  seront  developpables  suivant  les  puissances  croissantes 
de  a  et  elles  seront  pth'iodiques  par  rapporl  auxj-'. 

11  en  sera  done  de  m£me  de  F(#,  j'),  de  sorte  que  la  forme  de  nos  Equations 
ne  sera  pas  altt^ree  !par  le  changemenl  de  variables.  II  resle  a  disposer  de  0  de 
facon  a  rendre  F/7  independant  des  y' . 

On  aura,  en  nt^gligcant  a^+1, 

dtf  ,          d(\' 

1 """    l  dy'i '         "  * ""  ^  £  dx' 

Je  designe  par 

1     dx'       dy 
ce  que  deviennent 

0,    L-,    — — 
dsc       ay 

quand  on  y  remplace  les  x  par  les  #?'. 
On  a  (toujours  en  mSgligeanl 


Je  d^signe  par  F'k  cc  que  devipnt  ¥/,  quand  on.  y  remplaco  les  x  el  les  j'  par 
les  oc?  et  les  y  ;  je  pose  d'aillcurs 


de  telle  sorte  que  les  TH  repnSsentent  les  moyens  mouvements.  On  lire  de  la 


On  a  ^galement,  toujours  au  m6me  degr<5  d'approximation, 

a 

d'ou,  loujours  en  a^gligeant  oc^^1, 


y 


LES  PETITS  DIVISEURS   DANS  LA  THEORIE   DE  LA  LUNE.  33n 

Commc  F'0,  F'1?  .  .  .  ,  F/<7_1  sont  independants  dcs  y1,  il  suffit  de  clioisir  0'  dc 
Lcllc  facon  quc 


soit  independent  des  y*.  II  suffit  de  rappeler  que,  si  cp  est  une  fonction  quel- 
conquc  donmSe  des  j'',  periodique  par  rapport  a  cos  variables  yr  et  develop- 
pable  par  consequent  en  serie  de  'Fourier,  on  pent  toujours  determiner  une 
fonction  inconnue  0'  de  mgme  forme  par  liquation 

,3v 

(3) 

ou  les  m  sont  des  coefficients  constants,  a  la  double  condition  : 

i°  Qu'il  n'y  ait  entre  les  nt  aucune  relation  lineaire  a  coefficients  entie'rs 

(condition  que  nous  avons  supposee  remplie  an  debut  de  ce  paragraphe); 
a°  Que  la  s<5rie  de  Fourier  qui  repr6sente  cp  n'ait  pas  de  terme  independant 

des  y1. 

Si  done  [F7^]  est  le  terme  ind(§pendant  des  yf  dans  la  serie  de  Fourier  qui 
repr(5sente  F^,  nous  pourrons  determiner  67  par  liquation 

(4)  2"'^  =  !^-^' 

qui  se  traite  comme  liquation  (3),  en  regardant  les  xr  et,  par  consequent, 
les  n  comme  dcs  constantes.  Alors 


sera  independant  des  yl  ^  ce  qui  tHait  la  condition  que  nous  nous  etions  impos^e. 
La  suite  des  changements  de  variables  se  poursuivra  done  sans  difficult^. 
Soient  alors  a?/  et  yt-  les  variables  primitives,  x*t  ety$  les  variables  finales.  On 
voit  que  toute  fonction  des  #,  des  y  et  de  a,  cleveloppable  suivant  les  puis- 
sances de  a  et  periodique  par  rapport  aux  y,  sera  egalement  une  fonction 
des  5?*,  des  y*  et  de  a,  developpable  suivant  les  puissances  de  a  et  periodique 
par  rapport  auxy*;  et  en  effet  ces  proprietes  ne  sont  pas  alterees  par  les  chan- 
gements de  variables  successifs.  D'ailleurs,  puisque  apr£s  le  dernier  change- 
men  t  de  variables  les  y*  he  figurent  plus  dans  F  que  dans  les  termes  que  nous 
mSgligeons,  les  x*  se  rdduisent  a  des  constantes  et  les  y*  a  des  fonctions  lingaircs 
du  temps.  II  rtSsultc  de  la  qu?on  rfa  pas  a  craindre  que  a  passe  jamais  au 
d&nominateur  et  qu'on  n'aura  que  des  puissances  positives  de  a  dons  le 
developpement. 

H.  P.  —  vin.  43 


338  LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  TH^ORIE  DE  LA  LUNE. 

4.  Abordons  maintenant  un  probl^me  un  peu  plus  compliqutS;  supposons 

/"7I7 

qu'il  y  ait  entre  les  d6riv<5es  •—-  des  relations  lin^aires  a  coefficients  constants 

et  entiers.  Nous  pouvons  d'ailleurs  immtSdiatement,  par  un  changement  lin^aire 
de  variables,  supposer  que  ces  relations  sont  de  la  forme 


ce  qui  nous  ramene  au  cas  ou  F0  ne  depend  pas  de  toutes  les  variables  #. 

Nous  distinguerons  ainsi  deux  sortes  de  variables  x  ;  il  nous  sera  commode 
d'appeler  les  unes  -s  et  les  autres  w,  et,  s'il  y  a  par  exemple  p  variables  &  et 
q  variables  w,  de  designer  la  m&oae  variable  par  X(  ou  ^  si  i  ^/?,  ou  bien 
encore  par  XI+P  ou  ui  si  i-}-p  >p- 

De  m£me,  nous  aurons  deux  sortes  de  variables  y,  a  savoir  les  9  correspon- 
dant  aux  z  et  les  w  correspondant  aux  u.  Grace  a  ces  conventions,  nous  pour- 
rons  ^crire  indifft3remment  par  exemple  2  $  dy  ou  bien 

•  Zudw. 


Reprenons  done  les  Equations  (i),  et  supposons  que  F0  ddpende  seulement 
des  z  et  pas  des  u  ni  des  9  ou  des  w  et  que,  d'autre  part,  Fi  d^pende  seulement 
des  z  et  des  a,  mais  pas  des  P  ni  des  w  (ou  ce  qui  revient  au  m6me  seulement 
des  x  et  pas  des/). 

TO  /71? 

Je  suppose  d'ailleurs  qu'il  n'y  a  ni  entre  les  -j-^j  ni  entre  les  -T-^  aucune 
relation  lin^aire  a  coefficients  constants  entiers, 

Nous  allons  op&rer  comme  au  num^ro  pr^c^dent,  c'est-a-dire  que  nous 
aliens  faire  une  sgrie  de  changements  de  variables  de  telle  fagon  qu'apr^s 
le  <7leme  changement  F0,  Fd,  .  .  .  ,  F^  soient  ind^pendants  des  y  •  et  pour  d^finir 
ce  changement  de  variables,  je  suppose  comme  plus  haut  qu'avant  le  change- 
ment F0,  F4>  .  .  .,  F^^t  soient  indgpendants  des  y,  et  je  me  propose  de  faire 
un  changement  tel  que  les  Equations  conservent  la  m&me  forme,  mais  de  telle 
fagon  que  F9  devienne  indgpendant  desy  comme  le  sont  ddja  F0,  F1?  ...,  F^_4. 

Nous  conserverons  pour  d^finir  -ce  changement  de  variables  les  Equations  (2), 
en  convenant  de  designer^  par  exemple,  indifftSremment  par  z\  ou  xt  ou  bien 
par  it,';  et  x't+p  la  variable  nouvelle  qui  correspond  a  la  variable  ancfenne  z\  =  xi 
ou  bien  a/=  XI+P. 

Je  prendrai  cette  fois 

s 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS   LA  THfoRIE   DE  LA  LUNE.  33g 

Les  foiictioiis  0  et  0t  sont  p6riodiques  par  rapport  auxy';  niais,  tandis  que  0 
depend  dc  lous  les  y\  c'est-a-dire  des  v'  aussi  bien  que  des  tv',  la  fonction  Oi 
ne  depend  que  des  <v'. 

Gc  que  nous  avons  dit  an  paragraphe  3  bubsisle,  c'est-a-dire  que  le  change- 
inent  dc  variables  n'idtere  pas  la  forme  des  Equations;  on  aura  d'ailleurs,  en 
negligeanl  a?+1, 


t 


ou,  puisque  ^\  ne  depend  que  des  or', 

Zi  =  z[  —  y.l  -r—,  j 
a?} 

II  \denl  ensuite,  toujours  au  mtoie  degre  d'approximation, 


ou,  en  posanl 


et  en  remplagant  zi  —  z't  et  w,  —  u'(  par  leurs  valeurs, 


x/fl' 

!  =  aFi  -t-  a^/i? 


On  a  d'ailleurs 
d'ou 


II  faut  done  choisir  0^  et  ^^  de  telle  fagon  que 


soil  inctependant  des  y'.  Pour  cela,  comme  F7  est  une  fonction  p^riodique 
des  y',  supposons-la  d^velopp^e  en  s^rie  de  Fourier;  soit  A.fJ  Tensemble  des 


3/(o  LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  TH^ORIE  DE  LA  LUNE. 

termer  dc  celte  serie  qui  dependent  dcs  r';  soil  Eri  rensembk*  de  ceui  qtii 
dependent  des  w*  sans  dependre  des  p';  soit  Cej  1'ensemble  de  ceux  qui  sonl 
ind^pendants  a  la  fois  des  v!  et  des  «>',  c'esl-a-dire  de  tous  les  y\  de  telle  sorie 

que 

F;/=:A,7-i-HvH-Cv. 

IN  ous  delcrminerons  ulors  9'  el  0\  par  les  equations 

2dV  . 

'2<5£=-A'" 


-f     —  B" 

qui  se  traitent  comme  Tequation  (3),  de  sorte  que 


soil  indcpendanle  des  y'. 

Inutile  de  rt§p6ter  la  suite  des  raisonnements  du  paragraphc  3;  nous  voyons 
ici  encore  que  Ton  ne  pent  avoir  que  des  puissances  positives  de  a. 

5.  Les  difficult^  commencent  quand  011  suppose  que  F,  au  lieu  d'etre  deve- 
loppable  suivant  les  puissances  d'un  seul  param^tre  a,  est  d£veloppable  suivant 
celles  de  deux  param&t'res  a  et  |33  de  telle  sorte  que  Ton  ait 


On  peut  ramener  ce  cas  au  pr<§c(§dent  en  posanl 

p  =  Xa. 

On  trouve  alors 

F  =  2 

de  telle  sorte  quo 


ct  I'on  peut  ensuite  appliquer  Fanalyse  des  paragraphes  3  ou  4.  On  en 
conclura  done  encore  que  les  inconnues  x  et  y  peuvent  se  developper  suivanl 
les  puissances  croissantes  de  a,  le  coefficient  de  a^  dependant  entre  autres 
ctoses  de  X  et  pouvant  £tre  d<5sign6  par  cp;4(X).  Mais  il  reste  &  savoir  si  ces 
inconnues  x  et  y  peuvent  cgalement  se  developper  suivant  les  puissances  crois- 
santes  de  a  et  |3,  quand  ces  deux  param&tres  sont  regarded  comme  ind(§pen- 
dahts.  Pour  cela^  il  faut  et  i!  suffit  que  ?^(X)  soit  un  polynome  entier  de 


LES  PETiTS   DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE   LA  LUNE.  34l 

degre  Ji  au  plus  en  X.  En  est-il  reellement  ainsi,  c'esl  la  question  qu'il  nous 
resle  a  trailer.  Dans  le  cas  du  paragraphe  3,  c?est-a-dire  si  F0o  depend  do 
loutes  les  variables  x  sans  qu'il  y  ait  entre  ses  d^rivees  de  relation  Iin6aire  a 
coefficients  enticrs,  elle  se  rtSsout  immtjdiatement. 

En  effet,  la  forme  des  equations  ii'etant  pas  alteree  par  les  changemeiils  de 
variables  successifs,  il  suffira  d'examiner  ce  qui  se  passe  dans  uii  de  ces  chan- 
gemenls  et  pour  cela  d'envisager  liquation  (4).  Nous  voyons  alors  que  [F'J  —  F^, 
se  prtSsente  sous-  la  forme  d'un  polynome  entier  d'ordre  q  en  A,  puisque 


Quant  au  premier  membre,  il  est  independant  de  X,  puisque 


et  ses  derivees  —  rc,-  sont  independantes  de  /.  II  en  resulte  que  0  sera  un  poly- 
nome entier  d'ordre  q  en  X. 

Nous  rencontrons  au  contraire  des  difficult^  dans  le  cas  du  paragraphe  4. 
Nous  avons  alors  a  envisager  au  lieu  de  liquation  (4)  les  Equations  (5)  et  (6). 
Les  seconds  membres  —  A7  et  —  Br/  sont  encore  des  polynomes  entiers  de 
degrg  q  en  \  au  moins  pour  le  premier  changement  de  variables.  Le  premier 
membre  de  (5)  est  encore  independant  de  A;  mais  il  n'en  est  pas  de  m6me  du 
premier  membre  de  (6),  car  F±  et,  par  consequent,  les  n\  sont  des  polynomes 
du  premier  degre  en  A. 

En  g6n6r.al,  par  consequent,  Pintegration  de  (6)  introduira  des  diviseurs  qui 
seront  des  polynomes  du  premier  degr£  en  A  ;  ces  diviseurs  entreront  au  pre- 
mier degr6  dans  le  dtSnominateur  de  04  ;  aux  approximations  suivantes  A7  et  Bv 
ne  seront  plus  alors  des  polynomes  entiers  en  X,  mais  des  fonctions  rationnelles 
contenant  ces  diviseurs  au  denominateur;  done,  d£s  le  second  changement  de 
variables,  le  denominateur  de  6t  potirra  contenir  ces  diviseurs  a  des  puissances 
sup^rieures. 

II  r<5sulte  de  tout  cela  que  cp/2(A)  ne  sera  plus  un  polynome  entier  en  A,  mais 
une  fonction  rationnelle  de  X  dont  le  d&iominateur  sera  decomposable  en  fac- 
teurs  du  premier  degre.  Qu'arrive-t-il  alors  si  Ton  veut  developper  suivant  les 

puissances  de  a  et  de  (3?  On  aura,  par  exemple,  un  terme  en  ~a^_^  et  ^'on 
pourra  ecrire 


342  LES  PETITS   DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE   LA  LUNE. 

ou  bien 

Of  ,   «  LJ  n 


suivant  qu'on  veut  developper  d'abord  suivant  les  puissances  de  a  et  ensuite 
suivant  celles  de  {3,  ou  inversement.  D'aucune  maniere,  on  Jie  pourra  £viter 
V  introduction  des  exposants  negatifs. 

6.  11  y  a  cependant  un  cas  ou  la  difficult^  ne  se  pr<3sente  pas.  Supposons 
que  Foo,  F10,  ....  FqQ  ne  dependent  iii  des  u  ni  des  iv;  alors 


,  '. 
dit\ 

et 


est  divisible  par  A. 

D*autre  part,  Bg  est  un  polynome  de  degr6  q  en  A,  mais  ce  polynome  esl 
divisible  par  X;  et  en  effet  B,y  represenle  Tensemble  des  termes  de  F;y  qui 
dependent  des  w1  sans  ddpendre  des  p'  et,  pour  X  =  o,  F'y  se  rt^duit  a  F'  0  qui 
par  Ivypothese  ne  depend  pas  des  wf,  de  sorte  que  B^  s'annule  pour  X  =  o. 

Nous  pouvons  alors  diviser  liquation  (6)  par  X,  de  telle  facon  que  le  second 
inenibre  devient  un  polynome  de  degre"  q  —  i  en  A,  et  le  premier  membre 
devient  ind^pendant  de  X.  II  ne  s'introduit  done  plus  de  diviseurs  dependant 
del. 

Pour  que  ce  raisonnement  soit  valable,  il  faut  que  les  changemenls  de 
variables  successifs  n'alt&rent  pas  la  forme  des  Equations,  c7est-a-dire  que 
les  F90  restent  ind^pendants  des  u  et  des  w.  Or,  si  nous  supposons  X  =  o,  les 
variables  u  et  w  disparaissent  de  nos  Equations;  et  la  suite  des  changemenls 
de  variables  ne  peut  les  y  introduire.  Done,  apres  un  changement  quelconque, 
ces  variables  doivent  cesser  de  figurer  dans  les  Equations  des  qu'on  y  fait  X  =  o, 
c'est-a-dire  quand  F7  se  r^duit  a  FqQ. 

C'est  ce  qui  arrive  ea  particulier  quand  F70==:  o(^^i).  Si  done  F  ne  con- 
tient  que  des  termes  independents  &  la  fois  de  a  et  de  (3  ou  des  termes  divi- 
sibles  par  (3,  nous  rfaurons  pas  de  puissances  n&gatives  de  a  et  de  $  dans 
les  expressions  des  coordonn£es. 

Cela  est  encore  vrai  si  les  termes  ind^pendants  de  (3  dependent  seulement 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  TH^ORIE  DE  LA  LUNE.  343 

7.  Ce  qui  precede  suffirail  pour  que  nous  puissions  en  faire  Tapplication  au 
cas  de  la  Lime,  si  les  d^veloppemenls  des  coordonn^es  de  cet  astre  proc^daient 
seulement  suivanl  les  puissances  de  a  et  de  e':  qui  soul  des  param&tres  donnes 
figurant  dans  les  Equations  difftSrentielles.  Mais  ils  proc&dent  ggalement  sui- 
vant celles  de  e  et  de  Fincliiiaison,  qui  sont  des  constantes  d'intt5gration.  Cela 
m'oblige  a  reprendre  la  question  encore  a  un  autre  point  de  vue. 

Supposons  des  Equations  canoaiques 

Je  suppose  que 

F=^Scc?F7 

est  dgveloppable  suivant  les  puissances  du  paramStre  a,  que  F  est  p&riodique 
par  rapport  aux  y  et  dgveloppable  suivant  les  puissances  des  £  et  des  73 ;  je  sup- 
pose enfin  que  F0  ne  depend  que  des  x  et  est  indSpendant  des  y,  des  £  et 
des  Y). 

C'est  pr£eis£ment  ce  qui  arrive  dans  le  probltaie  des  trois  corps,  quand  on 
adopte  les  variables  kgpl^riennes  canoniques,  c'est-a-dire  les  deux  variables  L 
proportionnelles  aux  racines  carries  des  grands  axes  et  qui  jouent  le  r6le  des  x, 
les  deux  longueurs  moyennes  qui  jouent  le  r6le  des  y,  et  de  plus  les  quatre  com- 
binaisons 

L(J —  /i  —  <?2),    L  /i^-  e*  (i  —  cos£)j 

deux  pour  chacune  des  deux  plan&tes  que  nous  appellerons  les  p$,  et  les  longi- 
tudes des  p^rih^lies  et  des  noeuds  chang^es  de  signe  que  nous  appellerons 
les  6)|,  et  que  Ton  pose  ensuite 


ffsa  y2pf  COS toi?  *^z* 

Supposons  Fg  d^velopp^  suivant  les  puissances  des  £  et  des  17,  et  6crivons 

F7=  SF^, 

Ffjp  <5tant  Tensemble  des  termes  homog&nes  de  degre  /;  par  rapport  aux  £  et 
aux  73 ;  comme  F</p  est  une  fonction  p^riodique  des  y ,  nous  pouvons  la  supposer 
d^velopp^e  en  s6rie  de  Fourier  et  designer  par  [F^]  le  terme  de  cette  s^rie  de 
Fourier  qui  est  ind^pendant  des  y . 
U  est  clair  que  [Fi0]  depend  seulement  des  #,  et  je  supposerai ; 

i«  Que[Fu]  =  o; 


314  LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE  LA   LUNE. 

2°  Que  [Fi2]  est  de  la  forme 


les  y/  dependant  seulemeni  des  x+ 

Si  ces  deux  conditions  n'6laient  pas  remplios,  il  suffirait  pour  qu'clles  le 
fussent  de  fairo  un  changeraent  lin<3aire  canonique  de  variables,  de  facon  que 
les  nouvelles  variables  £l  et  75^.  fussent  des  fonctions  lin<3aires  (non  homo^nes 
en  general)  des  £,-  et  des  YJ,,  les  coefficients  dependant  seulement  des  x\  on 
aurait,  par  exemple, 


les  (3  dependant  seulement  des  x.  On  pourra  remarquer  en  passant  que  la  pre- 
mifcjre  condition  est  remplie  d'elle-m&me  dans  le  cas  du  probl&me  des  trois  corps. 
II  rtSsulte  de  tout  cela  que  nous  pouvons  supposer  les  deux  conditions  remplies. 
Si  F  d6pendait  seulement  des  x  et  des  combinaisons 


TinteSgration  serait  immediate.  En  effet,  on  aurail 

dx 


—  =o,         x  =  const. 


dp 


dF  __  dF  dp         dF  dF          dF 

d?  ~~dj  ^""^'        3?  ==<n^' 

dp  dF  dF 

^=o,         p  =  const.,         —  =  const.,         -r-  =  const., 

ce  qui  montrc  que  les  y  sont  des  fonclions  lin<3aires  du  temps;  d'ailleurs,  les 
equations 

f5  —  -  —          ^5  —  —  t  £?? 
^  ~"  'n  ^P  '         dt  "~     ^  dp 

sont  des  Equations  lin(5aires  a  coefficients  constantsimm(5diatementint(5grables. 

Nous  sommes  done  conduit  ^  reprendre  1'artifice  du  paragraphe  3  et  £  faire 
une  s<Srie  de  changements  de  variables  dirig<5s  de  fa$on  A  rendre  success  ive- 
ment  les  divers  termes  F^  ind<5pendants  de  toute  autre  variable  que  les  x  et 
les  combinaisons  p. 

D'apr&s  notre  hypoth&se,  la  condition  est  deja  remplie  pour 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE   LA   LUNE.  '^45 

Par  un  premier  changcmeut  cle  variables  loul  a  fait  pareil  a  ceux  du  para- 
graphe  3,  nous  pouvons  ^faire  disparailre  les  termes  dependant  des  y  dans  FI, 
de  facon  a  reduire  FI  a  [Fi];  la  condition  est  alors  remplie  ponr 


8.  Pour  monlrer  en  quoi  doivent  consisler  les  changements  de  variables 
successifs,  imaginons  que,  par  suite  d'une  serle  de  changemenLs  de  variables 
ant^rieurs,  on  soit  arriv<5  a  ce  r^sultat  que  Fav  ne  depende  que  des  x  et  des  p, 
toutes  les  fois  que 

\*<q,       v*£p 
cm  que 

LU  =  £,  V   <p 

et  proposons-nous  de  fa  ire  un  nouveau  changement  qui,  tout  en  conservant  les 
rcSsultats  acquis,  fasse  que  FfJP  ne  depende  non  plus  que  des  x  et  des  p. 

Nous  dgsignerons  encore  par  xl  ,  y^  £'»  y/  les  nouvelles  variables.  Nous  consi- 
d(?rerons  tine  fonction  S  des  #,  des  y3  ,  des  %  et  des  yjf  ,  et  nous  poserons 

,    ,  .  N  ^S  ,      dS  dS          „<      d$ 

(2  to)  y=-s;t>       "-^       ^=35'       ^^ 

Nous  prendrons  d'ailleurs 

S  ==:  S*/  H-  S?Ti'-H  a<79(^  /,  %,  V)  +  a^BiCa:,  g,  r,'). 

Nous  supposerons  que  0  est  pt5riodique  par  rapport  aux  y3  ,  QI  ind6pendant 
des  yf,  et  que  6  et  0i  sont  des  polynomes  entiers  homogtoes  de  degr<3  p  en  ^ 
et  Y/.  La  condition  cHant  ddja  remplie  pour  FQ^  F10,  FH,  Fi2,  nous  devrons 
supposer  ou  q  >  i  ,  ^  ou  q  =  i  ,  />  >  2. 

Qu'arrive-t-il  alors  si  nous  r<5solvons  les  Equations  (zbis)  par  rapport  aux 
variables  anciennes  de  telle  fagon  que  ces  variables  se  trouvent  exprimees  en 
fonction  des  anciennes  et  de  «?  Je  dis  que  les  differences 

x  —  x',   y~y,    5  —  E'»    'n  —  -n' 

scront  des  fonctions  p^riodiques  de  y',  d^veloppables  suivant  les  puissances 
de  a,  des  £'  et  des  V. 

En  effet,  il  suffit  d'observer  que,  quand  on  fait  a  =  o,  les  Equations  (2  bis) 
se  rtkluisenl  a 

^  =  ^  ,       y  —  /»       i  =  S',       n  =  V, 

de  sorte  que  le  determinant  fonctionnel  des  premiers  membres  par  rapport  aux 
H.  p.  —  vin.  44 


346  LES  PETITS  DIVISEURS  DANS   LA  THEORIE   DE  LA  LUNE. 

inconnues  se  reduit  a  i  et  lie  s'annule  pas,  de  sorte  qu'on  pent  appliquer  le 
theor£me  de  Cauchy  sur  les  fonclions  implicites. 

II  r  a  exception  si  q  =  i  ;  car  les  Equations  se  reduisent  a 

d\\i          „,     „      dbi  ,     afti 

*  =  J,        J=:v  +  _,        ;=;H-^,        ,!  =  ,!  +  _. 

Neanmoins  le  determinant  fonctionnel  reste  6gal  a  i  pour 


si  p  >  2,  ce  que  nous  supposerons,  de  sorte  que  le  resultat  subsiste. 

Nous  pourrons  negliger  «*+*,  ou  bien  encore  les  termes  de  degre  supgrieur 
a  D  en  ^  et  r/,  puisque  nous  n'avons  a  consid^rer  que  les  termes  FVjt,  ou  F^, 
ou  tu  ^  #,  v  ^/?.  Dans  ces  conditions,  nous  avons 


//'ft' 

Nous  donnons,  bien  entendu,  aux  notations  6',  ^-75  F^,  ...  la  m6me  signifi- 

cation que  dans  les  paragraphs  pr^c^dents.  L'erreur  commise  sur  y  sera  alors 
de  Tordre  2^  —  2  en  a,  de  1'ordre  2/>  —  2  en  |;  et  V;  Perreur  sur  a?  sera  de 
Pordre  zq  —  i  en  a  et  2  />  —  2  en  £'  et  vj';  Perreur  sur  ^  etvj  sera  d'ordre  2^  —  2 
en  a,  d'ordre  2  jo  —  3  en  %  et  vir. 
Passons  au  calcul  de  F  ;  il  viendra 


en  n^gligeant  a?+1  et  a  fortiori  a2^  et,  par  suite, 


Perreur  commise  ^tant  de  Pordre  de  a2?"*  et  par  consequent  d'ordre  au  moins 
«5gal  a  a?+1,  si  q  >  i ,  et  de  Pordre  de  £2^-~2  et  par  consequent  d'ordre  plus  grand 
que  ^>  si  Pen  a  ^  =  i  et,  par  consequent  /?  >  2,  cette  erreur  etant  par  conse- 
quent dans  tous  les  cas  n^gligeable.  II  vient  ensuite 


LES  PETITS  D1VISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE  LA  LUNE.  347 

en  n6gligeanl  a?,  ou  bien  encore 


L'erreur  commise  sera  de  1'ordre  de  a3?-*,  c'est-a-dire  de  1'ordre  de  a?, 
si  q  >  i  ;  si  ^  =  i  ,  elle  sera  de  1'ordre  a/>  —  2  en  £'  et  r/,  c'est-a-dire  d'ordre 
plus  grand  que/>,  puisqu'on  a  alors  p  >•  2.  Nous  pourrons  encore  la  nggliger. 

Nous  observerons  ensuite  que  nous  pouvons  dans  le  coefficient  de  a?"1  rem- 
placer  F't  par  F^  +  F^  +  F^  (puisque  Terreur  ainsi  commise  sera  de  1'ordre 
de  g0"1"1)  ou  m^me  par  F12  (puisque  F'10  -f-  F^  t  ne  depend  que  des  x*).  II  res  I  era 
done  finalement 

'-•  • 


On  trouve  de  m£me  pour  /?  >  i  et  au  m^me  degr€'  d'approximation 
d'ou  finalemenL 

F  =  F'0 

^ 

Nous  devons  done  nous  arranger  de  lelle  fagon  que 


ne  d^pende  que  des  of  et  des  pf.  Pour  cela  nous  observerons  d'abord  : 

i°  Que  nous  pouvons  laisser  de  cAt&  les  termes  d'ordre  plus  grand  que  p 
en  £'  et  n!>  c'est-a-dire  F'^k  ou  h  >/?,  termes  que  nous  n^giigeons  ; 

a°  Que  la  condition  est  d&ja  suppose  remplie  pour  F^A  ou  A  <C/^3  de  sorte 
qu'il  suffit  de  s'occuper  de  1'expression 


3°  Que  cette  expression  est  homog&ne  de  degr^  p  en  £'  et  vf,  puisque  0' 
et  F'yp  sont  des  polynomes  homog&nes  de  degr^  /?. 


Posons 

p/  cos  wj,        T\'t  =  vpi  sin  w{  ; 


348  LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THgORIE  DE  LA  LUNE. 

celle  expression  devient 

db' 


D'ailleurs,  F^  devient  une  function  periodique  par  rapport  auxy'  et  aux  &/, 
ot  develuppable  en  serie  de  Fourier.  Soient  AfJP  Pcnsemble  des  termes  dc  cette 
serie  qui  dependent  des  ;>-';  EfJP  ceux  qui  dependent  des  GO'  sans  d^pendre 
des  y';  C,/7>  ceux  qui  sont  independants  &  la  fois  des  y1  et  des  GO'. 

Nous  pourrons  determiner  0'  et  6!,  par  les  Equations 

2n—   -  —  A 
dy  ~~      w 

2CL u  i 
T  JJ 

1  dd  f/f" 

qui  se  iraitent  comme  (3),  (5)  et  (6);  et  Ton  verra  que 


ne  depend  plus  que  des  od  et  des  p'. 

Nous  pourrions  r(5p(5ter  ce  que  nous  avons  dit  a  la  fin  du  paragraphe  3; 
representons  les  variables  primitives  par  des  lettres  .non  accentucSes,  les 
variables  finales,  apr^s  tous  les  changements  de  variables,  par  des  lettres 
marquees  d'ast<?riques.  Nous  verrons  que  ces  variables  primitives  #,  y,  £,  73 
sont  des  fonctions  de  a,  des  constantes  x* ,  des  arguments  y*  qui  varient  pro- 
portionnellement  au  temps,  et  enfin  des  combinaisons 

\*  =  et  cos  «»|,        TI*  =  ei  sin  wt, 

ou  les  £/  sont  des  constantes  d'iiit(?gration  et  les  ir/  des  arguments  variant  pro- 
portionnellement  au  temps. 

Ces  fonctions  sont  periodiques  par  rapport  aux  y*  et  d<hreloppables  suivant 
les  puissances  de  a,  des  £*  et  des  73*;  on  voit  que  nous  n'aurons  partout  que  des 
puissances  positives  de  a  et  des  e. 

Ce  qui  pr<Sc&de  s'applique  au  probl^me  des  trois  corps,  ainsi  que  nous 
1'avons  fait  remarquer  plus  haul.  C'est  peut-6tre  la  mani^re  la  plus  rapide  de 
demontrer  les  th^orSmes  fondamentaux  relatifs  ^  la  forme  des  dgveloppements 
des  coordonn^es,  bien  que  cette  mgthode  ne  puisse  6tre  recommand^e  pour  le 
calcul  direct  de  ces  d^veloppements. 

Dans  le  cas  que  AOUS  venons  d'examiner,  on  n'a  pas  £  craindre  de  voir 
s'introduire  d'exposants  n(5gatifs;  mais  il  serait  aistf,  en  op^rant  comme  au 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE  LA  LUNE.  34g 

paragraphe  5,  d'en  deduire  d'autres  cas  analogues  ou  celte  circonsLanco  se 
produirait. 

9.  ChtTcIions  maiiitenant,  apres  ce  long  preambule,  a  appliquer  a  la  Lane 
les  principes  pr«5c6dents.  Soient  #1:  #2,  #3  les  coordonne'es  de  la  Lime  par 
rapport  a  des  axes  de  direction  fixe  ayant  leur  origine  au  centre  de  la  Terre, 
j'i,  y-i*  y*  les  composantes  de  la  viiesse  de  la  Lune  par  rapport  a  ces  memes 
axes.  Soient  u  1'anomalie  moyenne  du  Soleil,  et  9  une  variable  auxiliaire  que 

nous  definirons  plus  loin.  Soit  T  =  -2j2;  soit  U  Fenergie  potentielle  due  a 

2 

1'attraction  des  trois  corps;  soit  Ui  1'^nergie  potentielle  qui  serait  due  a 
Tattraction  du  Soleil  sur  le  syst^me  Terre-Lune  supposee  concentre'e  en  son 
centre  de  gravity,"  soient  mL  et  m7  les  masses  de  la  Lune  et  de  la  Terre,  et  soit 


soit  eiifin  (3  le  moyen  mouvement  du  Soleil. 

Les  Equations  du  mouvement  de  la  Lune  preiidront  alors  la  forme  canonique 


dxt___d_f  T        U>t  &i-_*_ 

dt   ~  dyt\         m'±  /  dt  ~      dxt 


La  fonction  T  -\  --  r  depend  des  coordonn^es  x  de  la  Lune  et  des  compo- 

santes y  de  sa  vitesse;  mais  elle  depend  dgalement  des  coordonn^es  du  Soleil 
par  rapport  au  centre  de  gravite"  D  du  syst&me  Terre-Lune;  mais  celles-ci 
peuvent  £tre  regard^es  comme  des  fonctions  connues  du  temps,  ou  si  Ton  aime 
mieux  de  Tanomalie  moyenne  u  du  Soleil;  car  le  mouvement  du  Soleil  autour 
du  point  D  peut  6tre  regard^  comme  k(5plerien.  La  fonction 


est  done  une  fonction  des  x^  des  y  et  de  u. 

Nous  observerons,  d'auire  part,  que  Ui  depend  seulement  de  u]  ses  dorivees 
par  rapport  aux  x  et  aux  y  sont  nulles,  de  sorte  que  Ton  peut  remplacer  dans 
les  equations  prtSce'dentes  Upar  LI  —  Ui  ;  d'autre  part,  nous  pouvons  tntroduire 
la  variable  auxiliaire  9  et  poser 


350  LES   PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE  LA  LUNE. 

d'ou  les  equations  canoniques 

d          ,   U-Ui 


L'equalion  en  —  peul  £tre  conside'ree  comme  la  definition  de  la  variable 

auxiliaire  r. 

Pour  transformer  ces  equations,  nous  allons  introduire  les  variables  keple- 
riennes,  c'est-a-dire  les  (Sle'ments  osculateurs  de  1'orbile  de  la  Lune.  Soil  L  une 
quantity  proportionnelle  a  la  racine  carre'e  du  grand  axe  de  cette  orbite  oscula- 
Lrice;  soil 


p1==  L(I—  \/i—  e'~),         ps=  L  y'l  —  e'-  (i  —  cosz'}, 

e  et  i  etanl  TexcenlriciLe  et  1'inclinaison  osculatrices  ;  soient  A  1'anomalie 
mojenne,  0)4  et  w2  les  longitudes  du  p^rig^e  etdu  noeud(  osculateurs)  change'es 
de  signe  ;  soit 

Si  =  V/2P/  coso)/,        r,f  =  V/^PZ-  sin  co/. 


Le  cliangement  de  variables  sera  canonique  et  les  equations  (i)  deviendront 
n\ ,  flfp  d^ct  c£F  c£v  CbS* 

dK  dF  d't\i  dF  du  dF 

cLt  £L\-I  cit  dcf  cLt  civ 

Nous  voyons  d'abord  que  F  peut  s'eqrire 

F0  est  ce  que  deviendrait  la  fonclion  F,  si  le  Soleil  n'existait  pas ;  le  mouvement 
serait  alors  kepltSrien  et  F0  se  reduirait  a  une  constante  divise"e  par  L2;  Ft  est 
tout  simplement  ^gal  a  — -p;  quant  a  i32F2,  c'est  la  fonction  perturbatrice  qui 
est,  comme  on  sait,  proportioniielle  a  ^2.  Quelle  est  sa  forme? 

i0*  Elle  depend  des  variables  L,  X,  g,  73  et  de  w,  et  en  outre  de  deux  para- 
metres  qui  sont  la  parallaxe  «  et  Fexcentricite  ej  du  Soleil; 

2°  Elle  est  developpable  suivant  les  puissances  de  a  et  e1 ; 

3^  Elle  est  periodique  par  rapport  a  \  et  a  u ; 

4°  Elle  est  developpable  suivant  les  puissances  des  £  et  des  n] 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE   DE   LA  LUNE.  35  1 

5°  Si  Ton  j  remplace  \  et  mn  par  V/2P  cosco  et  y'zo  sinw,  elle  sera  une  fonction 
p&riodique  de  A,  de  u  et  des  w,  qui  pour  <2f  =  o  dependra  seulement  des  difle- 
rences  des  quatre  variables 

A,     z<,     —  to1;     —  wa; 

6°  Ge  sera  une  foiiclion  paire  par  rapport  a  £2  et  vjo. 

II  resulte  de  la  cinqui&ine  condition  que,  si  Ton  d^veloppe  F2  en  serie  de 
Fourier  selon  les  lignes  trigonom&riques  de  A  et  de  w,  et  que  Ton  envisage  le 
terme  constant  que  j'appellerai  [Fa],  ce  terme  constant  ne  dependra  que  de  la 
difference  Wi  —  &)a,  et,  comme  il  est  developpable  suivant  les  puissances  des  £ 
et  des  YJ,  on  voit  que  son  d£veloppement  ne  pourra  conienir  que  des  termes  de 
degrtS  pair.  En  vertu  de  la  sixi&me  condition  tous  les  termes  devront  6tre  pairs, 
d'une  part  par  rapport  a  ^  et  TJI?  d'autre  part  par  rapport  a  ^2  et  Y72; 

7°  Mais  il  y  a  plus;  dans  le  dgveloppement  de  [F2]  envisageons  les  termes 
qui  sont  de  degr<S  z6ro  par  rapport  a  a  et  a  ^  et  de  degrtS  2  par  rapport  aux  g  eL 
aux  yj  ;  ces  termes  se  r^duiront  a 


C  ne  dependant  que  de  L.  G'est  pour  cette  raison  que,  dans  lesM^veloppements 
des  vitesses  du  p6rig<5e  et  du  noeud,  les  termes  en  m3  (ou  en  (32)  sont  6gaux  et 
de  signes  contraires. 

10.  Gela  pos£,  nous  allons,  comme  dans  les  paragraphes  pr6c£dents,  faire 
une  s(5rie  de  changements  canoniques  de  variables,  n'alt^rant  pas  la  forme  de 
la  fonction  F,  mais  simplifiant  progress  ivement  cette  fonction  jusqu'a  ce  que, 
finalement,  les  termes  non  n<5gligeables  de  cette  fonction  ne  dependent  plus 
que  des  nouvelles  variables  L',  v\  g',  t{  et  pas  de  V  et  ur,  et  que  de  plus  elle  ne 
dtSpende  des  %  et  rf  que  par  les  combinaisons 

Si* 


Nous  diroiis  alors  que  ces  termes  satisfont  aux  conditions  A.  Le  premier 
de  ces  changements  de  variables  aura  pour  but  de  faire  disparattre  dans  F2  les 
termes  dependant  de  X  et  de  w;  il  suffira  d'appliquer  le  proc^dg  du  para- 
graphe  4.  La  fonction  F  deviendra 

F  =  F;  -H  PF;  - 


ou  F;e,  Ft  et  F£  sont  form6es  avec  les  nouvelles  variables  comme  F0,  F4  et  [F2] 


352  LES  PETITS  DIVISEURS  DANS   LA  THEORIE  DE  LA  LUNE. 

Pelaienl  avec  k's  ancicnncs.  Si,  pour  economiser  les  notations,  nous  conveiions 
de  supprimer  les  accents  apres  chaque  changeinent  de  variables,  unc  Ibis  quo 
ce  cliangement  esL  accompli  (ce  quo  nous  avons  fait,  en  somme,  dans  les  para- 
graphos  pr<5c<5dents),  nous  aurons 

F  =  F0H-  p 


F:J,  F»,  ...  remplissanl  les  conditions  enoiic6es  pour  F2  an  puragraphc  9. 

On  rernarquera  que  F4  reste  egal  a  —  r,  les  autres  termes  F0,  [F2],  F;,,  .  .  . 
ne  dependant  pas  de  9.  Cette  circonstance  subsistera  dans  toute  la  suite  des 
changements  de  variables.  Cela  tient  a  ce  que  les  fonctions  qui  joueront  le  role 
de  la  fonction  0  du  paragraphs  3  ne  d^pendront  pas  de  P,  de  sorte  que  les  diflfe- 
rences  entre  chaque  variable  ancienne  et  la  variable  nouvelle  correspondante 
sera  ind^pendanle  de  c?. 

Si  les  termes  du  second  degrg  de  [F2]  se  reduisaient  a 


sans  qii'il  y  eat  entre  yt  et  y2  de  relation  lineaire  a  coefficients  entiers,  on 
ii'aurait  qu'a  combiner  sans  y  rien  changer  les  principes  des  paragraphes  pr6- 
c^dents  et  Ton  verrait  que  les  quantites  j3,  a,  e,  ef:  y  par  rapport  auxquelles  on 
dt5veloppe  ne  peuvent  jamais  ^tre  afTect^es  d'exposants  n^gatifs;  mais  il  n'en 
est  pas  ainsi,  car  on  a  y4  +  ra  =  o  ,  ainsi  que  nous  Tavons  dit  plus  haut  (§  9,  7°)  , 
et  c'est  ce  qui  nous  oblige  a  examiner  la  question  de  plus  pr&s. 

11.  Nous  appellerons  caracteristique  djun  terme  un  produit  de  la  forme 


ou  ^t,  /j.2j  /^s  ne  sont  autre  chose  que  les  exposants  de  [3,  a  et  ef  dans  ce  terme, 
tandis  que  ^  est  le  degreS  du  terme  en  £1  et  734,  et  p4  son  degrg  en  ^2  et  vj2. 

Comme  nous  le  verrons  plus  loin,  il  peut  s'introduire  des  termes  ou  Tcxpo- 
sant  f*i  est  n<5gatif,  et  c'est  pr£cis£ment  le  fait  que  nous  nous  proposons  de 
mettre  en  Evidence  ;  mais  cela  aTarrivera  que  pour  des  termes  pour  lesquels  les 
autres  exposants  JJL  sont  notables;  cela  ne  se  pnSsentera  pas  au  d^but  du  calcul; 
nous  supposerons  done  qu'au  point  ou  nous  en  sommes  arriv6  le  fait  nc  s'est 
pas  encore  produit,  de  telle  fagon  quo  tous  les  termes  de  F  aient  uiie  caract(3- 
ristique  a  exposants  positifs.  Ce  qui  nous  auloriso  i\  faire  cette  hypothCise,  c'est 
que,  d^s  que  le  fait  en  question  se  produira,  nous  pourrons  arr^ter  le  calcul, 
le  but  (qui  £tait  de  d^montrer  la  possibility  de  ce  fait)  tftant  atteint. 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE  LA  LUNE.  353 

Soil 

K  =  iiviav*ev»Yv»c'v-. 

Je  suppose  que,  par  suite  des  changements  de  variables  dejafaits,  tons  les 
termes  de  F  dont  la  caracteristique  est  un  diviseur  de  K  (K  Iui-m6me  etaiit  , 
exclu)  satis/assent  aux  conditions  A,  cest-a-dire  ne  dependant  que  de  L, 
f;,  £1  +  rii  ,  Ho  +  yjo  .  Je  me  propose  de  faire  un  changement  canonique  de  variables 
tel  qu'apr&s  ce  nouveau  changemeut  les  termes  en  question  dont  la  caracteris- 
tiquc  est  un  diviseur  de  K  ne  soient  pas  allures  et  continuenl  par  consequent  a 
salisfaiz^  aux  conditions  A,  et  que  de  plus  les  termes  dont  la  caracteristique 
est  K  satis/assent  egalement  a  ces  conditions  A. 

II  est  clair  qu'on  peut  conduire  une  suite  de  semblables  changements  de 
variables  de  facoii  que  finalcment  tons  les  termes  non  ntigligeables  satisfassent 
aux  conditions  A. 

Les  variables  anciennes  s'appelant  d'apres  nos  conventions 

L,    X,    9,    u,    %h    Tlh 

les  variables  nouvelles  s'appelleront 

L%     V,     (/,     w',     %,    TjJ. 

Et  nous  introduirons  comme  au  paragraph  c  3  une  fonction  S  qui  definira  le 
chaiigement  de  variables  par  Pidentite 

dS  =  X  dL  -f-  u  dv  -h  ST]  <$*  -h  U  d)J  '-H  9'  dtt!  '•+•  S?'  rfr/. 
Celle  fonction  S  sera  d'ailleurs  de  la  forme  suivante  : 

S  =  L//-H  vu'-t-  S£V-f-  B. 
Nous  prendrons 


K     K        K. 
ou00,  0,,  93,  03  auront  respectivement  pour  caract6risLiques  K,  -r  5  ^  et  ^;  ou  6A 

sera  ind^pendant  de  A7,  02  et  03  ind^pendants  de  ^etde  u!\  ou  enfin  83  satisfera 
a  liquation 


Nous  ferons  la  m6me  approximation  qu'au  paragraphe  3,  c'est-a-dire  que 
nous  remplacerons  les  Equations  exactes 

(4)  J-^S'       L  =  L'~3T"        - 

H.  P.  —  VIII.  45 


354  LES  PETITS   DIVISEURS  DANS  LA  TH^ORIE  DE  LA  LUNE. 

par  les  equations  approchees 

7f\  '  fj€\  ' 

(4  *»)  >-  =  v-*-3L'>     L==L'-5v' 

0'  c'est  ce  que  devient  0  quand  on  y  accentue  les  lettres  L,  c,  £/•  yVbws  evalue- 
rons  plus  lorn,  au  paragraphs  14,  Verreur  qui  resulte  de  cette  approxi- 
mation . 

Dans  ces  conditions,  apres  le  changement  de  variables,  F  deviendra 

F'-i-[F',  6'], 

en  negligeant  le  carrt5  de  07,  en  d(5signant  par  F;  co  que  devient  F  quand  on  y 
acccnlue  toules  les  lettres,  et  en  posaiit 


/dF'  dff__<R^  <M\      ^  (dS^  d&_  _  d^_  dff\ 

\du'  dv'        dv1  duf  )  ^  2l\dr{   d%        d%   df\'  J  * 


12.  Nous  ne  conserverons  dans  F  que  les  termes  qui  out  pour  <jaract(5ris- 
tique  K  ou  un  diviseur  de  K,  et  qui  sont  les  seuls  qui  nous  int^ressent.  Avaiit 
d'aller  plus  loin,  considt5rons  deux  termes  quelconques  A'  et  BA,  et  formons  le 
crochet  [A;,  BQ  defini  comme  nous  venous  de  le  faire  pour  [F7,  0']  :  ce  crochet 
se  composera  de  quatre  termes,  les  deux  premiers  correspondant  aux  deuxpre- 
mi6res  parentheses  du  second  membre  de  (5)  et  les  deux  derniers  aux  paren- 
th^jses  r^unies  sous  le  signe  2  dans  le  dernier  terme  de  ce  second  membre. 

Si  alors  nous  supposons  que  A'  et  B'  aient  respectivement  pour  caract^ris- 
tiques  RI  et  K2,  nous  voyons  que  les  deux  premiers  termes  de  [A7,  B']  out 

1C   K  TC   K 

pour  caract&tistique  KiK2,  et  les  deux  derniers     1t)  a  et    \  2* 

Observons  en  passant  que  dans  le  cas  qui  nous  occupe  le  second  terme  dc 
[A7,  B']  est  gto^ralement  nul,  car  0  ne  depend  pas  de  p',  et  le  seul  terme  de  F 
qui  dgpende  de  v  est  le  terme  F4  ;  c'est  done  seulement  quand  A;=  F'4  que  le 
second  terme  en  question  n'est  pas  nul. 

De  ce  que  0  un  depend  pas  de  v,  il  resulte  e'galemeiit  que 

u  =  u!. 

Consid^rons  les  diffe*renls  termes  de  [F',  0^]  et  d'abord 


et 


F\  onl  pour  caracterislique  i,  et  sont  ind^pendunts  des  %  et  des  Y/,  de 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  TH^ORIE  DE  LA  LUNE.  355 

sorte  qu'oii  n'a  pas  a  envisager  les  denx  derniers  Lermes  du  second  membre  de 
(5);  comme  6'0  a  pour  caractgristique  K,  on  \oit  que  [F'0,  9'0]  et  (3[F'13  9'0]  ont 
pour  caractgristiques  R  et  (3R;  le  premier  de  ces  crochets  doit  done  6tre 
conserved  et  le  second  rejet<5.  Prenons  ensuite  les  diff&rents  lermes  de  (3*[F'W,  9'0], 
Si  le  terme  envisage  de  F'n  a  pour  caract(5ristique  KI,  les  deux  premiers 
termes  du  second  membre  de  (5)  nous  donneront  des  termes  de  caract&ristique 
Ki,  et  les  deux  derniers  des  termes  de  caractgristique 


Q 
e*         °  T2 

Tons  ces  termes  doivent  &tre  rejettSs,  car  il  n'est  pas  possible  que  (3»KK1? 
PngKi  Ou  ""       -  soit  6s;al  a  R  ou  a  un  diviseur  de  R. 

e*  y2  O 

II  u'y  a  pas  a  craindre  d'ailleurs  que  —  ^  par  exemple  soit  fractionnaire  ; 

quelle  est  en  efTet  1'origine  des  termes  qui  ont  cette  caract^ristique  ?  On  les 
obtiendra  en  consid&rant  un  terme  A;  de  F'n  ayant  pour  caract^ristique  KI,  et 
en  formant  le  troisi&rne  terme  du  second  membre  de  (5)  dans  le  crochet 
fin[A!,  9'0]  ;  or  ce  troisi^me  terme  est  [nul  si  les  d£riv£es  de  A;  par  rapport  &  g't 
et  ~f}\  sont  nulles,  c'est-a-dire  si  RA  n'est  pas  divisible  par  e^  ou  encore  si  les 
d6riv£es  de  OQ  par  rapport  a  ^  et  ^  sont  nulles,  c'est-a-dire  si  R  n'est  pas 
divisible  par  e.  II  faut  done  bien  que  RR*  soit  divisible  par  e*. 
En  r£sum6,  de  [F'?  0'0]  il  convient  de  conserver  seulement 


Consid^rons  maintenant 


Le  premier  terme  [F'0,  9'J  est  nul,  parce  que  Vt  ne  depend  pas  de  V;  le 
second, 


a  pour  caract^ristique  R  et  doit  6tre  conserve.  On  verrait,  comme  plus  haul, 
que  les  aulres  termes  ont  pour  caract&ristiques 


et  doivenl  6tre  rejet^s.  Passons  a 


356  LES  PETITS  DMSEURS  DANS  LA  TH^ORIE  DE  LA  LUNE. 

Nous  avons 

parcc  que  ft',  ne  depend  ni  de  /J  ni  de  ur.  Les  autres  termes  provenant  de 
3W[F'W,  6'.,]  out  pour  caracteristiques 

(6) 

KI  etant  toujours  la  caracteristique  du  lermc  de  F'n  envisage.  Tous  les  Lermes 
pour  lesquels  n  >  2  doivent  £tre  rejete"s,  car,  si  n  >  2,  aucune  des  quantities  (6) 
ne  peut  etre  egale  a  K  on  a  un  diviseur  de  K.  Reste  done  a  envisager  les  termes 
provenant  de  B"[F'2:  6'2];  ils  ont  pour  caracteristiques 

KKif  V'  IT- 

Nous  devons  done  prendre  Jyt  =  i,  Ki  =  ea,  K.1  =  y3,  ce  qui  nous  domiera 
la  caracleristique  K.  (ou  bieii  K4  =  e,  Ki  =  y,  ce  qui  nous  donnerait  les  carac- 

T\          TC 

leristiqties  —  ou  -  ?  K  ^tant  suppose  divisible  soit  par  e,  soit  par  y). 

Nous  rejetterons  Fhypothese  K4=  i,  parce  que  F2  a  616  reduil  par  le  chan- 
goment  de  variables  du  paragraphe  10  i  la  forme  [F2]  et  a  conserve"  cette  forme 
dans  les  changements  suivants,  de  sorte  que  celui  de  ses  termes  qui  a  pour 
caracteristique'  i  ne  depend  que  de  L;:  et,  comme  02  ne  depend  pas  de  A',  le 
crochet  du  terme  en  question  ct  de  6;2  est  nul. 

Nous  rejetterons  les  hypotheses  Kt  =  c,  Ki  =  y;  et  en  etfel  [Fa]  ne  conlienl 
que  des  termes  d'ordre  pair  par  rapport  aux  £  et  aux  vj. 

Nous  conserverons  les  hypotheses  Ki=e2,  Kt=y2;  nous  uurons  done  a 
conserver  dans  [F2]  les  termes  qui  sont  du  second  ordre  par  rapport  aux  \  et 
aux  yj,  ind<5pendants  d'ailleurs  de  a  et  de  er  et  qui  se  re'duiseiil  (§9,7°)  a 


Nous  n'aurons  d'ailleurs  a  envisager  dans  liquation  (5)  que  les  deux  derniers 
termes  du  second  membre,  de  sorte  qu'il  nous  restera  finalement  pour  les 
termes  conserves  de  notre  crochet 

PR"   fi'  1 

[F,  Bs] 

i,  pour 
envisager 


ce  que  j'^crirai,  pour  abrtJger  Pa  D  (6,). 
11  reste  a  envisager 


J-ES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  TH^ORIE  DE  LA  LUNE.  357 

On  verrait,  comme  plus  liaut,  que 

[F'o,  6'3]==!F'i,^]  =  o, 

puisque  6'3  ne  depend  ni  de  /.'  ni  de  u1.  De  m£me  les  termes  provenant  de 
(3ri[F'7Z,  0',]  aurontpour  caract6ristiques 


et  doivent  tous  £tre  rejet^s,  sauf  ceux  pour  lesquels  n  =  3  ou  n  =  2. 

Parlous  d'abord  de  Phypoth&se  n  =  3;  on  verrait,  comme  plus  haut,  qu'elle 
conduit  a  Tune  des  hypotheses  suivantes  : 

K,  =  i,        Ka=<?2,        KJ^Y*,        K1=e,        KI  =  Y. 

Consid^rons  dans  F3  les  termes  qui  admettent  Tune  de  ces  cinq  caract&ris- 
tiques  ;  nous  pouvons  admettre  que  par  des  changements  de  variables  ant^rieurs 
ils  aient  6t&  amends  a  satisfaire  aux  conditions  A.  Soient  B'n  B^,  B^s,  B^s  B^s  les 
termes  correspondants  de  F,  ;  nous  verrons  que  B'x  ne  depend  que  de  U5  et  que 
B^  et  Bv  sont  nuls.  II  on  r^sulte  que  [B'1?  0'n]  =  o,  puisque  0r3  ne  depend  pas 
de  X. 

Nous  ne  devrons  done  retenir  que  [B^+  B^5  6'3[,  en  nous  bornant  aux  deux 
derniers  termes  du  second  membre  de  (5),  qui  sont  de  la  forme 


Ci  et  C2  ne  dependant  que  de  I/  et  que  je  repr^senterai  par  la  notation 

Die;. 

Supposons    maintenant   u  =  2,    de    telle    sorte    que    nos    caract^ristiques 
deviennent 


Pour  que  ces  caract&ristiques  soient  6gales  a  K  ou  &  un  diviseur  de  K,  il  faut 
et  il  suffit  que  Ki  soit  3gal  au  ddnominateur  (3,  (3e2,  (Sy2,  ou  a  Tun  de  ses  divi- 
seurs.  Or  F2  c'est  par  definition  le  coefficient  de  (32;  il  rgsulte  de  l^t  que  K4 
n'est  pas  divisible  par  (3,  car  F2  est  ind^pendant  de  p.  Nous  devons  done  sup- 
poser 

KI  =  I,    <??    y?    c2    ou    7*. 

Si  nous  appelons  E'15  EJ,,  ...  les  termes  correspondants  de  F2;  nous  verrions, 
comme  plus  haut,  que 


35$  LES   PETITS   DIVISEURS   DANS    LA   THEORIE   DE  LA   LUNE. 

et,  d'autre  part, 

[E^^EV.9e'i]  =  D8'3  =  o, 

puisque  9'3  satisfait  a  liquation  (3). 

En  r£sum£,  les  seuls  termes  qu'il  convienne  de  conserver  dans  [F',  0']  sont 
les  suivants  : 


13.  On  peut  se  demander  si  le  changement  de  variables,  en  dehors  des 
termes  que  nous  conservons,  ne  va  pas  introduire  des  termes  a  caract<3ristique 
fractionnaire,  ou  Tun  des  exposants  JJL  serait  n6gatif. 

Je  dis  que  cela  n'arrivera  pas  si  ®  ne  contient  pas  lui-m£me  de  termes  a 
earacteristique  fractionnaire;  et  en  effet,  reprenons  les  Equations 

t  r\  v_j_  ^L        T     ,,     a?e 

(4)  A==A-I"5e'       L  =  L-5v'       "•' 

d'ou  Ton  peuttirer  les  variables  anciennes  en  fonction  des  nouvelles,  d'apr^s 
le  th^or^me  de  Cauchy  sur  le  retour  des  suites  et  les  fonctions  implicites;  les 
expressions  ainsi  obtenues  seront  d^veloppables  suivant  les  puissances  de  (3,  a, 
er,  des  £'  et  des  v/,  de  sorte  qu'il  n'y  aura  pas  de  caract^ristique  fractionnaire  ; 
il  ne  pourra  done  pas  s  'introduire  de  caract^ristique  fractionnaire  quand  dans  F 
on  remplacera  ces  variables  anciennes  par  les  expressions  trouv^es. 

J'ajouterai  qu'apr&s  cette  substitution  toutes  les  caract6ristiques  dans  F' 
seront  'divisibles  par  (32,  a  1'exception  de  F'0  qui  ne  depend  que  de  I/  etde  (3F'1? 
qui  se  rgduit  &  —  (3^'.  En  effet, 


est  divisible  par  (32  et  restera  divisible  par  j3a  apr^s  la  substitution.  D'autre  part. 
FO  ne  depend  que  de  L,  et  la  difference 


est  divisible  par  P2.  En  effet,  64,83,  03  ne  dependant  pas  de  I1,  il  reste 


Or  la  caract^ristique  de  $0  est  ggale  4  K.  ;  elle  pst  done  divisible  par  pa  ,  puisque 


LES  PETITS  DIVISEURS   DANS   LA   THEORIE  DE  LA  LUNE.  869 

cclle  de  02  qui  est  supposee  noil  fraclionnaire  esl  (%alea  ^.  li  ivsulie  de  la  que 
FO  —  F'0  est  divisible  par  (32.  II  en  sera  de  mSnie  de 


car 

r  —  r  == 


-T  -7  =  -j-     -  -T-  -,  • 
au        du        du 


•vr 

Or  les  caracterisliques  de  90  et  84  sent  K  el  -^  et,  par  consequent,  divisible 
par  (3.  La  proposition  enoncee  se  trouve  done  etablie. 

Remarquons  que  63  est  au  moins  du  quatri^me  degre  par  rapporl  aux  £  el 
aux  r/.  En  effet,  0:i  satisfait  a  liquation  (3);  si  Ton  remplace  £/  et  r^.   par 
sa)i  et  y^ap/sinw/,  ce  sera  done  une  fonction  p(5riodique  de  la  sommo 
&>2,  d^veloppable  par  consequent  suivant  les 

cos 


Nous  pouvons  supprimer  les  termes  ind^pendants  de 

Wj     et     to2        (JD  =  o). 

Nous  n'avons  pas  de  lerme  ou^>  =  i,  parce  que  nous  n'avons  dans  uos  deve- 
loppements  que  des  puissances  paires  de  H2,  V32>  |i»  ^'2;  nous  avons  done  au 
moins  p  =  2  ;  et  comme  le  degr^  par  rapport  aux  £  et  75'  est  au  moins  £gal  a  2jt>, 
ce  degr<£  est  au  moins  (§gala  4-  On  d&nontrera  aussi,  au  paragraphe  16,  que  Oft 
est  divisible  pas  e'4. 

14.  Je  me  propose  maintenant  d'^valuer  1'erreur  que  nous  avons  commise  au 
paragraphe  11  en  remplagant  les  Equations  (4)  par  les  Equations  (4  bis)  et  en 
n^gligeant  quelques  lignes  plus  loin  le  carr6  de  &. 

Gherchons  la  caract<5ristique  des  divers  termes  nggliggs;  mais,  afin  d*abr^ger 
la  discussion,  nous  ne  consid^rerons  pas  s6par6ment  le  degr6  en  gt  et  731  et  le 
degr6  en  ^2  et  yj2;  c'est-^i-dire  que  nous  envisagerons  la  caracteristique  reduite, 
qui  sera  par  definition  la  caracteristique  ordinaire  ou  Ton  a  fait  y  =  e.  Dans  le 
present  paragraphe,  il  s'agira  toujours  des  caracteristiques  reduites. 

ficrivons  les  equations  (4)  sous  la  forme 


Dans  les  seconds  membres  figurent  les  variables  L  et  £;  nous  les  remplace- 
rons  par  L'+(L  —  L;),  £;-h  (^  —  |7)'  et  n°us  developperons  suivant  les  puis- 
sances de  L  —  X'  el  de  £  —  £'. 


36o  LES  PETITS  D1VISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE  LA  LUNE. 

En  premiere  approximation,  nous  ferons  dans  les  seconds  membres 
L  _  L'=£  _  £;=o  et  nous  retomberons  ainsi  sur  les  Equations  (^bis)j  on 
irouve  dans  les  seconds  membres  les  caracttSristiques 

K      K      K       K 

K>     p'     (P'    J3* 

en  ce  qui  concerne  les  variables   autres  que  £  et  -n  et  les   caract^ristiques 

(r£duit,es) 

K        K        K          K 


7' 


en  ce  qui  concerne  les  £  et  les  75.  Ces  quatre  types  de  caract&ristiques  corres- 
pondent respectivement  a  60,  81?  92)  83;  le  dernier  disparait  done  si  93=  o;  les 
termes  correspondant  aux  deux  derniers  ne  dependent  ni  de  V  ni  de  u]\  ceux 
qui  correspondent  aux  trois  derniers  ne  dependent  pas  de  X;. 

En  deuxi^me  approximation,  nous  n^gligeons  dans  les  seconds  membres  les 
carr^s  de  L  —  I/,  \  —  Q,  et  nous  remplacons  L  —  L',  \  —  £'  par  leurs  premieres 
valeurs  approch^es;  cela  introduit  les  nouveaux  termes  ayant  pour  caracteS- 
ristiques 

(^  =  o,  i,  2,3;  /  =  o,  i,  2,  3,  3,  4,5,  6). 


Pour  le  comprendre,  il  faut  se  rappeler  qu'en  diff&rentiant  par  rapport  a  £ 
ou  a  Yj,  on  divise  la  c&ract6ristique  par  e\  de  sorte  que,  par  exemple,  le  terme 

<f>y 

aura  pour  caract6ristique  le  produit  de  celle  de  ^p  par  celle  de  £  —  %  divis^e 
par  e* 

En  troisi^me  approximation,  nous  n^gligeons  dans  les  seconds  membres  les 
cubes  de  L  —  L/,  £  —  £;,  et  nous  rempla^ons  L  —  L',  £  —  £'  par  leurs  secondes 
valeurs  approch^es;  les  nouveaux  termes  introduits  auront  pour  caract<$- 
ristiques. 


Et  plus  g&n^ralement^  en  ^16jae  approximation,  les  caract^ristiques  des  termes 
nouveaux  seront 


LES  PETITS  DIVISEURS   DANS   LA   THfiORIE  DE   LA   LUNE.  36l 

Mais  quelques  remarques  soiit  n^cessaires  : 

i°  Si  63  =  0,  on  a  £^a  en  premiere  approximation,  d'ou  £^4  en  deuxi&me 
eL  /  ^  a  n  en  7iI&me  approximation  ; 

2°  Supposons  toujours  93=o;  en  premiere  approximation,  les  termes  ou 
/=  a  sont  inde*pendants  de  jj  et  de  ul\  il  en  sera  done  de  meme  en  deuxi&me 
approximation  des  termes  ou  /  =  4?  q1"  ne  peuvent  provenir  que  de  la  combi- 
naison  de  deux  termes  de  premiere  approximation  pour  lesquels  1=  2;  il  en 
sera  de  m£rne  en  ;i16me  approximation  des  termes  ou  1=  %n.  On  d^montrerail 
de  m£me  que  les  termes  ou  l  =  zn  —  i  ne  dependent  pas  de  X'. 

3°  Dans  L  —  L/  (toujours  si  03  =  o),  on  a  I  ^  an  —  2  parce  que  -^r?  =  -^3 
et  dans  9  —  c'  on  a  l^Zzn  —  i  parce  que 


Cela  pos^,  considerons  le  d^veloppement  de 
F(L,  ...) 


suivant  les  puissances  de  L  —  L',  ....  • 

Le  premier  terme  sera  tout  shnplement  Ff  et  le  terme  g£n£ral  sera,  d'apres 
la  formule  de  Taylor,  ADrc,  A  6tant  un  coefficient  num&rique,  D  une  dgrive'e 
partielle  d'ordre/?  de  Tun  des  termes  de  F;,  et  TT  un  produit  de/>  facteurs  de  la 
forme  L  —  U,  ....  Si  K4  estla  caractdristique  du  terme  envisage"  de  F,  celle 
de  D  sera 

S    ^p-)- 

Celle  des  diflferents  facteurs  de  TC  sera  de  la  forme 


Celle  de  AD?r  sera  done 

(8)  KtKN 

avec 

Le  terme  ne  doit  £tre  conserve  que  si  cette  expression  est  ggale  4  K.  ou  &  un 
diviseur  de  K. 

H.  P.  —  vin.  46 


362  LES  PETITS  DMSEURS   DANS  LA  THEORIE  DE   LA  LUNE. 

i°  Supposons  Oa  =  o.  Soieat  q  et  qi  les  exposanls  de  (3  dans  K.  ct  dans 
IVxposant  de  j3  dans  (8)  sera 

3i-*-Nq  —  M; 

pour  quo  (8)  divise  K,  un  doit  avoir 

M 
Comme 


on  aura 

2N  —  ?i^(N  —  i 
ou 


D'apr&s  le  paragraphe  precedent,  nous  aurons  q  ^  a,  de  sorte  que  le  second 
membre  nc  peut  £tre  mSgalif  ;  Pin^galit^  ne  peut  done  6tre  satisfaite  que  si 

^!=2,  N  =  I. 

Mais  les  termes  pour  lesquels  N  =  i  sont  pr6cis£ment  ceux  que  nous  n'avons 
pas  n6glig6s  en  remplacant  les  Equations  (4)  par  les  Equations  (4  bis)  ou  en 
n^gligeant  le  carr<5  de  ®',  ou  si 

qi  ==.  2j        q  =  2,    cas  que  nous  reservons, 

ou  si 

qi  =  i         ou        qi  =  o. 

Mais,  si  ^  =  0,  le  terme  de  F'  envisage  n'est  autre  que  F'0  qui  ne  depend  que 
de  L';  en  vertu  de  la  remarque  faite  plus  haut  (3°),  on  aura  non  plus 
mais  l^zn  —  2  et  par  consequent 

—  2 


de  sorte  que  la  condition  a  remplir  devient 

2N— 

ou 


ce  qui  entraine  encore 

q  =  2       ou       N  =  i. 

Dans  le  cas  de  qi  =  i  ,  on  aurait  pour  uae  raison  analogue 

M 
et  FOR  arriverait  au  m^me  r^sultat. 


LES  PET1TS  DIVISEURS  DANS  LA  TH^ORIE  DE  LA  LUNE.  363 

.    2°  11  nous  reste  a.  examiner  le  cas  de  q  =  •>.,  que  nous  n'avons  pu  Lruiter  par 
la  consideration  de  Fexposant  de  (3. 

Soient  s  et  .s*i  les  exposants  de  6?  dans  K  ol  Rt;  Pexposant  de  t?  dans  ADr 
sera 

$i-i-  Ns  —  H  ; 

pour  que  (8)  divise  K,  on  doit  avoir 

H 
Mais 

d'ou 


in^galite  qui  ne  peut  6tre  satisfaite  pour  N  =  i  ,  c'est-a-dire  pour  un  terme  non 
n£glig£,  ou  pour  s  =  o,  i  ou  2. 

3°  II  nous  reste  done  le  cas  de  q  =  2,  s  =  o,  i  ou  2  et  celui  ou  63  =  o.  Pour 
cela,  soient  encore  t  et  t±  1'exposant  de  «  (ou  celui  de  el)  dans  K  et  K4  ;  dans  (8) 
il  sera  £4+  N;  et  devra  6tre  au  plus  6gal  a  f,  ce  qui  ne  peut  arriver  que  pour 
N  =  i  ou  pour  ti  =  ^  =  o.  II  ne  peut  done  y  avoir  de  difficult^  que  si  Fexposant 
de  a  et  celui  de  e'  sont  nuls  dans  K  et  K4  . 

4°  De  sorte  que,  si  63  =  o,  les  seuls  cas  douteux  correspondent  a 
(9)  £  =  2,       ^  =  o,       i    ou    2,       £  =  o. 

Mais,  apr&s  le,  changement  de  variables  du  paragraphe  10,  F3  s'est  trouv<5 
r^duit  a  [F2].  Les  termes  de  [F3]  qui  satisfont  aux  conditions  (9),  c'est-£-dire 
ceux  qui  sont  ind^pendants  de  a  et  de  e*  et  de  degr<5  2  au  plus  par  rapport  aux£ 
et  aux  YJ,  satisfont  d'eux-mteies  aux  conditions  A.  On  n'aura  do'nc  jamais  £ 
faire  un  changement  de  variables  avec  une  caract£ristique  K  satisfaisant  aux 
conditions  (9). 

5°  Supposons  que  63  ne  soit  pas  nul  ;  nous  verrons  au  paragraphe  16  que  63 
est  toujours  divisible  par  eu;  done  K,  si  93  n'est  pas  nul,  est  divisible  par  eM, 
de  sorte  que  la  condition  t  =  o  n7est  pas  remplie,  ce  qui  nous  ram&ne  a  un  cas 
d^ja  examin^  (3°). 

II  r^sulte  de  cette  discussion  que  les  seuls  termes  dont  la  caractdristique  soit 
K.  ou  uzt  diviseuf  de  K,  sont  ceux  dont  nous  avons  tenu  compte  dans  les  para- 
graphes  11,  12,  13. 


364  LES   PETITS   DIVISEURS  DANS   LA   THEORIE  DE  LA  LUNE, 

15.  Done,  en  nous  bornant  aux  lermes  dont  la  carncltiristique  divise  K,  nous 

aurons 

F  =  F'H-[F',  0'] 

ou,  d'apr&s  le  paragraphe  12, 


Tous  les  termes  du  second  membre,  sauf  F',  ont  pour  caract&istique  K; 
nous  pourrons  £crire 

F'=Gn»H, 

H  contenant  tons  les  termes  de  caracteristique  K,  et  G  les  termes  dont  la  carac- 
teristique  divise  K  sans  &tre  tSgale  a  K.  Les  autres  termes  sont  ngglig£s. 
Nous  dgcomposerons  H  en  cinq  parties  : 

H  =  HO-+-  Hi-h  H2-4-  H3-h  [H]. 

Voici  comment  se  fera  la  decomposition.  Remplagons  |J  et  fit  par  \/2,pL  cosco^-  et 
\l^\  sin^;  H  deviendra  une  fonction  p^riodique  de  V,  w',  w'1?  w'2  et  pourra 
6tre  exprim^e  en  s6rie  de  Fourier. 
Dans  cette  s&rie  : 

Ho  reprgsentera  les  termes  dependant  de  V  ; 

Ht,  les  termes  ind(§pendants  de  7J:  mais  dependant  de  ii!\ 

Ho,  les  termes  ind^pendants  de  H  et  de  w',  mais  dependant  de  o/j  et  w'2  de 
telle  fagon  que  les  coefficients  de  ces  deux  variables  ne  soient  pas  <5gaux; 

HS,  les  termes  qui  ne  dependent  que  de  la  combinaison  Wj  +  Wj,  mais  en 
dependent  eflfectivement  ; 

[H],  les  termes  ind^pendants  a  la  fois  de  X',  uf  et  des  w'. 


Les  termes  G  dont  la  caract&ristique  divise  K  ne  seront  pas  alt^rgs  par  le 
changement  de  variables.  Nous  d^terminerons  les  9  par  les  Equations 


(10) 


de  sorte  que  les  termes  de  caract&ristique  K  se  rMuiront  a  [H]  et  satisferont 
ainsi  aux  conditions  A. 


LES  PETITS  DIVISEURS  DANS  LA  THEORIE  DE  LA  LUNE.  365 

11  ne  peul  se  presenter  aucune  difficulte  pour  la  resolution  des  trois  pre- 
ini&res  equations  (10),  car  la  caracteristique  K  est  toujours  divisible  par  (32, 
c'est-a-dire  que  H0,  Hi  et  H2  sont  divisibles  par  j32.  II  n'en  est  pas  de  m£me  en 
ce  qui  concerne  la  derniere  equation  (10),  car  H3  est  divisible  par  (3a,  mais  peut 
ne  pas  £tre  divisible  par  (3-1,  de  sorteque  $  peut  s*introduire  au  denominateur. 

16.  La  fonction  F  presents  une  symetrie  particuliere  dont  jrai  parle  au  para- 
graphs 9.  Elle  depend  de  la  longitude  de  la  Lune  ?.,  de  Panomalie  moyenne  du 
Soleil  w,  des  longitudes  du  nceud  ot  du  perigee  —  wj  et  —  o>2;  elle  depend  e'ga- 
lement  de  la  longitude  &  du  perigee  solaire,  qui  est  une  constants  et  que  nous 
avions  jusqu'ici  supposed  nulle  par  un  choix  convenable  de  Porigine  des  longi- 
tudes. Soit  alors 

e'P  COS(«A  -h  bu  -h  C't  t04  -f-  CgO^-f-  /ITu) 

un  terme  quelconque;  comme  la  fonction  F  doit  6tre  inde'pendante  de  1'origine 
des  longitudes,  on  aura 

a  -H  b  -i-  h  = 


D'autre  part,  si  nous  prenons  pour  variables  u  et  la  longitude  u  H-  BT,  nous 
voyons  que,  pour  ef=  o,  F  dependra  seulement  de  u  -+-  t^y,  et  que  plus  g^nt^ra- 
lement  ce  sera  une  fonction  de  A,  des  w,  de  si,  dc  ef  CQSU,  de  ef  s'mu,  develop- 
pable  suivant  les  puissances  de  e!  cosu  et  e1  s'mu.  On  aura  done 


Do  plus,  6*2  sera  toujours  pair  (voir  paragraplie  9). 

Toutes  ces  sym(5Lries  ne  sont  pas  alterees  par  les  changomenls  de  variables, 
ainsi  qu'on  le  v^rifierait  aisement. 

Quels  peuvent  6tre  alors  les  termes  Ha  s'ils  ne  sont  pas  tous  mils?  D'abord 
on  doit  avoir 

a  sss  b  =  o,        Ci  =  Co  ^  o, 

d'ou 


Mais  c^  est  toujours  pair;  done 

p^4. 

Ainsi  H3  est  nul  ou  divisible  par  ef*.  Done  0;3  et  9*  sont  nuls  on  divisibles 
par  e]h  . 


366  LES  PET1TS  DIVISEURS  DANS  LA  TH^ORIE   DE  LA  LUNE, 

17.  Que  H3  puisse  £tre  divisible  par  (32  sans  l'£tre  par  (3:?.  il  sut'iit  pour  s:en 
assurer  de  consid&rer  les  termes  dont  la  caracteristique  est  (32e'/f£2y2. 

II  rdsulte  de  la  qu'il  y  aura  des  termes  a  caract&ristique  fractionnaire ;  mais 
cela  ne  pent  arriver  taut  que  H3  et,  par  consequent 03  sont  nuls.  Cela  n'arrivera 
done  pas  si  Pinclinaisoii  est  nulle,  c'est-a-dire  si  £3  =  733=0.  Cela  n'arrivera 
pas  si  er=o',  cela  ne  pourra  pas  arriver  non  plus  pour  les  termes  dependant 
de  e.  Gela  ne  pourra  arriver  que  quand  s'introduira  ce  que  nous  avons  appel<3 
un  tres  petit  diviseur  analytique]  et  en  effel  les  termes  de  F  que  nous  avons 
appel<£s  H3  correspondent  pr^cis&ment  a  ces  tr6s  petits  diviseurs  analytiques. 

Au  lieu  de  (3,  nous  pouvons  introduire  la  constante  in  deDelaunay,  qui  n'en 
diff&re  que  par  un  facteur  constant.  Nous  n'avons  pu  conserver  dans  1'analyse 

prec^dente  cette  constante  w,  parce  que  ce  facteur  constant  ^  depend  de  la 
variable  L,  ce  qui  nous  aurait  g6ne. 

Mais  1'exposant  de  m  est  ^videmment  le  m6me  que  celui  de  (3.  II  peut  done 
devenir  ntSgatif.  Si  done  onpoussait  assezloin  les  d^veloppements  de  Delaunay, 
on  arriverait  a  des  termes  ou  m  figurerait  a  une  puissance  negative.  Mais  on  n'y 
arriverait  que  quand  on  rencontrerait  de  tr^s  petits  diviseurs  analytiques,  ce 
qui7  nous  1'avons  dit,  ne  peut  se  produire  que  pour  des  termes  d'ordre  tres 
3.  CJest  pour  cette  raison  que  cette  circonstance  a  tfchappe  a  Delaunay. 


SUR 

LE  MOUVEMENT  DII  PERIGEE  DE  LA  LUNE 


Bulletin  astronomique^  t.  17,  p.  87-104  (mars  1900). 


Los  tonnes  du  mouvemeni  de  la  Lime  qui  ne  dependent  ni  de  I'mclinaison, 
ni  de  la  parallaxe,  ni  de  PexcentricittS  solaire,  sont  determines  paries  (Squalions 


(0 

Ici,  on  a  pos<5 


"—  2  my1 -4 


n 

n  —  ri 


n!  etant  le  mojen  mouvement  du  Soleil  Gi'»n  celui  de  la  Lune;  et  Ton  a  choisi 
l'unit<5  de  temps  de  telle  fagon  que  n  —  nr=i.  Quant  a  •/,  c'est  la  somme  des 
masses  de  la  Terre  et  de  la  Lune. 
Si  Ton  pose 


-  H-  - 
r       9. 


ces  Equations  peuveut  s'Scrire 


et  Ton  en  d^duit  rinWgrala  de  Jacobi 

#'2.4.  y'2 

(2)  ^—  =s  Y!  -f-  const. 

v    '  2 

M,  Hill  a  d6termm£  une  solution  particuli&re  de  ces  Equations;  cetle  solution 


368  MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE. 

que  je  designerai  sp<5cialement  par  x,  y,  est  une  solution  p&riodique  et  elle 
represente  1'ensemble  des  termes  de  degru  z6ro  par  rapport  aux  deux  excentri- 
cit£s;  a  Finclinaisoii  et  a  la  parallaxe.  Elle  correspond  a  la  valeur  z<5ro  de  la 
constante  d'inteSgration  e  qui  joue  le  role  de  Texceiitricite. 

D^signons  par  x  +  '^y  +  rh  une  solution  infiniment  voisine  de  la  prece- 
dente,  de  lelle  sorte  que  nous  puissions  n^gliger  les  carrgs  des  variations  £etvj. 
Alors  £  et  Y]  repr^senteront  Pensemble  des  termes  qui  seront  du  premier  degr£ 
par  rapport  a  e. 

II  est  clair  que  >  et  r)  devront  satisfaire  aux  (Squations  aux  variations 

(3)  r=  277rr/=  p?  -4-  Q-n,       iri'-h  2^?'=  Q5-+-  R-n, 

ou  j'ai  pos6  pour  abreger, 


De  plus,  on  d&Iuit  do  Pintegrale  de  Jacobi 
(4)  ^  J'-H  rY-  ^  ?  -  ^  'I  -  coast. 

Ges  Equations  (3)  et  (4)  permettent  de  calculer  les  termes  du  premier  degrtS 
par  rapport  a  e  et  la  partie  du  mouvement  du  p^rig(5e,  qui  est  ind^pendante  des 
cxcentricit^Sj  de  Pinclinaison  et  de  la  parallaxe  et  depend  seulement  du  rapport 
des  moyens  mouvements. 

Les  equations  (3)  sont  des  equations  diff&rentielles  lineaires  a  coefficieiils 
p^riodiques;  le  syst&me  est  du  quatrifeme  ordrc  puisqu'il  se  compose  dc  deux 
Equations  du  deuxieme  ordre.  M.  Hill,  pour  calculer  le  mouvement  du  pgrigtk1, 
commence  par  ramener  le  syst^me  au  deuxieme  ordre  et  parvient  a  le  rempla- 
cer  par  une  Equation  unique 

/=  o, 


ou  ®  est  une  fonction  p^riodique  du  temps. 

Je  voudrais  indiquer  une  m&hode  par  laquelle  on  pourrait  determiner  co 
mouvement  du  p^rig^e  sans  avoir  recours  a  cette  transformation. 

Pour  cela  cherchons  a  nous  rendre  compte  de  la  forme  de  Fint6grale  g(5n6rale 
du  syst&me  (3).  J'ai  dit  que  les  Equations  (i)  admettent  une  solution  p&rio- 
dique;  en  r^alit<5,  elles  en  admettent  une  infinite  (une  pour  chaque  valeur  de 
m\  aui  peuvent  s'^crirc  - 


MOUVEMENT   DU  PERIGEE   DE   LA  LUNE.  36g 

ou  9  el  cpi  sont  des  fonctions  developpees,  d'une  part  suivant  les  puissances 
de  77Z,  d'autre  part  suivant  les  cosinus  et  les  sinus  des  multiples  impairs  de  7. 
Quant  a  T,  c'est  la  difference  des  longitudes  mojennes  de  la  Lune  et  du  Soleil. 

•c  =  (n  —  n")  (t-h  s). 

J'ai  <5crit  les  equations  (i)  en  adoptant  une  unite  de  temps  particuli^re,  a 
savoir  la  p<3riode  synodique  divis^e  par  21:;  je  ne  puis  le  faire  si  je  veux  faire 
varier  m,  parce  que  cela  fera  varier  precis&nent  cette  periode  synodique.  Jc 
retablis  done  I'homog&igild  et  j'ecris  les  Equations  (  i  )  sous  la  forme 

x"  —  2nry'H  —  — 

y.v 

y"-t-  27l'  X'-^T-  "~   =  O. 

Mes  solutions  p^riodiques  deviennent  alors 


contenant  deux  constantes  d'int^gration  n  et  s. 

On  obtient  <§videmment  deux  solutions  particuli^res  des  Equations  aux  varia- 
tions en  diflferentiant  par  rapport  a  ces  deux  constantes.  Ces  deux  solutions 
particuli&res  sont 

dx      ,  ,.dx  dy       .  ,.dy 

?1===""  '=~ 

et 

dx 


fr-aS-^-^Sr-oTI^ 


Apr^s  la   differentiation,  je  puis   supposer.  de  nouveau  n  —  7i'=i,    d'ou 
T  =  t  +  s,  ce  qui  donne 

dx  dy 


/  dx  ,  dy 

*  =  ™~m-3SV       ^=^-md^' 

Outre  ces  deux  solutions  particuli&res,  la  tlitJorie  des  Equations  lin^aircs  a 
coefficients  p^riodiques  nous  enseigne  qu'il  en  existe  une  troisi&nae  de  la  forme 
suivante  : 


.  P.  —  vni.  4? 


370  MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE. 

Les  £y  el  les  e'-sont  des  coefficients  constants;/  est  un  entier,  cest  1'exposanl 
caract£ristique  dont  depend  le  mouvement  du  perigee;  enfin 

£  =  cost  -t-  isimr. 

Si  Ton  change  T  en  —  T,  £  en  —  £,  vj  en  —  73,  les  quanliuSs  x,  r  et  y  se  chan- 
geront  en  x,  r  el  —  y  et  les  equations  ne  changeront  pas.  Nous  aurons  done 
tine  quatridme  solution 


Nous  en  deduisons  une  cinquifcmo 


=  2s) 


Quelles  sont  les  conditions  initiates  correspondantes  ?  On  a  d'abord 


Reprenons  maintenant  liquation  (4)?  je  ^s  q110  pour  cette  solution  pai^ti- 
culi^re  la  constante  qui  figure  dans  le  second  membre  de  (4)  doit  <Hre  nulle.  II 
suffit,  en  eflet,  de  prouver  qu'il  en  estainsi  pour  les  deux  solutions  parliculi&res 
b:  ^s  el  £4,  YU-  Or  la  solution  ?3,  y?3,  jouil  de  cette  propri^t^  de  se  reproduire 
multipliee  par  —  (COSCTT  +  y  —  i  sincTr)  quand  on  change  r  en  T  +  TT. 

Le  premier  membre  de  (4)  est  done  multipli£  par  le  m6me  facteur,  si  apr^s 
y  avoir  fait  £  =  ^3?  YJ  =  vj3,  on  change  T  en  T  +  TT.  Comme  ce  facteur  n'est  pas 
egal  a  i  et  que  le  second  membre  est  une  constante,  il  faut  que  cette  constante 
soit  nulle  ;  elle  le  sera  encore,  pour  la  mtoe  raison,  si  Ton  fait  £  =  !;*>  r\  =  TO*  J 
et,  par  consequent,  on  aura 


Pour  T  =  o,  F'  et  F4  s'annulent,  et  il  reste 


Mais  pour  T  =  o,  on  a  x  =  r  ;  d'ou 


en  appelant  #0  et  y'0  les  valours  de  x  et/  pour  T  =  o. 

Comma  F  et  F4  ne  sont  d^finis  jusqu'ici  qu'a  un  facteur  constant  pr&s?  nous 


MOUVEMENT  DU  P^RIG^E  DE  LA  LUNE.  871 

pourrons  prendre  pour  les  conditions  initiales  qui  definissent  compl&tement 
ceLte  solution  parlieuli&re 


F'i  (0)  =  S£;(2/  -h  I  -f-  C) 

Q 

On  aura  alors 

F(rc)  =  ££/  cos(~-h  c-)  =  —  j''0  cos  c~, 
F'i(~)  =  Se/(2/-hi-+-c)cos(s  -+•  c;r)  =  —  (  3/?i*2#o  —  —  o  )  COSGJC. 

Ces  Equations  vont  nous  fournir  un  mojen  de  calculer  COS<?TT;  il  suffit  pour 
cela  de  calculer  par  exemple  F(TT). 

Observons  que  P,  Q,  R  sont  des  fonctions  periodiques  de  T;  la  periode  (5tanL 
TT,  les  developpements  proc(5deront  suivant  les  lignes  trigonom£triques  des 
multiples  de  ar.  De  plus,  par  raison  de  syni6trie,  les  developpements  de  P  et 
R  ne  contiendront  que  des  cosinus  et  celui  de  Q  ne  contiendra  que  des  sinus  ; 

soit 

P  =  S  Py  cos  2/T,        Q  =*  S  Q/  sin  2/  T,        R  =  S  R/  cos  27  -c. 

Posons  maintenant 

$  =  pcos-u-h  o-  SIUT,         YJ  =  p  sin-u  —  crcos-u; 

nos  Equations  deviendront 

(2;^  -+-  i)p  =  P'p  -H  Q'ff, 


=  Q'p  -4- 

en  posant 

P'=  P  cos2i  -4-  2  Q  COST  sini:  —  R  sin2T, 
Q'=  Q(sin2T:  —  cQS2T)n-(P  —  RJco 
R'=  P  sinsT  —  2  Q  COST  SUIT  -H  R  COSST, 

c'est-a-dire 

/w  /C 

P'=  3/nscos2T  --  -  -f-  3  -r(#  COST  -h  r  SHIT)S. 
r*          r6 

Q'=  3m2  COST  sint-i-3  —  (J?COST  H-JK  siiiT)( 

R'=  3  rr&  sin2T  --  -  +  3  -_  (x  SIHT  —  y  COST)S. 
*  8 


II  est  ais6  de  voir  que  (x  +  iy)%^i^  ($  —  ^y)C»  ®t  par  consequent  r, 
57  COST  +  ^  sin  T,  #sinr  —  j^cosr,  et  enfin  P',  Q',  R;  sont  developpables  suivant 
les  puissances  de  m,  m*t?  et  m2C"2- 


372  MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE. 

II  en  rgsulte  que  si  Ton  pose 

P'  =  S  P;  cos  2/7,        Q'  =  S  Q;  sin  2/7,        R'  =  S  R}  cos  2/7, 

les  coefficients  P^. ,  QJ ,  R)  seront  d'ordre  |  2/ 1,  m  3tant  regard^  comme  du  pre- 
mier ordre.  J'observe  de  plus  que  Q'0  est  nul. 

Ne  laissons  dans  le  second  membre  que  les  quantity  du  second  ordre ;  nos 
equations  deviendront 

"+•  2(m  -h  i)  </— (2  m  -h  i)  p  -  P'o  p  =(P/-  P'o )  p  •+•  Q'ff, 


II  s'agit  de  determiner  F(T)  et  pour  cela  il  faut  chercher  une  solution  parti- 
culiere  des  equations  (5),  assujetlie  aux  conditions  initiales 

(6)  P=j'o>        p'=5^=o,        ff'=3m2^0—  £1         (pourT  =  o). 

5?o 

Cette  solution  parliculi^re  dt^pendra  ^videmment  des  coefficients  P^- ,  Q^ ,  Ry . 

Un  th(5or^me  general  relatif  aux  equations  Iin6aires  nous  apprend  que  notre 
solution  peut  se  developper  suivant  les  puissances  de  P/,  Q},  R},  et  que  le  d6ve- 
loppement  ainsi  obtenu  converge,  quelles  que  soient  les  valeurs  attributes  ct 
ces  coefficients.  En  d'autres  termes,  notre  solution  est  une  fonction  entiere  de 
ces  coefficients. 

Je  veux  dire  que  c'est  une  fonction  enti&re  par  rapport  aux  coefficients 

P'      p/      p/ 
Oj       *1?       r2?       ••-> 

Q'i,    Q's,    -•-, 

R'0,    Rj,     Rg,     ..., 

Mais  je  d<5velopperai  seulement  suivant  les  puissances  des  coeificients 

Pt      p' 
1>        ^25        •  •  •  J 

Qi,   Qi,    .-., 

Rl>       ^2J        ••-) 

qui  sont  tr^s  petits. 

Pour  cela,  je  prendrai  les  equations  (5)  et  j'altribuerai  d'abord  dans  le 
second  membre  les  valeurs  o  a  p  et  a  o-;  et  je  chercherai  a  satisfaire  aux  Equa- 
tions (5,i )  ainsi  obtenues  et  aux  conditions  initiales  (6);  j'aurai  ainsi  une  pre- 
mi&re  approximation  pour  p  et  o-.  Je  substituerai  ces  valeurs  approch^es  dans  le 
second  membre;  j'aurai  ainsi  des  Equations  (5,2)  dont  les  premiers  membres 
seront  ceux  des  Equations  (5)  et  dont  les  seconds  membres  seront  des  fonctions 
connues;  je  chercherai  a  satisfaire  a  ces  Equations  (8,2)  et  aux  conditions  iiii- 


MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE.  878 

tiales  (6),  ce  qui  me  donnera  une  seconde  approximation  pour  p  etc-,  et  ainsi 
de  suite. 

La  premiere  approximation  nous  fera  connaitre  exactement  les  termes  des  7? 
premiers  ordres  du  d^veloppement  suivant  les  puissances  des  Pj,  Q},  R). 

D'ailleurs  PinteSgration  des  equations  (5,i),  (5,2),  etc.,  ne  presentera  aucxine 
difficult^,  car  ce  sont  des  Equations  lineaires  a  second  membre,  et  les  premiers 
membres  sont  a  coefficients  constants. 

On  aura  ainsi  le  d^veloppement  de  p,  de  cr,  et,  par  consequent,  ceux  de  F(r), 
F(TT)  et  COSCTT  suivant  les  puissances  des  P),  Q^,  R);  ces  dtSveloppements  conver- 
geront  tr£s  rapidement,  car  la  convergence  a  lieu  quelles  que  soient  les  valeurs 
attributes  a  ces  coefficients. 

11  pourra  n^anmoins  &tre  avantageux  de  proctSder  autrement. 

Soient  (5  bis)  des  Equations  de  m£me  forme  que  les  Equations  (5);  mais  ou 
les  coefficients  P},  Q),  R),  an  lieu  d'avoir  les  valeurs  particuli&res  qu'elles  ont 
dans  les  Equations  (5),  ont  des  valeurs  quelconques  arbitraires. 

Le  syst£me  (5  bis)  <5tant  du  quatri&me  ordre  adraetlra  quatre  solutions  lin(5ai- 
rement  independantes.  Parmi  ces  quatre  solutions,  j'en  distinguerai  deux  qui 
seront  telles  que  p  se  change  en  —  p  et  <r  en  —  c-  quand  r  se  change  en  —  r. 
D'apr^s  les  propri^tes  gtoerales  des  Equations  lineaires  a  coefficients  p^rio- 
diques,  ces  deux  solutions  seront  de  la  forme  suivante  : 

p  =  ?I(T)  =  Sot/  cos(2y  -h  q)  T3         cr  =  ^(T)  =  Sp;  sin(2/  -h  q)  T, 
p  =  9,(T)  =  Sa)cos(27  -4-  00  T,         cr  =  ^,(T)=  sp)  sin  (  2J  -h  q1)  T, 

011  q  et  qf  sont  des  constantes. 

Quand  les  coefficients  P},  ..  .  prenant  des  valeurs  parti  culi&res,  les  equa- 
tions (5  bis)  se  r<3duisent  aux  equations  (5),  q  se  reduit  £  c  et  q*  a  zt5ro;  et 
Ton  a 

^(T)  =  F(T)  COSTH-  F^t)  SIHT,         ^iC^)  =  ^(T)  s^nT  —  FI(T)COST; 

^}2(-u)  s=  a?'  COST  H~X  sini:,  ^(^J  =  3*  ginT  —  y*  COST. 


Le  proc£d£  que  nous  avons  Jd(5velopp<5  plus  haut  consistait  a  chercher  une 
solution  des  Equations  (5  bis)  de  la  forme  suivante  : 

(7)  P  =  A?I(T)  -f-  B?S(T),         a  =  A^(t)  H-  B^(T), 

a  determiner  les  coefficients  constants  A  et  B  de  fagon  a  satisfaire  aux  condi- 
tions initiates  (6)  et  £  d^velopper  la  solution  ainsi  d&finie  suivant  les  puissances 
des  P,  .  .  ,  , 


3j4  MOUVEMENT  DU  P^RIG^E  DE  LA  LUNE. 

Nous  pouvons  aussi  envisager  la  solution 
(7  bis)  p  =  Ao1('u),         er=  A.<JJI(T), 

et  determiner  le  coefficient  A  de  telle  facon  que 


la  condition  unique  (6  bis)  remplacant  les  conditions  (6). 

Les  deux  solutions  (7)  et  (7  bis)  sont  identiques  quand  les  coefficients 
P}  .....  prenant  des  valeurs  particuli^res,  les  equations  (5  bis)  se  rt'duisent  aux 
Equations  (5)  ;  mais  l'identit£  ne  subsiste  plus  pour  les  autres  valeurs  des  Py,  — 

Nous  pouvons  alors  nous  proposer  de  d<3velopper  suivant  les  puissances  des 
P},  ..  .,  non  plus  la  solution  (7),  mais  la  solution  (7  bis)}  ce  d^veloppement 
representera  encore  y\  COSCTT,  quand  011  y  fera  T  —  TT  et  qu'on  donnera  aux 
Pj,  .  .  .  ,  les  valeurs  particuli£res  qui  correspondent  aux  Equations  (5). 

Gherchons  a  nous  rendre  compte  de  la  forme  du  d^veloppement  ;  supposons 
qu'on  ait  d£velopp<3  les  A  a/  et  q  suivant  les  puissances  des  P),  .  .  .  ;  soient  qQ  et 
q\  les  valeurs  des  nombres  q  et  q1  pour 


On  voit  que  le  d<5veloppement  de  cos  (ay  +  ^)T  pourra  s'^crire 

005(2,7-1-  ^)-c  =  cos(2/-h^0)"—  ^        sin(2 


1.2 


de  sorte  que  le  d^veloppement  de  Acpi(T)  devra  contenir  seulement  des  termes 
de  Tune  des  deux  formes 


(8)  T2*  cos  (a/  -+-  ^0)-c,        tzk+±  sin  (ay 

Voici  alors  comment  nous  devons  op^rer  pour  former  efiectivement  le  d^ve- 
loppement  en  question.  Remplagons  d'abord  p  et  o*  par  z<3ro  dans  les  seconds 
membres  des  Equations  (5  bis)  ou  (5),  nous  obtiendrons  les  Equations  (5,i) 
dont  la  solution  g6n£rale  est 

p  =  A  eos  <?0T  -f-  AI  &in  q*  T  •+•  A2  cos  ^  T  •+•  A3  sin  q'$  T. 

Nous  prendrons  Aj  =  A2  =  A3  ==o  et  nous  choisirons  A  de  fagon  a  satisfaire 
a  la  condition  (6  bis).  Nous  aurons  ainsi  une  premiere  approximation  pour  p  et 
nous  en  d£duirons  or.  Nous  substitueroas  ces  valeurs  approch^es  <Je  p  et  de  <r 


MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE.  876 

dans  les  seconds  mcmbres  dcs  equations  (5)  el  nous  oblieiidrons  ainsi  les 
Equations  (0,2),  dont  la  solution  generate  esl 

p  =  H-t-  A  COS^OT  •+-  A!  sin^o1^  -4-  A2 


ou  H  cst  un  ensemble  do  termes  de  la  forme  (8)  et  les  A  des  coiistantes  arbi- 
Iraires.  Nous  prendrons  Ai  =  A2=A3=o  et  nous  choisiroiis  A  de  facon  a 
salisfaire  a  (6  bis).  Nous  aurons  ainsi  une  seconde  approximation  pour  p  el 
nous  en  deduirons  o-;  et  ainsi  de  suite. 

On  voit  qu'a  cliaque  approximation,  on  choisit  les  conslanles  arbitraires  de 
facon  a  satisfaire  a  la  condition  (6  bis)  et  a  eviter  Introduction  dans  Pexpres- 
sion  de  p  de  termes  de  la  forme  sin  q^,  cos^r  ou  sin  q^. 

Le  dt^veloppement  obtcnu  par  ce  nouveau  procedtS  n'est  pas  identique  a  celui 
que  nous  avons  d'abord  envisage;  il  n'y  a  done  pas  de  raison  pour  qu'il  resle 
convergent  quelles  que  soient  les  valeurs  attributes  aux  P],  ....  Mais  la 
convergence  n'cn  est  pas  moins  suffisamment  rapide,  a  cause  de  la  pelitesse  de 
ces  quantit^s  P^,  et  la  forme  de  cliaque  terme  est  notablement  plus  simple. 

Les  proc£de~s  de  calcul  que  nous  venons  d'exposer  ne  seront  sans  doute 
jamais  employes  pour  le  calcul  num&rique;  sous  ce  rapport  ils  lie  prgsentent 
que  peu  d'avantages  surla  m6thode  de  M.  Hill,  et  ce  savant  a  d'ailleurs  pous$<3 
le  calcul  a  un  lei  degr6  de  precision  qu'il  n'est  pas  probable  que  personne  songe 
jamais  a  le  reprendre  par  un  proc£d<5  nouveau.  Mais  ces  proce"de"s  n'en  sont  pas 
moins  miles  a  connailre,  car  ils  peuvent  servir  a  mettre  en  Evidence  certaines 
propri^t^s  du  nombre  c  consid^r<5  comme  fonction  de  m. 

2.  Reprenons  les  Equations  (  i  )  du  paragraphe  1  et  observons  que  Ton  peut 
les  6crire 

dx  _  £F          dX  __  ^F 
di  ""  ^X3         ~di  "~"~  dx* 

dy      dF  dY  dF 

^^5YJ         Tt^^^ 

en  posant 


Les   Equations  (  i  )  prennent  ainsi  la  forme  canonique  des  Equations  de  la 
Dynamique. 

Les    Equations    (3)    du   paragraphe  1   sont  les  Equations    aux  variations 


376  MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE. 

des  equations  ( i ) ;  elles  jouissent  done  des  proprie'le's  des  Equations  aux  variations 
des  equations  de  la  Djnamique. 
Rappelons  ces  proprie'te's.  Soient 

#1,      #2,       -..,      #«, 

rij  y^    •  >•,  y* 

les  deux  series  de  variables  conjugue'es;  soient 

^EI  —  ^L      d?1  —    clF 

dt        dyt  dt  ™"      d%t 

les  equations  canoniques.  Soit  (a?,-,  jv)  une  solution  particuliere  de  ces 
Equations;  (#/+£/,  J^-t-TJi)  une  solution  infiniment  voisine.  Les  £  et  les  yj 
satisferont  aux  Equations  aux  variations 


Soient  4?,   yjj  et  Ej,   vjj-  deux  solutions  particulieres  de  ces  Equations  aux 

variations.  On  aura 

S(??rli--ei  7!?)  =  const. 

Appliquons  ce  principc  a  nos  Equations  (3);  nous  verrons  que  nous  devons 
avoir 

5i(52  —  >mrio)  —  ?2(5i  —  /»YII)  -H  ra(7)2  -h  /n  fa  )  —  '12  (  Vi  -*-  ^?i)  =  const., 

ou  bien 

(9)  (Ei  fa  —  Es£i)-H(nii)«  —  TisVi)  -*-2m(irii  |2—  Ta2?i)  =  const. 


La  m^me  relation  devra  subsister  si  Ton  remplace  un  des  indices  i  ou  2 
ou  ces  deux  indices  par  Tindice  3  ou  par  Findice  4- 

De'signons,  pour  abr^ger,  par  (i,  2)  le  premier  membre  de  la  relation  (9) 
et,  le  plus  ge'ne'ralement,  par  (z,  k)  une  expression  analogue  ou  les  indices  i  et  2 
ont  616  remplace"s  par  i  et  k. 

On  aura  alors 


?'—  .  ^y  )  =  const. 
Cela  peut  s'e'crire  aussi,  en  changeant  les  signes, 


-  const. 


et  nous  retrouverons  ainsi  F^quations  (4)  du  paragraphe  i. 


MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE.  $77 

Si  Ton  fait  /r=i,  le  premier  membre  est  identiquement  nul;  je  dis  que 
pour  &  =  3  ou  4  la  constante  du  second  membre  doit  toe  nulle. 

II  est  clair  en  efiet  que  (i,  3)  est  multiplies  par  —  COSCTT  —  ism  CTT  el  (  i,  4) 
par  —  COSCTT-H  zsincTi  quand  on  change  7  en  T-J-TT.  Et  comme  ce  facteur 
n'est  pas  tSgal  a  i,  il  faut  bien  que  la  constante  soit  nulle. 

Au  contraire,  (i,  2)  est  <3gal  a  une  constante  qui  ne  peut  6tre  nulle.  Car  si 
les  quatre  expressions  (1,1)5(1,2),  (i,  3)  el  (i,  4)  ^taient  nulles,  a  la  fois, 
on  aurait  quatre  Equations  d'ou  Ton  tirerait 

?i=*ii=Fi  =  Vi  =  °. 

Consid(5rons  maintenant  les  expressions  (2,  i),  (2,  3),  (a,  4)-  Nous  avons 

evidemment 

(dx  dye 

*kd^i  "I"71*^T 

dx         ,   dy\  /„    dy  dx 


Nous  n'avons  pas  a  nous  inquirer  de  (2,  2),  qui  est  identiquement  nul; 
et  si  nous  nous  rappelons  que  (i,  i),  (i,  3),  (i,  4)  sont  nuls,  nous  pourrons 
<*crire 

-  (2,  k)  ' 


On  verrail  alors  que  (2,  i),  (2,  3)?  (2,  4)  se  reproduisenl  multiplies 
respectivement  par  i  ,  —  COSTTC  —  i  sinvrc,  —  COSTUC  +z  sinTrc  quand  on  changer 
en  T  +  TT,  et  1'on  en  conclurait,  comme  plus  haul,  que  (2,  3)  et  (2,  4)  sont 

Nous  savons  d'ailleurs  que  (2,  i  )  =  —  (  1,2)  n'est  pas  nul. 

II  reste  &  envisager  1'expression   (3,   4)=  —  (4?  3),  qui  doit  £tre 
a  une  constante. 

Je  dis  que  cette  constante  n'est  pas  nulle.  En  efiet,  (3,  3)  est  identiquement 
nulle.  Nous  venons  de  voir  que  (i>3)  ct  (2,3)  sont  nulles.  Or  les  quatre 
expressions  (i,  3)?  (2,  3)  (3,  3)  (4?  3)  ne  peuvent  &tre  nulles  a  la  fois,  sans 
quoi  1'on  aurait  quatre  Equations  d'ou  1'on  tirerait 


Done  (3,  4)  =  —  (4»  3)  n'est  pas  nulle.  c.  Q.  F.  D. 

II  r^sulte  de  1&  que  £3,  v}3  et  ^4,  ^*  satisfont  aux  Equations 

^a?'-h  -n'y  =  5(^—2^7')  H-  r^y-i-  2  mx1^ 

(10)         >rdx         ,dy       ^/dxf       x  dy\          (  dyr       f  dx\ 

'         V    --  h-n  -r-  =?  (  -s  ----  im-£-  )  4-  i\  [  -f  --  ^-  H-sm-r-  )  • 
dm          dm         \dm       m  dm)          \dm       in  dm  J 

H.  P.  -  VIII.  48 


378  MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE. 

Gcs  equations  formenl  un  systeme  du  second  ordre  d'dqualions  lineaircs 
a  coefficients  periodiques.  On  pourrail  s'en  servir  pour  determiner  le  mouvement 
du  perigee;  car  le  calcul  des  series  -j^-  et  -j--  pent  se  faire  avec  la  me"  me 
facility  que  celui  des  series  x  et  y . 

Je  me  propose  de  montrer  dans  un  autre  article  comment  on  pourrail 
imaginer  une  methode  d'approximations  successives  ou  le  le  calcul  des  termes 
d'ordre  superieur,  par  rapport  aux  excen  trie  he's  et  a  I'inclinaison,  serail 
ramene  a  Pintegration  d'equations  lineaires  a  second  membre,  dont  le  premier 
membre  serait  la  difference  des  deux  membres  des  Equations  (10).  On  aurait 
ainsi  affaire  a  un  systeme  de  deux  equations  line*aires  a  second  membre 
du  premier  ordre^  qui  pourrait  remplacer  le  systeme  ( i )  considere  plus  bas 
du  paragraphe  3,  lequel  est  un  systeme  de  deux  equations  lin&ures  a  second 
membre  du  second  ordre. 

3.  Les  relations,  mises  en  Evidence  dans  le  paragraphe  2,  peuvent  fournil 
d'interessanls  procedes  de  verification,  mais  elles  sont  susceptibles  aussi 
d'une  aulre  application  sur  laquelle  je  desirerais  attirer  1'attention. 

Le  calcul  des  termes  qui  sont  proportioneels  a  la  parallaxe  on  a  Texcenlricite 
solaire  et  le  calcul  des  termes  d'ordre  sup^rieur  se  ramenent  a  Pint6gration 
des  equations  a  second  membre 


ou  A  et  B  sont  des  fonctions  connues  de  T,  developpees  en  series  trigono- 
metriques. 

Pour  etudier  Fintegration  des  equations  (i),  occupons-nous  d'un  probl&me 
un  peu  plus  general.  Soient 


deux  series  de  variables  conjuguees ;  formons  les  equations  canoniques 

/    \  dXi         oLV'  dL'V-i  diF 

r         v  ww^     __       «r-.  ^".F    I      ~~    ^_ 

Soient  fy  et  rn  les  variations  de  xt  et  y/ ;  formons  les  equations  aux  variations 

d*F 

dt 


dt\t  _     YI     d*  F 
^  """"  7 


MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE.  879 

Considerons  211  solutions  particulieres  de  ces  equations  (3)  et  ecrivons-les 
(4)  &  =£/./»      u 

Posons 

(P*  %}  = 

nous  aurons,  d'apres  le  paragraphe  precedent, 

(P-  #)  =  const. 

11  est  clair  que  nous  pourrons  choisir  les  solutions  particulieres  (4)  de  telle 
facon  que 


et  que  les  (/?,  q)  soient  mils  si  les  deux  nombres  p  et  q  ne  sont  pas  1 
un  nombre  impair  et  Fautre  le  nombre  pair  qui  le  suit. 

Cela  post?,  nous  envisageons  les  Equations  a  second  membre 


un 


ou  les  A/  et  les  B/  sont  des  fonctions  connues  de  t. 

Multiplions  les  Equations  (5)  par  r,/.7>  et  —  Zi.p;  multiplions,  d'autre  part, 
les  Equations 


"3 
par  —  fit,  fy>  6t  ajoutons  toutes  les  Equations  ainsi  obtenues,  il  viendra 


Le  second  membre,  £tant  une  fonction  connue,  nous  aurons  Imm^diatement 
par  quadrature 

(6) 


les  Cp  ^tant.des  fonctions  connues.  II  reste  a  re*soudre  les  272  Equations  (6) 
par  rapport  aux  27^  inconnues  g/  et  TQ/. 
Pour  cela,  posons 


380  MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE. 

les  equations  (6)  deviendront 


ou,  a  cause  des  valeurs  particuli&res  des  constantes  (y,  /?), 

F%p 
d'ou  les  formules 


qui  donnent  la  solution  g&i^rale  des  Equations  (5)  par  de  simples  quadratures. 

Appliquons  cette  m^thode  aux  Equations  (i)  et,  pour  cela,  observons 
que  ces  Equations  peuvent  se  mettre  sous  une  forme  analogue  a  celle 
des  Equations  (5). 

Posons,  en  effet, 

X  =s  x*  —  my,  Y  =  y'-+-  mx^ 


les  Equations  (  i  )  du  paragraphe  1  pourront  s'ecrire 

dx_dF^  dy  _  dF 


Les  Equations   (3)  du  paragraphe  1,  qui  sont  les  Equations  aux  variations 
des  Equations  (  i  )  du  paragraphe  1  ,  s'(5criront 


en  appelant 

6,    1, 
les  variations  de 


*>  y>  x?  Y?  5'  •••• 


Les  Equations  ( i )  du  paragraphe  3  s'tScriront  alors 

__^F 

X/T 

(8) 


di  dx          '  dt  dy 


at  sont  ainsi  ramen^es  i  la  forme  (5), 


MOUVEMENT  DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE.  38 1 

Les  equations  (3)  du  paragraphe  1  admettent  quatre  solutions  distinctes, 
que  nous  avons  representees  par  des  notations 

Nous  avons  vu  que  les  expressions  (i,  3),  (i,  4)?  (2?  3),  (2,  4)  sont  nulles, 
tandis  que  ( i,  2)  et  (3,  4)  sont  des  constantes  differentes  de  zero. 

Gomme  les  solutions  £p,  Y^,  ne  sont  determinees  qu'a  un  facteur  constant 
pr&s,  nous  pourrons  disposer  de  ce  facteur  de  telle  facon  que 

Si  alors  nous  posons 

de  telle  sorte  que 

(Pi  #)  =  ?/>  ^Xy — ?7  <>Xj 

nous  serons  conduits  par  analogic  avec  le  cas  des  equations  (5)  a  poser 

GP=  E3X,—  tp  8X  -+•  -r\  Wp  —  f\p  o Y, 
et  alors  nos  equations  (8)  nous  donneront 

//f!_ 

(9) 

nous  aurons  done  les  formules 

(10) 


7J  s—  TJjj  Oj[  — •  1^1  C<2  -{-  TQj(,  Og  — -  Tjg  (jj. 

analogues  aux  formules  (7). 

On  observera  que  A  et  B  sont  des  series  trigonometriques;  il  enest  de  m6me 
de  £1?  Yji,  £3,  vj3,  ^,  V34  et  par  consequent,  de 

j/i  x7/^  *JC* 

Ct(jti  «U3  £KL<{, 

W"C  fl5T  ttT 

^"/P          /'/f*          //P 

Le   calcul   pourra   toujours   6tre   dirige  de  telle  facon  que       *         3         * 


ne  contiennent  pas  de  terme  tout  connu  et,  par  consequent,  que  GI,  G3  et  G4 
soient  encore  des  series  trigonometriques. 

II  reste  a  examiner  G2- 

On  a 

Ei  ==5?',  fii=y'> 

d&  dfY 

^=^'-m—,     ^2==,r_m__ 


382  MOUVEMENT   DU  PERIGEE  DE  LA  LUNE. 

et,  par  consequent, 

dC*          dd  I  A   dx        „  dy  \ 

-  r  —  T  ___J  H-  /?&  (  A  -^  --  h  B  -~-  )  - 
dt  dt  \     dm  dm) 

Si  done  nous  posons 

C,  =  TC1-4-C'2, 

on  aura 

dG'»  n  /  A    dx        _>  dy  \ 

-f-fi  =  —  Gi  -+-  m  (  A  -j  --  H  B  -7^-  )  • 
^T  \      <f/?i  dm) 

Lc  second  membre  est  une  s£rie  Irig'onomelrique;  conime  Ci  n'esL  d(5fini 

/r1 
que  par  sa  deriv^e  -^rri  c'est-a-dire  a  une  constanle  arbilraire  pres,  nous  pouvons 

toujours   disposer  de  cette   constante  arbitraire  de  telle  fagon  que  ceite  s^rie 
trigonome"trique  ne  contienne  pas  de  ierme  tout  connu. 

Alors  C'2  sera  aussi  une  se>ie  trigonome'trique  et  nous  aurons 


(10  bis) 


=  —  m       -  d  —  a:'  G'2  -I-  $4  C3—  &  CA, 
dm 
^ 

i  =  —  m  -        G  i  —  y  G'o  H-  T]  ^  G  j  —  irj  3  C  i.  , 


funnules  qui  donnent  ^  el  v?  sans  autre  calcul  que  des  multiplications  de  series 
trigonome'triques  et  des  quadratures  de  series  trigonome"triques. 

Gette  me'tkode  est  en  somme  celle  qui  a  6te~  appliqu<5e  avec  succ^s  par 
M.  Brown,  pour  le  calcul  des  termes  de  1'ordre  le  plus  eleve"  ;  mais  il  n'<5tait  pas 
sans  inte*r6t  de  la  rattacher  a  des  principes 


SUR  LE  DETERMINANT  DE  HILL 


Bulletin  astronomique,  t.  17,  p.  i34-i43  (avril  1900). 


On  sail  que  M.  Hill  a  rameng  lo  calcul  du  mouvement  du  perigee  de  la  Lune 
a  Pintegration  de  liquation  suivante  : 


(I) 

Oil 

0  =  60-f-  20i  COS2-C  -h  26-20034^  -h.  .  ., 

les  0/  etant  des   coefficients  constants.  D'une  equation  de  la  m&ne  forme 
depend  le  mouvement  du  noeud. 

On  cherche  A  satisfaire  a  cette  Equation  en  posant 


n  etant  un  entier  positif  on  n^gatif  et  c  un  nombre  qu'il  s'agil  de  determiner 
el  donl  depend  le  mouvement  du  p£rigt$e. 

Cela  nous  donne  les  Equations  lin^aires  en  nombre  infini  : 

(2)  MBo—  (*n  -4-  ^)2]  •+•  ^p*n~p  t>+p  =  0. 

Sous  le  signe  2,  p  doit  prendre  les  valours 

zfci,    ±2,     ...,     ad  Inf. 
el  Ton  suppose 

6-,-e,. 

On  sait  que  M.  Hill,  pour  determiner  c,  envisage  le  determinant  d'ordre 
infini  deduit  des  Equations  (2).  Num6rotons  les  lignes  et  les  colonnes  de  ce 
determinant,  qui  s'^tend  i  1'infini  dans  les  deux  sens  de  fa^on  que  la  ligne 


384  LE  DETERMINANT  DE  HILL. 

(ou  la  colonne)  centrale  soil  numerotee  zero,  et  qu'a  partir  de  l£  les  autres 
lignes  (ou  colonnes)  soient  numerotees  successivement  d=  i,  ±2,  etc. 

L'element  du  determinant  qui  fera  partie  de  la  fiikmo  ligne  et  de  la  /?i6mc  colonne 
sera  : 

i°  Si  n  ==p,  c'est-a-dire  sur  la  diagonale  principale,  00  —  (%n  +  c)2; 
2°  Si  /£</?,  c'est-a-dire  en  deliors  de  la  diagonale  principale,  0/i_yj. 


Oulre  ce  determinant,  on  aura  a  en  envisager  deux  autres  anologues. 
Le  premier,  quo  M.  Hill  appelle  v(£),  est  celui  des  equations 


Je  designe  par  *  une  indeterminee  quelcunque;  on  voit  que  pour  £  =  c 
les  Equations  (2  bis)  se  r(5duisent  aux  equations  (2)  multiplies  par  un  facteur 
constant. 

Les  6l4ments  du  determinant  y(£)  sont  done  : 
pour  n=p, 


pour  /i>/>, 


4/12—1 


Je  consid^rerai  ensuite  le  determinant  que  j'appellerai  D  (£)  ^L  qui  est  celui 
des  Equations 


Ces  Equations  (2  ter]  ne  different  des  Equations  (2  few)  que  par  un  facteur 
constant. 

Les  elements  du  determinant  D  (^)  sont  done  :  pour  n=p,  i  ;  pour  n^p, 

_  &n—p  _ 
(271^5)2-00* 

On  remarquera  que,  pour  \  =  o,  ce  determinant  se  r^duit  a  ce  que  M.  Hill 
appelle  D  (o);  en  revanche,  pour  £  =\/0o,  il  ne  se  reduit  pas  a  ce  que  M.  Hill 
appelle  Q  (\7B|>). 


LE  DETERMINANT  DE  HILL.  385 

M.   Hill  adinet  sans   demonstration  que  ces    determinants   d'ordre  infini 
convergent  et,  en  se  contenlant  d'un  simple  aperc.u,  que 

Sin2(fc) 

V      '     =D(o). 


Dans  le  tome  II  des  JMethodes  de  la  Mecantque  celeste^  j'ai  donne  de  ces 
deux  propositions  une  demonstration  rigoureuse,  mais  celte  demonstration 
est  assez  compliqiuSe  et  fait  appel  a  un  theoreme  de  M.  Hadamard  qui  appartient 
a  la  partie  la  plus  delicate  de  la  theorie  des  fonclions.  II  y  a  raoyen  de  simplifier 
cette  demonstration. 

Je  commence  par  en  rappeler  rapidement  la  premiere  partie,  sans  y  rien 
changer  d'essentiel. 

Le  developpemeiit  d'un  determinant  d'ordre  infini  oti  tous  les  Elements 
de  la  diagonale  principale  sont  6gaux  a  i 


<3L_i  I  d  i          CZ'> 

.  .  .        6-2       b—l          I  &1 


conduit  a   une  serie  iiifinie  dont  les  lermes  peuvent  s'obtenir  de  la  facon 
suivanle  :  on  consid^re  le  produit  infini 

.  ..(  r  -f-  «i-(-  «a  -f-... 


on   d«5veloppe    ce   produit  et  Ton  aflecte   chaque  terme   de  1'un  des    coef- 
ficients o,  -H  i  ou  —  i  .  *" 

Je  d^signerai  pour  abreger  ce  produit  par 


Au  lieu  du  produit  II,  je  puis  consid&rer  le  produit 

ll'=...(i-HS|a|)(n-ai^[)(n-S|c|)...l 

en  rempla^ant  chacun  des  a,  fe,  c,  .  .  .  ,  par  sa  valeur  absolue. 
II  est  clair  : 

i°  Que  tous  les  termes  du  produit  IF  sonl  rtSels  et  positifs; 
2°  Que  chaque  terme  de  II'  est  egal  a  la  valeur  absolue  du  terme  corres- 
pondant  de  n,  de  sorte  que  pour  obtenir  le  determinant  il  suffit  encore  : 
H.  P.  —  VIII.  '  49 


386  LE  DETERMINANT  DE   HILL. 

Si  les  a,  b,  c,  .  .  .  ;  sont  reels,  d'affecter  chaque  terme  de  IT  de  Tun 
des  coefficient  o,  •+-  1  ou  —  i  ; 

Ou,  si  les  a,  &,  c,  ...,  sont  imaginaires,  d'affecter  chaque  terme  de  IT 
d'un  coefficient  dont  le  module  est  o  ou  i  . 

Ainsi  la  convergence  du  produit  II7  entraine  celle  du  determinant. 

D'autre  part,  si  1'on  developpe  1'exponentielle  £S'rtI,  suivant  les  puissances 
croissantes  des  |a[,  on  obtiendra  tous  les  termes  du  polynome  i  +  2|#| 
et  d'autres  termes  encore  qui  seront  reels  et  positifs. 

Si  nous  d^veloppons  1'exponentielle 


nous  obtiendrons  tous  les  termes  de  IP  et  d'autres  encore  qui  seront  reels 
et  positifs. 

Pour  obtenir  le  determinant,  il  suffit  done  de  ddvelopper  E  et  d'affecLer 
chaque  terme  d'un  coefficient  ayant  pour  module  o  ou  i  . 

Si  la 


converge,  il  en  sera  de  m&me  de  la  serie  obtenue  par  developpement  de  E  et, 
par  consequent,  du  determinant. 

Si  les  a,  les  6,  ...  dependent  d'une  variable  quelconque  et  si  la  convergence 
de  la  serie  S  est  uniforme,  la  convergence  de  la  s6rie  E  et  du  determinant  sera 
egalement  uniforme. 

