INSTITUT DE FRANCE
MUSÉE GONDÉ
CHANTILLY
LE
CABINET DES LIVRES
MANUSCRITS
TOME DEUXIÈME
BELLES-LETTRES
PARIS
LIBRAIRIE PLON
PLON-NOURRIT et C'% IMPRIMEURS-ÉDITEURS
RUE GARANCIÈRE, 8
1900
Tous droits réservés
Exemplaire réservé, imprimé pour
^a.Lû/z^z.^zzzi
)
MEMBRE DE L-INSTITVT
\t R
z
t. 2^
107830O
BELLES-LETTRES
I. — LINGUISTIQUE. RHÉTORIQUE
428
N° 912. Uguccio Pisanus : Liber deiuvationum.
In-4» (0,22 sur 0,17), mar. vert, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin,
fin du XIII" siècle, 238 fi"., 2 col. de 40 lignes, initiales rouges et bleues, 24 grandes
lettres en miniature, dont la plupart représentent des saints ou des scènes de la vie du
Christ.
L'ouvrage est précédé de deux prologues, dont le premier commence par
ces mots (f. 1) : « Bealus vir qui non abiit nec a mandatis ejus deviat... ».
Le texte commence au f. 2 \° par le mot « Augeo », et finit au f. 257 :
« Zoroastrum, minimum sydus. Explicit Ilugucio. Deo gracias. Jacobus do
Albona scripsit hune librum anno Domini m ce lxx, die veneris in vigilia
Omnium sanctorum, in civilate Senonis ». Le scribe a ajouté ces trois vers :
Scriptorem si quis linguis reprobarit iniquis,
Cerberus in baratri flumine mergat atri.
Sit scriptor sanus, sit sua sana manus.
Le volume se termine par une table alphabétique qui comprend 876 mots,
de « Augeo » à « Zona ».
Ugo ou Uguccione, de Pise, évoque de Eerrare en H90, mourut en 1210
(on l'a souvent confondu avec un autre Uguccione, qui était de Verceil et
qui fut évèque de Novare). Avant d'être élevé à l'épiscopat, notre Uguccione
n. 1
2 CHANTILLY. — LES xMANUSCRITS.
avait été professeur de décret et de jurisprudence ecclésiastique à Bologne ;
il y enseignait en 1178. Parmi ses élèves était le jeune Sinibaldo de Fieschi,
qui devait occuper avec tant d'éclat la chaire de saint Pierre : Innocent III
resta lami de son maître et lui témoigna toujours la plus grande confiance.
Uguccione paraît avoir pris peu de part aux luttes sanglantes qui agitaient
alors l'Italie; il resta voué à ses travaux et aux devoirs de son ministère,
nusant de sa très réelle influence que pour faire réussir des missions de paix
ot de conciliation. Une seule fois, Innocent lil fit appel à son dévouement :
lorsqu'après la mort de Piiilippe de Souabe le pape voulut constituer forte-
ment le parti guelfe et donna la marche d'Ancone à Azzolino dKste, c'est par
le concours d'Uguccione qu'il fit élire ce même Azzolino seigneur perpétuel
de Ferrare : « gubernator ot reclor gencralis et perpetuus dominus » (1208).
Ce titre pompeux n'empêcha pas le seigneur perpétuel d'être expulsé l'année
suivante par son rival Salingucrra, que soutenaient Ecelino, tyran de Vérone,
elle parti gibelin. L'arrivée de l'empereur Othon IV, qui venait on Italie pour
son couronnement, suspendit les hostilités. Le vainqueur et le vaincu rivali-
sèrent d'obséquiosité auprès de lui. Othon ne se prononça pas; mais déjà il
inclinait vers le parti hostile au pape, son ancien allié. Il traita Salinguerra
avec faveur, et se borna à mettre un podestat impérial à Ferrare. Lui-même
passa par cette Aille, et, à la requête de l'évêque, mit au ban de lEmpire,
par décret du 24 mars 1210, « omnes hereticos Ferrariie commorantes,
Patherenos sive Gazaras, vel quocumque nomine censeantur » (Gnostiques.
Manichéens). C'est le dernier acte auquel Uguccione ait pris part; il mourut
dans l'année.
Au milieu de ces graves événements, Uguccione avait dû régler une
affaire qui lui avait causé beaucoup d'ennuis et d'embarras. Un certain Boni-
face, abbé de Nonantola, avait géré les intérêts de sa communauté avec tant
de désordre et de prodigalité que les moines, menacés d'une ruine certaine,
réclamèrent au pape et à l'empereur (1197). L'évêque de Ferrare fut muni
de pleins pouvoirs et chargé do porter remède à cet état de choses : lalibé fut
déposé en 1198. Cette mission força Uguccione à de fréquents séjours à
Nonantola, et, comme il était fort docte, il passait ses meilleures heures dans
la bibhothèque du couvent. Il y étudia, entre autres livres, le Vocabulaire
LINGUISTIQUE. RHETORIQUE. 3
latin de Papias, ce qui lui donna l'idée de refaire l'ouvrage, mais en l'aug-
mentant et en y ajoutant surtout des indications et des développements sur
les étymologies. 11 exécuta son projet immédiatement, comme le témoigne
une chronique qui fixe à l'année 1198 la composition de ce « Liber diriva-
tionum, non ubique verax, sed ubique perfectus ».
Les manuscrits de ce couvent ne conservèrent pas seuls la trace des tra-
vaux d'Lguccione. Son livre, reproduit par la plume de nombreux copistes,
se répandit dans toute TEurope, et l'apparition en fut un événement assez
important pour être mentionné dans la curieuse chronique qui fut l'essai
typographique de Philippe de Lignamine (Chronica suminoruiii Pontificiiiii et
Imperatonini, Rom», 1474, f. 88 v"). Voici ce qu'il y en est dit : « Lguccio,
natione Pisanus, episcopus Ferrariensis agnoscitur, qui, datus adjutor a
Sede apostolica abbati Nonantulano, prodigo et indigno, ex libro Papie. qui
iUic est, librum derivationum composuit ». Enfin, au temps de Rabelais, la
réputation de notre auteur se soutenait encore, et le joyeux curé de Meudon
le met entre les mains des précepteurs de Gargantua.
Uguccione n'était pas indigne d'une estime si durable. 11 savait assez bien
le grec, et son vocabulaire, malgré des imperfections, fut consulté avec fruit
par ceux qui le suivirent dans cette voie difficile, particulièrement par Du
Gange, qui lui consacre un paragraphe de la préface de son Glossaire.
Voici du reste comment notre auteur, dans son second prologue, explique
le plan et l'objet de son livre : « Opus hoc igitur, divina favente gracia, com-
ponere statuimus, in quo, prœ aliis et post alios, vocahuloruni et significa-
cionum distinctiones, dirivacionum origines, ethimologiarum assignaciones,
interpretacionum repperientur exposiciones, quarum ignorancia latinitas,
naturaliter indiga, quadam doctorum pigricia non modicum cohartatur ».
Après quoi il nous dit sa patrie et son nom : « Si quis querat quis hujus operis
actor sit, dicendum est quod Deus. Si quis querat quis hujus operis fuerit
instrumentum, respondendum quodpatria Pisanus est, nomine Uguccio... ».
Le vocabulaire d'Lguccione n'a pas été imprimé, mais il en existe de nom-
breux manuscrits. Gelui-ci a le mérite d'être fort ancien, avec date certaine,
très bien conservé et orné de curieuses miniatures.
Hôtel de Condé, 1654.
4 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
429-430
N"' 1562-1563. Alphabet et Lexique élément.xihe latin-fkançais,
2 vol. pet. in-12, mar. rouge, fil., fleurs de lys sur le dos et sur les plats, tr. dor.
{rel. «ne). — Joli ms. sur vélin, attribué à Damoiselet. Il se compose de 33 feuillets,
qui contiennent lA B G et un choix de mots latins avec leurs équivalents français; le
tout très bien exécuté en lettres d'or et d'azur; chaque page est encadrée d'un filet d'or.
Ces deux petits volumes paraissent avoir été faits pour donner les pre-
mières notions du latin à un jeune prince do la famille royale do France,
peut-être à l'un des fils do Louis XIV.
Bibliothèque Cigongne, n" 344.
431
N° 1133. Lexique italien-auabe.
In-4% demi mar. vert. — Papier, XIX» siècle, 681 pp.
Collection Standish.
432
N° 702. Aiustote : Rhetorica, traduction latine.
Petit in-f° (0,283 sur 0,205), veau marbré, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé.
— Vélin, XIV' siècle, 44 ff., 35 lignes à la page, grandes marges.
La Bibliothèque nationale possède deux manuscrits de cette traduction
(lat. 7694-7695); dans l'un, l'ouvrage est accompagné d'un commentaire de
Gilles de Rome; l'autre donne le nom du traducteur, Guillelmus.
Hôtel de Condé, 1673.
433
N" 590. CicÉitoN : La Uiiétoiuque, traduction fran(;aise du XIII' siècle.
In-f" (0,330 sur 0,243), mar. rouge, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin
à grandes marges, fin du xill' siècle, 164 feuillets, 2 col. de 32 lignes, 11 miniatures à
LINGUISTIQUE. RHÉTORIQUE. 5
fonds d'or, grandes lettres ornées, initiales rouges et bleues, rubriques rouges; sur la
première page du texte, armes et monogramme d'Antoine de Chourses et de Catherine
de Coëtivy.
Mon cher confrère Léopold Delislc ayant bien voulu me communiquer les
notes qu'il a prises sur ce manuscrit, notes qui doivent être par lui déve-
loppées dans les Notices et extraits des manuscrits (i) et dans le tome XXXIII de
V Histoire littéraire de la France, je ne puis mieux faire connaître le livre qu'en
les transcrivant ici :
« Dans les recherches auxquelles ont donné lieu les anciennes traductions
fran(;aises des auteurs de l'antiquité, il n'a point été question jusqu'ici d'un
travail entrepris à la fin du Xlir siècle sur un ouvrage de Cicéron dont la
mise en français présentait de grandes difficultés. Il s'agit des deux traités
qu'on appelait, au moyen âge, Rhetorica reliis ou prima et Rhelorica nova ou
secunda, et dont les véritables titres sont De Inœntioue lihri duo cl Ad Herenniiim
libri quatuor. La traduction, dont le seul exemplaire jusqu'à présent connu
est conservé à Chantilly, fut exécutée par un certain maître Jean d'Antioche,
à la requête d'un chevalier de l'IIùpital de Saint-Jean de Jérusalem, frère
Guillaume de Saint-Étienne. Elle fut achevée en 1282 à Saint-Jean-d'Acre.
« L'auteur de la traduction, « Johan d'Antioche que l'en apele de llarens »,
selon ses propres expressions, est, sans aucun doute, le même que « maystrc
Harent d'Anthioche », dont on connaît une traduction des Otia imperialia de
Gervais de Tilbury. Quant à Guillaume de Saint-Ktienne, chevalier de l'Hô-
pital, nous le coimaissons pour avoir été commandeur de Chypre de 1296 à
1303, et pour avoir composé un recueil de statuts et de documents relatifs à
l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (2), sur lequel M. Delaville Le Roulx (3)
a donné d intéressants détails.
« Maître Jean d'Antioche a fondu les deux rhétoriques de Cicéron en un
seul corps d'ouvrage, qu'il a intitulé « Rettorique de Marc Tulles Cyceron»,
et divisé en six livres, les deux premiers répondant aux deux livres du
(1) Depuis la rédaction de cette notice, M. Léopold Uelisle a publié dans le t. xxxvi de ce
recueil une « Notice sur la Rhétorique de Cicéron, traduite par maître Jean d'Antioche, ms. 590
du Musée Coudé ».
(2) Ms. français 6049 de la Bibliothèque nationale.
(3) Bibliothèque de l'Ecole des Charles, 1887, t. xi.viii.
6 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
De Inventione, et les quatre autres aux quatre livres du traité Ad Hereiwium.
Il a partagé le tout en 206 chapitres, formant une série unique et numérotés
i-ccvi ; les cotes i, ccv et ccvi ont été réservées à trois chapitres étrangers à
Tœuvre de Cicéron et qui servent d'annexés à la traduction de la Uhétoritiue.
« Le manuscrit conservé à Chantilly a été exécuté avec le plus grand soin;
c'est probablement l'exemplaire original. 11 a été soumis à une revision très
attentive peu de temps après qu'il eût été copié. Les résultats de cette
revision ont été consignés sur les marges et dans les interlignes avec beau-
coup de délicatesse, de façon à ne pas enlever au manuscrit le caractère d'un
livre de luxe. On souligna par de petits traits rouges ou par des points pres-
que imperceptibles les syllabes, les mots et les phrases qui étaient à
supprimer ou à modifier, et les leçons qu'on y substitua furent écrites en
caractères dune extrême finesse. Ces modifications portent à peu près exclu-
sivement sur la traduction des deux livres du De Inventione.
« Parmi les miniatures, signalons celles qui sont placées en tête des deux
premiers livres. F. 13, tableau divisé en deux compartiments (1) et repré-
sentant les inconvénients et les avantages de l'éloquence. Dans la partie supé-
rieure de la miniature, le peintre a figuré une scène d'émeute : un déma-
gogue, l'épée à la main, harangue la foule; les émeutiers ont commencé la
démolition d'un édifice. Dans la partie inférieure, un orateur parle avec
calme à un groupe de citoyens occupés à la construction d'un édifice. —
F. 45 v°, tableau divisé verticalement en deux compartiments : à gauche,
un artiste s'apprête à peindre une statue dressée sur une colonne; à droite,
des jeunes gens s'exercent à la lutte et à des jeux d'adresse. Le sujet de ces
peintures a été fourni par le passage dans lequel Cicéron rapporte comment
Zeuxis se prépara à exécuter une image de Jmion réclamée par la ville de
Crotone ».
Nous ignorons quel fut le sort du manuscrit depuis le moment où il sortit
de rOrient latin jusqu'au jour où il tomba entre les mains d'Antoine de
Chourses. iNous le trouvons à l'hôtel de Condé en 1654, avec les autres
manuscrits de la collection de Chourses-Coëtivy.
(i) Reproduit à la fin de ce volume.
LINGUISTIQUE. RHETORIQUE.
A
434
N" 886. CicÉRON. — « Les Accusations de Marc Tulles Cicero contre
C. Verres, citoyen de la ville de Romme, traduictes de latin en François
PAR Jehan de Luxembourg ».
In-4° (0,213 sur 0,143), veau marbré, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, XYI" siècle, 82 ff., 22 lignes à la page, initiales en or et couleurs.
Sur le premier feuillet sont peintes les armes de Luxembourg, surmontées
de la couronne de baron et accompagnées de la devise Ex unguibiis nosce
leones. Au verso de ce feuillet, dizain adressé à « Monsieur le Grant
Maistre ». F. 2, épitre dédicatoire : « Monsieur, pour ce que je sçay assez
que vous prenez plus de plaisir aux choses antiques et vertueuses et à celles
qui ont esté les plus estimées et les myeulx dictes que nulle autre personne
que je cognoisse en ce royaulme... » ; signée : « vostre humble et obéyssant
allyé. Jehan de Luxembourg ». Puis vient la traduction française des deux
« oraisons », dont chacune est précédée d'un « summaire et argument ».
Voici l'un des « célèbres et signalés personnages » qui ont dédié leurs
œuvres au connétable Anne de Montmorency, « entre lesquelz Jean de
Luxembourg, évesque de Pamiers, abbé d'Yvry et de Saint-Maur, un des
plus éloquents seigneurs de son siècle, print la peine de composer sa vie en
vers françois » (Duchcsne, Histoire de la maison de Montmorency, p. 421). Il
mourut en 1548, à Avignon.
Jean de Luxembourg pouvait se dire « allié » de Montmorency, car son
frère Antoine, comte de Brienne, avait épousé en lo3o Marguerite de Savoie,
sœur de M"" de Montmorency. 0 est donc après mars 1535 que le manuscrit
fut exécuté, et, comme il est dédié au « grand-maître », avant le 10 février
1538, jour où Montmorency reçut Tépée de connétable.
Hôtel de Condé, 1654.
435
N° 966. Matrouillet : Exercices littéraires.
In-8°, vélin blanc (anc. rel.). — Papier, XVI" siècle, 107 pp.
8 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Dissertations sur la science, la vertu, la vie bienheureuse, la lune, l'oeil,
la mort, le caméléon et le courtisan. Ainsi que nous l'apprend l'épître dédi-
catoire, ce volume fut présenté à M. Lescorchevel par J. du Ros, qui avait
recueilli ces discours, « il y a environ huit ans, à Condé sur Noire Eau en
Normandie », en suivant les leçons d'un « excellent professeur en rhéto-
rique », M. Matrouillet. A la garde on lit la signature « Harcourt », d'une
écriture du XVI' siècle.
Collection de Condé.
436
N° 1010. « Manuel poétique, contenant en abrégé l'idée de tous les
genres de poésie, et la notice de ceux qui y ont excellé dans tous les siècles
et chez toutes les nations » .
In-4", papier, XVIII« siècle, 47 ff., cart.
Collection de Condé.
II. — ÉPISTOLAIRES. DIALOGUES. POLYGRAPHES.
437
N" 651. CicERO : Epistol.« ad familiares.
Pet. in-f° (0,270 sur 0,195), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Ms. sur
papier, exécuté en Italie au XV» siècle, 205 ff., 31 lignes à la page, caractères romains,
initiales ornées, décoration marginale sur la première page. .
F. 1 . « Marci Tullii Ciceronis Epistolarum familiares incipiunt. M. Tul. C. S.
dixit P. Lentulo proconsuli : Ego omni officio... ». Absolument conforme à
l'édition imprimée en 1467 par Sweynheim et Pannartz. A la fin, deux lignes
et une signature ont été effacées et remplacées par Tinscription suivante :
« Hune emptu habui, die 29 mensis novembris, anno Domini 1512. Ego
Marinus Mareschal ». Suit une autre signature du XVr siècle : « Deschams ».
En tête du volume • « Ex dono domini Deschams. Mercier ».
A la suite de l'ouvrage, quatre feuillets restés blancs ont été remplis au
XV' siècle par : « Ystoria Tancredi; Leonardus Aretinus ex Boccacio in
latinum ». Cet opuscule de Léonard Bruni d'Arezzo a été imprimé au
XV" siècle sous ce titre : Epistola de dmbus amantibus Guiscardo et Sigismimda,
fdia Tancredi ^jrincipis Salernilani, ex Boccatio.
Hôtel de Condé, 1673.
438
N° 987. Alain Chartieh, Nicolas de Clamanges, etc. — Al.vnus Auriga :
DiALOGUs ; Epistola. — Rolandus de Talentis, Nicolaus de Clamengis :
II. 2
10 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
EpISTOLtE. BONACURSIUS DE MoNTEM.VGNO : De NoBiLlT.VTE. « LuClANI
DiALOGUS QL'I INSCRIBITl'R CaRON ».
In-4» (0,203 sur 0,140), mar. rouge, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, XV» siècle, HA ff., 32 lignes à la page, initiales ornées.
I (f. 1). [« Alani et S[odalis] Dialogus de causis civilium et intestinorum
bellorum que Galli diu inter se habuerunt, et de commendatione alque
dulcedine pacis.] — Alanus : Quid te, fldissime, prêter morem tuum contris-
tatum... ». — Fin : « S. : Et tu ipse vale, et nos in communi pace valeamus.
Amen ».
II (f. 14 v°). « Epistole Alani ». — Notre manuscrit ne donnant pas les
intitulés de ces lettres, nous les empruntons au ms. latin 8757 de la Biblio-
thèque nationale.
i . (Ad Sigismundum imperatorem epistola de fœdere cum rege Francie
ineundo). « Tuum, Serenissime César, etsi facilem animum... ».
2. (Ad eumdem oratio nomine régis Francie). « Turbato dudum regno
Israël... ».
3. (Epistola de detestatione belli gallici et suasione ad pacem). « Usquequo
dudum invictissimi Galiarum principes... ». Cette lettre est suivie de
40 vers latins sur le même sujet.
4. (Ad quemdam adolescentem epistola hortatoria ad amicitiam). « Etatem
tuam prius tencllam... ».
I). Lettre à un prince étranger, fin de juillet 1429. « Illustrissime princeps,
nuncius vester Corardus Bituris pridie... ».
6. (Persuasio ad Pragenses in fide déviantes, orata présente Cesare).
« Quanquam in fidei causa catholicus... ».
7. (Invectiva in amicum ingratum). « Maluissem tecum beneficiis... ».
8. (In invidum et detractorem invectiva). « Maledicta tua moleste tulis-
sem... ».
9. (Oratio ad regem Francie pro libertate ccclesiastica, 1418). « Christia-
nissime Rex ac excellentissime princeps... ».
10. (Epistola ad L'niversitatem Parisiensem, post egressum régis Caroli VII
acivitate Parisiensi). « Aima mater fecunda... ».
ÉPISTOLAIRES. DIALOGUES. l'OLYGRAPllES. iï
11. Discours au i"oi d'Écossc. « Dum ad me ipsum reversussensus... ».
Ces lettres d'Alain Chartier ont toutes été publiées de 1617 (édition
d'André Duchesne) à 1876 (élude de D. Delaunay sur Alain Chartier).
III (f. 62j. « Alia epistola a magistro Alano coniposita (de vita euriali).
— Suades sepius et hortaris... ». C'est le célèbre Curial, traduction d'un
ouvrage latin composé, non par Alain, mais, suivant toutes les vraisem-
blances, par un humaniste italien appelé Ambroise de IMiliis. M. Ferdinand
Ileuckenkamp a utilisé le présent manuscrit dans l'édition qu'il a donnée du
Curial (Halle, 1899. — Voir la Roiiiania, t. XXVIII, p. 483).
IV (f. 67 v). « Nu ne incipit epistola Rolandi de Talentis ad Karolum sep-
timum, Francorum regem, de calamitate urbis Constantinopolitano (1433).
— Dudum, Serenissime Rex, cum tristis et mesta fama de casu magnifiée et
preclarissime quondam urbis Constantinopolitane... ».
V (f. 73). « Liber de prosperitate adversitatis, a magistro Nicholao de Cle-
mengis compositus. — Cum maxime predicatoris officium sit... ».
VI (f. 8u V"). « Kpistola magistri Nicolay de Clemcngis facla super miseriis
nunc lemporis currcntibus et de eorum pacienti tolleracionc. — Quanquam
semper hec noslrorum principum ccriamina... ». L'auteur cite une lettre
par lui écrite en 1411, et il ajoute : « Mulli, ut cernis, fluxerunt dies ex quo
lias ad te dedi. . . » .
Nicolas dcClamanges, théologien, recteur de l'Université de Parisen 1393,
trésorier de Langres et archidiacre de Bayeux, mort vers 1434. Ses ouvrages
ont été recueilHs par Martin Lydius (Leyde, 1613, in-4").
Les trois pièces précédentes se trouvent aussi dans le ms. latin 8757 de la
liibliotlièque nationale.
Vil (f. 93). « De Nobilitatc. — Apud majores nostros sepe de nobilitale
dubitalum est... ».
Nous avons rencontré le même opuscule dans le ms. latin 0711 do la
Bibliothèque nationale, sous le litre suivant : « Domini Bonacursii de Monte
Magno, ad illustrem principem Guidanlonium, Monlisferrati comitem, super
nobilitale questio sequitur disputata » . Voici les divisions de l'ouvrage, qui
ne sont pas indiquées dans notre manuscrit : 1, « Prologus ». 2, « ïitulus
controA'ersie ». 3, < Publii Cornelii Scipionis oratio contra Caium Flumi-
12 CIIANÏILLY. - LES MANUSCRITS.
nium ». 4, « Caii Flamiriii oratio contra Publium Cornelium Scipionem ».
On connaît deux Buonaccorso de Montemagno, tous deux poètes ; le pre-
mier vivait au milieu du XIV siècle; ses poésies ont été publiées en 1718. Le
second (son neveu) vivait en 1429; c'est probablement le nôtre; de lui on
sait peu de cbose, et Tiraboschi se borne à le nommer.
YllI (f. lOG v"j. « Incipit Luciani Dyalogus qui inscribitur Caron ». Tra-
duction anonyme, dédiée à un ecclésiastique, et entreprise à la requête de
« Séraphins Urbinas, vir utriusque juris interpres, nostri temporis prima-
rius ». Ce n'est pas celle de Rynucius (contenue avec une autre copie de
celle-ci dans le ms. latin 8729 de la Bibliothèque nationale); le traducteur
pourrait être Jean Aurispa, qui mit de grec en latin des dialogues de Lucien.
On lit à la lin la signature « De Chamelet » (Xvr siècle).
Hôtel de Condé, 1673.
439
N° 988. Recueil de lettres italiennes.
Pet. in-4", vélin blanc ancien. — Papier, première moitié du XVI» siècle, 1G7 ff., dont
beaucoup de blancs; belle cursive italienne.
Recueil de 91 lettres, la plupart anonymes. Beaucoup ont été publiées dès
le xvr siècle; nous en avons reconnu 21 dans les Lcllere volrjari di diversi
vobilissiini huomiui (\enhc, Aide, l.')44, in-8"j. Presque toutes les autres sont
du cardinal Bembo; aucune n'est suivie de son nom, mais un certain nombre
figurent dans les éditions de ses lettres données au XVI' siècle, et des indices
sérieux permettent de lui attribuer les autres. Néanmoins quelques lettres
n'ont pu être identifiées et sont peut-être inédites.
Outre Bembo, qui tient la plus grande place dans ce recueil, citons les
auteurs suivants : Lodovico Canossa, évêque de Bayeux ; Giacomo Bonfadio ;
F. P. già Yicenzo Quirino; Francesco délia Torre; Marc' Antonio de Mula; il
Frascatoro; Annibale Caro; Gabriel Cesano; Daniel Barbaro; la marquise de
Pescara; Domenico SauH.
Hôtel de Condé, -1673.
ÉPISÏOLAIRES. DIALOGUES. POLYGRAPIIES. 13
440
N° 916. [L.\ MoTHE Le Vayer] : « Qiatre Dialogues faits a l'imitation
DES ANCIENS PAU OltASIIS TuBERO ».
In-4°, veau brun (rel. anc). — Papier, XVII" siècle, 427 pp.
P. 1. « Lettre de l'autheur ». — i:5. « Dialogue traitlant de la philosophie
sceptique entre PauIoxus et Ephestion ». — 73. « Dialogue intitulé Le Ban-
quet sceptique entre Marcellus et Orasius, Diodotus, Divitiacus, Xenomones et
Eraste ». — tSÎ). « Dialogue sur le sujet de la vie privée entre Philoponus
et Hesychius ». — 182. « Dialogue sur les rares et éminentes quahtez des
asnes de ce temps, entre Philonius et Paléologue ».
On sait quOrasius Tubero est le pseudonyme de François de La Mothe
Le Vayer. Ces dialogues ayant d'abord été imprimés sous des dates qui
sont probablement fausses (1604, Le Vayer n'avait que seize ans, et 1606),
il n'est guère possible de savoir si ce manuscrit est antérieur ou postérieur à
l'impression. L'ouvrage a été réimprimé en 1671, en 1716, et dans l'édition
des œuvres de 1756-1759.
Le titre de notre volume est de la main de Soru, cet avocat au parlement
dont nous avons déjà parlé, sorte de commissionnaire en librairie qui four-
nissait des livres au Grand Condé et faisait faire pour lui des copies de manus-
crits. Celui-ci, dont l'écriture appartient aux premières années du XVIP siècle,
a été acheté par Condé vers 1685.
441
N" 977. Anguien (Louis-Henry - Auguste de Bourbon, duc d'). Cahiers
d'étude.
In-4° de 260 pp., veau brun.
1 (p. 1.). « Recueil de portraits de quelques grands hommes de l'antiquité,
tirez de divers auteurs ; traduit de latin en françois par Louis-Henry-Auguste
de Bourbon, duc d'Anguien, revu et corrigé par M. l'abbé Mongin, l'an de
J. C. 1707 ».
U CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
2 (p. 31). « Oraison de M. Tullius Cicéron contre Lucius Catilina, traduite
en frangois..., 1707 ».
3 (p. 53). « Seconde oraison de Marcus Tullius Cicéron contre Cati-
lina, 1708 ».
4 (p. 83). « Art poétique d'Horace ».
5 (p. 117). « Lettre 6' du second livre de Caius Plinius à son cher sénateur
Avitus, traduite en François..., 1707 ».
6 (p. 121). « Lettre 36' du 9° livre de Caius Plinius à son cher sénateur
Fuscus, traduite en françois... 1707 ».
7 (p. 125). « Abrégé de Thistoire de France fait par L. II. A. de Bourbon,
duc d'Anguien, 1707 ».
8 (p. 177). « Compendiosa logica ducis Anguiani » (antérieur aux
devoirs précédents, l'écriture est plus enfantine).
Nous avons déjà parlé (1) des volumes manuscrits qui ont servi pour
l'éducation de Louis-IIcnry-Auguste de Bourbon, duc d'Anguien jusqu'à la
mort de son père (1710), puis duc de Bourbon (septième prince do Coudé),
premier ministre de Louis XV, mort en 1740. Comme les autres, celui-ci
est marqué d'un L.
442
N° 1420. PebhaL'lt (Chables) : Ueciwl de du eus PErrrs oi;vuages en
PBOSE ET EN VEBS POUB LA BlBMOTIIÈyL'E DE VeBSAUJ.ES.
Grand in-4", mar. rouge à comp., fiL, Ir. dor., (leurs de lys, soleils, armes et chiffre
de Louis XIV. — Papier, XVH° siècle, 146 ff. chiffrés et 6 non chiff., un frontispice et
30 vignettes à l'encre de Chine.
La première page est occupée par un beau dessin (2), signé : C. Le Brun,
et représentant Apollon avec les Muscs; on voit dans le fond la pièce d'eau du
Dragon et la façade de Versailles. — F. 2. Titre et cul-de-lampc par Sébastien
Le Clerc, auteur des 29 autres dessins. — F. 3. Épltre dédicatoire, adressée
à « M. Bontemps, conseiller et premier valet de chambre du Boy, intendant
(1) T. I, pp. 33, 249.
(2) Il est reproduit à la fin de ce volume;
EPISTOLAIRES. DIALOGUES. POLYGRAPHES. 15
du château, parc ut ménagerie de Versailles », terminée par la signature
autographe de Perrault, auteur des 25 petits ouvrages en prose et en vers
qui remplissent le reste du volume. — Le dernier feuillet, numéroté 140,
est occupé par la table.
Ce beau manuscrit avait été exécuté uniquement pour la bibliothèque du
château de Versailles; mais, en 1675, Le Laboureur en donna une édition,
sans figures (ainsi les dessins de Le Brun et de Sébastien Le Clerc n'ont
jamais été gravés). « Le présent que j'ose vous faire aujourd'huy est un
larcin que j'ai fait au Roy, disait-il dans sa dédicace au prince de Conti; j'ap-
porte à V. A. un livre que j'ai volé à S. M... M. Perrault, qui en est l'auteur,
l'avoit comme voué à la bibliothèque de Versailles » .
Collections Coislin (1847), La Bédoyère (1862) et Double (1863).
443
N" 1487. Hénault (le président) : Œuvres diverses.
Pet. in-f°, mar. citron à comp. de mosaïque, doublé de niar. rouge, tr. dor., riche
reliure aux armes de la reine Marie Leckzinska. — Papier, XVIII» siècle, 161 (F. réglés.
1 . « Discours qui a remporté le prix d'éloquence par le jugement de l'Aca-
démie françoise, en l'année 1707 » (imprimé la même année à Paris, in-4").
2 (f. 11). « Discours qui a remporté le prix d'éloquence donné par Mes-
sieurs de l'Académie des Jeux Floraux en l'année 1 709 » .
3 (f. 17). « Que les femmes doivent se convaincre que la constance en
amour est une vertu » .
4 (f. 27). « Sur la tragédie et la comédie ».
5 (f. 33). H Copie d'une lettre de la duchesse du Maine au président
Hénault, qui s'étoit plaint d'une critique de M. de Saint-Aulaire ». (Œuvres
inédites de M. le Président Hénault, Paris, 1806, p. 359).
6 (f. 34). Deux chansons :
Quoique je sois l'amour. ..
Rien ne peut réparer l'absence...
« Ces deux airs faisoient partie d'une feste que M'" de Clermont donna à
la Reine ». — Les fï. 35-40 sont blancs.
16 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
7 (f. 41). « La Petite Maison, comédie en trois actes, en prose » (publiée
à Paris en 1769, in-8").
8 (f. 73). « Le Jaloux de lui-même, comédie en trois actes » (en prose,
publiée à Paris en 1769, in-8°).
9 (f. 103). « Épître de Psyché à l'Amour », 18 quatrains (publiés dans les
Œuvres inédites, Paris, 1806, p. 359).
10 (f. 104). « Madrigal .sur l'Kpîtrede Psyché à l'Amour, par M. l'abbé de
Chaulieu ». (Œuvres inédiles, p. 30).
11 (f. 105). « Eglogue » de 108 vers. (Œuvres inédites, p. 176).
12 (f. 107). « Sur la sarabande des festes grecques et romaines :
a.) « A l'Amour » (9 vers) :
Tircis et moi t'offrons une couronne...
6). « Églogue intitulée Ismeine » (80 vers) :
L'aurore renaissante invitoit la nature...
(Œuvres médites, p. 179).
c). « Énigme » (9 vers) :
Séparé des mortels, j'habite la cité...
(Œuvres inédites, -p. IQl).
13 (f. 109). « Le Temple d'Astrée, sur l'air des Bergers de Maintenon » ;
Jours innocents de la divine Rhée...
[Œuvres inédites, p. 175).
14 (f. 109 v°). « Parodie d'un air italien » :
Venge-moi d'une ingrate maîtresse...
(Anthologie franroise, Paris, 1765, 11, 1 1 . — Œuvres inédites, p. 271).
15 (f. 109 v°). M A Madame de..., quidisoit qu'elle ne voudroit pas épouser
son amant, afin de l'aimer toujours par choix et jamais par devoir » :
Non, tu ne m'aimes pas, inconstante Glicère...
16 (f. 110). « Chanson sur une fanfare de Landrieux » :
Buvons à tasse pleine...
(Œuvres inédites, p. 266).
ÉPISTOLAIRES. DIALOGUES. POLYGRAPHES. ^^
17 (f. 110 V"). « A M. L. D. G., qui étoit allé aux eaux de Forges, sur
l'air // n'y a qtie sept lieites » :
Quoi I Vous partes sans que rien vous arreste...
(Anthologie françoise, 1705, II, 1. — Œuvres inédites, 1806, p. 259).
18 (f. 111 v°). « M. L. D. L. [l'abbé de Lattaignant] envoyant à Mad' la
D. d'il., sur l'air Réceiliez-wm, belle endormie » :
Craignes cette simple amusette ..
{Œuvres inédites, p. 261).
19 (f. 112). « Sur l'air L'ordre sévère qui nous enlève » :
La jeune Ilortense...
(Œuvres inédiles, p. 265).
20 (f. 112 v°). « On donna une espèce de feste à M"" de Clermont, dans
laquelle on fit représenter l'acte de l'opéra des Sens, où l'Amour paroît sans
bandeau; après que l'on eut chanté cet acte, on chanta les couplets suivants,
sur l'air de Grimaudin; c'est l'Amour qui parle » :
Sans vous seroit-ce un avantage...
(Œuvres inédites, p. 262).
« On peut chanter les couplets suivants sur l'air du Confiteor » :
Pourquoi regretter ces beaux jours...
(Anthologie françoise, 1765, II, 3).
21 (f. 1 13 v°). « Chanson de table sur l'air Saches qu'il est Bourbon de Mont-
morenci » :
Que ce jus prétieux...
22 (f. 114). « Vers mis en chant par La Croix » :
Vous éteignes, cruelle, une si tendre ardeur...
(Œuvres inédites, p. 270).
23 (f. 114). « Paroles sur un menuet de M. de Blamont » :
Il n'est rien que l'amour n'égale...
(Œuvres inédites, p. 269).
24 (f. 114 v°). « Second menuet » :
Aimons tous, c'est le bien suprême...
u. 3
iS CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
25 (f. 114 V). « Fragment d'un divertissement fait à Belebat sur l'air Je
gage boire autant quun Suisse » :
Salut au curé de Courdimanche...
26 (f. 115). « Les Délices de Couperin » :
Tout Cytlière est dans ce beau séjour...
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, II, 97).
27 (f. 115 v°). « Sur l'air de Y Inconnu » :
Troubles naissants où je n'ose me plaire...
(Œuvres inédites, p. 270).
28 (f. 115 v°). « A S. A. S. Madame la duchesse du Maine... ». Épître en
vers et en prose, publiée dans les Œuvres inédites, 1806, p. 236. Elle com-
prend les chansons suivantes :
J'ai couru chez le pauvre abbé...
(Anthologie française, 1765, II, 8).
Réveillés-vous, troupe légère...
Cet âne est parent de fort près...
Vous dont nous empruntions les vers...
Cette dernière chanson vise Ant. Ferrand, qui avait emprunté aux anciens
poètes français les paroles d'un ballet mis en musique par Collin de Blamont.
29 (f. 118). « Sur l'air Si mon amant » :
Il faut, quand on s'aime, une fois...
(Anthologie françoise, 1765, II, 5. — Œuvres inédites, p. 267).
30 (f. 118 v°). « Imitation de l'ode xv du 2* livre d'Horace » :
Ami, le tems s'écoule et son rapide cours...
31 (f. 119 V";. « Imitation de l'ode viii du 2* livre d'Horace » :
Pbilis, si ta beauté soufTroit de tes parjures...
32 (f. 120). « L'Homme inutile. Lettre écrite à M. de V[oltaire], de Plom-
bières, le 14 août 1744 » :
Déjà le jour plus grand fait pâlir les flambeaux...
ÉPISTOLAIRES. DIALOGUES. POLYGRAPHES. 19
« Réponse de M. de V[oUaire] » :
D'un pinceau ferme et facile...
(Œuvres de Voltaire, Paris, Didot, 1827, I, 1162).
33 (f. 123). « Lettre de M. de Voltaire à M. le P. H. » [président Hénault]
(Cirey, l"sept. 1744) :
0 déesse de la santé...
(Œuvres complètes de Voltaire, 1785, XV, 177).
34 (f. 124). (( Lettre de M. le président Ilénaut à M°" la duchesse de La
Vallière, de Chandon » (prose et vers).
35 (f. 124 v"). Pièce de vers qui terminait une lettre écrite le 15 août
1742:
Heureuse terre, agréables ombrages...
(Œuvres inédites, p. 281).
36 (f. 125). « Réflexions » (10 fî. de prose. Œuvres inédites, p. 290).
37 (f. 134 v°). « Dialogue. Ninon, M"" la M... de F... » (6 ff. de prose).
38 (f. 140 v°). « Noël pour Tannée 1730. Un grand prince (le roi de
Pologne), s'étant fait le berger d'une illustre princesse (la duchesse du
Maine), vient à la crèche avec les bergers » :
Sans attendre les trois Rois...
39 (f. 142 V"). « Noëls de 1724. Ils furent chantés à la suite de plusieurs
noëls où on parloit de la guerre et de la paix, sur l'air Donne à boire à ton
voisin n :
Ne parlons plus de la guerre...
40 (f. 144). « Prière à TAmour » :
Si tu ne veux, dieu d'amour, que j'en meure...
(Œuvres inédites, p. 211).
41 (f. 144 v°). « A M"" la duchesse du Maine » :
Tout répond dans la nature...
(Œuvres inédites, p. 246).
42 (f. 145). Lettre en prose écrite de la ville d'Eu par la duchesse du
Maine au président Hénault (Œuvres inédites, p. 272).
20 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
43 (f. 148). « La Toilette de Vénus, cantate » :
Bel astre de la nuit, arreste ton flambeau...
Cette cantate a été mise en musique par Desmarets, par Dornel et par
M. de Blamont; la musique de ce dernier est gravée. (Œuvres inédites, p. 218).
44 (f. 149 V"). « En envoyant pour étrennes une boëte dans laquelle il y
avoit de la corde de pendu » :
Vous vous plaignes des maux que le jeu vous a faits...
{Œuvres inédites, p. 224).
45 (f. 150). « Chanson en rondeau » :
Il ne faut plus aimer, puisqu'Iris est volage...
(Œuvres inédites, p. 269).
46 (f. 150 V"). « Noël sur Pair Chantons, Noiet » :
Eh bien, nous ferons des chansons...
(Œuvres inédites, p. 185).
47 (f. 152). « Cantique spirituel sur ces paroles du pseaume : F dit
hominum, etc. ; sur l'air De l'amour que j'ai dans le cœur » :
Beaux jours, vous m'êtes apparus...
Les derniers feuillets sont occupés par la table et par les airs notés des
chansons.
Bibliothèque Cigongne, n° 2303.
444
N° 1622. AuMALE (Henri d'Ohléans, duc d') : Discours prononcé à l'Aca-
démie française le jour de sa réception, 3 avril 1873.
Pet. in-f", mar. ponceau, tr. dor. — Papier, 24 ff., lettres gothiques; initiales, fleu-
rons et ornements en or et camaïeu.
Envoi autographe (7 avril 1874) de M. Berthier, ancien employé, décoré,
et caUigraphe, qui a exécuté ce joli manuscrit.
III. — POÉSIE GRECQUE ET LATINE
445
N" 945. IIoMKRE : L'Imade. — « Le pnE\fiER (et le second) livre du prince
DES POÈTES, IIoMKRE, TRADIICT PAR SaLEL ».
In-8° (0,168 sur 0,124), mar. brun, semé de M, de marguerites et de fleurs de lys,
tr. dor. (une. rel.). — Vélin, XVI« siècle, 2 ft". liminaires et 61 chiffrés.
Le manuscrit commence au verso du second feuillet non chifîré par une
dédicace à François I", en huit vers. Une autre dédicace en 13 vers, adressée
au roi, précède le second livre : elles n'ont pas été imprimées. Par contre,
notre volume ne contient pas la longue épître de Salel au roi qui se trouve
en tête des nombreuses éditions de sa traduction. Voici ces deux petites
pièces :
AU noY
L'antiquité a mis en si hault pris
Ce grec autheur, que par gloire notable
L'a surnommé père des bons esprits.
En poésie utille et délectable.
Il a esté divin et admirable,
Parfait en tout, n'ayant faulte de rien
Fors d'un grand roy, à vous, Sire, semblable,
Pour le nourrir et luy faire du bien.
AU ROY
Par Eudamus furent jadis forgez
Certains anneaux de vertu merveilleuse
Qui guérissoient les espritz affligez
Du coup mortel de langue périlleuse.
22 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
0 que seroit la poésie heureuse
Au temps présent si elle estoit garnye
D'un tel anneau contre la calumnyel
Quant est à moy, Vostre Magesté haulte,
Roy très puissant, répare ceste faulte,
Et n'ay besoing d'aucun anneau pour garde.
Car la faveur monstrée au premier livre
Fera tousjours Homère en France vivre,
Rendant heureux Salel, quoy qui luy tarde.
Salel était né en Quercy; il avait entrepris cette traduction par ordre du
roi, qui le récompensa par un titre de valet de chaml)re et l'abbaye do
Saint-Chéron. Sa traduction n'alla pas au delà des onze premiers livres et
fut imprimée ainsi en 1545 par Sertenas à Paris, avec de très belles figures;
j'ai un exemplaire de cette édition à la reliure de Catherine de Médicis.
L'œuvre commencée par Salel fut menée à fin par Amadis Jamyn; j'ai un
exemplaire de l'édition de 1580 chargé de corrections de la main de ce
dernier.
Il est probable qu'aussitôt après avoir achevé la traduction des deux pre-
miers livres, Salel voulut soumettre son œuvre à l'un des juges les plus
éclairés, à l'un des protecteurs les plus puissants (|u'il pût rencontrer à la
cour. Ce charmant petit volume fut sans doute offert par lui à la sœur de
son maître, à Marguerite d'Angoulème. La recherche seule de l'exécution
ferait supposer que ce livre était destiné à un grand personnage : les chif-
fres et les emblèmes dont les plats sont chargés confirment notre suppo-
sition.
Hôtel de Condé, 1673.
446
N° 1631. Homère : « Le second livre de l'Iliade du prince des poètes,
Homère, traduict par Salel ».
In-8" (0,170 sur 0,120), mar. brun semé de F et de fleurs de lys, comp. et tr. dor.
{anc. rel.). — Vélin, XVl- siècle, 28 K. réglés.
Exemplaire de dédicace relié pour François I". — A la garde, signature
POÉSIE GRECQUE ET LATINE. 23
de « Magdalene Levyngstoun » , une des filles d'honneur écossaises de Marie
Stuart.
Vente Ganay^ mai 1881.
447
N" 1625. Homère : « Le cinquiesme (et le sixiesme) livre de l'Iliade d'Ho-
mère, TRADIICT par SaLEL ».
In-S" (0,166 sur 0,121), mar. vert olive semé de F d'argent, de fleurs de lys d'or,
comp., fil. et tr. dor. (une. rel). — Vélin, XVI" siècle, 81 fl". réglés.
Exemplaire de dédicace relié pour François I". — Salel était fidèle à
son scribe. Nous retrouvons ici l'écriture fine et nette que nous avons remar-
quée dans l'exemplaire des deux premiers livres offert peut-être quelques
mois plus tôt à Marguerite, et dans l'exemplaire du second livre offert au roi.
Vente Firmin-Didot, juin 1878.
448
N° 1179. HoR.\CE : « Traduction des quatre livres des Odes d'Horace,
PAR Louis- Auguste de Bourbon » (duc du Maine).
In-4", mar. vert, fil., dos fleurdelysé, tr. dor., aux armes du duc du Maine, avec les
drapeaux de colonel-général; fermoirs à 1' L. — Papier, XVII» siècle, 93 fl". écrits, le
reste du volume blanc. Très soigné.
Manuscrit de famille, de la bibliothèque de Neuilly ; donné par ma mère
le 16 janvier 1855.
449
N° 736. Horace : Traduction des Odes, suivie de celle du Livre des
Epodes, et de quelques fragments des Métamorphoses d'Ovide mis en prose
latine (la traduction française de ces fragments ayant sans doute été donnée
en thème). Suit une traduction française de la première épître d'Horace.
In-4», veau brun, dos orné {anc. rel.). — Papier, début du XVm« siècle, 362 fl"., écri-
ture d'enfant.
24 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Marqué d'un L (éducation de Louis- Henry- Auguste de Bourbon, duc
d'Anguien, puis duc de Bourbon, né en 1692, mort en 1740).
450
N° 1619. Ovide : « Le tiioysiesme livke de la Métamorphose, thaduict
DE LATIN EN RYTHME FR.^NÇOYSE PAR F. HaBERT ET PAR LUY PRÉSENTÉ A HeNRY
de Valloys, Roy de France » (Henri II).
In-S" (0,140 sur 0,095j, reliure originale en veau brun à comp., fil. et tr. dor. —
Papier, milieu du XV1« siècle, 38 ff.
Cette traduction du troisième livre des Métamorphoses est précédée d'une
épître au roi :
C'est à ce coup que mes vers trop se deullent
J'ay achevé le Caton pour l'enfance
De ton cher fils, attendant ses ans meurs,
En publiant l'œuvre par imprimeurs
Si te supply, Roy très puissant Henry,
Sur ton petit poète de Berry
Getter les yeulx
Qui t'ose encore promettre cette chose
Qu'il traduira le grand Métamorphose,
Dont feu Marot, passant beaucoup de plumes.
Deux livres feit entre quinze voulûmes.
En reste encore treze, dont la façon
Te donnera un tour par moy leçon.
Dont cependant un, escript de ma main.
Se vient offrir à ton visage humain.
Mais sans ta main libérale et ta grâce
Je suis au pied du mur, plus froid que glace...
Puis vient un « dizain du trespas du roy François », suivi du « ili* livre
de la Métamorphose d'Ovide ».
(Jlette dédicace nous j)ermet de dater notre manuscrit vers 1530. Les quatre
livres de Caton, traduits en rilliine française par Fr. Hubert, avaient été imprimés
par Etienne Groulleau en 1348. D'autre part, c'est en 1336 que Macé Bon-
PQjËSIE GRECQUE ET LATINE. 25
homme, de Lyon, imprima Lex trois premiers livres de la Métamorphose cVOcide,
traduiclz en vers françois, le premier et le second par Clément Marot, le tiers par
Barthélémy Anean. Au moment où François Habert écrit sa dédicace, il ne
connaît que la traduction des deux premiers livres par Marot et se propose
de la continuer. Après la publication de Macé Bonhomme, le pauvre « Banni
de liesse », sans doute un peu déconcerté d'abord, se remit à l'œuvre et
reprit les deux premiers livres. Sa traduction fut publiée l'année suivante
(1557, Paris, Etienne Groulleau); Marnef l'a réimprimée plusieurs fois de
1573 à 1587.
Nous décrirons plus loin les Paraphrases chrétiennes de François Habert.
451
N° 981. Ovide : Traduction française de fragments des Métamorphoses.
10-4% veau brun, dos orné («ne. rel.). — Papier, début du XVin« siècle, 278 iï.. écri-
ture d'enfant.
Ms. mai'qué L (éducation de Louis-Henry-Auguste de Bourbon).
452
N° 975. Fables d'Ésope et autres, mises en prose latine (thèmes).
In-4°, veau fauve, dos orné (anc. rel.). — Papier, début du XVIII» siècle, 259 ff., écri-
ture d'enfant.
Marqué L (éducation de Louis-Hcnry-Auguste de Bourbon).
543
N° 980. Fables latines mises en prose latine. Fables latines et françaises
mises en prose française (thèmes et versions).
ln-4°, veau marbré, dos orné {anc. rel.). — Papier, début du XVIII" siècle, 300 ff.,
écriture denfant; la partie en français est d'une main virile (un copiste).
Marqué L (éducation de Louis-Henry-Auguste de Bourbon).
n. 4
26 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
454
N° 997. Sedulius : Carmen paschale.
111-4» (0,193 sur 0,134), mar. vert. tr. dor., armes de Bourbon-Condé. — Vélin,
XV' siècle, 37 feuillets, 25 lignes à la page. Les armes et le monogramme d'Antoine de
Chourses et de Catherine de Coctivy ont été ajoutés dans la première initiale.
Premier vers :
Paschales quicumque dapes conviva requiris
Dernier vers :
Sufficeret : densos per tanta volumina libros.
« Explicit Sedulius. 1825 versus coniinenlur in presenti voluniino ».
Hôtel de Gondé, 1654.
455
N° 1435. Albizio (Aihelio) : Poemata latina.
In-4" (0,235 sur 0,163). velours rouge. — Vélin, XVI' siècle, 14 fl". écrits en lettres
d'or sur fond pourpré.
Ces petits poèmes, d'un rythme varié, sont l'œuvre d'un Milanais dévoué
aux conquérants français et surtout avide de plaire au vice-roi, Odet de Foix,
seigneur de Lautrcc. Le volume couunence par une épître en jn-ose (de deux
pages) adressée à l'évèque de Tarbes, Menaud de Martres de Sainte-Colombe,
assesseur du vice-roi, « qui illustrissimo proregi Odeto... ita placeas ut, cum
tu plura sine eo, ipse sine te niliil agat, sepissimeque sub diligenti<c pruden-
tiœque tuae fidc conquiescat ». Au verso du second feuillet commence le pre-
mier poème, dédié à Lautrcc. Le second poème, sans titre, occupe les
ff. 9-1 1 . Dans le troisième (ff. 12-14), l'auteur s'adresse au peuple de Milan,
« ut arma deponat » .
Lautrec, nommé maréchal en 1515, lors de la coniiuête du Milanais, fut
battu à la Bicoque en 1521, et cette défaite nous lit perdre le duché. C'est
entre ces deux dates qu'il faut placer l'exécution de ce joli volume, offert à
l'évèque de Tarbes.
POÉSIE GRECQUE ET LATINE. 27
Aurelio Albuzio , jurisconsulte et poète milanais , a laissé plusieurs
ouvrages : 1° Carmen de antiqua Mediolanenshm Victoria apud Parabiagnm
(Milan, 1494, in-4°). 2" Heroidiim epistolanim libri IV (Milan, 1542, in-4'>).
'i° Christiamirum institutionum libri III (Milan, 1540, in-4°). Notre manuscrit
paraît inédit.
Le dernier feuillet du volume porte la mention suivante : « Ex bibliotheca
Francisci Graverol, Nemausensis, 1690. Donum domini Gasparis de Cal-
vière, toparcliœ S. Cosmœ, Boissières et Reculan ». Gaspard de Calvière,
s' de Saint-Cosme, président du consistoire de Nîmes, abjura en 1685 et
devint l'adversaire passionné de ses anciens coreligionnaires, par lesquels il
fut assassiné le 13 août 1702. Jeté au cachot, son ami François Graverol
signa l'abjuration pour recouvrer sa liberté ; rentré à Nîmes, il se conlina au
milieu de ses livres et vécut dans la retraite. Jurisconsulte éminent, poète et
archéologue, François Graverol a laissé une quinzaine d'ouvrages estimés. 11
fut un des fondateurs de l'Académie de Nîmes; né dans cette ville en 1636,
il y mourut le 18 septembre 1694.
Au dix-huitième siècle, ce manuscrit appartint à l'héritier converti d'une
autre célèbre famille de protestants, Charles de Baschi, marquis d'Aubais,
né à Beauvoisin (Gard) en 1686, mort à Aubais en 1777; auteur du curieux
recueil de Pièces fugitives pour servir ci l'histoire de France (1759, 3 vol. in-4'').
Dulau, Londres, 1863.
456
N° 1539. Ckhhuti (Antonio) : « Ad Paulum IV pontificem optimum,
MAXIMUM, AnTONII CeRRUTI LiBER ».
In-S» (0,173 sur 0.113), inar. rouge, riclies dorures, reliure italienne originale, à la
Grolier, armes de Paul IV sur les plats. — Vélin, XVl' siècle, 30 ff. chiffrés, 1 f. de titre
et 2 d'index non cliiffrés; 1 f. blanc à la fin. Titre et intitulés en lettres d'or; initiales
ornées en or et couleurs; belle écriture. Exemplaire de présentation au pape Paul IV,
dont les armes sont reproduites plusieurs fois dans les enluminures.
Recueil de poésies latines sur les faits et les espérances du pontificat de
28 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Paul IV (Jean-Pierre Caraffa, 1555-1539), avec épUre dédicatoire. Très joli
livre.
Vente Gage, Londres, juin 1867.
457
N" 542. AuBEiiY (Jean-Henui) : « Ludovici XIII JrsTi, Fr.^ncorim et
Navarkenoulm Reuis Chkistianissimi , Victoria ad Ollon.eas Arenas. Auc-
tore Joanne Ilenrico Auberio Borbonio, e Societate Jesu ».
In-f°, vélin blanc. — Papier, XVII» siècle, 24 fl., précédés d'un feuillet de titre.
Poème latin sur la victoire des Sables dOlonne (16 avril 1622), précédé
de deux épitres dédicatoircs on latin, l'une au roi Louis Xlil, et l'autre à
Henri II, prince de Condé.
J'ai, de ce même Aubery, un poème latin sur le voyage du prince de Condé
en Languedoc et Gascogne (Paris, Cramoisy, 1629).
Hôtel de Condé, 1673.
458
N° 378. « Ilix'sthissimo et invictissimo regii s.vnguinis princii'i Henhioo Bor-
bonio Musahum Divionensium Panthéon votivim ».
In-f", veau brun aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, XVII* siècle, 18 IT.
18 figures coloriées, avec une légende en vers latins au bas de chacune
d'elles. Chaque figure représente un dieu de la fable offrant ses attributs au
prince de Condé. Chaque légende est signée d'un nom différent. Les jeunes
gens des premières familles de Dijon, ou peut-être les principaux élèves du
collège des Jésuites, s'étaient sans doute réunis pour offrir cet hommage au
gouverneur à son arrivée dans la province. Parmi les noms connus dans
l'histoire ou qui reviennent souvent dans nos recueils relatifs à la Bourgogne,
je remarque : Roger Brûlart, Bretagne, de Montholon, Claude Comeau,
Jean-Jacques Belin, de Thésut, de Margucnat, etc.
Collection de Condé.
POÉSIE GRECQUE ET LATINE. 29
459
N° 393. « Palatium glori^ celsissimi principis Henrici Borbonh Cond.ei ».
Gr. in-f°, mar. bleu semé de fleurs de lys, aux armes de Bourbon-Gondé. — Ms. du
XVII» siècle, 70 ff., texte sur papier, 11 vignettes en couleur, de style et d'exécution
médiocres, sur des feuillets de parchemin.
Série de pièces latines en vers et en prose, présentées sous la forme d'une
vision de Louis de Bourbon, et précédées d'une lettre latine du même à son
père, Henri II de Bourbon, prince de Condé.
Voilà sans doute un hommage du Grand Condé à son père, dont l'image
est mêlée à presque toutes les vignettes sous les formes les plus diverses, et
dont le nom reparaît à toutes les pages, flanqué d'hyperboliques épithètes.
Les hauts faits de ce prince sont un peu amplifiés, et ses vertus vues avec la
loupe; mais c'est un fds qui parle. Rien n'indique l'époque précise où fut
écrit et présenté ce volume ; mais il date certainement de la première jeu-
nesse du duc d'Anguien. « .Etatulam meam (dit-il dans sa dédicace), quœso,
intuere, quae, ut tenera est, ac primi vixdum tyrocinii capax, etsi tuo ex
immenso splendore parum, suo tamenpro modulo infinitum prope quiddam,
hausit ». Il est facile de reconnaître en plusieurs endroits la main encoi'e
incertaine du jeune héros, et ses essais dans l'art de la calligraphie, où il est
permis de dire en passant qu'il n'excella jamais. J'y retrouve aussi, mêlée à
plusieurs autres, l'écriture du père Pelletier, son précepteur, qui eut sans
doute plus de part que l'élève à la composition de l'ouvrage. Cependant il n'y
travailla pas seul; je ne m'arrête pas à la diversité des écritures, mais il y a
dans tout le volume tant d'emprunts à l'antiquité et même à la fable, une si
grande abondance de figures de rhétorique, une telle variété dans les
rythmes, depuis Ihexamètre jusqu'à l'ode « tricolos tetrastrophos », le tout
mêlé à une si profonde horreur de l'hérésie, qu'on peut attribuer l'œuvre au
corps enseignant de Bourges.
Entre autres pièces destinées à célébrer la campagne contre les huguenots
en Languedoc, citons ce fragment en style lapidaire non moins médiocre que
les exploits du prince :
30 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Impunitalis asylum, Realniontium clausit.
Perfidiœ praesidium, Calnœam evertit.
Rebellionis propugnaciilum, Mazametum expugnavit.
Seditionis arcem, Brassacum diruit.
Vesaniœ sedem, Castronovum fregit.
Scelerum sentinam. Santamantium exausit.
Nequitiœ domicilium. Sanseverianum comminuit.
Aram impietatis, Apameam destruxit.
Denique
Novum Augiae stabulum Gotticam Franciam
Novus Hercules christianus
Expurgavit.
Collection de Condé.
460
N° 948. IIéhembeut : « Phinceps Cond^us thiumphans, authore M. Carolo
Herembert, domino du Pastis, apud Argenlennenses in Normania causarum
patrono ».
In-4°, relié en satin blanc, avec les armes de Condé brodées sur les plats, tr. dor. —
Papier, XVll" siècle, 107 ff.
Exemplaire de présentation. P. 1, titre; p. 3, portrait du Grand Condé
(jeune) gravé par Moncornet; — 5 à 9, épltre dédicaloire au Grand Condé,
en français; — 10-11, « Epigramma acrostichon Ludovico Borbonio », avec
commentaire en français. Le j)oèmc occupe le reste du volume : c'est la
gloire du Grand Condé et de sa maison célébrée en bexamèlres. Le texte est
écrit au recto de chaque feuillet, dont le verso est occupé ]»ar un très
curieux commentaire en français. L'ouvrage doit être de la lin de 1049.
La dédicace est signée « Du Pastis Herembert, docteur aux loix et histo-
riographe, natif de la ville d'Argentan en Normandie ». L'auteur parle de son
père, « Jacques Herembert, s' de La Rivière, lieutenant civil et criminel pour
le Roi aux vicomtes d'IIyesmes et Argentan, depuis exempt des gardes de Sa
Majesté, et mort portant les armes à son service, de retour du quartier qu'il
cstoit obligé rendre près de la personne de Henry de Bourbon, prince do
POESIE GRECQUE ET LATINE. 31
Condé, vostre très honoré père, à cause de sa charge de contrôleur dans sa
maison ».
Hôtel de Condé. 1654.
461
N" 485. Keuchein (Robeut) : « Bellum G.\LLO-BELGicr.M, sive rerum a rege
Galliarum christianissimo Ludovico XIV in Belgis, vicinisque Germanise
regionibus, ut et oceano Britannico, anno m dclxxh gestarum, Liber panegy-
ricus. Exhibente Roberto Keuchenio, Jurisconsulto Arnhemiense... Canebam
Arnliemi Gch-orum, anno mdclxxui, in Febr. ».
In-f", vélin blanc^ fil., tr. dor., fleurons (anc. rel.). — Papier, XVII» siècle, 27 fT. ; litres
et épître dédicatoire, 3 IT.
Hôtel de Condé, 1673.
462
N" 1728. MoNTiNiis Ablonius (Mauritius L.) : « Celsissimoru.m et Sere-
NISSI.MORU.M REGI^ FrANCI.K FAMILLE BoRBONIORU.M GoND.fiORUM PRINCIPUM
Elool\ » .
In-4", cart., dos chagrin vert. — Papier, XVII» siècle, 7 fî. et I blanc.
A la fin : « Serenissimis Principibus, dominis suis colendissimis, obtulit et
consecravit, Gelsitudinum Serenissimarum cullor devotissimus, huniilMmus,
obsequcnlissiinu.sque servulus, Mauritius L. Montinius Ablonius, anno
aetatis 80 et christ, serîe 1676, mense marlio». Le nom pourrait se traduire :
Maurice L. de Monligny, d'Ablon.
Collection de Condé.
463
N° 749. Lorraine (Gabriel-Alexis de) ; « In reditum Serenissimi prin-
cipis Ducis Borbonii Ecloga. Gabriel-Alexius de Lorraine de Beauvernois,
humanista. Anno R. S. 1682 ».
Pet. in-f", mar. rouge, fil., petits fers, tr. dor. {rel. anc), armes d'Orléans ajoutées,
— Papier, XVll« siècle. 10 If.
32 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Gabriel- Alexis de Lorraine, originaire de Bcauvernois (Saône-et-Loire),
hiimanista (élève de seconde), dédia ce manuscrit à Louis III, duc de Bourbon,
son condisciple à Louis-le-Grand, à l'occasion de la rentrée des classes
(octobre 1681).
Collection de Condé.
464
N° 1735. « Seremssimi principis ducis Borbonu Ncptia: ».
In-4". cart., dos de mar. rouge. — Papier, XVII" siècle. 8 fT. (le dernier blanc).
Épithalame composé pour le mariage de Louis III, duc de Bourbon, petit-
fds du Grand Condé, avec M"' de Nantes, légitimée de France, fille de
Louis XIV et de M°" de Monlespan (24 juillet 1685).
Colleclion de Condé.
465
N* 1921. Simon (Pikrre) : « Delphinis Musahum alu.mnus sive pathonus,
CARMEN. CaNEBAT PeTRUS SiMON ».
In-4% papier, fin du XVII» siècle, 17 IT., cart.
Poème de 260 vers; il y est fait allusion aux Condé.
Collection de Condé.
466
N° 1113. Santeul (Jean de) : « Salpetria, nympha Canhliaca ».
Pet. in-f", mar. rouge doublé de tabis bleu, riches dorures, fil., tr. dor. Les em-
blèmes semés sur_les plats appartiennent à la duchesse du Maine, ainsi que la devise :
« Tout subit ma loi •. — Papier, 1696, 12 ff., écriture soignée, fleurons en couleurs,
lettres romaines avec ornements en miniature, titres en lettres d'or.
Exemplaire de présentation à la duchesse du Maine, composé des pièces
suivantes :
1° « Salpetria, nympha Cantiliaca » [par Santeul]. — 2° « Salpetria,
POÉSIE GRECQUE ET LATINE. 33
nymphe de Chantilly », traduction en prose des vers latins [par le duc du
Maine]. — 3° « A l'auteur des vers latins, sur la traduction en prose fran-
çaise, quatrain : Que ton destin est glorieux ». — 4" « Salpetria, ou la
nymphe de Chantilly, autre traduction des vers latins » [en vers français,
par Antoine Danchet]. — 5" « Lettre de l'auteur de la traduction en vers à
M. de Santeul de S. V. (Saint-Victor) ». — 6» « Serenissimo principi
Ludovico Augusto Borbonio (duc du Maine), quod latina carmina gallica
interpretatione illustraverit, gratulatur Santolius V. (Victorinus ; 83 vers
latins) ». — 7° « Lettre de M. le duc du Maine à M. de Santeul de Saint-
Victor. A Versailles, ce 19 décembre 1696 ».
Les pièces n" 1, 2, 4, 6 ont été réunies et publiées en 1696. La 7' a été
insérée par Dinouart dans les Santoliana (Paris, 1764, p. 231).
En tête du volume a été collé un feuillet de vélin sur lequel on Ht six
vers, fort bien calligraphiés en bleu et or :
Ma bonne volonté surpasse mon pouvoir.
Princesse
Cette petite pièce, signée « M. 11. de Choiseul », est surmontée d'un
cœur enflammé, où se trouve, écrit en or, le mot « Ludovise » ; c'est le nom
que portait la duchesse du Maine à la cour de Sceaux.
Ce beau volume a appartenu à John Symmons, écuyer, de Paddington
près Londres; il aura sans doute été racheté en Angleterre par le dernier
prince de Condé, car il m'est venu de la bibliothèque de Chantilly.
467
N° 1787. « De Rksuhrectione Ciuusti, carmen hekoicum ».
In-f», papier, XVII« siècle, 10 pages, carton.
Collection de Condé.
468
N° 1332. CoRBiN (Louis) : « .-Eternit.vti Borbonlî: .\ugust.e, heroice et
COND/E^ ».
u. r.
34 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
In-4», mar. rouge, fil., pet. fers, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé {anc. rel.). —
Papier, 1698, G2 pages chiffrées, figures dessinées à l'encre de Chine.
Sonnets, anagrammes, pièces de vers ou de prose, en latin, en français,
accompagnés de nombreux dessins (médailles antiques, encadrements,
armoiries, etc.), précédés d'avertissements et d'une épître dédicatoire, le
tout à l'honneur de Henry-Jules, prince de Condé, et d'Anne de Bavière, sa
femme, et à l'occasion du baptême de leurs petits-enfants dans la chapelle
de Versailles, le 1" décembre 1698. L'auteur, Louis Corbin, était curé de
Rieux-sur-Oise.
Acheté à Paris en 1857.
469
N° 1521. PoLiGNAC (Meixhior de) : L'Anti- Lucrèce; traduction du pre-
mier livre en prose française [par le duc du Maine] .
In-f% mar. bleu, doublé de mar. citron, riches dorures, tr. dor., aux armes de la
duchesse du Maine. — Papier, commencement du XVIli' siècle, 93 pages, réglé, superbe
écriture.
La traduction est précédée d'une longue épltre à la duchesse du Maine,
signée « Le Ressussité », qui n'est autre que le duc du Maine. « L'abbé de
PoUgnac, dit un des continuateurs de Moréri, avait traduit verbalement
le poème pour M"" la duchesse du Maine. M. le duc du Maine fit plus; il
mit par écrit une traduction de tout le premier livre, et l'offrit à cette prin-
cesse par une grande et belle épltre dédicatoire » . C'est à notre manuscrit
que Moréri fait allusion, et son récit est confirmé par la dédicace elle-même :
« Je me suis fait un plaisir, dit le duc du Maine, d'employer quelques heures
de mon loisir à vous rendre ces belles choses familières et à mettre en
nostre langue ce premier livre, dont la magnificence et la force des termes
doivent vous astre échapées dans la lecture que l'auteur niesme a eu l'hon-
neur de vous en faire. Comme après vous avoir prononcé une période latine,
il vous la répétoit en françois, il n'a pu vous donner qu'une imparfaite
idée de l'excellence de son ouvrage... ».
Bibliothèque du Palais-Royal (succession de la Reine).
IV. — POÉSIE FRANÇAISE
470
N° 703. ASPREMONT.
Pet. in-f" (0,302 sur 0,205), veau fauve. — Vélin, XIII» siècle, 68 lï., 2col.de 46 lignes,
initiales rouges et bleues, notes en italien ajoutées au bas des pages.
Les Sarrazins chassés trilalie! Tel est le sujet de cette chanson de geste,
une des premières du cycle de Charlemagne, écrite probablement au com-
mencement du XII' siècle et restée inédite. On y voit figurer les compagnons
du grand empereur, Naime, Turpin, Girard, enfin le jeune Roland, qui, pour
entrer dans la carrière, tue le mécréant Eaumont et lui arrache Durandal, la
plus glorieuse des épées. La bataille d'Aspromonte est le grand événement
de cette lutte; elle a donné son nom au poème. Aspromonte, au bout do la
Calabre, est plus connu de nos jours par l'engagement où Garibaldi fut
blessé.
Dans une belle étude consacrée à celte œuvre épique (Histoire littéraire de
la France, t. XXVII, pp. 300-318), M. Paulin Paris signale cinq copies
anciennes, trois conservées à la Bibhothèque nationale, deux à Venise,
bibliothèque de Saint-Marc (1). Dans les manuscrits de Paris, Charlemagne
apparaît dès le début : entouré de ses barons, il donne audience à Balain,
envoyé du roi sarrazin Agolant; au nom de son maître, l'ambassadeur ré-
clame « l'hommage » du roi Charles. Avec les manuscrits d'Itahe, l'action
commence beaucoup plus tôt; un long poème, véritable roman d'Agolant,
(1) Il y en a d'autres. M. P. Meyer en a connu seize, dont notre manuscrit. (Romania, t. xi.x,
p. 203.)
36 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
est consacré aux gestes des Sarrazins, que l'auteur amène d'Afrique en Italie,
où ils prennent Reggio et bâtissent Aspromonte. Notre manuscrit, que
M. Paulin Paris n'a pas connu, donne une troisième version; le début est
aussi consacré aux faits des Sarrazins, mais racontés avec beaucoup moins de
développements; et ce récit préliminaire, qui n'occupe que dix colonnes, se
présente ici comme l'introduction naturelle du roman d'Asprcmont :
Oez, segnur, ço ce dist le romani
Ço vint d'Africha li fort rois Agolam,
Apres lui maint rois et maint çatani,
Tant rices princes, tant filz de caltelam.
Agolant décide en conseil l'envoi d'un espion en France. Sobrin est dési-
gné; il part, arrive à la cour de Cliarlemagne et y passe un an. Cependant
Agolant s'embarque avec son armée, aborde à Rise (Reggio) et fait construire
la tour d'Aspremont, dont il donne la garde à son lils Eaumont, récemment
armé cbevalier. Sobrin est de retour et sera remplacé par un envoyé officiel,
le « barberin Balant » ou Balain :
A Gliarlemaines, qui lu liiz de IMpin,
Vos li direz altament en latin
Que il ne viegne encontre Saracin.
Laissant Balain partir avec son message, l'auteur nous introduit brusque-
ment à la cour de Cliarlemagne :
Or devons a Karles renparier.
Il fu asis for son palais plenier.
La fu dux Naime
Plet vos oïr bone cançon vailant
De Karlemaine li fort rois puisant...
L'action commence alors et se déroule selon le texte des manuscrits de
Paris : la réception de l'envoyé d'Agolant, la prise d'armes, rexi)édition, la
bataille d'Aspremont, la mort d'Agolant etd'Eaumont, l'expulsion des Sarra-
zins d'Italie, etc. La dernière strophe commence ainsi :
Chanté vos ai d'Agolant et d'Elraom,
Et du rois Karle a la fiere façom,
Et de Gérait le fil al duc Boisom,
POÉSIE FRANÇAISE. 37
Délia bataille qui fu en Aspremom
Esplicit liber romano (sic) Aspremontis.
Une marge assez large a été ménagée au bas des pages pour recevoir des
tableaux dont le sujet est indiqué par une note en italien, d'une écriture très
fine. Ces enluminures n'ont pas été exécutées, et, sur l'emplacement qui leur
était réservé, on a transcrit en grosses lettres rouges, souvent d'une façon
incorrecte, les mentions écrites en italien au bas de chaque page.
Le scribe a donné son nom après l'explicit : « Per me Joliannem Jacobi ».
Puis viennent deux strophes italiennes (9 et 13 vers), d'une écriture un peu
postérieure, intitulées : « Dominus Guilielmus Porcelati provicialis (?) », et
« Dominus Ursus de Ursinis de Roma » ; la mention de cet Orsini confirme
l'origine italienne de notre manuscrit.
Vente Solar, février 1861.
471
N° 618. Amu.e et Amis, chanson de geste du Xlir siècle.
Pet. in-f° (0,297 sur 0,215), peau verte, dos rouge (anc. rel.). — Papier, avec quel-
ques feuillets de vélin, xv« siècle, 190 ff.
Seigneurs, or faicles paix, serrés bonne chançon.
Que Nostre Seigneur Dieu, qui souffrit passion,
Vous octroict bonne fin et de luy vray pardon.
Histoire vous diray ou il n'a si veoir non.
En la ville de Blaves en escript le trouvon.
Droit par dedans l'église saint Gerart le baron.
C'est dAmile et d'Amis, qui furent compaignon
Des plus loyaulx du monde; mentir ne vous puet on.
Cette chanson est le développement poétique d'une légende latine de l'épo-
que carolingienne, « Vita bcatorum Amehi et Amici ». Elle contient, outre
l'histoire d'Amile et Amis, celle de Girart de Blaves, fils d'Amis. Écourtée et
mise en prose, elle a été publiée par Vérard et Alain Lotrian. Jourdain de
Blaves ou Blaye, fils de Girart, a fait aussi l'objet d'une chanson du
XIIP siècle qui n'est pas dans ce manuscrit; elle a été traduite en prose et
imprimée par Michel Lenoir.
38 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
« Cette belle et curieuse chanson, dit M. Paulin Paris à propos d'Amile et
Amis, comprend, dans une leçon du XIIP siècle qui n'offre pas de lacunes,
environ 3400 vers. Plusieurs remaniements postérieurs, dus à de mauvais
rimeurs du XIV et du XV" siècle, l'ont délayée en 6000 et même en 10000
vers ». Notre version en contient environ 13000.
L'inventaire de la librairie du duc de Bourbon, en 1523, mentionne, sous
le n° 259, « Le livre appelle Milles et Amys, en papier, à la main »; c'est
notre volume, qui fut porté de Moulins à l'hôtel de Condé en 1661.
La garde de ce manuscrit est faite d'un acte notarié sur vélin, de l'année
1438.
472
N° 626. I. Romans en vers du cycle de la Table Ronde. II. La Queste
DU Saint Graal, en prose [Robert et Hélis 'de Boron]. 111. Roman de
Renart (plusieurs branches).
Pet. in-f° (0,30 sur 0,21), veau marbré^ aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, com-
mencement du XIH' siècle, 260 (T., 3 coL de 156 vers par page, 2 col. pour la prose,
initiales rouges et bleues.
I. M. Gaston Paris a consacré aux romans en vers du cycle de la Table
Ronde une importante étude insérée dans le tome XXX de V Histoire littéraire
de la France; il a reconnu dans notre manuscrit les neuf romans suivants :
1° Bigorner, par Jean, roman inédit dont notre volume contient la seule
copie connue; 17471 vers, 55 ff., incomplet : la fin a disparu avec deux
feuillets arrachés après le 55*.
Jehans, qui en maint bien s'afaite
Et pluisor bêle rime a faite,
Nos a un romane comenchié,
Assés briement la romanchié,
Des aventures de Bretaigne
Et si vos voel dire et conter
Les mervelles de Rigomer,
Dont cis romane muet et comence.
POÉSIE FRANÇAISE. 39
Derniers vers :
Donc li ruissaus estoit plus clers
Que ne soit cristaus esmerés,
Li rois a coisi le ruissel.
2° Le Cimetière périlleux, poème anonyme de 6206 vers, dont on ne connaît
que trois copies, deux conservées dans les mss. fr. 1433 et 2168 de la
Bibliothèque nationale, et celle-ci (ff. 57 à 77 v°).
CI coMENCE LI ATREs [cimetière] perilleus.
Ma dame me comande et prie
Que d'une aventure li die
Qui avint au bon chevalier.
Derniers vers :
Si fine ci nostre romans.
Et Dius nos doist vivre c ans
A grant joie et a grand honor,
Et si nos doist joie et bandor.
Explicit li Atres perillous.
Publié en 1868 dans un recueil allemand, VArchivfiir Kuride der neueren
Sprachen.
3" Erec, par Chrétien de Troyes, poème de 6552 vers (ff. 78 à 99 v°).
d'erec
Li vilans dist en son respit
Que tel cose a on despit
Que mult vaut mius que on ne quide
Derniers vers
Por ce dist Grestiens de Troies...
Ci volons no roumanc finer
Et ci doit finer par raison.
Dius nos doist sa beneiçon.
Publié par M. W. Fcerster dans sa belle édition des œuvres de Chrétien
de Troyes (Halle, 1890); M. Fœrster a étudié notre manuscrit.
4° Fergns ou le Chevalier au bel escu, par Guillaume le Clerc, poème de 6428
vers(ff. lOOà 122r).
40 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
DE FERGUS
Ce fu a feste saint Jahan
Que li rois a Karadingan
Ot cort tenue
Derniers vers :
Guiliaumes li Clers trait a fin
De sa matere et de sa trove
Ici est li fins del roumans
Grans joie viegne as escoutans
Et a celui qui l'a escrit,
Car au faire s'entente mist;
Colin li Fruitiers a a non.
Jésus li face vrai pardon
De ses peciés; mestiers li est,
Car certes mult pcchieres est.
Cette fin nous donne le nom du scribe auquel nous devons notre manus-
crit : Colin le Fruitier. Publié en 1841, à Edimbourg, pour VAbbotsford Club,
par M. Francisque Michel, d'après le ms. fr. 1553 de la Bibliothèque natio-
nale, seul connu alors; depuis, M. Ernest Martin en a donné une édition
(Halle, 1872) daprès la version de notre manuscrit, plus ancienne et meil-
leure.
5° Gauvain et Huinbant, poème anonyme, dont nous avons ici la seule copie
connue, malheureusement incomplète en 3276 vers (IT. 112 à 133 v°), car
la fin a disparu avec un ou plusieurs feuillets. Le titre est « De Gunbaut » ;
mais dans le cours du récit ce personnage est nommé « Ilumbaut » ; ce n'est
d'ailleurs pas lui, mais Gauvain, qui est le héros principal. Inédit.
DE GUNBAUT
De bien dire nus ne se paine,
Derniers vers
Car en bien dire gist grans paine...
Mult volontiers ce dist Gorvains
Adonc n'i ot ne plus ne mains.
Li rois est as barons (i) asis,
Aveuc lui li barons de pris.
(1) Le scribe a écrit as barons, qui n'a pas de sens; c'est un lapsus calami; lire as lubies.
POÉSIE FRANÇAISE. 41
Des mes ne vos ferai pas fable,
Mais ains qu'il lievent de la table...
6° Guingîainou le Bel Inconnu, par Renaud de Beaujeu, poème de 5958 vers
(ff. 134 à 153 bis). Seule copie connue de ce roman, un des plus agréables à
lire de tout le cycle breton. M. Hippeau, que j'avais autorisé à en prendre
copie en Angleterre, Va publié en 1860 : édition fort critiquée.
Derniers vers
DEL BIAU DESCOUNEUS
Celé qui m'a en sa baillie...
Ci faut li roumans et define.
Bêle vers cui mes cuers s'acline,
Renais de Biauju moût vous prie
Por Diu que ne l'obliés mie
Ert sur Guinglain ceste vengeance,
Que jamais jor n'en parlerai
Tant que le bel sanblant avrai.
7° La Vengeance de Raguidel, par le trouvère Raoul, poème de 5882 vers ;
seule copie connue (ff. 154 à 173 v°). Intitulé « Des aniaus », à cause d'un
trait de l'épisode principal; mais le poète donne à la fin le véritable titre.
Publié par M. Hippeau, en 1862, sous le titre incorrect de Messire Gaiivain.
DBS ANIAUS
Ce fu au tans noviel d'esté
Oue li rois Artus ot esté
Tôt le carême a Rouvelent,
Et vint a grant plenté de gens
A Pasques por sa cort tenir
A Carlion
Fin: Explicit li Vengance del Raguidel.
8" Ivain ou le Chevalier au lion, par Chrétien de Troyes, poème de 6232 vers
(ff. 174 à 195 V).
Artus, li boins rois de Bretaigne,
La qui proeeche nos ansaigne
Que nos soions preu et courtois,
Tint cort si riche come rois...
II. 6
42 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Derniers vers :
Del chevalier au lion fine
Crestiens son romant, et ensi
Conques plus parler n'en oï,
Ne ja plus n'en orés parler,
S'en ni velt mençonne aconter.
Publié deux fois par M. Holland (Hanovre et Paris, 1861 et 1880), et enfin
par M. VV. l^œrster (Halle, 1887).
9^ Lancelot ou la Charrette, par Chrétien de Troyes, terminé par Godefroi de
Lagni. Nous n'avons ici que 5790 vers de ce poème (ff. 196 à 213 v°); le
scribe s'est arrêté brusquement au milieu d'une page et n'a pas transcrit les
1121 derniers vers.
A un jor d'une Ascension,
Fu venus devers Carlion
Li rois Artus, et tenue ot
Cort mult rice a Chamalot. ..
Derniers vers :
Tant qu'ele vit le chevalier,
Se li va tantost consillier
Qu'encor avoar le face.
Publié par M. Tarbé en 1849, puis par M. Jonckbloet, et enfin par
M. Fœrsler.
II. La Queste du Saint Ghaal, traduit du latin en prose française par
Robert et Hélis de Boron. Version ancienne, fragment (ff. 214 à 243 v°).
« Ci commence li estores del saintisme vaissiel que on apielle le Graal,
uquel li presieus sans au Sauvcor fu receus au jor que il fu crucefiiés por le
pule rachater d'infer. Yoseps le mit on ramembranche por la mension de
la vois d'un angle por clic que la vérités fu seue par son escrit et par son
tesmoignagc... Li baus livres del Graal commence el non del Père et del Fil
et del saint E.spir... Yoseps nos raconte ccste cstore por le lingnage d'un bon
chevalier ki fu après le cruccfiemcnt Nostre Signor... L'auctorités de
l'Escriture nos dist que après le cruccficment Nostre Signor... ».
La Qmsle du Saint Graal forme la seconde partie (chiffrée 123 à 231) de
POÉSIE FRANÇAISE. 43
l'édition donnée à Paris en 1516 par Jehan Petit, Galiot du Pré et Michel
Le Noir. Notre manuscrit correspond au texte des fï. 123 à 168, soit 33 cha-
pitres sur 96. Il s'arrête au milieu du 34" chapiti-e, ainsi intitulé dans l'im-
primé : « Comment la demoiselle s'en retourna chieulx sa mère, et du che-
vallier qu'elle trouva, et du sercueil de Josepli d'Arimathie, lequel se ouvrit
tout seul ». Il est regrettable que le scribe n'ait pas transcrit tout l'ouvrage,
car cette ancienne version présente un meilleur texte que l'édition donnée
par Ch. Potvin (Perceval le Gallois ou le Conte du Graal, Mons, 1866).
III. Les 17 derniers feuillets (244 à 260) sont occupés par plusieurs bran-
ches du Roman de Renaît. Après ce simple titre, « De renart », en lettres
rouges et bleues, notre texte commence par 22 vers qui sont aussi les pre-
miers de l'édition donnée par Méon (1826). Puis viennent neuf branches,
que nous désignerons par les titres qu'elles portent dans l'édition Méon :
1. « Si comme Renart prist Chantecler le coc », 388 vers (Méon. I, 49).
2. « C'est le disputement de la Mésange avec Renart », 682 vers (Méon,
I, 66).
3. « C'est de Tybert le chat et des deux prestres », 154 vers (Méon, I, 95).
4. « De Renart si comme il conchia le Corbel de fromage », 158 vers
(Méon, I, 267).
5. « C'est la branche de Renart et d'Ysengrin com il issirent de la mer »,
390 vers (Méon, I, 13).
6. « Si comme Ysengrin s'alla plaindre de Renart a la cort le Roi », 1 170
vers (Méon, 1, 308).
7. « C'est la bataille de Renart et d'Ysengrin », 1502 vers (Méon, II, 145).
Les six premières branches se suivent sans titres ni séparations; celle-ci est
précédée d'un intervalle, commence par une grande initiale et se termine
par ces mots : « Explicit li branche de le bataille de R. et de Y. ».
8. « Si comme Renart volt mangier son confessor », 667 vers (Méon, III,
291). Aussi précédée d'un intervalle et d'une grande initiale; terminée
i3ar : « Explicit li confessions R. ».
9. « Si comme Renart fit avaler Ysengrin dedans le puits », 150 vers
(Méon, I, 240). Précédée d'un intervalle et d'une grande initiale ; inter-
rompue après le vers 661 1 de l'édition Méon.
44
CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Nombreuses variantes avec le texte imprimé.
Ce volume, bien que fatigué et mutilé en plusieurs endroits, n'en est pas
moins, au dire de tous les hommes compétents qui Font étudié, un des plus
précieux de ma collection. Il était à l'hôtel de Condé en 1654.
473
N° 678. « Le Livbe de Regnart ».
Pet. in-f" (0,290 sur 0,205), veau brun à mes armes et chillre, tr. dor. (L'ancienne
reliure en bois a dû être remplacée; un des plats fleurdelysés et semés d'il couronnés
a été conservé à la contregarde.) — Papier, XV« siècle, 107 (T. écrits, 26 lignes à la
page.
Cy commence le Livre du Renard,
D'ensuivre ses faicts Dieu nous gard,
Contenant la vie des moynes.
Ces mots sont d'une écriture postérieure à celle du texte, où le mot
Renard est toujours écrit Regnart.
Traduction en prose, par Jean Tenessax, du roman en vers de Jacque-
mars Giélée, Rcnori le Nouvel; divisée, comme l'ouvrage original, en deux
livres de 24 et 50 chapitres, dont la plupart sont suivis d'une moralité sous
le nom d'exemple. Philippe Le Noir lu imprimée sous ce titre : Le Livre de
maislre Regnard et de dame Hersant sa femme, livre plaisant et facétieux (Paris,
in-4°, s. d.). Notre manuscrit ne contient pas le prologue avec le nom du tra-
ducteur et débute par ces mots : « Ainsi que vint a ma vision, je viz le lyon,
roy de toutes les bestes... ». Fin : « ... duquel nous veille garder, ensemble
la trinité, le Père, le Filz et le Saincl Ksporit. Amen. Jhesus.
Finist le livre de Regnart.
D'ensuivre ses faiz Dieu nous gart ».
Sur le feuillet de garde, une signature du XV' siècle : « Catherine de
Baugy ».
Hôtel de Condé, 1673.
474
N° 1330. I. M.vuiE DE Fn.xNCE : Ysopet ou fables. — II. André de
POÉSIE FRANÇAISE. 45
HuY : Moralités. — III. Le Reclus de Moliens : Miserere, Roman de
CHARITÉ. — IV. IIélinand : Vers sur la mort.
In-f" (0,297 sur 0,210), mar. brun à fermoirs. — Vélin, Xin« siècle, 103 ff., 2 col. de
39 lignes, rubriques et initiales rouges.
M. Paulin Paris a publié dans le Bulletin du Bibliophile (1857, pp. 167-178),
une savante et complète notice sur ce manuscrit.
I. Marie de France : Ysopet (tel est le nom qu'elle donnait à ses fables;;
ff. 1 à 28 v° :
Cil qui sevent de letreure
Devroient bien mètre lor cure
Es bons livres et es escriz
Et es examples et es diz
Que li philosophe troverent.
Suivent les 76 fables, où l'on trouve bien des sujets développés plus tard
par La Fontaine. Le texte est ici plus pur et plus correct que celui dont
Roquefort s'est servi pour l'édition imprimée; les bonnes variantes se ren-
contrent pour ainsi dire à chaque vers.
Au finemant de cest escrit
Qu'en romant ai traitié et dit,
Me nommerai par remambrance.
Marie ai nom, si sui de France.
Esopet apelons cest livre
Qu'on translata et fit escrivre;
De grec en latin le torna;
Uns clers anglois qui mult l'ama
Le translata puis en englois,
Et je l'ai rimey en françois.
Explicit Ysopet en françois.
Cil qui l'a rescrit soit benoiz
De Deu et de sa douce mère,
Gui autre famé ne compère.
Marie, dite de France, n'est connue que par ses poésies; de sa vie, on ne
sait rien ; d'aucuns disent qu'elle naquit à Compiègne ; elle désigne elle-même
46 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
sa patrie, l'Ile-de-France; elle écrivait au milieu du XIIP siècle. Ses lais et
ses fables ont été publiés en 1820 par B. de Roquefort (2 vol. in-8°).
II. André de IIuy : Dits et moralités des philosophes (ff. 29 à 50 v").
« Cest livre fit maistre Andreys de lluy, selonc les auctoritez des anciains
philosophes qui sont ci après nommez.
Cil qui en soi ai tant de sens
Qui seit les poinz et les assens
De dire et de biaus moz trover
Je Andreis, qui fu nez de IIuy.
Tôt sans niançonge et sans ennui
Vos vueil remantevoir par rime
De ce que distrent cil meisine...
Ici coinmance a parler Tulles sur les quatre poinz d'amistié ». — Le poète
commente les dits de quelques philosophes : Aristote, Platon, Sénèque, Dio-
gène, Salomon, Térence, Horace, Socrate, Caton, Lucain, Salluste, Virgile,
Ovide, Boèce, etc. — Fin :
De cest livre ne doit joïr
Nuns hons se il ha por oïr
Soulemant et por escouter;
Ainz vos puis dire sans douter
Que il doit son cuer esvoiilier.
Il est possible qu'il manque ensuite un feuillet, avec lu fin et l'explicit
du poème.
La Bibliothèque nationale conserve un manuscrit intitulé « Livres exlraiz
de philosophie et de moralité » , où l'auteur se nomme Alars de Cambrai :
Je Alars. qui sui de Cambrai,
Qui de maint bel mot le nombrai,
Vous vueil ramantevoir en rime
De ce que dirent il meisme.
Bien que les deux textes diffèrent essentiellement, la présence simultanée
de certains vers, litres ou pensées, permet do croire à quoique plagiat. Selon
M. P. Paris, l'auteur original serait André de IIuy, et Alars de Cambrai le
plagiaire. Le poème de ce dernier, d'ailleurs beaucoup plus complet, doit
être postérieur à l'oeuvre d'André de Huy.
POÉSIE FRANÇAISE. -47
III. Le Reclus de Moliens : 1° Le Miserere (ff. 51 à 80 r°) :
Miserere mei, Deus,
Car longement me sui teûs
Que je défisse avoir bien dit
Fin : Fai nos avoir oil sans ombraige,
Face et face, non par ymaige,
Ton fil veoir en maystei. Amen.
Explicit Miserere mei Deus.
2° Le Roman de Ch.\rité (ff. 80 r° h 98 r°) :
Dire me plait et bien doit plaire
Ce dont l'on prant bon examplaire
Fin : Or vacille li vras rois des ciex
Estre merciaubles et piex
Vers moi, qu'on apele Reclus
De Moilien
Vos qui ces vers aurez leiis
Priez por moi, car s'enlendus
Les avez, mult en vaudrez miex.
Explicit li llomanz de charitei.
Ces deux poèmes du Reclus de Moliens ont été publiés en 1883 par
M. A. G. van Ilamel, qui a étudié notre manuscrit. Après une savante dis-
cussion, ce critique admet « qu'un des moines de l'abbaye de Saint-Fuscien-
au-Bois, du nom de Barthélemi, se fit enfermer dans une rccluserie attachée
à l'église de Sainte-Marie de MoUiens-le-Vidame, et que dans sa retraite il
composa, entre 11 80 et 1 190, un poème qui reçut de lui-même ou des lec-
teurs le titre de Roman de charité, et, quatre ou cinq ans plus tard, un second
poème qui devint bientôt très célèbre sous le titre de Miserere, premier mot
du premier vers ». MoUiens-le-Vidame fait aujourd'hui partie de l'arrondis-
sement d'Amiens.
IV. [Hélinand] : Les Vers de la mort (ff. 98 v° à 103 v°) :
Mort qui m'as mis muer an mue
En tel estuve dont li cors sue...
Fin : Cest siècles est comme un enfers.
48 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
A celui qui fait ce qu'il doit,
Qui le mal prent et le bien voit,
Cil torne la chose a envers.
Explicit les Vers de la mort.
Ce petit poème a été publié trois fois, par Loisel, par Méon et par Buchon,
sous le nom de Thibaut de Marlj . M. P. Meyer [Romania, t. 11, pp. 364-307)
l'a restitué à son véritable auteur, llélinand, moine de labbaye de Froid-
mont au diocèse de Beauvais. Poète et chroniqueur, llélinand est mentionné
dans le Spéculum hisloriak de Vincent de Beauvais, à l'année 1208.
Notre manuscrit se prolongeait au delà de ce qui nous reste, car, à la
seconde colonne de la dernière page, commence un poème moral en l'hon-
neur de la vertu d'attrempance, modération ou mesure; or, nous n'en avons
que les 28 premiers vers :
Qui vuet Deu et le siècle avoir,
Mali son sent et son savoir,
Son tens, sa vie, sa saison
Une genz sont qui par usaige
Sont por autrui et preu et saige,
Et por lor sont et nice et fol,
Si lor dira babin babol.
C'est le dernier vers ; la suite nous aurait sans doute donné l'explication de
ce babin babol.
Laissons, pour finir, la parole à M. P. Paris : « D'après les vers qu'on vient
de lire, d'après la forme et le caractère de l'écriture, il est permis de conjec-
turer avec assez de sûreté que le volume fut exécuté au XIIP siècle dans
l'ancien comté de Bourgogne, aujourd'hui Franche-Comté. Le copiste était
exact et consciencieux plutôt que doué de l'avantage d'une belle main. On
peut, grâce à son travail, faire une excellente étude du dialecte français usité
du côté de Besançon et de l'abbaye de Luxeuil ».
Techener, mai 1857.
475
N° 1578. Recueil de contes dévots, miracles, fabliaux, etc.
POESIE FRANÇAISE. 49
In-4° (0,23 sur 0,18), ais de bois recouverts de mar. brun. — Vélin, XIII« et XIV siè-
cles, 223 ff., 2 col. de 31 lignes, rubriques rouges.
81 pièces donnant environ trente-cinq mille vers, la plupart anonymes.
Les seuls auteurs nommés sont Eustache d'Amiens, Rutebeuf, Trubert et
Jean Durpain. Gautier de Coincy, qui n'est pas nommé une seule fois, tient
une grande place dans le volume, car le ou les compilateurs ont feit de nom-
breux emprunts à ses Miracles de la Vierge, ainsi qu'à un autre livre célèbre
au moyen âge, les Vies des anciens Pères, ouvrage anonyme en deux parties (1).
Les pièces empruntées à ces deux ouvrages ont été insérées sans ordre dans
notre manuscrit, qui se compose de : 42 contes ou miracles tirés des Vies des
Pères, 20 des Miracles de la Vierge de Gautier de Coincy, 6 fabliaux propre-
ment dits, 4 morceaux en prose latine et 9 pièces diverses en vers. Les pièces
1 à 7, 9 à 34, Ijo à 63 appartiennent aux Vies des Pères; les pièces 33 à 48, 34,
63 à 68, 70 et 71 sont tirées de l'ouvrage de Gautier de Coincy. M. Gaston
Raynaud a décrit ce recueil dans la Romania (t. XXIV, pp. 446-431); il indique
les pièces qui ont été publiées ; 28 sont inédites.
1. « Incipit vita prima de duobus quorum unus incidit in fornicationem »
(f. 1) :
Aide Diex rois Jhesu Cris
Pères, Fix et Sains Esperis...
2. « De la dammoiselle qui mist sus a l'ermite qui Tavoit engrosie » (f. 3) :
Diex qui les repolailles voit
Et qui les cuers des gens connoit...
3. « D'un hermite c'une foie femme vot engingnier » (f. 6j :
Qui talent a de bien aprendre
Les oreilles et cuer doit tendre...
4. « D'un hermite qui pria a Nostre Signeur qui li montrast son pareil a
monde » (f. 9 v") :
Quant Damme Diex le monde fist
En toutes ces choses asist...
3. « D'un hermite qui se mist en prison pour i autre home » (f. 13) :
(1) La Vie des anciens Pères, par M. E. Schwan. {Romania, t. -Xill, pp. 233-203.)
II. 7
50 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Diex qui ces biens nous abandonne
Et qui la science nous donne...
6. « D'un hermite avec cui une sienne nièce se rendi » (f. 16) :
Bien trueve qui en bien se lient
Et cii qui en mal se maintient...
7. « D'un hermite cui li dyables fit choir en pechié » (f. 20 v°) :
Vies pechiés fait nouvelle honte
Si com li proverbes raconte...
8. « D'un hermite qui se gloirefioit en ces bonnes euvres, a cui Diex
démontra c'uns jongleres estoit ces parcns » (f. 23 v°j :
In Vitis patrum, un haut livre,
Oui les bons essanple nous livre...
On ne connaît qu'une autre copie de cette pièce ; elle se trouve dans le
ms. 3518 de la bibliothèque de l'Arsenal, sous ce titre : « De l'hermite qui se
désespéra por ce qu'il devoit avoir le jongleur a compaignon » .
Ici se termine un premier manuscrit. Puis vient une nouvelle série de
contes dévots, d'une écriture du XIV* siècle.
9. « Dou pellit juis qui se commenia avec les cretiens » (f. 28) :
Qui verges espargne, si het
Son enfant et si ne le set...
10. « De l'ermite qui vit issir le blanc coulon hors de sa bouche » (f. 30 v°) :
De franchise cil se demest
Qui en servitute ne mest...
1 1 . « C'est dou bourjois qui ne vot renoier Nostre Dame » (f. 34 v°) :
Folie faire a esciant
Cil qui s'afole a grant talent...
12. « Dou larron qui vint a penitance » (f. 38 v") :
Qui de ioins garde de près got,
Qui bien se hourde et bien se clôt...
13. « De celui qui laisa s'aumone pour sa femme » (f. 41 v") :
Si comme li fus sous l'escorce
Se tient en vertu et en force...
14. « Du chevalier qui ne se voloit confesser » (f. 43) :
POÉSIE FRANÇAISE. 51
Voirs est que chascuns cuers se preve
Selonc le popir qu'on lui euvre...
15. « Comment Nostre Sires délivra l'abeesse que ces nonnains acuserent »
(f. 45 y) :
Si comme li solaus aeuvre
La rose et le boulon desqueuvre...
16. « Du prestre qui perdi l'oiste seur son autel par son pechié » (f. 49) :
Tant grale chievre que mal gist
Qui Dieu laise pour son delist...
17. « De celé cui ses pères ala en paradis et sa mère en enfer » (f. 51 v°) :
Froumages fres et pierre dure
Ne sont mie d'une nature...
18. M De Termite qui copa sa langue » (f. 55) :
Autresi comme la quintainne
Resoit et les cops et la painne...
10. « D'un moine qui vist le dyable qui emportoit un chastel de ses
jambes » (f. 58) :
Qui a n signeurs veut servir
L'un en convient a merservir...
20. « De l'ermite qui fit desfoir le Sarrasin qui ne voloit mie resuciter et
puis morir et alat en paradis » (f. 61 v°) :
L'Escripture nous dist pour voir
Que bien doit son louier avoir...
21. « Du Gouliart qui devint moinnes pour rober l'abeïe » (f. 63 v) :
El tans que Salemons vivoit
Qui en soi tous les sens avoit.
22. « Des un ermites qui eurent envie l'un seur l'autre » (f. 66) :
Cil qui Dieu crient, rien ne li faut,
Et s'il l'aimme bien, tant li vaut...
23. « Du chapelain qui acusa la roine de sa confession » (f. 68 v) :
Qui sens et raison a ensanle,
Et il n'en euvre, si resenble...
24. « Du moinne qui racheta le chevalier et son fil de l'uzerier » (f. 73 v"j :
32 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Mult est cis povres cui Diex het
Et endormis qui Diex ne creit..»
25. « De l'uzerier qui se repenti et fut mengiés de tarentes » (f. 76 v°) :
Qui n'a c'un euil souvent le tert,
Car il set bien se selui pert...
26. « De la nonnain qui menja le cholet » (f. 79) :
Mauvais est qui ne guerredonne
Et ne désert ce qu'on li donne...
27. « C'est que li ami terriens ne valent rien » (f. 80 y°) :
Tant as tant vaus, et je tant taing
Et signeur et ami te clain...
28. « C'est de la bourjoise qui ot un cnfent de son fil, que li dyables acusa
a l'empereur » (f. 83 v°) :
Bien est gardez ce que Diex garde,
Et qui se mest hors de sa garde...
29. « Du crucefi qui sainna quand li juis le feri en costé » (f. 86 v°) :
Des bons ist li biens par droiture
Et li sers cuers a sa nature...
30. « Dou diable qui se mit en prison pour le soucretain » (f. 88 v°) :
Dessous Belleem en un pré
Venez avant, vous qui amez...
31. « De l'enfent qui estoit pendus, que Nostre Dame délivra » (f. 91) :
Sa en ariere a Rome avint
Q'uns povres bons sa femme tint...
32. « De la dame qui disoit cures de Nostre Dame et vigiles de mors »
(f. 93 v°) :
Jadis uns chevaliers estoit
Qui bêle femme et jone avoit...
33. « De l'ermite qui s'acompaingna a l'engle » (f. 27) :
En (sic) saint père en Egypte avoit;
En ermitage mis estoit...
34. « De l'ermite qui sala son pain » (f. ICI) :
Aussi con li aubre verdissent,
Gest leur fueilles et florissent...
POÉSIE FRANÇAISE. 53
35. « Du cler qui saluoit volontiers Nostre Dame et fu ocis » (f. 103 v°) :
A Chartres fu, ce truis, un clers
Orguilleus, nobles et despers...
36. « Du moine qui souvent s'enyvroit » (f. 104) :
Un moine fu d'une abeïe
Qui madame sainte Marie...
37. « Du clerc qui fu enragiés, que Nostre [Dame] délivra » (f. 105 v°) :
Pour plusieurs gens plus enflember
A Nostre Dame miex amer...
38. « De la povre femme et de l'uzerier qui moururent en i jour »
(f. 106 v°) :
Tout li miracle Nostre Dame
Sont mult piteus et dous por m'ame...
39. « Dou clerc qui mist son ennel en doit de l'ymage » (f. 110) :
Par devant une vies eglyse
Un ymage orent laiens mise...
40. « De l'enfent qui fu dompnez au dyable » (f. 111 v°) :
En escrit truis qui fu un bons
De grant afaire et de grant non...
41 . « Du moinne qui fist sa priiere seurles v lettres de Maria » (f. 114 v°) :
Un brief miracle mult ydoine
Conter vous veil d'un simple moinne...
42. « Du moinne qui fu mors sans confession, que saint Pierres délivra »
(f. 115) :
Si con li livres nous tesmoingne,
A Saint Pierre devent Gouloingne...
43. « Du chevalier qui haoit Dieu et amoit sa mère » (f. 116 v°) :
A ceus qui amment doucement
La mère au haut roi qui ne ment...
44. « Du preudome qui dust aler a Saint Jaque, etli diables s'aparut a lui »
(f. 118 v°) :
Un bel miracle vous veil dire
Qu'en son tempoire fist escrire...
54 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
45. « D'un larron qui fu ii jours as fourches sans niorir » (f. 119 v°) :
Ci après vous veil mestre en brief
Un biau miracle court et brief...
46. « De la dame qui fortrait le baron a sa visine » (f. 120 v°) :
Je truis que ii dames estoient
Qui durement s'entrehaoient...
47. « Dou vilain qui haoit son prestre et fu escommeniés, et li prestres
morut » (f. 121 v°) :
En escrit truis que fu uns prestres
Cui vie iert sainte et sains ces estres...
48. « Du preudommc cui dyables cuida engignier » (f. 127) :
Puisqu'oiseuse est la mors a l'ame,
En aucun dist de Nostre Dame...
40. « Du prestre luxuricus qui chascun jour chantoil » (f. 129) :
En escrit truis qu'il ost vers Sens
Un prevoire si hors du sens...
50. M Ave Domine Jesu Christe... » (prière en latin, f.l30).
51. « Nota cornant Ion se doit gouverner quand le prestre dit la messe »
(en prose, f. 130j.
52. Prière en fran(;ais, en prose : « Biaus sire Diex tous puissans... »
(f. 131 V").
53. Prières en latin : « Ave, sanctissima et beatissimaChristi caro... ». —
« Domine Deus omnipolens, ne me perire patiaris... » (f. 132).
54. Il Du moinne qui fu batus en chapitre por ce qu'il n'i dist mot »
(f. 132) :
Il fu ce truis une abeïe
De madame sainte Marie...
55. « De la damoisele qui ost non Thays, qui se convertit » (f. 133 v°) :
Il n'est pas hors quanque reluit,
Li aubres qui ne porte fruit...
56. « De l'ermite qui disoit Miserere tui Deus » (f. 137 v") :
Qui a oreilles pour oïr
Oïr doit ce dont doit joïr...
POÉSIE FRANÇAISE. 55
57. « Du roi qui vost faire ardoir le fil son seneschal » (f. 140 v°) :
Vilains est qui fait a autrui
Ce qu'il ne veut c'on face a lui...
58. « Des ni clercs qui se rendirent en divers lieus » (f. 147) :
Si comme la terre brehaingne
Par pluie ou par humeur empraingne...
59. « De Termite qui converti le pécheur murdrier, qui [fu] saus, et il fu
denipnés » (f. 154 v°):
Pierre volage ne keut mouse,
Qui de mal faire miex se trouse...
60. « De la soucretaine qui laissa s'abaïe, et Nostre Dame fu pour lui »
(f. 157) :
Assez vaut miex amis en voie
Que ne fait argens en couroie...
61 . « De celui qui donna tout a son fil » (f. 161) :
Diex, de qui toute bontez ist,
Et par l'évangile nous dist...
62. « Du clerc qui tousjours disoit Ave Maria » (f. 163 v°) :
Encores ne me puis je taire
De ces courtoisies retraire...
63. « De la bourgoise qui avoit seur sa coe un dyable » (f. 165) :
Cis qui le leu veut resembler
La pel deu leu doit afubler...
64. « De Tempereis de Rome qui ces serouges ama » (f. 167) :
Uns sages dist et fait savoir
Li sages livres de savoir...
Cette pièce ne parait pas terminée; il ne manque cependant aucun feuillet-
voici les deux derniers vers :
Li très dous dix ne voloit mie
Que violée feut sa mie...
Ici reprend une troisième partie, d'une belle écriture du XIIP siècle
semblable à celle du commencement du manuscrit.
56 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
65. « D'un bourjois qui emprunta deniers seur la majeté Nostre Signeur
et seur la majeté Nostre Dame » (f. 175) :
Tant truis escrit foi que doi m'ame
Des dous miracle Nostre Dame...
66. « De n frères qui ierent manent a Romnie, Pierres et Estesnes »
(f. 179 V») :
Qui bon miracle veut traitier
Mult li convient a recerchier...
67. « D'un homme lai qui fu sauvés » (f. 183 v") :
Conter vous veil sans nul délai
Le miracle d'un homme lai...
68. « D'un jongleur a cui Nostre Dame envoia son sierge » (f. 188) :
La douce mère au creatour
A l'église a Rochemadour...
69. « D'un ménestrel qui servoit Nostre Dame de son propre mestier »
(f. 190) :
Es vies des ensiens Pères,
La ou sont les bonnes materes...
70. « D'un enfant clerc qui chantoit un rcspons de Nostre Dame, Gaude
Maria « (f. 196 v") :
Sainte Escripture nous tesmoingne
C'on doit seur toute autre besoingne ..
71. « D'un vilain bouvier (nommé Buisars) qui ne creoit mie les miracles
dou soler Nostre Dame de Soisons » (f. 202 v") :
Ici après veil resciter
Un miracle dou saint soller...
Après cette pièce on lit un explicit, et le manuscrit était terminé par une
page blanche (f. 205 v°). Un autre manuscrit commence au recto du
206* feuillet, sur des cahiers indépendants des précédents; il contient les
pièces suivantes (même écriture, Xlir siècle) :
72. « Li fabliaus qui devise les outiex de l'ostel » (f. 206) :
Ghascuns pense de son afaire,
Pour ce me veil un poi retraire...
POÉSIE FRANÇAISE. 57
Publié par M. Gaston Raynaud dans la Romania (t. XXVII, p. 49).
73. « De l'enfent do noif » (f. 208) :
Jadis esloit uns marcheans
Qui n'estoit mie mescheans...
74. « D'une femme qui fist entandant a son baron qu'il estoit mors »
(f . 209) :
Se fabiaus puet veritez estre,
Dont avilit il ce dist, mes mestre...
75. « D'un bouchier d'Abbevile », par Eustache d'Amiens (f. 210) :
Signeur, oés une merveille,
Onques n'oïles sa pareille...
70. « De la dame qui fist m tours entour le montier », par Rutebeuf
(f. 217v°):
Qui femme vaudroit décevoir,
Je li fas bien apersevoir. ..
77. « La fiance que on doit avoir en femme » (ou « l'Évangile aux
femmes ») (f. 216) :
Quiconques veut mener pure et sainteme vie
Femmes aint et les croie et de tout si afic
Ces vers Jehan Durpain, l moinnes de Vaucelles,
A fait moût soutieument; les rimes en sont belles;
Priiés pour li. béguines vielles et jovencelles.
Par vous sera portée s'ame entre n foiselles.
Cette pièce est refusée à Jean Durpain par quelques romanistes; jusqu'à
ce que la preuve soit faite, nous accepterons l'attribution donnée par notre
manuscrit.
78. « Le fablel dou pet au vilain qui fu portés en enfer », par Rutebeuf
(f. 216 V») :
En paradis l'esperitable
Ont grant part la gent charitable...
79. « Dou vilain qui randi le bufet », par Trubert (f. 217) :
Trubers en ces fablel fablie
Qui de bien dire ne s'oublie...
80. « Dou cheval que li marchans vendi » (f. 219 v", inachevé) :
II. 8
58 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
J'ai un cheval que je veil vendre
Pour avoir argent a despendre...
Publié par M. Gaston Raynaud dan.s la Romania (t. XXIV, p. 446).
Le manuscrit se terminait ici. Au XIV siècle, sur des feuillets restés blancs,
on a transcrit la pièce suivante :
81. « La Vie sainte Katherine » (f. 220) :
Nous trouvommes es vies escris
C'uns empereres fu jadis...
Interrompu après le vers 726; la place a manqué pour transcrire tout le
poème.
Formé d'abord au Xlir siècle, ce recueil sera passé plus tard entre les
mains d'un ménestrel qui aura voulu y joindre un certain nombre de pièces
nouvelles. Le manuscrit, dont l'étendue était ainsi plus que doublée, dut
être relié à nouveau. L'ordre primitif ne fut pas exactement conservé; les
additions du XIV siècle vinrent occuper le milieu du volume, tandis que la
partie la plus ancienne fut placée au commencement et à la fin; les feuillets
blancs du dernier cahier furent ensuite utilisés pour la transcription de la
« Vie de sainte Catherine » ; au cours de cette pièce, le scribe s'arrêta, faute
de vélin pour finir.
Ce précieux volume a été collationné avec soin; aucun feuillet n'en a été
détaché; les cahiers sont tous au grand complet; en un mot, le volume est
tel qu'il a été recueilli et mis en nouvel ordre au XIV" siècle. Il a appartenu
au jongleur « Henri », qui, avec un couteau, avait gravé son nom à l'intérieur
d'un des ais de bois, aujourd'hui recouvert par le maroquin.