Appliquons  ces  principes  au  determinant  n  (^)  I  la  serie  S  peut  alors  s'ecrire 


(271  -f-|)2—  00 

* 

Le  premier  facteur  a2|6/|  est  evidemrnent  convergent.  Le  second  facteur 
converge  egalement,  a  moins  que  Ton  ait 


Si  dans  le  plan  des  £  on  entoure  chacun  de  ces  points  singuliers 
£  —  —  2/1  ±  y/®Q  par  une  petite  courbe  fermee  et  que  1'on  considers  le  domaine 
situ<§  en  dehors  de  ces  petites  courbes  fermees,  ce  second  facteur  convergera 
uniformement  dans  ce  domaine.  Done,  dans  ce  domaine,  p  (g)  convergera 
absolument  et  uniformement. 

Comme  chacun  des  termes  du  developpement  de  Q  (^)  est  line  fonction 
analytique  de  |,  D  (5)  sera  ^aas  <&  m^nie  domaine  uae  fonction  analytique. 


LE  DETERMINANT  DE  HILL.  887 

Cetle.  fonction  sera  uniforme,  puisqu'elle  est  c;ntieremeiit  determines  quand 
on  se  donne  £,  elle  ne  pcul  avoir  d'aulres  points  singuliers  que  les  points 


Je  dis  que  ces  points  singuliers  sont  des  pdles  simples. 

En  effel,  supposons  que  £  tende  vers  —  zj  -f-  \  00>  —  j  etant  enlier. 

Envisageons  le  produil  II'  dont  les  divers  facteurs  sonl  ici  lous  de  la  forme 


Quand  £  tendra  vers  sa  limite,  tons  ces  facteurs  resleront  finis,   excepte 
le  facteur 

2  s  |  e*  | 


1-4- 


Soil  H^  le  produit  obtenu  en  supprimant  dans  II'  ce  facteur  el  Si  la  serie 
obtenue  en  supprimant  dans  S  les  terme  correspondants,  c?est-a-dire  ceux  qui' 
contiennent  ce  d(5nominateur  (ay+E)2  —  ©o-  La  s^rie  Si  convergera  m^me 
quand  |  atteindra  sa  limite  ;  et,  comme  oh  a 


on  voit  que 


reste  fini  quand  £  attaint  sa  limite.  Done 


reste  fini  et,  comme  D(£)  est  toujours  plus  petit  que  n  en  valeur  absolue, 
le  produit 


restera  fini,  ce  qui  montre  que  le  point  singulier  est  un  p6le  simple. 
La  fonction  D  (fy  esl  done  m^romorphe.- 

Comme  la  convergence  est  absolue,  on  peut  intervertir  1'ordre  des  lignes 
et  des  colonnes  du  determinant.  Or,  changer  £  en  £+2,  ou  £  en  —  £,  cela 
revient  a  une  semblable  interversion. 

Done  D  (0  ftfc  change  pas,  soit  quand  on  change  £  en  £~H2>  soit  quand 
on  change  ^  en  —  £• 

La  fonction  D  (£)  s'annule  pour  ^==c,  puisque  pour  ^  =  c,  les  equaliuns 


388  LE  DETERMINANT  DE   HILL. 

(2  ter)  ne  different  pas  des  equations  (2),  qui  doiyenl  3lre  satisfailes  a  la  fois. 
A  cause  de  la  periodicite  de  la  fonclion,  elle  s'annule  egalement  pour 

5  =  2  /l-H  6' 

et,  comme  la  fonction  esL  paire.  pour 


En   resume,    DlS)  6bL  une  fonclion  meromorphe  de  £;  de  plus,  elle  esL 
periodique  a\ec  la  periode  2  el.  ne  change  pas  quand  on  change  £  en  —  £. 
Envisageons  maintenant  1'expression 


cos*?  —  cosrcc 

C?esL  encore  une  fonction  meromorphe  de  £.  Le  premier  facLeur  devienl  infini 
pour    £=2ft:±y005    mais    alors    COSTT>  —  cos7r^/00    s'annule    et,    comme 


Pinegalite  (3)  montre  que  tous  nos  poles  sont  des  poles  simples,  la  fonction 
resle    finie.    Pour   £  —    271  ±c,   le  denominateur  COSTT^  —  COSTTC   s'annule; 
maisD  (I)  s'annule  6galement  et  la  fonction  F(£)  reste  encore  finie. 

Done  F(^)  est  une  fonction  entiere. 

Comment  se  comporte-t-elle  quand  |  £  |  augmente  iiidefiniinenl?  Comme 
la  fonction  est  periodique,  il  suffira  de  donner  a  ^  des  valeurs  dont  la  partie 
reelle  reslera  comprise  entre  o  el  2;  si  Ton  partage  le  plan  des  £  en  bandes 
par  des  droites  paralleles  e*quidistanles,  perpeiidiculaires  a  1'axe  des  quantiles 
rtielles,  et  que  1'equidistance  soil  egale  a  2,  les  valeurs  dont  il  vient  d'etre 
question  seront  comprises  dans  Fune  de  ces  bandes.  Et  il  est  clair  que  dans 
les  autre  bandes  la  fonction  periodique  F(£)  reprendra  les  m&mes  valeurs. 

Si  la  variable  £  reste  dans  cette  bande,  elle  ne  pourra  croitre  indefmiment 
sans  que  sa  parlie  imaginaire  croisse  indefiniment.  Or  il  esl  clair  que,  quand 
la  partie  imaginaire  de  \  croit  indefiniment,  1'expression 


tend  vers  ze"ro.  Chacun  des  elements  du  determinant  D  (^)  tend  done  vers 
zero,  sauf  les  elements  de  la  diagonals  principale.  Chacun  des  termes 
du  develbppenient  dc  cc  determinant  tend  done  vers  zero*  sauf  un  seul  terme 
qui  reste  egal  a  i.  Comme  la  convergence  du  determinant  est  uniforme, 
cela  veut  dire  que  le  determinant  tend  vers  i . 


LE  DETERMINANT  DE  HILL.  38$ 

D'autre  part,  cosir?  tend  vers  1'infini,  de  sorte  que  le  rapport 

cos  rc  jj  —  cos  w  V^o 
cos  ^J  —  COSTCC 

tend  aussi  vers  i.  Done  F(!-)  tend  vers  i.  Ainsi  F(£)  est  une  fonclion  entire 
qui  tond  vers  i  qimnd  E  croit  indefiniment.  Elle  est  done  finie  dans  tout 
le  plan.  CVst  done  une  eonstante,  el  comme 

limF(!j)=:i        (pour  £  =00), 

cette  constants  ne  peut  6tre  que  i  . 
On  a  done 


c'est-a-dire 

=     eoflgg  — 


cos  37*  — 

C.   Q.    F.   D. 

Nous  savons  que  le  determinant  V(^)  est  une  fonetion  enti&re  de  0^,  0i,  .  .  ., 
il  est  ais^  de  se  faire  une  id£e  de  la  rapidit£  avec  laquelle  converge  le  d^velop- 
pement  de  ?(1L)  suivant  les  puissances  de  ces  diflferentes  variables.  Les  principes 
pr^c&Ients  permettent  en  eifet  de  reconnaitre  que  chacun  des  termes  de  ce 
d^veloppement  est  plus  petit  en  valeur  absolue  que  le  terme  correspondant 
du  produit  infini 


Sous  le  signe  2,  Tindice  A'  de  0//  doit  prendre  toutes  les  valeurs  entires 
positives,  negatives  ou  nulles. 

Or  ce  produit  est  ais£  a  calculer,  Posons  2  1  %•  |  =  —  Q2  ;  je  vois  que  les  z^ros 
du  produit  sont 


ce  sont  done  les  m£mes  que  cenx  de  COSTI  —  cosTiQ.  Le  produit  est  done  £gal  a 

A  (cos^E  —  cosrcQ), 
A  ne  dependant  que  de  Q.  Faisons  £  =  o  ;  il  vient 


3go  LE  DETERMINANT   DE  HILL. 

Or  le  premier  membre  peut  s'ecrire 


a    _.;^^Q. 


=  sin*^. 

2 


2 


Dans  ces  derniferes  equations,  on  donne  a  /i,  sous  le  signc  II,  les  valours 
positives  +  1,4-2,  .  .  .  ,  #rf  m/.  On  a  done 


Le  terme  general  du  developpement  de  y(£)  suivant  les  puissances 
de  00?  ®i3  .  .  .,  est  done  plus  petit  que  le  terme  correspondant  du  de\elop- 
pement  de 


2  ~      2  4  4 

Cela  permet  de  se  rendre  comple  de  la  rapidite  de  la  convergence 
du  determinant  de  Hill;  on  I'appr^ciera  mieux  encore  si  Ton  se  rappellc 
que  de  nombreux  termes  manquent  dans  le  determinant,  landis  que  les  lermos 
correspoiidanls  figurenl  dans  le  produit  inflni  auquel  nous  le  comparons. 

On  remarquera  que  le  determinant  que  j'appelle  v(5)  n'esl-  Pas  LouLi  fait 
le  ni^me  que  celui  que  M.  Hill  dt^signe  ainsi;  pour  passer  de  Tuna  Taulre, 
il  faudrait  multiplier  tous  les  t&5ments  par  4«  Ce  facteur  4  n'a  (5te  iiitroduit 
que  par  inadvertance,  puisqu'alors  le  determinant  deviendrait  infini;  je  crois 
avoir,  <in  supprimant  ce  facteur,  r^tabli  la  veritable  pens^e  de  M.  Hill. 

II  est  ais£  de  voir  que 


ou  par  un  calcul  de  tout  point  semblable  a.  celui  qui 

(t\  —       C°S?C^  —  COS7C  ^°     COS3r£~"  COS  TUG 


Dans  le  chapitre  eite  (XVII)  des  Nouvelles  wAthodes  de  la  M&canique 
celeste  (t.  II),  j'ai  designt6  par  ^(^)  un  autre  determinant,  a  savoir  celui  qu'on 
deduit  de  D  (^)  en  multipliant  la  ligne  num^rotee  z«5ro  par  E,2  —  007  et  la 

(TJ>O)  par  (S"f"2);^e%  d'ou 


LE   DETERMINANT  DE  HILL.  3gi 

Or 

±l^  =  A  (cos*?  -  cos*  V/eo), 


A  6tant  independent  de  J-  et  de  0o  ;  d'oii  pour  !•  et  ®0  infiniment  petits 
?*—  60=2A  sin  ^  (?  -+-  v'6«)  sin-  (V'BO  —  ?) 


ou 


d'oft 

et  enfin 

V(?)=  zt  (cos*  v^o— .cos*?). 


CINQUIfiME  PARTIE.  -  THEORIE  DES  PLANfiTES. 


SUR  LA  DETERMINATION  DES  ORBITES 


PAR 


LA  MtfTHODE  DE  LAPLACE 


Bulletin  astronomique,  t.  23,  p.  161-187  (mai  r906)- 


Introduction  :  choix  de  1'epoque. 

Bien  que  la  metliode  de  Laplace  soil  tombite  dans  un  injuste  discredit. 
elle  me  parait  presenter  certains  a  vantages,  dont  le  principal  est  la  facility 
de  se  servir  de  plus  de  trois  observations;  c'est  ce  qni  me  determine  a  publier 
quelques  reflexions  qu'elle  m'inspire. 

J'einploierai  les  notations  suivantes  : 

J'appellerai  X,  Y?  Z  les  coordonnees  heliocentriques  de  la  Terre;  x,  y,  z 
celles  de  la  plan^te;  p  la  distance  Terre-PlantJte;  ^,  rj,  £  les  cosinus  directeurs 
du  rayon  vectenr  Terre-Plan^te,  de  telle  facon  que  les  coordonnees  geocen- 
triques  de  la  plan^te  seront  p£,  pvj,  pC  ct  que  Ton  aura 


J'appellerai  r  la  distance  Soleil-Plan£te  et  R  la  distance  Soleil-Terre. 
Le  mouvement  de  la  Terre  £lant  connii,  X,  Y,  Z?  R  peuvenl  £tre  regardes 
H.  p.  —  vilL  5o 


3g4  DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODS  DE   LAPLACE. 

comme  connus  ainsi  que  leurs  d<3riv6es  des  diff^rents  ordres.  On  observe^  TQ, 
a  trois  <5poques,  et  Ton  trouve 
A  1'epoque 


Des  trois  valeurs  de  £,  on  deduit  par  interpolation  la  valeur  de  £  et  celles 
de  ses  deux  premieres  derives  £'  et  £"  a  une  certaine  (§poque  £;  et  Ton  fait 
de  mdme  pour  r\  et  pour  £. 

Les  forraules  d'interpolation  nous  donnent 


1    ; 


On  voit  que  £  se  prt$sente  sous  la  forme  d'un  polynome  du  second  degr6 
en  ^,  de  sorte  que  £'  se  r^duira  ^  uii  polynome  du  premier  degr6  et  £"  ^  une 
constante. 

Quelle  est  Ferreur  commise  par  1'emploi  des  formules  (i)?  La  partie 
la  plus  importante  est  tSvidemment  celle  qui  provient  des  termes  du  troisi^me 
ordre  en  t  qui  sont  les  premiers  termes  n£glig£s. 

La  formule  (  i  )  nous  donne  Tunique  polynome  du  second  degr<5  qui  prend 
les  valeurs  £t,  £a,  £3  pour  t=ti:  £=£$,  t=t%.  Si  nous  voulions  satisfaire 
a  ces  m6mes  conditions  par  tin  polynome  du  troisi&me  degr6,  il  faudrait 
ajouter  a  la  formule  (i)  un  polynome  du  iroisiSme  degr^,  s'annulant  pour  t  =  ti, 

£111 

t~t%,  t  =  t<A  ;  ce-  polynome  serait  6videmment  de  la  forme  ^-H,  en  design-ant 
par  gw  la  d(§riv(5e  troisi^me  de  £  et  en  posant 


Ainsi  1'erreur  commise  sur  £  sera  sensiblement  -^-H,  1'erreur  commise  sur  £' 

Cff/  C'" 

sera  sensiblement  ^-JI'  et  Ferreur  commise  sur  £;/  sera  sensiblement  VHA/, 
b  o 

Les  ^poques  des  observations  sont  tr&s  voisines  et  F^poque  t  doit  £re  choisie 
voisine  des  observations;  done  £,  ^i,  £2)  ^3  sont  tr^s  petites.  Or  II  est  homog^ne 
du  troisi^me  ordre,  IF  et  IT7  homog^nes  du  deuxi&me  et  du  premier  ordre 
par  rapport  &  ces  quatre  quantitgs. 

Done  Ferreur  sur  £  est  du  troisi&me  ordirey  Ferreur  sur  %  du  deuxi&me  ordre, 
Ferreur  sur  g*  du  premier  ordre. 

(J)  Plus  gea^ffalemetit  nous  affecterons  de  l*indice  i,  2  ou  3  les  valeurs  des  diverses  quaatites 
aux  e^poques  t15  f,  on  ^3;  ainsi  Xt  on  pt  repr^seatera  la  valeur  de  X  ou  de  p  pour  t  •=  tr 


DETERMINATION  DES  ORBITES   PAR  LA   METHODS   DE  LAPLACE.  896 

Quel  est  le  meilleur  choix  £  faire  pour  Fepoque  t  ?  On  prend  ordinairement 
FtSpoque  de  Fobservation  moyenne,  de  sorte  que  Ferreur  commise  sur  H 
esL  nulle. 

Mais  il  vaudrait  mieux  choisir  t  de  lollo  facon  que  IF:=o,  c'est-a-dire 
prendre  la  moyenne  aritlimgtique  des  <Spoques  des  trois  observations 

t  =  |(*i  +  *a-H*a). 

II  vaut  mieux  sacrifier  Ferreur  sur  £  qui  est  du  troisi&me  ordre  a  Ferreur 
sur  ?"  qui  est  du  premier  ordre.  Les  deux  avantages  sont  reuiiis  quand 
les  observations  sonl  £quidistantos,  mais  011  n'observe  pas  quand  on  veut, 
.on  observe  quand  on  pent. 

Nous  supposerons  done  toujours  que  t  a  <3ttf  choisi  pour  que  IT'  soit  nul. 
Dans  ces  conditions,  Ferreur  sur  %  s'abaisse  au  deuxi&me  ordre;  si  nous 
voulons  FtSvaluer,  il  faut  tcnir  compte  des  termes  du  quatri^me  degr<5  en  t\  si 
nous  voulons  satisfaire  aux  observations  par  un  polynome  du  quatri&me  degre, 
il  faut  ajouler  a  la  formule  ( i )  un  polynome  ( ^7 1 4-  a  j  II,  ou  ^IV  est  la  derivtSe 
quatri^me  de  |,  et  a  une  constante.  L'erreur  commise  sur  £"  est  la  deriv<'ie 

seconde  de  cette  expression,  c'est-a-dire  (puisque  II"  est  nul)  ^-11'. 

Aiiisi  done,  si  nous  appelons  o£,  3^,  Sf  les  corrections  a  apporter  a  E,  H;,  ^', 
nous  aurons  (en  negligeant  les  termes  du  troisieme  ordre) 

(2)  8g  =  o,      35'=  fir,      sr=^ir. 

I.  —  Premiere  approximation. 

En  tSgalant  les  deux  valeurs  de  Faccete ration,  on  obtient  les  Equations 


(3) 


Comme  il  ne  s'agit  encore  ici  que  d'un  dt5veloppement  analytique  et  que 
nous  ne  nous  proposons  pas  pour  le  moment  de  mettre  les  formule  sous  une 
forme  imm^diaiement  accessible  au  calcul,  nous  avons  suppose  que  les  unites 
aient  ^t^  ctoisies  de  fa^oa  que  la  constante  de  Gauss  soit  6gale  &  i . 


896  DETERMINATION  DBS  ORBITES  PAR  LA  METHODS  DE  LAPLACE. 

Ajoutons   les  equations   (3)   apr£s   les   avoir  multiplies   par  les  mincurs 
de  la  ma  trice 

?  r 


il  viendra 

(4)  ?i?rri  = 

Je  n'ecris  que  la  premiere  ligne  de  chaque  determinant;  j'ecris  par  exemple, 


au  lieu  de 

E     ?'    ?" 

tj       7)'       < 

*•         y       xff 

•a          SB         * 

L/equalion  (4)  pent  £tre  jointo  a  liquation 
(5)  r2  =  p2—  2RpcosT-h  R2, 

ou    T   est    Tangle    sous  lequel  on   voit  de  la   Terre  la  distance   du   Solcil 
a  la  Plan£te,  de  sorte  que 


Je  n'ai  pas  a  rappeler  ici  comment  les  deux  Equations  (4)  et  (5)  perm  el  tent 
de  determiner  p  ct  ;*;  comment  on  peut  les  ramoner  soit  a  la  forme  d'une 
Equation  unique  du  septi&me  degre  en  p,  soil  a  la  forme 

M  sm^z  =  sin(^  •+•  to). 


II  est  aise  de  voir  quelle  est  Interpretation  geometrique  de  1'equation  (4); 
il  suffit  de  clioisir  des  axes  particuliers,  de  prendrc  pour  axe  des  x  le  rayon 
vecteur  Terre-Plan£te  et  faire  passer  le  plan  des  coy  par  la  vitesse  relative 
de  la  PlanSte  par  z^apport  a  la  Terz*e. 

Dans  ces  conditions,  on  a 


• 
71  =      ' 


ou  9  d^signe  la  vitesse  du  point  £,  73,  ?  sur  la  sphere  celeste;  tandis  que  a 
represents  Fangle  du  rayon  vecteur  avec  le  plan  osculateur  a  la  trajectoire 


DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODS  DE  LAPLACE*  3g7 

de  ce  point  £,  YJ,  £,  de  telle  facon  que  le  rayon  de  coiirbure  de  cetle  trajectoire 
esl  e  gal  a  cos  a, 

Si  nous  appclons   de  plus   cp  Tangle  du  plan  PTS  avec  le  plan  des  xy, 
1'equalion  (4)  pourra  s'ccriro 


Reprenons  mainlenant  les  equations   (3)   eL  ajoulons-les  apres  les  avoir 
multiplies  par  les  mineurs  de  la  malrice 

X    5 
Y     TI 

Z     C 
il  viendra 

(6)  2p'|erX|  + 

Avec  les  axes  particuliers  que  nous  supposions  lout  a  1'heure,  elle  s'6crirait 


Ajoutons  enfin  les  equations  (3)  apres  les  avoir  multiplies  par  £,  v?, 
il  viendra 


Rappelons  en  effet  que,  ^,  73,  5  etantdes  cosinus  directeurs,  le  point  £}  y?j 
d<5crit  une  courbe  sph^rique,  de  sorte  que  Ton  a 


Calcul  des  elements.  —  Ayant  ainsi  calcule,  en  premiere  approximation, 
p3  pf  et  pff,  il  est  ais£  d'en  deduire  les  valeurs  des  Elements  ;  nous  avons  d'abord 


ce    qui    montre   que   les    coordonndes  h(iliocentriques  sont  des  polynomes 
du  premier  degr£  en  p. 
Quant  aux  vitesses,  on  a 

^=X'+Pr-*-p'«, 

X',  £'  et  I  sont  connus.  Done  d  est  un  polynome  du  premier  degr^  en  p  et  p', 
et,  comme  le  rapport  de  pr  ^  p  est  connu  par  liquation  (6),  c'est  un  polynome 
du  premier  degr6  en  p. 


898  DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR   LA  METHODE  DE   LAPLACE. 

Le  carre"  de  la  vitesse  a!*  +  y] *  +  -c'a  est  e>id_emment  e"gal  a 
2  x'2+  2  p  s  X'  S'-H  2  P'  s  X'  ?  -f-  p2  s  ?'2-^-  p'2 ; 

c'est  done  un  poljnome  du  deuxie-me  degre  en  p. 

Les  equations   (4)   et   (5)  nous  domienl  -^  et  /•-  sous  la  forme  de  deux 

poljnomes  du  premier  et  du  deuxieme  degre"  en  p;  done  i  est  un  poljnome 
du  troisieme  degre. 

L'equation  des  forces  vives 


montre  alors   quo  -  (a  elant  le  grand  axe)  esL  un  poljnome  du  troisieme 
degre  en  p. 

Les  constantes  des  aires  qui.delerminent  le  plan  de  Forbite  el  le  parametre 

(9 )  c  =  yzr  —  zy'i        cr  =  zx'  —  &zr,        c"  ==  xy'  —  yxr 

apparaissent  comme  des  poljnomes  du  deuxieme  degrtS  en  p. 

Pour  avoir  la  longitude  du  pe>ih6lie,  on  partira  des  Lrois  constanles 


(10) 


qui  se  pr^sentent  sous  la  forme  do  poljnomes  du  quatrieme  degre"  en  p. 
Le  vecteur  dont  les  composantes  sont  /,  /',  //;  a  m6me  direction  que  le  grand 
axe  de  Forbite  et  est  proporlionnel  a  Fexcentricit6. 

En  rdsum^,  toutes  nos  constantes  sont  des  poljnomes  entiers  en  p  dont 
les  coefficients  sont  des  fonctions  rationnelles  de  £,  g',  ^*,  YJ,  Yjf,  ri'^  t,  ?7,  £". 

Calcul  de  rr,  x'r,  o/ir,    *  ...  —  Comme  r2  esL  un  poljnome  du  deuxi&me 
degre"  en  p, 


/'=_£-t-Z'e 


il  vient 

rr'=  pp'-f.  p  (ZX'g  -l-  SX  f)  +  p'S  X  g  -f-  SXX', 

ce    qui   niontre   que    rrl   esl   un   poljnome   du  deuxieme   degrts   en   p>   et, 


DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  M^THODE   PE  LAPLACE.  899 


et  que  —  =  —  (rrf)  est  un  polynome  du  troisieme  degre. 


par    consequent,    que    r'=-(rrf)    est    un    polynome    du    cinquieme    degre 

r'        i  / 
que  —  =  —  (j 

D'autre  part, 
sont  des  polynomes  du  deuxieme  degre  et 


—  z 
7.a    '          •>'   ~     ru    '          "  ~~  "7a~ 


sera  aussi  un  polynome  entier  en  p  dont  le  degrg  s'el&verail  a  9,  mais  pourrait 
£tre  abaiss6  a  6  en  se  servant  de  Tequation  du  septi^ine  degr£,  a  laquelle 
satisfait  p.  Mais  il  est  plus  simple  d'(5crire  simplement 


et  de  remarquer  que  -j  et  xrr1  sont  des  polynomes  du  deuxi&me  et  du  troisieme 
ordre. 

On  a  ensuite 

,     N  „  x"       6^V       3j?  d(rr')  xr"* 

^  ^—^^-TT-^TTT-15  —  * 

Nous  voyons  que  #*v  se  prtisente  egalement  sous  la  forme  d'un  polynome 
entier  en  p;  en  eflet,  il  en  est  ainsi  de 

sc"  x         ,      r'        x  r'        I  r'  \* 


et  il  reste  a  montrer  qu'il  en  est  de  m6me  de    ^  <;  or,  on  trouve 


---  -  -, 

at        dt  r*  r  2  a          2 

on  voit  que  -^-  est  un  polynome  du  troisi&me  degrg  en  p. 

Calcul  de  £w  et  ^IV.  —  En  diffgrentiant  les  Equations  (7)  et  (3),  on  trouve 


et 

w?  +  3  p'p  -4-  3p' 


4oo  DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODE  DE   LAPLACE. 

Les  seconds  membres  sont  connus,  grace  a  Fequation  (n);  ce  sonl 
des  polynomes  enliers  on  p.  Si  nous  uiulliplions  les  equations  (i/f)  par  £,  YJ,  £ 
et  que  nous  ajoutions,  il  vienl,  en  lenanL  comptc  de  (  i3), 

(10)  p'''  =  -3p' 


Remarquons   qu'en  verlu   dcs   equations  (n),  rexpression  2£#'"  qui  figure 
dans  le  dcuxiemc  membre  de  (10)  pent  s'ecrire 


de   sorte  que   r'-2£#w  et,   par  consequent,   /*2pw  se  presento  sous  la  forme 
d'un  polynome  du  qualrieme  degr<5  en  p. 

„   Une'  fois  p'"  determine,  les  equations  (i4)  donneront  £w,  r/",  £"'  sous  la  forme 
de  polynomes  entiers  en  p. 

Differentions  une  fois  encore  les  equations  (i3)  et  (i4)>  il  viendra 

( 16)  23  5  E1T  =  —  4  2  ?'  E'"- 

et 

PwE-MpT-H6p'p-i-4p'r 

piv  £  •+•  4 pwC'  -f-  6 pff  Cff-^-  4 p'  C" -+•  p  CIV  =  -siv  —  ZIV. 

Les  seconds  membres  sont  connus  en  vertu  dc  1'equation  (12);  on  congoit 
done  que  Ton  puisse  lirer  prv,  ^lv,  v}IV3  ?IV  des  Equations  (16)  et  (17)  en  les 
traitant  comme  les  equations  (i3)  et  (i4)S  l^s  inconnues  se  presenleronl 
sous  la  forme  de  fonctions  rationnelles  de 

p;"     EJ    7i>   ?;      5'j    ^'   ?';      ?'?    r/'s    f 

et  ces  functions  rationnelles  pourront  toujours  se  ramener  a  des  poljnomes 
du  sixi^me  degr(i  au  plus  en  p  dont  les  coefficients  seront  rationnels  en 

II.  —  Deuxieme  approximation. 

Les  valeurs  de  £,  £;,  ^;/,  . . .  ne  sont  qu 'approximate ves  et  les  Equations  (2) 
nous  font  connaitre  les  erreurs  commises  sur  ces  trois  quantit^s;  toutes 
les  formules  pr^cedentes  nous  donnent 


DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODE  DE  LAPLACE.  4oz 

et  les  elements  de  Forbite  en  fonctions  de  g,  £',  £',  ----  Ces  formules  sonL 
rigoureuses;   mais,   comme  les  valeurs   de  g,  £',  £*,    .-.   qu'on  y  substitue, 
ne  sont  qu'approchees,  les  valeurs  que  1'on  trouvera  pour  p,  pf,  ...  ne  seront 
plus  qu'approchees  ;  il  s'agit  maintenant  d'en  calculer  de  nieilleures  valeurs. 
Dans  ce  qui  va  suivre,  nous  continuerons  a  designer  par  les  notations 

?>         S   3         ?   3         1  »         •  •  •  > 

P>     p'>     pff,    r;    5?,     ..., 


»     c, 


7Z072,  pas  les  valeurs  exactes  de  ces  diverses  quantites^  mac's  les  valeurs 
approchees  telles  que  nous  venojis  de  les  calculer.  Les  valeurs  exactes 
seront  designees  par 

5  +  8g,     $'  +  a  6',     ,.., 


I  -4-  8  I,     c-f-ocJ 
" 


Observons  que  les  equations   (7)  ne  seront  plus  exactement  satisfaites; 
on  aura  rigoureusement  par  exeinple 


et  2£2  ne  sera  qu'approximativement  egal  a  i.  Mais  cette  circonstance  ne  peut 
nous  g£ner. 

En  efiet  les  formules  (4)?  (5),  (6),  (8),  (9),  (10)  sont  rigoureuses, 
en  ce  sens  qu'elles  expriment  aussi  bien  la  relation  entre  les  valeurs  exactes 
de  p,  |,  ...  qu'entre  les  valeurs  approchees  de  ces  m£mes  quantites.  Si  done 
nous  avons,  par  exemple, 

nous  en  deduirons 


Les  valeurs  dg,   5g7,   §^  nous  sont  donn^es  par  les  formules   (2);   pour 
calculer  dp,  5r,  dp'  il  faut  calculer  les  corrections  des  trois  determinants 


H.  P.  —  VIII.  5i 


402  DETERMINATION  DES  OR  BITES  PAR  LA  METHODS  DE  LAPLACE. 

qui  figurenL  dans  les  equations  (4)  et  (6);  on  trouve  sans  peine 


Nous  sommes  done  conduits  a  calculer  les  quatre  determinants 

urn,  lew,  i?rxi,  i?p»x|. 

Nous  nous  servirons  pour  cela  des  Equations  (i4)  el  (  17). 
Ajoutons  los  Equations  (i4)j  apres  les  avoir  multiplies  par  les  mineurs 
de  la  matrice 

r 


c  r 


il  viendra 


II  faut  done  calculer  les  deux  determinants 

|?6*«*l    et 


qui  figurent  dans  le  deuxieme  membre  de  (18).  Or  1'equation  (ti)  nous 
donne 


el  1'on  a 


el  de  ni^me 

_ 

l?rx'"i=  —  pi 

On  trouve  done  finalement 


Calculons  mainlenant  m'^"|  et  pour  cela  ajoulons  les  Equations  (17)  apres 
les  avoir  multipli^es  par  les  mineurs  de  la  matrice 

r 


DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  M^THODE  DE  LAPLACE.  4o3 

il  viendra 

(20)         6p'iE5/epi-4-4p'ieF 

Nous  avons  a  calculer 


nous  trouvons,  en  vertu  dc  (12), 


Pour  avoir  m'XIV|  il  suffit  de  remplacer  dans  cetle  formule  r  par  R  el  x 
par  X;  si  nous  nous  rappelons  d'ailleurs  que 


nous  voyons  que  le  second  membre  de  (20)  se  rtSduit  a 


ce  que  j'^crirai  pour  abrgger 

Pour  avoir  |E^'^W|  il  faut  revenir  aux.  equations  (i4)  et  les  ajouter  apr£s 
les  avoir  multiplies  par  les  mineurs  de  la  matrice 

?  r 

on  Irouve  ainsi 


el  on  raisonnanl  comme  plus  haul 


Tous  les  lermes  de  1'gqualicm  (20)  sonl  ainsi  connus. 
Passons  au  calcul  de 


pour  cela  il  faut  ajouter  les  gquations  (i4)  apr^s  les  avoir  multiplies  par 
les  mineurs  de  la  matrice  |£X  j,  ee  qui  donne  gvidemment 


4o4  DETERMINATION   DBS  ORBITES  PAR  LA  METHODS  DE  LAPLACE. 

el  Ton  irotive  d'ailleurs  aise*ment 


—  \*A     -I—   R3 

Ainsi  tous  les  tennes  de  (21)  se  trouvent  connus. 
II  reste  a  calculer 

en  ajoulanl  les  (Aquations  (17)  apres  les  avoir  mtiltipliees  par  les  mineurs 
de  la  matricc  |£X  |.  On  Irouve  ainsi 

En  raisonnant  comrne  plus  haul,  on  voit  que  le  second  mcmbre  se  reduit  a 

'  r'       R" 


D'autre  part,  pf//  est  donn(5  par  I'equation  (  i5). 
Le  calcul  de 


est  done  terniine  et  Ton  voit  que  dans  ce  calcul  ne  s'introduisenl  que  les 
determinants  contenus  dans  la  matrice 

(23)  iserx'xi. 

Calcul   de   dp,   3r,   dp7.  —  La  differentiation  des  equations   (4)   et  (5) 
nous  fournira  dp  et  5r?  la  premiere  donnera 

(24)  oPi55'fi-3~i?rxi=;-p5|5rr/i 

et  la  seconde 

=  Sp(p  —  RcosT), 


de  sorie  que  le  premier  membre  de  (24)  peut  6tre  rcmplac<3  par 


ou  P  est  Tangle  sous  lequel  on  voit  de  la  Planete  la  distance  Terre-Soleil; 
on  a  eu  1'occasion  de  calculer  cet  angle  en  r^solvant  F&juation  fondamentale. 
On  obtient  5p;  en  difF6rentiant  liquation  (6),  ce  qui  donne 


DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODE  DE  LAPLACE.  4o5 

Ainsi  op,  Sri  et  5p;  s'expriment  rationnellement  en  fonction  cle 


et  dans  les  coefficients  des  diverses  puissances  de  p  figurent  principalement  les 
determinants  de  la  matrice  (28). 

Correction  des  elements.  —  Comme  les  <$l<$ments  dependent  de  #,  y,  z,  #', 
y,  ^;,  il  faut,  pour  avoir  les  corrections  des  6l(5ments,  calculer  d'abord  les 
corrections 

oj?,     oy,     05,     5a?'?     o/,     Ss'. 

Or  on  trouve 


d'ou 

On  a  d'ailleurs 


et  o?v/  nous  est  donn<5  par  liquation  (  14). 

Ayant  les  corrections  ox,  5j?f,  .  .  .,  il  est  ais<5  de  calculer  les  correclions  des 
6l£ments.  Oil  voit  quo  ces  corrections 

Sl,     Sc,    5f,     ... 
se  pr^sentent  sons  la  forme  de  fonctions  rationnelles  de 

P,  s,  ^  :,  r,  ^  r,  r,  v,  r- 

Correction  de  V  aberration.  —  Je  n'ai  pas  a  parler  ici  des  corrections  dues 
a  la  parallaxe  que  Ton  peut  faire  porter  au  d^but  du  calcul  sur  les  coor- 
donn^es  X,  Y,  Z;  mais  il  convient  de  dire  quelques  mots  des  corrections  dues  ' 
ci  Paberration. 

En  vertu   de   ce  ph<3nom&ne,   ce  n'est  pas,  comme  nous  Favons  suppos^ 
jusqu'ici,  aux  ^poques 

th    **>    *3 

que  x  a  r^ellement  pris  les  valeurs  #4,  a?2,  x$,  mais  aux  Spoques 

tt  —  api,     /2  —  apa,     *3  --  ap3, 

a  ^taut  true  constanto  tr^s  petite  et  connue. 


4o6  DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHOD  E  DE  LAPLACE. 

Reprenons  notre  Equation  fondamentale 


et  voyons  quelle  en  est  la  veritable  signification;  X,  Y,  Z  sont  les  coord  onnees 
de  la  Terre  a  Pinstant  t\  x,  y,  z  sont  les  coordonn^es  hdliocentriques  do  la 
Plan^te  a  Pinstanl  t  —  ocp;  p  est  la  distance  des  deux  points  X,  Y,  Z  et  x,  y,  z\ 
enfin  £,  rh  £  sont  les  cosiiius  directeurs  observes  a  Pinslant  t  el,  corriggs  do 
1'aberration  des  fixes. 
Nous  aurons  done 

j?=s/(«  —  ap), 

en  repr^sentant  par  f(t)  Tabscisse  de  la  Plan&te  au  temps  /;  nous  d<3duirons 
dela 


ou  en  ntSgligeant  le  carr£  de  Paberration 
et  si  j'observe  que 

les  Equations  (3)  doivent  6tre  remplactSes  par 
(3  bis) 


avec  deux  autres  Equations  qu'on  en  d£duit  par  sym^trie. 

Si  nous  ajoutons  ces  Equations.  apr^s  les  avoir  multiplies  par  les  mineurs  de 

e  r 


il  viendra 

(4  b^ 


Si  Pon  multiplie  les  Equations  (3  bis)  par  les  mineurs  de 

X,     ? 

Y3    f\    > 


DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODS  DE  LAPLACE.  407 

il  vient 

(6  bis)  20'  (  5FX  i  4-  p  i  gf  X  [  =  -ap*j  X?X'  i  -  «pp*[  Xg?  N 

de  sorte  que,  si  op  et  dp'  reprtSsentent  les  corrections  a  apporler  a  o  el  a  p'  par 
suite  de  Paberration,  on  aura 


(4  /er)  5p  \  gfp  i  =  2f    ;  55'  x  [  -  »p"  |  gr  X'  |, 

(6  /er)  23?'  |  tfX  |  +  3p  ]  ??* 


Inutile  d'ajouter  que,  dans  les  seconds  membres  de  (4  ter}  ot  (6  ter),  on 
peut  remplacer  r,  p,  p',  py/  par  leurs  premieres  valeurs  approch^es. 

Dans  le  calcul  des  elements,  il  faut  prendre  pour  x  et  of  les  valeurs  f(t  —  ap) 
etf((t  —  «p);  on  obtiendra  de  la  sorte  les  £l6ments  d'une  planfete  fictive,  en 
retard  sur  la  plan^te  reelle  d'une  quantity  constante  «p.  Tons  les  dements 
seront  les  monies  pour  les  deux  plancMes,  sanf  IVpoquo  du  passage  an  perihrfie 
pour  laquelle  la  difference  sera  ap. 

On  aura  done 


ou  p  et  of  doivent  £tre  remplaces  par  leurs  valeurs  corrigees,  ce  qui  donne 


en  n^gligeant  le  carr<5  de  1'aberration,  on  trouve 

/'(*  —  ap)  =  ; 
d'ou 


Si  Ton  avait  n£glig6  Taberration,  on  aurait  eu  simplement  dans  les  seconds 
membres  X  •+•  p;?  Xr+  p'^H-  p'£;  si  done  on  d^signe  par  QX  et  3^  les  corrections 
qu'il  convient  d'apporter  a  x  et  a  x?  pour  tenir  compte  de  Taberration,  on 
trouve 


On  remplacera  ^p  et  5pr  par  leurs  valeurs  tiroes  de  (^ter)  et  (6^r),  et  p' 
et  &'  par  leurs  premieres  valeurs  approch<!fe$. 


408  DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  M^THODE  DE  LAPLACE. 

Ayant  les  corrections  dc  &x  et  de  dxr  on  en  dt^duira  ais&oient  les  variations 
des  <2l6ments;  ainsi,  pour  le  grand  axe,  on  aura  par  exemple 


avec 

;>8r  =  (p  —  RcosT)8p 

et 


2  2 

On  voit  le  role  que  jouent  encore  ici  les  determinants  de  la  matrice 


En  ce  qui  concerne  la  correction  de  parallaxc,  appelons  X,  Y,  Z  les 
donn6es  du  centre  de  la  Torre,  X  +  <3X,  Y  -+-  oY,  Z  +  3Z  celles  du  lieu  d'obser- 
vation;  la  premiere  chose  a  faire  est  de  calculer,  pour  l'6poque  choisie,  les 
valeurs  de  dX,  3X',  oX";  on  a  facilement  3Xi,  3X2,  5X3,  c'est-^.-dire  les  pro- 
jections sur  1'axe  des  oc  du  rayon  vecteur  qui  va  du  centre  de  la  Terre  au  lieu 
d'observation  aux  (5poques  des  trois  observations. 

On  en  d^duit  par  interpolation  <5X,  dX'  et  SX;/  de  la  m6me  facon  qu'on  a 
d^duit  £,  5'  et  5"  de  ?<?  Ea  et  %$.  II  faut  bicn  se  gardcr  de  calculer  ces  quantil<3s 
en  partant  des  lois  de  la  rotation  de  la  Terre  ;  djabord  cela  n'a  aucun  sens  quand 
les  observations  ont  cH6  faites  dans  des  observatoires  diff&rents,  et,  quand  m6mc 
elles  auraient  eu  lieu  dans  un  m6me  observatoire,  Porientation  du  rayon  de  la 
Terre  qui  va  &  cet  observatoire  a  vari<5  beaucoup^dans  1'intervalle  de  deux 
observations  cons^cutives,  et  les  positions  successives  qu'il  a  pu  occuper  dans 
cet  intervalle  ne  nous  importent  t5videmment  en  aucune  facon.  En  operant 
autrementque  par  interpolation,  on  pourrait  6tre  conduits  £  de  graves  eireurs. 

Quoi  qu'il  en  soit  les  Equations  (3)  deviennent 


avec 

x  =  X  -h  SX  H-  pg,        r^=  P2_  2(R  H-  SR)  cosT  -h  (R  -h  SR) 
R  SR  =  X  SX  -f-  Y  8Y  -h  Z  aZ 


et  les  Equations  (4)  et  (6)  deviennent 


DETERMINATION  DBS  ORB1TES  PAR  LA  METHODE  DE  LAPLACE.  4og 

Dans  les  premiers  membres  de  (^bis)  et  (6  bis),  p  et  p'  representent  les 
valeurs  corrigees,  il  conviendrait  done  d'y  remplacer  petp'parp  -+-  dp,  p'-fr-  op'. 
Si,  des  Equations  (4  bis)  et  (6  bis)  ainsi  modifiers,  nous  retranchons  les  Equa- 
tions (4)  ct  (6),  il  viendra 


qui  nous  feront  connaitre  les  corrections  de  p  el  pf  dues  a  la  parallaxe. 

Comparaison  des  methodes.  —  Si  nous  comparons  la  me*thode  de  Laplace 
a  celle  de  Gauss  au  point  de  vue  de  1'exactitude,  nous  devons  distinguer  ce  qui 
concerne  la  premiere  approximation  et  ce  qui  concerne  les  approximations 
suivantes. 

En  premiere  approximation,  nous  savons  que  la  me'thode  de  Gauss  nous 
donne  pour  les  distances  p1?  p2,  p3  des  erreurs  du  premier  ordre  si  les  obser- 
vations ne  sont  pas  e"quidistantes,  et  du  second  ordre  si  elles  sont  e*quidis- 
tantes;  et,  pour  les  differences  pa  —  pi,  ps  —  p2j  des  erreurs  du  second  ordre 
si  les  observations  ne  sont  pas  e~quidistantes  et  du  troisieme  ordre  si  elles 
sont  e*quidistantes. 

Au  contraire,  d'apres  ce  qui  precede,  la  mtHliode  de  Laplace  nous  donne 
pour  p,  p',  p"  des  erreurs  du  second  ordre,  et  cela  est  vrai  que  les  observations 
soiejit  ou  7io?2  equidistantes,  pourvu  qrfoti  choisisse  pour  epoque 


Supposons  que  nous  prenions  pour  origine  du  temps  eel  to  e"poqiifi  -  -  -•  -  LJ 
nous  pourrons  e*crire  pour  la  formule  de  Taylor 

p1=Sp  +  p%-h^fH-  ?~tl+.... 

Gomme  ti  est  du  premier  ordre,  que  Terreur  sur  p,  p',  p"  estdu  second  ordre, 
et  que  nous  ne*gligeons  entierement  p"',  nous  voyons  que  Perreur  commise  sur 
les  ier,  2e,  3e,  4e  termes  de  la  s^rie  de  Taylor  sera  respectivement  d'ordre  2,  3, 
4,3. 

L'erreur  commise  sur  p4  (et  de  m6me  sur  p2  et  p3)  sera  done  du  deuxi&me 
ordre. 

L'erreur  commise  sur  p4  —  p  (et  de  m£me  sur  p2  —  p,  p3  —  p,  p2  —  fi,  p»  —  fz) 
sera  du  troisieme  ordre. 

H.  P.  —  viri,  52 


4lO  DETERMINATION  DBS  ORBITES  PAR  LA  METHODS  DE  LAPLACE. 

En  rt£sum<3,  en  ce  qui  concerne  la  premiere  approximation,  la  mgthode  de 
Laplace  est  &juivalente  &  celle  de  Gauss  quand  les  observations  sont  (kpiidis- 
lantes;  elle  lui  est  supgrieure  quand  elles  ne  sont  pas  &juidistantes. 

Jc  ne  parlerai  pas  ici  de  la  rapidit^  des  calculs,  qui  sont  presque  identiqucs 
dans  les  deux  cas.  Je  veux  faire  seulement  une  remarque.  On  a  imagines  il  y  a 
qiielque  temps  un  certain  nombre  de  mtSthodes,  fondles  sur  le  principo  de 
Gibbs  et  destinies  A.  perfectionner  la  m&hode  de  Gauss  (cf.  Astr.  Nadir.* 
n°  3061  Fabritius;  n°  3075  Vogel;  n°  3159  Lorenzoni,  vofr  Bull  astron.,  t.  9, 
p.  42  d  i345  t.  10,  p.  386).  Toutes  ces  mgthodes  ont  pour  objel  de  lenir 
compte  d&s  la  premiere  approximation  des  termes  du  quatri&me  ordre. 

Si  les  observations  sont  6quidistantes,  elles  nous  donnent  en  premiere 
approximation  une  erreur  du  troisi&me  ordre  sur  p ;  elles  Pemportent  done  sur 
celles  de  Gauss  et  de  Laplace,  mais  les  calculs  sont  plus  compliqwSs. 

Si,  au  contraire,  les  observations  ne  sont  pas  £quidistantes,  les  mgihodes  on 
question  gardent  leurs  avantages  sur  celle  de  Gauss;  elles  ont  en  effot  pour 
rgsultat  de  permettre  d'atteindre  une  approximation  aussi  grande  qne  si  les 
observations  <3taient  (Squidistantes.  Or,  ce  que  je  voulais  faire  observer,  c'esl 
que  ce  rtSsultat  est  prgcis&nent  celui  q'ue  la  m^thode  de  Laplace  nous  procure 
a  beaucoup  moins  de  frais. 

Une  autre  observation  n?est  pas  sans  importance.  Rien  n'empScherait  de 
commencer  les  approximations  avec  la  m6thode  de  Laplace  et  de  les  continuer 
avec  celle  de  Gauss.  En  effet,  nous  venons  de  voir  que  la  m<5thode  de  Laplace 
nous  faisait  connaitre  non  seulement  p,  p',  p",  mais  encore  pi,  pa,  pa  et  cela  avec 
une  approximation  toujours  6gale  et  quelquefois  supgrieure  ^L  celle  de  Gauss. 
Or,  quand,  dans  la  m^thode  de  Gauss,  on  veut  procgder  §.  une  nouvelle  appro- 
ximation, on  prend  pour  point  de  depart  les  valeurs  de  p4,  p2}  p3  trouv^es  dans 
1'approximation  pr6c6dente.  On  pourra  done  tout  aussi  bien  prendre  pour 
point  de  depart  dans  la  deuxi&nq  approximation  de  la  m^thode  de  Gauss,  les 
valeurs  de  pd,  p2,  ps  trouv^es  en  premiere  approximation  par  celle  de  Laplace. 

Nous  devons  remarquer  toutefois  que,  si  nous  calculons  les  trois  lieux 
h^Iiocentriques  4  Taide  des  valeurs  observes  de  gi » b-  Ss?  ^i?  •  •  • ,  et  des  valeurs 
ainsi  calcul^es  de  pi5  p2,  p3,  ces  trois  lieux  ne  seront  pas  rigoureusement  dans 
un  m6me  plan  passant  par  le  SoleiL  Cela  n'aurait  d'ailleurs  pas  tr^s  grand 
inconvenient;  mais  il  serait  ais6  de  s'en  affranchir.  Par  le  Soleil  et  deux  de  ces 
lieux,  P4  et  Pa  par  exemple,  on  pourrait  faire  passer  un  plan  et  prendre  pour 
le  troisi&me  lieu  Pa  rintersectioix  de  ce  plan  avec  la  droite  P3Tj);  1'erreur 


DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODE  DE  LAPLACE.  4ll 

commise  sur  p3  et  sur  p»  —  p2,  serait  encore  du  m£me  ordre.  Ou  bien  encore 
on  pourrait  prendre,  pour  les  trois  lieux  Pl?  P2,  P:j,  les  intersections  des  trois 
droites  PiTi,  P2T2,  P:{T:j  avec  le  plan  de  1'orbite  provisoire  deduite  des 
valeurs  de  p  el  p;  calculees. 

En  ce  qui  concerne  les  approximations  suivantes,  nous  devons  encore 
distinguer  le  cas  on  les  observations  lie  sont  pas,  et  celui  ou  ellos  soul  equi- 
distantes. 

Dans  le  premier  cas,  Perreur  sur  pi  apres  les  irc,  ae,  3C?  .  .  .  ,  approximations 
sera  d'ordre  i,  2,  3?  .  .  .,  avec  la  m^thode  de  Gauss,  et  d'ordre  a,  3,  4< 
avec  celle  de  Laplace;  1'avantage  reste  done  a  la  m&hode  de  Laplace,  d'aulant 
plus  qu'£  chaque  approximation,  ou  tout  au  moins  a  la  seconde,  les  calculs 
sont  plus  simples. 

Au  contraire,  si  les  observations  sont  e^quidistantes,  IVrreur  sur  pi  apr£s 
les  irc,  ae,  3%  .  .  .,  approximations,  sera  d'ordre  2,  4s  6,  .  .  .,  avec  la  m<§thode 
de  Gauss,  et  d'ordre  a,  3,  4?  -  •  •  j  avec  celle  de  Laplace.  L'avantag-e  appanienl 
done  a  celle  de  Gauss. 

Mais,  pour  les  approximations  d'ordre  6lev6,  on  peut  faire  beaucoup  mieux 
encore;  dans  la  methodede  Newton  pour  la  resolution  numt5rique  des  Equations, 
1'ordre  de  petitesse  de  1'erreur  commise,  comme  on  le  salt,  croit  non  pas  en 
progression  arithmgtique,  mais  en  progression  g^om(5trique  ;  il  double  a  chaque 
appr*oximation.  Or  il  suffit  de  modifier  trfes  l£g£rement  la  m^lhode  de  Gauss 
pour  lui  conferer  les  monies  avantages. 

Soient  pls  p2,  p3  les  valeurs  des  distances  PiT4,  P2T2,  P3T;j  calculees  dans 
1'approximation  pr6c£dente;  soient  pi4-^pi,  pa-h^pa?  pa+^pa  les  v^ritables 


valeurs  de  ces  distances.  On  sail  que  le  rapport  -^Ldu  triangle  SP2Pa  a  la  racine 

carre^e  du  param&tre  depend  seulement  de  la  corde  P2P»,  de  la  somme  des  rayons 
vecteurs  SP2-i-  SP3,  et  du  temps  t%  —  t^.  Ce  temps  est  connu,  et  les  longueurs 

PoP3,  SP2  +  SP3  le  serait  ^galement  si  Ton  connaissait  p2  et  p;t  ;  ainsi  ~  est  une 

vp 

fonction  de  p2  et  de  p» 

^  -/(P.,  P»). 
v£ 

Soit  li  la  valeur  de  cette  fonction  /  quand  on  remplace  pa  et  p3  par  leurs 
valeurs  approchges,  ant^rieurement  calculees;  soient  at,  §4  et  yi  les  valeurs  de 
ces  trois  d6riv£es,  par  rapport  a  pi,  p2,  psj  la  premiere  est  nulle,  puisque  la 


412  DETERMINATION   DES  ORBITES  PAR  LA  M^THODE  DE  LAPLACE. 

fonction  en  question  ne  depend  pas  cle  pi  et  je  ne  1'ecris  que  par  symetrie.  On 
aura  alors  sensibleuient 

.^L  =  }fcl  -j-  at!  Spi  -h  Pi  8p2  •+•  Yi  8p3. 
\fp 

On  operera  do  mAme  pour  -~>  -^;  liquation  do  Gauss 

V>    V.P 


peut  alors  s'^crire,  en  n^gligeant  les  carr£s  des  fip,-, 


On  a  ainsi  trois  Equations  lin&iires  en  <5pl7  op2,  op3,  qui  nous  fournissent  de 
nouvelles  valeurs  approcb^es  des  distances  PiTd,  P2T2j  P^T;*,  ct  1'approxi- 
mation  croit  en  progression  g6om£trique.  Rien  ne  serait  done  plus  facile  que 
d'assurer  a  la  m^thode  de  Gauss  les  m£mes  avantages  qu'£  celle  de  Newton. 

C'est  d'ailleurs  ce  qu'a  fait  Gauss  lui-mdme  et  les  dix.mgthodes  qu'il  a  dgve- 
lopp^es  dans  les  articles  120  a  129  du  Theoria  Motus  sont  concues  dans  cet 
o  sprit. 

II  n'y  aurait  pas  a  h^siter  a  op6rer  de  la  sorte,  si  Ton  disposait  de  trois 
observations  parfaitement  exactes  et  si  1'on  n'avait  rien  autre  chose.  Mais  il  est 
parfaitement  inutile  de  chercher  a  pousser  1'approximation  plus  loin  que  ne  le 
comporte  la  precision  des  observations;  et,  quand  on  aura  plus  de  trois 
observations,  il  conviendra  toujours  de  les  faire  concourir  toutes  au  r<§sultat,  et 
cela  sera  m&me  d'autant  plus  important  que  Ton  aura  pousstS  plus  loin 
I'approximation. 

Les  avantages  de  la  m^tbode  de  Gauss  seront  done  ainsi  souvent  illusoires. 
Par  exemple,  si  1'on  dispose  d'un  certain  nombre  d'observations,  il  n'y  a  pas 
lieu  d'en  d^duire  trois  lieux  normaux  par  interpolation  et  de  leur  appliquer  la 
m^thode  de  Gauss.  L'emploi  de  la  m^thode  de  Laplace  est  alors  tout  indiqu<§. 

II  arrive  aussi  quelquefois  qu'apr^s  avoir  appliqu6  la  m^tbode  de  Gauss  sans 
pousser  plus  loin  que  la  premiere  approximation,  on  calcule  le  grand  axe  par 
exemple  en  partant  des  deux  lieux  extremes.  II  ne  faudrait  pas  s'imaginer 
qu'on  obtient  ainsi  un  r^sultat  plus  precis  qu'en  appliquant  la  m<5thode  de 
Laplace  et  calculant  le  grand  axe  tout  simplement  par  liquation  des  forces 
vives.  Le  r^sultat  final  ne  peut  pas  en  effet  &tre  plus  approch^  que  les  lieux 
extremes  d'ou  Fon  est  parti. 

Ges  raisons  me  font  penser  que  le  discredit  dans  lequel  parait  6tre  tomb^e  la 


DETERMINATION  DES  ORBITES   PAR  LA  METHODE  DE   LAPLACE.  4l3 

methode  de  Laplace  n'est  nullement  justified  Dans  ces  derniers  lemps,  deux 
savants,  partant  sans  doute  des  memes  considerations,  ont  cherche  a  la 
r^habiliter. 

Ce  sont  MM.  Harzer  et  Leuscliner.  II  semble,  d'apr&s  les  examples  qu'ils  ont 
donnas,  qu'ils  ont  obtenu  des  reSsultats  tr&s  encourageants.  J'aurais  toutefois  a 
faire  quelques  remarques.  M.  Harzer  prend  cinq  observations;  ayant  deter- 
min<$  p,  p'  et  p"  eii  premiere  approximation  par  la  methode  ordinaire,  il  en 
deduils  les  cinq  distances  p1?  p2,  p:J,  p/,7  p5  et  il  s'en  serl  pour  effectuer  les 
corrections  d'aberration  eL  de  parallaxe;  il  determine  de  nou\eau  p,  p',  el  o"  a 
Taide  des  observations  ainsi  corrigees.  Pour  les  derniferes  corrections,  il  prencl 
pour  inconnues  les  corrections  ^x:  \y,  \z,  v#'?  vX»  V-2'  *l  apporler  aux  trois 
coordonnees  de  la  Plan6te  a  PtSpoque  et  aux  trois  composantes  de  la  vitesse. 
Les  corrections  des  cinq  ascensions  droites  et  des  cinq  declinaisons  obsen  ees 
sont  des  fonctions  lineaires  de  ces  six  inconnues.  Nous  avons  done  dix  Equations 
et  six  inconnues  et  Ton  pent  les  rgsoudre  par  la  m<§tliode  des  moindres  carres. 

M.  Leuschner  prend  trois  observations  seulement;  dans  la  correction  finale, 
il  prend  quatre  inconnues  ^P?  V^»  TJ'^?  V-2'?  l'6poque  choisie  est  celle  de 
1'observation  moyenne,  de  sorte  que  les  corrections  d'ascension  droite  et 
d^clinaison  sont  nulles  pour  cette  observation.  II  reste  seulement  quatre  equa- 
tions a  quatre  inconnues. 

II  semble  qu'on  perd  beaucoup  de  temps  au  calcul  de  pi,  p2,  p3,  p4,  ps,  a  la 
correction  des  cinq  observations  et  a  une  nouvelle  application  de  la  mtStliode 
de  Laplace  aux  observations  corrigees.  L'emploi  des  corrections  que  j'indique 
pour  Taberration  et  la  parallaxe  serait,  je  crois,  beaucoup  plus  rapide  et  ne  serait 
pas  moins  exact.  Dans  un  de  ses  exemples,  M.  Leuschner  est  oblig<§  de  faire 
trois  approximations  successives  pour  Paberration  et  la  parallaxe;  cela  peut 
sembler  surprenant  au  premier  abord;  mais,  si  Fon-regarde  de  pr&s,  on  voit 
qu'il  aurait  pu  facilement  6viter  ces  tatonnements.  En  effet  on  reconnait  que 
Tinfluence  pr^pond^rante  ^tait  celle  de  la  parallaxe;  et  que  Faberration  seule 
n'aurait  pas  n6cessit6  de  nouvelle  approximation;  or,  en  faisant  porter  la 
correction  de  parallaxe,  au  d£but  du  calcul,  sur  les  coordonnees  de  la  Terre, 
on  ^vite,  comme  nous  Tavons  vu,  toute  espfece  de  tatonnements.  Quant  a 
Taberration,  on  aurait  pu  faire  disparaitre  presque  enti&rement  la  difficult^,  en 
prenant  pour  £poque  la  Plan^te  t  —  ap  au  lieu  de  £,  ainsi  que  nous  1'avons 
fait  plus  haut.  Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  points  de  detail,  MM.  Harzer  et  Leus- 
chner paraissent  avoir  r£alis£  un  p.rogr&s  notable  sur  les  m^thodes  usuelles. 


4x4  DETERMINATION  DBS   ORBITES  PAR  LA  METHODS  DE  LAPLACE. 

Observations  multiples.  —  La  m^thode  de  Laplace  est  surtoul  intcSressante 
quand  on  dispose  de  plus  de  trois  observations;  disons  quelques  mots  sur  la 
maniere  de  diriger  1'interpolation  en  pareil  cas. 

On  emploiera  le  proc£d6  habituel  d'interpolation.  Soient  done  £i»  £»,  .*.,£/? 
les  instants  des  observations ;  on  posera 


On  developpera  —  en  fraction  continue  sous  la  forme 


Soit  -—  la  iii6mc  rgduile,  de  telle  sorte  quo 

On  aura 
et  1'on  posera 


Si  1'on  veut  repr^senter  la  fonction  £  par  un  poljnome  de  degr^  n<p:  on 
posera 


et  1'on  choisira  les  coefficients  yft  de  fagon  quo  Fexpression 

a[5i-F(«i)]S 
ou  les  5/  soiit  les  valeurs  observ^es,  soit  minima.  Pour  celu  il  faut  prendre 


II  reste  a  voir  ou  il  faut  arr^ter  le  dc$veloppement,  c*est-a-dire  quelle  valeur 
il  faut  donner  a  /z.  II  est  ais^  de  verifier  que,  si  les  ti  sont  regard^s  comme 
quantity  tr^s  petites  du  premier  ordre,  le  polynome  y^-PA  sera  d'ordre  k.  Or, 
si  Fon  prend  pour  F(f)  un  polynome  d'ordre  /&,  le  premier  terme  nuglig6 


L'erreur  commise  sur  {•  est  done  d'ordre  n  +  i  ;  elle  est  d'ordre  n  pour  %  et 
d'ordre  n  —  i  pour  £ff.  L'erreur  sur  \n  s'abaisse  a  Fordre  n^  si 


C'est  done  ^  Faide  de  cette  Equation  P^.t  (^)  =  o  que  Fon  devra  determiner 


DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODE  DE  LAPLACE.  £l5 

Yepoque]  elle  rcmplace  1'equation  H."(t)  =  o,  qui  dans  le  cas  de  Irois  obser- 
vations nous  avait  donn6  t  =  *"*"  J*"1"  3*  Si  Ton  suppose  ?i  =  2  elle  s'ecrit 

P3(0  =  o, 
et  est  alors  du  premier  degre ;  si  Ton  pose 


elle  nous  donne 


Si  nous  nous  reportons  alors  a  ce  que  nous  avons  dil  plus  haul  au  sujet  des. 
corrections  a  faire  en  deuxi£me  approximation,  on  verra  le  role  que  joue 
I7  expression  II'  ;  ce  role  tient  a  ce  que  nous  avons 


Quelles  sont  les  quantites  qui  vont  ici  jouer  le  mdme  role  ?  il  est  aise  de  s'en 
rendre  compte. 

Nous  aurons,  en  efiet,  en  nous  bornant  aux  terines  les  plus  imporlants  et  en 
supposant  P^  =  o, 


d'od 

p/  ryt 

gt'  =  Cw  LJ  .  gt"  —  JIV.11  , 

°5  —  5    pw  °5  —  s      pjy  ' 

P,  et  Pj  se  r^duisent  a  des  constarites  independaules  do  t  et  Ton  a  dVilleurs 

n  _  i  PS  ^  PS 

P^"a  Pf^Pf" 

Ces  quantites  se  calculent  ais^ment  en  fonctions  de  tt  de  sorte  que  les  mgthodes 
pr(5c6dentes  restent  applicables  sans  changement  important. 

Nous  avons  suppos^  jusqu'ici  qu'on  prenait  n  =  2;  plus  g<5ntSralement,  nous 
avons  vu  que  1'erreur  sur  %  est  du  /&ldme  ordre,  et  peut  6tre  repr^sent^e  par  Ar"7 
h  £tant  une  constante  et  r  une  quantity  comparable  a  Tintervalle  des  obser- 
vations. On  aurait  done  int6r£t  a  augmenter  n  si  les  observations  6taient 
parfaitement  precises  ;  mais  1'erreur  sur  £"  due  a  Pincertitude  des  observations 

peut  6tre  repr6sent6e  par  -^?  h±  ^nt  une  constante;  on  devra  choisir  n  de 
fagoa  que  hvn  soit  comparable  &  --•  Si  done  -~  est  petit,  on  prendra  n  grand, 


4i6  DETERMINATION  DES  ORBITES  PAR  LA  METHODE  DE  LAPLACE. 

surloui  si  T  est  sensible;  si,  au  contraire,  ~-  esl  grand,  on  T  Ires  petit,  on 

prendra  n  petit. 

Si  1'on  etait  conduit  a  prendre  n  >  a,  les  methodes  demanderaient  quelques 
modifications,  je  a'y  insisterai  pas. 

Conclusions.  —  Les  mettodes  que  j'ai  exposes  plus  haut  succinctemeiit  ne 
sont  pas  mises  au  point  pour  le  calcul  pratique,  mais  je  suis  persuade  qu'il 
suffirait  pour  cela  de  peu  d'efforts,  apr£s  quoi  elles  presenteraient  un  avanlagc 
notable  sur  les  methodes  usuelles. 

J'ai  fait  porter  Pinterpolation  sur  les  cosinus  directeurs  £,  73,  £  et  non  sur  les 
ascensions  droites  et  declinaisons;  on  aurait  evidemment  pu  faire  le  contrairc, 
les  resultats  n'auraient  pas  6t£  sensiblement  modifies,  il  semble  toutefois  peu 
rationnel  de  faire  1'interpolation,  sur  trois  quantit^s,  quand  il  suffirait  de  le  faire 
sur  deux.  Mais  il  ne  semble  pas  n<$cessaire  de  calculer  efFectivement  ^",  yj",  f. 

Dans  le  calcul  de  p,  pf,  r  el  des  corrections  que  Ton  doit  apporter  a  ces 
quantiMs  pour  tenir  compte  de  Faberration,  de  la  parallaxe,  ou  des  termes 
dependant  de  n;}  nous  avons  vu  intervenir  uniquement  les  determinants  dc 
la  matrice 


(23)  ' 

Or,  ces  d&erminants  peuvent  s'exprimer  liudairemenl  a  1'aide  de  la  matrice 


les  coefficients  ^tant  des  fonctions  de  «£,  £2,  ^3  faciles  &  determiner.  On  pourra 
done  calculer  ces  determinants  (28)  sans  calculer  eflfectivement  £,  ^,  ^, 

II  reste  a  faciliter  le  calcul  de  ces  determinants  en  les  mettant  sous  unc 
forme  calculable  trigonometriquemeut  par  logarithmes,  et  oii  figureront  non 
pas  les  cosinus  directeurs  £1,  £a,  ga,  mais  les  ascensions  droites  et  declinaisons 
observ^es,  ou  bien  les  longitudes  et  les  latitudes. 

Je  n'insisterai  pas  sur  ce  point,  me  bornant  a  faire  remarquer  que  ces 
determinants  sont  les  mdmes  qu'on  rencontre  dans  la  metbode  de  Gauss  et  quo. 
pour  les  rendre  calculables  par  logarithmes,  on  n'a  qu'a  faire  ce  que  fait  Gauss 
lui-m&ne. 


LES  SOLUTIONS  PMlODIQUES 


ET 


LES  PLANETES  DU  TYPE  D'HfiCUBE 


Bulletin,  astronomique^  t.  19,  p.  177-198  (mai  1902). 


L'^tude  des  solutions  p^riodiques  de  la  premiere  el  de  la  seconde  sorLc 
prtSsente  un  int£r6t  particulier  quand  on  suppose  que  les  moyens  mouvements 
sont  a  peu  pr£s  commensurables.  Ces  solutions  periodiques  donnent,  en  effet, 
une  premiere  approximation  pour  les  orbites  des  petites  plan^tes  dont  le  moyen 
mouvement  est  sensiblement  le  double  de  celui  de  Jupiter.  C'est  ainsi  qu'a 
proc6d6  M,  Simonin;  c'est  ainsi  ^galement,  tout  compte  fait,  qu'a  proc6d<3 
M.  Brendel  dans  sa  Tkeorie  der  kleinen  Planeten^  ou  il  a  appliqu^  la  m^thode 
de  Gyld^n;  il  commence,  en  eflet,  par  determiner  les  termes  de  degre  sero^ 
et  ces  termes  correspondent  pr6cis6ment  a  une  solution  p<5riodique  de  la 
premiere  sorte. 

Equations  du  probleme. 

Nous  n^gligerons  les  inclinaisons  et  Pexcentricit^  de  Jupiter.  Nous  supposons 
done  que  Torbite  de  Jupiter  est  circulaire  et  que  la  plan&te  trouble  se  meut 
dans  le  plan  de  cette  orbite.  Comma  d'ailleurs  la  masse  de  la  plan^te  trouble 
est  nulle,  nous  sommes  dans  les  conditions  de  ce  qu'on  appelle  le  probleme 
restreint. 

OP.  sait  qu?on  doit  rapporter  la  premiere  plan^te  au  Soleil,  et  la  seconde  au 
KL  P.  —  VIII.  53 


4l8  SOLUTIONS  P&HODJQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE 


centre  de  gravity  du  systeme  forme  de  la  premiere  planete  et  du  Soleil.  Si  la 
premiere  planete  est  la  petite  planete  dont  la  masse  est  nulle,  ce  centre  de 
gravite  coincide  avec  le  Soleil,  de  sorte  que  les  deux  planetes  peuvent  6tre 
rapportees  an  Soleil. 

Soit  alors  R  une  fonction  e"gale  a  la  masse  du  Soleil  divise'e  par  la  distance 
de  la  petite  plan&te  att  Soleily  plus  la  masse  de  Jupiter  divise'e  par  la  distance  de 
cette  planete  a  Jupiter,  moins  le  demi-carre  de  la  vitesse  de  la  petite  planete. 

Nous  pourrons  choisir  les  unites  et  1'origine  du  temps  de  telle  facon  que  la 
longitude  de  Jupiter  soit  egale  a  £,  puisque  le  mouvement  de  cet  astre  est 
supposes  uniforme.  .  ; 

Quant  aux  elements  osculateurs  de  la  planete  troublee,  nous  designerons 
par  L2  le  grand  axe,  par  G  ~  L  \J  i  —  e-  la  constaiite  des  aires,  par  1 1'anomalie 
moyenne,  par  g  la  longitude  du  pgrilielie. 

Nous  avons  alors 

clLi       rfR          dl  £/R          dG       <^R          dg  dR. 

dt        dl          dt  d\j  dt        dg  dt  dG* 

Conune  R  depend  seulement  de  L,  G,  I  et  g  —  £,  ce  qui  s'e'crit 

nous  sommes  conduits  a  poser 

F  =  R  4-  G} 
et  nos  equation's  deviennent 

<//___  ^F 

dt  ~~      dL f 
d(g  —  t)  __      dF 

Posons  maintenant 


j  'observe  que  la  dijQTtTencc 

L  dl  -t-  G  d(g  —  ^—Ld^  — 


est  uiie  diff^rentielle  exacte,  de  sorte  que  nos  Equations  conserveront  la  forme 
canonique  et  sMcriront 


dt 


SOLUTIONS  pfolODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE  D'HfiCUBE*  4i 

Je  remarque  que  X  repr^sente  la  difference  des  longitudes  moyennes  et  que 
ct  yj  sonL  de  Pordre  de  Fexcentricite. 

Quelle  esL  la  forme  de  la  fonction  F  ?  Nous  pourrons  ecrire 


m  etant  lu  masse  de  Jupiter;  on  aura  d'ailleurs 


.  -  -._. 

2L*  2La  2 

Quant  a  FI,  ce  sera  une  fonclion  do  L7  A,  £  el  YJ  d6veloppable  suivant  les 
puissances  cnti&res  de  £  et  de  YJ  el  suivanl  les  sinus  et  cosinus  des  multiples  de  J. 

Par  raison  de  symcHrie,  F4  nc  changera  pas  quand  on  changcra  X  elrjen  —  X 
et  —  YJ, 

Solutions  de  la  premiere  sorte. 

Reclierchons  d'abord  les  solutions  pcriodiques  de  la  premiere  sorte.  A  cet 
effel,  ecrivons  nos  Equations  en  faisant  passer  dans  le  second  mcmbrc  les  termcs 
affects  du  coefficient  m;  il  viendra 


dL 

(4) 


-T.  -"i-TT?         -rf  -M- 
at  aA  rff 


^       -  —        Q^?1  ^ 

c^-n  '  dt 


En  premi&re  upproximuLion,  nous  uurons  done 


L  =  L0=  const.,        ~  =  Ao  =  ^  —  i  =  const. 

at  Jjj, 


Si  dans  les  -seconds  mombres  des  Equations  (4)  nous  substituons  les  valeurs 
approchees  ainsi  trouvtfcs,  ces  seconds  membres  deviennent  des  fonctions 
connues  do  t,  qui  se  pi^senleront  sous  la  forme  de  series  proc6danL  suivant  les 
sinus  on  les  cosinus  des  multiples  de  A0  1,  avec  cette  circonstance  que  les  seconds 

membres  des  Equations  en  -T-  et  en  -~  no  contiendront  que  des  sinus,  tandis  que 
ceux  des  Equations  en  ~r  et  en  -^  no  contiendront  que  des  cosinus. 

Ges  Equations  (4),  oti  les  seconds  membres  sont  rcgard^s  comme  des  fonctions 
connues  de  £,  vont  nous  donncr  de  nouvelles  valeurs  approchees  de  nos 
inconnues, 


4ao  SOLUTIONS  PERIODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE  D'H^CUBE. 

La  premiere  nous  donne 

w .  $ 

ce  qui  determine  L  par  quadrature  a  une  constante  pr&s ;  nous  voyons  que  L 
sera  une  fonction  paire  de  t. 
II  vient  ensuite 


Le  second  membre  se  compose  de  deux  tcrmes  ;  dans  le  second  de  ces  termes 
qui  conlient  m  en  facteur,  je  remplacc  £,  y?,  L  et  X  par  les  valeurs  Lrouvecs  en 
premiere  approximation  el  j'ai  ainsi  pour  ce  second  terme  une  fonction  connue, 
periodique  et  paire  de  t,  developpable  en  serie  procedant  suivant  les  cosinus 
des  multiples  de  hQt.  Quand  au  premier  terme,  qui  depend  seulement  de  L, 
j'y  remplace  L  par  la  valeur  a  laquelle  vient  de  me  conduire  Tinted-ration  de 
Pequation  (5);  j'ai  encore  une  fonction  periodique  et  paire  de  t:  mais  celte 
fonction  n'est  pas  enticement  connue;  elle  le  serait  si  L  Petait,  mais  nous 
venons  de  voir  que  liquation  (4)  ne  peut  determiner  L  qu'a  une  constante 
pr&s. 

Le  second  membre  de  (6)  est  done  une  serie  procedant  suivant  les  cosinus 
des  multiples  de  A0£;  mais  cette  serie  n'est  pas  enti&rement  connue,  car  les 
coefficients  dependent  d'un  param&tre  indetermin^  (qui  est  la  constanle  dont 
je  viens  de  parler).  Nous  disposerons  de  ce  parametre  de  telle  sorte  que  le 
terme  tout  connu  de  la  serie  trigonometrique  qui  figure  dans  le  second 
membre  de  (6)  soit  egal  CL  A0.  Le  second  membre  de  (6)  estalors  enticement 
connu  et  nous  aurons  X  par  une  simple  quadrature. 

Nous  voyons  que  \  —  A0£  sera  une  fonction  periodique  de  £,  et  il  en  sera  par 
consequent  de  m£me  de 

cosX  SBS  cosA0£cos(X  —  AO  t  )  sin  A0*  sin  (X  —  h0t) 
et  de  sin^.  D'ailleurs,  on  voit  que  X  est  une  fonction  impaire  de  t. 


Nous  avons  enfin  les  equations 


Dans  les  seconds  membres  nous  remplacerons  L,  A,  ?  ct  Y?  par  les  valours 


SOLUTIONS  PERIODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE   D?HE*CUBE.  4'2I 

oblcnues  en  premiere  approximation  ct  nous  trouverons  dcs  Equations  cle  la 
forme  suivante  : 

(7)  ^  4-  7)==  SB*  sin 

d'oii  nous  lirons  immiSdiatemont 


11  y  aurait  exception  si  le  denoimnatour  s'annulait,  c'est-a-dire  si,  pour  unc 
valenr  enlifcre  n  de/v,  on  avail 


Si  7f0,  sans  £tre  rigourensement  <§gal  i\  ->  £tait  voisin  de  -5  le  dtfnominateur, 

sans  s'annulcr,  doviendrail  tr&s  petit,  el  il  pourrait  y  avoir  des  doutes  sur  la 
convergence. 

Les  approximations  suivantes  se  poursuivraicnt  de  la  m<5me  manifcre  sans 
qu'il  y  ait  absolument  rien  a  changer  a  ce  qui  precede. 

On  ne  ronconlrorail  de  difficult^  quo  si  7?0  (5tait  voisin  dc  ±  -;  comnie  7?.0  est 

toujours  posilif  (mouvomonl  direct),  il  no  sera  jauiais  voisin  cle ;  mais  il 

ponrra  6lro  voisin  de  +  -  pour  los  planiilos  ditcs  caracltristiques,  c'esl- 
a-dire  de  i  pour  les  planfctes  du  type  d'H<*cube,  dc  -  pour  les  plan&lcs  du  type 
de  Hilda  et  de  ^  pour  les  planfcles  du  type  dc  ThulcS. 

Solutions  de  la  seconde  sorte. 

Pour  TcHude  des  solutions  de  la  soconde  sortc,  nous  choisirons  une  variable 
nouvelle  w,  on  posanl  ^  =  7/,ck),  et  nous  proposerons  do  choisir  co  coefficient 
constant  A,  qui  cst  d'abord  ind&erminl,  de  telle  fa^on  quo  L,  cosX,  sinX,  ^etY2 
soient  des  fonctions  p^riodiques  de  w  de  p<5riode  de  2?r,  d6veloppables  en  series 
proc^dant  suivant  les  sinus  et  les  cosmus  des  multiples  de  oo. 

Nous  aurons  alo-rs  les  Equations 


(8) 


dL         .d¥i          d\ 

—  SB  mh  -rr  ?       -7- 


i\ 

—  =rz    =  — 
L8/ 


422  SOLUTIONS  PERIODIQUES  ET  PLAN&TES  DU  TYPE 

En  premiere  approximation,  nous  remplaccrons  les  seconds  menibres  par 
z6ro  et  nous  trouverons 

L  =  L0=const,  ^-183*'        h=*> 


5  =  p  cos/?  to,        r[  =  p  sinpto, 

p  etg  <5tant  deux  entiers  ct  (3  une  conslante  arbilraire  quolconque. 
Pour  la  seconde  approximation,  nous  poserons 


L  =  L0-i-8L,        X 

f  =  P  GOSJOCO  -4-  8?,  -     '/i  =  p  sin/?  to  -+-  8^ 

et  dans  les  seconds  membres  des  Equations  (8)  nous  remplacerons  les 
variables  L,  X,  A,  £,  YJ  parleurs  valeursapproclit5esLOJ  ^co,/;,  (3  cos/^co,  (3  sin/?co. 
Ces  seconds  membres  deviennent  ainsi  des  fonctions  connues  de  to  pdriodiques, 
dont  deux  sont  paires  et  d^velopp'ables  en  series  de  cosinus  et  deux  impaires 
d^veloppables  en  series  de  sinus.  Nous  avons  ainsi  d'abord 

/  v  d^      v,  A     • 

(9)  -gjj.-ZA^mn*, 

d'ou  Ton  d^duit  par  quadrature  ^L,  &  une  constante  pr&s. 
Quant  aux  deux  derni&res  Equations  (8),  elles  sJ6crivent 

$S)==  SB,  COS/KO. 


Les  corrections  3A,  8%,  8n  sont  de  1'ordre  de  m;  si  done  nous  n^gligeons  m2, 
nous  pourrons  ndgliger  les  produits  8h  §y],  dh  3^  et  nos  Equations  s'<5criront 


(10) 


ft  n? 

i,   '  H-JE)  Svi  -+-  p  sinjoto  SA  =  SGn  sin  w  to, 


—  JE>  8J  —  p  cosjDto  SA  =  SD/z  cos/io), 
L'int^gration  de  ces  Equations  est  immediate  et  nous  donne 

^  COS  71  0)  -4-  V  COS/?  10, 
l         ^     J 


Sous  le  signe  2,  on  doit  donner  &  n  toutes  les  valeurs  entires,  sauf  la 
valeur  p.  Quant  k  y,  c'est  une  constante  d'int^gration  que  Ton  peut  supposer 
nulle,  car  elle  fait  double  emploi  avec  la  constante  (3. 


SOLUTIONS  PfolODIQUEtf  ET  PLANETES  PU  TYPE  ^ 

Nous  avons  ensuite 


dFi 

•"rfT 


Jo  rappelle  que,  dans  la  dtfriv^e  dc  F4,  los  variables  sonlrcmplacecs  par  lours 
valeurs  approchtfes. 

D'autre  part,  en  n^gligeant  wi2,  el  par  consequent  ih  dL  cl  5L2,  je  puis  d'crire 


d'ofr 


Lcs  coefficients  EA  seraient  entiftrement  connus  si  3L  6tait  enti&rcmcnl  connu, 
mais  3L  n'a  (H£  determines  qu'a  une  distance  pr^js;  les  coefficients  E,t  dependent 
done  de  cette  constante  que  Von  choisira  de  fagon  qne  E0  soit  nul.  Ce  choix 
6tant  ainsi  ftiit,  les  EA  sonL  connus  et  Ton  trouve  <3X  par  quadrature. 

En  troisi&me  approximation,  on  tiendra  compte  de  m2,  mais  on  n^gligera  m3  ; 
soient  L,  X,  A,  g,  fi  les  valeurs  obtenues  en  seconde  approximation;  et 
soient  L  +  <JL,  \  +  5X,  h  +  5A,  g  +  3?,  YJ  +  Srj  les  valeurs  exactes  aux  quantit^s 
pr^s  de  1'ordre  de  m3  que  nous  cherchons  £  determiner. 

Dans  les  premiers  membres  des  Equations  (8)  nous  remplacerons  done  L,  X, 
A,  g,  Yj  par  L  +  5L,  X  •+-  SX,  A  +  5A,  g  +  3g,  Y3  +  ^-  Dans  les  seconds  membres, 
au  contraire,  nous  pourrons  n^gliger  6L,  8X,  3A,  3g,  &Q,  de  sorte  que  ces  seconds 
membres  seront  des  fonctions  connues  de  co. 

Nous  avons  d'abord  pour  determiner  $L  une  Equation  analogue  a  (9)  qui  se 
traitcra  de  la  m6me  mani&re  ;  puis  nous  ayons 


ou,  en  n<5gligeant  Sh  JTQ,  qui  est  dc  1'ordre  de  m4, 


Le  second  membre  est  de  la  forme  2Cn  sinnw. 

D'autre  part,  je  puis  n^gliger  (YT—  '$*mpto)Sh  '^t  :(Jfi-r-^p)6v,  puisque 
v^  —  ji  sin/?  a)  et  h  —p  sont  de  1'ordre  de  w,  et  que  3A  et  &rj  sont  de  1'ordre  de  m2. 
Notre  Equation  devient  done 


424  SOLUTIONS  PfcRIODIQUES   ET  PLANfetES  DU   TYPE  D'HECUBE. 

et  nous  avons  de  m6me 


Ces  (Equations  <3tant  de  mteie  formo  que  les  Equations  (10)  sc  traiteront  do  la 
ttignie  mani&rc.  Nous  determinerions  cnfiii  5X  par  une  equation  qui  serai  t  de  la 
forme  (i  i). 

II  y  a  cependant  un  cas  ou  il  pourrait  y  avoir  line  difficult**, 

Nous  avons  trouv6  plus  haul 


CeLle  formule  deviendrait  illusoire  si  (3  <3tait  mil,  ct  m&me  si  (3  <Hait  tr6s  petit 
la  convergence  des  d^vcloppements  pourrait  6tre  compromise.  On  retrouve 
d'ailleurs  a  chaque  approximation  des  Equations  de  la  forme  (10),  de  sorle 
qu'il  faut  chaque  fois  calculer  une  nouvelle  correction  8h  par  une  formule  de 
la  forme  (12),  de  sorte  que  la  m&me  difficult^  se  repr(5sentera  chaque  fois. 

On  pourrait  done  craindre  que  la  nuHhode  ne  fill  pas  applicable  au  cas  ou  (3 
(et  par  consequent  Pexcentricit6)  est  une  petite  quantity.  Mais  nous  observons 
que,  si  Ton  fait  (3  =  o,  on  retombe  pr^cis^ment  sur  les  solutions  de  la  premiere 
sorte  que  nous  venons  d'6tudier;  or  nous  venons  de  voir  que  ces  solutions 
existent  toujours,  sauf  peut-toe  pour  les  plan&tes  caract^ristiques. 

Le  cas  des  plan&tes  caract^ristiques  est  celui  ou  lo  rapport  ^  est  entier.  Si 
done  -  est  commensurable  sans  6tre  entier,  nous  sommes  certains  que  la  diffi- 

cult^ se  dissipera  d'elle-m^me,  c'est-^-dire  que  Cy;  —  Dyj  s'annulant  en  m&me 
temps  que  (3,  la  correction  $h  restcra  finie,  C'est  ce  qu'il  est  ais^  d'ailleurs  de 

constater  pour  les  premieres  approximations.   Si  au  contraire  —  est  entier 

(p  entier,  q  =  i),  la  m^thode  peut  se  trouver  en  d^faut,  et  nous  allons  voir  ce 
que  devienuent  dans  ce  cas  nos  solutions  p&riodiques. 


Raccordement  des  deux  sortes  de  solutions. 

On  peut  repr^senter  sch^matiquement  les  r^sultats  obtenus  par  une  figure. 

Supposons  que  nous  repr^sentions  chaque  solution  p^riodique  par  un  point 

d^fini  de  la  fagon  suivante.  Nous  pouvons  toujours  choisir  pour  origine  des 


SOLUTIONS  pfolODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE.  425 

temps  Tinstant  ou  les  deux  planfctes  sont  en  conjonction  symetrique.  A  ce 
moment  on  a  : 

A  =  Yl  ==  O. 

Prenons  alors  pour  abscisse  la  valour  de  L  &  cot  instant  ct  pour  ordonniSc  la 
valeur  de  £ ;  nous  aurons  un  point  qui  pourra  £trc  regards  commo  rcpr£scnlanl 
la  solution  ptfriodique. 

Les  solutions  de  la  premiere  sorte  seront  r>epr(isent6es  par  les  arcs  de 
courbe  AB,  GHKL  et  RS.  La  courbe  est  interrompue  entre  B  et  G  el  entre 
L  et  S  ;  nous  avons  vu  en  cffet  que  la  m<Hhode  cst  en  d^faut  quand  /?0  est  voisin 

de  -•  Nous  ne  savons  alors  ce  que  deviennent  les  solutions  de  la  premiere  soric; 


A      B 


E        T 

V 

^e- 

H""K 

rN 

C 

1 

D       U 

w 

Fig.  i. 

\ 


R     S 


M 


j'ai  done  represented  deux  interruptions  correspondant,  par  exemple,  1'une  aux 
plan&tes  du  type  d'H<5cube,  1'autre  aux  planfctes  du  type  de  Hilda. 

Repr<5scntons  maintenant  les  solutions  de  la  seconde  sorte ;  &  chaque  syst^me 
de  nombres  cntiers  p  et  q  correspondra  une  courbe  repr^sentant  une  s6rie  de 
solutions  do  la  seconde  sorte.  J'ai  trac6  quatre  courbes,  &  savoir  EFCD  corres- 
pondant &•£  =  i  (type  d?H(5cube).  THU  correspondant  &  £  =  -?  VKW  corros- 

pondant  &  %-  =  ^5  et  enfm  PQMN  correspondant  &  ^  =  2  (type  de  Hilda). 
Commc  nous  avons  vu  que  les  solutions  de  la  seconde  sorte  correspondant  aux 
valeurs  enti&res  de  •£  n' existent  plus  pour  les  petites  valeurs  de  (3,  j'ai 

interrompu  la  premiere  courbe  entre  F  et  C,  et  la  derni&re  entre  Q  et  M.  Au 
contraire,  les  deux  autres  courbes  THU  et  VKW,  qui  ne  correspondent  pas 
&  des  plan&tes  caract&risques,  ne  sont  pas  interrompues  et  viennent  croiser  la 
courbe  GHKL  en  H  et  en  K. 

Comment  se  raccordent  les  courbes  EF,  GH,  AB,  CD,  PQ,  RS,  KL,  MN  ? 
H.  p.  —  VHI.  54 


426  SOLUTIONS  PiRIODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE 

II  est  probable  que  c'est  par  de  pelits  arcs  de  courbe  BC,  FG,  QR,  LM,  tels  que 
ceux  quo  j'ai  repr6sent(5s  en  trait  pointille.  Cette  provision  est  confirmee  par 
1'application  de  la  m&Iiode  Delaunay,  dont  1'approximation  est  (hddemment 
suffisante  pour  r<*soudre  une  question  qualitative  de  ce  genre. 

Supposons  que  dans  la  fonction  F  nous  conservions  seulement  les  termcs  a 
longue  ptfriode.  Pour  les  plan&tes  caracUSristiques,  telles  que  le  rapport  des 

moyens  mouvements  soil  voisin de  n-~^  *  >  ces  termes  a  longue  p&riode  seront de 

la  forme  (J-cos/zA  -+-TQ  sin/zX)^,  de  sorte  qu'apr&s  la  suppression  des  termes  a 
courle  p^riode  F  ne  d(5pende  plus  que  de 

T=s  ? cosn A 


D'ailleurs  F  est  dtSveloppable  suivant  les  puissances  emigres  de  S  et  de  T. 
L'intiigration  complete  des   Equations  est  alors   possible   et  les  solutions 
p6riodiques  auront  pour  Equations 

L  =  const.,        -y-  as  const.,        S  =  const.,        T  =  const., 

^ I O  )  "" 

les  valeurs  constantes  de  L,  S  et  T  3tant  donn^es  par  les  Equations 

x7P  x^K1          ^717  T2 

(14)  F  = 


On  trouve;  en  efiet,  que  les  Equations  (3)  deviennent 

dLt          dJ?        i._-_^-v.        _      «^\         d^\  dP 

(I5)  %       df? 

di  =  ~dS'ri^  dT a*"""*>        d£ 

et  sont  satisfaites  par  les  valeurs  ( i3)  et  ( 14). 

Que  deviennent  alors  nos  courbes?  Au  moment  de  la  conjunction  symcUrique, 
on  a 

II  faut  done  construire  la  courbe      -  .    ..    . 

G?F          d¥      dP 

•        T*» 

en  prenant  L  et  T  pour  coordonn^es  et  en  rempla^ant  S  par  —  - 


SOLUTIONS  PfiRlODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE  D'HfiCUBE.  427 

Si  nous  arr6tons  le  dgveloppement  de  F4  aux  termes  du  premier  degrtS  par 
rapport  aux  excenlricit6s,  nous  aurons 

F  =  -^  -h  L  —  S  •+•/»(  A. -+-BT), 
A  oL  B  <Uanl  des  fonctions  de  L,  eL  par  consequent 

S=<-P-'^'+B'T>'   S— '.   S-«B- 

A'  et  B;  tilanl  los  d<5riv6es  des  fonctions  A  ol  B. 
Noire  Equation  s'«$crira  alors 

T|  n( i—  -1^  -h  1 1  H-  w[»B'T»-H  nA'T  —  B]  =  o. 

Pour  m  =  o,  cctte  courbe  sc  decompose  on  deux  droites  : 
T  =  o  (solutions  de  la  premiere  sorte). 

-_ (solutions  de  la  seconde  sorte). 

Ce  seraient  encore  deux  droites  si  nous  prenions  pour  coordomuSes  non  plus  T 
etL,  maisTet  JT-J. 

Si  m  n'estpas  nul,  maistr^s  petit,  nous  aurons  des  courbes  s'gcartant  peu  de 
ces  droites,  et  pour  nous  rendre  compte  de  la  forme  de  ces  courbes,  le  mieux. 

est  de  prendre  pour  coordonn<5es .  T  eL  =-5  cl  de  n^gliger  mT2.  La  courbe  se 

r^diiil  alors  &  une  hyperbole  (Squilat&re.  D'ou  nous  devons  conclure  que  la 
forme  g(3n<5rnle  des  courbes  est  bicn  celle  qui.a  dl^reprdscntdcsur  la  figure.  On 
voil  que  co  sont  les  solutions  de  la  seconde  sorle  qui  sont  la  continuation 
analylique  de  colics  do  la  premiere  sorte,  ot  inversomont, 

Gas  des  planetes  caract^ristiques. 

Je  voudrais  maintenant  montrer  comment  on  peut9  avec  une  approximation 
ind^finie,  determiner  les  solutions  p£riodiques  correspondant  aux  parties 
pointillges  de  nos  courbes,  c'est-a-dire  aux  planetes  caract^ristiques. 

Nous  allons  d^velopper,  non  plus  suivant  les  puissances  de  m}  mais  suivant 

celles  de  \/m,  de  sorte  que  nous  dirons  qu'un  terme  est  d'ordre  p  quand  il 

E 
contiendra  en  facteur  m*.  Nous  devrons,  d'autre  part,  .distinguer  le  rang  et 


4'i8  SOLUTIONS   PERIOD1QUES   ET  PLANETES  DU  TYPE   D'HECUBE. 

Y  ordre,  car  certains  termes,  <3tant  a  longue  pe^riode,  seronl  plus  imporlants  que 
Ics  autres  termes  du  m£me  ordre  et  aussi  imporlants  que  les  termes  d'ordre 
moindre. 

Pour  les  termes  qui  figurent  dans  le  d(5veloppement  des  deux  inconnues  L,  X, 
et  pour  ceux  qui  figurent  dans  les  developpemenis  des  seconds  membres  des 

deux  equations  (8),  qui  donnent  -^  et  ~  ?  le  rang  sera  egal  ct  V  ordre. 

Passons  maintenant  aux  d^veloppements  de  £,  de  YI  ou  des  seconds  membres 
des  deux  Equations  (8)  qui  donnent-—  el  -™- 

Ici  je  dois  distinguer;  je  suppose  que  le  rapport  des  moycns  mouvements 
soit  voisin  de  -  —  -5  je  poserai  t  =  Aw,  //  tHant  une  constante  voisine  de  n  que 

je  detcrminerai  plus  compl^lcmcnt  dans  la  suite,  et  je  prcndrai  w  comme 
variable. 

Mes  seconds  membres,  contiendront  alors  des  termes  en  COSJDCO  ou  sin/xo, 
p  ^tanl  un  entier.  Pour  ceux  des  lermes  au  p  n'est  pas  6gal  a  n,  le  rang  sera 
encore  egal  a  I'  ordre. 

Considerons  maintenant  les  termes  en  cos7^co  et  sin/ico,  et  soient 

(16)  Gsinnw,     Dcoswco 

deux  lermes  de  m6me  ordre  figurant  respeclivement  dans  les  seconds  membres 
de  la  iroisi&me  et  de  la  quatri&me  Equation  (8).  Nous  d<5composerons  ces 
lermes  et  nous  les  regarderons  comme  formes  chacun  de  la  somme  de  deux 
aulres,  a  savoir 

,     N  C-i-D   .  C-hD 

(17)  —  ;  -  sin/zco,        -  cos/iw 

el 

,  ON  C  —  D   .  D  —  G 

(io)  -  smmo,        -  cos/io). 

Pour  les  termes  (17),  le  rang  sera  encore  &gal  &  Vordre,  mais  pour  les 
termes  (  18)  le  rang  sera  &gal  a  V  ordre  diminu&  d'une  unitg. 

Ces  definitions  poshes,  nous  allons  proc^der  ^  Pint^gration.  En  premiere 
approximation,  nous  rempla9ons  les  seconds  membres  des  Equations  (8)  par 
et  nous  trouvons 


=  Lo=  const. 


SOLUTIONS  P^RIODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE.  42g 

Pour  la  seconde  approximation,  je  remplace  dans  les  seconds  membres  loutes 
les  variables  par  leurs  valeurs  approcheSes;  ces  seconds  membres  deviennent 

sin/? to,    m%Bp  cos/) to,     mSG^sinjoto, 


les  A,  B,  C,  D  giant  des  coefficients  connus.  Tous  ces  termes  sont  du  second 
ordre,  puisque  nous  avons  m  =  (y  m)~  en  facteur. 

Mais  nous  conserverons  seulement  les  lermcs  de  rang  i ,  de  sorte  que  ces 
seconds  membres  se  reduiront  respeclivement  a 

G,,-Dn                     Dn—  Cn 
o,     o,     m  sin  n  to j     m  cos  it  to • 

'         '  2  '2 

Nos  Equations  (8)  deviendront  ainsi 

dL  d\       .  I         i  \ 

.  —  =  o,        -5 — h  h  (  i  —  =-7  )  =  o, 
ato  rito          \        j-.-1/ 


(19) 


i       ...  D«—  G,t 

!  —  A?  =  /ttCOSTUO • 


Int<5grons  d'abord  les  deux  derni&res  Equations  ( 19)^  nous  trouvorons 

_  .  Crt—  D/t 

Quant  aux  deux  premieres,  elles  me  donnent 

L  =  LI  =  const. 

i          \ 

B   I. 


(20) 


On  voit  que  |3  esl  une  conslante  arbitraire  d'int(§gration  et  que  LI  est  une 
nouvelle  consianLe  peu  diflferente  de  L0  et  d<5termin6e  par  la  derni&re 
Equation  (20). 

Passons  maintenant  a  la  Lroisi^me  approximation. 

Je  d^signe  par  L,  i,  g,  v?,  h  les  valeurs  de  nos  inconnues  obtenues  en 
deuxi^me  approximation,  ct  par  L-h<5L,  X  +  W,  £H-3£,  Yj  +  dvj,  h  +  Sh  les 
valeurs  en  troisi&me  approximation.  Nos  Equations  (8)  deviennent  alors  (en 
laissant  de  c6t£  la  seconde  Equation) 


430  SOLUTIONS  PfolODIQUES.ET  PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE. , 

J'ai  neglige,  bien  entendu,  les  produits  <5£§A,  dyjSA.  Les  seconds  membres 
des  equations  (21 )  sont  des  fonctions  connues  de  w  de  la  forme 

m  S  Kp  sin/?  to  n-  m  ym  S  AJy  sin/>  w? 
mS  G^  sin/?  to  -H  m  \fmSG'p  sin/?  to, 
raS  Dp  cos/?  oj  -4-  m-  /m  S  DJ,,  cos/?  to. 

Ces  Lermes  sont  d'ordre  2  el  3,  les  lermes  d'ordre  4  (Slant  laissesjle  cot^. 

Les  coefficients  Cp  et  Dp  ne  sont  naturellement  pas  les  m6mes  que  tout  a 
Fheure. 

Nous  avions  salisfail  en  deuxi6me  approximation  a  nos  equations  (8)  aux 
lermes  pr^s  de  rang  2,  en  tenant  comple  des  lermes  de  rang  i.  Cela  veut  dire 
que,  si  Ton  fait  <SL=  d£  =  SYJ  =  o,  les  equations  (21)  scront  salisfaites  aux 
lermes  pr6s  de  rang  2;  c'est-a-dire  encore  que  les  seconds  membres  de  ces 
equations  ne  contiendront  plus  de  lermes  de  rang  i , 

On  aura  done 

a,=D/0 

sans  quoi  nous  aurions  des  lermes  de  rang  i 

C«— Drt  .  Dw  —  -Cn 

m sin/iw.    m cos n to, 

•2  '  2  J 

Nous  conserverons  settlement  les  tennes  de  rang  2,  de  sorte  que  nos  seconds 
membres  se  r<5duironl  a 

rv  r\; 

.p  sin/jti),     mSG^sin/Joj  •+•  m  \Jm—2~~t — -si 


m  S  Dp  cos/>  w  •+•  m  ^m  — 2  cos  n  to 


D'autre  part?  dans  les  premiers  membres  des  equations  (21)  nous  pouvons 
n^gliger 

qui  sont  de  rang  3,  de  sorle  que  nos  Equations  s'($crivent 

j  JJC  - 

-j 1-  n  0*1  4-  p  \fm  sin  /z,to  3A  =  m  S  G^  sin/?  to 

(22) 


—3 /i  Bg  —  p  ^/wi  cos  n  to  SA  = 

et  que  nous  trouverons  (en  nous  rappelant  que  Gn=  D,, 


-—  — 


^ri  TiGn  —  pDn  .  m~     . 

>  —  ^  _  *  g-^smpto  -i  --  0^  sin  /iw  4-  y/nsm/iw, 


m  g 


SOLUTIONS  P^RIODIQUES  ET  PLANfeTES  DU  TYPE  D'HtoJBE.  £3l 

ou  sous  le  signe  2,  on  donne  &p  loules  les  valeurs  emigres  sauf  n:  el  ou  X  esl 
une  constanle  arbitraire  d'int^gration  qui,  faisant  double  emploi  avec  (3, 
pourra  6 Ire  suppos^e  nullc. 

La  premiere  6qualion  (21)  nous  donnera  ensuile  SL  a  une  constanle  pr&s,  el 
la  seconde  equation  (8)  nous  donnera 


*r> 
-35- =  SB,  cos/>  w, 

ou  les  coefficients  B7,  nc  serontpasenli&remenlconnus,  maisd6pendronl  encore 
de  la  conslanle  addilive  arbiiraire  doni  depend  JU  On  dtHerminera  celle 
conslanle  de  facon  que  B0  soil  nul  el,  les  coefficients  B  (Hani  dgsormais  enliCi- 
remenl  comius,  on  aura  3L  par  quadrature. 

11  csl  a  pcine  n<5cessaire  de  parlor  de  la  quatrifeme  rpproximalion,  pour 
laquelle  on  proctSderail  comme  pour  la  troisi&me.  Soient  L,  A,  £,  ??,  h  les  valeurs 
des  inconnues  en  Iroisi&mc  approximaiion;  soient  L  +  <3L,  . . .  leurs  valeurs 
en  qualri&me  approximaiion.  On  rcmplacera  les  variables  par  leurs  valeurs 
appreciates  L,  X,  . .  .,  dans  les  seconds  mcmbres  des  (5qualions  (8)  el  par  les 
valours  L+SL,  ...  dans  les  premiers  membres.  On  obliendra  ainsi  des 
equalions  de  la  forme  (21).  Les  seconds  membres  seront  desfonclions  connues 
de  co  donl  tous  les  tcrmes  seronl  au  plus  de  rang  3;  on  y  retiendra  seulemenl, 
d'ailleurs,  les  termes  dc  rang  3. 

Dans  les  premiers  membres  nous  pourrons  n<5gliger  (h  — /&)  5E,  (/i  —  n)  §73, 
etaussi(Y)  —  (S^wsin/ico)  $k,  (%  —  jS/racosftw)  5A,  qui  sonl  de  rang  4. 

Nous  relomberons  ainsi  sur  des  dqualions  de  la  forme  (22)  avec  celle  diflfc- 
rence  quo,  dans  les  seconds  membres,  les  coefficients  m\/m  devronl  <Hre 
remplac(3s  par  m\/met  m*.  D'ailleurs  on  aura  encore  Cn=^n^  puisque  nos 
seconds  membres  ne  doivenl  pas  conlenir  de  lermes  de  rang  2. 

L'inU'igralion  se  ferail  done  comme  celle  des  Equations  (22),  el  Ton  d<5lermi~ 
nerail  ensuite  SL  el  3A  comme  dans  la  iroisi^me  approximaiion. 

On  voil  quo,  dans  les  solutions  quo  nous  venons  d'<5Uidier,  £,  73  el  la  diffe- 
rence p sont  de  Fordr.e  de  \]m.  Si  \  et  73  <3laient  tr6s  pelits  par  rapporl 

&\/jn  la  difference  p  — serait  grande  par  rapport  a  \/m  el  Ton  pourrait 

appliquer  les  mdthodes  relatives  aux  solutions  de  la  premi&re  sorte.  Si  au 
conlraire,  ^ t5tait  pelil  par  rapport  &  y/m,  ^  el  yj  seraient  grands  par 

rapport  £  \Jm  et  Ton  pourrait  appliquer  les  mgthodes  relatives  aux  solutions  de 
la  seconde  sorte.  On-ue  sera  done  jamais  pris  au  d&pourvu. 


432  SOLUTIONS  P^RIODIQUES   ET   PLAN^TES  DU  TYPE  D'HECUBE. 

Gomparaison  avec  les  resultats  de  M.  Brendel. 

M.  Brendel,  dans  sa  Theorie  der  Kleinen  Planeten,  a  6tudi6  egalement  ces 
solutions  p<§riodiques.  II  est  arriv^,  page  126,  a  des  Equations  qu'il  appelle  (278) 


dont  je  vais  expliquer  la  signification. 

On  ddsigne  par  /JL  le  rapport  des  moyens  mouvemenls  osculateurs  dans  les 
orbites  absolues,  et  par  p4  le  rapport  des  moyens  mouvemenls  moyens.  Pour 

les  plan&tes  du  type  d'HtScube,  \L  et  fx4  sont  tr&s  voisins  de->  de  sorte  que  Ton 
pent  poser 


i  —  o  i  — 01 

_,    ,*,— ^ 


3  et  BI  6tant  tr^s  petits. 

Quant  a  (34,  c'est  un  coefficient  qui  correspond  a  pen  pr^s  a  celui  que  nous 

avons  appete  (3  dans  I76tude  des  solutions  de  la  seconde  sorte,  et(30ndans 
r<5tude  des  plan^tes  caracteristiques  ;  il  est  a  peu  pr^s  <3gal  a  la  valeur  initiale 
de  £  au  moment  de  la  conjonction  sym^trique. 

Pour  p\  et  pi  ce  sont  des  coefficients  qui  dependent  de  p  ct  de  diverses 

variables,  mais  qui,  variant  pen  dans  le  voisinage  de  la  valeur  critique  |UL=  -5 
pourront,  dans  la  discussion  qui  va  suivre,  6tre  regard^s  comme  constants. 

M.  Brendel  arrive  aux  Equations  qu'il  appelle  (267)  et  (269)  et  ou  je 
neglige  $1  ;  elles  s'<5crivent 


djou  (278)  se  d^duit  immeidiatement. 

Nous  pourrons  dans  le  voisinage  de  la  valeur  critique  faire  p.  =  ide  telle 
fagon  que  liquation  (273)  s'^crive 


Si  nous  regardons  (34  et  $  comine  des  coordonn^es  planes  d'un  point,  si 
d'autre  part  nous  continuons  a  consid^rer  /?4  et  p\  comme  des  constantes,  c'est 
la  liquation  d'une  courbe  du  troisi&me  degr^. 

Au  lieu  de  tracer  graphiquement  cette  courbe,  M.  Brendel  a  prgferg  cons- 
truire  un  petit  tableau  num&ique  qui  se'trouve  page  128. 


SOLUTIONS  PtfRIODIQUES  ET   PLANETES   DU  TYPE  D'HECUBE.  433 

J'ai  repr6sent6  sur  la  figure  cette  courbe  du  troisi&me  degr6  en  ABC,  DEF. 
Lc  tableau  de  M.  Brendel  ne  comprend  que  les  arcs  BC  et  ED  marques  en  trail 
plein.  II  saute  brusquement  du  point  B  au  point  E.  Ges  deux  points  B  etEsont 
sur  une  m&me  droite  perpendiculaire  a  1'axe  des  Set  tangente  a  la  courbe  enE. 

On  voit  facilement  ce  saut  brusque  sur  le  tableau,  ou  a  la  valeur  8,  1670  de 
log  3  on  voit  correspondre  les  deux  valeurs  5g3,3  et  6o3,8  de  7^^  ;  9,09^  et  8,79 


Les  droites  perpendiculaires  a  1'axe  des  3  coupent  la  courbe  en  un  point  si 
clles  sont  a  droite  de  BE,  eL  en  irois  points  si  elles  sont  a  gauche.  Les  droites 
perpendiculaires  a  1'axe  des  (3i  la  coupent  en  un  point. 

Si,  passant  a  la  limite,  on  fait  m  =  o,/?i  et  p\  s'unnuleiil  et  la  courbe  se 


decompose  on  une  droite  (3t  =  o  et  une  parabole  (3J  =  4^-  Gette  droite  et  cetto 
parabole  sont  repr(5sent(5es  en  trait  mixte  sur  la  figure  en  LHM  et  GHK. 

Ce  r^sultat  peut  parailre  (Strange  au  premier  abord;  il  est  clair,  en  effet,  que 
la  droite  LHM  corrrespond  aux  solutions  de  la  premiere  sorte,  qui  pour  m  =  o 
se  r<5duisent  &  des  orbites  circulates,  et  que  la  parabole  GHK  correspond  aux 
solutions  de  la  seconde  sorte,  qui  pour  m  =  o  se  r<5duisent  a  des  orbites  ellip- 
tiques  ayant  toutes  m6me  grand  axe  et  m&me  moyen  mouvement  —  2. 

Mais  si  //.  et  8  dependent  seulement  du  moyen  mouvement  osculateur,  on 
pourrait  croire  que,  ce  moyen  mouvement  <§tant  le  m^mie  pour  toutes  ces  orbites, 
la  valeur  de  S  doit  6tre  aussi  la  m6me  pour  toutes  ces  orbites,  de  sorte  que  la 
courbe  GHK  devrait  se  r6duire  a  une  droite. 

II  importe  d'expliquer  la  raison  de  cette  anomalie. 

Soient  r  et  9  les  coordonii<§es  polaires  de  la  planfcte.  Soient  a  et  n  le  grand 
H.  P.  —  vni.  55 


434  SOLUTIONS  P^RIODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE  D^H^CUBE, 

axe  et  Fexcentricite  de  cette  plan&te  dans  son  orbite  absolue^  c'est-a-dire  ce 
grand  axe  et  cette  exentricite  reduits  a  leurs  termes  elementaires,  c'est-&-dire 
aux  termes  constants  ou  p^riodiques  de  leurs  d^veloppements  dontle  coefficient 
ne  contient  pas  m  en  facteur.  Dans  ces  conditions  a  est  une  constante.  On 
pose  ensuite 


IH-P 

Cest  avec  cette  constante  a  que  Ton  calcule  le  moyen  mouvemenL  n  a  Faide 
de  la  iroisierne  loi  de  Kapler  n*d*  =  i ,  el  JUL  est  egal  a-  ?  le  moyen  mouvemenL 
de  Jupiter  elant  pris  pour  unitt*. 

Dans  l^tude  de  ce  qu'il  appelle  les  termes  de  degre  zero,  c'est-a-dire  des 
solutions  periodiques,  M.  Brendel  suppose  yj  =  o.  II  semblerait  done  que 
1'excentricite  ne  doit  contenir  que  des  termes  non  gl&nentaires,  c'est-a-dire  donL 
le  coefficient  contient  m  en  facteur.  Ces  termes  devraient  done  s'annuler 
pour  m  =  o,  de  sorte  qu'en  faisant  m  =  o  nous  devrions  Lrouver  seulement  des 
orbites  circulaires.  Nous  devrions  done  trouver  seulernenL  la  droite  LHM, 
mais  rien  n'expliquerait  la  parabole  GHK. 

Mais  les  choses  ne  se  passent  pas  d'unc  manitjrc  aussi  simple  :  Fexpression 
de  p  conlienl  un  terme  dit  caracteristique 

PiC082(l  — JJLi)p, 

eL  (34  esl  de  la  forme 


a  ^lant  fini 

Qu'esl-ce  maintenant  que  v?2?  C'est  la  parlie  (Slum  en  lair  e  de  Texpression 


c'esl-a-dire  ce  que  devient  cetLe  expression  quand  ony  supprimc  tons  les  termes 
qui  contiennent  m  en  facteur.  Si  Ton  borne  p  an  terme  caractcSristique,  il  vienl 


Si  nous  regardons  01  comme  une  constante  diff^rente  de  zeSro,  aucun  de  ces 
termes  n'es.t  d^mentaire;  c'est  le  point  de  vue  auquel  s'est  plac£  M.  Brendel. 
Quand,  5X  restant  constant,  on  fait  tendre  m  vers  zgro,  1'expression  (a3)  tends 
aussi  vers  z6ro.  G'est  &  ce  point  de  vue  que  Ton  peut  dire  que  YJ  est  nul. 


SOLUTIONS  PgRIODIQUES  ET  PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE.  435 

Mais,  si  maintenaiil  je  fais  tendre  siniullanemenl  QI  et  m  vers  zt5ro,  si  jepose 
par  exemple  <3t  =  ym,  y  elanl  fini,  alors  a  la  limile  on  aura  <3i  =  o,  |JL4  ==  ^el 


Comme  nous  avons  suppose,  avec  M.  Brendel,  yj  =  o,  nous  avions,  fin  redui- 
sanL  p  a  son  lerine  caracleristique 


I  H-  |JiCOS2(l  —  Ui  )P  a  , 

'  ^  (      '  I  H--COS2(l  —  j 


on  a  la  liniiLe,  pour  w  =  o, 


i  •+-  ~  cos  P 

T 


C'cst  Fckjualioii  d'unc  ellipse  qui  a  pour  excenlricit6~et  pour  grand  axe  lion 
pas  a,  mais -•  Dans  ces  conditions  1'orbile  rdelle  lend  vers  uiie  ellipse, 


landis  quo  Forbite  absolue,  toujours  circulairo,  lend  vers  un  ccrcle  qui  non 
seulemenL  n'esl  pas  identiquc  a  cette  ellipse,  mais  n'a  pas  m6me  grand  axe  quo 
celte  ellipse. 

Toutes  ces  ellipses  limiles  coiTespondenL  aux  divers  poinls  de  la  parabole 
GHK.  Elles  ont  louLes  mCme  grand  axe,  mais  les  orbiles  absolues  correspon- 
danles  n'ont  pas  loules  m6me  grand  axe;  la  valeur  de  /JL  oti  de  3  n'esL  done  pas 
la  m6me  pour  toutes  ces  ellipses,  el  c'est  pour  cela  que  la  courbe  GHK  ne  so 
rtfduit  pas  a  une  droite. 

Ainsi  done,  quand  m  lend  vers  z6ro,  ce  n'esl  pas  la  quantity  p  qui  tend  vers 
le  rapport  des  moyens  mouvemenls  des  deux  orbitos  k<5pl(5rieniics,  c'est  la 
quanlit6  /Jt-i,  Si  done,  an  lieu  de  prcndre  pour  coordonn^es  (3A  el  5,  nous 
avions  pris  (Si  el  <5j.,  notre  courbe  GHK  serait  devenue  une  droile  el  la  courbe 
du  Iroisi&me  degr<5  serait  devenue  une  hyperbole  6quilal6rc. 

Done  I'a&omalie  provient  simplemenl  de  ce  qu'il  y  a  d'un  peu  vague  el  flou 
dans  la  definition  do  Forbito  absolue  et,  par  consequent,  dans  celle  des  quan- 
tit^s  a,  |Ji  et  3. 

Si  1'on  fail  attention  a  ces  points,  on  verra  que  les  resultals  de  M.  Brendel 
sont  en  parfait  accord  avec  les  miens.  Je  dois  cependa.nl  faire  une  reserve, 
M.  Brendel  croit  avoir  expliqu^  de  celle  mani&re  1'exislence  de  lacunes  dans 


436  SOLUTIONS   PER1ODIQUES   ET  PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE. 

la  s^rie  des  pc tiles  plan&tes.  Cette  opinion  rfest  pas  fo?idee.  Son  tableau 
montre  en  effet  une  lacune  dans  les  valeurs  'de  #t  et  sur  la  jfigure  ce  saut  brusque 
se  produit  quand  on  saute  du  point  B  au  point  E;  Si  saute  alors  de  la  valeur  dj 
a  la  valeur  3[.  Cela  veut-il  dire  qu'il  ne  saurait  y  avoir  de  petites  plan&tes  pour 
lesquelles  #4  prendrait  une  valeur  comprise  entre  3J  et  3J?  Nullement;  il  pour- 
rait  en  exisler  qui  correspondraieiit  aux  parties  pointill^es  de  la  courbe.  Mais 
M.  Brendel,  pour  dresser  son  tableau,  a  supprimtS  ces  parties  pointillees. 
Oest  cette  'amputation  arbitraire  qui  a  cree  la  lacune.  Pourquoi.u-t-elle  cHu 
faite  aux  points  B  et  E  plutot  qu'aillcurs?  C'est  parce  que  le  point  E  est  le 
point  de  contact  d'uiie  tangenle  paralltile  a  1'un  des  axes  de  coordonn(5cs.  C'cst 
done  le  choix  des  coordonn<5es  qui  a  d(Hermin<3  le  choix  du  point  E.  Or  ce 
choix  depend  lui-meme  de  la  definition  de  8  et  de  a,  ct  nous  venous  de  voir 
justement  combien  cette  definition  est  vague  et  artificielle. 


SUR  LES  PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE 


Bulletin  astronornique,  t.  19,  p.  aSg-Sio  (aotitigoa). 


M.  Simonin  a,  il  y  a  quelques  ann^es,  soutenu  une  th&se  remarquable  sur  lo 
mouvemenl  de  la  plan&te  Etecube;  plus  r^cemment,  il  esi  revenu  sur  cette  m£me 
question  et  le  Bulletin  vienl  de  publier  un  article  de  lui  sur  ce  sujet.  AyanL 
pris  cetle  annee  pour  sujet  de  mon  Cours  la  theorie  des  petites  plan&tes,  j?ai 
ou  1'occasion  de  rgsumer  nos  connaissances  sur  les  orbites  plan&aires  du  type 
cl'Efecubc  et  des  aulres  types  caract£ristiques.  J'al  done  mis  les  rtisultals  de 
M.  Simonin  sous  une  forme  nouvelle  qu'il  ne  sera  peut-tilre  pas  inutile  de  fa  ire 
connailre  ici. 

Jo  prcncls  la  plan  de  Porbite  de  Jupiter  pour  plan  des  xy. 

Je  choisirai  les  unites  de  telle  fa$on  que  la  longitude  moyenne  do  Jupiter  soil, 
rfgalo  a  t\  OL  j'appellorai  R  une  fonction  6gale  a  la  masse  du  Soleil  divistie  par 
la  distance  du  Soleil  a  H6cube  plus  la  masse  de  Jupiter  divis^e  par  la  distance 
do  Jupiier  a  Hdcubc,  moins  le  demi-carr<$  de  la  vitesse  d'H(5cubc. 

Jo  d&igne  par  L  la  racine  carr^e  du  grand  axe  de  1'orbite  d'H^cubo,  et  jo 
pose 


e  et  i  6lant  I'excenlricUg  et  1'inclinaison  de  cette  orbite. 

Jo  d6signe  par  /,  g  el  0  1'anomalie  moyenne,  la  distance  du  p<5rih<5lio  an  nonid 
el  la  longitude  du  nceud.  Dans  ces  conditions,  les  Equations  sont  canoniques  et 
s'^crivent 

^t—     —         —  -     —         — =     — 

<fl?jt  $\4  (fy  dQf  dt  U& 


438  PLANETES  DU  TYPE   D'HfiCUBE, 

La  fonction  R  depend  des  six  variables,  L.  G,  0,  /,  g\  0  el  de  t.  Ces  Equations 
prennenl  une  autre  forme  si  Ton  pose 

el  si  Ton  prend  pour  variable  0  —  f  au  lieu  de  0,  elles  devienenl  alors 

dL_      dF  dG^      dF  dB  ^  dF 

ft  ~~       dl*          dt  ~"       dg*  dt  d((}—-t)^ 


-_  -_  ^^ 

t~      dL'          fit  ~~       r/G'  f/t  d& 

Dans  ces  conditions,  F  est  regard  £  comme  f one  lion  des  six  variables  L,  G, 
<j)?  i^  g'^  0  — £,  el  de  t.  Mais  nous  devons  observer  que  si  l'exccnlricil,6  de  Jupi- 
ler  6lail  nulle,  F  ne  dependrail  plus  de  t*  mais  seulement  des  six  premieres 
variables. 

Nous  allons  maintenant  changer  de  variables.  Supposons  que  le  rapporl  des 
moyens  mouvements  soit  .tr^.s  voisin  de71  "^  -?  n  6tant  un  entier  qui  pour 
Htfcube  sera  t^gal  a  i .  Nous  poscrons 

A  =  /-t-^-f-0  —  ^        ,9  =  —  nt—  (/i-f-  i)^  — (n-*- 1)(0  —  0» 

T  =  -  nl  -  ng  —  (n  -t-  i )( 0  -  0. 
U  =  L-f-/iS-<-/iT,        S  =  L  — G,        T  =  G  — 6. 

On  constate  ais&nenl  que  Ton  a  identiquement 

LI  -»-  Gg  -h  6 (0  —  t)  =  U  A  -i-  S J?  •+•  TT 
et,  par  consequent, 


ce  qui  prouve  qu'avec  les  nouvelles  variables  les  tf  qua  lions  rcsteronl  canoniques 
et  s'l^criront  ^ 

—  —      ^E          ^?—      ^5          aT  _      dF 

dt  d\  dt  ~~       ds*          dt  ~~~       dt^ 

™  —  —  —  ^1  —  „  —  ^T  —       ^F 

dt  ~~~      dU'*          cS""~~?S'          S""~5T' 


(3) 


Voyons  quelle  est  la  signification  de  ces  nouvelles  variables.  D'abord  X  re 
senle  la  difference  des  longitudes  moyennes.  D'autre  part, 

ds  dl  td$      dti        \  di      ds      d 


Comme      et~  sent  tr^s  petits  et  —  ir^s  voism  de7-^i?  on  yoit  que-et^ 
sont  trds  petits. 


PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE.  489 

S  est  de  Pordre  du  carrtf  de  Fexcentricile  et  T  de  1'ordre  du  carre  de  rincli- 
naison. 

Comme  S  el  T  sont  petits,  U  diflferera  pen  de  la  racine  carrtje  du  grand  axe. 
Jo  dgsigncrai  par  I1  el  57'  Foxontricittf  el  le  poriholio  do  Jupilor,  cl  je  poserai 

^  =  ft  A  —  t  -+•  ITF'. 

Gomme-^-esl  mil,  on  du  moins  Ir6s  potil,  on  aura 

dv          d\  di 

~-  =  n  -.  --  i  =  n  -  —  n  —  i  , 

dt          dt  dt  ' 

dv 
cc  qui  monlrc  quo  -,-  csl  aussi  LrtJS  peliL 

Posons  ma  in  Lena  ni 


y  = 

Com  mo 

xdy  —  S  r^,         J  r/r,  —  T  r/T 

sont  dos  diffdroniiollcs  oxaclos,  Ics  Equations  resleronl  canomques  et  s^crironl 


, 


_  __                        _         _ 

dt  ""       d\  '  dt~  dy  '  ^  ""       d-t\  ' 

r/X__^F  ^_  ^F  ^J__^ 

*  ""      ^U'  *  '  dx*  dt  ""       r/?  ' 

Forme  de  la  fonction  perturbatrice. 