Boone (Londres), septembre 1869. Le volume avait été acheté en mars de la même
année à la vente Luzarche, dans laquelle le libraire Claudin l'avait intercalé.
476
N° 644. I. [Gautikr de Metz] : L'Image du monde. — II. « Le Livbe qui
NOS ENSEIGNE COMENT l'oN SK PEUT MAINTENU» SAIN EN CIIASCUN AAGE , ET
COMENT l'on peut CONOISTRE LA NATURE ET LA CONPLEXION DE CHASCUN HOME ».
— III. [Robert et Hélis de Boron] : Le Saint Graal. — IV. Gautier
POÉSIE FRANÇAISE. 59
Map : La Queste du Saint Graal. — V. Gautier Map : La Mort du roi
Arthur.
Pet. in-f° (0,285 sur 0,200), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin,
Xlll' siècle, 222 ff., 2 col. de 34 et 35 lignes, rubriques rouges, lettres en couleurs.
L LI.MAOE DU MONDE (ff. 1 à 58 r°). « El livre de clergie on romans, qui
est apellés Flmage del monde, contient lx cliapistres et xxviii figures, sans
coy livres ne puet estre legierement entendus, qui est devises par m par-
ties... ». Suit la table des chapitres des trois livres, en prose. — « Si faut
li prologues » (29 vers) :
Qui bien viaut entendre cest livre
Et savoir cornent il doit vivre
Et aprendre celle clergie...
« Ci comence l'Image del monde. La puissance Dieu. De la première
partie, i cliapitle » :
Quant Dieu list le monde premiers,
II ne li estoit pas mestiers...
La date de l'ouvrage nous est donnée par ces quatre vers (livre m,
chap. xvii) :
Con premièrement fu parfais
Cist livres a l'Aparicion
En l'an de l'Incarnation
M et n c XLV ans.
Fin, f. 54 V
En qui toutes bontés abonde.
Ci fenist l'Ymage del monde.
A Dieu comence, a Dieu prent fin.
Qui ses biens nous doint a la fin. Amen.
En l'an de l'Incarnation
As roys a l'Aparicion
M et II c XLV ans,
Fu parfais primes cist romans.
Vos qui avés oï l'escrit
Del fils Dame Dieu, Jhesu Crist.
Et puis del monde que Dieu forma,
Li mondes un autre forme a.
60 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Que par cestui poés aprendre,
Se del siècle volés entendre
Quel chose est et cornent ce est,
Et cornent va et cornent est.
Jaquemin d'Acre l'escrist
A la Chandelor de Nostre Dame Crist.
Que Dieu le mete en paradis,
Lui et nos et tos nos amis. Amen.
Explicit liber Mapamondi.
Escrit fu en l'an de l'incarnation Nostre Seignor Jhesu Crist m et ii c et lxx, g meis
de jenvier.
Première rédaction de l'Image du monde, faite par Gautier de Metz en 1245.
Nous décrirons plus loin un manuscrit de la seconde rédaction, faite en 1247.
Ce poème mystique, philosophique et cosmographique a été aussi appelé
Livre de clergie et Mappemonde; mais il a gardé le nom que lui donne l'auteur
en tète de l'ouvrage : « Ci commence V Image del monde ». Cette encyclopédie
du Xlir siècle traite des sujets les plus divers : la puissance de Dieu, le
paradis, l'enfer, cosmographie, géographie, clergie, les sept arts, astronomie,
météorologie, histoii'e naturelle, etc.
Le titre d'Image du monde n'appartient pas au seul poème de Gautier de
Metz; Honoré dAutun l'avait donné à un traité latin par lui composé au
Xir siècle; un illustre contemporain de notre auteur, Vincent de Beauvais,
vise, au commencement de son Spéculum majm, une Imago mimdi de sa façon.
D'autre part, un ouvrage du poète Pierre est intitulé la Mappemonde.
Notre manuscrit nous donne une précieuse indication, le nom du scribe et
la date de la copie : Jacquemin d'Acre, 1270.
M. Victor Leclerc (Histoire littéraire de la France, XXIII, 294) a consacré à
l'Image du monde une bonne notice, complétée et rectifiée par M. P. Meyer
(Romania, t. XXI, p. 481). Enfin le poème lui-même a été publié à L'psal par
M. Cari Faut.
II. « Le Livre qui nos enseigne comem l'on se pelt MAiNrENUt sain en
CHASCUN AAGE, ET COMENT l'oN PEUT CONOISTRE LA NATURE ET LA CONPLEXION
DE CHASCUN HO.ME » (ff. 55 r° à 58 r°).
Court et singulier traité dont voici les alinéas : « Il i a xxxii jors en
POÉSIE FRANÇAISE. 61
l'an que home se doit garder, car il son perillos ». — « Ce est le conte de
Tabe ce combien monte chascune letre ». — « Si orés que dist sains Climens,
apostles de Rome : A tos les fis de Jhesu Crist, salus. Je treuvc el livres des
chenoines... ». — « Si orrés por coi l'on doit plus jeûner les ven-
dredis ». — « Le fust qui a non aufric si est bon por cntoschc... ». — « Et
puis lises se brief desur Tome qui aura le mal. Anglo, non abglu, non
ablu. », etc. — « In nominc P. et F. et S. sancti, amen. + debague + de
guttam + gereon » , etc. — « In manus tuas. Domine, commendo spiritum. . . » .
« Por ce que doné nos avons enseignement es n parties que dit vos avons
devant, coment vos devés conoistre les mi conplixions, si come la sanguine,
la flaumatique, lacolorique, la mélancolique, etc. ». — Ce traité des com-
plexions de l'homme occupe la plus grande partie du petit opuscule. On le
trouve dans le ms. 2872 de la bibliothèque de l'Arsenal, sous cette rubrique :
« Ci commence la quarte partie du livre qui aprcnta cognoistre les conditions
de chacun » ; ce manuscrit a pour titre général : « Livre de la dicte universal
selon Ysaac et les autres acteurs de médecine, avec plusieurs autres traictiés
des autres secrés des philosophes et poètes » (Aldobrandini de Florence,
etc.).
III. Le Saint Okaai., traduit du latin en prose française par Robert et llélis
(le Boron (ff. 59 à 131 r°), fragment.
« Cil qui se tient et juge au plus petit de tos les autres petis et au plus
pecheor de tos les autres pecheors, mande salus el comencement de ceste
estoire... ». Fragment du texte édité en 1516 par Jehan Petit, Gahot du Pré
et Michel Le Noir, correspondant aux 60 premiers feuillets de l'imprimé,
première partie, qui en comprend 116. Nous avons décrit plus haut (1) un
fragment de la Qiicste du Saint Graal, seconde partie de l'édition de 1516.
IV. La Queste du Saint Graal, traduit du latin en prose française par
Gautier Map (ff. 213 à 215 v°).
« La veille de la Pentecoste, quant li conpaignon de la Table furent venu
a Caamalot et il orent oy le servise... ». — Fin : «... Il fit venir devant lui
les clers qui les aventures metoient en escrit. Et quant il furent venus, li
(1) P. 42.
62 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
roy comanda qu'il meissent en escrit les aventures que Boort avoit contées...
Et ce livre ou elles furent mises est a Salaberes (Salisbury), mult bien gardé
ou trezor de laiens, dont maistre Gautier Map le translata por son livre faire
de latin en romans. Si ce taist a tant que plus n'en dit a ceste fois des aven-
tures to Saint Graal. Ici faut les aventures do Saint Graal, que Galaad le fis
Lancelot acheva, et ot en sa conpaignie Parceval le Galois et Boort de
Gaules ».
Publié intégralement en 1864 pour le Roxburghe Cltib par M. Frederick
Furnivall.
V. La Mort du roi Arthur, par Gautier Map (fragment, ff. 216 à 222).
« Apres ce que maistre Gautier Map ot portraites les aventures do Saint
Graal assés souffisaument, si com il li sembloit, si fu avis au roi Henri son
signor que ce que il avoit fait ne devoit pas soffire se il ne ramantevoit les
fais de cels dont il avoit avant fait mencion..., et por ce recomença il ceste
derraine estoire. Et quant il ot mis ensemble, si l'apela la Mort le roy
Artus... ».
Nous décrirons plus loin (section des romans) un manuscrit complet de la
Mort du roi Arthur, aux dix premiers feuillets duquel correspond ce fragment.
Moulins, 1523; porté à l'hôtel de Condé en 1661.
477
N° 1469. [Gautier de Metz] : L'Image du monde.
In-4'' (0,190 sur 0,130), velours rouge. — Vélin, fin du XU^ siècle, 153 ff., 20 lignes à
la page, rubriques et initiales rouges, petite miniature.
« Ce est l'Image du monde. Ce est le livre de clergie en romanz, qui est
apelez l'Ymage du monde, par tout a lv chapistres et xxviii figures ; sanz ce
ne puet estre li fivres legierement entenduz. Si est devisé en m parties ».
Suit la table des matières des trois parties, en prose, puis le prologue en 28
vers :
Qui bien veut entendre ce livre
Et savoir coument il doit vivre...
POÉSIE FRANÇAISE. 63
Texte :
Pourquoi Dieus flst le monde.
Quand Diex fist le monde premier
Ne li esloit mestier mie (sic)...
Fin : Ici fenist la Mapamonde.
A Dieu coumence, a Dieu prent fin,
Qui ses biens nous doint en la fin.
En l'an de l'Incarnation,
Au jour de l'Aparition,
M deux cens xlv ans,
Fu primes escrit ce romans.
Vous qui avez oï l'escrist
Du filz Dame Dieu. Jhesu Crist,
Et puis du monde que Dex forma,
Le monde une autre forme a,
Que par celui poon aprendre,
Qui de ce siècle veut antandre
Que ce fu et coument il est,
Et touz jours et touz jors est.
Explicit la Mapamonde.
Copie incorrecte de la première rédaction de Gautier de Metz ; la table des
chapitres est reproduite exactement, mais le texte n'y répond pas toujours :
les divisions ne sont pas indiquées. Enfin nous constatons des lacunes, dont
voici les plus importantes : Première partie ; outre 30 vers qui manquent vers
le milieu du chapitre vui, le scribe a omis les 105 derniers, et les 8 premiers
du chapitre ix, qui se confond ainsi avec le précédent. Troisième partie,
cliap. XI, « des merveilles de Virgile » : le scribe n'a transcrit que les 42 pre-
miers vers ; il a omis le reste, ainsi que les chap. xii à xvn et les premiers
vers du xvni".
Bibliothèque Cigongne, n" 541.
478
N° 1444. [Gautier de Metz] : L'Image du monde.
Pet. in-f- (0,255 sur 0,165), mar. bleu jans., tr. dor. (Dum). — Vélin, XIII* siècle,
44 ff., 2 col. de 34 lignes, rubriques rouges, 19 initiales renfermant des miniatures à
fonds d'or et accompagnées de rinceaux, lettres ornées.
64 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Qui velt entendre a chest comans,
Si puet aprendre en chest roumans
Des oevres Diex et de clergie,
Que pour laie gent comenchie...
Chist livres qui descrit le monde,
Qui a non l'Ymage du monde,
Deus parties de livres tient...
Suit la table des chapitres du premier livre; table et prologue com-
prennent 92 vers. « Ch'est li premiers chapistres. De la digneté Diex » :
Quant Dex fist le monde premiers.
Il ne l'en estoit nul mestiers...
F. 44 r : Si com Tholomés li bons roys
L'enquist et prouva maintes fois
Chi fenist li premiers livres.
F. 45 : Qui or veult oïr et entendre
Dont il se porra esjoïr,
Si lise ouait entendement
Tout che livre ordeneement.
Second livre. Prologue et table des chapitres, en 180 vers. « Ch'est li pre-
miers chapistres, comment Diex fourma le monde » :
Diex forma tout reont le monde
Comme une pelote reonde...
Fin : Car Diex l'en rendra si haut don
Que tos biens ara abandon
Et la joie de paradis
Que Diex nous otroit a tos dis.
En cui toute pitiés habunde.
Chi fenist l'Ymage du monde.
A Diu comence, a Dieu prent fin,
Qui tous nos prengne a bonne fin.
Amen. Amen.
Chi fenist li livres de l'Ymage du monde.
Seconde rédaction de r/mflje du monde, faite en 1247. L'ouvrage est ici
divisé en deux parties au lieu de trois; chacune est précédée d'un prologue et
d'une table des chapitres en vers. En remaniant le plan du poème, Gautier
de Metz a introduit dans le texte de nombreux développements, relatifs à
Charlemagne, saint Paul, les bêtes, etc., etc. L'addition la plus importante est
POÉSIE FRANÇAISE. 65
celle de la Légende de saint Brendan, qui comprend plus de 1300 vers
(publiée en 1836 par Jubinal). L'auteur a tenu à donner la date de ces
remaniements (1247), répétée çà et là; il suffit de citer celle qui suit la
légende de saint Brendan :
A S. Ernoul, une abeïe
De moines noirs qu'est establie
Droit devant Mes en Loorraine,
Trouvai l'istoire mult entaine.
De latin le mis en roumans
Pour faire entendre as laies gens;
En IX jors de mars l'ot parfait
M. ce ans xLvi! [1247].
Ailleurs le copiste, transposant le chiffre x par inadvertance, a écrit lxvu
au lieu de xlvii.
Ces trois manuscrits d'un des ouvrages les plus importants qu'ait produits
le moyen âge forment un ensemble intéressant ; non seulement on peut suivre
les remaniements, les changements de rédaction introduits par l'auteur,
mais on y peut relever encore des variantes d'une autre origine. Écrits sans
doute à des époques assez rapprochées, mais par des scribes qui vivaient
dans diverses parties de la France, ils diffèrent parla forme encore plus que
par le fond ; dans aucun des trois la langue n'est la même.
Techener, 1865.
479
N'OIl. GUILLAUME DE LoHRlS ET JeAN DE MeI'N : Le RoAJAN DE LA lloSE.
In-4° (0,225 sur 0,167), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin, fin du
XIII' siècle, 18.} IT., 2 col. de 30 lignes, miniature à la première page, initiales rouges
et bleues, emplacements réservés pour des miniatures non exécutées. Le titre et les
rubriques sont écrits sur les marges.
« Ci commance li roumans de Rose.
Maintes gens dient que. en soinges
N'a se faubles non et mençoinges.
Mais l'en puettiex soinges soingier... »
II. 9
66 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Après ce prologue (20 vers), le texte commence avec la rubrique .suivante,
« Maistre... de Lorriz qui en dormant vist cest songe » :
Au vintime an de mon aige
Ou tans qu'amours prent le paige...
Ce curieux et beau manuscrit, qui doit présenter une des plus anciennes
versions du Roman de la Rose, contient des variantes et des additions,
parfois tracées sur des fragments de vélin interfoliés. Ces variantes et les
rubriques placées dans les marges sont de la même écriture que le texte;
notons la suivante (f. 90) : « Cy finist Guillaumes Tybullus et commance
maistres Jehans de Meun ». — F. 96 : « Ci faut li Pi'ivileges des frères, qui
est a la fin dou livre escris » . Le Roman de la Rose se termine au recto du
f. 185, 1" colonne :
Ainsi oï la rose vermeille;
A tant fu jours et je m'esveille.
Explicit.
Les trois dernières colonnes sont occupées par « li Privilèges des frères
menuz » :
Si fais cheoir dedans mes pièges...
98 vers, dont voici le dernier :
Tant sui fort privilégiés.
On lit au bas du premier feuillet : « Antonio Papilioni donavit Nicolaus
frater, canonicus Turonensis. Turone, cal. mart. an. Do. m d xix ». Papillon a
écrit quelques notes sur les margesdu volume, celle-ci par exemple (f. 35v") :
« impressi libri habent :
Cy endroit trespassa Guillaume
De Lorris, et n'en flst plus pseaulme;
Mais après plus de quarente ans
Parfist ce Chopinel romans,
Qui a bien faire s'efforça
Et cy son œuvre commença. >•
Enfin le même Papillon a transcrit sur le feuillet de garde une pièce de
66 vers, la Ballade des vins :
POÉSIE FRANÇAISE. 67
Pour bien juger de ces bons vins françoys,
Orléans est bon
Refrain : Beaulne a le bruyt sur tous par excellence.
Cette pièce se trouve aussi dans le ms. fr. 1721 de la Bibliothèque natio-
nale, sous le titre suivant : « Blason des vins, par Pierre d'Anthe ». Elle a été
imprimée avec les deux autres Blasons de Pierre d'Anthe : Les trois Blazons
composez par Monseigneur Pierre Danche (sic), esciiyer. Poitiers, à l'enseigne du
Pélican, s. d. (vers 1520), petit in-8° de 6 ff., gothique, très rare; j'en pos-
sède un exemplaire.
Antoine Papillon était bibliophile ; on trouve son nom dans un livre im-
primé sur véHn de la Bibliothèque nationale, avec la date de 1517.
Hôtel de Gondé, 1673.
480
N° 686. Le Roman de la Rose.
In-f» (0,287 sur 0,185), mar. vert, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, fin du XUI- ou commencement du XIV siècle, 148 ff., 2 col. de 38 lignes, initiales
rouges et bleues, pas de rubriques, annotations marginales; deux miniatures et deux
ébauches aux premières pages; les autres n'ont pas été faites. Les armes et le mono-
gramme d"Antoine de Chourses et de Catherine de Coëtivy ont été ajoutés sur la pre-
mière page.
C'est ci le romanz de la Rose,
Ou l'art d'amors est tote enclose.
Meintes gens cuident que en songes
N'eit se fables non et mençonges...
El vintiesme an de mon aage,
El tens qu'aniors prent le paage...
Le « Privilège des frères Mineurs » est transcrit sur un feuillet inséré
postérieurement par le même scribe ; pour lui faire place, un feuillet a été
enlevé et trois colonnes rayées.
Au passage relatif à Robert dArtois, un poète du XIV siècle a marqué un
renvoi après le vers
Ains devint bons devant ses jors
et a écrit sur la marge les quatre vers suivants :
'fHUi hh'U momt «««# MJMfffMM
A Coinirny, o lu fUtur 4$ fnuê
/Mt t',U*iiHUMr* lUfui fa pam êmt%f
y^n i'itn H, m', H âm%,
ii'ttttt (MM HoUt'ii tt, iui' k Itt imUiilU' lU' iUniHrui m i'Mii, um'in UoUftril",
M'i't» lUi mUii l,ottin, Ut(', k k tmUHUt lUt MninummU m i OU),
Vin ', A l««t f« joc «l J# »\'¥Msvi\\Sn,
V,%\tS\vM \n rtmtmi tU i» lUnm,
N* (UH, \,¥, Roman m \,h \\m¥..
I»» r» (O.K74 »(/»- O.IXft;. tmr. ynri, ir. dor. (une. ni,). — sm», %\S' »iècl«, Hl VI.,
t col, ilii 40 IIk'm»!. it«l«rii|ii«<i r(/iiK««« gCiirKM» I*!!»**** uvnh',*, iriilinli'H roiigcn et bleue»,
\\<mtn\\.\m {«'««iii/il» à miicaaiix, liiMr«»»«nt«N minlMluco» A rond» d'or (1^
(!l ««t In roiirrinn* dt It IU)»«,
Ou l'art (l'diiti/ur'N «il touU» «ncloi«,
MuliitAi Mnri» lilont i|ut «n «urig*»
N'h tr CéI.I, non et iiicnNOIl^MK,,,
On un iiii <l< mou /iMgd,
Ou (loltit (jii'iiiii(;iirii |>r'««iit II) p/iittgi<,,,
!/(• ii(«nii(M' v«rM
A iHtii fil jour «t )<i m'A«v«lll«
(•hI «iiIvI (Im rA|»ll(ixii(t (II* viiiKl-(|ii»lr'M ver». i|iii uVhI |(uh l'utuvro do Jmii de
Moiiii («l (|iti a a*' iijoiili' un XIV mIA(!|i* ;
Klinil» i|iii>J« fiiy «Hvelllid
i)ii MiMiMn i|iil m'n trAVdIIIU,,,
KhI llrin di iMii'H varlll
l'ixitllrll Im roinnn» ilo In Itowa,
(lu l'iti'l iriiiiiiHirM nul iiiiilii iinclona,
Niihu'ii rll, Nlcimiinn Hninliln,
ijiiiiiil lilc, ni Imm', JonKrimil niintimlilfl,
(Il l.it |ii'tiiiil(yi't. itnMM KHi i'«|M'oilull« * In llh ii«< i<i vnliiiiio,
POÉSJK FBANÇArSB, 69
On lit <!ri«uil« : « C« livr« du Komant d« la Rose e»l à Jehan du Mas, sei-
gneur de I/lsIe I», Comme tous les manuscrits (Je Jean du Mas entrés au
XVI' siAcle dans le (;at)inet des livres de Chantilly, celui-ci porte à la garile
les amies de Monlinoreney, avec le collier de Saint-Michel, le hàton de
mari'chal et la devis»; In munéiliti (uin HupmjM'rarJ. On le retrouve à l'hùlfd
deCondéen USU.
482
N'ÔÔJi, hv. HoMAN UY. i,A KosK, — Lk Tkstamknt dk Jkan m Mkl'!».
In-f' (0,275 «ur 0,200), veau marbré, tr. dor., aux arme» de Bourbun-Condé. —
Vélin, XIV' Mîècle, 173 Ht., i col. de 40 ligne», initiale» en or et couleur», nombreuse»
et bonnes minintures A fond» dorés ou quadrillé», décoration paginale, rinceaux, gro-
tesque», etc.
(Je est li roman» de la Rote,
Ou l'art d'amours est toute enclose.
Mainte» gens dient que en songes
N'a se fables non et mençonges...
Au vintieme an de mon aage,
Au point qu'amour» prent lepaage...
MAme épilogue que dans h; manuscrit précédent, moins les deux derniers
vers :
Est fine et pure vérité.
Rxplicil le romntiH Ai: la ilo»e,
Ou rtirt lïumowrn ««1 toute cncloxft.
Apn^i lin feuillet hlane. commence \i; TchIuiih'hI de Jmii de Memi, mAme
é<!nliir<', mAinc dé(orali(»ii, 11'. 147 iï \T,\, «ihilfrés l'i l'origine i i xxvii; pour
garder la diH|iosili(iti nur deux colonnes, W serihe a coupé en deux les vers
alexandrins :
Li i'ere» et li V'iVi \ Et li Sain» Ksperis
l'n Dieu en trois perMonne» | Aouré» et chiéri»,..
Fin : Ou »aint livre de vie | (jue il mei»me» escript
Amen.
Kxplieil le Testament | Me»tre Jehan de Meun.
Puis vient la table des chapitres du Tmlumenl, ajoutée au XV' siéchs
70 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Ce manuscrit, un peu postérieur au précédent, est plus richement orné ;
les miniatures sont d'une exécution bien supérieure; le tableau initial du
Testament, qui représente la Trinité, est du style le plus noble.
Hôtel de Condé, 1634.
483
N° 1480. Le Roman de la Rose.
In-f° (0,290 sur 0,205), mar. citron, fil., tr. dor. (anc. »e/.).— Vélin, XIV siècle, 138 ff.,
2 col. de 36 lignes, rubriques rouges, initiales en or et couleurs, 78 belles miniatures à
fonds dorés ou quadrillés, bordures ornées, décoration paginale avec rinceaux, gro-
tesques, etc.
Ci commence li romans de la Rose.
Ou Tart d'amour est toute enclose.
Maintes genz dient que en songes
N'a se fables non et mensonges...
Au vintieme an de mon aage
Au point qu'amors prent le paage...
Fin : Ainsi oï la rose vermeille,
A tant fu jours et je m'esveille.
Cy faut li romans de la Rose
Ou l'art d'amours est toute enclose.
Explicit expliceat, ludere scriptor eat.
L'épilogue de vingt-quatre vers que nous avons mentionné plus haut ne
se trouve donc pas ici; d'ailleurs ces cinq manuscrits du Roman de la Rose
présentent d'intéressantes variantes.
On voit sur le premier feuillet quatre écussons qui font partie de la déco-
ration originale : 1° bandé d'or et d'azur de 6 pièces, brisé d'un franc quar-
tier d'argent, à la bordure de gueules; armes de Montagu, famille issue des
anciens ducs de Bourgogne, éteinte en 1347. 2" Losange d'or et de gueules,
à la bordure d'azur; ces armes ont été portées par plusieurs familles, entre
autres par l'illustre maison de Craon. 3° et 4° D'or à 5 cotices d'azur; ces
armes ont été portées par les Berton des Balbes de Grillon ; mais il faut sans
doute chercher ici une autre famille.
Bibliothèques Mac Carthy (n° 2823) et Gigongne (327).
POÉSIE FRANÇAISE. 71
484
N° 744. Le Roman de la Rose, version en prose, anonyme.
Pet. in-f° (0,265 sur 0,200), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier,
XV siècle, 173 iï., rubriques rouges, initiales rouges et bleues.
« Cy est le commencement du romant de la Rose, ou tout Tart d'amours
est enclos, commencé par Guillaume de Loris, et xl ans et plus après sa
mort fut parfait et acomply par maistre Jehan de Meun, ainsi qu'il enssuit.
— jMaintes gens dient et racontent que en songes et en advisions qui par
nuytz en dormant se font... ». — Fin : « ... je commence a m'esveiller tout
estonné et pensif du songe que j'avoie songié. Et valeat in Domino. A tous
vraiz amours salut. Hoc est totum, da michi potum ». Cette traduction n'est
pas celle de Molinet; elle est antérieure.
Moulins, 1523; porté à l'hôtel de Condé en 1661.
485
N° 570. I. BoKCE : Consolation de la philosophie, traduction anonyme
en vers français. — 11. [Guillaume de Machaut] : Le Confort d'ami. —
111. « Le Codicille maistre Jehan de Meun » [Roman de la Trinité, de Je.an
Chapuis]. — IV. Jean de Meun : Le Testament.
In-f° (0,328 sur 0,25.5), mar. vert. tr. dor.. aux. armes de Bourbon-Condé. — Vélin, fin
du XIV' siècle, 128 ff.. 2 col. de 40 lignes, grandes lettres en or et couleurs et ornemen-
tation paginale au commencement de chaque ouvrage; initiales ornées.
I. BoECE : Consolation de la philosophie (ff. 1 à 71 r") :
Celui qui bien bat les buissons
Est digne d'avoir les moissons...
Nous avons décrit plus haut (1) un texte moins correct et moins ancien
de cette traduction anonyme, faite prohablement en 1364 et dont voici les
derniers vers :
(1) T. I, p. 228.
72 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Celui qu'en vraye obbeissance
Tout bien scet, ayme et croit.
II. Le Confort d'ami (ff. 71 v" à 96 r°).
Amy, a toy donner confort
Ay maintefoiz pensé moult fort...
Sire, se je t'appelle amy,
N'en aies pieur, cuer amy,
Car bien sçay que tu es mes sires...
Fin : Mais qui vorra savoir sanz faille
Noz deux noms sanz controuvaille,
Vez ci comment on lez saira :
Quant Madame chevauchera.
Elle yra disner a Glurvost,
Droit en la maison le prevost.
C'est une villete en l'empire
Qui n'est gueres du Bourget pire.
La trouveras qui te dira
Mon nom, ou ja n'en mentira,
Et pour qui j'ay fait cest traictié
Que j'ay mis en rime et traictié.
Va y, qu'il y fait bon et chaut.
Explicit le Confort d'amy.
Suivent vingt-cinq vers rimant en my :
i. Qui esveilla le cuer de my
25. Pour qui maint souppir ay vomy.
Explicit.
Inutile de se livrer au jeu de lettres indiqué par ces vers, car l'auteur et le
destinataire du poème sont connus. C'est à Charles le Mauvais, roi de
Navarre, que Guillaume de Machaut adressa le Confort d\imi pour le con-
soler dans sa prison : Charles avait été arrêté sur l'ordre du roi Jean, le
5 avril 1336, en raison de ses pratiques avec les Anglais; enfermé d'abord
au Chàtelet de Paris, puis au château d'Arleux en Artois, il recouvra sa
liberté au mois de novembre 1357. Le poème fut écrit avant cette dernière
date et après le mois de septembre 1356; en effet Guillaume de Machaut féli-
cite Charles le Mauvais de ne s'être pas trouvé à la bataille de Poitiers, où
POÉSIE FRANÇAISE. 78
il aurait dû courir une de ces trois alternatives : être tué, se déshonorer en
fuyant, être pris et emmené en Angleterre :
Car les gens d'armes a grans routes
S'en alerent
La fu prins le bon roy de France,
Qui ot tel cuer et tel confiance...
Mais seul ne povoit pas souffire
Pour tout le monde desconfire...
Car tu feusses deshonnourez
Si tu ne feusses demourez...
Et s'il avenist que prins feusses,
Certes jamais joye n'eusses...
Ou tu feusses en Angleterre
En prison
Notre poète avait eu des patrons plus recommandables que Charles le
Mauvais. Né vers 1300, fils d'un chambellan de Philippe le Bel, il s'attacha
comme secrétaire à Jean de Luxembourg, roi de Bohême, et le suiAit par-
tout pendant trente ans, ami et conseiller bien plus que serviteur. Jean solli-
cita souvent le pape « pro clerico, eleemosynario et familiari suo domestico »,
et il obtint de bonnes prébendes pour ce fidèle compagnon. C'est toujours
avec émotion et tendresse que Guillaume parle de ce « bon roi de Behaigne »,
Jean l'aveugle, glorieusement tué dans nos rangs à la bataille de Crécy.
Après la mort de ce héros, sa fille, la duchesse de Normandie, recueilht le
poète, et, quand Jean le Bon monta sur le trône, Machaut reçut une charge
de secrétaire du roi. Il s'attacha ensuite à Charles le Mauvais, pour lequel il
écrivit le Jugeiiieni du roi de Navarre et le Confort d'ami. En 1363, il composa
le curieux Livre du Voir-dit. Sa dernière œuvre (vers 1370) est la Prise
d'Alexandrie, poème d'environ neuf mille vers, consacré à l'histoire du
roi Pierre I" de Lusignan. Il mourut en 1377, pleuré par son fidèle disciple
Eustache Deschamps.
Longtemps oubliées, les œuAres de Guillaume de Machaut ont été analy-
sées au siècle dernier par l'abbé Lebeuf et le comte de Caylus (Mémoires de
l'Académie des Inscriptions, t. XX, 1753). La partie musicale a été étudiée par
B. de Laborde et l'abbé Roussier (1780), par MM. Fétis (1862) et Travers
n. 10
74 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
(1882). A part les extraits donnés par M. Tarbé(l), deux poèmes seulement,
les plus considérables il est vrai, ont été jusqu'à présent publiés : le Livre
du Voir-dit, en 1875, par M. Paulin Paris pour la Société des Bibliophiles
françois, — la Prise d'Alexandrie, en 1877, par M. de Mas-Latrie.
III. « Le CoDicn.LE maistre Jehan de Meun » [Rcman de la Tuinité, de
Jean Chapuis] (ff. 97 r° à 107 r°) :
Glorieuse Trinité,
Une essence en vraie unité
En trois singulières personnes...
Fin : « E.Kplicit le Codicille maistre Jehan de Meun ».
Ce poème, 73 douzains de morale religieuse, intitulé tantôt le Trésor ou le
Codicille de Jean de Meun, tantôt les Sept articles de la Foi, a toujours été attri-
bué à Clopinel par les scribes; cette erreur, reproduite par les éditions im-
primées, est d'autant moins explicable que le véritable auteur a pris soin de
se faire connaître dans un mauvais jeu de mots à la fin du poème :
Car je croy vraiement que puis
Que mon cuer ne puet de ton puis
Sacher ce qu'il en vouldroit traire,
Que lez copiaux et lez chapuis
Prendras en gré que j'en chappuis,
Car ce le plaist qu'on en puet faire.
C'est M. Paulin Paris qui a restitué ce poème à Jean Chapuis (Histoire lit-
téraire de la France, t. XXVIII, p. 428, notice sur Jean de Meun).
IV. Le Testament de Jean de Meun (fT. 107 r" à 128 v") :
Li Pères et li Filz et li Sains Esperis
Un Dieu en trois personnes aorez et chéris.
Les hexamètres placés en regard des dernières lignes du poème précédent
sont écrits chacun en une ligne, mordant sur la marge. A partir de la page
suivante, le scribe a coupé les vers en deux, afin de garder la disposition en
deux colonnes avec des marges suffisantes. Fin :
Et lui prie humblement
Que nous soions escript
(1) Les Œuvret de Guillaume de Machaut, Keiais et Paris, 1849, in-8»,
POÉSIE FRANÇAISE. 75
Au saint livre de vie
Que il mesmes escript.
Explicit.
Ce précieux manuscrit ne porte aucune mention trorigine. On le trouve à
l'hôtel de Condé en 1654.
486
N" 1479. « Le ïhksor de Jehan de Meun » [Roman de i.a ïuinité, de
Jean Chapuis].
Pet. in-f» (0,245 sur 0,160), mar. rouge, fil., tr. dor. (anc. rel.). — Vélin, XV' siècle,
36 ff. réglés, 24 lig. à la page, rubriques rouges, initiales en or et couleurs, ornements.
« Cy commance le livre appelle le Trésor, fait et composé par maistre
Jehan de Meun » :
Glorieuse Trinité,
Une essence en vraye unité,
En trois singulières personnes...
Autre copie du poème de Jean Chapuis indûment attribué à Jean de
Meun.
Bibliothèque Cigongne.
487
N° 757. Gages de La Buigne : Les Déduits de la chasse, traité de
vénerie et de fauconnerie, en vers.
In-4'' (0,253 sur 0,185), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier,
XIV siècle, 185 ff. Le relieur du XVIH* siècle a transposé un cahier; les feuillets 88-95
doivent être placés entre 39 et 40.
F. 1. « Gace de La Buigne, jadis premier chapellain de très excellent le
roy Jehan de France, que Dieux assoille, commença ce roman des Déduis a
Heldefort en Engleterre Fan mil gcg i.ix, du commandement dudit seigneur,
affm que messire Philippe, son quart fdz et duc de Bourgoignc, qui adonc-
ques estoit josne, apreist des déduis pour fuyr le pechée d'oiseuse, et qu'il
76 CHANTILLY. — LES MANUSGHIïS.
en fiist mieux enseignié en meurs et vertus, et depuis ledit Gace le parlist à
Paris » :
Ycy commence le Romans des Déduis. '
Entens cy, tu qui veulz savoir
Des faucons et les veulz avoir...
Fin: Gaces a faitceste besoigne
Four Phelippe, duc de Bourgoigne...
Que Dieu li pardoint ses defaux,
Car moult ama chiens et oiseaulx.
Ce livre est au duc de Berry et d'Auvergne, conte de Poitou et d'Auvergne.
Jehan (i).
Imprimé plus ou moins inexactement, d'abord pour Vérard à la suite du
traité de Phébus, puis par Trepperel (s. d.), par Michel Lcnoir (1520), et
par d'autres encore. Analysé par La Curne de Sainte-Palaye, Mémoires sur
rancienne chevalerie, t. III, Paris, 1781.
Gaces de La Buigne, ou de La Bigne, était né dans le diocèse de Bayeux
vers 1328. Entré dans les ordres sous le patronage du cardinal de Prénestre,
il fut attaché à la personne du roi Philippe VI et devint son « maistre
chapelain ». 11 suivit le roi Jean dans sa captivité en Angleterre et fut
alors chargé par ce prince d'enseigner au jeune Philippe de France, non
pas la théologie ou les belles-lettres, mais la fauconnerie. En effet, Gaces
était passionné pour cet art et parait y avoir excellé. A l'instruction pra-
tique qu'il donnait à son royal élève, il voulut joindre un code de pré-
ceptes et ne trouva rien de mieux que de le mettre en vers. Son poème est
un traité complet de vénerie et de fauconnerie, sous la forme d'un débat
entre les déduits de chiens et d'oiseaux; l'arrêt, rendu par le roi en son
conseil, formulé et prononcé par la Raison, renvoie, comme on peut croire,
les parties dos à dos. L'auteur vient de nous dire dans son préambule à
quelle époque il commença son poème; il y travaillait encore en 1370. La
date de sa mort n'est pas connue.
Quelle que fût sa prédilection pour les faucons, Gaces avait, dans son
poème, assigné une belle place aux chiens courants; nulle part nous n'avons
(1) Celle signature et les deux vers précédents sont reproduits à la fin de ce volume.
POESIE FRANÇAISE. 77
lu une description plus vive de la chasse du cerf. On trouvera ce morceau,
avec d'autres détails sur le livre et sur Fauteur, dans notre Essai inséré au
tome II des Philobiblon Socie(y\s Miscellaiiies, et depuis tiré à part : Notes et
documents relatifs au roi Jean, etc.
Le soin que le duc de Berry a pris de constater son droit de propriété sur
ce volume d'aspect assez laid, nous permet de supposer que nous avons sous
les yeux l'autographe de Tauteur : cursive assez lâchée, ratures, renvois,
feuillets changés, etc. Nous avons là un texte complet et correct qui ne
reparaît plus ailleurs. Si ce n'est pas l'original autographe, c'est assurément
une des premières copies, rapidement faites et contemporaines de la
composition.
Notre manuscrit figure sur l'inventaire du duc de Berry dressé en 1402 :
« Un livre escript en papier, appelé le roman des Desduiz (donné à Jehan
d'Ortegue) », valet de chambre du duc. Il fut probablement rendu à la
duchesse de Bourbon, puisque nous le retrouvons plus tard à iMouUns. On
sait que Marie de France (1) avait hérité de la passion de son père pour les
livres. Le livre des Déduits vint à Paris en 1661 avec ce qui restait de la
belle collection bourbonnaise; il figure dans l'inventaire des manuscrits de
l'hôtel de Condé dressé en 1673, sous le titre même que le relieur
du XVIII' siècle inscrivit au dos du volume, Romant des Ducs (pour Déduitsj.
Sous une apparence peu séduisante, ce volume, spécimen presque unique,
est d'une valeur exceptionnelle.
488
N° 683. Gages de La Bligne : Les Déduits de la chasse.
Fet. in-f° (0,292 sur 0,232j, veau marbré, tr. dor., aux armes de Bourbon-Gondé. —
Vélin, fin du XIV« siècle, 116 ff., 2 col. de 26 lignes, initiales rouges et bleues. Au pre-
mier feuillet, vignette en camaïeu représentant l'auteur, un faucon sur le poing, son
livre auprès de lui, instruisant un homme à genoux. Signature à la contregarde :
« Janot Bastart >.
Hôtel de Condé, 1634.
(1) Elle avait épousé en 1400 Jean I", duc de Bourbon.
78 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
489
N" 1412. Jean Le Fèvre : Le Livre de Leesce.
Pet. in-f» (0,272 sur 0,488), reL en bois couv. de mar. brun, fers à froid; copie exacte
de l'ancienne reliure (Bedford). — Vélin, XV« siècle, 65 ff., 30 lignes à la page, une
miniature, initiales ornées.
Un clerc, né à Boulogne-sur-Mer vers 1260 (mort vers 1320), Matheolus,
Mathiolet, ayant épousé une veuve, perdit ainsi son droit de clergie, qu'il
aurait conservé en épousant une vierge. Selon la langue canonique du moyen
âge, il était bigame, et le surnom lui resta. Son mariage ne fut pas heureux,
et sa femme n'ayant pas su lui faire oublier qu'il avait perdu à cause d'elle
son rang privilégié de clerc, il exprima ses regrets en vers latins fort amers,
oîi il déversait son fiel sur tout le sexe faible : Liber inforlimii, — Lumentatio.
Quelques années plus tard, un certain Jean Le Fèvre, né à Ressons, aujour-
d'hui chef-lieu de canton dans l'Oise, mit en vers français cette grossière
satire contre les femmes; c'est le Livre de Matheolus,
Mais lui aussi, Le Fèvre, était marié. Sa femme le ramena-t-elle à des
idées plus justes ou plus indulgentes ? Il se tait sur les motifs de sa conver-
sion ; seulement la miniature que nous avons sous les yeux le représente à
genoux, demandant pardon aux dames, et, dans son Livre de Leesce, il écrit
un Rebours de Matheolus :
Mes dames, je requier mercy;
A vous me vueilh excuser cy
De ce que, sens vostre licence,
J'ay parlé de la grant distance
Et des tormens de mariage.
Se j'ay mesdit par mon oultrage,
Je puis bien dire sens flater
Que je n'ay fait que translater
Ce que j'ay en latin trouvé;
Assez pourra estre prouvé
Ou livre de Matheolule.
Le véritable titre de l'ouvrage est indiqué plus loin :
POÉSIE FRANÇAISE. 79
Et s'aucun requiert de ce livre
Comment intytulés sera,
Je dy que l'on l'appellera
Par droit nom Livre de Leesce.
L'auteur donne son nom dans les vers suivants :
Mercy, mercy au povre Fèvre
Qui a plus grant soif a la lèvre
Que n'ot le riche homme en enfer,
Car il ne scet ouvrer en fer,
Mais en peaux est toute sa cure ;
Pour vous a fait ceste escripture.
Derniers vers :
A tant fineray mon propos
Jusqu'à tant que plus saige viengne
Que ceste matière soustiengne;
Si croy je que jamais flnée
Ne sera, ne déterminée;
Car vénal est l'amour du monde
Et avarice est trop profonde.
Plus en diray a l'autre foys;
A Dieu vous commant; je m'en voys. Amen.
Explicit Liber Jocunditatis. Laus Christo.
L'honnête rétractation de Le Fèvre ne détruisit pas Teffet produit par sa
première publication : ni la riposte de Christine de Pisan dans la Cité des
dames, ni les attaques de Martin Le Franc ne purent arrêter le succès et la
renommée du Livre de Matheohis. C'est sous les titres de Rebours de Matheo-
liis, Résolu en amour, Résolu en mariage, que notre poème a été imprimé ;
mais les éditeurs qui se sont succédé l'ont tellement défiguré que le Livre de
Leesce peut réellement passer pour inédit. De nos jours, M. Ed. Tricotel
a donné une édition du Livre de Matheohis (Bruxelles, 1864). Le poème
latin a été retrouvé à Utrechtpar M. van Hamel, qui l'a publié en y joignant
la traduction de Le Fèvre (Paris, 1892); un second volume donnera le Livre
de Leesce.
Jean Le Fèvre est aussi l'auteur du Respit de la mort, poème qu'il écrivit
en 1376, après avoir échappé à une grave maladie.
80 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
490
N" 463. Chronique de Bertrand du Guesclin (en prose). Roman d'Ogier
LE Danois (en vers).
In-f° (0,368 sur 0,283), mar. vert, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin.
XV siècle, 4 ff. non chiffrés et 212 ff. chiffrés, 2 coL de 44 lignes, rubriques rouges,
initiales rouges et bleues, 2 grandes et 23 petites miniatures. Les feuillets non chiffrés
sont occupés par la table des chapitres du livre de Bertrand et par la table des « his-
toires » du roman d'Ogier.
F. 1. « Cy commance le livre hystorial des faiz de feux messire Bertran
du Guesclin, jadis connestable de France. Premièrement le prologue : En
ma pensée souventes foiz me délite en oïr, lire et raconter les hystoires et les
faiz des ancians... ». — Fin, f. 62 r° : « ... de vie a trespassement ala le bon
roy Charles, qui tant fut saige, ou moys de septembre ensuivant après son
bon connestable, en l'an mil ccc mi" [1380] ans de la résurrection Nostre
Seigneur Jhesu Crist, qui les âmes d'eulx vueille recepvoir en sa benoiste
gloire. Amen ».
F. 63 r° : « Cy s'ensuivent les fais et histoires du noble et puissant Ogier do
Dennemarche, selon ce qu'ilz ont esté trouvez en la Hbrarie de Saint-Denis
en France. Comment et la cause pourquoy il maintint longtemps la guerre
contre Charlemainne » :
Signeurs, oyez chanson dont li vers sont plaisant,
Véritable et bien faicte. du gracieux roumant...
Ouvrage anonyme, qui reproduit les versions de Raimhert de Paris et
dAdenet, versifiées à nouveau en vers alexandrins au XIV' siècle. L'auteur y
a ajouté le supplément merveilleux emprunté aux chroniques liégoises.
F. 144 : « Cy fment les fais d'Ogier fais en sa jeunesce, et s'ensuivent les
fais qu'il fist depuis en sa vieillesce » :
Seigneurs, or faites paix, franche gent honnorée,
Or commence cbançon de bien enluminée,
Des vieillesces Ogier et de Morgue la fée.
Et comment le Danois passa la mer salée...
POÉSIE FRANÇAISE. 81
Cet important suppléineiit occupe 138 pages à 2 col. de 43 vers, soit environ
11800 vers. Il se termine par la description du tombeau d'Ogier à Saint-
Faron de Meaux. Fin, f. 212 :
Cy fault d'Ogier la rime, qui a tous plaire doit.
Cy fine le romant du roy Charlemaine et dOgier le Danois.
Outre notre manuscrit, qui n'a pas encore été signalé, on ne connaît jus-
qu'à présent que deux copies de cette version : bibliothèque de l'Arsenal,
ms. 2985, fin du XIV' siècle, et Musée britannique à Londres, ms. lo E VI,
magnifique volume offert par Talbot à la reine et contenant plusieurs romans
(XV siècle). M. Barrois a connu le ms. de l'Arsenal et en a donné deux
extraits dans sa préface d'Ogier de Daiiemarche ; il conjecture que cette version
est postérieure de 50 ans à celle d'Adenet, et de 150 ans à celle de Raimbert
de Paris, quïl publie. Rédigé d'abord en vers, le roman d'Ogier fut bientôt
mis en prose et souvent publié sous cette forme depuis la fin du XV" siècle;
le texte en vers est inédit.
Quant au livre de Bertrand du Guesclin, il a été imprimé avant le XVI* siè-
cle (s.l. n. d., in-f%goth.), probablement à Lyon. De nos jours, M. Francisque
Michel en a donné une édition : Chronique de Du Guesclin, Paris, imp. de
Béthune, 1830, in-12.
Sur le feuillet blanc qui termine le volume, on lit l'inscription suivante,
d'une écriture du XV siècle : « Antoine du Cartier, seigneur de Mandevillc,
capitene de Milanc » . Mais le manuscrit porte une mention plus illustre : au
milieu de la décoration qui orne la première page de chaque ouvrage, on voit
les armes de Pierre d'Amboise, s' de Chaumont, ambassadeur à Rome en
1462, mort en 1473. Cet écusson se retrouve, accolé à celui d'Anne de Bueil,
femme de Pierre d'Amboise, sur un volume des « Faiz de Jules César et de
Pompée, composez de Saluste, deLucan et de Suétoine », que nous décrirons
dans le troisième volume de ce catalogue ; les deux manuscrits sont frères; ils
ont été exécutés en même temps, écrits par le même scribe, décorés par le
même enlumineur, dont l'œuvre mérite de fixer l'attention. L'artiste procède
par teintes plates, produit d'un petit nombre de couleurs, d'un éclat et d'une
solidité remarquables, appliquées avec soin entre des traits très fins et très purs,
n. Il
82 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Les fonds sont tantôt quadrillés et tantôt d'un bleu sombre ; l'ellet général est
saisissant. La plus intéressante de ces miniatures est la première de Du Gues-
clin, consacrée à la turbulente adolescence du futur connétable. 11 y est repré-
senté plusieurs fois, maniant son « penba » , rossant les gamins du parti d'An-
gleterre, puis se redressant pour porter haut « l'aigle de sable en champ d'ar-
gent » ! Les autres sont des combats d'archers, charges de cavalerie, « batailles »
de gens d'armes à pied et croisant leurs lances. L'artiste n'a pas varié les cos-
tumes en illustrant le roman d'Ogier; c'est le côté faible de son œuvre. Ce
poème commence avec une grande et belle miniature : deux armées déployées.
Les autres tableaux, au nombre, de 17, représentent des combats singuhers,
poursuites, navigations, etc. Les mêmes qualités se retrouvent dans les
douze tableaux qui accompagnent les « Faiz de César et Pompée » , avec une
part plus large donnée à l'architecture, aux vues de villes, etc.
Hôtel de Condé, 1654.
491
N° 1680. « Le Livre des cent Ballades, contenant des conseils à un
chevaher pour aimer loialement, elles responses aux ballades »,
In-4» (0,263 sur 0,19a), veau marbré, dorures, aux armes de la Palatine Charlotte-
Elisabeth, duchesse d'Orléans. — Vélin, fin du XIV ou commencement du xv« siècle,
69 il'., 23 lignes, initiales et bordures ornées, lettrines en couleurs, 12 miniatures très
fines. Les armes du roi René ont été ajoutées dans la bordure du premier feuillet.
Notre manuscrit, comme les quatre autres connus, ne porte pas de titre.
Le titre ci-dessus est celui sous lequel le poème est désigné dans le Livre des
faits du muréchal Boiiciquaut.
Poème composé en 1388-1389 par Jean Le Sénéchal, chevalier, cham-
bellan du roi Charles VI, capitaine de Vire, sénéchal d'Eu, pendant son
voyage en Orient et en Egypte, en compagnie de son ami le maréchal
Bouciquaut.
La première miniature nous montre la rencontre d'un vieux chevalier
(Ancian) et d'un jeune bacheher (Enamorat). Le premier explique au second,
dans les 50 premières ballades, les règles de loyauté et d'amour. Dans la
POÉSIE FRANÇAISE. 83
seconde miniature (f. 11), Enamorat et Ancian continuent leur conversation.
Dans la troisième, Enamorat -est en face d'une jeune dame qui répond au
nom peu gracieux de Maquerelle ; elle lui donne des conseils d'amour
léger, d'amour volage, bien différents des austères leçons que vient
d'émettre le vieux chevalier. Qui a raison? Les jeunes gens soumettent le dif-
férend au comte d'Eu (Philippe d'Artois, mort en 1397), au sire de Crésecques
(Jean, maréchal de Hongrie), et au maréchal Bouciquaut (Jean Le Maingre,
compagnon de l'auteur de ce poème, pris à Nicopolis, pris à Azincourt,
mort en 1421). Ces personnages se joignent au bachelier et lui servent de
parrains pour commencer une enquête. Les chevaliers renommés en amour
et en guerre sont priés de donner leur avis en une ballade. Nous avons les
réponses de treize princes ou seigneurs ; voici leurs noms :
Regnaud de Trie (amiral en 1397, mort en 1406). — Jean de Chambrillac
(chevalier, conseiller et chambellan du roi, sénéchal du Périgord en 1400). —
Louis de France, duc d'Orléans (second fils de Charles V). — Lyonnet de
Coesmes. — Jean de France, duc de Berry (frère de Charles V). — Jaquet
d'Orléans. — Guillaume de Tignonville (chevalier, conseiller et chambellan
de Charles VI, traducteur du Livre des Philosophes). — Jean de Mailly (che-
valier, seigneur d'Auvilliers et de Catheu). — Charles, baron d'ivry (che-
valier, conseiller et chambellan de Charles VL). — François d'Auberchicourt
(chevalier, chamliellan du duc de Bourbon). — Gui de La Trémoille (cheva-
lier, pris à Nicopohs le 16 septembre 1396 et mort en 1398). — Renaud de
Bucy. — Raoul, bâtard de Coucy.
Leurs noms sont écrits en marge, à côté des miniatures qui les représentent,
d'une autre écriture que celle du livre. C'est la même main contemporaine
qui a tracé les noms d'Ancian, d'Enamorat et de Maquerelle à côté des trois
premières peintures ; nous ne savons où l'enlumineur a pris ces derniers
noms, qui ne se trouvent pas dans le texte et ne se rencontrent que dans
notre manuscrit.
Ce beau livre, après avoir appartenu au roi René, a malheureusement
soulTert avant d'être relié pour la Palatine, duchesse d'Orléans. Acheté à la
vente des manuscrits Hamilton (Londres, 23 mai 1889) parle hbraire Trii^
bner de Strasbourg, le volume me fut cédé par ce dernier en juillet 1890.
84 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Le marquis de Queux de Saint-IIilaire a publié le Livre des cent Ballades
(Paris, 1868); il n'a pas connu notre manuscrit, terminé par la ballade du
bâtard de Coucy, que M. de Queux n'avait pas trouvée et qu'il a publiée plus
tard en un Supplément (1874).
Entre les ff. 3 et 4, il manque 2 fT. qui contenaient les ballades 5, 7 et 8,
moins 10 vers. — Entre 8 et 9, manquent 4 fî. contenant la 16* ballade
(moins les quatre premiers vers), la 17% la 18% la 19% la 20% la 21' et les
3 premiers vers de la 22'. — Entre 17 et 18, manque un feuillet contenant la
fin de la 35" ballade et une partie de la 36% — Entre 28 et 29, manque un
feuillet contenant la fin de la 52' ballade et une partie de la 53% — Entre 64
et 65, manque un feuillet contenant les 2 miniatures qui représentaient Ti-
gnonville et le duc de Berry, la ballade de ïignonville et les 3 premiers vers
de celle du duc de Berry. — Entre 67 et 68, manque un feuillet contenant
la miniature et la ballade de Monseigneur de La Trémoille, ainsi que la
miniature de Bucy.
492-493
N°' 1667-1668. Christine de Pisan : Œuvres poétiques.
2 vol. in-4» (0,290 sur 0,242), mar. rouge à riches comp., tr. dor. (Belz-Niédrée). —
Vélin, commencement du XV siècle, 429 ff., 2 col. de 32 lignes, initiales rouges et
bleues, rubriques rouges, 25 « histoires » en camaïeu.
F. 1 v°. « Cy commencent les rebriches de la table de ce présent volume,
fait et compilé par Christine de Pizan, demoiselle, commencié lan de grâce
mil ccc iiH"" XIX, eschevé et escrit en l'an mil quatre cens et deux, la veille
de la nativité saint Jehan Baptiste ». — F. 2. « Cent bonnes balades ». —
1" enluminure : Christine à son pupitre; esquisse à fond rouge. — F. 23.
« Virelays plusieurs ». — F. 26 v°. « Balade rétrograde qui se dit a droit et a
rebours ». — « Balades a rimes reprises ». — F. 27 r% « Balade a responses » .
— « Autres plusieurs balades de divers propoz ». — F. 35 r°. « Complainte
amoureuse ». —F. 37 r°. « Lay de [ce] iaii vers leonimes ». — F. 39 r°.
« Autre lay ». — F. 41 r% « Rondeaulx ». — F. 47 v% « Jeux a vendre ».
F. 51 V". « Cy commence le Débat des deux amans ». Esquisse de minia-
POÉSIE FRANÇAISE. 85
ture : présentation du livre au duc d'Orléans, dont les armes se voient sur le
dais. Seconde enluminure.
F. 67 v°. « Cy commence TEpiltre au dieu d'amours » (réfutation du Roman
de la Rose). — F. 74 r°. « Le Dit de la Rose » (même sujetj.
F. 79 v°. « Cy commence le Dit des trois jugemens ». Troisième enlumi-
nure. Le sénéchal de Hainaut est pris pour juge de trois cas d'amour.
F. 92 r°. « Cy commence le Dit de Poissy ». Christine et la cavalcade se
rendent à l'abbaye de Poissy; quatrième enluminure, un peu plus poussée;
fond rouge, figures au trait.
F. 108 v°. Prologue. Cinquième enluminure (camaïeu). — F. 109 r\ « Cy
commence l'Epiltre Othea la déesse, qu'elle envoya a Hector de Troye quant
il estoit en Taage de quinze ans ». Sixième enluminure (camaïeu). —
Ff. 110 v", lU r% 112 r° et v°, septième, huitième, neuvième et dixième
enluminures.
F. 148 v°. « Les Epiltres du débat sur le Rommant de la Rose ».
F. 156 V". « Les notables [diz] moraulz de Christine de Pizan a son fdz ».
— Onzième enluminure : Christine et son fils, le chroniqueur Castel.
F. 161 r*. « Oroisona Nostre Dame ». Douzième enluminure.
F. 163 r°. « Cy commencent les Quinze joyes de Nostre Dame rimées ». —
Verso, treizième enluminure.
Les pièces qui précèdent sont seules énoncées sur la table placée en tête du
volume. Celles qui suivent, écrites de la même main, formaient probablement
un second volume dont le premier feuillet aura disparu ; d'ailleurs le « Dit de
la pastoure » a été composé en mai 1403, et le scribe a eu soin de nous
informer que les pièces qui précèdent ont été écrites en 1402.
F. 164 r°. [« Oroison Nostre Seigneur »] :
Sire Jhesus, mon oroison entens...
F. 166 r°. [« Le Dit de la pastoure »]. Quatorzième enluminure. — Fin
du premier volume actuel, f. 182; le f. 183 est blanc.
F. 184 r° (2" volume). [« Chemin de longue estude »]. Quinzième enlu-
minure. Ff. 187, 190, 199, seizième, dix-septième et dix-huitième enlu-
minures. — F. 231 v°. « Ci fine le livre du Chemin de long estude ».
86 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
F. 232. Prologue de « la Mutacion de fortune ». Dix-neuvième enluminure.
— F. 243 v°. « Ci fenist le premier livre appelé la Transmutacion de for-
tune ». — F. 244 r°. « Rubriches du second livre ». — F. 244 v". « Seconde
partie de la Mutacion de fortune ». Vingtième enluminure. — F. 248 v°. « La
forme et la manière de fortune ». Vingt-unième enluminure. — F. 267 v°.
« Tierce partie du livre de la Mutacion de fortune » . Vingt-deuxième enlu-
minure. — F. 290 v°. « IIII" partie du livre de la Mutacion de fortune ».
Vingt-troisième enluminure. — 308 r°. « V partie du livre de la Mutacion
de fortune ». Vingt-quatrième enluminure, meilleur dessin, trait plus arrêté,
bon camaïeu. — F. 346 v°. « vr partie du livre de la Mutacion de fortune ».
Vingt-cinquième enluminure, bon camaïeu. — F. 385 r". « VII' et derreniere
partie du livre de la Mutacion de fortune ». — F. 424 r°. « Cy après com-
mence a parler d'autres hystoires plus nouvelles qui avindrent environ l'aage
et le temps de celle qui compila ce livre ». — F. 427 r°. « Explicit la VII'
et derreniere partie du livre de la Mutacion de la fortune ».
A la suite de ce poème, qui peut-être, à l'origine, formait un volume
séparé, une autre main, qui semble contemporaine, a transcrit plus rapide-
ment une « Epistre que Christine de Pizan, qui fist ce livre, envoia a
Madame Ysabel, royne de France, a Melcun, ou avecques elle estoit
Mons' d'Orléans... », 9 octobre 1405, 5 pp., prose.
Très beau et important manuscrit. Recueil complet, le seul qui ne soit pas
conservé dans un dépôt public (1).
Quelle charmante figure que cette Christine, la noble Vénitienne trans-
plantée en France ! Au temps le plus sombre de notre histoire, au milieu de
notre ruine, de nos défaites, elle s'attache à sa nouvelle patrie si malheu-
reuse, si déchirée, sans que rien puisse l'en séparer, ni le spectacle de nos
misères, ni ses propres souffrances, ni les offres brillantes du vainqueur !
Quelle fécondité ! quel savoir ! et aussi quelle souplesse ! Comme elle se
retourne pour défendre son sexe, soutenir le bon combat contre Jean de
Meun et réfuter la thèse développée dans le Roman de la Rose !
Morgand, novembre 1887.
(1) M. M. Roy a étudié notre manuscrit et le cite dans son édition des Œuvres poéliques de
Christine de Pisan (Société des Anciens textes français).
POÉSIE FRANÇAISE. 87
494
N° 567. Christine de Pisan : Le Livre de la Mutation de fortune.
In-f° (0,333 sur 0.258j, mar. bleu, tr. dor.. aux armes de Bourbon-Condé. — Vélin,
commencement du XV" siècle, 177 fl'., 2 col. de 36 lignes, rubriques rouges, cinq minia-
tures, initiales, fleurons, décoration soignée, texte correct.
« Ci commence la table des rebriches de ce présent volume, appelle le livre
de la Mutacion de fortune, fait et accompli le xviii' jour de novembre l'an de
grâce mil cccc et m. Et est devisé le dit livre en vil parties. . . — Ci commence
le livre de la Mutacion de fortune » :
Comment sera ce possible
A moy, simple et pou sensible,
De proprement exprimer...
Et ce dittié vueil que se nomme,
Quant l'ystoire sera commune,
La Transmutacion fortune.
Au 1" feuillet, l'enlumineur nous montre dame Christine à son pupitre.
Le portrait, assez effacé, est bien dans le style italo-français des peintures
qui ornent plusieurs des manuscrits du duc de Berry. Les cinq autres
vignettes sont plutôt des aquarelles que des miniatures, bien composées,
brillantes, mais lâchées et ressemblant à des esquisses.
La seconde enluminure, haute en couleur, représente le « chastel »,
§ I de la seconde partie. — Au § VI, « la figure de la fortune », troisième
enluminure. — Troisième partie et quatrième enluminure, « le plus haut
siège » . — Quatrième partie et cinquième enluminure, « la salle du chastel » .
— La fin de la quatrième partie, « l'histoire des Juifs », est en prose. — La
sixième et dernière enluminure orne le début de la cinquième partie. On y
voit des guerriers combattant et chevauchant autour d'une forteresse sur-
montée d'une haute tour, toute garnie de soldats et de femmes. — Rubri-
ques et texte de la sixième partie sans enluminure : Troyens et Amazones.
Dans la septième, après avoir parlé de Rome et d'Alexandre, l'autour
quitte l'antiquité pour revenir au temps présent, fait défiler le roi Jean,
Charles V, Charles VI, le duc d'Orléans, etc., raconte « d'autres hystoires qui
88 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
avindrent environ son aage » (ch. 54), puis « ce qu'elle vit a venir » (ch. 55).
Elle parle ensuite d'Angleterre, et arrive enfin à la conclusion (ch. 57) ; les
derniers chapitres, pleins d'intérêt, terminent brillamment le plus important
ouvrage de Christine. Ici doit manquer un feuillet, qui contenait le dernier
vers.
Et vie astrite et solitaire,
l'explicit qui termine le manuscrit précédent (1), peut-ôtre une signature
ou quoique renseignement sur le premier possesseur de ce beau volume,
que nous trouvons à l'hôtel de Condé en 1654.
495
N° 942. Christine de Pisan : Épitre dOthea a Hector.
Pet. in-4° (0,185 sur 0,132), mar. vert, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, XV' siècle, 116 ff., rubriques rouges et bleues, initiales ornées, une miniature.
« Cy commence l'EpistreOthea la Déesse qu'elle envoya a Hector de Troye
quand il estoit en l'aage de quinze ans, laquelle epistre translata ung souve-
rain clerc de grec en latin; la dessus dicte epistre Christine de Pizan la
translata de latin en françois en telle rime, gloze et allégorique comme il
s'ensuit » .
Dans les ornements de la première page a été ajouté l'écu en losange de
Catherine de Coëtivy, avec le monogramme A K ; le manuscrit se retrouve à
l'hôtel de Condé en 1654 avec la petite collection de Chourses-Coëtivy.
496
N° 729. Christine de Pisan : Épitre d'Othea a Hector.
Pel. in-f" (0;278 sur 0,203), veau brun, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier,
xv« siècle. 92 lî.. emplacements réservés pour des miniatures, pas de titre; le manuscrit
ne contient pas la dédicace au duc d'Orléans.
On lit dans l'inventaire de la hbrairie du duc de Bourbon à Moulins, 1523 :
(1) Par contre, le ms. t668 ne contient pas les rubriques du premier livre, que nous trou-
vons ici en tète du poème.
POESIE FRANÇAISE. 89
« 270 et 271, lesEspitres Othea, en papier, à la main ». On se rappelle que le
résidu de la belle librairie bourbonnienne fut transporté à l'hôtel de Condé
en 1661. Mais dans ce même hôtel se trouvait déjà en 1654 le manuscrit
suivant : « Otea, autrement interprété de la sagesse des femmes, folio,
manuscript sur papier ». C'est un de ces trois manuscrits qui est aujourd'hui
conservé à Chantilly.
497
N° 1576. 1. Le Songe amoureux. — II. La Voie de pauvbeté et de
RICHESSE, [par JeAN BrUYANT]. III. L'HlSTOlRE d'ApOI.I.ONIUS DE TvU.
In-8« (0,145 sur 0,106), mar. rouge à comp.. Ir. dor. {Niédrée). — Vélin. XV siècle,
142 ff.. 18 lignes à la page.
I. Le Songe amoureux (ff. 1 à 11 r") :
Ou moys de may dernièrement
Mil ccc entièrement
Avec soixante et trente six.
Auprès d'un bouschet bien assis...
Le poème a donc été composé en 1396. — Fin :
Le jour que m'avint ceste merveille
Fu de Panthecouste la veille,
En l'an qui est au premier dit
Et ou doulx mois dessus escript.
Explicit le Songe amoureulx.
II. La Voie de pauvreté et de richesse (ff. 12 à 84 r°) :
On dit souvent en reprochier
Un proverbe que j'ay moult chier...
Fin : Je vueil si mon livre a fin traire,
Appelé la Voye ou l'Adresce
De pouvreté et de richesce.
Explicit.
Lutte entre les vices, emblèmes de pauvreté, et les vertus, emblèmes de
richesse. Poème de 2600 vers, composé en 1342 par Jean Bruyant, notaire
u. d2
90 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
au Châtelet de Paris; publié en 1846, à la suite du Ménagier de Paris, pour la
Société des Bibliophiles françois.
III. Histoire d'Apollonius de Tyr, en prose (f. 84 v° à la fin) :
« Ung roy fu jadis, appelle Anthiochus, duquel la cipté d'Anthioche fu ainsi
nommée... ». Fin : « 11 (Apollonius) mist en escript toutes les adventures de
ly et dez siens, et en fit II volumes, dont il mist l'un ou temple de Diane a
Ephese et laissa l'autre en sa librairie. Explicit l'Istoirc de Apollonius, roy
des royaulmes dessus diz ».
Roman grec du IV siècle, traduit en latin au V ou au VI", inséré dans les
Gesta Romanoriim, publié en latin avant la fin du XV siècle et traduit dans
plusieurs langues. La première édition fran(;aise a été imprimée à Genève
par Louis Garbin vers 1485; on n'en connaît qu'un seul exemplaire, qui, de
la bibliothèque du comte de Toulouse, passa dans celle de mon père, fut
acquis (1853 fr.) en 1852 par M. Yéméniz, à la vente duquel (1807) il attei-
gnit le prix de 3950 fr. Ce roman forme le chapitre 125 du Violier des histoires
romaines, ancienne traduction fran(;aisc des Gesta Romanorum, édition donnée
par G. Brunet en 1858.
Bibliothèque Cigongne, n» 715.
498
N° 1569. Chasteaulens. « L'n Songe fait de George de Chasteaulens ».
In-4» (0,221 sur 0,447), peau de truie, fermoirs, tr. dor. {Bauzonnet-Traidz). — Vélin,
xv siècle, 42 (T., neuf miniatures à fond quadrillé, initiales, bordures en or et couleurs,
rubriques rouges.
Le titre, écrit au XV' siècle sur un morceau de vélin, adhérait au velours
tanné de la reliure originale ; il a été fixé sur le premier plat de la nouvelle
reliure, dans un petit encadrement recouvert de talc. Le baron Kervyn de
Lettenhovc, dans son édition des œuvres de Georges Chastelain, cite, à
propos de la Fiction, un article de l'inventaire de la reine de Hongrie (1) au
château de Turnchout : « Un Songe fait de Georges Chastelain » ; c'est bien
(1) Marie d'Autrichft, sœur de Charles-Quint, gouvernante des Pa^s-Bas.
POÉSIE FRANÇAISE. 94
l'ouvrage et peut-être l'exemplaire que nous décrivons, le seul connu.
Si M. de Lettenhove l'avait eu sous les yeux, il n'aurait pas accepté la
transformation de Chastt?aulens en Chastelain, car il n'y a aucun rapport
entre la Fiction et le Songe. « Chasteaulens » rimant avec « excellens » dans
le quatrain final, on pourrait à la rigueur expliquer la transformation par les
besoins de la rime ; mais il n'en est pas ainsi pour le titre : « Un Songe fait
de George de Chasteaulens ». D'autre part, l'orthographe du nom de l'Aven-
tureux n'a jamais varié; tous les documents disent Chastelain ou Le Chaste-
lain, sans particule. Donc Georges Chastelain et Georges de Chasteaulens
sont bien deux personnages distincts, à peu près contemporains et proba-
blement du même pays. Ajoutons que Chasteaulens est parfaitement inconnu
et que nous devons avoir ici l'unique exemplaire de son œuvre poétique.
Le Songe est précédé d'une sorte de complainte d'amour qui occupe les
neuf premiers feuillets :
Aucunes gens que ignorance conduit
Dient qu'amours n'est que joie et déduit;
Mais se au vif en estoient bien duit
Et au cuer point...
Cette pièce comprend cent-trois quatrains, composés chacun de trois vers
monorimes de dix pieds et d'un vers de quatre pieds dont la dernière syllabe
donne la rime du quatrain suivant.
Après un prologue en onze quatrains, la première miniature nous montre
« comment Dure Destresce vient tordant les mains et plourant s'appoier sur
Dur Penser et le contraint de bailler une complainte a sa dame ». Dur
Penser se soumet; dans la seconde miniature, on le voit, un genou en
terre, présenter la complainte :
0 excellent dame de grant science,
A qui on doit honneur et révérence,
Plus que mille cuers en leur conférence.
Pourront sommer...
La complainte terminée, l'auteur prend la parole; parmi beaucoup de
fatras, il fait allusion aux amours d'Achille, de Roland, de Lancelot, de la
dame de Fayel, qui dut manger le cœur de son amant, etc. Cette longue
92 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
tirade se termine par le monologue d'une dame dont le cœur est épris, et
nous touchons enfin au « Songe ». « Cy parle l'acteur et devise comme lui,
estant endormi, par manière de vision, vit venir Honneur devers la dame,
qui la reprist de plusieurs choses... ». Après force quatrains et huitains,
Honneur conseille à la dame d'appeler Douceur et Courtoisie. Celles-ci
accourent, écoutent favorablement la dame, et chargent Espoir de porter
« unes lettres devers l'amant pour le conforter » :
Espoir présent,
Va vistenient
Donner cuer et confortement...
Le messager s'acquitte rapidement de sa mission et remet la lettre à
l'amant, dont la joie éclate en une ballade. L'acteur s'éveille, rédige le songe
dont l'empreinte est encore fraîche dans sa mémoire, et requiert l'indul-
gence des dames.
Car ce qu'il fait est en l'onneur des belles.
A la requeste et merveilleuse instance
D'un qui reluist en tous biens excellens,
Petitement, selon sa cognoissance.
Ce livre a fait Georges de Chasteaulens.
Ce personnage « qui reluit en tous biens excellens » est sans doute un duc
do Bourgogne, Philippe le Bon ou Charles le Téméraire. Le poème dut
avoir peu de succès, puisqu'on n'en connaît que cette seule copie ; tout le
mérite consiste d'ailleurs dans la versification, qui est très variée ; l'auteur
passe d'un rythme à l'autre avec assez d'à-propos.
Vente Pichon, avril 1869.
499
N° 1404. I. Le Vehger d'amour. — H. Le Débat de la dame et de l'êcuyer,
[par Henri Baude^. — HI. Le Passe-temps de Miciiault-Taillevent. —
IV. Le Temps perdu de Pierre Chastelain en réponse au Passe-temps de
Michault.
Pet. in-i" (0,148 sur 0,108), velours vert, tr. dor. — Vélin, XV siècle, 60 ff., 4 minia-
tures; les titres, rubriques et initiales n'ont pas été exécutés.
POÉSIE FRANÇAISE. 93
I. Le Verger d'amour (ff. 1 à 11 r°) :
Au renouvel du printemps gracieux
Qu'erbes et fleurs fait hors terre saillir
Et les doulx chans d'oisillons en maints lieux...
Fia : Soie loing de ma dame ou soie près,
Seule héritière par exprès
La fais de mon cuer a jamais.
Explicit.
Le Verger d'amour a été publié d'après un manuscrit sans titre, probable-
ment le nôtre, par M. de Montaiglon dans son Recueil de poésies françoises, IX,
281-293.
IL Le Débat de la dame et de l'écuyeu (ff. 13 à 27 r°) :
Cy soit retrait en l'ombre d'un tapis,
Car homme suis qui ne quiers jeulx n'esbas...
J'entrescoutay les amoureulx debas
D'un escuier et de sa belle dame...
Soixante-sept huitains. Fin :
Priés pour luy, car il va trespasser,
Mais, com je croy, le plus tart qu'il porra.
Explicit.
Henri Baude, né à Moulins vers 1430, s'attira de bonne heure les bonnes
grâces de Charles Vil, qui lui donna une charge d élu en Bas-Limousin.
Auteur de dits et moralités, et même d'un panégyrique de Charles VII en
prose, il était encore goûté au XVI' siècle; mais depuis ses œuvres tombèrent
dans VouhM et son nom même était inconnu. M. Jules Quicherat le révéla au
monde littéraire en 1848 (Bibliothèque de l'Écoledes Chartes, t. X). On croitque
Baude mourut vers 1495; mais la date de sa mort n'est pas plus certaine que
celle de sa naissance ; il vivait sans doute encore quand Trepperel imprima
le Débat de la dame et de l'écuyer (Paris, 1493). Cette pièce a été insérée par
M. de Montaiglon dans son Recueil de poésies françoises, tome IV (Paris, 1836).
III. Le Passe-temps de Michault-Taillevent (ff. 29 à 46 r°) :
Je pensoye n'a pas sept ans
Ainsy qu'on pense a son affaire
Par manière d'ung passe-temps...
94 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Quatre-vingt-douze septains. Fin :
C'est le Passe-temps de Michault,
A grant froidure demy chaut.
Explicit.
IV. Le Temps perdu de Pierre Chastelain (f. 47 r° à la fin) :
0 Cy commence le Temps perdu de maisire Pierre Chastellain » :
En contemplant mon temps perdu
Et le Passe-temps de Michault,
J'ay mon Temps perdu compassé...
Soixante-treize septains. Fin :
Je Pierre Chastellain me nomme,
Oui comme temps perdu bataille
Nuit et jour pour sauver mon homme.
Le glaive qui me combat taille ;
Si crains comme son débat aille
Qui sa chair en bataille vent,
Prens en gré Michault Taillevent.
Explicit le Passe-temps de Michault.
C'est en 1440 que Pierre Chastelain, dit Vaillant, écrivit le Temps perdu ou
Contre passe-temps Michault. On a encore de lui le Temps recouvré (1450),
l'Embûche Vaillant on le Débat des deux sœurs disputant l'amour, et la Cornerie
des anges de paradis. Tour à tour joueur de harpe, changeur, médecin, alchi-
miste, enfin poète, Pierre Chastelain servit d'abord le roi René et s'attacha
ensuite à Charles d'Orléans.
Micliault-Taillevent, qu'on est toujours tenté de confondre avec Pierre
Michault, vivait aussi dans la première moitié du XV siècle. En 1426, il
était « joueur de farces » de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Son véri-
table nom est Michault ou Michel Le Caron, tlit Taillevent. Peut-être vécut-il
assez pour connaître Pierre Michault, secrétaire du comte de Charolais, qui
écrivait vers 1460 (son Doctrinal est de 1466). (Voir l'étude de M. Arthur
Piagetdansla Bomania, t. XVllI, pp. 439-452.)
Vente Solar, mars 1861.
POÉSIE FRANÇAISE. 95
500
N° 1478. Michault-Taillevent : Le Régime de fortune.
In-4» (0,238 sur 0,177), mar. bleu, fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Baiaomet) . — Vélin,
XV" siècle, 7 fî., initiales et ornements en or et couleurs.
Ce petit poème de 244 vers ne fait pas partie des œuvres imprimées de
Michault-Taillevent. C'est une suite de ballades, dont la première, sorte de
prologue composé de trois huitains et d'un quatrain, commence par cette
strophe :
S'ensuit ung traictié petit
De fortune qui eslieve
Les gens a son appétit
Et de ses grans dons les fiefve,
Et est la chose assez briefve
Selon sa distinction,
Pour l'amour qu'a lire griefve
Trop longue narracion.
Le poème proprement dit comprend six ballades, chacune composée de
trois dizains et d'un quatrain, vers de dix pieds, rimes alternées.
Fin : Estudiez ce Régime,
Hommes de fortune attains.
Aussi bien qu'ung sillogisme;
Estudiez ce Régime
Une foiz et la deuxime
Pour en estre plus certains.
Estudiez ce Régime,
Hommes de fortune attains.
Ce Régime de fortune
Fait par Michault Taiilevent,
Pour ce qu'il aime fort une
Ou s'amour sans taille vent.
Le Régime de fortune a été publié dès la fin du XV' siècle, sans les quatre
derniers vers, dans les œuvres d'Alain Chartier.
Bibliothèque Cigongne, n» 569.
96 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
501
N" 1065. MicHAULT (Pierre) : Le Doctrinal du temps présent.
10-4° (0,250 sur 0.180), veau brun, à mes armes et chiffre. — Papier, fm du
XV siècle, 130 ff. et 3 non chiffrés, 24 vers ou 30 lignes de prose à la page.
Ouvrage allégorique, moral et satirique, en prose et en vers, dédié à Phi-
lippe, duc de Bourgogne. Dans la dédicace, l'auteur se dit « orateur et
subjet » de ce prince, et « humble secrétaire de Monseigneur de Charolais »
son fds. Il n'ose pas se comparer aux auteurs qui ont déjà présenté leurs
œuvres au duc, comme « feu maistre Martin Le Franc, en son vivant philo-
sophe et poète non moyen, et aussi George Chastelain, vostre istoriographe,
et mains aultres... ». ^
Fin : Michault empres une pierre très dure
Pour ce forger volt asseoir son enclume.
Ainsy monstrant Tairreur de son estude,
A composé en ceste plénitude
Le contenu de ce petit volume.
Prince excellant, vostre doulce coustume
Reçoyve, ainsy qu'autresfoys a monstre,
Le Doctrinal du temps présent en gré.
L'ouvrage a été composé en 1466, ainsi que l'indique le quatrain qui le
suit :
Un trepier et quatre croissans
Par six crois avec six nains faire
Vous feront estre congnoyssans
Sans faillir de mon milliayre.
Imprimé pour la première fois par Colart Mansion', à Bruges, et plusieurs
fois depuis.
Après le Doctrinal de Michault, trois feuillets restés blancs ont été cou-
verts au XVI" siècle de maximes, anecdotes, poésies, etc.
Nous avons décrit plus haut (t. I, p. 142) un manuscrit qui contient, à
la suite du Trésor de mpience de Gerson, la Dnnce aux aveugles de Pierre
Michault.
POÉSIE FRANÇAISE. 97
502
N" 1920. 1. La Danse macabre. - — II. Les trois Morts et les trois
Vifs. — III. Complainte de l'ame damnée.
In-4» (0,208 sur 0,145). mar. citron, fil. à froid, à mes armes (Trautz-Bauzonnet) . —
Papier, fin du XV° siècle, 40 ff.
A la suite de mon exemplaire d'une très rare édition gothique du Débat de
l'homme et de la femme de Guillaume Alexis (Lyon, Pierre Maréchal et Bar-
nabe Chaussard), un contemporain a copié les pièces énoncées ci-dessus, qui
commencent au verso du dernier feuillet impinmé.
I. [La Danse macabre], latin et français :
Discite vos, coream cuncti qui cernitis istam,
Quantum prusit honor, gloria, divicie...
162 Aers latins attribués à Jean de Gerson.
Fin : Quas qui non metuit infelis prorsus.
Amen. Ilic est finis dictorum in latino, et incipit in galico :
l'acteur
0 créature raysonnable
Qui désire vie éternelle,
Tu as cy doctrine notable
Pour bien fine vie mortelle.
La Dance macabre s'appelle...
90 huitains. Derniers vers :
Et faites des biens, plus n'en dis,
Bien fait vault moult aux trespassés.
Suit une ballade de 35 vers, attribuée sans raison à Georges Chastelain :
Puisque ainsi est que la mort soit certaine
Plus que aultre rien terrible et douloreuse...
Refrain : Pour bien mourir et vivre longuement.
IL Les trois Morts et les trois Vifs. « S'ensuivent les [dits] des
trois Vis et des trois Mors, et premièrement les Mors. Vos estis in hoc mtmdo
sicut navis super mare. . . » .
«• 13
98 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
LE PRE.MIER MOBT
Se nous vous apportons nouvelles
Qui ne sont ne bonnes ne belles...
36 vers; second « mort », 36; troisième, 88. Après cinq vers latins, les
trois « vifs » parlent à leur tour; trois fois 36 vers, dont voici le dernier :
Il aura peine et grant torment.
Ce poème se trouve dans toutes les éditions connues de la Danse macabre.
Imprimé séparément à la fin du XV" siècle, édition gothique, s. 1. n. d.
(Angoulème, vers 1485), il a été inséré par M. de Montaiglon dans son
Recueil des poésies françaises, t. V, 1856.
III. Le Débat du corps et de l'ame (Visio Philiberti). « S'ensuyt le
Desbat d'ung corps et d'une ame, et la Complainte de l'ame dampnée » :
Une grant vision en bref escripte
Jadis fut révélé a Philibert l'ermite...
Poème de 316 vers, attribué à Richard de Lincoln.
Fin : Que nous la puissions tous en sa grâce finer
Et avec luy joye perdurable mener.
Publié par M. Viollet-le-Duc dans VAncien Théâtre français (1834, t. III).
Voir Homania, t. IX, analyse, par M. G. Paris, de l'ouvrage de M. G. Kleincrt,
et, t. XX, étude de M. Batiouchkof. La très rare édition gothique intitulée
Le Débat du corps et de Vdine el la Vision de l'ermite donne une rédaction tout-à-
fait différente.
IV. La Co.mplainte de lame damnée :
In inferno nulia est redemptio;
Ibi metus, ibi fletus...
l'ame dampnée
Vous, pécheurs, qui fort regardés
Sy de moy l'horrible figure...
84 vers.
Fin : N'attendes pas de huy a desmain,
La mort merci ne vous fera,
Car celluy est anuit tout sain
Qui desmain pas vif ne sera.
POÉSIE FRANÇAISE. 99
Les pièces que nous venons de décrire ont été réunies et imprimées à
Lyon en 1319 par Claude IN'ourry.
Boone (Londres), 1838.
503
N° 639. Martial de Paris, dit d'Auvergne : Les Vigiles de la mort du
ROI Charles VII.
Pet. in-f° (0,273 sur 0,195). veau brun. — Papier, fin du XV siècle, 763 pages, indi-
cation des emplacements où les « histoires » pouvaient être insérées dans le texte;
semble préparé pour être transcrit sur vélin.
« Expliciunt les Vigilles de la mort du feu roy Charles Scptiesme a neuf
pseaulmes et a neuf leçons, achevées a Chailliau près Paris la vigille saint
Michel mil quatre cens un" et quatre. Excusez Tacteur qui est nouveau.
Marcial de Paris ».
Ce manuscrit doit être l'original d'après lequel fut exécuté l'exemplaire
sur vélin, richement orné, présenté à Charles VIII (Bibliothèque nationale,
ms. fr. 5054); tous deux donnent le même explicit, avec la même ortho-
graphe.
L'ouvrage a été imprimé pour la première fois en 1492 par Pierre Le
Caron, et plusieurs fois depuis.
Collection de Condé.
504
N° 1405. Recueil d'oracles en forme de quatrains.
In-i6 oblong (0,073 sur 0.152), veau marbré, Ir. dor. — Vélin, XV siècle, 102 H".
A l'exception des feuillets occupés par le prologue et l'épilogue (1, 98. 99, dOO), le
verso de tous est resté blanc.
Chaque quatrain occupe une page, entourée sur trois côtés de fdets et de
bordures, fleurs et fruits, or et couleurs; à la marge, grande lettre peinte,
H en bleu, F' en violet.
Prologue en trois quatrains :
100 CHANTILLY. — LES MANUSCIUTS.
Geste présente
Petite muse
Ou l'on s'amuse
Je vous présente...
Le texte se compose de 97 quatrains, dont voici le premier :
Pour jamais estes esprouvée
Se ung peu souffrez sans faire noise,
Et comme l'or en la fournoise
Sans tare vous serez trouvée.
L'épilogue occupe 7 pages et définit le manuscrit : les oracles pour les
hommes sont marqués de la lettre 11, pour les femmes de la lettre F. Fin :
Mais se les mos voulez glozer,
L'acteur si veult pressuposer
Qui sont sans ruse,
De très mal rimer il s'acuse,
Mais excuser
Vous plaise ce nouvel ouvrier
S'il en abuse.
Avant-dernier feuillet transposé ; deux autres coupés en tête du volume
(titre ?).
Du Verdier (t. I, p. 186) cite le « Jeu de l'adventure et devis facétieux des
hommes et des femmes, auquel, par élection de feuillets, se rencontre un
propos pour faire rire la compagnie, le tout par quatrains, imprimé à Paris
et à Lyon, in-32, par plusieurs fois ». — S'agit-il de notre recueil d'oracles?
Brunet rapporte la citation de Du Verdier, mais sans avoir connu aucun
exemplaire de cet imprimé.
Ce manuscrit a été donné en 1806 par un habitant d'Anvers à Armand
Gouffé, qui l'oftVit en 1831 à Gabriel Peignot. Je l'ai acheté à la vente Solar
(mars 1861).
505
N° 1598. Gringouie : L'Obstination dbs Suisses. Le Testament de
Lucifer.
POESIE FRANÇAISE. 101
Pet. in-8" (0,140 sur 0,097). mar. rouge jans., tr. dor. (Durii). — Vélin, XIX« siècle,
10 ff., gothique.
Fac-similés très exacts, exécutés par M. A. Veinant, de deux pièces
gothiques très rares. — L'Obstination des Suisses a été insérée par M. de Mon-
taiglon dans le Recueil des poésies françaises, t. VIII, 1838.
Vente Potier, 1870.
506
N° 897. I. CoMPL.xiNTES d'amour. — II. Le Purgatoire d'amours. —
III. Le Mntout de mort.
In-4° (0,210 sur 0,143), mar. rouge, fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, fin du XV siècle, 44 ff., initiales et bordures ornées, deux miniatures à mi-page.
Le frontispice, enveloppé d'une bordure de fleurs, fruits, animaux fantastiques, occupe
la moitié de la première page et représente une femme en pleurs, vêtue de gris, assise au
pied de son lit. Au bas de la page, dans un cartouche bleu, les lettres EA. Les lettres FR
sont mêlées aux ornements, et, ainsi que le monogramme EA, reparaissent dans les
bordures qui décorent plusieurs feuillets du manuscrit. Les grandes initiales sont en
grisaille sur fond d'or.
I. Au-dessous du frontispice commence un petit poème élégiaque, sans
titre, en soixante quatrains, composés chacun de trois vers monorimes de
dix pieds et d'un vers de quatre pieds dont la dernière syllabe donne la rime
du quatrain suivant :
Hélas, hélas, que fera la doulente
Qui seullette se detort et tormente
Et jour et nuyt se complaint et lamente
Sans oser dire...
Fin (f. 5 V") :
Ainsi s'en va la pouvre douloureuse,
Mussant son mal es secretz de son cuer,
Entre les autres faisant de la joyeuse,
Et si a nom la Pleine de douleur.
C'est la dame représentée dans la première miniature, et c'est sans doute
aussi le titre du poème.
102 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Au reclo du f. 6, commence un second poème de même caractère, égale-
ment sans titre, et versifié comme le précédent; 61 quatrains, dont voici le
premier :
Choiz assouvy, merveilleuse beaulté,
Mirouer d'honneur, abisme de bonté,
Chose exquise, singulière bonté.
De renom pleine.
Fin (f. 10 V") :
Ainsi remaint l'esgaré douloureux,
Pouvre d'espoir, habandonné de désir,
Loing de son bien pensif et langoureux,
Qui riens ne voit ou il prengne plaisir.
« L'Esgaré douloureux » pourrait être le titre du poème. Suit une minia-
ture un peu efîacée.
II. Le Purgatoire d'amours (ff. lia 28 v°) :
A la saison que Silla renouvelle
Ce doulx trembler pour mieulx cythariser
Et Orpheus en ses deduitz appelle
Marmoria, ses musetz avec elle.
Pour doulcement la voix organiser.
Ce poème, composé de 92 huitains et de deux pasgages en prose, se ter-
mine par les vers suivants :
Et sur ce point je fuz tout esveillé,
Et mon songe fut lors esvanoy;
Si apparceu qu'assez euz sommeillé;
Pour quoy alors fuz tout appareillé
Du songe escrire, ainsi qu'en ay joy.
Si vous requier, tous qui l'avez oy.
Priez pour ceulx qui font dures clamours
En ce hydeux purgatoire d'amours.
Le Purgatoire cVamotirs a été imprimé à Paris vers 1520, in-S" de
20 feuillets, gothique.
III. Le Miroir de mort (f. 29 à la fin) :
Je fus indigne serviteur
Du temps de ma prime jeunesse
POÉSIE FRANÇAISE. 103
De l'outrepassé de valleur;
La joye de mon pouvre cueur
M'a parassouvye ma maistresse,
Mais la mort par sa grant rudesse,
Envieuse de nostre bien,
Print son corps et laissa le myen.
96 huitains, suivis de ces vers :
Explicit le Mirouer de mort
A glace obscure et ténébreuse,
La ou l'on voit chose doubteuse
Et matière de desconfort.
Le Miroir de mort a été imprimé au XV' siècle. Dans le Catalogue La Val-
lière, M. de Buro a donné l'ouvrage à Olivier de La Marche, attribution
erronée, abandonnée aujourd'hui.
Hôtel de Condé, 1613.
507
N° 1886. La Mauche (Olivier de) : Le Chevalier délibéré.
Pet. in-4'' (0.210 sur 0.150), mar. rouge. — Vélin, fin du XV" siècle, 102 pp., initiales
et bordures ornées, rubriques rouges; 19 tableaux, sujets tirés du poème.
Dessin, couleur, tout dans ces peintures' appartient à l'école de Bour-
gogne. Ces compositions ne sont pas reproduites dans les planches qui
accompagnent le texte des éditions anciennes du Chevalier délibéré. Les
miniatures n'ont pas le fini, l'élégance de celles qui décorent le ms. 24373
de la Bibliothèque nationale; mais elles sont moins banales. Les sujets traités
par l'enlumineur n'appartiennent pas à la simple allégorie ; le caractère his-
torique en est bien marqué; les personnages ont vécu. Voir, p. 67, le bon
duc Philippe de Bourgogne, à pied, en champ clos, portant ses armoiries
sur sa cuirasse noire, aux prises avec « messire Débile » ; « Atropos,
déesse de la mort », préside le combat (1); — et, p. 72, son fils, le bouillant
(1) C'est le commencement de la quatrième partie :
Atropos d'un habit divers
Fut paré d'estrange manière,
Bendé de couleurs en travers...
104 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Charles, tout étincelant d'or, à cheval, la lance en arrêt; le Téméraire est
clairement désigné par les mots « Haulte Emprise » , « Hardement » . Notons
encore la très brillante et très intéressante miniature de la p. 78, « comment
Accident combatit la duchesse d'Ostrice ».
Voici une observation plus importante. Le même homme, — mêmes traits,
même regard, — se fait voir : dans la vignette initiale, p. 2, et aux pp. 50,
86, vêtu de brocart d'or et coiffé d'une fourrure; aux pp. 14, 19, portant
un surtout rouge sur sa cotte de mailles noire; à la p. 3, en train de revêtir
sa cuirasse, que des écuyers attachent avec des aiguillettes rouges. C'est
l'acteur, qu'ailleurs on voit à cheval avec sa visière baissée, « l'acteur qui a
tant souffert », comme il est dit dans le dernier tableau (p. 86), oii on le
retrouve avec sa robe de brocart d'or et son bonnet de fourrure, étendu sur
un lit drapé de rouge et recevant les enseignements de l'ermite « Entende-
ment » (1). Nous sommes donc autorisés à voir dans cette image ainsi répétée
le portrait d'Olivier de La Marche, et dans notre manuscrit une des plus
anciennes transcriptions du poème, assurément comtemporaine de l'auteur.
Le Catalogue Lignerolles ne donne aucun renseignement sur l'origine du
volume; nous savons seulement qu'il a figuré dans le cabinet de l'amiral
Louis Malet, sire de Graville. A-t-il été acquis ou offert? L'amiral de Graville
avait été assez mêlé aux affaires du règne de Louis XI pour avoir eu occasion
de connaître La Marche, et il est certain qu'il faisait grand cas du livre; car
il ne s'est pas contenté de le faire décorer de ses armes; il a fait peindre au
verso du feuillet de garde, en face du frontispice, une représentation impor-
tante et originale de sa haute dignité. Dans une mer calme qui reflète un ciel
d'azur, vogue une grande nef d'or à quatre mâts, à la poupe et à la proue
relevées. Les voiles latines de l'arrière sont larguées. Deux longues flammes
aux couleurs de France se dessinent sur une grande voile blanche gonflée par
le vent et timbrée des armes de Graville avec le collier de Saint-Michel. Les
mômes armes se retrouvent sur les boucliers qui cuirassent les bastingages
et sur les pennons accrochés aux trompettes; la grande hune est pleine de
(1) En face, p. 87, t commence la cinquiesme partie et la dernière de ce présent livre :
Lors s'assist sur nne chayere
Le preudhoinme devant mon lit... »
POESIE FRANÇAISE. 105
monde , la batterie des gaillards armée ; d'autres canons montrent leur
gueule par les sabords de l'entrepont. Près de la nef, AOgue une embar-
cation; les six hommes qui la montent, tenant la barre, la gaffe et les avirons,
portent sur leur cotte de mailles une tunique aux armes de Graville (1).
Ce poème historique, achevé fin d'avril 1483, contient 248 octaves. Les
manuscrits en sont nombreux. Dans leur notice bibliographique, les derniers
éditeurs des Mémoires d'Olivier de La Marche (2j en citent quatorze et
semblent n'avoir pas connu celui qui appartenait à l'amiral de Graville. —
Imprimé pour la première fois à Schiedam, l'année même où l'ouvrage fut
terminé (1483), puis pour Vérard (1488), par Denis Janot et autres.
L'auteur n'était pas un petit compagnon. Allié aux Bouton, qui nous don-
nèrent de si bons soldats au temps de Condé, et originaire de la duché,
Olivier de La Marche était né dans la comté de Bourgogne. Page du comte
de Charolais (Charles le Téméraire), ayant charge tantôt de 50 lances, tantôt
de 300 hommes d'armes, bailh d'amont ( Franche-Comté), soldat, négociateur,
courtisan, le bon chevalier avait fait bien des métiers. Prisonnier à Nancy, il
continua, en sortant de captivité, à servir Marie de Bourgogne, Maximilicn,
Philippe le Beau, et mourut en ISOl ; il fut inhumé à Saint-Jacques de Cau-
denberg, à Bruxelles, avec sa femme, Isabelle Machefoing.
La liste de ses œuvres historiques et poétiques est longue. Le Chemlier
délibéré, principal de ses poèmes, est consacré à Charles le Téméraire, dont il
raconte la vie sous une forme allégorique et romanesque. Belle strophe sur
la bataille de Nancy.
Vente Lignerolles. janvier 1894.
508
N" 1489. [L'Amant inkortuné].
Gr. in-S» (0,228 sur 0,132), velours vert, fermoirs en vermeil (Koehler). — Vélin, fin
du XV» siècle, 97 ff., 19 lignes à la page, caractères romains, rubriques rouges et bleues,
initiales en or et couleurs, 14 belles miniatures (3) accompagnées chacune d'une devise,
(1) Cette peinture est reproduite à la fin de ce volume.
(2) MM. Henri Beaune et d'Arbaumont. 1883.
(3) Une de ces miniatures est reproduite à la fin de ce volume.
u. 14
lOG CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
demblèmes et de monogrammes qu'encadre une bordure en grisaille; une petite mi-
niature à la (in.
Poème en vers de 10 syllabes. Quatre personnages : l'Auteur, la Fortune,
l'Amant et sa Dame. Pas de titre; celui transcrit ci-dessus est emprunté au
sujet même. Le nom de l'auteur n'est pas connu, bien que Chardin ait voulu,
sans raison sérieuse, attribuer l'ouvrage à Jean Bouchet (note conservée dans
le volume). Incipit :
La doléance de l'amant infortuné.
Ung jour estant de desplaisance ataint,
De grand ennuy et tristesse rataint,
En deul transy, comblé de doléance...
Le sujet du poème n'est pas compliqué : l'Amant se désole dans un verger ;
dame Fortune lui offre son aide et se charge d'un amoureux message; la ré-
ponse est favorable. Conduit auprès de la dame de ses pensées, l'Amant est
au comble de ses vœux; mais la Fortune, on ne sait pourquoi, lui retire ses
faveurs : sous prétexte de lui procurer quelque repos, elle le conduit dans son
labyrinthe et l'y abandonne. Le labyrinthe n'est rien moins que plaisant; les
arbres sont en pourriture, les arbustes garnis d'épines, l'eau pleine de soufre.
Après de vains efforts pour sortir, l'Amant, se sentant mourir, confie ses
peines à l'Acteur, qui apparaît à propos et promet d'écrire le récit de cette
triste aventure.
Le sujet des miniatures, très belles et fraîches, est indiqué par des rubri-
ques qui correspondent aux différentes phases du poème. Chacun de ces
petits tableaux a sa devise latine qui lui appartient, à côté d'emblèmes
empruntés au rondeau précédent. Le cadre du troisième nous présente un
monogramme plusieurs fois répété; avec les lettres qu'on y trouve, noth
ERDus, on peut construire plusieurs noms, mais aucun ne paraît appar-
tenir à des personnages connus dans les lettres ou dans l'histoire. Un autre
monogramme, composé de deux N, accompagne la quatrième des minia-
tures. Celles-ci nous montrent : toujours l'Amant avec ses longs cheveux
d'un blond ardent et ses vêtements noirs, — souvent la Fortune et la Dame
brillamment costumées. Quatorzième et dernier tableau : « Cogitatio mea
dissipata est. Tout au rebours va la mienne pensée » ; l'Acteur, tout habillé
POÉSIE FRANÇAISE. 107
de gris, adosse à une montagne que surmonte une petite église, écoute la
suprême invective de l'Amant. Dernier vers du poème :
Et soubs lequel je vis : en espérant.
« En espérant » est sans doute la devise de l'auteur.
Une petite miniature finale représente un amas de pierres formant cal-
vaire, garni de plusieurs croix; elle est suivie de ce quatrain :
Se ta pitié est me faire ce bien,
Toy par qui mort m'est venu arester,
Dessus mon corps une pierre gester,
Icelle mort je repute pour rien.
Bibliothôque Cigongne. n" 637.
509
N° 885. [DiCTz POUR mettre en tapisserie].
Pet. in-4° (0,210 sur 0,150), veau brun, comp. à froid (rel. orig.). — Papier, xvi*
siècle, 40 ff.
Recueil anonyme de 40 figures dessinées à l'encre de Chine et accompa-
gnées d'un texte en vers. Pas de titre. Par sa composition, ce volume
rappelle les Emblèmes d'Alciat, VHécatongmphie de Gilles Corrozet, le Théâtre
des bons engins de Guillaume de La Perrière, et tous ces recueils dont se ser-
vaient les peintres et autres artistes. Celui-ci, qui leur est antérieur, est pré-
cieux à plus d'un titre : nous n'en connaissons quun autre exemplaire
figuré, beaucoup plus beau d'ailleurs; il n'a pas été reproduit par les graveurs
du XVI' siècle; enfin, il contient des poésies qui sont restées inconnues pen-
dant plus de trois siècles et dont la plupart sont encore inédites. Composées
à la fin du XV' siècle, selon le goût du temps, elles étaient oubliées dans le
courant du XVI"; après Marot, personne ne les connaissait plus. Hors de nos
recueils (ce manuscrit et le suivant), on ne les trouve que dans les mss. fr.
1716 et 12490 de la Bibliothèque nationale, où elles furent transcrites
par Jacques Robertet, et dans le ms. 24461.
Le principal auteur de ces « Dictz moraulx » est Henri Baude. Nous avons
108 CIIANTJLLY. — LES MANUSCRITS.
parlé de ce poète à propos du Débat de la dame et de Vécwjer (voir plus haut,
p. 93); il mourut vers 1495. M. J. Quicherat a donné un choix de ses
poésies (Paris, Auhry, 1856), sans avoir connu nos deux manuscrits. Nous
ne pouvons mieux décrire celui-ci qu'en reproduisant la note de M. Quiche-
rat, insérée en tête des seize Dktz moranlx pour mettre en tapisserie qu'il a
pubhés : « Les pièces qui suivent sont des devises faites pour accompagner
des dessins ou cartons qui servaient de modèles soit dans les manufactures
de tapisserie, soit dans les atehers de peinture sur verre. Le plus souvent,
ces sujets étaient conçus de telle sorte qu'ils formaient une scène de trois
personnages ou de trois groupes, dont l'un, à la manière du chœur antique,
était chargé de faire la moralité. Les vers étaient brodés ou peints, soit à la
hauteur de la bouche des personnages, soit sous leurs pieds ». C'est précisé-
ment cette disposition que présente notre manuscrit; le sujet, développé par
l'image, n'est souvent accompagné d'aucun titre ou note explicative.
L'autre exemplaire figuré que nous avons mentionné plus haut est le
ms. 24461 de la Bibliothèque nationale, in-folio, sur vélin, exécuté avec
beaucoup de soin, avant 1515, pour Charles de Bourbon, le futur connétable.
Il est plus complet que le nôtre, et les figures dessinées en couleurs sont très
belles. Mais, là comme ici, il n'y a pas de titre et toutes les poésies sont
anonymes.
Des 35 pièces dont se compose notre recueil, 25 sont attribuées à Baude
par les manuscrits de la Bibliothèque nationale, et six à « d'autres facteurs »,
parmi lesquels MoHnet et Jean Robertet; deux ne se trouvent qu'ici et doi-
vent sans doute être ajoutées à l'œuvre de Baude :
« .Mutins Scevola » (cinquain) :
Quant Scevola congneut avoir occis...
« Piramus et Tisbée » (onzain) :
Pour Piramus le mien amy loyal...
Deux autres ne se rencontrent qu'ici et dans le ms. 24461 de la Biblio-
thèque nationale, anonymes :
« La Mort de Lucrèce » (onzain) :
Pour observer justement mariage...
POÉSIE FRANÇAISE. 109
« Le cheval rioteux » (liuitain) :
Cheval qui par orgueil contre son ombre rue...
Nous allons décrire avec soin un recueil plus complot, où se retrouvent
toutes les pièces de celui-ci, à l'exception des quatre précédentes et des trois
suivantes :
« Le docteur, les asnes et le fol » :
Quant on voit d'asnes quantité...
trois quatrains de Baude, publiés par M. Quicherat.
« Marcus Curius » (cinquain, par Baude, inédit) :
Marcus Curius, le Romain magnifique...
« La Mort d'Absalon » (huitain, par Baude, inédit) :
Trop abusa beaulté lors Absalon...
Ce manuscrit appartint à Gilles Bélyard en liiS.'), puis à M. de Loue; il
entra au ,\Vir siècle dans la collection do Condé.
510
N° 635. [DicTz POUR mettre en tapisserie].
Pet. in-f» (0,297 sur 0,210), velours violet, tr. dor. — Papier, XVI' siècle, 55 IT., pas
de titre.
Recueil plus complet que le précédent, mais sans figures ; chaque emblème
est exphqué par un titre développé, destiné à servir de guide à l'artiste. Ce
volume a dû être exécuté pour Anne de Montmorency entre 1535 et 1540;
c'est la même main qui mettait au net les œuvres de Marot et de Saint-
Gelais, copiées pour le connétable.
Le recueil est précédé d'une série do 44 médaillons dessinés à l'encre de
Chine; chacun de ces emblèmes est accompagné d'une courte légende en
latin : non sic impii, nemo potest, corrupta fides, vis tantum, etc., etc.
Los poésies commencent au f. 12; toutes sont anonymes. Outre les pièces
du manuscrit précédent qui sont répétées ici (i), ce recueil en contient
(1) Nous désignerons ces pièces par la lettre A, accompagnée de leur numéro d'ordre dans
le précédent manuscrit.
no CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
36 nouvelles, dont 25 attribuées à Baude par les mss. de la Bibliothèque
nationale. Signalons en outre deux petits poèmes (n°' 5 et 6) que nous
n'avons pas rencontrés ailleurs.
1 . « Les Triuinphes de maistre François Pétrarque » . — Six huitains inti-
tulés « Cupido, Chasteté, la Mort, Renommée, le Temps, Claire Vision ».
Premier vers :
Cupido a de son dard prosternez...
Dans le recueil précédent (A, n" 35), ces huitains sont suivis d'un sixain qui
ne se trouve pas ici.
Le ms. fr. 1717 de la Bibliothèque nationale mentionne l'auteur de ce petit
poème : « Les Six Triumphes de Pétrarque, faictz par M* Jehan Robertet,
secrétaire du Roy, greffier de l'Ordre et bailly d'Usson ». Ajoutons que le
même sujet fut aussi traité en six rondeaux conservés dans le ms. 1721 de la
Bibliothèque nationale : « Les Triumphes Pétrarque en rondeaulx, faitz par
Maistre François Robertet, secrétaire du Roy et de Monseigneur le duc de
Bourbon et receveur de Forestz » :
Soubz Cupido sont prosternez les roys...
François Robertet était le père de Jean ; c'est son petit-fils Jacques qui,
vers 1530, recueillit leurs vers et ceux de leurs contemporains (1) (mss. fr.
1710, 1717, 1721, 12490 de la Bibliothèque nationale).
2. « Les Neuf Muses » (neuf sixains) :
Caliope, doulce voix de seraine...
3. « Les Dieux » (dix sixains) :
Je suis Rachus, le cultiveur des plantes...
4. « Les Déesses » (neuf sixains) :
Cibelles faict de la terre ouverture...
Ces trois poèmes sont aussi anonymes dans les recueils de la Bibliothèque
nationale, et les deux suivants ne s'y trouvent pas :
5. « Les six histoires d'Atheon » (six quatrains) :
Pour chasse a faict Atheon son apprest...
(1) Georges Chastelain, Molinet, Baude, Le Queux, Jean Marot, Pierre d'Anthe, Octavien de
Saint-rielais, etc.
POÉSIE FRANÇAISE. IH
6. « Les six histoires d'Apollo » (six quatrains) :
Phebus des poètes fut Apollo nommé...
7. « Autre histoire poétique de Europe » :
Quant Jupiter d'Europe s'acointa...
22 quatrains [par Baude], dont les quatre premiers se trouvent dans le ms.
précédent (A, n° G).
Nous ne connaissons pas l'auteur des deux pièces suivantes :
8. « Les trois saiges » (Adam, Salomon, la Sibille), trois quatrains :
Dieu me créa du lymon de la terre...
y. M Les trois forts » (Gédéon, Samson, David), trois quatrains :
L'ange des hommes me nomma le très fort...
Les 31 pièces qui suivent (10 à 40j, sont données à Baude par les mss. de
lu Bibliothèque nationale :
10. « Les trois riches » (Alexandre, Octovien, Charlemagne), trois qua-
trains :
Après que j'euz Dare et Porrus defïaictz...
11 . « Tappiz » (pour une bergerie) :
Bergier. prens toy bien garde au compte...
Onze quatrains : « Le premier ange, le second ange, le premier bergier, le
second bergier, les brebis, le loup, le chien, Honneur, Justice, Vérité,
Crainte de Dieu » .
12. « Autre tappiz » (un quatrain; Cambyse fait écorcher vif un mauvais
juge) :
Cambises qui fut roy de Mède...
13. « Autre tappiz » (Labour, le Saige), deux quatrains :
Pauvre, dollent, suis desnué de biens...
14. « Pour une bergerie » (la bergière, le bergier), deux quatrains :
Tire dans ma motte...
15. « Tappiz d'un homme qui marche sur reslomac dung homme cousché
et en porte ung autre sur ses espaulles » (quatrain) :
Je tiens celluy pour effollé...
112 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
16. « Une yraigne qui file » (quatrain) :
A l'envers file et tilz sans taindre...
17. « Ung villain qui a mis le feu à ung pallier » (deux quatrains) :
Alarme ne vous vueillez faindre...
18. « Ung homme de court. Ung homme regardant dedans ung boys ou
milieu duquel a entre deux arbres une grant toile d'iraigne. Le fol » (8 vers
publiés par M. J. Quicherat. A, n° 5) :
Homme, parle à nioy si tu daignes...
19. « Ung quidem et troys gorricrs de court qui ont les yeulx bcndez »
(deux quatrains; A, n° 27) :
Vous qui aux grans estas tendez...
20. « Troys viz de pressouer » (huit vers) :
Par ces troys viz doit ung chacun entendre...
21. « Troys mors de bride » (quatre quatrains) :
Pour emboucher quant le cas adviendra...
22. « Ung archer qui faict bonne myne de tirer, un quidem, le fol » (trois
quatrains ; A, n° 23) :
Je tire au loin sans desmarcher...
23. « Des asnes dedans ung palays, qui se monstrent par les fenestres et
gallcries, et un tasdebestes de toutes sortes, au devant, dedans la basse court»
(trois quatrains) :
Pour ce qu'avez en main faveur...
24. « Ung homme qui parle à ung musnier qui oste le court de l'eaue
du moHn pour le faire venir au syen » (quatre quatrains pubHés par
M. Quicherat) :
Pourquoy ostes-tu le chemin...
25. « Ung asne qui chasse ung tas de bestes d'ung parc qui joinct à ung
palais » (trois quatrains ; A, n° 2) :
Vuydez et allez paistre ailleurs...
26. « Ung lévrier qui tient ung oz; le mastin, le chat » (trois quatrains ;
A, n° 13) :
POESIE FRANÇAISE. H3
Je rongeray et si le loz...
27. « Lng quidem; ung pouvre homme qu'on saigne ; le fol » (8 vers) :
Qu'as-tu, qui faiz si grans clameurs...
28. « Les asnes de Mirebeau » (deux quatrains) :
Soubz umbre d'csbatz...
29. « Ung gros homme tenant ung verre plein de vin ; le médecin ; la folle »
(6 vers, pubhés) :
Quant je boy, maistre Jehan Adviz...
30. « Lng homme armé en painture » (rondeau) :
S'il y a aucun qui mesdie...
31 . « Ung pacient, le médecin, le fol » (9 vers, pubhés) :
L'estommac guérir. . .
32. « Chacun le particulier, le peuple » (deux quatrains, pubhés) :
Ne scay à qui me doulloir des griefz faictz...
33. « Une nef équippée » (quatrain) :
Je suis en torment jour et «uyct...
34. « Le bonhomme qui tient deux sacs de procès ; le juge ; le fol »
(8 vers) :
Sire, trop cher vendu justice...
35. « Ung homme qui porte le feu et l'eau » (huitain: A, n° 24) :
J'alumay ce feu de boys vert...
36. « Ratz en pailher » (quatrain; A, n° 16) :
Nous ne faisons que travailler...
37. « Ung homme parlant à troys chiens qui veullent boyre en ung seau,
tenant un baston » (3 quatrains) :
Marchez, bestes envieuses, tout beau...
38. « Ung homme qui presse cailloux en ung pressoucr » (huitain,
publié) :
Par presser foys huille saillir...
39. « Le roy des mousches » (15 vers) :
n, 15
H4 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Je suis le roy régnant pacifique...
40. « L'année du traicté de France et d'Angleterre, en prenant les lettres
qui signiffient nombre » (1475) (15 vers, publiés) :
Prenez ung grain bien commun en SouUoigne...
Les pièces n°' 41 à 54 ne sont pas de Baude, mais « d'autres facteurs » :
41 . « Une femme nue sur un cheval sans selle et sans bride, et va courant
à l'estourdy contre ung rocliier soubz lequel est Fortune habillée en femme »
(quatrain; A, n° 20) :
Sur ce cheval qui volenté se nomme...
42. « Ung gorrier de court au pied d'un poyrier et pelle des poires; ung
cordelier » (deux huitains, dont le premier, n° 17 du recueil A, a été publié
par M. Quicherat) :
J'ay en mains lieux de divers fruictz tasté...
En grans courts croissent soucye et ancollie...
43. « Ung homme dedans ung navyre qui va hurter contre ung roc ouquel
y a deux seraynes » (A, n° 30 ; ici il n'y a que quatre vers sur onze) :
Nauchiers humains navigans en la mer...
44. « Ung homme qui porte sur le doz une hotte plaine de ratz et s'appelle
le rapporteur » (20 vers ; A, n° 1 1) :
Le temps qui court m'a à court fait venir...
45. « Le débat du cheval et du bœuf » (sept quatrains, insérés par
M. Quicherat parmi les poésies de Baude) :
Où vas-tu, beuf, beste lourde et pesante...
46. « Une femme qui a les yeulxbendezetestmoictiénue etmoictié vestue,
et du costé qu'elle est nue elle gecte obhes et plumes, et en l'autre costé elle
gecte coffres pleins d'or et d'argent, bourses et sacs et grans pilles de vais-
selle, et y a gens de tous estatz pour les recevoir » (huitain; A, n°32) :
Fortune suis, qui les choses humaines...
47. « Ung cheval qu'on estrille » (quatrain ; A, n° 7) (1) :
(1) Les pièces 43, 44, 47, attribuées à Baude par le ms. 12490 de la Hibliothèque nationale,
sont anonymes dans les autres recueils.
POÉSIE FRANÇAISE. 115
Je suis fauveau, qui désire à toute heure...
48. « Ungbergier et unebergière qui sont dedans ung parc » (rondeau; A,
n" 33) :
' J'ayme mieulx estre franc bergier...
Cette pièce se ti^ouve au milieu des poésies de Molinet dans le ms. 12490 de
la Bibliothèque nationale.
49. « Ung homme assiz en une chaise soubz ung beau pavillon, habilhé
comme ung empereur, et souffle en une trompe de laquelle sort ung asne
\ollant, qui est moictié dedans la trompe et moictié hors, et a une mictre en
la teste et une crosse entre les braz, et y a deux autres asnes voUans » (quatre
huitains; A, n° 4) :
Je suis faveur, qui au son de ma trompe...
Cette pièce, pubhée par M. Quicherat parmi les poésies de Baude, est
attribuée à Jean Robertet parle ms. 12490 de la Bibhothèque nationale.
50. « Ung musnier dedans une sentine et ungmolin sur l'eaue » (26 vers) :
Le musnier suis, qui sans cesser labeure...
51 . « Ung tigre ataché à un posteau » (sixain) :
Par les muables et dangereuses mains...
52. « Ung ours parlant à ses petiz oursons (rondeau) :
Allez, enfans, pourchasser nourriture...
« Les petits ours » (rondeau) :
Ne vous chaille, père, où prenons pasture...
« Le grant ours » (quatrain) :
Enfans, enfans, de vostre faict n'ay cure...
53. « Une licorne qui boute sa corne dedans une fontaine dont sortent
serpents, lysars et autres venymeuses bestes » (2 quatrains) :
Je chasse et oste tout venyn et poison...
« S'ensuivent certains autres bons dictz moraulx pour mectre en tapis-
series » (tous sont de Baude, n° 54 à la fin) :
54. M Ung homme qui a les yeulx bendez et est monté sur une branche,
laquelle il couppe d'une congnée » (quatrain; A, n° 15) :
Aveugle suys ayant les yeulx ouvers...
il6 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
53. K Ung homme de villaige musse soubz ung roch » (cinquain ; A,
n" 10) :
Cy suis musse pour le mau temps...
06. « Des pourceaulx qui ont respandu ung plain panier de fleurs » (deux
vers ; A, n° 22 ; publié) :
Belles raisons qui sont mal entendues
Ressemblent fleurs à pourceaulx espendues.
57. « Ung beau cheval enfermé dedans un parc, et en sortant par dessus ung
paUizsc met ung pal en la poictrine. L'asne dehors le parc, qui mange des
chardons » (quatre vers ; A, n" 9 ; publié) :
J'avois bien où pasturer...
58. « Ung degré ouquel y a ung homme qui monte et tient un compas en
sa main. Et y a ung autre homme qui est tombé du hault embas, et l'acteur,
qui les monstre au doy, dict (douzain; A, n" 34) :
Aux degrez dangereux n'allez
De court, où vente envieux vent...
59. « Ung chandeHer où il y a une chandelle allumée et des papilhons qui
voilent à l'entour et se brullent les esles ; puis y a deux hommes dont le
premier dict » (trois quatrains ; A, n° 25; publié) :
Chacun veult monter sans eschelle...
60. « Ung homme qui rompt les anguilles aux genoulx » (huitain ; A,
n° 28) :
A rompre anguilles si prétens...
61. « Une main qui faict tourner une pirouète sur une table » (cinquain;
A,n°21) :
Je qui tourne soubz autruy main...
61 bis. « Un gros mastin qui parle à ung lévrier qui ronge un os » (trois
quatrains, que nous avons rencontrés plus haut, n" 26).
62. « Ung homme qui tient une arbaleste bandée et le traict dessus, et est
monté sur ung char que deux beufz maynent, et prend sa visée à ung lyèvre
qui court, et dict » (huitain) :
Le lyèvre va courant, qui très vistement fuit...
63. « Ung homme qui porte une houe sur son col, et deux autres, tenans
POÉSIE FRANÇAISE. 117
une lance chacun, le poussent par derrière, et en y a ung autre qui se cousche
derrière unehaye, qui escouste les avoynes à lever » (sixain; A, n" 19) :
Coy me tiens hors du sentier...
64. « Ung homme qui boute ung chien quy dort avecques ung baston »
(huit vers ; A, n° Ij :
Maistre canis, vous dormez trop...
65. « Ung homme qui forge une faulx » (deux vers; fragment de A, n° 14) :
Je gangneray si je ne faulx...
« Pour mettre en tapisserie », avons-nous lu plus haut; ces mots indiquent
suffisamment pour quel usage ont été formés ces deux recueils, dont 1 un
contient une partie de l'autre. Les cartons dessinés d'après ces petits poèmes
servaient aussi aux peintres sur verre, comme l'indique ce titre, relevé
dans le ms. 1717 de la Bibliothèque nationale : « Bons dictz moraulx pour
tapis ou verrières do fenestres ». C'est pour une tapisserie que sera écrite
trente ans plus tard la fable de Cupidon et Psyché, si élégamment repré-
sentée sur les vitraux de Chantilly. Ces splendides décorations jouirent d'une
grande vogue pendant toute la Renaissance, et cet engouement était partagé
par Anne de Montmorency ; sa correspondance en témoigne.
Cabinet des livres de Chantilly, XVl» siècle. Hôtel de Gondé, 1654.
511
N° 1471. Belleville (Philippe de), dame de La Flocelière : La Dolente
Veuve.
In-8» (0,173 sur 0,110), mar. vert, fil., dos orné, Ir. dor. {Traulz-Bauzonnet). — Vélin,
commencement du XVI= siècle, 22 (T., belle écriture ronde, initiales en or et en bleu.
« Ce présent hvrc intitulé la Dolente Veufve fut faict et composé par
défuncte dame Phelippe de BelleviUe, après le trespas de feu messire René de
Surgières, chevalier, seigneur de La Flosselière au pays de Poiclou, en son
vivant mary et espoux de la dicte Phelippe de Belleville » . 43 rondeaux :
Jusque à la mort doibz regrectz et plainctz faire,
Veu mon piteux et lamentable affaire.
Car onques mays n'en euz ung si amer...
118 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Derniers vers :
Puisqu'il convient que je touche au parfait,
Si je vous eusse par escript ou par fait
Sceu des nouvelles, pour autant je vous prise,
Que pour cela point je ne vous desprise,
Pour ce n'y fault excuse mectre en fait.
C'est à grand tort.
Au-dessous du titre, écu d'argent à trois fasces de sable, au lion de gueules
brochant sur le tout, avec la devise « Los en bien serrant » : armes de Brie
de Serrant, famille d'Anjou.
Gui de Surgères, seigneur de La Flocelière, mourut au commencement
du xvr siècle. De sa femme, Philippe de Belleville, illaissadeux fdles ; l'aînée.
Renée, épousa en premières noces François llamon, seigneur de Bonnet,
et en secondes noces Péan de Brie, seigneur de Serrant. La seconde fille,
Louise, épousa en 1516 Louis du Bois, seigneur des Arpentis. La crosse, qui,
dans notre manuscrit, accompagne l'écu de Serrant, désigne le propriétaire
du volume: Félix de Brie de Serrant, abbé de Saint-Evroult en Normandie,
oncle de Péan de Brie, le gendre de Philippe de Belleville.
Bibliothèque Cigongne, n° 773.
512
N° 1343. « ESPITRE ENVOIÉE DE PARADIS AU TRÈS CHRESTIEN RoY DE FrANCE
Françoys, pre.mier de ce nom, de par les empereurs Pépin et Charlemaigne,
SES magnifiques prédécesseurs, et présentée au dit S' PAR LE Chevalier
TRANSFIGURÉ, PORTEUR d'iCELLE ».
In-4° (0,243 sur 0,175), velours vert, tr. dor. — Vélin, XVI» siècle, 13 ff., grosse
écriture ronde, initiales ornées.
Le titre se lit au verso du premier feuillet; au recto du second, une grande
miniature représente Fauteur offrant son livre au roi. L'épitre envoyée
par les « empereurs » se termine au verso du f. 9. Suit un « Rondeau par le
Chevalier transfiguré, composé au nom de la très sacrée Majesté du très
chrtistien Roy François, premier de ce nom ». F. M, supplique « au Roy
POÉSIE FRANÇAISE. H9
mon souverain seigneur ». Le pauvre chevalier, malgré sa jeunesse et sa
naissance, est prisonnier pour dettes « en ceste ville de Paris... Gist son seul
espoir aux pieds de votre bénigne grâce et immense bonté..., bien sachant la
coutume des très chrestiens roys de France estre telle de délivrer les prison-
niers à leur joyeux advènement... ». Ces derniers mots fixent la date de
l'exécution du volume, 1515, année de l'avènement de François I". En effet,
la miniature représente le roi fort jeune, et les costumes sont encore ceux du
temps de Louis XII.
Publié par M. de Montaiglon, d'après ce manuscrit (le seul connu), dans
le Recueil des poésies françoises, 1856, t. IV, pp. 180-192.
Potier, décembre 1858.
513
N° 1570. Graville (Anne de) : Histoire de Palamon et Archita.
111-4° (0;240 sur 0,165), mar. vert, pet. fers, tr. dor. (Bmizonnet) . —Vélin, XVI« siècle,
96 ff., initiales en or et couleurs.
Le deuxième feuillet porte les armes de Claude de France, première
femme de François I". L'écu, entouré d'une cordelière, est placé au milieu
d'un grand C formé par quatre hermines héraldiques et posé lui-même sur
un champ lilas semé de C et d'hermines. Toute la page est encadrée d'une
cordehère. En regard (verso du premier feuillet), on ht une dédicace de
18 vers, à la reine, commençant ainsi :
Si j'ay empris, ma souveraine dame...
et suivie de ces mots écrits sur un listel : « J'en garde un léal », anagramme
bien connu d'Anne de Graville.
Anne de Graville, cinquième fille du célèbre amiral Louis Malet, sire de
Graville, dame d'honneur de Claude de France, avait, comme son père, le
goût des livres; on trouve cités dans le Catalogue du duc de La Vallière plu-
sieurs manuscrits qui lui avaient appartenu et qui portaient, outre l'ana-
gramme ci-dessus, une chantcpleure avec ces mots : Musas nalura-lacrimas
fortuna, allusion au chagrin que lui avait causé l'opposition de son père lors-
120 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
qu'elle voulait épouser son cousin Pierre de Balzac. On voit encore, rue
Saint-Antoine, passage Charlemagne, une portion de l'hôtel qu'elle habita;
c'est l'emplacement de l'hôtel du Porc-Épic, qui avait successivement appar-
tenu à Hugues Aubriot et à Jean de Montaigu.
Tout en ayant quelque analogie avec la Théséide de Boccace, ce poème
semble être la paraphrase d'un vieux roman français. C'est ce qui ressort du
titre que porte le ms. 5116 de la bibliothèque de l'Arsenal : « C'est le beau
romant des deux amans Palamon et Arcita et de la belle et saige Emilia,
translaté de vieil langaige et prose en nouveau et rime par Madamoiselle
Anne de Graville la Mallet, dame du Boys Malesherbes, du commandement
de la Royne » (Claude). Notre manuscrit ne porte pas de titre, mais une
main du XVI" siècle a ajouté sur le feuillet de garde : « L'Histoire de Palamon
et Archita et de Emilia ».
Ce beau volume a appartenu à Lamoignon, à Richard Ileber, à Crozet, et
en dernier Heu au baron Pichon (vente d'avril 1869).
514-517
IV" 444-447. Crétin (Ouh-laume) et Mack (René) : « Recueil de la Cito-
NIQUE FRANÇOYSE ».
6 tomes en 4 vol. in-f° (0.362 sur 0,250) (1). niar. bleu. tr. dor., aux armes de Bour-
bon-Condé. — Vélin, réglé, XVI' siècle, belle et grosse écriture ronde, exécution calli-
graphique très soignée, grandes initiales en miniature, lettres ornées, rubriques rouges
et bleues.
T. I, 106 ff. « Livre premier sur le recueil de la Cronique françoyse. Pro-
logue » :
.\près avoir tourné plusieurs volumes
Jadis escriptz et passez par les plumes....
Et se bien fais, à luy soit la louenge.
Mieulx que pis.
Cette devise de Guillaume Crétin est répétée au commencement et à la fin
des cinq premiers tomes. — Texte :
(1) Le premier Tolume ne mesure que 0,33 sur 0,22.
POESIE FRANÇAISE. 121
Puisque à droict poinct je trouve l'heure enprise,
Se Dieu et temps me sont vie octroyans,
Cy traicteray de l'exil aux Troyans
Sur le recueil de la matière emprise.
CH.\PITRE PREMIER
Quatre cens ans et quatre avant que Rome
Eust appareil d'assiette et que par homme...
C'est le début de la Chronique de Saint-Denis ; le 26* chapitre finit à la
mort de Clotilde et de Childebert.
T. II, 130 ff. Prologue, 34 chapitres de texte, dont le premier commence
avec le règne du roi Clotaire :
L'an que Clotaire à régner commença...
T. III, 123 ff. Prologue, 33 chapitres de texte :
Je traicteray que le second Clotaire
Fait Brunehilde à dure mort livrer...
T. IV (relié avec le précédent), I2G ft'. Prologue, 24 chapitres de texte :
Après avoir ung petit reposé,
Sera propos sur telle erre posé
Qu'il traictera du puissant Charlemaine...
ï. V, 132 ff. Prologue, 2.") chapitres de texte. Fin :
Si rendent grain gerbes trop mieulx qu'espis
Selon raison. C'est pour fin. Mieulx que pis.
C'est la fin de l'oeuvre de Guillaume Crétin.
T. VI (relié avec le précédent), 107 ff. Prologue :
L'autheur du livre en la présente épistre
Rend grâce au Roy que de son bon arbitre
Luy ayt mandé l'histoire poursuyvir
Et de Crétin le chemin ensuyvir...
. . . . Ainsi jadis ton chantre
Crétin, ton poèthe et noble croniqueur,
A langue d'or et miellée Hqueur,
Soy hébergeoit en ton boys de Vincennes...
Quand il t'a pieu, o Roy très chrestien,
De me bailler son honnorable charge
H. 16
122 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Et commander à Jehan de la Chesnaye,
Ton secrétaire éloquent, que à tant je aye
Me mectre en train de l'oeuvre commancée
Et desjà jusque à Capet avancée...
Pensant, je croy, que par plus de deux ans.
Où de vieillesse estoient jà mal aysantz
Les yeulx Crétin, que entour de luy ung peu
Le secouroye, en ce temps je aye peu
Le fil entendre et sienne procédure...
Le continuateur ne se nomme pas ; mais le prologue et le volume se ter-
minent par la devise « Autant ou plus », qui est celle de frère René Macé.
— Texte :
Comme Capet, après avoir esté
Battu près Laon, à tant s'est appresté
Par trahison le duc Charles surprendre,
Dont par les rethz qu'ung évesque sceut tendre
Ce duc fut pris et en prison gecté...
CHAPITRE PHEMIEB
Tant après que Loys le quatriesnie
Roy de ce nom, et le vingt cinquiesme...
Le dix-neuvième et dernier chapitre sarrète à la mort du roi Robert en
1030; Macé cite l'opinion de « Cosme Guymier » sur ce prince et termine
par ces vers :
Face envers Dieu qu'il donne paix en France
Et que les roys, comme as faict au surplus,
Ayment tousjours leur peuple. Autant ou plus.
Crétin, chantre de la Sainte Chapelle de Paris et trésorier du Bois de Vin-
cennes, avait vécu sous quatre rois : Louis XI, Charles VIII, Louis XII et
François 1"; il mourut fort âgé vers 1523. Son talent poétique était fort prisé
de ses contemporains; mais « Rabelais, qui avoit, dit Pasquier, plus do juge-
ment et de doctrine que tous ceux qui écrivirent en nostre langue de son
temps, se raocquant de luy, le voulut représenter sous le nom de Ramina-
grobis, vieux poète françois... La vérité est qu'il fit l'histoire de France en
vers françois, mais ce fut un avorton, tout ainsi que le demourant de ses
œuvres » (Recherches de la France, liv. \T, chap. xni).
POÉSIE FRANÇAISE. 123
Dans le manuscrit original, conservé à la Bibliothèque nationale (fr. 1823),
le continuateur se nomme « frère René Macé, religieux du monastère de la
Trinité, à Vendosme », et termine son œuvre par cette mention : « J'ay
escript de la suytte de ceste hystoire jusques aux guerres de Philippe de
Valois et des Anglois, et j'ai commencé à Hue Capet ». Notre exemplaire
pourrait donc sembler incomplet; mais il contient sans doute tout ce qui
était écrit au moment oii la copie fut exécutée par ordre d'Anne de Montmo-
rency (1). Cette copie n'a pas été continuée, et les six volumes se retrouvent
en 1654 à l'hôtel de Condé : « Chronique françoyse en vieux vers françois,
manuscript sur vélin, folio, six volumes, reliés de diverses façons ». La
reliure actuelle est du XYIIP siècle.
518
N" 737. Macé (René) : La Connétablerie.
Pet. in-f» (0,272 sur 0,210), veau marbré, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, réglé, XVI« siècle, 10 fî., belle écriture ronde avec quelques ornements, exécution
soignée.
« La Connestablerie de Piedmond, Prouvence et Picardie, faictlejourque
Monseigneur M. Anne de Montmorensi fut créé connestable; au dict seigneur,
par frère René Macé » :
Que ne vit aujourd'huy vostre père!
Chascun très bien luy debvroit faire chère
D'avoir tel filz...
Fin : 0 que moult vault ung acte glorieux.
« Fin du premier livre de la Connestablerie, par F. R. Macé ».
Poème à la louange du nouveau connétable (1538); l'auteur célèbre ses
actions et s'arrête au ravitaillement de Turin en cette même année 1538. Ce
premier livre est donc complet; mais l'ouvrage sans doute devait être conti-
nué. Duchesne en parle dans son Histoire de la maison de Montmorency et place
à Chantilly l'exemplaire de dédicace que nous avons sous les yeux.
(t) Duchesne : Histoire de la maison de Montmorency, livre V, p. 421.
121 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
C'est toujours ce mûme René Macé, de Vendôme, qui avait succédé à
Crétin dans l'emploi de « chroniqueur » du roi. La flatterie ne l'inspire pas
mJQux que l'histoire.
519
N° 990. « L'Ambassadeur verd envoyé au Roy en Rretaigne par les
MIGNONS ET BEAUX CHEVALLIERS VERDS DES InDES ».
In-4° (0,192 sur 0,147), papier, XVI" siècle, H ff., velours vert.
Par un heau jour de printemps, pendant que l'auteur repose en une
« serisaye »,
Sur le sommet d'un arbre se brancha
Et peu à peu près de moy s'aprocha
Ung chevallier de nation estrange,
Beau et mignon, qui parloit comme un ange...
Fort luy plaisoit la couleur de verd gay.
Dont s'acouslroit ainsy qu'un papegay;
Et pour monstrer qu'il estoit chevallier.
Au col portoit de l'ordre le collier
De cramoisy et de pourpre émaillé,
Qui par nature estoit fait et taillé.
ïl se présente comme député par les « chevaliers verds des Indes » vers le
roi, dont il trace le portrait, et qui
avec luy a une telle seur
Qu'on doibt nommer pour ses dignes mérites
La précieuse entre les Marguerites...
L'objet de l'ambassade est un message
D'un de nos compaignons, dit l'amant verd,
Qui servit une grande dame
Si loyaument que son corps perdit l'âme.
Mais après de longs entreliens avec « la déesse Atropos », il est revenu
« vcoir son pays » , et il annonce que
le roy Françoys a troys cnrans,
Lcsquelz verra vaincqueurs et triomphans
Des régions sur terre et mer profonde.
POÉSIE FRANÇAISE. 123
s'ils suivent certains conseils que leur porte l'ambassadeur, surtout s'ils
vivent
... en paix et fraternelle amour;
Et à l'aisné de France, le Daulphin,
Se humilieront les deux...
C'est ce secret qu'ainsi m'a descouvert
Le chevallier et ambassadeur verd.
Que je menay après propos final
Vers Monseigneur le prince cardinal [de Lorraine],
Qui l'adressa au Roy...
Ce petit poème n'a pu être écrit avant 1522, date de la naissance du troi-
sième fds de François I", ni après l'année 1536, dans laquelle mourut le
Dauphin; d'ailleurs François I"ne lit qu'im seul voyage en Bretagne, et notre
épître se trouve ainsi datée avec certitude : 1532. « L'Amant vert », que
nous avons rencontré plus haut, fait penser immédiatement à Jean Le Maire
de Belges, et il est certain que VÉpttre de l'ambassadeur vert n'est pas sans
analogie avec les ÉpUres de ramant vert, écrites en 1510 par Le Maire. Mais
celui-ci vivait-il encore en 1532? D'aucuns le font mourir avant, d'autres
après 1530; notre poème place « l'Amant vert » dans l'autre monde, où il
converse avec Atropos, déesse de la mort.
Inutile d'ajouter que l'on ne trouve pas ici la devise « De peu assez », et
que dans le recueil des œuvres de Le Maire, récemment publié (1882-1891,
4 vol. in-8°), M. J. Stocher n'a pu donner place à « l'Épître de lambassa-
deur vert » .
Collection de Condé.
520
N° 1470. François 1" : Poésies.
In-4» (0,183 sur 0,130), velours cramoisi, fermoir en vermeil, tr. dor. — Vélin,
XVI" siècle, 83 ff., caractères italiques, initiales ornées.
Comme tous les recueils des poésies de François I". ce manuscrit contient
des pièces composées par Marguerite d'Angoulèmo, Louise de Savoie,
Marot, etc. Les poésies du roi présentent un véritable intérêt historique; on
426 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
y trouve, entre autres faits, une description curieuse de la bataille de Pavie;
elles ont été recueillies et publiées en 1847 par les soins d'Aimé Champol-
lion-Figeac, sous le titre de Poésies de François I", de Louise de Savoie, duchesse
d'Angoulêine, etc. Nous nous sommes servis de cette édition pour collationner
notre manuscrit ; les pièces qu'Aimé Champollion n'a pas données sont mar-
quées d'un astérisque. Son livre nous a aussi fourni les titres placés entre
crochets, notre manuscrit donnant fort peu de rubriques. Voici le relevé
complet des épîtres, ballades, chansons, rondeaux et autres compositions
dont est formé ce recueil :
1 (f. 1). [Lettre missive en prose] : « Ayant perdu Toccasion de plaisante
escripture... ». {Édition Champollion, p. 42).
2 (f. 1). [Ballade] {Champ., 43) :
Triste penser et prison trop obscure...
3 (f. 2). [m Épistre du roy traictant de son partement en Italie et de sa
prise devant Pavie »] {Champ., 27) :
N'estime estrange, amye, si le veoir...
4 (f. 9). [« Epistre de la duchesse Marguerite au roy »] {Champ., 12) :
Si par désir, voire en trop plus grand nombre...
5 (f. 10). [« Épistre en response »] {Champ., 14) :
Tant plus je pense et moings certes je treuve...
6 (f. 12). [« Épistre en vers alexandrins, au roy »] {Champ., 12) :
Celle pauvre déceue et misérable amante...
M. Paulin Paris attribue cette épître à Françoise de Foix, dame de Château-
briant.
7 (f. 15). [« Épitaphe »] {Champ., 93) :
Une femme gisant en ceste fosse obscure...
Cette épitaphe fait partie de l'épître précédente.
8 (f. 15). [« Épistre »] (Champ., 8) :
Après avoir débatu longuement...
9 (f. 16). « Envoy » [par Marguerite d'Angoulême] {Champ., 76) :
Le gros ventre, trop pesant et massif...
POÉSIE FRANÇAISE. i27
10 (f. 17). « Responce » [du roi] (Champ., 77) :
La chose entière estant inséparable...
il (f. 19). [« Épistre »] (Champ., 3) :
Pourroit servir ceste présente lettre...
12 (f. 20). <( Épistre » :
*Mais pourquoy n'est clairement entendu...
Attribuée par M. Paulin Paris à M"° d'Heilly, Anne de Pisseleu.
13 (f. 22). « Épistre » :
*Un salut ceste amante en cest escript te donne...
14 (f. 23). « Épistre » :
*Je scay pour vray que lisant ceste lettre...
15 (f. 25 j. « Épitaphe » :
* Heureuse fuz mourant en m'ostant hors de peine...
Cette épitaphe fait partie de l'épître précédente.
16 (f. 25). « Épistre » :
* Celle façon par aucuns estimée...
17 (f. 27). « Épistre » :
*L'honneur, le bien, le plaisir, le repos...
18 (f. 28). « Response » :
*La peur, l'amour, le désir et savoir...
19 (f. 29). « Églogue [du pasteur Admetus] » :
Nymphes qui le pays gracieulx habitez...
Cette églogue a été faussement attribuée à Marot. M. Georges Guiffrey la
restitue à Claude Chappuis (édition des oeuvres de Marot, II, 493).
20 (f. 31). [« Élégie de Cléander ..] :
*Le temps fut cler, la saison gralieusc...
21' (f. 34). [« Épitaphe »] (Champ., 108) :
D'autant que sa vertu passe nostre douleur...
22 (f. 34). [« Épitaphe d'Agnès Sorel »] (Champ., 153) :
Icy dessoubs des belles gist l'eslite...
128 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
23 (f. 35). [« Épitaphe »] (Champ., 116) :
Cy gist en peu de terre un qui la remplissoit...
24 (f. 35). [« Épitaphe de Madame d'Angoulème »] (Champ., 106) :
Cy gist le corps dont l'âme est faicte glorieuse...
25 (f. 36). « Épitaphe de Madame Laure » :
*En petit lieu compris vous pouvez voir...
Attribuée à François 1" par des manuscrits de la Bibliothèque nationale ;
publiée parmi les œuvres de Clément Marot.
26 (f. 36). « Ballades. Envoy » (Champ., 119) :
Ceulx là qui ont en lieu du bien de veoir...
27 (f. 37). « Response » [par les demoiselles de la cour] (Champ., 122) :
Puisqu'il vous plaist confesser que les lieulx...
28 (f. 38). « Autre » :
•Le temps, le lieu, la preuve et le plaisir...
f9 (f. 39). [« Épistre »] (Champ., 150) :
Doulce, plaisante, heureuse et agréable nuict...
30 (f. 39). « lluictain » (Champ., ix) :
Cœur à mouvoir, plus fort à eschauffer...
31 (f. 40j. « Uesponce » {Champ., 154) :
Les fruicts soudains sont de peu de durée...
32 (f. 40). Quatrain (Champ., 154) :
Las! je vouldrois vouUoir sans le voulloir...
33 (f. 40j. Dizain (Champ., 155) :
Le peu de foy cherche miracle veoir...
34 (f. 40). Sixain :
*Las! je n'ay point en moi telle fiance...
35 (f. 40). Iluitain (Champ., 95j :
Mon innocence en cœur ingrat gravée...
36 (f. 40). Huitain (Champ., 95) :
Dictes sans paour ou l'ouy ou nenny...
POÉSIE FRANÇAISE. i29
Publié dès 1534 dans Hccatomphilc... Les Fleurs de poésie franco ijse, p. 88.
37 (f. 41). Huitain (Champ., 204) :
Au triste adieu fut faict l'échangenient...
38 (f. 41). Quatrain (Champ., 95) :
Dessoubs le marbre de dure récompense...
39 (f. 41). Iluitain (Champ., 162) :
Servant le taire à ce deppartement...
• 40 (f. 41). « Envoy » (quatrain) :
Nulle oraison ne te debvroit tant plaire...
C'est le premier quatrain de la chanson 17 donnée par A. Champollion,
p. 116.
41 (f. 41 ). Dizain :
* Toujours le feu cherche se faire veoir...
Attribué à François I" par le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale, et à
Melin de Saint-Gelais par l'édition Blanchemain, III, 2. PubHé dès 1534 dans
Hécatomphilc... Les Fleurs de poésie françoyse, p. 64 : « Le plus noble des
vrays amans [François I"] veult desmontrer qu'il porte le feu qui l'a espris
en cueur content, ce que ne font ny dieux ny hommes ».
42 (f. 41). Iluitain :
* Toute senteur sent plus qui la remue...
43 (f. 42). Iluitain :
* Pleurez le temps cette trop longue absence...
44 (f. 42). Huitain (Champ., 147) :
Honte n'aura celuy de s'excuser...
45 (f. 42). Quatrain :
* Quand tu vouldras ton humble serf changer...
46 (f. 42). « Responce » (quatrain) :
*Pour soy le pauvre à s'acroistre a voulloir...
47 (f. 42). Huitain :
* Si les aucuns. languissent par folie...
n. n
130 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
48 (f. 42). Huitain :
* Ayant amour son principal pouvoir...
49 (f. 43j. Traduction de trois distiques latins en deux vers français
chacun :
* Hanc volo quae non volt... Je fuys ce qu'il me veuJt...
* Infelix Dido... 0 comme amour...
* Tah genus volucrum... Si tels byseaulx...
50-55 (ff. 43-44). Iluitains :
* L'ombre, l'herbe, les fleurs, le doulx vent agréable...
* Amour et mort la terre et ciel ont pris...
* Quand une beste est dedans les retz prise...
* Ce qui souUoit en deux se départir...
* Las qu'on congneust mon vouUoir sans le dire...
■■ Doulce mémoire en plaisir consommée...
56 (f. 44). Onzain :
* Voyant Neptune avoir en sa puissance...
57 (f. 44). Huitain :
* 0 doulce amour et contente pensée...
58 (f. 45). Huitain :
* Voullant amour soubs parler gracieulx...
Publié dans les œuvres de Melin de Saint-Gelais.
59 (f. 45). Ballade :
* César depuis que le traistre d'Égipte...
60-63 (ff. 45-46). Huitains :
* Vous usurpez, dames, injustement...
Puisque tu peulx ce que ne puis pouvoir... (Champ., p. 145, note).
* Si le temps faict que ton amour se lasse...
* Las! tu comprens le bras heureux et cher...
64 à 75 (ff. 46-52). « Chançons » :
Ne soient vos yeulx tant empeschez de veoir... (Champ., H3).
Si la nature en la diversité...
(Champ., 49, « chanson du Roy faicte par luy en Espaigne •).
A déclairer mon afl"ection... (Champ., 99).
La volonté est trop récompensée... (Champ., 413).
POESIE FRANÇAISE. 131
Quand chanteras pour ton ennuy passer... (Champ., 6).
Du temps me deulz, et non de vous, ma mye... (Champ., 7).
J'ay le désir content et l'effect résolu...
(Champ., 98). Le ms. 2333 de la Bibliothèque nationale donne cette pièce à Chappuis,
M. Blanchemain à Melin de Saint-Gelais.
0 doulx reveoir qui par trop dure... (Champ., 174).
Si un corps justement reçoit punition... (Champ., 173).
Publié dès 1534 dans Hécatomphile... Les Fleurs de poésie frattçoysej p. 99 ; « Une dame
se plaint d'ung aymant rigoureux ».
Je n'ose estre content de mon contentement... (Champ., 176).
Publié aussi dans Hécatotnphile, 1534, p. 92 : « Le parfaict des amans [François I"] à
sa dame ».
Si un œuvre parfaict doit chacun contenter... (Champ., 176).
* Mon plus est tant qu'il ne sçauroit passer...
(La première strophe est donnée par Aimé Champollion, p. Ho, note)
76 (f. 52). « Iluictain » :
* Comme l'art ne peult surmonter...
77 (f. 53). « lléro à Léander » (huitain) :
* Par trop désirer mon malheur...
78 (f. 53). « Canace à Macaire » (huitain) :
* De forte amour la grand pitié...
79 (f. 53). « Briséis à Achilles » (huitain; :
* 0 sort pour moy trop malheureux...
80 (f. 53). Quatrain :
* Je haulse l'œil, mais aller je puis veoir...
81 (f. 53). « Dramira à Hercules » (huitain) :
* Pour penser juste mon désir...
82 (f. 54). Huitain :
* L'on doit aller avecques le pied de plomb...
83 (f. 54). Strophe détachée d'une ballade ou d'une chanson, 5 vers :
* Vous avez par présence le doulx plaisir du veoir..
Refrain : Ce que nous aymons tant.
84 et 85 (f. 54). Huitains :
i32 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
* Quand je conneuz en ma pensée...
* Je suis tenue à ma fortune...
86 à 1 1 1 (ff. o4 à 66). « Rondeaulx » (tous publiés par Aimé Champollion) :
Triste penser, en quel lieu je t'adresse...
En ma prison m'est nyé le pouvoir...
J'ay la mort joincte avecques ma naissance...
Qui l'eust cuydé dessoubs un tel visage...
Moings de fortune estant <à moy contraire...
Icy dessoubs gist en bien peu d'espasse...
Pour tout jamais que dueil soit incité...
Pour mon repos j'endure pénitence...
Si ferme amour en infélicité...
Bien heureuse est la saison et l'année...
(deux strophes seulement; les deux dernières manquent).
Par trop vouUoir ma doulce adversité ..
(attribué par M. Paulin Paris à Françoise de Foix, dame de Châteaubriant).
Vie en la mort que mort vivant me faict...
En l'esprouvant, le vray l'on peult savoir...
En mon malheur d'amour je me contente...
Pour réconfort du diligent tourment...
Doubler ne fault qu'amour a grand puissance...
Adieu, amour, adieu, dillection...
Bonjour, regrect, dueil et ennuy et peine...
(réponse au rondeau précédent).
Plus de regrect. j'auray de l'ignorance...
(attribué par M. Paulin Paris à Françoise de Foix, dame de Châteaubriant).
0 quel erreur, par infmiz espritz...
^publié dans les œuvres de Clément Marot).
Heureux travail quand la fin est plaisante...
Les yeulx bandez de triste connoissance...
Par un doulx feu amour pense pourveoir...
C'est donc par toy que je feis trop d'offence...
Bien estrange est le plus par moings compris...
Me consommant pour à aultruy pourveoir...
Inutile de dire que ces pièces anonymes ne sont pas toutes de François I";
cette observation s'applique à tout le recueil; mais il est bien difficile de
soulever le voile qui enveloppe l'anonyme.
POÉSIE FRANÇAISE. 133
112 à 134 (ff. 67-73). Epîtres en prose (toutes publiées par Aimé Cham-
poUion) :
« Un chacun se sçait esjouir... > (à Marguerite d'Angoulême). ,— « Je ne doibs
moings estimer... ». — « La mémoire de l'heureux espoir... ». — « L'ennuy du dep-
partir... «. — Ayant l'ennuy anticippé... ». — « Pour l'excuse de la présomption... ».
— « Si à bien continuer... ». — « Ne pouvant satisfaire... ». — « Estant la force de
mon affection... ». — » Entre tant de longs ennuyz... ». — « Estant asseuré par ce por-
teur... ». — « Estant la peine en moy pareille... ». — « Voyant, amye, le commence-
ment... B. — ( Estant pour mon propre salut... » (ces trois dernières lettres sont adres-
sées à Diane de Poitiersj. — « Tant plus la chose est pour les autres... ». — « Puisque
par lettre je ne puis déclarer... -. — « Monseigneur, puisqu'il plaist à Dieu... » (lettre
de Marguerite, reine de Navarre, à François I", dont suit la réponse") : « Si la fortune,
ma mignonne... ». — «A cette heure, amye, connois-je bien... ». — « Le lieu, l'occa-
sion et le temps... ». — « La response de la mienne seulle... ». — « A cette heure que
nous partons... » (à la reine Léonor). — « Vous m'avez, par l'heureux présent... ».
Le recueil se termine par les poésies suivantes, toutes sans titre :
135 (f. 75). Pièce de 66 vers :
* Qui pourra plus, la preuve ou l'apparance...
136 (f. 77). Dizain :
* Dedans tes yeux sont canons, harquebuzes...
137 (f. 77). Pièce en trois sixains :
* Trop plus penser que bien escrire...
138 (f. 77). Chanson (Champ., 121) :
Point il ne fault d'excuse à la faulte conneue...
139 (f. 78j. Rondeau [par Louise de Savoie, duchesse d'Angoulême]
{Champ., 173) :
Plus inconneue à moy et transformée...
140 (f. 78). Rondeau {Champ., 126j :
Quelle douUeur je veoy ! La pourra on sçavoir?...
141 (f. 79). Pièce de 78 vers :
* Ma pleume lente et ma main paresseuse...
Pièce intitulée Le Corps féminin dans le ms. 3940 de la Bibliothèque
nationale; attribuée à Clément Marot par M. Georges Guiffrey (édition des
œuvres de Marot, H, 281).
i34 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
142 (f. 81). Huitain :
* Si pour avoir rompu le juste sceau...
143 (f. 81). Huitain :
* Un doulx effort qui n'a point de deffence...
144 (f. 81). Huitain :
* Si la voix basse en lieu hault est ouye...
143 (f. 82). Pièce de 54 vers :
* Après avoir bien regardé et veu...
On a joint au volume une lettre de François I" à la duchesse douairière de
Savoie, datée de Paris, 28 janvier (s. a.), et contresignée : Robertet.
Bibliothèque Cigongne, n° 764.
521
N° 1690. François I" : Poésies (« Livre de vers de François premier »).
In-4» (0;240 sur 0,170), velours violet, tr. dor. — Vélin, XVI» siècle, 121 ff., ru-
briques rouges, initiales ornées.
Ce recueil a dû être exécuté pour Anne de Poiignac, bien connue pour
son amour des livres, veuve en 1515 de Charles de Bueil, comte de Sancerre
(tué à Marignan), et remariée plus tard à François de La Rochefoucauld,
prince de Marcillac; les petites pièces de poésie dont les gardes sont
couvertes paraissent écrites de sa main. M. Paulin Paris a relevé ces
particularités dans une piquante étude où il fait ressortir l'intérêt de ce
manuscrit {Bulletin du Bibliophile, 1880). Ce recueil est plus complet que le
précédent; outre François I", Marguerite d'Angoulême et Louise de Savoie,
nous voyons paraître ici Melin de Saint-Gelais, Françoise de Foix, dame de
Châteaubriant, Louise de Coëtivy, comtesse de Taillebourg, sans parler des
anonymes, car on ne peut donner à François I" toutes les pièces qui ne
portent pas de nom d'auteur. Signalons surtout les poésies inédites de la
reine de Navarre.
Ce recueil, ainsi que le précédent, devrait être intitulé Portefeuille et non
Poésies de François I", comme le fait remarquer M. Paulin Paris, qui a
POÉSIE FRANÇAISE. 135
reconnu la correspondance du roi avec Françoise de Foix, Anne de Pis-
seleu, etc. Après avoir mis de la clarté dans le fatras des rondeaux, il s'était
attaché aux épîtres ; niais il n'a eu le temps de publier que la partie relative à
Françoise de Foix. Ses conclusions nous ont servi de guide, et la publication
d'Aimé Champollion nous a permis de collationner notre manuscrit. Les
pièces que ce dernier n'a pas connues sont marquées d'un astérisque (1).
Rondeaux (IT. 1-38) :
i. La mienne amour est joyeuse en tristesse...
2. Me congnoissant te pouvoir ennuyer...
3. Ce m'est plaisir quand je suis en grand peine...
•4. Trop plus qu'à toy l'heur me seroit plaisant...
5. Qui l'eust cuydé dessoubz ung tel visaige...
6. Moins de fortune quand elle m'est contraire...
7. Soubz cest escript couverte est la pensée...
8. Icy dessoubz gist en petit d'espace...
9. En ce saint temps qu'est de dévotion...
10. D'eur et malheur vient fin de toute chose...
dd. Pour tout jamais dueil me soit incité...
d2. 0 quel douleur la souvenance ameyne...
d3. C'est pour jamais que dure éternité...
d4. Pour mon repos j'endure pénitence...
d.*). Si ferme amour en infélicité...
d6. Bien heureux est la saison et l'année...
d7. Heureux travail quand sa fin est plaisante...
d8. Par trop vouloir ma doulce adversité...
[probablement de Françoise de Foix, dame de Châteaubriant].
d9. Dont j'ay le mal tu as causé l'offense...
20. De toy le bien et de nous vient l'offense...
2d. Vie en la mort qui mort vivant me faict...
22. Triste penser, en quel lieu je t'adresse...
23. J'ay la mort jointe aveques ma naissance...
24. En ma prisonin'est nyé le pouvoir...
25. En esprouvant le vray l'on peult sçavoir...
(i) La Bibliothèque nationale possède un manuscrit (n» 1723) qui peut être considéré comme
le frère du nôtre; tous deux sortent évidemment du même atelier : même écriture, même
ornementation; les pièces sont disposées dans le même ordre; mais toutes celles que nous
allons désigner par un astérisque ne se trouvent pas dans le ms. de la Bibliothèque nationale,
sauf les pièces numérotées 181 à 166, qu'Aimé Champollion n'a pas reproduites.
136 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
26. 0 quel erreur par finiz espcritz... [par Clément Marol].
27. Soubz triste adieu j'ay voulu entreprendre...
* 28. Je vous supply, faictez moy ce plaisir...
* 29. Parfaicte amour qui crainct la longue absence...
Ces deux derniers rondeaux sont attribués par M. P. Paris à M"' d'IIeilly, Anne de
Pisseleu, future duchesse d'Étampes.
30. Plus de regret j'auray de l'ignorance...
[probablement de Françoise de Foix].
* 31. A vous, mon Dieu, qui avez tant pouvoir...
(prière en rondeau pour la liberté du roi, par Louise de Savoie).
* 32. Ma voulenté a tant recommancé...
33. C'est pis que mort de vivre sans mourir...
[par Marguerite d'Angoulôme].
* 34. Pour temps qu'on doyve tout mectre en oubliance...
[probablement de Françoise de Foix].
35. Toute vertu doibt bien estre estimée...
36. Plus est ma fin, de cela je t'asseure...
37. Pour vérité qu'ay en ma bouche unie...
38. Les yeulx bendez de triste congnoissance...
39. Pour ung doulx feu amour pense prévoir...
40. L'imperfection mérite le silence...
41. 0 bon chemin qui recouvrer nous faiz...
42. En mon malheur d'amour je me contente...
* 43. Parfaicte amour te doibt rendre asseurance...
[probablement d'Anne de Pisseleu, M"' d'Heilly].
44. Trop de malheur et peu de liberté...
[probablement de Françoise de Foix].
45. Ferme vouloir rend le temps agréable...
46. Adieu amour, adieu dilection...
47. Bonjour regret, dueil et ennuy et peine...
48. Pour resconfort du diligent tourment...
49. C'est donc par toy que je feis trop d'olï'ence...
* 50. J'ay trop d'amour et peu de récompense...
51. Heureuse mort, en me venant saisir...
* 52. Mieux que cogneue est ma félicité...
Ces trois derniers rondeaux sont attribués par M. P. Paris à Françoise de Foix.
53. Plus est ma fin que le commancement...
* 54. Le seul plaisir du désiré reveoir...
55. De retourner, mon amy, je te prie...
* 56. Parfaite amour souvent douleur contente...
* 57. Plus que jamais en la calamité...
POÉSIE FRANÇAISE. 137
Ces trois derniers rondeaux sont attribués par M. P. Paris à Anne de Pisseleu.
* 58. Vivant sans vous et mourir sans vous veoir...
59. Ma foy tousjours je te promectz tenir...
60. Ce n'est que ung cueur et ne sera jamais...
[par Marguerite d'Angoulême].
61. Par trop vouloir et par bien peu penser...
62. En la grand mer, où tout vent tourne et vire...
63. Malgré moy viz, et en vivant je meurs...
64. A force d'eau est la mer turbulente...
63. La vraye amour tousjours fait son debvoir...
66. Ce n'est qu'ung cueur, ung vouloir, ung penser...
[par Louise de Savoie].
67. « .\ Tournon, quand fut question de mener le Roy en Italie »,
[par Louise de Savoie] ;
Pensant passer passaige si piteux...
68. Le départir est sans département...
69. Le départir est fait sans départir...
* 70. Le bon désir n'est point enfin perdu...
* 71. Pour vous, amy, tousjours mon cueur souspirc...
par M"" de Taillebourg (Louise de Coëtivy).
* 72. Reveoir meslé d'amertume et douleur...
[par Louise de Savoie].
Les dix rondeaux suivants sont de Marguerite d'Angoulême
73. « Sur Domine salvum f au regeni... » :
Saulvez le roy, ô Seigneur gracieux...
74. Si Dieu le veult, il a toute puissance...
75. De ta bonté debvonz avoir créance...
76. Mon seul saulveur, que vous pourroys-je dire...
77. A toy, mon Dieu, donne mon âme et corps...
' 78. « Rondeau sur ce que Ton chante aux advendz de Noël : Excita,
Domine, potenliam tuam et veni » :
Excitez vous par amoureux vouloir...
79. Prestre éternel, autel et sacrifice...
80. « Rondeau double du jour de Noël » :
Le créateur s'estre fait créature...
81. « Rondeau sur Nunc dimiltis servum tuum. Domine » :
0 dignes braz, embrassans tout le monde...
82. De tous humains la doulce humanité...
83. 0 quel erreur par finiz esperitz... [par Clément Marot].
84. .\mour sur tous a grosse auctorité...
[par Marguerite d'.\ngoulôme].
n. 18
138 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
85. Avant menger je gémis et souspire...
[par Marguerite d'Angoulême].
* 86. Jésus, Marie, a ordonné...
* 87. Jésus aymer de tout son esperit...
* 88. Qu'est-ce d'amour? Comment le peult-on prendre?...
* 89. « Rondeau en dialogue x :
Amour est mort. — Non est; amour est vie...
* 90. S'il est ainsi qu'une amour folle et vaine...
*91. Amour veult par moyens couvers...
* 92. « Rondeau simple. Madame la duchesse » [d'Angoulême, Louise
de Savoie] :
Pour vous tromper, amour a trop affaire...
* 93. « Rondeau simple » :
Le noir souvent je porte pour plaisir...
* 94. « Rondeau en dialogue • :
N'est-ce pitié? — De quoy? — De nostre faict...
Ce rondeau et les onze suivants doivent être de Louise de Savoie ou de Marguerite
d'Angoulême :
* 93. C'est peu de faict de nostre pauvre vie...
* 96. C'est mon vouloir et propos arresté...
* 97. Ce n'est que vent des desduitz de ce monde...
* 98. Tout le plaisir, honneur, bien et richesse...
* 99. Ce n'est rien faict qui ne pense mieux faire...
* 100. C'est bien assez de mourir une fois...
* 101. Icy n'avons permanente cité...
* 102. Fuyons la mort pour vraye vie actendrc...
* 103. Mille douleurs pour avoir paradis...
* 104. Ce m'est tout ung, quelque mal que j'endure...
* 103. Puisque mon cas s'est amendé...
106. « Rondeau. Madame Charlotte parlant à son âme » :
Saillez dehors, mon âme, je vous prie...
107. « Madame la duchesse [d'Alençon] à l'âme de Madame Charlotte » :
Respondez-moy, ô doulce âme vivante...
108. c Responce de l'âme » :
Contentez-vous, tante trop ignorante...
Ces trois rondeaux font partie d'un ouvrage de Marguerite d'Angoulême imprimé en
1333 et dont je possède un rarissime exemplaire : » Dialogue en forme de vision noc-
turne entre très noble et excellente princesse Madame Marguerite de France, sœur
unique du Roy,... et l'âme sainctede défuncte Madame Charlotte de France » (Alençon,
Simon du Bois, in-4% goth., de 26 ff.).
109. Contente suys du grand contentement...
[par Marguerite d'Angoulême].
POÉSIE FRANÇAISE. 139
* 110. La mort hiy est commencement de vie...
* m. « Envoy » : i
Stipendié de mon léal faisaige...
* 112. « Réplicque » :
Testaverte, remply de sot ouvrage...
* 113. L'aveugle fol, qui sans miséricorde...
* 114. Faulte de foy est cause de meffaict...
* 115. Le cueur piteux de vertus atourné...
Chansons (ff. 38-45).
116. Doulce, plaisante et belle et amyable nuict...
117. J'ay le désir content et l'effect résolu...
Attribuée à François l" par Aimé Champollion (d'après le ms. 1723 de la Bibliothèque
nationale), à .Alelin de Saint-Gelais par M. Blanchemain, et à Chappuis par le ms.
2335 de la Bibliothèque nationale.
118. Si par raison l'on se plaingt de souffrance...
119. « Chanson du Roy estant en Espaigne » :
Si la nature en la diversité...
120. Ne soyent vos yeulx tant empeschez de veoir...
121. A déclairer mon affection...
122. La voulenté est trop rescompensée...
123. Quand chanteras pour ton ennuy passer...
124. Triste départir....
12a. Du temps me dueil, et non de vous, amye...
126. Vous qui voulez sçavoir mon nom...
127. La fin sera d'éternel fondement...
128. Nulle oraison ne te debvroit tant plaire...
129. Pour ne pouvoir ce que nous vouldrions...
Epit.\phes (f. 46).
130. Gy gist en peu de terre ung qui la rempUssoit...
131. « Épitaphe de la belle Agnès » :
Icy dessoubz des belles gist l'eslite...
Chanson (f. 46).
132. Pour le support de l'esprit tourmenté...
Épitres (ff. 47-59).
133. Si le regret d'eslongner ses amys...
134. Si le désir fait errer l'ignorance...
[par Françoise de Foix].
140 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
135. Si par désir l'on se doibt advanser...
136. Si par aymer l'on désire sçavoir...
137. Affin que saches ma doulce ardeur contraincte...
138. Tant de malheur que vous perdre de vcue...
[par Anne de Pisseleu].
139. Puysque changez le privé pour l'estrange...
[par Françoise de Foix].
140. C'est bien assez me donner à congnoistre...
[réponse de François I" à l'épîtrc précédente].
141. Si par désir, voyre en trop plus grand numbre...
[par Marguerite d'Angoulêmc].
142. Tant plus je pense et moins certes je treuve...
143. Celle pauvre déceue et misérable amante...
[par Françoise de Foix]. Cette épître se termine par l'épitaphe suivante :
144. Une femme gisant en ceste fosse obscure...
Lettres .missives (en prose, ff. 59-63).
145. « La mémoire de l'heureux espoir... ». — 146. « L'ennuy du départir... ». —
147. « .\yant l'ennuy anticipé... ». — 148. « Pour l'excuse de la présumption... ». —
149. « Si à bien continuer... ». — 150. « Ne pouvant satisfaire... ». — loi. « Estant
la force de mon affection... ». — 152. « Entre tantde longs ennuyz... ». — 153. « Estant
ma triste fortune... ». — 154. « Si passant le temps de l'espoir... ». — 155. « Ayant
perdu l'occasion... » (prose et vers; dans cette lettre se trouve la ballade suivante) : 156.
Triste penser en prison trop obscure...
PlKCES DIVERSES.
157. « Épistre du Roy traictant de son parlement de France en Italie et de sa prise
devant Pavie » (f. 64) :
Tu te pourroys ores esmerveiller...
158-160. Rondeaux (entremêlés de prose, ff. 71-72) :
Triste penser, en quel lieu je t'adresse...
En ma prison m'est nyé le pouvoir...
J'ay la mort jointe avecques ma naissance...
* 161 (ff. 73-79). « Paragon translaté d'italien en françois par le Roy (en prose) :
Sans doubte je m'esbahys comme tout le monde ne vous adore... ».
* 162 (ff. 80-86). « Le Pater noster fait par translation et dialogue de l'âme à Dieu et
de Dieu à l'âme, par la Royne de Navarre, seur unicque du Roy. Cum oratis, non eritis
sicut hypocrite... » :
Nostre père. Dieu sur tous aultres dieux...
* 163 (f. 88). « Devant l'ymaige du crucifix » :
En ceste croix voyez le vray amant...
POKSIE FRANÇAISE. 141
[par Marguerite (rAngoulôine. reine de Navarre].
* 164 ((T. 88-89). » Sur ung rosier au jardin des Célestins à Lion » :
Sur ce rosier d'immortelle verdeur...
[par Marguerite d'Angoulôme].
* 165 (ff. 89-90). Chanson :
En actendant l'heure du désir digne...
[par Marguerite d'Angoulême].
* 166 (iï. 91-103). « Petit traité contemplatif de la croix i :
Au grand désert de folle accoustumance...
[par Marguerite d'Angoulême].
Les pièces précédentes (n°' 161 à 166) se trouvent aussi dans le ms. 1723 de la IJihlio-
Ihôque nationale et dans le ms. 5109 de la hihliothèque de l'Arsenal.
167 (f. 103). Chanson :
J'ay le désir content et l'effect résolu...
Attribuée à François I" par Aimé Champollion, à Melin de Saint-Gelais par M. Blan-
chemain, et à Claude Chappuis par le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale.
168 (f. 104). Ballade :
Ceux là qui ont en lieu du bien de voir...
169 (f. 104). « Envoy des présens du jardin de Fontainebleau » :
Les jardiniers de Fontainebleau...
170 (f. 105). Chanson en vers alexandrins :
Point il ne fault d'excuse à la faulte congneue...
171 (f. 106). Ballade. [« Ilesponce par les demoiselles de la cour »] :
Puisqu'il vous plaist confesser que les lieulx...
172 (f. 106). Épître :
Autant de noms Diane a que d'effectz...
173 à 176 (if. 107-108). Lettres missives : « Estant asseuré par ce porteur... ». —
« Estant la peine en moy... ». — « Voyant, amye, le commencement... ». — « Estant
pour mon propre salut... ». D'après l'édition Champollion, ces quatre lettres sont
adressées à Diane de Poitiers.
477 4 179 (ff. 108-109). Rondeaux :
C'est trop d'ennuy quand l'ennuy...
Douleur n'y a qu'au temps de la misère...
Heureux repos ay cerché longuement...
[ces deux derniers par Marguerite d'Angoulême].
180 (f. 109). Lettre missive : « Nous ne scaurions laquelle... ».
181-182 (f. 110). Rondeaux :
Bien estrange est le plus par moins compris...
Me consumant pour à aultruy pourvoir...
183-185 (ff. 110-113). Épîtres :
Le gros ventre, trop pesant et massif...
142 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
[par Marguerite d'Angoulême].
La chose entière estant inséparable...
[réponse de François I" à l'épître précédente].
Ce m'est tel bien de sentir l'amytié...
[par Marguerite d'Angoulême].
186 (f. il5). « Épitaphe de Jouan et Coquette, fol et folle, faicte par la royne de
Navarre » :
Si la nature a fait nos corps tant imparfaictz...
187 (f. 116). « Description d'amour » :
Qu'est-ce que qu'amour? Est-ce une déité?...
[par Melin de Saint-Gelais].
188 (f. 116). Épitaphe :
L'enfant de Trace allant sur l'herbe lors glacée...
189 (f. 116). Rondeau en vers alexandrins :
Quelle douleur je veoy? La pourrons-nous sçavoir?...
190 (f. 117). Épitaphe :
Une femme gisant en ceste fosse obscure...
[par Françoise de Foix].
191 (f. 117). Épître :
S'il estoit ores possible de penser...
192 (f. H8). « Épistre en responce » :
La grand douleur qu'est de ta bouche issue...
[par Françoise de Foix].
Techener, février 1892.
522
N" 1878. Mabguerite d'Angoulê.me, reine de Navarre : La Coche, ou le
Déb.\t d'amour.
In-i" (0,200 sur 0,150), mar. rouge jans., doublé de mar. bleu à comp. dorés (Bau-
zonnet-Traidz). — Vélin, 1540, 44 ff., 11 miniatures. Sur le recto blanc du premier
feuillet, on lit, d'une écriture mal formée : « A Paris, ce... bre... 1540 ».
Sur le premier feuillet, au milieu d'un grand cartouche, une guirlande de
lauriers enveloppe un écu qui peut se lire ainsi : parti, au côté dextre, écartelé
aux 1 et 4 de Bretagne, aux 2 et 3 contrécartelé d'Orléans et de Milan; sur le
tout, d'argent au chef de gueules : qui est Avaugour, comte de Vertus ; -
et au côté senestre, aux 1 (et 4) d'or, au 2 (et 3) de gueules, qui est Astarac
(de Guyenne). Les Avaugour-Vertus étaient des bâtards de Bretagne, issus
de François II, lui-même petit-fils, par sa mère Marguerite, de Louis, duc
POÉSIE FRANÇAISE. 143
d'Orléans, et de Valentine de Milan. François d'Avaugour, comte de Vertus,
épousa Madeleine d'Astarac, et leur fils François épousa, en 1537, Charlotte
de Pisseleu, sœur de la duchesse d'Étampes. Serait-ce à celle-ci que notre
volume fut offert?
C'est l'un des deux manuscrits connus. L'autre est à la bibliothèque de l'Ar-
senal. L'exemplaire du duc deLaValhère a disparu. Le nôtre est le seul qui
soit orné de miniatures; elles sont bien composées, bien conservées et d'un
très beau coloris. Dans le manuscrit du duc de La Vallière on trouvait, et on
trouve aussi dans celui de la bibliothèque de l'Arsenal, les rubriques desti-
nées à l'explication de nos onze miniatures. M. Le Roux de Lincy, dans l'édi-
tion de V Heptaméron donnée par la Société des Bibliophiles en 1853, a repro-
duit ces onze définitions (T. I, pp. cLxxxvm et suivantes) ; il donne aussi (p. cxii)
la définition du poème lui-même.
Dans toutes ou presque toutes les miniatures, la reine de Navarre, avec
son profil et son costume bien connus, tient la première place. Dans la
neuvième et la dixième (1), on voit la fin de l'aventure de la Coche — une
litière à rideaux noirs traînée par des chevaux gris-pommelés; enfin, dans la
onzième, au-dessus d'une dédicace plus que courtoise à la duchesse d'Étampes,
Marguerite lui présente son livre recouvert de velours blanc. Cette minia-
ture a été gravée en tête de VHeptaméron des Bibliophiles. En voici la des-
cription, d'après le manuscrit de la bibliothèque de l'Arsenal :
« Cyendroict estla unziesme et dernière histoire, qui contient comment
la Royne de Navarre baille à Madame la duchesse d'Estampes, toutes deux
estans en une chambre fort bien tapissée et parée ; la dicte dame d'Estampes
ayant une robbe de drap d'or frisé fourrée d'hermines mouchetées, une cotte
de toille d'or incarnat esgorgetée et dorée, avec force pierreries. La Royne de
Navarre, tant en ceste hystoire que les aultres, est habillée à sa façon acous-
tumée, ayant un manteau de velours noir coppé un peu soubz le bras ; sa
cotte noyre, assez à hault collet, fourrée de martres, attachée d'esphngues
par devant ; sa cornette assez basse sur la teste; et apparest uilg peu sa che-
mise, froncée au collet » .
(\) La dixième est reproduite à la fin de ce volume.
144 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Le manuscrit se termine par une des nombreuses devises adoptées par
Marguerite : « Plus vous que moy » .
En 1541, Adam Marcel, chapelain de la reine de Navarre, reçut 50 écus
d'or en remboursement des frais qu'il avait faits à Paris pour faire écrire,
enluminer et relier en velours blanc le présent manuscrit (extrait des Comptes
de la reine de Aavarre) .
ImTprimé dans les Marguerites de la Marguerite, Lyon, 1547, pp. 266 et sui-
vantes. Les 10 planches gravées correspondent aux 10 premières miniatures
de notre manuscrit, mais sans les reproduire.
Vendu 8.220 fr. en 1869 (vente du baron Jérôme Pichon), ce volume,
charmant et précieux à plus d'un titre, atteignit le prix de 20.100 fr. en 1878
(vente Didot). Je l'ai acquis à la vente Spitzer, le 1" juin 1893.
523
N° 728. Recueil de poésies du XVP siècle.
Pet. in-f° (0,280 sur 0,195), velours violet, tr. dor. — Papier, XVI' siècle, 223 IT.
chiffrés (manquent SO et 31), belle cursive droite.
Précieux recueil, formé vers 1540 et certainement offert au connétable Anne
de Montmorency. On y remarque de nombreuses corrections de la main de
Mehn de Saint-Gelais. Le volume donne les noms de Marguerite d'Angou-
lême, d'Octavien de Saint-Gelais, de Claude Chappuis, d'Antoine lléroet, dit
La Maison-Neuve ; nous avons reconnu en outre des poèmes de Marot et autres,
et surtout d'importants fragments de l'œuvre poétique de Melin de Saint-
Gelais. Nous avons pu idenlilicr un certain nombre de pièces ; toutes les
autres paraissent inédites; malheureusement elles sont anonymes. Les attri-
butions entre crochets ont été faites d'après les éditions imprimées (1).
1 (f. 1). « Los Quatre Dames de la Roy ne de Navarre » (Marguerites de la
Marguerite, Lyon, 1547, II, 76j.
(1) Poésie» de François I", de Louise de Savoie, etc , édition Aimé ChampoUion, Paris, 1847,
in-4''. — Œuvres de Clément Marot, édition Jannet, Paris, 18C8, 4 vol. in-lG. — Œuvres de
Melin de Saint-Gelais, édition Blanchemain, Paris, 1873, 3 vol. in-12. Le troisième volume com-
prend des poésies jusque-là inédites, attribuées d'après certains manuscrits à Melin de Saint-
Gelais par M. Blanchemain; pour celles de ces poésies qui se trouvent dans notre recueil, nous
avons adopté la mention attribuées à...
POÉSIE FRANÇAISE. ■145
2 (f. 22). « Adieux de la Royne de Navarre » (publiés par M. Abel Lefranc
dans les Dernières Poésies de Margiieritede Navarre, Paris, 1895, p. 349).
3 (f. 25). « Les Quatre Gontishommes de la Royne de Navarre » {Margue-
rites delà Marguerite, Lyon, 1547, II, 145).
Le scribe a transcrit le poème dans l'ordre suivant : le troisième, le premier,
le second gentilhomme ; le quatrième a été omis. Les titres des poèmes pré-
cédents sont de la main de Melin de Saint-Gelais.
4 (f. 45). « Oeuvre de messire Octovien de Sainct-Gelayz » :
Où est plume qui deust ores plesser...
20 huitains, terminés par un jeu de mots sur Molinet :
Cecy n'est pas euvre de molinet,
Mays blé moulu et de gros molin est. .
Poème inédit, qui se trouve aussi dans les mss. fr. 1717 et 12490 delà
Bibliothèque nationale.
5à H (ff. 51-52). Huitains :
Tant que j'ay peu du très grant bien jouyr...
Servant le taire à ce despartement... [par François I"].
Qui est l'homme mortel de bonne congnoissance...
Ce que le penser juge et bien souvent recorde...
De tous les maulx selon ma fantaisie...
Asseurez nioy de toute ingratitude...
Je ne sçay pas si l'on pourroit atteindre...
[attribué à Melin de Saint-Gelais]. Publié dès 1534 dans Hécatomphile... Les Fleurs de
poésie françoy se, p. 84.
12 (f. 52). Nonain :
Ce qui est bon ne se doit emprunter...
Publié dans Hécatomphile... Les Fleurs de poésie françoijse, 1334, p. 83.
13. Pièce de 16 vers :
Fault-il que amour meschant et malheureux...
14. Pièce de 13 vers:
Est-ce dormir pour resveil ou pour mort...
15(f. 53).Onzain:
Mieulx ne se peult qu'en piteuse silence...
n. 19
^^Q CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
l6.Doii/.ain :
Tout le repos que jeunesse désire...
17. Sixain :
Après avoir veu l'antique ruyne...
18. Dizain :
Le mal que j'ay me donne cause d'aise...
19 (f. 54). Huitain :
Jaulnes genetz, gettez par chemyns et par voye..
20. Pièce de 15 vers :
Pourroit le temps par longueur ou puissance...
21. Pièce de 14 vers :
Langue, cessez de faire vostre office...
22. Dizain : . , r.
Ausonne a faict cognoistre la Garonne,
Pétrarque Sorgue, et Saint-Gelaiz Charante...
Pour en bailler le subject à Chappuis.
23 (f. 55).Douzain :
Puisque Sorgue, la Garonne et Charante...
Brodeau n'est peu, puisqu'il est bonne poire.
24. Quatrain :
L'enfant Vénus allant pour desrober du myel...
25. Dizain :
Tous fleuves doulx, oubliez vostre gloire...
Pour lire et veoir les escriptz de Brodeau...
26. Huitain :
Amour s'estoit loing de moy absenté...
27. Sixain :
Le désir est hardy, mais le parler a honte...
28 (f. 56). « La foy de la Magdalene » (19 vers) :
Amour sans foy faict plorer Magdelaine...
29. « Responce » (nonain) :
Blasmer ne puis l'amour errant par ignorance...
30 (ff. 56-57). Épître de 60 vers :
Mais de quoy sert à l'âme languissante...
POÉSIE FRANÇAISE. 147
31. Huitain :
Je le sçay bien qu'il est fort dangereux...
32 (f. 58).. Pièce de 17 vers [par Clément Marot] :
Christ est-il mort? Ouy certainement...
33. Onzain :
Que fait amour maintenant en l'absence...
34. Douzain :
Où trop y a, raison n'a point de lieu...
35. Onzain :
0 dur rocher, pierre tant estimée...
36 (f. 59). Pièce de 14 vers :
Si grant plaisir j'ay receu par ta veue...
37. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
C'est assez dit sans que plus vous en dites...
38. Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Que gaignez-vous de pourchasser la mort...
39. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Oncques bon cueur ne se peust si tost rendre...
40 (f. 60). Dizain :
Tout le plaisir que vous me povez faire...
41. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
J'estime tant la parfaicte amytié...
42. Douzain :
Je crains vous veoir et moins ne le désire...
43. Dizain :
S'il est ainsy qu'amour soit de nature...
44. Onzain :
Quant sera-ce que le fascheux lien...
45 (f. 61). Épître de 66 vers :
En lieu, Monsieur, de vous réconforter...
46(f. 62). Onzain:
0 quel sabat quand l'esperit repose...
148 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
47. Dizain :
Celle est parfaicte amour, la plus vraye et non faincte...
Publié dans Hécatomphite... Les Fleurs de poésie françoyse, 1534, p. 91 : « Le
parfaict des amans (François r) à sa dame, deffinissant quelle est la vraye
amour ». Poésies de François I", édition Champollion, p. 161.
48. Iluitain :
Si comme on dit, le pape est Dieu en terre...
Attribué à La Maison-Neuve par le ms. 2335 de la Bibliothèque nationale.
49 (f. 63). Dizain :
Si quant le corps du corps se distraict et absente...
50. Iluitain :
Quiconques fut qui nature a repris...
51 . Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Fortune de mon bien ennuyeuse et jalouse...
Publié en 1534 dans Hécatomphile... les Fleurs de poésie françoyse, p. 98.
52. Douzain :
La paroUe qui m'a si bien servy...
53. Douzain :
Mais qu'à mon œil, qui sans cesser désire...
54(f. 64). Pièce de 15 vers :
L'honneste amour, très juste et raisonnable...
55. Dizain :
Ung cueur qui sçait parfaictement aymer...
56. Pièce de 13 vers :
Faulx jugement qui le mal pour bien prens...
57. Iluitain :
Mon œil ne peult veoir par ta dureté...
58 (f. 65). Pièce de 15 vers :
Penseroit bien la fortune ennemye...
59. Onzain :
Le restaurant de la nécessité...
60. Pièce de 16 vers :
Puisque du tout je ne vous puis hayr...
POESIE FRANÇAISE. 149
61. Douzain :
Malheureux est qui a mis son estude...
62(f. 66). Huitain :
Ung cueur qui doit à Dieu seul se donner...
63. Huitain :
Qui par aultruy fait son amour congnoistre...
64. Dizain :
Malheureux est qui trop heureux se pense...
65. Pièce de 13 vers :
Le traistre amour est de telle nature...
66(f. 67). Pièce de 14 vers:
Allez, mes yeulx, excusez le parler...
67. Nonain :
Lorsqu' amours eut ses droitz en leur saine observance...
68. Dizain :
J'apperçoy bien qu'amour est de nature estrange...
69. Pièce de 14 vers :
Arrestez-vous, ô désir importun...
70 (f. 68). Pièce de 43 vers :
Contre le feu qui veult tout affiner...
71. Pièce de 15 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais] :
Plus je congnois vostre tout et mon rien...
72 (f. 69). Pièce de 33 vers :
Ung dimanche de résurrection...
73. Dizain :
Quant fortune a veu ma dame en propoz...
74 (f. 70). Douzain :
Il tient à vous et non à la fortune...
75. Dizain :
Quant elle a sceu que fortune ennuyeuse...
76. Dizain :
Si ma bonté usant de son devoir...
150 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
77. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Si la rigueur des secondz vers fust saincte...
78. Douzain :
Si la doulceur vous tenez pour ung songe...
79 (f. 71). Dizain :
Rien n'est si grand que mon mal ne surmonte...
80. Douzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Et puis, amour, ne dictes-vous plus rien?...
81. Rondeau :
Le triumphant par dessus tous les cieulx...
82 (f. 72). Pièce de 14 vers :
Si le désir tormenté doulcement...
83. Dizain [par Marguerite d'Angoulême] :
Avant menger mille fois je souspire...
(édition Ghampollion, p. 144 ; variantes).
84. Pièce de 18 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais]
L'aise que j'ay de vostre liberté...
85. Pièce de 15 vers :
Qui veult ung feu couvrir de boys semblable...
86 (f. 73). Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Quant le souffler et l'eaue ne peult tuer...
87. Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Mais pensez-vous par vostre morte cendre...
88. Pièce de 14 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais] :
Est-il nul mal qui soit semblable au mien?...
89. Dizain :
G quelle amour, quand désir de complaire...
90 (f. 74). Pièce de 13 vers :
Tel fut le feu de ma dilection...
91. Pièce de 13 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais]
Aveugles yeulx, qui faictes jugement...
POÉSIE FRANÇAISE. loi
92. Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Je sens très bien qu'un bandeau vous avez...
93 (f. 75). Onzain :
Amour voyant mon cueur estre invincible...
94. Onzain :
Si bien celer froideur ou fiction...
95. Pièce de 13 vers :
Morte icy gist sous inutille terre...
96. Pièce de 15 vers :
0 doulx esprit qui en paix et repoz...
97 (f. 76). Dizain :
C'est ung grafit cas que plus et me présente...
98. Douzain :
Pillier très fort, colompne d'asseurance...
99. Dizain :
Ronde, non, non, mais par grand fermeté...
100. Huitain :
Vous le dictes, mais qui le pourra croire...
101. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
L'on se soubrit de veoir que une seconde...
102 (f. 77). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Je congnois bien que je n'ay ne vertu...
103. Onzain :
Mon parler n'est de vostre oreille digne...
104. Dizain :
En désirant à quatre heures voir naistre.
105. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Voyez-vous par mon extresme folye...
106. Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Ce que Dieu veult accorder et l'honneur...
152 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
107 (f. 78). Onzain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Vous aurez tant et si n'aurez que bien...
d08. Pièce de 13 vers :
Si sur ung feu pris en boys ou flambeau...
109. Onzain :
Je suis de vous du tout entièrement...
110. Iluitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
L'on s'esbahist de la camaléonte...
m (f. 79). Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Pour paistre l'œil et affamer le cueur...
112. Onzain :
Ce n'est failly de faillir à faillir...
113. Dizain :
Quant vous vouldrez jeûner parfaictement. . .
114. Dizain :
N'assemblez point çà bas vos grans trésors...
115. Onzain :
0 quelle foy le centurion eut...
llC(f. 80). Onzain :
Pour n'aymer rien que parens et amys...
117. Dizain :
Quant la mer est esmeue et dangereuse...
118. Dizain :
Pierre, tu es de trop petite foy...
119. Dizain :
L'on ne doibtpoinct aller par son propoz...
120. Dizain :
Christ, nonobstant qu'il ait toute puissance...
121 (f. 81). Onzain :
Si du temple fait de pierre et de boys...
122. Dizain :
0 quelle amour et quelle charité...
123 à 125 (ff. 81-82). Dizains :
POÉSIE FRANÇAISE. 153
Qu'en dictes-vous, pouvre paralitique...
D'en avoir deux tous d'ung mesme vouloir...
Doulce prison de liberté craintive...
126. Iluitain
N'ayant pensé jamais de vous faillir...
127 à 131 (ff. 82-83). Dizains :
Puisque la mer n'adoulcist point la mer...
Ayant amour fait Dieu devenir homme...
Avons tout fait, amour, est-ce la fin...
Qui dict qu'amour est ung puissant seigneur...
Je n'ay jamais ignoré en ma vye...
132 (f. 83). Quatrain :
La dame a saige tiens et non comme on dit folle.
133-134. Dizains :
L'oppinion et le faulx jugement...
Qui dit aymer sa dame seullement...
135. Quatrain :
Pas n'ayme le festin qui le rompt et le brise...
136-141 (ff. 84-85). Dizains :
Je ne voy point qu'endurer soit louable...
Et jour et nuyt l'on voit dans ce chasteau...
Tout le regret qu'ung cueur sçauroit porter...
Celuy qui sçait que Jésus par là passe...
Voyant l'enfant et seul filz d'une mère...
Luy tout seul a pressé le pressouer...
142-143. Onzains :
Il ne failloit point tant soliciter...
Voyant ung jour que amour estoit sans aelles.
144-146 (f. 86). Dizains :
Couvrez, amour, amoureux martirez...
Si vraye amour, non en vous, mais en moy...
Si c'est amour ce qui tant me tourmente...
147. Onzain :
Hélas, est-il ung plus fort hérétique...
20
154 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
148. Dizain :
Bien qu'il n'y ait en vostre lectre vice...
149-151 (f. 87). Onzains :
Si deux tesmoings contre ung seul l'on doit croire...
Tost à la mort ala mort amoureux...
Le ciel voyant que je suis contrainct feindre...
152-153. Dizains :
Voyez-vous pas le ciel doulx et serain...
Avons amour? ouy. Où vous tient-il?...
154 (f. 88). Rondeau :
J'ayme la mort comme fin de la peine...
155-156. Dizains :
Qu'est-ce que amour? C'est une passion...
Traistre œil menteur, qui pour me décepvoir...
157. Onzain :
Vous entendez très mal ce que l'on pense...
158 (f. 89). Iluitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
11 vauldroit mieulx au désir et au cueur...
159. Dizain :
Sans vous ouyr, j'entendz bien que vous dictes...
160. Iluitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
J'ay trop gardé la loy de ce seigneur...
161. Douzain :
Je viz amour qui l'arc cruel tenoit...
162. « De la façon nouvelle de porter bagues en l'oreille » [par Melin de
Saint-Gelais] :
Ne tenez poinct, estrangiers, à merveille...
Ce douzain ne faisait pas partie du recueil ; il y a été ajouté par Saint-Gelais
lui-même. La façon dont les pièces connues de ce poète sont dispersées dans
ce volume, nous permet de croire qu'un grand nombi'c des pièces anonymes
peuvent lui être attribuées ; il est peu probable, en effet, qu'un certain ordre
n'ait pas été observé dans la rédaction du manuscrit, évidemment exécuté
sous la direction de Melin de Saint-Gelais.
POÉSIE FRANÇAISE. 155
163-165 (ff. 90-92). Ballades :
Amour me rend par mon vouloir subjecte...
Femme qui veult de tout deuil se parer...
Voyant le fluz de vos larmes et pleurs...
Dans les deux premières de ces ballades, c'est une femme qui parle ; dans la
troisième, c'est un homme. La première se trouve aussi dans les mss. 1719
et 1721 de la Bibliothèque nationale.
166-167 (flf. 92-93). Dizains [attribués à Melin de Saint-Gelais] :
L'âme laissant sa pénible maison...
Seul et pensif, par boys non habitez...
168 (ff. 93-95). Épître de 168 vers :
S'il y a chose en la lectre présente...
169 (ff. 96-100). Épître de 114 vers :
Devant les dieux protecteurs de pitié...
Imprimée dans les Opuscules d'amour par Héroet, La Borderie et autres divins
poètes, Lyon, 1547, p. 102 : « Épistre amoureux par J. G. » [Jacques Colin].
170 (ff. 100-106). « S'ensuict discours fait par une pucelle qui se repent
d'avoir esté cruelle » (312 vers) :
Est-ce plaisir d'incertaine asseurance...
Imprimée dans les Opuscules d'amour..., Lyon, 1547, p. 89 : « Complainte
d'une dame surprinse nouvellement d'amour, autheur La Maison-Nœuve »
[Antoine Héroet].
171 (ff. 107-112). Pièce de 262 vers :
L'œil abaissé, la face exténuée...
Cette pièce se trouve dans le ms. 1667 de la Bibhothèque nationale, avec le
titre et le nom de l'auteur : « Douleur et volupté, par La Maison-Neuve ».
Insérée par M. Georges Guiffrey dans les « Œuvres faussement attribuées à
Marot » (édition des œuvres de Clément Marot, II, 502).
172 (f. 112). Nonain :
0 que souvent la grand force d'aymer...
173-174. Iluitains [attribués à Melin de Saint-Gelais] :
ISfi CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
0 solte gent, qui se va travailler...
0 quel douleur de cacher ung vouloir...
175 (f. 113). Quatrain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Tant ay gravée au cueur vostre figure...
' 176. Quatrain :
Dieu ne demande aux hommes ny aux anges...
177-180. Huitains :
Vous qui voyez de mes maulx les grans sommes...
Hélas, amy, pourquoy m'as-tu eslevé...
Yeulx, fermez-vous de peur de trop les veoir...
A vous, Vénus, qui avez tout povoir...
l&l. Dizain :
De mon soleil la clarté j'ay perdue...
182(f. 114). Huitain :
Las qu'on congneut mon vouloir sans le dire...
183. Dizain :
Quelqu'un voyant que assez fort il n'estoit...
184. Huitain :
Je voy trop cler pour y prendre plaisir...
Dans le ms. 2333 de la Bibliothèque nationale, ce huitain est signé T.
185. Onzaiu :
Voyant Neptune avoir en sa puissance...
186. Huitain :
Ce qui soulloit en deux se deppartir...
187. Dizain :
Encontre amour ne sert la résistance...
188 (f. 115). Huitain [attribué à Melin de Saint-GelaisJ :
Fortune avoit à l'amour endormy...
189. Huitain :
Forte est l'amour, forte est la souvenance...
190. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Voulant amour sous parler gracieulx...
POÉSIE FRANÇAISE. 157
191. Nonain :
Les faiclz soudains sont de peu de durée...
Poésies de François I", édition CliampoUion, p. 154, variantes.
192. Septain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Tout son reffuz et mauvais traictement...
193. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Si son refîuz et mauvais traictement...
194 (f. 116). Quatrain [par Victor Brodeau] :
Si la beaulté se périt en peu d'heure...
195. Quatrain [par Melin de Saint-Gelais] :
Si ma beauté doit périr en peu d'heure...
196. Quatrain :
Si j'ay le cueur dont vous avez le corps...
197-198. Iluitains :
D'un amy fainct je ne me puis deffaire...
0 doulce amour, ô contente pensée...
199-200 (IT. 116-117). Rondeaux [par Melin de Saint-Gelais] :
En bonne foy je ne veulx point mesdire...
Cueur prisonnier, vous me le disiez bien...
201-203. Dizains :
L'heureux présent de vostre jarretière...
Il pleut au Roy l'ung de ses jours passez...
D'ainsi me condampner s'ilz ont eu tort ou droit...
Le premier de ces dizains est de Melin de Saint-Gelais; le troisième lui est
attribué.
204 (f. 118). Huitain [signé T dans le ms. 2335 de la Bibliothèque natio-
nale] :
Je voy trop clair pour y prendre plaisir...
205. Huitain :
Hélas, amour, je me plains à grant tort...
206. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Amour voyant sa mère estre marrye...
158 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
207. Dizain [par Clément Marot] :
Anne l'autrier me. gecta de la neige...
208. Huitain :
Il me sembloit en songeant qu'elle estoit...
209 (f. H 9). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Fortune avoit à l'amour endormy...
210. Huitain :
Quiconques fut qui nature a repris...
211-213. Quatrains [attribués à Melin de Saint-Gelais] :
Mon naturel mé contrainct de l'aymer...
Si j'ay failly une fois, et puis qu'est-ce?...
Je sçay qu'amour est plain de faulceté...
214. « Translat d'un sonnet ytalien » [par Melin de Saint-Gelais]
Nyer ne puis, roy François, nullement...
215 (f. 120). Dizain :
lia triste cœur affoibly par ta force...
216-217. Dizains [attribués à Melin de Saint-Gelais] :
Je ne voy rien qui vous puisse estranger...
Au deppartir adieu ne vous diray...
218. Huitain
219. Dizain :
Je sens en moy quelque nouveau désir..
Amour voyant qu'il n'est pas le plus fort...
220 (f. 121). Huitain :
Celle qui fut de beaulté si louable...
Attribué à François I" par Aimé Champollion et à Saint-Gelais par M. Blancho-
main. Publié en 1534 dans Hécatoitiphile... Les Fleurs de poésie françoyse, p. 82.
Est plutôt de Saint-Gelais que de François I".
221-223. Huitains :
J'avois pensé que pour mon plus grant bien...
Pardonnez moy si je fuz trop léger...
Ce ne fut pas la pluye ou le tonnerre...
POÉSIE FRANÇAISE. 159
224. Septain :
Elle veut doncq par estrange rigueur...
225. « Responce aux damoy selles qui ont fait des chaussons nouvelles »
(dizain) :
Ce que par trop avons de fermeté...
226 (f. 122). Dizain :
Amour a fait empaner ses deux aelles...
Attribué à Melin de Saint-Gelais par M. Blanchemain et à Cliappuis par le
ms. 2335 de la Bibliothèque nationale. Publié dès 1534 dans Hêcatomphile...
Les Fleurs de poésie françoyse, p. 95 : « Ung autre blasme les dames de Paris » .
227. « Responce à ung huitain fait par une dame » (huitain) [attribué à
Melin de Saint-GelaisJ :
Si son reffuz et mauvais traictement...
228. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Si j'ay du mal, ma mye n'en a moins...
229-230. Huitains [attribués à Melin de Saint-Gelais] :
Ayant amour espandu tant de fleiches...
Si voz amys, Madame, on mesuroit...
231 (f. 123). Septain [attribué à Mehn de Saint-Gelais] :
Le doulx baisé receu de vostre bouche...
232 (ff. 1 23-1 20 j. « Complaincte d'une dame à la mort de son mary »
(146 vers) :
Fault-il que vive après toy je demeure...
233 (ff. 127-135). « Epistre d'une navigation » :
Quant vous aurez congneu la main en ceste épistre...
Épître en 407 vers, datée de Rome, 30 octobre 1534. Récit du voyage fait à
Rome par les cardinaux pour l'élection d'un pape; ils s'étaient embarqués à
Marseille. Une autre copie de cette pièce se trouve dans un ms. de la Biblio-
thèque nationale (Noiw. acq. fr., 477, f. 139). L'auteur ne serait-il pas le
s' de La Borderie, qui, un an plus tôt, jour pour jour, avait daté la Discours
du voyage de Constantinople?
234 (f. 135). Huitain [par Clément Marot] :
Nenny desplaist et donne grant soucy...
160 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
235. Huitain :
Pour vous donner entier contentement...
Publié dans YHécatomphilie, 1539.
236. Huitain [attribué à Melinde Saint-Gelais] :
Si le reffuz et mauvais traictement...
237. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
0 que l'effort est aspre et rigoureux...
238 (f. 136). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Disant bonsoir à une damoyselle...
239. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Ha, petit chien, que tu as de bonheur...
240. Dizain :
Quant fortune a veu ma dame en propoz...
241-242. Huitains :
Quant je me plaings d'elle en ma grant douleur...
Le jugement, non pas l'aiTection...
243 (f. 137). Dizain :
En désirant à quatre heures voir naistre...
244. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
C'est archerot, ainsi qu'on me seignoit...
245. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Contre le fort au foible est deffendu...
246. Huitain :
Quiconques fut qui nature repris....
247. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Voyez vous point mon extresme follye...
248 (f. 138). Dizain :
C'est ung grant cas que plus et me présente...
249. Dizain [par Melin de Saint-Gelais] :
0 bien heureux plus que je ne puis dire...
250. Huitain :
A trois amys usitez de sçavoir...
POÉSIE FRANÇAISE. iG\
251. Dizain [par Melin de Saint-Gelais] :
L'heureux présent de vostre jarretière...
252. Huilain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Que doy-je plus, hélas, dire ny faire...
253 (f. 139). Dizain :
En vostre escoUe oii cruaulté s'aprent...
254. Huitain :
Entre autres dons de grâces immortelles...
255. Dizain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Quelque beau dieu, amour, que vous soyez...
25G. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Il vauldroit myeulx au désir et au cueur...
257. Quatrain :
Cesse, mon œil, de plus la regarder...
Attribué à Melin de Saint-Gelais par M. Blanchemain et à Chappuis par le
ms. 2335 de la Bibliothèque nationale. Publié en 1534 dans Hécatomphile...
Les Fleurs de poésie françoyse, p. 81 : « D'ung amoureux ung peu marry ».
258. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Je congnoys bien que je n'ay ny vertu...
259-260 (f. 140). Huitains [par Melin de Saint-Gelais] :
L'heur ou malheur de vostre congnoissance...
Si charité s'ordonne par raison...
261. Douzain :
Où trop y a, raison n'a point de lieu...
262. « Escript en ung livre de la Table ronde » (huitain) [par Melin de
Saint-Gelais] :
Toutes les foys que vous'prandrez ce livre...
263 (ff. 141-142). Pièce de 66 vers :
Honneur de nous se voyant délaissé...
264 (f. 142). Pièce de 15 vers :
Considérant de celle qui me tue...
II. 21
162 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
265. Pièce de 21 vers :
On tient d'amour ung propoz fort estrange...
266-268 (f. 143). Douzains :
Entre ung millier d'amoureux ennemys...
Nous entr'aymons, c'est ung point arresté...
Je sçay par moy qu'elle est bien malaisée...
269. Pièce de 14 vers :
Pensant au mal qu'elle a de se deffendre...
270 (f. 144). Nonain :
Sy je reçoy de vous une faveur...
271. Dizain :
0 tous les sens d'elle et de moy confuz...
272 (ff. 144-145). Épître de 58 vers [par Clément Marot] :
Cueur assiégé d'infinité d'amys...
273-274 (ff. 146-153). « Épistre de Maison-Neufve présentée au Roy, à
Paris, mil cinq cens trente-six » :
Ce me sera grande présumption...
Imprimée dans les Opuscules iVamour par Héroel, La Borderie et autres divins
poètes, Lyon, 1547, p. 69 : « Épistre au Roy Françoys touchant l'Andro-
gyne de Platon, mys en françois par Antoine Héroet, dict La Maison-
Nœuve ».
Dans notre manuscrit, cette épître est immédiatement suivie d'un poème
sans titre, dont voici le premier vers :
Au premier temps que le monde vivoit...
C'est « l'Androgyne de Platon », de La Maison-Neuve, imprimé dans les
Opusmles d'amour à la suite de la précédente épître.
275 (f. 154). Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Si je mainctiens ma vye seuUement...
Publié en 1534 dans Hécalomphile... Les Fleurs de poésie françoyse, ainsi que le
huitain suivant (276) :
Je l'ayme tant qu'elle m'en aymera...
POÉSIE FRANÇAISE. 163
277. Huitain.
Quand je vous veiz, incontinant mon cueur...
278-280. Huitains [attribués à Melin de Saint-Gelais] :
Je me congnoys et me sens si peu mien...
Je ne sçay pas si l'on pourroit attaindrc...
Je sens le jour tant de sa cruaulté...
281-283 (f. 155). Huitains :
Si tous les Grecz furent dix ans sans craincte...
Il me sembloit en dormant qu'elle estoit...
De tous les maulx selon ma fantaisye...
284. Septain
285. Iluitain
Tous les sermens que femme peult jurer...
A Ménélée et Paris je pardonne...
Attribué à François I" par Aimé Champollion et à Melin de Saint-Gelais par
M. Blanchemain, ce huitain a été publié en 1534 dans Hécalomphile... Les
Fleurs de poésie françoyse, p. 82, où il est donné comme étant du même poète
que le huitain n° 220 (voir plus haut). L'auteur serait plutôt Saint-Gelais que
François I".
286. Huitain :
Si nous croyons femme experte en plaisir...
287-288 (f. 157). Huitains [attribués à Melin de Saint-Gelais] :
Fortune avait à l'amour endormy...
Amour a peur que mon mal le diffame...
289-290. Huitain et septain :
Dieu me la fist tant dignement pourveue...
Ma mye et moy peu de foys en long temps...
Ces deux pièces ont été publiées en 1534 dans Hécatomphile... Les Fleurs de
poésie françoyse, où elles sont données comme étant du même auteur que le
n° 11 ci-dessus, attribué par M. Blanchemain à Melin de Saint-Gelais.
291. Huitain :
Sur ung despit injustement conceu...
164 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
292. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Ce qu'elle dit, pense, escript ou souspire...
293-296 (f. 158). Huitains :
Si tous les biens que l'on peult recevoir...
Ce petit dieu par la France voloit...
Je y pense tant que si je vous oublye...
Veu le plaisir que je prens à luy dire...
297-299 (fî. 158-159). Iluitain, septain et huitain [attribués à Melin de
Saint-Gelais] :
Dire je n'ose, à grant peine voulloir...
Que je te plains, ô celluy qui s'advance...
Dix et dix ans amour avoit tâché...
300. Huitain :
Le feu qui fait et pallir et trembler...
301. Pièce de 16 vers :
Madame, on dict celuy qui est blessé...
302. Septain :
Je cherche amour et quant l'auray trouvé...
303-306 (f. 160). Huitains :
Je veiz ma dame ung bien long temps penser...
Bien et honneur et vous ne le sçavez...
Son pouvoir est de me faire oublier...
Soit qu'elle parle ou regarde ou se taise...
307. Pièce de 13 vers [attribuée à Melin de Saint-Gelais] :
Autre plus douice et moings belle ofîencée...
308 (f. 161). Onzain :
Amour, amour, ou je suis bien déceu...
309. Huitain [attribué à Melin de Saint-Gelais] :
Je me congnois si fort au cueur touché...
310-312. Huitains :
Pensant au bien que je ne puis avoir...
Si Jupiter en Paris descendu...
Je luy ai dict, il n'en fault point doubler...
POÉSIE FRANÇAISE. 163
313 (f. 162). Pièce de 30 vers :
Quant de ma part luy vient tant d'asseurance...
314. Dizain :
La loy d'honneur quant elle nous commande...
315. Pièce de 13 vers :
Amour de moy plus que d'elle vainqueur...
316 (f. 163). Dizain :
Or pleust à Dieu, quant je la baiseray...
317. Nonain :
Heureux celuy quant ma dame l'escoute...
318. Pièce de 15 vers :
Elle en a voire et peur et fantaisye...
319. Pièce de 13 vers :
Voyant que nul ne m'apportoit nouvelle...
320 (f. 164). Pièce de 21 vers :
Ce que l'on dict de ma ligièreté...
321. Iluitain :
Qui en avez tant d'autres enduré...
322-323. Quatrains :
Prestez m'en l'ung de ses yeulx bien apris...
Je la veulx tant que de la trop vouloir...
324 (ff. 165-168). Pièce de 175 vers, sans titre :
Pourrois-je bien ma foible main contraindre...
Publiée par M. Abel Lefranc dans les Dernières 'poésies de Marguerite de
Navarre, Paris, 1895, p. 364 : a Secret d'amour ».
325 (ff. 168-170). « Fable » (86 vers) :
Vénus pensant son filz doulx et plaisant...
Ce poème, copié ici sans titre ni nom d'auteur, est d'Antoine Héroet, dit La
Maison-Neuve. Il est imprimé à la suite de « l'Androgyne de Platon » du
même auteur (voir ci-dessus, p. 162) dans les Opuscules d'amour, Lyon, 1547,
p. 85 : « Autre invention extraicte de Platon. De n'aymcr point sans estre
avmé ».
166 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
326 (ff. 170-172). Épître de 192 vers :
Je sçay pour vray en lisant ceste lettre...
terminée par une épitaphe en quatre vers :
Heureuse fuz mourant en m'ostant hors de paine...
Nous avons rencontré cette pièce dans le portefeuille de François I" (voir
plus haut, p. 127); elle ne figure pas dans l'édition donnée par Aimé Cham-
pollion.
327. Dizain :
Puisque ainsi est que une meuUe tant dure...
328 (ff. 173-175). « Lamentation de Vénus en la mort de Adonis » [par
Melin de Saint-Gelais], 40 quatrains :
Laissez la verde couleur...
329 (ff. 176-177). « Les dames au Roy partant de Lyon pour aller à la
guerre contre l'Empereur » :
A vous, seigneur, qui nous voulez laisser...
Epître de 72 vers, attribuée au cardinal de Tournon par le ms. 1700 de la
Bibliothèque nationale.
330 (ff. 177-178) . « D'une mouche nommée cusin » (72 vers) :
Petit cusin, qui en picquant me sucilles...
331 (f. 179). « D'une couppe » (24 vers) :
Couppe, tu as plus que nul tes désirs...
332 (ff. 179-180;. « Deffinition d'amour », 52 vers [par Mehn de Saint-
Gelais] :
Qu'est-ce que amour? Est-ce une déylé?
333 (f. 180). Rondeau [par Melin de Saint-Gelais] :
Mal ou bien fait...
Les deux pièces précédentes ont été pubHées en 1534 dans Hécatomphik...
Les Fleurs de poésie françoyse, pp. 53-58.
334 (ff. 194-200). « Trente huitains pour la tappisserye faicte de la fable
de Cupido et Psyché. — Ces X premiers sont de M' Claude Chappuys » :
Icy récite Apulée une fable...
« Ces X suivans sont de La Maison-Neufve » :
POÉSIE FRANÇAISE. 167
En ce palais les seurs plaines d'envye...
« Ces X suivans sont de [Melin de] Saint-Gelaiz » :
Pour ces labeurs Vénus non modérée...
Ces trente huitains ne sont que vingt-neuf, car le dix-septième n'a pas été
transcrit dans notre manuscrit, et un espace blanc lui a été réservé. Coïnci-
dence curieuse, ce huitain ne figure pas non plus au bas des deux vitraux de
Cbantilly auxquels il s'applique. Ceux-ci, qui portent la date do 1541, parais-
sent avoir été exécutés avant les autres, dont plusieurs portent la date
de 1542; ils présentent aussi des dimensions différentes; à Chantilly, ils
n'occupent pas dans la galerie de Psyché la place qui leur appartient d'après
le cours du récit; ils sont à part, enchâssés dans les fenêtres des passages de
la Tribune. Le texte de notre manuscrit est donc le même qu'on lit au bas
des vitraux. C'est le connétable de Montmorency qui faisait exécuter les
verrières, et c'est au même seigneur que fut présenté le manuscrit.
Un mot de l'œuvre d'art. Les cartons originaux sont depuis longtemps
perdus; la tradition les attribue à un élève de Raphaël, Michel Coxie. Les
gravures du Maître au Dé en donnent sans doute une image fidèle, presque
exactement reproduite elle-même en 1546 par Jean Maugin, dit le Petit
Angevin. L'artiste auquel on doit les vitraux s'est écarté de l'œuvre originale
par d'assez nombreuses et nous devons dire heureuses modifications.
La légende des gravures du Maître au Dé est naturellement en vers italiens.
Dans son édition, Jean Maugin a inséré les huitains de notre manuscrit, sauf
deux des huitains d'Antoine Héroet, qu'il remplaça par deux autres de sa
façon, car Maugin était aussi poète; en outre, resserrant les légendes, dont
certaines se présentaient par quatrains, il introduisit deux nouveaux huitains
qui prirent place entre ceux d' Héroet et ceux de Saint-Gelais.
Il serait intéressant de pouvoir comparer les vitraux de Chantilly avec les
tapisseries qui représentaient le même sujet; n'oublions pas en effet que
notre manuscrit dit : « Trente huitains pour la lappisserye faicte de la fable de
Cupido et de Psyché ». Peut-être est-ce cette tapisserie qui est désignée
dans l'inventaire dressé en 1683 après le décès de Colbert (1) : « Une ten-
(i) Conservé dans les archives de Chantilly.
168 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
ture de tapisserie, fabrique de Bruxelles, représentant l'histoire de Psyché,
ayant onze pièces de trente-quatre aunes et demie de tour sur trois aunes et
demie de haut ». — Les vitraux de Chantilly viennent du château d'Écouen.
A Chantilly même, Anne de Montmorency avait fait peindre à fresque (par
un artiste qu'on croit être Nicolo dell' Abbate) la fable de Psyché sur les
murs de la galerie des Cerfs (située dans le parc et détruite en 1785).
Continuons le dépouillement de notre manuscrit. Les pièces contenues
dans le reste du volume sont anonymes; mais toutes font partie de l'œuvre
de Melin de Saint-Gelais publiée au XVP siècle ; nous ne répéterons donc
plus le nom de l'auteur.
335-336 (f. 181). Rondeaux :
Gueur prisonnier...
A Dieu me plains...
337. Dizain :
L'heur ou malheur de vostre congnoissance...
338. Rondeau :
De vous receuz...
339. « Présent d'ung livre » (huitain) :
Puisque de moy je vous ay fait présent...
340 (f. 182). Huitain :
Quant je vous veulx descouvrir mon martire...
341. Septain :
L'aise que vous donne ma peyne...
342-345. Huitains :
De bonne grâce estes si bien proveue...
Cessez, mes yeulx, de plus vous tourmenter...
Le mal que j'ay ne se peut estimer...
Estant icy tout seul à la fenestre...
346 (f. 183). « Escript en des heures » (huitain) :
Las, je sçay bien que c'est présumption...
347. « En donnant des Illustrations de Gaule » (16 vers) :
Si entre tous ce livre je vous donne...
348. « A une bien chantant et jouant du leut » (huitain)
POÉSIE FRANÇAISE. 169
Tant a en vous de grâces et de bontez...
349. « A elle-mesme » (16 vers) :
Quant je vous vei assise au son du leut...
350 (f. 184). Dizain :
Si mon regard s'adresse à autre dame...
351. « Au jour de Pasques flories » (dizain) :
Dieu tout puissant délivra en ce jour...
352. Dizain :
Rien n'est si grant que mon mal ne surmonte...
353. « A Monsieur de Lestrange » (dizain) :
La liberté, cher ami de Lestrange...
354. « Ung may de laurier » (dizain) :
Ce verd laurier je consacre et ordonne...
355 (f. 185). « Présent de gantz » (douzain) :
Tout ce qu'en vous on peult voir ou penser...
356. « Ayant receu la jarretière d'une » (dizain) :
L'heureux présent de vostre jarretière...
357. « Présent d'ung petit chien » (dizain) :
Ha, petit chien, que tu as de bonheur...
358 (ff. 185-186). « Translation d'une élégie de Claudian » (50 vers) :
0 bien heureux qui a passé son aage...
359 (ff. 186-188). « Translation d'une élégie d'Ovide » (112 vers) :
0 dur mary, bien que ayez imposée...
360-361 (f. 189). Rondeaux :
J'ay trop de peine...
Pour m'acquicter...
362. Dizain :
L'autre jour ung pouvre estranger...
363 (f. 190). Huitain:
Tout ainsi que ses pleumes blanches...
364. « A une dame que ung rat mordit » (dizain) :
Amour voyant que preniez à louange...
n. 22
170 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
365. « A une mallade » (rondeau) :
De vostre mal quant je sceuz la nouvelle...
366. « A elle-mesme » (dizain) :
G'estoit assez que ma débile force...
367 (f. 191). Huitain :
Novembre et mars et leurs quatriesmes jours...
368-370. Dizains :
Si j'en dy bien, nul ne le trouve estrange...
J'ay trop pensé pour bien le sçavoir dire...
Je doy moy-mesme et ma vye à mes yeulx...
371 (f. 192). « D'ung anneau rompu » (dizain) :
Le cher anneau que je guardois pour gaige...
372-373. Quatrains :
Si vous vouliez moins dure devenir...
Moins dure ou plus je ne veulx devenir...
374. « Escript en ung livre de Tristan » (huitain) :
Toutes les foiz que vous prendrez ce livre...
375. « Voyant des masques se habiller » (dizain) :
0 bien heureux plus que je ne puys dire...
376 (f. 193). « A elles en la guérison d'une » (douzain) :
0 heureuse nouvelle, ô désiré rapport...
377. « Demande de trois cueurs » (dizain, inédit) :
Trois cueurs ont prins éguale defiiance...
378. « Response » (dizain, inédit) :
De ses trois cueurs dont faictes mention...
379. Cinquain :
Si vous vouliez donner éguallement...
380. Quatrain :
Dissimulez vostre consentement...
381 (f. 194). « A une en route de froid » (dizain) :
Loué soit Dieu qui après le péché...
POÉSIE FRANÇAISE. 171
382. Sonnet :
Nier ne puis, roy Françoys, nullement...
383 (f. 200). « Épitaphe de feue Madame » (dizain) :
Elle est icy, ne va poinct plus avant...
384. « Autre d'elle-mesmo » (dizain) :
Quant Madame eut remis la paix en terre...
385. « Ayant esté malade après la mort d'une dame » (dizain) :
Près du cercueil d'une morte gisante...
386 (f. 201). « Épitaphe de feu Monseigneur le vicomte de Turenne »
(huitain) :
Pour honnorer le corps icy gisant... .
387. « Sur le sépulchre de Madame Laure reffaictpar le Roy en Avignon »
(huitain) :
Ce sépulchre est une instauration...
388. « En la mort de Charlote Esmonde » (13 vers) :
Deux dieux jadiz meirent deux biens en France...
389. « Au jour des Mors » (huitain) :
Si charité s'ordonne par raison...
390 (f. 202). « Au mesme jour, à une vieille » (nonain) :
Il n'est tombeaulx, à ce que l'on m'a dit...
391-393. « Troys épitaphes d'un avaricieux vieillart » (dizains) :
S'on ne mouroit qu'en guerre ou par excès...
Passe sans lire et ne faiz nul séjour....
En ce coing cy ténébreux et secret...
394 (ff. 203-204). « Épitaphe d'une belette » (88 vers) :
Soubz ceste menue herbelette...
395. « Épitaphe d'une damoiselle » (dizain) :
Cy gist ung corps qui en terre a faict veoir...
396 (f. 205). « Épitaphe d'une courtisanne » (onzain) :
Cy dessoubz gist estendue et couchée...
397. « Balade pour les variables » (35 vers) :
172 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
S'il est ainsi qu'il n'est rien si perfect...
398 (f. 206). « Rondeau du niesme subject » :
En cas d'amour c'est trop peu d'une dame...
399. « Demandant son portraict » (16 vers) :
Renvoyez moy le tableau que sçavez...
400. Quatrain :
Tant ay gravée au cueur vostre figure...
401 (f. 207). Dizain :
Je doiz moy-mesme et ma vye à mes yeulx...
402. « En la mort de Anne Huillier, qui brusla avec sa maison » (dizain) :
Pour bien pugnir l'audacieuse offence...
403. « A ung qui luy demandoit son jugement de plusieurs épitaphes »
(huitain) :
Vostre épitaphe a tant de bien compris...
404. « Après avoir pris congé d'une » (dizain) :
Si celle là qui ne fut oncques mienne...
405. Quatrain :
Dissimulez vostre consentement...
406 (f. 208). « A deux compaignes de chez Madame la Vidame » (dizain) :
Quant je vous voy, Trézay, et vous, Le Mont...
407. « A une malade pour estre cheutte sur la glace » (dizain) :
Qui eust pensé que aux choses non vivantes...
408. « Du Roy » (dizain) :
Preigne Euphrates à gloire et advantage...
409. « Au Roy » (onzain) :
Si la bonté se voulloit amender...
410 (f. 209). « Au Roy quant il feist Monseigneur le grant-maistre connes-
table » (douzain) :
Ce grand climat, sire, qui obtempère...
411. « Au Roy, du mesme subject » (dizain) :
Entre les biens dont le ciel favorable...
POESIE FRANÇAISE. 173
412-415 (ff. 209-210). Dizains :
Non par deffault de congnoistre et entendre...
Je dy assez qui me vouidroit entendre...
Muette, aveugle et sourde vous me faictes...
Si plus de bien je n'ay sceu publier...
416 (ff. 210-211). « Translation d'un opigramme de Catulle, Si qiia recor-
danti » (52 vers) :
Si c'est à l'homme aucun contentement...
417. Huitain :
Si de fortune ailleurs tu viens à voir...
418. « A une qui se plaignoit d'avoir esté trop peu louée » :
Pour tous les biens qui sont deçà la mer...
Copie des huit premiers vers d'une élégie (de 65) publiée dans l'édition
des œuvres de Marot de 1596, où il est noté qu'elle est attribuée à Melin de
Saint-Gelais. Dans notre manuscrit, ces huit premiers vers sont raturés, et le
feuillet suivant, réservé sans doute pour la transcription, est resté blanc.
419 (f. 213). « D'une dame belle et chantant bien » (douzain) :
Je ne sçaurois tant de fois la revoir...
420. « A elle-mesme » (dizain) :
Poinct n'ay désir d'escoutter l'armonie...
421. Dizain :
Par maintz degrez on monte à renommée...
422. « Présent d'ung may au premier jour de may » (dizain) :
Si comme à vous nulle autre est comparable...
423 (f. 214). « Dixain envoyé après le précédent » :
Nul acte donne au vaincqueur tant de gloire...
424. Sonnet :
Au temps heureux que ma jeune ignorance...
Importantes corrections de la main de MeHn de Saint-Gclais; ce sonnet ne
figure cependant pas dans les éditions de ses œuvres. Pubhé en 1552 dans
le Recueil de tout soûlas et plaisir (Paris, Bonfons).
425. « Rendant des heures longuement gardées » (dizain) :
Heures que j'ay soigneusement gardées...
174 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
426. « Sonnet mis dedans le Pétrarque de Monseigneur le duc d'Orléans » :
Rien ne se faict des grans en ces bas lieux...
427 (f. 215). « Au premier jour de l'an » (dizain) :
En lieu d'anneau, de doreure et de chesne...
428. « A une tenant ung flambeau » (dizain) :
L'heureux flambeau qui faisoit son office...
429. « D'une autre tenant un cierge le jour de la Chandeleur » (dizain) :
L'archier qui point les dieux et les humains...
430 (f. 216). Douzain :
Le cueur qui fut si longuement troublé...
431 . « Une à son amy absent » (dizain) :
C'est trop peu dict, amy, que je vous porte...
432. « De Sémiramys » (dizain) :
Celle qui feist des murs le grant ouvraige...
433. Dizain :
J'ay veu ensemble en ung corps sur la terre...
434 (f. 217). Dizain :
De tous les maulx qu'en amour on endure...
435. Douzain :
J'ay tant de mal et vous de cruaulté...
436. « Mesme propoz autrement » (dizain) :
Si comme espoir je n'ay de guérison...
437. Pièce de 16 vers :
Quant le printemps commence à revenir...
438 (f. 218). Onzain :
Que peult amour s'il ne peult contenter...
439. Dizain :
Elle dira que je l'ay mérité...
440. Douzain :
S'amour vous a donné mon cueur en gaige...
441. Rondeau :
Sans l'espérer...
POÉSIE FRANÇAISE. 175
U^-Ui (f. 219). Cinquains :
Le grant regret de ce département...
Je te salue, ô heureuse pucelle...
444. Dizain :
La liberté que avecques tant de peine...
445. Rondeau :
A voz amys nulle chose...
446 (f. 220). « A une qui a son parlement reffusa ung baiser » (dizain) :
Il ne peult cheoir en mon entendement...
447. Dizain :
Si elle me veult mal ou bien...
Ne figure pas dans les œuvres imprimées de Melin de Saint-Gelais.
448. Dizain :
Nulle amytié, soit de Dieu ou des hommes...
449. « Aliance de père » (cinquain) :
L'heur qui me peult venir le plus prospère...
450. « Aliance de grand amy » (quatrain) :
Je me suis bien à loisir apperceu...
45 i. « En des tablettes » (quatrain) :
Si ce lieu est pour escripre ordonné...
452 (f. 221). Dizain :
Amour cruel de sa nature...
453. « Sonnet faict passant les mons » :
Voyant ces montz de veue ainsi prochaine...
454. « Delà fouldre qui tumba en la chambre du Roy à Douzaire au retour
de Prouvence » (dizain) :
Voyant du ciel Jupiter comme l'aigle...
455. « Ayant eu du Roy une abbaye en son absence » (dizain) :
Fortune et moy et le Roy plus perfect...
456 (f. 222). « Don d'ung dixain demandé » :
Si vous m'eussiez moy-mesme demandé...
176 CHANTILLY. — LES MANUSCIUTS.
457. « Énygme » (dizain) :
Seigneur de qui le cler entendement...
458-4S9. « Deux dixains envoyez pour bonjour » :
Grant est le mal dont la personne esprise...
Vostre bon sens pour moy seul perverty..:
460 (f. 223). « Mis au livre d'une marque de son nom » (dizain) :
Ce livre et moy congnoissons seuUement...
461. « Du mercredi des Cendres » (dizain) :
Point n'est besoing de me ramentevoir...
462. « Excuse de l'autheur » (15 vers) :
Si j'eusse osé penser qu'en ce temps cy...
Le poète contemporain qui a revu et paginé ce recueil, et dont les correc-
tions portent surtout sur les poésies de Melin de Saint-Gelais, n'est autre que
Saint-Gelais lui-même ; il ne peut "y avoir de doute, car les corrections sont
de la même main que la lettre suivante, conservée dans nos archives;
elle est adressée par Saint-Gelais à « Mons' le contrerollcur Nicolas Ber-
tereau, chez Mons' le Grand Maistrc » (Anne de Montmorency) :
Mons' le contrerollcur, si nous n'estions icy en espérance de bien tost vous ravoir et
toute vostre compaignie, je vous fusse allé faire la court et vous eusse supplié faire
donner lieu à mon lict de camp en vostre chambre; mays puisque ce eust esté pour si
peu de jours, j'ai mieulx aimé demeurer avecques Mons', en actendant le Roy, ainsy qu'il
luy pleut commander à son parlement, comme je vous diray(l); là où, pour ne perdre
le temps, je vous foys relier quelques livres qui ne vous sçauroient desplaire à vostre
retour. Cependant je vous en envoyé ung qui vous eust donné du plaisir, si celuy qui
l'a translaté eust aussi bien entendu latin et françois et grec comme il entend l'art d'im-
primer (2). Je vous supplie, Mons' le contrerollcur, que vous ne m'esloigniez de vostre
bonne grâce, puisque par tant de obligations vous m'avez donné confidence d'y estre,
ce que je ne sçauroys assez ramentevoir et moins récompenser si ce n'est en priant
Noslre S' qu'il vous doinct en santé, bonne et longue vie. De Paris, ce xxviii d'octobre.
Le plus que vostre tenu à vous faire service. Sajnct Gelays.
(1) Celte lellre, sans millésime, doit être de i529 (28 octobre). En effet, François I" fit alors
une courte absence de Paris, où on le trouve encore le 26 octobre. Il était le 29 à Villemomble,
le 3 novembre à IJailly près Meaux, le 6 à Villemomble, et de retour à Paris le 8.