La  fonction  F  est,  comme  on  sait,  dcjveloppable  suivant  Ics  puissances 
dc  ecosJ,  esinZ,  i"cos(Z  +  #),  ism(l  +  g),  efcos(t  —  tj7),  e'sin(^  —  w7)  el  suivant 
los  cosinus  cl  les  sinus  des  multiples  de  la  difference  des  longitudes  moyennes  X, 
les  coefficients  du  cltfveloppement  dependant  encore  des  grands  axes,  c'est-4- 
dire  dc  L.  Mais  on  voit  ais^ment  que  <?cos£  =ecos  [s  +  (n  +  i)X],  esin/, 
«cos(^  +  ^)  =  i:'cos[T-t-  (/i  +  i)X],  «sin(^H-^)  sont  ddveloppables  suivant  Ics 
puissances  dc  x^y^r\  et  les  cosinus  et  sinus  des  multiples  de  \\  quo  d'autre 
part, 

e'  cos  (4—  -Tii')  =s  (e'cosc  )cosnX  •4-(e/sin 


On  conclura  que  F  est  d^veloppable  suivant  les  puissances  de  a?,  y,  £,  YJ, 
e'cosp,  e'sinp  et  suivant  les  cosinus  etles  sinus  des  multiples  de  X.  Les  coeffi- 
cients du  d£veloppement  dependent  encore  de  L  =  U  —  nS  —  nT;  ces  fonc- 


440  PLANfcTES  DU  TYPE  D'HECUBE. 

tions  de  L  peuvent  £tre  d<*velopp6es  par  la  formule  de  Taylor  suivant  les  puis- 
sances croissantes  de  n(S  -+-  T);  c'est-a-dire  de 


dc  sorlc  que  final  ement  F  proc<3dera  suivanL  les  puissances  dc  #,y,  £,  YJ,  e'cosc, 
£rsinp,  cos/>A,  shy?A,  les  coefficients  du  d^veloppemcnt  ne  dependant  plus  que 
deU. 

J'obscrve  maintenani  que,  par  ralson  do'symtStrie,  F  ne  doit  pas  changer  : 

i°  Quand  on  change  £  et  75  en  —  gel  —  yj; 

a°  Quand"  on  change  y,  yj  el  9  en  —  y,  —  vj  et  —  9. 

Cela  montre  qu'un  grand  noinbre  de  termes  ne  doivent  pas  figurer  clans  le 
d^veloppernent. 

Voyons  maintenant  quels  sont,  parmi  ces  termes,  ceux  qui  sont  a  courte 
p^riode.  Ce  sont  les  termes  qui  contiennent  \  en  dehors  des  combinaisons  s, 

r  ou  9.  Car  nous  avons  vu  que  -3-  ?  -ri  -T-?  sont  tr^js  petits,  tandis  que  -y-  est  fini. 

Si,  conform(5ment  ^  Tesprit  de  lam^thode  deDelaunay,  nous  supprimons  ces 
termes  a  courte  p^riode,  nous  pourrons  dire  que  F  est  dcSveloppable  suivant  les 
puissances  de  x,  y,  ^,  vj,  e'cost>,  e'sinp,  les  coefficients  dependant  seulemen  I 
deU. 

Si  nous  n<5gligeons,  comme  M.  Simonin,  les  termes  qui  contiennent  en 
facteur  :  e3,  ZH,  i-e,  e*e\  d*,  et  si  nous  supprimons  les  termes  qui  doivent  6lre 
nuls  en  vertu  de  la  sym^trie,  nous  trouverons  : 

(5)  F  =  A  -H  Bx  H-  G&  -h  D/s  n-  E?  -h  H-^ 


A,  B,  C,  Dj  E,  H,  K,  L,  M  sont  des  fonctions  de  U. 

Je  remarque  d'abord  que  F  depend  encore  de  X  indirectement.  Car  F  est 
suppose  exprim^  en  fcmction  de  U7  >,  ^,  j,  5,  n  et  de  t\  ici  F  depend  de  U,  x, 
v,  ^,  73  et  p  =  /iX  —  ^  +  ^.  C'est  par  Tinterm^diaire  de  9  qu'il  depend  encore 
de  X  et  de  t. 

Si  Ton  suppose  que  Ton  neglige  la  masse  de  Jupiter,  on  aura  simplement 


PLANE1TES  DU  TYPE  D'H^CUBE.  44l 

on,  en  ntSgligeant  les  carr<5s  de  S  el  de  T, 


rn2 


dc  sortc  quo  si  Ton  pose 

A  —  Ao-HfliAi        B  =  BO  H- 


m  <5lant  la  masse  de  Jupiter  et  A0,  A1?  .  .  .  (Hani  des  fonctioiis  de  U  indepen- 
danlcs  de  celle  masse,  on  aura 


f  BO  ~  Ko  =  Lo  =  Mo  =  O. 

Methode  de  Delaunay. 

Comme  premiere  approximation,  nous  allons  supposer 

ef  =  g  =  -n  =  o. 

Dans  ccs  conditions,  F  ne  depend  plus  que  de  x,  de  y,  et  de  U.  On  peut  alors 
pousser  I'inl^gration  jusqu'au  bout  par  la  rmHhode  dc  Delaunay.  Nous  n'avons 
d'ailleurs  aucune  raison  de  ntigligcr  les  lermes  de  degr(5  supt^rieur  en  ,o?ei  enj. 
On  Irouve  imm^diatement  deux  intc^grales 

U  =  const.,        P  =  const.j 

car  F  ne  depend  ni  de  X,  ni  de  t. 

Consid&rons  done  x  Qly  comme  les  coordonntfes  d'un  point  dans  unplan,  U 
comme  une  constante  donn^e  et  construisons  les  courbcs  F  =  C,  en  faisanl 
varier  la  constante  C. 

Si  Ton  supposait  m  =  o,  il  viendrait 


et  nos  courbes  se  rgduiraient  &  des  cercles  concentriques  ayant  pour  centre 
Porigine. 

On  doit  faire  une  attention  toute  sp^ciale  aux  points  pour  lesquels  on  a 

d¥     dF 
Tx  =  fy~*> 

H.  P.  —  VIU.  56 


442  PLANfeTES  DU  TYPE  D'HISCUBE. 

et,  par  consequent, 

x  ==  const.,        y  =*  const. 

Ces  points  correspondent  aux  solutions  p^riodiques. 

Dans  le  cas  de  m  =  o?  ce's'poinls  sonL  les  suivants  :  Forigine  x  =  y  =  o  qui 
correspond  a  uno  orbilo  circulaire,  ct  tons  les  points  dn  corcle 

dF  __          n  __ 

rfS  ~(U  —  ftS)-'""""1 

qui  correspondent  nu  cas  ou  le  rapporl  clcsmoyens  mouvcmonts  esl  rigourouse- 
ment  c'gal  a  -  • 

Liquation  ^  =  o  peut,  suivant  la  valeur  de  LI,  ne  pas  avoir  de  racine  posi- 
tive, on  en  avoir  une;  nous  nous  supposerons  places  dans  cc  dernier  cas. 

Nous  remarqueroiis  alors  trois  points,  a  savoir  Forigine  O  ct  los  deux  points 
d'intersection  A  et  B  dc  Faxe  des  x  avec  lo  cerclc 

dF 

d§~°' 

Passons  au  cas  oti  m  n'est  pas  nul,  mais  tr^s  petit.  Les  deux  Equations 

^F      dF 

-=-  tsz  -~  =s  0 

dx      ay 
peuvent  6tre  remplac^es  par  les  suivantes  ; 


auxquelles  correspondront  divei^s  points  sur  Faxe  des  x.  Comme  m  cst  tr£s 
petit,  ces  points  seront  tr&s  voisins  des  positions  0,  A,  B  qu'ils  occupaient 
pour  m  =  o. 

Nous  aurons  done  trois  points,  G  voisin  de  0,  A7  voisin  de  A,  B'  voisin  de  B, 
qui  correspondront  a  trois  solutions  p&riodiques,  la  premiere  de  la  premi6re 
sorte,  les  deux  autres  de  la  seconde  sorte. 

Les  courbes  F  =r=  C  pr^senteront  alors  la  forme  repr£sent£e  sur  la  figure.  Les 
courbes  sont  numgrotSes  i,  a,  3,  4,  5,  6.  On  remarquera  que  i  eta  sontdcs 
courbes  ferm^es  entourant  le  point  G;  que  3  et  5  forment  par  leur  reunion  une 
sorte  de  limagon  de  Pascal  ayant  le  point  A;  pour  point  double;  que  4  cst  une 
courbe  fermge  entourant  le  point  B'  ;  enfin  que  6  est  une  courbe  ferm($e  entou- 
rant les  trois-points  A7,  B;,  G* 


PLANfcTES  DU   TYPE   D'H^CUBE.  443 

Le  point  reprcSsentatif  #,  y  dgcrit  une  de  ces  courbes  et  sa  vitesse  a  pour 

//R1  /7F1 

composantes -T- :  ~~^~3  e^e  est  done  proportionnelle  a  la  distance  normale  de 

deux  courbes  infiniment  voisines,  Le  sens  de  cette  vitosse  depend  du  sens  de 
la  normale  suivant  lequel  les  F  vonl  on  croissant. 

Les  courbes  i,2,'et  3  seronl  done  describes  dans  le  sens  des  aiguilles  d'nno 
montre,  par  excmple;  los  courbes  4?  5  ol  6  dans  le  sons  inverse.  D'aillours, 
landis  quo  le  point  x,y  fora  une  infinite  do  fois  le  Lour  dos  conrbcs  7,  a,  ^el6, 
il  no  parcourra  qu'uno  soulo  fois  les  courbes  3  ol  5  on  nllanl  du  point  A'  an 


point  A'  dont  il  sera  infiniment  voisin  lant  pour  t  =  —  oo  quo  pour  £  =  +  oo . 
La  courbc  4  correspond  au  cas  do  la  libration. 

Nos  courbes  fermtics  diffdrcront  pen  de  circon&rences. 

Rappelons  quo  les  coordonn<3os  polaires  du  point  #,  y  sont  y  28  ct  s.  Or  on 
voit  aistSment  que,  quand  on  parcourt  une  de  nos  courbes,  S  atteint4  son  maxi- 
mum ct  son  minimum  sur  1'axe  des  x  et  que  la  difference  cntre  ce  maximum  et 
ce  minimum  est  en  g^n&ral  de  Fordre  de  m:  sauf  pour  les  courbes  3,4?  5  ou 
pour  les  courbes  peu  diflferentes  de  3  ou  de  5,  pour  lesquelles  celte  difference 
est  de  1'ordrc  de  ^m. 

Parlons  maintenant  des  variations  de  Tangle  polairc  s.  Nous  voyons  qu'cn 
g(5n^ral,  quand  le  point  a?,  y  d^crit  une  de  nos  courbes,  s  varie  dc  o  ft  arc  ou 
de  27T  &.  o,  II  y  a  exception  pour  la  courbe  i  et  pour  la  courbe  4  qui  laisscnt 
Torigine  0  en  dehors. 

Pour  ces  courbes,  Tangle  s  oscille  autour  de  z6ro. 

Mais  les  deux  cas  sont  bien  diflferents;  dans  les  deux  cas,  on  a  rigoureuse- 
la  relation  suivante  :  le  moyen  mouvement  dJH(^cube  est  £gal  ^  deux  fois 


444  PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE. 

le  moyen  mouvement  dc  Jupiter  moins  deux  fois  le  moyen  mouvement  du 
ptSrihglie  d'Efecube  (je  suppose  que  n=  i,  comme  cela  a  lieu  dans  le  cas 

d'Hticube).  Cette  relation  signifie  eneffet  que  la  valeur  moyenne  de~est  nulle. 

Mais  on  sait  que  le  mouvement  du  p£rihglie  est  de  1'ordre  des  masses,  a 
moins  que  l'excontricii(3 ne  soil  elle-m£me  de  Fordre  des  masses;  car  si  Fexcen- 
tricite  est  tr£s  petite,  il  suffit  d'une  trtis  faible  perturbation  pour  d<3placer 
beaucoup  le  pgrihdie.  Or,  dans  le  cas  de  4?  Fexcenlricile  est  fmie,  le  mouve- 
ment du  p<3rih<5lie  est  do  Fordre  des  masses,  de  sorte  que  le  rapport  des  moyens 

mouvements  est  ugal  a  2  —  ~ a  des  quantity  pr6s  de  Fordre  des  masses.  On 

a  une  veritable  libration.  Dans  le  cas  de  i,  au  contraire,  Fexcentricit(5  dtanl 
petite,  le  mouvement  du  p<5rih(Slie  est  fini,  de  sorte  quo  le  rapport  dos  moyens 

mouvements  n'est  pas  voisin  de  2  = ;  il  n'y  a  pas  dc  libration. 

Influence  de  1'inclinaison. 

Les  equations  qui  donnent  les  variations  de  Finclinaison  pronncnt  la  forme 
tr^s  simple 

(7)  |  =  +  H,,         J  =  -E5; 

E  et  H  doivent  6tre  regard^s  comme  des  constantes,  puisquc  U  =  const.  L'inld- 
gration  est  done  immediate. 

J'ai  dit  quo  Fon  avait  U  =  const. ;  Gt,  en.  cffet,  si  jc  tiens  compte  de  Fincli- 
naison, mais  que  je  continue  a  n«5gliger  Fexcentricit<5  de  Jupiter  et  los  lormos  a 
courte  p(5riode,  F  depend  seulenent  de  U,  ^,7",  ^»V3,  mais  no  depend  ni  de  X, 
ni  de  t\  on  a  done 

r/F 

—  =  o,        U  =  const.,        F  =  const/ 

Galcul  de  X. 

La  difference  des  longitudes  moyennes  de  X  se  calculera  par  unc  simple 
quadrature. 

On  trouve  en  effet 

(8)  «-=S-Al-B'ar-(yfljt 


PLANETES  DU  TYPE  DJH6CUBE.  445 

A',  B',  ...  dgsignanl  les  d&rivees  de  A,  B,  ...  par  rapport  a  U.  Gomme  U  est 
une  constante,  les  coefficients  A',  B',  ...  sont  aussi  des  constantes;  quant 
a  x,  y,  £,  YJ,  ce  sont  des  fonctions  connues  et  p^riodiques  du  temps.  Gela  r^sulte, 
pour  oc  et  y,  de  ce  fait  que  les  courbes  F  =  G  sont  ferm^es,  et  pour  £  et  YJ  de  la 
forme  des  Equations  (7). 

Lc  dernier  membre  de  (8)  est  done  une  serie  irigcnomglrique  doiit  la  quadra- 
ture est  immediate.  Le  terme  tout  connu  de  cette  sdric  repr<5sentera  alors  le 
inoyen  mouvement  de  X. 

Influence  de  1'excentricite  de  Jupiter. 

Tenons  compte  mainlcnunl  de  I'cxcenlricilg  ef  (je  no  veux  purler  que  des 
tcnnes  de  premier  ordre  en  ef),  mais  continuous  a  ndgliger  les  terines  a  courte 
p<5riodc. 

Main  tenant  F  depend  de  t  et  de  A  par  1'inlermgdiaire  de  p,  de  sorle  qu'on  n'a 
plus  les  deux  inlggrales 

U  =  const.,        F  =  const. 

Mais  on  tronvc  encore  . 


—         ~— 
dt  ~~       dt~~          dp* 


(9) 


Dans  cos  Equations  (9),  les  premiers  membres-^-j  -jr  reprtSscntcnt  les  deri- 
V(5es  totales  prises  par  rapport  au  temps;  les  seconds  membres  ^r?  ^repr(5- 
senlent  les  d^riv^es  partielles  de  F  consid^r^e  comme  fonction  de  U,  a?,  y,  £, 

1T71 

YJ,  X,  t]  enfin,  dans  les  troisifemes  membres  j-  est  la  d^riv^e  partielle  de  F 

considtoSe  comme  fonction  de  U,  a?,y,  £,TQ,  p.  Ges  Equations  (9)  mettent  en 

Evidence  Fexistence  de  I'inttigrale 

(10)  U-H/iF  =  const. 

Pour  aller  plus  loin,  j'adopterai  la  notation  suivante  :  je  continuerai  a  d<5si~ 
gner  par  U,  ^,  y,  X  les  valeurs  de  ces  inconnues  que  nous  avons  obtenues  dans 
Thypoth&se  ef  =  o ;  ce  sera  1'ensemble  des  termes  ind^pendants  de  ef  dans  le 
d^veloppement  de  ces  inconnues  ;-je  dgsignerai  par  5U,  te,  Jy,  5i  1'ensemble 
des  termes  du  premier  degr6  en  e',  de  sorte  que  Fexpression  complete,  en 


446  PLANETES  DU  TYPE 

negligeanl  e'2,  serait  U  H-  6TJ,  x  +  to,  y  +  §y,  X  +  3X.  0ft  voit  par  la  que  U 
est  une  constants,  mats  que  <5U  n'est  pas  une  constante. 

Si  nous  nous  arr^tons  aux  ternaes  du  second  degrtS  en  x  el/,  nos  Equations 
prendront  la  forme  suivante  :  Posons 

F  =  &  -+•  e'  ^  * 

$  ;=  A  -t-  B  x  -4-  G  #"  -h  D y2  •+•  E  ^2  -+-  H  *^2  j 

6  =  KCOSP  -H  Litrcosp  •+•  My  sin  P; 

nous  avons  d'abord 

-U      d&  dx 

TT  =  -TT-    =  O;  -7:    = 


tt^  ^fcJ? 

elensuite 

r  d&  i  dfy  t     Tr     .  T  '  AT 

=      e  df.  ~       ne-^~  —  ne(     sin  P -H  -. a?  sm  P  —    /COSP), 


11  va  sans  diro  que  I'  on  a 

5B 

Nos  ^qua  lions  peuvcnl  s^crire 


(12) 


,,.,    .  r         •  11  x 

-—  =^  —  ne  (Ksiiip  •+•  La?  SHIP  —  M/COSP), 
<** 


3          -  =  —  oB  —  2^?oG  —  Le'cos  P. 

at 


Le  second  membre  de  la  premiere  equation  (12)  esl  une  fonclion  connue  du 
lemps,  de  sorle  que  SV  s'oblienl  par  une  simple  quadrature.  Une  fois  SU  deter- 
mine, 5B,  3C,  3D  sonl  connus  el  les  seconds  mcmbres  des  deux  dernieres 
equations  (12)  seront  des  fonclions  connues  du  temps.  D'aulrc  part,  D  el  C 
sont  des  constantes,  de  sorte  que  les  deux  dernieres  Equations  (12)  sont  des 
Equations  lin(5aires  a  second  membre  et  a  coefficients  constants. 

Le  second  membre  pouvant  d'ailleurs  se  mettre  sous  la  forme  de  series  trigo- 
nom(§triques,  ljint(5gration  est  immediate. 

Nous  avons  trouv<5  plus  haut  la  valeur  de  X  et  nous  pouvons  l'e"crire 

X 


PLAN&TES  DU  TYPE  D'H^CUBE.  447 

A0  et  h  <3tant  des  conslantes  et  Xj.  une  serie  de  cosinus  et  dc  sinus.  Dans  les 
seconds  mombres  des  Equations  (  12),  il  est  clair  que  nous  pouvons  nggliger  Xj 
cL  faire 

9  =  n(  \Qt  •+-  h)  —  t  -t-  TS', 

mais  si  nous  voulions  lenir  compte  de  ^,  il  n'y  aurait  aucune  difficult^. 
11  vienl  enfin 


—  e'(Kfcosv  -hL'#sinp  -+-  My  sin  0  ) 

—  [B'fa  -h  C'8(a:«)  H-  D'8(jr»)  H-  E'S(^)  ^  H'8(?i*  J. 


Lo  second  mcinbre  est  connu;  A",  Bv,  ...  sont  les  d&riv<5cs  secondes 
clc  A,  .  .  .  ,  par  rapport  a  U;  on  pourra  d'ailleurs  remplacer  P  par 

n(X0<-h  A)  —  t  •+-  ur'. 
On  aura  done  SX  par  quadrature. 

Nouvelles  approximations. 

On  pent  se  proposer  dc  pousser  Fapproximation  plus  loin,  soil  eu  tenant 
coaipte  des  termcs  a  courtc  p<5riode  ou  X  figure  explicitement,  soil  en  tenant 
compte  des  puissances  suptSrieures  dc  a?,  y,  5,  TTJ,  ou  ej.  Ges  approximations 
nouvellcs  se  poursuivent  d'apr^js  les  monies  principes. 

Supposons  qu'oii  ait  trouv6  des  valeurs  approch^cs  des  inconnues;  soient 
U?  ^j^j  S?  ^j  ^  ^^^  valeurs  approcli(5es.  Nous  aurons 

dU_d$  dx  _  d$ 

dt  ™^X  '         dt  ~"  <r'         "  §' 

4&  etunt  I'euscmblc  des  termes  de  F  dont  nous  avons  louu  compte  et  diiFdranl 
par  consequent  tr6s  pen  de  F.  Supposons  maintenant  qu'on  veuillc  tonir  compte 
de  nouveuux.  termes  de  F  et  soit  ^  Pcnscmblo  de  ces  uouvcaux  tennes;  nous 
ferons  done 

F  =  <I>  -h  ^. 

Nous  voulons,  en  tenant  compte  de  ces  nouveaux  termes,  obtenir  de  nouvelles 
valeurs  plus  approch<$es  U  -1-  3U,  x  4-  to,  .  .  .  ,  de  nos  inconnues. 
Nous  trouvons  alors 

,  ON 

(I3) 


448  PLANETES  DU  TYPE  D'HECUBE. 

avec 


Dans  les  d^rivees  de  ^  et  dans  les  d^riv^es  secondes  de  <S  on  pent  d'ailleurs 
remplacer  les  inconues  par  leurs  valeurs  approch^es,  U.  x,  .... 
Nous  poserons 

$i  =  A 


el  nous  d<5composerons  la  fonction  <b  en  deux  parties  en  (Jcrivanl  $  =  Oi  +  <&2  5 
on  aura  par  exemple 


Les  d^riv<5es  secondes  de  <&2  seront  alors  tr^s  petites  ;  soit  parce  que  tous 
leurs  termes  contiennent  en  facteurs  des  puissances  sup^rieures  des  excentri- 
cil£s  ou  des  inclinaisons,  ou  la  masse  multiple  par  un  terme  a  courte  p^riode. 
de  fagon  que  la  petitesse  de  la  masse  ne  puisse  toe  compens^e  par  1'introduc- 
lion  de  petits  diviseurs. 

Alors  les  lermes 


seront  tr^s  petits  par  rapport  a  5X,  3a?,  .  .  .  ,  c'est-4-dire  par  rapport  aux  correc- 
tions qu'il  s'agit  de  calculer;  ils  pourront  Gtre  n£glig(£s,  ce  qui  rcvienL  a  dire 
que  dans  les  Equations  (i3)  on  peut  remplacer  $  par  $4.  Ges  Equations 
deviennent  alors 


(14) 


=  -  au(  A.ff 


Comme  ~  est  connu,  la  premiere  Equation  (  i4)  nous  donne  3U  par  quadra- 

ture; comme  SB,  3G,  5D  sont  d^sormais  connus,   les  seconds  membres  des 
autres  Equations  (i4)  sont  connus;  les  quatre  suivantes  deviennent  des  6qua- 


PLANETES  DU   TYPE  D'H^CUBE.  44g 

lions  lin^aires  a  seconds  membres  el  a  coefficients  constants  qui  donnent  faci- 
lement  &#,  <5y,  <5£,  $n  et  la  derni&re  donne  5X  par  quadrature. 

Mais  il  importe  d'<5ludier  de  plus  pr&s  la  forme  des  solutions  ainsi  oblenues. 
Dans  les  premieres  approximations,  les  variables  U,  #,  y:  £,  YJ,  cos  A,  sin  A  se 
pr^sentaienl  sous  la  forme  de  series  Irigonom^triques  proctSdant  suivant  les 
sinus  et  cousins  des  multiples  de  quatre  arguments  proportionnels  au  temps  et 
que  nous  pourrons  appeler 

h)  — 


Voici  comment  s'introduisaient  ces  quatre  arguments  ;  d'abord  pour  cr,  nous 
avions  les  deux  Equations 

dx      dF         ^  dy  dF 

—       =  2Dy,         -j-  =;  —  —  =  —  B  —  2  G#. 
dt      dy          J  dt  dx 

Ces  Equations,  qui  sont  linduires  et  a  coeficicnts  constants,  s'int^grent  imm<5- 
diatement  et  nous  trouvons 

B 

x  —  --  _  _j_  XQ  Cos  <y,        ^ssjKoSincjj 

a?0  ety0  t$tant  des  constantes  et  e  unc  fonction  lin<5aire  du  temps  tclle  que 
(15)  S=2^' 

De  rn^me  pour  £,  nous  avons  les  deux  Equations 


djou 

T\  —  7^0  siii  s; 


etYj0  (Hant  des  constantes  et  s  une  fonction  lineaire  du  temps  telle  que 

~  = 

Dans  Texprossion  de-^j  nous  aurons  ensuitc  mi  ierme  constant  A0  qui  intro- 
duira  par  quadrature  Targument    - 

JJL  ss  X0«  -H  A. 

Enfin,  quand  on  substituera  a  X  sa  valeur  dans  p  =  /zX  —  ^  4-  E/,  on  introduira 
le  quatridme  argument 

1  v  =  n\x.  —  t  -4-  tu'f  , 

H.  P.  —  YIIL  57 


450  PLANETES  DU-TYPE  D'HECUBE- 

La   iii^me   forme   trigonom^trique   se   retrouvera-t-elle   aux   approximations 
suivantes? 

D'abord  la  premiere  Equation  ( i4)  ne  soul^vcra  pas  de  difficult^.  Sile  second 
membre  de  cette  Equation  contenait  un  tcrme  constant,  il  en  rdsulterait 
dans  81]  un  terme  s^culaire;  niais  cela  n'arrivera  pas  parce  que,  par  raison  de 
sym&trie,  ce  second  membre  ne  peut  contenir  que  des  sinus. 

Passons  ci  la  deuxi&me  et  a  la  troisi&me  equation  (i4)-  D  esl-  clair  que  ces 
equations  donneronl,  pour  8x  et  iy,  des  termes  stfculaires  si  nous  avons  dans 
les  seconds  membrcs  des  Lermes  en  sine-,  coscr.  A  cause  de  la  relation  ( i5),  les 
equations 

— 


donneront  en  eflet  des  termes  seculuires,  a  ruoins  que  Ton  ait 

Q  v'D  -h  P  v/5  =  o. 

Les  autres  Equations  (i4)  donneraient  lieu  a  des  observations  analogues.  Ainsi 
s'introduiraient  des  termes  scSculaires  que  nous  pouvons  et  que  nous  devons 
eviter. 

Pour  eviter  ces  termes,  cherchons  t\  rupresenter  nos  inconnues  pur  des  series 
proc£dant  suivant  les  sinus  et  les  cosinus  des  multiples  de  quatre  arguments  o-, 
£,  JJL,  v,  en  supposant  toujours  que  ces  quatre  arguments  sont  des  fonctions 
lingaires  du  temps,  mais  sans  supposer  que  les  coefficients  du  temps  dans  ces 
quatre  fonctions  lin^aires  aient  rigoureusement  les  valeurs  trouv^cs  en  premiere 
approximation,  c'est-a-dire  les  valeurs  (iS),  (i5  bis),  A0,  /iA0  —  i. 

On  a  alors 

et,  par  consequent, 

,  Av  R  dx      dox      dx    da      dx  ^  dt       dx    d^      dx    <h 

(  ID  )  0  -77  =s  — =—  H r-  0-^-H r-O-T"  H — F-  o  — s-  «4-  -v-O-r-- 

^     '  dt        dt       dv     dt      de.     dt       d\J.     dt       d»    dt 


Nous  voulons,  a  Taide  des  Equations  (i 4),  determiner  non  seulement  nos  incon- 
nues to,  ty,  §U7  ax,  mais  les  constantes  S~,S~,S^,a^. 

dt       dt        dt       dt 

Je  remarque  d'abord  que  dans  le  second  membre  de  ( 16)  flgurent  les  dgrivges 


PLANfeTES  DU  TYPE  D'H£CUBE.  45  1 

de  x.  Nous  pouvons,  dans  ces  dckiv^es,  remplacer  x  par  sa  valeur  approch^e 


B 


Gar  si  nous  commeltons  une  pelile  erreur  sur  x*  Fen-ear  commise  sur-^ 

J 


~ 
at 


sera  Irfcs  petite,   non  seulemcnt  d'une  manure  absolue,  mais  par  rapport 
a  3^-?  c'est-a-dire  par  rapport  aux  quanlil6s  a  calculer. 

Or  si  nous  remplaQons  x  par  sa.  valeur  approchee,  il  vient 

doc  .  dx      dx      dx  ^dx 

35  --  *,sm<r,         ^  =  ^  =  ^-=0,         0_ 

La  seconde  Equation  (i4)>  qui  dcvrail  s'ecrire 


devienl  ainsi 

/      N  .        ^  _^  *  TV  *%   .  wv 

(17)  -r  --  tfosms.S-T-  —  2Doy  =  2jSD  -h  ^-  =  P  sm  <r  -4-  R. 

La  seconde  Equation  (i4)  donne  de  ratoc 

(ijbis)       -^-4-7oCOsar.S^H-2G5a?  =  —  2a?oG  —  oB  —  -^  =  Qcos<r-h  R'. 


P  el  Q  sont  dcs  consUmlos,  R  et  R'  des  ensembles  de  lermes  trigonomeLriques 
donL  aucun  n'a  pour  argument  <r, 

Or  les  Equations  (17)  ei  (17  bis)  n'introduiront  pas  de  termes  s^culaires, 

pourvu  que  S-r;  soil  d<£lormin£  dc  tclle  tacon  quo 
(Qv/D  +  Pv/e)  -  3(roy/D  - 


11  est  uLile  de  rcmarquer  que  Ton  a 


de  sorte  que  le  coefficieuL  de  ^37*10  s'annule  pas. 

Les  quatri^rne  el  cinqui^rne  (5qualions  (  i4)  se  traiteront  de  la  m<5me  manidre 
el  dcHermineronl  5^,  SYJ,  §-;-•  La  sixi^me  equalion  (i4)  donnera  <JA  par  quadra- 
lure,  et  il  cst  clair  que  5  ~~  neseraaulre  chose  que  le  terme  constant  du  second 
membrc  de  cette  Equation.  On  aura  enfin 

_c?v  du. 


452  PLANfcTES  DU  TYPE  D'HECUBE. 

On  peut  done  6viter  les  termes  seculaires,  et  la  difficult^  pcut  loujours  etre 
surmontge.  Elle  ne  se  rencontrerait  d'ailleurs  que  dans  le  calcul  des  termes  du 
troisi£me  ordre  par  rapport  aux  excentricit^s  et  aux  inclinaisons. 

M.  Simonin  n'a  pas  pouss6  1'approximation  aussi  loin;  on  voit,  il  est  vrai, 
dans  ses  formules  figurer  des  lermes  seculaires,  mais  Forigine  enestdiff&rente. 
Les  moyens  mouvements 

da       di       d\t.       dv 
~dt'     dt:      di'     di 

dependent  des  constanles  d'int^gration  et  en  particulier  de  U.  M .  Sirnonin  a 
voulu  donner  a  la  constante  U  un  petit  accroissement  5U;  il  en  r^sulterait 
pour  X)  par  exemple,  un  petit  accroissement 


qui  contient  un  terme  s6culaire  t  sina. 

C'est  cette  differentiation  pour  ainsi  dire  qui  est  Torigine  des  termes  s6cu- 
laires  rencontres  par  M.  Simonin, 

Nouvel  examen  des  termes  en  e'. 

Reprenons  les  equations  (12),  et  cherchons  quels  sont  les  Lermes  les  plus 
imp.oftants,  Dans  les  seconds  membres,  nous  ne  pourrons  conserver  que  les 
termes  qui  contiennent  en  facteur  el  seulement,  en  rejetant  ceux  qui  contien- 
nent  erx  ou  e'y  ]  nous  trouverons  ainsi 


. 
-—  =  —  ne  K  sin  P, 


KI  etant  une  constante  contenant  comme  K  la  masse  en  facteur.  Alors 

SB  =  B'SU,        SG==G^U,        8D  =  D'SU 
contiendront  er  en  facteur  et,  nggligeant  toujours  er  x,  er  y>  nous  pourrons 


=  Me'  sine, 
—•  -f-  zCSar  =  —  (KtB'  -1-  L)e'cose, 


PLANfeTES  DU  TYPE  D'HfCUBE.  453 

•„  ,Lc  termc  KiB'  pent  6lrc  neglige  parce  que  KI  et  B'  sont  Fun  et  Fautre  do 
1'ordre  des  masses. 

Dans  les  seconds  membres,  nous  ferons 

9  =s  n(\Qt-\-  h)  -  /  -f-  7T?'  =  71  JJL  —  i-J-  W' 

el  1'inldgration  sera  immediate. 

Si  nous  negligeons  d'abord  les  perturba  lions  de  Saturne  eldesautres  grosses 
planfetes  sur  Jupiter,  nous  pouvons  rcgarder  e1  et  rss'  comme  des  constantes. 
Alors  §%  se  rgduit  <a  un  lerme  en  cos^,  et  Sy  a  un  terme  en  sint^.  Ges  termes 
seront  grands  parce  que  le  moyen  mouvement  de  9  diff^re  trfes  peu  de  celui 
de  a;  la  difference  est  de  1'ordre  des  masses.  Mais,  si  1'on  veut  tenir  compte  dos 
perlurbations  sgculaires  subies  par  Jupiter,  on  devra  6crire 

e'cosw7  =  2>ccos(«i  H-  p), 
e'sinta'  =  Sxsin(a^-f-  (3), 


ou  chacun  des  seconds  membres  sera  la  somme  d?un  certain  nombre  de  termes 
p^riodiques  a  tri^s  longue  p<5riode;  les  x,  les  a  et  les  (3  sont  des  constantes. 
Les  Equations  (18)  devieindront  alors 

MS*  sill  (/ip  — 


L'int<5gration  est  encore  immediate  et  nous  fait  connaitre  les  variations 
sgculaires  de  1'excenlricit^. 


Termes  elementaires  de  la  longitude. 

11  existe  dans  1'expression  de  SK  des  termes  Elementaires  ^.  tr^s  longue  p6riodc 
et  dont  il  est  ndcessaire  de  faire  une  etude  approfondie.  Nous  supposerons 


c'est-^i-dire  que  nous  n^gligerons  Finclinaison. 
Nous  avons 


en  posant 


454  PLANfeTES  DU  TYPE.  D'H&IUBE. 

O0   dSsignant  1'ensemble  des  termes  ind^pendants  de  la  masse   de  Jupiler 
et  7ft<£i  1'ensemble  des  termes  qui  contiennent  cette  masse  en  facteur. 
Or  on  a 


d'ou 


ou  en  nggligeant  S 


Nous  sommes  ainsi  conduits  a  calculer  <5U  —  n5S;  et  pour  cela  nous  avons  les 
Equations  (3) 

d\J      dF  rfS      d¥  ds          d¥ 


dt  ~  d\  '         dt  "  ds  '         dt~      dS 


qui  nous  donnent 


(puisque  $  ne  depend  pas  de  A  et  que  ^  n'en  depend  que  par  1'interm^diairo 
de  *>    et 


d'ou 


Nous  ne  voulons  conserver  dans  le  second  membre  que  les  termes  s^culaires, 
Or,  nous  avons 


ce  qui  montre  que  le  moyen  mouvement  de  9  +  $  est  tr&s  petit.  Les  termes 
sgculaires  sont  done  les  termes  en  *>-f-i;  si  nous  les  conservons  seuls,  fy 
deviendra  une  fonction  de  9  +  s  et  Ton  aura 


PLANfeTES  DU  TYPE  D'HfcCUBE.  455 

J'(5cris  ^-^a  la  place  de  -77)  parce  que  je  sais  que-~estrnul,  <D0  dependant 

soulement  de  U  el  de  S. 

Commo  tons  los  termes  do  5-~contiennent  on  facteur  to,  Sy  on  3LJ,  et  par 

consequent  m,  jo  vois  quo  la  ddriv^e  dc  3U  —  ;idS  (rtfduile  aux  termes  a  tr6s 
longue  p<5riode)  esl  divisible  par  le  carr6  de  la  masse. 

Co  r&ultat  n'est  autre  chose  que  le  th6or£me  de  Lagrango  sur  l'mvariabilil£ 
des  grands  axes;  car  U  —  nS  est  une  fonclion  du  grand  axe. 

Nous  trouverons  ensuile 

<&  =      A -4-  B  \/2Scos5-h2S(Gcos25-hDsins5), 
^~  as  —  B  /2S  sin*  4-  4$(D  —  C)cosssins  =  —  Bj  -4-  (D  —  C)^r; 

d'ou  enfin 

Seulement,  ainsi  quo  nous  Pavons  fait  observer  (el  en  verlu  du  th£or£me  de 
Lagrangc),  le  second  membre  de  (20)  contient  en  facteur  le  carrc5  de  la  masse 
per turba trice.  En  premiere  approximation,  il  devrait  6tre  regards  comme  nuL 
Si  1'on  veut  pousser  plus  loin  Fapproximation  et  tenir  compte  de  /?i2,  nous 

n'avons  plus  le  droit  de  n^gliger  les  tei^mes  en  -^  —  ™*  En  effct,  si  nous  avons 

ndmis  que  les  seuls  termes  S(5culaires  (5taient  les  termes  on  c  +  s,  c'est  parce 
que  nous  avions  remplac6  x  et  y  par  lours  valeurs  approcheos 


(et  que  nous  avons  dans  9  remplac6  ?i  par  /jt  en  supprimant  la  partiep^riodique 

Nous  trouvons  alors 

JL  —  ~  ss  —  Ksinp-f-(L  4-M)(rcosp  —  d?sinp). 
av       as 

II  vient  done 

d 
(21)  dt  ~ 

H-  ne'[—  Ksin^  -t-(L  *+-  M)(/cosp  —  a? sine)], 

Mais,  a  col6  du  th^or^me  de  Lagrange  sur  Finvariabilit^  des  grands  axes, 
nous  avons  celui  de  Poisson,  d'apr&s  lequel  les  termes  s($culaires  des  grands 


456  PLANETES  DU  TYPE 

axes  qui  contiennent  ni*  en  facteur  doivenl  <5galement  disparaitre.  Ainsi,  dans 
le  second  inembre  de  (21 ),  les  termcs  a  longue  p^riode  de  Fordre  de  w2  devront 
se  d6truire. 

Ce  r^sultat  doit  £lre  rapprochcS  de  ceux  qu'ont  obtenus,  par  la  m<3thodc  do 
Gyld£n,  M.  Ludendorf  pour  la  plan&te  Etecube,  M.  Brendel  pour  la  plan&tc 
Hestia.  Ces  deux  savants  onl  cherch<5  a  former  les  termes  £  longue  p^riode  qui 
pourraient  exister  dans  le  d^veloppement  de  la  quantity  qu'ils  appellent  S  et  en 
se  bornant  aux  termes  du  second  degr£  par  rapport  aux  excentricit<5s.  Us  out 
reconnu  que  les  plus  importants  de  ces  termes  se  d^truisent. 

Ce  r&sultatj  qui  a  cout<§  aux  deux  auteurs  d'assez  longs  calculs,  n'est  done 
autre  chose  que  la  traduction  dans  le  langage  de  Gyldtfn  du  c6l6brc  th^or^mo 
de  Poisson. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  faudrait  en  revenir  a  liquation  (19)  et  rechercher  quels 
sont  les  termes  du  second  membre  qui  peuvent  avoir  une  valeur  sensible.  Gelte 
tHude  pr(5senterait  un  grand  int6r6t,  car  elle  permettrait  de  con,tr6ler  les  r<5sul- 
tats  obtenus  par  M.  Harzer,  au  sujet  de  termes  a  longue  ptSriode  dont  les  coef- 
ficients seraient  extr&mement  6lev<5s  et  dont  1'existence  a  6t&  contest<5e  par 
M.  Backlund  (voir  Bull,  astron.^  l.  14^,  p.  3ai).  Bien  que  Panalysc  de 
M.  Backlund  soil  sujette  a  une  sgrieusc  objection,  un  contr6le  direct  pourrait 
6tre  fort  utile. 


NOTE 

SUR  Li  STABILITE  DE  L'ANNEAU  DE  SATURNE 


Bulletin  astronomique^  t.  2,  p.  507-608  (aovembre  1886). 


Laplace  a  d($montr6  que  1'anneau  de  Saturne  ne  pouvait  6tre  stable  qu'a  la 
condition  d'etre  subdivis<3  en  plusieurs  anneaux  concentriques  animus  de  vitesses 
de  rotalion  diflferentes ;  de  sorte  que,  si  1'observation.  ne  nous  avait  pas  permis 
de  conslater  directement  cette  subdivision,  la  thgorie  de  la  pesanteur  aurail  pu 
suffire  pour  la  faire  pr<5voir.  Depuis,  M.  Tisserand  (4)  a,  par  une  analyse 
approfondie,  confirm^  le  r<3sultat  de  Laplace ;  il  a  reconnu  qu'un  anneau  unique 
ne  pourrait  subsister  que  si  la  density  de  1'anneau  <5tait  notablement  sup<5rieure 
a  celle  de  la  plan^te,  ct  il  a  calculi  la  largeur  maxima  de  chaque  anneau  <&3mcn- 
laire  en  fonclion  de  sa  density  et  de  son  rayon  moyen. 

On  voit  ainsi  que  cliaque  anneau  <5l<5'mentaire  doit  6tre  d'autant  moins  large 
que  sa  density  est  plus  faible,  Mais  on  peut  aller  plus  loin  encore  dans  cette 
voie  :  je  vais  montrer  que,  si  la  density  devient  inferieure  a  une  certaine 
limite,  tout  anneau  fluide  est  instable,  quelle  que  soit  d'ailleurs  sa  largeur.  Sous 
Finfluence  de  la  moindre  perturbation,  1'anneau  ne  se  d^composeraitplusalors 
en  plusieurs  anneaux  concentriques,  mais  il  se  r^soudrait  en  un  grand  nombre 
de  getits  satellites. 

Dans  ma  Note  sur  l^quilibrc  d'une  masse  fluide  amim^e  d'un  mouvement  de 
rotation  (Bull,  aslron,,  t.  2,  p.  109),  j'ai  montrg  qu'une  pareille  masse  ne 
peut  £tre  en  ^quilibre  stable  que  si  la  vitesse  de  rotation  w  est  plus  petite 

(*)  Annales  de  VObservatoire  de  Toulouse,  t.  1. 

H.  P.  —  VIII.  58 


458  LA   STABILITY   DE   L'ANNEAU  DE  SATURNE. 

que  ^27rp/,  p  etant  la  density  moyenne  de  cette  masse  et  /1'attracLion  de  deux 
unite's  de  masse  a  1'unite"  de  distance. 

Si  1'anneau  tHait  fluide  et  tournait  d'une  seule  piece,  on  devrait  done  avoir 

CO2  <  2  ftp/. 

D'autre  part,  on  a  pour  la  vitesse  de  rotation 


r  e'tant  le  rayon  de  1'anneau  (3l£nientairc  conside>£  et  M  la  masse  de  Saturne. 
Si  nous  appelons  r1  le  rayon  de  la  planete  et  p'  sa  densite*,  il  viendra 


On  d^duit  de 


ou 


De  1'anneau  int^rieur  £  Panneau  ext^rieur,  lc  rapport  —  varie  ^  pen  pres  enlro 
les  limites  i  ,5  et  a,  2  :  le  second  membre  varie  done  entre^  et  -^* 

Si  done  les  anneaux  gtaient  fluides  et  tournaient  d'une  seule  piece,  la  densit<5 
de  1'anneau  inte*rieur  devrait  6tre  au  moins  dgale  au  cinquiemc  ot  celle  de 
Panneau  extt^rieur  au  seizieme  de  celle  de  la  planete. 

On  verra  peut-6tre  la  une  raison  de  ne  plus  conside*rer  les  anneaux  comme 
formes  d'une  multitude  de  satellites  extSmement  petits;  Maxwell  estimait  en 
effet  qu'un  anneau  fluide  ne  pourrait  6tre  stable  que  si  sa  densite"  6tait  au  plus 

au  i-  de  celle  de  Saturne. 


SUR  LES  SATELLITES  DE  MARS 


Comptes  rendus  de  rAcademie  des  Sciences ,  t.  107,  p.  890-892  (3  d^cembre  1888). 


Dans  uno  Nolc  rtfccnle  (20  aout  1888),  M.  Dubois  <§mel  Phypoihfcse  que 
Phobos  el  Djoimos  sonL  de  pelites  planfeles  qui  ont  pass<3,  il  y  a  quelques  ann6es, 
dans  le  voisinage  de  Mars  et  ont  616  rotcnucs  par  Pallraction  de  cet  astre.  C'est 
ainsi  qu'il  explique  que  ces  deux  satellites  de  Mars  n'aienl  6U3  observes 
qu'cn  1877. 

Celte  hypoth&se  est  inadmissible.  On  peut  s'en  rendre  compie  d'abord  en 
nggligeant  Pexcentricit<3  de  Mars.  Si  Ton  suppose  en  effet  que  le  rnouvementde 
Mars  est  circulaire  et  uniforme,  le  probl&me  des  trois  corps  admet  une  int6- 
grale  connuc  sous  le  nom  Nintegrale  de  Jacobi,  et  qui  s'dcril 


,   ,  M      u,      P2 

(  i  )  --  —  —  c  -h  —  =s  const. 

2        R      p       2 

Dans  colie  relation,  M  d^signc  la  masse  du  Soleil,  JJL  celle  de  Mars,  n  le 
moyen  mouvement  de  Mars,  R  est  la  distance  de  la  petite  planfcte  au  Soleil,  p 
sa  distance  a  Mars,  r  sa  distance  au  centre  de  gravity  G  de  Mars  et  du  Soleil; 
enfin  9  est  sa  vitesse  relative  par  rapport  a  des  axes  mobiles  ayant  leur  origine 
en  G;  Paxe  des  z  <3tant  normal  au  plan  de  1'orbitc  de  Mars  et  1'axe  des  x  ^tant 
la  droite  qui  joint  Mars  au  Soleil. 

Si  Phobos  avait  616  autrefois  une  petite  plan&te,  il  aurait  du?  ^L  une  6poque 
antgrieure,  couper  1'orbite  de  Mars  en  un  point  assez  6loign6  de  cet  astre  pour 

que  le  terme  -soit  n£gligeable.  La  formule  (i)  permet  alors  de  calculer.quelle 

6tait  a  ce  moment  la  valeur  de  P;  le  calcul  donne  une  valour  imaginaire. 

Si  Ton  ne  croyait  pas  pouvoir  nggliger  I?excentricit6  de  Mars,  d'autres  consi- 
d^rations  pcrmettraient  encore  de  rejeter  I'hypoth^se  de  M.  Dubois.  Cette 


460  LES  SATELLITES  DE  MARS. 

hypothec  revient  en  effet  a  admettre  que  les  6l6ments  des  deux  satellites  6taient, 
il  y  a  pen  d'ann^es,  tr&s  diflferents  de  ce  qu'ils  sont  aujourd'htii;  et  par  cons<3- 
quent,  que  la  force  perturbatrice  du  Soleil  les  fait  varier  trfcs  rapidement.  Or 
cette  force  perturbatrice  est  du  mfimc  ordre  de  grandeur  que  la  quantity  que 
Ton  appelle  w2,  c'est-a-dire  que  le  carre  du  rapport  des  moycns  monvcments. 
On  voit  que  cette  force  ne  produit  sur  les  <5l6menls  de  la  Lune  que  des  variations 

extr6mement  lentes.  D'ailleurs  il  est  ais£  de  calculer  que  m2  est  pour 
Deimos  i  600  fois  plus  petit  et  pour  Phobos  20  ooo  fois  plus  petit  que  pour  la 

Lune.  Aussi,  quoique  Texcentricit^  de  Mars  soit  environ  6  fois  plus  grande  que 
celle  de  la  Terre,  je  crois  pouvoir  affirmer  sans  calcul  que  les  laments  des 
des  satellites  de  Mars  ne  peuvent  pas  avoir  vari6  sensiblement  depuis  un  sifcclc, 

Bien  que  I'hypoth6se  de  M.  Dubois  doive  6tre  abandonee  en  ce  qui  concerne 
Phobos  et  Deimos,  il  y  a  peut-6tre  quelque  int<5r£t  a  se  rendre  compte  de  ce 
qui  arriverait  si  une  petite  plan&te  s'approchait  beaucoup  de  Mars, 

On  voit  sans  peine  qu'i  sa  sortie  de  la  sphere  detraction  de  Mars,  sa  vitesse 
relative  par  rapport  a  cet  astre  serait  sensiblement  la  m6me  en  grandeur  qu'i 
son  entree  dans  cette  sphere,  mais  pourrait  toe  tr^s  dilF^renle  en  direction, 

Elle  ne  pourrait  done  devenir  momentantoenl  satellite  de  Mars  que  si  celte 
vitesse  relative  6tait  sensiblement  nulle.  Cela  est  tr&s  improbable  sans  6lrc 
absolument  impossible;  en  tout  cas  elle  qnitterait  de  nouveau  la  plan^le  apr&s 
un  petit  nombre  de  revolutions,  et  son  grand  axe  demeurerait  pr^s  de  100  fois 
plus  grand  que  celui  de  Deimos, 


SIXIfiME  PARTIE.  —  QUADRATURES  MfiCANIQUES. 


SUR  LES  QUADRATURES  MECANIQUES 


Bulletin  astronomique^  t.  16,  p.  882-387  (octobre  1899). 


1.  Quand  Fexcentricite  du  corps  trouble  est  trop   grandc  pour  quo  Ton 
puisse  ddvelopper  suivant  les  puissances  de  celle  quantity,  on  a  ordinairement 
recours  aux  quadratures  m<2caniques.  Le  plus  souvent,  le  corps  trouble  reste 
sur  une  partie  de  son  orbite  tr&s  eloigne  de  la  plan£te  troublante,  de  sorte  que 
dans  celto  partie  les  perturbations  sont  tr&s  petites  et  souvent  presque  negli- 
geables.  Dans  Fautre  partie  de  1'orbite,  au  contraire,  il  se  rapproche  beaucoup 
de  la  plan&te  troublante  et  les  perturbations  sont  relativement  considerables. 

On  est  done  oblige,  au  moins  dans  cette  seconde  partie  de  I'orbite,  de 
multiplier  beaucoup  les  intervalles,  non  seulement  parce  que  la  quantity  & 
integrer  est  tr£s  grande,  mais  surtout  parce  qu'elle  varie  tr&s  rapidement.  Je 
me  suis  demands  s'il  n'y  avait  pas  moyen  d'abr^ger  un  peu  le  travail  de  ces 
quadratures  m^caniques  en  s'aflranchissant  de  cette  circonstance. 

2.  Je  supposerai  d'abord  que  Forbite  du  corps  trouble  soit  tr6s  excentrique 
et  celle  de  la  plan&te  troublante  circulaire.  Je  prendrai  pour  variable  Panomalie 
excentrique  du  corps  trouble  que  j'appellerai  u.  Les  coordonn^es  du  corps 
trouble,  le  temps  et,   par  consequent,  les  coordonn<5es  du  corps  troublant 
seront  des  fonctions  entires  de  u.  Si  done  j'appelle  F(w)  le  carr^  de  la  dis- 
tance des  deux  corps,  la  fonction  F(&)  sera  aussi  une  fonction  enti&re  de  w, 
c'est-a-dire  d^veloppable  suivant  les  puissances  de  w,  quelque  grande  que  soit 
cette  variable. 


462  LES  QUADRATURES   MECANIQUES. 

Les  integrates  qu'il  s'agit  de  calculer  sont  de  la  forme 

y*G(i*)[F(«)f  ««fo, 

s  6tant  un  entier  positif  impair  et  G(u)  une  autre  fonction  entire. 

Je  suppose  que  le  moment  ou  les  deux  corps  sont  le  plus  rapproche's  1'un  de 
1'autre  correspond  a  la  valeur  u  =  u^. 

La  difficult^  provient  de  ce  que,  pour  u  voisin  de  MO>  F(u)  devicnt  tres  petit 


__ 

et  que,  par  consequent,  [F(w)]    5  est  grand  et  varie  rapidement. 
Gonside"rons  les  racines  de  liquation 

F(M)  =  O. 

Solent  MI,  u\  ;  M2,  u't  les  qualre  racines,  imaginaires  conjugates  deux  a  deux, 
les  plus  rapprochees  de  UQ. 
Soit 

(1)  P(a)  =  (tt—  a,  )(« 

(2)  F(M)  = 

Q(z^)  sera  encore  uno  fonction  enliere;  mais  elle  ne  deviendra  plus  tres  petite 
pour  u  voisin  de  «0- 

Si  alors  nous  considerons  la  fonction 


cette  fonction,  dans  le  voisinage  de  u  =  UQ,  nc  deviendra  plus  tres  grande  et 
ne  variera  plus  tres  rapidement;  j'ajouLerai  que  dans  le  voisinage  de  u  =  w0j 
elle  pourra  etre  de'veloppe'e  en  s^rie  ordonnee  suivant  les  puissances  de  u  —  w0 
et  que  la  convergence  de  cette  se"rie  sera  raplde.  Nous  pourrons  done  poser 


(3) 


etant  un  entier  plus  grand  que  ->  H(w)  un  polynome  et  R(w)  une  fonction 


qui  reste  tres  petite.  II  vient  alors 


La  premiere  inte'grale   est  une  intggrale   elliptique;  la  seconde  peut  se 
calculer  d'une  faQon  relativement  rapide,  puisque  la  fonction  sous  le  signe 
I   est  petite  et  ne  varie  pas  rapidement. 


LES  QUADRATURES  MECANIQUES.  463 

J'ajouterai  que  Fintggrale  elliptique  en  question  est  a  peu  de  chose  pr&s  <§gale 
a  une  integrate  elliptique  complete,  c'est-a-dire  a  une  periods  de  Pint^grale 
ind(5finie.  Comparons,  en  effet,  Fintograle  complete 


et  Fintegrale  a  calculer 


La  valeur  UQ  sera  comprise  enLre  Ics  deux  limites  d'inttSgration  Ui  et  w2;  or, 

c'est  seuleinent  dans  le  voisinage  de  w0  que  la  fonctioii  sous  le  signe    C 
acquierl  une  valour  notable;  la  difference  des  deux  inle"grales 


/V" 

*/_.«,  */Wa 


est  done  petite  et  le  calcul  n'en  pr^senle  pas  de  difficult^. 

3.  Supposons  maintenant  que  1'orbite  du  corps  troublant  nc  soit  plus  circu- 
laire,  imiis  elliptique,  quoique  tr&s  peu  excentrique. 

Les  coordonn(5es  du  corps  troublant  seront  encore  des  functions.  entires  de  - 
1'anomalie  excentrique  du  corps  troublant;  mais  celle-ci,  qui  ne  sera  plus 
proportionnelle  au  temps,  ne  sera  plus  une  fonction  entire  de  w,  c'est-^i-dire 
de  1'anomalie  excentrique  du  corps  trouble. 

Soit  done  9  I'anomalie  excentrique  du  corps  troublanl;  P  n'est  plus  fonction 
cnti&re  de  u]  mais  9  pent  se  de"vclopper  suivant  les  puissances  de  l'excentricit(5 
ct  la  convergence  de  ce  devcloppement  est  ir&s  rapide  puisque  cette  excentri- 
est  tr6s  petite. 

Soit  done 


ce  dtfveloppernent  ct  soit  v1  la  somme  des  m  premiers  t'ermcs.  La  difference 
9  —  9'  sera  tr6s  petite  et  9J  sera  une  fonction  enli&re  de  u. 

Ce  que  je  viens  de  dire  de  9  s'applique  a  une  fonction  enli&re  quelconque 
de  9  el  de  u  et,  en  particulier,  aux  coordonn^es  du  corps  troublant  et  au  carr6 
de  la  distance  des  deux  corps. 

Les  deux  fonctions  que  j'ai  appetees  F(w)  et  G(u)  ne  sont  done  plus  des 


464  LES  QUADRATURES  MECANIQUES. 

fonctions  enti&res   de   u]   mais  elles  different  tr&s    peu  de  deux  fonctions 
entires  E'(tt)  &.G?(u)..  . 

On  peut  ainsi  remplacer  I'inlggrale 

r  — 

/G(K)[F(M)]    *du 

par  la  suivante  : 


(ou  F'  et  G'  sont  des  fonctions  entires),  en  commeltanl  une  erreur  qui  est  dc 
1'ordrc  de  la  mI6mc  puissance  de  1'excentricite  de  la  planete  troublanle  (et  cela 
en  prenant  m  aussi  grand  que  Ton  veul). 

CeLLe  soconde  int<5grale  se  traiterail  comme  cello  du  paragraphe  prudent. 

4L  On  pourrait  objecter  que  le  calcul  des  racines  ui:  u\,  u%,  u'2  pourra 
presenter  autant  de  difficulte  que  le  calcul  direct  lui-m£me;  mais  il  faul 
observer  qu'il  n'est  pas  n<5cessaire  de  calculer  ces  racines  exactement. 

Si  Uij  u'i:  u%,  u'z  d^signent  non  plus  les  racines  de  F  =  o,  mais  des  valeurs 
approch^es  de  ces  racines,  et  si  Ton  conserve  les  formules  (i),  (2)  et  (3)  qui 
d<2finissent  P,  Q,  H  et  R7  la  fonction  R  restera  encore  petite,  si  Papproxi- 
mation  des  racines  est  suffisante,  et  les  m£mes  proc(5d<5s  resteront  applicables." 

Je  crois  qu'il  suffira  le  plus  souvent  de  prendre  pour  P(&)  les  cinq  premiers 
termes  du  dgveloppement  de  F(w)  suivant  les  puissances  de  u  —  UQ. 

5.  On  pourra  aussi  quelquefois,  au  lieu  de  quatre  racines  Wi,  u\,  w2,  w'2  en 
consid&rer  deux  seulement  u±  et  u\  et  poser 


Les  integrates  elliptiques  seront  alors  remplac<5es  par  des  integrates  circu- 
laires. 

On  pourra  surtout  introduire  cette  simplification,  si  la  masse  troublante  est 
tr£s  petite  et  si  les  perturbations  ue  deviennent  sensibles  que  parce  qu'a  un 
moment  donn£  les  deux  corps  se  rapprochent  beaucoup. 

Soit,  par  exemple, 


nous  pourrons  poser 

(«  —  WI)(M-—  u\  )  ="(#— 


LES  QUADRATURES  MECANIQUES.  465 

puis 


-( 
d'ou 


cl 


Or  la  fonctioii 


peul  so  dtfvelopper  suivanl.  les  puissances  do  u  —  MO;  soil 

(P).  p0-+-pt(M-Wo)H-pa(M 

c(i  d(5veloppemoni. 

Si  ^  =  i  ,  il  restc  &  calculer  Fintt^gralc 


ct  Ton  Irouvc  pour  l'int,6gralo  indtSfinic  ime  s6ric  dont  Ic  Lormo  lo  plus  impor- 
lant  osl 


ol  dont  les  auln^s  tcrmos  sont  de  la  forme 

Aw(M-he-«S). 

II  n'y  a  plus  qti'i\  substituor  dans  celtc  s^rie  les  limilcs  d7int(5gration;  mais 
il  nous  resie  &  nous  rondre  compte  dc  la  rapidit^  de  la  convergence  de  celte 
s(Srie. 

J'obsorve  ,d'abord  quo  les  coefficients  (3/t  sont  du  m6me  ordro  do  grandeur 

quc  ;  -  rr-  D'autrc  part. 

^          («2—  W0)rt  l  ' 

^(eS-.  ^-5)1  ^  =  GS  +  SX«  tf»t, 
od  C  =  o  si  ft  est  impair  et  oil  C  =  ±  -.  —  —j  si  /i  est  pair  et  ou 

\2  V 


H.  P.  —  vnr.  59 


4G6  LES  QUADRATURES  M^CANIQUES. 

Pour  71  Irtjs  grand  el  pair,  C  osl,  du  m6mo  ordre  de  grandeur  quo  i~",  do 
sorle  que  le  coefficient  du  terme  en  £,  dans  noire  serie,  convergora  avoc  la 
mdme  rapidile  qu'une  progression  g<3om£trique  dont  la  raison  osl 

a2          __  (  Ui  —  u  o )  (  u\  —  UQ  ) 

(  Z/-2  —  WQ  )2    ~"  (  W2  —  Wfl  )2 

Qiianl  a  Fensomblo  dos  lermes  exponentiels,  il  convergera  aver,  la  memo 
rapidilu  qu'uno  progression  geom^trique  dont  la  raison  osl 

U  — a 


U-2 UQ  U* UQ 

U  represent  ant  Fune  dos  valours  de  u  qui  correspondent,  a  1'unc  dos  limllos 
d'inlggralion,  c'osl-a-diro  a  Fuiio  des  limiles  de  1'intervalle  auquol  la  mtflhode 
doil  s'appliquer. 

Ceci  nous  fait  voir  quclle  ost  la  condition  pour  quo  cetlo  m<5lliode  puisso 
s'appliquer  avec  avantagc.  Tl  faul,  d'une  part,  que  MI  —  UQ  soil  petit  par  rapport 
a  w2 — UQ;  d'autre  pan,  quo  U  —  Ui  el,  par  consequent,  U  —  UG  soiont  petits 
par  rapport  a  w2 —  UQ. 

Rappelons  que  z^0,  U,  MI,  uz  representent  les  valours  de  u  qui  correspondent 
respectivement  a  la  distance  minima  des  deux  corps,  a  1'uiie  des  lirnites  de 
1'intervalle  d 'integration,  a  la  racinc  de  F  =  o  la  plus  voisinc  de  Wo,  et  cnfin  a 
la  racine  de  cette  m^me  equation  la  plus  voisine  de  UQ  apr&s  Ui  etsaconjugmle. 
II  fa ut  done  que  deux  racines  conjugates  soient  beaucoup  plus  voisinos  de  MO 
que  les  autres;  sans  quoi,  il  vaudrait  mieux  avoir  recours  aux  fonctions  ollip- 
liques. 

Le  cas  de  s^>  i  so  ram6ne  facilement  a  celui  de  s=  i,  car  les  integrates  do 
la  forme 

(  U  —  UQ  )fl  du 


se  ramfenent  facilement  par  des  proc<5dds  connus  au  cas  de  s  =  i . 


OBSERVATIONS 

AU  SIJJET  DE  L'ARTICLE  PRECEDENT 


Bulletin  astronomique,  t.  18,  p.  4o6-420  (novembre  1901). 


1.  On  no  sanrnit  prondro  a  la  lotlro  1'affirmation  do  M.  Soaros  quo  1'oxaoli- 
lude  du  rtisnllal  depend  bion  plus  do  la  frequence  dcs  changemonls  do  signc 
dos  differences  succossivcs  qne  do  la  valenr  absolue  do  cos  differences. 

Soionl  F(#)  la  fonction  a  inlerpolcr,  #1,  a»,  .,.,  an  los  valours  pour 
lesquelles  on  calcule  la  fonclion  F(«i),  F(«2),  .  .  . ,  F(an);  nous  romplacons 
la  fonclion  F(#)  par  im  polynome  de  n  —  iI(Nmc  dog-re  P(a?),  on  clioisissanl  los 
cocfficionls  do  co  polynome  de  tclle  facon  quo 


Soil  alors 

el  soil  A1  le  maximum  do  la  valour  absolue  do  la  derivee  ftlftmc  do  F(#)  dans 
Tinlorvallo  considere;  I'errcnr  commisc  esl  plus  polilo  quo  la  valour  absolue  do 

_£ 
L'orrour  commise  stir  Piniegralc  esl  done  plus  pelilo  quo 


Mais  co  resullat  donneraii  uno  idee  Lr^s  incxactc  do  la  grandeur  do  1'erreur, 
qui  poul  ^Irc  boaucoup  plus  pclile.  II  esl  clair  quo  cello  orrour  pen  I 
ropreseniee  par  tine  iniegrale  dc  la  forme 


rF(«)(a?)e(*)dar, 


468  '  OBSERVATIONS  AU  SUJET   DE  L'ARTICLE  PRECEDENT. 

ou  F(»)(#)  represente  la  d6riv^c  7&l6mo  de  F(#)  et  ou  0(#)  est  une  fonction  qui 
ne  depend  que  des  limites  d'integration  et  des  valeurs  a±J  a2,  .  .  .  ,  an. 

Pour  determiner  cette  fonction  9  (a?),  supposons  que  la  fonction  F(#)  soit 
definie  de  la  facon  suivante  :  i°  Elle  devra  s'annuler  pour  x  =  a/;  2°  elle  sera 
continue  ainsi  que  ses  n  —  2  premieres  derivees;  3°  la  derivtSe  n  —  iI6me  sera 
continue  egalement,  sauf  pour  une  valeur  z  de  x  comprise  entre  ap  et  ap+i  ;  en 
franchissant  cette  valeur,  cette  d£rivt§e  subira  un  saut  brusque  6gal  a  i,  de 

telle  facon  que 

F(«-i)(*  -+-£)  =  F^-^Cs  —  e)  -H  i; 

4°  la  d<5riv(Se  /iifemc  sora  nulle  partoui,  sauf  pour  la  valeur  5,  pour  laquelle  ello 
n'existe  pas. 

Dans  ces  conditions,  1'inttSgrale  I  F(a?)  rf5?  [dont  la  valeur  approchtfe  d^duile 
par  interpolation  des  valeurs  F(a4),  F(«a),  ...,  F(an)  serait  6videmment 
nulle]  ne  sera  autre  chose  que  ce  que  nous  appelons  Verreur  commise  et  sera 
^galea  &(s). 

D^lerminons  done  la  fonction  F(#)  qui  satisfait  aux  conditions  pr6c6dentes. 
D'abord  elle  sera  <3gale  a  un  polynome  du  n  —  ilfemo  degrtS  pour  x  <  z  et  u  un 
autre  polynome  du  /i  —  ii6me  dogr<§  pour  x^>z.  Soient  Q4(a?)  et  Qa(^)  ces 
deux  polynomes.  Soient 

*i(a?)  =  (sc  —  at)  (ar  —  «»).  .  .(a?  —  ap), 
*s(fl?)  =  (a?  —  a^+i  )  (*  —  ^H-»).  ..(«?  —  ««), 
d'ou 

$(aO  =  $i(a:)$s(fl?), 

Qi  devra  6tre  divisible  par  Oi  et  Q2  par  €>2  ;  soient 


La  difference   Q2  —  Qi   doit,  pour  #~£,  s'annuler  ainsi  que  ses   n 
premieres  d6riv(5es,  tandis  que  la  w  —  iI6me  doit  6tre  6gale  u  i;  on,  a  done 


Cela  suffit  pour  determiner  les  deux  polynomes ;  car 
Decomposons  le  second  membre  en  elements  simples 


OBSERVATIONS  AU  SUJET   DE  I/ARTICLE  PRECEDENT,  469 

Oil 


de  sorte  que 

*==/>  /=« 

_.         _.  ^ri      A i  ^  „     v'        A/ 

().>:=  <I>    ^ 5  Oj  = <I>        ^ 

V"  4««J  iP  —  flf/  V  JM      d? rtf 

SoienL  #0  ut  5?i  les  deux  limites  d'integration,  de  telle  sorle  que 
il  viendra 


rc^ jbjt±__    (at—*)'1-*- 

/      (n-i)I  *'(«0(«-«i 


Oil 


On  voit  quo  dans  le  premier  termc  la  sommation  doit  6trc  dtendue  a  toules 
les  valeurs  de  a/  plus  pelites  que  z  et,  dans  le  second,  a  ioules  les  valeurs  de  at 
sans  exception. 

Rappolons  quo,  pour  une  fonclion  F(ar)  quclconque,  la  formule  d'interpo- 
lation  nous  doiine 


de  sorle  que  la  valeur  approchde  de  Tinl^grale  s'<5crira 


ce  qui,  en  posant 

$  dx 


s'^crit  Lout  sirnplement 

(2) 

C'est  la  formule  ordinaire  des  quadratures  m^caniques. 


470  OBSERVATIONS   AU  SUJET  DE  I/ARTICLE   PRUDENT. 

Le  premier  terme  de  la  formule  (i)  s'ecrit  alors 

2p  (g'~"  g)""1 
faiBf    (n-i)i     ' 

QiuinL  au  second,  il  pent  s'^crire 

J f    (n  —  i)!  <E>  ""         n\ 

On  u  done  fmalement 


pour  les  valeurs  de  *  comprises  entre  afj  et 

Nous  voyons  que,  dans  chaque  intervalle,  6(5)  esl  un  polynome  d'ordre  ;i 
en  £,  mais  que  ce  n'est  pas  le  m^me  polynome  dans  les  diflferenls  inlervalles. 

Quand  z  franchit  la  valeur  afi+i,  il  faut  ajouter  au  second  membra  de  (3)  un 
terme  compl^mentaire 


Comme  ce  terme  comptementaire  s'annule  ainsi  que  ses  n  —  2  premieres 
d^riv^es,  nous  devons  conclure  que  ©(#)  est  continue  ainsi  que  ses  n  —  2 
premieres  d6riv(5es.  Au  contraire,  la  d^riv^e  n  —  i  est  discontinue  el  subit  un 
saut  brusque  (  —  i)ll~1B|  quand  z  franchit  la  valeur  «,-. 

Dans  1'intervalle  x^a^  &(z)  se  r<5duit  a  (Xo~~^Yt  et  dans  Tinlervalle  atlx\.  a 


-11 

2(0£—  £)M        (a?0-~^)«  _   /•a*(Jg  —  jg)/!-! 
1    (n  —  i)!     "*"        /z!        "J         (i  —  i)! 


La  deriv<§e  (;t  —  i)I6mc  de  ®(z)  s'annule  done  aux  deux  limiles  pour  z  =  XQ 
et  pour  z  =  XL.  On  se  Fexpliquera  si  Ton  observe  que  la  d^riv^e  /iI6mo  esl,  dans 
eel  intervalle,  conslante  et  egale  a  (  —  i)";  raccroisscment  total  de  la  d<5riv6e 
(n  —  i)16meserait  done 


si  cette  d^riv^e  <Hait  continue,  Mais  a  cause  des  sauts  brusques  qu'elle  subit, 

—  i)«-i  2:  B,, 


cet  accroissement  sera 


OBSERVATIONS  AU  SUJET   DE  L' ARTICLE   PRECEDENT.  471 

c'est-a-dirc  zero,  puisquc 

SBz-=tft  — #0. 

La  fonction  0(x?)  s'annulc  aux  deux  limites  ainsi  quo  ses  n  —  i  premises 
d<3riv6es;  si  elle  s'annule,  en  oulrc,  h  fois  dans  1'intervalle,  sa  derivee  jp[bmtf 
(p  <  ji)  s'annulera/;  -h  h  fois  el,  en  parliculier,  la  derivee  n  —  ilfimc  s'annulcra 
/i-+-h  —  i  fois;  or,  on  voit  sans  peine  que  cette  d&riv6e  s'annulc  au  plus  2,71 —  i 
fois;  a  savoir  une  fois  au  plus  dans  chaque  inlorvalle  a/«/+i,  uiic  fois  au  plus 
en  chacim  des  points  «/.  Done  ®(z)  s'annule  an  plus  n  fois. 

II  suit  de  la  quo  si  F(/i>(#)  esl  plus  petit  en  valcur  absolue  quc  M^,  I'erreur 
commise  sera  plus  petite  que 


M»  /""i 

^.IV 


Dans  cette  formulc  intervient  uniquement  la  limite  sup<5rieure  de  |F(")(#)  | 
et  nullement  la  frequence  dcs  changements  de  signe  de  cette  d<jriv(5e. 

1^'assertion  de  M.  Seares  n'aurail  done  aucun  sens  si  Ton  devait  se  Jiorner  a 
la  limite  donndc  par  cette  formulc.  Mais  il  y  a  des  cas  ou  Ton  pent  la  remplacer 
par  une  limite  a  pen  pr6s  moitid  moindrc. 

Supposons,  en  efFet,  que  ¥(li](x)  demeure  toujours  positive;  1'erreur  scruil 
plus  petite  que 


H(a?)  <5lanL  une  fonction  qui  serail  dgale  a  ®(o?)  quand  6(57)  est  positif  el  a 
zero  (juand  ©(a?)  est  ndgnlif. 

Remarquons  que,  si  F(/<)(^?)  est  une  conslanle,  la  valour  de  I'crreur  esl 

M»  Ce(x)dx 

et  que  si  ®(a?)  change  frequemment  de  signe,  cette  integrale   I  ®(x)dxpeu\ 

Alre  IxNiucoup  plus  petite  que    /  |  ®(#)  |  dx. 
Si  ®(a?)  (Hail  conslaininent  positif,  Ferreur 


scruil  plus  grande  si  F<">(#)  <Hait  constamment  posilif  que  si  F<")(#),  conser- 
vnnt  d'ailieurs  la  mdme  valour  absolue,  (5tait  tant6t  positif,  tantdl  n6gatif ;  cela 
serail  directemcnl  conlraire  a  Tassertion  de  M.  Seares. 


jj;2  OBSERVATIONS  AU  SUJET  DE  ^ARTICLE  PRUDENT, 

Si,  au  conlraire,  0(#)  change  de  signe,  Ferreur  sera  plus  grande  si  Y(n)(a) 
change  de  signe  en  mdme  temps  que  8(2?)  ou  a  peu  prfes  en  m6me  temps 
que  0(#),  que  si  FW(X),  tout  en  conservanl  la  m£me  valeur  absolue,  resle 
constamment  posilif,  ou  change  de  signe  ind<3pendamment  de  0(a?).  Voila 
dans  quelle  uiesure  Fassertion  de  M.  Scares  est  exacle. 

Soil  d'abord 


et  soil  A  1'erreur  correspondanle  ;  supposons  que  a(x)  change  frgquemmenl 
de  signe. 

Soit  mainlenant  B  Ferreur  qui  correspond  a  1'hypothfcsc 


el  C  Ferreur  qui  correspond  a  Thjpoth^se 

F<«)(a?)  =  e(*)- 

Nous  pouvons  supposer  que  c(a;}  est  line  constanle  e^ale  a  la  plus  petite 
valeur  de  a(x}  el  que 

b(x)  =  «(#)  —  c(x). 

-  Alors  la  plus  grande  valeur  absolue  de  &(#)  sera  au  plus  le  double  de  la  plus 
grande  valeur  absolue  de  a(#),  el  b  (x)  sera  conslammenl  positif.  On  aura 
d'ailleurs 

B  =  A—  C; 

il  est  done  impossible  que  [Bj  et  |C|  soient  tons  deux  beaucoup  plus  pelils 
que  |  A|;  et  c'est  pourtant  ce  qui  devrail  ^ire  si  I'assertion  de  M.  Scares  dcvail 
6tre  prise  a  la  lettre,  puisque  les  valeurs  absolues  de  a  (a?),  b(x)  el  c(x}  sent 
du  m^me  ordre  de  grandeur  et  que  a  (a?)  change  fr^quemment  de  signe,  tandis 
que  b(%]  et  c(&)  n'en  changent  pas. 

Ce  que  M.  Seares  aurait  dti  dire  et  ce  qu'il  a  evidemrnenl  voulu  dire,  c'est 
que,  pour  une  m$ine  valeur  du  maximum  Mrt,  1'erreur  sera  plus  grande 
si  F<7l'(a?)  subit  de  forles  variations  que  si  F<">(#)  est  sensiblemenl  constant. 

Elle  ne  d^peudra  done  pas  seulement  de  Mft,  mais  de  Mn+1,  Mn+2,  .... 

C'est  ce  dent  on  se  rendra  compte  d'une  fa^on  plus  precise  de  la  manure 
suivante  : 


OBSERVATIONS  AU  SUJET  DE  L1ARTICLE  PRECEDENT.  473 

SoicnL 


/.*;          .  -.»: 

e(x)dB,          6»(a?)=  /     0J 
•^•0 


Si  les  inlervalles  sonL  pelils  el  si  0(#)  change  frequeimnent  de  signe,  ©i(a 
sera  plus  pelit  quo    /|  ©  |  ^a?,  ©i  (a?)  sera  notablement  plus  petit  que  0  (a?), 

plus  petit  que  0l5  .... 

EL  Pinte*gration  par  parlies  nous  donnc  aisemeiil  pour  Perreur  cherchee 


de  sorle  que  la  limite  sup<5rieure  de  cette  erreur  sera 

^.,  |  dx 


dependant  a  la  fois  de  M/i,  MrtH_l7  .  .  .  ,  Mn^J)+1. 

2.  De  tout  cela  r<5sulle  quo  la  limite  de  Perreur  depend  de  la  valeur  absolue 
de  la  d(5riv<Sc  /iI6mo  et  des  dtSrive'es  d'ordre  superieur. 

Supposons  done  que  nous  ajons  une  valeur  approch^e  FO  de  F  et  soit 

F(*)  =  F0(*)-4-R(«), 
R(#)  etant  Ires  petil.  Mors 

^F^=  CVtdx+  C&dx. 

Supposons  quo  Ton  puisse  calculer  exactemenL  /  F0  dx,  niais  qu'il  faille 
calculer  /  Rrf^?  par  quadi^aLures  mi5caniques.  Dans  quels  cas  aura-l-on  avan- 

lage  a  se  servir  de  ce  de"tour  au  lieu  de  calculer  direclemcnL  /  F  dx  par  qua- 
dratures me'caniques? 

SoienL  Mn  la  plus  grande  valeur  absolue  de  la  de'rive'c  Y(")(x)  et  JNrt  la  plus 
grande  valeur  absolue  de  la  de>iv<3e  R(/0  (a?). 

Si  le  nombre  des  intervalles  employd  dans  les  quadratures  me*caniques  est 
n  —  1:  on  pourrait  croire  qu'il  suffil  (pour  que  le  detour  soit  avantageux) 
H.  p.  —  vili.  60 


474  OBSERVATIONS  AU  SUJET   DE  l/ARTICLE  PRECEDENT. 

que  IN/j  soil  beaucoup  plus  petit  que  M7l  et  qu'il  n'est  pas  necessuire  que  N/IH_i 
soil  aussi  beaucoup  plus  petit  que  M/H_i,  Nn+a  plus  pulil  que  M/2+o,  etc. 

C'est  ce  qui  serait  vrai  si  Ton  n'avail  a  envisager,  comnie  limite  superieure 
de  1'erreur,  que 


Cela  ne  sera  plus  vrai  s'il  y  a  lieu  d'envisager  nne  aulre  des  limiles  que  nous 
avoiis  trouvees  a  la  fin  du  paragraphe  precedent. 
Soil  done 

Qp+t  =  M,,  |  6j  (  j:,  )  |  -h  M,H-I  |  6-2(^1  )  |  H-  -  -  -  •+•  M/H-J,  1  6/H-i  (a?i  )  I  H-  M/H-/H-I   T  I  ®/;+i  I  ^», 

de  lelle  sorte  que 

Qo=M«      \e\dx. 


Alors  1'erreur  commise  dans  le  calcul  direct  de   /  F  d&:  par  quadratures  me'ca- 

niques  sera  plus  petile  a  la  fois  que  Qo,  que  Qi,  que  Qo,  etc. 

Desigiions  par  Q^+<  une  expression  analogue  a  Qp+i,  mais  ou  les  Mr/  soni, 

remplac<5s  par  les  N^.  Alors  1'erreur  commise  dans  le  calcul  de   /  Rofo?  (el,  par 

consequent,  dans  le  calcul  indirect  de  /  F  dx\  sera  plus  petile  a  la  fois 
que  Qo,  que  Q;15  que  Q'2,  etc. 

Soit  alors  Q/,  la  plus  petite  des  quantite's  Q0,  Qi,  Qa,  .  .  .".  Si  Q^  est  beau- 
coup  plus  petit  que  Qjr,,  il  y  aura  avantage  a  employer  le  calcul  indirect. 

Or,  c'est  ce  qui  arrivera  certainement  si  Nn  est  tres  petit  devant  M7l,  N/w_i 
devant  Mra+i,  .  .  .  et  enfin  Nn+p  devant  Mn+/>. 

Mais  cela  pourrait  ne  plus  &tre  vrai,  bien  que  N7l  fut  ndgligeable  devant  M/0 
si  N/i^y;  ^tait  comparable  a  M/t+/?. 

Ainsi,  pour  que  le  calcul  indirect  soit  avantageux,  il  ne  suffil  pas  toujours 
(jue  la  dcSrive'e  /i16mo  de  R  soit  ne"gligeable  devant  la  d^rivtse  de  iu6mc  ordre  de  F; 
il  faut  encore  quelquefois  qu'il  en  soit  de  m&me  pour  quelques-unes  des  de"rive*es 
d'ordre  sup^rieur. 

LJarticle  de  M.  Seares  est  de  nature  a  attirer  notre  attention  sur  ce  fait,  el 
c'est  ce  qui  en  fait  la  veritable  ported. 

Supposons  que,  dans  les  divers  cercles  de  rayon  p  et  ayant  pour  centres  les 
diflferents  points  du  chemin  d'  integration,  la  fonction  ¥(&)  soit  holomorphe  el 
plus  petite  que  p  eu  valeur  absolue. 


OBSERVATIONS  AU  SUJET   DE  L'ARTICLE   PRECEDENT.  475 

Alors  on  aura  coiiime  on  sail 


La  fonclion  F0  diflfere  par  hypoihfcse  tr&s  pcu  dc  F,  mais  deux  cas  sonl  a 
dislingucr.  Ou  bien  F0  prdsenle  les  mGmes  singulariles  quo  F,  de  lelle  facoii 
que  la  difference  F  —  F0  =  R  ne  poss^de  plus  les  points  singuliers  de  F,  ou  clu 
moins  ceux  de  ces  points  qui  sont  le  plus  rapproches  du  chemin  d'int£gralion. 

Dans  ces  conditions  les  cercles  de  convergence  ayanl  leurs  centres  sur  le 
chemin  d'inUSgralion  auronL  un  rayon  plus  grand  pour  la  fonction  R  que  pour 
la  fonclion  F.  Nous  pourrons  admeltre  qu'a  1'inlerieur  des  cercles  de  rayon  p', 
la  fonclion  R  est  plus  petite  que  p  (p'  (Hani  iiotablement  plus  grand  que  p).  On 
aura  alors 


On  voil  qu'alors  Nft  esl  beaucoup  plus  petit  quo  M/,.,  et  cela  quel  que  soil  n^  el 
m£me  le  rapport  de  Nn  a  Mn  sera  d'aulanl  plus  pelil  que  n  sera  plus  grand. 

On  n'a  pas  alors  de  m<5comple  a  craindre  dans  Tapplicalion  de  la  mgthode 
indirecle. 

Supposons  mainlcnanl  que  F0  n'ail  pas  les  m6mes  singularit<5s  que  F,  nmis 
ait  sculement  ct  peu  pres  les  monies  singularities  ;  qu'en  parliculier,  les  points 
singuliers  nc  soient  pas  exaclemenl  les  m£mes  pour  les  deux  fonclions,  mais 
seulemenl  a  peu  pr&s  les  m^mes.  Alors  la  difference  F  —  F0  =  R  admetlra  a  la 
fois  lous  les  points  singuliers  de  F  el  tons  ceux  de  F0. 

Les  d<3riv<3es  d'ordre  tr^s  elevc5  de  R  seront  alors  a  peu  pr&s  6gales  aux 
d(5riv<5es  d'ordre  Ir&s  6lev6  de  F  (ou  a  celles  de  F0r  qui  seronl  plus  grandes 
encore)  en  vertu  des  th(5or^mes  de  M.  Darboux  sur  les  fonctions  de  Ir&s  grands 
nombrcs. 

Si  F0  a  (3  US  choisi  tr^s  voisiii  de  F,  el  de  lellu  fagon  que  les  points  singuliers 
diff£irenl  Ir6s  peu,  il  pourra  se  faire  que  la  d<5riv(5e  /j16™0  de  R  soil  beaucoup 
plus  pelile  que  celie  de  F  el  qu'il  en  soil  encore  de  m6rne  pour  la  dtSrivtfc 
^^jifemo  et  p0ur  quelques-unes  des  d(5riv<5es  suivanies.  Mais  a  partir  d'un 
certain  ordre,  cela  ne  sera  plus  vrai,  de  sorte  que  si,  en  verlu  des  considdralions 
que  je  viens  d'exposer,  1'erreur  commise  dans  1'int^gration  d<5pendait  moins 
des  valeurs  des  d£riv6es  /i16mo  que  de  celles  des  d.<2riv<3es  M+jy161"6,  il  pourrailse 
faire  que  PavanLage  offerl  par  la  mtJthode  indirecle  devinl  illusoire. 


476  OBSERVATIONS  AU  SUJET   DE  L'ARTICLE   PRECEDENT. 

Dans   ce   cas  done  uiie    discussion   plus   approfondic   esl   iiecessaire   pour 
reconnailro  si  F0  esL  suffisamment  approche"  de  F. 

3.   C'esl  evidemment  a  uiic  circons  Lance  do  ce  genre  q  if  esl  du  1'insucccs 
de  M.  Scares.  Peu  1-6  Ire  vaudrait-il  mieux  modifier  la  melhode  comme  il  suil  : 
II  s'agit,  on  s'en  souvient,  d'e*  valuer  des  integrates  de  la  forme 


les  G(u)  sonl  des  fonclioiis  eiilieres;  F(w)  esL  le  carnS  de  la  distance  de  la 
planete  el  de  la  comele;  u  esl  1'anomalie  excentrique  de  la  comele;  «0  esl  la 
valeur  de  cetle  anomalie  qui  correspond  au  minimum  de  F(w). 

La  methode  ordinaire  consisle  a  remplacer  la  fonclion  sous  le  signe    / 


par  un  polynome  enlicr  II (a)  du  n  —  ii6mo  degre  qui  en  differe  tres  pen. 
La  me'lhode  proposed  consisle  a  poser 

j^o=_Q(fO  ^B(a?; 

V/F(«0        v/p(M) 

P(w)  e"tanl  un  polynome  du  quatrieme  degr6  diffe>anl  peu  de  F  el  Q  un  poly- 
nome differant  peu  de  G,  et  a  inle"grer  ensuite  R  par  quadratures  me*caiiiques, 
c'esl-a-dire  a  remplacer  R  par  un  polynome  IF  du  ?i — iI6me  degre*  qui  en  differe 
extr^mement  peu. 

II  est  (Svidenl  que  le  re'sidu  R,  laisse*  par  M.  Scares,  ii'e"lail  pas  assez  petit 
pour  que  la  me'lhode  fut  avantageuse;  il  1'aurait  e"le"  assez  sans  doute  si  les  zeros 
de  P(w)  avaient  6l6  exactement  ceux  de  F(w);  mais  celte  coincidence  exacle 
tStait  impossible  a  r(5aliser,  de  sorte  que  loules  les  observations  quo  je  viens  de 
faire  dans  le  paragraphe  pre"ce*dent  trouvaient  leur  application. 

Je  propose  done  de  modifier  la  me'thode  comme  il  suil  :  On  ne  laissera 
aucun  re'sidu  R  a  inle'grer  apres  coup  et  Ton  s'efforcera  de  repre'sentcr  la  fonc- 

lion  sous  le  signe   /  par  une  expression  de  la  forme 

qui  en  differe  Ires  peu,  P  e"tanl  un  polynome  du  quatrieme  degre  et  Q  un  poly- 
nome du  n —  ii6mo  degre". 


OBSERVATIONS  AU  SUJET   DE  L'ARTICLE  PRECEDENT.  4?7 

Quo  la  foncLion 

Q(«0 

>/F(M) 

puisse  £lre  beaucoup  mieux  represent^  par  une  expression  de  la  forme  (i) 
quo  par  1111  polynome  II  du.  n  —  ilftmo  degre,  c'est  ce  qui  n'cst  pas  douteux. 

L'inl6gralion  de  1'expression  (i)  ne  prtfsente  pas  non  plus  de  difficult^.  On 
pent  la  ramener  par  un  calcul  simple  a  la  recherche  des  deux  integrates  ellip- 
tiques  de  premiere  et  de  seconde  esp^ce. 

On  pourrait  d'ailleurs  construire  des  Tables  qui  facilitcraiont  ce  calcul. 

4.  Mais  la  difficult^  commence  quand  il  s'agit  de  diHermmer  les  polynomos 
P  cl  Q,  el  d'abord  pour  P. 
Consid(5roiis  liquation 

F(M)  =  O. 

Elle  n'aura  que  des  i^acincs  imaginaircs.  SoieiiL 

UQ  -+-  )-!  ,        Z/.0  -H  \'i  J        UQ  -h  X2,        UQ  •+-  X'2  J        UQ  -+•  X3,        UQ  •+•  X  3  J         

Elles  sonl  rangeos  par  paires  de  racines  imaginaires  conjugu^es;  el  dans  Fordre 
dos  modules  croissants  des  quantit^s  AI,  A3,  A3,  ....  Nous  prendrons  alors 

P(U)  =  (U  —  UQ ?M  )(ll  —  UQ )/!  )(U  —  UQ X2)  (lL  UQ  —  X'2  ). 

La  d(5rivee  7ili-mQ  de  •  sera  alors  du  m&me  ordre  de  grandeur  que  .  ^ '    ? 


cello  de 


sera  du  m6me  ordre  de  grandeur  que  •.  '  '     •  Lour  rapport  sera  done  Ir6s  petit 

|  AS  | 

et  du  m6me  ordre  que   ^     et  cela  quel  que  soit  n. 

Si  done  on  connaissait  exaciement  les  racines  de  F(w)  =  o,  1'approximation 
par  la  m<5thode  indirecte  serait,  pour  un  m&me  nombre  d'intervallcs,  *\  peu 

pr^s   Y-     fois  plus  grande  que  par  la  mgthode  directe. 

Bien  qu'on  ne  connaisse  pas  ces  racines  exactcment,  il  n'en  est  pas  moins 
certain  que  Ton  peut  choisir  P(w)  de  fagon  que  1'approximation  pour  un 
m£rnc  nombre  d'intervalles  soit  beaucoup  plus  grande  que  par  la  mcHhode 
directe. 


478  OBSERVATIONS  AU  SUJET   DE  L'ARTICLE  PRECEDENT. 

On  poiirrail,  par  exemple,  determiner  les  coefficients  do  P(«)  de  telle  fa  con 
quo  les  derivees  d'ordre  n,  n  -h  i ,  n  -j-  2,  /i  +  3  de 


s'annulenl  pour  M  =  UQ.  On  serait  assur6  alors  quo  cos  derivcles,  qni  sonL  celles 
donl  depend  surtoul  rapproximalion,  ne  deviennenl,  jamais  ires  grand  es  el  que, 
par  consequent,  1'erreur  commise  restc  petite. 

Mais  il  scrail  plus  simple,  el  cela  reviendrait  a  peuprfts  an  m^ino,  d'annuler, 

pour  u  =  Uo<  les  derivees  d'ordre  n:  n  +  i  ,  n  +  2,  n  -f-  3  de  F  /-;;•• 

Le  polynome  P(^)  une  fois  determine,  on  calcnlera  Q(u]  a  Taide  de  n 
valours  parliculu^ros  de  la  fonction 


pour  n  valeurs 


U 


iHjpartios  d'nne  mani^re  quelconque  sur  le  chcrain  d'inl^gralion. 

o.  Tout  cela  n'est  qu'un  apergu  qui  pourra  sans  doute  £tre  ulilc  a  cclui  qui 
enlreprendra  une  discussion  m&hodique.  Cette  discussion  devrail  nous  per- 
mettre  dc  reconnaitre  comment  variera  1'approximalion  ifinale  sur  laquelle  on 
pourra  compter  en  fonction  du  nombre  n  —  i  des  inlcrvalles  eL  de  Fapproxi- 
mation  avec  laquelle  on  aura  calculi  les  coefficients  de  V(ii)\  on  d6ierminerail 
ainsi  quelles  sont  les  conditions  pour  que  Pemploi  de  la  mtSthode  indirccie  soil 
avantageux. 

II  faudrait  (^galement  voir  commenL  devrail  6tr<^  dirige^e  la  construction  des 
Tables  auxiliaires  destinies  a  rendre  le  proc^d^  pratique.  Je  me  bornerai  &  dire 
que  cette  construction  serait  grandement  facilittfe,  si  1'on  se  bornait  a  inlro- 
duire  des  int^grales  circulaires  an  lieu  d'int^grales  elliptiques  eidespolynomes 
du  deuxi^me  degr6  an  lieu  du  quatr&me. 

Mais  M.  Scares  a  encore  rencontr^  une  auire  difficult^.  Nous  n'avons 
envisage  jusqu'ici  que  les  perturbations  du  premier  ordre  qui  sont  donndes  par 
des  integrates  simples  de  la  forme 


OBSERVATIONS  AU  SUJET  DE  LJARTICLE  PRECEDENT,  £79 

Mais  juslomenl  dans  les  cas  oft  1'emploi  de  la  miHhode  indirecto  serai  I 
indique,  c'est-a-dire  quand  la  com&te  passe  irfcs  pr&s  de  la  planftte  iroublanle, 
los  perturbations  du  deuxifemc  ordre  deviennent  sensibles. 

Pour  en  tenir  comple,  M.  Seares  fait  ce  que  Pon  fait  d'ordinairo,  c'est-a-dire 
qu'a  la  fin  de  chaquo  iniervalle,  il  corrigc  les  elements  de  la  cornel o  dos  per- 
lurbalions du  premier  ordre.  On  concoit  quo,  dans  ces  conditions,  los  a  van- 
la  ges  de  la  meihodc  indirecte  sMvanoiiissenl. 

11  faudrait  calculer  d'abord,  pour  tout  le  champ  d'inltSgration,  les  integrates 
simples  (i)  sans  se  soucicr  des  perturbations  du  detixi&me  ordre,  el  y  ajouier 
onsuile  des  lermcs  correctifs  destines  a  lenir  complo  de  ces  perlurbalions, 

L'exprossion  analyliquc  des  perlurbalions  du  deuxifcmo  ordro  no  sc  ivdnil 
pins  u  nno  integrate  simple  lelle  quo  (i),  mats  a  dos  inlogralos  doubles  do  la 
formo 


Si  Ton  consider  P(^)  comme  donne,  les  integrates  (i)  seronl  dos  polynomos 
du  promior  dogre  par  rapport  aux  n  valours  parliculi&res  do  ^(u),  * 

(3) 


el  ce  sont  precisement  les  coefficients  de  ces  polynomcs  qui  devraionl  ftiro 
donnds  par  des  Tables.  De  mdme,  les  integrates  (2)  seront  des  polynomos  du 
deuxi&mc  degre  par  rapport  a  ces  mfimcs  quanlil^s,  ol  los  coefficients  do  c<^s 
polynomcs  pourraient  egalemenl  6lre  donnds  par  des  Tables. 

Jo  me  borne  a  cos  considerations  sommairos,  quillo  a  rovenir  plus  lard  sur 
co  sujot  a  uii(i  aulni  occasion. 


SEPTIEME  PARTIE,  —  HYPOTHESES  COSMOGONIQUES. 


SUR 

LA  PRECESSION  DBS  CORPS  DEFORMABLES 


Bulletin  astronomique,  t.  27,  p.  321-356  (septembre  1910). 


L  —  Croute  solide  et  noyau  liquide. 

1.  Lord  Kelvin  s'est,  1'un  dcs  premiers,  pronoiice  en  favenr  de  la  solidite 
du  globe  terrestre,  et  il  a  cherche  de  lous  cotes  des  arguments  en  favour  do 
son  opinion;  quclques-uns  son!  fondes  sur  les  observations  dc  precession  ct 
dc  nutation.  Je  renverrai  en  pariiculier  a  ses  Popular  Lectures,  vol.  Ill, 
page  244  el  &  scs  Mathematical  Papers,  vol.  Ill,  page  820.  Dans  ses  investi- 
gations, il  envisage  Phypolh&se  d'nnc  croute  solide  invariable,  a  Pinterieur  de 
laquelle  se  Irouve  un  liquide  homog&ne;  il  suppose  que  la  surface  cxUSrieuro 
de  cette  croute  solide  est  un  ellipsoide  et  que  la  cavite  interne  est  egalement- 
ellipsoi'dalc. 

II  avait  d'abord  annonce  que  la  conslanle  de  la  precession  aurait  dil,  dans 
cetle  hypoth&se,  differer  consid^rablement  de  celle  qui  conviendrail  a  une 
terre  solide  et  qui  est  celle  que  donne  Pobservation,  II  en  serait  manifestemcnt 
ainsi  si  la  cavittS  interne  <5tait  sph^rique;  la  sphere  liquide  interne  aurait  alors 
eu  un  axe  de  rotation  different  de  celui  de  la  croute  solide ;  le  premier  de  ces 
axes  aurait  £t£  fixe,  tandis  que  le  second  aurait  seul  subi  Peffet  de  la  precession; 
la  constante  de  la  precession  aurait  done  ete  la  m&me  que  si  la  croute  solide 
,  avait  seule  existe. 

II  crut  d'abord  que  Paplatissement  etant  tr^s  faible  no  pouvait  sensiblement 
alterer  cc  resultat,  mais  en  reflechissant  a  la  question,  ainsi  qu'il  nous  le 
H.  P.  -  vni.  6r 


482  PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES, 

raconte,  il  se  convainquil  dc  son  crrcur.  Par  Feffet  de  cc  qu'il  appelle  la 
rigidite  \gyrostatique,  le  corps  complexe  qu'il  envisage  tend  a  se  comporter 
comrae  un  corps  solide.  Celte  rigidite  a  son  plein  effet  si  la  ptSriode  de  1'in^ga- 
lite  envisagee,  exprimee  en  jours,  'esl  tr£s  grande  par  rapport  a  1'inverse  de 
I'aplatissement;  elle  est  done  parfaite  en  ce  qui  concerne  la  precession  qui  doit 
suivro  les  lois  thtSoriques,  mais  il  n'on  osl  plus  de  m£me  pour  la  nutation  de 
Bradley  dont  la  p^riode  n'esL  plus  que  a3  fois  1'inversc  de  1'aplatissement,  ni, 
a  fortiori,  pour  les  nutations  semi-mcnsuellc  el  semi-annuclle  dont  les  p<5riodes 
sont  plus  courtes  que  cette  inverse.  Les  divergences  scraient  thiormes  et 
auraient  616  cerlainement  deceives  par  1'observation. 

2.  II  ne  sera  pas  inutile,  avant  d'aller  plus  loin,  de  montrer  comment  la 
theorie  de  Kelvin  peut  &lre  presentee  sous  une  forme  nouvelle  et  assez  simple. 
Je  commence  par  introduire  la  notion  du  mouvement  simple.  Je  dirai  que  le 
mouvement  d'un  liquide  est  simple,  si  les  composantes  de  la  vitesse  d'une 
molecule  sont  des  fonctions  lingaires  des  coordonn^es.  II  esl  ais<5  d'&ablir,  en 
s'appuyant  sur  la  th<3orie  des  tourbillons  de  Helmholtz,  que  si  le  mouvement 
est  simple  &  Porigine  des  temps,  il  reslera  toujours  simple,  pourvu  que  le 
liquide  remplisse  enti&rement  un  vase  ellipsoidal  invariable,  ou  mdme  si  ce 
vase  se  d<5place  ou  se  dgforme,  mais  en  restant  toujours  ellipsoidal.  Cela  nous 
autorise  a  n'envisager  que  des  mouvements  simples.  Soit 

aa&  •+*  by*  •+•  c^2  =  i 

liquation  de  1'ellipsoiide  rapport^  a  ses  axes  et  quo  nous  supposerons  d'abord 
fixe. 

A  la  molecule  liquide  x,  y,  z^  dont  la  vitesse  est  w,  p,  w,  correspondra  une 
molecule  fictive  dont  les  coordonn^es  seront 


et  la  vitesse 

u'  =  u  \/a,        v'  =  9  v^6,        wf  =  w  \fc. 

L'ensemble  de  ces  molecules  fictives  remplira  une  sphere  S  qui  aura  pour 
Equation  a/*  -f-  yf*  +  s!-  =  i  .  II  est  aisg  de  voir  que,  si  le  mouvement  du  liquide 
est  simple,  ces  molecules  fictives  se  dgplaceront  comme  le  feraient  les  mole- 
cules d'un  corps  solide,  de  sorte  que  tout  se  rgduira  a  une  rotation  de  la 


PRECESSION   DES  CORPS   DEFORMABLES.  483 

sphere  S.  Soient  />i,  gr1?  i\  les  composantes  de  cette  rotation  suivanl  les  trois 
axes ;  on  aura 


Nous  nvons  suppose  jusqn'ici  quo  Pellipsoidc  ost  fixe.  Supposons  maintenant 
quo  cet  ellipsoide  soil  indt5formable,  mais  mobile;  les  mfimcs  formules  subsis- 
ieront  encore  pourvu  que  Ton  coiisidere  le  mouvemont  relatif  du  liquide  par 
rapport  a  la  croute  solide.  Pour  avoir  le  mouvement  absolu,  il  fauly  ajouter  le 
mouvement  d'entrainement  qui  se  r<5duit  a  uno  rotation  de  la  croulo  solide  et 
dcs  axes  mobiles.  Soient  p,  q,  r  les  projections  de  ccllc  rotation  sur  les  axes 
mobiles;  on  aura  pour  les  vitesses  absolues 


(0 


les  axes,  6tant  ceux  de  Tellipsoide,  sont  mobiles. 

3.   11  est  ais6  de  calculer  la  force  vive  dans  le*mouvemenl  relatif,  on  trouvc 


avec 

i     / 1       i 


et  des  expressions  analogues  pour  B4  et  GA ;  d  est  la  density  du  liquide. 

De  m&me,  les  trois  composantes  du  moment  de  rotation  dans  le  mouvement 
relatif  sont 

ou 


On  voit  que  si  Taplatissement  est  tres  petit,  on  a  A4  =  A7A  a  des  termes  pres  de 
1'ordre  du  carrg  de  1'aplatissement. 


484  PRECESSION  DES  CORPS  DE*FORMABLES. 

Quant  &  la  force  vive  dans  le  mouvement  d'enlrainement,  ce  sera 


A,  B,  C  £tant  les  trois  moments  d'inertie  du  corps  complet  (croiite  solide  plus 
contenu  liquide). 

La  force  vive  dans  le  mouvement  absolu  est  alors 


4.  Les  Equations  du  mouvement  peuvent  se  mettre  sous  une  forme  parti- 
culi&rement  simple.  On  peut  les  £crire 

d  <fT  dT  dT  . 


d 


avec  celles  qu'on  en  d6duii  par  sym<Hrie;  L,  M,  N  sont  les  moments  de  la  force 
extgrieure.  On  remarquera  que  ces  Equations  pr^senlent  une  divergence  an 
premier  abord  d^concerlante. 

Dans  liquation  (3),  le  second  terme  est  affect^  du  signe  +  et  le  iroisi&me 
du  signe  —  ;  c'est  le  contraire  dans  liquation  (4).  Cela  s'explique  Lr^s  ais6- 
ment.  La  rotation  /?,  y,  r,  c'est  la  rotation  absolue  de  1'ellipsoide  ;  nous  la 
projetons  sur  les  trois  axes  de  1'ellipsoide  qui  sont  des  axes  mobiles.  Au 
contraire  5  la  rotation  pi7  qi,  r4  est  la  rotation  relative  de  la  sphere  S  par  rap- 
port &  Tellipsoi'de;  nous  la  projetons  encore  sur  les  trois  axes  de  1'ellipsoi'de 
qui,  en  ce  qui  concerne  cette  rotation  relative,  sont  des  axes  fixes. 

Ces  Equations  peuvent  s'^tablir  de  bien  des  manures;  j'en  citerai  deux:  je 
m'appuierai  d'abord  sur  un  th.6or6me  que  j'ai  d^montr^  dans  les  Comptes 
rendus  de  VAcad&mie  des  Sciences^  t*  132,  p.  36g.  Voici  ce 


Soit  un  systeme  m£canique  d&fini  par  r  variables  a?/.  Envisageons  un 
groupe  simplement  transitif  de  transformations  deLie.  SoitJL^.^  X2,  .  .  .,  Xr 
les  r  transformations  infinit&simales  de  ce  groupe,  de  telle  sorte  que  H^par 
exemple  change  xi  en  une  fonction  des  x  diff&rant  tres  peu  de  xi*  Nous 
&criron$  les  Equations  de  structure  du  groupe  sous  la  forme 


les  c  sont  des  constantes,  et  le  sens  de  ces  notations  est  bien  connu  des 


PRECESSION   DES  CORPS  DEFORMABLES.  485 

persomies  familieres  avec  les   travaux  de   Lie;  si,  par  example,    on  a 

X/X*—  X/tXj—  o, 

cela  veut  dire  que  les  deux  transformations  X/  et  X/c  sont  permutables, 

Cela  pos^,  au  bout  du  temps  dt,  les  variables  xi  se  changent  en  #/-f-  -~~dt\ 
ce  qui  revient  a  dire  qu'elles  subissent  la  transformation  infinit^simale 

-  7^2X2-1-.  .  .-4-  vXr). 


Soient  T  I'&iergie  cin^tique  du  systSme  et  U  son  6nergie  potentielle  ;  T  sera 
une  fonction  des  x  et  des  w  et  U  une  fonction  des  x.  Donnons  maintenant 
aux  xi  des  accroissements  virtuels  §x\\  cela  revient  a  leur  faire  subir  la  trans- 
formation infinitgsimale 

.-+-  o)rXr. 


Supposons  alors  que  les  £2<-  soient  dtfmis  par  I'i 


Ces  notations  <§tant  d^finies,  le  th<5or&me  en  question  nous  apprend  que  les 
Equations  du  mouvement  peuvent  6tre  miscs  sous  la  forme  suivante  (qui 
contient,  cornmc  cas  particulier,  les  Equations  de  Lagrange,  ainsi  que'  les 
Equations  d'Euler  pour  la  rotation  des  corps  solides)  : 


Cette  formule  s'applique  imm^diatement  au  cas  qui  nous  occupe;  nous  avons 
six  degr6s  de  liberty  ;  les  six  transformations  infinit^simales  possibles  sont  : 
i°  une  rotation  du  corps  complet  autour  de  Fun  des  axes  de  Pellipsoide;  2°  le 
mouvement  simple  du  liquide  correspondant  a  une  rotation  de  la  sphere  S 
autour  de  Fun  des  axes  de  Tellipsoide,  la  croute  solide  demeurant  fixe.  Soient 
X,  Y,  Z,  Xi,  Y4,  Zt,  ces  six  transformations.  Les  regies  de  la  composition  des 
rotations  nous  fournissent  les  Equations  de  structure  du  groupe 

XY-YX  =  Z,  X1Y1-YiX1  =  -Zlj 
YZ-ZY=X,  YJZ,  -ZiY,^  —  X,, 
ZX-XZ  =  Y,  ZiXi 


D'autre  part,  une  quelconque  des  transformations  X,  Y,  Z  est  permutable 
avec  une  quelconque  des  transformations  Xi,  Yt,  Z4;  on  voit  done  que  toutes 
les  constantes  c  sont  6gales  a  o,  4-  1  ou  —  i  , 


486  PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES. 

Aii  bout  du  temps  dt,  la  crouie  solide  a  subi  une  rotation  infiniment  petite 
dont  les  composantes  sont  p  dt,  q  dt,  r  dt\  et  la  sphere  S  a  subi,  par  rapport  a 
la  croiite  solide,  une  rotation  dont  les  composantes  sont/>d  dt,  q±  dt,  r4  dt,  de 
sorte  que  nos  variables  out  subi  la  transformation  infinite  simale 

-qY  -h  rZ 


ce  cjui  monlre  que  les  YJ  ne  sont  autre  chose  que/;,  y,  /',  />i,  </i,  rL. 
On  voit  que  T  ne  depend  que  des  YJ,  de  sorte  qu'on  a 


ce  qui  veut  dire  que  2ft  co  repr^sentent  le  travail  virtuel  des  forces  ext<5rieures 
pour  un  d&placement  tr&s  petit  du  systSme;  les  trois  premiers  Q  sont  done  les 
moments  des  forces  ext^rieures;  quant  aux  trois  derniers  ils  sont  mils,  puisque 
les  transformations  X4,  Y4,  Z4  ne  produisent  aucun  travail.  L'application  de  la 
formule  (5)  nous  conduit  ainsi  aux  Equations  (3)  et  (4). 

5.  On  peut  arriver  aux  monies  Equations  par  une  autre  voie.  Liquation  (3) 
n'est  autre  chose  que  I'intggrale  des  aires;  en  effet,  le  moment  de  rotation  a 
pour  composantes  (sur  les  trois  axes  mobiles) 

^T       ^T       ^T 

dj>*     dq*     dr' 

et  1'dquation  (3)  exprime  que  la  vitesse  absolue  de  l'extr($mit<5  de  ce  vectour 
est  repr^sent6e  en  grandeur  et  direction  par  le  moment  des  forces  ext<5rieures. 
Quant  a  liquation  (4),  c'est  1'expression  du  th£or&me  de  Helmholtz  sur  les 
tourbillons.  L'int^grale  de  Helmholtz 


/ 


(  u  dx  -+>  9  dy  -h  w  dz  ), 

<§tendue  a  une  section  plane  diamgtrale  quelconque  de  I'ellipsoi'dc,  est  a  un 
facteur  constant 


a,  (3,  y  repr^sentant  les  cosinus  directeurs  du  plan  du  grand  cercle  de  la 
sphere  S  qui  correspond  a  la  section  diam6trale  conside§r6e.  II  suffit  pour  s'en 
assurer  de  se  reporter  aux  Equations  (i)  et  (2).  Le  th<§or&me  de  Helmholtz 

/JT*        /^TP        jVT1 

nous  apprend  done  que  le  vecteur  -—.,—-,_.  est  invariablement  li<5  a  la 

«Pl        W^l        W'*! 

sphere  S,  ce  qui  s'exprime  pr6cis6ment  par  liquation  (4). 


PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES.  487 

6,   Si   nous   nous   rappelons   1'cxprossion   de    T,    nous    pouvons   gcrire  les 
Equations  (3)  el  (4)  sous  la  forme 


(6)  A/H-A'^',  -4-  r(Eq  -4-  B'i  £!)  —  ?(<>  H-C^r,)**  —  L, 

(7)  A'iX 


avec  cellos  qu'on  en  deduit  par  symeirie;  //  et/^  sont  les  derives  do/?  el/>i 
par  rapport  an  temps. 

Une  premiere  consequence  de  ces  Equations,  c'ost  que  si  la  croule  solide  est 
maintenuc  fixe,  le  mouvemenl  interne  du  liquide  suivra  les  lois  du  mouvement 
a  la  Poinsot. 

Si  Ton  suppose  qu'il  n'y  a  pas  de  forces  exterieures, 

.      L  =  M  =  N  =  o, 
on  trouve  aise*menl  les  integrates  suivantes  : 

(8)  T  =  const., 

Si  la  capacity  interne  esL  suppos(5e  sph6rique,  on  a 

A^A'^B^B'^C^C'r, 

on  trouve  alors,  en  retranchant  les  Equations  (6)  el  (7), 

(  A  -  A,  )/-h  r?(B  -  C)  =  -  L, 


ce  qui  monLre  que  le  mouvement  de  la  croute  solide  est  le  m&me  que  si  sos 
moments  d'inertie  etaient  A  —  Ai,  B  —  Al5  C  —  Ax,  c7est-a-dire  si  elle  existait 
seule. 

7.  Supposons  maintenant  que  le  corps  soit  de  revolution;  on  aura 

(9)  A  =  B,        A^Bi,        M^B'n        Ci  =  Cfl9        N  =  o 

et  nous  aurons  les  equations 

Cr'n-  Ci  r'i  -h  B't  (qpi  —  pqi}  =  o, 
Ci  /-H  Gi  r'i  •+-  B'^qpi  —  pqi  )  =  o 

qu'on  deduit  de  (6)  et  (7)  jpar  symetrie  et,  en  tenant  compte  des  rela- 
tions (9),  on  en  deduit  aisement 

/•'  =o,        r  =  const. 
et 

(10)  Gir{  -h  B'liqpi'—  pq\}  -  o. 


488  PRECESSION  DES  CORPS  DfiFORMABLES. 

Si  Ton  suppose   de  plus  L  =  M  =  o,   on  pourra  achever  Fint6gration  par 
quadratures. 

Les  Equations  (8)  nous  donneront 


sous  la  forme  de  polynomes  du  deuxi£me  et  du  quatri£me  degr<5  en  r4,  en  nous 
rappelant  que  r  est  une  constante.  Liquation  (10)  nous  donne  alors  r4  en 
fonction  elliptique  du  temps.  On  montrerait  enfin  que,  par  exemple,  la 
par  rapport  au  temps  de 


Ap- 
arc  tff-7-£  -  .  .     • 

b  A  q  H-  A',  qi 

est  une  fonction  connue  du  temps. 

8.  Le  cas  qui  nous  inlgresse  est  celui  ou  />,  g,  _/?1?  q±  sont  Lr6s  pelits  du 
premier  ordre.  La  relation  (10)  nous  apprend  alors  que  7\  est  tr&s  petit  du 
deuxi&me  ordre  et  peut  6tre  nt5glig6.  Nous  poserons 

—  M  «—  K  sinfe,        N  =  o. 


Voici  ce  qui  nous  y  autorise  :  L  et  M  sont  des  fonctions  p&riodiques  du  icmps 
developpables  en  series  de  Fourier;  nous  consid^rerons  seulement  Tun  des 
termes  ;  si  maintenant  nous  attribuons  au  sinus  et  au  cosinus  le  mGmc  coeffi- 
cient, c'est  qu'on  peut  toujous  Scrire 

Gcos^  =  Acos^     +  A/cos(—  kt)\ 
D  sin^  =  A  sin(^)-h  Af  sin(—  kt) 
en  posant 

G  =  A  H-  A',        D  ==  A  —  A'. 

Nos  Equations,  en  n^gligeant  r4  et  tenant  compte  de  (9),  deviennent 
A//  -+•  A7!  p\  H-  r(  A  q  •+•  A;  ^)  —  q  Gr  =:      K  cos&f, 


/>!)  -+-pGr  «—  K 

i  /?  -I-       jjO7!  +  ?i  Gi  r  a  09 

A  i  ^'  4-  At  £1  —  j^i  Gi  r  s=  o. 


Nous  y  satisferons  en  posant 

jp  =s  a  sin  k^        q  =  a  cos  &?,        pi  =  «i  sin  A:«3        ^  =  at  cos  A:«, 

ce  qui  donnera 

(I-  ( 

( 


PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES.  48g 

9.  Pour  discuter  les  Equations  (11)  nous  supposerons  Faplatissemenl  tres 
petit,  ce  qui  nous  permettra,  comme  nous  1'avons  explique"  plus  haul,  de  sup- 
poser  AI  =  A!L.  De  plus,  nous  supposerons  que  les  deux  ellipsoi'des  exlerne  et 
interne  sont  sensiblement  semblables,  ce  que  nous  exprimerons  en  e"crivant 

A  _  Ai 
G  "  d 


on 

C  — A       Ci— 


:£, 


A  A  , 

r\.  i 

s  <3tant  de  1'ordre  de  Taplatissement.  Nous  poserons  alors 

A  =  i,        AI  =  X,         G  =  i~f-£,        GI  ==  X  (i  -t-  £),        X  oci  =  p, 

ce  qui  est  permis  en  choisissant  les  unite's.  Alors  pour  un  corps  solido  on 
aurail  X  =  o  ct,  pour  un  liquide  recouvert  d'une  croute  tr6s  mince,  X  =  i;  les 
Equations  (i  i)  deviennent  alors 


d'ou 


)  —  7(k(k-\-r)  6tantle  d^lcrminanl  des  Equations  (12). 
II  s'agit  de  savoir  comment  1'amplitude  a  de  la  nutation  varie  en  fonction  de  A 
(c'est-a-dire  comment  elle  depend  de  I'^paisseur  de  la  croute  solide). 

Comme  k  +  r  -i-  sr  ne  depend  pas  de  X,  on  voit  que  a  est  en  raison  inverse 
de  A. 

Soit  N  le  nombrc  de  jours  de  la  pgriode  de  la  nulalion  consid^r<5e,  on  aura 


Done  A  estproportionnel  a  (N  +  i  +eN)  (i  —  sN)  —  X(N  +  i),  ou,  puisquceN 
est  n6gligeable  devantN-f-i,  a  (N  +  i)(t  —  sN  —  X)  ou  a  i  —  sN  —  X.  Si  done 
nous  de'signons  par  a0  Tamplitude  de  la  nutation  pour  un  corps  solide,  c'est-a- 
dire  pour  X  =  o,  nous  aurons 


— 

oj  ~"  sN  —  in-  X 

On  voit  que  si  eN  est  tres  grand,  c'est-a-dire  si  le  nombre  de  jours  de  la 
nutation  est  tres  grand  par  rapport  a  1'inverse  de  1'aplatissement,  le  rapport  — 


H,  P.  —  VIII. 


4go  PRECESSION  DES  CORPS   DEFORMABLES. 

est  sensiblement  <3gal  a  i,  do  sorle  que  la  nutation  diff&re  peu  de  sa  valeur 
th^orique,  mais  qu'il  n'en  esl  pas  ainsi  pour  les  nutations  courtes,  commc 
les  nutations  semi-annuellc  et  semi-mensuelle,  a  tel  point  qu'elles  peuvent 
changer  de  signe  et  deviennent  infinies  pour  une  certaine  valeur  de  1'Opaisseur, 
.celle  pour  laquelle  on  a 

sN=i—  *. 

Les  conclusions  g^n^rales  de  lord  Kelvin  se  trouvent  done  v£rifi<3es;  cepen- 
dant  les  valeurs.num&riques  obtenucs  ne  sont  pas  les  monies;  je  lui  ai  autrefois 
6crit  a  ce  sujet  et  il  m'a  r^pondu  que  cette  rectification  lui  avait  dgja  Gt6 
signal^e  par  un  savant  irlandais;  j'ignore  si  ce  savant  a  public  quelque  chose  a 
ce  sujet. 

On  pent  <5galement  se  demander  quelle  est  la  p^riode  de  la  nutation  propre 
du  syst&me;  elle  correspond  au  cas  ou  A  s'annule,  ce  qui  donne 


Ce  serait  une  p^riode  plus  courte  que  celle  d'Euler;  on  sait  que  la  p^riode 
de  Chandler,  donn^e  par  Pobservation,  est  au  contraire  plus  longue. 

II.  —  Licjuide  homo  gene. 

10.  Apr&s  avoir  expos6  les  r^sultats  qui  pr^c^dent,  lord  Kelvin  se  demande 
quelle  serait  la  precession  djune  masse  liquide  libre  et  il  annonce  qu'elle  doit 
se  comporter  comme  un  corps  solide  : 

«  Although,  ditr-il,  the  full  problem  has  not  yet  been  coherently  worked  out: 
I  think  I  see  far  enough  towards  a  complete  solution  to  say  that  precession  and 
nutation  will  be  practically  the  same  as  in  a  solid  globe.  » 

Nous  allons  voir  que  ces  provisions  sont  parfaitement  justifi£es. 
Nous  supposerons  d'abord  que  le  liquide  est  homogene  : 

Soient  #o,  Jo,  ^o  les  coordonn^es  initiales  d'une  de  ses  molecules;  x,  y^  z 
ses  coordonn^es  actuelles;  si  le  mouvement  est  simple,  ce  que,  .comme  nous  k 
verrons,  il  nous  est  permis  de  supposer,  a?,  /,  z  sont  des  fonctions  lingaires 
de  #o?  y*i  £o  et  nous  pouvons  6crire  : 


(i) 


y 
z 


PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES.  4gi 

les  a,  (3,  y  (Hant  des  fonclions  du  lomps.  Le  liquide  <3tant  incompressible,  le 
determinant  A  de  ces  neuf  coefficients  est  6gal  a  i  . 

Nous  supposerons  que  la  surface  libre  initiale  du  liquide  a  la  forme  d'un 
ellipsoide;  le  mouvcment  (Slant  simple,  cette  surface  libre  conservera  toujours 
la  forme  d'un  ellipsoide.  Rien  ne  nous  force  a  consid^rer  comme  situation 
initiale  une  situation  qui  ait  6t6  a  un  moment  quelconque  effectivement 
re$alis(5e;  nous  pouvons  "choisir  une  situation  initiale  id&de  d'ou  Ton  puisse 
passer  a  la  situation  actuelle  par  un  mouvement  simple,  mais  d'ailleurs 
quelconque.  Nous  pourrons  done  supposer  que  la  surface  libre  initiale  a  pour 
Equation 


Mais  comme  les  molecules  qui  sont  initialement  a  la  surface  restent  a  la 
surface,  liquation  de  la  surface  libre  sera  toujours 


Les  Equations  de  1'Hydrodynamique  nous  donnent 


ou  #"  =  a'J  x(}  ~f-  $\y*  +  yi#o  est  la  d<3riv6e  seconde  de  x  par  rapport  au  temps  ; 
ofi  p  est  la  pression,  p  la  density  du  liquide  et  V  le  potentiel.  Le  liquide  6tant 
homog&ne,  nous  pouvons  prendre  p  =  i  ;  quand  au  potentiel,  il  se  compose  de 
deux  parties  :  le  potentiel  int^rieur  V/  du  a  1'attraction  du  liquide  sur  lui- 
mtoie;  le  potentiel  ext^rieur  Ve  du  a  Faction  des  astres  troublants.  Nous 
pourrons  done  finalement  6crire  liquation  sous  la  forme 

(2) 


11.  Pour  justifier  nos  hypotheses  nous  devons  montrer  que  les  deux 
membres  peuvent  6tre  <5gal£s  a  la  diff(5rentielle  d'un  polynome  du  second  degrt5. 

Le  premier  membre  doit  6tre  une  difi^rentielle  exacte,  et  cenepeut  6tre  que 
celle  d'un  polynome  du  deuxi&me  degr^  si,  le  mouvement  <3tant  simple,  x"  et  x 
sont  des  polynomes  du  premier  degrg;  passons  au  deuxi^me  membre  : 

i°  V|-  sera  un  polynome  du  deuxi&me  degr^,  si  la  surface  libre  est  un  ellip- 
soide, puisque  le  potentiel  du  a  Pattraction  d'un  ellipsoide  est  un  polynome  du 
deuxi&me  degr<5  6  Vint&rieur  de  cet  ellipsoide; 

2°  Ve  sera  un  polynome  du  deuxi&me  degr^;  ea  effet,  Vfipeut  ^tre  d6velopp6 


492  PRECESSION  DES  CORPS  DfrORMABLES. 

suivant  les  puissances  de  x,  y,  s\  les  termes  de  degr6  o  et  i  doivent  3tre 
laissgs  de  c6t6  dans  l'6tude  du  mouvement  d'un  corps  autour  de  son  centre  de 
gravity;  les  termes  de  degrg  sup^rieur  &  2  doivent  6tre  n6glig6s  comme  tr&s 
petits  ;  il  restera  done  les  termes  de  degr6  2  ; 

3°  Quant  a  la  pression  P,  elle  n'est  assujettie  qu'd.  une  condition,  celle  d'etre 
constante  &  la  surface  libre.  Cette  surface  libre  £tant  un  ellipsoi'de  ip  =  i  ,  il 
suffira  de  prendre  y  proportionnel  a  fy  pour  satisfaire  a  cette  condition  et  pour 
qu'en  mtoe  temps,  comme  il  convient,  p  soil  unpolynome  du  deuxi&me  degr<3. 
Nos  hypotheses  se  trouvent  ainsi  justifies  . 

12.  Soit  fy  =  i  liquation  de  la  surface  libre,  que  nous  supposerons  pen 
diflferente  d'une  sphere. 

En  prenant  pour  un  instant  pour  axes  ceux  de  Tellipsoide,  je  puis  (5crire 

fy  =  (i  -h  a)  x*  -h  (IH-  6)72H-  (i  4-  c)<s2, 

a,  b  etc  tont  tr5s  petits  et  assujettis  §.  la  condition  d'incompressibilil<3 

an-  b  -f-c  =  o. 

D'apr^s  la  ih^orie  de  1'attraction  des  ellipsoides,  nous  pouvons  <5crire 
V£=  (I-H  k'a)  x*  H-  (n-  k'b)y*+  (i  -H  kc)x*, 


q 

ou  k*=  ^;  nous  supposons  les  unites  choisies  de  telle  sorte  que  pour  la  sph&rc 


on  ait  V/= 

Comme,  d'autre  part,  ^  =;  Sa?J,  nous  aurons 
(3) 


et  cette   formule  sera   ind^pendante  du  choix  des  axes.  Nous  supposerons, 
d'autre  part 

p  =  X'  2  #5  H-  const. 

et  nous  substituerons  ces  valeurs  de  p  et  de  V/  dans  liquation  (2),  ou  nous 
supposerons  d'abord  Vfl=  o.  En  identifiant  les  coefficients  de  x0  dx$,  y*  dx*, 
on  trouve 


(4) 

(5) 

en  posant  pour  abrgger 
X  = 


PRECESSION  DES  CORPS  D^FORMABLES. 

Si  Ton  tenait  compte  de  Ve,  on  aurait 

(7)  %  £*"?_=  Sap's  *Sap  - 


A.  ces  Equations  il  faudrait,  bien  entendu,  adjoindre  celles  qu'on  peutdgduire 
par  symglrie.  On  y  voit  figurer  des  sommes  telles  que  2avj3  qui  signifienl,  bien 
entendu  , 


mais  nous  aurons  bientOt  a  envisager  d'autres  sommes  analogues  ou  la  somma- 
tion  se  fait  d'une  mani&re  diflferente;  telle  sera,  par  exemple, 


que  j'^crirai  2a'jaa,  ou  je  mettrai  les  indices  en  Evidence,  de  sorte  que  Loute 
confusion  deviendra  impossible. 

13.  Ces  Equations  admettent  des  integrates  particuli^res  ;  si  nous  supposons 
Ve  =  o,  nous  aurons  I'inl6gralc  des  forces  vives  et  celle  des  aires.  Cette  derni^re 
peut  s'<5crirc 

—  an       =  const., 


m  giant  la  masse  d'une  molecule;  en  y  remplacanl  x,  y,  s  parlours  valeurs  (i), 
cela  peul  s'<3criro 

(a/1«2  —  a'2al)Sm5?§-f-(a'1  po  —  pjoti-l-  agpi  —  a  '2  [3  1  )  S  m  fl?oJKo  •+-  •  •  •  =  const. 
Mais  la  figure  iniliale  est  une  sphere  2a?o=  i;  on  aura  done 


Liquation  des  aires  se  r6du.it  done  a 

(8)  S(«ia«  —  «2«i)  =  const., 

la  sommation  ayant  le  sens  qui  a  dt£  expliqu^  a  la  fin  du  num^ro  pr£c6dent. 
Supposons  maintenant  qu'on  tienne  compte  de  Ve.  Le  premier  membre  de  (8) 
repr^sente  a  un  facteur  numgrique  pr^s  la  constante  des  aires ;  la  ddriv^e  de  ce 
premier  membre  sera  done  6gale  a  ce  facteur  num&rique  pr^s  au  moment  de  la 
force  ext^rieure. 

Le  th^or^me  de  Helmholtz  nous  apprend  cnsuite  que  1'integrale 

/  a?'  dx  +>y'  dy  -+>  z'  dz 


494  PRECESSION  DES  CORPS  D&FORMABLES. 

prise  le  long  d'un  contour  ferm<3  est  constants;  or  cetle  inUSgralc  est  <5galc  a 

C  C  C 

J  J  J 

Si  Ton  observe  que  la  courbc  tStant  fermtSe  on  a 

//» 
XQ  dxq  =  /  (#0  clyQ  -+•  y0  r/^o )  =  o, 
y  > 

on  voit  que  le  iht?or&me  de  Helmhollz  enlraine  IVqnation 
(9)  S(«'P  —  «p')  =  const. 

et  celles  qu'on  en  d^duit  par  sym^trie. 

Liquation  (9)  est  vraie  que  Ve  soit  nul  on  non. 

II  faudrait  des  calculs  compliqii(5s  pour  dgduire  (8)  de  (4)  et  (5);  il  u'on  esl 
pas  de  m&me  de  (9)  qui  rdsnlle  imni(5dialemenl  do  rinlegration  do 


14.  Les  Equations  (4)  et  (5)  admetlent  line  solution  parliruJiiVo  simple; 
il  suffit  de  poser 


d'ou 


C-  —  pa 

On  aura,  d'autre  part,  la  relation  d'incompressibilitiS  A  =  i  qui  s:(5crira 


Cette  solution  s'appllque  au  cas  ou  la  masse  liquide  prend  une  vitesse  de 
rotation  uniforme  et  subit  un  aplatissement;  les  deux  axes  de  Fellipsoldc  sont 
p  et  c. 

15.  Les  solutions  que  nous  aurons  4  envisager  sont  celles  qui  s'^loignentpeu 
de  la  solution  (10),  soit  que  nous  fassions  V^o,  soit  que  nous  envisagions 
les  Equations  (6)  et  (7),  lesquelles  admettront  des  solutions  tr&s  peu  diff^rentes 
de  (10)  parce  que  nous  snpposons  Ve  tr^s  petit;  nous  allons  appliquer  la 


PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES.  4g5 

m^thode  des  equations  aux  variations,  c'esl-a-dire  quo  nous  allons  remplacer 
«i,  «3,  <*35  ...  par 

!=  p  cos  co  t  -H  8ai,         a2-h  Sa2  =  —  p  sinw£  •+•  oa2, 
:!=  Sa3,          .  .., 


el  nggliger  les  camSs  des  VcarJations  3aj,  .  .  .  ;  nous  obtiondrons  ainsi  des  Equa- 
tions diflferentielles  lint^aires  pour  ces  variations  da\  ;  cos  Equations  seront 
clgpourvues  de  deuxifone  membre,  si  nous  faisons  V,>  —  o,  elles  en  poss&ioronl 
un  si  nous  partons  des  Equations  (6)  et  (7). 

Le  point  remarquable,  c'est  que  ces  Equations  lindaires  se  rdparliroin  en 
deux  groupes  distincls. 

Les  Equations  d<5duites  de  A  =  i  et  des  equations  (4)  et  (5)  en  aa",  a/7(3,  apw, 
j3{3"  et  ff  ne  conticndront  d'aulrcs  inconnues  que 


Au  conlraire,  les  Equations  d<$duites  des  dqualions  (4)  oL  (5)  en  ay",  a;/y, 
(3y",  (3/7y  no  conticndront  d'autres  inconnues  que 


Celles  du  premier  groupe  correspondent,  dans  le  cas  de  Ve=  o,  a  la  isolution 
qui  correspond  a  une  vitesse  de  rotation  uniforme  peu  diflferente  de  co,  ot  aux 
oscillations  propres  du  liquids  dans  lesquelles  le  plan  des  xy  reste  un  plan  de 
symgtrie.  Dans  le  cas  oft  Ve  n'est  pas  mil,  elles  nous  font  connaitre  les  marges 
du  liquide  sous  1'influence  du  coi^ps  troublant. 

Ge  sont  celles  du  deuxi^me  groupe  qui  nous  font  connaitre  les  plienom&nos 
de  nutation  et  qu'il  convient  d'envisager. 

16.  Gherchons  done  a  former  les  Equations  du  deuxi&me  groupe;  nous 
trouverons 


et,  par  exemple, 

SotSy  = 

et,  en  continuant  le  calcul  de  la  m£.me  faQon,  on  aurait 

8S«y  -h  t'SSpy 
en  posant 

$ya  =  5, 


4g6  PRECESSION  DES   CORPS  D^FORMABLES. 

(de  facon  a  n'avoir  plus  que  deux  inconnues  \  et  r,  dont  les  parties  rtfelles  el 
imaginaires  sont  nos  anciennes  inconnues  8y  et  da),  on  trouverait  de  m6me 


oSa"y  H-  z 


Or  des  Equations  (4)  et  (5)  on  pent  d^duire  comme  Equations  aux  variations 

5Sa/-+-  z  oSpf'  =  8Sa"    -j-  z  833"  7  == 
ou 

(11)  p0to/£*  —  _ 

On  trouve  aussi  liquation  de  Helmholtz  qu'on  pent  d6duire  par  variation  de 
(9)  et  des  Equations  qu'on  en  tire  par  symcHrie,  ce  qui  donne 

(12)  pe'^g'  —  ?cop  e'"*^  —  c-rj'=  const. 

et  liquation  des  aires  qu'on  peut  dt5duire  par  variation  de  (9)  (et  des  Equations 
qu'on  en  tire  par  sym<5trie)  et  qui  s\5crit 

(13)  p  <3~z'w/(r)'-i-  £o)vi  )  —  c£'=  const. 

La  differentiation  de  (i3)  donncrait 

(14)  '  pe 


Si  dans  (i4)  nous  reniplacons  g7  et  rf  par  leurs  valeurs  tiroes  de  (11),  colic 
Equation  devient  une  identic  en  tenant  compte  de  k(c*  —  p2)  =  6)2p2. 

Si  Ton  tient  compte  maintenant  de  V,.,  il  faut  ajouter  au  dernier  mctmbro 
de(n) 

/   rfiV^     }    .   d*Vf  \ 
\  dx§  ttso         ffyo  dzQ  ) 


Mais  V*  6tant  tr^s  petit,  nous  pouvons  dans  ccs  .termes  correclifs  fairc 

p  s=  c  =  i  ,         Sa  =  8(3  =  87  =  o  ; 
d'ou 

x  =  XQ  co?  w  t  •+-  y-Q  sin  o>  t,       y=  —  #0  sin  w  ^  4-*^0  cos  to  £,        ^=^0j 

d?oil  enfin 


,  . 

(_  I  ^  -    -—    /    _  --  ^   J 

dy 


de  sorte  que  le  terme  a  ajouter  au  dernier  membre  de  (i  i)  est 


PRECESSION  DES  CORPS  DjfrORMABLES.  497 

Si  Ie  liquide  se  deplace  comme  un  corps  solide,  Sz?2  devra  <Hre  independanl 
du  temps,  egal  par  consequent  a  sa  valeur  dans  la  solution  (10),  c'est-a-dire 
qu'on  aura  2#2  =  p2  (x\  +  yl )  +  c^z\ ;  on  deduit  de  la 

Say  =  Spy  =  o, 

ou 

SSay  -h  iSSp-y  =  o, 

ou 

(16)  peto'j-H-cTi  =  o. 

17.  Le  potentiel  Ve  est  une  fonctioii  connue  des  coordonnees  du  point  attire 
x,  y:  s  et  du  temps,  puisque  les  coordonnees  de  1'asLre  Iroublant  sont  connues 
en  fonctions  du  temps.  L'expression  (10)  est  done  une  fonction  connue  du 
temps;  elle  pent  <Hre  d^veloppee  en  s(5rie  de  Fourier,  les  p^riodes  des  diflerents 
tonnes  de 


dydz 

sont  relativement  longues  puisque  ce  sont  celles  des  diverses  nutations.  Si 
done  je  designe  par  A.e'*L  un  des  termes  du  developpement  de  (17)  et,  par 
consequent  par  — Ae'^5'*  le  terme  correspondant  du  developpement  de  (16), 
s  sera  petit  par  rapport  a  w. 

Je  puis  isoler  ce  terme,  et  les  equations  (i  i)  deviennent  alors 


(18) 

Nous  y  satisferoiis  en  posant 


c-f\  = 
ce  qui  donnera 


Le  determinant  des  equations  (19)  est 

A  =  (2/CH-  £10  H-  £2)£(ci)-h  £). 

Pour  obtenir  les  oscillations  propres  du  syst&me,  il  faut  faire  A==o  et 
resoudre  par  rapport  a  s,  a  et  6.  On  aura  done  A  =  o,  ce  qui  conduit  aux 
solutions  suivarites  : 

i°  e  =  o,  ce  qui  correspond  a  une  rotation  uniforme  de  vitesse  angulaire  o> 
autour  d'un  axe  tr&s  peu  different  de  Taxe  des  ^; 

H.  P.  —  VIIT.  63 


4g8  PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES. 

3«  w  -f-  s  =  o,  ce  qui  correspond  a  I'hypoth&se  suivante  :  supposons  qu'avant 
d'imprimer  au  liquide  une  rotation  uniforme  autour  de  1'axe  des  z,  nous 
deplacions  les  molecules  de  tr&s  petites  quantity  a  I'intgrieur  du  liquide,  sans 
allerer  sa  forme  exterieure;  nous  aurons  une  solution  tr£s  peu  diffdrenle  do 
la  solution  (10),  correspondant  a  la  m£me  rotation  Lant  en  grandeur  qu'en 
direction,  au  m6me  aplatissement,  a  la  m&me  orientation  des  axes  de  1'ellipsoide, 
et  qui  ne  se  distingue  en  un  mot  ?de  la  solution  (10)  que  parce  que  certaines 
molecules  se  sont  6chang£es  avec  d'autres  ; 

3°  2  A"  +  ECO  -+-  £2~  o,  ce  qui  correspond  &  des  oscillations  proprcs  de  p<5riode 
Ires  court  e,  un  peu  plus  d'une  lieure. 

Si  nous  voulons  maintenant  tenir  compte  de  ruction  de  1'ustre  LroubluuL, 
nous  ne  ferons  plus  A  =  o,  et  il  viendra 

A(co-4-  e) 

£0)-f-s2)5 

—  c) 


D'apres  nos  hypotheses,  £  est  ires  petit  par  rapport  a  w,  et-r-  est  de  Fordre 
de  I'aplatissement;  nous  pouvons  done  n£gliger  s  devant  w  et  £w  -j-  £-  devant  2  A1, 
ce  qui  donne 

"Aw  r  Aw 

a  =     ,    >          o  =  --  7—; 

2/T£  2^£7 

d'ou 

a  -4-  b  =  o. 

Mais  cette  relation  a-\-  b  =  o  est  ekjuivalente  a  la  relation  (16);  elle  signifie 
done  que  le  liquide  se  comporte  comme  un  corps  solide. 

18.  Ce  r(5sultat  peut  ^tre  pr<$sent6  sous  une  autre  forme,  ficrivons  liquation 
des  airesj  qui  n'est  autre  chose  que  liquation  (i3)  quand  Ve=  o.  Si  Vc  n7est 
pas  nul7  nous  devrons  ^crire  que  la  d(5rivde  de  la  constante  des  aires  est  <5gale 
au  moment  de  la  force  exterieure.  Or  le  premier  membre  de  (  i3)  a  la  signifi- 
cation suivante  t  c'est  a  un  fact^ur  num^rique  pr^s  la  constante  des  aires 
relative  au  plan  des  xz,  plus  \/  —  i  multipli^  par  la  constante  des  aires  relative 
au  plan  desjvs.  Done  la  d6riy£e  de  ce  premier  membre,  c'est-4-dire  le  premier 
membre  de  (  14),  doit  <Hre  6gala,  a  M  +  *'L,  L  et  M  6tant,  a  un  facteur 


PRECESSION  .DCS  CORPS  DEFORMABLES.  499 

rique  prijs,  les  moments  de  la  force  ext^rieure  par  rapport  aux  axes  -des  x  et 
des  y.  On  aura  done 

7!"-+-  0)27])  —  cf== 


Le  deuxi&me  membrc  pent  £tre  d<*velopp<3  en  s6rie  de  Fourier;  soil  Be/s*  un 
de  ses  termes;  nous  rsolerons  ce  terme  et  nous  ecrirons 


Cette  equation  est  vraie  tant  pour  un  corps  solide  que  pour  un  liquide. 
Dans  le  cas  d'un  liquide,  ceite  Equation  doit  <Hre  compile  par  liquation  de 
HelmhollZj  c'esl-u-dire  par  la  deuxi£me  Equation  (  18)  et  dans  le  cas  d'un  solide 
par  liquation  (  16).  On  irouve  ainsi 

—  [o>2  —  (to  H-  s)s]  H  --  e2  =  B        (solide  ou  liquide), 

a(w  —  e)  -f-  6(a)  -+-  e)  s=  o         (liquide), 
=  o         (solide). 


On  voit  que  pour  s  lr£s  petit  par  rapport  a  w  les  deux  derni^res  Equations 
concordeiit,  de  sorte  quo  les  deux  corps,  solide  ou  liquide,  se  comporteront 
sensiblement  de  la  m6me  mani6re.  Ceite  analyse  dcs  mouvements  d'un  liquide 
homogtoe  doit  <Hre  rapproch^e  de  celle  que  j'ai  faite  dans  le  lome  VII  des  Ada 
mathematica  pages  847  et  suivantes;  la  on  voit  ddja  &.  1'endroit  citd  que  les 
oscillations  d'un  ellipsoide  peuvent  £tre  r^parties  en  groupes  susceptibles 
d'etre  <5tudi(5s  s(5part$ment;  dans  chacun  de  ces  groupes  n'interviennent  que  des 
fonctions  de  Lam(5  d'un  ordrc  d^termind.  Les  mouvements  quo  nous  avons 
considers  ici  correspondent  txux  fonctions  de  Lam6  du  premier  ordro. 

III.  —  Rigidit6  gyrostatique. 

1.  Examinons  maintenant  ce  qui  sc  passe  dans  le  cas  d'un  liquide  h6U3ro- 
g&ne.  Les  Equations  do  1'Hydrodynamique  nous  donnent  encore  comme  au 
paragraphe  II, 

(0 


Je  d^signe  par  D  la  densit^  du  liquide  que  je  n'ai  plus  le  droit  de  prendre 
pour  u&it6  puisque  le  liquide  est  h6t6rog&ne.  Une  solution  particuli^re  est 
celle  oil  le  liquide  soustrait  £  toute  action  ext^rieure  est  anim6  d'une  vitesse  de 
rotation  nniforme  w  autojur  de  1'axe  des  z.  Dans  ce  cas  on  a  Vtf=o;  nous 


500  PRECESSION  DBS  CORPS  DEFORMABLES. 

aliecterons  de  Findice  i  les  lettres  relatives  a  cette  solution  et  nous  <3crirons 

(2)  Stf'i0foi  =  ^p-rfVM. 

D  seul  n'ayant  pas  changed  Comparons  maintenant  a  un  liquide  liomog^ne 
souiiiis  aux  m£mes  actions  ext&rieures,  et  afFectons  de  1'indice  2  les  lettres 
correspondazites  ;  nous  aurons 

(3)  S#2  dx*~dp*—dV*i—  dVe. 

D  cst  devenu  tfgal  a  i  et  Ve  par  hypoth&se  est  le  inline  que  dans  le  premier 
cas.  Gonsidt5rons  enfin  le  cas  d'un  liquide  komog&ne  soustrait  a  toute  action 
exl^rieure  et  anime  d'une  rotation  uniforme;  nous  aurons,  en  affectant  les 
lettres  de  Pindice  3, 
(  4  )  S  x\  dx*  =  dps  —  dVv. 

Nous  avons  vu  au  paragraphe  II  que,  si  la  nutation  est  de  periode  longue, 
le  liquide  homog&ne  se  comportera  sensiblement  comme  unsolide;  ilenr^sulto 
que  le  potentiel  V/  sera  le  m6me  dans  Ics  deux  cas  (pour  une  m6me  molecule 
^o)  JKo?  ^o)5  en  e^et  ce  potentiel  est  du  a  Fattraction  de  FellipsoiCde,  et  cet 
ellipsoi'de  s'est  d^plac6  sans  se  dgformer  et  en  entrainant  dans  son  mouvement 
le  point  attir<3  a?0,  y0,  ^0  ;  on  aura  done 

V2,=  V3I-; 
on  a  (Sgalement 

^2  =  ^3 

(la  valeur  des  constantes  A  et  V  du  paragraphe  II  etant  les  monies  dans  les  deux 

cas).  II  reste  done,  en  retranchant  (3)  de  (4)? 

(5)  dVe=  £#3  dxz—  Xx\  dxt. 

Observons  'encore  que  le  mouvement  du  liquide  li<$t<§rog&ne  dans  le  cas  de 
liquation  (2)  est  le  m6me  que  celui  du  liquide  homog&ne  dans  le  cas  de 
liquation  (4)?  de  sorte  qu'on  a 

id  =  xs,        x\  =  x\  , 


Je  dis  maintenant  qu'on  pourra  satisfaire  a  liquation  (i),  en  supposant  que 
le  liquide  h&terog&ne  se  d^place  d'apr&s  les  m^mes  lois  que  le  liquide  homo- 
g^ne  dans  le  cas  de  liquation  (3),  c'est-a-dire  de  telle  fagon  que  #=±=#a,  ce 
qui  entrain^ 


PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES.  5oi 

La  condition  mSccssaire  ct  suffisanle  pour  quo  celte  solution  soil  acceptable, 
c'est  qu'elle  concluise  pour  dp  a  une  expression  qui  soit  la  diffigrentielle  exacte 
d'une  fonction  qui  s'annulc  sur  la  surface  libre. 

Si  Ton  a  x  =  x%,  le  liquide  se  comporte  sensiblement  comme  un  corps 
solidc  et  1'on  peut,  en  rdp<§tant  le  raisonnement  qui  nous  a  fait  voir  quo 
V2|/=  Vv-,  montrer  quo 

V,=  Vi|£. 

Dans  ces  conditions,  les  Equations  (i)  et  (2)  deviennent 
(ibis)  S  x\  dx*  =  ^  -  dVf  -  <We, 

(2  bis)  Sa?5rfa?a=3Ei—  <Ar/, 

en  les  retrnnchant  ot  en  tenant  compte  de  (5),  on  Irouve 

dp  =  dpi, 

ce  qui  montre  que  dp  est  la  diflferentielle  exacte  de  la  fonction  p±  qui  s'annule 
a  la  surface  libre.  c.  Q.  F.  D. 

Ainsi,  aussi  bien  pour  un  liquide  Jielerogene  libre  que  pour  un  liquide 
homo  gene  libro,  la  precession  et  les  nutations  seront  les  memes  que  pour  un 
corps  solide. 

2.  Ce  qui  pr<3c6de  rcnlrc  dvidemmcnl  dans  un  fait  tr6s  ggngral  connu  sous 
le  nom  de  rigidit6  gyros  tatique*,  ct  1'on  pout  alors  se  dcmander  pourquoi  le 
m&me  raisonnement  n'est  pas  applicable  au  cas  trait6  dans  le  paragraphe  I,  efts 
clans  lequel  nous  avons  obtenu  des  r<§sultals  absolument  diff(5rents.  En  r6alit(i, 
il  reste  applicable,  mais  il  y  a  une  difference  importante.  Rappelons  la  formulo 
du  dernier  numcSro  du  paragraphe  I  : 


— 

a0  """  sN  —  I-H  X 

Lorsque  N  tend  vers  1'infini,  le  rapport  —  tend  vers  t,  c'cst-a-dire  que  le 
corps  envisage  tend  a  se  comporter  comme  un  corps  solide  :  settlement,  ce  qui 
figure  dans  la  formula,  ce  n'est  pas  N,  c'est  sN,  et  N  peut  6tre  tr6s  grand  sans 
que  sN  le  soit;  si  eN  est  tr.&s  grand,  c'est-a-dire  si  la  p&riode  de  la  nutation 
exprim£e  en  jours  est  tr^s  grande,  non  seulement  d'une  mani^re  absolue,  mais 
par  rapport  a  Pinyerse  de  1'aplatissement,  la  rigidit^  gyrostatique  aura  son 


502  PRECESSION  DES  CORPS  D^FORMABIES. 

plein  eflet,  et  la  nutation  sera  la  m£me  que  pour  un  corps  solide.  Mais  il  njen 
sera  plus  ainsi  si  eN  est  fini.  C'est  ce  qu'avait  ddja  expliqiu*  lord  Kelvin,  mais 
il  est  n^cessaire  d'entrer  dans  plus  de  details. 

3.  Quelle  est  Porigine  de  la  rigidit<5  gyros  la  tique;  ceLte  rigidilc*  n'esL  aulre 
chose  qu'un  cas  particulier  d'un  pli<5nom6no  bcaucoup  plus  g&nSral,  la 
resonance. 

Envisageons  un  syst&me  quelconque  en  6quilibreabsoluourelatifet  (Studious 
ses  petits  mouvements  dans  le  voisinage  de  sa  position  d'gquilibre.  Ces  petils 
mouvements  pourront  toe  dgfinis  par  des  Equations  lingaires;  et  si  x,  y,  z,  ... 
repr^sentent  les  coordonn6es  du  syst&uie  (qui  s'annulent  dans  la  position 
d^quilibre),  on  aura  des  Equations  de  la  forme 


D  est  une  expression  lin^aire  a  coefficients  constants  par  rapport  ft  x,  y,  s,  ... 
et  a  leurs  d6riv6es;  2Aez'ef  repr^sente  1'ensemble  des  termes  dus  aux  forces 
perturbatrices  extdrieures  et  qui  seront  d^veloppables  en  s^rie  de  Fourier.  Nous 
envisagerons  en  particulier  les  Equations  sans  second  membre 


qui  d^finissent  les  oscillations  propres  du  syst£me  et  les  Equations 
(7)  B(^,r,  z,  ...) 


qui  repr^sentent  Feffet  de  Tune  des  composantes  des  forces  perturbatrices. 
On  satisfera  £  liquation  (7)  en  posant 


On  verra  que  #,&,<?,  ...  sont  donnas  par  des  Equations  du  premier  degrg 
dont  les  coefficients  dependent  de  e,  et  Ton  aura 


A  est  un  polynome  eutier  en  e,  indgpendant  des  coefficients  A  :  c'est  le  deter- 
minant des  Equations  du  premier  degr^;  P1?  P3  sont  des  polynomes  entiers 
en  s,  lin^aires  par  rapport  aux  A.  Les  z^ros  du  polynome  A,  que  j'appelle 
«i,  $*,  -  .  ,  ,  correspondent  aux  p&iodes  des  oscillations  propres  du  systfcme 


PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES.  5o3 

T*       "P 

definies  par  liquation  (6).  Les  fractions  rationnelles  -£>-£>  •••  peuvent  £tre 
decomposees  en  elements  simples ;  on  trouve  ainsi 

ai  a* 


£  — £l         £  — I 


£  —  Si          £  —  £3 


On  voil  aisement  qu'on  satisfait  a.  liquation  (6)  en  posanl 
(9)  x  =  a\  efei*,        y  =  bi  etei',        z  =  Ci  etei',         

Si  £  esl  lr6s  voisin  de  £1,  a,  &,  c.  ...  deviennent  tr6s  grands;  c'esl  le  pheno- 
m£ne  de  la  resonance.  Dans  ce  cas,  le  lerme  qui  a  pour  dtfnominaleur  s —  e4 
dovienL  tout  a  fait  preponderant;  ot  Ton  a  sensiblemcnt 


c'est-a-dire  que  le  syst&me  se  comporte  sensiblenient  comme  dans  Foscillation 
propre  (9)  avoc  laquelle  il  y  a  resonance. 

Done,  si  la  periode  de  la  force  perturbatrice  devient  tres  voisine  de  la 
p&riode  de  Vune  des  oscillations  propres  du  systeme^  le  systeme  se  comporte 
sensiblement  comme  dans  cette  oscillation  propre. 

Ce  r^sultat  cesse  d'etre  vrai  si  les  deux  coefficients  EI  et  £2  different  tr^s  peu 
et  si  s  est  voisin  £  la  fois  de  £i'et  de  £2  de  telle  sorte  que  £  —  £1  et  £  —  £2  soient 
du  m6me  ordre.  II  n'y  a  plus  alors  de  terute  preponderant,  C'est  le  ph^nom^ne 
de  la  double  r£sonanec. 

4.  Appliquons  ces  principes  au  cas  de  la  rigidite  gyrostatique.  Gonsiderons 
un  systeme  mecanique  quelconque  ea  equilibre  relatif  par  rapport  &  des  axes 
mobiles  tournant  autour  de  Paxe  des  z  avec  une  vitesse  uniforme  OK  Ce  systeme 
pourra  osciller  autour  de  cette  position  d'equilibro  relatif,  et  nous  distingnerons 
ses  oscillations  propres,  c'e$t-£-dire  celles  qu'il  prend  lorsqu'il  est  soustrait  ^. 
toute  force  perturbatrice  ext^rieuro,  et  ses  oscillations  contraintes  dont  la 
periode  sera  la  m£me  que  celle  de  la  force  pertubatrice. 

Si  les  forces  perturba trices  paraissent  varier  tr&s  lentement  ^  un  obscrvateur 
fixe,  pour  un  observateur  lie  aux  axes  mobiles  elles  paraitront  tourner  autour 
de  1'axe  des  z  avec  une  vitesse  angulaire  —  w,  c'est-4-dire  que  leur  periode  sera 

2ft 

4  peu  pr&s  -T  * 


5o4  PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES, 

Or  parmi  les  oscillations  propres  du  systtirne  nous  devons  distinguer  la 
suivante  :  le  syst^me  par  hypoth&se  petit  tourner  avec  une  vitesse  angulaire  a) 
autour  de  1'axe  des  s,  c'est  alors  qu'il  est  en  ^quilibre  relatif  par  rapport  aux 
axes  tournants;  mais  s'il  est  soustrait  a  toute  action  ext^rieure,  il  pourra  £gale- 
ment  tourner  avec  une  vitesse  uniforme  GO  autour  d'un  axe  tr6s  peu  different  de 
1'axe  des  z.  Dans  ces  conditions,  il  sVcartera  tr&s  pen  de  P<5quilibre  relatif  ct 

ce  sera  la  une  oscillation  propre  dont  la  ptfriode  sera  pr<5cis6ment  —  •  Dans 

cette  oscillation  propre,  le  syst&me  se  comportera  comme  un  corps  solide. 

II  y  aura  done  resonance  et,  dans  Poscillation  contrainte,  le  syst&mc  se 
comportera  a  peu  pr6s  comme  nn  corps  solide;  il  y  aura  rigidit£  gyrostatique; 
il  rty  aura  ^exception  que  s^il  y  a  double  resonance,  c'est-a-dire  si  le 
syst&me  est  susceptible  d'une  autre  oscillation  propre,  ou  il  ne  se  comporte  pas 

comme  un  corps  solide  et  dont  la  p<5riode  est  voisine  de  —  • 


CO 


5.  C'est  prgcis^ment  ce  qui  arrive  dans  le  cas  du  paragraphe  I.  II  cxiste  une 
oscillation  propre  dont  la  p<$riode  est  donn<5e  par  la  formule 

N=  i  — X 
~"     e     ' 

(en  reprenant  pour  un  instant  les  notations  du  paragraphe  I).  Cette  pdriode  est 
tr&s  longue,  c'est-a-dire  qu'elle  est  a  peu  pr&s  la  m£me  que  celle  des  forces 
perturbatrices. 

Pour  mieux  nous  en  rendre  compte,  il  convient  dc  rcprendrc  le  probl^mc 
du  paragraphe  I  avec  les  notations  et  les  ni(Hhodes  du  paragraphe  II;  on  faci- 
litera  ainsi  la  comparaison  des  resultats  de  ces  deux  paragraphes  et  1'gtude  des 
cas  intermgdiaires. 

La  relation  entre  les  coordonmSes  actuelles  5?,  /,  z  et  les  coordonn^es 
initiales  ^0,  y0,  £0  seront,  aussi  bien  pour  la  croute  solide  que  pour  le  noyau 
liquide,  exprim^es  par  les  formules  (i)  du  paragraphe  II,  seulement  les  fonc- 
tions  a,  (3,  y  ne  seront  pas  les  monies  dans  les  deux  cas.  Nous  supposerons 
que,  pour  la  surface  commune  qui  limite  inttfrieurcment  la  croute  solide  et 
exterieurement  le  noyau  liquide,  on  a 


oblige  a  supposer  que  la  croute  solide  6tait  encore  liquide  dans  la 
position  initiale  idgale,  et  qu'elle  s'est  solidifige  dans  une  phase  ulterieure 


PRECESSION   DES  CORPS   D^FORMABLES.  5o5 

apr£s  avoir  acquis  sa  forme  definitive.  Cette  hypoth&se  pent  £tre  faite  sans 
inconvenient  puisqu'il  s'agit  d'une  position  initiale  ideale. 

JNous  envisagerons  une  solution  particuli&re  ou  tout  le  syst&me  est  anim6 
d'une  rotation  co;  ou  par  consequent  on  a  les  relations  (ro)  du  paragraphe  II 
aussi  bien  pour  la  croute  que  pour  le  noyau,  ainsi  que  les  solutions  ti^s  pen 
differentcs.  Nous  continuerons  a  poser 


en  cc  qui  concerne  le  liquide,  et  nous  appellerons  £4  et  ~n±  les  quantites  corres- 
pondantes  pour  la  croute  solide. 

Cettc  croute  etant  solide  devra  satisfairq  a  la  condition  (16)  du  n°  16  du 
paragraphe  II;  c'est-a-dire  qu'on  aura 

(10)  p  <sio)'£iH-  crn  =  o. 

Exprimons  maintenant  que  la  surface  externe  du  liquide  coincide  avec  la 
surface  interne  du  solide.  Quelle  serait  d'abord  la  condition  pour  que  la  surface 
libre  du  liquide  ne  se  deformat  pas.  On  devrait  avoir 

2  _  &  -h  yz       z- 

5~"  ^  *~  C2' 

d'ou 

£Xj  Y^  -f~  Ctg  YS  *3*jf3  t^l  Y!  H~  1J2*Y2  H^T'' 

En  remplagant  dans  ces  formules  ai,  a2,  (3d,  (32,  y3  par  pcos&j^,  — psinwjfj 
p  sinwr,  p  coswi,  c,  yi  +  «y2  el  a8  +  ^Pa  p«r  ^  et  YJ;  on  irouvera,  par  un  calcul 
pareil  a  celni  du  n°  16  du  paragraphe  II 


ou 


Si  nous  ecrivons  que  la  surface  interne  du  solide  ct  la  surface  externe  du 
liquide  tfprouvent  la  m£me  deformation,  nous  aurons 

(II) 


6.  Nous  avons  trouve  au  n°  13  du  paragraphe  II  la  constante  des  aires  pour 
le  liquide;  faisons  le  m6me  calcul  pour  la  croute  solide.  Nous  aurons  encore 

S  nt(sc'y  —  xy'}z=.  (u\  aa—  a;2  aj)S  mx\  -4-  S  wa?07o(  ...)+••-•   , 
H.  P.  —  VIII.  64 


5o6  PRECESSION  DES  CORPS  D^FORMABLES. 

Mais  nous  ne  pourrons  plus  ^crire 

S  mx\  =  S  myl  =  ^mz\, 

Toutefois,    comme  le   corps   doit  6trc  regard^   commc   de   revolution,   nous 
pourrons  tfcrire 

S  mx^yQ  =  S  w^o-So  =:  S  7>?#o£o  =  o, 
£  /?ia?J  =  S  myl  =  A,        5  /nsj  =  C, 

les  constantes  A  el  C  n'ayant  pas  la  m£mc  significalion  qn'au  paragraphe  II,  il 
vient  ainsi 

Xntfy-x/^^Wat^-^A  +  ^fa-V^ 

On  trouve  de  m&me 


^ 
-y^)  =  A  [(a'a«3-  «'3  «O  +  (P«  Ps~  K  P«)]  +  C(T'2  Ts-  Yi  TS), 


Formons  Pexpression 

—  Oil  —  z  J?9 

en  y  remplacant 


par  leurs  valeurs 

pe-'««, 

(je  dis  V3i,  5i  parce  qu'il  s'agit  de  la  crolte  solide);  on  trouve 


C?est  le  calcul  m^me  par  lequel  nous  avons  obtenu  liquation  (i3)  du  n°  16  du 
paragraphe  II.  Pour  avoir  Texpression  analogue  a  —  Jit  —  t'ji?  relative  au  corps 
tout  entier,  il  faut  ajouter  le  premier  membre  de  cette  Equation  (i3),  ce  qui 
donne 


Cette  expression,  en  vertu  de  la  loi  des  aires,  doit  6tre  une  constante  s'il  n'y  a 
pas  de  force  extgrieure  et,  s'il  y  en  a,  sa  d^riv^e 

Ap  tf-*»«(ifl  4-  wSrii  )  —  Gc?;  -4-  p  tf-^w^ti'-h  o>2vi)  —  o£" 

doit  6tre  <5gale  a  une  combinaison  simple  des  moments  des  forces  exUSrieures, 
c'est-a-dire  a  une  fonction  connue  du  temps,  d^veloppable  en  st5rie  de  Fourier; 
j'^cris 

(12) 


PRECESSION  DES  CORPS  D&FORMABLES.  507 

7.  Nous  avons,  en  outre,  la  deuxi&me  Equation  (18)  du  paragraphe  II,  qui 
subsiste  puisqu'elle  n'est  autre  chose  que  la  d&riv<5e  de  liquation  (12)  de 
Helmholtz  du  paragraphe  II.  Elle  complete  avec  (10),  (n)  et  (12)  le  sysi&me 
complet  de  nos  equations  qui  s'dcrit,  en  isolant  Pun  des  lermcs  du  dcuxi&me 
membre  de  ia, 


A  p  e-tut('r\'[  -h  w*^  )  —  G  c\\ 


—  c^"=  B  e^1  ; 


On  les  intggrera  en  posant 
ce  qui  donne 


(2  C0£ 


. 

C2 


.(tO2 —  £s)  • 

Le  determinant  de  ces  Equations  s'gcrit 

£2  G£2  2U)£  -h  £2 

pi  n2  0*2 

01  O 

I  I 


TO 


_ 

™—    Oj 


=  o. 


2  (*)£  -h  £2 


-L 

c2 


0)2— 


La  premiere  ligne  du  determinant  est  divisible  par  5,  done  A  est  divisible 
par  £. 

Le  coefficient  de  £  est 


2  CO 

2At») 

C2 

C2 

0 

I 

0 

I 

1 

i' 

i 

I 

P2 

P5 

C2 

"~  C2 

GjS 

0 

(0s 

o 

(I  I    \  2  CO3 

?-*)— 


5o8  PRECESSION   DES  CORPS  DEFORMABLES, 

Done  A  n'est  pas  divisible  par  £2  a  moins  que  —  =  —  ?  c'est-&-dire  que  la 
cavite  interne  ne  soil  splitSrique.  Dans  ce  dernier  cas,  il  vient 

A  =  2s2(w-t-  e)(aAo)  -+-  Ae-h  Ge)-i-« 

Done  1'oqnation  A  =  o  admottra,  si  — est  tress  petit,  quatrc  racinos, 

dont  une  nulle,  une  trfcs  petite,  unc  dgale  a  — GO.  el  la  quatri&me  voisine  do 
—  A — C*  Nous  avons  vu  quelle  esi  la  signification  de  la  premiere  (rotation  du 

corps  en  bloc  autour  d'un  axe  tr&s  peu  different  do  1'axe  des  3)  et  de  la  troisi&mo 
( displacement  prtfalable  des  molecules  liquides  a  I'interieur  clu  noyau  liquido, 
de  sorte  que  ces  molecules  se  sont  simplement  substitutes  les  unes  aux  autres). 
C'est  a  la  presence  de  la  deuxi&me  racine,  qui  est  tr£s  petite,  que  nous 
devons  les  particularity  du  ph^nom^iie;  la  p<$riode  de  la  force  porturbatrico 
correspond  a  un  s  trfes  petit,  d'ou  resulte  une  resonance  avec  la  racine  nulle; 
si  cette  resonance  existait  senle,  le  corps  se  comporterait  a  peu  pr^s  comme 
dans  Poscillation  propre  qui  correspond  a  cette  racine  nulle,  c'est-a-dire 
comme  un  corps  solide;  il  y  aurait  rigidite  gyrostatique.  G'est  ce  qui  arri- 
verait  si  Taplatissement  de  la  cavit6  elliptique  interne  n'6lait  pas  trfes  petit. 
Mais  s'il  est  tr^s  petit,  liquation  A  =  o  admcttra  une  racine  tr&s  petite.  II  y 
-  aura  double  resonance.^  et  1'amplitude  do  la  nutation  sera  tr6s  difl^ronlc  de  ce 
qu'elle  est  avec  un  corps  solide. 

IV.  —  Influence  de  F61asticite. 

II  conviendrait  maintenant  d' examiner  ce  qxii  arrive  si  Ton  suppose  que  la 
partie  solido  de  la  Terre  n'est  pas  un  solide  invariable,  mais  un  solide  <3lastiquo. 
Supposons  done  d'abord  que  la  Terre  est  un  sphtSroi'de  solide  plein  dastique, 
ct  ensuite  qu'elle  est  un  sph^roide  solide  creux  gkstique  rempli  de  liquide. 

Consid^rons  d'abord  la  premiere  hypoth^se;  1'amplitude  des  diverses  nuta- 
tions sera-t-elle  alt£r£e  ?  D'apr^s  le  paragraphe  prdc^dent,  cette  question  so 
ram&ne  a  la  suivante  :  y  a-t-il  simple  resonance  ou  double  resonance  ?  En 
d'autres  termes,  liquation  en  e  analogue  a  liquation  A  =  o  du  paragraphe 
prgcgdent  a-t-elle  une  racine  nulle,  et  toutes  les  autres  fmies,  ou  bien  unc 
racine  nulle  et  une  autre  tr£s  petite  ?  La  question,  se  rgsout  imm<*diatement; 
dans  le  cas  limite  du  solide  invariable,  c'est-^t-dire  quand  on  suppose  la  rigidit£ 
infinie,  il  y  a  simple  resonance;  il  y  a  une  racine  nulle  et  les  autres  fmies; 


PRECESSION   DES  CORPS  DEFORM ABLES.  5og 

il  faul  done  quo  ces  racines  soient  finies  pour  une  rigidite  quelconque ;  car  si 
Time  d'elles  3tait  tr£s  petite  pour  une  rigiditg  quelconque,  elle  resterait  telle 
pour  une  rigidit6  infinie.  II  y  a  done  simple  resonance,  la  rigidit<5  gyros tatique 
a  son  plein  effet,  et  1'amplitude  des  diverses  nutations  est  tr£s  sensiblement  la 
m^me  que  pour  un  solide  invariable. 

Passons  a  la  deuxi^me  hypoth6se.  11  s'agit  d'dtudier  les  oscillations  propres 
du  syst&mc.  La  croute  solide  va  obeir  aux  lois  de  I'tSlasticite.  Soient  #,  y,  z  les 
coordoimees  d'un  point;  x  +  u,  y  +  p,  z  -\~  w  ce  que  deviennent,  par  suite  de 
la  deformation,  les  coordonn(5es  de  la  molecule  dont  les  coordonn^es  initiales 

etaient  x,  y,  s\  soil 

.       du       dv       dw 

8  =  ~ h  ~= h  - -r-  5 

dx       dy       dy 

soienl  (JL  eL  v  deux  coefficients,  on  aura 

d*  u 


JNous  avons,  en  outre,  les  conditions  aux  limites;  soient  P^.,  P,rj.,   . .,  les 
diverscs  composantes  de  la  pression,  de  telle  sorte  que 

(du,       <. 


Soient  a,  (3,  y  les  cosinus  directeurs  de  la  nonnale  a  la  surface  libre,  et  soit 
X^aP,™- 


le  veeteur  X,  Y,  Z  rcprdsentera  la  pression  qui  s'exerce  sur  un  clement  de  la 
surface  libre.  Sur  la  surface  libre  ext&rieure,  ce  veeteur  devra  <Hre  mil;  sur  la 
surface  libre  intgrieure,  il  doit  &tre  normal  a  la  surface  et  6gal  &  la  pression 
hydrostatique  du  liquide. 

Supposons  que  les  surfaces  libres  externe  et  interne  soient  des  spheres  (ou 
des  figures  tr&s  peu  diff&rentes)  et  que  la  pression  p  soit  6gale  a  un  polynome 
sph^rique  P  du  second  ordre  par  exemple;  nous  pourrons  alors  satisfaire  aux 
equations  en  prenant 


R  et  S  6tant  deux  fonctions  de  r  =  /#*  +•  ya  +  **  ;  on  voit  que  R  et  S  satis- 
font  ^.  deux  Equations  diff^rentielles  du  deuxi^me  ordre,  etles  quatre  constanles 
d'int^gration  peuvent  &tre  d^termin^es  par  les  conditions  aux  limites.  Les 
fonctions  inconnues  R  et  S  sont  done  enti&rement  d^finies  et  elles  restent  les 


510  PRECESSION  DES  CORPS  D&FORMA5LES. 

m&ines  qucl  que  soil  le  polynome  sptuSrique  P,  pourvu  qu'il  soil  loujours  de 
inline  ordre. 

Nous  nt,  posstidons  pas  ainsi  la  solution  g(5n(5rale  du  probleme  ;  voici  comment 
on  pourrait  1'obtenir  :  soient 

U  SB  Uij  9  =  P19  W  =  Wi 

la  solution  particuli^re  que  nous  venons  de  Lrouver;  la  solution  g^ntSrale  sera 

U  =  Ui  -H  MS,  9 


^j  ^a  repr^sentant  un  d^placement  d'ailleurs  arbitraire  ou  le  corps  consi- 
se  comporlerait  comme  un  solide  invariable;  ce  d^placement  cst  done  une 
simple  rotation;  nous  la  supposerons  aulour  d'un  axe  situ£  dans  leplan  des  xy, 
de  sorle  qu'elle  d(5pendra  de  deux  constantes  arbitrages. 

U  faut  d'abord  calculer  p\  nous  allons  appliquer  los  r^sulltits  du  para- 
gruplie  II.  Nous  pourrons,  en  effet,  admettre  que  le  mouvemenl  du  liquido 
reste  simple]  il  suffit  pour  cela,  d'apr^s  ce  que  nous  avons  vu,  que  la  surface 
ext(5rieure  reste  ellipsoidale,  c'est-a-dire  que  la  surface  interne  de  la  croule 
solide,  primitivement  sph^rique,  devient  un  ellipsoide  par  la  deformation.  Or 
il  est  ais6  de  voir  que  cette  hypoth&se  est  d'accord  avec  celle  que  nous  avons 
faite  que/>  =  P  est  un  polynome  sphiSrique  d'ordre  2. 

Nous  retrouverons  done  les  Equations 


Les  termes  de  p  qui  nous  int^ressent  sont  les  lermes 


dont  nous  nous  proposons  de  calculer  les  coefficients.  Les  Equations  (i)  nous 
donneront  alors,  par  le  proc<5d<5  employ^  au  paragraphe  II 

k  Say  -h  h, 


Si  nous  posons  A  +  j%1  =  w  et  que  nous  nous  rappelions  la  signification 
et  de  YJ,  ces  Equations  nous  donneront 

(2)  —  co3p  e*w*£  -1-  erf—  p  etot%'ss  ^(p  e^^  -+•  erf)  +.  w. 

* 

Nous  aurons  done  pour  les  termes  qui  nous 

^  —  ^.TsusoC^o—  i/o), 
la  notation  01  signifiarit  partie  rtelle, 


PRECESSION  DES  CORPS  DEFORMABLES.  5ll 

Nous  pouvons,  en  n<3gligeant  le  carr6  de  £,  vj,  GT,  ecrire 

p  =  P  =  <&  —  ,5(2?  —  iy)e—  z<w£=!  tflzn-SoC^o  —  &Xo). 

Dans  ces  conditions,  la  solution  depend  de  quatre  const-antes  arbitrages  qui 
sont  les  parties  r<5elle  et  imaginaire  de  w  et  les  deux  constantes  qui  d<3finissent 
la  rotation  &2,  t>2j  w2. 

Je  voudrais  maintenant  former  des  Equations  analogues  aux  Equations  (i3) 
et  (i4)  du  paragraphe  III,  en  cherchant  a  d<5finir  les  quantit^s  qui  joueront  le 
role  de  £1  et  de  YU.  La  premiere  Equation  sera  celle  des  aires;  la  seconde  devra 
6tre  remplac&e  par  celle  de  l^quilibre  glastique  ;  celle-ci  nous  apprend  qu'on  a 


car  il  est  aistf  de  verifier  que  telle  est  Texpressioix  2#&i,  et  que  2 
Elle  nous  donne  done,  en  nous  reporlant  a  liquation  (2),  une  relation  entre 
^xu  et  les  parties  r^elles  et  imaginaires  de  i;  et  de  vj.  Nous  pouvons  mettre 
cette  Equation  sous  une  forme  analogue  a  celle  des  Equations  (i3)  du  para- 
graphe III  de  la  fa^on  suivante  :  rcvenons  au  cas  d7un  liquide  et  reprenons  les  . 
Equations  (i)  du  paragraphe  II;  soient  x,  y,  z  les  valeurs  des  coordonn6es  qui 
correspondent  a  la  solution  (10)  de  ces  Equations  ;  x  +  w,  y  +  ^,  z  +  w  celles 
qui  correspondent  &  la  solution  tr£s  voisine  envisag^e  au  n°  16  de  ce  para- 
graphe, II  viendra 


x  -H  y 

^  =  ^7)  (570—  (To). 

On  en  d<5duit 


Par  unalogie,  nous  poserons  ici  encore 
(3)  S#M  =  (H($i  <? 

Reinarquons  que  cette  Equation  repr^sente  en  r^alit(5  deux  relations  entre  les 
parties  rttelles  et  imagi&aires  de  g4  et  yj4;  car  les  coefficients  de#0£0  et/0s0 
doivent  6tre  identiques  dans  les  deux  membres,  et  notre  Equation  deviendra 


d'oft 

(4) 

ou 


5  12  PRECESSION   DES  CORPS  DfrORMABLES. 

doit  6lre  regardee  comme  une  conslanle  donnee.  En  effet,  les  Equations  de 
1'elasticite  nous  ont  permis  de  determiner  les  fonctions  R  et  S,  el  nous  devons 
dans  ces  fonctions  donner  a  r  la  valeur  qui  correspond  a  la  surface  libre  interne 
tr&s  peu  differente  d'une  sph&re. 

Passons  k  la  troisi&rne  Equation  (i3)  du  paragraphe  III;  elle  exprime  que  la 
surface  libre  interne  de  la  croute  coincide  avec  la  surface  libre  externe  du 
noyau  liquide.  La  intoie  condition  nous  donnerait  ici 


ou,    puisqtie  nous  negligeons  1'tiplatissement  eL  que,  par  consequent,  nous 
pouvons  prendre  p  —  c, 

(5)  ^(^wgi-HCTiOss^pe^J  +  ciri). 

Nous   acheverons   de  definir  fa  et  yj4  en  ecrivant  que,  pour  a?0=/0=o, 
su  =  i  ,  on  a 

U  -h  IV  = 


II  n'y  a  rien  a  changer  a  la  qualriteme  qui  est  liquation  de  Helmholtz.  Ainsi 
que  nous  Favons  vu  les  deformations  de  la  croute  solide  dependent  uniquement 
de  quatre  arbitraires.  On  peut  prendre  pour  ces  quatre  arbitraires  les  parties 
r<5elles  et  imaginaires  de  £1  et  de  Y\\* 

Nous  aurions  pu  rapporter  le  systfcme  a  des  axes  diff&rents,  en  conservant 
1'axe  des  z,  et  de  telle  fagon  que  le  nouvel  axe  des  x  fasse  avec  Fancien  un 
angle  cp.  Gela  serait  revenu  £  changer  #0  —  iyQ  en  (XQ  —  iy^}e-^,  u  +  iv  en 
(u  +  «V)  ei(?  et,  par  consequent,  g,  TO,  fa,  YU  en  ^ez<<P,  YJ  e'?,  fa  e*99  Yjt  e*P. 

Les  Equations  des  aires  sont  des  relations  Umpires  entre  fa  YJ,  £4,  yji,  leurs 
imaginaires  conjugu£es  5°,  y?°5  ^Jj  v3j  et  leurs  derivees.  Mais  ces  equations 
doivent  subsister  avec  le  nouveau  syst&me  d'axes  et,  par  consequent,  quand  on 
change  £,  tj,  fa,  ^,  ^°,  YJ°,  K,  TjJ,  en  gc^,  me**,  fae**,  net*,  t»e-'V,  v»e~£'*, 
%l  <?~Z<P,  vjj  e-*?.  Le  premier  membre  se  divise  ainsi  en  deux  parties,  1'une  qui 
est  multipliee  par  e*9,  Tautre  qui  est  multipliee  par  e~^  et,  comme  la  relation 
doit  avoir  lieu  quel  que  soit  cp,  chacune  de  ces  deux  parties  devra  &tre  nulle 
separement.  Nous  egalerons  done.  ^,  zero  la  premiere,  qui  ne  dependra  que  de 
E?  ^)  ^1?  Vi  et  nous  aurons  liquation  des  aires 


PRECESSION   DES  CORPS  DEFORMABLES. 

donl  le  premier  membre  est  lin&iirc  par  rapport  a  £,  YJ, 
puis  liquation  d'<3lasticil£  deduile  de  (2)  et  (4) 


5l3 

eL  leurs  d*$rive$es; 


puis  la  dernifcre  Equation  (i3)  du  paragraphe  III  qui  subsisle  sans  changement 


eL  liquation 


deduite  de  liquation  (5). 

Si  nous  posons,  comme  au  paragraphe  III,| 

(6)  p?  =  a  e&t,        cf\  =  b  e'(<«H-*)*,        fa  =:  at  ^',        CYJ 

il  vieni 

A  a  H-  AI  ai  +  B  6  -h  Bj  61  =  o, 
-H  b\  =  o, 

—  b\  =  o3 


A,  A1?  B,  B4  sonl  des  fonctions  de  s.  Pour  gludier  ces  fonctions,  remarquons 
que  F(^.  vj,  ^ij  ^1}  ne  repr^sente  Pas  la  constanle  des  aires,  mais  la  d^riv^e  de 
cette  constante;  si  <fr(£,  YJ,  ^i,  yji)  repr^sente  cette  conslante  elle-m6me,  en  y 
subsLituant  aux  g  et  YJ  leurs  valeurs  (i)  il  viendra 

&,  ^  61,  TU  )  =  (  A'a  +  A;  at  4-  B'b  H-  B't 


A',  ...  6lant  des  polynomes  entiers  en  e.  En  diff&rentiant  il  vient  alors 


on  a  done 


ce  qui  montre  que  A,  Ad,  B,  BA  sont  divisibles  par  s.  Le  determinant  des 
Aquations  (i4  to)  s'annule  done  pour  s==o;  il  y  a  done  resonance.  G'est  ce 
que  nous  savions  d&ja',  mais  il  reste  a  savoir  si  celte  resonance  est  simple  ou 
double.  Pour  cela,  je  divise  la  premiere  ligne  du  determinant  par  is,  et  je  fais 
s  =  o,  ce  determinant  devient 


A' 
XA: 


B' 

\k 


H.  P.  -  VIII. 


65 


5l4  PRECESSION  DES  CORPS  D^FORMABLES. 

Je  dis  que  ce  determinant  s'annule  pour  p2  =  c2,  il  est  par  consequent  tr&s 
petit  pour  p2  voisin  de  c2.  En  effet,  considerons  le  tableau  forme  des  trois 
derniferes  lignes  du  determinant.  Si  Ton  fait  c2=  p2,  les  colonnes  i  et  3  de  ce 
tableau  sont  identiques,  de  m&me  que  les  colonnes  2  et  4-  Doncle  determinant 
estnul.  c.  Q.  F.  D. 

II  y  a  done  double  resonance;  done  1'amplitude  des  nutations  differera  nota- 
blement  de  ce  qu'elle  serait  pour  un  corps  solide. 


REMARQUE  SUR  L'HYPOTHESE  DE  LAPLACE 


Bulletin  astronomique^  t.  28,  p.  25i-266  (juillet  191 1). 


1.  On  sail  que,  dans  Fhypolh&se  cosmogonique  de  Laplace,  on  suppose  que 
la  n&buleuse  primitive  en  se  conlractanl  abandonee  une  s^rie  d'anneaux  d'ou 
d(5rivent  ensuite  les  diflferenles  plan&les.  On  peut  se  demander  quelles  sont  les 
conditions  de  stability  de  ces  anneaux  et  quelle  estla  cause  delear  destruction. 
Roche  a  d£  termini  les  conditions  de  leur  formation  par  Fanalyse  suivante.  On 
est  oblig<5  de  supposer  que  la  n6buleuse  est  tr&s  fortement  condens^e  au  centre 
et  se  compose  d'un  noyau  sensiblement  sph^rique  et  d'une  atmosphere  trfcs 
rargfige  ;  la  comparaison  des  moments  de  rotation  nous  impose  absolument  ces 
suppositions.  Soient  done  M  la  masse  du  noyau,  w  la  vitesse  de  rotation  sup- 
.pos(5e  uniforme;  r  la  distance  du  point  #,  y,  z  a  1'origine;  1'axe  de  rotation 
(Slant  pris  pour  axe  des  #,  Liquation  de  la  surface  libre  de  Fatmosph^re  sera 

,  +       +  M 

2 


surface  de  revolution  dont  la  section  m^ridienne  est 

(0 

Pour  cerlaines  valeurs  de  la  conslaute  C,  cetle  courbe  pr^sente  deux  points 
doubles,  et  c'est  quand  ces  valeurs  sont  atteiiites  que  les  anneaux  se  formenl 
nux  d^pens  de  Patmosph&re.  '  '  • 

Si  Ton  donne  &  G  ces  valeurs,  la  courbe  pr&senle  de&  branches  infinies,  de 
sorte  que  si  liquation  (i)  restait  valable,  les  parties  d^tach^es  de  la  masse 
centrale  ne  pourraient  former  des  anneaux  et  seraient  reponss^es  a.  Finfini. 
Mais  il  est  clair  que  ces  parties  ne  sauraient  conserver  la  vitesse  angulaire  o> 


5l6  REMARQUE  SUR  L'HYPOTHlSE  DE  LAPLACE. 

que  nous  avons  jusqu'ici  supposde  consLanle;  une  fois  dcHachttes,  elles  ne  parti- 
ciperont  plus  a  la  rotation  gen^rale,  et  leur  vitesse  angulaire  ira  en  d<5croissant 
conformement  a  la  loi  des  aires  a  mesure  qu'elles  s'^loigneronl  de  1'axe. 

Ainsi,  au  moins  au  dela  des  points  doubles,  nous  ne  pouvons  regarder  co 
comme  constant,  et  il  est  pen  probable  que  ceite  uniformity  de  rotation  ait  pu 
se  maintenir  dans  I'atmosph&re  de  la  n^buleuse  qui  est  tr&s  rar<3fu§e;  nous  sup- 
poserons  done  desormais  co  variable  suivant  une  loi  quelconque;  d'autre  part, 
nous  avons  pour  gtablir  liquation  (i)  ngglig^  1'attraction  de  cette  atmosphere 
a  cause  de  sa  faible  densit6;  nous  ne  pouvons  plus  le  faire;  il  est  Evident  en 
effet,  et  Ton  s'en  rendra  compte  d'ailleurs  dans  la  suite,  qu'a  supposer  cette 
attraction  nulle  on  serait  conduit  a  conclure  que  les  anneaux  sont  toujours 
inslables. 

Les  Equations  de  1'Hydrostatique  nous  donnent 

d?        i  dp  d?        i  dp          _  dP        i  dp 

—  !___£.—  0  —  |  —  -—=  war.          -=  --  h  -  -y-  =  co2^; 

dx       p  dx  dy       p  dy  J  dz        p  dz 

p  est  la  pression,  p  la  density  du  flnide,  P  le  potentiel  dti  a  1'attraction. 
Ces  Equations  peuvent  s'^crire 

(2)  dP+&=zu*RdR 

9 

en  posant  R2  =  t72-H^2.  Supposons  que/?  soit  fonction  de  p,  ce  qui  arrivera 
dans  un  grand  nombre  de  cas  et  en  particulier  si  la  n<3buleuse  est,  soit  en  gqui- 
libre  isothermique,  soit  en  gquilibre  adiabatique;  alors  —  est  une  diflferentielle 
exacte,  et  il  doit  en  &tre  de  m6me  de  o)3R<^R,  c'est-a-dire  que  w  ne  depend 
que  de  R.  Posons  done 


liquation  (a)  nous  donnera 

P  H-  re  =  cp(R)-f-  const. 

A  la  surface  libre  TT  doit  ^tre  nulle,  de  sorte  que  liquation  de  cette  surface 
libre  sera 

(3)  ^  9-P  =  C. 

Si  Ton  suppose  &>  constant  et  Pattraction  de  Fatntosph^re  n^gligeable,  il 
vient 


REMARQUE  SUR   L'HYPOTHESE   DE  LAPLACE.  017 

et  nous  retombons  sur  liquation  de  Roche, 


Nous  poserons  dans  le  cas  general, 


5P  <5iant  le  terme  tres  petit  du  a  rallracliim  de  Falmosphere.  Discutons  la 
forme  de  la  surface  (3);  nous  voyons  d'abord  que  c'est  tine  surface  de  rtSvolu- 
tion;  par  raison  de  syme"trie,  elle  admettra  en  general  un  plan  de  symtilric 
Equatorial,  qui  sera  le  plan  x  =  o.  Supposons  qu'on  veuille  eiudier  Fintersec- 
lion  de  la  surface  par  une  droite  parallele  a  1'axe  des  x\  nous  voyons  que  le 

long  de  cette  droite  cp  est  constant,  tandis  que  -7  va  en  croissant  quand  |  x  \  so 

rapproche  de  zero.  Si  done  nous  negligions  <5P.  nous  serions  amends  a  conclure 
que  le  premier  membrc  de  (3),  quand  x  varie  seul,  presente  un  maximum 
unique  pour  x  =  o  et,  par  consequent,  que  toute  droite  parallele  a  Faxe  des  x 
coupe  la  surface  en  deux  points  au  plus.  Gette  conclusion  ne  sera  pas  alte're'e 
quand  nous  passerons  aux  approximations  suivantesi  Car  1'  expression  —  <5P, 
due  &  Fattraction  de  1'atmosphere,  aura  egalement  un  maximum  pour  &  =  o, 
puisqu'un  mobile,  assujetti  a  se  mouvoir  sur  une  droite  parallele  a  1'axe  des  x 
et  soumis  a  Fattraction  de  1'atmosphere,  tendra  a  se  rapprocher  du  plan  x  =  o  ; 
cela  est  Evident  si  cette  atmosphere  est  limite'e  par  une  surface  que  chaquo 
droite  parallele  a  1'axe  des  x  coupe  au  plus  en  deux  points  syme'triques  par 
rapport  au  plan  #  =  o.  Or  nous  pouvons  determiner  la  forme  de  cette  atmo- 
sphere par  approximations  successives.  Nous  negligerons  d'abord  §P;  en 
seconde  approximation,  'nous  prendrons  pour  <5P  le  potentiel  du  a  Fattraction 
d'une  atmosphere  limit(§e  par  la  surface  calcul^e  en  premiere  approximation  et 
ainsi  de  suite.  La  surface  limite  satisfait  a  la  condition  en  premiere  approxi- 
mation, et  nous  venons  de  voir  que  si  elle  satisfait  en  /iifeme  approximation,  elle 
y  satisfera  encore  en  (n-\-  i)Jferae  approximation;  elle  y  satisfera  done  quelque 
loin  que  ces  approximations  soient  pouss^es. 

On  pourrait  objecter  que  la  connaissance  de  la  surface  libre  ne  suffit  pas 
pour  determiner  <JP;  et  que  la  densite  de  Fatmosphere  etant  variable,  il  faut 
connaitre  toutes  les  surfaces  d'egale  densite,  c'est-a-dire  toutes  les  surfaces 
TT  =  const.  Mais  toutes  ces  surfaces  satisferont  a  la  condition  enonc^e  en 


5l8  REMARQUE  SUR  L'HYPOTHESE  DE   LAPLACE. 

premiere  approximation  el  Ton  vcrrail  <5galemont  quo,  si  olios  j  salisfonl  en 
7iI6mc  approximation,  elles  y  satisfont  en  (n  -+-  i)16m°  approximation. 

La  conclusion  c'cst  quo  la  surface  (3)  est  couple  par  une  droitc  parallele  a 
1'axe  des  x  au  plus  en  deux  points  sym6triques  par  rapport  au  plan  Equa- 
torial x  =  o. 

Pour  (Studior  cette  surface,  on  plutdl  sa  section  mt»ridienne,  il  suffit  done 
d'<Hudier  les  variations  de  1'expression 

(4)  900-POO, 

c'est-a-dire  du  premier  membre  de  (3)  ou  Ton  fait  x  =  z  =  o.  Si 

<?Cro)-P(.7o)>C, 

la  surface  (3)  coupe  en  deux  points  la  droitey —j'o ,  z  =  o;  elle  ne  la  coupe 
pas  si 


M 


Si  notre  atmosphere  ne  s'^tend  pas  a  Finfini,  1'expression  (4)  pour  y  tres 
grand  doit  ^tre  plus  petite  que  C;  elle  est  infinie  pour  y  =  o,  parce  que 

—  =  —  =4-00.  Nous  devons  envisage?  les  maxima  et  les  minima  successifs  de 

«/ 

Pexpression  (4);  1'un  des  cas  les  plus  simples  est  celui  oft,  quandy  d^croit  de 
-4-  oo  a  o,  Texpression  (4)  croit  d'abord,  atteint  un  maximum  pour  y=zyQ, 
d^croit,  atteint  un  minimum  pour  y  =yi,  et  croit  ensuite  jusqu'&  1'infini. 

Nous  dSsignerons  alors  ce  maximum  par  Co,  et  ce  minimum  par  d.  Si  nous 
prenons  C  =  Ci  la  courbe  m^ridienne,  sym<3trique  par  rapport  aux  deux  axes, 
prgsente  deux  points  doubles  comme  1'indiqne  la  figure,  les  points  doubles  A 
et  A7  ont  pour  coordonn^es 


=     =    , 
les  points  B  et  B'  ont  pour  coorclonn^es 


et  correspondent  au  maximum  de  (4). 


REMARQUE  SUR   L'HYPOTHESE  DE   LAPLACE.  619 

Si  Ton  fail  tourner  celle  courbe  mdridienne  aulour  de  Paxe  des  .r,  ollc 
engendrera  unc  surface  de  revolution  avec  une  courbe  double,  et  Ton  voit  que 
Panneau  engendre"  par  AMG  eL  A'M'C'  Lend  a  se  sgparer  de  la  masse  cenlrale 
engendr^e  par  ANA'N'. 

Si  nous  ne"gligions  d'abord  oP,  nous  aurions 


Pour  que  Pexpression  (4)  admit  un  minimum,  il  faudraii  d'abord  que 
.|(f_P)  =  t,j2r_M==0; 

c'est-a-dire  que  «2/:{  =  M.  co  6tanl  alors  la  vilesse  angulaire  sur  tine  orbite 
circulaire  de  rayon  y:  donne'e  par  la  iroisieme  loi  de  Kapler;  il  faudraii  ensuile 


ou 


2M 

a)2  •+•  2  o)o>'jK  -t-  ^-jj-  =  3  co2  H-  2  o)to'  y  <  o, 


ce  qui  veul  dire  que  O32ys  doit  croitre  avec  y.  Toules  les  lois  de  variation  de  w 
avec  y  ne  sont  done  pas  compatibles  avec  la  formation  des  anneaux.  Si  Pon 
suppose  une  n^buleuse  ou  n'existent  que  de  tres  faibles  courants  de  convec- 
tion, le  frottement  mutuel  des  diverses  parties  maintiendra  Puniformite'  de  la 
rotation,  03  sera  une  constante,  &)3y3  une  fonction  croissante  et  la  formation  des 
anneaux  sera  possible.  Si  nous  passons  a  Pextr6me  oppose"  et  que  nous  suppo- 
sions  de  tres  puissants  courants  de  convection;  en  vertu  du  principe  des  aires, 
le  produit  wy2  tendra  a,  se  maintenir  constant  pour  une  masse  gazeuse  entraine*e 
par  ces  courants;  ces  courants  brassant  toute  la  masse,  la  fonction  or^2  deviendra 
constante,  c'est  ce  qu'on  pourrait  appeler  V6quilibreadiabatiquei  par  analogic 
avec  ce  qui  se  passe  pour  Pe'quilibre  thermique  de  notre  atmosphere.  Si  &>y2  est 
constant,  la  fonction  &)2y3  est  de*  croissante  et  la  formation  des  anneaux  impos- 
sible; il  faut  done  admettre  que,  dans  la  ne"buleuse  de  Laplace,  les  courants  de 
convection  6taient  trop  faibles  pour  contre-balancer  Pinfluence  du  frottemenl 
et  il  en  r^sulte  ^viderament  que  le  processus  a  du  £tre  excessivement  lent. 

2.  Examinons  maintenant  la  stabilite"  des  anneaux  une  fois  forme's.  Pour 
qu'un  anneau  se  forme  et  qu'il  reste  stable,  il  faut  d'abord  que  la  surface  libre 


520  REMARQUE  SUR   L'HYPOTHESE  DE  LAPLACE. 

prenne  la  forme  indiqu^e  sur  la  figure  el,  par  consequent,  que  le  maximum 
correspondant  an  point  B  existe.  Au  point  B,  on  aura 

if       p  N  0*2 /  £0  -—  P  ^ 

~dy        "~    s  ~dy* 

La  premiere  condition  nous  donne  &  fort  pen  pr&s  wa/3  =  M.  Cherchons 
alors  quelles  sonl,  au  point  B,  les  d<3rivt$es  secondes  des  trois  parties  de  cp  — P; 
nous  trouverons  : 

M 

*     Derivee  de <?.  -.  -  op. 


20)*-h2£'  — 4  ftp  +  £  ~h  £' 

*  •  •_    '  —    ' 

5P W-  —  W-—£ 

En  effet,  cp  ne  depend  pas  de  x^  ses  d£riv£es  secondes  par  rapport  a  y  el  a  . 
se  dgduisent  imm^diatement  de  sa  definition,  D'autre  part,  on  a 
<f2    M       aM  d*    M        d*   M  M 


et  nous  avons  a  tr^s  peu  pr^s 

M 


Nous  devrions,  pour  ^tre  rigoureux,  <5crire 


M         ,      i  d$P 

-y—  • 

7    ^7 


En  ce  qui  concerne  —  ^^  —  •  5  il  r^sulte  de  la  remarque  faite  plus  haul  que 

—  oP,  sur  une  droite  parall^jle  a  1'axe  des  #,  a  un  maximum  unique  pour  $  =  o 
et  que,  par  consequent,  cette  deriv^e  est  negative. 
D'autre  part,  en  posant 


on  trouve  (puisque  d'ailleurs,  au  point  B,  z  =  o) 

7    dy    ~~       R3  flfe*    ~"  R"1 

d'ou 


REMARQUE  SUR  I/HYPOTHESE   DE   LAPLACE.  521 

on  a  d'ailleurs  par  Fuqualion  de  Poisson  A«5P  =4-  4^p,  P  etant  la  densitd  du 
fluide;  d'ou 


s  •+•  e,'. 


Nous  devons  done  regarder  s  comme  posilif  ;  mais  nous  no  connaissons  pas 
le  signe  de  s',  bien  que  celle  derivtfe  soil  plus  probablemenl  positive. 
II  vieiiL  alors 

- 

4^p  -f~  £  •+-  3s'<  o. 


—       2 

Si  p  est  tr6s  petit,  il  doit  en  6  ire  de  uidme  de  £  et  de  3e',  ce  qui  entraine 

3  w2  -4-  2  cou/y  <  o. 

ce  qui  signifie  que  &)3y3  d^croit  quand  y  croil.  Si  done  dans  le  voisinage  du 
point  B  la  fonction  coay3  est  d^croissante,  la  stability  peut  subsister  quelque 
petite  que  soit  la  densit6  p;  mais  si  la  fonction  co2y;!  est  croissante,  1'anneau  ne 
peut  &tre  stable  que  si  cette  density  reste  sup^rieure  a  une  certaine  limite. 

Pour  pr^ciser,  supposons  que  la  masse  de  Fanneau  soit  tr6s  petite,  non  seule- 
ment  par  rapport  a  celle  du  noyau  central,  mais  par  rapport  a  celle  de  Fatmo- 
sph&re  qui  reste  autour  de  ce  noyau. 

Posons  alors 

e  =  61  H-  eat,        e'=  EI-+-  si? 

ei  et  s.\  se  rapportant  a  Fattraction  de  Fatmosph^re  rest(5e  autour  du  noyau, 
ea  et  e'a  a  celle  de  Fanneau.  Dans  ces  conditions  e^  est  positif  si  nous  supposons 
que  la  surface  libre  de  Fatmosph^re  du  noyau  est  une  surface  convexe;  d'autre 
part,  s'2  est  tr6s  petit  par  rapport  a  e^  ;  le  rapport  de  ces  deux  quantit^s  est  du 
m£me  ordre  de  grandeur  que  le  rapport  des  dimensions  lin£aires  de  la  section 
m<§ridienne  de  Fanneau  et  de  la  section  m6ridienne  de  Fatmosph&re  du  noyau. 
On  aura  done  finalement  &f  >  o  et,  par  consequent, 
(  5  )  4  ^p  !>  3  to2  -h 

Si  la  rotation  <3tait  uniforme,  cela  donnerait 


Nous  remarquons  que,  pour  que  Fanneau  se  forme,  la  fonction  &>2^8  doit 
&tre  croissante  au  point  A;  pour  qu'il  soit  stable,  si  la  density  est  tr^ss  faible, 
cette  fpnction  doit  6tre  dgcroissante  au  point  B.  Ces  deux  points  &tant  voisins 
H.  P.  —  VIII.  66 


522  REMARQUE  SUR   L'HYPOTHESE  DE   LAPLACE. 

Fun  de  Pautre,  nous  conclurons  que  dans  Panneau,  au  moment  de  sa  formation, 
la  fonction  co2y:j  est  sensiblcment  constante. 

Nous  venons  de  Irouver  une  limite  inferieure  de  la  density  ;  ce  r&ultat  doit 
3lre  rapproch<3  de  celui  que  j'ai  donn£  autrefois  pour  Fanneau  de  Salnrne,  mais 
la  limiie  est  plus  prdcise.  Reprenons  cependant  dans  le  cas  actuel  le  calcul  que 
j'avais  fait  pour  Fanneau  de  Saturne.  On  doit  avoir  en  tons  les  points  de  la 
surface  de  Fanneau, 


la  notation  -?-  repr6sentant  la  d<5riv6e  estim^e  suivant  la  normale  dirig^e  vers 
Fext6rieur.  On  aura  done,  en  vertu  du  th6or£me  de  Green, 


de  £tant  un  figment  de  la  surface  de  Fanneau  et  ch  un  £l<$ment  de  son  volume. 

Or 

Acp  =  2  to2  -+-  2  ww'j/, 

AP  =  4*p; 
d'ou 

4  ftp  >  2  u>2  -h  2  cow'  y. 

3.  La  densit(5  a  dgalement  une  limite  sup&rieure.  Pour  F^tablir,  il  suffit  de 
se  reporter  au  calcul  de  Maxwell  sur  Fanneau  de  Saturne  dont  je  vais  rappeler 
succinctement  le  principe.  Soit  un  anneau  formc§  de  satellites  r<5partis 
uniform&nent  sur  une  circonference  de  rayon  a,  et  circulant  sur  cette 
circonference  d'un  mouvement  uniforme;  soit  alors  a  et  p0-f-w£  les  coor- 
donndes  polaires  d'un  de  ces  satellites  ;  supposons  qu'il  soit  trouble  et  que  ces 

coordonnges  deviennent 

a(i-h£), 


s  et  o-  <§tant  trfes  petits.  Soit  V  le  potentiel  du  a  Fattraction  mutuelle  de  ces 

satellites. 

Les  Equations  aux  variations  qui  d^terminent  e  et  <r  sont  les  suivautes 
o7,  ...  repr^sentent  les  d^riv^es  de  o-,  .  .  .  ,  par  rapport  au  temps, 

(6)  3co2£-h2co<j'-eff=^i^;         ^-*-2coe/«i^. 

a2  dz  '  a2  dxs 

Nous  chercKerons  &  satisfaire  4  ces  Equations  (6)  en  faisant 

or  =  B  sin 


REMARQUE  SUR  L'HYPOTHESE  DE  LAPLACE.  5^3 

Je  m'explique;  nous  avons  aulant  de  couples  d'equations  (6)  que  de 
satellites  ;  e  el  0  nc  sonL  pas  les  m&nies  pour  lous  les  satellites,  ce  sont  done  des 
fonctions  non  sculement  do  £,  mais  de  PO  longitude  initiale  du  satellite,  qui  est 
la  quantity  qui  distingue  les  satellites  les  uns  des  autres.  Le  coefficient  m  doit 
tHre  un  cntier,  en  effet  quand  r<>  augmente  dc  2TT,  nous  retombons  sur  le  m6me 
satellite,  il  faut  done  que  e  el  cr  revienneiit  a  la  mtoie  valeur.  Quant  a  n  c'est 
noire  incoimue.  Dans  ces  conditions,  nous  aiirons 

-^  =  a2Aacos(7?i^0-f-  nt),         -r-  =  ^2B  p  sin(mp0-H  /*0» 

a  et  (3  etant  des  coefficients  constants  que  nous  chercherons  a  determiner  un 
peu  plus  loin.  II  vient  alors  en  substituant  dans  les  Equations  (6), 
(3to2-f-  n--+-  a)  A  -h  2o>nB  =  o,         2co/^A  H-  (n2-H  p)  B  =  o, 

on  en  6liminant  A  et  B, 

(7)  (3w«H-/iS-t-a)(/i*-4-  P)—  4u)S/i*=o. 

Pour  la  stability,  cette  Equation  doit  avoir  ses  racines  r^elles.  Si  nous 
supposions  la  masse  de  Fanneau  nulle,  on  aurail 

«  =  fi  sss  0,  7i2(«2  -  CO2)  =5  O, 

et  la  stability  serait  assume;  si  Ton  supposait  &>  =  o,  on  trouverait 


et  comme  a  et  (3  sont  g^n^ralement  positifs,  il  y  aurait  instability.  Cela  nous 
indique  d^ja  que  pour  la  stability,  il  faut  que  la  masse  de  Fanneau  soit 
suffisante,  et  d'autant  plus  grande  que  &>  est  plus  grand. 

Pour  6tendre  ces  r<§sultats  a  un  anneau  continu,  il  faut  d'abord  un  peu  de 
bonne  volont<3,  puisque  dans  un  anneau  continu,  a)  n'est  pas  gfe^ralement 
constant,  et  qu'en  tous  cas  a  est  variable.  Mais  si  la  section  m^ridienne  de 
1'anneau  est  petite  par  rapport  &  son  rayon,  il  n'est  pas  d^raisonnable  de 
supposer  que  Fdquation  (7)  reste  encore  valable-£  fort  peu  pres.  II  reste  a 
determiner  a  et  |3. 

Soit  V0  le  potentiel  du  ^  Fanneau  non  trouble,  V0  H-  P  le  potentiel  du  a 
Fanneau  trouble,  soit  p  la  density  de  Fanneau  non  trouble,  p  +  5  celle  de 

P      & 
Fanneau  trouble,  de  sorte  que  y  et-  sont  tr&s  petits. 

Le  nombre  m  ne  figure  pas  explicitement  dans  F  equation  (7);  mais  a  et  P 
dependent  de  m.  Nous  devons  choisir  ce  nombre  m  de  la  manure  la  plus 


524  REMARQUE  SUR   L1HYPOTHfeSE  DE  LAPLACE. 

d^favorable  a  la  stabilite,  puisqu'il  suffit  que  Tune  quelcoiique  des  Equations  (7) 
ait  des  racines  imaginaires  pour  quo  1'anneau  soil  instable.  Or  ce  sont  les 
grandes  valeurs  de  m  qui  sont  les  plus  d&favorables.  Nous  supposerons  done  m 
tr&s  grand  de  sorte  que  si  1'on  se  d^place  le  long  d'une  circonf&rence,  les 
fonctions  V,  e,  a-  varieront  beaucoup  plus  rapidement  que  si  Ton  se  d^place 

suivanl  un   rayon   vecteur.    Done  -3-5    —r^>    seront    Irfcs    petils    par   rapport 

a  -5-5  -TV*  a  tr^s  petit  par  rapport  a  (3. 

Prenons  des  axes  rectangulaires,  ayant  pour  origine  le  point  consid6r6;  1'axe 
des  y  est  dirigg  suivant  le  rayon  vecteur  allant  au  centre  de  la  n6buleuse,  1'axe 
des  z  est  parall&le  a  Paxe  de  rotation,  1'axe  des  x  est  tangent  a  la  circonference 
d^crite  par  le  point  mobile. 

Dans  ces  conditions,  on  aura 

AP=—  4*3. 

Mais  les  d6riv£es  prises  par  rapport  a  y  et  a  z  sont,  d'apr^s  Thypoth^se  faite 
plusjiaut  (m  tr^s  grand),  tr^s  petites  par  rapport  aux  d£riv£es  prises  par 

d*  P 
rapport  a  x.  Dans  ces  conditions,  AP  pent  se  r^duire  sensiblement  a  -^-7  etl'on 

peut  ^crire 


D'autre  part,  on  a  (par  la  relation  entre  les  coordonnges  rectangulaires  etles 
coord  onn<5es  polaires  or  et  e) 

(8)  da^adx 

et,  par  consequent, 

^V  _  ^P  _    ^P 

da  ~"  da  ~~     dx 

Liquation  de  continuity  nous  donne 


j_.-   __  —     __       i        «      I   L  , 

p         dx          dy          dz 

8x,  dy,  dz  repr^sentant  les  projections  sur  les  trois  axes  du  veeteur  qui  joint  la 
position  du  satellite  trouble  a  celle  du  satellite  non  trouble  Les  d^riv^es  par 
rapport  a  y  et  a  z  ^tant  n6gligeables,  nous  pourrons  £crire 


REMARQUE  SUR  L'HYPOTHESE  DE   LAPLACE.  525 

oil  la  cteriv^e  partielle 

da        1    da        rnB        ,  . 

—  =  — ._  —  cos(?ftp0-H  nt) 

dx       a  dvo          a         ^  ' 

n'a  bien  entendu  rien  de  commun  avec  le  rapport  •£-  des  diflferentielles  qui 
figurent  dans  1'^quation  (8).  Liquation  de  continuity  devient  done 


d'ou 

<*r 


En  integrant,  nous  trouvons 

dP 


d'oti 


Faisons  done,  dans  liquation  (7), 


il  viendra 

(9) 

ou 

/I*  -4-  71*  (  4  «  p  —  0)s)H~I2%pO)2=0. 

Pour  que  les  racines  soient  rdelles,  il  faut 


Les  valeurs  de  ^~  qui  annulent  le  premier  membre  sont  voisines,  1'une  de-^j 
1'autre  de  i4?  c'est  la  premiere  qui  nous  convient  et  nous  en  dtSduirons 


(10) 


4.  La  density  p  se  trouve  ainsi  comprise  entre  deux  limites  donn(5es  par  les 
in^galit^s  (5)  et  (10).  La  limite  inferieure  donn^e  par  (5)  depend  de  o)r,  elle  ne 
depend  done  pas  seulement  de  la  vitesse  angulaire  moyenne,  mais  de  la  loi  de 
distribution  des  vitesses  angulaires  ;  il  n'en  est  pas  ainsi  pour  la  limite 
supgrieure. 


526  REMARQUE  SUR  I/HYPOTHESE  DE  LAPLACE. 

Au  moment  de  la  formation  de  Panneau,  la  density  p  est  tr6s  petite,  de  sorte 
que  Pin<3galil6  (10)  est  satisfaite;  d'autre  part,  la  rotation  n'est  pas  uniforme, 
et  rien  n'empSche  de  supposer  que  &>2/3  est  d^croissant  dans  le  voisinage  du 
point  B  el,  par  consequent,  que  Panneau  est  stable. 

Mais  cette  stability  est  promptement  d<$truite  par  un  triple  m<5canisme  : 

i°  Le  frottement  tend  &  <%aliser  les  rotations,  si  done  co'—o,  PintSgalite  (5) 
devient 


et  est  incompatible  avec  Pin6galit£  (10). 

2°  Par  suite  de  la  condensation,  Panneau  se  concentre  de  telle  fagon  que  sa 
section  m&idienne  tend  a  se  r^duire  &  son  centre  de  gravity  quel  ost  Peffet  de 
cette  condensation?  Soient  y  le  rayon  de  la  circonference  d^crite  par  une 
particule  et  &)  sa  vitesse  angulaire;  soient  y0  et  o)0  les  valeurs  de  y  et  co  au 
moment  de  la  formation  de  1'anneau.  Nous  pouvons  supposer  qu'a  ce  moment 
on  a 

wJ^saM. 

D'autre  part,  e.n  vertu  de  la  loi  des  aires, 


Soit  a  le  rayon  de  la  circonference  moyenne 

j0=  a(i-heo),       y  =  a(i-f-e). 

Nous  pouvons  supposer  que  la  contraction  se  fait  d'une  fagon  unifqrmo, 
de  sorte  que 

e  =  Xe0- 

II  vient  alors 


ou  si  s  et  e0  sent  petits, 


On  voit  que,  pour  A  =  i?  la  rotation  devient  uniforme.  On  trouve  d'ailleurs 


REMARQUE  SUR  L'HYPOTHESE  DE  LAPLACE.  527 

Oil 


Gela  entraine 

to'y  =  [j.  to 

et  l'm(5galit£  (5)  devient 


Pour  qu'elle  soit  compatible  avec  Pin6galit6  (10),  il  faut 


d'oti 


La  stability  cessera  done  d&s  que  les  dimensions  lin^aires  de  la  section 
m&ridienne  auront  diminu6  de  —r  • 

3°  Enfin,  par  suite  de  la  condensation,  p  ira  en  croissant,  de  sorte  que 
lit6  (10)  cessera  d'etre  satisfaite. 


Pour  toutes  ces  raisons  Fanneau  ne  tardera  pas  &  se  subdiviser  en  parties 
indgpendantes  qui  circuleront  chacune  de  leur  c6t6  conform<5ment  &  la  loi  de 
Kapler.  Ces  parties  dtScrivant  des  orbites  peu  diffeentes  finiront  pas  se 
choquer  et  se  r^unir  en  une  seule. 

5.  Passons  maintenant  £  la  question  du  sens  de  la  rotation  des  planMes. 
On  a  cherch£  a  en  rendre  compte  par  les  conditions  de  rotation  de  Fanneau  ; 
cette  rotation  £tant  rendue  uniforme  par  le  frottement,  les  vitesses  lingaires  des 
parties  ext&ieures  devaient  6tre  plus  grandes  que  celles  des  parties  int^rieures. 
Gette  vue  doit  6tre  abandonee.  En  effet,  si  les  vitesses  lin&iires  croissaient 
avec  y,  c'est-4-dire  si  ay  ^tait  croissant,  on  aurait 

o>'  '  y  -\-  to  >  o 

et,  par  consequent, 

47cp>3u>2-t-2oKo'7>  to2, 

ce  qui  est  incompatible  avec  Ijin6galit£  (10).  L'anneau  se  rompra  done  bien 
avant  que  sa  rotation  ne  soit  devenue  uniforme. 

Le  sens  primitif  de  la  rotation  de  la  plan&te  sera  done  d<3termin6  par  les 


528  REMARQUE  SUR   L'HYPOTHfcSE- DE   LAPLACE. 

conditions  du  choc  des  diverses  parties  de  1'aiineau  quand,  apres  s'£tre  se'pare'es 
1'une  de  Pautre,  elles  entreront  en  collision  et  se  fusionneront  en  un  sphe'roi'de 
unique.  A  ce  moment,  ces  parties  obe'iront  se'pare'ment  aux  lois  de  Kapler;  les 
plus  externes  auront  done  une  vitesse  line*aire  moindre  que  les  plus  internes, 
de  sorte  que  le  sens  primitif  de  la  rotation  sera  toujours  retrograde. 

Les  rotations  ne  pourront  devenir  directes  que  par  Faction  des  marches  el  par 
le  me"canisme  imaging  par  Roche. 


HUITlfiME  I'ARTIE.  -  ARTICLES. 


LE  PROBLEMS  DES  TROIS  CORPS 


Revue  generate  des  Sciences^  t.  2,  p.  i-5  (i5  Janvier  1891). 


La  loi  do  Newton  csl  la  plus  simple  cle  toutes  les  lois  physiques;  mais  elle  a 
pour  expression  matli&nalique  une  dquation  differenliello,  el  pour  obtenir  les 
eoordonn<5cs  des  astres,  il  faut  inUSgrer  cctLc  equation.  Ge  probl&mc  est  un  des 
plus  difficilcs  de  1' Analyse,  et  malgrtS  les  recherchcs  persgvtSrantcs  des 
gtioin&lres,  il  csl  encore  bien  loin  d'etre  rtisolu. 

I.  —  Quel  sera  le  mouvernenl  de  n  points  materials,  s'attiranl  muluellement 
on  raison  direcie  de  leurs  masses  et  en  raison  inverse  du  carr€  des  distances? 
Si  ;i  =  2,  c'est-^i-dire  si  1'on  a  affaire  A.  une  plan&te  isol<3e  et  an  Soleil,  en 
ntSg'ligeant  les  perturbations  dues  aux  autres  planfeles,  I'intdgration  cst  facile; 
les  deux  corps  ddcrivent  des  ellipses,  en  se  conformant  aux  lois  de  Kapler. 
La  difficult^  commence  si  le  nombre  n  des  corps  est  £gal  i\  trois;  le  probleme 
des  trois  corps  a  d^fi<5  jusqu'ici  tons  les  efforts  des  analystes. 

Immigration  complete  et  rigoureuse  dtant  manifestement  impossible,  les 
astronomes  ont  du  proc^der  par  approximations  successives;  1'emploi  de  cette 
m^iliodc  (Halt  facility  par  la  petitesse  des  masses  des  plan6tes>  compares  &  celle 
du  Soleil.  On  a  done  £t6  conduit  &.  d<$velopper  les  coordonn(5es  des  astres 
suivant  les  puissances  croissantes  des  masses. 

Ge  mode  de  d(5veloppement  n'est  pas  sans  inconvenient;  je  n'en  citerai 
qu'un  :  supposons  qu'il  eatre  dans  Texpression  d'une  de  ces  coordonn^es  un 
termc  p&riodique  dont  la  p^riode  soit  tr&s  longue,  et  d'autant  plus  longue  que 
les  masses  troublantes  sont  plus  petites,  et  de§veloppons  ce  terrne  suivant  les 
puissances  croissantes  des  masses ;  quelque  loiu  que  nous  poussions  Papproxi- 
mation,  la  valeur  approch(§e  de  ce  terme  ira  en  croissant  ind^finiment,  tandis 
H.  p.  -  vnr.  c? 


53o  LE  PROBLfcME  DBS  TROIS  CORPS. 

que  la  vraie  valeur  reste  toujours  finie.  G'est  ainsi  qu'on  d(3veloppant  sin/?z/ 
suivant  les  puissances  croissantes  de  m  et  nggligeant  les  termes  en  m>,  on 

trouve  mt  —  i/n3£3,   polynome  susceptible  de  croitre  ind.(5finiment,    landis 

que  sinmt  est  toujours  plus  petit  que  i.  La  veritable  nature  de  la  fonction  esl. 
done  comply tement  dissimul^e. 

Cette  m^thode  a  t3t£  cependant  jusqu'ici  tr£s  suffisante  pour  les  besoins  do  la 
pratique;  les  masses  sont,  en  effet,  tellemenl  petites  qu'on  peut,  le  plus 
souvent,  ntfgliger  leurs  caries  et  se  borner  ainsi  a  la  premiere  approximation. 

Mais  on  ne  peut  esp<3rer  qu'il  en  soit  toujours  ainsi;  il  ne  s'agit  pas 
seulement,  en  effet,  de  calculer  les  t$ph<5m£rides  des  astres  quelques  anmSes 
d'avance  pour  les  besoins  de  la  navigation  ou  pour  que  les  astronomes  puissent 
relrouver  les  petites  planStes  d<3ja  connues.  Le  but  final  de  la  Mdcaniquc 
celeste  est  plus  £lev£;  il  s'agit  de  r<5soudre  cette  importante  question  :  la  loi  de 
Newton  peut-elle  expliquer  £  elle  seule  tons  les  ph&nom&nes  astronomiques  ? 
Le  seul  moyen  d'y  parvenir  est  de  faire  des  observations  aussi  prdcises  quo 
possible,  de  les  prolonger  pendant  de  longues  annexes  ou  m£me  de  longs  stecles 
et  de  les  comparer  ensuite  aux  r<3sullals  du  calcul.  II  est  done  inutile  do 
demander  au  calcul  plus  de  precision  qu'aux  observations,  mais  on  ne  doit  pas 
non  plus  lui  en  demander  moins.  Aussi  1'approximation  dont  nous  pouvons 
nous  contenter  aujourd'hui  deviendra-t-elle  un  jour  insuffisante.  Et,  en  ofTcl, 
en  admettant  mtoie,  ce  qui  est  tr&s  improbable,  que  les  instruments  de  mesuro 
nc  se  perfectionnent  plus,  Paccumulation  seule  des  observations  pendant 
plusieurs  si&cles  nous  fera  connaitre  avec  plus  de  precision  les  coefficients  des 
diverses  in6galit6s. 

On  peut  done  pr^voir  le  moment  ou  les  m(§thodes  anciennes,  malgr<3  la 
perfection  que  leur  a  donn^e  Le  Verrier,  devront  6tre  abandonn<5es  d^finiti- 
vement.  Nous  ne  serons  pas  pris  au  d^pourvu.  Delaunay,  Hill,  Gyld(jn, 
Lindstedt  ont  imaging  de  nouveaux  proc^dgs  d'approximation  successive  plus 
rapides  et  plus  satisfaisants  a  tous  ggards  que  les  anciens;  en  particulier,  ils  se 
sont  affranchis  de  Finconv^nient  que  je  signalais  plus  haut. 

Les  d^veloppements  auxquels  ils  parviennent  pourraient  m^me  ^tre  regards 
comme  une  solution  complete  du  probl&me  des  trois  corps,  si  la  convergence 
en  6tait  £tablie.  II  n'en  est  malheureusement  pas  ainsi. 

Faute  de  cette  convergence,  ils  ne  peuvent  pas  donner  une  approximation 
indtSfinie;  ils  donneront  plus  de  d^cimales  exactes  que  les  anciens  proc<5d6s, 


LE  PROBLEME  DES  TROIS  CORPS.  53l 

ma  is  Us  n'en  donneronL  pas  aulant  qu'on  voudra.  Si  on  Foubliait,  on  seraii 
conduit  a  des  consequences  erronoes.  On  en  seraii  vile  averli,  d'ailleurs,  car 
cos  consequences  ne  seraient  pas  les  m6mes,  selon  qu'on  appliquerait  les 
meihodes  de  Delaunay  ou  celles  de  Lindsledl,  et  ces  contradictions  suffiraienl 
pour  monlrer  qu'un  au  moins  des  deux  developpemenls  n'est  pas  convergent. 

II.  —  Ne  peul-on  cependanL  etablir  aucun  resultal  relatif  au  mouvement  des 
irois  corps  avec  ccLLe  absolue  rigucur  £  laquelle  les  g6om&lres  sont  habitues  ? 
S'il  esL  possible  d'en  decouvrir,  ne  pourrait-on  y  irouver  un  terrain  solide  sur 
lequel  on  s'appuicrail  pour  marcher  a  de  nouvelles  conqu^les?  N'aurail-on  pas 
ouverl  une  br&che  qui  permeltrait  d'entrer  enfin  dans  la  forleresse?  On  ne 
peuL  s'emp£cher  de  le  penser,  et  c'est  ce  qui  donne  quelque  prix  aux  rares 
iheortemes  susceptibles  d'une  demonstration  rigourcusc,  quand  m6mc  ils  ne 
somblont  pas  immedialemenl  applicables  a  1'astronomie. 

Tulles  sont  les  proprietes  des  solutions  particuli&res  remarquables  du 
probl&mc  des  trois  corps. 

Le  mouvement  des  trois  astres  depend  en  effet  de  leurs  positions  et  de  leurs 
vilosscs  initialcs.  Si  1'on  se  donne  ces  conditions  initiales  du  mouvem'ent, 
on  aura  defini  une  solution  parliculi&re  du  probl&me.  II  peut  se  faire  que 
quelqucs-unes  de  ces  solutions  parliculi£res  soient  plus  simples,  plus 
abordables  au  calcul,  que  la  solution  generale;  il  peut  se  faire  que  pour 
certaincs  positions  initialcs  des  trois  corps,  les  lois  de  leur  mouvement 
presentent  des  proprieties  remarquables. 

Parmi  ces  solutions  particulifcres,  les  unes  ne  sont  interessantes  que  par  leur 
bizarroric;  les  autres  sont,  comme  nous  le  verrons,  susceptibles  duplications 
astronomiques,  Lagrange  et  Laplace  ont  dej^i  aborde  le  probl&me  par  ce  c6te, 
<»l  ils  ont  decouvert  ainsi  un  theor^me  important.  II  peut  arriver  que  les  orbites 
des  trois  corps  se  reduisent  &  des  ellipses.  La  position  etla  vitesse  initiales  de 
noire  satellite  auraient  pu  6tre  telles,  que  la  Lune  fut  constamment  pleine; 
dies  auraient  pu  tee  telles  que  la  Lune  fut  constamment  nouvelle;  elles 
auraient  pu  aussi  6lre  telles  que  cet  astre  fut  constamment  &  60°  du  Soleil  dans 
une  phase  intermediate  entre  la  nouvelle  lune  et  le  premier  quartier. 

Ce  sont  la  des  solutions  particuli&res  tr&s  simples,  il  y  en  a  de  plus 
compliquees  qui  sont  cependant  remarquables.  Si  les  conditions  du  mouvement 
avaient  ete  differentes  de  ce  qu'elles  sont,  les  phases  auraient  pu  suivre  des 
lois  bicn  etranges;  dans  une  des  solutions  possibles,  la  Lune,  d'abord  nouvelle, 


532  LE  PROBLEMS  DES  TROIS   CORPS. 

commence  par  croitre;  mais,  avanl  d'atteindre  le  premier  quartier,  elle  se  met 
a  d<5croitre  pour  redevenir  nouvelle  et  ainsi  de  suite;  elle  a  done  conslammeni 
la  forme  d'un  croissant.  Dans  une  autre  solution,  plus  Grange  encore,  elle 
passe  irois  fois  par  le  premier  quartier  entre  la.  nouvelle  lune  et  la  pleine  lunc ; 
dans  cet  intervalie,  elle  croit  d'abord,  ddcroll  ensuile,  pour  se  mettrc  do 
nouveau  a  croilre. 

Ges  solutions  sont  trop  difftrentes  dcs  vcSriiables  trajectoires  des  as  ires,  pour 
pouvoir  jamais  £tre  r<5ellement  utiles  a  1'Astronomie.  Elles  n'ont  qu'un  inloret 
de  curiosittf.  II  n'en  est  pas  de  m6mc  de  celles  donl  je  vais  mainlenant  parlor. 

II  y  a  d'abord  les  solutions  periodiques.  Ce  sont  celles  ou  les  distances  des 
trois  corps  sont  des  fonctions  p^riodiques  du  lemps;  a  des  intervalles 
p<$riodiques,  les  trois  corps  se  retrouvent  done  dans  les  m£mes  positions 
relatives.  Les  solutions  pe"riodiques  sont  de  plusieurs  sortcs.  Dans  celles  que 
j'ai  appel(5es  de  la  premiere  sorte,  les  inclinaisons  sont  nulles  et  les  trois  corps 
se  meuvent  dans  un  m£me  plan;  les  excentricites  sont  trtjs  petites  et  les  orbites 
sont  presques  circulates ;  les  moyens  mouvemenls  ne  sont  pas  commensu- 
rables; les  deux  plan^tes  passent  en  mtoe  temps  au  p&rilidlie,  qui,  loin  d'filro 
fixe,  tourne  avec  une  rapidit6  comparable  a  celle  dcs  plantHcs  elles-mtoes,  de 
telle  facon  que  ces  deux  astres  sont  au  p<5rih<5lie  a  chaque  conjonction.  C'cst  {\ 
cettc  cat6gorie  qu'appartient  la  premiere  solution  p^riodique  qui  ail  Ote 
d(5couverte  et  que  son  inventeur,  M.  Hill,  ft  prise  pour  point  de  depart  dc  sa 
lh<5arie  de  la  Lune. 

Dans  les  solutions  de  la  seconde  sorte,  les  inclmaisons  sont  encore  nulles, 
mais  les  excentricit^s  sont  fmies;  le  mouvement  du  p(5rih<5lie  est  tr£s  lent;  les 
moyens  mouvements  sont  pr^s  d'etre  commensurables ;  les  p6riodes  anoma- 
listiques  (on  appelle  ainsi  le  temps  qui  s'^coule  entre  deux  passages  cons<5cutifs 
de  Tastre  au  p^rik^lie),  le  sont  exactement.  A  certaines  (^poques,  deuxplan^tes 
passent  en  m6me  temps  au  p<5rihdlie.  Dans  les  solutions  de  la  troisi&me  sorle 
les  inclinaisons  sont  finies,  les  orbites  sont  presque  circulaires;  le  mouvement 
des  p£riht$lies  est  tr&s  lent  et  £gal  a  celui  des  'noeuds;  les  p^riodes  anoma- 
listiques  sont  commensurables;  a  certaines  6poques  les  plan&tes  passent  en 
m^me  temps  aux  p£rih6lies.  Je  laisse  de  c6tt5  de  nombreuses  categories  de 
solutions  p&iodiques  plus  compliqu^es  et  qu'il  serait  trop  long  d'^num^rer. 

II  y  a  ensuite  les  solutions  asymptotiques.  Pour  bien  faire  comprendre  ce 
qu'on  doit  entendre  par  l£?  qu'on  me  permette  d'employer  un  exemple  simple. 
Imaginons  d'abord  une  Terre  et  un  Soleil  isolds  dans  Tespace,  se  mouvant  par 


LE  PROBL&ME  DES  TROIS  CORPS.  533 

consequent  d'aprfcs  les  lois  de  Kapler.  Supposons  encore  pour  simplifier,  que 
lour  mouvement  soil  circulaire.  Donnons  mainlenanl  a  celte  Terre  deux 
satellites  LI  et  L2  dont  la  masse  sera  infiniment  petite,  de  telle  sorte  qu'ils  no 
troubleront  pas  le  mouvement  circulaire  de  la  Terre  et  du  Soleil,  et  qu'ils  no 
so  troubleront  pas  non  plus  mutuellement,  chacun  d'eux  se  mouvant  commo 
s'il  etait  soul.  Choisissons  la  position  initiale  de  Lt  de  facon  que  cette  Lime 
decrivc  une  orbite  periodique;  nous  pourrons  alors  choisir  celle  de  L2  de  facon 
que  ce  second  satellite  decrive  ce  que  nous  appellerons  une  orbite  asympto- 
tique.  D'abord  assez  eloigne  de  L4,  il  s'en  rapprochera  indefiniment,  de  sorie 
qu'apr&s  un  temps  infiniment  long,  son  orbite  differera  infiniment  peu  de  celle 
cle  LI.  Supposons  un  observateur  place  sur  la  Terre  et  tournant  lentement  sur 
Iui-m6me  de  fagon  a  regarder  constamment  le  Soleil.  Le  Soleil  lui  paraitra 
immobile  et  la  Lune  LI  dont  le  mouvement  est  periodique  lui  semblera  decriro 
une  courbe  fermee  C.  La  Lune  L2  decrira  alors  pour  lui  une  sortc  de  spirals 
dont  les  spires  de  plus  en  plus  series  se  rapprocheront  indefiniment  de  la 
courbe  C.  II  y  a  une  infinite  de  pareilles  orbites  asymptotiques.  L'easemble  do 
ces  orbites  forme  une  surface  continue  S  qui  passe  par  la  courbe  C  et  sur 
laquellc  sont  traces  les  spires  dont  je  viens  de  parler  (d). 

Mais  il  y  a  une  autre  categorie  de  solutions  asymptotiques.  II  pout  arriver, 
si  Ton  choisit  convenablement  la  position  initiale  de  L2,  que  cette  Lune  aille 
en  s'eloignant  de  LI,  de  telle  fagon  qu'a  une  epoque  tr&s  reculee  dans  le  pass6? 
son  orbite  diff&rc  tr&s  pen  de  celle  de  L4.  Pour  notre  observateur,  ce  satellite 
decrira  encore  une  courbe  en  spirales  dont  les  spires  se  rapprocherout 
indefiniment  de  la  courbe  C;  mais  il  la  decrira  en  sens  contraire  en  s'gloignani 
constamment  de  C.  L' ensemble  de  ces  nouvelles  orbites  asymptotiques  formera 
une  seconde  surface  continue  S'  passant  ggalement  par  la  courbe  D. 

Enfin  il  y  a  une  infinite  de  solutions  doublement  asymptotiques]  c'est  la 
un  point  quo  j'ai  eu  beaucoup  de  peino  ^t  etablir  rigoureusement.  11  pcul 
arriver  que  lo  satellite  L2,  d'abord  tr&s  rapproche  de  1'orbite  de  L4,  s'cn 
eloigne  d'abord  beaucoup  et  s'en  rapproche  ensuite  de  nouveau  indefiniment. 
A  une  epoque  tr&s  reculee  dans  le  passe,  cette  Lune  se  trouvait  sur  la 
surface  S',  et  y  decrivait  des  spires  en  s'eloignant  de  C;  elle  s'est  ensuilc 
beaucoup  eloignee  do  C;  mais  dans  un  temps  tr&s  long  elle  se  retrouvera 

(*)  II  pent-  toiler,  si  1'inclinaison  des  orbites  est  nulle,  que  S  se  r6duise  &  une  surface 
infiniment  aplatie,  f oroide  de  plusieurs  feuillets  plans  superpos6s,  et  analogues  aux  surfaces  de 
Riemann. 


534  LE   PROBLfeME  DBS  TROIS   CORPS. 

sur  la  surface  S  el  decrira  dc  nouveau  des  spires  en  se  rapprochant  de  C. 
Solent  La,  L:>,  ...,Ln,  n  —  i  lunes  d^crivant  des  orbites  doubleuient 
asymptotiques;  a  une  epoque  recul6e,  ces  n  —  i  lunes  se  meuvenl  en  suivanl 
des  spirales  sur  S';  en  parcourant  cette  surface,  on  rencontre  ces  n  —  i  orbites 
dans  un  certain  ordre.  Au  bout  d'un  temps  tr&s  long,  nos  satellites  sc 
retrouveront  sur  S  et  dgcriront  de  nouveau  des  spirales;  mais,  en  parcouranl 
cette  surface  S,  on  rencontrera  les  orbites  des  n  —  i  lunes  dans  un  ordre  tout 
different.  Ce  fait,  pour  peu  qu'on  prenne  la  peine  d'y  rt5flc5chir,  semblera  une 
preuve  6clatante  de  la  complexity  du  probl&me  des  trois  corps  et  dc 
Pimpossibilit6  de  le  r^soudre  avec  les  instruments  actuels  de  P  Analyse. 

III.  —  L'Astronomie  ne  nous  ofFre  aucun  exemple  d'un  systSme  de  trois  on 
de  plusieurs  corps  dont  les  conditions  initiales  du  mouvement  soient  telles 
qu'ils  d^crivent  exactement  des  orbites  p&riodiques  ou  asymptotiques. 
D'ailleurs  a  priori  la  probability  pour  que  celte  circonstance  se  prtSsenlat  6lait 
manifestement  nulle.  On  ne  peut  pas  en  conclure  que  les  considerations 
pr6c£dentes  ne  sont  int&ressantes  que  pour  le  ggom&tre  et  inuliles  a 
Pastronome.  II  peut  arriver,  en  effet,  et  il  arrive  quelquefois  que  les  conditions 
initiales  du  mouvement  different  peu  de  celles  qui  correspondent  a  une 
solution  p^riodique.  L'gtude  de  cette  solution  prgsente  alors  un  double  int6r£t. 

D'abord,  le  plus  souvent,  le  mouvement  de  1'astre  pnSsentera  une  in<3galiu$ 
dont  le  coefficient  sera  tr&s  grand,  mais  tr&s  peu  different  de  ce  qu'il  scrait  si 
Porbite  6tait  rigoureusement  p^riodique.  Le  calcul  de  cette  solution  p<3riodique 
fournira  alors  ce  coefficient  plus  rapidement  et  plus  exactement  quo  les 
m<5thodes  anciennes.  G'est  ce  qui  est  arriv<5  dans  la  th^orie  de  la  Lune  dc 
M.  Hill  pour  le-  calcul  de  cette  grande  in£galit£  appel(§e  variation. 

En  second  lieu,  Torbite  p<5riodiquc  peut  6tre  prise  commc  premiere 
approximation,  comme  «  orbite  interm^diaire  »  pour  employer  le  langage  dc 
M.  Gyld^n.  La  seconde  approximation  conduit  alors  £  un  calcul  relativement 
facile,  parce  que  les  Equations  sont  lin<5aires  et  a  coefficients  pdriodiques.  C'csl 
ainsi  que  M.  Hill  a  calculi  le  mouvement  du  p^rig^e  et  qu'il  aurait  pu  calculer 
^galement  le  mouvement  du  nceud  et  la  grande  in£galit£  connue  sous  le  nom 
d'gvection. 

Je  pourrais  citer  beaucoup  d'autres  exemples.  Un  des  satellites  de  Saturne  a 
un  mouvement  tr&s  trouble  :  son  p^risaturne  tourne  tr6s  rapidement; 
M.  Tisserand  a  ratlach<5  sa  thgorie  a  P^tude  d'une  solution  p6riodique  de  la 


LE  PROBLfeME  DES  TROIS  CORPS.  535 

promifcrc  sorle.  La  m6ino  m6thodc  est  applicable  a  unc  ccrtaine  pclilo  planele 
donL  Ic  moyen  mouvement  est  sensiblement  double  do  celui  de  Jupiter  et  quo 
M.  Harzer  a  etudi^e. 

Gauss  a  cm  pouvoir  affirmer  'que  les  mouvements  moyons  do  Jupiter  et  do 
Pallas  (Haienl  entre  eux  exactement  dans  le  rapport  do  7  a  18.  Si  ses  vues 
venaicnt  a  se  confirmer,  ce  qui  est  encore  douteux,  la  theorie  de  Pallas  se 
ram&nerait  a  celle  d'une  solution  ptSriodique  de  la  seconde  sorte. 

Mais  1'excmple  le  plus  frappant  nous  est  fourni  par  Fgtude  des  satellites  de 
Jupiter.  Les  relations  qui  ont  lieu  entre  leurs  moyens  mouvements,  et  dont  la 
d(5couverte  est  le  plus  beau  titre  de  gloire  de  Laplace,  montrent  que  leur  orbile 
diff^re  fort  peu  d'une  orbite  p<5riodique;  en  y  regardant  de  pr6s,  on  voit  que  la 
m&hodc  sp(3ciale  cr^6e  par  le  ggnie  de  cc  grand  g£om£tre  ne  diflfere  pas  dc 
cello  que  nous  pr<$conisons  ici. 

IV.  —  Les  Equations  diff&rentielles  du  problkme  des  trois  corps  admettent 
un  certain  nombre  d'int6grales  qui  sont  connues  depuis  longtemps;  ce  sont 
cellcs  du  mouvement  du  centre  de  gravity,  celles  des  aires,  celles  des  forces 
vives.    II   6tait  extr6mement  probable  qu'elles  ne  pouvaient  avoir  d'autres 
integrates  algtSbriques ;  ce  n'est  cependant  que  dans  ces  derni&res  ann£es  que 
M.  Brnns  a  pu  le  d&montrer  rigoureusement.  Mais  on  ne  pent  aller  plus  loin; 
en  dehors  des  integrates  connues,  le  probl^me  des  trois  corps  n'admet  aucuno 
integrate  analytiquc  et  uniforme;  les  propri^t^s  des  solutions  p^riodiques  et 
asymptotiques,  <3ludi<3es  avec  attention.,  suffisent  pour  1'^tablir.  On  pent  en 
conclure  que  les  divers  dtSveloppements  proposes  jusqu'ici  sont  divergents;  car 
leur  convergence  entrainerait  1'existence  d'une  int^grale  uniforme. 

Dirai-je  pour  cela  que  le  probl&me  est  insoluble?  ce  mot  n'a  pas  dc  sens; 
nous  savons  depuis  1882  que  la  quadrature  du  cercle  est  impossible  avec  la 
rfeglo  et  le  compas,  et  pourtant  nous  connaissons  TT  avec  beaticoup  plus  de 
d(5cimalcs  que  n'en  pourrait  donner  aucunc  construction  graphique.  Tout  ce 
quo  nous  pouvons  dire,  c'cst  que  le  probl&me  des  trois  corps  ne  pent  6tre 
nSsolu  avec  les  instruments  dont  nous  disposons  actuellemcnt;  ceux  qu'il 
faudra  imaginer  ct  employer  pour  obtenir  la  solution  devront  certainement 
6tre  tr6s  diff($rents  et  d'une  nature  beaucoup  plus  compliquge. 

V.  —  Une  des  questions  qui  ont  le  plus  pr6occup<5  les  chercheurs  est  celle 
dc  la  stability  du  syst&mo  solaire.  C'est  a  vrai  dire  une  question  math^matique 
pluldt    que    physique.    Si   Ton   d^couvrait   une    demonstration   g6n<5rale   et 


536  LE  PROBLfeME  DBS  TROIS  CORPS. 

rigoureuse.  on  n'cn  dcvrait  pas  conclure  quc  le  sysl^mo  solairc  csL  eterneL 
II  peul  en  effet  toe  soumis  a  d'autres  forces  que  celle  de  Newton,  et  les  aslrcs 
ne  se  reduisent  pas  &  des  points  mat^riels.  Bien  des  causes  peuvenl  dissiper 
peu  §.  peu  1'energie  du  syst&me;  on-n'esl  pas  absolumenl  certain  qu'il  n'cxislc 
pas  de  milieu  resistant;  d'autre  part,  les  marges  absorbent  de  1'energie  qui  cst 
incessamment  convertie  en  chaleur  par  la  viscosity  des  mers,  et  cette  energic 
ne  pent  6tre  empruntee  qu'£  la  force  vive  des  corps  celestes.  De  plus,  si  tous 
les  astres  sont  des  aimants  comme  la  Terre,  leurs  mouvements  doivcnt 
produire,  par  une  induction  mutuelle,  des  courants  dans  leur  masse  et,  par 
consequent,  de  la  chaleur  qui  est  encore  empruntee  a  leur  force  vive.  Mais 
toutes  ces  causes  .de  destruction  agiraient  beaucoup  plus  lentement  que  les 
perturbations,  et  si  ces  derni&res  n'etaient  pas  capables  d'en  alterer  la  stability, 
le  syst&me  solaire  serait  assure  d'une  existence  beaucoup  plus  longue. 
La  question  de  la  stability  conserve  done  toujours  un  trSs  grand  intent. 

Lagrange,  par  une  demonstration  d'une  admirable  simplicity,  a  montre  que, 
si  1'on  neglige  les  carres  des  masses,  les  grands  axes  des  orbites  demourcnt 
invariables,  ou  plutdt  que  leurs  variations  se  reduisent  a  des  oscillations 
periodiques  d'amplitude  finie  autour  de  leur  valeur  moyenne.  Poisson  a  etendu 
la  demonstration  au  cas  ou  1'on  tient  compte  des  carres  des  masses  en 
negligeant  leurs  cubes;  mais,  malgre  la  virtuosity  analytique  dont  il  a  fait 
preuve,  son  analyse  montre  deja  les  defauts  des  anciennes  methodes.  Ilmontrc, 
en  effet,  que  les  grands  axes  eprouvent  autour  de  leur  valeur  moyenne  des 
oscillations  pdriodiques;  mais,  d'apr6s  ses  formules,  1'amplitudc  de  ces 
oscillations  pourrait  croitre  au  dela  de  toute  limite;  ce  n'est  la  qu'unc 
apparence  due  au  mode  de  developpement,  et  si  Ton  ne  n^gligeait  pas  certains 
termes,  on  pourrait  prouver  que  cette  amplitude  rcstc  finie.  Apr6s  Poisson 
on  a  cherche  a  trouver  une  demonstration  generale  ou  au  moins  a  etablir 
1'invariabilite  des  grands  axes  en  tenant  compte  du  cube  des  masses.  Mathicu 
avait  cru  un  instant  y  reussir;  mais  M.  Spiru-Aretu  a  montre  cnsuite  qu'il 
s'etait  trompe.  II  avail  ainsi  plul6t  condamne  les  anciennes  m&hodes  que 
demontre  1'mstabilite  du  syst^me.  La  question  restait  enti^re. 

Toutes  ces  recherches  ont  .exige  de  grands  efforts  qui  nous  semblent 
aujourd'hui  bien  inutiles;  les  methodes  de  M.  Gylden  et  celles  do 
M.  Lindstedt  ne  donnent  en  effet,  si  loin  que  1'on  pousse  1'approximation,  que 
des  termes  p^riocliques,  de  sorte  que  tous  les  elements  des  orbites  ne  peuveiit 
que  des  oscillations  automr  de  leur  valeur  moyenne.  La  question 


LE  PROBLEMS  DES  TROIS  CORPS.  087 

serait  done  rusolue,  si  ccs  dcSvcloppemenls  etaient  convergeiits.  Nous  savons 
malheureusement  qu'il  n'en  esL  rien. 

Incapables  pour  le  moment  de  r<3soudre  le  probl^me  general,  nous  pouvons 
nous  borner  a  un  cas  particulier.  Imaginons  trois  masses  se  mouvanl  dans  un 
mtime  plan,  la  premiere  tr£s  grande,  la  seconde  assez  petite,  la  troisi&mo 
infinimenl  petite  el,  par  consequent,  hors  d'etat  de  troubler  les  deux  aulres. 
Supposons  de  plus  que  les  deux  grandes  masses  aieiit  un  mouvement  circulairo 
et  uniforme.  Tel  serait  le  cas  du  Soleil,  de  Jupiter  et  d'une  petite  plaii&te, 
si  Ton  n<5gligeait  Pinclinaison  des  orbites  et  Pexcentricite  de  Jupiter.  Dans  ce 
cas,  MM.  Hill  et  Bolilin  ont  d<5montre  que  le  rayon  vecteur  de  la  petite  planete 
roste  toujoufs  inferieur  a  une  limite  finie. 

Cela  ne  suffit  pas  toutefois  pour  la  stability  il  faut  encore  que  la  petite 
masse  repasse  une  infinite  de  fois  aussi  pr6s  que  Ton  veut  de  sa  position 
initiate. 