(2) Ne s'agit-il pas ici des Tables de l'ancien philosophe de Cebes avec trente dialogues moraux de
Liician, translatez de latin en langage vulgaire par G. Tory, livre imprimé par Tory lui-môme et
achevé le 5 octobre 1529?
POÉSIE FRANÇAISE. 177
Le poète était donc en relations intimes avec ce secrétaire du grand-maître
Anne de Montmorency. Il ne devait négliger aucun moyen de s'assurer la
bienveillance du tout-puissant seigneur qui, ayant la haute main sur la
maison du roi, était le principal distributeur des largesses royales.
Collection de Condé.
524
N" 748. Marot : « Recueil des dernières oeuvres de Clément Marot,
NON imprimées ».
Pet. in-f» (0,268 sur 0,190), velours rousre. Ir. dor. — Ms. sur papier. XVl' siècle,
74 fî., cursive droite, écriture soignée.
« Recueil des dernières œuvres de Clément Marot, non imprimées. Et
premièrement celles qu'il fit durant son exil et depuis son retour. 1537,
en mars » (mars 1538, n. s.) :
1 . « Marot, arrivé à Ferrare, escript à Madame la Duchesse » (Œuvres de
Marot, édition Jannet, I, 233).
2. « Avant-naissance du troiziesme enfant de Madame la duchesse de Fer-
rare » (Jannet, I, 68).
3. « Épistre perdue au jeu contre Madame de Pontz » (Jannet, I, 255).
4. « Épistre à Madame de Soubize, partant de Ferrare pour s'en veoir en
France » (Jannet, I, 257).
5. « A Madamoiselle Renée de Parthenay, partant de Ferrare pour aller en
France » (68 vers) :
Où allez-vous, noble nymphe Renée...
6. « Au Roy nouvellement sorty de maladie » (66 A^ers) :
Par Jésu Christ, je rendz à Dieu son père...
7. « Le blason du beau tétin, envoyé de Ferrare à la cour de France »
(Jannet, III, 33).
8. « Épistre à ceulx qui après le blason du tétin en firent d'autres »
(Jannet, I, 210).
9. « Le blason du laid tétin » (Jannet, III, 34).
H- 23
478 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
10. « A Madame de Ferrare » (huitain, adressé dans les imprimés au duc
de Ferrare (Jannet, III, 64; variantes).
11. « De Marot sorty du service de la royne de Navarre et entré en celluy
de Madame de Ferrare » (dizain; Jannet, III, 64).
12. « A Madame de Pontz, fait au bosquet de Ferrare » (dizain, III, 59).
13. « A Mademoiselle Renée de Partenay » (dizain; Jannet, III, 60).
14. « Du bosquet où le feu se print, et de son cueur » (huitain; Jannet,
III, 60).
15. « Du moys de may » (huitain; Jannet, III, 60).
16. « Épilaphe d'une damoiselle de Madame de Ferrare » (Anne de Beau-
regard, huitain; Jannet, II, 234).
17. « A Madame de Ferrare » (62 vers) :
Il y aura, royalle géniture,
Tantost ung an que par humble escripture
Te saluay, arrivant en ce lieu...
« AUTRES OEUVRES FAICTES A VENISE »
18. « A Madame de Ferrare » :
Après avoir par mainctz jours visité
Geste fameuse et antique cité...
Cette épître a été publiée pour la première fois par M. Georges Guiffrey
{Œuvres de Marot, III, 410), d'après le ms. 4967 de la Bibhothèque natio-
nale.
19. « Complaincte à la royne de Navarre du mal traictement de Madame
de Ferrare par le duc son mary » (Jannet, II, 121).
20. « Au Roy » (190 vers) :
Oultre le mal que je sens, très hault prince,
De ne plus veoir la gallicque province...
21. « Au très vertueux prince Françoys, daulphin de France » (épître;
Jannet, I, 129).
22. « A la royne de Navarre » (196 vers) :
Par devers qui prendront mes vers leur course..»
POÉSIE FRANÇAISE. 179
23. « Épitaphe de très vertueux prince François, daulphin de France »
(Jannet, II, 233).
24. « Sonnet à Madame de Ferrare » (Jannet, III, 76).
« AUTRES œUVRES FAICTES DEPUIS SON RETOUR »
25. « A Monseigneur le cardinal de Tournon estant à Lyon » (épître;
Jannet, I, 234).
26. « Les adieux de Marot à la ville de Lyon » (Jannet, I, 236).
27. « Le dieu gard de Marot à la court de France » (Jannet, I, 238).
28. « Au Roy » (dizain; Jannet, IV, 181).
29. « A Mons' le général Preudhomme » (dizain; Jannet, III, 61).
30. « Au Roy » (dizain; Jannet, III, 61).
31. « A la ville de Paris » (huitain; Jannet, III, 65).
32. « Au Roy pour estrenes » (dizain; Jannet, II, 211).
33. M A ung enfant de Quiers nommé Alexis Juré, qui luy escrivoit »
(Jannet, l, 208).
« AUTRES OEUVRES »
34. « Hymne à la déesse Santé pour le Roy malade » (Jannet, IL 100).
35. « Chant nuptial du roy d'Escosse et de Madame Magdelaine, première
fdle de France » (Jannet, IL 96).
36. « Épistre à une damoiselle qui reffusa ung présent » (Jannet, II, 56).
37. « Epistre de Madame la princesse de Navarre à Madame Marguerite »
(Jannet, I, 204).
38. « De Forigine de Villemanoche » (Jannet, IL 103).
39. « Elégie de Jehan Chauvin, ménestrier, qui fut noyé en Seine »
(Jannet, II, 52).
40. « Epitaphe de Jehan Lhuillier, conseillier » [Jannet, II, 255).
41. « Epitaphe de Mons' du Tour, maistre Robert Gedoyn » (Jannet,
II, 234).
42. « Épitaphe de Alix » {Jannet, II, 219).
43. « Epitaphe de Ortis, le more du Roy » (Jannet, II, 219).
44. « Épistre à deux damoyselles après la prise de Hédin » (Jannet, I, 209).
180 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
45. « De la prise du chasteau de Hédin » (dizain) :
C'est àFrançoys, en armes très savant...
46. « Épigramme de Salmonius, mise de latin en françoys » (Jannet, II,
152).
47. « Sonnet de la différence du Roy et de l'empereur » :
Lun s'est veu pris, non plusieurs fois, mais une...
« Autres oeuvres »
« Épigrammes de l'invention de Marot »
48. « De Martin et Alis » (Jannet, III, 16).
49. « De l'cspouse et de lespousée » {Jannet, III, 19j.
50. « De la royne de Navarre » (Jannet, III, 37).
51. « A Fran(;ois, daulphin de France » (Jannet, III, 37).
52. « Pour Madamoiselle de Talart » (Jannet, III, 37).
53. « Marot envoya le livre de son Adolescence à une damoiselle et luy
manda » (Jannet, l, i).
54. « A une qui disoit le vouloir aymer » (Jannet, III, 56).
55. « De celle qui a bonne grâce à rire » (Jannet, III, 23).
56. « Estreines » (à Anne; Jannet, II, 199).
57. « Des cinq poinclz en amours » (Jannet, III, 23).
58. « A ce propos » (Jannet, 111, 24).
59. « Pourquoy il devient glorieulx » (à Selva et à Héroet; Jannet, III, 24).
60. « De l'amour honnestc » (Jannet, III, 38).
61. « D'une qui fut seignée » (Hélène de Tournon; Jannet, III, 25).
62. « De Dyane » (et de Phébus; Jannet, III, 25).
63. « De Dyane » (Jannet, III, 25).
64. « Dizain perdu contre ïournon l'aisnée » {Jannet, III, 38).
65. « La royne de Navarre respond à Marot pour Tournon » (Jannet, III.
38).
66. « Réplicque de Marot à la royne de Navarre » (Jannet, III, 39).
67. « Du Roy, qui fit l'épitaphe de Laure » (Jannet, III, 39).
68. « Contre les jaloux » (Jannet, III, 40).
POÉSIE FRANÇAISE. 181
69. « D'un importun » (Jannet, III, 27).
70. « Contre ung abbé et son vallet » {Jannet, III, 21).
71. « D'entretenir damoyselles » (Jannet, III, 30).
72. « D'un poursuivant en amour » (Jannet, III, 30).
73. « Rondeau d'une dame à ung importun » (Jannet, II. 163).
74. CI Épitaphe de Madame de Traves, Hélène de Boisy » (Jannet, II, 234).
75. « Maison-Neufve » (Jannet, il, 193 : chanson composée par Antoine
Héroet, dit La Maison-Neuve).
76. « Marot » (Jannet, II, 196; second couplet de la chanson précédente).
77. « Des Blancs Manteaulx » (Jannet, III, 29).
78. « Monsieur le cardinal de Tournon » (Jannet, lll, 26. Ce huitain,
donné par notre manuscrit au cardinal de Tournon, est attribué par les
imprimés à « une sgavante damoyselle » ).
79. « Marot à ce propos » (Jannet, III, 26).
80. « De Dyane » (Jannet, III, 27).
81. « De Dyane » (Jannet, III, 28).
82. « 11 parle à soy-mesmes » (Jannet, III, 36 : « De Madame Laure »).
83. « A la bouche de sa dame » (Jannet, III, 43).
84. « De Madamoiselle de La Fontaine » {Jannet, III, 28).
83. « D'ouy et nenny » (Jannet, III, 29).
86. « Sur la devise de l'empereur : Plus oultre » (huitain).
87. « Ung malade à deux damoiselles » (Jannet, III, 41).
88. « De Dolet, sur ses Commentaires de la langue latine » (Jannet, III, 22).
89. « A sa mye » (Jannet, III, 72 : « A une dame de Lyon » ; variantes).
90. « Estreines » (Jannet, III, 41 : « A Renée n).
91. « Kstrcincs » (Jannet, II, 199 : « A Jane Faye, Lyonnoyse »).
92. « Estreines » (Jannet, II, 199 : « A Jane Faye, Lyonnoyse »j.
93. « De Madamoiselle de La Roue » (Jannet, III, 42).
94. « D'une noyre » (adressé à « Alexis, amy gracieux ». Dans l'imprimé,
Alexis est remplacé par Coridon; Jannet, III, 29).
93. « De Madamoiselle de La Roue » (Jannet, III, 42).
96. « Comment sa mye est belle ou layde » (Jannet, III, 43 : « D'une qui
faisoit la longue »).
182 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
97. « D'amour et de sa dame » (Jannet, III, 44).
98. « De sa mère par aliance » (Jannet, III, 44).
99. « A Mons' d'Orléans, contre le Greffier, qui usa de ce mot argent en
pouppe » (Jannet, III, 22).
100. « De Madame d'Estempes » {Jannet, III, 43 : « de la duché d'Es-
tampes »).
101. « Du passereau de iMaupas la jeune » (Jannet, III, 45).
102. « La Rochepot, ayant fait une gageure à laRoyne, lui escrit » (Jannet,
m, 45).
103. « D'un qui veult aller veoir sa dame » (Jannet, III, 47).
104. « A Charles, duc d'Orléans » (Jannet, III, 47).
103. « A une dame d'âge » (Jannet, III, 47).
106. « Sur Anna soror et cetera » (Jannet, III, 48).
107. «De Margueritte d'Alençon , sa seur d'aliance » (Jannet, III,
48).
108. « Une dame au roy de Navarre » (Jannet, III, 50 : « Pour Madame
d'Orsonvilliers »).
109. « De sa dame et de soy-mesme » (Jannet, III, 48).
HO. « De Madame la princesse de Navarre arrivant, estans le Roy et le
roy de Navarre malades » (Jannet, III, 49).
111. « D'avoir prins congnoissance à Madamoiselle du Brueil » (Jannet, III,
49 j.
112. « Du conte de Lanyvolare » {Jannet, III, 49).
113. « D'Albert, joueur de lut du Roy » (Jannet, III, 50).
114. « De frère Thibault » (Jannet, III, 21).
115. « Il convie trois poètes à disner » (Boissonne, Villars et La Perrière;
Jannet, III, 51).
116. « Du baiser » (Jannet, III, 52).
117. M A la trop jeune mariée » (Jannet, III, 32 : « A la femme de Thomas
Sevin »).
118. « La brune » (Jannet, II, 193).
119. « La blanche » (Jannet, II, 193).
120. « A celle qui l'apelloit son maître » (Jannet, III, 53 : « A Jane »}.
POÉSIE FRANÇAISE. 183
121 . « A celluy qui l'importunoit d'aprendre la musique » (Jannet, III, 54 :
« A Maurice Scève, Lyonnois » ).
122. « Épitaphe de Madame de Chasteaubryant » {Jannet, II, 235).
123. « Contre Sagon » (dizain) :
Si je fais parler ung vallet. . .
124. « Au roy de Navarre » (Jannet, III, 57).
125. « Du retour du roy de Navarre » [Jannet, III, 58).
126. « De Madame de Laval en Daulphiné » (Jannet, III, 58).
127. « De l'entrée des roy et royne de Navarre à Cahors » (Jannet, III, 58).
128. « Du sire de Montmorancy, connestable de France » (Jannet, m, 52).
« ÉPIGRAMMES DE MAROT A l'iMITATION DE MARTIAL »
129. « De la convalescence du Roy » (Jannet, III, 74). — 130. « D'une qui
se vante » (Jannet, III, 97). — 131. « De la tristesse de sa luye » (Jannet, III,
97). — 132. « D'une vieille » (Jannet, III, 100). — 133. « A Ysabeau »
(Jannet, III, 98). — 134. « A Benest » (Jannet, III, 23). — 135. « De soy-
mesmes » (Jannet, III, 89). — 136. « Au Roy » (Jannet, III, 87). — 137. « De
Macée » (Jannet, III, 99). — 138. « De Pauline » (Jannet, III, 100). — 139. « De
Cathin et Jane » (Jannet, III, 98). — 140. Cinquain.
Ce manuscrit contient des poésies de Clément Marot inconnues jusqu'ici :
cinq épîtres (582 vers ), un sonnet, deux dizains, un buitain, un cinquain
(47 vers) (1). C'est au printemps ou dans l'été de 1538 que Marot fit trans-
crire ce recueil pour l'offrir au nouveau connétable, Anne de Montmorency.
Depuis longtemps déjà le poète était en relations avec ce grand seigneur.
Nos archives conservent la lettre suivante, adressée par Marot au grand-,
maître de France en 1529 :
Monseigneur,
Entre les autres œuvres que j'ay présentées au Roy depuis l'absence de Madame, je
luy ay présenté ung rondeau de la paix (2), lequel, hyer à son coucher, il me commanda
(1) M. Gustave Maçon, conservateur-adjoint du Musée Condé, a publié ces poésies et donné
le dépouillement du manuscrit dans le Bulletin du Bibtiophik (avril-mai 1898). Ces poésies de
Marot sont très précieuses pour l'histoire d'une partie de sa vie restée assez obscure, celle qu'il
passa à Ferrare auprès de la duchesse Renée.
(2) Édition Jannet, H, 160 : « De la paix traictée à Cambray par trois princesses. »
184 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
envoyer à mad. dame; et son commandement m'a donné hardyesse de l'adresser à vous,
tant pour vous en donner le plaisir que pour le présenter en si bon lieu, vous suppliant
très humblement, Monseigneur, ainsi le vouloyr faire, m'ayant tousjours pour recom-
mandé en vostre bonne souvenance.
Monseigneur, je prye Dieu vous donner et continuer sa saincte grâce. De Saint-
Quentin, ce VI" jour d'aoust [1329].
Vostre très humble et très obéyssant serviteur.
Clément Mahot.
Et l'année suivante, 1530, Marot envoyait à Montmorency un « petit
recueil de ses œuvres » ,
un livre petit
Où j'ay espoir que prendrez appétit.
Car longtemps a qu'il vous a pieu me dire
Et commander que vous le feisse escrire...
manuscrit aujourd'hui perdu. — Rappelons encore combien il importait aux
poètes de se ménager la faveur du grand-maître de France.
Collection de Condé.
525
N° 991. Papillon (Almanque) : Le Nouvel Amour.
In-8» (0,199 sur 0,137), veau brun, comp., fil., tr. dor. (reliure originale). — Papier,
XVI' siècle, 19 ff., initiales ornées, exécution soignée. A la fin, la signature : Papillon.
Ce poème a été imprimé : 1° avec les Questions problématiques dupoiirquoy
d'amours, Paris, 1543 ; 2° avec le Mépris de la cour traduit de Guevara, Paris,
1 544 et autres années ; 3° dans les Opuscules d'amour par Héroet, La Borderie, etc,
Lyon, 1547.
L'auteur, né à Dijon en 1487, mort en 1559, était valet de chambre de
François I", qu'il suivit dans sa captivité à Madrid.
526
N° 983. Salel (Hugues) : « Chasse royale contenant la prise du san-
glier DiscoRD par le très chrestien et très puissant Roy Françoys, premier
DE ce nom ».
POÉSIE FRANÇAISE. 485
In-4° (0,215 sur 0,148), veau brun, tr. dor. {rel. anc.). — Vélin, XVI» siècle, 15 ff.,
lettres romaines, initiale ornée; à la fin, signature de l'auteur.
Ce poème a été inséré dans le volume d'œuvres de Salel donné en 1539
par Etienne Roffet, dit le Faucheur. Il fut composé pour célébrer l'union de
François I" et de Charles-Quint, sans oublier l'éloge des dames et princi-
paux seigneurs des deux cours ; mais la part des Français est plus grande
dans notre manuscrit, qui présente quelques variantes avec l'édition impri-
mée.
527
N° 984. Salel (Hugues) : « Chant poétique ouquel Cupido est tourmenté
PAR Vénus » .
In-4" (0,233 sur 0,154), mar. vert, fil., Ir. dor., aux armes de Bourbon-Condé {anc.
rel.). — Vélin. XVI» siècle, 6 ff.. exécution soignée; signé par l'auteur. (Même écriture
que celle du ms. 945, traduction des deux premiers livres de YUiade par Salel; voir
plus haut, p. 21).
Imitation de la sixième idylle d'Ausone, ce poème fait partie du volume
d'œuvres de Salel publié en 1539.
528
N° 973. IIabert (François) : « Les deux Paraphrases chrestiennes, extraictes
de la Saincte Escripture, avec le Cantique du pécheur, par Françoys Habcrt,
dict le Banny de liesse » .
In-12 (0,139 sur 0,096), reliure originale en veau brun, tr. dor. On lit sur un des
plats : « Anne de Montmaurancy », et sur l'autre : « Vertu au ciel vole ». — Vélin,
XVI» siècle, 24 ff.
Petit poème où il y a quelques jolis passages. Précédé d'une épîtrc en vers
« A très illustre et magnanime s' Messire Anne de Montmonrancy, connes-
lable de France ». Un feuillet blanc porte le nom et la devise frappés sur les
plats; puis vient le poème : « La première Paraphrase sur Querite thezaurum
in cœlo; — la deuxième Paraphrase extraicte du XIH' chap. de sainct Paul en
l'épistre aux Romains » .
n. 24
186 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Inédit, ou du moins ne figure pas dans la longue liste que La Croix du
Maine a dressée des œuvres de François Habert. Ce poète n'était pas sans
talent, quoique sa renommée parmi ses contemporains surpassât peut-être
son mérite. Il était né à Issoudun vers 1520, et l'on place l'époque de sa mort
vers 1574. Voir plus haut (p. 24) sa traduction de la troisième Métamor-
phose d'Ovide.
Ces manuscrits des principaux poètes de la Renaissance, Marot, Salel,
Saint-Gelais, Papillon, Macé, Habert, etc, offerts à Anne de Montmorency,
ont contribué des premiers à former le cabinet des livres de Chantilly, dont
ils sont aujourd'hui un des lots les plus intéressants.
529
N° 1476. Le Lieur (Jacques) : Poésies dévotes.
In-S" (0,178 sur 0.102), mar. bleu, fil. à froid, doublé de mar. rouge à riche dent.,
tr. dor. (Bauzonnel). — Vélin, XVI* siècle, 35 IT., 24 miniatures en camaïeu, initiales en
or et couleurs.
Liste des poésies : « La Passion de N. S. J. C. — Oraison composée sur
l'oraison Conditor cœli et terre, rex regum . — Ensuit le pseaulme de Miserere
translaté en françois. — Oraison des trespassés Avete omnes », etc.
Au recto du premier feuillet, dans un cartouche décoré d'ornements, on
voit le portrait de l'auteur, et, au-dessous, une sorte de préface en vers dont
les premières lettres forment en acrostiche le nom « de Jaques Le Lyeur » .
La même signature en acrostiche se retrouve à la fin du volume.
M. Jolimont a consacré une notice historique h Jacques Le Lieur, ou Lelièvre,
poète normand du X VP siècle, en son temps conseiller-échevin de la ville de Rouen et
notaire du roi, etc. (1847). Il y décrit ce volume, et je ne sais pourquoi
M. Le Roux de Lincy (appendice n" 4 du Catalogue Yéméniz, lv) s'est ima-
giné que ce joli manuscrit était sorti de notre cabinet pour passer dans celui
du bibliophile lyonnais.
Bibliothèque Cigongne, n» 27,
POÉSIE FRANÇAISE.
187
530
N° 1413. CopiN (Florent) : « Petit Recueil de chants royaulx, ballades
ET rondeaux, sur LE CONCEPT DE l'Immaculée Mère DE DiEu, par FloTent
Copin, l'un des hauboys du révérendissime cardinal de Lorraine; aud. s'
dédié ».
Pet. in-4° (0,197 sur 0,146), velours rouge, Ir. dor. — Vélin, XVI" siècle, 33 ff., ini-
tiales en or et couleurs. Exemplaire de dédicace; les armes du cardinal de Lorraine
occupent le recto du premier feuillet.
Florent Copin aies honneurs d'une mention dans La Croix du Maine. 11
était de Rouen :
Copin, qui sais plus qu'on ne pense.
Sors de Rouen, je t'en dispense.
(Le Rabais du caquet de Marot, cité par La Monnoye dans ses notes sur
La Croix du Maine). Nous ne connaissons pas d'édition imprimée de ses
œuvres.
Ce manuscrit est antérieur à 1533 ; en effet, le ms. fr. 1715 de la Biblio-
thèque nationale, « Chantz royaulx, ballades, rondeaulx et épigrammes pré-
sentés au Puy... le 14 décembre 1533, à Rouen », contient un chant royal,
deux ballades et un rondeau de Copin qui ne se trouvent pas dans notre
recueil. Or, dans l'épître dédicatoire, le poète rappelle que la plupart de ses
chants royaux
Ont tous les prix du Puy normand receus.
11 est donc permis de supposer qu'il n'aurait pas omis ici les pièces qui
figurent dans la collection de 1533 si notre recueil avait été écrit après cette
date. A plus forte raison ne trouvons-nous pas dansnotre manuscrit la ballade
de Copin que M. Paulin Paris (Manuscrits françois, III, 258) a signalée dans
le ms. fr. 379 de la Bibliothèque nationale et qu'il date de 1536 ou 1537.
Notre recueil comprend : un huitain adressé par l'auteur à son livre,
l'épître dédicatoire en soixante-deux vers, treize chants royaux, six bal-
lades et six rondeaux.
La confrérie de l'Immaculée Conception passait pour avoir été établie à
188 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Rouen vers la fin du XI" siècle; elle devint une académie en 1480, époque à
laquelle Pierre Daré, sieur de Châtcauroux, lieutenant général à Rouen, fit
dresser de nouveaux statuts et fonda des prix pour les meilleures pièces de
poésie composées en l'honneur de l'Immaculée Conception. En 1515, l'aca-
démie fut transférée de l'église Saint-Jean au couvent des Carmes. La lec-
ture des poésies avait lieu sur une tribune élevée, qu'on appela le « Puy de
la Conception » . Les premières pièces qu'on lut sur ce Puy n'étaient que
des chants royaux et des ballades, connus sous le nom de Palinods à cause
du vers répété à la fin de chaque couplet, qui se nommait vers pahnodique.
En effet, le chant royal est un petit poème composé do cinq couplets de
onze vers alexandrins, et d'un envoi de six, sept ou huit vers. Le vers pah-
nodique est répété à la fin de chaque couplet, ainsi qu'à la fin de l'enA^oi. La
difficulté du chant royal consiste en ce que tous les couplets doivent repro-
duire les rimes du premier, dans le même ordre, et sans pouvoir faire usage
d'un mot déjà employé. La ballade contient seulement trois couplets de
huit vers octosyllabiques et un envoi de quatre vers; les règles de la ballade
sont les mêmes que celles du chant royal. Quant au rondeau, on sait qu'il ne
roule que sur deux rimes, et que le vers de chute est monorime. Au sur-
plus, nous en citerons un exemple. C'est un échantillon des idées singuHères
que l'Immaculée Conception inspirait aux poètes lauréats du X\T siècle :
De troys amantz, d'un vouloir, d'une essence.
D'une bonté, beaulté et excellence,
Sur toutes fuz seule en concept aymée
Et d'un, au gré des deux, tant estimée
Que de ma chair print chair en innocence.
Tant sont jaloux de moy par leur démence
Qu'avant les cielz j'estoie en leur présence
Seur, fille, mère et espouse nommée
De troys amantz.
L'un m'espousant faict que les deux n'offense,
L'autre avec luy sur vice est ma deffense,
Et du tiers fuz en grâce confermée,
Dont l'un en troys faict que suis affermée
Entre pécheurs amye sans offense
De troys amantz.
POÉSIE FRANÇAISE. 189
Le Cataloguo dos manuscrits français de la Bibliothèque nationale donne
les vers de chaque refrain des chants royaux, ballades et rondeaux contenus
dans les collections manuscrites de 1533 et de 1530 (mss. 379 et 1715).
Nous ajouterons à cette nomenclature la liste des refrains des pièces de
notre recueil. Ces renseignements nous paraissent utiles pour reconnaître
l'auteur de poésies qui sont souvent reproduites sous le voile de l'anonyme.
CHANTS ROYAUX.
i. Seule en concept pure prédestinée.
2. Le bien d'un mal yssant du bien de grâce.
3. Le pur froment entre la zyzanie.
4. Nature en grâce et grâce oultre nature.
5. Concept sur loy parfaict en loy de grâce.
6. L'eau naturelle où feu tient sa nature.
7. Doux Alcyon pour qui mer se tempère.
8. D'homme et de Dieu, femme humaine et divine.
9. Table où la loy de grâce fut empraincte.
10. Femme entre nudz d'innocence vestue.
H. Poisson portant le prix d'humain passage.
12. La forme palme en triomphe exaltée.
13. Lin préserve de brusler en la flame.
I BALLADES.
* 1 . Corps sans vice à son chef uny.
? 2. Amour sur loy m'a donné grâce.
V 3. Pour mal humain d'un divin bien.
4. Morte à péché et vive en grâce.
" 5. L'eau transmuée en vin par grâce.
6. Chair sans chair conforme à l'esprit.
RONDEAUX.
1. Chair de ma chair.
2. De troys amantz.
3. Deux d'une chair.
4. Dedens la nuyct.
5. Deux en un lyct.
6. De toy sans toy.
19Ô CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
531
N° 1472. CussoN (Robert) : « Mémoires, éternelles déflorations et louenges
DU TRÈS HAULT, TRÈS PUISSANT, TRÈS ILLUSTRIME ROY DE FrANCE, FrANÇOIS,
premier de ce nom ».
Pet. in-4° (0,165 sur 0,H8), mar. vert, fiL, tr. dor. (Koehler). —Vélin, XVI« siècle,
18 ff., initiales rouges, bleues et or.
F. 1, armoiries très bien peintes du cardinal de Lorraine. Ff. 2-4, dédi-
cace en vers : « A Monseigneur Monsieur le révérendissime cardinal de Lor-
raine » , .signée « Robert » , avec la devise « Rien sans ayde » . Le poème
occupe le reste du volume et se termine par ces vers :
Quant à Robert, il fut, est et sera
Vostre humble serf et jamais cessera.
Rien sans ayde.
Nous avons vu cbez Morgand (mars 1891) un autre exemplaire, sur papier,
qui présente de nombreuses variantes avec le nôtre; il donne le nom complet
de l'auteur : « A bonorable homme sire Jacques Legros, marchant de draps
de soye, et bourgeois de Paris, Robert Cusson, fatiste du Roy, faict humble
révérance ».
Bibliothèque Cigongne, n» 820.
532
jN" 1579. Vatel : « La Suite des cduvres poétiques de Yatel ».
In-f» (0,306 sur 0.202), mar. vert, richement doré en plein, aux armes de Villeroy
peintes sur les plats. — Papier, XVI" siècle, 87 feuillets, titres et initiales en or, 5 fleu-
rons et 6 grands dessins à l'encre de Chine, accompagnés de vers écrits en or sur fond
de couleur. Un de ces dessins est reproduit à la fin de ce volume.
Très beau et précieux volume. Les dessins et fleurons sont du meilleur
goût, dignes d'être attribués à Et. Delaune, surtout le tombeau qui occupe
les ff. 24-25 et qui suit la complainte sur la mort de M. de Martigues.
Le poète Yatel, catholique très ardent, omis sur les listes de La Croix du
POÉSIE FRANÇAISE. 191
Maine et de Du Verdier (1), s'adressait, dans ses vers, tantôt au roi Charles IX,
tantôt à divers personnages de la cour, et surtout à Nicolas de Neufville,
s' de Villeroy, longtemps secrétaire d'État, mort en 1617. C'est à ce dernier
que notre volume fut offert et dédié. Le mot suite, qu'on lit dans le titre, doit
être pris ici dans le sens latin de séries.
Pidjlié en fac-similé en 1881, avec notice et notes, pour la Société des
Bibliophiles françois.
533
N" 1650. « Tombeau de très haut, très illustre et très magnanime prince
«
Henry d'Orléans, duc de Longueville ».
In-4° (0,218 sur 0.169). couvert en parchemin semé de larmes, têtes de morts et
ossements en argent; reliure légèrement fatiguée. — Papier, XVI° siècle, 26 ff., calli-
graphie parfaite; toutes les lettres sont rehaussées d'or; tous les feuillets, recto et
verso, sont bordés en or.
F. 2 : « A très illustre et très généreuse princesse Mademoiselle de Lon-
gueville, Catherine d'Orléans ». F. 4 : « Épitaphe de très haut, très magna-
nime prince Henry d'Orléans, duc de Longueville ». — F. 7 : « Prosopopée
dudit seigneur duc ». — F. 10, blanc. — F. 11 : « Discours à Antoinette
d'Orléans, marquise de Belle-lsle ». — F. 23 : « Complainte ». — F. 26,
blanc.
Henry d'Orléans, I" du nom, duc de Longueville, défît les troupes de la
Ligue à la bataille de Sentis au mois de mai 1589. Il mourut à Amiens, le
29 avril 1595, à l'âge de vingt-sept ans, d'un coup de mousquet reçu en la
salve dont il fut salué comme il entrait à DouUens. De sa femme, Catherine
de Gonzague-CIèves, il n'eut qu'un fils, Henri II, duc de Longueville, qui
épousa en secondes noces Anne-Geneviève de Bourbon, sœur du Grand
Condé. Sa soeur Catherine, demoiselle de Longueville, mourut aveugle à
Paris en 1638, sans alliance. Son autre sœur, Antoinette, dame de Château-
Gontier, épousa Charles deGondi, marquis de Belle-lsle, dont elle eut Henri,
(1) Une partie de son œuvre poétique a cependant été imprimée au xvi« siècle (voir le très
rare exemplaire de la Bibliothèque nationale).
192 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
duc de Retz; après la mort de son mari, elle entra en religion à Poitiers, où
elle mourut le 23 avril 1628.
L'auteur du poème ne donne pas son nom; mais nous savons qu'il était
Breton, car sa muse abandonne les bords du Ténu pour passer dans la vallée
de l'Oise, à Trie, et y porter des consolations à la maison de Longueville. Or
le Ténu est une petite rivière qui traverse la forêt de Machecoul, passe à
Saint-Même et se réunit à l'Achenau au port Saint-Père pour aller se jeter
dans la Loire.
Donné par M. Lefebvre, avoué à Neufchâtel, et transmis par le marquis de Grouchy.
584
N° 666. Recueil de poésies.
Pet. in-f». belle peliure ancienne en mar. rouge, fil., armes et emblèmes de Maximi-
lien de Béthune, duc de Sully, grand-maître de l'artillerie, etc. — Papier, premières
années du XVII« siècle, 542 pp., plusieurs écritures.
Ce précieux volume contient 181 pièces de vers, dont un assez grand
nombre inédites. Plusieurs sont suivies du nom de l'auteur ou d'une initiale
qui, probablement intelligible pour les contemporains, ne l'est pas toujours
également pour nous. Motin, Malherbe, Régnier, Sigogncs, sont les noms le
plus connus et le plus souvent répétés. Tout a été copié par une seule main
jusqu'à la page 351; au-delà, l'écriture change souvent, et quelques pièces
nous semblent transcrites par Sully lui-même; il y en a de fort libres, mais
cela n'effrayait pas le grave ministre. Le volume a été relié pour lui. Sur un
des plats, on voit ses armes, telles qu'elles sont décrites dans le Promptuahc
armoriai de Jean Boisseau (Paris, 1637, IIP partie, p. 61), avec quelques
changements dans la disposition des quartiers ; l'écu est supporté par deux
lions et surmonté de la couronne ducale; au-dessous, les insignes de grand-
maitre de l'artillerie. Sur l'autre plat, l'emblème bien connu, objet des raille-
ries de Tallemant : un aigle tenant la foudre dans ses serres, avec la devise
Quo jussa Jovis.
En tête du volume, « table selon le a b c », dressée par Sully. En nous
reportant aux imprimés du temps, nous avons pu identifier un certain
POÉSIE FRANÇAISE. 193
nombre de pièces; la collation du volume avec les meilleures éditions de
Malherbe et de Régnier nous a fait découvrir des poésies inédites de ces deux
poètes, sans parler des autres. Voici la liste des pièces dont se compose ce
recueil :
1 (p. 1). « Contantement », par Pierre Motin :
Qu'ai-je veu, qu'ay-je faict? Que de rares beautez...
2 (p. 8). « yVdvanture amoureuse », par Motin :
Tout ce que les amants souffrent en apparence...
3 (p. 14). Élégie, par Mathurin Régnier :
Celuy qui pour aimer trouve le mourir doux..,
4 (p. 24). Élégie, par Régnier.
Quoy! ne l'avois-je assez en mes veux désirée. .
Publiée dès 1613. Édition Viollet-le-Duc, 1853, p. 262.
5 (p. 32). Élégie, non signée :
Cœur ingrat et menteur aux plus fortes promesses...
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, Paris, 1609, p. 529).
6 (p. 39). Élégie, par Motin :
Si le feu vous desplaist dont vous voiez la cendre...
7 (p. 44). Élégie, non signée. [Par Motin] :
Belle et sage déesse, afin de m'acquitter...
(Recueil des plus beaux vers..., Paris, 1627, p. 784).
8 (p. 48). Élégie, non signée. [Par Régnier] :
Bien que je sceusse au vray tes façons et tes ruses..
Imprimée dès 1613. Édition Viollet-le-Duc, 1853, p. 251.
9 (p. 59). Ode signée M [Motin] :
Retire-toi, perfide amant...
(Délices de la poésie françoyse, Paris, 1615, p. 609. — Cabinet satiriqtie, 1666,
I, 152).
10 (p. 61). Ode, par Motin :
Doux object des âmes guidées...
Insérée, non signée, dans le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale.
II. 25
194 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
11 (p. 63). Ode, parMotin :
Qui vit jamais embrasement...
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 600. — Cabinet satirique, 1666, II, 40).
12 (p. 67). Ode, signée M [Motin] :
Est-ce mon erreur ou ma rage...
(Déliœs de la poésie françoyse, 1615, p. 604),
13 (p. 69). Ode, signée M [Motin] :
Que de douleurs pour une absence...
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 607).
14 (p. 72). Ode, par Motin :
Dans le fond d'un lieu ténébreux...
(Le Cabinet satyriqiie, Paris, 1618, p. 403).
Les n°' 77-79 ont été sautés dans la pagination, sans qu'il manque rien au
texte.
15 (p. 82). Ode, signée M :
Souvenir, ange de ma vie...
Les pièces signées M que nous n'avons pu identifier sont probablement de
Motin; il se pourrait cependant qu'il y en eût de Malherbe, encore inédites.
16 (p. 85). « Saint Estienne », par Motin :
Peuples dont l'erreur et le vice...
17 (p. 89). « Méditation », par Motin :
0 vous qui passez par la voye...
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 634).
18 (p. 93). « Ode à Madame de Simçay sur la mort de Madame la duchesse
des Deux-Ponts » , par Motin :
A la douleur qui vous transporte...
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, 1609, p. 265).
19 (p. 98). Ode, parMotin :
Ne verray-je jamais le temps...
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, 1609, p. 232).
20 (p. 101). Ode, parMotin :
POÉSIE FRANÇAISE. 195
Que sont devenue vos sermens...
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 589).
21 (p. 104). Ode, par Motin :
Blonds cheveux, filets redoutables...
(Recueil des pliis beaux vers..., Paris, 1627, p. 758).
22 (p. 107). « Ode pour un arbre », par Motin :
Lève, bel arbre, au ciel la teste...
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, 1609, p. 241).
23 (p. 109). Ode, par Motin :
Où sont les beaux jours de ma gloire...
24 (p. 111). Ode, par Motin :
Ne serez-vous jamais contans...
(Recueil des plus beaux vers..., Paris, 1627, p. 754).
25 (p. 115). « Imitation d'Apulée », signée R [Régnier] :
Si à mon amour esperdue...
26 (p. 118). Ode, non signée. [Par Motin] :
Permettez moy que je souspire...
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 553).
27 (p. 119). Ode, non signée :
0 nuict tant de fois désirée...
Publiée dans les Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 515, sous le titre : « La
Nuict, de Monsieur le comte de Cremail, stances ».
28 (p. 122). Ode, signée R [Régnier] :
Jamais ne pourray-je bannir...
Publiée dès 1611 dans le Temple d'Apollon. Édition VioUet-le-Duc, 1853,
p. 281.
29 (p. 125). Chanson, non signée :
Après tant de pensera divers...
30 (p. 126). Ode, non signée. [Par Motin] :
A quoy servent tant d'artifïices..,
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 606).
196 CHANTILLY. — LES MANUSCKITS.
31 (p. 128). Ode, signée M :
Place à l'amour qui tout surmonte..
32 (p. 132). Ode, signée M :
Tousjours belle âme impatiente...
33 (p. 135). Ode, signée M :
Sur un mont le plus eslevé...
34 (p. 138). Chanson, signée M :
Puis-je te voir, ingrat, après m'avoir laissée...
35 (p. 140). Chanson, signée M :
lia que vous estes timides...
36 (p. 142). Ode, signée M :
Petite bergère incrédule...
37 (p. 144). « Cartel », non signé :
De quoy sert une humeur modeste...
38 (p. 146). Chanson, signée M :
Chères et fldelles pensées...
39 (p. 148). Ode, signée M [Motin] :
0 qu'il pleuvoit ce jour-là...
(Recueil des plus beaux vers..., Paris, 1627, p. 787).
40 (p. 150). « Hymne », par Motin :
Soit l'ignorance ou la malice...
(Le Cabinet satyrique, Paris, 1618, p. 1).
41 (p. 159). Pièce signée R [Régnier] :
Par charité, fille trop grasse...
Signée « Motin » dans le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale. — Par-
nasse satyrique du sieur Théophile, 1660, p. 207.
42 (p. 162). Ode, signée R :
Je peins une barbe peignée...
Se trouve aussi, non signée, dans le ms. 884 de la Bibliothèque nationale.
43 (p. 164). Pièce signée Bertelot :
Aussi contant ses bons offices...
POESIE FRANÇAISE. 197
44 (p. 166). Ode, signée B [Bertelot] :
Sortez du creux d'enfer, mégère...
Publiée sous le nom de Sigognes dans le Cabinet satyrique, 1618, p. 383.
Donnée aussi à Sigognes par le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale.
Les pages 178 à 185 ont été enlevées avant que le volume ne fût relié; les
pièces qui les occupaient sont portées sur la table alphabétique : « Le Gaude-
michy des fdles », de Sigognes (Cabinet satirique, 1666, I, 48) et la « Satyre
contre l'avarice d'une dame », par Motin (Cabinet satirique, 1666, I, 165); les
quatre dernières strophes de cette seconde pièce occupent la page 186 de
notre recueil (n° 45).
46 (p. 187). Ode, signée S [Sigognes] :
Ce n'est poinct des galans de France...
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 539).
46 bis (p. 193). Trois vers :
Cette vieille et noire corneille...
Ce sont les trois premiers vers d'une ode de Sigognes publiée dans Le Ca-
binet satyrique, 1618, p. 510 (signée Régnier dans le ms. fr. 884 de la Bibho-
thèquc nationale). Les pages 194 à 199, qui contenaient la suite de cette
pièce, ont été enlevées avant que le volume ne fût relié; plus tard Sully fit
recopier le poème à la fin du volume (voir plus loin, n° 175).
47 (p. 200). Satire de Régnier, dont les dix premiers vers ont disparu
avec la page 199. Cette pièce, intitulée « Louanges de Macette », a été
publiée (avec variantes) en 1652 d'abord, et successivement dans les autres
éditions des œuvres de Régnier. L'éditeur de 1789 et, après lui, M. Viollet-
le-Duc (1853) avancent qu'elle n'est point de Régnier et qu'on l'a insérée
dans le recueil de ses oeuvres à cause de la ressemblance avec sa XIIl" satire,
dont la fameuse Macette est l'héroïne ; cependant cette pièce fut, à l'origine,
attribuée à Régnier, puisqu'elle figure sous son nom dans notre recueil.
48 (p. 203). « Ode inventée des vers itahens de Marino », signée B [Ber-
telot] :
Quand le soleil luisant soubs leau. .
49 (p. 209). Pièce signée S [Sigognes] :
198 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Ne voiray-je jamais l'olivastre Perrette...
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 328).
50 (p. 219). Ode, non signée. [Par Sigognes] :
Je pensois la nuict en dormant...
(Cabinet satiriqm, 1666, I, 250).
51 (p. 223). Ode, signée M [Motin] :
Puisque le cordage est deffaict...
(Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 611. — Cabinet satiriqm, 1666, II, 163).
52 (p. 224). Ode, signée S [Sigognes] :
Pourceau le plus cher d'Épicure...
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 180).
53 (p. 227). Ode, signée B [Bertelot] :
Et quoy. Madame Frédégonde...
(Publiée sous le nom de Motin dans Le Cabinet satyrique, 1618, p. 643).
54 (p. 231). Stances, par Motin :
Quel horrible démon vous a l'âme tentée...
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 249).
Les chiffres 236-239 ont été sautés dans la pagination.
55 (p. 240). Stances, par Motin :
Serez-vous désormais à ma plainte rebelle...
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 49).
56 (p. 242). Stances, non signées :
Soudain que j'eus l'honneur de vostre cognoissance...
Insérées, sans nom d'auteur, dans Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 566,
mais attribuées à Motin par Le Cabinet satirique, 1666, I, 195.
57 (p. 248). Stances, non signées :
Pleurs de sang distillant de ma plaie amoureuse...
Insérées dès 1607, mais anonymes, dans le Parnasse français ; réimprimées
sous le nom de Motin dans les Délices de la poésie françoyse, 1615, p. 612.
58 (p. 250). « Apocalipse » :
La peur de l'advenir dont le soucy me picque...
POÉSIE FRANÇAISE. d99
Une autre pièce intitulée « Apocalipse », réplique ou parodie de celle-ci,
se trouve dans le ms. fr. 884 de la Bibliothèque nationale :
J'ay peur de l'advenir, car les terreurs paniques...
59-60 (pp. 255-237). Stances, signées M :
Larmes de vif argent qui baignez son visage...
Quelle chaisne d'aimant, quelle puissante loy...
61-62 (pp. 259-263). Stances, non signées :
Geste beste qui porte au front deux diadèmes...
Faut-il donc, cher esprict, long sujectde mes plaintes...
63 (p. 265). Stances, signées M [Malherbe] :
Si des maux renaissans avec ma patience...
{Œuvres de Malherbe, édition Lalanne, 1862, I, 2).
64 (p. 267). Stances, signées M [Motinj :
Puissante acoustumance à qui rien ne résiste...
(L« Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 551).
65 (p. 268). Stances, signées M :
Au milieu des ennuictz dont mon âme est la proie...
66-70 (pp. 270-277). Stances, non signées :
Beautez, vous croiez trop à ceste fleur première...
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, Paris, 1609, p. 512).
Que l'amour est soudain et ses effectz divers...
Le prince après sa mort perd le nom de guerrier...
Forcé de m'esloigner du lieu de mes amours...
Si cela qui vous donne et vie et mouvement...
71 (p. 280). Stances, signées M :
Qu'on me cache le ciel de vostre beau visage...
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 56).
72 (p. 281). Stances, par Motin :
De quoy sert à mes yeux le retour de l'aurore...
(Nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps, Paris, 1609, p. 230).
73 (p. 284). Stances, signées M :
Tant de brûlans espritz parmy l'air espanduz...
200
CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
74 (p. 286). Stances, non signées :
De m'esloigner de vous si vous avez envie...
75 (p. 291). « Plainte )),par Régnier :
En quel obscur séjour le ciel m'a-t-il réduict...
Publiée dès 1611 dans le Temple d' A poil 07i. —Édition VioUet-le-Duc, 1853,
p. 277.
76 (p. 300). Élégie, par Régnier :
Que fault-il que je face, esloigué de secours...
77 (p. 306). Élégie, par Régnier :
Comment est-il possible, ô Dieu, que ce soit elle...
78 (p. 308). Élégie, non signée :
Beaux yeux qui fûtes faictz pour la gloire et l'honneur...
79-82 (pp. 313-316). Sonnets de Malherbe :
Destins, je le congnois, vous avez arresté...
Beaux et grands bastimens d'éternelle structure...
Il n'est rien de si beau que ma Caliste est belle...
C'est faict, belle Caliste, il n'y fault plus penser...
Publiés par Lalanne dans son édition des œuvres de Malherbe.
83 (p. 317). Sonnet, par Sigognes :
Ce corps deffiguré, basti d'os et de nerfs...
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 371).
84 (p. 318). Sonnet, par Sigognes :
Elle a beaucoup de l'air d'une vieille marmote...
(Le Cabinet satyrique, 1618, p. 37).
85-88 (pp. 319-322). Sonnets, non signés :
Ce ne sont que des nerfs, des peaux, des os, du piastre...
Ce manteau de damas à grande figure platte...
Elle ne pèse pas une aulne de dentelle...
Est-il pas bien joly, ce page de littière...
Ces quatre sonnets sont attribués à Sigognes par le ms. fr. 884 de la Bibho-
thèque nationale. Le second et le troisième se trouvent dans le Parnasse saly-
riqm du sieur Théophile, Paris, 1660, pp. 202-203, mais sans nom d'auteur.
POÉSIE FRANÇAISE. 201
89-90 (pp. 323-324). Sonnets, non signés :
Petit rat de Brézil, qui vous a botiné...
Que le masque est chétif que cette dame porte...
Publiés SOUS le nom de Sigognes dans Le Cabinet satyriqtie, Paris, 1618,
pp. 416 et 616.
91 (p. 325). Sonnet, non signé. [Par Sigognes] :
Margot, en vous peignant je vous pince sans rire...
(Cabinet satirique, 1666, I, 257.)
92-93 (pp. 326-327). Sonnets, non signés :
Lassé d'amour et de tant de misères...
Je la baisois d'une bouche pressée...
Le f. 328-329 a été enlevé ; il contenait deux sonnets commençant par ces
mots :
Après tant de baisers...
Amour, ces jours...
94 (p. 330). Sonnet, non signé :
Vous estes à Paris et nous sommes icy
Dedans Fontainebleau, lieu de sable et de boue...
95-98 (pp. 331-334). Sonnets, non signés :
Je ne vous puis mander des nouvelles certaines...
Lorsque, ravy d'amour, voz blondz cheveux je loue...
L'âme et l'autheur de tout, ô fertile himénée...
Typhis l'adventureux dont le brave courage...
99 et 99 bis (p. 335). « A M. Motin, sur son désir, avec la réponse de Motin
à Mademoiselle de... » :
L'amour et le destin contraires à tes veux...
100 (p. 336). Sonnet, non signé :
Si jamais un amant remply d'impatience...
(Parnasse satyriqm du sieur Théophile, 1660, p. 186).
101 (p. 337). Sonnet, non signé :
Seul dans un cabinet, je voy tomber la pluye...
102 (p. 346). « Baisers », non signés :
Baisers mille fois bien heureux...
II. 26
202 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
103 (p. 348). Pièce signée Malherbe :
Le dernier de nos jours est dessus l'orison...
(Édition Lalanne, I, 134).
104 (p. 351). « Les dieux marins aux dames » ; signé L [Lingendes] :
L'humeur de nos cœurs inconstans...
(Délices de la poésie françotjse, 1615, p. 751).
Ici l'écriture change, et nous reconnaissons dans le reste du recueil dix
mains différentes, parmi lesquelles celle de Sully.
105 (p. 356). Madrigal, signé M"" [Malherbe] :
Ma Crisante, avecq ma foy...
106 (p. 357). Stances, signées L [Lingendes] :
Que sert-il que je me défende...
107 (p. 359). « Les vieilles bourgeoises de la ville aux dieux marins »;
signé M :
Je fusmes d'autrefois pucelles...
108 (p. 361). « Les chevaliers constans aux dieux marins, cartel » (en
prose, non signé).
109 (p. 363). « Les chevaliers constans au Roy » ; signé N [Nervèze] :
Que nous puissions croire des dieux...
HO (p. 365). « Les chevaliers constans à la Royne » ; signé N [Nervèze] :
Encor que les vertus, d'une commune voix...
111 (p. 366). « Les chevahers constans aux dames » ; signé N [Nervèze] :
L'honneur de vos beautez et nostre propre gloire...
(Recmil de divers Cartels du s' de Nervèze, Paris, Toussaint de Bray, 1609,
in-8%p. 15).
112 (p. 367). « Cartel des chevaliers aux pucelles », signé S. D. M. :
Parvenus à l'abry des palmes...
113 (p. 369). « Aux dames » ; signé M :
Le beau désir de la course et du pris...
114 (p. 370). « Les Argonautes aux belles de la France, cartel » :
Grands déitez, cœlestes âmes...
POÉSIE FRANÇAISE. 203
115 (p. 373). « Cartel de las donzellas espannolas » (en prose).
116 (p. 374). « Les chevaliers françois au Roy, stances », signées N [Ner-
vèze] :
Grand roy, si nos honneurs, enfans de vos victoires...
117 (p. 375). « Les chevaliers françois à la Royne, stances », signées N
[Nervèze] :
Miracle de nos jours, ornement de nos lys...
118 (p. 376). « Les chevahers françois à la royne Marguerite, stances »,
signées N [Nervèze] :
Il faut bien que les dieux donnent à la naissance...
119 (p. 377). « Response des chevaliers françois au cartel des chevahers
aux pucelles » (en prose, signé N [Nervèze]).
120 (p. 378). « Les vieilles bourgeoises de Paris aux dieux marins »;
signé M :
Les ondes pures de la mer...
121 (p. 380). « Cartel pour les chevalhers fidelles » :
Dieux à qui les ventz et l'orage...
Publié sous le nom de Motin dans les Délices de la poésie françoyse, 1615,
p. 642.
122 (p. 382). Pièce signée M :
Qui n'eust creu sa bouche et ses yeux...
123 (p. 385). Pièce signée N [Nervèze] :
Que j'estime peu les espritz...
124 (p. 388). « Pour une absence » ; signé M"" [Malherbe] :
Complices de ma servitude...
(Édition Lalanne, 1862, I, 174).
125 (p. 392). « Le maistre à danser », quatrain non signé :
Je donne la grâce divine...
126 (p. 393). « Cartel pour le ballet des balletz », signé M :
Sans aller voir si le ciel danse...
127 (p. 395). « Aux dames » ; signé N [Nervèze] :
Belles de qui les doux appas...
204 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
128 (p. 397). « Pour les paysans aux dames » ; signé M :
Ainsi que nature nous montre...
129 (p. 399). « Stances aux dames », non signées :
Belles qui de vos yeux eslancés mille fiâmes...
130 (p. 403). « Pour le ballet de la Reine. La Renommée au Roy » ; signé
M"" [Malherbe] :
Pleine de langues et de voix...
(Édition Lalanne, 1862,1, 146).
131 (p. 407). « Ballet de la Reine. Récit de la Driade »; signé L [Lin-
gendes ?] :
Ces nimfes pleines de mespris...
132 (p. 410). « Vers pour la chaisne du mesme ballet » ; signé L :
Nos esprictz libres et contens...
Les trois pièces précédentes forment le Rectieil des vers du balet de la Reyne
(Paris, Toussaint de Bray, 1609, in-8° de 11 pp.). Ce ballet fut dansé le
31 janvier 1609.
133 (p. 412). Pièce signée N [Nervèze] :
Quiconque ennemy des lauriers...
134 (p. 414). Pièce signée R :
Dictes, messieurs les courtisans. .
135 (p. 416). « Défy de Rodomont retourné des enfers » ; signé A :
Grand monarque françoys qui fay trembler la terre...
136 (p. 421). « Pour le ballet des Mores » :
Ces Mores vagabonds vont d'une double flamme...
Pièce anonyme, publiée dans le Parnasse satyrique du sieur Théophile, 1660,
p. 276.
137 (p. 422). « Pour le ballet des sotisses d'amour » ; non signé :
Mais d'où vient cela, belles dames...
(Parnasse satyrique du sieur Théophile, 1660, p. 275).
138 (p. 423). « Dialogue. L'amant et l'amour » ; signé N [Nervèze] :
Amour qui me tiens dans tes chesnes...
POÉSIE FRANÇAISE. 205
139 (p. 425). « Pour le ballet de Madame habillée en Diane et présentant
l'amour prisonnier » :
A la fin tant d'amantz, dont les âmes blessées...
Inachevé. Fragment (deux strophes sur neuf) d'une pièce composée par
Malherbe en 1609 (édition Lalanne, 1862, I, 149).
140 (p. 427). Chanson, signée M""" [Malherbe] :
C'est faussement qu'on estime...
(Édition Lalanne, 1862, I, 306).
141 (p. 429). « Dialogue amoureux. L'amant et l'amour » ; signé N [Ner-
vèze] :
A qui dois-je adresser ma plainte...
142 (p. 431). Pièce signée G :
Le premier jour que je vy. . .
143 (p. 433). Pièce signée N [Nervèze] :
Sy le lien qui m'importune...
{Parnasse satyrique du sieur Théophile, 1660, p. 283).
144 (p. 435). Pièce signée D :
Désertz tesmoings de mes pensées...
145 (p. 437). Chanson, signée D :
Belle qui m'avés blessé d'un traict si doux...
146 (p. 438). « Cartel du feu », signé S. D. M. :
Sur le sépulcre de la guerre...
147 (p. 442). Sonnet, signé M"" [Malherbe] :
Que l'honneur de mon prince est cher aux destinées...
(Édition Lalanne, 1862, I, 172).
148 (p. 443). « Villanelle », signée S. D. M. :
Je puis doncq tenir encore...
149 (p. 445). Pièce non signée :
Soleil, le seul object des plaisirs de ma vie...
150 (p. 447). Chanson, signée M"" [Malherbe] :
Revenez, mes plaisirs; ma dame est revenue...
206 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Composée pour le roi, lors d'un retour de la princesse de Condé à la cour,
1609. (Édition Lalanne, I, 156).
151 (p. 449). « Sur les pourtraictz de Mesdamoiselles Anne et Pierre-
Hipolite-Anne de Meleun » ; signé S. D. M. :
Pourtraictz où l'art de la peinture...
152 (p. 452). Pièce signée Des Yveteaux (Nicolas Vauquelin) :
Nimphes, vous faictes tant les braves...
Ne se trouve pas dans l'édition des Œuvres poétiques de Vauquelin des Yve-
teaux donnée en 1854 par M. Blanchemain.
153 (p. 455). Pièce signée S. D. M. :
Après avoir tousjours vescii...
154 (p. 459). « Aux dames » ; signé N [Nervèze] :
Nous portons des furons, Mesdames...
155 (p. 461). « Le grand veneur conduisant douze chasseurs »; signé La
Picardière (Pierre Forget, s' de) :
Ombres de ces foretz obscures...
156 (p. 465). « Les fureteurs à la Reyne » ; signé S. D. M. :
Nous qui chassons l'enfant œslé...
157 (p. 466). « Les fureteurs aux dames » ; signé S. D. M. :
Ce faux garçon qui nous travaille...
{Le Cabinet satyrique, 1618, p. 295, non signé).
158 (p. 469). Pièce signée Malherbe :
Donc ceste merveille des cieux...
(Édition Lalanne, I, 166).
159 (p. 472). Pièce non signée :
Je n'ay bouche ni langue, et sy parle à toute heure... ?
160 (p. 475). « Érandre à la belle Amarille sur l'aproche de sa demeure » ; }
non signé : 1
Sauvé de l'ire de Neptune... l
-î
161 (p. 479). Stances, non signées : i
4
Que le traict feut puissant qui me blessa le cœur... '
POÉSIE FRANÇAISE. 207
(Le Cabinet des Muses, Rouen, 1619, p. 483, signé L. R.).
162 (p. 482). « Pour Alcandre » ; non signé. [Par Malherbe, 1609] :
Quelque ennuy donc qu'en ceste absence...
(Édition Lalanne, I, 151).
163 (p. 484). Stances, non signées :
Oronte un jour tout attristé...
164 (p. 487). Stances, non signées :
Soleil, arreste ton voyage...
Ces deux pièces, du même style que la précédente =et traitant le même
sujet, sont écrites aussi de la même main et pourraient être de Malherbe.
163 (p. 489). « Pour Alcandre » ; non signé. [Par Malherbe] :
Que d'espines, amour, accompagnent tes roses...
(Édition Lalanne, I, 158).
166 (p. 493). « Le chevalier Polémanthe aux dames » ; non signé :
Belles, jugez la différence...
167 (p. 494). M Le chevalier Polémanthe au Roy » ; non signé :
Grand roy dont les effaits, miracles des mortels...
Les deux pièces précédentes (166-167) font partie du Recueil des masqua-
rades et jeu de prix à la course du Sarazin, faits ce Karesme prenant, en la présence
de Sa Majesté, à Paris (février 1607). Paris, Guillaume Marette, 1607, in-8°.
168 (p. 495). « El cavallero Polémanthe al principe Floriodante » (en
prose, non signé).
169 (p. 496). « Les hibous aux dames » ; non signé :
Grands astres du monde où nous sommes...
170 (p. 498). « Les hibous aux dames » ; non signé :
Nous sommes l'effroy des mortels...
171 (p. 500). « Pour les chahuans » ; non signé :
Les chahuans aux heures sombres...
172 (p. 501). « D'une dame qui se fàchoit que d'autres s'aloient baigner » ;
non signé :
Je hay les discours malplaisans..-
208 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
173 (p. 502). « Réponse » (à la pièce précédente) :
Je laisse vivre les fâcheux. . .
174 (p. 504). Stances, signées S [Sigognes] :
Cheveus de couleur de bécasse...
175 (p. 505). Pièce signée Sigognes :
Caste vieille et noire corneille...
(voir plus haut, n° 46 bis).
Toutes les pièces qui précèdent sont antérieures à la mort de Henri IV et
figurent sur la table alphabétique placée en tête du manuscrit; mais on n'y
trouve pas les six pièces suivantes, transcrites postérieurement à la suite du
recueil, alors que le volume était sans doute déjà relié :
176 (p. 510). « Pasquin » :
Pasquil, sy tu n'as plus à Rome de quoy rire...
Satire politique dirigée contre le maréchal d'Ancre et imprimée sous le
titre /'ay veu catuveu (sic), (s. 1.) mdcxvi, in-8° de 8 pp. Cette pièce se trouve
aussi dans le ms. fr. 2340 de la Bibliothèque nationale et dans les recueils de
Conrart conservés à la hibliotlièque de l'Arsenal.
177 (p. 520). Élégie, non signée :
Olympe, de mon cœur la plus douce pensée...
178 (p. 523). « L'Ambigu de Bautru sur le jeune Perron » :
Sortez d'avecques moy, résoluz platoniques...
L'abbé Goujet (Bibliothèque franroise, XVII, 114) cite cette satire de Guillaume
Bautru, comte de Serrant, dirigée contre Jean du Perron, frère du cardinal
et son successeur dans l'archevêché de Sens (1618).
179-180 (pp. 531 à 542). « Deux satyres de Théophile » :
Qui que tu sois, de grâce escoutte ma satire...
Cognois-tu ce fascheux qui contre la fortune...
Ces deux pièces figurent dans les œuvres imprimées de Théophile de Yiau
(satires I et II).
181 (p. 543). Sonnet, non signé:
Mon ami, mon enfant, c'est ce que je veux dire...
POÉSIE FRANÇAISE. 209
Ce sonnet se trouve dans le ms. 4123 de l'Arsenal, sous le titre suivant :
« Sonnet dans lequel est imité le langage de Madame d'Antragues, Marie
Touchet, fait au temps que Mademoiselle d'Antragues, sa fdle, avoit procès
au parlement de Rouen contre M. de Bassompierre ».
Collection de Condé.
535
N° 1495. Vascosan (Simon de) : « Sermon faict par le Révérend Père
EsTiENNE Binet, Jésuitc, à Paris, enl'églize Saint-Loys, le 26° jour de décem-
bre 1610 » (paraphrase en vers français).
In-4», mar. rouge, fil., tr. dor. (Koehler). — Vélin, XVU' siècle, 24 ff., initiales ornées,
fleurs peintes.
Le titre se lit en lettres d'or au recto du premier feuillet. 11 est accompagné
dune palme encadrée dans les lettres S. E. (Simon, Etienne), d'une pensée,
d'une grenade et d'un écu d'azur au chevron d'or, deux étoiles en chef et
une pensée en pointe; ces emblèmes sont répétés à toutes les pages. Au
verso, « Sonnet à l'auteur », signé A. L. T. P.
Le sermon présenté sous cette forme singulière est divisé en 130 strophes,
de 4 vers chacune. La dernière est suivie de ces quatre vers :
A Vascosan Binet fournit ces sainctes fleurs
Composant ce bouquet en guize de coronne,
Qui du premier martyr vous fit voir les valeurs
Dont Etienne en l'Église entre les saincts rayonne.
Par Mons' de Vascozan.
Sur un feuillet de garde ont été ajoutés quelques vers latins adressés en
1641 à Simon de Vascosan, « tune a viginti octo annis in suprema curia
Parisiensi procuratori », par « Bonnadventura Mezolius, pulchriorum figu-
rarum compositor, anno suae mortis 1641 ».
Bibliothèque Cigongne.
536
^''' 1462. « Chatarina Canters. Nil sine Deo. Anno 1611 ».
II. 27
210 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
111-4" oblong, mar. rouge jans., tr. dor. (Koehler). — Vélin (2 ff.) et papier (iO ff.),
lettres noir et or. Hollandais
Album formé pour ou par Catharina Canters, dont les armes sont peintes
au verso du premier feuillet et entourées de trois devises en hollandais. Le
titre ci-dessus se lit au second feuillet; il est écrit en lettres d'or dans un
cartouche. Des miniatures décorent les fî. 3, 4, 7, 10 et 12; la dernière
représente un vieillard caressant une jeune femme ; au-dessus, on lit ces
mots : Amore fa molto, il dinari fa tut y.
Recueil de poésies françaises; quelques pièces sont en hollandais. Les
poésies françaises, très médiocres, paraissent bien être l'œuvre d'un
étranger.
Bibliothèque Cigongne, n» 932.
587
N" 1629. CouRTOT : « La Vie de sainct Denis, apostre de la France,
FAICTE EN vers FRANÇOIS, DÉDIÉE A LA ReINE, MÈRE DU ROY, PAR MaDAME
l'abesse de Montmartre. Composée par M. P. Courtot, advocat au Parlement,
en 1629 ».
In-4°, rel. en soie violette brodée d'or fin; fleurs et ornements en soie de couleur;
chiffre MA en perles fines; couronne royale et fleurs de lys. — Vélin, XVIl«siècle, 33 ff.,
encadrés de filets or et bleu; les trois derniers blancs.
F. 1 v°, armes de Marie de Médicis. — F. 2 r°, titre avec miniature très
fine (.saint Denis portant sa tête), fleurs et ornements. — F. 3, dédicace
adressée « à la Reyne mère du Roy » par A. H. de Boauvilliers, abbesse de
Montmartre. — F. 5, ode à la Reine. — F. 9 à la fin, poème sur la vie de
saint Denis.
Collections Galitzin et Perkins. Vente à Bruxelles, avril 1880.
538
N° 535. Recueil de poésies.
In-f», papier, XVII» siècle, 140 ff. écrits et plusieurs blancs, reliure en vélin blanc.
Recueil formé de 1637 à 1645 pour Pierre des Noyers, secrétaire de Marie
POÉSIE FRANÇAISE. 2H
de Gonzague, future reine de Pologne. Un grand nombre de pièces sont de
la main de Des Noyers lui-même. De vingt à trente ans plus tard, celui-ci
reprit le volume pour ajouter une vingtaine de pièces, et compléta le recueil,
qui se trouve ainsi composé :
1 (f. 1). « Le Temple de la mort, pour Madame de La Meilleraye », par
Habert (Philippe) :
Soubz ces climats glacés où le flambeau du monde...
Composé à l'occasion de la mort de Marie de Ruzé d'Effiat, première
femme du maréchal de La Meilleraie, morte en 1633, ce poème fut pubhé à
Paris en 1637, puis inséré en 1652, sans nom d'auteur, dans le Recueil de
diverses poésies des plus célèbres authenrs de ce temps (Leyde, I, 73). Philippe
Habert, officier d'artillerie, tué en 1637, futun des fondateurs de l'Académie
française, comme son frère Germain, abbé de Gérisy, et son cousin Henri-
Louis Habert de Montmort.
2 (f. 5). « Élégie faite au nom de Madame la princesse de Conty sur la
prison de Monsieur le maréchal de Bassompierre, par le sieur de Malleville » :
Quand Armide eut apprins qu'un funeste séjour...
(Poésies du sieur de Malleville, Paris, 1649, p. 197).
3 (f. 15). « Tombeau de la petite Marine, naine de la Reyne mère » :
Ci gist dont le teint estoit jaune...
4 (f. 16). « Sonnet de Monsieur de Saint-Pavin » (Denis Sanguin de) :
La fortune qui me maltraite...
(Œuvres de Saint-Pavin, 1759, p. 14).
5 (f. 17). « Sonnet du mesme » :
Sans ressource à ce coup le malheur me terrasse...
(Œuvres de Saint-Pavin, 1759, p. 15).
6(f. 17). « Élégie » :
Vante toy désormais d'aymer fldellement...
Insérée dans les Poésies choisies (recueil de Sercy, seconde partie, 1662)
avec la signature Se. Est-ce Scudéry? Scarron? La pièce ne figure pas dans
2d2 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
les éditions de leurs œuvres. On la trouve, aussi sans nom d'auteur, dans les
recueils de Conrart conservés à la bibliothèque de l'Arsenal.
7 (f. 18). « Stances, par le sieur Voiture » ;.
l'hilis, je suis dessoubz vos loix...
{Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 31).
8 (f. 19). « Élégie par le sieur de Cerizay » :
Belle Doris, adorable merveille...
L'attribution à Serizay est-elle une erreur du scribe? La pièce fait partie
des œuvres de Voiture, édition de 1676, poésies, p. 7.
9 (f. 23). « Élégie par le sieur Voiture » :
Bélize, je sçay bien que le ciel favorable...
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 3, variantes; les 10 derniers vers de
l'imprimé ne se retrouvent pas ici).
10 (f. 24). « Sur la mort de Monsieur de Montmorency, sonnet » :
Quand le cœur le plus brave et le plus magnanime...
H (f. 25). « A la louange de la vertu, stances » :
La beauté d'une fille est un don précieux...
12 (f. 25). « La Pétarrade aux rondeaux, par le sieur de Saint-Amand » :
Double homonyme, et vous fine équivoque...
{Œuvres de Saint- A niant, édition Livet, Paris, Jannet, 1855, I, 316).
13 (f. 26). « Un marquis prisonnier à la Bastille, pensant voir une belle
dame au travers d'une grille, n'y trouva quun fantosme vestu en Égiptienne,
qui tenoit un papier où estoient ces vers. Stances » :
Cavalier que la Parque joue...
Inséré dans les Poésies choisies, recueil de Sercy, première partie, 1660,
p. 240, avec la signature C [Charleval] (1). Poésies de Charleval, 1759, p. 18.
14 (f. 28). « Responce » :
Vostre urgande au front favorable. .
15 (f. 29). « Portraict de Voiture » :
(1) .Jean-Louis Faucon de Ris, seigneur do Charleval.
POÉSIE FRANÇAISE. 213
Je voudrois bien rimer en turc...
16 (f. 29). « Pour le roy de Suède, sonnet » [par Benserade] :
Les temples où jadis ceste illustre merveille...
{Œuvres de Benserade, Paris, Ch. de Sercy, 1697, I, 354).
17 (f. 30). « Les Amours du prince d'Ethiopie et de la dame Saulnier,
par le s' Tristan » [L'IIermite] :
Belle et charmante Lancerdin...
18 (f. 32). Chanson en forme de dialogue », [par MallevilleJ :
N'estimer rien que vostre peine...
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 72).
19 (f. 32). « Sur la vanité du monde, par le sieur de Malleville, stances » :
Daphnis dont l'univers admire la sagesse...
(Poésies de Malleville, 1649, p. 55).
20 (f. 35). « La Guirlande de Julie, contenant plusieurs madrigals et
épigrammes ».
C'est en 1641 que Charles de Sainte-Maure, marquis de Montausier, offrit
à Julie d'Angennes, qu'il devait épouser quatre ans plus tard, le fameux
manuscrit de la Guirlande de Julie, écrit et peint par Jarry, et composé de
62 madrigaux. Dix seulement figurent dans notre volume ; quelques-uns
présentent d'importantes variantes avec le texte connu; nous trouvons en
outre quatre madrigaux inédits, qui furent sans doute écartés de la rédaction
définitive. Il est donc probable que nous avons ici la première pensée de ce
recueil célèbre :
a) . « Le Narcisse » [par Montausier] :
Je consacre, Julie, un narcisse à ta gloire...
b). « Autre » [par Montausier] :
Je suis ce narcisse fameux...
c). « Autre » (inédit) :
Lorsque la nymphe Écho fut réduitte en servage.,.
d). « Autre » (inédit) :
Qu'amour se pleut en mon malheur
214 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
e). « Autre » [par Habert de Cérisy] :
Quand je voy vos beaux yeux si brillans et si doux. .
/). « La Couronne impériale » [par Malleville] :
Bien que de la rose et du lys...
g). « La Violette » [par Desmare ts] :
Franche d'ambition, je me cache sous l'herbe...
h). « Autre » [par Malleville] :
De tant de fleurs par qui la France...
i). « La Pensée » [par Colleté t] :
Vous qui suivez l'amour dont le feu vous esgare...
j). « Les Soucys et les Pensées » [par Malleville] :
Lorsque pressé de mon debvoir...
k). « La Fleur de grenade » [par Conrart] :
Dans l'empire fameux de Flore et de Pomone...
/). « La Tulipe » [par Godeau] :
Je fus un berger autrefois...
m). « Madrigal » (inédit) :
Belle Julie, on me demande...
n). « La Fleur de Dorize » (stances) : ■
Dorise, tout le monde admire...
Ces stances, qui ne figurent pas dans le texte connu de la Guirlande de
Julie, ont été insérées dans les Poésies choisies, recueil de Sercy, quatrième
partie, 1661, p. 83.
La Guirlande de Julie a été publiée par Didot en 1784, et réimprimée
en 1826 par Delangle dans la « Collection des petits classiques françois ».
21 (f. 38 j. « Épitaphe du sieur de Voiture » :
Cy gist un petit garçonnet...
22 (f. 38). « Épitaphe du prince d'Ethiopie » [par Desmarets] :
Ci gist du roy d'Étiopie...
23 (f. 38). « Épitaphe de Monmor le Grec » :
POÉSIE FRANÇAISE. 213
Soubs cette calaque noire...
24 (f. 38). « Vers de Benserade sur une femme qui a le visage d'une
truye x :
Mariez moy si vous pouvez...
Cette pièce ne se trouve pas dans l'édition des œuvres de Benserade donnée
en 1697.
25 (f. 39). « Tombeau de Monsieur le duc de Weimar » :
Après que cent exploits d'immortelle mémoire...
26 (f. 40). « Tombeau du duc de Weimar, par Adam [Billaut], maistre
menuisier à Nevers ; sonnet » :
Ce prince, dont le cœur plus grand que l'univers...
(Les Chevilles de M' Adam, seconde édition, Rouen, 1654, p. 54).
27 (f. 40). « Per le soccorze dato a Casale dall'Ecc"" Sig. comte d'Arcourt,
générale di Sua Maesta Cristi"" in Italia; sonneto d'incerto » :
Liberata al gran vopo erga Casale...
28 (f. 41). « Sur la maladie de Mad"" de Rohan » [par Cotin] :
Je ne sçay quel astre envieux...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, seconde partie, 1662, p. 194).
29 (f. 41). « A Mad"' de Rohan sur sa maladie » [par Cotin] :
Belle Olimpe, reprend courage...
(Recueil de Sercy, seconde partie, p. 195).
30 (f. 42). « A Mons' de La Meilleraye sur son voyage aux eaux de
Bourbon après la prise d'Arras, par Adam Billaut, menuisier ; sonnet » :
Quel prodige veux-tu nous montrer de nouveau...
(Les Chevilles de M' Adam, seconde édition, Rouen, 1654, p. 53).
31 (f. 42). « Pour Mad"* de Bouy, par Adam Billaut; sonnet » :
Enfin je suis contraint de céder à tes charmes...
(Les Chevilles de M' Adam, 1654, p. 152).
32 (f. 42). « Pour Mad"' de Bouy, par Adam Billaut; sonnet » (inédit) :
Quoy, tu n'es plus sensible à ma juste douleur...
33 (f. 42). « Sur un adieu à la mesme, sonnet » [par Adam Billaut] :
216 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Aminte, ma raison a perdu son usage...
(Les Chevilles de M' Adam, 1654, p. 151).
34 (f. 43). « A Philis, par Voiture, sonnet » :
Des portes du matin l'amante de Céphale...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 37).
35 (f. 43). « Sur le mesme subject, par Mallcville, sonnet » :
Le silence régnoit sur la terre et sur l'onde...
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 29).
36 (f. 43). « A Mad"' du Mé sur la mort de son père et de son frère,
par Gombault; sonnet » :
D'un cher père une fille honore la mémoire...
(Poésies de Gombaiild, Paris, 1646, p. 196 : « Sur la mort de Messieurs Du
Metz père et fils »).
37 (f. 43). Deux quatrains en latin.
38 (f. 44). « Vers d'Adam [Billaut] le menuisier pour Mons' de Guise » :
Prodige de constance et de fidélité...
(Les Chevilles de M" Adam, 1654, p. 245. Importantes variantes; les deux
derniers vers ne se trouvent pas dans lïmprimé, qui en contient 18 de
plus.)
Puis viennent un grand nombre de pièces sur la mort de Richelieu (1642),
toutes de la main de Pierre des Noyers. La plupart ont été insérées plus tard
dans l'ouvrage suivant : Le Tableau de la vie et du gouvernement de Messieurs les
cardinaux Richelieu et Mazarin et de Monsieur Colbert... Cologne, Pierre Mar-
teau, 1694.
39 (f. 45). « Sur la mort de Monsieur le cardinal de Richelieu, sonnet » :
Un ministre d'Estat par des raisons subtilles...
40. « Épigramme » :
Pépin, Capet et du Plessis...
41 (f. 46). « Sur la mort de Monsieur le cardinal de Richelieu, par
Mons' Desmare ts, sonnet » :
Sy tu pouvois, Armand, hors du plomb qui t'enserre...
POÉSIE FRANÇAISE. 217
42. « Centurie sur cette mort » :
Quand le neufvième enfant du père qui en a douze...
43. « Epitaphc » :
Vixit in bello...
44. « Épigramme sur la mort de Mons' le card' de Richelieu » :
On a semé dans celte terre...
45. « Épitaphe sur le mesme subjet, par Mons' de Benserade » :
Soubs ce tombeau gist de par Dieu...
46-48 (ff. 46-47). « Épitaphes » :
Gy gist un grand esprit qui n'eust pitié aucune...
Hic jacet Armandus
Outil de l'œuvre des destins...
49 (f. 47). « Rondeau » :
Il est passé, il a plié bagage...
50. « Tombeau » :
Ce que j'eus de mortel repoze dans ce lieu...
51. Huitain :
On n'entend que panégirique...
52 (f. 48). « Tombeau » :
Cy gist Armand de Richelieu...
53. « Sur le Palais Cardinal, sonnet » :
Superbe bâtiment autant que maniflque...
54. « Noël » :
A la mort de ce cardinal...
55. « Sur la mort de M" de Cinq-Mars et de Thou » :
Armand, ce grand esprit, n'est pas tousjours sans tache...
56 (f. 49). « Épitaphe » :
Cy gist le plus heureux des illustres François...
57. « Tombeau » :
Richelieu, cet endroit où gît ton Éminance...
u. 28
218 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
58. « Tombeau » :
Cy gist le corps dans ce tombeau...
59. « Épitaphe par Mons' Carpentier » :
De mon auguste nom la grandeur souveraine...
60. « Épitaphe » :
Cy gist Armand de Richelieu..
61. La Sorbonne est heureuse et riche...
62 (f. 50). « Tombeau » :
Qui totum vivus complevit motibus orbem...
63. « Tombeau » :
Ingenio fervens, fatisque ad magna vocatus...
64. « Tombeau » :
Il est mort ce grand cardinal...
65 (f. 51). « Eminentissimi mortalium gloriosis manibus ».
66. Quand Richelieu voulut se présenter à Dieu...
67-69. « Tombeaux » :
Sous ce magnifique tombeau...
Icy gist ce grand cardinal...
Les os d'Armand et de Robert...
70. « Noël » :
Enfant qui naît en pauvre lieu...
71. « Tombeau » :
Cy gist Monsieur le cardinal...
72 (f. 52). « Joannis Armandi Plessœi Riclielii, sanctœ Romanse Ecclesiœ
cardinalis eminentissimi,... vitae sinopsis tumulo inscribenda... » .
73 (f. 54). « Complainte en forme de chanson sur la mort de Son Emi-
nance, sur le chant Chantons, peuple français » :
Chantons, peuple françois, d'une voix assurée... =,
74 (f. 55). a Lampons » (chanson) : .^
Sy tost qu'il eût fermé l'œil...
POESIE FRANÇAISE. 219
75. Cy gist Armand, ce grand génie...
76. Escoutez, messieurs de Sorbonne...
77. On ne voit point d'humains assortys de tout bien...
78 (f. 56). Icy dans cette sépulture...
79. Lucifer désira s'égaler à son Dieu...
80. J'ai vescu sans pareil, j'ay reigné sans esgal...
81. Le cardinal de Richelieu...
82 (f. 57). « Tombeau » :
Cy gist, loué soit le bon Dieu...
83. « Sur la maison de Son Éminance » :
Pauvre maison que je déplore...
84. « Sur le convoy du corps du cardinal de Richelieu » :
La France est hors des fers...
85 (f. 58). « Sur le service qu'on debvoit faire au cardinal de Richelieu à
Nostre Dame ; rondeau » :
Du nouveau saint la feste sera grande...
86. « Tombeau » :
Cy gist que personne ne pleure...
87. M Sur le convoy funèbre du cardinal de Richelieu » :
Voyant un chariot funeste. . .
88. « Épitaphc de la Reine Mère, par Chevalier, médecin à Saint-Pierre-
le-Montier » :
Le palais florentin me donna le berceau...
89 (f. 59). Celuy qui faint Son Éminance...
90. « Advis » :
Je vous donne advis, bons François..
91. « Tombeau du Père Joseph » :
Cy gist Son Éminance grise...
92. « Sur la mort du cardinal de RicheUeu laissant aux siens l'intendance
de la marine, stances » :
Le Dieu qui commande aux batz lieux...
220 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
93. Cy gist dans cet auguste lieu...
94 (f. 60). « Noëls sur le chant de Conditor » :
A la mort du duc cardinal...
95 (f. 61). « Tombeau» :
Cy gist l'autheur de tant d'imposts..
96. « Tombeau de M' de Bullion » :
Icy dessous gist Bullion...
97. « Autre » :
Icy dessous gist Bullion...
98 (f. 62). Le chapelet est deffilé...
99-101. « Tombeaux» :
Cy gist ce cardinal, vray tiran de la France..
Cy gist le corps infâme de l'abrégé des vices...
Le cardinal ne pouvoit pas...
102 (f. 63). « Procez du cardinal de Richelieu » :
Marillac et Montmorancy...
103-106. « Tombeaux » :
Icy dans cette sépulture...
Celuy qui troubla la nature...
Cy gist ce grand cardinal...
Enfin cy gist sous cette autel...
107 (f. 64). « Sonnet » :
Armand environné de splendeur et de gloire ..
108. « Advis à Madame de Combalet » :
Enfin, belle Combalet...
109 (f. 65). Sixain :
Ceux qui flattent Son Éminance...
110. Quatrain :
De fer, de feu, de sang, d'orgueil, d'ire et de rage..
H 1 . « Tombeau » :
Cy gist le prestre sans bréviaire..
POÉSIE FRANÇAISE. 221
112. Quatrain :
Mais de quoy vous estonnez-vous...
113. Stances :
Démons qui nous avez osté...
114-116 (ff. 65-66). « Tombeaux .. :
Cy dessous gist qui fut en France...
Cy gist qui gouvernoit les rois...
Cy gist le pacifique Armand...
117. « Sur la mort du cardinal de Richelieu, sonnet de Malleville » :
Impuissantes grandeurs, faibles dieux de la terre...
(Poésies de Malleville, 1649, p. IZ3. Recueil d'épitaphes, etc., Bruxelles, 1782,
I, 115).
118. Rondeau :
Il a bien fait, Armand, jusques à la mort...
119 (f. 67). Pièce en prose latine.
120. « Sur la mort du cardinal de Richelieu, par Benserade, sonnet » :
Richelieu, ce grand homme, est dans la sépulture...
121. Sonnet:
Cet orgueilleux tiran des peuples et des rois...
122 (f. 68). « Sixain, par Mons' le mareschal de Bassompierre » :
Richelieu prolonge son sort...
123. Rondeau :
Ainsy qu'on dit de la reine Gillette...
124. Hic jacet Armandus...
125. « Tombeau » :
Cy gist Richelieu le pervers...
126. « Stances » :
Pauvre duchesse d'Esguillon...
127 (f. 69). « Sonnet par Benserade » :
Richelieu, ce grand homme, est dans la sépulture...
222 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
128. « Sonnet pour responce » :
Richelieu, ce grand monstre, est dans la sépulture. .
129. Sonnet :
Tant soit peu plus crestien que ne l'estoit Tibère..,'
130. Sixain :
Peuples qui voyez Tinsolence...
131 (f. 70). Tombeau » :
Cy gist ceste grande Éminance...
.132. « Tombeau » :
Cy gist ce grand pillier d'esglise...
133 (f. 71). « Les dix commandemens à la Richelieune » :
Un seul Dieu tu adoreras, en aparance seulement...
134. Iluitain :
Des saints que l'Esglise feste...
135. Sixain :
Ouy da, la mort du cardinal...
136. « Chabotte » :
A la venue du cardinal...
137. Sixain :
Carmes, Jacobins, Cordeliers...
138 (f. 72). Huitain :
On croit faire une bonne pièce...
139. Huitain :
L'aymable mareschal sortira de prison...
140. « Rondeau pour M' de Noyers (Sublet) » :
Il a vuidé, l'homme au petit colet...
141. Autre rondeau :
Plus bas Sublet s'estoit tousjours tenu...
142 (f. 73). Rondeau :
Vous de qui la fortune est fruile comme verre...
143. Rondeau :
Très grand ministre ainsy que fut Silla...
POÉSIE FRANÇAISE. 223
144 (f. 74). « Chanson sur la mort du cardinal de Richelieu, sur le chant
de Birène, mon ainy, par M. des Meurs » :
François, rendons grâce à Dieu...
145 (f. 75). « Tombeau de Zagachrist, roy d'Ethiopie » :
F s un peu de patience...
146 (f. 76). « Sur la mort du roy d'Ethiopie » :
Lize, qui veut soir et matin...
Ces deux pièces, qui ne se rapportent pas à Richelieu, se trouvent aussi,
anonymes, dans les recueils de Conrart conservés à la bibliothèque de l'Ar-
senal.
147. Un certain qui ne se peut taire...
148 (f. 77). Quatrain en latin :
Richelii intentu lugens comœdia dixit...
149. « Sur la mort de M" de Cinq-Mars et de Thou « :
Morte pari periere duo, sed dispare causa,
Deux objects de pitié plustost que de l'envie...
150 (f. 78). « Par le président Ménard au cardinal de Richelieu » :
Par vos conseils le monde est gouverné...
Ne se trouve pas dans l'édition des œuvres de Maynard donnée à Paris
en 1646.
151 (f. 88). « La Rome ridicule de Saint-Amant » :
Il vous siet bien, monsieur le Tibre...
Composée vers 1630, la Rome ridicule a été imprimée plusieurs fois. La
première édition ne porte pas de date; la seconde est de 1643. C'est en 1643
que le poème a été transcrit dans notre recueil.
152 (f. 96). « Ad Marcum, 1644 » :
Marce, petebatur dives formosa duobus...
153 (f. 97). « Sonnet italien par ung François, à Cloris » :
Per quella deitad supremo nume...
154. « Tombeau de Copernich à Tourne » (en latin).
155. Quelques vers latins.
224 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
156 (f. 100). Pièce sans titre, en douze sixains :
Vous dont l'habit religieux...
157 (f. 102). Sonnet [par Vauquelin des Yveteaux] :
Avoir peu de parents, moins de train que de rentes...
(Œuvres poétiques de Vauquelin des Yveteaux, édition Blanchemain, Paris,
1854, p. 98).
158 (f. 103). « Chanson sur l'air de Léandre » :
L'agent Priendy sur le bord...
Qui fit la présente chanson
Il ne veut pas que l'on le sache;
C'est le seigneur du Brindujon;
Dessous ce nom le sien il cache
Le plus meschant faiseur de vers
Qui soit dans l'hostel de Nevers.
Écrit pour la princesse Marie de Gonzague avant 1645.
159(f. 106). Sonnet:
Le prince des saisons d'un superbe apareil...
160 (f. 106). « Tombeau de M' le comte de Soissons, sonnet » :
Un injuste despit dans un cœur généreux...
161. « Pour Mad"* de Bouteville, Madame de Coligny, sonnet, par
Charpy » [de Sainte-Croix (Louis)] :
Que je void de raport de vostre père à vous...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, 1660, I, 166).
162 (f. 107). « A Mademoiselle de Vandy, par La Ménardière » :
Ne vous plus voir, sy ce n'est en peinture...
Pièce de 200 vers. (Poésies de Jules de La Mesnardière, Paris, 1656, p. 49).
163 (f. 111). « Sur un songe fait par la comtesse de Fiesque, Sarrazin a
fait ces vers » :
Puisque vous m'avez demandé...
(Œuvres de Monsieur Sarasin, Paris, 1685, II, 149).
164 (f. 115). « Estraine à Mons. Esprit, [par Voiture]. Pour le hibou » :
Les hommes tous tant que vous estes...
POÉSIE FRANÇAISE. 225
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 109).
165 (f. 119). Épître à Monsieur de Coligni » [par Voiture] :
Dans les plaisirs qui vous entourent...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 100).
166 (f. 125). « Pour Tancrède » (de Rohan) :
a. Qui fuit ignotus nunc fit matre judice notus...
b. Mes oncles sont ces deux jouteurs...
c. Sont deux femmes qui ont deux petits enfants...
167 (f. 126). a A Son Éminance, sur la prise de Roses, madrigal » [par La
Ménardière] :
Princes, votre fortune est telle...
(Poésies de Jules de La Mesnardière, Paris, 1656, p. 15).
168 (f. 127). « A Mons. de La Roque, capitaine des gardes de Mons' le
duc d'Anghien, lettre » :
Tandis que vostre main s'employe...
Sur les mariages de M"" de Rohan avec M. de Chabot, de M"" de Ram-
bouillet avec M. de Montausier, et de M"" de Brissac avec Sabatier, 1645.
Cette lettre, attribuée à Scarron par un recueil manuscrit de la bijjliothèque
Leber, a été pubUée en 1862 (Paris, Auguste Aubry, pet. in-S").
169 (f. 132). « Monsieur le duc d'Orléans (Gaston) à Madame la princesse
Marie (de Gonzague), sonnet » :
Jeune divinité dont les grâces nouvelles...
170. « Sur l'air Dies irae, dies illa » :
Un pauvre amant tout langoureux...
171 (f. 133). « Pour mettre dans des Heures » :
Quant vous aurez ce livre en main...
172. « Autre » :
Vous priez la nuit et le jour...
173. « Autre » :
Vous priez pour estre exaucée...
174. « Sur l'air de Joconde » :
Pourquoy, chagrine sainteté...
II- 29
CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
175. Nonain :
Ha, que voilà de beaux enfants...
176 (f. 134). « Vers (latins) faits par M. le grand-maréchal Stanislas
Lubomirski pour la maison de Versailles » .
177. « Sur la naissance de M. le duc de Bourgogne » (quatrain) :
On voit aujourd'huy sans mistère...
178. « Sixain, par Madame de La Suze » :
Les héros de l'antiquité...
179. « Sonnet de Boileau à cause d'une comédie intitulée Lanterna di
Diogenes et l'argent pris à Cologne » :
Chimérique héritier du grand nom des Césars...
180 (f. 135). « Description des médailles que l'électeur de Brandebourg
fait faire à Dantzig » .
181 . « M. de Louvois à M. le Chancelier son père » :
Je vous devois beaucoup, mais grâces à Louis...
182. « Autre » :
Le père est pour la paix, le fils est pour la guerre...
183. « Sur le premier-président à faire » :
Le Iloy fait seul ses officiers...
184. « Chanson » [par Coulanges] :
Or sus, dites, Coulanges,
Ministre sans pareil.
Par quel dessein estrange
Quittez-vous le conseil?
Publiée dans le Recueil de chansons choisies de M. de'" [Coulanges], Paris,
1698, I, 37 : « Dialogue de M. de B*" et de M. de C*'* (Coulanges) sur ce
que ce dernier sétoit défait de la charge de maître des Requestes ».
185 (f. 136). « Sonnet en bouts rimez donnez par le Roy sur la naissance
de M' le duc de Bourgogne » :
Pour chanter deux enfants, prenons le flageolet...
186. « Sonnet en bouts rimez » :
Le voir plus révéré que ne fut le dieu Pan...
POÉSIE FRANÇAISE. 227
187 (f. 137). « Vers do Patrix au lit de la mort » :
J'ay songé, ma Philis, que d'amour consommé...
Pierre Patris écrivit ces Aers quelques jours avant sa mort, survenue
le 16 octobre 1G71.
188 (f. 138). « Acrostiche» :
J'abhorre de bon cœur les autels et la messe...
De la bibliothèque de Pierre des Noyers, léguée au prince de Condé en 1093.
539
N" 777. Recueu. de poésies.
In-4'', mar. citron, comp. et fil. dor. ; sur les plats, « Honorée de Bussy », avec le
chiffre H. B., répété sur le dos. Fort belle reliure originale. — Papier, XVII» siècle,
526fr.,dontl2ff. de table.
Album d'une femme bel-esprit, qui, Aers 1648, fit copier dans ce volume
303 pièces de vers des plus célèbres contemporains, réparties en quatre
classes : épîtres, élégies, stances, sonnets. Voiture domine, c'était le vrai
poète à la mode; après lui, Benserade et MalleA'ille tiennent la première
place; puis viennent Sarasin, Tristan L'IIermitc, l'abbé de Cérisy, son frère
Philippe Ilabert, Serisay, Lalane, Chandeville, etc; nous trouvons encore
des sonnets de Saint-Amant, Gombaud, Maynard, des stances de Gilbert,
Patris et autres, perdus dans la masse des pièces inédites. Mais l'intérêt
s'attache surtout aux pages que le scribe avait laissées blanches et qui ont
été couvertes par d'autres mains; peut-être ne serait-il pas impossible d'y
relever de précieux autographes; les treize pièces ainsi transcrites après
coup ne sont d'ailleurs ni les plus connues, niles moins curieuses du recueil;
les noms propres y fourmillent; le Grand Condé, ses amis, sa famille y jouent
le premier rôle.
Toutes les pièces sont anonymes, à l'exception de deux, dont un madrigal
adressé à M"° de Chevreuse par Marigny, le spirituel frondeur. Les imprimés
de notre cabinet ont fourni les noms de quelques poètes, et d'utiles rensei-
gnements ont été tirés de cette mine inépuisable, les recueils de Conrart,
conservés àla bibliothèque de l'Arsenal.
228 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Celle qui posséda ce charmant volume, Honorée de Bus.sy, demoiselle
d'Anjou, était renommée pour sa beauté, son esprit, et ses extravagances.
Sa première intrigue fut avec le maréchal de Brézé, qui l'avait rencon-
trée à Saumur, et qui ne put cependant lui faire accepter une proposition
de mariage. Depuis elle inspira plus d'une passion, à La Moussaye entre
autres, l'ami de Condé, le « carusamicusMusseus », mort en 1651 ; Arnauld,
le maréchal-de-camp, était de ceux qui prétendaient avoir refusé sa main.
Molière faisait grand cas de son jugement et lui hsait ses pièces ; quand V Avare
sembla être tombé : « Cela me surprend, dit-il, car une demoiselle de très
bon goût, et qui ne se trompe guère, m'avait répondu du succès ». Etre ainsi
pris pour arbitre par Molière, ce n'est pas un mince honneur, et ce mot
là vaut bien tous les éloges des adorateurs, en vers ou en prose. En relations
intimes avec les compagnons du Grand Condé, Honorée de Bussy devait être
connue du héros; peut-être lui avait-elle offert elle-même ce beau volume,
dont nous constatons la présence à l'hôtel de Condé en 1673.
Voici la liste des pièces contenues dans ce précieux recueil. Les trois
premières font partie des treize ajoutées sur les feuillets laissés en blanc :
i. « L'Art d'aymer. A Olympe », [par Gabriel Gilbert] :
Je sçay bien l'art d'aymer mon illustre maistresse...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, 1660, I, 136).
2. « A Monsieur le Duc» (d'Anguien, épître, 1644 ou 1645) :
Vous qui n'avez point de plaisir...
3. « A Mademoiselle de Bourbon et sa trouppe » (épître, avant juin 1642) :
Dessus le point qu'on vouloit vous escrire...
Suivent les Élégies, qui occupent 125 feuillets chiffrés :
1. Bélize, je sçay bien que le ciel favorable...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 1).
2. Les ombres de la nuict parmy l'air espandues...
Elégie insérée sans nom d'auteur dans le recueil de Sercy, 111,80 (Paris, 1665).
Attribuée à M. de Montplaisir par le ms. 4129 de la bibhothèque de l'Ar-
senal (1).
(1) Cette élégie, l'épître n" 36 et les stances n° 8 (voir plus loin), sont attribuées à M. de
POÉSIE FRANÇAISE. 229
3. Innocente beauté, jeune et saincte vestalle...
{Œucres de Benserade, 1697, I, 19).
4. Ne me commandez point, Iris, que je m'explique...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 16).
5. Quand pour cueillir les fruicls d'une amour éternelle...
6. Durant une saison qui n'a point de semblable...
7. Doncques la belle Iris a faussé le serment...
8. Que le soleil est lent, que sa course me dure...
Ces quatre élégies se trouvent dans l'édition des poésies de M alleville donnée
en 1649.
9. Dormez-vous, Amaranthe, ou si vostre belle âme...
{Œ acres de Benserade, 1697, I, 303).
10. Dieux, à qui me plaindray-je. et dessous quel visage...
Signée « De Cérisy » (Germain Ilabert, abbé) dans le recueil de Sercy, V,
363 (Paris, 1666).
1 1 . Bel object de mes vœux, source de mes douleurs...
12. Beauté de qui la grâce est la gloire des âmes...
Signée « De Cerizay » (Jacques de Serisay) dans le recueil de Sercy, V, 376.
13. Un peintre à qui sans doutte Appelle eust fait hommage...
Signée « Martel » dans le recueil de Sercy, V, 409.
14. Vous qui par un travail à nul autre pareil...
(Poésies de MalleviUe, 1649, p. 74).
15. Object le plus charmant qui reigne en l'univers...
Cette élégie est comprise dans les « Poésies de M. de Chandeville », insérées
dans le Recueil de diverses poésies des plus célèbres 'aiitheurs de ce temps, Leyde,
1653, 11,87.
16. 11 est vray que mes maux m'ayant fait violence..
Élégie attribuée à Marigny par lems. 4129 de l'Arsenal.
Montplaisir par le ms. 4d29 de l'Arsenal, qui donne aussitôt après des poésies de M. de Mont-
plaisir de Bruc. Le dispositif du recueil de Conrart semble désigner deux auteurs différents; il
ne peut être qucsliori de Caillavet de Montplaisir, dont les poésies (publiées en i634) ne com-
prennent pas les pièces susdites. Celles-ci ont d'ailleurs été attribuées au marquis de Montplai-
sir (René de Bruc) par Le Fèvre de Saint-Marc (édition de 1759).
230 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
17. Enfin, c'est trop tenir ma passion contrainte...
Signée C dans le recueil de Sercy, II, 311 (Paris, 1662).
18. Faittes ce qui vous reste, ennemis de ma vie...
Signée « Malleville » dans le recueil de Sercy, IV, 275 (Paris, 1661); ne se
trouve pas dans l'édition de ses poésies donnée en 1649 ; mais fait partie des
Poésies de Gomkm/d publiées en 1646, p. 48.
19. Au plus fort des chaleurs, le grand flambeau du monde...
20. Toy de qui le malheur faict la félicité...
21 . La nuict se promenoit dessus un char d'ébeine...
22. Belle Philis, adorable merveille...
Cette pièce est attribuée à Jacques de Serisay par le ms. précédent; mais
elle se trouve dans l'édition des œuvres de Voiture donnée en 1676.
23. Enfin quand ce discours me coûteroit la vie...
Élégie comprise dans les « Poésies de M. de Chandeville » insérées dans le
recueil deLeyde, 1653, II, 84.
24. Si je vous pouvois dire, adorable Climène...
25. Traîtresse, est-il donc vray que ton âme perfide...
Élégie signée D. B. [Des Barreaux?] dans le recueil de Sercy, IV, 203.
26. « Sur un bracelet de cheveux » :
Beaux trésors dont l'esclat sceut gagner ma franchise...
27 . lia I que nostre repos est de peu de durée. . .
Signée « De Cérisy » (Germain Ilabert) dans le recueil de Sercy, V, 73.
28. Ingratte, est-il donc vray que vostre cruauté...
29. Filles qui soupirez après un hyménée...
Insérée dans le recueil de Sercy, V, 383, et signée « M. le comte d'Éte-
lan » (François d'Épinay, comte d'Ételan, marquis de Saint-Luc après
la mort de son père le maréchal).
30. Celle dont les beautez devancent les années...
Attribuée à Montreuil par le ms. 4129 de l'Arsenal.
31. « Sur la mortde Mademoiselle Janneton Véron, âgée de 15 ans » :
Voicy tantost venir l'agréable saison...
POÉSIE FRANÇAISE. 231
32. A la fin j'ay l'effect de ma longue poursuite...
33. Quand du faux et du vray la courrière éternelle...
34. A quel point de folie et de témérité...
(Œuvres de Saint-Amant, édition Livct, 1855, p. 251).
35. Soudain que vos beaux yeux m'eurent mis en servage...
36. « Satire sur un méchant cheval » :
Cher amy, maintenant que la chaleur nous quitte...
Attribuée à « Terson » par le ms. 4129 de l'Arsenal.
37. « Elégie. Sortilège amoureux » :
Que depuis quelques jours j'ay l'humeur inconstante...
Attribuée à « M. deCarlincas » par le ms. 4129 de l'Arsenal.
38. Non, non, n'y pensons plus; employons mieux nos pleurs...
Insérée, anonyme, dans le recueil de Sercy, IV, 148.
39. « Pour excuser un départ forcé » :
Vante-toy désormais d'aymer fidellement...
Signée Se. dans le recueil de Sercy, il, 314. Est-ce Scudéry? Scarron? La
pièce ne figure pas dans leurs œuvres imprimées.
40. m bien, cruelle Orante, il faut vous satisfaire...
41. « La Constance, ou la métamorphose d'Agis en ardentz » :
Sur le feste eslevé d'une coste sauvage..-.
Insérée, anonyme, dans le recueil de Sercy, IH, 96.
42. Un amant affligé dans un triste séjour...
Attribuée à « Des Barreaux » parle ms. 4129 de l'Arsenal.
43. Cher et parfait amy, dont l'âme belle et forte...
44. C'en est fait, Amaranthe, il faut céder au sort...
Trois feuillets laissés en blanc après les Elégies ont été ensuite couverts
par les deux pièces suivantes :
I . « A Monsieur Esprit » :
Mon cher Esprit, ah! quel heur et quel bien...
Esprit était à Munster avec les négociateurs; M"" de Longueville allait y
rejoindre son mari.
232 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
2. « Tombeau de Madame de Longueville » (Louise de Bourbon, première
femme du duc de Longueville, morte en 1637) :
Passant, passe, Carite est morte...
Puis viennent les ÉprrRES, qui occupent 138 feuillets chiffrés :
1. « Jalousie » :
Margot, je suis jaloux, j'en méritte le nom...
Insérée sans nom d'auteur dans le recueil de Sercy, V, 247 ; attribuée à
Pierre Patris par le ms. 4129 de l'Arsenal.
2. Je boy de l'eau que j'ay puisée... .
Signé M. dans le recueil de Sercy; signature erronée, car la pièce est de
Pierre Patris (Recueil de poésies diverses dédié à Monseigneur le prince de Conty
par M. de La Fontaine, Paris, 1671, III, 320, et autres recueils, 1752, 1824,
etc.).
3. Ne jugeant pas fort à propos...
(Œuvres de Bemerade, Paris, 1697, I, 97).
4. Pardon si j'ose vous distraire...
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697,1, 190).
5. « Responce à la lettre de Monseigneur le Prince » (par lui écrite de
Catalogne à la marquise de Montausier, 1647) :
Seigneurs cavaliers catalans...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 133).
6. « Espîtreà Monsieur de Coligny » :
Dans les plaisirs qui vous entourent...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 100).
7. « Le Temple de la gloire » :
Sur le point que la nuit destant ses sombres voiles...
Composé en 1645 en l'honneur du duc d'Anguienpar René de Bruc, marquis
de Montplaisir (Recueil de diverses poésies des plus célèbres autheurs de ce temps,
Leyde, 1653, II, 15. — Poésies du marquis de Montplaisir, 1759, p. 28).
8. « Triomphe de la mort », [par Phihppe llabert] :
Sous ces climatz glacez où le flambeau du monde...
POÉSIE FRANÇAISE. 233
Publié à Paris en 1637; inséré en 1652 dans le Recueil de diverses poésies...
(Leyde, tome I).
9. « Galanterie à une dame à qui l'on avoit donné en raillant le nom de
souris » :
Puisque vous m'avez demandé...
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1683, II, 146).
10. « Métamorphose des yeux de Philis en astres », [par Germain Habert,
abbé de Cérisy] :
Beaux ennemis du jour dont les feuillages sombres...
Publiée à Paris en 1639. Inséré dans le Recueil de diverses poésies. . . Leyde, 1652,
1,31.
1 1 . « Remontrance à Madame du Puy » :
Après vous avoir dit en prose...
(Œuvres de Benserade, 1697, 1, 90).
12. H Pour Madame d'Anguien, par Mademoiselle de Saint-Géran » :
Belle princesse en qui les cieux...
Signé « Mag. de S. G. » (Saint-Géran) dans le recueil de Sercy, II, 177.
13. A toy s'en va, mais où le sort la guide...
(Poésies diverses de M. de Scudéry, Paris, 1649, p. 241).
14. « Requestc des Dictionnaires à Messieurs de l'Académie » [par
Ménage] :
A nos seigneurs académiques...
Publiée par M. Ch. Asselineau à la suite du Recueil desfactums d'Ant. Furetière,
1859, H, 333.
15. « Portrait du pitoyable Voiture » :
Je voudrois bien rimer en turc...
16. Depuis que chargé de vos fers...
17. Iris digne d'être adorée...
18. Iris, je vay quitter ces lieux...
19. Pressé de douleurs inhumaines...
Ces épîtres sont aussi anonymes dans les recueils de Conrart.
20. « Les Amours du prince d'Ethiopie » :
u. 30
2U CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Belle et charmante Lavardin...
Attribué à Tristan L'IIermite par le recueil précédent et par le ms. 4124 de
l'Arsenal.
21. « Ballade en faveur du sieur de Neufgermain » :
Par tous les coings de l'univers...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 86).
22. « Plainte des B C P Q et autres lettres qui n'ont pas l'honneur d'en-
trer au nom de Neufgermain » , [par Pierre Patris] :
Doncques sans l'avoir mérité...
Insérée dans les œuvres de Voiture à cause de la réponse suivante :
23. « Discours de Jupiter en l'assemblée des dieux sur la plainte des
lettres » :
Vous sçavez bien, trouppe immortelle...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, pp. 86-91).
24. « Responce au chevalier de l'Isle invisible » (le comte de Saint-
Aignan) :
Sire compains, en vostre escrit...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 140).
25. « Églogue », [par Pierre Lalanej :
Sous les arbres sacrez de ce fameux vallon...
Insérée, anonyme, dans le Recueil de diverses poésies... Leyde, 1653, 11,1, cette
églogue figure, sous le nom deLalane, dans les recueils de 1671, 1752, etc.
Poésies de Lalane, 1759, p. 30.
26. « L'ambassadeur de Suède à la royne de Natolie » :
Royne du plus doux des climatz...
(Œuvres de Benser ode, Paris, 1697, I, 105).
27. « A Madamoiselle de Saint-Maigrin » :
Belle et charmante créature...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 94).
28. « A Monseigneur le Prince (alors duc d'Anguien) à son retour d'Alle-
magne » (1645) :
Soyez, seigneur, bien revenu...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 122).
POÉSIE FRANÇAISE. 233
29. « Sur la prise de La Bassée, ballade » (à Mazarin, 1647) :
Vous vous trouvez tousjours dessus vos piedz...
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 132).
30. « A Madamoiselle de Vandy », [par La Ménardière] :
De plus vous voir, si ce n'est en peinture...
(Poésies de Jules de La Mesnardière, Paris, 1656, p. 49).
31 . « La Taupe, la Tortue, le Hibou, le Grillon » :
Bonjour, Monsieur, et bonne année...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 109 : « Estrennes de quatre
animaux envoyez par une dame à Monsieur Esprit »).
32. « Sur l'aliance de Roche et de Caillou » :
Quand par l'ordre du ciel le temps se trouva proche...
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 164).
33. « Dialogue. Ménalque, Licidas, Damon » :
Dans l'aymable contrée où le dieu de la Seine...
(Poésies franroises de M. de Ménage, Paris, 1656, p. 12).
34. « Lettre à M. de La Roque, capitaine des gardes de Mons. le Prince »
(alors duc d'Anguien, 1645) :
Tandis que vostre main s'employa...
Attribuée à Scarron et publiée en 1862 (voir plus haut, p. 225).
35. « A Monsieur le Duc » :
Madame vostre sœur m'oblige à vous escrire...
Lettre citée par Cousin (Madame de Longuevilk, p. 225), d'après les recueils
de Conrart. Le poète anonyme, probablement Voiture, écrit au duc d'An-
guien, alors à l'armée d'Allemagne, au nom de M"" de Longue ville et de ses
amies de l'hôtel de Rambouillet. La lettre a été ajoutée au recueil, récriture
est celle d'un homme ou d'une femme du monde.
36. « Autre lettre » :
La nature a mis de grands charmes...
Epître de 128 vers, où défdent le Grand Condé (alors duc d'Anguien,
hiver de 1644-1645) et tous ses amis; voici les derniers vers :
â36 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Saint-Simon n'y fera nul pas,
Pons ny Vigcan n'y seront pas,
Ny Longueville non plus qu'elles,
Car on n'y prira que les belles.
37_ " Tous vos amis sont en cervelle...
Épître à Madame do Pomniereuil, insérée dans le recueil de Sercy (II,
147) avec la signature M, et attribuée à M. de Montplaisir par le ms. 4129
de l'Arsenal.
38. « Satyre sur la pauvreté des poètes » :
Philandre prend congé des Muses...
Attribuée à Boissières par le ms. 4129 de l'Arsenal.
39. Gente Philis, une lettre des vostres...
Épître précédée d'une suscription en quatre vers :
Allez, épistre, allez viste...
Attribuée à Ménage par le ms. 4129 de l'Arsenal.
Les Épîtres sont suivies des Sonnets, qui occupent 104 pages chiffrées :
\ . L'estoille de Vénus, si brillante et si belle...
(Poésies de Malleville, 1649, p. 31).
2. La nuict se retiroit dans sa grotte profonde.,.'
(Poésies de Malleville, i6i9,^.W).
3. Des portes du matin l'amante de Céphale...
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 37).
4. Le silence régnoit sur la terre et sur l'onde...
(Poésies de Malleville, 1649, p. 29).
5. Par la porte des cieux, l'aurore échevelée...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, IV, 5).
6. Rayons d'un astre dont les cieux...
(Poésies de Malleville, 1649, p. 34).
7. Ne crains plus désormais, Tircis, que je soupire...
(Œuvres de M' de Montreiiil, Paris, 1671 , p. 320).
POÉSIE FRANÇAISE. 237
8. Fin or de qui le prix est sans comparaison...
(Les Amours de Tristan [L'Hermite], Paris, 1638, p. 7).
9. Il faut céder, mon cœur, au plaisir de mes yeux...
10. Ce miroir où chacun contemple sa figure...
(Poésies de Malleville, lU9,Tp. IQ^).
11. Je surpris l'autre jour la nymphe que j'adore...
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 6).
12. Source de mes tourmens, object inexorable...
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 14).
13. Cariste, après neuf ans de pleine jouissance...
14. Miroir, peintre et pourtraict, qui donne et qui reçois...
Sonnet attribué au comte d'Ételan par le ms. 4129 de l'Arsenal.
15. Le grand Montmorency n'est plus qu'un peu de cendre...
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 190).
16. Gémissant sous le faix d'une triste adventure...
Sonnet inséré dans le recueil de Sercy (II, 28) avec la signature C [Char-
leval]. (Poésies de Charlecal, 1759, p. 22).
17. Amaranthe aujourd'huy cesse d'estre mortelle...
Sonnet de Pierre Lalane, inséré, anonyme, dans le recueil de Sercy, IV, 59.
(Poésies de Lalane, 1759, p. 22).
18. Que je voy de rapport de vostre père à vous...
N" 161 du ms. précédent : « Pour M"" de Bouteville, M°" de Coligny, par
Charpy ».
19. Séjour mélancholique, où les ombres dolentz...
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 9).
20. Avoir peu de parents, moins de train que de rentes...
(Œiicres poétiques de Vauqtielin des Yveteaux, Paris, 1854, p. 98).
21 . Je m'en vays à la mort, où toutte la nature...
22. Aminthe, cet object si rare et si charmant...
23. Quoyquemes ennemys, d'une noire malice...
238 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
24. Que Parthénice est belle, encor qu'elle soit noire...
(Poésies de Mallevi lie, 1649, p. 195).
25. Que Philis a d'attraitz, qu'elle a de majesté...
26. En vain je presse ma raison...
27. Amaranthe n'est point une œuvre à l'aventure...
Sonnet de Pierre Lalane, inséré, anonyme, dans le recueil de Sercy, I, 257.
(Poésies de Lalane, 1759, p. 18).
28. Qu'une feinte me donne un coup inévitable...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 307).
29. Adorable Arthénice, il faut que je confesse...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 276).
30. Parens mal advisez, quel soin pernicieux...
31. Sous un habit de fleurs la nymphe que j'adore..
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 35).