II  est  Evident  qu'il  n'en  est  pas  ainsi  pour  toutes  les  solutions  particuli^res, 
c'est-a-dire  quelles  que  soient  les  conditions  initiales  du  mouvement; 
1'existence  des  solutions  asymplotiques  en  est  une  preuve  suffisante.  Mais, 
d'autre  part,  on  peut  rigoureusement  d6montrer  que  1'on  pent  choisir  ces 
conditions  initiales  de  fa^on  que  1'astre  repasse  une  infinite  de  fois  dans  le 
voisinage  de  sa  position  primitive.  II  y  a  done  une  infinite  de  solutions 
particuli&rcs  qui  sont  ins  tables,  au  sens  que  nous  .venons  de  donner  &  ce  mot 
et  une  infinite'  d'autres  qui  sont  stables.  J'ajouterai  que  les  premieres  sont 
exceplionnelles  (ce  qui  permet  de  dire  qu'il  y  a  stability  en  g6n£ral).  Voici  ce 
que  j'entends  par  1&,  car  ce  mot  par  Iui-m6me  n'a  aucun  sens.  Je  veux  dire 
qu'il  y  a  une  probability  nulle  pour  que  les  conditions  initiales  du  mouvement 
soient  celles  qui  correspondent  &  une  solution  instable.  On  objectera  qu'il  y  a 
une  infinite  de  manures  de  definir  cette  probability ;  mais  cela  reste  vrai  quclle 
quo  soit  la  definition  que  Ton  adopte,  &  une  condition  toutefois  :  soient  x  ely 
les  coordonn<5es  de  la  troisi&me  masse,  xl  et  y  les  composantes  de  sa  vilesse. 
J'appelle  Vdxdy daddy1  la  probability  pour  que  x  soit  compris  entre  ^0 
et  x^+dx,  y  entre  yQ  et  70+^7,  %'  entre  x\  et  d^dx],  y1  entre  y\ 
et  y^  ^  dyi.  Nous  pouvons  d^finir  la  probability  comme  nous  le  voulons  et, 
par  consequent,  nous  donner  arbitrairement  P  en  fonction  de  #o?  yo?  x\  et  j^. 
Eh  bien,  le  r6sultat  que  j'ai  enonc^  plus  haut  reste  vrai,  quelle  que  soit  cette 
fonction  P,  pourvu  qu'elle  soit  continue. 

H.  P.  —  VIII.  68 


SUR  LA  STABILITE  DU  SYSTEME  SOLAIRE 


Revue  scientifique,  t.  9,  p.  Gog-6i3  (14  mai  1898). 


Les  personnes  qui  s'int(5rcssent  aux  progr&s  de  la  M<3canique  celeste,  mais 
qui  ne  peuveiit  les  suivre  que  de  loin,  doivent  ^prouver  quelque  tHonncmonl 
en  voyant  combien  de  fois  on  a  dt3montrt$  la  slabiliie  du  syslSme  solaire. 

Lagrange  Fa  etablie  d'abord,  Poisson  1'a  demontnSe  de  nouveau,  d'aulres 
demonstrations  sont  venues  depuis,  d'autres  viendront  encore.  Les  dcSmons- 
trations  anciennes  tStaient-elles  insuffisantes,  ou  sont-ce  les  nouvelles  qui  sonL 
superflues? 

L'(5tonnement  d6  ces  personnes  redoublerait  sans  doute,  si  on  letir  disail 
qujun  jour  peul-6tre  un  math&maticien  fera  voir,  par  un  raisonnemenL 
rigoureux,  que  le  syst£me  plan6taire  est  instable. 

Cela  pourra  arriver  cependant;  il  n'y  aura  la  rien  de  con tradic Loire,  el 
cependant  les  demonstrations  anciennes  conserveront  leur  valeur, 

C'est  qu'en  eflfet  elles  ne  sont  que  des  approximations  successives;  elles 
n'ont  done  pas  la  pr<5tention  d'enfermer  rigoureusement  les  eldmenls  des 
orbites  entre  des  limites  (Hroites  que  jamais  elles  ne  pourront  franchir,  mais 
elles  nous  apprennent  du  rnoins  que  certaines  causes,  qui  semblaieul  d'abord 
devoir  faire  varier  ces  elements  assez  rapidement,  ne  produisent  en  r£alit6  que 
des  variations  beaucoup  plus  lentes. 

L'attraction  de  Jupiter,  a  distance  (§gale,  esl  mille  fois  plus  petite  que  cello 
du  Soleil;  la  force  perturbatrice  est  done  petite,  et  cependant,  si  elle  agissait 
toujours  dans  le  m6me  sens,  elle  ne  tarderait  pas  &  produire  des  effets  trfes 
appr^ciables. 

II  n'en  est  pas  ainsi,  et  c'est  l&  le  point  qu'a  <5tabli  Lagrange.  Au  bout  d'un 
petit  nombre  d'ann^es,  deux  plan&ies  qui  agissent  Tune  sur  Pautre  ont  occup^ 


STABILITE  DU  SYSTEME  SOLAIRE.  53g 

sur  lours  orbitcs  Louies  les  positions  possibles;  dans  ces  divcrses  positions  leur 
action  mutuellc  etait  dirigee,  tantot  dans  un  sens,  tantot  dans  le  sens  oppose, 
et  cela  de  lelle  facon  qu'au  bout  de  peu  de  lemps  il  y  ait  compensation  presquc 
exacte.  Les  grands  axes  des  orbites  ne  sont  pas  absolument  invariable^,  mais 
leurs  variations  se  reduisent  a  des  oscillations  de  faible  amplitude  de  part  cl 
d'autre  d'une  valeur  moyenne. 

Gette  valeur  moyenne,  il  est  vrai,  n'est  pas  rigoureusement  fixe,  mais  les 
changcmcnts  qu'elle  eprouve  sont  extr6mement  lents,  comme  si  la  force  qui  les 
produisait  etait  non  plus  mille  fois,  mais  un  million  de  fois  plus  petite  que 
I'allraclion  solaire.  On  peut  done  negliger  ces  changements  qui  sonl,  comrnc 
on  dit,  de  1'ordre  du  carre  des  masses. 

Quant  aux  autres  elements  des  orbites,  tels  que  les  excentriciles  et  les 
inclinaisons,  ils  peuvent  eprouver,  autour  de  leurs  valeurs  moyennes,  des 
oscillations  plus  amples  et  plus  lentes,  mais  auxquelles  on  peut  facilement 
assignor  des  limites. 

Voila  ce  qu'ont  montre  Lagrange  et  Laplace;  mais  Poisson  est  alle  plus  loin. 
11  a  voulu  etudier  les  lents  changements  eprouves  par  les  valeurs  moyennes, 
changements  dont  j'ai  parle  plus  haul  et  que  ses  devanciers  avaient  d'abord 
negliges. 

II  montra  que  ces  changements  se  r6duisaient  encore  a  des  oscillations 
p(5riodiques  autour  d'une  valeur  moyenne  qui  n'<5protivait  que  des  variations 
mille  fois  plus  lentes  encore. 

C'6tait  un  pas  dc  plus,  mais  ce  n'dtait  encore  qu'une  approximation;  depuis 
on  a  fait  d'autres  pas  en  avant,  mais  sans  arriver  ^  une  demonstration  complete, 
definitive  et  rigoureuse. 

11  y  a  un  cas  qui  paraissait  ^chapper  a  Panalyse  de  Lagrange  et  de  Poisson. 
Si  les  deux  moyens  mouvements  sont  commensurables  entre  eux,  au  bout  d'un 
certain  nombre  de  revolutions,  les  deux  plan^les  et  le  Soleil  se  retrouveront 
dans  la  memo  situation  relative  et  la  force  perturbatrice  agira  dans  le  m6me 
sens  ;qu'au  debut.  La  compensation  dont  j'ai  parle  plus  haut  ne  se  produit  plus 
alors,  et  1'on  peut  cramdre  que  les  efFets  des  perturbations  ne  finissent  par 
s'accumuler  ct  devenir  considerables.  Des  Iravaux  plus  recents,  entre  autres 
ceux  de  Delaunay,  de  Tisserand,  de  Gyld&n,  ont  fait  voir  que  cette 
accumulation  ne  so  produit  pas.  L'amplitude  des  oscillations  est  un  peu 
tmgmeixtee,  mais  reste  pourtant  tr£s  petite.  Ce  cas  particulier  n'echappe  done 
pas  &  la  rfcgle  generate. 


5^0  STABILITE  DU   SYSTEME  SOLAIRE. 

Non  seulernent  on  s'est  d^barrasse  de  cos  exceptions  appareiites,  mais  on 
s'est  mieux  rendu  comple  des  raisons  profondes  do  ces  compensations 
qu'avaicnt  remarque'es  les  fondateurs  de  la  Mtfcaniquo  celeste.  On  a  pousse 
plus  loin  que  Poisson  Fapproximation,  mais  on  n'en  est  encore  qu'a  une 
approximation. 

On  peut  d^montrer,  dans  certains  cas  particuliers,  que  les  cements  do 
Forbite  d'une  plan&te  redeviendront  une  infinite"  de  fois  Ires  voisins  des 
elements  initiaux,  et  cela  est  probablement  vrai  aussi  dans  le  cas  ge"n6ral,  mais 
cela  ne  suffit  pas ;  il  faudrait  faire  voir  que  non  seulement  ces  e'le'meiits  Jfinironl 
par  reprendre  leurs  valeurs  primitives,  mais  qu'ils  ne  s'en  tfcarteront  jamais 
beaucoup. 

Gette  derni£re  demonstration,  on  ne  Fa  jamais  donn^e  d'une  maniero 
rigoureuse,  et  il  est  m6me  probable  que  la  proposition  n'est  pas  rigoureusement 
vraie.  Ge  qui  est  vrai  seulement,  c'est  que  les  <2l£ments  ne  pourront  smearier 
sensiblement  de  leur  valeur  primitive  qu'avec  une  extreme  lenteur  et  au  bout 
d'un  temps  tout  a  fait  (Snorme. 

Aller  plus  loin,  affirmer  que  ces  6l^ments  resteront  non  pas  tres  longtemps, 
mais  toujourS)  compris  entre  des  limites  ^troites,  c'est  ce  que  nous  ne  pouvons 
faire. 

Mais  ce  n'est  pas  ainsi  que  le  probl&me  se  pose. 

Le  math^maticien  ne  consid&re  que  des  astres  fictifs,  r<5duits  a  de  simples 
points  mat(5riels,  et  soumis  a  Faction  exclusive  de  leurs  attractions  mutuelles 
qui  suit  rigoureusement  la  loi  de  Newton. 

Comment  se  comporterait  un  pareil  syst&me;  serait-il  stable?  G'est  la  un 
probl6me  aussi  difficile  qu'int&ressant  pour  Fanalyste,  Mais  ce  n'est  pas  celui 
qui  correspond  au  cas  de  la  nature. 

Les  astres  rgels  ne  sont  pas  des  points  materials,  et  ils  sont  soumis  a  d'autres 
forces  que  Fattraction  newtonienne. 

Ges  forces  compl^mentaires  devraient  avoir  pour  efFet  de  modifier  peu  a  pen 
les  orbites,  alors  mSme  que  les  astres  fictifs  envisages  par  le  mathdmaUcien 
jouiraient  de  la  stability  absolue. 

Ce  que  nous  devons  nous  demander  alors,  c'est  si  cette  stability  sera  plus 
vite  d&truite  par  le  simple  jeu  de  Pattraction  newtonienne,  ou  par  ces  forces 
compl&nentaires. 

Quand  1'approximation  sera  pouss^e  assez  loin  pour  q^ie  nous  soyons 
certains  que  les  variations  tr&s  lajates,  que  Fattraction  newtonienne  fail  subir 


STABILITY  DU  SYSTEMS  SOLAIRE.  54l 

aux  orbiles  des  asLres  fictifs,  ne  peuvent  &tre  que  tres  petites  pendant  le  temps 
qui  suffil  aux  forces  comple'mentaires  pour  achever  la  destruction  du  systeme; 
quand,  .dis-je,  1'approximation  sera  pouss<3e  jusque-la,  il  sera  inutile  d'aller 
plus  loin,  du  moins  au  point  de  vue  des  applications,  et  nous  devroiis  nous 
conside'rcr  comme  satisfaits. 

Or  il  scmble  bicn  que  ce  point  soit  atteint;  sans  vouloir  citer  de  chifFres,  jo 
crois  quo  les  effets  de  ces  forces  compliSmcntaircs  sont  bcaucoup  plus  grands 
quo  ccux  des  termcs  neglige's  par  les  aiialjstes  dans  les  demonstrations  los 
plus  rtfcentcs  de  la  stabilile*. 

Voyons  en  effet  quelles  sont  les  plus  importantes  de  ces  forces 
companion  taires. 

La  pi*cmierc  idt5e  qui  vient  a  1'esprit,  c'cst  que  la  loi  de  Newton  n'cst  sans 
don  le  pas  absolumcnt  cxacte;  que  1'attraction  n'est  pas  rigourcuscmcnl 
proper tionnelle  a  1'inverse  du  carr<5  des  distances,  mais  u  quelque  autre 
fonction  dcs  distances.  C'est  ainsi  quo  M.  Newcomb  a  dernieremont  cherche*  a 
oxplLquor  le  mouvement  du  pe*rih<5lic  de  Mercure. 

Mais  on  voit  bien  jvitc  que  cela  ne  saurait  influcr  stir  la  stability.  II  est  vrai 
que,  d'apres  un  th(5or6me  de  Jacobi,  il  y  aurait  instability  si  1'allracliondlail  en 
raison  inverse  du  cube  de  la  distance. 

II  cst  aise",  par  un  raisonnement  grossier,  de  so  rendre  compte  pourquoi  : 
avec  unc  parcillc  loi,  1'attraction  serait  considerable  aux  petites  distances  et 
extrfimcmcnt  faible  aux  grandes  distances.  Si  done,  pour  unc  raison 
quelconquc,  la  distance  d'unc  des  plan&tcs  au  corps  central  vcnait  a  augmcnter, 
1'attraction  diminuerait  rapidement  et  ne  serait  plus  capable  de  la  rctcnir. 

Mais  cela  n'a  lieu  que  pour  des  lois  tres  diff&rentes  de  cclle  du  carrc"  dcs 
distonccs.  Toutes  les  lois,  asscz  voisines  de  celle  de  Newton  pour  £tre 
acccptables,  sont  ^quivalentes  au  point  de  vue  de  la  stability. 

Mais  il  y  a  unc  autre  raison  qui-s'oppose  £.  ce  que  les  astros  sc  mcuvent  sans 
s'<5carter  jamais  beaucoup  de  leur  orbite  primitive. 

D'apres  la  secondc  loi  thermodynamique,  connue  sous  le  nom  de  principe 
de  Carnot,  il  y  a  une  dissipation  continuelle  de  l'6nergie,  qui  tend  a  perdre  la 
forme  du  travail  mgcanique  pour  prendre  la  forme  de  la  chaleur;  il  existe  une 
ccrtaine  fonction,  nomme*e  entropie,  dont  il  est  inutile  de  rappelcr  ici  la 
definition;  1'entropic,  d'apres  cette  seconde  loi,  peut  rcster  constante  ou 
diminucr,  mais  nc  pout  jamais  augmenter.  Des  qu'clle  s'est  (5cart6e  dc  sa 


542  STABILITE:  DU  SYSTEME  SOLAIRE. 

valour  primitive,  ce  qu'clle  no  pent  faire  qu'cn  diminuanl,  olio  no  peul  plus 
jamais  y  revenir,  puisque  pour  cela  il  faudrait  augmcnlcr. 

Lc  monde,  par  consequent,  nc  pourra  jamais  revenir  a  son  etat  primilif  on 
dans  un  etat  peu  different,  d£s  que  son  entropie  a  change.  C'cst  le  conlrairc  do 
la  stability. 

Or  1'entropie  diminue  toutes  les  fois  que  se  produit  un  phenom&nc  irreversible, 
lei  quo  lo  frotlemcnl  de  deux  solides,  le  mouvomcnt  d'un  liquidc  visquoux, 
I'ecliangc  dc  chaleur  cntre  deux  corps  dc  temperature  differonlc,  lYichaiiflomonl 
d'un  coiiducleur  par  le  passage  d'un  courant. 

Si  nous  obsorvons  alors  qu'il  n'y  a  pas  en  realite  de  ph&nom&ne  reversible, 
quo  la  reversibility  n'est  qu'un  cas  limitc,  un  cas  ideal  dont  la  nature  'pen I 
approchcr  plus  ou  moins,  mais  qu'ellc  ne  pent  jamais  aUoindre,  nous  serous 
amenes  a  conclure  que  1'instabilite  est  la  loi  de  Lous  les  ph(5nom6ncs  nalurels. 

Les  mouvements  dos  corps  celestes  seraienl-ils  sculs  a  y  echapper?  On 
pourrail  le  croire  en  voyant  qu'ils  se  passcnt  dans  le  vide  el  sonl  ainsi 
soustraits  au  frottement. 

Mais  le  vide  intcrplan<3laire  est-il  absolu,  ou  bicn  les  astres  so  mcuvenl-ils 
dans  un  milieu  exlrdmemenl  L^nu,  donL  la  resistance  esl  excessivemenl  ftiiblo, 
mais  qui  cst  cependant  resistant? 

Les  astronomes  n'ont  pu  expliqucr  le  mouvcmenL  de  la  com^te  d'Encke 
qu'en  supposant  1'existence  d'un  pareil  milieu.  Mais  le  milieu  resistant  qui 
rendrait  compte  des  anomalies  de  cette  com<He,  s'il  cxisle,  so  irouvc  confine's 
dans  le  voisinage  immgdiat  du  Solcil.  Cette  com6tc  y  pdn^trerait,  mais  aux 
distances  ou  sont  les  plan&tes,  Faction  de  ce  milieu  cesserait  de  se  fairc  sentir 
ou  deviendrait  beaucoup  plus  faible. 

II  aurait  pour  effet  indirect  d'accdterer  le  mouvement  dcs  plan^tes;  perdant 
dc  IMnergie,  elles  tendraient  a  tomber  sur  le  Soleil;  et,  en  vcrtu  de  la  troisi&mc 
loi  de  Kapler,  la  dur^e  de  la  revolution  diminuerait  en  m6me  temps  quo  la 
distance  au  corps  central.  Mais  il  est  impossible  de  so  fairo  une  idee  do  la 
rapidite  avec  laquelle  cet  effet  se  produirait>  puisque  nous  n'avons  aucuno 
notion  sur  la  densite  de  ce  milieu  hypothetique. 

Une  autre  cause,  dont  je  vais  parler  maintenant,  doit  avoir,  semble-t-il,  uno 
action  plus  prompts.  Soupgonnee  depuis  longlemps,  elle  a  ete  surtout  misc  en 
lumi&re  par  Delaunay  et,  apr&s  lui,  par  G.  Darwin. 

Les  mareos,  consequences  diroctes  des  mouvomenls  celestes,  ne  s7arr6toraient 
quo  si  ces  mouvements  cessaient  cux-mteies;  cependant  les  oscillations  dcs 


STABILITY   DU  SYSTEMS   SOLAIRE.  543 

mers  sonL  accompagne"es  dc  froltcmenls  el,  par  consequent,  produisont  do  la 
chalcur.  Cetlc  chaleur  ne  peut  6tre  empruntt^c  qu'a  FcSnergie  qui  produit  les 
marges,  c'esl-a-dire  a  la  force  vivc  des  corps  celestes. 

Nous  pouvons  done  pr^voir  que  cettc  force  vive  se  dissipe  pen  a  peu  par 
celle  cause,  cL  un  peu  de  reflexion  nous  fera  comprendre  par  quel  m^canismc. 

La  surface  des  mers,  souleve*e  par  les  marges,  pr^senlc  une  sorle  do 
bourrelct.  Si  la  plcine  mer  avail  lieu  au  moment  du  passage  dc  la  Lune  an 
mdridien,  cctte  surface  serait  cellc  d'un  ellipso'ide  dont  1'axe  irait  passer  par  la 
Lune.  Tout  serait  symtHrique  par  rapport  &  cet  axe,  et  1'atlraction  dc  la  Lune 
sur  ce  bourrelet  no  pourrait  iii  ralentir,  ni  acc£l6rer  la  rotation  tcrreslre. 

G'esl  co  qui  arriverait  s'il  n'y  avait  pas  de  frollement;  mais,  par  suite  des 
froLlomonls,  la  pleine  mer  est  en  retard  sur  le  passage  de  la  Lune;  la  syme'lrie 
cessc;  Pallraction  de  la  Lune  sur  le  bourrelet  ne  passe  plus  par  le  centre  de  la 
Torre  el  tend  a  ralenlir  la  rotation  de  noire  globe. 

Delaunay  cslimait  que,  pour  cette  cause,  la  dure"e  du  jour  sideral  augmento 
d'une  seconde  en  cent  mille  ans.  C'eslainsiqu'il  voulait  expliquer  l^ccele"ralion 
se*culaire  du  mouvement  de  la  Lune.  La  lunaison  nous  semblcrait  devenir  do 
plus  on  plus  courte,  parce  que  Punit<5  de  temps  a  laquelle  nous  la  rapportons, 
lo  jour,  dcviendrait  de  plus  en  plus  longuc. 

Quoi  qu'on  doive  penser  du  chiffre  donn£  par  Delaunay  et  de  ^explication, 
qu'il  propose  pour  les  anomalies  du  mouvement  lunaire,  il  est  difficile  do 
contestcr  Peffet  produit  par  les  marges. 

G'esl  m£me  ce  qui  peul  nous  aider  a  comprendre  un  fait  bien  connu,  mais 
bicn  surprenant.  On  sait  que  la  dure"e  de  la  rotation  de  la  Lune  est  pre"cise*mcni 
c'jgale  £  celle  de  sa  revolution;  de  telle  sorte  que,  s'il  y  avait  des  mers  sur  col 
astre,  cos  mers  n'auraient  pas  de  mare*es,  du  moins  de  marges  dues  a  Pattraction 
de  la  Tcrrc ;  car  pour  un  observateur  silue"  en  un  point  de  la  surface  de  la  Lune, 
la  Terre  serait  toujours  £  la  m&me  hauteur  au-dessus  de  Phorizon. 

On  sait  ggalement  que  Laplace  a  cherche"  Pexplication  de  cette  <3trango 
coincidence. 

Comment  les  deux  vitesses  peuvenl-elles  ^tre  e&actement  les  monies?  La 
probabilite*  d'une  <§galil£  rigoureuse  due  au  simple  hasard  est  (§videmmcnt 
nulle. 

Laplace  suppose  que  la  Lune  a  la  forme  d'un  ellipso'ide  allong£;  cet 
cllipsoide  se  comporlc  comme  un  pendule  qui  serait  en  e*quilibre  quand  lo 
grand  axe  est  dirig$  suivant  la  droite  qui  joint  les  centres  des  deux  astrcs. 


544  STABILITE   DU  SYSTEME  SOLAIRE. 

Si  la  vitesso  initiale  do  rotation  diflffrre  pcu  do  la  vitcssc  do  revolution, 
I'cllipso'ide  oscillera  do  part  ct  d'autre  do  sa  position  d'equilibre  sans  jama  is 
s'cn  Scarier  beaucoup.  C'est  ainsi  que  so  comportc  un  pcndulc  qui  a  rccu  uno 
faiblc  impulsion. 

La  vitesse  moyenne  do  rotation  cst  alors  exactcmcnt  la  m£me  quo  collo  do  la 
position  d'equilibrc  autour  do  laqucllo  lo  grand  axe  oscillc;  olio  ost  done  In 
m£me  quo  colle  de  la  droile  qui  joint  les  centres  des  deux  aslros.  Elle  osl  done 
rigoureusement  egale  a  la  vitesse  de  revolution. 

Si,  au  contraire,  la  vitesse  initiale  diff&re  notablement  de  la  vitesso  do 
revolution,  le  grand  axe  n'oscillera  plus  autour  do  sa  position  d'equilibro, 
comme  un  pendule  qui,  sous  unc  forte  impulsion,  decrit  un  ccrcle  complet. 

11  suffit  done  que  la  vitesse  de  revolution  soit  a  peu  pres  dgalc  a  la  vilesso 
initiale  de  rotation,  pour  qu'elle  soit  exactement  egale  a  la  vitesse  moyenne 
de  rotation.  Une  egalite  rigoureuse  n'etant  plus  ruScessaire,  lo  paradoxo  so 
irouve  ecarte. 

L' explication  est  incomplete  cependant.  Quelle  est  la  raison  de  cetle  egaliie 
approchee,  dont  la  probability  n'csl  plus  iiulle,  il  est  vrai,  mais  resle  assoz 
faible?  Et  surtout,  pourquoi  la  Lune  n't5prouvc-t-elle  d'oscillations  sensiblcs  do 
part  et  d'autre  de  sa  position  d'equilibre  (si  nous  eliminons,  bien  cntcndu,  sos 
diverscs  librations  dues  a  d'autres  causes  qui  sont  bien  connues)?  Cos 
oscillations  devaient  existcr  a  Forigine;  il  faut  qu'ellcs  so  soient  eteintes  par 
une  sorte  de  frottement;  et  tout  porte  a  croirc  que  le  m^canisme  de  co 
frottement  est  celui  que  je  viens  d'analyser  a  propos  des  marges  de  nos  oceans. 

Quand  la  Lune  n'cStait  pas  encore  solidifi^e  et  formail  un  sphcSroi'de  fluide, 
ce  spheroi'de  a  dti  subir  des  marges  ^normes,  a  cause  de  la  proximito  do  la 
Terre  et  de  sa  masse.  Ces  marges  n'ont  du  cesser  que  quand  les  oscillations  ont 
ete  presque  compl^tement  eteintes. 

II  semble  que  les  satellites  de  Jupiter  et  les  deux  plan^tes  les  plus  voisincs 
du  Soleil,  Mercure  et  V^nus,  ont  aussi  une  rotation  dont  la  dur<5e  est  la  mAmo 
que  celle  de  leur  revolution  :  c'est  sans  doute  pour  la  m6me  raison. 

On  pourrait  croire  que  cette  action  des  marees  n'a  aucun  rapport  avcc  notrc 
sujet;  je  n'ai  encore  parle  que  des  rotations  et,  dans  les  etudes  relatives  a  la 
stabilite  du  syst&me  solaire,  on  ne  s'occupe  que  des  mouvements  de  translation. 
Mais  un  peu  d'attention  montre  que  la  m&me  action  se  fait  sentir  egalement 
sur  les  translations. 

Nous  venons  de  voir  que  1'altraction  de  la  Lune  sur  la  Terre  ne  passe  pas 


STABILITE  DU  SYSTEME  SOLAIRE.  545 

exaclement  par  le  centre  de  la  Terre.  L'altraction  de  la  Terre  sur  la  Lune,  qui 
est  egale  eL  directement  opposee,  no  passera  pas  non  plus  par  ce  centre, 
c'est-a-dire  par  le  foyer  de  Forbite  lunaire. 

II  en  rgsulte  une  force  perlurbatrice,  minime  a  la  verity,  mais  qui  fait  gagner 
de  F(5nergie  a  la  Lune.  La  force  vive  de  translation  ainsi  gagn<5e  par  la  Lime  est 
evidemment  plus  petite  que  la  force  vive  de  rotation  perdue  par  la  Terre; 
puisqu'unc  partie  de  Fenergie  doit  se  transformer  en  chalcur,  a  cause  des 
frottcments  engendr<5s  par  les  marees. 

Un  calcul  tr6s  simple  monlre  que,  la  revolution  de  la  Lune  durantvingl-huit 
jours  sid6raux  environ,  la  Lune  gagne  vingt-huit  fois  moins  de  force  vive  que 
la  Terre  n'en  perd. 

J'ai  expliqu<3  plus  liaut  Faction  d'un  milieu  resistant;  j'ai  montr<3  comment, 
en  faisant  perdre  de  1'gnergie  aux  planfcles,  cllc  acc(jl£re  leur  mouvernent;  ait 
contraire,  Faction  des  mardes,  en  faisant  gagner  de  Fenergic  a  la  Lune,  ralentit 
son  mouvement;  le  mois  s'allonge  done  en  indmc  temps  que  le  jour. 

Quel  est  FcHat  final  vers  lequel  tendrait  le  sysl&me  si  cette  cause  agissait 
seule?  fividemment  cette  action  ne  s'arrGterait  que  quand  les  marges  auraient 
cessg,  c'est-a-dire  quand  la  rotation  de  la  Terre  aurait  m6me  duree  que  la 
revolution  lunaire. 

Ge  n'est  pas  tout,  dans  Fetat  final,  Forbite  de  la  Lune  devrait  £tre  de  venue 
circulaire.  S'il  en  <Hait  aulrement,  les  variations  de  la  distance  de  la  Lune  a  la 
Terre  suffiraient  pour  produire  des  marges. 

Comme  le  mouvement  do  rotation  n'aurait  pas  chang<5,  il  serai t  ais<3  de 
calculer  quelle  serait  la  vitesse  angulaire  commune  de  la  Tcrrc  et  de  la  Lune. 
On  trouve  que,  dans  cet  <Hat  limite,  le  rnois  comme  le  jour  durerait  environ  65 
de  nos  jours  actuels. 

Tel  serait  FtHat  final  s'il  n'y  avait  pas  dc  milieu  resistant  et  si  la  Terre  et  la 
Lune  existaient  seules. 

Mais  le  Soleil  produit  aussi  des  marges,  Fattraction  des  plan6tes  en  produit 
tSgalcmcnl  sur  le  Soleil. 

Le  syst^me  solaire  tendrait  done  vers  tin  (Hat  limite  oit  le  Soleil,  loules  les 
planfctcs  et  leurs  satellites  tourneraicnt,  avec  une  mdme  vitesse,  autour  d'un 
inline  axe,  comme  s'ils  (Haient  des  parties  d'un  m6me  corps  solide  invariable. 
La  vitesse  angulaire  finale  diff&rerait,  d'aillcurs,  pen  dc  la  vitesse  de  revolution 
de  Jupiter. 

Ce  serait  1&  1'etat  final  du  systftme  solaire,  s'il  n'y  avait  pas  de  milieu 
H.  P,  —  VHI.  69 


546  STABILITY  DU  SYSTfeME  SOLAIRE. 

resistant,  mais  1'action  de  ce  milieu,  s'il  exisle,  lie  permeltrait  pas  a  eel  etal  de 
subsisler  cL  finirait  par  precipiter  toutes  les  plan&tes  dans  le  SoleiL 

II  ne  faudrait  pas  croire  qu'un  globe  solide,  qui  ne  serail  pas  reconvert  par 
des  mers,  se  trouverait,  grace  &  Pabsence  des  marges,  souslrait  a  des  actions 
analogues  a  celles  dont  nous  venons  de  parler.  Et  cela,  en  admetlant  m6me  que 
la  solidification  ait  atteint  le  centre  de  ce  globe. 

Get  astre,  que  nous  supposons  solide,  ne  serait  pas  pour  cela.  un  corps 
solide  invariable;  de  pareils  corps  n'existent  que  dans  les  tra'il<3s  de  M(5canique 
rationnelle. 

II  serait  elastique  et  subiraii,  sous  1'attraction  des  cox^ps  celestes  voisins,  des 
deformations  analogues  aux  marges  el  du  mfiine  ordre  de  grandeur. 

Si  Pelasticite  eiait  parfaite,  ces  deformations  se  passeraienl  sans  perte  de 
travail  et  sans  production  de  clialeur.  Mais  il  n'y  a  pas  de  corps  parfaitemcnt 
6lastique.  II  y  aura  done  encore  la  developpement  de  chaleur,  qui  aura  lieu  aux 
dgpens  de  Fenergie  de  rotation  et  de  translation  des  astres  et  qui  produira 
absolument  les  monies  effets  que  la  chaleur  engendr£e  par  le  frottement  des 
marges. 

Co  n'est  pas  Lout;  la  Terre  est  magn^tique,  et  il  en  cst  probablemont  de 
m&me  des  autres  plan&les  et  du  SoleiL  On  connait  1'experience  du  disque  do 
Foucault;  un  disque  en  cuivre,  tournaiit  en  presence  d'un  electro-aimant, 
6prouve  une  grande  resistance  et  s'echauffe  d&s  que  I'^lectro-aimant  entre  en 
action.  Uii  conducteur  en  mouvement  dans  un  champ  magngtique  est  parcouru 
par  des  courants  d'induction  qui  FecliaufTent;  la  chaleur  engendnSe  ne  pent 
titre  emprunt<§e  qu'^i  la  force  vive  du  conducteur.  On  pent  done  prtfvoir  que  les 
actions  <§lectrodynamiques  de  F&lectro-airnant  sur  les  courants  d'induction 
doivent  s'opposer  au  mouvement  du  conducteur.  Ainsi  s'explique  Texp(5rience 
de  Foucault. 

Les  astres  doivent  6prouvor  une  resistance  analogue,  carils  sontmagnetiquos 
et  conducteurs. 

Le  iiT^me  phdnomdne  se  produira  done,  bien  qu'extr^meruent  att6nu6  par  la 
distance;  mais  les  effets,  se  produisant  toujours  dans  le  mdme  sens,  finiront 
par  s'accumuler;  ils  s'ajoutent,  d'ailleurs,  a  ceux  des  mar6es?  et  tendent  & 
amener  le  systfeme  au  m^me  ^tat  final.  • 

Ainsi  les  corps  celestes  n'echappent  pas  &.  cette  loi  de  Carnot,  d'apr^s 
laquelle  le  monde  tend  vers  un  £tat  de  repos  final*  Ils  n'y  echapperaient 
pas  s'ils  ^taieiit  s6par£s  par  le  vide  absolu. 


STABILITE  DU  SYSTEME  SOLAIRE.  54? 

Leur  6nergie  se  dissipe,  et,  bien  que  cette  dissipation  n'ait  lieu  qu'avec  une 
extreme  lenlcur,  elle  est  assez  rapide  pour  que  Ton  n'ail  pas  a  se  pr<5occuper 
des  termes  n6glig<5s  dans  les  demonstrations  actuelles  de  la  stability  du  systeme 
solaire. 


NOTE  SUR  Li  XVte  CONFERENCE 


DE 


L'ASSOCIATION   GEODESIQUE   INTERNATIONALE 


Annuaire  du  Bureau  des  Longitudes,  p.  A.i-A.2g 


Jusqu'ici  c'<Stait  M.  Bouquet  de  la  Gryc  qui  rendait  compte  aux  lee  tours  de 
V Annuaire  des  reunions  ptSriodiques  de  1'Association  g£od6sique  internationale. 
II  <§tait  pour  cette  tache  mieux  d£sign<3  que  personne;  president  de  la  Commis- 
sion gdodesique  frangaise,  il  assistait  a  toutes  les  Conferences  de  1'Association 
internationale  et  prenait  a  loutes  les  discussions  une  part  active;  les  longs 
deplacements  ne  1'effrayaient  pas,  et  malgr<5  son  grand  age,  il  avait  affronUS 
avec  entrain  les  fatigues  du  voyage  de  Budapest  1  L'ann<3e  derni&re  seulement, 
il  fut  oblig^  de  renoncer  a  assister  au  Congr£s  de  Londres;  il  croyait  que 
Pheure  du  repos  avait  sonn£  pour  lui;  mais  les  hommes  comme  lui  ne  se 
reposent  pas  longtemps;  quelques  mois  apr^s  nousleperdions.  Nous  ne  voulons 
pas  rompre  toutefois  la  tradition  qu'il  avait  entretenue  et  je  vais  essay er  de 
rendre  compte  ici,  moins  bien  qu'il  ne  1'aurait  fait,  des  travaux  de  la 
XVP  Conference. 

On  sait  que  1'Association  Internationale  se  r<5unit  tous  les  trois  ans.  En  1906 
on  s'cHait  donn<5  rendez-vous  &  Budapest;  TanntSe  dernifrrc,  c'cst  TAngleterre 
qui  nous  offrait  Thospitalit^.  II  avait  d'abord  <§tg  question  de  tcnir  toutes  les 
stances  a  Cambridge,  mais  on  voulut  profiler  des  ressources  scientifiques  con- 
sid^rables  qui  se  trouvent  &  Londres  et  a  Greenwich,  et  Ton  se  partagea  entre 
la  grande  m<*tropole  moderne  et  la  vieille  cit^  universitaire;  les  premieres 
reunions  eurent  lieu  &  Londres;  les  derni&res  seulement  se  tinrent  a  Cambridge. 


NOTE  SUR  LA  XV1C  CONFERENCE  DE  L' ASSOCIATION  GtfODfcSIQUE  INTERNATIONALE.        54g 

La  plupart  des  etats  adherents  etaient  representes;  comme  toujours  les  relations 
cnlre  les  delegues  des  differents  pays  ont  et(5  d'une  parfaite  cordiality  tous 
logeaiont  dans  le  m&me  h6tel,  -de  sorte  qu'en  dehors  des  stances  ils  se  retro  u- 
vaionl  et  pouvaient  causer  enlre  eux  d'une  facon  plus  intime.  Une  excursion  en 
bateau  a  vapeur  sur  la  Tamisc,  organisee  par  M.  Leonard  Darwin,  nous 
permit  d'etudier  et  d'admirer  en  detail  les  richesses  de  1'Observatoire  do 
Greenwich. 

On  so  rendit  ensuite  a  Cambridge;  c'est  PUniversite  ou  professe  si  brillam- 
mont  le  vice-president  de  1'Association,  sir  George  Darwin,  quiabeaucoup  fail 
pour  organiser  le  Congrfes  et  pour  rendrc  lo  sejour  de  1'Angleterre  profitable  el 
agreeable  pour  tous  les  delegues. 

La,  conformement  aux  vieilles  traditions  de  1'hospitalite  britanniquo,  la 
plupart  d'entre  nous  furent  gracieusement  accueillis  par  des  particulars,  ou 
Iqg6s  dans  les  batiments  des  colleges,  devenus  disponibles  pendant  les  vacances. 
La,  dans  ces  Edifices,  admires  par  les  arcliitectes  etlesarcheologues,  ilsauraient 
pu  se  croire  au  moyen  age,  si  la  luini&re  electrique  ne  leur  avait  6t6  leurs  illu- 
sions. Ils  prenaient  leurs  repas  dans  ces  grands  tails  gothiques  etsolennels,  qui 
font  1'etonnemcnt  de  tous  ceux  qui  sont  admis  a  les  visiter. 

C'est  aussi  dans  1'une  de  ces  belles  salles,  celle  de  Saint  John's,  quo  le 
Congr&s  fut  convie  a  une  brillante  soiree  donnee  par  le  maitre  de  ce  college. 
Enfin  le  dernier  jour,  nous  nous  trouvions  tous  r<3unis  dans  un  banquet  ploin 
do  cordialiie  et  ou  les  auteurs  de  toasts  d^ploy^rent  plus  d'humour  que  de 
graviu*. 

Enlre  los  stances,  les  membres  du  Congr^js  visit^rent  PObservatoirc  do 
Cambridge  et  une  Lr6s  int(5ressanle  fabriquc  d'instruments  de  precision. 

Jo  voudrais  maintenant  parler  des  travaux  du  Congr^s,  mais  quelques-uns  de 
cos  (ravaux  et  non  les  moins  importants  ne  so  prStent  gu^re  a  une  analyse.  Les 
rapports  des  diverses  Commissions  nationales  nous  faisaient  connaitre  F<§tat 
d'avancement  des  m^sures  g<$od6siques  de  precision  dans  les  diif^rents  pays. 
G'ost  la  Tobjet  principal  de  la  G<5od£sie,  c'est  par  la  longue  patience  des  obser- 
va tours,  par  la  lente  accumulation  de  leurs  r^sultats,  que  nos  connaissances  se 
font  ol  surtout  se  feront,  mais  une  sernblable  Enumeration  serait  fastidieuse 
pour  ceux  qui  n'ont  pas  suivi  pas  a  pas  cette  activity  feconde  des  g^odesiens 
dans  les  diff^rentes  parties  du  monde. 

Je  puis  encore  moins  songer  a  entretenir  le  lecteur  des  deliberations  relatives 
a  noire  budget  et  a  notre  situatioafmancifere;  mais  a  ce  propos  je  tiens  a  rendre 


550        NOTE  SUR  LA  XVIe  CONFERENCE  DE  L'ASSOCIATION  G^OD^SIQUE  INTERNATIONALE. 

hommage  au  d^vouement  de  M.  Forster,  ancien  directeur  de  FObservatoire  de 
Berlin;  si  nos  finances  sont  solidement  <£tablies,  si  nos  comptes  sont  clairs,  nous 
le  devons  a  son  infatigable  activity,  qui  nous  fait  oublier  son  age. 

Au  lieu  done  de  traiter  par  ordre  et  en  detail  toutes  les  questions  qui  ont  6t6 
agiuSes  dans  nos  seances,  je  crois  plus  profitable  d'insister  sur  quelqnes  poinls 
qui  ont  parliculterement  altir£  1'altcnlion  des  d(5l(3gu(5s  et  qui  prtSsentent  quel- 
que  caract£ro  de  nouveautcS. 

Variation  des  latitudes. 

Je  parlerai  d'abord  de  la  question  de  la  variation  des  latitudes.  On  sait  quo 
pour  1'observation  syst<5matique  de  ces  variations,  1'Association  avait  install^ 
six  stations  £  peu  pr6s  dgalement  rdparties  sur  un  m6me  parall&le,  en 
Am6rique,  au  Japon,  en  Asie  centrale  et  en  Sicile;  le  Congr&s  a  r£solu  de  con- 
tinuer  ces  observations  qui  deviendront  de  plus  en  plus  utiles  par  leur  accumu- 
lation m6me.  Malheureusement  Tune  des  stations,  celle  de  FAsie  centrale,  a  du 
6tre  d6plac6e  de  quelques  kilometres.  Dans  cette  region  les  fleuves  sont  sujcls 
a  d'incessantes  variations,  et  Fun  d'eux  se  rapprochait  de  FObservatoire  avec 
tant  de  rapidit^  qu'un  d£m£nagement  6tait  urgent;  malgr6  toutes  les  precautions 
qu'on  a  prises,  il  en  r^sultera  peut-£tre  quelque  g6ne  pour  le  rattachement  des 
observations  anciennes  aux  observations  pass^es.  Ces  observations  se  font  par 
des  m^thodes  visuelles.  II  peut  ^tre  int<§ressant,  sans  abandonner  ces  m<3thodes 
d'en  comparer  les  rgsultats  avec  ceux  des  m^thodes  photographiques.  On  va 
done  installer  pr&s  de  Tune  des  stations  am&ricairies  un  appareil  enregistreur 
photographique  dont  les  indications  seront  compares  chaque  jour  avec  celles 
des  lunettes  z^nithales  visuelles. 

L'Association,  lors  des  Congr^s  prdc6dents,  s'iStait  pr(5occup^e  d^tendre  ^ 
Fh^misph^re  sud  des  observations  jusqu'ici  concentres  dans  rh<3misph&re 
nord;  si  }es  mesures  faites  au  sud  de  Tfiquateur  confirmaient  celles  qui  avaient 
&t6  pour$uivies  dans  notre  h^misph^re,  on  pouvait  en  eflfet  consid^rer  comme 
^Iimin6es  de  nombreuses  causes  d'ereurs  syst<5matiques.  Nos  ressources  ne  nous 
permettaient  que  d'installer  deux  stations,  en  les  plaQantsurun  m6me  parall^le. 
Les  rSsultats  n'ont  pas  6t6  aussi  complets  qu'on  Favait  esp^r^;  un  des  points 
choisis  sur  la  c6te  australienne  orientale  s'est  r^v^l^  insalubre  et  inhabitable  et 
a  du  6tre  abandonn^;  il  faut  maintenant  se  pr^occuper  de  trouver  un  autre 
emplacement,  probablement  sur  la  cdte  oriontak  du  ift^nie  continent. 


NOTE  SUR  LA  XVP  CONFERENCE  DE   L5  ASSOCIATION   G^ODESIQUE  INTERNATIONALE.        55 1 

II  ne  suffit  pas  d'accumuler  les  rtfsullats,  il  fauL  encore  les  disculcr;  sans  cela 
on  n'aurait  fail  que  tracer  la  courbe  d^crite  par  le  p6le  sur  la  surface  de  la 
Torre  et  donl  les  allures  parailraient  de  plus  en  plus  capricieuses  a  mcsurc 
qu'on  la  prolongorait.  On  ii'en  pourrait  tirer  aucune  conclusion  generalc.  CVsl 
do  cette  sccondo  parlie  do  la  llclie  que  s'cst  chargtf  un  savanl  aslronome 
japonais,  M.  Kimura;  il  nous  a  pr<5sent6  le  rtisullat  de  son  travail. 

On  sait  qu'on  distingue  dans  los  variations  des  latitudes  trois  mouvomenls 
principaux  :  i°  le  p6le  ddcrit  sur  la  surface  de  la  Terre  une  courbu  formic 
dans  une  pgriode  de  i4  niois  environ,  c'est  le  terme  de  Chandler;  2°  lo  p6le  a, 
en  outre,  un  mouvement  annuel;  3°  enfin  il  y  a  un  aulre  terme,  d'origino  mys- 
KJricuse,  et  connu  sous  le  nom  de  terme  de  Kimura]  si  ce  terme  etait  soul, 
tout  se  passerait  comme  si  le  pole  restant  fixe,  toutes  les  stations  so  rappro- 
chaicnt  et  s'6loignaient  simultanement  de  ce  pOle;  comme  si  le  rayon  de  chaque 
parall&le  terrestre  subissait  de  petites  variations  p^riodiqucs.  La  periode  esL 
d'ailleurs  annuelle. 

Cela  rappel<5,  voici  comment  on  peut  r£sumer  les  r6sultats  apportSs  par 
M.  Kimura,  La  p^riode  du  terme  de  Chandler  n'est  pas  constanle;  elle  <5taiL  de 
436  jours  on  1898,  elle  s'est  <5lev<Se  a\  44a  jours  en  1897  ets'est  abaiss<5e  ensuite 
A  4^7  jours  en  1907.  L'amplitude  varie  6galement;  de  o",49  e^  1890,  elle  est 
tomb^e  a,  o",a5  en  1898  pour  se  relever  a  0^,40  en  1907.  Ces  variations  no  sonl 
pas  sans  causer  quelque  surprise. 

On  explique  ordinairement  la  p6riode  chandlgrienne  par  I'6lasticit6  du  globe 
terrestre.  Si  la  Terre  £lait  un  solide  invariable,  cette  pgriode  serait  de  3o5 
jours;  si  elle  6tait  liquide,  ou  en  grande  partie  liquide,  le  pli&nom&ne  ne  se 
produirait  pas;  il  faut  done  qu?elle  soit  solide,  mais  sans  avoir  une  rigiditg 
infinie;  le  chiffre  de  la  p6riode  chandl&rienne  nous  rnontre  que  la  rigiditg  du 
noyau  interne,  sans  &tre  infinie,  est  comparable  ^  celle  de  1'acier.  On  ne  doit 
pas  s'^tonner  des  variations  d'amplitude.  La  Terre  oscille  autour  de  sa  position 
d'gquilibre;  mais  par  suite  des  frottemeixts,  ces  oscillations  tendent  a  s'&eindre 
el  leur  amplitude  va  en  d^croissant,  jusqu'a  ce  que  des  causes  m<H£orologiquesy 
ou  plus  probablement  des  mouvernents  sismiques,  d^rangent  de  nouveau 
1'gquilibre  et  donnent  lieu  a  une  nouvelle  s^rie  d'oscillations  plus  6tendues.  Au 
contraire,  on  sera  surpris  des  variations  de  la  p&iode,  I;6lasticit6  n'ayant  pas 
chang^,  Peut-6tre  avc-ns-nous  affaire  ^  deux  oscillations  de  pgriode  tr6s  peu 
diff&rente  qu'on  cherche  a,  repr^senter  par  un  terme  unique  et  que  des  obser- 
vations ultdrieures  permetlront  de  s^parer,  ou  bien  les  mouvements  sismiques. 


552        NOTE  SUR  LA  XVIe  CONFERENCE  DE  ^ASSOCIATION  G^OD^SIQUE  INTERNATIONALE. 

dont  nous  venons  de  parler,  derangent  non  seulement  1'amplitude,  mais  la- 
phase  des  oscillations,  de  sorte  que  le  jeu  de  la  methode  des  moindres  carr<3s 
donne  1'illusion  d'une  variation  de  la  p&riode. 

L'ellipse  annuelle  decrite  par  lo  pole  a  paru  sensiblement  constantc  en  gran- 
deur, en  phase,  et  en  orientation,  et  c'est  la  encore  un  sujet  de  surprise.  On 
est  tente  d'expliquer  ce  terme  par  des  influences  metdorologiqucs,  soit  qu'il 
corresponde  a  un  deplacement  reel  du  pole  et  qu'il  soit  du,  par  exemple,  a  des 
chutes  de  neigc,  soit  qu'il  ne  soit  qu'apparent  et  explicable  par  des  erreurs 
instrumentales  dues  a  la  refraction  ou  a  1'inggal  echauflement  des  piliers.  Dans 
tous  les  cas  on  ne  verra  pas  sans  etonnement  ces  amplitudes  varier  sipeu,  alors 
que  deux  anndes  consecutives  se  ressemblent  si  peu  au  point  de  vue  meteoro- 
logique.  Cette  amplitude  n'est  d'ailleurs  que  do  0^,07.  Lc  terme  do  Kimura 
doit  6tre  egalement  d'origine  meteorologique;  mais  il  subit  d'assez  importantes 
variations  en  amplitude  et  en  phase;  en  12  ans  son  amplitude  a  passe  de  o/;,oa6 
a  o",o52,  tandis  que  sa  phase  passait  de  126°  a  68°.  Ce  qui  cst  interessant,  c'est 
que  les  valeurs  dc  ce  terme  deduites  des  observations  faites  dans  les  deux 
hemispheres  sont  concordantes,  autant  du  moins  qu'on  peut  en  juger,  etant 
donn6  le  petit  nombre  des  mesures  faites  au  sud  dc  Hfiqualeur,  Cctte  circons- 
tancc  serait  de  nature  a  faire  regarder  cc  lerme  commc  ayant  une  existence 
rt^elle.  Tels  sont  les  probl6m.es  qui  se  rattacbcnt  a  la  variation  des  latitudes  ct 
dont  Fimportance  juslifie  les  sacrifices  que  1' Association  a  fails  et  va  faire  encore 
pour  les  rgsoudre. 

Marees  de  1'ecorce  terrestre. 

Nous  rapprocherons  des  Etudes  pri5c<5dentes  les  travaux  de  M.  Hecker  sur  los 
marges  de  F^corce  terrestre;  M.  Lallemad  a  eu  Foccasion  d'en  parler  dans  une 
Notice  parue  dans  VAnnuaire  de  1909;  et  cela  me  dispensera  d'insister  trop 
longuement.  On  sait  que  M.  Hecker  a  install^  deux  pendules  horizontaux  ^ 
une  profondeur  de  25m  dans  un  puits  pr£s  de  Potsdam.  L'observation  de  ces 
deux  pendules,  orients  Tun  NS,  1'autre  EW,  devait  faire  connaitre  les  variations 
p^riodiques  de  la  verticale  dues  aux  attractions  du  Soleil  et  de  la  Lune*  Si  la 
Terre  £tait  absolument  rigide,  les  variations  observ(5es  seraient  celles  de  la 
verticale  rgelle  et  pourraient  ^tre  d^termincJes  a  priori  par  le  calcuL  Mais  la 
Terre  gtant  ^lastique  et  dgformable,  ce  qu'on  observe  n'est  que  la  difference 
entre  les  dgplacements  de  la  verticale  et  ceux  de  la  normale  &  la  surface  du  sol, 
et  1'on  peut  en  tirer  des  consequences  au  sujct  de  la  deformation  du  Globe* 


NOTE  SUR  LA   XVIe  CONFERENCE  DE  LJ  ASSOCIATION  GEODESIQUE  INTERNATIONALE.        553 

Les  r^sultats  releves  pendant  plusieurs  annecs  onl  ete  on  somme  assez  con- 
cordants  pour  qu'on  puisse  esperer  que  les  influences  perturbatrices  dues  prin- 
cipalemenL  aux  variations  de  temperature,  se  soient  suffisammenl  attenu^es  a  la 
profondeur  ou  Ton  a  op6r6.  M.  Hecker  les  a  resumes  devant  le  Gongr&s.  L'onde 
solaire  ct  1'onde  lunaire  peuvent  6tre  discernees;  en  ce  qui  concerne  la  premiere, 
on  ponrrait  craindre  un  trouble  du  a  des  causes  thermiques  ou  meteorologiques; 
il  y  a  done  lieu  d'attaclier  plus  d'importance  a  Fonde  lunaire.  Pour  les  deux 
pcndules  les  deviations  calculees  etaient  o",oo922  et  0^00900,  et  les  deviations 
observes  o", 00622  et  o/;,oo543.  Les  chiffres  correspondants  pour  Ponde  solaire 
etaient  0^00899  et  0^00889  conlre  o", 00244  et  o",oo585;  mais  il  n'y  a  lieu  de 
les  citer  quo  pour  memoire,  pour  les  raisons  expos6es  plus  haut.  L'aulcur  se 
domande,  en  outre,  si  les  marges  oceaniques  ne  pourraienl  pas  troubler  les 
mesures  relatives  &  1'onde  lunaire,  a  cause  du  voisinage  de  la  mer  du  Nord; 
mais  lo  calcul  lui  montre  que  cet  effet  ne  saurait  depasser  o'r,ooo6. 

DCS  mesures  pr^c^dentes,  on  est  done  en  droit  de  deduire  des  consequences 
sur  le  coefficient  d'6lasticit€  de  la  Terre;  on  rcmarquera  que  les  deux  pendules 
ne  donnent  pas  le  m6me  chiflre,  comme  si  cette  elasticity  n'etait  pas  la  mfime 
dans  lo  sens  d'un  meridien  et  dans  le  sens  d'un  parall^le.  Mais  cela  peut  tcnir 
a  dos  conditions  geologiques  particuli^rcs  aux  environs  de  Potsdam;  d'ou  la 
necessiie  do  multiplier  les  observations;  1'Association  n'a  pas  hesite  a  y  consa- 
crer  unc  partic  de  ses  ressources;  de  nouvelles  experiences  vont6tre  poursuivies 
dans  des  regions  d'une  structure  g(5ologique  tr^js  differente  et  a  unc  profondeur 
beaucoup  plus  grande  dans  les  mines  do  Przibram  oCi  il  y  a  des  puits  de  plus 
de  i  ooom* 

II  me  rcste  a  expliqucr  pourquoi  j'ai  rapproche  ces  etudes  de  cclles  qui  so 
rapportent  ft.  la  variation  des  latitudes;  c'est  qu'elles  se  corroborent  et  sc 
competent  mutuellement  en  nous  fournissant  des  donnees  sur  Fetat  interieur 
de  notre  plan^te;  elles  nous  montrent  que  la  Terre  est  interieurement  solide, 
et  que  sa  rigidity  est  voisine  de  celle  des  metaux  usuels.  M.  Schweydar  avait 
montr6  qu'on  pouvait  les  concilier  en,  admettant  que  le  module  d'dlasticite,  de 
m£mo  que  la  densite,  croit  de  la  superficie  au  centre.  Les  chiffres  qu'il 
propose,  deduits  de  I'hypoth&se  de  Wiechert,  valent  ce  que  vaut  cette  hypo- 
thfcse;  ils  ne  sont  gu^jre  admissibles,  puisque  tandis  que  le  noyau  interne  serait 
environ  deux  fois  plus  rigide  que  Tacier,  la  partie  externe  serait,  au  contraire, 
moins  rigide  que  les  roches  connues  de  Fecorce  terrestre,  cc  qui  avait  conduit 
&  Fid^e  d'une  couche  fluide  intermediaire,  sorte  de  lubrifiant  entre  la  croute 


554        NOTE  SUR  LA  XVI6  CONFERENCE  DE  L' ASSOCIATION  G^OD^SIQUE  INTERNATIONALE. 

externe  ot  le  noyau  central;  cctte  derni&re  hypothec,  esl-il  besoin  de  lo  dire, 
n'a  pu  supporter  1'examen,  de  sorte  qu'il  faudra  admettre  pour  la  variation  des 
densites  une  loi  beaucoup  plus  compliqu^e  que  cello  de  Wiechert. 

De  son  cote,  M.  Lallemand  a  cherch6  a  monlrer  que  les  donnees  fournics  par 
les  deux  modes  d'observation  sont  parfaitement  compatibles  avec  la  supposition 
d'une  elasticity  scnsiblement  constanto.  G'est  La  1'objcL  de  sa  recente  Notice, 
bicn  connuc  des  lecteurs  de  I'Annuaire.  Ccs  questions  out  occasional';  une 
interessante  discussion  a  laquelle  ont  pris  part  MM.  Heckcr,  Lallemand  et  sir 
G.  Darwin*  Gctie  discussion  n'aura  pas  ete  inutile,  bicn  qn'on  ne  soil  pas 
arrive  a  un  accord  definitif,  ce  qui  nVtait  pas  possible  dans  1'eiat  acluel  des 
observations.  Les  mesures  nouvelles  acluellemententreprisesnousy  am&noronl 
sans  doute;  dans  quelques  annees  on  posskdera  des  donnees  assez  precises  pour 
pouvoir  arriver  a  une  conclusion.  Mais  ilest  un  point  qui  a  ete  un  pen  oublie, 
ct  dont  il  conviendra  alors  de  tenir  compte.  Newcomb  avait  monlre  que  les 
Oceans  jouaient  un  r6le  dans  la  variation  des  latitudes,  et  il  avait  cherche  a 
1'evaluer  grossi&rement;  ses  successeurs  ont,  dans  leurs  calculs,  Iaissc5  cette 
circonstance  de  c6te  en  la  considerant  a  tort  comme  negligeable.  Cela  ne  sera 
plus  permis  quand  les  observations  seront  de  venues  plus  precises. 

Mesure  de  la  pesanteur  en  mer. 

Le  m£me  M.  Hecker  a  communique  au  Congr£s  les  r(5sultats  do  son  voyage 
dans  1'Oc^an  Indien  et  FOc^an  Pacifique.  L'intensit(5  de  la  pesanteur  pout  6tre 
mesur^e  §.  terre  a  Taide  du  pendule;  mais  cette  mgthode  n'est  plus  applicable 
sur  mer.  M.  Hecker  s'est  servi  d'un  proc^d(5  enticement  different  et  qui  repose 
sur  la  comparaison  de  la  hauteur  barom^trique  qui  donne  la  mesuro  de  la 
pression  £valu£e  en  kilogrammes  par  centimetre  carr^;  et  de  la  temperature 
d'ebullition  de  Peau,  d'oii  Ton  peut  deduire  la  pression  atmosph^rique  evalu<5e 
cette  fois  en  dynes  par  centimetre  carr£;  on  a  ainsi  le  rapport  du  gramme  a  la 
dyne,  c'est-a-dire  g*  Dans  un  premier  voyage  dont  il  a  rendu  compte  dans  un 
Congr&s  ant^rieur,  M.  Hecker  a  fait  la  travers^e  de  PAtlantique  jusqu'au 
Br6sil;  il  avait  pu  deja  &  Budapest  nous  parler  sommairement  de  son  second 
voyage  et  nous  faire  voir  ses  nouveaux  appareils  qui  avaient  regu  d'importants 
perfectionnements.  A  Londres  il  nous  a  expose  en  detail  ses  resultats. 

II  est  alle  djabord  de  Bremerhaven  en  Australie  par  la  Mediterranee  et  la 
mer  Rouge,  puis  de  Sidney  k  San  Francisco  par  les  iles  Hawai,  puis  de  San 
Francisco  au  Japon,  etrevint  paries  cdtos  de  Chine  etl'oc&m  Indien.  II  va  sans 


NOTE  SUR  LA  XVK  CONFERENCE  DE  V ASSOCIATION  GEODESIQUE  INTERNATIONALE.        555 

dire  que  dans  de  semblable  operations  Ics  causes  d'erreur  sont  nombrouses;  les 
plus  importanLes  sonl  celles  qui  sont  dues  a  Vinertie  du  baromfeire,  dont  la 
colonne  porte  un  etranglement  afin  d'attenuer  ses  oscillations;  comme  eel 
etranglement  produit  un  froltemcnl,  les  indications  du  barometre  so  Irouvenl 
en  retard  sur  la  prcssion  effective.  D'aulrc  part,  il  fanl  tenir  comple  du  roulis 
el  du  tang-age,  les  oscillations  devant  dependre  de  Famplitude  el  de  la  periode 
de  ces  mouvemcnls,  De  la  une  stfrio  de  termes  correctifs  don t  il  faut  determiner 
les  coefficienls;  cello  determination  sc  fait  par  la  methode  des  moindres  carres. 

On  ne  saurait  en  Pespecc  avoir  dans  cette  meihode  une  entiere  confiance; 
aussi  a-l-on  fail  de  nombreuses  comparaisons  avec  les  observations  de  pendules 
failes  a  lerre,  a  Melbourne,  Sydney,  San  Franscico,  Tokyo,  Zi-Ka-Wei,  Hong- 
Kong,  Bangkok,  Rangoon  et  au  fond  du  golfe  du  Bengale.  Les  valeurs  obtenues 
par  d'autres  observateurs  a  Messine,  Port-Said,  Aden,  etc.,  ont  egalemenl  0*16 
ulilisees.  La  concordance  a  ete  en  general  tres  satisfaisante. 

Je  ne  retiendrai  que  la  conclusion  generale  que  je  iraduis  litteralcment. 

La  pesanteur  aussi  bien  sur  Pocean  Indien  que  sur  le  Grand  Ocean  est  a  pen 
pres  normale  et  obeil  &  la  formule  de  Helmert  de  1901.  Par  consequent,  pour 
ccs  deux  oceans,  comme  aiiterieurementpourrAtlanlique,  Fhypoth&se  de  Pratt 
sur  la  disposition  isostatique  des  masses  terrestres  s'est  trouve'e  confirmee,  si 
bien  qu'a  part  quelques  anomalies  locales  on  peut  la  regarder  comme  une  loi 
gen^rale.  On  pent  regarder  comme  demontre  que  la  faible  densite  des  eaux 
marines  est  compensee  par  la  densite  superieure  des  couches  sous-jacentes. 
Inversemcnt,  les  masses  continentales  qui  s'elfrvent  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer,  ne  representent  pas  unexces  veritable  de  masse.  Mais  les  masses  continen- 
tales apparentes  sont  compensees  par  un  defaut  de  masse  au-dessous  des 
continents, 

Des  anomalies  positives  ont  ete  observes  dans  le  voisinage  de  Ceylan,  de 
PAustralie  occidentale,  du  plateau  des  lies  Tonga,  des  iles  Sandwich.  En  gene- 
ral, la  graviie  esl  au-dessous  de  la  normale  au  large  et  un  peu  au-dessus  sur  les 
c6tes. 

Un  autre  fait  curieux  a  encore  ete  signale  par  M.  Hecker;  la  valeur  de  la 
gravite  observee  depend  de  la  route  du  navire;  elle  ne  sera  pas  la  m6mc  en  un 
m^me  point  si  le  navire  marche  de  PW  a  1'E  ou  inversement;  c'est  la  un  effet 
ae  la  force  centrifuge  composee  de  Coriolis.  La  theoriepermettaitdeleprevoir, 
et  cela  a  ete  observe  effectivement  sur  la  mer  Noire,  par  un  navire  que  le  gou- 
vernement  russe  avait  mis  a  la  disposition  dc  Fastronome  allemand. 


556        NOTE  SUR  LA  XVIC  CONFERENCE  DE  L1  ASSOCIATION  G^OD&SIQUE  INTERNATIONALE. 

Balance  de  torsion. 

M.  Eotvos  a  communique  de  nouvelles  observations  failes  avec  sa  balance  do 
torsion.  On  sait  que  cet  inslrumenl  est  fonde  sur  los  intones  principos  que  la 
balance  de  Cavendish  avec  cette  difference  qu'au  lieu  d'etre  conslruile  com  mo 
un  appareil  de  laboratoire  qui  ne  peut  £tre  employe  qu'avec  mille  precautions 
cl  qui  est  sensible  aux  moindres  courants  d'air,  elle  esL  etablio  comma  un  appa- 
reil de  campagne,  applicable  aux  operations  geodesiques.  Elle  nous  fournil,  non 
pas  la  valeur  de  g:  mais  celle  de  ses  derivees  par  rapport  aux  coordonndes.  Si 
done  on  a  mesure  g  par  Ic  pendule  on  deux  stations,  el.  la  derivtfe  de  g  par  la 
balance  Eotvos  en  des  stations  intermediaircs  suffisamment.  rapprochees,  on  a 
deux  valeurs  d'origine  differenlc  pour  la  difference  de  la  valeur  de  la  gravite 
aux  deux  stations  extremes,  ct  il  peut  6tre  interessant  de  les  comparer.  Les 
differences  sont  de  quelques  unites  de  la  derni^re  decimale  clonnee  par  le  pen- 
dule et  souvent  plus  petites;  les  distances  varient  de  i  a  5okm,  avec  environ  une 
station  intermediate  par  kilometre.  La  concordance  n'est  pas  moins  satisfai- 
sante  si  Ton  fait  la  comparaison  entre  les  mesures  de  M.  Eotvos  ot  les  determi- 
nations geodesiques  de  la  deviation  de  la  verticale. 

L'accord  des  diverses  methodcs  montre  la  valeur  du  nouvel  appareil;  mais  il 
y  a  des  cas  ou  il  peut  nous  fournir  des  indications  que  les  anciens  no  nous 
donncraient  pas.  Les  anomalies  dans  la  distribution  des  masses  pcuvent  nous 
£lre  r£velees  par  Ic  pendule,  par  les  deviations  de  la  vcrticalo,  par  la  balance  de 
torsion;  suivant  la  distance  qui  separe  la  station  de  la  masse  pcrturbatrice,  et 
suivant  la  profondeur,  chacune  des  trois  mgthodes  peut  avoir  1'avantagc,  ct  lour 
comparaison  permet  dans  tous  les  cas  dc  mieux  se  rendre  compto  do  la  position 
des  masses  perturbatrices.  La  balance  est  surtout  utile  lorsque  les  masses  sont 
placees  a  de  faibles  profondeurs;  les  geologues  pourront  sans  aucun  doute  en 
tirer  parti;  et  il  a  deja  ete  question  de  Pemployer  pour  1'etude  des  phenoin&nes 
volcaniques  et  m6me  pour  la  recherche  des  gisements  de  cuivre. 

Unc  interessante  comparaison  peut  3tre  faite  entre  les  perturbations  de  la 
gravite  et  celles  du  magnetisme.  M.  Eotvtfs  a  reconnu  ainsi  trois  types  diffe- 
rents;  tant6t  les  deux  perturbations  sont  de  m&me  signe,  tant6t  de  signe 
contraire,  tantdt  enfin  leurs  sens  varie  d'une  fagon  independante;  ces  trois 
types  correspondent  &  trois  modes  de  distribution  de  masses  magnetiques,  ct  de 
masses  de  forte  densite  d^pourvues  de  magnetisme.  On  peut  ainsi  diagnostiquer 
la  presence  de  masses  de  fer. 


NOTE  SUR  LA  XVIe  CONFERENCE  DE  L' ASSOCIATION  G^OD&SIQUE  INTERNATIONALE.        55? 

Le  savant  hongrois  a  cherche  avec  son  appareil  a  resoudre  une  question  des 
plus  importantes  pour  la  philosophic  naturelle;  la  constante  de  la  gravitation 
est-elle  la  m6me  pour  tous  les  corps  ?  Si  elle  ne  Fetait  pas,  la  direction  de  la 
verticale  ne  serait  pas  non  plus  la  m&me  pour  tous  les  corps,  puisque  la  pesan- 
teur  observe  est  la  resultante  de  deux  forces,  1'attraction  qui,  pour  deux  corps 
differents,  aurait  m6me  direction,  mais  intensite  differente,  et  la  force  centri- 
fuge qui  aurait  mgme  direction  et  m6me  intensity  pour  tous  les  corps.  Gette 
deviation  de  la  verticale  pourrail  6  ire  mise  en  evidence  par  la  balance  de 
torsion. 

Les  determinations  anterieures,  faitcs  a  1'aide  du  pendule,  avaient  niontre  que 
les  differences  si  elle  existent  sont  plus  petites  que  1/60000°;  la  methodc  nou- 
velle  montre  qu'elles  sont  plus  petites  que  1/200  ooo  000°.  Je  dois  ajouler  loute- 
fois  que  Laplace  a  traite  la  m6me  question  par  des  moyens  astronomiques.  II  a 
compare  1'attraction  du  Soleil  sur  la  Terre  et  sur  la  Lune;  il  a  trouve  que  la 
difference  est  plus  petite  que  i/iooooooe  environ;  le  calcul  refait  avee  les 
donnees  les  plus  recentes  donnerait  i/5o  ooo  oooc. 

M.  Hecker  a  montre  aux  delegues  des  photographies  obtenues  a  1'aide  de  la 
balance  Eo'tvos;  en  eloignanl  et  en  rapprochant  certaines  masses,  on  deplace 
une  image  refletee  par  un  miroir  que  porte  la  balance;  et  Ton  peut  photogra- 
phier  le  displacement  de  cette  image.  En  reptHanl  plusieurs  fois  Fexperience  a 
plusieurs  jours  d'intervalle,  on  obtient  des  courbes  qui  se  superposent  Fune  a 
Faulre  d'ime  fagon  surprenante, 

L'isostasie. 

Une  tentative  fort  importante  a  <5t(5  faite  pour  etudier  la  distribution  des 
masses  a  Finterieur  du  globe;  elle  est  due  au  g<3od£sien  amgricain  M.  Hayford, 
dont  la  Communication  a  vivement  int^ress^  le  Gongr&s. 

Dans  un  M^moire  ant<5rieur,  expose  devant  le  Gongr&s  de  Budapest,  Fauteur 
avail  discute  loutes  les  observations  dc  la  deviation  de  la  verticale  faite  sur  le 
territoirc  des  fitats-Unisj  cette  fois,  il  cherchait  a  discutcr  de  nombreuses 
observations  de  pendule  dont  56  faites  aux  fitats-Unis,  et  une  dizaine  en  des 
stations  particuli&rement  remarquables  reparlies  sur  toute  la  surface  du  Globe. 

Ghacune  de  ces  observations  donnait  lieu  a  des  calculs  de  reduction  tr<5s  con- 
siderables, puisqu'il  fallait  tenir  complc  de  Fattraction  de  toutes  les  masses 
continentales  a  quelque  distance  qu'elles  fussent  de  la  station,  c'est-a-dire  qu'il 


558        NOTE  SUR  LA  XVI6  CONFERENCE  DE   ^ASSOCIATION  GEOD^SIQUE  INTERNATIONALE. 

fallait  etendre  Fint^gration  au  Globe  lout  enlier.  M.  Hayford,  quelles  que 
soient  son  habilet<i  el  sa  patience,  n'aurait  done  pu  accomplir  sa  tache,  s'il 
n'avait  imaging  une  m<3thode  de  calcul  abrt§gd.  II  se  sert  d'une  sorte  de  canevas 
forme  de  compartiments  limites  par  des  circonferences  concentriques  et  par 
des  lignes  radiales.  Ges  divers  compartiments  n'ont  pas  m£me  aire;  les  plus 
rapproch^s  de  la  station  sont  les  plus  petits,  les  plus  eloign^s  sont  les  plus 
grands,  et  leurs  aires  sont  calcul^es  pour  que  leur  influence  sur  le  pendule  soit 
sensiblement  la  m6me,  les  plus  grandes  dimensions  des  aires  les  plus  (Sloign^es 
etant  compensttes  par  Feffel  de  la  distance.  Tragons  ce  canevas  en  transparent 
el  placons-le  sur  une  carte  g^ographique  ou  Fhypsom<5trie  est  indiqu<3e,  el  cela 
de  fagon  que  la  station  en  occupe  le  centre.  Nous  gvaluerons  a  vue  1'altitude 
moyenne  dans  chacun  des  compartiments,  et  nous  chercherons  dans  des  tables 
auxiliaires  pr£par(5es  a  Favance,  la  valeur  de  1'attraction  qui  correspond  a  cette 
altitude,  Une  fois  les  tables  construites,  on  n'aura  done  plus  qu'a  effectuer  des 
multiplications  et  des  additions.  M.  Hayford  avait  appliqu<j  une  m^thode  ana- 
logue a  la  discussion  des  deviations  de  la  verticale. 

Ges  quelques  mots  suffisent  pour  faire  comprendre  Fesprit  de  la  m^thode',  et 
je  vais  maintenant  r^sumer  les  r^sultats.  Tout  se  passe  comme  si  les  masses 
terrestres  <3taient  distributes  isostatiquement]  voici  ce  que  Fauteur  entend  par 
la.  Imaginons  une  sphere  S  concentrique  ^.  la  sphere  terrestre  et  dontla  surface 
est  a  une  profondeur  constante  P  au-dessous  de  la  surface  des  mers  prolong^e. 
A  Fint<5rieur  de  cette  sphere  la  density  peut  $tre  regard<5e  comme  uniforme;  il 
n'en  est  pas  de  mteie  a  Fextt$rieur.  Partageons  la  surface  de  la  sphere  S  en  un 
tr^js  grand  nombre  d'aires  tr^s  petites  ds1  que  je  supposerai  toutcs  (Sgalcs  en  Ire 
elles.  Gonsid^rons  un  c6ne  ayant  pour  sommet  le  centre  de  la  Terrc  et  pour 
base  le  contour  d'une  de  ces  aires  ds\  prolongeons  ce  cone  jusqu'S.  la  surface 
topographique.  Le  solide  compris  entre  la  surface  de  la  sphere  S  et  la  surface 
topographique,  c'est-a-dire  la  croute  exttSrieure  du  Globe,  se  trouvera  ainsi 
ddcompos^  en  un  grand  nombre  de  petits  troncs  dc  c6ne  ayant  pour  petites 
bases  les  aires  ds  et  pour  grandes  bases  les  (5l6ments  correspondants  dc  la 
surface  topographique.  Les  petites  bases  de  tous  ces  troncs  de  cdnes  sont  £gales 
par  hypoth&se,  mais  il  n'en  est  pas  de  m&me  de  leur  volume;  leur  hauteur 
depend  en  effet*  de  la  distance  de  la  sphere  S  a  la  surface  topographique;  elle 
est  done  plus  graixde  sous  les  montagnes  que  sous  les  plaines  et  sous  les  conti- 
nents que  sous  les  mers.  Eh  bien,  djapr&$  Fhypothfcse  isostatique,  ces  troncs  de 
c6ue  qui  ont  des  volumes  diffdrents  auraient  tous  m^me  masse;  la  density  serait 


NOTE  SUR  LA  XVI°  CONFERENCE  DE  L'ASSOCIATION  G^OD&IQUE  INTERNATIONALE.        55g 

plus  faible  sous  les  continents  que  sous  les  mers;  elle  serait  en  raison  inverse  dc 
la  distance  de  la  surface  topographique  a  la  sphere  S,  c'est-a-dire  de  P  +  //, 
IL  designant  Fallitude  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  et  P  la  profondeur  coiis- 
LanLc  de  la  sphere  S  au-dessous  de  ce  niveau. 

II  resLe  a  savoir  quelle  est  la  valeur  dc  P.  Les  deviations  de  la  verticals 
avaienL  donmS  1 1 3km.  En  faisant  le  calcul  pour  le  pendule  avec  cette  valeur  de  P , 
on  Lrouve  une  concordance  remarquable,  puisque  Fanomalie  moyenne  de  la 
gravite  qui  avec  les  anciennes  formules  <3tait  de  0,106  tombe  a  0,012. 

Une  semblable  compensation  ne  saurait  £tre  due  au  hasard,  et  1'on  doit  se 
demandor  comment  1'isostatie  a  pu  s'£lablir.  Une  hypoth&se  int^ressante  avait 
etc  mise  en  avant;  on  se  repr6sentait  la  croute  terrestre  comme  composee  d'une 
serie  de  radeaux  flottants  sur  un  liquide  interne  plus  dense;  en  vertu  du  prin- 
cipe  d'Archiin£de,  chacun  de  ces  radeaux  s'enfoncera  d'autant  plus  que  son 
poids  sera  plus  grand,  et  le  rapport  entre  la  partie  6merg6e  et  la  partie  immergee 
sera  sensiblement  constant;  c'est  ainsi  que  sur  les  mers  polaires  les  icebergs 
laissent  sorlir  de  Feau  le  septi&me  de  leur  hauteur  to  tale.  Les  continents  corres- 
poiidraient  aux  radeaux  les  plus  6pais,  puisque  ce  seraient  ceux  qui  ^merge- 
raionL  le  plus;  ce  seraient  aussi  ceux  qui  seraient  le  plus  profond^ment  immer- 
g(5s,  de  sorte  que  sur  une  profondeur  plus  grande,  le  liquide  dense  serait 
deplac<£  par  un  solide  de  moindre  density;  et  il  r^sulterait  de  ce  m^canisme  une 
compensation  automatique  et  parfaite. 

Gela  ne  correspond  pas  tout  &  fait  aux  observations  de  M.  Hay  ford;  les  com- 
partiments  qui  6mcrgeraient  le  plus  seraient  non  pas  les  plus  £pais,  mais  les 
moins  douses;  et  ils  seraient  tous  ^galement  immerg6s  a  une  profondeur  cons- 
tante  de  u3km,  de  tclle  sorte  que  leurs  surfaces  inforieures  se  trouveraicnt  au 
iu6mc  niveau. 

Cela  cst  moins  s<5duisant  que  I'hypoth&se  primitivement  propos(5e,  mais  cela 
cst  parait-il  plus  conforme  aux  faits. 

11  sera  done  n^cessaire  de  modifier  Thypoth&se  dont  je  viens  de  parler;  il  y  a 
une  autrc  raison  de  le  faire.  Elle  implique  la  fluidity  interne  du  Globe  et  nous 
vcnons  de  voir  plus  haut  les  preuves  de  la  grande  rigidite  de  notre  plan&le.  Si 
Ton  assimilait  cette  rigidit^  &  celle  des  solides  invariables  des  th^oriciens, 
1'isostasie  deviendrait  tout  4  fait  inexplicable;  mais  il  convient  sans  doute  de  se 
repr^senter  la  Terre  comme  pourvue  d'une  certaine  viscosity,  de  telle  sorte  que 
tout  en  se  comportant  comme  un  solide  sous  Finflueace  de  forces  dont  les 
variations  seraient  relativement  rapides;  elle  aurait  c^d6  a  la  fagon  d'un  corps 


560       NOTE  SUR  LA  XVIC  CONFERENCE  DE  L1  ASSOCIATION  GfiOD&IQUE  INTERNATIONALE. 

p&leux  a  des  actions  seculaires  dont  les  effels  se  seraienl  accumules  Icnlement 
pendant  la  duree  des  aiges  geologiques. 

Nouvelle  valeur  de  I'aplatissement. 

Quelque  interessantes  que  soient  ces  recherches,  les  geodtfsieiis  no  pouvaient 
oublier  1'objet  principal  de  leurs  Etudes,  la  determination  des  dimensions  du 
Globe  terrestre.  Les  determinations  se  sont  accumulctos,  mais  il  fallait  les  cal- 
culer  et  les  discuter;  c'est  ce  qu'a  fait  M.  Helmcrt;  P  ellipsoide  de  Clarke  que 
beaucoup  de  geodesiens  avaient  conserve  comme  ellipsoide  dc  reference  n'cst 
plus  admissible. 

On  sait  que  ses  dimensions  etaient  : 

Demi  grand  axe  ou  rayon  equatorial 6378,263 

Demi  petit  axe  ou  rayon  polaire 6356,521 

Inverse  de  1'aplatissement 293 , 5 

Celles  du  nouvel  ellipsoide  calculi  par  M.  Helmerl  sont  : 

Demi  grand  axe 6878,388 

Inverse  de  Faplatissement 297 

On  remarquera  que  la  nouvelle  valeur  do  1'aplatissemcnl  cst  compatible  avec 
celle  de  la  precession,  ce  qui  n'avait  pas  lieu  pour  Panciennc  valeur,  ainsi  que 
Favait  ddmontr(5  M.  Radau. 

Mission  de  lf£quateur. 

Le  Gongr&s  s'est  occup6  egalement  des  recentes  mesures  d'arc  dc  meridien, 
nous  voulons  parler  de  Tare  de  I'fiquateur,  de  celui  du  Spitzberg  et  de  Tare 
africain. 

On  sait  combien  la  mission  de  1'fiquateur,  memSe  a  bien  an  milieu  de  diffi- 
cult^s  considerables,  a  fait  d'honneur  &  la  Geodesic  frangaisc  et  au  Service 
geographique  de  TArmee  qui  en  a  ete  charge.  Les  operations  sur  le  terrain  ont 
ete  terminees  en  1906.  II  restait  &  calculer  les  observations  et  a  publier  les 
resultats.  Les  calculs,  deja  tr&s  avances,  se  poursuivent  dans  les  bureaux  du 
service  geographique,  et  le  Parlement  a  vote  un  credit  special  qui  permettra 
Fimpression  des  volumes  qui  doivent  faire  connaitre  au  monde  savant  les 
resultats  obtenus.  La  moitie  de  TOuvrage  seulement  sera  consacree  &  la 
Geodesie;  1'autre  moitie  contiendra  la  description  des  interessantes  collections 


NOTE  SUR   LA  XVI"    CONFERENCE  DE  L1  ASSOCIATION   GEODE~SIQUE   INTERNATIONALE.        56l 

d'hisloire  nalurelle  rapprotees  par  M.  le  Docteur  Rivet,  et  qu'on  a  pu  admirer 
an  Museum  il  y  a  trois  ans. 

Nous  nous  bornerons  a  rtSsumer  bri&vemenl  quelques-uns  des  chiffres  d^duils 
des  calculs  d<5finitifs  et  communiques  au  CongrSs  par  M.  le  Colonel  Bourgeois, 
Voici  d'abord  ce  qui  peut  donner  une  id<5e  de  la  precision  obtenue  dans  les 
mesures  des  bases  avec  les  regies  soit  bimetalliques,  soit  monometalliques  en 
m6tal  invar. 


Base. 


Riobamba.  Viviate. 

Section Est  Quest 

R&gle Bimetallique  Monometallique 

iro  mesure 3809,993898  3687,28370 

a'mesure 3359,998270  8687,28533 

Difference 6mm,62  imni,6i 

Erreur  relative 1/609000  1/229000 

Les  mesures  d'angles  ont  616  contraries  par  deux  causes,  les  circonstances 
mtH<5orologiques  d<*favorables  qui  ont  obligg,  par  exemple,  les  observaleurs  a 
rester  dans  la  station  d'El  Pelado  u  1'altitude  de  4i4gm  pendant  1.42  jours  et  a 
celle  de  Naupan,  a  1'altitude  de  45i5m  pendant  83  jours;  et  les  destructions  de 
signaux.  par  les  indigenes,  qui  se  sont  reproduces  jusqu'a  17  fois  et  ont  oblige 
chaque  fois  a  recommencer  les  operations. 

L'oxactitude  des  rdsultals  n'en  a  pas  souffert,  puisque  le  calcul  de  compensa- 
tion u  montr<§  que  Ferreur  moyenne  d'une  direction  finale  est  seulement  de 
i",i29  (il  s'agit  de  secondes  cent^simales,  environ  3  fois  plus  petites  que  les 
secondos  ordinaires).  L'erreur  moyenne  d?un  angle  d^duite  dela  compensation 
de  la  chaine  est  de  a'^SS. 

La  comparaison  des  longueurs  calcul^es  et  mesurttes  dans  deux  bases  de 
contr6le  peut  6galement  nous  donner  une  id6e  de  Texactitude  sur  laquelle  on 
peut  compter. 


Base. 
Nord  

Longueur. 
66o5 

Difference. 
Base  mesuree 
—  base  calcul^e. 

Erreur 
relative. 

i/u8ooo 

Sud  

8200 

—     Omm.5r7 

I/I440000 

La  concordance  est  trfes  satisfaisante  en  ce  qui  concerne  la  base  du  Nord; 
pour  la  base  du  Sud,  elle  est  presque  absolue,  ce  qui  ne  peut  £videmment  6tre 
attribu<*  qu'au  hasard. 

H.  P.  —  VIII.    7  7i 


562       NOTE  SUR  LA  XVI*  CONFERENCE  DE  ^ASSOCIATION  GEOD^SIQUE  INTERNATIONALE. 

Je  n'insisierai  pas  sur  les  autres  operations,  on  me  bornanL  a  conslatcr  les 
excellents  resultats  qu'a  donnas  pour  la  mesurc  des  latitudes  Fastrolabe  a 
prisme  de  MM.  Claude  et  Driencourt. 

Arc  du  Spitzberg. 

Les  delegues  suedois  ont  rendu  compte  egalement  des  operations  faites  an 
Spitzberg  et  ou  ont  collabor6  les  geodesiens  russes  et  suedois.  La  mesurc  des 
bases  a  presente  de  grandes  difficult^  a  cause  de  la  nature  du  terrain,  elle  a  616 
faite  au  fil  Jadderin;  deux  mesures  successives  ont  donne  ioo24m,532  eL 
ioo24ra,5o4;  la  concordance  est  tr&s  satisfaisante,  surtout  si  Ton  lient  compte 
des  conditions  defavorables  dans  lesquelles  on  a  op<5r£;  1'exactitude  des  nSsul- 
tats  a  616  contrdlee  egalement  par  les  jonctions  du  nSseau  russe  avec  le  reseau 
suedois. 

Arc  africain. 

Grace  &  Tinitiative  de  sir  David  Gill,  TAngleterre  a  entrepris  la  mesure  d'nn 
grand  arc  du  meridien  qui  traversera  tout  le  continent  africain  du  Gaire  au 
Cap.  Les  mesures  sont  deja  tr&s  avancees  dans  les  lerriloires  britanniques  du 
sud  de  TAfrique  d'une  part,  et  en  Egypte  d'autre  part;  d'autres  operations  ont 
616  menses  avec  succ^s  dans  la  region  des  grands  lacs  (5quatoriaux;  la  travers<5c 
du  massif  montagneux  du  Rouvenzori  a  pr6senl6  cerlaines  difficult*^  qui  on  I. 
6l6  heureusement  surmont^es. 

Telegraphie  sans  fil. 

Les  detegu^s  japonais  ont  communique  des  observations  de  differences  de  lon- 
gitude faites  par  le  moyen  de  la  telegraphic  sans  fil.  Les  resultats  obtenus  sont 
encourageants.  A  cette  occasion,  M.  Poincare  a  entretenu  le  Congr&s  d'un 
projet  de  mesures  de  la  difference  de  longitude  Paris-Ath&nes,  dontM.  Eginitis, 
directeur  de  1'Observatoire  d'Ath^nes,  a  pris  Finitiative.  On  songe,  malgre  la 
grande  distance,  &  utiliser  dans  cette  operation  la  telegraphic  sans  fil. 

D'autre  part,  on  s'est  preoccupe  en  France  de  donner  1'heure  aux  marins  en 
mer  par  des  ondes  hertziennes.  On  a  etudie  1'installation  d'un  poste  &  la  Tour 
Eiffel  qui  tous  les  jours  &  minuit  donnerait  un  signal  perceptible  dans  une 
partie  de  1'Atlantique  et  de  la  Mediterranee.  Nous  pouvons  ajouter  aujourd'hui 


NOTE  SUR   LA  XVIe   CONFERENCE   DE  L'ASSOCIATION  GEODESIQUE   INTERNATIONALE.        563 

que  cette  installation  a  Gt6  retarded  par  les  inondations  de  la  Seine  qui  onl 
completement  de'truit  le  poste  radiote'le'graphique  de  la  Tour  Eiffel  et  que  le 
nouveau  service  ne  fonctionne  que  depuis  le  28  mai. 

M.  Forster  a  fait  savoir  a  ses  collegues  que  1'Allemagne  allait  installer  un 
service  anologue  a  Nauen,  et  il  a  insiste'  stir  la  ne'cessite'  d'une  entente  Interna- 
tionale afin  d'e'viter  les  confusions  de  signaux. 

J'arr^te  la  ceL  expose'  que  je  ne  saurais  prolonger  sans  entrer  dans  des  de'lails 
irop  lechniques;  j'espere  avoir  montr6  quelle  est  la  varie*l<5  des  questions  qui 
ont  attire'  1'atLention  des  digue's  et  quel  est  1'inte're't  des  problemes  qui  se 
rattachent  a  la  Ge'ode'sie;  cette  science  est  la  seule  qui  nous  permette  de 
pe'ne'trer  les  mysteres  de  la  constitution  interne  du  Globe,  et  elle  deviendra 
ainsi  pour  le  ggologue  une  auxiliairc  indispensable. 


LE  DEMON  D'ARRHENIUS 


Hommage  a  Louis  Olivier,  p.  281-287,  Paris  (26  septembre  1911). 


Parmi  les  id£es  nouvelles  que  nous  voyons  germer  en  foule  dans  le  fecond 
cerveau  de  M.  Arrh<3nius,  il  y  en  a  une  qui  m<5rile  d'altircr  parliculi&rement 
1'aUention,  parce  qu'elle  int^resse  Tavenir  do  noire  Univers;  elle  nous  ouvre 
(ou  du  moins  elle  s'y  efforce)  des  perspectives  plus  consolantes  que  la  lh€oric 
classique  de  Clausius;  le  Monde  si  Ton  en  croil  le  savant  su<§dois,  ne  serait  pas 
fatalement  voug  a  la  mart  thermique,  il  nc  serail  pas  deslin<3  &  p<5rir  dans  une 
morne  uniformity  finale. 


On  sait  que  les  machines  thermiques  ne  peuvent  fonclionner  qu'enlre  deux 
sources,  1'une  chaude  et  1'aulre  froide.  La  chaleur  emprunl^e  ^  la  premiere  nc 
pent  &tre  que  partiellement  transform^e  en  travail,  il  est  n^cessaire  qu'uiie 
partie  soit  c^d^e  &  la  source  froide;  il  en  reunite  que  la  source  chaude  va  se 
refroidir  et  la  source  froide  sMchauffer;  leurs  temperatures  finiront  pas  s'ggaliser, 
elles  seront  alors  <5puis6es. 

Si  Ton  regarde  1'Univers  entier  comme  une  immense  machine  thermique,  la 
source  chaude  sera  repr<3sent6e  par  les  Soleils,  la  source  froide  par  les  N£bu- 
leuses,  toutes  les  source  donl  nous  disposons  devant  6tre  regard^es  seulement 
comme  des  Echelons  interm6diair*es  de  P^chelle  immense  qui  s'^tend  entre  ces 


LE  DEMON  D'ARRHENIUS.  565 

deux  extremes.  Qu'est-ce  done  qui  peul  eiilretenir  la  source  chaude;  cenepeut 
6tre  que  1'energie  qui  existe  dans  le  monde  sous  la  forme  mdcanique;  ce  n'esl 
pour  nos  Soleils  qu'une  bouchge,  a  peine  de.  quoi  assouvirleurappetil  pendant 
une  centaine  de  millions  d'ann^es.  El  alors  les  fitoiles  vont  se  refroidir  et  les 
Nebuleuses  s'echauffer,  jusqu'a  ce  qu'il  n'y  ail  plus  entre  elles  de  difference  de 
temperature  :  1'Univers  aura  subi  la  mort  thermique, 

C'est  la  ce  qu'exige  le  second  principe  de  la  Thermodynamique.  Mais  quelle 
est  la  raison  d'etre  de  ce  principe;  d'apr&s  beaucoup  de  physiciens,  il  ne  serait 
qu'une  consequence  de  la  loi  des  grands  nombres.  Les  molecules  etant  tr6s 
nombreuses,  leurs  mouvemenls  Lcndraient  de  plus  en  plus  a  se  distribuer  con- 
formemenl  aux  lois  du  hasard.  Tout  lendrait  a  se  m6ler,  parce  que,  s'il  esl 
facile  de  cacher  un  grain  d'orge  dans  un  las  de  ble.  il  est  tr&s  difficile  de  1'y 
retrouver  et  de  Ten  faire  sortir.  Les  molecules  sonliiinombrablesettr6spetites; 
c'est  pourquoi  il  est  pratiquement  impossible  de  les  dem£ler,  une  fois  qu'elles 
sont  m^l^es. 

Pour  remonter  le  couranl,  pour  faire  passer  de  la  chalcur  d'un  corps  froid 
sur  un  corps  chaud,  il  faudrait,  disait  Maxwell,  un  6tre  assez  petit  et  assez 
intelligent  pour  faire  le  triage  de  ces  objets  minuscules.  Cet6tre,  aux  sens  delies, 
qui  verrait  ce  qui  ediappe  a  nos  yeux  grossiers,  pourrait  s^parer  les  molecules 
«  chaudes  »,  c'esl-a-dire  les  molecules  rapides,  des  molecules  «  froides  »,  c'est- 
a-dire  des  molecules  lenles.  G'esl  cet  ^tre  fictif  que  Ton  appelle  le  demon  de 
Maxwell. 

Pour  conserver  au  monde  la  vio,  pour  maintenir  les  N^buleuses  froides  et  les 
Soleils  chauds,  il  faudrait  done  une  sorte  de  dgmon  de  Maxwell  automatique. 
C'est  ce  qu'Arrhgnius  croit  avoir  trouv(5.  Comment,  en  effet,  op^reraitle  demon 
de  Mavwell  pour  r^chauffer  la  moitie  d'une  masse  gazeuse  en  refroidissant 
Fautre  ?  II  s^parerait  le  vase  en  deux  parties  par  une  cloison,  perc^e  de  petites 
portes  qu'il  pourrait  ouvrir  ou  fermer  a  volonte.  Si  une  molecule  rapide,  venant 
de  gauche,  s'approchait  d'une  de  ces  portes,  il  se  h&lerait  de  la  fermer,  et  la 
molecule  rebondirait  vers  la  gauche;  il  1'ouvrirait,  au  contraire,  pour  une  mole- 
cule lente  venant  de  gauche  ou  pour  une  molecule  rapide  venant  de  droite. 
Finalemenl,  il  n'y  aurait  plus  a  gauche  que  des  molecules  rapides  et  a  droite 
que  des  molecules  lentes,  le  gaz  de  gauche  serait  chaud  et  celui  de  droite  serait 
froid. 

Or,  qn'arrive-t-il  dans  les  Nebuleuses;  la  mature  y  etant  tr&s  rarefiee,  les 
molecules  gazeuses  n'y  sont  que  faiblement  retenues  par  la  gravitation;  il  doit 


566  LE  D£MON  D?ARRH£NIUS. 

done  arriver  fnSquemment  qu'une  molecule  s'tSchappe  et  va  se  perdro  dans  Ic 
vide  infini.  Mais  quelles  sont  les  molecules  qui  sonL  Ic  plus  exposes  a  cot 
accident;  ce  sont  6videmment  les  plus  rapides;  un  projectile  lanc<3  de  la  Terre 
aura,  en  effet,  d'autant  plus  de  chances  de  sortir  de  la  sphere  detraction 
lerrestre  que  sa  vitesse  iniliale  sera  plus  grande.  Par  consequent,  les  molecules 
qui  resleront  dans  la  N^buleuse  seronl  les  molecules  lentes,  c'est-a-dirc  froides; 
celles  qui  s'en  iroiit  seront  les  molecules  rapides,  c'csl-a-dirc  chaudcs.  El,  c'esL 
ainsi  que  les  Ngbuleuses  pouvent  rester  froides,  malgrg  la  chalcur  qu'elles 
regoiveiit  des  Soleils.  II  y  a  un  triage,  comme  colui  quo  ferait  le  d(3mon  de 
Maxwell,  mais  ce  triage  esl  automatique. 

Les  molecules  t$chapp(5es  des  ISfebuleuses  finissent  par  cnlrcr  dans  la  sphere 
d'altraction  des  Soleils  et  par  tomber  a  leur  surface  en.  acqucSrant  uno  grando 
vilesse  par  Feffel  de  la  gravilation.  En  m£me  Lcmps  qu'elles  augmenlent  la 
masse,  elles  en  entretiennent  la  chaleur  par  leurs  chocs. 

La  solution  n'est  pas  encore  satisfaisante;  ct  d'abord  nous  savons  bien  que  la 
masse  de  notre  Soleil  n'augmenle  pas.  D'aulre  part,  les  Ngbuleuses  finiraient 
par  se  vider  et  perdre  leur  substance  qui  irait  se  concontrer  dans  les  Ltoiles. 
Le  monde  atteindrait  Funiformitg  et  la  mort  ihcrmiquc,  mais  par  tine  aulro 
voie.  ArrhtSnius  est  done  oblige  de  computer  son  hypoth&se ;  pour  cela,  il  a 
recoups  a  la  pression  de  radiation  de  Maxwell-Bartholi;  on  sait  quo  les  corps 
tr£s  lagers  sont  repousses  par  la  lumi£re,  et  c'est  ainsi  que  se  forment  les  queues 
des  com&tes,  dont  la  mati&re  tr^s  t£nue  est  repouss(5c  par  la  lumi&re  solaire. 
Arrh^nius  suppose  que  des  particules  tr£s  fines,  issues  du  Soleil,  peuventsubir 
une  action  analogue;  elles  forment  d'abord  la  couronnc  solaire;  mais  elles  ne 
s'arr6tent  pas  la  :  la  pression  de  Maxwell  les  pousse  beaucoup  plus  loin,  en 
dehors  ni&me  du  sjst^me  solaire  et  jusqu'aux  lointaines  N^buleuses.  Les  N6bu- 
leuses,  qui  envoient  de  la  mati^re  aux  Soleils,  en  recevraient  en  <5change,  de 
sorte  qu'il  y  aurait  balance  parfaite  entre  les  gains  et  les  pertes  de  substance. 


Que  devons-nous  penser  de  cette  th6orie  si  sgduisante  ?  Toutes  les  difficult^ 
sont-elles  ^cart^es  ?  Pas  encore.  La  mati^re  se  trouve  soumise  &  deux  forces 
autagonistes  *la  gravitation  newtonienne  qui  Pattire  vei-s  le  Soleil,  la  pression 
de  Maxwell  qui  tend  a  Fen  ^loigner.  La  premi&re  de  ces  forces  Femporte  sur  la 


LE  D£MON  D:ARRH£NIUS.  557 

seconde  si  le  corps  esl  gros  el  lourd,  parce  qu'elle  esl  proportiormelle  a  la 
masse,  Landis  que  la  pression  de  radiation  varic  comme  la  surface.  La  repulsion 
I'cmporle,  au  contraire,  pour  les  gouttelettes  qui  n'ont  que  quelques  milli£mes 
dc  millimetre;  cnfin,  1'attraction  1'emportc  de  nouveau  pour  les  corps  qui  sont 
petits  par  rapport  aux  longueurs  d'onde  et  ne  peuvent,  par  consequent, 
ir  la  Iumi6re,  comme  par  exemple  pour  les  molecules  isotees.  On  pent 
alors  concevoir  une  sorte  [de  va-et-vient  :  des  gouttelettes  sont  repouss^es  par 
le  Soleil;  parvcnucs  a  une  cerlaine  distance,  pour  une  raison  ou  pour  une 
aulre,  ellcs  s'agglomerenl  en  corps  trop  gros,  ou  se  dissocienl  en  particules 
Lrop  peliles.  L'attraclion  1'cmporte  de  nouveau  et  la  rnatikre  reLombe  sur  le 
Soleil  ou  elle  rcprcnd  la  forme  de  gouttelettes,  et  ainsi  de  suite  ind^finiment. 

Ce  n'esl  pas  la  le  mouvement  perpgtuel;  le  travail  n^cessaire  pour  entretenir 
ce  va-et-vient  ind^fini  est  cmprunl6  a  la  chaleur  solaire;  nous  avons  affaire  a 
une  machine  thermique.  Quel  esl  le  rendement  de  cette  machine? II  est ais6  de 
voir  qu'il  ne  peut  d^passcr  'un  demi.  En  effet,  une  de  ces  particules  peut  3tre 
regardtSe  comme  un  6cran  qui  arr£lc  le  rayonnement  solaire;  qtiand  elle  est 
rcpousstie,  1'espace  dans  lequel  ce  rayonnement  peut  se  r^pandre  se  trouve 
accru,  d'ou  emprunt  de  chaleur  nu  Soleil;  et  la  loi  de  Maxwell  montre  que  cet 
einpruul  esl  prgcis&ncnl  6gal  au  travail  de  la  pression  de  radiation;  la  moiti£ 
de  l'6nergie  6man6e  du  Soleil  sera  done  employee  en  travail  meScanique  sur  la 
particule  ct  Fautre  moilig  en  tichaufFemcnl  de  1'espace.  La  chaleur  ainsi  perdue 
atteindra  finalement  la  N6buleuse;  le  d^mon  d'Arrh^nius  serait-il  de  force  a 
nous  la  restituer  ?  Les  molecules  qui  sont  chass6es  de  la  N^buleuse  en  sorteiit 
avec  une  cerlaine  vitesse;  quand  elles  retombent  ensuite  sur  le  Soleil,  cette 
vitesse  s'accroit,  de  sorte  qu'en  choquant  la  surface  solaire,  elles  lui  apportent 
I'dmergie  qu'ellcs  poss^daicnt  an  depart,  plus  celle  qu'elles  ont  acquise  dans 
leur  chute.  C'est  cette  derni^re  qui  figurait  dans  les  calculs  que  nous  venons  de 
faire  au  sujet  du  mouvement  de  va-et-vient;  et  nous  avons  vu  qu'elle  estau  plus 
la  moiti6  de  FeSnergie  rayonn^e  par  le  Soleil. 

Si  nous  voulons  que  la  restitution  soit  complete,  il  faut  done  que  la  seconde 
moili6  soit  repr^sent^e  par  P<§nergie  initiale  que  ces  molecules  possgdaient  en 
quittant  la  N^buleuse,  c'est-a-dire  que  leur  vitesse  initiale  soit  comparable  a 
celle  qu'acquiert  un  corps  qui  tombe  de  Finfini  sur  le  Soleil,  et  qui  est  de 
plusieurs  centaines  de  kilometres  par  seconde.  Or,  cela  est  bien  invraisemblable; 
les  Ngbuleuses  sont  tr&s  froides,c'est-£-dire  que  la  vitesse  moyenne  de  leurs 
molecules  est  trfes  faible;  il  est  vrai  que  ce  sont  les  plus  rapides  qui  s'en  vont, 


568  LE  DEMON  D'ARRHENIUS. 

inais  cellos  qui  auroul  des  vitesses  dc  col  ordro  no  pourront  jnmaiselrc  que  des 
exceptions,  mOme  paraii  celles  qui  ne  soul  pas  relenuos  duns  la  JN6buleuse  par 
1'allraclion. 


On  a  peino  a  renoncer  definilivemenl  a  une  idee  si  seduisanle  el  on  cst  ported  a 
se  demandcr  si  elle  n'esl  pas  incomplete  plutol  quo  fuusse.  Le  dt'mion  d'Arrh6- 
nius  ne  peut  suffire  a  sa  lache,  niais  peut-<Hre  y  en  a-L-il  d'aulres  qui  1'y  aido- 
ronl.  Ne  pourrail-on,  par  exemplo,  apr&s  avoir  mis  un  d<5mon  dans  la 
source  froide,  en  mellre  un  auLro  dans  la  source  chaudc  ?  Quelquc  hypolhti- 
liques,  quelque  mal  fondues  quosoienl  ines  vues  surce  point,  me  perinelLra-l-ou 
d'en  dire  queques  mots  ? 

Les  molecules  qui  quitlent  les  Solcils  ne  peuvent-elles  6 Ire  1'objet  d'une 
selection  comme  celles  qui  quit-tent  les  N^buleuses  ?  Cctte  fois,  ce  no  sonl  pas 
les  plus  chaudes  qui  doivent  parlir,  ce  sonl  les  plus  froides.  Examinons  done 
par  quel  mScanisme  se  produisent  les  goulleleiles  qui  subissonl  la  pression  do 
radiation  :  i°  Certaincs  molecules  gazeuses  sonl.  ionise*es;  2°  Chaquc  ion  dcvienl 
un  centre  de  condensation  pour  certaines  vapeurs  sursatur(5cs.  La  selection  se 
ferait  done  tout  nalurellemenl  :  i°  Si  les  molecules  froidcs,  c'est-a-dire  lentes, 
^taient  plus  facilemenl  ionis^es  que  les  molecules  rapides;  2°  Si  la  condensation 
se  faisait  plus  aisemenl  autour  des  ions  lenls  qu'autour  des  ions  rapides;  3°  Si 
les  molecules  de  vapeur  les  plus  lentes  se  liqu^fiaient  plus  ais&nenl  que  les 
plus  rapides. 

•  Je  ne  vois  aucune  raison  a  all^guer  en  faveur  de  la  premiere  lijpoth^se*  La 
seconde  est  plus  plausible;  on  con^oit  qu'un  ion  en  repos  pourra  jouer  son  r6le 
do  centre  de  condensation  plus  facilemenl  qu'un  ion  en  moirvement;  pierre  qui 
roule  n'amasse  pas  de  mousse.  Mais  c'est  surloul  a  la  Iroisi&me  qu'il  convienl 
de  s'attacher,  Qu'on  se  repr^sente  une  goutlelelle  en  voie  de  formalion  el  des 
molecules  de  vapeur  circulant  dans  son  voisinage;  on  peut  les  comparer  a  des 
bolides  qui  circuleraient  pr6s  d'une  plan^te  el  fr6leraient  son  atmosphere, 
Ceux  qui  auronl  des  vitesses  hyperboliques  passeront  sans  tee  arr6t6s;  ce  sonl 
les  plus  lents  qui  seront  retenus  et  tomberont  a  sa  surface.  Sans  doute  aussi, 
quand  un  liquide  est  au  contact  de  sa  vapeur,  il  y  a  ^change  continual  entre 
leurs  molecules.  Retenues  quelque  temps  par  1'attractlon  du  liquide,  les  unes 
finissent  s'^chapper  et  redeviennent  gazeuses.  D'autres,  au  contraire,  sont 
capt^es  par  10  liquide. 


LE   DEMON   D'ARRHENIUS.  669 

Ce  sont  evidemnient  les  plus  leiilcs  qui  scroiil  retenues,  les  plus  rapides  qui 
sYtchapperont,  lout  se  passant  commc  pour  lu  N(5bulcuse  donl  nous  parlions 
plus  haul.  II  en  resultcrait,  remarquons-le  qu'il  dcvrait  y  avoir  unc  difference 
do  temperature  e litre  un  liquidc  ot  sa  vapour;  je  ne  sais  si  elle  serait  constatable. 
Quoi  qu'il  en  soit,  on  pourrait  imaginer  un  mecanisine  analogue  jou ant  dans  la 
source  chaude  le  role  de  dtSmon  automatiquc.  Ge  dtSmon,  en  tout  cas,  travail- 
lerait  dans  le  bon  sens,  ma  is  je  ne  puis  examiner  la  question  de  savoir  s'il  suf- 
firait  pour  remplir  sa  tache. 


H.  P.  —  VIII.  72 


NEUVlfiME  PARTIE.  —  RAPPORTS. 


RAPPORT 
SUR  LE  PROJET  DE  REVISION 


DE 


L'ARC  MERMEN  DE  QUITO 


Comptes  rendus  de  VAcademie  des  Sciences,  t.  131,  p.  2i5-a36  (16  juillet  rgoo). 


Par  une  Lettrc  en  date  du  21  juin  1900,  M.  le  Ministre  de  PInstruction 
publique  a  invil<$  PAead&nie  a  ltd  donner  son  avis  sur  le  projel  de  revision  de 
Pare  m^ridien  de  Quito  ei  luia  demand^  d'examinerle  programme  scientifique 
propose,  de  le  discuter  el  de  lui  IransmetLre  ses  observations.  L'AcadtSmie  a 
renvoytS  la  question  a  une  Commission  compos6e  des  sections  de  G«5om6lrie, 
d'Astronomic  et  de  G<3ographie  et  Navigation.  Cette  Commission  a  <5tudi6  le 
projet  en  detail,  et  c'est  le  r&ullat  de  cette  6tude  que  je  dois  rgsumer  dans  le 
present  Rapport. 

II  est  ndcessaire  d'abord  de  rappeler  en  quelques  mots  Phistorique  de  la 
question.  Au  commencement  du  si&cle  dernier,  la  th^orie  de  Newton  qui 
concluait  4  Paplatissement  du  globe  terrest^e,  fut  souinise  ft  de  vives  contro- 
verses,  auxquelles  Pobservation  directe  pouvait  seule  mettre  fin.  II  fallait  mesu- 
rer  deux  arcs  de  meridian  a  des  latitudes  diff^rentes.  C'est  ft  la  France,  et  en 
particulier  ft  Pancienne  Acad&nie  des  Sciences,  que  revient  Phonneur  d'avoir 
men<$  a  bien  cette  difficile  operation.  En  1786  et  dans  les  ann^es  suivantes,  un 


672  RAPPORT   SUR  LE  PROJET   DE   REVISION   DE  L'ARC  M^RIDIEN   DE   QUITO. 

arc  fuL  mcsure  au  Perou  pur  Godin,  Lacondamine  el  Bouguer,  el  un  aulre  en 
Laponie  par  MauperLuis  el  Clairaul 

La  me'ridienne  de  France,  rcvisce  unc  premiere  fois  eii  1739  par  Cassini  do 
Thury  cl  Lacaille,  lo  fuL  do  nouvoau  on  \  790  par  Delambre  cl  Me'chain  au 
moment  clc  I'tSlablissemenl  du  sysiemc  molrique.  Cettc  operation,  enlreprise 
dans  des  condilioiis  de  precision  inconnucs  jusquc-la,  fut  prolonge'e  j usque  sur 
lo  lerriloire  espagnol. 

G'esl  la  comparaison  de  ces  irois  arcs,  mesures  Tun  pros  de  I'Equalcur, 
Pautre  pres  dn  cercle  polaire,  lo  iroisiemc  sous  dcs  latiludcs  moyennos,  qui  a 
fourni  la  premiere  valeur  suffisamment  approchc'e  dc  1'apktissemcnt. 

Jusque-la  la  Ge"ode"sie  el  ail  reside  pour  ainsi  dire  uiio  science  cxclusivemenl 
francaise;  mais  dans  la  premiere  moili£  du  xixc  si6cle  an  conlraire,  ce  fut  sur- 
tout  a  l'6t ranger  qu'elle  sc  developpa.  Non  seulemenl  de  nombreuscs  mesurcs 
furent  entrepriscs,  mais  les  m^lliodes  furenl  perfeclionn6cs  par  les  Iravaux  de 
Gauss,  Bessel,  Airy  el  Clarke. 

C'esl  noire  regrctld  Confrere  le  Ge'ne'ral  Perrier  qui  a  rendu  a  la  France  le 
rang  qu'elle  avail  paru  perdre  un  insLa-nl.  On  sail  au  prix  de  quels  eflorls  il  esl 
parvenu  a  joindre  1'Espagne  el  l'Alge"rie;  par  les  method cs  ingdnieuses  el  pr6- 
cises  qu'il  avail  cr^ees,  il  a  procddil  a  unc  nouvelle  revision  de  la  mdridiaimc 
de  France  qui,  se  raccordanl  d'un  col(5  aux  Iravaux  anglais,  de  1'autre  aux  tra- 
vaux  espagnols  et  par  eux  aux  mesurcs  failes  en  Alg6rie,  nous  donne  maintc- 
nanl  un  rdseau  qui  s'e'tend  sans  interruption  du  nord  de  Pficosse  au  Sahara. 

Les  travaux  (Strangers  et  ceux  du  Ge'ne'ral  Perrier  onl  conduit  les  ge"ode"siens 
a  modifier  la  valeur  adopltie  pour  Taplatissement.  11s  disposent  pour  cela  d'un 
grand  nombre  de  donne'es  nouvelles  dont  les  principales  sont : 

L'arc  anglo-francais,  qui  a  28°,  dc  Laghouat  (82°  N)  aux  Shetland  (60°  N); 

L'arc  russe,  qui  a  25°,  du  Danube  (45°  N)  a  Tocean  Glacial  (70° N); 

L'arc  indien,  qui  a  24°,  entrc  les  latitudes  8°  et  82°  N  ; 

L'arc  ame'ricain  de  rAtlantiquc,  entre  les  latitudes  32°  et  45°  environ; 

L'arc  ame'ricain  du  Pacifique,  entre  les  latitudes  3o°  et  40°  enviroA; 

Plusieurs  arcs  de  paralleles  dont  les  plus  importants  sonf  : 

L'arc  europe"en  de  Valentia  a  Omsk  par  02°  de  latitude; 

L'arc  ame'ricain,  entre  les  deux  Oceans  par  38°  de  latitude  ; 

L'arc  qui  traverse  1'Hindoustan  a  la  latitude  24° ; 

On  remarcjuera  que  presque  tons  ces  arcs  se  trouvent  place's  sous  des  lati- 


RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION   DE   L'ARC  MERIDIEN  DE  QUITO.  678 

tudcs  moyennes.  Non  settlement  nous  n'avons  dans  Fhemisph&re  sud  qu'un  arc 
de  7°  dans  la  colonie  du  Cap,  mais  sous  les  latitudes  equatoriales  et  polaires, 
on  n'a  presque  rien  ajoute  aux  travaux  du  si£cle  dernier. 

II  y  a  la  une  lacune  infiniment  regrettable,  car  les  determinations  ancienncs, 
quelquc  remarquables  qu'elles  aient  ete  dans  leur  temps,  ne  peuvent  evidem- 
ment  6tre  compares  aux  travaux  plus  recents. 

Cette  situation  a  frappe  depuis  longtemps  P  Association  geodesique ;  la  necos- 
site  de  mesures  nouvelles,  destinies  a  verifier  et  a  corriger  celles  de  Lacondamine 
et  de  Maupertuis,  paraissait  evidente  a  tout  le  monde. 

Une  expedition  russo-suedoise  est  partie  pour  le  Spitzberg  et  a  commence 
la  determination  d'un  arc  de  4  ou  5  degres  destine  a  remplacer  celui  de 
Maupertuis. 

II  restait  a  s'occuper  de  la  revision  de  Fare  du  Perou.  A  la  reunion  de 
1'Association  Internationale  geodesique  en  1889,  M.  Davidson,  delegue  des 
fitats-Unis,  appela  sur  cette  question  Fatten tion  de  ses  coll&gues.  Reconnais- 
sant  les  droits  que  donnenta  la  France  les  glorieux  souvenirs  du  xvme  si£clo, 
il  ajoutail  que,  si  notre  Gouvernement  ne  voulait  pas  les  revendiquer,  IP 
Geodetic  Survey  des  £tats-Unis  pourrait  se  charger  de  Foperation. 

Le  Gouvernement  frangais  d'alors  ne  crutpas  devoir  dediner  cetLe  invitation. 
II  regut  d'ailleurs  un  concours  empress^  de  la  part  de  1' Academic  des  Sciences 
et  du  Gouvernement  gquatorien.  En  effet,  par  suite  du  demembrement  de 
1'ancienne  colonie  espagnole  du  P<5rou,  c'est  sur  le  terriloire  de  la  Republiquo 
de  1'fiquateur  que  se  trouve  situ£  Fare  dit  du  Perou.  Des  n6gociations  furent 
done  entamees  par  Fintcrm6diaire  de  M.  Anlonio  Flores,  Ministre  de  I'fiqua- 
teur  &  Paris.  Elles  etaient  sur  le  point  d'aboutir  et  le  Gouvernement  allait 
d^poser  une  dcmande  de  credits,  quand  de  graves  evenements  politiques  se 
produisirent  a  Ffiquateurf  La  situation  ne  paraissant  plus  favorable  a  une  ope- 
ration scientifique  de  cette  nature,  le  projet  fut  provisoirement  ajourne. 

En  1898,  les  circonstances  politiques  s'etaient  denouveau  modifiees  a  Quito. 
Le  General  Alfaro  avait  ete  appele  a  la  Presidence  et  Fon  etait  assure  de  trouver 
aupr^s  du  nouvcau  President  un  appui  sans  reserve.  Ge  fut  encore  un  delegue 
americain,  M.  Preston,  qui,  &  la  Conference  de  Stuttgart,  porta  de  nouveau  la 
question  devant  1'Association  geodesique.  11  reconnut  d'ailleurs  encore  unefois 
les  droits  de  la  France. 

Le  Gouvernement  frangais  comprit  qu'une  prompte  solution  eiait  desirable; 
en  efTet,  il  etait  ^  craindre  que,  si  la  France  hesitait  a  faire  valoir  ses  droits, 


674  RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION  DE   L?ARC  MERIDIEN  DE  QUITO. 

la  mesure  ne  fut  entreprise  par  le  Geodetic  Survey  amgricain,  ou  par  1'Associa- 
tion  Internationale,  de  sorte  que  1'honneur  en  serail  ravi  a  noire  pays.  D'autre 
part,  1'op^ration  devait  prendre  tin  certain  temps,  et  il  6tait  a  d<3sirer  qu'ello 
fut  termin^e  avant  1'expiration  des  pouvoirs  du  President  Alfaro,  afin  dc 
profiler  des  excellentes  dispositions  du  Gouvernement  actuel. 

Sur  1'avis  de  la  Commission  g<3od£sique  frangaise,  M.  le  Minislre  dc  Plns- 
truction  publique  entra  en  pourparlers  avec  le  Minist£rc  de  la  Guerre  en  vue 
d'tStudier  les  moyens  d'  execution.  II  sembla  que  la  mission  principale  ne  pou- 
vait  s'embarquer  avec  son  materiel  encombrant,  pour  un  pays  aussi  mal  connu, 
avant  qu'une  premiere  reconnaissance  eut  montr£  la  possibility  de  1'entreprise 
et  d£termin<3  les  moyens  de  la  mener  a  bonne  fin. 

Cette  reconnaissance  ne  pouvait  &tre  effectu^e  que  dans  le  pays  m6me  ; 
M.  le  Ministre  de  1'Instruction  publique  y  affecta  une  somme  de  20  ooo  francs 
prise  sur  le  credit  des  Missions,  et  il  confia  cette  mission  a  MM.  les  Capitaines 
Maurain  et  Lacombe  du  Service  g<5ograpliique  de  I'armcSe,  mis  a  sa  disposition 
par  le  Minis  t^re  de  la  Guerre. 

Partis  de  Bordeaux  le  26  mai,  ces  deux  officiers  arriv^rent  a  Quito  le 
1  3  juillet.  Us  furent  extr&memeiit  bicn  accueillis  par  M.  le  President  de  la 
R^publique  et  par  tous  les  membres  du  Gouvernement  qui  s'efforc&rent  de 
faciliter  leur  tache  par  tous  les  moyens  en  leur  pouvoir.  En  trente  jours, 
MM.  Maurain  et  Lacombe  pouss&rent  jusqu'au  Cerro  de  Pasto,  sur  le  territoire 
colombien,  et  d<$termin£rent  Pemplacement  de  dix  nouvelles  stations  g6od<5- 
siques,  d'une  station  astronomique  ot  d'une  base.  Us  explor&reul  ensuite  la 
contree  au  sud  de  Quito,  reconnurenL  deux  bases  nouvelles  dont  la  derni^ro 
est  situ<3e  sur  le  lerri  loii'e  pt5ruvien,  el  d(5lermin^rent  quinze  nouvelles  stations 


L'ancienne  mt5ridienne  va  se  irouver  ainsi  prolong^e  vers  le  Nord  de  i°  et 
vers  le  Sud  de  2°  environ. 

La  Mission  s'embarquait  de  nouveau  a  Gayaquille  a5  novembre  pourretourner 
en  France. 

Les-d^penses  se  sont  6lev6es  au  chiffre  total  de  35  ooolr,  dont  1  5  ooolr  environ 
ont  <5t6  supports  par  le  Gouvernement  de  Ffiquateur. 

On  sera  frapp<5  de  la  rapidit<S  avec  laquelle  cette  reconnaissance  a  616  accom- 
plie.  Si  Ton  songe  que  ces  deux  officiers  ont  eu  £  parcourir  environ.  35ookm 
dans  un  pays  des  plus  difficiles,  et  &  faire  une  trentaine  d'ascensions  dans  une  des 
cliajnes  les  plus  £lev6es  du  Globe,  on  se  rendra  compte  du  z&le  et  de  1'endu- 


676 


Reproduit 
cl'apr^s  une  figure  du 

Bulletin  de  la 
S  octet  e  de  Geographic 
(Paris,  Masson  et  C««). 


676  RAPPORT  SQR  LE  PROJET   DE  REVISION  DE  l/ARC  M^RIDIEN  DE  QUITO. 

ranee  dont  ils  ont  du  faire  preuve  pour  mener  leur  lache  a  bonne  fin  en  quatrc 
mois.  Cette  infatigable  activity  leur  a  vain  Fadmiralion  de  M.  le  General  Alfaro. 
II  n'est  que  juste  de  reconnaitre  que  de  si  prompts  rtSsuIlats  n'ont  pu  6lrc 
atteints  que  grace  a  la  bonne  volonte  constante  des  agents  equatoricns. 

Les  croquis  rapportes  par  MM.  Maurain  et  Lacombe  idmoignenl  du  soin  n  voc 
lequel  cette  reconnaissance  a  ete  menee.  Les  environs  de  chaque  station  g<§odt5- 
sique  et  de  chaque  base  ont  ete  Fobjet  de  levers  topographiques  sommaires 
accompagnes  de  tours  d'horizon,  el  ces  levers  fournironl  a  la  Mission  definitive 
tous  les  renseignements  dont  elle  peut  avoir  besom. 

Ce  travail  fait  le  plus  grand  honneur  a  MM.  Maurain  et  Lacohibe,  el  montre 
ce  qu'on  peut  attendre  des  officiers  de  notre  Service  geographique. 

C'est  a  la  suite  du  Rapport  qui  lui  fut  adresse  par  les  membres  de  cetLe 
reconnaissance  que  M,  le  Ministre  de  FInstruclion  publique,  persuade  desor- 
mais  de  la  possibility  de  Foperation,  a  6crit  a  F  Academic  des  Sciences  pour  lui 
demander  son  avis. 

Sur  le  fond  m&me  de  la  question,  cet  avis  ne  pouvait  6tre  douleux.  L'interiH 
scientifique  de  cette  determination  est  manifesto.  Tous  les  corps  savants, 
FAcademie  elle-m^me,  le  Bureau  des  Longitudes,  la  Commission  gdoddsiqut* 
frangaise,  1'Association  internationale,  se  sont  deja  a  plusieurs  reprises  pro- 
nonc6s  sur  ce  point,  et  j'ai  d6j£  expos6  plus  haut  les  raisons  de  leur  opinion  ; 
ces  raisons  sont  trop  &videntes  pour  qu'il  y  ait  lieu  d'insister  davantage, 

Mais,  outre  cet  int£r6t  scientifique,  cette  cntreprise  presentc  pour  nous  im 
veritable  int6r6t  national.  Si  notre  pays  se  doit  a  lui-mOme  de  prondre  sa  par.!, 
des  conqu&tes  nouvelles  de  la  Science  moderne,  a  plus  forte  raison  il  no  pcul 
pas  abandonner  une  position  sur  laqnello  les  efforts  de  nos  pisres  ont  fail  Holler 
pour  ainsi  dire  le  drapeau  intelloctuel  de  la  France.  Nos  droits  ont  <5l<5  publi- 
quement  reconnus.  R<5pondrons-nous  a  ces  courloiscs  inviliitious  par  une 
declaration  d'impuissance?  La  France  eslaussi  vivante  et  plus  ricbe  qu'il  y  a 
cinquante  ans.  Pourquoi  laisserait-elle  a  des  nations  rgp aides  plus  jcunes  lo 
soin  d'achever  ce  que  la  France  d'autrefois  avail  commence  ? 