32. La cour, sage Arthénice, adore ton visage...
33. « Sur l'opium » :
Autheur de mon repos, favorable adversaire...
Sonnet attribué au comte d'Ételan par le ms. 4129 de l'Arsenal.
34. Quand l'amour de la guerre et celuy de la gloire...
35. Pour vanger mon honneur et faire un bel effort...
36. Dedans un petit cabinet...
Sonnet de Vion d'Alibray, inséré dans le Recueil des plus belles pièces des poêles
français, Paris, 1752, IV, 262 : « Sur un cabinet en saillie que fit faire
M. le duc d'Anguien et qui offusquoit celuy de l'autheur ».
37. Trois jeunes enfans de Paris...
38. Ta seule peinture est un ouvrage immortel...
39. Sorty du labirinthe où j'estois arresté...
40. Ouy, mes yeux, j'y consens, nous reverrons Sylvie...
41 . Qu'on ne s'estonne point du triste changement...
42. Sauvages confidens de ma dernière plainte...
43. Sylvie, enfin la mort ouvre une sépulture...
POESIE FRANÇAISE. 239
Ces cinq derniers sonnets se trouvent, anonymes, dans le recueil de Sercy,
V, 253-259.
Les sonnets 44 à 56, sauf 47, sont de Gombaud et se trouvent dans l'édi-
tion de ses poésies donnée à Paris en 1646.
44. Détournez- vous de moy, portez ailleurs vos armes...
45. Ma résistance est vaine, il faut que je me rende...
46. Que me viens-tu produire, importune pensée...
47. Que vostre sort, Philis, à mon sort est contraire...
48 . Un seul traict de ses yeux m'oste le jugement. . .
49. Durant la belle nuict dont mon âme ravie...
50. Il n'est rien de sacré que l'amour ne viole...
51 . Que d'astres amoureux, que de lumières vives...
52. Il me plaist bien de voir que tout vous rend hommage..
53. Je cognois mon erreur et ne m'en puis distraire...
54. De soin ny de mémoire il n'en faut pas attendre...
55. Une mesme pensée, une mesme action...
56. Une fleur passagère, une vaine peinture...
57. Quel crime ay-je commis quand je vous ay baisée. .
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 18).
58. Job, de mille tourmens atteint...
{Œiwres de Benserade, Paris, 1697, I, 74).
59. Il faut finir mes jours dans l'amour d'Uranie...
{Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 35).
60. Alors que je fais voir des effectz de mes veilles...
{Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 13).
61. Qu'Angélique a d'appâts; ô dieux I comme elle range...
{Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 293).
62. Quelle estrange chaleur nous vient icy brûler...
{Œuvres de Saint-Amant, Paris, 1855, p. 392 : « L'esté de Rome »).
63. Un injuste dépit dans un cœur généreux...
64. Ce que la poésie a de fort et de doux...
240 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
65. La beauté que je sers et qui m'est si cruelle...
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 193).
66. Qui pourroit exprimer les clartez nompareilles...
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 136).
67. Quand devant voz beautez remply d'estonnement...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 321).
68. Ta misère m'est incogneue...
69. Que ce bal est superbe! A peine y suis-je entré...
70. Rohan, qui fut d'Alcide une vivante image...
71. Beaux yeux qui sous un front siplain de majesté...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, IV, 172).
72. Le palais florentin m'a donné le berceau...
Attribué par le recueil précédent (n° 88), à « Chevalier, médecin à Saint-
Pierre-le-Montier » .
73. Lorsque par des exploictz que la foy ne peut croire...
74. Je touche de mon pied le bord de l'autre monde...
75. Mon âme, il faut partir, ma vigueur est passée...
76. Désertz où j'ay vescu dans un calme si doux. . .
(Œuvres de Maynard, Paris, 1646, p. 44).
77. Je donne à mon désert les restes de ma vie...
78. Tircis, je me déplay au climat où nous sommes...
79. Adieu, Paris, adieu pour la dernière fois...
(Œuvres de Maynard, Paris, 1646, p. 50).
80. Il est vray, je le sçay, mes vers sont méprisez...
(Œuvres de Maynard, Paris, 1646, p. 263).
81. Mon prince aura vaincu la moitié de la terre...
82. Qui te pourroit comprendre, ô sagesse éternelle...
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 271).
83. Tes merveilles. Seigneur, à nos yeux découvertes..
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 273).
84. Je suis dans le penchant de mon âge de glace...
85. A. tort on me blasmede redouter la mort...
POÉSIE FRANÇAISE. 241
86. Antre secret, témoing des peines que j'endure...
87. Quand j'apperceus Philis si brillante et si belle... . .
(Poésies de C ha rie cal, 1759, p. 79).
88. J'avois faict le serment le plus espouvantable...
89. Qu'ay-je faict, belle ingrate, en quoy suis-je coupable...
(Œ acres de Benserade, Paris, ItiO?, I, 130).
90. Les illustres vertus dont la grâce est suivie...
91. Jeune divinité, dont la grâce immortelle...
(Œucres de Bemerade, 1697, I, 196).
92. Que Diane me plaist, qu'elle est officieuse...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 228)..
93. A l'une et l'autre mer Brézé donna des loix...
(Œucres de Benserade, 1697,1, 129).
94. Quelle docte Circé, quelle nouvelle Armide...
(Œucres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 38).
93. J'adore en mesme temps deux femmes sans pareilles...
Attribué à Gomberville par le ms. 4129 de l'Arsenal.
96. Philis d'un petit mal voulant borner le cours...
Inséré avec la signature G [Charleval] dans le recueil de Sercy, I, 279.
(Poésies de Charleval, 1759, p. 51).
97. Caritte pour jamais a quitté ces fontaines...
(Poésies de Gombauld, Paris, 1646, p. 137).
98. « Sur un moucheron » :
Voicy la noble sépulture...
(Œucres poétiques de Vion d'Alibray, Paris, 1653, p. 25).
99. Au point qu'en tresses d'or l'aurore écheveléc...
100. La beauté qui retient mon âme prisonnière...
lOi. Vous levant si matin, vous troublez tout le monde...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 292).
102. « Pour une belle louche » :
a. 31
242 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Philis, depuis hier je brûle incessamment...
103. Tircis, as-tu raison de me donner le blasme...
104. Portraits faicts à plaisir, descriptions charmantes...
A la suite des sonnets, six feuillets laissés blancs et non chiffrés ont été
remplis par les pièces suivantes, d'une autre écriture que celle du scribe :
1 . « A Madame la duchesse de Longueville et à sa Irouppe » :
Vous en parlés bien à votre a>'se
Avec vos nés chauds comme braise...
Épître de 64 vers, écrite de Chantilly.
2. « Sonnet » [par Sarasin] :
Quand Adam vit ceste jeune beauté...
{Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, il, p. 188j.
3. « A Mesdamoiselles du Vigean » :
Quatre nymphes plus vagabondes
Que celles des bois ny des ondes...
Publiée en partie par M. Cousin (Madame de Longuemlk, 1853, p. 181),
d'après les recueils de Conrart : « Lettre de W de Bourbon et de
M"" de Rambouillet, de Boutteville et de Brienne, envoyée de Liancourt à
M"" du Vigean à Paris » (probablement en I64I).
4. « Stances » :
N'espérez pas, belle Uranie...
0. « Epigrammes » :
Dessoubs ce froid tombeau où brusle encor Alcandre..
6. « Epigrammes » :
Quiconque verra tant d'appas...
7. « Stances » :
Estrange caprice du sort...
Suivent 186 ff. chiffrés, occupés par les Stances.
1. « Le Mépris » :
Ne te ris plus de mes douleurs...
POÉSIE FRANÇAISE. 243
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, pp. 54 et 134).
"1. « Les Louanges » :
Tout ce que l'art et la nature...
3 . « Sur un adieu » :
Aminthe, ma raison a perdu son usage...
4. Si l'histoire de ces amantz...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, ir, 10).
5. Seul allégement de mes peines...
(Poésies choisies, recueil de Sercy, V, 275, signé D. S.) [De Serisay?].
6. K Songe » [par Germain Habert, abbé de Cérisy] :
Enfin, ravissante Sylvie...
(Recueil de Leyde, 1653, il, 38, anonyme; — Recueil de Sercy, V, 326,
signé « De Cérisy »; etc.).
7. M Pour Madamoiselle Chémereau, qui, se jouant dans un pré, avoit
montré son derrière » :
Philis, je suis dessous vos loix...
(Œmresde Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 32).
8. « Le Printemps » :
Rare merveille de nos jours...
Inséré dans le recueil de Sercy (I, 142) avec la signature M P [Mont-
plaisir]. Poésies du marquis de Montplaisir, 1759, p. 23.
9. Que mon ardeur est insensée...
Cette pièce fait partie des « Poésies de M. de Chandeville », insérées dans
le Recueil de Leyde, 1653, II, 91.
10. Quand par mes plaintes et mes vers...
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 69).
11 . Flatteur qui sans affection...
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 15).
12. Reyne de l'amoureux empire...
13. « A Madamoiselle de Rohan » :
Faut-il que cet honneur m'arrive...
244 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
14. Beauté qui triomphez de moy...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 167).
15. A la fin j'ay vaincu malgré sa résistance...
{Œuvres de Berner ade, 1697, I, 132).
16. Lorsque je vis baigner ce miracle du monde...
(Poésies de Malleville, 1639, p. 44).
1 7 . Que je plains vostre aveuglement. . .
(Poésies choisies, recueil de Sercy, I, 126).
18. « Rupture » :
Puisque vostre superbe cœur. . .
(Œuvres de Benserade, 1697, 1, 57).
19. « .Jalousie » :
J'avois la fièvre ardente, et comme en frénésie..
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 63).
20. « Pour les filles de la reyne » :
Belles dont les regardz vont dépeupler l'Estat...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 33).
21. Pour voler un baiser où je n'osois prétendre...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 124).
22. Pendant le froid cuisant vous me comblez de joye...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 71).
23. Quel sentiment jaloux d'un estât si parfaict...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 67).
24. Je n'aymc pas encore, et si je ne me trompe...
Inséré dans le recueil de Sercy (V, 39) et signé « De Cérisy » (Germain
llabert, abbé).
25. Il est temps de parler, la douleur me transporte...
Celle pièce fait partie des « Poésies de M. de Chandeville », insérées dans
le Recueil de poésies des plus célèbres autheurs de ce temps, Leyde, 1653, II, 90.
26. Belle Iris, je vous ayme avec violence...
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 164).
POÉSIE FRANÇAISE. 245
27. ^i vous voulez que je vous die...
28. Sur la fin de la nuict je vous ay veue en songe...
Signé « De Serisay » tians lo recueil de Sercy, V, 331.
29. « Douzains rimez en ise pour la Ix^lle Marquise » :
.le n'adore qu'une marquise...
30. « La Belle Gueuse » :
Piedz nuds et toute échevellée...
{Poésies de Malhville, Paris, 1649, p. 173).
31. Enfin vostre douceur, beauté pleine d'appas...
Signé Benserade dans le recueil de Sercy, II, 179; ne se trouve pas dans
l'édition des œuvres de ce poète donnée en 1697.
32. Daphnis, un moindre object doit exercer ma muse..
Signé Gilbert dans le recueil de Sercy, I, 202,
33. Enfin je cognois bien, trop ingratte Sylvie...
34. Aminthe, je sçay la nouvelle...
35. Plaisirs, sortez de ma pensée...
36. Mon cher Tyrcis, de quoy t'estonnes-tu...
{Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 171).
37. 0 Pour une fille déguisée en garçon » :
Je sens au prorond de mon âme...
{Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 20).
38. Le Dieu qui me poursuit se rend inexorable...
39. Bien que je brûle incessamment...
{Œuvres complètes de Racan, édition Tenant de Latour, Paris, 1857, p. 172j,
40. Quel espoir infidelle a flatté ma tristesse...
{Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 303;.
41. Le conseil en est pris, la chose est résolue.
42. « Sur une nouvelle affection après la mort d'une maistresse » :
De qui me plaindray-je à ce jour...
{Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 292).
43. Percé jusques au fondz de l'âme...
246 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
44. Voicy de mon destin, voicy l'heure dernière...
45. II est donc vray que des plaisirs...
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 305).
46. Je suis ce narcisse fameux...
Ce madrigal, dont l'auteur est le marquis de Montausier, fait partie de la
Guirlande de Mie (Paris, Didot, 1784, Delangle, 1826).
47. Ma bouche, fais ouyr tes plaintes...
48. Retenu dans les fers d'une jeune beauté...
49. C'en est faict, je suis libre, adorable Uranie...
(Poésies françaises par M . de Ménage, Paris, 1656, p. 36).
50. Cessez, cessez enfin, bel astre...
51 . Espris d'amour et de fureur...
Attribué au comte dÉtelan par le ms. 4129 de l'Arsenal; inséré dans le
recueil de Sercy (H, 318) avec la signature L. C. D. T. (le comte de Telan,
pour d'Ételan).
52. Quoy, vous vous mariez, douce et tendre mignonne...
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 127).
53. D'où vient sur vostre teint cette fraîcheur nouvelle.
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 169),
54. Ouy, je vous dis et vous répette...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 122).
55. Non, je ne monte point à cett' oste insolence...
Signé B. dans le recueil de Sercy, II, 209.
56. Nous sommes matelotz sur la mer d'amour...
57. Aymables filles du tonnerre...
58. Impérieux regardz qui portez dans mon cœur
59. Taciturnes horreurs, bois sauvages et sombres .
60. Affreuse solitude, effroyables rivages ,
61. Paisible séjour du silence...
62. Daphnis dont l'univers admire la sagesse
(Poésies de Malleville, Paris, 1649, p. 155).
POÉSIE FRANÇAISE. 247
63. Philis a recogneu ma foy...
(Poésies de MaUeville, 1649, p. 70).
64. Je n'ay que trop languy dans les fers d'Arthénice. .
(Poésies de Malkmlk, 1649, p. 327).
65. Plaise à la duchesse très bonne...
(Œuvres de Voilure, Paris, 1676, poésies, p. 98).
66. Lorsqu'avec deux motz que vous daignâtes dire...
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 18).
67. L'amour sous sa loy...
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 42).
68. « Sur une bouteille de cidre donnée par une dame » :
Loing de moy, funestes ennuys...
69. « Impuissance » :
Après tant de faveurs, ne craignez pas, Sylvie...
70. « Sur la mort d'Amaranthe » :
Voicy la solitude où sur l'herbe couchez...
Cette pièce est de Pierre Lalane ; elle figure dans le Recueil des poésies diverses
dédié à Monseigneur le prince de Conty par M. de La Fontaine (Paris, 1671,
III, 30) et dans d'autres recueils. Poésies de Lalane, 1739, p. 25.
71. Je ne le puis nier, vostre vertu sévère...
72. « La Seine parlant à la fontaine de Forges » :
Vrayment je vous trouve bien vaine...
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 156).
73. « A Madamoiselle de Guerchy, luy envoyant une copie d'une jouis-
sance » :
Belle Guerchy, je vous les donne...
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 135).
74. Affranchis-toy, romps tes liens...
Inséré, anonyme, dans le recueil de Sercy (I, 276) ; puis avec le nom de
1 auteur, Pierre Lalane, dans les recueils de 1671, 1752, etc. Poésies de
Lalane, 1759, p. 35.
248 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
75. Qui vit jamais occasion...
Pièce attribuée à M. de Boissières par le ms. 4129 de l'Arsenal; se trouve
dans l'édition des œuvres de Benserade donnée en 1697 (I, 352).
76. L'aurore dans ce temps d'hiver...
(Œuvres de Samsin, Paris, 1685, p. 201).
77. « A une damoiselle tourmentée de ventz » :
Que le respect une autre fois...
Pièce signée « Petit » dans le recueil de Sercy, I, 74.
78. « Sur une idée » :
Vives images de la beauté...
79. « A une belle insensible qui demandoit des vers » :
Dispensez-moy, belle insensible...
{Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 186).
80. M'enseigner comme il faut aymer...
Pièce signée G dans le recueil de Sercy, II, 152.
81. « L'Adieu à la dévote » :
Philis, vous courez les sermons...
Pièce attribuée à « M. de Mareuil » par le ms. 5418 de l'Arsenal.
82. « Au printemps » :
En vain ton retour nous rameine...
83. Sombres et profondes vallées...
84. Redoutable destin, fier tyran de l'amour...
85. Paisible séjour du silence...
86. Beaux yeux, doux écueilz, lumières infldelles...
87. « Sur la maladie de Sylvie, chanson » :
L'aymable et divine Sylvie...
88. « La solitude de Belle-lsle » :
Dedans une isle où la nature...
89. « Pour une veuve » :
Quittez ce noir, belle Philis...
POÉSIE FRANÇAISE. 249
Pièce attribuée à René de Bruc, marquis de Monlplaisir, par le ms. 4129
de l'Arsenal.
90. « Désespoir » :
Affreuse et vaste solitude...
Pièce insérée dans le recueil de Sercy (V, 350) avec la signature M P [Mont-
plaisir]. Poésies du marquis de Monlplaisir, 1759, p. 37.
91. J'aime, je suis aimé d'une jeune merveille...
92. « L'Esté » :
C'est fait, cher Tircis, je me meurs...
(Recueil de Sercy, III, 299, anonyme).
93. « L'Hiver » :
Dans un triste séjour, désert et plain d'effroy...
Inséré avec la signature M [Monlplaisir] dans le recueil de Sercy (I, 132).
Poésies du marquis de Monlplaisir, 1759, p. 40.
94. « Vision amoureuse » [par Desmarets] :
Regard dont le penser me blesse et me poursuit...
(Œuvres poéliqnes du sienr Desmarets, 1641, « Amours », p. 33).
95. « Stances pastorales » [par Germain Habert, abbé de Cérisy] :
Infortuné troupeau, mes premières amours...
(Recueil de Sercy, V, 320, et autres recueils).
96. C'est souffrir trop longtemps sans rompre le silence...
Aussi de l'abbé de Cérisy (recueil de Sercy, V, 367).
97. « Sur le jour de l'an » :
Cloris, le jour qui nous esclaire...
Encore de l'abbé de Cérisy (recueil de Sercy, V, 325).
98. « Sur la colèi*e de Sylvie » :
Effroyable élément dont les perfides ondes...
99. « La Tempeste » :
Conduit par le sort inhumain...
100. Syrène de la mer d'amour..
Pièce attribuée à Montreuil par le ms. 4129 de l'Arsenal.
u. 32
250 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
101. « Desdain sur un changement » :
Qu'on ne me parle plus de cette âme légère...
Inséré dans le recueil de Sercy (v, 369) avec la signature « De Cérisy »
(Germain Habert, abbé).
102. Qui ne l'aymeroit pas l'ange qui dans mes veines...
103. Plaintes, sanglotz, soupirs et larmes...
Signé « De Serisay » (Jacques) dans le recueil de Sercy (V, 374).
104. Quel astre ou quel démon s'obstine À m'allliger...
105. « A une dame nommée Marguerite » :
Fleur dont l'esclat résiste aux plus rudes hyvers...
Signé « De Serisay » dans le recueil de Sercy (V, 380).
106. A quel autre destin est mon destin pareil...
107. Geôlière de Cloris...
(Recueil de Sercy, I, 98, anonyme).
108. (( A un amy qui luy conseilloit de quitter l'amour » :
Tes soins cruels, amy, viennent mal à propos...
109. « Contre des jaloux qui Tempeschoient de voir sa maîtresse » :
Que ce miracle adorable...
110. « Sur une belle main » :
Agréable tourment de tout ce qui soupire...
111. Quand je contemple les merveilles...
112. Amour, qu'on a peu de raison...
(Recueil de Sercy, 1661, IV, 166, anonyme).
113. « Le tombeau d'Amarante » :
Aproche sans frayeur de ce triste tombeau...
114. Philis qui me tient en servage. . .
Attribué à « M. de Carlincas » par le manuscrit 4129 de l'Arsenal.
115. Ce soir que vous ayant seullette rencontrée...
(Œuvres de Voiture, Paris, 1676, poésies, p. 16).
116. Vous qui chassiez de vostre cour...
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 24;.
POÉSIE FRANÇAISE. 231
117. Mes yeux, quel crime ay-je commis...
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 40).
118. La terre brillante de fleurs . . .
(Œuvres de Voiture, 1676, poésies, p. 27).
Ici se termine le recueil; les 12 feuillets suivants sont occupés par quatre
tables alphabétiques : Élégies, Épitres, Stances, Sonnets. Sur un dernier
feuillet blanc a été transcrite la pièce suivante : « Pour M"° de Chevreuse,
madrigal » :
Object le plus beau de nos jours...
signé de Marigny, le spirituel frondeur; belle écriture de femme du milieu
du XVIP siècle. Ce madrigal a été inséré, sans nom d'auteur, dans le recueil
de Sercy, IV, 273. 11 se trouve dans l'édition des œuvres de Marigny donnée
en 1674 (p. 92).
540
N° 1323. Recueil de poésies.
In-4", mar. rouge à riches comp. dor., doublé de mar. rouge, large dentelle à petits
fers, tr. dor. (rel. aiw.). — Papier, XVII' siècle, 177 ff., 5 de table et 39 blancs.
Par l'écriture et par l'exécution, ce manuscrit semble être sorti de la même
fabrique que le recueil précédent. Écrit par la même main, divisé aussi en
élégies, épitres, stances et sonnets, il ne s'en rapproche pas moins par le
choix des pièces, au nombre de 114, qui toutes, sauf 9, se trouvent dans le
recueil que nous venons de décrire. 11 suffit de donner la liste de ces neuf
pièces nouvelles :
1 . « Stances morales » :
Alcipe, reviens dans nos bois...
(Œuvres de May nard, Paris, 1646, p. 295).
2. « Stances » :
Arrière le désir de ces pompes suprêmes...
3. « Pour le roy de Suède. La Couronne impériale à la princesse Julie »,
signé « Chapelain » :
Je suis ce prince glorieux...
252 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
4. « Stances » :
Je meurs, c'est trop marchander...
(Œuvres de Sarasin, Paris, 1685, p. 153).
5. Je prends congé de vous, mes fidelles compagnes...
(Œuvres de Benserade, Paris, 1697, I, 86).
6. « Contre l'absence, stances » :
La terre dans ces tremblemens...
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 66).
7. « Stances pour le Roy à M'"" H. » [de Ilautefort] :
Object aymable et vertueux...
(Œuvres de Benserade, 1697, I, 192).
8. « Consolation sur la mort d'un parent » :
Puisque vostre parent ne s'est pu dispenser...
(Les Amours de Tristan, Paris, 1638, p. 70).
9. « Mépris du monde, stances » :
Que tardons-nous, Philandre, à chercher une vie...
Relié aussi avec beaucoup de luxe, mais sans chiffre ni armoiries qui
puissent en faire connaître le premier possesseur, ce volume a fait partie du
cabinet du bibliophile Jacob (n° 1622 de son catalogue). Je l'ai acheté à
Londres (Paine), en mai 1857.
541
N° 1530. [MoNTPLAisiH (René de Rrcc, marquis de)] : h Le Temple de la
GLOIRE. N. Jarry Paris, scripsit. mdcxlvi ».
In-8% mar. rouge, riche reliure de Le Gascon. — Vélin, 1646, 20 ff., encadrements
dorés. En tète, couronne de chêne vert entourant le chiffre CM en or. Le même chiffre,
soutenu sur deux branches de laurier en or, est reproduit au verso du dernier feuillet.
Les initiales et les mots principaux sont en or, azur et vermillon. La couverture est
parsemée, à l'extérieur et à l'intérieur, des lettres CM entrelacées, couronnées de
lauriers.
Poème composé par le marquis de Montplaisir à l'occasion de la victoire
POÉSIE FRANÇAISE. 25a
de Nordlingen. On le trouve dans le Recueil de diverses poésies donné par
Chamhoudry en 1651 et dans d'autres recueils, sans parler de l'édition des
poésies de Montplaisir et de Lalane donnée en 1759 par Le Fèvre de Saint-
Marc.
Ce manuscrit, chef-d'œuvre de calligraphie, a dû être exécuté pour une
personne qui touchait de près au duc d'Anguien. Le chiffre CM peut être
celui de sa mère, Charlotte de Montmorency, comme celui de sa femme,
Claire-Clémence de Maillé. — On a ajouté à ce volume des agrafes en or au
chiffre CM.
Collections du marquis de Coislin (vente de 1847) et de Yéméniz (vente de 1867).
542
N° 1733. M Ode pour Monseigneur le duc d'Anguien sur la prise de
DUNQUERQUE » (1646).
In-4», papier, XVII" siècle, 11 ff., le dernier blanc, cartonn.
Sur cette crouppe du Parnasse
Où l'air serain et gracieux...
Collection de Condé.
543
N" 1734. « Le M.\rs captif mis en liherté par Thémis, et le Tiphon de
LA France banny par la même déesse ».
In-4", papier, XVIP siècle, 10 ff., le dernier blanc, cartonn.
Stances sur la délivrance du Grand Condé en 1651. Le « Tiphon de la
France » n'est autre que Mazarin, qui fut alors banni de France. Ce poème,
qui fait partie de ce qu'on est convenu d'appeler les Mazarinades, a été
publié en 1651 (Paris, François Noël, in-4° de 15 pages). L'imprimé est
signé des initiales R D S J, qui paraissent désigner Robert de Saint-Julien,
l'auteur du Courrier burlesque de la Fronde.
Collection de Condé.
254 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
544
N" 1875. [Corneille (Pierre)] : « Les Victoires du Roy en l'année 1667 ».
In-f% papier, XVII' siècle, 6 ff., le dernier blanc, cartonn.
Non signé. L'écriture ressemble fort à celle de Corneille; les corrections
sont sûrement de sa main. Publié sous ce titre : Poème sur les victoires du Roy,
traduit de latin en françois par P. Corneille (Paris, G. de Luyne, 1667, in-8°).
Le texte latin est du Jésuite Ch. de La Rue.
C'est pour donner aux Jésuites un témoignage de reconnaissance et d ami-
tié que Corneille traduisit, ou plutôt commenta le poème latin du P. de La
Rue, et c'est un Jésuite, le Pastor fido de la maison de Condé, le P. Bergier,
qui transmit le poème au Grand Condé : « J'envoie à V. A. S. ce poème latin
que M. Corneille a mis en vers frangois. 11 y a quelque chose qui n'étoitpas
dans le manuscrit que V. A. a veu et qu'elle honora de son approbation... »
(Paris, 23 décembre 1667). Condé était alors à Dijon, où il préparait dans le
mystère la foudroyante conquête de la Franche-Comté.
Collection de Condé.
545
N° 1922 [Charpentier (François)] : Poésies.
In-4°, papier, XVIP siècle, 8 ff., cartonn.
1 . « Désaveu fait par les Muses du placet présenté au Roy sous leur nom
par Furetière » :
Grand Roy dont les hautes merveilles...
Poème de 268 vers, publié par M. Ch. AsseHneau dans le Recueil des fuctums
d'Antoine Furetière, Paris, 1859, II, 281.
2. « Songe » (46 vers) :
Nous autres enfans du Parnasse...
3. « Sonnet » :
S'eslève qui voudra par force ou par adresse...
POÉSIE FRANÇAISE. 253
Aucunes de ces trois pièces n'est signée; mais nous savons que la première
est de Charpentier, de l'Académie française, auteur du charmant Voyage du
vallon tranquille; les autres étant de la môme main, transcrites sur le même
cahier, il est probable que nous avons la copie offerte par Charpentier lui-
même au Grand Condé. C'est un nouveau témoignage de la haute considé-
ration dont Condé jouissait dans le monde des lettres, où l'on aimait à le faire
juge des querelles Httéraires. En même temps que Charpentier lui soumettait
son pamphlet contre Furetière, celui-ci s'adressait aussi au prince et lui
écrivait la lettre suivante (s. d., décembre 1685) :
Monseigneur,
Vostre Altesse sera surprise que, luy estant inconnu comme je suis, je prenne la
liberté de luy escrire; mais le favorable accueil que Monsieur le Duc (d'Anguien) a fait
à quelques petits ouvrages de ma façon que je luy ay présentés, me donne la hardiesse
de vous offrir celuy-cy. Le rang que vous tenez dans l'empire des lettres, qui n'est pas
moindre que celuy que vostre naissance vous donne dans l'empire françois, fait que
j'implore vostre protection pour un innocent persécuté qui se trouve un des premiers
martirs de la littérature. Je ne compte pour rien l'approbation que le public m'a
donnée, si je n'ay celle de V. A. S'il luy plaisoit de m'honorer d'un mot de témoignage
du sentiment qu'elle aura de mon ouvrage, je régleray là dessus l'opinion que je devray
avoir de la justice de ma cause; et si j'ay une fois cette grande protection, je triom-
plieray de mes ennemis, comme Vostre Altesse a toujours triomphé de ceux de la France.
Vous serez le plus grand de mes bienfaiteurs, et je seray obligé de demeurer toute ma
vie,
Monseigneur.
de Vostre Altesse,
Le très humble, le très obéissant et très respectueux serviteur,
Furetière.
La publication, en 1684, de YEssay du dictionnaire avait allumé le cour-
roux de l'Académie française, dont Furetière faisait partie depuis plus de
vingt ans et dont il fut expulsé le 22 janvier 1685, après des débats retentis-
sants. C'est ensuite que parurent les célèbres Factums. Dans toute cette
affaire. Charpentier avait conduit l'attaque, parfois avec violence.
Collection de Condé.
256 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
546
N° 1142. QuiNAULT (Philippe) : Sceaux, poème.
In-4°, mar. rouge, fil., tr. dor., armes et monogramme de J.-B. Colbert. — Vélin,
XVII' siècle, superbe écriture, 17 fî. chiffrés, suivis de 2 ff. de notice et précédés de 3 ff.
liminaires contenant le titre en bleu et or, accompagné du monogramme J.B.C. en or
et couleurs, l'avertissement et le frontispice; 3 vignettes. La première page du poème
est reproduite à la fin de ce volume.
On lit au second feuillet liminaire : « Ce poème a été composé pour
M. Colbert par le célèbre Quinault. Deux des plus fameux artistes du siècle
de Louis XIV ont concouru à l'embellissement de ce joli morceau. Le fron-
tispice est de la composition de Charles Le Brun, premier peintre du Roy; il
a été exécuté, ainsi que la vignette du premier chant, par Sébastien Le Clerc,
excellent dessinateur et graveur ». — Dernier feuillet non chiffré : « La
vignette du second chant... est... de Bailly, peintre en miniature ».
L'avertissement qui précède et la notice qui suit le poème sont d'une
main plus récente que le poème lui-même et paraissent avoir été ajoutés sur
des feuillets blancs; ils contiennent la description et l'historique de ce
manuscrit. Poème et notices ont été publiés en 1813 par M. Fayolle.
Vente de Bure.
547
N° 1849. Boucher (P.) : « La Monarchie Françoise; éloges historiques ».
In-f», papier, -1684, i2 IL, cartonn.
Quelques vers sont consacrés à chacun des rois de France depuis Phara-
mond, puis à Louis XIV et aux membres de la famille royale, enfants légi-
times ou naturels du grand roi, ainsi qu'aux membres des branches cadettes :
duc d'Orléans et duc de Chartres, prince de Condé, duc d'Anguien, duc de
Bourbon, princes de Conti et de La Roche-sur-Yon, duc et chevalier de Ven-
dôme.
Notre cabinet renferme un second exemplaire de ce poème, aussi de la
POÉSIE FRANÇAISE. 257
main de P. Boucher, mais de format in-4°, 16 feuillets. Ce sont sans doute
les deux copies offertes au Grand Condé et à son fils.
548
N" 1715. [Santeul (Jean de)] : « Requeste du petit chien* Pluton à Son
Altesse Sérénissime Madame la Princesse. — La Destinée et les dernières
PAROLLES de Pluton à S. A. S. Madame la Princesse ».
In-4", papier, fin du XVII' siècle, 7 ff., dont le premier blanc, cartonn.
Traduction en vers français, faite par Santeul lui-même et écrite de sa
main, des deux poèmes latins qu'il avait adressés à la princesse de Condé,
belle-fille du Grand Condé, au sujet de son petit chien Pluton. En voici les
titres :
1° « Pluto catellus ad Serenissimam Principem ut ejus possit in gratiam
redire, expostulatio ». — « Pluton, petit chien de S. A. S. Madame la Prin-
cesse, aiiant été attaqué d'une petite gratelle, on fut obligé de le faire cou-
cher au chenil avec les autres chiens de chasse. Il recouvra quelques mois
après sa première santé ; mais son absence lui fit perdre pendant un temps
les attentions de sa Maîtresse. S. A. M. le Prince engagea Santeul à faire une
requête, qui sont ces vers, pour l'infortuné Pluton. A la tête de cette poésie
étoit une vignette. On y voiioit Pluton qui présente sa requête. La Princesse
ne se laissa point fléchira cette première pièce ».
2" « Plulonis catclli fatum. Ad Serenissimam Principem illius postrema
vcrba ». — « Santeul, pour inspirera la Princesse plus de pitié, décrit dans
ces vers la dernière destinée de Pluton, résolu de mourir, et y expose les
malheurs qui menaçoient cet animal infortuné » (Saiiloliana, pp. 366-367).
Ajoutons, pour serrer d'assez près la date de ces deux pièces, qu'elles ne
figurent pas encore dans les œuvres de Santeul publiées à Paris en 1694, et
que le poète mourut le 20 août 1697 ; c'est donc en 1695 ou 1696 que Santeul
écrivait au prince de Condé : « C'est ici. Monseigneur, plus votre ouvrage
que le mien. On imprime la Requeste de Pluton, avec une belle vignette... »
(Santoliana, p. 239).
Collection de Condé.
u. . 33
2S8 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
549
N" 1923. [Vekgier (Jacques)] : Le Tonnerke, conte.
In-4'', papier, fin du XVir ou commencement du XVIII" siècle, 4 ff., cartonn.
11 est assés d'amans contens...
178 vers, sans nom d'auteur; mais ce conte a été publié sous le nom de
Vergier dans les Contes et nouvelles en vers..., 1778, m, 113, et il se retrouve
dans l'édition de ses œuvres donnée en 1780, II, 28. Il avait déjà été inséré
en 1099 dans le Recueil de quelques pièces nouvelles et galantes tant en prose qu'en
vers (Utrecht, Ant. Schoulen), puis en 1735 dans le Recwil de pièces choisies
rassemblées par les soins du Cosmopolite, p. 298. Nous avons sans doute ici le
manuscrit autographe offert au prince de Condé. — Jacques Vergier, né
en 1657, mourut assassiné en 1720.
550
N" 1117. « Dessein de l'apartement de Son Altesse Sérénissime Madame
LA Duchesse du Maine a Seaux ».
In-4°, mar. citron, semé d'abeilles; au centre, dans un médaillon, l'emblème bien
connu de la duchesse du Maine : une abeille rentrant à la ruche, avec la devise : Piccola
si, ma fa pur gravi le ferite; le tout argenté. L'intérieur est en mar. bleu, dentelle dorée.
— Papier, XVIU» siècle, 15 (T., dessins à l'encre de chine.
Ce poème est sans doute l'œuvre d'un des lettrés qui fréquentaient habi-
tuellement la petite cour de Sceaux : La Fare, Chaulieu, l'abbé Courtin, etc.,
et surtout l'abbé Genest, à qui l'on doit les Divertissemens de Sceaux.
Sur le premier feuillet de garde, l'inscription suivante : « Ce livre a été
trouvé à Sceaux dans l'armoire du petit appartement en 1753. C'est une des-
cription en vers des sujets de peinture qui sont représentés dans la petite
gallerie et dans le cabinet qui est au bout de la dite gallerie » .
On a conservé dans le volume la notice originale des « Sujets des peintures
du Petit Appartement de Sceaux, peintes par le s' Audran en l'année 1704,
POÉSIE FRANÇAISE. 259
— et des sujets de la sculpture dudit cabinet par le s' Poultier en l'an-
née 1704 », date approximative du poème.
Bibliothèque du Palais-Royal. Acheté à la vente des livres du roi mon père.
551
N" 1741. « Sur le Latidate Domimim de cœlis ».
In-f°, papier, fin du XYII" ou début du XVIII' siècle, 6 fï., dont i blanc, cartonn.
Paraphrase de ce psaume en vers français. Suite de 29 dizains intitulés :
« les Saints, les Anges, le Soleil, la Lune, les Astres, la Lumière, les Nues,
le Tonnerre, le Feu, le Vent, les Oiseaux, le Monde, la Terre, la Mer, la
Glace et la Neige, les Montagnes, les Gouffres, les Arbres, le Serpent et la
Vipère, le Labourage, les Roys, les Peuples et les Princes, la Jeunesse, les
Vierges, les Vieillards et Enfants au berceau ». Premier vers :
Esprits de lumière et de gloire...
Nous avons déjà rencontré ce poème dans le ms. 1511 (voir tome I,
p. 326).
Collection de Condé.
552
N" 475. Recueil factice.
In-4", papier, plusieurs pièces du XVIII" siècle, cartonn.
1. « Cantate sur le rétablissement de la santé de S. A. S. M^' le Duc,
exécutée à Chantilly, le .. avril 1721 » (2 ff.) :
Helvétius fuyés, Sylva disparoissés...
2. Entrées et figures d'un ballet dansé à la cour de Louis XIV; liste des
figurants (2 ff.).
3. « Diane, divertissement en musique chanté au retour de la chasse dans
la fête donnée au Roy par S. A. S. M»' le Duc, à Vanves, le lundy 8 sep-
tembre 1721 »(2ff.).
260 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
4. « Vcrtumnc et Pomone, divertissement en musique » (4 fî.). — Ballet-
pantomine par Gardel, dansé en 1760 et imprimé la même année chez Cail-
leau.
5. « Pour le jour de la naissance de S. A. S. M'' le Duc. Cantate ». La
scène est à Saint-Maur (2 ff.).
6. « Sur le feu d'artifice tiré en présence du Roy devant l'hôtel-de-ville, la
veille de Saint-Jean-Baptiste 1719 » (2 if.) :
Accourez, citoyens; quel spectacle plus doux...
7. « Vers à Son Altesse Sérénissime M'' le Prince de Condé » :
On m'a dit qu'on trouvoit un héros dans Condé...
Pièce de 40 vers, signée « J. A. Riffault » (seconde moitié du XVlir siècle).
8. « Épître » :
Vous que le plus brillant des dieux
Honore d'un regard prospère.
Heureux, cent fois heureux, Genest et Malézieu...
Pièce de 53 vers, adressée à l'abbé Genest et à Malézieu, familiers de la
duchesse du Maine. L'auteur félicite la cour de Sceaux de posséder « un
autre Orphée » (Genest) et « un autre Archimède » (Malézieu). Cette épître
pourrait être de Chaulieu ; elle est sur le ton de sa correspondance poétique
avec Malézieu.
9. « ElectoraH Principi Ludovicœ Bavarœ Palatinse, Regii monasterii Malo-
Dumensis antistitœ ». Quatre vers latins adressés par Santeul à l'abbesse de
Maubuisson, « 1696, cal. sept. ».
10. « Maximes de la sagesse humaine » :
Rendez au créateur ce que l'on doit lui rendre...
Pièce de 52 vers, commencement du XVlir siècle.
11. « Vers pour le portrait de S. A. S. M"' le Duc » (alors premier
ministre de Louis XV) :
Du timon sous Louis dépositaire auguste...
4 vers, écrits de la main de Luillier, alors archiviste de la maison de Condé.
Collection de Condé,
POÉSIE FRANÇAISE. 261
553
N" 1431. Recueil de comédies, poésies et chansons libres ou obscènes.
In-4% papier, XVIU' siècle, 316 pages, cartonn.
1. « La Nouvelle Messaline, tragédie en un acte » (pp. I à 22). Imprimée
en 1773 sous ce titre : La Nouvelle Messaline, tragédie, etc. Elle est, dit-on, de
Granval...; in-8° de 30 pp. (Catalogue Soleinne, n" 3849).
2. « Le Bordel, ou le J...-F... puni, comédie en trois actes et en prose »
(pp. 23 à 90). — M. Soleinne (Catal., n" 3841) possédait un manuscrit de
cette pièce, daté de 1736. Suivant une note manuscrite de l'abbé de Saint-
Léger, la comédie aurait été faite en société par Lancelot, de l'Académie des
Inscriptions, la comtesse de Verrue, et Melon, auteur de VEssai sur le com-
merce.
3. « La Comtesse d'Olonne, comédie de M' de Bussy-Rabutin, représentée
à Anet chez M' le duc de Vendôme par des seigneurs de la cour et leurs
maîtresses » (pp. 91 à 102). — Cette pièce a été imprimée à la suite de la
F. . .-ma»/e de Mercier de Compiègne, Londres (Paris), 1780, in-18 (Catal.
Soleinne, 3833).
4 (p. 103). « Testament du Général des Cordeliers. Pyrron [Alexis Piron]
a fait cette pièce sur la mort du fameux Père Poisson, cordelier » (10 vers) :
Je veux qu'après ma mort...
5 (p. 103). « Le Chapitre général des Cordeliers pour l'élection d'un
général » (188 vers, par Piron) :
Déjà la Renommée avoit passé les mers...
6 (p. 110). « Chanson de Pyrrhon » [Alexis Piron] (8 vers) :
Mes chers amis, je suis f... sans rire...
7 (p. 111). « Priapée, ode de Pyrrhon » [Alexis Piron] (164 vers) :
F... des neuf garces du Pinde...
8 (p. 117). « Le Débauché converti, conte de M. Robbé de Beauveset »
(132 vers) :
Puissant médiateur entre l'homme et la femme
262 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
9 (p. 122). « Les Anges, conte du Père Chrysologue, capucin, qui m'en a
donné l'original » (202 vers) :
Gentille comme un séraphin...
10 (p. 130). « Le Jeune du vendredy, conte » (297 vers) :
L'excès en tout est condamnable...
11 (p. 141). M Épigramme » (16 vers) :
On dit que l'abbé Terrasson...
12 (p. 142). « La Constitution retrouvée, conte » (175 vers) :
Homme de bien, soyez toujours en garde...
13 (p. 149). « Les Deux Nonnes rivales, conte par M' Le Tellier père...
(Le fait est vrai, et cette histoire est arrivée à l'abbaye de la Barre, à Châ-
teau-Thierry. Cette abbaye a été détruite en 1746...) » (348 vers) :
C'est de tout tems qu'entre femelles...
14 (p. 162). « Le Jetton » (10 vers) :
Certain curé dessus jetton d'y voire...
15 (p. 163). « Épigramme » (9 vers) :
En cestuy cas d'union amoureuse...
16 (p. 163). « Autre » (9 vers) :
Gars renommé par joieuses besongnes...
17 (p. 164). « Les Antiquités de Rome, chanson par Ferrand » (10 cou-
plets de 7 vers) :
Venez, Mesdames les
18 (p. 166). « Chanson » :
Sylvandre fit jadis grand bruit...
19 (p. 167). « Menuet de la Reine » :
Un beau jour coUatin...
20 (p. 168). « Jouissance malheureuse » (23 vers) :
Enfin après six mois de peines et de soupirs...
21 (p. 169). « Enthousiasme » (24 vers) :
Architriples
POESIE FRANÇAISE. 263
22 (p. 170). « Parodie de la Gossein et de la Clairon, autrement frétillon à
la réception de cette dernière à la Comédie françoise » (52 vers) :
Clairon, j'admire en vous de merveilleux talents...
23 (p. 172). « Les Deux Servantes de cabaret, conte » (67 vers) :
Dans un logis dont j'ignore l'enseigne...
24 (p. 175). « Couplet sur l'air Quel caprice, quelle injustice » :
Qu'on me baise...
25 (f. 175). «Autre » :
L'amour est une fluxion...
26 (p. 176). « Sur la Salle » (8 vers) :
Sur la Salle la critique est perplexe...
27 (p. 177). « Étimologie de l'aze-te-f . . . , conte » (95 vers) :
Un jour de foire dans Châlons...
28 (p. 180). « La Puce, conte » (146 vers) :
Le hazard seul, sans l'aide du génie...
29 (p. 185). « Bouquet » (38 vers) :
Ça, ma muse, réveillez-vous...
30 (p. 187). « Le Déménagement ou le Crocheteur, conte » (21 vers) :
Une nymphe jeune et gentille...
31 (p. 188). M La Flèche de l'amour, conte » (151 vers) :
La jeune Iris au téton rondelet...
32 (p. 193). « Menuet de Cupis » :
Non, mon cœur...
33 (p. 194). « Chanson » :
N'ayant point trouvé de mœurs..,
34 (p. 196). « Autre » :
D'un honnête couvent...
35 (p. 196). « Menuet de la pupille » :
Ne me quitte pas...
264 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
36 (p. 197). « Autres béquilles » :
Un jour entre deux draps...
37. « Couplet de Blot, lorsque Monsieur, frère de Louis 14, le chassa » :
Son Altesse me congédie...
38. « Autre » :
Quatre bonnes bêtes font un huguenot...
39 (p. 198). « Air de Joconde » :
Vous qui craignez l'événement...
40. « Air Réveillez-vons, belle endormie » :
Croyez-vous pour une foiblesse...
41. « Autre » :
Un jour Babet face à face...
42 (p. 199). « Menuet » :
D'un V... ou d'un poignard...
43 (p. 200). « Les Tourlourettes de l'opéra en 1737 » :
La Courcelie au nez camard...
44 (p. 202). « Le Prostibule des Turcs, mandement de police du dieu
Momus » (72 vers) :
Nous qui d'un grand coup de Malchus...
45 (p. 204). « Requête de la très honnorée dame Paris, maquerelle, au s'
de Marville, lieutenant de police » (122 vers) :
0 toi qui dans Paris fais régner l'équité...
46 (p. 208). « Sur la mort de M. de La Motte » (quatrain) :
Après le tour que l'infernal pilote...
47 (p. 209). « La Chandelle émouchée par les deux bouts, conte »
(iil vers) :
Quand on est seul, que peut-on faire...
48 (p. 212). « Couplet sur l'air De tom les Capucins du inonde » :
Entre vous autres demoiselles...
49 (p. 213). « Épître » (92 vers) :
Il est donc vrai, M***, l'aimable volupté...
POÉSIE FRANÇAISE. 265
50 (p. 216). « Les Béatitudes de Rousseau » (28 vers) :
Heureux qui sans ambition...
51 (p. 217). « Enthousiasme de l'abbé de La Farre » (23 vers) :
Pourquoi ne suis-je pas prélat?
52 (p. 218). « La Réconciliation, conte » (15 vers) :
Une maîtresse aimable, mais légère...
53. « La Fille forcée » (13 vers) :
Dans une officialité...
54 (p. 219). M Épigramme de Voltaire » :
Ahl Camargot, que vous êtes brillante...
55. « Parodie » :
Ahl Camargot, que vous êtes fringante...
56. « Autre de Ferrand » :
Père Clunard, sectateur exemplaire...
57. « Autre de Pyrron » [Alexis Piron] :
Des jeunes gens, filles, fuyez l'abord. .
58 (p. 220). M Autre du même » :
Certain enfant de Loyola...
59. M Autre » :
Nicolas de trop près avoit vu Jaqueline...
60 (p. 221). « Le Paradis terrestre trouvé » :
Le paradis terrestre est, dit-on, si secret...
61 . « Sur le Paradis terrestre » :
Ahl paradis charmant, te voilà donc trouvé...
62. « L'Avocat consultant, conte » (14 vers) :
Un jour Branlard, en train de guinder son docteur...
63 (p. 222). « Sur un médecin » (10 vers) :
Un médecin sçavant dans la mathématique...
64. « Épigramme de Pyrrhon » (Piron) :
Un beau chartreux, moine napolitain...
°- 34
266 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
65. « Autre » :
Frère Bénigne un jour dans sa cellule...
66 (p. 223). « Autre » :
Un capucin ardent et plein de feu...
67. « Autre » :
Chez les Chinois un sectateur d'Ignace...
68. « Autre » :
Un peintre à Rome ayant d'après nature...
69 (p. 224). « Autre » :
Un Florentin interrogé comment...
70. « Autre » :
Deux dames près d'une rivière. .
7 1 . M Autre » :
Cléon poussé d'humeur folâtre...
72 (p. 225). « Autre » :
Trois rivaux volant leur maîtresse...
73. « Conte » (17 vers) :
Une bonne femme pressée...
74 (p. 226). « Épigramme » :
La Bible en main, un zélé directeur...
75. « Autre de M. Vivier-Desgros » :
Jambe de çà, jambe de là...
« Chansons sur les dames de la cour de Louis 14" » (notes explicatives
sur les marges) :
76-77 (pp. 227). « Air, Quand le péril est agréable » :
Est-ce une si grande merveille...
Ahl ahf petite de Fienne...
78-80 (pp. 227-229). « Sur l'air Mon berger m'engage » :
Comme une relique...
Le petit Saint-Ange est parti...
La fille à Dangeau...
POÉSIE FRANÇAISE. 267
81 . « Sur l'air Lon lan la deriri » :
Carus amicus Musseus...
(un couplet par le Grand Condé et un autre par son ami La Moussaye).
82. « Autre » :
Le sieur Dancourt à Paris...
83-84 (p. 230). « Sur l'air Prends, ma Philis, prends ton verre » :
Qu'elle est grasse, la comtesse (de Mirepoix)...
Qu'avec Lassay la Bourbon...
85 (p. 231). « Autre sur l'air Ne nrentendez-vom pas? » (18 couplets) :
Colandre le marchand...
86 (p. 233). « Le Grand Branle de la cour » (42 couplets de 7 vers
chacun) :
L'Antéchrist arrive en ces lieux...
87 (p. 242). « Sur l'air des Pendus » :
Écoutez le triste récit. . .
20 couplets de 6 vers chacun : « Sur l'abbé de Fortia, qu'un teinturier prit
sur le fait avec sa femme, 1713 ».
88 (p. 246). « Sur le mesme air » :
Or écoutez, grands et petits...
12 couplets de 6 vers : « Lorsque Mons' Barbis prit deux Théatins pour deux
Jésuites, et Quinaut pour un exempt, quant ils vinrent ensemble lui
demander la permission de confesser la Denesle, fameuse comédienne, qui se
mouroit, 1713 ».
89 (p. 248). « Sur le môme air » :
Or écoutez, petits et grands...
12 couplets de 6 vers, « sur Rousseau, par Crébillon »,
90 (p. 250). « Sur le même air » :
Or écoutez, mes chers amis..
20 couplets de 6 vers, « sur Louis XIV, 1715 ».
91 (p. 254). Épitaphe de Louis XIV (12 vers) :
F 'ance, de ton tyran orne ainsi le tombeau. . .
268 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
92 (p. 255). « Sur l'air Déjà votre esprit est guéri » :
Que le Régent avec sa fille...
« Sur M. lo Régent et la duchesse de Berry sa fille, 1716; Voltaire, accusé
d'avoir fait le premier couplet, fit ce second » :
Je n'ai point chanté l'Ammonite...
Chansons et Pièces diverses :
93 (p. 256). « Sur l'air Adieu mes amours » (6 couplets de 9 vers) :
La belle Jeanneton...
94-96 (pp. 257-258). « Sur l'air des Folies d'Espagne » :
Ce qui trompa notre première mère...
Marinette
En France il n'est point de mari...
97-99 (pp. 259-260). « Sur l'air Dans le bel âge » :
Sainte Largette...
Visitons, camarade...
Un jour un jeune avocat...
100 (p. 260). « Air de Roland » :
Je bois et je f... tous les jours de ma vie...
101-105 (p. 261). « Autres chansons » :
A son mari dame Hélène...
L'autre jour par méprise...
Diane toute lasse...
Puisque après la colère...
Adieu donc, charmante Sylvie...
106 (p. 262). « Sur la convalescence du Roy en 1743 » :
Tout Paris est bien joieux...
107-110. « Autres chansons » :
Il n'est rien de durable...
Je suis jeune, je suis bien faite...
Après avoir ... trois fois...
Ma femme aiant fait un enfant...
POESIE FRANÇAISE. 269
1 1 1 (p. 263). « Bouquet pur M. Vadé, auteur des Lettres de la Grenouillère,
1748 » (81 vers) :
J'aime àpaier ce que vaut une chose...
112 (p. 265). « Autre bouquet, 1748 » (136 vers) :
Qui mal veut, mal lui tourne; on la dit avant moi...
113 (p. 269). « Épigramme » :
Jeanne cageolant ma franchise...
114 (p. 270). « Le Vrai bonheur, ode (200 vers) par Beauveset » (Robbé
de):
C'est toi, saints..., que j'invoque...
115 (p. 275). « Sonnet en bouts rimes » :
Un jour Dom Hapecon, plus arrogant qu'un cocq...
116 à 136 (pp. 275-277). 21 épigrammes obscènes.
137 (p. 278). « Ode sur les Jésuites » (6 dizains) :
Inspirez-moi, soiez mon aide...
138. « Épigramme » :
L'ami Pascal après cinq ans de soins...
139 (p. 279). « Chanson » :
J'ai deux amans que j'aime bien...
140 à 148 (pp. 279-281). 4 chansons et 5 épigrammes obscènes.
149 (p. 282). « Sonnet » :
Pour éviter l'ardeur d'un brûlant jour d'été...
150. « Stances » (30 vers) :
L'on m'a conté, belle Idalie...
151 (p. 283). « Réponse » (30 vers) :
Puisqu'un peu de sang vous étonne...
152 à 169 (pp. 284-288). « Contes » :
Au Jubilé, comme sage...
Un couple amoureux s'exerçoit...
Un moine à barbe exploitant une sœur...
Au lit de mort une vieille à confesse...
270 CHANTILLY. — LES MANUSGIIITS.
Lorsque les deux anges blondins...
Si la loi et la nature par un effet contraire...
Père Macaire en un coin instruisoit...
Biaise consultoit ses amis...
Certain autel de royale fabrique...
Une maltrese aimable, mais légère...
Pierre et Margot pleins de luxure...
De la Fillon une élève madrée...
Certain novice aux pieds d'un loyoliste...
J'interrogeois un moine à barbe grise...
A courtauder, aulner, Jean maladroit...
Certain avare alloit abandonner...
En ce saint jour, jour heureux et funèbre...
Couchée auprès de mon amant...
170 (p. 289). « L'Équivoque capucinale, conte » (45 vers)
Un capucin revoit dans sa cellule...
171 à 177 (pp. 290-292). « Autres contes » :
Un jacobin des plus officieux...
Un jour Robin vint Margot empoigner...
En plein sénat la mère Pélagie...
Un cardinal des plus fins de la troupe...
Un jeune gars entre deux jouvencelles...
Un jeune berger de chez nous...
Un quidam jeune et de bonne maison...
178 (p. 293). « Sonnet en bouts rimes » :
Un jour que la maman de la belle Silvie .
179 à 183 (pp. 293-294). « Contes » :
Au commissaire une innocente Aminte
En certain cabaret normand...
Un cardinal citoien de Florence...
Un homme fut de ribaud naturel...
Un jour Martin le serrurier...
184 (p. 294). « Madrigal » :
Souvent au plus grossier mensonge..
185-187 (p. 295). « Épigrammes » :
Quoil parce que Louis et la Constitution..
POÉSIE FRANÇAISE. 271
Iris a vingt amans, qui chez la bonne dame...
Voiez un peu comme elle est fine..
188 (p. 296). « Baisers d'Aminthe et de Philis, dialogue » (13 dizains) :
Puisque le frais de cet ombrage...
189 (p. 298). « Parodie [des 3 menuets, Tti connois le mariage, etc, par
M. Bordeaux » :
Ne fais donc point l'innocente...
190 (p. 299). « Autre » :
Solitaires témoins...
191 (p. 299). « Parodie du monologue de Ragonde ».
192 (p. 300). « Parodie » :
Sous ces ormeaux...
193 (p. 301). « L'Anti-Priapée, parodie de l'ode de Pyrrhon (Piron) cy-
dessus, p. m. Cette parodie est de Sutaine de Perthe, de Reims »
(16 dizains) :
Vive les neuf vierges du Pinde...
194 (p. 306). « A M. Cidville, par Voltaire » :
Ahl dattez du... de Manon...
195 (p. 306). « Couplet du môme » :
L'autre jour un carme gaillard...
196 à 208 (p. 307). « Autres couplets du même Voltaire » :
L'autre jour la jeune charité...
L'autre jour le père Massillon...
Ce Monsieur l'évêque d'Autun...
Alors qu'on f... son confrère...
Qu'un beau pigeon à tire d'aile...
Oui, vous passeriez en vertu...
Si défunt l'ami Châteaufort...
Quand tu punis le Sodomite...
Ne nous moquons pas des anciens...
Que le jour du saint vendredi...
C'est ici le grand jour...
Montperni, ce bon catholique...
Le parti des bons catholiques...
272 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
209 (p. 308). « Sur l'air de la Gigtie des Élémens » :
Ah) que tu me fais de plaisir...
210 (p. 308). « Couplet » :
Des dames à une fenêtre rioient...
2H (p. 308). « Épitaphe de M"' Conel, actrice delà Comédie frangoise » :
Passant, qui que tu sois, arrête...
212 (p. 308). «Autre » :
Cy gît l'impudique Manon...
A la suite de ce recueil, quelques chansons plus modernes ont été copiées
par M. Cigongne, qui a aussi placé dans le volume les deux fameuses chan-
sons de M. Vatout, Le Maire d'Eu et L'Atiberge de l'Écu de France, autographes
et signées. A la fin du recueil, M. Cigongne a dressé la table de toutes les
pièces dont il se compose.
554
N" 540. Pellissier de La Vagère (Barthélémy) : « Poème sur la loi
DIVINE PRIMITIVE ET ÉTERNELLE ».
In-f°, mar. rouge, fil., tr. dor., armes de Bourbon-Condé. — Papier, XVIII' siècle,
28 ff., chef-d'œuvre de calligraphie.
Offert par l'auteur au prince de Condé en 1770; épître dédicatoire et pré-
face.
555
N° 1773. [Gatigny (Le Moyne de)] : Poésies.
In-f», papier, seconde moitié du XVIII" siècle, 26 ff., cartonn.
M. de Gatigny, secrétaire du conseil du prince de Condé, entra dans la
maison du duc de Bourbon en qualité de secrétaire de ses commandements
le 1" décembre 1792, et mourut intendant-général de ses affaires le 14 avril
1828.
POÉSIE FRANÇAISE. 273
1 . « L'Amour conjugal » (220 vers) :
Don du ciel, volupté pure...
2. « Les Charmes de l'inconstance » (100 vers) :
Quel moraliste insensible...
3. « Ode sur l'humanité » (140 vers) :
Quel sentiment noble et tendre...
4. « Sentimens d'un Affricain qu'on arrache à sa patrie pour le conduire
en esclavage dans les colonies de l'Amérique » (84 vers) :
Séjour où je reçus la lumière des cieux...
5. « L'Amour de la patrie, ode » (HO vers) :
Lieux chéris où la lumière...
6. H Sentimens d'un Romain sur la liberté dans le tems où Rome n'existoit
plus » (110 vers) :
Toi, de l'homme auguste apanage...
7. « Au Roi (Louis XVI). Dangers de la flatterie. En corrompant le cœur
des rois elle opère le despotisme, qui fait à la fois le malheur du prince et de
la nation. Avantages d'un gouvernement doux et équitable. Tableau du
règne » (165 vers) :
Princes, fermez l'oreille au perfide flatteur...
« Cette pièce a été composée dans le tems du rappel des parlemens » .
Collection de Condé.
556
N" 1564. Chknier (Marie-Joseph) : « Ode. Paris, 1813 ».
In-18, mar. bleu, doublé de tabis, fil., dos orné, tr. dor. (Courleval). — Manuscrit de
Fyot, sur vélin, 30 pages et titre.
Quelles tempêtes efl'royables
Grondent sur les flots déchaînés...
L'ode est suivie des « Couplets sur la Convention Nationale » :
Vous qu'on nomme depuis longtemps
Les pères de notre patrie...
Bibliothèque Cigongne, n- H27.
II. 35
274 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
557
N° 1706. ICHER-YiLLEFORT (bARON d') : « L'ESPIONNAGE SOUS LE RÈGNE DE
LA MODERNE PHILOSOPHIE, poème, jamier 1813, retranscrit à Paris à la fin
de janvier 1818 ».
In-4°, mar. rouge, fil., tr. dor., aux armes du prince de Condé. — Ms. autog. sur
papier, 1818, 118 pages chiffrées, 2 (ï. de titre, 6 iï. blancs.
P. 1, avertissement. P. 3, dédicace au prince de Condé. P. 4 à 86,
poème. 87 à 112, notes des trois chants du poème. — Début de l'avertisse-
ment : « Si l'on lit ce poème, il faut, en le lisant, se transporter au tems oiî
il a été écrit. L'auteur l'a fait en prison. C'est l'ouvrage de vingt jours... ».
Inédit.
De 1814 à 1820, le baron d'Icher-Villefort publia quelques opuscules poli-
tiques, dont le plus connu est la Lettre d\m prisonnier d'État relative au
Concordat passé en 1801 entre Biionaparte et Pie VII.
558
N° 1651. Béranger (Pieure-Jean de) : Vers et prose.
In-4°, papier, XIX' siècle, 122 pages, demi-mar. rouge.
Curieux cahier, écrit tout entier de la main de Béranger. Recueil de
poésies de tout genre, entremêlées de quelques morceaux de prose. Très
peu de chansons; deux seulement font partie de l'œuvre imprimée de
Béranger, L'Indépendant et La Mort de Charlemafine. Le chansonnier est loin
d'être Fauteur de toutes les pièces qu'il a transcrites ; lui-même donne les
noms de Millevoye, de M""" de Staël et de Michaud; mais le plus souvent
l'anonymat est observé; nous avons reconnu des poésies de Ducis, Bouf-
flers, etc. Parmi toutes ces pièces anonymes, faut-il faire une part à Béranger
lui-même? On sait qu'outre ses chansons il a composé des odes et autres
poésies restées inconnues; aurions-nous sous les yeux des fragments de son
œuvre inédite?
Donné par le général Ney, duc d'Elchingen, le 21 septembre 1879.
POÉSIE FRANÇAISE. 275
559
N° 1930. IIuGO (Victoh) : « Lks Feuilles d'automne, écrit et orné de
42 aquarelles par F. Bourdin ».
In-f°, papier, 162 pp., demi-mar. rouge, tète dor.
Acheté à M. Bourdin, 1893.
560
N" 1525. Franck (Chaules) : « Un Pèlerinage a la chapelle Saint-
Ferdin.vnd, Paris, 1843 ».
In-4", reliure en velours violet, au chiffre de la reine Marie-Amélie, en argent et
ronde-bosse. — Papier. 8 iï.. jolie exécution.
Le poème est intitulé « Le Poète et le Soldat » . Le Soldai :
Poète, où vas-tu donc? Pourquoi, dans ta souffrance...
132 vers, suivis d'une « Prière » en 18 vers :
Vous qu'on a placés dans une môme tombe...
Offert à la Reine par P. Baudet, artiste calligraphe.
561
N° 1925. CouTURiÉ (Adolphe) : Poésies.
Pet. in-P', papier, 1847, 41 ff., cartonn. — Inédit.
Né à la Pointe-à-Pitre en 1821, lauréat du concours général, mon condis-
ciple et ami, Couturié est mort chez moi à Twickenham en 1861.
562
N° 1928. Facquembergue (Auguste) : « Parodie en vers burlesques du
poème de Barthélémy intitulé Le Deux Décembre ».
Pet. in-f», papier, H ff., cartonn. — Lettre d'envoi du {"janvier 1833.
276 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
563
N° 1785. BoRHELLi (vicomte de), officier supérieur : « Un Dessin de
Meissonier, Ney ».
In-f°, carlonn. — Ms. autog. sur papier, 1887, 6 ff., avec dédicace.
Petit soldat, secrète et suprême espérance...
13 quatrains sur un dessin de Meissonier (1857), représentant le maréchal
Ney à cheval au milieu de son état-major.
Offert par l'auteur au duc d'Aumale.
V. — CHANSONS.
564
N" 1047. Recueil de ball.\des, motets, chansons, etc.
In-f» (0,387 sur 0,286), velours rouge, bossages, fermoir, écusson en émail à mes
armes (Froment-Meurice). — Vélin, commencement du xv siècle. Sans compter les
feuillets ajoutés en 1880 au moment de la reliure et qui sont occupés par le frontispice
et une table, ce volume consiste en 64 feuillets de parchemin, savoir 4 préliminaires qui
n'avaient pas été compris dans la pagination primitive (aujourd'hui cotés 9-12), et
60 cotés 13-72. La disparition des feuillets 1-12 est ancienne, puisqu'une table ajoutée
au commencement, en caractères du XV siècle, ne s'applique qu'au contenu des feuillets
13-72. Le manuscrit n'a pas été achevé; la place des initiales, qui devaient être peintes,
est presque partout restée en blanc. C'est après coup que des dessins à la plume ont
été tracés sur les fi". 25 et 37.
Recueil de ballades, de motets, de chansons et autres pièces, les unes en
français, les autres en latin, toutes avec les airs notés et quelquefois avec
des remarques en latin pour guider les exécutants (fï. 34, 37, 40 v°, 41 v°,
45 V", 68, 71). Le texte en offre beaucoup d'intérêt, par suite du grand
nombre d'auteurs (poètes et musiciens) dont il nous révèle les noms.
En 1461, le volume appartenait à un certain Francesco d'Alto Biancho de
gli Alberti (f. 9 r") : « Adi xvui di luglio 1461, Franciescho d'Alto Biancho
de gli Alberti dono questo libro aile mie fanciulle e a Rechollo Lançalao suo
figliolo. A me Thomaso Spinelli. Propria manu » (cette note a été biffée et la
lecture de plusieurs mots est douteuse). Quatre cents ans plus tard, en 1861,
un sculpteur éminent, qui était aussi un amateur éclairé, Henri de Triqueti,
trouva ce volume à Florence, chez M. Bigazzi, secrétaire de l'Académie délia
Crusca, et l'acheta pour moi. Le manuscrit était en feuilles; Triqueti voulut
278 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
contribuer à le compléter et à l'orner; il en composa le frontispice. Le livre
lui-même a été examiné au point de vue musical par M. Lavoix, de la Biblio-
thèque nationale ; récemment, mon éminent confrère et ami Léopold Delisle
a essayé d'en faire le dépouillement, qu'on trouvera plus loin.
0 bonne, douce Franse, flour de liesse!
Hé, doulx païsl
lisons-nous au f. 29 : c'est la vraie devise du volume. Tout y est bien fran-
çais, hors l'exécution, qui est italienne. La France est sa patrie d'origine,
ritalie sa patrie d'adoption. Le manuscrit original doit avoir été compilé en
France dans les premières années du règne de Charles VI; notre copie a dû
être faite au commencement du X\" siècle par un Italien qui ne comprenait
guère le texte qu'il transcrivait, tlntre autres indices de la nationalité du
copiste, on peut citer le c cédille qu'il a employé en beaucoup d'endroits
(grimace, f. 53, puissance, f. 33 v°).
Une main française a copié les vers de Baude Cordier qu'on lit au com-
mencement sur les ff. 11 v° et 12, addition qui pourrait bien être un auto-
graphe de Baude Cordier. La musique de cette pièce présente deux canons
curieux; l'un est en forme de cœur, à trois voix; l'autre, écrit en cercle, est
une sorte de canon fermé, énigmatique, dont la clef nous est donnée dans le
texte écrit sur la musique. Par une tradition qui a traversé le moyen âge
et qui eut une grande influence sur l'art musical, ce canon, disposé en
cercle, avec les tercets qui l'accompagnent, est une espèce de symbole de
la Sainte Trinité, ainsi qu'il est dit dans les vers.
Le manuscrit est d'une haute importance pour l'histoire de la musique :
« La notation, dit M. Lavoix, présente la plus grande variété, depuis les
notes noires, pleines ou creuses, jusqu'à la notation rouge ou alternée avec
la noire, genre d'écriture musicale qui disparut avec le X\" siècle. Tous les
exemples possibles de variétés et d'anomalies dans la notation se retrouvent
sur ces 72 feuillets, à ce point que l'on serait tenté de croire que le manus-
crit a été copié comme spécimen de toutes les difiicultés de la notation pro-
portionnelle ». Au commencement du XV' siècle, la langue musicale qui
devait exprimer les nouvelles tournures mélodiques, les nouveaux rythmes,
n'était pas encore façonnée; la notation proportionnelle comprenait l'emploi
CHANSONS. 279
dune grande variété de signes qui n'avaient pas un sens précis, absolu, bien
nettement déterminé.
« Ce splendide manuscrit, continue M. Lavoix, nous offre le plus rare
et le plus complet spécimen de cette notation, et nous pouvons déclarer que
les historiens de la musique n'avaient pas encore trouvé un plus précieux
monument de l'art musical aux XIV et XV siècles ». 11 contient un certain
nombre de notes, écrites en latin, destinées à guider les exécutants et les
chefs de chœur. C'est une sorte de commentaire musical qu'on ne rencontre
pas ailleurs et qui suffirait à donner au volume un caractère tout particulier.
M La tournure de ces chansons rappelle un peu les formes mélodiques
d'Adam de la Halle, c'est-à-dire qu'elle appartient absolument à cette période
de transition pendant laquelle la révolution harmonique et mélodique qui
donna naissance à noire musique moderne se fit lentement et pas à pas. Le
rythme est hésitant et la tonalité flottante. Quelques-unes de ces mélodies
sont surchargées de vocalises. L'harmonie procède par imitations cano-
niques, c'est-à-dire par rentrées successives. Elle est peu correcte et souvent
infidèle au sentiment de la tonalité telle que nous l'entendons aujourd'hui ;
cependant, après un rapide examen, nous n'y avons trouvé qu'un petit
nombre de ces monstruosités harmoniques qui caractérisent le style des
déchanteurs et harmoniseurs depuis le X\V siècle jusqu'à la première moitié
du XIV».
De tous les auteurs nommés dans ce manuscrit, les seuls qui aient une
certaine célébrité sont Guillaume de Machaut et Jean Cuvelier; deux autres,
Jean Vaillant et Jean yVlain, sont seulement connus. Nous relevons plus de
quarante noms qui ne semblent pas avoir encore été cités. Mais il y a une
question préjudicielle à résoudre. Ces noms désignent-ils les auteurs des
paroles ou les musiciens? Le premier qu'on rencontre, Baude Cordier, était
certainement un musicien. Sans doute il pouvait, comme Guillaume de
Machaut et d'autres poètes du moyen âge, avoir composé lui-même et les
paroles et la musique. Mais voici d'autres observations :
F. 46. Dans une pièce attribuée à Hymbert de Salins, on lit à la suite du
triple le nom de Jean CuneHer ou Cuvelier. Or, ce dernier est un poète
connu, qui peut bien être l'auteur de la chronique rimée de Du Guesclin :
280 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Hymbert de Salins a donc mis en musique les vers de Jean Cuvelier.
F. 34. A la fin d'une pièce attribuée à Simon de Haspre, nous lisons :
« Simonis de Aspre ; composuit dictum Ja. de Noyon ». Voilà qui est
encore plus concluant.
Enfin, f. 52, la célèbre ballade composée par Eustacbe Deschamps sur la
mort de Guillaume de Machaut est attribuée à F. Andrieu. A l'époque où
fut copié le manuscrit original, le poème et l'auteur étaient trop connus
pour qu'une erreur d'attribution fût possible. Andrieu est donc bien encore
le musicien.
D'ailleurs le manuscrit paraît avoir été formé surtout au point de vue mu-
sical ; les paroles sont copiées avec négligence; souvent des fautes grossières
rendent le texte presque incompréhensible , au contraire la musique est très
soignée, et les notes latines, si curieuses et si importantes, mises au bas
pour faciliter la tâche du chef d'orchestre et des exécutants, prouvent que
c'est surtout la partie musicale qui intéressait le compilateur. On peut donc
penser que les noms mis en tête des pages du livre désignent des musiciens ;
mais il ne faut pas oublier que le plus souvent lauteur des paroles était le
même que celui de la musique.
L'importance du recueil nous décide à insérer ici la table des pièces qu'il
contient, et même à reproduire les passages renfermant des données histo-
riques. Nous n'avons guère essayé de rétablir les leçons fautives qu'on ren-
contre à beaucoup d'endroits; c'est là une tâche réservée aux érudits dont
l'attention sera attirée sur ces curieux morceaux. On devra remarquer dans
la série française les pièces qui ont pour objet : l'éloge de Jean, duc de
Berry (n° 51); le nom et les armes d'OHvier Du Gueschn (n° 71); la mort de
Guillaume de Machaut (n° 83); Gaston Phébus, comte de Foix (n°' 39, 41,
55 et 65); la mort d'Éléonore d'Aragon, reine de Gastille, en 1382 (n° 12);
peut-être l'expédition que Jean I", roi d'Aragon, dirigea en 1389 contre la
Sardaigne (n" 21); peut-être aussi le secours que Louis, duc d'Anjou, porta
en 1380 à Jeanne, reine de Sicile (n° 54); l'éloge d'un chevalier qui par sa
vaillance avait aboli la levée d'un tribut injustement exigé des voyageurs
(n" 60).
Le sujet des pièces latines n'est guère moins intéressant. On peut citer
CHANSONS. 281
celles qui se rapportent : à la bienheureuse Yde, comtesse de Boulogne
(n" 102 et 103) ; au roi Charles V (n" 1 10) ; à la dévotion des Français envers
la sainte Vierge (n° 111); à Gaston Phébus (n" 115 et 116); aux besoins de
la Terre Sainte, du temps de Grégoire XI (n° 107); au pape Clément VII
(n° 61). — Les morceaux copiés sur les ff. 67 v°, 68, 70 v° et 71 (n°' 113,
114, 119 et 120) sont très importants pour l'histoire des musiciens du
XIV' siècle ; ils ont été malheureusement copiés avec une extrême incorrec-
tion.
Il n'est pas inutile d'ajouter un relevé alphabétique des noms d'auteurs,
poètes et musiciens, mentionnés dans le manuscrit :
Adam levita (n° 119);
Maistre Baude Cordier, de Reims (n°' 2 et 3) ;
Borlet (n° 88) ;
Magister Egidius Ang"% sans doute Anglicus (n* 22);
F. Andrieu(n° 83);
Magister Franciscus (n"' 17 et 19);
Gacian Reyneau (n° 92);
Garinus (n° 52);
Goscalch (n° 58) ;
Grimace ou Grymace (n" 16, 85 et 90);
Guido(n°'28 et 29);
G[uillaume] de Machaut (n°' 15 et 87);
Hymbert de Sahns (n° 71);
J. Alani (n° 120); sans doute Jean Alain, ménestrier du duc de Lancastre,
cité dans une quittance du 15 septembre 1396 (1);
J. de Porta (n» 114);
Ja. de Noyon (n° 48);
Jacob de Senleches, dont le nom est aussi écrit : « Selenches Jacob,
J. Senleches, Jacomi, Jacob de Senlechos » (n"' 12, 66, 67 et 68);
Jo. de Alte curie (n° 9);
Johannes Cesaris (n° 72) ;
(1) De Laborde, Les Ducs de Bourgogne, t. III, p. 124.
"• 36
282 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Johannes Cunelier (n°' 55 et 71); c'est probablement lui qui est désigné
par un J suivi du signe abréviatif qui remplace souvent la syllabe con ou eu
quand elle commence un mot (n°" 60 et 62). Il est vraisemblable qu'il doit
être identifié avec l'auteur de la Chronique rimée de Bertrand Du Guesclin,
généralement connu sous le nom de Jean Cuvelier, d'autant plus qu'une des
pièces copiées dans notre manuscrit sous le nom de Jean Cunelier est rela-
tive aux armes d'Olivier Du Guesclin (n" 71) ;
Jo. Galiot (n°' 46, 53, 59, 67); parfois appelé simplement Galiot;
Jo. deMeruco(n'' 82);
Jo. Olivier (n° 42);
Jo. Simonis de Haspre (n°' 47 et 48) ;
Jo. Susay, parfois simplement Suzoy (n°' 40, 50 et 84);
Jo. Vaillant (n°' 13, 31, 32, 33 et 99); une des pièces copiées sous ce nom
(n° 32) est ainsi datée : « Compilatum fuit Parisius, anno Domini m°ccc° sexa-
gesimo nono » . Jean Vaillant est cité dans la Seconde Rhétorique comme
tenant école de musique à Paris.
Matheus de Sancto Johanne (n" 10, 49, 93, 98);
Mayhuet de Joan (n° 61); peut-être le même que le précédent.
P. desMolins(n° 86);
Petrus Fabri (n° 11);
Philippus de Caserte, Philipot (n°' 43, 54, 56 et 57);
Pykyni(n°89);
Sb. Cire d'Or (n" 76); la lecture de ce nom est douteuse.
Solage (n" 18, 25, 51, 78, 79, 80, 94, 95, 96, 97); au n° 79, ce nom
paraît être écrit : « J. Solage ».
Taillandier (n" 64) ;
Trebor (n°' 20, 21, 39, 40, 63 et 65.)
Suit l'indication, page par page, des morceaux contenus dans le volume.
Les mots en capitales sont les noms des auteurs, qui sont placés dans le ma-
nuscrit le plus souvent en tête des pièces.
CHANSONS. 283
i (f. 9 V»). Table ajoutée après coup, peut-être de la main de Baude Gordien.
2 (f. il V»). M. BAUDE COnDIER
Belle, bonne, sage, plaisant et gente,
A ce jour cy que l'an se renouvelle...
Cette chanson est copiée et notée de façon à représenter un cœur. Elle a été, comme
la suivante, ajoutée après coup, peut-être par Baude Cordier,
3 (f. 42). M. BAUDE CORDIER
Tout par compas suy composée...
Ronde dont la musique est notée dans des cercles concentriques. L'auteur se nomme
dans ce huitain :
Maistre Baude Cordier se nomme
Cilz qui composa ceste rode,
Je fais bien sçavoir a tout homme,
Maistre Baude Cordier se nomme;
De Reins, dont_est, et jusqu'à Romme,
Sa musique appert et a rode.
Maistre Baude Cordier se nomme
Cilz qui composa ceste rode.
4 (f. 13). Toute clarté m'est obscure
Et toute biauté laydure...
5 (f. 13 v°). Un orible plein de a., de vray confort,
Prins avec moy quant je me mariay...
6 (f. 14). Très douce playsant figure,
Biauté, bonté, sans laidure...
7 (f. 14 v"). Madama m'a congié donné,
J'en sui prés mis en desespoyr...
8 (f. 15). A mon pouir garde et vuil garder
Le joli cuer tous les jours de ma vie,
Duquel m'avés le jour de l'an premier
Bien strené, douce dame jolie...
9 (f. 15 V"). JO. DE ALTE CURIE
Se doit il plus en biau semblant fier
Qui per son trait a esté deceû...
10 (f. 16). M. DE SANCTO JO.
Je chante ung chant en merencoliant...
11 (f. 16 v°). Laus detur multipharia
Deo régi seculorum.
Pièce en l'honneur de sainte Catherine, à la fin de laquelle est le nom : petrus fabri.
284 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
12 (f. 17). Fuions de ci, fuions, povre compaingns,
Chascuns s'en voist quérir son aventure
En Aragon, en France ou en Bretaingne,
Car en brief temps on n'ara de nos cure.
Fuions quérir no vie bien seure.
Ne demorons yci eure ne jour,
Puisque perdu avons Alienor...
SELENCHES JACOB.
13 (f. 17 V°). 10. VAYLLANT
Très doulz amis, tout ce que proumis t'ay
Est tout certain, ne t'en iray faillant. .
14 (f. 18). Très gentil cuer, amoureux et attraiant,
Frans et courtoys, jolis et plains de joye,
A vous servir du tout mon tamps employé,
Quar il n'est riens qui tant me soit plaisant,
N'autre désir avoir ne pouroye...
15 (f. 18 V»). G. DE MACHAUT
De petit peu devient voulenté.
De moult assés doit prendre ce m'est vis
Cascuns amans de sa mie en bon gré
Lasse, doulente, or voy que mes amis...
16 (f. 19). GRIMACE
Se Zephirus, Phebus et leur lingnie
Fussent d'acort pour moy donner confort...
17 (f. 19 V). MAGISTER FRANCISCUS
De Narcissus, home très ourguilleus,
Fu a Equo refusé l'amor fine...',
18(f. 20). SOLAGE
En l'amoureux vergier vis una flour,
Espaunie par le cours de nature,
Droite, eslevée, de vermeille colour,
Belle et plaisant et de gente fayture...
19(f. 20v»). MAGISTER FRANCISCUS
Phiton, Phiton, beste très venimeuse,
Corps terrestien, combien régneras tu?...
20 (f. 21). TREBOR
Passerose de beauté la noble flour,
Margarite plus blanche que nul cygne...
CHANSONS, 283
21 (f. 21 V"). TUEBOR
En seumeillant m'avint une vesion
Moult obscure et doubteuse pour entandre :
Avis m'estoit q'un fort vespertilion
En conqueste sourmontoit Alixçandre,
Mais Seril (?) monstre en sa vray descripcion
Que c'est le roy qui tien en compaignye
Armez, amors, damez, chevalerie.
Cilz noble roy a timbre de tel façon
Dont legier est a touz pour cert comprandre,
Que maint païz et lointaine région
De son haut pooir nez valdrout deffendre.
N'a son vaillant cuer, ardis corne lion,
Ains serout touz priants sa seignourie
Armez, amors, damez, chevalerie.
Et pour donner au songe conclusion,
Le passage qui ert sanz a moult atandre,
En Sardigne nouz mostre que d'Aragon
Fera soun cry par tout doubter et craindre,
Car puisant est en terre et mer par renon.
Larges en dons, et ayme sans oublie
Armez, amors, damez, chevalerie.
22 (f. 22). MAGISTER EGIDIVS ANG[hc]vS
Roses et lis ay veu en une fleur
Qui moult flurist et veut fructifier...
23 (f. 22 v°). Le mont Aon de Trace, doulz païs.
Ou resonnent les douçours d'armonie,
A en sa court IX dames de hauc pris,
Qui de beauté lienent la seygnorie...
24 (f. 23). Sans joye avoir ne puet longuement
Nulz homs vivre par droyte nature...
25 (f. 23 V"). solage
Corps femenin par vertu de nature
A droit devis traitis et compasé...
26 (f. 24). Je ne puis avoir plaisir
Ne reposer a loisir...
27 (f. 24 v»). Medée fu en amer véritable.
Bien y paru, quant Jasont enama...
286 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
28 (f. 25). ouiDO
Dieux gart qui bien le chantera
Que c'est pour l'amour de madame...
29 (f. 25 v°), GuiDO
Or voit tout en aventure
Puis qu'ainsi me covient fayre...
30 (f. 25 v°). Robin muse, muse, muse,
Car tu y pues bien muser...
31 (f. 26). JO. VAILLANT
Pour ce que je ne say gairez,
Sui je venus pur aprendre...
32 (f. 26 V°). JO. VAILLANT
Dame doucement trait
Avés tout le cuer de mi...
A la fin : « Compilatum fuit Parisius, anno Domini m» ccc° sexagesimo nono
33 (f. 27). JO. VAILLANT
Onques Jacob por la belle Rachel,
Quant il la vit mourir de bennoy,
Ne David por Absalon le très bel
Quant de sa mort la nouvelle en ouy,
Ne Caries roy pour Rollant ne furent si, je croy,
Triste et doulant, n'eurent tel mal {sic)
De cuer, de corps et d'ame
Que por vo mort rechoy, ma douce dame...
34 (f. 27 v"). Se je cudoie tous jours vivre en tel point,
Miex amoroye estre mors que vifs...
35 (f. 28). De quan qu'on peut belle et bonne estrener
De bien, d'onnour, de joye, d'esbatement...
36 (f. 28 V"). Ung lion say de tots belle figure
Qui est assis ou ja[r]din de liesse...
37 (f. 29). 0 bonne, douce Franse, flour de liesse...
38 (f. 29 v°). Va, fortune, trop as vers moy grant tort,
Que Ions temps a chascun jorn m'es contrayre...
39 (f. 30). TREBOR
Se Alixandre et Hector fussent en vie
An toute leur prouesse et ardement,
CHANSONS. 287
Et tenissent Acilles sans envie,
Qui ceulz de Troye grieva moult asprement,
Sur touz tendroit au jour d'ui seigneurie
Cilz qui enseigne porte en champs et batailles
Foyx et Bearn, Castelbon et Noualles.
Son hauc renon est en mainte partie.
Car est ardis, couraugeus et vaillant.
En Europe n'el pais d'Arménie
N'a nul tel de si bon gouvernement,
Ne qui si bien aime chevalierie.
A ly traient ceulz qui ont contez deniollez (?)
Foyx et Bearn, Castelbon et Noualles,
Por ce doit bien estre sans fleterie
Craint et doublé et amé chierement.
Devroyt pour cil prier an chiere lie
Qui en pais tient sa terre et sas senieullez
Foyx et Bearn, Castelbon et Noualles.
40 (f. 30 v»). SHZOY
Pictagoras, Jabol («te) et Orpheus
Furent primer père de mélodie...
41 (f. 31). TREBOR
Quant joyne cuer en may est amoureux,
En Jupiter, au palais de Gemynis,
Fet son séjour gay, playsant, deliceux,
Au roy puissant viennent de lointain païz
Maint chevalier et dames de moût haut priz,
A sa noblée dont grant est le renon,
Qui pourte d'or et de gueules gonfanon...
42 (f. 31 V"). JO. OLIVIER
Si con cy gist mon cuer en grief martire,
Pars a moytiet fortune a ton devis...
43 (f. 32). PHILIPPOT DE CASERTE
De ma dolour ne puis trouver confort,
Car en tous cas m'est fortune contrayre...
44 (f. 32 v°). En un péril doutous bien delitable
M'ont amis amours par leur noble maistrie...
45 (f. 33). Plus ne put musique son secret taire,
Car tant a fait cris, plours, suspirs et plains...
288 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
46 f. 33 V»). 10. GALIOT
En atendant souffrir m'estruet grief payne,
Et en languor vivre c'est ma destinée...
47 (f. 34). JO. SIMONIS DE HASPRE
Ma douce amour, je me doy ben conplaindre
Quant je ne puis avoyr soûlas ne joye...
48 (f. 34 V). HASPHOIS (1)
Puisque je sui fumeux plains de fumée,
Fumer m'estuet, car se je ne fumoye
Ceulx qui dient que j'ay ceste fumée
Par fumée je les desmentroye...
... JO. SIMON DE haspre; composuyt dictum ja. de noyon.
49 (f. 35). MATHEUS DE SANCTO JOHANNE (2)
Sanz vous ne puis, très douce créature,
Plaisir avoir qui moy puist agréer...
50 (f. 35 v»). JO. susAY
Prophilias, un des nobles de Roume,
Fu par amer en périlleux anoy...
51 (f. 36). SOLAGE
S'aincy estoit que ne feust la noblesce
Du bon Jhean, duc gentilz de Berry,
France perdroit son pris et la prouesce.
Et le monde serait amency.
Quar de certain sa valour
S'estent per tout et luist com le cler jour
En tous fais son noble cuer habunde,
Quar c'est ccli qui est la flour du monde.
Nature l'a per sa grant soubtilesce
De seus dons richement enchievy.
Vaillant et preux en bien (?) met son adresce,
Et noblea (sic) com si est prouchan de li.
Dont il n'a per ne greignour,
Ains surmonte tout home par douçor.
Ce sont grâces que Dieux en son cuer fonde,
Quar c'est celi qui est la flour du monde.
(1) Le nom de H.asprois a été ajouté après coup, peut-être de la main de Baude Cordier.
(2) Même observation pour le nom de « Matheus de Sancto Johanne » .
CHANSONS. 289
Considérer doit chescun la sagesce
De ce seignour courageux et hardi,
Quar c'est un cler mirouer ou jounesce
De chevaliers doit mettre son ottri,
Son volour et son amour;
Quar il sont mis en très souvrain honour
Par sa vertu qui est si très parfonde,
Quar c'est celi qui est la flour du monde.
52(f. 36V»). GARINUS
Loyauté me lient en espoir
D'encor venir a m'entente...
53 (f. 37). j. G.^LioT
Le sault périlleux a l'aventure prins
Quant faillit mon cuer en la clere fontainne...
34 (f. 37 v°). PHiLippoT
Par le grant senz d'Adriane la sage
Fu Theseus gardés de periller,
Quant a son tour li convient le voyage
En la maison Dedalus essaier;
Puis la trahi et la vost essillier;
Portrait li a un jouel de grant pris,
Qu'avoir ne puet sanz o couvert de lis.
Adriane est si noble de linage
Et si puissant c'on la puet reconter.
Le jouel ot de son propre héritage,
Que Theseus s'efîorsa d'usurper.
Et pour l'avoir le tienent en grant dangier;
Se socours n'a, le jouel est péris.
Qu'avoir ne puet sanz o couvert de lis.
Maiz le lis est de si très haut parage.
Bel a veoir, plaisant a manier,
Riche on povoir de si perfait courage
Qu'a la dame puet sa vertu endier.
Roulant ne Estor ne li faut souhaidier
Pour secourir le jouel de grant pris,
Qu'avoir ne puet sanz o couvert de lis.
53 (f. 38). JO. CUNELIER
Se Galaas et le puissant Artus,
Samson le fort, Tristain, Ogier, n'Hamon,
37
290 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
De hardement et prouesse cremus
Prisié, doublé furent et de grant non,
Dont doit on bien le noble et haut baron
Doubler, prisier, portans en sa devise :
Febus avant! par prouesse conquise...
56 (f. 38 v). PHiLiPOT
Il n'est nulz homs en ce monde vivant,
Ce m'est avis, qui peust considérer...
57 (f. 39). PHILIPOT
En remiranl vo douce pourtraiture,
En laquele est tout doulz ymaginer...
58 (f. 39 V°) GOSCALCH
En nul estai n'a si grant fermeté
Gome en droyt barat selonc mon jugement...
59 (f. 40). GALIOT
En attendant d'amer la douce vie
Fait doulz espoir la lour estre plaisance...
60 (f. 40 V»). I. cuN. (1)
.orques, Arthus, Alixandre et Paris,
Hector, David, Macabeus, Jason,
Et Julius Gesar, qui tant de pris
Prirent presenz vertu, force et rayson,
Que tout mirent en leur subjeccion,
N'eurent (2) tel los et pris pour voyage
Com en cil qu'il diffist le truage
Du point crainctiex engoisseur et fellon (3).
Car nul, tant fust subtiex et bien apris,
Seigneur, dame de noble et gran renon,
lloys, dux, contes et princes de haut pris,
Tous y furent mis a confusion.
De nulluy n'en avoit conpassion.
Car qui passer voloit, en ostage
Fut mis pour le tribut et passage
Du point crainctiex, engoisseur et fellon.
(i) Cette s^'llabe est figurée par le signe abréviatif de cum.
(2) Ne vient. M s.
(3) Fellor. Ms.
CHANSONS.
291
61 (f. -41).
Per tal parti l'avoit en garde pris
Un liran (1) plain de barat et traïsson,
Or est demis, destrayt de son pourpris,
S'en fera l'en très grant correccion,
Soufrir li faut (2) martire et passion.
Louer devons cil et fayre homage
Par qui sonmes hors de grant outrage
Du point craincliex, engoisseur et fellon.
MAYIIUET DE JOAN
Inclite flos orti Gebennensis,
Cujus odor balsamis dulcior,
Prestantibus roribus Januensis,
Orbem reple ceteris altior.
62 (f. M v«).
63 (f. 42).
64 (f. 42 V»).
65 (f. 43).
Tibi favet ortus Hispanensis,
Gallorumque virgultus carior
Ténor pro papa Clémente.
J. CUN. (3)
Se Gencive, Tristan, Yssout, Helainne,
Paris, Jason, Lancelot et Medée,
Soufrirent onc pour bien amer grant payne.
Je suefre plus mille fois la journée...
TREBOR
Hélas t pitié envers moy dort si fort
Que je ne sçay se je sui mort ou vis...
TAILLANDIER
Se Dedalus an sa gaye mestrie
Et Jupiter avec tout son effort...
TREBOR
Se July César, Rolant et roy Artus
Furent pour conquestc renoumez ou monde,
Et Yvain, Lancelot, Tristain ne Porus
Eurent pour ardesse los, pris et faconde,
Au jor d'ui luist et en armez tous ceuronde (sic)
(1) Tinan. Ms.
(2) Fanit. Ms.
(3) Cette syllabe est encore ici figurée par le signe abréviatif de cuM.
292 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Cyl qui por renon et noble sorte
Febus avant! en sa enseigne porte...
66 (f. 43 V). I. SENLECIIKS (1)
La harpe (le mellodie
Fayee sans merancolie...
67 (f. 4i). GALIOT
En attendant espérance conforte
L'onime qui vuolt avoir perfeccion...
A la fin de cette pièce : jacob de senlechos.
68 (f. 44 v°). lAcoMi
Je m'emerveil aucune fois comment
Homme se vuelt meller de contrefaire...
(Refrain) : Puisque chascuns se melle de forgier.
A la fin d'un couplet : jacob de senleches.
69 (f. 45). Lameth, Judich et Rachel deplour
Pour Josué quant la mort Tassa) i...
70 (f. 45 v»). Par les bons Gedeon et Sanson délivré
Fu le peuple de Dieu de tous ses ennemis...
71 (f. 46). HÏMBERT DE SALINS
En la saison que toute ries (sic) s'encline
De resjouir, après le tems d'iver,
En u[n] jardin aloye a le serine
Epatre, ouquel trouvay un oliver fer.
Dessus avoyt un noir aigle posant;
Quant l'aperchu, vi une grant merveille,
Car a II becs soustanoit en estant
Un escu blanc a la barre vermeille.
Ténor jo. cunelier
Gis olivers tenoit de sa rachine (2)
Une pierre, ne l'en puet nus sahier.
Laquelle avoyt la coulor moures si doucement treveille
Qui en armes ou l'aigle va portant
Un escu blanch a la barre vermeille.
Cristalline tant blanche estoyt
(1) Ce nom paraît avoir été inscrit par Baude Cordier.
(2) Le texte des vers suivants paraît fort altéré.
CHANSONS. 293
Que me flst m[esm]erveyller
Que l'oliver estoyt senefiant
Celui qu'a euipres di que la pierre desine
Une daine qui molt fa apreyer
De sens, d'onnor, et pour ce d'amour fine
L'amera chis de portous an vergier
Tout son vivant.
Ensi vous ay déclaré de l'amant
Et de la flour sur toutes no parexle,
Liqual porte avec l'aigle volant
Un escu blanch a la barre vermeille.
72 (f. 4t) v). La dieus d'amours, sires de vrais amans,
A fait et dit qu'a luy viengnent parler
Tout chil qui li vuellent estre servans...
Ténor jûhannis cesaris
73 (f. 47). Adieu vous di, très doulce compaygnie,
Puisque de vous départir me convient...
74 (f. 47 V"). Entalbion de fluus environnée
Mestre Antheus m'envie très noble vie,
Mes roy Minos a sa cort condampnée
Qu'a fayt venir Lucidaiye et llelie...
75 (f. 48). De tous les moys que sunt en la sayson
Je prens avir pour le pluy gracioux.
Et je suy prest de prover per raison
Qu'il est de l'an 11 très pluy amoureux...
76 (f. 48 V"). SB. CIREDOR
Angelorum psalat tripudium,
Musicorum pandens armoniam,
Orpheycam plectens sinphoniam,
Procul pellens vanum fastidium...
(Pièce sur la faute d'Eve).
77 (f. 49). De fortune me doi plaindre et louer,
Ce m'est avis, plus c'autre créature...
{Celte pièce et les 22 suivantes (n»' 78-99) sont comprises dans la table du manuscrit sous la
rubrique : balades a IIII chans).
78 (f. 49 V°). SOLAGE
Le basile de sa propre nature
Tous ceulz qu'il voit tue soubdaynement.
294 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Car son venin est mortel sanz mesure,
Sanz remède et sanz alegement..-
79 (f. 50). SOLAGE
Galextone, qui fut dame d^Arouse,
A Jupiter fit un doulz sacrefice,
Tant qu'il la mist comme sa vraye espouse
Hault on troune, et 11 fut moult propice,
Et puis amoureusement
La couronna sur toutes richement :
Lors touz lez dieux li feirent per homage
Joieux recept et amoureux soulage.
80 (f. 50 V°). SOLAGE
Très gentil cuer amoureux et attraians,
Frans et courtois, jolis et plains de joie,
A vous servir du tout mon temps emploie,
Quar il n'est riens qui tant me soit playsant,
N'autre désir avoir je ne pourroie...
81 (f. 51). Bien dire et sagement parler doit
De cascun qui voelt a bien venir
Et sur soy meismes regarder
Avant qu'il die de nulluy desplaysir.
82 (f. 51 V°). JO. DE MERUCO
De home vray a mon jugement
Cuer penser ne puet bonement
Le tiers des bens ou il habonde.
Car cremir voet certainement
Loyaulté, foy habondantment,
Harat (Barat?) heit qui déchoit le monde...
83 (f. 52). F. ANDRIEU
Armes, amours, dames, chevalerie,
Clers musicans et fayseurs en françoys,
Tous sosfistes, toute poetrie.
Tous cheus qui ont mélodieuses vois,
Ceus qui cantent en orgue aucunes foys
Et qui ont chier le doulz art de musique.
Démenés duel, plourés, car c'est bien drois,
La mort Machau, le noble rethouryque...
(Ballade d'EusTACHE des Champs sur la mort de Guillaume de Machaut).
CHANSONS. :293
84 (f. 52 v°). suzoY
A l'arbre sec puis estre comparé
Que n'a racyne...
83 (f. 53). GRYMAÇE
Des qu buisson (sic) me fu boutez d'enfance,
Dedens mon cuer entra voloyr d'amer...
86 (f. 53 V). 1'. DES MOLINS
De ce que foui pense souvent remaynt,
Helas! Je le puis bien par moy prouver...
87 (f. 54). MACHAHT
Quant Theseus, Hercules et Jason
Cercherent tout et terre et mer parfonde...
88 (f. 34 v"). BORLET
Hé, très doulz roussignol joly,
Qui dit occy occy occy...
89 (f. 55). PYKYNl
Playsance or test avez (1) vous assemblés
Soûlas, soûlas, plaisance, playsanse...
90 (f. 55 V°). GRIMACK
Alarme, alarme, sans séjour
Et sans demour, car mon las cuer
Si est en plour...
91 (f. 36). Gine vermeil, cine de très haut pris,
Tan damour pour mon féal ami Prine
De ta beauté, que tant ay los et pris,
Ay spar criphum mon féal ami Prine...
92 (f. 56v°). GACIAN REYNEAU
Va t en mon cuer aveuc mes yeux (?)
Veoir la beauté angeline,
Qui tant est digne et pure et fine,
Conques ne flst plus belle Dieux...
93 (f. 57). M. DE SAINT lOHAN
Hay avant.
Sience n'a nul annemi,
Senon ceulz qui sont ignorant.
(1) Aeuz. Ms.
296 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Envieuz sont, je le vous di,
Souvent sur ceulz qui sont sachant,
Et vont mélodie abatant
Tout voulentiere per leur haut cry
Qui plus haut crie : Hay avant.
C'est trop bien fait, disons ainsy...
94 (f. 57 V"). SOLAGE
Helas! Je voy mon cuer a fin venir
En désirant avoir un don d'amour...
95 (f. 58). SOLAGE
Pluseurs gens voy qui leur pensée
Mettent en vestir bon habis :
L'un vest une cote brodée,
L'autre un villan fourré de gris;
Manteaux portent grant ou petis.
Mais toute leur devise faite,
Je me tieng a une jaquete...
96 (f. 58 V»). SOLAGE
Joieux de cuer en seumellant estoye.
Quant je sentoie vostre très doulce alayne
Et vo gent corps, madame soveraine,
Qu'entre mes bras si doucement tenoye...
97 (f. 59). SOLAGE
Fumeux fume par fumée
Fumeuse speculacion...
98 (f. 59 V). M. DE SANCTO JOHANNB
Fortune faulce, parverse,
Versé m'as en grant martire...
99 (f. 60). JO. VAILLANT
Par maintes foys ay oy recorder
Du rosignol la douce mélodie,
Mais vesi veult le cucu acorder,
Ains veult chanter contre ly par envie
Cucu, cucu, cucu, toute sa vie...
(Ici commence la série des pièces qui sonL désignées sous la rubrique mutés dans la table mise
en tête du volume).
dOO (f. 60 v). Apta caro plumis ingenii
Desidie bacumse (?) studii,
CHANSONS.
297
Laborisque foco molicies,
Et conjuga ccntro segnicies,
Quo pigresfit plumbum consumito...
101 (f. 61). Flos virginum, decus et species,
Adultère lucis conubio non indiga...
102 (f. fil v°)- Yda (1) Capillorum matris domini duminorum,
Igné probatorum cum lino nil périt horuni,
Vanuit illorum per adesse pir hoc sed eorum
Propter abesse thorum cujus ur fit flamma rogorura,
Gazam que vestivit veramque probamen scivit,
Habet habitavitque scivit in claustre quod stabilivit,
Gaudens in cella nominata voce Capella
Orchi quam bellates(?) fugere.
Fulgida Stella, hoc tibi cantamen
Et diccionale segregamen
Offert laudem Ilenricus, avens rogilamen
Mortis in examen, anime quod sit relevamen,
Post exultainen
Et tecum rcgnare. Amen.
103 (f. 62).
Porcio nature
Precellentis geniture
(2) recture
Juste sanctequc stature,
Bolonie care
Comitisse non sine jure,
Flagranti thure
Prefemur cantica pure
Lotarie rore
Duce progenie geniture
Milicie flore.
Godefrido cordis inde maritale
Famoso nobilitate,
Eustachio grate
Mundi per climata late
Equis très nati
Fuerant, et equis reparati
Equis et grati,
Mira probitate probati.
Eustachius primus (3),
Godofridus et alter opimus
Extitit, ut legimus;
Baldeuinus datur ymus,
Qui transvcxere mare,
Gentiles iniere, et invencre
Tumulum Dei, cum sibi vere
Jherusalem libère,
Duo postremumque fuere
Reges,augerequeDeifidemstuduere(4).
Gaudentes, leti.
Tandem langorum repleti,
Crimine deleti,
Tribuerunt membra quieti,
(1) La bienheureuse Yde, comtesse de Boulogne, fondatrice de l'abbaje de Capelle.
(2) Le ms. porte ive ou ire avec un signe d'abréviation sur la lettre t.
(3) Prmius. Ms. — (4) Staduere. Ms.
II. 38
298
CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Christicolis culti — jura tumulumque sepuiti
Verbigene fulti — quod possunt cernere multi,
Cum quibus in vita — sine fine quiète polita (1)
Vivere flnita — queamus carne sopita
Carcere divisi — mundi simus fore visi
Celi gavisi — cum dilectis paridisi.
104 (f. 62 v). De gentis vita — quid prodest arte polita?
Nil, set invita — precio manus et redennita...
105 (f. 63). Cum vix ardidici promoti sint ad habere
Astrologi logici, quid agam Petrus miserere,
Nominis et modici quod scientiflci miserere.
Nescio blandidici dicantur eo miserere.
Leno, scurra, malus et adulans, qui joculatur
Herens et talis qualis cito deliciatur.
Expars istorum cum sim, set non miserorum,
Te rogo, flos florum^ michi para régna polorum,
Cordis tu scelera mea purgans, virgo décora,
Celi dans dulcora,
Vera salutifera, vera pudicicia.
Junge leones liliis
106 (f. 63 y).
Pictagore per dogmata,
Fit Virgo septenarius
Librat dies et climata,
Quorum effectus varius, .
Et illa magna sidéra,
Sic Jupiter primarius.,.
107 (f. 64).
0 terra sancta, suplica
Summo pastori gentium
Tuum adi Gregorium (2)
Et fletus taies explica :
Nunc, sancte pater, aspice,
Ecce conculcor misera,
Christus hic lavit scelera ,
Et fedor ab arabicis.
Et rosas cum serpentibus;
Indulge penitentibus,
Pacem dat pater flliis,
Crucem in classe Syria,
Agar cognoscat aquilas,
Farfar delphini pinulas,
Et arma mittat Stiria.
108 (f. 64 v").
Alpha (3) vibrans monumentum
Aima vexit ad crementum...
109 (f. 63).
Cetus (4) venit heroycus,
Nati vitam ymitatus,
Cujus princeps seraphicus
Mirifice tra[n]sformatus.
(1) Peut-être pour potita.
(2) Le pape Grégoire XL
(3) Pièce adressée à Notre Dame.
(4) Il s'agit des cordeliers.
CHANSONS.
299
Hune claustrales et regales
Prosecuntur ad libitum
Linquentes paternas lares
Suum ferentes habitum...
H0(f.65v»).
Rex Karole (1), Johannis genite,
Quondam régis Francorum strenui
Mortalibus pre cunctis inclite,
Claritate generis ardui,
Facultate donandi comité.
Alexandri more prospicui,
Qui Darium cum multo milite,
Porrum quoque subdidi[t] nutui,
Sic hostili sub duce stipite,
Pestifero gregis innocui
Vorativo fauce satellite
Inimica regni melliflui.
Pestis hujus mordaci fomite
Invidia consumptiva sui.
Pastor quasi perdite
Suffragaris solercia tui.
Dolet Argus Yo perterrite,
Cum simili sono gemitui
Custos inhers gaudes sollicite,
Curam gerens gregis precipui.
Nam gladio gentis ancipite
Per te pulso, remote domui
Tue pax est nunc pacis reddite
Sit itaque nostro auditui.
Dat gaudium securo tramite,
Paci dando plebem restitui.
Quare potes vocis emerite
Salomonis nomine perfrui.
Miror regni paterno limite
Succedentem te principatui,
Litterarum ditari divite
Conjugio post hec et instrui.
Novi falli vocis incognite
Aut in verbi posset ambigui.
Vive feiix in aula celite,
Comprehensor regni pcrpetui.
m (f. 66).
Leticie, pacis, concordie,
Ac salutis humano generi
Reparatrix, solem justicie
Claustris tui bajulans uteri :
Rogo suplex ut regno Francie
Nostro, per quod dévote liberi
Magis tibi serviunt hodie
Quam faciunt, ut puto, ceteri,
Pacem dones hostesque conteri,
Ut serviant tibi liberius.
De fauce nos eripe Cerbcri,
Virgo prius ac posterius.
Ii2 (f. 66 y» et 67).
L'ardure qu' endure
D'ardant désir dure
En moy si très dure...
H3 (f. 67 V").
Aima polis religio.
Doctrine pollens radio,
Fratrum sancti Agustini
Ydidc sunt hii celibes
Conti viginti cirices
Musicique precipui.
Uno promo hinc peritos.
In neuma doctissimos
Armonia (2) subpantrana
Breviter (3) ex quis modulo
P. de Sancto Dionisio.
(i) Pièce en l'honneur de Charles V, dont le texte est malheureusement copié de la façon la
plus incorrecte.
(2) Aroumia. Bis.
(3) Previter. Ms.
300
CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Melos plures vigent aqui (i) :
Johannes Foreastarii,
Cum Nicholao Biohomui,
Professores teorici,
Camena J. Strutevilla,
Augustin! de Florencia,
Johannes Desiderii,
(2) Teobaldus,
Taxinus de Parisius
Orpheico fonte poti,
Ac uterque Ydrolanus,
Modulator Ciprianus,
Guillermus Cavalerii,
Girardus de Colonia,
Cum Clémente de Berria,
Petrus quoque Amatori,
Tenorem preminet Gratro,
Cum Galterio de Gardino.
Jeronimus de Parisius.
Quam fuit melodia
Ac dulcior armonica
In canore et cantamen,
Modulamine hoc carmina
A solis ortus cardine
Et usque terre limitem.
115 (f. 68v»). Inter densas deserti meditans
Silvas, pridem alletus ocio.
Tune exultans de tara miris rébus,
Nomen querens hujus magnifici
Tarn illustris, confestim didisci
Quod is erat potens ille Phebus.
116 (f. 69). Imbribus irriguis et vivo fonte redundans,
Plantis et arboribus vernoque tempore florens,
Ortus odoriferis flagrans aromatibus umbris
Ocia querentcs recreatis plaudent {sic) anienis,
Turribus exceiso protensis in ethere cinctus;
(1) Alii?
(2) Le ms. semble porter tmicuilos avec un sigpe d'abréviation sur la lettre o.
(3) Accatmnaf
114 (f. 68).
Axe poli cum artica.
Ydam gerit extatura,
Archlcipi in figura,
Antarticus a natura,
Forma cujus est sperica,
Vallat vercia diaphana :
Religio ita ista
Zodiaca sidéra
Ambit cosmum industria
Atque antonomasia
Cunctos cellit armonica
Auroratque solercia.
Egidius de Aurolia,
Manant a quo acta mena (3)
Pariter cum hac musica.
Carmineus J. de Porta
Se comendat per omnia.
Vobis istis jure oda
Debelur, que ad oria
Plauza digna cum dulcia
Canent ergo cum latria
Voce cuncti dulcisona :
0 gloriosa domina
Ceata nobis gaudia.
CHANSONS.
301
Varia vestitum nutrit pictura pavonem.
Fertilis hic uberes fructus producit amenos,
l'restat in occasum, Phebo déclinante recessus (i).
0 quam spectandus colit hune agricola. Tauri!
Mira resl hun« genitrix tuetur cornibus ortum
Cavet ab ingressu merito temerarii manus
Cornibus, o genitrix, saucia (2) facta tuis,
Quisquis es invidens ut fraudes fructibus ortum,
Hujus ab agricola ne tenearis cave.
117 (f. 69 v).
Multipliciter amande
Et letando
Vult juventus hortari,
Ad dolores cogitando
Et tristando,
Valeat ut ievari...
118 (f. 70).
Favore
Ilabundare
IIujus quod donatur
Gracia cui datur,
Exultare
Ymo et exaltare
Hic nitatur
Doloresque vitare...
119 (f. 70 v°).
Sub Arturo plebs vallata
Plaudit (3) melos, laus ornata
Psallatur altissimo.
Anglis confèrent grata
Eventu piisimo.
En milicia cum clerc
Floret musicorum vero
Corus ovas (4) jubilât,
Ex quibus modo sincère
J. de Corbes. micat
Cirius (5) non previsas
Pastores quas J. de Alto Bosco
Resenat teorica,
Qua fulgens veniat ut nostro (6).
G. Marcon pratica,
Piis placent (7) ac tirannis.
Res Ricardi Olit, Johannis
Necnon de Oxonia,
Arte cujus multis annis
Fulsit Cantuaria,
Sed G. Range radix florum
Olet generibus melorum.
Edmundus (8) de Buria,
Bas[is] aurea tenorum
Est quem fovet curia,
Princeps (9) bellicus probavit,
Quem ex Vsilz G. res creavit (10),
(1) Ressesus. Ms.
(2) Sancia. Ms.
(3) Paludit. Ms.
(4) Ovans?
(5) Cirig dans le ms. — Ciri eujns?
(6) Nro dans le ms. Pour noseo?
(7) Le ms. porte place ac, avec un trait horizontal au-dessus de la lettre e.
(8) G. dumudus. Ms.
(9) Princea. Ms.
(10) Ex Blich G. recreavit?
302
CHANTILLY. - LES MANUSCRITS
Rutilât (1) cum occulo
E Piisvbich J. quas gustavit
Miro vocis modulo.
G. flos Oxonie (2) miratur,
Nicholaus (3) qui vocatur
De Bada famellico.
Et de Mûris conjungatur.
Iliis triplo mirifico prepollet
G. de Ilorarum fonte.
Sua (4) vox non parum mulcet
Auris Simois (5)
démentis os cujus claret,
Manus nitet organis.
Practizat Adam levita
Precelienter; quorum vita
Sana diu vigeat,
Ut et illis, qua finita,
Porta celi pateat.
120 (f. 71).
Fons citharizancium
Ac organizancium.
Tubal (6) predicatur
Musice primordia
Sculpens, ut hi[s]toria
Genesis testatur.
Pondéra Pictagore
Numerorum décore
Artis (7) norunt legeni,
Quam rimans Boecius
Propalavit latius.
Regum laudans regem
Doctrina Gregorii,
Gesta Dei filii
Canit omnis (8) ordo
Guido dans (9) inicio
Lineas et spacia
Dédit monocordo.
Sed Franco theorice
Dat mensuram musice,
Quam colores ligant (10).
Fontes hii sunt cecilli (11)
Adhuc quorum rivuli
Cuncta régna rigant.
IIujus pes triplarii (12)
Ris sub emioli
Normis recitatur,
Ut hii puisent Dominum
Quorum numerorum nonum (13)
Triplo modulatur.
mis licet inflmus
J. Alani minimus
Sese recomendat,
Quatenus (14) ab invidis
Ipsum sonis validis
Laus horum deffendat.
(1) Rutlatg, avec un signe d'abréviation sur la lettre a.
(2) Uxonie. Ms.
(3) Raeholans li. Ms.
(4) Liia. Ms.
(5) Atires Simonis?
(6) Tubas. Ms.
(7) Aet. Ms.
(8) Le ms. porte Canit avec un signe d'abréviation sur la fin du mot. Ce qui est ici rendu
par omnis est figuré dans le ms. par ol's.
(9) Le ms. semble porter gravido sans.
(10) Ligantur dans le ms.
(11) Seculi?
(12) Hujus i(»'s e'oha'i. Ms.
(13) Il y a dans le ms. mtinie (avec un trait horizontal au-dessus de un) nomineum.
(14) Catenus. Ms.
CHANSONS. 303
121 (f. 71 v°). Tant a suptile pointure
La très gentile pointure...
122 (f. 72). Bien pert qu'en moy n'a dart point mal apoint
Et tart m'esveille d'amour qui m'a dun dart point...
123 (f. 72v»). D'ardant désir plains, povres, nus...
Cette pièce, la dernière du recueil, se termine par les mots Niijra est sel formosa
(Ténor), au-dessus desquels la notation est marquée en rouge.
Malgré l'incorrection du manuscrit, dont beaucoup de pa.s.sages sont inin-
telligibles, il a paru utile dïnsérer ici des vers qui laissent entrevoir le sujet
de chaque morceau. L'incorrection même de la copie, dont la table précé-
dente porte des traces trop nombreuses, piquera peut-être la curiosité des
amis de notre ancienne littérature et les excitera à restituer les véritables
leçons de textes fort intéressants à plus d'un égard, et dont beaucoup ont
été indignement traités sous une plume étrangère.
565
N° 1403. Bussv (Roger de Rabutin, co.mte de) : Chansons autoghaphes.
In-4°, papier, XVIP siècle, 24 fî., mar. rouge.
Recueil de chansons satiriques, inédites pour la plupart; les grandes
dames du temps en font les frais. La verve de l'auteur ne s'exerce pas seule-
ment sur les femmes galantes ; Turenne et Luxembourg ne sont pas épargnés.
Mais Bussy s'acharne surtout sur la marquise de La Baume (Catherine de
Bonne), à laquelle sont consacrées 17 chansons; il pouvait d'ailleurs lui attri-
buer sa longue disgrâce, car c'est elle qui fit publier en Hollande V Histoire
amoureuse des Gaules. La première chanson en date est de 1643, la dernière
de 1676; c'est donc aux environs de 1680 que Bussy écrivit ce recueil.
On y a joint une lettre autographe de Bussy-Rabutin au père Bouhours;
elle serait peut-être mieux placée dans un autre volume, mais ici elle sert au
moins à prouver que le manuscrit est bien de la main de Bussy.
Voici la liste des chansons qui composent ce recueil :
1 . « Air de balet » :
Vous qu'on peut dire plus de mille...
304 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
Sur MM"" de Mcnneville et Gordon, filles d'honneur de la reine Anne
d'Autriche.
2. « Sarabande » :
Si vous doutés que La Baume n'écoute...
Sur MM""" de La Baume et de Sourdis.
3 . « Air de balet » :
D'un feu qu'on ne peut éteindre...
La Baume brusle
4. « Le Branle de Mets » :
Chémeraut dit qu'elle enrage...
Sur la comtesse de Fiesque, M"' de Chémerault (M°° de La Basinière),
M. de Verneuil, évêque de Metz (mort en 1652).
5. « Sur l'air de la Belle Jardinière » :
Jumeaux que j'aime et que j'estime...
Jumeaux mourut maréchal-de-hataille en Catalogne, 1647. « 11 a la nais-
sance, le cœur et l'expérience, outre qu'il est extrêmement de mes amis »,
écrivait Condé quelques jours avant la mort de cet officier (1).
6. « Air » :
Vous avez, belle Brégis...
7. « Air de balet » :
Quand La Baume vous fait un serment...
Publié dans Le Nouveau Siècle de Louis XIV, Paris, 1857, p. 52.
8. « Gavotte » :
Je ne comprends pas comment
La Baume trouve un amant...
9. « Gavotte » :
J'aime M' de Bélebat...
« le frère aîné de l'abbé ».
10. « Gavotte » :
Quand à La Baume on veut plaire...
(1) Le baron de Jumeaux, de la maison de Uu Prat, « n'était ni beau, ni bien fait, mais gai,
brave, avec bien de l'esprit », disait encore son ami et compatriote Bussy, qui avait signé avec
lui la fameuse lettre en vers à Lenet (Histoire des Princes de Condé, t. V, p. 172).
CHANSONS, 305
1 1 . « Gavotte » :
Quand Monglas fut infidelle.
12. « La Gaillarde » :
La Baume, vous ne savés pas..
13. « Noël » :
Or, nous dittes, La Baume...
Ce couplet est de Tannée 1652; il a été publié par Gustave Brunet dans Le
Nouveau Siècle de Louis XIV, Paris, 1857, p. 51 .
Or, nous dittes, Turenne...
Sur la levée du siège de Cambrai, 1657.
14. « Sur V air Elle est revenue dame Anne » :
L'ambassadeur de qui la politique...
Sur le voyage que fit La Feuillade à Madrid, en 1665, pour provoquer Saint-
Aunais (voir Histoire des Princes de Condé, t. V, p. 149, et Index, p. 162).
15. « Les Triolets » :
Buffle à manclies de velours noir...
C'est un tigre affamé de sang...
Le Maure consent à la paix...
M' notre coadjuteur (Retz)...
M' d'Elbeuf et ses enfans...
Ces cinq couplets sont du temps de la Fronde, le sixième est de 1676 :
M' le duc de Luxembourg...
Sur le siège de Philisbourg.
16. « Gavotte » :
Revenés, M' le cardinal (Mazarin)...
Les quatre premiers couplets sont de 1652 ou 1653; le cinquième est posté-
rieur, il y est fait allusion à MM""* de Sévigné et de Sourdis, et au duc du
Lude.
17. « Gavotte » :
Belle Roche du Maine.
18. « Sarabande » :
Cominges n'est pas malhabile ..
11. 39
306 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Personnages cités : le duc d'Orléans, frère de Louis XIV, et son gouverneur
le maréchal du Plessis, Rouville et la comtesse de Fiesque.
19. « Sarabande » :
Beau Canaplet, rompes votre silence...
20. « Sarabande » :
Lorsque Gerzé par une ardeur fldelle...
Allusions à Guitaut, au comte de Gramont et à la comtesse de Fiesque.
21. « Rondeau » :
Approuvés un dessein...
Publié en partie dans Le Nouveau Siècle de Louis XIV, Paris, 1857, p. 59 ; on y
trouve les noms suivants : la marquise d'Huxelles, Bussy, le comte de Gra-
mont, la comtesse de Fiesque.
22. « Gavotte » :
Précy, je vais vous apprendre...
Le second couplet est adressé à M°" de Sévigné.
23. « Air de balet » :
Vous qui dans les faveurs des belles...
Sur M""* de La Baume.
24. « Gavotte » :
Pour la noblesse et l'église...
La Baume a beaucoup de feu...
25. « Air de balet » :
A la cour comme en province.. .
Nogent, beau-frère de Lauzun, le comte de Soissons, M°" de La Baume.
26. « La Coquille » :
Il n'est point d'amant plus incommode...
L'abbé d'Aumont, Villars.
27. « Gavotte » :
Maréchalle, pour jamais. . .
M. de Termes, MM"""' de Coulanges et de La Baume.
28. « Gavotte » :
CHANSONS. 307
C'est en vain, Philis, que vous tâchés...
« La comtesse de Selles, à présent Mad' d'Épernon ».
29. « Gavotte » :
La Baume, maigre beauté...
30. « Courante » :
Petit Brissac, nous baisons tous les mains...
31. « Gavotte » :
Accordés, belle Outrelaise...
Monglas n'est plus que chés vous...
32. « Air de balet » :
La Baume fait fracas...
33. « Menuet de Vincennes » :
Quand à La Baume on veut plaire. .
34. « Sarabande » :
Quand pour La Baume on soupire...
six couplets ; les quatre derniers sont consacrés à Turenne, qui n'est pas
épargné par Bussy; ils furent composés en 1658 ou 1659. En face de l'un
d'eux, Bussy a écrit cette note : « M"° d'Orléans fit ce couplet contre
M. de Turenne, qui la vouloit marier au roy de Portugal malgré elle ».
35. « Vaudeville » :
On voit la rue des Tournelles...
Sur M'" de Vandy. Dernier couplet :
Le vicomte de Turenne
Enfin a pris Saint-Venant... (1657).
36. « Bourrée » :
Qui de son cœur...
Sur M°"de La Baume.
37. « Rondeau de Versailles » :
La Baume est peu cruelle...
38. « Les Saucours » :
La bonne marquise...
« La nymphe Fayette, le berger Foucaut, le comte de Guiche ».
308 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
39. « Sarabande » :
Belle Sourdis, vous êtes blanche et blonde
40. « Les Lérida » (1647) :
Voicy venir nos guerriers
La Victoire a demandé
Est-ce le jeune Condé...
41. « Le Branle de Mets » :
Quand vous fastes infldelle .
Bussy et M""" de Monglat.
42. « Menuet » :
Quiconque vous ayme...
MM"" de Soissons, de Gordes, du Plessis, de Gouville, de Ghoiseul, de Rou-
vroy, d"01onne, Mademoiselle.
43. « Gavotte » :
Si la bécasse Soissons...
44. « Noël sur l'air de Laissés paistre vos bêtes » :
Laissés le à Pierre-Encise...
MM™" de Tiennes, de La Fayette, de Glérembaut, de Saint Chaumont, de
Quincé, de Soissons, de Bordeaux, d'IIuxelles, d'AUuye, de Belin.
45. « Les AUeluya sur les évêchés donnés en 1671 » :
Ce n'est pas l'esprit, ce dit-on...
46. « Autres AUeluya » :
La cire, la neige et les lys...
MM"" de Montmorin et de La Baume.
47. « Gavotte » :
Essuies vos beaux yeux...
M""" de Longueville et Coligny, 1643.
48. « Sur l'air des Rochelois » :
Le sage comte de Talart...
49. « Air d'opéra » :
Sur le Rhin on vit une beste...
CHANSONS. 309
50. « Sur l'air des Roclielois » :
Depuis janvier jusqu'en avril...
51. « L'air des Trembleurs » :
Luxembourg croit que sa gloire...
Ces trois dernières chansons sont consacrées au duc de Luxembourg et au
mauvais succès de sa campagne de 1670. M. Gustave Brunet s'est trompé en
datant de 1688 la dernière chanson (Le Nouveau Siècle de Louis XIV, Paris,
1857, p. 129).
Toutes les chansons de Bussy ne sont pas ici; M. G. Brunet en a publié
qui ne se trouvent pas dans ce manuscrit.
Vente Solar, mars 1861.
566
lV° 1118. CouLANGES (Philippe-Emmanuel de) : Chansons.
Pet. in-f», papier, XVII» siècle, 180 pages, filigrane aux armes de Colbert, veau brun,
tr. dor.
Les chansons de l'aimable Coulanges, dont le nom revient si souvent sous
la plume de M"" de Sévigné, furent publiées pour la première fois en 1694, à
l'insu et au grand déplaisir de l'auteur, qui voulut diriger lui-même l'impres-
sion d'une édition définitive (1698, 2 vol.). Notre manuscrit, qui a fait
partie de la bibliothèque du Palais-Royal, paraît avoir été présenté à la
Grande Mademoiselle, car il débute par la chanson adressée à cette prin-
cesse :
C'est donc à vous, adorable princesse,
Que ce livre s'adresse.
Ce sont toutes mes cbansons.
Voilà bien une dédicace de présentation, et si l'éditeur de 1694 l'a reléguée
au miUeu du volume, c'est qu'elle n'était plus de saison. Mademoiselle étant
morte en 1693.
Le texte que nous avons sous les yeux, évidemment antérieur à l'édition
de 1698, est loin d'être aussi complet; d'autre part il contient, outre plu-
sieurs chansons inédites, certaines phrases un peu libres supprimées à
310 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
l'impression, ainsi que les noms des personnages dont l'éditeur n'a donné
que les initiales. Enfin, nous remarquons sur les marges quelques notes qui
sont peut-être de la main de Coulanges. Des 182 chansons qui composent ce
recueil, 14 ne se trouvent pas dans l'édition de 1698; en voici la liste :
2. « Divers coupletz sur l'air Non, je ne suis pas le seul à mesdire » :
La reine Phinistée...
3. « Noms des terres du maréchal d'Albret, sur le mesme air » :
Arnos, Escoubes, Pargados, Espeschede...
8. « Généalogie, sur le mesme air » :
Faut-il qu'un petit-fils d'un grand roy de France...
25. « Pour les Feuillans qui vont par la ville en hivert, sur l'air Rochers,
vous êles sourds » :
Puisque l'on vous permet chez vous des bas de laine...
44. « Sur l'air de la Duchesse » :
En vain vous croyez que pour vous...
45. « SnrV air Réveillez-vous, belle endormie » :
On est estonné dans la presse...
70. « Sur l'air de VAmour malade » :
N'avez-vous point veu par la rue...
71 . « Réponse à des vers de M' de Pardailhan, sur le mesme air » :
Hé quoy, vous montez au Parnasse...
79. « Pour un mauvais soupe composé d'un mauvais lapin, sur l'air Que
Camour a d'attraits » :
Qu'un lapin est mauvais lorsqu'il commence...
85. « Réponse des dames de Nantes » :
Hé quoy, peut-on se montrer sans perruque...
Réponse à la chanson « pour les dames de Nantes » insérée dans l'édition
de 1698 (I, 285).
112. a Sur l'air du Pain bény de Livry, pour Madame de Saint-Géran » :
Allons à compile...
I
CHANSONS. 3H
127. « Pour Madame la marquise d'Uxelles, de Chalon-sur-Saône, le pre-
mier aoust 1680, sur l'air de Joconde » :
Par vous j'ay receu ce matin...
147. « Pour M°" la marquise de Sévigné » :
A l'infante Nausicaa...
175. « Sentiment de Madame la comtesse de Grignan sur les deux précé-
dens couplets » (n° 174, publiés dans l'édition de 1698, II, 107) :
J'ayme vos deux derniers couplets...
567
N° 950. Recueil de chansons.
In-8", mar. rouge, fil., dos orné, tr. dor. (arw. rel.). — Papier, XVIII' siècle, 4 fï. (titre
et table) et 223 pp. chiffrées.
A partir de la page 187, le recueil a été complété par une autre main,
dont l'écriture ressemble fort à celle de Louis-Joseph de Bourbon, prince de
Condé. — Les livres imprimés de notre Cabinet nous ont permis d'identifier
un certain nombre des chansons contenues dans ce recueil et dans les sui-
vants; beaucoup d'autres ont certainement été imprimées au XVir et au
XVIII" siècle. — Liste alphabétique des chansons :
1 (p. 21). A quoi s'occupe Magdelon...
2 (p. 129). Aht Thémire, que d'ardeur... (Parodie de Ferrand).
3 (p. 223). Assis sur l'herbette, Tircis...
Publiée dans le Nouveau recîieil de chansom clwisies, Lallaye, 1726, p. 57.
4 (p. 148). Au jardin de mon père...
{Recueil de chansons populaires par E. Rolland, Paris, 1883, I, 222).
5 (p. 6). Aussitôt que la lumière...
[Par Adam Billaut] . Voir Les chevilles de M' Adam, menuisier de Nevers,
Rouen, 1654, p. 266. Reproduite bien des fois depuis.
6 (p. 223). Avec ce qui nous plaît...
7 (p. 181). Babet m'a su charmer...
[Par Sedaine]. Voir le recueil de ses poésies, 1760, II, 70.
8 (p. 175). Belle Iris, quand d'une voix...
9 (p. 188). C'est en vain qu'aux tendres cœurs...
10 (p. 80). C'est la mariée de Poissy...
312 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
•
ii (p. 191). C'est sous cet ormeau...
12 (p. 127). Ce ruisseau qui roule ici ses eaux... (Parodie de Ferrand).
13 (p. 25). Chantons les amours de Jeanne...
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1718, etc.).
14 (p. 198). Charmante Gabrielle...
Chanson attribuée à Henri IV et souvent reproduite depuis le
XVIl» siècle. Les paroles ont été adaptées à un air de noël com-
posé par Du Cauroy.
15 (p. 145). Connoissez-vous ma mie Margot...
16 (p. 29). Contre les défauts d'autrui...
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, I, 12, et autres
recueils).
17 (p. 19). Creusons tous le tombeau...
18 (p. 205). Dans ma jeunesse on se divertissoit...
[Par Pannard]. Théâtre et œuvres diverses de Pannard, Paris, 1763, I,
272. Cette chanson, imprimée dès 1726, est restée populaire; elle
a été souvent reproduite jusqu'à nos jours.
Dans un détour me promenant...
[Par Favart]. Anthologie française, 1765, II, 216.
De tous les dieux que la fable...
(Chansons nouvelles sur di/férens sujets, Paris, 1738).
Des charmes de Philis...
Dieu bénisse le roy Charles...
Dieu qui fait tout pour le mieux...
Dieu qui fait tout pour le mieux... (autre).
Écoutez l'histoire du Ijeau Misis...
Publiée dans l'Anthologie française, 1765, II, 183, avec la signature
M. le C. de B. [le cardinal de Demis]; insérée dans ses Œuvres com-
plètes, édition Cazin, l, 227.
26 (p. 218j. Écoutez tous ma chanson...
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1724).
27 (p. 82). En revenant de Lorraine avec mes sabots...
28 (p. 167). En vain par un tour hypocrite...
29 (p. 186.) Feux volages, doux badinages...
30 (p. 114). Hélas, qui pourra jamais croire...
C'est la romance du duc de La Vallière intitulée : « Les Infortu-
nées Amours de Gabrielle de Vergi et de Raoul de Coucy »,
publiée dans le Choix de chansons dédié à Madame la comtesse de La
Guiche (par Moncrif), 1757, p. 103; insérée à la suite des Mémoires
historiques sur Raoul de Cou^g, Paris, 1781, p. 99, etc.
31 (p. 78). H étouoit un avocat...
19
(P-
44).
20
(P-
1)-
21
(P-
140).
22
(p. 75).
23
(p. 95).
24
(P-
159).
25
(P-
106).
CHANSONS. 313
32 (p. 187). Imite un mary volage...
33 (p. 83). J'ai une maîtresse...
34 (p. 202). Jean ne fait rien que pour Jeanne...
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1718, etc).
35 (p. 104). Jean vient donc d'épouser Jeanne...
Chanson publiée dans les mêmes recueils que la précédente.
36 (p. 88). L'autre jour un philosophe...
37 (p. 47). La belle Hortense...
[Par le président Ilénault]; Œuvres inédiles, Paris, 180G, p. 263.
38 (p. 190). La plus belle des peintures...
39 (p. 67). Le fameux chantre de la ïhrace...
C'est la « Descente d'Orphée aux enfers », publiée avec variantes
dans la Lire d'Apollon, La Haye, 1744, p. 70.
40 (p. 200). Le fils de Gabrielle... . Pour M' de Vendôme ».
41 (p. 23). Le jeune Colin l'autre jour...
[Par Antoine Ferrand]. Vie de la Bourbonnaise, s. d. (vers 1725); —
Anthologie française, 1763, I, 117, et autres recueils.
42 (p. 162). Le roy est là haut sur ces monts...
43 (p. 193). Malgré la bataille...
Cette chanson, longtemps attribuée à Voltaire, est de Christophe
Mangenot. « Elle fut faite dans le temps des guerres de Flandres,
en 1744 », disent les éditeurs des recueils de 1765 et de 1782. La
date au moins est erronée, car la chanson figure dans les Muses en
belle humeur, recueil imprimé à Villefranche en 1742.
44 (p. 87). Mon père a fait biUir maison...
{Recueil de chansons populaires par E. Rolland, Paris, 1883, I, 145).
45 (p. 221). On dit qu'il arrive icy...
{Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, II, 177. — Chants
et chansons populaires de la France, Paris, 1843 : « Les Raretés »,
par Antoine Houdard de La Motte).
46 (p. 196). Or écoutez, Louison Le Brun...
{Chansons choisies, Genève, 1782. IV, 198 : « Cantique sur saint
Louis »).
47 (p. 141). Or écoutez, petits et grands,
L'histoire d'un événement...
48 (p. 124). Oui, je veux te consacrer...
49 (p. 37). Oui, Philis, de la liberté...
50 (p. 48). Par un joli caquet...
« Le Petit Maître, sur l'air de la marche du roy de Prusse ».
51 (p. 201). Pour bien connoître l'homme...
{Chansons nouvelles sur diffèrens sujets, Paris, 1738).
II. 40
314 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
52 (p. 200). Pour connoître la femme... (Même recueil imprimé).
53 (p. 52). Pourquoi rompre leur mariage...
(« Les Constantes Amours d'Alix et d'Alexis », romance de Moncrif,
insérée dans le Choix de chansons dédié à Madame la comtesse de
La Guiclie, 1757, p. 175. — Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778,
m, 207).
54 (p. 151). Que de chagrins, de tourmens...
[Par Ghaulieu]. Œuvres de Ckaidieu, La Haye, 1774, II, 76.
55 (p. 96). Que je vois d'abus...
56 (p. 126). Quel mortel est plus heureux... « Parodie de Ferrand ».
57 (p. 156). Qui veut ouïr chanter...
58 (p. 102). Quoi! du dieu qui m'enflamme...
[Par Moncrif] {Œuvres, Paris, 1778, III, 237).
59 (p. 14). Richelieu dedans l'enfer...
Chanson faite au XVIP siècle après la mort de Richelieu, sur l'air
Lampons; publiée par M. G. Brunet dans Le Nouveau siècle de
Louis XIV, Paris, 1857, p. 6.
60 (p. 20). Si Monsieur ne me veut plus voir...
Chanson de Blot (époque de la Fronde).
61 (p. 153). Songez bien que l'amour sait feindre...
« Conseils à Thémire » (Choix de chansons mises en musique par M. de
La Borde, 1773, II, 108, paroles de Moncrif. Œuvres de M. de Mon-,
crif, Paris, 1778, III, 173).
62 (p. 133). Ton humeur est, Catherine...
{Nouveau recueil de chansons ciwisies, Paris, Ballard, 1727, p. 103, et
autres recueils du XVIII» siècle. Chants et chansons populaires de la
France, 1843).
63 (p. 210). Tout ce village retentit...
64 (p. 132). Tout Cythère est dans ce beau séjour...
[Par le président Hénault]. {Nouveau rectieil de chansons choisies, La
Haye, 1726, lll, 97; et autres recueils).
65 (p. 34). Un jour au lever de l'aurore...
66 (p. 9). Un sot qui veut faire l'habile...
{Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1736, l, 124, etc).
67 (p. 104). Viens, aurore...
Chanson attribuée à Henri IV, souvent reproduite depuis le XVII* siècle
jusqu'à nos jours.
68 (p. 50). Viens m'aider, ô dieu d'amour...
[Par Moncrif]. {Choix de chansons dédié à Madame la comtesse de La
Guiche, 1757, p. 84. Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 229).
69 (p. 188). Viens, ma bergère...
I
CHANSONS. 315
70 (p. 130). Votre soin, cher ami... « Parodie de Ferrand »
71 (p. 20). Vous demandez la didérence... (Sur le cardinal Mazarin).
72 (p. 170). Vous régnez sur mon cœur...
Collection de Condé.
568
N° 953. Recueil de chansons.
In-8», mar. rouge, fil., dos orné, tr. dor. {rel. anc.). — Papier, XVIII" siècle, 158 pages
chiffrées.
Liste alphabétique des duos, vaudevilles, airs à boire et chansons de tout
genre dont se compose le recueil; chaque pièce est accompagnée de l'air
noté :
I (p. 51). A mille soins jaloux...
[Par Charles Rivière du Fresny]. (Anthologie françoise, 1765, l, 143).
Adonis expira dans les bras...
Ahl le charmant berger...
{Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1736, Vil, 254).
Ah! que vos yeux, Iris...
Avant que d'aimer Lisette...
Ce n'est plus un mystère...
{Anthologie françoise, 1765, III, 40).
Celle qui préside en ces lieux...
Chère Lisette, donne-moi...
{Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1743, Vlll, 339).
D'une simple amitié...
Dans un bosquet près du hameau...
[Par l'abbé Mangenot]. {Anthologie françoise, 1765, II, 75).
II (p. 23). De la déesse de Cythèrc...
12 (p. 106). De mon berger volage...
(Recueil de romances, 1767, I, 159 : « La Bergère délaissée, par M. de
B. »).
13 (p. 149). Des bergères de ce séjour...
2 (p. 29).
3 (p. 77).
4 (p. 76).
5 (p. 49).
6 (p. 109).
7 (p. 151).
8 (p. 40).
9 (p. 11).
10 (p. 129)
14 (p
15 (p
16 (p
17 (p.
134). Engagé par la tendresse...
62). Enivrés du jus de la treille...
123). Il est un berger sincère...
68). Il est une Sophie...
(Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 232).
316 ' CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
18 (p. 95). Il faut quand on aime...
(Anthologie française, 1765, II, 5 : par M. le P. H***) [le président
llénault].
19 (p. 91). J'aime vos chansonnettes...
20 (p. 48). J'aurois chargé l'amour...
21 (p. 97). J'avois toujours gardé mon cœur...
(Chatisonnier français, 17(>0, XIII, 131).
22 (p. 93). J'étois seule en un bocage...
(Anthologie française, 1765, III, 69).
23 (p. 69). Jardins parés de mille fleurs...
24 (p. 113). Je n'entends plus dessous l'ormeau...
[Par M. de Bonneval]. (Anthologie française, 1763, II, 93).
25 (p. 63). Je te serai toujours fidèle .
26 (p. 211). Je vais partir, belle Lisette...
27 (p. 15). Je veux toujours boire...
28 (p. 73). L'amant que j'adore...
Air extrait de L'Hymen et l'Amour réconciliez, comédie en prose
mêlée de chants (La Haye, 1760).
29 (p. 19). L'amour m'anime à boire...
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1743, VIII, 178).
30 (p. 101). L'autre jour étant assis...
(Recueil de romances, 1767, I, p. 165 : « Le Combat amoureux, par
M. de B. ..).
La plus aimable des bergères...
Laisse-moi, Tircis...
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1743, Vlll, 62).
Le petit dieu folâtrant...
Les doux plaisirs habitent ce bocage...
Lorsque sur l'herbette...
Ma bergère fuyoit l'amour...
Musette de l'opéra de L'Hijmen et l'Amour (Chansonnier français, 1760,
VII, p. 55).
37 (p. 127). Maman, ne grondez pas si fort...
38 (p. 37). Mille bergers suivent vos lois...
39 (p. 99). Mon cœur charmé de sa chaîne...
40 (p. 39). Mon cœur soupire pour le berger...
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1743, VIII, 148).
41 (p. 59). N'étes-vous point cette Armide...
(Œuvres de M. de Mancrif, Paris, 1778, III, 235).
42 (p. 55). Non, je n'irai plus au bois...
31
(p. 5).
32
(p. 7).
33
(p. 31)
34
(p. 3).
35
(p. 1).
36
(p. 35)
CHANSONS.
317
43 (p. 57).
44 (p. 60).
45 (p. 52).
46 (p. 47).
47 (p. 73).
48 (p
49 (p
50 (p
51 (p
32 (p
33 (p
45).
9).
41).
131)
43).
85).
54
(P-
87).
55
(P-
89).
36
(P-
12).
37
(P-
120)
58
(P-
27).
39
(P-
117)
60
(P-
79).
61
(p. 135)
62
(P-
65).
63
(P-
115)
64
(p-
16).
63
(p. 33).
(fe
(p. 25).
67
(p. 82).
Non, non, adorable Lisette...
« Musette de M. de Lagarde », d'après le ms. 1524 (voir plus loin,
p. 329).
Non, non, l'amour n'est pas indomptable...
On dit dans nos hameaux...
Par l'abbé de L'Attaignant (voir plus loin, ms. 1524, p. 333).
On me peint tous les jours...
(Nouveau recueil de cliansam choisies^ La Haye, 1726. I, 142).
Oui, vous en fériés la folie...
(Nouveau recueil de chanson.i choisies, La Haye, 1743, VIII, 103, « me-
nuet de Geminiani »).
Par un souris l'amour...
Peut-on aimer le changement...
Plaignés-vous, ma musette...
(Le Chamonnier français, 1760, VI, 168).
Pour se trouver sur la fougère...
Près d'un frais et clair ruisseau...
(Anthologie française, 1765,111, 177).
Quand je vais au bois seuletto...
(Anthologie française, 1765, III, 4).
Que je vous aime...
Que les bergers de nos hameaux...
Quel bonheur, notre amour...
Quoi, du dieu qui m'enflamme...
(Œuvres de M. de Momrif, Paris, 1778, III, 237).
Si ton ardeur est mutuelle...
Songez bien que l'amour...
Chanson de Moncrif (Œuvres, 1778, III, 173), mise en musique par
La Borde (édition de 1773, II, 108).
Tout me dit qu'il est inconstant...
(Cliansons nouvelles sur différens sujets, Paris, 1737).
Tout rend hommage à ta beauté...
(Anthologie française, 1763, III, 252).
Un dieu qui s'embellit...
Une faveur, Lisette, m'a prouvé...
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, I, 83).
Unis ton cœur au mien...
Versez, divine Hébé...
Versez, versez de ce jus délectable...
Viens, aurore...
Chanson attribuée à Henri IV, souvent reproduite depuis le XVII» siècle.
318 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
68 (p. 103). Viens m'aider, ô dieu d'amour...
Chanson de îtloncrif (Œuvres, Paris, 1778, III, 229).
69 (p. 67). Vos mépris tous les jours...
Pièce du XVII' siècle, insérée par Gonrart dans ses recueils sous le
titre « Paroles pour chanter » (bibliothèque de l'Arsenal, ms. 5418,
p. 1041).
70 (p. 137). Vous vous plaignez de mes façons...
Collection de Condé.
569
N° 934. Recueil de chansons.
Pet. in-4°, papier, XVIII» siècle, 138 ff., suivis de plusieurs blancs et d'une table,
veau brun (rel. anc).
Chansons grivoises; chacune est accompagnée de l'air noté.
Collection de Condé.
570
]N° 939. Recueil de chansons.
Pet. in-4", veau brun, dos orné, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier, XVIII' siè-
cle, 180 ff. (les 8 premiers ont été enlevés anciennement).
Ce recueil se compose de deux parties, chacune accompagnée d'une table :
vaudevilles (chansons bachiques ou grivoises), brmiles (chansons à danser).
Collection de Condé.
571
N" 1429. « Recueil de branles guays a danseh en rond».
2 tomes en 1 vol. in-S", veau fauve, dos orné (rel. anc.). — Papier, XVIII' siècle,
200 et 166 pages, tables, musique notée.
Bibliothèque Cigongne, n» 1241.
Un certain nombre de chansons se trouvant à la fois dans les trois recueils
précédents, nous avons dressé une seule liste alphabétique de toutes les
pièces qui les composent. Nous désignons le ms. 934 par la lettre A, 939 par
la lettre B, 1429 par la lettre C.
CHANSONS.
319
i. A l'ombre d'un chcsne... (C, II, p. 141).
2. A Paris dans cette grande ville... (C, il, p. 162)
{Les Muses en belle humeur ^ Villefranche, 1742, p. 123).
3. A Paris est une fille... (A, f. 25 v°; C, l, p. 45).
4. A peine vois-je personne... (A, f. 67 v»; C, l. p. 152).
5. Adam ce bonhomme... (B, f. 47).
6. Ahl maman, je meurs d'envie... (B, f. 99).
7. Ahf mon beau laboureur... (G, II, p. 132).
{Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1718).
8. Ahl que Colin l'autre jour... (B, f. 98).
9. Ah! que savant directeur... (A, f. 117).
10. Aimons-nous tendrement... (C, II, p. 125).
11. Aminte, tout ce que les dieux... (B, f. 78 v").
12. Amis, réjouissons-nous... (B, f. 28).
13. Amy, l'aurois-tu pu croire... (B, f. 25).
{Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, I, 185).
14. Au jardin de mon père... (B, f. 166 v).
{Recueil de chansons populaires par E. Rolland, Paris, 1883, I, 222).
15. Au petit mouton blanc... (C, I, p. 71).
16. Auprès d'un buisson cueillant des fleurettes... (A, f. 17 v; C, l, p. 176).
{Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, lll, 320).
17. Ayez donc pitié, Mesdames... (C, II, p. 147).
18. Belle Iris, à votre cadran... (B, f. 86).
19. Bertrand de qui tout est connu... (A, f. 38; C, l, p. 80).
20. Boire du vin n'est pas péché... (B, f. 44).
21. C'est à Bacchus à faire naistre... (B, f. 10).
22. C'est dans ces lieux que règne... (B, f 111).
23. C'est grand pitié, ma commère... (B, f. 140).
24. C'est la bergère Nanette... (G, II, p. 160).
{Rondes à danser, Paris, Ballard, 1724).
25. C'est la fille au grand Simon... (A, f. 132; G, il, p. 92).
26. C'est la fille de chez nous... (A, f. 66; G, I, p. 149).
27. C'est le curé de notre village... (B, f. 169).
28. C'est nostre servante Barbe... (B, f. 153 v»).
29. C'est un garçon de village... (C, l, p. 116).
30. Ce fut au petit More... (A, f. 108; G, II, p. 43).
31. Ce fut par un grand matin... (A, f. 86; C, II, p. 4).
32. Ce qui tenta nostre première mère... (B, f 50).
{Les Muses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 21).
33. Charmante Gabrielle... (B, f. 72).
Chanson attribuée à Henri IV, air de Du Gauroy.
320 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
34. Colin a dit à Léonor... (B, f. 175).
35. Colin à la chasse... (C, I, p. 73).
(Les Muses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 114).
36. Colin dit à Margot... (B, f. 19; G, h p 180).
37. Colin prend sa hotte... (C, II, p. 150).
{Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1704, t. H).
38. Colin tout brûlant d'amour... (A, f. 2; B, f. 123; G, H, p. 96).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, l, 112).
39. Commère, j'ay un bon valet... (B, f. 170).
40. Connoissez-vous Grégoire... (C, I, p. 13).
41. Connoissez-vous Marotte... (A, f. 69; G, I, p. 13).
(Vie de la Bourbonnaise, s. d., vers 1725, p. 19, et autres recueils).
42. Dans ma quinzième année... (A, f. 77; C, I, p. 187).
(Recueil des plus belles chansons et airs , de cour, Paris, 1722. — Œuvres
complètes de Grécourt, Paris, 1796, m, 20).
43. Dans notre village il est un berger... (C, I, p. 79).
(Chansons nouvelles sur différens sujets, Paris, 1738).
44. Dans un pré je vis l'autre jour... (G, II, p. 121).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 202).
45. De bon matin m'y suis levade... (A, f. 131; G, II, p. 88).
46. Dedans une plaine pensant... (A, f. 105; C, II, p. 38).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1703, t. l).
47. Déitez de qui les mortels... (B, f. 21).
48. Dès que ma Climène... (B, f. 68).
49. Dieux, que le jeu du flageolet... (B, f. 141 v; C, I, p. 97).
50. Dieux, quelle incommodité... (B, f. 44).
51. Dis moy donc, charmante Marotte... (B, f. 85).
52. Dites moy, mon bon Monsieur... (C, l, p. 101).
53. Doux charmes de la vie... (B, f. 33).
54. Du cap de Bonne-Espérance... (B, f. 69).
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1718).
55. Du jeu nouveau du bilboquet... (B, f. 102).
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1723).
56. En allant à la chasse... (B, f. 174).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 254).
57. En dépit du sort jaloux... (B, f, 85 v).
58. En m'en allant au bois... (C, II, p. 129).
59. En m'en revenant du moulin... (A, f. 128; G, II, p. 85).
60. En nous en revenant de Monsieur Saint-Michel... (A, f. 5; G, II. p. 102).
61. En revenant d'Avignon... (A, f. 110; B, f. 129; C, II, p. 46).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 216).
CHANSONS. 321
62. En revenant de Barbcançon... (A, f. 14; C, I. p. 109).
63. En revenant de Charenton... (A, f. 124; B, f. 171; G, II, p. 79).
{Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 248).
64. En revenant de Lorraine, jo... (A. f. 79; C, l, p. 190).
{Recueil de chansons populaires par E. Rolland, Paris, 188G, ir, 13o).
65. En revenant de Montfort... (C, l, p. 67).
66. En revenant de Saint-Amant... (A, f. 130; C. Il, p. 80).
67. En revenant de Saint-Denis... (A, f. 93; B, f. 132; G, I, p. 125).
{Chansons clioisies, Genève, 1782, IV, 166 : « L'Hirondelle de carême »,
signée Gallet).
68. En tous lieux j'ay passé... (B, f. 111).
69. En vain je bois... (B, f. 60).
{Antliolof)ie française, 1765, I, 101; par le marquis de La Fare).
70. Encore qu'il fût fête... (A, f. 99; G, II, p. 27).
{Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 48).
71. Encore que je sois jeunette... (A, f. 72; C, l, p. 17).
{Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 300).
72. Encore un coup qu'en peut-il arriver... (B, f. 29).
73. Entre vous, mes jeunes filles... (B, f. 130).
{Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, I, 122).
74. Êtes-vous de Taverny... (C, I, p. 138).
75. Faut-il qu'un amant... (B, f. 20).
76. Fou qui passe la vie... (B, f. 79).
77. Frère Frappart frappe à la porte... (A, f. 41; G, I, p. 87).
78. Gautier estoit bon cordonnier... (B, f. 14.'j).
79. Gens de bien, prêtez silence... {A, f. 36; G, l, p. 68).
{Anthologie française, 1765, II. 110; par M. de Pont-de-Ves!e).
80. Hâtez-vous de vous marier... (A, f. 10; G, l, p. 161).
81. Haut le pied, gentille Jeanneton... (G, I, p. 42).
82. Hélas! pourquoy s'endormoit-elle... (B, f. 178).
{Les Mnses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 35).
83. Heureux l'amant qui baise sa maîtresse... (B, f. 80).
84. n est arrivé dans cette ville... (A, f. 85; B, f. 128; G, II, p. 2).
{Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, l, 294).
85. Il étoit trois filles qui filoient du lin... (Deux chansons différentes avec le
même début, A, f. 43; C, l, p. 90).
80. Il étoit un bonhomme quibotteloitdufoin...(A, f. 83; B,f. 120; G, I, p. 197).
{Rondes, Paris, Ballard, 1724, t. l).
87. Il étoit un bonhomme qui vendoit des navets... (A, f. 51; C, l, p. 114).
{Chansons jojjeuses mises au jour par un ane-onyme onissime, Paris, 1765,
p. 103).
II. 41
322 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
88. Il étoit un cordonnier...'(A, f. 53;C, I, p. H7).
89. Il faut avoir dans nos maisons... (A, f. 103; C, II, p. 36).
90. Il faut, mes chers biberons... (B, f. 35).
91. Il faut que je file... (B, f. 106).
92. Il faut toujours aux grands seigneurs... (B, f. 117).
{Anthologie françoise, 1765, l, 105; par Regnier-Desmarais).
93. Il ne faut point faire la sage... (C, II, p. 158).
94. Il nous faut avoir des tondeurs... (B, f. 134).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 26).
95. Il vous faut des fauvettes... (C, II, p. 61).
96. Iris, devenez plus sage... (B, f. 102).
97. Iris, est-il un cœur... (B, f. 19).
98. Iris, je bois à tes beaux yeux... (B, f. 9).
99. Iris me montre de l'amour... (C, H, p. 63).
100. J'aime une jeune pucelle... (B, f. 82).
101. J'avois promis à ma maîtresse... (B, f. 74).
102. J'ay perdu ma liberté... (A, f. 12; C, l, p. 165).
(Nouveati recueil de chansons choisies, Paris, Ballard, 1727, p. 115).
103. J'ay rencontré l'autre jour... (B, f. 36).
104. J'ay un q, j'ay une... (A, f. 50; G, I, p. 105).
105. J'entens déjà le bruit du verre... (B, f. 70).
106. Je bois à une brune... (B, f. 100).
107. Je garde fort bien le grenier... (B, f. 151).
108. Je me levay hier matin... (A, f. 108; G, II, p. 44).
109. Je rencontray l'autre jour Margoton... (A, f. 80; B, f. 127; C, I, p. 192).
110. Je rencontray l'autre jour une demoiselle... (A, f. 31; C, l, p. 54).
m. Je rencontray ma Jeanneton... (A, f. 126; C, II, p. 82).
112. Je sers une demoiselle... (C, I, p. 182).
113. Je suis fillette à quatorze ans... (A, f. 50; C, I, p. 112).
114. Je veux boire à ma Lisette... (B, f. 15).
115. Je veux garder ma liberté... (C, l, p. 158).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 47).
116. Je vis l'autre jour sur l'herbette... (A, f. 111; G, II, p. 48).
117. Je vis un jour dans l'île fortunée... (B, f. 51).
118. Je vous rencontray l'autre jour... (A, f. 24; C, l, p. 43).
119. L'amour souvent m'enteste... (B, f. 34).
120. L'autre jour à la chasse... (A, f. 29; C, l, p. 52).
121. L'autre jour au jeune CoUn... (C, I, p. 29).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, III, 355).
122. L'autre jour dans la prairie... (B, f. 121).
123. L'autre jour dans un bocage... (B, f. 144).
CHANSONS, 323
124. L'autre jour, disoit Perrette... (A, f. 100; C, II, p. 30).
125. L'autre jour en me promenant... (A, f. 3; C, II, p. 98).
{Les Muses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 66).
126. L'autre jour étant tombée... (A, f. 61; C, l, p. 136).
127. L'autre jour l'amour m'aborda... (A, f. 106; C, II, p. -40).
128. L'autre jour la jeune Alizon... (A, f. 35; C, l, p. 65).
129. L'autre jour le fol amour... (A, f. 49; C, l, p. 104).
{Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, t, 68).
130. L'autre jour ma mie avec moy... (A, f. 15; B, f. 160; C, l, p. 171).
131. L'autre jour me promenant... (B, f. 167; C, II, p. 144).
{Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Paris, 1722).
132. L'autre jour près d'Annette... (A, f. 117; C, II, p. 59).
{Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, 1, 151).
133. L'autre jour sur un verd gazon... (A, f. 123; C, II, 73).
{Chansons nouvelles sur différents sujets, Paris, 1737).
134. L'autre jour un jeune meunier... (A, f. 68; C, I, p. 7).
135. L'hymen ressemble à ces tableaux... (C, II, p. 119).
136. L'on ne rit plus pour son voisin... (B, f. 83).
137. La beauté ne sçauroit de soy... (C, II, p. 89).
138. La belle et charmante Catin... (A, f. 39; C, l, p. 82).
139. Là haut sur ces montagnes... (G, II, p. 115).
{Les Muses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 92).
140. La jeune abbesse de ce lieu... (A, f. 27; B, f. 155; C, l, p. 47).
141. La jeune Isabelle... (C, I, p. 75; II, p. 62).
142. La liberté préside... (B, f. 58).
143. La petite Nanette étant chez Colinet... (A, f. 119; G, II, p. 65).
144. Le com, le compère... (A, f. 64; C, l. p. 143).
145. Le fameux vin de Champagne... (B, f. 31).
{Nouveau recueil de chansons choisies, Paris, Ballard, 1727, p. 106).
146. Le feu qui part de tes yeux... (B, f. 55).
147. Le long d'une prairie... (A, f. 55; C, l, p. 122).
148. Le premier jour de mes nopces... (B, f. 136).
149. Le teint de son visage... (C, II, p. 137).
150. Le vin me rit, je le caresse... (B, f. 48).
151. Les dieux comptent nos jours... (B, f. 59).
152. Lon lan la, les genoux... (A, f. 62; C, I, p. 140).
153. Lorsque j'étois fillette... (C, II, p. 110).
154. Lorsque je demande à Thérèse... (A, f. 102; C, II, p. 32).
155. Ma fille, veux-tu un bouquet... (G, II, p. 130).
{Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1703, p. 280).
324 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
156. Ma mère, m'a dit Gatin... (A, f. 40; B, f. 133; C, I, p. 93).
(Rondes, chansom à danser, Paris, IJallard, 17:24, I, 200).
157. Ma mère, ribon ribaine... (A, f. 40; C, l, p. 85).
158. Ma mère, veux-tu un bouquet... (U, f- 179).
159. Ma raison s'en va beau train... (B, f. 12).
160. Margot et Jean vont au verjus... (B, f. 148).
161. Margot rencontra l'autre jour... (C, I, p. 56).
162. Margoton ailoit au moulin... (A, f. 33; C, l, p. 62).
163. Margoton va à l'eau.. (A, f. 13; C, I, p. 167).
(Brunetles ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1711).
104. Mathurin boit tout le jour... (A, f. 59; C, I, p. 130).
(Noiiueau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, 111, 67).
163. Me promenant un matin...' (C, II, p. 127).
166. Mère dont la fille est jeunette... (B, f. 131; C, II, p. 16).
167. Merlin avec Merlèche... (A, f. 20; C,' l, p. 23).
168. Mes yeux ont soumis un amant... (B, f. 90; C, l. p. 37).
169. Messieurs, ayez mémoire... (A, f. 96; B, f. 119; C, li, p. 23).
170. Michault en faisant l'amour... (A, f. 84; B, f. 122; C, i, p. 199).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 138).
171. Mon chemin m'acheminoit... (B, f. 139).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, 1, 144).
172. Mon papa voulant comprendre... (A, f. 136; C, l, p. 153).
173. Mon père avoit un jardinet... (C, l, p. 103).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 180).
174. Mon père est allé aux champs... (B, f. 158).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 170).
175. Mon père m'envoye au marché... (A, f. 76; B, f. 157; G, l, p. 185).
176. Mon père m'y a marié... (A, f. 57; G, l, p. 128).
(Bruneltes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1711).
177. Mon père me veut marier... (G, II, p. 135).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1704, t. l).
178. Muse, prêtez-moy, de grâce... (G, il, p. 76).
179. N'auray-je jamais un amant... (A, f. 21; C, l, p. 27).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, II, 27).
180. N'avons-nous pas grande raison... (B, f. 14).
181. N'oserions-nous icy boire... (B, f. 24).
182. Ne vous laissez jamais charmer... (G-, H, p. 117).
(Chansons choisies, Genèwe, 1782, m, p. 28 : « Conseils contre le mariage »,
signés Pannard).
183. Non, Iris, veux-tu m'en croire... (B, f. 29).
184. Nostre femme, je ne dors guère... (B, f. 105).
CHANSONS.
325
185. Noire grand valet Guillaume... (A, f. Ci; B, f. 173; C, l, p. 14G).
(liundex, chansons à damer, Paris, Ballard, 17i4, I, 252.)
186. Notre petite Jeanneton... (C, l, p. 189).
187. Notre valet va aux vignes... (B, ï. 164).
(Rondes, chansons à datiser, Paris, Ballard, 1724, I, 110).
188. Nous ne sommes point de ces sots... (B, f. 81).
189. Nous savons fort bien les détours... (B, f. 124).
190. Nous voyageons parmy le monde... (B, f. 22).
191. Of la gentille commère... (A, f. 125; C, u, p. 81).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 90).
192. On dit qu'un jour une Ursuline... (B, f. 39).
{Les Muses en belle humeur, Villefranche, 1742, p. 173).
193. Où étiez-vous donc allé... (A, f. 47; C, l, p. 99).
194. Par un matin me suis levé, je ra... (B, f. 165).
{Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724).
195. Par un matin me suis levé pour... (B, f. 162).
196. Permettez que je vous endorme... (B, f. 108).
197. Perrette estant dessus l'herbette... (B, f. 161).
{Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 120).
198. Perroquet mignon... (B, f. 65).
199. Petite brunette aux yeux doux... (B, f. 80).
200. Pierrot dans un cabaret... (C, i, p. 109).
201. Pour colorer ton teint... (B, f. 32).
202. Pour passer doucement la vie... (B, f. 42).
203. Pour vous guérir du mal... (B, f. 91).
204. Pourquoy, charmante bergère... (B, f. 103).
205. Prens, ma Philis, prens un verre... (B, f. 54).
(Chansons nouvelles sur di/fércns sujets, Paris, 1738).
206. Près du berger Coridon... (A, f. 114; C, II, p. 53).
207. Puisqu'il faut pour vous plaire... (B, f. 17).
208. Quand ce pelletier... (B, f. 152).
209. Quand ils m'engageriont... (C, II, p. 152).
210. Quand Iris prend plaisir... (B, f. 108).
211. Quand je suis auprès de ma Catin... (B, f. 70).
212. Quand je suis dans un repas... (B, f. 16).
213. Quand ma mère me maria... (B, f. 147).
214. Quand on a de bon vin... (B, f. 72).
215. Quand on a fait un peu l'amour... (B, f. 31).
216. Quand on boit à sa maîtresse... (B, f. 30).
217. Quand un coup de vent... (B, f. 66).
218. Que l'amour seul au village... (B, f. 66).
32G CHANTILLY. — LES MANUSCRITS,
219. Quelle liqueur les dieux... (B, f. 27).
220. Qui veut ouïr, qui veut savoir... (A, f. 7; C, H, p. 106).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1704, t. il).
221. Qui veut savoir de nos cantons... (C, I, p. 3).
222. Quien, Pierrot, veux-tu savoir... (A, f. 91; C, II, p. 12).
(Recueil des plus belles chansons et airs de cour, Troyes, 1724).
223. Rien n'est plus certain... (C, I, p. 134).
224. Robin dit à Margot... (B, f. 149).
225. Savez-vous à quoi Jeanneton... (A, f. 73; C, I, p. 20).
226. Savez-vous comment font les apoticaires... (.\, f. 28; C, 1, p. 50).
227. Si dans le mal qui me possède... (B, f. 84).
228. Si dans quatre jours ma belle... (B, f. 39).
229. Si j'avois de l'argent... (C, 1, p. 93).
230. Si jamais je faisois tant... (A, f. 95; B, f. 67; C, II, p. 20).
231. Si je chéris si fort .\minte... (B, f. 71).
232. Si la belle Aminte s'arme de rigueur... (B, f. 39).
233. Si le destin te condamne... (B, f. 26).
234. Si tost qu'à table on veut chanter... (B, f. 53).
235. Si vous avez par hazard... (C, I, p. 106).
236. Sous un feuillage sombre... (A, f. 54).
237. Sur l'herbette fleurie... (B, f. 125).
(Chansons clioisies, Genève, 1782, IV, 142).
238. Sur le bord d'une fontaine... (A, f. 121 ; C, il, p. 69).
239. Sur le bord de la Seine... (C, II, p. 155).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1704, t. II).
240. Tandis qu'icy bas nous vivons... (B, f. 27).
241. Tes tours de lit... (A, f. 23; C, I, p. 30).
(Rondes, chansons à danser, Paris, Ballard, 1724, I, 272).
242. Tes yeux me font la guerre... (B, f. 20).
243. Tircis couché sur la fougère... (B, f. 110).
244. Tircis et Fanchon l'autre jour... (B, f. 75).
245. Tircis, tu viens de prendre... (A, f. 88; C, 11, p. 6).
246. Tout auprès de chez nous... (A, f. 113; C, 11, p. 51).
247. Tout mon esprit quand je ne suis point ivre... (B, f. 11).
248. Toute fllle à marier... (A, f. 116; C, II, p. 55).
249. Un beau berger de ce canton... (A, f. 16; B, f. 136; C, l, p. 173).
250. Un jeune cordelier rencontra... (A, f. 81; C, I, p. 194).
251. Un jeune mousquetaire... (B, f. 88).
252. Un jour allant promener... (A, f. 32; C, l, p. 59).
253. Un jour après matines... (B, f. 95).
254. Un jour dans un bal... (A, f. 90; C, II, p. 10).
CHANSONS. 327
235. Un jour dans une grotte... (B, f. 114).
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, 1726, II, 250).
256. Un moine de nostre couvent... (B, f. 94; C, l, p. 33).
257. Un petit brunet assis... (A, f. 19; C, l, p. 179).
258. Un pilote m'engage... (B, f. 92).
259. Une fille sans un amy... (A, f. 137; C, I, p. 155).
260. Une jeune nonette en s'éveillant... (B, f. 86).
261. Une vieille, une jeune... (B, f. 156).
262. Vénus m'a fait un beau présent... (A, f. 23; C, I, p. 31).
263. Vider une bouteille... (B, f. 56).
264. Viens, ma bergère, viens seulette... (B, f. 176).
(Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, 1703, 1. 1).
265. Voicy de fort bon vin... (B, f. 32).
206. Votre vigne est en friche... (B, f. 36).
267. Vous devez connoître mon cœur... (G, l, p. 10).
268. Vous, filles, qui craignez cela... (C, II, p. 74).
269. Vous offensez Dieu, Simone... (A, f. 128; B, f. 142; C, II, p. 84).
270. Vous pissez si gentiment... (B, f. 113).
271. Vraiment, disoit Isabeau... (A, f. 120; B, f. 150; G, II, p. 67).
572
N° 962. Recueil d'aiks d'opéras (paroles et musique).
In-8°, mar. rouge, fil., fers et tr. dor. {rel. anc). — Papier, milieu du XVIII" siècle,
392 pages chiffrées, dont 26 blanches et 4 ff. de table.
1. « Airs des Caractères de l'amour ». — Cet opéra-ballet fut représenté
pour la première fois sur le théâtre de l'Académie Royale de Musique
le 15 avril 1738 : prologue et premier acte (l'Amour volage) par Ferrand;
second acte (l'Amour jaloux) par Tannevot; troisième acte (l'Amour constant)
par Pellegrin; la musique du tout par Collin de Blamont.
2. « Airs des Talens liriques ». — Les Fêtes d'Hébé ou les Talents lyriques,
opéra-ballet en trois actes et prologue, par Gaultier de Mondorge, musique
de Rameau; Académie Royale de Musique, 21 mai 1739.
3. « Airs du ballet de Ragonde » . — Les Amours de Ragonde, opéra-ballet en
trois actes, par Néricault-Destouches, musique de Mouret; Académie Royale
de Musique, 30 janvier 1742.
328 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
4. « Airs de Zaïs ». — Zaïs, opéra-ballet en quatre actes et prologue, par
Cahusac, musique de Rameau ; Académie Royale de Musique, 29 février 1748.
5. M Airs d'Armide ». — Arinide, tragédie lyrique en cinq actes et prologue,
paroles de Quinault, musique de Lulli, représentée pour la première fois
sur le théâtre de l'Académie Royale de Musique le 15 février 1686, reprise
plusieurs fois, notamment en 1746.
6. « Airs du Carnaval du Parnasse ». — Le Carnaval du Parnasse, opéra-
ballet en trois actes et prologue, par Fuzelier, musique de Mondonville; Aca-
démie Royale de Musique, 23 septembre 1749.
7. « Airs de Zélindor ». — Zélindor, roi des Sylphes, opéra en un acte, par
Paradis de Moncrif, musique de Rebel et Francœur; Académie Royale de
Musique, 17 mars 1745.
8. « Airs de Zoroastre ». — Zoroastre, tragédie lyrique en cinq actes et
prologue, par Cahusac, musique de Rameau; Académie Royale de Musique,
5 décembre 1749.
9. « Airs de l'Hymen et V Amour ». — « L'Hymen et V Amour réconciliez, co-
médie en prose mêlée de chants et de danses, faite à l'occasion du mariage
de L. A. S. Monseigneur le prince de Nassau-Weilburg et Madame la prin-
cesse Carohne » (La Haye, H. Constapel, 1760).
10. « Air des Éléments » . — Les Éléments, opéra-ballet en trois actes et pro-
logue, par Roy, musique de Lalande et Destouches, représenté sur le théâtre
de l'Académie Royale de Musique le 29 mai 1725; repris en 1742 et 1754.
1 1 . « Airs détachés de plusieurs opéras » :
a). Les oiseaux de ces bocages...
Cet air, tiré de l'opéra à^Armide, a été inséré dans le Dictionnaire lyrique
portatif {Paris, 1766, I, 256).
b). Ma bergère fuyoit l'amour...
Musette de l'opéra de L'Hymen et l'Amour.
c). Tendres oiseaux, éveillez-vous...
d). Naisses, brillante aurore...
e). Que nos jours seront dignes d'envie...
Collection de Condé.
CHANSONS. - 329
578
N° 1524. Recceil de chansons.
Pet. in-i», mar. vert, fil., dos orné, tr. dor. {rel. anc). — Papier, XYlll» siècle,
173 pages chiffrées, 3 ff. limin. et 4 fT. de table, dessins à la plume, titres à l'encre
rouge.
Liminaires : 1" feuillet, titre « Recueil de chansons », compris dans un
encadrement dessiné à la plume ; 2' feuillet, figure champêtre, gravée par
Cl. Duflos d'après Gravelot (rapportée et collée); 3' feuillet, « Envoi à
Mademoiselle*** » :
Que Tircis oubliant son chien et sa houlette...
Le recueil comprend les pièces suivantes, accompagnées chacune de l'air
noté :
1. « Romance dont les paroles sont de M. de Moncrif » :
Viens m'aider, ô dieu d'amour...
Publiée dans le Choix de chansons dédié à Madame la Comtesse de la Guiche,
1757, p. 84. Œuvres de M. de Moncrif, Paris, 1778, III, 229.
2. « U Indifférente, air tendre en rondeau » :
Laisse-moi, Tircis...
(Noumau recueil de chansons choisies, h&Wdi^Q, i%&n^%di.\\\Tae, 1743, VIII, 62).
3. « Pastorale tendre » :
Me promenant dans la plaine...
4. 0 Musette de M. de Lagarde » (Pierre, musicien) :
Non, non, adorable Lisette...
o. a Pastorale de M. de Lagarde » :
Lycas un jour vint me surprendre...
6. « Musette de M. de Lagarde » :
Résonnez, douce musette...
7. « Musette en rondeau de Géliotte » (Pierre Jéliotte, musicien) :
De haïr un infidèle...
n. 42
330
CHANTILLY.
LES MANUSCRITS.
8. « Air tendre de Lagarde » :
Aht cher Tircis, si je soupire...
Ce manuscrit donne surtout les noms des musiciens, et mentionne rare-
ment les auteurs des paroles.
9. « Romance de M. de La Borde » :
Vrai Dieu, quel trouble extrême...
(Choix de chansons mises en mmiqtie par M. de La Borde, Paris, 1773, I, 92 :
« L'Ingénue, paroles de Moncrif »).
10. « Air tendre de M. de La Borde » :
Jamais à l'aimable Glycère...
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773.
11. « Air de M. La Borde » :
Quand vous avez les moindres maux...
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773, mais dans le Recueil de quelques vers
dédié à Adélaïde par le plus heureux des époux [La Borde], Paris, 1784, p. 101.
12. « Air de M. La Borde » :
Non, non, le dieu qui fait aimer...
Édition de 1773, I, 58, paroles de Plumeteau (Antoine-Jean Gigault de).
13. « Air tendre de M. La Borde » :
Ma chère liberté...
Édition de 1773, IV, 138, paroles de La Borde lui-même.
14. « Air très tendre de M. La Borde » :
Printems, gardez-vous bien d'embellir...
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773.
15. Pastorale de M. La Borde » :
Tircis sous un épais feuillage...
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773.
16. « Air gai de M. La Borde » :
Dans un bosquet la jeune Iris...
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773.
CHANSONS. 331
17. « Air de M. La Borde » :
On dit partout que je vous aime...
Édition de 1773, II, 120, paroles de La Borde lui-même.
18. « Air en rondeau de M. La Borde » :
Si ce n'est pas l'amour...
Ne se trouve pas dans l'édition de 1773, mais dans le Recueil de quelques vers
dédié à Adélaïde par le plus heureux des époux [La Borde], Paris, 1784, p. 104.
19. « Villageoise de M. La Borde » :
Pierrot dit à Madeleine...
Édition de 1773, IV, 22 : « L'Heureux Maladroit, paroles du chevalier de
Ménilglaise » .
20. « Pastorale de M. La Borde» :
Il est donc vrai, Lucile...
Édition de 1773, I, 134 : « Le Départ, paroles de Plumeteau ».
21. « Air de M. La Borde » :
Tendre fruit des fleurs de l'Aurore...
Édition de 1773, IV, 30, paroles de Gentil Bernard. — Œuvres complètes de
M. Bernard, Londres, 1778, p. 164 : « La Rose, ode anacréontique ».
22. « Aria del Sig. Degiardini » [Felice Giardini] :
Quel accent viens-je d'entendre...
23. « Romance de On ne s'avise jamais de tout » [opéra-comique de Sedaine,
musique de Monsigny] :
Jusque dans la moindre chose...
(Recueil de romances, 1774, II, 329).
24. « Air tendre du Cadi dupé, opéra-comique » :
Si votre flamme est trahie...
Le Cadi dupé, opéra-comique en un acte, paroles de Lemonnier, musique
de Monsigny, représenté sur le théâtre de la foire Saint-Laurent le
4 février 1761.
25. « Musette » :
332
CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Assis au bord d'une onde pure...
(Recueil de lomances, 1774, II, 109).
26. « Pastorale » :
De tous les bergers du village...
27. « Musette » :
Animez-vous, musette tendre...
(Nouveau recueil de chansons choisies, La Haye, Jean Neaulme, 1743, VIII, 163).
28. « Ariette tirée de Platée, opéra de Rameau » :
Aux langueurs d'Apollon...
Platée oîi Jnnon jalouse, comédie-ballet en trois actes, livret d'Autreau,
retouché par Balot de Sauvot, musique de Rameau, représentée sur le
théâtre de l'Académie Royale de Musique le 4 février 1769.
29. M Air de Dardamis, opéra de Rameau » :
Si l'amour coûte des soupirs...
Dardanus, tragédie-opéra en cinq actes, paroles de La Bruëre, musique de
Rameau, représentée sur le théâtre de l'Académie Rojale de Musique le
19 novembre 1739.
30. « Air tendre » :
Je sens pour la jeune Lisette...
(Anthologie françoise, 1765, I, 81, paroles de Patin).
31. « Vaudeville de M. Légat de Furci » :
Avant qu'une beauté rebelle...
32. « Romance » :
Maintenant, belle Henriette...
(Le Chansonnier français, 1760, XIV, 90).
33. « Musette de Lefèvre » :
Bergers, sortez de vos hameaux...
34. « Musette des Amours champêtres », [pastorale en vaudevilles, par
Favart] :
Nos bergers vont au son des musettes...
CHANSONS. 333
35. « Rondeau de M. Péronard » :
Dans ce séjour on goûte mille charmes...
36. « Air tendre » :
Vos mépris tous les jours...
Les vers sont du XVIl° siècle et se trouvent dans les recueils de Conrart, ms.
5418 de la bibliothèque de l'Arsenal, p. 1041 : « Paroles pour chanter ».
37. « Musette » :
Ma bergère fuyoit l'amour...
Musette de l'opéra de L'Hymen et l'Amour.
38. « Romance » :
Colin sur sa musette...
39. « Rondeau de Géliotte » :
Si l'on m'offroit ma liberté...
40. « Romance de M. l'abbé de Bernis » :
J'aime une ingrate beauté...
Tirée des Amours champêtres, pastorale en vaudevilles, par Favart; insérée
d&ns V Anthologie françoise, 1765, II, 133.
41 . « Air gracieux » :
N'êtes-vous point cette Armide...
(Anthologie française, 1765, II, 15, paroles de Moncrif. — Œuvres de M. de
Moncrif, Paris, 1778, III, 235 : « Sur un air de l'opéra d'Ajax ». La musique
de cet opéra est de Berlin).
42. « Air de Rameau, ajouté à l'opéra de Castor et Pollux » :
Présent des dieux...
Castor et Pollux, tragédie lyrique en cinq actes, poème de Gentil Bernard,
musique de Rameau, représentée sur le théâtre de l'Académie Royale de
Musique le 24 octobre 1737, reprise en 1754.
43. « Air sérieux de M. l'abbé L'Attaignant » :
On dit dans nos hameaux...
Chanson faite en 1740 sur la mort de l'empereur Charles VI, insérée en 1765
dans V Anthologie franroise, II, 100, et en 1779 dans l'édition des Chansons et
334 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
poésies fugitives de M. fabbé de L'Attaignant; d'après notre manuscrit, l'abbé
est aussi l'auteur de la musique.
44. « Rondeau gracieux » :
Un berger quand on l'écoute...
45. « Air léger de M. de Lagarde » :
Le joli métier que l'amour...
46. « Air tendre de M. Lagarde » :
Le connois-tu, ma chère Eléonore...
Signée « M. le C. de B. » (cardinal de Bernis) dans V Anthologie françoise,
1765,11, 196, cette chanson se retrouve dans ses Œuvres complètes, édition
Cazin, I, 144.
47. « Air grave de M. Lagarde » :
Bacchus, amour, sous votre empire...
48. « Air tendre de M. Lagarde » :
Pour cacher son tourment...
(Le Chansonnier françois, 1760, XII, 140).
49. « Air tendre » :
Maman, ne grondez pas si fort...
50. « Ariette tirée de Tircis et Doristhée, pièce du théâtre italien » [par
Favart] :
Paresseuse aurore...
51. « Ariette tirée des Troqueurs, pièce du théâtre italien » :
D'un amant inconstant...
Les Troqueurs, opéra-comique en un acte, mêlé d'ariettes, paroles de Vadé,
musique de Dauvergne, représenté sur le théâtre de la foire Saint-Laurent
le 30 juillet 1753.
52. « Ariette tirée du ballet de Ragonde » :
L'amour chérit nos paisibles bocages...
Les Amours de Ragonde, opéra-ballet en trois actes, par Néricault-Destouches,
musique deMouret.
53. « Petit air mesuré » :
Mon père m'a mariée...
CHANSONS.
333
54. « Pastorale » :
En revenant de la ville...
Paroles et musique de La Borde; édition de 1773, I, 88.
55. « Chanson gaye » :
Maman me dit que quand on aime...
ChQix de chansons... de La Borde, 1773, IV, 84, paroles du chevalier de Ménil-
glaise.
56. « Musette de M. La Borde » :
La volage Lisette...
Édition de 1773, III, 72, paroles de La Borde lui-même.
57. « Air villageois de M. La Borde » :
Oui, je t'aime, Silvandre...
Édition de 1773, III, 54, paroles du chevalier de Ménilglaise.
58. « Vaudeville » [de La Borde] :
Pourquoi te plaindre, Tityre...
Édition de 1773, IV, 108, paroles de Séguier.
59. « Air tendre de M. La Borde » :
Momens heureux où ma chère Lisette...
Édition de 1773, IV, 132, paroles de La Borde lui-même.
60. « Vaudeville » [de La Borde] :
Point ne voudrois pour bien passer ma vie...
Édition de 1773, IV, 46, paroles de Séguier.
61. « Romance » [de La Borde] :
Sur le bord d'une fontaine...
Édition de 1773, IV, 6; paroles du chevalier de Ménilglaise.
62. « Chanson burlesque » :
Aimons toujours, quoi qu'on en die...
63. « Romance de M. La Borde » :
Des malheurs de sa tendresse...
Édition de 1773, IV, 96, paroles du chevaher de Ménilglaise.
336 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
64. « Romance de M. La Borde » :
J'ai six fois dans la plaine...
Édition de 1773, III, 126, paroles de M. de Plumeteau.
65. « Air tendre de M. La Borde » :
Laissez durer la nuit...
Édition de 1773, 111,64 : « L'Obscurité désirée »; paroles de La Borde
lui-même.
66. « Romance de M. La Borde » :
Depuis que l'aimable Thémire...
Édition de 1773, III, 30, paroles du chevalier deMénilglaise.
67. « Romance de M. La Borde » :
Depuis que le cruel amour...
Édition de 1773, II, 136 : « Le Tombeau »; paroles de M. Chabanon de
Maugry.
68. « Air très tendre » :
Je vais partir, belle Lisette...
69. « Air gracieux » :
L'amant que j'adore...
Air extrait de « L'Hymen et l'Amour réconciliez, comédie en prose mêlée de
chants et de danses, faite à l'occasion du mariage de L. A. S. Monseigneur
le prince de Nassau-Weilburg et Madame la princesse Caroline » (La Haye,
H. Constapel, 1760).
70. « Pastorale » :
Souffrez, Iris, qu'amour vous blesse...
71. « Brunette de M. La Borde » :
Un jour sur la fougère...
Édition de 1773, III, 34 : « L'Heureuse plainte », paroles de La Borde lui-
môme.
72. « Duo tiré de l'opéra à'Mglé, par M. La Garde » :
Pour toujours l'amour nous enflamme...
CHANSONS. 337
.Eglé, paroles de Laujon, musi((ue de Lagardc, opéra-ballet en un acte,
représenté sur le théâtre des Petits-Appartements le 1:5 janvier 1748.
Ce manuscrit, qui a fait partie de Tancienne collection de Chantilly, a été
retrouvé par Gouverneur, mon valet de chambre, qui me Ta donné.
574
N° 940. « Mémoires historiques » (recueil de chansons historiques).
In-8°, papier, XVIll" siècle, écriture fine et serrée, 303 feuillets écrits et beaucoup de
blancs, mar. vert, tr. dor.
Chansons satiriques, et souvent licencieuses, sur les personnages et les
événements du XVII" et du XVIIP siècle, depuis le règne de Louis XIII jus-
qu'à l'année 1721. Le titre est compris dans un encadrement gravé par
Poilly d'après Vivier; puis vient une longue table alphabétique des per-
sonnes nommées dans les chansons. Les marges sont couvertes de notes
explicatives et de quelques airs notés. Un tiers environ des chansons se
retrouvent dans les recueils suivants.
Collection de Condé.
575
N" 1432. Recueil de chansons historiques.
2 tomes en 1 vol. 10-4"", demi-mar. vert. — Papier, XVllI" siècle, très belle écriture,
airs notés.
Tomes VII et VIII d'un recueil perdu. Le premier et le dernier feuillet de
chaque volume ont été enlevés et les titres ont disparu. Le tome VII com-
prend les chansons des années 1713 à 1730 (362 pages et 4 ff. de table); le
tome VIII va de 1730 à 1741 (396 pages et 4 ff. de tablej. — Notes explica-
tives sur les marges. Toutes les chansons, sauf 60, se trouvent dans le
recueil précédent et dans les suivants.
Bibliothèque Cigongne.
II. 43
338 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
576-585
N°' 793 à 801, 820. « Recueil de chansons choisies en vaudeville pour
servir à l'histoire anecdote (sic) depuis 1600 jusques et compris 1749 ».
10 vol. in-4°, veau brun, dos orné (rel. atic.). — Papier, XVIII' siècle, airs notés. —
Tome I, années 1600 à 1664, 216 iï. et 6 fî. de table. — II, 1664 à 1684, 458 pages et
8 ff. de table. — III, 1685 à 1699, 478 pp. et 7 iï. de table. — IV, 1699 à 1707, 478 pp.
et 7 ff. de table. — V, 1707 à 1713, 479 pp. et 6 ff. de table. — VI, 1713 à 1723, 487 pp.
et 6 ff. de table. — vil, 1724 à 1732, 480 pp. et 4 ff. de table. — VIII, 1732 à 1738,
433 pp. — IX, 1739 à 1743, 184 ff. — X, 1744 à 1749, 297 pp. et 4 ff. de table.
Chaque volume de cet important recueil (sauf deux) est accompagné d'une
table alphabétique des personnes nommées dans les chansons. Des notes
explicatives couvrent les marges.
Collection de Condé.
586-593
N°' 812 à 819. Recueil de chansons historiques.
8 vol. in-4'', veau brun, dos orné, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier, XVIII" siè-
cle, airs notés. Tome I, 193 ff.; H. 168; III, 167; IV, 184; V, 182; VI, 176; vn, 197;
vni, 184.
Chansons historiques du XVrP et du XViri" siècle jusque vers 1714.
Recueil intéressant, mais moins important et moins complet que le précédent;
l'ordre chronologique n'est pas toujours observé ; les tables alphabétiques
font défaut ; enfin toutes les chansons n'ont pas un caractère historique ou
satirique. Les tomes V et VI ne comprennent que des vaudevilles, chansons
grivoises, airs à boire ou à danser, publiés pour la plupart de 1700 à 1730
dans les recueils de Ballard et autres. Le tome V se termine par une pièce
de 173 vers intitulée « U Ex-cocu, nouveWe historique », insérée en 1735 dans
le Recueil de pièces choisies rassemblées par les soins du Cosmopolite, p. 245.
Collection de Condé.
Les quatre recueils précédents forment un ensemble important, document
précieux pour l'histoire anecdotique de la France au cours du XVir siècle et
CHANSONS. 339
pendant la première moitié du XVIII". En ne comptant qu'une fois les chan-
sons qui se répètent dans les différents recueils, nous arrivons au chiffre de
3200 environ. Nous ne pouvons songer à donner la liste de ces milliers de
chansons, Hste interminable et qui n'aurait de valeur que par une autre liste
des noms de personnes. D'ailleurs M. G. Brunet a publié une partie de
ces Chansons dans Le Nouveau siècle de Louis XIV ou Choix de chansons de 1634 à
1712 {P&ris, 1837, in-i2); d'autres se trouvent dans le Recueil Claimmbautt-
Maurepas, chansonnier historique duXVIIP siècle, publié par M. Emile Raunié
(Paris, 1879-1884, 10 vol. in-12); mais la plupart sont inédites. A défaut
d'une liste complète de ces milliers de chansons, le meilleur compte-rendu
qu'on puisse faire de ces recueils est la troisième pubhcation de la Biblio-
thèque bibliophilo-facétieiise des frères Gébéodé (Gustave Brunet et Octave Dele-
pierre) : « Chansons historiques et satiriques sur la cour de France (1615 à
1746) », in-12 de 12S pp., Paris, 1856.
VI. - IDIOMES PROVINCIAUX
594
N' 1371. Aknaud Vidal : « Aquest libue fes Au. Vidal del Castel-
NOUDARi de las aventuuas DE MoNSENHER G. DE La Barra » (Los Avcntures
de Guillaume de La Barre, par Arnaud Vidal de Castelnaudary).
In-f" (0,315 sur 0,240), couvert en parchemin. — Ms. sur papier, première moitié
du XIV' siècle, 40 ff. à 2 colonnes de 30 vers.
On sait combien sont rares les monuments de l'ancienne littérature proven-
çale; parmi les poèmes écrits en langue d'oc, les moins communs encore
sont les romans d'aventure. Celui-ci fut composé en 1318 et dédié par l'au-
teur à Sicart de Montant près Auterive (1). Arnaud Vidal est le premier
lauréat des jeux floraux de Toulouse; en 1324, il y reçut la violette d'or pour
une chanson à la Vierge, qui a été publiée. C'est à cette même date que nous
rapportons l'exécution de notre manuscrit, le seul connu.
Les aventures de Guillaume de La Barre ont été l'objet d'une notice de
M. Paul Meyer (Paris, 1868), qui a établi un rapprocliement curieux entre
un passage de ce poème et une nouvelle du Décaméron (8" de la seconde
journée).
1897. — M. Paul Meyer vient de publier intégralement notre manuscrit
pour la Société des Anciens Textes français.
Collection du marquis de La Garde. — Vente S. G., faite à Paris, mars 1869.
(1) Arrondissement de Muret (Haute-Garonne).
IDIOMES PROVINCIAUX.
341
595
JN" 1727. « CoMPLi.MAN AI Son Altesse Sérénissime Monseignelu le Duc
DE BOUBON su SON EKUIVÉE Al DiJON ».
In-4°, papier, XVIP siècle, H 11'., cart.. dos chagrin rouge. La couverture originale en
papier a été conservée à l'intérieur du volume.
Compliment en vers, en patois bourguignon, adressé (octobre 1694) à
Louis ni de Bourbon -Condé, duc de Bourbon, qui pour la première fois
faisait le voyage de Bourgogne. Il est probable que l'auteur de ce poème est
Aimé Piron, le père du fameux Alexis, qui s'était fait une spécialité de ces
sortes de compliments aux gouverneurs de sa province.
Collection de Condé.
596
N° 930. « Lai Thôpe gaillade dé vaigneron de Dijon, ai Son Altesse
Sérénissime Monseigneur le Duc » (Louis ll[ de Bourbon-Condé).
Pet. in-i", papier, commencement du XYlll" siècle, 16 IT., rel. en vélin blanc.
Imprimé à Dijon cbez Claude Michar, avec permission du 15 juin 1703.
Nous avons certainement sous les yeux le manuscrit autographe offert au
prince par l'auteur. L'écriture présente une grande analogie avec celle de La
Monnoye; mais elle ressemble aussi à celle du manuscrit précédent, et, si le
poème n'est pas de La Monnoye, on peut l'attribuer à Aimé Piron. Nous
retrouvons ici la caricature du maire de Talant, et nous savons que, dans un
de ses noëls daté de 1696, Aimé Piron se moque de ce personnage.
Collection de Condé.
VII.
POESIES EN AUTRES LANGUES
597
N° 1424. Dante Alighieri : Cantica del Inferno, avec le commentaire
de FRA GCIDONE DE PiSE.
In-f» (0,330 sur 0,243), cuir de Russie. — Vélin, XIV siècle, 243 ff., 2 colonnes de
42 lignes, rubriques rouges en latin, 35 miniatures, dont la plupart sont peintes au bas
des pages, initiales ornées.
F. 1. « Incipit prima cantica comédie excellentissimi poète Dantis Ala-
gherii Florentini, distincta per xxxun cantus. Incipit primus ».
F. 30. « Expositiones et glose super comediam Dantis, facte per fratrem
Guidonem Pisanum, ordinis Béate Marie de Monte Carmeli, ad nobilemvirum
dominum Lucanumde Spinolisde Janua. Incipit prologus ». Ce commentaire
est incomplet de la fin; les derniers feuillets ont été enlevés.
F. 234. « Incipit Declaratio super profundissimam etaltissimam comediam
Dantis, factaper fratrem Guidonem Pisanum, ordinis Béate Marie de Carmelo,
ad nobilem virum dominum Lucanum de Spinolis de Janua. Incipit prefatio
sive epistolare proemium » :
La gran devotione el grande amore
Che tu dimostri, Spinola Lucano,
Inver lo gran maestro el grand autore...
Ce poème est accompagné d'un commentaire en prose disposé sur les
marges des feuillets. — F. 238 r° : « Explicit Declaratio super primam can-
ticam comédie Dantis ». Le commentaire du carme de Pise est encore
inédit.
Cet important manuscrit, parfaitement copié sur le plus beau vélin et très
POÉSIE ITALIENNE. 343
bien conservé, était le principal trésor de la bibliothèque Archinto, à Milan.
Consulté par quelques éditeurs de Dante, il est mentionné avec quelques
détails dans les publications du vicomte de Batines (Bihliotheca Dantesca) et
de M. Moore (Contrihutions to the texlual criticism of the Divina Comedia).
Dans un livre imprimé à Bologne en 1490, La Fiorita d'Italia, l'auteur,
fra Guidone, nous apprend qu'il écrivait en 1337. Or, Dante mourut en 1321 ;
l'auteur du commentaire que nous avons sous les yeux était donc son
contemporain. Un autre contemporain plus illustre, ami et admirateur du
grand poète, aurait aussi contribué à l'exécution de notre manuscrit, s'il
fallait croire que les miniatures qui le décorent sont dues au pinceau de
Giotto, comme l'ont déclaré plusieurs Dantopbiles. Assurément, nous
n'osons pas nous porter garants de cette assertion, mais on ne peut nier que
certaines de ces enluminures n'aient une ressemblance frappante avec les
œuvres connues de Giotto. C'est bien son dessin, son style, et surtout cette
profondeur d'expression que les maîtres des siècles suivants n'ont plus
retrouvée. On reconnaît d'ailleurs deux ou trois mains dans ces composi-
tions. Plusieurs sont signées d'initiales différentes, tantôt un G, tantôt un M
ou un J. Toutes ont un caractère qui les distingue essentiellement de simples
enluminures. Elles sont au nombre de 55, et, à l'exception de celles qui
forment les bordures des deux titres (de l'Enfer et du Commentaire), elles
remplissent les larges marges inférieures des pages, où l'on voit représentées
les principales scènes du poème. Le portrait de Dante, une bordure de feuil-
lage, d'animaux, avec l'écu des Spinola, ornent la première page. Le titre du
Commentaire est plus décoré; le portrait de fra Guidone remplit l'initiale ; en
haut, Daniel explique à Nabuchodonosor les mois écrits sur la muraille ; au
bas, le frère présente son livre à son noble patron Lucano Spinola, que sui-
vent un chevalier et un écuver.
Dans une des miniatures éparses parmi le Commentaire, laquelle peut
bien représenter allégoriquement la lutte du pouvoir temporel et de l'autorité
spirituelle, des Guelfes et des Gibebns, nous remarquerons le costume des
soldats; c'est celui de la première moitié du XIV° siècle. L'armure, formée de
mailles et d'anneaux, est garnie de petites plaques rudimentaires pour pro-
téger les parties vulnérables. La forme cylindrique du casque s'accorde
344 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
précisément avec le style du reste de l'armure, transitoire entre les mailles et
les plaques, en usage de 1320 à 1330. Celle observation est importante pour
fixer l'époque du manuscrit.
Citons encore, parmi les scènes rendues avec le plus de force et de talent,
la rencontre de Dante et de Virgile dans la forêt, le comte Ugolin déchirant
avec ses dents son ennemi tombé, l'archevêque.
Les manuscrits de la Divine Comédie que l'on peut attribuer à la première
moitié du XIV siècle sont fort peu nombreux. Du commentaire de fra Gui-
done, on connaît un autre exemplaire, qui provient de la bibhothèque
Sunderland et qui est conservé au Brilish Muséum. C'est d'après ce dernier
manuscrit que la Declaratio a été publiée par M. Rœdiger et par M. C. Del
Balzo. Voir la notice de M. Lucien Auvray, dans le fascicule 56 de la Biblio-
thèque des écoles d'Athènes et de Rome, intitulé Les Manmcrits de Dante des biblio-
thèques de France, pp. 52-54.
Acheté à Robinson (Londres).
598
N° 1361. Recueil de Laudi de fra Jacopone Benedetti de Todi.
Pet. in-f" (0,238 sur 0,183), peau de porc, fers à froid, fermoirs. — Vélin, commen-
cement du XIV siècle, H5 iï. (numérotés de 2 à 117; manquent 1 et 45), 2 col. de
29 lignes, rubriques rouges en latin.
Ce volume contient d'abord 107 capital i, dont les 105 premiers sont numé-
rotés ; puis, d'une seconde et d'une troisième main, ont été ajoutées : la laiida
qui commence Sopr' ogni lingua (n° 80 du second index de Bœhmer), et celle
qui s'ouvre par ces mots, Vita de Jhesn Christo spechio imaculato (n° 22 de
l'index de Tobler). Les capitoli ne sont rangés dans l'ordre d'aucun des
manuscrits examinés par Bœlimer à Londres, Paris et Oxford (1), ni dans
l'ordre de celui qui a été étudié par Tobler (2).
M. Libri (3) a cru reconnaître dans ce manuscrit le dialecte de Todi, et la
(1) Romanische Stitdien, t. I (1871), p. 123 et suiv.
(2) ZeiUch. f. romanische Philologie, t. III, p. 178 et suiv.
(3) Catalogue de la vente de ses livres, Londres, 1859, p. 118, n» 53i.
POESIE ITALIENNE. 345
version originale du texte des laudi de fra Jacopone. 11 semble en effet que ce
volume provienne de Todi même : les deux feuillets de la fin contiennent
des notes brèves d'un notaire de cette ville (XIV siècle). On sait, par la pré-
face de l'édition florentine de 1490, que deux manuscrits très anciens des
poésies de Jacopone étaient conservés dans son pays natal; on n'en signale
maintenant plus qu'un, qui porte à la Bibliothèque communale le n° 194.
Les ff. 110 v" à 115 r° sont occupés par les deux pièces suivantes, en
vers italiens, transcrites par deux mains différentes : une prophétie de fra
ïomasuccio de Noce[r]a, composée sur la demande de Bartolomeo di ser
Ricardo de Pérouse au mois d'août 1363, et la prophétie de l'abbé Joachim.
Un curieux portrait en pied, à la sépia, représentant « beato Jacovo de
Benedicto da Tode », orne le commencement du volume. Le saint, portant la
croix de la main droite et son livre dans la gauche, semble s'avancer, la tête
baissée ; au-dessus de sa tête, apparaît la figure du Père, qui inspire ses
pensées. Vers le bas de la page, on aperçoit une esquisse à la plume, qui
paraît représenter le saint en butte aux tentations du démon. — Le portrait
est accompagné des deux notes suivantes, tracées au XV siècle : 1° « 1296,
adi 25 de marzo fo trovato che mori el detto frate Jacovo », ce qui est en
contradiction avec la date généralement adoptée aujourd'hui comme celle de
la mort de Jacopone, le 25 décembre 1306. — 2" « 1433 del mese de gen-
naro foro retrovate l'ossa de frate Jacovone nel monisterio de Monte Christo
e foro messe nel' ospedale de la Carità, et dapoi ci ando la prociessione, et fo
rechato nela chiesia de Sancto Fortonato [di Todi] » .
A la suite du portrait de fra Jacopone se trouvent trois ébauches à la
plume, grossièrement coloriées, représentant le Christ, saint Léonard, et la
Vierge à l'Enfant. Enfin, au verso du feuillet 115 se lisent deux inscriptions
relatant que le volume fut prêté, en 1436, par Francesco Marcucci à fra
Francesco de Vic[ence].
Vente Libri, avril 1859.
599
N" 1426. Bartolomeo da Bologna di Bartoli : « Cantica ad gloriam et
HONOHEM MAGNIFICI MILITIS DOMINI BrUTH, NATI INCLITI AC ILLUSTRIS PHINCIPIS
U. 44
346 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
DOMINI [LuCHINl], VICECOMITIS DE MeDIOLANO, IN QUA TRACTATUR DE VIRTUTIBUS
ET SCIENTIIS VULGARIZATIS ».
In-f° (0,333 sur 0,226), velours rouge. — Vélin, XIV" siècle, 20 ff., 20 grandes minia-
tures, initiales enluminées, rubriques en latin, texte en italien.
Comme le commentaire de l'Enfer de Dante qui vient d'être décrit, ce
manuscrit m'a été cédé par M. Robinson, de Londres, qui le tenait lui-
même de la famille Archinto, de Milan. Je l'ai commimiqué récemment à
M. Léon Dorez, sous-bibliothécaire à la Bibliothèque nationale; après une
étude approfondie, M. Dorez m'a remis la notice suivante, que je me fais un
plaisir d'insérer ici tout entière :
« Cette canzone est divisée en deux parties, dont la première renferme
neuf, et la seconde dix strophes de vingt-un vers et un envoi. La première
partie est consacrée à la description des Vertus; la seconde, à celle des
Sciences.
« Dans la strophe initiale, l'auteur explique son dessein, qui est de décrire
en rime vulgaire, c'est-à-dire en vers itahens, les filles de la Discrétion,
mère des Vertus, et celles de la Docilité, mère des Sciences. La seconde
strophe est une invocation à saint Augustin, dont les œuvres fourniront une
rubrique à chacune des strophes de la chanson. Les huit autres strophes
sont consacrées à la Théologie, à la Prudence, au Courage, à la Tempérance,
à la Justice, à la Foi, à l'Espérance et à la Charité. La première partie se
termine par l'envoi, précédé d'une sorte de résumé en forme de tableau.
« Dans la seconde partie sont décrites les Sciences : Philosophie, Gram-
maire, Dialectique, Rhétorique, Arithmétique, Géométrie, Musique et
Astrologie ou Astronomie. Elle se termine également par un résumé et par
un envoi où l'auteur se nomme : « Bartholomeo da Bologna di Bartholi », et
dit qu'il a fait peindre ce volume pour messer Bruzio Visconti, auquel le
poème est effectivement dédié.
« On pourrait croire que la chanson a été composée avant 1349, date de
la mort de Luchino Visconti, père de Bruzio, puisque dans le titre reproduit
ci-dessus le nom de Luchino n'est pas précédé du mot quondam; mais on va
voir que diverses raisons, d'ordre historique et d'ordre artistique, paraissent
s'opposer à cette interprétation.
POÉSIE ITALIENNE. 347
« Bruzio Visconti assista quelque temps son parent Giovanni da Oleggio
dans le gouvernement de la ville de Bologne, acquise des Pepoli en 1330
par le cardinal Giovanni Yisconti. En 1356, Bruzio, accusé, probablement à
juste litre, d'avoir trempé dans un complot ourdi par Bernabo Visconti
contre le gouverneur, fut banni et dépouillé de ses biens. Or l'auteur du
poème dédié à Bruzio est Bolonais; il est très probable qu'il eut l'idée de
cette dédicace pendant le séjour de Bruzio à Bologne, et dès lors le volume
offert a dû être exécuté entre les années 1353 environ et 1356, au moment
où aucun soupçon ne planait encore ni sur Bruzio ni sur Bernabô, dont le
portrait figure, personnifiant la Force (Vigor), dans la première peinture (1).
« Ces dates extrêmes, assez peu intéressantes pour l'histoire littéraire, tant
la composition de Bartolomeo est médiocre et plate, ont au contraire, pour
l'histoire de l'art, une importance considérable. Le volume présenté à Bruzio
est, en effet, orné de vingt aquarelles sur parchemin, dont dix-huit sont
extrêmement remarquables. Ces peintures, qui suivent le texte du poème
strophe par strophe (ainsi que les initiales, d'un tout autre style, peu élé-
gant, peintes au début de chaque strophe), frappent tout d'abord par la légè-
reté de la technique. L'influence de Giotto y apparaît nettement, mais
comme affinée par l'influence de l'école siennoise, dont elles n'ont d'ailleurs
pas les caractères un peu mièvres et monotones. Ici, au contraire, toutes les
figures ont une gi"âce forte, une souplesse robuste, qui en font un des plus
beaux et des plus intéressants monuments de l'art itaheri vers le miheu du
XIV siècle. On doit croire que l'artiste était florentin; le style seul de son
œuvre l'indique ; mais, en outre, de curieuses réminiscences, comme on va
le voir, en paraissent une preuve décisive.
« La première peinture, qui a été assez mal reproduite par Litta (Famiglie
celebri italiam, Visconti di Milano, tav. III), est une superbe composition, où
l'on ne relève guère qu'une faute dans le dessin de la jambe droite du cheval
de Bruzio. Elle exphque le projet de l'auteur en même temps qu'elle le
représente lui-même, agenouillé, offrant son livre au jeune Visconti. Les
huit peintures suivantes représentent la Théologie, la Prudence, le Courage,
{\) Reproduite à la fin de ce volume.
348 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
la Tempérance, la Justice, la Foi, rE.spérance, qui est la plus belle de toutes,
et la Ciiarité. L'artiste a-t-il puisé son inspiration dans une œuvre célèbre de
son temps? Un détail semble bien le montrer. 11 a donné à ses compositions
une originalité singulière en substituant aux docteurs qui figuraient aux pieds
de cbaque Vertu dans une des fresques de Santa Maria Novella de Florence,
les figures des ennemis les plus illustres de six de ces Vertus : Sardanapale
pour la Prudence, Épicurepour laTempérance, Néron pour la Justice, Arius
pour la Foi catholique, Judas pour l'Espérance, llérode pour la Charité.
Mais cette idée originale, il l'a puisée dans une autre fresque de Santa Maria
Novella, où l'on voit, sur la paroi occidentale, assis aux pieds de saint Tho-
mas, les hérétiques Arius, SabelHus et Averroôs, et, au-dessus de .saint
Thomas, planant dans le ciel, les sept Vertus, théologales et cardinales.
L'œuvre attribuée à Taddeo Gaddi était précisément en pleine voie d'achève-
ment, elle était peut-être même déjà terminée à la seconde des dates
extrêmes où nous avons pu fixer l'exécution de notre manuscrit, et il est dif-
ficile de croire qu'elle n'ait pas été connue de l'artiste qui a décoré ce
volume.
« Pour les Sciences, il a suivi la tradition de son temps, et, de même que
dans les fresques de Santa Maria Novella, chacune d'elles est accompagnée
d'un de ses plus illustres représentants. Selon Vasari, c'est Donat qui figure
auprès de la Grammaire, Zenon d'Elée auprès de la Logique (ou Dialectique),
Abraham auprès de l'Arithmétique, Tubalcaïn auprès de la Musique, Euchde
auprès de la Géométrie, et Atlas auprès de l'Astrologie; il ne donne pas le
nom du représentant de la Rhétorique. Les auteurs modernes n'ont pas
accepté toutes les attributions de Vasari, et ont vu Pythagore aux côtés de
l'Arithmétique, Ptolémée aux côtés de l'Astronomie et Aristote à ceux de la
Dialectique; de plus, ils n'ont pas hésité, et avec raison, à reconnaître
Cicéron dans le personnage de la peinture de la Rhétorique. Les noms don-
nés aux personnages de cette fresque ne reposent donc, en réalité, que sur
les indications de Vasari et sur des hypothèses dont toutes ne sont pas
d'égale valeur. Au contraire, dans le manuscrit du Musée Condé, les noms
figurent à côté des personnages; c'est l'artiste qui les y a mis, ou, tout au
moins, ils ont été écrits sous ses yeux. Il serait donc légitime de suivre, dans
POÉSIE ITALIENNE. 349
la désignation de ces personnages, non pas l'autorité de Vasari ni celle des
autres historiens de l'art florentin, mais celle du manuscrit de Chantilly. On
aurait ainsi Priscien pour la Giainmairc, Zoroastre pour la Dialectique, Cicé-
ron pour la Rhétorique, Pythagore pour rArithmétique, Euclide pour la
Géométrie, Tubalcaïn pour la Musique, Ptolémée pour l'Astronomie; et de
plus, pour la Philosophie, qui est placée au premier rang dans le manuscrit,
Aristote, Platon, Socrate et Sénèquc. 11 est d'ailleurs fort remarquable que,
dans [dusieurs de ces peintures des Sciences, on trouve des ressemblances
frap[)antes avec les représentations des mômes Sciences dans un autre monu-
ment florentin : les bas-reliefs d'Andréa Pisano (mort en 1345) au campa-
nile de la cathédrale de Florence. L'artiste les avait sûrement vus, et il avait
gardé de certains détails un souvenir extrêmement précis.
M Ce volume figurait, à la fin du XVlir siècle et au commencement du Xl.\%
dans la riche bibliothèque milanaise de Carlo Archinto. C'est là qu'Argelati
et Litta ont pu le voir, le premier pour en donner une courte mais assez
exacte description (Bihliotheca scriptoruin Mediolanensium , t. Il, 2" partie,
col. 1596-1597), le second pour en faire reproduire, comme on l'a dit plus
haut, la première peinture (vers 1820). »
600
N" 1322. Pétrarque : « Sonktti i Canzoni di M. Francesco Petrarca in vita
E IN morte di Mad. Laura. Triomphi. — Camillus Spannocchius, Patritius
Senensis, scribebat m.d.lxxii. Opus Triennale ».
In-48° (0;0o2 sur 0,042), mar. rouge jans. doublé de vélin blanc à mon chiffre, fermoir
d'argent bruni, tr. dor.; dans un étui de mar. rouge (chef-d'œuvre de Trautz-Bauzon-
net). — Vélin, XVI* siècle, 58 If. à 2 col.; caractères minuscules.
Le titre, en lettres d'or, se lit au verso du premier feuillet au milieu d'élé-
gants ornements. Le recto du second feuillet est occupé par les portraits de
Laure et de Pétrarque, surmontés des armes de France. Le texte com-
mence au recto du troisième feuillet. Un filet d'or entoure chaque page
et les initiales sont également en or. Les Sonetti e Canzoni se terminent au
verso du f. 47. Le recto du f. 48 est décoré d'ornements qui enveloppent un
350 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
médaillon resté blanc. Les Triomphi occupent les ff. 49 à 58. C'est au verso
de ce dernier que se lit la souscription rapportée plus haut.
Chef-d'œuvre de patience, dû peut-être à la plume de quelque vaillant
défenseur de Sienne réfugié en France. L'écusson qui accompagne le por-
trait de Pétrarque semble indiquer que ce volume a eu une royale destina-
tion. Mon frère Montpensier l'a trouvé à Séville et me l'a offert (octobre
1856).
601
N" 905. BoccACE : La Théséide, traduction en prose française, anonyme.
In-4° (0,225 sur 0,160), mar. bleu aux armes de Bourbon-Condé, fil., tr. dor. —
Vélin, XV' siècle, 142 ff., 28 lignes à la page, initiales rouges et bleues, rubriques
rouges, ornementation paginale au premier feuillet, emplacements réservés pour les
miniatures.
Traduction littérale de la Théséide, poème en douze livres, première compo-
sition de Boccace ; là fut aussi employée pour la première fois Yottava rima,
dont il est l'inventeur. La division en livres est observée, mais les strophes
sont groupées par chapitres, ce qui donne au livre l'apparence d'un roman
de chevalerie. Rien n'y rappelle le nom de l'auteur italien et ne fait con-
naître celui du traducteur français. Le début est celui du poème : « 0 vous
seurs nées au mont de Castalia, qui demourés contentes à la sucrée fontaine
Gorgonique... ». La version s'arrête après la 83" strophe du 12' livre, qui
n'en contient d'ailleurs que 86. « Explicit le livre de Thezeo ».
Plusieurs des œuvres de Boccace ont été traduites en France au XIV et au
XV° siècle; mais je ne trouve nulle part la description d'une version de la
Théséide. On en a imprimé une à Paris en 1597.
Sur le dernier feuillet, une autre main a tracé ces mots : « Le livre de
Theseo, où a... », suivis d'un espace blanc oii devait être mentionné, dès que
le manuscrit serait terminé, le nombre des feuillets et des « histoires » ; puis
venait une inscription grattée. Cette mention se retrouve sur tous les manus-
crits du duc de Nemours, et, en effet, voici encore une épave de sa collec-
tion, car nous avons pu faire revivre l'inscription : « Ce livre est au duc de
POÉSIE ITALIENNE. 351
Nemours, conte de la Marche ». Le volume fut sans doute recueilli par
le sire de Beaujeu en 1476, car il est venu de Moulins à l'hôtel de Condé
en 1661.
602
N° 1563. Recueil de poésies italiennes.
In-16 (0,H8 sur 0,070), mar. bleu, fil., tr. dor. (Bauzonnet). — Vélin, XVi« siècle,
27 ff., fleurons dessinés à la plume et rehaussés d'or, frontispice, culs-de-lampe, lettres
grises, jolie exécution.
Ce charmant petit volume est un recueil de pensées, maximes, etc., exé-
cuté avec beaucoup de soin et de différentes écritures (romaine, cursive,
italique). Les premières pièces sont adressées au roi François r, au dauphin
Henri et à la dauphine Catherine de Médicis; la date du volume doit donc se
placer entre le mariage de Henri II et son avènement au trône. Le premier
feuillet, disposé en forme de titre, porte la maxime suivante : « Qui principi-
bus conversantur similes sunt per prserupta repentibus; semper liment,
sœpe titubant, subito corruunt » .
Cigongne, n" 1347.
603
N° 1658. Scelta di canzuni siciliani.
In-12 oblong (0,065 sur 0,100), reliure originale en mar. rouge, comp. à petits fers,
tr. dor. et gaufrée, fermoirs en acier. — Papier, xvil» siècle, 72 ff. limin. et 1040 pp.
chiffrées, titres et initiales en lettres d'or, bonne écriture; joli et curieux volume.
Les feuillets liminaires sont occupés par la table alphabétique des pièces,
le titre, quelques pages blanches, et une liste moderne des auteurs : Antoni
Venezianu (pp. 1 à 119); — Givanni Giuffre (pp. 120 à 143); — Natahziu
BusceUi(pp. 144 à 159); — Ottaviu Potenzanu (pp. 160 à 194); — D. Carlu
Ficalora (pp. 196 à 219); — Tubiolu Benfari (pp. 220 à 227); — F. D. Ce-
saru Gravina (pp. 228 à 237); — D. Filippu Triolu (pp. 261 à 283); —
D. Liuni RusselH (pp. 284 à 313); — D. Giuseppi Durazzu (pp. 316 à 323) ;
— Micheh Moraschinu (pp. 324 à 347); — Giuseppi Galianu (pp. 348 à
352 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
386); — Giuscppi Scimcca (pp. 389 à 482); — D. Antoni Canncdda (pp. 485
à 499); — D. Mariu Mighiazzu (pp. 500 à 539); — D. Gio. Battisla Daveru
(pp. 540 à 554); — Gabrieli Ciciru (pp. 556 à 575); — Givanni di Micheli
(pp. 576 à 655). — « Auturi diversi » (pp. 656 à 903; ces auteur.s ne sont
pas nommés). — « Scella di canzuni spirituali » (pp. 904 à 1040).
604
N° 1339. Marcuello : « Devocionario de la Revna D' Juana a quien
LLAMARON LA LOCA ».
In-4° (0,213 sur 0,145), couvert en cuir roux, comp. dor. et à froid, style arabe, très
bonne reliure, à laquelle manquent les fermoirs et les ornements, dont on retrouve les
traces. — Vélin, fin du XV' siècle, 148 fï., caractères gothiques; belle écriture, large,
ferme et uniforme; lettres ornées, 60 miniatures.
Je conserve le titre inscrit par un ancien possesseur au recto du premier
feuillet. Le volume a certainement été présenté à Jeanne la Folle, avec la
permission de los Reyes ses parents. L'hommage de todas estas devociones
occupe le f. 31, et pour cette fois seulement Fauteur a recours à l'humble
prose. Mais, bien que bourré d'oraisons, d'invocations à Dieu et aux saints,
avec les réponses, ce recueil de devociones ne peut passer pour un livre de
piété; c'est plutôt un Cancionero. S'il a été offert à l'infanlo Jeanne, il est
dédié aux rois catholiques; c'est par cette dédicace que débute l'auleur (f.l),
et le ton enthousiaste de cette première page se soutient dans tout le volume.
Sous les formes les plus variées, reparaît le panégyrique de Ferdinand et
d'Isabelle,- le récit de leurs belles actions, des hauts faits accomplis sous leur
règne, avec force encouragements à détruire l'hérésie, à en linir avec les
Maures, le tout en strophes, copias, de dix vers chacune, avec quelques varia-
tions dans le rythme.
L'auteur, Marcuello, se nomme dès la première strophe. Plus loin (f. 43 v°),
il rappelle qu'il est « alcaide de Calatorau », ailleurs (ff. 7 v° et 31) qu'il a
déjà offert deux de ses « pauvres ouvrages » à la reine,
A la gran batizadera
De Moros. Yos digo a vos
POÉSIE ESPAGNOLE. 353
Ante el Rey en Talavera
Servi de aquesta nianera
En ell' ano ochenta y dos.
1482, le siège de Grenade commençait et réveilla la muse de Marcuello; son
volume est parcouru par un souffle belliqueux. Il n'avait pas posé la plume
quand Grenade tomba, 1492 :
ganaron
Todo el reyno y la ciudat
En l'ano dos y nonenta (f. 27),
et il a dû mettre la dernière main à son œuvre vers la fin du siècle. Notre
auteur y est représenté maintes fois, sur les marges du livre, dans les
tableaux, devant ses patrons célestes et terrestres, debout, à genoux, avec
ou sans sa fille, qu'il fait parler souvent dans ses stroplies. Le titre ajouté lui'
donne Pedro pour nom de baptême ; lui-même n'en dit rien. Pedro Marcuello
n'est cité ni par Antonio, ni par Ticknor.
Passons aux portraits. En voici cinq de la donataire : d'abord celui qui
accompagne l'hommage (f. 30); elle est debout auprès de ses parents, los altos
Reyes; l'auteur est à genoux devant elle (1) ; — au verso des ff. 73 et 75, elle
est seule et debout, l'auteur et sa fdle à genoux; — enfin l'infante se marie
(1498); le livre est préparé pour lui être remis, comme présent de noces
sans doute; Marcuello fait placer aux premiers feuillets (4 v° et 13 v") l'image
des deux époux.
Don Felipe y doîïa Juana
De Castilla y de Aragon
Con Jhesu principes son,
Reyes por la sucession.
Les princes sont assis sous un dais aux armes de Bourgogne-Autriche, des
jeunes filles et l'auteur à genoux devant eux; derrière, plusieurs personnages,
entre autres le connétable de Castille avec son épée. Un autre feuillet (3 v°)
nous donne la devisa del muy alto principe de Castilla y de Aragon, archidiique
de Austria y diique de Burguna, deux troncs d'arbre en sautoir, liés par un
(1) Cette peinture est reproduite à lu On de ce volume.
II- 45
354 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
cadenas, avec la couronne impériale et ces mots : « Qui voulclra ». — Cette
union fut malheureuse; l'archiduc était débauché, sa femme jalouse; elle ne
tarda pas à donner des signes de folie, fut enfermée par ordre de son père et
maintenue par son fils dans une étroite cellule, où elle passa quarante-neuf
ans sans revoir le soleil (elle mourut à Tordesillas en 155o). Philippe le
Beau, son mari, mourut en dîlOG. Leurs deux fils, Charles-Quint et Ferdi-
nand, portèrent successivement la couronne impériale; le premier fonda la
dynastie espagnole des Habsbourg, le second a continué la branche autri-
chienne.
La grande reine Isabelle est représentée cinq fois en pied, tantôt seule
(IL 54 V" et 71 v"), tantôt avec son époux, le roi Ferdinand (verso des ff. 30,
35, 64).
Au f. 22 v°, on voit un cardinal debout, tenant un crucifix, Marcuello à
genoux, ainsi qu'un camérier qui porte la croix archiépiscopale, le chapeau
et les gants : Don Diego Hurtado de Mendoça. patriarcha de Alijandria y arço-
bispo de Sevilla. Y en pues In haen cardeind Alexandre sexto escogido d'EspaîKt
le dio apellido. C'est le cousin du grand Pedro Gonzalès, le vrai cardinal
d'Espagne, ministre et compagnon des rois catholiques, qui reçut les clefs
de Grenade des mains de Boabdil et qui a jeté tant d'éclat sur le nom de
Mendoza. Don Diego fut revêtu de la pourpre en 1500 et mourut àMajonjuc
le 12 septembre 1502; son corps fut porté à Séville, où l'on voit son tom-
beau dans la cathédrale. — H \ a un autre Diego Ilurtado de Mendoza, plus
célèbre que notre cardinal, peut-être son filleul et probablement son parent,
homme d'État, historien distingué, mais surtout connu pour avoir créé la
littérature picaresque; c'est l'auteur de Lazuritic de Tonnes, né à Grenade
dans les premières années du Xvr siècle.
Marcuello fait mention de la mort de son protecteur en robe rouge, auquel
il paraît avoir substitué le connétable de Castille :
Pues que se fue el Cardenal
A Dios por la comun via
Con aquesta gran sefial
Encomiendos la obra mia.
Ces quatre lignes se lisent dans un cartouche ajouté au haut du f. 2, en
POÉSIE ESPACNOLE. 355
face de la croix (gmn seRaJ) qui décore la première page du prologue, et
parmi des strophes qui elles-mêmes formaient déjà une addition ; car le livre
était bien terminé avant la fin du siècle : notre auteur, en émettant quelque
part (f. 27 V) le vœu que les rois catholiques attaquent et battent le sultan
des Turcs comme ils ont vaincu le roi arabe d'Andalousie, sécric :
Y son estos que contentos
Ante el ano de quinientos
Recibrian la viloria.
Commencé vers 1482, àpeu près terminé, préparé pour être offert en 1498
ou 1499, complété par quelques additions entre laOO et 1502, enfin pourvu
d'une sorte de prologue en 1503, le Devocionario a dû parvenir à destination
à cette date; car la reine Isabelle mourut en 1504 et Philippe le Beau
en 1506.
Parmi les enluminures, nous remarquons encore divers emblèmes, le nodo,
le Phénix et le Pélican, l'écu de Castille et d'Aragon, la grenade ouverte, un
cimier ou casque à aigrette verte sur fond d'azur avec les lettres F. Y, etc.
Le reste se compose d'images sacrées ou saintes, plusieurs d'un bel effet et
d'un assez bon style, entre autres Como la Sehomaparecio en elpilar en Çam-
(jozu, avec saint Jacques et les sept convertis à genoux au pied du pilier
(f. 29 v°), — « Santiago », à cheval, abattant des têtes de Maures (f. 125 v"),
— saint Georges tuant le dragon (f. 126 v'), etc. Ces peintures sont, comme
tout le volume, bien conservées; le coloris a de la fraîcheur et même de
l'éclat. La représentation des personnages, costumes, etc., en fait le prin-
cipal intérêt.
Je laisse de côté les légendes consignées dans une note jointe au volume
par le vendeur; selon lui, ce manuscrit, emporté à Yuste par Charles-Quint,
y serait resté jusqu'à la dispersion des religieux, etc. (1).
Vendu par Gareras, marchand de cigares à Londres, commissionné, disait-il, par
un Grand d'Espagne (??). Intermédiaire, H. Bohn, ancien libraire et mon voisin à
Twickenham (août 1857).
(d) Pendant que ces feuilles étaient en épreuves, W. Alfred Morel-Fatio a bien voulu nous
donner des renseignements complémentaires sur le chansonnier de Pedro Marcuello, qui passait
pour perdu depuis plus d'un demi-siècle. Ce précieux manuscrit, longtemps conservé dans la
356 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
605
N" 1085. Cancionero dk obhas buhlas in linoua Portuguessa.
In-f» (0,315 sur 0,212), mar. rouge, fil., tr. dor. (anc. rel.). — Papier, XV» siècle,
96 ff., 2 col., belle écriture.
Toutes les pièces dont se compose ce manuscrit sont imprimées dans le
Cancionero gérai, recueil de poésies formé par Garcia de Resende, publié par
le D' E. II. von Kausler (Stuttgart, 1846-1852, 3 vol. in-8"). Notre manuscrit
correspond aux passages suivants de l'imprimé : Tome I, pp. 136-156, 168-
169. — Tome II, pp. 185-189, 223, 234-235, 288-297, 424-433, 439-440,
443, 447, 478-484, 489-490, 493-494, 508-515, 534-543. — Tome 111,
pp. 79-83, 85-180, 194-230, 238-306, 356-359, 397, 477-493, 505-512.
Collection Standish.
606
N° 1212. Standish (Franck Hall) : Poésies anglaises
In-f% papier, xix« siècle, 94 fî., brouillon. Cartonn.
Collection Standish.
607
N° 1144. CiiAHNAMEH (fragment de cc poèiiic pcrsau).
Grand in-f» (0,44 sur 0,29), mar. rouge doublé de tabis bleu, aux armes de Bourbon-
Condé. — Ms. sur peau de gazelle, XVI* siècle, 14 ff., 19 miniatures, 8 pp. de texte
encadrées d'or.
Feuillets détachés d'un superbe exemplaire du Chahnâmeh. Au verso du
chartreuse d'Aula Dei, près Saragosse, avait disparu après la suppression des ordres religieux
vers 1833 Cardera avait encore pu, en 1832, en copier quelques miniatures. Pour le reste, on
était réduit aune description très détaillée du texte et de lornementation du volume, descrip-
tion faite en 1775 par Félix de Latassa, l'auteur des Bibliothecas de autores aragoneses. Cette
description analytique, avec une préface de M. Toribio del Campillo, occupe 36 pages dans un
recueil de travaux d'érudition récemment paru à Madrid, sous le titre de Homenaje à Menéndez y
Pelayo en el aiio vigésimo de su profesorado : Estudios de erudicion espaiiola con un prôlogo de
D Juan Ka/era (Madrid, 1899: deux volumes in-8°), t. I, pp. 743-800.