Si  ces  raisons  doivent  frapper  tous  les  Frangais,  elles  sont  plus  particuli&re- 
ment  sensibles  aux  membres  de  notre  Compagnie.  C'est  Fancienne  Academio 
des  Sciences,  dont  nous  sommes  les  heritiers,  qui  a  accompli  Fceuvre  de 
et  ces  souvenirs,  glorieux,  pour  tous,  le  sont  parliculi&rement  pour  nous. 

M.  le  Ministre  n'a  eu  garde  de  meconnaltre  leg  droits  de  FAcademie. 


RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE   REVISION   DE  L'ARC  M^RIDIEN   DE   QUITO.  677 

Je  no  saurais  oublier,  dit-il  dans  sa  Lettre,  que  Fceuvre  qu'il  s'agit  de  realiser 
est  la  continualion  de  celle  qu'accomplirent  au  si&cle  dernier  les  membres  de 
1'ancienne  Academic.  Je  ne  saurais  oublier  davantage  1'initiative  prise  en  1889 
par  F  Academic  des  Sciences.  La  presente  Communication  n'a  done  pas  simple- 
menl  pour  objel  de  vous  iransmettre  des  renseignements  au  sujeL  d'une  entre- 
prise  qui  nc  pent  pas  manquer  de  vous  interesser.  Je  voudrais,  en  placant  la 
nouvellc  operation  sous  le  haul  patronage  scientifique  de  votre  Compagnic,  lui 
demander  le  concours  de  ses  lumi£res.  » 

De  quolle  manure  devra  s'exercer  le  liaut  patronage  dont  parle  la  Lettre 
ministerielle?  II  va  sans  dire  qu'il  ne  doit  pas  <Hre  purcmenl  nominal  el  qu'il 
implique  un  controle  effeclif  des  operations. 

Couvient-il  d'aller  plus  loin?  Quelques  personnes  Favaient  propose  en  1889. 
D'aprfes  ellcs,  F  Academic  devrait  accepter  tout  entier  Fheritage  de  Bouguer  <»l 
Lacondaminc,  et  envoyer  un  de  sos  membres  a  Ffiquateur  pour  diriger  lui- 
rndmo  les  operations,  comme  Favaient  fait  les  Academicieiis  du  sificle  dernier. 
Votre  Commission  a  pense  qu'on  ne  devait  pas  donner  suite  a  cette  propo- 
sition. 

Los  circonstances  ont,  en  effet,  compl^tement  change  depuis  le  temps  do 
Lacondaminc ;  alors  tout  cHait  a  cr^erj;  aujourd'hui,  tout  est  organise,  et  Ton  no 
comprondrail  pas  qu'on  hesitat  a  se  servir  de  1'admirable  organisation  qui 
existe. 

Dans  les  operations  de  cette  nature,  la  haute| competence  scientifique,  Fliabi- 
lete  technique  elle-m£me  et  les  habitudes  de  scrupuleuse  regularite  sont  des 
qualites  qui  restent  indispensables,  mais  qui  ne  sauraient  suffire.  II  faut  3ire 
en  etat  de  supporter  de  grandes  fatigues,  dans  des  pajs  sans  ressources  et  sous 
tons  les  climats;  il  faut  savoir  conduireles  hommes,  obtenir  Fobeissance  deses 
oollaborateurs  et  Fimposer  aux  serviteurs  &  demi  civilises  que  Fon  est  bien  force 
d'employer.  Toutes  ces  qualites  intellectuelles,  morales  et  physiques  se  trou- 
vent  reunies  chez  les  officiers  de  notre  Service  geographique.  Qu'on  puisse  les 
trouver  egalement  dans  d'autres  corps  constitues  ou  m^me  chez  de  simples 
hommes  de  Science  n'appartenant  a  auciin  corps,  nous  n'avons  garde  d'y 
contredire.  Les  Academicians  du  xvme  si^cle  Font  bienprouve,  dans  un  temps 
ou  les  difficultes  etaient  bien  plus  grandes  qu'aujourd'hui. 

Mais  cnfm  il  y  a  un  corps  qui  est  fait  pour  ce  travail ;  nous  ne  sommes  pas 
surs  de  trouver  aussi  bien,  nous  sommes  surs  de  ne  pas  trouver  mieux.  Et  ce 
H.  P.  —  Vin.  ?3 


678  RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION   DE  L5ARC  M^RIDIEN  DE  QUITO. 

quo  nous  n'anrions  pas  ailleurs,  c'osl  la  cohesion,  Fhabiludc  dc  Lravaillw 
ensemble  et  d'appliquer  les  m6mes  m<5thodes,  la  discipline,  enfm,  qui  per- 
-mettra  de  faire  vite  et  sans  talonnement. 

Nous  ii'insisterons  pas  sur  1'eSconomie  considerable  quo  Ton  n&liscra  on  so 
servant  d'un  personnel  militaire,  mais  il  convicnt  de  faire  rcmarquer  quo  Pop<5- 
ralion  a  onlroprondre  n'est  pas  isol<3e,  qu'elle  n'osL  qiMin  detail  dans  un  grand 
ensemble;  que  cet  ensemble  doit  rosier  homogftne  pour  quo  3os  cements  un 
suicnl  compartiblcs  et  qu'il  imporlo,  par  consequent,  que  lo  nouveau  travail 
soil  exticutg  par  le  m6me  corps,  par  les  mfimes  mdlhodcjs  el  avec  les  intones 
inslrumenls  que  la  grande  m&ridienne  de  France. 

D'ailleurs,  en  laissanl  cette  tache  an  Service  g^ographiquo,  PAcadtimio 
n'abdiquera  pas.  Les  m^lliodes  dont  ce  corps  conserve  les  traditions  son! 
sorties  de  1'oeuvre  de  nos  pr<5d<5cesscurs ;  commc  gardien  de  cct  luSrilage,  il 
n'est  pas  pour  nous  un  Stranger ;  1'Acaddmie  1'a  toujours  compris  el  die  a  lou- 
jours  cherch(5  a  faire  enlrer  dans  son  sein  le  chef  de  ce  service.  Lc  direcLour 
aclucl,  M.  le  G<5nc5ral  Bassot,  est  un  de  nos  Confreres. 

Si,  PAcad^mie,  pendant  'une  phase  quelconque  des  operations,  le  jngoail 
necessaire,  le  Gdn^ral  Bassot  serait  pr^t  a  se  rendrc  A  Quito  el  nous  apprticic- 
rons  certainement  b^aucoup  les  services  qu'il  pourrait  nous  rcndre  ainsi;  mais, 
si  m6me  il  ne  faisait  pas  ce  voyage,  ce  serait  toujours  notrc  Confrere  qui  diri- 
gcrait  de  loin  les  officiers  places  sous  ses  ordres. 

L'Acad&nie  devrait,  en  outre,  avoir  un  r6le  de  contr6le  sciontifiquo;  h^s 
carncts  d'observations  et  de  calculs  devraient  lui  toe  soumis  et  il  y  aurait 
lieu,  sans  doutc,  de  nommer  une  Commission  charg^e  de  los  examiner. 

Arrivons  a  1'examen  des  details  de  Tavant-projet. 

Mesure  des  bases. 

Trois  bases  seront  mesur<3es;  chacune  d'elles  aura  environ  85oom.  La  base 
principalc  sera  situ^e  vers  le  milieu  de  Tare,  pr&s  de  Riobamba,  a  une  latitude 
d'a  peu  pr^s  i°,5  Sud  et  a  une  altitude  d'environ.  25oom. 

En  outre,  deux  bases  de  verification  seront  (Hablies  pr^s  des  deux  extrdmiuls 
de  Fare,  Tune  au  Nord,  pr&s  de  Cumbal,  sur  le  territoire  colombicn;  1'autre  au 
Sud,  entre  Quiroz  et  Sullana,  sur  le  territoire  p^ruvien. 

II  importe  que  les  mesures  soient  faites  avec  le  m&me  instrument  qui  a  servi 
pour  la  m<§ridienne  de  France.  Non  seulement  cct  appareil  a  fait  ses  preuves, 


RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION   DE  L'ARC  MERIDIEN  DE  QUITO.  679 

mais  Ics  rtSsultats  doivent  6tre  comparables,  et  ils  ne  sauraient  l'6ire  si  Ton 
n'op&re  avec  I'instrument  qui  a  6t£  employ^  dans  les  mesures  pr<$c<$dentes 
(quitte  a  se  munir  d'appareils  do  reserve  pour  le  cas  d'accident). 

Depuis  (quelque  temps,  on  a  comment  a  ^tudier  les  alliages  de  fer  el  de 
nickel  donl  la  dilatation  est  extr6mement  faible.  II  est  possible  que  ces  alliages, 
quo  nous  devons  a  M.  Guillaume,  rendent  dans  Pavenir  les  plus  grands  services 
pour  la  mesure  des  bases.  Jusqu'ici,  toutefois,  leurs  proprietors  sont  assez  mal 
connues.  Elles  ne  peuvent  l'6tre  qu'£  la  suite  d'exp<5riences  longues  et  difficiles. 

On  a  propose*,  non  de  subslituer  les  regies  en  mtStal  Guillaume  aux  regies 
biiiuHalliques,  mais  d'emporter  a  Pfiqualeur  les  appareils  des  deux  syst£mes 
aim  de  pouvoir  faire  pour  chaque  base  des  mesures  comparatives.  La  Commis- 
sion n'a  pas  cm  devoir  adopter  cette  ^proposition ;  cela  serait  en  r<5alit<5  greffer 
sin1  la  mesure  de  Pare  de  Quito  les  experiences  sur  la  valeur  de  la  nouvelle 
r&gle.  Ces  experiences  sont  ntScessaires  et  elles  se  feront;  mais  il  vaut  mieux 
([u'ollos  so  fassont  ind(5pcndamment.  Faites  en  France,  elles  couteront  moins 
cher  (it  Pon  pourra  plus  facilcment  y  consacrer  le  temps  ngcessairc. 

Mesure  des  angles. 

Lo  lorri Loire  de  la  RtSpublique  de  Pfiquateur  sur  lequel  on  doit  op<$rer  se 
diviso  en  uncsdric  de  zones  d'altitudes  tr^s  diflferenles  qui  sont,  en  partanl  de 
1'octian,  Pacifique  :  i°  une  plaine  basse;  2°  la  chaine  des  Cordill^res  occiden- 
lales;  3°  le  plateau  de  Quito ;  4°  la  chaine  des  Cordill&res  orientates;  5°  la 
plaine  des  hauts  affluents  de  PAmazone. 

Les  deux  chames  ont  une  altitude  g6n6rale  d'environ  fooo™  ou  45oom,  mais 
au-dessus  de  laquelle  s'<§l6vent  un  certain  nombre  de  pics  g(?n6ralemenL  volca- 
niqucs  qui  atteignenl  ou  m&me  d^passent  6ooom.  L'altitude  moyenne  du  plateau 
osl  dc  25oom. 

Toutefois,  les  deux  chaines  et  le  plateau  s'abaissent  notablement  dans  la 
partie  Sud. 

La  plaine  du  Pacifique  reste  a  une  basse  "altitude  (3oom  &  4oom)  jusqu'aux 
premieres  pentes  des  Cordill^res ;  de  m&me  la  plaine  de  PAmazone  commence 
assez  brusquement  au  pied  des  Cordill&res  orientales,  avec  des  altitudes 
moyennes  d'environ  5oom. 

La  largeur  de  ces  diffdrentes  zones  est  naturellement  assez  variable. 

A  )a  latitude  de  la  base  principale,  la  plaine  du  Pacifique  a  une  largeur  d'a 


580  RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION   DE  L'ARC  MERIDIEN   DE  QUITO. 

peu  pr&s  1 8okm?  le  versanl  occidental  (.des  premiers  escarpements  au  faiie)  45km  5 
le  plateau  (entre  les  deux  failes)  5okm,  le  versant  oriental  (du  faito  a  la  plaine) 
a5kra. 

Plus  au  Sud,  les  deux  chaines  se  rapprochent  de  1'Ocgan;  d'autre  part,  la 
cole  pr^sente  une  tSchancrure  profonde  qui  est  le  golfe  de  Gayaquil. 

Pour  ces  deux  raisons  la  largeur  de  la  plaine  occidenlale  est  considtSrablo- 
ment  diminiuSe.  C'est  cette  circonstance  qui  permeUra,  comme  nous  le  verrons 
plus  loin,  de  pousser  la  triangulation  jusqu'd  la  mer. 

Celte  configuration  du  terrain  imposait  pour  ainsi  dire  le  plan  ggngrnl  do  la 
triangulation. 

On  construira  deux  series  de  stations,  les  unes  sur  la  chaino  occidonlalo, 
soit  sur  les  sommels,  soit  sur  les  flancs  des  montagncs,  los  an  ires  sur  la  chntnu 
orient  ale. 

Ccs  stations  seront  au  nombre  de  cinquante-deux,  dont  vingt-huil  seronl 
cmprunlges  k  1'ancienne  chaine  de  Bouguer  et  Lacondamine. 

Leur  altitude  sera  souveiit  de  4ooom.  Les  cot^s  des  triangles  auront  de  3okm 
&  4okm. 

La  chaine  des  triangles  suivra  done  la  direction  g£n£rale  des  Gordill&res,  et 
comme  cette  direction  n'est  pas  exactement  Nord-Sud,  cette  chainc  devra  oJle- 
m£me  Stre  ItSg&rement  incline  sur  le  m^ridien  de  telle  sorte  quo  la  difference 
ile  longitude  des  deux  extr^mitgs  sera  un  peu  moins  de  3°. 

Dans  la  partie  Sud  du  golfe  de  Gayaquil,  les  hauteurs  se  rapprochcnt  assoz 
de  la  c6te  pour  qu'on  puisse  joindre  &  la  triangulation  g<2n<2rale  un  point  sitm'j 
sur  le  bord  de  la  mer  et  ou  se  trouve  un  ancien  phare. 

Les  operations  seront  dirig(5es  de  la  fagon  suivante  :  les  officicrs  composant 
la  Mission  se  partageront  en  deux  brigades  dont  Fune  se  portera  de  station  on 
station  sur  la  chaine  occidentale,  pendant  que  1'autre  fera  de  m6mo  sur  la 
chaine  orientale.  Bien  entendu,  la  marche  des  deux  brigades  devra  se  pour- 
suivre  parall&lement  de  telle  fagon  que  les  stations  oft  elles  op^reront  en  m6me 
temps  soient  toujours  en  vue  Tune  de  1'autre. 

D'un  autre  cdtg,  Texp^rience  prouve  qu'il  6st  impossible  dans  ce  pays  do 
construire  des  signaux;  ils  seraient  dgtruits  par  les  indigenes;  il  sera  done 
n<5cessaire  dj employer  des  h^liostats.  Chaque  brigade  devra,  en  consequence, 
6tre  accornpagn^e  de  deux  postes  comprenant  des  sous-officiers  ou  soldats 
frangais  exerc^s  a  la  t<5l^graphie  optique.  Pendant  que  les  observateurs  s'instal- 
leront  dans  une  station,  1'un  de  ces  postes  occupera  la  station  pr£c<5dente  de  la 


RAPPORT   SUR  LE   PROJET  DE  REVISION  DE  L'ARC  MERIDIEN   DE  QUITO.  58 1 

e  cluunc,  oL  Fautre  la  station  suivante,  do  fagon  a  pouvoir  envoyer  des 
signaux  aux  officiers. 

Astronomie  fondamentale. 

Los  trois  <5l<5monts  aslronomiqucs  fondamcnlaux,  latitude,  longitude  et  azi- 
niul,  seront  dcStermintis  avec  Ic  plus  grand  soin  dans  trois  stations,  la  premiere 
ii  Quito,  vers  lo  milieu  de  Fare,  et  a  i°,5  environ  au  nord  de  la  base  principale; 
les  deux  autres  a  petite  distance  des  deux  bases  extremes. 

Quito  poss&de  un  Observatoire  muni  de  bons  instruments.  Le  Gouverncment 
frangais  a  mis  a  la  disposition  du  Gouverncment  dquatorien  pour  une  p6riodo 
de  cinq  ans  un  de  nos  plushabiles  astronomcs,  M.  Goncssiat,  de  FObservatoire 
de  Lyon,  Ce  savant  va  prendre  la  direction  de  FObservatoire  de  Quito. 

Gette  combinaison,  si  hcureuse  au  point  de  vue  de  Finflucnce  extdrieurc 
dc  la  France,  a  (H6  renduc  possible  par  la  munificence  de  deux  donateurs 
anonymes,  et  je  suis  heureux  d'avoir  Foccasion  de  rendre  ici  hommage  a  leur 
gtintircusc  pcnsgc. 

En  tout  cas,  cette  circonstance  facilitera  singuli&rement  les  operations  de  la 
Mission.  Pendant  quo  les  officiers  op<5reront  dans  les  stations  extremes, 
M.  Gonnessiat  fera  des  observations  simultan(5es  t\  Quito.  Gette  simultaneity, 
indispensable  pour  les  observations  de  longitudes,  sera  aussi  pnScieusc  pour  la 
mesure  de  la  latitude  et  nous  fora  connailre  les  differences  de  latitude  avec  une 
(r6s  grande  precision. 

Longitudes. 

Le  Uiltigraphc  rqjoint  maintonnnt  Quito  ft  Gayaquil  ot  i\  un  point  irfes  voisin 
do  la  station  astronorniquo  Nord.  Entre  Quito  et  Gayaquil,  il  y  a  un  rolai;  il  y 
(in  a  nix  (Jgalomcnl  exitre  Quito  et  la  station  Nord.  Mais  il  sera  facile  de  suppri- 
mer  ces  rolais  ea  employant  un  nombre  suffisant  de  piles. 

Vers  le  Sud,  lo  t(5l(5graphe  est  pouss(S  moms  loin  et  il  s'arrdte  &  une  assez 
grundo  distance;  de  la  station  astronomique;  mais  on  travaille  actuellement  i\  le 
prolonger  jet  il  est  certain  qu'au  moment  du  besom  il  pourra  6tre  facilement 
reli6  &  la  station  Sud. 

Les  differences  de  longitude  enlre  Quito  et  les  deux  stations  astronomiques 
principales,  ct  entre  Quito  et  Gayaquil  pourronl  aiusi  6tre  d(5termin(5es  sans 
relai  tdtfgraphiquc,  c'est-d-dire  avec  une  grande  precision. 


582  RAPPORT  SUR   LE  PROJET  DE  REVISION   DE   L'ARC  MERIDIEN   DE  QUITO. 

Gayaquil  esL  relitf  par  des  cables  sous-marins  au  nSseau  ltfl<3graphique  gen&- 
ral;  on  pourra  done  connailre  sa  difference  de  longitude  avec  PAmiiriqiie  du 
Word.  Mais  ici  1'emploi  do  relais  sera  inevitable  el  la  precision  sera  moindre. 
Elle  sera  d'ailleurs  beaucoup  rnoins  n<5cessaire. 

Astronomie  secondaire. 

OuLre  les  Lrois  stations  astronomiques  principales,  il  sera  <5labli  six  stations 
aslronomiques  secondaires  ou  1'on  mesurera  dcs  latitudes  diffbreiUielles  el  des 
azimuls  secondaires.  Ces  stations  seront  sensiblement  espactfcs  de  degr6  en 
degr6. 

L'une  d'elles,  Ghuyuj,  est  voisine  de  la  base  principals. 

Nivelleraents. 

Les  bases  devant  6lre  rcSduites  au  niveau  de  la  mer}  il  importe  de  connailre 
leur  altitude  avec  une  assez  grande  exactitude. 

L'allitude  de  la  base  centrale  nous  sera  donn<5e  par  une  operation  de  nivelle- 
ment  gcSomtHrique  de  precision,  avec  les  m<5thodes  cr<3<2es  par  M.  Lallemand  ct 
employees  dans  le  nivellement  g^ndral  de  la  France.  Ces  mtHhodes  sont  fami- 
li&res  aux  officiers  du  Service  g^ographique,  qui  en  ont  fait  usage  en  Alg^rie. 

Ce  nivellement  se  fera  le  long  du  tracg  du  futur  chemin  de  fer  de  Gayaquil  a 
Quito. 

Le  niveau  de  la  mer  sera  d^lermind  par  un  m<5dimar<3m&lre.  On  n'a  pas  cru 
devoir  dtablir  cet  instrument  a  Gayaquil.  Ce  port  se  Irouve,  en  effet,  au  fond 
d'une  baie  longue  et  ^troite  qui  d^bouche  elle-m^me  sur  le  golfe  de  Gayaquil. 
On  pourrait  done  craindre  qu'il  y  eul  de  l£g&res  differences  entre  le  niveau 
inoyen  du  port  et  celui  de  la  pleine  mer.  G'est  pourquoi  le  m£dimar£m&lre  sera 
plac6  a  Playas,  sur  la  c6te  du  Pacifique  proprement  dit,  un  peu  avanl  1'enlrdo 
du  golfe  et  &  jokm  de  Gayaquil. 

La  ligne  de  nivellement  du  m6dimar6m&tre  &  la  base  prgsentera  un  d<$velop- 
pement  total  d'environ  28okro.  Du  m^dimar^m^trea  Gayaquil,  puis  de  Gayaquil 
a  Puente  de  Cimbo,  c'est-a-dire  sur  i7otm,  Faltitude  s'6l&ve  lentement  jusqu'a 
345m;  de  ce  point  jusqu'a  Sibambe,  oil  la  ligne  de  nivellement  rejoint  la  chaine 
trigonom^trique,  on  monte  rapidement  de  34Sm  &  2470™  sur  35km;  sur  le  reste 


RAPPORT   SUR   LE   PROJET   DE   REVISION   DE   I/ARC    MERIDIEN   DE   QUITO.  583 

clu  trace,  do  Sibambe   a   la  base,  rallilude  resle    elevt'e,  mais    sensiblenu'nl 
conslanlo. 

On  no  pent  songer  a  roller  les  deux  bases  extremes  a  la  mer  par  des  Hgnes 
de  nivcllemenl  analogues.  On  devra  se  conlenter  des  donnees  clu  nivellemenl 
giiodesique.  A  celcffelon  mesurcra  dans  chaque  station  les  distances  ze"nllhales. 
Tonics  les  fois  quo  cela  sera  possible,  on  proc6dera  par  mesures  rtfciproques 
el  simuliantfes,  ce  qui  permellra  d'gliminer  la  refraction  ge'ode'sique  el  d'en 
(Hudier  les  lois. 

On  doit  pourlanl  observer  quo  I'unc  des  brigades  suivanL  Loujours  la  chaine' 
occidental  el  1'uutre  la  chaine  orienlalc,  le  nivellemenl.  ge*od6sique  ne  poiirrail 
<Ure  prolong^  d'une  base  a  1'aulre  par  mesures  reciproques  e£  simullanees 
quo  le  long  d'une  ligno  en  zigzag  passant  allcrnalivemont  d'uiio  chaine  a  1'aulrc. 

II  n'esl  pas  m6mc  certain  que  le  long  de  ces  lignes  ces  mesures  simultamk'-s 
puisscnl  se  faire  sans  difficult^  et  sans  perles  de  temps.  En  tout  cas,  les 
mosures  de  dislances  zcSnithalcs  seront,  sinon  simultaii(5es,  du  moins  toujours 
reciproques  ot  la  precision  restera  suffisante. 

En  ollbt,  d'aprcs  les  comparaisons  des  mesures  faites  en  France  el  en  Alg<5rie, 
1'incorlitudo  ii(3  sorait  quo  de  quelques  metres,  ce  qui  amencrail  pour  la  base 
rddiiilo  an  nivoaii  de  la  iner  une  erreur  de  i/i  oooooo°a  pou  pres.  Or  la  concor- 
dance1 dos  bases  calculdes  et  des  bases  mesuro'es  ne  se  verifle  gc'nc' rale  went 
qu'avoc  unci  precision  bcaucoup  momdre,  et  si  Ton  a  616  parfois  jusqu'au 
i/5oo()()o°  peul-6tre  par  suite  do  compensations  ibrtuites  enlrc  los  erreurs, 
c'osl  sur  le  i/ioo  oooc  seulemenl  qu'il  convient  de  compter. 


Observations  du  pendule. 

fxis  mesunjs  de  gravile  sonl  partout  lo  coinpldiuonl  indispensable  des  opera- 
tions g('jod6\siques;  mais  il  y  a  une  raison,  sur  laquelle  d'aillours  nous  rcvien- 
drous  plus  loin,  et  qui  les  rend  encore  plus  importances  dans  le  cas  qui  nous 
occupo. 

La  region  oil  Ton  doil  op<5rer  est  une  des  plus  e*lev6es  du  Globe,  et  le  relief 
considerable  des  Andes  porterait  (It  penser  qu*il  peut  s'y  produire  des  attrac- 
tions suppldmentaires  capables  de  produire  des  anomalies  de  la  gravile"  et  un 
relfevement  local  du  gdoi'de.  Ge  relevement  ainsi  que  les  deviations  de  la  verti- 
cale  aux  oxlnSrnile's  de  I'arc  seraient  do  nature  a  affecter  gravement  le  rdsullal. 


584  RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION  DE  l/ARC  M^RIDIEN  DE  QUITO. 

Ge  serait  la  mtoie  une  objection  s&rieuse  centre  le  choix  do  ccLLc  meridienne 
si  les  observations  pendulaires  ne  nous  fournissaienl  pas  prtfcisement  un 
moyen  de  reconnaitre  1'existence  de  ces  anomalies,  d'evaluer  les  erreurs  qui  en 
resullent  et  au  besoin  de  les  corriger. 

Le  projet  prevoit  sept  ou  huit  mesures  de  pesanteur  disposes  suivanl  unc 
coupe  partant  de  la  c6te  vers  Gayaquil,  passant  au  pied  du  Chimborazo,  a 
Quito,  et  aboutissant  au  versant  oriental  du  massif  Cotopaxi-Antisana. 

II  en  resultera  evidemment  les  indications  les  plus  pr<3cieuses,  puisqu'on 
verra  ainsi  comment  varie  la  pesanleur  depuis  la  c6te  jusqu'au  pied  des  Cor- 
dites, puis  jusqu'au  faite  de  la  chaine  occidentale  et  jusqu'au  plateau;  on  se 
rendra  compte  de  plus  des  anomalies  qui  r^sultent  de  la  presence  des  deux 
massifs  les  plus  eleves,  cenx  du  Chimborazo  et  du  Cotopaxi. 

Ce  n'est  pas  assez,  toutefois,  et  nous  pensons  qu'il  serait  desirable  do  multi- 
plier encore  les  stations,  ce  qui  n'entrainera  pas  de  depenses  supplementaires 
importantes,  si  1'on  prend  soin  de  combiner  le  plan  d'op<5rations  de  fa$on  a 
eviter  des  deplacements  inutiles. 

II  faudrait  faire  des  observations  tout  le  long  de  la  chaine  pour  se  rendre 
compte  de  la  fagon  dont  les  anomalies  de  la  pesanteur  varient  depuis  la  base 
Nord  jusqu'a  la  base  Sud.  On  pourrait,  par  example,  faire  des  mesures  dans 
chacune  des  stations  astronomiques  principals  et  secondaires  et  dans  le  voisi- 
nage  des  bases. 

D'un  autre  c6te,  on  aurait  intent  ^  poss^der  des  donn<5es  sur  les  valours  de 
la  gravity  dans  la  plaine  situ£e  £  Test  des  Andes ;  et,  en  efFct,  le  rel&vomenl 
g(5n^ral  du  g^oide  ne  depend  pas  settlement  de  I'intensittS  de  la  pesanleur  au 
point  ou  1'on  veut  ^valuer  ce  rel^vement  et  dans  son  voisinage  imm^diat,  ma  is 
il  depend  aussi  de  la  valeur  de  g  dans  les  regions  un  pou  plus  6loign6es. 

Toutefois,  nous  devons  remarquer  que  cette  plaine  est  peu  habitue  et  presque 
inexplor^e,  qu'on  n'y  saurait  p^n^trer  sans  escorte.  C'est  done  sur  place  qu'on 
pourra  s'assurer  de  la  possibility  de  cette  expedition.  C'est  d'aillcurs  seulernonl 
cjuand  les  operations  seront  plus  avanc^es  qu'on  verra  si  les  ressources  dont 
dispose  encore  la  Mission  lui  permettent  de  Fentreprendre. 

Au  contraire,  il  est  une  autre  station  ou  1'observation  du  pendule  serait  fort 
int^ressante  et  pourrait  se  faire  sans  aucune  difficult^.  Je  vcux  parler  de  cello 
)ti  sera  place  le  medimarem&tre.  II  est  possible,  en  effet,  que  Finfluence  des 
taides  se  fasse  dej^t  sentir  &  Gayaquil,  et  qu'on  trouve  une  difference  entre  les 
leux  stations. 


RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION  DE  L'ARC  M^RIDIEN   DE   QUITO.  585 

Toules  ccs  mcsurcs  se  feronL  avec  le  pendulo  relatif  de  M.  le  Colonel 
DcJlbrges.  Les  determinations  relatives  suffisonl  en  effcL  pour  iioLro  objet,  is  I  le 
irausporL  du  pcndule  absolu  presenlcrait  de  grandes  difficultes. 

Observations  magnfitiques. 

Les  observations  magnetiques  se  raUachcnt  moins  direclcmciil  aux  iravaux 
goodesiquos.  Mais  on  profitcra  du  voyage  de  la  Mission  pour  determiner  les 
Irois  elements  magnetiques  absolus  :  declinaison,  inclinaison  ct  composanlc 
horizonlalc,  an  moins  pour  loutes  les  stations  astronomiqucs,  qui  sont  an 
nombre  de  ncuf. 

Les  officiers  s'excrceront  avant  leur  depart  au  maniemenl  des  instruments 
magnetiqucs,  a  PObscrvatoirc  magngtique  du  pare  Saint-Ma ur,  sous  la  direction 
flo  M.  Moureux,  dont  la  competence  est  bien  connue  de  1'Academic. 

Observations  g^ologiques  et  topographiques. 

11  est  ii(5ccssaire  de  corriger  les  latitudes  observtSes  des  deviations  locales  (Ui 
la  vorlicalo,  et  pour  cela  de  calculer  1'attraclion  locale  due  aux  massifs  appn- 
rents  l(is  plus  voisins  des  stations  d'observation.  Une  correction,  analogue  dovra 
souvent  ctro  appliqufSc  aux  mesurcs  pendulaires. 

A  col  etftit,  il  faudra  faire  un  lev(5  topographique  de  ces  massifs  it  une  (ichelle 
suffisaulc,  afin  d'dvalucr  leur  volume,  et  une  etude  gtSologique  sommairo  des 
rochcs  qui  les  constituent,  afin  de  connaitre  leur  dcnsite. 

Un  meinbrc  de  la  Commission  a  propose  de  choisir  pour  medecin  de  la 
Mission  un  lionunc  habitue  aux  recherches  peti-ograpliiques  et  geologiques. 
Mais  la  majority  n'a  pas  juge  quo  cettc  solution  fut  la  meillouro. 

Si  Ton  peut  esperer  de  trouver  cliez  lc  medecin  militaire  attache  a  la  Mission 
dos  counaissances  zoologiques  et  botaniques,  si  celu  est  m6mo  desirable  a  tons 
egards,  il  n?y  a  aucune  raison  dc  supposer  qu'onait  plus  de  chances  de  reucon- 
trer  parmi  les  medecins  un  geologue  competent.  Ce  sont  pluldl  les  officiers 
oux-m<!imes  qui  soul  prepares  par  leurs  etudes  et  leurs  travaux  antericurs  a 
Petude  petrographiquc  des  terrains. 

On  a  done  pense  que  le  micux  etait  de  prier  M.  Fouque  ou  M.  Lacroix  de 
donner  d  quelques  officiers  leurs  conseils  edair^s  et  de  les  exercer  au  Museum 
aux  determinations  petrographiques  et  au  choix  judicieux  des  echantillons. 
H.  P,  —  VIIL  74 


586  RAPPORT  SUR   LE  PROJET   DE   REVISION   DE  l/ARC  M^RIDIEN  DE  QUITO. 

Examen  du  devis. 

Nous  nuns  elendrons  peu  sur  le  dcvis  cslimalif,  qui  echappe  a  noire  compe- 
tence, el  nous  nous  borncrons  a  faire  ressortir  1'imprcssion  g<3n<5rale  qui  se 
d6gage  d'un  premier  examen. 

C'csl  quo  ce  devis  a  e"l<3  6labli  avec  grand  soin  cl  avec  un  souci  conslani. 
d'6vitcr  les  doubles  emplois  et  les  defenses  inutiles.  II  no  semblc  pas  qu'il 
puisse  £tre  r^duit. 

En  effet,  on  doil  tenir  comple  de  ce  fait  quc,  malgr^  la  bonne  volont6  du 
Gouvernenieut  de  1'fiquateur,  son  concours  sera  forcdmenl  limits. 

II  pourra  fournir  a  la  Mission  une  escorte  el  des  hommes  pour  les  transports. 
Mais  cctte  escorte  et  ces  auxiliaires  devront  probablement  <Hre  pay<3s. 

Sans  doute,  on  peul  espcSrer  que  le  credit  demand^  ne  sera  pas  enticement 
depense";  les  Evaluations  ont  e*t(5  failes  largemenl  eL  en  tenant  compte  d'tfven- 
Lualil^s  qui  ne  se  pr^senteront  peut-^tre  pas.  Cela  6tait  n<5cessaire,  afm  d'etre 
assurt5  que  le  devis  ne  serait  pas  d£pass<3 ;  mais  en  escomptanl  les  ctrconstancos 
heureuses  et  en  r^duisant  d'avance  le  credit,  on  s'exposerait  a  dcs  surprises. 

II  ne  semble  pas  qu'aucun  des  articles  du  devis  puisse  donner  lieu  a  une 
contestation. 

II  cHait  n<3cessaire,  par  exemple,  de  pre>oir  le  cas  ou  quelques-uns  des 
officiers  auraient  besoin  d'un  cong(5  pendant  une  campagde  si  longue  et  si 
fatigante. 

II  6tait  n6cessaire  d'emmener  un  rmScanicien  pour  faire  sur  place  les  rdpa ra- 
tions des  instruments;  car  le  renvoi  des  instruments  en  France,  a  cause  duprix. 
des  transports  et  des  d^lais  qui  rcSsulteraient  d'un  aussi  long  voyage,  entraine- 
rait  des  defenses  considerables. 

Enfin,  tandis  que  la  Mission  principale  partira  au  mois  de  fdvricr  ou  de  mars 
prochain  en  vue  d'une  campagne  de  quatre  ans,  deux  officiers  partiront  six 
mois  plus  t6t,  en  septembre  1900,  afin  de  pr<3parer  les  voies  et  d'achetcr  les 
animaux  destines  aux  transports.  II  est  Evident  que  cette  disposition  produirn 
en  definitive  une  (Sconomie  notable. 

£tendue  de  Tare. 

11  nous  reste  &  traiter  deux  importantes  questions.  La  premiere  a  616  soule- 
v£e  par  la  Lettre  ininist<3rielle  elle-m^me. 


RAPPORT   SUR   LE   PROJET   DE  REVISION   DE  L'ARC   MERIDIEN   DE  QUITO.  687 

«  TouUifois,  (lit  M.  Ic  Minislrc,  il  y  a  lieu  do  consid^rer  quo  la  dispense 
pourrail  etre  rckluite  dans  une  assez  forlo  proportion  s'il  (Hail  possible,  sans 
inconvenient  scicnlifiquc,  dc  rcSduire  Fare  acluellemenl  pr<5vu  do  6°  a  4°?5,  de 
la  base  do  Colombie  a  la  base  deTargui;  on  supprimerait  ainsi  la  panic  la  plus 
difficile  des  iravaux....  Je  pricrais  l'Acad<5mie  do  me  faire  connatirc  son  scnli- 
inent  sur  la  question  de  Fampliludc  de  Fare  a  mcsurer  et  de  me  dire  si  la 
inesure  d'un  arc  de  4°?5  lui  paraitrait  rcSpondre  suffisamment  aux  bcsoins  de  la 
Science.  » 

L'arc  inesunS  au  xvmc  si^cle  s'cHcndail  de  la  station  de  Mira,  par  o°35'!N, 
jusqu'a  la  base  de  Targui,  par  3°io'S.  II  s'cHcndail  ainsi  sur  environ  3°, 5.  II 
est  question  de  le  prolonger  vers  le  Nord  jusqu'a  Gcrro  de  PasLo,  par  i°  la'N, 
soit  de  trois  quarts  de  dcgr<§  environ,  et  vers  le  Slid  jusque  sur  le  lerriloire 
ptiruvion,  par  4°  55' S,  soit  d'a  peu  pr&s  i°,5, 

La  proposition  vis^e  dans  le  paragraphe  que  je  viens  de  citer  consisterail-  a 
supprimer  lo  prolongement  vers  le  Sud,  ce  qui  r6duirait  Tare  a  4°35- 

Nous  clevons  d'abord  remarquer  que  Tare  a  mesurer  doit  6tre  combin6  avec 
des  arcs  de  grande  amplitude  pris  clans  les  latitudes  moyennes  et  qui  ont  un(» 
vingtaine  de  dogrds;  J7ai  cit6  plus  liaut  les  plus  importants  de  ces  arcs;  il  scrail 
<\  (Icisircr  (jue  la  noiivellc  determination  eul  un  poids  comparable. 

Or,  il  est  Evident  que  ce  poids  sera  d'aulanl  plus  grand  que  1'arc  sera  plus 
etenclu.  La  principale  cause  d'erreur  esl,  en  effet,  Tincertitude  sur  les  latitudes 
extremes,  on  raison  des  attractions  locales  qui  peuvent  fairo  d£vier  la  verticale. 
C(itte  deviation  et  par  consequent  cette  incertitude,  toutes  choses  dgales 
d'ailleurs,  scront  ind<5pendanles  de  1'amplitiide  de  Tare,  de  sortc  que  Ferreur 
relative  qui  en  rtSsultera  varicra  en  raison  inverse  de  cette  amplitude. 

A  ce  compte,  en  rdduisant  Fare  de  6°  «3i  4°, 5,  on  rtiduirail  d'un  quart  su 
vukuir  scientifique;  mais,  en  r^alitd,  ces  sortes  d'apprticialions  ne  peuvent  se 
iraduirc  par  des  chiflres.  Quand  une  determination  devicixt  deux  fois  plus  pre- 
cise, est-il  vrai  que  sa  valeur  scientifique  devient  seulement  cleux  fois  plus 
grnudo?  Tous  les  savants  r<5pondront  que  la  progression  est  beaucoup  plus 
rapide,  que  pour  avoir  deux  fois  autant  dc  precision  ils  devront  depcnser 
l)caucoup  plus  de  deux  fois  autant  de  peine,  et  qu'ils  no  la  regrctteront  pas. 

D'un  autre  c6t(S,  plusieurs  membres  do  la  Commission  ont  <3mis  Favis  que, 
les  frais  g<5n<3raux  restant  les  mOmes,  la  d<3pense  ne  serait  r^duite  que  d'un 


588  RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION  DE  I/ARC  MfiRIDlEN  DE  QUITO. 

Mais  un  examcn  plus  approfondi  clu  devis  monLrc  quc  cello  Evaluation  csl 
encore  tr&s  exag6r<3e.-- 

II  n'y  aurail  aucune  6conomie  ni  sur  la  mesuro  dcs  bases,  ni  sur  les 
indemnity  d'entrtfe  en  campagne,  ni  sur  lo  transport  du  personnel  cL  du 
materiel  de  France  en  Am^rique,  ni  sur  le  nivellemenl  de  precision,  ni  sur 
Tachat  des  mules. 

En  ce  qui  conccrne  la  mesure  des  angles,  I7<5conomie  n'est  pas  la  mOmo,  si 
Ton  veul  rattacher  la  triangulation  a  la  mer,  au  point  dit  «  1'ancien  Phare  », 
donl  j'ai  parl6  plus  haut,  on  si  Ton  renonce  a  ce  ratlachement. 

Si  Ton  veut  rejoindre  la  mer,  jonction  donl  rint<2r&t  est  manifesto,  on  no 
pourra  supprimer  que  neuf  stations,  a  savoir  les  cinq  stations  peSruviennos  ol 
celles  d'Acacana,  Pisaca  et  Ama.  Je  ne  parle  pas  des  deux  stations  silutfes  aiix 
extr<$mit<3s  de  la  base,  qui  se  trouveraient  supprim^es  <5galement,  mais  qui 
devraient  6tre  remplac6es  par  deux  stations  analogues  aux  extremities  de  labaso 
de  Targui. 

Si  Ton  renonce  a  joindre  la  mer,  on  pourra  supprimer  en  plus  Chilla,  Mulle- 
pungo,  Minas  et  Fancien  Phare,  de  sorte  qu'on  gconomiscrail  en  tout  ireizo 
stations. 

La  dur6e  de  I'opgraticm  serait  ainsi  diminu^e  de  deux  mois. 

Pour  les  mesures  astronomiques,  la  station  principale  du  Sud  serait  suppri- 
m(5e,  ainsi  que  la  station  secondaire  du  Cerro  Chacas,  mais  la  station  sccon- 
daire  de  Purin  devrait  deveuir  principale. 

En  somme,  on  aurait  quatre  stations  secondaires  au  lieu  de  six;  d'ou  une 
nouvelle  ^conomie  de  deux  mois. 

L'entretien  du  personnel  fran^ais  pendant  un  mois  montant  a  4I75rr,  ¥&w- 
nomie  en  argent  serait  de  16700^.  Cettc  Evaluation  est  tr&s  exag^rtSu,  car  1(^ 
seSjour  de  chaque  membre  de  la  Mission  ne  serait  pas  r£duit  de  quatre  mois,  ol, 
en  particulier,  1'officier  sup^rieur  chef  de  la  Mission  devrait  ntfanmoins  roster 
un  an  &  Ffiquateur.  Quant  a  une  reduction  du  personnel,  elle  ne  saurait  so 
faire  sans  nuire.i  la  rapidity  et  a  la  bonne  execution  du  travail. 

Les  frais  occasionn<5s  par  la  mesure  des  angles,  soit  38  ooofr,  seraient  nSduits 
d'un  quart  environ  (toujours  en  renongantS.  la  jonction  £  la  mer),  soit  g5oof1'. 

Les  d^penses  des  stations  secondaires  seraient  r<5duites  d'un  tiers ,  soit  3  goofl*. 

Cela  fait  en  tout  environ  3oooofr,  mettons  35ooon'  pour  tenir  compte  do 
divers  frais  de  transport  et  des  (Sconpmies  r<3alisables  sur  les  mesures  degravii<5. 


RAPPORT   SUR   LE  PROJET  DE   REVISION   DE  L'ARC  M&RIDIEN  DE  QUITO.  689 

Colte  Evaluation,  qui  cst  plutot  exagtfrEo,  suffit  pour  cxpliquor  common! 
volro  Commission  a  ElE  unanime  a  ponser  que  Pare  devait  Giro  prolong^  sur6°. 

Relevement  du  geolde. 

La  sccondc  question  so  rapporlc  an  rel&vemcnt  du  gEoi'de  quo  ponrrail 
produire  Fatlraction  du  massif  des  Andes.  M.  Ilatl,  dans  Ics  stances  do  la 
Commission,  a  insist  u  plusieurs  reprises  sur  les  difficulties  qui  peuvont  <m 
rEsullcr. 

Nous  dcvons  d'abord  nous  demander  quelle  ost  1'importance  probable  on 
possible  de  co  rel&vemcnt.  Quelquos  auteurs  avaicnt  parlE  de  i5oin.  Si  Ton 
calcule  Poflet  de  1'altraclion  d'un  massif  cylindrique  de  3ooom  de  hauteur  et  do 
i5okm  de  diam&lrc,  en  supposant  la  density  moiltE  de  celle  de  la  TOITO,  on 
trouvo  un  rclfevemcnl  maximum  de  5om.  Lc  rEsullal  pourrait  Giro  augmeniE,  et 
poul-oUro  double^  pour  la  chaine  des  Andes,  qui  ne  se  rEduil  pas  a  un  massif 
oirculaire,  mais  s'Etend  tout  Ic  long  de  la  c6tc  du  Pacifique. 

Mais  il  fan  I  icnir  compte  aussi  de  1'influence  probable  des  masses  interieures. 
On  sail  que  les  observations  du  pendule  dans  les  regions  monlagneuses  ont  mis 
on  Evidence  un  fail  des  plus  curieux.  Les  valeurs  observEes  do  la  gravit6  sont 
toujours  (in  deficit  sur  les  valeurs  calculEes  par  la  formule  dc  Bouguer.  Elles 
s'accordent,  au  contraire,  asscz  bien  avec  une  autre  formule,  due  a  M.  Faye, 
ol  oil  Ton  n<Sgligo  compl&lemcnt  1'altraction  des  massifs  monlagnoux. 

Ge  fait  inau.cn.du,  sur  lequel  M.  Faye  a  appelE  ^  plusieurs  reprises  1'aitcnlion 
du  monde  savant,  monire  que  1'attraclion  des  massifs  montagncux  apparents 
est  compensEe,  du  moins  en  grande  parlie,  par  la  distribution  int<5rieurc  des 
masses,  do,  lelle  sorte  que,  si  la  formule  de  M.  Faye  Elait  rigourcusemenl  exacte, 
le  rolfevcmcnt  du  gEo'ide  serait  nul. 

II  en  cjsl  &,  pen  prfts  ainsi  dans  les  Alpes  et  1'Himalaya.  En  sera-t-il  de  ni£mo 
dans  les  Andes?  Los  differences  de  structure  slratigraphiquc  ct  dc  constitution 
lilhologiquc  no  nous  permettent  pas  de  1'affirmer.  L'observation  peul  scule 
decider, 

Nous  dovons  voir  maintenant  quelles  peuvent  6tre  les  consequences  de  ce 
rel^vcmcnt  sur  les  rEsullats  de  nos  mesures. 

Pour  bien  le  faire  comprendre,  nous  devons  dislinguer  irois  surfaces  : 

i°  L'ellipsoide  de  revolution,  qui  diff^re  le  moins  de  la  forme  de  la  Terre; 
2°  Lo  gdoldo  vrai,   c'esl~£-dire  la  surface  d'Equilibre  des  oaux  tranquillcis 


590  RAPPORT  SUR  LE   PROJET  DE  REVISION  DE   L'ARC   MERIDIEN  DE  QUITO. 

sous  Finfluence  de  la  force  centrifuge  ct  de  I'atlraction  de  loules  los  masses, 
lant  apparentcs  qu'interieuresi; 

3°  Le  geo'ide  corrige,  c'cst-a-dire  la  figure  d'equilibre  quo  prondraicnl  cos 
monies  eaux  Lranquilles  si  Ton  supprimail  quclques-nns  des  massifs  los  plus 
apparenls. 

II  esL  clair  que  le  giSoi'dc  corrige,  don  I,  la  definition  reslc  d'aillours  arbiirairo 
dans  unc  largo  mesure,  differera  tres  pou  dn  gtio'ido  vrai,  ma  is  prtfsonlera 
moins  de  petitos  irregularites  locales.  * 

Le  ihgor&me  de  Logendrc  et  Gauss  prouvc  d'abord  quo  nos  mesuros  nous 
donncront  exactement  la  veritable  longueur  d'un  arc  mdridien  du  gdoido  vrai 
(ou  du  ggoi'de  corrige,  si  Ton  a  calculi  convcnablemcnl  les  aUraclions  locales), 
a  la  seule  condition  que  la  base  ait  ete  coircclement.  reduile  an  niveau  do  In 
mer,  je  veux  dire  du  geoide. 

Jusqu'&  quel  point  cetle  condition  sera-t-ellc  realisec?  A  cause  de  la  grando 
altitude  de  la  base,  elle  ne  le  sera  qu'au  prix  de  certaincs  precautions.  Soit  a 
Tangle  de  la  normale  au  geoide  et  de  la  normale  &  1'ellipsoXde.  Si  la  variation 
de  cet  angle  entre  les  deux  extremites  de  la  base  est  de  i",  il  est  ais6  do  calculor 
que  1'erreur  sur  la  reduction  de  la  base  sera  d'un  peu  plus  de  icm. 

Mais  si  nous  obtenons  ainsi  exactement  la  courbure  d'un  certain  arc  du 
geo'ide,  il  n'est  pas-[certain  que  cette  courbure  ne  s'ecarte  pas  notablement  d(J 
celle  de  1'ellipsoi'de ;  il  peut  se  faire  qu'on  ait  pris  les  mesures  sur  une  bosso 
toute  locale  du  geoi'de,  et  que  la  courbure  y  soit  tres  differente  do  co  qu'on 
aurait  trouve  dans  une  autre  partie  peu  eloign.ee  de  ce  m6me  geoldc,  sur  lo 
bord  du  Pacifique  par  exemple. 

11  importe  de  se  mettre  en  garde  contre  une  seniblable  erreur,  ct  Ton  ne  pout 
le  faire  qu'en  cherchant  d.  evaluer  le  rel&vement  du  geoi'de.  Quels  sont  los 
moyens  que  1'observation  nous  fournit  pour  cela  ? 

II  y  en  a  deux  :  le  premier  est  Fobservation  pendulaire.  G'est  le  moins  coil- 
teux  et  c'est  le  plus  stir,  parce  qu'on  peut  multiplier  les  mesures.  Mais  il  no 
donnera  le  rel&vement  cherche  que  si  les  cotes  sont  assez  nombreuses  pour 
qu'on  ait  une  idee  approximative  des  variations  de  la  gravite  dans  loute  la  region 
consideree. 

Toutefois,  ce  premier  moyen  ne  devrait  pas  nous  faire  negliger  le  second,  si 
sur  place  on  le  reconnaissait  praticable  et  suffisamment  economiquo.  Co 
second  moyen  est  la  mesurc  de  la  difference  de  longitude  astronomiquo  en  ire 


RAPPORT  SUR  LE  PROJET  DE  REVISION  DE  L'ARC  MERIDIEN   DE  QUITO.  5gi 

un  poinl  do  la  c6le  el  Quilo  cL  sa  comparaison  avec  la  difference  de  longitude 


II  esl  clair  qu'on  pourra  en  dcSduirc,  sinon  le  rel&vemenl  absolu  du  g<5oide, 
du  moins  la  difference  enlrc  les  valours  dc  cc  rclCjvemenl  a  Quilo  ol  sur  lo  bord 
du  Pacifique. 

IVEiiis,  pour  que  coLlo  operation  puisse  se  faire,  il  faul  irouver  sur  le  littoral 
un  poinl  donl  on  puisse  avoir  a,  la  fois  la  longitude  astronomique  el  la  longitude 
^eodesique.  Gayaquil,  au  nord  du  golfe  du  m6mc  nom,  ot  reliu  a  Quito  par  le 
U'ilrigraplic;  ou  on  mesurera  done  la  longitude  astronomique.  D'un  anlrti  cold, 
I'ancien  Pharo,  au  sud  du  mOme  golfe,  sera  rallach<5au  r<5seau  IrigonomcSLriquti, 
eo  qui  permcttra  d'cn  calculcr  la  longitude  gcfod^siquc. 

En  revanche,  on  nc  peut  avoir  ni  la  longitude  aslronomique  de  I'ancien 
Pliare,  puisquc  Ie!lt5l(5graphc  n'y  va  pas,  ni  la  longitude  gi$od<5sique  de  Gayaquil, 
paree  quo  la  plaine  enlrc  celte-ville  ol  les  Cordill^rcs  esl  plale,  bois^e  ot  sans 
vues. 

Mais  [\  y  a  au  milieu  du  golfe  do  Gayaquil  unc  ilc  oppcl<5c  Puna  ;  dans  cell(i 
'H(^  se  Irouvenl  quelques  collin.es  que  1'on  pourrait  poul-6lro  raccorder  a  la 
Iriangulalion  au  moyon  d'un  ou  deux  triangles.  On  petit  esp6rer,  d'aulro  pniM, 
<[ii<*  l(j  uUdgrapho  sera  d'ici  a  quelques  mois  prolonged  de  Gayaquil  a  Puna. 

La  iuo.suro  d(^s  deux  sortos  de  longitude  dcviendrail  alors  possibhi. 


Conclusions. 

Eu  n'isuuKl,  volro  Commission  vous  propose  : 

1°  DVjmtUlixi  mi  avis  favorable  au  projel  Je  revision  dc  la  m^ridienno  de 
Quito; 

%"  D'insistcr  auprfts  de  ML  le  Minislre  pour  que  Tare  mesurcS  soil  de  6°  ot 
iton  de  4°?5; 

3°  D'<5mcUre  le  vaiu  que  I'op&ralion  soil  confine  au  Sei'vice  gdographiquede 
l'Armi5o,  sous  lo  haul  patronage  et  sous  le  conlr6lo  scientifiquc  de  FAcaddmie 
dus  Sciences; 

4°  De  nomincr  une  Commission  permanente  chargi5e  de  suivrc  et  de  conlrdler 
les  operations  de  la  Mission; 


592  RAPPORT   SUR   LE   PROJET   DE   REVISION   DE   L1ARC   M^RIDIEN    DE   QUITO. 

5°  D'approuver  dans  ses  trails  g<£n6raux  1'avant-projel  qui  nous  esl  -soumis, 
sous  la  reserve  des  observations  conlenues  dans  ce  Rapport  ol,  on  partictilicr, 
do  cclles  qui  se  rapportent  a  la  n<3cessil<5  de  multiplier  les  mcsures  peiidulairos. 

Apres  [discussion  on  Gomile  socrol,  I'Acad^mio  adoplo  los  conclusions  du 
Rapport. 


RAPPORT  PRESENTS  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION 
CHARGfiE  DU  CONTROLE  SCIENTIF1QUE 


DBS 

(0 


OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L'EQUATEUR 


Comptes  rendus  de  l*Academie  des  Sciences,  t.  134,  p.  966-972  (28  avril  1902). 


La  Commission  cliargxSe  par  rAcadihnie  du  conlrole  scicnlifiquc  dcs  op<§- 
ra  lions  gttodtfsiquos  do  Pftqualeur  s'csl  nSunio  lo  10  mars  dernier  pour  cnleudrc 
M.  lo  Commandaul  Bourgeois,  clief  do  la  Mission,  qni  vionl  do  reiilrer 
on  Franco  aprfes  avoir  organist  lo  travail.  Co  savant  officier  lui  a  rcndu 
comj)Ui  dos  m(Ksiiros  oflbclutSes  pondant  l'anu<3c  1901,  ct  votrc  Commission 
a  FhoniKMir  d<k  vous  sonmollro  un  Rapport  sommairc  sur  cos  operations. 

L'avant-gardo  d(j  la  mission,  comprenant  MM,  los  Capilaincs  Mauraiu 
ot  Lalhnnand,  a  consacrt';  los  premiers  mois  do  1901  tl  1'achat  dcs  mules 
mlcossairos  aux  convois  ot  a  la  roconnaissanco  do  la  region  do  Riobamba, 
oft  dovait  so  Irouver  la  base  fondamentalo. 

L(j  gros  do  la  mission,  commands  par  M.  Bourgeois  cl  comprenant 
M,  lo  Capilaino  Lacombe,  M.  lo  Lioulonant  Porricr,  M.  lo  Mddocin  aide-major 
Rivol,  plusiours  sous-ofliciors,  caporaux  ct  soldats,  d<5barqua  a  Gayaquil 
l(j  i°1'  juin  avoc  lo  mat(5riol.  DCS  convois  furent  organises  avcc  120  mules 


(»)  Gommissaires  :  MM,  les  Membres  du  Bureau,  MM.  Faye,  Halt,  Bassot,  Loewy;  H.  Poincarc, 
rapporteur. 

H,  P.  -  VIII,  75 


594  OPERATIONS  GtfODgSIQUES   DE   L'EQUATEUR. 

de  louage  et  4°  Indiens  porleurs.  La  r&gle  bim&allique,  qui  ne  pouvail  Mre 
transport^  qu'a  dos  d'hommes,  arriva  a  Riobamba  le  i3  juillel.  Le  reslc  du 
materiel  <§tait  arrive  le  22  juin.  Six  officiers  equatoriens  adjoinls  a  la  mission 
aid&renl  a  Forganisation  des  convois,  cL  leur  entremiso  fncilila  les  rapports 
avec  les  auloril(5s  locales  et  avec  les  indigenes. 

M,  le  Commandant  Bourgeois  se  rendit  d'abord  a  Quito  et  visita  1'Obsor- 
vatoire,  ou  M.  Gonnessiat  a  dt5ja  en.  pen  de  temps  obtcnu  d'excollenls 
r^sullats. 

Le  chef  de  la  Mission  se  porta  ensuitc  dans  le  voisinage  dc  Riobambn, 
ou  11  examina  les  emplacements  rcconnus  par  Favanl-gardc. 

La  premiere  chose  a  faire  6tait  de  choisir  la  base  a  mesurer.  M.  Maurain 
avait  propos<5  deux  emplacement  de  base,  1'un  dc  iokm  environ  a  travers 
champs,  Fautrc  de  6km,5oo  sur  roulo.  M.  Bourgeois  rojeta,  avec  raison  scion 
nous,  le  second  alignement  parce  qu'une  de  ses  cxlr<£mil<5s  (Uaut  tout  prfcs 
du  Chimborazo,  Finfluence  des  attractions  locales  (.Hail  irop  a  rodoulor. 
Le  premier  alignement,  malgr^  les  inconv^nienls  d\imk  mesuiv  a  lrav(irs 
champs,  se  recommandait  d'ailleurs  par  son  rattaclicment  facile. 

La  base  ful  mesurdc  nnc  premiere  fois  a  la  rfcglo  bim<3la]liquc  du  3o  juilltit 
au  4  septembre;  entre  les  deux  termes  extremes,  un  tonne  inlorui(3diain% 
ful  <£labli  a  la  port6  84o,  c'est-a-dii^e  au  tiers  (»nvirou  do  la  base.  Go  segment 
partiel,  d'un  peu  plus  de  3km,  ful  niesure  une  sc^condc  fois  a  la  r6gl<» 
bim^tallique  du  7  au  18  seplembre.  Toute  redirction  failo,  la  diflVironct1 
les  deux  mesures  n'est  que  ymm,  soil  environ  i/45oooo°. 

L'op^ration,    malgrd   les   difficult<5s  du   terrain,   a  (Utf  inem'^i   rapi 
puisqu'on  a  fait  en  moyenne  80  porU§cs 'par  jour. 

II  imporle  d'insislor  sur  les  difficultc^s  ronconlrt?os  ol  qui  peuvonl  inHucr 
sur  la  precision  du  rdsullal.  La  nature  du  terrain  rendail  des  glissemmils 
possibles  et  la  stabilil(5  des  supports  inccrlaine.  D'un  aulrc  coltS,  les  inclinaisons 
6taient  souvenl  tr6s  fortes.  En  resumes,  Tappareil  bimtilallique  do  Brenner 
se  pr^te  mal  a  une  mesure  faite  en  pleins  champs. 

D'autres  difficult^s  provenaienl  du  climat;  Thumidild  des  nuils  et  dos 
matinees  oblige  4  remplacer  constamment  les  fils  dos  imcrom&lros  qui 
se  d^tendent;  el  m^me  quaud  on  pai*vient  &  les  preserver  la  nuit  avec 
du  chlorure  dc  calcium,  ils  se  dgtendenl  ^  vuc  d'ceil  d^s  qu'on  ouvre  la  boilo. 
si  Ton  op^re  entrc  6h  et  gh  du  matin;  d'un  an  ire  c6l<5,  cntre  u1'  ct  il1  s'devo 
un  veni  du  Nord-Est  qui  soul^ve  des  flots  de  poussi^ro.  Ges  poussi^rds 


OPERATIONS  G1SODESIQUES  DE   L^QUATEUR.  5g5 

s'inlroduisanl  dans  les  instruments  s'opposenl  an  libro  glissemenl  des  regies 
el  dtHerioreraienl  rapidement  les  appareils.  Enfin  les  variations  de  temperature 
sent  Ir&s  brusques  et  Ton  peut  se  clemander  si  1'equilibre  lliermique  des  deux 
regies  esL  bien  assur<5. 

Ton  les  ces  raisons  rondaieiit  d'aulanl  plus  n6cessaire  lo  conlrole  par 
la  inesure  au  fil  Judderin.  La  Mission  eHail  munie  de  deux  fils,  nn  on  cuivre, 
Faulro  en  mtHal  invar  ou  acier-nickel  Guillaume.  Les  operations  dcvaienl 
comprendre  :  un  premier  <3lalonnage  des  fils,  deux  mesures  completes 
de  la  base  et  un  second  £lalonnage  des  ills. 

En  vue  de  FiHalonnage,  on  fit  (Hablir  dans  un  jardin  appartenant 
a  don  Pedro  Lizarzaburo,  pelil-iieveu  de  don  Pedro  Maldonado,  le  compagnon 
de  voyage  de  La  Goudaminc,  deux  petits  piliers  a  a4m  l'un  de  1'autre. 
La  distance  exaele  des  deux  piliers  ful  mesur^e  trois  fois  a  la  r&gle  bimtS- 
lallique;  tronle  mesures  de  celte  nidmc  distance;  avec  Pappareil  Jadderin 
out  ponnis  erisuite  d<^  determiner  la  longueur  des  deux  fils  et  leur  coefficient 
de  dilatation.  Don  Pedro  a  pris  d(is  dispositions  pour  que  les  piliers  restent 
installs  i\  demeure  dans  son  jardin,  de  facon  a  permettro  de  nouveaux 
('jtalonnages  a  uno  6poque  quelconqae.  11  y  a  lieu  de  remercier  cet  ami 
d(i  la  Science  qui  a  tenu  a.  roster  fiddle  aux  traditions  de  sa  famille. 

La  inesuro  de  la  base  londamonlalc  faite  en  double  par  le  systfcine  Jadderin 

a  OU'i  lormint'ie  1(^  9  oclobro.  et  suivie  d'un  nouvel  etalonnage  des  fils. 

* 
Los  operations  aslronomiques  autour  de  Riobamba  ont  occup6  la  Mission 

du  ()  octobre  a  hi  (in  de  novombre.  On  avail,  d'abord  pensd  placer  ix  Quito 
mAme  uiie  des  stations  astronomiques  principals.  Un  observatoiro  temporuire 
avail  ('ilx'i  iuslalld  pr6s  de  Quito  de  fagon  a  pouvoir  6tre  facilement  reli<S 
d'une  purl  i\  1'Observatoire  permanent  de  celle  ville  et  d'autre  part  au  rdseau 
IrigonomtUriquo.  Got  observaloiro  (Hail  placed  sur  la  colline  du  Panecillo, 
([ui  est  pour  ainsi  dire  collde  aux  prcmifcres  ponies  de  l'6normc  masse 
du  Pitchincba.  La  latitude  fondamenlale  qu'on  an  rail  pu  y  observer  aura  it. 
done  did  fortoinenl  affecldc  par  los  attractions  locales. 

A  ce  point  d<{  vue,  le  voisinage  inumSdiat  de  Riobamba  prt^sontail  des  condi- 
tions beaueoup  plus  favorablcs.  M.  Elystfo  Reclus  a  compare'*  la  region  interan- 
clino  ^  une  immense  <3clielle  doni  les  montanls  sont  repr(5sentt5s  par  les  deux 
Gordill^res  et  les  barreaux  par  les  chaines  Iransversales  qui  les  relient 
de  distance  en  distance;  ces  barreaux  parlagent  le  plateau  interandin  en  une 
stfrie  de  cirques  successifs.  II  est  clair  quo  la  verticalc  doit  6lre  moins  d(5vit5e 


5g6  OPERATIONS  G£OD£SIQUES   DE  L^QUATEUK. 

an  centre  d'un  de  ces  cirques  que  dans  le  voisinage  de  Fun  des  barreaux. 
C'esL  pour  cetle  raison  que  la  situation  de  Riobamba  etaienl  avanlagcusc. 

Le  Commandant  Bourgeois  rdsolut  done  d'installer  a  la  Loma,  pr&s 
de  Riobamba,  une  station  principale,  et  de  determiner  la  latitude  a  la  fois 
au  Panecillo  et  a  la  Loma,  puis  la  difference  de  longitude  des  deux  stations, 
ct  enfin  un  azimul  an  Panecillo  eL  un  autre  a  la  Loma,  par  la  imHliode 
des  observations  meridicnnes. 

Les  latitudes  furcnl  determines  par  la  meihode  de  Villarccau  en  hull 
soirees  dans  qualre  positions  du  cerclc  observes  chacune  nadir  face  Word 
et  nadir  face  Sud. 

La  difference  des  longitudes  put  se  faire  sans  grande  difficult^,  car  les  deux 
postes  eiaienl  relies  u$l<5grapliiqucmcnl  et  radminislralion  des  Integra  plies 
avait  eu  la  complaisance  de  mellre  le  fil  a  la  disposition  exclusive  des  obser- 
vateurs  de  8h  a  i  ih  du  soir. 

Mallieureusement  Fediange  des  observateurs  nc  put  fllre  pratique; 
les  officiers  n'auraienl  pu  abandonner  lour  posle  sans  s'exposer  a  voir 
disparaitre  les  mires,  parce  que  le  personnel  fruncais  etait  trop  peu  nombreux 
et  qu'il  aurait  fallu  laissor  la  garde  a  des  liidiens  en  qui  Ton  nc  pouvait  avoir 
confiance.  On  s'esl  done  content  de  determiner  avec  la  plus  grand  soiu 
les  differences  d'equations  personnelles.  Cola  parail.  devoir  suflirc  pour  le  but 
&  atteindrc,  c'est-a-dirc  pour  le  calcul  des  attractions  locales  dans  Id  sens 
Est-Ouest,  qui  sous  les  latitudes  equaloriales  no  peuvent  tHre  deduiles 
des  observations  d'azimut. 

En  m6me  temps  que  1'observation  de  la  longitude,  el  pour  profiler  de  Telude 
de  la  marche  de  1'borlogc,  M.  Bourgeois  fit  a  Riobnmba  une  station  depeudule 
dans  une  casemate  coiistruite  pour  1'inslallalion  de  1'horlogo,  Collo  station, 
une  fois  calculee,  nous  permottra  deja  de  voir  si  l(^s  Andes  se  comporlent 
de  la  m6me  fagon  que  les  Alpes  et  1'Himalaya  en  ce  qui  coucerno  la  correction 
d'altitude.  On  se  souvient  que  divers  gcSologucs  avaicnl  emis  des  doutos 
a  cet  egard. 

Les  elements  magndliques  furent  egalement  determines, 

Pendant  ce  temps,  on  s'occupait  egalement  du  rattachenicnh  En  nioins 
de  3S  jours  M.  Maurain  rcconnut  les  stations  du  rallacliemcnl  et  y  construisil 
les  signaux,  ainsi  qu'aux  sommcts  de  trois  des  triangles  du  grand  rtisoau* 
M.  le  Capitaine  Lacombe  acheva  de  ratlachcr  la  base  de  Riobamba  au  rtfscau 
dans  les  derniei^s  mois  de  1901 . 


OPERATIONS  GEODESIQUES  DE   L'EQUATEUR.  697 

Le  programme  comportail,  en  outre,  la  delcrminalion  de  la  latitude  a  la 
seconde  ronde  en  chacune  do  ccs  slalioiis.  On  compLail  se  scrvir  du  theodolite 
a  jnicroscopos  qu'on  y  avail  hiss6  pour  los  operations  g6od6siqucs.  On  avail 
modified  eel  apparoil  dans  1'ospoir  dc  le  rendre  proprc  aux  obscrvalions 
aslroiiomiquos;  malheurcusemcnl  il  n'eiail  rcnlre  de  chez  le  conslrucleur  quo 
quelques  jours  avanl  le  depart,  dc  sorlo  qu'il  n'avail  pu  6lre  essaye  a  Paris. 
A  P usage,  les  obscrvalcurs  renconlrerenl  dos  difficulies,  surlouL  pour 
Peclairage;  on  dul  done  ajourncr  Poporalion  projeiec.  Nous  disculerons  plus 
loin  les  moyens  dc  reprcndre  colic  imporlanle  operation  qui  ne  saurail 
en  aucun  cas  <Mrc  abandonee. 

M.  le  Conimandanl  Bourgeois  quilla  Riobamba  le  2,3  novembre  a  pros  avoir 
loul  lerrnine.  M.  Maurain  parlil  de  Quilo  les  26  pour  les  slalions  du  Sud, 
en  laissanl  a  M.  le  Lieutenant  Pcrrier  le  soin  d'achovcr  les  operations 
an  Panocillo.  M.  Perrier  rejoignil  a  son  tour  M.  Bourgeois,  le  1 1  deceinbre, 
dans  lo  nord  de  1'KqiiaLcur. 

En  decembre,  le  chef  dc  la  Mission,  accompagne  du  Capilaine  Lallcmand, 
du  Lieutenant  Perrier  el  du  Mtfdecin  aide-major  Rivet,  so  rendil  dans  la  region 
du  Nord  pour  les  determinations  aslronomiqucs  ct  la  luesure  do  la  base  de 
vtfrificalion.  Dans  les  pro  jots  primilifs,  Tare  devail6trc  prolong^  stir  le  terriloire 
oo]()inbi<kn,  mais  les  t'w6nemenls  poliliquos  donl  cello  region  vitsnl  d'6tre 
1<»,  llitliitrc.  out  reiidu  cc.lle  prolongation  impossible.  L'arc  ne  se  trouvcra  ainsi 
dimiiuiti  qiui  do  i5'.  La  station  astronomique  Nord  et  la  base  de  verification 
so  Irouvaienl  ainsi  roporUScs  pr6s  de  la  ville  do  Tulcan. 

Malhourousomont,  dans  cello  region  les  doux  Cordilleres  se  rapprochont 
1'uno  de  1'autro  ot  il  n'y  a  plus  do  plateau  inlerandin.  Jl  ost  done  difficile 
do-  choisir  un  (uuplncouiont  do  baso.  On  doit  mOme  renoncor  coinplotemenl 
a  on  Irouvor  un  comporUmt  1'einploi  do  la  r6glo  I)im6lalliqtie.  L'cStat 
dos  chemins  n(s  p<k>rmo-llail  d'aillours  pas  do  songer  au  transport  do  cello  regie, 
transport  qui  nurait  iknlnun6  dc  Irop  forlos  d6penses.  Ilfallul  done  se  conlenler 
du  (il  Jadrlorin;  la  ponte  montait  par  ondroils  jusqu'a  10%.  On  dovait  faire 
Irois  mostiros  do  la  l>ase,  mais  il  fallul  rocommoncor  c<aio  triple  mesure 
a  plusicurs  roprises  par  suite  de  divers  accidents.  Le  plus  facheux  dc  cos 
accidents  ost  une  deformation  du  fil  qui  a  (51(5  r6par^e,  mais  d'ou  il  re*sultc 
neanmoins  quo  los  etalonnages  faits  avant  la  rncsure  ont  perdu  toule  valcur, 
de  sorlo  quo  tout  se  passera  comme  si  les  fils  n'avaient  6t6  6talonn<5s 
qu'uno  fois,  , 


5g8  OPERATIONS  GEODJESIQUES  DE  L'EQUATEUR. 

La  station  astronomique  de  Tulcan  a  ete  construite  etsa  latitude  determined. 

La  latitude  de  la  station  astronomique  Sud  a  Payta  etait  observde  en  ttigmc 
temps  par  M.  le  Capitainc  Maurain.  Les  valeurs  provisoires  sont  H-o°47fi5'r 
pour  Tulcan  et  — 5°5'i8"  pour  Payta,  ce  qui  donne  a  Fare  line  amplitude 
totalede5°52'33". 

Gependant  M.  Lallemand  reconnaissait  le  rattachcmenL  au  rtiscau  general 
de  la  base  mesuree  et  de  la  station  astronomiquc  dc  Tulcan. 

Si  j'ajoute  que  M.  le  Medecin  aide-major  Rivet,  qui  a  d'ailleurs  coop<5r<3> 
aux  travaux  g^odesiques,  a  fait  d'imporlanls  envois  au  Museum  et  a  entrepris 
Fetude  anthropologiquc  dos  races  indiennes,  j'aurai  fait  voir  que  les  mombros 
de  la  Mission  ont  bien  employe  Fannie  1901. 

L'arc  a  mcsurer  se  trouve  parlag<§  en  deux  LronQons,  Fun  entre  la  station 
astronomique  principale  de  Riobamba  et  cello  cle  Tulcan  au  Word,  I'aulrc 
entre  Riobamba  ct  la  station  astronomique  du  Sud  a  Payta.  Chacun  do  cos 
trongons  sera  subdivise  en  deux  sections,  le  premier  par  la  station  astro- 
nomique de  Quito,  ou  les  operations  sont  termintSes,  le  second  par  line  station 
astronomique  secondaire  a  choisir  dans  la  region  de  Guencja. 

On  remarquera  que  le  rtiscau  I6l6graphiquo  actuel  permoL  d(5ja  la  mosuro 
do  la  difference  de  longitude  entre  les  extr6mit<Ss  des  trois  sections  clu  Nord. 
II  y  a  lieu  d'esp^rer  qu'avant  la  fin  de  la  Mission,  c'csl-a-dire  avanl  la  fin 
de  1904,  la  jonction  avec  les  lignes  p^ruviennes  s6ra  achev(5o,  ce  qui  permeltrait 
de  relier  les  deux  derni&res  stations,  Payta  et  Cuenga.  Duns  lo  cas  conlrairo, 
on  devrait  se  contenter  de  determiner  a  Payta  Taltraction  dans  lo  sens 
Est-Ouest  par  la  difl^rence  entre  les  nzimuts  g(5od6sique  (^t  nstronoiniquo, 
qui  donnerail  d^ja  une  indication  utile  puisque  la  latitude  de  Payta  est  d<§ja 
de  5°. 

D'aprtis  les  instructions  laiss^cs  par  le  chef  de  la  Mission,  le  programme 
coinprendrait  : 

En  1902,  les  operations  gtiodgsiques  du  tron^.on  INord  et  la  reconnaissance 
de  la  ife  section  du  trongon  Sud. 

En  1908,  les  operations  astronomiques  du  trongon  Sud,  les  operations 
ggodesiques  de  la  il'°  section  du  tron^on  Sud  et  la  reconnaissance  de  la 
2°  section. 

En  1904  :  i°  la  fin  des  operations  g^odesiques  dc  la  chaine  et  la  mesuro 
de  la  base  de  Payta ; 


OPERATIONS  GEODESIQUES  DE   L'EQUATEUR.  699 

2°  Le  nivcllomcnL  do  precision  depuis  la  mcr  jusqu'a  la  base  fondamentale 
do  Riobamba.  Daiis  les  pro  jets  primilifs,  cette  operation  devait  se  faire 
an  debut  do  la  Mission;  uiais  Petal  acluel  des  clicmins  des  Cordiil^res  1'aurait 
renduo  ires  difficile,  Landis  qu'en  1904  lc  chemin  de  fer  sera  lermine  el  Ton 
pourra  1'ulilisor  pour  les  transports,  lout  on  faisant  lc  nivcllcment  le  long 
do  la  plate-forme  in  Cine  de  la  lignc  fcrnSe; 

3°  Le  rattacheinent  g<Sod(5siquc  du  reseau  a  inio  sin  (ion.  du  bord  de  la  mcr 
et  les  observations  aslronomiques  dans  cette  station.  Ccs  operations  ont  pour  but 
de  comparer  les  differences  cle  longitude,  tant  geodesique  qu'aslronomique, 
eiilro  la  clmlne  et  le  littoraL  Cette  determination  aurail une  grande  importance; 
inalheureusenient  ]a  nature  boistSe  du  terrain  en  rend  encore  la  realisation 
iiicertaine.  On  pourra  en  tout  cas  observer  la  difference  de  longitude  astro- 
nonnquc  (l«yaq nil-Quito. 

Tou  les  I os  fois  quo  les  circonstances  lo  permetlront,  on  fera  en  outre 
dans  diverses  siotious  g'eodesiques  des  observations  pendulaires  et  magnetiques 
et  dos  mosuros  do  latitude. 

II  y  a  lieu  d'insislor  sur  1'nuporlaiico  de,  ces  determinations  do  la  latitude 
ol,  du  peiululo.  Puisquo  lo,  theodolite  a  microscopes  no  somble  pas  pouvoir 
cUro  utilise,  la  bililudo  nci  pourra  6tro  iiu^sur(5o  quo  dans  les  stations  ou.  le  cercle 
ineridie.n  pourra  ^tre  monte.  Mais,  toutes  les  fois  quo  ce  transport  sera 
possible,  sans  trop  tie  peine  et  de  deponses,  il  no  faudra  pas  negliger  ce  genre 
<roI)sorvHlious,  principalewenl  d?»ns  le  voisinage  des  cinq  stations  astro- 
uomiquos  et  don  bnses.  C'est  la  seule  garantj'o  quo  nous  ayons  quo  les  latitudes 
fon<lamentnl(\s  (I^Utrmiudos  dans  ccs  stations  no  sont  pas  faussees  par 
IPS  allraclions  Jocnlos. 

Biou  couvairicu  coinnu^  nous  d<k,  cetto  uecessite,  le  chef  de  la  Mission. 
a  etudio  los  points  ou  le  cercle  ni6ridien  pourra  6tre  transport^.  Dans  le 
voisinago  do  lliobambn,  la  latitude  pourra  £lro  mesuree  a  Chujuj,  ainsi 
tfu'on  tin  point  de  la  Cordillere  de  I'Esl  et  aussi,  malgre  Faltitude,  a  la  station 
do  Clumborazo.  La  station  do  la  Loma  se  trouvera  ainsi  bien  encadree. 

A,  In  hauteur  do  Quito,  on  a  dej&  la  latitude  fondumentale  du  Panecillo. 
On  fera  une  statioa  do  pendule  au  sommet  du  Pitchincha;  cette  operation 
est  absoluuient  c^cessaire  :  c'est  l&  en  effet  qujau  xvnie  si^cle  a  op£re  Bouguer, 
et  c'ost  aprfes  celte  mesure  qu'il  a  adopte  la  correction  qui  porte  son  nom. 


600  OPERATIONS  GtfODfclQUES   DE  L^QUATEUR. 

On  sera  done  obligd  de  laisser  Ic  ccrclc  m<3ridicn  au  sommel  do  celLc  montagne 
eL  Ton  en  grofitera  pour  faire  une  determination  de  la  laliludc.  Cc  point 
est  tres  voisin  du  Panecillo,  mais  dans  des  conditions  tres  diff&rentes  au  point 
de  vue  des  attractions.  D'autre  part,  M.  Gonnessiat  s'offre  a  faire  des  mesures 
de  latitude  a  FEst  de  Quito  avec  un  instrument  de  1'Observatoire. 

Pres  de  la  base  du  Nord  et  de  la  station  de  Tulcan,  on  pourra  observer 
la  latitude  en  trois  points,  un  an  Sud-Ouest,  un  au  Sud  ct  un  au  Sud-Est 
de  Tulcan,  d'autant  plus  facilement  que  Fun  des  instruments  imSridicns 
est  rest<5  dans  la  r6gion. 

On  est  done  certain  de  pouvoir  encadrer  les  trois  stations  du  trongon  Nord. 
Quant  au  tron^on  du  Sud,  il  n'estpas  encore  complement  reconnu,  mais 
il  y  a  lieu  d'esp^rer  qu'on  n'y  rencontrera  pas  de  plus  grandcs  difficult^. 

En  ce  qui  concerne  les  mesures  pendulaircs,  on  n'a  encore  fait  qu'une 
station,  celle  de  Riobamba;  il  y  a  lieu  de  proctSder  a  une  s<3rie  d'observalions 
le  long  d'une  coupe  perpendiculaire  a  la  chaiiic  mdridienne  et  allant  de  la  mer 
au  vcrsant  amazonien  a  la  latitude  de  Riobamba.  Toutefois,  il  serait  impossible 
de  multiplier  les  stations  avec  1'apparoil  Defforges;  il  serait  done  ndcessaire 
de  faire  Facquisition  d'un  pendule  Sterneck  ou  d'un  appareil  analogue  pour 
les  stations  secondaires.  On  ferait  alors  sur  cettc  coupe,  outre  la  station 
de  Riobamba,  deux  autres  stations  du  second  ordrc  par  la  mtHhode  Defforges 
(dont  une  a  Gayaquil)  et  un  grand  nombre  de  stations  du  troisieme  ordre 
au  Sterneck. 

Nous  poss(Sderons,  en  outre,  en  dehors  de  cette  coupe,  une  aulre  station 
du  second  ordre  au  sommct  du  Pitchincha,  ou,  comme  nous  1'avons  dit, 
on  tient  a  renouveler  Fop&ration  faite  par  Bougucr  au  xviu°  siecle. 

II  y  a  lieu,  d'ailleurs,  d'appelcr  une  fois  de  plus  Fattention  du  chef  de  la 
Mission  sur  la  n£cessit6  de  multiplier  les  stations  au  Sterneck,  aussildl  qu'on 
disposera  d'un  appareil  l<3ger. 

On  a  du  abandonner  le  mode  d'observulion  par  h^liostats,  et  cela  pour 
deux  raisons  :  le  personnel  fran$ais  est  trop  pen  nombreux  et  les  jours 
de  soleil  sont  trop  pen  frequents.  On  est  done  obligd  de  revenir  au  syslftmc 
des  mires.  Dans  cos  conditions,  il  n'est  plus  ndcessaire  d'avoir  deux  brigades 
opdrant  simultan^ment,  Tune  sur  la  chaine  de  1'Est,  Tautre  sur  cclle  de  1'OuesL 
Tout  en  regrettant  qu'on  renonce  ainsi  a  la  possibility  d'obtcnir  des  distances 
z^nithales  r^ciproques  et  simultan^es,  nous  nc  pouvons  que  nous  iixcliner 
devant  une  n6cessit6  qui  parait  d^montrde.  Mais  il  y  a  lieu  de  remarquer  que, 


OPERATIONS  GEODfcSIQUES  DE   L'EQUATEUR.  6oi 

uc   pouvanl   optfrcr  par  distances   zgnilhalcs   simultandcs,    unc  bonne  *5tude 
do  la  refraction  dcviont  encore  plus  utile. 

En  i9°2>  unc  brigade  s'occupera  de  la  reconnaissance  d'une  partie 
du  troncon  Sud,  pendant  quo  deux  brigades  d'op<£rations  parlanl  1'unc 
dc  Riobamba,  Fan  ire  deTulcan,  marcheront  a  la  rencontre  Tune  de  Paulre. 

La  Commission  ne  pent  quo  f<3liciter  M.  Bourgeois  de  l'habilel(§  avec 
laqucllc  il  a  pr<5par<5  et  conduit  Fexp6dilion.  Le  chef  de  la  Mission  et  les 
officiers  places  sous  scs  ordres  ont  su  triompher  des  difficult^  caus6es 
par  lo  climat,  par  la  nature  du  terrain  et  par  les  dispositions  de  la  parlie 
la  plus  ignoranlc  de  la  population;  pour  cela  ils  ont  dii  faire  preuve  a  la  fois 
d'cndurancc  physique,  de  tact  psychologique,  d'un  grand  talent  scientifique 
et  surlouL  d'un  zfele  infatigable.  Us  ont  rencontr6  un  concours  empress^  chez 
les  officiers  gqualoriens,  qui  leur  ont  &l6  pr<5cieux  par  leur  connaissancc 
des  indigenes  et  des  ressourccs  locales.  J'ajoule  que,  dans  les  succ^s  obtenus, 
une  part  importante  revient  a  Thabile  direction  de  notre  confrere,  M.  le  G6n6ral 
Bassot.  Los  r6sultats  d6ja  atteints  sont  d'un  heureux  augure  pour  Favenir 
de  Fentreprise. 


H.  P.  -  VIII. 


RAPPORT 

SUR  LES  OPERATIONS  GfiODfiSIQUES 
DE  L'EQUATEUR 


Association  geodesique  Internationale,  t.  11,  p. 


L'Associalion  connail,  depuis  Ic  dernier  Gongr&s  les  details  du  projol 
de  revision  de  1'arc  mgridicn  do  Quito;  je  vondrais  lui  reudru  comple  de  1'tflal 
actuel  de  ceUe  enireprise  el  dcs  premiers  resullals  oblenus.  L'avanl-gardo 
de  la  Mission,  comprenanl  MM.  les  Gapilaines  Mauraiu  el  Lallemand,  s'esl 
rendue  a  PElqualeiir  an  commcncciuciil  de  1'anntie  1901  el  a  consacrti 
les  premiers  mois  dc  cetle  ann<5e  aux  pr<§paralifs  indispcusablcs.  l-i<^  gros 
de  la  Mission,  command^  par  M.  Bourgeois  el  comprenanl  M.  1(^  Gapilaino 
Lacombe,  M.  le  Lieutenant  Perrier,  M.  le  Medocin  aide-major  Rivol,  plusieurs 
sous-officiers,  caporaux  el  soldals,  d^barqua  a  Guayaquil  le  icr  juin  Jtvt^o 
le  materiel.  Six  officiers  6cjualoricns  furenl  adjoinls  a  la  Mission  pour  aider 
&  1'organisation  des  convois  el  lour  enlremise  facilila  beaucoup  les  rapports 
avec  les  auloritfis  locales  el  avec  les  indigenes. 

Grace  au  z^le  de  tout  le  personnel,  tout  le  materiel,  y  compris  la  rftgle 
bim^tallique,  put  6lre  transport^  a  Riobamba,  le  r3  juillel. 

Les  operations  commenc^renl  par  la  mesure  dc  la  base  principale  ii  Riobamha. 
Gelte  mesure,  ainsi  que  les  operations  aslronomiques  principalcs  el  los  obser- 
vations pendulaires  aulour  de  Riobamba,  occupferent  la  Mission  jusqu'4  la  fin 
de  novembre. 

Pendant  ce  lemps,  M.  Maurain  rcconnaissait  les  slations  du  ratlachement 


OPERATIONS  GEODESIQUES   DE  L'EQUATEUR.  6o3 

el  y  coiislruisn.il  les  signaux  ainsi  qu'aux  sommets  de  irois  des  triangles 
du  grand  rdseau.  M.  le  Capilaine  Lacombe  acheva  de  rallacher  la  base 
de  Riobamba  an  rescau  dans  les  derniers  mois  de  1901. 

En  decembre,  le  chef  dc  la  Mission,  accompagne  du  Gapilaine  Lallemand, 
du  Liciuenanl  Perrier  el  de  M.  Rivet,  se  rendil  dans  la  region  du  Nord 
pour  los  determinations  aslronomiques  el  la  mosure  de  la  base  de  verification. 
Dans  les  projets  prhmlifs,  celte  base  devail  se  Irouver  sur«le  lerritoire 
coloin  bien,  ma  is  les  6v«Sncmenls  poliliquos  donl  celle  region  fut  le  theatre 
a  cello  epoque  rondil  impossible  la  prolongation  de  Pare  on  dehors  de  la 
Republiquo  de  Pfiquateur,  C'csl  done  sur  le  Lerritoire  equatorion  pros  do  Tulcan 
quo  furenl  choisis  los  cmplacome.nls  de  la  slalion  astronoiuique  principale 
et  do  la  base  du  Nord.  La  mosure  do  la  base  ol  la  latitude  de  Tulcan  furenl 
lonuines  a  la  fin  do  ftivrior.  On  a  determine  ensuito  la  difference  de  longitude 
Qiiilo-T  ulcan,  co  qui  a  dcmande  plus  de  temps  a  cause  de  Petal  du  ciel. 

Pendant  co  temps,  M.  lo  Gapilaine  Ma urains'etaitrendud  Pay ta  A  Pextremiie 
Sucl  do  Pare  cl  avail  determine  la  laliludo  do  celle  stalion  aslronomique 
principale. 

En  me"mo  temps,  M.  Lallemand  reconnaissait  lo  ratlachemcnt  an  rtfseau 
general  clo  la  base  du  INord  ol  do  la  slalion  aslronomique  de  Tulcan. 

Los  premieres  operations  avaionl  en  somme  ele"  lerminees  dans  los  delais 
provus;  la  irimigulalion  proprcmenl  dile,  au  conlrairo,  par  suite  do  difficultes 
(lont  nous  allons  parlor,  'avanga  ))oaucoup  plus  lenternent  qu'on  no  1'avail 


M.  Bourgeois  quilla  TUqualeur  pour  renlrer  en.  France  au  commencement 
de  1'anntio  1902,  laissanl  1(».  commandonu»nt  a  M.  lo  Capilaine  Mauraiu; 
on  parlaul,  il  osp6rail  qu'on  pournul  lorminor  dans  Fannie  1902  los  operations 
g<Sodissiquos  du  trongon  Nord  onlre  les  deux,  stations  astronomiques  principales 
do  lliohamba  el  de  Tulcan  ot  la  reconnaissance  de  la  i<jro  section  du  trongon 
sucl  jusqu'ft  la  slalioii  awlronomiquo  socondaire  de  Guonga. 

OOUJL  brigades  avaionl  done  6U5  constitutes,  1'uno  (levant  descendre 
do  Tulcan  vors  lo  Sud  ot  1'aulro  remontor  do  Riobamba  vers  le  Nord,  et  Ton 
esp<?,rait  qu'elles  se  renconlreraient  avant  la  fin  do  Fannde,  de  lelle  fagon 
quo  les  operations  geodesiques  du  trongon  Nord  se  Irouvoraienl  tcrrnine'es. 
M.  Lallemand  dcvait  commander  une  troisienie  brigade  chargee  des  reconnais- 
sances et  de  la  construction  des  signauz. 

Ge    programme   est  loin  d'avoir  6t6  execute,   bien   que  M.  Maurain  ait 


6o4  OPERATIONS  G^ODESIQUES   DE  l/EQUATEUR. 

conslitue,  afm  de  hater  les  travaux,  une  brigade  auxiliaire  dontilpritlui-m&ne 
Ic  commandenicnl. 

Ge  retard  est  du  a  deux  causes  principales  et  d'abord  a  des  circonstances 
m6t6orologiques  exceptionnellement  defavorables.  Les  sommets  6  talent 
constamment  masques  par  des  nuages  ou  des  brouillards  qui  rcndaienl 
les  vis<5es  impossibles.  C'est  ainsi  quc  M.  le  Lieutenant  Perrier  a  du  roster 
trois  mois  au  poste  du  Mirador  a  1'altitudc  de  %ooom  et  presque  constamment 
dans  le  brouillard.  Pendant  lout  son  sejour,  pluies  incessantes,  horizon  limit£ 
an  camp  m£me,  un  vent  furieux  qui  faisaient  lout  trembler  dans  la  baraque. 
An  bout  de  ID  jours,  il  n'avait  pu  mesurer  qu'un  soul  angle  sur  21  et  il  n'avait 
pas  apercu  une  seule  fois  le  signal  de  Yura-Cruz;  dans  les  valises  qui  sgparent 
les  deux  signaux  s'6coulaient  sans  interruption,  comme  dans  un  canal, 
des  bandes  de  nuages  venant  de  1'Est.  Jusqu'au  dernier  jour,  M.  Perrier 
eut  a  hitter  contre  les  mteies  difficult^.  Enfin  sa  perseverance  futr6compens(3e 
et  il  put  achever  complement  en  cette  station  la  tache  qu'il  avaitaaccomplir; 
on  doit  Miciter  cet  officier  d'avoir  mcng  a  bien  son  travail  dans  de  pareilles 
conditions  et  sans  se  laisseraller  au  d<3couragement. 

Les  autres  brigades  rencontraient  les  mSmes  obstacles  que  celle  du  Nord 
et  leurs  chefs  faisaient  preuve  des  monies  qualilgs.  A  la  Tucunga,  M.  Maurain 
ne  pouvait  observer  qu'a  de  rares  inlervalles  en  profitant  des  6claircies; 
un  violent  vent  d'Est,  accompagne  de  rafales  de  neige,  rendait  le  travail 
trSs  p^iiible,  arrachait  les  attaches  du  loit  de  la  baraque  d'observations 
et  enlevait  les  tentes  a  plusieurs  reprises.  M.  Lacombc  a  la  sation  de  Cahuito, 
restait  plusieurs  jours  dans  le  brouillard  et  la  neige  sans  pouvoir  faire  aucune 
observation.  Dans  toutcs  les  stations  d'ailleurs,  les  <5claircies  permettant 
d'obscrver  <5laient  tr^s  rares.  M.  Lallemand,  qui  dirigeait  la  brigade 
de  reconnaissance,  avait  a  op<5rer  dans  des  terrains  lr6s  difficiles.  II  tomba 
dans  une  crevasse  au  Gotopaxi  et  resta  alit6  trois  semaines.  Ces  circonstances 
d^favorables  paraissent  avoir  un  caract^re  exceptionnel,  les  reconnaissances 
ne  les  faisaient  pas  pr<5voir.  D'ordinaire  la  saison  des  pluies  est  plus  courte  et, 
m£me  dans  les  mois  les  plus  mauvais,  les  observations  restent  quelquefois 
possibles  pendant  plusieurs  heures  de  la  journ^e.  Faut-il  rattacher  ces  mauvais 
temps  persistants  a  la  recrudescence  d'activit^  volcaniquo  qui  s'est  manifest^e 
dans  toutes  PAm^rique  du  Sud  apr^s  la  catastrophe  de  la  Martinique? 
Les  volcans  de  la  Cordill&re  orientale  qui  n'gmettent  en  temps  ordinaire 
qu'un  peu  de  vapeur  d'eau,  rejet&rent  a  plusieurs  reprises  d?^paisses  colonnes 


OPERATIONS  GEODESIQUES   DE  L'EQUATEUR.  6o5 

de  fum6e;  il  y  eut  des  coulees  de  lave  dans  la  chaine  occidenlale;  de  fortes 
secousses  sismiques  se  produisirenl  6galemenl.  Ces  manifestations  volcaniques 
ne  g6n&renl  pas  directemenl  les  travaux  de  la  Mission,  mais  peut-6tre 
ne  sont-elles  pas  etrang^res  aux  ph6nom£nes  met6orologiques  qui  lui  onl  6t6 
si  pr6judiciables. 

La  seconde  cause  du  retard  est  la  destruction  continuelle  des  mires  par 
les  Indicns  el  mfime  par  les  blancs.  Ccs  populations  ignorantes  s'imagineiit 
que  ces  signaux  sont  places  la  pour  marqucr  Templacement  d'un  tr6sor; 
elles  ne  se  bornent  pas  a  abattre  les  piliers,  mais  elles  fouillenL  profondement 
le  sol  tout  auLour,  detruisanl  ainsi  les  repfcres  que  1'on  s'efforce  d'etablir 
pour  relrouver  au  besoin  le  centre  du  signal.  Les  avis  du  Gouvernement,  dont 
on  ne  saurait  trop  loner  le  z6le  6clair6,  les  mandernenls  des  6v6ques,  les  pr6di- 
cations  des  cur6s,'  n'ont  pu  jusqu'ici  emp&cher  ces  destructions.  On  peut 
esp6rer  que,  grace  aux  efforts  des  auloril6s  equaloriennes  et  surtout  a  la  haute 
intervention  de  M.  le  President  de  la  Republique  equalorienne  qui  porte 
tain  d'inUMM  a  cette  enl reprise  scienlifique,  elles  deviendront  de  plus  en  plus 
rares. 

La  n6cessite  de  reconslrmre  les  signaux,  si  lues  souvent  a  une  forte  altitude 
et  dans  des  pays  011  les  communications  sont  si  difficiles,  eiitramail  toujours 
dc  longs  retards;  mais  ce  n'esl  pas  lout.  11  arriva  plusieurs  fois  que  le  centre 
du  signal  dcHruit  n'ayant  pu  6tre  exactement  d^tei^min^,  on  du  recommencer 
Louies  les  sla lions  d'ofi  ce  signal  avait  el<$  vis(5.  C'est  ainsi  que  la  demolition 
de  la  mire  de  Ghujuj,  situ^e  an  centre  d'un  polygone,  a  obligO  de  refaire 
enti^rement  qualre  stations. 

Certains  signaux  ont  616  d6lruils  jusqu'a  trois  fois  ct  presque  chaque  rapport 
du  Capitaine  Maurain  menlionne  une  nouvelle  destruction.  L'un  des  plus 
facheux  de  ces  incidents  a  616  la  demolition  siimillan<5edelamireaslronomique 
du  Panecillo,  ou  se  trouvait  1'une  des  stations  aslronomiques  principales 
et  du  signal  g6od6sique  de  Pambamarca.  La  station  g^od^sique  n'ayant  pas 
encore  616  ex6cut6e;  il  a  fallu  determiner  cnti^reraenl  a  nouveau  Fazimut 
astronomique  du  c6l6  Panecillo-Pambamarca  sur  1'horizon  de  Panecillo, 
operation  primordiale  qui  avait  ei6  terminee  en  octobre  1901,  On  n'est  pas' 
sans  inquietude  sur  les  signaux  du  c6l6  Zagroun-Laulanguzo  qui  est  le 
c6te  le  plus  meridional  aujourd'hui  mesure*;  si  ces  signaux  n'etaient  pas 
respectes  pendant  le  temps  que  vont  encore  durer  les  operations  du  Nord, 
on  ne  -pourrait  plus  partir  de  ce  c6t6  pour  continuer  la  chaine  vers  le  Sud, 


606  OPERATIONS  GEODESIQUES   DE   L'EQUATEUR. 

el  il  faudrail  cerlainemenl  faire  a  nouveau  plusieurs  stations.  Plusiours  officiers 
equatoriens  attaches  a  la  Mission  ont  ete  envoyes  dc  ce  cute  pour  surveiller 
ces  points  et  altirer,  sur  la  conservation  des  signaux,  Fattention  des  autorites 
politiques  locales. 

Dans  la  premiere  moil  it1  do  Fannee  1908,  It's  circonslanccs  meteorologiques, 
loujonrs  defavorables,  onl  ele  un  pen  moins  mauvaises  eL  on  a  pu  avancer 
un  pcu  plus  rapidement. 

II  est  difficile  dc  prevoir  Fimporlance  du  retard,  d'autanl  plus  que 
le  Capitaine  Maura  in  no  pent  plus  envoyer  des  rapports  details  aussi 
frequemmenl  qu'aulrefois,  par  suile  de  la  pesle  bubonique  qui  r£gne 
a  Guayaquil  et  qui  emp6chc  la  pluparl  des  bailments  d'y  relacher. 

Toutefois  le  dernier  de  ces  rapports,  dale"  du  zt±  mai,  faisail  prevoir  qne  la 
Mission  pourrail  se  Irouver  rdunio  a  Guenca  pour  la  fin  de  I'ann^e,  ne  laissanl 
derriere  olio  que  les  mesnres  de  gravity.  Elle  aurail  ain'si  terming  les  operations 
g^odesiques  propremenL  dites  sur  trois  des  qua  I  re  sections  de  Fare,  ce  qui 
constiluerail  un  retard  d'environ  six  mois  sur  les  provisions.  Mais  il  faut 
pour  cela  que  le  temps  lie  soil  pas  irop  dOfavornblo. 


toules  ces  difficult^,  nous  avons  la  satisfaction  de  constaler 
que  les  operations  onl  t5te*  conduites  dans  des  conditions  qui  nous  donnenl 
toute  garanlie  d'exactilude.  Nous  n'aurons  a  rcgreller  qu'un  retard  de  quelques 
mois  d'ou  r<5sultcra  sans  doule  nn  surcrotl  de  d^penses,  inais  la  valeur 
scientifique  de  Fceuvre  ne  laissera  rion  a.  dt?sirer,  c'est  ce  que  va  nous  monlrer 
IVxamen  detaille'  des  rOsullals. 

Mesures  des  bases. 

La  base  fondamenlale  de  Riobamba  ful  mesur^e  d'abord  a  la  r6gle  bime- 
tallique  de  Brunner;  comme  v(5rifi  cation,  un  trongon  de  3km  environ  fut  mesure" 
une  seconde  fois  a  la  rfcgle  bim<5tallique.  Comme  conlrdle,  la  base  to  tale 
fut  mesur^e  en  double  par  le  sysi&ne  Jaderin.  Apr^s  une  premiere  reconnais- 
sance, M.  Maurain  avail  propose  deux  emplacements  de  base,  Fun  de  iokm 
environ  a  travers  champs,  Fautre  de  6kin,  5  sur  route.  Malgre  les  avantages 
d'une  mesure  faite  sur  roule,  M.  Bourgeois  rejeta,  avec  raison  selon  nous, 
le  second  alignement,  parce  qu'une  de  ses  extremites  etanl  tout  pr^s 
du  Gliimborazo,  Finfluence  des  attractions  locales  etait  irop  a  redouter. 
Le  prettier  alignement  &e  recommandait  d'ailleurs  par  son  ratlachement  facile. 


OPERATIONS   GEODESIQUES    DE   L'EQUATEUR.  607 

La  double  operation  a  la  r&gle  bim^tallique  fut  men6e  rapidement  a  raison 
de  80  port6es  par  jour  malgr<5  les  difficultes  des  terrains.  II  importe  d'insister 
sur  la  nature  de  ces  difficult*^  qui  peuvent  iniEluer  sur  la  precision  du  r6sultat. 
La  nature  du  terrain  rendait  des  glissements  possibles  etla  stability  des  supports 
incertaine.  D'un  autre  cot6,  les  inclinaisons  6taient  souvcnl  lr6s  fortes. 
En  r6sum6,  1'appareil  de  Brunner  se  prete  mal  a  une  mesure  faite  en  plains 
champs. 

D'autres  difficult6s  provenaient  du  climat;  1'humiditti  des  nuits  et  des 
matinees  oblige  a  remplacer  constamment  les  fils  des  micrometres  qui 
se  d£tendent;  et  m6me  quand  on  parvient  a  les  preserver  la  nuit  avec 
du  chlorure  de  calcium,  ils  se  d£tendent  a  vue  d'oeil  d£s  qu'on  ouvre  la  boile 
si  Ton  opere  entre  6U  et  gh  du  matin;  d'un  autre  cot6,  entre  uh  et  i11  s'6l6ve 
un  vent  du  NE  qui  soul&ve  des  flols  de  poussi&re.  Ces  poussi^res  s'introduisant 
dans  les  instruments  s'opposent  au  libre  glissement  des  regies  elddlgrioreraienl 
rapidcmenl.  les  appareils.  Enfin  les  variations  de  temperature  sont  ir&s 
brusques,  do  sorle  qu'on  pourrail  se  demander  si  1'gquilibre  ihermique 
des  deux  regies  est  bien  assur6. 

La  base  a  ete  parlag^e  en  deux  segments,  et  commc  nous  1'avons  dit, 
le  segmenl  Sud  a  6t6  mesur<5  deux  ibis  a  la  r6gle  bim<5tallique.  La  comparaison 
des  deux  r^sultuts  oblenus  nous  penneL  de  nous  rend  re  compte  de  la  precision 
r«5alis(?e;  or  nous  iroiivons  : 

Premiere  mesure  ................     33  5gm,  966  162^,4 

Deuxieme  mesure  ................     3359™,  958620^,9 

Diflerence  ....................... 


soit  i/5o6ooo  do  la  longueur  du  segment,  ce  qui  est  bien  la  precision  obtenue 
dans  les  bonnes  mesures  de  base.  La  valeur  adopl^e  pour  la  base  lolale 
est  :  938om,  758868^. 

Ce  chiffre,  calculd  a  1'aide  de  1'^Lalonnage  fait  &  Breteuil  en  1901,  pourra 
6tre  Lrfes  ]6g6rement  modifi(5  a  la  suite  du  nouvel  glalonnage  qui  vient  d'6trc 
fait  apr^s  le  re  tour  de  la  r&gle  a  Paris.  Get  6talonnage  a  domxg  lieu  aux  obser- 
vations suivantes.  La  r^gle  avail  6t6  mesur^e  a  plusieurs  reprises  pendant 
les  annexes  qui  out  pr«5c<5d6  le  depart  et  une  derni&re  fois  en  1901.  On  avait 
coastal^  une  variation  Ir^s  I($g&re,  mais  systtoatique.  L'^talonnage  du  relour 
n'a  pas  montr^  une  nouvelle  variation  dans  le  mdme  sens;  au  contraire, 
la  r^gle  $tait  revenue  &  sa  longueur  primitive, 


608  OPERATIONS  G^ODlblQUES  DE  L'gQUATEUR. 

II  y  aura  lieu  do  disculer  ces  diff&renls  etalonnages,  mais  quel  que  doive  £tre 
le  resultat  de  cette  discussion,  le  chiffre  final  n'en  sera  pas  sensiblement 
affecte,  car  la  difference  enlre  les  valeurs  extremes  correspond  settlement 
a  une  incerlitude  de  amm  sur  la  longueur  lotale  de  la  base. 

Quelque  salisfaisanLe  que  soit  la  precision  oblcnue,  les  difficult^  que  j'ai 
signalees  plus  haul  auraicnl  pu  laisser  quelque  doutc  et  rendaienL  desirable 
le  controle  au  fil  Jixderin,  ce  controle  etait  d'ailleurs  ncSccssairo  a  un  autro 
point  de  vue,  car  il  penneltail  de  so  rendre  comptc  de  la  precision  que  I'oii 
pouvail  attendre  de  la  nouvelle  mgthode  qui  pouvail  seule  6tro  appliqutio 
a  la  base  du  Nord. 

Les  operations  devaient  comprendre  :  un  premier  etalonnage  des  fils;  doux 
mesures  competes  de  la  base  et  un  second  etalonnage  des  fils. 

En  vue  de  Petalonnage,  on  fit  etnblir  dans  un  jardin  appailcnanU  don  Pedro 
Lizarzaburo,  petil-neveu  de  don  Pedro  Maldonado,  le  compagnon  de  voyage 
de  La  Condamine,  deux  petils  piliers  a  24™  Pun  de  Pautre.  La  distance  exuclu 
des  deux  piliers  fut  mesurge  trois  fois  a  la  regie  bimetallique;  3o  mesures 
de  cetie  inline  distance  avec  PappamlJaderinontpenmsensuilede  determiner 
la  longueur  des  deux  fils  et  lour  coefficient  de  dilatation.  Don  Pedro  a  pris 
des  dispositions  pour  que  les  piliers  restent  installs  a  domeure  dans  son  jardin, 
de  fagon  a  permettre  do  nouveaux  etalonnages  a  une  epoque  qutilconquo. 
II  y  a  lieu  de  remercier  cet  ami  de  la  Science  qui  a  lemi  ill  rosu^r  fid6lo 
aux  traditions  de  sa  famillc. 

La  Mission  disposait  de  denx  fils,  Pun  dit  A2  en  m^lal  invar  ou  acior 
au  nickel  Guillaume,  Pautre  dit  B4  en  Inilon;  cliaque  poruto  einil  nuksur(?.e 
d'abord  avec  le  fil  Aa,  puis  avec  lo  fil  Bd  el  pendant  ce  temps  on  prenait 
la  temperature  au  thermomfelrc  fronde  aux  deux  extremites  et  au  milieu 
de  la  portee.  Les  mesures  oblenues  avec  Pinvar  et  avec  le  laiton  <5laienl 
separ^ment  corrigees  de  la  temperature. 

On  calculait  en  outre,  k  tilre  de  contr6le,  la  longueur  de  chaque  portee, 
en  la  deduisant  de  la  comparaisou  des  longueurs  mesurees  avec  Pinvar  et  avec 
le  laiton  et  en  faisant  le  calcul  comme  avec  un  appareil  bimeiallique. 

Cette  derniSre  methode  est  evidemment  beaucoup  moins  precise  J3i  cause 
de  la  faible  dilatation  de  Pacier  au  nickel;  aussi  n'a  t-on  pas  retenules  nombres 
auxquelles  elle  conduisait;  ces  nombres  ne  pouvaient  servir  que  pour  eviter 
les  erreurs  grossidres  comme  serait  par  exemple,  Poubli  d'une  portee. 


OPERATIONS  G£OD£SIQUES  DE  L'^QUATEUR.  609 

La  promiftro  mglhodc  a  donn6 

Par  le  fil  A2 9880,75532 

Par  le  fil  B! 9880,74142 

Los  diftVirences  avoc  la  mosnre  a  la  r&gle  bimtitalliquc  out  6l6  : 

Pour  le  fil  Ao —  3^5        ou         1/3200000 

Pour  le  fil  B! _I7mm34        ou        1/600000 

11  (»si  tividonl  quo  la  concordance  si  complete  des  rtisultats  no  pent  6lro 
atlribw'e  qu'u  un  lieureux  hasard;  car  si  Ton  compare  les  deux  mesures  faiies 
dans  le  sens  aller  el  dans  le  sens  rolour,  tanl  avec  le  fil  invar  qu'avec  le  fil 
dii  lailon,  on  conslale  un  dcarl  noLablemenl  plus  grand;  c'esl  senlemeni 
la  moyonno  des  deux  mesuros  A2,  ou  la  moyenne  des  deux  mesures  B4 
qui  so  rapprochenl  d'une  facon  aussi  extraordinaire  de  la  longueur  obtcnuo 
par  lu  reglo  de  Brunner. 

Copendanl  si  nous  comparons  les  longueurs  du  segmenls  Sud  oblenues  par 
los  deux  nu'iihodes,  nous  consiatons  la  mdmo  concordance.  La  moyenne 
dcis  <l(uix  nuksuros  A3  no  diff^re  que  de  i/3ooooo  de  la  moyenne  des  deux 
mcisutvs  t\  la  rftglo  oi  il  semble  que  ce  soil  bien  lt\  la  precision  que  permel 
d'aUeindn^  la  nu'jlhode  Jildcrin  avec  le  fil  invar.  Avec  le  lailon,  1'accord 
<^sl  moius  bon,  quoiqiui  encore  Ir5s  salisfaisanl. 

Kn  n'isum^,  avoc  la  uxMhodo  Jiidcrin,  on  peul  complcr  sur  le  1/100000 
ou  le  1/200000;  inais  on  a  bcaucoup  pins  de  garanties  avec  1'acier  Guillaume 
(jiiSivoc  le  lailon.  Tons  ces  chiffres  oni  6i<5  calculus  en  se  servant  cxclusivemenl 
du  premier  dlalonnage  fail  dans  le  jardin  de  don  Pedro  avani  les  operations 
sur  Jo  terrain. 

On  n  trouWi  en  eilel  ontro  les  deux  dlalonnages  une  difference  de  i/5oooo 
imviron,  el  divorsos  raisons  porlonl.  &  penser  que  Tune  des  bornes  a  dii  recevoir 
un  choc  dans  1'iniervalle  des  deux  mesures.  Gel  incideni  no  doil  pas  nous 
prdoccuper  on  ce  qui  conccrno  la  base  de  Riobamba  puisquo  le  chiffre  dtSfinitif 
adopt^  sera  nalurellemenl  celui  qu'a  donn6  la  r&gle  bim^tallique. 

M'ais  il  n'on  est  pas  de  m6me  en  ce  qui  concerne  la  base  du  Nord,  mesur<$e 
i\  El  Vinculo,  pr6s  de  Tulcan.  Dans  cetle  region,  en  effet,  les  deux  Cordill&res 
s(j  rapprochenl  et  il  n'y  a  plus  de  plateau  inlerandin.  II  esl  done  difficile 
de  choisir  un  emplacemenl  de  base.  On  a  dil  renoncer  compl&lement 
t\  en  trouvcr  un  comporlanl  1'omploi  de  la  r&gle  bim^iallique.  L'iUal 
des  chemins  ne  permjQltaii  d'ailleurs  pas  de  songer  au  iransporl  de  ceite  r^gle, 
H,  P,  —  VIM,  77 


6iO  OPERATIONS  GgODtfSlQUES  DE  L'^QUATEUR. 

transport  qui  aurait  entraine  de  trop  fortes  expenses.  II  fallut  done  se  conlenler 
du  fil  Jaderin.  La  pente  montait  par  endroits  jusqu'a  10% . 

On  dcvait  faire  trois  mesures  de  la  base,  mais  il  fallut  recommencer 
cette  triple  mesure  a  plusieurs  reprises  par  suite  de  divers  accidents,  tels  quo 
destructions  de  rep&res  par  les  Indiens.  Le  plus  facheux  de  ces  accidents 
est  un  noeud  qui  s'est  produit  dans  Pun  des  fils ;  cette  deformation  a  ete  reparee 
et  toutes  les  mesures. reprises  apr&s  la  reparation;  mais  ilen  r6sulte  nlanmoins 
que  les  etalonnages  fails  avant  la  mesure  ont  perdu  toule  valeur,  de  sorle 
que  tout  se  passera  commc  si  les  fils  n'avait  ete  etalonnes  qu'une  fois. 

La  base  d'El  Vinculo  devra  toe  calculee  uniquement  a  1'aide  du  second 
etalonnage  fait  apr£s  les  mesures;  cela  est  d'autant  plus  regrettable  que  eel 
etalonnage  est  lui-m£me  suspect,  puisque  nous  avons  dit  qu'on  avait  des  raisons 
dfe  supposer  que  Fune  des  borne  places  dans  le  jardin  de  don  Pedro  avait  <H<3 
deplacee  par  un  choc.  II  est  done  fort  important  de  s'assurer  de  la  r<3alit6 
de  ce  deplacement  de  la  borne,  bien  que  la  base  d'El  Vinculo  n'etant  qu'une 
base  de  verification  et  ne  devant  pas  intervenir  dans  les  compensations, 
il  semble  qu'on  puisse  se  contenter  dc  la  precision  de  i/5oooo  qui  correspond 
a  la  difference  constatee  entre  les  deux  etalonnages.  Les  fils  Jaderin  qui  ont 
servi  a  1'fiquateur,  ont  d'ailleurs  ete  ramenes  au  pavilion  dc  Breteuil  ou 
ils  seront  examines  de  nouveau. 

Une  troisi^me  base  doit  £tre  mesur^e  a  Payta,  dans  la  par  tie  Sud  de  1'arc, 
vers  la  fin  des  operations.  Comme  1'emplacement  choisi  est  sur  une  plage 
de  sable  au  bord  de  la  mer,  1'emploi  de  la  r&glebim£talliqueredevienl  possible- 
II  serait  done  a  d^sirer  que  la  r&gle  de  Brunner  qui  a  servi  a  Riobamba  et  qui 
a  6t6  ramen^e  a  Paris  en  vue  d'un  nouvel  6talonnage  put  6tre  renvoy^e 
a  1'fiquateur  d^s  que  seront  terminus  ce  r^etalonnage  et  sa  comparaison 
avec  la  r&gle  ^gyptienne  qui  se  font  actuellement  a  Breteuil.  Cette  solution 
n'est  pas  la  seule,  on  pourrait  aussi  employer  la  nouvelle  rdgle  en  acicr 
au  nickel  r^cemment  construite,  si  les  essais  faits  avec  cet  appareil  donnent 
toute  satisfaction.  Les  frais  de  transport  seraient  en  tout  cas  tout  4  fait 
minimes. 

L'op<§ration  serait  completee  par  une  mesure  Jaderin,  en  emportant  non  plus 
deux  fils  de  m6taux  diflferents,  mais  deux  ou  plusieurs  fils  en  acier  invar, 
puisque  l'exp£rience  en  a  d<§montr£  la  superiority.  Mais  dans  Fintervalle, 
la  methode  Jaderin  a  regu  de  nouveaux  perfectionnements ;  on  a  propose  de 
remplacer  les  reglettes  de  laiton  par  des  r^glettcs  en  invar;  et  les 


OPERATIONS  G^OD^SIQUES  DE  L'EQUATEUR.  6ll 

par  dos  poids.  Lcs  deuxperfectionnementssemblentaccroitre  tres  notablement 
la  rapidity  dcs  operations  et  la  precision  des  re"sultats.  II  faudrait  bien  cnlendu 
en  inunir  les  appareils  qu'on  enverrait  £  Ffiquateur.  Nous  saurions  ainsi 
(Itfllnitivement  a  quoi  nous  en  Lenir  sur  F  exactitude  dc  la  nouvclle  meHhode, 
clepuis  los  plus  r6cunls  progres  qu'on  a  re'alise's. 

Triangulation . 

Dans  los  pro  jets  primitifs,  les  officiers  devaient  se  partager  en  deux  brigades 
qui  se  soraicnt  de'place'es  parallelement,  Tune  sur  la  chaine  occidenlale,  1'autre 
sur  la  chaine  oriunlalc.  On  devait  aussi  se  servir  d'hdliostats ;  les  Acadgmiciens 
du  xviii0  siecle  avaionl  eu  en  effel  a  soufFrir  de  la  destruction  des  signaux 
par  les  indigenes;  on  craignait  de  rencontrer  la  m6me  dificulto"  et  F  experience 
a  dopuis  prouv<5  que  cetle  crainte  n'e"tait  que  trop  fondle,  on  voulait  done 
rtviter  d'avoir  <\  conslruire  des  signaux  fixes. 

Malhoureusement  les  circonstances  n'ont  pas  permis  de  suivre  ce  plan. 
En  premier  lieu  les  jours  de  soleil  sont  trop  pen  frequents  pour  que  Femploi 
do  lu'tliostats  puisse  6l,re  uvantageux,  Ensuile  le  personnel  frangais  eUait 
Irop  pou  nombreux  pour  qu'on  puisse  constituer,  outre  les  deux  brigades 
principles,  une  chaine,  qua  Ire  sous-brigades  (deux  par  chaine,  une  pour 
la  station  d'amont,  Tautre  pour  la  station  d'aval)  pour  la  manoeuvre  des 
IrflioslaLs. 

On  se  trouva  done  oblige  do  revenir  au  systeme  des  mires,  exposc^es, 
commc  uous  1'avons  vu,  f\  de  fr^quentcs  destructions,  et  pour  (hater  des  trans- 
ports ondrcux,  on  fat  conduit  d'autrc  part,  t\  constituer,  non  pas  deux  brigades 
so  dtfplugant  parall^lement,  mais  deux  brigades  venant  4  la  rencontre  1'une 
do  1'aulre  oi  marchant  Tune  vers  le  Sud,  1'autre  vers  le  Nord.  G'tftait  renoncer 
ft  la  mesure  des  distances  zgnithales  r<Sciproques  et  simultantSes  puisque 
los  doux  op<Srateurs  ne  devaient  jamais  sc  trouver  en  vue  Tun  de  Fautre. 

Nous  avons  dit  quelles  ont  ^t^  les  difficult(Ss  rencontr^es  dans  la  triangu- 
lation.  Ces  difficultds,  qui  ont  amend  taut  de  retards  ne  paraissent  pas  avoir 
ou  (Finlluence  sur  la  precision  des  r<5sultats.  Les  angles  azimutaux  mesur^s 
donnent  une  compensation  trfes  satisfaisante.  Le  24  mai  il  ne  restait  plus 
pour  achever  la  g^oddsie  des  stations  du  trongon  Nord;  qu'^i  terminer 
les  quatre  stations  dc  Culangal  et  de  Pusacocha,  Tupisa  et  Yura-Cruz. 

Les   observations   sont  sans   doute  commences   sur  la  premiere  moiti6 


6l2  OPERATIONS  GfiODfrSIQUES  DE  L^EQUATEUR. 

du  trongon  Sud  entre  Riobamba  et  Cuenga;  1ft  on  fera  optSrer  deux  brigades 
marchant  parall&lemenl  du  Nord  au  Sud;  bien  entendu,  il  faudra  conlinuer 
a  conslruire  des  signaux,  1'emploi  des  h<5liostats  demeuranl  impossible; 
mais  les  cbances  de  destruction  se  trouveront  diminwSes,  puisque  cliaquo 
mire  ne  sera  utile  que  pendant  moins  de  temps. 

Je  dois  signaler  que,  par  suite  de  circonstances  diverses,  on  a  c5l(5  oblige" 
d'adopler  pour  une  partie  du  re"seau  une  solution  Louie  parliculiere.  11  a  fallu 
conslruire  a  Sincholagua  deux  mires  a  pen  de  distance  1'une  de  Pautro, 
parce  que  cliacune  de  ces  mires  (Hail  invisible  de  cerlains  points.  On  a  done 
mesure*  de  quatre  stations  :  Gorazon,  Pichincha,  Panecillo  et  Pambnmarca 
Tangle  sous  lequel  se  voyait  la  distance  de  ces  deux  mires.  Grace  ft  cello 
precaution,  et  aux  conditions  favorables  dans  lesquelles  ces  observations  on  I  pit 
filre  faites,  on  peut  £tre  assure"  que  la  compensation  dc  cello  parlie  du  ri'iseau 
sera  aussi  solide  qiie^celle  du  reste  de  la  chaine.  Les  erreurs  de  fermeluro 
n'y  depasscnl  pas  1^7. 

Dans  la  moitie"  Sud  du  trongon  Nord  (section  Riobarnba-Quilo)  les  fermo lures 
de  36  triangles  dont  les  r6sullals  nous  son  I  connus  donnenl  pour  valour 


du  coefficient  de  comparaison,  m~i/  -z — 5  2NJi=o",  7  (cello  valour  loin  I  m 

a  o",  6  si  Ton  mel  ft  part  les  triangles  29  el  30  donl  les  erreurs  de  fermeluro 
tiennent  vraisemblablement  ft  ce  que  la  mire  do  Ouangolasm  n'a  pas  tfu'j 
exactoment  recentroe  apres  les  destructions).  II  ii'y  a  d'un  pen  considerable 
que  la  fermeture  du  triangle  29,  9",  do  sorlo  quo  la  Iriangiilation  osl  dans 
son  ensemble  ires  salisfaisanle. 