POÉSIE PERSANE. 357
premier feuillet, on voit la naissance de Roustem et l'opération césarienne
pratiquée sur sa mère. Les autres miniatures représentent divers épisodes
de la vie de Roustem et de l'histoire du Sohrab. Il y a aussi un fragment
détaché du Ghnershasp-Nahmeh. Les miniatures, de style; indien, semblent
appartenir à la meilleure époque, celle du règne d'Akhbar.
Ce volume a été relié sous la Restauration pour le prince de Coridé.
J'ignore comment il vint en la possession d'Armand Bertin, à la vente duquel
je l'ai acheté (18ij4).
608
N° 1491. Djamy : Youssouk et Zoleykha, poème persan.
Grand in-8°, belle reliure orientale, ornements en or et couleurs à l'extérieur et à
l'intérieur. — Manuscrit persan, sur papier indien, cinq belles miniatures, texte entouré
de filets en or et couleurs; 2 col., titre sur fond en or et couleurs avec ornements.
Le sujet du poème est l'histoire de Joseph. Zoleykha est le nom que les
Orientaux donnent à la femme de Putiphar.
Cigongne, n» 1405.
609
N° 1802. ÂBOU Abdallah Mohammed ben Abdallah ben Meimoun : Poème
composé en H41 (de l'hégire) en l'honneur d'Abou Abdallah El Iladj
Mehemmed Khodja, fds d'Abdy Pacha, à l'occasion de son retour à Alger
après une expédition heureuse.
Pet. in-4'', cart. — Ms. arabe sur papier, 3 (T.
610
N" 1804. Commentaihe (fragment) d'un poème sur les qualités des différents
mois de l'année (écrit en 1168 de l'hégire). Suivi d'un poème sur les saisons
et les mois.
Pet. in-4", cart. — Ms. arabe sur papier, 35 ff.
358 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
611
N° 1151. Recueil de poésies arabes, etc.
Pet. in-4», veau brun à recouvrement. — Ms. arabe sur papier, 202 iï.
1 . Préceptes de ILslam et notions sur les devoirs des croyants, par le
Cheikh Aboul Iloussein Ahmed ben Paris, selon la version Aboul Felt Nasr
bon Ibrahim Nasr el Mouqaddessy ; poème religieux.
2. Quaudèh ou poème du Cheikh Sijd el Hassan el Bekry el Siddiq y el
Massy.
3. Quaudèh de Oumon llamy.
4. Quaudèh d'Aboul Fadhl Youssouf ben Mohammed ben Eunahouy.
5. Quaudèh pour dissiper les chagrins et réjouir le cœur.
6. Quaudèh de Sidy Mohammed ben Avefa pour implorer le secours de
Dieu.
7. Quaudèh de Abou Zeyd el Fezazy attribué à Sidy Aboul Nedien.
8. Quaudèh mant en td'Abdel Quadir Guilany.
9. Quaudèh de Sidy Ahmed Zerrouq de Tlemecen.
10. Quaudèh de Aboul Amr el Merakchy.
1 1 . Quaudèh de Sidy Abou Medyen.
1 2. Quaudèh de Sidy Ibrahim Ettazy, enterré à Oran.
13. Quaudèh d'Abou Medyen.
14. Quaudèh de Sidy Aboul Qadir cl Fassy.
lîj. Les huit Medjlis, réunion de savants et de dévots.
16. Prière pour les funérailles d'Aouf Ibn Malek.
17. Prières de Ibn Messoud, oraisons bénies.
18. Morale rehgieuse. Aboul Qacem ben Wczcr abou Abdallah Mohammed
ben Zekkoun.'
Comme nous l'avons dit déjà, ces manuscrits arabes viennent de la prise
de la Smalah.
POESIE ARABE. 359
612
N" 1926. Limukuy : « OnE élkgiaqie en réminiscence de feu Monseigneur,
duc d'Orléans, dédiée à Son Altesse Royale .Monseigneur le Duc d'Aumale,
par G. Nicoly Limbéry, secrétaire interprète du procureur général du Roi ù
Alger ». Texte arabe sur papier blanc, traduction française en prose sur
papier jaune.
Iii-f", papier, 69 iï.. dont plusieurs blancs, ornementation arabe, or et couleurs.
VIII. - POÉSIE DRAMATIQUE
613
N° 1688. Eluipide : « La Tkagoedie des Troades », traduction anonynie
en vers français.
Grand in-8" (0,227 sur 0,160), veau brun, tr. dor., aux armes de Nicolas-Joseph
Foucault. — Vélin, XVl* siècle, 73 fT., quatre dessins à la plume, légèrement rehaussés
d'aquarelle, encadrés d'or et de couleurs, représentant des épisodes de la prise de Troie;
très belles compositions d'un artiste français de la première moitié du XVI' siècle (une
d'elles est reproduite à la fin de ce volume).
Pas de titre, pas de dédicace; cependant aucun feuillet ne paraît manquer,
car les cahiers ont leurs signatures au complet, quoique bien effacées :
a, a", a", suivis de 5 feuillets qui font les huit; h de même, etc. Les quatre
premiers feuillets sont occupés par « l'Argument de la tragœdie des Troades
d'Euripide. — Après que les Grecz eurent pris, saccagé et pillé entièrement
la ville de Troye... ». Les personnages de la tragédie sont Neptune, Pallas,
Ilécuhe, Talthybius, Cassandre, Andromaque, Ménélas, Hélène, le « Chorus
ou assemblée des dames Troienes captives ». — « Neptune commance » :
Neptune suis, dominateur des undes.
Qui viens du fond de l'/Egée, où les blondes
Nymphes de mer, les belles Néréides
Ballent ensemble en leurs estres humides...
Voici les derniers vers :
TALTHYBIUS
0 pauvre cité troyene,
Iléduicte en piteux ravage
POÉSIE DRAMATIQUE. 361
Est ta puissance anciene;
Mais pourtant droict au rivage
Marchez, vers le navigage
Des Graecz, prestz à vous mener
Esclaves en dur servage
Voz tristes jours terminer.
Cette traduction en vers fran(.'ais, dont nous ne connaissons pas d'autre
exemplaire, est demeurée inédite.
Quaritch (Londres), juillet 1891.
614
N" 1691. GuÉB.\N (Ahnoul) : Le MvsTi^:KE de la Passion.
In-f» (0,290 sur 0,205), mar. vert (Bradcl-Derome). — Papier, XV siècle, 231 ff.,
2 col.
F. 1. « S'ensuit la table des personnaiges de la Passion Nostre Sauveur
Jhesu Crist, ainsi que elle est contenue en ce présent livre ». — F. 3. « Cy
commance le mistaire de la Passion Nostre S' Jhesu Crist par personnaiges.
Prologus. Veni ad liberandum nos, Domine, Deus virtutum. Pour l'offence
du premier père... ». — F. 230. « Fin du mistere de la Passion de Nostre
Sauveur Jhesu Crist ».
Conforme au texte original d'Arnoul Gréban, ce manuscrit ne comprend
que les trois premières journées, la quatrième n'a pas été transcrite; en
outre, plus de 1500 vers du prologue ont été omis. Il s'arrête donc à la mise
au tombeau ; il remplace la lin de la troisième journée par 55 vers qui lui
sont propres, et se termine par un « prologue final » de 25 vers qu'on ne
trouve pas ailleurs :
Prologus final du troisiesme et derrenier jour de la Passion Jhesu Crist :
C'est ici la fin, l'a Dieu grâce.
Chères gens, mectés en mémoire
La substance de ceste histoire.
Car grans biens s'en pevent ensuivre.
Et dit sainct Grégoire en son livre
Que exemples sans fiction
Mennent plus a devocion,
46
362 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Quant par signes sont bien monstrées,
Que parolles tantost posées.
Si vous prions très chèrement,
S'aucuns sont qui aucunement
Ayent a bien jouer failly
Et dit langage mal poully,
Que les aultres, qui n'en pevent mez,
N'en soient de rien blasmé; mez
Vous plaise tout interperter
Et tous noz deiïaulx supporter,
Car telle multiplication
Ne peut sans variation
Tout régler ne a chacun plaire,
Pour ce ne vous veille desplairc.
Dieu, qui est de tous biens montjoye,
Nous doint de paradis la joye.
Allons nous en, grans et menus,
Chantons Te Deiim laudamus.
Amen.
Fin du mistere de la Passion de Nostre Sauveur Jhesu Crist.
Le Mystère de la Passion d'Arnoul Gréban a été publié en 1878 par
MM. Gaston Paris et Gaston Raynaud, qui ont connu et décrit ce manuscrit
(Introduction, xxiv).
En tête du volume, 4 feuillets ajoutés, cursive du XVI' siècle : copie des
privilèges accordés aux Confrères de la Passion. — Çà et là, la signature
« Abel Dargery », accompagnée une fois de la date 1558.
Collections Soleinne et Taylor. — Techener, 1891.
615
N" 632. Le Mystère de la Résurrection, de l'Ascension et de la Pen-
tecôte.
In-f" (0,295 sur 0,208), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. — Papier,
XV« siècle, 320 ff., cursive droite, filigrane aux armes de France surmontées d'une
croix (1).
(1) M. Maçon, conservateur-adjoint du Musée Condé, a publié sur ce manuscrit une notice
insérée dans le Bulletin du Bibliophile (juillet-août 1898); voir dans la Romania (octobre 1898)
le compte-rendu de M. Gaston Paris.
POÉSIE DRAMATIQUE. 363
« S'ensuit le mistere de la Résurrection de Nostre Seigneur Jhesu Crist,
et de son Ascension, et de la Penthecostc, qui fut fait et joué première fois
aAngiers les trois derrains jours de may l'an que on disoit mil cccc cinquante
et six. Regectées et en ce non comprinses aucunes addicions particulières
que aucuns des joueurs de celuy mistere y cuidorent adjouster a leurs plai-
sances, pour ce qu'elles cstoient impertinentes a la matière et furent blasmées
des maistrcs en théologie, qui ce présent livre \isiterent et aprouvereiit. —
Il est a noter que ce présent mistere de la Résurrection doit durer par trois
jours, dont le premier linera quant les femmes aront achaté des oignemens
et seront retournées de chiez l'apoticaire devers Nostre Dame, la ou Marie
Salonié dira ces paroles : Amen, amen, ainsy se face. Et s'ensuit le sermon et
la division dudit premier jour... ».
Ce mystère, divisé en trois journées, comprend environ 22,000 vers et
140 personnages. La première journée s'étend depuis la mort du Sauveur
jusqu'à l'achat des parfums destinés à rembaunienient de son corps. La
seconde va de la Résurrection à l'incrédulité de Thomas. Au cours de la
troisième, Notre Seigneur donne de longues instructions à ses apôtres et
s'élève dans les cieux. Après la descente du Saint-Esprit, les apôtres com-
posent le Symbole, puis prennent congé de la Vierge pour se disperser par
toute la terre. Notre Dame les congédie et termine le mystère par ces mots :
Le Saint Esperit soit a vous,
Mes chiers enfans, et vous adresse
Chacun en si très bonne adresse
Qui soit a la gloire et honneur
De Dieu le tout puissant Seigneur.
« Icy fine le mistere et se départent les joueurs pour eulx en aller chaii-
tans ensemble : Te Deitm laudamus, te Duminum confilemur, etc. Deo gratias ».
Le « sermon » qui précède la première journée nous apprend que, dix ans
plus tôt, en 1446, un Mystère de la Passion avait été représenté à Angers :
Pour ce fault supposer icy
Et noter sans le dire plus
Que celluy qui joua Jhesus
A celle mesme passion
Don l'en fist démonstration
364 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
A Angiers dedans l'an précis
Mil quatre cens quarante et six,
Seroit encore maintenant
A caste heure en la croix pendant,
Si ceste Résurrection
Sans aucune intcrrupcion
Ce jouoit cy; car du procès
De la passion et deces
Dudit Jhesus le saint prophète
Fut alors ample mencion faite...
On ne connaît aucun manuscrit do cette Passion, qui n'est pas celle de
Gréban.
Notre Mijslùrc de la Résurrection a été édité par Vérard vers 1490 sous le
nom de Jean Michel. On sait que Vérard est prodigue de ces sortes d'asser-
tions; celle-ci ne tient pas debout. Le poème paraît avoir été composé là
même où le drame fut joué pour la première fois. L'auteur avait soumis son
œuvre, dit-il dans sa préface,
A la bonne correction
De la noble université
D'Angiers, l'ancienne cité,
Et pareillement sans débat
A Monseigneur nostre prélat.
Et c'est le bon roi René qui fit les frais de la première représentation; ses
comptes en témoignent et nous donnent une indication qui n'est peut-être
pas sans importance.
Un certain Jean Daveluys reçoit huit écus d'or « pour avoir fait doubler
et mettre au net le papier de la Résurrection ». Jean Du Périer, dit Leprieur,
dispose de cent écus d'or « pour la despense du mistôrc de la Résurrection
Nostre Seigneur, que ledit sieur roy de Sicile avoit intencion faire jouer à
la Penthecoste » (1456).
Or, Du Périer, valet de chambre et maréchal des logis du roi René, est
l'auteur du mystère du Roi avenir, composé par l'ordre de ce prince ; et le
voici mêlé à la représentation de la Résurrection à Angers en 1456. Est-il ici
plus qu'un metteur en scène? Est-il l'auteur que nous cherchons? Posons la
question sans la résoudre, et bornons-nous à redonner le sens de ces deux
POÉSIE DRAMATIQUE. 365
dates qui so terminent par le chiffre 0 et qui peuvent égarer le lecteur :
144G, représentation à Angers du mystère de la Passion.
145G, représentation à Angers du mystère de la Résurrection, celui qui fait
l'objet de cette notice.
Ces deux drames peuvent bien être du même auteur, et cet auteur n'était
pas clerc, comme le prouve le passage suivant :
... Cil qui les rymes en fist
Ne les eust ozé entreprendre
S'il n'eust pieu aux clercs luy aprendre
Comment il s'en devoit chevir...
C'est une présomption de plus en faveur de Du Périer. Mais laissons la
parole à l'orateur qui prononce le sermon au début de la troisième journée,
et unissons-nous à lui en recommandant
De prier pour le noble roy
De Sicile, qui, pour la foy
Soustenir, et vous informer,
A voulu ses biens exposer
Et bien largement despendre
Pour mieulx vous instruire et apprendre.
Mentionnons, pour finir, une particularité remarquable. Pour expliquer le
don de la diffusion des langues, l'auteur fait réciter par saint Paul le Credo
« en trois langaiges, c'est assavoir en françoys, en allemant et en breton-
nant (1) ». L'allemand et le breton ont été supprimés dans l'imprimé de
Vérard, ainsi qu'une longue scène qui suit le Credo et qui se passe entre
saint Pierre et les Juifs (ff. 313-319).
Ce manuscrit était sans doute destiné à servir et a peut-être servi pour la
représentation, car il contient des indications scéniques très détaillées et qui
facilitent l'étude de l'ancien théâtre français.
(1) L'allemand est du flamand; quant au texte breton, M. Maçon en a donné une reproduc-
tion phototypique. Il a aussi publié intégralement les passages supprimés dans l'édition de
Vérard. Le breton a fixé l'attention des celtisants, qui le considèrent comme le plus ancien des
textes suivis que nous possédions en fait de breton armoricain. M. P. Le Nestour a reconnu que
cette version du Credo était en vers; il a heureusement corrigé les mauvaises leçons que l'igno-
rance du breton avait fait commettre au copiste. Nous ne pouvons que renvoyer au travail de
M. Le Nestour inséré dans la Revue celtique, année 1899. pp. 183-190.
366 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
On ne connaît de ce mystère qu'un autre manuscrit, le n° 972 de la Biblio-
thèque nationale, copié en 1491 d'après l'imprimé et par conséquent moins
complet que le nôtre. Celui-ci fut sans doute exécuté pour un duc de
Bourbon, car il figure sur l'inventaire des livres de Moulins dressé en 1523.
C'est de là qu'il vint à l'hôtel de Condé en 1661.
616
N" 657. Le Mystèhe de la conception, de la NATivrrÉ, dl' mahiage et
DE l'aNNONCIATION DE LA VlERGE.
Fet. in-f» agenda (0,273 sur 0,150), veau marbré, aux armes de Bourbon-Condé. —
Papier, XV" siècle, 240 ff., cursive, rubriques rouges, lettres ornées; dans la décoration
paginale, écu d'argent à la croix de gueules cantonnée de quatre aiglettes de sable,
armes de Claire de Gonzague, comtesse de Montpensier en 1481, morte en 1303, inliumée
à Aigueperse.
Mystère inédit. Ce texte, qui n*a pas d'analogie avec les pubHcations
de Trepperel et de Lotrian (1), est resté jusqu'ici inconnu des éditeurs et
des critiques.
« S'ensuit le mistere de la très sainte Conception de la glorieuse Vierge
Marie par personnages, et puis après s'ensuyt la sainte nativité d'icelle, et
puis après comment elle fut menée par ses parans dans le saint temple a son
eage de quatre a cinq ans. Item comment elle demeura audit temple l'espace
de X ans ou environ. Et conmient fut mariée par miracle comme il pleut
a Dieu. Apres trouvères le tresque saint et sacré mistere de la sainte Incar-
nation de Jhesus Crist, et comment nature hume j ne fut rechaptée. Et est
fait et compilé a l'honneur de Dieu et sa glorieuze merc hé a la singulière
dévotion de très haulte et puissante dame Madame la comtesse de Mon-
pansier ».
Divisée en trois journées, cette œuvre dramatique comprend environ
12,000 vers; les personnages parlants sont au nombre de 113. Les marges
sont couvertes d'indications scéniques, sans compter les nombreux silete :
(1) Jehan Trepperel, s. d. ; veuve J. Trepperel, s. d. ; Alain Lolrian, s. d. ; A. Lotrian et Denys
Janot, s. d.; Pierre Sergent, s. d. (1539). Éditions analysées par M. Petit de Julleville (Les
Mystères, Paris, 1880, 11, 427).
POÉSIE DRAMATIQUE. 367
Silete d'orgues, — silote de tous les instruniens du jeu, — silete des
haulx menestriez, — silete bien long des menestriez ».
Chaque journée commence et se termine par une allocution du « messa-
ger », qui se présente d'abord pour saluer l'assemblée et annoncer le « jeu » :
Messagier courtoix venu suis
De la bone cité de Paris,
Assize en France la jolie...
... Salut a la noblesse
Laquelle ycy est assamblée;
Premier, a la personne très redouptée
Et en noblesse haut helevde
De Monpansier très puissant conte,
Et a Madame
Bel mislere ycy vous voyrrés
Et silence vous nous donrez
Afin que le jeu se parface...
Joachin, sa, de par Dieu,
Comancez nostre saint misters...
Le « messager » se retire et Joachim entre en scène :
0 glorieux père divin
Du très hault ciel et de la terre.
Je viens a vous de cur enclin...
Première journée, conception et naissance de la Vierge; se termine au
f. 83 par l'adieu du « messager » :
A Dieu soyez; je voyes disner.
Après deux feuillets blancs, commence le « segond jour pour jouer coment
Marie fust menée au saint temple en Jeruzalem » : enfance, éducation et
mariage de la Vierge. C'est la plus longue des trois journées ; le « messager »
finit par déclarer qu'il est temps de souper.
F. 193. « S'ensuit le très .saint mistere de l'Incarnation de Nostre Sei-
gneur pour le tiers jour du jeu ». Nous voyons d'abord en scène les person-
nages qui figurent au début du Mystère de la Passion d'Arnoul Gréban : Adam,
Eve, Abel, Abraham, Isaac, Jacob, Sarah, Noé, David, Isaïe, Jérémie, Dieu,
Justice, Vérité, Miséricorde, Paix. Là cesse la ressemblance; le texte est
368 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
entièrement différent; aucun emprunt n'a été fait aux autres mystères
connus.
Le drame s'arrête à l'Incarnation du Verbe et se termine par une dernière
allocution du « messager » , qui reparaît pour prendre congé du public :
«
A vostre congé, Monsieur,
Genou en terre trestous pregnons,
Et de Madame aussi fezons,
De toute noblesse ramplie.
A Dieu soit donques la companie.
Explicit. Dec gratias.
Il est regrettable que le scribe n'ait pas donné le nom de l'auteur, le lieu
et la date de la représentation. Nous savons seulement que ce mystère,
représenté devant le comte et la comtesse de Montpensier, fut composé par
ordre de cette princesse, Claire de Gonzague, fille de Frédéric, marquis de
Mantoue, mariée le 14 février 1481 à Gilbert de Bourbon, comte de Mont-
pensier, dauphin d'Auvergne. Celui-ci, vaillant capitaine, vice-roi de Naplcs,
archiduc de Sessa et père du connétable de Bourbon, mourut à Pozzuolo le
5 octobre 1496.
Ce manuscrit figure sur l'inventaire de la librairie de Moulins dressé en 1523.
617
N" 1386. Cinq Jeux.
In-f" agenda (0,29 sur 0,10), cart. — Papier, XV" siècle, 28 (T., cursive et gothique
(plusieurs mains); deux filigranes : licorne et pot.
Recueil de cinq mystères de la classe des « jeux ».
1. « C'est le jeux de la Nativité Jhesu Crist et comcnt les III roy le vinrent
aorer. — En l'honeure de Dieu tout puissant et sa mère Marie, la royne des
angle, un jeux vos veulhe comenchire pour resjoiir la bonne compaingnie ;
si vos prie, très douche suers, humblement que une petit de silenche nos
veulhiés prester jusque en la fin, et vos voireis le jeux comenchire ».
485 vers; personnages : Joseph, Marie, les anges, les bergers, les rois
mages, Ilérode. P^in :
POESIE DRAMATIQUE. 369
Che nos ottriie Dieu et sainte Marie,
l'rcndcis en greit, je vos en prie.
Explicit. l'cr manus lîouriet.
2. Fragment d'un autre « jeu de la Nativité » où figurent la Vierge, saint
Joseph, sainte Anne, Marie Jacobé, Marie Salomé, le vieillard Siméon,
llérode, son sénéchal, son fou.
3. « C'est li jeux des Vil pechié inorteil et des Vil vertus, en demostrant
cornent les vertus convertirent les pechié par la grâce de Dieu et de sa bcnoit
mère, et premire commenche uns hermite en disant a peuple ce qui s'en-
siewt ».
Environ 2550 vers; personnages : l'Ermite, le Diable, Irc, Orgueil, Envie,
Avarice, Accide, Glouternye, Luxure, le clerc du Diable, Notre Dame, Gabriel,
Chérubin, Dieu, Humilité, Carité, Patience, Pourveance, Largesse, Absti-
nence, Chasteté.
4. « C'est uns jeux a VI personagc » (Foi, Prudence, Loyauté, Amour,
Honneur, Paix).
Pièce de 400 vers, dont voici la conclusion :
LA FIN DU JEUX
Vos qui aveis volu oyr
Nos jeux et nostre enbatemcnt,
Nos vos requérons humblement
Qu'il le vos plaist a en gret prendre.
Et s'il y at riens que reprendre
Si le nos veulhiés pardonner,
Car n'avons volu viseir
A dire chose desplaisant
A personne qui soit vivant.
Ensi le tesniogne Bonverier,
Lequel veult a Dieu supplier
Qu'en paix puissions nos demorer
Et en la fin en sa gloire aler;
Ce doint Dieu et sainte Marie.
Prendreis en gret, je vous en prie.
Explicit.
La même formule, avec de légères variantes, termine aussi le « jeu de la
u. 47
370 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Nativité » que nous avons décrit plus haut (n° 1). Ici, nous avons en plus le
vers qui donne le nom de Bonverier, sans doute l'auteur.
5. « Chi comenchele jeux de Pèlerinage humaine, et premièrement parole
le Pèlerin a dame Rayson... ».
1260 vers; personnages : le Pèlerin, Raison, Nature, Grâce de Dieu, Péni-
tance, Carité, Aristote, Sapience. — A la fin et de la même écriture que la
pièce, la signature « Suer Katherine Bourlet ». La première pièce est aussi
suivie du nom de Bourlet. Sœur Catherine était certainement religieuse, et
ce volume a probablement servi pour des représentations dans un couvent
de femmes. Le tout est inédit.
Boone (Londres), novembre 1860.
618
N° 1461. Le Mauvais || Riche. 1| Lhistoire et Tragédie du Mauvais || Riche
Extraicte de la Sainctc Escri]pture et représentée par dix huict || person-
nages ||.
In-f" (0,158 sur 0,102), mar. rouge à comp., tr. dor. {anc. rel.). —Vélin, XVIII" siècle,
36 ff.
Copie figurée d'une édition gothique que Brunet n'a pas connue et qui
doit être de la fin du XV siècle. Treize vers intitulés « l'acteur », qui termi-
nent l'ouvrage, donnent en acrostiche « Mathurin Leroi » ; c'est sans doute
le nom de l'auteur.
Cigongne, n» 1450.
619
N° 1493. Le Mystère des saints Chépin et Cuépinien.
In-4° (0,205 sur 0,142), mar. rouge, doublé de mar. rouge, comp. à pet. fers, tr. dor.;
très belle reliure de Thouvenin. — Vélin, XV siècle, 65 ff., 30 lignes à la page, une
miniature.
Dernier feuillet : « C'est la vie et le martirc de Monseigneur saint Crispin
et Crispinien par personnages. Laquelle vie et roartire a esté fait des deniers
POÉSIE DRAMATIQUE. 371
de Tostel de la Charité Dieu Mons' saint Martin, saint Remy, saint Crispin
et Crispinien, et fut fait du couunandement et volenté du prevost eteschevin
et de tous les frères serviteurs qui pour lors estoient et dont les noms
ensuivent : premièrement Robin Gueroult, prevost », etc., etc.... « Et fut
fait mil uh'xlhi au siège de esté, feste Saint Martin ».
Quoique le sujet soit le même, ce mystère diffère de celui qui a été imprimé
en 1836 d'après un texte incomplet. On trouve dans notre manuscrit un
drame entier, remplissant une seule journée au lieu do quatre; toutefois,
depuis le f. 47 jusqu'à la lin, il correspond exactement à la ((uatrième journée
de la version imprimée. Seul exemplaire complet que l'on connaisse, plus
ancien et plus intéressant que le manuscrit de la Bibliothèque nationale. Dé-
crit par M. Petit de Julleville (Les Mystères, Paris, 1880, II, 498).
Plusieurs possesseurs ont écrit leur nom sur le dernier feuillet : Michel
Sansom, « échevin de ladite confrérie », l.*)12; — GeufTroy Dubois, 1004;
— Jean Bogeriez, 1003; — Gabriel Ilain, 1680; — Jourdon, 1758. Dans
notre siècle, le volume appartint à M. de Soleinne (Catalo()m, t. I, p. lOS,
n° 500), puis à M. Cigongne (n° 1430).
620
N° 1003. Le .MvsTKiiK dk saint Adhikn. etc.
Pet. in-f" (0,270 sur 0,202), mar. vert, fil.. Ir. dor. {rel. du XVlIh sii'c/e). — Papier,
XV siècle, 223 ff.
« Le livre et mistere du glorieux seigneur et martir saint Adrien :
PRECO
En l'honneur de la Trinité
En qui gist toute haulte puissance... »
Ce mystère compte 89 personnages et 9587 vers; composé dans la seconde
partie du XV° siècle, dans la Flandre orientale, probablement à Grammont,
dont l'abbaye possédait les reliques de saint Adrien et attirait de nombreux
pèlerins. Auteur inconnu. L'ouvrage s'arrête au f. 191 r" : « ExpHcit le livre
et mistere du glorieux seigneur et martirs saint Adrien. Finis le premier
372 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
jour de jung, voillc do la feste Dieu mil cccc un" et cinq » [1485]. C'est la
date de la copie et non celle de la composition.
Le Myslùrc de saint Adrien a été publié par M. Emile Picot, avec introduc-
tion et notes, pour être offert par moi à mes confrères du Roxburghe Cité
(1895).
Au verso du f. 191 commence une « Moralité à sept personnaigos, bien
bonne, dont le premier est Pouvre Peuple, Bon Ronon, Pluscurs, Knvie,
Flalcrie, Raison et Honneur. Et commence Pouvre Peuple » :
Au temps jadis que le roy Salomon
Tenoit son siège haultain et magnifique
Et que des saiges florissoit le hault nom...
Cette seconde pièce, transcrite par la même main, mais d'une écriture
plus fine et sur deux colonnes, compte 2557 vers et se tci-minc au f. 209 r°
par la souscription suivante : « Kinist par moy Jehan Ysnard, le semmedy
voille de feste saint Jehan Baptiste, mil un" nu" et douze » [1492J. —
Isnard est le nom du scribe. Cette moralité est restée inédite.
Une dernière pièce sans titre, écrite également sur deux colonnes, com-
mence au f. 209 v° :
[PJansant ung jour en megere, la dame
Qui Hercules son mary tant plaindoit...
Poème de 1 20 huitains, composé au moment de la mort de Phihppc le
Bon et de l'avènement de Charles le Téméraire, c'est-à-dire en 14G7; c'est
un panégyrique des deux princes, et on pourrait l'intituler « Déploration sur
la mort de Philippe le Bon, duc de Bourgogne ». Vision où « Facteur » fait
paraître et parler sept personnages : Prudence, Justice, Force, yVtrempance,
Foi, Charité, Espérance. — Fin (f. 216 r") :
Sy prie a Dieu que en joye solennelle
De Philippe soit tost l'ame ravie
Et a Charles doinst bonne et longue vie.
Ce poème, dont l'auteur figurait sans doute à la cour de Bourgogne, pa-
raît inédit. D'ailleurs on ne connaît pas d'autre copie des ouvrages contenus
dans notre volume.
POESIE DRAMATIQUE. 373
Les ff. 217-225 sont blancs. On lit au f. 223 v° : « Ce présent livre apariien'
a moy, Bénigne Barbedor; qui le trouvera, cy il luy rende, ilpayra volontier
le vin. BB ». Au verso du feuillet suivant, la signature « B. Barbedor ».
Collections Soleinne et Taylor. — Tccliencr, I87G.
621
N" 1473. « Lk Valkt a toit kaiue, farce. Lyon, chez Pierre Iklayc,
lOOG ».
In-t2, mar. bleu, doublé de tabis rose, fil., Ir. dor. (Bozérian). — Vélin, XIX" siècle,
8 (T. Copie figurée par Fyot.
Cigongne, n" VoiA.
N" 1()89. « L'IIystoirk dk saincte Smsanne, exemplaire de toutes sages
femmes, et de tous bon juges. A Troycs, chez Nicolas Oudot, demeurant
en la rue nostre Dame, au Chappon d'or ». s. d. (vers 1G15).
In-8", mar. rouge, fil., tr. dor. — Vélin, XIX'' siècle. Copie figurée, faite par Fyot sur
l'exemplaire de la Bibliothèque du Roi (Catalogue Soleinne, n° 623).
Porquet, juillet 1891.
623
N" 1810. La SoPHRONiE, tragédie en cinq actes et en vers.
Pet. in-f», papier, XVII' siècle, 35 (T., pas de titre; il manque un ou plusieurs feuillets
au commencement. Cartonn.
Cette tragédie a été imprimée sans nom d'auteur (Troyes, Nicolas Oudot,
1619, in-S"). La seconde édition porte le titre suivant : La Sophronie, tragédie
françoise, tirée de Torcato Tasso (Troyes, Yve Girardon, 1620, in-8"). Un
exemplaire de la première édition se trouve à la bibliotbèque de Troyes; il
présente quelques variantes avec notre manuscrit. M. de Soleinne possédait
un exemplaire de la seconde édition (voir son catalogue). Manuscrit et
imprimés sont très rares; on ne les trouve pas à la Bibliotbèque nationale.
Collection de Condé.
374 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
624
N° 697. Hardy (Alexandre) : Aristoclée ou le MARL\r,E infortuné,
tragi-comédie (cinq actes et vers).
Pet. in-f», vélin blanc, fil., tr. dor., aux armes de Louis XIII. — Papier, XVII" siècle,
32 fî., précédés de 2 fî. non chiffrés contenant « l'arijument » et les noms des « acteurs »
(personnages).
Le tiiéâtre d'Alexandre Hardy a été publié de 1G16 à 1628, 6 vol. in-8°.
Hôtel de Condé, 1673. Le manuscrit avait sans doute été laissé par Louis XIII à
Chantilly, dont il avait pris possession en 1632, après la mort du duc de Montmorency.
625
î\° 995. Baro (Balthazar) : « Clorise, pastoralle du s' Baro, dédiée
à Monseigneur le Cardinal de Richelieu. A Paris, 1629 ».
Pet. in-4°, vélin blanc, fil., tr. dor. (;y'/. or(//mrt/e). — Papier, XVir siècle, 60 ff.,
nombreuses corrections.
La Clorise a été publiée à Paris, par François Pomeray, en 1632.
Hôtel de Condé, 1673.
626
N° 1466. M Le Martyre de sainte Cécile, tragédie sainte ».
Pet. in-4», veau fauve, fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet) . — Papier. XVII° siècle, 18 ff.,
autographe.
Dans une dédicace datée du monastère de Saint-Louis, à Toulouse, le
8 mars 1637, « Sœur Marie de Saint-Nicolas, religieuse indigne du tiers
ordre de saint François », offre à l'archevêque de Toulouse cette traduction
en vers de l'histoire de sainte Cécile, qu'elle a faite par ordre de ses supé-
rieurs. C'est une sorte de mystère par quatrains.
Ce manuscrit avait été donné à M. Cigongne par M. Anatole de Montaiglon.
POESIE DRAMATIQUE. 375
627
N° 620. Saint-Balmon (Albehte- Barbe d'Ehnecouht , dame de) : « Les
Frères jumeaux, tragédie en cinq actes et en vers, dédiée à Monseigneur
le Prince ».
In-f", mar. rouge semé de fleurs de lys, dorure à petits fers, tr. dor. {reliure originale).
— Papier, XVll" siècle, 75 IT.
«
L'auteur a signé la dédicace au Grand Condé : « B. d'Ernecourt de Saint-
Balmon ». « ^'otre Altesse, dit-elle, a vu le retardement de celle (la copie)
qui doit estre imprimée, et sçait qu'elle est entre les mains du R. P. Le
Moyne, qui m'a promis de la polir et de faire la lettre dédicatoire à V. A. ».
Ce passage nous donne la date du manuscrit, car l'imprimé parut chez
Courbé en 16."i0.
Dans cette même dédicace, M'"" de Saint-Balmon fait allusion au nom
A' Amazone qui lui était déjà donné, et, en tête de l'imprimé, l'éditeur déclare
« qu'une femme qui est tousjours à cheval pour la deffense de ses sujets et a
tous les jours des Croates ou des Allemans à combattre, n'a pas le loisir de
mesurer des rimes et de conter des syllabes ». Cette héroïne lorraine est
citée comme célèbre pour son courage et son esprit parmi les « savantes de
France », à la fin du Cercle des femmes sçavantes de J. de La Forge. Sa vie
militaire et édifiante a été écrite par Jean-Marie de Vernon, du tiers ordre
de saint François, sous le titre de U Amazone chrestienne.
Hôtel de Condé, 1654.
628
!V° 1700. Molière : Rôle de Georgette dans l'École des femmes.
In-f% papier, XVUI» siècle, 7 pages. L'ancienne couverture en papier à fleurs a été
conservée dans le nouveau cartonnage.
Rôle écrit en vue de la représentation donnée à Chantilly le 22 octobre
1772. Ce jour-là, dit Toudouze (1), « il y a eu comédie de l'École des femmes
(1) Journal manuscrit; voir t. I, p. 305.
376 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
et le Devin du village (1). S. A. S. M"' le prince de Condé a fait venir des dan-
seurs de l'Opéra qui ont dansé un ballet; le petit Vestris, âgé d'environ treize
ans, y a dansé seul, ce qui a fait l'admiration des spectateurs ».
Louis-Joseph, prince de Condé, avait un goût très vif pour le théâtre et
tenait lui-même certains rôles, recrutant les acteurs parmi les membres de
sa famille et les personnes de sa suite (Laujon et autres). Le répertoire se
composait surtout des pièces de Sedaine et autres contemporains ; mais le
prince avait conservé le goût du Grand Condé pour les pièces de Molière, et
nous constatons de nombreuses représentations du Bourgeois gentilhomme, du
Médecin malgré lui, etc.
De 1767 à 1786, le prince de Condé fit transformer complètement, par
l'architecte Bellisard, l'ancienne salle de spectacle de Chantilly; nous y
voyons travailler les sculpteurs Suard, Dardcl, Boiston, Mézières, les pein-
tres Sauvage, Restout, Baudon et autres. En 1776, on envoie de Paris une
importante série de décors, et l'entrepreneur Goupy se rend à Chantilly
« pour éprouver et faire jouer les machines du théâtre » (fin octobre 1776).
Nous ne pouvons entrer ici dans de plus longs développements; nous nous
bornons à indiquer quelle place tient Chantilly, depuis le Grand Condé
jusqu'à la Révolution, dans l'histoire du théâtre en France.
629
N° 931. Laurent (J.) : L'Amant généreux, comédie en cinq actes et
en vers.
In-4'', papier, XVlP siècle, 25 fi"., rel. en vélin blanc.
La pièce est précédée d'une épître dédicatoire au Grand Condé.
Collection de Condé.
630
N° 1002. [Des.mares] : Merlin dragon, comédie (en prose et dix-huit
scènes).
(1) Intermède de .I.-.I. Rousseau.
POÉSIE DRAMATIQUE. 377
Pet. in-4", vélin blanc {anc. rel.). — Papier. XVH'' siècle, 41 ff.
Cette pièce fut représentée en 1086 sur le théâtre de la rue Mazariiie par
les troupes réunies du Marais, du Palais-Roy.al et de l'hùtel de lîourgogne.
L'auteur, Desmares, était contrôleur de la maison du prince Henry-Jules,
fils du Grand Condé. On lui attribue La Dragonne ou Merlin Dragon, comédie
jouée à Namur, pendant le siège, par ordre du maréchal de Boufflers (La
Haye, Etienne Foulque, 1096), et qui est sans doute la même pièce que le
Merlin Dragon de 1686; nous n'avons pu le vérifier.
Collection de Condé.
631
N° 1885. « Lks Amoi'hs de la fille de l'amour, comédie (en cinq actes et
en vers). A Sa Majesté Très Chrcstienne Louis, par la grâce de Dieu Roy de
France et de Navarre » .
In-4", couvert en velours vert passé, tr. dor. (rel. origin.). — Vélin, XVII" siècle,
62 fl". et i blanc, bonne écriture demi-ronde, initiales, bandes et culs-dc-lampe en or et
couleurs agréablement dessinés. Le premier feuillet porte au recto la dédicace au roi,
et au verso le chiffre surmonté de la couronne royale, les deux sujets dans de jolis
encadrements en or et couleurs.
Bibliothèque de M. de Soleinne (n» 3083). — Lorlic. janvier 1894.
632
N" 927. La Pwncesse solitauie, comédie (en cinq actes et en vers).
In-4», papier, fin du XVII" siècle, 1 f. blanc, 1 f. de titre, 1 f. pour la dédicace,
1 f. blanc, 1 f. pour la liste des personnages, 1 f. blanc, 45 ff. chiffrés et 3 ff. blancs.
Cartonn.
La pièce est dédiée à « Son Altesse Sérénissime Madame la princesse de
Condé ». Le relieur du XVlir siècle, en rognant le bas, a coupé le nom de
l'auteur, qui peut se lire « Arnoulort » ; mais on ne voit bien que les deux
premières syllabes : Arnoul...
Collection de Condé.
n. 48
378 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
633
N" 1G48. « Recieil des fêtes données a Sa Majesté le Roy Stanislas
PAR Madame la Maiiquise de Monconseil, a Bagatelle, dans les mois de
septembre ITÎiG et 1757 ».
Pet. in-8", veau marbré. — Papier, XVlll" siècle, 3 fl. lim.. Gi pp. chiffrées, dG pp.
de musique gravée et quelques (T. blancs.
Les feuillets liminaires .sont occupés par le titre et par une épître en vers à
la reine Marie Leckzin.ska. La fête donnée le 29 septembre 1756 occupe
12 pages : « Ce divertissement fut fait, imaginé et exécuté en 24 beures.
L'idée des principaux couplets fut tirée d'une lettre charmante du Roy de
Pologne à Madame de Monconseil sur un faux pas qu'elle avoit fait et qui
fut le motif de la visite de Sa Majesté à Bagatelle, dont Elle ne l'instruisit que
la surveille. Ce fut le 29 septembre 1756 que Sa Majesté arri\a à Bagatelle à
dix beures du matin, et se mit à table en descendant de caro.sse. La nécessité
d'épargner le tems lit donner pendant le dîné le divertissement de la Curiosité
et de tous les couplets qui laccompagiioient. Après le dîné, le Roy ijassa
dans une salle de verdure, qu'on avoit ornée le plus galament qu'il avoit esté
possible, où on représenta devant lui la Fête d'amour, qui fut terminée par
des couplets... ».
La fête donnée le 5 septembre 1757 occupe les pages 13 à 64. Une longue
relation précède les divertissements. Puis viennent deux harangues en vers,
adressées au roi par MM"" de Baye et de Monconseil, une en prose par le
magister du village, et quelques couplets. Deux petites pièces furent jouées
devant le roi : Le Café, ei Le Bosquet des livres ou les Ensorcelés. Elles sont suivies
de devises en vers : pour le roi, pour MIVI""' de Monconseil, d'Aumont, de
Bouftlers, de Polignac, de Baye, de La Tour du Pin, pour MM"" de Baye et de
Boufders. La fête se termine par une Ronde sur l'air de Dame Françoise :
Allons, gay. jeunes bergères.
Que l'on fête Stanislas...
Lu musique des 39 airs a été gravée en un cahier de Ki pages et jointe au
POÉSIE DRAMATIQUE. 371)
volume, qui fut luobablement offert au roi Stauislas; il m'a été donné par le
prince Wisznicwski.
634
N° 1713. [Sedaine (Micijel)] : Uôle de Rose (dans la comédie de Ruse
€l (Julas).
i'et. in-f", papier, XVMI' siècle, i fî. écrits et 8 blancs. Carlonn.
Rôle écrit pour une représentation à Chantilly. La comédie de liusv cl Cula.s
avait été jouée pour la première fois h\ 8 mars 1764; elle fut représentée sur
le théâtre de Chantilly le 1" novembre 1771. La partition originale gravée
(avec les paroles) m'est aussi parvenue parmi les manuscrits de Condé.
635
N" 1704. [VoisENON (Cl.-IIeniu de Fusée de)] : L'Aivr de «uéiur l'esprit,
comédie en un acte et en vers, mêlée d'ariettes.
ln-4", papier, xvui» siècle. 20 fT. ; carlonn.
Le théâtre de l'abbé de Voisenon a été publié à Paris en 1781 (4 vol. in-8").
Collection de Condé.
636
ÎS" 1884. Békainville : « L'Age d'oh, ou Triomphe de l'immortelle Cathe-
rine AlEXIEWNA ir, IMPÉRATRICE ET AUTOCRATRICE DE TOUTES LES RuSSIES.
Fête-ballel-pantomime en deux actes, à l'occasion du mariage de son auguste
fils le grand-duc de Moscovie. Dédié à Sa Majesté Impériale par le Ch" P. de
Bérainville, avocat au Parlement, ancien conseiller du Roi, lieutenant parti-
culier des eaux et forêts du département de l'Isle de France. Paris, 1776 ».
In-16, mar. rouge doublé de tabis bleu, fil., tr. dor., aux armes impériales de Russie.
Papier, 1776, 46 pages et 4 fl". blancs.
Lorlic, janvier 1894.
380 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
637
N° 1490. GoHiER (Lol'is-Jékome) : « Lk Couhonnement d'cn roi, essai allé-
gorique en un acte et en prose, suivi d'un vaudeville, par un Avocat au Par-
lement de Bretagne. Au Temple de Mémoire, 1775 ».
In-4", demi-veau fauve (Traulz-Bauzonnet). — Ms. autographe sur papier, 1775, 10 fî.
Cette pièce fut imprimée sans nom d'auteur, avec un faux titre portant :
« La Comédie de Bretagne, représentée sur le théâtre de Rennes le samedi
28 janvier 1775 ». On dit que le duc de Penthièvre en fit suspendre les repré-
sentations ; en effet, plusieurs des principaux de la cour du roi qui venait de
mourir (Louis XV) y étaient assez sévèrement traités. Le Luxe est l'abbé
Terray, La Flatterie le chancelier Meaupou, Fantôme sans nom le Tripot ou
parlement Meaupou, Le Vieil Esclave le maréchal de Richelieu, Le Despotisme
le duc d'Aiguillon.
On ne connaît pas d'autre œuvre dramatique composée par Gohier, qui
depuis fut président du Directoire.
Cigongne, n» 1687.
638
N° 1518. Ségur (Alexandre- JosEi>H-PiEiuiE, vicomte de) : L'Heureuse
ÉrouRDERiE, comédie en un acte et en vers.
Pet. in-8", mar. rouge, fil., tr. dor. (mic. rel.). — Ms. sur papier, écrit en rouge et
noir, xvni" siècle, 59 iï.
Cette pièce, qui ne paraît pas avoir été représentée, est restée inédite.
Bibliothèque du Palais-Royal (succession de la Reine).
639
N" 1702. FaBRE d'ÉgLANTINE (PHILIPPE-FRANÇOIS-NAZAntE) : « IsARELLE DE
Salisbury, comédie nouvelle, héroïque et lyrique, en trois actes et en prose,
paroles de M. Fabre d'Kglantine, musique de M. Mengozzi; refusée à l'Aca-
POÉSIE DRAMATIQUE. 381
déniio Royale de Musique et représentée au théâtre Montansier le 20 août
1791 ».
In-4", papier, commencement du X[X° siècle, 51 pages numérotées; cartonn.
Cette pièce na pas été publiée; mais on a imprimé les Paroles lyriques
(Vlsabelle de Salishury... (s. 1. n. d., in-S" de 26 pages); j'en ai un exemplaire;
très rare.
Bibliothèque Cigongne.
640
N" 1822. Talma (François-Joseph) : 1" Lettre de Talma à son jardinier
Louette, s. d. (2 ff.). — 2° Lettre de Talma au duc d'Orléans pour lui annon-
cer sa représentation de retraite. Le duc d'Orléans a écrit sur la lettre :
« reçue le jeudi 17 mars 1825. L. P.d'O. » (2 iï.). — 3° Manuscrit de Talma
(XVllI" siècle) : traité d'art dramatique. Minute, avec nombreuses correc-
tions (15 ff.).
641
N° 1660. Meilhac (Henry) : Décoré, comédie en trois actes et en prose.
In-4», papier, 152 pages, mar. rouge à mes armes (ChamMIe-Duru).
Don de bienvenue de mon nouveau confrère (1889).
IX. — ROMANS ET CONTES
642
N" 1654. « La Devise des armes des chevaliers de la Table Ronde, les-
quels estoyent du très renommé et vertueux Artus, roy de la Grande-Bre-
taignc, avec la description de leurs armoiries ».
In-8", mar. rouge. — Papier, XL\" siècle, blasons peints.
Copie inachevée de l'édition de Lyon, Benoist Rigaud, 1590.
643
N° 307. Le Saint Graal (attribué à Gautier Map). — Merlin (par Robeut
DE Boron) (1).
Très grand in-f" (0,495 sur 0,335), mar. rouge aux armes de Bourbon-Condé, tr. dor.
— Vélin, XV° siècle, 232 ft'., 2 col. de 60 lig., très belle écriture, rubriques rouges,
emplacements réservés pour les miniatures et les grandes lettres; l'ornementation de
la première page est ébauchée. 11 manque un ou plusieurs feuillets à la fin.
Version très détaillée des deux premiers romans de la Table Ronde. Après
la table des rubriques, le texte commence ainsi : « C'est cy en cest hystoire
cy dessus comment ccUui qui trouva ce livre et estrait estoit en ung sien
habitacle, la ou il gisoit en son lit, et il oy voix qui parlèrent a luy. Et comment
(1) Nous avons décrit plus haut : l"'(p. 61) Le Saint G)-aaJ (Robert et Hélis de Boron): 2° (p. 61)
La Qiiesle du Saint Graal (Gautier Map); 3" (p. 42) La Queste du Saint Graal (Robert et Hélis
de Boron). Manuscrits du xni" siècle.
ROMANS ET CONTES. 383
Nostre Seigneur Jhesu Crist luy envoya ung petit livre, la ou il trouva les
haultes merveilles et les grans secretz du Saint Graal. Et si orrez en ce
livre la souffrance Nostre Seigneur Jhesu Crist et comment Joseph et
Josephes son filz, après la résurrection Nostre Seigneur Jhesu Crist, pres-
cherent la foy et la crestienté, et comment ilz convertirent le roy Evalach,
qui ot nom en haptesmc Mordrains, et Seraphes, son serourge, qui premiers
fut haptisé et ot nom Naschiens. Apres parle comment ilz descendirent de
ligniée en ligniée jusques a Galaad. — Cellui qui la haultesse et la seigneurie
de si haulte hystoire comme est celle du Saint Graal... ».
Rédaction beaucoup plus détaillée que celle imprimée en \'.'>\6 pour Jehan
Petit, Galiot du Pré et Michel Le Noir. C'est le « Grand Saint Graal ou Joseph
d'Arimathie », publié par M. Ilucher en 1877 (t. Il) d'après un manuscrit de
la bibliothèque du Mans.
F. 137 V" : « ... Si se taist ore atant le conte de toutes les lignies qui de
Celidoine yssirenl et de Josephe. Et retourne a une autre branche, que on
appelle l'istoirc de Merlin, que il convient adjouster ensemble a fine force
avec ristoire du Saint Graal, pour ce qu'il en est une branche et y appar-
tient, et commence messire Robert de Borron la branche en telle manière.
— Cest icy le commencement de Merlin, et commence comment les
ennemis d'enfer s'assemblèrent ensemble pour prendre comment ilz feroient
ung homme qui feust au siècle pour les gens décevoir... ».
Le texte s'arrête au cours du chapitre intitulé : « Cy devise le conte du roy
Leodagan et de Cleodalis son seneschal, et de la grant loyaulté qu'il trouva
en luy et comment il souspira moult en son cueur des meffaiz qu'il luy avoit
faiz ». Cette portion du Merlin comprend la moitié du premier volume de
l'édition de Vérard (1498), moins les dix ou douze derniers feuillets; la fin
du manuscrit correspond à peu près au f. 197 de l'imprimé.
Voir : « Merlin, roman en prose du xni' siècle, publié avec la mise en prose
du poème de Merlin de Robert de Boron, par MM. Gaston Paris et Jacob
Ulrich » (pour la Société des Anciens Textes français, 1886).
Hôtel de Condé. i6o4.
384 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
644
N" 1081. Les Prophéties de Meiilin.
Pet. in-f» (0,253 sur 0,180), veau brun aux armes du chancelier d'Aguesseau. —
Vélin, XIV siècle. 164 IT., 2 col. de M lig., initiales rouges et bleues.
Cotte version diffère du texte imprimé dans le troisième volume de la belle
édition de Merlin donnée par Vérard. Les prophéties ne sont pas toutes les
"^ mêmes, et celles qui se retrouA ent dans ce manuscrit et dans l'imprimé ne
sont pas placées dans le même ordre. Ainsi, la fin du manuscrit (f. 1G4)
correspond au f. 81 de l'imprimé; la prophétie relative à la prise de Nar-
bonne, qui se lit au f. 83 v" de Timprimé, se trouve ici au f. 52 et n'est point
achevée, le f. 53 étant blanc, tandis que les considérations sur le cours de la
lune, qui commencent au f. 54 v°, se lisent dans l'imprimé au f. 125. Une
inscription a été grattée à la dernière pag(' du manuscrit; le mot « fin » est
en surcharge, et il est difficile de vérifier si l'exemplaire est complet. 11 pa-
raît en tout cas manquer un feuillet entre 81 et 82.
On lit sur le premier feuihet : « Iste liber pcrtinct domui Cornelii Montis
ultra Pontem Amari Cordis in crepidine montis Donius Apostolorum », et,
d'une écriture postérieure, « Carthusianorum prope et extra civitatcm
Leod. ». La montagne de la Chartreuse est à l'est de Liège et domine la
lisière du faubourg d'Amercœur; le pont d'Amercœur est sur l'Ourthe et
conduit aujourd'hui au fort de la Chartreuse.
Vente Monmerqué, juin 1851.
645-647
N"' 315-317. Tristan.
3 vol. grand in-f" (0,445 sur 0,310), mar. rouge, aux armes de Bourbon-Condé, tr.
dor. — Vélin, seconde moitié du XV siècle, 973 ff. (288, 403, 280), 2 col. de 43 lig.,
nombreuses miniatures, initiales ornées, rubriques rouges.
Le feuillet de garde de chaque volume porte les armes de Montmorency,
avec le bâton de grand-maître, le collier de Saint-Michel et la devise In man-
ROMANS ET CONTES. 385
datis ttiis siipcrsperavi ; sur le premier feuillet et dans les lettres initiales, les
armes de Jean du Mas, seigneur de L'Isle, sont répétées plusieurs fois, et
son nom se trouve à la fin du premier volume : « Ce premier volume de
Tristan est à Jehan Dumas, seigneur de Lisle, ouquel a lx hystoires ».
« Cy comance le livre du vailliant chevalier Tristan, filz du roy Meliadus
de Leonnoys et de Bazille sa femme, fille de Félix, roy de Cornoaille, lequel
livre a esté translacté de latin en françoys par nohle homme Messire Luces,
chevalier, seigneur du chastel du Gaad, près de Sallebieres en Angleterre,
auquel livre sont contenus tous les grans faictz d'armes du dit T., Lancelot
du Lac et Galaat son filz, lesquelx furent les plus vailhans chevaliers du
monde au temps du roy Artus de la Grant Bretaigne ». Le texte des deux
premiers volumes se retrouve dans l'édition de Vérard, mais celui du troi-
sième en diffère totalement et donne une version développée de la Qncsle du
Saint Graal, de Gautier Map, dont nous avons décrit plus haut (p. 61) une
ancienne copie; nous relevons ici, à côté de longues amplifications, des
fragments de l'ancien manuscrit copiés mot pour mot; le compilateur a réuni
les aventures de Tristan, Lancelot, Galaad, Parceval, Bohors, etc. Le récit
un peu vif de la mort de Tristan et d'Yseult commence au f. 262.
Le dernier chapitre a pour titre : « Comment Sagremor aporta au roy
Artus l'escu et l'espée de Tristan et lui compta sa fin, dont le roy et les com-
paignons de la Table Ronde démenèrent grand duel ». Fin : « Si nous lairons
a parler du roy Artus et de la royne Genièvre et de Mons' Lancelot du Lac et
de tous les compaignons de la Table Ronde que plus n'en parlerons cy.
Ainçois finerons nostre Hvre de Mons' Tristan de Leonnois, le bon chevaher
et le bel, et de Madame la royne Yseult, la bloye fille au roy Anguys
d'Irlande, a l'onneur et a la loenge de Nostre Seigneur Jhesu Crist. Amen.
— Explicit le rommans de Tristan et de la royne Yseult la blone royne de
Cornoaille. Escript par Gilles Gassien, natif de la ville de Poictiers ».
Ce Gilles Gassien n'est-il pas le même scribe que Gilles Gracien, qui, en
1463, exécutait pour le duc de Nemours un somptueux Miroir historinl, dont
j'ai le troisième volume? A l'appui de cette opinion, nous ferons remarquer :
1" que l'écriture est identique ; dans le Tristan et dans le Miroir, majuscules
et minuscules sont absolument les mêmes ; 2" que le Tristan fut transcrit
n. 49
386 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
après 1475, alors que les anciens serviteurs de Jacques d'Armagnac, les
artistes qu'il occupait, se trouvaient sans emploi. Le scribe Gassien ou Gra-
tien pouvait bien avoir été accueilli par Jean du Mas, qui ne vivait pas loin
de Poitiers et qui déjà avait pris à sa solde l'enlumineur chargé de décorer
les trois volumes de notre Tristan. Aujourd'hui (1895), grâce aux travaux de
MM. Guibert et Antoine Thomas (1), nous connaissons le nom et la vie de cet
enlumineur.
Everard d'Espinques était de Cologne. Venu du pays rhénan à Paris vers
1429, il entra au service du duc de Nemours, et sans doute décora maint
volume placé dans la.librairie de ce fastueux seigneur. Après la mort de Jac-
ques d'Armagnac, Everard resta dans les états de son }»rotectcur et se fixa
sur les bords de la Creuse, près de Guéret, dans la petite ville d'Ahun, où ses
enfants exercèrent la profession de tabellion.
C'est là que Jean du Mas vint le chercher pour l'emmener dans sa sei-
gneurie de L'Isle, où il lui confia divers travaux; un document authentique
ne laisse aucun doute à cet égard : l'enluminure de quatre volumes, trois du
Tristan et un du Propriétaire des Choses, dura quinze mois (1" avril 1479 au
1" novembre 1480), et fut soldée sur un mémoire très détaillé; le profit
peut être évalué à 2,000 francs de notre monnaie.
Les trois volumes du Tristan sont ici décrits. Le manuscrit du Propriétaire
se voit à la Bibliothèque nationale (fr. 9140) et porte aussi les armes de Jean
du Mas. Il n'est pas sans intérêt de voir ces épaves de la cour du pauvre Jac-
ques, — enlumineur ou scribe, — recueiUies parle bibliophile-fonctionnaire
protégé de Louis XI.
Les miniatures d'Éverard ne brillent pas par la finesse ; on y sent un peu
le travail à l'entreprise ; les extrémités sont généralement grossières ; pour-
tant la science ne manque pas et l'effet est parfois .saisissant. La grande
miniature paginale qui inaugure notre premier volume est en deux parties (2) :
à gauche, l'auteur ou le traducteur à son pupitre; à droite, Tristan, Galaad
et Lancelot; le premier, en jacquet, s'appuie sur un bouclier de sinoplc au
(1) L. Guibert : Ce qu'on sait de l'enlumineur Everard d'Espinques (Guéret, 1895). — Antoine
Thomas : Notes sur l'Iiistoire de la Marche limousine (Toulouse, 1895).
(2) Elle est reproduite k la fin de ce volume.
ROMANS ET CONTES. 387
lion (l'or; le second porte un surtout orné de la croix de Saint-Georges; le
troisième porte un écusson bandé d'argent et de gueules. Belle ordonnance,
grandes figures; beaucoup de caractère. — La première miniature paginale
du tome II représente une rencontre de cavalerie; c'est un véritable tableau.
— Celle du tome 111 est à quatre compartiments : le Saint Graal, la réception
d'un chevalier, la Table ronde, etc.
Hôtel de Condé, 1654.
648
N° 404. Tristan.
Grand in-f" (0,430 sur 0,320), iiiar. vert aux armes de Bourbon-Condé, tr. dor. —
Vélin, première moitié du XV siècle, 432 (T., 2 col. de 68 lig., 154 miniatures, dont
deux occupant une page entière, initiales ornées, pas de rubriques.
Les armes de Jean du Mas sont mêlées aux ornements de la seconde
grande miniature; sur le feuillet de garde sont peintes les armes de Montmo-
rency avec le collier de Saint-Michel, le bâton de maréchal et la devise In
mandatis tuis supersperaci .
Ce manuscrit paraît contenir la matière des deux premiers volumes de
l'exemplaire précédent; l'exécution est plus ancienne, la leçon meilleure;
les miniatures sont plus nombreuses, plus tines, la décoration plus belle.
Jusqu'au f. 261 v% le texte se compare assez exactement avec celui de l'exem-
plaire précédent et avec l'édition de Vérard; puis, jusqu'au f. 280 v", on
remarque de nombreuses variantes, la version est plus complète; enfin,
jusqu'au f. 423 v", l'analogie cesse complètement et ne se retrouve que dans
les huit derniers feuillets. Voici le début : « Apres ce que j'ay leu et releu et
pourveu par maintes foi/, le grant livre de latin, celui meismes qui devise
apertement l'istoire du Saint Graal. . . , ge, Luce, chcvahers et sires del chastel
del Gat, voisins prouchains de Saliberes,... enpren a translater de latin en
françois une partie de ceste ystoire... ».
Le manuscrit se termine avec l'arrivée de Tristan à Kaamelot, où le roi
Arthur va donner de merveilleuses fêtes. Là s'est arrêté le scribe, et le manus-
crit en lui-même est complet. 11 n'a certainement pas été commandé par
388 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Jean du Mas, qui a fait ajouter ses armes aux ornements de la seconde « his-
toire », sans y joindre sa signature ; car ce n'est pas lui, c'est son petit-fils,
Jacques, qui a tracé les mots que l'on peut déchiffrer au verso du 432° et
dernier feuillet : « Ce livre est à Jacques Dumas, s' de Lisle. J. Dumas ».
Il est probable que cette acquisition a précédé le travail d'Éverard d'Espin-
ques; assurément, nous avons sous les yeux un manuscrit plus ancien. Com-
ment expliquer la présence, dans une petite collection, de deux exemplaires
aussi coûteux du même ouvrage? On peut entrevoir une série de petits pro-
blèmes que nous n'essaierons pas de résoudre et que nous avons déjà
effleurés (I).
649
N" im. La Mort du hoi Arthuk, (par Gautier Map).
Grand in-4° (0,255 sur 0,210), mar. bleu à mes armes et chiffre, tr. dor. — Vélin,
XIH' siècle, 74 ff., 2 col. de 33 lig., 6 grandes lettres enluminées, initiales rouges et
bleues.
« Apres ce que maistrcs Gautiers Map ot tracié des aventures dou Graal
assez soufisament si com il li sambloit, si fu avis au roi Henri son seignor
que ce qu'il avoit fet ne dcvoit pas soulire se il ne racontoit la fin de ceaus
dont il avoit fet devant mancion, et comcnt cil morurent de qui il avoit les
proesces ramanteues en son livre. Et por ce recomança il ceste deriene
partie. Et quant il l'ot mise ensemble, il lapela la Mort lou roi Artus, por ce
que vers la fin est escriz cornent li rois Artus fu navrez an bataille de Sale-
bieres ; et cornent il se parti de Girflet qui tant li fist compaignie que après lui
ne fut nus hom qui le veist vivant. Si comença en tel meinere maistres Gau-
tiers ceste derriene partie » .
Texte complet et bien conservé. Version ancienne, très supérieure à celle
imprimée au XV° et au xvr siècle à la suite de Lancdot. Dans ses notices
sur les manuscrits de la Bibliothèque du Roi, où l'on trouve, soit dit en pas-
sant, une si charmante et si complète étude sur les romans de la Table
(1) Noiice générale sur la collection de Du Mas, t. I, Introduction.
ROMANS ET CONTES. 389
Ronde, M. Paulin Paris a transcrit Texplicit do ce roman (t. I, p. 131). A la
suite des lignes qu'il cite, nous trouvons dans notre manuscrit, à côté d'un
écu effacé dont le chef était de gueules, ces mots : « Ci faut li livres de la
mort le roi Artus », et ceux-ci, en partie effacés : « Liber domini Brexiadi
de Salis. Qui scripxit Bo. de Gualandis existens cum eo in regimine mut-
triesi (?) ». Au verso de ce feuillet, cette autre inscription : « Iste liber est
mei comitis Manfredi de Lanido (?) », la date 1390, puis ces mots écrits par
un Italien, « valo pochi quatrini », rayés ensuite par un autre Italien qui
signe Lionardo Bartolini.
Sotheby, Londres, décembre 1852.
650
N" 1437. Cléiuadus d'Angletekue.
In-f" (0j320 sur 0,220), mar. rouge, fil., petits fers, tr. dor. {anc. rel.). — Vélin,
XV« siècle, 128 fî., 2 col. de 39 lig., initiales en or et couleurs, emplacements réservés
pour des miniatures; titre ajouté postérieurement.
« Apres le temps du roy Artus et des compaignons de la Table Ronde, il
fut en Angleterre, laquelle cstoit appcllée pour lors la grant Brctaigne, un
roy que l'on appelloitPhelippon... ». Fin : « ... Et finira icy le romant de Clc-
riadus et Meliadice sa femme et plus n'en parle pour le présent, sinon que le
benoist Roy de gloire vueiile avoir mercy d'eulx et de nous quant il lui
plaira. Amen, Deo gracias ». Version bien complète et différant peu de celle
que Michel Lenoir a éditée en 1514.
Le volume a fait partie des bibliothèques de Nicolas Moreau, s' d'Auteuil,
trésorier de France à Paris, et du marquis d'Aix, à la Serraz. Le dernier
feuillet porte des inscriptions du xvr siècle : « A Monsieur le cardinal de
Lohéac. — Presto est Victoria forti », etc., — et une signature, « Ryeux ».
Techener, mars 1864.
651
N° 148G. Roman d'Alexandiie.
In-f" (0,330 sur 0,243), mar. rouge aux armes du prince Eugène de Savoie. — Vélin,
390 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
XV» siècle, 70 ff., 2 col. de 34 lig., rubriques rouges, 83 belles miniatures de dille-
rentes grandeurs, initiales en or et couleurs.
« Cy commance lo livre et la neuve histoire du bon roy Alixandre, qui fu
filz Nectanebus, qui jadis fu roy et seigneur de Egypte, et de la royne Olim-
pias, qui femme estoit du roy Philippe, seigneur de Macédoine, lequel roy
Alixandre par force conquist tout le monde. — Puisque le premier père de
l'uraain linage fu créé a l'image de son créateur le roy de gloire... ». Ce
prologue vante la science des Egyptiens (astronomie, etc.), et met en scène
Nectanebus. Le dernier chapitre est intitulé : « Comme la royne Olimpias fu
prinse a force et livrée a mort » (1).
Ce beau volume a fait partie de la librairie de Jacques d'Armagnac, duc
de Nemours. Ses armes sont peintes sur le premier feuillet, et sur le dernier
on lit : « Ce livre a lx feuilles, histoires un". Ce livre est au duc de Ne-
mours, conte de la Marche. Jaques. Pour Cariât (2) ». Le secrétaire du duc a
donc compté 60 feuillets et 80 histoires; rien ne manque, et le livre est tel
qu'il fut envoyé à Cariât par Jacques d'Armagnac, sauf la reliure dont Fa
revêtu le prince Eugène. Comment est-il entré au Belvédère et comment en
est-il sorti? Nous savons seulement qu'il figurait dans la bibliothèque
d'iléber, et nous relevons, sur un des feuillets de garde, la note suivante :
« 1819. Payn et Foss, £ 22 ». Depuis, le volume a fait partie de la bibho-
thèque Cigongne.
Assez bien composées, les miniatures sont d'une exécution grossière et
sentent un peu la pacotille. Le travail a-t-il été exécuté sous la direction de
l'enlumineur de Cologne? Le style parait bien être le même que celui du
Tristan décoré par Éverard d'Espinques, l'écriture aussi est identique.
652
N° 1082. OCTHOVIEN.
Grand in-f° (0,373 sur 0,270), ancienne reliure en bois bien conservée, recouverte de
mar. brun, fers à froid, fermoirs et bossages en cuivre. — Papier, xv° siècle, 253 ff.,
(1) Voir l'ouvrage de M. Paul Mcjer intitulé : Alexandre le Grand dans la littérature française
du moyen âge, Paris, 1886, 2 vol. in-8°.
(2) Celte signature est reproduite à la fin du volume.
HOMANS ET CONTES. 391
2 col. de 41 lig.. rubriques rouges, 423 curieuses figures peintes; filigrane : écu à trois
fleurs de lys surmonté d'une couronne ducale.
« Le livre des haulx fais et vaillances de l'empereur Octhovyen et de ses
deux fih et de cheulx quy d'eulx descendirent » . Ce titre est précédé d'un pro-
logue où l'auteur anonyme s'exprime en ces termes : « A la requeste de
noble et puissant chevalier et mon très honoré seigneur Jehan, soigneur de
Crequy et de Canappcs, ay mis et fermé mon pourpos de mettre par escript
en langaige maternel les nobles fais d'armes et périlleuses adventures, paines
et perik que jadis advindrent a ung noble empereur ronimain, lequel se nom-
moit Octhovien, de ses cnffans et de ceux qui de lui dcssendirent..., selonc
ce que j'ay trouvé en ung livre en ryme dont je ne sçay le nom de l'ac-
teur... ». Texte : « Jadis, pour le temps que on contoit \\f et xim ans appres
le crucefiement de Nostre Sauveur Jhcsu Crist, rengnoit en France le noble
roy Dagombert, qui fuie xmi'i'oy de France, et pour ycellui temps succedoit
en l'empire de Homme ung 1res noble et vaillant empereur, lequel fut nommé
Octhovyen... ». — Fin : « Icy fine la vraye histore de l'empereur Octhovyen
le premier, et de ceulx qui de luy descendirent, lequel Hvre fu mis de rime
en prose le premier jour de may l'an mil inr i.iiii. Explicit ».
C'est donc pour Jean, sire de Créqui et de Canaples, premier chambellan
de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, mort très âgé en 1474, que l'ouvrage
a été composé, d'après un autre ouvrage en vers s'il faut en croire le pro-
logue. Notre manuscrit a été exécuté pour un membre de la famille de Croy,
ainsi que le prouve l'écu compris dans la première grande lettre du texte ; vu
l'âge du volume, cet écu ne peut appartenir qu'à Philippe, sire de Croy et
d'Araines, baron de Renty et d'Aerschot, qui épousa en 1444 Jacqueline de
Luxembourg, fille du connétable de Saint-Paul.
Une version abrégée de ce roman a été imprimée sous le titre de Florent
et Lyon, enfaiis de l'empereur de Rome.
M. Monmerqué, à la vente duquel j'ai acheté ce manuscrit, a inséré plu-
sieurs notes en tète du volume ; celle-ci mérite d'être relevée : « Chassériaux,
qui tenait le dépôt bibliographique, était associé avec Eckart fils de Valen-
ciennes. Eckart avait acheté ce manuscrit à la vente des livres de la maison
de Croy-Solre. La bibliothèque de Valenciennes possède beaucoup de manus-
392 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
crits qui proviennent de celte famille. Je dois ce renseignement à M. Arthur
Dinaux, bibliothécaire et archiviste de Valenciennes, qui est venu me voir
fiiijourd'bui, 24 novembre 1839 ». C'est de Chassériaux que M. Monmerqué
tenait ce manuscrit.
653
N" 924. La Sale (Antoine de) : « Le Pahadis de la reine Sibylle. Du
Paradis terrestre et des trois parties du monde ».
In-4», vélin (0,233 sur 0,4(î7), W siècle, 36 ff., 48 miniatures, rubriques rouges, veau
brun aux armes de Condé.
Les opuscules contenus dans ce volume font partie de la Salade imprimée
pour Michel Le Noir en 1522. Ils correspondent aux ff. 20 v" à 27 v", 41 v° à
43 v° et 39 de Fimprimé. Sans •"'tre parfaite, cette version est supérieure à
la rédaction imprimée, souvent fautive. On sait que la Salade, écrite entre
1438 et 1442, fut composée pour l'éducation de Jean de Calabre, fils du roi
René, dont Antoine de La Sale était alors gouverneur. Nous ne pouvons
déterminer le rang qu'occupe le contenu de notre manu.scrit dans la rédac-
tion de cette compilation, l'écriture étant la cursive que l'on rencontre dans
beaucoup de manuscrits du milieu du XV siècle ; les différences notables que
présente avec l'imprimé la seconde partie de notre manuscrit nous per-
mettent cependant de croire que nous avons ici la copie d'une première
rédaction. On ne connaît de la Salade qu'un seul manuscrit, conservé à
Bruxelles, et qui diffère peu de l'imprimé (1); le nôtre a donc le mérite de
la rareté. Il fut offert par Antoine de La Sale à la duchesse de Bourbon,
Agnès de Bourgogne, veuve en 1456, morte en 1476. Comme La Sale parle
ici du duc, notre manuscrit est donc antérieur à 1456.
Le recto du premier feuillet est occupé par une vue du mont et du lac de
Pilate. Au verso, la dédicace à la duchesse de Bourbon : « Très excellente
et très puissante princesse et ma très redoublée dame madame la duchesse
(1) Voir l'édition qu'en a donnée récemment M. Soderhjelm (t. II des Mémoires de la Société
néo-philologique d'Helsingfors). Voir aussi l'érudit, spirituel et amusant article consacré par
M. Gaston Paris au Paradis de la reine Sibylle {Revue de Paris, 15 décembre 1897).
ROMANS ET CONTES. 393
de Bourbon et d'Auvergne, contcsse de Clermont, de Fourez et dame de
Bcaujeu, etc. Très excellente et très puissante princesse et matros rodoubtce
dame, je me recommende aux très bonnes grâces de mon très redoubté
seigneur et de vous, mais c'est tant et si très humblement que je sçay et
puis. Elt car toute promesse se doit loyaulment acquiter, pour ce, ma très
redoublée dame, vous envoie par escript et pourtrait les mons du lac de
Pilatc et de la Sibille, qui autrement sont que en vostre tapisserie ne sont
faiz; et aussi tout ce que je ay peu veoir et moy informer par les gens du
pais le xvm» jour de may l'an mil cccc xx que je y fus ; et ce pour vous obtenir
ma promesse et afin que de ma foy je ne puisse estre reprins si jamais
vcnoie en vostre présence » . Notons en passant que la duchesse de Bourbon
possédait une tapisserie représentant les monts du lac de Pilate et de la
Sibylle.
Les ornements qui entourent cette page comprennent un emblème com-
posé de deux C et d'un X, suivis d'un anneau avec pointe transversale, assez
semblable à la broche dont les femmes se servent aujourd'hui pour fermer ou
orner le col de leur vêtement. Nous retrouvons cet emblème semé sur le
fond bleu de la miniature qui occupe la page suivante (f. 2 r°) : sous un dais
rouge, un tabouret couvert d'un moelleux coussin supporte un écuaux armes
d'Agnès de Bourgogne, duchesse de Bourbon; debout, une femme, qui doit
figurer la Sibylle, présente à l'écu la sorte de broche dont nous venons do
parler; ses bras sont cachés par deux grandes ailes, l'une verte, l'autre
rouge, qui prennent naissance au poignet. Près d'elle, à hauteur du genou,
un écu fascé-ondé de sable (ou argent) et de gueules, surmonté d'une cou-
ronne. Cet écu présente une certaine analogie avec celui des Rochechouart,
mais il est impossible d'expliquer la présence ici des armes de cette famille,
et nous préférons y voir celles que La Sale attribue à la Sibylle, dont la robe,
coupée par la couronne, se continue d'ailleurs avec les métaux de l'écu et se
relève en queue. L'objet qu'elle tient des deux mains serait-il la « vergette »
d'or qu'elle remit au chevalier qui la visita?
Au verso du second feuillet commence le texte : a Commencement. Et
premièrement diray du mont du lac de la royne Sibille, que aucuns apellent
le mont du lac de Pilate, pour ce que es parties de la duchié de Spoht
"• 50
394 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
(Spolète) et ou tcrroucr de la cité de Norse (Norcia), ou le dit mont est, en
icelles parties se compte que quant Titus... ». Le verso du f. 5 et le recto
du f. 6 sont occupés par la carte (en couleurs) qu'on trouve (gravée) dans
l'édition imprimée; on y relève quelques variantes. Les miniatures repro-
duisent les scènes tirées du sujet, ainsi que la fleur du « pollibastro » et la
fleur aux cent feuilles : le centofoglie et le polimtro, qu'Antoine de La Sale
a dû voir dans l'excursion qu'il fit au mont de la Sibylle au mois de mai
1420, ont aujourd'hui disparu de la région.
Une étude comparative de notre manuscrit et do l'imprimé relève de la
critique et nous entraînerait trop loin; nous nous bornerons à signaler deux
points. Le chevalier allemand dont La Sale a vu le nom tracé sur le mur de
la « cave » du mont de la Sibylle s'appelle dans l'imprimé « Her Hans Wan-
branbourg », et dans le manuscrit « lier Hans Wanbanborg ». Parmi les
personnages auxquels La Sale conta son excursion en 1422, à Rome, l'im-
primé cite « l'évesque de Saint-Denys en France » ; le manuscrit dit « l'abbé
de Serlis en France » .
Fin du Paradis de la reine Sibylle, f. 27 : « Lesquelles choses, pour rire et
passer temps, pour monstrer a chacun que le contraire, j'ay mis tout en
escript, duquel, ma très redoublée dame, je vous mande le double affin
que de ma promesse ne puisse estre reprins, et aussi que si le plaisir de mon-
dit seigneur et le vostre feust d'y aler, ainsy que souventes fois après disner
ou soupper avez acoustumé de vous esbastre tout a pié, disant voz heures en
actendant l'eure du soupper, ou après soupper de vous rectraire, ce vous seroit
un grant plaisir et y acquerriés grandisme pardon, qui vous mectroit toute
vestue en paradis, et la pourriez mectre en escript ses poz de feu grezoys,
vos plumes et vionlettes, et les noms et devises et de ceulx et de celles qui
en vos compaignies seroient. Si prie aux dames premièrement, et puis a
messeigneurs de vos compaignies que quant ilz yront et m'y verront, que
entre les autres obliez leur plaise a souvenir de moy quant autre part ne
penseront. Mais entre tant que ce soit, ma très redoubtée dame, se il sera
chose en quoy servir je puisse mon très redoublé seigneur et vous, quant voz
plaisirs seront de le moy mander et commender, soiez certains que très liee-
ment a mon povoir l'acompliray. Et se scet le très souverain Dieu des dieux,
ROMANS ET CONTES. 395
des déesses et de toutes les sibilles, qui par sa tressaincte grâce vous esliesse
tous deux et tous ceulz qui bien veulent » .
F. 28. « Encores, ma très redoubtée dame, par cest autre livret qui s'en-
suit pourrer veoir les régions et provinces des m parties de ce monde, com-
mençant au paradis terrestre. Ou nom du Père et du Filz et du Saint Esprit,
un vray seul Dieu en in noms et en m personnes, sans commencement et
sans fin, vueil cy cscrire et faire mencion et premier vuoil parler du paradis
terrestre, qui est le cliief du corps de toute la terre. Et puis dira\... ». La
suite comme dans limprimé, du f. 41 au f. 43 v", fin du chapitre; quelcjues
variantes. Là s'arrête la similitude, et nous passons à une description des
trois parties de la terre qui difïère totalement de celle que donne l'imprimé
(f. 39).
Le verso du dernier feuillet porte cette mention, écrite au XV* siècle :
« Ce livre feust a feu Madame Agnes de Bourgoigne, en son vivant duchesse
de Bourbonnois et d'Auvergne ». A quelle époque le volume est-il sorti du
château de Moulins? Cent ans après la mort de la duchesse, il appartenait au
savant et jovial auteur des BiganureH et louches du seif/iieur des Accords, qui a
écrit son nom et sa devise sur la première page : « (^e livre est à moy, Ta-
bourot, 1576. A tous accords ». C'est le père du Grand Condé qui fit apposer
ses armes sur les plats du volume.
654
N" 1572. Les Évangu.es des QUENorn.LEs. — Les Abvineaux amoureux.
— Les Ditz et ventes d'amouus.
In-f» (0,;W]8 sur 0,232), mar. bleu, tr. dor. (Trmilz-Bauzomet). —Vélin, XV siècle.
124 fi"., 2 col. de 27 lig., deux miniatures en camaïeu, initiales en couleur, rubriques
rouges.
F. 1 . « Cy après sont contenues les Evvangiles que l'en ditdesquenoulles,
dittes et ccrtiffiées par femmes, ou la plus saine partie adjouste foy et vou-
lentiers mettent a effet; et la première qui jadis les mist avant fut une demi-
selle de village nommée Transeline la toutte vielle et comme l'en dit jalouse
de son mary, bel et jeune, sur qui maint aguet jour et nuit mettoit ». —
¥
396 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
F. 15 r° : « A tant finent les Evvangiles des quenoulles jadiz recueillies par
honorables et discrettes personnes maistre Fouquart de Cambray, maistre
Antoine Duval et Jehan d'Arras, dit Caron ». — Une sorte de supplément
des Évangiles occupe le reste du f. 15, les IT. 16 et 17 et partie du f. 18; il
commence par ces mots : « Depuis les précédentes evvangiles est avenu que
un homme et sa femme aloient de Lille a la Bassée, et environ Fournes les
surprint la nuit... ».
F. 19 : M Cy commence le Hvre de plusieurs demandes et responses faittes
en amours et aultrement a tous propoz, et aussi de venditions en amour ».
Ce sont les Advincmix amoureux. F. 103 v° : « Explicit ».
Une édition de V Évangile et des Advineatix a été publiée au XV siècle, chez
Colard Mansion, à Bruges; elle est, depuis longtemps, de toute rareté. Ces
deux ouvrages ont été réimprimés en 1829-1831, dans la collection des facé-
ties de Techencr. En 1855, P. Jannet a inséré les Évangiles des quenouilles
dans sa Bibliothèque Elzévirienne, et s'est servi du présent manuscrit.
F. 104. « Cy s'ensiouvent ung grant nombre de venditions en amours
jadis trouvées et compillées par genlilz cœurs amoureus » (en vers). Les
Ditz et ventes d'amours se présentent ici dans une leçon plus longue que celle
des imprimés,. 180 couplets au lieu de 66. (Voir la publication de M. de Mon-
taiglon dans le Recueil des poésies françaises, Paris, Jannet, 1856, V, 205).
Bibliothèques Mac-Carthy, Crozet, Cigongne.
655-669
N°' 1496 à 1510. ScuDÉRY (M"" de) : Aiitamkne, ou le Grand Cyrus.
15 vol. in-4°. papier, XVII" siècle, mar. bleu à mes armes.
Ce manuscrit, copié sur la troisième édition (1653), et préparé pour une
édition nouvelle, est couvert des corrections autographes de l'auteur.
Vente Renouard.
670
N° 1707. [Chaulieu (Guillaume Amfrie de)] : « La Perfection d'amour,
fable, à S. A. S. M" le Duc».
ROMANS ET CONTES. 397
In-4", cart., dos rouge (reliure originale). — Papier, premières années du XVIII" siècle,
20 pp.
Publié dans les œuvres de Chaulicu, édition de 1774, t. I, p. 284.
Collection de Condé.
671
N° 993. « Le prince Néuoly et la princesse Taticée, histoire tragique
et véritable arrivée quinze cents ans avant le commencement du monde.
Prix, quatre croquignolles. Se vend à la Marotte, chez l'Étourdie, quay des
Rats ».
Pet. in-4", papier, XVIIF siècle, 98 pp., ancienne et belle reliure en mar. rouge, fers,
fil., tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé.
Conte licencieux qui paraît contenir des allusions historiques dont je n'ai
pas pu pénétrer le sens. La dédicace est adressée par « Moustache, chatliî fort
raisonnable, à la Jeunesse, chef du conseil de Momus, généralissime des
troupes du roy de la gent rongeante, et surintendant de ses bâtiments ».
Collection de Condé.
672
N° 1204. Genlis (M"" de) : La Duchesse de La Vallière.
Manuscrit olographe incomplet. XVIIP siècle. 158 pp., plusieurs cahiers in-4" dans
un portefeuille violet.
Ce roman a été pubHé en 1804.
673
N° 1465. NoGARET (Félix) : Trait singulier de tendresse filiale, conte.
Notes diverses.
Pet. in-8°, papier, autographe, XIX« siècle, 10 ff., demi-veau fauve {Trmdz-Bauzonnel) .
Nogaret est auteur de contes assez libres, imprimés au commencement de
ce siècle.
Bibliothèque Cigongne.
398 CHANTILLY. - LES MANUSCRITS.
674-676
N°' 1901-1903. Vigny (Alfred de) : La Conjuration de Cinq -Mars,
liistoire du dix-septième siècle.
2 tomes en 2 vol., et d vol. de notes et documents, in-f% dos et coins mar. vert,
fil., dos orné, tête dor. — Papier, XIX' siècle; t. I, 367 ff., t. II, 418 ff., notes et docu-
ments, 183 ir.
C'est l'original autographe, celui qui a servi pour l'impression.
677
N° 1003. Aretino (Pietro) : « Ii. Dialoc.o overo il haceval Ragiona-
MENTo de l'Aretino, nel quale Giulia cortegiana traita délia vita sua con
Madalena. Opéra mai stampata ».
Pet. in-8% veau brun, dos mar. vert. — Papier, XVl" siècle, 391 pp. Au verso du
titre, on a elTacé un sonnet français écrit au XVl" siècle.
C'est l'opuscule obscène connu sous le nom de la Puttana erranle.
Hôtel de Condé, 1673.
678
N° 1430. « Venere e Priapo trionfanti ».
In-4», mar. vert, fil., tr. dor. {anc. rel.). — Papier, XVII' siècle, 263 pp., titre peint à
la gouache.
P. 1. « L'Alcibiado fanciullo a schola, di P. A. ». — Copie exacte de
l'édition imprimée (Orange, 1652), y compris l'avis de l'imprimeur. Fausse-
ment attribué à l'Arétin, cet ouvrage fort libre serait, d'après le marquis
Girolamo d'Adda, de Ferrante Pallavicino. D'autre part, dans une lettre
adressée à M. Melzi, M. Bassegio établit que l'ouvrage a été imprimé à
Genève par Stoer; l'auteur serait un Italien réfugié en Suisse, Gregorio Leti.
P. 127. « Stanze amorose sopra gli horti délie donne, e in Iode délia
menta. In Venetia, 1574 ». — Copie de l'édition de Venise, petit in-12 de
48 ff. La première partie, « Stanze sopra gli horti délie donne », est le
ROMANS ET CONTES. 399
poème de Luigi Taiisillo intitulé // Vcndcmmialore et imprimé à Naples en
1534. Les deux parties de l'ouvrage furent ensuite publiées séparément :
Stanze sopra gli horti délie donne, 1537 ; Stanze in Iode de la menta, 1538. Molini
adonné en 1790 une belle édition du Vcndemmiatore; yen ai un exemplaire
sur vélin.
P. 212. « Stanze del dottissimoM. Lodovico Ariosto Ferrarese ». — Impri-
mées à la suite du précédent opuscule : Stanze amorose, Venise, 1574, ff. 37-
39.
P. 219. « Sonetti, stanze, madrigal! » (quelques-uns en français); plu-
sieurs sont signés : « abbate Lazzarini, Thomaso Stilliani ».
P. 233. « Il Giardiniero, di Cesare Orsino ».
P. 242. « I sedici sonetti di Pietro Aretino stampati a piè délie sedici figure
lussoriose intagliate da Marc-Antonio. Corona di Cazzi ». — Ces sonnets de
TArétin, composés d'après les gravures de Marc-Antoine Raimondi, ont été
imprimés au XVI" siècle, puis insérés en 1735 dans le Recueil de pièces choisies
rassemblées par les soins du Cosmopolite.
Cigongne, n» 2192.
679
N° 949. San-Pedho (Diego de) : La Phison d'amour.
Pet. in-4" (0,178 sur 0,133), mar. vert, tr. dor., aux armes de Bourbon-Condé. —
Vélin, commencement du XVI« siècle, 91 (T., lettres ornées, rubriques rouges.
Version française du roman espagnol Carcel de Amor; le récit de l'auteur
est traduit en prose, mais les lettres qu'il attribue à Lérian et à Lauréole
sont en vers français. C'est la traduction publiée à Paris en 1526 et en 1533,
mais avec de nombreuses variantes.
Hôtel de Condé, 1673.
680
N° 1389. BiDPAi : Fables, traduction allemande.
In-f» (0,350 sur 0,260), mar. rouge, fil., tr. dor., fermoirs en cuivre {anc. rel.). —
400 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Vélin, XV« siècle, 183 ff., 40 lig. à la page, 132 grandes miniatures, initiales rouges et
bleues, rubriques rouges.
« Es ist von den alten Wisen der Geschlecht der Wolt di.s Bucli, des
ersten in indischer Spracli geticht, iind darnach in die Buclistaben der Perse
verwandclt, davon haben es die Arabisclien in ir Sprach bracht, furer ist es
zu hebraischer Zungcn gemacht, zu lest zu latin gesatzt und jetz in tutsche
Zung geschriben... ». C'est ainsi que débute notre manuscrit, qui ne porte
pas d'autre titre. Ces fables, dont l'original sanscrit a été composé, à ce
qu'on croit, par Vichnau Sarma et intitulé Pankha tanlra ou les « Cinq Sec-
tions », sont plus connues sous le nom de Calila et Dimna qu'elles portent
dans la version persane attribuée à Bidpai ou Pilpai (Calila et Dimna sont les
deux chacals qui jouent le principal rôle dans cette suite d'apologues). Elles
ont été traduites et même imprimées à peu près dans toutes les langues. La
version allemande qu'on lit dans notre manuscrit a été faite par les ordres
d'Éberhard I", duc de Wurtemberg, d'après la traduction latine que Jean de
Capoue, travaillant lui-même sur la version hébraïque, avait donnée au
Xlir siècle. Elle a été imprimée pour la première fois en 1493 à Ulm, avec
des gravures sur bois qui paraissent être une grossière imitation des minia-
tures dont notre manuscrit est décoré. Celles-ci, dignes des meilleurs quat-
trocentisti allemands, sont atlril)uées à Israël von Mecheln l'ancien (1).
Les figures y ont des dimensions lout-à-fait exceptionnelles dans les manus-
crits. Elles ont reçu les éloges de Cornélius et d'Ovcrbeeke.
Nous avons sous les yeux le manuscrit présenté par le traducteur inconnu
au duc Eberhard, ou tout au moins une copie faite et décorée pour ce prince.
Le premier feuillet est orné des armes du duc et de sa femme, Barbara,
fdlc de Ludovic, duc de Mantoue, qu'il avait épousée en 1474. Les deux écus
sont soutenus par deux anges sortant de deux grands palmiers qui entourent
toute la page; au dessous, la devise Auempto (cette devise et ces palmiers se
retrouvent sur plusieurs fcuillcls). Au verso, une grande miniature repré-
sente le traducteur offrant son livre au duc. Le texte commenôe au reclo du
second feuillet; on voit dans la première initiale l'auteur indien écrivant; les
(1) Une de ces peintures est reproduite à la fin de ce volume.
ROMANS ET CONTES.
401
armes d'Éberhard et de Barbara sont reproduites dans les ornements qui
encadrent cette page.
Le manuscrit n'est pas terminé; il manque de 16 à 18 lignes pour que la
dernière fable soit complète.
Acheté à Londres en juillet 1860.
681
N" 1154. Le Suf.ta\ Mahmoud et ses trois fils, conte. Arabe vulgaire.
In-8". papier. 11 ff.. cartonn.
Prise de la Smalah.
51
X. — MÉLANGES LITTÉRAIRES.
682
N° 1529. Orus Apollo, traduction française anonyme.
3
In-4», vélin (0,198 sur 0,142), XVI' siècle, 29 (T., 18 lig. à la page, une miniature, rel.
originale en veau brun richement orné. )
i
Les plats de la reliure portent dun côté les armes de François I" et de ?
l'autre celles de sa mère, Louise de Savoie, duchesse d'Angoulême, I
d'Anjou, etc. (1). Le traducteur anonyme ne la nomme pas, mais c'est à la ^
duchesse d'Anjou qu'il offre son livre : « Très nohle dame et excellente prin- :
cesse..., me suis travaillé tout le temps de ma jeunesse a exercer mon esprit ■
pour povoir parvenir quelques foys a faire chose qui pleust a mes princes,
entre lesquek vous tiens ma souveraine comme povrc puisné d Anjou. ^:
Doncques pour mon essay et commencement m'est venu entre les mains ung
Hvre grec, lequel a fait un auteur nommé Orus Appollo en égyptien, qui ^
parle comment et en quelle manière les prestres d'Egypte escrivoient leurs '^
secretz sans lettres, seulement par figures... Ay translaté ce petit livre de
grec en françoys ».
La miniature précède l'hiéroglyphe de l'éternité. Elle représente un Mon
couronné d'une couronne ileurdelysée, tenant en laisse un ours enchaîné;
dans le fond, une montagne, derrière laquelle apparaît un soleil aux rayons
(1) On distingue clairement à droite les armes de Savoie, de gueules à la croix d'argent. S'il
s'était agi de la reine Claude, femme de François I", que nommait l'auteur du Catalogue
Yéméniz, le décorateur aurait mis des lys et des hermines (France et Bretagne).
MÉLANGES LITTÉRAIRES.
103
d'or. Le traducteur, dans sa dédicace, donne le sens de la figure : c'est
l'image symbolique de la victoire du roi sur les Suisses à Marignan.
Vers le temps où notre « puîné d'Anjou » ofTrait à sa suzeraine, Louise de
Savoie, la version française des Hiéroglyphes, Bernardo Trebati de Vicence
en faisait une traduction latine, imprimée avec le texte grec en 1521, à
Paris, pour Conrad Rescli. Notre manuscrit paraît inédit.
Vente Ydméniz, 1867 (n- 2099).
683
N" 1427. Recueil d'opuscules mohaux, en latin.
In-f" (0,337 sur 0,225), cuir de Russie à comp. dor. — Deux manuscrits italiens sur
vélin, xiv siècle, 18 ff. (le 9° blanc), grandes initiales enluminées comprenant des
sujets, lettrines ornées.
Le premier manuscrit contient deux opuscules, sans titre ni cxplicit, mais
qui sont bien connus :
I. [DisTicHA DE MOHHus AD ku>u.mJ. « Cum animadvertcrem quam pluri-
mos homines graviter errarc... ». On sait que cet opuscule, plusieurs fois
imprimé au XV° siècle (voir Hain), est attribué à Caton. 11 est suivi, dans
notre manuscrit, d'un sonnet du copiste, qui s'excuse de n'avoir pas exécuté
son travail d'une manière digne de l'auteur, c'est-à-dire de Caton; s'il l'a fait,
c'est seulement pour complaire à son « gentil seigneur » , Matteo del Zerra
ou plutôt del Cerra.
No comme se convene a tanto auclore
Ch' omne moralità comprexe imbreve
In questo so libretto, e chi de levé
In chor l'avrà, porà schivare errore;
Ma comme piaque al meo zentil segniore
Al quale indegno de tegnir la streve
Seravi, et a pè fo passar la scve
Fer fargli' 1 vado inanci, e po' 1 spin tore,
L'o scritto e fatto si corne' 1 m'impoxe.
E per servjrlo in man la penna tolsi
K comincialo e femi anzi la croxc.
404 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
E qui de quel che so alquanto volsi
Mostrar Matheo per satisfar del Zerra,
Lo quale omne vertude en si reserra
L'amor che porto al padre et al figliolo
Sal' quel ch' el mundo fe sol da lui solo.
2. [Formula honest^ vita: vel de quatuor virtutibus cardinalibus]. Nous
avons déjà parlé de ce traité à propos de la traduction française de Jean
Courtecuisse (voir t. I, p. 226). Écrit au IV siècle par un anonyme, imité
au vr par Martin, évêque de Braga, cet opuscule fut le plus souvent attribué
à Sénèque et imprimé avec ses œuvres (éditions de Trévise, 1478; de Venise,
1 492) . Dans notre manuscrit, ce traité est donné à Martin ; il est précédé de
la lettre par laquelle Martin offre au roi Miton la Formula honestae vitae.
3. Le second manuscrit, de la même époque que le précédent, mais d'une
autre écriture, ne porte pas de titre. Il commence par un court prologue :
« Boetius, in primo libro Consolationum tractans de viris, prudcntia testatur
etayt... ». Texte : « Imperator quidam, Eradius nomine, ex uxore Legiptia
iilium nomine Benignum procreavit... ». Cet empereur Eradius n'est autre
qu'lieraclius, et nous avons ici une rédaction de VHisloria scplein Sapientum;
elle se termine par ces mots : « Explicit libellus muliebri nequitia plenus ».
Le style des enluminures est le même dans tout le volume. Ces manus-
crits étaient reliés jadis avec le cantique dédié à Bruzio Visconti et provien-
nent probablement de sa bibliothèque. M. Robinson les a acquis de la
famille Archinto et me les a cédés.
684
]\° 1942. Volume composé de quatre doubles feuillets d'un recueil de
traités et de pièces de morale et de dévotion (0,280 sur 0,190). Écriture à
deux colonnes de la fin du XIIl" siècle.
I (ff. 1 et 2). Fragments du traité (1) qui, dans le ms. français 25247 de
(1) Ce traité est intitulé : « Ci commencent les Moralitez des philosophes en romans n, dans
un manuscrit du xiii' siècle, où il est copié à la suite de l'Image du monde en prose, et avant
deux versions françaises de l'Apocalypse. Ce manuscrit vient d'être acquis par la Bibliothèque
nationale (1899).
MELANGES LITTERAIRES. 408
la Bibliothèque nationale, est intitulé : « Ch'est le livres de Moralités », et
commence par les mots : « Talens m'est pris ke je racountasse l'enseigne-
ment des philosophes de chele clergie qui est apelée Moralités... ». Notre
fragment contient les paragraphes qui commencent ainsi : « Eschvemens est
départir les vretus de ces vices qui ont samblance de bonté... — Ensegne-
mens est une vretus de science d'ap rendre les non sachans... — Deus
manières sont de larguece, la première est de gaitier la soie chose, l'autre
est de sagement donner. Cils gete la soie chose qui pantonniers et putains et
hcheours en paist... — Miséricorde est une vretus qui fait le cuer tenre et
piteus vers cheus qui sont apressé de mesaise... — Vigours est une vretus
qui boute arrière les mavaises volentés qui aviennent par mescheance... ».
Les passages correspondants se lisent auxff. 63 v°, 64, 73, 78 v° et 80 du ms.
français 25247 de la Bibliothèque nationale.
II (ff. 3-3). Fragments dune rédaction de la Somme le roi, correspondant
aux passages qui, dans le ms. français 938 de la Bibliothèque nationale, sont
sur les ff. 133-134 v°, 140 v", 141 et 149-130 v°. On y peut signaler les para-
graphes commençant ainsi : « La quinte branche de l'arbre de chastée est
virginité, et c'est le quint estât... — Apres chiz estât fait a locr pour la
biauté, car ch'est le plus bel estât qui soit en terre que virginité netement
garder... — Ches 111 taches ordoient moût ceste blanche coste... — Li estas
de religion doit estre si eslongiés dou monde que cis qui est en tel estât n'en
sente riens... — La femme Loth scnefie cheus que puis que il sont issus dou
siècle... — Li VI degrés est que chascuns garde mesure en sa contenanche et
en son port... — Le Vil degré est garder mesure en boire et en mengier...
— Or as tu 01 les degrés par ou cest arbre croist et pourfite... ».
III (f. 6). Dernière page d'un Dit des trois morts et des trois vifs. Premiers
vers du fragment qui subsiste :
Tout prent de moi droite justice.
Chascuns de vous i prenge garde,
Si que de mal faire se garde.
Qui bien fait bien est avisés.
A nous m mors vous avises.
I
406 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
IV (f. 6 v°). Trois petites pièces, dont voici les rubriques et les premiers
vers :
« Ilec surit aliqua que Deus fecit de seipso amore generis humani :
Amour fist Diex du ciel descendre
Amour li fist char et sanc prendre... »
« E converse sunt que genus humanum ficticie facit amore Dei :
De lui puet on bien afermer
Que il est très haut pour honerer... »
« Aliter genus humanum se débet habere erga Deum :
Qui souvent a Dieu penseroit
En pensant se deliteroit... »
V (f. 6 v"). M Les XII signes de vraie amour. Le premier signe est de haïr
ce que ses amis het et amer ce que il aime. . . » .
VI (f. 7). Deux pages d'un recueil de maximes de morale chrétienne, dont
nous détachons les suivantes : « Fols félons doit on eschiver, Fols débon-
naires déporter, Saige débonnaire garder, Devers soi tenir et amer... Nuls
ne puet estre bon ménestrels dou mestier dont il crient honte et dont il n'use
volentiers... Vils chose est et mauvese d'avoir orguel... Noble chose est et
haute de humilité... ».
VII (f. 8). Fin d'une prière : « ... Monter ne grever no n'ait pooir scur moi
malignes espcris, ne nuls de mes biens fateurs, et si me done prouvende au
cors netement maintenir... ».
VIII (f. 8). Méditation sur les douleurs de la sainte Vierge. « Pour vostre
sauvement n'oubliés mie les anguisses et les doleurs que la benoite Vierge
Marie eut la douce mère Jhesu Crist a cel jour quant elle vit le fil Dieu le
benoit fruit de son ventre traitier si villainement a mort... ». Aux sept pen-
sées douloureuses succède une pensée sur les joies du paradis : « Pensons as
joies de paradis, comme il y fait bel et déduisant : la vcnront li eslit de Dieu
en sa compaignie, et as angeles et as archan gelés. . . » .
685
N° 695. Recueil de pièces en vers et en prose.
Petit in-f», ais de bois recouverts de veau brun, dessins et comp. à froid {rel. origi-
MELANGES LITTERAIRES. 407
nale). — Papier, XV siècle, 166 iT., plusieurs filigranes : écu contenant une fleur de lys
et surmonté d'une croix, roue dentelée, écu à trois fleurs de lys avec couronne ducale
fleurdelysée, une tête d'homme surmontée d'une étoile sur tige.
1 (f. 1). « Le Secret des secretz Aristote qu'il envoya au roy Alixandre ».
— L'ouvrage, précédé de la table des 68 chapitres, débute par « le prologue
d'un docteur en recommandant Aristote : Dieux tout puissant vueille garder
nostro roy et la gloire de ceulx qui croient en lui... Je, qui suis serviteur du
roy, ay mis a exccucion son commandement et ay donné envie de acquérir
le lipvre des bonnes meurs... ». Après l'épître d'Alexandre à Aristote et la
réponse du philosophe, vient « le prologue d'un docteur qui translata cest
livre en latin : Phelippe, qui translata ce livre, fut filz de Paris et très saiges
interpetres et entendez de toutes langues... ».
Traduction de l'ouvrage attribué à Aristote et intitulé Liber de regiinine
princijmm et conservatione corporis huinani. Nous avons décrit plus haut (t. I,
p. 252) le texte latin de cet ouvrage, traduit de l'arabe par Philippe, clerc
de l'église de Tripoli.
2 (f. 41). « Le Uesveille-matin » :
Aprez mynuyl, entre deux sommes.
Lorsqu'aniours les amans rcsveille..
Inséré dans les œuvres d'Alain Chartier (Paris, Galiol du Pré, 1529,
f. 180).
3 (f. 51). « La Confession d'amours. La Confession de la belle fdle touchant
amours » :
Bien celler, bien soiez venu,
Chappellain du manoir d'amours...
52 huitains, suivis do trois dizains et d'un quatrain.
4 (f. 63). « La Moralité du bien public » :
Ou temps fatal d'Elicon excellent,
Flagrant Phebus tout autre precellant..
Longue pièce qui occupe les ff. 63-76 et 85-95. Par une erreur de relieur,
l'opuscule suivant a été intercalé dans cette Moralité et occupe les ff. 77-84.
5. « La Philosomie des gens. — Cy commence le livre de philosomie que
le prince des philosophes, Aristote, fist et ordonna pour l'amour du roy
408 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Alixandre... » ; suivi d'un petit traité des « quatre complexions », le tout en
prose. Cet opuscule aurait dû être placé à la suite du n" 1, « Secret des
secretz ».
6 (f. 96). « Les Vantes d'amours » :
Je vous vans la lance ferrée,
Par bonne espérance estanchée...
Cette pièce est suivie d'une ballade :
Ung vray amant depuis qu'il veult amer...
Réf. Sur toutes riens amours hait couardie.
Nous avons rencontré plus haut (p. 396) une autre rédaction des
« Ventes d'amours » .
7 (f. 106). « Les Merveilles de la terre Prebtre Jehan » (en prose).
C'est la fameuse lettre attribuée au Prêtre Jean, imprimée en latin d'abord,
en français ensuite, et insérée de nos jours dans la BibHothèque Elzévirienne.
Notre manuscrit offre quelques variantes de peu d'importance, qui parais-
sent souvent n'être que des erreurs de copiste. La plus saillante est celle qui
existe dans la date à la fin de la lettre : 1457 dans notre manuscrit, 1507 dans
l'imprimé.
8 (f. 123). « Le Débat de la noire et de la tannée » :
Mes dames je apporte nouvelles
De deux femmes cointes et belles...
Inséré dans le Jardin de plaisance, édition Olivier ArnouUet, f . 1 20 ; reproduit
par M. de Montaiglon dans le Recueil de poésies françaises, t. V, p. 264.
9 (f. 140). « La Belle Dame sans mercy » :
Naguère chevauchant pensoie
Comme homme triste et douloureux...
Inséré dans les œuvres d'Alain Chartier (Paris, Galiotdu Pré, 1529, f. 185).
10 (f. 158). « Le Dit du nouveau marié » :
Pour cuider courroux evitter
Et passer tejnps aucunement...
46 huitains. Les feuillets sont mal rangés; le dernier a été gâté par l'humi-
dité, et il manque une vingtaine de vers. Publié par M. de Montaiglon dans
\q Recueil des poésies françoises, t. IX, p. 148.
MELANGES LITTERAIRES.
409
Sur la marge du second feuillet, on lit, tracée à la pointe, la signature
« Françoys de Bourbon ». C'est le frère cadet du connétable de Bourbon,
duc de Châtellerault, tué à la bataille de Marignan. D'ailleurs, ce livre figure
sur l'inventaire de Moulins dressé en 1523; c'est de là qu'il vint à l'hôtel de
Condéen 1661.
686
N" 1087. Recueu. de pièces en vers et en prose.
Pet. in-f», mar. rouge, fil., aux armes du cardinal de Richelieu. — Papier, XV siècle,
H7 ff., cursive négligée, fine et serrée, 2 col. pour la poésie; trois filigranes ; ancre,
fleur de lys, tête de bœuf.
1. Ordonnances de Philippe le Bel, copiées au XV° siècle, avec des docu-
ments sur le règne de Charles VII, entre autres les pièces relatives à la paix
conclue en 1435 entre le roi de France et le duc de Bourgogne (ff. 1 à 16,
102 à 117; deux parties séparées par une erreur du relieur).
2 (f. 17). « Le Songe de la barge » :
Ou temps d'yver, félon mal gracieulx.
Que maintes gens fait souvent ennuieulx...
Longue pièce de 3475 vers. L'auteur indique à la fin le moyen de trouver
son nom, qui commence par la première lettre du dernier vers, suivie de
la première lettre des vers précédents, en allant en remontant. Nous trou-
vons ainsi : « Le Séneschal » .
3 (f. 32). « Complainte faicte par M' Alain Charretier à sa dame » :
Contre toy, mort douloureuse et despite,
Angoesseuse, maleureuse et maudite. . .
Insérée dans l'édition des œuvres d'Alain Chartier publiée par Galiot du
Pré en 1529, f. 305 v°.
4 (f. 32). Pièce en 9 huitains :
A l'homme merencolieux,
De noir simplement habillé...
5 (f. 33). « Virelay » (140 vers) :
De cuer je souppire
De douleur et dyre...
n. .^'2
410 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
6 (f. 33 v°). Pièce de 52 vers :
Helas, pourquoy me flst amour emprendre
A tant l'amer...
7 (f. 34). Pièce de 384 vers, répartis en quatrains dont les trois premiers
vers sont monorimes et le quatrième annonce la rime du quatrain suivant ;
En ung verger, n'a pas trop longuement.
Ou il faisoit bel, gracieulx et gent...
8 à 52 (ff. 36-42). Ballades dont voici le premier vers et le refrain :
Il a long temp^ que je n'eu vouUenté...
Réf. Car cilz qui riens n'aventure rien n'a.
Mes frères et mes amis...
Réf. Les amoureux du barron.
Lourdin, Lourdin de Saligny (1)...
Réf. Je n'en n'ayjoye ne douleurs.
Le grant désir que j'ay de revoier...
Réf. Par sa douleur et pour mon désirer.
Joyeusement me doy tenir...
Réf. Je baty la le gay du nit.
Helas, aymy, aray-je ja...
Réf. Je suis banni de toute joye.
Je me doy bien complaindreet doulourer...
Réf. Vostre plaisir a mon leal povoir.
Je voy trop bien qu'en dolente doulour...
Réf. Pour eslongier de tristesse et d'annoy.
Puis qu'il vous plaist me faire tant d'ounour...
Réf. De tous les biens que nulz pourroit nombrer (2).
Puisqu'il vous plaist ceste vie suivir...
Réf. Pour sa plaisance aussy pour vostre bien.
Plus vous entens et plus fort m'esbay...
Réf. En autre lieu, jeune, lealle et lie.
Certainement, amis, je ne vouldroye...
Réf. Pis que la mort vous fauldra recevoir.
(1) Jacques Lourdin de Coligny, dit de Saligny, mourut en 1510 dans un âge très avancé.
(2) Cette ballade est adressée à Le Séneschal, le poète dont nous venons de voir le nom.
MÉLANGES LITTÉRAIRES. 4H
Le pis me fault que la mort recevoir...
Réf. Vostre conseil jamais je ne feroye.
Helas, amis, j'ay trop grant dcsplaisir...
Réf. Vostre conseil devant le mien eslire.
En vos conseils serré par mon serment...
Réf. D'avoir ailleurs autre amoureuse attente.
Se vous n'avez de moy croire voulloir...
Réf. Quar qui plus est près du feu plus tost sart.
Il me desplaist, monsieur, par ma foy...
Réf. Je vous diz bien que vous perdriez vostre paine.
Vous estes cilz qui perdra sa paine...
Réf. Je ne vous quier plus blasmer vo simplesse.
Helas, amours, je n'ay pas desservy...
Réf. Et ne vouliez mes doulours allegier.
Je ne say pas lequel faire je doy...
Réf. Plain de relîus, sans y pitié avoir.
N L N est de toutes la plus belle...
Réf. Or veuille amours que ce soit son plaisir.
La grant beaulté de ma belle mestresse...
Réf. Son bel acueil qui tant est gracieulx.
Plus belle que Iseult ou Helaine ..
Réf. Autre bien ne demanderoye.
Servez bien, belle bien amée...
Réf. Tout honneur sur vous en rendra.
Certes j'ay sy mon vueil ferme...
Réf. Puisqu'amours veult que tout sien soye,
Puisqu'amours veult que vous serves...
Réf. Je le feroys tout ainsy.
Ainsi que je vous diray...
Réf. En celle est toute ma pensée.
De trestous les leaulx amans...
Réf. Pour quoy a tousjours le renye.
Vous vous plaingnez trop durement...
Réf. Dont a mon cueur soit de sa grée.
Se je me plains, j'ay bien raison...
Réf. Se dit luy ay nul desplaisir.
412 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Puisque c'est vostre voulenté...
Réf. Comme avés fait je le feroie.
Je ne sais rien que merencolier...
Réf. Vostre beaulté souveraine sans per.
L'autrier une dame entendy...
Réf. Que t'en chault si ne vault rien.
Qui me pourroit envoyer joye...
Réf. La déesse de leaulté.
Ma joye commence a venir...
Réf. Dont de bon vueil amours mercye.
Vous qui me venez requérir...
Réf. Faictes vo compte sur cela.
J'ay fait mon compte sur cela...
Réf. Pour languir en merencolie.
Qui se pourroit tenir d'estre amoureulx...
Réf. Des biens ara largement sa perchon.
Ilelas, helas, tant de dueil ay...
Réf. Tousjours bonnache ou vent contraire.
Vous qui m'appeliez bien amée...
Réf. Pour acquérir l'amour de moy.
Je doy de bon cueur servir...
Réf. Plus belle d'elle choisir.
Je prens congié de tous gens joyeulx...
Réf. Comme doit faire ung servant a sa dame.
Ma seuUe amour, ma mestresse joyeuse...
Réf. Alegrement de ma dolente vie.
Tant me suis plains de mes dures doulours...
Réf. De celle amer a qui je ne puis plaire.
J'ayme de toutes la plus belle...
Réf. Le vueil que j'ay d'elle servir.
Ma belle mestresse...
Réf. Par vostre voulloir.
53 (f. 42). « La Vision amoureuse » :
Pour passer temps sans mal penser
Et pour moy d'oyseuse garder...
MÉLANGES LITTERAIRES. 413
Pièce de 1300 vers; le titre ne se trouve pas en tête, mais il est donné par
l'auteur dans les derniers vers.