Astronomic  fondamentale. 

Les  projels  primiiifs  comporlaient,  trois  stalions  nslronomiquos  principales, 
une  ft  Quito,  une  dans  le  voisinage  cle  la  base  du  Nord,  une  prfcs  de  la  base 
du  Sud. 

La  ville  de  Quito  possede  un  observatoire  permanonl  acluellemcnl  diri^o" 
par  un  asironome  tres  exp^rimente',  M.  Gonnessial.  Lo  concours  do  col 
observaleur  Eminent  6lail  poux^  la  Mission  une  prdcicusc  bonne  fortune* 
Un  Observatoire  temporaire  avail  done  616  inslalle*  pr6s  de  Quilo  do  fayon 
ft  pouvoir  6tre  facilemcnt  reli6,  d'une  part  ft  PObservaloire  pormanoul  d<^  cello 
ville  et,  d'autre  part,  au  r^seau  Irigonome'lrique.  Get  Observatoire  (Mail  plac^ 


OPERATIONS   GEODESIQUES   DE  L*EQUATEUR.  6l3 

sur  la  collino  du  Panocillo,  qni  est  pour  ainsi  dire  collee  aux  premieres  penles 
do  IVnorme  masse  du  Pitclmiclm.  La  luliludo  fondamonlale  qu'on  aurail  pn 
y  observer  aurail  done  ettf  forlcmcnL  affectdo  par  les  allractions  locales. 

A  eo  point  do  vue,  le  voisinage  immiSdial  de  Riobainba  presenlait 
dos  condilions  beaucoup  plus  favorables.  M.  £lys<5e  Reclus  a  compart  la  region 
inlerandine  a  une  immense  dchelle  clonl  les  monlanls  sonL  represents  par 
les  deux  Cordillcres  et  les  barroaux  pur  les  cliaincs  transversales  qui  les  relienl 
de  distance  on  distance;  ces  barrcaux  partagont  le  plateau  interandin  en  une 
serie  do  cirques  succossifs.  11  esl  clair  que  Ja  vcrticale  doit  6trc  moins  rl6viee 
an  centre  d'un  do  ces  cirques  que  dans  le  voisinage  de  Tun  des  barreaux. 
(Vest  pour  c<M,le  raison  que  la  silualion  de  Riobamba  <5tait  avantageuse. 

F,(^  Cuiiuuaiidanl.  Bourgeois  nSsoluL  done  d'insLaller  a  la  Loma,  prfts 
Ai\  Riobamba,  une  station  principalo,  et  de  d6lerminer  la  latitude  a  lu  fois 
an  Puuocillo  et  f\  la  Loma,  puis  la  dlfl^rence  de  longitude  des  deux  stations 
ol  eniin  uu  azimut  au  Panecillo  ct  un  autre  a  la  Loma  par  la  mtfthode 
des  observations  mtfridiennes. 

I.(^s  latitudes  furent  d(5ternun(5es  par  la  m^thode  de  Villarcoau  en  htiit soirees 
clans  qualro  positions  du  cercle  observers  chacune,  nadir  face  Nord  ct  nadir 
face  Sud. 

La  diilterence  des  longitudes  put  so  faire  sans  grande  difficult^,  car  les  deux 
posies  (Uuient  nilitSs  uUclgrapliiquomonl.  et  Pudministration  des  t6l6graphes 
avail  on  la  complaisance  de  motlre  le  fil  *\  la  disposition  exclusive  des  obser- 
valours  de  811  &  i  ih  du  soir. 

Malfiourousemont,  F(5change  des  obsorvalours  no  peut  6tre  praliquti; 
l(js  officiors  n'auraient  pu  nbandonnor  leur  poste  sans  s7cxposer  a  voir 
dispuratlre  les  mires,  parco  quo  lo  personnel  frungais  tHnit  trop  pen  nombreux 
et  qu'il  aurail  fallu  laisser  la  gardo  d.  des  Indicns  en  qui  on  no  pouvait  avoir 
coniiance.  On  s'esl  done  con.Lcnt.6  de  determiner  avec  lo  plus  grand  soin 
les  diffiSroncos  d'tiquations  personnelles. 

La  latitude  de  Tulcan  (station  astronomique  du  Word)  et  celle  de  Pajta 
(station  du  Sud)  ont  6tt5  d(Jtennin6es  simultanteient. 

On  a  d<Stermint'i  c^galomont  un  azimut  ^.  Tulcan  et  la  difference  do  longitudes 
Quito-Tulcan.  Pour  cetto  demi&re  difference  les  soirdes  dMchanges  de  signaux 
tel^graphiques  compreixnenl  deux  soirees  completes  li  quatre  positions 
eommun.es  uux  deux  stations,  doux  demi-soire'es  communos,  plus  cinq  soire'es 
comportant  doux  positions  i  uno-  station,  et  uno  seule  &  la  station  conjugu^o. 


6l4  OPERATIONS  GtfOD&IQUES  DE  L'EQUATEUR. 

Exchange  des  observateurs  n'etant  pas  possible,  MM.  Maurain  et  Pcrrier 
avaient  de termini  leurs  Equations  personnelles  a  Quito  ct  les  dtilcrmincronl 
encore  quand  ils  s'y  rencontreront  de  nouveau. 

II  reste,  pour  achever  les  operations  astronomiques  fondamenlales,  a  mesurcr 
une  longitude  et  un  azimut  a  Payta.  Depuis  quelques  mois  la  jonclion  entre 
les  lignes  telegraphiques  peruviennes  et  ckjuatoriennes  est  achevcSe,  ce  qui 
permettra  de  relier  Payta  aux  stations  du  Nord.  La  mesure  de  la  longitude 
astronomique  ne  presentera  done  pas  de  difficulte. 

Les  re"sultats  des  mesures  de  latitudes  principales  sont  les  suivants,  tons 
calculs  fails : 

0  I  " 

Payta —5    5    8,6 

Riobamba — i  4o    0,9 

Panecillo —  o  i3  5i ,  i 

Tulcan H-o  48  26,6 

Amplitude  totale  de  Pare 5  53  34 ,  a 

Amplitude  du  tron^on  Nord 22826,6 

L'amplitude  totale  de  Tare  reste  done  voisine  de  6°,  bien  que  les  <3v6nemenls 
politiques  aient  emp£che  de  le  prolonger  en  Colombie ;  il  n'est  dimimi(5  de  ce  fail 
que  de  i5'  environ,  Les  observations  de  longitude  ne  sont  pas  encore  r<2duilcs, 

Astronornie  secondaire. 

Le  trongon  Nord  comportait  deux  stations  astronomiques  socondairos 
au  Pinllar  pres  d'Ibarra  entre  Tulcan  et  Quito,  et  &  la  Tacunga  onlro  Quito 
et  Riobamba,  M,  le  Capitaine  Maurain  de'cida  de  de"terminer  d'abord  la  diflc$- 
rence  de  longitude  de  la  station  principale  de  Panecillo  &  1'Obsorvaloiro 
de  Quito,  ce  qui  avait  1'avantage  de  permettre  de  profiter  de  I'mslallation 
de  cet  Observatoire  et  de  la  presence  continuelle  de  M.  Gonnessiat  pour  la 
determination  de  la  longitude  des  stations  secondaires.  A  cet  cffct,  M.  Maurain 
dgtermina,  avant  le  depart,  sa  difference  de  liquation  personnelle  avoc 
M*  Gonnessiat  et  observa  ensuite  la  difference  de  longitude  enlro  Quito 
et  la  Tacunga,  en  trois  soire*es  et  en  se  servant  d'un  seul  chronographe  install^ 
a  Quito  et  sur  lequel  s'enregistraient  les  observations  des  deux  opdrateurs, 
Les  communications  tgl^graphiques  pouvaient  se  faire  sans  relais, 

La  latitude  de  la  Tacunga  fut  dgtermine*e  en  quatre  soirees  au  corclc 
meridian;  la  moyenne  gen6rale  provisoire  est  o°  56'  0^,97, 

Lor$  du  depart  du  dernier  courrier,  M,  le  Lieutenant  Perrier  se  trouvait 


1 


OPERATIONS  GfiODfelQUES  DE  L'EQUATEUR.  6l5 

au  Pinllar,  pros  d'Ibarra  ou  se  irouve  la  seconde  station  secondaire.  II  avail 
achev<5  la  determination  de  la  latitude,  et  d'un  azimul  et  commence  celle 
de  la  longitude,  Quilo-Pinllar.  Apres  avoir  termini  cette  operation,  ainsi 
quo  les  deux  stations  geodesiques  qu'il  lui  reste  a  faire,  cet  officiers  doit 
so  rondre  a  Quito  oft  il  observera  en  double  avec  M.  Gonnessiat  en  vue  de  la 
determination  de  leur  equation  relative. 

Uno  troisieme  station  socondaire  sera  observed  a  Cuenca  entre  Payta 
ot  Riobamba.  M.  Maurain  doit  s'y  rendre  en  personne  aussitdt  les  operations 
du  Nord  tcrminees.  M.  Maurain  ferait  ensuite  avec  M.  Perrier  la  longitude 
Alansi~Cuen<ja  ou  Alansi-Riobamba.  Alansi  est  une  station  situe*e  surle  plateau 
intorandin  au  point  ou  le  chemin  dc  fer  de  Guayaquil  £  Riobamba  tourne 
pour  romonter  vors  le  Nord.  Cctte  station  vient  d'etre  reunie  a  Guayaquil 
par  une  lignc  telegraphique  en  cuivre. 

Latitudes  du  troisieme  ordre. 

Pondant  le  congres  de  1900,  M.  Helmert  avait  insiste  sur  Pinteret  qu'il 
y  aurail,  dans  un  pays  aussi  accidente,  &  mesurer  la  latitude  a  la  seconde 
rondo,  aulant  quo  possible  dans  toutes  les  stations  geodesiques. 

On  comptait  d'abord  se  sorvir  du  theodolite  &  microscopes  qu'on  doit  hisser 
dans  chacunc  do  ces  stations  pour  les  operations  geodesiques.  On  avait 
modifie  cot  apparoil  dans  1'espoir  de  lo  rendre  propre  aux  observations 
astronomiques;  malheureusement,  il  n'etait  rentre  de  chez  le  constructeur 
quo  quelques  jours  avant  le  depart,  de  sorte  qu'il  n'avait  pu  &tre  essaye 
&  Paris,  A  1'usage,  les  observateurs  rencontr&rent  des  difficultes,  surtout  pour 
Fdclairage. 

11s  durent  renoncer  a  s'en  servir  et  Ton  crut  quelque  temps  que  la  latitude 
no  pourrait  6tre  mesuree  que  dans  les  stations  ou  le  cercle  meridien  pourrait 


Co  n'est  qu'au  bout  de  plusieurs  mois  que  la  Mission  re^ut  enfin  des  acces- 
soircs  permettant  1'emplox  du  theodolite  4  microscopes  pour  les  mesurcs 
dc  latitude, 

Le  Capitaine  Maurain,  aussitdt  apres  avoir  observe  au  cercle  meridien 
la  latitude  secondaire  de  la  Tacunga,  s'occupa  de  determiner  au  theodolite 
une  latitude  do  comparaison,  afin  de  savoir  quelle  precision  on  peut  attendre 
de  cet  instrument;  les  resultats  lui  ont  paru  suffisants  pour  qu'on  puisse 


6l6  OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  l/EQUATEUR, 

Femployer  aux  operations  en  Cordilltere ;  on  pent  oompter  sur  la  seconde 
ron'de.  C'esl  d'ailleurs  ce  que  confirms  la  discussion  dos  observations  ulte- 
rieures;  il  y  a  loujours  une  difference  sysUsmaliquc  cnlro  les  eloiles  Nord 
el  les  (Holies  Sud,  mais  les  Pearls  entre  plusieurs  soirees  constfculives  soul 
loujours  lr6s  faibles. 

11  fuL  done  possible  de  faire  des  mesures  de  laliiude  dans  presquc  ionics 
les  stations  de  la  moili6  Nord  du  tron^oii  Nord;  mais  il  reslc  sepl  sla lions 
dans  la  moiti(3  Sud  donL  la  laliludo  n'a  pas  ot6  d6lermin6e.  Ce  son  I  cellos 
de  Sagoaloa,  Huicolango^Mulmul,  Cahuilo,Chimborazo,  Zagroun,  Yana-Ashpa. 

M.  Lallemand  va  s'y  rendre  sp<$cialemcnl,  pendant  que  les  aulres  officiors 
qp^reront  dans  le  irongon  Sud.  II  consacrcra  vraisemblablemenl  plus  de  Irois 
mois  a  ces  observations  de  latitude. 

Je  dois  ajouler  que  la  Mission  va  reccvoir  dcuxapparcils  Glaude-Dricncourl ; 
eel  appareil,  que  M.  Bouquet  do  la  Grye  a  pr^scnlo  an  Congrfcs,  couiporlt* 
une  plus  grandc  precision  et  esl  tr&s  portalif;  il  pourra  6tre  utilisii  dans 
les  stations  g<5od6siques  qui  res  tent  a  faire  ou  encore  dans  les  localities  ou  Ton 
devra  se  rendre  pour  les  mesures  du  pendule. 

Nivellement  geodesiqiie. 

w  Nous  avons  vu  pour  quelles  raisons  on  avail  <M:e  oblig6  dc,  renoneor  A  la 
mesure  des  distances  z&aithales  rdciproques  el  simullan<§cs ;  mais  on  a  obienu 
partoul  des  dis lances  r^ciproques.  Un  premier  examen  de  ces  distances  umnlro 
qu'elles  sont  bien  concordantes ;  les  refractions  semblent  convenablcmenl 
constantes,  cc  que  la  lranquillil6  des  images  pcrmcttaii  d<$ja  de  pr<5jugor.  D<% 
plus  cela  a  (5t6  confirm^  par  des  mesures  rigoureusenicnl  simullanties  failos 
par  M.  Mauraia  a  Pambamarca  el  par  M.  Gonness,ial  au  Paneoillo.  Dans  ces 
conditions,  il  est  permis  de  compter  sur  un  bon  nivellemenl  g<5od6siquc. 

Nivellement  de  precision. 

On  avail  d'abord  pens6  faire  cette  operation  d^s  la  prenii&rc  )iuu<5c.  Muis 
des  chemins  des  Gordill^res  Taurait  alors  reixdue  Ir^ss  difficile;  ou  « 
attendre  I'ach&vement  du  chemin  de  fer  de  fa9on  ^  1'uliliser  dans  les 
transports  tout  en  faisant  le  nivellemeni  le  long  de  la  plate-forme  m6me  de  \\\ 
ligne 


OPERATIONS   GEODESIQUES   DE   L'EQUATEUR.  617 

M.  Maurnin  s'esl,  mis  d'nccord  avec  la  Compagnie  du  Chemin  de  fer  et 
Joules  facililtis  seronl  accordoos  an  personnel  qui  en  sera  charge*.  Les  operations 
d<»  riivellemeiit  pourronl  coinmencer  aussitot  apr&s  la  conclusion  de  Tastro- 
noimu  principale  du  segment  Riobamba-Cuenga.  Les  3aokm  a  faire  exigeront 
uue  cainpagno  de  5  a  6  mois  par  suite  cles  fortes  peiites  qui  nSduironl  de  moilie 
les  nivellees  normales  sur  lo  versanL  occidental  de  la  Cordill&re.  M.  le  Capita  ine 
Lacombe  a  reconuu  sur  la  cote  du  Paciflquo  un  emplaccmenl  convenable  pour 


lo 


Observations  pendulaires. 

CVst  la  parlio  du  travail  qui  se  trouve  le  plus  en  retard;  une  seule  station  a 
<Me  faite  par  M.  Bourgeois  a  Riobamba,  en  m6ine  temps  quo  Fobservation  de  la 
longitude  ct  pour  profiler  de  FtHude  de  la  marche  de  1'horloge,  Cette  station  a 
t'^U},  nVluile,  il  ne  manque  plus  que  la  determination  definitive  de  la  marche  de 
1'horloge  sidtirale. 

Aucune  mesure  nouvelle  n'a  616  foite,  on  h<5site  encore  an  sujet.  de 
rinslruiuenl.  a  adopter  dans  les  stations  secondaires.  Le  pendule  Slerneck  ne 
parai  t  pas  presenter  d'aussi  grands  avantages  qu'on  1'avail  cm  d'abord.  Toulefois 
l(».  cluvf  do  la  Mission  ne  perd  pas  de  viu?  cette  importante  question  et  nous 
pouvons  Mro  assures  qu'elle  ne  sera  pas  n(5glig6e. 

Lew  officiers  qui  sont  actuellement  a  Ffiquateur  ne  soni  pas  habiluiSs  au^ 
mesures  penduluircs;  elles  ne  pourront  6tre  reprises  qu'apres  le  retour 
d<^  M.  lo  Commandant  Bourgeois.  II  est  done  &  ddsirer  que  ce  retour  ne  se 
lasso  pas  longtuinps  attendre.  L'importance  de  cette  question  est  Irop  gvidenle 
(M,  Irop  conuue  de  1'Association  pour  qu'il  soit  ndcessaire  d'insister. 

Travaux  geologiques  et  topographiques. 

fjos  offieiers  de  la  Mission,  gr&ce  taut  Irop  frequents  lo  is  irs  que  leur  laissent 
les  brumes  onl  lev(S  au  phototach6om$tre,  non  seulement  des  tours  d'horizon 
aulour  de  chaquo  station,  mais  une  carte  au  i/5oooooe  de  la  region  intcraijdine. 
Uno  minulo  des  environs  deTulcan,  lev^e  au  i  [i  00000°  par  le  lieutenant  Perrier 
ct  le  Docleur  Rivet,  a  t§i4  tirde  au  Service  G(5ographique  comme  specimen  et 
envoyd  i  M..  le  President  de  la  R^publique  d.e  T^quateur. 

Ces  travaux  topographiques,  et  l^tude  des  (Schantillons  min(5ralogiques 
H-  P.  -  vm.  78 


6l8  OPERATIONS  G^OD&SIQUES  DE  L'EQUATEUR. 

recueillis  dans  le  voisinagc  de  chaque  station  facilitcront  Petude  des  attractions 
locales, 

Observations  magnetiques. 

DCS  observations  magnetiques  ont  ete  faites  dans  la  plupart  des  stations; 
elles  n'ont  pas  encore  ete  reduites. 

Sciences  natur elles. 

M.  le  Medecin  aide-major  Rivet  s'est  occupe  d'etudes  relatives  aux  sciences 
naturelles.  II  a  fait  de  nombreux  envois  au  Museum  et  il  a  entrepris  une  cUude 
anthropologique  sur  les  races  indiennes  de  la  region  interandine.  Je  profile  de 
1'occasion  pour  ajouter  que  M,  le  Docteur  Rivet  a  pris  une  part  active  aux 
operations  geodesiques  proprement  dites  et  qu'il  a  ete  d'un  grand  sccours 
a  M.  Perrier  dans  les  stations  difficiles  ou  cet  officier  a  observe. 

Relevement  du  geoide. 

Dans  le  Gongr&s  de  1900,  plusieurs  membres  on  fait  observer  que  1'attraciion 
des  masses  montagneuses  des  Andes  pourrait  produire  d'importantes  devia- 
tion  de  la  verticale  et  un  rel&vement  notable  du  geoide  et  qu'il  importait  de  so 
mettre  en  garde  contre  les  erreurs  qui  pouvaient  en  resulter, 

En  ce  qui  concerne  les  deviations  dans  le  sens  N-S  les  mesures  de  latitude 
du  3e  ordre  dont  nous  avons  parle  plus  haut  doivent  suffire  pour  nous 
renseigner. 

Les  differences  entre  les  latitudes  geodesiques  et  astronomiques  dans  les 
stations  dont  nous  connaissons  les  r^sultats  atteignent  i57/  et  i8/;  sexag&simales 
et  souvent  pour  des  points  relativement  rapproches. 

II  semble  qu'il  serait  d'autant  plus  desirable  de  connattre  exactement  les 
deviations  dans  le  sens  E-O,  qui,  on  doit  s'y  attendre,  doivent  6tre  plus 
considerables.  On  a  montre  dans  le  dernier  Gongr&s  quelles  sont  les  difficultes 
qu'on  doit  rencontrer  dans  cette  determination. 

Le  premier  moyen  propose  consistait,  on  se  le  rappelle,  a  mesurer  la  longi- 
tude geodesique  efc  la  longitude  astronomique,  Guayaquil-Quito  en  utilisant 
une  ile  du  Golfe  de  Guayaquil,  1'ile  de  Puna,  qui  se  pr$terait  a  Installation 
de$  signaux. 


OPERATIONS   GtfODfcSIQUES   DE   L^QUATEUR. 


6l9 


ARC  MER1DIEN   DE  QUITO 
Partie  Nord  de  la  Triangulation 

Signes  conventionnels 


Cote  defa  Triangulation 
Base  geodteique 
Difference  de  Longitude 
Azimut 

Sommet  geodesique 
Station  astronomique 
Qbservatoire  de  Quito 
Localites  importantes 
Sommets  de  montagnefr 


icfor 


Zagrtun 
Siniguallay 


620  OPERATIONS  GEOPE1SIQUES  DE   l/EQUATEUR. 

Les  derniers  rapports  du  Capilaine  Maura  in  font  prevoir  quo  cette  operation 
pourrait  so  faire  sans  Irop  do  difficultcs  en  par  tan  t  des  cotos  Galuiapala- 
Soldados-Minas  et  qu'il  suffirail  dc  deux  s  La  Lions  intermediaires  placdes  sur  la 
Gordill&re  dc  MolleLuro  ct  sur  les  hauLeurs  de  Puna. 

M.  Maurain  propose,  en  outre,  dc  fairc  dcs  observations  de  longitude  en  irois 
points,  en  liaison  t<5l(£graphique  avec  Quito  et  situds  Tun  a  1'oucsl  do  la 
Gordill&rc  occidentale  du  cote  de  Sanlo  Domingo  de  los  Golorados,  un  aulro 
un  pen  a  Pest  de  Quito  sur  la  cr£te  de  Poingasi,  un  troisifcme  att  pied  do  la 
Cordill&rc  orionlale,  pr&s  de  Cayambc;  au  point  de  vue  gtiodtisiquc  les  deux 
derniers  points  peuvent  6tre  rccoupcis  facilement  des  stations  du  rtfseau;  do 
Santo  Domingo,  on  peul  viser  plusieurs  sommols  dont  la  position  a  ete  deter- 
mingc  par  recoupement  lors  des  operations  geodesiques. 

Les  trois  points  en  question  se  trouvant  tout  indiqu&s  couiiuo  stations  do 
pendule,  ces  operations  se  feraient  en  mdme  temps  quo  la  campagne  do  gravito. 
11  y  a  lieu  de  retenir  cct  interessant  projet  et  d'inviter  le  chef  do  la  Mission  a 
1'etudicr  de  pr^js. 

En  dehors  de  ces  mesures  de  longitude,  on  poss5do  un  autre  moyon  do  .so 
rendre  compte  de  I'influcnce  des  massifs  des  Andes.  Go  sontles  observations 
pendulaires;  nous  avons  parle  plus  haut  dc  cette  question  ct  nous  uvons  insislo 
sur  son  importance. 

Conclusion. 

En  r&urng,  la  Mission  de  Tfiquateur  a  rencontr6  de  inSs  graudos  difficulU^s. 
Grace  a  1'appui  6clair6  du  Gouverncment  <3quatorion,  au  z6le  d<^s  officic^rs 
frangais  et  §.  Taide  que  leur  ont  constamment  pr6t<5e  les  officiers  6quatorions, 
ces  difficult^s  ont  616  ou  seront  vaincues.  Elles  n'auront  d'autre  cons(5qucnco 
qu'un  retard,  malheureusement  considerable,  et  un  surcroit  imprtSvu  do 
d^penses.  Mais  nous  avons  la  satisfaction  de  constaler,  que  en  ddpil.  do 
conditions  si  difficiles,  ces  officiers  n'ont  rien  sacrifie  de  la  precision 
scientifique  la  plus  rigoureuse  et  qu'ils  ont  accompli  une  oeuvre  de  tres  haut.fi 
valeur. 

Les  longues  journ<3es  d'attente  dans  la  neige  et  le  brouillard  n'ont  pas  nxnenti 
un  instant  de  decouragenient;  la  Constance  el  le  d^vouernent  des  officiers  et  do 
tout  le  personnel  ne  se  sent  jamais  dementis.  II  y  a  lieu  de  feliciter  cos  vaillants 
pionniers  de  la  Science  de  leur  courage  et  des  rgsullats  obtenus. 


RAPPORTS 
SUR  LES  OPERATIONS  GtfOD&IQUES  DE  LlQUATEUR 

EN  1903,  1904  ET  1905, 

PRESENTES  A  L'ACADEMIE  DBS  SCIENCES 

AU  NOM  DE  LA  COMMISSION 
CHARGfiE  DU  CONTROLE  SCIENTIFIQUE 


DES 


OPERATIONS  GfiODESIQUES  DE  L'EQUATEUR 


Association  g&od&sique  international e^  t.  15,  p.  289-30, 


1903. 

La  Commission  charge  par  l'Acad€mio  <lu  conlr6le  scieniifique  des 
operations  gdodtisiquos  do  1'lSquaLcur  s'esL  nhmio,  lo  8  mars  1904,  pour 
<»uLendro  le  Rapport  do  IVT.  lo  GommandaixL  Bourgeois  sur  los  iravaux  cffecliitis 
pondimi  Tannde  1908. 

II  rdsullo  de  co  Rapport  quo  les  circonslances  mdt^orologiqucs  qui  avalenl 
iM6  si  prdjudiciablos  aux  iravaux  de  la  Mission  pendant  1'anndo  prdctidcnic,  ne 
so  sont  malheureusemenl  pas  am<5lior6os?  et  que  les  operations  no  so  soni  pas 
poursuivios  avoc  In  rapidiui  sur  laqnollo  on  avail  compt6. 

Dans  nolro  Rapporl  pr^cddcnl,  nous  avons  fail  connailre  le  programme 
propose  par  M.  Bourgeois,  chef  de  la  Mission,  programme  auquel  vous  aviez 
donn£  volre  ^pprobalion. 


622  OPERATIONS  G^ODESIQUES  DE  L'EQUATEUR. 

L'annee  igo3  devait  6tre  cqnsacree  : 

i°  &  l'ach&vemenl  des  operations  du  trongon  Nord; 

2°  aux  observations  geodesiques  de  la  section  Riobamba-Cuuncn ; 

3°  aux  observations  astronomiqucs  a  Guenca; 

4°  aux  observations  magnetiques ; 

5°  au  commencement  du  nivellcrnent  de  precision. 

Ce  programme  n'a  pu  6lrc  enticement  rempli;  les  operations  du  troncon 
Nord  n'ont  et6  termin<5es  qu'au  10  fevrior  1904.  On  n'a  pu  fa  ire,  dans  lo  Sud, 
que  quelques  stations  en  1908,  et  les  travaux  aslronomiqucs  dc  Cuenca  vonl 
seulement  commencer. 

Nous  allons  expliquer  maintenant  quelles  ont  ete  les  causes  de  ces  retards  <;t 
montrer  que  la  valeur  scientifique  des  resultats  n?en  est  nullement  atteinle. 

Des  changements  ont  eu  lieu  dans  le  personnel.  M.  le  Gapitaine  Lacombe 
s'est  embarque  pour  la  France  le  16  avril  igo3,  et  a  ete  remplucrf 
par  M.  le  Gapitaine  Peyronnel  qui  est  arrive  a  Guayaquil  le  20  Janvier  dernier, 
M.  le  Medecin  aide-major  Rivet  est  vonu  en  conge  en  France,  mais  il  doit 
retourner  &  FlSquateur  le  26  avril  procliain. 

Operations  du  Nord.  —  Au  ier  Janvier  igoS,  trois  brigades  operaient 
simultanement  dans  le  Nord;  celle  de  M.  Maurain  an  Gorazon,  <\  la  hauteur  do 
Quito;  celle deM.  Lacombc  entre  Quito  ct  Riobamba,  cclle  de  M.  Perrior  dans 
le  voisinage  de  la  baie  de  Tulcan, 

Quand  M,  Lacombe  partit  pour  la  France,  apr^s  avoir  termini  la  partie  du 
trongon  qui  lui  etait  attribuee,  on  constitua,  avec  son  personnel,  une  nouvello 
brigade,  placee  sous  les  ordres  de  M.  le  Capitaine  Lallemand  et  destin<3o  t\ 
operer  entre  les  deux  autres  brigades,  afin  de  marcher  au  devant  de  M.  Perrior 
et  de  rattraper  une  partie  du  temps  perdu. 

M.  le  Capitaine  Maurain,  apr£s  I'ach&vcment  de  sa  section,  se  rendit  le  9  aout 
£  Alausi,  pour  pr^parer  les  operations  du  trongon  Sud.  Au  mois  de  septembre, 
M.  le  Capitaine  Lallemand,  ayant  &  son  tour  termine  sa  t&che,  partait  pour 
Riobamba,  pour  reprendre,  dans  les  stations  qui  entourent  cette  baie,  les 
observations  de  latitude  &  la  seconde  ronde,  conformement  au  voeu  de  TAca- 
demie. 

M.  le  Lieutenant  Perrier  avait,  de  son  c6te,  presque  mene  &  bonne  fin  les 
operations  dans  la  region  si  difficile  ou  il  travaillait,  quand  diverses  circons- 


OPERATIONS  G£OD£SIQUES  DE  L^QUATEUR.  628 

lunces  I'oblig&rcnl  &  reprondrc  plusiours  stations  oft  il  devait  renconlrer  des 
conditions  aussi  ddfavorablos  que  pendant  son  premier  sgjour.  II  y  reLrouva 
cos  brouillnrds  qui,  rendant  les  signaux  invisibles,  le  forewent  de  nouveau  a 
do  longuos  somaines  d'attente  a  de  grandes  altitudes.  Ce  n'esl,  comme  nous 
1'avons  dit,  quo  lo  r3  fovricr  1904,  qu'il  put  enfln  quitter  ces  regions  inhospi- 
lali&rcs. 

Los  causes  do  ces  retards  sont  cellos  qui  ont  gtti  signalges  dans  les  pr£c<3dents 
Rapports,  el,  en  parliculicr,  les  circonstances  m6t(5orologiques.  Les  stations 
sont.  loutes  ft  do  fortes  altitudes;  ellcs  sont  souvent  battues  par  des  tempStes  de 
noigo  on  onveloppcios  do  nuagos.  Nous  avons  expliqu<3,  FanntSe  derni^re,  les 
soullrances  quo  notre  personnel  avait  &  supporter  dans  ces  conditions.  Cette 
situation  n'a  pas  changed 

L<s  tableau  suivanl,  fera  d'aillcurs  mieux  ressortir  la  nature  des  dif(icult(5s 
runconinSus  : 

Nombre  de  stations  distinctes 43 

Nombre  de  stations  redoubles 12 

Nombre  total  dc  stations 55 

Altitude  moyenne 3  700  m 

Nombre  total  de  couples  mesurds 2391 

DurtSe  totale  du  sejour  dans  les  stations  (ddplacernents  non-compris) i  137  jour 

Dans  trois  stations  on  a  du  S(5journer  plus  de  80  jours,  dans  onze  plus 
do  3o  jours,  toujours  par  suite  des  circonstances  m<5U3orologiques. 

La  socondc  causo  de  retard  a  616  la  destruction  des  signaux;  deux  signaux  ont 
<H(5  dtitmtts  deux  fois  et  un  trois  fois;  18  incidents  de  cette  nature  ont  oblige 
les  optSratcurs  il  revcnir  &  12  stations  et  £  reprendre  la  mesure  de  36o  couples. 
Sans  lo  zfclc  dclaird  du  Gouverncment  ^quatorien,  sans  Pappui  constant  et 
bienvcillant  de  M.  le  President  dc  la  R^publique,  ces  destructions  auraient  $16 
boaucoup  plus  fr<5quentos.  On  no  saurait  trop  louer  les  efforts  pers£v£rants  des 
aulorUds  (Squatorionncs  pour  assurer  la  conservation  de  nos  signaux. 

Les  operations  du  Nord  <5tant  aujourd'hui  tcrmin(5es,  on  peut  d&s  maintenant 
so  fairo  une  id(5c  de  leur  precision.  M.  Maurain  a  calculi  provisoirement 
Ponchainement  outre  les  deux  bases  de  Riobamba  ct  de  Tulcan.  Au  sujct  de 
co  calcul  nous  devons  observer  : 

i°  Qu'il  a  616  fait  avant  les  derni&res  mesures  du  Chiles  qui  viennent 
seulement  d'6tre  achev^es  et  que,  par  consequent,  M.  Maurain  a  dti  conclure 
an  angle  en  Chiles; 


624  OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L'EQUATEUR. 

2°  Qu'il  a  admis,  pour  ce  calcul  provisoire,  que  les  deux  bases  sonl  au 
mgme  niveau. 

Dans  ces  conditions,  M.  Maurain  est  arrive  au  r^sultat  suivanl  : 

m 

Base  du  Nord  mesuree 6  6o4 , 77 

Base  du  Nord  calculee 66o4?83 

La  concordance  est  bien  superieure  a  ce  qu'on  pouvait  attendre,  etant 
donnees  les  conditions  dans  lesquelles  on  a  opere,  etilnefaudraitpass'etonnor 
que  les  calculs  definitifs  ne  Fameliorent  pas;  il  n'en  est  pas  moins  certain,  d£s 
a  present,  que  celle  qu'ils  feront  ressortir  sera  tout  a  fait  satisfaisante.  Nous 
sommes  done  assures  de  la  tr6s  grande  precision  de  cette  partie  de  la  iriangu- 
lation. 

OperatioJis  du  Sud.  —  Nous  avons  dit  que  M.  Maurain,  apr&s  avoir  termine 
ses  travaux  du  troncon  Nord,  s'est  rendu  a  Alausi,  le  9  aout  1908 ;  il  a  procede 
aussitot  a  la  reconnaissance  du  trongon  Sud  jusqu'au  massif  de  1'Aguay,  a  la 
construction  des  signaux  jusqu'a  Guencay  et  il  a  achev<3  dans  le  couranlde  igo3 
les  stations  de  Pagroun,  Lalanguzo,  Sinigallay  et  Danas. 

La  reconnaissance  entreprise  avait  en  partie  pour  but  la  recherche  de 
1'emplacement  d'une  station  astronomique  secondaire  entre  Riobamba  et  Cuenca 
dans  le  voisinage  d'Alausi.  L'examen  du  terrain  a  prouvei  qu'il  6tait  impossible 
de  trouver  un  emplacement  convenable,  susceptible  d'etre  rattach^  a  la 
triangulation,  m^me  avec  une  station  g£od£sique  suppl^mentaire.  Dans  cos 
conditions,  il  a  paru  preferable  de  renoncer  a  ce  projet,  que  la  resolution  de 
mesurer  les  latitudes  a  la  seconde  ronde  en  chaque  station  rendait  d'ailleurs 
beaucoup  moins  interessant. 

M*  Maurain  est  en  ce  moment  £  Cuenca  ou,  apr£s  avoir  am^nage  la  station 
astronomique,  il  a  commence  les  observations  de  latitude;  il  s'occupera  ensuile 
de  la  determination  de  la  difference  de  longitude  Guenca-Quito. 

Le  reseau  primitivement  prevu  sera  reporte  plus  a  1'Ouest  en  s'ecartant  de 
la  direction  du  Nord-Sud;  quand  on  1'avait  etabli  en  1899,  il  n^etait  pas  encore 
question  de  pousser  1'arc  jusqu'a  Payta,  mais  seulement  jusqu'a  la  region 
Ay  abaca,  le  complement  a  6°  etant  donne  par  le  prolongement  sur  le  territoire 
colombien.  Ge  prolongement  etant  devenu  impossible  par  suite  des  evenements 
politiques,  on  resolut  de  continuer  1'enchainement  vers  le  Sud  sur  le  territoire 
peruvien  jusqu'a  Pajrta  sur  la  cflte  du  Pacifique  de  facon  a  lui  conserver  une 


OPERATIONS  GfcODESIQUES  DE  L}EQUATEUR.  fr25 

etendue  totale  de  6°.  Get  emplacement  dePay  la  etait  d'ailleurs  particuli&remeut 
favorable  pour  les  mesures  de  bases.  Mais  comme  cettelocalileestnotablement 
a  TOuesl  dn  prolongemenl  de  Fare  d'abord  projeie,  il  y  a  lieu  de  deplacer 
lonte  la  chaine.  Les  observations  en  seront  d'ailleurs  grandemenl  facilities. 

L'experience  a  prouve  en  effet  que  les  difficult^  climateriques  qui  onl  cause 
tant  de  retards  augmenlenlrapidemenlavecl'altitude.  Or  la  GordUlfcre  orienlale 
esl  elevee,  Immide,  malsaine  et  presque  Loujours  eouverle  de  nuages.  ATOuest, 
an  conlraire,  011  rcnconirera  des  massifs  montagneux  d'allitude  moindre,  ou 
les  vues  soiit  generalement  libres,  par  suite  du  voisinage  du  desert  sablomieux 
de  Tnmbez.  On  aboutira  enfin  a  la  plaine  au  Lord  de  la  mer  dont  le  climat  esl 
irfcs  sec.  En  arrivant  aux  premieres  stations  de  cetle  plaine,  les  altitudes 
varieront  tr6s  rapidemeni;  il  conviendra  done  d'apporler  un  grand  suin  a 
1'observation  des  distances  zenithales  et  autanl  que  possible  d'obtenir  des 
mesures  reciproqucs  el  simultanees. 

Tous  les  officiers  vont  se  irouver  r<5unis  dans  le  Sud,  MM.  Lallemand  el 
Perrier  ayant  achevtf  leurs  travaux  dans  le  Nord  et  M.  Peyronnel  (5tant  arrivtS  a 
PJfiqualeur.  On  pourra  done  constituer  deux  brigades  qui  optkeront  paralhV 
lement ;  on  peut  espgrer  qu'avec  cette  facon  d'op<5rer,  les  destructions  de  signaux 
seront  mo  ins  a  craindre  et  en  tout  cas  auront  moins  d'inconv<5nients. 

M.  Maura  in  estime  que  dans  ces  conditions  on  peut  compter  sur  une  vitesse 
d'avancement  d'une  station  par  brigade  et  par  mois,  de  sorte  que  les  travaux 
ossentiels  de  triangulation  pourraient  £tre  acbeves  jusqu'a  Payta  vers  la  fin 
de  1904. 


Latitudes  de  troisieme  ordre.  —  D6s  le  dtSbut  des  operations,  on  avait 
reconnu  la  n.6cessit<3  de  proc<5der  aussi  souvent  que  possible  a  des  determinations 
de  latitude.  Mais  ne  pouvant  utiliser  pour  ces  mesures  les  theodolites  a  micros- 
copes dont  ils  etaient  pourvus,  les  officiers  de  la  Mission  durent  y  renoncer 
dans  les  premieres  stations  qu'ils  firent  autour  de  Riobamba.  Depuis  ils  ont 
recu  des  accessoires  qui  permettent  Femploi  du  theodolite  pour  les  observations 
de  latitude,  ,et  a  partir  de  ce  moment  ils  ont  determine  la  latitude  a  la  seconde 
ronde  dans  toutes  les  stations,  conformement  au  voau  exprime  par  FAcademie 
et  FAssociation  Internationale  g^odesique. 

Mais  les  premieres  stations  etaient  restees  en  soujBrance ;  M.  le  Capitaine 
Lallemand  a  done  dft  s'y  rendre  de  nouveau.  Les  determinations  y  sont 
H.  P.  -  VIII.  79 


626  OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L'EQUATEUR. 

terminus  et  les  r£sultats  de  ces  observations  ont  6t£  envoySs  a  Paris  afin  d'y 
6tre  rgduits. 

Les  latitudes  ont  done  &6  mesur^es  dans  toutesles  stations  du  troncon  Nord. 
En  ce  qui  concerne  le  troncon  Sud,  la  Mission  va  disposer  d'un  instrument 
nouveau.  M.  le  Capitaine  Peyronnel  a  apporte  en  effet  une  astrolabe  a  prisme 
du  systfcme  Claude-Driencourt.  M.  Maurain  a  reconnu  un  emplacement  pr&s 
d'Alausi  ou  les  officiers  pourront  apprendre  a  la  manier. 

Nivellement,  —  Les  travaux  du  nivellement  de  precision  sont  confi^s  a  une 
brigade  spgciale  commands  par  M.  FAdjudant  Lallemand;  elle  a  commence 
ses  operations  en  decembre  1908  et  a  atteint  vers  le  milieu  de  fevrier  la  station 
d'Alausi;  on  se  rappelle  que  la  ligne  a  niveler  s'etend  le  long  du  trace  du 
cKemin  de  fer,  qu'elle  court  Nord-Sud  depuis  Riobamba  jusqu'a  Alausi,  puis 
Est-Ouest  depuis  Alausi  jusqu'a  Guayaquil  et  doit  Stre  ensuite  prolongee  de  ce 
dernier  point  jusqu'au  m£dimar6m£tre. 

C'est  done  la  premiere  section  Nord-Sud  qui  est  aujourd'hui  termin^e; 
les  r6sultats  d'apr^s  le  rapport  de  M.  Maurain,  sont  excellents,  et  Ton  n'a  eu  a 
reprendre  que  tr£s  peu  de  nivel^es. 

On  rencontrera  une  difficult^  au  passage  du  Guayas,  un  peu  avant  Guayaquil, 
Cette  rivifere  est  trop  large  pour  qu'on  puisse  employer  les  proc^dgs  ordinaires 
de  nivellement.  II  faudra  op^rer  g6od(5siquement  par  distances  zgnithales 
r^ciproques  et  sinmltan^es.  Une  bonne  verification  consisterait  a  se  rattacher 
par  un  nivellement  de  precision  a  des  points  situ^s  sur  les  deux  rives  du  Guayas. 
En  clioisissant  le  moment  ou  les  courants  de  mar<5e  s'annulent,  on  pourra 
admettre  en  effet  que  le  niveau  de  Teau  est  sensiblement  le  m6me  sur  les  deux 
rives. 

A  la  suite  d'une  reconnaissance  faite  avant  son  depart  par  M.  le  Capitaine 
Lacombe  un  emplacement  a  <5t6  choisi  pour  le  medimar6m£tre  a  Salinas,  sur 
la  cdte  du  Pacifique,  en  un  point  situ£  en  dehors  des  courants.  M.  Peyronnel 
a  apport<£  deux  medimaremStres,  dont  Pun  sera  sans  doute  install^  a  Salinas  et 
Pautre  a  Payta. 

Pendule.  —  Cette  partie  du  programme  est  toujours  restge  en  souffrance, 
L'Academie  ne  saurait  trop  insister  sur  son  importance;  et  comme  il  semble 
que  cette  situation  doive  se  prolonger  jusqu'au  retour  de  M.  le  Commandant 
Bourgeois  en  fiquateur,  nous  devons  gmettre  le  voeu  que  ce  retour  soit  aussi 
prompt  que  possible. 


OPERATIONS  G£OD£SIQUES  DE  L'JEQUATEUR.  627 

tl  y  a  cependant  un  resultat  interessant  a  signaler  :  la  station  de  Riobamba 
a  <5tc5  reduite,  eL  Ton  a  pu  constater  que  les  resultats  concordent  avec  la  formule 
de  Bouguer,  Landis  que  les  mesures  faites  dans  les  massifs  des  Alpes  el  de 
FHimalaya  ne  s'accordent  pas  avec  cette  formule  et  se  rapprochent  plutot  de 
celle  de  Faye.  Ainsi  se  trouvent  confirmees  les  provisions  de  M.  de  Lapparent, 
fondles  sur  la  difference  des  conditions  tecloniques  des  Andes  etdel'Himalaya. 
II  y  a  lieu  d'ailleurs  de  rappeler  que  c'est  a  la  suite  d'une  observation  faite  au 
Pichincha  que  Bouguer  avait  adopte  celte  formule. 

Rattachement  de  Guayaquil.  —  Ce  resultat  fail  prevoir  un  rel&vement  assez 
considerable  du  ggolde;  -il  devient  done  de  plus  en  plus  interessant  d'apprecier 
I'importance  de  ce  rel&vement  en  mesurant  la  difference  des  longitudes 
geodesique  et  astronomique  de  Guayaquil.  II  fau-t  pour  cela  rattacher  geodesi- 
quement  celte  station  a  la  Iriangulation ;  a  cet  effet,  on  a  propose  de  se  servir 
de  File  de  Puna,  siluee  dans  le  golfe  de  Guayaquil.  Le  chef  intfrimaire  de  la 
Mission  n'a  pas  perdu  de  vue  cette  importante  question,  et  il  a  etudie  une 
autre  solution  qui  consislerail  a  prendre  comme  base  la  ligne  geodesique  calculee 
Sinacalman-Minas ;  en  visanl  des  deux  extr£mil£s  de  cette  ligne  le  sommet 
du  Cerro  de  Santa  Anna,  tout  proche  de  Guayaquil.  On  <3conomiserait  ainsi 
deux  stations  ce  qui  serai  iforl  important  etanl  donn£  le  retard  des  operations,  et 
Fon  ne  pcrdrait  pas  beaucoup  en  precision.  II  reste  a  savoir  si  cela  est possible; 
les  cotes  du  triangle  auraient  de  TOO  a  iaokin;  M.  Maurain  estime  que  cette 
distance  pourrait  Giro  franchie;  c'est  ce  qu'une  reconnaissance  ulterieure  nous 
pourra  seulc  apprendre. 

Divers.  —  Les  observations  magnetiques  ont  6te  poursuivies. 

M,  le  Docteur  Rivet  est  rentre  en  France  en  rapportant  pour  le  Museum  de 
nombreuses  caisses  de  collections ;  ces  collections  interessent  toules  les  parlies 
de  FHistoire  naturelle,  mais  principalement  FAnthropologie, 

Programme  et  resume.  —  Nous  avons  dit  plus  liaut  qu'on  pouvait  prevoir 
Facb^vement  des  operations  du  trongon  Sud  pour  la  fin  de  1904*  La  latitude 
de  Cuenca  est  actuellement  mesuree.  II  est  probable  que  Fon  aura  termine  £  la 
m6me  epoque  : 

i°  les  differences  de  longitude  Cuenca-Quito  et  Payta-Quito ; 
2°  le  nivellement  de  precision. 


628  OPERATIONS  G^OD^SIQUES  DE  l/EQUATEUR. 

II  reslerait  done  pour  ipo5  : 
i°  la  base  de  Pay  la  ; 

2°  le  rallaclieinent  de  Guayaquil  el  la  difference  de  longitude  Guayaquil- 
Quito; 

3°  les  observations  pendulaires. 

II  y  a  lieu  une  fois  de  plus  de  felicilor  nos  officiers  des  rgsullats  qu'ils  ont 
obtenus  et  dont  la  valeur  scienliiique  esl  tr6s  grande,  de  rendre  liommage  a 
leur  z&le  et  a  leur  Constance  dans  les  circonsiances  difficiles  ou  ils  ont  op<3r£ 
depuis  trois  ans. 

Nous  devoiis  remercier  ggalemenl  les  officier  (Squatoriens  doni  le  concours 
nous  a  £tt3  tr&s  utile,  et  surtout  le  Gouvernement  (Squatorien  qui  n'a  cess<5  de 
nous  venir  en  aide,  non  seulement  par  ses  subsides,  mais  par  son  intervention 
constante  aupr&s  des  populations. 


1904. 


La  Commission  chargge  du  controle  de  I'exp^dition  de  1'Equaleur  s'esl, 
comme  les  ann^es  pr£c£dentes,  rgunie  pour  entendre  le  Rapport  de  M.  le 
Commandant  Bourgeois  sur  les  operations  de  I'ann^e  1904.  Elle  a  eu  le  regret 
de  constater  que  les  conditions  climatdriques  ne  se  sont  pas  amglior^es  et  que 
le  retard  qui  s'^tait  produit  dans  les  ann^es  pr<5c<5dentes  s'est  encore  accenlu^. 
II  y  a  deux  ans,  nous  pouvions  esp^rer  qu'on  pousserait  jusqu'a  Cuenca  a  van  I 
la  fin  de  1908;  il  y  a  un  an,  nous  comptions  encore  qu'on  alleindrail  ce  point 
vers  le  milieu  de  1904.  En  rt5alit6,  c'est  seulement  ennovernbre  que  les  stations 
qui  entourent  cette  ville  ont  pu  6tre  terminges.  Depuis,  on  n'a  pas  pu  marcher 
plus  rapidement,  de  sorte  qu'au  mois  de  Janvier  on  6tait  encore  a  Tinajillas  et 
Narihuima,  a  5okm  et  8okm  au  sud  de  Cuenca. 

Ces  retards  sont  extr6mement  facheux  et  nous  devons  d'abord  en  recherclier 
la  cause.  Les  renseignements  fournis  par  les  indigenes  avaient  fait  croire  que 
la  contr<3e  au  sud  de  Riobamba  6tait  moins  brumeuse  que  celle  du  Nord,  Ces 
renseignements  6taient  inexacts;  les  indigenes,  en  effet,  ne  s'aventurent  pas 
volontiers  dans  les  nautes  regions  et  n'en  connaissent  pas  bien  le  climat;  en 
outre,  ils  n'appr<5cient  pas  les  conditions  ma^orologiques  au  m6me  point  de  vue 


OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L'EQUATEUR.  629 

que  les  gtSodtSsieiis  el  s'inquifctenl  peu  des  visibility  a  grandes  distances.  On 
a  done  tilt*  obligg  de  s<3journer  aussi  longtemps  dans  les  nouvelles  stations  que 
dans  les  anciennes,  les  brumes  s'opposant  aux  observations.  Ces  sdjours 
prolong^  a  de  grandes  altitudes  <Haient  d'ailleurs  trfes  p6nibles  pour  le 
personnel.  A  Soldados,  la  foudre  est  tomb6e  deux  fois  sur  le  catnpement.  On 
6lait  presque  constamment  entourg  de  nuages,  et  les  officiers  gquatoriens,  qui 
accompagnaient  la  Mission  et  n'avaient  jamais  p6n<Hrt§  dans  cette  partie  du 
pays,  tStaient  6tonn6s  d'y  trouver  un  temps  si  constamment  mauvais. 

En  revanche  d'autres  incidents,  qui  avaient  contribute  a  retarder  les  travaux 
dans  les  anntSes  prt§c6dentes,  ne  se  sont  heureusement  pas  reproduits,  II  n'y  a 
plus  eu  de  destructions  de  signaux.  Les  efforts  faits  par  le  Gouvernement 
(Squatorien  et  le  clergg  local  paraissent  enfin  avoir  produit  leui^s  fruits. 

Malheureusement  la  santg  du  personnel  a  Iaiss6  a  d^sirer  ce  qui  a  occasionntS 
aussi  quelques  retards.  M.  le  Capitaine  Peyronnel,  chef  de  la  Mission  par 
interim,  a  616  atteint  de  fi6vre  et  oblig6  d'interrompre  son  travail  pendant 
plusieurs  jours;  les  autres  officiers,  et  en particulier  M.  le  Gapitaine  Lallemand 
et  M.  le  Docteur  Rivet,  ont  616  aussi  fortement  £prouv6s.  M.  PAdjudant 
Lallemand,  frapp6  par  la  fifevre  jaune,  a  dii  ^tre  rapatrig.  Le  personnel 
secondaire  n'a  pas  £16  non  plus  (5pargn6  et  plusieurs  hommes  ont  6l&  malades. 

Enfin,  les  travaux  ont  subi,  a  la  fin  de  Pann6e  1904,  des  retards  impr6vus  par 
suite  de  la  presence  au  P^rou  de  la  peste  bubonique  qui  a  emp£ch6  la  marche 
rapide  des  operations  de  reconnaissance. 

M.  le  Capitaine  Maurain,  malade  a  quitt6 1'fiquateur  au  mois  de  juin;  il  atH6 
remplac^,  comme  chef  par  intt5rim.de  la  Mission  par  M.  le  Gapitaine  Peyronnel 
qui  6tait  arrive  depuis  la  fin  Janvier  1904.  M.  le  Docteur  Rivet,  qui  avait  pass6 
en  congtS  les  premiers  mois  de  Pann^e  1904?  a  repris  son  poste  a  la  fin  de  mai; 
on  sait  qu'il  fournit  a  la  Mission  un  concours  actif,  non  seulement  comme 
m^decin  et  comme  naturaliste,  mais  encore  comme  observateur,  M.  Maurain 
no  devanl  pas  retourner  en  Am^rique,  M.  le  Gapitaine  Massenet  qui  doit  le 
remplacer  est  arriv6  le  22  fevrier  igo5;  il  a  pris  le  commandement  par  interim 
auquel  son  anciennet6  lui  donnait  droit.  D'autre  part  M.  le  Capitaine  Perrier 
est  parti  en  cong£  au  commencement  de  d^cembre  et  il  doit  retourner  en 
fiquateur  au  mois  de  mai;  il  sera  accompagntS  de  M.  le  Capitaine  Noirel,  chargg 
sptScialement  des  observations  de  pcndule- 

TriangulatioJi.  —  On  en  6tait  rest<5,  a  la  fin  de  Pann^e  pr^c6dente,  au 


630  OPERATIONS  GfoDESIQUES  DE  L^QUATEUR. 

Danas-Sinigallay,  a  la  hauteur  du  chemin  de  fer  de  Guayaquil;  on  en  <5tait,  a  la 
fin  de  1904,  au  cot<3  Tinajillas-Narihuima,  a  un  degr<5  environ  plus  au  Sud;  on 
avait  done  fait  seulement  1 1  stations,  sans  parler  des  operations  astronomiques 
de  Cuenca.  II  est  probable  que  les  stations  de  Chilla-Cocha  et  Fierro-Urcu 
sont  aujourd'hui  termin6es  et  que  nos  observateurs  sont  actuellement  a 
Guacha-Urcu  et  Colambo  (latitude  4°2o'  environ,  latitude  de  Payta  5° 5'). 
M.  le  Gapitaine  Perrier  a  fait  la  reconnaissance  et  la  construction  des  signaux 
jusqu'a  la  fronti&re  pgruvienne.  Les  brigades  se  suivent  maintenant  parallk- 
lement,  de  sorte  que  les  operations  sur  les  deux  chaines  Est  et  Quest  sont 
simultan6es  a  la  m£me  hauteur.  Deux  points  sont  a  signaler.  Dans  les  quatre 
derni^res  stations,  on  a  employ^  I'heliostat  concurremment  d'ailleurs  avec  les 
mires,  les  signaux  ayant  6t6  prcSalablement  construits  par  les  reconnaissances. 
On  a  observ^  en  effet  que,  dans  cette  region,  malgr£  la  frequence  des  brumes, 
le  soleil  brille  d&s  que  les  iiuages  sont  dissip^s,  en  sorte  que,  a  part  les  jours 
ou  la  visibility  est  nulle  1'emploi  de  Pheliostat  est  possible. 

D'ailleurs,  comme  1'heliostat  est  double  par  la  mire,  commc  nous  venons  de 
Pexpliquer,  on  n'est  pas  expose  a  perdre  une  joura.ee  favorable. 

En  second  lieu,  afm  de  rattraper  autant  que  possible  le  temps  perdu, 
le  Capitaine  Peyronnel,  chef  par  interim  en  1904,  a  cru  devoir  remplacer  les 
triangles  de  5ofcm  de  cot6  qui  avaient  d'abord  616  pr6vus,  par  des  triangles 
beaucoup  plus  grands  de  iookm  environ  :  le  nombre  des  stations  se  trouveni 
done  considerablement  diminu^,  mais  en  revanche  on  peut  se  demander  si  le 
nombre  des  joui*s  de  visibility  suffisante  ne  va  pas  diminuer  dans  la  m^me  propor- 
tion. Toutefois,  les  officiers  ont  observe  qu'en  dehors  des  jours,  malheureu- 
sement  trop  frequents,  oii  les  nuages  couvrent  les  sommets  plus  rapproch(3s  et 
ou  aucune  operation  n'est  possible,  la  vue  s'6tend  a  de  grandes  distances.  Nous 
ne  pouvons  que  nous  en  rapporter  a  leur  experience  du  pays. 

Nous  devons  observer  que  les  dimensions  de  ces  triangles  devront  £tre  progres- 
sivement  r^duites  a  mesure  qu'on  sjapprochera  de  la  nouvelle  base  a  mesurer, 
afm  de  faciliter  le  rattachement  de  cette  base.  D'un  autre  cot6  il  va  y  avoir  une 
assez  brusque  inflexion  de  la  chaine  vers  TOuest  afin  de  rejoindre  la  cote  a 
Payta  et  un  brusque  changement  d'altitude  au  moment  ou  Ton  franchira  la 
fronti^re  p^ruvienne. 

Astronomie.  —  Une  station  astronomique  avait  6l£  install^e  a  Cuenca.  Les 
operations  furent  terminees  au  mois  d'avril.  La  longitude  fut 


OPERATIONS  G^ODESIQUES  DE  L?E*QUATEUR.  63 1 

par  M.  Maurain  a  Cuenca  et  par  M.  Perrier  a  Quito;  la  latitude  et  1'azimut 
1'avaient  ete  anterieurement.  Le  nombre  des  determinations  a  Guenca  est 
surabondant;  a  Quito  le  temps  a  ete  moins  favorable,  mais  les  determinations 
sonl  amplement  suffisantes;  la  marche  de  la  pendule  etant  bien  connue  par  les 
observations  de  M.  Gonnessiat. 

Une  station  astronomique  avait  egalement  ete  prevue  vers  le  quatrieme 
parull&le. 

L'emplacemenl  n'en  est  pas  encore  choisi;  nous  disculerons  plus  loin 
1'opporlunite  de  la  creation  de  cette  station. 

La  station  astronomique  principale  de-Payta  doit  surlout  allirer  notre 
attention;  on  y  a  deja  mesure  la  latitude,  il  reste  a  y  faire  1'azimut  et  la  longi- 
tude, Payta  est  relie  a  Cuenca  par  Machala,  Chacras  et  les  lignes  peruviennes. 
On  pourra  done  mesurer,  soit  la  difference  Pay ta-Cuenca ,  soit  la  difference 
Payta-Quito. 

Latitudes  du  troisieme  ordre.  —  On  a  continue  a  mesurer  les  latitudes  en 
chacun  des  sommets  de  la  triangulation.  L'astrolabe  Glaude-Driencourt  qui 
sert  a  ces  operations  continue  a  donner  toute  satisfaction.  Les  officiers  sont 
maintenant  compl&temcnt  familiarises  avec  1'emploi  de  cet  instrument.  II  est 
mteressant  de  signaler  que  les  latitudes  de  Souzahim  et  Yansai*  ontete  observees 
an  theodolite  et  a  Tastrolabe;  les  resultats  calculees  pour  Yansai  accusent  une 
difference  insigmfiante,  o",  12  environ.  Cette  concordance  justifie  1'emploi 
exclusif  de  1'aslrolabe  dans  la  plupart  des  stations. 

Nivellement  de  precision.  —  Le  nivellement  de  precision  est  aujourd'hui 
termine,  sauf  la  traversee  du  Guayas.  D'abord  dirige  par  M.  1'Adjudant 
Lallemand,  il  fut,  aprfcs  la  maladie  et  le  depart  de  ce  sous-officier,  confie 
au  Sergenl  Lecomte  qui  s'est  acquitte  de  sa  taiche  d'une  facon  tr&s  satisfaisante. 

Pendule.  —  Notre  opinion  sur  Fimportance  des  observations  pendulaires 
n'a  pas  change,  et  il  importe  d'autant  plus  de  s'en  occuper  qu'elles  ont  ete 
presque  compl^tement  laissees  de  cdte  jusqu'ici.  II  aurait  ete  a  desirer,  tant  a  ce 
point  de  vue  que  pour  d'autres  raisons,  que  M.  le  Commandant  Bourgeois  put 
retourner  en  fiquateur.  Mais  malheureusement  les  necessites  du  service  en 
France  ne  le  permettent  pas.  M.  le  Capitaine  Noirel  doit  partir  le  26  avril  en 
emportant  un  appareil  Defforges.  Get  officier  est  accoutume  aux  mesures  da 
gravite. 


632  OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L'EQUATEUR. 

Rattachemeni  de  Macltala.  —  D&s  le  debut  de  la  Mission,  on  s'tHait  rendu 
compte  de  la  n^cessite  de  mesurer  la  deviation  de  la  verticale  dans  le  sens 
Est-Ouest.  Pour  cela  il  fallait  determiner  la  difference  de  longitude  geodesique 
et  la  difference  de  longitude  astronomique  d'un  point  de  la  c6te  et  d'un  point  do 
la  meridienne  de  Quito.  II  fallait  done  trouver  sur  la  cdte  un  point  qu'il  ful 
possible  de  relier  a  la  chaine,  tant  telegraphiquement  que  'geodesiquement. 
On  avait  d'abord  song6  a  Guayaquil  qui  cst  en  communication  telegraphi- 
que  avec  Quito,  et  qu'on  pouvaitjoindregeodesiquementala  chaine  par  1'inter- 
mediaire  de  Tile  de  Puna.  Toutefois  le  passage  par  File  de  Puna,  outre  qu'il 
aurait  entrain^  un  certain  nombre<le  stations  suppl&menlaires,  n'etait  pas  sans 
presenter  quelques  difficult6s. 

La  situation  s'est  heureusenaent  modifiee  par  la  construction  d'une  nouvelle 
ligne  telegraphique.  La  station  de  Machala,  petit  port  de  mer,  vers  4°  de1  lati- 
tude Sudj  est  maintenant  relive  au  rgseau  telegraphique;  d'autre  part,  elle  esl 
visible  de  deux  stations  de  la  chaine,  celle  de  Narihuina  et  celle  de  Chilla 
Cocha;  ces  deux  stations  sont  aujourd'hui  terminates,  la  premiere  certainement, 
la  seconde  probablement,  et  les  visges  ont  pu  toe  faites,  grace  a  la  presence 
du  Sergent  Lecomte  qui,  apr^s  avoir  termini  le  nivellement  s'est  rendu 
a  Machala.  Ce  sous-officier  est  d'ailleurs  en  etat  de  faite  Iui-m6me  la  mesure 
de  Tangle  Narihuina-Machala-Chilla  Cocha,  de  sorte  qu'il  ne  resterait  a  faire 
ea  cette  station  que  les  operations  astronomiques. 

Conclusions.  —  Les  lignes  pr£c6dentes  ont  montr<5  quelles  difficult^  onl 
rencontr^es  nos  officiers,  quels  efforts  ils  ont  faits  pour  les  surmonter  et  que  la 
situation  actuelle  ne  peut  en  aucune  fagon  leur  toe  impure.  Mais  il  n'en  esl 
pas  moins  vrai  que  cette  situation  est  facheuse  et  il  convient  d'examiner  les 
moyens  d'y  faire  face. 

II  n'y  a,  6videmment,  que  deux  partis  a  prendre,  ou  bien  arr^ter  le  travail 
au  moment  ou  les  ressources  deja  vot<5es  seront  ^puisees,  ou  bien  le  poursuivro 
jusqu'au  bout  en  se  r^signant  aux  sacrifices  n^cessaires.  Ce  n'estpas  &  nous, 
(Svidemment,  qu'il  appartient  de  decider,  puisqu'une  question  de  depense  est 
soulevee,  mais  nous  pouvons  du  moins  £mettre  un  avis. 

Jusqu'ou  les  ressources  actuelles  nous  permettraient-elles  d'aller?Un  examen 
minutieux.  de  Tetat  des  credits  a  permis  au  Service  ggographique  de  r^pondre 
a  cette  question.  II  faudrait  : 


OPERATIONS  GEODESIQUES   DE  L'EQUATEUR.  633 

1°  Raccourcir  1'arc  d'un  degr6  environ,  soit  du  sixieme  de  sa  longueur  en 
s'arretant  au  voisinage  du  cote"  Guaclm-Urcu-Colambo. 

2°  Renoncer  a  mesurcr  la  base  du  Sud  avec  un  appareil  tie  haule  precision 
en  se  conlentant  d'un  appareil  plus  I6ger. 

En  effet,  Pare  n'aant  pas  pouss6  jusqu'au  bord  de  la  mer,  ilfaudraitprendre 
1'emplacement  de  base  dans  les  montagnes  ou  Femploi  de  la  regie  est  impossible, 
d'autaiit  que  le  transport  de  la  regie  dans  ces  regions  entrainerait  d'importantes 
defenses. 

3°  Supprimer  les  observations  pendulaires. 
4°  Renoncer  au  rattachemeiil  de  Machala. 

II  suffit  d'gnoncer  ces  conditions  pour  montrer  qu'une  pareille  solution  est 
inadmissible.  Ce  serait  une  veritable  faillite;  la  France  n'aurait  fait  qu'une 
ceuvre  incomplete,  qui  rie  re"pondrait  nullement  aux  promesses  faites  a  FAsso- 
ciation  international  g6od£sique,  et  elle  se  verrait  exposed  a  voir  son  travail 
iiiachev£  repris  par  d'autres  puissances.  Nous  verrons  d'ailleurs  que  ce 
programme  restraint  entrainerait  lui-mSme  de  grandes  difficulty's, 

1.  II  est.clair  que  le  raccourcissement  de  Tare  diminue  sa  valeur  scienti- 
fique.  11  avait  e5t<3  question  d'abord  de  le  prolonger  vers  le  Nord  jusque  sur  le 
territoire  colombien;  ce  premier  projet  ne  put  &tre  ex<3cut6  par  suites  des 
(Svenements  politiques;  on  r^solut  alors  de  compenser  la  reduction  n^cessaire 
de  la  partie  septentrionale  par  une  prolongation  correspondante  de  la  partie 
me'ridionale,  ce  qui  offrait  en  m&me  temps  1'avantage  de  pousser  jusqu'a  la 
mer,  a  Payta,  ou  Ton  devait  trouver  un  emplacement  tres  favorable  pour  la 
niesure  des  bases.  II  s'agirait  aujourd'hui  de  renoncer  a  cette  prolongation. 

2.  N'allant  plus  jusqu'a  la  mer,  on  n'aurait  plus  d'emplacement  assez  uni 
pour  1'emploi  des  regies  et  la  base  du  Sud  y  perdrait  en  precision,  ce  qui  serait 
d'autant  plus  fdcheux  que  la  base  de  verification  du  Nord  n'a  pu  non  plus  £tre 
mesur(§e  qu'avec  les  fils.  Mais  ce  n'est  pas  tout,  et  Ton  peut  se  demander  s'il 
sera  possible  de  trouver  un  emplacement  se  pr&tant  a  la  niesure  d'une  base  par 
les  fils.  La  region  est,  en  effet,  tres  accidente'e  et  il  n'y  a  rien  de  comparable  a 
ce  qu'on  appelle  plus  au  Nord  la  plaine  interandine.  De  plus,  les  stations 
construites  forment  de  grands  triangles  et,  pour  passer  h.  une  base  de  longueur 
raisonnable,  il  faudrait  un  asscz  grand  nombre  de  stations  interm6diaires  si  Ton 
veuL  que  le  rattachement  se  fasse  avec  quelque  precision. 

H.  P.  —  vili.  80 


634  OPERATIONS  GfoDESIQUES  DE  L'gQUATEUR. 

3.  LTabandon  des  observations  pendulaires  serait  plus  deplorable  encore. 
Nous  n'avons  pas  a  revenir  sur  les  raisons  qui  ont  t5t6  exposees  dans  les  precedents 
rapports  et  qui  demontrent  Timportance  des  mesures  de  gravity.  Rappclons 
seulement  que  jusqu'ici  une  seule  station  a  ete  faite  celle  de  Riobamba. 

4.  Pour  que  la  mesure  de  1'arc  de  meridien  conserve  touie  sa  valeur,  il  faul 
qu'on  soit assur^  que  cet  arc  n'est  pas  alter^  par  un  rel^vement  anormal  du  g^o'idc, 
do.  a  1'attraction  des  Andes.  Or  ce  relSvement  ne  peut  6tre  evalue  que  de  deux 
manures,  ou  bien  par  la  comparaison  des  observations  pendulaires,    on  bien 
par  la  mesure  des  differences  de  longitude  tant  geodesiques  qu'astronomiques 
entre  un  point  de  la  cote  et  un  point  des  Andes. 

Si  1'on  renonce  aux  observations  pendulaires,  le  premier  rnoyen  nous  echappe, 
car  la  mesure  unique  effective  jusqu'ici  ne  permet  aucune  comparaison.  Si, 
d'autre  part,  on  renonce  au  rattachement  de  Machala,  le  second  moyen  nous 
fait  egalemeiit  defaut;  dans  le  projet  primitif  la  triangulation  touchait  la  c6te 
en  deux  points  seulement,  a  Payta  et  a  Machala  et  ces  deux  points  seraient 
abandonnes. 

Telles  sont  les  raisons  qui  ne  nous  permettent  pas  de  nous  arr<Her  a  la 
premiere  solution.  II  faut  maintenant  se  rendre  compte  des  depenses  supple- 
mentaires  qu'entrainerait  1'adoption  de  la  seconde.  Les  Evaluations  du  service 
geographique  les  portent  a  i5oooofl*.  Fort  heureusement,  1'intervention  d'un 
genereux  donateur  facilite  beaucoup  la  solution  et  nous  permet  d'entrevoir  un 
resultat  digne  de  la  France.  Lc  Prince  Roland  Bonaparte  met  a  la  disposition 
du  Gouvernement  de  la  Republique,  a  titre  de  fond  de  concours,  une  somme 
de  100  ooofr,  a  la  condition  que  Foeuvre  soit  pouss^e  jusqu'au  bout.  Les  credits 
nouveaux  a  demander  au  Parlement  se  reduiraient  ainsi  a  5o  ooofr. 

II  semble  que,  dans  ces  conditions,  1'hesitation  ne  soit  pas  permise  et  qu'ily 
ait  lieu  de  maintenir  le  plan  primitif,  et  de  rejeter  definitivementle  programme 
restreint  dont  nous  avons  montr^  plus  haut  les  inconvt5nients  :  mais  on  pourrait 
encore  se  demander  si  tine  solution  interm<3diaire  ne  serait  pas  possible.  Nous 
observerons  d'abord  qu'on  ^pargnerait  ainsi  du  temps,  mais  que  les  charges  du 
budget  ne  seraient  pas  diminu^es  et  se  trouveraient  m6me  accrues,  puisque  le 
concours  du  Prince  Roland  Bonaparte  ne  nous  est  offert  qu'en  vue  de  I'ach&ve- 
ment  de  1'arc  jusqu'£  Payta.  D'autre  part,  si  le  rattachement  de  Machala  et  les 
observations  de  pendule  sont  absolument  indispensables  pour  estimer  le  i-el&ve- 
ment  du  g^oi'de,  le  prolongement  de  Tare  jusqu:a  la  mer  nous  est  ggalement 


OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L^QUATEUR.  635 

impost  par  la  difficult^  de  trouver  un.  emplacement  de  base  convenable  dans  la 
region  montagneuse.  D'ailleurs,  des  observations  astronomiques  ont  deja  ele 
faites  en  ce  point  par  le  Capitaine  Maurain.  Ges  considerations  ne  sernblent 
pas  permettre  de  s'arrSter  a  une  solution  intermediate. 

Si  1'on  maintient  les  projets  primitifs,  il  y  a  lieu  de  se  demander  a  quel 
moment  on  peut  esperer  que  1'execution  en  sera  achev6e.  A  cet  egard,  nous 
devons  nous  en  rapporter  aux  Evaluations  de  M.  le  Capitaine  Perrier  qui  a  fait 
la  reconnaissance  des  regions  ou  1'on  doit  op6rer,  et  qui  par  un  long  sejour  en 
Jfiqualeur  a  acquis  une  grande  experience  de  ces  contrees.  Cet  officier,  estime 
qu'a  la  date  du  ier  avril  iQoS,  toutes  les  stations  actuellement  construites  seront 
terminees,  sauf  les  deux  derni&res  ou  1'on  ne  peut  operer  tant  que  les  signaux 
des  stations  suivantesne  seront  pas  etablis.  Pendant  les  mois  d'avril,  mai,  juin, 
juillet  deux  des  officiers  opereraient  la  reconnaissance  du  dernier  troncon  de 
Tare  et  y  conslruiraient  les  signaux.  Pendant  ce  temps,  les  autres  officiers 
feraient  la  station  de  Machala,  y  dcSLermineraient  la  latitude,  y  feraient  les 
observations  de  pendule,  et  mesureraient  la  difference  de  longitude  Cuenca- 
Machala. 

Les  stations  a  construire  seraient  vraisemblablement  au  nombre  de  dix,  y 
compris  les  termes  de  la  base.  M.  Perrier  estime  a  sept  mois  la  duree  des  ope- 
rations geodesiques  dans  ces  stations  (avec  deux  brigades),  de  telle  sorte  que 
ces  operations  seraient  terminees  en  fevrier  1906. 

Pendant  ce  temps,  deux  autres  officiers  se  rendraient  a  Guacha-Urcu  et 
Colambo  les  deux  demises  stations  actuellement  contruites;  ils  y  feraient  la 
geoddsie  et  deux  latitudes  au  cercle  meridien,  ce  qui  les  m&nerait  a  la  fin 
d'octobre.  Ils  feraient  ensuite  la  difference  de  longitude  Colambo-Cuenca  qui 
serai  t  terminee  a  la  fin  de  Tannee  igoS. 

On  aurait  pu  se  demander  si  1'on  n'aurait  pas  pu  supprimer  cette  station 
aslronomique  de  Colambo;  mais  on  doit  observer,  d'une  part  que  ce  point  est  a 
une  altitude  tr&s  differente  de  celles  de  Machala  et  Payta,  et  qu'il  importe 
d'avoir  une  determination  astronomique  d'un  point  situd  a  la  fois  dans  lapartie 
Sud  de  Tare  et  dans  la  region  montagneuse,  et  d'autre  part  que  les  operations 
ne  s'en  trouveront  pas  retardees,  puisque,  d'apr&s  Texpose  qui  precede,  les 
officiers  qui  procederont  a  cette  determination  ne  pourraient  pas  facilement 
6tre  utilises  ailleurs  §.  ce  moment. 

De  fin  decembre  a  fin  mars,  on  installera  la  station  de  Payta  et  Ton  fera  la 
difference  de  longitude  Payta-Machala. 


636  OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  l/EQUATEUR. 

Enfin,  de  fin  mars  uu  milieu  de  mai,  on  mesure  la  base  de  Payta,  d'une  part 
avec  trois  fils  Jaderin  en  metal  invar  avec  reglettes  en  invar  et  poids  tenseurs, 
cFautre  part  avec  la  r&gle  bimetallique  Brunner  ou  mieux  avec  la  nouvelle  rtgle 
en  metal  invar. 

Pendant  ce  temps,  M.  le  Capitaine  Noirel,  operant  independamment,  ferait 
les  determinations  pendulaires. 

Si  ce  plan  pouvait  £tre  execute,  tout  serait  termini  au  mois  de  mai  1906. 
M.  le  Capitaine  Perrier,  instruit  par  F  experience,  a  fait  les  Evaluations  de 
temps  d'une  facon  aussi  large  que  possible.  Neanmoins  nous  avons  deja  ete  si 
souvent  decus  que  Ton  pourrait  conserver  quelques  craintes  de  voir  ce  delai 
depasse.  Ce  qui  toutefois  doit  nous  rassurer,  c'est  que  Ton  va  decidement 
sortir  de  la  Cordill&re  pour  entrer  dans  la  region  peruvienne  ou  les  conditions 
climateriques  sont  tr£s  differentes.  Le  retard,  s'il  s'en  produit  un,  ne  serait  que 
de  quelques  semaines.  Le  calcul  des  credits  a  d'ailleurs  <§t(§  fait  dans  Phjpoth^se 
ou  les  operations  dureraient  jusqu'a  la  fin  du  premier  semestre  1906,  et  les 
officiers  croient  pouvoir  nous  garantir  que  cette  date  ne  sera  pas  dgpass^e. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  nous  semble  qu'il  y  a  lieu  d'approuver  le  plan  qui  nous 
est  propose.  En  terminant,  adressons  nos  remerciments  aux  vaillants  Fran^ais 
dont  le  courage  et  la  perseverance  ne  se  sont  jamais  dementis,  et  aussi  au 
Prince  Roland  Bonaparte  dont  la  genereuse  intervention  nous  aidera  a  atteindre 
le  resultat  desire. 


1905. 

Le  dernier  rapport  sur  la  mission  de  Fequateur  a  ete  preseiite  a  FAcademie 
le  10  avril  1900;  il  faisait  connaitre  Fetat  des  travaux  au  icr  Janvier  1906  et  il 
faisait  prevoir  Fach<|jvement  des  travaux  au  mois  de  mai  1906.  Ces  previsions 
se  sontheureusementrealisees  et  Ton  a  pu  mener  a  bonne  fin  Foeuvre  entreprise 
sansdepasser  les  credits  alloues. 

Le  ier  Janvier  1906,  il  restait  a  faire  la  partie  Sud  de  la  chaine  depuis  les 
stations  de  Fierro-Urcu  et  Chilla-Cocha  (soit  16  stations  en  y  comprenant 
les  termes  de  la  base  et  les  sornmets  du  rattachement),  a  mesurer  les  differences 
de  longitude  Machala-Cuenca,  et  Payta-Machala,  a  mesurer  la  base  de  Payta  a 
la  rfcgle  et  aux  fils,  et  enfin  a  faire  les  observations  pendulaires. 

M.  le  Capitaine  Massenet,  qui  devait  prendre  le  commandement  de  la  Mission, 
debarqua  le  22  fevrier  1906;  malheureusement,  cet  officier  si  distingue  et  si 


OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L'EQUATEUR.  687 

plein  de  zele  nous  ful  enlev<5  le  2  oclobre  par  les  suites  d'une  fievre  lyphoide. 
Ce  ful  une  perle  cruelle  pour  la  Mission.  Le  Gouvernement  6quatorien  saisil 
cotte  occasion  pour  nous  uSmoigner  des  sympathies  dont  nous  devons  lui  £tre  tres 
reconnaissants.  La  mort  de  ce  ggodgsien,  qui  nous  avait  deja  en  peu  de  temps 
rendu  de  si  grands  services,  et  qui  a  peri  viclime  de  son  denouement  a  la, 
Science,  a  excil(5  dans  l'arm<5e  et  dans  le  monde  savant  des  regrets  unanimes 
auxquels  l'Acad«5mie  a  ddja  tenii  a  s'associer  en  lui  dScernant  un  de  ses  prix. 
Peu  de  temps  apres,  le  Capitaine  Lallemand,  qui  6tait  attach^  a  la  Mission 
depuis  le  de"bul  des  travaux,  sentant  sa  sant6  s'alterer,  fut  obligt*  de  demander 
son  rappel.  On  eiivoya  pour  les  remplacer  M.  le  Commandant  de  Fonkmgue, 
qui  prit  le  commandemenl,  et  M.  le  Capitaine  Durand.  D'un  autrc  cot6, 
M.  le  Capitaine  Noirel,  charge*  des  observations  pendulaires,  d^barqua  a 
Guayaquil,  lo  29  mai  igo5. 

Operations  geodesiques.  —  Les  dernieres  stations  ont  e*t6  faites  d'abord  par 
MM.  Peyronel  et  Lallemand;  ce  dernier  officier,  obligg  de  demander  son 
rappel,  dut  Gtre  remplactS  par  M.  Perrier,  puis  par  M.  Durand. 

Les  obstacles  qui  avaient  tant  retarde"  les  operations  dans  le  Nord  ne  se  sont 
plus  repre'sente's  dans  la  m6me  mesure.  II  n'y  a  plus  eu  de  destruction  de  signaux. 
Les  brouillards  ont  6t6  encore  g6nanls  tant  qu'on  a  <5t(5  dans  les  montagnes ; 
mais,  en  arrivant  dans  la  plaine,  on  a  trouv6  un  climat  tout  different;  on  en  a 
profit^  pour  augmenter  les  dimensions  des  taangles,  ce  qui  a  acce*le>6  la  marche 
des  travaux.  En  revanche  le  vent  soulevait  des  tourbillons  de  sable  quirendaient 
les  observations  impossibles  pendant  une  grande  partie  de  la  journe"e.  Gomme 
I'atmosphere  <5tait,  au  contraire,  remarquablement  limpide  pendant  la  nuit,  on 
a  fail  venir  des  appareils  dc  telegraphic  optique,  et  les  operations  purent  alors 
6tre  poursuivies  sans  difficult^  sp^ciale. 

Signalons  la  variation  brusque  d'altitude  subie  par  la  chaine  au  moment  du 
passage  du  territoire  p^ruvien.  Un  des  triangles  a  un  sommet  a  3  ioom,  un 
a  2  4oom  et  un  a  4oom;  le  triangle  suivant,  qui  a  ces  deux  derniers  sommets 
communs  avec  le  pr^c^dent,  a  son  troisieme  sommet  a  45om.  II  y  aura  lieu  de 
tenir  compte  de  cette  circonstance  lors  du  calcul  d&6nitif.  Ajoutons  que  la 
latitude  a  (5t^  prise  en  chacune  de  ces  stations,  ce  qui  permettra  de  se  rendre 
compte  de  la  deviation  de  la  verticale. 

Base  de  Payta.  —  Le  Commandant  de  Fonlongue,  apres  s'etre  rendu  a 
Lima  pour  presenter  ses  devoirs  aux  membres  du  Gouvernement  pe>uvien,  a 


638  OPERATIONS   GEODESIQUES  DE   L'EQUATEUR. 

debarque  a  Payta  et  a  execute  les  operations  geodesiques  dans  les  diverses 
stations  du  rattachement  de  la  base  du  Sud.  II  a  ensuite  dirige  la  mesure  de 
cette  base.  Cette  mesure  a  ete  grandement  facilitee  par  le  nombre  considerable 
d'auxiliaires,  tant  civils  que  militaires,  mis  gracieusement  a  la  disposition  de  nos 
missionnaires  par  le  Gouvernement  peruvien. 

La  base  a  £te  partage  en  deux  segments ;  le  segment  Est  a  ete  mesure  deux 
fois  et  le  segment  Quest  une  fois  a  la  rfegle  monometallique  invar.  On  a  procede 
ggalement  a  des  mesures  avec  trois  fils  Jaderin  en  m^tal  invar.  Chacun  des 
segments  a  ete  mesure  deux  fois  avec  chacun  des  trois  fils.  Ces  diverses  mesures 
ont  presente  de  faibles  discordances  dont  la  discussion  n'est  pas  encore 
terminee.  Cette  discussion,  sur  laquelle  nous  reviendrons  dans  un  rapport 
ulterieur,  nous  renseignera  sans  aucun  doute  sur  les  precautions  que  Ton  doit 
prendre  dans  1'emploi  des  fils  Jaderin  si  Ton  veut  arriver  a  une  haute  precision. 
Elles  ne  doivent  pas  en  tout  cas  nous  inquieter  en  ce  qui  concerne  le  resultat 
final,  puisque  d'une  part,  elles  sont  de  Pordre  de  grandeur  de  Perreur  a 
laquelle  on  doit  s'attendre  dans  la  comparaison  d'une  base  mesuree  a  une  base 
calculee  et  que,  d'autre  part,  les  deux  segments  ont  ete  mesures  a  la  r6gle  qui 
presente  toutes  les  garanties  desirables. 

La  base  Sud  se  irouvant  a  proximite  de  la  mer,  on  a  execute  un  nivellement 
de  precision  (aller  et  retour),  entre  le  Lerme  Quest  de  la  base  et  Pappontement 
de  Payta  ou  etait  installe  un  m6dimar6m&tre  et  entre  ce  dernier  point  et  PObser- 
vatoire  de  la  station  astronomique. 

Signalons  la  difference  entre  les  trois  bases,  celles  du  Nord  et  du  Centre 
etanl  a  2  8oom  au-dessus  de  la  mer,  et  celle  du  Sud  presque  au  niveau  de  la  mer. 

Longitudes.  —  II  restait  a  eflectuer  deux  differences  de  longitude  pour 
rattacher  Payta  et  Machala  a  Cnenca;  Petat  des  lignes  telegraphiques  n'a  pas 
permis  de  fermer  le  triangle. 

Observations  de  pendule.  —  Les  observations  pendulaires  ont  ete  dirigees 
par  M.  le  Capitaine  Noirel,  qui  dut  momentanement  les  interrompre  quand  il 
lui  fallut  remplacer  le  Commandant  Massenet,  malade  a  la  station  astrono- 
mique de  Cuenca;  les  troubles  politiques  qui  agit&rent  un  moment  la  Repu- 
blique  equatorienne  g^n^rent  6galement  ses  travaux;  il  put  neanmoins  fairc 
cinq  stations  judicieusement  clioisies  et  suffisanles  par  consequent  pour  nous 
dormer  une  idee  de  la  fagon  dont  varie  la  gravite  dans  les  difFerentes  zones  de 
la  Cordillera. 


OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L'EQUATEUR.  63o 

Resume.  —  L'ensemble  des  travaux  comprend  : 

74  stations  geodesiques. 

3  bases. 

8  differences  de  longitude,  reliant  entre  elles  les  stations  de  Tulcan,  Piullar 
Quito,  Lalacunga,  Riobamba,  Cuenca,  Machala  et  Payta;  les  cinq  premieres 
stations  sont  reguli&rement  espacees  sur  le  troncon  Nord;  la  sixi&me  au  milieu 
du  troncon  Sud ;  la  sepli&me  a  la  m£me  liauteur  et  sur  le  bord  de  la  mer ;  la 
dcrni&re  a  1'extremite  du  troncon  Sud  et  au  bord  de  la  rner. 

La  coinparaison  des  differences  de  longitude  geodesique  et  astronomique 
entre  les  stations  de  Machala  et  Payta,  d'une  part,  et  celle  de  Cuenca,  d'autre 
part,  nous  renseignera  sur  le  relSvement  du  geoi'de  dans  le  sens  EW,  puisque 
les  deux  premieres  stations  sont  au  bord  du  Pacifique  et  la  troisi&me  dans  la 
la  region  interandine. 

6  azimuts,  a  Tulcan,  Pullar,  Quito,  Riobamba,  Cuenca,  Payta. 

64  determinations  de  latitude,  dont-io  au  cercle  meridien  par  distances 
zenithales  meridiennes,  44  au  theodolite  a  microscopes  par  distances  zenithales 
circumm6ridiennes,  10  a  Pastrolabe  a  pi^isme. 

Les  seules  stations  geodesiques  oft  la  latitude  n'ait  pas  ete  determinee  sont 
dans  la  partie  moyenne  de  Pare  enlre  Quito  el  Riobamba. 

48  stations  magnetiques  reparties  sur  toute  la  longueur  de  la  chaine. 

6  stations  de  pendule.  Apr&s  la  determination  faite  par  M.  Bourgeois 
a  Riobamba,  cette  partie  des  travaux  avait  ete  laissee  de  cote;  elle  a  pu  toe 
reprise  dans  la  derni^re  annee  des  operations,  gr&ce  a  1'arrivee  de  M.  Noirel. 
Les  stations  ne  sont.  pas  nombreuses;  elles  sont  situees  dans  la  partie  moyenne 
de  la  chaine  entre  les  latitudes  o  et  —  3 ;  mais  elles  sont  d'ailleurs  lr6s 
heureusement  choisies,  en  ce  sens  qu'elles  sont  reparties  de  facon  a  nous 
donncr  une  coupe  transversale  complete  de  la  Cordill&re. 

L'une,  celle  de  Machala,  est  au  bord  de  la  mer,  en  mi  point  ou  il  y  a  eu  une 
determination  de  longitude;  vient  ensuite  Bucay,  au  pied  de  la  Gordill&re  W, 
puis  Chimborazo,  a  Faltitude  de  J±i5om  dans  la  Cordill&re  W  (pour  cette 
derni£re  la  correction  topographique  devra  &tre  faite  avec  soin). 

On  a  deux  stations  dans  la  region  interandine  &  Riobamba  et  a  Quito,  et 
enfin,  on  a  une  sixi&me  station  Banos  a  Faltitude  de  i  8oom  dans  la  plaine 
de  PAmazone,  de  1'autre  cote  de  la  Cordill&re  E. 

a  lignes  de  nivellement  de  precision,  allant  Tune  de  la  base  de  Riobamba 
a  Guayaquil  et  de  l£  au  medimaremfctre  de  Salinas  sur  la  cote  du  Pacifique,  et 


640  OPERATIONS  GEODESIQUES  DE  L'EQUATEUR. 

1'autre  de  la  base  clu  Sud  au   mt5dimart5m&lre  de  Payta.  L'ensemble  de  ces 
deux  lignes  comprend  plus  de  4-iokm. 

Enfin,  M.  le  Docteur  Rivei  qui,  tout  en  dirigeant  le  service  de  sant6  de  la 
Mission  et  en  prenanl  personnellement  part  aux  operations  g£od<3siques 
proprement  diles,  s'<3tait  occupe  d'gtudier  le  pays  au  point  de  vue  de  1'Histoire 
iiaturelle,  a  rapporte  d'importantes  collections  que  nous  avons  pu*  admirer  au 
Museum  ou  elles  ont  et6  recemment  exposes.  Ges  collections  pr<3sentent  le 
plus  grand  int£r£t,  non  seulemenL  pour  la  Botanique  et  la  Zoologie,  mais 
surtout  pour  1'A.nthropologie  et  FEthnographie. 

Calcul provisoire.  —  Lft  calcul  provisoire  est,  d£s  aujourd'hui,  assez  availed 
pour  qu'on  soit  assur<5  de  la  valeur  des  observations.  La  fermcture  des  triangles 
et  la  concordance  des  bases  calcul^es  et  mesurges  semblent  devoir  £tre  compa- 
rables  a  ce  qu'elles  sont  dans  la  revision  de  la  mgridienne  de  France.  Nous 
reviendrons,  dans  un  Rapporl  ulterieur,  sur  le  r<5sultat  de  co  calcul  provisoire 
lorsqu'il  sera  terming. 

Publication.  —  Le  service  ggographique  de  PArm^e  est  en  mesure  d'assurer 
le  calcul  provisoire  et  d^finitif  des  observations.  Mais  la  publication  des  r<§suhais 
n^cessitera  ceriaines  d6penses,  et  il  ii'est  pas  douteux  que  les  Pouvoirs  publics 
lie  nous  fournissent  les  moyen  de  les  couvrir.  Cette  publication  sera  divistSe  en 
deux  parties,  qui  entraineront  des  frais  ^  peu  pr&s  (5gaux  :  la  premiere  parti e 
comprendra  les  r<5sultats  des  observations  g6od<§siques  astronomiques  etmagn^- 
tiques,  el  la  seconde  partie  ceux  des  recherches  biologiques.  Les  personnes  qui 
ont  visits  les  belles  collections  exposes  au  Museum  ne  s'tHonneront  pas  du 
d6veloppement  attribu6  £  cette  seconde  partie.  Les  esp&ces  nouvelles,  surtout 
pour  les  insectes,  sont  nombreuses  etdevront6trereproduites  par  des  planches, 
souvent  colorizes.  L'ensemble  des  r^sultats  et  d'un  haut  int^r6l  et  fait  le  plus 
grand  honneur  a  la  Science  franchise  et  au  Corps  de  sant6  de  TArm^e. 

En  constatant  ici  1'beureuse  issue  de  Pexp6dition,  nous  croyons  devoir 
rendre  hommage  au  d^vouement,  au  courage  et  &  Fendurance  des  officiers, 
sous-officiers  et  soldats  francais  qui  Font  men^e  k  bien  sous  un  climat  p^nible 
et  dans  les  circonstances  difficiles  exposes  dans  nos  pr£c6dents  Rapports,  ainsi 
qu'a  I'habilit^  et  a  la  science  des  op6rateurs  qui  ont  accompli  une  ceuvre  scien- 
tifique  de  premier  ordre.  Nous  devons  remercier  les  Gouvernements  ^quatorien 
et  p6ruvien  de  1'appui  p6cuniaire  et  moral  qu'ils  nous  ont  pr6t6  et  de  la  bonne 


OPERATIONS  G£OD£SIQUES  DE  L'EQUATEUR.  641 

volonte"  qu'ils  ii'ont  cesse"  de  nous  t&noigncr.  Signalons  egalement  Ic  zele  des 
officiers  <5quatoriens  et  p^ruviens  qui  onl  t5t^  pour  nous  des  collaborateurs  ires 
u tiles.  Qu'il  nous  soil  permis  en  terminant  de  rappeler  le  role  de  notre  Confrere, 
le  Prince  Roland  Bonaparte,  ct  de  dire  combien  sa  g<5n6reuse  initiative  a  facilite 
le  succes  final  de  1'entreprise.  Mais  noire  reconnaissance  va  surtout  au  Parlement 
francais,  qui  a  compris  1'importance  de  cette  ceuvre  au  double  point  de  vue 
scientifique  et  patriotique,  et  qui  nenous  a  jamais  marchand^les  credits  neces- 
saires,  bien  que,  par  suite  de  difficulte*s  inalteiidues,  les  previsions  primitives 
aient  £16  nolablement  d6pass(5es. 


H.  P.  —  VIII.  8l 


RIPPORT 
SUR  LA  PROPOSITION  BONIFICATION 


DBS 


JOURS  ASTRONOMIQUE  ET  CIVIL 


Annuaire  du  Bureau  des  Longitudes,  p.  E.i-E.io  (1896), 


Par  une  lettre  en  date  du  19  octobre  1894,  M.  le  Ministre  de  1'Insiruction 
publique  invite  le  Bureau  des  Longitudes  a  donner  son  avis  sur  une  proposition 
faite  par  Plnstitut  canadien  et  la  Soci6t£  astronomique  de  Toronto.  II  s'agil 
d'un  changement  de  Forigine  du  jour  astronomique,  qui  commencerait  a  minuit 
comme  le  jour  civil. 

Ce  n'est  pas  la  premiere  fois  que  le  Bureau  des  Longitudes  a  eu  a  s'occuper 
de  cette  question. 

Le  24  fevrier  i8o4>  Laplace  proposa  d'unifier  Fheure  civile  et  1'heure  astro- 
nomique en  comptant  celte  derni&re  a  partir  de  minuit.  Apr£s  une  assez  longue 
discussion,  cette  proposition  fut  adoptee  par  7  voix  contre  5. 

Elle  ne  fut  toutefois  pas  ex^cutge;  la  Con?iaissance  des  Temps  res  La  fiddle  a 
Fancienne  mani^re  de  compter  le  temps  astronomique. 

Mais  Laplace,  dans  la  Mecanique  celeste  et  dans  le  calcul  de  ses  Tables, 
adopta  le  temps  civil  et  il  fut  imit<§  par  les  autres  constructeurs  de  Tables 
jusqu'a  Le  Verrier,  qui  revint  a  la  date  astronomique. 

La  question  fut  agitee  de  nouveau,  en  1884,  par  la  Conference  inlernalionale 
rt^unie  a  Washington,  qui  adopta  le  vceu  suivant : 


PROPOSITION   ^UNIFICATION  £>ES  JOURS  AST RONOMlQtJE  ET   CIVIL.  643 

((  La  Conference  exprime  1'espoir  qu'aussitot  qu'il  sera  possible  de  le  faire, 
les  jours  astromomiques  et  les  jours  marins  seront  partoul  regies  de  facon  a 
commencer  a  minuil.  » 

En  1 885,  un  aulre  Gongr^s  astronomique  se  tint  a  Geneve  et  la  resolution  de 
la  Conference  de  Washington  y  fut  1'objet  d'une  loiigue  discussion ;  elle  fut 
critique  par  la  grande  majorite  des  astronomes  presents,  et- en  particulier  par 
MM.  Newcomb,  Auwers,  Gyld&n  el  Tietjen,  representant  de  la  direction  du 
Berliner  Jahrbuch.  Elle  fut  d^fendue  par  M.  Struve. 

Le  Bureau  des  Longitudes  n'^tait  pas  reste  Stranger  a  ce  mouvement.  A  plu- 
sieurs  reprises,  M.  Faye  attira  son  attention  sur  le  vote  du  Congr&s  de 
Washington  et  rappela  que,  sous  Pinffuence  de  Laplace,  le  Bureau  calculail 
autrefois  les  Tables  des  plan&les  et  de  la  Lune  pour  minuit  moyen  de  Paris. 
Cependant,  en  presence  de  la  discussion  du  Congr&s  de  Geneve  et  de  1'opposi- 
lion  probable  des  astronomes  allemands,  le  Bureau  ne  prit  aucune  decision. 

A  Greenwich,  on  adopta  une  demi-mesure;  depuis  i885,  le  temps  civil  de 
Greenwich,  comptcS  a  parlir  de  minuit,  de  oh  a  24",  a  616  adople  pour  les  obser- 
vations spectroscopiques,  photographiques,  magn^tiques  et  m6ttk>rologiques; 
le  temps  astronomique  restant  en  usage  pour  les  observations  purement  astro- 
nomiques  et  pour  le  Nautical  Almanac. 

Les  choses  en  tHaient  la  quand  PInstitut  canadien  et  la  Socit5t^  astronomique 
de  Toronto  nomm&rent  une  Commission  mixte  charg(5e  d'examiner  de  nouveau 
la  question. 

La  Commission,  nettement  favorable  a  la  r^forme,  r£solut  d'envoyer  une 
circulaire  a  tons  les  Astronomes  pour  les  prier  de  donner  leur  avis  sur  la  ques- 
tion suivante  : 

«  Est-il  desirable,  en  considt^rant  lous  les  int(5r^ts,  qu'a  partir  du  ier  jan» 
vier  1901 ,  le  jour  astronomique  commence  partout  a  minuit  moyen?  » 

Les  responses  a  cette  sorte  de  plebiscite  furent  peu'nombreuses;  108  de  ces 
r^ponses  6taient  pour  la  rtSforme,  63  y  6taient  opposes. 

Les  Allemands  6taient  en  majority  hostiles ;  mais  les  Russes,  les  Autrichiens, 
los  Anglais,  les  AmtSricains,  les  Italians,  les  Frangais  6taien.t  favorables.  II 
convient  d'ajouter  quc  les  astronomes  frangais  n'avaient  envoytS  que  quatre 
responses. 

Les  Lords  de  PAmiraut6  estimaient  quo  le  changement  propose  pouvait 


644  PROPOSITION   D'UNIFICATION   DES  JOURS  ASTRONOMIQUE   ET  CIVIL. 

£tre  utile,  mais  a  la  condition  expresse  qu'a  la  suite  d'une  entente  prt5alable  il 
soil  adopte  simultanement  par  toutes  les  grandes  epli<5m^rides. 

C'est  sur  la  question  aiiisi  postSe  que  M,  le  Ministre  de  Plnslruclion  publique, 
saisi  par  M.  le  Ministre  des  Affaires  etrang&res,  demande  1'avis  du  Bureau. 

Ce  n'est  certainement  pas  sans  raison  que  Fusage  actuel  a  61(5  adopte  et 
mainlenu  jusqu'a  ce  jour  par  les  aslronomes,  malgre  le  vote  du  Bureau  en  1804. 

Les  observations  astronomiques  se  font  surtout  la  nuit,  et  c'est  au  moment 
ou  la  vie  civile  se  ralenlil  que  la  vie  aslronomique  alleint  sa  plus  grande  inten- 
site ;  pour  ne  pas  1'interrompre  par  un  changcment  de  date,  il  convient  done 
de  s'ecarter  des  usages  civils. 

II  est  evidemment  incommode  pour  1'astronome  de  changer  la  date  sur  son 
carnet  au  milieu  d'une  nuit  d'observations ;  il  est  permis  de  craindre  qu'il 
n'oublie  souvent  de  le  faire  et  que  les  erreurs  qui  en  resulteront  ne  soient 
difficiles  ensuite  a  d6couvrir  et  a  corriger. 

Mais  cet  inconvenient  se  pre"sente  d6ja  avec  le  syslfone  actuel  pour  les 
observations  du  Soleil  et,  comme  ce  sont  les  plus  usite"es  a  bord,  les  marins  se 
trouvent  a  cliaque  instant  en  presence  de  cette  mtaie  incommodite'  qui  eflraje 
les  aslronomes. 

On  peut  m6me  remarquer  que  le  marin,  pr^occupe'  de  mille  soucis  divers, 
oblige"  d'utiliser  son  observation  sur  Theure  pour  decider  sa  route,  est  plus 
expose*  a  1'erreur  que  I'astrononie,  que  rien  ne  vient  d(5ranger  de  ses  observa- 
tions; et  d'autre  part  les  consequences  d'une  erreura  bord  peuvent  £tre  graves, 
tandis  que,  dans  un  observatoire,  on  aura  tout  le  temps  de  la  rechercher  et  de 
la  corriger  a  t^te  repos^e. 

Sans  doute,  le  mouvement  du  Soleil  etant  plus  rapide  que  celui  de  beaucoup 
de  plan&tes  et  de  com^tes,  une  erreur  d'un  jour  amenerait  des  divergences  qui 
attireraient  promptement  Tattention;  il  est  toujours  a  craindre,  cependant, 
que  ce  ne  soil  trop  tard. 

Si  les  astronomes  prenaient  Phabitude  d'inscrire,  au  d^but  de  la  nuit,  sur 
leur  carnet,  «  nuit  du  1 1  au  12  »,  par  example,  ils  n'auraient  plus  qu'a  marquer 
I'heure  sid<5rale  a  cote*  de  chaque  observation;  il  leur  serait  facile  ensuite, 
quand  ils  mettraient  leur  travail  au  net  et  qu'ils  convertiraient  le  temps  sid^x^al 
en  temps  moyen,  de  mettre  la  date  du  1 1  jusqu'a  minuit  moyen,  et  celle  du  12 
a  partir  de  cette  heure. 

Ce  n'est  la  qu'un  changement  d'habitudes  qui  peut,  comme  il  arrive 
toujours,  provoquer  quelques  resistances,  mais  qui  ne  semble  pasinacceptable. 


PROPOSITION   BONIFICATION   DES  JOURS  ASTRONOMIQUE  ET  CIVIL.  645 

Uii  auLi-e  argument  a  <jle  invoque  conlre  la  reforme.  11  va  y  avoir  une  cliscon- 
linuiie  dans  revaluation  du  temps,  analogue  a  celle  qui  s'est  produile  au 
moment  do  la  reforme  gregorienne  ou  quaiid  on  a  commence  a  compier  Tannee 
a  parlir  du  i01'  Janvier.  Ce  n'esl  pas  la  un  inconvenient  passager;  les  calcula- 
icurs  auront  loujours  a  uliliser  les  nombrcuses  observations  des  deux  dermers 
socles;  il  faudra  done,  si  la  reforme  est  adoptee,  qu'ils  les  aflecleni  d'une  cor- 
rection, pour  les  ramener  a  leur  manure  de  suppnter  le  temps. 

Ce  sera  la  une  complication  et  une  source  d'erreurs. 

Get  inconvenient  est  grave  sans  doute,  mais  plus  la  reforme  sera  retardee, 
plus  il  s'aggravera,  car  les  observations  rapportees  a  la  date  dite  astrotiomique, 
iront  en  s'accumulant  sans  cesse.  Or,  il  est  a  prevoir  que  le  changement  finira 
par  so  faire,  car  les  tendances  a  1'unification  deviennent  de  plus  en  plus  impe- 
rieuses.  Lc  desavantage  en  question  sera  done  d'autant  moiiis  gtoant  qu'on  s'y 
resignera  plus  vite. 

Toutes  ces  objections,  quelle  que  soil  leur  valeur,  ne  sembleiit  done  pas 
decisives.  II  pent  en  consequence  y  avoir  intent  a  faire  disparaitre  les  nom- 
breuses  singular ites  qu'cntrainent  les  usages  actuels. 

La  date  a  laquelle  les  marins  doivent  rapporter  leurs  observations  n'est  pas 
cello  qui  figure  au  journal  de  bord. 

Nous  avons  vu  plus  haut  qu'a  Greenwich  on  emploie  concurreminenl  le 
temps  civil  et  le  temps  astronomique,  suivant  la  nature  des  observations. 

Dans  les  publications  du  Bureau  des  Longitudes  lui-m£me,  on  pourrait 
rclovcr  des  anomalies  analogues. 

La  Coruiaissance  des  Temps  rapporte  tout  a  la  date  astronomique,  saufles 
hcurcs  des  levers  et  couchers  du  Soleil  et  de  la  Lime,  celles  des  pkases  de  la 
Lune,  culles  des  Eclipses,  el  le  temps  moyen  a  midi  vrai  qui  sont  exprimes  en 
temps  civil. 

Dans  VAnnuaire,  pour  se  conformer  aux  habitudes  du  public,  le  temps  civil 
est  ordinairement  employe,  sauf  pourtant  pour  les  etoiles  variables. 

Mais  il  en  resulte  alors  certaines  divergences  entre  la  Connaissance  des 
Temps  et  VAnnuaire^  par  example  pour  le  passage  au  meridien  de  la  Lune  et 
des  plan&les,  quo  ces  deux  Ouvrages  rapportent  a  des  dates  difFerentes. 

Tons  ces  inconvenients  ne  pourront  disparaitre  que  quand  la  r6forme  sera 
adoptee. 

Toutefois,   si   le  changement   propose  parait  avantageux  en  principe,   il 


646  PROPOSITION  ^UNIFICATION  DES  JOURS  ASTRONOMIQUE  ET  CIVIL. 

convient  de  se  demander  si  la  France  ne  doit  pas,  avant  de  le  mettre  en  pra- 
tique, se  pr^occuper  de  ce  qui  se  passera  dans  d'autres  pays. 

Si  les  divers  observatoires,  si  les  diverses  publicaiions  astronomiques  ne  se 
ralliaient  pas  a  la  nSforme  et  ne  PoptSraient  pas  en  m£me  temps,  il  sjensuivrail 
une  confusion  inextricable,  beaucoup  plus  facheuse  que  la  situation  actuelle, 

Les  calculateurs  qui  se  servent  concurremment  des  6ph<5mgrides  francaises, 
anglaises,  allemandes  et  amcSricaines,  devraient  faire  une  correction  pour  passer 
des  unes  aux  aulres. 

II  faut  au  moins  que  la  Connaissance  des  Temps,  le  Nautical  Almanac  de 
Greenwich,  celui  de  Washington,  et  le  Berliner  Jahrbuch  s'entendent  pour 
adopter  simullantoent  le  projet  cTunification.  Si  ces  quatre  grands  jouniaux 
se  mettent  d'accord,  les  autres  publications  seront  amene"es  a  les  suivre. 

II  faut  done  d'abord  qu'uae  entente  s'(5tablisse  entre  les  gouvernements  sous 
les  auspices  desqueis  se  publient  ces  quatre  grandes  (3phe3mt5rides.  S'ils  no 
pouvaient  s7accorder?  il  vaudrait  mieux,  conform^ men t  a  I' avis  des  Lords  dc 
PAmiraute",  renoncer  provisoirement  a  la  nSforine. 

Agir  autrement  serait  s'exposer  a  ua  immense  d^sordre,  qui  nc  serail  pas 
seulement  un  inconvenient  passager,  puisque  nos  descendants  en  souffriraient 
encore  quand  ils  voudraient  utiliser  les  observations  de  la  p^riode  de  transition. 

Plusieurs  membres  du  Bureau  (Haient  d'avis  d'en  courir  les  risques;  mais  la 
majority  a  pens^  que  ce  serait  la  acheter  trop  cher  des  avantages  peut-^tre  un 
peu  lagers. 

Une  autre  question  a  appelc5  Tattention  du  Bureau. 

Pour  que  1'tinification  soit  complete,  il  ne  suffit  pas  que  le  jour  civil  et  de 
jour  astronomique  commencent  en  mtoie  tempsj;  il  faut  encore  que  I'heure 
civile  et  I'heure  astronomique  se  comptent  de  la  m&me  manure. 

Le  jour  civil  se  divise  actuellement  en  deux  p&riodes  de  douze  heures,  et 
Pheure  se  compte  de  o  a  12;  la  r^forme  n'aura  vraiment  son  efficacitd  quo 
quand  Pheure  civile  se  comptera,  comme  Pheure  astronomique,  de  o  a  a4- 

G'est  ce  qui  se  passe  en  Italie  et  en  Angleterre  depuis  Pannde  derni&rc. 

Le  public  rgsistera  sans  doute  et  sera  quelque  temps  avant  de  consentir  a 
changer  ses  habitudes. 

Mais  on  pourrait  recommander  cette  r^forrne  aux  Compagnies  de  chemins 
de  fer,  qui  y  trouveraient  de  grands  avantages. 

La  Gonnaissajice  des  Temps  et  YAnnuaire  du  Bureau  devraient,  d'autrc 
part,  compter  partout  les  heures  de  o  a  2^  de5  que  Punification  serait  faite,  II 


PROPOSITION  D'UNIFICATION  DES  JOURS  ASTRONOMIQUE  ET  CIVIL.  647 

n'y  a  pas  lieu,  bien  entendu,  de  devancer  cette  unification,  puisque  ces  men- 
tions «  matin  et  soir  »  son!  actuellement  le  meilleur  inoyen  de  distingucr,  a 
premiere  vue,  le  temps  civil  du  temps  astronomique. 

Le  Bureau  des  Longitudes  a,  en  consequence,  adopts  la  resolution  suivante  : 

«  Le  Bureau  des  Longitudes  est  favorable,  en  principe,  a  la  re  forme  pro- 
pos^e  par  Tlnstitut  canadien  pour  le  changement  d'origine  du  jour  astro- 
nomique. 

Le  Bureau  estime  que  cette  r^forme,  comme  Font  fait  observer  les  Lords  de 
1'Amirautg,  ne  peut  avoir  d'efficacitt§  que  si  une  entente  a  lieu  entre  les  gou- 
vernements  publiant  les  principales  6ph3m6rides. 

«  Enfin,  conside*rant  que  Tunification  ne  sera  vraiment  complete  que  lorsque 
1'heure  civile,  a  Fexemple  de  ce  qui  se  fait  en  Italie,  sera  compile  de  o  a  24h, 
le  Bureau  £met  le  voeu  que  cette  derni&re  rdforme  soit  rdalis<5e  le  plus  tdt 
possible.  » 


RAPPORT 
SUR  LES  RESOLUTIONS  DE  LA  COMMISSION 

CHARGEE  DE  L'ETUDE 
DES  PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS 


ET 


DE  LA  CIRCONFERENCE 


Archives  du  Bureau  des  Longitudes,  p.  1-12. 


On  a  souvent  parle  d'introduire  le  syst&me  decimal  dans  les  divisions  du 
lemps  et  de  la  circonference ;  mais  c'est  surtout  depuis  quelques  ann^es  que 
s'est  produit  dans  certains  milieux  un  mouvement  d'opinion  favorable  a  cello 
rgforme. 

Plusieurs  projets,  d'ailleurs  incompatibles,  ont  &1&  proposes,  et  chacun  d'eux 
a  recueilli  d'assez  nombreuses  adhesions. 

A  la  suite  de  cette  agitation  et  des  petitions  adress£es  par  plusieurs  soci6U5s 
de  G^ographie,  M.  le  Ministre  de  1'Instruction  publique  a  charg6  une  Commis- 
sion sp^ciale  .d'audier  les  avantages  et  les  inconv^nients  des  diff^rents  syst^mes 

i§  ainsi  en  avant. 

Cette  Commission,  oft  toutes  les  spdcialittSs  ^taient  repr6sent£es,  comprenait : 

i°  Les  membres  du  Bureau  des  Longitudes; 

2°  Deux  membres  de  Fadministr^tion  centrale  de  Tlnstruction  publique ; 


PROJETS   DE  DECIMALISATION   DU  TEMPS   ET   DE   LA  CIRCONFERENCE.  649 

3°  Deux  represenlants   des  Posies  el  Telegraphes; 

4°  Deux  i^epresentants  des  Chcmins  de  fer; 

5°  Deux  repr<3sentants  des  societes  de  Geographic*. 

Les  eludes  de  cette  Commission  Font  conduile  a  des  conclusions  que  jo  vais 
cliercher  a  exposer  bri^vement. 

Inconvenients  du  systeme  sexagesimal. 

Tous  les  peuples  ont  depuis  longtemps  adopts  uii  m£me  sysl&me  d'unites 
pour  la  mesure  des  temps  et  des  angles. 

La  oil-conference  est  divisee  en  36o  degr^s,  cliaque  degre  est  divise  en 
60  minutes  d'arc,  chaque  minute  en  60  secondes  d'arc. 

Le  jour  est  divise  en  24  heures,  chaque  heure  est  subdivisee  en  60  minutes 
de  temps,  chaque  minute  en  60  secondes  de  temps. 

Ainsi,  notre  mani&re  de  compter  les  temps  et  les  angles  repose  sur  le  sys- 
t&me  de  numeration  sexagesimal,  tandis  que  nous  employons  le  syst&me  decimal 
pour  tous  les  autres  usages. 

Ce  syst&me  sexagesimal,  legs  des  anciens  Chaldeens,  presente  des  inconve- 
nients  qui  sont  trop  evidents  pour  qu'il  soil  ntScessaire  d'y  insister. 

Les  problSmes  les  plus  simples  ne  peuvent  plus  se  r^soudre  sans  quelque 
effort;  il  faut  une  certaine  attention,  par  exemple,  pour  calculer  la  vitesse  d'un 
train,  connaissant  Flieure  du  depart,  celle  de  rarriv<5e,  et  le  nombre  de  kilo- 
mitres  parcourus. 

II  n'est  pas  jusqu'a  1'addition  et  a  la  soustraction  de  deux  angles  qui  ne 
deviennent  des  operations  compliqu^es,  et  qui  n'exposent  m&me  souvent  qu^a 
quelques  chances  d'erreur.  II  en  sera  de  m&me,  a  fortiori,  quand  on  voudra 
multiplier  ou  diviser  un  angle  par  un  nombre  entier,  m£me  simple. 

Mais  la  difficult^  est  plus  grande  encore  dans  Interpolation,  qui  est  une  des 
operations  les  plus  frequentes  que  doivent  employer  les  astronomes  et  les 
marins. 

On  donne  un  angle  quelconque  (par  exemple  Fascension  droite  d'un  astre) 
a  midi  moyen;  on  donne  egalement  la  variation  de  cet  angle  pour  une  heure, 
et  il  s'agit  de  calculer  la  valeur  de  ce  m6me  angle  a  i  ih  45m  36s. 

On  n'a  alors  d'autre  ressource  que  de  «  d6cimaliser  »  cette  donnee  par  un 
calcul  prealable  qui  montre  que  i  ih  45m  36s  =  i  ill,?6o. 

H.  P.  —  VIII.  82 


650  PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS  ET  DE  LA  CIRCONFERENCE. 

Ces  difficult^  sont  sans  doule  petites;  mais  elles  se  rencontrent  a  chaque 
pas,  d'autant  plus  importunes  qu'on  les  sail  purement  artificielles. 

D'ailleurs,  M.  d'Abbadie  a  montre,  par  des  experiences  comparatives  soi- 
gneusement  faites,  que  1'usage  du  syst&me  decimal  abregerait  des  deux  cin- 
qui&mes  environ  la  duree  de  beaucoup  de  calculs  astronomiques. 

Ce  n'est  pas  tout,  1'emploi  de  deux  unites  diff6rentes  pour  les  temps  et  pour 
les  arcs  est  une  nouvelle  source  de  complications.  Dans  la  Connaissance  des 
Temps,  on  exprime  en  heures,  non  seulement  le  temps  solaire  et  sideral,  mais 
les  ascensions  droites ;  tandis  qu'on  exprime  en  degrees  les  declinaisons,  les 
longitudes  et  latitudes  astronomiques,  et  les  latitudes  geographiques.  Les  lon- 
gitudes geographiques  sont  donn£es  a  lafois  en  heures  et  en  degr^s. 

Mais  les  ascensions  droites  et  les  angles  horaires  qui  nous  sont  donnas  en 
heures  jouent  dans  les  calculs  le  m6me  role  que  les  autres  angles;  on  doit 
chercher  leurs  lignes  trigonometriques  dans  des  tables  ou  la  division  en  degres 
est  le  plus  souvent  seule  employee. 

On  ne  peut  done  s'en  servir  qu'apr&s  les  avoir  convertis  en  degrees.  Cette 
necessite  entraine  de  frequents  calculs  de  conversion,  des  temps  en  arcs  et  des 
arcs  en  temps. 

Cette  conversion  ne  serait  pas  extr&rnement  compliquee  si  les  subdivisions 
glaient  decimales,  car  le  facteur  de  conversion  est  simple;  c'est  le  nombre  i5. 
Mais  avec  le  systfcme  sexagesimal,  la  multiplication  ou  la  division  par  i5  est 
une  operation  relativement  penible  et  peut  entrainer  des  erreurs. 

Ajouterai-je  enfin  que,  si  Fusage  des  machines  a  calculer  vient  &  se  r<§pandre, 
on  devra  avoir  deux  machines,  Tune  pour  les  operations  sur  les  angles  et  les 
temps,  Pautre  pour  les  operations  sur  toutes  les  aulres  grandeurs.  Si  les  angles 
et  les  temps  etaient  divistSs  decimalement,  une  seule  machine  suffirait  pour 
assurer  le  service. 

Ges  inconv&aients  interessent  tout  le  monde,  depuis  Tastronome  jusqu'a 
Pemploye  de  chemins  de  fer.  Mais  ils  sont  surtout  penibles  pour  les  marins  qui 
ont  besoin  de  calculer  souvent,  rapidement,  et  quelquefois  dans  des  circons- 
tances  difficiles. 

M,  Guyou,  capitaine  de  frigate,  membre  de  I'Institut,  qui  Taisait  partie  de 
la  Commission,  a  souvent  insist^  sur  ce  point;  selon  lui,  bien  des  patrons,  qui 
naviguent  actuellement  plusieurs  semaines  sans  jamais  connaitre  leur  position, 
pourraient  apprendre  a  faire  le  point  si  on  les  debarrassait  de  ces  difficultes 
artificielles. 


PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS   ET  DE  LA  CIRCONFERENCE.  65 1 


Premiere  tentative  de  rgforme. 

A  Fepoque  de  la  Revolution,  les  createurs  du  syst&me  metrique  consideraient 
la  division  decimale  du  jour  et  de  la  circonference  comme  la  consequence 
logique  de  la  reforme  des  poids  el  mesures. 

Une  Commission  ou  dominait  Finfluence  de  Laplace,  fit  diviser  le  jour  en 
10  heures  et  la  circonference  en  4oo  grades. 

La  nouvelle  unite  de  temps,  beaucoup  trop  longue,  trop  contraire  aux  habi- 
tudes du  public,  ne  fut  acceptee  de  personne;  on  n'en  retrouvait  des  traces 
qu'au  museo  Garnavalet  qui  poss£de  quelques  horloges  decimales  construites  a 
cette  epoque. 

La  nouvelle  unite  d'angle  eut  une  meilleure  fortune.  Non  seulement  Laplace 
en  a  fait  un  frequent  usage  dans  son  Traite  de  Mecanique  celeste,  mais  elle  a 
conserve  jusqu'a  nos  jours  un  role  dans  la  pratique. 

La  premiere  application  en  fut  faite  par  Delambre  et  Mechain,  pour  la 
mesure  de  Fare  de  meridien. 

Plus  lard,  en  1818,  quand  on  s'occupa  de  la  confection  d'une  carte  detaillee 
de  la  France,  Finfluence  de  Laplace,  celle  des  souvenirs  laisses  par  Delambre 
et  Mechain,  fit  adopter  le  grade  comme  unite  d'angle  par  le' Service  geogra- 
phique  de  FArmee. 

Depuis  lors,  ce  service  n'a  pas  cesse  d'en  faire  usage  et  il  y  a  trouve  avantage, 
bien  que  les  astronoines  aient  conserve  le  syst&me  sexagesimal. 

Les  geodesiens  sont  ainsi  forces  d'avoir  deux  sortes  d'instruments ;  les  uns 
divises  en  grades  pour  les  triangulations  geodesiques,  les  autres  gradues  en 
degres  pour  les  mesures  de  latitude.  Mais  a  leurs  yeux,  cette  g6ne  est  largement 
compensee  par  la  facilite  du  calcul. 

On  a  calcule  et  imprime  des  tables  trigonometriques  dans  le  syst^me  cente- 
simal. Le  Dep6t  de  la  Guerre  en  a  publie  trois,  d'etendue  differente. 

La  premiere  est  a  huit  decimales  et  donne  les  lignes  trigonometriques  de 
milligrade  en  milligrade. 

La  seconde  est  a  cinq  et  la  troisi^me  a  quatre  decimales;  Fune  donne  les 
lignes  de  centigrade  en  centigrade,  Fautre  de  decigrade  en  decigrade. 

Le  Service  geographique  de  FArmee  n'est  pas  reste  isole ;  il  a  ete  imit-e  par 
le  Service  du  Genie  et  par  les  services  geodesiques  de  divers  pays  Strangers, 
tels  que  la  Belgique. 


652  PROJETS  DE  DECIMALISATION   DU  TEMPS  ET   DE  LA  CIRCONFERENCE.. 

Neaiimoins,  Femploi  du  grade  ne  s'esi  pas  g£n<§ralis6 ;  les  aslronomes  fran- 
cais  ne  pouvaient  renoncer  a  Funit6  adoptee  par  tous  les  astronomes  Strangers, 
el,  il  y  a  un  siecle,  F6tat  de  FEurope  n'aurait  pas  permis  une  entente  inler- 
nationale. 

Les  marins,  le  service  liydrographique  (Haient  obliges  de  suivre  les  astro- 
nomes. Us  ont  done  conserve  le  degr6  avec  ses  divisions  sexagesimals . 

En  resume",  la  reform  e  avait  echoue". 

Conditions  du  probleme, 

Peut-on  aujourd'hui  renouveler  cette  tenlalive  avec  de  meilleures  chances 
de  succ&s?  II  est  permis  de  Fesp^rer;  mais  le  probleme  est  complete;  la  mulli- 
plicite*  m&me  des  solutions  proposes  le  prouve  suffisamment,  et  d'ailleurs  un 
rapide  examen  des  conditions  a  remplir  va  mieux  nous  le  faire  comprendre. 

Sans  doute,  quelles  que  soient  Funit6  de  temps  et  Funit£  d'arc  adoptees,  il 
suffira  que  ces  unites  nouvelles  soient  subdivis^es  d'apres  les  regies  du  syst&me 
decimal  pour  qu'un  progr^s  immense  soit  realist  et  que  les  inconv&nients  les 
plus  graves  s'6vanouissent. 

Mais  1'embarras  commence  d&s  qu'il  s'agit  de  choisir  ces  unites. 

i°  II  est  dangereux  de  froisser  inutilement  les  habitudes  du  public  qui  ne 
renoncera  pas  facilement  &  la  division  du  jour  en  24  heures.  Nous  nous  expo- 
serions  a  nous  heurter,  comme  nos  devanciers,  a  une  invincible  resistance. 

2°  Les  savants  eux-m6mes  ont  une  tradition  qu'ils  ne  pourraient  abandonner 
impun^ment;  les  astronomes  ont  accumul6  depuis  plusieurs  si^cles  un  riche 
tr^sor  de  documents  qui,  loin  de  perdre  leur  prix  en  vieillissant,  deviennent 
chaque  jour  plus  pr£cieux;  les  ph^nom^nes  astronomiques  se  d^roulent  avec 
lenteur,  et  une  comparaison  constante  du  present  et  du  passg  peut  s'eule  nous 
en  r6v6ler  le  secret. 

II  est  done  desirable  que  les  angles  et  les  temps  exprim^s  en  mesures  sexag^- 
simales  puissent  gtre  ais^ment  convertis  dans  le  nouveau  syst&me  d'unit^s. 

3°  Enfin,  il  faut  compter  avec  les  repugnances  des  physiciens  et  des  m6ca- 
niciens  pour  qui  la  seconde,  base  du  syst^me  G.  G.  S.  est  Funite*  fondamen- 
tale  de  temps. 

4°  On  peut  avoir  a  additionner  plusieurs  angles  dont  la  somme  est  plus 
grande  que  la  circonf&rence ;  ou  bien  ^.  soustraire  un  angle  d'un  autre  plus  petit 
en  valeur  absolue- 


PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS   ET  DE  LA  CIRCONF^RENCE.  653 

On  pent,  particulterement  dans  Petude  des  marges,  £tre  force  de  calculer  les 
lignes  trigonometriques  d'un  angle  qui  croit  proportionnellement  au  temps  et 
dont  les  variations,  pendant  le  cours  d'une  annee,  pourront  atteindre  plusieurs 
circonferences. 

II  faut  done  se  prtSoccuper  du  calcul  des  angles  plus  grands  que  2^1. 

11  esL  a  souliaiter  que  Ton  puisse  facilement  extraire  d'un  pareil  angle  le 
multiple  de  21:  qui  y  est  contenu  et,  par  consequent,  que  le  rapport  de  la  cir- 
conference  a  Punite  d'angle  soit  un  noznbre  simple. 

5°  II  convient  que  Punite  de  temps  soit  la  m£me  que  Punite  d'arc,  ou  au 
moins  que  le  rapport  des  deux  unites  soit  un  nombre  simple. 

6°  Enfin,  pour  simplifier  les  calculs  trigonometriques,  il  faut  que  1'on  puisse 
immediatement  ecrire  le  supplement  ou  le  complement  d'un  angle. 

La  simple  enumeration  de  ces  conditions  montre  qu'elles  sont  incompa- 
tibles ;  il  est  done  necessaire  d'en  sacrifier  quelques-unes  ou  tout  au  moins  de 
n'y  satisfaire  qu'imparfaitement. 

Examinons  maintenant  les  avantages  et  les  inconvenients  des  diverses  solu- 
ions  proposees. 

Examen  des  divers  syst ernes. 

Plusieurs  unites  de  temps  ont  ete  preconisees ;  on  a  propose  de  diviser  le 
jour  en  24  heures,  en  20  heures,  en  10  beures  et  en  4-0  heures.  Les  deuxpre- 
mi&res  solutions  peuvent  seules  toe  discutees,  car  les  deux  derni&res  donne- 
raient  :  Tune  une  lieure  beaucoup  trop  longue,  1'autre  une  lieure  beaucoup 
trop  courte. 

La  division  en  20  heures  est  evidemment  plus  rationnelle,  plus  conforme  a 
Tesprit  du  syst^me  decimal. 

D'un  autre  cdte,  la  division  en  24  heures,  subdivisees  decimalement,  res- 
pecterait  les  habitudes  du  public,  pour  qui  Theure  est  1'unite  fondamentale  du 
temps  et  qui  tient  beaucoup  moins  a  la  minute  et  a  la  seconde. 

Elle  faciliterait  la  division  du  jour  en  3,  4»  6  °u  8  parties  egales. 

En  ce  qui  concerne  Punite  d'angle,  on  a  propose  de  diviser  la  circonference  : 

i°  En  100  degres;  2°  en  200  degres;  3°  en  4<>o  degres;  4°  en  240  degres; 
5°  en  36o  degres. 

Dans  tous  les  cas,  le  degre  serait  subdivise  decimalement. 


654  PROJETS  DE  DECIMALISATION   DU   TEMPS   ET  DE  LA  CIRCONFERENCE. 

Examinons  successivement  chacun  de  ces  syst&mes  que  j'appellerai,  pour 
abrgger,  le  syst&me  100,  le  syst&me  200,  etc. 

Avantages  du  systems  100.  —  1°  II  est  le  plus  satisfaisant  pour  Fesprit. 
2°  C'est  celui  qui  s'adapte  le  mieux  au  calcul  des  angles  plus  grands  que  27:. 

On  peut  en  effet,  sans  aucun  calcul,  extraire  d'un  angle  plus  grand  que  In 
circonference  le  plus  grand  multiple  de  la  circonference  qui  y  est  contenu. 

Inconvenients  du  systems  100.  —  i°  11  esL  incompatible  avec  la  division  du 
jour  en  24  neures. 

Si  le  jour  etait  divise  en  24  neures  et  la  circonference  en  100  degr£s,  la 
conversion  des  arcs  en  temps  exigerail  une  division  par  24  qui  est  un  facteur 
compliqu6. 

2°  Pour  transformer  dans  le  syst&me  100  un  angle  donng  par  les  anciens 
documents  et  exprime  en  degr^s,  minutes  et  secondes,  il  faut  d'abord  d^cima- 
liser  cet  angle,  c'est-a-dire  1'exprimer  en  fractions  d^cimales  de  degr£s  et 
diviser  ensuite  par  36  qui  est  un  facteur  compliqu<5. 

Avantages  du  systeme  400.  —  i°  II  exisle;  il  est  employ^  depuis  un  si&cle 
par  les  g6od6siens  francais  et  Strangers. 

2°  Les  tables  trigonomgtriques  correspondantes  ont  6t<5  calcul^es  et  impri- 
m^es;  la  r^impression  en  serail  facile. 

3°  C'est  celui  qui  s'adapte  le  mieux  aux  calculs  trigonom^triques  ;  car  on 
passe  imm^diatement  de  I'expression  d'un  angle  4  celle  de  son  complement  et 
de  son  supplement,  ou  a  celle  des  angles  qui  ont  in  toes  lignes  trigono- 
m&triques. 

4°  II  est  conforme  au  principe  du  systeme  m^trique  qui  a  parlag6  le  m<5ri- 
dien  terrestre  en  4o  millions  de  metres. 

Comme  consequence,  le  nouveau  mille  marin  serait  6gal  au  kilometre.  On 
sail  que  les  marins  sont  obliges  djadopter  pour  unit<§  de  longueur  la  minute 
d'arc  de  la  circonference  terrestre;  lew  mille  actuel  est  de  i852m.  Dans  les 
syst&mes  100,  200.  240,  36o,  le  nouveau  mille  serait  respectivement  de  4  kilo- 


Inconv£nients  du  systeme  400.  —  Le  systeme  4oo  ne  remplit  qu'imparfai- 


PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS  ET  DE  LA  CIRCONFERENCE.  655 

lemcnt  les  autres  conditions,  sans  qu'aucune  pourlant  le  soil  assez  mal  pour 
rendre  la  solution  inacceptable. 

i°  II  est  moins  propre  que  le  systeme  100  au  calcul  des  angles  plus  grands 
que  2  TT.  Pour  extraire  d'un  pareil  angle  le  plus  grand  multiple  de  la  circonfe- 
rence  qui  y  est  contenu,  il  faul  procEder  a  une  division  par  4.  Sous  ce  rapport, 
en  revanche,  le  systSme  4oo  est  tr&s  supErieur  aux  syst&nes  240  et  36o. 

Si  Ton  divise  le  jour  en  24  lieures  et  la  circonference  en  4oo  grades,  il 
faudra,  pour  convertir  le  temps  en  arc  ou  inversement,  faire  une  multiplica- 
tion ou  une  division  par  6.  A  ce  point  de  vue,  le  syst&me  4oo  est  preferable  au 
syst&me  100,  mais  inferieur  au  syst&me  36o  et  surtout  au  syst&me  240. 

2°  Pour  transformer  en  grades  un  angle  donn<§  par  les  documents  anciens  el 
oxprime  en  degrEs,  minutes  et  secondes,  il  faut  d'abord  le  convertir  en  frac- 
tions dcScimales  du  degrE  et  le  diviser  ensuite  par  9. 

La  multiplication  par  9  serait  une  operation  trtjs  simple  :  la  division  est  plus 
compliquge,  mais  n'est  cependant  pas  inacceptable* 

Avantages  et  inconvenients  du  systems  200.  —  Le  syst&me  200,  interm6- 
diaire  entre  les  sytkmes  i  oo  el  4°°?  participe  tSvidemment  des  avantages  et  des 
inconv(5nients  de  Pun  et  de  Pautre. 

Avaniages  du  systems  240.  —  i°  La  conversion  du  lemps  en  arc  se  fait 
sans  aucun  calcul. 

2°  L'angie  du  triangle  Equilateral  contient  un  nombre  entier  de  degr^s. 

3°  II  en  est  de  m£me  du  fuseau  horaire  (on  sait  que,  dans  le  syst&me 
adopts  par  toutes  les  nations  civilis6es,  sauf  la  France,  1'Espagneetle  Portugal, 
la  surface  du  Globe  est  partag^e  en  24  fuseauz  horaires  et  que  1'heure  legate 
est  pour  chacun.  de  ces  fuseaux  celle  du  m^ridien  central  du  fuseau). 

4°  Pour  transformer  un  angle  donng  par  les  documents  anciens,  il  suffira  de 
le  convertir  en  fractions  decimales  du  degr<5,  puis  de  proceder  a  une  division 
par  i57  ce  qui  se  fait  en  prenant  le  tiers  et  en  retranchant. 

5°  II  serait  facile  d'adapter  au  syst&me  240  les  tables  du  D£p6t  de  la  Guerre 
calculees  pour  le  syst&me  4oo.  Ges  tables  donnent  les  lignes  ti'igonom6triques 
des  arcs  de  10  en  10  secondes.  Mais  5  seeondes  du  syst&me  4°°  Equivalent  a 
3  secondes  du  systdme  240.  On  aurait  done  immEdiatement  les  lignes  trigono- 
mEtriqucs  de  6  secondes  en  6  secondes  et  Pinterpolation  serait  facile. 


656  PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS  ET  DE  LA  CIRCONFERENCE. 

Avantages  du  systeme  360.  —  Les  avantages  du  systeme  36o  sont  ana- 
logues a  ceux  du  prt5c<5dent  : 

i°  La  conversion  du  temps  en  arc  6t  la  conversion  inverse  exigent  seulement 
une  multiplication  on  une  division  par  i5. 

3°  L'angle  du  triangle  Equilateral  et  celui  du  fuseau  horaire  contiennent  un 
nombre  entier  de  degr^s. 

3°  Pour  transformer  un  angle  donntS  par  les  documents  anciens,  il  suffit  de 
le  convertir  en  fractions  d^cimales  du  degr^,  operation  qui  est  n^cessaire  dans 
tous  les  syst&mes. 

Le  systeme  36o  est  done  sup6rieur  au  systeme  240,  en  ce  qui  concerne  la 
conversion  des  documents  anciens ,  mais  inferieur  en  ce  qui  concerne  la 
conversion  du  temps  en  arc:  operation  qui  semble  devoir  £tre  plus  frgquenle. 
Le  systeme  240  est  d'ailleurs  plus  satisfaisant  pour  Fesprit. 

Inconvenient^  des  systemes  240  et  360.  —  Ces  deux  syst&mes  ont  un  incon- 
v6nient  commun. 

Us  ne  se  patent  pas  convenablement  au  calcul  des  angles  plus  grands  que  271; 
on  serait  conduit  en  effet  a  une  division  par  24  ou  par  36, 

Comparaison  des  divers  syst&mes. 

Pour  faciliter  la  comparaison  des  divers  syst&mes  et  pour  faire  appr^cier 
dans  quelle  mesure  ils  satisfont  aux  differentes  conditions,  je  donne  pour 
chacun  d'eux  le  tableau  des  trois  coefficients  de  transformation. 

Le  premier  coefficient  est  celui  qui  intervient  dans  le  calcul  des  angles  plus 
grands  que  2ir. 

Le  second  est  celui  qui  sert  a  la  conversion  des  temps  en  arcs. 

Le  troisteme  est  celui  qu'on  doit  employer  dans  la  conversion  des  documents 
anciens;  c'est  le  rapport  du  degrg  ancien  au  degr6  nouveau. 

Ces  coefficients  sont,  bien  entendu,  d£barrass<3s  des  puissances  de  10, 

Syst&mes.  1«  coefficient.  2*  coeffictejat,  3«  coefficient. 

100 , i        24        35 

200 2        12        I8 

400 4         6         Q 

240 24         x        I5 

360 36        i5         z 


PROJETS   DE  DECIMALISATION   DU   TEMPS   ET   DE  LA   CIRCONFERENCE.  667 

Decisions  de  la  Commission. 

Quelles  que  soienl  les  nouvelles  unites  adoptees,  elles  devront  £tre  subdi- 
visees  decimalement. 

L'accord  etait  facile  sur  cette  premiere  resolution,  qui  suffisait  d'ailleurs 
pour  assurer  les  resultats  les  plus  essentials. 

La  Commission  Pa  adoptee  a  1'unanimite. 

D'autre  part,  peu  de  membres  ont  pense  qu'il  fut  possible  de  faire  renoncer 
le  public  a  la  division  du  jour  en  24  heures.  On  etait  done  force  de  conserver 
1'heure  actuelle  comme  unite  de  temps  (au  moms  en  ce  qui  concerne  le  temps 
solaire  moyen  civil  ou  astronomique).  Mais  les  subdivisions  nouvelles  de  1'heure 
devaient  <Hre  decimales. 

Cette  seconde  resolution  a  ete  adoptee  a  une  grande  majority. 

L'hesitation  a  ete  plus  grande  en  ce  qui  concerne  le  choix  de  Punite  d'angle. 
On  le  comprendra  sans  peine  en  se  reportant  a  Texamen  qui  precede  et  ou  j'ai 
cherche  a  exposer  les  avantages  et  les  inconvenients  des  divers  syst&mes. 

Tous  sont  acceptables,  tous  realisent  un  progrtjs  considerable  sur  la  subdi- 
vision sexagesimal,  mais  tous  ont  leurs  defauts. 

Neanmoins,  il  fallait  prendre  une  decision,  et,  apr&s  une  discussion  appro- 
fondie,  la  majorite  s'est  prononcee  pour  le  syst^me  4oo. 

Voici  quelques-unes  des  raisons  qui  ont  motive  ce  vote  : 

i°  En  sc  reportant  au  tableau  precedent,  on  voit  que  le  syst&me  4^0  est  le 
seul  pour  lequel  aucun  des  trois  coefficients  de  transformation  n'est  un  nombre 
complique ; 

2°  On  aurait  pu  craindre  d'augmenter  la  confusion  en  imaginant  un  troi- 
si^me  systSme  a  cdte  de  celui  du  grade  deja  employe  par  les  geodesiens  et  de 
celui  des  degres,  minutes  et  secondes,  dont  Tusage  estreste  jusqu'ici  universel; 

3°  Tout  en  se  resignant  a,  conserver  provisoirement  la  division  du  jour  en 
24  heures,  plusieurs  membres  de  la  Commission  n'avaient  pas  renonce  a  Fespoir 
qu'un  progr^s  nouveau  pourrait,  dans  un  avenir  incertain  et  eloigne}  conduire 
a  un  mode  de  division  plus  rationnel  et  plus  conforme  au  syst&me  decimal. 
L'adoption  du  syst^me  240  aurait  certainement  barre  la  route  a  ce  progr^s ;  au 
conlraire,  celle  du  systfeme  4oo  contribuera  peut-^tre  ^.  y  preparer  tout  douce- 
ment  les  esprits. 

H.  p.  -,  YIII.  83 


658       .  PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS  ET  DE  LA  CIRCONF1&ENCE. 

L'unite"  de  lemps  ne  sera  done,  pas  plus  qu'aujourd'hui,  la  m6me  que  T 
d'arc,   G'est  un  inconvenient  s&rieux,   sans  doute,  mais  la  majority  n'a  pas 
estime"  qu'il  put  compenser  les  avantages  de  la  solution  adoptee. 

Maniere  de  compter  les  heures. 

La  Commission  a  pris  une  autre  decision  fort  importante  qui  se  rapportail 
indirectement  a  Tobjet  de  ses  travaux, 

On  sail  que  les  astronomes  ne  comptent  pas  le  temps  mojen  comme  on  le 
fait  dans  les  usages  civils.  Le  jour  moyen  astronomique  commence  a  midi  el  se 
divise  en  24  heures  compte'es  de  o  a  24.  Le  jour  moyen  civil  commence  & 
minuit  et  se  divise  en  deux  p^riodes  de  12  heures  compte'es  de  o  a  12. 

Le  Bureau  des  Longitudes  s'est  occupe"  il  y  a  quelques  ann£es  d'un  projet 
destin^  a  faire  disparaitre  cette  anomalie;  il  avait  gmis  un  avis  favorable;  le 
rapport  adresse"  au  Ministre  a  ce  sujet  a  6t6  publie*  dans  VAnnuaire  du  Bureau 
des  Longitudes  pour  I'anne'e  1896. 

Nous  n'avons  pas  a  parler  ici  de  cette  rdforme  que  1'impossibililg  d'une 
entente  Internationale  a  oblige"  d'ajourner. 

Mais  le  Bureau  des  Longitudes  avait,  £  cette  occasion,  6mis  un  autre  voeu 
par  des  motifs  qui  se  trouvent  exposes  dans  le  rapport  que  je  viens  de  citer. 

En  Italie,  Fheure  civile  se  compte  de  o  &  24  comme  Theure  astronomique; 
d'autres  pays  se  sont  rallies  au  m^me  syst^me  en  ce  qui  concerne  le  service  des 
Ghemins  de  fer. 

Le  Bureau  des  Longitudes  avait  done  propose"  d'adopter  en  France  la  mime 
mesure. 

Sur  rinitiative  de  M.  Noblemaire,  directeur  de  la  Gompagnie  de  Paris-Lyon- 
M^diterrane'e,  la  Commission  a  d<5cid63  k  Funanimit6  des  votants,  qujil  y  avait 
lieu  de  renouveler  ce  vceu. 

L'auteur  de  cette  proposition  e"tait  mieux  k  m<*me  que  personne  d'appr^cier 
les  simplifications  que  cette  r^forme  permettrait  d'apporter  dans  le  service  des 
Chemins  de  fer. 

Les  avantages  pour  le  public  ne  seront  pas  moins  grands;  il  faudrait  n'avoir 
jamais  consulte"  un  indicateur  pour  ne  pas  s'en  rendre  compte. 

En  Italie,  le  changement  s'est  fait  sans  aucune  difficult^ 


PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS   ET  DE  LA  CIRCONFERENCE. 

Examen  de  diverges  difficult es. 


659 


11  faut  maintenant  examiner  certaines  difficultes  qu'il  nous  reste  a  vaincre. 

Le  sjsteme  adopts  obligera  a  de  nombreuses  conversions  du  temps  en  arc. 
II  esl  vrai  que  cette  operation,  assez  penible  avec  le  sjsteme  sexagesimal,  se 
irouve  considerablement  simplifiee  par  le  seul  fait  de  la  decimalisation. 

Peut-dtre  pourrait-on  attenuer  Pinconvenient  en  exprirnant  en  arc  les  ascen- 
sions droites,  les  angles  horaires  et  le  lemps  sideral. 

La  question,  qui  est  d'ailleurs  eomplexe,  n'a  pas  ete  examinee  par  la  Com- 
mission. 

La  question  des  unites  electriques,  celle  de  Pobservation  a  P ceil  eta  Foreille, 
cello  de  Padaptation  des  chronometres  et  des  instruments,  retiendront  plus 
longtemps  notre  attention. 

SystSme  C.O.S. 

Pour  les  mecaniciens,  les  physiciens,  les  electriciens,  Punite  de  temps  est  la 
soconde;  ils  se  servent  rarement  de  Pheure  et  de  la  minute,  de  sorte  qu'un 
changement  d'unite  serait  pour  eux  une  g£ne  presque  sans  compensation. 

Mais  ce  n'est  pas  tout;  des  trois  unite's  fondamen tales  :  longueur,  masse  et, 
lomps,  d^rivent  toutes  les  unites  secondaires;  on  ne  pourrait  toucher  a  la 
soconde  sans  modifier  en  m^me  temps  Funite  de  force,  et  les  unite's  electriques, 
ohm,  ampere,  volt,  etc. 

A  la  suite  de  longues  discussions,  les  physiciens  sont  arrives  a  un  syst&me 
d'unites  parfaitement  coherent  et  tout  d  fait  satisfaisant  pour  Fesprit.  Son  ave- 
nement  a  paru  un  progres  comparable  d  Finvention  du  syst&me  metrique.  II 
est  clair  que  les  physiciens  ne  pourraient  Fabandonner  sans  repugnance. 

Sans  doute  un  changement  ne  rencontrerait  pas  des  obstacles  materials 
insurmontables ;  mais  Funiformite  des  mesures  electriques  est  une  conqu^te 
trop  recente  et  trop  precieuse.  On  craindrait  de  la  compromettre  en  remettant 
tout  en  discussion. 

Cependant  les  physiciens  peuvent  conserver  la  seconde,  quand  m6me,  les 
astronomes,  les  marins,  ou  m^me  le  public  adopteraient  Fheure  decimalisee. 

Cette  dualite  aura-t-elle  quelque  inconvenient?  Je  ne  le  crois  pas. 

Les  industriels  ne  s'en  apercevront  m6me  pas. 

Pour  les  physiciens  de  laboratoire  ce  ne  sera  qu'une  gtoe  insignifiante. 


660  PROJETS  DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS  ET  DE  LA  CIRCONFE*RENCE. 

L'industriel  qui  emploie  Pohm  pour  mesurer  une  resistance  se  rappelle-l-il 
bien  que  Pohm  est  une  vitesse?  En  tout  cas,  ce  souvenirne  peut  ni  le  g&ner,  ni 
le  servir.  Peu  lui  importe,  par  consequent,  que  I'unite  de  temps  qui  a  servi  £ 
Porigine  pour  la  definition  de  Pohm  soit  ou  ne  soit  pas  celle  dont  les  astro- 
nomes  font  usage  dans  des  recherclies  toutes  differentes . 

Cette  circonstance  ne  pourrait  devenir  une  g6ne  que  dans  les  cas  ou  Ton  a 
a  mesurer  un  temps. 

Or,  dans  les  mesures  relatives,  les  seules  que  les  industriels  aient  a  effectuer, 
le  temps  n'intervient  pas.  Ni  dans  la  comparaison  de  deux  resistances,  ni  dans 
celle  de  deux  intensites,  ni  dans  celle  de  deux  forces  electromotrices,  on  n'a  & 
mesurer  un  temps.  Toutes  ces  operations  peuvent  se  faire  sans  qu'£  aucun 
moment  on  ait  m&oae  besoin  de  se  rappeler  quelle  estPunite  de  temps  employee; 
pas  plus  que  le  boutiquier  qui  mesure  de  la  toile  avec  un  m&tre  n'a  besoin  de 
se  rappeler  que  ce  m&tre  est  la  quarante-millioni&me  partie  du  meridien 
terrestre. 

Le  changement  d'unite  n'interesse  done  que  les  physiciens  qui  ont  a  faire 
des  determinations  absolves,  &.  determiner  par  exemple  Pohm,  Pamp&re  et  le 
volt.  Eh  bien,  dans  ces  recherclies,  on  pourra  continuer  a  se  servir  d'un  chro- 
nom^tre  a  secondes.  Sans  doute  ce  chronom&tre  sexagesimal  ne  pourra  plus 
que  difficilement  £tre  compare  aux  horloges  des  observatoires  devenues  deci- 
males.  Mais  qu 'importe  ?"Ge  chronomktre  ne  doit  nous  indiquer  qu'un  uiter- 
valle  de  temps,  d'ailleurs  tr&s  court;  nous  n'avons  pas  besoin  de  le  remettre 
a  Pheure. 

Mais  poussons  les  choses  a  Pextr&me ;  faisons  une  hypoth&se  qui  ne  se  reali- 
sera  sans  doute  que  dans  un  avenir  fort  eloigne  :  les  astronomes  ont  adopte 
Pheure  decimale;  cet  usage  s'est  repandu  dans  le  public  et  il  est  devenu  telle- 
ment  general  que  Pon  ne  peut  plus  se  procurer  chez  les  horlogers  de  chrono- 
m^tres  a  secondes. 

Quelle  fg6ne  en  resultera-t-il  pour  les  rares  physiciens  qui  auront  £  deter- 
miner la  valeur  absolue  de  Pahm?  Us  auront  a  eflFectuer  une  multiplication 
par  36. 

Et  pour  leur  eviter  cette  operation,  on  imposerait  quotidiennement  des 
calculs  fastidieux  &  des  milliers  de  marins,  &  des  millions  d'el&ves  ou  d'anciens 
el^ves  des  ecoles  primaires. 

A-t-on  plus  souvent  k  determiner  la  valeur  absolue  de  Pohm,  ou  bien  &  faire 
le  point  £  la  mer,  £  additionner  deux  angles  ou  deux  temps  ? 


PROJETS   DE  DECIMALISATION  DU  TEMPS  ET  DE  LA  CIRCONF^RENCE.  66 1 

Quc  resle-t-il  done  ?  Une  anomalie  purement  tht§orique.  II  y  aura  deux  unites, 
1'heure  pour  les  astronomies,  la  seconde  pour  les  physiciens. 

Gela  est  certainement  peu  satisfaisant  pour  Tesprit.  Mais,  en  somme,  ces 
deux  unites  existent  d£ja  :  les  6lectriciens  eux-m£mes  emploient  concurrem- 
ment  I'amp&re-heure  et  le  coulomb.  Le  rapport  de  la  seconde  a  1'heure 
deviendra-t-il  plus  compliqu^  quand  les  astronomes  ne  compteront  plus 
en  secondes  ? 

L'anomalie  existe  done  d<5ja;  seulement  elle  paraitra  plus  choquante,  parce 
qu'elle  aura  disparu  ailleurs. 

En  rgsum<3,  on  ne  voit  pas  pourquoi  les  physiciens  interdiraient  un  progr&s 
aux  astronomes  et  au  public,  uniquement  parce  qu'ils  ne  peuvent  pas  eux- 
m£mes  en  profiler. 

Observations  a  1'oeil  et  a  Foreille. 

On  a  fait  aux  projets  de  rgforme  une  autre  objection. 

Dans  les  observations  m^ridiennes  a  1'oeil  et  a  1'oreille,  il  est  facile  d'apprgcier 
le  dixi&me  de  la  seconde  actuelle ;  la  seconde  nouvelle  qui  est  £gale  &  o°  36  est 
beaucoup  plus  courte;  I'appr6ciation  du  dixi&me  deviendra  impossible. 

La  rtSponse  est  facile;  en  premier  lieu,  dans  la  plupart  des  observatoires, 
Pobservation  au  chronographe  enregistreur  tend  &  se  substituer  aux  anciens 
proc6d6s  a  l'oeil  et  a  1'oreille.  - 

En  second  lieu,  on  pourra  se  servir  d'un  balancier  battant  deux  secondes 
nouvelles  (o;/72).  Le  battement  sera  assez  lent  pour  qu'on  puisse  observer  ^L 
l'oeil  et  a  1'oreille.  D'ailleurs  le  nombre  2  6tant  un  diviseur  de  10,  il  n'y  aurait 
pas  la  de  derogation  au  principe  du  syst^me  decimal. 

Si  Ton  se  d^cidait  a  compter  le  temps  sid^ral  en  arc,  on  se  servirait  d'un 
balancier  battant  cinq,  dix  milligrades,  ce  qui  ferait  alors  I7'o8.  Le  nombre  5 
est  aussi  un  diviseur  de  10,  et  peut  &tre  introduit  sans  inconvenient. 

Adaptation  des  instruments. 

On  a  fait  une  objection  au  nouveau  syst&me  de  division  du  temps;  les 
cadrans  des  horloges  et  des  montres  sont  actuellement  divis^s  en  12  parties,  et 
chacune  d'elles  est  elle-m^me  subdivis^e  en  5  parties  plus  petites  :  les  deux 
aiguilles  indiquant  ainsi  facilement  les  heures  et  les  minutes. 

Dans.le  nouveau  syst&meril  faudra  tracer  sur  le  cadrandeux  cercles  concen- 


662  PROJETS  DE  DECIMALISATION   DU  TEMPS   ET  DE  LA  CIRCONFERENCE. 

triques  portant  deux  divisions  independantes  :  Tune  en  12  ou  24  parties,  1'autre 
en  100  parties. 

L'inconvenient  est  minime;  il  sera  m&me  facile  d'ajouter  cette  nouvelle  gra- 
duation sur  les  montres  actuelles,  ce  qui  permettra  de  les  utiliser  encore,  toutes 
les  fois  qu'on  n'aura  besoin  que  d'une  approximation  grossi&re. 

II  n'en  sera  plus  de  m6me  en  ce  'qui  concerne  les  horloges  astronomiques  el 
les  chronom&tres  employes  dans  les  mesures  de  precision. 

II  faudra  :  ou  bien  renouveler  tous  ces  instruments,  ce  qui  entrainerait  de 
grandes  depenses;  ou  bien  se  resigner,  jusqu'a  ce  qu'ils  soient  tous  remplac^s, 
a  un  calcul  de  reduction. 

La  difficult^  est  la  m&me  en  ce  qui  concerne  les  cercles  divises.  Sans  doule, 
la  division  en  grades  se  fera  sans  aucune  peine;  on  1'emploie  couramment 
dans  la  construction  des  cercles  du  service  geographique ;  mais  il  faudra 
graduer  a  nouveau  tous  les  cercles  existants,  ou  faire  un  calcul  de  reduction 
apr&s  chaque  observation. 

C'est  la  evidemment  la  pierre  d'achoppement  de  la  reforme.  Se  resignera-t-on 
a  cette  g&ne  pendant  une  periode  assez  longue,  mais  transitoire,  afin  d'epargner 
aux  generations  futures  les  inconvenients  du  syst&me  sexagesimal?  Peut-£lre 
n'est-il  pas  interdit  de  Pesperer. 

En  revanche,  les  difficult^  provenant  des  cartes  g^ographiques,  des  tables 
trigonom^triques  et  m6me  des  tables  astronomiques  paraissent  beaucoup  moins 
s^rieuses. 

II  sera  ais6  de  tracer  une  double  graduation  sur  les  cadres  des  cartes  g£ogra- 
phiques,  de  telle  fagon  que  les  anciens  cuivres  pourront  &tre  utilises. 

Quant  aux  tables  trigonometriques,  elles  existent :  il  suffit  de  les  reimprimer 
a  un  plus  grand  nombre  d'exemplaires. 


Ghoix  des  denominations. 

La  Commission  ne  s'est  pas  preoccup^e  de  rechercher  des  noms  pour  les 
unites  nouvelles  et  leurs  subdivisions.  La  question  paraissait  secondaire  et 
accessoire.  Mais  |on  s'est  generalement  accorde  ^L  penser  que  ces  unites  nou- 
velles devrout  avoir  des  noms  nouveaux. 

Les  noms  de  minute  et  de  seconde  devront  6tre  reserves  aux  anciennes 
mesures;  sans  quoi  on  serait  expose  a  de  contumelies  confusions,  Les  noms  de 


PROJETS   DE    DECIMALISATION   DU   TEMPS   ET  DE   LA   CIRCONFERENCE.  663 

,    centiheure,   etc.,   d^cigrade,    centigrade,    etc.,    semblent    devoir 
convenir. 

G'est  ddja  bien  assez  de  celles  qu'engendre  actuellement  1'emploi  simultane 
de  la  seconde  d'arc  et  de  la  seconde  de  temps. 

Necessite  d'une  entente  Internationale. 

Le  syst&me  actuel  a  bien  des  inconv^nients,  mais  il  a  un  grand  avantage  :  il 
est  universel;  toutes  les  nations  Pont  adopt<§. 

A  cet  avantage,  on  ne  'pent  renoncer  de  gaittS  de  coeur.  Les  savants  frangais 
ne  peuvent  marcher  en  avant  sans  se  prt5occuper  de  savoir  s'ils  seront  suivis 
par  ceux  des  autres  pays.  Les  avantages  que  leur  procurerait  la  r^forme  seraient 
loin  de  compenser  les  inconvgnients  de  1'isolement. 

Le  syst6me  nouveau  ne  pourra  done  entrer  en  vigueur  avant  qu'une  entente 
Internationale  se  soit  produite. 

Quelque  grandes  que  soient  les  difficult*^  de  cette  entente,  on  ne  peut  rien 
faire  sans  elle;  et  si  longtemps  qu'il  faille  1'attendre,  il  vaudrait  mieux 
patienter,  la  reform e  dut-elle  6tre  ind^finiment  ajournt§e. 

A  l'(5poque  de  la  Revolution,  la  France  a  naarchg  seule  et  elle  a  cr£<5  le  sys- 
t^me  m^trique;  mais  il  n'y  avait  pas  alors  de  mesures  universellement  adoptees. 
On  ne  pouvait  craindre  d'augmenter  la  confusion  qui  6tait  a  son  comble. 

II  n'en  est  pas  de  m&me  aujourd'hui. 

Dans  ces  conditions,  la  Commission  ne  pouvait  songer  &  arr&ter  des  solutions 
definitives.  G'est  en  futur  Congr&s  international  qu'il  appartiendra  de  les 
prendre,  s'il  se  r^unit. 

Les  votes  de  la  Commission  ne  peuvent  6tre  regard^s  que  comme  des  indica- 
tions; pour  faciliter  "une  entente,  on  ferait  volontiers  tous  les  sacrifices  pos- 
sibles sur  les  questions  de  detail. 

Le  seul  point  essentiel,  c'est  que  les  subdivisions  de  I'unit<5  nouvelle,  quelle 
qu'elle  soit,  devront  6tre  d^cimales.  Cela  suffira  pour  que  les  r^sultats  r^ellement 
importants  soient  assures. 

Mesures  transitoires. 

En  attendant  cette  entente  Internationale,  qu'avons-nous  a  faire? 
Le  mieux  sera,  semble-t-il,  d^prouver  par  des  experiences  restreintes,  mais 
soigneusement  faites,  la  valeur  des  diff&rents  systfcmes  proposes. 


664  PROJETS   DE   DECIMALISATION    DU   TEMPS   ET   DE   LA   CIRCONF^RENCE. 

M.  Guyou  a  etudie  le  projet  d'une  de  ces  experiences ;  elle  devrait  se  faire  a 
bord  de  quelques  batiments  de  1'fitat  qui  seraient  munis  de  sextants  dgcimaux, 
de  chronometres  deeimaux  et  d'une  Edition  speciale  de  VExtrait  de  la 
Connaissance  des  Temps,  ou  le  systeme  decimal  serait  employe. 

La  construction  de  ces  instruments  de'cimaux  enttainerait  tine  defense 
minime  que  le  Departement  de  la  Marine  consentirait  a  supporter. 

La  Commission,  dans  sa  derniere  stance,  a  emis  le  voeu  que  toutes  les  faci- 
lites  soient  donnees  a  M.  le  Commandant  Guyou  pour  mener  a  bien  cette 
experience, 

Conclusions, 

1°  Le  jour  splaire  moyen  est  divise  en  24  heures  qui  sont  subdivise"es  d^ci- 
malement; 

2°  La  circonference  est  partag^e  en  4°°  grades  qui  sont  subdivisgs  d6ci- 
malement ; 

3°  Ces  nouveaux  modes  de  division  du  temps  et  de  la  circonference  pour- 
ront  ^tre  mis  en  vigueur  des  qu'ils  auront  e"te*  approuv^s  par  un  Congres 
international. 

II  convient,  sans  attendre  cette  entente  Internationale,  de  decider  que  1'heure 
civile  l^gale  se  comptera  de  o  a  24?  comme  Fheure  astronomique. 

5°  En  attendant  la  reunion  du  Congres,  il  y  a  lieu  de  faire  des  experiences 
pr^liminaires  que  M.  le  Commandant  Guyou  veut  bien  se  charger  de  diriger. 
La  Commission  £met  le  voeu  que  toute  facilite  soit  donne*e  pour  ces  experiences 
a  M.  Guyou  par  le  Departement  de  la  Marine. 


DIXlfiME  PARTIE.  —  CONFERENCES. 


CONFERENCE  SUR  LES  COMETES 


Bulletin  de  la  Societe  indmtrielle  de  Mulfiousej  t.  80,  p.  3n-323  (octobre  1910). 


Les  amateurs  de  comtetes  ont  6t£  favoris^s  cette  annee  ;  ils  ont  eu  deux  belles 
com&Les  visibles  a  Pceil  nu  ou  du  moins  qui  auraient  d&  l'6tre  si  le  temps  1'avait 
pcrmis.  La  premiere,  la  plus  belle  des  deux,  n'avait  pas  &t£  annonc^e;  la 
seconde,  au  contraire,  avait  <H6  prddite;  on  avail  calculi  son  orbite  d'avance  et 
elle  csL  arriv^e  a  point  nomm6  avec  une  exactitude  que  pourraient  envier  les 
trains  de  l'Ouest-£lat;  mais  ce  n'est  pas- cette  exactitude  qui  a  fait  la  popularity 
dc  la  com&te  de  Halley;  on  avait  annonc<3  que  sa  rencontre  avec  la  Terre 
ambxxerait  la  fin  du  rnonde  dans  la  nuit  du  18  mai.  En  France,  cela  se  borna  a 
quelques  chansons,  mais  il  y  a  eu  des  pays  od  Ton  a  eu  r^ellement  peur,  et  Ton 
a  vu  des  pharmaciens  qui  ont  fait  fortune  eu  d^bitant  je  ne  sais  quel  antidote 
contre  le  cyanog^ne.  Je  ne  vous  apprendrai  rien  en  vous  disant  que  le  monde  a 
continue  a  vivre  apr&s  le  18  mai.  Mais  alors  ce  fut  une  autre  antienne;  comme 
la  comdte  ne  se  montralt  pas,  beaucoup  de  gens  se.sont  imaging  qu'elle  n'avait 
jamais  exists  ct  que  les  astronomes  ^taient  des  mystificateurs.  Toujours  est-il 
qu'on  en  a  beaucoup  parl<§  et  la  com^te  de  Halley  6tait  encore  une  actuality 
quand  j'ai  choisi  le  sujet  de  cette  Conference;  aujourd'hui  elle  est  peut-6tre  un 
peu  oublitSe;  sans  doute,  il  est  Irop  tard  pour  parler  encore  d'elle.  Gependant, 
pcut-(§tre  y  a-t-il  quelque  intenH  ^  rechercher  si  r^ellement  notre  planfcte  vient 
d'^chapper  a  un  si  grand  danger  qu'on  Pa  dit. 

La  comfcte  de  Halley  est  ch&re  aux  astronomes  parce  que  c'est  la  premiere 
dont  le  retour  a  M  pr<*dit.  Halley  Tayant  observ^e  au  xvne  sifecle,  calcula  son 
orbite  avec  assez  d'exactitude  pour  annonccr  qu'elle  reviendrait  au  bout  de 
H.  P.  —  VIII.  84 


666  CONFERENCE  SUR  LES  COMETES. 

70  ans.  II  mourut,  bieii  entendu,  avantF($ch&mce,  mais  ses  successeurs  revirent 
Fastre  chevelu  en  1769  et  il  revint  encore  a  point  nomm£  en  i835.  On  Fatten- 
dait  en  19 10  et  d£s  Fannie  derni£re  on  esp^rait  pouvoir  le  voir  avec  de  bons 
instruments.  Deux  astronomes  anglais  calcul&rent  avec  soin  les  circonstances 
de  ce  retour;  ce  n'est  pas  chose  facile,  les  com&tes  sont  exposes  a  une  foule  de 
mauvaises  rencontres  dans  ces  espaces  celestes  ou  il  r6de  tant  de  plan6tes; 
chacune  de  ces  rencontres,  m£me  a  tr&s  grande  distance,  les  d^tourne  l£g£re- 
ment  de  leur  route,  il  fallait  n'oublier  aucune  de  ces  rencontres  et  en  prdvoir 
les  effets.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  m'a  montr^  Fannie  derni&re,  a  Greenwich, 
une  plaque  photographique  reprgsentant  une  portion  du  ciel  3toil£;  on  y  voyait 
une  petite  tache  a  peine  perceptible,  c'^tait  la  commie  qui  se  trouvait  exacte- 
ment  au  point  calculi  d'avance.  Depuis  elle  a  grossi  et  si  on  ne  Fa  pas  vue  a 
Paris  a  cause  du  mauvais  temps,  ou  parce  qu'elle  6tait  trop  bas  sur  Fhorizon, 
on  Fa  admir^e  d'un  grand  nombre  de  points  du  Globe. 

Mais  arrivons  au  point  qui  nous  int(5resse.  Avons-nous  r^ellement  iraversg  la 
queue  de  la  com&te?  Nous  pouvons  d'abord  r^pondre  hardiment,  non,  nous  ne 
sommes  pas  passes  a  travers  la  queue  le  18  mai;  si  nous  y  6tions  passes,  ce  ne 
pourraitfrtre  que  deux  jours  apr&s.  Pourquoi  avait-on  pu  croire  que  nous  ren- 
contrerions  cette  queue  pr^cisgment  dans  la  nuit  en  question  ?  On  avait  calculi 
que  le  noyau  de  la  com&te  passerait  a  ce  moment  devant  le  Soleil  et  cela  est 
arriv^  effectivement ;  on  ne  pouvait  pas  le  voir  en  Europe  parce  que  le  Soleil  et 
la  com&te  ^taient  couches  a  Fheure  du  passage.  On  ne  Fa  pas  vu  non  plus  aux 
antipodes,  parce  que  le  Soleil  est  tellement  brillant  et  la  mati&re  du  noyau  si 
pen  dense  et,  par  consequent,  si  transparente  que  F^clat  du  disque  solaire  n'en 
etait  pas  affaibli;  mais  on  a  pu  observer  le  noyau  un  peu  avant  et  un  peu  apr&s 
le  passage  et  Fon  s'est  assurg  que  sa  trajectoire  apparente  passait  bien  devant 
le  Soleil.  Ainsi,  a  un  certain  moment,  le  Soleil,  le  noyau  et  la  Terre  se  sont 
trouv^s  en  ligne  droite.  Si  la  queue  6tait  rectiligne,  si  elle  £tait  dirig^e  a 
Foppos£  du  Soleil,  et  si  elle  gtait  assez  jlongue,  elle  devait  done  rencontrer  la 
Terre.  Les  deux  derni&res  conditions  ^taient  certainement  remplies;  mais 
pouvait-on  admettre  que  la  queue  £tait  en  ligne  droite.  On  a  souvent  observe 
des  com^tes  a  queue  recourb^e;  si  la  queue  paralt  souvent  rectiligne,  cela 
peut  6tre  par  un  eflfet  de  perspective,  parce  que  Fceil  est  plac6  dans  le  plan  de 
la  courbe.  Gette  courbure  parait  varier  d'une  com^te  a  1'autre  et  d^pendre  de 
la  composition  de  la  queue,  c'est  ce  que  nous  verrons  plus  loin.  On  ne  pouvait 
done  pr^voir  quelle  serait  cette  courbure,  ni  si  elle  serait  assez  faible  pour  que 


CONFERENCE   SUR   LES  COMETES.  fifty 

la  rencontre  restat  possible;  les  observations  ne  nous  apprenaient  rien  non 
plus,  parce  quo  le  mauvais  temps  avail  ernp6ch<$  de  rien  voir  en  Europe  dans 
les  jours  qui  avaient  pr<5c<5d<§  le  passage,  et  que  celles  qui  nous  venaient  des 
aulrcs  continents  nous  arrivaient  par  le  I6l6graphe  et  sous  line  forme  singulifc- 
rement  succincte.  Mais  si  la  queue  avait  <H6  rectiligne  on  auraii  dii  la  voir  le 
lendemain  tr&s  courte  et  oppos<§e  au  Soleil;  ce  n'est  pas  du  tout  cela  qu'oii  a 
vu;  le  soir  on  voyait  le  noyau  avec  une  courte  queue  se  perdant  sous  PKorizon 
du  c6t6  du  Soleil,  et  le  matin,  le  noyau  et  le  Soleil  n'gtant  pas  encore  Iev<§s,  on 
voyait  encore  une  certaine  longueur  de  quene;  c'est  ce  qu'on  vit  le  19  et  le 
20  mai  au  matin.  La  terre  n'avait  done  pas  encore  franchi  la  queue;  le  21 
sculement  cette  queue  du  matin  avait  disparu,  nous  venions  seulement  de 
d^passer  la  queue. 

La  queue  <§tait  done  notablement  courbe  et  si  nousl'avons  travers^e,  ce  n'est 
que  dans  la  nuit  du  20  au  21.  Quelle  que  soit  sa  courbure,  nous  1'aurions  ren- 
contr^e  t6t  ou  tard  si  1'orbite  de  la  com&te  et  celle  de  la  Terre  avaient  6t6  dans 
un  m6me  plan.  Mais  il  n'en  est  plus  de  m&me  si  les  deux  orbites  sont  inclines 
1'une  sur  1'autre;  nous  pouvons  alors  d6passer  la  queue  sans  passer  dedans, 
mais  en  passant  dessus  ou  dessous.  L'axe  de  la  queue  6tait  gvidemment  dans  le 
plan  de  1'orbite  de  la  com£te;  1'inclinaison  de  ce  plan  £tant  de  18°,  la  Terre 
<Hait  a  plus  d'un  million  de  kilometres  de  ce  plan  dans  la  nuit  du  20  mai.  Ne 
vous  effrayez  pas  de  ce  chiffre,  cela  n'est  pas  6norme;  la  question  est  de  savoir 
si  l'6paisseur  de  la  queue  6tait  de  plus  de  2  ooo  ooo  de  kilometres.  II  semble 
que  non  d'aprfcs  les  observations  faites,  et  alors  nous  devons  conclure  que 
nous  n'avons  pas  traverse  la  queue,  que  nous  1'avons  tout  au  plus  fr6l£e  en 
effleurant  1'es  parties  ext^rieures  les  moins  denses. 

D<3j£  en  1861,  on  a  dit  qne  nous  6tions  passes  dans  la  queue  d'une  com^te; 
les  domnSes  me  manquent  pour  vous  dire  si  cette  hypotk&se  est  conforme  aux 
faits;  en  tout  cas  les  choses  se  sont  passeSes  d'une  fagon  aussi  peu  tragique  que 
le  1  8  mai  dernier,  Mais  une  autre  question  se  pose  :  si  r6ellement  nous  avions 
travers^  la  queue  d'une  com&te  que  serai  t-il  arrivg  ?  Pour  y  r^pondre,  il  est 
n6cessaire  que  je  vous  rappelle  rapidement  ce  que  nous  savons  des  com^tes  en 


Et  d'abord,  d'ou  viennent  les  comdtes?  Sont-elles  6trang^res  a  notre  syst^me 
solaire;  traversent-elles  en  tons  seas  les  espaces  immenses  qui  s^parent  les 
(Stoiles  ?  sont-elles  des  messag^res  qui  vont  d'une  constellation  a  1'autre;  ou 
bien,  au  contraire,  ces  astres  sont-ils  des  membres  fantaisistes  de  notre  systeme, 


668  CONFERENCE  SUR  LES  COM&TES. 

des  satellites  tr&s  excentriques  du  Soleil?  Dans  co  dernier  cas,  elles  doivent 
toutes  decrire  des  courbes  fermges,  des  ellipses;  dans  le  premier,  leurs  trajec— 
toires  doivent  s'etendre  a  Finfini;  c'est  ce  que  nous  appelons  des  hyperboles. 
La  plupart  decrivent  des  courbes  tellement  allong^es  qu'il  est  impossible  de 
savoir  si  elles  sont  ferm6es  ou  non,  si,  par  consequent,  Fastre  qui  les  decrit 
nous  reviendra  un  jour,  ou  si  nous  sommes  destines  a  ne  le  revoir  jamais ;  je 
ne  parle  pas  de  nous,  bien  entendu,  mais  do  nos  descendants  les  plus  lointains; 
car,  si  la  com&te  doit  revenir,  ce  sera  souvent  dans  10000  ans,  peul-£tre  dans 
DO  ooo  ans.  Mais  le  calcul  des  probability  nous  montre  que  si  les  com£tes 
n'appartenaient  pas  au  syst&me  solaire,  elles  devraient,  en  majorite,  avoir  des 
orbites  franchement  hyperboliques,  sur  lesquelles  il  n'y  aurail  pas  moyen  de 
se  tromper;  or,  il  n'y  en  a  pas  une  seule  qui  soit  dans  ce  cas. 

La  conclusion,  c'est  que  les  com^tes  ont  appartenu  de  tout  temps  au  syst&me 
solaire,  qu'elles  ne  nous  apportent  pas  des  nouvelles  des  mondes  plus  lointains, 
de  ceux  qui  gravitent  autour  des  autres  etoiles.  En  general,  elles  decrivent  des 
orbites  beaucoup  plus  allonges  que  les  plan^tes,  elles  s'eloignent  beaucoup 
plus  du  Soleil  et  Ton  peut  admettre  qu'elles  mettent  plusieurs  milliers  d'annees 
&  faire  une  revolution  complete.  La  premiere  com&te  de  cette  annee,  la  plus 
belle  des  deux,  n'avait  pas  ete  annoncee  parce  qu'elle  n'etait  pas  encore  passee 
dans  notre  voisinage  depuis  les  temps  bistoriques;  c'etaitla  premi&re  fois  qu'on 
la  voyait.  Nous  avons  vu  toutefois  que  la  seconde,  celle  de  Halley,  revient  tous 
les  ^5  ans ;  =il  y  en  a  d'autres  dont  le  retour  est  encore  plus  frequent,  tous 
les  6  ans,  par  example.  A  quoi  cela  tient-il;  ont-elles  une  autre  origine  que 
les  autres,  une  origine  qui  ferait  d'elles  des  intermediates  entre  les  com^tes 
proprement  dites  et  les  plan^tes  ?  Pas  le  moins  du  monde;  autrefois,  elles 
mettaient  comme  les  autres  des  milliers  d'ann^es  ^  faire  le  tour  de  leur  orbite, 
mais  il  leur  est  arrive  dans  le  cours  de  leur  histoire  une  m^saventure ;  elles  ont 
rencontre  une  grosse  planfcte;  je  ne  veux  pas  dire  qu'elles  Tont  choqude;  elles 
sont  simplement  passees  assez  pr^s  pour  que  leur  trajectoire  soit  profondement 
troublee;  deviees  de  leur  route,  elles  ont  quitte  la  grande  ellipse  allonge 
qu'elles  decrivaient,  pour  suivre  une  autre  ellipse  plus  petite,  plus  semblable  k 
un  cercle,  qu'ellcs  peuvent  parcourir  en  moms  de  temps.  C'est  ainsi  que  la 
comMe  de  Halley  a  ete  captee,  corame  on  dit,  par  Neptune,  et  la  plupart  des 
autres  com&tes  periodiques  par  Jupiter. 

Quel  est  maintenam  Favemr  des  comfetes  ?  Nous  voyons  les  plan^tes  graviter 
autour  du  Soleil  sans  subir  de  changemeat  sensible;  sans  doute,  elles. ne  sont 


CONFERENCE  SUR  LES  COMETES.  669 

pas  <Hernelles,  elles  p6rironl  un  jour,  mais  dans  si  longtemps  !  En  esl-il  de 
m6me  des  comfctes  ?  Non,  ces  astres  p&riclitent  rapidement  at  nous  en  avons 
vu  disparaitre  sous  nos  yeux. 

Ainsi,  ily  avail  une  com&le,  celle  de  Bi<§la,  qui  avail  <§Ui  capttSe  par  Jupiter 
el  qui  revenail  lous  les  6  ans.  A  un  de  ces  passages,  il  y  a  une  cinquantaine 
d'annges,  comme  on  avail  <3l£  quelques  jours  sans  po avoir  1'observer,  a  cause 
du  mauvais  lemps,  on  Pa  revue  divis6e  en  deux  par  je  ne  sais  quel  caiaclysme; 
les  deux  noyaux  scmblaienl  s'gloigner  Pun  de  1'auire.  On  les  revil  encore  a 
1'apparilion  suivanle.  Six  ans  apr£s  encore,  on  allendail  la  commie,  on  ne  la  vit 
pas  reparailre  el,  depuis,  elle  n'esl  plus  revenue;  mais,  au  lieu  el  place  de  la 
com&le  dgfunle,  on  a  une  pluie  d'gloiles  filanles  qui  reviennenl  maintenant 
rgguli&remeni;  si  Ton  calcule  Forbile  de  ces  gloiles  filanles,  on  irouve  qu'elle 
coincide  avec  celle  que  suivait  aulrefois  la  com&le;  c'est  pourquoi  ces  gioiles 
filanles  que  Ton  revoil  lous  les  ans,  le  27  novembre,  onl  regu  le  nom  de 
Bi&lides.  Schiaparelli,  le  grand  astronome  ilalien  qui  vienl  de  mourir,  a  g£n6- 
ralisg  ce  rgsullat;  il  a  reconnu  qu'un  grand  nombre  d'essaims  de  m6t6ores  onL 
des  orbiles  en  connexion  inlirne  avec  celles  de  eom&les  vivanles  ou  disparues. 
Sans  doute,  la  coincidence  n'esl  pas  parfaile,  puisque  Torbite  de  la  comfcle  ne 
renconlranL  pas  celle  de  la  Terre,  nous  ne  verrions  pas  les  rn6l6ores,  s'ils  ne 
s'en  ^cartaient  un  peu.  D'ailleurs  ces  gloiles  filanles  suivenl  a  peu  pr^js  la  roule 
de  la  commie,  mais  elles  sont  rgpandues  loul  le  long  de  celle  roule,  plus  ou 
inoins  en  retard  sur  la  commie  qui  lenr  a  donng  naissance. 

Ceci  me  rapp'elle  encore  une  hisloire  de  fin  dumonde.  L'essaim  des  L^onides 
circule  dans  Torbiie  de  la  commie  de  1866;  on  voil  lous  les  ans  des  6ioiles 
filanles  le  i3  novombre;  mais,  lous  les  33  ans,  le  nombre  des  mgieores  apergus 
esl  un  maximum,  parce  que  la  dsrtSe  de  la  revolution  de  la  comfete  est  de 
33  ans.  Or,  les  journaux  bien  informds  avaient  annonc^  que  la  fin  du  monde 
devail  avoir  lieu  le  i3  novembre  1899.  Tout  $plor6,  un  journalisle  vint  m'inler- 
viewer,  je  le  rassurai  en  lui  disant  que  le  inline  ph6nom&ne  s'6lail  d6ja 
produit  en  i833  el  en  1866. 

Ainsi,  les  comfetes  se  d^sagrftgent peu  b.  peu  et  fmissent  parse  r^soudre  enun 
essaim  d7gtoiles  filanles;  commenl  se  faii-il  alors  qu'il  y  ait  encore  des  com&tes 
depuis  le  lemps  que  le  monde  dure  ?  C'esl  que  celle  lente  destruction  des 
aslres  chevelus  parait  ne  se  produire  qu'au  moment  ou  ils  passent  pr^s  du 
SoleiL  Tanl  qu'une  commie  ne  passe  au  p&ihslie  que  tous  les  10000  ans,  par 
exemple,  elle  peut  ^videmment  durer  Jbngtemps;  mais  vienl-elle  a  etre  capt<5e 


670  CONFERENCE   SUR   LES  COMETES. 

par  une  plantjte,  comme  nous  1'avons  dit  tout  a  I'heure,  elle  devientperiodique, 
se  rapproche  davantage  du  Soleil  et  revient  tous  les  si&cles,  ou  m£me  tous  les 
10  ans,  se  reckauSer  a  ses  rayons.  Desormais,  ses  jours  sont  cotnptes  et 
1'ceuvre  de  mort  se  poursuit  rapidement. 

Pourquoi  maintenant  les  corn&tes  ont-elles  des  queues  ?  et  si  elles  n'avaienl 
pas  de  queue,  il  faut  bien  le  reconnaitre,  per'sonne,  en  dehors  des  profes- 
sionnels,  ne  ferait  attention  a  elle.  C'est  la  une  question  dont  on  a  proposed 
bien  des  solutions  plus  ou  moins  saugrenues;  il  y  en  a  une  maintenant  qui  esl 
a  la  mode  et  qui  parait  appuyee  d'assez  bonnes  raisons  pour  qu'on  puisse  se 
demander  si  elle  n'est  pas  destinee  a  durer.  Mais  ceci  necessite  quelques  expli- 
cations. Maxwell,  en  se  fondant  sur  des  considerations  theoriques  etait  arrive 
a  cette  conclusion  que  la  lumi&re  devait  repousser  les  corps  qu'elle  frappe; 
depuis,  Bartholi,  par  d'autres  considerations  theoriques  aussi,  mais  enticement 
differentes,  etail  arrive  i^la  mSme  conclusion.  II  restait  a  verifier  ces  hypo- 
tk&ses  et  la  difficult^  provenait  de  la  petitesse  de  cetle  repulsion.  C'est  dans  ce 
but  que  fut  imaging  un  instrument  que  vous  connaissez  bien,  le  radiom&tre; 
on  esp&rait  qu'il  tournerait  sous  1'influence  de  la  lumi&re,  comme  1'exigeait  la 
throne.  II  tourna,  en  eSet;  il  tourna  mdme  beaucoup  plus  vite  qu'on  ne  s'y 
attendait;  malheureusement,  il  tournait  a  1'envcrs.  II  y  avait  done  un  effet  que 
personne  n'avait  pr6vu,  qui  tStait  beaucoup  plus  considerable  que  celui  qu'on 
avait  calculi  et  qui  le  masquait  compl&tement ;  il  fallait  en  d<5couvrir  la  cause; 
on  y  parvint  sans  trop  de  peine;  la  rotation  est  due  aux  mouvements 
determines  dans  Pair  tr^s  rarefie  qui  remplit  1'appareil  par  les  inegaliies 
d'echaujGfement. 

On  essaya  alors  d'eliminer  cet  efFet  perturbateur  en  prenant  des  palettes  ir&s 
minces  et  brillantes  des  deux  cotes;  1'appareil  ne  lourna  pas,  mais  il  subit  une 
leg&re  deviation;  on  m'a  dit  que  cetle  deviation  est  en  accord  avec  la  theorie. 
Pai  entendu  parler  aussi  d'une  experience  plus  frappante.  On  fait  tomber  dans 
un  sablier  un  melange  de  limaille  de  fer  et  de  poudre  de  lycopode;  a  un  certain 
moment,  on  dirige  sur  ce  melange  un  faisceau  lumineux;  le  fer,  qui  est  plus 
lourdj  continue  son  chemin  vertical,  mais  le  lycopode,  repousse  par  la  lumi&re, 
se  trouve  devie  et  separe  de  la  limaille.  On  aurait  la,  pense-t-on,  une  repro- 
duction artificielle  des  queues  cometaires;  la  limaille  representerait  le  noyau, 
forme  de  matures  plus  lourdes,  qui  contirxuerait  a  parcourir  son  ellipse,  avec 
1^  sagesse  d'une  simple  plan&te;  le  lycopode,  ce  serait  la  queue  qui,  au  lieu  de 


CONFERENCE  SUR  LES  COMETES.  (J7I 

rester  sur  cetLe  ellipse,  serait  d6vi6e  et  rejetee  an  loin  par  la  repulsion  due  a  la 
lumi&re  solaire. 

La  queue  serait  done  form^e  de  particules  trfcs  tfeues,  assez  ttSnues  pour  que 
celte  repulsion  Pemporte  sur  Pattraction  newtonienne.  On  conceit,  en  effel, 
que  cette  attraction  est  proportionnelle  aux  masses,  tandis  que  la  repulsion, 
qui  agil  superficiellement,  est  proportionnelle  aux  surfaces;  si  done  on  consi- 
d&re  deux  spheres  et  que  la  plus  grande  ait  un  rayon  double,  la  plus  grande 
sera  allude  Imii  fois  plus  et  repoussge  quatre  fois  plus  que  la  petite;  il  peut 
done  se  faire  que  la  repulsion  predomine  pour  la  plus  petite  et  Pattraction 
pour  la  plus  grande. 

Quelle  peut  6 ire  la  dimension  de  ces  particules?  On  peut  s'en  rendre 
comple.  Un  astronome  russe,  M.  Bredicliin,  a  6tudi<*  les  formes  des  queues 
com<5taires;  il  a  reconnu  que  la  th^orie  pnScddente  pouvait  en  rendre  compte; 
que  la  courbure  cles  queues  <Hait  variable,  sans  doute  d'apr&s  la  composition 
des  particules,  et  que  cette  courbure  d&iotait  diffiSrents  types  de  particules, 
pour  lesquels  la  repulsion  6tait  soit  cinq  fois,  soit  sept  fois,  soit  mSme  vingl 
lois  plus  grande  que  Pattraction.  A  quelles  dimensions  cela  nous  conduit-il 
pour  ces  corpuscules  ?  Cela  depend  naturellement  de  la  density  qu'on  leur 
attribue;  rnais  remarquons  qu'ils  ne  peuvent  6tre  gazeux;  les  gaz  sont  trans- 
parents,  ils  laissent  passer  la  lumiere  qui  les  traverserait  sans  agir  sur  eux. 

On  les  regarde  done  comme  solides  ou  liquides  et  on  leur  attribue,  un  peu 
arbitrairement,  la  density  du  pelrole,  sans  doute  parce  que  Ton  a  trouvg  les 
rales  des  hydrocarbures  dans  le  spectre  des  com&tes.  Le  calcul  montre  alors 
que  le  diam^tre  de  ces  particules  doit  6tre  de  Pordre  dumilli&mede  millimetre. 
Les  divers  types  de  queues  de  Bredicliin  correspondraient  alors,  soit  a  des 
particules  de  diam6tres  diffgrents,  soit  ^  des  particules  formges  de  substances 
plus  ou  moins  denses. 

On  voit  comment  nous  devons  maintenant  nous  repr^senter  la  genese  des 
queues  com^taires.  La  queue  est  comme  un  panache  que  le  noyau  transporte 
avec  lui ;  mais  il  y  a  deux  esp&ces  de  panaches;  il  y  a  celui  que  le  militaire 
porte  a  son  casque  ou  &  son  k6pi,  et  il  y  a  le  panache  de  fum£e  qui  sort  de  la 
chemin<5e  des  bateaux  a  vapeur.  Le  panache  du  militaire  voyage  avec  lui,  il  est 
toujours  form(5  des  m6mes  plumes,  il  fait  corps  avec  le  casque.  Un  observateur 
superficiel  pourrait  croire  qu'il  en  est  de  m6me  du  panache  de  fum^e  du 
paquebot,  puisqu'il  verrait  que  le  navire  est  all6  de  New-York  au  Havre  sans 
cesser  de  trainer  derri&re  lui  une  sorte  de  queue  qui  a  conserve  tout  le  temps 


672  CONFERENCE  SUR   LES  COMETES. 

a  peu  pr6s  la  m£ine  forme.  Et  pourtant  nous  savons  qu'il  n'en  est  rien,  que  la 
fum<5e  se  serait  promptement  dissip^e  si  la  cliemin6e  n'en  avail  constamment 
fourni  de  nouvelle  pour  remplacer  celle  qui  disparaissait.  La  fum^e  qui  est 
arriv(5e  au  Havre  n'est  pas  du  tout  celle  qui  ^tait  partie  de  New-York. 

La  queue  d'une  com&te  est  semblable  a  la  fura^e  du  bateau;  ce  ix'est  pas  une 
esp&ce  de  grand  sabre  avec  lequel  la  com&te  fauche  1'espace.  Mais  a  chaque 
instant,  pour  une  cause  inconnue,  et  sans  doute  sous  1'influence  de  la  chaleur 
solaire,  des  particules  se  dgtachent  du  noyau;  la  com£te  s'effrite,  pour  ainsi 
dire;  une  fois  d&ach6es,  leur  l£g£ret<5  m&me  les  expose  a  la  repulsion  due  a  la 
lumi&re  solaire  et  elles  s'^loignent  en  se  perdant  dans  1'espace;  la  queue  aurait 
bient6t  disparu,  si  elle  ne  se  renouvelait  sans  cesse. 

Dans  ces  conditions,  vous  comprenez  que  la  rencontre  de  cette  queue  ne 
peut  pas  6tre  bien  redoutable.  Et  d'abord  la  masse  des  com^tes  n'est  pas  tr&s 
considerable;  on  n'a  jamais  observ£  qu'elles  exercassent  sur  les  orbites  plan6- 
taires  la  plus  l<5g£re  influence  perturbatrice.  Une  d'elles  esl  pass<5e  une  fois 
entre  Jupiter  et  ses  satellites;  sa  trajectoire  a  616  fortement  d<5vi<3e,  mais  ni 
Jupiter  ni  les  satellites  n'ont  eu  Fair  de  s'apercevoir  de  rien.  Laplace  a  616 
jusqu'a  dire  que  la  masse  d'une  com&te  n'est  que  de  quelques  kilogrammes;  en 
cela,  il  exaggrait,  <5videmment;  la  rencontre  d'un  noyau  avec  la  Terre  engen- 
drerait  sans  doute  quelques  d6g£ts,  mais  cette  Eventuality  est  extr^mement  peu 
probable,  les  noyaux  sont  relativement  tr^s  petits  et  nous  n'aurions  vraiment 
pas  de  chance  d'aller  donner  justement  dans  un  but  aussi  restreint.  II  n'en  est 
pas  de  m£me  pour  les  queues,  qui  occupent  dans  le  ciel  des  espaces  ^normes, 
mais  alors  leur  density  devient  vraiment  n6gligeable  et  il  est  ais6  de  s'en 
rendre  compte. 

Ce  qui  pourrait  faire  croire  le  contraire,  c'est  la  lumi^re  dont  elles  brillent. 
Si  nous  admettons  m^me  que  tout  provient  de  la  lumi&re  solaire  r<5fl(5chie  et 
qu'il  n'y  a  pas  a  faire  intervenir  ces  pbgnom£nes  catnodiques  qui  peuvent  se 
produire  dans  le  vide,  il  n'y  aurait  pas  lieu  de  trop  s'effrayer. 

Si  nous  considSrons  tine  m6me  masse  6clair6e  par  le  Soleil,  la  quantity  de 
lumi^re  qu'elle  r^fl^chira  sera  d'autant  plus  grande  qu'elle  sera  plus  divis^e. 
Si  cette  masse  est  foran^e  d'un  grand  nombre  de  petites  spheres,  la  lutni^re 
r^fl^chie  sera  d'autant  plus  intense  que  ces  spheres  seront  plus  petites.  II  est 
ais6  de  s'en  rendre  compte ;  consid^rons  de  grosses  spheres  de  ae  de  rayon  et 
de  petites  spheres  de  ic  de  rayon;  le  volume  ou  la  masse  de  la  grosse  sphere 
sera  huit  fois  le  volume  de  la  masse  de  la  petite,  mais  la  surface  de  la  grosse 


CONFERENCE  SUR  LES  COM&TES.  673 

sphfero  sera  sculemonl  qua  ire  fois  la  surface  de  la  petite.  Hint  pctites  spheres 
c'jquivaudront  done  a  uno  grosso  au  point  de  vue  de  la  masse;  mais  elles  auront 
on  lout  deux  fois  plus  de  surface;  elles  r<5ftechiront  done  deux  fois  plus  de 
Inmifcro,  La  Lime  a  un  peu  plus  de  i  ooo  km  de  rayon  et  nos  particules  ont  un 
millifcme  de  millimetre.  Si  done  nous  remplissions  le  volume  de  la  Lune  par 
de  parcsillos  particules,  de  facon  quo  la  densile  totale  soit  un  million  de  millions 
de  fois  plus  petite  que  cellc  de  la  Lune,  la  lumtere  qu'elles  r<£flechiraient 
aurail  Pticlal  de  la  Lime.  Si  nous  les  regardions  a  la  distance  de  noire  satellite, 
olios  nous  feraient  Peflel  de  la  Lune;  si  nous  <5tions  plus  loin,  nous  verrions  un 
disqne  plus  petit,  mais  dont  Pgclal  serail  le  mtoie. 

Or,  on  ne  saurait  songer  a  comparer  P^clai  d'une  queue  conuHaire  a  celui 
de  la  Lune;  il  est  peul-Glre  cent  mille  fois  plus  faible,  je  ne  crois  pas  qu'on  ait 
fait  de  mesurc,  meltons  mille  fois;  nous  devons  conclure  que  la  density  de  ces 
particules  esl  ioiK  fois  plus  petite  que  celle  de  1'eau;  nous  pouvons  dire  que 
c'est  le  vide,  puisque  c'est  une  density  un  milliard  de  fois  plus  faible  que  celles 
auxqnelles  nous  parvenons  avec  beaucoup  de  peine  quand  nous  avons  fait  le 
vide  dans  nos  apparcils,  avec  les  mojens  artificiels  les  plus  perfectionn^s  que 
nous  commissions. 

Nous  n'avons  done  ricn  a  redouter  du  choc;  allons-nous  done  craindre  les 
effcts  caloriilques  ?  En  voyant  les  queues  si  brillantes,  nous  pourrions  croire 
qu'elles  sonL  chaudcs;  mais  noire  Terre,  qui  n'est  pas  chaude,  apparaitrait 
bien  plus  brillante  encore;  a  cette  distance,  elle  aurait  Paspect  qu'ont  pour 
nous  Mars  ou  Jupiter.  Ces  particules  sont,  au  contraire,  ir&s  froides,  et  elles 
seraienL  chaudcs  qu'il  n'y  aurait  pas  a  s'en  inquirer,  parce  que  leur  masse  esl 
trop  faible;  une  goulle  d'eau  bouillante  jet6e  dans  la  mer  ne  la  nSchauffierait 
pas  sonsiblemcnl.  Nous  devons  done  conclure  comme  il  suit  :  nous  n'avons 
pas  traverse  la  queue  le  18  mai,  nous  n'avons  fait  que  la  frdler  le  20,  mais  nous 
1'aurions  rencontr<5e  que  nous  ne  nous  en  serions  pas  apergus;  nous  aurions 
dormi  cornme  c\  Tordinaire  et,  en  nous  r(5veillant  le  lendemain,  nous  aurions 
trouv6  le  monde  tout  pareil  ^t  ce  qu'il  6taitlaveille.  Les  astronomes  qui  auraient 
voill(5  n'auraient  rien  vu  du  tout,  pas  ni6me  ces  6toiles  filantes  dues  a  la  d^sa- 
gr^galion  des  com^tes  et  qu'on  a  observes  en  1899. 

II  reste  cependant  une  question,  celle  des  gaz  d6l<H&res;  nous-  n'aurions  6t6 
ni  <Scras6s  ni  brtll6s;  nous  aurions  pu  Sire  empoisoangs. 

II  est  certain  que  la  comfcte  de  Halley  est  particuli^rement  riche  en  cyano- 
g^ne;  on  Fa  reconnu  eu  ^tudianl  son  spectre,  mais  les  raies  du  cyanogSne, 
H.  P.  —  VIII.  85 


6;4  CONFERENCE  SUR  LES  COMETES. 

comme  celles  des  autrcs  gaz,  n'ont  6t<3  observes  que  dans  Ics  parties  de  la 
chevelure  les  plus  voisines  du  noyau;  on  n'cn  voit  pas  dans  la  queue,  soil  qu'il 
n'y  en  ait  r^ellemenl  pas,  soit  qu'il  y  en  ait  trop  peu,  soil  qu'a  une  certaine 
distance  de  la  t&le  il  cesse  d'etre  lumineux.  Si  le  mdcanisme  de  la  formation  de 
la  queue  est  celui  que  je  vous  ai  expos<3,  celui  que  suppose  Bredichin,  il  n'y  a 
aucune  raison  pour  que  le  cyanog&ne  soit  entrain<§  dans  la  queue.  La  repulsion 
de  la  lumi^re  solaire  n'agit  que  sur  les  parlicules  solides  ou  liquides,  elle  n'agit 
pas  sur  les  gaz,  parce  que  ceux-ci  sont  transparents  etn'arr^ientpaslalumi^re; 
les  poussi£res  solides  ou  liquides  sont  seules  entrain<5es  el  ce  sonl  elles  exclusi- 
vement  qui-doivent  former  la  queue.  S'il  y  avait  des  gaz,  leur  density  serait 
sans  doute  plus  faible  encore  que  la  densil6  moyenne  de  la  queue,  que  nous 
avons  calcul^e  tout  a  Fheure,  elle  serait  tout  a  fait  insensible,  m£me  pour  nos 
meilleurs  instruments,  mgme  pour  les  organismes  les  plus  susceptibles.  On  a 
fait  des  prises  d'essai  apr&s  le  passage  pour  savoir  si  la  composition  de  1'atmo- 
sph&re  avait  vari6;  on  n'a  rien  trouv<3  du  tout;  c'6tait  bien  inutile,  il  (Hait  bien 
impossible  qu'oii  y  trouvat  quelque  chose.  Le  danger  d'empoisonnement  <Hait 
done  aussi  chim^rique  que  les  deux  autres. 

Une  derni&re  question;  les  deux  com&tes  de  cette  ann6e  ont-elles  <H6  pour 
quelque  chose  dans  les  mauvais  temps  que  nous  avons  subis  ?  II  y  a,  a  ce  sujel, 
une  th^orie  int^ressante  de  mon  ami  M.  Deslandres.  On  admet  g(§n£ralement 
que  le  Soleil  nous  envoie  des  rayons  cathodiques  et  ce  sont  ces  rayons,  qui 
produiraient,  par  exemple,  les  aurores  bor&iles.  Quand  les  rayons  cathodiques 
frappent  dans  le  vide  une  surface  solide  ou  liquide,  ils  engendrent  des 
rayons  X;  les  rayons  cathodiques  solaires  trouvent  dans  les  particules  qui 
forment  les  queues  com6taires  une  grande  (Hendue  de  surface  r6fl£chissante. 
La  presence  des  com&tes  va  done  engendrer  des  rayons  X  qui  sillonneront 
Tespace.  Les  rayons  X  ionisent  Fatmosph^re  et  les  ions  d^terminent  la  conden- 
sation de  la  vapeur  d'eau.  Gela  ne  veut  pas  dire  qu'il  pleuvra  parlout;  les  ions 
ne  peuvent  condenser  la  vapeur  d'eau  que  s'il  y  en  a  une  quantity  notable; 
mais  dans  des  lieux  ou  1'on  aurait  eu  simplement  beau  temps  avec  degr6 
hygrom6trique  6lev6,  on  aura  des  nuages  et  de  la  pluie. 

Cette  th<5orie  est  st5duisante ;  elle  m^rile  d'etre  examinee,  mais  elle  soul^ve 
bien  des  objections.  D'abord,  la  tradition  parle  de  com&tes  qui,  au  lieu  de  nous 
apporter  de  Teau,  nous  ont  apport6  du  vin.  Et  puis,  s'il  y  a  des  rayons  X 
partout,  ils  doivent  voiler  les  plaques  photographiques  m6me  a  travers  les 
chassis.  A-t-on  observes  que,  cette  ann£e,  il  y  a  eu  plus  de  plaques  qui  se  sont 


CONFERENCE  SUR  LES  COMETES.  675 

voices,  sans  savoir  pourquoi  ?  Jusqu'a  nouvel  ordrc,   nous  devons  done  voir 
dans  les  mauvais  temps  en  question  unc  simple  coincidence. 

Je  no  veux  pas  abuser  plus  longtcmps  de  votre  attention.  Vous  voyez  que  si 
les  cometes  ne  sont  pas  si  terribles  qu'on  le  dit,  elles  restent,  abiendes  6gards, 
des  aslrcs  mysl<Srieux;  leur  origine,  leur  nature,  celle  de  la  lumiere  qu'elles 
nous  envoienl,  leur  destine'e,  sont  encore  mal  connues;  je  vous  ai  dit  ce  qu'oii 
cii  savait  ot  vous  avcz  vu  qu'on  n'en  sait  pas  grand  chose. 


LA  DECIMALISATION   DE  L'HEURE 


ET 


DE  LA  CIRCONFERENCE 


LEclairage  electrique,  1.  11,  p.  52g-53i  (12  juin  1897). 


M.  Cornu  a  public,  dans  un  des  num&ros  precedents,  un  fort  interessant 
article  sur  les  projets  de  decimalisation  du  temps  et  de  la  circonference. 

Pour  faire  connaitre  aux  lecteurs  de  U  Eclair  age  toutes  les  opinions,  je 
voudrais  reproduire  quelques-unes  des  raisons  que  j'ai  fait  valoir  dcvant  la 
Commission,  institute  pour  etudier  cette  question. 

La  question  presente  un  aspect  complexe  :  bien  des  intents  differents  etaient 
a  manager,  on  ne  pouvait  aboutir  qu'a  une  cole  mal  taillee. 

De  pareilles  solutions  ne  satisfont  parfaitement  personne  et  il  est  aise,  en  los 
jugeant  d'un  point  de  vue  exclusif,  de  les  accabler  de  critiques. 

Mais  il  suffit  qu'elles  r<5alisent  un  progr£s  pour  que  Ton  s'y  r^signe. 

Pour  mon  compte,  mes  preferences  etaient  pour  le  sysl&me  Sarrauton;  j'ai 
neanmoins  accept^  de  faire  le  rapport  bien  qu'une  solution  diff^rente  ait 
pr^valu. 

Le  seul  point  essentiel  a  mes  yeux,  c'est  qujon  fera  disparaitre  les  «  nombres 
complexes  »  tels  que  8I)25m4o%  a5°  17'  i/f,  etc. 

Le  choix  des  unites  importe  peu  pourvu  qu'elles  soient  divisSes  decimalement. 

Je  crois  que  les  electricians  se  sont  exagere  les  inconvenients  qui  resulte- 
raient  pour  eux  de  la  reforme;  ceux  qu'engendrerait  la  necessite  de  renouveler 
les  chronomtoes  et  les  cercles  divis<§s  sont  bien  autrement  considerables. 


DECIMALISATION  DE  L'HEURE  ET  DE  LA  CIRCONFISRENCE.  677 

Voici  la  portion  du  rapport  qui  est  relative  au  syst&me  C.  G.  S. 

«  Pour  les  mecaniciens,  les  physiciens,  les  electriciens,  Funite  de  lemps  est 
la  scconde;  ils  se  servent  rarement  de  Fheure  et  de  la  minute,  de  sorte  qu'un 
changement  d'unite  seraitpour  eux  une  g6ne  presque  sans  compensation. 

«  Mais  ce  n'est  pas  tout;  dcs  trois -unites  fondamentales  :  longueur,  masse 
et  temps,  derivcnt  toutes  les  unites  secondaires,  on  ne  pourrait  toucher  a  la 
seconde  sans  modifier  en  m£me  temps  F unite  de  force,  etles  unites  electriques, 
ohm,  ampere,  volt,  etc. 

«  A  la  suite  de  longues  discussions,  les  phjsiciens  sont  arrives  a  un  systeme 
d'unites  parfailement  coherent  et  tout  a  fait  satisfaisant  pour  Fesprit.  Son 
av&nemenl  a  paru  un  progr&s  comparable  a  Finvention  du  systeme  metrique. 
Tl  est  clair  que  les  physiciens  ne  pourraient  Fabandonner  sans  repugnance. 

«  Sans  doute  un  changement  ne  rencontrerait  pas  des  obstacles  materiels 
insurmontables;  mais  Funiformite  des  mesures  electriques  est  une  conqu6te 
trop  recente  et  trop  pz^cieuse.  On  craindrait  de  la  compromettre  en  remettant 
tout  en  discussion. 

«  Gependant  les  physiciens  peuvent  conserver  la  seconde,  quand  m6me  les 
astronomes,  les  marins,  ou  m6me  le  public  adopteraient  Fheure  decimalisee. 

<c  Gette  dualite  aura-t-elle  quelque  inconvenient  ?  Je  ne  le  crois  pas. 

«  Les  industriels  ne  s'en  apercevront  m£me  pas. 

«   Pour  les  physiciens  de  laboratoire  ce  ne  sera  qu'une  g6ne  insignifiante. 

«  L'industriel  qui  emploie  Fohm  pour  mesurer  une  resistance  se  rappelle-t-il 
bioii  que  Fohm  est  une  vitesse  ?  En  lout  cas,  ce  souvenir  ne  peut  ni  le  g£ner, 
ni  lo  servir.  Pen  lui  importe,  par  consequent,  que  Funite  de  temps  qui  a  servi 
a  Forigine  pour  la  definition  de  Fohm  soil  ou  ne  soit  pas  celle  dont  les  astro- 
nomes font  usage  dans  des  recherches  toutes  differcntes. 

«  CetLe  circonstance  ne  pourrait  devenir  une  g6ne  que  dans  les  cas  ou  Fon  a 
a  mesurer  un  temps. 

«  Or,  dans  les  mesures  relatives ,  les  seules  que  les  industriels  aient  a  effec- 
tuer,  le  temps  n'interviejnt  pas.  Ni  dans  la  comparaison  de  deux  resistances,  ni 
dans  celle  do  deux  intensites,  ni  dans  celle  de  deux  forces  electromotrices,  on 
n'a  ^  mesurer  un  temps.  Toutes  ces  operations  peuvent  se  faire  sans  qu'a  aucun 
moment  on  ait  m&me  besoin  de  se  rappeler  qu'elle  est  Funite  de  temps 
employee;  pas  plus  que  le  bqutiquier  qui  mesure  de  la  toile  avec  un  m&tre  n'a 
besoin  de  se  rappeler  que  ce  m&tre  est  la  quarante-niillioni&me  partie  du 
meridien  terrestre. 


678  DECIMALISATION   DE  I/HEURE  ET  DE  LA  CIRCONFERENCE. 

«  Le  changemenl  d'unite  n'interesse  done  que  les  pliysiciens  qui  out  a  fairc 
des  determinations  absolues,  a  determiner  par  example  Fohm,  Tampere  et  le 
volt.  Eh  bien,  dans  ces  recherches,  on  pourra  continuer  a  se  scrvir  d'un 
chronomStre  a  secondes.  Sans  doute  ce  chronom&tre  sexagesimal  ne  pourra  plus 
que  difficilement  £tre  compare  aux  horloges  des  observaloires  devenues  deci- 
males.  Mais  qu'importe  ?  Ce  chronom&tre  ne  doit  nous  indiquer  qu'un  inter- 
valle  de  temps,  d'ailleurs  tr&s  court;  nous  n'avons  pas  besoin  de  le  remetlre 
a  Fheure. 

<c  Mais  poussons  les  choses  a  F  extreme;  faisons  une  hypoth&se  qui  ne  se 
realisera  sans  doute  que  dans  un  avenir  fort  eloigne;  les  astronomes  ont  adopto* 
1'heure  decimale;  cet  usage  js'est  repandu  dans  le  public  et  il  est  devenu  telle- 
ment  general  que  Ton  ne  peut  plus  se  procurer  chez  les  horlogers  de  chrono- 
mStres  a  secondes. 

«  Quelle  g6ne  en  resultera-t-il  pour  les  rares  pliysiciens  qui  auront  a 
determiner  la  valeur  absolue  de  Fohm  ?  II  auront  a  efFectuer  une  multplication 
par  36. 

«  Et  pour  leur  <§viter  cette  operation,  on  imposerait  quotidienncment  des 
calculs  fastidieux  a  des  milliers  de  marins,  a  des  millions  d'£l&ves  ou  d'anciens 
<3l&ves  des  ^coles  primaires. 

«  A-t-on  plus  souvent  a  determiner  la  valeur  absolue  de  Fohm,  ou  bicn  a 
faire  le  point  &  la  mer,  a  additionner  deux  angles  ou  deux  temps  ? 

«  Que  reste-t-il  done  ?  Une  anomalie  purement  th6orique.  II  y  aura  deux 
unites,  Fheure  pour  les  astronomes,  la  seconde  pour  les  physiciens;  cela  est 
certainement  peu  satisfaisant  pour  Fesprit. 

«  Mais,  en  somme,  ces  deux  unites  existent  deja  :  les  electriciens  eux-m6mcs 
emploient  concurremment  Famp6re-heure  et  le  coulomb.  Le  rapport  de  la 
seconde  a  Fheure  deviendra-t»il  plus  complique  quand  les  astronomes  ne 
compteront  plus  en  secondes  ? 

«  L'anomalie  existe  done  dej^i;  seulement  elle  paraitra  plus  choquante, 
parce  qu'elle  aura  disparu  ailleurs. 

<c  En  resume,  on  ne  voit  pas  pourquoi  les  physiciens  interdiraient  un 
progr£s  aux  astronomes  et  au  public,  uniquement  parce  qu'ils  ne  peuvent  pas 
eux-m6mes  en  profiler .  » 

A  cette  citation,  je  n'ajouterai  qu'un  mot. 
La  question  pent  se  poser  ainsi  : 


DECIMALISATION  DE  L'HEURE   ET   DE  LA  CIRCONFERENCE.  679 

Nous  uvons  pour  le  moment  quaLrc  unites  de  temps;  le  jour,  1'heurc,  la 
minulc  ot  la  seconde. 

Avec  le  nouvoau  sysl&me  on  on  conservcra  trois,  le  jour  et  1'heurc  pour  les 
astronomes  ot  le  public,  la  seconde  pour  les  mecaniciens  et  les  physiciens. 

C'cst  la.  un  inconvenient  evident. 

Mais  cet  inconvenient  peut-on  Peviter  ? 

Les  electric  lens  sont-ils  disposes  a  renoncer  a  la  seconde. 

La  campugnc  qn'ils  mciient  actuellement  prouve  bien  le  contraire. 

Lo  public  cst-il  dispose  a  renoncer  a  1'heure  ? 

Los  astrononies  cux-m£mes  peuvent-ils  y  renoncer  ? 

En  tout  cas,  s'ils  le  faisaient,  ce  ne  serait  pas  pour  adopter  la  seconde,  niais 
le  jour;  11  y  aurait  done  encore  deux  unites,  le  jour  et  la  seconde. 

Si  cot  inconvenient  est  accepte,  vaut-il  mieux  avoir  a  changer  d'unite,  de 
temps  en  temps  par  Tin  calcul  simple,  touj.es  les  fois  que  1'on  passera  de  la 
lecture  d'tm  traite  d'astronomie  a  celle  d'un  traite  d'electricite  ? 

Ou  l)ieii  dcvra-t-on,  comme  par  le  passe,  changer  trois  fois  d'unite,  dans 
Venonce  (Pun  seul  nom.bre^  en  disant  8h,  i4m?  25S. 

Un  progr^s  partiel  vaut~il  mieux  que  pas  de  progr&s  du  tout  ? 


NOTES   ET   COMMENTAIRES 


PREMIERE  PARTIE 


FONCT10N  PERTURBATRICE 
ET  PER10DES  DES  1NTEGRALES  DOUBLES. 

Soient  deux  corps  attires  par  un  corps  principal  et  A  leur  distance  mutuelle. 
Chaque  corps  soumis  a  la  seule  action  du  corps  principal  aurait  un  mouvement 
keplerien.  Par  suite  de  Taction  reciproque  des  deuxpetits  corps  Tun  sur  Pautre,  le 
mouvement  reel  n'est  pas  un  mouvement  keplerien.  Les  forces  qui  modifient  le 
mouvement  keplerien  derivent  d'une  fonction  de  force  designee  sons  le  nom  de 
fonction  perturbatrice.  La  fonction  perturbatrice  se  compose  d'unepartie  principal  e 
et  d'une  partie  complementaire  dont  les  developpements  en  series  ainsi  que  ceux. 
de  leurs  derivees  se  deduisent  du  developpement  de  A"1.  Les  coefficients  du  deve- 
loppement  de  cette  quantite  ont  ete  etudies  par  LAPLACE  dans  le  cas  ou  les  orbites 
sont  circulaires  et  leurs  plans  confondus  (coefficients  de  Laplace),  par  TISSERAND 
dans  le  cas  oil  les  orbites  sont  circulaires  et  leur  inclinaison  mutuelle  quelconque 
(polynomes  de  Tisserand),  par  NEWCOMB  dans  le  cas  general  (operateurs  de 
Newcomb). 

Les  developpements  de  la  quantite  A-1  peuvent  prendre  la  forme  suivante  : 


avec 

T  QEOito^  ass^a_l 

* 


(T  QEOito 

Am'm'-J]    a-Hy-tt/ 


1'inlegration  s'effectuant  suivant  les  cercles  |a;|  =  i,  (7|=i. 
On  a  pos^  : 

l  =  u-esmu,        x  =  W«,    .    l'=u'-  e1  sin  of,        /=Ete/. 

Lorsqpe  les  moyens  mouvements  des  petites  planeles  sont  presque  commensu- 
H.  P.  -  VIII.  86 


682  NOTES  ET  COMMENTAIRES. 

rabies,  certains  termes  de  la  fonction  perturbatrice  acquierent,  malgre  leur  rang 
eleve,  une  importance  considerable  par  suite  de  la  presence  de  petits  diviseurs, 
Apres  FJLAMME,  Poincare  a  etabli  des  principes  qui,  bases  sur  la  determination  des 
points  singuliers,  sont  propres  au  calcul  des  valeurs  approchees  de  ces  coefficients 
et  cela  sans  connaitre  les  termes  qui  precedent. 

Cette  determination  des  points  singuliers  est  extremement  difficile  et  elle  n'a  pu 
etre  appliquee  qu'a  des  cas  particuliers  du  probleme  des  trois  corps.  (  Voir 
chap.  XXIII  du  t.  2  des  Legons  de  Mecanique  celeste}. 

Poincare  a  egalement  calcule  la  valeur  approchee  des  coefficients  A  et  B  pour  de 
grandes  valeurs  de  m  et  de  m*  en  recherchant  encore  les  points  singuliers  d'une 
certaiixe  fonctioa. 

Entre  ies  coefficients  de  Laplace,  il  existe  des  relations  de  recurrence.  Si  des 
relations  analogues  existaient  dans  le  cas  general  entre  les  coefficients  A.mmr  ou 
Bmmfy  le  calcul  de  ces  coefficients  serait  evidemment  simplified  Poincare  s'est 
attaque  a  ce  probleme  par  la  consideration  d'une  integrate  double  de  la  forme 


(  Voir  chap.  XXI  du  t.  2  des  Lecons  de  Mecanique  celeste.)     • 

Les  integrates  II  sont  des  fonctions  des  elements,  par  exemple  des  grands  axes, 
des  excentricites  et  des  inclinaisons  et  Poincare  montre  qu'elles  peuvent  se  require 
a  un  certain  nombre  d'entre  elles  lineairement  ind^pendantes.  Si/et  w  sont  res- 
pectivement  les  degres  de  F  et  de  Q,  il  y  a  au  plus  8(/-h  &))2  expressions  II  dis- 
tinctes.  Ce  nombre  se  reduit  a  4(/-f"w)2  si  les  polynomes  F,  &,  H  sont  syme- 
triques.  En  appliquant  ces  resultatsaux  coefficients  A/n/n7,  B/n/w7,  Poincar^  montre 
que  le  nombre  des  coefficients  A/nm7  distincts  est  egal  a  36  et  que  le  nombre  des 
coefficients  B/n/n7  est  egal  a  16.  Si  les  orbites  sont  circulaires,  le  nombre  des  coeffi- 
cients independants  est  egal  a  4- 

LAMBERT  (t.  26,  1920,  Memoires  (Ann.  Observ*  de  Pari$)}  supposant  connus  les 
quatre  coefficients  pour  une  valeur  de  Tinclinaison  des  orbites  et  pour  une  valeur 
particuliere  du  rapport  des  rayons,  a  cherche  quel  parti  on  pouvait  tirer  de  cette 
connaissance  pour  le  cas  ou  les  elements  out  des  valeurs  differentes. 

Poincare  a  e*galement  indique  une  methode  prop  re  a  Tetude  de  la  convergence 
des  series  qui  representent  les  coefficients  A.mmf  et  Bm/n;  fonctions  des  puissances 
des  excentricites  et  des  inclinaisons  (chap.  XX  du  t.  2  des  Le$on$  de  Mecanique 
celeste).  Cette  methode  a  ete  appliquee  par  Poincare  dans  le  cas  ou  les  excentri- 
cites sont  nulles  et  celui  ou  Tinclinaison  est  nulle  et  par  H.  VON  ZBIPEL  dans  le  cas 
general  (Arkiv  for  matematik,  astronami  a.  fysik,  Bd  6,  n°  33). 


NOTES  ET  COMMENTAIRES.  533 

Les  methodes  ingenieuses  et  originales  que  Poincare  a  imaginees  pour  la  resolu- 
tion des  diflerents  problemes  enumeres  ci-dessus  sont  d'une  application  ires  difficile 
et  de  nombreuses  questions  meriteraient  encore  une  etude  attentive  et  approfondie. 


DEUXIME  PARTIE 


FIGURE  DE  LA  TERRE. 

L'aplatissenaent  de  la  Terre  peut  etre  determine  par  de  dedicates  observations 
geodesiques.  Les  valeurs  successivetnent  admises  pour  Tinverse  de  i'aplatissement 
sont  les  suivantes : 

Clarke  (1880) 298,6 

Ifelmert  (1907) 298,8 

Hayford  (1909) 297 

Ilelmert  (igiS) 296 

Helbronner  (1920) 298,8. 

En  1910,  BROWN  a  montre  que  la  valeur  294  conviendrait  a  la  theorie  de  la  Lune. 
A  partir  de  mesures  de  parallaxes  eflfectuees  au  Cap  et  a  Grenwich,  W.D.  LAMBERT 
a  obtenu  en  1928  la  valeur  298,5. 

L'etude  de  la  figure  d'equilibre  d'une  masse  fluide  heterogene  discontinue  et  Tetude 
de  la  figure  d'equilibre  d'une  masse  fluide  hete'rogene  continue  permettent  d'etablir 
des  relations  entre  la  valeur  de  I'aplatissement  et  la  constante  de  la  precession 
deduite  de  la  theorie  de  Ja  rotation  de  la  Terre  el  de  Tobservation. 

En  tenant  compte  des  termes  de  Tordre  de  la  seconde  puissance  de  la  vitesse 
angulaire  de  la  terre  o>,  Poincare  montre  qu'il  j  a  disaccord  entre  les  valeurs  de* 
Taplatissernent  donnges  par  les  mesures  geodesiques  (CLARKE,  298,6)  et  la  theorie 
de  la  rotation  de  la  Terre  (298,8)  (TISSERAND,  Mecanique  celeste,  t.2,  1891,  p.  2s4). 

En  tenant  compte  des  termes  de  Tordre  de  la  quatrieme  puissance  de  la  vitesse 
angulaire,  M.  WAVRE,  montre  qu'il  y  a  accord  entre  les  mesures  geodesiques  et  les 
mesures  precessionnelles.  A  partir  des  relations  citees,  M.  WAVRE  trouve  que 
Tinverse  de  Paplatissement  de  la  Terre  est  compris  entre  29^,4  et  296,5,  nombres 
plus  approches  que  le  precedent  de  la  valeur  de  Clarke  (WAVRE,  Figures plunetai- 
res  et  geodesic,  i^2)- 

L'introduction  par  M.  WAVRE  des  termes  de  la  quatrieme  puissance  de  co  a  permis 
a  M.  TIEROV  de  trouver  pour  la  densite  superficielle  de  la  Terre  une  valeur  iheo- 


gg^  NOTES   ET  COMMENTAIRES. 

rique  voisine  de  la  valeur  observee  (2,60).  La  loi  de  Roche  donne  alors  une  valeur 
pouvant  aller  jusqu'a  2,6  au  lieu  de  la  valeur  2,1  obtenue  en  se  limitant  aux 
termes  co2. 

Les  etudes  seismologiques  modernes  permeltent  dese  representer  la  structure  de 
la  Terre.  La  Terre  serait  formee  d'un  noyau  central  sur  lequel  reposeraient  trois 
couches  et  Fecorce  terrestre.  M.  BULLEN  represente  les  densites  p  par  les  formules 
suivantes  : 

Entre      35  et    474km  de  profondeur 3,29 -h  0,000 843  d 

»         474fitnookm  »  3,92 -h  0,000 655  df 

»       nooet29ookm  4^  10 -ho, ooo 494^- 

Pour  le  noyau  : 

12,08  —  o ,  ooo  ooo  1 9  r- 

(r=  rayon  de  la  couche  ;  d=i  6Sj ikm  —  r). 

( BULLEN,  Suppl.  geophysique  des  Monthly  Notices,  vol.  Ill,  n°  9,  ig36.) 
(FABRE,  Bull,  astroti.,  t.  11,  p.  3i3-326.) 

Page  i38.  —  A.  partir  de  Tequation  3,  le  calcul  de  Poincare  comporte  des  erreurs 
de  signes  qui  entachent  les  conclusions  relatives  a  la  loi  des  densites. 


TR01SIME  PARTIE 


THEORIE  DES  MAREES. 

L'analyse  de  la  Theorie  des  marees  de  Poincare  a  ete  presentee  magistralement 
par  H.  VON  ZEIPEL  dans  le  n°  38  des  Acta  Mathematica,  1921  et  tout  dernierement 
par  M.  GOUGENHEIM  dans  une  briliante  Conference  faite  a  TEcole  Poly  technique. 

La  Theorie  des  marees  de  Poincare  repose  sur  deux  methodes  :  la  methode  de 
Fredholm  et  la  methode  de  Ritz.  L'application  pratique  de  la  methode  de  Fredholm 
conduit  a  des  calculs  tres  compliques  et  BLONDEL  et  Mmo  CHANDON  ont  applique  la 
methode  de  Ritz  a  Petude  des  marees  de  la  mer  Rouge. 

La  prediction  des  marees  en  un  lieu  donne  est  pratiquement  resolue  au  moyen 
des  observations.  Le  phenomene  des  marges  interesse  surtout  les  theoriciens  qui 
de'sireraienl  connaitre  tous  les  aspects  de  Tinfluence  de  la  maree  en  un  point  quel- 
conque  des  Oceans. 

Parmi  les  oeuvres  les  plus  recentes  qui  traitent  de  la  Theorie  des  marees,  je 
citerai  Texpose  critique  de  la  Theorie  des  marees  par  FICHOT,  Annales  die  Bureau 
des  Longitudes,  t.  11,  1988  et  t.  12,  1949. 


NOTES  ET  COMMENTAIRES.  685 


QUATRIEME  PART1E 


THEORIE  DE  LA  LUNE. 

La  complcxite  et  les  difficultes  presentees  par  I'elaboration  d'une  Theorie  de  la 
Lune  ont  attire  les  malhematiciens  les  plus  illustres  de  NEWTON  a  BROWN.  Poincare 
ne  devait  pas  echapper  a  Fattrait  d'un  probleme  repute  «  infernal  ».  H,  VON  ZEIPEL 
a  analyse  Vceuvre  accomplie  par  Poincare  dans  ce  domaine  (Ada  Mathematics 
t.  88,  1921). 

Pour  montrer  le  labeur  enorme  exige  par  un  tel  travail,  je  signalerai  que 
DBUAUNAY  tiat  compte  de  i/Joo  inegalites  et  qu'il  fallut  deux  generations  de  calcula- 
teurs  pour  etablir  les  tables  basees  sur  sa  theorie.  NEWCOMB  et  BROWN  consacrerent 
presque  entierement  leur  vie  a  la  resolution  de  ce  probleme  qui  n'avait  apporte 
que  des  deceptions.  Aucune  theorie  ne  s'adaptait  a  la  realite  et  des  ecarts  subsis- 
taient  toujours  entre  la  theorie  et  Pobservation.  Les  lois  de  Newton  ne  pouvaient 
etre  mises  en  doute  et  Hiypothese  de  la  variation  de  la  vitesse  de  la  rotation  de  la 
Terre  permet  Pexplication  des  disaccords  observes. 

Le  mouvement  de  la  Lune  ne  satisfait  a  la  theorie  de  Brown  qu'a  la  condition 
d'introduire  un  terme  empirique  important  et  les  petites  fluctuations  dues  a  Tirre- 
gularite  de  la  vitesse  de  rotation  de  la  Terre.  DE  SITTER  a  montre  qu'il  etait  inutile 
de  tenir  compte  du  terme  empirique  de  Brown  si  au  lieu  du  temps  terrestre  on 
utilisait  le  temps  newtonien. 

Ainsi  le  genie  des  plus  grands  savants  avait  enfin  dompte  le  mouvement  si  capri- 
cieux  de  notre  satellite. 

Disposant  d'une  theorie  solidement  etablie,  les  astronomes  ont  oriente  leurs 
recherches  vers  une  confrontation  systematique  de  la  theorie  et  de  Tobservation  et 
ils  se  sont  surtout  attaches  a  recueillir  les  observations  les  plus  precises  de  la  Lune. 
Aux.  observations  meridiennes  se  sont  ajoutees  les  observations  des  occupations  des 
etoiles  par  la  Lune.  Le  probleme  des  occultations,  en  apparence  si  simple,  pre- 
sente  pratiquement  de  nombreuses  difficultes  dues  aux  irregulariles  du  bord 
lunaire.  Cette  etude  du  bord  lunaire  est  li^e  a  une  connaissance  precise  de  la  Hbra- 
tion  de  la  Lune.  M.  BANICHIEWICZ,  M.  KOZIEF,  M.  YAKOVKIN  ont  apporte  leur  contri- 
bution a  1'e'tude  de  la  libration  et  M.  WBIMER  et  M.  WATTS  ont  entrepris  les  travaux 
de  determination  du  bord  lunaire. 

Les  discussions  des  observations  des  occultations  sont  publiees  dans  V Astronomical 


G8G  NOTES  ET  COMMENTAIRES. 

Journal  sous  la  direction  de  M.  BROUWER  et  les  resultats  obtenus  permettent  non 
seulement  Tetude  de  la  trajecloire  de  la  Lune  mais  aussi  celle  de  la  rotation  de  la 
Terre. 


CINQUIfiME  PARTIE 


THEORIE  DBS  PLANETES. 
Sur  la  determination  des  orbites  par  la  methode  de  Laplace. 

Du  point  de  vue  pedagogique,  la  methode  de  Laplace  est  d'une  exposition  plus 
facile  que  toutes  les  autres  methodes.  Cependant,  elle  a  ete  delaissee  par  tous  les 
calculateurs. 

Apres  avoir  presente  tous  les  avantages  de  cette  methode,  Poincare  en  a  publie 
une  nouvelJe  etude  qui,  pratiquement,  n'a  pas  eu  de  succes.  Si  ies  calculs  de 
Poincare  portent  bien  la  marque  de  son  imagination  fertile,  its  ne  sont  pas  pour 
autant  d'une  application  facile. 

II  appartenait  a  M.  DANJON  de  rendre  pratique  la  methode  de  Laplace  ((7.  jR. 
A  cad.  So.,  t.  231,  ig5o,  p.  678-676). 

A  partir  de  trois  observations,  M.  DANJON  introduit  une  methode  des  positions 
fictives  qui,  par  iteration,  fournit  une  orbite  provisoire  ;  cetle  orbite  provisoire  est 
ensuite  corrigee  en  utilisant  toutes  les  observations  disponibles. 

Des  erreurs  de  signes  conamises  par  Poincare  dans  son  etude  Sur  la  determi- 
nation des  orbites  par  la  methode  de  Laplace,  n'alterent  en  rien  sa  conclusion. 

Solutions  periodiques. 

A  Tanalyse  penetrante  de  H.  VON  ZEIPEL  sur  les  travaux  de  Poincare  relatifs  aux 
solutions  periodiques,  il  faut  ajouter  Panalyse  claire  et  precise  de  M.  CHAZY  donnee 
,dans  une  Conference  faite  a  1'JEcole  poly  technique,  le  25  juin  ig5o. 

La  seule  contribution  a  presenter  ici  ne  peut  concerner  que  les  nombreux  travaux 
qui  ont  eu  leur  origine  dans  les  decouvertes  geniales  de  Poincare. 

L'etude  classique  du  mouvement  d'un  corps  s'eflfectue  en  deux  temps  : 

i°  Les  elements  de  Porbite  sont  d'abord  determines  en  supposant  le  corps  attire 
par  le  Soleil; 

2°  Puis  il  est  tenu  compte  de  Tattraction  de  tous  les  autres  corps  (calcul  des 
perturbations). 


NOTES   ET  COMMENTAIRES.  687 

En  1877,  HILL  prenait  comme  point  de  depart  de  sa  theorie  de  Torbite  lunaire 
une  trajectoire  voisine  de  celle  de  la  Lune,  mais  decrite  periodiquement  par  un 
astre  ideal.  Poincare  generalisail  le  Memoire  de  HILL  et  mettait  en  evidence  Texis- 
tence  de  solutions  periodiques  dans  le  probleme  general  des  trois  corps  : 

i°  Solutions  periodiques  de  la  irfl  sortc  :  les  inclinaisons  sont  nulles  et  les  excen- 
tricites  tres  petites; 

2°  Solutions  periodiques  de  la  2e  sorle  :  les  inclinaisons  sont  nulles  et  les  excen- 
tricites  finies; 

3°  Solutions  periodiques  de  la  3e  sorte  :  les  inclinaisons  ne  sont  plus  nulles. 

Toutes  les  solutions  periodiques  de  Poincare  dependent  d'un  nombre  de  cons- 
tantes  inferieur  a  celui  du  probleme  des  trois  corps.  II  en  resulte  que  ces  solutions 
sont  particulieres  et  n'auront  qu'un  domaine  duplication  restreint  : 

i°  Gas  ou  le  rapport  des  moyens  mouvements  des  deux  corps  soumis  a  Pattrac- 
tion  du  Soleil  est  vdisin  de  la  valeur  - — : —  (/'  etant  un  en  tier); 

2°  Gas  ou  le  mouvement  du  corps  etudie  presente  une  grande  inegalite. 

Ces  deux  cas  sont  justement  ceux  qui  defient  ou  qui  rendent  difficilement  appli- 
cable la  methode  classique  de  determination  des  orbites. 

DARWIN  a  etudie  par  voie  numerique  les  solutions  periodiques  du  probleme  des 
trois  corps  en  suppo$ant  une  masse  principale  et  deux  autres  masses  finies  dont  le 
rapport  des  masses  etait  10. 

L'ficole  danoise  avec  ses  brillants  mathematiciens  BUREAU,  THIELE,  E.  STROMGKEN, 
s'est  specialisee  dans  la  recherche  systematique  des  orbites  sirnples  du  probleme 
restreint  generalise,  par  application  d'une  methode  d'integration  numerique  des 
Equations  dififerentielles  du  probleme.  Cette  methode  consiste  a  calculer  pas  a  pas 
les  forces  agissantes  et  a  en  deduire  le  raouvement  resultant.  DARWIN  et  BROWN  ont 
egalement  etudie  analytiquement  les  solutions  periodiques  dans  le  cas  du  probleme 
restreint. 

PBRCHOT  et  MASCART  ont  applique  a  cette  question  la  theorie  des  solutions  perio- 
diques de  Poincare. 

SIMONIN,  HILL,  SCHWARZSCHILD  ont  montr^  combien  les  solutions  periodiques  etaient 
favorables  au  calcui  des  perturbations  des  petites  planetes  dont  la  duree  de  revolu- 
tion est  en  rapport  presque  rationnel  avec  celle  de  Jupiter. 

Dans  tous  les  travaux  (Snumeres  ci-dessus,  ii  est  suppose  que  les  trois  corps  res- 
tent  dans  le  m£me  plan  et  ce  sont  done  des  solutions  de  la  ire  et  de  la  2e  sorle  qui 
ont  ete  etudies.  H.  VONZEIPEL  a  consid^  les  solutions  de  la  3e  sorte  dont  ii  a  donne 


ggg  NOTES   ET   COMMENTAIRES. 

une  classification  des  differents  types  et  une  discussion  des  conditions  de  stabilite 
(Recherches  sur  les  solutions  periodiques  de  la  3e  sorte  dans  le  problems  de 
Jupiter,  Soc.  Roy.  des  Sciences  cTUpsala,  1904).  En  igi5  (Ark.,  t.  10,  n°  30) 
H.  VON  ZEIPEL  pnbliait  un  Memoire  sur  la  stabilite  des  solutions  periodiques  de  la 
ire  sorte  en  supposant  que  le  mouvement  des  petites  planetes  ne  se  poursuit  pas 
dans  le  plan  de  Torbite  de  Jupiter. 

L'application  des  methodes  de  Poincare  a  la  determination  des  orbites  des  petites 
planetes  presente  de  grandes  difficultes,  par  suite  de  Tiritroduction  de  petits  divi- 
seurs  qui  conduisent  a  la  divergence  des  series  representant  les  solutions  du  pro- 
bleme.  En  decomposant  1'orbite  en  parties  extremement  petites  et  en  assimilant 
chaque  partie  a  Torbite  osculatrice  obtenue  par  integration  des  equations  difTeren- 
tielles,  HEINRICH  a  mis  en  evidence  la  presence  de  ces  diviseurs.  Ceux-ci  etant 
connus,  HEINRICH  choisit  pour  solution  periodique  de  depart  une  solution  ne  con- 
duisant  pas  a  Pintroduction  des  petits  diviseurs,  et  il  tient  egalement  corhpte  de  la 
remarque  suivante  :  «  les  oscillations  seculaires  des  lignes  des  apsides  sont  la  vraie 
cause  dc  Pimmensite  de  Tamplitude  des  oscillations  instantanees  et,  par  la.,  de  la 
divergence  des  series  pour  ce  qui  concerne  les  equations  aux  variations  ». 

La  methode  de  Heinrich  s'est  montree  feconde  et,  par  son  application,  il  a  mis 

en  evidence  pour  le  type  de  commensurabilite  £- une  multiple  infinite  de  solu- 
tions a  periode  s^culaire  formant  la  continuation  analytique  des  solutions  de 
irc  sorte  de  Poincare  a  courte  periode. 

Parmi  les  travaux  les  plus  remarquables  parus  ces  dernieres  annees,  je  cilerai  la 
these  de  M.  FABRE  sur  Les  mouvements  recurrents  en  Mecanique  celeste  et  la 
variation  des  elements  des  orbites  (Bull,  astron^  t.  10,  1987,  et  11,  1988).  Un 
corps  celeste  est  mobile  sous  Faction  d'un  corps  central  fixe  et  d'un  anneau  substilue 
aux  astres  perturbateurs.  Dans  le  cas  ou  le  champ  de  forces  possede  un  axe  de 
revolution  et  un  equateur,  M.  FABRE  applique  les  methodes  de  Birk6fFpour  etablir 
Texistence  de  solutions  a  longues  periodes  pour  les  equations  du  mouvement  relatif 
dans  le  plan  meridien.  M.  FABRE  utilise  les  solutions  periodiques  de  Poincare 
lorsque  le  potentiel  est  une  fonction  periodique  du  temps  et  lorsqu'il  y  a  commen- 
surabilite approchee  entre  les  moyens  mouvements  de  la  planete  perturbee  et  de  la 
planete  perturbatrice. 


ERRATA 


Pago  i3S,  tiqualion  (3),  au  lieu  de 


///'C? 

r  „    ay/T  a 

J         Yi2-j-2 


Pago  357,  ligno  12,  « 

Soient  B'^  B;S,  B^SJ  B; 
lire 

Soient  B'1?   B;,}  B^5   B; 

Pagt*  370,  u  I'avanL  derni^jre  lignc,  aw  lieu  de 

f  pour  T  =  o. 
lire 

y'  pour  T  =  o. 

Pages  377,  ligno  P.C),  au  lieu  de 


Pago  401,  lignc  26,  au  lieu  de 


lire 


^.  P.  _  vill.  87 


TABLE  DES  MATIERES 

DU  TOME  VIII. 


Pages. 

Analyse  de  ses  travaux  scientifiques,  par  Henri  Poincare  (Acta  Math.j  t.  38,  1921, 
p.  xio-zr 4-iz5) *. i 

PREMIERE  PARTIE.  —  Fonction  perturbatrice  et  periodes  des  integrales  doubles. 

\.  Sur  le  devetoppemenl  approche  de  la  fonction  perturbatrice  (C.  JR.  Acad.  Sc.: 

t. 112,  1891,  p.  269-278) 5 

2.  Sur  le  dcveloppenient  de  la  fonction  perturbatrice  (Bull,  astron.,  t.  14,  1897, 

p.  449-466) 10 

3.  Sur  Je  developpement  approche  de  la  fonction  perturbatrice  (C.  ft.  Acad.  5c., 

t.  126,  1898,  p.  870-378) 27 

4.  Developpement  de  la  fonction  perturbatrice  (Bull,  astron.,  1. 15,  1898,  p.  70-71).      3i 

5.  Developpement  de  la  fonction  perturbatrice  (#&£/.  astron.,  t.  15,  1898,  p.  449- 

464) 33 

6.  Sur  les  periodes  des  integrates  doubles  et  le  developpement  de  la  fonction  per- 

turbatrice  (C.  JR.  Acad.  Sc.,  t.  124,  1897,  P-  1269-1260) 48 

7.  Sur  les  periodes  des  integrates  doubles  et  le  de'veloppement  de  la  fonction  per- 

turbatrice (/.  Math.,  5°  serie,  t.  3,  1897,  p.  208-276) 5o 

8.  Sur  les  periodes  des  integrates  doubles  et  le  developpement  de  la  fonction  per- 

turbatrice (BulL  astron.,  t.  14,  1897,  p.  353-354) no 

9.  Sur  les  periodes  des  integrales  doubles  (/.  Math.^  6e  serie,  t.  2,  1906,  p.  i35- 

189).  Voir  GEuvres  de  Henri  Poincarg,  t.  Ill,  p.  493-539 1 12 

DEUXIISME  PARTIE.  —  Figure  dela  Terre. 

10.  Sur  la  theorie  de  la  precession   (C.  JR.  Acad.  Sc.,  t.  132,  1901,  p.  5o-55) ii3 

11.  Sur  la  precession  (C.  JR.  Acad.  Sc.,  t.  132,  1901,  p.  291-292) 118 

12.  Sur  la  figure  de  la  Terre  (C.  JR.  Acad.  Sc.,  t.  107,  1888,  p.  67-71) 120 

13.  Sur  la  figure  de  la  Terre  (BulL  astron.^  t.  6,  1889,  p.  5-n) is5 

14.  Sur  la  figure  de  la  Terre  (BulL  astron.,  t.  6,  1889,  p.  49-6o) i32 

15.  Les  mesures  de  gravite  et  la  Geodesic  (BulL  astron.,  t.  18,  1901,  p.  5-89) i43 

16.  Sur  les  deviations  de  la  verticale  en  Geodesic  (BulL  astron.,  1. 18, 1901,  p.  267- 

276) J75 


692  TABLE  DES  MATURES. 


TROISIEME  PARTIE.  —  Theorie  des  Marees. 

Pages. 

17.  Sur  Pequilibre  des  mers  (C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  118,  1894,  p.  948-962)  ...........     198 

18.  Sur  Pequilibre  et  les  mouvements  des  mers  (J.Math.,  5eserie,  t.  2,  18965  p.  67- 

102)  ....................................................................     198 

19.  Sur  1'equilibre  et  les  mouvements  des  mers  (/.  Math.^  5C  serie,  t.  2,  1896,  p.  217- 

262  )  ...................................................................     287 

20.  Sur  un  the'oreme  general  relatif  aux  marees  (Bull,  astron.,  t.  20,  1908,  p.  21  5- 

229)  ....................................................................     276 

21.  Anwendung  der  Theorie  des  Integralgleichungen  auf  die  Flutbewegung  des 

Meeres  (Seeks  Vortrftge,  Univ.  de  Gottingue3  1909,  p.  12-19)  ...............     289 

QUATRIEME  PARTIE.  —  Theorie  de  la  Lune. 

22.  Sur  les  equations  du  mouvement  de  la  Lune  (Bull,  astron.,  t.  17,  1900,  p.  167- 

204)  ...............................................  >  ....................    297 

23.  Sur  les  petits  diviseurs  dans  la  theorie  de  la  Lune  (Bull,  astron.,  t.  25,  1908, 

p.  32i-36o)  ..............................................................     332 

24.  Sur  le  mouvement  du  pe'rigee  de  la  Lune  (Bull,  astron.^  1.  17,  1900,  p.  87-104).     367 

25.  Sur  le  determinant  de  Hill  (Bull,  astron.,  t.  17,  1900,  p.  i34-i43)  ............     383 

GINOUIEME  PARTIE.  —  Theorie  des  Planetes. 

26.  Sur  la  determination  des  orbites  par  la  methode  de  Laplace  (Bull,  astron^ 

t.  23,  1906,  p.  161-187)  ...................................................     393 

27.  Les  solutions  periodiques  et  les  planetes  du  type  d1Hecube(J?M^/.  astron.,  1.  19, 

igo2>  p.  177-198)  ........................................................     4i7 

28.  Sur  les  planetes  du  type  d'Hecube  (Bull,  astron.,  t.  19,  1902,  p.  289-810)  .....     437 

29.  Note  sur  la  stabilite  de  Panneau  de  Saturne  (Bull,  astron.,  t.  2,  i885,  p.  £07- 

" 


30.  Sur  les  satellites  de  Mars  (  C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  107,  1888,  p.  890-892)  .........     459 

SIXIEME  PARTIE.  —  Quadratures  mecaniques* 

31.  Sur  les  quadratures  mecaniques  (Bull,  astron.,  t.  16,  1899,  P-  882-387)  ........     461 

S2.  Observations  au  sujet  de  Particle  precedent  (Bull,  astron.,  1.  18,  1901,  p.  406-420),     467 

SEPTIBME  PARTIE.  —  Hypotheses  cosmogoniques. 

33.  Sur  la  precession  des  corps  deformables  (Bull,  aslrort.,  t.  27,  1910,  p.  321-356).     481 
34  Bemarque  sur  Phypothese  de  Laplace  (Bull,  astron.,  t.  28,  1911,  p.  25i-266)...     5i5 

HmxiEME  PARTIE.  —  Articles. 

35.  Le  probleme  des  trois  corps  (JRevue  generate  des  Sciences,  t.  2,  1891,  p.  i-5)..     629 

36.  Sur  la  stability  du  systeme  solaire  (Revue  scientifique,  fc  sdrie,  t.  9,  1898 

P-  609-6x8)  ............................................................  '    538 


TABLE  DES  MATURES.  6g3 

Pages*. 

37.  Note  sur  la  XVIe  Conference  de  P  Association  geodesique  Internationale  (Annuaire 

du  Bureau  des  Longitudes,  1911,  p.  A.i-A.29)  ...........................     548 

38.  Le  demon  d'Arrhenius  (Hommage  &  Louis  Olivier^  Paris,  1911,  p.  281-287).  .  .     564 

NEUVIEME  PARTIE.  —  Rapports. 

39.  Rapport  sur  le  projet  de  revision  de  1'arc  meridien  de  Quito  (C.  JR.  Acad.  Sc., 

t.  131,  1900,  p.  215-236)  ..................................................     671 

40.  Rapport  pre'sente  au  nom  de  la  Commission  chargee  du  controle  scientifique  des 

operations  geodesiques  de  I'Equateur  (C.  R.  Acad.  Sc.,  t.  134,  1902,  p.  965- 

972)  ......................................  f  .........  .....................     689 

41.  Rapport  sur  les  operations  ge'odesiques  de  I'Equateur  (Assoc*  geod.  intern*, 

t.  14,  p,  113-127)  ........................................................     602 

42.  Rapports  sur  les  operations  geodesiques  de  PEquateur  en  1908,   1904  et  1905 

(Assoc.  geod*  intern^  t.  15,  p.  289-804)  ..................................     621 

43.  Rapport  sur  la  proposition  d'unification  des  jours  astronomique  et  civil  (Annuaire 

du  Bureau  des  Longitudes^  1896,  p.  E.i-E.io)  ...........................     642 

44.  Rapport  sur  les  resolutions  de  la  Commission  chargee  de  Tetude  des  projets  de 

decimalisation  du  -Temps  et  de  la  Circonference  (Archives  du  Bureau  des 
Longitudes,  p.  1-12)  ....................................................     648 

DixtEME  PARTIE.  —  Conferences. 

45.  Conference  sur  les  cometes  (Bull.  Soc.  ind.  de  Mulhouse,  t.  80,  1910,  p.  3n- 

323)  ................................................  ;  ...................    665 

46.  La  decimalisation  de  1'Heure  et  de  la  Circonference  (L:  'Eclair  age  electrique^ 

t.  11,  1897,  p.  529-53i)  ...................................................    676 


ERRATA 


IMPRIMERIE     GAtJTHIER-VILLARS 

55,  QUAI  DBS  GRANDS-AUGUSTINS  -  PARIS  \\ e 
110740     

Depot  legal,   Imprimeur,    igSa,    n°    779 
Depot  legal,      fidileur,       1962,    n°    446 

D'IMPRIMER  LE  i.r>  OCTOBRE  1952 


130101