54 à 61 (fî. 46 v" et 47). Ballades dont voici le premier vers et le refrain :
Ors la première fois que je vy...
Réf. Les doulours que pour vous j'endure.
Mon cueur qui est plain de merencolie...
Réf. Tout le rebours de ce que plus vouldroye.
Plains de soupirs, de joye diseteux...
Réf. Pour moy est mort et pour autre est en vie.
Helas, et quant venra le jour...
Réf. Et faire tout vostre plaisir.
lia, tristesse, je te doy bien haïr...
Réf. De bien en mieulx ce jour de l'an nouvel.
Je prens congiéde dueil et de tristesse...
Réf. Fleur de beaulté, de dames souveraine.
Je doy amours mercier...
Réf. En la prison amoureuse.
Je sens ma joye estre meslée...
Réf. Quant sa belle beaulté remire.
62 (f. 47 v°). Pièce de 192 vers, répartis en quatrains dont les trois pre-
miers vers sont monorimes et le quatrième annonce la rime du quatrain
suivant :
Amours me doy de tout mon cueur louer,
Et le servir, chérir et honorer...
63 (f. 50). « Les Quinze Joies du mariage ».
Les onze premières Joies ont seules été copiées ici et sont suivies des huit
vers où doit se trouver le nom de l'auteur : « En ces huit lignes est le nom
de celuy qui a dict les XV joyes de mariage au plaisir de Dieu et a la louenge
des mariez, esquelles ils sont bien aises; Dieu les y vueille continuer.
Amen » . On sait que l'auteur est Antoine de La Sale ; voir les éditions des
Quinze Joies de 1837 (Techener) et de 1853 (P. Jannet).
64 (f. 67). « La Belle Dame sans mercy ». — Nous avons rencontré cette
pièce d'Alain Chartier dans le manuscrit précédemment décrit.
65 (f. 71). « Le Jugement de la belle Dame sans mercy » :
414 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Ne tout aidé, ne tout grevé,
Moictié en vie et moictié mort...
Pièce de 120 huitains, attribuée à Alain Chartier, insérée dans le Jardin
de plaisance, édition d'Olivier Arnoullet, f. 92.
66 (f. 82). « Le Livre du gouvernement des rois et des princes appelle le
Secret des secretz, lequel fist Aristote au roy Alixandre ». — Une autre
copie de cet opuscule se trouve dans le manuscrit précédemment décrit.
Le verso du f. 98 est occupé par une pièce de vers latins consacrée à
l'histoire de Lucrèce et de Tarquin. Nous lisons en outre cette date :
« M un Lxxx, olympiade lxi ».
Collection Standish.
687 .
i\° 1604. Recueil de pièces en prose et en vers.
In-f», papier, XVII" siècle, 294 ff., veau fauve.
Le caractère de ce recueil est essentiellement lorrain, et la plupart des
pièces sont dédiées à Charles III, duc de Lorraine.
1 (f. 1). « L'Histoire tragique de la pucelle de Domremy, autrement d'Or-
léans, nouvellement départie par actes et représentée par personnages.
Sonnet de Jean Barnet, autheur de ceste œuvre. A Monseigneur le comte de
Salm ».
Le véritable auteur est le père Fronton du Duc. La pièce a été représentée
à Pont-à-Mousson le 7 septembre l.')80 et imprimée à Nancy en 1581 par
Jean Barnet, qui prend ici la qualité d'auteur. Il est bien l'auteur du sonnet,
mais seulement l'éditeur de l'ouvrage. Voir la réimpression faite à Pont-à-
Mousson en 1859 par les soins de M. Durand de Lançon.
2 (f. 37). Sonnets (14) adressés au comte de Salm et à des gentilshommes
lorrains.
3 (f. 41). « Les Dialogues des trois estatz de Lorraine sur la nativité de
très illustre prince Charles de Lorraine, filzaisné de... François, duc de Lor-
raine et de Bar, et de... Madame Chreslienne de Daneinarc... Ensemble un
MELANGES LlTTEllAIllES.
415
chant royal, trois cantiques et une pôroration. Composé et dédié à l'hon-
neur et louenge du très illustre duc François... ».
Les Dialogues, le Chant royal et les Cantiques sont en vers; la Péroration
est en prose et porte le sous-titre suivant : « La Péroration et supplément
d'Edmond du Boulay, dict Clermont ». Après avoir établi en vers la généa-
logie de la maison de Lorraine, l'auteur l'expose en prose. L'ouvrage a été
imprimé à Strasbourg, en mai 1543, par Georges Messerschmidt. 11 se ter-
mine par un « É[»igramme excusatif » et un dizain d'Edmond du Boulay.
4 (f. 66 v°). « L'Outré d'amour pour amour morte », huitains moraux (212) :
Pensant, songeant, a demy troublé.
Ne trop joyeux
Cet opuscule est du xvr siècle, et peut-être même du XV*.
5 (f. 78 v°). « Vers sur la mort du Connestable de Luynes et sur la vanité
de Moussingot, son secrétaire » .
6 (f. 79). « Nouvelles de Spire, 4 février 1621 » (en prose).
7 (f. 80j. « Pont-à-Mousson, ville et cité fameuse de Lorraine, et depuis
peu de temps université florissante, descripte par Jean de Vaubrcuil, Aqui-
tain ». (Dédié au duc Charles III; 398 vers).
8 (f. 85). « L'Hymne de Moselle » (dédié au duc Charles III; 244 vers).
9 (f. 88). « flxhortation au peuple lorrain tant à recognoistre les biens
qu'il a receu et reçoit continuellement de Son Altesse et de Messeigneurs les
princes ses fdz, qu'à prier Dieu pour leurs prospéritez et grandeur »
(552 vers. Dédié au duc Charles III).
10 (f. 95 v°). « Mercuriade, tragédie par frère Dominique Gaspard, reli-
gieux de l'ordre de la Trinité de la Marche » (cinq actes et vers) . — Consa-
crée aux exploits du duc de Mercceur, précédée d'un quatrain au duc
Charles III, d'un « Dialogue de l'autheur et du livre », et de trois sonnets.
1 1 (f. 129 v°). « Deux traductions en vers de la prose du Saint-Sacrement
Latida, S ion, Salvatorem.
12 (f. 132). Vers en acrostiche sur Henry, duc de Lorraine.
13 (f. 132 v°). « Le tableau de la Suisse et autres aliez de la France es
hautes Allemagnes..., par Marc Lescarbot, advocat au Parlement ». —
Ouvrage en vers, précédé d'une dédicace à Louis XIII et d'une adresse aux
416 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
Cantons (en prose). Suivi de : 1" « Les Bains de Feffers en Suisse, traduction
(en vers) d'un poème latin d'un personnage illustre, pour Madame de Cas-
tille, Charlotte Jeannin ». 2" « Copie des traités d'alliance conclus entre les
rois de France et les Cantons ». 3° « La Caroline, confirmation par l'empe-
reur Charles-Quint du titre de souveraineté temporelle qu'on dit avoir été
donnée par Charlemagne à saint Théodule, évêque de Sion, sur le pays de
Valais. Réponse des Valésans à la Caroline. Renonciation à la Caroline ». Le
Tableau de la Suisse a été imprimé à Paris en 1618.
14 (f. 165). « La Thébaïde, tragédie composée par Jean Robelin, du
comté de Bourgogne » (5 actes et vers; dédiée au duc Charles III).
15 (f. 195). « Dialogue d'un gentilhomme et d'un berger, l'un parlant
françois, l'autre lorrain » (en vers).
16 (f. 199). « Reccptes admirables ».
Le reste du manuscrit contient des pièces historiques et pamphlets en
prose des années 1616 à 1622. Nous en donnerons la liste lorsque nous dé-
crirons les manuscrits relatifs à l'histoire du règne de Louis XIII.
688
N° 1219. Cahiers de l'étudiant GuÉRiN Caron, 1631-1636.
In-8", papier, XVIP siècle, 327 fî. (dont 29 blancs), veau brun.
Liste des leçons réunies dans ce volume :
r « Admiranda sive de magnitudine imperiorum, rcgnorum et rerumpu-
blicarum illustrium » . — Cours d'histoire ancienne écrit par Guérin Caron
sous la dictée du professeur Jean Ruault, du 16 novembre 1632 au 27 juillet
1633 (157 ff).
2° a De sacris jejuniis accurata collectanea, 1636, martii 12" ». —Histoire
des jeûnes dans les différentes religions (25 ff.).
3° u Arithmeticae practicse compondiosa sed accurata tractatio ». — Dictée
du professeur Jean-Baptiste Morin, 1633 (46 ff.).
4° « De re numaria diatriba. De re numaria vcterum Romanorum disser-
tatio. De re numorum antiquee Grsecise dissertatiuncula. De re monetaria
MELANGES LITTERAIRES.
417
dissertatiunciila ». — Dictée du professeur Ruault. « Vivat setcrnum felix
Joanncs Ruault, rogius professer Parisiis, annis 1G32 et 1G33, quo temporc
dictavit hoc féliciter » (35 ff.).
5° « Syntagma de ponderibus et mensuris. 16312, julii 15" » (22 ff.).
6° « De Comitiis dispulatio, ubi et de ambitu... Ilaec féliciter dictavit
classicus rector P. Chastillon, S. .1., anno 1631 » (13 ff.).
Donné par Gouverneur, 1855.
689
N" 1G39. Recueu. de pièces en prose et en vers.
In-12, veau brun, dos orné {anc. rel.). — Papier, fin du XVir siècle, deux parties ;
i", 297 pages chiffrées, les 13 dernières occupées par des tables; 2% autre écriture,
42 ff. non chiffrés. Sur le bord intérieur de la reliure, on lit, poussé en lettres d'or à la
façon des signatures de relieurs, le nom « Blanchon « : c'est celui qui a fait relier le
volume.
1 (p. 1). Inscriptions pour les fontaines de Paris, pour des monuments,
des statues, des estampes; presque toutes en vers latins, accompagnées de
traductions ou imitations en vers français par Corneille, Dupérier, Hosquil-
lon. Charpentier, Vaultier. La plupart ont été publiées dans l'édition des
œuvres de Santeul donnée en 1694. Parmi ces inscriptions se trouvent sept
épitaphes de Santeul en vers latins ou français ; trois sont signées : M. de
Noisy; M. Turgot de Saint-Clair, maître des requêtes; M. de Percey, con-
seiller à Langres.
2 (p. 32). « Bons mots de Santeul » (suivis de deux épitaphes de ce poète).
— Les bons mots de Santeul ont été insérés dans les Sanloliana (Paris, 1764).
3 (p. 36). « Le Confitcor de M. Fouquet » (en vers français). PubHé dans
le Tableau de la vie et du gouvernement de Richelieu, Mazarin, Colbert, etc. (Cologne,
Pierre Marteau, 1694).
4 (p. 41). « Sentences espagnoles et italiennes » (avec la traduction fran-
çaise).
5 (p. 46). « Épigrammes latines ».
6 (p. 55). « Q. Iloratii Flacci sententiee » (tirées de ses odes, épodes et
épîtres).
II. 53
418 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
7 (p. 75). Épigrammes en vers français (dont trois de Scarron).
8 (p. 86). « L'Heure du berger », pièce de 108 vers :
Chacun ne sçait que trop que pour une coquette...
9 (p. 92). « Satyre contre le mariage », pièce de 80 vers :
Non, je ne feray pas ce qu'on veut que je fasse...
10 (p. 98). « Epigramme contre le mariage ».
11 (p. 98). « Madrigal sur un avorton ».
12 (p. 99). « Recueil de bons mots des anciens et modernes ».
13 (p. 162). « Apophtegmes des anciens ».
14 (p. 167). « Bons mots tirés de Roger Bontemps ». — Roger Bonlemps en
belle humeur avait été publié en 1670 (Cologne, P. Marteau).
15 (p. 170). « Epigrammes tirées des fables de La Fontaine ».
16 (pp. 180 à 283). « Questions et réponses sur différents subjets, par
l'abbé Bordelon » (en prose. Publié à Paris en 1704, 2 vol. in-12). — Cet
ouvrage est suivi de la table méthodique et de la table alphabétique de tout
ce qui précède. La seconde partie du manuscrit comprend les pièces sui-
vantes :
17. w Satisftiction faite aux Jésuites par Santeuil, ou traduction d'un
épistre-anccdote de Santeuil au révérend père Jouvanci contenant sa justifi-
cation surTépitaphe du cœur de M. Arnauld et une éloge de la compagnie de
Jésus » :
Uuoy, par des vers cruels et des écrits sanglants...
144 vers, 8 ff. non chiffrés, écrits au recto seulement. — Sur le démêlé de
Santeul avec les Jésuites et sa correspondance avec le P. Jouvancy (1694-
1695), voir Santoliana (Paris, 1764, pp. 169-216).
18. Recueil d'épigrammes, épitaphes, pièces satiriques, toutes en vers,
sur Richeheu, Mazarin, Colbert, Fouquet, Anne d'Autriche (33 ff.). Inutile
d'en donner le détail, tout cela ayant été publié en 1694 dans le Tableau de
la vie et du gouvernement de Richelieu, Mazarin, Colbert, etc. (Cologne, Pierre
Marteau).
19. « Raillerie sur un recouvrement de sancté » (70 vers) :
Oui, c'est pour vous, dame Atropos...
MÉLANGES LITTÉRAlllES. 419
Le volume se termine par deux épigrammes et deux sonnets.
Donné par Gouverneur.
690
N" 14G7. Pièces diverses recueillies et transcrites par Fyot, Paris,
1813.
In-8", papier, 56 fî., veau, fil., tr. dor. (Thouvenin).
Voici la liste de ces pièces :
1. « Préambule qui a donné lieu aux trois pièces de poésie qui suivent »
(refus du curé de Saint-Roch do recevoir à l'église le corps de M"° Chameroy,
actrice de l'Opéra, 24 vendémiaire, an Xl) (prose).
2. « Querelle de saint Uoch et de saint Thomas sur l'ouverture du Manoir
céleste à Mademoiselle Chameroy » (en vers, par Andricux).
3. « Réponse de saint Roch et de saint Thomas à saint Andrieux » (en
vers).
4. « Saint Roch à Andrieux », par H. D. (en vers).
5. « État des habitans de l'enfer » (prose).
6. « Prière philosophico-morale à Dieu... » (prose).
7. « Les Libertins de campagne ou les Missionnaires bottés » (prose).
8. « Morceau du temps » (prose).
9. « Idolâtrie politique » (prose).
10. « Idée sur le mariage (qui n'a point été imprimée), parle C'" Pelle-
tier » (prose).
11. « Épigramme contre un suppôt de la chicane de l'ancien régime. —
Epitaphe d'un procureur » (vers).
12. « Institution du jeu de piquet ou son origine ».
13. « Histoire sous le règne de Robert, roi de France, fils de Hugues
Capet ».
14. « Sur l'Hypocrisie ».
13. « Histoire sur les Empèchemens dirimans, par M' l'abbé Laurent ».
16. « Le Pater de Louis XV ».
Cigongne, n» 2340.
420 CHANTILLY. — LES MANUSCRITS.
691
N" 1149. Recueil d'ouvrages akabes.
In-8", mar. rouge à recouvrement, comp. à froid. — Ms. arabe sur papier, 194 ff.
1. Recueil de traditions. Liste des autorités traditionnistes du rite Malé-
kite, par le cheikh Abou Mohammed Ibn el Emir.
2. Pièce de poésie d'Abderrahman ben Aly ben Solib el Maquoudy, appelée
Maqçoura (295 vers).
3. Poème sans nom d'auteur.
4. Commentaire d'un ouvrage cabalistique de Mohammed benel Moukhtar
ben el Rachir el Makhzoumy, originaire d'Oran.
5. Traité pour connaître les heures de la prière, par Abou Zeid Abder-
rahman el Tadjoury.
6. Kechfel hidjab an moudj Messileh eddjann, manuscrit copié en 1049 de
l'hégire par l'Iman Eccha'rany.
7. Kefaiet el Moulchhaffary ou Nihacet el Moultifiz. Vocabulaire par le
cheikh Abou Ishaq ben Ismayl Taraboulisy, connu sous le nom d'Ibn el
Endjab.
Je rappelle que ces manuscrits arabes proviennent de la prise de la Smalah, et ont été
inventoriés par M. Iloudas, professeur à l'École des Langues orientales.
692
N° 1164. Recueil d'ouvrages arabes.
In-4", veau brun à recouvrement, comp. à froid. — Ms. arabe sur papier, 173 (T. et
plusieurs petits cahiers détachés.
1. Grammaire d'Ibn Ilicham, copiée en 1208 de l'hégire.
2. L'Elfiah d'Ibn Malik.
3. Élégie par Ibn Abdallah Abd el Qadir, fds d'Abderrahman, surnommé
Daho : ne pas épouser deux femmes.
4. Khilaleh cl Ellieh aiii el arubieh li J)jemul Eddin Abou Abdallah
MÉLANGES LITTERAIRES.
421
Mohammed ben Djemal Eddin Youssouf Elançary, écrit le jeudi dernier jour
de Djoumazi Ouloula, 1201 de l'hégire.
5. Qaiidet d'Abou Bekr Mohammed ben el Hassan ben Azdy, avec commen-
taire interlinéaire.
6. Traité de grammaire d'Ibn Malik, mauvaise écriture, incomplet.
7. Commentaire sur l'unité de Dieu.
8. Sur la lecture du Koran, en vers.
693
N" 1168. Commentaire du commentaire de la croyance des gens qui
reconnaissent l'unité de Dieu. Copié en l'année 1063 de l'hégire (les cahiers
ont été mal rangés). — Traité de grammaire d'Ahmed ben Mohammed el
Andaloussy.
In-4", mar. rouge à recouvrement, comp. à froid
22 blancs.
694
^ Ms. arabe sur papier, 231 ff. et
N" 1153. Commentaire sur un traité en vers relatif au calendrier (le
commencement manque). — El Moutemetty, scientifiques, composé en
l'année 1040 de l'hégire. — Traité de religion morale, par Abou Abdallah
Mohammed ben Youssef el Ilassany, connu sous le nom de Senousy Elminhadj
ESSEDID FI ChARH KeFAIET IL MoURIO.
Pet. in-4% veau brun. — Ms. arabe sur papier, 199 ff.
695
N° 1800. Tableau divinatoire précédé et suivi d'une prière.
Ms. arabe sur papier, 2 ff., in-4'', cartonn.
696
N" 1147. Kitau Lamiet oul Adjem et commentaire (incomplet dans le
milieu). — Séance en vers.
422 CHANTILLY. — LES MANUSGKITS.
In-8», mar. rouge à recouvrement, fil. dor. - Ms. arabe sur papier, i8o ff., blancs
de 39 à 56, 2 col. de 57 à 66.
697
N" 1805. Trois lettres écrites par des Chérifs, et tableau contenant les
noms des mois de l'année solaire, avec l'indication des signes du zodiaque
correspondant à chaque mois. A la fin se trouve une poésie mystique d'Abd
el Qadir Guilany.
Ms. arabe sur papier, 7 ff., pet. in-4», cartonn.
FIN DU TOME DEUXIÈME
TABLE DES MATIERES
DU TOME DEUXIÈME
BELLES-LETTRES
I. - LINGUISTIQUE. RHÉTORIQUE.
428
N" 912. Uocccio PisANis : Liber oerivationum, XIII" siècle
429-430
N'" i562-1563. Alphabet et Lexique élémentaire latin-français, XVII' siècle.....
431
N" 1133. Lexique italien-arabe, XIX» siècle
432
N° 702. .Vristote : Rhetorica, traduction latine, XIV" siècle
433
N» 590. CicÉRON : La Rhétorique, traduite par Jean d'Antioche, XIII" siècle.......
434
N° 886. CicÉBO.N : i Les Accusations de Marc Tulles Cicero contre C. Verres, tra-
DUiCTES PAR Jehan ue Luxembourg *, XVI" siècle
435
N" 966. Matrouillet : Exercices littéraires, XVI" siècle
436
N" 1010. Manuel poétique, XVIII" siècle ,
424 TABLE DES MATIERES.
II. — ÉPISTOLAIRES. DIALOGUES. POLYGRAPHES.
437
N» 651. CicÉHON : Epistol^ ad familiares, XV° siècle 9
438
N° 987. Alain Chabtier, Nicolas de Clamanges, etc. — Alanus Auriga : Dialogus,
EpisTOLiE. — RoLANDUS DE Talentis, Nicolaus DE Clamengis : EPISTOL.E. — Bona-
cuBsius de Montemagno : De Nobilitate. — « Luciani dialogus qui inscribitur
Gabon » . XV° siècle 9
439
N° 988. Recueil de lettbes italiennes, XVI' siècle 12
440
N» 916. [La Mothe Le Vayer] : « Quatre Diai.ooies faits a l'imitation des anciens
PAB Obasius Tubero » , XVII" siècle 13
441
N° 977. Auguien (Louis-Henby-Auguste de Bourbon, duc d'). Cahiers d'étude,
XVIII" siècle 13
442
N» 1420. Perrault (Charles) : Recueil de divers petits ouvrages en prose et en
vers pour la bibliothèque de Versailles, XVII" siècle 14
443
N" 1487. Renault (le président) : CEuvbes divebses, XVIII" siècle 15
444
N° 1622. AuMALE (Henri d'Orléans, duc d') : Discours de réception a l'Académie
FRANÇAISE, 1873 20
III. — POÉSIE GRECQUE ET LATINE
445
N» 945. Homère : L'Iliade, premier et second livres, traduits en vers par Salel,
XVI" siècle 21
446
N» 1631. Homère : L'Iliade, second livre, traduit en vers par Salel, XVI« siècle.. 22
447
N» 1625. Homère : L'Iliade, cinquième et sixième livres, traduits en vers par Salel,
XVI« siècle 23
448
N" 1179. Horace : Les Odes, traduites par le duc du Maine, XVII'' siècle 23
TABLE DES MATIÈRES. 425
449
N° 736. Horace : Les Odes et les Épodes, traduites par le duc d'Anguien, XVllI" siècle. 23
450
N" 1619. Ovide : Les Miîtamobphoses, troisième livre, traduit en vers par François
Habert, XVI" siècle 2i
451
N" 981. Ovide : Les Métamorphoses, fragments traduits par le duc d'Anc.ihe.n,
XVIll" siècle 25
452
N» 975. Fables d'Esope et autres, mises en prose latine par le duc d'Anguien,
XVIII" siècle 25
453
N° 980. Fables; thèmes et versions par le duc d'Anguien, XVIII' siècle 25
454
N» 997. Sedulius : Carmen paschale, XV siècle 26
455
N" 1435. Albuzio (Aurelio) : Poemata latina, XVI" siècle 26
456
N" 1539. Cerhuti (Antonio) : t Ad Paulum IV pontificem optimum, maximum, Antonii
Cerruti Liber » , XVI' siècle 27
457
N» 542. AuBEHY (Jean-Henri) : Ludovici XIII Victoria ad Ollon.eas Arenas ,
XVIl» siècle 28
458
N° 378. Henrico Borbonio Musarum Divione.nsium Panthéon votivum, XVII" siècle.. 28
459
N" 393. Palatium glori^ Henrici Borbonii, principis Cond^i, XVII" siècle 29
460
N" 948. Hérembert (Charles), S' DU Pastis : Princeps Cond^ustriumphans,XVII" siècle. 30
461
N" 485. Keuchein (Robert) : Bellum gallo-belgicum, 1673 31
462
N» 1728. MoNTiNius Ablonius (Mauritius L.) : Borboniorum Co.nd.eorum principum
Elogia , 1676 31
463
N" 7i9. Lorraine (Gabriel-Alexis de) : Is heditum ducis Borbonii Ecloga, 1082. . . 31
II. 54
426 TABLE DES MATIERES.
464
N» 1735. Ducis BoRBO.Nii Nupti^, 1685 32
465
N° 1921. Simon (Pierre) : Delphincs Musarum alumncs sive patronus, carmex,
XVIP siècle 32
466
N» 1113. Sameul (Jean de) : Salpetria, nympha Cantiliaca, XVII« siècle 32
467
N" 1787. De Resurrectione Christi, carmen heroicum, XVII' siècle 33
468
N» 1332. CORBIN (LOI'IS) : ^liTERNITATI BORBONI.E ET COND.B.E, 1698 33
469
N° 1521. PoLiGNAc (Melchior de) : L'Anti-Lucréce, premier livre, traduit par le duc
DU Maine, XVIII" siècle 34
IV. — POESIE FRANÇAISE
470
N- 703. AspREMONT, XIII» siècle 35
471
N° 618. .\mile et Amis, XV" siècle 37
472
N° 626. Roma.ns e.\ vers du cycle de la Table Ronde. — La Queste du Saint
Gbaal, en prose. — Roman de Renart (plusieurs branches), XIII" siècle 38
473
N° 678. Le Livre de Regnart, en prose, XV" siècle 44
474
N» 1330. Marie de Fra.nce : Ysopet. — André de Huy : Moralités. — Le Reclus
DE Moliens : Miserere, Roman de charité. — Hklinand : Vers sur la mort.
XIII" siècle 45
475
N» 1578. Recueil de contes dévots, miracles, fabliaux, XIII" et XIV* siècles 49
476
N» 644. Gautier de Metz : L'Image du monde. — « Le livre qui nos enseigne
coment l'on se peut maintenir sain en chascun aage, » etc. — Robert et Hélis
de Boron : Le Saint Graal, — Gautier Map : La Queste du Saint Graal. —
Gautier Map : La Mort du roi Arthur. XIII" siècle 58
TABLE DES MATIERES. 427
477
N» 1469. Gautier de Metz : L'Image du monde, XIII' siècle 62
478
N" 4444. Gautier de Metz : L'Image du monde, XIII* siècle 63
479
N» 911. Guillaume de Lorris et Jean de Meun : Le Roman de la Rose, XIII' siècle. 05
480
N» 686. Le Roman de la Rose , XIV siècle 67
481
N» 664. Le Roman de la Rose , XIV siècle 68
482
N" 665. Le Roman de la Rose. — Le Testament de Jean de Meun, XIV" siècle... 69
483
N" 1480. Le Roman de la Rose, XIV siècle 70
484
N" 744. Le Roman de la Rose, en prose, XV siècle 71
48
N" 570. BoÈcE : Consolation de la philosophie , traduction en vers. — Guillaume
DE Machaut : Le Confort d'ami. — « Le Codicille maistre Jehan de Meun »
[Roman de la Trinité, de Jean Chapuis]. — Jean de Meun : Le Testament.
XIV siècle 71
480
N" 1470. c Le Trésor de Jehan de Meun » [Roman de la Trinité, de Jean Chapuis],
XV siècle 75
487
N" 757. Gaces de La Buigne : Les Déduits de la chasse, XIV siècle 75
488
N» 683. Gaces de La Buigne : Les Déduits de la chasse, XIV siècle 77
489
N" 1412. Jean Le Fèvre : Le Livre de Leesce, XV siècle 78
490
N" 465. Chronique de Bertrand du Guesclin (en prose). — Roman d'Ogier le
Danois (en vers) , XV siècle 80
491
N» 1680. Le Livre des cent Ballades, XIV siècle 831
492-493
N»' 1667-1668. Christine de Pisan : Poésies, XV siècle. 84
428 TABLE DES MATIERES.
494
N" 567. Christine de Pisan : Le Livre de la Mutation de fortune, XV° siècle.... 87
495
N» 9i2. Christine de Pisan : Épitre d'Othea a Hector, XV' siècle 88
496
N° 729. Christine de Pisan : Épitre d'Othea a Hector, XV' siècle 88
497
N" 1576. Le Songe amoureux. — La Voie de pauvreté et de richesse, [par Jean
Bruyant]. — L'Histoire d'Apollonius de Tyr. XV' siècle 89
498
N" 1569. Chasteaulens (Georges de) : Le Songe, XV» siècle 90
499
N" 140i. Le Verger d'amour. — Le Déhat de la dame et de l'kcuyer, [par Henri
Baude]. — Le Passe-te.mps de Michault-Taillevent — Le Temps perdu de Pierre
Chastelain. XV' siècle 92
500
N» 1478. Michault-Tailleyent : Le Régime de fortune, XV siècle 95
SOI
N" 1065. Michault (Pierre) : Le Doctrinal du temps présent, XV' siècle 96
502
N" 1920. La Danse magahre. — Les trois Morts et les trois Vifs. — Complainte
de l'ame damnée. XV siècle 97
503
N" 639. Martial de Paris, dit d'Auvergne : Les Vigiles de la mort du roi Charles VII,
X V siècle 99
504
N" 1405. Recueil d'oracles en quatrains, XV siècle 99
505
N" 1598. Gringoire : L'Obstination des Suisses, XIX' siècle 100
506
N° 897. Complaintes d'amour. — Le Purgatoire d'amours. — Le Miroir de mort.
XV siècle 101
507
N» 1886. La Marche (Olivier de) : Le Chevalier délibéré, XV siècle 103
508
N" 1489. [L'Amant infortuné] , XV siècle 105
TABLE DES MATIERES. 429
509
N» 885. [DicTz POUR mettre en tapisserie] , XVl" siècle 107
510
N» 635. [DicTz POUR mettre en tapisserie] , XVI" siècle 109
5H
N° 1471. Bellkville (Philippe de), dame de La Flocelièhe : La Dole.nte Veuve,
XVI' siècle 117
512
N» 1343. « Espitre envoiée de paradis au très chbestien boy de France, Fban-
çoYs, premier de ce nom... », XVI« siècle 118
513
N» 1570. Graville (Anne de) : Histoire de Palamon et Arciiita, XVI" siècle 119
514-517
N- 444-447. Crétin (Guillaume) et Macé (René) : t Recueil de la Cronique fran-
çoYSE », XVI" siècle 120
518
N° 737. Macé (René) : La Connétablerie, XVI' siècle 123
519
N" 996. « L'Ambassadeur verd envoyé au Roy en Bretagne... », XVI' siècle 124
520
N» 1470. François I" : Poésies, XVI« siècle 125
521
N» 1690. François I" : Poésies, XVI' siècle 134
522
N" 1878. Marguerite d'Angoulême : La Coche, XVI' siècle 142
523
N» 728. Recueil de poésies du XVI" siècle 144
524
N» 748. Marot (Cléme.nt) : Poésies, XVI' siècle 177
525
N" 991. Papillon (Almanque) : Le Nouvel Amour, XVI" siècle 184
526
N" 983. Salel (Hugues) : t Chasse royale contenant la prise du sanglier Discord... »,
XVI' siècle 184
527
N° 984. Salel (Hugues) : t Chant poétique duquel Cupido est tourmenté par Vénus »,
XVI' siècle 185
430 TABLE DES MATIERES.
528
N° 973. Habert (François) : Paraphrases chrétiennes, XVI* siècle i85
529
N° 1476. Le Lieur (Jacques) : Poésies dévotes, XVI" siècle 486
530
N" dilS. CopiN (Florent) : « Petit Recueil de chants royaux, hallades et ron-
deaux, SUR LE concept de l'Immaculée Mère de Dieu », XVI" siècle 187
531
N" 1472. CussoN (Robert) : « Mémoires, éternelles déplorations et louanges du...
ROY de France, François 1" », XVI« siècle 190
532
N» 1579. Vatel : Œuvres poétiques, XVI" siècle 190
533
N" 1650. « Tombeau de... Henry d'Orléans, duc de Longueville », XVI" siècle... 191
534
N" 666. Recueil de poésies, XVII" siècle 192
535
N" 1495. Vascosan (Simon de) : t Sermon faict par le R. P. Estienne Binet... le
26 décembre 1610 » (paraphrase en vers français) 209
536
N» 1462. e Chatarina Canters », 1611 209
537
N" 1629. CouRTOT : Vie de saint Denis, 1629 210
538
N» 535. Recueil de poésies, XVII" siècle 210
539
N° 777. Recueil de poésies, XVII' siècle 227
540
N° 1325. Regukil de poésies, XVlI" siècle 251
541
N» 1530. Montplaisir (René de Bruc, marquis de) : Le Temple de la gloire. Jarry,
1646 282
542
N» 1733, Ode sur la prise de Dunkerque (1646,) 253
543
N° 1734. t Le Mars captif mis en liberté par Thémis, et le Tiphon de la France
banny par la même déesse », 1651 253
TABLE DES MATIÈRES. 431
544
N» 1875. Corneille (Pierbe) : « Les Victoires du Roy en l'année 1G67 • 254
545
N» 1922. Charpentier (François) : Poésies, XVII' siècle 254
546
N" 1112. QuiNAULT (Philippe) : Sceaux, poème, XVII' siècle 256
547
N» 1849. Boucher (P.) : t La Monarchie Françoise, éloges historiques », 1084.... 256
548
N" 1713. Santeul (Jean de) : Requête du petit chien Pluton. La Destinée et les
DERNIÈRES PAROLES DE Pluton, XVII" siècle 257
549
N" 1923. Vebgier (Jacques) : Le Tonnerre, conte, XVIP siècle 258
550
N" 1117. Dessin de l'appartement de S. A. S. Madame la duchesse du Maine a
Sceaux, XVIII" siècle 258
551
N» 1741. « Sur le Laudate Dominum de cœlis », XVll" ou xyill" siècle 259
552
N» 475. Recueil factice de poésies diverses , XVIII' siècle 259
553
N° 1431. Recueil de comédies, poésies et chansons libres ou obscènes, XVIII' siècle. 261
554
N" 540. Pellissier de La Vagére : • Poème sur la loi divine primitive et éter-
nelle » , XVIII» siècle 272
555
N" 1773. Gatigny (Le Moyne de) : Poésies, XVIII' siècle 272
556
N° 1564. Chénier (Marie-Joseph) : Ode. 1813 273
557
N» 1706. Icher-Villefort (baron d') : « L'Espio.\n.\ge sous le règne de la mo-
derne philosophie, poé.me, Janvier 1813 » ; Paris, 1818 274
558
N» 1631. Déranger (Pierre-Jean de) : Vers et prose, XIX' siècle 274
559
N° 1930. Hugo (Victor) : Les Feuilles d'auto.mne, écrit et illu»tré par F. Bourdix. 275
432 TABLE DES MATIERES.
560 ^
N» 1325. Franck (Charles) : Un Pèlerinage a la chapelle Saint-Febdinand, 1843. 275
561
N° 1925. CouTURiÊ (Adolphe) : Poésies, XIX« siècle 275
62
N" 1928. Fauquembergue (.Vuguste) : Parodie en vers burlesques du poème de Bar-
thélémy intitulé Le Deux Décembre, 1833 275
63
5
N" 1785. BoRRELLi (vicomte de) : « Un dessin de Meissonier, Ney », 1887 276
V. - CHANSONS
564
N" 1047. Recueil de ballades, motets, chansons, etc., commencement du XV' siècle. 277
565
N" 1403. BussY (Roger de Rabutin, comte de) : Chansons, XVII' siècle 303
566
N° 1118. CouLANGEs (Philippe-Emmanuel de) : Chansons, XVII" siècle 309
567
N° 930. Recueil de chansons, XVIir siècle 3H
568
N" 953. Recueil de chansons, XVIII' siècle 315
569
N" 934. Recueil de chansons, XVIII* siècle 318
570
N" 939. Recueil de chansons, XVIII' siècle 318
571
N» 1429. « Recueil de branles guays a danser en rond », XVIII' siècle 318
572
N» 962. Recueil d'airs d'opéras, XVIII' siècle 327
573
N» 1524. Recueil de chansons, XVIII' siècle 329
574
N» 940. Recueil de chansons historiques, XVIII» siècle 337
575
N" 1432. Recueil de chansons historiques, XVIII" siècle 337
TABLE DES MATIÈRES. 433
57()-o8ri
X°' 793 à 801, et 820. • Recueil de cha.nso.ns choisies ex vauoeville roiR sEnvm .v
l'histoire axecdote (sic) pei'lis 1600 jusques et compris 17 iO » 338
586-593
N"' 812 ci 819. Uecleil ue cha.nso.ns historiques, XVlll' siècle 338
VI. - IDIOMES l'HOVINCIAUX
594
V 1571. Arxaud Vidal de Castelxaudauv : . Libre de las ave.xtirvs de Monsexher
G. de La Barra », XIV siècle 340
595
N" 1727. « Co.MPLI.MAX AI s. A. S. iSluXSEIGXEl-H LK llUC DE IJORBOX SU SOX ERRIVÉE
AI Dijox » , 169 i 341
o9«
N» 930. « Lai Trope gaillade uf: vaicxehox de Duox, ai S. A. S. Moxseigxeur le
Duc », commencement du xyill" .siècle 341
VII. — l'OliSlES EN AUTRES LANGUES
597
N" 1424. Daxte Alighieri : (jaxtica ijel Ixfer.xo, avec le commentaire de Fra Gui-
DOXE DE PiSE , XIV« siècle 342
598
N" 1361. Fra Jacopuxe Bexedetti de ïodi : Laudi, XIV siècle ; . . . 344
599
.N" 1426. Iîartolo.meo da liui.oGXA ni Uartoli : « Caxtiga ad gloria.m et hoxore.m
.MAGXniCl .MILITIS D0.MIX1 BRUTII, XATl IXCLITI AC ILLUSTRIS PRIXCII'IS D0.M1XI [LuCHIXl],
VICECO.MITIS DE MeD10LA.NO, IS QUA TBACTATUR DE VIRTUTIBUS ET SCIEXTIIS VULGARl-
ZATis », XIV siècle 343
(iOO
N" 1322. PÉTRARgUK : « SuXKTTI I HaXZOXI DJ .m. FrAXCESCU I'ETRARCA IX VITA E IX
-MORTE Di Mai). Lauha. Trio.mi'hi » , 1572 349
(iOI
N" 905. lioccACE : La Thésêide, traduction eu inosc française, XV' siècle 3oO
(iOi>
N" 1365. Recueil de poésies italiexxes, XVI° siècle 351
603
N° 1658. ScELTA ui CAXzuxi siciLiAxi , XVll" siècle 351
II. 53
434 TABLE DES .MATIERES.
604
N" i339. Mabcuello ; « Devocioxaiuo de i,.v Rkyxa 1)=' .(laxa a giiEX lla.marox la
LocA », fin du XV« siècle 352
fiOo
N° 1085. Cancionero de obhas buklas is lingua Poiitluuessa, XV" siècle 356
606
.\" 1212. Staxdish (Fkaxck Hall) : Poésies axglaises, XLV siècle 356
607
N" 1144. Chahs.\meh, poème persan. XVI' siècle 356
608
>'° 1491. Dja.my : Youssour et Zoleykha, poème persan 357
609-611
.N"> 1802, 1804, 1151 . Poésies arabes 357
612
N" 1926. LiMBÉRY (G. Nicoly) : Ode élégiaque (arabe et français), XIX' siècle 359
Vin. — POÉSIE DRAMATIQUE
613
N" 1688. Euripide : « La Tragcedie des Troades », traduction en vers français,
XVI' siècle 360
614
N° 1691. Grébas (Arsoul) : Le Mystère de la Passiox, XV' siècle 361
615
N" 632. Le Mystère de la Uésurrectiox, de l'Ascensiox et de la Pextecote, XV» siècle. 362
616
N° 657. Le .mystère de la co.xceptiox , dk la .nativité, du mariage et de l'axxox-
CIAT10N DE LA ViEHGE, XV' sièclc 366
617
V 1386. Gi.xQ Jeu-x, XV" siècle 368
618
X" 1461 . Le Mauvais Riche, XV .siècle (fac-similé du XVIII') 370
619
>i° 1493. Le Mystère des sai.nts GiiÉrix et Chépixiex, XV siècle 370
620
N» 1603. Le .Mystère de saixt Adriex, XV siècle 371
TABLE DES MATIÈRES. 435
(52 i
N" 1473. Le Valet a toit faire, farce (fac-similé de l'édition de Lyon, dGOC) 373
622
N" 1089. L'Histoire m sainte Suzaxxe (fac-simili'' de l'édition de Tvoyes, XVII' siècle). 373
«2 3
-N" 1810. La Sophroxie, tragédie, XVII' siècle 373
024
-N" C97. Hardy (Alexandre) : Aristoclée ou le Mariage infortixi':, tragi-comédie,
XVII"- siècle 374
G2o
N" 993. Baro (Balthazah) : Clorise, pastorale, 1029 374
626
-V 1400. « Le Martyre de saixte Cécile, tragédie sainte, 1037 374
627
-X" 020. Saixt-Balmox (Alberte-Bahbe d'Erxecovht, dame de) : Les Frères jumeaux.
tragédie, XVIII» siècle 375
628
X" 1700. Molière : Rôle de Geobgette dans L'École des Femmes, XVIII' siècle 373
629
X" 931. Laurent (.T.) : L'Amaxt généreux, comédie, XVII" siècle 376
030
X" 1002. Desmabes : Merlix dragox, comédie, XVII' siècle 376
631
X" 1883, Les Amours de la fille de l'a.mour, comédie, XVII» siècle 377
632
X» 927. La Prixcesse .solitaire, comédie. XVII» siècle 377
633
X" 1048. « Recueil des fêtes doxxkes a Sa Majesté le Rov Stanislas par Ma-
dame la marquise de Monconseil a Bagatelle, dans les mois de septembre 1736
et 1757 » 378
634
X" 1713. Sedaine : Rôle de Rose (dans la comédie de Rose et Colas), XVIir siècle.. . 379
635
X* 1704. VoisENOx : L'Art de guérir l'espbit, comédie, XVIII» siècle 379
636
X" 1884. Béraixville : « L'Age d'or, ou Triomphe de l'immortelle Cathebixe
Alexiewxa II..., fète-ballet-pantomime... », 1770 379
43(î TABLE DES MATIÈRES.
N" 1490. (iûHiER (Louis-Jkrome) : Le (Iouronnemext d'un roi, essai allégorique en un
acte, 1773 ;i80
«38
N" 1318. Skgur (vicomte de) : L'Heureuse Ktourderie, roméJic, XVIII' siOcle 380
631)
N" 1702. Fabrf. D'l':(a..\xTixE : ls.\nE[.i.E de S.^i.isiuhv, comédie. 1701 380
(140
N» 1822. TA\.\f\ : Lettres et m.xxuscrit, XVIII' l't XTX' siècles 381
(141
X° 1(ÎC0. .Meii,ii.\c (IIexry) : Dkcohk, comédie 381
IX. - ROMANS ET CONTES
04^
X" 1654. L.\ Devise des armes des chevaliers de la Tarle Monde, XIX' siècle.... 382
(J43
N- 307. Le Saint T.raal [Gautier .AIap|. — Merlin [Uoiiert de Bohon]. XV siècle. 382
(J44
N° 1081. Les Prophéties de Merlin, XIV siècle 384
645-047
X»' 315-317. Roman- de Tristan, XV' siècle 384
648
X" 404. Roman de Tristan , XV' siècle 387
649
X" 1111. La Mort du roi .Vrthuh [(iAUTiER Map] , XIII' siècle 388
630
N° 1437. Clkriadus d'Angleterre, XV siècle 389
631
X" 1480. Roman d'.Vlexandre , XV siècle 389
632
X» 1082. OcTHoviEN, XV siècle 390
633
X° 924. La Sale (Antoine dej : Le Paradis de la reine Sibylle, XV siècle 392
634
X° 1372. Les Kvangiles des quenouilles. — Les .Vdvineau.v amoureux. — Les Dits
ET ventes d'amours. XV sièclc 393
TAIÎLE DES MATIERES. 437
Goo-669
N»' 149G il 1510. SciDiinv (M"<- iie) : Ahtamèxe or i.f. Ohaxd Cybus . XVII'' sit'rle... .'i90
(>70
X" 1707. Cn.^n.iEr : L.\ I'eufection ii".\>[ijir, fnblo. XVIII' sirt-le 390
(;7I
N" 993. Le phint.e Xkrolv et i,.\ princesse '\'at\(:(:f., XVFIF siT'clc 397
(»72
N" 1204. (Iexms (M"" de) : La Dlchesse de La Vai.i.ikbe. XVIII" siècle 397
()7:!
X" 14Ca. NoGARET (I'ki.ix) : Tuait sixcri.iEit de texdhesse filiale, conlp, XIX' siècle, 397
1)74-676
X"' 1901-1903. Vir.xY (.Vlfred de) : La Conjuratiox de Cixo-Mars, XTX" siècle 398
677
X" 1003. .\retixo (Pietro) : Il DiALor.o overo il piaceval Uaoioxamexto (la Puilnna
errante) , XVI' siècle 398
678
.X" 1430. Vexere e Priapo trioxfaxti , XVH' siècle 398
679
X" 949. Sax-Pedro (Uieko de) : La Pnisox d'amovr, XVI' siècle 399
680
X" 1389. RiDPAi : Fables, traduction allemande, XV siècle 399
68d
X" 1154. Le Siltax Maiimovd et ses trois fils, conte arabe 401
X. - MÉLANGES LITTKlt AI RES
(i8i
X° 1529. Obus Apollo, traduction IVancaise, XVI' siècle 402
683
N" 1427. Uisticha de moribus (attribués ;ï Catox). — Formula hoxest.e vit.e. —
HiSTOBIA SEPTEM SAPIEXTUM. XIV sièclc 403
684
N" 1942. Fragment d'un Recueil de traités et de pièces de morale et de dévo-
Tiox , XIIF siècle 404
683
X" 695. Recueil de pièces en vers et en prose, XV siècle 406
438 TABLE DES MATIÈRES.
(>86
M" 1087. Ueci'eii, de pièces on vers et en prose, XV' siècle 409
(i87
N" 1004. Recueil de pièces en vers et en prose, XVII' siècle 414
688
N" 1249. Cahiers de l'étudiant Gukrix Carox, 1C31-1G3C 416
689
N° 1639. Recueil de pièces en prose et en vers, fin du XVIP siècle 417
690
N» 1407. Pièces diverses recueillies et transcrites par Fyot, Paris, 1813 419
691 à 697
N" 1149, 1164, 1168, 1153, 1800, 1147, 1805, Recueils d'ouvrages arabes 420
FIN DE LA TABLE DES MATIERES DU TOME DEUXIÈME
PARTS
TYPOGRAPHIE PLON-NOURRIT et G"
8, BUE GAIIANCIÈIIE
p. 6
488
N° 590. La Rhétorique de Cicéron, traduite
PAR Jean d'Antioche, xiii' siècle.
;t .q
îUî^
i^
mirai cr pi tv t fpiimr niipo
'ïfttcit c^mr plnf ftitr trunll or.ir «ij
ftLiwr(]'nrifnçnti?t(f.imcmi^
Icé xcîmàofc puHiquc PII mmii
|iiîici'$^ iifqnntlnmitw:r|\ir
AucKTiUf yftpitw- l^dlffrf qtn^
annoictr fonr cfloiçticce trntf
wmtoiît voflcco ' U WHÎ'i «1 tw
niuMîKJmtr^ n>tr:foraiïr<tW >
rthiHicç. 1 piufKf UtmiUcG fonc
trlbirtrç >nHMiffl!Ç • t tvrtftmtcf
cpfniçnit»? î tirjrnmtre nmifhî
ccç fdr nquifc^ y Iiif Ic^iicinnr t
ihitrç (jMCjMrlit iTiifon wii cpw
çrn«fjnrlAfita»ncprrfmlfr. '
fr mtri innmcir Imiicmr {m
(hnrln vweniifoti memcnfl m«f
mctnr A crftremttttq icflïîOar^
fe miDinmipqnf ïf ^mf Ciiif f
Uifriif jnir p:ofi tcrnimm^dpfr
aftôtç;»mflif riafncr nu ftirotitr
îrî«rta-0innc»5Cnç moftrf ft»if
pturovpmiiir-ninifpujfim'Wiii
auflintrtilifllr } îiifr.^nictrf icfntf
Tpnffttç 4 i»î<nrnnfiç rfhi tr? tr tni
f«i 1 tï>fi(M îuiifiinif wntcf^
|wmei €f«H^miUiiifrjnrrrpnr
t^^^ttrtff' ctthii fr nnmrï ff fiiir
nccr.fifinîHf n foiî n»mn(jt»ifn>
twn liiftm iMvo-^ iiif qui fimnr
/i^
p. 347
599
N" 1426. Bartolomeo da Bologna di Bartoli : « Canticn ad gloriam et
honoreni magnifid militis domini Brutii, nati incliti ac illustris principis domini
Luchini, vicecomitis de Mediolano; in qua tractatur de tnrtutibus et scientiis
vulgarizatis, » xiv siècle.
(JUÔ
v.r.^.iï-^n?.
,i>i. ,«..•,.
îM f-.r.iiy KM" I Air ' '.iv
Inamrcaiinca cib3ioJwipjçrnMacttcii7 wrtqiuna mili^
îtatJ.iiiclinrtca(r«fliTôi?zinam6*^imm> .; ^cccotnme^cQç
SioUno 111 mia rmcramrS:'ittitiînl«cr|acn«36i'uu^n^nô:/liïîêr
> p ctyauaUcn <^n^àmg?ile UiO jckf po(|à J><tuot Wtnm
Ugaiim/cr a4Xlwt^^rmic^<^^^i^^
481
N° 664. Lk Roman dk la Kosk, xiv° siècle.
p «8
VM
il :tJ iOt) "/;
Signature de Jean, duc de Beury, à la fin du livre des Déduits de la chasse,
de Gages de la Buigne (voir p. 76).
Signature de Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, à la fin du
Roman d'Alexandre (voir p. 390).
J 1'/ •
p. 386
645
N° 315. Roman de Tristan, xv" siècle.
Armes de Jean du Mas, seigneur de L'Isle.
r
iihéh "rr ,KATaiaT sa waboH .218 'VI
p. 104
507
N° 1886. La Marche (Olivier de) : Le Chevalier délibéré, xv« siècle.
Nef aux armes de l'amiral Louis Malet, sire de Graville.
0(;
.aj.ii/Aflt) M(i :;; t^ eiuod jahiha' ja msI/I
k:
p. 105
508
N° 1489. L'Amant inforti'nk, xv siècle.
'M)C,
,aWJTa01KI TKAK
N° 1389. Vkrsion allemandk dks fables de Bidpaï, xv siècle.
(M'i <]
080
p. 383
604
N° 1339. Marcuello : « Devocionario de la Reyna D* Juana »,
fin du XV* siècle.
(J AMYaH /J M(I OIHAMOIOO/Mtl » : OJJ
al
^05 1
lires Kcirsroiitrnmro vîx^ni
cal ïf ara
xiaxifu
p 360
»
618
N' 1688. Euripide : « La Tragoedie des Troades », traduction
en vers français, xvr siècle.
m:
8 [H
aoiidubfi-ij ,« eaaAOfl I laouAflT (aiiiwja .883! "/!
[>. ii:i
R: i
N° 1878. Margueiute d'Angoui.ème, reine de Navarre
La Coche, xvi' siècle.
t'JC
p. 490
582
N" 1579. Vatel : Œuvhks poétiques, xvi' siècle.
Wfl
.«bôi-- -laoïTitOM
p. 44
442
N° 1420. Perrault (Charles) : Recueil de divers petits ouvrages en
prose et en vers pour la bibliothèque de Versailles, xvii* siècle.
Dessin de Charles Le Brun.
,i,:.<
.OH:i 'IIITBAflàft 1(1 aihhaQ:
s E AV X
POEME
CHJNT PREMIER
Ejtois dojis tes lardùis de Valniablc Demeure,
IOu le kMcceiie des François
y LCJiJtinnr Veselai des fleurs^ ^'Ibr/ibrarcdcs bois,
Quand ses fûiiîsredoid>l£Z07itmcriacné(juelqueîteurc
. Sur le Temps de ses grands Enwlms.
Ce Jour mesme, il deuoLts'y reiuire
f^tje me promenmsen resiuint pour Idwendre^ .
le me fis ovz anuisemenz;
D'obseruer le o^rand Ba^iiment
Qui s'ejleue au milieu dere séjour ckampe^lro^)
î'aiùnirarp mille fois ce Cliejziœuure des u4rts
INSTITUT DE FRANGE
MUSÉE GONDÉ
CHANTILLY
LE
CABINET DES LIVRES
MANUSCRITS
TOMES PREMIER ET SECOND
ERRATA
PARIS
LIBRAIRIE PLON
PLON-NOLRRIT et C", IMPRIMEURS-ÉDITEURS
KUK GAKANCIÈRE, 8
1909
Tous (iroHi réservés
MM. LES Conservateurs du Musée Condé viennent de rendre
— 15 janvier 1909 — aux Exécuteurs testamentaires de Mgr le duc
d'Aumale la série des Notices des manuscrits conservés dans les
collections de Chantilly.
Ces Notices, œuvre poursuivie par le Prince depuis 1851, avaient
été empruntées par MM. les Conservateurs pour servir à la rédaction
et à l'impression du catalogue des manuscrits; il en est de même de
V Introduction au catalogue, que Mgr le duc d'Aumale avait terminée
en 1897.
En comparant les Notices et Y Introduction aux deux premiers
volumes actuellement imprimés du catalogue, les Exécuteurs testa-
mentaires ont constaté que, malgré tous les soins apportés à l'im-
pression, des fautes avaient été commises, qu'il a paru nécessaire
de relever pour conserver à l'ouvrage le caractère tout personnel
que lui a donné son illustre auteur : quelques lignes avaient été
oubliées, quelques passages supprimés, remaniés ou ajoutés. On a
pris le parti de réparer ces fautes au moyen d'un Errata reproduisant
partout, fidèlement, le texte du manuscrit original.
R. Dareste.
H. Llmbourg.
G. Picot.
Février 1909.
TOME PREMIER
INTRODUCTION
THÉOLOGIE - JURISPRUDENCE
SCIENCES ET ARTS
INTRODUCTION
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT (1)
(Page 1, huitième ligne.) (Feuillet ii.)
. . . Ainsi commence la dédi- . . . Ainsi commence la dédi-
cace d'un joli manuscrit, petit cace d'un joli manuscrit, petit
in-4° de 32 feuilles de vélin, in-^ de 82 feuilles de vélin,
qui, après avoir un peu voya- qui, après avoir un peu voya-
gé, se trouve aujourd'hui ra- gé, se trouve aujourd'hui ra-
mené dans la case qu'il avait mené dans la case qu'il avait
d'abord occupée, et dont, avec d'abord occupée, et dont, avec
l'aide de Dieu, il ne sera plus l'aide de Dieu, il ne sera plus
délogé. délogé. Décoration délicate et
soignée, élégante et fine cur-
sive gothique du seizième siè-
cle; les alérions et la croix de
gueules occupent la première
page, et la dernière est fermée
par la devise AuXavwç, sans va-
rier.
iX) Les passages en italique sont ceux qui ont e'té supprimés, modifie's ou transposés à
l'impression.
a
IV
CHANTILLY.
LES MANUSCRITS
TEXTE IMPRIMÉ
Ce Traité d'aulciins escrip-
vains et aiitheiirs ecclésias-
tiques était offert au conné-
table de Montmorency par le
traducteur, Nicolas Viole, au-
mônier du roi et de bonne
souche parlementaire ( i ) . Dans
son épître dédicatoire , Viole
félicitait Montmorency...
(1) Un autre Nicolas Viole était pre'vôt
des marchands en 1496, et, à ce moment
même, 1533, Pierre, conseiller au Parle-
ment, était un des jurisconsultes active-
ment employés à la codification des cou-
tumes. Nous retrouvons, cent ans plus tard,
un président et un abbé Viole, activement
mêlés à l'histoire de la Fronde et à la vie
du Grand Condé.
TEXTE DU MANUSCRIT
Ce TraictécTaulcunsescrip-
vains et authenrs ecclésias-
tiques était offert au conné-
table de Montmorency par le
traducteur, Nicolas Viole « au-
molnier du Roy » et de bonne
souche parlementaire. Un au-
tre Nicolas Viole était prévôt
des marchands en i^O^, et, à
ce moment même, i ^'à'i, Pierre,
conseiller au parlement, était
un des jurisconsultes active-
ment employés à la codifica-
tion des coutumes. Nous re-
trouvons cent ans plus tard un
président et un abbé Viole fort
activement mêlés à l'histoire
de la Fronde et à la vie du
Grand Condé.
Dans son épître dédicatoire,
l'aumônier Nicolas félicitait
Montmorency...
INTRODUCTION
TEXTE IMPRIMÉ
(Page II, ligne vingt-quatrième.)
. . . ot réunir sur ses tablettes
TEXTE DU MANUSCRIT
(Feuillet v.)
. . et réunir sur ses tablettes
les plus célèbres productions en beaux exemplaires, — ma-
des écrivains anciens. nuscrits ou ((jetés en molle »,
comme on disait alors, les plus
célèbres productions des écri-
vains anciens.
(Page IV, lignes 4 et 5.) (Feuillet vu.)
... le livre a disparu ainsi ... le livre a disparu ainsi
que la traduction de Salluste que la traduction de Salluste
parMai§'ret,etbiend'autres(i). par Maigret, et bien d'autres.
Mais en dehors de l'énumé- Mais, en dehors de l'énumé-
ration de Duchesne... ration de Duchesne. ..
(i) Quelques-uns sont conservés dans nos Cette note n'existe pas dans le ma-
dépôts publics. Bibliothèque nationale, ins. nuscrit.
fr. 25271, « Statutz et ordonnance de l'ordre
de la Jarretière » etc
. . . Citons encore les belles Heures du Cette phrase n'existe pas non plus dans
connétable^ qui appartiennent à mon con- le manuscrit,
frère le comte d'Haussonville. Signalons
enfin un des manuscrits sortis de France .
. une belle miniature représente Le-
blanc offrant son livre au grand maître.
VI
CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ
(Page V, dixième ligne.)
... quoique moins connus,
Papillon, Salel, etc..
Il faut cependant noter.
TEXTE DU MANUSCRIT
(Feuillets vin et ix.)
... quoique moins connus.
Papillon, Salel, etc.
Les poètes, on vient de le
voir, n'étaient pas seuls à re-
chercher la bienveillance du
connétable; mais le moment
approcliait oii lui-même, vain-
cu par la duchesse d'Etampes
(i54i), tomba dans la dis-
grâce, disgrâce opulente, exil
magnifique, qui lui laissait des
loisirs avec des ressources suf-
fisantes pour achever, décorer
de somptueuses demeures et les
peupler d'objets d'art. C'est
alors surtout que les manus-
crits affilèrent dans la biblio-
thèque dont Viole avait célébré
la naissance.
Il faut cependant noter...
(Même page, vingtième ligne.) (Feuillet x.)
. . . augmenta les collections ; ... augmenta les collections ;
lui aussi pratiqua le culte des or, parmi des volumes portant
INTRODUCTION vu
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
lettres, mais avec plus de lu- les mêmes armoiries, les mêmes
mières ; Laurent Joubert, dans devises, sans être toujours dis-
l'épitaphe qu'il lui a consacrée, tingués par les emblèmes par-
le qualifie de honarum artium ticuliers à certaines grandes
etscientiarumconjunctionein- charges, il n'est pas toujours
ter nobiles clarus , litteratorum aisé de reconnaître ceux qui
fautor prœcipuus. C'est pro- ont appartenu au Jils ou au
bablement lui qui Ht entrer à père. Ainsi, ce n'est que par
Chantilly un lot de livres qui des conjectures, des rappro-
tient une place considérable chements de dates, que l'on peut
dans la collection des manus- déterminer l'attribution d'un
crits de Chantilly. lot de livres qui tient une place
considérable dans la collection
des manuscrits de Chantilly.
Au milieu des ornements Au milieu des ornements
qui décorent... qui décorent...
(Page VI, huitième ligne.) (Feuillets xi, xii.)
. . . Nous lisons la signature . , . Nous lisons la signature
(( Jehan du Mas, seigneur de « Jehan du Mas, seigneur de
L'isle )) . Jean du Mas était Ber- L'Isle » .
riclion ; sans être un grand sei- Quel était le pays d'origine
gneur . . . de ce collectionneur ? La for me
de son nom patronymique et le
VI 11
CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIME
TEXTE DU MANUSCRIT
titre qu'il y joint font penser
au Midi, au vrai Midi, le
Quercy, ou l'Armagnac. Mais
il ne faut chercher cette sei-
gneurie ni à l'Isleen Jourdain,
ni à l'isle d'Alby où l'on voit
encore une bastide ou mas du
treizième siècle, et, devant une
église du douzième siècle, la
très vieille fontaine surmontée
du griffon qui reparait dans
plusieurs denosmanuscrits( i ) ,
ni à tant d'autres L'isle qui se
rencontrent sur la carte de
Cassini. Notre Jean du Mas
était tout simplement Berri-
chon, soit d'origine, soit par
adoption. Sans être un grand
seigneur...
(1) Note prise en tournée d'inspection, 1879.
(Page 7, douzième ligne et page 8.) (Feuillets xv, xvi, xvii, xviii, xix, xx.)
... il eut sa part des rares ... il eut sa part des rares
largesses du parcimonieux sou- largesses du parcimonieux sou-
INTRODUCTION ix
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
verain. Au commencement de verain. Le i4 février 1476, il
Tannée 1^76» il fut adjoint au était à Giiéret, assistant le sire
sire de Beaujeu, chargé de se de Beaiijeii chargé de mettre
saisir des biens et de la per- la main sur les possessions du
sonne de Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, et, le 3i dé-
duc de Nemours et comte de cenibre, il recevait, par ordre
la Marche. Les commissaires du roi, une assignation de
royaux étaient à Guéret le 1 5oo livres sur le revenu
1 4 février; au mois de mars ils royal dans la Marche. Nous
se présentaient devant Cariât, sommes fondés à croire qu'il
et, le duc de Nemours, renon- ne revint pas de Guéret les
çant à la résistance, se remet- mains vides comme on le verra
tait entre leurs mains. Jean du plus loin, et qu'il fit de même,
Mas siégea parmi les juges de au mois de mars de la même
cet infortuné seigneur, et reçut année, lorsqu'il aida Pierre
un beau morceau de sa dé- de Bourbon, sire de Beaujeu,
pouille, la vicomte de Murât; à se saisir de la forteresse de
mais la jouissance fut de courte Cariât et de la personne de
durée : Charles VIII ayant am- Jacques d'Armagnac. Enfin,
nistié les enfants du duc de // eut son morceau, un beau
Nemours, du Mas dut leur morceau, de la confiscation
rendre cette portion de l'héri- prononcée contre cet infortuné
tage paternel. Le roi le dédom- seigneur, le moins méridional
magea en lui donnant (26 oc- des domaines du condamné, la
tobre 1 489) la chargede(( grand vicomte de Murât, située entre
X CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
maître c'ii(|uêteiir et général Aiwillac et Saint-Flou r, un
réformateur des eaux et forêts peu au Nord. Mais la Jouis-
de France )). Jean du Mas mou- sance fut de courte durée;
rut le i3 juillet i^qS, à Flo- Charles VIII ayant amnistié
renée, où il représentait son les enfants du duc de Nemours,
souverain. du Mas dut leur rendre cette
En exécutant les ordres de portion de l'héritage paternel
Louis XI, le sire de Beaujeu qui était entre ses mains. Le
avait trouvé l'occasion d'enri- roi le dédommagea en lui
cliir à peu de frais la biblio- donnant (26 octobre i4^g) la
thèque des ducs de Bourbon, charge de a grand maître en-
Les somptueux manuscrits dé- quêteur et général réforma-
posés par le duc de Nemours teur des eaux et forêts de
dans ses « librairies » de (( la France », charge dont nous
Marche » (hôtel des comtes de croyons retrouver les insignes
la Marche à Guéret)et de Car- dans un emblème souvent ré-
lat, furent aussitôt transportés pété à côté de l'écusson du sire
à Moulins, d'où la conHs<-ation de L'Isle sur les marges de
prononcée en i523 contre le plus d'un manuscrit : une
conn(''table de Bourbon les ar- sorte d'aumonière palée d'or
racha pour les faire passer et de gueules, suspendue par
dans la bibliothècpie du roi ; une cordelière entre deux bâ-
ils y sont encore . Beaujeu en tons d'office.
avait abandonné quelques-uns Jean du Mas mourut le
à ceux qui l'avaient assisté i3 juillet i4o5, à Florence,
INTRODUCTION
XI
TEXTE IMPRIMÉ
dans sa mission, Tannoguy
du Chatel (i), Joan du Mas,
d'autres peut-être. Parmi les
manuscrits conservés à Chan-
tilly, il en est quatre à la fin
desquels la signature de Jean
du Mas recouvre une inscrip-
tion grattée : n" 576, les Ethi-
ques d'Aristote, traduites par
Nicolas Oresme ; n" 3 1 1 , les Dé-
cades de Tite-Live, traduites
par Pierre Bersuire; n"' io45
et I o45**% deux beaux volumes
d'une Bible en français, écrits
au commencement du XIV* siè-
cle. Sur ces deux derniers le
grattoir a si bien fonctionné
qu'on retrouve avec peine la
signature du duc de Nemours;
mais elle reparaît fort nette-
ment sur les deux premiers,
TEXTE DU MANUSCRIT
OÙ il représentait le roi de
France. // eut certainement
deux Jtls et des petits-Jils ;
ceux-ci ont-ils fait souche?
Faut-il chercher des descen-
dants parmi les du Mas de
Provence ? Nicolas, par exem-
ple, célèbre chef huguenot, ou
le baron d'Allemagne, illustré
par son atroce duel au couteau
avec Annibal de Forbin? Le
« Cabinet des Titres » l'af-
firme; il faut s'incliner (i).
Est-ce à la cour du lettré
Charles d'Orléans que Jean du
(1) Un petit-fils de Jean du Mas s'établit en
Provence à la suite de son mariage avec Hono-
rade de Castetlane, fille de François, baron
d'Allemagne (27 décembre 15-12). Leur fils
aîné, Nicolas, hérita de Melchior de Castet-
lane, son oncle, baron d'Allemagne, par testa-
ment de l'an 1558, à la charge de porter le
nom et les armes de Castellane, ce qu'il exécuta,
et ses descendants l'ont, depuis, continué.
(i) Tanneguy du Chatel emporta de Car-
iât le troisième volume d'un superbe exem-
plaire du Miroir kislorial de Vincent de
Beauvais; je l'ai acquis à la vente des livres
de lord Stuart de Rothsay (1855).
La note ci-contre n'existe pas dans le
manuscrit, pas plus que celle imprimée
plus haut (page v) et dans laquelle on
fait également parler Mgr le duc d'Au-
male.
b
xii CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
ainsi (jiie le nom de la(( librai- Masavaitprislegoûtdeslivres?
rie )) où Jacques d'Armagnac Ne serait-il pas , plutôt , devenu
les avait placés : « la Marche» bibliophile lorsqu'il se trouva
(G iiéret) . possesseur de quelques- uns des
Jean du Mas fit mieux que beauœ manuscrits rassemblés
de s'emparer des livres du duc par Jacques d'Armagnac?
de Nemours : un enlumineur A la fin du premier volume
venu de Cologne... de la Bible en français que
nous décrirons plus loin (i),
on lit : (( Ce livre a ^go feuil-
lets (2) et 3o histoires ». La
forme de ce compte, l'écriture
du même scribe se rencontrent
dans les manuscrits du duc de
Nemours. Au-dessous, Jean
du Mas a tracé sa signature
ordinaire sur une autre ins-
cription grattée; mais le grat-
toir n'a pas assez parfaite-
ment opéré pour faire tout
disparaître, et les jambages
(1) N" 4; « décrirons plus loin », ces mots
sont de la main de Mgr le duc d'Aumale
dans la copie même du manuscrit.
(2) Sic. Il n'y en a que 412, et le volume
est complet. Par contre, il y a bien 30 histoires.
INTRODUCTION
.Tiii
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE I)U MANUSCIUT
du mot Jacques, la trace de la
signature du duc de Nemours,
se retrouvent facilement. Or,
Jean du Mas, comme Tanne-
gmj du Chatel (voir n° i kjG,
Miroir historial) assistait le
sire de Beaujeu lorsque celui-
ci vint se saisir de Cariât et
de la personne du duc de Ne-
mours. La bibliothèque de Car-
iât fut aussitôt dispersée ; les
plus beaux manuscrits empor-
tés par le sire de Beaujeu, sont
passés depuis à la Bibliothèque
du Boi, où on les voit encore.
Tanneguij du Chatel, d'autres
peut-être, ramassèrent quel-
ques bribes. Jean du Mas, qui
siégea parmi les juges du duc
de Nemours, n'avait pas ou-
blié de se faire sa part. Nous
venons de voir (i) qu'il savait
(1) Les mots Nons ve)\om de voir, correc-
tion de la main de Mgr le duc d'Aumale sur
la copie du manuscrit.
XIV CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
manœuvrer le grattoir : à la
fin d'un très beau volume des
Ethiques d'Aristote, la pre-
mière signature, suivie de la
mention « pour la Marche
(Guéret) » a été soigneusement
effacée et remplacée par celle
du seigneur de L'Isle. De
même, à la fin du Tite-Live de
Bersuire, nous avons fait re-
vivre trois inscriptions, dont
l'une, qui accompagnait en-
core le nom du duc de Ne-
mours du mot (( pour la Mar-
che )) , avait été recouverte par
la signature de Jean du Mas,
tandis qu'il faisait peindre ses
armes à prof usion dans l'inté-
rieur du manuscrit (i).
Et ce qui n'est pas moins
certain, c'est que notre collec-
tionneur ne se contenta pas de
réunir ou même d'acheter des
(1) A profusion dans l'intérieur du manus-
crit. Ces mots sont de la main du Prince.
INTRODUCTION xv
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
livres; il faisait écrire et déco-
rer des manuscrits pour son
compte. Un enlumineur venu
de Cologne...
(Page 9, lignes 2 et 3.) (Feuillets xxi, xxii.)
... il y séjourna assez long- ... et y fit un assez long sé-
temps, et décora pour Jean du jour. Nous reparlerons de lui
Mas trois grands volumes d'un à propos du Tristan en trois
Roman de Tristan. volumes qu'il avait décoré.
Mais nous avons un autre
Tristan, cette fois en un seul,
beau et gros volume. Les tour-
teaux d'azur et la fasce de
gueules en champ d'or y re-
paraissent, la signature est
presque la même; seulement
l'écusson ne se montre qu'une
fois, et le prénom est changé.
C'est toujours du Mas, sei-
gneur de L'Isle; mais il se
nomme Jacques, petit-fils du
grand maître des eaux et fo-
rêts. Le goût des livres serait
XVI CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
donc resté de tradition dans la
famille. Toutefois, si Jacques
du Mas était déjà en possession
des trois volumes décorés par
Evrard d'Espinrpies, on peut
se demander quel motif a pu
le porter à faire l'acquisition
d'un second exemplaire du cé-
lèbre roman de chevalerie.
C'est un mystère que nous
n'essayerons pas d'éclair ci r.
Ajoutons que, les armoiries
étant les mêmes et accompa-
gnées du même emblème, il est
possible que ce volume ait ap-
partenu à Jean du Mas, et que
celui-ci, ayant fait, à la hâte,
timbrer son écusson sur un
des feuillets, et négligé, pour
une raison quelconque, d'y
apposer Jia signature, cette
omission ait été réparée par
son petit-fils. Ce serait celui-
ci qui, selon toute apparence,
aurait aliéné la collection.
INTRODUCTION xvu
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
Voici la liste sommaire des Voici la liste sommaire des
douze volumes. . . douze volumes. . .
' (Page 9, ligne vingt-cinquième.) (Feuillet xxiv.)
et la devise In mandatis tiiis et la devise : « In mandatis
siipersperavi. tiiis siipersperavL » Rien ne
permettant de supposer que
nos manuscrits soient échus
par héritage au premier ba-
ron chrétien ou à quelqu'un
des siens, nous avons cherché
quels pouvaient être le nom de
l'acquéreur, et la date de l'ac-
quisition.
Cet écusson peut être attri- On peut attribuer Pécusson
bué au futur connétable Anne que nous venons de décrire au
de Montmorency : chevalier futur connétable Anne de Mont-
ât l'Ordre, il avait reçu le bâ- morency ; car dès 1822 il avait
ton de maréchal en 1 52 2, celui reçu le bâton de maréchal, que
de grand maître en 1 626, et il nous trouvons ici, et il n hérita
ne prit le tortil de baron qu'à quen i53i delabaronniedont
la mort de son père Guillaume le tortil fait ici défaut; Fab-
(i53i). Mais il convient tout sence du célèbre mot auXavtoç
aussi bien à son fils aîné Fran- s'expliquerait , cette devise
XVIII CHANTILLY. — les manlscrits
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
çois,chevalierde l'Ordre, grand étant réservée au chef de la
maître en i558, maréchal en famille qui était alors Guil-
1 559 et qui, lui non plus, n'ac- laume, mort, comme il vient
compagna ses armes d'aucune cCètre dit, en i53i . Dans cette
couronne jusqu'à la mort de hypothèse, F acquisition aurait
son père (1567). Dans l'un et donc dû être conclue entre 1622
l'autre cas, l'absence du célèbre et i53i. Or, Jacques du Mas
mot aTiXavto; s'explique, cette était alors bien jeune, son pèi^e,
devise étant réservée au chef Robert, s' étant marié en 1 5 o5.
de la famille . Nous n'avons pas II faut alors en revenir à Fran-
rencontré ailleurs la devise Jn çois, qui fut élevé en i55g, à
mandatis tuis supersperavi , la dignité de maréchal et qui
sauf sur le manuscrit 5 129 de ne prit jamais le titre de baron;
la bibliothèque de l'Arsenal , il resta seigneur de Montmo-
offert à Anne de Montmorency rency jusquà la mort de son
en i533; mais là, l'écu qu'elle père, i56j, date à laquelle il
environne paraît être le fait prit le titre de duc et pair {\) .
d'une addition postérieure. Comme le connétable, François
d'autant plus qu'il est accom- pratiquait le culte des lettres,
pagné du bâton de maréchal, mais avec plus de lumières;
alors qu'en i533 Anne était en
{\) Le second fils du connétable, Anne Henri,
outre grand maître de France, lui aussi connétable sous Henri IV, resta sei-
ivT J» Ml qneur de Damville jtisqu'à ce qu'il héritât, en
Nous savons d ailleurs que ce- .-,„ j ; j / • \ 1 ,
1 1079, de la duche-pairie vacante par la mort
lui-ci adopta une autre devise, ^« «<>» f^^re aîné, il eut le Grand Condé pour
, ... petit- fils. (Ces huit derniers mots de la main
SlCUt erat in principio, rap- de Mgr le duc d'Aumale.)
INTRODUCTION xix
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
portée par Godefroy d'après Laurent Joubert, dans Fépi-
Jean Le Féron, et citée par taphe q a il lui a consacrée, le
Vulson de La Colombière. Les qualifie de « bonarum artiuni
écussons, tous absolument et scienliarum conjunctione
identi(]ues, auraient été peints inter nobiles clarus, litterato-
au moment où le possesseur runi fautor prœcipuus, etc. y)
passa d'une dignité à l'autre, V acquisition aurait eu lieu
soit en l'année 1626, où le après i55g, soit avant i563,
maréchal Anne de Montmo- date de la mort de Jacques du
rency fut nommé grand maî- Mas, soit avant i56j, date de
tre, soit en iBôg : François la mort du connétable .
de Montmorency, grand maî- Que ce soit au fus ou au père
tre en 1 5 58, se vit enlever qui! il faille attribuer le mérite
cette charge l'année suivante, de H acquisition , les livres de
et reçut en compensation le du Mas sont, en tout cas, de
bâton de maréchal. En somme, ceux auxquels faisait allusion
il importe assez peu que les le chanoine Viole, et ils ont dû
manuscrits de Jean du Mas figurer des premiers dans le
soient entrés à Chantilly en « Cabinet des livres » de Chan-
1 526 ou en 1559; il est certain tilly. Il est probable qu'ils y
qu'ils y sont venus en bloc, et, sont entrés en bloc. Avons-nous
hors de notre cabinet, nous ne sous les yeux un mince frag-
connaissons qu'un volume de ment ou une portion notable
cette petite collection, le Livre de la collection du grand,
des propriétés des choses de maître des eaux et forêts de
XX CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
Barthélemi l'Anglais, décoré Charles VIH? Deux maniis-
par Everard d'Espinques, au- crits français de la Biblio-
jourd'hui conservé à la Biblio- tl ièqiie nationale, donl le nPro-
thèque nationale. prièlaire » de Glanville, décoré
par Evrardct Espinqiies, por-
tent les armes du seigneur de
Vlsle; nous ne savons s'il en
existe ailleurs.
Tout en suivant les rapides Tout en suivant les rapides
progrès du cabinet des livres progrès du Cabinet des livres
de Chantilly ... de Chantilly . . .
(Page H, douzième ligne.) (Feuillets xxvn, xxviii, xxix.)
. . . réunira bientôt aux ma- . . . réunira bientôt aux ma-
nuscrits de Montmorency. nuscrits de Montmorency.
Nous avons rencontré sur 43 Le premier feuillet de notre
de nos manuscrits un écu qui Bible en français du XlIPsiè-
peut être ainsi blasonné : parti, de, n° 3, en un volume, porte
au I d'or à cinq burelles de un écu qui peut être ainsi bla-
ffueules, qui est Ghourses; au sonné : parti, au i d'or à cinq
2,cowpé,encheffascéd'oret burelles de gueules, qui est
de sable, qui est Coëtivy, en Chourses; au 2, coupé, eAicAe/*
pointe d'azur à trois fleurs de fascé d'or et de sable, qui est
lys d'or, à un filet d'argent Coëtivy, en pointe d'azur à
posé en bande, qui sont les trois fleurs de lys d'or, à un
INTRODUCTION xxi
TEXTE IMPIUMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
armes de Marie, bâtarde de Jtlet de gueules en barre et un
Valois; l'écu est accompagné d'argent en bande, formant
des lettres A et K. ensemble un sautoir et bro-
chant, qui sont les armes de
Marie, bâtarde de Valois. L'écu
est accompagné des lettres A
etK.
Ces armoiries et ce chiffre Ces armoiries et ce chiffre,
appartiennent à Antoine de apposés sur ce volume environ
Chourses, écuyer, seigneur de deux cents ans apj^ès son eœé-
Maigné, d'Echiré et du Bois- cw//o/i, appartiennentàAntoine
du-Maine, et à demoiselle Ka- de Chourses, écujer, seigneur
therine de Coëtivy, sa fennne. deMaigne, d'Echiré et du Bois-
de-Maigne, et à demoiselle Ka-
therine de Coëtivy, sa femme.
Nous avons recherché quelle Comme nous avons retrouvé
pouvait être l'origine, la desti- ces emblèmes sur 4^ de nos
née de cette collection, impor- manuscrits, nous avons re-
tante pour l'époque où elle a cherché quelle pouvait être
été formée, et qui a eu la rare l'origine, la destinée de cette
bonne fortune de rester réunie, collection, importante pour
tout au moins d'échapper à une l'époque où elle a été formée,
dispersion complète. et qui a eu la rare bonne fortune
XXII CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
de rester réunie, tout au moins
d'échapper à une dispersion
complète.
Antoine de Cliourses était le Antoine de Chourses était le
fils cadet de Guy de Chourses, fils cadet, el du second lit, de
chef de nom et d'armes de la Guy de Chourses, chef de
maison de Chourses-Malicorne, nom et d'armes de la maison
une des plus anciennes familles Chourses-Malicorne, une des
du Maine. plus anciennes familles du
Maine, appelée dans les an-
ciens titres de Cadurciis, de
Cadiiliis, Cadiileœ, etc. (Bi-
bliothèque nationale, Cabinet
des Titres). La date de sa nais-
sance et celle de sa mort sont
inconnues; mais des lettres
Des lettres tirées des ar- tirées des archives du château
chives du château de Serrant de Serrant nous apprennent
nous apprennent que vers 1^76 que vers 1476 il était assez
il était assez haut, déjà, dans haut, déjà, dans la faveur du
la faveur du roi Louis XI . . . roi Louis XI . . .
INTRODUCTION xxm
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
(Page 16, huitième ligne.) (Feuillet xxxvii.)
. . . Aussi trouvons-nous une ... Aussi trouvons - nous
Bible en français (n° 724), (outre la curieuse BIBLE en
VHistoria scolastica de Pierre français que nous avons déjà
Le Mang-eur. nommée {\)et qui, à elle seule,
peut être considérée comme un
lot tout à fait à part) plusieurs
exemplaires de trois livres
qui formaient, au moyen âge,
comme une espèce de code et
qu'on ne se lassait pas de con-
sulter : f Histoire scolastique
de Pet rus Comestor...
(1) Avons déjà nommée, correction de la
main du Prince.
(Page 19, septième ligne.) (Feuillet xliii.)
Dans ce nouveau contingent Dans ce nouveau contingent,
figuraient une cinquantaine de figuraient, à côté du grand de
manuscrits . . . Lyra « en molle » , décoré pour
le cardinal de Bourbon, une
cinquantaine de manuscrits...
XXIV CHANTILLY. — lf.s manuscrits
TEXTE IMPRIME TEXTE DU MANUSCRIT
(Même page, vingt et unième ligne.) (Feuillet xliv.)
... un livre des Statuts de ... un livre des Statuts de
la Jarretière (acheté le 5 mai la Jarretière (acheté lo louis
i685),.. le 5 mai 1 685)...
(Page 23, dernières lignes et page 24.) (Feuillets un, liv.)
... enfin, plusieurs volumes ... enfin plusieurs volumes
décorés par Jarry et Rousse- décorés par Jarry,X F//". ç/èc/e,
let, les derniers enlumineurs, le dernier des miniaturistes,
conclusion de la série. conclusion de la série.
Le total général des volumes
manuscrits aujourdhui con-
servés au Cabinet des livres de
Chantilly est 1^26 (i).
(1) La phrase ainsi supprimée est, comme
tout le feuillet liv dont elle fait partie, de
la main de Mgr le duc d'Aumale.
L'histoire des déplacements L'histoire des déplacements
que les événements contempo- que les événements contempo-
rains ont imposés aux collée- rains ont imposés aux collec-
tions que nous décrivons ici ou tions que nous décrivons ici ou
qui sont décrites ailleurs offri- qui sont décrites ailleurs offri-
rait peu d'intérêt. Gomme les rait peu d'intérêt. Comme les
tableaux, imprimés, gravures, tableaux, imprimés, gravures.
INTRODUCTION xxv
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
dessins et objets d'art, les pa- dessins et objets d'art, les pa-
piers et manuscrits sont main- piers et manuscrits sont main-
tenant recueillis et installés tenant recueillis et installés
dans l'antique manoir, où les dans l'antique manoir, où les
alérions accolés aux lys rap- alérions accolés aux lys rap-
pellent leur origine, et où nous pellent leur origine, et où nous
espérons que le repos leur est espérons que le repos leur est
désormais assuré. désormais assuré.
H. D'ORLEANS.
Chantilly, 3 avril 1897.
THEOLOGIE
ECRITURE SAINTE
TEXTE IMPRIME
TEXTE DU MANUSCRIT
(Page 2.)
N° 724. Bible en français.
In-f» (0,305 sur 0,230), mar. vert aux
armes de Bourbon-Condé, tr. dor. . . .
... armes et monogramme d'Antoine de
Chourses et de Catherine de Coëtivy ajou-
tés sur la première page.
Comme l'indique le titre inscrit au
dos du volume par le relieur du
XVIII' siècle, ce manuscrit, rapide-
ment examiné, était considéré comme
une expédition de la Bible historiale
de Guyart des Moulins. Une étude
intelligente et approfondie a permis à
M. Gustave Maçon, mon secrétaire et
collaborateur (I), de rectifier cette
erreur et de rendre à notre volume
son véritable caractère.
Cette traduction incomplète de la
Bible, composée de morceaux primi-
(1) Aujourd'hui conservateur adjoint du
Musée Gondé, en vertu des dispositions testa-
mentaires de M. le duc d'Aumale.
(Feuillets 3-1 à 3-6.)
724. Bible en français, traduction
du commencement du XIII' siècle.
In-f» (0,305 sur 0,230), mar. vert aux
armes de Bourbon-Condé, tr. dor. . . .
... armes et monogramme d'Antoine de
Chourses et de Catherine de Coëtivy ajou-
tés sur la première page (1).
Les mots secrétaire et collaborateur, intro-
duits par un tiers dans les onze lignes ci-
contre, y remplacent le titre A^archiviste
qui figure seul dans la notice revisée par
M. le duc d'Aumale.
De cet essai de traduction de la Bible on
ne connaît que deux autres exemplaires,
(1) Sur la collection de manuscrits Chourses-
Coétivy, voir Introduction, p. xxi.
CHANTILLY.
LES MANUSCRITS
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
tivement indépendants, se retrouve, l'un, à la Bibliothèque de VArsenal
avec d'importantes variantes, dans (n° 5211), Vautre, à la Bibliothèque na-
plusieurs manuscrits; il suffit de citer tionale (n' 1404 des Nouvelles Acquisi-
le ms. 5211 de l'Arsenal, et celui qui tiens françaises). En comparant notre
est conservé à la Bibliothèque natio- volume avec celui de l'Arsenal, nous cons-
nale sous le n' 1404 des Nouvelles tâtons que les deux manuscrits présentent
Acquisitions françaises. On en con- d'assez importantes variantes. Tous deux
naît en outre une version en proven- débutent par le même prologue : « Divine
çal(Bibliothèquenationale,ms.2426). escripture nous enseigne. . . .
Voici la description sommaire de notre
exemplaire, qui n'avait pas encore été
signalé.
F. 1, prologue : « Divine escrip- .
ture nous enseigne
. . . quiscripsitsitbenedictus. Amen. . . . qui scripsit sitbenedictus. Amen .
Nous n'avons donc ici qu'un essai de
traduction abrégée de la Bible, mêlée d'em-
prunts à Pierre le Mangeur, œuvre in-
dividuelle qui semble avoir eu peu de suc-
cès et qui ne s'est guère répandue, mais
dont le principal mérite est d'avoir tracé
la voie à une traduction plus sérieuse, et
que nous décrirons dans l'article suivant.
9
(Page 12, troisième ligne.) (Feuillet 9'».)
... C'est mon confrère et ami Léo- ... C'est mon confrère et ami Lco-
pold Delisle qui a fait connaître ce ma- pold Delisle qui a fait connaître ce
LITURGIE 3
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
nuscrit et en a reconstruit l'histoire, manuscrit et en a reconstruit l'his-
toire aoec sa perspicacité ordinaire.
Ce qui précède est emprunté à la Ce qui précède est emprunté à la
notice qu'il a publiée... notice qu'il a pubhée...
II
LITURGIE
40
(Pages 38, 39, 40, 41.)
N" 1447. Liber sacramentorum.
Sacramentauœ de Lorsh.
In-4» (0,236 sur 0,180), reliure en bois
récemment recouverte d'une peau brune;
placé dans une boîte dont le couvercle est
formé par une plaque de cuivre du
XII' siècle, gravée, niellée d'émail et dorée.
— Vélin, XI« siècle, 222 ff., 18 lignes à la
page, grosse écriture minuscule d'une re-
marquable fermeté, titres en onciales; ini-
tiales ornées en argent, or et couleurs,
18 pages décorées sur fond pourpre, une
grande miniature (reproduite à la fin du
volume).
V. l \° et 2. Titre du livre et indi-
cation des parties de la messe.
(Feuillets 40', 40% 40'.)
40. (1447). Sacramentaire carolin-
gien de Chantilly. « Liber sacramento-
rum de circula anni a sancto Gregorio
papa romano editu^, qualiter missœ ro-
mance celebrantur. »
In-4» (0,24 sur 0,18), reliure en bois ré-
cemment recouverte d'une peau brune;
placé dans une boîle dont le couvercle est
formé par une plaque de cuivre, gravée,
niellée d'émail et dorée (1). — Vélin,
XI' siècle, 222 if., 18 lignes à la page, écri-
ture onciale, initiales ornées en argent, or
et couleurs, 18 pages décorées sur fond
pourpre, une grande miniature pour le
canon.
Le Sacramentaire était le livre dans
lequel étaient copiées les oraisons des
(1) Celte plaque, du XII' siècle, provient de la
vente Debruge-Dumesnil, 1847. Par moi achetée
à Davies, de Londres, en 1887, elle a été montée
par Hunt et Roskell. — Le manuscrit lui-même
m'avait été cédé par Boone, de Londres, en 1865.
[Note tout entière Je la main de Mgr le duc
d'Aumale.]
CHANTILLY.
LES MANUSCRITS
TEXTE IMPRIMÉ
F. 2 v° à 4. Préface...
F. 136 à 214....
(Pages 38, 39, 40.)
(Page 41.)
Deux autres sacramentaires
de Fabbaye de Lorsh, à peu près
contemporains do celui-ci, sont con-
servés au Vatican (fonds palatin).
Tous trois sont décrits dans un
mémoire de mon savant confrère et
ami, M. Léopold Delisle qui a bien
voulu revoir et compléter la notice
de notre manuscrit.
Le volume est enfermé dans un
écrin que recouvre une plaque de
cuivre gravée en intaille, niellée
d'émail et dorée; les sujets gravés
sur cette plaque sont expliqués par
des vers léonins; ils se rapportent à
la mort et au triomphe du Christ. La
date peiat en être fixée au XII' siècle.
Ce curieux morceau a été l'objet d'une
notice dans la Description des objets
d'art qui composent la collection Debruge-
Duménil, par J . Labarte, 1 847 , pp . 640-
645, n° 942. Par moi achetée à Da-
TEXTE DU MANUSCRIT
messes; il finit par se confondre avec le
Graduel, V Évangéliaire et l'Épistolier,
pour former le Missel vers la fin du
XI' siècle.
L'origine de ce volume est déterminée
par une grande décoration paginale con-
sacrée à Saint-Nazaire, martyr. Ce saint
était le patron de l'église de Lorsh (Lau-
rishein, Lauriacum) ancienne abbaye de
prémontrés (ondée en 764 au diocèse de
Worms. Deux autres sacramentaires
de l'église de Lorsh, à peu près con-
temporains de celui-ci, sont conservés
au Vatican (fonds palatin). Ils sont
décrits, ainsi que le nôtre, dans un
mémoire de mon savant confrère et
ami M. Léopold DeHsle (1).
Les deux dernières lignes ci-contre ne
sont pas dans le manuscrit.
La variété, le style et la tonalité des
ornements font, de ce manuscrit, une véri-
table encyclopédie de décoration. L'écriture
est large et ferme; c'est un livre magni-
fique, digne de l'étui que nous lui avons
donné (2).
(1) Mémoire sur d'anciem sacramentaires,
p. 228-242. Paris, 1886.
(2) Ces derniers mots « digne de l'étui que
nous lui avons donné • sont de la main de
Mgr le duc d'Aumale.
LITURGIE
TEXTE IMPRIMÉ
vies, de Londres, en 1887, elle a été
montée par Hunt et Roskell. Le ma-
nuscrit lui-même m'avait été cédé
par Boone, de Londres, en 1865.
TEXTE DU MANUSCRIT
47
(Page 45.)
N° 718. Antiphonarium...
... « Escript
Chasteauroux. »
à Saint-Martin de
Le volume ne figure sur l'inven-
taire de l'hôtel Condé...
(Feuillet 47*.)
(718). Antiphonaibe des grandes
FÊTES.
... « Escript à Saint-Martin de
Chasteauroux. »
Nous avons donc, ici, un livre de chœur
de Véglise Saint-Marlin de Chaleauroux,
ce qui explique la présence de Voffice de
Saint-Martin dans notre manuscrit.
Le volume ne figure sur l'inven-
taire de l'hôtel Condé...
62
(Page 57.)
N» 1423. Hora:.
Calendrier en latin, heures de la
Vierge, office du Saint-Esprit. . .
(Feuillet 62».)
1423. ÏÏORJE.
Calendrier en latin, heures de la
Vierge, office du Saint-Esprit.
dans le second de ces écussons, l'ordre
des quartiers est interverti, et il n'y
a pas de lambel. On n'a pu remonter
à l'origine de ces armoiries qui res-
semblent à celles de BrabanL
dans le second de ces écussons Tordre
des quartiers est interverti, et il n'y
a pas de lambel. On n'a pu remonter
à l'origine de ces armoiries qui res-
semblent à celles de Brabant et de
Lusignan.
6
CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ
Ont disparu trois feuillets conte-
nant le commencement de tierce et
de compiles dans l'office de Notre-
Dame et le commencement des ma-
tines du Saint-Esprit.
TEXTE DU MANUSCRIT
Sorti des mains de l'enlumineur, ce
charmant petit volume n'aurait-il pas eu
le droit de se parer d'un écu plus illustre,
en tous cas, plus connu? Il a toute l'allure
d'un livre royal. Faut-il le reconnaître
dans ce n° 235 de la librairie du Louvre
porté sur les inventaires de 1373 à 1413
et disparu en 1414 : « Plusieurs heures
dans un livre en latin. Domine, labia »?
Dans notre manuscrit, le second feuillet
qui suit le calendrier commence par ces
mêmes mots : Domine, labia; il est vrai
que cette particularité peut se présenter
dans plus d'un manuscrit.
64
fPage 59.) (Feuillet 64^)
N° 1671. IloR.t. — Heures de 64. (1671). Hora:.
François de Guise.
Calendrier en français, extrait des Calendrier en français...
quatre évangiles
Les charmants médaillons peints
sur les marges du calendrier sont en-
tourés du listel tricolore qu'on re-
marque dans beaucoup de livres de
Charles V et de la famille royale. La
décoration des marges (rinceaux à
feuilles de lierre et figurines souvent
grotesques) est très supérieure aux
ornements de plusieurs des pages
Les charmants médaillons peints
sur les marges du calendrier sont
entourés du listel tricolore qu'on re-
marque dans la plupart des livres de
Charles V et de ses frères. La décoration
paginale, feuillages et figurines, est très
supérieure aux grandes miniatures dont
les ornements, surtout, sont lourds et pa-
raissent plus modernes. Vers la fin du
LITURGIE 7
TEXTE IMPRIMÉ TEXTE DU MANUSCRIT
occupées par les grandes miniatures, volume, les figurines des marges s'épais-
ornements qui sont lourds et parais- sissent aussi. Les marges sont intactes.
sent plus modernes.
Vente Ilamilton, mai 1889. Vente Hamilton, n» 10.£495(fr. 12 375)
mai 1889.
71
(Pages 75, 76.)
HoR^. — Les Heures d'Etienne
Chevalier, enluminées par Jean Fouc-
QUET.
Quarante feuillets découpés à la fin
du XIII' siècle dans un livre d'heures
somptueusement exécuté vers 1455,
pour Etienne Chevalier...
... Leur existence me fut signalée
au printemps de 1891 ; je me rendis
aussitôt à Francfort, et, après avoir
convenu d'un prix respectable avec
leur possesseur, M. Louis Brentano,
j'eus la joie de les faire rentrer en
France. Placés dans le Sanltiario du
Musée Condé, ces quarante tableaux,
chef-d'œuvre de Jean Foucquet,
comptent parmi les plus précieux des
objets d'art conservés à Chantilly (1).
Les Quarante Foucquet n'ont jamais figuré
au nombre des manuscrits de Chantilly. La
notice imprimée ci-contre n'existe donc
pas dans le manuscrit, bien qu'on y fasse
parler Mgr le duc d'Aumale comme au n° 3
ci-dessus et dans les passages soulignés
de l'Introduction.
Il est reconnu, d'ailleurs, que cette no-
tice est l'œuvre d'un tiers, postérieure à la
mort du Prince.
(1) Mon excellent confrère et ami, M. A.
Gruyer, leur a consacré un beau volume, dans
lequel ils sont tous reproduits en héliogravure :
Chantilly. Les Quarante Foucquet. Paris, Pion,
1897, in-i" de 188 pages, tire à 150 exem-
plaires.
CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ
TEXTE DU MANUSCRIT
88
(Page 96, ligne onzième.)
... Ce volume n'est pas indigne des
louanges... et, de la bibliothèque de
ce dernier (de Bure) il passa dans la
mienne en janvier 1854.
(Feuillet 87^)
... Ce volume n'est pas indigne de
louanges... et, de la bibliothèque de
ce dernier (de Bure) il vient de passer
dans la mienne (Janvier 1854), moyen-
nant fr. 3399,50.
104
(Page 104, ligne 3.)
N° 1384. Preces biblic*...
... les naissances et baptêmes de
ses quinze enfants.
(Feuillet xV.)
Preces bibuc^....
... de ses quinze enfants. Ce Hubert,
beau-frère du maréchal d'Eslrées, n est-il
pas celui dont nous avons le beau portrait
par Nanteuil?
III. — SAINTS-PÈRES, THÉOLOGIENS, SERMONS, etc.
129
(Page 118, dernière ligne.)
... Et premièrement parle en soy-
meisme maistre llugue de Saint- Vit-
tor... ».
Le Soliloque touchant le gage de Vâme
est un entretien...
(Feuillet 129«.)
... Et premièrement parle en soy
meisme maistre Ilugue de Saint-Vit-
tor... »
Le oienheureux Hugues, né près Ypres
vers 1097, chanoine régulier écoldtre de
Saint-Victor, à Paris en 1133, mourut le
11 février 1141. C'est dans V abbaye
d'Hamersleven, en Saxe, qu'il avait été
élevé; c'est à ses premiers maîtres qu'il
CONTROVERSE
9
TEXTE IMPRIMÉ
TEXTE UU MANUSCRIT
adresse Vopuscule intitulé le Soliloque tou-
chant le gage de Vâme. Ce Soliloque est
un entretien...
(Page 139, avant-dernière ligne.) (Feuillet 143*.)
C'est un livre excessivement rare ... C'est un livre excessivement
et le premier imprimé à Genève (je rare et le premier imprimé à Ge-
l'ai)... nève(l)...
(1) Je viens de l'acheter (octobre 1861).
IV. — CONTROVERSE
187
(Pages 167, 168, 169, 170.)
N° 709. Carpi (Alberto-Pio, comte
de) : Réponse a Erasme.
In-f° (0,313 sur 0,230), mar. vert avec
armes de Bourbon-Condé...
Traduction anonyme de l'ouvrage
du comte de Carpi imprimé en 1 529 . . .
(Feuillet xix'.)
(709). Carpi (Alberto-Pio, comte
de).
« En ce livre est contenue la response
de magnifique et noble homme Albert
Pius, compte de Cappe (Carpi), sur
Vépistre à luy envoyée par maistre Dydier
Herasme, en laquelle sont déprimées et
confondues par tesmoingnage de Saincte
Escripture toutes les hérésies de Luther,
au moins la plus grande partie. Transla-
tée, la dicte épistre de latin en françois.
In-f» (0,313 sur 0,230) mar. vert avec
armes de Bourbon Condé...
Le traité est précédé d'une épîtredédica-
toire « à très hault, puissant et noble sei-
gneur messire Guillaume de Montmorency,
baron et seigneur du dit lieu, chevallier
10
CHANTILLY.
LES MANUSCRITS
TEXTE IMPRIME
La notice ci-contre est complètement
supprimée dans les quatre pages impri-
mées consacrées à ce manuscrit.
TEXTE DU MANUSCRIT
de l'Ordre et premier baron chrétien de
France n. A la fin : « Donné à Romme
le 15' de mai 1526 » et, au-dessous :
« Imprimé à Paris le 4' jour de janvier
1528 .. [1529].
Le 15 mai 1526 est la date de la com-
position de Vouvrage; le 4 janvier 1528
[1529] doit être le jour où fut terminée
cette copie en français, car il ne semble
pas que ce livre ail été imprimé (1). Le
comte de Carpi mourut en 1530; il se
peut que Vépttre dédicatoire à Guillaume
de Montmorency émane de lui, car on lit
cette phrase : « /'ay voulu te faire ce livre
translater de latin en franroys. » Hôtel de
Condé, 1654.
(i) Les mots t de la composition > et • i/ ne
semble pas que ce livre ait... », sont de la main
de Mgr le duc d'Aumale dans la notice manu-
scrite.
JURISPRUDENCE
I. — DROIT CANON
TEXTE IMPRIME
TEXTE DU MANUSCRIT
216
(Pages 183, 184.) (Feuillet xviii*.)
N° 397. Gregorius IX : Décréta- (397). Gregorius IX : Decretalium
LIUM COMPILATIO... COiMPILATIO. . .
Commencement du commentaire Commencement du commentaire
de Bernard de Bernard
Le feuillet manquant devait être
orné d'une miniature et d'une lettre
formant sujet.
Le feuillet manquant devait être
orné d'une miniature et d'une lettre
formant sujet.
Volume d'un grand prix, quoique mu-
tilé et rogné de très près par un relieur
inexcusable, dirigé par un bibliothécaire
peu digne de ce nom.
La collection des Décrétales en cinq
livres dont se compose notre manuscrit a
été publiée en 1234 par le pape Gré-
goire IX; c'est une des parties essentielles
du corps de droit canonique. Le nombre
12
CHANTILLY
LES MANUSCRITS
TEXTE IMPRIME
TEXTE DU MANUSCRIT
des commentaires écrits sur ces décrétâtes
est incalculable (1).
Première édition à Mayence, Schoyffer,
1473, et deux à Rome, l'année suivante.
Collationné avec notre bel exemplaire sur
vélin des Décrétales de Grégoire IX im-
primé à Venise par Jenson en 1475.
(1) La copie manuscrite de cette notice
porte aussi plusieurs corrections de la main
de Mgr le duc d'Aumale.
II.
DROIT CIVIL
242
(Page 197, onzième ligne.)
N° 722. Jlstinianl's...
... atl libruin de appellationibus qui
sequitur.
(Feuillet 242^)
(722). JUSTINIANUS...
... ad librum de appellationibus qui
sequitur.
Collationné avec notre bel exemplaire
sur vélin imprimé par Pierre Schoyffer,
Maguntiœ, 1472 (1).
(1) De la main de Mgr le duc dWuraaIe dans
la copie manuscrite.
SCIENCES ET ARTS
III. — SCIENCES MATHÉMATIQUES
TEXTE IMPRIME
322
(Page 260, ligne douzième.)
N° 641 . Astronomie et Astrologie.
TEXTE DU MANUSCRIT
(Feuillet 322'.)
(641). Astronomie et Astrologie.
. . . quelques-uns des ouvrages arabes
relatifs à la philosophie d'Arislotc.
... quelques-uns des ouvrages arabes
relatifs à la philosophie d'Aristote.
// a laissé quelques ouvrages, Épitome
totius astrologie, chiromantia, alfar-
ganum, etc.
Comme la plupart des manuscrits de
notre collection qui se rapportent à l'astro-
logie judiciaire, à l'alchymie, etc., les
italiens surtout, ce volume doit avoir
appartenu à la reine de Pologne, Marie
de Gonzague, ou du moins à son secré-
taire des Noyers (1).
(1) La note ainsi supprimée à l'impression
est de la main de Mgr le duc d'Aumale dans
la copie manuscrite.
TOME DEUXIÈME
BELLES-LETTRES
BELLES-LETTRES
IV. — POÉSIE FRANÇAISE
TEXTE IMPRIMÉ
TEXTE DU MANUSCRIT
472
(Page 44, deuxième ligne.) (Feuillet 47:2'\)
Ce volume, bien que fatigué et mu- Ce volume parait avoir été lu et relu
tilé en plusieurs endroits, n'en est au temps jadis par maint amateur de poê-
las moins... sie; il est couvert de taches de cire, très
fatigué et mutilé en plusieurs endroits.
Ce n'en est pas moins...
(Page 74, quatrième ligne.)
par M. de Mas-Latrie.
485
(Feuillet 485'.)
... par M. de Mas-Latrie dont cer-
taines assertions ont été discutées pat
MM. G. Paris et A. Thomas. Notre
poème est inédit.
487
(Page 77, ligne onzième.)
... une des premières copies contem-
poraines de la composition.
(Feuillet 487^)
. . . une des premières copies contem-
poraines de la composition, — le
manuscrit offert par fauteur au duc de
Bourgogne et, par celui-ci cédé à son
frère, ou xm exemplaire, nous dirions
plutôt une expédition, présentée par Gaces
au dm de Berrtj.
18
CHANTILLY. — les manuscrits
TEXTE IMPRIMÉ
TEXTE DU MANUSCRIT
491
(Page 83, dernière ligne.)
Ce beau livre, après avoir appar-
tenu au roi René, a malheureuse-
ment souffert avant d'être relié pour
la Palatine, duchesse d'Orléans.
Acheté à la vente des manuscrits
Ilamilton (Londres, 23 mai 1889)
par le libraire Triibner, de Stras-
bourg, le volume me fut cédé par ce
dernier en juillet 1890.
(Feuillet 491 .)
Ce beau livre, après avoir appar-
tenu au roi René, a malheureusement
souffert avant d'être relié pour la
Palatine, duchesse d'Orléans. Acheté
à la vente des manuscrits Ilamilton
(Londres, 23 mai 1889) par le libraire
Triibner, de Strasbourg, le volume
me fut cédé par ce dernier en juillet
1890 au prix de 5 000 francs (1). Inu-
tile de rappeler que le bloc des manuscrits
Hamillon avait été acheté par V empereur
d'Allemagne.
(1) Toutes les indications de prix figurant
dans les notices manuscrites ont été, comme
celle-ci, supprimées dans le texte imprimé.
510
(Page 117, ligne seizième.)
... Ces splendides décorations
jouirent d'une grande vogue pendant
toute la Renaissance, et cet engoue-
ment était partagé par Anne de Mont-
morency; sa correspondance en té-
moigne.
(Feuillet 510'».)
... Ces splendides décorations
jouirent d'une grande vogue pendant
toute la Renaissance, et cet engoue-
ment était partagé par Anne de Mont-
morency; sa correspondance en té-
moigne. En somme, ce grand seigneur,
dont la légende a fait un soldat ignorant
et grossier, fut un amateur éclairé, pro-
tecteur convaincu des lettres et des arts.
CHANSONS
19
TEXTE IMPRIME
525
(Page 184, dernière ligne.)
... qu'il suivit dans sa captivité à
Madrid.
TEXTE DU MANUSCRIT
(Page 187, à la fin de la page.)
et qu'il date de 1536 ou 1537.
Notre recueil..
(Feuillet xiv'.)
... qu'il suivit dans sa captivité à
Madrid. Ce volume a probablement été
offert au connétable, et faisait partie de la
collection de Coudé (1).
(1) La phrase supprimée est de la main de
Mgr le duc d'Auinale dans la copie manuscrite.
530
(Feuillet 530*.)
... et qu'il date de 1536 ou 1537.
Trois cardinaux de Lorraine ont existé
pendant le XVI' siècle : Jean, archevêque
de Reims et de Lyon, mort en 1550;
Charles, le plus célèbre des trois, arche-
vêque de Reims, mort en 1574; Charles,
évêque de Metz et de Strasbourg, mort en
1607. Il est probable que Florent Copin
était un des hautbois du cardinal Jean.
Notre recueil...
V.
CHANSONS
564
(Pages 277 à 303.)
N° 1047. Recueil DE BALLADES...
In-f» (0,387 sur 0,286), velours rouge,
bossages, écusson et fermoir par Froment-
Meurice...
(Feuillets 564 à 564*'.)
N° 1047. Recueil de 98 chansons,
BALLADES ET MOTETS SUIVIS DE 23 CHANTS
EN LATIN, MUSIQUE NOTÉE.
In-f» (0,387 sur 0,286), velours rouge,
bossages, écusson et fermoir par Froment-
Meurice...
Ce manuscrit a été examiné par
20
CHANTILLY.
I.F.S MANUSCRITS
TEXTE IMPRIME
En 1461, ce volume appartenait à
un certain Francesco d'Alto degli
Alberti
... Triqueli voulut contribuer à le
compléter et à l'orner; il en composa
le frontispice. Le livre lui-même, a
été examiné au point de vue musical
par M. Lavoix, de la Bibliothèque na-
tionale; récemment, mon éminent
confrère et ami, M. Léopold Delisle, a
essayé d'en faire le dépouillement,
qu'on trouvera plus loin.
TEXTE DU MANUSCRIT
MM. Léopold Delisle et Paulin Paris,
membres de VInstitut, Coussemacker , cor-
respondant de VInstitut, Lavoix, de la
Bibliothèquenationale. Les renseignements
fournis par ces érudits ont été complétés et
coordonnés par M. Flammermont, qui a
dressé la table analytique des pièces (1).
En 1461 le volume appartenait à
un certain Francesco d'Alto degli
Alberti
... Triqueti voulut contribuer à le
compléter et à l'orner; il en composa
le frontispice.
La dernière phrase ci-contre n'est pas
dans la notice originale.
Elle a ëté composée après la mort de
Mgr le duc d'Aumale, comme celles qui
figurent ci-dessus, aux pages v, xi, i, 4 et 7.
(1) M. Flammermont — dont on a ainsi
supprimé même le nom — avait exercé l'em-
ploi (l'archiviste à Chantilly. C'est lui qui a
découvert la fausseté des Lettres patentes sur
lesquelles s'appujait la commune de Couvieux
pour exercer un droit d'usage sur la Pelouse.
— II était professeur à la Faculté des lettres
de Lille quand il est mort.
VI. — IDIOMES PROVINCIAUX
594
(Page 340j ligne douzième.)
C'est à cette même date que
(Feuillet 594.)
... C'est à cette même date que
POÉSIE DRAMATIQUE
21
TEXTE IMPRIMÉ
TEXTE UU MANUSCRIT
nous rapportons l'exécution de notre nous rapportons l'exécution de notre
manuscrit, le seul connu.
Les aventures de Guillaume de la
Barre...
manuscrit, le seul connu, car on la
retrouve (anno dmi m. cccxxnii) à l'inté-
rieur de la coucerture avec quelques des-
sins assez intéressants et diverses inscrip-
tions, dont une de huit vers.
Les aventures de Guillaume de la
Barre...
VllI. — POÉSIE DRAMATIQUE
613
(Page 359, ligne sixième.)
... d'un artiste français de la pre-
mière moitié du XVP siècle.
Pas de titre, pas de dédicace..
(Feuillet 613.)
... d'un artiste français du premier
tiers du X VI' siècle, même style que celles
qui décorent notre César et François I"
et qui sont l'œuvre de Godefroy le Batave,
1520.
Pas de titre, pas de dédicace...
616
(Page 366, dernière ligne.)
Sans compter les nombreux
silete
silete d'orgues, — silete de tous
les instruments du jeu, — ...
(Feuillet 616.)
... les nombreux silete adressés aux
assistants, recommandation parfois insuf-
fisante, car les musiciens sont souvent
chargés de retenir l'attention du public :
silete d'orgues, — silete de tous les
instruments du jeu, — ...
99
CHANTILLY.
LES MANUSCRITS
MÉLANGES LITTÉRAIRES
TEXTE IMPRIME
TEXTE DU MANUSCRIT
683
(Page 404, ligne 17.)
... nomine Renignum procreavil... »
Cet empereur Eradius n'est autre
qu'Héraclius, et nous avons ici une
rédaction de VHistoria seplem sapien-
tiuii. VA\g se termine par ces mots :
Explicit libellus...
(Feuillet 683'.)
... nomine Renignum procreavit... »
Après la mort de Legiptia, Eradius
épousa Rosmunda. Celle-ci, ayant entendu
vanter la beauté de Benignus, que son père
avait envoyé étudier à Athènes, décide
V Empereur à le rappeler. Rosmunda, qui
se plaint de garder encore sa virginité
malgré tout le temps qu'elle a déjà passé
avec Vempereur, s' enflamme pour Benignus
et se glisse une nuit dans son lit. Benignus
la repousse avec horreur. Furieuse, elle
appelle, proclame la violence que veut lui
faire son beau-fils, et celui-ci est jeté en
prison. V impératrice poursuit la mort du
jeune homme; mais celui-ci est défendu
par les sept sages de Rome. L'innocence
triomphe, et Rosmunda est mise à mort.
Explicit libellus...
Les notices originales des n°* 205, 206, 408 (tome I*"'), 490, 524,
599 et 684 (tome II), n'ont pas été rendues aux Exécuteurs testa-
mentaires. Elles sont remplacées, dans la série, par des feuillets
écrits après la mort de Mgr le duc d'Aumale, ce que prouvent le
papier lui-même et des énonciations de dates et de faits postérieurs
au 7 mai 1897.
Les Exécuteurs testamentaires ne peuvent donc ni contester ni
reconnaître la conformité de ces documents avec les notices origi-
nales non représentées.
: r^m-
z
■6621
t. 2
Chantilly, nisêe Condé.
Bibliothèque
Chantilly
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY