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Full text of "Chantilly. Le cabinet des livres. Manuscrits"

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INSTITUT  DE  FRANCE 


MUSÉE  GONDÉ 


CHANTILLY 


LE 


CABINET  DES  LIVRES 


MANUSCRITS 

TOME    DEUXIÈME 

BELLES-LETTRES 


PARIS 

LIBRAIRIE     PLON 

PLON-NOURRIT  et  C'%    IMPRIMEURS-ÉDITEURS 

RUE    GARANCIÈRE,    8 

1900 
Tous  droits  réservés 


Exemplaire  réservé,    imprimé  pour 


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MEMBRE    DE    L-INSTITVT 


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BELLES-LETTRES 


I.  —  LINGUISTIQUE.  RHÉTORIQUE 

428 

N°  912.  Uguccio  Pisanus  :  Liber  deiuvationum. 

In-4»  (0,22  sur  0,17),  mar.  vert,  fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin, 
fin  du  XIII"  siècle,  238  fi".,  2  col.  de  40  lignes,  initiales  rouges  et  bleues,  24  grandes 
lettres  en  miniature,  dont  la  plupart  représentent  des  saints  ou  des  scènes  de  la  vie  du 
Christ. 

L'ouvrage  est  précédé  de  deux  prologues,  dont  le  premier  commence  par 
ces  mots  (f.  1)  :  «  Bealus  vir  qui  non  abiit  nec  a  mandatis  ejus  deviat...  ». 
Le  texte  commence  au  f.  2  \°  par  le  mot  «  Augeo  »,  et  finit  au  f.  257  : 
«  Zoroastrum,  minimum  sydus.  Explicit  Ilugucio.  Deo  gracias.  Jacobus  do 
Albona  scripsit  hune  librum  anno  Domini  m  ce  lxx,  die  veneris  in  vigilia 
Omnium  sanctorum,  in  civilate  Senonis  ».  Le  scribe  a  ajouté  ces  trois  vers  : 

Scriptorem  si  quis  linguis  reprobarit  iniquis, 
Cerberus  in  baratri  flumine  mergat  atri. 
Sit  scriptor  sanus,  sit  sua  sana  manus. 

Le  volume  se  termine  par  une  table  alphabétique  qui  comprend  876  mots, 
de  «  Augeo  »  à  «  Zona  ». 

Ugo  ou  Uguccione,  de  Pise,  évoque  de  Eerrare  en  H90,  mourut  en  1210 
(on  l'a  souvent  confondu  avec  un  autre  Uguccione,  qui  était  de  Verceil  et 
qui  fut  évèque  de  Novare).  Avant  d'être  élevé  à  l'épiscopat,  notre  Uguccione 
n.  1 


2  CHANTILLY.  —  LES  xMANUSCRITS. 

avait  été  professeur  de  décret  et  de  jurisprudence  ecclésiastique  à  Bologne  ; 
il  y  enseignait  en  1178.  Parmi  ses  élèves  était  le  jeune  Sinibaldo  de  Fieschi, 
qui  devait  occuper  avec  tant  d'éclat  la  chaire  de  saint  Pierre  :  Innocent  III 
resta lami  de  son  maître  et  lui  témoigna  toujours  la  plus  grande  confiance. 
Uguccione  paraît  avoir  pris  peu  de  part  aux  luttes  sanglantes  qui  agitaient 
alors  l'Italie;  il  resta  voué  à  ses  travaux  et  aux  devoirs  de  son  ministère, 
nusant  de  sa  très  réelle  influence  que  pour  faire  réussir  des  missions  de  paix 
ot  de  conciliation.  Une  seule  fois,  Innocent  lil  fit  appel  à  son  dévouement  : 
lorsqu'après  la  mort  de  Piiilippe  de  Souabe  le  pape  voulut  constituer  forte- 
ment le  parti  guelfe  et  donna  la  marche  d'Ancone  à  Azzolino  dKste,  c'est  par 
le  concours  d'Uguccione  qu'il  fit  élire  ce  même  Azzolino  seigneur  perpétuel 
de  Ferrare  :  «  gubernator  ot  reclor  gencralis  et  perpetuus  dominus  »  (1208). 
Ce  titre  pompeux  n'empêcha  pas  le  seigneur  perpétuel  d'être  expulsé  l'année 
suivante  par  son  rival  Salingucrra,  que  soutenaient  Ecelino,  tyran  de  Vérone, 
elle  parti  gibelin.  L'arrivée  de  l'empereur  Othon  IV,  qui  venait  on  Italie  pour 
son  couronnement,  suspendit  les  hostilités.  Le  vainqueur  et  le  vaincu  rivali- 
sèrent d'obséquiosité  auprès  de  lui.  Othon  ne  se  prononça  pas;  mais  déjà  il 
inclinait  vers  le  parti  hostile  au  pape,  son  ancien  allié.  Il  traita  Salinguerra 
avec  faveur,  et  se  borna  à  mettre  un  podestat  impérial  à  Ferrare.  Lui-même 
passa  par  cette  Aille,  et,  à  la  requête  de  l'évêque,  mit  au  ban  de  lEmpire, 
par  décret  du  24  mars  1210,  «  omnes  hereticos  Ferrariie  commorantes, 
Patherenos  sive  Gazaras,  vel  quocumque  nomine  censeantur  »  (Gnostiques. 
Manichéens).  C'est  le  dernier  acte  auquel  Uguccione  ait  pris  part;  il  mourut 
dans  l'année. 

Au  milieu  de  ces  graves  événements,  Uguccione  avait  dû  régler  une 
affaire  qui  lui  avait  causé  beaucoup  d'ennuis  et  d'embarras.  Un  certain  Boni- 
face,  abbé  de  Nonantola,  avait  géré  les  intérêts  de  sa  communauté  avec  tant 
de  désordre  et  de  prodigalité  que  les  moines,  menacés  d'une  ruine  certaine, 
réclamèrent  au  pape  et  à  l'empereur  (1197).  L'évêque  de  Ferrare  fut  muni 
de  pleins  pouvoirs  et  chargé  do  porter  remède  à  cet  état  de  choses  :  lalibé  fut 
déposé  en  1198.  Cette  mission  força  Uguccione  à  de  fréquents  séjours  à 
Nonantola,  et,  comme  il  était  fort  docte,  il  passait  ses  meilleures  heures  dans 
la  bibhothèque  du  couvent.  Il  y  étudia,  entre  autres  livres,  le  Vocabulaire 


LINGUISTIQUE.    RHETORIQUE.  3 

latin  de  Papias,  ce  qui  lui  donna  l'idée  de  refaire  l'ouvrage,  mais  en  l'aug- 
mentant et  en  y  ajoutant  surtout  des  indications  et  des  développements  sur 
les  étymologies.  11  exécuta  son  projet  immédiatement,  comme  le  témoigne 
une  chronique  qui  fixe  à  l'année  1198  la  composition  de  ce  «  Liber  diriva- 
tionum,  non  ubique  verax,  sed  ubique  perfectus  ». 

Les  manuscrits  de  ce  couvent  ne  conservèrent  pas  seuls  la  trace  des  tra- 
vaux d'Lguccione.  Son  livre,  reproduit  par  la  plume  de  nombreux  copistes, 
se  répandit  dans  toute  TEurope,  et  l'apparition  en  fut  un  événement  assez 
important  pour  être  mentionné  dans  la  curieuse  chronique  qui  fut  l'essai 
typographique  de  Philippe  de  Lignamine  (Chronica  suminoruiii  Pontificiiiii  et 
Imperatonini,  Rom»,  1474,  f.  88  v").  Voici  ce  qu'il  y  en  est  dit  :  «  Lguccio, 
natione  Pisanus,  episcopus  Ferrariensis  agnoscitur,  qui,  datus  adjutor  a 
Sede  apostolica  abbati  Nonantulano,  prodigo  et  indigno,  ex  libro  Papie.  qui 
iUic  est,  librum  derivationum  composuit  ».  Enfin,  au  temps  de  Rabelais,  la 
réputation  de  notre  auteur  se  soutenait  encore,  et  le  joyeux  curé  de  Meudon 
le  met  entre  les  mains  des  précepteurs  de  Gargantua. 

Uguccione  n'était  pas  indigne  d'une  estime  si  durable.  11  savait  assez  bien 
le  grec,  et  son  vocabulaire,  malgré  des  imperfections,  fut  consulté  avec  fruit 
par  ceux  qui  le  suivirent  dans  cette  voie  difficile,  particulièrement  par  Du 
Gange,  qui  lui  consacre  un  paragraphe  de  la  préface  de  son  Glossaire. 

Voici  du  reste  comment  notre  auteur,  dans  son  second  prologue,  explique 
le  plan  et  l'objet  de  son  livre  :  «  Opus  hoc  igitur,  divina  favente  gracia,  com- 
ponere  statuimus,  in  quo,  prœ  aliis  et  post  alios,  vocahuloruni  et  significa- 
cionum  distinctiones,  dirivacionum  origines,  ethimologiarum  assignaciones, 
interpretacionum  repperientur  exposiciones,  quarum  ignorancia  latinitas, 
naturaliter  indiga,  quadam  doctorum  pigricia  non  modicum  cohartatur  ». 
Après  quoi  il  nous  dit  sa  patrie  et  son  nom  :  «  Si  quis  querat  quis  hujus  operis 
actor  sit,  dicendum  est  quod  Deus.  Si  quis  querat  quis  hujus  operis  fuerit 
instrumentum,  respondendum  quodpatria  Pisanus  est,  nomine  Uguccio...  ». 

Le  vocabulaire  d'Lguccione  n'a  pas  été  imprimé,  mais  il  en  existe  de  nom- 
breux manuscrits.  Gelui-ci  a  le  mérite  d'être  fort  ancien,  avec  date  certaine, 
très  bien  conservé  et  orné  de  curieuses  miniatures. 

Hôtel  de  Condé,  1654. 


4  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

429-430 

N"'  1562-1563.  Alphabet  et  Lexique  élément.xihe  latin-fkançais, 

2  vol.  pet.  in-12,  mar.  rouge,  fil.,  fleurs  de  lys  sur  le  dos  et  sur  les  plats,  tr.  dor. 
{rel.  «ne).  —  Joli  ms.  sur  vélin,  attribué  à  Damoiselet.  Il  se  compose  de  33  feuillets, 
qui  contiennent  lA  B  G  et  un  choix  de  mots  latins  avec  leurs  équivalents  français;  le 
tout  très  bien  exécuté  en  lettres  d'or  et  d'azur;  chaque  page  est  encadrée  d'un  filet  d'or. 

Ces  deux  petits  volumes  paraissent  avoir  été  faits  pour  donner  les  pre- 
mières notions  du  latin  à  un  jeune  prince  do  la  famille  royale  do  France, 
peut-être  à  l'un  des  fils  do  Louis  XIV. 

Bibliothèque  Cigongne,  n"  344. 

431 

N°  1133.  Lexique  italien-auabe. 

In-4%  demi  mar.  vert.  —  Papier,  XIX»  siècle,  681  pp. 

Collection  Standish. 

432 

N°  702.  Aiustote  :  Rhetorica,  traduction  latine. 

Petit  in-f°  (0,283  sur  0,205),  veau  marbré,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé. 
—  Vélin,  XIV'  siècle,  44  ff.,  35  lignes  à  la  page,  grandes  marges. 

La  Bibliothèque  nationale  possède  deux  manuscrits  de  cette  traduction 
(lat.  7694-7695);  dans  l'un,  l'ouvrage  est  accompagné  d'un  commentaire  de 
Gilles  de  Rome;  l'autre  donne  le  nom  du  traducteur,  Guillelmus. 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

433 

N"  590.  CicÉitoN  :  La  Uiiétoiuque,  traduction  fran(;aise  du  XIII'  siècle. 

In-f"  (0,330  sur  0,243),  mar.  rouge,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin 
à  grandes  marges,  fin  du  xill'  siècle,  164  feuillets,  2  col.  de  32  lignes,  11  miniatures  à 


LINGUISTIQUE.    RHÉTORIQUE.  5 

fonds  d'or,  grandes  lettres  ornées,  initiales  rouges  et  bleues,  rubriques  rouges;  sur  la 
première  page  du  texte,  armes  et  monogramme  d'Antoine  de  Chourses  et  de  Catherine 
de  Coëtivy. 

Mon  cher  confrère  Léopold  Delislc  ayant  bien  voulu  me  communiquer  les 
notes  qu'il  a  prises  sur  ce  manuscrit,  notes  qui  doivent  être  par  lui  déve- 
loppées dans  les  Notices  et  extraits  des  manuscrits  (i)  et  dans  le  tome  XXXIII  de 
V Histoire  littéraire  de  la  France,  je  ne  puis  mieux  faire  connaître  le  livre  qu'en 
les  transcrivant  ici  : 

«  Dans  les  recherches  auxquelles  ont  donné  lieu  les  anciennes  traductions 
fran(;aises  des  auteurs  de  l'antiquité,  il  n'a  point  été  question  jusqu'ici  d'un 
travail  entrepris  à  la  fin  du  Xlir  siècle  sur  un  ouvrage  de  Cicéron  dont  la 
mise  en  français  présentait  de  grandes  difficultés.  Il  s'agit  des  deux  traités 
qu'on  appelait,  au  moyen  âge,  Rhetorica  reliis  ou  prima  et  Rhelorica  nova  ou 
secunda,  et  dont  les  véritables  titres  sont  De  Inœntioue  lihri  duo  cl  Ad  Herenniiim 
libri  quatuor.  La  traduction,  dont  le  seul  exemplaire  jusqu'à  présent  connu 
est  conservé  à  Chantilly,  fut  exécutée  par  un  certain  maître  Jean  d'Antioche, 
à  la  requête  d'un  chevalier  de  l'IIùpital  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  frère 
Guillaume  de  Saint-Étienne.  Elle  fut  achevée  en  1282  à  Saint-Jean-d'Acre. 

«  L'auteur  de  la  traduction,  «  Johan  d'Antioche  que  l'en  apele  de  llarens  », 
selon  ses  propres  expressions,  est,  sans  aucun  doute,  le  même  que  «  maystrc 
Harent  d'Anthioche  »,  dont  on  connaît  une  traduction  des  Otia  imperialia  de 
Gervais  de  Tilbury.  Quant  à  Guillaume  de  Saint-Ktienne,  chevalier  de  l'Hô- 
pital, nous  le  coimaissons  pour  avoir  été  commandeur  de  Chypre  de  1296  à 
1303,  et  pour  avoir  composé  un  recueil  de  statuts  et  de  documents  relatifs  à 
l'ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem  (2),  sur  lequel  M.  Delaville  Le  Roulx  (3) 
a  donné  d  intéressants  détails. 

«  Maître  Jean  d'Antioche  a  fondu  les  deux  rhétoriques  de  Cicéron  en  un 
seul  corps  d'ouvrage,  qu'il  a  intitulé  «  Rettorique  de  Marc  Tulles  Cyceron», 
et  divisé   en  six  livres,  les  deux  premiers  répondant  aux  deux  livres  du 

(1)  Depuis  la  rédaction  de  cette  notice,  M.  Léopold  Uelisle  a  publié  dans  le  t.  xxxvi  de  ce 
recueil  une  «  Notice  sur  la  Rhétorique  de  Cicéron,  traduite  par  maître  Jean  d'Antioche,  ms.  590 
du  Musée  Coudé  ». 

(2)  Ms.  français  6049  de  la  Bibliothèque  nationale. 

(3)  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Charles,  1887,  t.  xi.viii. 


6  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

De  Inventione,  et  les  quatre  autres  aux  quatre  livres  du  traité  Ad  Hereiwium. 
Il  a  partagé  le  tout  en  206  chapitres,  formant  une  série  unique  et  numérotés 
i-ccvi  ;  les  cotes  i,  ccv  et  ccvi  ont  été  réservées  à  trois  chapitres  étrangers  à 
Tœuvre  de  Cicéron  et  qui  servent  d'annexés  à  la  traduction  de  la  Uhétoritiue. 

«  Le  manuscrit  conservé  à  Chantilly  a  été  exécuté  avec  le  plus  grand  soin; 
c'est  probablement  l'exemplaire  original.  11  a  été  soumis  à  une  revision  très 
attentive  peu  de  temps  après  qu'il  eût  été  copié.  Les  résultats  de  cette 
revision  ont  été  consignés  sur  les  marges  et  dans  les  interlignes  avec  beau- 
coup de  délicatesse,  de  façon  à  ne  pas  enlever  au  manuscrit  le  caractère  d'un 
livre  de  luxe.  On  souligna  par  de  petits  traits  rouges  ou  par  des  points  pres- 
que imperceptibles  les  syllabes,  les  mots  et  les  phrases  qui  étaient  à 
supprimer  ou  à  modifier,  et  les  leçons  qu'on  y  substitua  furent  écrites  en 
caractères  dune  extrême  finesse.  Ces  modifications  portent  à  peu  près  exclu- 
sivement sur  la  traduction  des  deux  livres  du  De  Inventione. 

«  Parmi  les  miniatures,  signalons  celles  qui  sont  placées  en  tête  des  deux 
premiers  livres.  F.  13,  tableau  divisé  en  deux  compartiments  (1)  et  repré- 
sentant les  inconvénients  et  les  avantages  de  l'éloquence.  Dans  la  partie  supé- 
rieure de  la  miniature,  le  peintre  a  figuré  une  scène  d'émeute  :  un  déma- 
gogue, l'épée  à  la  main,  harangue  la  foule;  les  émeutiers  ont  commencé  la 
démolition  d'un  édifice.  Dans  la  partie  inférieure,  un  orateur  parle  avec 
calme  à  un  groupe  de  citoyens  occupés  à  la  construction  d'un  édifice.  — 
F.  45  v°,  tableau  divisé  verticalement  en  deux  compartiments  :  à  gauche, 
un  artiste  s'apprête  à  peindre  une  statue  dressée  sur  une  colonne;  à  droite, 
des  jeunes  gens  s'exercent  à  la  lutte  et  à  des  jeux  d'adresse.  Le  sujet  de  ces 
peintures  a  été  fourni  par  le  passage  dans  lequel  Cicéron  rapporte  comment 
Zeuxis  se  prépara  à  exécuter  une  image  de  Jmion  réclamée  par  la  ville  de 
Crotone  ». 

Nous  ignorons  quel  fut  le  sort  du  manuscrit  depuis  le  moment  où  il  sortit 
de  rOrient  latin  jusqu'au  jour  où  il  tomba  entre  les  mains  d'Antoine  de 
Chourses.  iNous  le  trouvons  à  l'hôtel  de  Condé  en  1654,  avec  les  autres 
manuscrits  de  la  collection  de  Chourses-Coëtivy. 

(i)  Reproduit  à  la  fin  de  ce  volume. 


LINGUISTIQUE.   RHETORIQUE. 


A 


434 

N"  886.  CicÉRON.  —  «  Les  Accusations  de  Marc  Tulles  Cicero  contre 
C.  Verres,  citoyen  de  la  ville  de  Romme,  traduictes  de  latin  en  François 
PAR  Jehan  de  Luxembourg  ». 

In-4°  (0,213  sur  0,143),  veau  marbré,  fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  — 
Vélin,  XYI"  siècle,  82  ff.,  22  lignes  à  la  page,  initiales  en  or  et  couleurs. 

Sur  le  premier  feuillet  sont  peintes  les  armes  de  Luxembourg,  surmontées 
de  la  couronne  de  baron  et  accompagnées  de  la  devise  Ex  unguibiis  nosce 
leones.  Au  verso  de  ce  feuillet,  dizain  adressé  à  «  Monsieur  le  Grant 
Maistre  ».  F.  2,  épitre  dédicatoire  :  «  Monsieur,  pour  ce  que  je  sçay  assez 
que  vous  prenez  plus  de  plaisir  aux  choses  antiques  et  vertueuses  et  à  celles 
qui  ont  esté  les  plus  estimées  et  les  myeulx  dictes  que  nulle  autre  personne 
que  je  cognoisse  en  ce  royaulme...  »  ;  signée  :  «  vostre  humble  et  obéyssant 
allyé.  Jehan  de  Luxembourg  ».  Puis  vient  la  traduction  française  des  deux 
«  oraisons  »,  dont  chacune  est  précédée  d'un  «  summaire  et  argument  ». 

Voici  l'un  des  «  célèbres  et  signalés  personnages  »  qui  ont  dédié  leurs 
œuvres  au  connétable  Anne  de  Montmorency,  «  entre  lesquelz  Jean  de 
Luxembourg,  évesque  de  Pamiers,  abbé  d'Yvry  et  de  Saint-Maur,  un  des 
plus  éloquents  seigneurs  de  son  siècle,  print  la  peine  de  composer  sa  vie  en 
vers  françois  »  (Duchcsne,  Histoire  de  la  maison  de  Montmorency,  p.  421).  Il 
mourut  en  1548,  à  Avignon. 

Jean  de  Luxembourg  pouvait  se  dire  «  allié  »  de  Montmorency,  car  son 
frère  Antoine,  comte  de  Brienne,  avait  épousé  en  lo3o  Marguerite  de  Savoie, 
sœur  de  M""  de  Montmorency.  0  est  donc  après  mars  1535  que  le  manuscrit 
fut  exécuté,  et,  comme  il  est  dédié  au  «  grand-maître  »,  avant  le  10  février 
1538,  jour  où  Montmorency  reçut  Tépée  de  connétable. 

Hôtel  de  Condé,  1654. 

435 

N°  966.  Matrouillet  :  Exercices  littéraires. 
In-8°,  vélin  blanc  (anc.  rel.).  —  Papier,  XVI"  siècle,  107  pp. 


8  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Dissertations  sur  la  science,  la  vertu,  la  vie  bienheureuse,  la  lune,  l'oeil, 
la  mort,  le  caméléon  et  le  courtisan.  Ainsi  que  nous  l'apprend  l'épître  dédi- 
catoire,  ce  volume  fut  présenté  à  M.  Lescorchevel  par  J.  du  Ros,  qui  avait 
recueilli  ces  discours,  «  il  y  a  environ  huit  ans,  à  Condé  sur  Noire  Eau  en 
Normandie  »,  en  suivant  les  leçons  d'un  «  excellent  professeur  en  rhéto- 
rique »,  M.  Matrouillet.  A  la  garde  on  lit  la  signature  «  Harcourt  »,  d'une 
écriture  du  XVI'  siècle. 

Collection  de  Condé. 

436 

N°  1010.  «  Manuel  poétique,  contenant  en  abrégé  l'idée  de  tous  les 
genres  de  poésie,  et  la  notice  de  ceux  qui  y  ont  excellé  dans  tous  les  siècles 
et  chez  toutes  les  nations  » . 

In-4",  papier,  XVIII«  siècle,  47  ff.,  cart. 

Collection  de  Condé. 


II.  —  ÉPISTOLAIRES.  DIALOGUES.   POLYGRAPHES. 


437 

N"  651.  CicERO  :  Epistol.«  ad  familiares. 

Pet.  in-f°  (0,270  sur  0,195),  veau  marbré,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Ms.  sur 
papier,  exécuté  en  Italie  au  XV»  siècle,  205  ff.,  31  lignes  à  la  page,  caractères  romains, 
initiales  ornées,  décoration  marginale  sur  la  première  page.  . 

F.  1 .  «  Marci  Tullii  Ciceronis  Epistolarum  familiares  incipiunt.  M.  Tul.  C.  S. 
dixit  P.  Lentulo  proconsuli  :  Ego  omni  officio...  ».  Absolument  conforme  à 
l'édition  imprimée  en  1467  par  Sweynheim  et  Pannartz.  A  la  fin,  deux  lignes 
et  une  signature  ont  été  effacées  et  remplacées  par  Tinscription  suivante  : 
«  Hune  emptu  habui,  die  29  mensis  novembris,  anno  Domini  1512.  Ego 
Marinus  Mareschal  ».  Suit  une  autre  signature  du  XVr  siècle  :  «  Deschams  ». 
En  tête  du  volume  •  «  Ex  dono  domini  Deschams.  Mercier  ». 

A  la  suite  de  l'ouvrage,  quatre  feuillets  restés  blancs  ont  été  remplis  au 
XV'  siècle  par  :  «  Ystoria  Tancredi;  Leonardus  Aretinus  ex  Boccacio  in 
latinum  ».  Cet  opuscule  de  Léonard  Bruni  d'Arezzo  a  été  imprimé  au 
XV"  siècle  sous  ce  titre  :  Epistola  de  dmbus  amantibus  Guiscardo  et  Sigismimda, 
fdia  Tancredi  ^jrincipis  Salernilani,  ex  Boccatio. 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

438 

N°  987.  Alain  Chartieh,  Nicolas  de  Clamanges,  etc.  —  Al.vnus  Auriga  : 
DiALOGUs  ;   Epistola.    —  Rolandus  de  Talentis,    Nicolaus  de   Clamengis   : 
II.  2 


10  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

EpISTOLtE.    BONACURSIUS    DE    MoNTEM.VGNO     :     De    NoBiLlT.VTE.    «    LuClANI 

DiALOGUS    QL'I    INSCRIBITl'R    CaRON    ». 

In-4»  (0,203  sur  0,140),  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  — 
Vélin,  XV»  siècle,  HA  ff.,  32  lignes  à  la  page,  initiales  ornées. 

I  (f.  1).  [«  Alani  et  S[odalis]  Dialogus  de  causis  civilium  et  intestinorum 
bellorum  que  Galli  diu  inter  se  habuerunt,  et  de  commendatione  alque 
dulcedine  pacis.]  —  Alanus  :  Quid  te,  fldissime,  prêter  morem  tuum  contris- 
tatum...  ».  —  Fin  :  «  S.  :  Et  tu  ipse  vale,  et  nos  in  communi  pace  valeamus. 
Amen  ». 

II  (f.  14  v°).  «  Epistole  Alani  ».  —  Notre  manuscrit  ne  donnant  pas  les 
intitulés  de  ces  lettres,  nous  les  empruntons  au  ms.  latin  8757  de  la  Biblio- 
thèque nationale. 

i .  (Ad  Sigismundum  imperatorem  epistola  de  fœdere  cum  rege  Francie 
ineundo).  «  Tuum,  Serenissime  César,  etsi  facilem  animum...  ». 

2.  (Ad  eumdem  oratio  nomine  régis  Francie).  «  Turbato  dudum  regno 
Israël...  ». 

3.  (Epistola  de  detestatione  belli  gallici  et  suasione  ad  pacem).  «  Usquequo 
dudum  invictissimi  Galiarum  principes...  ».  Cette  lettre  est  suivie  de 
40  vers  latins  sur  le  même  sujet. 

4.  (Ad  quemdam  adolescentem  epistola  hortatoria  ad  amicitiam).  «  Etatem 
tuam  prius  tencllam...  ». 

I).  Lettre  à  un  prince  étranger,  fin  de  juillet  1429.  «  Illustrissime  princeps, 
nuncius  vester  Corardus  Bituris  pridie...  ». 

6.  (Persuasio  ad  Pragenses  in  fide  déviantes,  orata  présente  Cesare). 
«  Quanquam  in  fidei  causa  catholicus...  ». 

7.  (Invectiva  in  amicum  ingratum).  «  Maluissem  tecum  beneficiis...  ». 

8.  (In  invidum  et  detractorem  invectiva).  «  Maledicta  tua  moleste  tulis- 
sem...  ». 

9.  (Oratio  ad  regem  Francie  pro  libertate  ccclesiastica,  1418).  «  Christia- 
nissime  Rex  ac  excellentissime  princeps...  ». 

10.  (Epistola  ad  L'niversitatem  Parisiensem,  post  egressum  régis  Caroli  VII 
acivitate  Parisiensi).  «  Aima  mater  fecunda...  ». 


ÉPISTOLAIRES.    DIALOGUES.   l'OLYGRAPllES.  iï 

11.  Discours  au  i"oi  d'Écossc.  «  Dum  ad  me  ipsum  reversussensus...  ». 
Ces   lettres  d'Alain  Chartier  ont  toutes  été  publiées  de    1617   (édition 
d'André  Duchesne)  à  1876  (élude  de  D.  Delaunay  sur  Alain  Chartier). 

III  (f.  62j.  «  Alia  epistola  a  magistro  Alano  coniposita  (de  vita  euriali). 

—  Suades  sepius  et  hortaris...  ».  C'est  le  célèbre  Curial,  traduction  d'un 
ouvrage  latin  composé,  non  par  Alain,  mais,  suivant  toutes  les  vraisem- 
blances, par  un  humaniste  italien  appelé  Ambroise  de  IMiliis.  M.  Ferdinand 
Ileuckenkamp  a  utilisé  le  présent  manuscrit  dans  l'édition  qu'il  a  donnée  du 
Curial  (Halle,  1899.  —  Voir  la  Roiiiania,  t.  XXVIII,  p.  483). 

IV  (f.  67  v).  «  Nu  ne  incipit  epistola  Rolandi  de  Talentis  ad  Karolum  sep- 
timum,  Francorum  regem,  de  calamitate  urbis  Constantinopolitano  (1433). 

—  Dudum,  Serenissime  Rex,  cum  tristis  et  mesta  fama  de  casu  magnifiée  et 
preclarissime  quondam  urbis  Constantinopolitane...  ». 

V  (f.  73).  «  Liber  de  prosperitate  adversitatis,  a  magistro  Nicholao  de  Cle- 
mengis  compositus.  —  Cum  maxime  predicatoris  officium  sit...  ». 

VI  (f.  8u  V").  «  Kpistola  magistri  Nicolay  de  Clemcngis  facla  super  miseriis 
nunc  lemporis  currcntibus  et  de  eorum  pacienti  tolleracionc.  —  Quanquam 
semper  hec  noslrorum  principum  ccriamina...  ».  L'auteur  cite  une  lettre 
par  lui  écrite  en  1411,  et  il  ajoute  :  «  Mulli,  ut  cernis,  fluxerunt  dies  ex  quo 
lias  ad  te  dedi. . .  » . 

Nicolas  dcClamanges,  théologien,  recteur  de  l'Université  de  Parisen  1393, 
trésorier  de  Langres  et  archidiacre  de  Bayeux,  mort  vers  1434.  Ses  ouvrages 
ont  été  recueilHs  par  Martin  Lydius  (Leyde,  1613,  in-4"). 

Les  trois  pièces  précédentes  se  trouvent  aussi  dans  le  ms.  latin  8757  de  la 
liibliotlièque  nationale. 

Vil  (f.  93).  «  De  Nobilitatc.  —  Apud  majores  nostros  sepe  de  nobilitale 
dubitalum  est...  ». 

Nous  avons  rencontré  le  même  opuscule  dans  le  ms.  latin  0711  do  la 
Bibliothèque  nationale,  sous  le  litre  suivant  :  «  Domini  Bonacursii  de  Monte 
Magno,  ad  illustrem  principem  Guidanlonium,  Monlisferrati  comitem,  super 
nobilitale  questio  sequitur  disputata  » .  Voici  les  divisions  de  l'ouvrage,  qui 
ne  sont  pas  indiquées  dans  notre  manuscrit  :  1,  «  Prologus  ».  2,  «  ïitulus 
controA'ersie  ».   3,   <  Publii  Cornelii  Scipionis  oratio  contra  Caium  Flumi- 


12  CIIANÏILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

nium  ».  4,  «  Caii  Flamiriii  oratio  contra  Publium  Cornelium  Scipionem  ». 

On  connaît  deux  Buonaccorso  de  Montemagno,  tous  deux  poètes  ;  le  pre- 
mier vivait  au  milieu  du  XIV  siècle;  ses  poésies  ont  été  publiées  en  1718.  Le 
second  (son  neveu)  vivait  en  1429;  c'est  probablement  le  nôtre;  de  lui  on 
sait  peu  de  cbose,  et  Tiraboschi  se  borne  à  le  nommer. 

YllI  (f.  lOG  v"j.  «  Incipit  Luciani  Dyalogus  qui  inscribitur  Caron  ».  Tra- 
duction anonyme,  dédiée  à  un  ecclésiastique,  et  entreprise  à  la  requête  de 
«  Séraphins  Urbinas,  vir  utriusque  juris  interpres,  nostri  temporis  prima- 
rius  ».  Ce  n'est  pas  celle  de  Rynucius  (contenue  avec  une  autre  copie  de 
celle-ci  dans  le  ms.  latin  8729  de  la  Bibliothèque  nationale);  le  traducteur 
pourrait  être  Jean  Aurispa,  qui  mit  de  grec  en  latin  des  dialogues  de  Lucien. 

On  lit  à  la  lin  la  signature  «  De  Chamelet  »  (Xvr  siècle). 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

439 

N°  988.  Recueil  de  lettres  italiennes. 

Pet.  in-4",  vélin  blanc  ancien.  —  Papier,  première  moitié  du  XVI»  siècle,  1G7  ff.,  dont 
beaucoup  de  blancs;  belle  cursive  italienne. 

Recueil  de  91  lettres,  la  plupart  anonymes.  Beaucoup  ont  été  publiées  dès 
le  xvr  siècle;  nous  en  avons  reconnu  21  dans  les  Lcllere  volrjari  di  diversi 
vobilissiini  huomiui  (\enhc,  Aide,  l.')44,  in-8"j.  Presque  toutes  les  autres  sont 
du  cardinal  Bembo;  aucune  n'est  suivie  de  son  nom,  mais  un  certain  nombre 
figurent  dans  les  éditions  de  ses  lettres  données  au  XVI'  siècle,  et  des  indices 
sérieux  permettent  de  lui  attribuer  les  autres.  Néanmoins  quelques  lettres 
n'ont  pu  être  identifiées  et  sont  peut-être  inédites. 

Outre  Bembo,  qui  tient  la  plus  grande  place  dans  ce  recueil,  citons  les 
auteurs  suivants  :  Lodovico  Canossa,  évêque  de  Bayeux  ;  Giacomo  Bonfadio  ; 
F.  P.  già  Yicenzo  Quirino;  Francesco  délia  Torre;  Marc'  Antonio  de  Mula;  il 
Frascatoro;  Annibale  Caro;  Gabriel  Cesano;  Daniel  Barbaro;  la  marquise  de 
Pescara;  Domenico  SauH. 

Hôtel  de  Condé,  -1673. 


ÉPISÏOLAIRES.  DIALOGUES.  POLYGRAPIIES.  13 

440 

N°  916.  [L.\  MoTHE  Le  Vayer]  :   «  Qiatre  Dialogues  faits  a  l'imitation 

DES    ANCIENS    PAU    OltASIIS    TuBERO  ». 

In-4°,  veau  brun  (rel.  anc).  —  Papier,  XVII"  siècle,  427  pp. 

P.  1.  «  Lettre  de  l'autheur  ».  —  i:5.  «  Dialogue  traitlant  de  la  philosophie 
sceptique  entre  PauIoxus  et  Ephestion  ».  —  73.  «  Dialogue  intitulé  Le  Ban- 
quet sceptique  entre  Marcellus  et  Orasius,  Diodotus,  Divitiacus,  Xenomones  et 
Eraste  ».  —  tSÎ).  «  Dialogue  sur  le  sujet  de  la  vie  privée  entre  Philoponus 
et  Hesychius  ».  —  182.  «  Dialogue  sur  les  rares  et  éminentes  quahtez  des 
asnes  de  ce  temps,  entre  Philonius  et  Paléologue  ». 

On  sait  quOrasius  Tubero  est  le  pseudonyme  de  François  de  La  Mothe 
Le  Vayer.  Ces  dialogues  ayant  d'abord  été  imprimés  sous  des  dates  qui 
sont  probablement  fausses  (1604,  Le  Vayer  n'avait  que  seize  ans,  et  1606), 
il  n'est  guère  possible  de  savoir  si  ce  manuscrit  est  antérieur  ou  postérieur  à 
l'impression.  L'ouvrage  a  été  réimprimé  en  1671,  en  1716,  et  dans  l'édition 
des  œuvres  de  1756-1759. 

Le  titre  de  notre  volume  est  de  la  main  de  Soru,  cet  avocat  au  parlement 
dont  nous  avons  déjà  parlé,  sorte  de  commissionnaire  en  librairie  qui  four- 
nissait des  livres  au  Grand  Condé  et  faisait  faire  pour  lui  des  copies  de  manus- 
crits. Celui-ci,  dont  l'écriture  appartient  aux  premières  années  du  XVIP  siècle, 
a  été  acheté  par  Condé  vers  1685. 

441 

N"  977.  Anguien  (Louis-Henry  -  Auguste  de  Bourbon,  duc  d').  Cahiers 
d'étude. 

In-4°  de  260  pp.,  veau  brun. 

1  (p.  1.).  «  Recueil  de  portraits  de  quelques  grands  hommes  de  l'antiquité, 
tirez  de  divers  auteurs  ;  traduit  de  latin  en  françois  par  Louis-Henry-Auguste 
de  Bourbon,  duc  d'Anguien,  revu  et  corrigé  par  M.  l'abbé  Mongin,  l'an  de 
J.  C.  1707  ». 


U  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

2  (p.  31).  «  Oraison  de  M.  Tullius  Cicéron  contre  Lucius  Catilina,  traduite 
en  frangois...,    1707  ». 

3  (p.  53).  «  Seconde  oraison  de  Marcus  Tullius  Cicéron  contre  Cati- 
lina, 1708  ». 

4  (p.  83).  «  Art  poétique  d'Horace  ». 

5  (p.  117).  «  Lettre  6' du  second  livre  de  Caius  Plinius  à  son  cher  sénateur 
Avitus,  traduite  en  François...,  1707  ». 

6  (p.  121).  «  Lettre  36'  du  9°  livre  de  Caius  Plinius  à  son  cher  sénateur 
Fuscus,  traduite  en  françois...  1707  ». 

7  (p.  125).  «  Abrégé  de  Thistoire  de  France  fait  par  L.  II.  A.  de  Bourbon, 
duc  d'Anguien,  1707  ». 

8  (p.  177).  «  Compendiosa  logica  ducis  Anguiani  »  (antérieur  aux 
devoirs  précédents,  l'écriture  est  plus  enfantine). 

Nous  avons  déjà  parlé  (1)  des  volumes  manuscrits  qui  ont  servi  pour 
l'éducation  de  Louis-IIcnry-Auguste  de  Bourbon,  duc  d'Anguien  jusqu'à  la 
mort  de  son  père  (1710),  puis  duc  de  Bourbon  (septième  prince  do  Coudé), 
premier  ministre  de  Louis  XV,  mort  en  1740.  Comme  les  autres,  celui-ci 
est  marqué  d'un  L. 

442 

N°   1420.   PebhaL'lt   (Chables)    :    Ueciwl   de   du  eus   PErrrs  oi;vuages  en 

PBOSE    ET    EN    VEBS    POUB    LA    BlBMOTIIÈyL'E    DE    VeBSAUJ.ES. 

Grand  in-4",  mar.  rouge  à  comp.,  fiL,  Ir.  dor.,  (leurs  de  lys,  soleils,  armes  et  chiffre 
de  Louis  XIV.  —  Papier,  XVH°  siècle,  146  ff.  chiffrés  et  6  non  chiff.,  un  frontispice  et 
30  vignettes  à  l'encre  de  Chine. 

La  première  page  est  occupée  par  un  beau  dessin  (2),  signé  :  C.  Le  Brun, 
et  représentant  Apollon  avec  les  Muscs;  on  voit  dans  le  fond  la  pièce  d'eau  du 
Dragon  et  la  façade  de  Versailles.  —  F.  2.  Titre  et  cul-de-lampc  par  Sébastien 
Le  Clerc,  auteur  des  29  autres  dessins.  —  F.  3.  Épltre  dédicatoire,  adressée 
à  «  M.  Bontemps,  conseiller  et  premier  valet  de  chambre  du  Boy,  intendant 

(1)  T.  I,  pp.  33,  249. 

(2)  Il  est  reproduit  à  la  fin  de  ce  volume; 


EPISTOLAIRES.  DIALOGUES.  POLYGRAPHES.  15 

du  château,  parc  ut  ménagerie  de  Versailles  »,  terminée  par  la  signature 
autographe  de  Perrault,  auteur  des  25  petits  ouvrages  en  prose  et  en  vers 
qui  remplissent  le  reste  du  volume.  —  Le  dernier  feuillet,  numéroté  140, 
est  occupé  par  la  table. 

Ce  beau  manuscrit  avait  été  exécuté  uniquement  pour  la  bibliothèque  du 
château  de  Versailles;  mais,  en  1675,  Le  Laboureur  en  donna  une  édition, 
sans  figures  (ainsi  les  dessins  de  Le  Brun  et  de  Sébastien  Le  Clerc  n'ont 
jamais  été  gravés).  «  Le  présent  que  j'ose  vous  faire  aujourd'huy  est  un 
larcin  que  j'ai  fait  au  Roy,  disait-il  dans  sa  dédicace  au  prince  de  Conti;  j'ap- 
porte à  V.  A.  un  livre  que  j'ai  volé  à  S.  M...  M.  Perrault,  qui  en  est  l'auteur, 
l'avoit  comme  voué  à  la  bibliothèque  de  Versailles  » . 

Collections  Coislin  (1847),  La  Bédoyère  (1862)  et  Double  (1863). 

443 

N"  1487.  Hénault  (le  président)  :  Œuvres  diverses. 

Pet.  in-f°,  mar.  citron  à  comp.  de  mosaïque,  doublé  de  niar.  rouge,  tr.  dor.,  riche 
reliure  aux  armes  de  la  reine  Marie  Leckzinska.  —  Papier,  XVIII»  siècle,  161  (F.  réglés. 

1 .  «  Discours  qui  a  remporté  le  prix  d'éloquence  par  le  jugement  de  l'Aca- 
démie françoise,  en  l'année  1707  »  (imprimé  la  même  année  à  Paris,  in-4"). 

2  (f.  11).  «  Discours  qui  a  remporté  le  prix  d'éloquence  donné  par  Mes- 
sieurs de  l'Académie  des  Jeux  Floraux  en  l'année  1 709  » . 

3  (f.  17).  «  Que  les  femmes  doivent  se  convaincre  que  la  constance  en 
amour  est  une  vertu  » . 

4  (f.  27).  «  Sur  la  tragédie  et  la  comédie  ». 

5  (f.  33).  H  Copie  d'une  lettre  de  la  duchesse  du  Maine  au  président 
Hénault,  qui  s'étoit  plaint  d'une  critique  de  M.  de  Saint-Aulaire  ».  (Œuvres 
inédites  de  M.  le  Président  Hénault,  Paris,  1806,  p.  359). 

6  (f.  34).  Deux  chansons  : 

Quoique  je  sois  l'amour. .. 

Rien  ne  peut  réparer  l'absence... 

«  Ces  deux  airs  faisoient  partie  d'une  feste  que  M'"  de  Clermont  donna  à 
la  Reine  ».  —  Les  fï.  35-40  sont  blancs. 


16  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

7  (f.  41).  «  La  Petite  Maison,  comédie  en  trois  actes,  en  prose  »  (publiée 
à  Paris  en  1769,  in-8"). 

8  (f.  73).  «  Le  Jaloux  de  lui-même,  comédie  en  trois  actes  »  (en  prose, 
publiée  à  Paris  en  1769,  in-8°). 

9  (f.  103).  «  Épître  de  Psyché  à  l'Amour  »,  18  quatrains  (publiés  dans  les 
Œuvres  inédites,  Paris,  1806,  p.  359). 

10  (f.  104).  «  Madrigal  .sur  l'Kpîtrede  Psyché  à  l'Amour,  par  M.  l'abbé  de 
Chaulieu  ».  (Œuvres  inédiles,  p.  30). 

11  (f.  105).  «  Eglogue  »  de  108  vers.  (Œuvres  inédites,  p.  176). 

12  (f.  107).  «  Sur  la  sarabande  des  festes  grecques  et  romaines     : 
a.)  «  A  l'Amour  »  (9  vers)  : 

Tircis  et  moi  t'offrons  une  couronne... 
6).  «  Églogue  intitulée  Ismeine  »  (80  vers)  : 

L'aurore  renaissante  invitoit  la  nature... 
(Œuvres  médites,  p.  179). 
c).  «  Énigme  »  (9  vers)  : 

Séparé  des  mortels,  j'habite  la  cité... 

(Œuvres  inédites, -p.  IQl). 

13  (f.  109).  «  Le  Temple  d'Astrée,  sur  l'air  des  Bergers  de  Maintenon  »  ; 

Jours  innocents  de  la  divine  Rhée... 

[Œuvres  inédites,  p.  175). 

14  (f.  109  v°).  «  Parodie  d'un  air  italien  »  : 

Venge-moi  d'une  ingrate  maîtresse... 

(Anthologie  franroise,  Paris,  1765,  11,  1 1 .  —  Œuvres  inédites,  p.  271). 

15  (f.  109  v°).  M  A  Madame  de...,  quidisoit  qu'elle  ne  voudroit  pas  épouser 
son  amant,  afin  de  l'aimer  toujours  par  choix  et  jamais  par  devoir  »  : 

Non,  tu  ne  m'aimes  pas,  inconstante  Glicère... 

16  (f.  110).  «  Chanson  sur  une  fanfare  de  Landrieux  »  : 

Buvons  à  tasse  pleine... 
(Œuvres  inédites,  p.  266). 


ÉPISTOLAIRES.   DIALOGUES.  POLYGRAPHES.  ^^ 

17  (f.  110  V").  «  A  M.  L.  D.  G.,  qui  étoit  allé  aux  eaux  de  Forges,  sur 
l'air  //  n'y  a  qtie  sept  lieites  »  : 

Quoi  I  Vous  partes  sans  que  rien  vous  arreste... 

(Anthologie  françoise,  1705,  II,  1.  —  Œuvres  inédites,  1806,  p.  259). 

18  (f.  111  v°).  «  M.  L.  D.  L.  [l'abbé  de  Lattaignant]  envoyant  à  Mad'  la 
D.  d'il.,  sur  l'air  Réceiliez-wm,  belle  endormie  »  : 

Craignes  cette  simple  amusette  .. 
{Œuvres  inédites,  p.  261). 

19  (f.  112).  «  Sur  l'air  L'ordre  sévère  qui  nous  enlève  »  : 

La  jeune  Ilortense... 
(Œuvres  inédiles,  p.  265). 

20  (f.  112  v°).  «  On  donna  une  espèce  de  feste  à  M""  de  Clermont,  dans 
laquelle  on  fit  représenter  l'acte  de  l'opéra  des  Sens,  où  l'Amour  paroît  sans 
bandeau;  après  que  l'on  eut  chanté  cet  acte,  on  chanta  les  couplets  suivants, 
sur  l'air  de  Grimaudin;  c'est  l'Amour  qui  parle  »  : 

Sans  vous  seroit-ce  un  avantage... 
(Œuvres  inédites,  p.  262). 

«  On  peut  chanter  les  couplets  suivants  sur  l'air  du  Confiteor  »  : 

Pourquoi  regretter  ces  beaux  jours... 

(Anthologie  françoise,  1765,  II,  3). 

21  (f.  1 13  v°).  «  Chanson  de  table  sur  l'air  Saches  qu'il  est  Bourbon  de  Mont- 

morenci  »  : 

Que  ce  jus  prétieux... 

22  (f.  114).  «  Vers  mis  en  chant  par  La  Croix  »  : 

Vous  éteignes,  cruelle,  une  si  tendre  ardeur... 

(Œuvres  inédites,  p.  270). 

23  (f.  114).  «  Paroles  sur  un  menuet  de  M.  de  Blamont  »  : 

Il  n'est  rien  que  l'amour  n'égale... 

(Œuvres  inédites,  p.  269). 

24  (f.  114  v°).  «  Second  menuet  »  : 

Aimons  tous,  c'est  le  bien  suprême... 
u.  3 


iS  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

25  (f.  114  V).  «  Fragment  d'un  divertissement  fait  à  Belebat  sur  l'air  Je 
gage  boire  autant  quun  Suisse  »  : 

Salut  au  curé  de  Courdimanche... 

26  (f.  115).  «  Les  Délices  de  Couperin  »  : 

Tout  Cytlière  est  dans  ce  beau  séjour... 
(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  II,  97). 

27  (f.  115  v°).  «  Sur  l'air  de  Y  Inconnu  »  : 

Troubles  naissants  où  je  n'ose  me  plaire... 

(Œuvres  inédites,  p.  270). 

28  (f.  115  v°).  «  A  S.  A.  S.  Madame  la  duchesse  du  Maine...  ».  Épître  en 
vers  et  en  prose,  publiée  dans  les  Œuvres  inédites,  1806,  p.  236.  Elle  com- 
prend les  chansons  suivantes  : 

J'ai  couru  chez  le  pauvre  abbé... 

(Anthologie  française,  1765,  II,  8). 

Réveillés-vous,  troupe  légère... 
Cet  âne  est  parent  de  fort  près... 
Vous  dont  nous  empruntions  les  vers... 

Cette  dernière  chanson  vise  Ant.  Ferrand,  qui  avait  emprunté  aux  anciens 
poètes  français  les  paroles  d'un  ballet  mis  en  musique  par  Collin  de  Blamont. 

29  (f.  118).  «  Sur  l'air  Si  mon  amant  »  : 

Il  faut,  quand  on  s'aime,  une  fois... 

(Anthologie  françoise,  1765,  II,  5.  —  Œuvres  inédites,  p.  267). 

30  (f.  118  v°).  «  Imitation  de  l'ode  xv  du  2*  livre  d'Horace  »  : 

Ami,  le  tems  s'écoule  et  son  rapide  cours... 

31  (f.  119  V";.  «  Imitation  de  l'ode  viii  du  2*  livre  d'Horace  »  : 

Pbilis,  si  ta  beauté  soufTroit  de  tes  parjures... 

32  (f.  120).  «  L'Homme  inutile.  Lettre  écrite  à  M.  de  V[oltaire],  de  Plom- 
bières, le  14  août  1744  »  : 

Déjà  le  jour  plus  grand  fait  pâlir  les  flambeaux... 


ÉPISTOLAIRES.  DIALOGUES.  POLYGRAPHES.  19 

«  Réponse  de  M.  de  V[oUaire]  »  : 

D'un  pinceau  ferme  et  facile... 

(Œuvres  de  Voltaire,  Paris,  Didot,  1827,  I,  1162). 

33  (f.  123).  «  Lettre  de  M.  de  Voltaire  à  M.  le  P.  H.  »  [président  Hénault] 
(Cirey,  l"sept.  1744)  : 

0  déesse  de  la  santé... 

(Œuvres  complètes  de  Voltaire,  1785,  XV,  177). 

34  (f.  124).  ((  Lettre  de  M.  le  président  Ilénaut  à  M°"  la  duchesse  de  La 
Vallière,  de  Chandon  »  (prose  et  vers). 

35  (f.  124  v").   Pièce  de  vers  qui  terminait  une  lettre  écrite  le  15  août 

1742: 

Heureuse  terre,  agréables  ombrages... 

(Œuvres  inédites,  p.  281). 

36  (f.  125).  «  Réflexions  »  (10  fî.  de  prose.  Œuvres  inédites,  p.  290). 

37  (f.  134  v°).  «  Dialogue.  Ninon,  M""  la  M...  de  F...  »  (6  ff.  de  prose). 

38  (f.  140  v°).  «  Noël  pour  Tannée  1730.  Un  grand  prince  (le  roi  de 
Pologne),  s'étant  fait  le  berger  d'une  illustre  princesse  (la  duchesse  du 
Maine),  vient  à  la  crèche  avec  les  bergers  »  : 

Sans  attendre  les  trois  Rois... 

39  (f.  142  V").  «  Noëls  de  1724.  Ils  furent  chantés  à  la  suite  de  plusieurs 

noëls  où  on  parloit  de  la  guerre  et  de  la  paix,  sur  l'air  Donne  à  boire  à  ton 

voisin  n  : 

Ne  parlons  plus  de  la  guerre... 

40  (f.  144).  «  Prière  à  TAmour  »  : 

Si  tu  ne  veux,  dieu  d'amour,  que  j'en  meure... 

(Œuvres  inédites,  p.  211). 

41  (f.  144  v°).  «  A  M""  la  duchesse  du  Maine  »  : 

Tout  répond  dans  la  nature... 

(Œuvres  inédites,  p.  246). 

42  (f.  145).  Lettre  en  prose  écrite  de  la  ville  d'Eu  par  la  duchesse  du 
Maine  au  président  Hénault  (Œuvres  inédites,  p.  272). 


20  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

43  (f.  148).  «  La  Toilette  de  Vénus,  cantate  »  : 

Bel  astre  de  la  nuit,  arreste  ton  flambeau... 
Cette  cantate  a  été  mise  en  musique  par  Desmarets,  par  Dornel  et  par 
M.  de  Blamont;  la  musique  de  ce  dernier  est  gravée.  (Œuvres  inédites,  p.  218). 

44  (f.  149  V").  «  En  envoyant  pour  étrennes  une  boëte  dans  laquelle  il  y 
avoit  de  la  corde  de  pendu  »  : 

Vous  vous  plaignes  des  maux  que  le  jeu  vous  a  faits... 

{Œuvres  inédites,  p.  224). 

45  (f.  150).  «  Chanson  en  rondeau  »  : 

Il  ne  faut  plus  aimer,  puisqu'Iris  est  volage... 

(Œuvres  inédites,  p.  269). 

46  (f.  150  V").  «  Noël  sur  Pair  Chantons,  Noiet  »  : 

Eh  bien,  nous  ferons  des  chansons... 

(Œuvres  inédites,  p.  185). 

47  (f.   152).    «  Cantique  spirituel  sur  ces  paroles  du  pseaume  :  F  dit 
hominum,  etc.  ;  sur  l'air  De  l'amour  que  j'ai  dans  le  cœur  »  : 

Beaux  jours,  vous  m'êtes  apparus... 

Les  derniers  feuillets  sont  occupés  par  la  table  et  par  les  airs  notés  des 
chansons. 

Bibliothèque  Cigongne,  n°  2303. 

444 

N°  1622.  AuMALE  (Henri  d'Ohléans,  duc  d')  :  Discours  prononcé  à  l'Aca- 
démie française  le  jour  de  sa  réception,  3  avril  1873. 

Pet.  in-f",  mar.  ponceau,  tr.  dor.  —  Papier,  24  ff.,  lettres  gothiques;  initiales,  fleu- 
rons et  ornements  en  or  et  camaïeu. 

Envoi  autographe  (7  avril  1874)  de  M.  Berthier,  ancien  employé,  décoré, 
et  caUigraphe,  qui  a  exécuté  ce  joli  manuscrit. 


III.  —  POÉSIE  GRECQUE  ET  LATINE 


445 

N"  945.  IIoMKRE  :  L'Imade.  —  «  Le  pnE\fiER  (et  le  second)  livre  du  prince 

DES    POÈTES,    IIoMKRE,    TRADIICT    PAR    SaLEL    ». 

In-8°  (0,168  sur  0,124),  mar.  brun,  semé  de  M,  de  marguerites  et  de  fleurs  de  lys, 
tr.  dor.  (une.  rel.).  —  Vélin,  XVI«  siècle,  2  ft".  liminaires  et  61  chiffrés. 

Le  manuscrit  commence  au  verso  du  second  feuillet  non  chifîré  par  une 

dédicace  à  François  I",  en  huit  vers.  Une  autre  dédicace  en  13  vers,  adressée 

au  roi,  précède  le  second  livre  :  elles  n'ont  pas  été  imprimées.  Par  contre, 

notre  volume  ne  contient  pas  la  longue  épître  de  Salel  au  roi  qui  se  trouve 

en  tête  des  nombreuses  éditions  de  sa  traduction.  Voici  ces  deux  petites 

pièces  : 

AU  noY 

L'antiquité  a  mis  en  si  hault  pris 

Ce  grec  autheur,  que  par  gloire  notable 

L'a  surnommé  père  des  bons  esprits. 

En  poésie  utille  et  délectable. 

Il  a  esté  divin  et  admirable, 

Parfait  en  tout,  n'ayant  faulte  de  rien 

Fors  d'un  grand  roy,  à  vous,  Sire,  semblable, 

Pour  le  nourrir  et  luy  faire  du  bien. 

AU    ROY 

Par  Eudamus  furent  jadis  forgez 
Certains  anneaux  de  vertu  merveilleuse 
Qui  guérissoient  les  espritz  affligez 
Du  coup  mortel  de  langue  périlleuse. 


22  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

0  que  seroit  la  poésie  heureuse 
Au  temps  présent  si  elle  estoit  garnye 
D'un  tel  anneau  contre  la  calumnyel 

Quant  est  à  moy,  Vostre  Magesté  haulte, 
Roy  très  puissant,  répare  ceste  faulte, 
Et  n'ay  besoing  d'aucun  anneau  pour  garde. 

Car  la  faveur  monstrée  au  premier  livre 
Fera  tousjours  Homère  en  France  vivre, 
Rendant  heureux  Salel,  quoy  qui  luy  tarde. 

Salel  était  né  en  Quercy;  il  avait  entrepris  cette  traduction  par  ordre  du 
roi,  qui  le  récompensa  par  un  titre  de  valet  de  chaml)re  et  l'abbaye  do 
Saint-Chéron.  Sa  traduction  n'alla  pas  au  delà  des  onze  premiers  livres  et 
fut  imprimée  ainsi  en  1545  par  Sertenas  à  Paris,  avec  de  très  belles  figures; 
j'ai  un  exemplaire  de  cette  édition  à  la  reliure  de  Catherine  de  Médicis. 
L'œuvre  commencée  par  Salel  fut  menée  à  fin  par  Amadis  Jamyn;  j'ai  un 
exemplaire  de  l'édition  de  1580  chargé  de  corrections  de  la  main  de  ce 
dernier. 

Il  est  probable  qu'aussitôt  après  avoir  achevé  la  traduction  des  deux  pre- 
miers livres,  Salel  voulut  soumettre  son  œuvre  à  l'un  des  juges  les  plus 
éclairés,  à  l'un  des  protecteurs  les  plus  puissants  (|u'il  pût  rencontrer  à  la 
cour.  Ce  charmant  petit  volume  fut  sans  doute  offert  par  lui  à  la  sœur  de 
son  maître,  à  Marguerite  d'Angoulème.  La  recherche  seule  de  l'exécution 
ferait  supposer  que  ce  livre  était  destiné  à  un  grand  personnage  :  les  chif- 
fres et  les  emblèmes  dont  les  plats  sont  chargés  confirment  notre  suppo- 
sition. 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

446 

N°  1631.  Homère  :  «  Le  second  livre  de  l'Iliade  du  prince  des  poètes, 
Homère,  traduict  par  Salel  ». 

In-8"  (0,170  sur  0,120),  mar.  brun  semé  de  F  et  de  fleurs  de  lys,  comp.  et  tr.  dor. 
{anc.  rel.).  —  Vélin,  XVl-  siècle,  28  K.  réglés. 

Exemplaire  de  dédicace  relié  pour  François  I".  —  A  la  garde,  signature 


POÉSIE  GRECQUE  ET  LATINE.  23 

de  «  Magdalene  Levyngstoun  » ,  une  des  filles  d'honneur  écossaises  de  Marie 
Stuart. 
Vente  Ganay^  mai  1881. 

447 

N"  1625.  Homère  :  «  Le  cinquiesme  (et  le  sixiesme)  livre  de  l'Iliade  d'Ho- 
mère,   TRADIICT    par    SaLEL  ». 

In-S"  (0,166  sur  0,121),  mar.  vert  olive  semé  de  F  d'argent,  de  fleurs  de  lys  d'or, 
comp.,  fil.  et  tr.  dor.  (une.  rel).  —  Vélin,  XVI"  siècle,  81  fl".  réglés. 

Exemplaire  de  dédicace  relié  pour  François  I".  —  Salel  était  fidèle  à 
son  scribe.  Nous  retrouvons  ici  l'écriture  fine  et  nette  que  nous  avons  remar- 
quée dans  l'exemplaire  des  deux  premiers  livres  offert  peut-être  quelques 
mois  plus  tôt  à  Marguerite,  et  dans  l'exemplaire  du  second  livre  offert  au  roi. 

Vente  Firmin-Didot,  juin  1878. 

448 

N°  1179.  HoR.\CE  :  «  Traduction  des  quatre  livres  des  Odes  d'Horace, 
PAR  Louis- Auguste  de  Bourbon  »  (duc  du  Maine). 

In-4",  mar.  vert,  fil.,  dos  fleurdelysé,  tr.  dor.,  aux  armes  du  duc  du  Maine,  avec  les 
drapeaux  de  colonel-général;  fermoirs  à  1' L.  — Papier,  XVII»  siècle,  93  fl".  écrits,  le 
reste  du  volume  blanc.  Très  soigné. 

Manuscrit  de  famille,  de  la  bibliothèque  de  Neuilly  ;  donné  par  ma  mère 
le  16  janvier  1855. 

449 

N°  736.  Horace  :  Traduction  des  Odes,  suivie  de  celle  du  Livre  des 
Epodes,  et  de  quelques  fragments  des  Métamorphoses  d'Ovide  mis  en  prose 
latine  (la  traduction  française  de  ces  fragments  ayant  sans  doute  été  donnée 
en  thème).  Suit  une  traduction  française  de  la  première  épître  d'Horace. 

In-4»,  veau  brun,  dos  orné  {anc.  rel.).  —  Papier,  début  du  XVm«  siècle,  362  fl".,  écri- 
ture d'enfant. 


24  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Marqué  d'un  L  (éducation  de  Louis- Henry- Auguste  de  Bourbon,   duc 
d'Anguien,  puis  duc  de  Bourbon,  né  en  1692,  mort  en  1740). 

450 

N°  1619.   Ovide  :    «  Le  tiioysiesme  livke  de  la  Métamorphose,  thaduict 

DE    LATIN   EN    RYTHME  FR.^NÇOYSE    PAR    F.    HaBERT    ET  PAR    LUY    PRÉSENTÉ    A    HeNRY 

de  Valloys,  Roy  de  France  »  (Henri  II). 

In-S"  (0,140  sur  0,095j,  reliure  originale  en  veau  brun  à  comp.,  fil.  et  tr.  dor.  — 
Papier,  milieu  du  XV1«  siècle,  38  ff. 

Cette  traduction  du  troisième  livre  des  Métamorphoses  est  précédée  d'une 
épître  au  roi  : 

C'est  à  ce  coup  que  mes  vers  trop  se  deullent 

J'ay  achevé  le  Caton  pour  l'enfance 

De  ton  cher  fils,  attendant  ses  ans  meurs, 

En  publiant  l'œuvre  par  imprimeurs 

Si  te  supply,  Roy  très  puissant  Henry, 
Sur  ton  petit  poète  de  Berry 

Getter  les  yeulx 

Qui  t'ose  encore  promettre  cette  chose 

Qu'il  traduira  le  grand  Métamorphose, 

Dont  feu  Marot,  passant  beaucoup  de  plumes. 

Deux  livres  feit  entre  quinze  voulûmes. 

En  reste  encore  treze,  dont  la  façon 

Te  donnera  un  tour  par  moy  leçon. 

Dont  cependant  un,  escript  de  ma  main. 

Se  vient  offrir  à  ton  visage  humain. 

Mais  sans  ta  main  libérale  et  ta  grâce 

Je  suis  au  pied  du  mur,  plus  froid  que  glace... 

Puis  vient  un  «  dizain  du  trespas  du  roy  François  »,  suivi  du  «  ili*  livre 
de  la  Métamorphose  d'Ovide  ». 

(Jlette  dédicace  nous  j)ermet  de  dater  notre  manuscrit  vers  1530.  Les  quatre 
livres  de  Caton,  traduits  en  rilliine  française  par  Fr.  Hubert,  avaient  été  imprimés 
par  Etienne  Groulleau  en  1348.  D'autre  part,  c'est  en  1336  que  Macé  Bon- 


PQjËSIE  GRECQUE  ET  LATINE.  25 

homme,  de  Lyon,  imprima  Lex  trois  premiers  livres  de  la  Métamorphose  cVOcide, 
traduiclz  en  vers  françois,  le  premier  et  le  second  par  Clément  Marot,  le  tiers  par 
Barthélémy  Anean.  Au  moment  où  François  Habert  écrit  sa  dédicace,  il  ne 
connaît  que  la  traduction  des  deux  premiers  livres  par  Marot  et  se  propose 
de  la  continuer.  Après  la  publication  de  Macé  Bonhomme,  le  pauvre  «  Banni 
de  liesse  »,  sans  doute  un  peu  déconcerté  d'abord,  se  remit  à  l'œuvre  et 
reprit  les  deux  premiers  livres.  Sa  traduction  fut  publiée  l'année  suivante 
(1557,  Paris,  Etienne  Groulleau);  Marnef  l'a  réimprimée  plusieurs  fois  de 
1573  à  1587. 
Nous  décrirons  plus  loin  les  Paraphrases  chrétiennes  de  François  Habert. 

451 

N°  981.  Ovide  :  Traduction  française  de  fragments  des  Métamorphoses. 

10-4%  veau  brun,  dos  orné  («ne.  rel.).  —  Papier,  début  du  XVin«  siècle,  278  iï..  écri- 
ture d'enfant. 

Ms.  mai'qué  L  (éducation  de  Louis-Henry-Auguste  de  Bourbon). 

452 

N°  975.  Fables  d'Ésope  et  autres,  mises  en  prose  latine  (thèmes). 

In-4°,  veau  fauve,  dos  orné  (anc.  rel.).  —  Papier,  début  du  XVIII»  siècle,  259  ff.,  écri- 
ture d'enfant. 

Marqué  L  (éducation  de  Louis-Hcnry-Auguste  de  Bourbon). 

543 

N°  980.  Fables  latines  mises  en  prose  latine.  Fables  latines  et  françaises 
mises  en  prose  française  (thèmes  et  versions). 

ln-4°,  veau  marbré,  dos  orné  {anc.  rel.).  —  Papier,  début  du  XVIII"  siècle,  300  ff., 
écriture  denfant;  la  partie  en  français  est  d'une  main  virile  (un  copiste). 

Marqué  L  (éducation  de  Louis-Henry-Auguste  de  Bourbon). 

n.  4 


26  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

454 

N°  997.  Sedulius  :  Carmen  paschale. 

111-4»  (0,193  sur  0,134),  mar.  vert.  tr.  dor.,  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin, 
XV'  siècle,  37  feuillets,  25  lignes  à  la  page.  Les  armes  et  le  monogramme  d'Antoine  de 
Chourses  et  de  Catherine  de  Coctivy  ont  été  ajoutés  dans  la  première  initiale. 

Premier  vers  : 

Paschales  quicumque  dapes  conviva  requiris 

Dernier  vers  : 

Sufficeret  :  densos  per  tanta  volumina  libros. 
«  Explicit  Sedulius.  1825  versus  coniinenlur  in  presenti  voluniino  ». 
Hôtel  de  Gondé,  1654. 

455 

N°  1435.  Albizio  (Aihelio)  :  Poemata  latina. 

In-4"  (0,235  sur  0,163).  velours  rouge.  —  Vélin,  XVI'  siècle,  14  fl".  écrits  en  lettres 
d'or  sur  fond  pourpré. 

Ces  petits  poèmes,  d'un  rythme  varié,  sont  l'œuvre  d'un  Milanais  dévoué 
aux  conquérants  français  et  surtout  avide  de  plaire  au  vice-roi,  Odet  de  Foix, 
seigneur  de  Lautrcc.  Le  volume  couunence  par  une  épître  en  jn-ose  (de  deux 
pages)  adressée  à  l'évèque  de  Tarbes,  Menaud  de  Martres  de  Sainte-Colombe, 
assesseur  du  vice-roi,  «  qui  illustrissimo  proregi  Odeto...  ita  placeas  ut,  cum 
tu  plura  sine  eo,  ipse  sine  te  niliil  agat,  sepissimeque  sub  diligenti<c  pruden- 
tiœque  tuae  fidc  conquiescat  ».  Au  verso  du  second  feuillet  commence  le  pre- 
mier poème,  dédié  à  Lautrcc.  Le  second  poème,  sans  titre,  occupe  les 
ff.  9-1 1 .  Dans  le  troisième  (ff.  12-14),  l'auteur  s'adresse  au  peuple  de  Milan, 
«  ut  arma  deponat  » . 

Lautrec,  nommé  maréchal  en  1515,  lors  de  la  coniiuête  du  Milanais,  fut 
battu  à  la  Bicoque  en  1521,  et  cette  défaite  nous  lit  perdre  le  duché.  C'est 
entre  ces  deux  dates  qu'il  faut  placer  l'exécution  de  ce  joli  volume,  offert  à 
l'évèque  de  Tarbes. 


POÉSIE  GRECQUE  ET  LATINE.  27 

Aurelio  Albuzio ,  jurisconsulte  et  poète  milanais ,  a  laissé  plusieurs 
ouvrages  :  1°  Carmen  de  antiqua  Mediolanenshm  Victoria  apud  Parabiagnm 
(Milan,  1494,  in-4°).  2"  Heroidiim  epistolanim  libri  IV  (Milan,  1542,  in-4'>). 
'i°  Christiamirum  institutionum  libri  III  (Milan,  1540,  in-4°).  Notre  manuscrit 
paraît  inédit. 

Le  dernier  feuillet  du  volume  porte  la  mention  suivante  :  «  Ex  bibliotheca 
Francisci  Graverol,  Nemausensis,  1690.  Donum  domini  Gasparis  de  Cal- 
vière,  toparcliœ  S.  Cosmœ,  Boissières  et  Reculan  ».  Gaspard  de  Calvière, 
s'  de  Saint-Cosme,  président  du  consistoire  de  Nîmes,  abjura  en  1685  et 
devint  l'adversaire  passionné  de  ses  anciens  coreligionnaires,  par  lesquels  il 
fut  assassiné  le  13  août  1702.  Jeté  au  cachot,  son  ami  François  Graverol 
signa  l'abjuration  pour  recouvrer  sa  liberté  ;  rentré  à  Nîmes,  il  se  conlina  au 
milieu  de  ses  livres  et  vécut  dans  la  retraite.  Jurisconsulte  éminent,  poète  et 
archéologue,  François  Graverol  a  laissé  une  quinzaine  d'ouvrages  estimés.  11 
fut  un  des  fondateurs  de  l'Académie  de  Nîmes;  né  dans  cette  ville  en  1636, 
il  y  mourut  le  18  septembre  1694. 

Au  dix-huitième  siècle,  ce  manuscrit  appartint  à  l'héritier  converti  d'une 
autre  célèbre  famille  de  protestants,  Charles  de  Baschi,  marquis  d'Aubais, 
né  à  Beauvoisin  (Gard)  en  1686,  mort  à  Aubais  en  1777;  auteur  du  curieux 
recueil  de  Pièces  fugitives  pour  servir  ci  l'histoire  de  France  (1759,  3  vol.  in-4''). 

Dulau,  Londres,  1863. 


456 

N°    1539.    Ckhhuti    (Antonio)    :    «    Ad   Paulum    IV   pontificem    optimum, 

MAXIMUM,    AnTONII    CeRRUTI    LiBER    ». 

In-S»  (0,173  sur  0.113),  inar.  rouge,  riclies  dorures,  reliure  italienne  originale,  à  la 
Grolier,  armes  de  Paul  IV  sur  les  plats.  —  Vélin,  XVl'  siècle,  30  ff.  chiffrés,  1  f.  de  titre 
et  2  d'index  non  cliiffrés;  1  f.  blanc  à  la  fin.  Titre  et  intitulés  en  lettres  d'or;  initiales 
ornées  en  or  et  couleurs;  belle  écriture.  Exemplaire  de  présentation  au  pape  Paul  IV, 
dont  les  armes  sont  reproduites  plusieurs  fois  dans  les  enluminures. 

Recueil  de  poésies  latines  sur  les  faits  et  les  espérances  du  pontificat  de 


28  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Paul  IV  (Jean-Pierre  Caraffa,  1555-1539),  avec  épUre  dédicatoire.  Très  joli 
livre. 

Vente  Gage,  Londres,  juin  1867. 

457 

N"  542.  AuBEiiY  (Jean-Henui)  :  «  Ludovici  XIII  JrsTi,  Fr.^ncorim  et 
Navarkenoulm  Reuis  Chkistianissimi ,  Victoria  ad  Ollon.eas  Arenas.  Auc- 
tore  Joanne  Ilenrico  Auberio  Borbonio,  e  Societate  Jesu  ». 

In-f°,  vélin  blanc.  —  Papier,  XVII»  siècle,  24  fl.,  précédés  d'un  feuillet  de  titre. 

Poème  latin  sur  la  victoire  des  Sables  dOlonne  (16  avril  1622),  précédé 
de  deux  épitres  dédicatoircs  on  latin,  l'une  au  roi  Louis  Xlil,  et  l'autre  à 
Henri  II,  prince  de  Condé. 

J'ai,  de  ce  même  Aubery,  un  poème  latin  sur  le  voyage  du  prince  de  Condé 
en  Languedoc  et  Gascogne  (Paris,  Cramoisy,  1629). 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

458 

N°  378.  «  Ilix'sthissimo  et  invictissimo  regii  s.vnguinis  princii'i  Henhioo  Bor- 
bonio Musahum  Divionensium  Panthéon  votivim   ». 

In-f",  veau  brun  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin,  XVII*  siècle,  18  IT. 

18  figures  coloriées,  avec  une  légende  en  vers  latins  au  bas  de  chacune 
d'elles.  Chaque  figure  représente  un  dieu  de  la  fable  offrant  ses  attributs  au 
prince  de  Condé.  Chaque  légende  est  signée  d'un  nom  différent.  Les  jeunes 
gens  des  premières  familles  de  Dijon,  ou  peut-être  les  principaux  élèves  du 
collège  des  Jésuites,  s'étaient  sans  doute  réunis  pour  offrir  cet  hommage  au 
gouverneur  à  son  arrivée  dans  la  province.  Parmi  les  noms  connus  dans 
l'histoire  ou  qui  reviennent  souvent  dans  nos  recueils  relatifs  à  la  Bourgogne, 
je  remarque  :  Roger  Brûlart,  Bretagne,  de  Montholon,  Claude  Comeau, 
Jean-Jacques  Belin,  de  Thésut,  de  Margucnat,  etc. 

Collection  de  Condé. 


POÉSIE  GRECQUE  ET  LATINE.  29 

459 

N°  393.  «  Palatium  glori^  celsissimi  principis  Henrici  Borbonh  Cond.ei  ». 

Gr.  in-f°,  mar.  bleu  semé  de  fleurs  de  lys,  aux  armes  de  Bourbon-Gondé.  —  Ms.  du 
XVII»  siècle,  70  ff.,  texte  sur  papier,  11  vignettes  en  couleur,  de  style  et  d'exécution 
médiocres,  sur  des  feuillets  de  parchemin. 

Série  de  pièces  latines  en  vers  et  en  prose,  présentées  sous  la  forme  d'une 
vision  de  Louis  de  Bourbon,  et  précédées  d'une  lettre  latine  du  même  à  son 
père,  Henri  II  de  Bourbon,  prince  de  Condé. 

Voilà  sans  doute  un  hommage  du  Grand  Condé  à  son  père,  dont  l'image 
est  mêlée  à  presque  toutes  les  vignettes  sous  les  formes  les  plus  diverses,  et 
dont  le  nom  reparaît  à  toutes  les  pages,  flanqué  d'hyperboliques  épithètes. 
Les  hauts  faits  de  ce  prince  sont  un  peu  amplifiés,  et  ses  vertus  vues  avec  la 
loupe;  mais  c'est  un  fds  qui  parle.  Rien  n'indique  l'époque  précise  où  fut 
écrit  et  présenté  ce  volume  ;  mais  il  date  certainement  de  la  première  jeu- 
nesse du  duc  d'Anguien.  «  .Etatulam  meam  (dit-il  dans  sa  dédicace),  quœso, 
intuere,  quae,  ut  tenera  est,  ac  primi  vixdum  tyrocinii  capax,  etsi  tuo  ex 
immenso  splendore  parum,  suo  tamenpro  modulo  infinitum  prope  quiddam, 
hausit  ».  Il  est  facile  de  reconnaître  en  plusieurs  endroits  la  main  encoi'e 
incertaine  du  jeune  héros,  et  ses  essais  dans  l'art  de  la  calligraphie,  où  il  est 
permis  de  dire  en  passant  qu'il  n'excella  jamais.  J'y  retrouve  aussi,  mêlée  à 
plusieurs  autres,  l'écriture  du  père  Pelletier,  son  précepteur,  qui  eut  sans 
doute  plus  de  part  que  l'élève  à  la  composition  de  l'ouvrage.  Cependant  il  n'y 
travailla  pas  seul;  je  ne  m'arrête  pas  à  la  diversité  des  écritures,  mais  il  y  a 
dans  tout  le  volume  tant  d'emprunts  à  l'antiquité  et  même  à  la  fable,  une  si 
grande  abondance  de  figures  de  rhétorique,  une  telle  variété  dans  les 
rythmes,  depuis  Ihexamètre  jusqu'à  l'ode  «  tricolos  tetrastrophos  »,  le  tout 
mêlé  à  une  si  profonde  horreur  de  l'hérésie,  qu'on  peut  attribuer  l'œuvre  au 
corps  enseignant  de  Bourges. 

Entre  autres  pièces  destinées  à  célébrer  la  campagne  contre  les  huguenots 
en  Languedoc,  citons  ce  fragment  en  style  lapidaire  non  moins  médiocre  que 
les  exploits  du  prince  : 


30  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Impunitalis  asylum,  Realniontium  clausit. 
Perfidiœ  praesidium,  Calnœam  evertit. 
Rebellionis  propugnaciilum,  Mazametum  expugnavit. 
Seditionis  arcem,  Brassacum  diruit. 
Vesaniœ  sedem,  Castronovum  fregit. 
Scelerum  sentinam.  Santamantium  exausit. 
Nequitiœ  domicilium.  Sanseverianum  comminuit. 
Aram  impietatis,  Apameam  destruxit. 

Denique 
Novum  Augiae  stabulum  Gotticam  Franciam 
Novus  Hercules  christianus 

Expurgavit. 

Collection  de  Condé. 

460 

N°  948.  IIéhembeut  :  «  Phinceps  Cond^us  thiumphans,  authore  M.  Carolo 
Herembert,  domino  du  Pastis,  apud  Argenlennenses  in  Normania  causarum 
patrono  ». 

In-4°,  relié  en  satin  blanc,  avec  les  armes  de  Condé  brodées  sur  les  plats,  tr.  dor.  — 
Papier,  XVll"  siècle,  107  ff. 

Exemplaire  de  présentation.  P.  1,  titre;  p.  3,  portrait  du  Grand  Condé 
(jeune)  gravé  par  Moncornet;  —  5  à  9,  épltre  dédicaloire  au  Grand  Condé, 
en  français;  —  10-11,  «  Epigramma  acrostichon  Ludovico  Borbonio  »,  avec 
commentaire  en  français.  Le  j)oèmc  occupe  le  reste  du  volume  :  c'est  la 
gloire  du  Grand  Condé  et  de  sa  maison  célébrée  en  bexamèlres.  Le  texte  est 
écrit  au  recto  de  chaque  feuillet,  dont  le  verso  est  occupé  ]»ar  un  très 
curieux  commentaire  en  français.  L'ouvrage  doit  être  de  la  lin  de  1049. 

La  dédicace  est  signée  «  Du  Pastis  Herembert,  docteur  aux  loix  et  histo- 
riographe, natif  de  la  ville  d'Argentan  en  Normandie  ».  L'auteur  parle  de  son 
père,  «  Jacques  Herembert,  s'  de  La  Rivière,  lieutenant  civil  et  criminel  pour 
le  Roi  aux  vicomtes  d'IIyesmes  et  Argentan,  depuis  exempt  des  gardes  de  Sa 
Majesté,  et  mort  portant  les  armes  à  son  service,  de  retour  du  quartier  qu'il 
cstoit  obligé  rendre  près  de  la  personne  de  Henry  de  Bourbon,  prince  do 


POESIE  GRECQUE  ET  LATINE.  31 

Condé,  vostre  très  honoré  père,  à  cause  de  sa  charge  de  contrôleur  dans  sa 
maison  ». 

Hôtel  de  Condé.  1654. 

461 

N"  485.  Keuchein  (Robeut)  :  «  Bellum  G.\LLO-BELGicr.M,  sive  rerum  a  rege 
Galliarum  christianissimo  Ludovico  XIV  in  Belgis,  vicinisque  Germanise 
regionibus,  ut  et  oceano  Britannico,  anno  m  dclxxh  gestarum,  Liber  panegy- 
ricus.  Exhibente  Roberto  Keuchenio,  Jurisconsulto  Arnhemiense...  Canebam 
Arnliemi  Gch-orum,  anno  mdclxxui,  in  Febr.  ». 

In-f",  vélin  blanc^  fil.,  tr.  dor.,  fleurons  (anc.  rel.).  —  Papier,  XVII»  siècle,  27  fT.  ;  litres 
et  épître  dédicatoire,  3  IT. 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

462 

N"  1728.  MoNTiNiis  Ablonius  (Mauritius  L.)    :   «  Celsissimoru.m  et  Sere- 

NISSI.MORU.M       REGI^       FrANCI.K       FAMILLE      BoRBONIORU.M      GoND.fiORUM      PRINCIPUM 

Elool\    » . 

In-4",  cart.,  dos  chagrin  vert.  —  Papier,  XVII»  siècle,  7  fî.  et  I  blanc. 

A  la  fin  :  «  Serenissimis  Principibus,  dominis  suis  colendissimis,  obtulit  et 
consecravit,  Gelsitudinum  Serenissimarum  cullor  devotissimus,  huniilMmus, 
obsequcnlissiinu.sque  servulus,  Mauritius  L.  Montinius  Ablonius,  anno 
aetatis  80  et  christ,  serîe  1676,  mense  marlio».  Le  nom  pourrait  se  traduire  : 
Maurice  L.  de  Monligny,  d'Ablon. 

Collection  de  Condé. 

463 

N°  749.  Lorraine  (Gabriel-Alexis  de)  ;  «  In  reditum  Serenissimi  prin- 
cipis  Ducis  Borbonii  Ecloga.  Gabriel-Alexius  de  Lorraine  de  Beauvernois, 
humanista.  Anno  R.  S.  1682  ». 

Pet.  in-f",  mar.  rouge,  fil.,  petits  fers,  tr.  dor.  {rel.  anc),  armes  d'Orléans  ajoutées, 
—  Papier,  XVll«  siècle.  10  If. 


32  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Gabriel- Alexis  de  Lorraine,  originaire  de  Bcauvernois  (Saône-et-Loire), 
hiimanista  (élève  de  seconde),  dédia  ce  manuscrit  à  Louis  III,  duc  de  Bourbon, 
son  condisciple  à  Louis-le-Grand,  à  l'occasion  de  la  rentrée  des  classes 
(octobre  1681). 

Collection  de  Condé. 

464 

N°  1735.   «  Seremssimi  principis  ducis  Borbonu  Ncptia:  ». 

In-4".  cart.,  dos  de  mar.  rouge.  —  Papier,  XVII"  siècle.  8  fT.  (le  dernier  blanc). 

Épithalame  composé  pour  le  mariage  de  Louis  III,  duc  de  Bourbon,  petit- 
fds  du  Grand  Condé,  avec  M"'  de  Nantes,  légitimée  de  France,  fille  de 
Louis  XIV  et  de  M°"  de  Monlespan  (24  juillet  1685). 

Colleclion  de  Condé. 

465 

N*  1921.  Simon  (Pikrre)  :   «   Delphinis  Musahum  alu.mnus  sive  pathonus, 

CARMEN.  CaNEBAT  PeTRUS  SiMON  ». 

In-4%  papier,  fin  du  XVII»  siècle,  17  IT.,  cart. 

Poème  de  260  vers;  il  y  est  fait  allusion  aux  Condé. 

Collection  de  Condé. 

466 

N°  1113.  Santeul  (Jean  de)  :   «  Salpetria,  nympha  Canhliaca  ». 

Pet.  in-f",  mar.  rouge  doublé  de  tabis  bleu,  riches  dorures,  fil.,  tr.  dor.  Les  em- 
blèmes semés  sur_les  plats  appartiennent  à  la  duchesse  du  Maine,  ainsi  que  la  devise  : 
«  Tout  subit  ma  loi  •.  —  Papier,  1696,  12  ff.,  écriture  soignée,  fleurons  en  couleurs, 
lettres  romaines  avec  ornements  en  miniature,  titres  en  lettres  d'or. 

Exemplaire  de  présentation  à  la  duchesse  du  Maine,  composé  des  pièces 
suivantes  : 

1°  «  Salpetria,  nympha  Cantiliaca   »  [par  Santeul].   —  2°  «  Salpetria, 


POÉSIE  GRECQUE  ET  LATINE.  33 

nymphe  de  Chantilly  »,  traduction  en  prose  des  vers  latins  [par  le  duc  du 
Maine].  —  3°  «  A  l'auteur  des  vers  latins,  sur  la  traduction  en  prose  fran- 
çaise, quatrain  :  Que  ton  destin  est  glorieux  ».  —  4"  «  Salpetria,  ou  la 
nymphe  de  Chantilly,  autre  traduction  des  vers  latins  »  [en  vers  français, 
par  Antoine  Danchet].  —  5"  «  Lettre  de  l'auteur  de  la  traduction  en  vers  à 
M.  de  Santeul  de  S.  V.  (Saint-Victor)  ».  —  6»  «  Serenissimo  principi 
Ludovico  Augusto  Borbonio  (duc  du  Maine),  quod  latina  carmina  gallica 
interpretatione  illustraverit,  gratulatur  Santolius  V.  (Victorinus  ;  83  vers 
latins)  ».  —  7°  «  Lettre  de  M.  le  duc  du  Maine  à  M.  de  Santeul  de  Saint- 
Victor.  A  Versailles,  ce  19  décembre  1696  ». 

Les  pièces  n"  1,  2,  4,  6  ont  été  réunies  et  publiées  en  1696.  La  7'  a  été 
insérée  par  Dinouart  dans  les  Santoliana  (Paris,  1764,  p.  231). 

En  tête  du  volume  a  été  collé  un  feuillet  de  vélin  sur  lequel  on  Ht  six 
vers,  fort  bien  calligraphiés  en  bleu  et  or  : 

Ma  bonne  volonté  surpasse  mon  pouvoir. 
Princesse 


Cette  petite  pièce,  signée  «  M.  11.  de  Choiseul  »,  est  surmontée  d'un 
cœur  enflammé,  où  se  trouve,  écrit  en  or,  le  mot  «  Ludovise  »  ;  c'est  le  nom 
que  portait  la  duchesse  du  Maine  à  la  cour  de  Sceaux. 

Ce  beau  volume  a  appartenu  à  John  Symmons,  écuyer,  de  Paddington 
près  Londres;  il  aura  sans  doute  été  racheté  en  Angleterre  par  le  dernier 
prince  de  Condé,  car  il  m'est  venu  de  la  bibliothèque  de  Chantilly. 

467 

N°  1787.   «  De  Rksuhrectione  Ciuusti,  carmen  hekoicum  ». 
In-f»,  papier,  XVII«  siècle,  10  pages,  carton. 
Collection  de  Condé. 

468 

N°  1332.  CoRBiN  (Louis)   :   «   .-Eternit.vti   Borbonlî:  .\ugust.e,   heroice  et 

COND/E^    ». 

u.  r. 


34  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

In-4»,  mar.  rouge,  fil.,  pet.  fers,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé  {anc.  rel.).  — 
Papier,  1698,  G2  pages  chiffrées,  figures  dessinées  à  l'encre  de  Chine. 

Sonnets,  anagrammes,  pièces  de  vers  ou  de  prose,  en  latin,  en  français, 
accompagnés  de  nombreux  dessins  (médailles  antiques,  encadrements, 
armoiries,  etc.),  précédés  d'avertissements  et  d'une  épître  dédicatoire,  le 
tout  à  l'honneur  de  Henry-Jules,  prince  de  Condé,  et  d'Anne  de  Bavière,  sa 
femme,  et  à  l'occasion  du  baptême  de  leurs  petits-enfants  dans  la  chapelle 
de  Versailles,  le  1"  décembre  1698.  L'auteur,  Louis  Corbin,  était  curé  de 
Rieux-sur-Oise. 

Acheté  à  Paris  en  1857. 

469 

N°  1521.  PoLiGNAC  (Meixhior  de)  :  L'Anti- Lucrèce;  traduction  du  pre- 
mier livre  en  prose  française  [par  le  duc  du  Maine]  . 

In-f%  mar.  bleu,  doublé  de  mar.  citron,  riches  dorures,  tr.  dor.,  aux  armes  de  la 
duchesse  du  Maine.  —  Papier,  commencement  du  XVIli'  siècle,  93  pages,  réglé,  superbe 
écriture. 

La  traduction  est  précédée  d'une  longue  épltre  à  la  duchesse  du  Maine, 
signée  «  Le  Ressussité  »,  qui  n'est  autre  que  le  duc  du  Maine.  «  L'abbé  de 
PoUgnac,  dit  un  des  continuateurs  de  Moréri,  avait  traduit  verbalement 
le  poème  pour  M""  la  duchesse  du  Maine.  M.  le  duc  du  Maine  fit  plus;  il 
mit  par  écrit  une  traduction  de  tout  le  premier  livre,  et  l'offrit  à  cette  prin- 
cesse par  une  grande  et  belle  épltre  dédicatoire  » .  C'est  à  notre  manuscrit 
que  Moréri  fait  allusion,  et  son  récit  est  confirmé  par  la  dédicace  elle-même  : 
«  Je  me  suis  fait  un  plaisir,  dit  le  duc  du  Maine,  d'employer  quelques  heures 
de  mon  loisir  à  vous  rendre  ces  belles  choses  familières  et  à  mettre  en 
nostre  langue  ce  premier  livre,  dont  la  magnificence  et  la  force  des  termes 
doivent  vous  astre  échapées  dans  la  lecture  que  l'auteur  niesme  a  eu  l'hon- 
neur de  vous  en  faire.  Comme  après  vous  avoir  prononcé  une  période  latine, 
il  vous  la  répétoit  en  françois,  il  n'a  pu  vous  donner  qu'une  imparfaite 
idée  de  l'excellence  de  son  ouvrage...   ». 

Bibliothèque  du  Palais-Royal  (succession  de  la  Reine). 


IV.    —   POÉSIE    FRANÇAISE 


470 

N°    703.    ASPREMONT. 

Pet.  in-f"  (0,302  sur  0,205),  veau  fauve.  —  Vélin,  XIII»  siècle,  68  lï.,  2col.de 46  lignes, 
initiales  rouges  et  bleues,  notes  en  italien  ajoutées  au  bas  des  pages. 

Les  Sarrazins  chassés  trilalie!  Tel  est  le  sujet  de  cette  chanson  de  geste, 
une  des  premières  du  cycle  de  Charlemagne,  écrite  probablement  au  com- 
mencement du  XII'  siècle  et  restée  inédite.  On  y  voit  figurer  les  compagnons 
du  grand  empereur,  Naime,  Turpin,  Girard,  enfin  le  jeune  Roland,  qui,  pour 
entrer  dans  la  carrière,  tue  le  mécréant  Eaumont  et  lui  arrache  Durandal,  la 
plus  glorieuse  des  épées.  La  bataille  d'Aspromonte  est  le  grand  événement 
de  cette  lutte;  elle  a  donné  son  nom  au  poème.  Aspromonte,  au  bout  do  la 
Calabre,  est  plus  connu  de  nos  jours  par  l'engagement  où  Garibaldi  fut 
blessé. 

Dans  une  belle  étude  consacrée  à  celte  œuvre  épique  (Histoire  littéraire  de 
la  France,  t.  XXVII,  pp.  300-318),  M.  Paulin  Paris  signale  cinq  copies 
anciennes,  trois  conservées  à  la  Bibhothèque  nationale,  deux  à  Venise, 
bibliothèque  de  Saint-Marc  (1).  Dans  les  manuscrits  de  Paris,  Charlemagne 
apparaît  dès  le  début  :  entouré  de  ses  barons,  il  donne  audience  à  Balain, 
envoyé  du  roi  sarrazin  Agolant;  au  nom  de  son  maître,  l'ambassadeur  ré- 
clame «  l'hommage  »  du  roi  Charles.  Avec  les  manuscrits  d'Itahe,  l'action 
commence  beaucoup  plus  tôt;  un  long  poème,  véritable  roman  d'Agolant, 

(1)  Il  y  en  a  d'autres.  M.  P.  Meyer  en  a  connu  seize,  dont  notre  manuscrit.  (Romania,  t.  xi.x, 
p.  203.) 


36  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

est  consacré  aux  gestes  des  Sarrazins,  que  l'auteur  amène  d'Afrique  en  Italie, 
où  ils  prennent  Reggio  et  bâtissent  Aspromonte.  Notre  manuscrit,  que 
M.  Paulin  Paris  n'a  pas  connu,  donne  une  troisième  version;  le  début  est 
aussi  consacré  aux  faits  des  Sarrazins,  mais  racontés  avec  beaucoup  moins  de 
développements;  et  ce  récit  préliminaire,  qui  n'occupe  que  dix  colonnes,  se 
présente  ici  comme  l'introduction  naturelle  du  roman  d'Asprcmont  : 

Oez,  segnur,  ço  ce  dist  le  romani 
Ço  vint  d'Africha  li  fort  rois  Agolam, 
Apres  lui  maint  rois  et  maint  çatani, 
Tant  rices  princes,  tant  filz  de  caltelam. 

Agolant  décide  en  conseil  l'envoi  d'un  espion  en  France.  Sobrin  est  dési- 
gné; il  part,  arrive  à  la  cour  de  Cliarlemagne  et  y  passe  un  an.  Cependant 
Agolant  s'embarque  avec  son  armée,  aborde  à  Rise  (Reggio)  et  fait  construire 
la  tour  d'Aspremont,  dont  il  donne  la  garde  à  son  lils  Eaumont,  récemment 
armé  cbevalier.  Sobrin  est  de  retour  et  sera  remplacé  par  un  envoyé  officiel, 
le  «  barberin  Balant  »  ou  Balain  : 

A  Gliarlemaines,  qui  lu  liiz  de  IMpin, 
Vos  li  direz  altament  en  latin 
Que  il  ne  viegne  encontre  Saracin. 

Laissant  Balain  partir  avec  son  message,  l'auteur  nous  introduit  brusque- 
ment à  la  cour  de  Cliarlemagne  : 

Or  devons  a  Karles  renparier. 
Il  fu  asis  for  son  palais  plenier. 

La  fu  dux  Naime 

Plet  vos  oïr  bone  cançon  vailant 
De  Karlemaine  li  fort  rois  puisant... 

L'action  commence  alors  et  se  déroule  selon  le  texte  des  manuscrits  de 
Paris  :  la  réception  de  l'envoyé  d'Agolant,  la  prise  d'armes,  rexi)édition,  la 
bataille  d'Aspremont,  la  mort  d'Agolant  etd'Eaumont,  l'expulsion  des  Sarra- 
zins d'Italie,  etc.  La  dernière  strophe  commence  ainsi  : 

Chanté  vos  ai  d'Agolant  et  d'Elraom, 
Et  du  rois  Karle  a  la  fiere  façom, 
Et  de  Gérait  le  fil  al  duc  Boisom, 


POÉSIE  FRANÇAISE.  37 

Délia  bataille  qui  fu  en  Aspremom 


Esplicit  liber  romano  (sic)  Aspremontis. 

Une  marge  assez  large  a  été  ménagée  au  bas  des  pages  pour  recevoir  des 
tableaux  dont  le  sujet  est  indiqué  par  une  note  en  italien,  d'une  écriture  très 
fine.  Ces  enluminures  n'ont  pas  été  exécutées,  et,  sur  l'emplacement  qui  leur 
était  réservé,  on  a  transcrit  en  grosses  lettres  rouges,  souvent  d'une  façon 
incorrecte,  les  mentions  écrites  en  italien  au  bas  de  chaque  page. 

Le  scribe  a  donné  son  nom  après  l'explicit  :  «  Per  me  Joliannem  Jacobi  ». 
Puis  viennent  deux  strophes  italiennes  (9  et  13  vers),  d'une  écriture  un  peu 
postérieure,  intitulées  :  «  Dominus  Guilielmus  Porcelati  provicialis  (?)  »,  et 
«  Dominus  Ursus  de  Ursinis  de  Roma  »  ;  la  mention  de  cet  Orsini  confirme 
l'origine  italienne  de  notre  manuscrit. 

Vente  Solar,  février  1861. 

471 

N°  618.  Amu.e  et  Amis,  chanson  de  geste  du  Xlir  siècle. 

Pet.  in-f°  (0,297  sur  0,215),  peau  verte,  dos  rouge  (anc.  rel.).  —  Papier,  avec  quel- 
ques feuillets  de  vélin,  xv«  siècle,  190  ff. 

Seigneurs,  or  faicles  paix,  serrés  bonne  chançon. 
Que  Nostre  Seigneur  Dieu,  qui  souffrit  passion, 
Vous  octroict  bonne  fin  et  de  luy  vray  pardon. 
Histoire  vous  diray  ou  il  n'a  si  veoir  non. 
En  la  ville  de  Blaves  en  escript  le  trouvon. 
Droit  par  dedans  l'église  saint  Gerart  le  baron. 
C'est  dAmile  et  d'Amis,  qui  furent  compaignon 
Des  plus  loyaulx  du  monde;  mentir  ne  vous  puet  on. 

Cette  chanson  est  le  développement  poétique  d'une  légende  latine  de  l'épo- 
que carolingienne,  «  Vita  bcatorum  Amehi  et  Amici  ».  Elle  contient,  outre 
l'histoire  d'Amile  et  Amis,  celle  de  Girart  de  Blaves,  fils  d'Amis.  Écourtée  et 
mise  en  prose,  elle  a  été  publiée  par  Vérard  et  Alain  Lotrian.  Jourdain  de 
Blaves  ou  Blaye,  fils  de  Girart,  a  fait  aussi  l'objet  d'une  chanson  du 
XIIP  siècle  qui  n'est  pas  dans  ce  manuscrit;  elle  a  été  traduite  en  prose  et 
imprimée  par  Michel  Lenoir. 


38  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

«  Cette  belle  et  curieuse  chanson,  dit  M.  Paulin  Paris  à  propos  d'Amile  et 
Amis,  comprend,  dans  une  leçon  du  XIIP  siècle  qui  n'offre  pas  de  lacunes, 
environ  3400  vers.  Plusieurs  remaniements  postérieurs,  dus  à  de  mauvais 
rimeurs  du  XIV  et  du  XV"  siècle,  l'ont  délayée  en  6000  et  même  en  10000 
vers  ».  Notre  version  en  contient  environ  13000. 

L'inventaire  de  la  librairie  du  duc  de  Bourbon,  en  1523,  mentionne,  sous 
le  n°  259,  «  Le  livre  appelle  Milles  et  Amys,  en  papier,  à  la  main  »;  c'est 
notre  volume,  qui  fut  porté  de  Moulins  à  l'hôtel  de  Condé  en  1661. 

La  garde  de  ce  manuscrit  est  faite  d'un  acte  notarié  sur  vélin,  de  l'année 
1438. 

472 

N°  626.  I.  Romans  en  vers  du  cycle  de  la  Table  Ronde.  II.  La  Queste 
DU  Saint  Graal,  en  prose  [Robert  et  Hélis 'de  Boron].  111.  Roman  de 
Renart  (plusieurs  branches). 

Pet.  in-f°  (0,30  sur  0,21),  veau  marbré^  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin,  com- 
mencement du  XIH'  siècle,  260  (T.,  3  coL  de  156  vers  par  page,  2  col.  pour  la  prose, 
initiales  rouges  et  bleues. 

I.  M.  Gaston  Paris  a  consacré  aux  romans  en  vers  du  cycle  de  la  Table 
Ronde  une  importante  étude  insérée  dans  le  tome  XXX  de  V Histoire  littéraire 
de  la  France;  il  a  reconnu  dans  notre  manuscrit  les  neuf  romans  suivants  : 

1°  Bigorner,  par  Jean,  roman  inédit  dont  notre  volume  contient  la  seule 
copie  connue;  17471  vers,  55  ff.,  incomplet  :  la  fin  a  disparu  avec  deux 
feuillets  arrachés  après  le  55*. 

Jehans,  qui  en  maint  bien  s'afaite 
Et  pluisor  bêle  rime  a  faite, 
Nos  a  un  romane  comenchié, 
Assés  briement  la  romanchié, 
Des  aventures  de  Bretaigne 


Et  si  vos  voel  dire  et  conter 

Les  mervelles  de  Rigomer, 

Dont  cis  romane  muet  et  comence. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  39 

Derniers  vers  : 

Donc  li  ruissaus  estoit  plus  clers 
Que  ne  soit  cristaus  esmerés, 
Li  rois  a  coisi  le  ruissel. 

2°  Le  Cimetière  périlleux,  poème  anonyme  de  6206  vers,  dont  on  ne  connaît 
que  trois  copies,  deux  conservées  dans  les  mss.  fr.  1433  et  2168  de  la 
Bibliothèque  nationale,  et  celle-ci  (ff.  57  à  77  v°). 

CI  coMENCE  LI  ATREs  [cimetière]  perilleus. 
Ma  dame  me  comande  et  prie 
Que  d'une  aventure  li  die 
Qui  avint  au  bon  chevalier. 

Derniers  vers  : 

Si  fine  ci  nostre  romans. 
Et  Dius  nos  doist  vivre  c  ans 
A  grant  joie  et  a  grand  honor, 
Et  si  nos  doist  joie  et  bandor. 
Explicit  li  Atres  perillous. 

Publié  en  1868  dans  un  recueil  allemand,  VArchivfiir  Kuride  der  neueren 
Sprachen. 
3"  Erec,  par  Chrétien  de  Troyes,  poème  de  6552  vers  (ff.  78  à  99  v°). 

d'erec 

Li  vilans  dist  en  son  respit 

Que  tel  cose  a  on  despit 

Que  mult  vaut  mius  que  on  ne  quide 


Derniers  vers 


Por  ce  dist  Grestiens  de  Troies... 


Ci  volons  no  roumanc  finer 
Et  ci  doit  finer  par  raison. 
Dius  nos  doist  sa  beneiçon. 


Publié  par  M.  W.  Fcerster  dans  sa  belle  édition  des  œuvres  de  Chrétien 
de  Troyes  (Halle,  1890);  M.  Fœrster  a  étudié  notre  manuscrit. 

4°  Fergns  ou  le  Chevalier  au  bel  escu,  par  Guillaume  le  Clerc,  poème  de  6428 
vers(ff.  lOOà  122r). 


40  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

DE    FERGUS 

Ce  fu  a  feste  saint  Jahan 
Que  li  rois  a  Karadingan 
Ot  cort  tenue 


Derniers  vers  : 

Guiliaumes  li  Clers  trait  a  fin 
De  sa  matere  et  de  sa  trove 

Ici  est  li  fins  del  roumans 
Grans  joie  viegne  as  escoutans 
Et  a  celui  qui  l'a  escrit, 
Car  au  faire  s'entente  mist; 
Colin  li  Fruitiers  a  a  non. 
Jésus  li  face  vrai  pardon 
De  ses  peciés;  mestiers  li  est, 
Car  certes  mult  pcchieres  est. 

Cette  fin  nous  donne  le  nom  du  scribe  auquel  nous  devons  notre  manus- 
crit :  Colin  le  Fruitier.  Publié  en  1841,  à  Edimbourg,  pour  VAbbotsford  Club, 
par  M.  Francisque  Michel,  d'après  le  ms.  fr.  1553  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale, seul  connu  alors;  depuis,  M.  Ernest  Martin  en  a  donné  une  édition 
(Halle,  1872)  daprès  la  version  de  notre  manuscrit,  plus  ancienne  et  meil- 
leure. 

5°  Gauvain  et  Huinbant,  poème  anonyme,  dont  nous  avons  ici  la  seule  copie 
connue,  malheureusement  incomplète  en  3276  vers  (IT.  112  à  133  v°),  car 
la  fin  a  disparu  avec  un  ou  plusieurs  feuillets.  Le  titre  est  «  De  Gunbaut  »  ; 
mais  dans  le  cours  du  récit  ce  personnage  est  nommé  «  Ilumbaut  »  ;  ce  n'est 
d'ailleurs  pas  lui,  mais  Gauvain,  qui  est  le  héros  principal.  Inédit. 

DE    GUNBAUT 

De  bien  dire  nus  ne  se  paine, 


Derniers  vers 


Car  en  bien  dire  gist  grans  paine... 

Mult  volontiers  ce  dist  Gorvains 
Adonc  n'i  ot  ne  plus  ne  mains. 
Li  rois  est  as  barons  (i)  asis, 
Aveuc  lui  li  barons  de  pris. 

(1)  Le  scribe  a  écrit  as  barons,  qui  n'a  pas  de  sens;  c'est  un  lapsus  calami;  lire  as  lubies. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  41 

Des  mes  ne  vos  ferai  pas  fable, 
Mais  ains  qu'il  lievent  de  la  table... 

6°  Guingîainou  le  Bel  Inconnu,  par  Renaud  de  Beaujeu,  poème  de  5958  vers 
(ff.  134  à  153  bis).  Seule  copie  connue  de  ce  roman,  un  des  plus  agréables  à 
lire  de  tout  le  cycle  breton.  M.  Hippeau,  que  j'avais  autorisé  à  en  prendre 
copie  en  Angleterre,  Va  publié  en  1860  :  édition  fort  critiquée. 


Derniers  vers 


DEL    BIAU    DESCOUNEUS 

Celé  qui  m'a  en  sa  baillie... 

Ci  faut  li  roumans  et  define. 
Bêle  vers  cui  mes  cuers  s'acline, 
Renais  de  Biauju  moût  vous  prie 
Por  Diu  que  ne  l'obliés  mie 

Ert  sur  Guinglain  ceste  vengeance, 
Que  jamais  jor  n'en  parlerai 
Tant  que  le  bel  sanblant  avrai. 

7°  La  Vengeance  de  Raguidel,  par  le  trouvère  Raoul,  poème  de  5882  vers  ; 
seule  copie  connue  (ff.  154  à  173  v°).  Intitulé  «  Des  aniaus  »,  à  cause  d'un 
trait  de  l'épisode  principal;  mais  le  poète  donne  à  la  fin  le  véritable  titre. 
Publié  par  M.  Hippeau,  en  1862,  sous  le  titre  incorrect  de  Messire  Gaiivain. 

DBS    ANIAUS 

Ce  fu  au  tans  noviel  d'esté 
Oue  li  rois  Artus  ot  esté 
Tôt  le  carême  a  Rouvelent, 
Et  vint  a  grant  plenté  de  gens 
A  Pasques  por  sa  cort  tenir 

A  Carlion 

Fin:  Explicit  li  Vengance  del  Raguidel. 

8"  Ivain  ou  le  Chevalier  au  lion,  par  Chrétien  de  Troyes,  poème  de  6232  vers 

(ff.  174  à  195  V). 

Artus,  li  boins  rois  de  Bretaigne, 
La  qui  proeeche  nos  ansaigne 
Que  nos  soions  preu  et  courtois, 
Tint  cort  si  riche  come  rois... 
II.  6 


42  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Derniers  vers  : 

Del  chevalier  au  lion  fine 
Crestiens  son  romant,  et  ensi 
Conques  plus  parler  n'en  oï, 
Ne  ja  plus  n'en  orés  parler, 
S'en  ni  velt  mençonne  aconter. 

Publié  deux  fois  par  M.  Holland  (Hanovre  et  Paris,  1861  et  1880),  et  enfin 
par  M.  VV.  l^œrster  (Halle,  1887). 

9^  Lancelot  ou  la  Charrette,  par  Chrétien  de  Troyes,  terminé  par  Godefroi  de 
Lagni.  Nous  n'avons  ici  que  5790  vers  de  ce  poème  (ff.  196  à  213  v°);  le 
scribe  s'est  arrêté  brusquement  au  milieu  d'une  page  et  n'a  pas  transcrit  les 
1121  derniers  vers. 

A  un  jor  d'une  Ascension, 
Fu  venus  devers  Carlion 
Li  rois  Artus,  et  tenue  ot 
Cort  mult  rice  a  Chamalot. .. 

Derniers  vers  : 

Tant  qu'ele  vit  le  chevalier, 
Se  li  va  tantost  consillier 
Qu'encor  avoar  le  face. 

Publié  par  M.  Tarbé  en  1849,  puis  par  M.  Jonckbloet,  et  enfin  par 
M.  Fœrsler. 

II.  La  Queste  du  Saint  Ghaal,  traduit  du  latin  en  prose  française  par 
Robert  et  Hélis  de  Boron.  Version  ancienne,  fragment  (ff.  214  à  243  v°). 

«  Ci  commence  li  estores  del  saintisme  vaissiel  que  on  apielle  le  Graal, 
uquel  li  presieus  sans  au  Sauvcor  fu  receus  au  jor  que  il  fu  crucefiiés  por  le 
pule  rachater  d'infer.  Yoseps  le  mit  on  ramembranche  por  la  mension  de 
la  vois  d'un  angle  por  clic  que  la  vérités  fu  seue  par  son  escrit  et  par  son 
tesmoignagc...  Li  baus  livres  del  Graal  commence  el  non  del  Père  et  del  Fil 
et  del  saint  E.spir...  Yoseps  nos  raconte  ccste  cstore  por  le  lingnage  d'un  bon 
chevalier  ki  fu  après  le  cruccfiemcnt  Nostre  Signor...  L'auctorités  de 
l'Escriture  nos  dist  que  après  le  cruccficment Nostre  Signor...  ». 

La  Qmsle  du  Saint  Graal  forme  la  seconde  partie  (chiffrée  123  à  231)  de 


POÉSIE  FRANÇAISE.  43 

l'édition  donnée  à  Paris  en  1516  par  Jehan  Petit,  Galiot  du  Pré  et  Michel 
Le  Noir.  Notre  manuscrit  correspond  au  texte  des  fï.  123  à  168,  soit  33  cha- 
pitres sur  96.  Il  s'arrête  au  milieu  du  34"  chapiti-e,  ainsi  intitulé  dans  l'im- 
primé :  «  Comment  la  demoiselle  s'en  retourna  chieulx  sa  mère,  et  du  che- 
vallier qu'elle  trouva,  et  du  sercueil  de  Josepli  d'Arimathie,  lequel  se  ouvrit 
tout  seul  ».  Il  est  regrettable  que  le  scribe  n'ait  pas  transcrit  tout  l'ouvrage, 
car  cette  ancienne  version  présente  un  meilleur  texte  que  l'édition  donnée 
par  Ch.  Potvin  (Perceval  le  Gallois  ou  le  Conte  du  Graal,  Mons,  1866). 

III.  Les  17  derniers  feuillets  (244  à  260)  sont  occupés  par  plusieurs  bran- 
ches du  Roman  de  Renaît.  Après  ce  simple  titre,  «  De  renart  »,  en  lettres 
rouges  et  bleues,  notre  texte  commence  par  22  vers  qui  sont  aussi  les  pre- 
miers de  l'édition  donnée  par  Méon  (1826).  Puis  viennent  neuf  branches, 
que  nous  désignerons  par  les  titres  qu'elles  portent  dans  l'édition  Méon  : 

1.  «  Si  comme  Renart  prist  Chantecler  le  coc  »,  388  vers  (Méon.  I,  49). 

2.  «  C'est  le  disputement  de  la  Mésange  avec  Renart  »,  682  vers  (Méon, 
I,  66). 

3.  «  C'est  de  Tybert  le  chat  et  des  deux  prestres  »,  154  vers  (Méon,  I,  95). 

4.  «  De  Renart  si  comme  il  conchia  le  Corbel  de  fromage  »,  158  vers 
(Méon,  I,  267). 

5.  «  C'est  la  branche  de  Renart  et  d'Ysengrin  com  il  issirent  de  la  mer  », 
390  vers  (Méon,  I,  13). 

6.  «  Si  comme  Ysengrin  s'alla  plaindre  de  Renart  a  la  cort  le  Roi  »,  1 170 
vers  (Méon,  1,  308). 

7.  «  C'est  la  bataille  de  Renart  et  d'Ysengrin  »,  1502  vers  (Méon,  II,  145). 
Les  six  premières  branches  se  suivent  sans  titres  ni  séparations;  celle-ci  est 
précédée  d'un  intervalle,  commence  par  une  grande  initiale  et  se  termine 
par  ces  mots  :  «  Explicit  li  branche  de  le  bataille  de  R.  et  de  Y.  ». 

8.  «  Si  comme  Renart  volt  mangier  son  confessor  »,  667  vers  (Méon,  III, 
291).  Aussi  précédée  d'un  intervalle  et  d'une  grande  initiale;  terminée 
i3ar  :  «  Explicit  li  confessions  R.  ». 

9.  «  Si  comme  Renart  fit  avaler  Ysengrin  dedans  le  puits  »,  150  vers 
(Méon,  I,  240).  Précédée  d'un  intervalle  et  d'une  grande  initiale  ;  inter- 
rompue après  le  vers  661 1  de  l'édition  Méon. 


44 


CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 


Nombreuses  variantes  avec  le  texte  imprimé. 

Ce  volume,  bien  que  fatigué  et  mutilé  en  plusieurs  endroits,  n'en  est  pas 
moins,  au  dire  de  tous  les  hommes  compétents  qui  Font  étudié,  un  des  plus 
précieux  de  ma  collection.  Il  était  à  l'hôtel  de  Condé  en  1654. 

473 

N°  678.   «  Le  Livbe  de  Regnart  ». 

Pet.  in-f"  (0,290  sur  0,205),  veau  brun  à  mes  armes  et  chillre,  tr.  dor.  (L'ancienne 
reliure  en  bois  a  dû  être  remplacée;  un  des  plats  fleurdelysés  et  semés  d'il  couronnés 
a  été  conservé  à  la  contregarde.)  —  Papier,  XV«  siècle,  107  (T.  écrits,  26  lignes  à  la 
page. 

Cy  commence  le  Livre  du  Renard, 

D'ensuivre  ses  faicts  Dieu  nous  gard, 

Contenant  la  vie  des  moynes. 

Ces  mots  sont  d'une  écriture  postérieure  à  celle  du  texte,  où  le  mot 
Renard  est  toujours  écrit  Regnart. 

Traduction  en  prose,  par  Jean  Tenessax,  du  roman  en  vers  de  Jacque- 
mars  Giélée,  Rcnori  le  Nouvel;  divisée,  comme  l'ouvrage  original,  en  deux 
livres  de  24  et  50  chapitres,  dont  la  plupart  sont  suivis  d'une  moralité  sous 
le  nom  d'exemple.  Philippe  Le  Noir  lu  imprimée  sous  ce  titre  :  Le  Livre  de 
maislre  Regnard  et  de  dame  Hersant  sa  femme,  livre  plaisant  et  facétieux  (Paris, 
in-4°,  s.  d.).  Notre  manuscrit  ne  contient  pas  le  prologue  avec  le  nom  du  tra- 
ducteur et  débute  par  ces  mots  :  «  Ainsi  que  vint  a  ma  vision,  je  viz  le  lyon, 
roy  de  toutes  les  bestes...  ».  Fin  :  «  ...  duquel  nous  veille  garder,  ensemble 
la  trinité,  le  Père,  le  Filz  et  le  Saincl  Ksporit.  Amen.  Jhesus. 

Finist  le  livre  de  Regnart. 
D'ensuivre  ses  faiz  Dieu  nous  gart  ». 

Sur  le  feuillet  de  garde,  une  signature  du  XV'  siècle  :  «  Catherine  de 
Baugy  ». 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

474 

N°    1330.    I.  M.vuiE   DE   Fn.xNCE   :    Ysopet   ou   fables.    —  II.    André   de 


POÉSIE  FRANÇAISE.  45 

HuY    :   Moralités.  —   III.    Le   Reclus   de   Moliens  :   Miserere,    Roman  de 
CHARITÉ.  —  IV.  IIélinand  :  Vers  sur  la  mort. 

In-f"  (0,297  sur  0,210),  mar.  brun  à  fermoirs.  —  Vélin,  Xin«  siècle,  103  ff.,  2  col.  de 
39  lignes,  rubriques  et  initiales  rouges. 

M.  Paulin  Paris  a  publié  dans  le  Bulletin  du  Bibliophile  (1857,  pp.  167-178), 
une  savante  et  complète  notice  sur  ce  manuscrit. 

I.  Marie  de  France  :  Ysopet  (tel  est  le  nom  qu'elle  donnait  à  ses  fables;; 
ff.  1  à  28  v°  : 

Cil  qui  sevent  de  letreure 
Devroient  bien  mètre  lor  cure 
Es  bons  livres  et  es  escriz 
Et  es  examples  et  es  diz 
Que  li  philosophe  troverent. 

Suivent  les  76  fables,  où  l'on  trouve  bien  des  sujets  développés  plus  tard 
par  La  Fontaine.  Le  texte  est  ici  plus  pur  et  plus  correct  que  celui  dont 
Roquefort  s'est  servi  pour  l'édition  imprimée;  les  bonnes  variantes  se  ren- 
contrent pour  ainsi  dire  à  chaque  vers. 

Au  finemant  de  cest  escrit 
Qu'en  romant  ai  traitié  et  dit, 
Me  nommerai  par  remambrance. 
Marie  ai  nom,  si  sui  de  France. 


Esopet  apelons  cest  livre 
Qu'on  translata  et  fit  escrivre; 
De  grec  en  latin  le  torna; 
Uns  clers  anglois  qui  mult  l'ama 
Le  translata  puis  en  englois, 
Et  je  l'ai  rimey  en  françois. 

Explicit  Ysopet  en  françois. 
Cil  qui  l'a  rescrit  soit  benoiz 
De  Deu  et  de  sa  douce  mère, 
Gui  autre  famé  ne  compère. 


Marie,  dite  de  France,  n'est  connue  que  par  ses  poésies;  de  sa  vie,  on  ne 
sait  rien  ;  d'aucuns  disent  qu'elle  naquit  à  Compiègne  ;  elle  désigne  elle-même 


46  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

sa  patrie,  l'Ile-de-France;  elle  écrivait  au  milieu  du  XIIP  siècle.  Ses  lais  et 
ses  fables  ont  été  publiés  en  1820  par  B.  de  Roquefort  (2  vol.  in-8°). 

II.  André  de  IIuy  :   Dits  et  moralités  des  philosophes  (ff.  29  à  50  v"). 

«  Cest  livre  fit  maistre  Andreys  de  lluy,  selonc  les  auctoritez  des  anciains 
philosophes  qui  sont  ci  après  nommez. 

Cil  qui  en  soi  ai  tant  de  sens 
Qui  seit  les  poinz  et  les  assens 
De  dire  et  de  biaus  moz  trover 


Je  Andreis,  qui  fu  nez  de  IIuy. 
Tôt  sans  niançonge  et  sans  ennui 
Vos  vueil  remantevoir  par  rime 
De  ce  que  distrent  cil  meisine... 

Ici  coinmance  a  parler  Tulles  sur  les  quatre  poinz  d'amistié  ».  —  Le  poète 
commente  les  dits  de  quelques  philosophes  :  Aristote,  Platon,  Sénèque,  Dio- 
gène,  Salomon,  Térence,  Horace,  Socrate,  Caton,  Lucain,  Salluste,  Virgile, 
Ovide,  Boèce,  etc.  —  Fin  : 

De  cest  livre  ne  doit  joïr 
Nuns  hons  se  il  ha  por  oïr 
Soulemant  et  por  escouter; 
Ainz  vos  puis  dire  sans  douter 
Que  il  doit  son  cuer  esvoiilier. 

Il  est  possible  qu'il  manque  ensuite  un  feuillet,  avec  lu  fin  et  l'explicit 
du  poème. 

La  Bibliothèque  nationale  conserve  un  manuscrit  intitulé  «  Livres  exlraiz 
de  philosophie  et  de  moralité  » ,  où  l'auteur  se  nomme  Alars  de  Cambrai  : 

Je  Alars.  qui  sui  de  Cambrai, 
Qui  de  maint  bel  mot  le  nombrai, 
Vous  vueil  ramantevoir  en  rime 
De  ce  que  dirent  il  meisme. 

Bien  que  les  deux  textes  diffèrent  essentiellement,  la  présence  simultanée 
de  certains  vers,  litres  ou  pensées,  permet  do  croire  à  quoique  plagiat.  Selon 
M.  P.  Paris,  l'auteur  original  serait  André  de  IIuy,  et  Alars  de  Cambrai  le 
plagiaire.  Le  poème  de  ce  dernier,  d'ailleurs  beaucoup  plus  complet,  doit 
être  postérieur  à  l'oeuvre  d'André  de  Huy. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  -47 

III.  Le  Reclus  de  Moliens  :   1°  Le  Miserere  (ff.  51  à  80  r°)  : 

Miserere  mei,  Deus, 

Car  longement  me  sui  teûs 

Que  je  défisse  avoir  bien  dit 

Fin  :      Fai  nos  avoir  oil  sans  ombraige, 
Face  et  face,  non  par  ymaige, 
Ton  fil  veoir  en  maystei.  Amen. 
Explicit  Miserere  mei  Deus. 

2°  Le  Roman  de  Ch.\rité  (ff.  80  r°  h  98  r°)  : 

Dire  me  plait  et  bien  doit  plaire 
Ce  dont  l'on  prant  bon  examplaire 


Fin  :      Or  vacille  li  vras  rois  des  ciex 
Estre  merciaubles  et  piex 
Vers  moi,  qu'on  apele  Reclus 

De  Moilien 

Vos  qui  ces  vers  aurez  leiis 
Priez  por  moi,  car  s'enlendus 
Les  avez,  mult  en  vaudrez  miex. 
Explicit  li  llomanz  de  charitei. 


Ces  deux  poèmes  du  Reclus  de  Moliens  ont  été  publiés  en  1883  par 
M.  A.  G.  van  Ilamel,  qui  a  étudié  notre  manuscrit.  Après  une  savante  dis- 
cussion, ce  critique  admet  «  qu'un  des  moines  de  l'abbaye  de  Saint-Fuscien- 
au-Bois,  du  nom  de  Barthélemi,  se  fit  enfermer  dans  une  rccluserie  attachée 
à  l'église  de  Sainte-Marie  de  MoUiens-le-Vidame,  et  que  dans  sa  retraite  il 
composa,  entre  11 80  et  1 190,  un  poème  qui  reçut  de  lui-même  ou  des  lec- 
teurs le  titre  de  Roman  de  charité,  et,  quatre  ou  cinq  ans  plus  tard,  un  second 
poème  qui  devint  bientôt  très  célèbre  sous  le  titre  de  Miserere,  premier  mot 
du  premier  vers  ».  MoUiens-le-Vidame  fait  aujourd'hui  partie  de  l'arrondis- 
sement d'Amiens. 

IV.  [Hélinand]  :  Les  Vers  de  la  mort  (ff.  98  v°  à  103  v°)  : 

Mort  qui  m'as  mis  muer  an  mue 
En  tel  estuve  dont  li  cors  sue... 
Fin  :      Cest  siècles  est  comme  un  enfers. 


48  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

A  celui  qui  fait  ce  qu'il  doit, 
Qui  le  mal  prent  et  le  bien  voit, 
Cil  torne  la  chose  a  envers. 
Explicit  les  Vers  de  la  mort. 

Ce  petit  poème  a  été  publié  trois  fois,  par  Loisel,  par  Méon  et  par  Buchon, 
sous  le  nom  de  Thibaut  de  Marlj .  M.  P.  Meyer  [Romania,  t.  11,  pp.  364-307) 
l'a  restitué  à  son  véritable  auteur,  llélinand,  moine  de  labbaye  de  Froid- 
mont  au  diocèse  de  Beauvais.  Poète  et  chroniqueur,  llélinand  est  mentionné 
dans  le  Spéculum  hisloriak  de  Vincent  de  Beauvais,  à  l'année  1208. 

Notre  manuscrit  se  prolongeait  au  delà  de  ce  qui  nous  reste,  car,  à  la 
seconde  colonne  de  la  dernière  page,  commence  un  poème  moral  en  l'hon- 
neur de  la  vertu  d'attrempance,  modération  ou  mesure;  or,  nous  n'en  avons 
que  les  28  premiers  vers  : 

Qui  vuet  Deu  et  le  siècle  avoir, 
Mali  son  sent  et  son  savoir, 
Son  tens,  sa  vie,  sa  saison 


Une  genz  sont  qui  par  usaige 
Sont  por  autrui  et  preu  et  saige, 
Et  por  lor  sont  et  nice  et  fol, 
Si  lor  dira  babin  babol. 


C'est  le  dernier  vers  ;  la  suite  nous  aurait  sans  doute  donné  l'explication  de 
ce  babin  babol. 

Laissons,  pour  finir,  la  parole  à  M.  P.  Paris  :  «  D'après  les  vers  qu'on  vient 
de  lire,  d'après  la  forme  et  le  caractère  de  l'écriture,  il  est  permis  de  conjec- 
turer avec  assez  de  sûreté  que  le  volume  fut  exécuté  au  XIIP  siècle  dans 
l'ancien  comté  de  Bourgogne,  aujourd'hui  Franche-Comté.  Le  copiste  était 
exact  et  consciencieux  plutôt  que  doué  de  l'avantage  d'une  belle  main.  On 
peut,  grâce  à  son  travail,  faire  une  excellente  étude  du  dialecte  français  usité 
du  côté  de  Besançon  et  de  l'abbaye  de  Luxeuil  ». 

Techener,  mai  1857. 

475 

N°  1578.  Recueil  de  contes  dévots,  miracles,  fabliaux,  etc. 


POESIE  FRANÇAISE.  49 

In-4°  (0,23  sur  0,18),  ais  de  bois  recouverts  de  mar.  brun.  —  Vélin,  XIII«  et  XIV  siè- 
cles, 223  ff.,  2  col.  de  31  lignes,  rubriques  rouges. 

81  pièces  donnant  environ  trente-cinq  mille  vers,  la  plupart  anonymes. 
Les  seuls  auteurs  nommés  sont  Eustache  d'Amiens,  Rutebeuf,  Trubert  et 
Jean  Durpain.  Gautier  de  Coincy,  qui  n'est  pas  nommé  une  seule  fois,  tient 
une  grande  place  dans  le  volume,  car  le  ou  les  compilateurs  ont  feit  de  nom- 
breux emprunts  à  ses  Miracles  de  la  Vierge,  ainsi  qu'à  un  autre  livre  célèbre 
au  moyen  âge,  les  Vies  des  anciens  Pères,  ouvrage  anonyme  en  deux  parties  (1). 
Les  pièces  empruntées  à  ces  deux  ouvrages  ont  été  insérées  sans  ordre  dans 
notre  manuscrit,  qui  se  compose  de  :  42  contes  ou  miracles  tirés  des  Vies  des 
Pères,  20  des  Miracles  de  la  Vierge  de  Gautier  de  Coincy,  6  fabliaux  propre- 
ment dits,  4  morceaux  en  prose  latine  et  9  pièces  diverses  en  vers.  Les  pièces 
1  à  7,  9  à  34,  Ijo  à  63  appartiennent  aux  Vies  des  Pères;  les  pièces  33  à  48,  34, 
63  à  68,  70  et  71  sont  tirées  de  l'ouvrage  de  Gautier  de  Coincy.  M.  Gaston 
Raynaud  a  décrit  ce  recueil  dans  la  Romania  (t.  XXIV,  pp.  446-431);  il  indique 
les  pièces  qui  ont  été  publiées  ;  28  sont  inédites. 

1.  «  Incipit  vita  prima  de  duobus  quorum  unus  incidit  in  fornicationem  » 
(f.  1)  : 

Aide  Diex  rois  Jhesu  Cris 
Pères,  Fix  et  Sains  Esperis... 

2.  «  De  la  dammoiselle  qui  mist  sus  a  l'ermite  qui  Tavoit  engrosie  »  (f.  3)  : 

Diex  qui  les  repolailles  voit 

Et  qui  les  cuers  des  gens  connoit... 

3.  «  D'un  hermite  c'une  foie  femme  vot  engingnier  »  (f.  6j  : 

Qui  talent  a  de  bien  aprendre 
Les  oreilles  et  cuer  doit  tendre... 

4.  «  D'un  hermite  qui  pria  a  Nostre  Signeur  qui  li  montrast  son  pareil  a 
monde  »  (f.  9  v")  : 

Quant  Damme  Diex  le  monde  fist 
En  toutes  ces  choses  asist... 

3.  «  D'un  hermite  qui  se  mist  en  prison  pour  i  autre  home  »  (f.  13)  : 

(1)  La  Vie  des  anciens  Pères,  par  M.  E.  Schwan.  {Romania,  t.  -Xill,  pp.  233-203.) 

II.  7 


50  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Diex  qui  ces  biens  nous  abandonne 
Et  qui  la  science  nous  donne... 

6.  «  D'un  hermite  avec  cui  une  sienne  nièce  se  rendi  »  (f.  16)  : 

Bien  trueve  qui  en  bien  se  lient 
Et  cii  qui  en  mal  se  maintient... 

7.  «  D'un  hermite  cui  li  dyables  fit  choir  en  pechié  »  (f.  20  v°)  : 

Vies  pechiés  fait  nouvelle  honte 
Si  com  li  proverbes  raconte... 

8.  «  D'un  hermite  qui  se  gloirefioit  en  ces  bonnes  euvres,  a  cui  Diex 
démontra  c'uns  jongleres  estoit  ces  parcns  »  (f.  23  v°j  : 

In  Vitis  patrum,  un  haut  livre, 
Oui  les  bons  essanple  nous  livre... 

On  ne  connaît  qu'une  autre  copie  de  cette  pièce  ;  elle  se  trouve  dans  le 
ms.  3518  de  la  bibliothèque  de  l'Arsenal,  sous  ce  titre  :  «  De  l'hermite  qui  se 
désespéra  por  ce  qu'il  devoit  avoir  le  jongleur  a  compaignon  » . 

Ici  se  termine  un  premier  manuscrit.  Puis  vient  une  nouvelle  série  de 
contes  dévots,  d'une  écriture  du  XIV*  siècle. 

9.  «  Dou  pellit  juis  qui  se  commenia  avec  les  cretiens  »  (f.  28)  : 

Qui  verges  espargne,  si  het 
Son  enfant  et  si  ne  le  set... 

10.  «  De  l'ermite  qui  vit  issir  le  blanc  coulon  hors  de  sa  bouche  »  (f.  30  v°)  : 

De  franchise  cil  se  demest 
Qui  en  servitute  ne  mest... 

1 1 .  «  C'est  dou  bourjois  qui  ne  vot  renoier  Nostre  Dame  »  (f.  34  v°)  : 

Folie  faire  a  esciant 

Cil  qui  s'afole  a  grant  talent... 

12.  «  Dou  larron  qui  vint  a  penitance  »  (f.  38  v")  : 

Qui  de  ioins  garde  de  près  got, 
Qui  bien  se  hourde  et  bien  se  clôt... 

13.  «  De  celui  qui  laisa  s'aumone  pour  sa  femme  »  (f.  41  v")  : 

Si  comme  li  fus  sous  l'escorce 
Se  tient  en  vertu  et  en  force... 

14.  «  Du  chevalier  qui  ne  se  voloit  confesser  »  (f.  43)  : 


POÉSIE  FRANÇAISE.  51 

Voirs  est  que  chascuns  cuers  se  preve 
Selonc  le  popir  qu'on  lui  euvre... 

15.  «  Comment  Nostre  Sires  délivra l'abeesse  que  ces  nonnains  acuserent  » 

(f.  45  y)  : 

Si  comme  li  solaus  aeuvre 

La  rose  et  le  boulon  desqueuvre... 

16.  «  Du  prestre  qui  perdi  l'oiste  seur  son  autel  par  son  pechié  »  (f.  49)  : 

Tant  grale  chievre  que  mal  gist 
Qui  Dieu  laise  pour  son  delist... 

17.  «  De  celé  cui  ses  pères  ala  en  paradis  et  sa  mère  en  enfer  »  (f.  51  v°)  : 

Froumages  fres  et  pierre  dure 
Ne  sont  mie  d'une  nature... 

18.  M  De  Termite  qui  copa  sa  langue  »  (f.  55)  : 

Autresi  comme  la  quintainne 
Resoit  et  les  cops  et  la  painne... 

10.   «  D'un  moine  qui  vist  le   dyable  qui  emportoit  un  chastel  de  ses 

jambes  »  (f.  58)  : 

Qui  a  n  signeurs  veut  servir 
L'un  en  convient  a  merservir... 

20.  «  De  l'ermite  qui  fit  desfoir  le  Sarrasin  qui  ne  voloit  mie  resuciter  et 

puis  morir  et  alat  en  paradis  »  (f.  61  v°)  : 

L'Escripture  nous  dist  pour  voir 
Que  bien  doit  son  louier  avoir... 

21.  «  Du  Gouliart  qui  devint  moinnes  pour  rober  l'abeïe  »  (f.  63  v)  : 

El  tans  que  Salemons  vivoit 
Qui  en  soi  tous  les  sens  avoit. 

22.  «  Des  un  ermites  qui  eurent  envie  l'un  seur  l'autre  »  (f.  66)  : 

Cil  qui  Dieu  crient,  rien  ne  li  faut, 
Et  s'il  l'aimme  bien,  tant  li  vaut... 

23.  «  Du  chapelain  qui  acusa  la  roine  de  sa  confession  »  (f.  68  v)  : 

Qui  sens  et  raison  a  ensanle, 
Et  il  n'en  euvre,  si  resenble... 

24.  «  Du  moinne  qui  racheta  le  chevalier  et  son  fil  de  l'uzerier  »  (f.  73  v"j  : 


32  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Mult  est  cis  povres  cui  Diex  het 
Et  endormis  qui  Diex  ne  creit..» 

25.  «  De  l'uzerier  qui  se  repenti  et  fut  mengiés  de  tarentes  »  (f.  76  v°)  : 

Qui  n'a  c'un  euil  souvent  le  tert, 
Car  il  set  bien  se  selui  pert... 

26.  «  De  la  nonnain  qui  menja  le  cholet  »  (f.  79)  : 

Mauvais  est  qui  ne  guerredonne 
Et  ne  désert  ce  qu'on  li  donne... 

27.  «  C'est  que  li  ami  terriens  ne  valent  rien  »  (f.  80  y°)  : 

Tant  as  tant  vaus,  et  je  tant  taing 
Et  signeur  et  ami  te  clain... 

28.  «  C'est  de  la  bourjoise  qui  ot  un  cnfent  de  son  fil,  que  li  dyables  acusa 

a  l'empereur  »  (f.  83  v°)  : 

Bien  est  gardez  ce  que  Diex  garde, 
Et  qui  se  mest  hors  de  sa  garde... 

29.  «  Du  crucefi  qui  sainna  quand  li  juis  le  feri  en  costé  »  (f.  86  v°)  : 

Des  bons  ist  li  biens  par  droiture 
Et  li  sers  cuers  a  sa  nature... 

30.  «  Dou  diable  qui  se  mit  en  prison  pour  le  soucretain  »  (f.  88  v°)  : 

Dessous  Belleem  en  un  pré 
Venez  avant,  vous  qui  amez... 

31.  «  De  l'enfent  qui  estoit  pendus,  que  Nostre  Dame  délivra  »  (f.  91)  : 

Sa  en  ariere  a  Rome  avint 

Q'uns  povres  bons  sa  femme  tint... 

32.  «  De  la  dame  qui  disoit  cures  de  Nostre  Dame  et  vigiles  de  mors  » 

(f.  93  v°)  : 

Jadis  uns  chevaliers  estoit 
Qui  bêle  femme  et  jone  avoit... 

33.  «  De  l'ermite  qui  s'acompaingna  a  l'engle  »  (f.  27)  : 

En  (sic)  saint  père  en  Egypte  avoit; 
En  ermitage  mis  estoit... 

34.  «  De  l'ermite  qui  sala  son  pain  »  (f.  ICI)  : 

Aussi  con  li  aubre  verdissent, 
Gest  leur  fueilles  et  florissent... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  53 

35.  «  Du  cler  qui  saluoit  volontiers  Nostre  Dame  et  fu  ocis  »  (f.  103  v°)  : 

A  Chartres  fu,  ce  truis,  un  clers 
Orguilleus,  nobles  et  despers... 

36.  «  Du  moine  qui  souvent  s'enyvroit  »  (f.  104)  : 

Un  moine  fu  d'une  abeïe 
Qui  madame  sainte  Marie... 

37.  «  Du  clerc  qui  fu  enragiés,  que  Nostre  [Dame]  délivra  »  (f.  105  v°)  : 

Pour  plusieurs  gens  plus  enflember 
A  Nostre  Dame  miex  amer... 

38.  «  De  la  povre  femme  et  de  l'uzerier  qui  moururent  en  i  jour  » 

(f.  106  v°)  : 

Tout  li  miracle  Nostre  Dame 

Sont  mult  piteus  et  dous  por  m'ame... 

39.  «  Dou  clerc  qui  mist  son  ennel  en  doit  de  l'ymage  »  (f.  110)  : 

Par  devant  une  vies  eglyse 
Un  ymage  orent  laiens  mise... 

40.  «  De  l'enfent  qui  fu  dompnez  au  dyable  »  (f.  111  v°)  : 

En  escrit  truis  qui  fu  un  bons 
De  grant  afaire  et  de  grant  non... 

41 .  «  Du  moinne  qui  fist  sa  priiere  seurles  v  lettres  de  Maria  »  (f.  114  v°)  : 

Un  brief  miracle  mult  ydoine 

Conter  vous  veil  d'un  simple  moinne... 

42.  «  Du  moinne  qui  fu  mors  sans  confession,  que  saint  Pierres  délivra  » 
(f.  115)  : 

Si  con  li  livres  nous  tesmoingne, 
A  Saint  Pierre  devent  Gouloingne... 

43.  «  Du  chevalier  qui  haoit  Dieu  et  amoit  sa  mère  »  (f.  116  v°)  : 

A  ceus  qui  amment  doucement 
La  mère  au  haut  roi  qui  ne  ment... 

44.  «  Du  preudome  qui  dust  aler  a  Saint  Jaque,  etli  diables  s'aparut  a  lui  » 

(f.  118  v°)  : 

Un  bel  miracle  vous  veil  dire 
Qu'en  son  tempoire  fist  escrire... 


54  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

45.  «  D'un  larron  qui  fu  ii  jours  as  fourches  sans  niorir  »  (f.  119  v°)  : 

Ci  après  vous  veil  mestre  en  brief 
Un  biau  miracle  court  et  brief... 

46.  «  De  la  dame  qui  fortrait  le  baron  a  sa  visine  »  (f.  120  v°)  : 

Je  truis  que  ii  dames  estoient 
Qui  durement  s'entrehaoient... 

47.  «  Dou  vilain  qui  haoit  son  prestre  et  fu  escommeniés,  et  li  prestres 

morut  »  (f.  121  v°)  : 

En  escrit  truis  que  fu  uns  prestres 
Cui  vie  iert  sainte  et  sains  ces  estres... 

48.  «  Du  preudommc  cui  dyables  cuida  engignier  »  (f.  127)  : 

Puisqu'oiseuse  est  la  mors  a  l'ame, 
En  aucun  dist  de  Nostre  Dame... 

40.  «  Du  prestre  luxuricus  qui  chascun  jour  chantoil  »  (f.  129)  : 

En  escrit  truis  qu'il  ost  vers  Sens 
Un  prevoire  si  hors  du  sens... 

50.  M  Ave  Domine  Jesu  Christe...  »  (prière  en  latin,  f.l30). 

51.  «  Nota  cornant  Ion  se  doit  gouverner  quand  le  prestre  dit  la  messe  » 
(en  prose,  f.  130j. 

52.  Prière  en  fran(;ais,  en  prose  :   «  Biaus  sire  Diex  tous  puissans...  » 
(f.  131  V"). 

53.  Prières  en  latin  :  «  Ave,  sanctissima  et  beatissimaChristi  caro...  ».  — 
«  Domine  Deus  omnipolens,  ne  me  perire  patiaris...  »  (f.  132). 

54.  Il  Du  moinne  qui  fu  batus  en  chapitre  por  ce  qu'il  n'i  dist  mot  » 
(f.  132)  : 

Il  fu  ce  truis  une  abeïe 
De  madame  sainte  Marie... 

55.  «  De  la  damoisele  qui  ost  non  Thays,  qui  se  convertit  »  (f.  133  v°)  : 

Il  n'est  pas  hors  quanque  reluit, 
Li  aubres  qui  ne  porte  fruit... 

56.  «  De  l'ermite  qui  disoit  Miserere  tui  Deus  »  (f.  137  v")  : 

Qui  a  oreilles  pour  oïr 
Oïr  doit  ce  dont  doit  joïr... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  55 

57.  «  Du  roi  qui  vost  faire  ardoir  le  fil  son  seneschal  »  (f.  140  v°)  : 

Vilains  est  qui  fait  a  autrui 

Ce  qu'il  ne  veut  c'on  face  a  lui... 

58.  «  Des  ni  clercs  qui  se  rendirent  en  divers  lieus  »  (f.  147)  : 

Si  comme  la  terre  brehaingne 

Par  pluie  ou  par  humeur  empraingne... 

59.  «  De  Termite  qui  converti  le  pécheur  murdrier,  qui  [fu]  saus,  et  il  fu 
denipnés  »  (f.  154  v°): 

Pierre  volage  ne  keut  mouse, 
Qui  de  mal  faire  miex  se  trouse... 

60.  «  De  la  soucretaine  qui  laissa  s'abaïe,  et  Nostre  Dame  fu  pour  lui  » 
(f.  157)  : 

Assez  vaut  miex  amis  en  voie 
Que  ne  fait  argens  en  couroie... 

61 .  «  De  celui  qui  donna  tout  a  son  fil  »  (f.  161)  : 

Diex,  de  qui  toute  bontez  ist, 
Et  par  l'évangile  nous  dist... 

62.  «  Du  clerc  qui  tousjours  disoit  Ave  Maria  »  (f.  163  v°)  : 

Encores  ne  me  puis  je  taire 
De  ces  courtoisies  retraire... 

63.  «  De  la  bourgoise  qui  avoit  seur  sa  coe  un  dyable  »  (f.  165)  : 

Cis  qui  le  leu  veut  resembler 
La  pel  deu  leu  doit  afubler... 

64.  «  De  Tempereis  de  Rome  qui  ces  serouges  ama  »  (f.  167)  : 

Uns  sages  dist  et  fait  savoir 
Li  sages  livres  de  savoir... 

Cette  pièce  ne  parait  pas  terminée;  il  ne  manque  cependant  aucun  feuillet- 
voici  les  deux  derniers  vers  : 

Li  très  dous  dix  ne  voloit  mie 
Que  violée  feut  sa  mie... 

Ici  reprend  une  troisième  partie,  d'une  belle    écriture  du  XIIP   siècle 
semblable  à  celle  du  commencement  du  manuscrit. 


56  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

65.  «  D'un  bourjois  qui  emprunta  deniers  seur  la  majeté  Nostre  Signeur 

et  seur  la  majeté  Nostre  Dame  »  (f.  175)  : 

Tant  truis  escrit  foi  que  doi  m'ame 
Des  dous  miracle  Nostre  Dame... 

66.  «  De  n  frères  qui  ierent  manent  a  Romnie,  Pierres  et  Estesnes  » 

(f.  179  V»)  : 

Qui  bon  miracle  veut  traitier 
Mult  li  convient  a  recerchier... 

67.  «  D'un  homme  lai  qui  fu  sauvés  »  (f.  183  v")  : 

Conter  vous  veil  sans  nul  délai 
Le  miracle  d'un  homme  lai... 

68.  «  D'un  jongleur  a  cui  Nostre  Dame  envoia  son  sierge  »  (f.  188)  : 

La  douce  mère  au  creatour 
A  l'église  a  Rochemadour... 

69.  «  D'un  ménestrel  qui  servoit  Nostre  Dame  de  son  propre  mestier  » 
(f.  190)  : 

Es  vies  des  ensiens  Pères, 

La  ou  sont  les  bonnes  materes... 

70.  «  D'un  enfant  clerc  qui  chantoit  un  rcspons  de  Nostre  Dame,  Gaude 

Maria  «  (f.  196  v")  : 

Sainte  Escripture  nous  tesmoingne 
C'on  doit  seur  toute  autre  besoingne  .. 

71.  «  D'un  vilain  bouvier  (nommé  Buisars)  qui  ne  creoit  mie  les  miracles 
dou  soler  Nostre  Dame  de  Soisons  »  (f.  202  v")  : 

Ici  après  veil  resciter 

Un  miracle  dou  saint  soller... 

Après  cette  pièce  on  lit  un  explicit,  et  le  manuscrit  était  terminé  par  une 
page  blanche  (f.  205  v°).  Un  autre  manuscrit  commence  au  recto  du 
206*  feuillet,  sur  des  cahiers  indépendants  des  précédents;  il  contient  les 
pièces  suivantes  (même  écriture,  Xlir  siècle)  : 

72.  «  Li  fabliaus  qui  devise  les  outiex  de  l'ostel  »  (f.  206)  : 

Ghascuns  pense  de  son  afaire, 
Pour  ce  me  veil  un  poi  retraire... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  57 

Publié  par  M.  Gaston  Raynaud  dans  la  Romania  (t.  XXVII,  p.  49). 

73.  «  De  l'enfent  do  noif  »  (f.  208)  : 

Jadis  esloit  uns  marcheans 
Qui  n'estoit  mie  mescheans... 

74.  «  D'une  femme  qui  fist  entandant  a  son  baron  qu'il  estoit  mors  » 

(f .  209)  : 

Se  fabiaus  puet  veritez  estre, 

Dont  avilit  il  ce  dist,  mes  mestre... 

75.  «  D'un  bouchier  d'Abbevile  »,  par  Eustache  d'Amiens  (f.  210)  : 

Signeur,  oés  une  merveille, 
Onques  n'oïles  sa  pareille... 

70.  «  De  la  dame  qui  fist  m  tours  entour  le  montier  »,  par  Rutebeuf 

(f.  217v°): 

Qui  femme  vaudroit  décevoir, 

Je  li  fas  bien  apersevoir. .. 

77.   «  La  fiance  que  on  doit  avoir  en  femme  »   (ou   «  l'Évangile  aux 

femmes  »)  (f.  216)  : 

Quiconques  veut  mener  pure  et  sainteme  vie 
Femmes  aint  et  les  croie  et  de  tout  si  afic 


Ces  vers  Jehan  Durpain,  l  moinnes  de  Vaucelles, 
A  fait  moût  soutieument;  les  rimes  en  sont  belles; 
Priiés  pour  li.  béguines  vielles  et  jovencelles. 
Par  vous  sera  portée  s'ame  entre  n  foiselles. 

Cette  pièce  est  refusée  à  Jean  Durpain  par  quelques  romanistes;  jusqu'à 
ce  que  la  preuve  soit  faite,  nous  accepterons  l'attribution  donnée  par  notre 
manuscrit. 

78.  «  Le  fablel  dou  pet  au  vilain  qui  fu  portés  en  enfer  »,  par  Rutebeuf 

(f.  216  V»)  : 

En  paradis  l'esperitable 

Ont  grant  part  la  gent  charitable... 

79.  «  Dou  vilain  qui  randi  le  bufet  »,  par  Trubert  (f.  217)  : 

Trubers  en  ces  fablel  fablie 
Qui  de  bien  dire  ne  s'oublie... 

80.  «  Dou  cheval  que  li  marchans  vendi  »  (f.  219  v",  inachevé)  : 

II.  8 


58  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

J'ai  un  cheval  que  je  veil  vendre 
Pour  avoir  argent  a  despendre... 

Publié  par  M.  Gaston  Raynaud  dan.s  la  Romania  (t.  XXIV,  p.  446). 
Le  manuscrit  se  terminait  ici.  Au  XIV  siècle,  sur  des  feuillets  restés  blancs, 
on  a  transcrit  la  pièce  suivante  : 

81.  «  La  Vie  sainte  Katherine  »  (f.  220)  : 

Nous  trouvommes  es  vies  escris 
C'uns  empereres  fu  jadis... 

Interrompu  après  le  vers  726;  la  place  a  manqué  pour  transcrire  tout  le 
poème. 

Formé  d'abord  au  Xlir  siècle,  ce  recueil  sera  passé  plus  tard  entre  les 
mains  d'un  ménestrel  qui  aura  voulu  y  joindre  un  certain  nombre  de  pièces 
nouvelles.  Le  manuscrit,  dont  l'étendue  était  ainsi  plus  que  doublée,  dut 
être  relié  à  nouveau.  L'ordre  primitif  ne  fut  pas  exactement  conservé;  les 
additions  du  XIV  siècle  vinrent  occuper  le  milieu  du  volume,  tandis  que  la 
partie  la  plus  ancienne  fut  placée  au  commencement  et  à  la  fin;  les  feuillets 
blancs  du  dernier  cahier  furent  ensuite  utilisés  pour  la  transcription  de  la 
«  Vie  de  sainte  Catherine  »  ;  au  cours  de  cette  pièce,  le  scribe  s'arrêta,  faute 
de  vélin  pour  finir. 

Ce  précieux  volume  a  été  collationné  avec  soin;  aucun  feuillet  n'en  a  été 
détaché;  les  cahiers  sont  tous  au  grand  complet;  en  un  mot,  le  volume  est 
tel  qu'il  a  été  recueilli  et  mis  en  nouvel  ordre  au  XIV"  siècle.  Il  a  appartenu 
au  jongleur  «  Henri  »,  qui,  avec  un  couteau,  avait  gravé  son  nom  à  l'intérieur 
d'un  des  ais  de  bois,  aujourd'hui  recouvert  par  le  maroquin. 

Boone  (Londres),  septembre  1869.  Le  volume  avait  été  acheté  en  mars  de  la  même 
année  à  la  vente  Luzarche,  dans  laquelle  le  libraire  Claudin  l'avait  intercalé. 

476 

N°  644.  I.  [Gautikr  de  Metz]  :  L'Image  du  monde.  —  II.  «  Le  Livbe  qui 

NOS     ENSEIGNE     COMENT     l'oN     SK     PEUT     MAINTENU»     SAIN    EN     CIIASCUN     AAGE  ,      ET 
COMENT    l'on    peut    CONOISTRE    LA    NATURE    ET    LA    CONPLEXION    DE    CHASCUN  HOME    ». 

—  III.   [Robert  et  Hélis  de  Boron]   :  Le  Saint  Graal.    —   IV.  Gautier 


POÉSIE  FRANÇAISE.  59 

Map  :  La  Queste  du  Saint  Graal.   —    V.  Gautier  Map  :  La  Mort  du  roi 
Arthur. 

Pet.  in-f°  (0,285  sur  0,200),  veau  marbré,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin, 
Xlll'  siècle,  222  ff.,  2  col.  de  34  et  35  lignes,  rubriques  rouges,  lettres  en  couleurs. 

L  LI.MAOE  DU  MONDE  (ff.  1  à  58  r°).  «  El  livre  de  clergie  on  romans,  qui 
est  apellés  Flmage  del  monde,  contient  lx  cliapistres  et  xxviii  figures,  sans 
coy  livres  ne  puet  estre  legierement  entendus,  qui  est  devises  par  m  par- 
ties... ».  Suit  la  table  des  chapitres  des  trois  livres,  en  prose.  —  «  Si  faut 
li  prologues  »  (29  vers)  : 

Qui  bien  viaut  entendre  cest  livre 
Et  savoir  cornent  il  doit  vivre 
Et  aprendre  celle  clergie... 

«  Ci  comence  l'Image  del  monde.  La  puissance  Dieu.  De  la  première 
partie,  i  cliapitle  »  : 

Quant  Dieu  list  le  monde  premiers, 
II  ne  li  estoit  pas  mestiers... 

La  date  de  l'ouvrage  nous  est  donnée  par  ces   quatre  vers  (livre  m, 

chap.  xvii)  : 

Con  premièrement  fu  parfais 
Cist  livres  a  l'Aparicion 
En  l'an  de  l'Incarnation 
M  et  n  c  XLV  ans. 


Fin,  f.  54  V 


En  qui  toutes  bontés  abonde. 

Ci  fenist  l'Ymage  del  monde. 

A  Dieu  comence,  a  Dieu  prent  fin. 

Qui  ses  biens  nous  doint  a  la  fin.  Amen. 

En  l'an  de  l'Incarnation 

As  roys  a  l'Aparicion 

M  et  II  c  XLV  ans, 
Fu  parfais  primes  cist  romans. 
Vos  qui  avés  oï  l'escrit 
Del  fils  Dame  Dieu,  Jhesu  Crist. 
Et  puis  del  monde  que  Dieu  forma, 
Li  mondes  un  autre  forme  a. 


60  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Que  par  cestui  poés  aprendre, 
Se  del  siècle  volés  entendre 
Quel  chose  est  et  cornent  ce  est, 
Et  cornent  va  et  cornent  est. 
Jaquemin  d'Acre  l'escrist 
A  la  Chandelor  de  Nostre  Dame  Crist. 
Que  Dieu  le  mete  en  paradis, 
Lui  et  nos  et  tos  nos  amis.  Amen. 
Explicit  liber  Mapamondi. 

Escrit  fu  en  l'an  de  l'incarnation  Nostre  Seignor  Jhesu  Crist  m  et  ii  c  et  lxx,  g  meis 
de  jenvier. 

Première  rédaction  de  l'Image  du  monde,  faite  par  Gautier  de  Metz  en  1245. 
Nous  décrirons  plus  loin  un  manuscrit  de  la  seconde  rédaction,  faite  en  1247. 
Ce  poème  mystique,  philosophique  et  cosmographique  a  été  aussi  appelé 
Livre  de  clergie  et  Mappemonde;  mais  il  a  gardé  le  nom  que  lui  donne  l'auteur 
en  tète  de  l'ouvrage  :  «  Ci  commence  V Image  del  monde  ».  Cette  encyclopédie 
du  Xlir  siècle  traite  des  sujets  les  plus  divers  :  la  puissance  de  Dieu,  le 
paradis,  l'enfer,  cosmographie,  géographie,  clergie,  les  sept  arts,  astronomie, 
météorologie,  histoii'e  naturelle,  etc. 

Le  titre  d'Image  du  monde  n'appartient  pas  au  seul  poème  de  Gautier  de 
Metz;  Honoré  dAutun  l'avait  donné  à  un  traité  latin  par  lui  composé  au 
Xir  siècle;  un  illustre  contemporain  de  notre  auteur,  Vincent  de  Beauvais, 
vise,  au  commencement  de  son  Spéculum  majm,  une  Imago  mimdi  de  sa  façon. 
D'autre  part,  un  ouvrage  du  poète  Pierre  est  intitulé  la  Mappemonde. 

Notre  manuscrit  nous  donne  une  précieuse  indication,  le  nom  du  scribe  et 
la  date  de  la  copie  :  Jacquemin  d'Acre,  1270. 

M.  Victor  Leclerc  (Histoire  littéraire  de  la  France,  XXIII,  294)  a  consacré  à 
l'Image  du  monde  une  bonne  notice,  complétée  et  rectifiée  par  M.  P.  Meyer 
(Romania,  t.  XXI,  p.  481).  Enfin  le  poème  lui-même  a  été  publié  à  L'psal  par 
M.  Cari  Faut. 

II.   «  Le  Livre  qui  nos  enseigne  comem    l'on  se   pelt   MAiNrENUt  sain  en 

CHASCUN    AAGE,    ET    COMENT    l'oN    PEUT    CONOISTRE    LA    NATURE    ET    LA    CONPLEXION 

DE  CHASCUN  HO.ME  »  (ff.  55  r°  à  58  r°). 

Court  et  singulier  traité  dont  voici  les  alinéas    :   «  Il  i  a  xxxii  jors  en 


POÉSIE  FRANÇAISE.  61 

l'an  que  home  se  doit  garder,  car  il  son  perillos  ».  —  «  Ce  est  le  conte  de 
Tabe ce  combien  monte  chascune  letre  ».  —  «  Si  orés que dist sains  Climens, 
apostles  de  Rome  :  A  tos  les  fis  de  Jhesu  Crist,  salus.  Je  treuvc  el  livres  des 
chenoines...  ».  —  «  Si  orrés  por  coi  l'on  doit  plus  jeûner  les  ven- 
dredis ».  —  «  Le  fust  qui  a  non  aufric  si  est  bon  por  cntoschc...  ».  —  «  Et 
puis  lises  se  brief  desur  Tome  qui  aura  le  mal.  Anglo,  non  abglu,  non 
ablu.  »,  etc.  —  «  In  nominc  P.  et  F.  et  S.  sancti,  amen.  +  debague  +  de 
guttam  +  gereon  » ,  etc.  —  «  In  manus  tuas.  Domine,  commendo  spiritum. . .  » . 
«  Por  ce  que  doné  nos  avons  enseignement  es  n  parties  que  dit  vos  avons 
devant,  coment  vos  devés  conoistre  les  mi  conplixions,  si  come  la  sanguine, 
la  flaumatique,  lacolorique,  la  mélancolique,  etc.  ».  —  Ce  traité  des  com- 
plexions  de  l'homme  occupe  la  plus  grande  partie  du  petit  opuscule.  On  le 
trouve  dans  le  ms.  2872  de  la  bibliothèque  de  l'Arsenal,  sous  cette  rubrique  : 
«  Ci  commence  la  quarte  partie  du  livre  qui  aprcnta  cognoistre  les  conditions 
de  chacun  »  ;  ce  manuscrit  a  pour  titre  général  :  «  Livre  de  la  dicte  universal 
selon  Ysaac  et  les  autres  acteurs  de  médecine,  avec  plusieurs  autres  traictiés 
des  autres  secrés  des  philosophes  et  poètes  »  (Aldobrandini  de  Florence, 
etc.). 

III.  Le  Saint  Okaai.,  traduit  du  latin  en  prose  française  par  Robert  et  llélis 
(le  Boron  (ff.  59  à  131  r°),  fragment. 

«  Cil  qui  se  tient  et  juge  au  plus  petit  de  tos  les  autres  petis  et  au  plus 
pecheor  de  tos  les  autres  pecheors,  mande  salus  el  comencement  de  ceste 
estoire...  ».  Fragment  du  texte  édité  en  1516  par  Jehan  Petit,  Gahot  du  Pré 
et  Michel  Le  Noir,  correspondant  aux  60  premiers  feuillets  de  l'imprimé, 
première  partie,  qui  en  comprend  116.  Nous  avons  décrit  plus  haut  (1)  un 
fragment  de  la  Qiicste  du  Saint  Graal,  seconde  partie  de  l'édition  de  1516. 

IV.  La  Queste  du  Saint  Graal,  traduit  du  latin  en  prose  française  par 
Gautier  Map  (ff.  213  à  215  v°). 

«  La  veille  de  la  Pentecoste,  quant  li  conpaignon  de  la  Table  furent  venu 
a  Caamalot  et  il  orent  oy  le  servise...  ».  —  Fin  :  «...  Il  fit  venir  devant  lui 
les  clers  qui  les  aventures  metoient  en  escrit.  Et  quant  il  furent  venus,  li 

(1)  P.  42. 


62  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

roy  comanda  qu'il  meissent  en  escrit  les  aventures  que  Boort  avoit  contées... 
Et  ce  livre  ou  elles  furent  mises  est  a  Salaberes  (Salisbury),  mult  bien  gardé 
ou  trezor  de  laiens,  dont  maistre  Gautier  Map  le  translata  por  son  livre  faire 
de  latin  en  romans.  Si  ce  taist  a  tant  que  plus  n'en  dit  a  ceste  fois  des  aven- 
tures to  Saint  Graal.  Ici  faut  les  aventures  do  Saint  Graal,  que  Galaad  le  fis 
Lancelot  acheva,  et  ot  en  sa  conpaignie  Parceval  le  Galois  et  Boort  de 
Gaules  ». 

Publié  intégralement  en  1864  pour  le  Roxburghe  Cltib  par  M.  Frederick 
Furnivall. 

V.  La  Mort  du  roi  Arthur,  par  Gautier  Map  (fragment,  ff.  216  à  222). 

«  Apres  ce  que  maistre  Gautier  Map  ot  portraites  les  aventures  do  Saint 
Graal  assés  souffisaument,  si  com  il  li  sembloit,  si  fu  avis  au  roi  Henri  son 
signor  que  ce  que  il  avoit  fait  ne  devoit  pas  soffire  se  il  ne  ramantevoit  les 
fais  de  cels  dont  il  avoit  avant  fait  mencion...,  et  por  ce  recomença  il  ceste 
derraine  estoire.  Et  quant  il  ot  mis  ensemble,  si  l'apela  la  Mort  le  roy 
Artus...  ». 

Nous  décrirons  plus  loin  (section  des  romans)  un  manuscrit  complet  de  la 
Mort  du  roi  Arthur,  aux  dix  premiers  feuillets  duquel  correspond  ce  fragment. 

Moulins,  1523;  porté  à  l'hôtel  de  Condé  en  1661. 


477 

N°  1469.  [Gautier  de  Metz]  :  L'Image  du  monde. 

In-4''  (0,190  sur  0,130),  velours  rouge.  —  Vélin,  fin  du  XU^  siècle,  153  ff.,  20  lignes  à 
la  page,  rubriques  et  initiales  rouges,  petite  miniature. 

«  Ce  est  l'Image  du  monde.  Ce  est  le  livre  de  clergie  en  romanz,  qui  est 
apelez  l'Ymage  du  monde,  par  tout  a  lv  chapistres  et  xxviii  figures  ;  sanz  ce 
ne  puet  estre  li  fivres  legierement  entenduz.  Si  est  devisé  en  m  parties  ». 
Suit  la  table  des  matières  des  trois  parties,  en  prose,  puis  le  prologue  en  28 
vers  : 

Qui  bien  veut  entendre  ce  livre 
Et  savoir  coument  il  doit  vivre... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  63 


Texte  : 


Pourquoi  Dieus  flst  le  monde. 
Quand  Diex  fist  le  monde  premier 
Ne  li  esloit  mestier  mie  (sic)... 
Fin  :    Ici  fenist  la  Mapamonde. 

A  Dieu  coumence,  a  Dieu  prent  fin, 
Qui  ses  biens  nous  doint  en  la  fin. 
En  l'an  de  l'Incarnation, 
Au  jour  de  l'Aparition, 
M  deux  cens  xlv  ans, 
Fu  primes  escrit  ce  romans. 
Vous  qui  avez  oï  l'escrist 
Du  filz  Dame  Dieu.  Jhesu  Crist, 
Et  puis  du  monde  que  Dex  forma, 
Le  monde  une  autre  forme  a, 
Que  par  celui  poon  aprendre, 
Qui  de  ce  siècle  veut  antandre 
Que  ce  fu  et  coument  il  est, 
Et  touz  jours  et  touz  jors  est. 
Explicit  la  Mapamonde. 

Copie  incorrecte  de  la  première  rédaction  de  Gautier  de  Metz  ;  la  table  des 
chapitres  est  reproduite  exactement,  mais  le  texte  n'y  répond  pas  toujours  : 
les  divisions  ne  sont  pas  indiquées.  Enfin  nous  constatons  des  lacunes,  dont 
voici  les  plus  importantes  :  Première  partie  ;  outre  30  vers  qui  manquent  vers 
le  milieu  du  chapitre  vui,  le  scribe  a  omis  les  105  derniers,  et  les  8  premiers 
du  chapitre  ix,  qui  se  confond  ainsi  avec  le  précédent.  Troisième  partie, 
cliap.  XI,  «  des  merveilles  de  Virgile  »  :  le  scribe  n'a  transcrit  que  les  42  pre- 
miers vers  ;  il  a  omis  le  reste,  ainsi  que  les  chap.  xii  à  xvn  et  les  premiers 
vers  du  xvni". 


Bibliothèque  Cigongne,  n"  541. 


478 


N°  1444.  [Gautier  de  Metz]  :  L'Image  du  monde. 

Pet.  in-f-  (0,255  sur  0,165),  mar.  bleu  jans.,  tr.  dor.  (Dum).  —  Vélin,  XIII*  siècle, 
44  ff.,  2  col.  de  34  lignes,  rubriques  rouges,  19  initiales  renfermant  des  miniatures  à 
fonds  d'or  et  accompagnées  de  rinceaux,  lettres  ornées. 


64  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Qui  velt  entendre  a  chest  comans, 
Si  puet  aprendre  en  chest  roumans 
Des  oevres  Diex  et  de  clergie, 
Que  pour  laie  gent  comenchie... 
Chist  livres  qui  descrit  le  monde, 
Qui  a  non  l'Ymage  du  monde, 
Deus  parties  de  livres  tient... 

Suit  la  table  des  chapitres  du  premier  livre;  table  et  prologue  com- 
prennent 92  vers.  «  Ch'est  li  premiers  chapistres.  De  la  digneté  Diex  »  : 

Quant  Dex  fist  le  monde  premiers. 

Il  ne  l'en  estoit  nul  mestiers... 
F.  44  r  :        Si  com  Tholomés  li  bons  roys 

L'enquist  et  prouva  maintes  fois 

Chi  fenist  li  premiers  livres. 
F.  45  :  Qui  or  veult  oïr  et  entendre 

Dont  il  se  porra  esjoïr, 

Si  lise  ouait  entendement 

Tout  che  livre  ordeneement. 

Second  livre.  Prologue  et  table  des  chapitres,  en  180  vers.  «  Ch'est  li  pre- 
miers chapistres,  comment  Diex  fourma  le  monde  »  : 

Diex  forma  tout  reont  le  monde 
Comme  une  pelote  reonde... 
Fin  :  Car  Diex  l'en  rendra  si  haut  don 

Que  tos  biens  ara  abandon 
Et  la  joie  de  paradis 
Que  Diex  nous  otroit  a  tos  dis. 
En  cui  toute  pitiés  habunde. 
Chi  fenist  l'Ymage  du  monde. 
A  Diu  comence,  a  Dieu  prent  fin, 
Qui  tous  nos  prengne  a  bonne  fin. 
Amen.  Amen. 
Chi  fenist  li  livres  de  l'Ymage  du  monde. 

Seconde  rédaction  de  r/mflje  du  monde,  faite  en  1247.  L'ouvrage  est  ici 
divisé  en  deux  parties  au  lieu  de  trois;  chacune  est  précédée  d'un  prologue  et 
d'une  table  des  chapitres  en  vers.  En  remaniant  le  plan  du  poème,  Gautier 
de  Metz  a  introduit  dans  le  texte  de  nombreux  développements,  relatifs  à 
Charlemagne,  saint  Paul,  les  bêtes,  etc.,  etc.  L'addition  la  plus  importante  est 


POÉSIE  FRANÇAISE.  65 

celle  de  la  Légende  de  saint  Brendan,  qui  comprend  plus  de  1300  vers 
(publiée  en  1836  par  Jubinal).  L'auteur  a  tenu  à  donner  la  date  de  ces 
remaniements  (1247),  répétée  çà  et  là;  il  suffit  de  citer  celle  qui  suit  la 
légende  de  saint  Brendan  : 

A  S.  Ernoul,  une  abeïe 
De  moines  noirs  qu'est  establie 
Droit  devant  Mes  en  Loorraine, 
Trouvai  l'istoire  mult  entaine. 
De  latin  le  mis  en  roumans 
Pour  faire  entendre  as  laies  gens; 
En  IX  jors  de  mars  l'ot  parfait 
M.  ce  ans  xLvi!  [1247]. 

Ailleurs  le  copiste,  transposant  le  chiffre  x  par  inadvertance,  a  écrit  lxvu 
au  lieu  de  xlvii. 

Ces  trois  manuscrits  d'un  des  ouvrages  les  plus  importants  qu'ait  produits 
le  moyen  âge  forment  un  ensemble  intéressant  ;  non  seulement  on  peut  suivre 
les  remaniements,  les  changements  de  rédaction  introduits  par  l'auteur, 
mais  on  y  peut  relever  encore  des  variantes  d'une  autre  origine.  Écrits  sans 
doute  à  des  époques  assez  rapprochées,  mais  par  des  scribes  qui  vivaient 
dans  diverses  parties  de  la  France,  ils  diffèrent  parla  forme  encore  plus  que 
par  le  fond  ;  dans  aucun  des  trois  la  langue  n'est  la  même. 

Techener,  1865. 

479 

N'OIl.    GUILLAUME    DE    LoHRlS   ET    JeAN    DE    MeI'N    :    Le    RoAJAN    DE   LA    lloSE. 

In-4°  (0,225  sur  0,167),  veau  marbré,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin,  fin  du 
XIII' siècle,  18.}  IT.,  2  col.  de  30  lignes,  miniature  à  la  première  page,  initiales  rouges 
et  bleues,  emplacements  réservés  pour  des  miniatures  non  exécutées.  Le  titre  et  les 
rubriques  sont  écrits  sur  les  marges. 

«  Ci  commance  li  roumans  de  Rose. 

Maintes  gens  dient  que. en  soinges 
N'a  se  faubles  non  et  mençoinges. 
Mais  l'en  puettiex  soinges  soingier...  » 
II.  9 


66  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Après  ce  prologue  (20  vers),  le  texte  commence  avec  la  rubrique  .suivante, 
«  Maistre...  de  Lorriz  qui  en  dormant  vist  cest  songe  »  : 

Au  vintime  an  de  mon  aige 

Ou  tans  qu'amours  prent  le  paige... 

Ce  curieux  et  beau  manuscrit,  qui  doit  présenter  une  des  plus  anciennes 
versions  du  Roman  de  la  Rose,  contient  des  variantes  et  des  additions, 
parfois  tracées  sur  des  fragments  de  vélin  interfoliés.  Ces  variantes  et  les 
rubriques  placées  dans  les  marges  sont  de  la  même  écriture  que  le  texte; 
notons  la  suivante  (f.  90)  :  «  Cy  finist  Guillaumes  Tybullus  et  commance 
maistres  Jehans  de  Meun  ».  —  F.  96  :  «  Ci  faut  li  Pi'ivileges  des  frères,  qui 
est  a  la  fin  dou  livre  escris  » .  Le  Roman  de  la  Rose  se  termine  au  recto  du 
f.  185,  1"  colonne  : 

Ainsi  oï  la  rose  vermeille; 
A  tant  fu  jours  et  je  m'esveille. 
Explicit. 

Les  trois  dernières  colonnes  sont  occupées  par  «  li  Privilèges  des  frères 
menuz  »  : 

Si  fais  cheoir  dedans  mes  pièges... 

98  vers,  dont  voici  le  dernier  : 

Tant  sui  fort  privilégiés. 

On  lit  au  bas  du  premier  feuillet  :  «  Antonio  Papilioni  donavit  Nicolaus 
frater,  canonicus  Turonensis.  Turone,  cal.  mart.  an.  Do.  m  d  xix  ».  Papillon  a 
écrit  quelques  notes  sur  les  margesdu  volume,  celle-ci  par  exemple  (f.  35v")  : 
«  impressi  libri  habent  : 

Cy  endroit  trespassa  Guillaume 

De  Lorris,  et  n'en  flst  plus  pseaulme; 

Mais  après  plus  de  quarente  ans 

Parfist  ce  Chopinel  romans, 

Qui  a  bien  faire  s'efforça 

Et  cy  son  œuvre  commença.  >• 

Enfin  le  même  Papillon  a  transcrit  sur  le  feuillet  de  garde  une  pièce  de 
66  vers,  la  Ballade  des  vins  : 


POÉSIE  FRANÇAISE.  67 

Pour  bien  juger  de  ces  bons  vins  françoys, 

Orléans  est  bon 

Refrain  :  Beaulne  a  le  bruyt  sur  tous  par  excellence. 

Cette  pièce  se  trouve  aussi  dans  le  ms.  fr.  1721  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale, sous  le  titre  suivant  :  «  Blason  des  vins,  par  Pierre  d'Anthe  ».  Elle  a  été 
imprimée  avec  les  deux  autres  Blasons  de  Pierre  d'Anthe  :  Les  trois  Blazons 
composez  par  Monseigneur  Pierre  Danche  (sic),  esciiyer.  Poitiers,  à  l'enseigne  du 
Pélican,  s.  d.  (vers  1520),  petit  in-8°  de  6  ff.,  gothique,  très  rare;  j'en  pos- 
sède un  exemplaire. 

Antoine  Papillon  était  bibliophile  ;  on  trouve  son  nom  dans  un  livre  im- 
primé sur  véHn  de  la  Bibliothèque  nationale,  avec  la  date  de  1517. 

Hôtel  de  Gondé,  1673. 

480 

N°  686.  Le  Roman  de  la  Rose. 

In-f»  (0,287  sur  0,185),  mar.  vert,  fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  — 
Vélin,  fin  du  XUI-  ou  commencement  du  XIV  siècle,  148  ff.,  2  col.  de  38  lignes,  initiales 
rouges  et  bleues,  pas  de  rubriques,  annotations  marginales;  deux  miniatures  et  deux 
ébauches  aux  premières  pages;  les  autres  n'ont  pas  été  faites.  Les  armes  et  le  mono- 
gramme d"Antoine  de  Chourses  et  de  Catherine  de  Coëtivy  ont  été  ajoutés  sur  la  pre- 
mière page. 

C'est  ci  le  romanz  de  la  Rose, 

Ou  l'art  d'amors  est  tote  enclose. 

Meintes  gens  cuident  que  en  songes 

N'eit  se  fables  non  et  mençonges... 

El  vintiesme  an  de  mon  aage, 

El  tens  qu'aniors  prent  le  paage... 

Le  «  Privilège  des  frères  Mineurs  »  est  transcrit  sur  un  feuillet  inséré 
postérieurement  par  le  même  scribe  ;  pour  lui  faire  place,  un  feuillet  a  été 
enlevé  et  trois  colonnes  rayées. 

Au  passage  relatif  à  Robert  dArtois,  un  poète  du  XIV  siècle  a  marqué  un 
renvoi  après  le  vers 

Ains  devint  bons  devant  ses  jors 
et  a  écrit  sur  la  marge  les  quatre  vers  suivants  : 


'fHUi  hh'U  momt  «««#  MJMfffMM 
A  Coinirny,  o  lu  fUtur  4$  fnuê 
/Mt  t',U*iiHUMr*  lUfui  fa  pam  êmt%f 
y^n  i'itn  H,  m',  H  âm%, 

ii'ttttt  (MM  HoUt'ii  tt,  iui'  k  Itt  imUiilU'  lU'  iUniHrui  m  i'Mii,  um'in  UoUftril", 
M'i't»  lUi  mUii  l,ottin,  Ut(',  k  k  tmUHUt  lUt  MninummU  m  i  OU), 

Vin  ',    A  l««t  f«  joc  «l  J#  »\'¥Msvi\\Sn, 
V,%\tS\vM  \n  rtmtmi  tU  i»  lUnm, 

N*  (UH,  \,¥,  Roman  m  \,h  \\m¥.. 

I»»  r»  (O.K74  »(/»- O.IXft;.  tmr.  ynri,  ir.  dor.  (une.  ni,).  —  sm»,  %\S'  »iècl«,  Hl  VI., 
t  col,  ilii  40  IIk'm»!.  it«l«rii|ii«<i  r(/iiK«««  gCiirKM»  I*!!»****  uvnh',*,  iriilinli'H  roiigcn  et  bleue», 
\\<mtn\\.\m  {«'««iii/il»  à  miicaaiix,  liiMr«»»«nt«N  minlMluco»  A  rond»  d'or  (1^ 

(!l  ««t  In  roiirrinn*  dt  It  IU)»«, 

Ou  l'art  (l'diiti/ur'N  «il  touU»  «ncloi«, 

MuliitAi  Mnri»  lilont  i|ut  «n  «urig*» 

N'h  tr  CéI.I,     non  et  iiicnNOIl^MK,,, 

On  un    iiii   <l<    mou  /iMgd, 

Ou  (loltit  (jii'iiiii(;iirii  |>r'««iit  II)  p/iittgi<,,, 

!/(•  ii(«nii(M'  v«rM 

A  iHtii  fil  jour  «t  )<i  m'A«v«lll« 

(•hI  «iiIvI  (Im  rA|»ll(ixii(t  (II*  viiiKl-(|ii»lr'M  ver».  i|iii  uVhI  |(uh  l'utuvro  do  Jmii  de 
Moiiii  («l  (|iti  a  a*'  iijoiili'  un  XIV  mIA(!|i*  ; 

Klinil»  i|iii>J«  fiiy  «Hvelllid 

i)ii  MiMiMn  i|iil  m'n  trAVdIIIU,,, 

KhI  llrin  di  iMii'H  varlll 

l'ixitllrll  Im  roinnn»  ilo  In  Itowa, 

(lu  l'iti'l  iriiiiiiHirM  nul  iiiiilii  iinclona, 

Niihu'ii  rll,  Nlcimiinn  Hninliln, 

ijiiiiiil  lilc,  ni  Imm',  JonKrimil  niintimlilfl, 

(Il  l.it  |ii'tiiiil(yi't.  itnMM  KHi  i'«|M'oilull«  *  In  llh  ii«<  i<i  vnliiiiio, 


POÉSJK  FBANÇArSB,  69 

On  lit  <!ri«uil«  :  «  C«  livr«  du  Komant  d«  la  Rose  e»l  à  Jehan  du  Mas,  sei- 
gneur de  I/lsIe  I»,  Comme  tous  les  manuscrits  (Je  Jean  du  Mas  entrés  au 
XVI'  siAcle  dans  le  (;at)inet  des  livres  de  Chantilly,  celui-ci  porte  à  la  garile 
les  amies  de  Monlinoreney,  avec  le  collier  de  Saint-Michel,  le  hàton  de 
mari'chal  et  la  devis»;  In  munéiliti  (uin  HupmjM'rarJ.  On  le  retrouve  à  l'hùlfd 
deCondéen  USU. 


482 

N'ÔÔJi,  hv.  HoMAN  UY.  i,A  KosK,  —  Lk  Tkstamknt  dk  Jkan  m  Mkl'!». 

In-f'  (0,275  «ur  0,200),  veau  marbré,  tr.  dor.,  aux  arme»  de  Bourbun-Condé.  — 
Vélin,  XIV'  Mîècle,  173  Ht.,  i  col.  de  40  ligne»,  initiale»  en  or  et  couleur»,  nombreuse» 
et  bonnes  minintures  A  fond»  dorés  ou  quadrillé»,  décoration  paginale,  rinceaux,  gro- 
tesque», etc. 

(Je  est  li  roman»  de  la  Rote, 

Ou  l'art  d'amours  est  toute  enclose. 

Mainte»  gens  dient  que  en  songes 

N'a  se  fables  non  et  mençonges... 

Au  vintieme  an  de  mon  aage, 

Au  point  qu'amour»  prent  lepaage... 

MAme  épilogue  que  dans  h;  manuscrit  précédent,  moins  les  deux  derniers 

vers  : 

Est  fine  et  pure  vérité. 

Rxplicil  le  romntiH  Ai:  la  ilo»e, 

Ou  rtirt  lïumowrn  ««1  toute  cncloxft. 

Apn^i  lin  feuillet  hlane.  commence  \i;   TchIuiih'hI  de  Jmii  de  Memi,  mAme 

é<!nliir<',  mAinc  dé(orali(»ii,  11'.  147  iï  \T,\,  «ihilfrés  l'i  l'origine  i  i  xxvii;  pour 

garder  la  diH|iosili(iti  nur  deux  colonnes,  W  serihe  a  coupé  en  deux  les  vers 

alexandrins  : 

Li  i'ere»  et  li  V'iVi  \  Et  li  Sain»  Ksperis 
l'n  Dieu  en  trois  perMonne»  |  Aouré»  et  chiéri»,.. 
Fin  :    Ou  »aint  livre  de  vie  |  (jue  il  mei»me»  escript 
Amen. 
Kxplieil  le  Testament  |  Me»tre  Jehan  de  Meun. 

Puis  vient  la  table  des  chapitres  du  Tmlumenl,  ajoutée  au  XV'  siéchs 


70  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Ce  manuscrit,  un  peu  postérieur  au  précédent,  est  plus  richement  orné  ; 
les  miniatures  sont  d'une  exécution  bien  supérieure;  le  tableau  initial  du 
Testament,  qui  représente  la  Trinité,  est  du  style  le  plus  noble. 

Hôtel  de  Condé,  1634. 

483 

N°  1480.  Le  Roman  de  la  Rose. 

In-f°  (0,290  sur  0,205),  mar.  citron,  fil.,  tr.  dor.  (anc.  »e/.).— Vélin, XIV  siècle,  138  ff., 
2  col.  de  36  lignes,  rubriques  rouges,  initiales  en  or  et  couleurs,  78  belles  miniatures  à 
fonds  dorés  ou  quadrillés,  bordures  ornées,  décoration  paginale  avec  rinceaux,  gro- 
tesques, etc. 

Ci  commence  li  romans  de  la  Rose. 
Ou  Tart  d'amour  est  toute  enclose. 
Maintes  genz  dient  que  en  songes 
N'a  se  fables  non  et  mensonges... 
Au  vintieme  an  de  mon  aage 
Au  point  qu'amors  prent  le  paage... 
Fin  :    Ainsi  oï  la  rose  vermeille, 

A  tant  fu  jours  et  je  m'esveille. 
Cy  faut  li  romans  de  la  Rose 
Ou  l'art  d'amours  est  toute  enclose. 
Explicit  expliceat,  ludere  scriptor  eat. 

L'épilogue  de  vingt-quatre  vers  que  nous  avons  mentionné  plus  haut  ne 
se  trouve  donc  pas  ici;  d'ailleurs  ces  cinq  manuscrits  du  Roman  de  la  Rose 
présentent  d'intéressantes  variantes. 

On  voit  sur  le  premier  feuillet  quatre  écussons  qui  font  partie  de  la  déco- 
ration originale  :  1°  bandé  d'or  et  d'azur  de  6  pièces,  brisé  d'un  franc  quar- 
tier d'argent,  à  la  bordure  de  gueules;  armes  de  Montagu,  famille  issue  des 
anciens  ducs  de  Bourgogne,  éteinte  en  1347.  2"  Losange  d'or  et  de  gueules, 
à  la  bordure  d'azur;  ces  armes  ont  été  portées  par  plusieurs  familles,  entre 
autres  par  l'illustre  maison  de  Craon.  3°  et  4°  D'or  à  5  cotices  d'azur;  ces 
armes  ont  été  portées  par  les  Berton  des  Balbes  de  Grillon  ;  mais  il  faut  sans 
doute  chercher  ici  une  autre  famille. 

Bibliothèques  Mac  Carthy  (n°  2823)  et  Gigongne  (327). 


POÉSIE  FRANÇAISE.  71 

484 

N°  744.  Le  Roman  de  la  Rose,  version  en  prose,  anonyme. 

Pet.  in-f°  (0,265  sur  0,200),  veau  marbré,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Papier, 
XV  siècle,  173  iï.,  rubriques  rouges,  initiales  rouges  et  bleues. 

«  Cy  est  le  commencement  du  romant  de  la  Rose,  ou  tout  Tart  d'amours 
est  enclos,  commencé  par  Guillaume  de  Loris,  et  xl  ans  et  plus  après  sa 
mort  fut  parfait  et  acomply  par  maistre  Jehan  de  Meun,  ainsi  qu'il  enssuit. 
—  jMaintes  gens  dient  et  racontent  que  en  songes  et  en  advisions  qui  par 
nuytz  en  dormant  se  font...  ».  —  Fin  :  «  ...  je  commence  a  m'esveiller  tout 
estonné  et  pensif  du  songe  que  j'avoie  songié.  Et  valeat  in  Domino.  A  tous 
vraiz  amours  salut.  Hoc  est  totum,  da  michi  potum  ».  Cette  traduction  n'est 
pas  celle  de  Molinet;  elle  est  antérieure. 

Moulins,  1523;  porté  à  l'hôtel  de  Condé  en  1661. 


485 

N°  570.  I.  BoKCE  :  Consolation  de  la  philosophie,  traduction  anonyme 
en  vers  français.  —  11.  [Guillaume  de  Machaut]  :  Le  Confort  d'ami.  — 
111.  «  Le  Codicille  maistre  Jehan  de  Meun  »  [Roman  de  la  Trinité,  de  Je.an 
Chapuis].  —  IV.  Jean  de  Meun  :  Le  Testament. 

In-f°  (0,328  sur  0,25.5),  mar.  vert.  tr.  dor..  aux.  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin,  fin 
du  XIV'  siècle,  128  ff..  2  col.  de  40  lignes,  grandes  lettres  en  or  et  couleurs  et  ornemen- 
tation paginale  au  commencement  de  chaque  ouvrage;  initiales  ornées. 

I.  BoECE  :  Consolation  de  la  philosophie  (ff.  1  à  71  r")  : 

Celui  qui  bien  bat  les  buissons 
Est  digne  d'avoir  les  moissons... 

Nous  avons  décrit  plus  haut  (1)  un  texte  moins  correct  et  moins  ancien 
de  cette  traduction  anonyme,  faite  prohablement  en  1364  et  dont  voici  les 
derniers  vers  : 

(1)  T.  I,  p.  228. 


72  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Celui  qu'en  vraye  obbeissance 
Tout  bien  scet,  ayme  et  croit. 

II.  Le  Confort  d'ami  (ff.  71  v"  à  96  r°). 

Amy,  a  toy  donner  confort 
Ay  maintefoiz  pensé  moult  fort... 
Sire,  se  je  t'appelle  amy, 
N'en  aies  pieur,  cuer  amy, 
Car  bien  sçay  que  tu  es  mes  sires... 
Fin  :     Mais  qui  vorra  savoir  sanz  faille 

Noz  deux  noms  sanz  controuvaille, 
Vez  ci  comment  on  lez  saira  : 
Quant  Madame  chevauchera. 
Elle  yra  disner  a  Glurvost, 
Droit  en  la  maison  le  prevost. 
C'est  une  villete  en  l'empire 
Qui  n'est  gueres  du  Bourget  pire. 
La  trouveras  qui  te  dira 
Mon  nom,  ou  ja  n'en  mentira, 
Et  pour  qui  j'ay  fait  cest  traictié 
Que  j'ay  mis  en  rime  et  traictié. 
Va  y,  qu'il  y  fait  bon  et  chaut. 
Explicit  le  Confort  d'amy. 

Suivent  vingt-cinq  vers  rimant  en  my  : 

i.      Qui  esveilla  le  cuer  de  my 
25.      Pour  qui  maint  souppir  ay  vomy. 
Explicit. 

Inutile  de  se  livrer  au  jeu  de  lettres  indiqué  par  ces  vers,  car  l'auteur  et  le 
destinataire  du  poème  sont  connus.  C'est  à  Charles  le  Mauvais,  roi  de 
Navarre,  que  Guillaume  de  Machaut  adressa  le  Confort  d\imi  pour  le  con- 
soler dans  sa  prison  :  Charles  avait  été  arrêté  sur  l'ordre  du  roi  Jean,  le 
5  avril  1336,  en  raison  de  ses  pratiques  avec  les  Anglais;  enfermé  d'abord 
au  Chàtelet  de  Paris,  puis  au  château  d'Arleux  en  Artois,  il  recouvra  sa 
liberté  au  mois  de  novembre  1357.  Le  poème  fut  écrit  avant  cette  dernière 
date  et  après  le  mois  de  septembre  1356;  en  effet  Guillaume  de  Machaut  féli- 
cite Charles  le  Mauvais  de  ne  s'être  pas  trouvé  à  la  bataille  de  Poitiers,  où 


POÉSIE  FRANÇAISE.  78 

il  aurait  dû  courir  une  de  ces  trois  alternatives  :  être  tué,  se  déshonorer  en 
fuyant,  être  pris  et  emmené  en  Angleterre  : 

Car  les  gens  d'armes  a  grans  routes 

S'en  alerent 

La  fu  prins  le  bon  roy  de  France, 
Qui  ot  tel  cuer  et  tel  confiance... 
Mais  seul  ne  povoit  pas  souffire 
Pour  tout  le  monde  desconfire... 
Car  tu  feusses  deshonnourez 
Si  tu  ne  feusses  demourez... 
Et  s'il  avenist  que  prins  feusses, 
Certes  jamais  joye  n'eusses... 
Ou  tu  feusses  en  Angleterre 
En  prison 

Notre  poète  avait  eu  des  patrons  plus  recommandables  que  Charles  le 
Mauvais.  Né  vers  1300,  fils  d'un  chambellan  de  Philippe  le  Bel,  il  s'attacha 
comme  secrétaire  à  Jean  de  Luxembourg,  roi  de  Bohême,  et  le  suiAit  par- 
tout pendant  trente  ans,  ami  et  conseiller  bien  plus  que  serviteur.  Jean  solli- 
cita souvent  le  pape  «  pro  clerico,  eleemosynario  et  familiari  suo  domestico  », 
et  il  obtint  de  bonnes  prébendes  pour  ce  fidèle  compagnon.  C'est  toujours 
avec  émotion  et  tendresse  que  Guillaume  parle  de  ce  «  bon  roi  de  Behaigne  », 
Jean  l'aveugle,  glorieusement  tué  dans  nos  rangs  à  la  bataille  de  Crécy. 
Après  la  mort  de  ce  héros,  sa  fille,  la  duchesse  de  Normandie,  recueilht  le 
poète,  et,  quand  Jean  le  Bon  monta  sur  le  trône,  Machaut  reçut  une  charge 
de  secrétaire  du  roi.  Il  s'attacha  ensuite  à  Charles  le  Mauvais,  pour  lequel  il 
écrivit  le  Jugeiiieni  du  roi  de  Navarre  et  le  Confort  d'ami.  En  1363,  il  composa 
le  curieux  Livre  du  Voir-dit.  Sa  dernière  œuvre  (vers  1370)  est  la  Prise 
d'Alexandrie,  poème  d'environ  neuf  mille  vers,  consacré  à  l'histoire  du 
roi  Pierre  I"  de  Lusignan.  Il  mourut  en  1377,  pleuré  par  son  fidèle  disciple 
Eustache  Deschamps. 

Longtemps  oubliées,  les  œuAres  de  Guillaume  de  Machaut  ont  été  analy- 
sées au  siècle  dernier  par  l'abbé  Lebeuf  et  le  comte  de  Caylus  (Mémoires  de 
l'Académie  des  Inscriptions,  t.  XX,  1753).  La  partie  musicale  a  été  étudiée  par 
B.  de  Laborde  et  l'abbé  Roussier  (1780),  par  MM.  Fétis  (1862)  et  Travers 
n.  10 


74  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

(1882).  A  part  les  extraits  donnés  par  M.  Tarbé(l),  deux  poèmes  seulement, 
les  plus  considérables  il  est  vrai,  ont  été  jusqu'à  présent  publiés  :  le  Livre 
du  Voir-dit,  en  1875,  par  M.  Paulin  Paris  pour  la  Société  des  Bibliophiles 
françois,  —  la  Prise  d'Alexandrie,  en  1877,  par  M.  de  Mas-Latrie. 

III.  «  Le  CoDicn.LE  maistre  Jehan  de  Meun  »  [Rcman  de  la  Tuinité,  de 
Jean  Chapuis]  (ff.  97  r°  à  107  r°)  : 

Glorieuse  Trinité, 
Une  essence  en  vraie  unité 
En  trois  singulières  personnes... 

Fin  :  «  E.Kplicit  le  Codicille  maistre  Jehan  de  Meun  ». 

Ce  poème,  73  douzains  de  morale  religieuse,  intitulé  tantôt  le  Trésor  ou  le 
Codicille  de  Jean  de  Meun,  tantôt  les  Sept  articles  de  la  Foi,  a  toujours  été  attri- 
bué à  Clopinel  par  les  scribes;  cette  erreur,  reproduite  par  les  éditions  im- 
primées, est  d'autant  moins  explicable  que  le  véritable  auteur  a  pris  soin  de 
se  faire  connaître  dans  un  mauvais  jeu  de  mots  à  la  fin  du  poème  : 

Car  je  croy  vraiement  que  puis 
Que  mon  cuer  ne  puet  de  ton  puis 
Sacher  ce  qu'il  en  vouldroit  traire, 
Que  lez  copiaux  et  lez  chapuis 
Prendras  en  gré  que  j'en  chappuis, 
Car  ce  le  plaist  qu'on  en  puet  faire. 

C'est  M.  Paulin  Paris  qui  a  restitué  ce  poème  à  Jean  Chapuis  (Histoire  lit- 
téraire de  la  France,  t.  XXVIII,  p.  428,  notice  sur  Jean  de  Meun). 

IV.  Le  Testament  de  Jean  de  Meun  (fT.  107  r"  à  128  v")  : 

Li  Pères  et  li  Filz  et  li  Sains  Esperis 

Un  Dieu  en  trois  personnes  aorez  et  chéris. 

Les  hexamètres  placés  en  regard  des  dernières  lignes  du  poème  précédent 

sont  écrits  chacun  en  une  ligne,  mordant  sur  la  marge.  A  partir  de  la  page 

suivante,  le  scribe  a  coupé  les  vers  en  deux,  afin  de  garder  la  disposition  en 

deux  colonnes  avec  des  marges  suffisantes.  Fin  : 

Et  lui  prie  humblement 
Que  nous  soions  escript 

(1)  Les  Œuvret  de  Guillaume  de  Machaut,  Keiais  et  Paris,  1849,  in-8», 


POÉSIE  FRANÇAISE.  75 

Au  saint  livre  de  vie 
Que  il  mesmes  escript. 
Explicit. 

Ce  précieux  manuscrit  ne  porte  aucune  mention  trorigine.  On  le  trouve  à 
l'hôtel  de  Condé  en  1654. 


486 

N"  1479.  «  Le  ïhksor  de  Jehan  de  Meun  »  [Roman  de  i.a  ïuinité,  de 
Jean  Chapuis]. 

Pet.  in-f»  (0,245  sur  0,160),  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.  (anc.  rel.).  —  Vélin,  XV'  siècle, 
36  ff.  réglés,  24  lig.  à  la  page,  rubriques  rouges,  initiales  en  or  et  couleurs,  ornements. 

«  Cy  commance  le  livre  appelle  le  Trésor,  fait  et  composé  par  maistre 
Jehan  de  Meun  »  : 

Glorieuse  Trinité, 
Une  essence  en  vraye  unité, 
En  trois  singulières  personnes... 

Autre  copie  du  poème  de  Jean  Chapuis  indûment  attribué  à  Jean  de 
Meun. 

Bibliothèque  Cigongne. 

487 

N°  757.  Gages  de  La  Buigne  :  Les  Déduits  de  la  chasse,  traité  de 
vénerie  et  de  fauconnerie,  en  vers. 

In-4''  (0,253  sur  0,185),  veau  marbré,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Papier, 
XIV  siècle,  185  ff.  Le  relieur  du  XVIH*  siècle  a  transposé  un  cahier;  les  feuillets  88-95 
doivent  être  placés  entre  39  et  40. 

F.  1.  «  Gace  de  La  Buigne,  jadis  premier  chapellain  de  très  excellent  le 
roy  Jehan  de  France,  que  Dieux  assoille,  commença  ce  roman  des  Déduis  a 
Heldefort  en  Engleterre  Fan  mil  gcg  i.ix,  du  commandement  dudit  seigneur, 
affm  que  messire  Philippe,  son  quart  fdz  et  duc  de  Bourgoignc,  qui  adonc- 
ques  estoit  josne,  apreist  des  déduis  pour  fuyr  le  pechée  d'oiseuse,  et  qu'il 


76  CHANTILLY.  —  LES  MANUSGHIïS. 

en  fiist  mieux  enseignié  en  meurs  et  vertus,  et  depuis  ledit  Gace  le  parlist  à 

Paris  »  : 

Ycy  commence  le  Romans  des  Déduis.  ' 

Entens  cy,  tu  qui  veulz  savoir 
Des  faucons  et  les  veulz  avoir... 
Fin:     Gaces  a  faitceste  besoigne 

Four  Phelippe,  duc  de  Bourgoigne... 
Que  Dieu  li  pardoint  ses  defaux, 
Car  moult  ama  chiens  et  oiseaulx. 

Ce  livre  est  au  duc  de  Berry  et  d'Auvergne,  conte  de  Poitou  et  d'Auvergne. 
Jehan  (i). 

Imprimé  plus  ou  moins  inexactement,  d'abord  pour  Vérard  à  la  suite  du 
traité  de  Phébus,  puis  par  Trepperel  (s.  d.),  par  Michel  Lcnoir  (1520),  et 
par  d'autres  encore.  Analysé  par  La  Curne  de  Sainte-Palaye,  Mémoires  sur 
rancienne  chevalerie,  t.  III,  Paris,  1781. 

Gaces  de  La  Buigne,  ou  de  La  Bigne,  était  né  dans  le  diocèse  de  Bayeux 
vers  1328.  Entré  dans  les  ordres  sous  le  patronage  du  cardinal  de  Prénestre, 
il  fut  attaché  à  la  personne  du  roi  Philippe  VI  et  devint  son  «  maistre 
chapelain  ».  11  suivit  le  roi  Jean  dans  sa  captivité  en  Angleterre  et  fut 
alors  chargé  par  ce  prince  d'enseigner  au  jeune  Philippe  de  France,  non 
pas  la  théologie  ou  les  belles-lettres,  mais  la  fauconnerie.  En  effet,  Gaces 
était  passionné  pour  cet  art  et  parait  y  avoir  excellé.  A  l'instruction  pra- 
tique qu'il  donnait  à  son  royal  élève,  il  voulut  joindre  un  code  de  pré- 
ceptes et  ne  trouva  rien  de  mieux  que  de  le  mettre  en  vers.  Son  poème  est 
un  traité  complet  de  vénerie  et  de  fauconnerie,  sous  la  forme  d'un  débat 
entre  les  déduits  de  chiens  et  d'oiseaux;  l'arrêt,  rendu  par  le  roi  en  son 
conseil,  formulé  et  prononcé  par  la  Raison,  renvoie,  comme  on  peut  croire, 
les  parties  dos  à  dos.  L'auteur  vient  de  nous  dire  dans  son  préambule  à 
quelle  époque  il  commença  son  poème;  il  y  travaillait  encore  en  1370.  La 
date  de  sa  mort  n'est  pas  connue. 

Quelle  que  fût  sa  prédilection  pour  les  faucons,  Gaces  avait,  dans  son 
poème,  assigné  une  belle  place  aux  chiens  courants;  nulle  part  nous  n'avons 

(1)  Celle  signature  et  les  deux  vers  précédents  sont  reproduits  à  la  fin  de  ce  volume. 


POESIE  FRANÇAISE.  77 

lu  une  description  plus  vive  de  la  chasse  du  cerf.  On  trouvera  ce  morceau, 
avec  d'autres  détails  sur  le  livre  et  sur  Fauteur,  dans  notre  Essai  inséré  au 
tome  II  des  Philobiblon  Socie(y\s  Miscellaiiies,  et  depuis  tiré  à  part  :  Notes  et 
documents  relatifs  au  roi  Jean,  etc. 

Le  soin  que  le  duc  de  Berry  a  pris  de  constater  son  droit  de  propriété  sur 
ce  volume  d'aspect  assez  laid,  nous  permet  de  supposer  que  nous  avons  sous 
les  yeux  l'autographe  de  Tauteur  :  cursive  assez  lâchée,  ratures,  renvois, 
feuillets  changés,  etc.  Nous  avons  là  un  texte  complet  et  correct  qui  ne 
reparaît  plus  ailleurs.  Si  ce  n'est  pas  l'original  autographe,  c'est  assurément 
une  des  premières  copies,  rapidement  faites  et  contemporaines  de  la 
composition. 

Notre  manuscrit  figure  sur  l'inventaire  du  duc  de  Berry  dressé  en  1402  : 
«  Un  livre  escript  en  papier,  appelé  le  roman  des  Desduiz  (donné  à  Jehan 
d'Ortegue)  »,  valet  de  chambre  du  duc.  Il  fut  probablement  rendu  à  la 
duchesse  de  Bourbon,  puisque  nous  le  retrouvons  plus  tard  à  iMouUns.  On 
sait  que  Marie  de  France  (1)  avait  hérité  de  la  passion  de  son  père  pour  les 
livres.  Le  livre  des  Déduits  vint  à  Paris  en  1661  avec  ce  qui  restait  de  la 
belle  collection  bourbonnaise;  il  figure  dans  l'inventaire  des  manuscrits  de 
l'hôtel  de  Condé  dressé  en  1673,  sous  le  titre  même  que  le  relieur 
du  XVIII'  siècle  inscrivit  au  dos  du  volume,  Romant  des  Ducs  (pour  Déduitsj. 

Sous  une  apparence  peu  séduisante,  ce  volume,  spécimen  presque  unique, 
est  d'une  valeur  exceptionnelle. 

488 

N°  683.  Gages  de  La  Bligne  :  Les  Déduits  de  la  chasse. 

Fet.  in-f°  (0,292  sur  0,232j,  veau  marbré,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Gondé.  — 
Vélin,  fin  du  XIV«  siècle,  116  ff.,  2  col.  de  26  lignes,  initiales  rouges  et  bleues.  Au  pre- 
mier feuillet,  vignette  en  camaïeu  représentant  l'auteur,  un  faucon  sur  le  poing,  son 
livre  auprès  de  lui,  instruisant  un  homme  à  genoux.  Signature  à  la  contregarde  : 
«  Janot  Bastart  >. 

Hôtel  de  Condé,  1634. 

(1)  Elle  avait  épousé  en  1400  Jean  I",  duc  de  Bourbon. 


78  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 


489 

N"  1412.  Jean  Le  Fèvre  :   Le  Livre  de  Leesce. 

Pet.  in-f»  (0,272  sur  0,488),  reL  en  bois  couv.  de  mar.  brun,  fers  à  froid;  copie  exacte 
de  l'ancienne  reliure  (Bedford).  —  Vélin,  XV«  siècle,  65  ff.,  30  lignes  à  la  page,  une 
miniature,  initiales  ornées. 

Un  clerc,  né  à  Boulogne-sur-Mer  vers  1260  (mort  vers  1320),  Matheolus, 
Mathiolet,  ayant  épousé  une  veuve,  perdit  ainsi  son  droit  de  clergie,  qu'il 
aurait  conservé  en  épousant  une  vierge.  Selon  la  langue  canonique  du  moyen 
âge,  il  était  bigame,  et  le  surnom  lui  resta.  Son  mariage  ne  fut  pas  heureux, 
et  sa  femme  n'ayant  pas  su  lui  faire  oublier  qu'il  avait  perdu  à  cause  d'elle 
son  rang  privilégié  de  clerc,  il  exprima  ses  regrets  en  vers  latins  fort  amers, 
oîi  il  déversait  son  fiel  sur  tout  le  sexe  faible  :  Liber  inforlimii,  —  Lumentatio. 
Quelques  années  plus  tard,  un  certain  Jean  Le  Fèvre,  né  à  Ressons,  aujour- 
d'hui chef-lieu  de  canton  dans  l'Oise,  mit  en  vers  français  cette  grossière 
satire  contre  les  femmes;  c'est  le  Livre  de  Matheolus, 

Mais  lui  aussi,  Le  Fèvre,  était  marié.  Sa  femme  le  ramena-t-elle  à  des 
idées  plus  justes  ou  plus  indulgentes  ?  Il  se  tait  sur  les  motifs  de  sa  conver- 
sion ;  seulement  la  miniature  que  nous  avons  sous  les  yeux  le  représente  à 
genoux,  demandant  pardon  aux  dames,  et,  dans  son  Livre  de  Leesce,  il  écrit 
un  Rebours  de  Matheolus  : 

Mes  dames,  je  requier  mercy; 
A  vous  me  vueilh  excuser  cy 
De  ce  que,  sens  vostre  licence, 
J'ay  parlé  de  la  grant  distance 
Et  des  tormens  de  mariage. 
Se  j'ay  mesdit  par  mon  oultrage, 
Je  puis  bien  dire  sens  flater 
Que  je  n'ay  fait  que  translater 
Ce  que  j'ay  en  latin  trouvé; 
Assez  pourra  estre  prouvé 
Ou  livre  de  Matheolule. 

Le  véritable  titre  de  l'ouvrage  est  indiqué  plus  loin  : 


POÉSIE  FRANÇAISE.  79 

Et  s'aucun  requiert  de  ce  livre 
Comment  intytulés  sera, 
Je  dy  que  l'on  l'appellera 
Par  droit  nom  Livre  de  Leesce. 

L'auteur  donne  son  nom  dans  les  vers  suivants  : 

Mercy,  mercy  au  povre  Fèvre 
Qui  a  plus  grant  soif  a  la  lèvre 
Que  n'ot  le  riche  homme  en  enfer, 
Car  il  ne  scet  ouvrer  en  fer, 
Mais  en  peaux  est  toute  sa  cure  ; 
Pour  vous  a  fait  ceste  escripture. 

Derniers  vers  : 

A  tant  fineray  mon  propos 

Jusqu'à  tant  que  plus  saige  viengne 

Que  ceste  matière  soustiengne; 

Si  croy  je  que  jamais  flnée 

Ne  sera,  ne  déterminée; 

Car  vénal  est  l'amour  du  monde 

Et  avarice  est  trop  profonde. 

Plus  en  diray  a  l'autre  foys; 
A  Dieu  vous  commant;  je  m'en  voys.  Amen. 
Explicit  Liber  Jocunditatis.  Laus  Christo. 

L'honnête  rétractation  de  Le  Fèvre  ne  détruisit  pas  Teffet  produit  par  sa 
première  publication  :  ni  la  riposte  de  Christine  de  Pisan  dans  la  Cité  des 
dames,  ni  les  attaques  de  Martin  Le  Franc  ne  purent  arrêter  le  succès  et  la 
renommée  du  Livre  de  Matheohis.  C'est  sous  les  titres  de  Rebours  de  Matheo- 
liis,  Résolu  en  amour,  Résolu  en  mariage,  que  notre  poème  a  été  imprimé  ; 
mais  les  éditeurs  qui  se  sont  succédé  l'ont  tellement  défiguré  que  le  Livre  de 
Leesce  peut  réellement  passer  pour  inédit.  De  nos  jours,  M.  Ed.  Tricotel 
a  donné  une  édition  du  Livre  de  Matheohis  (Bruxelles,  1864).  Le  poème 
latin  a  été  retrouvé  à  Utrechtpar  M.  van  Hamel,  qui  l'a  publié  en  y  joignant 
la  traduction  de  Le  Fèvre  (Paris,  1892);  un  second  volume  donnera  le  Livre 
de  Leesce. 

Jean  Le  Fèvre  est  aussi  l'auteur  du  Respit  de  la  mort,  poème  qu'il  écrivit 
en  1376,  après  avoir  échappé  à  une  grave  maladie. 


80  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 


490 

N"  463.  Chronique  de  Bertrand  du  Guesclin  (en  prose).  Roman  d'Ogier 
LE  Danois  (en  vers). 

In-f°  (0,368  sur  0,283),  mar.  vert,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin. 
XV  siècle,  4  ff.  non  chiffrés  et  212  ff.  chiffrés,  2  coL  de  44  lignes,  rubriques  rouges, 
initiales  rouges  et  bleues,  2  grandes  et  23  petites  miniatures.  Les  feuillets  non  chiffrés 
sont  occupés  par  la  table  des  chapitres  du  livre  de  Bertrand  et  par  la  table  des  «  his- 
toires »  du  roman  d'Ogier. 

F.  1.  «  Cy  commance  le  livre  hystorial  des  faiz  de  feux  messire  Bertran 
du  Guesclin,  jadis  connestable  de  France.  Premièrement  le  prologue  :  En 
ma  pensée  souventes  foiz  me  délite  en  oïr,  lire  et  raconter  les  hystoires  et  les 
faiz  des  ancians...  ».  —  Fin,  f.  62  r°  :  «  ...  de  vie  a  trespassement  ala  le  bon 
roy  Charles,  qui  tant  fut  saige,  ou  moys  de  septembre  ensuivant  après  son 
bon  connestable,  en  l'an  mil  ccc  mi"  [1380]  ans  de  la  résurrection  Nostre 
Seigneur  Jhesu  Crist,  qui  les  âmes  d'eulx  vueille  recepvoir  en  sa  benoiste 
gloire.  Amen  ». 

F.  63  r°  :  «  Cy  s'ensuivent  les  fais  et  histoires  du  noble  et  puissant  Ogier  do 
Dennemarche,  selon  ce  qu'ilz  ont  esté  trouvez  en  la  Hbrarie  de  Saint-Denis 
en  France.  Comment  et  la  cause  pourquoy  il  maintint  longtemps  la  guerre 
contre  Charlemainne  »  : 

Signeurs,  oyez  chanson  dont  li  vers  sont  plaisant, 
Véritable  et  bien  faicte.  du  gracieux  roumant... 

Ouvrage  anonyme,  qui  reproduit  les  versions  de  Raimhert  de  Paris  et 
dAdenet,  versifiées  à  nouveau  en  vers  alexandrins  au  XIV'  siècle.  L'auteur  y 
a  ajouté  le  supplément  merveilleux  emprunté  aux  chroniques  liégoises. 

F.  144  :  «  Cy  fment  les  fais  d'Ogier  fais  en  sa  jeunesce,  et  s'ensuivent  les 
fais  qu'il  fist  depuis  en  sa  vieillesce  »  : 

Seigneurs,  or  faites  paix,  franche  gent  honnorée, 
Or  commence  cbançon  de  bien  enluminée, 
Des  vieillesces  Ogier  et  de  Morgue  la  fée. 
Et  comment  le  Danois  passa  la  mer  salée... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  81 

Cet  important  suppléineiit  occupe  138  pages  à  2  col.  de  43  vers,  soit  environ 
11800  vers.  Il  se  termine  par  la  description  du  tombeau  d'Ogier  à  Saint- 
Faron  de  Meaux.  Fin,  f.  212  : 

Cy  fault  d'Ogier  la  rime,  qui  a  tous  plaire  doit. 
Cy  fine  le  romant  du  roy  Charlemaine  et  dOgier  le  Danois. 

Outre  notre  manuscrit,  qui  n'a  pas  encore  été  signalé,  on  ne  connaît  jus- 
qu'à présent  que  deux  copies  de  cette  version  :  bibliothèque  de  l'Arsenal, 
ms.  2985,  fin  du  XIV'  siècle,  et  Musée  britannique  à  Londres,  ms.  lo  E  VI, 
magnifique  volume  offert  par  Talbot  à  la  reine  et  contenant  plusieurs  romans 
(XV  siècle).  M.  Barrois  a  connu  le  ms.  de  l'Arsenal  et  en  a  donné  deux 
extraits  dans  sa  préface  d'Ogier  de  Daiiemarche ;  il  conjecture  que  cette  version 
est  postérieure  de  50  ans  à  celle  d'Adenet,  et  de  150  ans  à  celle  de  Raimbert 
de  Paris,  quïl  publie.  Rédigé  d'abord  en  vers,  le  roman  d'Ogier  fut  bientôt 
mis  en  prose  et  souvent  publié  sous  cette  forme  depuis  la  fin  du  XV"  siècle; 
le  texte  en  vers  est  inédit. 

Quant  au  livre  de  Bertrand  du  Guesclin,  il  a  été  imprimé  avant  le  XVI*  siè- 
cle (s.l.  n.  d.,  in-f%goth.),  probablement  à  Lyon.  De  nos  jours,  M.  Francisque 
Michel  en  a  donné  une  édition  :  Chronique  de  Du  Guesclin,  Paris,  imp.  de 
Béthune,  1830,  in-12. 

Sur  le  feuillet  blanc  qui  termine  le  volume,  on  lit  l'inscription  suivante, 

d'une  écriture  du  XV  siècle  :  «  Antoine  du  Cartier,  seigneur  de  Mandevillc, 

capitene  de  Milanc  » .  Mais  le  manuscrit  porte  une  mention  plus  illustre  :  au 

milieu  de  la  décoration  qui  orne  la  première  page  de  chaque  ouvrage,  on  voit 

les  armes  de  Pierre  d'Amboise,  s'  de  Chaumont,  ambassadeur  à  Rome  en 

1462,  mort  en  1473.  Cet  écusson  se  retrouve,  accolé  à  celui  d'Anne  de  Bueil, 

femme  de  Pierre  d'Amboise,  sur  un  volume  des  «  Faiz  de  Jules  César  et  de 

Pompée,  composez  de  Saluste,  deLucan  et  de  Suétoine  »,  que  nous  décrirons 

dans  le  troisième  volume  de  ce  catalogue  ;  les  deux  manuscrits  sont  frères;  ils 

ont  été  exécutés  en  même  temps,  écrits  par  le  même  scribe,  décorés  par  le 

même  enlumineur,  dont  l'œuvre  mérite  de  fixer  l'attention.  L'artiste  procède 

par  teintes  plates,  produit  d'un  petit  nombre  de  couleurs,  d'un  éclat  et  d'une 

solidité  remarquables, appliquées  avec  soin  entre  des  traits  très  fins  et  très  purs, 
n.  Il 


82  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Les  fonds  sont  tantôt  quadrillés  et  tantôt  d'un  bleu  sombre  ;  l'ellet  général  est 
saisissant.  La  plus  intéressante  de  ces  miniatures  est  la  première  de  Du  Gues- 
clin,  consacrée  à  la  turbulente  adolescence  du  futur  connétable.  11  y  est  repré- 
senté plusieurs  fois,  maniant  son  «  penba  » ,  rossant  les  gamins  du  parti  d'An- 
gleterre, puis  se  redressant  pour  porter  haut  «  l'aigle  de  sable  en  champ  d'ar- 
gent »  !  Les  autres  sont  des  combats  d'archers,  charges  de  cavalerie,  «  batailles  » 
de  gens  d'armes  à  pied  et  croisant  leurs  lances.  L'artiste  n'a  pas  varié  les  cos- 
tumes en  illustrant  le  roman  d'Ogier;  c'est  le  côté  faible  de  son  œuvre.  Ce 
poème  commence  avec  une  grande  et  belle  miniature  :  deux  armées  déployées. 
Les  autres  tableaux,  au  nombre,  de  17,  représentent  des  combats  singuhers, 
poursuites,  navigations,  etc.  Les  mêmes  qualités  se  retrouvent  dans  les 
douze  tableaux  qui  accompagnent  les  «  Faiz  de  César  et  Pompée  » ,  avec  une 
part  plus  large  donnée  à  l'architecture,  aux  vues  de  villes,  etc. 

Hôtel  de  Condé,  1654. 

491 

N°  1680.  «  Le  Livre  des  cent  Ballades,  contenant  des  conseils  à  un 
chevaher  pour  aimer  loialement,  elles  responses  aux  ballades  », 

In-4»  (0,263  sur  0,19a),  veau  marbré,  dorures,  aux  armes  de  la  Palatine  Charlotte- 
Elisabeth,  duchesse  d'Orléans.  —  Vélin,  fin  du  XIV  ou  commencement  du  xv«  siècle, 
69  il'.,  23  lignes,  initiales  et  bordures  ornées,  lettrines  en  couleurs,  12  miniatures  très 
fines.  Les  armes  du  roi  René  ont  été  ajoutées  dans  la  bordure  du  premier  feuillet. 

Notre  manuscrit,  comme  les  quatre  autres  connus,  ne  porte  pas  de  titre. 
Le  titre  ci-dessus  est  celui  sous  lequel  le  poème  est  désigné  dans  le  Livre  des 
faits  du  muréchal  Boiiciquaut. 

Poème  composé  en  1388-1389  par  Jean  Le  Sénéchal,  chevalier,  cham- 
bellan du  roi  Charles  VI,  capitaine  de  Vire,  sénéchal  d'Eu,  pendant  son 
voyage  en  Orient  et  en  Egypte,  en  compagnie  de  son  ami  le  maréchal 
Bouciquaut. 

La  première  miniature  nous  montre  la  rencontre  d'un  vieux  chevalier 
(Ancian)  et  d'un  jeune  bacheher  (Enamorat).  Le  premier  explique  au  second, 
dans  les  50  premières  ballades,  les  règles  de  loyauté  et  d'amour.  Dans  la 


POÉSIE  FRANÇAISE.  83 

seconde  miniature  (f.  11),  Enamorat  et  Ancian  continuent  leur  conversation. 
Dans  la  troisième,  Enamorat  -est  en  face  d'une  jeune  dame  qui  répond  au 
nom  peu  gracieux  de  Maquerelle  ;  elle  lui  donne  des  conseils  d'amour 
léger,  d'amour  volage,  bien  différents  des  austères  leçons  que  vient 
d'émettre  le  vieux  chevalier.  Qui  a  raison?  Les  jeunes  gens  soumettent  le  dif- 
férend au  comte  d'Eu  (Philippe  d'Artois,  mort  en  1397),  au  sire  de  Crésecques 
(Jean,  maréchal  de  Hongrie),  et  au  maréchal  Bouciquaut  (Jean  Le  Maingre, 
compagnon  de  l'auteur  de  ce  poème,  pris  à  Nicopolis,  pris  à  Azincourt, 
mort  en  1421).  Ces  personnages  se  joignent  au  bachelier  et  lui  servent  de 
parrains  pour  commencer  une  enquête.  Les  chevaliers  renommés  en  amour 
et  en  guerre  sont  priés  de  donner  leur  avis  en  une  ballade.  Nous  avons  les 
réponses  de  treize  princes  ou  seigneurs  ;  voici  leurs  noms  : 

Regnaud  de  Trie  (amiral  en  1397,  mort  en  1406).  —  Jean  de  Chambrillac 
(chevalier,  conseiller  et  chambellan  du  roi,  sénéchal  du  Périgord  en  1400).  — 
Louis  de  France,  duc  d'Orléans  (second  fils  de  Charles  V).  —  Lyonnet  de 
Coesmes.  —  Jean  de  France,  duc  de  Berry  (frère  de  Charles  V).  —  Jaquet 
d'Orléans.  —  Guillaume  de  Tignonville  (chevalier,  conseiller  et  chambellan 
de  Charles  VI,  traducteur  du  Livre  des  Philosophes).  —  Jean  de  Mailly  (che- 
valier, seigneur  d'Auvilliers  et  de  Catheu).  —  Charles,  baron  d'ivry  (che- 
valier, conseiller  et  chambellan  de  Charles  VL).  —  François  d'Auberchicourt 
(chevalier,  chamliellan  du  duc  de  Bourbon).  —  Gui  de  La  Trémoille  (cheva- 
lier, pris  à  Nicopohs  le  16  septembre  1396  et  mort  en  1398).  —  Renaud  de 
Bucy.  —  Raoul,  bâtard  de  Coucy. 

Leurs  noms  sont  écrits  en  marge,  à  côté  des  miniatures  qui  les  représentent, 
d'une  autre  écriture  que  celle  du  livre.  C'est  la  même  main  contemporaine 
qui  a  tracé  les  noms  d'Ancian,  d'Enamorat  et  de  Maquerelle  à  côté  des  trois 
premières  peintures  ;  nous  ne  savons  où  l'enlumineur  a  pris  ces  derniers 
noms,  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  le  texte  et  ne  se  rencontrent  que  dans 
notre  manuscrit. 

Ce  beau  livre,  après  avoir  appartenu  au  roi  René,  a  malheureusement 
soulTert  avant  d'être  relié  pour  la  Palatine,  duchesse  d'Orléans.  Acheté  à  la 
vente  des  manuscrits  Hamilton  (Londres,  23  mai  1889)  parle  hbraire  Trii^ 
bner  de  Strasbourg,  le  volume  me  fut  cédé  par  ce  dernier  en  juillet  1890. 


84  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Le  marquis  de  Queux  de  Saint-IIilaire  a  publié  le  Livre  des  cent  Ballades 
(Paris,  1868);  il  n'a  pas  connu  notre  manuscrit,  terminé  par  la  ballade  du 
bâtard  de  Coucy,  que  M.  de  Queux  n'avait  pas  trouvée  et  qu'il  a  publiée  plus 
tard  en  un  Supplément  (1874). 

Entre  les  ff.  3  et  4,  il  manque  2  fT.  qui  contenaient  les  ballades  5,  7  et  8, 
moins  10  vers.  —  Entre  8  et  9,  manquent  4  fî.  contenant  la  16*  ballade 
(moins  les  quatre  premiers  vers),  la  17%  la  18%  la  19%  la  20%  la  21' et  les 
3  premiers  vers  de  la  22'.  —  Entre  17  et  18,  manque  un  feuillet  contenant  la 
fin  de  la  35"  ballade  et  une  partie  de  la  36%  —  Entre  28  et  29,  manque  un 
feuillet  contenant  la  fin  de  la  52'  ballade  et  une  partie  de  la  53%  —  Entre  64 
et  65,  manque  un  feuillet  contenant  les  2  miniatures  qui  représentaient  Ti- 
gnonville  et  le  duc  de  Berry,  la  ballade  de  ïignonville  et  les  3  premiers  vers 
de  celle  du  duc  de  Berry.  —  Entre  67  et  68,  manque  un  feuillet  contenant 
la  miniature  et  la  ballade  de  Monseigneur  de  La  Trémoille,  ainsi  que  la 
miniature  de  Bucy. 

492-493 

N°'  1667-1668.  Christine  de  Pisan  :  Œuvres  poétiques. 

2  vol.  in-4»  (0,290  sur  0,242),  mar.  rouge  à  riches  comp.,  tr.  dor.  (Belz-Niédrée).  — 
Vélin,  commencement  du  XV  siècle,  429  ff.,  2  col.  de  32  lignes,  initiales  rouges  et 
bleues,  rubriques  rouges,  25  «  histoires  »  en  camaïeu. 

F.  1  v°.  «  Cy  commencent  les  rebriches  de  la  table  de  ce  présent  volume, 
fait  et  compilé  par  Christine  de  Pizan,  demoiselle,  commencié  lan  de  grâce 
mil  ccc  iiH""  XIX,  eschevé  et  escrit  en  l'an  mil  quatre  cens  et  deux,  la  veille 
de  la  nativité  saint  Jehan  Baptiste  ».  —  F.  2.  «  Cent  bonnes  balades  ».  — 
1"  enluminure  :  Christine  à  son  pupitre;  esquisse  à  fond  rouge.  —  F.  23. 
«  Virelays  plusieurs  ».  —  F.  26  v°.  «  Balade  rétrograde  qui  se  dit  a  droit  et  a 
rebours  ».  —  «  Balades  a  rimes  reprises  ».  —  F.  27  r%  «  Balade  a  responses  » . 
—  «  Autres  plusieurs  balades  de  divers  propoz  ».  —  F.  35  r°.  «  Complainte 
amoureuse  ».  —F.  37  r°.  «  Lay  de  [ce]  iaii  vers  leonimes  ».  —  F.  39  r°. 
«  Autre  lay  ».  —  F.  41  r%  «  Rondeaulx  ».  —  F.  47  v%  «  Jeux  a  vendre  ». 

F.  51  V".  «  Cy  commence  le  Débat  des  deux  amans  ».  Esquisse  de  minia- 


POÉSIE   FRANÇAISE.  85 

ture  :  présentation  du  livre  au  duc  d'Orléans,  dont  les  armes  se  voient  sur  le 
dais.  Seconde  enluminure. 

F.  67  v°.  «  Cy  commence  TEpiltre  au  dieu  d'amours  »  (réfutation  du  Roman 
de  la  Rose).  —  F.  74  r°.  «  Le  Dit  de  la  Rose  »  (même  sujetj. 

F.  79  v°.  «  Cy  commence  le  Dit  des  trois  jugemens  ».  Troisième  enlumi- 
nure. Le  sénéchal  de  Hainaut  est  pris  pour  juge  de  trois  cas  d'amour. 

F.  92  r°.  «  Cy  commence  le  Dit  de  Poissy  ».  Christine  et  la  cavalcade  se 
rendent  à  l'abbaye  de  Poissy;  quatrième  enluminure,  un  peu  plus  poussée; 
fond  rouge,  figures  au  trait. 

F.  108  v°.  Prologue.  Cinquième  enluminure  (camaïeu).  —  F.  109  r\  «  Cy 
commence  l'Epiltre  Othea  la  déesse,  qu'elle  envoya  a  Hector  de  Troye  quant 
il  estoit  en  Taage  de  quinze  ans  ».  Sixième  enluminure  (camaïeu).  — 
Ff.  110  v",  lU  r%  112  r°  et  v°,  septième,  huitième,  neuvième  et  dixième 
enluminures. 

F.  148  v°.  «  Les  Epiltres  du  débat  sur  le  Rommant  de  la  Rose  ». 

F.  156  V".  «  Les  notables  [diz]  moraulz  de  Christine  de  Pizan  a  son  fdz  ». 
—  Onzième  enluminure  :  Christine  et  son  fils,  le  chroniqueur  Castel. 

F.  161  r*.  «  Oroisona  Nostre  Dame  ».  Douzième  enluminure. 

F.  163  r°.  «  Cy  commencent  les  Quinze  joyes  de  Nostre  Dame  rimées  ».  — 
Verso,  treizième  enluminure. 

Les  pièces  qui  précèdent  sont  seules  énoncées  sur  la  table  placée  en  tête  du 
volume.  Celles  qui  suivent,  écrites  de  la  même  main,  formaient  probablement 
un  second  volume  dont  le  premier  feuillet  aura  disparu  ;  d'ailleurs  le  «  Dit  de 
la  pastoure  »  a  été  composé  en  mai  1403,  et  le  scribe  a  eu  soin  de  nous 
informer  que  les  pièces  qui  précèdent  ont  été  écrites  en  1402. 

F.  164  r°.  [«  Oroison  Nostre  Seigneur  »]  : 

Sire  Jhesus,  mon  oroison  entens... 

F.  166  r°.  [«  Le  Dit  de  la  pastoure  »].  Quatorzième  enluminure.  —  Fin 
du  premier  volume  actuel,  f.  182;  le  f.  183  est  blanc. 

F.  184  r°  (2"  volume).  [«  Chemin  de  longue  estude  »].  Quinzième  enlu- 
minure. Ff.  187,  190,  199,  seizième,  dix-septième  et  dix-huitième  enlu- 
minures. —  F.  231  v°.  «  Ci  fine  le  livre  du  Chemin  de  long  estude  ». 


86  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

F.  232.  Prologue  de  «  la  Mutacion  de  fortune  ».  Dix-neuvième  enluminure. 
—  F.  243  v°.  «  Ci  fenist  le  premier  livre  appelé  la  Transmutacion  de  for- 
tune ».  —  F.  244  r°.  «  Rubriches  du  second  livre  ».  —  F.  244  v".  «  Seconde 
partie  de  la  Mutacion  de  fortune  ».  Vingtième  enluminure.  —  F.  248  v°.  «  La 
forme  et  la  manière  de  fortune  ».  Vingt-unième  enluminure.  —  F.  267  v°. 
«  Tierce  partie  du  livre  de  la  Mutacion  de  fortune  » .  Vingt-deuxième  enlu- 
minure. —  F.  290  v°.  «  IIII"  partie  du  livre  de  la  Mutacion  de  fortune  ». 
Vingt-troisième  enluminure.  —  308  r°.  «  V  partie  du  livre  de  la  Mutacion 
de  fortune  ».  Vingt-quatrième  enluminure,  meilleur  dessin,  trait  plus  arrêté, 
bon  camaïeu.  —  F.  346  v°.  «  vr  partie  du  livre  de  la  Mutacion  de  fortune  ». 
Vingt-cinquième  enluminure,  bon  camaïeu.  —  F.  385  r".  «  VII'  et  derreniere 
partie  du  livre  de  la  Mutacion  de  fortune  ».  —  F.  424  r°.  «  Cy  après  com- 
mence a  parler  d'autres  hystoires  plus  nouvelles  qui  avindrent  environ  l'aage 
et  le  temps  de  celle  qui  compila  ce  livre  ».  —  F.  427  r°.  «  Explicit  la  VII' 
et  derreniere  partie  du  livre  de  la  Mutacion  de  la  fortune  ». 

A  la  suite  de  ce  poème,  qui  peut-être,  à  l'origine,  formait  un  volume 
séparé,  une  autre  main,  qui  semble  contemporaine,  a  transcrit  plus  rapide- 
ment une  «  Epistre  que  Christine  de  Pizan,  qui  fist  ce  livre,  envoia  a 
Madame  Ysabel,  royne  de  France,  a  Melcun,  ou  avecques  elle  estoit 
Mons'  d'Orléans...  »,  9  octobre  1405,  5  pp.,  prose. 

Très  beau  et  important  manuscrit.  Recueil  complet,  le  seul  qui  ne  soit  pas 
conservé  dans  un  dépôt  public  (1). 

Quelle  charmante  figure  que  cette  Christine,  la  noble  Vénitienne  trans- 
plantée en  France  !  Au  temps  le  plus  sombre  de  notre  histoire,  au  milieu  de 
notre  ruine,  de  nos  défaites,  elle  s'attache  à  sa  nouvelle  patrie  si  malheu- 
reuse, si  déchirée,  sans  que  rien  puisse  l'en  séparer,  ni  le  spectacle  de  nos 
misères,  ni  ses  propres  souffrances,  ni  les  offres  brillantes  du  vainqueur  ! 

Quelle  fécondité  !  quel  savoir  !  et  aussi  quelle  souplesse  !  Comme  elle  se 
retourne  pour  défendre  son  sexe,  soutenir  le  bon  combat  contre  Jean  de 
Meun  et  réfuter  la  thèse  développée  dans  le  Roman  de  la  Rose  ! 

Morgand,  novembre  1887. 

(1)  M.  M.  Roy  a  étudié  notre  manuscrit  et  le  cite  dans  son  édition  des  Œuvres  poéliques  de 
Christine  de  Pisan  (Société  des  Anciens  textes  français). 


POÉSIE  FRANÇAISE.  87 

494 

N°  567.  Christine  de  Pisan  :  Le  Livre  de  la  Mutation  de  fortune. 

In-f°  (0,333  sur  0.258j,  mar.  bleu,  tr.  dor..  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Vélin, 
commencement  du  XV"  siècle,  177  fl'.,  2  col.  de  36  lignes,  rubriques  rouges,  cinq  minia- 
tures, initiales,  fleurons,  décoration  soignée,  texte  correct. 

«  Ci  commence  la  table  des  rebriches  de  ce  présent  volume,  appelle  le  livre 
de  la  Mutacion  de  fortune,  fait  et  accompli  le  xviii' jour  de  novembre  l'an  de 
grâce  mil  cccc  et  m.  Et  est  devisé  le  dit  livre  en  vil  parties. . .  —  Ci  commence 
le  livre  de  la  Mutacion  de  fortune  »  : 

Comment  sera  ce  possible 

A  moy,  simple  et  pou  sensible, 

De  proprement  exprimer... 

Et  ce  dittié  vueil  que  se  nomme, 

Quant  l'ystoire  sera  commune, 

La  Transmutacion  fortune. 

Au  1"  feuillet,  l'enlumineur  nous  montre  dame  Christine  à  son  pupitre. 
Le  portrait,  assez  effacé,  est  bien  dans  le  style  italo-français  des  peintures 
qui  ornent  plusieurs  des  manuscrits  du  duc  de  Berry.  Les  cinq  autres 
vignettes  sont  plutôt  des  aquarelles  que  des  miniatures,  bien  composées, 
brillantes,  mais  lâchées  et  ressemblant  à  des  esquisses. 

La  seconde  enluminure,  haute  en  couleur,  représente  le  «  chastel  », 
§  I  de  la  seconde  partie.  —  Au  §  VI,  «  la  figure  de  la  fortune  »,  troisième 
enluminure.  —  Troisième  partie  et  quatrième  enluminure,  «  le  plus  haut 
siège  » .  —  Quatrième  partie  et  cinquième  enluminure,  «  la  salle  du  chastel  » . 
—  La  fin  de  la  quatrième  partie,  «  l'histoire  des  Juifs  »,  est  en  prose.  —  La 
sixième  et  dernière  enluminure  orne  le  début  de  la  cinquième  partie.  On  y 
voit  des  guerriers  combattant  et  chevauchant  autour  d'une  forteresse  sur- 
montée d'une  haute  tour,  toute  garnie  de  soldats  et  de  femmes.  —  Rubri- 
ques et  texte  de  la  sixième  partie  sans  enluminure  :  Troyens  et  Amazones. 

Dans  la  septième,  après  avoir  parlé  de  Rome  et  d'Alexandre,  l'autour 
quitte  l'antiquité  pour  revenir  au  temps  présent,  fait  défiler  le  roi  Jean, 
Charles  V,  Charles  VI,  le  duc  d'Orléans,  etc.,  raconte  «  d'autres  hystoires  qui 


88  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

avindrent  environ  son  aage  »  (ch.  54),  puis  «  ce  qu'elle  vit  a  venir  »  (ch.  55). 

Elle  parle  ensuite  d'Angleterre,  et  arrive  enfin  à  la  conclusion  (ch.  57)  ;  les 

derniers  chapitres,  pleins  d'intérêt,  terminent  brillamment  le  plus  important 

ouvrage  de  Christine.  Ici  doit  manquer  un  feuillet,  qui  contenait  le  dernier 

vers. 

Et  vie  astrite  et  solitaire, 

l'explicit  qui  termine  le  manuscrit  précédent  (1),  peut-ôtre  une  signature 
ou  quoique  renseignement  sur  le  premier  possesseur  de  ce  beau  volume, 
que  nous  trouvons  à  l'hôtel  de  Condé  en  1654. 

495 

N°  942.  Christine  de  Pisan  :  Épitre  dOthea  a  Hector. 

Pet.  in-4°  (0,185  sur  0,132),  mar.  vert,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  — 
Vélin,  XV'  siècle,  116  ff.,  rubriques  rouges  et  bleues,  initiales  ornées,  une  miniature. 

«  Cy  commence  l'EpistreOthea  la  Déesse  qu'elle  envoya  a  Hector  de  Troye 
quand  il  estoit  en  l'aage  de  quinze  ans,  laquelle  epistre  translata  ung  souve- 
rain clerc  de  grec  en  latin;  la  dessus  dicte  epistre  Christine  de  Pizan  la 
translata  de  latin  en  françois  en  telle  rime,  gloze  et  allégorique  comme  il 
s'ensuit  » . 

Dans  les  ornements  de  la  première  page  a  été  ajouté  l'écu  en  losange  de 
Catherine  de  Coëtivy,  avec  le  monogramme  A  K  ;  le  manuscrit  se  retrouve  à 
l'hôtel  de  Condé  en  1654  avec  la  petite  collection  de  Chourses-Coëtivy. 

496 

N°  729.  Christine  de  Pisan  :  Épitre  d'Othea  a  Hector. 

Pel.  in-f"  (0;278  sur  0,203),  veau  brun,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Papier, 
xv«  siècle.  92  lî..  emplacements  réservés  pour  des  miniatures,  pas  de  titre;  le  manuscrit 
ne  contient  pas  la  dédicace  au  duc  d'Orléans. 

On  lit  dans  l'inventaire  de  la  hbrairie  du  duc  de  Bourbon  à  Moulins,  1523  : 

(1)  Par  contre,  le  ms.  t668  ne  contient  pas  les  rubriques  du  premier  livre,  que  nous  trou- 
vons ici  en  tète  du  poème. 


POESIE    FRANÇAISE.  89 

«  270  et  271,  lesEspitres  Othea,  en  papier,  à  la  main  ».  On  se  rappelle  que  le 
résidu  de  la  belle  librairie  bourbonnienne  fut  transporté  à  l'hôtel  de  Condé 
en  1661.  Mais  dans  ce  même  hôtel  se  trouvait  déjà  en  1654  le  manuscrit 
suivant  :  «  Otea,  autrement  interprété  de  la  sagesse  des  femmes,  folio, 
manuscript  sur  papier  ».  C'est  un  de  ces  trois  manuscrits  qui  est  aujourd'hui 
conservé  à  Chantilly. 

497 

N°   1576.   1.    Le  Songe  amoureux.    —   II.  La   Voie   de   pauvbeté   et   de 

RICHESSE,  [par    JeAN    BrUYANT].    III.    L'HlSTOlRE    d'ApOI.I.ONIUS    DE    TvU. 

In-8«  (0,145  sur  0,106),  mar.  rouge  à  comp..  Ir.  dor.  {Niédrée).  —  Vélin.  XV  siècle, 
142  ff..  18  lignes  à  la  page. 

I.  Le  Songe  amoureux  (ff.   1  à  11  r")  : 

Ou  moys  de  may  dernièrement 

Mil  ccc  entièrement 
Avec  soixante  et  trente  six. 
Auprès  d'un  bouschet  bien  assis... 

Le  poème  a  donc  été  composé  en  1396.  —  Fin  : 

Le  jour  que  m'avint  ceste  merveille 
Fu  de  Panthecouste  la  veille, 
En  l'an  qui  est  au  premier  dit 
Et  ou  doulx  mois  dessus  escript. 
Explicit  le  Songe  amoureulx. 

II.  La  Voie  de  pauvreté  et  de  richesse  (ff.   12  à  84  r°)  : 

On  dit  souvent  en  reprochier 
Un  proverbe  que  j'ay  moult  chier... 
Fin  :     Je  vueil  si  mon  livre  a  fin  traire, 
Appelé  la  Voye  ou  l'Adresce 
De  pouvreté  et  de  richesce. 
Explicit. 

Lutte  entre  les  vices,  emblèmes  de  pauvreté,  et  les  vertus,  emblèmes  de 
richesse.  Poème  de  2600  vers,  composé  en  1342  par  Jean  Bruyant,  notaire 
u.  d2 


90  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

au  Châtelet  de  Paris;  publié  en  1846,  à  la  suite  du  Ménagier  de  Paris,  pour  la 
Société  des  Bibliophiles  françois. 

III.  Histoire  d'Apollonius  de  Tyr,  en  prose  (f.  84  v°  à  la  fin)  : 
«  Ung  roy  fu  jadis,  appelle  Anthiochus,  duquel  la  cipté  d'Anthioche  fu  ainsi 
nommée...  ».  Fin  :  «  11  (Apollonius)  mist  en  escript  toutes  les  adventures  de 
ly  et  dez  siens,  et  en  fit  II  volumes,  dont  il  mist  l'un  ou  temple  de  Diane  a 
Ephese  et  laissa  l'autre  en  sa  librairie.  Explicit  l'Istoirc  de  Apollonius,  roy 
des royaulmes  dessus  diz  ». 

Roman  grec  du  IV  siècle,  traduit  en  latin  au  V  ou  au  VI",  inséré  dans  les 
Gesta  Romanoriim,  publié  en  latin  avant  la  fin  du  XV  siècle  et  traduit  dans 
plusieurs  langues.  La  première  édition  fran(;aise  a  été  imprimée  à  Genève 
par  Louis  Garbin  vers  1485;  on  n'en  connaît  qu'un  seul  exemplaire,  qui,  de 
la  bibliothèque  du  comte  de  Toulouse,  passa  dans  celle  de  mon  père,  fut 
acquis  (1853  fr.)  en  1852  par  M.  Yéméniz,  à  la  vente  duquel  (1807)  il  attei- 
gnit le  prix  de  3950  fr.  Ce  roman  forme  le  chapitre  125  du  Violier  des  histoires 
romaines,  ancienne  traduction  fran(;aisc  des  Gesta  Romanorum,  édition  donnée 
par  G.  Brunet  en  1858. 

Bibliothèque  Cigongne,  n»  715. 

498 

N°  1569.  Chasteaulens.  «  L'n  Songe  fait  de  George  de  Chasteaulens  ». 

In-4»  (0,221  sur  0,447),  peau  de  truie,  fermoirs,  tr.  dor.  {Bauzonnet-Traidz).  —  Vélin, 
xv  siècle,  42  (T.,  neuf  miniatures  à  fond  quadrillé,  initiales,  bordures  en  or  et  couleurs, 
rubriques  rouges. 

Le  titre,  écrit  au  XV'  siècle  sur  un  morceau  de  vélin,  adhérait  au  velours 
tanné  de  la  reliure  originale  ;  il  a  été  fixé  sur  le  premier  plat  de  la  nouvelle 
reliure,  dans  un  petit  encadrement  recouvert  de  talc.  Le  baron  Kervyn  de 
Lettenhovc,  dans  son  édition  des  œuvres  de  Georges  Chastelain,  cite,  à 
propos  de  la  Fiction,  un  article  de  l'inventaire  de  la  reine  de  Hongrie  (1)  au 
château  de  Turnchout  :  «  Un  Songe  fait  de  Georges  Chastelain  »  ;  c'est  bien 

(1)  Marie  d'Autrichft,  sœur  de  Charles-Quint,  gouvernante  des  Pa^s-Bas. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  94 

l'ouvrage  et  peut-être  l'exemplaire  que  nous  décrivons,  le  seul  connu. 
Si  M.  de  Lettenhove  l'avait  eu  sous  les  yeux,  il  n'aurait  pas  accepté  la 
transformation  de  Chastt?aulens  en  Chastelain,  car  il  n'y  a  aucun  rapport 
entre  la  Fiction  et  le  Songe.  «  Chasteaulens  »  rimant  avec  «  excellens  »  dans 
le  quatrain  final,  on  pourrait  à  la  rigueur  expliquer  la  transformation  par  les 
besoins  de  la  rime  ;  mais  il  n'en  est  pas  ainsi  pour  le  titre  :  «  Un  Songe  fait 
de  George  de  Chasteaulens  ».  D'autre  part,  l'orthographe  du  nom  de  l'Aven- 
tureux n'a  jamais  varié;  tous  les  documents  disent  Chastelain  ou  Le  Chaste- 
lain, sans  particule.  Donc  Georges  Chastelain  et  Georges  de  Chasteaulens 
sont  bien  deux  personnages  distincts,  à  peu  près  contemporains  et  proba- 
blement du  même  pays.  Ajoutons  que  Chasteaulens  est  parfaitement  inconnu 
et  que  nous  devons  avoir  ici  l'unique  exemplaire  de  son  œuvre  poétique. 

Le  Songe  est  précédé  d'une  sorte  de  complainte  d'amour  qui  occupe  les 
neuf  premiers  feuillets  : 

Aucunes  gens  que  ignorance  conduit 
Dient  qu'amours  n'est  que  joie  et  déduit; 
Mais  se  au  vif  en  estoient  bien  duit 
Et  au  cuer  point... 

Cette  pièce  comprend  cent-trois  quatrains,  composés  chacun  de  trois  vers 
monorimes  de  dix  pieds  et  d'un  vers  de  quatre  pieds  dont  la  dernière  syllabe 
donne  la  rime  du  quatrain  suivant. 

Après  un  prologue  en  onze  quatrains,  la  première  miniature  nous  montre 
«  comment  Dure  Destresce  vient  tordant  les  mains  et  plourant  s'appoier  sur 
Dur  Penser  et  le  contraint  de  bailler  une  complainte  a  sa  dame  ».  Dur 
Penser  se  soumet;  dans  la  seconde  miniature,  on  le  voit,  un  genou  en 
terre,  présenter  la  complainte  : 

0  excellent  dame  de  grant  science, 
A  qui  on  doit  honneur  et  révérence, 
Plus  que  mille  cuers  en  leur  conférence. 
Pourront  sommer... 

La  complainte  terminée,  l'auteur  prend  la  parole;  parmi  beaucoup  de 
fatras,  il  fait  allusion  aux  amours  d'Achille,  de  Roland,  de  Lancelot,  de  la 
dame  de  Fayel,  qui  dut  manger  le  cœur  de  son  amant,  etc.  Cette  longue 


92  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

tirade  se  termine  par  le  monologue  d'une  dame  dont  le  cœur  est  épris,  et 
nous  touchons  enfin  au  «  Songe  ».  «  Cy  parle  l'acteur  et  devise  comme  lui, 
estant  endormi,  par  manière  de  vision,  vit  venir  Honneur  devers  la  dame, 
qui  la  reprist  de  plusieurs  choses...  ».  Après  force  quatrains  et  huitains, 
Honneur  conseille  à  la  dame  d'appeler  Douceur  et  Courtoisie.  Celles-ci 
accourent,  écoutent  favorablement  la  dame,  et  chargent  Espoir  de  porter 
«  unes  lettres  devers  l'amant  pour  le  conforter  »  : 

Espoir  présent, 
Va  vistenient 
Donner  cuer  et  confortement... 

Le  messager  s'acquitte  rapidement  de  sa  mission  et  remet  la  lettre  à 
l'amant,  dont  la  joie  éclate  en  une  ballade.  L'acteur  s'éveille,  rédige  le  songe 
dont  l'empreinte  est  encore  fraîche  dans  sa  mémoire,  et  requiert  l'indul- 
gence des  dames. 

Car  ce  qu'il  fait  est  en  l'onneur  des  belles. 
A  la  requeste  et  merveilleuse  instance 
D'un  qui  reluist  en  tous  biens  excellens, 
Petitement,  selon  sa  cognoissance. 
Ce  livre  a  fait  Georges  de  Chasteaulens. 

Ce  personnage  «  qui  reluit  en  tous  biens  excellens  »  est  sans  doute  un  duc 
do  Bourgogne,  Philippe  le  Bon  ou  Charles  le  Téméraire.  Le  poème  dut 
avoir  peu  de  succès,  puisqu'on  n'en  connaît  que  cette  seule  copie  ;  tout  le 
mérite  consiste  d'ailleurs  dans  la  versification,  qui  est  très  variée  ;  l'auteur 
passe  d'un  rythme  à  l'autre  avec  assez  d'à-propos. 

Vente  Pichon,  avril  1869. 

499 

N°  1404.  I.  Le  Vehger  d'amour.  —  H.  Le  Débat  de  la  dame  et  de  l'êcuyer, 
[par  Henri  Baude^.  —  HI.  Le  Passe-temps  de  Miciiault-Taillevent.  — 
IV.  Le  Temps  perdu  de  Pierre  Chastelain  en  réponse  au  Passe-temps  de 
Michault. 

Pet.  in-i"  (0,148  sur  0,108),  velours  vert,  tr.  dor.  —  Vélin,  XV  siècle,  60  ff.,  4  minia- 
tures; les  titres,  rubriques  et  initiales  n'ont  pas  été  exécutés. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  93 

I.  Le  Verger  d'amour  (ff.  1  à  11  r°)  : 

Au  renouvel  du  printemps  gracieux 
Qu'erbes  et  fleurs  fait  hors  terre  saillir 
Et  les  doulx  chans  d'oisillons  en  maints  lieux... 
Fia  :     Soie  loing  de  ma  dame  ou  soie  près, 
Seule  héritière  par  exprès 
La  fais  de  mon  cuer  a  jamais. 
Explicit. 

Le  Verger  d'amour  a  été  publié  d'après  un  manuscrit  sans  titre,  probable- 
ment le  nôtre,  par  M.  de  Montaiglon  dans  son  Recueil  de  poésies  françoises,  IX, 
281-293. 

IL  Le  Débat  de  la  dame  et  de  l'écuyeu  (ff.  13  à  27  r°)  : 

Cy  soit  retrait  en  l'ombre  d'un  tapis, 

Car  homme  suis  qui  ne  quiers  jeulx  n'esbas... 

J'entrescoutay  les  amoureulx  debas 

D'un  escuier  et  de  sa  belle  dame... 

Soixante-sept  huitains.  Fin  : 

Priés  pour  luy,  car  il  va  trespasser, 
Mais,  com  je  croy,  le  plus  tart  qu'il  porra. 
Explicit. 

Henri  Baude,  né  à  Moulins  vers  1430,  s'attira  de  bonne  heure  les  bonnes 
grâces  de  Charles  Vil,  qui  lui  donna  une  charge  d  élu  en  Bas-Limousin. 
Auteur  de  dits  et  moralités,  et  même  d'un  panégyrique  de  Charles  VII  en 
prose,  il  était  encore  goûté  au  XVI'  siècle;  mais  depuis  ses  œuvres  tombèrent 
dans  VouhM  et  son  nom  même  était  inconnu.  M.  Jules  Quicherat  le  révéla  au 
monde  littéraire  en  1848  (Bibliothèque  de  l'Écoledes  Chartes,  t.  X).  On  croitque 
Baude  mourut  vers  1495;  mais  la  date  de  sa  mort  n'est  pas  plus  certaine  que 
celle  de  sa  naissance  ;  il  vivait  sans  doute  encore  quand  Trepperel  imprima 
le  Débat  de  la  dame  et  de  l'écuyer  (Paris,  1493).  Cette  pièce  a  été  insérée  par 
M.  de  Montaiglon  dans  son  Recueil  de  poésies  françoises,  tome  IV  (Paris,  1836). 

III.  Le  Passe-temps  de  Michault-Taillevent  (ff.  29  à  46  r°)  : 

Je  pensoye  n'a  pas  sept  ans 
Ainsy  qu'on  pense  a  son  affaire 
Par  manière  d'ung  passe-temps... 


94  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Quatre-vingt-douze  septains.  Fin  : 

C'est  le  Passe-temps  de  Michault, 
A  grant  froidure  demy  chaut. 
Explicit. 

IV.  Le  Temps  perdu  de  Pierre  Chastelain  (f.  47  r°  à  la  fin)  : 
0  Cy  commence  le  Temps  perdu  de  maisire  Pierre  Chastellain  »  : 

En  contemplant  mon  temps  perdu 
Et  le  Passe-temps  de  Michault, 
J'ay  mon  Temps  perdu  compassé... 

Soixante-treize  septains.  Fin  : 

Je  Pierre  Chastellain  me  nomme, 
Oui  comme  temps  perdu  bataille 
Nuit  et  jour  pour  sauver  mon  homme. 
Le  glaive  qui  me  combat  taille  ; 
Si  crains  comme  son  débat  aille 
Qui  sa  chair  en  bataille  vent, 
Prens  en  gré  Michault  Taillevent. 
Explicit  le  Passe-temps  de  Michault. 

C'est  en  1440  que  Pierre  Chastelain,  dit  Vaillant,  écrivit  le  Temps  perdu  ou 
Contre  passe-temps  Michault.  On  a  encore  de  lui  le  Temps  recouvré  (1450), 
l'Embûche  Vaillant  on  le  Débat  des  deux  sœurs  disputant  l'amour,  et  la  Cornerie 
des  anges  de  paradis.  Tour  à  tour  joueur  de  harpe,  changeur,  médecin,  alchi- 
miste, enfin  poète,  Pierre  Chastelain  servit  d'abord  le  roi  René  et  s'attacha 
ensuite  à  Charles  d'Orléans. 

Micliault-Taillevent,  qu'on  est  toujours  tenté  de  confondre  avec  Pierre 
Michault,  vivait  aussi  dans  la  première  moitié  du  XV  siècle.  En  1426,  il 
était  «  joueur  de  farces  »  de  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne.  Son  véri- 
table nom  est  Michault  ou  Michel  Le  Caron,  tlit  Taillevent.  Peut-être  vécut-il 
assez  pour  connaître  Pierre  Michault,  secrétaire  du  comte  de  Charolais,  qui 
écrivait  vers  1460  (son  Doctrinal  est  de  1466).  (Voir  l'étude  de  M.  Arthur 
Piagetdansla  Bomania,  t.  XVllI,  pp.  439-452.) 

Vente  Solar,  mars  1861. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  95 

500 

N°  1478.  Michault-Taillevent  :  Le  Régime  de  fortune. 

In-4»  (0,238  sur  0,177),  mar.  bleu,  fil.,  dos  orné,  tr.  dor.  (Trautz-Baiaomet) .  —  Vélin, 
XV"  siècle,  7  fî.,  initiales  et  ornements  en  or  et  couleurs. 

Ce  petit  poème  de  244  vers  ne  fait  pas  partie  des  œuvres  imprimées  de 
Michault-Taillevent.  C'est  une  suite  de  ballades,  dont  la  première,  sorte  de 
prologue  composé  de  trois  huitains  et  d'un  quatrain,  commence  par  cette 
strophe  : 

S'ensuit  ung  traictié  petit 

De  fortune  qui  eslieve 

Les  gens  a  son  appétit 

Et  de  ses  grans  dons  les  fiefve, 

Et  est  la  chose  assez  briefve 

Selon  sa  distinction, 

Pour  l'amour  qu'a  lire  griefve 

Trop  longue  narracion. 

Le  poème  proprement  dit  comprend  six  ballades,  chacune  composée  de 
trois  dizains  et  d'un  quatrain,  vers  de  dix  pieds,  rimes  alternées. 

Fin  :     Estudiez  ce  Régime, 

Hommes  de  fortune  attains. 
Aussi  bien  qu'ung  sillogisme; 
Estudiez  ce  Régime 
Une  foiz  et  la  deuxime 
Pour  en  estre  plus  certains. 
Estudiez  ce  Régime, 
Hommes  de  fortune  attains. 
Ce  Régime  de  fortune 
Fait  par  Michault  Taiilevent, 
Pour  ce  qu'il  aime  fort  une 
Ou  s'amour  sans  taille  vent. 

Le  Régime  de  fortune  a  été  publié  dès  la  fin  du  XV'  siècle,  sans  les  quatre 
derniers  vers,  dans  les  œuvres  d'Alain  Chartier. 

Bibliothèque  Cigongne,  n»  569. 


96  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

501 

N"  1065.  MicHAULT  (Pierre)  :  Le  Doctrinal  du  temps  présent. 

10-4°  (0,250  sur  0.180),  veau  brun,  à  mes  armes  et  chiffre.  —  Papier,  fm  du 
XV  siècle,  130  ff.  et  3  non  chiffrés,  24  vers  ou  30  lignes  de  prose  à  la  page. 

Ouvrage  allégorique,  moral  et  satirique,  en  prose  et  en  vers,  dédié  à  Phi- 
lippe, duc  de  Bourgogne.  Dans  la  dédicace,  l'auteur  se  dit  «  orateur  et 
subjet  »  de  ce  prince,  et  «  humble  secrétaire  de  Monseigneur  de  Charolais  » 
son  fds.  Il  n'ose  pas  se  comparer  aux  auteurs  qui  ont  déjà  présenté  leurs 
œuvres  au  duc,  comme  «  feu  maistre  Martin  Le  Franc,  en  son  vivant  philo- 
sophe et  poète  non  moyen,  et  aussi  George  Chastelain,  vostre  istoriographe, 
et  mains  aultres...  ».  ^ 

Fin  :     Michault  empres  une  pierre  très  dure 

Pour  ce  forger  volt  asseoir  son  enclume. 
Ainsy  monstrant  Tairreur  de  son  estude, 
A  composé  en  ceste  plénitude 
Le  contenu  de  ce  petit  volume. 
Prince  excellant,  vostre  doulce  coustume 
Reçoyve,  ainsy  qu'autresfoys  a  monstre, 
Le  Doctrinal  du  temps  présent  en  gré. 

L'ouvrage  a  été  composé  en  1466,  ainsi  que  l'indique  le  quatrain  qui  le 

suit  : 

Un  trepier  et  quatre  croissans 
Par  six  crois  avec  six  nains  faire 
Vous  feront  estre  congnoyssans 
Sans  faillir  de  mon  milliayre. 

Imprimé  pour  la  première  fois  par  Colart  Mansion',  à  Bruges,  et  plusieurs 
fois  depuis. 

Après  le  Doctrinal  de  Michault,  trois  feuillets  restés  blancs  ont  été  cou- 
verts au  XVI"  siècle  de  maximes,  anecdotes,  poésies,  etc. 

Nous  avons  décrit  plus  haut  (t.  I,  p.  142)  un  manuscrit  qui  contient,  à 
la  suite  du  Trésor  de  mpience  de  Gerson,  la  Dnnce  aux  aveugles  de  Pierre 
Michault. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  97 

502 

N"  1920.  1.  La  Danse  macabre.  - —  II.  Les  trois  Morts  et  les  trois 
Vifs.  —  III.  Complainte  de  l'ame  damnée. 

In-4»  (0,208  sur  0,145).  mar.  citron,  fil.  à  froid,  à  mes  armes  (Trautz-Bauzonnet) .  — 
Papier,  fin  du  XV°  siècle,  40  ff. 

A  la  suite  de  mon  exemplaire  d'une  très  rare  édition  gothique  du  Débat  de 
l'homme  et  de  la  femme  de  Guillaume  Alexis  (Lyon,  Pierre  Maréchal  et  Bar- 
nabe Chaussard),  un  contemporain  a  copié  les  pièces  énoncées  ci-dessus,  qui 
commencent  au  verso  du  dernier  feuillet  impinmé. 

I.  [La  Danse  macabre],  latin  et  français  : 

Discite  vos,  coream  cuncti  qui  cernitis  istam, 
Quantum  prusit  honor,  gloria,  divicie... 

162  Aers  latins  attribués  à  Jean  de  Gerson. 

Fin  :     Quas  qui  non  metuit  infelis  prorsus. 

Amen.  Ilic  est  finis  dictorum  in  latino,  et  incipit  in  galico  : 

l'acteur 
0  créature  raysonnable 
Qui  désire  vie  éternelle, 
Tu  as  cy  doctrine  notable 
Pour  bien  fine  vie  mortelle. 
La  Dance  macabre  s'appelle... 

90  huitains.  Derniers  vers  : 

Et  faites  des  biens,  plus  n'en  dis, 
Bien  fait  vault  moult  aux  trespassés. 

Suit  une  ballade  de  35  vers,  attribuée  sans  raison  à  Georges  Chastelain  : 

Puisque  ainsi  est  que  la  mort  soit  certaine 
Plus  que  aultre  rien  terrible  et  douloreuse... 
Refrain  :  Pour  bien  mourir  et  vivre  longuement. 

IL    Les  trois  Morts   et  les   trois   Vifs.    «   S'ensuivent   les  [dits]  des 

trois  Vis  et  des  trois  Mors,  et  premièrement  les  Mors.  Vos  estis  in  hoc  mtmdo 
sicut  navis  super  mare. . .  » . 

«•  13 


98  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

LE    PRE.MIER    MOBT 

Se  nous  vous  apportons  nouvelles 
Qui  ne  sont  ne  bonnes  ne  belles... 

36  vers;  second  «  mort  »,  36;  troisième,  88.  Après  cinq  vers  latins,  les 
trois  «  vifs  »  parlent  à  leur  tour;  trois  fois  36  vers,  dont  voici  le  dernier  : 

Il  aura  peine  et  grant  torment. 

Ce  poème  se  trouve  dans  toutes  les  éditions  connues  de  la  Danse  macabre. 
Imprimé  séparément  à  la  fin  du  XV"  siècle,  édition  gothique,  s.  1.  n.  d. 
(Angoulème,  vers  1485),  il  a  été  inséré  par  M.  de  Montaiglon  dans  son 
Recueil  des  poésies  françaises,  t.  V,  1856. 

III.  Le  Débat  du  corps  et  de  l'ame  (Visio  Philiberti).  «  S'ensuyt  le 
Desbat  d'ung  corps  et  d'une  ame,  et  la  Complainte  de  l'ame  dampnée  »  : 

Une  grant  vision  en  bref  escripte 
Jadis  fut  révélé  a  Philibert  l'ermite... 

Poème  de  316  vers,  attribué  à  Richard  de  Lincoln. 

Fin  :    Que  nous  la  puissions  tous  en  sa  grâce  finer 
Et  avec  luy  joye  perdurable  mener. 

Publié  par  M.  Viollet-le-Duc  dans  VAncien  Théâtre  français  (1834,  t.  III). 
Voir  Homania,  t.  IX,  analyse,  par  M.  G.  Paris,  de  l'ouvrage  de  M.  G.  Kleincrt, 
et,  t.  XX,  étude  de  M.  Batiouchkof.  La  très  rare  édition  gothique  intitulée 
Le  Débat  du  corps  et  de  Vdine  el  la  Vision  de  l'ermite  donne  une  rédaction  tout-à- 
fait  différente. 

IV.  La  Co.mplainte  de  lame  damnée  : 

In  inferno  nulia  est  redemptio; 
Ibi  metus,  ibi  fletus... 

l'ame  dampnée 

Vous,  pécheurs,  qui  fort  regardés 
Sy  de  moy  l'horrible  figure... 


84  vers. 


Fin  :     N'attendes  pas  de  huy  a  desmain, 
La  mort  merci  ne  vous  fera, 
Car  celluy  est  anuit  tout  sain 
Qui  desmain  pas  vif  ne  sera. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  99 

Les  pièces  que  nous  venons  de  décrire  ont  été  réunies  et  imprimées  à 
Lyon  en  1319  par  Claude  IN'ourry. 

Boone  (Londres),  1838. 

503 

N°  639.  Martial  de  Paris,  dit  d'Auvergne  :  Les  Vigiles  de  la  mort  du 
ROI  Charles  VII. 

Pet.  in-f°  (0,273  sur  0,195).  veau  brun.  —  Papier,  fin  du  XV  siècle,  763  pages,  indi- 
cation des  emplacements  où  les  «  histoires  »  pouvaient  être  insérées  dans  le  texte; 
semble  préparé  pour  être  transcrit  sur  vélin. 

«  Expliciunt  les  Vigilles  de  la  mort  du  feu  roy  Charles  Scptiesme  a  neuf 
pseaulmes  et  a  neuf  leçons,  achevées  a  Chailliau  près  Paris  la  vigille  saint 
Michel  mil  quatre  cens  un"  et  quatre.  Excusez  Tacteur  qui  est  nouveau. 
Marcial  de  Paris  ». 

Ce  manuscrit  doit  être  l'original  d'après  lequel  fut  exécuté  l'exemplaire 
sur  vélin,  richement  orné,  présenté  à  Charles  VIII  (Bibliothèque  nationale, 
ms.  fr.  5054);  tous  deux  donnent  le  même  explicit,  avec  la  même  ortho- 
graphe. 

L'ouvrage  a  été  imprimé  pour  la  première  fois  en  1492  par  Pierre  Le 
Caron,  et  plusieurs  fois  depuis. 

Collection  de  Condé. 

504 

N°  1405.  Recueil  d'oracles  en  forme  de  quatrains. 

In-i6  oblong  (0,073  sur  0.152),  veau  marbré,  Ir.  dor.  —  Vélin,  XV  siècle,  102  H". 
A  l'exception  des  feuillets  occupés  par  le  prologue  et  l'épilogue  (1,  98.  99,  dOO),  le 
verso  de  tous  est  resté  blanc. 

Chaque  quatrain  occupe  une  page,  entourée  sur  trois  côtés  de  fdets  et  de 
bordures,  fleurs  et  fruits,  or  et  couleurs;  à  la  marge,  grande  lettre  peinte, 
H  en  bleu,  F'  en  violet. 

Prologue  en  trois  quatrains  : 


100  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCIUTS. 

Geste  présente 
Petite  muse 
Ou  l'on  s'amuse 
Je  vous  présente... 

Le  texte  se  compose  de  97  quatrains,  dont  voici  le  premier  : 

Pour  jamais  estes  esprouvée 
Se  ung  peu  souffrez  sans  faire  noise, 
Et  comme  l'or  en  la  fournoise 
Sans  tare  vous  serez  trouvée. 

L'épilogue  occupe  7  pages  et  définit  le  manuscrit  :  les  oracles  pour  les 
hommes  sont  marqués  de  la  lettre  11,  pour  les  femmes  de  la  lettre  F.  Fin  : 

Mais  se  les  mos  voulez  glozer, 
L'acteur  si  veult  pressuposer 

Qui  sont  sans  ruse, 
De  très  mal  rimer  il  s'acuse, 

Mais  excuser 
Vous  plaise  ce  nouvel  ouvrier 

S'il  en  abuse. 

Avant-dernier  feuillet  transposé  ;  deux  autres  coupés  en  tête  du  volume 
(titre  ?). 

Du  Verdier  (t.  I,  p.  186)  cite  le  «  Jeu  de  l'adventure  et  devis  facétieux  des 
hommes  et  des  femmes,  auquel,  par  élection  de  feuillets,  se  rencontre  un 
propos  pour  faire  rire  la  compagnie,  le  tout  par  quatrains,  imprimé  à  Paris 
et  à  Lyon,  in-32,  par  plusieurs  fois  ».  —  S'agit-il  de  notre  recueil  d'oracles? 
Brunet  rapporte  la  citation  de  Du  Verdier,  mais  sans  avoir  connu  aucun 
exemplaire  de  cet  imprimé. 

Ce  manuscrit  a  été  donné  en  1806  par  un  habitant  d'Anvers  à  Armand 
Gouffé,  qui  l'oftVit  en  1831  à  Gabriel  Peignot.  Je  l'ai  acheté  à  la  vente  Solar 
(mars  1861). 

505 

N°  1598.  Gringouie  :  L'Obstination  dbs  Suisses.  Le  Testament  de 
Lucifer. 


POESIE  FRANÇAISE.  101 

Pet.  in-8"  (0,140  sur  0,097).  mar.  rouge  jans.,  tr.  dor.  (Durii).  —  Vélin,  XIX«  siècle, 
10  ff.,  gothique. 

Fac-similés  très  exacts,  exécutés  par  M.  A.  Veinant,  de  deux  pièces 
gothiques  très  rares.  —  L'Obstination  des  Suisses  a  été  insérée  par  M.  de  Mon- 
taiglon  dans  le  Recueil  des  poésies  françaises,  t.  VIII,  1838. 

Vente  Potier,  1870. 

506 

N°  897.  I.  CoMPL.xiNTES  d'amour.  —  II.  Le  Purgatoire  d'amours.  — 
III.  Le  Mntout  de  mort. 

In-4°  (0,210  sur  0,143),  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  — 
Vélin,  fin  du  XV  siècle,  44  ff.,  initiales  et  bordures  ornées,  deux  miniatures  à  mi-page. 
Le  frontispice,  enveloppé  d'une  bordure  de  fleurs,  fruits,  animaux  fantastiques,  occupe 
la  moitié  de  la  première  page  et  représente  une  femme  en  pleurs,  vêtue  de  gris,  assise  au 
pied  de  son  lit.  Au  bas  de  la  page,  dans  un  cartouche  bleu,  les  lettres  EA.  Les  lettres  FR 
sont  mêlées  aux  ornements,  et,  ainsi  que  le  monogramme  EA,  reparaissent  dans  les 
bordures  qui  décorent  plusieurs  feuillets  du  manuscrit.  Les  grandes  initiales  sont  en 
grisaille  sur  fond  d'or. 

I.  Au-dessous  du  frontispice  commence  un  petit  poème  élégiaque,  sans 
titre,  en  soixante  quatrains,  composés  chacun  de  trois  vers  monorimes  de 
dix  pieds  et  d'un  vers  de  quatre  pieds  dont  la  dernière  syllabe  donne  la  rime 
du  quatrain  suivant  : 

Hélas,  hélas,  que  fera  la  doulente 
Qui  seullette  se  detort  et  tormente 
Et  jour  et  nuyt  se  complaint  et  lamente 
Sans  oser  dire... 

Fin  (f.  5  V")  : 

Ainsi  s'en  va  la  pouvre  douloureuse, 
Mussant  son  mal  es  secretz  de  son  cuer, 
Entre  les  autres  faisant  de  la  joyeuse, 
Et  si  a  nom  la  Pleine  de  douleur. 

C'est  la  dame  représentée  dans  la  première  miniature,  et  c'est  sans  doute 
aussi  le  titre  du  poème. 


102  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Au  reclo  du  f.  6,  commence  un  second  poème  de  même  caractère,  égale- 
ment sans  titre,  et  versifié  comme  le  précédent;  61  quatrains,  dont  voici  le 

premier  : 

Choiz  assouvy,  merveilleuse  beaulté, 
Mirouer  d'honneur,  abisme  de  bonté, 
Chose  exquise,  singulière  bonté. 
De  renom  pleine. 

Fin  (f.  10  V")  : 

Ainsi  remaint  l'esgaré  douloureux, 
Pouvre  d'espoir,  habandonné  de  désir, 
Loing  de  son  bien  pensif  et  langoureux, 
Qui  riens  ne  voit  ou  il  prengne  plaisir. 

«  L'Esgaré  douloureux  »  pourrait  être  le  titre  du  poème.  Suit  une  minia- 
ture un  peu  efîacée. 

II.  Le  Purgatoire  d'amours  (ff.   lia  28  v°)  : 

A  la  saison  que  Silla  renouvelle 

Ce  doulx  trembler  pour  mieulx  cythariser 

Et  Orpheus  en  ses  deduitz  appelle 

Marmoria,  ses  musetz  avec  elle. 

Pour  doulcement  la  voix  organiser. 

Ce  poème,  composé  de  92  huitains  et  de  deux  pasgages  en  prose,  se  ter- 
mine par  les  vers  suivants  : 

Et  sur  ce  point  je  fuz  tout  esveillé, 
Et  mon  songe  fut  lors  esvanoy; 
Si  apparceu  qu'assez  euz  sommeillé; 
Pour  quoy  alors  fuz  tout  appareillé 
Du  songe  escrire,  ainsi  qu'en  ay  joy. 
Si  vous  requier,  tous  qui  l'avez  oy. 
Priez  pour  ceulx  qui  font  dures  clamours 
En  ce  hydeux  purgatoire  d'amours. 

Le   Purgatoire   cVamotirs  a    été    imprimé   à   Paris  vers    1520,    in-S"   de 
20  feuillets,  gothique. 

III.  Le  Miroir  de  mort  (f.  29  à  la  fin)  : 

Je  fus  indigne  serviteur 

Du  temps  de  ma  prime  jeunesse 


POÉSIE  FRANÇAISE.  103 

De  l'outrepassé  de  valleur; 

La  joye  de  mon  pouvre  cueur 

M'a  parassouvye  ma  maistresse, 

Mais  la  mort  par  sa  grant  rudesse, 

Envieuse  de  nostre  bien, 

Print  son  corps  et  laissa  le  myen. 

96  huitains,  suivis  de  ces  vers  : 

Explicit  le  Mirouer  de  mort 
A  glace  obscure  et  ténébreuse, 
La  ou  l'on  voit  chose  doubteuse 
Et  matière  de  desconfort. 

Le  Miroir  de  mort  a  été  imprimé  au  XV'  siècle.  Dans  le  Catalogue  La  Val- 
lière,  M.  de  Buro  a  donné  l'ouvrage  à  Olivier  de  La  Marche,  attribution 
erronée,  abandonnée  aujourd'hui. 

Hôtel  de  Condé,  1613. 

507 

N°  1886.  La  Mauche  (Olivier  de)   :  Le  Chevalier  délibéré. 

Pet.  in-4''  (0.210  sur  0.150),  mar.  rouge.  —  Vélin,  fin  du  XV"  siècle,  102  pp.,  initiales 
et  bordures  ornées,  rubriques  rouges;  19  tableaux,  sujets  tirés  du  poème. 

Dessin,  couleur,  tout  dans  ces  peintures'  appartient  à  l'école  de  Bour- 
gogne. Ces  compositions  ne  sont  pas  reproduites  dans  les  planches  qui 
accompagnent  le  texte  des  éditions  anciennes  du  Chevalier  délibéré.  Les 
miniatures  n'ont  pas  le  fini,  l'élégance  de  celles  qui  décorent  le  ms.  24373 
de  la  Bibliothèque  nationale;  mais  elles  sont  moins  banales.  Les  sujets  traités 
par  l'enlumineur  n'appartiennent  pas  à  la  simple  allégorie  ;  le  caractère  his- 
torique en  est  bien  marqué;  les  personnages  ont  vécu.  Voir,  p.  67,  le  bon 
duc  Philippe  de  Bourgogne,  à  pied,  en  champ  clos,  portant  ses  armoiries 
sur  sa  cuirasse  noire,  aux  prises  avec  «  messire  Débile  »  ;  «  Atropos, 
déesse  de  la  mort  »,  préside  le  combat  (1);  —  et,  p.  72,  son  fils,  le  bouillant 

(1)  C'est  le  commencement  de  la  quatrième  partie  : 

Atropos  d'un  habit  divers 
Fut  paré  d'estrange  manière, 
Bendé  de  couleurs  en  travers... 


104  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Charles,  tout  étincelant  d'or,  à  cheval,  la  lance  en  arrêt;  le  Téméraire  est 
clairement  désigné  par  les  mots  «  Haulte  Emprise  » ,  «  Hardement  » .  Notons 
encore  la  très  brillante  et  très  intéressante  miniature  de  la  p.  78,  «  comment 
Accident  combatit  la  duchesse  d'Ostrice  ». 

Voici  une  observation  plus  importante.  Le  même  homme,  —  mêmes  traits, 
même  regard,  —  se  fait  voir  :  dans  la  vignette  initiale,  p.  2,  et  aux  pp.  50, 
86,  vêtu  de  brocart  d'or  et  coiffé  d'une  fourrure;  aux  pp.  14,  19,  portant 
un  surtout  rouge  sur  sa  cotte  de  mailles  noire;  à  la  p.  3,  en  train  de  revêtir 
sa  cuirasse,  que  des  écuyers  attachent  avec  des  aiguillettes  rouges.  C'est 
l'acteur,  qu'ailleurs  on  voit  à  cheval  avec  sa  visière  baissée,  «  l'acteur  qui  a 
tant  souffert  »,  comme  il  est  dit  dans  le  dernier  tableau  (p.  86),  oii  on  le 
retrouve  avec  sa  robe  de  brocart  d'or  et  son  bonnet  de  fourrure,  étendu  sur 
un  lit  drapé  de  rouge  et  recevant  les  enseignements  de  l'ermite  «  Entende- 
ment »  (1).  Nous  sommes  donc  autorisés  à  voir  dans  cette  image  ainsi  répétée 
le  portrait  d'Olivier  de  La  Marche,  et  dans  notre  manuscrit  une  des  plus 
anciennes  transcriptions  du  poème,  assurément  comtemporaine  de  l'auteur. 

Le  Catalogue  Lignerolles  ne  donne  aucun  renseignement  sur  l'origine  du 
volume;  nous  savons  seulement  qu'il  a  figuré  dans  le  cabinet  de  l'amiral 
Louis  Malet,  sire  de  Graville.  A-t-il  été  acquis  ou  offert?  L'amiral  de  Graville 
avait  été  assez  mêlé  aux  affaires  du  règne  de  Louis  XI  pour  avoir  eu  occasion 
de  connaître  La  Marche,  et  il  est  certain  qu'il  faisait  grand  cas  du  livre;  car 
il  ne  s'est  pas  contenté  de  le  faire  décorer  de  ses  armes;  il  a  fait  peindre  au 
verso  du  feuillet  de  garde,  en  face  du  frontispice,  une  représentation  impor- 
tante et  originale  de  sa  haute  dignité.  Dans  une  mer  calme  qui  reflète  un  ciel 
d'azur,  vogue  une  grande  nef  d'or  à  quatre  mâts,  à  la  poupe  et  à  la  proue 
relevées.  Les  voiles  latines  de  l'arrière  sont  larguées.  Deux  longues  flammes 
aux  couleurs  de  France  se  dessinent  sur  une  grande  voile  blanche  gonflée  par 
le  vent  et  timbrée  des  armes  de  Graville  avec  le  collier  de  Saint-Michel.  Les 
mômes  armes  se  retrouvent  sur  les  boucliers  qui  cuirassent  les  bastingages 
et  sur  les  pennons  accrochés  aux  trompettes;  la  grande  hune  est  pleine  de 

(1)  En  face,  p.  87,  t  commence  la  cinquiesme  partie  et  la  dernière  de  ce  présent  livre  : 

Lors  s'assist  sur  nne  chayere 

Le  preudhoinme  devant  mon  lit...  » 


POESIE  FRANÇAISE.  105 

monde ,  la  batterie  des  gaillards  armée  ;  d'autres  canons  montrent  leur 
gueule  par  les  sabords  de  l'entrepont.  Près  de  la  nef,  AOgue  une  embar- 
cation; les  six  hommes  qui  la  montent,  tenant  la  barre,  la  gaffe  et  les  avirons, 
portent  sur  leur  cotte  de  mailles  une  tunique  aux  armes  de  Graville  (1). 

Ce  poème  historique,  achevé  fin  d'avril  1483,  contient  248  octaves.  Les 
manuscrits  en  sont  nombreux.  Dans  leur  notice  bibliographique,  les  derniers 
éditeurs  des  Mémoires  d'Olivier  de  La  Marche  (2j  en  citent  quatorze  et 
semblent  n'avoir  pas  connu  celui  qui  appartenait  à  l'amiral  de  Graville.  — 
Imprimé  pour  la  première  fois  à  Schiedam,  l'année  même  où  l'ouvrage  fut 
terminé  (1483),  puis  pour  Vérard  (1488),  par  Denis  Janot  et  autres. 

L'auteur  n'était  pas  un  petit  compagnon.  Allié  aux  Bouton,  qui  nous  don- 
nèrent de  si  bons  soldats  au  temps  de  Condé,  et  originaire  de  la  duché, 
Olivier  de  La  Marche  était  né  dans  la  comté  de  Bourgogne.  Page  du  comte 
de  Charolais  (Charles  le  Téméraire),  ayant  charge  tantôt  de  50  lances,  tantôt 
de  300  hommes  d'armes,  bailh  d'amont  (  Franche-Comté),  soldat,  négociateur, 
courtisan,  le  bon  chevalier  avait  fait  bien  des  métiers.  Prisonnier  à  Nancy,  il 
continua,  en  sortant  de  captivité,  à  servir  Marie  de  Bourgogne,  Maximilicn, 
Philippe  le  Beau,  et  mourut  en  ISOl  ;  il  fut  inhumé  à  Saint-Jacques  de  Cau- 
denberg,  à  Bruxelles,  avec  sa  femme,  Isabelle  Machefoing. 

La  liste  de  ses  œuvres  historiques  et  poétiques  est  longue.  Le  Chemlier 
délibéré,  principal  de  ses  poèmes,  est  consacré  à  Charles  le  Téméraire,  dont  il 
raconte  la  vie  sous  une  forme  allégorique  et  romanesque.  Belle  strophe  sur 
la  bataille  de  Nancy. 

Vente  Lignerolles.  janvier  1894. 

508 

N"  1489.  [L'Amant  inkortuné]. 

Gr.  in-S»  (0,228  sur  0,132),  velours  vert,  fermoirs  en  vermeil  (Koehler).  —  Vélin,  fin 
du  XV»  siècle,  97  ff.,  19  lignes  à  la  page,  caractères  romains,  rubriques  rouges  et  bleues, 
initiales  en  or  et  couleurs,  14  belles  miniatures  (3)  accompagnées  chacune  d'une  devise, 

(1)  Cette  peinture  est  reproduite  à  la  fin  de  ce  volume. 

(2)  MM.  Henri  Beaune  et  d'Arbaumont.  1883. 

(3)  Une  de  ces  miniatures  est  reproduite  à  la  fin  de  ce  volume. 

u.  14 


lOG  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

demblèmes  et  de  monogrammes  qu'encadre  une  bordure  en  grisaille;  une  petite  mi- 
niature à  la  (in. 

Poème  en  vers  de  10  syllabes.  Quatre  personnages  :  l'Auteur,  la  Fortune, 
l'Amant  et  sa  Dame.  Pas  de  titre;  celui  transcrit  ci-dessus  est  emprunté  au 
sujet  même.  Le  nom  de  l'auteur  n'est  pas  connu,  bien  que  Chardin  ait  voulu, 
sans  raison  sérieuse,  attribuer  l'ouvrage  à  Jean  Bouchet  (note  conservée  dans 
le  volume).  Incipit  : 

La  doléance  de  l'amant  infortuné. 
Ung  jour  estant  de  desplaisance  ataint, 
De  grand  ennuy  et  tristesse  rataint, 
En  deul  transy,  comblé  de  doléance... 

Le  sujet  du  poème  n'est  pas  compliqué  :  l'Amant  se  désole  dans  un  verger  ; 
dame  Fortune  lui  offre  son  aide  et  se  charge  d'un  amoureux  message;  la  ré- 
ponse est  favorable.  Conduit  auprès  de  la  dame  de  ses  pensées,  l'Amant  est 
au  comble  de  ses  vœux;  mais  la  Fortune,  on  ne  sait  pourquoi,  lui  retire  ses 
faveurs  :  sous  prétexte  de  lui  procurer  quelque  repos,  elle  le  conduit  dans  son 
labyrinthe  et  l'y  abandonne.  Le  labyrinthe  n'est  rien  moins  que  plaisant;  les 
arbres  sont  en  pourriture,  les  arbustes  garnis  d'épines,  l'eau  pleine  de  soufre. 
Après  de  vains  efforts  pour  sortir,  l'Amant,  se  sentant  mourir,  confie  ses 
peines  à  l'Acteur,  qui  apparaît  à  propos  et  promet  d'écrire  le  récit  de  cette 
triste  aventure. 

Le  sujet  des  miniatures,  très  belles  et  fraîches,  est  indiqué  par  des  rubri- 
ques qui  correspondent  aux  différentes  phases  du  poème.  Chacun  de  ces 
petits  tableaux  a  sa  devise  latine  qui  lui  appartient,  à  côté  d'emblèmes 
empruntés  au  rondeau  précédent.  Le  cadre  du  troisième  nous  présente  un 
monogramme  plusieurs  fois  répété;  avec  les  lettres  qu'on  y  trouve,  noth 
ERDus,  on  peut  construire  plusieurs  noms,  mais  aucun  ne  paraît  appar- 
tenir à  des  personnages  connus  dans  les  lettres  ou  dans  l'histoire.  Un  autre 
monogramme,  composé  de  deux  N,  accompagne  la  quatrième  des  minia- 
tures. Celles-ci  nous  montrent  :  toujours  l'Amant  avec  ses  longs  cheveux 
d'un  blond  ardent  et  ses  vêtements  noirs,  —  souvent  la  Fortune  et  la  Dame 
brillamment  costumées.  Quatorzième  et  dernier  tableau  :  «  Cogitatio  mea 
dissipata  est.  Tout  au  rebours  va  la  mienne  pensée  »  ;  l'Acteur,  tout  habillé 


POÉSIE  FRANÇAISE.  107 

de  gris,  adosse  à  une  montagne  que  surmonte  une  petite  église,  écoute  la 
suprême  invective  de  l'Amant.  Dernier  vers  du  poème  : 

Et  soubs  lequel  je  vis  :  en  espérant. 

«  En  espérant  »  est  sans  doute  la  devise  de  l'auteur. 

Une  petite  miniature  finale  représente  un  amas  de  pierres  formant  cal- 
vaire, garni  de  plusieurs  croix;  elle  est  suivie  de  ce  quatrain  : 

Se  ta  pitié  est  me  faire  ce  bien, 
Toy  par  qui  mort  m'est  venu  arester, 
Dessus  mon  corps  une  pierre  gester, 
Icelle  mort  je  repute  pour  rien. 

Bibliothôque  Cigongne.  n"  637. 

509 

N°  885.  [DiCTz  POUR  mettre  en  tapisserie]. 

Pet.  in-4°  (0,210  sur  0,150),  veau  brun,  comp.  à  froid  (rel.  orig.).  —  Papier,  xvi* 
siècle,  40  ff. 

Recueil  anonyme  de  40  figures  dessinées  à  l'encre  de  Chine  et  accompa- 
gnées d'un  texte  en  vers.  Pas  de  titre.  Par  sa  composition,  ce  volume 
rappelle  les  Emblèmes  d'Alciat,  VHécatongmphie  de  Gilles  Corrozet,  le  Théâtre 
des  bons  engins  de  Guillaume  de  La  Perrière,  et  tous  ces  recueils  dont  se  ser- 
vaient les  peintres  et  autres  artistes.  Celui-ci,  qui  leur  est  antérieur,  est  pré- 
cieux à  plus  d'un  titre  :  nous  n'en  connaissons  quun  autre  exemplaire 
figuré,  beaucoup  plus  beau  d'ailleurs;  il  n'a  pas  été  reproduit  par  les  graveurs 
du  XVI'  siècle;  enfin,  il  contient  des  poésies  qui  sont  restées  inconnues  pen- 
dant plus  de  trois  siècles  et  dont  la  plupart  sont  encore  inédites.  Composées 
à  la  fin  du  XV'  siècle,  selon  le  goût  du  temps,  elles  étaient  oubliées  dans  le 
courant  du  XVI";  après  Marot,  personne  ne  les  connaissait  plus.  Hors  de  nos 
recueils  (ce  manuscrit  et  le  suivant),  on  ne  les  trouve  que  dans  les  mss.  fr. 
1716  et  12490  de  la  Bibliothèque  nationale,  où  elles  furent  transcrites 
par  Jacques  Robertet,  et  dans  le  ms.  24461. 

Le  principal  auteur  de  ces  «  Dictz  moraulx  »  est  Henri  Baude.  Nous  avons 


108  CIIANTJLLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

parlé  de  ce  poète  à  propos  du  Débat  de  la  dame  et  de  Vécwjer  (voir  plus  haut, 
p.  93);  il  mourut  vers  1495.  M.  J.  Quicherat  a  donné  un  choix  de  ses 
poésies  (Paris,  Auhry,  1856),  sans  avoir  connu  nos  deux  manuscrits.  Nous 
ne  pouvons  mieux  décrire  celui-ci  qu'en  reproduisant  la  note  de  M.  Quiche- 
rat, insérée  en  tête  des  seize  Dktz  moranlx  pour  mettre  en  tapisserie  qu'il  a 
pubhés  :  «  Les  pièces  qui  suivent  sont  des  devises  faites  pour  accompagner 
des  dessins  ou  cartons  qui  servaient  de  modèles  soit  dans  les  manufactures 
de  tapisserie,  soit  dans  les  atehers  de  peinture  sur  verre.  Le  plus  souvent, 
ces  sujets  étaient  conçus  de  telle  sorte  qu'ils  formaient  une  scène  de  trois 
personnages  ou  de  trois  groupes,  dont  l'un,  à  la  manière  du  chœur  antique, 
était  chargé  de  faire  la  moralité.  Les  vers  étaient  brodés  ou  peints,  soit  à  la 
hauteur  de  la  bouche  des  personnages,  soit  sous  leurs  pieds  ».  C'est  précisé- 
ment cette  disposition  que  présente  notre  manuscrit;  le  sujet,  développé  par 
l'image,  n'est  souvent  accompagné  d'aucun  titre  ou  note  explicative. 

L'autre  exemplaire  figuré  que  nous  avons  mentionné  plus  haut  est  le 
ms.  24461  de  la  Bibliothèque  nationale,  in-folio,  sur  vélin,  exécuté  avec 
beaucoup  de  soin,  avant  1515,  pour  Charles  de  Bourbon,  le  futur  connétable. 
Il  est  plus  complet  que  le  nôtre,  et  les  figures  dessinées  en  couleurs  sont  très 
belles.  Mais,  là  comme  ici,  il  n'y  a  pas  de  titre  et  toutes  les  poésies  sont 
anonymes. 

Des  35  pièces  dont  se  compose  notre  recueil,  25  sont  attribuées  à  Baude 
par  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  et  six  à  «  d'autres  facteurs  », 
parmi  lesquels  MoHnet  et  Jean  Robertet;  deux  ne  se  trouvent  qu'ici  et  doi- 
vent sans  doute  être  ajoutées  à  l'œuvre  de  Baude  : 

«  .Mutins  Scevola  »  (cinquain)  : 

Quant  Scevola  congneut  avoir  occis... 

«  Piramus  et  Tisbée  »  (onzain)  : 

Pour  Piramus  le  mien  amy  loyal... 

Deux  autres  ne  se  rencontrent  qu'ici  et  dans  le  ms.  24461  de  la  Biblio- 
thèque nationale,  anonymes  : 
«  La  Mort  de  Lucrèce  »  (onzain)  : 

Pour  observer  justement  mariage... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  109 

«  Le  cheval  rioteux  »  (liuitain)  : 

Cheval  qui  par  orgueil  contre  son  ombre  rue... 

Nous  allons  décrire  avec  soin  un  recueil  plus  complot,  où  se  retrouvent 
toutes  les  pièces  de  celui-ci,  à  l'exception  des  quatre  précédentes  et  des  trois 
suivantes  : 

«  Le  docteur,  les  asnes  et  le  fol  »  : 

Quant  on  voit  d'asnes  quantité... 
trois  quatrains  de  Baude,  publiés  par  M.  Quicherat. 
«  Marcus  Curius  »  (cinquain,  par  Baude,  inédit)  : 
Marcus  Curius,  le  Romain  magnifique... 
«  La  Mort  d'Absalon  »  (huitain,  par  Baude,  inédit)  : 
Trop  abusa  beaulté  lors  Absalon... 

Ce  manuscrit  appartint  à  Gilles  Bélyard  en  liiS.'),  puis  à  M.  de  Loue;  il 
entra  au  ,\Vir  siècle  dans  la  collection  do  Condé. 

510 

N°  635.  [DicTz  POUR  mettre  en  tapisserie]. 

Pet.  in-f»  (0,297  sur  0,210),  velours  violet,  tr.  dor.  —  Papier,  XVI'  siècle,  55  IT.,  pas 
de  titre. 

Recueil  plus  complet  que  le  précédent,  mais  sans  figures  ;  chaque  emblème 
est  exphqué  par  un  titre  développé,  destiné  à  servir  de  guide  à  l'artiste.  Ce 
volume  a  dû  être  exécuté  pour  Anne  de  Montmorency  entre  1535  et  1540; 
c'est  la  même  main  qui  mettait  au  net  les  œuvres  de  Marot  et  de  Saint- 
Gelais,  copiées  pour  le  connétable. 

Le  recueil  est  précédé  d'une  série  do  44  médaillons  dessinés  à  l'encre  de 
Chine;  chacun  de  ces  emblèmes  est  accompagné  d'une  courte  légende  en 
latin  :  non  sic  impii,  nemo  potest,  corrupta  fides,  vis  tantum,  etc.,  etc. 

Los  poésies  commencent  au  f.  12;  toutes  sont  anonymes.  Outre  les  pièces 
du  manuscrit  précédent  qui  sont  répétées  ici  (i),  ce  recueil  en  contient 

(1)  Nous  désignerons  ces  pièces  par  la  lettre  A,  accompagnée  de  leur  numéro  d'ordre  dans 
le  précédent  manuscrit. 


no  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

36  nouvelles,  dont  25  attribuées  à  Baude  par  les  mss.  de  la  Bibliothèque 
nationale.  Signalons  en  outre  deux  petits  poèmes  (n°'  5  et  6)  que  nous 
n'avons  pas  rencontrés  ailleurs. 

1 .  «  Les  Triuinphes  de  maistre  François  Pétrarque  » .  —  Six  huitains  inti- 
tulés «  Cupido,  Chasteté,  la  Mort,  Renommée,  le  Temps,  Claire  Vision  ». 

Premier  vers  : 

Cupido  a  de  son  dard  prosternez... 

Dans  le  recueil  précédent  (A,  n"  35),  ces  huitains  sont  suivis  d'un  sixain  qui 

ne  se  trouve  pas  ici. 

Le  ms.  fr.  1717  de  la  Bibliothèque  nationale  mentionne  l'auteur  de  ce  petit 

poème  :  «  Les  Six  Triumphes  de  Pétrarque,  faictz  par  M*  Jehan  Robertet, 

secrétaire  du  Roy,  greffier  de  l'Ordre  et  bailly  d'Usson  ».  Ajoutons  que  le 

même  sujet  fut  aussi  traité  en  six  rondeaux  conservés  dans  le  ms.  1721  de  la 

Bibliothèque  nationale  :  «  Les  Triumphes  Pétrarque  en  rondeaulx,  faitz  par 

Maistre  François  Robertet,  secrétaire  du  Roy  et  de  Monseigneur  le  duc  de 

Bourbon  et  receveur  de  Forestz  »  : 

Soubz  Cupido  sont  prosternez  les  roys... 

François  Robertet  était  le  père  de  Jean  ;  c'est  son  petit-fils  Jacques  qui, 
vers  1530,  recueillit  leurs  vers  et  ceux  de  leurs  contemporains  (1)  (mss.  fr. 
1710,  1717,  1721,  12490  de  la  Bibliothèque  nationale). 

2.  «  Les  Neuf  Muses  »  (neuf  sixains)  : 

Caliope,  doulce  voix  de  seraine... 

3.  «  Les  Dieux  »  (dix  sixains)  : 

Je  suis  Rachus,  le  cultiveur  des  plantes... 

4.  «  Les  Déesses  »  (neuf  sixains)  : 

Cibelles  faict  de  la  terre  ouverture... 

Ces  trois  poèmes  sont  aussi  anonymes  dans  les  recueils  de  la  Bibliothèque 
nationale,  et  les  deux  suivants  ne  s'y  trouvent  pas  : 

5.  «  Les  six  histoires  d'Atheon  »  (six  quatrains)  : 

Pour  chasse  a  faict  Atheon  son  apprest... 

(1)  Georges  Chastelain,  Molinet,  Baude,  Le  Queux,  Jean  Marot,  Pierre  d'Anthe,  Octavien  de 
Saint-rielais,  etc. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  IH 

6.  «  Les  six  histoires  d'Apollo  »  (six  quatrains)  : 

Phebus  des  poètes  fut  Apollo  nommé... 

7.  «  Autre  histoire  poétique  de  Europe  »  : 

Quant  Jupiter  d'Europe  s'acointa... 

22  quatrains  [par  Baude],  dont  les  quatre  premiers  se  trouvent  dans  le  ms. 
précédent  (A,  n°  G). 

Nous  ne  connaissons  pas  l'auteur  des  deux  pièces  suivantes  : 

8.  «  Les  trois  saiges  »  (Adam,  Salomon,  la  Sibille),  trois  quatrains  : 

Dieu  me  créa  du  lymon  de  la  terre... 
y.  M  Les  trois  forts  »  (Gédéon,  Samson,  David),  trois  quatrains  : 
L'ange  des  hommes  me  nomma  le  très  fort... 

Les  31  pièces  qui  suivent  (10  à  40j,  sont  données  à  Baude  par  les  mss.  de 
lu  Bibliothèque  nationale  : 

10.  «  Les  trois  riches  »  (Alexandre,  Octovien,  Charlemagne),  trois  qua- 
trains : 

Après  que  j'euz  Dare  et  Porrus  defïaictz... 

11 .  «  Tappiz  »  (pour  une  bergerie)  : 

Bergier.  prens  toy  bien  garde  au  compte... 

Onze  quatrains  :  «  Le  premier  ange,  le  second  ange,  le  premier  bergier,  le 
second  bergier,  les  brebis,  le  loup,  le  chien,  Honneur,  Justice,  Vérité, 
Crainte  de  Dieu  » . 

12.  «  Autre  tappiz  »  (un  quatrain;  Cambyse  fait  écorcher  vif  un  mauvais 

juge)  : 

Cambises  qui  fut  roy  de  Mède... 

13.  «  Autre  tappiz  »  (Labour,  le  Saige),  deux  quatrains  : 

Pauvre,  dollent,  suis  desnué  de  biens... 

14.  «  Pour  une  bergerie  »  (la  bergière,  le  bergier),  deux  quatrains  : 

Tire  dans  ma  motte... 

15.  «  Tappiz  d'un  homme  qui  marche  sur  reslomac  dung  homme  cousché 
et  en  porte  ung  autre  sur  ses  espaulles  »  (quatrain)  : 

Je  tiens  celluy  pour  effollé... 


112  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

16.  «  Une  yraigne  qui  file  »  (quatrain)  : 

A  l'envers  file  et  tilz  sans  taindre... 

17.  «  Ung  villain  qui  a  mis  le  feu  à  ung  pallier  »  (deux  quatrains)  : 

Alarme  ne  vous  vueillez  faindre... 

18.  «  Ung  homme  de  court.  Ung  homme  regardant  dedans  ung  boys  ou 
milieu  duquel  a  entre  deux  arbres  une  grant  toile  d'iraigne.  Le  fol  »  (8  vers 
publiés  par  M.  J.  Quicherat.  A,  n°  5)  : 

Homme,  parle  à  nioy  si  tu  daignes... 

19.  «  Ung  quidem  et  troys  gorricrs  de  court  qui  ont  les  yeulx  bcndez  » 
(deux  quatrains;  A,  n°  27)  : 

Vous  qui  aux  grans  estas  tendez... 

20.  «  Troys  viz  de  pressouer  »  (huit  vers)  : 

Par  ces  troys  viz  doit  ung  chacun  entendre... 

21.  «  Troys  mors  de  bride  »  (quatre  quatrains)  : 

Pour  emboucher  quant  le  cas  adviendra... 

22.  «  Ung  archer  qui  faict  bonne  myne  de  tirer,  un  quidem,  le  fol  »  (trois 
quatrains  ;  A,  n°  23)  : 

Je  tire  au  loin  sans  desmarcher... 

23.  «  Des  asnes  dedans  ung  palays,  qui  se  monstrent  par  les  fenestres  et 
gallcries,  et  un  tasdebestes  de  toutes  sortes,  au  devant,  dedans  la  basse  court» 
(trois  quatrains)  : 

Pour  ce  qu'avez  en  main  faveur... 

24.  «  Ung  homme  qui  parle  à  ung  musnier  qui  oste  le  court  de  l'eaue 
du  moHn  pour  le  faire  venir  au  syen  »  (quatre  quatrains  pubHés  par 
M.  Quicherat)  : 

Pourquoy  ostes-tu  le  chemin... 

25.  «  Ung  asne  qui  chasse  ung  tas  de  bestes  d'ung  parc  qui  joinct  à  ung 
palais  »  (trois  quatrains  ;  A,  n°  2)  : 

Vuydez  et  allez  paistre  ailleurs... 

26.  «  Ung  lévrier  qui  tient  ung  oz;  le  mastin,  le  chat  »  (trois  quatrains  ; 
A,  n°  13)  : 


POESIE  FRANÇAISE.  H3 

Je  rongeray  et  si  le  loz... 

27.  «  Lng  quidem;  ung  pouvre  homme  qu'on  saigne  ;  le  fol  »  (8  vers)  : 

Qu'as-tu,  qui  faiz  si  grans  clameurs... 

28.  «  Les  asnes  de  Mirebeau  »  (deux  quatrains)  : 

Soubz  umbre  d'csbatz... 

29.  «  Ung  gros  homme  tenant  ung  verre  plein  de  vin  ;  le  médecin  ;  la  folle  » 
(6  vers,  pubhés)  : 

Quant  je  boy,  maistre  Jehan  Adviz... 

30.  «  Lng  homme  armé  en  painture  »  (rondeau)  : 

S'il  y  a  aucun  qui  mesdie... 

31 .  «  Ung  pacient,  le  médecin,  le  fol  »  (9  vers,  pubhés)  : 

L'estommac  guérir. . . 

32.  «  Chacun  le  particulier,  le  peuple  »  (deux  quatrains,  pubhés)  : 

Ne  scay  à  qui  me  doulloir  des  griefz  faictz... 

33.  «  Une  nef  équippée  »  (quatrain)  : 

Je  suis  en  torment  jour  et  «uyct... 

34.  «  Le  bonhomme   qui  tient  deux  sacs  de  procès  ;  le  juge  ;  le  fol  » 

(8  vers)  : 

Sire,  trop  cher  vendu  justice... 

35.  «  Ung  homme  qui  porte  le  feu  et  l'eau  »  (huitain:  A,  n°  24)  : 

J'alumay  ce  feu  de  boys  vert... 

36.  «  Ratz  en  pailher  »  (quatrain;  A,  n°  16)  : 

Nous  ne  faisons  que  travailler... 

37.  «  Ung  homme  parlant  à  troys  chiens  qui  veullent  boyre  en  ung  seau, 
tenant  un  baston  »  (3  quatrains)  : 

Marchez,  bestes  envieuses,  tout  beau... 

38.  «  Ung    homme  qui  presse   cailloux  en  ung   pressoucr  »   (huitain, 
publié)  : 

Par  presser  foys  huille  saillir... 

39.  «  Le  roy  des  mousches  »  (15  vers)  : 

n,  15 


H4  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Je  suis  le  roy  régnant  pacifique... 

40.  «  L'année  du  traicté  de  France  et  d'Angleterre,  en  prenant  les  lettres 
qui  signiffient  nombre  »  (1475)  (15  vers,  publiés)  : 

Prenez  ung  grain  bien  commun  en  SouUoigne... 

Les  pièces  n°'  41  à  54  ne  sont  pas  de  Baude,  mais  «  d'autres  facteurs  »  : 

41 .  «  Une  femme  nue  sur  un  cheval  sans  selle  et  sans  bride,  et  va  courant 
à  l'estourdy  contre  ung  rocliier  soubz  lequel  est  Fortune  habillée  en  femme  » 
(quatrain;  A,  n°  20)  : 

Sur  ce  cheval  qui  volenté  se  nomme... 

42.  «  Ung  gorrier  de  court  au  pied  d'un  poyrier  et  pelle  des  poires;  ung 
cordelier  »  (deux  huitains,  dont  le  premier,  n°  17  du  recueil  A,  a  été  publié 
par  M.  Quicherat)  : 

J'ay  en  mains  lieux  de  divers  fruictz  tasté... 
En  grans  courts  croissent  soucye  et  ancollie... 

43.  «  Ung  homme  dedans  ung  navyre  qui  va  hurter  contre  ung  roc  ouquel 
y  a  deux  seraynes  »  (A,  n°  30  ;  ici  il  n'y  a  que  quatre  vers  sur  onze)  : 

Nauchiers  humains  navigans  en  la  mer... 

44.  «  Ung  homme  qui  porte  sur  le  doz  une  hotte  plaine  de  ratz  et  s'appelle 
le  rapporteur  »  (20  vers  ;  A,  n°  1 1)  : 

Le  temps  qui  court  m'a  à  court  fait  venir... 

45.  «  Le  débat  du  cheval  et  du  bœuf  »  (sept  quatrains,  insérés  par 
M.  Quicherat  parmi  les  poésies  de  Baude)  : 

Où  vas-tu,  beuf,  beste  lourde  et  pesante... 

46.  «  Une  femme  qui  a  les  yeulxbendezetestmoictiénue  etmoictié  vestue, 
et  du  costé  qu'elle  est  nue  elle  gecte  obhes  et  plumes,  et  en  l'autre  costé  elle 
gecte  coffres  pleins  d'or  et  d'argent,  bourses  et  sacs  et  grans  pilles  de  vais- 
selle, et  y  a  gens  de  tous  estatz  pour  les  recevoir  »  (huitain;  A,  n°32)  : 

Fortune  suis,  qui  les  choses  humaines... 

47.  «  Ung  cheval  qu'on  estrille  »  (quatrain  ;  A,  n°  7)  (1)  : 

(1)  Les  pièces  43,  44,  47,  attribuées  à  Baude  par  le  ms.  12490  de  la  Hibliothèque  nationale, 
sont  anonymes  dans  les  autres  recueils. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  115 

Je  suis  fauveau,  qui  désire  à  toute  heure... 

48.  «  Ungbergier  et  unebergière  qui  sont  dedans  ung  parc  »  (rondeau;  A, 

n"  33)  : 

'  J'ayme  mieulx  estre  franc  bergier... 

Cette  pièce  se  ti^ouve  au  milieu  des  poésies  de  Molinet  dans  le  ms.  12490  de 
la  Bibliothèque  nationale. 

49.  «  Ung  homme  assiz  en  une  chaise  soubz  ung  beau  pavillon,  habilhé 
comme  ung  empereur,  et  souffle  en  une  trompe  de  laquelle  sort  ung  asne 
\ollant,  qui  est  moictié  dedans  la  trompe  et  moictié  hors,  et  a  une  mictre  en 
la  teste  et  une  crosse  entre  les  braz,  et  y  a  deux  autres  asnes  voUans  »  (quatre 
huitains;  A,  n°  4)  : 

Je  suis  faveur,  qui  au  son  de  ma  trompe... 

Cette  pièce,  pubhée  par  M.  Quicherat  parmi  les  poésies  de  Baude,  est 
attribuée  à  Jean  Robertet  parle  ms.  12490  de  la  Bibhothèque  nationale. 

50.  «  Ung  musnier  dedans  une  sentine  et  ungmolin  sur  l'eaue  »  (26  vers)  : 

Le  musnier  suis,  qui  sans  cesser  labeure... 

51 .  «  Ung  tigre  ataché  à  un  posteau  »  (sixain)  : 

Par  les  muables  et  dangereuses  mains... 

52.  «  Ung  ours  parlant  à  ses  petiz  oursons     (rondeau)  : 

Allez,  enfans,  pourchasser  nourriture... 
«  Les  petits  ours  »  (rondeau)  : 

Ne  vous  chaille,  père,  où  prenons  pasture... 
«  Le  grant  ours  »  (quatrain)  : 

Enfans,  enfans,  de  vostre  faict  n'ay  cure... 

53.  «  Une  licorne  qui  boute  sa  corne  dedans  une  fontaine  dont  sortent 
serpents,  lysars  et  autres  venymeuses  bestes  »  (2  quatrains)  : 

Je  chasse  et  oste  tout  venyn  et  poison... 

«  S'ensuivent  certains  autres  bons  dictz  moraulx  pour  mectre  en  tapis- 
series »  (tous  sont  de  Baude,  n°  54  à  la  fin)  : 

54.  M  Ung  homme  qui  a  les  yeulx  bendez  et  est  monté  sur  une  branche, 
laquelle  il  couppe  d'une  congnée  »  (quatrain;  A,  n°  15)  : 

Aveugle  suys  ayant  les  yeulx  ouvers... 


il6  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

53.   K  Ung  homme  de  villaige   musse  soubz  ung  roch  »  (cinquain  ;  A, 

n"  10)  : 

Cy  suis  musse  pour  le  mau  temps... 

06.  «  Des  pourceaulx  qui  ont  respandu  ung  plain  panier  de  fleurs  »  (deux 

vers  ;  A,  n°  22  ;  publié)  : 

Belles  raisons  qui  sont  mal  entendues 
Ressemblent  fleurs  à  pourceaulx  espendues. 

57.  «  Ung  beau  cheval  enfermé  dedans  un  parc,  et  en  sortant  par  dessus  ung 
paUizsc  met  ung  pal  en  la  poictrine.  L'asne  dehors  le  parc,  qui  mange  des 
chardons  »  (quatre  vers  ;  A,  n"  9  ;  publié)  : 

J'avois  bien  où  pasturer... 

58.  «  Ung  degré  ouquel  y  a  ung  homme  qui  monte  et  tient  un  compas  en 

sa  main.  Et  y  a  ung  autre  homme  qui  est  tombé  du  hault  embas,  et  l'acteur, 

qui  les  monstre  au  doy,  dict     (douzain;  A,  n"  34)  : 

Aux  degrez  dangereux  n'allez 

De  court,  où  vente  envieux  vent... 

59.  «  Ung  chandeHer  où  il  y  a  une  chandelle  allumée  et  des  papilhons  qui 
voilent  à  l'entour  et  se  brullent  les  esles  ;  puis  y  a  deux  hommes  dont  le 
premier  dict  »  (trois  quatrains  ;  A,  n°  25;  publié)  : 

Chacun  veult  monter  sans  eschelle... 

60.  «  Ung  homme  qui  rompt   les  anguilles  aux  genoulx  »  (huitain  ;  A, 

n°  28)  : 

A  rompre  anguilles  si  prétens... 

61.  «  Une  main  qui  faict  tourner  une  pirouète  sur  une  table  »  (cinquain; 

A,n°21)  : 

Je  qui  tourne  soubz  autruy  main... 

61  bis.  «  Un  gros  mastin  qui  parle  à  ung  lévrier  qui  ronge  un  os  »  (trois 
quatrains,  que  nous  avons  rencontrés  plus  haut,  n"  26). 

62.  «  Ung  homme  qui  tient  une  arbaleste  bandée  et  le  traict  dessus,  et  est 
monté  sur  ung  char  que  deux  beufz  maynent,  et  prend  sa  visée  à  ung  lyèvre 
qui  court,  et  dict  »  (huitain)  : 

Le  lyèvre  va  courant,  qui  très  vistement  fuit... 

63.  «  Ung  homme  qui  porte  une  houe  sur  son  col,  et  deux  autres,  tenans 


POÉSIE  FRANÇAISE.  117 

une  lance  chacun,  le  poussent  par  derrière,  et  en  y  a  ung  autre  qui  se  cousche 
derrière  unehaye,  qui  escouste  les  avoynes  à  lever  »  (sixain;  A,  n"  19)  : 
Coy  me  tiens  hors  du  sentier... 

64.  «  Ung  homme  qui  boute  ung  chien  quy  dort  avecques  ung  baston  » 
(huit  vers  ;  A,  n°  Ij  : 

Maistre  canis,  vous  dormez  trop... 

65.  «  Ung  homme  qui  forge  une  faulx  »  (deux  vers;  fragment  de  A,  n°  14)  : 

Je  gangneray  si  je  ne  faulx... 
«  Pour  mettre  en  tapisserie  »,  avons-nous  lu  plus  haut;  ces  mots  indiquent 
suffisamment  pour  quel  usage  ont  été  formés  ces  deux  recueils,  dont  1  un 
contient  une  partie  de  l'autre.  Les  cartons  dessinés  d'après  ces  petits  poèmes 
servaient  aussi  aux  peintres  sur  verre,  comme  l'indique  ce  titre,  relevé 
dans  le  ms.  1717  de  la  Bibliothèque  nationale  :  «  Bons  dictz  moraulx  pour 
tapis  ou  verrières  do  fenestres  ».  C'est  pour  une  tapisserie  que  sera  écrite 
trente  ans  plus  tard  la  fable  de  Cupidon  et  Psyché,  si  élégamment  repré- 
sentée sur  les  vitraux  de  Chantilly.  Ces  splendides  décorations  jouirent  d'une 
grande  vogue  pendant  toute  la  Renaissance,  et  cet  engouement  était  partagé 
par  Anne  de  Montmorency  ;  sa  correspondance  en  témoigne. 

Cabinet  des  livres  de  Chantilly,  XVl»  siècle.  Hôtel  de  Gondé,  1654. 

511 

N°  1471.  Belleville  (Philippe  de),  dame  de  La  Flocelière  :  La  Dolente 
Veuve. 

In-8»  (0,173  sur  0,110),  mar.  vert,  fil.,  dos  orné,  Ir.  dor.  {Traulz-Bauzonnet).  —  Vélin, 
commencement  du  XVI=  siècle,  22  (T.,  belle  écriture  ronde,  initiales  en  or  et  en  bleu. 

«  Ce  présent  hvrc  intitulé  la  Dolente  Veufve  fut  faict  et  composé  par 

défuncte  dame  Phelippe  de  BelleviUe,  après  le  trespas  de  feu  messire  René  de 

Surgières,  chevalier,  seigneur  de  La  Flosselière  au  pays  de  Poiclou,  en  son 

vivant  mary  et  espoux  de  la  dicte  Phelippe  de  Belleville  » .  43  rondeaux  : 

Jusque  à  la  mort  doibz  regrectz  et  plainctz  faire, 
Veu  mon  piteux  et  lamentable  affaire. 
Car  onques  mays  n'en  euz  ung  si  amer... 


118  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Derniers  vers  : 


Puisqu'il  convient  que  je  touche  au  parfait, 
Si  je  vous  eusse  par  escript  ou  par  fait 
Sceu  des  nouvelles,  pour  autant  je  vous  prise, 
Que  pour  cela  point  je  ne  vous  desprise, 
Pour  ce  n'y  fault  excuse  mectre  en  fait. 
C'est  à  grand  tort. 

Au-dessous  du  titre,  écu  d'argent  à  trois  fasces  de  sable,  au  lion  de  gueules 
brochant  sur  le  tout,  avec  la  devise  «  Los  en  bien  serrant  »  :  armes  de  Brie 
de  Serrant,  famille  d'Anjou. 

Gui  de  Surgères,  seigneur  de  La  Flocelière,  mourut  au  commencement 
du  xvr  siècle.  De  sa  femme,  Philippe  de  Belleville,  illaissadeux  fdles  ;  l'aînée. 
Renée,  épousa  en  premières  noces  François  llamon,  seigneur  de  Bonnet, 
et  en  secondes  noces  Péan  de  Brie,  seigneur  de  Serrant.  La  seconde  fille, 
Louise,  épousa  en  1516  Louis  du  Bois,  seigneur  des  Arpentis.  La  crosse,  qui, 
dans  notre  manuscrit,  accompagne  l'écu  de  Serrant,  désigne  le  propriétaire 
du  volume:  Félix  de  Brie  de  Serrant,  abbé  de  Saint-Evroult  en  Normandie, 
oncle  de  Péan  de  Brie,  le  gendre  de  Philippe  de  Belleville. 

Bibliothèque  Cigongne,  n°  773. 

512 

N°    1343.    «   ESPITRE    ENVOIÉE    DE    PARADIS   AU  TRÈS   CHRESTIEN    RoY    DE  FrANCE 

Françoys,  pre.mier  de  ce  nom,  de  par  les  empereurs  Pépin  et  Charlemaigne, 
SES   magnifiques   prédécesseurs,    et  présentée  au   dit   S'   PAR    LE  Chevalier 

TRANSFIGURÉ,  PORTEUR  d'iCELLE  ». 

In-4°  (0,243  sur  0,175),  velours  vert,  tr.  dor.  —  Vélin,  XVI»  siècle,  13  ff.,  grosse 
écriture  ronde,  initiales  ornées. 

Le  titre  se  lit  au  verso  du  premier  feuillet;  au  recto  du  second,  une  grande 
miniature  représente  Fauteur  offrant  son  livre  au  roi.  L'épitre  envoyée 
par  les  «  empereurs  »  se  termine  au  verso  du  f.  9.  Suit  un  «  Rondeau  par  le 
Chevalier  transfiguré,  composé  au  nom  de  la  très  sacrée  Majesté  du  très 
chrtistien  Roy  François,  premier  de  ce  nom  ».  F.  M,  supplique  «  au  Roy 


POÉSIE  FRANÇAISE.  H9 

mon  souverain  seigneur  ».  Le  pauvre  chevalier,  malgré  sa  jeunesse  et  sa 
naissance,  est  prisonnier  pour  dettes  «  en  ceste  ville  de  Paris...  Gist  son  seul 
espoir  aux  pieds  de  votre  bénigne  grâce  et  immense  bonté...,  bien  sachant  la 
coutume  des  très  chrestiens  roys  de  France  estre  telle  de  délivrer  les  prison- 
niers à  leur  joyeux  advènement...  ».  Ces  derniers  mots  fixent  la  date  de 
l'exécution  du  volume,  1515,  année  de  l'avènement  de  François  I".  En  effet, 
la  miniature  représente  le  roi  fort  jeune,  et  les  costumes  sont  encore  ceux  du 
temps  de  Louis  XII. 

Publié  par  M.  de  Montaiglon,  d'après  ce  manuscrit  (le  seul  connu),  dans 
le  Recueil  des  poésies  françoises,  1856,  t.  IV,  pp.  180-192. 

Potier,  décembre  1858. 

513 

N°  1570.  Graville  (Anne  de)  :  Histoire  de  Palamon  et  Archita. 

111-4°  (0;240  sur  0,165),  mar.  vert,  pet.  fers,  tr.  dor.  (Bmizonnet) .  —Vélin,  XVI«  siècle, 
96  ff.,  initiales  en  or  et  couleurs. 

Le  deuxième  feuillet  porte  les  armes  de  Claude  de  France,  première 
femme  de  François  I".  L'écu,  entouré  d'une  cordelière,  est  placé  au  milieu 
d'un  grand  C  formé  par  quatre  hermines  héraldiques  et  posé  lui-même  sur 
un  champ  lilas  semé  de  C  et  d'hermines.  Toute  la  page  est  encadrée  d'une 
cordehère.  En  regard  (verso  du  premier  feuillet),  on  ht  une  dédicace  de 
18  vers,  à  la  reine,  commençant  ainsi  : 

Si  j'ay  empris,  ma  souveraine  dame... 

et  suivie  de  ces  mots  écrits  sur  un  listel  :  «  J'en  garde  un  léal  »,  anagramme 
bien  connu  d'Anne  de  Graville. 

Anne  de  Graville,  cinquième  fille  du  célèbre  amiral  Louis  Malet,  sire  de 
Graville,  dame  d'honneur  de  Claude  de  France,  avait,  comme  son  père,  le 
goût  des  livres;  on  trouve  cités  dans  le  Catalogue  du  duc  de  La  Vallière  plu- 
sieurs manuscrits  qui  lui  avaient  appartenu  et  qui  portaient,  outre  l'ana- 
gramme ci-dessus,  une  chantcpleure  avec  ces  mots  :  Musas  nalura-lacrimas 
fortuna,  allusion  au  chagrin  que  lui  avait  causé  l'opposition  de  son  père  lors- 


120  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

qu'elle  voulait  épouser  son  cousin  Pierre  de  Balzac.  On  voit  encore,  rue 
Saint-Antoine,  passage  Charlemagne,  une  portion  de  l'hôtel  qu'elle  habita; 
c'est  l'emplacement  de  l'hôtel  du  Porc-Épic,  qui  avait  successivement  appar- 
tenu à  Hugues  Aubriot  et  à  Jean  de  Montaigu. 

Tout  en  ayant  quelque  analogie  avec  la  Théséide  de  Boccace,  ce  poème 
semble  être  la  paraphrase  d'un  vieux  roman  français.  C'est  ce  qui  ressort  du 
titre  que  porte  le  ms.  5116  de  la  bibliothèque  de  l'Arsenal  :  «  C'est  le  beau 
romant  des  deux  amans  Palamon  et  Arcita  et  de  la  belle  et  saige  Emilia, 
translaté  de  vieil  langaige  et  prose  en  nouveau  et  rime  par  Madamoiselle 
Anne  de  Graville  la  Mallet,  dame  du  Boys  Malesherbes,  du  commandement 
de  la  Royne  »  (Claude).  Notre  manuscrit  ne  porte  pas  de  titre,  mais  une 
main  du  XVI"  siècle  a  ajouté  sur  le  feuillet  de  garde  :  «  L'Histoire  de  Palamon 
et  Archita  et  de  Emilia  ». 

Ce  beau  volume  a  appartenu  à  Lamoignon,  à  Richard  Ileber,  à  Crozet,  et 
en  dernier  Heu  au  baron  Pichon  (vente  d'avril  1869). 

514-517 

IV"  444-447.  Crétin  (Ouh-laume)  et  Mack  (René)  :  «  Recueil  de  la  Cito- 

NIQUE    FRANÇOYSE    ». 

6  tomes  en  4  vol.  in-f°  (0.362  sur  0,250)  (1).  niar.  bleu.  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bour- 
bon-Condé.  —  Vélin,  réglé,  XVI'  siècle,  belle  et  grosse  écriture  ronde,  exécution  calli- 
graphique très  soignée,  grandes  initiales  en  miniature,  lettres  ornées,  rubriques  rouges 
et  bleues. 

T.  I,  106  ff.  «  Livre  premier  sur  le  recueil  de  la  Cronique  françoyse.  Pro- 
logue »  : 

.\près  avoir  tourné  plusieurs  volumes 
Jadis  escriptz  et  passez  par  les  plumes.... 
Et  se  bien  fais,  à  luy  soit  la  louenge. 
Mieulx  que  pis. 

Cette  devise  de  Guillaume  Crétin  est  répétée  au  commencement  et  à  la  fin 
des  cinq  premiers  tomes.  —  Texte  : 

(1)  Le  premier  Tolume  ne  mesure  que  0,33  sur  0,22. 


POESIE  FRANÇAISE.  121 

Puisque  à  droict  poinct  je  trouve  l'heure  enprise, 
Se  Dieu  et  temps  me  sont  vie  octroyans, 
Cy  traicteray  de  l'exil  aux  Troyans 
Sur  le  recueil  de  la  matière  emprise. 

CH.\PITRE    PREMIER 

Quatre  cens  ans  et  quatre  avant  que  Rome 
Eust  appareil  d'assiette  et  que  par  homme... 

C'est  le  début  de  la  Chronique  de  Saint-Denis  ;  le  26*  chapitre  finit  à  la 
mort  de  Clotilde  et  de  Childebert. 

T.  II,  130  ff.  Prologue,  34  chapitres  de  texte,  dont  le  premier  commence 
avec  le  règne  du  roi  Clotaire  : 

L'an  que  Clotaire  à  régner  commença... 

T.  III,  123  ff.  Prologue,  33  chapitres  de  texte  : 

Je  traicteray  que  le  second  Clotaire 
Fait  Brunehilde  à  dure  mort  livrer... 

T.  IV  (relié  avec  le  précédent),  I2G  ft'.  Prologue,  24  chapitres  de  texte  : 

Après  avoir  ung  petit  reposé, 

Sera  propos  sur  telle  erre  posé 

Qu'il  traictera  du  puissant  Charlemaine... 

ï.  V,  132  ff.  Prologue,  2.")  chapitres  de  texte.  Fin  : 

Si  rendent  grain  gerbes  trop  mieulx  qu'espis 
Selon  raison.  C'est  pour  fin.  Mieulx  que  pis. 

C'est  la  fin  de  l'oeuvre  de  Guillaume  Crétin. 

T.  VI  (relié  avec  le  précédent),  107  ff.  Prologue  : 

L'autheur  du  livre  en  la  présente  épistre 
Rend  grâce  au  Roy  que  de  son  bon  arbitre 
Luy  ayt  mandé  l'histoire  poursuyvir 
Et  de  Crétin  le  chemin  ensuyvir... 
.     .     .     .     Ainsi  jadis  ton  chantre 
Crétin,  ton  poèthe  et  noble  croniqueur, 
A  langue  d'or  et  miellée  Hqueur, 
Soy  hébergeoit  en  ton  boys  de  Vincennes... 
Quand  il  t'a  pieu,  o  Roy  très  chrestien, 
De  me  bailler  son  honnorable  charge 
H.  16 


122  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Et  commander  à  Jehan  de  la  Chesnaye, 
Ton   secrétaire  éloquent,  que  à  tant  je  aye 
Me  mectre  en  train  de  l'oeuvre  commancée 
Et  desjà  jusque  à  Capet  avancée... 
Pensant,  je  croy,  que  par  plus  de  deux  ans. 
Où  de  vieillesse  estoient  jà  mal  aysantz 
Les  yeulx  Crétin,  que  entour  de  luy  ung  peu 
Le  secouroye,  en  ce  temps  je  aye  peu 
Le  fil  entendre  et  sienne  procédure... 

Le  continuateur  ne  se  nomme  pas  ;  mais  le  prologue  et  le  volume  se  ter- 
minent par  la  devise  «  Autant  ou  plus  »,  qui  est  celle  de  frère  René  Macé. 
—  Texte  : 

Comme  Capet,  après  avoir  esté 

Battu  près  Laon,  à  tant  s'est  appresté 

Par  trahison  le  duc  Charles  surprendre, 

Dont  par  les  rethz  qu'ung  évesque  sceut  tendre 

Ce  duc  fut  pris  et  en  prison  gecté... 

CHAPITRE    PHEMIEB 

Tant  après  que  Loys  le  quatriesnie 
Roy  de  ce  nom,  et  le  vingt  cinquiesme... 

Le  dix-neuvième  et  dernier  chapitre  sarrète  à  la  mort  du  roi  Robert  en 

1030;  Macé  cite  l'opinion  de  «  Cosme  Guymier  »  sur  ce  prince  et  termine 

par  ces  vers  : 

Face  envers  Dieu  qu'il  donne  paix  en  France 
Et  que  les  roys,  comme  as  faict  au  surplus, 
Ayment  tousjours  leur  peuple.  Autant  ou  plus. 

Crétin,  chantre  de  la  Sainte  Chapelle  de  Paris  et  trésorier  du  Bois  de  Vin- 
cennes,  avait  vécu  sous  quatre  rois  :  Louis  XI,  Charles  VIII,  Louis  XII  et 
François  1";  il  mourut  fort  âgé  vers  1523.  Son  talent  poétique  était  fort  prisé 
de  ses  contemporains;  mais  «  Rabelais,  qui  avoit,  dit  Pasquier,  plus  do  juge- 
ment et  de  doctrine  que  tous  ceux  qui  écrivirent  en  nostre  langue  de  son 
temps,  se  raocquant  de  luy,  le  voulut  représenter  sous  le  nom  de  Ramina- 
grobis,  vieux  poète  françois...  La  vérité  est  qu'il  fit  l'histoire  de  France  en 
vers  françois,  mais  ce  fut  un  avorton,  tout  ainsi  que  le  demourant  de  ses 
œuvres  »  (Recherches  de  la  France,  liv.  \T,  chap.  xni). 


POÉSIE  FRANÇAISE.  123 

Dans  le  manuscrit  original,  conservé  à  la  Bibliothèque  nationale  (fr.  1823), 
le  continuateur  se  nomme  «  frère  René  Macé,  religieux  du  monastère  de  la 
Trinité,  à  Vendosme  »,  et  termine  son  œuvre  par  cette  mention  :  «  J'ay 
escript  de  la  suytte  de  ceste  hystoire  jusques  aux  guerres  de  Philippe  de 
Valois  et  des  Anglois,  et  j'ai  commencé  à  Hue  Capet  ».  Notre  exemplaire 
pourrait  donc  sembler  incomplet;  mais  il  contient  sans  doute  tout  ce  qui 
était  écrit  au  moment  oii  la  copie  fut  exécutée  par  ordre  d'Anne  de  Montmo- 
rency (1).  Cette  copie  n'a  pas  été  continuée,  et  les  six  volumes  se  retrouvent 
en  1654  à  l'hôtel  de  Condé  :  «  Chronique  françoyse  en  vieux  vers  françois, 
manuscript  sur  vélin,  folio,  six  volumes,  reliés  de  diverses  façons  ».  La 
reliure  actuelle  est  du  XYIIP  siècle. 

518 

N"  737.  Macé  (René)  :  La  Connétablerie. 

Pet.  in-f»  (0,272  sur  0,210),  veau  marbré,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  — 
Vélin,  réglé,  XVI«  siècle,  10  fî.,  belle  écriture  ronde  avec  quelques  ornements,  exécution 
soignée. 

«  La  Connestablerie  de  Piedmond,  Prouvence  et  Picardie,  faictlejourque 
Monseigneur  M.  Anne  de  Montmorensi  fut  créé  connestable;  au  dict  seigneur, 
par  frère  René  Macé  »  : 

Que  ne  vit  aujourd'huy  vostre  père! 
Chascun  très  bien  luy  debvroit  faire  chère 
D'avoir  tel  filz... 
Fin  :    0  que  moult  vault  ung  acte  glorieux. 

«  Fin  du  premier  livre  de  la  Connestablerie,  par  F.  R.  Macé  ». 

Poème  à  la  louange  du  nouveau  connétable  (1538);  l'auteur  célèbre  ses 
actions  et  s'arrête  au  ravitaillement  de  Turin  en  cette  même  année  1538.  Ce 
premier  livre  est  donc  complet;  mais  l'ouvrage  sans  doute  devait  être  conti- 
nué. Duchesne  en  parle  dans  son  Histoire  de  la  maison  de  Montmorency  et  place 
à  Chantilly  l'exemplaire  de  dédicace  que  nous  avons  sous  les  yeux. 

(t)  Duchesne  :  Histoire  de  la  maison  de  Montmorency,  livre  V,  p.  421. 


121  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

C'est  toujours  ce  mûme  René  Macé,  de  Vendôme,  qui  avait  succédé  à 
Crétin  dans  l'emploi  de  «  chroniqueur  »  du  roi.  La  flatterie  ne  l'inspire  pas 
mJQux  que  l'histoire. 

519 

N°  990.    «    L'Ambassadeur   verd  envoyé   au   Roy   en   Rretaigne    par   les 

MIGNONS    ET    BEAUX    CHEVALLIERS    VERDS    DES    InDES    ». 

In-4°  (0,192  sur  0,147),  papier,  XVI"  siècle,  H  ff.,  velours  vert. 

Par  un  heau  jour  de  printemps,  pendant  que  l'auteur  repose  en   une 

«  serisaye  », 

Sur  le  sommet  d'un  arbre  se  brancha 

Et  peu  à  peu  près  de  moy  s'aprocha 

Ung  chevallier  de  nation  estrange, 

Beau  et  mignon,  qui  parloit  comme  un  ange... 

Fort  luy  plaisoit  la  couleur  de  verd  gay. 

Dont  s'acouslroit  ainsy  qu'un  papegay; 

Et  pour  monstrer  qu'il  estoit  chevallier. 

Au  col  portoit  de  l'ordre  le  collier 

De  cramoisy  et  de  pourpre  émaillé, 

Qui  par  nature  estoit  fait  et  taillé. 

ïl  se  présente  comme  député  par  les  «  chevaliers  verds  des  Indes  »  vers  le 
roi,  dont  il  trace  le  portrait,  et  qui 

avec  luy  a  une  telle  seur 

Qu'on  doibt  nommer  pour  ses  dignes  mérites 
La  précieuse  entre  les  Marguerites... 

L'objet  de  l'ambassade  est  un  message 

D'un  de  nos  compaignons,  dit  l'amant  verd, 

Qui servit  une  grande  dame 

Si  loyaument  que  son  corps  perdit  l'âme. 

Mais  après  de  longs  entreliens  avec  «  la  déesse  Atropos  »,  il  est  revenu 
«  vcoir  son  pays  » ,  et  il  annonce  que 

le  roy  Françoys  a  troys  cnrans, 

Lcsquelz  verra  vaincqueurs  et  triomphans 
Des  régions  sur  terre  et  mer  profonde. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  123 

s'ils  suivent  certains  conseils  que  leur  porte  l'ambassadeur,   surtout  s'ils 
vivent 

...  en  paix  et  fraternelle  amour; 

Et  à  l'aisné  de  France,  le  Daulphin, 

Se  humilieront  les  deux... 

C'est  ce  secret  qu'ainsi  m'a  descouvert 

Le  chevallier  et  ambassadeur  verd. 

Que  je  menay  après  propos  final 

Vers  Monseigneur  le  prince  cardinal  [de  Lorraine], 

Qui  l'adressa  au  Roy... 

Ce  petit  poème  n'a  pu  être  écrit  avant  1522,  date  de  la  naissance  du  troi- 
sième fds  de  François  I",  ni  après  l'année  1536,  dans  laquelle  mourut  le 
Dauphin;  d'ailleurs  François  I"ne  lit  qu'im  seul  voyage  en  Bretagne,  et  notre 
épître  se  trouve  ainsi  datée  avec  certitude  :  1532.  «  L'Amant  vert  »,  que 
nous  avons  rencontré  plus  haut,  fait  penser  immédiatement  à  Jean  Le  Maire 
de  Belges,  et  il  est  certain  que  VÉpttre  de  l'ambassadeur  vert  n'est  pas  sans 
analogie  avec  les  ÉpUres  de  ramant  vert,  écrites  en  1510  par  Le  Maire.  Mais 
celui-ci  vivait-il  encore  en  1532?  D'aucuns  le  font  mourir  avant,  d'autres 
après  1530;  notre  poème  place  «  l'Amant  vert  »  dans  l'autre  monde,  où  il 
converse  avec  Atropos,  déesse  de  la  mort. 

Inutile  d'ajouter  que  l'on  ne  trouve  pas  ici  la  devise  «  De  peu  assez  »,  et 
que  dans  le  recueil  des  œuvres  de  Le  Maire,  récemment  publié  (1882-1891, 
4  vol.  in-8°),  M.  J.  Stocher  n'a  pu  donner  place  à  «  l'Épître  de  lambassa- 
deur  vert  » . 

Collection  de  Condé. 

520 

N°  1470.  François  1"  :  Poésies. 

In-4»  (0,183  sur  0,130),  velours  cramoisi,  fermoir  en  vermeil,  tr.  dor.  —  Vélin, 
XVI"  siècle,  83  ff.,  caractères  italiques,  initiales  ornées. 

Comme  tous  les  recueils  des  poésies  de  François  I".  ce  manuscrit  contient 
des  pièces  composées  par  Marguerite  d'Angoulèmo,  Louise  de  Savoie, 
Marot,  etc.  Les  poésies  du  roi  présentent  un  véritable  intérêt  historique;  on 


426  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

y  trouve,  entre  autres  faits,  une  description  curieuse  de  la  bataille  de  Pavie; 
elles  ont  été  recueillies  et  publiées  en  1847  par  les  soins  d'Aimé  Champol- 
lion-Figeac,  sous  le  titre  de  Poésies  de  François  I",  de  Louise  de  Savoie,  duchesse 
d'Angoulêine,  etc.  Nous  nous  sommes  servis  de  cette  édition  pour  collationner 
notre  manuscrit  ;  les  pièces  qu'Aimé  Champollion  n'a  pas  données  sont  mar- 
quées d'un  astérisque.  Son  livre  nous  a  aussi  fourni  les  titres  placés  entre 
crochets,  notre  manuscrit  donnant  fort  peu  de  rubriques.  Voici  le  relevé 
complet  des  épîtres,  ballades,  chansons,  rondeaux  et  autres  compositions 
dont  est  formé  ce  recueil  : 

1  (f.  1).  [Lettre  missive  en  prose]  :  «  Ayant  perdu  Toccasion  de  plaisante 
escripture...  ».  {Édition  Champollion,  p.  42). 

2  (f.  1).  [Ballade]  {Champ.,  43)  : 

Triste  penser  et  prison  trop  obscure... 

3  (f.  2).  [m  Épistre  du  roy  traictant  de  son  partement  en  Italie  et  de  sa 
prise  devant  Pavie  »]  {Champ.,  27)  : 

N'estime  estrange,  amye,  si  le  veoir... 

4  (f.  9).  [«  Epistre  de  la  duchesse  Marguerite  au  roy  »]  {Champ.,  12)  : 

Si  par  désir,  voire  en  trop  plus  grand  nombre... 

5  (f.  10).  [«  Épistre  en  response  »]  {Champ.,  14)  : 

Tant  plus  je  pense  et  moings  certes  je  treuve... 

6  (f.  12).  [«  Épistre  en  vers  alexandrins,  au  roy  »]  {Champ.,  12)  : 

Celle  pauvre  déceue  et  misérable  amante... 

M.  Paulin  Paris  attribue  cette  épître  à  Françoise  de  Foix,  dame  de  Château- 
briant. 

7  (f.  15).  [«  Épitaphe  »]  {Champ.,  93)  : 

Une  femme  gisant  en  ceste  fosse  obscure... 

Cette  épitaphe  fait  partie  de  l'épître  précédente. 

8  (f.  15).  [«  Épistre  »]  (Champ.,  8)  : 

Après  avoir  débatu  longuement... 

9  (f.  16).  «  Envoy  »  [par  Marguerite  d'Angoulême]  {Champ.,  76)  : 

Le  gros  ventre,  trop  pesant  et  massif... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  i27 

10  (f.  17).  «  Responce  »  [du  roi]  (Champ.,  77)  : 

La  chose  entière  estant  inséparable... 
il  (f.  19).  [«  Épistre  »]  (Champ.,  3)  : 

Pourroit  servir  ceste  présente  lettre... 

12  (f.  20).  <(  Épistre  »  : 

*Mais  pourquoy  n'est  clairement  entendu... 

Attribuée  par  M.  Paulin  Paris  à  M"°  d'Heilly,  Anne  de  Pisseleu. 

13  (f.  22).  «  Épistre  »  : 

*Un  salut  ceste  amante  en  cest  escript  te  donne... 

14  (f.  23).  «  Épistre  »  : 

*Je  scay  pour  vray  que  lisant  ceste  lettre... 

15  (f.  25 j.  «  Épitaphe  »  : 

*  Heureuse  fuz  mourant  en  m'ostant  hors  de  peine... 

Cette  épitaphe  fait  partie  de  l'épître  précédente. 

16  (f.  25).  «  Épistre  »  : 

*  Celle  façon  par  aucuns  estimée... 

17  (f.  27).  «  Épistre  »  : 

*L'honneur,  le  bien,  le  plaisir,  le  repos... 

18  (f.  28).  «  Response  »  : 

*La  peur,  l'amour,  le  désir  et  savoir... 

19  (f.  29).  «  Églogue  [du  pasteur  Admetus]  »  : 

Nymphes  qui  le  pays  gracieulx  habitez... 
Cette  églogue  a  été  faussement  attribuée  à  Marot.  M.  Georges  Guiffrey  la 
restitue  à  Claude  Chappuis  (édition  des  oeuvres  de  Marot,  II,  493). 

20  (f.  31).  [«  Élégie  de  Cléander  ..]  : 

*Le  temps  fut  cler,  la  saison  gralieusc... 
21' (f.  34).  [«  Épitaphe  »]  (Champ.,  108)  : 

D'autant  que  sa  vertu  passe  nostre  douleur... 
22  (f.  34).  [«  Épitaphe  d'Agnès  Sorel  »]  (Champ.,  153)  : 
Icy  dessoubs  des  belles  gist  l'eslite... 


128  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

23  (f.  35).  [«  Épitaphe  »]  (Champ.,  116)  : 

Cy  gist  en  peu  de  terre  un  qui  la  remplissoit... 

24  (f.  35).  [«  Épitaphe  de  Madame  d'Angoulème  »]  (Champ.,  106)  : 

Cy  gist  le  corps  dont  l'âme  est  faicte  glorieuse... 

25  (f.  36).  «  Épitaphe  de  Madame  Laure  »  : 

*En  petit  lieu  compris  vous  pouvez  voir... 
Attribuée  à  François  1"  par  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale  ; 
publiée  parmi  les  œuvres  de  Clément  Marot. 

26  (f.  36).  «  Ballades.  Envoy  »  (Champ.,  119)  : 

Ceulx  là  qui  ont  en  lieu  du  bien  de  veoir... 

27  (f.  37).  «  Response  »  [par  les  demoiselles  de  la  cour]  (Champ.,  122)  : 

Puisqu'il  vous  plaist  confesser  que  les  lieulx... 

28  (f.  38).  «  Autre  »  : 

•Le  temps,  le  lieu,  la  preuve  et  le  plaisir... 

f9  (f.  39).  [«  Épistre  »]  (Champ.,  150)  : 

Doulce,  plaisante,  heureuse  et  agréable  nuict... 

30  (f.  39).  «  lluictain  »  (Champ.,  ix)  : 

Cœur  à  mouvoir,  plus  fort  à  eschauffer... 

31  (f.  40j.  «  Uesponce  »  {Champ.,  154)  : 

Les  fruicts  soudains  sont  de  peu  de  durée... 

32  (f.  40).  Quatrain  (Champ.,  154)  : 

Las!  je  vouldrois  vouUoir  sans  le  voulloir... 

33  (f.  40j.  Dizain  (Champ.,  155)  : 

Le  peu  de  foy  cherche  miracle  veoir... 

34  (f.  40).  Sixain  : 

*Las!  je  n'ay  point  en  moi  telle  fiance... 

35  (f.  40).  Iluitain  (Champ.,  95j  : 

Mon  innocence  en  cœur  ingrat  gravée... 

36  (f.  40).  Huitain  (Champ.,  95)  : 

Dictes  sans  paour  ou  l'ouy  ou  nenny... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  i29 

Publié  dès  1534  dans  Hccatomphilc...  Les  Fleurs  de  poésie  franco  ijse,  p.  88. 

37  (f.  41).  Huitain  (Champ.,  204)  : 

Au  triste  adieu  fut  faict  l'échangenient... 

38  (f.  41).  Quatrain  (Champ.,  95)  : 

Dessoubs  le  marbre  de  dure  récompense... 

39  (f.  41).  Iluitain  (Champ.,  162)  : 

Servant  le  taire  à  ce  deppartement... 

•   40  (f.  41).  «  Envoy  »  (quatrain)  : 

Nulle  oraison  ne  te  debvroit  tant  plaire... 

C'est  le  premier  quatrain  de  la  chanson  17  donnée  par  A.  Champollion, 
p.  116. 

41  (f.  41  ).  Dizain  : 

*  Toujours  le  feu  cherche  se  faire  veoir... 

Attribué  à  François  I"  par  le  ms.  2335  de  la  Bibliothèque  nationale,  et  à 
Melin  de  Saint-Gelais  par  l'édition  Blanchemain,  III,  2.  PubHé  dès  1534  dans 
Hécatomphilc...  Les  Fleurs  de  poésie  françoyse,  p.  64  :  «  Le  plus  noble  des 
vrays  amans  [François  I"]  veult  desmontrer  qu'il  porte  le  feu  qui  l'a  espris 
en  cueur  content,  ce  que  ne  font  ny  dieux  ny  hommes  ». 

42  (f.  41).  Iluitain  : 

*  Toute  senteur  sent  plus  qui  la  remue... 

43  (f.  42).  Iluitain  : 

*  Pleurez  le  temps  cette  trop  longue  absence... 

44  (f.  42).  Huitain  (Champ.,  147)  : 

Honte  n'aura  celuy  de  s'excuser... 

45  (f.  42).  Quatrain  : 

*  Quand  tu  vouldras  ton  humble  serf  changer... 

46  (f.  42).  «  Responce  »  (quatrain)  : 

*Pour  soy  le  pauvre  à  s'acroistre  a  voulloir... 

47  (f.  42).  Huitain  : 

*  Si  les  aucuns. languissent  par  folie... 

n.  n 


130  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

48  (f.  42).  Huitain  : 

*  Ayant  amour  son  principal  pouvoir... 

49  (f.   43j.   Traduction   de  trois  distiques  latins  en  deux  vers  français 

chacun  : 

*  Hanc  volo  quae  non  volt...  Je  fuys  ce  qu'il  me  veuJt... 

*  Infelix  Dido...  0  comme  amour... 

*  Tah genus  volucrum...  Si  tels byseaulx... 

50-55  (ff.  43-44).  Iluitains  : 

*  L'ombre,  l'herbe,  les  fleurs,  le  doulx  vent  agréable... 

*  Amour  et  mort  la  terre  et  ciel  ont  pris... 

*  Quand  une  beste  est  dedans  les  retz  prise... 

*  Ce  qui  souUoit  en  deux  se  départir... 

*  Las  qu'on  congneust  mon  vouUoir  sans  le  dire... 
■■  Doulce  mémoire  en  plaisir  consommée... 

56  (f.  44).  Onzain  : 

*  Voyant  Neptune  avoir  en  sa  puissance... 

57  (f.  44).  Huitain  : 

*  0  doulce  amour  et  contente  pensée... 

58  (f.  45).  Huitain  : 

*  Voullant  amour  soubs  parler  gracieulx... 
Publié  dans  les  œuvres  de  Melin  de  Saint-Gelais. 

59  (f.  45).  Ballade  : 

*  César  depuis  que  le  traistre  d'Égipte... 
60-63  (ff.  45-46).  Huitains  : 

*  Vous  usurpez,  dames,  injustement... 

Puisque  tu  peulx  ce  que  ne  puis  pouvoir...  (Champ.,  p.  145,  note). 

*  Si  le  temps  faict  que  ton  amour  se  lasse... 

*  Las!  tu  comprens  le  bras  heureux  et  cher... 

64  à  75  (ff.  46-52).  «  Chançons  »  : 

Ne  soient  vos  yeulx  tant  empeschez  de  veoir...  (Champ.,  H3). 
Si  la  nature  en  la  diversité... 
(Champ.,  49,  «  chanson  du  Roy  faicte  par  luy  en  Espaigne  •). 
A  déclairer  mon  afl"ection...  (Champ.,  99). 
La  volonté  est  trop  récompensée...  (Champ.,  413). 


POESIE  FRANÇAISE.  131 

Quand  chanteras  pour  ton  ennuy  passer...  (Champ.,  6). 

Du  temps  me  deulz,  et  non  de  vous,  ma  mye...  (Champ.,  7). 

J'ay  le  désir  content  et  l'effect  résolu... 
(Champ.,  98).  Le  ms.  2333  de  la  Bibliothèque  nationale  donne  cette  pièce  à  Chappuis, 
M.  Blanchemain  à  Melin  de  Saint-Gelais. 

0  doulx  reveoir  qui  par  trop  dure...  (Champ.,  174). 

Si  un  corps  justement  reçoit  punition...  (Champ.,  173). 
Publié  dès  1534  dans  Hécatomphile...  Les  Fleurs  de  poésie  frattçoysej  p.  99  ;  «  Une  dame 
se  plaint  d'ung  aymant  rigoureux  ». 

Je  n'ose  estre  content  de  mon  contentement...  (Champ.,  176). 
Publié  aussi  dans  Hécatotnphile,  1534,  p.  92  :  «  Le  parfaict  des  amans  [François  I"]  à 

sa  dame  ». 

Si  un  œuvre  parfaict  doit  chacun  contenter...  (Champ.,  176). 

*  Mon  plus  est  tant  qu'il  ne  sçauroit  passer... 
(La  première  strophe  est  donnée  par  Aimé  Champollion,  p.  Ho,  note) 

76  (f.  52).  «  Iluictain  »  : 

*  Comme  l'art  ne  peult  surmonter... 

77  (f.  53).  «  lléro  à  Léander  »  (huitain)  : 

*  Par  trop  désirer  mon  malheur... 

78  (f.  53).  «  Canace  à  Macaire  »  (huitain)  : 

*  De  forte  amour  la  grand  pitié... 

79  (f.  53).  «  Briséis  à  Achilles  »  (huitain;  : 

*  0  sort  pour  moy  trop  malheureux... 

80  (f.  53).  Quatrain  : 

*  Je  haulse  l'œil,  mais  aller  je  puis  veoir... 

81  (f.  53).  «  Dramira  à  Hercules  »  (huitain)  : 

*  Pour  penser  juste  mon  désir... 

82  (f.  54).  Huitain  : 

*  L'on  doit  aller  avecques  le  pied  de  plomb... 

83  (f.  54).  Strophe  détachée  d'une  ballade  ou  d'une  chanson,  5  vers  : 

*  Vous  avez  par  présence  le  doulx  plaisir  du  veoir.. 
Refrain  :       Ce  que  nous  aymons  tant. 

84  et  85  (f.  54).  Huitains  : 


i32  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

*  Quand  je  conneuz  en  ma  pensée... 

*  Je  suis  tenue  à  ma  fortune... 

86  à  1 1 1  (ff.  o4  à  66).  «  Rondeaulx  »  (tous  publiés  par  Aimé  Champollion)  : 

Triste  penser,  en  quel  lieu  je  t'adresse... 

En  ma  prison  m'est  nyé  le  pouvoir... 

J'ay  la  mort  joincte  avecques  ma  naissance... 

Qui  l'eust  cuydé  dessoubs  un  tel  visage... 

Moings  de  fortune  estant  <à  moy  contraire... 

Icy  dessoubs  gist  en  bien  peu  d'espasse... 

Pour  tout  jamais  que  dueil  soit  incité... 

Pour  mon  repos  j'endure  pénitence... 

Si  ferme  amour  en  infélicité... 

Bien  heureuse  est  la  saison  et  l'année... 
(deux  strophes  seulement;  les  deux  dernières  manquent). 

Par  trop  vouUoir  ma  doulce  adversité  .. 
(attribué  par  M.  Paulin  Paris  à  Françoise  de  Foix,  dame  de  Châteaubriant). 

Vie  en  la  mort  que  mort  vivant  me  faict... 

En  l'esprouvant,  le  vray  l'on  peult  savoir... 

En  mon  malheur  d'amour  je  me  contente... 

Pour  réconfort  du  diligent  tourment... 

Doubler  ne  fault  qu'amour  a  grand  puissance... 

Adieu,  amour,  adieu,  dillection... 

Bonjour,  regrect,  dueil  et  ennuy  et  peine... 
(réponse  au  rondeau  précédent). 

Plus  de  regrect.  j'auray  de  l'ignorance... 
(attribué  par  M.  Paulin  Paris  à  Françoise  de  Foix,  dame  de  Châteaubriant). 

0  quel  erreur,  par  infmiz  espritz... 
^publié  dans  les  œuvres  de  Clément  Marot). 

Heureux  travail  quand  la  fin  est  plaisante... 

Les  yeulx  bandez  de  triste  connoissance... 

Par  un  doulx  feu  amour  pense  pourveoir... 

C'est  donc  par  toy  que  je  feis  trop  d'offence... 

Bien  estrange  est  le  plus  par  moings  compris... 

Me  consommant  pour  à  aultruy  pourveoir... 

Inutile  de  dire  que  ces  pièces  anonymes  ne  sont  pas  toutes  de  François  I"; 
cette  observation  s'applique  à  tout  le  recueil;  mais  il  est  bien  difficile  de 
soulever  le  voile  qui  enveloppe  l'anonyme. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  133 

112  à  134  (ff.  67-73).  Epîtres  en  prose  (toutes  publiées  par  Aimé  Cham- 
poUion)  : 

«  Un  chacun  se  sçait  esjouir...  >  (à  Marguerite  d'Angoulême).  ,—  «  Je  ne  doibs 
moings  estimer...  ».  —  «  La  mémoire  de  l'heureux  espoir...  ».  —  «  L'ennuy  du  dep- 
partir...  «.  —  Ayant  l'ennuy  anticippé...  ».  —  «  Pour  l'excuse  de  la  présomption...  ». 
—  «  Si  à  bien  continuer...  ».  —  «  Ne  pouvant  satisfaire...  ».  —  «  Estant  la  force  de 
mon  affection...  ».  —  »  Entre  tant  de  longs  ennuyz...  ».  —  «  Estant asseuré  par  ce  por- 
teur... ».  —  «  Estant  la  peine  en  moy  pareille...  ».  —  «  Voyant,  amye,  le  commence- 
ment... B.  —  (  Estant  pour  mon  propre  salut...  »  (ces  trois  dernières  lettres  sont  adres- 
sées à  Diane  de  Poitiersj.  —  «  Tant  plus  la  chose  est  pour  les  autres...  ».  —  «  Puisque 
par  lettre  je  ne  puis  déclarer...  -.  —  «  Monseigneur,  puisqu'il  plaist  à  Dieu...  »  (lettre 
de  Marguerite,  reine  de  Navarre,  à  François  I",  dont  suit  la  réponse")  :  «  Si  la  fortune, 
ma  mignonne...  ».  —  «A  cette  heure,  amye,  connois-je  bien...  ».  —  «  Le  lieu,  l'occa- 
sion et  le  temps...  ».  —  «  La  response  de  la  mienne  seulle...  ».  —  «  A  cette  heure  que 
nous  partons...  »  (à  la  reine  Léonor).  —  «  Vous  m'avez,  par  l'heureux  présent...  ». 

Le  recueil  se  termine  par  les  poésies  suivantes,  toutes  sans  titre  : 

135  (f.  75).  Pièce  de  66  vers  : 

*  Qui  pourra  plus,  la  preuve  ou  l'apparance... 

136  (f.  77).  Dizain  : 

*  Dedans  tes  yeux  sont  canons,  harquebuzes... 

137  (f.  77).  Pièce  en  trois  sixains  : 

*  Trop  plus  penser  que  bien  escrire... 

138  (f.  77).  Chanson  (Champ.,  121)  : 

Point  il  ne  fault  d'excuse  à  la  faulte  conneue... 

139  (f.  78j.  Rondeau  [par  Louise   de    Savoie,  duchesse  d'Angoulême] 

{Champ.,  173)  : 

Plus  inconneue  à  moy  et  transformée... 

140  (f.  78).  Rondeau  {Champ.,  126j  : 

Quelle  douUeur  je  veoy  !  La  pourra  on  sçavoir?... 

141  (f.  79).  Pièce  de  78  vers  : 

*  Ma  pleume  lente  et  ma  main  paresseuse... 

Pièce  intitulée  Le  Corps  féminin  dans  le  ms.  3940  de  la  Bibliothèque 
nationale;  attribuée  à  Clément  Marot  par  M.  Georges  Guiffrey  (édition  des 
œuvres  de  Marot,  H,  281). 


i34  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

142  (f.  81).  Huitain  : 

*  Si  pour  avoir  rompu  le  juste  sceau... 

143  (f.  81).  Huitain  : 

*  Un  doulx  effort  qui  n'a  point  de  deffence... 

144  (f.  81).  Huitain  : 

*  Si  la  voix  basse  en  lieu  hault  est  ouye... 
143  (f.  82).  Pièce  de  54  vers  : 

*  Après  avoir  bien  regardé  et  veu... 
On  a  joint  au  volume  une  lettre  de  François  I"  à  la  duchesse  douairière  de 
Savoie,  datée  de  Paris,  28  janvier  (s.  a.),  et  contresignée  :  Robertet. 

Bibliothèque  Cigongne,  n°  764. 

521 

N°  1690.  François  I"  :  Poésies  («  Livre  de  vers  de  François  premier  »). 

In-4»  (0;240  sur  0,170),  velours  violet,  tr.  dor.  —  Vélin,  XVI»  siècle,  121  ff.,  ru- 
briques rouges,  initiales  ornées. 

Ce  recueil  a  dû  être  exécuté  pour  Anne  de  Poiignac,  bien  connue  pour 
son  amour  des  livres,  veuve  en  1515  de  Charles  de  Bueil,  comte  de  Sancerre 
(tué  à  Marignan),  et  remariée  plus  tard  à  François  de  La  Rochefoucauld, 
prince  de  Marcillac;  les  petites  pièces  de  poésie  dont  les  gardes  sont 
couvertes  paraissent  écrites  de  sa  main.  M.  Paulin  Paris  a  relevé  ces 
particularités  dans  une  piquante  étude  où  il  fait  ressortir  l'intérêt  de  ce 
manuscrit  {Bulletin  du  Bibliophile,  1880).  Ce  recueil  est  plus  complet  que  le 
précédent;  outre  François  I",  Marguerite  d'Angoulême  et  Louise  de  Savoie, 
nous  voyons  paraître  ici  Melin  de  Saint-Gelais,  Françoise  de  Foix,  dame  de 
Châteaubriant,  Louise  de  Coëtivy,  comtesse  de  Taillebourg,  sans  parler  des 
anonymes,  car  on  ne  peut  donner  à  François  I"  toutes  les  pièces  qui  ne 
portent  pas  de  nom  d'auteur.  Signalons  surtout  les  poésies  inédites  de  la 
reine  de  Navarre. 

Ce  recueil,  ainsi  que  le  précédent,  devrait  être  intitulé  Portefeuille  et  non 
Poésies  de  François  I",  comme  le  fait  remarquer  M.    Paulin  Paris,  qui  a 


POÉSIE  FRANÇAISE.  135 

reconnu  la  correspondance  du  roi  avec  Françoise  de  Foix,  Anne  de  Pis- 
seleu,  etc.  Après  avoir  mis  de  la  clarté  dans  le  fatras  des  rondeaux,  il  s'était 
attaché  aux  épîtres  ;  niais  il  n'a  eu  le  temps  de  publier  que  la  partie  relative  à 
Françoise  de  Foix.  Ses  conclusions  nous  ont  servi  de  guide,  et  la  publication 
d'Aimé  Champollion  nous  a  permis  de  collationner  notre  manuscrit.  Les 
pièces  que  ce  dernier  n'a  pas  connues  sont  marquées  d'un  astérisque  (1). 

Rondeaux  (IT.  1-38)  : 

i.  La  mienne  amour  est  joyeuse  en  tristesse... 

2.  Me  congnoissant  te  pouvoir  ennuyer... 

3.  Ce  m'est  plaisir  quand  je  suis  en  grand  peine... 
•4.  Trop  plus  qu'à  toy  l'heur  me  seroit  plaisant... 

5.  Qui  l'eust  cuydé  dessoubz  ung  tel  visaige... 

6.  Moins  de  fortune  quand  elle  m'est  contraire... 

7.  Soubz  cest  escript  couverte  est  la  pensée... 

8.  Icy  dessoubz  gist  en  petit  d'espace... 

9.  En  ce  saint  temps  qu'est  de  dévotion... 

10.  D'eur  et  malheur  vient  fin  de  toute  chose... 
dd.  Pour  tout  jamais  dueil  me  soit  incité... 
d2.  0  quel  douleur  la  souvenance  ameyne... 
d3.  C'est  pour  jamais  que  dure  éternité... 
d4.  Pour  mon  repos  j'endure  pénitence... 
d.*).  Si  ferme  amour  en  infélicité... 
d6.  Bien  heureux  est  la  saison  et  l'année... 
d7.  Heureux  travail  quand  sa  fin  est  plaisante... 
d8.  Par  trop  vouloir  ma  doulce  adversité... 
[probablement  de  Françoise  de  Foix,  dame  de  Châteaubriant]. 
d9.  Dont  j'ay  le  mal  tu  as  causé  l'offense... 
20.  De  toy  le  bien  et  de  nous  vient  l'offense... 
2d.  Vie  en  la  mort  qui  mort  vivant  me  faict... 

22.  Triste  penser,  en  quel  lieu  je  t'adresse... 

23.  J'ay  la  mort  jointe  aveques  ma  naissance... 

24.  En  ma  prisonin'est  nyé  le  pouvoir... 

25.  En  esprouvant  le  vray  l'on  peult  sçavoir... 

(i)  La  Bibliothèque  nationale  possède  un  manuscrit  (n»  1723)  qui  peut  être  considéré  comme 
le  frère  du  nôtre;  tous  deux  sortent  évidemment  du  même  atelier  :  même  écriture,  même 
ornementation;  les  pièces  sont  disposées  dans  le  même  ordre;  mais  toutes  celles  que  nous 
allons  désigner  par  un  astérisque  ne  se  trouvent  pas  dans  le  ms.  de  la  Bibliothèque  nationale, 
sauf  les  pièces  numérotées  181  à  166,  qu'Aimé  Champollion  n'a  pas  reproduites. 


136  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

26.  0  quel  erreur  par  finiz  espcritz...  [par  Clément  Marol]. 

27.  Soubz  triste  adieu  j'ay  voulu  entreprendre... 

*  28.  Je  vous  supply,  faictez  moy  ce  plaisir... 

*  29.  Parfaicte  amour  qui  crainct  la  longue  absence... 

Ces  deux  derniers  rondeaux  sont  attribués  par  M.  P.  Paris  à  M"'  d'IIeilly,  Anne  de 
Pisseleu,  future  duchesse  d'Étampes. 

30.  Plus  de  regret  j'auray  de  l'ignorance... 
[probablement  de  Françoise  de  Foix]. 

*  31.  A  vous,  mon  Dieu,  qui  avez  tant  pouvoir... 
(prière  en  rondeau  pour  la  liberté  du  roi,  par  Louise  de  Savoie). 

*  32.  Ma  voulenté  a  tant  recommancé... 

33.  C'est  pis  que  mort  de  vivre  sans  mourir... 
[par  Marguerite  d'Angoulôme]. 

*  34.  Pour  temps  qu'on  doyve  tout  mectre  en  oubliance... 
[probablement  de  Françoise  de  Foix]. 

35.  Toute  vertu  doibt  bien  estre  estimée... 

36.  Plus  est  ma  fin,  de  cela  je  t'asseure... 

37.  Pour  vérité  qu'ay  en  ma  bouche  unie... 

38.  Les  yeulx  bendez  de  triste  congnoissance... 

39.  Pour  ung  doulx  feu  amour  pense  prévoir... 

40.  L'imperfection  mérite  le  silence... 

41.  0  bon  chemin  qui  recouvrer  nous  faiz... 

42.  En  mon  malheur  d'amour  je  me  contente... 

*  43.  Parfaicte  amour  te  doibt  rendre  asseurance... 
[probablement  d'Anne  de  Pisseleu,  M"'  d'Heilly]. 

44.  Trop  de  malheur  et  peu  de  liberté... 
[probablement  de  Françoise  de  Foix]. 

45.  Ferme  vouloir  rend  le  temps  agréable... 

46.  Adieu  amour,  adieu  dilection... 

47.  Bonjour  regret,  dueil  et  ennuy  et  peine... 

48.  Pour  resconfort  du  diligent  tourment... 

49.  C'est  donc  par  toy  que  je  feis  trop  d'olï'ence... 

*  50.  J'ay  trop  d'amour  et  peu  de  récompense... 
51.  Heureuse  mort,  en  me  venant  saisir... 

*  52.  Mieux  que  cogneue  est  ma  félicité... 

Ces  trois  derniers  rondeaux  sont  attribués  par  M.  P.  Paris  à  Françoise  de  Foix. 
53.  Plus  est  ma  fin  que  le  commancement... 

*  54.  Le  seul  plaisir  du  désiré  reveoir... 
55.  De  retourner,  mon  amy,  je  te  prie... 

*  56.  Parfaite  amour  souvent  douleur  contente... 

*  57.  Plus  que  jamais  en  la  calamité... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  137 

Ces  trois  derniers  rondeaux  sont  attribués  par  M.  P.  Paris  à  Anne  de  Pisseleu. 

*  58.  Vivant  sans  vous  et  mourir  sans  vous  veoir... 

59.  Ma  foy  tousjours  je  te  promectz  tenir... 

60.  Ce  n'est  que  ung  cueur  et  ne  sera  jamais... 
[par  Marguerite  d'Angoulême]. 

61.  Par  trop  vouloir  et  par  bien  peu  penser... 

62.  En  la  grand  mer,  où  tout  vent  tourne  et  vire... 

63.  Malgré  moy  viz,  et  en  vivant  je  meurs... 

64.  A  force  d'eau  est  la  mer  turbulente... 

63.  La  vraye  amour  tousjours  fait  son  debvoir... 

66.  Ce  n'est  qu'ung  cueur,  ung  vouloir,  ung  penser... 
[par  Louise  de  Savoie]. 

67.  «  .\  Tournon,  quand  fut  question  de  mener  le  Roy  en  Italie  », 
[par  Louise  de  Savoie]  ; 

Pensant  passer  passaige  si  piteux... 

68.  Le  départir  est  sans  département... 

69.  Le  départir  est  fait  sans  départir... 

*  70.  Le  bon  désir  n'est  point  enfin  perdu... 

*  71.  Pour  vous,  amy,  tousjours  mon  cueur  souspirc... 
par  M""  de  Taillebourg  (Louise  de  Coëtivy). 

*  72.  Reveoir  meslé  d'amertume  et  douleur... 
[par  Louise  de  Savoie]. 

Les  dix  rondeaux  suivants  sont  de  Marguerite  d'Angoulême 

73.  «  Sur  Domine  salvum  f au  regeni...  »  : 
Saulvez  le  roy,  ô  Seigneur  gracieux... 

74.  Si  Dieu  le  veult,  il  a  toute  puissance... 

75.  De  ta  bonté  debvonz  avoir  créance... 

76.  Mon  seul  saulveur,  que  vous  pourroys-je  dire... 

77.  A  toy,  mon  Dieu,  donne  mon  âme  et  corps... 

'  78.  «  Rondeau  sur  ce  que  Ton  chante  aux  advendz  de  Noël  :  Excita, 
Domine,  potenliam  tuam  et  veni  »  : 

Excitez  vous  par  amoureux  vouloir... 

79.  Prestre  éternel,  autel  et  sacrifice... 

80.  «  Rondeau  double  du  jour  de  Noël  »  : 
Le  créateur  s'estre  fait  créature... 

81.  «  Rondeau  sur  Nunc  dimiltis  servum  tuum.  Domine  »  : 
0  dignes  braz,  embrassans  tout  le  monde... 

82.  De  tous  humains  la  doulce  humanité... 

83.  0  quel  erreur  par  finiz  esperitz...  [par  Clément  Marot]. 

84.  .\mour  sur  tous  a  grosse  auctorité... 
[par  Marguerite  d'.\ngoulôme]. 

n.  18 


138  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

85.  Avant  menger  je  gémis  et  souspire... 
[par  Marguerite  d'Angoulême]. 

*  86.  Jésus,  Marie,  a  ordonné... 

*  87.  Jésus  aymer  de  tout  son  esperit... 

*  88.  Qu'est-ce  d'amour?  Comment  le  peult-on  prendre?... 

*  89.  «  Rondeau  en  dialogue  x  : 

Amour  est  mort.  —  Non  est;  amour  est  vie... 

*  90.  S'il  est  ainsi  qu'une  amour  folle  et  vaine... 
*91.  Amour  veult  par  moyens  couvers... 

*  92.  «  Rondeau  simple.  Madame  la  duchesse  »  [d'Angoulême,  Louise 

de  Savoie]  : 

Pour  vous  tromper,  amour  a  trop  affaire... 

*  93.  «  Rondeau  simple  »  : 

Le  noir  souvent  je  porte  pour  plaisir... 

*  94.  «  Rondeau  en  dialogue  •  : 

N'est-ce  pitié?  —  De  quoy?  —  De  nostre  faict... 
Ce  rondeau  et  les  onze  suivants  doivent  être  de  Louise  de  Savoie  ou  de  Marguerite 

d'Angoulême  : 

*  93.  C'est  peu  de  faict  de  nostre  pauvre  vie... 

*  96.  C'est  mon  vouloir  et  propos  arresté... 

*  97.  Ce  n'est  que  vent  des  desduitz  de  ce  monde... 

*  98.  Tout  le  plaisir,  honneur,  bien  et  richesse... 

*  99.  Ce  n'est  rien  faict  qui  ne  pense  mieux  faire... 

*  100.  C'est  bien  assez  de  mourir  une  fois... 

*  101.  Icy  n'avons  permanente  cité... 

*  102.  Fuyons  la  mort  pour  vraye  vie  actendrc... 

*  103.  Mille  douleurs  pour  avoir  paradis... 

*  104.  Ce  m'est  tout  ung,  quelque  mal  que  j'endure... 

*  103.  Puisque  mon  cas  s'est  amendé... 

106.  «  Rondeau.  Madame  Charlotte  parlant  à  son  âme  »  : 
Saillez  dehors,  mon  âme,  je  vous  prie... 

107.  «  Madame  la  duchesse  [d'Alençon]  à  l'âme  de  Madame  Charlotte  »  : 
Respondez-moy,  ô  doulce  âme  vivante... 

108.  c  Responce  de  l'âme  »  : 
Contentez-vous,  tante  trop  ignorante... 

Ces  trois  rondeaux  font  partie  d'un  ouvrage  de  Marguerite  d'Angoulême  imprimé  en 
1333  et  dont  je  possède  un  rarissime  exemplaire  :  »  Dialogue  en  forme  de  vision  noc- 
turne entre  très  noble  et  excellente  princesse  Madame  Marguerite  de  France,  sœur 
unique  du  Roy,...  et  l'âme  sainctede  défuncte  Madame  Charlotte  de  France  »  (Alençon, 
Simon  du  Bois,  in-4%  goth.,  de  26  ff.). 

109.  Contente  suys  du  grand  contentement... 
[par  Marguerite  d'Angoulême]. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  139 

*  110.  La  mort  hiy  est  commencement  de  vie... 

*  m.  «  Envoy  »  :  i 

Stipendié  de  mon  léal  faisaige... 

*  112.   «  Réplicque  »  : 

Testaverte,  remply  de  sot  ouvrage... 

*  113.  L'aveugle  fol,  qui  sans  miséricorde... 

*  114.  Faulte  de  foy  est  cause  de  meffaict... 

*  115.  Le  cueur  piteux  de  vertus  atourné... 

Chansons  (ff.  38-45). 

116.  Doulce,  plaisante  et  belle  et  amyable  nuict... 

117.  J'ay  le  désir  content  et  l'effect  résolu... 

Attribuée  à  François  l"  par  Aimé  Champollion  (d'après  le  ms.  1723  de  la  Bibliothèque 
nationale),  à  .Alelin  de  Saint-Gelais  par  M.  Blanchemain,  et  à  Chappuis  par  le  ms. 
2335  de  la  Bibliothèque  nationale. 

118.  Si  par  raison  l'on  se  plaingt  de  souffrance... 

119.  «  Chanson  du  Roy  estant  en  Espaigne  »  : 
Si  la  nature  en  la  diversité... 

120.  Ne  soyent  vos  yeulx  tant  empeschez  de  veoir... 

121.  A  déclairer  mon  affection... 

122.  La  voulenté  est  trop  rescompensée... 

123.  Quand  chanteras  pour  ton  ennuy  passer... 

124.  Triste  départir.... 

12a.  Du  temps  me  dueil,  et  non  de  vous,  amye... 

126.  Vous  qui  voulez  sçavoir  mon  nom... 

127.  La  fin  sera  d'éternel  fondement... 

128.  Nulle  oraison  ne  te  debvroit  tant  plaire... 

129.  Pour  ne  pouvoir  ce  que  nous  vouldrions... 

Epit.\phes  (f.  46). 

130.  Gy  gist  en  peu  de  terre  ung  qui  la  rempUssoit... 

131.  «  Épitaphe  de  la  belle  Agnès  »  : 

Icy  dessoubz  des  belles  gist  l'eslite... 

Chanson  (f.  46). 

132.  Pour  le  support  de  l'esprit  tourmenté... 

Épitres  (ff.  47-59). 

133.  Si  le  regret  d'eslongner  ses  amys... 

134.  Si  le  désir  fait  errer  l'ignorance... 
[par  Françoise  de  Foix]. 


140  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

135.  Si  par  désir  l'on  se  doibt  advanser... 

136.  Si  par  aymer  l'on  désire  sçavoir... 

137.  Affin  que  saches  ma  doulce  ardeur  contraincte... 

138.  Tant  de  malheur  que  vous  perdre  de  vcue... 
[par  Anne  de  Pisseleu]. 

139.  Puysque  changez  le  privé  pour  l'estrange... 
[par  Françoise  de  Foix]. 

140.  C'est  bien  assez  me  donner  à  congnoistre... 
[réponse  de  François  I"  à  l'épîtrc  précédente]. 

141.  Si  par  désir,  voyre  en  trop  plus  grand  numbre... 
[par  Marguerite  d'Angoulêmc]. 

142.  Tant  plus  je  pense  et  moins  certes  je  treuve... 

143.  Celle  pauvre  déceue  et  misérable  amante... 

[par  Françoise  de  Foix].  Cette  épître  se  termine  par  l'épitaphe  suivante  : 

144.  Une  femme  gisant  en  ceste  fosse  obscure... 

Lettres  .missives  (en  prose,  ff.  59-63). 

145.  «  La  mémoire  de  l'heureux  espoir...  ».  —  146.  «  L'ennuy  du  départir...  ».  — 
147.  «  .\yant  l'ennuy  anticipé...  ».  — 148.  «  Pour  l'excuse  de  la  présumption...  ».  — 
149.  «  Si  à  bien  continuer...  ».  —  150.  «  Ne  pouvant  satisfaire...  ».  — loi.  «  Estant 
la  force  de  mon  affection...  ».  — 152.  «  Entre  tantde  longs ennuyz...  ».  —  153.  «  Estant 
ma  triste  fortune...  ».  —  154.  «  Si  passant  le  temps  de  l'espoir...  ».  —  155.  «  Ayant 
perdu  l'occasion...  »  (prose  et  vers;  dans  cette  lettre  se  trouve  la  ballade  suivante)  :  156. 
Triste  penser  en  prison  trop  obscure... 

PlKCES  DIVERSES. 

157.  «  Épistre  du  Roy  traictant  de  son  parlement  de  France  en  Italie  et  de  sa  prise 
devant  Pavie  »  (f.  64)  : 

Tu  te  pourroys  ores  esmerveiller... 
158-160.  Rondeaux  (entremêlés  de  prose,  ff.  71-72)  : 

Triste  penser,  en  quel  lieu  je  t'adresse... 

En  ma  prison  m'est  nyé  le  pouvoir... 

J'ay  la  mort  jointe  avecques  ma  naissance... 

*  161  (ff.  73-79).  «  Paragon  translaté  d'italien  en  françois  par  le  Roy  (en  prose)  : 
Sans  doubte  je  m'esbahys  comme  tout  le  monde  ne  vous  adore...  ». 

*  162  (ff.  80-86).  «  Le  Pater  noster  fait  par  translation  et  dialogue  de  l'âme  à  Dieu  et 
de  Dieu  à  l'âme,  par  la  Royne  de  Navarre,  seur  unicque  du  Roy.  Cum  oratis,  non  eritis 
sicut  hypocrite...  »  : 

Nostre  père.  Dieu  sur  tous  aultres  dieux... 

*  163  (f.  88).  «  Devant  l'ymaige  du  crucifix  »  : 

En  ceste  croix  voyez  le  vray  amant... 


POKSIE  FRANÇAISE.  141 

[par  Marguerite  (rAngoulôine.  reine  de  Navarre]. 

*  164  ((T.  88-89).  »  Sur  ung  rosier  au  jardin  des  Célestins  à  Lion  »  : 

Sur  ce  rosier  d'immortelle  verdeur... 
[par  Marguerite  d'Angoulôme]. 

*  165  (ff.  89-90).  Chanson  : 

En  actendant  l'heure  du  désir  digne... 
[par  Marguerite  d'Angoulême]. 

*  166  (iï.  91-103).  «  Petit  traité  contemplatif  de  la  croix  i  : 

Au  grand  désert  de  folle  accoustumance... 
[par  Marguerite  d'Angoulême]. 

Les  pièces  précédentes  (n°'  161  à  166)  se  trouvent  aussi  dans  le  ms.  1723  de  la  IJihlio- 
Ihôque  nationale  et  dans  le  ms.  5109  de  la  hihliothèque  de  l'Arsenal. 

167  (f.  103).  Chanson  : 

J'ay  le  désir  content  et  l'effect  résolu... 
Attribuée  à  François  I"  par  Aimé  Champollion,  à  Melin  de   Saint-Gelais  par  M.  Blan- 
chemain,  et  à  Claude  Chappuis  par  le  ms.  2335  de  la  Bibliothèque  nationale. 

168  (f.  104).  Ballade  : 

Ceux  là  qui  ont  en  lieu  du  bien  de  voir... 

169  (f.  104).  «  Envoy  des  présens  du  jardin  de  Fontainebleau  »  : 

Les  jardiniers  de  Fontainebleau... 

170  (f.  105).  Chanson  en  vers  alexandrins  : 

Point  il  ne  fault  d'excuse  à  la  faulte  congneue... 

171  (f.  106).  Ballade.  [«  Ilesponce  par  les  demoiselles  de  la  cour  »]  : 

Puisqu'il  vous  plaist  confesser  que  les  lieulx... 

172  (f.  106).  Épître  : 

Autant  de  noms  Diane  a  que  d'effectz... 

173  à  176  (if.  107-108).  Lettres  missives  :  «  Estant  asseuré  par  ce  porteur...  ».  — 
«  Estant  la  peine  en  moy...  ».  —  «  Voyant,  amye,  le  commencement...  ».  —  «  Estant 
pour  mon  propre  salut...  ».  D'après  l'édition  Champollion,  ces  quatre  lettres  sont 
adressées  à  Diane  de  Poitiers. 

477  4  179  (ff.  108-109).  Rondeaux  : 

C'est  trop  d'ennuy  quand  l'ennuy... 

Douleur  n'y  a  qu'au  temps  de  la  misère... 

Heureux  repos  ay  cerché  longuement... 
[ces  deux  derniers  par  Marguerite  d'Angoulême]. 
180  (f.  109).  Lettre  missive  :  «  Nous  ne  scaurions  laquelle...  ». 
181-182  (f.  110).  Rondeaux  : 

Bien  estrange  est  le  plus  par  moins  compris... 

Me  consumant  pour  à  aultruy  pourvoir... 
183-185  (ff.  110-113).  Épîtres  : 

Le  gros  ventre,  trop  pesant  et  massif... 


142  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

[par  Marguerite  d'Angoulême]. 

La  chose  entière  estant  inséparable... 
[réponse  de  François  I"  à  l'épître  précédente]. 

Ce  m'est  tel  bien  de  sentir  l'amytié... 
[par  Marguerite  d'Angoulême]. 

186  (f.  il5).  «  Épitaphe  de  Jouan  et  Coquette,  fol  et  folle,  faicte  par  la  royne  de 

Navarre  »  : 

Si  la  nature  a  fait  nos  corps  tant  imparfaictz... 

187  (f.  116).  «  Description  d'amour  »  : 

Qu'est-ce  que  qu'amour?  Est-ce  une  déité?... 
[par  Melin  de  Saint-Gelais]. 

188  (f.  116).  Épitaphe  : 

L'enfant  de  Trace  allant  sur  l'herbe  lors  glacée... 

189  (f.  116).  Rondeau  en  vers  alexandrins  : 

Quelle  douleur  je  veoy?  La  pourrons-nous  sçavoir?... 

190  (f.  117).  Épitaphe  : 

Une  femme  gisant  en  ceste  fosse  obscure... 
[par  Françoise  de  Foix]. 

191  (f.  117).  Épître  : 

S'il  estoit  ores  possible  de  penser... 

192  (f.  H8).  «  Épistre  en  responce  »  : 

La  grand  douleur  qu'est  de  ta  bouche  issue... 
[par  Françoise  de  Foix]. 

Techener,  février  1892. 

522 

N"  1878.  Mabguerite  d'Angoulê.me,  reine  de  Navarre  :  La  Coche,  ou  le 
Déb.\t  d'amour. 

In-i"  (0,200  sur  0,150),  mar.  rouge  jans.,  doublé  de  mar.  bleu  à  comp.  dorés  (Bau- 
zonnet-Traidz). — Vélin,  1540,  44  ff.,  11  miniatures.  Sur  le  recto  blanc  du  premier 
feuillet,  on  lit,  d'une  écriture  mal  formée  :  «  A  Paris,  ce...  bre...  1540  ». 

Sur  le  premier  feuillet,  au  milieu  d'un  grand  cartouche,  une  guirlande  de 
lauriers  enveloppe  un  écu  qui  peut  se  lire  ainsi  :  parti,  au  côté  dextre,  écartelé 
aux  1  et  4  de  Bretagne,  aux  2  et  3  contrécartelé  d'Orléans  et  de  Milan;  sur  le 
tout,  d'argent  au  chef  de  gueules  :  qui  est  Avaugour,  comte  de  Vertus  ;  - 
et  au  côté  senestre,  aux  1  (et  4)  d'or,  au  2  (et  3)  de  gueules,  qui  est  Astarac 
(de  Guyenne).  Les  Avaugour-Vertus  étaient  des  bâtards  de  Bretagne,  issus 
de  François  II,  lui-même  petit-fils,  par  sa  mère  Marguerite,  de  Louis,  duc 


POÉSIE  FRANÇAISE.  143 

d'Orléans,  et  de  Valentine  de  Milan.  François  d'Avaugour,  comte  de  Vertus, 
épousa  Madeleine  d'Astarac,  et  leur  fils  François  épousa,  en  1537,  Charlotte 
de  Pisseleu,  sœur  de  la  duchesse  d'Étampes.  Serait-ce  à  celle-ci  que  notre 
volume  fut  offert? 

C'est  l'un  des  deux  manuscrits  connus.  L'autre  est  à  la  bibliothèque  de  l'Ar- 
senal. L'exemplaire  du  duc  deLaValhère  a  disparu.  Le  nôtre  est  le  seul  qui 
soit  orné  de  miniatures;  elles  sont  bien  composées,  bien  conservées  et  d'un 
très  beau  coloris.  Dans  le  manuscrit  du  duc  de  La  Vallière  on  trouvait,  et  on 
trouve  aussi  dans  celui  de  la  bibliothèque  de  l'Arsenal,  les  rubriques  desti- 
nées à  l'explication  de  nos  onze  miniatures.  M.  Le  Roux  de  Lincy,  dans  l'édi- 
tion de  V Heptaméron  donnée  par  la  Société  des  Bibliophiles  en  1853,  a  repro- 
duit ces  onze  définitions  (T.  I,  pp.  cLxxxvm  et  suivantes)  ;  il  donne  aussi  (p.  cxii) 
la  définition  du  poème  lui-même. 

Dans  toutes  ou  presque  toutes  les  miniatures,  la  reine  de  Navarre,  avec 
son  profil  et  son  costume  bien  connus,  tient  la  première  place.  Dans  la 
neuvième  et  la  dixième  (1),  on  voit  la  fin  de  l'aventure  de  la  Coche  —  une 
litière  à  rideaux  noirs  traînée  par  des  chevaux  gris-pommelés;  enfin,  dans  la 
onzième,  au-dessus  d'une  dédicace  plus  que  courtoise  à  la  duchesse  d'Étampes, 
Marguerite  lui  présente  son  livre  recouvert  de  velours  blanc.  Cette  minia- 
ture a  été  gravée  en  tête  de  VHeptaméron  des  Bibliophiles.  En  voici  la  des- 
cription, d'après  le  manuscrit  de  la  bibliothèque  de  l'Arsenal  : 

«  Cyendroict  estla  unziesme  et  dernière  histoire,  qui  contient  comment 
la  Royne  de  Navarre  baille  à  Madame  la  duchesse  d'Estampes,  toutes  deux 
estans  en  une  chambre  fort  bien  tapissée  et  parée  ;  la  dicte  dame  d'Estampes 
ayant  une  robbe  de  drap  d'or  frisé  fourrée  d'hermines  mouchetées,  une  cotte 
de  toille  d'or  incarnat  esgorgetée  et  dorée,  avec  force  pierreries.  La  Royne  de 
Navarre,  tant  en  ceste  hystoire  que  les  aultres,  est  habillée  à  sa  façon  acous- 
tumée,  ayant  un  manteau  de  velours  noir  coppé  un  peu  soubz  le  bras  ;  sa 
cotte  noyre,  assez  à  hault  collet,  fourrée  de  martres,  attachée  d'esphngues 
par  devant  ;  sa  cornette  assez  basse  sur  la  teste;  et  apparest  uilg  peu  sa  che- 
mise, froncée  au  collet  » . 

(\)  La  dixième  est  reproduite  à  la  fin  de  ce  volume. 


144  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Le  manuscrit  se  termine  par  une  des  nombreuses  devises  adoptées  par 
Marguerite  :  «  Plus  vous  que  moy  » . 

En  1541,  Adam  Marcel,  chapelain  de  la  reine  de  Navarre,  reçut  50  écus 
d'or  en  remboursement  des  frais  qu'il  avait  faits  à  Paris  pour  faire  écrire, 
enluminer  et  relier  en  velours  blanc  le  présent  manuscrit  (extrait  des  Comptes 
de  la  reine  de  Aavarre) . 

ImTprimé  dans  les  Marguerites  de  la  Marguerite,  Lyon,  1547,  pp.  266  et  sui- 
vantes. Les  10  planches  gravées  correspondent  aux  10  premières  miniatures 
de  notre  manuscrit,  mais  sans  les  reproduire. 

Vendu  8.220  fr.  en  1869  (vente  du  baron  Jérôme  Pichon),  ce  volume, 
charmant  et  précieux  à  plus  d'un  titre,  atteignit  le  prix  de  20.100  fr.  en  1878 
(vente  Didot).  Je  l'ai  acquis  à  la  vente  Spitzer,  le  1"  juin  1893. 

523 

N°  728.  Recueil  de  poésies  du  XVP  siècle. 

Pet.  in-f°  (0,280  sur  0,195),  velours  violet,  tr.  dor.  —  Papier,  XVI'  siècle,  223  IT. 
chiffrés  (manquent  SO  et  31),  belle  cursive  droite. 

Précieux  recueil,  formé  vers  1540  et  certainement  offert  au  connétable  Anne 
de  Montmorency.  On  y  remarque  de  nombreuses  corrections  de  la  main  de 
Mehn  de  Saint-Gelais.  Le  volume  donne  les  noms  de  Marguerite  d'Angou- 
lême,  d'Octavien  de  Saint-Gelais,  de  Claude  Chappuis,  d'Antoine  lléroet,  dit 
La  Maison-Neuve  ;  nous  avons  reconnu  en  outre  des  poèmes  de  Marot  et  autres, 
et  surtout  d'importants  fragments  de  l'œuvre  poétique  de  Melin  de  Saint- 
Gelais.  Nous  avons  pu  idenlilicr  un  certain  nombre  de  pièces  ;  toutes  les 
autres  paraissent  inédites;  malheureusement  elles  sont  anonymes.  Les  attri- 
butions entre  crochets  ont  été  faites  d'après  les  éditions  imprimées  (1). 

1  (f.  1).  «  Los  Quatre  Dames  de  la  Roy  ne  de  Navarre  »  (Marguerites  de  la 
Marguerite,  Lyon,  1547,  II,  76j. 

(1)  Poésie»  de  François  I",  de  Louise  de  Savoie,  etc  ,  édition  Aimé  ChampoUion,  Paris,  1847, 
in-4''.  —  Œuvres  de  Clément  Marot,  édition  Jannet,  Paris,  18C8,  4  vol.  in-lG.  —  Œuvres  de 
Melin  de  Saint-Gelais,  édition  Blanchemain,  Paris,  1873,  3  vol.  in-12.  Le  troisième  volume  com- 
prend des  poésies  jusque-là  inédites,  attribuées  d'après  certains  manuscrits  à  Melin  de  Saint- 
Gelais  par  M.  Blanchemain;  pour  celles  de  ces  poésies  qui  se  trouvent  dans  notre  recueil,  nous 
avons  adopté  la  mention  attribuées  à... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  ■145 

2  (f.  22).  «  Adieux  de  la  Royne  de  Navarre  »  (publiés  par  M.  Abel  Lefranc 
dans  les  Dernières  Poésies  de  Margiieritede  Navarre,  Paris,  1895,  p.  349). 

3  (f.  25).  «  Les  Quatre  Gontishommes  de  la  Royne  de  Navarre  »  {Margue- 
rites delà  Marguerite,  Lyon,  1547,  II,  145). 

Le  scribe  a  transcrit  le  poème  dans  l'ordre  suivant  :  le  troisième,  le  premier, 
le  second  gentilhomme  ;  le  quatrième  a  été  omis.  Les  titres  des  poèmes  pré- 
cédents sont  de  la  main  de  Melin  de  Saint-Gelais. 

4  (f.  45).  «  Oeuvre  de  messire  Octovien  de  Sainct-Gelayz  »  : 

Où  est  plume  qui  deust  ores  plesser... 

20  huitains,  terminés  par  un  jeu  de  mots  sur  Molinet  : 

Cecy  n'est  pas  euvre  de  molinet, 
Mays  blé  moulu  et  de  gros  molin  est.  . 

Poème  inédit,  qui  se  trouve  aussi  dans  les  mss.  fr.  1717  et  12490  delà 
Bibliothèque  nationale. 

5à  H  (ff.  51-52).  Huitains  : 

Tant  que  j'ay  peu  du  très  grant  bien  jouyr... 

Servant  le  taire  à  ce  despartement...  [par  François  I"]. 

Qui  est  l'homme  mortel  de  bonne  congnoissance... 

Ce  que  le  penser  juge  et  bien  souvent  recorde... 

De  tous  les  maulx  selon  ma  fantaisie... 

Asseurez  nioy  de  toute  ingratitude... 

Je  ne  sçay  pas  si  l'on  pourroit  atteindre... 
[attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais].  Publié  dès  1534  dans  Hécatomphile...  Les  Fleurs  de 
poésie  françoy se,  p.  84. 

12  (f.  52).  Nonain  : 

Ce  qui  est  bon  ne  se  doit  emprunter... 
Publié  dans  Hécatomphile...  Les  Fleurs  de  poésie  françoijse,  1334,  p.  83. 

13.  Pièce  de  16  vers  : 

Fault-il  que  amour  meschant  et  malheureux... 

14.  Pièce  de  13  vers: 

Est-ce  dormir  pour  resveil  ou  pour  mort... 

15(f.  53).Onzain: 

Mieulx  ne  se  peult  qu'en  piteuse  silence... 
n.  19 


^^Q  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

l6.Doii/.ain  : 

Tout  le  repos  que  jeunesse  désire... 

17.  Sixain  : 

Après  avoir  veu  l'antique  ruyne... 

18.  Dizain  : 

Le  mal  que  j'ay  me  donne  cause  d'aise... 

19  (f.  54).  Huitain  : 

Jaulnes  genetz,  gettez  par  chemyns  et  par  voye.. 

20.  Pièce  de  15  vers  : 

Pourroit  le  temps  par  longueur  ou  puissance... 

21.  Pièce  de  14  vers  : 

Langue,  cessez  de  faire  vostre  office... 

22.  Dizain  :  .       ,    r. 

Ausonne  a  faict  cognoistre  la  Garonne, 

Pétrarque  Sorgue,  et  Saint-Gelaiz  Charante... 
Pour  en  bailler  le  subject  à  Chappuis. 

23  (f.  55).Douzain  : 

Puisque  Sorgue,  la  Garonne  et  Charante... 
Brodeau  n'est  peu,  puisqu'il  est  bonne  poire. 

24.  Quatrain  : 

L'enfant  Vénus  allant  pour  desrober  du  myel... 

25.  Dizain  : 

Tous  fleuves  doulx,  oubliez  vostre  gloire... 
Pour  lire  et  veoir  les  escriptz  de  Brodeau... 

26.  Huitain  : 

Amour  s'estoit  loing  de  moy  absenté... 

27.  Sixain  : 

Le  désir  est  hardy,  mais  le  parler  a  honte... 

28  (f.  56).  «  La  foy  de  la  Magdalene  »  (19  vers)  : 

Amour  sans  foy  faict  plorer  Magdelaine... 

29.  «  Responce  »  (nonain)  : 

Blasmer  ne  puis  l'amour  errant  par  ignorance... 

30  (ff.  56-57).  Épître  de  60  vers  : 

Mais  de  quoy  sert  à  l'âme  languissante... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  147 

31.  Huitain  : 

Je  le  sçay  bien  qu'il  est  fort  dangereux... 
32  (f.  58).. Pièce  de  17  vers  [par  Clément  Marot]  : 

Christ  est-il  mort?  Ouy  certainement... 

33.  Onzain  : 

Que  fait  amour  maintenant  en  l'absence... 

34.  Douzain  : 

Où  trop  y  a,  raison  n'a  point  de  lieu... 

35.  Onzain  : 

0  dur  rocher,  pierre  tant  estimée... 
36  (f.  59).  Pièce  de  14  vers  : 

Si  grant  plaisir  j'ay  receu  par  ta  veue... 

37.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

C'est  assez  dit  sans  que  plus  vous  en  dites... 

38.  Onzain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Que  gaignez-vous  de  pourchasser  la  mort... 

39.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Oncques  bon  cueur  ne  se  peust  si  tost  rendre... 
40  (f.  60).  Dizain  : 

Tout  le  plaisir  que  vous  me  povez  faire... 

41.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

J'estime  tant  la  parfaicte  amytié... 

42.  Douzain  : 

Je  crains  vous  veoir  et  moins  ne  le  désire... 

43.  Dizain  : 

S'il  est  ainsy  qu'amour  soit  de  nature... 

44.  Onzain  : 

Quant  sera-ce  que  le  fascheux  lien... 
45  (f.  61).  Épître  de  66  vers  : 

En  lieu,  Monsieur,  de  vous  réconforter... 
46(f.  62).  Onzain: 

0  quel  sabat  quand  l'esperit  repose... 


148  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

47.  Dizain  : 

Celle  est  parfaicte  amour,  la  plus  vraye  et  non  faincte... 

Publié  dans  Hécatomphite...  Les  Fleurs  de  poésie  françoyse,  1534,  p.  91  :  «  Le 
parfaict  des  amans  (François  r)  à  sa  dame,  deffinissant  quelle  est  la  vraye 
amour  ».  Poésies  de  François I",  édition  Champollion,  p.  161. 

48.  Iluitain  : 

Si  comme  on  dit,  le  pape  est  Dieu  en  terre... 

Attribué  à  La  Maison-Neuve  par  le  ms.  2335  de  la  Bibliothèque  nationale. 
49  (f.  63).  Dizain  : 

Si  quant  le  corps  du  corps  se  distraict  et  absente... 

50.  Iluitain  : 

Quiconques  fut  qui  nature  a  repris... 

51 .  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Fortune  de  mon  bien  ennuyeuse  et  jalouse... 
Publié  en  1534  dans  Hécatomphile...  les  Fleurs  de  poésie  françoyse,  p.  98. 

52.  Douzain  : 

La  paroUe  qui  m'a  si  bien  servy... 

53.  Douzain  : 

Mais  qu'à  mon  œil,  qui  sans  cesser  désire... 

54(f.  64).  Pièce  de  15  vers  : 

L'honneste  amour,  très  juste  et  raisonnable... 

55.  Dizain  : 

Ung  cueur  qui  sçait  parfaictement  aymer... 

56.  Pièce  de  13  vers  : 

Faulx  jugement  qui  le  mal  pour  bien  prens... 

57.  Iluitain  : 

Mon  œil  ne  peult  veoir  par  ta  dureté... 

58  (f.  65).  Pièce  de  15  vers  : 

Penseroit  bien  la  fortune  ennemye... 

59.  Onzain  : 

Le  restaurant  de  la  nécessité... 

60.  Pièce  de  16  vers  : 

Puisque  du  tout  je  ne  vous  puis  hayr... 


POESIE  FRANÇAISE.  149 

61.  Douzain  : 

Malheureux  est  qui  a  mis  son  estude... 

62(f.  66).  Huitain  : 

Ung  cueur  qui  doit  à  Dieu  seul  se  donner... 

63.  Huitain  : 

Qui  par  aultruy  fait  son  amour  congnoistre... 

64.  Dizain  : 

Malheureux  est  qui  trop  heureux  se  pense... 

65.  Pièce  de  13  vers  : 

Le  traistre  amour  est  de  telle  nature... 
66(f.  67). Pièce  de  14  vers: 

Allez,  mes  yeulx,  excusez  le  parler... 

67.  Nonain  : 

Lorsqu' amours  eut  ses  droitz  en  leur  saine  observance... 

68.  Dizain  : 

J'apperçoy  bien  qu'amour  est  de  nature  estrange... 

69.  Pièce  de  14  vers  : 

Arrestez-vous,  ô  désir  importun... 
70  (f.  68).  Pièce  de  43  vers  : 

Contre  le  feu  qui  veult  tout  affiner... 
71.  Pièce  de  15  vers  [attribuée  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Plus  je  congnois  vostre  tout  et  mon  rien... 
72  (f.  69).  Pièce  de  33  vers  : 

Ung  dimanche  de  résurrection... 
73.  Dizain  : 

Quant  fortune  a  veu  ma  dame  en  propoz... 
74  (f.  70).  Douzain  : 

Il  tient  à  vous  et  non  à  la  fortune... 

75.  Dizain  : 

Quant  elle  a  sceu  que  fortune  ennuyeuse... 

76.  Dizain  : 

Si  ma  bonté  usant  de  son  devoir... 


150  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

77.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Si  la  rigueur  des  secondz  vers  fust  saincte... 

78.  Douzain  : 

Si  la  doulceur  vous  tenez  pour  ung  songe... 

79  (f.  71).  Dizain  : 

Rien  n'est  si  grand  que  mon  mal  ne  surmonte... 
80.  Douzain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Et  puis,  amour,  ne  dictes-vous  plus  rien?... 
81. Rondeau  : 

Le  triumphant  par  dessus  tous  les  cieulx... 

82  (f.  72).  Pièce  de  14  vers  : 

Si  le  désir  tormenté  doulcement... 

83.  Dizain  [par  Marguerite  d'Angoulême]  : 

Avant  menger  mille  fois  je  souspire... 

(édition  Ghampollion,  p.  144  ;  variantes). 

84.  Pièce  de  18  vers  [attribuée  à  Melin  de  Saint-Gelais] 

L'aise  que  j'ay  de  vostre  liberté... 

85.  Pièce  de  15  vers  : 

Qui  veult  ung  feu  couvrir  de  boys  semblable... 
86  (f.  73).  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 
Quant  le  souffler  et  l'eaue  ne  peult  tuer... 

87.  Onzain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Mais  pensez-vous  par  vostre  morte  cendre... 

88.  Pièce  de  14  vers  [attribuée  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Est-il  nul  mal  qui  soit  semblable  au  mien?... 

89.  Dizain  : 

G  quelle  amour,  quand  désir  de  complaire... 

90  (f.  74).  Pièce  de  13  vers  : 

Tel  fut  le  feu  de  ma  dilection... 
91.  Pièce  de  13  vers  [attribuée  à  Melin  de  Saint-Gelais] 
Aveugles  yeulx,  qui  faictes  jugement... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  loi 

92.  Onzain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Je  sens  très  bien  qu'un  bandeau  vous  avez... 
93  (f.  75).  Onzain  : 

Amour  voyant  mon  cueur  estre  invincible... 

94.  Onzain  : 

Si  bien  celer  froideur  ou  fiction... 

95.  Pièce  de  13  vers  : 

Morte  icy  gist  sous  inutille  terre... 

96.  Pièce  de  15  vers  : 

0  doulx  esprit  qui  en  paix  et  repoz... 
97  (f.  76).  Dizain  : 

C'est  ung  grafit  cas  que  plus  et  me  présente... 

98.  Douzain  : 

Pillier  très  fort,  colompne  d'asseurance... 

99.  Dizain  : 

Ronde,  non,  non,  mais  par  grand  fermeté... 

100.  Huitain  : 

Vous  le  dictes,  mais  qui  le  pourra  croire... 

101.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

L'on  se  soubrit  de  veoir  que  une  seconde... 
102  (f.  77).  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 
Je  congnois  bien  que  je  n'ay  ne  vertu... 

103.  Onzain  : 

Mon  parler  n'est  de  vostre  oreille  digne... 

104.  Dizain  : 

En  désirant  à  quatre  heures  voir  naistre. 

105.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Voyez-vous  par  mon  extresme  folye... 

106.  Onzain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Ce  que  Dieu  veult  accorder  et  l'honneur... 


152  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

107  (f.  78).  Onzain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 
Vous  aurez  tant  et  si  n'aurez  que  bien... 

d08.  Pièce  de  13  vers  : 

Si  sur  ung  feu  pris  en  boys  ou  flambeau... 

109.  Onzain  : 

Je  suis  de  vous  du  tout  entièrement... 

110.  Iluitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

L'on  s'esbahist  de  la  camaléonte... 
m  (f.  79).  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 
Pour  paistre  l'œil  et  affamer  le  cueur... 

112.  Onzain  : 

Ce  n'est  failly  de  faillir  à  faillir... 

113.  Dizain  : 

Quant  vous  vouldrez  jeûner  parfaictement. . . 

114.  Dizain  : 

N'assemblez  point  çà  bas  vos  grans  trésors... 

115.  Onzain  : 

0  quelle  foy  le  centurion  eut... 

llC(f.  80).  Onzain  : 

Pour  n'aymer  rien  que  parens  et  amys... 

117.  Dizain  : 

Quant  la  mer  est  esmeue  et  dangereuse... 

118.  Dizain  : 

Pierre,  tu  es  de  trop  petite  foy... 

119.  Dizain  : 

L'on  ne  doibtpoinct  aller  par  son  propoz... 

120.  Dizain  : 

Christ,  nonobstant  qu'il  ait  toute  puissance... 

121  (f.  81).  Onzain  : 

Si  du  temple  fait  de  pierre  et  de  boys... 

122.  Dizain  : 

0  quelle  amour  et  quelle  charité... 

123  à  125  (ff.  81-82).  Dizains  : 


POÉSIE  FRANÇAISE.  153 

Qu'en  dictes-vous,  pouvre  paralitique... 
D'en  avoir  deux  tous  d'ung  mesme  vouloir... 
Doulce  prison  de  liberté  craintive... 


126.  Iluitain 


N'ayant  pensé  jamais  de  vous  faillir... 
127  à  131  (ff.  82-83).  Dizains  : 

Puisque  la  mer  n'adoulcist  point  la  mer... 
Ayant  amour  fait  Dieu  devenir  homme... 
Avons  tout  fait,  amour,  est-ce  la  fin... 
Qui  dict  qu'amour  est  ung  puissant  seigneur... 
Je  n'ay  jamais  ignoré  en  ma  vye... 

132  (f.  83).  Quatrain  : 

La  dame  a  saige  tiens  et  non  comme  on  dit  folle. 

133-134.  Dizains  : 

L'oppinion  et  le  faulx  jugement... 
Qui  dit  aymer  sa  dame  seullement... 

135.  Quatrain  : 

Pas  n'ayme  le  festin  qui  le  rompt  et  le  brise... 

136-141  (ff.  84-85).  Dizains  : 

Je  ne  voy  point  qu'endurer  soit  louable... 
Et  jour  et  nuyt  l'on  voit  dans  ce  chasteau... 
Tout  le  regret  qu'ung  cueur  sçauroit  porter... 
Celuy  qui  sçait  que  Jésus  par  là  passe... 
Voyant  l'enfant  et  seul  filz  d'une  mère... 
Luy  tout  seul  a  pressé  le  pressouer... 

142-143.  Onzains  : 

Il  ne  failloit  point  tant  soliciter... 

Voyant  ung  jour  que  amour  estoit  sans  aelles. 

144-146  (f.  86).  Dizains  : 

Couvrez,  amour,  amoureux  martirez... 

Si  vraye  amour,  non  en  vous,  mais  en  moy... 

Si  c'est  amour  ce  qui  tant  me  tourmente... 

147.  Onzain  : 

Hélas,  est-il  ung  plus  fort  hérétique... 


20 


154  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

148.  Dizain  : 

Bien  qu'il  n'y  ait  en  vostre  lectre  vice... 

149-151  (f.  87).  Onzains  : 

Si  deux  tesmoings  contre  ung  seul  l'on  doit  croire... 

Tost  à  la  mort  ala  mort  amoureux... 

Le  ciel  voyant  que  je  suis  contrainct  feindre... 

152-153.  Dizains  : 

Voyez-vous  pas  le  ciel  doulx  et  serain... 
Avons  amour?  ouy.  Où  vous  tient-il?... 

154  (f.  88).  Rondeau  : 

J'ayme  la  mort  comme  fin  de  la  peine... 

155-156.  Dizains  : 

Qu'est-ce  que  amour?  C'est  une  passion... 
Traistre  œil  menteur,  qui  pour  me  décepvoir... 

157.  Onzain  : 

Vous  entendez  très  mal  ce  que  l'on  pense... 

158  (f.  89).  Iluitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 
11  vauldroit  mieulx  au  désir  et  au  cueur... 

159.  Dizain  : 

Sans  vous  ouyr,  j'entendz  bien  que  vous  dictes... 

160.  Iluitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

J'ay  trop  gardé  la  loy  de  ce  seigneur... 

161.  Douzain  : 

Je  viz  amour  qui  l'arc  cruel  tenoit... 

162.  «  De  la  façon  nouvelle  de  porter  bagues  en  l'oreille  »  [par  Melin  de 
Saint-Gelais]  : 

Ne  tenez  poinct,  estrangiers,  à  merveille... 

Ce  douzain  ne  faisait  pas  partie  du  recueil  ;  il  y  a  été  ajouté  par  Saint-Gelais 
lui-même.  La  façon  dont  les  pièces  connues  de  ce  poète  sont  dispersées  dans 
ce  volume,  nous  permet  de  croire  qu'un  grand  nombi'c  des  pièces  anonymes 
peuvent  lui  être  attribuées  ;  il  est  peu  probable,  en  effet,  qu'un  certain  ordre 
n'ait  pas  été  observé  dans  la  rédaction  du  manuscrit,  évidemment  exécuté 
sous  la  direction  de  Melin  de  Saint-Gelais. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  155 

163-165  (ff.  90-92).  Ballades  : 

Amour  me  rend  par  mon  vouloir  subjecte... 
Femme  qui  veult  de  tout  deuil  se  parer... 
Voyant  le  fluz  de  vos  larmes  et  pleurs... 

Dans  les  deux  premières  de  ces  ballades,  c'est  une  femme  qui  parle  ;  dans  la 
troisième,  c'est  un  homme.  La  première  se  trouve  aussi  dans  les  mss.  1719 
et  1721  de  la  Bibliothèque  nationale. 

166-167  (flf.  92-93).  Dizains  [attribués  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

L'âme  laissant  sa  pénible  maison... 
Seul  et  pensif,  par  boys  non  habitez... 

168  (ff.  93-95).  Épître  de  168  vers  : 

S'il  y  a  chose  en  la  lectre  présente... 

169  (ff.  96-100).  Épître  de  114  vers  : 

Devant  les  dieux  protecteurs  de  pitié... 

Imprimée  dans  les  Opuscules  d'amour  par  Héroet,  La  Borderie  et  autres  divins 
poètes,  Lyon,  1547,  p.  102  :  «  Épistre  amoureux  par  J.  G.  »  [Jacques  Colin]. 

170  (ff.  100-106).  «  S'ensuict  discours  fait  par  une  pucelle  qui  se  repent 
d'avoir  esté  cruelle  »  (312  vers)  : 

Est-ce  plaisir  d'incertaine  asseurance... 

Imprimée  dans  les  Opuscules  d'amour...,  Lyon,  1547,  p.  89  :  «  Complainte 
d'une  dame  surprinse  nouvellement  d'amour,  autheur  La  Maison-Nœuve  » 
[Antoine  Héroet]. 

171  (ff.  107-112).  Pièce  de  262  vers  : 

L'œil  abaissé,  la  face  exténuée... 

Cette  pièce  se  trouve  dans  le  ms.  1667  de  la  Bibhothèque  nationale,  avec  le 
titre  et  le  nom  de  l'auteur  :  «  Douleur  et  volupté,  par  La  Maison-Neuve  ». 
Insérée  par  M.  Georges  Guiffrey  dans  les  «  Œuvres  faussement  attribuées  à 
Marot  »  (édition  des  œuvres  de  Clément  Marot,  II,  502). 

172  (f.  112).  Nonain  : 

0  que  souvent  la  grand  force  d'aymer... 
173-174.  Iluitains  [attribués  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 


ISfi  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

0  solte  gent,  qui  se  va  travailler... 

0  quel  douleur  de  cacher  ung  vouloir... 

175  (f.  113).  Quatrain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Tant  ay  gravée  au  cueur  vostre  figure... 

'     176.  Quatrain  : 

Dieu  ne  demande  aux  hommes  ny  aux  anges... 

177-180.  Huitains  : 

Vous  qui  voyez  de  mes  maulx  les  grans  sommes... 
Hélas,  amy,  pourquoy  m'as-tu  eslevé... 
Yeulx,  fermez-vous  de  peur  de  trop  les  veoir... 
A  vous,  Vénus,  qui  avez  tout  povoir... 

l&l.  Dizain  : 

De  mon  soleil  la  clarté  j'ay  perdue... 
182(f.  114).  Huitain  : 

Las  qu'on  congneut  mon  vouloir  sans  le  dire... 

183.  Dizain  : 

Quelqu'un  voyant  que  assez  fort  il  n'estoit... 

184.  Huitain  : 

Je  voy  trop  cler  pour  y  prendre  plaisir... 

Dans  le  ms.  2333  de  la  Bibliothèque  nationale,  ce  huitain  est  signé  T. 

185.  Onzaiu  : 

Voyant  Neptune  avoir  en  sa  puissance... 

186.  Huitain  : 

Ce  qui  soulloit  en  deux  se  deppartir... 

187.  Dizain  : 

Encontre  amour  ne  sert  la  résistance... 

188  (f.  115).  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-GelaisJ  : 

Fortune  avoit  à  l'amour  endormy... 

189.  Huitain  : 

Forte  est  l'amour,  forte  est  la  souvenance... 

190.  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Voulant  amour  sous  parler  gracieulx... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  157 

191.  Nonain  : 

Les  faiclz  soudains  sont  de  peu  de  durée... 
Poésies  de  François  I",  édition  CliampoUion,  p.  154,  variantes. 

192.  Septain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Tout  son  reffuz  et  mauvais  traictement... 

193.  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Si  son  refîuz  et  mauvais  traictement... 
194  (f.  116).  Quatrain  [par  Victor  Brodeau]  : 

Si  la  beaulté  se  périt  en  peu  d'heure... 

195.  Quatrain  [par  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Si  ma  beauté  doit  périr  en  peu  d'heure... 

196.  Quatrain  : 

Si  j'ay  le  cueur  dont  vous  avez  le  corps... 

197-198.  Iluitains  : 

D'un  amy  fainct  je  ne  me  puis  deffaire... 
0  doulce  amour,  ô  contente  pensée... 

199-200  (IT.  116-117).  Rondeaux  [par  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

En  bonne  foy  je  ne  veulx  point  mesdire... 
Cueur  prisonnier,  vous  me  le  disiez  bien... 

201-203.  Dizains  : 

L'heureux  présent  de  vostre  jarretière... 
Il  pleut  au  Roy  l'ung  de  ses  jours  passez... 
D'ainsi  me  condampner  s'ilz  ont  eu  tort  ou  droit... 

Le  premier  de  ces  dizains  est  de  Melin  de  Saint-Gelais;  le  troisième  lui  est 
attribué. 

204  (f.  118).  Huitain  [signé  T  dans  le  ms.  2335  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale] : 

Je  voy  trop  clair  pour  y  prendre  plaisir... 

205.  Huitain  : 

Hélas,  amour,  je  me  plains  à  grant  tort... 

206.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Amour  voyant  sa  mère  estre  marrye... 


158  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

207.  Dizain  [par  Clément  Marot]  : 

Anne  l'autrier  me. gecta  de  la  neige... 

208.  Huitain  : 

Il  me  sembloit  en  songeant  qu'elle  estoit... 

209  (f.  H  9).  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 
Fortune  avoit  à  l'amour  endormy... 

210.  Huitain  : 

Quiconques  fut  qui  nature  a  repris... 

211-213.  Quatrains  [attribués  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Mon  naturel  mé  contrainct  de  l'aymer... 
Si  j'ay  failly  une  fois,  et  puis  qu'est-ce?... 
Je  sçay  qu'amour  est  plain  de  faulceté... 

214.  «  Translat  d'un  sonnet  ytalien  »  [par  Melin  de  Saint-Gelais] 
Nyer  ne  puis,  roy  François,  nullement... 

215  (f.  120).  Dizain  : 

lia  triste  cœur  affoibly  par  ta  force... 

216-217.  Dizains  [attribués  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Je  ne  voy  rien  qui  vous  puisse  estranger... 
Au  deppartir  adieu  ne  vous  diray... 


218.  Huitain 

219.  Dizain  : 


Je  sens  en  moy  quelque  nouveau  désir.. 


Amour  voyant  qu'il  n'est  pas  le  plus  fort... 

220  (f.  121).  Huitain  : 

Celle  qui  fut  de  beaulté  si  louable... 
Attribué  à  François  I"  par  Aimé  Champollion  et  à  Saint-Gelais  par  M.  Blancho- 
main.  Publié  en  1534  dans  Hécatoitiphile...  Les  Fleurs  de  poésie  françoyse,  p.  82. 
Est  plutôt  de  Saint-Gelais  que  de  François  I". 

221-223.  Huitains  : 

J'avois  pensé  que  pour  mon  plus  grant  bien... 
Pardonnez  moy  si  je  fuz  trop  léger... 
Ce  ne  fut  pas  la  pluye  ou  le  tonnerre... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  159 

224.  Septain  : 

Elle  veut  doncq  par  estrange  rigueur... 

225.  «  Responce  aux  damoy selles  qui  ont  fait  des  chaussons  nouvelles  » 

(dizain)  : 

Ce  que  par  trop  avons  de  fermeté... 

226  (f.  122).  Dizain  : 

Amour  a  fait  empaner  ses  deux  aelles... 

Attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais  par  M.  Blanchemain  et  à  Cliappuis  par  le 
ms.  2335  de  la  Bibliothèque  nationale.  Publié  dès  1534  dans  Hêcatomphile... 
Les  Fleurs  de  poésie  françoyse,  p.  95  :  «  Ung  autre  blasme  les  dames  de  Paris  » . 

227.  «  Responce  à  ung  huitain  fait  par  une  dame  »  (huitain)  [attribué  à 
Melin  de  Saint-GelaisJ  : 

Si  son  reffuz  et  mauvais  traictement... 

228.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Si  j'ay  du  mal,  ma  mye  n'en  a  moins... 
229-230.  Huitains  [attribués  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Ayant  amour  espandu  tant  de  fleiches... 
Si  voz  amys,  Madame,  on  mesuroit... 

231  (f.  123).  Septain  [attribué  à  Mehn  de  Saint-Gelais]  : 

Le  doulx  baisé  receu  de  vostre  bouche... 

232  (ff.  1 23-1 20 j.  «  Complaincte  d'une  dame  à  la  mort  de  son  mary  » 

(146  vers)  : 

Fault-il  que  vive  après  toy  je  demeure... 

233  (ff.  127-135).  «  Epistre  d'une  navigation  »  : 

Quant  vous  aurez  congneu  la  main  en  ceste  épistre... 
Épître  en  407  vers,  datée  de  Rome,  30  octobre  1534.  Récit  du  voyage  fait  à 
Rome  par  les  cardinaux  pour  l'élection  d'un  pape;  ils  s'étaient  embarqués  à 
Marseille.  Une  autre  copie  de  cette  pièce  se  trouve  dans  un  ms.  de  la  Biblio- 
thèque nationale  (Noiw.  acq.  fr.,  477,  f.  139).  L'auteur  ne  serait-il  pas  le 
s' de  La  Borderie,  qui,  un  an  plus  tôt,  jour  pour  jour,  avait  daté  la  Discours 
du  voyage  de  Constantinople? 

234  (f.  135).  Huitain  [par  Clément  Marot]  : 

Nenny  desplaist  et  donne  grant  soucy... 


160  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

235.  Huitain  : 

Pour  vous  donner  entier  contentement... 

Publié  dans  YHécatomphilie,  1539. 

236.  Huitain  [attribué  à  Melinde  Saint-Gelais]  : 

Si  le  reffuz  et  mauvais  traictement... 

237.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

0  que  l'effort  est  aspre  et  rigoureux... 
238  (f.  136).  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 
Disant  bonsoir  à  une  damoyselle... 

239.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Ha,  petit  chien,  que  tu  as  de  bonheur... 

240.  Dizain  : 

Quant  fortune  a  veu  ma  dame  en  propoz... 

241-242.  Huitains  : 

Quant  je  me  plaings  d'elle  en  ma  grant  douleur... 
Le  jugement,  non  pas  l'aiTection... 

243  (f.  137).  Dizain  : 

En  désirant  à  quatre  heures  voir  naistre... 

244.  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

C'est  archerot,  ainsi  qu'on  me  seignoit... 

245.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Contre  le  fort  au  foible  est  deffendu... 

246.  Huitain  : 

Quiconques  fut  qui  nature  repris.... 

247.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Voyez  vous  point  mon  extresme  follye... 
248  (f.  138).  Dizain  : 

C'est  ung  grant  cas  que  plus  et  me  présente... 

249.  Dizain  [par  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

0  bien  heureux  plus  que  je  ne  puis  dire... 

250.  Huitain  : 

A  trois  amys  usitez  de  sçavoir... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  iG\ 

251.  Dizain  [par  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

L'heureux  présent  de  vostre  jarretière... 

252.  Huilain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Que  doy-je  plus,  hélas,  dire  ny  faire... 
253  (f.  139).  Dizain  : 

En  vostre  escoUe  oii  cruaulté  s'aprent... 

254.  Huitain  : 

Entre  autres  dons  de  grâces  immortelles... 

255.  Dizain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Quelque  beau  dieu,  amour,  que  vous  soyez... 
25G.  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Il  vauldroit  myeulx  au  désir  et  au  cueur... 

257.  Quatrain  : 

Cesse,  mon  œil,  de  plus  la  regarder... 

Attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais  par  M.  Blanchemain  et  à  Chappuis  par  le 
ms.  2335  de  la  Bibliothèque  nationale.  Publié  en  1534  dans  Hécatomphile... 
Les  Fleurs  de  poésie  françoyse,  p.  81  :  «  D'ung  amoureux  ung  peu  marry  ». 

258.  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Je  congnoys  bien  que  je  n'ay  ny  vertu... 

259-260  (f.  140).  Huitains  [par  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

L'heur  ou  malheur  de  vostre  congnoissance... 
Si  charité  s'ordonne  par  raison... 

261.  Douzain  : 

Où  trop  y  a,  raison  n'a  point  de  lieu... 

262.  «  Escript  en  ung  livre  de  la  Table  ronde  »  (huitain)  [par  Melin  de 
Saint-Gelais]  : 

Toutes  les  foys  que  vous'prandrez  ce  livre... 

263  (ff.  141-142).  Pièce  de  66  vers  : 

Honneur  de  nous  se  voyant  délaissé... 

264  (f.  142).  Pièce  de  15  vers  : 

Considérant  de  celle  qui  me  tue... 
II.  21 


162  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

265.  Pièce  de  21  vers  : 

On  tient  d'amour  ung  propoz  fort  estrange... 

266-268  (f.  143).  Douzains  : 

Entre  ung  millier  d'amoureux  ennemys... 
Nous  entr'aymons,  c'est  ung  point  arresté... 
Je  sçay  par  moy  qu'elle  est  bien  malaisée... 

269.  Pièce  de  14  vers  : 

Pensant  au  mal  qu'elle  a  de  se  deffendre... 
270  (f.  144).  Nonain  : 

Sy  je  reçoy  de  vous  une  faveur... 
271.  Dizain  : 

0  tous  les  sens  d'elle  et  de  moy  confuz... 
272  (ff.  144-145).  Épître  de  58  vers  [par  Clément  Marot]  : 

Cueur  assiégé  d'infinité  d'amys... 
273-274  (ff.  146-153).  «  Épistre  de  Maison-Neufve  présentée  au  Roy,  à 
Paris,  mil  cinq  cens  trente-six  »  : 

Ce  me  sera  grande  présumption... 

Imprimée  dans  les  Opuscules  iVamour  par  Héroel,  La  Borderie  et  autres  divins 
poètes,  Lyon,  1547,  p.  69  :  «  Épistre  au  Roy  Françoys  touchant  l'Andro- 
gyne  de  Platon,  mys  en  françois  par  Antoine  Héroet,  dict  La  Maison- 
Nœuve  ». 

Dans  notre  manuscrit,  cette  épître  est  immédiatement  suivie  d'un  poème 
sans  titre,  dont  voici  le  premier  vers  : 

Au  premier  temps  que  le  monde  vivoit... 
C'est  «  l'Androgyne  de  Platon  »,  de  La  Maison-Neuve,  imprimé  dans  les 
Opusmles  d'amour  à  la  suite  de  la  précédente  épître. 

275  (f.  154).  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Si  je  mainctiens  ma  vye  seuUement... 
Publié  en  1534  dans  Hécalomphile...  Les  Fleurs  de  poésie  françoyse,  ainsi  que  le 
huitain  suivant  (276)  : 

Je  l'ayme  tant  qu'elle  m'en  aymera... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  163 

277.  Huitain. 

Quand  je  vous  veiz,  incontinant  mon  cueur... 

278-280.  Huitains  [attribués  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Je  me  congnoys  et  me  sens  si  peu  mien... 
Je  ne  sçay  pas  si  l'on  pourroit  attaindrc... 
Je  sens  le  jour  tant  de  sa  cruaulté... 

281-283  (f.  155).  Huitains  : 

Si  tous  les  Grecz  furent  dix  ans  sans  craincte... 
Il  me  sembloit  en  dormant  qu'elle  estoit... 
De  tous  les  maulx  selon  ma  fantaisye... 


284.  Septain 

285.  Iluitain 


Tous  les  sermens  que  femme  peult  jurer... 


A  Ménélée  et  Paris  je  pardonne... 

Attribué  à  François  I"  par  Aimé  Champollion  et  à  Melin  de  Saint-Gelais  par 
M.  Blanchemain,  ce  huitain  a  été  publié  en  1534  dans  Hécalomphile...  Les 
Fleurs  de  poésie  françoyse,  p.  82,  où  il  est  donné  comme  étant  du  même  poète 
que  le  huitain  n°  220  (voir  plus  haut).  L'auteur  serait  plutôt  Saint-Gelais  que 
François  I". 

286.  Huitain  : 

Si  nous  croyons  femme  experte  en  plaisir... 

287-288  (f.  157).  Huitains  [attribués  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Fortune  avait  à  l'amour  endormy... 
Amour  a  peur  que  mon  mal  le  diffame... 

289-290.  Huitain  et  septain  : 

Dieu  me  la  fist  tant  dignement  pourveue... 
Ma  mye  et  moy  peu  de  foys  en  long  temps... 

Ces  deux  pièces  ont  été  publiées  en  1534  dans  Hécatomphile...  Les  Fleurs  de 

poésie  françoyse,  où  elles  sont  données  comme  étant  du  même  auteur  que  le 

n°  11  ci-dessus,  attribué  par  M.  Blanchemain  à  Melin  de  Saint-Gelais. 

291.  Huitain  : 

Sur  ung  despit  injustement  conceu... 


164  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

292.  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Ce  qu'elle  dit,  pense,  escript  ou  souspire... 

293-296  (f.  158).  Huitains  : 

Si  tous  les  biens  que  l'on  peult  recevoir... 
Ce  petit  dieu  par  la  France  voloit... 
Je  y  pense  tant  que  si  je  vous  oublye... 
Veu  le  plaisir  que  je  prens  à  luy  dire... 

297-299  (fî.  158-159).  Iluitain,  septain  et  huitain  [attribués  à  Melin  de 

Saint-Gelais]  : 

Dire  je  n'ose,  à  grant  peine  voulloir... 
Que  je  te  plains,  ô  celluy  qui  s'advance... 
Dix  et  dix  ans  amour  avoit  tâché... 

300.  Huitain  : 

Le  feu  qui  fait  et  pallir  et  trembler... 

301.  Pièce  de  16  vers  : 

Madame,  on  dict  celuy  qui  est  blessé... 

302.  Septain  : 

Je  cherche  amour  et  quant  l'auray  trouvé... 

303-306  (f.  160).  Huitains  : 

Je  veiz  ma  dame  ung  bien  long  temps  penser... 
Bien  et  honneur  et  vous  ne  le  sçavez... 
Son  pouvoir  est  de  me  faire  oublier... 
Soit  qu'elle  parle  ou  regarde  ou  se  taise... 

307.  Pièce  de  13  vers  [attribuée  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Autre  plus  douice  et  moings  belle  ofîencée... 
308  (f.  161).  Onzain  : 

Amour,  amour,  ou  je  suis  bien  déceu... 
309.  Huitain  [attribué  à  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Je  me  congnois  si  fort  au  cueur  touché... 
310-312.  Huitains  : 

Pensant  au  bien  que  je  ne  puis  avoir... 

Si  Jupiter  en  Paris  descendu... 

Je  luy  ai  dict,  il  n'en  fault  point  doubler... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  163 

313  (f.  162).  Pièce  de  30  vers  : 

Quant  de  ma  part  luy  vient  tant  d'asseurance... 

314.  Dizain  : 

La  loy  d'honneur  quant  elle  nous  commande... 

315.  Pièce  de  13  vers  : 

Amour  de  moy  plus  que  d'elle  vainqueur... 
316  (f.  163).  Dizain  : 

Or  pleust  à  Dieu,  quant  je  la  baiseray... 

317.  Nonain  : 

Heureux  celuy  quant  ma  dame  l'escoute... 

318.  Pièce  de  15  vers  : 

Elle  en  a  voire  et  peur  et  fantaisye... 

319.  Pièce  de  13  vers  : 

Voyant  que  nul  ne  m'apportoit  nouvelle... 
320  (f.  164).  Pièce  de  21  vers  : 

Ce  que  l'on  dict  de  ma  ligièreté... 
321.  Iluitain  : 

Qui  en  avez  tant  d'autres  enduré... 

322-323.  Quatrains  : 

Prestez  m'en  l'ung  de  ses  yeulx  bien  apris... 
Je  la  veulx  tant  que  de  la  trop  vouloir... 

324  (ff.  165-168).  Pièce  de  175  vers,  sans  titre  : 

Pourrois-je  bien  ma  foible  main  contraindre... 
Publiée  par  M.    Abel  Lefranc  dans  les   Dernières  'poésies  de   Marguerite  de 
Navarre,  Paris,  1895,  p.  364  :  a  Secret  d'amour  ». 

325  (ff.  168-170).  «  Fable  »  (86  vers)  : 

Vénus  pensant  son  filz  doulx  et  plaisant... 
Ce  poème,  copié  ici  sans  titre  ni  nom  d'auteur,  est  d'Antoine  Héroet,  dit  La 
Maison-Neuve.  Il  est  imprimé  à  la  suite  de  «  l'Androgyne  de  Platon  »  du 
même  auteur  (voir  ci-dessus,  p.  162)  dans  les  Opuscules  d'amour,  Lyon,  1547, 
p.  85  :  «  Autre  invention  extraicte  de  Platon.  De  n'aymcr  point  sans  estre 
avmé  ». 


166  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

326  (ff.  170-172).  Épître  de  192  vers  : 

Je  sçay  pour  vray  en  lisant  ceste  lettre... 
terminée  par  une  épitaphe  en  quatre  vers  : 

Heureuse  fuz  mourant  en  m'ostant  hors  de  paine... 
Nous  avons  rencontré  cette  pièce  dans  le  portefeuille  de  François  I"  (voir 
plus  haut,  p.  127);  elle  ne  figure  pas  dans  l'édition  donnée  par  Aimé  Cham- 
pollion. 

327.  Dizain  : 

Puisque  ainsi  est  que  une  meuUe  tant  dure... 

328  (ff.   173-175).   «  Lamentation  de  Vénus  en  la  mort  de  Adonis  »  [par 
Melin  de  Saint-Gelais],  40  quatrains  : 

Laissez  la  verde  couleur... 

329  (ff.  176-177).  «  Les  dames  au  Roy  partant  de  Lyon  pour  aller  à  la 
guerre  contre  l'Empereur  »  : 

A  vous,  seigneur,  qui  nous  voulez  laisser... 

Epître  de  72  vers,  attribuée  au  cardinal  de  Tournon  par  le  ms.  1700  de  la 
Bibliothèque  nationale. 

330  (ff.  177-178) .  «  D'une  mouche  nommée  cusin  »  (72  vers)  : 

Petit  cusin,  qui  en  picquant  me  sucilles... 

331  (f.  179).  «  D'une  couppe  »  (24  vers)  : 

Couppe,  tu  as  plus  que  nul  tes  désirs... 

332  (ff.  179-180;.  «  Deffinition  d'amour  »,  52  vers  [par  Mehn  de  Saint- 
Gelais]  : 

Qu'est-ce  que  amour?  Est-ce  une  déylé? 

333  (f.  180).  Rondeau  [par  Melin  de  Saint-Gelais]  : 

Mal  ou  bien  fait... 
Les  deux  pièces  précédentes  ont  été  pubHées  en  1534  dans  Hécatomphik... 
Les  Fleurs  de  poésie  françoyse,  pp.  53-58. 

334  (ff.  194-200).  «  Trente  huitains  pour  la  tappisserye  faicte  de  la  fable 
de  Cupido  et  Psyché.  —  Ces  X  premiers  sont  de  M'  Claude  Chappuys  »  : 

Icy  récite  Apulée  une  fable... 
«  Ces  X  suivans  sont  de  La  Maison-Neufve  »  : 


POÉSIE  FRANÇAISE.  167 

En  ce  palais  les  seurs  plaines  d'envye... 
«  Ces  X  suivans  sont  de  [Melin  de]  Saint-Gelaiz  »  : 
Pour  ces  labeurs  Vénus  non  modérée... 

Ces  trente  huitains  ne  sont  que  vingt-neuf,  car  le  dix-septième  n'a  pas  été 
transcrit  dans  notre  manuscrit,  et  un  espace  blanc  lui  a  été  réservé.  Coïnci- 
dence curieuse,  ce  huitain  ne  figure  pas  non  plus  au  bas  des  deux  vitraux  de 
Cbantilly  auxquels  il  s'applique.  Ceux-ci,  qui  portent  la  date  do  1541,  parais- 
sent avoir  été  exécutés  avant  les  autres,  dont  plusieurs  portent  la  date 
de  1542;  ils  présentent  aussi  des  dimensions  différentes;  à  Chantilly,  ils 
n'occupent  pas  dans  la  galerie  de  Psyché  la  place  qui  leur  appartient  d'après 
le  cours  du  récit;  ils  sont  à  part,  enchâssés  dans  les  fenêtres  des  passages  de 
la  Tribune.  Le  texte  de  notre  manuscrit  est  donc  le  même  qu'on  lit  au  bas 
des  vitraux.  C'est  le  connétable  de  Montmorency  qui  faisait  exécuter  les 
verrières,  et  c'est  au  même  seigneur  que  fut  présenté  le  manuscrit. 

Un  mot  de  l'œuvre  d'art.  Les  cartons  originaux  sont  depuis  longtemps 
perdus;  la  tradition  les  attribue  à  un  élève  de  Raphaël,  Michel  Coxie.  Les 
gravures  du  Maître  au  Dé  en  donnent  sans  doute  une  image  fidèle,  presque 
exactement  reproduite  elle-même  en  1546  par  Jean  Maugin,  dit  le  Petit 
Angevin.  L'artiste  auquel  on  doit  les  vitraux  s'est  écarté  de  l'œuvre  originale 
par  d'assez  nombreuses  et  nous  devons  dire  heureuses  modifications. 

La  légende  des  gravures  du  Maître  au  Dé  est  naturellement  en  vers  italiens. 
Dans  son  édition,  Jean  Maugin  a  inséré  les  huitains  de  notre  manuscrit,  sauf 
deux  des  huitains  d'Antoine  Héroet,  qu'il  remplaça  par  deux  autres  de  sa 
façon,  car  Maugin  était  aussi  poète;  en  outre,  resserrant  les  légendes,  dont 
certaines  se  présentaient  par  quatrains,  il  introduisit  deux  nouveaux  huitains 
qui  prirent  place  entre  ceux  d' Héroet  et  ceux  de  Saint-Gelais. 

Il  serait  intéressant  de  pouvoir  comparer  les  vitraux  de  Chantilly  avec  les 
tapisseries  qui  représentaient  le  même  sujet;  n'oublions  pas  en  effet  que 
notre  manuscrit  dit  :  «  Trente  huitains  pour  la  lappisserye  faicte  de  la  fable  de 
Cupido  et  de  Psyché  ».  Peut-être  est-ce  cette  tapisserie  qui  est  désignée 
dans  l'inventaire  dressé  en  1683  après  le  décès  de  Colbert  (1)  :  «  Une  ten- 

(i)  Conservé  dans  les  archives  de  Chantilly. 


168  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

ture  de  tapisserie,  fabrique  de  Bruxelles,  représentant  l'histoire  de  Psyché, 
ayant  onze  pièces  de  trente-quatre  aunes  et  demie  de  tour  sur  trois  aunes  et 
demie  de  haut  ».  —  Les  vitraux  de  Chantilly  viennent  du  château  d'Écouen. 
A  Chantilly  même,  Anne  de  Montmorency  avait  fait  peindre  à  fresque  (par 
un  artiste  qu'on  croit  être  Nicolo  dell'  Abbate)  la  fable  de  Psyché  sur  les 
murs  de  la  galerie  des  Cerfs  (située  dans  le  parc  et  détruite  en  1785). 

Continuons  le  dépouillement  de  notre  manuscrit.  Les  pièces  contenues 
dans  le  reste  du  volume  sont  anonymes;  mais  toutes  font  partie  de  l'œuvre 
de  Melin  de  Saint-Gelais  publiée  au  XVP  siècle  ;  nous  ne  répéterons  donc 
plus  le  nom  de  l'auteur. 

335-336  (f.  181).  Rondeaux  : 

Gueur  prisonnier... 
A  Dieu  me  plains... 

337.  Dizain  : 

L'heur  ou  malheur  de  vostre  congnoissance... 

338.  Rondeau  : 

De  vous  receuz... 

339.  «  Présent  d'ung  livre  »  (huitain)  : 

Puisque  de  moy  je  vous  ay  fait  présent... 

340  (f.  182).  Huitain  : 

Quant  je  vous  veulx  descouvrir  mon  martire... 
341.  Septain  : 

L'aise  que  vous  donne  ma  peyne... 

342-345.  Huitains  : 

De  bonne  grâce  estes  si  bien  proveue... 
Cessez,  mes  yeulx,  de  plus  vous  tourmenter... 
Le  mal  que  j'ay  ne  se  peut  estimer... 
Estant  icy  tout  seul  à  la  fenestre... 

346  (f.  183).  «  Escript  en  des  heures  »  (huitain)  : 

Las,  je  sçay  bien  que  c'est  présumption... 

347.  «  En  donnant  des  Illustrations  de  Gaule  »  (16  vers)  : 

Si  entre  tous  ce  livre  je  vous  donne... 

348.  «  A  une  bien  chantant  et  jouant  du  leut  »  (huitain) 


POÉSIE  FRANÇAISE.  169 

Tant  a  en  vous  de  grâces  et  de  bontez... 
349.  «  A  elle-mesme  »  (16  vers)  : 

Quant  je  vous  vei  assise  au  son  du  leut... 

350  (f.  184).  Dizain  : 

Si  mon  regard  s'adresse  à  autre  dame... 

351.  «  Au  jour  de  Pasques  flories  »  (dizain)  : 

Dieu  tout  puissant  délivra  en  ce  jour... 

352.  Dizain  : 

Rien  n'est  si  grant  que  mon  mal  ne  surmonte... 

353.  «  A  Monsieur  de  Lestrange  »  (dizain)  : 

La  liberté,  cher  ami  de  Lestrange... 

354.  «  Ung  may  de  laurier  »  (dizain)  : 

Ce  verd  laurier  je  consacre  et  ordonne... 
355  (f.  185).  «  Présent  de  gantz  »  (douzain)  : 

Tout  ce  qu'en  vous  on  peult  voir  ou  penser... 

356.  «  Ayant  receu  la  jarretière  d'une  »  (dizain)  : 

L'heureux  présent  de  vostre  jarretière... 

357.  «  Présent  d'ung  petit  chien  »  (dizain)  : 

Ha,  petit  chien,  que  tu  as  de  bonheur... 

358  (ff.  185-186).  «  Translation  d'une  élégie  de  Claudian  »  (50  vers)  : 

0  bien  heureux  qui  a  passé  son  aage... 

359  (ff.  186-188).  «  Translation  d'une  élégie  d'Ovide  »  (112  vers)  : 

0  dur  mary,  bien  que  ayez  imposée... 
360-361  (f.  189).  Rondeaux  : 

J'ay  trop  de  peine... 
Pour  m'acquicter... 
362.  Dizain  : 

L'autre  jour  ung  pouvre  estranger... 
363  (f.  190).  Huitain: 

Tout  ainsi  que  ses  pleumes  blanches... 
364.  «  A  une  dame  que  ung  rat  mordit  »  (dizain)  : 

Amour  voyant  que  preniez  à  louange... 
n.  22 


170  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

365.  «  A  une  mallade  »  (rondeau)  : 

De  vostre  mal  quant  je  sceuz  la  nouvelle... 

366.  «  A  elle-mesme  »  (dizain)  : 

G'estoit  assez  que  ma  débile  force... 
367  (f.  191).  Huitain  : 

Novembre  et  mars  et  leurs  quatriesmes  jours... 

368-370.  Dizains  : 

Si  j'en  dy  bien,  nul  ne  le  trouve  estrange... 
J'ay  trop  pensé  pour  bien  le  sçavoir  dire... 
Je  doy  moy-mesme  et  ma  vye  à  mes  yeulx... 

371  (f.  192).  «  D'ung  anneau  rompu  »  (dizain)  : 

Le  cher  anneau  que  je  guardois  pour  gaige... 

372-373.  Quatrains  : 

Si  vous  vouliez  moins  dure  devenir... 
Moins  dure  ou  plus  je  ne  veulx  devenir... 

374.  «  Escript  en  ung  livre  de  Tristan  »  (huitain)  : 

Toutes  les  foiz  que  vous  prendrez  ce  livre... 

375.  «  Voyant  des  masques  se  habiller  »  (dizain)  : 

0  bien  heureux  plus  que  je  ne  puys  dire... 
376  (f.  193).  «  A  elles  en  la  guérison  d'une  »  (douzain)  : 
0  heureuse  nouvelle,  ô  désiré  rapport... 

377.  «  Demande  de  trois  cueurs  »  (dizain,  inédit)  : 

Trois  cueurs  ont  prins  éguale  defiiance... 

378.  «  Response  »  (dizain,  inédit)  : 

De  ses  trois  cueurs  dont  faictes  mention... 

379.  Cinquain  : 

Si  vous  vouliez  donner  éguallement... 

380.  Quatrain  : 

Dissimulez  vostre  consentement... 

381  (f.  194).  «  A  une  en  route  de  froid  »  (dizain)  : 
Loué  soit  Dieu  qui  après  le  péché... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  171 

382.  Sonnet  : 

Nier  ne  puis,  roy  Françoys,  nullement... 
383  (f.  200).  «  Épitaphe  de  feue  Madame  »  (dizain)  : 

Elle  est  icy,  ne  va  poinct  plus  avant... 

384.  «  Autre  d'elle-mesmo  »  (dizain)  : 

Quant  Madame  eut  remis  la  paix  en  terre... 

385.  «  Ayant  esté  malade  après  la  mort  d'une  dame  »  (dizain)  : 

Près  du  cercueil  d'une  morte  gisante... 

386  (f.  201).  «  Épitaphe  de  feu  Monseigneur  le  vicomte  de  Turenne  » 

(huitain)  : 

Pour  honnorer  le  corps  icy  gisant...  . 

387.  «  Sur  le  sépulchre  de  Madame  Laure  reffaictpar  le  Roy  en  Avignon  » 

(huitain)  : 

Ce  sépulchre  est  une  instauration... 

388.  «  En  la  mort  de  Charlote  Esmonde  »  (13  vers)  : 

Deux  dieux  jadiz  meirent  deux  biens  en  France... 

389.  «  Au  jour  des  Mors  »  (huitain)  : 

Si  charité  s'ordonne  par  raison... 
390  (f.  202).  «  Au  mesme  jour,  à  une  vieille  »  (nonain)  : 

Il  n'est  tombeaulx,  à  ce  que  l'on  m'a  dit... 

391-393.  «  Troys  épitaphes  d'un  avaricieux  vieillart  »  (dizains)  : 

S'on  ne  mouroit  qu'en  guerre  ou  par  excès... 
Passe  sans  lire  et  ne  faiz  nul  séjour.... 
En  ce  coing  cy  ténébreux  et  secret... 

394  (ff.  203-204).  «  Épitaphe  d'une  belette  »  (88  vers)  : 

Soubz  ceste  menue  herbelette... 
395.  «  Épitaphe  d'une  damoiselle  »  (dizain)  : 

Cy  gist  ung  corps  qui  en  terre  a  faict  veoir... 
396  (f.  205).  «  Épitaphe  d'une  courtisanne  »  (onzain)  : 

Cy  dessoubz  gist  estendue  et  couchée... 
397.  «  Balade  pour  les  variables  »  (35  vers)  : 


172  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

S'il  est  ainsi  qu'il  n'est  rien  si  perfect... 
398  (f.  206).  «  Rondeau  du  niesme  subject  »  : 

En  cas  d'amour  c'est  trop  peu  d'une  dame... 

399.  «  Demandant  son  portraict  »  (16  vers)  : 

Renvoyez  moy  le  tableau  que  sçavez... 

400.  Quatrain  : 

Tant  ay  gravée  au  cueur  vostre  figure... 
401  (f.  207).  Dizain  : 

Je  doiz  moy-mesme  et  ma  vye  à  mes  yeulx... 

402.  «  En  la  mort  de  Anne  Huillier,  qui  brusla  avec  sa  maison  »  (dizain)  : 

Pour  bien  pugnir  l'audacieuse  offence... 

403.  «  A  ung  qui  luy  demandoit  son  jugement  de  plusieurs  épitaphes  » 

(huitain)  : 

Vostre  épitaphe  a  tant  de  bien  compris... 

404.  «  Après  avoir  pris  congé  d'une  »  (dizain)  : 

Si  celle  là  qui  ne  fut  oncques  mienne... 

405.  Quatrain  : 

Dissimulez  vostre  consentement... 

406  (f.  208).  «  A  deux  compaignes  de  chez  Madame  la  Vidame  »  (dizain)  : 
Quant  je  vous  voy,  Trézay,  et  vous,  Le  Mont... 

407.  «  A  une  malade  pour  estre  cheutte  sur  la  glace  »  (dizain)  : 

Qui  eust  pensé  que  aux  choses  non  vivantes... 

408.  «  Du  Roy  »  (dizain)  : 

Preigne  Euphrates  à  gloire  et  advantage... 

409.  «  Au  Roy  »  (onzain)  : 

Si  la  bonté  se  voulloit  amender... 

410  (f.  209).  «  Au  Roy  quant  il  feist  Monseigneur  le  grant-maistre  connes- 
table  »  (douzain)  : 

Ce  grand  climat,  sire,  qui  obtempère... 
411.  «  Au  Roy,  du  mesme  subject  »  (dizain)  : 

Entre  les  biens  dont  le  ciel  favorable... 


POESIE  FRANÇAISE.  173 

412-415  (ff.  209-210).  Dizains  : 

Non  par  deffault  de  congnoistre  et  entendre... 
Je  dy  assez  qui  me  vouidroit  entendre... 
Muette,  aveugle  et  sourde  vous  me  faictes... 
Si  plus  de  bien  je  n'ay  sceu  publier... 

416  (ff.  210-211).  «  Translation  d'un  opigramme  de  Catulle,  Si  qiia  recor- 
danti  »  (52  vers)  : 

Si  c'est  à  l'homme  aucun  contentement... 

417.  Huitain  : 

Si  de  fortune  ailleurs  tu  viens  à  voir... 

418.  «  A  une  qui  se  plaignoit  d'avoir  esté  trop  peu  louée  »  : 

Pour  tous  les  biens  qui  sont  deçà  la  mer... 

Copie  des  huit  premiers  vers  d'une  élégie  (de  65)  publiée  dans  l'édition 
des  œuvres  de  Marot  de  1596,  où  il  est  noté  qu'elle  est  attribuée  à  Melin  de 
Saint-Gelais.  Dans  notre  manuscrit,  ces  huit  premiers  vers  sont  raturés,  et  le 
feuillet  suivant,  réservé  sans  doute  pour  la  transcription,  est  resté  blanc. 

419  (f.  213).  «  D'une  dame  belle  et  chantant  bien  »  (douzain)  : 
Je  ne  sçaurois  tant  de  fois  la  revoir... 

420.  «  A  elle-mesme  »  (dizain)  : 

Poinct  n'ay  désir  d'escoutter  l'armonie... 

421.  Dizain  : 

Par  maintz  degrez  on  monte  à  renommée... 

422.  «  Présent  d'ung  may  au  premier  jour  de  may  »  (dizain)  : 

Si  comme  à  vous  nulle  autre  est  comparable... 
423  (f.  214).  «  Dixain  envoyé  après  le  précédent  »  : 

Nul  acte  donne  au  vaincqueur  tant  de  gloire... 

424.  Sonnet  : 

Au  temps  heureux  que  ma  jeune  ignorance... 

Importantes  corrections  de  la  main  de  MeHn  de  Saint-Gclais;  ce  sonnet  ne 
figure  cependant  pas  dans  les  éditions  de  ses  œuvres.  Pubhé  en  1552  dans 
le  Recueil  de  tout  soûlas  et  plaisir  (Paris,  Bonfons). 

425.  «  Rendant  des  heures  longuement  gardées  »  (dizain)  : 

Heures  que  j'ay  soigneusement  gardées... 


174  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

426.  «  Sonnet  mis  dedans  le  Pétrarque  de  Monseigneur  le  duc  d'Orléans  »  : 

Rien  ne  se  faict  des  grans  en  ces  bas  lieux... 
427  (f.  215).  «  Au  premier  jour  de  l'an  »  (dizain)  : 

En  lieu  d'anneau,  de  doreure  et  de  chesne... 

428.  «  A  une  tenant  ung  flambeau  »  (dizain)  : 

L'heureux  flambeau  qui  faisoit  son  office... 

429.  «  D'une  autre  tenant  un  cierge  le  jour  de  la  Chandeleur  »  (dizain)  : 

L'archier  qui  point  les  dieux  et  les  humains... 

430  (f.  216).  Douzain  : 

Le  cueur  qui  fut  si  longuement  troublé... 

431 .  «  Une  à  son  amy  absent  »  (dizain)  : 

C'est  trop  peu  dict,  amy,  que  je  vous  porte... 

432.  «  De  Sémiramys  »  (dizain)  : 

Celle  qui  feist  des  murs  le  grant  ouvraige... 

433.  Dizain  : 

J'ay  veu  ensemble  en  ung  corps  sur  la  terre... 

434  (f.  217).  Dizain  : 

De  tous  les  maulx  qu'en  amour  on  endure... 

435.  Douzain  : 

J'ay  tant  de  mal  et  vous  de  cruaulté... 

436.  «  Mesme  propoz  autrement  »  (dizain)  : 

Si  comme  espoir  je  n'ay  de  guérison... 

437.  Pièce  de  16  vers  : 

Quant  le  printemps  commence  à  revenir... 

438  (f.  218).  Onzain  : 

Que  peult  amour  s'il  ne  peult  contenter... 

439.  Dizain  : 

Elle  dira  que  je  l'ay  mérité... 

440.  Douzain  : 

S'amour  vous  a  donné  mon  cueur  en  gaige... 

441.  Rondeau  : 

Sans  l'espérer... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  175 

U^-Ui  (f.  219).  Cinquains  : 

Le  grant  regret  de  ce  département... 
Je  te  salue,  ô  heureuse  pucelle... 

444.  Dizain  : 

La  liberté  que  avecques  tant  de  peine... 

445.  Rondeau  : 

A  voz  amys  nulle  chose... 

446  (f.  220).  «  A  une  qui  a  son  parlement  reffusa  ung  baiser  »  (dizain)  : 
Il  ne  peult  cheoir  en  mon  entendement... 

447.  Dizain  : 

Si  elle  me  veult  mal  ou  bien... 

Ne  figure  pas  dans  les  œuvres  imprimées  de  Melin  de  Saint-Gelais. 

448.  Dizain  : 

Nulle  amytié,  soit  de  Dieu  ou  des  hommes... 

449.  «  Aliance  de  père  »  (cinquain)  : 

L'heur  qui  me  peult  venir  le  plus  prospère... 

450.  «  Aliance  de  grand  amy  »  (quatrain)  : 

Je  me  suis  bien  à  loisir  apperceu... 
45  i.  «  En  des  tablettes  »  (quatrain)  : 

Si  ce  lieu  est  pour  escripre  ordonné... 
452  (f.  221).  Dizain  : 

Amour  cruel  de  sa  nature... 

453.  «  Sonnet  faict  passant  les  mons  »  : 

Voyant  ces  montz  de  veue  ainsi  prochaine... 

454.  «  Delà  fouldre  qui  tumba  en  la  chambre  du  Roy  à  Douzaire  au  retour 
de  Prouvence  »  (dizain)  : 

Voyant  du  ciel  Jupiter  comme  l'aigle... 

455.  «  Ayant  eu  du  Roy  une  abbaye  en  son  absence  »  (dizain)  : 

Fortune  et  moy  et  le  Roy  plus  perfect... 
456  (f.  222).  «  Don  d'ung  dixain  demandé  »  : 

Si  vous  m'eussiez  moy-mesme  demandé... 


176  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCIUTS. 

457.  «  Énygme  »  (dizain)  : 

Seigneur  de  qui  le  cler  entendement... 

458-4S9.  «  Deux  dixains  envoyez  pour  bonjour  »  : 

Grant  est  le  mal  dont  la  personne  esprise... 
Vostre  bon  sens  pour  moy  seul  perverty..: 

460  (f.  223).  «  Mis  au  livre  d'une  marque  de  son  nom  »  (dizain)  : 

Ce  livre  et  moy  congnoissons  seuUement... 

461.  «  Du  mercredi  des  Cendres  »  (dizain)  : 

Point  n'est  besoing  de  me  ramentevoir... 

462.  «  Excuse  de  l'autheur  »  (15  vers)  : 

Si  j'eusse  osé  penser  qu'en  ce  temps  cy... 
Le  poète  contemporain  qui  a  revu  et  paginé  ce  recueil,  et  dont  les  correc- 
tions portent  surtout  sur  les  poésies  de  Melin  de  Saint-Gelais,  n'est  autre  que 
Saint-Gelais  lui-même  ;  il  ne  peut  "y  avoir  de  doute,  car  les  corrections  sont 
de  la  même  main  que  la  lettre  suivante,  conservée  dans  nos  archives; 
elle  est  adressée  par  Saint-Gelais  à  «  Mons'  le  contrerollcur  Nicolas  Ber- 
tereau,  chez  Mons'  le  Grand  Maistrc  »  (Anne  de  Montmorency)  : 

Mons'  le  contrerollcur,  si  nous  n'estions  icy  en  espérance  de  bien  tost  vous  ravoir  et 
toute  vostre  compaignie,  je  vous  fusse  allé  faire  la  court  et  vous  eusse  supplié  faire 
donner  lieu  à  mon  lict  de  camp  en  vostre  chambre;  mays  puisque  ce  eust  esté  pour  si 
peu  de  jours,  j'ai  mieulx  aimé  demeurer  avecques  Mons',  en  actendant  le  Roy,  ainsy  qu'il 
luy  pleut  commander  à  son  parlement,  comme  je  vous  diray(l);  là  où,  pour  ne  perdre 
le  temps,  je  vous  foys  relier  quelques  livres  qui  ne  vous  sçauroient  desplaire  à  vostre 
retour.  Cependant  je  vous  en  envoyé  ung  qui  vous  eust  donné  du  plaisir,  si  celuy  qui 
l'a  translaté  eust  aussi  bien  entendu  latin  et  françois  et  grec  comme  il  entend  l'art  d'im- 
primer (2).  Je  vous  supplie,  Mons'  le  contrerollcur,  que  vous  ne  m'esloigniez  de  vostre 
bonne  grâce,  puisque  par  tant  de  obligations  vous  m'avez  donné  confidence  d'y  estre, 
ce  que  je  ne  sçauroys  assez  ramentevoir  et  moins  récompenser  si  ce  n'est  en  priant 
Noslre  S'  qu'il  vous  doinct  en  santé,  bonne  et  longue  vie.  De  Paris,  ce  xxviii  d'octobre. 

Le  plus  que  vostre  tenu  à  vous  faire  service.  Sajnct  Gelays. 

(1)  Celte  lellre,  sans  millésime,  doit  être  de  i529  (28  octobre).  En  effet,  François  I"  fit  alors 
une  courte  absence  de  Paris,  où  on  le  trouve  encore  le  26  octobre.  Il  était  le  29  à  Villemomble, 
le  3  novembre  à  IJailly  près  Meaux,  le  6  à  Villemomble,  et  de  retour  à  Paris  le  8. 

(2)  Ne  s'agit-il  pas  ici  des  Tables  de  l'ancien  philosophe  de  Cebes  avec  trente  dialogues  moraux  de 
Liician,  translatez  de  latin  en  langage  vulgaire  par  G.  Tory,  livre  imprimé  par  Tory  lui-môme  et 
achevé  le  5  octobre  1529? 


POÉSIE  FRANÇAISE.  177 

Le  poète  était  donc  en  relations  intimes  avec  ce  secrétaire  du  grand-maître 
Anne  de  Montmorency.  Il  ne  devait  négliger  aucun  moyen  de  s'assurer  la 
bienveillance  du  tout-puissant  seigneur  qui,  ayant  la  haute  main  sur  la 
maison  du  roi,  était  le  principal  distributeur  des  largesses  royales. 

Collection  de  Condé. 

524 

N"  748.  Marot  :  «  Recueil  des  dernières  oeuvres  de  Clément  Marot, 
NON  imprimées  ». 

Pet.  in-f»  (0,268  sur  0,190),  velours  rousre.  Ir.  dor.  —  Ms.  sur  papier.  XVl'  siècle, 
74  fî.,  cursive  droite,  écriture  soignée. 

«  Recueil  des  dernières  œuvres  de  Clément  Marot,  non  imprimées.  Et 
premièrement  celles  qu'il  fit  durant  son  exil  et  depuis  son  retour.  1537, 
en  mars  »  (mars  1538,  n.  s.)  : 

1 .  «  Marot,  arrivé  à  Ferrare,  escript  à  Madame  la  Duchesse  »  (Œuvres  de 
Marot,  édition  Jannet,  I,  233). 

2.  «  Avant-naissance  du  troiziesme  enfant  de  Madame  la  duchesse  de  Fer- 
rare  »  (Jannet,  I,  68). 

3.  «  Épistre  perdue  au  jeu  contre  Madame  de  Pontz  »  (Jannet,  I,  255). 

4.  «  Épistre  à  Madame  de  Soubize,  partant  de  Ferrare  pour  s'en  veoir  en 
France  »  (Jannet,  I,  257). 

5.  «  A  Madamoiselle  Renée  de  Parthenay,  partant  de  Ferrare  pour  aller  en 
France  »  (68  vers)  : 

Où  allez-vous,  noble  nymphe  Renée... 

6.  «  Au  Roy  nouvellement  sorty  de  maladie  »  (66  A^ers)  : 

Par  Jésu  Christ,  je  rendz  à  Dieu  son  père... 

7.  «  Le  blason  du  beau  tétin,  envoyé  de  Ferrare  à  la  cour  de  France  » 
(Jannet,  III,  33). 

8.  «  Épistre  à  ceulx  qui  après  le  blason  du  tétin  en  firent  d'autres  » 
(Jannet,  I,  210). 

9.  «  Le  blason  du  laid  tétin  »  (Jannet,  III,  34). 

H-  23 


478  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

10.  «  A  Madame  de  Ferrare  »  (huitain,  adressé  dans  les  imprimés  au  duc 
de  Ferrare  (Jannet,  III,  64;  variantes). 

11.  «  De  Marot  sorty  du  service  de  la  royne  de  Navarre  et  entré  en  celluy 
de  Madame  de  Ferrare  »  (dizain;  Jannet,  III,  64). 

12.  «  A  Madame  de  Pontz,  fait  au  bosquet  de  Ferrare  »  (dizain,  III,  59). 

13.  «  A  Mademoiselle  Renée  de  Partenay  »  (dizain;  Jannet,  III,  60). 

14.  «  Du  bosquet  où  le  feu  se  print,  et  de  son  cueur  »  (huitain;  Jannet, 
III,  60). 

15.  «  Du  moys  de  may  »  (huitain;  Jannet,  III,  60). 

16.  «  Épilaphe  d'une  damoiselle  de  Madame  de  Ferrare  »  (Anne  de  Beau- 
regard,  huitain;  Jannet,  II,  234). 

17.  «  A  Madame  de  Ferrare  »  (62  vers)  : 

Il  y  aura,  royalle  géniture, 

Tantost  ung  an  que  par  humble  escripture 

Te  saluay,  arrivant  en  ce  lieu... 

«    AUTRES    OEUVRES    FAICTES    A    VENISE    » 

18.  «  A  Madame  de  Ferrare  »  : 

Après  avoir  par  mainctz  jours  visité 
Geste  fameuse  et  antique  cité... 

Cette  épître  a  été  publiée  pour  la  première  fois  par  M.  Georges  Guiffrey 
{Œuvres  de  Marot,  III,  410),  d'après  le  ms.  4967  de  la  Bibhothèque  natio- 
nale. 

19.  «  Complaincte  à  la  royne  de  Navarre  du  mal  traictement  de  Madame 
de  Ferrare  par  le  duc  son  mary  »  (Jannet,  II,  121). 

20.  «  Au  Roy  »  (190  vers)  : 

Oultre  le  mal  que  je  sens,  très  hault  prince, 
De  ne  plus  veoir  la  gallicque  province... 

21.  «  Au  très  vertueux  prince  Françoys,  daulphin  de  France  »  (épître; 
Jannet,  I,  129). 

22.  «  A  la  royne  de  Navarre  »  (196  vers)  : 

Par  devers  qui  prendront  mes  vers  leur  course..» 


POÉSIE  FRANÇAISE.  179 

23.  «  Épitaphe  de  très  vertueux  prince  François,  daulphin  de  France  » 
(Jannet,  II,  233). 

24.  «  Sonnet  à  Madame  de  Ferrare  »  (Jannet,  III,  76). 

«    AUTRES    œUVRES     FAICTES     DEPUIS     SON     RETOUR    » 

25.  «  A  Monseigneur  le  cardinal  de  Tournon  estant  à  Lyon  »  (épître; 
Jannet,  I,  234). 

26.  «  Les  adieux  de  Marot  à  la  ville  de  Lyon  »  (Jannet,  I,  236). 

27.  «  Le  dieu  gard  de  Marot  à  la  court  de  France  »  (Jannet,  I,  238). 

28.  «  Au  Roy  »  (dizain;  Jannet,  IV,  181). 

29.  «  A  Mons' le  général  Preudhomme  »  (dizain;  Jannet,  III,  61). 

30.  «  Au  Roy  »  (dizain;  Jannet,  III,  61). 

31.  «  A  la  ville  de  Paris  »  (huitain;  Jannet,  III,  65). 

32.  «  Au  Roy  pour  estrenes  »  (dizain;  Jannet,  II,  211). 

33.  M  A  ung  enfant  de  Quiers  nommé  Alexis  Juré,  qui  luy  escrivoit  » 
(Jannet,  l,  208). 

«     AUTRES    OEUVRES     » 

34.  «  Hymne  à  la  déesse  Santé  pour  le  Roy  malade  »  (Jannet,  IL  100). 

35.  «  Chant  nuptial  du  roy  d'Escosse  et  de  Madame  Magdelaine,  première 
fdle  de  France  »  (Jannet,  IL  96). 

36.  «  Épistre  à  une  damoiselle  qui  reffusa  ung  présent  »  (Jannet,  II,  56). 

37.  «  Epistre  de  Madame  la  princesse  de  Navarre  à  Madame  Marguerite  » 
(Jannet,  I,  204). 

38.  «  De  Forigine  de  Villemanoche  »  (Jannet,  IL  103). 

39.  «  Elégie  de   Jehan  Chauvin,   ménestrier,  qui  fut  noyé  en  Seine  » 
(Jannet,  II,  52). 

40.  «  Epitaphe  de  Jehan  Lhuillier,  conseillier  »  [Jannet,  II,  255). 

41.  «  Epitaphe  de  Mons'  du  Tour,  maistre  Robert  Gedoyn   »    (Jannet, 
II,  234). 

42.  «  Épitaphe  de  Alix  »  {Jannet,  II,  219). 

43.  «  Epitaphe  de  Ortis,  le  more  du  Roy  »  (Jannet,  II,  219). 

44.  «  Épistre  à  deux  damoyselles  après  la  prise  de  Hédin  »  (Jannet,  I,  209). 


180  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

45.  «  De  la  prise  du  chasteau  de  Hédin  »  (dizain)  : 

C'est  àFrançoys,  en  armes  très  savant... 

46.  «  Épigramme  de  Salmonius,  mise  de  latin  en  françoys  »  (Jannet,  II, 
152). 

47.  «  Sonnet  de  la  différence  du  Roy  et  de  l'empereur  »  : 

Lun  s'est  veu  pris,  non  plusieurs  fois,  mais  une... 

«  Autres  oeuvres   » 
«    Épigrammes   de   l'invention   de   Marot    » 

48.  «  De  Martin  et  Alis  »  (Jannet,  III,  16). 

49.  «  De  l'cspouse  et  de  lespousée  »  {Jannet,  III,  19j. 

50.  «  De  la  royne  de  Navarre  »  (Jannet,  III,  37). 

51.  «  A  Fran(;ois,  daulphin  de  France  »  (Jannet,  III,  37). 

52.  «  Pour  Madamoiselle  de  Talart  »  (Jannet,  III,  37). 

53.  «  Marot  envoya  le  livre  de  son  Adolescence  à  une  damoiselle  et  luy 
manda  »  (Jannet,  l,  i). 

54.  «  A  une  qui  disoit  le  vouloir  aymer  »  (Jannet,  III,  56). 

55.  «  De  celle  qui  a  bonne  grâce  à  rire  »  (Jannet,  III,  23). 

56.  «  Estreines  »  (à  Anne;  Jannet,  II,  199). 

57.  «  Des  cinq  poinclz  en  amours  »  (Jannet,  III,  23). 

58.  «  A  ce  propos  »  (Jannet,  111,  24). 

59.  «  Pourquoy  il  devient  glorieulx  »  (à  Selva  et  à  Héroet;  Jannet,  III,  24). 

60.  «  De  l'amour  honnestc  »  (Jannet,  III,  38). 

61.  «  D'une  qui  fut  seignée  »  (Hélène  de  Tournon;  Jannet,  III,  25). 

62.  «  De  Dyane  »  (et  de  Phébus;  Jannet,  III,  25). 

63.  «  De  Dyane  »  (Jannet,  III,  25). 

64.  «  Dizain  perdu  contre  ïournon  l'aisnée  »  {Jannet,  III,  38). 

65.  «  La  royne  de  Navarre  respond  à  Marot  pour  Tournon  »  (Jannet,  III. 
38). 

66.  «  Réplicque  de  Marot  à  la  royne  de  Navarre  »  (Jannet,  III,  39). 

67.  «  Du  Roy,  qui  fit  l'épitaphe  de  Laure  »  (Jannet,  III,  39). 

68.  «  Contre  les  jaloux  »  (Jannet,  III,  40). 


POÉSIE  FRANÇAISE.  181 

69.  «  D'un  importun  »  (Jannet,  III,  27). 

70.  «  Contre  ung  abbé  et  son  vallet  »  {Jannet,  III,  21). 

71.  «  D'entretenir  damoyselles  »  (Jannet,  III,  30). 

72.  «  D'un  poursuivant  en  amour  »  (Jannet,  III,  30). 

73.  «  Rondeau  d'une  dame  à  ung  importun  »  (Jannet,  II.  163). 

74.  CI  Épitaphe  de  Madame  de  Traves,  Hélène  de  Boisy  »  (Jannet,  II,  234). 

75.  «  Maison-Neufve  »  (Jannet,  il,  193  :  chanson  composée  par  Antoine 
Héroet,  dit  La  Maison-Neuve). 

76.  «  Marot  »  (Jannet,  II,  196;  second  couplet  de  la  chanson  précédente). 

77.  «  Des  Blancs  Manteaulx  »  (Jannet,  III,  29). 

78.  «  Monsieur  le  cardinal  de  Tournon  »  (Jannet,  lll,  26.  Ce  huitain, 
donné  par  notre  manuscrit  au  cardinal  de  Tournon,  est  attribué  par  les 
imprimés  à  «  une  sgavante  damoyselle  »  ). 

79.  «  Marot  à  ce  propos  »  (Jannet,  III,  26). 

80.  «  De  Dyane  »  (Jannet,  III,  27). 

81.  «  De  Dyane  »  (Jannet,  III,  28). 

82.  «  11  parle  à  soy-mesmes  »  (Jannet,  III,  36  :  «  De  Madame  Laure  »). 

83.  «  A  la  bouche  de  sa  dame  »  (Jannet,  III,  43). 

84.  «  De  Madamoiselle  de  La  Fontaine  »  {Jannet,  III,  28). 
83.  «  D'ouy  et  nenny  »  (Jannet,  III,  29). 

86.  «  Sur  la  devise  de  l'empereur  :  Plus  oultre  »  (huitain). 

87.  «  Ung  malade  à  deux  damoiselles  »  (Jannet,  III,  41). 

88.  «  De  Dolet,  sur  ses  Commentaires  de  la  langue  latine  »  (Jannet,  III,  22). 

89.  «  A  sa  mye  »  (Jannet,  III,  72  :  «  A  une  dame  de  Lyon  »  ;  variantes). 

90.  «  Estreines  »  (Jannet,  III,  41  :  «  A  Renée  n). 

91.  «  Kstrcincs  »  (Jannet,  II,  199  :  «  A  Jane  Faye,  Lyonnoyse  »). 

92.  «  Estreines  »  (Jannet,  II,  199  :  «  A  Jane  Faye,  Lyonnoyse  »j. 

93.  «  De  Madamoiselle  de  La  Roue  »  (Jannet,  III,  42). 

94.  «  D'une  noyre  »  (adressé  à  «  Alexis,  amy  gracieux  ».  Dans  l'imprimé, 
Alexis  est  remplacé  par  Coridon;  Jannet,  III,  29). 

93.  «  De  Madamoiselle  de  La  Roue  »  (Jannet,  III,  42). 
96.  «  Comment  sa  mye  est  belle  ou  layde  »  (Jannet,  III,  43  :  «  D'une  qui 
faisoit  la  longue  »). 


182  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

97.  «  D'amour  et  de  sa  dame  »  (Jannet,  III,  44). 

98.  «  De  sa  mère  par  aliance  »  (Jannet,  III,  44). 

99.  «  A  Mons'  d'Orléans,  contre  le  Greffier,  qui  usa  de  ce  mot  argent  en 
pouppe  »  (Jannet,  III,  22). 

100.  «  De  Madame  d'Estempes  »  {Jannet,  III,  43  :  «  de  la  duché  d'Es- 
tampes »). 

101.  «  Du  passereau  de  iMaupas  la  jeune  »  (Jannet,  III,  45). 

102.  «  La  Rochepot,  ayant  fait  une  gageure  à  laRoyne,  lui  escrit  »  (Jannet, 
m,  45). 

103.  «  D'un  qui  veult  aller  veoir  sa  dame  »  (Jannet,  III,  47). 

104.  «  A  Charles,  duc  d'Orléans  »  (Jannet,  III,  47). 
103.  «  A  une  dame  d'âge  »  (Jannet,  III,  47). 

106.  «  Sur  Anna  soror  et  cetera  »  (Jannet,  III,  48). 

107.  «De   Margueritte  d'Alençon ,    sa    seur   d'aliance    »    (Jannet,    III, 
48). 

108.  «  Une  dame  au  roy  de  Navarre  »  (Jannet,  III,  50  :  «  Pour  Madame 
d'Orsonvilliers  »). 

109.  «  De  sa  dame  et  de  soy-mesme  »  (Jannet,  III,  48). 

HO.  «  De  Madame  la  princesse  de  Navarre   arrivant,  estans  le  Roy  et  le 
roy  de  Navarre  malades  »  (Jannet,  III,  49). 

111.  «  D'avoir  prins  congnoissance  à  Madamoiselle  du  Brueil  »  (Jannet,  III, 
49  j. 

112.  «  Du  conte  de  Lanyvolare  »  {Jannet,  III,  49). 

113.  «  D'Albert,  joueur  de  lut  du  Roy  »  (Jannet,  III,  50). 

114.  «  De  frère  Thibault  »  (Jannet,  III,  21). 

115.  «  Il  convie  trois  poètes  à  disner  »  (Boissonne,  Villars  et  La  Perrière; 
Jannet,  III,  51). 

116.  «  Du  baiser  »  (Jannet,  III,  52). 

117.  M  A  la  trop  jeune  mariée  »  (Jannet,  III,  32  :  «  A  la  femme  de  Thomas 
Sevin  »). 

118.  «  La  brune  »  (Jannet,  II,  193). 

119.  «  La  blanche  »  (Jannet,  II,  193). 

120.  «  A  celle  qui  l'apelloit  son  maître  »  (Jannet,  III,  53  :  «  A  Jane  »}. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  183 

121 .  «  A  celluy  qui  l'importunoit  d'aprendre  la  musique  »  (Jannet,  III,  54  : 
«  A  Maurice  Scève,  Lyonnois  »  ). 

122.  «  Épitaphe  de  Madame  de  Chasteaubryant  »  {Jannet,  II,  235). 

123.  «  Contre  Sagon  »  (dizain)  : 

Si  je  fais  parler  ung  vallet. . . 

124.  «  Au  roy  de  Navarre  »  (Jannet,  III,  57). 

125.  «  Du  retour  du  roy  de  Navarre  »  [Jannet,  III,  58). 

126.  «  De  Madame  de  Laval  en  Daulphiné  »  (Jannet,  III,  58). 

127.  «  De  l'entrée  des  roy  et  royne  de  Navarre  à  Cahors  »  (Jannet,  III,  58). 

128.  «  Du  sire  de  Montmorancy,  connestable  de  France  »  (Jannet,  m,  52). 

«    ÉPIGRAMMES    DE    MAROT    A    l'iMITATION    DE    MARTIAL    » 

129.  «  De  la  convalescence  du  Roy  »  (Jannet,  III,  74).  —  130.  «  D'une  qui 
se  vante  »  (Jannet,  III,  97).  —  131.  «  De  la  tristesse  de  sa  luye  »  (Jannet,  III, 
97).  —  132.  «  D'une  vieille  »  (Jannet,  III,  100).  —  133.  «  A  Ysabeau  » 
(Jannet,  III,  98).  —  134.  «  A  Benest  »  (Jannet,  III,  23).  —  135.  «  De  soy- 
mesmes  »  (Jannet,  III,  89).  —  136.  «  Au  Roy  »  (Jannet,  III,  87).  —  137.  «  De 
Macée  »  (Jannet,  III,  99).  — 138.  «  De  Pauline  »  (Jannet,  III,  100).  — 139.  «  De 
Cathin  et  Jane  »  (Jannet,  III,  98).  —  140.  Cinquain. 

Ce  manuscrit  contient  des  poésies  de  Clément  Marot  inconnues  jusqu'ici  : 
cinq  épîtres  (582  vers  ),  un  sonnet,  deux  dizains,  un  buitain,  un  cinquain 
(47  vers)  (1).  C'est  au  printemps  ou  dans  l'été  de  1538  que  Marot  fit  trans- 
crire ce  recueil  pour  l'offrir  au  nouveau  connétable,  Anne  de  Montmorency. 
Depuis  longtemps  déjà  le  poète  était  en  relations  avec  ce  grand  seigneur. 
Nos  archives  conservent  la  lettre  suivante,  adressée  par  Marot  au  grand-, 
maître  de  France  en  1529  : 

Monseigneur, 

Entre  les  autres  œuvres  que  j'ay  présentées  au  Roy  depuis  l'absence  de  Madame,  je 
luy  ay  présenté  ung  rondeau  de  la  paix  (2),  lequel,  hyer  à  son  coucher,  il  me  commanda 

(1)  M.  Gustave  Maçon,  conservateur-adjoint  du  Musée  Condé,  a  publié  ces  poésies  et  donné 
le  dépouillement  du  manuscrit  dans  le  Bulletin  du  Bibtiophik  (avril-mai  1898).  Ces  poésies  de 
Marot  sont  très  précieuses  pour  l'histoire  d'une  partie  de  sa  vie  restée  assez  obscure,  celle  qu'il 
passa  à  Ferrare  auprès  de  la  duchesse  Renée. 

(2)  Édition  Jannet,  H,  160  :  «  De  la  paix  traictée  à  Cambray  par  trois  princesses.  » 


184  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

envoyer  à  mad.  dame;  et  son  commandement  m'a  donné  hardyesse  de  l'adresser  à  vous, 
tant  pour  vous  en  donner  le  plaisir  que  pour  le  présenter  en  si  bon  lieu,  vous  suppliant 
très  humblement,  Monseigneur,  ainsi  le  vouloyr  faire,  m'ayant  tousjours  pour  recom- 
mandé en  vostre  bonne  souvenance. 

Monseigneur,  je  prye  Dieu  vous  donner  et  continuer  sa  saincte  grâce.  De  Saint- 
Quentin,  ce  VI"  jour  d'aoust  [1329]. 

Vostre  très  humble  et  très  obéyssant  serviteur. 

Clément  Mahot. 

Et  l'année  suivante,  1530,  Marot  envoyait  à  Montmorency  un  «  petit 
recueil  de  ses  œuvres  » , 

un  livre  petit 

Où  j'ay  espoir  que  prendrez  appétit. 

Car  longtemps  a  qu'il  vous  a  pieu  me  dire 

Et  commander  que  vous  le  feisse  escrire... 

manuscrit  aujourd'hui  perdu.  —  Rappelons  encore  combien  il  importait  aux 
poètes  de  se  ménager  la  faveur  du  grand-maître  de  France. 

Collection  de  Condé. 

525 

N°  991.  Papillon  (Almanque)  :  Le  Nouvel  Amour. 

In-8»  (0,199  sur  0,137),  veau  brun,  comp.,  fil.,  tr.  dor.  (reliure  originale).  —  Papier, 
XVI'  siècle,  19  ff.,  initiales  ornées,  exécution  soignée.  A  la  fin,  la  signature  :  Papillon. 

Ce  poème  a  été  imprimé  :  1°  avec  les  Questions  problématiques  dupoiirquoy 
d'amours,  Paris,  1543  ;  2°  avec  le  Mépris  de  la  cour  traduit  de  Guevara,  Paris, 
1 544  et  autres  années  ;  3°  dans  les  Opuscules  d'amour  par  Héroet,  La  Borderie,  etc, 
Lyon, 1547. 

L'auteur,  né  à  Dijon  en  1487,  mort  en  1559,  était  valet  de  chambre  de 
François  I",  qu'il  suivit  dans  sa  captivité  à  Madrid. 

526 

N°  983.  Salel  (Hugues)  :  «  Chasse  royale  contenant  la  prise  du  san- 
glier DiscoRD  par  le  très  chrestien  et  très  puissant  Roy  Françoys,  premier 

DE   ce   nom    ». 


POÉSIE  FRANÇAISE.  485 

In-4°  (0,215  sur  0,148),  veau  brun,  tr.  dor.  {rel.  anc.).  —  Vélin,  XVI»  siècle,  15  ff., 
lettres  romaines,  initiale  ornée;  à  la  fin,  signature  de  l'auteur. 

Ce  poème  a  été  inséré  dans  le  volume  d'œuvres  de  Salel  donné  en  1539 
par  Etienne  Roffet,  dit  le  Faucheur.  Il  fut  composé  pour  célébrer  l'union  de 
François  I"  et  de  Charles-Quint,  sans  oublier  l'éloge  des  dames  et  princi- 
paux seigneurs  des  deux  cours  ;  mais  la  part  des  Français  est  plus  grande 
dans  notre  manuscrit,  qui  présente  quelques  variantes  avec  l'édition  impri- 
mée. 

527 

N°  984.  Salel  (Hugues)  :  «  Chant  poétique  ouquel  Cupido  est  tourmenté 
PAR  Vénus  » . 

In-4"  (0,233  sur  0,154),  mar.  vert,  fil.,  Ir.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé  {anc. 
rel.).  —  Vélin.  XVI»  siècle,  6  ff..  exécution  soignée;  signé  par  l'auteur.  (Même  écriture 
que  celle  du  ms.  945,  traduction  des  deux  premiers  livres  de  YUiade  par  Salel;  voir 
plus  haut,  p.  21). 

Imitation  de  la  sixième  idylle  d'Ausone,  ce  poème  fait  partie  du  volume 
d'œuvres  de  Salel  publié  en  1539. 

528 

N°  973.  IIabert  (François)  :  «  Les  deux  Paraphrases  chrestiennes,  extraictes 
de  la  Saincte  Escripture,  avec  le  Cantique  du  pécheur,  par  Françoys  Habcrt, 
dict  le  Banny  de  liesse  » . 

In-12  (0,139  sur  0,096),  reliure  originale  en  veau  brun,  tr.  dor.  On  lit  sur  un  des 
plats  :  «  Anne  de  Montmaurancy  »,  et  sur  l'autre  :  «  Vertu  au  ciel  vole  ».  —  Vélin, 
XVI»  siècle,  24  ff. 

Petit  poème  où  il  y  a  quelques  jolis  passages.  Précédé  d'une  épîtrc  en  vers 
«  A  très  illustre  et  magnanime  s'  Messire  Anne  de  Montmonrancy,  connes- 
lable  de  France  ».  Un  feuillet  blanc  porte  le  nom  et  la  devise  frappés  sur  les 
plats;  puis  vient  le  poème  :  «  La  première  Paraphrase  sur  Querite  thezaurum 
in  cœlo;  —  la  deuxième  Paraphrase  extraicte  du  XIH'  chap.  de  sainct  Paul  en 
l'épistre  aux  Romains  » . 

n.  24 


186  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Inédit,  ou  du  moins  ne  figure  pas  dans  la  longue  liste  que  La  Croix  du 
Maine  a  dressée  des  œuvres  de  François  Habert.  Ce  poète  n'était  pas  sans 
talent,  quoique  sa  renommée  parmi  ses  contemporains  surpassât  peut-être 
son  mérite.  Il  était  né  à  Issoudun  vers  1520,  et  l'on  place  l'époque  de  sa  mort 
vers  1574.  Voir  plus  haut  (p.  24)  sa  traduction  de  la  troisième  Métamor- 
phose d'Ovide. 

Ces  manuscrits  des  principaux  poètes  de  la  Renaissance,  Marot,  Salel, 
Saint-Gelais,  Papillon,  Macé,  Habert,  etc,  offerts  à  Anne  de  Montmorency, 
ont  contribué  des  premiers  à  former  le  cabinet  des  livres  de  Chantilly,  dont 
ils  sont  aujourd'hui  un  des  lots  les  plus  intéressants. 


529 

N°  1476.  Le  Lieur  (Jacques)  :  Poésies  dévotes. 

In-S"  (0,178  sur  0.102),  mar.  bleu,  fil.  à  froid,  doublé  de  mar.  rouge  à  riche  dent., 
tr.  dor.  (Bauzonnel).  —  Vélin,  XVI*  siècle,  35  IT.,  24  miniatures  en  camaïeu,  initiales  en 
or  et  couleurs. 

Liste  des  poésies  :  «  La  Passion  de  N.  S.  J.  C.  —  Oraison  composée  sur 
l'oraison  Conditor  cœli  et  terre,  rex  regum .  —  Ensuit  le  pseaulme  de  Miserere 
translaté  en  françois.  —  Oraison  des  trespassés  Avete  omnes  »,  etc. 

Au  recto  du  premier  feuillet,  dans  un  cartouche  décoré  d'ornements,  on 
voit  le  portrait  de  l'auteur,  et,  au-dessous,  une  sorte  de  préface  en  vers  dont 
les  premières  lettres  forment  en  acrostiche  le  nom  «  de  Jaques  Le  Lyeur  » . 
La  même  signature  en  acrostiche  se  retrouve  à  la  fin  du  volume. 

M.  Jolimont  a  consacré  une  notice  historique  h  Jacques  Le  Lieur,  ou  Lelièvre, 
poète  normand  du  X  VP  siècle,  en  son  temps  conseiller-échevin  de  la  ville  de  Rouen  et 
notaire  du  roi,  etc.  (1847).  Il  y  décrit  ce  volume,  et  je  ne  sais  pourquoi 
M.  Le  Roux  de  Lincy  (appendice  n"  4  du  Catalogue  Yéméniz,  lv)  s'est  ima- 
giné que  ce  joli  manuscrit  était  sorti  de  notre  cabinet  pour  passer  dans  celui 
du  bibliophile  lyonnais. 

Bibliothèque  Cigongne,  n»  27, 


POÉSIE  FRANÇAISE. 


187 


530 

N°  1413.  CopiN  (Florent)  :  «  Petit  Recueil  de  chants  royaulx,  ballades 
ET  rondeaux,  sur  LE  CONCEPT  DE  l'Immaculée  Mère  DE  DiEu,  par  FloTent 
Copin,  l'un  des  hauboys  du  révérendissime  cardinal  de  Lorraine;  aud.  s' 
dédié  ». 

Pet.  in-4°  (0,197  sur  0,146),  velours  rouge,  Ir.  dor.  —  Vélin,  XVI"  siècle,  33  ff.,  ini- 
tiales en  or  et  couleurs.  Exemplaire  de  dédicace;  les  armes  du  cardinal  de  Lorraine 
occupent  le  recto  du  premier  feuillet. 

Florent  Copin  aies  honneurs  d'une  mention  dans  La  Croix  du  Maine.  11 

était  de  Rouen  : 

Copin,  qui  sais  plus  qu'on  ne  pense. 
Sors  de  Rouen,  je  t'en  dispense. 

(Le  Rabais  du  caquet  de  Marot,  cité  par  La  Monnoye  dans  ses  notes  sur 
La  Croix  du  Maine).  Nous  ne  connaissons  pas  d'édition  imprimée  de  ses 
œuvres. 

Ce  manuscrit  est  antérieur  à  1533  ;  en  effet,  le  ms.  fr.  1715  de  la  Biblio- 
thèque nationale,  «  Chantz  royaulx,  ballades,  rondeaulx  et  épigrammes  pré- 
sentés au  Puy...  le  14  décembre  1533,  à  Rouen  »,  contient  un  chant  royal, 
deux  ballades  et  un  rondeau  de  Copin  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  notre 
recueil.  Or,  dans  l'épître  dédicatoire,  le  poète  rappelle  que  la  plupart  de  ses 
chants  royaux 

Ont  tous  les  prix  du  Puy  normand  receus. 

11  est  donc  permis  de  supposer  qu'il  n'aurait  pas  omis  ici  les  pièces  qui 
figurent  dans  la  collection  de  1533  si  notre  recueil  avait  été  écrit  après  cette 
date.  A  plus  forte  raison  ne  trouvons-nous  pas  dansnotre  manuscrit  la  ballade 
de  Copin  que  M.  Paulin  Paris  (Manuscrits  françois,  III,  258)  a  signalée  dans 
le  ms.  fr.  379  de  la  Bibliothèque  nationale  et  qu'il  date  de  1536  ou  1537. 

Notre  recueil  comprend  :  un  huitain  adressé  par  l'auteur  à  son  livre, 
l'épître  dédicatoire  en  soixante-deux  vers,  treize  chants  royaux,  six  bal- 
lades et  six  rondeaux. 

La  confrérie  de  l'Immaculée  Conception  passait  pour  avoir  été  établie  à 


188  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Rouen  vers  la  fin  du  XI"  siècle;  elle  devint  une  académie  en  1480,  époque  à 
laquelle  Pierre  Daré,  sieur  de  Châtcauroux,  lieutenant  général  à  Rouen,  fit 
dresser  de  nouveaux  statuts  et  fonda  des  prix  pour  les  meilleures  pièces  de 
poésie  composées  en  l'honneur  de  l'Immaculée  Conception.  En  1515,  l'aca- 
démie fut  transférée  de  l'église  Saint-Jean  au  couvent  des  Carmes.  La  lec- 
ture des  poésies  avait  lieu  sur  une  tribune  élevée,  qu'on  appela  le  «  Puy  de 
la  Conception  » .  Les  premières  pièces  qu'on  lut  sur  ce  Puy  n'étaient  que 
des  chants  royaux  et  des  ballades,  connus  sous  le  nom  de  Palinods  à  cause 
du  vers  répété  à  la  fin  de  chaque  couplet,  qui  se  nommait  vers  pahnodique. 
En  effet,  le  chant  royal  est  un  petit  poème  composé  do  cinq  couplets  de 
onze  vers  alexandrins,  et  d'un  envoi  de  six,  sept  ou  huit  vers.  Le  vers  pah- 
nodique est  répété  à  la  fin  de  chaque  couplet,  ainsi  qu'à  la  fin  de  l'enA^oi.  La 
difficulté  du  chant  royal  consiste  en  ce  que  tous  les  couplets  doivent  repro- 
duire les  rimes  du  premier,  dans  le  même  ordre,  et  sans  pouvoir  faire  usage 
d'un  mot  déjà  employé.  La  ballade  contient  seulement  trois  couplets  de 
huit  vers  octosyllabiques  et  un  envoi  de  quatre  vers;  les  règles  de  la  ballade 
sont  les  mêmes  que  celles  du  chant  royal.  Quant  au  rondeau,  on  sait  qu'il  ne 
roule  que  sur  deux  rimes,  et  que  le  vers  de  chute  est  monorime.  Au  sur- 
plus, nous  en  citerons  un  exemple.  C'est  un  échantillon  des  idées  singuHères 
que  l'Immaculée  Conception  inspirait  aux  poètes  lauréats  du  X\T  siècle  : 

De  troys  amantz,  d'un  vouloir,  d'une  essence. 
D'une  bonté,  beaulté  et  excellence, 
Sur  toutes  fuz  seule  en  concept  aymée 
Et  d'un,  au  gré  des  deux,  tant  estimée 
Que  de  ma  chair  print  chair  en  innocence. 

Tant  sont  jaloux  de  moy  par  leur  démence 
Qu'avant  les  cielz  j'estoie  en  leur  présence 
Seur,  fille,  mère  et  espouse  nommée 
De  troys  amantz. 

L'un  m'espousant  faict  que  les  deux  n'offense, 
L'autre  avec  luy  sur  vice  est  ma  deffense, 
Et  du  tiers  fuz  en  grâce  confermée, 
Dont  l'un  en  troys  faict  que  suis  affermée 
Entre  pécheurs  amye  sans  offense 
De  troys  amantz. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  189 

Le  Cataloguo  dos  manuscrits  français  de  la  Bibliothèque  nationale  donne 
les  vers  de  chaque  refrain  des  chants  royaux,  ballades  et  rondeaux  contenus 
dans  les  collections  manuscrites  de  1533  et  de  1530  (mss.  379  et  1715). 
Nous  ajouterons  à  cette  nomenclature  la  liste  des  refrains  des  pièces  de 
notre  recueil.  Ces  renseignements  nous  paraissent  utiles  pour  reconnaître 
l'auteur  de  poésies  qui  sont  souvent  reproduites  sous  le  voile  de  l'anonyme. 

CHANTS    ROYAUX. 

i.  Seule  en  concept  pure  prédestinée. 

2.  Le  bien  d'un  mal  yssant  du  bien  de  grâce. 

3.  Le  pur  froment  entre  la  zyzanie. 

4.  Nature  en  grâce  et  grâce  oultre  nature. 

5.  Concept  sur  loy  parfaict  en  loy  de  grâce. 

6.  L'eau  naturelle  où  feu  tient  sa  nature. 

7.  Doux  Alcyon  pour  qui  mer  se  tempère. 

8.  D'homme  et  de  Dieu,  femme  humaine  et  divine. 

9.  Table  où  la  loy  de  grâce  fut  empraincte. 
10.  Femme  entre  nudz  d'innocence  vestue. 
H.  Poisson  portant  le  prix  d'humain  passage. 

12.  La  forme  palme  en  triomphe  exaltée. 

13.  Lin  préserve  de  brusler  en  la  flame. 

I  BALLADES. 

*  1 .  Corps  sans  vice  à  son  chef  uny. 

?  2.  Amour  sur  loy  m'a  donné  grâce. 

V  3.  Pour  mal  humain  d'un  divin  bien. 

4.  Morte  à  péché  et  vive  en  grâce. 
"  5.  L'eau  transmuée  en  vin  par  grâce. 

6.  Chair  sans  chair  conforme  à  l'esprit. 

RONDEAUX. 

1.  Chair  de  ma  chair. 

2.  De  troys  amantz. 

3.  Deux  d'une  chair. 

4.  Dedens  la  nuyct. 

5.  Deux  en  un  lyct. 

6.  De  toy  sans  toy. 


19Ô  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

531 

N°  1472.  CussoN  (Robert)  :  «  Mémoires,  éternelles  déflorations  et  louenges 

DU     TRÈS    HAULT,     TRÈS     PUISSANT,    TRÈS    ILLUSTRIME     ROY     DE     FrANCE,     FrANÇOIS, 

premier  de  ce  nom  ». 

Pet.  in-4°  (0,165  sur  0,H8),  mar.  vert,  fiL,  tr.  dor.  (Koehler).  —Vélin,  XVI«  siècle, 
18  ff.,  initiales  rouges,  bleues  et  or. 

F.  1,  armoiries  très  bien  peintes  du  cardinal  de  Lorraine.  Ff.  2-4,  dédi- 
cace en  vers  :  «  A  Monseigneur  Monsieur  le  révérendissime  cardinal  de  Lor- 
raine » ,  .signée  «  Robert  » ,  avec  la  devise  «  Rien  sans  ayde  » .  Le  poème 
occupe  le  reste  du  volume  et  se  termine  par  ces  vers  : 

Quant  à  Robert,  il  fut,  est  et  sera 
Vostre  humble  serf  et  jamais  cessera. 
Rien  sans  ayde. 

Nous  avons  vu  cbez  Morgand  (mars  1891)  un  autre  exemplaire,  sur  papier, 
qui  présente  de  nombreuses  variantes  avec  le  nôtre;  il  donne  le  nom  complet 
de  l'auteur  :  «  A  bonorable  homme  sire  Jacques  Legros,  marchant  de  draps 
de  soye,  et  bourgeois  de  Paris,  Robert  Cusson,  fatiste  du  Roy,  faict  humble 
révérance  ». 

Bibliothèque  Cigongne,  n»  820. 

532 

jN"  1579.  Vatel  :   «  La  Suite  des  cduvres  poétiques  de  Yatel  ». 

In-f»  (0,306  sur  0.202),  mar.  vert,  richement  doré  en  plein,  aux  armes  de  Villeroy 
peintes  sur  les  plats.  —  Papier,  XVI"  siècle,  87  feuillets,  titres  et  initiales  en  or,  5  fleu- 
rons et  6  grands  dessins  à  l'encre  de  Chine,  accompagnés  de  vers  écrits  en  or  sur  fond 
de  couleur.  Un  de  ces  dessins  est  reproduit  à  la  fin  de  ce  volume. 

Très  beau  et  précieux  volume.  Les  dessins  et  fleurons  sont  du  meilleur 
goût,  dignes  d'être  attribués  à  Et.  Delaune,  surtout  le  tombeau  qui  occupe 
les  ff.  24-25  et  qui  suit  la  complainte  sur  la  mort  de  M.  de  Martigues. 

Le  poète  Yatel,  catholique  très  ardent,  omis  sur  les  listes  de  La  Croix  du 


POÉSIE  FRANÇAISE.  191 

Maine  et  de  Du  Verdier  (1),  s'adressait,  dans  ses  vers,  tantôt  au  roi  Charles  IX, 
tantôt  à  divers  personnages  de  la  cour,  et  surtout  à  Nicolas  de  Neufville, 
s'  de  Villeroy,  longtemps  secrétaire  d'État,  mort  en  1617.  C'est  à  ce  dernier 
que  notre  volume  fut  offert  et  dédié.  Le  mot  suite,  qu'on  lit  dans  le  titre,  doit 
être  pris  ici  dans  le  sens  latin  de  séries. 

Pidjlié  en  fac-similé  en  1881,  avec  notice  et  notes,  pour  la  Société  des 
Bibliophiles  françois. 

533 

N"  1650.   «  Tombeau  de  très  haut,  très  illustre  et  très  magnanime  prince 

« 
Henry  d'Orléans,  duc  de  Longueville  ». 

In-4°  (0,218  sur  0.169).  couvert  en  parchemin  semé  de  larmes,  têtes  de  morts  et 
ossements  en  argent;  reliure  légèrement  fatiguée.  —  Papier,  XVI°  siècle,  26  ff.,  calli- 
graphie parfaite;  toutes  les  lettres  sont  rehaussées  d'or;  tous  les  feuillets,  recto  et 
verso,  sont  bordés  en  or. 

F.  2  :  «  A  très  illustre  et  très  généreuse  princesse  Mademoiselle  de  Lon- 
gueville, Catherine  d'Orléans  ».  F.  4  :  «  Épitaphe  de  très  haut,  très  magna- 
nime prince  Henry  d'Orléans,  duc  de  Longueville  ».  —  F.  7  :  «  Prosopopée 
dudit  seigneur  duc  ».  —  F.  10,  blanc.  —  F.  11  :  «  Discours  à  Antoinette 
d'Orléans,  marquise  de  Belle-lsle  ».  —  F.  23  :  «  Complainte  ».  —  F.  26, 
blanc. 

Henry  d'Orléans,  I"  du  nom,  duc  de  Longueville,  défît  les  troupes  de  la 
Ligue  à  la  bataille  de  Sentis  au  mois  de  mai  1589.  Il  mourut  à  Amiens,  le 
29  avril  1595,  à  l'âge  de  vingt-sept  ans,  d'un  coup  de  mousquet  reçu  en  la 
salve  dont  il  fut  salué  comme  il  entrait  à  DouUens.  De  sa  femme,  Catherine 
de  Gonzague-CIèves,  il  n'eut  qu'un  fils,  Henri  II,  duc  de  Longueville,  qui 
épousa  en  secondes  noces  Anne-Geneviève  de  Bourbon,  sœur  du  Grand 
Condé.  Sa  soeur  Catherine,  demoiselle  de  Longueville,  mourut  aveugle  à 
Paris  en  1638,  sans  alliance.  Son  autre  sœur,  Antoinette,  dame  de  Château- 
Gontier,  épousa  Charles  deGondi,  marquis  de  Belle-lsle,  dont  elle  eut  Henri, 

(1)  Une  partie  de  son  œuvre  poétique  a  cependant  été  imprimée  au  xvi«  siècle  (voir  le  très 
rare  exemplaire  de  la  Bibliothèque  nationale). 


192  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

duc  de  Retz;  après  la  mort  de  son  mari,  elle  entra  en  religion  à  Poitiers,  où 
elle  mourut  le  23  avril  1628. 

L'auteur  du  poème  ne  donne  pas  son  nom;  mais  nous  savons  qu'il  était 
Breton,  car  sa  muse  abandonne  les  bords  du  Ténu  pour  passer  dans  la  vallée 
de  l'Oise,  à  Trie,  et  y  porter  des  consolations  à  la  maison  de  Longueville.  Or 
le  Ténu  est  une  petite  rivière  qui  traverse  la  forêt  de  Machecoul,  passe  à 
Saint-Même  et  se  réunit  à  l'Achenau  au  port  Saint-Père  pour  aller  se  jeter 
dans  la  Loire. 

Donné  par  M.  Lefebvre,  avoué  à  Neufchâtel,  et  transmis  par  le  marquis  de  Grouchy. 

584 

N°  666.  Recueil  de  poésies. 

Pet.  in-f».  belle  peliure  ancienne  en  mar.  rouge,  fil.,  armes  et  emblèmes  de  Maximi- 
lien  de  Béthune,  duc  de  Sully,  grand-maître  de  l'artillerie,  etc.  —  Papier,  premières 
années  du  XVII«  siècle,  542  pp.,  plusieurs  écritures. 

Ce  précieux  volume  contient  181  pièces  de  vers,  dont  un  assez  grand 
nombre  inédites.  Plusieurs  sont  suivies  du  nom  de  l'auteur  ou  d'une  initiale 
qui,  probablement  intelligible  pour  les  contemporains,  ne  l'est  pas  toujours 
également  pour  nous.  Motin,  Malherbe,  Régnier,  Sigogncs,  sont  les  noms  le 
plus  connus  et  le  plus  souvent  répétés.  Tout  a  été  copié  par  une  seule  main 
jusqu'à  la  page  351;  au-delà,  l'écriture  change  souvent,  et  quelques  pièces 
nous  semblent  transcrites  par  Sully  lui-même;  il  y  en  a  de  fort  libres,  mais 
cela  n'effrayait  pas  le  grave  ministre.  Le  volume  a  été  relié  pour  lui.  Sur  un 
des  plats,  on  voit  ses  armes,  telles  qu'elles  sont  décrites  dans  le  Promptuahc 
armoriai  de  Jean  Boisseau  (Paris,  1637,  IIP  partie,  p.  61),  avec  quelques 
changements  dans  la  disposition  des  quartiers  ;  l'écu  est  supporté  par  deux 
lions  et  surmonté  de  la  couronne  ducale;  au-dessous,  les  insignes  de  grand- 
maitre  de  l'artillerie.  Sur  l'autre  plat,  l'emblème  bien  connu,  objet  des  raille- 
ries de  Tallemant  :  un  aigle  tenant  la  foudre  dans  ses  serres,  avec  la  devise 
Quo  jussa  Jovis. 

En  tête  du  volume,  «  table  selon  le  a  b  c  »,  dressée  par  Sully.  En  nous 
reportant  aux  imprimés  du  temps,   nous  avons  pu  identifier  un  certain 


POÉSIE  FRANÇAISE.  193 

nombre  de  pièces;  la  collation  du  volume  avec  les  meilleures  éditions  de 
Malherbe  et  de  Régnier  nous  a  fait  découvrir  des  poésies  inédites  de  ces  deux 
poètes,  sans  parler  des  autres.  Voici  la  liste  des  pièces  dont  se  compose  ce 
recueil  : 

1  (p.  1).  «  Contantement  »,  par  Pierre  Motin  : 

Qu'ai-je  veu,  qu'ay-je  faict?  Que  de  rares  beautez... 

2  (p.  8).  «  yVdvanture  amoureuse  »,  par  Motin  : 

Tout  ce  que  les  amants  souffrent  en  apparence... 

3  (p.  14).  Élégie,  par  Mathurin  Régnier  : 

Celuy  qui  pour  aimer  trouve  le  mourir  doux.., 

4  (p.  24).  Élégie,  par  Régnier. 

Quoy!  ne  l'avois-je  assez  en  mes  veux  désirée.  . 
Publiée  dès  1613.  Édition  Viollet-le-Duc,  1853,  p.  262. 

5  (p.  32).  Élégie,  non  signée  : 

Cœur  ingrat  et  menteur  aux  plus  fortes  promesses... 
(Nouveau  recueil  des  plus  beaux  vers  de  ce  temps,  Paris,  1609,  p.  529). 

6  (p.  39).  Élégie,  par  Motin  : 

Si  le  feu  vous  desplaist  dont  vous  voiez  la  cendre... 

7  (p.  44).  Élégie,  non  signée.  [Par  Motin]  : 

Belle  et  sage  déesse,  afin  de  m'acquitter... 
(Recueil  des  plus  beaux  vers...,  Paris,  1627,  p.  784). 

8  (p.  48).  Élégie,  non  signée.  [Par  Régnier]  : 

Bien  que  je  sceusse  au  vray  tes  façons  et  tes  ruses.. 
Imprimée  dès  1613.  Édition  Viollet-le-Duc,  1853,  p.  251. 

9  (p.  59).  Ode  signée  M  [Motin]  : 

Retire-toi,  perfide  amant... 

(Délices  de  la  poésie  françoyse,  Paris,  1615,  p.  609.  —  Cabinet  satiriqtie,  1666, 
I,  152). 

10  (p.  61).  Ode,  par  Motin  : 

Doux  object  des  âmes  guidées... 

Insérée,  non  signée,  dans  le  ms.  fr.  884  de  la  Bibliothèque  nationale. 
II.  25 


194  CHANTILLY.    -  LES  MANUSCRITS. 

11  (p.  63).  Ode,  parMotin  : 

Qui  vit  jamais  embrasement... 
(Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  600.  —  Cabinet  satirique,  1666,  II,  40). 

12  (p.  67).  Ode,  signée  M  [Motin]  : 

Est-ce  mon  erreur  ou  ma  rage... 

(Déliœs  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  604), 

13  (p.  69).  Ode,  signée  M  [Motin]  : 

Que  de  douleurs  pour  une  absence... 
(Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  607). 

14  (p.  72).  Ode,  par  Motin  : 

Dans  le  fond  d'un  lieu  ténébreux... 
(Le  Cabinet  satyriqiie,  Paris,  1618,  p.  403). 

Les  n°'  77-79  ont  été  sautés  dans  la  pagination,  sans  qu'il  manque  rien  au 
texte. 

15  (p.  82).  Ode,  signée  M  : 

Souvenir,  ange  de  ma  vie... 
Les  pièces  signées  M  que  nous  n'avons  pu  identifier  sont  probablement  de 
Motin;  il  se  pourrait  cependant  qu'il  y  en  eût  de  Malherbe,  encore  inédites. 

16  (p.  85).  «  Saint  Estienne  »,  par  Motin  : 

Peuples  dont  l'erreur  et  le  vice... 

17  (p.  89).  «  Méditation  »,  par  Motin  : 

0  vous  qui  passez  par  la  voye... 
(Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  634). 

18  (p.  93).  «  Ode  à  Madame  de  Simçay  sur  la  mort  de  Madame  la  duchesse 
des  Deux-Ponts  » ,  par  Motin  : 

A  la  douleur  qui  vous  transporte... 
(Nouveau  recueil  des  plus  beaux  vers  de  ce  temps,  1609,  p.  265). 

19  (p.  98).  Ode,  parMotin  : 

Ne  verray-je  jamais  le  temps... 
(Nouveau  recueil  des  plus  beaux  vers  de  ce  temps,  1609,  p.  232). 

20  (p.  101).  Ode,  parMotin  : 


POÉSIE  FRANÇAISE.  195 

Que  sont  devenue  vos  sermens... 
(Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  589). 

21  (p.  104).  Ode,  par  Motin  : 

Blonds  cheveux,  filets  redoutables... 
(Recueil  des pliis  beaux  vers...,  Paris,  1627,  p.  758). 

22  (p.  107).  «  Ode  pour  un  arbre  »,  par  Motin  : 

Lève,  bel  arbre,  au  ciel  la  teste... 
(Nouveau  recueil  des  plus  beaux  vers  de  ce  temps,  1609,  p.  241). 

23  (p.  109).  Ode,  par  Motin  : 

Où  sont  les  beaux  jours  de  ma  gloire... 

24  (p.  111).  Ode,  par  Motin  : 

Ne  serez-vous  jamais  contans... 

(Recueil  des  plus  beaux  vers...,  Paris,  1627,  p.  754). 

25  (p.  115).  «  Imitation  d'Apulée  »,  signée  R  [Régnier]  : 

Si  à  mon  amour  esperdue... 

26  (p.  118).  Ode,  non  signée.  [Par  Motin]  : 

Permettez  moy  que  je  souspire... 
(Le  Cabinet  des  Muses,  Rouen,  1619,  p.  553). 

27  (p.  119).  Ode,  non  signée  : 

0  nuict  tant  de  fois  désirée... 

Publiée  dans  les  Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  515,  sous  le  titre  :  «  La 
Nuict,  de  Monsieur  le  comte  de  Cremail,  stances  ». 

28  (p.  122).  Ode,  signée  R  [Régnier]  : 

Jamais  ne  pourray-je  bannir... 

Publiée  dès  1611  dans  le  Temple  d'Apollon.  Édition  VioUet-le-Duc,   1853, 
p.  281. 

29  (p.  125).  Chanson,  non  signée  : 

Après  tant  de  pensera  divers... 

30  (p.  126).  Ode,  non  signée.  [Par  Motin]  : 

A  quoy  servent  tant  d'artifïices.., 
(Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  606). 


196  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCKITS. 

31  (p.  128).  Ode,  signée  M  : 

Place  à  l'amour  qui  tout  surmonte.. 

32  (p.  132).  Ode,  signée  M  : 

Tousjours  belle  âme  impatiente... 

33  (p.  135).  Ode,  signée  M  : 

Sur  un  mont  le  plus  eslevé... 

34  (p.  138).  Chanson,  signée  M  : 

Puis-je  te  voir,  ingrat,  après  m'avoir  laissée... 

35  (p.  140).  Chanson,  signée  M  : 

lia  que  vous  estes  timides... 

36  (p.  142).  Ode,  signée  M  : 

Petite  bergère  incrédule... 

37  (p.  144).  «  Cartel  »,  non  signé  : 

De  quoy  sert  une  humeur  modeste... 

38  (p.  146).  Chanson,  signée  M  : 

Chères  et  fldelles  pensées... 

39  (p.  148).  Ode,  signée  M  [Motin]  : 

0  qu'il  pleuvoit  ce  jour-là... 
(Recueil  des  plus  beaux  vers...,  Paris,  1627,  p.  787). 

40  (p.  150).  «  Hymne  »,  par  Motin  : 

Soit  l'ignorance  ou  la  malice... 
(Le  Cabinet  satyrique,  Paris,  1618,  p.  1). 

41  (p.  159).  Pièce  signée  R  [Régnier]  : 

Par  charité,  fille  trop  grasse... 
Signée  «  Motin  »  dans  le  ms.  fr.  884  de  la  Bibliothèque  nationale.  —  Par- 
nasse satyrique  du  sieur  Théophile,  1660,  p.  207. 

42  (p.  162).  Ode,  signée  R  : 

Je  peins  une  barbe  peignée... 
Se  trouve  aussi,  non  signée,  dans  le  ms.  884  de  la  Bibliothèque  nationale. 

43  (p.  164).  Pièce  signée  Bertelot  : 

Aussi  contant  ses  bons  offices... 


POESIE  FRANÇAISE.  197 

44  (p.  166).  Ode,  signée  B  [Bertelot]  : 

Sortez  du  creux  d'enfer,  mégère... 

Publiée  sous  le  nom  de  Sigognes  dans  le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  383. 
Donnée  aussi  à  Sigognes  par  le  ms.  fr.  884  de  la  Bibliothèque  nationale. 

Les  pages  178  à  185  ont  été  enlevées  avant  que  le  volume  ne  fût  relié;  les 
pièces  qui  les  occupaient  sont  portées  sur  la  table  alphabétique  :  «  Le  Gaude- 
michy  des  fdles  »,  de  Sigognes  (Cabinet  satirique,  1666,  I,  48)  et  la  «  Satyre 
contre  l'avarice  d'une  dame  »,  par  Motin  (Cabinet  satirique,  1666,  I,  165);  les 
quatre  dernières  strophes  de  cette  seconde  pièce  occupent  la  page  186  de 
notre  recueil  (n°  45). 

46  (p.  187).  Ode,  signée  S  [Sigognes]  : 

Ce  n'est  poinct  des  galans  de  France... 

(Le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  539). 

46  bis  (p.  193).  Trois  vers  : 

Cette  vieille  et  noire  corneille... 

Ce  sont  les  trois  premiers  vers  d'une  ode  de  Sigognes  publiée  dans  Le  Ca- 
binet satyrique,  1618,  p.  510  (signée  Régnier  dans  le  ms.  fr.  884  de  la  Bibho- 
thèquc  nationale).  Les  pages  194  à  199,  qui  contenaient  la  suite  de  cette 
pièce,  ont  été  enlevées  avant  que  le  volume  ne  fût  relié;  plus  tard  Sully  fit 
recopier  le  poème  à  la  fin  du  volume  (voir  plus  loin,  n°  175). 

47  (p.  200).  Satire  de  Régnier,  dont  les  dix  premiers  vers  ont  disparu 
avec  la  page  199.  Cette  pièce,  intitulée  «  Louanges  de  Macette  »,  a  été 
publiée  (avec  variantes)  en  1652  d'abord,  et  successivement  dans  les  autres 
éditions  des  œuvres  de  Régnier.  L'éditeur  de  1789  et,  après  lui,  M.  Viollet- 
le-Duc  (1853)  avancent  qu'elle  n'est  point  de  Régnier  et  qu'on  l'a  insérée 
dans  le  recueil  de  ses  oeuvres  à  cause  de  la  ressemblance  avec  sa  XIIl"  satire, 
dont  la  fameuse  Macette  est  l'héroïne  ;  cependant  cette  pièce  fut,  à  l'origine, 
attribuée  à  Régnier,  puisqu'elle  figure  sous  son  nom  dans  notre  recueil. 

48  (p.  203).  «  Ode  inventée  des  vers  itahens  de  Marino  »,  signée  B  [Ber- 
telot] : 

Quand  le  soleil  luisant  soubs  leau.  . 

49  (p.  209).  Pièce  signée  S  [Sigognes]  : 


198  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Ne  voiray-je  jamais  l'olivastre  Perrette... 

(Le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  328). 

50  (p.  219).  Ode,  non  signée.  [Par  Sigognes]  : 

Je  pensois  la  nuict  en  dormant... 

(Cabinet  satiriqm,  1666,  I,  250). 

51  (p.  223).  Ode,  signée  M  [Motin]  : 

Puisque  le  cordage  est  deffaict... 
(Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  611.  —  Cabinet  satiriqm,  1666,  II,  163). 

52  (p.  224).  Ode,  signée  S  [Sigognes]  : 

Pourceau  le  plus  cher  d'Épicure... 
(Le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  180). 

53  (p.  227).  Ode,  signée  B  [Bertelot]  : 

Et  quoy.  Madame  Frédégonde... 
(Publiée  sous  le  nom  de  Motin  dans  Le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  643). 

54  (p.  231).  Stances,  par  Motin  : 

Quel  horrible  démon  vous  a  l'âme  tentée... 

(Le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  249). 

Les  chiffres  236-239  ont  été  sautés  dans  la  pagination. 

55  (p.  240).  Stances,  par  Motin  : 

Serez-vous  désormais  à  ma  plainte  rebelle... 
(Le  Cabinet  des  Muses,  Rouen,  1619,  p.  49). 

56  (p.  242).  Stances,  non  signées  : 

Soudain  que  j'eus  l'honneur  de  vostre  cognoissance... 
Insérées,  sans  nom  d'auteur,  dans  Le  Cabinet  des  Muses,  Rouen,  1619,  p.  566, 
mais  attribuées  à  Motin  par  Le  Cabinet  satirique,  1666,  I,  195. 

57  (p.  248).  Stances,  non  signées  : 

Pleurs  de  sang  distillant  de  ma  plaie  amoureuse... 
Insérées  dès  1607,  mais  anonymes,  dans  le  Parnasse  français  ;  réimprimées 
sous  le  nom  de  Motin  dans  les  Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615,  p.  612. 

58  (p.  250).  «  Apocalipse  »  : 

La  peur  de  l'advenir  dont  le  soucy  me  picque... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  d99 

Une  autre  pièce  intitulée  «  Apocalipse  »,  réplique  ou  parodie  de  celle-ci, 

se  trouve  dans  le  ms.  fr.  884  de  la  Bibliothèque  nationale  : 

J'ay  peur  de  l'advenir,  car  les  terreurs  paniques... 

59-60  (pp.  255-237).  Stances,  signées  M  : 

Larmes  de  vif  argent  qui  baignez  son  visage... 
Quelle  chaisne  d'aimant,  quelle  puissante  loy... 

61-62  (pp.  259-263).  Stances,  non  signées  : 

Geste  beste  qui  porte  au  front  deux  diadèmes... 
Faut-il  donc,  cher  esprict,  long  sujectde  mes  plaintes... 

63  (p.  265).  Stances,  signées  M  [Malherbe]  : 

Si  des  maux  renaissans  avec  ma  patience... 
{Œuvres  de  Malherbe,  édition  Lalanne,  1862,  I,  2). 

64  (p.  267).  Stances,  signées  M  [Motinj  : 

Puissante  acoustumance  à  qui  rien  ne  résiste... 
(L«  Cabinet  des  Muses,  Rouen,  1619,  p.  551). 

65  (p.  268).  Stances,  signées  M  : 

Au  milieu  des  ennuictz  dont  mon  âme  est  la  proie... 

66-70  (pp.  270-277).  Stances,  non  signées  : 

Beautez,  vous  croiez  trop  à  ceste  fleur  première... 

(Nouveau  recueil  des  plus  beaux  vers  de  ce  temps,  Paris,  1609,  p.  512). 

Que  l'amour  est  soudain  et  ses  effectz  divers... 
Le  prince  après  sa  mort  perd  le  nom  de  guerrier... 
Forcé  de  m'esloigner  du  lieu  de  mes  amours... 
Si  cela  qui  vous  donne  et  vie  et  mouvement... 

71  (p.  280).  Stances,  signées  M  : 

Qu'on  me  cache  le  ciel  de  vostre  beau  visage... 
(Le  Cabinet  des  Muses,  Rouen,  1619,  p.  56). 

72  (p.  281).  Stances,  par  Motin  : 

De  quoy  sert  à  mes  yeux  le  retour  de  l'aurore... 

(Nouveau  recueil  des  plus  beaux  vers  de  ce  temps,  Paris,  1609,  p.  230). 

73  (p.  284).  Stances,  signées  M  : 

Tant  de  brûlans  espritz  parmy  l'air  espanduz... 


200 


CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 


74  (p.  286).  Stances,  non  signées  : 

De  m'esloigner  de  vous  si  vous  avez  envie... 

75  (p.  291).  «  Plainte  )),par  Régnier  : 

En  quel  obscur  séjour  le  ciel  m'a-t-il  réduict... 
Publiée  dès  1611  dans  le  Temple  d' A  poil  07i.  —Édition  VioUet-le-Duc,  1853, 
p.  277. 

76  (p.  300).  Élégie,  par  Régnier  : 

Que  fault-il  que  je  face,  esloigué  de  secours... 

77  (p.  306).  Élégie,  par  Régnier  : 

Comment  est-il  possible,  ô  Dieu,  que  ce  soit  elle... 

78  (p.  308).  Élégie,  non  signée  : 

Beaux  yeux  qui  fûtes  faictz  pour  la  gloire  et  l'honneur... 
79-82  (pp.  313-316).  Sonnets  de  Malherbe  : 

Destins,  je  le  congnois,  vous  avez  arresté... 
Beaux  et  grands  bastimens  d'éternelle  structure... 
Il  n'est  rien  de  si  beau  que  ma  Caliste  est  belle... 
C'est  faict,  belle  Caliste,  il  n'y  fault  plus  penser... 

Publiés  par  Lalanne  dans  son  édition  des  œuvres  de  Malherbe. 

83  (p.  317).  Sonnet,  par  Sigognes  : 

Ce  corps  deffiguré,  basti  d'os  et  de  nerfs... 

(Le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  371). 

84  (p.  318).  Sonnet,  par  Sigognes  : 

Elle  a  beaucoup  de  l'air  d'une  vieille  marmote... 

(Le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  37). 

85-88  (pp.  319-322).  Sonnets,  non  signés  : 

Ce  ne  sont  que  des  nerfs,  des  peaux,  des  os,  du  piastre... 
Ce  manteau  de  damas  à  grande  figure  platte... 
Elle  ne  pèse  pas  une  aulne  de  dentelle... 
Est-il  pas  bien  joly,  ce  page  de  littière... 

Ces  quatre  sonnets  sont  attribués  à  Sigognes  par  le  ms.  fr.  884  de  la  Bibho- 
thèque  nationale.  Le  second  et  le  troisième  se  trouvent  dans  le  Parnasse  saly- 
riqm  du  sieur  Théophile,  Paris,  1660,  pp.  202-203,  mais  sans  nom  d'auteur. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  201 

89-90  (pp.  323-324).  Sonnets,  non  signés  : 

Petit  rat  de  Brézil,  qui  vous  a  botiné... 

Que  le  masque  est  chétif  que  cette  dame  porte... 

Publiés  SOUS  le  nom  de  Sigognes  dans  Le  Cabinet  satyriqtie,  Paris,  1618, 
pp.  416  et  616. 

91  (p.  325).  Sonnet,  non  signé.  [Par  Sigognes]  : 

Margot,  en  vous  peignant  je  vous  pince  sans  rire... 
(Cabinet  satirique,  1666,  I,  257.) 

92-93  (pp.  326-327).  Sonnets,  non  signés  : 

Lassé  d'amour  et  de  tant  de  misères... 
Je  la  baisois  d'une  bouche  pressée... 

Le  f.  328-329  a  été  enlevé  ;  il  contenait  deux  sonnets  commençant  par  ces 

mots  : 

Après  tant  de  baisers... 
Amour,  ces  jours... 

94  (p.  330).  Sonnet,  non  signé  : 

Vous  estes  à  Paris  et  nous  sommes  icy 

Dedans  Fontainebleau,  lieu  de  sable  et  de  boue... 

95-98  (pp.  331-334).  Sonnets,  non  signés  : 

Je  ne  vous  puis  mander  des  nouvelles  certaines... 
Lorsque,  ravy  d'amour,  voz  blondz  cheveux  je  loue... 
L'âme  et  l'autheur  de  tout,  ô  fertile  himénée... 
Typhis  l'adventureux  dont  le  brave  courage... 

99  et  99  bis  (p.  335).  «  A  M.  Motin,  sur  son  désir,  avec  la  réponse  de  Motin 
à  Mademoiselle  de...  »  : 

L'amour  et  le  destin  contraires  à  tes  veux... 

100  (p.  336).  Sonnet,  non  signé  : 

Si  jamais  un  amant  remply  d'impatience... 
(Parnasse  satyriqm  du  sieur  Théophile,  1660,  p.  186). 

101  (p.  337).  Sonnet,  non  signé  : 

Seul  dans  un  cabinet,  je  voy  tomber  la  pluye... 

102  (p.  346).  «  Baisers  »,  non  signés  : 

Baisers  mille  fois  bien  heureux... 
II.  26 


202  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

103  (p.  348).  Pièce  signée  Malherbe  : 

Le  dernier  de  nos  jours  est  dessus  l'orison... 

(Édition  Lalanne,  I,  134). 

104  (p.  351).  «  Les  dieux  marins  aux  dames  »  ;  signé  L  [Lingendes]  : 

L'humeur  de  nos  cœurs  inconstans... 

(Délices  de  la  poésie  françotjse,  1615,  p.  751). 

Ici  l'écriture  change,  et  nous  reconnaissons  dans  le  reste  du  recueil  dix 
mains  différentes,  parmi  lesquelles  celle  de  Sully. 

105  (p.  356).  Madrigal,  signé  M""  [Malherbe]  : 

Ma  Crisante,  avecq  ma  foy... 

106  (p.  357).  Stances,  signées  L  [Lingendes]  : 

Que  sert-il  que  je  me  défende... 

107  (p.  359).  «  Les  vieilles  bourgeoises  de  la  ville  aux  dieux  marins  »; 

signé  M  : 

Je  fusmes  d'autrefois  pucelles... 

108  (p.  361).   «  Les  chevaliers  constans  aux  dieux  marins,  cartel  »   (en 
prose,  non  signé). 

109  (p.  363).  «  Les  chevaliers  constans  au  Roy  »  ;  signé  N  [Nervèze]  : 

Que  nous  puissions  croire  des  dieux... 
HO  (p.  365). «  Les  chevaliers  constans  à  la  Royne  »  ;  signé  N  [Nervèze]  : 
Encor  que  les  vertus,  d'une  commune  voix... 

111  (p.  366).  «  Les  chevahers  constans  aux  dames  »  ;  signé  N  [Nervèze]  : 

L'honneur  de  vos  beautez  et  nostre  propre  gloire... 

(Recmil  de  divers  Cartels  du  s' de  Nervèze,  Paris,  Toussaint  de  Bray,   1609, 
in-8%p.  15). 

112  (p.  367).  «  Cartel  des  chevaliers  aux  pucelles  »,  signé  S.  D.  M.  : 

Parvenus  à  l'abry  des  palmes... 

113  (p.  369).  «  Aux  dames  »  ;  signé  M  : 

Le  beau  désir  de  la  course  et  du  pris... 

114  (p.  370).  «  Les  Argonautes  aux  belles  de  la  France,  cartel  »  : 

Grands  déitez,  cœlestes  âmes... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  203 

115  (p.  373).  «  Cartel  de  las  donzellas  espannolas  »  (en  prose). 

116  (p.  374).  «  Les  chevaliers  françois  au  Roy,  stances  »,  signées N  [Ner- 

vèze]  : 

Grand  roy,  si  nos  honneurs,  enfans  de  vos  victoires... 

117  (p.  375).  «  Les  chevaliers  françois  à  la  Royne,  stances  »,  signées  N 

[Nervèze]  : 

Miracle  de  nos  jours,  ornement  de  nos  lys... 

118  (p.  376).  «  Les  chevahers  françois  à  la  royne  Marguerite,  stances  », 
signées  N  [Nervèze]  : 

Il  faut  bien  que  les  dieux  donnent  à  la  naissance... 

119  (p.  377).  «  Response  des  chevaliers  françois  au  cartel  des  chevahers 
aux  pucelles  »  (en  prose,  signé  N  [Nervèze]). 

120  (p.  378).    «  Les  vieilles  bourgeoises  de  Paris  aux  dieux  marins  »; 

signé  M  : 

Les  ondes  pures  de  la  mer... 

121  (p.  380).  «  Cartel  pour  les  chevalhers  fidelles  »  : 

Dieux  à  qui  les  ventz  et  l'orage... 

Publié  sous  le  nom  de  Motin  dans  les  Délices  de  la  poésie  françoyse,  1615, 
p.  642. 

122  (p.  382).  Pièce  signée  M  : 

Qui  n'eust  creu  sa  bouche  et  ses  yeux... 

123  (p.  385).  Pièce  signée  N  [Nervèze]  : 

Que  j'estime  peu  les  espritz... 

124  (p.  388).  «  Pour  une  absence  »  ;  signé  M""  [Malherbe]  : 

Complices  de  ma  servitude... 

(Édition  Lalanne,  1862,  I,  174). 

125  (p.  392).  «  Le  maistre  à  danser  »,  quatrain  non  signé  : 

Je  donne  la  grâce  divine... 

126  (p.  393).  «  Cartel  pour  le  ballet  des  balletz  »,  signé  M  : 

Sans  aller  voir  si  le  ciel  danse... 

127  (p.  395).  «  Aux  dames  »  ;  signé  N  [Nervèze]  : 

Belles  de  qui  les  doux  appas... 


204  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

128  (p.  397).  «  Pour  les  paysans  aux  dames  »  ;  signé  M  : 

Ainsi  que  nature  nous  montre... 

129  (p.  399).  «  Stances  aux  dames  »,  non  signées  : 

Belles  qui  de  vos  yeux  eslancés  mille  fiâmes... 

130  (p.  403).  «  Pour  le  ballet  de  la  Reine.  La  Renommée  au  Roy  »  ;  signé 
M""  [Malherbe]  : 

Pleine  de  langues  et  de  voix... 

(Édition  Lalanne,  1862,1,  146). 

131  (p.  407).  «  Ballet  de  la  Reine.  Récit  de  la  Driade  »;  signé  L  [Lin- 

gendes  ?]  : 

Ces  nimfes  pleines  de  mespris... 

132  (p.  410).  «  Vers  pour  la  chaisne  du  mesme  ballet  »  ;  signé  L  : 

Nos  esprictz  libres  et  contens... 
Les  trois  pièces  précédentes  forment  le  Rectieil  des  vers  du  balet  de  la  Reyne 
(Paris,  Toussaint  de  Bray,  1609,  in-8°  de  11  pp.).  Ce  ballet  fut  dansé  le 
31  janvier  1609. 

133  (p.  412).  Pièce  signée  N  [Nervèze]  : 

Quiconque  ennemy  des  lauriers... 

134  (p.  414).  Pièce  signée  R  : 

Dictes,  messieurs  les  courtisans.  . 

135  (p.  416).  «  Défy  de  Rodomont  retourné  des  enfers  »  ;  signé  A  : 

Grand  monarque  françoys  qui  fay  trembler  la  terre... 

136  (p.  421).  «  Pour  le  ballet  des  Mores  »  : 

Ces  Mores  vagabonds  vont  d'une  double  flamme... 
Pièce  anonyme,  publiée  dans  le  Parnasse  satyrique  du  sieur  Théophile,  1660, 
p.  276. 

137  (p.  422).  «  Pour  le  ballet  des  sotisses  d'amour  »  ;  non  signé  : 

Mais  d'où  vient  cela,  belles  dames... 
(Parnasse  satyrique  du  sieur  Théophile,  1660,  p.  275). 

138  (p.  423).  «  Dialogue.  L'amant  et  l'amour  »  ;  signé  N  [Nervèze]  : 

Amour  qui  me  tiens  dans  tes  chesnes... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  205 

139  (p.  425).  «  Pour  le  ballet  de  Madame  habillée  en  Diane  et  présentant 
l'amour  prisonnier  »  : 

A  la  fin  tant  d'amantz,  dont  les  âmes  blessées... 

Inachevé.  Fragment  (deux  strophes  sur  neuf)  d'une  pièce   composée  par 
Malherbe  en  1609  (édition  Lalanne,  1862,  I,  149). 

140  (p.  427).  Chanson,  signée  M"""  [Malherbe]  : 

C'est  faussement  qu'on  estime... 
(Édition  Lalanne,  1862,  I,  306). 

141  (p.   429).  «  Dialogue  amoureux.  L'amant  et  l'amour  »  ;  signé  N  [Ner- 

vèze] : 

A  qui  dois-je  adresser  ma  plainte... 

142  (p.  431).  Pièce  signée  G  : 

Le  premier  jour  que  je  vy. . . 

143  (p.  433).  Pièce  signée  N  [Nervèze]  : 

Sy  le  lien  qui  m'importune... 
{Parnasse  satyrique  du  sieur  Théophile,  1660,  p.  283). 

144  (p.  435).  Pièce  signée  D  : 

Désertz  tesmoings  de  mes  pensées... 

145  (p.  437).  Chanson,  signée  D  : 

Belle  qui  m'avés  blessé  d'un  traict  si  doux... 

146  (p.  438).  «  Cartel  du  feu  »,  signé  S.  D.  M.  : 

Sur  le  sépulcre  de  la  guerre... 

147  (p.  442).  Sonnet,  signé  M""  [Malherbe]  : 

Que  l'honneur  de  mon  prince  est  cher  aux  destinées... 

(Édition  Lalanne,  1862,  I,  172). 

148  (p.  443).  «  Villanelle  »,  signée  S.  D.  M.  : 

Je  puis  doncq  tenir  encore... 

149  (p.  445).  Pièce  non  signée  : 

Soleil,  le  seul  object  des  plaisirs  de  ma  vie... 

150  (p.  447).  Chanson,  signée  M""  [Malherbe]  : 

Revenez,  mes  plaisirs;  ma  dame  est  revenue... 


206  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Composée  pour  le  roi,  lors  d'un  retour  de  la  princesse  de  Condé  à  la  cour, 
1609.  (Édition  Lalanne,  I,  156). 

151  (p.  449).  «  Sur  les  pourtraictz  de  Mesdamoiselles  Anne  et  Pierre- 
Hipolite-Anne  de  Meleun  »  ;  signé  S.  D.  M.  : 

Pourtraictz  où  l'art  de  la  peinture... 

152  (p.  452).  Pièce  signée  Des  Yveteaux  (Nicolas  Vauquelin)  : 

Nimphes,  vous  faictes  tant  les  braves... 

Ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  des  Œuvres  poétiques  de  Vauquelin  des  Yve- 
teaux donnée  en  1854  par  M.  Blanchemain. 

153  (p.  455).  Pièce  signée  S.  D.  M.  : 

Après  avoir  tousjours  vescii... 

154  (p.  459).  «  Aux  dames  »  ;  signé  N  [Nervèze]  : 

Nous  portons  des  furons,  Mesdames... 

155  (p.  461).  «  Le  grand  veneur  conduisant  douze  chasseurs  »;  signé  La 
Picardière  (Pierre  Forget,  s'  de)  : 

Ombres  de  ces  foretz  obscures... 

156  (p.   465).  «  Les  fureteurs  à  la  Reyne  »  ;  signé  S.  D.  M.  : 

Nous  qui  chassons  l'enfant  œslé... 

157  (p.  466).  «  Les  fureteurs  aux  dames  »  ;  signé  S.  D.  M.  : 

Ce  faux  garçon  qui  nous  travaille... 
{Le  Cabinet  satyrique,  1618,  p.  295,  non  signé). 

158  (p.  469).  Pièce  signée  Malherbe  : 

Donc  ceste  merveille  des  cieux... 
(Édition  Lalanne,  I,  166). 

159  (p.  472).  Pièce  non  signée  : 

Je  n'ay  bouche  ni  langue,  et  sy  parle  à  toute  heure...  ? 

160  (p.  475).  «  Érandre  à  la  belle  Amarille  sur  l'aproche  de  sa  demeure  »  ;  } 

non  signé  :  1 

Sauvé  de  l'ire  de  Neptune...  l 

-î 

161  (p.  479).  Stances,  non  signées  :  i 

4 
Que  le  traict  feut  puissant  qui  me  blessa  le  cœur...  ' 


POÉSIE  FRANÇAISE.  207 

(Le  Cabinet  des  Muses,  Rouen,  1619,  p.  483,  signé  L.  R.). 

162  (p.  482).  «  Pour  Alcandre  »  ;  non  signé.  [Par  Malherbe,  1609]  : 

Quelque  ennuy  donc  qu'en  ceste  absence... 
(Édition  Lalanne,  I,  151). 

163  (p.  484).  Stances,  non  signées  : 

Oronte  un  jour  tout  attristé... 

164  (p.  487).  Stances,  non  signées  : 

Soleil,  arreste  ton  voyage... 
Ces  deux  pièces,  du  même  style  que  la  précédente  =et  traitant  le  même 
sujet,  sont  écrites  aussi  de  la  même  main  et  pourraient  être  de  Malherbe. 
163  (p.  489).  «  Pour  Alcandre  »  ;  non  signé.  [Par  Malherbe]  : 
Que  d'espines,  amour,  accompagnent  tes  roses... 
(Édition  Lalanne,  I,  158). 

166  (p.  493).  «  Le  chevalier  Polémanthe  aux  dames  »  ;  non  signé  : 

Belles,  jugez  la  différence... 

167  (p.  494).  M  Le  chevalier  Polémanthe  au  Roy  »  ;  non  signé  : 

Grand  roy  dont  les  effaits,  miracles  des  mortels... 

Les  deux  pièces  précédentes  (166-167)  font  partie  du  Recueil  des  masqua- 
rades  et  jeu  de  prix  à  la  course  du  Sarazin,  faits  ce  Karesme  prenant,  en  la  présence 
de  Sa  Majesté,  à  Paris  (février  1607).  Paris,  Guillaume  Marette,  1607,  in-8°. 

168  (p.  495).  «  El  cavallero  Polémanthe  al  principe  Floriodante  »  (en 
prose,  non  signé). 

169  (p.  496).  «  Les  hibous  aux  dames  »  ;  non  signé  : 

Grands  astres  du  monde  où  nous  sommes... 

170  (p.  498).  «  Les  hibous  aux  dames  »  ;  non  signé  : 

Nous  sommes  l'effroy  des  mortels... 

171  (p.  500).  «  Pour  les  chahuans  »  ;  non  signé  : 

Les  chahuans  aux  heures  sombres... 

172  (p.  501).  «  D'une  dame  qui  se  fàchoit  que  d'autres  s'aloient  baigner  »  ; 
non  signé  : 

Je  hay  les  discours  malplaisans..- 


208  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

173  (p.  502).  «  Réponse  »  (à  la  pièce  précédente)  : 

Je  laisse  vivre  les  fâcheux. . . 

174  (p.  504).  Stances,  signées  S  [Sigognes]  : 

Cheveus  de  couleur  de  bécasse... 

175  (p.  505).  Pièce  signée  Sigognes  : 

Caste  vieille  et  noire  corneille... 

(voir  plus  haut,  n°  46  bis). 

Toutes  les  pièces  qui  précèdent  sont  antérieures  à  la  mort  de  Henri  IV  et 
figurent  sur  la  table  alphabétique  placée  en  tête  du  manuscrit;  mais  on  n'y 
trouve  pas  les  six  pièces  suivantes,  transcrites  postérieurement  à  la  suite  du 
recueil,  alors  que  le  volume  était  sans  doute  déjà  relié  : 

176  (p.  510).  «  Pasquin  »  : 

Pasquil,  sy  tu  n'as  plus  à  Rome  de  quoy  rire... 

Satire  politique  dirigée  contre  le  maréchal  d'Ancre  et  imprimée  sous  le 
titre /'ay  veu  catuveu  (sic),  (s.  1.)  mdcxvi,  in-8°  de  8  pp.  Cette  pièce  se  trouve 
aussi  dans  le  ms.  fr.  2340  de  la  Bibliothèque  nationale  et  dans  les  recueils  de 
Conrart  conservés  à  la  hibliotlièque  de  l'Arsenal. 

177  (p.  520).  Élégie,  non  signée  : 

Olympe,  de  mon  cœur  la  plus  douce  pensée... 

178  (p.  523).  «  L'Ambigu  de  Bautru  sur  le  jeune  Perron  »  : 

Sortez  d'avecques  moy,  résoluz  platoniques... 

L'abbé  Goujet  (Bibliothèque  franroise,  XVII,  114)  cite  cette  satire  de  Guillaume 
Bautru,  comte  de  Serrant,  dirigée  contre  Jean  du  Perron,  frère  du  cardinal 
et  son  successeur  dans  l'archevêché  de  Sens  (1618). 

179-180  (pp.  531  à  542).  «  Deux  satyres  de  Théophile  »  : 

Qui  que  tu  sois,  de  grâce  escoutte  ma  satire... 
Cognois-tu  ce  fascheux  qui  contre  la  fortune... 

Ces  deux  pièces  figurent  dans  les  œuvres  imprimées  de  Théophile  de  Yiau 
(satires  I  et  II). 

181  (p.  543).  Sonnet,  non  signé: 

Mon  ami,  mon  enfant,  c'est  ce  que  je  veux  dire... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  209 

Ce  sonnet  se  trouve  dans  le  ms.  4123  de  l'Arsenal,  sous  le  titre  suivant  : 
«  Sonnet  dans  lequel  est  imité  le  langage  de  Madame  d'Antragues,  Marie 
Touchet,  fait  au  temps  que  Mademoiselle  d'Antragues,  sa  fdle,  avoit  procès 
au  parlement  de  Rouen  contre  M.  de  Bassompierre  ». 

Collection  de  Condé. 

535 

N°  1495.  Vascosan  (Simon  de)  :  «  Sermon  faict  par  le  Révérend  Père 
EsTiENNE  Binet,  Jésuitc,  à  Paris,  enl'églize  Saint-Loys,  le  26°  jour  de  décem- 
bre 1610  »  (paraphrase  en  vers  français). 

In-4»,  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.  (Koehler).  —  Vélin,  XVU'  siècle,  24  ff.,  initiales  ornées, 
fleurs  peintes. 

Le  titre  se  lit  en  lettres  d'or  au  recto  du  premier  feuillet.  11  est  accompagné 
dune  palme  encadrée  dans  les  lettres  S.  E.  (Simon,  Etienne),  d'une  pensée, 
d'une  grenade  et  d'un  écu  d'azur  au  chevron  d'or,  deux  étoiles  en  chef  et 
une  pensée  en  pointe;  ces  emblèmes  sont  répétés  à  toutes  les  pages.  Au 
verso,  «  Sonnet  à  l'auteur  »,  signé  A.  L.  T.  P. 

Le  sermon  présenté  sous  cette  forme  singulière  est  divisé  en  130  strophes, 
de  4  vers  chacune.  La  dernière  est  suivie  de  ces  quatre  vers  : 

A  Vascosan  Binet  fournit  ces  sainctes  fleurs 
Composant  ce  bouquet  en  guize  de  coronne, 
Qui  du  premier  martyr  vous  fit  voir  les  valeurs 
Dont  Etienne  en  l'Église  entre  les  saincts  rayonne. 
Par  Mons'  de  Vascozan. 

Sur  un  feuillet  de  garde  ont  été  ajoutés  quelques  vers  latins  adressés  en 
1641  à  Simon  de  Vascosan,  «  tune  a  viginti  octo  annis  in  suprema  curia 
Parisiensi  procuratori  »,  par  «  Bonnadventura  Mezolius,  pulchriorum  figu- 
rarum  compositor,  anno  suae  mortis  1641  ». 

Bibliothèque  Cigongne. 

536 

^'''  1462.   «  Chatarina  Canters.  Nil  sine  Deo.  Anno  1611   ». 

II.  27 


210  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

111-4"  oblong,  mar.  rouge  jans.,  tr.  dor.  (Koehler).  — Vélin  (2  ff.)  et  papier  (iO  ff.), 
lettres  noir  et  or.  Hollandais 

Album  formé  pour  ou  par  Catharina  Canters,  dont  les  armes  sont  peintes 
au  verso  du  premier  feuillet  et  entourées  de  trois  devises  en  hollandais.  Le 
titre  ci-dessus  se  lit  au  second  feuillet;  il  est  écrit  en  lettres  d'or  dans  un 
cartouche.  Des  miniatures  décorent  les  fî.  3,  4,  7,  10  et  12;  la  dernière 
représente  un  vieillard  caressant  une  jeune  femme  ;  au-dessus,  on  lit  ces 
mots  :  Amore  fa  molto,  il  dinari  fa  tut  y. 

Recueil  de  poésies  françaises;  quelques  pièces  sont  en  hollandais.  Les 
poésies  françaises,  très  médiocres,  paraissent  bien  être  l'œuvre  d'un 
étranger. 

Bibliothèque  Cigongne,  n»  932. 

587 

N"  1629.   CouRTOT   :    «   La  Vie  de  sainct  Denis,   apostre  de  la  France, 

FAICTE    EN    vers    FRANÇOIS,     DÉDIÉE    A     LA     ReINE,     MÈRE     DU     ROY,     PAR    MaDAME 

l'abesse  de  Montmartre.  Composée  par  M.  P.  Courtot,  advocat  au  Parlement, 
en  1629  ». 

In-4°,  rel.  en  soie  violette  brodée  d'or  fin;  fleurs  et  ornements  en  soie  de  couleur; 
chiffre  MA  en  perles  fines;  couronne  royale  et  fleurs  de  lys.  — Vélin,  XVIl«siècle,  33  ff., 
encadrés  de  filets  or  et  bleu;  les  trois  derniers  blancs. 

F.  1  v°,  armes  de  Marie  de  Médicis.  —  F.  2  r°,  titre  avec  miniature  très 
fine  (.saint  Denis  portant  sa  tête),  fleurs  et  ornements.  —  F.  3,  dédicace 
adressée  «  à  la  Reyne  mère  du  Roy  »  par  A.  H.  de  Boauvilliers,  abbesse  de 
Montmartre.  —  F.  5,  ode  à  la  Reine.  —  F.  9  à  la  fin,  poème  sur  la  vie  de 
saint  Denis. 

Collections  Galitzin  et  Perkins.  Vente  à  Bruxelles,  avril  1880. 

538 

N°  535.  Recueil  de  poésies. 

In-f»,  papier,  XVII»  siècle,  140  ff.  écrits  et  plusieurs  blancs,  reliure  en  vélin  blanc. 

Recueil  formé  de  1637  à  1645  pour  Pierre  des  Noyers,  secrétaire  de  Marie 


POÉSIE  FRANÇAISE.  2H 

de  Gonzague,  future  reine  de  Pologne.  Un  grand  nombre  de  pièces  sont  de 
la  main  de  Des  Noyers  lui-même.  De  vingt  à  trente  ans  plus  tard,  celui-ci 
reprit  le  volume  pour  ajouter  une  vingtaine  de  pièces,  et  compléta  le  recueil, 
qui  se  trouve  ainsi  composé  : 

1  (f.  1).  «  Le  Temple  de  la  mort,  pour  Madame  de  La  Meilleraye  »,  par 
Habert  (Philippe)  : 

Soubz  ces  climats  glacés  où  le  flambeau  du  monde... 

Composé  à  l'occasion  de  la  mort  de  Marie  de  Ruzé  d'Effiat,  première 
femme  du  maréchal  de  La  Meilleraie,  morte  en  1633,  ce  poème  fut  pubhé  à 
Paris  en  1637,  puis  inséré  en  1652,  sans  nom  d'auteur,  dans  le  Recueil  de 
diverses  poésies  des  plus  célèbres  authenrs  de  ce  temps  (Leyde,  I,  73).  Philippe 
Habert,  officier  d'artillerie,  tué  en  1637,  futun  des  fondateurs  de  l'Académie 
française,  comme  son  frère  Germain,  abbé  de  Gérisy,  et  son  cousin  Henri- 
Louis  Habert  de  Montmort. 

2  (f.  5).  «  Élégie  faite  au  nom  de  Madame  la  princesse  de  Conty  sur  la 
prison  de  Monsieur  le  maréchal  de  Bassompierre,  par  le  sieur  de  Malleville  »  : 

Quand  Armide  eut  apprins  qu'un  funeste  séjour... 

(Poésies  du  sieur  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  197). 

3  (f.  15).  «  Tombeau  de  la  petite  Marine,  naine  de  la  Reyne  mère  »  : 

Ci  gist  dont  le  teint  estoit  jaune... 

4  (f.  16).  «  Sonnet  de  Monsieur  de  Saint-Pavin  »  (Denis  Sanguin  de)  : 

La  fortune  qui  me  maltraite... 
(Œuvres  de  Saint-Pavin,  1759,  p.  14). 

5  (f.  17).  «  Sonnet  du  mesme  »  : 

Sans  ressource  à  ce  coup  le  malheur  me  terrasse... 
(Œuvres  de  Saint-Pavin,  1759,  p.  15). 
6(f.  17).  «  Élégie  »  : 

Vante  toy  désormais  d'aymer  fldellement... 

Insérée  dans  les  Poésies  choisies  (recueil  de  Sercy,  seconde  partie,  1662) 
avec  la  signature  Se.  Est-ce  Scudéry?  Scarron?  La  pièce  ne  figure  pas  dans 


2d2  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

les  éditions  de  leurs  œuvres.  On  la  trouve,  aussi  sans  nom  d'auteur,  dans  les 
recueils  de  Conrart  conservés  à  la  bibliothèque  de  l'Arsenal. 

7  (f.  18).  «  Stances,  par  le  sieur  Voiture  »  ;. 

l'hilis,  je  suis  dessoubz  vos  loix... 

{Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  31). 

8  (f.  19).  «  Élégie  par  le  sieur  de  Cerizay  »  : 

Belle  Doris,  adorable  merveille... 

L'attribution  à  Serizay  est-elle  une  erreur  du  scribe?  La  pièce  fait  partie 
des  œuvres  de  Voiture,  édition  de  1676,  poésies,  p.  7. 

9  (f.  23).  «  Élégie  par  le  sieur  Voiture  »  : 

Bélize,  je  sçay  bien  que  le  ciel  favorable... 

(Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  3,  variantes;  les  10  derniers  vers  de 
l'imprimé  ne  se  retrouvent  pas  ici). 

10  (f.  24).  «  Sur  la  mort  de  Monsieur  de  Montmorency,  sonnet  »  : 

Quand  le  cœur  le  plus  brave  et  le  plus  magnanime... 

H  (f.  25).  «  A  la  louange  de  la  vertu,  stances  »  : 
La  beauté  d'une  fille  est  un  don  précieux... 

12  (f.  25).  «  La  Pétarrade  aux  rondeaux,  par  le  sieur  de  Saint-Amand  »  : 

Double  homonyme,  et  vous  fine  équivoque... 
{Œuvres  de  Saint- A  niant,  édition  Livet,  Paris,  Jannet,  1855,  I,  316). 

13  (f.  26).  «  Un  marquis  prisonnier  à  la  Bastille,  pensant  voir  une  belle 
dame  au  travers  d'une  grille,  n'y  trouva  quun  fantosme  vestu  en  Égiptienne, 
qui  tenoit  un  papier  où  estoient  ces  vers.  Stances  »  : 

Cavalier  que  la  Parque  joue... 

Inséré  dans  les  Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  première  partie,  1660, 
p.  240,  avec  la  signature  C  [Charleval]  (1).  Poésies  de  Charleval,  1759,  p.  18. 

14  (f.  28).  «  Responce  »  : 

Vostre  urgande  au  front  favorable.  . 

15  (f.  29).  «  Portraict  de  Voiture  »  : 

(1)  .Jean-Louis  Faucon  de  Ris,  seigneur  do  Charleval. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  213 

Je  voudrois  bien  rimer  en  turc... 

16  (f.  29).  «  Pour  le  roy  de  Suède,  sonnet  »  [par  Benserade]  : 

Les  temples  où  jadis  ceste  illustre  merveille... 
{Œuvres  de  Benserade,  Paris,  Ch.  de  Sercy,  1697,  I,  354). 

17  (f.  30).  «  Les  Amours  du  prince  d'Ethiopie  et  de  la  dame  Saulnier, 
par  le  s'  Tristan  »  [L'IIermite]  : 

Belle  et  charmante  Lancerdin... 

18  (f.  32).  Chanson  en  forme  de  dialogue  »,  [par  MallevilleJ  : 

N'estimer  rien  que  vostre  peine... 
(Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  72). 

19  (f.  32).  «  Sur  la  vanité  du  monde,  par  le  sieur  de  Malleville,  stances  »  : 

Daphnis  dont  l'univers  admire  la  sagesse... 
(Poésies  de  Malleville,  1649,  p.  55). 

20  (f.  35).  «  La  Guirlande  de  Julie,  contenant  plusieurs  madrigals  et 
épigrammes  ». 

C'est  en  1641  que  Charles  de  Sainte-Maure,  marquis  de  Montausier,  offrit 
à  Julie  d'Angennes,  qu'il  devait  épouser  quatre  ans  plus  tard,  le  fameux 
manuscrit  de  la  Guirlande  de  Julie,  écrit  et  peint  par  Jarry,  et  composé  de 
62  madrigaux.  Dix  seulement  figurent  dans  notre  volume  ;  quelques-uns 
présentent  d'importantes  variantes  avec  le  texte  connu;  nous  trouvons  en 
outre  quatre  madrigaux  inédits,  qui  furent  sans  doute  écartés  de  la  rédaction 
définitive.  Il  est  donc  probable  que  nous  avons  ici  la  première  pensée  de  ce 
recueil  célèbre  : 

a) .  «  Le  Narcisse  »  [par  Montausier]  : 

Je  consacre,  Julie,  un  narcisse  à  ta  gloire... 
b).  «  Autre  »  [par  Montausier]  : 

Je  suis  ce  narcisse  fameux... 
c).  «  Autre  »  (inédit)  : 

Lorsque  la  nymphe  Écho  fut  réduitte  en  servage.,. 
d).  «  Autre  »  (inédit)  : 

Qu'amour  se  pleut  en  mon  malheur 


214  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

e).  «  Autre  »  [par  Habert  de  Cérisy]  : 

Quand  je  voy  vos  beaux  yeux  si  brillans  et  si  doux.  . 
/).  «  La  Couronne  impériale  »  [par  Malleville]  : 

Bien  que  de  la  rose  et  du  lys... 
g).  «  La  Violette  »  [par  Desmare ts]  : 

Franche  d'ambition,  je  me  cache  sous  l'herbe... 
h).  «  Autre  »  [par  Malleville]  : 

De  tant  de  fleurs  par  qui  la  France... 
i).  «  La  Pensée  »  [par  Colleté t]  : 

Vous  qui  suivez  l'amour  dont  le  feu  vous  esgare... 
j).  «  Les  Soucys  et  les  Pensées  »  [par  Malleville]  : 

Lorsque  pressé  de  mon  debvoir... 
k).  «  La  Fleur  de  grenade  »  [par  Conrart]  : 

Dans  l'empire  fameux  de  Flore  et  de  Pomone... 
/).  «  La  Tulipe  »  [par  Godeau]  : 

Je  fus  un  berger  autrefois... 
m).  «  Madrigal  »  (inédit)  : 

Belle  Julie,  on  me  demande... 
n).  «  La  Fleur  de  Dorize  »  (stances)  :    ■ 

Dorise,  tout  le  monde  admire... 
Ces  stances,  qui  ne  figurent  pas  dans  le  texte  connu  de  la  Guirlande  de 
Julie,  ont  été  insérées  dans  les  Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  quatrième 
partie,  1661,  p.  83. 

La  Guirlande  de  Julie  a  été  publiée  par  Didot  en   1784,  et  réimprimée 
en  1826  par  Delangle  dans  la  «  Collection  des  petits  classiques françois  ». 

21  (f.  38 j.  «  Épitaphe  du  sieur  de  Voiture  »  : 

Cy  gist  un  petit  garçonnet... 

22  (f.  38).  «  Épitaphe  du  prince  d'Ethiopie  »  [par  Desmarets]  : 

Ci  gist  du  roy  d'Étiopie... 

23  (f.  38).  «  Épitaphe  de  Monmor  le  Grec  »  : 


POÉSIE  FRANÇAISE.  213 

Soubs  cette  calaque  noire... 

24  (f.  38).  «  Vers  de   Benserade  sur  une  femme  qui  a  le  visage  d'une 

truye  x  : 

Mariez  moy  si  vous  pouvez... 

Cette  pièce  ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  des  œuvres  de  Benserade  donnée 
en  1697. 

25  (f.  39).  «  Tombeau  de  Monsieur  le  duc  de  Weimar  »  : 

Après  que  cent  exploits  d'immortelle  mémoire... 

26  (f.  40).  «  Tombeau  du  duc  de  Weimar,  par  Adam  [Billaut],  maistre 
menuisier  à  Nevers  ;  sonnet  »  : 

Ce  prince,  dont  le  cœur  plus  grand  que  l'univers... 
(Les  Chevilles  de  M'  Adam,  seconde  édition,  Rouen,  1654,  p.  54). 

27  (f.  40).  «  Per  le  soccorze  dato  a  Casale  dall'Ecc""  Sig.  comte  d'Arcourt, 
générale  di  Sua  Maesta  Cristi""  in  Italia;  sonneto  d'incerto  »  : 

Liberata  al  gran  vopo  erga  Casale... 

28  (f.  41).  «  Sur  la  maladie  de  Mad""  de  Rohan  »  [par  Cotin]  : 

Je  ne  sçay  quel  astre  envieux... 

(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  seconde  partie,  1662,  p.  194). 

29  (f.  41).  «  A  Mad"'  de  Rohan  sur  sa  maladie  »  [par  Cotin]  : 

Belle  Olimpe,  reprend  courage... 

(Recueil  de  Sercy,  seconde  partie,  p.  195). 

30  (f.   42).  «   A  Mons'  de  La  Meilleraye   sur  son  voyage  aux  eaux  de 
Bourbon  après  la  prise  d'Arras,  par  Adam  Billaut,  menuisier  ;  sonnet  »  : 

Quel  prodige  veux-tu  nous  montrer  de  nouveau... 
(Les  Chevilles  de  M'  Adam,  seconde  édition,  Rouen,  1654,  p.  53). 

31  (f.  42).  «  Pour  Mad"*  de  Bouy,  par  Adam  Billaut;  sonnet  »  : 

Enfin  je  suis  contraint  de  céder  à  tes  charmes... 

(Les  Chevilles  de  M'  Adam,  1654,  p.  152). 

32  (f.  42).  «  Pour  Mad"'  de  Bouy,  par  Adam  Billaut;  sonnet  »  (inédit)  : 

Quoy,  tu  n'es  plus  sensible  à  ma  juste  douleur... 

33  (f.  42).  «  Sur  un  adieu  à  la  mesme,  sonnet  »  [par  Adam  Billaut]  : 


216  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Aminte,  ma  raison  a  perdu  son  usage... 
(Les  Chevilles  de  M'  Adam,  1654,  p. 151). 

34  (f.  43).  «  A  Philis,  par  Voiture,  sonnet  »  : 

Des  portes  du  matin  l'amante  de  Céphale... 
(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  37). 

35  (f.  43).  «  Sur  le  mesme  subject,  par  Mallcville,  sonnet  »  : 

Le  silence  régnoit  sur  la  terre  et  sur  l'onde... 
(Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  29). 

36  (f.  43).  «  A  Mad"'  du  Mé  sur  la  mort  de  son  père  et  de  son  frère, 
par  Gombault;  sonnet  »  : 

D'un  cher  père  une  fille  honore  la  mémoire... 
(Poésies  de  Gombaiild,  Paris,  1646,  p.  196  :   «  Sur  la  mort  de  Messieurs  Du 
Metz  père  et  fils  »). 

37  (f.  43).  Deux  quatrains  en  latin. 

38  (f.  44).  «  Vers  d'Adam  [Billaut]  le  menuisier  pour  Mons'  de  Guise  »  : 

Prodige  de  constance  et  de  fidélité... 
(Les  Chevilles  de  M"  Adam,  1654,  p.  245.  Importantes  variantes;  les  deux 
derniers  vers  ne  se  trouvent  pas  dans  lïmprimé,   qui  en  contient   18  de 
plus.) 

Puis  viennent  un  grand  nombre  de  pièces  sur  la  mort  de  Richelieu  (1642), 
toutes  de  la  main  de  Pierre  des  Noyers.  La  plupart  ont  été  insérées  plus  tard 
dans  l'ouvrage  suivant  :  Le  Tableau  de  la  vie  et  du  gouvernement  de  Messieurs  les 
cardinaux  Richelieu  et  Mazarin  et  de  Monsieur  Colbert...  Cologne,  Pierre  Mar- 
teau, 1694. 

39  (f.  45).  «  Sur  la  mort  de  Monsieur  le  cardinal  de  Richelieu,  sonnet  »  : 

Un  ministre  d'Estat  par  des  raisons  subtilles... 
40.  «  Épigramme  »  : 

Pépin,  Capet  et  du  Plessis... 
41  (f.  46).   «  Sur  la  mort  de  Monsieur  le  cardinal  de  Richelieu,  par 
Mons'  Desmare ts,  sonnet  »  : 

Sy  tu  pouvois,  Armand,  hors  du  plomb  qui  t'enserre... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  217 

42.  «  Centurie  sur  cette  mort  »  : 

Quand  le  neufvième  enfant  du  père  qui  en  a  douze... 

43.  «  Epitaphc  »  : 

Vixit  in  bello... 

44.  «  Épigramme  sur  la  mort  de  Mons'  le  card'  de  Richelieu  »  : 

On  a  semé  dans  celte  terre... 

45.  «  Épitaphe  sur  le  mesme  subjet,  par  Mons'  de  Benserade  »  : 

Soubs  ce  tombeau  gist  de  par  Dieu... 

46-48  (ff.  46-47).  «  Épitaphes  »  : 

Gy  gist  un  grand  esprit  qui  n'eust  pitié  aucune... 

Hic  jacet  Armandus 

Outil  de  l'œuvre  des  destins... 

49  (f.  47).  «  Rondeau  »  : 

Il  est  passé,  il  a  plié  bagage... 

50.  «  Tombeau  »  : 

Ce  que  j'eus  de  mortel  repoze  dans  ce  lieu... 

51.  Huitain  : 

On  n'entend  que  panégirique... 
52  (f.  48).  «  Tombeau  »  : 

Cy  gist  Armand  de  Richelieu... 

53.  «  Sur  le  Palais  Cardinal,  sonnet  »  : 

Superbe  bâtiment  autant  que  maniflque... 

54.  «  Noël  »  : 

A  la  mort  de  ce  cardinal... 

55.  «  Sur  la  mort  de  M"  de  Cinq-Mars  et  de  Thou  »  : 

Armand,  ce  grand  esprit,  n'est  pas  tousjours  sans  tache... 
56  (f.  49).  «  Épitaphe  »  : 

Cy  gist  le  plus  heureux  des  illustres  François... 

57.  «  Tombeau  »  : 

Richelieu,  cet  endroit  où  gît  ton  Éminance... 
u.  28 


218  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

58.  «  Tombeau  »  : 

Cy  gist  le  corps  dans  ce  tombeau... 

59.  «  Épitaphe  par  Mons'  Carpentier  »  : 

De  mon  auguste  nom  la  grandeur  souveraine... 

60.  «  Épitaphe  »  : 

Cy  gist  Armand  de  Richelieu.. 

61.  La  Sorbonne  est  heureuse  et  riche... 
62  (f.  50).  «  Tombeau  »  : 

Qui  totum  vivus  complevit  motibus  orbem... 

63.  «  Tombeau  »  : 

Ingenio  fervens,  fatisque  ad  magna  vocatus... 

64.  «  Tombeau  »  : 

Il  est  mort  ce  grand  cardinal... 
65  (f.  51).  «  Eminentissimi  mortalium  gloriosis  manibus  ». 
66.  Quand  Richelieu  voulut  se  présenter  à  Dieu... 

67-69.  «  Tombeaux  »  : 

Sous  ce  magnifique  tombeau... 
Icy  gist  ce  grand  cardinal... 
Les  os  d'Armand  et  de  Robert... 

70.  «  Noël  »  : 

Enfant  qui  naît  en  pauvre  lieu... 

71.  «  Tombeau  »  : 

Cy  gist  Monsieur  le  cardinal... 

72  (f.  52).  «  Joannis  Armandi  Plessœi  Riclielii,  sanctœ  Romanse  Ecclesiœ 
cardinalis  eminentissimi,...  vitae  sinopsis  tumulo  inscribenda...  »  . 

73  (f.  54).  «  Complainte  en  forme  de  chanson  sur  la  mort  de  Son  Emi- 
nance,  sur  le  chant  Chantons,  peuple  français  »  : 

Chantons,  peuple  françois,  d'une  voix  assurée...  =, 

74  (f.  55).  a  Lampons  »  (chanson)  :  .^ 

Sy  tost  qu'il  eût  fermé  l'œil... 


POESIE  FRANÇAISE.  219 

75.  Cy  gist  Armand,  ce  grand  génie... 

76.  Escoutez,  messieurs  de  Sorbonne... 

77.  On  ne  voit  point  d'humains  assortys  de  tout  bien... 
78  (f.  56).        Icy  dans  cette  sépulture... 

79.  Lucifer  désira  s'égaler  à  son  Dieu... 

80.  J'ai  vescu  sans  pareil,  j'ay  reigné  sans  esgal... 

81.  Le  cardinal  de  Richelieu... 
82  (f.  57).  «  Tombeau  »  : 

Cy  gist,  loué  soit  le  bon  Dieu... 

83.  «  Sur  la  maison  de  Son  Éminance  »  : 

Pauvre  maison  que  je  déplore... 

84.  «  Sur  le  convoy  du  corps  du  cardinal  de  Richelieu  »  : 

La  France  est  hors  des  fers... 

85  (f.  58).  «  Sur  le  service  qu'on  debvoit  faire  au  cardinal  de  Richelieu  à 
Nostre  Dame  ;  rondeau  »  : 

Du  nouveau  saint  la  feste  sera  grande... 

86.  «  Tombeau  »  : 

Cy  gist  que  personne  ne  pleure... 

87.  M  Sur  le  convoy  funèbre  du  cardinal  de  Richelieu  »  : 

Voyant  un  chariot  funeste. . . 

88.  «  Épitaphc  de  la  Reine  Mère,  par  Chevalier,  médecin  à  Saint-Pierre- 
le-Montier  »  : 

Le  palais  florentin  me  donna  le  berceau... 
89  (f.  59).        Celuy  qui  faint  Son  Éminance... 

90.  «  Advis  »  : 

Je  vous  donne  advis,  bons  François.. 

91.  «  Tombeau  du  Père  Joseph  »  : 

Cy  gist  Son  Éminance  grise... 

92.  «  Sur  la  mort  du  cardinal  de  RicheUeu  laissant  aux  siens  l'intendance 
de  la  marine,  stances  »  : 

Le  Dieu  qui  commande  aux  batz  lieux... 


220  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

93.  Cy  gist  dans  cet  auguste  lieu... 

94  (f.  60).  «  Noëls  sur  le  chant  de  Conditor  »  : 

A  la  mort  du  duc  cardinal... 

95  (f.  61).  «  Tombeau»  : 

Cy  gist  l'autheur  de  tant  d'imposts.. 

96.  «  Tombeau  de  M'  de  Bullion  »  : 

Icy  dessous  gist  Bullion... 

97.  «  Autre  »  : 

Icy  dessous  gist  Bullion... 

98  (f.  62).        Le  chapelet  est  deffilé... 

99-101.  «  Tombeaux»  : 

Cy  gist  ce  cardinal,  vray  tiran  de  la  France.. 
Cy  gist  le  corps  infâme  de  l'abrégé  des  vices... 
Le  cardinal  ne  pouvoit  pas... 

102  (f.  63).  «  Procez  du  cardinal  de  Richelieu  »  : 

Marillac  et  Montmorancy... 

103-106.  «  Tombeaux  »  : 

Icy  dans  cette  sépulture... 
Celuy  qui  troubla  la  nature... 
Cy  gist  ce  grand  cardinal... 
Enfin  cy  gist  sous  cette  autel... 

107  (f.  64).  «  Sonnet  »  : 

Armand  environné  de  splendeur  et  de  gloire  .. 
108.  «  Advis  à  Madame  de  Combalet  »  : 

Enfin,  belle  Combalet... 
109  (f.  65).  Sixain  : 

Ceux  qui  flattent  Son  Éminance... 
110.  Quatrain  : 

De  fer,  de  feu,  de  sang,  d'orgueil,  d'ire  et  de  rage.. 
H 1 .  «  Tombeau  »  : 

Cy  gist  le  prestre  sans  bréviaire.. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  221 

112.  Quatrain  : 

Mais  de  quoy  vous  estonnez-vous... 

113.  Stances  : 

Démons  qui  nous  avez  osté... 
114-116  (ff.  65-66).  «  Tombeaux  ..  : 

Cy  dessous  gist  qui  fut  en  France... 
Cy  gist  qui  gouvernoit  les  rois... 
Cy  gist  le  pacifique  Armand... 

117.  «  Sur  la  mort  du  cardinal  de  Richelieu,  sonnet  de  Malleville  »  : 

Impuissantes  grandeurs,  faibles  dieux  de  la  terre... 

(Poésies  de  Malleville,  1649,  p.  IZ3.  Recueil  d'épitaphes,  etc.,  Bruxelles,  1782, 
I,  115). 

118.  Rondeau  : 

Il  a  bien  fait,  Armand,  jusques  à  la  mort... 
119  (f.  67).  Pièce  en  prose  latine. 

120.  «  Sur  la  mort  du  cardinal  de  Richelieu,  par  Benserade,  sonnet  »  : 

Richelieu,  ce  grand  homme,  est  dans  la  sépulture... 

121.  Sonnet: 

Cet  orgueilleux  tiran  des  peuples  et  des  rois... 
122  (f.  68).  «  Sixain,  par  Mons'  le  mareschal  de  Bassompierre  »  : 
Richelieu  prolonge  son  sort... 

123.  Rondeau  : 

Ainsy  qu'on  dit  de  la  reine  Gillette... 

124.  Hic  jacet  Armandus... 

125.  «  Tombeau  »  : 

Cy  gist  Richelieu  le  pervers... 

126.  «  Stances  »  : 

Pauvre  duchesse  d'Esguillon... 
127  (f.  69).  «  Sonnet  par  Benserade  »  : 

Richelieu,  ce  grand  homme,  est  dans  la  sépulture... 


222  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

128.  «  Sonnet  pour  responce  »  : 

Richelieu,  ce  grand  monstre,  est  dans  la  sépulture.  . 

129.  Sonnet  : 

Tant  soit  peu  plus  crestien  que  ne  l'estoit  Tibère..,' 

130.  Sixain  : 

Peuples  qui  voyez  Tinsolence... 

131  (f.  70).  Tombeau  »  : 

Cy  gist  ceste  grande  Éminance... 
.132.  «  Tombeau  »  : 

Cy  gist  ce  grand  pillier  d'esglise... 
133  (f.  71).  «  Les  dix  commandemens  à  la  Richelieune  »  : 
Un  seul  Dieu  tu  adoreras,  en  aparance  seulement... 

134.  Iluitain  : 

Des  saints  que  l'Esglise  feste... 

135.  Sixain  : 

Ouy  da,  la  mort  du  cardinal... 

136.  «  Chabotte  »  : 

A  la  venue  du  cardinal... 

137.  Sixain  : 

Carmes,  Jacobins,  Cordeliers... 

138  (f.  72).  Huitain  : 

On  croit  faire  une  bonne  pièce... 

139.  Huitain  : 

L'aymable  mareschal  sortira  de  prison... 

140.  «  Rondeau  pour  M'  de  Noyers  (Sublet)  »  : 

Il  a  vuidé,  l'homme  au  petit  colet... 

141.  Autre  rondeau  : 

Plus  bas  Sublet  s'estoit  tousjours  tenu... 
142  (f.  73).  Rondeau  : 

Vous  de  qui  la  fortune  est  fruile  comme  verre... 

143.  Rondeau  : 

Très  grand  ministre  ainsy  que  fut  Silla... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  223 

144  (f.  74).  «  Chanson  sur  la  mort  du  cardinal  de  Richelieu,  sur  le  chant 
de  Birène,  mon  ainy,  par  M.  des  Meurs  »  : 

François,  rendons  grâce  à  Dieu... 

145  (f.  75).  «  Tombeau  de  Zagachrist,  roy  d'Ethiopie  »  : 

F s  un  peu  de  patience... 

146  (f.  76).  «  Sur  la  mort  du  roy  d'Ethiopie  »  : 

Lize,  qui  veut  soir  et  matin... 

Ces  deux  pièces,  qui  ne  se  rapportent  pas  à  Richelieu,  se  trouvent  aussi, 
anonymes,  dans  les  recueils  de  Conrart  conservés  à  la  bibliothèque  de  l'Ar- 
senal. 

147.  Un  certain  qui  ne  se  peut  taire... 

148  (f.  77).  Quatrain  en  latin  : 

Richelii  intentu  lugens  comœdia  dixit... 

149.  «  Sur  la  mort  de  M"  de  Cinq-Mars  et  de  Thou  «  : 

Morte  pari  periere  duo,  sed  dispare  causa, 
Deux  objects  de  pitié  plustost  que  de  l'envie... 

150  (f.  78).  «  Par  le  président  Ménard  au  cardinal  de  Richelieu  »  : 

Par  vos  conseils  le  monde  est  gouverné... 

Ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  des  œuvres  de  Maynard  donnée  à  Paris 
en  1646. 

151  (f.  88).  «  La  Rome  ridicule  de  Saint-Amant  »  : 

Il  vous  siet  bien,  monsieur  le  Tibre... 
Composée  vers  1630,  la  Rome  ridicule  a  été  imprimée  plusieurs  fois.  La 
première  édition  ne  porte  pas  de  date;  la  seconde  est  de  1643.  C'est  en  1643 
que  le  poème  a  été  transcrit  dans  notre  recueil. 

152  (f.  96).  «  Ad  Marcum,  1644  »  : 

Marce,  petebatur  dives  formosa  duobus... 

153  (f.  97).  «  Sonnet  italien  par  ung  François,  à  Cloris  »  : 

Per  quella  deitad  supremo  nume... 

154.  «  Tombeau  de  Copernich  à  Tourne  »  (en  latin). 

155.  Quelques  vers  latins. 


224  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

156  (f.  100).  Pièce  sans  titre,  en  douze  sixains  : 

Vous  dont  l'habit  religieux... 

157  (f.  102).  Sonnet  [par  Vauquelin  des  Yveteaux]  : 

Avoir  peu  de  parents,  moins  de  train  que  de  rentes... 
(Œuvres  poétiques  de   Vauquelin  des    Yveteaux,   édition  Blanchemain,    Paris, 
1854,  p.  98). 

158  (f.  103).  «  Chanson  sur  l'air  de  Léandre  »  : 

L'agent  Priendy  sur  le  bord... 
Qui  fit  la  présente  chanson 
Il  ne  veut  pas  que  l'on  le  sache; 
C'est  le  seigneur  du  Brindujon; 
Dessous  ce  nom  le  sien  il  cache 
Le  plus  meschant  faiseur  de  vers 
Qui  soit  dans  l'hostel  de  Nevers. 

Écrit  pour  la  princesse  Marie  de  Gonzague  avant  1645. 

159(f.  106).  Sonnet: 

Le  prince  des  saisons  d'un  superbe  apareil... 

160  (f.  106).  «  Tombeau  de  M' le  comte  de  Soissons,  sonnet  »  : 

Un  injuste  despit  dans  un  cœur  généreux... 

161.    «   Pour  Mad"*  de   Bouteville,   Madame  de    Coligny,   sonnet,   par 
Charpy  »  [de  Sainte-Croix  (Louis)]  : 

Que  je  void  de  raport  de  vostre  père  à  vous... 

(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  1660,  I,  166). 

162  (f.  107).  «  A  Mademoiselle  de  Vandy,  par  La  Ménardière  »  : 

Ne  vous  plus  voir,  sy  ce  n'est  en  peinture... 
Pièce  de  200  vers.  (Poésies  de  Jules  de  La  Mesnardière,  Paris,  1656,  p.  49). 

163  (f.  111).  «  Sur  un  songe  fait  par  la  comtesse  de  Fiesque,  Sarrazin  a 
fait  ces  vers  »  : 

Puisque  vous  m'avez  demandé... 

(Œuvres  de  Monsieur  Sarasin,  Paris,  1685,  II,  149). 

164  (f.  115).  «  Estraine  à  Mons.  Esprit,  [par  Voiture].  Pour  le  hibou  »  : 

Les  hommes  tous  tant  que  vous  estes... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  225 

(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  109). 

165  (f.  119).  Épître  à  Monsieur  de  Coligni  »  [par  Voiture]  : 

Dans  les  plaisirs  qui  vous  entourent... 
(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  100). 

166  (f.  125).  «  Pour  Tancrède  »  (de  Rohan)  : 

a.  Qui  fuit  ignotus  nunc  fit  matre  judice  notus... 

b.  Mes  oncles  sont  ces  deux  jouteurs... 

c.  Sont  deux  femmes  qui  ont  deux  petits  enfants... 

167  (f.  126).  a  A  Son  Éminance,  sur  la  prise  de  Roses,  madrigal  »  [par  La 

Ménardière]  : 

Princes,  votre  fortune  est  telle... 

(Poésies  de  Jules  de  La  Mesnardière,  Paris,  1656,  p.  15). 

168  (f.  127).  «  A  Mons.  de  La  Roque,  capitaine  des  gardes  de  Mons'  le 
duc  d'Anghien,  lettre  »  : 

Tandis  que  vostre  main  s'employe... 
Sur  les  mariages  de  M""  de  Rohan  avec  M.  de  Chabot,  de  M""  de  Ram- 
bouillet avec  M.  de  Montausier,  et  de  M""  de  Brissac  avec  Sabatier,  1645. 
Cette  lettre,  attribuée  à  Scarron  par  un  recueil  manuscrit  de  la  bijjliothèque 
Leber,  a  été  pubUée  en  1862  (Paris,  Auguste  Aubry,  pet.  in-S"). 

169  (f.  132).  «  Monsieur  le  duc  d'Orléans  (Gaston)  à  Madame  la  princesse 
Marie  (de  Gonzague),  sonnet  »  : 

Jeune  divinité  dont  les  grâces  nouvelles... 

170.  «  Sur  l'air  Dies  irae,  dies  illa  »  : 

Un  pauvre  amant  tout  langoureux... 
171  (f.  133).  «  Pour  mettre  dans  des  Heures  »  : 

Quant  vous  aurez  ce  livre  en  main... 

172.  «  Autre  »  : 

Vous  priez  la  nuit  et  le  jour... 

173.  «  Autre  »  : 

Vous  priez  pour  estre  exaucée... 

174.  «  Sur  l'air  de  Joconde  »  : 

Pourquoy,  chagrine  sainteté... 
II-  29 


CHANTILLY.    -  LES  MANUSCRITS. 

175.  Nonain  : 

Ha,  que  voilà  de  beaux  enfants... 

176  (f.   134).  «  Vers  (latins)  faits  par  M.  le  grand-maréchal   Stanislas 
Lubomirski  pour  la  maison  de  Versailles  » . 

177.  «  Sur  la  naissance  de  M.  le  duc  de  Bourgogne  »  (quatrain)  : 

On  voit  aujourd'huy  sans  mistère... 

178.  «  Sixain,  par  Madame  de  La  Suze  »  : 

Les  héros  de  l'antiquité... 

179.  «  Sonnet  de  Boileau  à  cause  d'une  comédie  intitulée  Lanterna  di 
Diogenes  et  l'argent  pris  à  Cologne  »  : 

Chimérique  héritier  du  grand  nom  des  Césars... 
180  (f.  135).  «  Description  des  médailles  que  l'électeur  de  Brandebourg 
fait  faire  à  Dantzig  » . 

181 .  «  M.  de  Louvois  à  M.  le  Chancelier  son  père  »  : 

Je  vous  devois  beaucoup,  mais  grâces  à  Louis... 

182.  «  Autre  »  : 

Le  père  est  pour  la  paix,  le  fils  est  pour  la  guerre... 

183.  «  Sur  le  premier-président  à  faire  »  : 

Le  Iloy  fait  seul  ses  officiers... 

184.  «  Chanson  »  [par  Coulanges]  : 

Or  sus,  dites,  Coulanges, 
Ministre  sans  pareil. 
Par  quel  dessein  estrange 
Quittez-vous  le  conseil? 

Publiée  dans  le  Recueil  de  chansons  choisies  de  M.  de'"  [Coulanges],  Paris, 

1698,  I,  37  :  «  Dialogue  de  M.  de  B*"  et  de  M.  de  C*'*  (Coulanges)  sur  ce 

que  ce  dernier  sétoit  défait  de  la  charge  de  maître  des  Requestes  ». 

185  (f.  136).  «  Sonnet  en  bouts  rimez  donnez  par  le  Roy  sur  la  naissance 

de  M' le  duc  de  Bourgogne  »  : 

Pour  chanter  deux  enfants,  prenons  le  flageolet... 

186.  «  Sonnet  en  bouts  rimez  »  : 

Le  voir  plus  révéré  que  ne  fut  le  dieu  Pan... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  227 

187  (f.  137).  «  Vers  do  Patrix  au  lit  de  la  mort  »  : 

J'ay  songé,  ma  Philis,  que  d'amour  consommé... 

Pierre  Patris  écrivit  ces  Aers  quelques  jours  avant  sa  mort,  survenue 
le  16  octobre  1G71. 

188  (f.  138).  «  Acrostiche»  : 

J'abhorre  de  bon  cœur  les  autels  et  la  messe... 
De  la  bibliothèque  de  Pierre  des  Noyers,  léguée  au  prince  de  Condé  en  1093. 

539 

N"  777.  Recueu.  de  poésies. 

In-4'',  mar.  citron,  comp.  et  fil.  dor.  ;  sur  les  plats,  «  Honorée  de  Bussy  »,  avec  le 
chiffre  H.  B.,  répété  sur  le  dos.  Fort  belle  reliure  originale.  —  Papier,  XVII»  siècle, 
526fr.,dontl2ff.  de  table. 

Album  d'une  femme  bel-esprit,  qui,  Aers  1648,  fit  copier  dans  ce  volume 
303  pièces  de  vers  des  plus  célèbres  contemporains,  réparties  en  quatre 
classes  :  épîtres,  élégies,  stances,  sonnets.  Voiture  domine,  c'était  le  vrai 
poète  à  la  mode;  après  lui,  Benserade  et  MalleA'ille  tiennent  la  première 
place;  puis  viennent  Sarasin,  Tristan  L'IIermitc,  l'abbé  de  Cérisy,  son  frère 
Philippe  Ilabert,  Serisay,  Lalane,  Chandeville,  etc;  nous  trouvons  encore 
des  sonnets  de  Saint-Amant,  Gombaud,  Maynard,  des  stances  de  Gilbert, 
Patris  et  autres,  perdus  dans  la  masse  des  pièces  inédites.  Mais  l'intérêt 
s'attache  surtout  aux  pages  que  le  scribe  avait  laissées  blanches  et  qui  ont 
été  couvertes  par  d'autres  mains;  peut-être  ne  serait-il  pas  impossible  d'y 
relever  de  précieux  autographes;  les  treize  pièces  ainsi  transcrites  après 
coup  ne  sont  d'ailleurs  ni  les  plus  connues,  niles  moins  curieuses  du  recueil; 
les  noms  propres  y  fourmillent;  le  Grand  Condé,  ses  amis,  sa  famille  y  jouent 
le  premier  rôle. 

Toutes  les  pièces  sont  anonymes,  à  l'exception  de  deux,  dont  un  madrigal 
adressé  à  M"°  de  Chevreuse  par  Marigny,  le  spirituel  frondeur.  Les  imprimés 
de  notre  cabinet  ont  fourni  les  noms  de  quelques  poètes,  et  d'utiles  rensei- 
gnements ont  été  tirés  de  cette  mine  inépuisable,  les  recueils  de  Conrart, 
conservés  àla  bibliothèque  de  l'Arsenal. 


228  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Celle  qui  posséda  ce  charmant  volume,  Honorée  de  Bus.sy,  demoiselle 
d'Anjou,  était  renommée  pour  sa  beauté,  son  esprit,  et  ses  extravagances. 
Sa  première  intrigue  fut  avec  le  maréchal  de  Brézé,  qui  l'avait  rencon- 
trée à  Saumur,  et  qui  ne  put  cependant  lui  faire  accepter  une  proposition 
de  mariage.  Depuis  elle  inspira  plus  d'une  passion,  à  La  Moussaye  entre 
autres,  l'ami  de  Condé,  le  «  carusamicusMusseus  »,  mort  en  1651  ;  Arnauld, 
le  maréchal-de-camp,  était  de  ceux  qui  prétendaient  avoir  refusé  sa  main. 
Molière  faisait  grand  cas  de  son  jugement  et  lui  hsait  ses  pièces  ;  quand  V  Avare 
sembla  être  tombé  :  «  Cela  me  surprend,  dit-il,  car  une  demoiselle  de  très 
bon  goût,  et  qui  ne  se  trompe  guère,  m'avait  répondu  du  succès  ».  Etre  ainsi 
pris  pour  arbitre  par  Molière,  ce  n'est  pas  un  mince  honneur,  et  ce  mot 
là  vaut  bien  tous  les  éloges  des  adorateurs,  en  vers  ou  en  prose.  En  relations 
intimes  avec  les  compagnons  du  Grand  Condé,  Honorée  de  Bussy  devait  être 
connue  du  héros;  peut-être  lui  avait-elle  offert  elle-même  ce  beau  volume, 
dont  nous  constatons  la  présence  à  l'hôtel  de  Condé  en  1673. 

Voici  la  liste  des  pièces  contenues  dans  ce  précieux  recueil.  Les  trois 
premières  font  partie  des  treize  ajoutées  sur  les  feuillets  laissés  en  blanc  : 

i.  «  L'Art  d'aymer.  A  Olympe  »,  [par  Gabriel  Gilbert]  : 
Je  sçay  bien  l'art  d'aymer  mon  illustre  maistresse... 
(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  1660,  I,  136). 

2.  «  A  Monsieur  le  Duc»  (d'Anguien,  épître,  1644  ou  1645)  : 

Vous  qui  n'avez  point  de  plaisir... 

3.  «  A  Mademoiselle  de  Bourbon  et  sa  trouppe  »  (épître,  avant  juin  1642)  : 

Dessus  le  point  qu'on  vouloit  vous  escrire... 
Suivent  les  Élégies,  qui  occupent  125  feuillets  chiffrés  : 

1.  Bélize,  je  sçay  bien  que  le  ciel  favorable... 
(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  1). 

2.  Les  ombres  de  la  nuict  parmy  l'air  espandues... 

Elégie  insérée  sans  nom  d'auteur  dans  le  recueil  de  Sercy,  111,80  (Paris,  1665). 
Attribuée  à  M.  de  Montplaisir  par  le  ms.  4129  de  la  bibhothèque  de  l'Ar- 
senal (1). 

(1)  Cette  élégie,  l'épître  n"  36  et  les  stances  n°  8  (voir  plus  loin),  sont  attribuées  à  M.  de 


POÉSIE  FRANÇAISE.  229 

3.  Innocente  beauté,  jeune  et  saincte  vestalle... 
{Œucres  de  Benserade,  1697,  I,  19). 

4.  Ne  me  commandez  point,  Iris,  que  je  m'explique... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  16). 

5.  Quand  pour  cueillir  les  fruicls  d'une  amour  éternelle... 

6.  Durant  une  saison  qui  n'a  point  de  semblable... 

7.  Doncques  la  belle  Iris  a  faussé  le  serment... 

8.  Que  le  soleil  est  lent,  que  sa  course  me  dure... 

Ces  quatre  élégies  se  trouvent  dans  l'édition  des  poésies  de  M alleville  donnée 

en  1649. 

9.  Dormez-vous,  Amaranthe,  ou  si  vostre  belle  âme... 

{Πacres  de  Benserade,  1697,  I,  303). 

10.  Dieux,  à  qui  me  plaindray-je.  et  dessous  quel  visage... 

Signée  «  De  Cérisy  »  (Germain  Ilabert,  abbé)  dans  le  recueil  de  Sercy,  V, 
363  (Paris,  1666). 

1 1 .  Bel  object  de  mes  vœux,  source  de  mes  douleurs... 

12.  Beauté  de  qui  la  grâce  est  la  gloire  des  âmes... 

Signée  «  De  Cerizay  »  (Jacques  de  Serisay)  dans  le  recueil  de  Sercy,  V,  376. 

13.  Un  peintre  à  qui  sans  doutte  Appelle  eust  fait  hommage... 
Signée  «  Martel  »  dans  le  recueil  de  Sercy,  V,  409. 

14.  Vous  qui  par  un  travail  à  nul  autre  pareil... 
(Poésies  de  MalleviUe,  1649,  p.  74). 

15.  Object  le  plus  charmant  qui  reigne  en  l'univers... 

Cette  élégie  est  comprise  dans  les  «  Poésies  de  M.  de  Chandeville  »,  insérées 
dans  le  Recueil  de  diverses  poésies  des  plus  célèbres 'aiitheurs  de  ce  temps,  Leyde, 
1653,  11,87. 

16.  11  est  vray  que  mes  maux  m'ayant  fait  violence.. 
Élégie  attribuée  à  Marigny  par  lems.  4129  de  l'Arsenal. 

Montplaisir  par  le  ms.  4d29  de  l'Arsenal,  qui  donne  aussitôt  après  des  poésies  de  M.  de  Mont- 
plaisir  de  Bruc.  Le  dispositif  du  recueil  de  Conrart  semble  désigner  deux  auteurs  différents;  il 
ne  peut  être  qucsliori  de  Caillavet  de  Montplaisir,  dont  les  poésies  (publiées  en  i634)  ne  com- 
prennent pas  les  pièces  susdites.  Celles-ci  ont  d'ailleurs  été  attribuées  au  marquis  de  Montplai- 
sir (René  de  Bruc)  par  Le  Fèvre  de  Saint-Marc  (édition  de  1759). 


230  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

17.  Enfin,  c'est  trop  tenir  ma  passion  contrainte... 
Signée  C  dans  le  recueil  de  Sercy,  II,  311  (Paris,  1662). 

18.  Faittes  ce  qui  vous  reste,  ennemis  de  ma  vie... 

Signée  «  Malleville  »  dans  le  recueil  de  Sercy,  IV,  275  (Paris,  1661);  ne  se 
trouve  pas  dans  l'édition  de  ses  poésies  donnée  en  1649  ;  mais  fait  partie  des 
Poésies  de  Gomkm/d  publiées  en  1646,  p.  48. 

19.  Au  plus  fort  des  chaleurs,  le  grand  flambeau  du  monde... 

20.  Toy  de  qui  le  malheur  faict  la  félicité... 

21 .  La  nuict  se  promenoit  dessus  un  char  d'ébeine... 

22.  Belle  Philis,  adorable  merveille... 

Cette  pièce  est  attribuée  à  Jacques  de  Serisay  par  le  ms.  précédent;  mais 
elle  se  trouve  dans  l'édition  des  œuvres  de  Voiture  donnée  en  1676. 

23.  Enfin  quand  ce  discours  me  coûteroit  la  vie... 

Élégie  comprise  dans  les  «  Poésies  de  M.  de  Chandeville  »  insérées  dans  le 
recueil  deLeyde,  1653,  II,  84. 

24.  Si  je  vous  pouvois  dire,  adorable  Climène... 

25.  Traîtresse,  est-il  donc  vray  que  ton  âme  perfide... 

Élégie  signée  D.  B.  [Des  Barreaux?]  dans  le  recueil  de  Sercy,  IV,  203. 

26.  «  Sur  un  bracelet  de  cheveux  »  : 

Beaux  trésors  dont  l'esclat  sceut  gagner  ma  franchise... 

27 .  lia  I  que  nostre  repos  est  de  peu  de  durée. . . 

Signée  «  De  Cérisy  »  (Germain  Ilabert)  dans  le  recueil  de  Sercy,  V,  73. 

28.  Ingratte,  est-il  donc  vray  que  vostre  cruauté... 

29.  Filles  qui  soupirez  après  un  hyménée... 

Insérée  dans  le  recueil  de  Sercy,  V,  383,  et  signée  «  M.  le  comte  d'Éte- 
lan  »  (François  d'Épinay,  comte  d'Ételan,  marquis  de  Saint-Luc  après 
la  mort  de  son  père  le  maréchal). 

30.  Celle  dont  les  beautez  devancent  les  années... 
Attribuée  à  Montreuil  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

31.  «  Sur  la  mortde  Mademoiselle  Janneton  Véron,  âgée  de  15  ans  »  : 

Voicy  tantost  venir  l'agréable  saison... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  231 

32.  A  la  fin  j'ay  l'effect  de  ma  longue  poursuite... 

33.  Quand  du  faux  et  du  vray  la  courrière  éternelle... 

34.  A  quel  point  de  folie  et  de  témérité... 
(Œuvres  de  Saint-Amant,  édition  Livct,  1855,  p.  251). 

35.  Soudain  que  vos  beaux  yeux  m'eurent  mis  en  servage... 

36.  «  Satire  sur  un  méchant  cheval  »  : 

Cher  amy,  maintenant  que  la  chaleur  nous  quitte... 

Attribuée  à  «  Terson  »  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

37.  «  Elégie.  Sortilège  amoureux  »  : 

Que  depuis  quelques  jours  j'ay  l'humeur  inconstante... 
Attribuée  à  «  M.  deCarlincas  »  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

38.  Non,  non,  n'y  pensons  plus;  employons  mieux  nos  pleurs... 
Insérée,  anonyme,  dans  le  recueil  de  Sercy,  IV,  148. 

39.  «   Pour  excuser  un  départ  forcé  »  : 

Vante-toy  désormais  d'aymer  fidellement... 
Signée  Se.  dans  le  recueil  de  Sercy,  il,  314.  Est-ce  Scudéry?  Scarron?  La 
pièce  ne  figure  pas  dans  leurs  œuvres  imprimées. 

40.  m  bien,  cruelle  Orante,  il  faut  vous  satisfaire... 

41.  «  La  Constance,  ou  la  métamorphose  d'Agis  en  ardentz  »  : 

Sur  le  feste  eslevé  d'une  coste  sauvage..-. 
Insérée,  anonyme,  dans  le  recueil  de  Sercy,  IH,  96. 

42.  Un  amant  affligé  dans  un  triste  séjour... 
Attribuée  à  «  Des  Barreaux  »  parle  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

43.  Cher  et  parfait  amy,  dont  l'âme  belle  et  forte... 

44.  C'en  est  fait,  Amaranthe,  il  faut  céder  au  sort... 

Trois  feuillets  laissés  en  blanc  après  les  Elégies  ont  été  ensuite  couverts 
par  les  deux  pièces  suivantes  : 
I .  «  A  Monsieur  Esprit  »  : 

Mon  cher  Esprit,  ah!  quel  heur  et  quel  bien... 

Esprit  était  à  Munster  avec  les  négociateurs;  M""  de  Longueville  allait  y 
rejoindre  son  mari. 


232  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

2.  «  Tombeau  de  Madame  de  Longueville  »  (Louise  de  Bourbon,  première 
femme  du  duc  de  Longueville,  morte  en  1637)  : 
Passant,  passe,  Carite  est  morte... 

Puis  viennent  les  ÉprrRES,  qui  occupent  138  feuillets  chiffrés  : 

1.  «  Jalousie  »  : 

Margot,  je  suis  jaloux,  j'en  méritte  le  nom... 
Insérée  sans  nom  d'auteur  dans  le  recueil  de  Sercy,  V,  247  ;   attribuée  à 
Pierre  Patris  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

2.  Je  boy  de  l'eau  que  j'ay  puisée...    . 

Signé  M.  dans  le  recueil  de  Sercy;  signature  erronée,  car  la  pièce  est  de 
Pierre  Patris  (Recueil  de  poésies  diverses  dédié  à  Monseigneur  le  prince  de  Conty 
par  M.  de  La  Fontaine,  Paris,  1671,  III,  320,  et  autres  recueils,  1752,  1824, 
etc.). 

3.  Ne  jugeant  pas  fort  à  propos... 

(Œuvres  de  Bemerade,  Paris,  1697,  I,  97). 

4.  Pardon  si  j'ose  vous  distraire... 

(Œuvres  de  Benserade,  Paris,  1697,1,  190). 

5.  «  Responce  à  la  lettre  de  Monseigneur  le  Prince  »  (par  lui  écrite   de 
Catalogne  à  la  marquise  de  Montausier,  1647)  : 

Seigneurs  cavaliers  catalans... 

(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  133). 

6.  «  Espîtreà  Monsieur  de  Coligny  »  : 

Dans  les  plaisirs  qui  vous  entourent... 

(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  100). 

7.  «  Le  Temple  de  la  gloire  »  : 

Sur  le  point  que  la  nuit  destant  ses  sombres  voiles... 
Composé  en  1645  en  l'honneur  du  duc  d'Anguienpar  René  de  Bruc,  marquis 
de  Montplaisir  (Recueil  de  diverses  poésies  des  plus  célèbres  autheurs  de  ce  temps, 
Leyde,  1653,  II,  15.  — Poésies  du  marquis  de  Montplaisir,  1759,  p.  28). 

8.  «  Triomphe  de  la  mort  »,  [par  Phihppe  llabert]  : 

Sous  ces  climatz  glacez  où  le  flambeau  du  monde... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  233 

Publié  à  Paris  en  1637;  inséré  en  1652  dans  le  Recueil  de  diverses  poésies... 
(Leyde,  tome  I). 

9.  «  Galanterie  à  une  dame  à  qui  l'on  avoit   donné  en  raillant  le  nom  de 

souris  »  : 

Puisque  vous  m'avez  demandé... 

(Œuvres  de  Sarasin,  Paris,  1683,  II,  146). 

10.  «  Métamorphose  des  yeux  de  Philis  en  astres  »,  [par  Germain  Habert, 
abbé  de  Cérisy]  : 

Beaux  ennemis  du  jour  dont  les  feuillages  sombres... 
Publiée  à  Paris  en  1639.  Inséré  dans  le  Recueil  de  diverses  poésies. . .  Leyde,  1652, 
1,31. 

1 1 .  «  Remontrance  à  Madame  du  Puy  »  : 

Après  vous  avoir  dit  en  prose... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  1,  90). 

12.  H  Pour  Madame  d'Anguien,  par  Mademoiselle  de  Saint-Géran  »  : 

Belle  princesse  en  qui  les  cieux... 
Signé  «  Mag.  de  S.  G.  »  (Saint-Géran)  dans  le  recueil  de  Sercy,  II,  177. 

13.  A  toy  s'en  va,  mais  où  le  sort  la  guide... 
(Poésies  diverses  de  M.  de  Scudéry,  Paris,  1649,  p.  241). 

14.  «    Requestc   des    Dictionnaires    à    Messieurs  de  l'Académie  »  [par 

Ménage]  : 

A  nos  seigneurs  académiques... 

Publiée  par  M.  Ch.  Asselineau  à  la  suite  du  Recueil  desfactums  d'Ant.  Furetière, 
1859,  H,  333. 

15.  «  Portrait  du  pitoyable  Voiture  »  : 

Je  voudrois  bien  rimer  en  turc... 

16.  Depuis  que  chargé  de  vos  fers... 

17.  Iris  digne  d'être  adorée... 

18.  Iris,  je  vay  quitter  ces  lieux... 

19.  Pressé  de  douleurs  inhumaines... 

Ces  épîtres  sont  aussi  anonymes  dans  les  recueils  de  Conrart. 

20.  «  Les  Amours  du  prince  d'Ethiopie  »  : 

u.  30 


2U  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Belle  et  charmante  Lavardin... 
Attribué  à  Tristan  L'IIermite  par  le  recueil  précédent  et  par  le  ms.  4124  de 
l'Arsenal. 

21.  «  Ballade  en  faveur  du  sieur  de  Neufgermain  »  : 

Par  tous  les  coings  de  l'univers... 
(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  86). 

22.  «  Plainte  des  B  C  P  Q  et  autres  lettres  qui  n'ont  pas  l'honneur  d'en- 
trer au  nom  de  Neufgermain  » ,  [par  Pierre  Patris]  : 

Doncques  sans  l'avoir  mérité... 
Insérée  dans  les  œuvres  de  Voiture  à  cause  de  la  réponse  suivante  : 

23.  «  Discours  de  Jupiter  en  l'assemblée  des   dieux  sur  la  plainte  des 

lettres  »  : 

Vous  sçavez  bien,  trouppe immortelle... 

(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  pp.  86-91). 

24.  «  Responce  au  chevalier  de  l'Isle  invisible  »  (le  comte  de   Saint- 

Aignan)  : 

Sire  compains,  en  vostre  escrit... 

(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  140). 

25.  «  Églogue  »,  [par  Pierre  Lalanej  : 

Sous  les  arbres  sacrez  de  ce  fameux  vallon... 
Insérée,  anonyme,  dans  le  Recueil  de  diverses  poésies...  Leyde,  1653,  11,1,  cette 
églogue  figure,  sous  le  nom  deLalane,  dans  les  recueils  de  1671,  1752,  etc. 
Poésies  de  Lalane,  1759,  p.  30. 

26.  «  L'ambassadeur  de  Suède  à  la  royne  de  Natolie  »  : 

Royne  du  plus  doux  des  climatz... 
(Œuvres  de  Benser ode,  Paris,  1697,  I,  105). 

27.  «  A  Madamoiselle  de  Saint-Maigrin  »  : 

Belle  et  charmante  créature... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  94). 

28.  «  A  Monseigneur  le  Prince  (alors  duc  d'Anguien)  à  son  retour  d'Alle- 
magne »  (1645)  : 

Soyez,  seigneur,  bien  revenu... 

(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  122). 


POÉSIE  FRANÇAISE.  233 

29.  «  Sur  la  prise  de  La  Bassée,  ballade  »  (à  Mazarin,  1647)  : 

Vous  vous  trouvez  tousjours  dessus  vos  piedz... 
(Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  132). 

30.  «  A  Madamoiselle  de  Vandy  »,  [par  La  Ménardière]  : 

De  plus  vous  voir,  si  ce  n'est  en  peinture... 
(Poésies  de  Jules  de  La  Mesnardière,  Paris,  1656,  p.  49). 

31 .  «  La  Taupe,  la  Tortue,  le  Hibou,  le  Grillon  »  : 

Bonjour,  Monsieur,  et  bonne  année... 
(Œuvres  de  Voiture,  Paris,   1676,  poésies,  p.   109  :   «  Estrennes  de  quatre 
animaux  envoyez  par  une  dame  à  Monsieur  Esprit  »). 

32.  «  Sur  l'aliance  de  Roche  et  de  Caillou  »  : 

Quand  par  l'ordre  du  ciel  le  temps  se  trouva  proche... 
(Œuvres  de  Sarasin,  Paris,  1685,  p.  164). 

33.  «  Dialogue.  Ménalque,  Licidas,  Damon  »  : 

Dans  l'aymable  contrée  où  le  dieu  de  la  Seine... 
(Poésies  franroises  de  M.  de  Ménage,  Paris,  1656,  p.  12). 

34.  «  Lettre  à  M.  de  La  Roque,  capitaine  des  gardes  de  Mons.  le  Prince  » 
(alors  duc  d'Anguien,  1645)  : 

Tandis  que  vostre  main  s'employa... 
Attribuée  à  Scarron  et  publiée  en  1862  (voir  plus  haut,  p.  225). 

35.  «  A  Monsieur  le  Duc  »  : 

Madame  vostre  sœur  m'oblige  à  vous  escrire... 
Lettre  citée  par  Cousin  (Madame  de  Longuevilk,  p.  225),  d'après  les  recueils 
de  Conrart.  Le  poète  anonyme,  probablement  Voiture,  écrit  au  duc  d'An- 
guien, alors  à  l'armée  d'Allemagne,  au  nom  de  M""  de  Longue  ville  et  de  ses 
amies  de  l'hôtel  de  Rambouillet.  La  lettre  a  été  ajoutée  au  recueil,  récriture 
est  celle  d'un  homme  ou  d'une  femme  du  monde. 

36.  «  Autre  lettre  »  : 

La  nature  a  mis  de  grands  charmes... 

Epître  de  128  vers,   où   défdent  le  Grand  Condé  (alors  duc  d'Anguien, 
hiver  de  1644-1645)  et  tous  ses  amis;  voici  les  derniers  vers  : 


â36  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Saint-Simon  n'y  fera  nul  pas, 
Pons  ny  Vigcan  n'y  seront  pas, 
Ny  Longueville  non  plus  qu'elles, 
Car  on  n'y  prira  que  les  belles. 

37_  "  Tous  vos  amis  sont  en  cervelle... 

Épître   à  Madame  do  Pomniereuil,   insérée  dans  le  recueil  de  Sercy  (II, 

147)  avec  la  signature  M,  et  attribuée  à  M.  de  Montplaisir  par  le  ms.  4129 

de  l'Arsenal. 

38.  «  Satyre  sur  la  pauvreté  des  poètes  »  : 

Philandre  prend  congé  des  Muses... 
Attribuée  à  Boissières  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

39.  Gente  Philis,  une  lettre  des  vostres... 
Épître  précédée  d'une  suscription  en  quatre  vers  : 

Allez,  épistre,  allez  viste... 
Attribuée  à  Ménage  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

Les  Épîtres  sont  suivies  des  Sonnets,  qui  occupent  104  pages  chiffrées  : 
\ .  L'estoille  de  Vénus,  si  brillante  et  si  belle... 

(Poésies  de  Malleville,  1649,  p.  31). 

2.  La  nuict  se  retiroit  dans  sa  grotte  profonde.,.' 
(Poésies  de  Malleville,  i6i9,^.W). 

3.  Des  portes  du  matin  l'amante  de  Céphale... 
(Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  37). 

4.  Le  silence  régnoit  sur  la  terre  et  sur  l'onde... 
(Poésies  de  Malleville,  1649,  p.  29). 

5.  Par  la  porte  des  cieux,  l'aurore  échevelée... 
(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  IV, 5). 

6.  Rayons  d'un  astre  dont  les  cieux... 
(Poésies  de  Malleville,  1649,  p.  34). 

7.  Ne  crains  plus  désormais,  Tircis,  que  je  soupire... 
(Œuvres  de  M'  de  Montreiiil,  Paris,  1671 ,  p.  320). 


POÉSIE  FRANÇAISE.  237 

8.  Fin  or  de  qui  le  prix  est  sans  comparaison... 
(Les  Amours  de  Tristan  [L'Hermite],  Paris,  1638,  p.  7). 

9.  Il  faut  céder,  mon  cœur,  au  plaisir  de  mes  yeux... 

10.  Ce  miroir  où  chacun  contemple  sa  figure... 
(Poésies  de  Malleville,  lU9,Tp.  IQ^). 

11.  Je  surpris  l'autre  jour  la  nymphe  que  j'adore... 
(Les  Amours  de  Tristan,  Paris,  1638,  p.  6). 

12.  Source  de  mes  tourmens,  object  inexorable... 
(Les  Amours  de  Tristan,  Paris,  1638,  p.  14). 

13.  Cariste,  après  neuf  ans  de  pleine  jouissance... 

14.  Miroir,  peintre  et  pourtraict,  qui  donne  et  qui  reçois... 
Sonnet  attribué  au  comte  d'Ételan  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

15.  Le  grand  Montmorency  n'est  plus  qu'un  peu  de  cendre... 
(Poésies  de  Gombauld,  Paris,  1646,  p.  190). 

16.  Gémissant  sous  le  faix  d'une  triste  adventure... 

Sonnet  inséré  dans  le  recueil  de  Sercy  (II,  28)  avec  la  signature  C  [Char- 
leval].  (Poésies  de  Charlecal,  1759,  p.  22). 

17.  Amaranthe  aujourd'huy  cesse  d'estre  mortelle... 

Sonnet  de  Pierre  Lalane,  inséré,  anonyme,  dans  le  recueil  de  Sercy,  IV,  59. 
(Poésies  de  Lalane,  1759,  p.  22). 

18.  Que  je  voy  de  rapport  de  vostre  père  à  vous... 

N"  161  du  ms.  précédent  :  «  Pour  M""  de  Bouteville,  M°"  de  Coligny,  par 
Charpy  ». 

19.  Séjour  mélancholique,  où  les  ombres  dolentz... 

(Les  Amours  de  Tristan,  Paris,  1638,  p.  9). 

20.  Avoir  peu  de  parents,  moins  de  train  que  de  rentes... 
(Œiicres poétiques  de  Vauqtielin  des  Yveteaux,  Paris,  1854,  p.  98). 

21 .  Je  m'en  vays  à  la  mort,  où  toutte  la  nature... 

22.  Aminthe,  cet  object  si  rare  et  si  charmant... 

23.  Quoyquemes  ennemys,  d'une  noire  malice... 


238  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

24.  Que  Parthénice  est  belle,  encor  qu'elle  soit  noire... 
(Poésies  de  Mallevi lie,  1649,  p.  195). 

25.  Que  Philis  a  d'attraitz,  qu'elle  a  de  majesté... 

26.  En  vain  je  presse  ma  raison... 

27.  Amaranthe  n'est  point  une  œuvre  à  l'aventure... 

Sonnet  de  Pierre  Lalane,  inséré,  anonyme,  dans  le  recueil  de  Sercy,  I,  257. 
(Poésies  de  Lalane,  1759,  p.  18). 

28.  Qu'une  feinte  me  donne  un  coup  inévitable... 
(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  I,  307). 

29.  Adorable  Arthénice,  il  faut  que  je  confesse... 
(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  I,  276). 

30.  Parens  mal  advisez,  quel  soin  pernicieux... 

31.  Sous  un  habit  de  fleurs  la  nymphe  que  j'adore.. 
(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  35). 

32.  La  cour,  sage  Arthénice,  adore  ton  visage... 

33.  «  Sur  l'opium  »  : 

Autheur  de  mon  repos,  favorable  adversaire... 
Sonnet  attribué  au  comte  d'Ételan  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

34.  Quand  l'amour  de  la  guerre  et  celuy  de  la  gloire... 

35.  Pour  vanger  mon  honneur  et  faire  un  bel  effort... 

36.  Dedans  un  petit  cabinet... 

Sonnet  de  Vion  d'Alibray,  inséré  dans  le  Recueil  des  plus  belles  pièces  des  poêles 
français,  Paris,  1752,  IV,  262  :  «  Sur  un  cabinet  en  saillie  que  fit  faire 
M.  le  duc  d'Anguien  et  qui  offusquoit  celuy  de  l'autheur  ». 

37.  Trois  jeunes  enfans  de  Paris... 

38.  Ta  seule  peinture  est  un  ouvrage  immortel... 

39.  Sorty  du  labirinthe  où  j'estois  arresté... 

40.  Ouy,  mes  yeux,  j'y  consens,  nous  reverrons  Sylvie... 

41 .  Qu'on  ne  s'estonne  point  du  triste  changement... 

42.  Sauvages  confidens  de  ma  dernière  plainte... 

43.  Sylvie,  enfin  la  mort  ouvre  une  sépulture... 


POESIE  FRANÇAISE.  239 

Ces  cinq  derniers  sonnets  se  trouvent,  anonymes,  dans  le  recueil  de  Sercy, 
V,  253-259. 

Les  sonnets  44  à  56,  sauf  47,  sont  de  Gombaud  et  se  trouvent  dans  l'édi- 
tion de  ses  poésies  donnée  à  Paris  en  1646. 

44.  Détournez- vous  de  moy,  portez  ailleurs  vos  armes... 

45.  Ma  résistance  est  vaine,  il  faut  que  je  me  rende... 

46.  Que  me  viens-tu  produire,  importune  pensée... 

47.  Que  vostre  sort,  Philis,  à  mon  sort  est  contraire... 

48 .  Un  seul  traict  de  ses  yeux  m'oste  le  jugement. . . 

49.  Durant  la  belle  nuict  dont  mon  âme  ravie... 

50.  Il  n'est  rien  de  sacré  que  l'amour  ne  viole... 

51 .  Que  d'astres  amoureux,  que  de  lumières  vives... 

52.  Il  me  plaist  bien  de  voir  que  tout  vous  rend  hommage.. 

53.  Je  cognois  mon  erreur  et  ne  m'en  puis  distraire... 

54.  De  soin  ny  de  mémoire  il  n'en  faut  pas  attendre... 

55.  Une  mesme  pensée,  une  mesme  action... 

56.  Une  fleur  passagère,  une  vaine  peinture... 

57.  Quel  crime  ay-je  commis  quand  je  vous  ay  baisée.  . 
(Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  18). 

58.  Job,  de  mille  tourmens  atteint... 
{Œiwres  de  Benserade,  Paris,  1697,  I,  74). 

59.  Il  faut  finir  mes  jours  dans  l'amour  d'Uranie... 
{Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  35). 

60.  Alors  que  je  fais  voir  des  effectz  de  mes  veilles... 
{Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  13). 

61.  Qu'Angélique  a  d'appâts;  ô  dieux I  comme  elle  range... 
{Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  I,  293). 

62.  Quelle  estrange  chaleur  nous  vient  icy  brûler... 

{Œuvres  de  Saint-Amant,  Paris,  1855,  p.  392  :  «  L'esté  de  Rome  »). 

63.  Un  injuste  dépit  dans  un  cœur  généreux... 

64.  Ce  que  la  poésie  a  de  fort  et  de  doux... 


240  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

65.  La  beauté  que  je  sers  et  qui  m'est  si  cruelle... 
(Œuvres  de  Sarasin,  Paris,  1685,  p.  193). 

66.  Qui  pourroit  exprimer  les  clartez  nompareilles... 
(Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  136). 

67.  Quand  devant  voz  beautez  remply  d'estonnement... 

(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  I,  321). 

68.  Ta  misère  m'est  incogneue... 

69.  Que  ce  bal  est  superbe!  A  peine  y  suis-je  entré... 

70.  Rohan,  qui  fut  d'Alcide  une  vivante  image... 

71.  Beaux  yeux  qui  sous  un  front  siplain  de  majesté... 
(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  IV,  172). 

72.  Le  palais  florentin  m'a  donné  le  berceau... 

Attribué  par  le  recueil  précédent  (n°  88),  à  «  Chevalier,  médecin  à  Saint- 
Pierre-le-Montier  » . 

73.  Lorsque  par  des  exploictz  que  la  foy  ne  peut  croire... 

74.  Je  touche  de  mon  pied  le  bord  de  l'autre  monde... 

75.  Mon  âme,  il  faut  partir,  ma  vigueur  est  passée... 

76.  Désertz  où  j'ay  vescu  dans  un  calme  si  doux. . . 
(Œuvres  de  Maynard,  Paris,  1646,  p.  44). 

77.  Je  donne  à  mon  désert  les  restes  de  ma  vie... 

78.  Tircis,  je  me  déplay  au  climat  où  nous  sommes... 

79.  Adieu,  Paris,  adieu  pour  la  dernière  fois... 
(Œuvres  de  Maynard,  Paris,  1646,  p.  50). 

80.  Il  est  vray,  je  le  sçay,  mes  vers  sont  méprisez... 
(Œuvres  de  Maynard,  Paris,  1646,  p.  263). 

81.  Mon  prince  aura  vaincu  la  moitié  de  la  terre... 

82.  Qui  te  pourroit  comprendre,  ô  sagesse  éternelle... 
(Poésies  de  Gombauld,  Paris,  1646,  p.  271). 

83.  Tes  merveilles.  Seigneur,  à  nos  yeux  découvertes.. 
(Poésies  de  Gombauld,  Paris,  1646,  p.  273). 

84.  Je  suis  dans  le  penchant  de  mon  âge  de  glace... 

85.  A.  tort  on  me  blasmede  redouter  la  mort... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  241 

86.  Antre  secret,  témoing  des  peines  que  j'endure... 

87.  Quand  j'apperceus  Philis  si  brillante  et  si  belle...  .     . 

(Poésies  de  C  ha  rie  cal,  1759,  p.  79). 

88.  J'avois  faict  le  serment  le  plus  espouvantable... 

89.  Qu'ay-je  faict,  belle  ingrate,  en  quoy  suis-je  coupable... 
(Πacres  de  Benserade,  Paris,  ItiO?,  I,  130). 

90.  Les  illustres  vertus  dont  la  grâce  est  suivie... 

91.  Jeune  divinité,  dont  la  grâce  immortelle... 
(Œucres  de  Bemerade,  1697,  I,  196). 

92.  Que  Diane  me  plaist,  qu'elle  est  officieuse... 
(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  I,  228).. 

93.  A  l'une  et  l'autre  mer  Brézé  donna  des  loix... 

(Œucres  de  Benserade,  1697,1,  129). 

94.  Quelle  docte  Circé,  quelle  nouvelle  Armide... 

(Œucres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  38). 

93.  J'adore  en  mesme  temps  deux  femmes  sans  pareilles... 

Attribué  à  Gomberville  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

96.  Philis  d'un  petit  mal  voulant  borner  le  cours... 

Inséré  avec  la  signature  G  [Charleval]  dans  le  recueil  de  Sercy,  I,  279. 
(Poésies  de  Charleval,  1759,  p.  51). 

97.  Caritte  pour  jamais  a  quitté  ces  fontaines... 

(Poésies  de  Gombauld,  Paris,  1646,  p.  137). 

98.  «  Sur  un  moucheron  »  : 

Voicy  la  noble  sépulture... 
(Œucres  poétiques  de  Vion  d'Alibray,  Paris,  1653,  p.  25). 

99.  Au  point  qu'en  tresses  d'or  l'aurore  écheveléc... 

100.  La  beauté  qui  retient  mon  âme  prisonnière... 
lOi.  Vous  levant  si  matin,  vous  troublez  tout  le  monde... 

(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  I,  292). 
102.  «  Pour  une  belle  louche  »  : 

a.  31 


242  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Philis,  depuis  hier  je  brûle  incessamment... 

103.  Tircis,  as-tu  raison  de  me  donner  le  blasme... 

104.  Portraits  faicts  à  plaisir,  descriptions  charmantes... 

A  la  suite  des  sonnets,  six  feuillets  laissés  blancs  et  non  chiffrés  ont  été 
remplis  par  les  pièces  suivantes,  d'une  autre  écriture  que  celle  du  scribe  : 

1 .  «  A  Madame  la  duchesse  de  Longueville  et  à  sa  Irouppe  »  : 

Vous  en  parlés  bien  à  votre  a>'se 
Avec  vos  nés  chauds  comme  braise... 

Épître  de  64  vers,  écrite  de  Chantilly. 

2.  «  Sonnet  »  [par  Sarasin]  : 

Quand  Adam  vit  ceste  jeune  beauté... 
{Œuvres  de  Sarasin,  Paris,  1685,  il,  p.  188j. 

3.  «  A  Mesdamoiselles  du  Vigean  »  : 

Quatre  nymphes  plus  vagabondes 
Que  celles  des  bois  ny  des  ondes... 

Publiée  en  partie  par  M.  Cousin  (Madame  de  Longuemlk,  1853,  p.  181), 
d'après  les  recueils  de  Conrart  :  «  Lettre  de  W  de  Bourbon  et  de 
M""  de  Rambouillet,  de  Boutteville  et  de  Brienne,  envoyée  de  Liancourt  à 
M""  du  Vigean  à  Paris  »  (probablement  en  I64I). 

4.  «  Stances  »  : 

N'espérez  pas,  belle  Uranie... 

0.  «  Epigrammes  »  : 

Dessoubs  ce  froid  tombeau  où  brusle  encor  Alcandre.. 

6.  «  Epigrammes  »  : 

Quiconque  verra  tant  d'appas... 

7.  «  Stances  »  : 

Estrange  caprice  du  sort... 

Suivent  186  ff.  chiffrés,  occupés  par  les  Stances. 

1.  «  Le  Mépris  »  : 

Ne  te  ris  plus  de  mes  douleurs... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  243 

(Les  Amours  de  Tristan,  Paris,  1638,  pp.  54  et  134). 
"1.  «  Les  Louanges  »  : 

Tout  ce  que  l'art  et  la  nature... 

3 .  «  Sur  un  adieu  »  : 

Aminthe,  ma  raison  a  perdu  son  usage... 

4.  Si  l'histoire  de  ces  amantz... 
(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  ir,  10). 

5.  Seul  allégement  de  mes  peines... 

(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  V,  275,  signé  D.  S.)  [De  Serisay?]. 

6.  K  Songe  »  [par  Germain  Habert,  abbé  de  Cérisy]  : 

Enfin,  ravissante  Sylvie... 
(Recueil  de  Leyde,  1653,  il,  38,  anonyme;   —  Recueil  de  Sercy,  V,  326, 
signé  «  De  Cérisy  »;  etc.). 

7.  M  Pour  Madamoiselle  Chémereau,  qui,  se  jouant  dans  un  pré,  avoit 
montré  son  derrière  »  : 

Philis,  je  suis  dessous  vos  loix... 

(Œmresde  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  32). 

8.  «  Le  Printemps  »  : 

Rare  merveille  de  nos  jours... 
Inséré   dans  le  recueil  de  Sercy  (I,  142)  avec  la  signature  M  P  [Mont- 
plaisir].  Poésies  du  marquis  de  Montplaisir,  1759,  p.  23. 

9.  Que  mon  ardeur  est  insensée... 

Cette  pièce  fait  partie  des  «  Poésies  de  M.  de  Chandeville  »,  insérées  dans 
le  Recueil  de  Leyde,  1653,  II,  91. 

10.  Quand  par  mes  plaintes  et  mes  vers... 
(Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  69). 

11 .  Flatteur  qui  sans  affection... 
(Œuvres  de  Benserade,  Paris,  1697,  I,  15). 

12.  Reyne  de  l'amoureux  empire... 

13.  «  A  Madamoiselle  de  Rohan  »  : 

Faut-il  que  cet  honneur  m'arrive... 


244  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

14.  Beauté  qui  triomphez  de  moy... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  167). 

15.  A  la  fin  j'ay  vaincu  malgré  sa  résistance... 
{Œuvres  de  Berner ade,  1697,  I,  132). 

16.  Lorsque  je  vis  baigner  ce  miracle  du  monde... 
(Poésies  de  Malleville,  1639,  p.  44). 

1 7 .  Que  je  plains  vostre  aveuglement. . . 
(Poésies  choisies,  recueil  de  Sercy,  I,  126). 

18.  «  Rupture  »  : 

Puisque  vostre  superbe  cœur. . . 
(Œuvres  de  Benserade,  1697, 1,  57). 

19.  «  .Jalousie  »  : 

J'avois  la  fièvre  ardente,  et  comme  en  frénésie.. 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  63). 

20.  «  Pour  les  filles  de  la  reyne  »  : 

Belles  dont  les  regardz  vont  dépeupler  l'Estat... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  33). 

21.  Pour  voler  un  baiser  où  je  n'osois  prétendre... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  124). 

22.  Pendant  le  froid  cuisant  vous  me  comblez  de  joye... 
(Œuvres  de  Benserade,   1697,  I,  71). 

23.  Quel  sentiment  jaloux  d'un  estât  si  parfaict... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  67). 

24.  Je  n'aymc  pas  encore,  et  si  je  ne  me  trompe... 

Inséré  dans  le  recueil  de  Sercy  (V,  39)  et  signé  «  De  Cérisy  »  (Germain 
llabert,  abbé). 

25.  Il  est  temps  de  parler,  la  douleur  me  transporte... 

Celle  pièce  fait  partie  des  «  Poésies  de  M.  de  Chandeville  »,  insérées  dans 
le  Recueil  de  poésies  des  plus  célèbres  autheurs  de  ce  temps,  Leyde,  1653,  II,  90. 

26.  Belle  Iris,  je  vous  ayme  avec  violence... 
(Œuvres  de  Benserade,  Paris,  1697,  I,  164). 


POÉSIE  FRANÇAISE.  245 

27.  ^i  vous  voulez  que  je  vous  die... 

28.  Sur  la  fin  de  la  nuict  je  vous  ay  veue  en  songe... 
Signé  «  De  Serisay  »  tians  lo  recueil  de  Sercy,  V,  331. 

29.  «  Douzains  rimez  en  ise  pour  la  Ix^lle  Marquise  »  : 

.le  n'adore  qu'une  marquise... 

30.  «  La  Belle  Gueuse  »  : 

Piedz  nuds  et  toute  échevellée... 
{Poésies  de  Malhville,  Paris,  1649,  p.  173). 

31.  Enfin  vostre  douceur,  beauté  pleine  d'appas... 

Signé  Benserade  dans  le  recueil  de  Sercy,  II,  179;  ne  se  trouve  pas  dans 
l'édition  des  œuvres  de  ce  poète  donnée  en  1697. 

32.  Daphnis,  un  moindre  object  doit  exercer  ma  muse.. 
Signé  Gilbert  dans  le  recueil  de  Sercy,  I,  202, 

33.  Enfin  je  cognois  bien,  trop  ingratte  Sylvie... 

34.  Aminthe,  je  sçay  la  nouvelle... 

35.  Plaisirs,  sortez  de  ma  pensée... 

36.  Mon  cher  Tyrcis,  de  quoy  t'estonnes-tu... 
{Œuvres  de  Sarasin,  Paris,  1685,  p.  171). 

37.  0  Pour  une  fille  déguisée  en  garçon  »  : 

Je  sens  au  prorond  de  mon  âme... 
{Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  20). 

38.  Le  Dieu  qui  me  poursuit  se  rend  inexorable... 

39.  Bien  que  je  brûle  incessamment... 

{Œuvres  complètes  de  Racan,  édition  Tenant  de  Latour,  Paris,  1857,  p.  172j, 

40.  Quel  espoir  infidelle  a  flatté  ma  tristesse... 
{Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  303;. 

41.  Le  conseil  en  est  pris,  la  chose  est  résolue. 

42.  «  Sur  une  nouvelle  affection  après  la  mort  d'une  maistresse  »  : 

De  qui  me  plaindray-je  à  ce  jour... 
{Œuvres  de  Benserade,  Paris,  1697,  I,  292). 

43.  Percé  jusques  au  fondz  de  l'âme... 


246  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

44.  Voicy  de  mon  destin,  voicy  l'heure  dernière... 

45.  II  est  donc  vray  que  des  plaisirs... 
(Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  305). 

46.  Je  suis  ce  narcisse  fameux... 

Ce  madrigal,  dont  l'auteur  est  le  marquis  de  Montausier,  fait  partie  de  la 
Guirlande  de  Mie  (Paris,  Didot,  1784,  Delangle,  1826). 

47.  Ma  bouche,  fais  ouyr  tes  plaintes... 

48.  Retenu  dans  les  fers  d'une  jeune  beauté... 

49.  C'en  est  faict,  je  suis  libre,  adorable  Uranie... 
(Poésies  françaises  par  M .  de  Ménage,  Paris,  1656,  p.  36). 

50.  Cessez,  cessez  enfin,  bel  astre... 

51 .  Espris  d'amour  et  de  fureur... 

Attribué  au  comte  dÉtelan  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal;  inséré  dans  le 
recueil  de  Sercy  (H,  318)  avec  la  signature  L.  C.  D.  T.  (le  comte  de  Telan, 
pour  d'Ételan). 

52.  Quoy,  vous  vous  mariez,  douce  et  tendre  mignonne... 
(Œuvres  de  Benserade,  Paris,  1697,  I,  127). 

53.  D'où  vient  sur  vostre  teint  cette  fraîcheur  nouvelle. 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  169), 

54.  Ouy,  je  vous  dis  et  vous  répette... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  122). 

55.  Non,  je  ne  monte  point  à  cett'  oste  insolence... 
Signé  B.  dans  le  recueil  de  Sercy,  II,  209. 

56.  Nous  sommes  matelotz  sur  la  mer  d'amour... 

57.  Aymables  filles  du  tonnerre... 

58.  Impérieux  regardz  qui  portez  dans  mon  cœur 

59.  Taciturnes  horreurs,  bois  sauvages  et  sombres  . 

60.  Affreuse  solitude,  effroyables  rivages    , 

61.  Paisible  séjour  du  silence... 

62.  Daphnis  dont  l'univers  admire  la  sagesse 
(Poésies  de  Malleville,  Paris,  1649,  p.  155). 


POÉSIE  FRANÇAISE.  247 

63.  Philis  a  recogneu  ma  foy... 
(Poésies  de  MaUeville,  1649,  p.  70). 

64.  Je  n'ay  que  trop  languy  dans  les  fers  d'Arthénice.  . 
(Poésies  de  Malkmlk,  1649,  p.  327). 

65.  Plaise  à  la  duchesse  très  bonne... 
(Œuvres  de  Voilure,  Paris,  1676,  poésies,  p.  98). 

66.  Lorsqu'avec  deux  motz  que  vous  daignâtes  dire... 
(Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  18). 

67.  L'amour  sous  sa  loy... 
(Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  42). 

68.  «  Sur  une  bouteille  de  cidre  donnée  par  une  dame  »  : 

Loing  de  moy,  funestes  ennuys... 

69.  «  Impuissance  »  : 

Après  tant  de  faveurs,  ne  craignez  pas,  Sylvie... 

70.  «  Sur  la  mort  d'Amaranthe  »  : 

Voicy  la  solitude  où  sur  l'herbe  couchez... 
Cette  pièce  est  de  Pierre  Lalane  ;  elle  figure  dans  le  Recueil  des  poésies  diverses 
dédié  à  Monseigneur  le  prince  de  Conty  par  M.  de  La  Fontaine  (Paris,    1671, 
III,  30)  et  dans  d'autres  recueils.  Poésies  de  Lalane,  1739,  p.  25. 

71.  Je  ne  le  puis  nier,  vostre  vertu  sévère... 

72.  «  La  Seine  parlant  à  la  fontaine  de  Forges  »  : 

Vrayment  je  vous  trouve  bien  vaine... 
(Œuvres  de  Sarasin,  Paris,  1685,  p.  156). 

73.  «  A  Madamoiselle  de  Guerchy,  luy  envoyant  une  copie  d'une  jouis- 
sance »  : 

Belle  Guerchy,  je  vous  les  donne... 

(Œuvres  de  Benserade,  Paris,  1697,  I,  135). 

74.  Affranchis-toy,  romps  tes  liens... 

Inséré,  anonyme,  dans  le  recueil  de  Sercy  (I,  276)  ;  puis  avec  le  nom  de 
1  auteur,  Pierre  Lalane,  dans  les  recueils  de  1671,  1752,  etc.  Poésies  de 
Lalane,  1759,  p.  35. 


248  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

75.  Qui  vit  jamais  occasion... 

Pièce  attribuée  à  M.  de  Boissières  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal;  se  trouve 
dans  l'édition  des  œuvres  de  Benserade  donnée  en  1697  (I,  352). 

76.  L'aurore  dans  ce  temps  d'hiver... 
(Œuvres  de  Samsin,   Paris,  1685,  p.  201). 

77.  «  A  une  damoiselle  tourmentée  de  ventz  »  : 

Que  le  respect  une  autre  fois... 
Pièce  signée  «  Petit  »  dans  le  recueil  de  Sercy,  I,  74. 

78.  «  Sur  une  idée  »  : 

Vives  images  de  la  beauté... 

79.  «  A  une  belle  insensible  qui  demandoit  des  vers  »  : 

Dispensez-moy,  belle  insensible... 
{Œuvres  de  Benserade,  Paris,  1697,  I,  186). 

80.  M'enseigner  comme  il  faut  aymer... 

Pièce  signée  G  dans  le  recueil  de  Sercy,  II,  152. 

81.  «  L'Adieu  à  la  dévote  »  : 

Philis,  vous  courez  les  sermons... 

Pièce  attribuée  à  «  M.  de  Mareuil  »  par  le  ms.  5418  de  l'Arsenal. 

82.  «  Au  printemps  »  : 

En  vain  ton  retour  nous  rameine... 

83.  Sombres  et  profondes  vallées... 

84.  Redoutable  destin,  fier  tyran  de  l'amour... 

85.  Paisible  séjour  du  silence... 

86.  Beaux  yeux,  doux  écueilz,  lumières  infldelles... 

87.  «  Sur  la  maladie  de  Sylvie,  chanson  »   : 

L'aymable  et  divine  Sylvie... 

88.  «  La  solitude  de  Belle-lsle  »  : 

Dedans  une  isle  où  la  nature... 

89.  «  Pour  une  veuve  »  : 

Quittez  ce  noir,  belle  Philis... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  249 

Pièce  attribuée  à  René  de  Bruc,  marquis  de  Monlplaisir,  par  le  ms.  4129 
de  l'Arsenal. 

90.  «  Désespoir  »  : 

Affreuse  et  vaste  solitude... 
Pièce  insérée  dans  le  recueil  de  Sercy  (V,  350)  avec  la  signature  M  P  [Mont- 
plaisir].  Poésies  du  marquis  de  Monlplaisir,  1759,  p.  37. 

91.  J'aime,  je  suis  aimé  d'une  jeune  merveille... 

92.  «  L'Esté  »  : 

C'est  fait,  cher  Tircis,  je  me  meurs... 

(Recueil  de  Sercy,  III,  299,  anonyme). 

93.  «  L'Hiver  »  : 

Dans  un  triste  séjour,  désert  et  plain  d'effroy... 

Inséré  avec  la  signature  M  [Monlplaisir]  dans  le  recueil  de  Sercy  (I,  132). 
Poésies  du  marquis  de  Monlplaisir,  1759,  p.  40. 

94.  «  Vision  amoureuse  »  [par  Desmarets]  : 

Regard  dont  le  penser  me  blesse  et  me  poursuit... 
(Œuvres poéliqnes  du  sienr  Desmarets,  1641,  «  Amours  »,  p.  33). 

95.  «  Stances  pastorales  »  [par  Germain  Habert,  abbé  de  Cérisy]  : 

Infortuné  troupeau,  mes  premières  amours... 
(Recueil  de  Sercy,  V,  320,  et  autres  recueils). 

96.  C'est  souffrir  trop  longtemps  sans  rompre  le  silence... 
Aussi  de  l'abbé  de  Cérisy  (recueil  de  Sercy,  V,  367). 

97.  «  Sur  le  jour  de  l'an  »  : 

Cloris,  le  jour  qui  nous  esclaire... 
Encore  de  l'abbé  de  Cérisy  (recueil  de  Sercy,  V,  325). 

98.  «  Sur  la  colèi*e  de  Sylvie  »  : 

Effroyable  élément  dont  les  perfides  ondes... 

99.  «  La  Tempeste  »  : 

Conduit  par  le  sort  inhumain... 

100.  Syrène  de  la  mer  d'amour.. 

Pièce  attribuée  à  Montreuil  par  le  ms.  4129  de  l'Arsenal. 

u.  32 


250  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

101.  «  Desdain  sur  un  changement  »  : 

Qu'on  ne  me  parle  plus  de  cette  âme  légère... 

Inséré  dans  le  recueil  de  Sercy  (v,  369)  avec  la  signature  «  De  Cérisy  » 
(Germain  Habert,  abbé). 

102.  Qui  ne  l'aymeroit  pas  l'ange  qui  dans  mes  veines... 

103.  Plaintes,  sanglotz,  soupirs  et  larmes... 

Signé  «  De  Serisay  »  (Jacques)  dans  le  recueil  de  Sercy  (V,  374). 

104.  Quel  astre  ou  quel  démon  s'obstine  À  m'allliger... 

105.  «  A  une  dame  nommée  Marguerite  »  : 

Fleur  dont  l'esclat  résiste  aux  plus  rudes  hyvers... 
Signé  «  De  Serisay  »  dans  le  recueil  de  Sercy  (V,  380). 

106.  A  quel  autre  destin  est  mon  destin  pareil... 

107.  Geôlière  de  Cloris... 
(Recueil  de  Sercy,  I,  98,  anonyme). 

108.  ((  A  un  amy  qui  luy  conseilloit  de  quitter  l'amour  »  : 

Tes  soins  cruels,  amy,  viennent  mal  à  propos... 

109.  «  Contre  des  jaloux  qui  Tempeschoient  de  voir  sa  maîtresse  »  : 

Que  ce  miracle  adorable... 

110.  «  Sur  une  belle  main  »  : 

Agréable  tourment  de  tout  ce  qui  soupire... 

111.  Quand  je  contemple  les  merveilles... 

112.  Amour,  qu'on  a  peu  de  raison... 
(Recueil  de  Sercy,  1661,  IV,  166,  anonyme). 

113.  «  Le  tombeau  d'Amarante  »  : 

Aproche  sans  frayeur  de  ce  triste  tombeau... 

114.  Philis  qui  me  tient  en  servage. . . 

Attribué  à  «  M.  de  Carlincas  »  par  le  manuscrit  4129  de  l'Arsenal. 

115.  Ce  soir  que  vous  ayant  seullette  rencontrée... 
(Œuvres  de  Voiture,  Paris,  1676,  poésies,  p.  16). 

116.  Vous  qui  chassiez  de  vostre  cour... 
(Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  24;. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  231 

117.  Mes  yeux,  quel  crime  ay-je  commis... 
(Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  40). 

118.  La  terre  brillante  de  fleurs . . . 
(Œuvres  de  Voiture,  1676,  poésies,  p.  27). 

Ici  se  termine  le  recueil;  les  12  feuillets  suivants  sont  occupés  par  quatre 
tables  alphabétiques  :  Élégies,  Épitres,  Stances,  Sonnets.  Sur  un  dernier 
feuillet  blanc  a  été  transcrite  la  pièce  suivante  :  «  Pour  M"°  de  Chevreuse, 
madrigal  »  : 

Object  le  plus  beau  de  nos  jours... 

signé  de  Marigny,  le  spirituel  frondeur;  belle  écriture  de  femme  du  milieu 
du  XVIP  siècle.  Ce  madrigal  a  été  inséré,  sans  nom  d'auteur,  dans  le  recueil 
de  Sercy,  IV,  273.  11  se  trouve  dans  l'édition  des  œuvres  de  Marigny  donnée 
en  1674  (p.  92). 

540 

N°  1323.  Recueil  de  poésies. 

In-4",  mar.  rouge  à  riches  comp.  dor.,  doublé  de  mar.  rouge,  large  dentelle  à  petits 
fers,  tr.  dor.  (rel.  aiw.).  —  Papier,  XVII'  siècle,  177  ff.,  5  de  table  et  39  blancs. 

Par  l'écriture  et  par  l'exécution,  ce  manuscrit  semble  être  sorti  de  la  même 
fabrique  que  le  recueil  précédent.  Écrit  par  la  même  main,  divisé  aussi  en 
élégies,  épitres,  stances  et  sonnets,  il  ne  s'en  rapproche  pas  moins  par  le 
choix  des  pièces,  au  nombre  de  114,  qui  toutes,  sauf  9,  se  trouvent  dans  le 
recueil  que  nous  venons  de  décrire.  11  suffit  de  donner  la  liste  de  ces  neuf 
pièces  nouvelles  : 

1 .  «  Stances  morales  »  : 

Alcipe,  reviens  dans  nos  bois... 

(Œuvres  de  May nard,  Paris,  1646,  p.  295). 

2.  «  Stances  »  : 

Arrière  le  désir  de  ces  pompes  suprêmes... 

3.  «  Pour  le  roy  de  Suède.  La  Couronne  impériale  à  la  princesse  Julie  », 
signé  «  Chapelain  »  : 

Je  suis  ce  prince  glorieux... 


252  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

4.  «  Stances  »  : 

Je  meurs,  c'est  trop  marchander... 

(Œuvres  de  Sarasin,  Paris,  1685,  p.  153). 

5.  Je  prends  congé  de  vous,  mes  fidelles  compagnes... 
(Œuvres  de  Benserade,  Paris,  1697,  I,  86). 

6.  «  Contre  l'absence,  stances  »  : 

La  terre  dans  ces  tremblemens... 
(Les  Amours  de  Tristan,  Paris,  1638,  p.  66). 

7.  «  Stances  pour  le  Roy  à  M'""  H.  »  [de  Ilautefort]  : 

Object  aymable  et  vertueux... 
(Œuvres  de  Benserade,  1697,  I,  192). 

8.  «  Consolation  sur  la  mort  d'un  parent  »  : 

Puisque  vostre  parent  ne  s'est  pu  dispenser... 
(Les  Amours  de  Tristan,  Paris,  1638,  p.  70). 

9.  «  Mépris  du  monde,  stances  »  : 

Que  tardons-nous,  Philandre,  à  chercher  une  vie... 
Relié  aussi  avec  beaucoup  de  luxe,  mais  sans  chiffre  ni  armoiries  qui 
puissent  en  faire  connaître  le  premier  possesseur,  ce  volume  a  fait  partie  du 
cabinet  du  bibliophile  Jacob  (n°  1622  de  son  catalogue).  Je  l'ai  acheté  à 
Londres  (Paine),  en  mai  1857. 

541 

N°  1530.  [MoNTPLAisiH  (René  de  Rrcc,  marquis  de)]  :  h  Le  Temple  de  la 
GLOIRE.  N.  Jarry  Paris,  scripsit.  mdcxlvi  ». 

In-8%  mar.  rouge,  riche  reliure  de  Le  Gascon.  —  Vélin,  1646,  20  ff.,  encadrements 
dorés.  En  tète,  couronne  de  chêne  vert  entourant  le  chiffre  CM  en  or.  Le  même  chiffre, 
soutenu  sur  deux  branches  de  laurier  en  or,  est  reproduit  au  verso  du  dernier  feuillet. 
Les  initiales  et  les  mots  principaux  sont  en  or,  azur  et  vermillon.  La  couverture  est 
parsemée,  à  l'extérieur  et  à  l'intérieur,  des  lettres  CM  entrelacées,  couronnées  de 
lauriers. 

Poème  composé  par  le  marquis  de  Montplaisir  à  l'occasion  de  la  victoire 


POÉSIE  FRANÇAISE.  25a 

de  Nordlingen.  On  le  trouve  dans  le  Recueil  de  diverses  poésies  donné  par 
Chamhoudry  en  1651  et  dans  d'autres  recueils,  sans  parler  de  l'édition  des 
poésies  de  Montplaisir  et  de  Lalane  donnée  en  1759  par  Le  Fèvre  de  Saint- 
Marc. 

Ce  manuscrit,  chef-d'œuvre  de  calligraphie,  a  dû  être  exécuté  pour  une 
personne  qui  touchait  de  près  au  duc  d'Anguien.  Le  chiffre  CM  peut  être 
celui  de  sa  mère,  Charlotte  de  Montmorency,  comme  celui  de  sa  femme, 
Claire-Clémence  de  Maillé.  —  On  a  ajouté  à  ce  volume  des  agrafes  en  or  au 
chiffre  CM. 

Collections  du  marquis  de  Coislin  (vente  de  1847)  et  de  Yéméniz  (vente  de  1867). 

542 

N°   1733.    M   Ode  pour  Monseigneur   le  duc  d'Anguien   sur   la  prise  de 

DUNQUERQUE    »  (1646). 

In-4»,  papier,  XVII"  siècle,  11  ff.,  le  dernier  blanc,  cartonn. 

Sur  cette  crouppe  du  Parnasse 
Où  l'air  serain  et  gracieux... 

Collection  de  Condé. 

543 

N"  1734.  «  Le  M.\rs  captif  mis  en  liherté  par  Thémis,  et  le  Tiphon  de 
LA  France  banny  par  la  même  déesse  ». 

In-4",  papier,  XVIP  siècle,  10  ff.,  le  dernier  blanc,  cartonn. 

Stances  sur  la  délivrance  du  Grand  Condé  en  1651.  Le  «  Tiphon  de  la 
France  »  n'est  autre  que  Mazarin,  qui  fut  alors  banni  de  France.  Ce  poème, 
qui  fait  partie  de  ce  qu'on  est  convenu  d'appeler  les  Mazarinades,  a  été 
publié  en  1651  (Paris,  François  Noël,  in-4°  de  15  pages).  L'imprimé  est 
signé  des  initiales  R  D  S  J,  qui  paraissent  désigner  Robert  de  Saint-Julien, 
l'auteur  du  Courrier  burlesque  de  la  Fronde. 

Collection  de  Condé. 


254  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

544 

N"  1875.  [Corneille  (Pierre)]  :  «  Les  Victoires  du  Roy  en  l'année  1667  ». 
In-f%  papier,  XVII'  siècle,  6  ff.,  le  dernier  blanc,  cartonn. 

Non  signé.  L'écriture  ressemble  fort  à  celle  de  Corneille;  les  corrections 
sont  sûrement  de  sa  main.  Publié  sous  ce  titre  :  Poème  sur  les  victoires  du  Roy, 
traduit  de  latin  en  françois par  P.  Corneille  (Paris,  G.  de  Luyne,  1667,  in-8°). 
Le  texte  latin  est  du  Jésuite  Ch.  de  La  Rue. 

C'est  pour  donner  aux  Jésuites  un  témoignage  de  reconnaissance  et  d  ami- 
tié que  Corneille  traduisit,  ou  plutôt  commenta  le  poème  latin  du  P.  de  La 
Rue,  et  c'est  un  Jésuite,  le  Pastor  fido  de  la  maison  de  Condé,  le  P.  Bergier, 
qui  transmit  le  poème  au  Grand  Condé  :  «  J'envoie  à  V.  A.  S.  ce  poème  latin 
que  M.  Corneille  a  mis  en  vers  frangois.  11  y  a  quelque  chose  qui  n'étoitpas 
dans  le  manuscrit  que  V.  A.  a  veu  et  qu'elle  honora  de  son  approbation...  » 
(Paris,  23  décembre  1667).  Condé  était  alors  à  Dijon,  où  il  préparait  dans  le 
mystère  la  foudroyante  conquête  de  la  Franche-Comté. 

Collection  de  Condé. 

545 

N°  1922  [Charpentier  (François)]  :  Poésies. 
In-4°,  papier,  XVIP  siècle,  8  ff.,  cartonn. 

1 .  «  Désaveu  fait  par  les  Muses  du  placet  présenté  au  Roy  sous  leur  nom 
par  Furetière  »  : 

Grand  Roy  dont  les  hautes  merveilles... 
Poème  de  268  vers,  publié  par  M.  Ch.  AsseHneau  dans  le  Recueil  des  fuctums 
d'Antoine  Furetière,  Paris,  1859,  II,  281. 

2.  «  Songe  »  (46  vers)  : 

Nous  autres  enfans  du  Parnasse... 

3.  «  Sonnet  »  : 

S'eslève  qui  voudra  par  force  ou  par  adresse... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  253 

Aucunes  de  ces  trois  pièces  n'est  signée;  mais  nous  savons  que  la  première 
est  de  Charpentier,  de  l'Académie  française,  auteur  du  charmant  Voyage  du 
vallon  tranquille;  les  autres  étant  de  la  môme  main,  transcrites  sur  le  même 
cahier,  il  est  probable  que  nous  avons  la  copie  offerte  par  Charpentier  lui- 
même  au  Grand  Condé.  C'est  un  nouveau  témoignage  de  la  haute  considé- 
ration dont  Condé  jouissait  dans  le  monde  des  lettres,  où  l'on  aimait  à  le  faire 
juge  des  querelles  Httéraires.  En  même  temps  que  Charpentier  lui  soumettait 
son  pamphlet  contre  Furetière,  celui-ci  s'adressait  aussi  au  prince  et  lui 
écrivait  la  lettre  suivante  (s.  d.,  décembre  1685)  : 

Monseigneur, 

Vostre  Altesse  sera  surprise  que,  luy  estant  inconnu  comme  je  suis,  je  prenne  la 

liberté  de  luy  escrire;  mais  le  favorable  accueil  que  Monsieur  le  Duc  (d'Anguien)  a  fait 

à  quelques  petits  ouvrages  de  ma  façon  que  je  luy  ay  présentés,  me  donne  la  hardiesse 

de  vous  offrir  celuy-cy.  Le  rang  que  vous  tenez  dans  l'empire  des  lettres,  qui  n'est  pas 

moindre  que  celuy  que  vostre  naissance  vous  donne  dans  l'empire  françois,  fait  que 

j'implore  vostre  protection  pour  un  innocent  persécuté  qui  se  trouve  un  des  premiers 

martirs  de  la  littérature.  Je  ne  compte  pour  rien  l'approbation  que   le   public  m'a 

donnée,  si  je  n'ay  celle  de  V.  A.  S'il  luy  plaisoit  de  m'honorer  d'un  mot  de  témoignage 

du  sentiment  qu'elle  aura  de  mon  ouvrage,  je  régleray  là  dessus  l'opinion  que  je  devray 

avoir  de  la  justice  de  ma  cause;  et  si  j'ay  une  fois  cette  grande  protection,  je  triom- 

plieray  de  mes  ennemis,  comme  Vostre  Altesse  a  toujours  triomphé  de  ceux  de  la  France. 

Vous  serez  le  plus  grand  de  mes  bienfaiteurs,  et  je  seray  obligé  de  demeurer  toute  ma 

vie, 

Monseigneur. 

de  Vostre  Altesse, 
Le  très  humble,  le  très  obéissant  et  très  respectueux  serviteur, 

Furetière. 

La  publication,  en  1684,  de  YEssay  du  dictionnaire  avait  allumé  le  cour- 
roux de  l'Académie  française,  dont  Furetière  faisait  partie  depuis  plus  de 
vingt  ans  et  dont  il  fut  expulsé  le  22  janvier  1685,  après  des  débats  retentis- 
sants. C'est  ensuite  que  parurent  les  célèbres  Factums.  Dans  toute  cette 
affaire.  Charpentier  avait  conduit  l'attaque,  parfois  avec  violence. 

Collection  de  Condé. 


256  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

546 

N°  1142.  QuiNAULT  (Philippe)  :  Sceaux,  poème. 

In-4°,  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.,  armes  et  monogramme  de  J.-B.  Colbert.  —  Vélin, 
XVII'  siècle,  superbe  écriture,  17  fî.  chiffrés,  suivis  de  2  ff.  de  notice  et  précédés  de  3  ff. 
liminaires  contenant  le  titre  en  bleu  et  or,  accompagné  du  monogramme  J.B.C.  en  or 
et  couleurs,  l'avertissement  et  le  frontispice;  3  vignettes.  La  première  page  du  poème 
est  reproduite  à  la  fin  de  ce  volume. 

On  lit  au  second  feuillet  liminaire  :  «  Ce  poème  a  été  composé  pour 
M.  Colbert  par  le  célèbre  Quinault.  Deux  des  plus  fameux  artistes  du  siècle 
de  Louis  XIV  ont  concouru  à  l'embellissement  de  ce  joli  morceau.  Le  fron- 
tispice est  de  la  composition  de  Charles  Le  Brun,  premier  peintre  du  Roy;  il 
a  été  exécuté,  ainsi  que  la  vignette  du  premier  chant,  par  Sébastien  Le  Clerc, 
excellent  dessinateur  et  graveur  ».  —  Dernier  feuillet  non  chiffré  :  «  La 
vignette  du  second  chant...  est...  de  Bailly,  peintre  en  miniature  ». 

L'avertissement  qui  précède  et  la  notice  qui  suit  le  poème  sont  d'une 
main  plus  récente  que  le  poème  lui-même  et  paraissent  avoir  été  ajoutés  sur 
des  feuillets  blancs;  ils  contiennent  la  description  et  l'historique  de  ce 
manuscrit.  Poème  et  notices  ont  été  publiés  en  1813  par  M.  Fayolle. 

Vente  de  Bure. 

547 

N°  1849.  Boucher  (P.)  :  «  La  Monarchie  Françoise;  éloges  historiques  ». 
In-f»,  papier,  -1684,  i2  IL,  cartonn. 

Quelques  vers  sont  consacrés  à  chacun  des  rois  de  France  depuis  Phara- 
mond,  puis  à  Louis  XIV  et  aux  membres  de  la  famille  royale,  enfants  légi- 
times ou  naturels  du  grand  roi,  ainsi  qu'aux  membres  des  branches  cadettes  : 
duc  d'Orléans  et  duc  de  Chartres,  prince  de  Condé,  duc  d'Anguien,  duc  de 
Bourbon,  princes  de  Conti  et  de  La  Roche-sur-Yon,  duc  et  chevalier  de  Ven- 
dôme. 

Notre  cabinet  renferme  un  second  exemplaire  de  ce  poème,  aussi  de  la 


POÉSIE  FRANÇAISE.  257 

main  de  P.  Boucher,  mais  de  format  in-4°,  16  feuillets.  Ce  sont  sans  doute 
les  deux  copies  offertes  au  Grand  Condé  et  à  son  fils. 

548 

N"  1715.  [Santeul  (Jean  de)]  :  «  Requeste  du  petit  chien*  Pluton  à  Son 
Altesse  Sérénissime  Madame  la  Princesse.  —  La  Destinée  et  les  dernières 
PAROLLES  de  Pluton  à  S.  A.  S.  Madame  la  Princesse  ». 

In-4",  papier,  fin  du  XVII'  siècle,  7  ff.,  dont  le  premier  blanc,  cartonn. 

Traduction  en  vers  français,  faite  par  Santeul  lui-même  et  écrite  de  sa 
main,  des  deux  poèmes  latins  qu'il  avait  adressés  à  la  princesse  de  Condé, 
belle-fille  du  Grand  Condé,  au  sujet  de  son  petit  chien  Pluton.  En  voici  les 
titres  : 

1°  «  Pluto  catellus  ad  Serenissimam  Principem  ut  ejus  possit  in  gratiam 
redire,  expostulatio  ».  —  «  Pluton,  petit  chien  de  S.  A.  S.  Madame  la  Prin- 
cesse, aiiant  été  attaqué  d'une  petite  gratelle,  on  fut  obligé  de  le  faire  cou- 
cher au  chenil  avec  les  autres  chiens  de  chasse.  Il  recouvra  quelques  mois 
après  sa  première  santé  ;  mais  son  absence  lui  fit  perdre  pendant  un  temps 
les  attentions  de  sa  Maîtresse.  S.  A.  M.  le  Prince  engagea  Santeul  à  faire  une 
requête,  qui  sont  ces  vers,  pour  l'infortuné  Pluton.  A  la  tête  de  cette  poésie 
étoit  une  vignette.  On  y  voiioit  Pluton  qui  présente  sa  requête.  La  Princesse 
ne  se  laissa  point  fléchira  cette  première  pièce  ». 

2"  «  Plulonis  catclli  fatum.  Ad  Serenissimam  Principem  illius  postrema 
vcrba  ».  —  «  Santeul,  pour  inspirera  la  Princesse  plus  de  pitié,  décrit  dans 
ces  vers  la  dernière  destinée  de  Pluton,  résolu  de  mourir,  et  y  expose  les 
malheurs  qui  menaçoient  cet  animal  infortuné  »  (Saiiloliana,  pp.  366-367). 

Ajoutons,  pour  serrer  d'assez  près  la  date  de  ces  deux  pièces,  qu'elles  ne 
figurent  pas  encore  dans  les  œuvres  de  Santeul  publiées  à  Paris  en  1694,  et 
que  le  poète  mourut  le  20  août  1697  ;  c'est  donc  en  1695  ou  1696  que  Santeul 
écrivait  au  prince  de  Condé  :  «  C'est  ici.  Monseigneur,  plus  votre  ouvrage 
que  le  mien.  On  imprime  la  Requeste  de  Pluton,  avec  une  belle  vignette...  » 
(Santoliana,  p.  239). 

Collection  de  Condé. 

u.  .    33 


2S8  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

549 

N"  1923.  [Vekgier  (Jacques)]  :  Le  Tonnerke,  conte. 

In-4'',  papier,  fin  du  XVir  ou  commencement  du  XVIII"  siècle,  4  ff.,  cartonn. 

11  est  assés  d'amans  contens... 

178  vers,  sans  nom  d'auteur;  mais  ce  conte  a  été  publié  sous  le  nom  de 
Vergier  dans  les  Contes  et  nouvelles  en  vers...,  1778,  m,  113,  et  il  se  retrouve 
dans  l'édition  de  ses  œuvres  donnée  en  1780,  II,  28.  Il  avait  déjà  été  inséré 
en  1099  dans  le  Recueil  de  quelques  pièces  nouvelles  et  galantes  tant  en  prose  qu'en 
vers  (Utrecht,  Ant.  Schoulen),  puis  en  1735  dans  le  Recwil  de  pièces  choisies 
rassemblées  par  les  soins  du  Cosmopolite,  p.  298.  Nous  avons  sans  doute  ici  le 
manuscrit  autographe  offert  au  prince  de  Condé.  —  Jacques  Vergier,  né 
en  1657,  mourut  assassiné  en  1720. 

550 

N"  1117.  «  Dessein  de  l'apartement  de  Son  Altesse  Sérénissime  Madame 
LA  Duchesse  du  Maine  a  Seaux  ». 

In-4°,  mar.  citron,  semé  d'abeilles;  au  centre,  dans  un  médaillon,  l'emblème  bien 
connu  de  la  duchesse  du  Maine  :  une  abeille  rentrant  à  la  ruche,  avec  la  devise  :  Piccola 
si,  ma  fa  pur  gravi  le  ferite;  le  tout  argenté.  L'intérieur  est  en  mar.  bleu,  dentelle  dorée. 
—  Papier,  XVIU»  siècle,  15  (T.,  dessins  à  l'encre  de  chine. 

Ce  poème  est  sans  doute  l'œuvre  d'un  des  lettrés  qui  fréquentaient  habi- 
tuellement la  petite  cour  de  Sceaux  :  La  Fare,  Chaulieu,  l'abbé  Courtin,  etc., 
et  surtout  l'abbé  Genest,  à  qui  l'on  doit  les  Divertissemens  de  Sceaux. 

Sur  le  premier  feuillet  de  garde,  l'inscription  suivante  :  «  Ce  livre  a  été 
trouvé  à  Sceaux  dans  l'armoire  du  petit  appartement  en  1753.  C'est  une  des- 
cription en  vers  des  sujets  de  peinture  qui  sont  représentés  dans  la  petite 
gallerie  et  dans  le  cabinet  qui  est  au  bout  de  la  dite  gallerie  » . 

On  a  conservé  dans  le  volume  la  notice  originale  des  «  Sujets  des  peintures 
du  Petit  Appartement  de  Sceaux,  peintes  par  le  s'  Audran  en  l'année  1704, 


POÉSIE  FRANÇAISE.  259 

—  et  des  sujets  de  la  sculpture  dudit  cabinet  par  le  s'  Poultier  en  l'an- 
née 1704  »,  date  approximative  du  poème. 

Bibliothèque  du  Palais-Royal.  Acheté  à  la  vente  des  livres  du  roi  mon  père. 

551 

N"  1741.   «  Sur  le  Latidate  Domimim  de  cœlis  ». 

In-f°,  papier,  fin  du  XYII"  ou  début  du  XVIII'  siècle,  6  fï.,  dont  i  blanc,  cartonn. 

Paraphrase  de  ce  psaume  en  vers  français.  Suite  de  29  dizains  intitulés  : 
«  les  Saints,  les  Anges,  le  Soleil,  la  Lune,  les  Astres,  la  Lumière,  les  Nues, 
le  Tonnerre,  le  Feu,  le  Vent,  les  Oiseaux,  le  Monde,  la  Terre,  la  Mer,  la 
Glace  et  la  Neige,  les  Montagnes,  les  Gouffres,  les  Arbres,  le  Serpent  et  la 
Vipère,  le  Labourage,  les  Roys,  les  Peuples  et  les  Princes,  la  Jeunesse,  les 
Vierges,  les  Vieillards  et  Enfants  au  berceau  ».  Premier  vers  : 

Esprits  de  lumière  et  de  gloire... 

Nous  avons  déjà  rencontré  ce  poème  dans  le  ms.  1511  (voir  tome  I, 
p.  326). 

Collection  de  Condé. 

552 

N"  475.  Recueil  factice. 

In-4",  papier,  plusieurs  pièces  du  XVIII"  siècle,  cartonn. 

1.  «  Cantate  sur  le  rétablissement  de  la  santé  de  S.  A.  S.  M^'  le  Duc, 
exécutée  à  Chantilly,  le  ..  avril  1721  »  (2  ff.)  : 

Helvétius  fuyés,  Sylva  disparoissés... 

2.  Entrées  et  figures  d'un  ballet  dansé  à  la  cour  de  Louis  XIV;  liste  des 
figurants  (2  ff.). 

3.  «  Diane,  divertissement  en  musique  chanté  au  retour  de  la  chasse  dans 
la  fête  donnée  au  Roy  par  S.  A.  S.  M»'  le  Duc,  à  Vanves,  le  lundy  8  sep- 
tembre 1721  »(2ff.). 


260  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

4.  «  Vcrtumnc  et  Pomone,  divertissement  en  musique  »  (4  fî.).  —  Ballet- 
pantomine  par  Gardel,  dansé  en  1760  et  imprimé  la  même  année  chez  Cail- 

leau. 

5.  «  Pour  le  jour  de  la  naissance  de  S.  A.  S.  M''  le  Duc.  Cantate  ».  La 
scène  est  à  Saint-Maur  (2  ff.). 

6.  «  Sur  le  feu  d'artifice  tiré  en  présence  du  Roy  devant  l'hôtel-de-ville,  la 
veille  de  Saint-Jean-Baptiste  1719  »  (2  if.)  : 

Accourez,  citoyens;  quel  spectacle  plus  doux... 

7.  «  Vers  à  Son  Altesse  Sérénissime  M''  le  Prince  de  Condé  »  : 

On  m'a  dit  qu'on  trouvoit  un  héros  dans  Condé... 

Pièce  de  40  vers,  signée  «  J.  A.  Riffault  »  (seconde  moitié  du  XVlir  siècle). 

8.  «  Épître  »  : 

Vous  que  le  plus  brillant  des  dieux 
Honore  d'un  regard  prospère. 
Heureux,  cent  fois  heureux,  Genest  et  Malézieu... 

Pièce  de  53  vers,  adressée  à  l'abbé  Genest  et  à  Malézieu,  familiers  de  la 
duchesse  du  Maine.  L'auteur  félicite  la  cour  de  Sceaux  de  posséder  «  un 
autre  Orphée  »  (Genest)  et  «  un  autre  Archimède  »  (Malézieu).  Cette  épître 
pourrait  être  de  Chaulieu  ;  elle  est  sur  le  ton  de  sa  correspondance  poétique 
avec  Malézieu. 

9.  «  ElectoraH  Principi  Ludovicœ  Bavarœ  Palatinse,  Regii  monasterii  Malo- 
Dumensis  antistitœ  ».  Quatre  vers  latins  adressés  par  Santeul  à  l'abbesse  de 
Maubuisson,  «  1696,  cal.  sept.  ». 

10.  «  Maximes  de  la  sagesse  humaine  »  : 

Rendez  au  créateur  ce  que  l'on  doit  lui  rendre... 

Pièce  de  52  vers,  commencement  du  XVlir  siècle. 

11.  «  Vers  pour  le  portrait  de  S.  A.  S.  M"'  le  Duc  »  (alors  premier 
ministre  de  Louis  XV)  : 

Du  timon  sous  Louis  dépositaire  auguste... 
4  vers,  écrits  de  la  main  de  Luillier,  alors  archiviste  de  la  maison  de  Condé. 

Collection  de  Condé, 


POÉSIE  FRANÇAISE.  261 

553 

N"  1431.  Recueil  de  comédies,  poésies  et  chansons  libres  ou  obscènes. 
In-4%  papier,  XVIU'  siècle,  316  pages,  cartonn. 

1.  «  La  Nouvelle  Messaline,  tragédie  en  un  acte  »  (pp.  I  à  22).  Imprimée 
en  1773  sous  ce  titre  :  La  Nouvelle  Messaline,  tragédie,  etc.  Elle  est,  dit-on,  de 
Granval...;  in-8°  de  30  pp.  (Catalogue  Soleinne,  n"  3849). 

2.  «  Le  Bordel,  ou  le  J...-F...  puni,  comédie  en  trois  actes  et  en  prose  » 
(pp.  23  à  90).  —  M.  Soleinne  (Catal.,  n"  3841)  possédait  un  manuscrit  de 
cette  pièce,  daté  de  1736.  Suivant  une  note  manuscrite  de  l'abbé  de  Saint- 
Léger,  la  comédie  aurait  été  faite  en  société  par  Lancelot,  de  l'Académie  des 
Inscriptions,  la  comtesse  de  Verrue,  et  Melon,  auteur  de  VEssai  sur  le  com- 
merce. 

3.  «  La  Comtesse  d'Olonne,  comédie  de  M'  de  Bussy-Rabutin,  représentée 
à  Anet  chez  M' le  duc  de  Vendôme  par  des  seigneurs  de  la  cour  et  leurs 
maîtresses  »  (pp.  91  à  102).  —  Cette  pièce  a  été  imprimée  à  la  suite  de  la 
F. .  .-ma»/e  de  Mercier  de  Compiègne,  Londres  (Paris),  1780,  in-18  (Catal. 
Soleinne,  3833). 

4  (p.  103).  «  Testament  du  Général  des  Cordeliers.  Pyrron  [Alexis  Piron] 
a  fait  cette  pièce  sur  la  mort  du  fameux  Père  Poisson,  cordelier  »  (10  vers)  : 

Je  veux  qu'après  ma  mort... 

5  (p.  103).  «  Le  Chapitre  général  des  Cordeliers  pour  l'élection  d'un 
général  »  (188  vers,  par  Piron)  : 

Déjà  la  Renommée  avoit  passé  les  mers... 

6  (p.  110).  «  Chanson  de  Pyrrhon  »  [Alexis  Piron]  (8  vers)  : 

Mes  chers  amis,  je  suis  f...  sans  rire... 

7  (p.  111).  «  Priapée,  ode  de  Pyrrhon  »  [Alexis  Piron]  (164  vers)  : 

F...  des  neuf  garces  du  Pinde... 

8  (p.  117).  «  Le  Débauché  converti,  conte  de  M.  Robbé  de  Beauveset  » 
(132  vers)  : 

Puissant  médiateur  entre  l'homme  et  la  femme 


262  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

9  (p.  122).  «  Les  Anges,  conte  du  Père  Chrysologue,  capucin,  qui  m'en  a 
donné  l'original  »  (202  vers)  : 

Gentille  comme  un  séraphin... 

10  (p.  130).  «  Le  Jeune  du  vendredy,  conte  »  (297  vers)  : 

L'excès  en  tout  est  condamnable... 

11  (p.  141).  M  Épigramme  »  (16  vers)  : 

On  dit  que  l'abbé  Terrasson... 

12  (p.  142).  «  La  Constitution  retrouvée,  conte  »  (175  vers)  : 

Homme  de  bien,  soyez  toujours  en  garde... 

13  (p.  149).  «  Les  Deux  Nonnes  rivales,  conte  par  M'  Le  Tellier  père... 
(Le  fait  est  vrai,  et  cette  histoire  est  arrivée  à  l'abbaye  de  la  Barre,  à  Châ- 
teau-Thierry. Cette  abbaye  a  été  détruite  en  1746...)  »  (348  vers)  : 

C'est  de  tout  tems  qu'entre  femelles... 

14  (p.  162).  «  Le  Jetton  »  (10  vers)  : 

Certain  curé  dessus  jetton  d'y  voire... 

15  (p.  163).  «  Épigramme  »  (9  vers)  : 

En  cestuy  cas  d'union  amoureuse... 

16  (p.  163).  «  Autre  »  (9  vers)  : 

Gars  renommé  par  joieuses  besongnes... 

17  (p.  164).  «  Les  Antiquités  de  Rome,  chanson  par  Ferrand  »  (10  cou- 
plets de  7  vers)  : 

Venez,  Mesdames  les 

18  (p.  166).  «  Chanson  »  : 

Sylvandre  fit  jadis  grand  bruit... 

19  (p.  167).  «  Menuet  de  la  Reine  »  : 

Un  beau  jour  coUatin... 

20  (p.  168).  «  Jouissance  malheureuse  »  (23  vers)  : 

Enfin  après  six  mois  de  peines  et  de  soupirs... 

21  (p.  169).  «  Enthousiasme  »  (24  vers)  : 

Architriples 


POESIE  FRANÇAISE.  263 

22  (p.  170).  «  Parodie  de  la  Gossein  et  de  la  Clairon,  autrement  frétillon  à 
la  réception  de  cette  dernière  à  la  Comédie  françoise  »  (52  vers)  : 

Clairon,  j'admire  en  vous  de  merveilleux  talents... 

23  (p.  172).  «  Les  Deux  Servantes  de  cabaret,  conte  »  (67  vers)  : 

Dans  un  logis  dont  j'ignore  l'enseigne... 

24  (p.  175).  «  Couplet  sur  l'air  Quel  caprice,  quelle  injustice  »  : 

Qu'on  me  baise... 

25  (f.  175).  «Autre  »  : 

L'amour  est  une  fluxion... 

26  (p.  176).  «  Sur  la  Salle  »  (8  vers)  : 

Sur  la  Salle  la  critique  est  perplexe... 

27  (p.  177).  «  Étimologie  de  l'aze-te-f . . . ,  conte  »  (95  vers)  : 

Un  jour  de  foire  dans  Châlons... 

28  (p.  180).  «  La  Puce,  conte  »  (146  vers)  : 

Le  hazard  seul,  sans  l'aide  du  génie... 

29  (p.  185).  «  Bouquet  »  (38  vers)  : 

Ça,  ma  muse,  réveillez-vous... 

30  (p.  187).  «  Le  Déménagement  ou  le  Crocheteur,  conte  »  (21  vers)  : 

Une  nymphe  jeune  et  gentille... 

31  (p.  188).  M  La  Flèche  de  l'amour,  conte  »  (151  vers)  : 

La  jeune  Iris  au  téton  rondelet... 

32  (p.  193).  «  Menuet  de  Cupis  »  : 

Non,  mon  cœur... 

33  (p.  194).  «  Chanson  »  : 

N'ayant  point  trouvé  de  mœurs.., 

34  (p.  196).  «  Autre  »  : 

D'un  honnête  couvent... 

35  (p.  196).  «  Menuet  de  la  pupille  »  : 

Ne  me  quitte  pas... 


264  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

36  (p.  197).  «  Autres  béquilles  »  : 

Un  jour  entre  deux  draps... 

37.  «  Couplet  de  Blot,  lorsque  Monsieur,  frère  de  Louis  14,  le  chassa  »  : 

Son  Altesse  me  congédie... 

38.  «  Autre  »  : 

Quatre  bonnes  bêtes  font  un  huguenot... 

39  (p.  198).  «  Air  de  Joconde  »  : 

Vous  qui  craignez  l'événement... 

40.  «  Air  Réveillez-vons,  belle  endormie  »  : 

Croyez-vous  pour  une  foiblesse... 

41.  «  Autre  »  : 

Un  jour  Babet  face  à  face... 

42  (p.  199).  «  Menuet  »  : 

D'un  V...  ou  d'un  poignard... 

43  (p.  200).  «  Les  Tourlourettes  de  l'opéra  en  1737  »  : 

La  Courcelie  au  nez  camard... 

44  (p.  202).  «  Le  Prostibule  des  Turcs,  mandement  de  police  du  dieu 
Momus  »  (72  vers)  : 

Nous  qui  d'un  grand  coup  de  Malchus... 

45  (p.  204).  «  Requête  de  la  très  honnorée  dame  Paris,  maquerelle,  au  s' 
de  Marville,  lieutenant  de  police  »  (122  vers)  : 

0  toi  qui  dans  Paris  fais  régner  l'équité... 

46  (p.  208).  «  Sur  la  mort  de  M.  de  La  Motte  »  (quatrain)  : 

Après  le  tour  que  l'infernal  pilote... 

47  (p.   209).    «   La  Chandelle  émouchée  par  les  deux  bouts,   conte  » 

(iil  vers)  : 

Quand  on  est  seul,  que  peut-on  faire... 

48  (p.  212).  «  Couplet  sur  l'air  De  tom  les  Capucins  du  inonde  »  : 

Entre  vous  autres  demoiselles... 

49  (p.  213).  «  Épître  »  (92  vers)  : 

Il  est  donc  vrai,  M***,  l'aimable  volupté... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  265 

50  (p.  216).  «  Les  Béatitudes  de  Rousseau  »  (28  vers)  : 

Heureux  qui  sans  ambition... 

51  (p.  217).  «  Enthousiasme  de  l'abbé  de  La  Farre  »  (23  vers)  : 

Pourquoi  ne  suis-je  pas  prélat? 

52  (p.  218).  «  La  Réconciliation,  conte  »  (15  vers)  : 

Une  maîtresse  aimable,  mais  légère... 
53.  «  La  Fille  forcée  »  (13  vers)  : 

Dans  une  officialité... 
54  (p.  219).  M  Épigramme  de  Voltaire  »  : 

Ahl  Camargot,  que  vous  êtes  brillante... 

55.  «  Parodie  »  : 

Ahl  Camargot,  que  vous  êtes  fringante... 

56.  «  Autre  de  Ferrand  »  : 

Père  Clunard,  sectateur  exemplaire... 

57.  «  Autre  de  Pyrron  »  [Alexis  Piron]  : 

Des  jeunes  gens,  filles,  fuyez  l'abord.  . 

58  (p.  220).  M  Autre  du  même  »  : 

Certain  enfant  de  Loyola... 
59.  M  Autre  »  : 

Nicolas  de  trop  près  avoit  vu  Jaqueline... 
60  (p.  221).  «  Le  Paradis  terrestre  trouvé  »  : 

Le  paradis  terrestre  est,  dit-on,  si  secret... 

61 .  «  Sur  le  Paradis  terrestre  »  : 

Ahl  paradis  charmant,  te  voilà  donc  trouvé... 

62.  «  L'Avocat  consultant,  conte  »  (14  vers)  : 

Un  jour  Branlard,  en  train  de  guinder  son  docteur... 
63  (p.  222).  «  Sur  un  médecin  »  (10  vers)  : 

Un  médecin  sçavant  dans  la  mathématique... 
64.  «  Épigramme  de  Pyrrhon  »  (Piron)  : 

Un  beau  chartreux,  moine  napolitain... 
°-  34 


266  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

65.  «  Autre  »  : 

Frère  Bénigne  un  jour  dans  sa  cellule... 

66  (p.  223).  «  Autre  »  : 

Un  capucin  ardent  et  plein  de  feu... 

67.  «  Autre  »  : 

Chez  les  Chinois  un  sectateur  d'Ignace... 

68.  «  Autre  »  : 

Un  peintre  à  Rome  ayant  d'après  nature... 

69  (p.  224).  «  Autre  »  : 

Un  Florentin  interrogé  comment... 

70.  «  Autre  »  : 

Deux  dames  près  d'une  rivière.  . 

7 1 .  M  Autre  »  : 

Cléon  poussé  d'humeur  folâtre... 

72  (p.  225).  «  Autre  »  : 

Trois  rivaux  volant  leur  maîtresse... 

73.  «  Conte  »  (17  vers)  : 

Une  bonne  femme  pressée... 
74  (p.  226).  «  Épigramme  »  : 

La  Bible  en  main,  un  zélé  directeur... 
75.  «  Autre  de  M.  Vivier-Desgros  »  : 

Jambe  de  çà,  jambe  de  là... 

«  Chansons  sur  les  dames  de  la  cour  de  Louis  14"  »  (notes  explicatives 

sur  les  marges)  : 

76-77  (pp.  227).  «  Air,  Quand  le  péril  est  agréable  »  : 

Est-ce  une  si  grande  merveille... 
Ahl  ahf  petite  de  Fienne... 

78-80  (pp.  227-229).  «  Sur  l'air  Mon  berger  m'engage  »  : 

Comme  une  relique... 

Le  petit  Saint-Ange  est  parti... 

La  fille  à  Dangeau... 


POÉSIE  FRANÇAISE.  267 

81 .  «  Sur  l'air  Lon  lan  la  deriri  »  : 

Carus  amicus  Musseus... 
(un  couplet  par  le  Grand  Condé  et  un  autre  par  son  ami  La  Moussaye). 

82.  «  Autre  »  : 

Le  sieur  Dancourt  à  Paris... 

83-84  (p.  230).  «  Sur  l'air  Prends,  ma  Philis,  prends  ton  verre  »  : 

Qu'elle  est  grasse,  la  comtesse  (de  Mirepoix)... 
Qu'avec  Lassay  la  Bourbon... 

85  (p.  231).  «  Autre  sur  l'air  Ne  nrentendez-vom pas?  »  (18  couplets)  : 

Colandre  le  marchand... 

86  (p.  233).   «   Le  Grand  Branle  de  la  cour  »   (42   couplets  de  7  vers 
chacun)  : 

L'Antéchrist  arrive  en  ces  lieux... 

87  (p.  242).  «  Sur  l'air  des  Pendus  »  : 

Écoutez  le  triste  récit. . . 

20  couplets  de  6  vers  chacun  :  «  Sur  l'abbé  de  Fortia,  qu'un  teinturier  prit 
sur  le  fait  avec  sa  femme,  1713  ». 

88  (p.  246).  «  Sur  le  mesme  air  »  : 

Or  écoutez,  grands  et  petits... 

12  couplets  de  6  vers  :  «  Lorsque  Mons'  Barbis  prit  deux  Théatins  pour  deux 
Jésuites,  et  Quinaut  pour  un  exempt,  quant  ils  vinrent  ensemble  lui 
demander  la  permission  de  confesser  la  Denesle,  fameuse  comédienne,  qui  se 
mouroit,  1713  ». 

89  (p.  248).  «  Sur  le  môme  air  »  : 

Or  écoutez,  petits  et  grands... 
12  couplets  de  6  vers,  «  sur  Rousseau,  par  Crébillon  », 

90  (p.  250).  «  Sur  le  même  air  »  : 

Or  écoutez,  mes  chers  amis.. 

20  couplets  de  6  vers,  «  sur  Louis  XIV,  1715  ». 

91  (p.  254).  Épitaphe  de  Louis  XIV  (12  vers)  : 

F  'ance,  de  ton  tyran  orne  ainsi  le  tombeau. . . 


268  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

92  (p.  255).  «  Sur  l'air  Déjà  votre  esprit  est  guéri  »  : 

Que  le  Régent  avec  sa  fille... 
«  Sur  M.  lo  Régent  et  la  duchesse  de  Berry  sa  fille,    1716;  Voltaire,  accusé 
d'avoir  fait  le  premier  couplet,  fit  ce  second  »  : 

Je  n'ai  point  chanté  l'Ammonite... 

Chansons  et  Pièces  diverses  : 

93  (p.  256).  «  Sur  l'air  Adieu  mes  amours  »  (6  couplets  de  9  vers)  : 

La  belle  Jeanneton... 

94-96  (pp.  257-258).  «  Sur  l'air  des  Folies  d'Espagne  »  : 

Ce  qui  trompa  notre  première  mère... 

Marinette 

En  France  il  n'est  point  de  mari... 

97-99  (pp.  259-260).  «  Sur  l'air  Dans  le  bel  âge  »  : 

Sainte  Largette... 

Visitons,  camarade... 

Un  jour  un  jeune  avocat... 

100  (p.  260).  «  Air  de  Roland  »  : 

Je  bois  et  je  f...  tous  les  jours  de  ma  vie... 

101-105  (p.  261).  «  Autres  chansons  »  : 

A  son  mari  dame  Hélène... 
L'autre  jour  par  méprise... 
Diane  toute  lasse... 
Puisque  après  la  colère... 
Adieu  donc,  charmante  Sylvie... 

106  (p.  262).  «  Sur  la  convalescence  du  Roy  en  1743  »  : 

Tout  Paris  est  bien  joieux... 

107-110.  «  Autres  chansons  »  : 

Il  n'est  rien  de  durable... 

Je  suis  jeune,  je  suis  bien  faite... 

Après  avoir  ...  trois  fois... 

Ma  femme  aiant  fait  un  enfant... 


POESIE  FRANÇAISE.  269 

1 1 1  (p.  263).  «  Bouquet  pur  M.  Vadé,  auteur  des  Lettres  de  la  Grenouillère, 
1748  »  (81  vers)  : 

J'aime  àpaier  ce  que  vaut  une  chose... 

112  (p.  265).  «  Autre  bouquet,  1748  »  (136  vers)  : 

Qui  mal  veut,  mal  lui  tourne;  on  la  dit  avant  moi... 

113  (p.  269).  «  Épigramme  »  : 

Jeanne  cageolant  ma  franchise... 

114  (p.  270).  «  Le  Vrai  bonheur,  ode  (200  vers)  par  Beauveset  »  (Robbé 

de): 

C'est  toi,  saints...,  que  j'invoque... 

115  (p.  275).  «  Sonnet  en  bouts  rimes  »  : 

Un  jour  Dom  Hapecon,  plus  arrogant  qu'un  cocq... 

116  à  136  (pp.  275-277).  21  épigrammes  obscènes. 
137  (p.  278).  «  Ode  sur  les  Jésuites  »  (6  dizains)  : 

Inspirez-moi,  soiez  mon  aide... 
138.  «  Épigramme  »  : 

L'ami  Pascal  après  cinq  ans  de  soins... 

139  (p.  279).  «  Chanson  »  : 

J'ai  deux  amans  que  j'aime  bien... 

140  à  148  (pp.  279-281).  4  chansons  et  5  épigrammes  obscènes. 
149  (p.  282).  «  Sonnet  »  : 

Pour  éviter  l'ardeur  d'un  brûlant  jour  d'été... 
150.  «  Stances  »  (30  vers)  : 

L'on  m'a  conté,  belle  Idalie... 

151  (p.  283).  «  Réponse  »  (30  vers)  : 

Puisqu'un  peu  de  sang  vous  étonne... 

152  à  169  (pp.  284-288).  «  Contes  »  : 

Au  Jubilé,  comme  sage... 

Un  couple  amoureux  s'exerçoit... 

Un  moine  à  barbe  exploitant  une  sœur... 

Au  lit  de  mort  une  vieille  à  confesse... 


270  CHANTILLY.  —  LES  MANUSGIIITS. 

Lorsque  les  deux  anges  blondins... 

Si  la  loi  et  la  nature  par  un  effet  contraire... 

Père  Macaire  en  un  coin  instruisoit... 

Biaise  consultoit  ses  amis... 

Certain  autel  de  royale  fabrique... 

Une  maltrese  aimable,  mais  légère... 

Pierre  et  Margot  pleins  de  luxure... 

De  la  Fillon  une  élève  madrée... 

Certain  novice  aux  pieds  d'un  loyoliste... 

J'interrogeois  un  moine  à  barbe  grise... 

A  courtauder,  aulner,  Jean  maladroit... 

Certain  avare  alloit  abandonner... 

En  ce  saint  jour,  jour  heureux  et  funèbre... 

Couchée  auprès  de  mon  amant... 

170  (p.  289).  «  L'Équivoque  capucinale,  conte  »  (45  vers) 

Un  capucin  revoit  dans  sa  cellule... 

171  à  177  (pp.  290-292).  «  Autres  contes  »  : 

Un  jacobin  des  plus  officieux... 

Un  jour  Robin  vint  Margot  empoigner... 

En  plein  sénat  la  mère  Pélagie... 

Un  cardinal  des  plus  fins  de  la  troupe... 

Un  jeune  gars  entre  deux  jouvencelles... 

Un  jeune  berger  de  chez  nous... 

Un  quidam  jeune  et  de  bonne  maison... 

178  (p.  293).  «  Sonnet  en  bouts  rimes  »  : 

Un  jour  que  la  maman  de  la  belle  Silvie  . 

179  à  183  (pp.  293-294).  «  Contes  »  : 

Au  commissaire  une  innocente  Aminte 
En  certain  cabaret  normand... 
Un  cardinal  citoien  de  Florence... 
Un  homme  fut  de  ribaud  naturel... 
Un  jour  Martin  le  serrurier... 

184  (p.  294).  «  Madrigal  »  : 

Souvent  au  plus  grossier  mensonge.. 

185-187  (p.  295).  «  Épigrammes  »  : 

Quoil  parce  que  Louis  et  la  Constitution.. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  271 

Iris  a  vingt  amans,  qui  chez  la  bonne  dame... 
Voiez  un  peu  comme  elle  est  fine.. 

188  (p.  296).  «  Baisers  d'Aminthe  et  de  Philis,  dialogue  »  (13  dizains)  : 

Puisque  le  frais  de  cet  ombrage... 

189  (p.  298).  «  Parodie  [des  3  menuets,  Tti  connois  le  mariage,  etc,  par 
M.  Bordeaux  »  : 

Ne  fais  donc  point  l'innocente... 

190  (p.  299).  «  Autre  »  : 

Solitaires  témoins... 

191  (p.  299).  «  Parodie  du  monologue  de  Ragonde  ». 

192  (p.  300).  «  Parodie  »  : 

Sous  ces  ormeaux... 

193  (p.  301).  «  L'Anti-Priapée,  parodie  de  l'ode  de  Pyrrhon  (Piron)  cy- 
dessus,  p.  m.  Cette  parodie  est  de  Sutaine  de  Perthe,  de  Reims  » 
(16  dizains)  : 

Vive  les  neuf  vierges  du  Pinde... 

194  (p.  306).  «  A  M.  Cidville,  par  Voltaire  »  : 

Ahl  dattez  du...  de  Manon... 

195  (p.  306).  «  Couplet  du  môme  »  : 

L'autre  jour  un  carme  gaillard... 

196  à  208  (p.  307).  «  Autres  couplets  du  même  Voltaire  »  : 

L'autre  jour  la  jeune  charité... 
L'autre  jour  le  père  Massillon... 
Ce  Monsieur  l'évêque  d'Autun... 
Alors  qu'on  f...  son  confrère... 
Qu'un  beau  pigeon  à  tire  d'aile... 
Oui,  vous  passeriez  en  vertu... 
Si  défunt  l'ami  Châteaufort... 
Quand  tu  punis  le  Sodomite... 
Ne  nous  moquons  pas  des  anciens... 
Que  le  jour  du  saint  vendredi... 
C'est  ici  le  grand  jour... 
Montperni,  ce  bon  catholique... 
Le  parti  des  bons  catholiques... 


272  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

209  (p.  308).  «  Sur  l'air  de  la  Gigtie  des  Élémens  »  : 

Ah)  que  tu  me  fais  de  plaisir... 

210  (p.  308).  «  Couplet  »  : 

Des  dames  à  une  fenêtre  rioient... 
2H  (p.  308).  «  Épitaphe  de  M"'  Conel,  actrice  delà  Comédie  frangoise  »  : 

Passant,  qui  que  tu  sois,  arrête... 
212  (p.  308).  «Autre  »  : 

Cy  gît  l'impudique  Manon... 

A  la  suite  de  ce  recueil,  quelques  chansons  plus  modernes  ont  été  copiées 
par  M.  Cigongne,  qui  a  aussi  placé  dans  le  volume  les  deux  fameuses  chan- 
sons de  M.  Vatout,  Le  Maire  d'Eu  et  L'Atiberge  de  l'Écu  de  France,  autographes 
et  signées.  A  la  fin  du  recueil,  M.  Cigongne  a  dressé  la  table  de  toutes  les 
pièces  dont  il  se  compose. 

554 

N"  540.   Pellissier  de  La  Vagère  (Barthélémy)  :    «   Poème  sur  la  loi 

DIVINE    PRIMITIVE    ET    ÉTERNELLE    ». 

In-f°,  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.,  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Papier,  XVIII'  siècle, 
28  ff.,  chef-d'œuvre  de  calligraphie. 

Offert  par  l'auteur  au  prince  de  Condé  en  1770;  épître  dédicatoire  et  pré- 
face. 

555 

N°  1773.  [Gatigny  (Le  Moyne  de)]  :  Poésies. 

In-f»,  papier,  seconde  moitié  du  XVIII"  siècle,  26  ff.,  cartonn. 

M.  de  Gatigny,  secrétaire  du  conseil  du  prince  de  Condé,  entra  dans  la 
maison  du  duc  de  Bourbon  en  qualité  de  secrétaire  de  ses  commandements 
le  1"  décembre  1792,  et  mourut  intendant-général  de  ses  affaires  le  14  avril 

1828. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  273 

1 .  «  L'Amour  conjugal  »  (220  vers)  : 

Don  du  ciel,  volupté  pure... 

2.  «  Les  Charmes  de  l'inconstance  »  (100  vers)  : 

Quel  moraliste  insensible... 

3.  «  Ode  sur  l'humanité  »  (140  vers)  : 

Quel  sentiment  noble  et  tendre... 

4.  «  Sentimens  d'un  Affricain  qu'on  arrache  à  sa  patrie  pour  le  conduire 
en  esclavage  dans  les  colonies  de  l'Amérique  »  (84  vers)  : 

Séjour  où  je  reçus  la  lumière  des  cieux... 

5.  «  L'Amour  de  la  patrie,  ode  »  (HO  vers)  : 

Lieux  chéris  où  la  lumière... 

6.  H  Sentimens  d'un  Romain  sur  la  liberté  dans  le  tems  où  Rome  n'existoit 
plus  »  (110  vers)  : 

Toi,  de  l'homme  auguste  apanage... 

7.  «  Au  Roi  (Louis  XVI).  Dangers  de  la  flatterie.  En  corrompant  le  cœur 
des  rois  elle  opère  le  despotisme,  qui  fait  à  la  fois  le  malheur  du  prince  et  de 
la  nation.  Avantages  d'un  gouvernement  doux  et  équitable.  Tableau  du 
règne  »  (165  vers)  : 

Princes,  fermez  l'oreille  au  perfide  flatteur... 

«  Cette  pièce  a  été  composée  dans  le  tems  du  rappel  des  parlemens  » . 
Collection  de  Condé. 

556 

N"  1564.  Chknier  (Marie-Joseph)  :   «  Ode.  Paris,   1813  ». 

In-18,  mar.  bleu,  doublé  de  tabis,  fil.,  dos  orné,  tr.  dor.  (Courleval).  —  Manuscrit  de 
Fyot,  sur  vélin,  30  pages  et  titre. 

Quelles  tempêtes  efl'royables 
Grondent  sur  les  flots  déchaînés... 

L'ode  est  suivie  des  «  Couplets  sur  la  Convention  Nationale  »  : 

Vous  qu'on  nomme  depuis  longtemps 
Les  pères  de  notre  patrie... 

Bibliothèque  Cigongne,  n-  H27. 

II.  35 


274  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

557 

N°    1706.    ICHER-YiLLEFORT     (bARON    d')     :    «    L'ESPIONNAGE    SOUS    LE    RÈGNE    DE 

LA  MODERNE  PHILOSOPHIE,  poème,  jamier  1813,  retranscrit  à  Paris  à  la  fin 
de  janvier  1818  ». 

In-4°,  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  du  prince  de  Condé.  —  Ms.  autog.  sur 
papier,  1818,  118  pages  chiffrées,  2  (ï.  de  titre,  6  iï.  blancs. 

P.  1,  avertissement.  P.  3,  dédicace  au  prince  de  Condé.  P.  4  à  86, 
poème.  87  à  112,  notes  des  trois  chants  du  poème.  —  Début  de  l'avertisse- 
ment :  «  Si  l'on  lit  ce  poème,  il  faut,  en  le  lisant,  se  transporter  au  tems  oiî 
il  a  été  écrit.  L'auteur  l'a  fait  en  prison.  C'est  l'ouvrage  de  vingt  jours...  ». 
Inédit. 

De  1814  à  1820,  le  baron  d'Icher-Villefort  publia  quelques  opuscules  poli- 
tiques, dont  le  plus  connu  est  la  Lettre  d\m  prisonnier  d'État  relative  au 
Concordat  passé  en  1801  entre  Biionaparte  et  Pie  VII. 

558 

N°  1651.  Béranger  (Pieure-Jean  de)  :  Vers  et  prose. 

In-4°,  papier,  XIX'  siècle,  122  pages,  demi-mar.  rouge. 

Curieux  cahier,  écrit  tout  entier  de  la  main  de  Béranger.  Recueil  de 
poésies  de  tout  genre,  entremêlées  de  quelques  morceaux  de  prose.  Très 
peu  de  chansons;  deux  seulement  font  partie  de  l'œuvre  imprimée  de 
Béranger,  L'Indépendant  et  La  Mort  de  Charlemafine.  Le  chansonnier  est  loin 
d'être  Fauteur  de  toutes  les  pièces  qu'il  a  transcrites  ;  lui-même  donne  les 
noms  de  Millevoye,  de  M"""  de  Staël  et  de  Michaud;  mais  le  plus  souvent 
l'anonymat  est  observé;  nous  avons  reconnu  des  poésies  de  Ducis,  Bouf- 
flers,  etc.  Parmi  toutes  ces  pièces  anonymes,  faut-il  faire  une  part  à  Béranger 
lui-même?  On  sait  qu'outre  ses  chansons  il  a  composé  des  odes  et  autres 
poésies  restées  inconnues;  aurions-nous  sous  les  yeux  des  fragments  de  son 
œuvre  inédite? 

Donné  par  le  général  Ney,  duc  d'Elchingen,  le  21  septembre  1879. 


POÉSIE  FRANÇAISE.  275 

559 

N°  1930.   IIuGO  (Victoh)  :   «   Lks  Feuilles  d'automne,   écrit  et  orné  de 
42  aquarelles  par  F.   Bourdin  ». 

In-f°,  papier,  162  pp.,  demi-mar.  rouge,  tète  dor. 
Acheté  à  M.  Bourdin,  1893. 

560 

N"  1525.    Franck  (Chaules)    :    «    Un  Pèlerinage   a    la   chapelle  Saint- 
Ferdin.vnd,  Paris,   1843   ». 

In-4",  reliure  en  velours  violet,  au  chiffre  de  la  reine  Marie-Amélie,  en  argent  et 
ronde-bosse.  —  Papier.  8  iï..  jolie  exécution. 

Le  poème  est  intitulé  «  Le  Poète  et  le  Soldat  » .  Le  Soldai  : 
Poète,  où  vas-tu  donc?  Pourquoi,  dans  ta  souffrance... 
132  vers,  suivis  d'une  «  Prière  »  en  18  vers  : 

Vous  qu'on  a  placés  dans  une  môme  tombe... 
Offert  à  la  Reine  par  P.  Baudet,  artiste  calligraphe. 

561 

N°  1925.  CouTURiÉ  (Adolphe)  :  Poésies. 

Pet.  in-P',  papier,  1847,  41  ff.,  cartonn.  —  Inédit. 

Né  à  la  Pointe-à-Pitre  en  1821,  lauréat  du  concours  général,  mon  condis- 
ciple et  ami,  Couturié  est  mort  chez  moi  à  Twickenham  en  1861. 

562 

N°  1928.  Facquembergue  (Auguste)  :   «  Parodie  en  vers   burlesques  du 
poème  de  Barthélémy  intitulé  Le  Deux  Décembre  ». 

Pet.  in-f»,  papier,  H  ff.,  cartonn.  —  Lettre  d'envoi  du  {"janvier  1833. 


276  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

563 

N°  1785.    BoRHELLi   (vicomte  de),    officier    supérieur  :   «  Un    Dessin   de 
Meissonier,  Ney  ». 

In-f°,  carlonn.  —  Ms.  autog.  sur  papier,  1887,  6  ff.,  avec  dédicace. 
Petit  soldat,  secrète  et  suprême  espérance... 
13  quatrains  sur  un  dessin  de  Meissonier  (1857),  représentant  le  maréchal 
Ney  à  cheval  au  milieu  de  son  état-major. 

Offert  par  l'auteur  au  duc  d'Aumale. 


V.  —  CHANSONS. 

564 

N"  1047.  Recueil  de  ball.\des,  motets,  chansons,  etc. 

In-f»  (0,387  sur  0,286),  velours  rouge,  bossages,  fermoir,  écusson  en  émail  à  mes 
armes  (Froment-Meurice).  —  Vélin,  commencement  du  xv  siècle.  Sans  compter  les 
feuillets  ajoutés  en  1880  au  moment  de  la  reliure  et  qui  sont  occupés  par  le  frontispice 
et  une  table,  ce  volume  consiste  en  64  feuillets  de  parchemin,  savoir  4  préliminaires  qui 
n'avaient  pas  été  compris  dans  la  pagination  primitive  (aujourd'hui  cotés  9-12),  et 
60  cotés  13-72.  La  disparition  des  feuillets  1-12  est  ancienne,  puisqu'une  table  ajoutée 
au  commencement,  en  caractères  du  XV  siècle,  ne  s'applique  qu'au  contenu  des  feuillets 
13-72.  Le  manuscrit  n'a  pas  été  achevé;  la  place  des  initiales,  qui  devaient  être  peintes, 
est  presque  partout  restée  en  blanc.  C'est  après  coup  que  des  dessins  à  la  plume  ont 
été  tracés  sur  les  fi".  25  et  37. 

Recueil  de  ballades,  de  motets,  de  chansons  et  autres  pièces,  les  unes  en 
français,  les  autres  en  latin,  toutes  avec  les  airs  notés  et  quelquefois  avec 
des  remarques  en  latin  pour  guider  les  exécutants  (fï.  34,  37,  40  v°,  41  v°, 
45  V",  68,  71).  Le  texte  en  offre  beaucoup  d'intérêt,  par  suite  du  grand 
nombre  d'auteurs  (poètes  et  musiciens)  dont  il  nous  révèle  les  noms. 

En  1461,  le  volume  appartenait  à  un  certain  Francesco  d'Alto  Biancho  de 
gli  Alberti  (f.  9  r")  :  «  Adi  xvui  di  luglio  1461,  Franciescho  d'Alto  Biancho 
de  gli  Alberti  dono  questo  libro  aile  mie  fanciulle  e  a  Rechollo  Lançalao  suo 
figliolo.  A  me  Thomaso  Spinelli.  Propria  manu  »  (cette  note  a  été  biffée  et  la 
lecture  de  plusieurs  mots  est  douteuse).  Quatre  cents  ans  plus  tard,  en  1861, 
un  sculpteur  éminent,  qui  était  aussi  un  amateur  éclairé,  Henri  de  Triqueti, 
trouva  ce  volume  à  Florence,  chez  M.  Bigazzi,  secrétaire  de  l'Académie  délia 
Crusca,  et  l'acheta  pour  moi.  Le  manuscrit  était  en  feuilles;  Triqueti  voulut 


278  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

contribuer  à  le  compléter  et  à  l'orner;  il  en  composa  le  frontispice.  Le  livre 
lui-même  a  été  examiné  au  point  de  vue  musical  par  M.  Lavoix,  de  la  Biblio- 
thèque nationale  ;  récemment,  mon  éminent  confrère  et  ami  Léopold  Delisle 
a  essayé  d'en  faire  le  dépouillement,  qu'on  trouvera  plus  loin. 

0  bonne,  douce  Franse,  flour  de  liesse! 
Hé,  doulx  païsl 

lisons-nous  au  f.  29  :  c'est  la  vraie  devise  du  volume.  Tout  y  est  bien  fran- 
çais, hors  l'exécution,  qui  est  italienne.  La  France  est  sa  patrie  d'origine, 
ritalie  sa  patrie  d'adoption.  Le  manuscrit  original  doit  avoir  été  compilé  en 
France  dans  les  premières  années  du  règne  de  Charles  VI;  notre  copie  a  dû 
être  faite  au  commencement  du  X\"  siècle  par  un  Italien  qui  ne  comprenait 
guère  le  texte  qu'il  transcrivait,  tlntre  autres  indices  de  la  nationalité  du 
copiste,  on  peut  citer  le  c  cédille  qu'il  a  employé  en  beaucoup  d'endroits 
(grimace,  f.  53,  puissance,  f.  33  v°). 

Une  main  française  a  copié  les  vers  de  Baude  Cordier  qu'on  lit  au  com- 
mencement sur  les  ff.  11  v°  et  12,  addition  qui  pourrait  bien  être  un  auto- 
graphe de  Baude  Cordier.  La  musique  de  cette  pièce  présente  deux  canons 
curieux;  l'un  est  en  forme  de  cœur,  à  trois  voix;  l'autre,  écrit  en  cercle,  est 
une  sorte  de  canon  fermé,  énigmatique,  dont  la  clef  nous  est  donnée  dans  le 
texte  écrit  sur  la  musique.  Par  une  tradition  qui  a  traversé  le  moyen  âge 
et  qui  eut  une  grande  influence  sur  l'art  musical,  ce  canon,  disposé  en 
cercle,  avec  les  tercets  qui  l'accompagnent,  est  une  espèce  de  symbole  de 
la  Sainte  Trinité,  ainsi  qu'il  est  dit  dans  les  vers. 

Le  manuscrit  est  d'une  haute  importance  pour  l'histoire  de  la  musique  : 
«  La  notation,  dit  M.  Lavoix,  présente  la  plus  grande  variété,  depuis  les 
notes  noires,  pleines  ou  creuses,  jusqu'à  la  notation  rouge  ou  alternée  avec 
la  noire,  genre  d'écriture  musicale  qui  disparut  avec  le  X\"  siècle.  Tous  les 
exemples  possibles  de  variétés  et  d'anomalies  dans  la  notation  se  retrouvent 
sur  ces  72  feuillets,  à  ce  point  que  l'on  serait  tenté  de  croire  que  le  manus- 
crit a  été  copié  comme  spécimen  de  toutes  les  difiicultés  de  la  notation  pro- 
portionnelle ».  Au  commencement  du  XV'  siècle,  la  langue  musicale  qui 
devait  exprimer  les  nouvelles  tournures  mélodiques,  les  nouveaux  rythmes, 
n'était  pas  encore  façonnée;  la  notation  proportionnelle  comprenait  l'emploi 


CHANSONS.  279 

dune  grande  variété  de  signes  qui  n'avaient  pas  un  sens  précis,  absolu,  bien 
nettement  déterminé. 

«  Ce  splendide  manuscrit,  continue  M.  Lavoix,  nous  offre  le  plus  rare 
et  le  plus  complet  spécimen  de  cette  notation,  et  nous  pouvons  déclarer  que 
les  historiens  de  la  musique  n'avaient  pas  encore  trouvé  un  plus  précieux 
monument  de  l'art  musical  aux  XIV  et  XV  siècles  ».  11  contient  un  certain 
nombre  de  notes,  écrites  en  latin,  destinées  à  guider  les  exécutants  et  les 
chefs  de  chœur.  C'est  une  sorte  de  commentaire  musical  qu'on  ne  rencontre 
pas  ailleurs  et  qui  suffirait  à  donner  au  volume  un  caractère  tout  particulier. 

M  La  tournure  de  ces  chansons  rappelle  un  peu  les  formes  mélodiques 
d'Adam  de  la  Halle,  c'est-à-dire  qu'elle  appartient  absolument  à  cette  période 
de  transition  pendant  laquelle  la  révolution  harmonique  et  mélodique  qui 
donna  naissance  à  noire  musique  moderne  se  fit  lentement  et  pas  à  pas.  Le 
rythme  est  hésitant  et  la  tonalité  flottante.  Quelques-unes  de  ces  mélodies 
sont  surchargées  de  vocalises.  L'harmonie  procède  par  imitations  cano- 
niques, c'est-à-dire  par  rentrées  successives.  Elle  est  peu  correcte  et  souvent 
infidèle  au  sentiment  de  la  tonalité  telle  que  nous  l'entendons  aujourd'hui  ; 
cependant,  après  un  rapide  examen,  nous  n'y  avons  trouvé  qu'un  petit 
nombre  de  ces  monstruosités  harmoniques  qui  caractérisent  le  style  des 
déchanteurs  et  harmoniseurs  depuis  le  X\V  siècle  jusqu'à  la  première  moitié 
du  XIV». 

De  tous  les  auteurs  nommés  dans  ce  manuscrit,  les  seuls  qui  aient  une 
certaine  célébrité  sont  Guillaume  de  Machaut  et  Jean  Cuvelier;  deux  autres, 
Jean  Vaillant  et  Jean  yVlain,  sont  seulement  connus.  Nous  relevons  plus  de 
quarante  noms  qui  ne  semblent  pas  avoir  encore  été  cités.  Mais  il  y  a  une 
question  préjudicielle  à  résoudre.  Ces  noms  désignent-ils  les  auteurs  des 
paroles  ou  les  musiciens?  Le  premier  qu'on  rencontre,  Baude  Cordier,  était 
certainement  un  musicien.  Sans  doute  il  pouvait,  comme  Guillaume  de 
Machaut  et  d'autres  poètes  du  moyen  âge,  avoir  composé  lui-même  et  les 
paroles  et  la  musique.  Mais  voici  d'autres  observations  : 

F.  46.  Dans  une  pièce  attribuée  à  Hymbert  de  Salins,  on  lit  à  la  suite  du 
triple  le  nom  de  Jean  CuneHer  ou  Cuvelier.  Or,  ce  dernier  est  un  poète 
connu,  qui  peut  bien  être  l'auteur  de  la  chronique  rimée  de  Du  Guesclin  : 


280  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Hymbert   de  Salins  a   donc  mis   en  musique  les  vers  de  Jean  Cuvelier. 

F.  34.  A  la  fin  d'une  pièce  attribuée  à  Simon  de  Haspre,  nous  lisons  : 
«  Simonis  de  Aspre  ;  composuit  dictum  Ja.  de  Noyon  ».  Voilà  qui  est 
encore  plus  concluant. 

Enfin,  f.  52,  la  célèbre  ballade  composée  par  Eustacbe  Deschamps  sur  la 
mort  de  Guillaume  de  Machaut  est  attribuée  à  F.  Andrieu.  A  l'époque  où 
fut  copié  le  manuscrit  original,  le  poème  et  l'auteur  étaient  trop  connus 
pour  qu'une  erreur  d'attribution  fût  possible.  Andrieu  est  donc  bien  encore 
le  musicien. 

D'ailleurs  le  manuscrit  paraît  avoir  été  formé  surtout  au  point  de  vue  mu- 
sical ;  les  paroles  sont  copiées  avec  négligence;  souvent  des  fautes  grossières 
rendent  le  texte  presque  incompréhensible ,  au  contraire  la  musique  est  très 
soignée,  et  les  notes  latines,  si  curieuses  et  si  importantes,  mises  au  bas 
pour  faciliter  la  tâche  du  chef  d'orchestre  et  des  exécutants,  prouvent  que 
c'est  surtout  la  partie  musicale  qui  intéressait  le  compilateur.  On  peut  donc 
penser  que  les  noms  mis  en  tête  des  pages  du  livre  désignent  des  musiciens  ; 
mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  le  plus  souvent  lauteur  des  paroles  était  le 
même  que  celui  de  la  musique. 

L'importance  du  recueil  nous  décide  à  insérer  ici  la  table  des  pièces  qu'il 
contient,  et  même  à  reproduire  les  passages  renfermant  des  données  histo- 
riques. Nous  n'avons  guère  essayé  de  rétablir  les  leçons  fautives  qu'on  ren- 
contre à  beaucoup  d'endroits;  c'est  là  une  tâche  réservée  aux  érudits  dont 
l'attention  sera  attirée  sur  ces  curieux  morceaux.  On  devra  remarquer  dans 
la  série  française  les  pièces  qui  ont  pour  objet  :  l'éloge  de  Jean,  duc  de 
Berry  (n°  51);  le  nom  et  les  armes  d'OHvier  Du  Gueschn  (n°  71);  la  mort  de 
Guillaume  de  Machaut  (n°  83);  Gaston  Phébus,  comte  de  Foix  (n°'  39,  41, 
55  et  65);  la  mort  d'Éléonore  d'Aragon,  reine  de  Gastille,  en  1382  (n°  12); 
peut-être  l'expédition  que  Jean  I",  roi  d'Aragon,  dirigea  en  1389  contre  la 
Sardaigne  (n"  21);  peut-être  aussi  le  secours  que  Louis,  duc  d'Anjou,  porta 
en  1380  à  Jeanne,  reine  de  Sicile  (n°  54);  l'éloge  d'un  chevalier  qui  par  sa 
vaillance  avait  aboli  la  levée  d'un  tribut  injustement  exigé  des  voyageurs 
(n"  60). 

Le  sujet  des  pièces  latines  n'est  guère  moins  intéressant.  On  peut  citer 


CHANSONS.  281 

celles  qui  se  rapportent  :  à  la  bienheureuse  Yde,  comtesse  de  Boulogne 
(n"  102  et  103)  ;  au  roi  Charles  V  (n"  1 10)  ;  à  la  dévotion  des  Français  envers 
la  sainte  Vierge  (n°  111);  à  Gaston  Phébus  (n"  115  et  116);  aux  besoins  de 
la  Terre  Sainte,  du  temps  de  Grégoire  XI  (n°  107);  au  pape  Clément  VII 
(n°  61).  —  Les  morceaux  copiés  sur  les  ff.  67  v°,  68,  70  v°  et  71  (n°'  113, 
114,  119  et  120)  sont  très  importants  pour  l'histoire  des  musiciens  du 
XIV'  siècle  ;  ils  ont  été  malheureusement  copiés  avec  une  extrême  incorrec- 
tion. 

Il  n'est  pas  inutile  d'ajouter  un  relevé  alphabétique  des  noms  d'auteurs, 
poètes  et  musiciens,  mentionnés  dans  le  manuscrit  : 

Adam  levita  (n°  119); 

Maistre  Baude  Cordier,  de  Reims  (n°'  2  et  3)  ; 

Borlet  (n°  88)  ; 

Magister  Egidius  Ang"%  sans  doute  Anglicus  (n*  22); 

F.  Andrieu(n°  83); 

Magister  Franciscus  (n"'  17  et  19); 

Gacian  Reyneau  (n°  92); 

Garinus  (n°  52); 

Goscalch  (n°  58)  ; 

Grimace  ou  Grymace  (n"  16,  85  et  90); 

Guido(n°'28  et  29); 

G[uillaume]  de  Machaut  (n°'  15  et  87); 

Hymbert  de  Sahns  (n°  71); 

J.  Alani  (n°  120);  sans  doute  Jean  Alain,  ménestrier  du  duc  de  Lancastre, 
cité  dans  une  quittance  du  15  septembre  1396  (1); 

J.  de  Porta  (n»  114); 

Ja.  de  Noyon  (n°  48); 

Jacob  de  Senleches,  dont  le  nom  est  aussi  écrit  :  «  Selenches  Jacob, 
J.  Senleches,  Jacomi,  Jacob  de  Senlechos  »  (n"'  12,  66,  67  et  68); 

Jo.  de  Alte  curie  (n°  9); 

Johannes  Cesaris  (n°  72)  ; 

(1)  De  Laborde,  Les  Ducs  de  Bourgogne,  t.  III,  p.  124. 

"•  36 


282  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Johannes  Cunelier  (n°'  55  et  71);  c'est  probablement  lui  qui  est  désigné 
par  un  J  suivi  du  signe  abréviatif  qui  remplace  souvent  la  syllabe  con  ou  eu 
quand  elle  commence  un  mot  (n°"  60  et  62).  Il  est  vraisemblable  qu'il  doit 
être  identifié  avec  l'auteur  de  la  Chronique  rimée  de  Bertrand  Du  Guesclin, 
généralement  connu  sous  le  nom  de  Jean  Cuvelier,  d'autant  plus  qu'une  des 
pièces  copiées  dans  notre  manuscrit  sous  le  nom  de  Jean  Cunelier  est  rela- 
tive aux  armes  d'Olivier  Du  Guesclin  (n"  71)  ; 

Jo.  Galiot  (n°'  46,  53,  59,  67);  parfois  appelé  simplement  Galiot; 

Jo.  deMeruco(n''  82); 

Jo.  Olivier  (n°  42); 

Jo.  Simonis  de  Haspre  (n°'  47  et  48)  ; 

Jo.  Susay,  parfois  simplement  Suzoy  (n°'  40,  50  et  84); 

Jo.  Vaillant  (n°'  13,  31,  32,  33  et  99);  une  des  pièces  copiées  sous  ce  nom 
(n°  32)  est  ainsi  datée  :  «  Compilatum  fuit  Parisius,  anno  Domini  m°ccc°  sexa- 
gesimo  nono  » .  Jean  Vaillant  est  cité  dans  la  Seconde  Rhétorique  comme 
tenant  école  de  musique  à  Paris. 

Matheus  de  Sancto  Johanne  (n"  10,  49,  93,  98); 

Mayhuet  de  Joan  (n°  61);  peut-être  le  même  que  le  précédent. 

P.  desMolins(n°  86); 

Petrus  Fabri  (n°  11); 

Philippus  de  Caserte,  Philipot  (n°'  43,  54,  56  et  57); 

Pykyni(n°89); 

Sb.  Cire  d'Or  (n"  76);  la  lecture  de  ce  nom  est  douteuse. 

Solage  (n"  18,  25,  51,  78,  79,  80,  94,  95,  96,  97);  au  n°  79,  ce  nom 
paraît  être  écrit  :  «  J.  Solage  ». 

Taillandier  (n"  64)  ; 

Trebor  (n°'  20,  21,  39,  40,  63  et  65.) 

Suit  l'indication,  page  par  page,  des  morceaux  contenus  dans  le  volume. 
Les  mots  en  capitales  sont  les  noms  des  auteurs,  qui  sont  placés  dans  le  ma- 
nuscrit le  plus  souvent  en  tête  des  pièces. 


CHANSONS.  283 

i  (f.  9  V»).      Table  ajoutée  après  coup,  peut-être  de  la  main  de  Baude  Gordien. 

2  (f.   il   V»).  M.     BAUDE     COnDIER 

Belle,  bonne,  sage,  plaisant  et  gente, 
A  ce  jour  cy  que  l'an  se  renouvelle... 
Cette  chanson  est  copiée  et  notée  de  façon  à  représenter  un  cœur.  Elle  a  été,  comme 
la  suivante,  ajoutée  après  coup,  peut-être  par  Baude  Cordier, 

3  (f.  42).  M.    BAUDE    CORDIER 

Tout  par  compas  suy  composée... 
Ronde  dont  la  musique  est  notée  dans  des  cercles  concentriques.  L'auteur  se  nomme 
dans  ce  huitain  : 

Maistre  Baude  Cordier  se  nomme 
Cilz  qui  composa  ceste  rode, 
Je  fais  bien  sçavoir  a  tout  homme, 
Maistre  Baude  Cordier  se  nomme; 
De  Reins,  dont_est,  et  jusqu'à  Romme, 
Sa  musique  appert  et  a  rode. 
Maistre  Baude  Cordier  se  nomme 
Cilz  qui  composa  ceste  rode. 

4  (f.  13).  Toute  clarté  m'est  obscure 

Et  toute  biauté  laydure... 

5  (f.  13  v°).     Un  orible  plein  de  a.,  de  vray  confort, 

Prins  avec  moy  quant  je  me  mariay... 

6  (f.  14).  Très  douce  playsant  figure, 

Biauté,  bonté,  sans  laidure... 

7  (f.  14  v").      Madama  m'a  congié  donné, 

J'en  sui  prés  mis  en  desespoyr... 

8  (f.  15).  A  mon  pouir  garde  et  vuil  garder 

Le  joli  cuer  tous  les  jours  de  ma  vie, 
Duquel  m'avés  le  jour  de  l'an  premier 
Bien  strené,  douce  dame  jolie... 

9  (f.  15  V").  JO.    DE    ALTE    CURIE 

Se  doit  il  plus  en  biau  semblant  fier 
Qui  per  son  trait  a  esté  deceû... 

10  (f.  16).  M.    DE    SANCTO    JO. 

Je  chante  ung  chant  en  merencoliant... 

11  (f.  16  v°).   Laus  detur  multipharia 

Deo  régi  seculorum. 

Pièce  en  l'honneur  de  sainte  Catherine,  à  la  fin  de  laquelle  est  le  nom  :  petrus  fabri. 


284  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

12  (f.  17).         Fuions  de  ci,  fuions,  povre  compaingns, 

Chascuns  s'en  voist  quérir  son  aventure 
En  Aragon,  en  France  ou  en  Bretaingne, 
Car  en  brief  temps  on  n'ara  de  nos  cure. 

Fuions  quérir  no  vie  bien  seure. 
Ne  demorons  yci  eure  ne  jour, 
Puisque  perdu  avons  Alienor... 

SELENCHES  JACOB. 

13  (f.  17  V°).  10.    VAYLLANT 

Très  doulz  amis,  tout  ce  que  proumis  t'ay 
Est  tout  certain,  ne  t'en  iray  faillant.  . 

14  (f.  18).        Très  gentil  cuer,  amoureux  et  attraiant, 

Frans  et  courtoys,  jolis  et  plains  de  joye, 
A  vous  servir  du  tout  mon  tamps  employé, 
Quar  il  n'est  riens  qui  tant  me  soit  plaisant, 
N'autre  désir  avoir  ne  pouroye... 

15  (f.  18  V»).  G.    DE    MACHAUT 

De  petit  peu  devient  voulenté. 
De  moult  assés  doit  prendre  ce  m'est  vis 
Cascuns  amans  de  sa  mie  en  bon  gré 
Lasse,  doulente,  or  voy  que  mes  amis... 

16  (f.  19).  GRIMACE 

Se  Zephirus,  Phebus  et  leur  lingnie 
Fussent  d'acort  pour  moy  donner  confort... 

17  (f.  19  V).  MAGISTER    FRANCISCUS 

De  Narcissus,  home  très  ourguilleus, 
Fu  a  Equo  refusé  l'amor  fine...', 

18(f.  20).  SOLAGE 

En  l'amoureux  vergier  vis  una  flour, 
Espaunie  par  le  cours  de  nature, 
Droite,  eslevée,  de  vermeille  colour, 
Belle  et  plaisant  et  de  gente  fayture... 

19(f.  20v»).  MAGISTER    FRANCISCUS 

Phiton,  Phiton,  beste  très  venimeuse, 
Corps  terrestien,  combien  régneras  tu?... 

20  (f.  21).  TREBOR 

Passerose  de  beauté  la  noble  flour, 
Margarite  plus  blanche  que  nul  cygne... 


CHANSONS,  283 


21  (f.  21  V").  TUEBOR 

En  seumeillant  m'avint  une  vesion 

Moult  obscure  et  doubteuse  pour  entandre  : 

Avis  m'estoit  q'un  fort  vespertilion 

En  conqueste  sourmontoit  Alixçandre, 

Mais  Seril  (?)  monstre  en  sa  vray  descripcion 

Que  c'est  le  roy  qui  tien  en  compaignye 

Armez,  amors,  damez,  chevalerie. 

Cilz  noble  roy  a  timbre  de  tel  façon 

Dont  legier  est  a  touz  pour  cert  comprandre, 

Que  maint  païz  et  lointaine  région 

De  son  haut  pooir  nez  valdrout  deffendre. 

N'a  son  vaillant  cuer,  ardis  corne  lion, 

Ains  serout  touz  priants  sa  seignourie 

Armez,  amors,  damez,  chevalerie. 

Et  pour  donner  au  songe  conclusion, 
Le  passage  qui  ert  sanz  a  moult  atandre, 
En  Sardigne  nouz  mostre  que  d'Aragon 
Fera  soun  cry  par  tout  doubter  et  craindre, 
Car  puisant  est  en  terre  et  mer  par  renon. 
Larges  en  dons,  et  ayme  sans  oublie 
Armez,  amors,  damez,  chevalerie. 

22  (f.  22).  MAGISTER    EGIDIVS    ANG[hc]vS 

Roses  et  lis  ay  veu  en  une  fleur 
Qui  moult  flurist  et  veut  fructifier... 

23  (f.  22  v°).     Le  mont  Aon  de  Trace,  doulz  païs. 

Ou  resonnent  les  douçours  d'armonie, 
A  en  sa  court  IX  dames  de  hauc  pris, 
Qui  de  beauté  lienent  la  seygnorie... 

24  (f.  23).        Sans  joye  avoir  ne  puet  longuement 

Nulz  homs  vivre  par  droyte  nature... 

25  (f.  23  V").  solage 

Corps  femenin  par  vertu  de  nature 
A  droit  devis  traitis  et  compasé... 

26  (f.  24).        Je  ne  puis  avoir  plaisir 

Ne  reposer  a  loisir... 

27  (f.  24  v»).     Medée  fu  en  amer  véritable. 

Bien  y  paru,  quant  Jasont  enama... 


286  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

28  (f.  25).  ouiDO 

Dieux  gart  qui  bien  le  chantera 
Que  c'est  pour  l'amour  de  madame... 

29  (f.  25  v°),  GuiDO 

Or  voit  tout  en  aventure 

Puis  qu'ainsi  me  covient  fayre... 

30  (f.  25  v°).     Robin  muse,  muse,  muse, 

Car  tu  y  pues  bien  muser... 

31  (f.  26).  JO.    VAILLANT 

Pour  ce  que  je  ne  say  gairez, 
Sui  je  venus  pur  aprendre... 

32  (f.  26  V°).  JO.    VAILLANT 

Dame  doucement  trait 
Avés  tout  le  cuer  de  mi... 

A  la  fin  :  «  Compilatum  fuit  Parisius,  anno  Domini  m»  ccc°  sexagesimo  nono 

33  (f.  27).  JO.    VAILLANT 

Onques  Jacob  por  la  belle  Rachel, 

Quant  il  la  vit  mourir  de  bennoy, 

Ne  David  por  Absalon  le  très  bel 

Quant  de  sa  mort  la  nouvelle  en  ouy, 

Ne  Caries  roy  pour  Rollant  ne  furent  si,  je  croy, 

Triste  et  doulant,  n'eurent  tel  mal  {sic) 

De  cuer,  de  corps  et  d'ame 

Que  por  vo  mort  rechoy,  ma  douce  dame... 

34  (f.  27  v").     Se  je  cudoie  tous  jours  vivre  en  tel  point, 

Miex  amoroye  estre  mors  que  vifs... 

35  (f.  28).        De  quan  qu'on  peut  belle  et  bonne  estrener 

De  bien,  d'onnour,  de  joye,  d'esbatement... 

36  (f.  28  V").     Ung  lion  say  de  tots  belle  figure 

Qui  est  assis  ou  ja[r]din  de  liesse... 

37  (f.  29).        0  bonne,  douce  Franse,  flour  de  liesse... 

38  (f.  29  v°).     Va,  fortune,  trop  as  vers  moy  grant  tort, 

Que  Ions  temps  a  chascun  jorn  m'es  contrayre... 

39  (f.  30).  TREBOR 

Se  Alixandre  et  Hector  fussent  en  vie 
An  toute  leur  prouesse  et  ardement, 


CHANSONS.  287 


Et  tenissent  Acilles  sans  envie, 
Qui  ceulz  de  Troye  grieva  moult  asprement, 
Sur  touz  tendroit  au  jour  d'ui  seigneurie 
Cilz  qui  enseigne  porte  en  champs  et  batailles 
Foyx  et  Bearn,  Castelbon  et  Noualles. 

Son  hauc  renon  est  en  mainte  partie. 

Car  est  ardis,  couraugeus  et  vaillant. 

En  Europe  n'el  pais  d'Arménie 

N'a  nul  tel  de  si  bon  gouvernement, 

Ne  qui  si  bien  aime  chevalierie. 

A  ly  traient  ceulz  qui  ont  contez  deniollez  (?) 

Foyx  et  Bearn,  Castelbon  et  Noualles, 

Por  ce  doit  bien  estre  sans  fleterie 
Craint  et  doublé  et  amé  chierement. 
Devroyt  pour  cil  prier  an  chiere  lie 
Qui  en  pais  tient  sa  terre  et  sas  senieullez 
Foyx  et  Bearn,  Castelbon  et  Noualles. 

40  (f.  30  v»).  SHZOY 

Pictagoras,  Jabol  («te)  et  Orpheus 
Furent  primer  père  de  mélodie... 

41  (f.  31).  TREBOR 

Quant  joyne  cuer  en  may  est  amoureux, 
En  Jupiter,  au  palais  de  Gemynis, 
Fet  son  séjour  gay,  playsant,  deliceux, 
Au  roy  puissant  viennent  de  lointain  païz 
Maint  chevalier  et  dames  de  moût  haut  priz, 
A  sa  noblée  dont  grant  est  le  renon, 
Qui  pourte  d'or  et  de  gueules  gonfanon... 

42  (f.  31  V").  JO.    OLIVIER 

Si  con  cy  gist  mon  cuer  en  grief  martire, 
Pars  a  moytiet  fortune  a  ton  devis... 

43  (f.  32).  PHILIPPOT    DE    CASERTE 

De  ma  dolour  ne  puis  trouver  confort, 
Car  en  tous  cas  m'est  fortune  contrayre... 

44  (f.  32  v°).     En  un  péril  doutous  bien  delitable 

M'ont  amis  amours  par  leur  noble  maistrie... 

45  (f.  33).        Plus  ne  put  musique  son  secret  taire, 

Car  tant  a  fait  cris,  plours,  suspirs  et  plains... 


288  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

46  f.  33  V»).  10.    GALIOT 

En  atendant  souffrir  m'estruet  grief  payne, 
Et  en  languor  vivre  c'est  ma  destinée... 

47  (f.  34).  JO.    SIMONIS    DE    HASPRE 

Ma  douce  amour,  je  me  doy  ben  conplaindre 
Quant  je  ne  puis  avoyr  soûlas  ne  joye... 

48  (f.  34  V).  HASPHOIS   (1) 

Puisque  je  sui  fumeux  plains  de  fumée, 
Fumer  m'estuet,  car  se  je  ne  fumoye 
Ceulx  qui  dient  que  j'ay  ceste  fumée 
Par  fumée  je  les  desmentroye... 
...  JO.  SIMON  DE  haspre;  composuyt  dictum  ja.  de  noyon. 

49  (f.  35).  MATHEUS    DE    SANCTO    JOHANNE   (2) 

Sanz  vous  ne  puis,  très  douce  créature, 
Plaisir  avoir  qui  moy  puist  agréer... 

50  (f.  35  v»).  JO.   susAY 

Prophilias,  un  des  nobles  de  Roume, 
Fu  par  amer  en  périlleux  anoy... 

51  (f.  36).  SOLAGE 

S'aincy  estoit  que  ne  feust  la  noblesce 
Du  bon  Jhean,  duc  gentilz  de  Berry, 
France  perdroit  son  pris  et  la  prouesce. 
Et  le  monde  serait  amency. 
Quar  de  certain  sa  valour 
S'estent  per  tout  et  luist  com  le  cler  jour 
En  tous  fais  son  noble  cuer  habunde, 
Quar  c'est  ccli  qui  est  la  flour  du  monde. 

Nature  l'a  per  sa  grant  soubtilesce 

De  seus  dons  richement  enchievy. 

Vaillant  et  preux  en  bien  (?)  met  son  adresce, 

Et  noblea  (sic)  com  si  est  prouchan  de  li. 

Dont  il  n'a  per  ne  greignour, 

Ains  surmonte  tout  home  par  douçor. 

Ce  sont  grâces  que  Dieux  en  son  cuer  fonde, 

Quar  c'est  celi  qui  est  la  flour  du  monde. 

(1)  Le  nom  de  H.asprois  a  été  ajouté  après  coup,  peut-être  de  la  main  de  Baude  Cordier. 

(2)  Même  observation  pour  le  nom  de  «  Matheus  de  Sancto  Johanne  » . 


CHANSONS.  289 


Considérer  doit  chescun  la  sagesce 
De  ce  seignour  courageux  et  hardi, 
Quar  c'est  un  cler  mirouer  ou  jounesce 
De  chevaliers  doit  mettre  son  ottri, 
Son  volour  et  son  amour; 
Quar  il  sont  mis  en  très  souvrain  honour 
Par  sa  vertu  qui  est  si  très  parfonde, 
Quar  c'est  celi  qui  est  la  flour  du  monde. 

52(f.  36V»).  GARINUS 

Loyauté  me  lient  en  espoir 
D'encor  venir  a  m'entente... 

53  (f.  37).  j.   G.^LioT 

Le  sault  périlleux  a  l'aventure  prins 

Quant  faillit  mon  cuer  en  la  clere  fontainne... 

34  (f.  37  v°).  PHiLippoT 

Par  le  grant  senz  d'Adriane  la  sage 

Fu  Theseus  gardés  de  periller, 

Quant  a  son  tour  li  convient  le  voyage 

En  la  maison  Dedalus  essaier; 

Puis  la  trahi  et  la  vost  essillier; 

Portrait  li  a  un  jouel  de  grant  pris, 

Qu'avoir  ne  puet  sanz  o  couvert  de  lis. 

Adriane  est  si  noble  de  linage 

Et  si  puissant  c'on  la  puet  reconter. 

Le  jouel  ot  de  son  propre  héritage, 

Que  Theseus  s'efîorsa  d'usurper. 

Et  pour  l'avoir  le  tienent  en  grant  dangier; 

Se  socours  n'a,  le  jouel  est  péris. 

Qu'avoir  ne  puet  sanz  o  couvert  de  lis. 

Maiz  le  lis  est  de  si  très  haut  parage. 

Bel  a  veoir,  plaisant  a  manier, 

Riche  on  povoir  de  si  perfait  courage 

Qu'a  la  dame  puet  sa  vertu  endier. 

Roulant  ne  Estor  ne  li  faut  souhaidier 

Pour  secourir  le  jouel  de  grant  pris, 

Qu'avoir  ne  puet  sanz  o  couvert  de  lis. 

53    (f.  38).  JO.    CUNELIER 

Se  Galaas  et  le  puissant  Artus, 

Samson  le  fort,  Tristain,  Ogier,  n'Hamon, 


37 


290  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

De  hardement  et  prouesse  cremus 
Prisié,  doublé  furent  et  de  grant  non, 
Dont  doit  on  bien  le  noble  et  haut  baron 
Doubler,  prisier,  portans  en  sa  devise  : 
Febus  avant!  par  prouesse  conquise... 

56  (f.  38  v).  PHiLiPOT 

Il  n'est  nulz  homs  en  ce  monde  vivant, 
Ce  m'est  avis,  qui  peust  considérer... 

57  (f.  39).  PHILIPOT 

En  remiranl  vo  douce  pourtraiture, 
En  laquele  est  tout  doulz  ymaginer... 

58  (f.  39  V°)  GOSCALCH 

En  nul  estai  n'a  si  grant  fermeté 

Gome  en  droyt  barat  selonc  mon  jugement... 

59  (f.  40).  GALIOT 

En  attendant  d'amer  la  douce  vie 

Fait  doulz  espoir  la  lour  estre  plaisance... 

60  (f.  40  V»).  I.  cuN.  (1) 

.orques,  Arthus,  Alixandre  et  Paris, 
Hector,  David,  Macabeus,  Jason, 
Et  Julius  Gesar,  qui  tant  de  pris 
Prirent  presenz  vertu,  force  et  rayson, 
Que  tout  mirent  en  leur  subjeccion, 
N'eurent  (2)  tel  los  et  pris  pour  voyage 
Com  en  cil  qu'il  diffist  le  truage 
Du  point  crainctiex  engoisseur  et  fellon  (3). 

Car  nul,  tant  fust  subtiex  et  bien  apris, 

Seigneur,  dame  de  noble  et  gran  renon, 

lloys,  dux,  contes  et  princes  de  haut  pris, 

Tous  y  furent  mis  a  confusion. 

De  nulluy  n'en  avoit  conpassion. 

Car  qui  passer  voloit,  en  ostage 

Fut  mis  pour  le  tribut  et  passage 

Du  point  crainctiex,  engoisseur  et  fellon. 

(i)  Cette  s^'llabe  est  figurée  par  le  signe  abréviatif  de  cum. 

(2)  Ne  vient.  M  s. 

(3)  Fellor.  Ms. 


CHANSONS. 


291 


61  (f.  -41). 


Per  tal  parti  l'avoit  en  garde  pris 
Un  liran  (1)  plain  de  barat  et  traïsson, 
Or  est  demis,  destrayt  de  son  pourpris, 
S'en  fera  l'en  très  grant  correccion, 
Soufrir  li  faut  (2)  martire  et  passion. 
Louer  devons  cil  et  fayre  homage 
Par  qui  sonmes  hors  de  grant  outrage 
Du  point  craincliex,  engoisseur  et  fellon. 

MAYIIUET    DE    JOAN 

Inclite  flos  orti  Gebennensis, 
Cujus  odor  balsamis  dulcior, 
Prestantibus  roribus  Januensis, 
Orbem  reple  ceteris  altior. 


62  (f.  M  v«). 


63  (f.  42). 


64  (f.  42  V»). 


65  (f.  43). 


Tibi  favet  ortus  Hispanensis, 
Gallorumque  virgultus  carior 

Ténor  pro  papa  Clémente. 

J.    CUN.    (3) 

Se  Gencive,  Tristan,  Yssout,  Helainne, 
Paris,  Jason,  Lancelot  et  Medée, 
Soufrirent  onc  pour  bien  amer  grant  payne. 
Je  suefre  plus  mille  fois  la  journée... 

TREBOR 

Hélas  t  pitié  envers  moy  dort  si  fort 
Que  je  ne  sçay  se  je  sui  mort  ou  vis... 

TAILLANDIER 

Se  Dedalus  an  sa  gaye  mestrie 
Et  Jupiter  avec  tout  son  effort... 

TREBOR 

Se  July  César,  Rolant  et  roy  Artus 

Furent  pour  conquestc  renoumez  ou  monde, 

Et  Yvain,  Lancelot,  Tristain  ne  Porus 

Eurent  pour  ardesse  los,  pris  et  faconde, 

Au  jor  d'ui  luist  et  en  armez  tous  ceuronde  (sic) 


(1)  Tinan.  Ms. 

(2)  Fanit.  Ms. 

(3)  Cette  syllabe  est  encore  ici  figurée  par  le  signe  abréviatif  de  cuM. 


292  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Cyl  qui  por  renon  et  noble  sorte 
Febus  avant!  en  sa  enseigne  porte... 

66  (f.  43  V).  I.    SENLECIIKS  (1) 

La  harpe  (le  mellodie 
Fayee  sans  merancolie... 

67  (f.  4i).  GALIOT 

En  attendant  espérance  conforte 
L'onime  qui  vuolt  avoir  perfeccion... 
A  la  fin  de  cette  pièce  :  jacob  de  senlechos. 

68  (f.  44  v°).  lAcoMi 

Je  m'emerveil  aucune  fois  comment 
Homme  se  vuelt  meller  de  contrefaire... 


(Refrain)  :        Puisque  chascuns  se  melle  de  forgier. 
A  la  fin  d'un  couplet  :  jacob  de  senleches. 

69  (f.  45).        Lameth,  Judich  et  Rachel  deplour 

Pour  Josué  quant  la  mort  Tassa) i... 

70  (f.  45  v»).     Par  les  bons  Gedeon  et  Sanson  délivré 

Fu  le  peuple  de  Dieu  de  tous  ses  ennemis... 

71  (f.  46).  HÏMBERT    DE    SALINS 

En  la  saison  que  toute  ries  (sic)  s'encline 
De  resjouir,  après  le  tems  d'iver, 
En  u[n]  jardin  aloye  a  le  serine 
Epatre,  ouquel  trouvay  un  oliver  fer. 

Dessus  avoyt  un  noir  aigle  posant; 
Quant  l'aperchu,  vi  une  grant  merveille, 
Car  a  II  becs  soustanoit  en  estant 
Un  escu  blanc  a  la  barre  vermeille. 

Ténor  jo.   cunelier 

Gis  olivers  tenoit  de  sa  rachine  (2) 

Une  pierre,  ne  l'en  puet  nus  sahier. 

Laquelle  avoyt  la  coulor  moures  si  doucement  treveille 

Qui  en  armes  ou  l'aigle  va  portant 

Un  escu  blanch  a  la  barre  vermeille. 

Cristalline  tant  blanche  estoyt 

(1)  Ce  nom  paraît  avoir  été  inscrit  par  Baude  Cordier. 

(2)  Le  texte  des  vers  suivants  paraît  fort  altéré. 


CHANSONS.  293 

Que  me  flst  m[esm]erveyller 

Que  l'oliver  estoyt  senefiant 

Celui  qu'a  euipres  di  que  la  pierre  desine 

Une  daine  qui  molt  fa  apreyer 

De  sens,  d'onnor,  et  pour  ce  d'amour  fine 

L'amera  chis  de  portous  an  vergier 

Tout  son  vivant. 

Ensi  vous  ay  déclaré  de  l'amant 

Et  de  la  flour  sur  toutes  no  parexle, 

Liqual  porte  avec  l'aigle  volant 

Un  escu  blanch  a  la  barre  vermeille. 

72  (f.  4t)  v).     La  dieus  d'amours,  sires  de  vrais  amans, 

A  fait  et  dit  qu'a  luy  viengnent  parler 
Tout  chil  qui  li  vuellent  estre  servans... 

Ténor  jûhannis  cesaris 

73  (f.  47).        Adieu  vous  di,  très  doulce  compaygnie, 

Puisque  de  vous  départir  me  convient... 

74  (f.  47  V").     Entalbion  de  fluus  environnée 

Mestre  Antheus  m'envie  très  noble  vie, 
Mes  roy  Minos  a  sa  cort  condampnée 
Qu'a  fayt  venir  Lucidaiye  et  llelie... 

75  (f.  48).        De  tous  les  moys  que  sunt  en  la  sayson 

Je  prens  avir  pour  le  pluy  gracioux. 
Et  je  suy  prest  de  prover  per  raison 
Qu'il  est  de  l'an  11  très  pluy  amoureux... 

76  (f.  48  V").  SB.    CIREDOR 

Angelorum  psalat  tripudium, 
Musicorum  pandens  armoniam, 
Orpheycam  plectens  sinphoniam, 
Procul  pellens  vanum  fastidium... 

(Pièce  sur  la  faute  d'Eve). 

77  (f.  49).        De  fortune  me  doi  plaindre  et  louer, 

Ce  m'est  avis,  plus  c'autre  créature... 

{Celte  pièce  et  les  22  suivantes  (n»'  78-99)  sont  comprises  dans  la  table  du  manuscrit  sous  la 
rubrique  :  balades  a  IIII  chans). 

78  (f.  49  V°).  SOLAGE 

Le  basile  de  sa  propre  nature 

Tous  ceulz  qu'il  voit  tue  soubdaynement. 


294  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Car  son  venin  est  mortel  sanz  mesure, 
Sanz  remède  et  sanz  alegement..- 

79  (f.  50).  SOLAGE 

Galextone,  qui  fut  dame  d^Arouse, 

A  Jupiter  fit  un  doulz  sacrefice, 

Tant  qu'il  la  mist  comme  sa  vraye  espouse 

Hault  on  troune,  et  11  fut  moult  propice, 

Et  puis  amoureusement 

La  couronna  sur  toutes  richement  : 

Lors  touz  lez  dieux  li  feirent  per  homage 

Joieux  recept  et  amoureux  soulage. 

80  (f.  50  V°).  SOLAGE 

Très  gentil  cuer  amoureux  et  attraians, 
Frans  et  courtois,  jolis  et  plains  de  joie, 
A  vous  servir  du  tout  mon  temps  emploie, 
Quar  il  n'est  riens  qui  tant  me  soit  playsant, 
N'autre  désir  avoir  je  ne  pourroie... 

81  (f.  51).        Bien  dire  et  sagement  parler  doit 

De  cascun  qui  voelt  a  bien  venir 
Et  sur  soy  meismes  regarder 
Avant  qu'il  die  de  nulluy  desplaysir. 

82  (f.  51  V°).  JO.    DE    MERUCO 

De  home  vray  a  mon  jugement 

Cuer  penser  ne  puet  bonement 

Le  tiers  des  bens  ou  il  habonde. 

Car  cremir  voet  certainement 

Loyaulté,  foy  habondantment, 

Harat  (Barat?)  heit  qui  déchoit  le  monde... 

83  (f.  52).  F.    ANDRIEU 

Armes,  amours,  dames,  chevalerie, 
Clers  musicans  et  fayseurs  en  françoys, 
Tous  sosfistes,  toute  poetrie. 
Tous  cheus  qui  ont  mélodieuses  vois, 
Ceus  qui  cantent  en  orgue  aucunes  foys 
Et  qui  ont  chier  le  doulz  art  de  musique. 
Démenés  duel,  plourés,  car  c'est  bien  drois, 
La  mort  Machau,  le  noble  rethouryque... 

(Ballade  d'EusTACHE  des  Champs  sur  la  mort  de  Guillaume  de  Machaut). 


CHANSONS.  :293 


84  (f.  52  v°).  suzoY 

A  l'arbre  sec  puis  estre  comparé 
Que  n'a  racyne... 

83   (f.  53).  GRYMAÇE 

Des  qu  buisson  (sic)  me  fu  boutez  d'enfance, 
Dedens  mon  cuer  entra  voloyr  d'amer... 

86  (f.  53  V).  1'.    DES    MOLINS 

De  ce  que  foui  pense  souvent  remaynt, 
Helas!  Je  le  puis  bien  par  moy  prouver... 

87  (f.  54).  MACHAHT 

Quant  Theseus,  Hercules  et  Jason 
Cercherent  tout  et  terre  et  mer  parfonde... 

88  (f.  34  v").  BORLET 

Hé,  très  doulz  roussignol  joly, 
Qui  dit  occy  occy  occy... 

89  (f.  55).  PYKYNl 

Playsance  or  test  avez  (1)  vous  assemblés 
Soûlas,  soûlas,  plaisance,  playsanse... 

90  (f.  55  V°).  GRIMACK 

Alarme,  alarme,  sans  séjour 
Et  sans  demour,  car  mon  las  cuer 
Si  est  en  plour... 

91  (f.  36).        Gine  vermeil,  cine  de  très  haut  pris, 

Tan  damour  pour  mon  féal  ami  Prine 
De  ta  beauté,  que  tant  ay  los  et  pris, 
Ay  spar  criphum  mon  féal  ami  Prine... 

92  (f.  56v°).  GACIAN    REYNEAU 

Va  t  en  mon  cuer  aveuc  mes  yeux  (?) 
Veoir  la  beauté  angeline, 
Qui  tant  est  digne  et  pure  et  fine, 
Conques  ne  flst  plus  belle  Dieux... 

93  (f.  57).  M.     DE    SAINT   lOHAN 

Hay  avant. 
Sience  n'a  nul  annemi, 
Senon  ceulz  qui  sont  ignorant. 

(1)  Aeuz.  Ms. 


296  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Envieuz  sont,  je  le  vous  di, 
Souvent  sur  ceulz  qui  sont  sachant, 
Et  vont  mélodie  abatant 
Tout  voulentiere  per  leur  haut  cry 
Qui  plus  haut  crie  :  Hay  avant. 
C'est  trop  bien  fait,  disons  ainsy... 

94  (f.  57  V").  SOLAGE 

Helas!  Je  voy  mon  cuer  a  fin  venir 
En  désirant  avoir  un  don  d'amour... 

95  (f.  58).  SOLAGE 

Pluseurs  gens  voy  qui  leur  pensée 
Mettent  en  vestir  bon  habis  : 
L'un  vest  une  cote  brodée, 
L'autre  un  villan  fourré  de  gris; 
Manteaux  portent  grant  ou  petis. 
Mais  toute  leur  devise  faite, 
Je  me  tieng  a  une  jaquete... 

96  (f.  58  V»).  SOLAGE 

Joieux  de  cuer  en  seumellant  estoye. 
Quant  je  sentoie  vostre  très  doulce  alayne 
Et  vo  gent  corps,  madame  soveraine, 
Qu'entre  mes  bras  si  doucement  tenoye... 

97  (f.  59).  SOLAGE 

Fumeux  fume  par  fumée 
Fumeuse  speculacion... 

98  (f.  59  V).  M.    DE    SANCTO    JOHANNB 

Fortune  faulce,  parverse, 
Versé  m'as  en  grant  martire... 

99  (f.    60).  JO.    VAILLANT 

Par  maintes  foys  ay  oy  recorder 
Du  rosignol  la  douce  mélodie, 
Mais  vesi  veult  le  cucu  acorder, 
Ains  veult  chanter  contre  ly  par  envie 
Cucu,  cucu,  cucu,  toute  sa  vie... 
(Ici  commence  la  série  des  pièces  qui  sonL  désignées  sous  la  rubrique  mutés  dans  la  table  mise 
en  tête  du  volume). 

dOO  (f.  60  v).  Apta  caro  plumis  ingenii 
Desidie  bacumse  (?)  studii, 


CHANSONS. 


297 


Laborisque  foco  molicies, 

Et  conjuga  ccntro  segnicies, 

Quo  pigresfit  plumbum  consumito... 

101  (f.  61).      Flos  virginum,  decus  et  species, 

Adultère  lucis  conubio  non  indiga... 

102  (f.  fil  v°)-  Yda  (1)  Capillorum  matris  domini  duminorum, 

Igné  probatorum  cum  lino  nil  périt  horuni, 
Vanuit  illorum  per  adesse  pir  hoc  sed  eorum 
Propter  abesse  thorum  cujus  ur  fit  flamma  rogorura, 
Gazam  que  vestivit  veramque  probamen  scivit, 
Habet  habitavitque  scivit  in  claustre  quod  stabilivit, 
Gaudens  in  cella  nominata  voce  Capella 
Orchi  quam  bellates(?)  fugere. 

Fulgida  Stella,  hoc  tibi  cantamen 

Et  diccionale  segregamen 

Offert  laudem  Ilenricus,  avens  rogilamen 

Mortis  in  examen,  anime  quod  sit  relevamen, 

Post  exultainen 


Et  tecum  rcgnare.  Amen. 


103  (f.  62). 

Porcio  nature 
Precellentis  geniture 

(2)  recture 

Juste  sanctequc  stature, 

Bolonie  care 

Comitisse  non  sine  jure, 

Flagranti  thure 

Prefemur  cantica  pure 

Lotarie  rore 

Duce  progenie  geniture 

Milicie  flore. 

Godefrido  cordis  inde  maritale 

Famoso  nobilitate, 

Eustachio  grate 

Mundi  per  climata  late 

Equis  très  nati 


Fuerant,  et  equis  reparati 

Equis  et  grati, 

Mira  probitate  probati. 

Eustachius  primus  (3), 

Godofridus  et  alter  opimus 

Extitit,  ut  legimus; 

Baldeuinus  datur  ymus, 

Qui  transvcxere  mare, 

Gentiles  iniere,  et  invencre 

Tumulum  Dei,  cum  sibi  vere 

Jherusalem  libère, 

Duo  postremumque  fuere 

Reges,augerequeDeifidemstuduere(4). 

Gaudentes,  leti. 

Tandem  langorum  repleti, 

Crimine  deleti, 

Tribuerunt  membra  quieti, 


(1)  La  bienheureuse  Yde,  comtesse  de  Boulogne,  fondatrice  de  l'abbaje  de  Capelle. 

(2)  Le  ms.  porte  ive  ou  ire  avec  un  signe  d'abréviation  sur  la  lettre  t. 

(3)  Prmius.  Ms.  —  (4)  Staduere.  Ms. 

II.  38 


298 


CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 


Christicolis  culti  — jura  tumulumque  sepuiti 
Verbigene  fulti  —  quod  possunt  cernere  multi, 
Cum  quibus  in  vita  —  sine  fine  quiète  polita  (1) 
Vivere  flnita  —  queamus  carne  sopita 
Carcere  divisi  —  mundi  simus  fore  visi 
Celi  gavisi  —  cum  dilectis  paridisi. 

104  (f.  62  v).     De  gentis  vita  —  quid  prodest  arte  polita? 

Nil,  set  invita  —  precio  manus  et  redennita... 

105  (f.  63).        Cum  vix  ardidici  promoti  sint  ad  habere 

Astrologi  logici,  quid  agam  Petrus  miserere, 
Nominis  et  modici  quod  scientiflci  miserere. 
Nescio  blandidici  dicantur  eo  miserere. 
Leno,  scurra,  malus  et  adulans,  qui  joculatur 
Herens  et  talis  qualis  cito  deliciatur. 
Expars  istorum  cum  sim,  set  non  miserorum, 
Te  rogo,  flos  florum^  michi  para  régna  polorum, 
Cordis  tu  scelera  mea  purgans,  virgo  décora, 

Celi  dans  dulcora, 
Vera  salutifera,  vera  pudicicia. 

Junge  leones  liliis 


106  (f.  63  y). 

Pictagore  per  dogmata, 
Fit  Virgo  septenarius 
Librat  dies  et  climata, 
Quorum  effectus  varius,  . 
Et  illa  magna  sidéra, 
Sic  Jupiter  primarius.,. 

107  (f.  64). 

0  terra  sancta,  suplica 
Summo  pastori  gentium 
Tuum  adi  Gregorium  (2) 
Et  fletus  taies  explica  : 
Nunc,  sancte  pater,  aspice, 
Ecce  conculcor  misera, 
Christus  hic  lavit  scelera , 
Et  fedor  ab  arabicis. 


Et  rosas  cum  serpentibus; 
Indulge  penitentibus, 
Pacem  dat  pater  flliis, 
Crucem  in  classe  Syria, 
Agar  cognoscat  aquilas, 
Farfar  delphini  pinulas, 
Et  arma  mittat  Stiria. 

108  (f.  64  v"). 

Alpha  (3)  vibrans  monumentum 
Aima  vexit  ad  crementum... 

109  (f.  63). 

Cetus  (4)  venit  heroycus, 
Nati  vitam  ymitatus, 
Cujus  princeps  seraphicus 
Mirifice  tra[n]sformatus. 


(1)  Peut-être  pour  potita. 

(2)  Le  pape  Grégoire  XL 

(3)  Pièce  adressée  à  Notre  Dame. 

(4)  Il  s'agit  des  cordeliers. 


CHANSONS. 


299 


Hune  claustrales  et  regales 
Prosecuntur  ad  libitum 
Linquentes  paternas  lares 
Suum  ferentes  habitum... 

H0(f.65v»). 

Rex  Karole  (1),  Johannis  genite, 
Quondam  régis  Francorum  strenui 
Mortalibus  pre  cunctis  inclite, 
Claritate  generis  ardui, 

Facultate  donandi  comité. 
Alexandri  more  prospicui, 
Qui  Darium  cum  multo  milite, 
Porrum  quoque  subdidi[t]  nutui, 

Sic  hostili  sub  duce  stipite, 
Pestifero  gregis  innocui 
Vorativo  fauce  satellite 
Inimica  regni  melliflui. 

Pestis  hujus  mordaci  fomite 
Invidia  consumptiva  sui. 
Pastor  quasi  perdite 
Suffragaris  solercia  tui. 

Dolet  Argus  Yo  perterrite, 
Cum  simili  sono  gemitui 
Custos  inhers  gaudes  sollicite, 
Curam  gerens  gregis  precipui. 

Nam  gladio  gentis  ancipite 
Per  te  pulso,  remote  domui 
Tue  pax  est  nunc  pacis  reddite 
Sit  itaque  nostro  auditui. 

Dat  gaudium  securo  tramite, 
Paci  dando  plebem  restitui. 
Quare  potes  vocis  emerite 
Salomonis  nomine  perfrui. 

Miror  regni  paterno  limite 
Succedentem  te  principatui, 
Litterarum  ditari  divite 


Conjugio  post  hec  et  instrui. 

Novi  falli  vocis  incognite 
Aut  in  verbi  posset  ambigui. 
Vive  feiix  in  aula  celite, 
Comprehensor  regni  pcrpetui. 

m  (f.  66). 

Leticie,  pacis,  concordie, 
Ac  salutis  humano  generi 
Reparatrix,  solem  justicie 
Claustris  tui  bajulans  uteri  : 

Rogo  suplex  ut  regno  Francie 
Nostro,  per  quod  dévote  liberi 
Magis  tibi  serviunt  hodie 
Quam  faciunt,  ut  puto,  ceteri, 
Pacem  dones  hostesque  conteri, 
Ut  serviant  tibi  liberius. 
De  fauce  nos  eripe  Cerbcri, 
Virgo  prius  ac  posterius. 

Ii2  (f.  66  y»  et  67). 

L'ardure  qu'  endure 
D'ardant  désir  dure 
En  moy  si  très  dure... 

H3  (f.  67  V"). 

Aima  polis  religio. 
Doctrine  pollens  radio, 
Fratrum  sancti  Agustini 
Ydidc  sunt  hii  celibes 
Conti  viginti  cirices 
Musicique  precipui. 
Uno  promo  hinc  peritos. 
In  neuma  doctissimos 
Armonia  (2)  subpantrana 
Breviter  (3)  ex  quis  modulo 
P.  de  Sancto  Dionisio. 


(i)  Pièce  en  l'honneur  de  Charles  V,  dont  le  texte  est  malheureusement  copié  de  la  façon  la 
plus  incorrecte. 

(2)  Aroumia.  Bis. 

(3)  Previter.  Ms. 


300 


CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 


Melos  plures  vigent  aqui  (i)  : 
Johannes  Foreastarii, 
Cum  Nicholao  Biohomui, 
Professores  teorici, 
Camena  J.  Strutevilla, 
Augustin!  de  Florencia, 
Johannes  Desiderii, 

(2)  Teobaldus, 

Taxinus  de  Parisius 
Orpheico  fonte  poti, 
Ac  uterque  Ydrolanus, 
Modulator  Ciprianus, 
Guillermus  Cavalerii, 
Girardus  de  Colonia, 
Cum  Clémente  de  Berria, 
Petrus  quoque  Amatori, 
Tenorem  preminet  Gratro, 
Cum  Galterio  de  Gardino. 
Jeronimus  de  Parisius. 
Quam  fuit  melodia 
Ac  dulcior  armonica 
In  canore  et  cantamen, 
Modulamine  hoc  carmina 
A  solis  ortus  cardine 
Et  usque  terre  limitem. 

115  (f.  68v»).     Inter  densas  deserti  meditans 

Silvas,  pridem  alletus  ocio. 

Tune  exultans  de  tara  miris  rébus, 
Nomen  querens  hujus  magnifici 
Tarn  illustris,  confestim  didisci 
Quod  is  erat  potens  ille  Phebus. 

116  (f.  69).        Imbribus  irriguis  et  vivo  fonte  redundans, 

Plantis  et  arboribus  vernoque  tempore  florens, 
Ortus  odoriferis  flagrans  aromatibus  umbris 
Ocia  querentcs  recreatis  plaudent  {sic)  anienis, 
Turribus  exceiso  protensis  in  ethere  cinctus; 

(1)  Alii? 

(2)  Le  ms.  semble  porter  tmicuilos  avec  un  sigpe  d'abréviation  sur  la  lettre  o. 

(3)  Accatmnaf 


114  (f.  68). 
Axe  poli  cum  artica. 
Ydam  gerit  extatura, 
Archlcipi  in  figura, 
Antarticus  a  natura, 
Forma  cujus  est  sperica, 
Vallat  vercia  diaphana  : 
Religio  ita  ista 
Zodiaca  sidéra 
Ambit  cosmum  industria 
Atque  antonomasia 
Cunctos  cellit  armonica 
Auroratque  solercia. 
Egidius  de  Aurolia, 
Manant  a  quo  acta  mena  (3) 
Pariter  cum  hac  musica. 
Carmineus  J.  de  Porta 
Se  comendat  per  omnia. 
Vobis  istis  jure  oda 
Debelur,  que  ad  oria 
Plauza  digna  cum  dulcia 
Canent  ergo  cum  latria 
Voce  cuncti  dulcisona  : 
0  gloriosa  domina 
Ceata  nobis  gaudia. 


CHANSONS. 


301 


Varia  vestitum  nutrit  pictura  pavonem. 
Fertilis  hic  uberes  fructus  producit  amenos, 
l'restat  in  occasum,  Phebo  déclinante  recessus  (i). 
0  quam  spectandus  colit  hune  agricola.  Tauri! 
Mira  resl  hun«  genitrix  tuetur  cornibus  ortum 
Cavet  ab  ingressu  merito  temerarii  manus 

Cornibus,  o  genitrix,  saucia  (2)  facta  tuis, 
Quisquis  es  invidens  ut  fraudes  fructibus  ortum, 

Hujus  ab  agricola  ne  tenearis  cave. 


117  (f.  69  v). 


Multipliciter  amande 
Et  letando 

Vult  juventus  hortari, 
Ad  dolores  cogitando 
Et  tristando, 
Valeat  ut  ievari... 

118  (f.  70). 

Favore 

Ilabundare 

IIujus  quod  donatur 

Gracia  cui  datur, 

Exultare 

Ymo  et  exaltare 

Hic  nitatur 

Doloresque  vitare... 

119  (f.  70  v°). 

Sub  Arturo  plebs  vallata 
Plaudit  (3)  melos,  laus  ornata 
Psallatur  altissimo. 
Anglis  confèrent  grata 


Eventu  piisimo. 

En  milicia  cum  clerc 

Floret  musicorum  vero 

Corus  ovas  (4)  jubilât, 

Ex  quibus  modo  sincère 

J.  de  Corbes.  micat 

Cirius  (5)  non  previsas 

Pastores  quas  J.  de  Alto  Bosco 

Resenat  teorica, 

Qua  fulgens  veniat  ut  nostro  (6). 

G.  Marcon  pratica, 

Piis  placent  (7)  ac  tirannis. 

Res  Ricardi  Olit,  Johannis 

Necnon  de  Oxonia, 

Arte  cujus  multis  annis 

Fulsit  Cantuaria, 

Sed  G.  Range  radix  florum 

Olet  generibus  melorum. 

Edmundus  (8)  de  Buria, 

Bas[is]  aurea  tenorum 

Est  quem  fovet  curia, 

Princeps  (9)  bellicus  probavit, 

Quem  ex  Vsilz  G.  res  creavit  (10), 


(1)  Ressesus.  Ms. 

(2)  Sancia.  Ms. 

(3)  Paludit.  Ms. 

(4)  Ovans? 

(5)  Cirig  dans  le  ms.  —  Ciri  eujns? 

(6)  Nro  dans  le  ms.  Pour  noseo? 

(7)  Le  ms.  porte  place  ac,  avec  un  trait  horizontal  au-dessus  de  la  lettre  e. 

(8)  G.  dumudus.  Ms. 

(9)  Princea.  Ms. 

(10)  Ex  Blich  G.  recreavit? 


302 


CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS 


Rutilât  (1)  cum  occulo 

E  Piisvbich  J.  quas  gustavit 

Miro  vocis  modulo. 

G.  flos  Oxonie  (2)  miratur, 

Nicholaus  (3)  qui  vocatur 

De  Bada  famellico. 

Et  de  Mûris  conjungatur. 

Iliis  triplo  mirifico  prepollet 

G.  de  Ilorarum  fonte. 

Sua  (4)  vox  non  parum  mulcet 

Auris  Simois  (5) 

démentis  os  cujus  claret, 

Manus  nitet  organis. 

Practizat  Adam  levita 

Precelienter;  quorum  vita 

Sana  diu  vigeat, 

Ut  et  illis,  qua  finita, 

Porta  celi  pateat. 

120  (f.  71). 

Fons  citharizancium 
Ac  organizancium. 
Tubal  (6)  predicatur 
Musice  primordia 
Sculpens,  ut  hi[s]toria 
Genesis  testatur. 
Pondéra  Pictagore 
Numerorum  décore 


Artis  (7)  norunt  legeni, 

Quam  rimans  Boecius 

Propalavit  latius. 

Regum  laudans  regem 

Doctrina  Gregorii, 

Gesta  Dei  filii 

Canit  omnis  (8)  ordo 

Guido  dans  (9)  inicio 

Lineas  et  spacia 

Dédit  monocordo. 

Sed  Franco  theorice 

Dat  mensuram  musice, 

Quam  colores  ligant  (10). 

Fontes  hii  sunt  cecilli  (11) 

Adhuc  quorum  rivuli 

Cuncta  régna  rigant. 

IIujus  pes  triplarii  (12) 

Ris  sub  emioli 

Normis  recitatur, 

Ut  hii  puisent  Dominum 

Quorum  numerorum  nonum  (13) 

Triplo  modulatur. 

mis  licet  inflmus 

J.  Alani  minimus 

Sese  recomendat, 

Quatenus  (14)  ab  invidis 

Ipsum  sonis  validis 

Laus  horum  deffendat. 


(1)  Rutlatg,  avec  un  signe  d'abréviation  sur  la  lettre  a. 

(2)  Uxonie.  Ms. 

(3)  Raeholans  li.  Ms. 

(4)  Liia.  Ms. 

(5)  Atires  Simonis? 

(6)  Tubas.  Ms. 

(7)  Aet.  Ms. 

(8)  Le  ms.  porte  Canit  avec  un  signe  d'abréviation  sur  la  fin  du  mot.  Ce  qui  est  ici  rendu 
par  omnis  est  figuré  dans  le  ms.  par  ol's. 

(9)  Le  ms.  semble  porter  gravido  sans. 

(10)  Ligantur  dans  le  ms. 

(11)  Seculi? 

(12)  Hujus  i(»'s  e'oha'i.  Ms. 

(13)  Il  y  a  dans  le  ms.  mtinie  (avec  un  trait  horizontal  au-dessus  de  un)  nomineum. 

(14)  Catenus.  Ms. 


CHANSONS.  303 

121  (f.  71  v°).     Tant  a  suptile  pointure 

La  très  gentile  pointure... 

122  (f.  72).        Bien  pert  qu'en  moy  n'a  dart  point  mal  apoint 

Et  tart  m'esveille  d'amour  qui  m'a  dun  dart  point... 

123  (f.  72v»).     D'ardant  désir  plains,  povres,  nus... 

Cette  pièce,  la  dernière  du  recueil,  se  termine  par  les  mots  Niijra  est  sel  formosa 
(Ténor),  au-dessus  desquels  la  notation  est  marquée  en  rouge. 

Malgré  l'incorrection  du  manuscrit,  dont  beaucoup  de  pa.s.sages  sont  inin- 
telligibles, il  a  paru  utile  dïnsérer  ici  des  vers  qui  laissent  entrevoir  le  sujet 
de  chaque  morceau.  L'incorrection  même  de  la  copie,  dont  la  table  précé- 
dente porte  des  traces  trop  nombreuses,  piquera  peut-être  la  curiosité  des 
amis  de  notre  ancienne  littérature  et  les  excitera  à  restituer  les  véritables 
leçons  de  textes  fort  intéressants  à  plus  d'un  égard,  et  dont  beaucoup  ont 
été  indignement  traités  sous  une  plume  étrangère. 

565 

N°  1403.  Bussv  (Roger  de  Rabutin,  co.mte  de)  :  Chansons  autoghaphes. 
In-4°,  papier,  XVIP  siècle,  24  fî.,  mar.  rouge. 

Recueil  de  chansons  satiriques,  inédites  pour  la  plupart;  les  grandes 
dames  du  temps  en  font  les  frais.  La  verve  de  l'auteur  ne  s'exerce  pas  seule- 
ment sur  les  femmes  galantes  ;  Turenne  et  Luxembourg  ne  sont  pas  épargnés. 
Mais  Bussy  s'acharne  surtout  sur  la  marquise  de  La  Baume  (Catherine  de 
Bonne),  à  laquelle  sont  consacrées  17  chansons;  il  pouvait  d'ailleurs  lui  attri- 
buer sa  longue  disgrâce,  car  c'est  elle  qui  fit  publier  en  Hollande  V Histoire 
amoureuse  des  Gaules.  La  première  chanson  en  date  est  de  1643,  la  dernière 
de  1676;  c'est  donc  aux  environs  de  1680  que  Bussy  écrivit  ce  recueil. 

On  y  a  joint  une  lettre  autographe  de  Bussy-Rabutin  au  père  Bouhours; 
elle  serait  peut-être  mieux  placée  dans  un  autre  volume,  mais  ici  elle  sert  au 
moins  à  prouver  que  le  manuscrit  est  bien  de  la  main  de  Bussy. 

Voici  la  liste  des  chansons  qui  composent  ce  recueil  : 

1 .  «  Air  de  balet  »  : 

Vous  qu'on  peut  dire  plus  de  mille... 


304  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

Sur  MM""  de  Mcnneville  et  Gordon,  filles  d'honneur  de  la  reine  Anne 
d'Autriche. 

2.  «  Sarabande  »  : 

Si  vous  doutés  que  La  Baume  n'écoute... 
Sur  MM"""  de  La  Baume  et  de  Sourdis. 

3 .  «  Air  de  balet  »  : 

D'un  feu  qu'on  ne  peut  éteindre... 
La  Baume  brusle 

4.  «  Le  Branle  de  Mets  »  : 

Chémeraut  dit  qu'elle  enrage... 

Sur  la  comtesse  de  Fiesque,  M"'  de  Chémerault  (M°°  de  La  Basinière), 
M.  de  Verneuil,  évêque  de  Metz  (mort  en  1652). 

5.  «  Sur  l'air  de  la  Belle  Jardinière  »  : 

Jumeaux  que  j'aime  et  que  j'estime... 

Jumeaux  mourut  maréchal-de-hataille  en  Catalogne,  1647.  «  11  a  la  nais- 
sance, le  cœur  et  l'expérience,  outre  qu'il  est  extrêmement  de  mes  amis  », 
écrivait  Condé  quelques  jours  avant  la  mort  de  cet  officier  (1). 

6.  «  Air  »  : 

Vous  avez,  belle  Brégis... 

7.  «  Air  de  balet  »  : 

Quand  La  Baume  vous  fait  un  serment... 

Publié  dans  Le  Nouveau  Siècle  de  Louis  XIV,  Paris,  1857,  p.  52. 

8.  «  Gavotte  »  : 

Je  ne  comprends  pas  comment 
La  Baume  trouve  un  amant... 

9.  «  Gavotte  »  : 

J'aime  M' de  Bélebat... 

«  le  frère  aîné  de  l'abbé  ». 

10.  «  Gavotte  »  : 

Quand  à  La  Baume  on  veut  plaire... 

(1)  Le  baron  de  Jumeaux,  de  la  maison  de  Uu  Prat,  «  n'était  ni  beau,  ni  bien  fait,  mais  gai, 
brave,  avec  bien  de  l'esprit  »,  disait  encore  son  ami  et  compatriote  Bussy,  qui  avait  signé  avec 
lui  la  fameuse  lettre  en  vers  à  Lenet  (Histoire  des  Princes  de  Condé,  t.  V,  p.  172). 


CHANSONS,  305 

1 1 .  «  Gavotte  »  : 

Quand  Monglas  fut  infidelle. 

12.  «  La  Gaillarde  »  : 

La  Baume,  vous  ne  savés  pas.. 

13.  «  Noël  »  : 

Or,  nous  dittes,  La  Baume... 

Ce  couplet  est  de  Tannée  1652;  il  a  été  publié  par  Gustave  Brunet  dans  Le 
Nouveau  Siècle  de  Louis  XIV,  Paris,  1857,  p.  51 . 

Or,  nous  dittes,  Turenne... 
Sur  la  levée  du  siège  de  Cambrai,  1657. 

14.  «  Sur  V air  Elle  est  revenue  dame  Anne  »  : 

L'ambassadeur  de  qui  la  politique... 
Sur  le  voyage  que  fit  La  Feuillade  à  Madrid,  en  1665,  pour  provoquer  Saint- 
Aunais  (voir  Histoire  des  Princes  de  Condé,  t.  V,  p.  149,  et  Index,  p.  162). 

15.  «  Les  Triolets  »  : 

Buffle  à  manclies  de  velours  noir... 
C'est  un  tigre  affamé  de  sang... 
Le  Maure  consent  à  la  paix... 
M'  notre  coadjuteur  (Retz)... 
M'  d'Elbeuf  et  ses  enfans... 

Ces  cinq  couplets  sont  du  temps  de  la  Fronde,  le  sixième  est  de  1676  : 

M'  le  duc  de  Luxembourg... 

Sur  le  siège  de  Philisbourg. 

16.  «  Gavotte  »  : 

Revenés,  M' le  cardinal  (Mazarin)... 

Les  quatre  premiers  couplets  sont  de  1652  ou  1653;  le  cinquième  est  posté- 
rieur, il  y  est  fait  allusion  à  MM""*  de  Sévigné  et  de  Sourdis,  et  au  duc  du 
Lude. 

17.  «  Gavotte  »  : 

Belle  Roche  du  Maine. 

18.  «  Sarabande  »  : 

Cominges  n'est  pas  malhabile  .. 
11.  39 


306  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Personnages  cités  :  le  duc  d'Orléans,  frère  de  Louis  XIV,  et  son  gouverneur 
le  maréchal  du  Plessis,  Rouville  et  la  comtesse  de  Fiesque. 

19.  «  Sarabande  »  : 

Beau  Canaplet,  rompes  votre  silence... 

20.  «  Sarabande  »  : 

Lorsque  Gerzé  par  une  ardeur  fldelle... 
Allusions  à  Guitaut,  au  comte  de  Gramont  et  à  la  comtesse  de  Fiesque. 

21.  «  Rondeau  »  : 

Approuvés  un  dessein... 
Publié  en  partie  dans  Le  Nouveau  Siècle  de  Louis  XIV,  Paris,  1857,  p.  59  ;  on  y 
trouve  les  noms  suivants  :  la  marquise  d'Huxelles,  Bussy,  le  comte  de  Gra- 
mont, la  comtesse  de  Fiesque. 

22.  «  Gavotte  »  : 

Précy,  je  vais  vous  apprendre... 
Le  second  couplet  est  adressé  à  M°"  de  Sévigné. 

23.  «  Air  de  balet  »  : 

Vous  qui  dans  les  faveurs  des  belles... 
Sur  M""*  de  La  Baume. 

24.  «  Gavotte  »  : 

Pour  la  noblesse  et  l'église... 
La  Baume  a  beaucoup  de  feu... 

25.  «  Air  de  balet  »  : 

A  la  cour  comme  en  province.. . 
Nogent,  beau-frère  de  Lauzun,  le  comte  de  Soissons,  M°"  de  La  Baume. 

26.  «  La  Coquille  »  : 

Il  n'est  point  d'amant  plus  incommode... 

L'abbé  d'Aumont,  Villars. 

27.  «  Gavotte  »  : 

Maréchalle,  pour  jamais. . . 
M.  de  Termes,  MM"""'  de  Coulanges  et  de  La  Baume. 

28.  «  Gavotte  »  : 


CHANSONS.  307 

C'est  en  vain,  Philis,  que  vous  tâchés... 

«  La  comtesse  de  Selles,  à  présent  Mad'  d'Épernon  ». 

29.  «  Gavotte  »  : 

La  Baume,  maigre  beauté... 

30.  «  Courante  »  : 

Petit  Brissac,  nous  baisons  tous  les  mains... 

31.  «  Gavotte  »  : 

Accordés,  belle  Outrelaise... 
Monglas  n'est  plus  que  chés  vous... 

32.  «  Air  de  balet  »  : 

La  Baume  fait  fracas... 

33.  «  Menuet  de  Vincennes  »  : 

Quand  à  La  Baume  on  veut  plaire.  . 

34.  «  Sarabande  »  : 

Quand  pour  La  Baume  on  soupire... 

six  couplets  ;  les  quatre  derniers  sont  consacrés  à  Turenne,  qui  n'est  pas 
épargné  par  Bussy;  ils  furent  composés  en  1658  ou  1659.  En  face  de  l'un 
d'eux,  Bussy  a  écrit  cette  note  :  «  M"°  d'Orléans  fit  ce  couplet  contre 
M.  de  Turenne,  qui  la  vouloit  marier  au  roy  de  Portugal  malgré  elle  ». 

35.  «  Vaudeville  »  : 

On  voit  la  rue  des  Tournelles... 

Sur  M'"  de  Vandy.  Dernier  couplet  : 

Le  vicomte  de  Turenne 

Enfin  a  pris  Saint-Venant...  (1657). 

36.  «  Bourrée  »  : 

Qui  de  son  cœur... 
Sur  M°"de  La  Baume. 

37.  «  Rondeau  de  Versailles  »  : 

La  Baume  est  peu  cruelle... 

38.  «  Les  Saucours  »  : 

La  bonne  marquise... 
«  La  nymphe  Fayette,  le  berger  Foucaut,  le  comte  de  Guiche  ». 


308  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

39.  «  Sarabande  »  : 

Belle  Sourdis,  vous  êtes  blanche  et  blonde 

40.  «  Les  Lérida  »  (1647)  : 

Voicy  venir  nos  guerriers 
La  Victoire  a  demandé 
Est-ce  le  jeune  Condé... 

41.  «  Le  Branle  de  Mets  »  : 

Quand  vous  fastes  infldelle    . 

Bussy  et  M"""  de  Monglat. 

42.  «  Menuet  »  : 

Quiconque  vous  ayme... 

MM""  de  Soissons,  de  Gordes,  du  Plessis,  de  Gouville,  de  Ghoiseul,  de  Rou- 
vroy,  d"01onne,  Mademoiselle. 

43.  «  Gavotte  »  : 

Si  la  bécasse  Soissons... 

44.  «  Noël  sur  l'air  de  Laissés  paistre  vos  bêtes  »  : 

Laissés  le  à  Pierre-Encise... 
MM™"  de  Tiennes,  de  La  Fayette,  de  Glérembaut,  de  Saint  Chaumont,  de 
Quincé,  de  Soissons,  de  Bordeaux,  d'IIuxelles,  d'AUuye,  de  Belin. 

45.  «  Les  AUeluya  sur  les  évêchés  donnés  en  1671  »  : 

Ce  n'est  pas  l'esprit,  ce  dit-on... 

46.  «  Autres  AUeluya  »  : 

La  cire,  la  neige  et  les  lys... 
MM""  de  Montmorin  et  de  La  Baume. 

47.  «  Gavotte  »  : 

Essuies  vos  beaux  yeux... 

M"""  de  Longueville  et  Coligny,  1643. 

48.  «  Sur  l'air  des  Rochelois  »  : 

Le  sage  comte  de  Talart... 

49.  «  Air  d'opéra  »  : 

Sur  le  Rhin  on  vit  une  beste... 


CHANSONS.  309 

50.  «  Sur  l'air  des  Roclielois  »  : 

Depuis  janvier  jusqu'en  avril... 

51.  «  L'air  des  Trembleurs  »  : 

Luxembourg  croit  que  sa  gloire... 
Ces  trois  dernières  chansons  sont  consacrées  au  duc  de  Luxembourg  et  au 
mauvais  succès  de  sa  campagne  de  1670.  M.  Gustave  Brunet  s'est  trompé  en 
datant  de  1688  la  dernière  chanson  (Le  Nouveau  Siècle  de  Louis  XIV,  Paris, 
1857,  p.  129). 

Toutes  les  chansons  de  Bussy  ne  sont  pas  ici;  M.  G.  Brunet  en  a  publié 
qui  ne  se  trouvent  pas  dans  ce  manuscrit. 

Vente  Solar,  mars  1861. 

566 

lV°  1118.  CouLANGES  (Philippe-Emmanuel  de)  :  Chansons. 

Pet.  in-f»,  papier,  XVII»  siècle,  180  pages,  filigrane  aux  armes  de  Colbert,  veau  brun, 
tr.  dor. 

Les  chansons  de  l'aimable  Coulanges,  dont  le  nom  revient  si  souvent  sous 
la  plume  de  M""  de  Sévigné,  furent  publiées  pour  la  première  fois  en  1694,  à 
l'insu  et  au  grand  déplaisir  de  l'auteur,  qui  voulut  diriger  lui-même  l'impres- 
sion d'une  édition  définitive  (1698,  2  vol.).  Notre  manuscrit,  qui  a  fait 
partie  de  la  bibliothèque  du  Palais-Royal,  paraît  avoir  été  présenté  à  la 
Grande  Mademoiselle,  car  il  débute  par  la  chanson  adressée  à  cette  prin- 
cesse : 

C'est  donc  à  vous,  adorable  princesse, 
Que  ce  livre  s'adresse. 
Ce  sont  toutes  mes  cbansons. 

Voilà  bien  une  dédicace  de  présentation,  et  si  l'éditeur  de  1694  l'a  reléguée 
au  miUeu  du  volume,  c'est  qu'elle  n'était  plus  de  saison.  Mademoiselle  étant 
morte  en  1693. 

Le  texte  que  nous  avons  sous  les  yeux,  évidemment  antérieur  à  l'édition 
de  1698,  est  loin  d'être  aussi  complet;  d'autre  part  il  contient,  outre  plu- 
sieurs chansons  inédites,   certaines  phrases  un  peu  libres   supprimées  à 


310  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

l'impression,  ainsi  que  les  noms  des  personnages  dont  l'éditeur  n'a  donné 
que  les  initiales.  Enfin,  nous  remarquons  sur  les  marges  quelques  notes  qui 
sont  peut-être  de  la  main  de  Coulanges.  Des  182  chansons  qui  composent  ce 
recueil,  14  ne  se  trouvent  pas  dans  l'édition  de  1698;  en  voici  la  liste  : 

2.  «  Divers  coupletz  sur  l'air  Non,  je  ne  suis  pas  le  seul  à  mesdire  »  : 

La  reine  Phinistée... 

3.  «  Noms  des  terres  du  maréchal  d'Albret,  sur  le  mesme  air  »  : 

Arnos,  Escoubes,  Pargados,  Espeschede... 
8.  «  Généalogie,  sur  le  mesme  air  »  : 

Faut-il  qu'un  petit-fils  d'un  grand  roy  de  France... 

25.  «  Pour  les  Feuillans  qui  vont  par  la  ville  en  hivert,  sur  l'air  Rochers, 
vous  êles  sourds  »  : 

Puisque  l'on  vous  permet  chez  vous  des  bas  de  laine... 

44.  «  Sur  l'air  de  la  Duchesse  »  : 

En  vain  vous  croyez  que  pour  vous... 

45.  «  SnrV air  Réveillez-vous,  belle  endormie  »  : 

On  est  estonné  dans  la  presse... 

70.  «  Sur  l'air  de  VAmour  malade  »  : 

N'avez-vous  point  veu  par  la  rue... 

71 .  «  Réponse  à  des  vers  de  M'  de  Pardailhan,  sur  le  mesme  air  »  : 

Hé  quoy,  vous  montez  au  Parnasse... 
79.  «  Pour  un  mauvais  soupe  composé  d'un  mauvais  lapin,  sur  l'air  Que 
Camour  a  d'attraits  »  : 

Qu'un  lapin  est  mauvais  lorsqu'il  commence... 
85.  «  Réponse  des  dames  de  Nantes  »  : 

Hé  quoy,  peut-on  se  montrer  sans  perruque... 
Réponse  à  la  chanson  «  pour  les  dames  de  Nantes  »  insérée  dans  l'édition 
de  1698  (I,  285). 

112.  a  Sur  l'air  du  Pain  bény  de  Livry,  pour  Madame  de  Saint-Géran  »  : 
Allons  à  compile... 


I 


CHANSONS.  3H 

127.  «  Pour  Madame  la  marquise  d'Uxelles,  de  Chalon-sur-Saône,  le  pre- 
mier aoust  1680,  sur  l'air  de  Joconde  »  : 

Par  vous  j'ay  receu  ce  matin... 
147.  «  Pour  M°"  la  marquise  de  Sévigné  »  : 

A  l'infante  Nausicaa... 
175.  «  Sentiment  de  Madame  la  comtesse  de  Grignan  sur  les  deux  précé- 
dens  couplets  »  (n°  174,  publiés  dans  l'édition  de  1698,  II,  107)  : 
J'ayme  vos  deux  derniers  couplets... 

567 

N°  950.  Recueil  de  chansons. 

In-8",  mar.  rouge,  fil.,  dos  orné,  tr.  dor.  (arw.  rel.).  —  Papier,  XVIII'  siècle,  4  fï.  (titre 
et  table)  et  223  pp.  chiffrées. 

A  partir  de  la  page  187,  le  recueil  a  été  complété  par  une  autre  main, 
dont  l'écriture  ressemble  fort  à  celle  de  Louis-Joseph  de  Bourbon,  prince  de 
Condé.  —  Les  livres  imprimés  de  notre  Cabinet  nous  ont  permis  d'identifier 
un  certain  nombre  des  chansons  contenues  dans  ce  recueil  et  dans  les  sui- 
vants; beaucoup  d'autres  ont  certainement  été  imprimées  au  XVir  et  au 
XVIII"  siècle.  —  Liste  alphabétique  des  chansons  : 

1  (p.  21).      A  quoi  s'occupe  Magdelon... 

2  (p.  129).     Aht  Thémire,  que  d'ardeur...  (Parodie  de  Ferrand). 

3  (p.  223).     Assis  sur  l'herbette,  Tircis... 

Publiée  dans  le  Nouveau  recîieil de  chansom  clwisies,  Lallaye,  1726,  p.  57. 

4  (p.  148).     Au  jardin  de  mon  père... 

{Recueil  de  chansons  populaires  par  E.  Rolland,  Paris,  1883,  I,  222). 

5  (p.  6).        Aussitôt  que  la  lumière... 

[Par  Adam  Billaut] .  Voir  Les  chevilles  de  M' Adam,  menuisier  de  Nevers, 
Rouen,  1654,  p.  266.  Reproduite  bien  des  fois  depuis. 

6  (p.  223).     Avec  ce  qui  nous  plaît... 

7  (p.  181).     Babet  m'a  su  charmer... 

[Par  Sedaine].  Voir  le  recueil  de  ses  poésies,  1760,  II,  70. 

8  (p.  175).     Belle  Iris,  quand  d'une  voix... 

9  (p.  188).     C'est  en  vain  qu'aux  tendres  cœurs... 
10  (p.  80).      C'est  la  mariée  de  Poissy... 


312  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

• 

ii  (p.  191).  C'est  sous  cet  ormeau... 

12  (p.  127).  Ce  ruisseau  qui  roule  ici  ses  eaux...  (Parodie  de  Ferrand). 

13  (p.  25).     Chantons  les  amours  de  Jeanne... 

(Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs  de  cour,  Paris,  1718,  etc.). 

14  (p.  198).  Charmante  Gabrielle... 

Chanson  attribuée  à  Henri  IV  et  souvent  reproduite  depuis  le 
XVIl»  siècle.  Les  paroles  ont  été  adaptées  à  un  air  de  noël  com- 
posé par  Du  Cauroy. 

15  (p.  145).  Connoissez-vous  ma  mie  Margot... 

16  (p.  29).     Contre  les  défauts  d'autrui... 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  I,  12,  et  autres 
recueils). 

17  (p.  19).     Creusons  tous  le  tombeau... 

18  (p.  205).  Dans  ma  jeunesse  on  se  divertissoit... 

[Par  Pannard].  Théâtre  et  œuvres  diverses  de  Pannard,  Paris,  1763,  I, 
272.  Cette  chanson,  imprimée  dès  1726,  est  restée  populaire;  elle 
a  été  souvent  reproduite  jusqu'à  nos  jours. 
Dans  un  détour  me  promenant... 

[Par  Favart].  Anthologie  française,  1765,  II,  216. 
De  tous  les  dieux  que  la  fable... 

(Chansons  nouvelles  sur  di/férens  sujets,  Paris,  1738). 
Des  charmes  de  Philis... 
Dieu  bénisse  le  roy  Charles... 
Dieu  qui  fait  tout  pour  le  mieux... 
Dieu  qui  fait  tout  pour  le  mieux...  (autre). 
Écoutez  l'histoire  du  Ijeau  Misis... 

Publiée  dans  l'Anthologie  française,  1765,  II,  183,  avec  la  signature 
M.  le  C.  de  B.  [le  cardinal  de  Demis];  insérée  dans  ses  Œuvres  com- 
plètes, édition  Cazin,  l,  227. 

26  (p.  218j.  Écoutez  tous  ma  chanson... 
(Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs  de  cour,  Paris,  1724). 

27  (p.  82).     En  revenant  de  Lorraine  avec  mes  sabots... 

28  (p.  167).  En  vain  par  un  tour  hypocrite... 

29  (p.  186.)  Feux  volages,  doux  badinages... 

30  (p.  114).  Hélas,  qui  pourra  jamais  croire... 
C'est  la  romance  du  duc  de  La  Vallière  intitulée  :  «  Les  Infortu- 
nées Amours  de  Gabrielle  de  Vergi  et  de  Raoul  de  Coucy  », 
publiée  dans  le  Choix  de  chansons  dédié  à  Madame  la  comtesse  de  La 
Guiche  (par  Moncrif),  1757,  p.  103;  insérée  à  la  suite  des  Mémoires 
historiques  sur  Raoul  de  Cou^g,  Paris,  1781,  p.  99,  etc. 

31  (p.  78).     H  étouoit  un  avocat... 


19 

(P- 

44). 

20 

(P- 

1)- 

21 

(P- 

140). 

22 

(p.  75). 

23 

(p.  95). 

24 

(P- 

159). 

25 

(P- 

106). 

CHANSONS.  313 

32  (p.  187).  Imite  un  mary  volage... 

33  (p.  83).     J'ai  une  maîtresse... 

34  (p.  202).  Jean  ne  fait  rien  que  pour  Jeanne... 

(Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs  de  cour,  Paris,  1718,  etc). 

35  (p.  104).  Jean  vient  donc  d'épouser  Jeanne... 

Chanson  publiée  dans  les  mêmes  recueils  que  la  précédente. 

36  (p.  88).     L'autre  jour  un  philosophe... 

37  (p.  47).     La  belle  Hortense... 

[Par  le  président  Ilénault];  Œuvres  inédiles,  Paris,  180G,  p.  263. 

38  (p.  190).  La  plus  belle  des  peintures... 

39  (p.  67).     Le  fameux  chantre  de  la  ïhrace... 

C'est  la  «  Descente  d'Orphée  aux  enfers  »,  publiée  avec  variantes 
dans  la  Lire  d'Apollon,  La  Haye,  1744,  p.  70. 

40  (p.  200).  Le  fils  de  Gabrielle...  .  Pour  M'  de  Vendôme  ». 

41  (p.  23).     Le  jeune  Colin  l'autre  jour... 

[Par  Antoine  Ferrand].  Vie  de  la  Bourbonnaise,  s.  d.  (vers  1725);  — 
Anthologie  française,  1763,  I,  117,  et  autres  recueils. 

42  (p.  162).  Le  roy  est  là  haut  sur  ces  monts... 

43  (p.  193).  Malgré  la  bataille... 

Cette  chanson,  longtemps  attribuée  à  Voltaire,  est  de  Christophe 
Mangenot.  «  Elle  fut  faite  dans  le  temps  des  guerres  de  Flandres, 
en  1744  »,  disent  les  éditeurs  des  recueils  de  1765  et  de  1782.  La 
date  au  moins  est  erronée,  car  la  chanson  figure  dans  les  Muses  en 
belle  humeur,  recueil  imprimé  à  Villefranche  en  1742. 

44  (p.  87).     Mon  père  a  fait  biUir  maison... 

{Recueil  de  chansons  populaires  par  E.  Rolland,  Paris,  1883,  I,  145). 

45  (p.  221).  On  dit  qu'il  arrive  icy... 

{Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  II,  177.  —  Chants 
et  chansons  populaires  de  la  France,  Paris,  1843  :  «  Les  Raretés  », 
par  Antoine  Houdard  de  La  Motte). 

46  (p.  196).  Or  écoutez,  Louison  Le  Brun... 

{Chansons  choisies,  Genève,  1782.  IV,  198  :  «  Cantique  sur  saint 
Louis  »). 

47  (p.  141).  Or  écoutez,  petits  et  grands, 

L'histoire  d'un  événement... 

48  (p.  124).  Oui,  je  veux  te  consacrer... 

49  (p.  37).     Oui,  Philis,  de  la  liberté... 

50  (p.  48).     Par  un  joli  caquet... 

«  Le  Petit  Maître,  sur  l'air  de  la  marche  du  roy  de  Prusse  ». 

51  (p.  201).  Pour  bien  connoître  l'homme... 

{Chansons  nouvelles  sur  diffèrens  sujets,  Paris,  1738). 
II.  40 


314  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

52  (p.  200).  Pour  connoître  la  femme...  (Même  recueil  imprimé). 

53  (p.  52).     Pourquoi  rompre  leur  mariage... 

(«  Les  Constantes  Amours  d'Alix  et  d'Alexis  »,  romance  de  Moncrif, 
insérée  dans  le  Choix  de  chansons  dédié  à  Madame  la  comtesse  de 
La  Guiclie,  1757,  p.  175.  —  Œuvres  de  M.  de  Moncrif,  Paris,  1778, 
m,  207). 

54  (p.  151).  Que  de  chagrins,  de  tourmens... 

[Par  Ghaulieu].  Œuvres  de  Ckaidieu,  La  Haye,  1774,  II,  76. 

55  (p.  96).     Que  je  vois  d'abus... 

56  (p.  126).  Quel  mortel  est  plus  heureux...   «  Parodie  de  Ferrand  ». 

57  (p.  156).  Qui  veut  ouïr  chanter... 

58  (p.  102).  Quoi!  du  dieu  qui  m'enflamme... 

[Par  Moncrif]  {Œuvres,  Paris,  1778,  III,  237). 

59  (p.  14).     Richelieu  dedans  l'enfer... 

Chanson  faite  au  XVIP  siècle  après  la  mort  de  Richelieu,  sur  l'air 
Lampons;  publiée  par  M.  G.  Brunet  dans  Le  Nouveau  siècle  de 
Louis  XIV,  Paris,  1857,  p.  6. 

60  (p.  20).     Si  Monsieur  ne  me  veut  plus  voir... 

Chanson  de  Blot  (époque  de  la  Fronde). 

61  (p.  153).  Songez  bien  que  l'amour  sait  feindre... 

«  Conseils  à  Thémire  »  (Choix  de  chansons  mises  en  musique  par  M.  de 
La  Borde,  1773,  II,  108,  paroles  de  Moncrif.  Œuvres  de  M.  de  Mon-, 
crif,  Paris,  1778,  III,  173). 

62  (p.  133).  Ton  humeur  est,  Catherine... 

{Nouveau  recueil  de  chansons  ciwisies,  Paris,  Ballard,  1727,  p.  103,  et 
autres  recueils  du  XVIII»  siècle.  Chants  et  chansons  populaires  de  la 
France,  1843). 

63  (p.  210).  Tout  ce  village  retentit... 

64  (p.  132).  Tout  Cythère  est  dans  ce  beau  séjour... 

[Par  le  président  Hénault].  {Nouveau  rectieil  de  chansons  choisies,  La 
Haye,  1726,  lll,  97;  et  autres  recueils). 

65  (p.  34).     Un  jour  au  lever  de  l'aurore... 

66  (p.  9).       Un  sot  qui  veut  faire  l'habile... 

{Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1736,  l,  124,  etc). 

67  (p.  104).  Viens,  aurore... 

Chanson  attribuée  à  Henri  IV,  souvent  reproduite  depuis  le  XVII*  siècle 
jusqu'à  nos  jours. 

68  (p.  50).     Viens  m'aider,  ô  dieu  d'amour... 

[Par  Moncrif].  {Choix  de  chansons  dédié  à  Madame  la  comtesse  de  La 
Guiche,  1757,  p.  84.  Œuvres  de  M.  de  Moncrif,  Paris,  1778,  III,  229). 

69  (p.  188).  Viens,  ma  bergère... 


I 


CHANSONS.  315 

70  (p.  130).  Votre  soin,  cher  ami...  «  Parodie  de  Ferrand  » 

71  (p.  20).     Vous  demandez  la  didérence...  (Sur  le  cardinal  Mazarin). 

72  (p.  170).  Vous  régnez  sur  mon  cœur... 

Collection  de  Condé. 

568 

N°  953.  Recueil  de  chansons. 

In-8»,  mar.  rouge,  fil.,  dos  orné,  tr.  dor.  {rel.  anc.).  —  Papier,  XVIII"  siècle,  158  pages 
chiffrées. 

Liste  alphabétique  des  duos,  vaudevilles,  airs  à  boire  et  chansons  de  tout 
genre  dont  se  compose  le  recueil;  chaque  pièce  est  accompagnée  de  l'air 
noté  : 

I  (p.  51).     A  mille  soins  jaloux... 

[Par  Charles  Rivière  du  Fresny].  (Anthologie  françoise,  1765,  l,  143). 
Adonis  expira  dans  les  bras... 
Ahl  le  charmant  berger... 

{Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1736,  Vil,  254). 
Ah!  que  vos  yeux,  Iris... 
Avant  que  d'aimer  Lisette... 
Ce  n'est  plus  un  mystère... 

{Anthologie  françoise,  1765,  III,  40). 
Celle  qui  préside  en  ces  lieux... 
Chère  Lisette,  donne-moi... 

{Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1743,  Vlll,  339). 
D'une  simple  amitié... 
Dans  un  bosquet  près  du  hameau... 

[Par  l'abbé  Mangenot].  {Anthologie  françoise,  1765,  II,  75). 

II  (p.  23).     De  la  déesse  de  Cythèrc... 

12  (p.  106).  De  mon  berger  volage... 
(Recueil  de  romances,  1767,  I,  159  :  «  La  Bergère  délaissée,  par  M.  de 

B.  »). 

13  (p.  149).  Des  bergères  de  ce  séjour... 


2  (p.  29). 

3  (p.  77). 

4  (p.  76). 

5  (p.  49). 

6  (p.  109). 

7  (p.  151). 

8  (p.  40). 

9  (p.  11). 

10  (p.  129) 

14  (p 

15  (p 

16  (p 

17  (p. 


134).  Engagé  par  la  tendresse... 
62).     Enivrés  du  jus  de  la  treille... 
123).  Il  est  un  berger  sincère... 
68).     Il  est  une  Sophie... 

(Œuvres  de  M.  de  Moncrif,  Paris,  1778,  III,  232). 


316  '  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

18  (p.  95).     Il  faut  quand  on  aime... 

(Anthologie  française,  1765,  II,  5  :  par  M.  le  P.  H***)  [le  président 
llénault]. 

19  (p.  91).     J'aime  vos  chansonnettes... 

20  (p.  48).     J'aurois  chargé  l'amour... 

21  (p.  97).     J'avois  toujours  gardé  mon  cœur... 

(Chatisonnier  français,  17(>0,  XIII,  131). 

22  (p.  93).     J'étois  seule  en  un  bocage... 

(Anthologie  française,  1765,  III,  69). 

23  (p.  69).    Jardins  parés  de  mille  fleurs... 

24  (p.  113).  Je  n'entends  plus  dessous  l'ormeau... 

[Par  M.  de  Bonneval].  (Anthologie  française,  1763,  II,  93). 

25  (p.  63).     Je  te  serai  toujours  fidèle   . 

26  (p.  211).  Je  vais  partir,  belle  Lisette... 

27  (p.  15).     Je  veux  toujours  boire... 

28  (p.  73).     L'amant  que  j'adore... 

Air  extrait  de  L'Hymen  et  l'Amour  réconciliez,  comédie   en   prose 
mêlée  de  chants  (La  Haye,  1760). 

29  (p.  19).     L'amour  m'anime  à  boire... 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1743,  VIII,  178). 

30  (p.  101).  L'autre  jour  étant  assis... 

(Recueil  de  romances,  1767,  I,  p.  165  :  «  Le  Combat  amoureux,  par 
M.  de  B.  ..). 
La  plus  aimable  des  bergères... 
Laisse-moi,  Tircis... 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1743,  Vlll,  62). 
Le  petit  dieu  folâtrant... 
Les  doux  plaisirs  habitent  ce  bocage... 
Lorsque  sur  l'herbette... 
Ma  bergère  fuyoit  l'amour... 

Musette  de  l'opéra  de  L'Hijmen  et  l'Amour  (Chansonnier  français,  1760, 
VII,  p.  55). 

37  (p.  127).  Maman,  ne  grondez  pas  si  fort... 

38  (p.  37).     Mille  bergers  suivent  vos  lois... 

39  (p.  99).     Mon  cœur  charmé  de  sa  chaîne... 

40  (p.  39).     Mon  cœur  soupire  pour  le  berger... 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1743,  VIII,  148). 

41  (p.  59).     N'étes-vous  point  cette  Armide... 

(Œuvres  de  M.  de  Mancrif,  Paris,  1778,  III,  235). 

42  (p.  55).     Non,  je  n'irai  plus  au  bois... 


31 

(p.  5). 

32 

(p.  7). 

33 

(p.  31) 

34 

(p.  3). 

35 

(p.  1). 

36 

(p.  35) 

CHANSONS. 


317 


43  (p.  57). 

44  (p.  60). 

45  (p.  52). 

46  (p.  47). 

47  (p.  73). 


48  (p 

49  (p 

50  (p 


51  (p 

32  (p 

33  (p 


45). 

9). 

41). 

131) 

43). 

85). 


54 

(P- 

87). 

55 

(P- 

89). 

36 

(P- 

12). 

37 

(P- 

120) 

58 

(P- 

27). 

39 

(P- 

117) 

60 

(P- 

79). 

61 

(p.  135) 

62 

(P- 

65). 

63 

(P- 

115) 

64 

(p- 

16). 

63 

(p.  33). 

(fe 

(p.  25). 

67 

(p.  82). 

Non,  non,  adorable  Lisette... 

«  Musette  de  M.  de  Lagarde  »,  d'après  le  ms.  1524  (voir  plus  loin, 
p.  329). 
Non,  non,  l'amour  n'est  pas  indomptable... 
On  dit  dans  nos  hameaux... 

Par  l'abbé  de  L'Attaignant  (voir  plus  loin,  ms.  1524,  p.  333). 
On  me  peint  tous  les  jours... 

(Nouveau  recueil  de  cliansam  choisies^  La  Haye,  1726.  I,  142). 
Oui,  vous  en  fériés  la  folie... 

(Nouveau  recueil  de  chanson.i  choisies,  La  Haye,  1743,  VIII,  103,  «  me- 
nuet de  Geminiani  »). 
Par  un  souris  l'amour... 
Peut-on  aimer  le  changement... 
Plaignés-vous,  ma  musette... 

(Le  Chamonnier  français,  1760,  VI,  168). 
Pour  se  trouver  sur  la  fougère... 
Près  d'un  frais  et  clair  ruisseau... 

(Anthologie  française,  1765,111,  177). 
Quand  je  vais  au  bois  seuletto... 

(Anthologie  française,  1765,  III,  4). 
Que  je  vous  aime... 
Que  les  bergers  de  nos  hameaux... 
Quel  bonheur,  notre  amour... 
Quoi,  du  dieu  qui  m'enflamme... 

(Œuvres  de  M.  de  Momrif,  Paris,  1778,  III,  237). 
Si  ton  ardeur  est  mutuelle... 
Songez  bien  que  l'amour... 

Chanson  de  Moncrif  (Œuvres,  1778,  III,  173),  mise  en  musique  par 
La  Borde  (édition  de  1773,  II,  108). 
Tout  me  dit  qu'il  est  inconstant... 

(Cliansons  nouvelles  sur  différens  sujets,  Paris,  1737). 
Tout  rend  hommage  à  ta  beauté... 

(Anthologie  française,  1763,  III,  252). 
Un  dieu  qui  s'embellit... 
Une  faveur,  Lisette,  m'a  prouvé... 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  I,  83). 
Unis  ton  cœur  au  mien... 
Versez,  divine  Hébé... 
Versez,  versez  de  ce  jus  délectable... 
Viens,  aurore... 

Chanson  attribuée  à  Henri  IV,  souvent  reproduite  depuis  le  XVII»  siècle. 


318  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

68  (p.  103).  Viens  m'aider,  ô  dieu  d'amour... 

Chanson  de  îtloncrif  (Œuvres,  Paris,  1778,  III,  229). 

69  (p.  67).     Vos  mépris  tous  les  jours... 

Pièce  du  XVII'  siècle,  insérée  par  Gonrart  dans  ses  recueils  sous  le 
titre  «  Paroles  pour  chanter  »  (bibliothèque  de  l'Arsenal,  ms.  5418, 
p.  1041). 

70  (p.  137).  Vous  vous  plaignez  de  mes  façons... 

Collection  de  Condé. 

569 

N°  934.  Recueil  de  chansons. 

Pet.  in-4°,  papier,  XVIII»  siècle,  138  ff.,  suivis  de  plusieurs  blancs  et  d'une  table, 
veau  brun  (rel.  anc). 

Chansons  grivoises;  chacune  est  accompagnée  de  l'air  noté. 

Collection  de  Condé. 

570 

]N°  939.  Recueil  de  chansons. 

Pet.  in-4",  veau  brun,  dos  orné,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Papier,  XVIII'  siè- 
cle, 180  ff.  (les  8  premiers  ont  été  enlevés  anciennement). 

Ce  recueil  se  compose  de  deux  parties,  chacune  accompagnée  d'une  table  : 
vaudevilles  (chansons  bachiques  ou  grivoises),  brmiles  (chansons  à  danser). 

Collection  de  Condé. 

571 

N"  1429.  «  Recueil  de  branles  guays  a  danseh  en  rond». 

2  tomes  en  1  vol.  in-S",  veau  fauve,  dos  orné  (rel.  anc.).  —  Papier,  XVIII'  siècle, 
200  et  166  pages,  tables,  musique  notée. 

Bibliothèque  Cigongne,  n»  1241. 

Un  certain  nombre  de  chansons  se  trouvant  à  la  fois  dans  les  trois  recueils 
précédents,  nous  avons  dressé  une  seule  liste  alphabétique  de  toutes  les 
pièces  qui  les  composent.  Nous  désignons  le  ms.  934  par  la  lettre  A,  939  par 
la  lettre  B,  1429  par  la  lettre  C. 


CHANSONS. 


319 


i.     A  l'ombre  d'un  chcsne...  (C,  II,  p.  141). 

2.  A  Paris  dans  cette  grande  ville...  (C,  il,  p.  162) 

{Les  Muses  en  belle  humeur ^  Villefranche,  1742,  p.  123). 

3.  A  Paris  est  une  fille...  (A,  f.  25  v°;  C,  l,  p.  45). 

4.  A  peine  vois-je  personne...  (A,  f.  67  v»;  C,  l.  p.  152). 

5.  Adam  ce  bonhomme...  (B,  f.  47). 

6.  Ahl  maman,  je  meurs  d'envie...  (B,  f.  99). 

7.  Ahf  mon  beau  laboureur...  (G,  II,  p.  132). 

{Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs  de  cour,  Paris,  1718). 

8.  Ahl  que  Colin  l'autre  jour...  (B,  f.  98). 

9.  Ah!  que  savant  directeur...  (A,  f.  117). 

10.  Aimons-nous  tendrement...  (C,  II,  p.  125). 

11.  Aminte,  tout  ce  que  les  dieux...  (B,  f.  78  v"). 

12.  Amis,  réjouissons-nous...  (B,  f.  28). 

13.  Amy,  l'aurois-tu  pu  croire...  (B,  f.  25). 

{Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  I,  185). 

14.  Au  jardin  de  mon  père...  (B,  f.  166  v). 

{Recueil  de  chansons  populaires  par  E.  Rolland,  Paris,  1883,  I,  222). 

15.  Au  petit  mouton  blanc...  (C,  I,  p.  71). 

16.  Auprès  d'un  buisson  cueillant  des  fleurettes...  (A,  f.  17  v;  C,  l,  p.  176). 

{Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  lll,  320). 

17.  Ayez  donc  pitié,  Mesdames...  (C,  II,  p.  147). 

18.  Belle  Iris,  à  votre  cadran...  (B,  f.  86). 

19.  Bertrand  de  qui  tout  est  connu...  (A,  f.  38;  C,  l,  p.  80). 

20.  Boire  du  vin  n'est  pas  péché...  (B,  f.  44). 

21.  C'est  à  Bacchus  à  faire  naistre...  (B,  f.  10). 

22.  C'est  dans  ces  lieux  que  règne...  (B,  f  111). 

23.  C'est  grand  pitié,  ma  commère...  (B,  f.  140). 

24.  C'est  la  bergère  Nanette...  (G,  II,  p.  160). 

{Rondes  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724). 

25.  C'est  la  fille  au  grand  Simon...  (A,  f.  132;  G,  il,  p.  92). 

26.  C'est  la  fille  de  chez  nous...  (A,  f.  66;  G,  I,  p.  149). 

27.  C'est  le  curé  de  notre  village...  (B,  f.  169). 

28.  C'est  nostre  servante  Barbe...  (B,  f.  153  v»). 

29.  C'est  un  garçon  de  village...  (C,  l,  p.  116). 

30.  Ce  fut  au  petit  More...  (A,  f.  108;  G,  II,  p.  43). 

31.  Ce  fut  par  un  grand  matin...     (A,  f.  86;  C,  II,  p.  4). 

32.  Ce  qui  tenta  nostre  première  mère...  (B,  f  50). 

{Les  Muses  en  belle  humeur,  Villefranche,  1742,  p.  21). 

33.  Charmante  Gabrielle...  (B,  f.  72). 

Chanson  attribuée  à  Henri  IV,  air  de  Du  Gauroy. 


320  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

34.  Colin  a  dit  à  Léonor...  (B,  f.  175). 

35.  Colin  à  la  chasse...     (C,  I,  p.  73). 

(Les  Muses  en  belle  humeur,  Villefranche,  1742,  p.  114). 

36.  Colin  dit  à  Margot...  (B,  f.  19;  G,  h  p   180). 

37.  Colin  prend  sa  hotte...  (C,  II,  p.  150). 

{Brunettes  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1704,  t.  H). 

38.  Colin  tout  brûlant  d'amour...  (A,  f.  2;  B,  f.  123;  G,  H,  p.  96). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  l,  112). 

39.  Commère,  j'ay  un  bon  valet...  (B,  f.  170). 

40.  Connoissez-vous  Grégoire...  (C,  I,  p.  13). 

41.  Connoissez-vous  Marotte...  (A,  f.  69;  G,  I,  p.  13). 

(Vie  de  la  Bourbonnaise,  s.  d.,  vers  1725,  p.  19,  et  autres  recueils). 

42.  Dans  ma  quinzième  année...  (A,  f.  77;  C,  I,  p.  187). 

(Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs ,  de  cour,  Paris,  1722.  —  Œuvres 
complètes  de  Grécourt,  Paris,  1796,  m,  20). 

43.  Dans  notre  village  il  est  un  berger...  (C,  I,  p.  79). 

(Chansons  nouvelles  sur  différens  sujets,  Paris,  1738). 

44.  Dans  un  pré  je  vis  l'autre  jour...  (G,  II,  p.  121). 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  III,  202). 

45.  De  bon  matin  m'y  suis  levade...  (A,  f.  131;  G,  II,  p.  88). 

46.  Dedans  une  plaine  pensant...  (A,  f.  105;  C,  II,  p.  38). 

(Brunettes  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1703,  t.  l). 

47.  Déitez  de  qui  les  mortels...  (B,  f.  21). 

48.  Dès  que  ma  Climène...  (B,  f.  68). 

49.  Dieux,  que  le  jeu  du  flageolet...  (B,  f.  141  v;  C,  I,  p.  97). 

50.  Dieux,  quelle  incommodité...  (B,  f.  44). 

51.  Dis  moy  donc,  charmante  Marotte...  (B,  f.  85). 

52.  Dites  moy,  mon  bon  Monsieur...  (C,  l,  p.  101). 

53.  Doux  charmes  de  la  vie...  (B,  f.  33). 

54.  Du  cap  de  Bonne-Espérance...  (B,  f.  69). 

(Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs  de  cour,  Paris,  1718). 

55.  Du  jeu  nouveau  du  bilboquet...  (B,  f.  102). 

(Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs  de  cour,  Paris,  1723). 

56.  En  allant  à  la  chasse...  (B,  f.  174). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  254). 

57.  En  dépit  du  sort  jaloux...  (B,  f,  85  v). 

58.  En  m'en  allant  au  bois...  (C,  II,  p.  129). 

59.  En  m'en  revenant  du  moulin...  (A,  f.  128;  G,  II,  p.  85). 

60.  En  nous  en  revenant  de  Monsieur  Saint-Michel...  (A,  f.  5;  G,  II.  p.  102). 

61.  En  revenant  d'Avignon...  (A,  f.  110;  B,  f.  129;  C,  II,  p.  46). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  216). 


CHANSONS.  321 

62.  En  revenant  de  Barbcançon...  (A,  f.  14;  C,  I.  p.  109). 

63.  En  revenant  de  Charenton...  (A,  f.  124;  B,  f.  171;  G,  II,  p.  79). 

{Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  248). 

64.  En  revenant  de  Lorraine,  jo...  (A.  f.  79;  C,  l,  p.  190). 

{Recueil  de  chansons  populaires  par  E.  Rolland,  Paris,  188G,  ir,  13o). 

65.  En  revenant  de  Montfort...  (C,  l,  p.  67). 

66.  En  revenant  de  Saint-Amant...  (A,  f.  130;  C.  Il,  p.  80). 

67.  En  revenant  de  Saint-Denis...  (A,  f.  93;  B,  f.  132;  G,  I,  p.  125). 

{Chansons clioisies,  Genève,  1782,  IV,  166  :  «  L'Hirondelle  de  carême  », 
signée  Gallet). 

68.  En  tous  lieux  j'ay  passé...  (B,  f.  111). 

69.  En  vain  je  bois...  (B,  f.  60). 

{Antliolof)ie  française,  1765,  I,  101;  par  le  marquis  de  La  Fare). 

70.  Encore  qu'il  fût  fête...  (A,  f.  99;  G,  II,  p.  27). 

{Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  48). 

71.  Encore  que  je  sois  jeunette...  (A,  f.  72;  C,  l,  p.  17). 

{Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  300). 

72.  Encore  un  coup  qu'en  peut-il  arriver...  (B,  f.  29). 

73.  Entre  vous,  mes  jeunes  filles...  (B,  f.  130). 

{Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  I,  122). 

74.  Êtes-vous  de  Taverny...  (C,  I,  p.  138). 

75.  Faut-il  qu'un  amant...  (B,  f.  20). 

76.  Fou  qui  passe  la  vie...  (B,  f.  79). 

77.  Frère  Frappart  frappe  à  la  porte...  (A,  f.  41;  G,  I,  p.  87). 

78.  Gautier  estoit  bon  cordonnier...     (B,  f.  14.'j). 

79.  Gens  de  bien,  prêtez  silence...  {A,  f.  36;  G,  l,  p.  68). 

{Anthologie  française,  1765,  II.  110;  par  M.  de  Pont-de-Ves!e). 

80.  Hâtez-vous  de  vous  marier...  (A,  f.  10;  G,  l,  p.  161). 

81.  Haut  le  pied,  gentille  Jeanneton...  (G,  I,  p.  42). 

82.  Hélas!  pourquoy  s'endormoit-elle...  (B,  f.  178). 

{Les  Mnses  en  belle  humeur,  Villefranche,  1742,  p.  35). 

83.  Heureux  l'amant  qui  baise  sa  maîtresse...  (B,  f.  80). 

84.  n  est  arrivé  dans  cette  ville...  (A,  f.  85;  B,  f.  128;  G,  II,  p.  2). 

{Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  l,  294). 

85.  Il  étoit  trois  filles  qui  filoient  du  lin...  (Deux  chansons  différentes  avec  le 

même  début,  A,  f.  43;  C,  l,  p.  90). 
80.     Il  étoit  un  bonhomme  quibotteloitdufoin...(A,  f.  83;  B,f.  120;  G,  I,  p.  197). 

{Rondes,  Paris,  Ballard,  1724,  t.  l). 
87.     Il  étoit  un  bonhomme  qui  vendoit  des  navets...  (A,  f.  51;  C,  l,  p.  114). 

{Chansons  jojjeuses  mises  au  jour  par  un  ane-onyme  onissime,  Paris,  1765, 
p.  103). 
II.  41 


322  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

88.  Il  étoit  un  cordonnier...'(A,  f.  53;C,  I,  p.  H7). 

89.  Il  faut  avoir  dans  nos  maisons...  (A,  f.  103;  C,  II,  p.  36). 

90.  Il  faut,  mes  chers  biberons...  (B,  f.  35). 

91.  Il  faut  que  je  file...  (B,  f.  106). 

92.  Il  faut  toujours  aux  grands  seigneurs...  (B,  f.  117). 

{Anthologie  françoise,  1765,  l,  105;  par  Regnier-Desmarais). 

93.  Il  ne  faut  point  faire  la  sage...  (C,  II,  p.  158). 

94.  Il  nous  faut  avoir  des  tondeurs...  (B,  f.  134). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  26). 

95.  Il  vous  faut  des  fauvettes...  (C,  II,  p.  61). 

96.  Iris,  devenez  plus  sage...  (B,  f.  102). 

97.  Iris,  est-il  un  cœur...  (B,  f.  19). 

98.  Iris,  je  bois  à  tes  beaux  yeux...  (B,  f.  9). 

99.  Iris  me  montre  de  l'amour...  (C,  H,  p.  63). 

100.  J'aime  une  jeune  pucelle...  (B,  f.  82). 

101.  J'avois  promis  à  ma  maîtresse...  (B,  f.  74). 

102.  J'ay  perdu  ma  liberté...  (A,  f.  12;  C,  l,  p.  165). 

(Nouveati  recueil  de  chansons  choisies,  Paris,  Ballard,  1727,  p.  115). 

103.  J'ay  rencontré  l'autre  jour...  (B,  f.  36). 

104.  J'ay  un  q,  j'ay  une...  (A,  f.  50;  G,  I,  p.  105). 

105.  J'entens  déjà  le  bruit  du  verre...  (B,  f.  70). 

106.  Je  bois  à  une  brune...  (B,  f.  100). 

107.  Je  garde  fort  bien  le  grenier...  (B,  f.  151). 

108.  Je  me  levay  hier  matin...  (A,  f.  108;  G,  II,  p.  44). 

109.  Je  rencontray  l'autre  jour  Margoton...  (A,  f.  80;  B,  f.  127;  C,  I,  p.  192). 

110.  Je  rencontray  l'autre  jour  une  demoiselle...  (A,  f.  31;  C,  l,  p.  54). 
m.  Je  rencontray  ma  Jeanneton...  (A,  f.  126;  C,  II,  p.  82). 

112.  Je  sers  une  demoiselle...  (C,  I,  p.  182). 

113.  Je  suis  fillette  à  quatorze  ans...  (A,  f.  50;  C,  I,  p.  112). 

114.  Je  veux  boire  à  ma  Lisette...  (B,  f.  15). 

115.  Je  veux  garder  ma  liberté...  (C,  l,  p.  158). 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  III,  47). 

116.  Je  vis  l'autre  jour  sur  l'herbette...  (A,  f.  111;  G,  II,  p.  48). 

117.  Je  vis  un  jour  dans  l'île  fortunée...  (B,  f.  51). 

118.  Je  vous  rencontray  l'autre  jour...  (A,  f.  24;  C,  l,  p.  43). 

119.  L'amour  souvent  m'enteste...  (B,  f.  34). 

120.  L'autre  jour  à  la  chasse...  (A,  f.  29;  C,  l,  p.  52). 

121.  L'autre  jour  au  jeune  CoUn...  (C,  I,  p.  29). 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  III,  355). 

122.  L'autre  jour  dans  la  prairie...  (B,  f.  121). 

123.  L'autre  jour  dans  un  bocage...  (B,  f.  144). 


CHANSONS,  323 

124.  L'autre  jour,  disoit  Perrette...  (A,  f.  100;  C,  II,  p.  30). 

125.  L'autre  jour  en  me  promenant...  (A,  f.  3;  C,  II,  p.  98). 

{Les  Muses  en  belle  humeur,  Villefranche,  1742,  p.  66). 

126.  L'autre  jour  étant  tombée...  (A,  f.  61;  C,  l,  p.  136). 

127.  L'autre  jour  l'amour  m'aborda...  (A,  f.  106;  C,  II,  p.  -40). 

128.  L'autre  jour  la  jeune  Alizon...  (A,  f.  35;  C,  l,  p.  65). 

129.  L'autre  jour  le  fol  amour...  (A,  f.  49;  C,  l,  p.  104). 

{Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  t,  68). 

130.  L'autre  jour  ma  mie  avec  moy...  (A,  f.  15;  B,  f.  160;  C,  l,  p.  171). 

131.  L'autre  jour  me  promenant...  (B,  f.  167;  C,  II,  p.  144). 

{Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs  de  cour,  Paris,  1722). 

132.  L'autre  jour  près  d'Annette...  (A,  f.  117;  C,  II,  p.  59). 

{Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  1,  151). 

133.  L'autre  jour  sur  un  verd  gazon...  (A,  f.  123;  C,  II,  73). 

{Chansons  nouvelles  sur  différents  sujets,  Paris,  1737). 

134.  L'autre  jour  un  jeune  meunier...  (A,  f.  68;  C,  I,  p.  7). 

135.  L'hymen  ressemble  à  ces  tableaux...  (C,  II,  p.  119). 

136.  L'on  ne  rit  plus  pour  son  voisin...  (B,  f.  83). 

137.  La  beauté  ne  sçauroit  de  soy...  (C,  II,  p.  89). 

138.  La  belle  et  charmante  Catin...  (A,  f.  39;  C,  l,  p.  82). 

139.  Là  haut  sur  ces  montagnes...  (G,  II,  p.  115). 

{Les  Muses  en  belle  humeur,  Villefranche,  1742,  p.  92). 

140.  La  jeune  abbesse  de  ce  lieu...  (A,  f.  27;  B,  f.  155;  C,  l,  p.  47). 

141.  La  jeune  Isabelle...  (C,  I,  p.  75;  II,  p.  62). 

142.  La  liberté  préside...     (B,  f.  58). 

143.  La  petite  Nanette  étant  chez  Colinet...  (A,  f.  119;  G,  II,  p.  65). 

144.  Le  com,  le  compère...  (A,  f.  64;  C,  l.  p.  143). 

145.  Le  fameux  vin  de  Champagne...  (B,  f.  31). 

{Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  Paris,  Ballard,  1727,  p.  106). 

146.  Le  feu  qui  part  de  tes  yeux...  (B,  f.  55). 

147.  Le  long  d'une  prairie...  (A,  f.  55;  C,  l,  p.  122). 

148.  Le  premier  jour  de  mes  nopces...  (B,  f.  136). 

149.  Le  teint  de  son  visage...  (C,  II,  p.  137). 

150.  Le  vin  me  rit,  je  le  caresse...  (B,  f.  48). 

151.  Les  dieux  comptent  nos  jours...  (B,  f.  59). 

152.  Lon  lan  la,  les  genoux...  (A,  f.  62;  C,  I,  p.  140). 

153.  Lorsque  j'étois  fillette...  (C,  II,  p.  110). 

154.  Lorsque  je  demande  à  Thérèse...  (A,  f.  102;  C,  II,  p.  32). 

155.  Ma  fille,  veux-tu  un  bouquet...  (G,  II,  p.  130). 

{Brunettes  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1703,  p.  280). 


324  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

156.  Ma  mère,  m'a  dit  Gatin...  (A,  f.  40;  B,  f.  133;  C,  I,  p.  93). 

(Rondes,  chansom  à  danser,  Paris,  IJallard,  17:24,  I,  200). 

157.  Ma  mère,  ribon  ribaine...  (A,  f.  40;  C,  l,  p.  85). 

158.  Ma  mère,  veux-tu  un  bouquet...  (U,  f-  179). 

159.  Ma  raison  s'en  va  beau  train...  (B,  f.  12). 

160.  Margot  et  Jean  vont  au  verjus...  (B,  f.  148). 

161.  Margot  rencontra  l'autre  jour...  (C,  I,  p.  56). 

162.  Margoton  ailoit  au  moulin...  (A,  f.  33;  C,  l,  p.  62). 

163.  Margoton  va  à  l'eau..    (A,  f.  13;  C,  I,  p.  167). 

(Brunetles  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1711). 
104.     Mathurin  boit  tout  le  jour...  (A,  f.  59;  C,  I,  p.  130). 

(Noiiueau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  111,  67). 
163.     Me  promenant  un  matin...' (C,  II,  p.  127). 

166.  Mère  dont  la  fille  est  jeunette...  (B,  f.  131;  C,  II,  p.  16). 

167.  Merlin  avec  Merlèche...  (A,  f.  20;  C,'  l,  p.  23). 

168.  Mes  yeux  ont  soumis  un  amant...  (B,  f.  90;  C,  l.  p.  37). 

169.  Messieurs,  ayez  mémoire...  (A,  f.  96;  B,  f.  119;  C,  li,  p.  23). 

170.  Michault  en  faisant  l'amour...  (A,  f.  84;  B,  f.  122;  C,  i,  p.  199). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  1,  138). 

171.  Mon  chemin  m'acheminoit...  (B,  f.  139). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  1,  144). 

172.  Mon  papa  voulant  comprendre...  (A,  f.  136;  C,  l,  p.  153). 

173.  Mon  père  avoit  un  jardinet...  (C,  l,  p.  103). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  180). 

174.  Mon  père  est  allé  aux  champs...  (B,  f.  158). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  170). 

175.  Mon  père  m'envoye  au  marché...  (A,  f.  76;  B,  f.  157;  G,  l,  p.  185). 

176.  Mon  père  m'y  a  marié...  (A,  f.  57;  G,  l,  p.  128). 

(Bruneltes  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1711). 

177.  Mon  père  me  veut  marier...  (G,  II,  p.  135). 

(Brunettes  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1704,  t.  l). 

178.  Muse,  prêtez-moy,  de  grâce...  (G,  il,  p.  76). 

179.  N'auray-je  jamais  un  amant...  (A,  f.  21;  C,  l,  p.  27). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  II,  27). 

180.  N'avons-nous  pas  grande  raison...  (B,  f.  14). 

181.  N'oserions-nous  icy  boire...  (B,  f.  24). 

182.  Ne  vous  laissez  jamais  charmer...  (G-,  H,  p.  117). 

(Chansons  choisies,  Genèwe,  1782,  m,  p.  28  :  «  Conseils  contre  le  mariage  », 
signés  Pannard). 

183.  Non,  Iris,  veux-tu  m'en  croire...  (B,  f.  29). 

184.  Nostre  femme,  je  ne  dors  guère...  (B,  f.  105). 


CHANSONS. 


325 


185.  Noire  grand  valet  Guillaume...  (A,  f.  Ci;  B,  f.  173;  C,  l,  p.  14G). 

(liundex,  chansons  à  damer,  Paris,  Ballard,  17i4,  I,  252.) 

186.  Notre  petite  Jeanneton...  (C,  l,  p.  189). 

187.  Notre  valet  va  aux  vignes...  (B,  ï.  164). 

(Rondes,  chansons  à  datiser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  110). 

188.  Nous  ne  sommes  point  de  ces  sots...  (B,  f.  81). 

189.  Nous  savons  fort  bien  les  détours...  (B,  f.  124). 

190.  Nous  voyageons  parmy  le  monde...  (B,  f.  22). 

191.  Of  la  gentille  commère...  (A,  f.  125;  C,  u,  p.  81). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  90). 

192.  On  dit  qu'un  jour  une  Ursuline...  (B,  f.  39). 

{Les  Muses  en  belle  humeur,  Villefranche,  1742,  p.  173). 

193.  Où  étiez-vous  donc  allé...  (A,  f.  47;  C,  l,  p.  99). 

194.  Par  un  matin  me  suis  levé,  je  ra...  (B,  f.  165). 

{Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724). 

195.  Par  un  matin  me  suis  levé  pour...  (B,  f.  162). 

196.  Permettez  que  je  vous  endorme...  (B,  f.  108). 

197.  Perrette  estant  dessus  l'herbette...  (B,  f.  161). 

{Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  120). 

198.  Perroquet  mignon...  (B,  f.  65). 

199.  Petite  brunette  aux  yeux  doux...  (B,  f.  80). 

200.  Pierrot  dans  un  cabaret...  (C,  i,  p.  109). 

201.  Pour  colorer  ton  teint...  (B,  f.  32). 

202.  Pour  passer  doucement  la  vie...  (B,  f.  42). 

203.  Pour  vous  guérir  du  mal...  (B,  f.  91). 

204.  Pourquoy,  charmante  bergère...  (B,  f.  103). 

205.  Prens,  ma  Philis,  prens  un  verre...  (B,  f.  54). 

(Chansons  nouvelles  sur  di/fércns  sujets,  Paris,  1738). 

206.  Près  du  berger  Coridon...  (A,  f.  114;  C,  II,  p.  53). 

207.  Puisqu'il  faut  pour  vous  plaire...  (B,  f.  17). 

208.  Quand  ce  pelletier...  (B,  f.  152). 

209.  Quand  ils  m'engageriont...  (C,  II,  p.  152). 

210.  Quand  Iris  prend  plaisir...  (B,  f.  108). 

211.  Quand  je  suis  auprès  de  ma  Catin...  (B,  f.  70). 

212.  Quand  je  suis  dans  un  repas...  (B,  f.  16). 

213.  Quand  ma  mère  me  maria...  (B,  f.  147). 

214.  Quand  on  a  de  bon  vin...  (B,  f.  72). 

215.  Quand  on  a  fait  un  peu  l'amour...  (B,  f.  31). 

216.  Quand  on  boit  à  sa  maîtresse...  (B,  f.  30). 

217.  Quand  un  coup  de  vent...  (B,  f.  66). 

218.  Que  l'amour  seul  au  village...  (B,  f.  66). 


32G  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS, 

219.  Quelle  liqueur  les  dieux...  (B,  f.  27). 

220.  Qui  veut  ouïr,  qui  veut  savoir...  (A,  f.  7;  C,  H,  p.  106). 

(Brunettes  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1704,  t.  il). 

221.  Qui  veut  savoir  de  nos  cantons...  (C,  I,  p.  3). 

222.  Quien,  Pierrot,  veux-tu  savoir...  (A,  f.  91;  C,  II,  p.  12). 

(Recueil  des  plus  belles  chansons  et  airs  de  cour,  Troyes,  1724). 

223.  Rien  n'est  plus  certain...  (C,  I,  p.  134). 

224.  Robin  dit  à  Margot...  (B,  f.  149). 

225.  Savez-vous  à  quoi  Jeanneton...  (A,  f.  73;  C,  I,  p.  20). 

226.  Savez-vous  comment  font  les  apoticaires...  (.\,  f.  28;  C,  1,  p.  50). 

227.  Si  dans  le  mal  qui  me  possède...  (B,  f.  84). 

228.  Si  dans  quatre  jours  ma  belle...  (B,  f.  39). 

229.  Si  j'avois  de  l'argent...  (C,  1,  p.  93). 

230.  Si  jamais  je  faisois  tant...  (A,  f.  95;  B,  f.  67;  C,  II,  p.  20). 

231.  Si  je  chéris  si  fort  .\minte...  (B,  f.  71). 

232.  Si  la  belle  Aminte  s'arme  de  rigueur...  (B,  f.  39). 

233.  Si  le  destin  te  condamne...  (B,  f.  26). 

234.  Si  tost  qu'à  table  on  veut  chanter...  (B,  f.  53). 

235.  Si  vous  avez  par  hazard...  (C,  I,  p.  106). 

236.  Sous  un  feuillage  sombre...  (A,  f.  54). 

237.  Sur  l'herbette  fleurie...  (B,  f.  125). 

(Chansons  clioisies,  Genève,  1782,  IV,  142). 

238.  Sur  le  bord  d'une  fontaine...  (A,  f.  121  ;  C,  il,  p.  69). 

239.  Sur  le  bord  de  la  Seine...  (C,  II,  p.  155). 

(Brunettes  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1704,  t.  II). 

240.  Tandis  qu'icy  bas  nous  vivons...  (B,  f.  27). 

241.  Tes  tours  de  lit...  (A,  f.  23;  C,  I,  p.  30). 

(Rondes,  chansons  à  danser,  Paris,  Ballard,  1724,  I,  272). 

242.  Tes  yeux  me  font  la  guerre...  (B,  f.  20). 

243.  Tircis  couché  sur  la  fougère...  (B,  f.  110). 

244.  Tircis  et  Fanchon  l'autre  jour...  (B,  f.  75). 

245.  Tircis,  tu  viens  de  prendre...  (A,  f.  88;  C,  11,  p.  6). 

246.  Tout  auprès  de  chez  nous...  (A,  f.  113;  C,  11,  p.  51). 

247.  Tout  mon  esprit  quand  je  ne  suis  point  ivre...  (B,  f.  11). 

248.  Toute  fllle  à  marier...  (A,  f.  116;  C,  II,  p.  55). 

249.  Un  beau  berger  de  ce  canton...  (A,  f.  16;  B,  f.  136;  C,  l,  p.  173). 

250.  Un  jeune  cordelier  rencontra...  (A,  f.  81;  C,  I,  p.  194). 

251.  Un  jeune  mousquetaire...  (B,  f.  88). 

252.  Un  jour  allant  promener...  (A,  f.  32;  C,  l,  p.  59). 

253.  Un  jour  après  matines...  (B,  f.  95). 

254.  Un  jour  dans  un  bal...  (A,  f.  90;  C,  II,  p.  10). 


CHANSONS.  327 

235.  Un  jour  dans  une  grotte...  (B,  f.  114). 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  1726,  II,  250). 

256.  Un  moine  de  nostre  couvent...  (B,  f.  94;  C,  l,  p.  33). 

257.  Un  petit  brunet  assis...  (A,  f.  19;  C,  l,  p.  179). 

258.  Un  pilote  m'engage...  (B,  f.  92). 

259.  Une  fille  sans  un  amy...  (A,  f.  137;  C,  I,  p.  155). 

260.  Une  jeune  nonette  en  s'éveillant...  (B,  f.  86). 

261.  Une  vieille,  une  jeune...  (B,  f.  156). 

262.  Vénus  m'a  fait  un  beau  présent...  (A,  f.  23;  C,  I,  p.  31). 

263.  Vider  une  bouteille...  (B,  f.  56). 

264.  Viens,  ma  bergère,  viens  seulette...  (B,  f.  176). 

(Brunettes  ou  petits  airs  tendres,  Paris,  Ballard,  1703,  1. 1). 

265.  Voicy  de  fort  bon  vin...  (B,  f.  32). 
206.  Votre  vigne  est  en  friche...  (B,  f.  36). 

267.  Vous  devez  connoître  mon  cœur...  (G,  l,  p.  10). 

268.  Vous,  filles,  qui  craignez  cela...  (C,  II,  p.  74). 

269.  Vous  offensez  Dieu,  Simone...  (A,  f.  128;  B,  f.  142;  C,  II,  p.  84). 

270.  Vous  pissez  si  gentiment...  (B,  f.  113). 

271.  Vraiment,  disoit  Isabeau...  (A,  f.  120;  B,  f.  150;  G,  II,  p.  67). 


572 

N°  962.  Recueil  d'aiks  d'opéras  (paroles  et  musique). 

In-8°,  mar.  rouge,  fil.,  fers  et  tr.  dor.  {rel.  anc).  —  Papier,  milieu  du  XVIII"  siècle, 
392  pages  chiffrées,  dont  26  blanches  et  4  ff.  de  table. 

1.  «  Airs  des  Caractères  de  l'amour  ».  —  Cet  opéra-ballet  fut  représenté 
pour  la  première  fois  sur  le  théâtre  de  l'Académie  Royale  de  Musique 
le  15  avril  1738  :  prologue  et  premier  acte  (l'Amour  volage)  par  Ferrand; 
second  acte  (l'Amour  jaloux)  par  Tannevot;  troisième  acte  (l'Amour  constant) 
par  Pellegrin;  la  musique  du  tout  par  Collin  de  Blamont. 

2.  «  Airs  des  Talens  liriques  ».  —  Les  Fêtes  d'Hébé  ou  les  Talents  lyriques, 
opéra-ballet  en  trois  actes  et  prologue,  par  Gaultier  de  Mondorge,  musique 
de  Rameau;  Académie  Royale  de  Musique,  21  mai  1739. 

3.  «  Airs  du  ballet  de  Ragonde  » .  —  Les  Amours  de  Ragonde,  opéra-ballet  en 
trois  actes,  par  Néricault-Destouches,  musique  de  Mouret;  Académie  Royale 
de  Musique,  30  janvier  1742. 


328  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

4.  «  Airs  de  Zaïs  ».  —  Zaïs,  opéra-ballet  en  quatre  actes  et  prologue,  par 
Cahusac,  musique  de  Rameau  ;  Académie  Royale  de  Musique,  29  février  1748. 

5.  M  Airs  d'Armide  ».  — Arinide,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes  et  prologue, 
paroles  de  Quinault,  musique  de  Lulli,  représentée  pour  la  première  fois 
sur  le  théâtre  de  l'Académie  Royale  de  Musique  le  15  février  1686,  reprise 
plusieurs  fois,  notamment  en  1746. 

6.  «  Airs  du  Carnaval  du  Parnasse  ».  — Le  Carnaval  du  Parnasse,  opéra- 
ballet  en  trois  actes  et  prologue,  par  Fuzelier,  musique  de  Mondonville;  Aca- 
démie Royale  de  Musique,  23  septembre  1749. 

7.  «  Airs  de  Zélindor  ».  —  Zélindor,  roi  des  Sylphes,  opéra  en  un  acte,  par 
Paradis  de  Moncrif,  musique  de  Rebel  et  Francœur;  Académie  Royale  de 
Musique,  17  mars  1745. 

8.  «  Airs  de  Zoroastre  ».  —  Zoroastre,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes  et 
prologue,  par  Cahusac,  musique  de  Rameau;  Académie  Royale  de  Musique, 
5  décembre  1749. 

9.  «  Airs  de  l'Hymen  et  V Amour  ».  —  «  L'Hymen  et  V Amour  réconciliez,  co- 
médie en  prose  mêlée  de  chants  et  de  danses,  faite  à  l'occasion  du  mariage 
de  L.  A.  S.  Monseigneur  le  prince  de  Nassau-Weilburg  et  Madame  la  prin- 
cesse Carohne  »  (La  Haye,  H.  Constapel,  1760). 

10.  «  Air  des  Éléments  » .  —  Les  Éléments,  opéra-ballet  en  trois  actes  et  pro- 
logue, par  Roy,  musique  de  Lalande  et  Destouches,  représenté  sur  le  théâtre 
de  l'Académie  Royale  de  Musique  le  29  mai  1725;  repris  en  1742  et  1754. 

1 1 .  «  Airs  détachés  de  plusieurs  opéras  »  : 

a).  Les  oiseaux  de  ces  bocages... 

Cet  air,  tiré  de  l'opéra  à^Armide,  a  été  inséré  dans  le  Dictionnaire  lyrique 

portatif  {Paris,  1766,  I,  256). 

b).  Ma  bergère  fuyoit  l'amour... 

Musette  de  l'opéra  de  L'Hymen  et  l'Amour. 

c).  Tendres  oiseaux,  éveillez-vous... 

d).  Naisses,  brillante  aurore... 

e).  Que  nos  jours  seront  dignes  d'envie... 

Collection  de  Condé. 


CHANSONS.    -  329 

578 

N°  1524.  Recceil  de  chansons. 

Pet.  in-i»,  mar.  vert,  fil.,  dos  orné,  tr.  dor.  {rel.  anc).  —  Papier,  XYlll»  siècle, 
173  pages  chiffrées,  3  ff.  limin.  et  4  fT.  de  table,  dessins  à  la  plume,  titres  à  l'encre 
rouge. 

Liminaires  :  1"  feuillet,  titre  «  Recueil  de  chansons  »,  compris  dans  un 
encadrement  dessiné  à  la  plume  ;  2'  feuillet,  figure  champêtre,  gravée  par 
Cl.  Duflos  d'après  Gravelot  (rapportée  et  collée);  3'  feuillet,  «  Envoi  à 
Mademoiselle***  »  : 

Que  Tircis  oubliant  son  chien  et  sa  houlette... 

Le  recueil  comprend  les  pièces  suivantes,  accompagnées  chacune  de  l'air 
noté  : 

1.  «  Romance  dont  les  paroles  sont  de  M.  de  Moncrif  »  : 

Viens  m'aider,  ô  dieu  d'amour... 
Publiée  dans  le   Choix  de  chansons  dédié  à  Madame  la  Comtesse  de  la  Guiche, 
1757,  p.  84.  Œuvres  de  M.  de  Moncrif,  Paris,  1778,  III,  229. 

2.  «  U Indifférente,  air  tendre  en  rondeau  »  : 

Laisse-moi,  Tircis... 

(Noumau  recueil  de  chansons  choisies, h&Wdi^Q,  i%&n^%di.\\\Tae,  1743,  VIII,  62). 

3.  «  Pastorale  tendre  »  : 

Me  promenant  dans  la  plaine... 

4.  0  Musette  de  M.  de  Lagarde  »  (Pierre,  musicien)  : 

Non,  non,  adorable  Lisette... 
o.  a  Pastorale  de  M.  de  Lagarde  »  : 

Lycas  un  jour  vint  me  surprendre... 

6.  «  Musette  de  M.  de  Lagarde  »  : 

Résonnez,  douce  musette... 

7.  «  Musette  en  rondeau  de  Géliotte  »  (Pierre  Jéliotte,  musicien)  : 

De  haïr  un  infidèle... 

n.  42 


330 


CHANTILLY. 


LES  MANUSCRITS. 


8.  «  Air  tendre  de  Lagarde  »  : 

Aht  cher  Tircis,  si  je  soupire... 
Ce  manuscrit  donne  surtout  les  noms  des  musiciens,  et  mentionne  rare- 
ment les  auteurs  des  paroles. 

9.  «  Romance  de  M.  de  La  Borde  »  : 

Vrai  Dieu,  quel  trouble  extrême... 
(Choix  de  chansons  mises  en  mmiqtie  par  M.  de  La  Borde,  Paris,   1773,  I,  92  : 
«  L'Ingénue,  paroles  de  Moncrif  »). 

10.  «  Air  tendre  de  M.  de  La  Borde  »  : 

Jamais  à  l'aimable  Glycère... 

Ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  de  1773. 

11.  «  Air  de  M.  La  Borde  »  : 

Quand  vous  avez  les  moindres  maux... 

Ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  de  1773,  mais  dans  le  Recueil  de  quelques  vers 
dédié  à  Adélaïde  par  le  plus  heureux  des  époux  [La  Borde],  Paris,  1784,  p.  101. 

12.  «  Air  de  M.  La  Borde  »  : 

Non,  non,  le  dieu  qui  fait  aimer... 
Édition  de  1773,  I,  58,  paroles  de  Plumeteau  (Antoine-Jean  Gigault  de). 

13.  «  Air  tendre  de  M.  La  Borde  »  : 

Ma  chère  liberté... 
Édition  de  1773,  IV,  138,  paroles  de  La  Borde  lui-même. 

14.  «  Air  très  tendre  de  M.  La  Borde  »  : 

Printems,  gardez-vous  bien  d'embellir... 

Ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  de  1773. 

15.  Pastorale  de  M.  La  Borde  »  : 

Tircis  sous  un  épais  feuillage... 
Ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  de  1773. 

16.  «  Air  gai  de  M.  La  Borde  »  : 

Dans  un  bosquet  la  jeune  Iris... 
Ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  de  1773. 


CHANSONS.  331 

17.  «  Air  de  M.  La  Borde  »  : 

On  dit  partout  que  je  vous  aime... 

Édition  de  1773,  II,  120,  paroles  de  La  Borde  lui-même. 

18.  «  Air  en  rondeau  de  M.  La  Borde  »  : 

Si  ce  n'est  pas  l'amour... 

Ne  se  trouve  pas  dans  l'édition  de  1773,  mais  dans  le  Recueil  de  quelques  vers 
dédié  à  Adélaïde  par  le  plus  heureux  des  époux  [La  Borde],  Paris,  1784,  p.  104. 

19.  «  Villageoise  de  M.  La  Borde  »  : 

Pierrot  dit  à  Madeleine... 

Édition  de  1773,  IV,  22  :  «  L'Heureux  Maladroit,  paroles  du  chevalier  de 
Ménilglaise  » . 

20.  «  Pastorale  de  M.  La  Borde»  : 

Il  est  donc  vrai,  Lucile... 

Édition  de  1773,  I,  134  :  «  Le  Départ,  paroles  de  Plumeteau  ». 

21.  «  Air  de  M.  La  Borde  »  : 

Tendre  fruit  des  fleurs  de  l'Aurore... 
Édition  de  1773,  IV,  30,  paroles  de  Gentil  Bernard.  —  Œuvres  complètes  de 
M.  Bernard,  Londres,  1778,  p.  164  :  «  La  Rose,  ode  anacréontique  ». 

22.  «  Aria  del  Sig.  Degiardini  »  [Felice  Giardini]  : 

Quel  accent  viens-je  d'entendre... 

23.  «  Romance  de  On  ne  s'avise  jamais  de  tout  »  [opéra-comique  de  Sedaine, 
musique  de  Monsigny]  : 

Jusque  dans  la  moindre  chose... 

(Recueil  de  romances,  1774,  II,  329). 

24.  «  Air  tendre  du  Cadi  dupé,  opéra-comique  »  : 

Si  votre  flamme  est  trahie... 

Le  Cadi  dupé,  opéra-comique  en  un  acte,  paroles  de  Lemonnier,  musique 
de  Monsigny,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  foire  Saint-Laurent  le 
4  février  1761. 

25.  «  Musette  »  : 


332 


CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 


Assis  au  bord  d'une  onde  pure... 
(Recueil  de  lomances,  1774,  II,  109). 

26.  «  Pastorale  »  : 

De  tous  les  bergers  du  village... 

27.  «  Musette  »  : 

Animez-vous,  musette  tendre... 

(Nouveau  recueil  de  chansons  choisies,  La  Haye,  Jean  Neaulme,  1743,  VIII,  163). 

28.  «  Ariette  tirée  de  Platée,  opéra  de  Rameau  »  : 

Aux  langueurs  d'Apollon... 

Platée  oîi  Jnnon  jalouse,  comédie-ballet  en  trois  actes,  livret  d'Autreau, 
retouché  par  Balot  de  Sauvot,  musique  de  Rameau,  représentée  sur  le 
théâtre  de  l'Académie  Royale  de  Musique  le  4  février  1769. 

29.  M  Air  de  Dardamis,  opéra  de  Rameau  »  : 

Si  l'amour  coûte  des  soupirs... 

Dardanus,  tragédie-opéra  en  cinq  actes,  paroles  de  La  Bruëre,  musique  de 
Rameau,  représentée  sur  le  théâtre  de  l'Académie  Rojale  de  Musique  le 
19  novembre  1739. 

30.  «  Air  tendre  »  : 

Je  sens  pour  la  jeune  Lisette... 

(Anthologie  françoise,  1765,  I,  81,  paroles  de  Patin). 

31.  «  Vaudeville  de  M.  Légat  de  Furci  »  : 

Avant  qu'une  beauté  rebelle... 

32.  «  Romance  »  : 

Maintenant,  belle  Henriette... 
(Le  Chansonnier  français,  1760,  XIV,  90). 

33.  «  Musette  de  Lefèvre  »  : 

Bergers,  sortez  de  vos  hameaux... 

34.  «  Musette  des  Amours  champêtres  »,   [pastorale   en  vaudevilles,   par 
Favart]  : 

Nos  bergers  vont  au  son  des  musettes... 


CHANSONS.  333 

35.  «  Rondeau  de  M.  Péronard  »  : 

Dans  ce  séjour  on  goûte  mille  charmes... 

36.  «  Air  tendre  »  : 

Vos  mépris  tous  les  jours... 
Les  vers  sont  du  XVIl°  siècle  et  se  trouvent  dans  les  recueils  de  Conrart,  ms. 
5418  de  la  bibliothèque  de  l'Arsenal,  p.  1041  :  «  Paroles  pour  chanter  ». 

37.  «  Musette  »  : 

Ma  bergère  fuyoit  l'amour... 

Musette  de  l'opéra  de  L'Hymen  et  l'Amour. 

38.  «  Romance  »  : 

Colin  sur  sa  musette... 

39.  «  Rondeau  de  Géliotte  »  : 

Si  l'on  m'offroit  ma  liberté... 

40.  «  Romance  de  M.  l'abbé  de  Bernis  »  : 

J'aime  une  ingrate  beauté... 

Tirée  des  Amours  champêtres,  pastorale   en  vaudevilles,  par  Favart;   insérée 
d&ns  V Anthologie  françoise,  1765,  II,  133. 

41 .  «  Air  gracieux  »  : 

N'êtes-vous  point  cette  Armide... 
(Anthologie  française,  1765,  II,  15,  paroles  de  Moncrif.  —  Œuvres  de  M.  de 
Moncrif,  Paris,  1778,  III,  235  :  «  Sur  un  air  de  l'opéra  d'Ajax  ».  La  musique 
de  cet  opéra  est  de  Berlin). 

42.  «  Air  de  Rameau,  ajouté  à  l'opéra  de  Castor  et  Pollux  »  : 

Présent  des  dieux... 
Castor  et  Pollux,  tragédie  lyrique  en  cinq  actes,  poème  de  Gentil  Bernard, 
musique  de  Rameau,  représentée  sur  le  théâtre  de  l'Académie  Royale  de 
Musique  le  24  octobre  1737,  reprise  en  1754. 

43.  «  Air  sérieux  de  M.  l'abbé  L'Attaignant  »  : 

On  dit  dans  nos  hameaux... 
Chanson  faite  en  1740  sur  la  mort  de  l'empereur  Charles  VI,  insérée  en  1765 
dans  V Anthologie  franroise,  II,  100,  et  en  1779  dans  l'édition  des  Chansons  et 


334  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

poésies  fugitives  de  M.  fabbé  de  L'Attaignant;  d'après  notre  manuscrit,  l'abbé 
est  aussi  l'auteur  de  la  musique. 

44.  «  Rondeau  gracieux  »  : 

Un  berger  quand  on  l'écoute... 

45.  «  Air  léger  de  M.  de  Lagarde  »  : 

Le  joli  métier  que  l'amour... 

46.  «  Air  tendre  de  M.  Lagarde  »  : 

Le  connois-tu,  ma  chère  Eléonore... 
Signée  «  M.  le  C.  de  B.  »  (cardinal  de  Bernis)  dans  V Anthologie  françoise, 
1765,11,  196,  cette  chanson  se  retrouve  dans  ses  Œuvres  complètes,  édition 
Cazin,  I,  144. 

47.  «  Air  grave  de  M.  Lagarde  »  : 

Bacchus,  amour,  sous  votre  empire... 

48.  «  Air  tendre  de  M.  Lagarde  »  : 

Pour  cacher  son  tourment... 
(Le  Chansonnier  françois,  1760,  XII,  140). 

49.  «  Air  tendre  »  : 

Maman,  ne  grondez  pas  si  fort... 

50.  «  Ariette  tirée  de   Tircis  et  Doristhée,  pièce  du  théâtre  italien  »  [par 

Favart]  : 

Paresseuse  aurore... 

51.  «  Ariette  tirée  des  Troqueurs,  pièce  du  théâtre  italien  »  : 

D'un  amant  inconstant... 
Les  Troqueurs,  opéra-comique  en  un  acte,  mêlé  d'ariettes,  paroles  de  Vadé, 
musique  de  Dauvergne,  représenté  sur  le  théâtre  de  la  foire  Saint-Laurent 
le  30  juillet  1753. 

52.  «  Ariette  tirée  du  ballet  de  Ragonde  »  : 

L'amour  chérit  nos  paisibles  bocages... 
Les  Amours  de  Ragonde,  opéra-ballet  en  trois  actes,  par  Néricault-Destouches, 
musique  deMouret. 

53.  «  Petit  air  mesuré  »  : 

Mon  père  m'a  mariée... 


CHANSONS. 


333 


54.  «  Pastorale  »  : 

En  revenant  de  la  ville... 
Paroles  et  musique  de  La  Borde;  édition  de  1773,  I,  88. 

55.  «  Chanson  gaye  »  : 

Maman  me  dit  que  quand  on  aime... 

ChQix  de  chansons...  de  La  Borde,  1773,  IV,  84,  paroles  du  chevalier  de  Ménil- 
glaise. 

56.  «  Musette  de  M.  La  Borde  »  : 

La  volage  Lisette... 

Édition  de  1773,  III,  72,  paroles  de  La  Borde  lui-même. 

57.  «  Air  villageois  de  M.  La  Borde  »  : 

Oui,  je  t'aime,  Silvandre... 

Édition  de  1773,  III,  54,  paroles  du  chevalier  de  Ménilglaise. 

58.  «  Vaudeville  »  [de  La  Borde]  : 

Pourquoi  te  plaindre,  Tityre... 

Édition  de  1773,  IV,  108,  paroles  de  Séguier. 

59.  «  Air  tendre  de  M.  La  Borde  »  : 

Momens  heureux  où  ma  chère  Lisette... 

Édition  de  1773,  IV,  132,  paroles  de  La  Borde  lui-même. 

60.  «  Vaudeville  »  [de  La  Borde]  : 

Point  ne  voudrois  pour  bien  passer  ma  vie... 

Édition  de  1773,  IV,  46,  paroles  de  Séguier. 

61.  «  Romance  »  [de  La  Borde]  : 

Sur  le  bord  d'une  fontaine... 

Édition  de  1773,  IV,  6;  paroles  du  chevalier  de  Ménilglaise. 

62.  «  Chanson  burlesque  »  : 

Aimons  toujours,  quoi  qu'on  en  die... 

63.  «  Romance  de  M.  La  Borde  »  : 

Des  malheurs  de  sa  tendresse... 
Édition  de  1773,  IV,  96,  paroles  du  chevaher  de  Ménilglaise. 


336  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

64.  «  Romance  de  M.  La  Borde  »  : 

J'ai  six  fois  dans  la  plaine... 

Édition  de  1773,  III,  126,  paroles  de  M.  de  Plumeteau. 

65.  «  Air  tendre  de  M.  La  Borde  »  : 

Laissez  durer  la  nuit... 

Édition  de  1773,  111,64  :  «  L'Obscurité  désirée  »;  paroles  de  La  Borde 
lui-même. 

66.  «  Romance  de  M.  La  Borde  »  : 

Depuis  que  l'aimable  Thémire... 

Édition  de  1773,  III,  30,  paroles  du  chevalier  deMénilglaise. 

67.  «  Romance  de  M.  La  Borde  »  : 

Depuis  que  le  cruel  amour... 

Édition  de  1773,  II,  136  :  «  Le  Tombeau  »;  paroles  de  M.  Chabanon  de 
Maugry. 

68.  «  Air  très  tendre  »  : 

Je  vais  partir,  belle  Lisette... 

69.  «  Air  gracieux  »  : 

L'amant  que  j'adore... 

Air  extrait  de  «  L'Hymen  et  l'Amour  réconciliez,  comédie  en  prose  mêlée  de 
chants  et  de  danses,  faite  à  l'occasion  du  mariage  de  L.  A.  S.  Monseigneur 
le  prince  de  Nassau-Weilburg  et  Madame  la  princesse  Caroline  »  (La  Haye, 
H.  Constapel,  1760). 

70.  «  Pastorale  »  : 

Souffrez,  Iris,  qu'amour  vous  blesse... 

71.  «  Brunette  de  M.  La  Borde  »  : 

Un  jour  sur  la  fougère... 

Édition  de  1773,  III,  34  :  «  L'Heureuse  plainte  »,  paroles  de  La  Borde  lui- 
môme. 

72.  «  Duo  tiré  de  l'opéra  à'Mglé,  par  M.  La  Garde  »  : 

Pour  toujours  l'amour  nous  enflamme... 


CHANSONS.  337 

.Eglé,  paroles   de  Laujon,   musi((ue  de  Lagardc,  opéra-ballet  en   un  acte, 
représenté  sur  le  théâtre  des  Petits-Appartements  le  1:5  janvier  1748. 

Ce  manuscrit,  qui  a  fait  partie  de  Tancienne  collection  de  Chantilly,  a  été 
retrouvé  par  Gouverneur,  mon  valet  de  chambre,  qui  me  Ta  donné. 


574 

N°  940.  «  Mémoires  historiques  »  (recueil  de  chansons  historiques). 

In-8°,  papier,  XVIll"  siècle,  écriture  fine  et  serrée,  303  feuillets  écrits  et  beaucoup  de 
blancs,  mar.  vert,  tr.  dor. 

Chansons  satiriques,  et  souvent  licencieuses,  sur  les  personnages  et  les 
événements  du  XVII"  et  du  XVIIP  siècle,  depuis  le  règne  de  Louis  XIII  jus- 
qu'à l'année  1721.  Le  titre  est  compris  dans  un  encadrement  gravé  par 
Poilly  d'après  Vivier;  puis  vient  une  longue  table  alphabétique  des  per- 
sonnes nommées  dans  les  chansons.  Les  marges  sont  couvertes  de  notes 
explicatives  et  de  quelques  airs  notés.  Un  tiers  environ  des  chansons  se 
retrouvent  dans  les  recueils  suivants. 


Collection  de  Condé. 


575 


N"  1432.  Recueil  de  chansons  historiques. 

2  tomes  en  1  vol.  10-4"",  demi-mar.  vert.  —  Papier,  XVllI"  siècle,  très  belle  écriture, 
airs  notés. 

Tomes  VII  et  VIII  d'un  recueil  perdu.  Le  premier  et  le  dernier  feuillet  de 
chaque  volume  ont  été  enlevés  et  les  titres  ont  disparu.  Le  tome  VII  com- 
prend les  chansons  des  années  1713  à  1730  (362  pages  et  4  ff.  de  table);  le 
tome  VIII  va  de  1730  à  1741  (396  pages  et  4  ff.  de  tablej.  —  Notes  explica- 
tives sur  les  marges.  Toutes  les  chansons,  sauf  60,  se  trouvent  dans  le 
recueil  précédent  et  dans  les  suivants. 

Bibliothèque  Cigongne. 

II.  43 


338  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

576-585 

N°'  793  à  801,  820.  «  Recueil  de  chansons  choisies  en  vaudeville  pour 
servir  à  l'histoire  anecdote  (sic)  depuis  1600  jusques  et  compris  1749  ». 

10  vol.  in-4°,  veau  brun,  dos  orné  (rel.  atic.).  —  Papier,  XVIII'  siècle,  airs  notés.  — 
Tome  I,  années  1600  à  1664,  216  iï.  et  6  fî.  de  table.  —  II,  1664  à  1684,  458  pages  et 
8  ff.  de  table.  —  III,  1685  à  1699,  478  pp.  et  7  iï.  de  table.  —  IV,  1699  à  1707,  478  pp. 
et  7  ff.  de  table.  —  V,  1707  à  1713,  479  pp.  et  6  ff.  de  table.  —  VI,  1713  à  1723, 487  pp. 
et  6  ff.  de  table.  —  vil,  1724  à  1732,  480  pp.  et  4  ff.  de  table.  —  VIII,  1732  à  1738, 
433  pp.  —  IX,  1739  à  1743,  184  ff.  —  X,  1744  à  1749,  297  pp.  et  4  ff.  de  table. 

Chaque  volume  de  cet  important  recueil  (sauf  deux)  est  accompagné  d'une 
table  alphabétique  des  personnes  nommées  dans  les  chansons.  Des  notes 
explicatives  couvrent  les  marges. 

Collection  de  Condé. 

586-593 

N°' 812  à  819.  Recueil  de  chansons  historiques. 

8  vol.  in-4'',  veau  brun,  dos  orné,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Papier,  XVIII"  siè- 
cle, airs  notés.  Tome  I,  193  ff.;  H.  168;  III,  167;  IV,  184;  V,  182;  VI,  176;  vn,  197; 
vni,  184. 

Chansons  historiques  du  XVrP  et  du  XViri"  siècle  jusque  vers  1714. 
Recueil  intéressant,  mais  moins  important  et  moins  complet  que  le  précédent; 
l'ordre  chronologique  n'est  pas  toujours  observé  ;  les  tables  alphabétiques 
font  défaut  ;  enfin  toutes  les  chansons  n'ont  pas  un  caractère  historique  ou 
satirique.  Les  tomes  V  et  VI  ne  comprennent  que  des  vaudevilles,  chansons 
grivoises,  airs  à  boire  ou  à  danser,  publiés  pour  la  plupart  de  1700  à  1730 
dans  les  recueils  de  Ballard  et  autres.  Le  tome  V  se  termine  par  une  pièce 
de  173  vers  intitulée  «  U Ex-cocu,  nouveWe  historique  »,  insérée  en  1735  dans 
le  Recueil  de  pièces  choisies  rassemblées  par  les  soins  du  Cosmopolite,  p.  245. 

Collection  de  Condé. 

Les  quatre  recueils  précédents  forment  un  ensemble  important,  document 
précieux  pour  l'histoire  anecdotique  de  la  France  au  cours  du  XVir  siècle  et 


CHANSONS.  339 

pendant  la  première  moitié  du  XVIII".  En  ne  comptant  qu'une  fois  les  chan- 
sons qui  se  répètent  dans  les  différents  recueils,  nous  arrivons  au  chiffre  de 
3200  environ.  Nous  ne  pouvons  songer  à  donner  la  liste  de  ces  milliers  de 
chansons,  Hste  interminable  et  qui  n'aurait  de  valeur  que  par  une  autre  liste 
des  noms  de  personnes.  D'ailleurs  M.  G.  Brunet  a  publié  une  partie  de 
ces  Chansons  dans  Le  Nouveau  siècle  de  Louis  XIV  ou  Choix  de  chansons  de  1634  à 
1712  {P&ris,  1837,  in-i2);  d'autres  se  trouvent  dans  le  Recueil  Claimmbautt- 
Maurepas,  chansonnier  historique  duXVIIP  siècle,  publié  par  M.  Emile  Raunié 
(Paris,  1879-1884,  10  vol.  in-12);  mais  la  plupart  sont  inédites.  A  défaut 
d'une  liste  complète  de  ces  milliers  de  chansons,  le  meilleur  compte-rendu 
qu'on  puisse  faire  de  ces  recueils  est  la  troisième  pubhcation  de  la  Biblio- 
thèque bibliophilo-facétieiise  des  frères  Gébéodé  (Gustave  Brunet  et  Octave  Dele- 
pierre)  :  «  Chansons  historiques  et  satiriques  sur  la  cour  de  France  (1615  à 
1746)  »,  in-12  de  12S  pp.,  Paris,  1856. 


VI.    -    IDIOMES    PROVINCIAUX 


594 

N'  1371.  Aknaud  Vidal  :  «  Aquest  libue  fes  Au.  Vidal  del  Castel- 
NOUDARi  de  las  aventuuas  DE  MoNSENHER  G.  DE  La  Barra  »  (Los  Avcntures 
de  Guillaume  de  La  Barre,  par  Arnaud  Vidal  de  Castelnaudary). 

In-f"  (0,315  sur  0,240),  couvert  en  parchemin.  —  Ms.  sur  papier,  première  moitié 
du  XIV'  siècle,  40  ff.  à  2  colonnes  de  30  vers. 

On  sait  combien  sont  rares  les  monuments  de  l'ancienne  littérature  proven- 
çale; parmi  les  poèmes  écrits  en  langue  d'oc,  les  moins  communs  encore 
sont  les  romans  d'aventure.  Celui-ci  fut  composé  en  1318  et  dédié  par  l'au- 
teur à  Sicart  de  Montant  près  Auterive  (1).  Arnaud  Vidal  est  le  premier 
lauréat  des  jeux  floraux  de  Toulouse;  en  1324,  il  y  reçut  la  violette  d'or  pour 
une  chanson  à  la  Vierge,  qui  a  été  publiée.  C'est  à  cette  même  date  que  nous 
rapportons  l'exécution  de  notre  manuscrit,  le  seul  connu. 

Les  aventures  de  Guillaume  de  La  Barre  ont  été  l'objet  d'une  notice  de 
M.  Paul  Meyer  (Paris,  1868),  qui  a  établi  un  rapprocliement  curieux  entre 
un  passage  de  ce  poème  et  une  nouvelle  du  Décaméron  (8"  de  la  seconde 
journée). 

1897.  —  M.  Paul  Meyer  vient  de  publier  intégralement  notre  manuscrit 
pour  la  Société  des  Anciens  Textes  français. 

Collection  du  marquis  de  La  Garde.  —  Vente  S.  G.,  faite  à  Paris,  mars  1869. 
(1)  Arrondissement  de  Muret  (Haute-Garonne). 


IDIOMES  PROVINCIAUX. 


341 


595 

JN"  1727.   «  CoMPLi.MAN  AI   Son  Altesse  Sérénissime  Monseignelu  le  Duc 

DE    BOUBON    su    SON    EKUIVÉE    Al    DiJON    ». 

In-4°,  papier,  XVIP  siècle,  H  11'.,  cart..  dos  chagrin  rouge.  La  couverture  originale  en 
papier  a  été  conservée  à  l'intérieur  du  volume. 

Compliment  en  vers,  en  patois  bourguignon,  adressé  (octobre  1694)  à 
Louis  ni  de  Bourbon -Condé,  duc  de  Bourbon,  qui  pour  la  première  fois 
faisait  le  voyage  de  Bourgogne.  Il  est  probable  que  l'auteur  de  ce  poème  est 
Aimé  Piron,  le  père  du  fameux  Alexis,  qui  s'était  fait  une  spécialité  de  ces 
sortes  de  compliments  aux  gouverneurs  de  sa  province. 

Collection  de  Condé. 


596 

N°  930.  «  Lai  Thôpe  gaillade  dé  vaigneron  de  Dijon,  ai  Son  Altesse 
Sérénissime  Monseigneur  le  Duc  »  (Louis  ll[  de  Bourbon-Condé). 

Pet.  in-i",  papier,  commencement  du  XYlll"  siècle,  16  IT.,  rel.  en  vélin  blanc. 

Imprimé  à  Dijon  cbez  Claude  Michar,  avec  permission  du  15  juin  1703. 
Nous  avons  certainement  sous  les  yeux  le  manuscrit  autographe  offert  au 
prince  par  l'auteur.  L'écriture  présente  une  grande  analogie  avec  celle  de  La 
Monnoye;  mais  elle  ressemble  aussi  à  celle  du  manuscrit  précédent,  et,  si  le 
poème  n'est  pas  de  La  Monnoye,  on  peut  l'attribuer  à  Aimé  Piron.  Nous 
retrouvons  ici  la  caricature  du  maire  de  Talant,  et  nous  savons  que,  dans  un 
de  ses  noëls  daté  de  1696,  Aimé  Piron  se  moque  de  ce  personnage. 

Collection  de  Condé. 


VII. 


POESIES    EN    AUTRES    LANGUES 


597 
N°  1424.  Dante  Alighieri  :  Cantica  del  Inferno,  avec  le   commentaire 

de   FRA   GCIDONE    DE    PiSE. 

In-f»  (0,330  sur  0,243),  cuir  de  Russie.  —  Vélin,  XIV  siècle,  243  ff.,  2  colonnes  de 
42  lignes,  rubriques  rouges  en  latin,  35  miniatures,  dont  la  plupart  sont  peintes  au  bas 
des  pages,  initiales  ornées. 

F.  1.  «  Incipit  prima  cantica  comédie  excellentissimi  poète  Dantis  Ala- 
gherii  Florentini,  distincta  per  xxxun  cantus.  Incipit  primus  ». 

F.  30.  «  Expositiones  et  glose  super  comediam  Dantis,  facte  per  fratrem 
Guidonem  Pisanum,  ordinis  Béate  Marie  de  Monte  Carmeli,  ad  nobilemvirum 
dominum  Lucanumde  Spinolisde  Janua.  Incipit  prologus  ».  Ce  commentaire 
est  incomplet  de  la  fin;  les  derniers  feuillets  ont  été  enlevés. 

F.  234.  «  Incipit  Declaratio  super  profundissimam  etaltissimam  comediam 
Dantis,  factaper  fratrem  Guidonem  Pisanum,  ordinis  Béate  Marie  de  Carmelo, 
ad  nobilem  virum  dominum  Lucanum  de  Spinolis  de  Janua.  Incipit  prefatio 
sive  epistolare  proemium  »  : 

La  gran  devotione  el  grande  amore 
Che  tu  dimostri,  Spinola  Lucano, 
Inver  lo  gran  maestro  el  grand  autore... 

Ce  poème  est  accompagné  d'un  commentaire  en  prose  disposé  sur  les 
marges  des  feuillets.  —  F.  238  r°  :  «  Explicit  Declaratio  super  primam  can- 
ticam  comédie  Dantis  ».  Le  commentaire  du  carme  de  Pise  est  encore 
inédit. 

Cet  important  manuscrit,  parfaitement  copié  sur  le  plus  beau  vélin  et  très 


POÉSIE  ITALIENNE.  343 

bien  conservé,  était  le  principal  trésor  de  la  bibliothèque  Archinto,  à  Milan. 
Consulté  par  quelques  éditeurs  de  Dante,  il  est  mentionné  avec  quelques 
détails  dans  les  publications  du  vicomte  de  Batines  (Bihliotheca  Dantesca)  et 
de  M.  Moore  (Contrihutions  to  the  texlual  criticism  of  the  Divina  Comedia). 

Dans  un  livre  imprimé  à  Bologne  en  1490,  La  Fiorita  d'Italia,  l'auteur, 
fra  Guidone,  nous  apprend  qu'il  écrivait  en  1337.  Or,  Dante  mourut  en  1321  ; 
l'auteur  du  commentaire  que  nous  avons  sous  les  yeux  était  donc  son 
contemporain.  Un  autre  contemporain  plus  illustre,  ami  et  admirateur  du 
grand  poète,  aurait  aussi  contribué  à  l'exécution  de  notre  manuscrit,  s'il 
fallait  croire  que  les  miniatures  qui  le  décorent  sont  dues  au  pinceau  de 
Giotto,  comme  l'ont  déclaré  plusieurs  Dantopbiles.  Assurément,  nous 
n'osons  pas  nous  porter  garants  de  cette  assertion,  mais  on  ne  peut  nier  que 
certaines  de  ces  enluminures  n'aient  une  ressemblance  frappante  avec  les 
œuvres  connues  de  Giotto.  C'est  bien  son  dessin,  son  style,  et  surtout  cette 
profondeur  d'expression  que  les  maîtres  des  siècles  suivants  n'ont  plus 
retrouvée.  On  reconnaît  d'ailleurs  deux  ou  trois  mains  dans  ces  composi- 
tions. Plusieurs  sont  signées  d'initiales  différentes,  tantôt  un  G,  tantôt  un  M 
ou  un  J.  Toutes  ont  un  caractère  qui  les  distingue  essentiellement  de  simples 
enluminures.  Elles  sont  au  nombre  de  55,  et,  à  l'exception  de  celles  qui 
forment  les  bordures  des  deux  titres  (de  l'Enfer  et  du  Commentaire),  elles 
remplissent  les  larges  marges  inférieures  des  pages,  où  l'on  voit  représentées 
les  principales  scènes  du  poème.  Le  portrait  de  Dante,  une  bordure  de  feuil- 
lage, d'animaux,  avec  l'écu  des  Spinola,  ornent  la  première  page.  Le  titre  du 
Commentaire  est  plus  décoré;  le  portrait  de  fra  Guidone  remplit  l'initiale  ;  en 
haut,  Daniel  explique  à  Nabuchodonosor  les  mois  écrits  sur  la  muraille  ;  au 
bas,  le  frère  présente  son  livre  à  son  noble  patron  Lucano  Spinola,  que  sui- 
vent un  chevalier  et  un  écuver. 

Dans  une  des  miniatures  éparses  parmi  le  Commentaire,  laquelle  peut 
bien  représenter  allégoriquement  la  lutte  du  pouvoir  temporel  et  de  l'autorité 
spirituelle,  des  Guelfes  et  des  Gibebns,  nous  remarquerons  le  costume  des 
soldats;  c'est  celui  de  la  première  moitié  du  XIV°  siècle.  L'armure,  formée  de 
mailles  et  d'anneaux,  est  garnie  de  petites  plaques  rudimentaires  pour  pro- 
téger les  parties  vulnérables.   La  forme  cylindrique  du  casque  s'accorde 


344  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

précisément  avec  le  style  du  reste  de  l'armure,  transitoire  entre  les  mailles  et 
les  plaques,  en  usage  de  1320  à  1330.  Celle  observation  est  importante  pour 
fixer  l'époque  du  manuscrit. 

Citons  encore,  parmi  les  scènes  rendues  avec  le  plus  de  force  et  de  talent, 
la  rencontre  de  Dante  et  de  Virgile  dans  la  forêt,  le  comte  Ugolin  déchirant 
avec  ses  dents  son  ennemi  tombé,  l'archevêque. 

Les  manuscrits  de  la  Divine  Comédie  que  l'on  peut  attribuer  à  la  première 
moitié  du  XIV  siècle  sont  fort  peu  nombreux.  Du  commentaire  de  fra  Gui- 
done,  on  connaît  un  autre  exemplaire,  qui  provient  de  la  bibhothèque 
Sunderland  et  qui  est  conservé  au  Brilish  Muséum.  C'est  d'après  ce  dernier 
manuscrit  que  la  Declaratio  a  été  publiée  par  M.  Rœdiger  et  par  M.  C.  Del 
Balzo.  Voir  la  notice  de  M.  Lucien  Auvray,  dans  le  fascicule  56  de  la  Biblio- 
thèque des  écoles  d'Athènes  et  de  Rome,  intitulé  Les  Manmcrits  de  Dante  des  biblio- 
thèques de  France,  pp.  52-54. 

Acheté  à  Robinson  (Londres). 

598 

N°  1361.  Recueil  de  Laudi  de  fra  Jacopone  Benedetti  de  Todi. 

Pet.  in-f"  (0,238  sur  0,183),  peau  de  porc,  fers  à  froid,  fermoirs.  —  Vélin,  commen- 
cement du  XIV  siècle,  H5  iï.  (numérotés  de  2  à  117;  manquent  1  et  45),  2  col.  de 
29  lignes,  rubriques  rouges  en  latin. 

Ce  volume  contient  d'abord  107  capital i,  dont  les  105  premiers  sont  numé- 
rotés ;  puis,  d'une  seconde  et  d'une  troisième  main,  ont  été  ajoutées  :  la  laiida 
qui  commence  Sopr'  ogni  lingua  (n°  80  du  second  index  de  Bœhmer),  et  celle 
qui  s'ouvre  par  ces  mots,  Vita  de  Jhesn  Christo  spechio  imaculato  (n°  22  de 
l'index  de  Tobler).  Les  capitoli  ne  sont  rangés  dans  l'ordre  d'aucun  des 
manuscrits  examinés  par  Bœlimer  à  Londres,  Paris  et  Oxford  (1),  ni  dans 
l'ordre  de  celui  qui  a  été  étudié  par  Tobler  (2). 

M.  Libri  (3)  a  cru  reconnaître  dans  ce  manuscrit  le  dialecte  de  Todi,  et  la 

(1)  Romanische  Stitdien,  t.  I  (1871),  p.  123  et  suiv. 

(2)  ZeiUch.  f.  romanische  Philologie,  t.  III,  p.  178  et  suiv. 

(3)  Catalogue  de  la  vente  de  ses  livres,  Londres,  1859,  p.  118,  n»  53i. 


POESIE  ITALIENNE.  345 

version  originale  du  texte  des  laudi  de  fra  Jacopone.  11  semble  en  effet  que  ce 
volume  provienne  de  Todi  même  :  les  deux  feuillets  de  la  fin  contiennent 
des  notes  brèves  d'un  notaire  de  cette  ville  (XIV  siècle).  On  sait,  par  la  pré- 
face de  l'édition  florentine  de  1490,  que  deux  manuscrits  très  anciens  des 
poésies  de  Jacopone  étaient  conservés  dans  son  pays  natal;  on  n'en  signale 
maintenant  plus  qu'un,  qui  porte  à  la  Bibliothèque  communale  le  n°  194. 

Les  ff.  110  v"  à  115  r°  sont  occupés  par  les  deux  pièces  suivantes,  en 
vers  italiens,  transcrites  par  deux  mains  différentes  :  une  prophétie  de  fra 
ïomasuccio  de  Noce[r]a,  composée  sur  la  demande  de  Bartolomeo  di  ser 
Ricardo  de  Pérouse  au  mois  d'août  1363,  et  la  prophétie  de  l'abbé  Joachim. 

Un  curieux  portrait  en  pied,  à  la  sépia,  représentant  «  beato  Jacovo  de 
Benedicto  da  Tode  »,  orne  le  commencement  du  volume.  Le  saint,  portant  la 
croix  de  la  main  droite  et  son  livre  dans  la  gauche,  semble  s'avancer,  la  tête 
baissée  ;  au-dessus  de  sa  tête,  apparaît  la  figure  du  Père,  qui  inspire  ses 
pensées.  Vers  le  bas  de  la  page,  on  aperçoit  une  esquisse  à  la  plume,  qui 
paraît  représenter  le  saint  en  butte  aux  tentations  du  démon.  —  Le  portrait 
est  accompagné  des  deux  notes  suivantes,  tracées  au  XV  siècle  :  1°  «  1296, 
adi  25  de  marzo  fo  trovato  che  mori  el  detto  frate  Jacovo  »,  ce  qui  est  en 
contradiction  avec  la  date  généralement  adoptée  aujourd'hui  comme  celle  de 
la  mort  de  Jacopone,  le  25  décembre  1306.  —  2"  «  1433  del  mese  de  gen- 
naro  foro  retrovate  l'ossa  de  frate  Jacovone  nel  monisterio  de  Monte  Christo 
e  foro  messe  nel'  ospedale  de  la  Carità,  et  dapoi  ci  ando  la  prociessione,  et  fo 
rechato  nela  chiesia  de  Sancto  Fortonato  [di  Todi]  » . 

A  la  suite  du  portrait  de  fra  Jacopone  se  trouvent  trois  ébauches  à  la 
plume,  grossièrement  coloriées,  représentant  le  Christ,  saint  Léonard,  et  la 
Vierge  à  l'Enfant.  Enfin,  au  verso  du  feuillet  115  se  lisent  deux  inscriptions 
relatant  que  le  volume  fut  prêté,  en  1436,  par  Francesco  Marcucci  à  fra 
Francesco  de  Vic[ence]. 

Vente  Libri,  avril  1859. 

599 

N"    1426.   Bartolomeo  da  Bologna  di  Bartoli  :   «  Cantica  ad  gloriam  et 

HONOHEM     MAGNIFICI    MILITIS     DOMINI     BrUTH,     NATI     INCLITI    AC     ILLUSTRIS     PHINCIPIS 

U.  44 


346  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

DOMINI    [LuCHINl],    VICECOMITIS    DE    MeDIOLANO,     IN    QUA    TRACTATUR    DE    VIRTUTIBUS 
ET    SCIENTIIS    VULGARIZATIS    ». 

In-f°  (0,333  sur  0,226),  velours  rouge.  —  Vélin,  XIV"  siècle,  20  ff.,  20  grandes  minia- 
tures, initiales  enluminées,  rubriques  en  latin,  texte  en  italien. 

Comme  le  commentaire  de  l'Enfer  de  Dante  qui  vient  d'être  décrit,  ce 
manuscrit  m'a  été  cédé  par  M.  Robinson,  de  Londres,  qui  le  tenait  lui- 
même  de  la  famille  Archinto,  de  Milan.  Je  l'ai  commimiqué  récemment  à 
M.  Léon  Dorez,  sous-bibliothécaire  à  la  Bibliothèque  nationale;  après  une 
étude  approfondie,  M.  Dorez  m'a  remis  la  notice  suivante,  que  je  me  fais  un 
plaisir  d'insérer  ici  tout  entière  : 

«  Cette  canzone  est  divisée  en  deux  parties,  dont  la  première  renferme 
neuf,  et  la  seconde  dix  strophes  de  vingt-un  vers  et  un  envoi.  La  première 
partie  est  consacrée  à  la  description  des  Vertus;  la  seconde,  à  celle  des 
Sciences. 

«  Dans  la  strophe  initiale,  l'auteur  explique  son  dessein,  qui  est  de  décrire 
en  rime  vulgaire,  c'est-à-dire  en  vers  itahens,  les  filles  de  la  Discrétion, 
mère  des  Vertus,  et  celles  de  la  Docilité,  mère  des  Sciences.  La  seconde 
strophe  est  une  invocation  à  saint  Augustin,  dont  les  œuvres  fourniront  une 
rubrique  à  chacune  des  strophes  de  la  chanson.  Les  huit  autres  strophes 
sont  consacrées  à  la  Théologie,  à  la  Prudence,  au  Courage,  à  la  Tempérance, 
à  la  Justice,  à  la  Foi,  à  l'Espérance  et  à  la  Charité.  La  première  partie  se 
termine  par  l'envoi,  précédé  d'une  sorte  de  résumé  en  forme  de  tableau. 

«  Dans  la  seconde  partie  sont  décrites  les  Sciences  :  Philosophie,  Gram- 
maire, Dialectique,  Rhétorique,  Arithmétique,  Géométrie,  Musique  et 
Astrologie  ou  Astronomie.  Elle  se  termine  également  par  un  résumé  et  par 
un  envoi  où  l'auteur  se  nomme  :  «  Bartholomeo  da  Bologna  di  Bartholi  »,  et 
dit  qu'il  a  fait  peindre  ce  volume  pour  messer  Bruzio  Visconti,  auquel  le 
poème  est  effectivement  dédié. 

«  On  pourrait  croire  que  la  chanson  a  été  composée  avant  1349,  date  de 
la  mort  de  Luchino  Visconti,  père  de  Bruzio,  puisque  dans  le  titre  reproduit 
ci-dessus  le  nom  de  Luchino  n'est  pas  précédé  du  mot  quondam;  mais  on  va 
voir  que  diverses  raisons,  d'ordre  historique  et  d'ordre  artistique,  paraissent 
s'opposer  à  cette  interprétation. 


POÉSIE  ITALIENNE.  347 

«  Bruzio  Visconti  assista  quelque  temps  son  parent  Giovanni  da  Oleggio 
dans  le  gouvernement  de  la  ville  de  Bologne,  acquise  des  Pepoli  en  1330 
par  le  cardinal  Giovanni  Yisconti.  En  1356,  Bruzio,  accusé,  probablement  à 
juste  litre,  d'avoir  trempé  dans  un  complot  ourdi  par  Bernabo  Visconti 
contre  le  gouverneur,  fut  banni  et  dépouillé  de  ses  biens.  Or  l'auteur  du 
poème  dédié  à  Bruzio  est  Bolonais;  il  est  très  probable  qu'il  eut  l'idée  de 
cette  dédicace  pendant  le  séjour  de  Bruzio  à  Bologne,  et  dès  lors  le  volume 
offert  a  dû  être  exécuté  entre  les  années  1353  environ  et  1356,  au  moment 
où  aucun  soupçon  ne  planait  encore  ni  sur  Bruzio  ni  sur  Bernabô,  dont  le 
portrait  figure,  personnifiant  la  Force  (Vigor),  dans  la  première  peinture  (1). 

«  Ces  dates  extrêmes,  assez  peu  intéressantes  pour  l'histoire  littéraire,  tant 
la  composition  de  Bartolomeo  est  médiocre  et  plate,  ont  au  contraire,  pour 
l'histoire  de  l'art,  une  importance  considérable.  Le  volume  présenté  à  Bruzio 
est,  en  effet,  orné  de  vingt  aquarelles  sur  parchemin,  dont  dix-huit  sont 
extrêmement  remarquables.  Ces  peintures,  qui  suivent  le  texte  du  poème 
strophe  par  strophe  (ainsi  que  les  initiales,  d'un  tout  autre  style,  peu  élé- 
gant, peintes  au  début  de  chaque  strophe),  frappent  tout  d'abord  par  la  légè- 
reté de  la  technique.  L'influence  de  Giotto  y  apparaît  nettement,  mais 
comme  affinée  par  l'influence  de  l'école  siennoise,  dont  elles  n'ont  d'ailleurs 
pas  les  caractères  un  peu  mièvres  et  monotones.  Ici,  au  contraire,  toutes  les 
figures  ont  une  gi"âce  forte,  une  souplesse  robuste,  qui  en  font  un  des  plus 
beaux  et  des  plus  intéressants  monuments  de  l'art  itaheri  vers  le  miheu  du 
XIV  siècle.  On  doit  croire  que  l'artiste  était  florentin;  le  style  seul  de  son 
œuvre  l'indique  ;  mais,  en  outre,  de  curieuses  réminiscences,  comme  on  va 
le  voir,  en  paraissent  une  preuve  décisive. 

«  La  première  peinture,  qui  a  été  assez  mal  reproduite  par  Litta  (Famiglie 
celebri  italiam,  Visconti  di  Milano,  tav.  III),  est  une  superbe  composition,  où 
l'on  ne  relève  guère  qu'une  faute  dans  le  dessin  de  la  jambe  droite  du  cheval 
de  Bruzio.  Elle  exphque  le  projet  de  l'auteur  en  même  temps  qu'elle  le 
représente  lui-même,  agenouillé,  offrant  son  livre  au  jeune  Visconti.  Les 
huit  peintures  suivantes  représentent  la  Théologie,  la  Prudence,  le  Courage, 

{\)  Reproduite  à  la  fin  de  ce  volume. 


348  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

la  Tempérance,  la  Justice,  la  Foi,  rE.spérance,  qui  est  la  plus  belle  de  toutes, 
et  la  Ciiarité.  L'artiste  a-t-il  puisé  son  inspiration  dans  une  œuvre  célèbre  de 
son  temps?  Un  détail  semble  bien  le  montrer.  11  a  donné  à  ses  compositions 
une  originalité  singulière  en  substituant  aux  docteurs  qui  figuraient  aux  pieds 
de  cbaque  Vertu  dans  une  des  fresques  de  Santa  Maria  Novella  de  Florence, 
les  figures  des  ennemis  les  plus  illustres  de  six  de  ces  Vertus  :  Sardanapale 
pour  la  Prudence,  Épicurepour  laTempérance,  Néron  pour  la  Justice,  Arius 
pour  la  Foi  catholique,  Judas  pour  l'Espérance,  llérode  pour  la  Charité. 
Mais  cette  idée  originale,  il  l'a  puisée  dans  une  autre  fresque  de  Santa  Maria 
Novella,  où  l'on  voit,  sur  la  paroi  occidentale,  assis  aux  pieds  de  saint  Tho- 
mas, les  hérétiques  Arius,  SabelHus  et  Averroôs,  et,  au-dessus  de  .saint 
Thomas,  planant  dans  le  ciel,  les  sept  Vertus,  théologales  et  cardinales. 
L'œuvre  attribuée  à  Taddeo  Gaddi  était  précisément  en  pleine  voie  d'achève- 
ment, elle  était  peut-être  même  déjà  terminée  à  la  seconde  des  dates 
extrêmes  où  nous  avons  pu  fixer  l'exécution  de  notre  manuscrit,  et  il  est  dif- 
ficile de  croire  qu'elle  n'ait  pas  été  connue  de  l'artiste  qui  a  décoré  ce 
volume. 

«  Pour  les  Sciences,  il  a  suivi  la  tradition  de  son  temps,  et,  de  même  que 
dans  les  fresques  de  Santa  Maria  Novella,  chacune  d'elles  est  accompagnée 
d'un  de  ses  plus  illustres  représentants.  Selon  Vasari,  c'est  Donat  qui  figure 
auprès  de  la  Grammaire,  Zenon  d'Elée  auprès  de  la  Logique  (ou  Dialectique), 
Abraham  auprès  de  l'Arithmétique,  Tubalcaïn  auprès  de  la  Musique,  Euchde 
auprès  de  la  Géométrie,  et  Atlas  auprès  de  l'Astrologie;  il  ne  donne  pas  le 
nom  du  représentant  de  la  Rhétorique.  Les  auteurs  modernes  n'ont  pas 
accepté  toutes  les  attributions  de  Vasari,  et  ont  vu  Pythagore  aux  côtés  de 
l'Arithmétique,  Ptolémée  aux  côtés  de  l'Astronomie  et  Aristote  à  ceux  de  la 
Dialectique;  de  plus,  ils  n'ont  pas  hésité,  et  avec  raison,  à  reconnaître 
Cicéron  dans  le  personnage  de  la  peinture  de  la  Rhétorique.  Les  noms  don- 
nés aux  personnages  de  cette  fresque  ne  reposent  donc,  en  réalité,  que  sur 
les  indications  de  Vasari  et  sur  des  hypothèses  dont  toutes  ne  sont  pas 
d'égale  valeur.  Au  contraire,  dans  le  manuscrit  du  Musée  Condé,  les  noms 
figurent  à  côté  des  personnages;  c'est  l'artiste  qui  les  y  a  mis,  ou,  tout  au 
moins,  ils  ont  été  écrits  sous  ses  yeux.  Il  serait  donc  légitime  de  suivre,  dans 


POÉSIE  ITALIENNE.  349 

la  désignation  de  ces  personnages,  non  pas  l'autorité  de  Vasari  ni  celle  des 
autres  historiens  de  l'art  florentin,  mais  celle  du  manuscrit  de  Chantilly.  On 
aurait  ainsi  Priscien  pour  la  Giainmairc,  Zoroastre  pour  la  Dialectique,  Cicé- 
ron  pour  la  Rhétorique,  Pythagore  pour  rArithmétique,  Euclide  pour  la 
Géométrie,  Tubalcaïn  pour  la  Musique,  Ptolémée  pour  l'Astronomie;  et  de 
plus,  pour  la  Philosophie,  qui  est  placée  au  premier  rang  dans  le  manuscrit, 
Aristote,  Platon,  Socrate  et  Sénèquc.  11  est  d'ailleurs  fort  remarquable  que, 
dans  [dusieurs  de  ces  peintures  des  Sciences,  on  trouve  des  ressemblances 
frap[)antes  avec  les  représentations  des  mômes  Sciences  dans  un  autre  monu- 
ment florentin  :  les  bas-reliefs  d'Andréa  Pisano  (mort  en  1345)  au  campa- 
nile de  la  cathédrale  de  Florence.  L'artiste  les  avait  sûrement  vus,  et  il  avait 
gardé  de  certains  détails  un  souvenir  extrêmement  précis. 

M  Ce  volume  figurait,  à  la  fin  du  XVlir  siècle  et  au  commencement  du  Xl.\% 
dans  la  riche  bibliothèque  milanaise  de  Carlo  Archinto.  C'est  là  qu'Argelati 
et  Litta  ont  pu  le  voir,  le  premier  pour  en  donner  une  courte  mais  assez 
exacte  description  (Bihliotheca  scriptoruin  Mediolanensium ,  t.  Il,  2"  partie, 
col.  1596-1597),  le  second  pour  en  faire  reproduire,  comme  on  l'a  dit  plus 
haut,  la  première  peinture  (vers  1820).  » 

600 

N"  1322.  Pétrarque  :  «  Sonktti  i  Canzoni  di  M.  Francesco  Petrarca  in  vita 
E  IN  morte  di  Mad.  Laura.  Triomphi.  —  Camillus  Spannocchius,  Patritius 
Senensis,  scribebat  m.d.lxxii.  Opus  Triennale  ». 

In-48°  (0;0o2  sur  0,042),  mar.  rouge  jans.  doublé  de  vélin  blanc  à  mon  chiffre,  fermoir 
d'argent  bruni,  tr.  dor.;  dans  un  étui  de  mar.  rouge  (chef-d'œuvre  de  Trautz-Bauzon- 
net).  —  Vélin,  XVI*  siècle,  58  If.  à  2  col.;  caractères  minuscules. 

Le  titre,  en  lettres  d'or,  se  lit  au  verso  du  premier  feuillet  au  milieu  d'élé- 
gants ornements.  Le  recto  du  second  feuillet  est  occupé  par  les  portraits  de 
Laure  et  de  Pétrarque,  surmontés  des  armes  de  France.  Le  texte  com- 
mence au  recto  du  troisième  feuillet.  Un  filet  d'or  entoure  chaque  page 
et  les  initiales  sont  également  en  or.  Les  Sonetti  e  Canzoni  se  terminent  au 
verso  du  f.  47.  Le  recto  du  f.  48  est  décoré  d'ornements  qui  enveloppent  un 


350  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

médaillon  resté  blanc.  Les  Triomphi  occupent  les  ff.  49  à  58.  C'est  au  verso 
de  ce  dernier  que  se  lit  la  souscription  rapportée  plus  haut. 

Chef-d'œuvre  de  patience,  dû  peut-être  à  la  plume  de  quelque  vaillant 
défenseur  de  Sienne  réfugié  en  France.  L'écusson  qui  accompagne  le  por- 
trait de  Pétrarque  semble  indiquer  que  ce  volume  a  eu  une  royale  destina- 
tion. Mon  frère  Montpensier  l'a  trouvé  à  Séville  et  me  l'a  offert  (octobre 
1856). 

601 

N"  905.  BoccACE  :  La  Théséide,  traduction  en  prose  française,  anonyme. 

In-4°  (0,225  sur  0,160),  mar.  bleu  aux  armes  de  Bourbon-Condé,  fil.,  tr.  dor.  — 
Vélin,  XV'  siècle,  142  ff.,  28  lignes  à  la  page,  initiales  rouges  et  bleues,  rubriques 
rouges,  ornementation  paginale  au  premier  feuillet,  emplacements  réservés  pour  les 
miniatures. 

Traduction  littérale  de  la  Théséide,  poème  en  douze  livres,  première  compo- 
sition de  Boccace  ;  là  fut  aussi  employée  pour  la  première  fois  Yottava  rima, 
dont  il  est  l'inventeur.  La  division  en  livres  est  observée,  mais  les  strophes 
sont  groupées  par  chapitres,  ce  qui  donne  au  livre  l'apparence  d'un  roman 
de  chevalerie.  Rien  n'y  rappelle  le  nom  de  l'auteur  italien  et  ne  fait  con- 
naître celui  du  traducteur  français.  Le  début  est  celui  du  poème  :  «  0  vous 
seurs  nées  au  mont  de  Castalia,  qui  demourés  contentes  à  la  sucrée  fontaine 
Gorgonique...  ».  La  version  s'arrête  après  la  83"  strophe  du  12'  livre,  qui 
n'en  contient  d'ailleurs  que  86.  «  Explicit  le  livre  de  Thezeo  ». 

Plusieurs  des  œuvres  de  Boccace  ont  été  traduites  en  France  au  XIV  et  au 
XV°  siècle;  mais  je  ne  trouve  nulle  part  la  description  d'une  version  de  la 
Théséide.  On  en  a  imprimé  une  à  Paris  en  1597. 

Sur  le  dernier  feuillet,  une  autre  main  a  tracé  ces  mots  :  «  Le  livre  de 
Theseo,  où  a...  »,  suivis  d'un  espace  blanc  oii  devait  être  mentionné,  dès  que 
le  manuscrit  serait  terminé,  le  nombre  des  feuillets  et  des  «  histoires  »  ;  puis 
venait  une  inscription  grattée.  Cette  mention  se  retrouve  sur  tous  les  manus- 
crits du  duc  de  Nemours,  et,  en  effet,  voici  encore  une  épave  de  sa  collec- 
tion, car  nous  avons  pu  faire  revivre  l'inscription  :  «  Ce  livre  est  au  duc  de 


POÉSIE  ITALIENNE.  351 

Nemours,  conte  de  la  Marche  ».  Le  volume  fut  sans  doute  recueilli  par 
le  sire  de  Beaujeu  en  1476,  car  il  est  venu  de  Moulins  à  l'hôtel  de  Condé 
en  1661. 

602 

N°  1563.  Recueil  de  poésies  italiennes. 

In-16  (0,H8  sur  0,070),  mar.  bleu,  fil.,  tr.  dor.  (Bauzonnet).  —  Vélin,  XVi«  siècle, 
27  ff.,  fleurons  dessinés  à  la  plume  et  rehaussés  d'or,  frontispice,  culs-de-lampe,  lettres 
grises,  jolie  exécution. 

Ce  charmant  petit  volume  est  un  recueil  de  pensées,  maximes,  etc.,  exé- 
cuté avec  beaucoup  de  soin  et  de  différentes  écritures  (romaine,  cursive, 
italique).  Les  premières  pièces  sont  adressées  au  roi  François  r,  au  dauphin 
Henri  et  à  la  dauphine  Catherine  de  Médicis;  la  date  du  volume  doit  donc  se 
placer  entre  le  mariage  de  Henri  II  et  son  avènement  au  trône.  Le  premier 
feuillet,  disposé  en  forme  de  titre,  porte  la  maxime  suivante  :  «  Qui  principi- 
bus  conversantur  similes  sunt  per  prserupta  repentibus;  semper  liment, 
sœpe  titubant,  subito  corruunt  » . 

Cigongne,  n"  1347. 

603 

N°  1658.  Scelta  di  canzuni  siciliani. 

In-12  oblong  (0,065  sur  0,100),  reliure  originale  en  mar.  rouge,  comp.  à  petits  fers, 
tr.  dor.  et  gaufrée,  fermoirs  en  acier.  —  Papier,  xvil»  siècle,  72  ff.  limin.  et  1040  pp. 
chiffrées,  titres  et  initiales  en  lettres  d'or,  bonne  écriture;  joli  et  curieux  volume. 

Les  feuillets  liminaires  sont  occupés  par  la  table  alphabétique  des  pièces, 
le  titre,  quelques  pages  blanches,  et  une  liste  moderne  des  auteurs  :  Antoni 
Venezianu  (pp.  1  à  119);  —  Givanni  Giuffre  (pp.  120  à  143);  —  Natahziu 
BusceUi(pp.  144  à  159);  —  Ottaviu  Potenzanu  (pp.  160  à  194);  —  D.  Carlu 
Ficalora  (pp.  196  à  219);  —  Tubiolu  Benfari  (pp.  220  à  227);  —  F.  D.  Ce- 
saru  Gravina  (pp.  228  à  237);  —  D.  Filippu  Triolu  (pp.  261  à  283);  — 
D.  Liuni  RusselH  (pp.  284  à  313);  —  D.  Giuseppi  Durazzu  (pp.  316  à  323)  ; 
—  Micheh  Moraschinu  (pp.  324  à  347);  —  Giuseppi  Galianu  (pp.  348  à 


352  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

386);  —  Giuscppi  Scimcca  (pp.  389  à  482);  —  D.  Antoni  Canncdda  (pp.  485 
à  499);  —  D.  Mariu  Mighiazzu  (pp.  500  à  539);  —  D.  Gio.  Battisla  Daveru 
(pp.  540  à  554);  —  Gabrieli  Ciciru  (pp.  556  à  575);  —  Givanni  di  Micheli 
(pp.  576  à  655).  —  «  Auturi  diversi  »  (pp.  656  à  903;  ces  auteur.s  ne  sont 
pas  nommés).  —  «  Scella  di  canzuni  spirituali  »  (pp.  904  à  1040). 

604 

N°   1339.   Marcuello   :    «  Devocionario  de  la  Revna  D'  Juana  a  quien 

LLAMARON    LA    LOCA     ». 

In-4°  (0,213  sur  0,145),  couvert  en  cuir  roux,  comp.  dor.  et  à  froid,  style  arabe,  très 
bonne  reliure,  à  laquelle  manquent  les  fermoirs  et  les  ornements,  dont  on  retrouve  les 
traces.  —  Vélin,  fin  du  XV'  siècle,  148  fï.,  caractères  gothiques;  belle  écriture,  large, 
ferme  et  uniforme;  lettres  ornées,  60  miniatures. 

Je  conserve  le  titre  inscrit  par  un  ancien  possesseur  au  recto  du  premier 
feuillet.  Le  volume  a  certainement  été  présenté  à  Jeanne  la  Folle,  avec  la 
permission  de  los  Reyes  ses  parents.  L'hommage  de  todas  estas  devociones 
occupe  le  f.  31,  et  pour  cette  fois  seulement  Fauteur  a  recours  à  l'humble 
prose.  Mais,  bien  que  bourré  d'oraisons,  d'invocations  à  Dieu  et  aux  saints, 
avec  les  réponses,  ce  recueil  de  devociones  ne  peut  passer  pour  un  livre  de 
piété;  c'est  plutôt  un  Cancionero.  S'il  a  été  offert  à  l'infanlo  Jeanne,  il  est 
dédié  aux  rois  catholiques;  c'est  par  cette  dédicace  que  débute  l'auleur  (f.l), 
et  le  ton  enthousiaste  de  cette  première  page  se  soutient  dans  tout  le  volume. 
Sous  les  formes  les  plus  variées,  reparaît  le  panégyrique  de  Ferdinand  et 
d'Isabelle,- le  récit  de  leurs  belles  actions,  des  hauts  faits  accomplis  sous  leur 
règne,  avec  force  encouragements  à  détruire  l'hérésie,  à  en  linir  avec  les 
Maures,  le  tout  en  strophes,  copias,  de  dix  vers  chacune,  avec  quelques  varia- 
tions dans  le  rythme. 

L'auteur,  Marcuello,  se  nomme  dès  la  première  strophe.  Plus  loin  (f.  43  v°), 
il  rappelle  qu'il  est  «  alcaide  de  Calatorau  »,  ailleurs  (ff.  7  v°  et  31)  qu'il  a 
déjà  offert  deux  de  ses  «  pauvres  ouvrages  »  à  la  reine, 

A  la  gran  batizadera 

De  Moros.  Yos  digo  a  vos 


POÉSIE  ESPAGNOLE.  353 

Ante  el  Rey  en  Talavera 
Servi  de  aquesta  nianera 
En  ell'  ano  ochenta  y  dos. 

1482,  le  siège  de  Grenade  commençait  et  réveilla  la  muse  de  Marcuello;  son 
volume  est  parcouru  par  un  souffle  belliqueux.  Il  n'avait  pas  posé  la  plume 
quand  Grenade  tomba,  1492  : 

ganaron 

Todo  el  reyno  y  la  ciudat 

En  l'ano  dos  y  nonenta  (f.  27), 

et  il  a  dû  mettre  la  dernière  main  à  son  œuvre  vers  la  fin  du  siècle.  Notre 
auteur  y  est  représenté  maintes  fois,  sur  les  marges  du  livre,  dans  les 
tableaux,  devant  ses  patrons  célestes  et  terrestres,  debout,  à  genoux,  avec 
ou  sans  sa  fille,  qu'il  fait  parler  souvent  dans  ses  stroplies.  Le  titre  ajouté  lui' 
donne  Pedro  pour  nom  de  baptême  ;  lui-même  n'en  dit  rien.  Pedro  Marcuello 
n'est  cité  ni  par  Antonio,  ni  par  Ticknor. 

Passons  aux  portraits.  En  voici  cinq  de  la  donataire  :  d'abord  celui  qui 
accompagne  l'hommage  (f.  30);  elle  est  debout  auprès  de  ses  parents,  los  altos 
Reyes;  l'auteur  est  à  genoux  devant  elle  (1)  ;  —  au  verso  des  ff.  73  et  75,  elle 
est  seule  et  debout,  l'auteur  et  sa  fdle  à  genoux;  —  enfin  l'infante  se  marie 
(1498);  le  livre  est  préparé  pour  lui  être  remis,  comme  présent  de  noces 
sans  doute;  Marcuello  fait  placer  aux  premiers  feuillets  (4  v°  et  13  v")  l'image 
des  deux  époux. 

Don  Felipe  y  doîïa  Juana 
De  Castilla  y  de  Aragon 
Con  Jhesu  principes  son, 
Reyes  por  la  sucession. 

Les  princes  sont  assis  sous  un  dais  aux  armes  de  Bourgogne-Autriche,  des 
jeunes  filles  et  l'auteur  à  genoux  devant  eux;  derrière,  plusieurs  personnages, 
entre  autres  le  connétable  de  Castille  avec  son  épée.  Un  autre  feuillet  (3  v°) 
nous  donne  la  devisa  del  muy  alto  principe  de  Castilla  y  de  Aragon,  archidiique 
de  Austria  y  diique  de  Burguna,  deux  troncs  d'arbre  en  sautoir,  liés  par  un 

(1)  Cette  peinture  est  reproduite  à  lu  On  de  ce  volume. 

II-  45 


354  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

cadenas,  avec  la  couronne  impériale  et  ces  mots  :  «  Qui  voulclra  ».  —  Cette 
union  fut  malheureuse;  l'archiduc  était  débauché,  sa  femme  jalouse;  elle  ne 
tarda  pas  à  donner  des  signes  de  folie,  fut  enfermée  par  ordre  de  son  père  et 
maintenue  par  son  fils  dans  une  étroite  cellule,  où  elle  passa  quarante-neuf 
ans  sans  revoir  le  soleil  (elle  mourut  à  Tordesillas  en  155o).  Philippe  le 
Beau,  son  mari,  mourut  en  dîlOG.  Leurs  deux  fils,  Charles-Quint  et  Ferdi- 
nand, portèrent  successivement  la  couronne  impériale;  le  premier  fonda  la 
dynastie  espagnole  des  Habsbourg,  le  second  a  continué  la  branche  autri- 
chienne. 

La  grande  reine  Isabelle  est  représentée  cinq  fois  en  pied,  tantôt  seule 
(IL  54  V"  et  71  v"),  tantôt  avec  son  époux,  le  roi  Ferdinand  (verso  des  ff.  30, 
35,  64). 

Au  f.  22  v°,  on  voit  un  cardinal  debout,  tenant  un  crucifix,  Marcuello  à 
genoux,  ainsi  qu'un  camérier  qui  porte  la  croix  archiépiscopale,  le  chapeau 
et  les  gants  :  Don  Diego  Hurtado  de  Mendoça.  patriarcha  de  Alijandria  y  arço- 
bispo  de  Sevilla.  Y  en  pues  In  haen  cardeind  Alexandre  sexto  escogido  d'EspaîKt 
le  dio  apellido.  C'est  le  cousin  du  grand  Pedro  Gonzalès,  le  vrai  cardinal 
d'Espagne,  ministre  et  compagnon  des  rois  catholiques,  qui  reçut  les  clefs 
de  Grenade  des  mains  de  Boabdil  et  qui  a  jeté  tant  d'éclat  sur  le  nom  de 
Mendoza.  Don  Diego  fut  revêtu  de  la  pourpre  en  1500  et  mourut  àMajonjuc 
le  12  septembre  1502;  son  corps  fut  porté  à  Séville,  où  l'on  voit  son  tom- 
beau dans  la  cathédrale.  —  H  \  a  un  autre  Diego  Ilurtado  de  Mendoza,  plus 
célèbre  que  notre  cardinal,  peut-être  son  filleul  et  probablement  son  parent, 
homme  d'État,  historien  distingué,  mais  surtout  connu  pour  avoir  créé  la 
littérature  picaresque;  c'est  l'auteur  de  Lazuritic  de  Tonnes,  né  à  Grenade 
dans  les  premières  années  du  Xvr  siècle. 

Marcuello  fait  mention  de  la  mort  de  son  protecteur  en  robe  rouge,  auquel 
il  paraît  avoir  substitué  le  connétable  de  Castille  : 

Pues  que  se  fue  el  Cardenal 
A  Dios  por  la  comun  via 
Con  aquesta  gran  sefial 
Encomiendos  la  obra  mia. 

Ces  quatre  lignes  se  lisent  dans  un  cartouche  ajouté  au  haut  du  f.  2,  en 


POÉSIE  ESPACNOLE.  355 

face  de  la  croix  (gmn  seRaJ)  qui  décore  la  première  page  du  prologue,  et 
parmi  des  strophes  qui  elles-mêmes  formaient  déjà  une  addition  ;  car  le  livre 
était  bien  terminé  avant  la  fin  du  siècle  :  notre  auteur,  en  émettant  quelque 
part  (f.  27  V)  le  vœu  que  les  rois  catholiques  attaquent  et  battent  le  sultan 
des  Turcs  comme  ils  ont  vaincu  le  roi  arabe  d'Andalousie,  sécric  : 

Y  son  estos  que  contentos 
Ante  el  ano  de  quinientos 
Recibrian  la  viloria. 

Commencé  vers  1482,  àpeu  près  terminé,  préparé  pour  être  offert  en  1498 
ou  1499,  complété  par  quelques  additions  entre  laOO  et  1502,  enfin  pourvu 
d'une  sorte  de  prologue  en  1503,  le  Devocionario  a  dû  parvenir  à  destination 
à  cette  date;  car  la  reine  Isabelle  mourut  en  1504  et  Philippe  le  Beau 
en  1506. 

Parmi  les  enluminures,  nous  remarquons  encore  divers  emblèmes,  le  nodo, 
le  Phénix  et  le  Pélican,  l'écu  de  Castille  et  d'Aragon,  la  grenade  ouverte,  un 
cimier  ou  casque  à  aigrette  verte  sur  fond  d'azur  avec  les  lettres  F.  Y,  etc. 
Le  reste  se  compose  d'images  sacrées  ou  saintes,  plusieurs  d'un  bel  effet  et 
d'un  assez  bon  style,  entre  autres  Como  la  Sehomaparecio  en  elpilar  en  Çam- 
(jozu,  avec  saint  Jacques  et  les  sept  convertis  à  genoux  au  pied  du  pilier 
(f.  29  v°),  —  «  Santiago  »,  à  cheval,  abattant  des  têtes  de  Maures  (f.  125  v"), 
—  saint  Georges  tuant  le  dragon  (f.  126  v'),  etc.  Ces  peintures  sont,  comme 
tout  le  volume,  bien  conservées;  le  coloris  a  de  la  fraîcheur  et  même  de 
l'éclat.  La  représentation  des  personnages,  costumes,  etc.,  en  fait  le  prin- 
cipal intérêt. 

Je  laisse  de  côté  les  légendes  consignées  dans  une  note  jointe  au  volume 
par  le  vendeur;  selon  lui,  ce  manuscrit,  emporté  à  Yuste  par  Charles-Quint, 
y  serait  resté  jusqu'à  la  dispersion  des  religieux,  etc.  (1). 

Vendu  par  Gareras,  marchand  de  cigares  à  Londres,  commissionné,  disait-il,  par 
un  Grand  d'Espagne  (??).  Intermédiaire,  H.  Bohn,  ancien  libraire  et  mon  voisin  à 
Twickenham  (août  1857). 

(d)  Pendant  que  ces  feuilles  étaient  en  épreuves,  W.  Alfred  Morel-Fatio  a  bien  voulu  nous 
donner  des  renseignements  complémentaires  sur  le  chansonnier  de  Pedro  Marcuello,  qui  passait 
pour  perdu  depuis  plus  d'un  demi-siècle.  Ce  précieux  manuscrit,  longtemps  conservé  dans  la 


356  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

605 

N"  1085.  Cancionero  dk  obhas  buhlas  in  linoua  Portuguessa. 

In-f»  (0,315  sur  0,212),  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.  (anc.  rel.).  —  Papier,  XV»  siècle, 
96  ff.,  2  col.,  belle  écriture. 

Toutes  les  pièces  dont  se  compose  ce  manuscrit  sont  imprimées  dans  le 
Cancionero  gérai,  recueil  de  poésies  formé  par  Garcia  de  Resende,  publié  par 
le  D'  E.  II.  von  Kausler  (Stuttgart,  1846-1852,  3  vol.  in-8").  Notre  manuscrit 
correspond  aux  passages  suivants  de  l'imprimé  :  Tome  I,  pp.  136-156,  168- 
169.  —  Tome  II,  pp.  185-189,  223,  234-235,  288-297,  424-433,  439-440, 
443,  447,  478-484,  489-490,  493-494,  508-515,  534-543.  —  Tome  111, 
pp.  79-83,  85-180,  194-230,  238-306,  356-359,  397,  477-493,  505-512. 

Collection  Standish. 

606 

N°  1212.  Standish  (Franck  Hall)  :  Poésies  anglaises 
In-f%  papier,  xix«  siècle,  94  fî.,  brouillon.  Cartonn. 
Collection  Standish. 

607 

N°  1144.  CiiAHNAMEH  (fragment  de  cc  poèiiic  pcrsau). 

Grand  in-f»  (0,44  sur  0,29),  mar.  rouge  doublé  de  tabis  bleu,  aux  armes  de  Bourbon- 
Condé.  —  Ms.  sur  peau  de  gazelle,  XVI*  siècle,  14  ff.,  19  miniatures,  8  pp.  de  texte 
encadrées  d'or. 

Feuillets  détachés  d'un  superbe  exemplaire  du  Chahnâmeh.  Au  verso  du 

chartreuse  d'Aula  Dei,  près  Saragosse,  avait  disparu  après  la  suppression  des  ordres  religieux 
vers  1833  Cardera  avait  encore  pu,  en  1832,  en  copier  quelques  miniatures.  Pour  le  reste,  on 
était  réduit  aune  description  très  détaillée  du  texte  et  de  lornementation  du  volume,  descrip- 
tion faite  en  1775  par  Félix  de  Latassa,  l'auteur  des  Bibliothecas  de  autores  aragoneses.  Cette 
description  analytique,  avec  une  préface  de  M.  Toribio  del  Campillo,  occupe  36  pages  dans  un 
recueil  de  travaux  d'érudition  récemment  paru  à  Madrid,  sous  le  titre  de  Homenaje  à  Menéndez  y 
Pelayo  en  el  aiio  vigésimo  de  su  profesorado  :  Estudios  de  erudicion  espaiiola  con  un  prôlogo  de 
D  Juan  Ka/era  (Madrid,  1899:  deux  volumes  in-8°),  t.  I,  pp.  743-800. 


POÉSIE  PERSANE.  357 

premier  feuillet,  on  voit  la  naissance  de  Roustem  et  l'opération  césarienne 
pratiquée  sur  sa  mère.  Les  autres  miniatures  représentent  divers  épisodes 
de  la  vie  de  Roustem  et  de  l'histoire  du  Sohrab.  Il  y  a  aussi  un  fragment 
détaché  du  Ghnershasp-Nahmeh.  Les  miniatures,  de  style;  indien,  semblent 
appartenir  à  la  meilleure  époque,  celle  du  règne  d'Akhbar. 

Ce  volume  a  été  relié  sous  la  Restauration  pour  le  prince  de  Coridé. 
J'ignore  comment  il  vint  en  la  possession  d'Armand  Bertin,  à  la  vente  duquel 
je  l'ai  acheté  (18ij4). 

608 

N°  1491.  Djamy  :  Youssouk  et  Zoleykha,  poème  persan. 

Grand  in-8°,  belle  reliure  orientale,  ornements  en  or  et  couleurs  à  l'extérieur  et  à 
l'intérieur.  —  Manuscrit  persan,  sur  papier  indien,  cinq  belles  miniatures,  texte  entouré 
de  filets  en  or  et  couleurs;  2  col.,  titre  sur  fond  en  or  et  couleurs  avec  ornements. 

Le  sujet  du  poème  est  l'histoire  de  Joseph.  Zoleykha  est  le  nom  que  les 
Orientaux  donnent  à  la  femme  de  Putiphar. 

Cigongne,  n»  1405. 

609 

N°  1802.  ÂBOU  Abdallah  Mohammed  ben  Abdallah  ben  Meimoun  :  Poème 
composé  en  H41  (de  l'hégire)  en  l'honneur  d'Abou  Abdallah  El  Iladj 
Mehemmed  Khodja,  fds  d'Abdy  Pacha,  à  l'occasion  de  son  retour  à  Alger 
après  une  expédition  heureuse. 

Pet.  in-4'',  cart.  —  Ms.  arabe  sur  papier,  3  (T. 

610 

N"  1804.  Commentaihe  (fragment)  d'un  poème  sur  les  qualités  des  différents 
mois  de  l'année  (écrit  en  1168  de  l'hégire).  Suivi  d'un  poème  sur  les  saisons 
et  les  mois. 

Pet.  in-4",  cart.  —  Ms.  arabe  sur  papier,  35  ff. 


358  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 


611 


N°  1151.  Recueil  de  poésies  arabes,  etc. 

Pet.  in-4»,  veau  brun  à  recouvrement.  —  Ms.  arabe  sur  papier,  202  iï. 

1 .  Préceptes  de  ILslam  et  notions  sur  les  devoirs  des  croyants,  par  le 
Cheikh  Aboul  Iloussein  Ahmed  ben  Paris,  selon  la  version  Aboul  Felt  Nasr 
bon  Ibrahim  Nasr  el  Mouqaddessy  ;  poème  religieux. 

2.  Quaudèh  ou  poème  du  Cheikh  Sijd  el  Hassan  el  Bekry  el  Siddiq  y  el 
Massy. 

3.  Quaudèh  de  Oumon  llamy. 

4.  Quaudèh  d'Aboul  Fadhl  Youssouf  ben  Mohammed  ben  Eunahouy. 

5.  Quaudèh  pour  dissiper  les  chagrins  et  réjouir  le  cœur. 

6.  Quaudèh  de  Sidy  Mohammed  ben  Avefa  pour  implorer  le  secours  de 
Dieu. 

7.  Quaudèh  de  Abou  Zeyd  el  Fezazy  attribué  à  Sidy  Aboul  Nedien. 

8.  Quaudèh  mant  en  td'Abdel  Quadir  Guilany. 

9.  Quaudèh  de  Sidy  Ahmed  Zerrouq  de  Tlemecen. 

10.  Quaudèh  de  Aboul  Amr  el  Merakchy. 

1 1 .  Quaudèh  de  Sidy  Abou  Medyen. 

1  2.  Quaudèh  de  Sidy  Ibrahim  Ettazy,  enterré  à  Oran. 

13.  Quaudèh  d'Abou  Medyen. 

14.  Quaudèh  de  Sidy  Aboul  Qadir  cl  Fassy. 

lîj.  Les  huit  Medjlis,  réunion  de  savants  et  de  dévots. 

16.  Prière  pour  les  funérailles  d'Aouf  Ibn  Malek. 

17.  Prières  de  Ibn  Messoud,  oraisons  bénies. 

18.  Morale  rehgieuse.  Aboul  Qacem  ben  Wczcr  abou  Abdallah  Mohammed 
ben  Zekkoun.' 

Comme  nous  l'avons  dit  déjà,  ces  manuscrits  arabes  viennent  de  la  prise 
de  la  Smalah. 


POESIE  ARABE.  359 

612 

N"  1926.  Limukuy  :  «  OnE  élkgiaqie  en  réminiscence  de  feu  Monseigneur, 
duc  d'Orléans,  dédiée  à  Son  Altesse  Royale  .Monseigneur  le  Duc  d'Aumale, 
par  G.  Nicoly  Limbéry,  secrétaire  interprète  du  procureur  général  du  Roi  ù 
Alger  ».  Texte  arabe  sur  papier  blanc,  traduction  française  en  prose  sur 
papier  jaune. 

Iii-f",  papier,  69   iï..  dont  plusieurs   blancs,  ornementation    arabe,  or  et  couleurs. 


VIII.    -    POÉSIE    DRAMATIQUE 


613 

N°  1688.  Eluipide  :  «  La  Tkagoedie  des  Troades  »,  traduction  anonynie 
en  vers  français. 

Grand  in-8"  (0,227  sur  0,160),  veau  brun,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Nicolas-Joseph 
Foucault.  —  Vélin,  XVl*  siècle,  73  fT.,  quatre  dessins  à  la  plume,  légèrement  rehaussés 
d'aquarelle,  encadrés  d'or  et  de  couleurs,  représentant  des  épisodes  de  la  prise  de  Troie; 
très  belles  compositions  d'un  artiste  français  de  la  première  moitié  du  XVI'  siècle  (une 
d'elles  est  reproduite  à  la  fin  de  ce  volume). 

Pas  de  titre,  pas  de  dédicace;  cependant  aucun  feuillet  ne  paraît  manquer, 
car  les  cahiers  ont  leurs  signatures  au  complet,  quoique  bien  effacées  : 
a,  a",  a",  suivis  de  5  feuillets  qui  font  les  huit;  h  de  même,  etc.  Les  quatre 
premiers  feuillets  sont  occupés  par  «  l'Argument  de  la  tragœdie  des  Troades 
d'Euripide.  —  Après  que  les  Grecz  eurent  pris,  saccagé  et  pillé  entièrement 
la  ville  de  Troye...  ».  Les  personnages  de  la  tragédie  sont  Neptune,  Pallas, 
Ilécuhe,  Talthybius,  Cassandre,  Andromaque,  Ménélas,  Hélène,  le  «  Chorus 
ou  assemblée  des  dames  Troienes  captives  ».  —  «  Neptune  commance  »  : 

Neptune  suis,  dominateur  des  undes. 
Qui  viens  du  fond  de  l'/Egée,  où  les  blondes 
Nymphes  de  mer,  les  belles  Néréides 
Ballent  ensemble  en  leurs  estres  humides... 

Voici  les  derniers  vers  : 

TALTHYBIUS 

0  pauvre  cité  troyene, 
Iléduicte  en  piteux  ravage 


POÉSIE  DRAMATIQUE.  361 

Est  ta  puissance  anciene; 
Mais  pourtant  droict  au  rivage 
Marchez,  vers  le  navigage 
Des  Graecz,  prestz  à  vous  mener 
Esclaves  en  dur  servage 
Voz  tristes  jours  terminer. 

Cette  traduction  en  vers  fran(.'ais,  dont  nous  ne  connaissons  pas  d'autre 
exemplaire,  est  demeurée  inédite. 

Quaritch  (Londres),  juillet  1891. 

614 

N"  1691.  GuÉB.\N  (Ahnoul)  :  Le  MvsTi^:KE  de  la  Passion. 

In-f»  (0,290  sur  0,205),  mar.  vert  (Bradcl-Derome).  —  Papier,  XV  siècle,  231  ff., 
2  col. 

F.  1.  «  S'ensuit  la  table  des  personnaiges  de  la  Passion  Nostre  Sauveur 
Jhesu  Crist,  ainsi  que  elle  est  contenue  en  ce  présent  livre  ».  —  F.  3.  «  Cy 
commance  le  mistaire  de  la  Passion  Nostre  S'  Jhesu  Crist  par  personnaiges. 
Prologus.  Veni  ad  liberandum  nos,  Domine,  Deus  virtutum.  Pour  l'offence 
du  premier  père...  ».  —  F.  230.  «  Fin  du  mistere  de  la  Passion  de  Nostre 
Sauveur  Jhesu  Crist  ». 

Conforme  au  texte  original  d'Arnoul  Gréban,  ce  manuscrit  ne  comprend 
que  les  trois  premières  journées,  la  quatrième  n'a  pas  été  transcrite;  en 
outre,  plus  de  1500  vers  du  prologue  ont  été  omis.  Il  s'arrête  donc  à  la  mise 
au  tombeau  ;  il  remplace  la  lin  de  la  troisième  journée  par  55  vers  qui  lui 
sont  propres,  et  se  termine  par  un  «  prologue  final  »  de  25  vers  qu'on  ne 
trouve  pas  ailleurs  : 

Prologus  final  du  troisiesme  et  derrenier  jour  de  la  Passion  Jhesu  Crist  : 

C'est  ici  la  fin,  l'a  Dieu  grâce. 
Chères  gens,  mectés  en  mémoire 
La  substance  de  ceste  histoire. 
Car  grans  biens  s'en  pevent  ensuivre. 
Et  dit  sainct  Grégoire  en  son  livre 
Que  exemples  sans  fiction 
Mennent  plus  a  devocion, 

46 


362  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Quant  par  signes  sont  bien  monstrées, 
Que  parolles  tantost  posées. 
Si  vous  prions  très  chèrement, 
S'aucuns  sont  qui  aucunement 
Ayent  a  bien  jouer  failly 
Et  dit  langage  mal  poully, 
Que  les  aultres,  qui  n'en  pevent  mez, 
N'en  soient  de  rien  blasmé;  mez 
Vous  plaise  tout  interperter 
Et  tous  noz  deiïaulx  supporter, 
Car  telle  multiplication 
Ne  peut  sans  variation 
Tout  régler  ne  a  chacun  plaire, 
Pour  ce  ne  vous  veille  desplairc. 
Dieu,  qui  est  de  tous  biens  montjoye, 
Nous  doint  de  paradis  la  joye. 
Allons  nous  en,  grans  et  menus, 
Chantons  Te  Deiim  laudamus. 
Amen. 

Fin  du  mistere  de  la  Passion  de  Nostre  Sauveur  Jhesu  Crist. 
Le  Mystère   de   la  Passion  d'Arnoul  Gréban  a  été  publié    en   1878   par 
MM.  Gaston  Paris  et  Gaston  Raynaud,  qui  ont  connu  et  décrit  ce  manuscrit 
(Introduction,  xxiv). 

En  tête  du  volume,  4  feuillets  ajoutés,  cursive  du  XVI'  siècle  :  copie  des 
privilèges  accordés  aux  Confrères  de  la  Passion.  —  Çà  et  là,  la  signature 
«  Abel  Dargery  »,  accompagnée  une  fois  de  la  date  1558. 

Collections  Soleinne  et  Taylor.  —  Techener,  1891. 

615 

N"  632.  Le  Mystère  de  la  Résurrection,  de  l'Ascension  et  de  la  Pen- 
tecôte. 

In-f"  (0,295  sur  0,208),  veau  marbré,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  —  Papier, 
XV«  siècle,  320  ff.,  cursive  droite,  filigrane  aux  armes  de  France  surmontées  d'une 
croix  (1). 

(1)  M.  Maçon,  conservateur-adjoint  du  Musée  Condé,  a  publié  sur  ce  manuscrit  une  notice 
insérée  dans  le  Bulletin  du  Bibliophile  (juillet-août  1898);  voir  dans  la  Romania  (octobre  1898) 
le  compte-rendu  de  M.  Gaston  Paris. 


POÉSIE  DRAMATIQUE.  363 

«  S'ensuit  le  mistere  de  la  Résurrection  de  Nostre  Seigneur  Jhesu  Crist, 
et  de  son  Ascension,  et  de  la  Penthecostc,  qui  fut  fait  et  joué  première  fois 
aAngiers  les  trois  derrains  jours  de  may  l'an  que  on  disoit  mil  cccc  cinquante 
et  six.  Regectées  et  en  ce  non  comprinses  aucunes  addicions  particulières 
que  aucuns  des  joueurs  de  celuy  mistere  y  cuidorent  adjouster  a  leurs  plai- 
sances, pour  ce  qu'elles  cstoient  impertinentes  a  la  matière  et  furent  blasmées 
des  maistrcs  en  théologie,  qui  ce  présent  livre  \isiterent  et  aprouvereiit.  — 
Il  est  a  noter  que  ce  présent  mistere  de  la  Résurrection  doit  durer  par  trois 
jours,  dont  le  premier  linera  quant  les  femmes  aront  achaté  des  oignemens 
et  seront  retournées  de  chiez  l'apoticaire  devers  Nostre  Dame,  la  ou  Marie 
Salonié  dira  ces  paroles  :  Amen,  amen,  ainsy  se  face.  Et  s'ensuit  le  sermon  et 
la  division  dudit premier  jour...  ». 

Ce  mystère,  divisé  en  trois  journées,  comprend  environ  22,000  vers  et 
140  personnages.  La  première  journée  s'étend  depuis  la  mort  du  Sauveur 
jusqu'à  l'achat  des  parfums  destinés  à  rembaunienient  de  son  corps.  La 
seconde  va  de  la  Résurrection  à  l'incrédulité  de  Thomas.  Au  cours  de  la 
troisième,  Notre  Seigneur  donne  de  longues  instructions  à  ses  apôtres  et 
s'élève  dans  les  cieux.  Après  la  descente  du  Saint-Esprit,  les  apôtres  com- 
posent le  Symbole,  puis  prennent  congé  de  la  Vierge  pour  se  disperser  par 
toute  la  terre.  Notre  Dame  les  congédie  et  termine  le  mystère  par  ces  mots  : 

Le  Saint  Esperit  soit  a  vous, 
Mes  chiers  enfans,  et  vous  adresse 
Chacun  en  si  très  bonne  adresse 
Qui  soit  a  la  gloire  et  honneur 
De  Dieu  le  tout  puissant  Seigneur. 

«  Icy  fine  le  mistere  et  se  départent  les  joueurs  pour  eulx  en  aller  chaii- 
tans  ensemble  :  Te  Deitm  laudamus,  te  Duminum  confilemur,  etc.  Deo  gratias  ». 
Le  «  sermon  »  qui  précède  la  première  journée  nous  apprend  que,  dix  ans 
plus  tôt,  en  1446,  un  Mystère  de  la  Passion  avait  été  représenté  à  Angers  : 

Pour  ce  fault  supposer  icy 
Et  noter  sans  le  dire  plus 
Que  celluy  qui  joua  Jhesus 
A  celle  mesme  passion 
Don  l'en  fist  démonstration 


364  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

A  Angiers  dedans  l'an  précis 

Mil  quatre  cens  quarante  et  six, 

Seroit  encore  maintenant 

A  caste  heure  en  la  croix  pendant, 

Si  ceste  Résurrection 

Sans  aucune  intcrrupcion 

Ce  jouoit  cy;  car  du  procès 

De  la  passion  et  deces 

Dudit  Jhesus  le  saint  prophète 

Fut  alors  ample  mencion  faite... 

On  ne  connaît  aucun  manuscrit  do  cette  Passion,  qui  n'est  pas  celle  de 
Gréban. 

Notre  Mijslùrc  de  la  Résurrection  a  été  édité  par  Vérard  vers  1490  sous  le 
nom  de  Jean  Michel.  On  sait  que  Vérard  est  prodigue  de  ces  sortes  d'asser- 
tions; celle-ci  ne  tient  pas  debout.  Le  poème  paraît  avoir  été  composé  là 
même  où  le  drame  fut  joué  pour  la  première  fois.  L'auteur  avait  soumis  son 
œuvre,  dit-il  dans  sa  préface, 

A  la  bonne  correction 
De  la  noble  université 
D'Angiers,  l'ancienne  cité, 
Et  pareillement  sans  débat 
A  Monseigneur  nostre  prélat. 

Et  c'est  le  bon  roi  René  qui  fit  les  frais  de  la  première  représentation;  ses 
comptes  en  témoignent  et  nous  donnent  une  indication  qui  n'est  peut-être 
pas  sans  importance. 

Un  certain  Jean  Daveluys  reçoit  huit  écus  d'or  «  pour  avoir  fait  doubler 
et  mettre  au  net  le  papier  de  la  Résurrection  ».  Jean  Du  Périer,  dit  Leprieur, 
dispose  de  cent  écus  d'or  «  pour  la  despense  du  mistôrc  de  la  Résurrection 
Nostre  Seigneur,  que  ledit  sieur  roy  de  Sicile  avoit  intencion  faire  jouer  à 
la  Penthecoste  »  (1456). 

Or,  Du  Périer,  valet  de  chambre  et  maréchal  des  logis  du  roi  René,  est 
l'auteur  du  mystère  du  Roi  avenir,  composé  par  l'ordre  de  ce  prince  ;  et  le 
voici  mêlé  à  la  représentation  de  la  Résurrection  à  Angers  en  1456.  Est-il  ici 
plus  qu'un  metteur  en  scène?  Est-il  l'auteur  que  nous  cherchons?  Posons  la 
question  sans  la  résoudre,  et  bornons-nous  à  redonner  le  sens  de  ces  deux 


POÉSIE  DRAMATIQUE.  365 

dates  qui  so  terminent  par  le  chiffre  0  et  qui  peuvent  égarer  le  lecteur  : 
144G,  représentation  à  Angers  du  mystère  de  la  Passion. 
145G,  représentation  à  Angers  du  mystère  de  la  Résurrection,  celui  qui  fait 

l'objet  de  cette  notice. 

Ces  deux  drames  peuvent  bien  être  du  même  auteur,  et  cet  auteur  n'était 

pas  clerc,  comme  le  prouve  le  passage  suivant  : 

...  Cil  qui  les  rymes  en  fist 

Ne  les  eust  ozé  entreprendre 

S'il  n'eust  pieu  aux  clercs  luy  aprendre 

Comment  il  s'en  devoit  chevir... 

C'est  une  présomption  de  plus  en  faveur  de  Du  Périer.  Mais  laissons  la 
parole  à  l'orateur  qui  prononce  le  sermon  au  début  de  la  troisième  journée, 
et  unissons-nous  à  lui  en  recommandant 

De  prier  pour  le  noble  roy 

De  Sicile,  qui,  pour  la  foy 

Soustenir,  et  vous  informer, 

A  voulu  ses  biens  exposer 

Et  bien  largement  despendre 

Pour  mieulx  vous  instruire  et  apprendre. 

Mentionnons,  pour  finir,  une  particularité  remarquable.  Pour  expliquer  le 
don  de  la  diffusion  des  langues,  l'auteur  fait  réciter  par  saint  Paul  le  Credo 
«  en  trois  langaiges,  c'est  assavoir  en  françoys,  en  allemant  et  en  breton- 
nant  (1)  ».  L'allemand  et  le  breton  ont  été  supprimés  dans  l'imprimé  de 
Vérard,  ainsi  qu'une  longue  scène  qui  suit  le  Credo  et  qui  se  passe  entre 
saint  Pierre  et  les  Juifs  (ff.  313-319). 

Ce  manuscrit  était  sans  doute  destiné  à  servir  et  a  peut-être  servi  pour  la 
représentation,  car  il  contient  des  indications  scéniques  très  détaillées  et  qui 
facilitent  l'étude  de  l'ancien  théâtre  français. 

(1)  L'allemand  est  du  flamand;  quant  au  texte  breton,  M.  Maçon  en  a  donné  une  reproduc- 
tion phototypique.  Il  a  aussi  publié  intégralement  les  passages  supprimés  dans  l'édition  de 
Vérard.  Le  breton  a  fixé  l'attention  des  celtisants,  qui  le  considèrent  comme  le  plus  ancien  des 
textes  suivis  que  nous  possédions  en  fait  de  breton  armoricain.  M.  P.  Le  Nestour  a  reconnu  que 
cette  version  du  Credo  était  en  vers;  il  a  heureusement  corrigé  les  mauvaises  leçons  que  l'igno- 
rance du  breton  avait  fait  commettre  au  copiste.  Nous  ne  pouvons  que  renvoyer  au  travail  de 
M.  Le  Nestour  inséré  dans  la  Revue  celtique,  année  1899.  pp.  183-190. 


366  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

On  ne  connaît  de  ce  mystère  qu'un  autre  manuscrit,  le  n°  972  de  la  Biblio- 
thèque nationale,  copié  en  1491  d'après  l'imprimé  et  par  conséquent  moins 
complet  que  le  nôtre.  Celui-ci  fut  sans  doute  exécuté  pour  un  duc  de 
Bourbon,  car  il  figure  sur  l'inventaire  des  livres  de  Moulins  dressé  en  1523. 
C'est  de  là  qu'il  vint  à  l'hôtel  de  Condé  en  1661. 

616 

N"  657.  Le  Mystèhe   de  la  conception,   de   la  NATivrrÉ,    dl'  mahiage  et 

DE    l'aNNONCIATION    DE    LA    VlERGE. 

Fet.  in-f»  agenda  (0,273  sur  0,150),  veau  marbré,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  — 
Papier,  XV"  siècle,  240  ff.,  cursive,  rubriques  rouges,  lettres  ornées;  dans  la  décoration 
paginale,  écu  d'argent  à  la  croix  de  gueules  cantonnée  de  quatre  aiglettes  de  sable, 
armes  de  Claire  de  Gonzague,  comtesse  de  Montpensier  en  1481,  morte  en  1303,  inliumée 
à  Aigueperse. 

Mystère  inédit.  Ce  texte,  qui  n*a  pas  d'analogie  avec  les  pubHcations 
de  Trepperel  et  de  Lotrian  (1),  est  resté  jusqu'ici  inconnu  des  éditeurs  et 
des  critiques. 

«  S'ensuit  le  mistere  de  la  très  sainte  Conception  de  la  glorieuse  Vierge 
Marie  par  personnages,  et  puis  après  s'ensuyt  la  sainte  nativité  d'icelle,  et 
puis  après  comment  elle  fut  menée  par  ses  parans  dans  le  saint  temple  a  son 
eage  de  quatre  a  cinq  ans.  Item  comment  elle  demeura  audit  temple  l'espace 
de  X  ans  ou  environ.  Et  conmient  fut  mariée  par  miracle  comme  il  pleut 
a  Dieu.  Apres  trouvères  le  tresque  saint  et  sacré  mistere  de  la  sainte  Incar- 
nation de  Jhesus  Crist,  et  comment  nature  hume j  ne  fut  rechaptée.  Et  est 
fait  et  compilé  a  l'honneur  de  Dieu  et  sa  glorieuze  merc  hé  a  la  singulière 
dévotion  de  très  haulte  et  puissante  dame  Madame  la  comtesse  de  Mon- 
pansier  ». 

Divisée  en  trois  journées,  cette  œuvre  dramatique  comprend  environ 
12,000  vers;  les  personnages  parlants  sont  au  nombre  de  113.  Les  marges 
sont  couvertes  d'indications  scéniques,  sans  compter  les  nombreux  silete  : 

(1)  Jehan  Trepperel,  s.  d.  ;  veuve  J.  Trepperel,  s.  d.  ;  Alain  Lolrian,  s.  d.  ;  A.  Lotrian  et  Denys 
Janot,  s.  d.;  Pierre  Sergent,  s.  d.  (1539).  Éditions  analysées  par  M.  Petit  de  Julleville  (Les 
Mystères,  Paris,  1880,  11,  427). 


POÉSIE  DRAMATIQUE.  367 

Silete  d'orgues,  —  silote  de  tous  les  instruniens  du  jeu,  —  silete  des 
haulx  menestriez,  —  silete  bien  long  des  menestriez  ». 

Chaque  journée  commence  et  se  termine  par  une  allocution  du  «  messa- 
ger »,  qui  se  présente  d'abord  pour  saluer  l'assemblée  et  annoncer  le  «  jeu  »  : 

Messagier  courtoix  venu  suis 

De  la  bone  cité  de  Paris, 

Assize  en  France  la  jolie... 

...  Salut  a  la  noblesse 

Laquelle  ycy  est  assamblée; 

Premier,  a  la  personne  très  redouptée 

Et  en  noblesse  haut  helevde 

De  Monpansier  très  puissant  conte, 

Et  a  Madame 

Bel  mislere  ycy  vous  voyrrés 
Et  silence  vous  nous  donrez 
Afin  que  le  jeu  se  parface... 
Joachin,  sa,  de  par  Dieu, 
Comancez  nostre  saint  misters... 

Le  «  messager  »  se  retire  et  Joachim  entre  en  scène  : 

0  glorieux  père  divin 

Du  très  hault  ciel  et  de  la  terre. 

Je  viens  a  vous  de  cur  enclin... 

Première  journée,  conception  et  naissance  de  la  Vierge;  se  termine  au 
f.  83  par  l'adieu  du  «  messager  »  : 

A  Dieu  soyez;  je  voyes  disner. 

Après  deux  feuillets  blancs,  commence  le  «  segond  jour  pour  jouer  coment 
Marie  fust  menée  au  saint  temple  en  Jeruzalem  »  :  enfance,  éducation  et 
mariage  de  la  Vierge.  C'est  la  plus  longue  des  trois  journées  ;  le  «  messager  » 
finit  par  déclarer  qu'il  est  temps  de  souper. 

F.  193.  «  S'ensuit  le  très  .saint  mistere  de  l'Incarnation  de  Nostre  Sei- 
gneur pour  le  tiers  jour  du  jeu  ».  Nous  voyons  d'abord  en  scène  les  person- 
nages qui  figurent  au  début  du  Mystère  de  la  Passion  d'Arnoul  Gréban  :  Adam, 
Eve,  Abel,  Abraham,  Isaac,  Jacob,  Sarah,  Noé,  David,  Isaïe,  Jérémie,  Dieu, 
Justice,  Vérité,  Miséricorde,  Paix.  Là  cesse  la  ressemblance;  le  texte  est 


368  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

entièrement  différent;  aucun  emprunt  n'a   été   fait  aux  autres  mystères 

connus. 

Le  drame  s'arrête  à  l'Incarnation  du  Verbe  et  se  termine  par  une  dernière 

allocution  du  «  messager  » ,  qui  reparaît  pour  prendre  congé  du  public  : 

« 

A  vostre  congé,  Monsieur, 

Genou  en  terre  trestous  pregnons, 
Et  de  Madame  aussi  fezons, 
De  toute  noblesse  ramplie. 
A  Dieu  soit  donques  la  companie. 
Explicit.  Dec  gratias. 

Il  est  regrettable  que  le  scribe  n'ait  pas  donné  le  nom  de  l'auteur,  le  lieu 
et  la  date  de  la  représentation.  Nous  savons  seulement  que  ce  mystère, 
représenté  devant  le  comte  et  la  comtesse  de  Montpensier,  fut  composé  par 
ordre  de  cette  princesse,  Claire  de  Gonzague,  fille  de  Frédéric,  marquis  de 
Mantoue,  mariée  le  14  février  1481  à  Gilbert  de  Bourbon,  comte  de  Mont- 
pensier, dauphin  d'Auvergne.  Celui-ci,  vaillant  capitaine,  vice-roi  de  Naplcs, 
archiduc  de  Sessa  et  père  du  connétable  de  Bourbon,  mourut  à  Pozzuolo  le 
5  octobre  1496. 

Ce  manuscrit  figure  sur  l'inventaire  de  la  librairie  de  Moulins  dressé  en  1523. 

617 

N"  1386.   Cinq  Jeux. 

In-f"  agenda  (0,29  sur  0,10),  cart.  — Papier,  XV"  siècle,  28  (T.,  cursive  et  gothique 
(plusieurs  mains);  deux  filigranes  :  licorne  et  pot. 

Recueil  de  cinq  mystères  de  la  classe  des  «  jeux  ». 

1.  «  C'est  le  jeux  de  la  Nativité  Jhesu  Crist  et  comcnt  les  III  roy  le  vinrent 
aorer.  —  En  l'honeure  de  Dieu  tout  puissant  et  sa  mère  Marie,  la  royne  des 
angle,  un  jeux  vos  veulhe  comenchire  pour  resjoiir  la  bonne  compaingnie  ; 
si  vos  prie,  très  douche  suers,  humblement  que  une  petit  de  silenche  nos 
veulhiés  prester  jusque  en  la  fin,  et  vos  voireis  le  jeux  comenchire  ». 

485  vers;  personnages  :  Joseph,  Marie,  les  anges,  les  bergers,  les  rois 
mages,  Ilérode.  P^in  : 


POESIE  DRAMATIQUE.  369 

Che  nos  ottriie  Dieu  et  sainte  Marie, 
l'rcndcis  en  greit,  je  vos  en  prie. 
Explicit.  l'cr  manus  lîouriet. 

2.  Fragment  d'un  autre  «  jeu  de  la  Nativité  »  où  figurent  la  Vierge,  saint 
Joseph,  sainte  Anne,  Marie  Jacobé,  Marie  Salomé,  le  vieillard  Siméon, 
llérode,  son  sénéchal,  son  fou. 

3.  «  C'est  li  jeux  des  Vil  pechié  inorteil  et  des  Vil  vertus,  en  demostrant 
cornent  les  vertus  convertirent  les  pechié  par  la  grâce  de  Dieu  et  de  sa  bcnoit 
mère,  et  premire  commenche  uns  hermite  en  disant  a  peuple  ce  qui  s'en- 
siewt  ». 

Environ  2550  vers;  personnages  :  l'Ermite,  le  Diable,  Irc,  Orgueil,  Envie, 
Avarice,  Accide,  Glouternye,  Luxure,  le  clerc  du  Diable,  Notre  Dame,  Gabriel, 
Chérubin,  Dieu,  Humilité,  Carité,  Patience,  Pourveance,  Largesse,  Absti- 
nence, Chasteté. 

4.  «  C'est  uns  jeux  a  VI  personagc  »  (Foi,  Prudence,  Loyauté,  Amour, 
Honneur,  Paix). 

Pièce  de  400  vers,  dont  voici  la  conclusion  : 

LA    FIN    DU    JEUX 

Vos  qui  aveis  volu  oyr 
Nos  jeux  et  nostre  enbatemcnt, 
Nos  vos  requérons  humblement 
Qu'il  le  vos  plaist  a  en  gret  prendre. 
Et  s'il  y  at  riens  que  reprendre 
Si  le  nos  veulhiés  pardonner, 
Car  n'avons  volu  viseir 
A  dire  chose  desplaisant 
A  personne  qui  soit  vivant. 
Ensi  le  tesniogne  Bonverier, 
Lequel  veult  a  Dieu  supplier 
Qu'en  paix  puissions  nos  demorer 
Et  en  la  fin  en  sa  gloire  aler; 
Ce  doint  Dieu  et  sainte  Marie. 
Prendreis  en  gret,  je  vous  en  prie. 
Explicit. 

La  même  formule,  avec  de  légères  variantes,  termine  aussi  le  «  jeu  de  la 
u.  47 


370  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Nativité  »  que  nous  avons  décrit  plus  haut  (n°  1).  Ici,  nous  avons  en  plus  le 
vers  qui  donne  le  nom  de  Bonverier,  sans  doute  l'auteur. 

5.  «  Chi  comenchele  jeux  de  Pèlerinage  humaine,  et  premièrement  parole 
le  Pèlerin  a  dame  Rayson...  ». 

1260  vers;  personnages  :  le  Pèlerin,  Raison,  Nature,  Grâce  de  Dieu,  Péni- 
tance,  Carité,  Aristote,  Sapience.  —  A  la  fin  et  de  la  même  écriture  que  la 
pièce,  la  signature  «  Suer  Katherine  Bourlet  ».  La  première  pièce  est  aussi 
suivie  du  nom  de  Bourlet.  Sœur  Catherine  était  certainement  religieuse,  et 
ce  volume  a  probablement  servi  pour  des  représentations  dans  un  couvent 
de  femmes.  Le  tout  est  inédit. 

Boone  (Londres),  novembre  1860. 

618 

N°  1461.  Le  Mauvais  ||  Riche.  1|  Lhistoire  et  Tragédie  du  Mauvais  ||  Riche 
Extraicte  de  la  Sainctc  Escri]pture  et  représentée  par  dix  huict  ||  person- 
nages ||. 

In-f"  (0,158  sur  0,102),  mar.  rouge  à  comp.,  tr.  dor.  {anc.  rel.).  —Vélin,  XVIII"  siècle, 
36  ff. 

Copie  figurée  d'une  édition  gothique  que  Brunet  n'a  pas  connue  et  qui 
doit  être  de  la  fin  du  XV  siècle.  Treize  vers  intitulés  «  l'acteur  »,  qui  termi- 
nent l'ouvrage,  donnent  en  acrostiche  «  Mathurin  Leroi  »  ;  c'est  sans  doute 
le  nom  de  l'auteur. 

Cigongne,  n»  1450. 

619 

N°  1493.  Le  Mystère  des  saints  Chépin  et  Cuépinien. 

In-4°  (0,205  sur  0,142),  mar.  rouge,  doublé  de  mar.  rouge,  comp.  à  pet.  fers,  tr.  dor.; 
très  belle  reliure  de  Thouvenin.  —  Vélin,  XV  siècle,  65  ff.,  30  lignes  à  la  page,  une 
miniature. 

Dernier  feuillet  :  «  C'est  la  vie  et  le  martirc  de  Monseigneur  saint  Crispin 
et  Crispinien  par  personnages.  Laquelle  vie  et  roartire  a  esté  fait  des  deniers 


POÉSIE  DRAMATIQUE.  371 

de  Tostel  de  la  Charité  Dieu  Mons'  saint  Martin,  saint  Remy,  saint  Crispin 
et  Crispinien,  et  fut  fait  du  couunandement  et  volenté  du  prevost  eteschevin 
et  de  tous  les  frères  serviteurs  qui  pour  lors  estoient  et  dont  les  noms 
ensuivent  :  premièrement  Robin  Gueroult,  prevost  »,  etc.,  etc....  «  Et  fut 
fait  mil  uh'xlhi  au  siège  de  esté,  feste  Saint  Martin  ». 

Quoique  le  sujet  soit  le  même,  ce  mystère  diffère  de  celui  qui  a  été  imprimé 
en  1836  d'après  un  texte  incomplet.  On  trouve  dans  notre  manuscrit  un 
drame  entier,  remplissant  une  seule  journée  au  lieu  do  quatre;  toutefois, 
depuis  le  f.  47  jusqu'à  la  lin,  il  correspond  exactement  à  la  ((uatrième  journée 
de  la  version  imprimée.  Seul  exemplaire  complet  que  l'on  connaisse,  plus 
ancien  et  plus  intéressant  que  le  manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale.  Dé- 
crit par  M.  Petit  de  Julleville  (Les  Mystères,  Paris,  1880,  II,  498). 

Plusieurs  possesseurs  ont  écrit  leur  nom  sur  le  dernier  feuillet  :  Michel 
Sansom,  «  échevin  de  ladite  confrérie  »,  l.*)12;  —  GeufTroy  Dubois,  1004; 
—  Jean  Bogeriez,  1003;  —  Gabriel  Ilain,  1680;  —  Jourdon,  1758.  Dans 
notre  siècle,  le  volume  appartint  à  M.  de  Soleinne  (Catalo()m,  t.  I,  p.  lOS, 
n°  500),  puis  à  M.  Cigongne  (n°  1430). 


620 

N°  1003.  Le  .MvsTKiiK  dk  saint  Adhikn.  etc. 

Pet.  in-f"  (0,270  sur  0,202),  mar.  vert,  fil..  Ir.  dor.  {rel.  du  XVlIh  sii'c/e).  —  Papier, 
XV  siècle,  223  ff. 

«  Le  livre  et  mistere  du  glorieux  seigneur  et  martir  saint  Adrien  : 

PRECO 

En  l'honneur  de  la  Trinité 

En  qui  gist  toute  haulte  puissance...  » 

Ce  mystère  compte  89  personnages  et  9587  vers;  composé  dans  la  seconde 
partie  du  XV°  siècle,  dans  la  Flandre  orientale,  probablement  à  Grammont, 
dont  l'abbaye  possédait  les  reliques  de  saint  Adrien  et  attirait  de  nombreux 
pèlerins.  Auteur  inconnu.  L'ouvrage  s'arrête  au  f.  191  r"  :  «  ExpHcit  le  livre 
et  mistere  du  glorieux  seigneur  et  martirs  saint  Adrien.  Finis  le  premier 


372  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

jour  de  jung,  voillc  do  la  feste  Dieu  mil  cccc  un"  et  cinq  »  [1485].  C'est  la 
date  de  la  copie  et  non  celle  de  la  composition. 

Le  Myslùrc  de  saint  Adrien  a  été  publié  par  M.  Emile  Picot,  avec  introduc- 
tion et  notes,  pour  être  offert  par  moi  à  mes  confrères  du  Roxburghe  Cité 
(1895). 

Au  verso  du  f.  191  commence  une  «  Moralité  à  sept  personnaigos,  bien 
bonne,  dont  le  premier  est  Pouvre  Peuple,  Bon  Ronon,  Pluscurs,  Knvie, 
Flalcrie,  Raison  et  Honneur.  Et  commence  Pouvre  Peuple  »  : 

Au  temps  jadis  que  le  roy  Salomon 
Tenoit  son  siège  haultain  et  magnifique 
Et  que  des  saiges  florissoit  le  hault  nom... 

Cette  seconde  pièce,  transcrite  par  la  même  main,  mais  d'une  écriture 
plus  fine  et  sur  deux  colonnes,  compte  2557  vers  et  se  tci-minc  au  f.  209  r° 
par  la  souscription  suivante  :  «  Kinist  par  moy  Jehan  Ysnard,  le  semmedy 
voille  de  feste  saint  Jehan  Baptiste,  mil  un"  nu"  et  douze  »  [1492J.  — 
Isnard  est  le  nom  du  scribe.  Cette  moralité  est  restée  inédite. 

Une  dernière  pièce  sans  titre,  écrite  également  sur  deux  colonnes,  com- 
mence au  f.  209  v°  : 

[PJansant  ung  jour  en  megere,  la  dame 
Qui  Hercules  son  mary  tant  plaindoit... 

Poème  de  1 20  huitains,  composé  au  moment  de  la  mort  de  Phihppc  le 
Bon  et  de  l'avènement  de  Charles  le  Téméraire,  c'est-à-dire  en  14G7;  c'est 
un  panégyrique  des  deux  princes,  et  on  pourrait  l'intituler  «  Déploration  sur 
la  mort  de  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne  ».  Vision  où  «  Facteur  »  fait 
paraître  et  parler  sept  personnages  :  Prudence,  Justice,  Force,  yVtrempance, 
Foi,  Charité,  Espérance.  — Fin  (f.  216  r")  : 

Sy  prie  a  Dieu  que  en  joye  solennelle 

De  Philippe  soit  tost  l'ame  ravie 

Et  a  Charles  doinst  bonne  et  longue  vie. 

Ce  poème,  dont  l'auteur  figurait  sans  doute  à  la  cour  de  Bourgogne,  pa- 
raît inédit.  D'ailleurs  on  ne  connaît  pas  d'autre  copie  des  ouvrages  contenus 
dans  notre  volume. 


POESIE  DRAMATIQUE.  373 

Les  ff.  217-225  sont  blancs.  On  lit  au  f.  223  v°  :  «  Ce  présent  livre  apariien' 
a  moy,  Bénigne  Barbedor;  qui  le  trouvera,  cy  il  luy  rende,  ilpayra  volontier 
le  vin.  BB  ».  Au  verso  du  feuillet  suivant,  la  signature  «  B.  Barbedor  ». 

Collections  Soleinne  et  Taylor.  —  Tccliencr,  I87G. 

621 

N"  1473.  «  Lk  Valkt  a  toit  kaiue,  farce.  Lyon,  chez  Pierre  Iklayc, 
lOOG  ». 

In-t2,  mar.  bleu,  doublé  de  tabis  rose,  fil.,  Ir.  dor.  (Bozérian).  —  Vélin,  XIX"  siècle, 
8  (T.  Copie  figurée  par  Fyot. 

Cigongne,  n"  VoiA. 

N"  1()89.  «  L'IIystoirk  dk  saincte  Smsanne,  exemplaire  de  toutes  sages 
femmes,  et  de  tous  bon  juges.  A  Troycs,  chez  Nicolas  Oudot,  demeurant 
en  la  rue  nostre  Dame,  au  Chappon  d'or  ».  s.  d.  (vers  1G15). 

In-8",  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.  —  Vélin,  XIX''  siècle.  Copie  figurée,  faite  par  Fyot  sur 
l'exemplaire  de  la  Bibliothèque  du  Roi  (Catalogue  Soleinne,  n°  623). 

Porquet,  juillet  1891. 

623 

N"  1810.  La  SoPHRONiE,  tragédie  en  cinq  actes  et  en  vers. 

Pet.  in-f»,  papier,  XVII'  siècle,  35  (T.,  pas  de  titre;  il  manque  un  ou  plusieurs  feuillets 
au  commencement.  Cartonn. 

Cette  tragédie  a  été  imprimée  sans  nom  d'auteur  (Troyes,  Nicolas  Oudot, 
1619,  in-S").  La  seconde  édition  porte  le  titre  suivant  :  La  Sophronie,  tragédie 
françoise,  tirée  de  Torcato  Tasso  (Troyes,  Yve  Girardon,  1620,  in-8").  Un 
exemplaire  de  la  première  édition  se  trouve  à  la  bibliotbèque  de  Troyes;  il 
présente  quelques  variantes  avec  notre  manuscrit.  M.  de  Soleinne  possédait 
un  exemplaire  de  la  seconde  édition  (voir  son  catalogue).  Manuscrit  et 
imprimés  sont  très  rares;  on  ne  les  trouve  pas  à  la  Bibliotbèque  nationale. 

Collection  de  Condé. 


374  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

624 

N°  697.  Hardy  (Alexandre)  :  Aristoclée  ou  le  MARL\r,E  infortuné, 
tragi-comédie  (cinq  actes  et  vers). 

Pet.  in-f»,  vélin  blanc,  fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Louis  XIII.  —  Papier,  XVII"  siècle, 
32  fî.,  précédés  de  2  fî.  non  chiffrés  contenant  «  l'arijument  »  et  les  noms  des  «  acteurs  » 
(personnages). 

Le  tiiéâtre  d'Alexandre  Hardy  a  été  publié  de  1G16  à  1628,  6  vol.  in-8°. 

Hôtel  de  Condé,  1673.  Le  manuscrit  avait  sans  doute  été  laissé  par  Louis  XIII  à 
Chantilly,  dont  il  avait  pris  possession  en  1632,  après  la  mort  du  duc  de  Montmorency. 

625 

î\°  995.  Baro  (Balthazar)  :  «  Clorise,  pastoralle  du  s'  Baro,  dédiée 
à  Monseigneur  le  Cardinal  de  Richelieu.  A  Paris,   1629  ». 

Pet.  in-4°,  vélin  blanc,  fil.,  tr.  dor.  (;y'/.  or(//mrt/e).  —  Papier,  XVir  siècle,  60  ff., 
nombreuses  corrections. 

La  Clorise  a  été  publiée  à  Paris,  par  François  Pomeray,  en  1632. 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

626 

N°  1466.   M  Le  Martyre  de  sainte  Cécile,  tragédie  sainte  ». 

Pet.  in-4»,  veau  fauve,  fil.,  tr.  dor.  (Trautz-Bauzonnet) .  —  Papier.  XVII°  siècle,  18  ff., 
autographe. 

Dans  une  dédicace  datée  du  monastère  de  Saint-Louis,  à  Toulouse,  le 
8  mars  1637,  «  Sœur  Marie  de  Saint-Nicolas,  religieuse  indigne  du  tiers 
ordre  de  saint  François  »,  offre  à  l'archevêque  de  Toulouse  cette  traduction 
en  vers  de  l'histoire  de  sainte  Cécile,  qu'elle  a  faite  par  ordre  de  ses  supé- 
rieurs. C'est  une  sorte  de  mystère  par  quatrains. 

Ce  manuscrit  avait  été  donné  à  M.  Cigongne  par  M.  Anatole  de  Montaiglon. 


POESIE  DRAMATIQUE.  375 

627 

N°  620.  Saint-Balmon  (Albehte- Barbe  d'Ehnecouht  ,  dame  de)  :  «  Les 
Frères  jumeaux,  tragédie  en  cinq  actes  et  en  vers,  dédiée  à  Monseigneur 
le  Prince  ». 

In-f",  mar.  rouge  semé  de  fleurs  de  lys,  dorure  à  petits  fers,  tr.  dor.  {reliure  originale). 
—  Papier,  XVll"  siècle,  75  IT. 

« 

L'auteur  a  signé  la  dédicace  au  Grand  Condé  :  «  B.  d'Ernecourt  de  Saint- 
Balmon  ».  «  ^'otre  Altesse,  dit-elle,  a  vu  le  retardement  de  celle  (la  copie) 
qui  doit  estre  imprimée,  et  sçait  qu'elle  est  entre  les  mains  du  R.  P.  Le 
Moyne,  qui  m'a  promis  de  la  polir  et  de  faire  la  lettre  dédicatoire  à  V.  A.  ». 
Ce  passage  nous  donne  la  date  du  manuscrit,  car  l'imprimé  parut  chez 
Courbé  en  16."i0. 

Dans  cette  même  dédicace,  M'""  de  Saint-Balmon  fait  allusion  au  nom 
A' Amazone  qui  lui  était  déjà  donné,  et,  en  tête  de  l'imprimé,  l'éditeur  déclare 
«  qu'une  femme  qui  est  tousjours  à  cheval  pour  la  deffense  de  ses  sujets  et  a 
tous  les  jours  des  Croates  ou  des  Allemans  à  combattre,  n'a  pas  le  loisir  de 
mesurer  des  rimes  et  de  conter  des  syllabes  ».  Cette  héroïne  lorraine  est 
citée  comme  célèbre  pour  son  courage  et  son  esprit  parmi  les  «  savantes  de 
France  »,  à  la  fin  du  Cercle  des  femmes  sçavantes  de  J.  de  La  Forge.  Sa  vie 
militaire  et  édifiante  a  été  écrite  par  Jean-Marie  de  Vernon,  du  tiers  ordre 
de  saint  François,  sous  le  titre  de  U Amazone  chrestienne. 

Hôtel  de  Condé,  1654. 

628 

!V°  1700.  Molière  :  Rôle  de  Georgette  dans  l'École  des  femmes. 

In-f%  papier,  XVUI»  siècle,  7  pages.  L'ancienne  couverture  en  papier  à  fleurs  a  été 
conservée  dans  le  nouveau  cartonnage. 

Rôle  écrit  en  vue  de  la  représentation  donnée  à  Chantilly  le  22  octobre 
1772.  Ce  jour-là,  dit  Toudouze  (1),  «  il  y  a  eu  comédie  de  l'École  des  femmes 

(1)  Journal  manuscrit;  voir  t.  I,  p.  305. 


376  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

et  le  Devin  du  village  (1).  S.  A.  S.  M"'  le  prince  de  Condé  a  fait  venir  des  dan- 
seurs de  l'Opéra  qui  ont  dansé  un  ballet;  le  petit  Vestris,  âgé  d'environ  treize 
ans,  y  a  dansé  seul,  ce  qui  a  fait  l'admiration  des  spectateurs  ». 

Louis-Joseph,  prince  de  Condé,  avait  un  goût  très  vif  pour  le  théâtre  et 
tenait  lui-même  certains  rôles,  recrutant  les  acteurs  parmi  les  membres  de 
sa  famille  et  les  personnes  de  sa  suite  (Laujon  et  autres).  Le  répertoire  se 
composait  surtout  des  pièces  de  Sedaine  et  autres  contemporains  ;  mais  le 
prince  avait  conservé  le  goût  du  Grand  Condé  pour  les  pièces  de  Molière,  et 
nous  constatons  de  nombreuses  représentations  du  Bourgeois  gentilhomme,  du 
Médecin  malgré  lui,  etc. 

De  1767  à  1786,  le  prince  de  Condé  fit  transformer  complètement,  par 
l'architecte  Bellisard,  l'ancienne  salle  de  spectacle  de  Chantilly;  nous  y 
voyons  travailler  les  sculpteurs  Suard,  Dardcl,  Boiston,  Mézières,  les  pein- 
tres Sauvage,  Restout,  Baudon  et  autres.  En  1776,  on  envoie  de  Paris  une 
importante  série  de  décors,  et  l'entrepreneur  Goupy  se  rend  à  Chantilly 
«  pour  éprouver  et  faire  jouer  les  machines  du  théâtre  »  (fin  octobre  1776). 

Nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans  de  plus  longs  développements;  nous  nous 
bornons  à  indiquer  quelle  place  tient  Chantilly,  depuis  le  Grand  Condé 
jusqu'à  la  Révolution,  dans  l'histoire  du  théâtre  en  France. 

629 

N°  931.  Laurent  (J.)  :  L'Amant  généreux,  comédie  en  cinq  actes  et 
en  vers. 

In-4'',  papier,  XVlP  siècle,  25  fi".,  rel.  en  vélin  blanc. 

La  pièce  est  précédée  d'une  épître  dédicatoire  au  Grand  Condé. 

Collection  de  Condé. 

630 

N°  1002.  [Des.mares]  :  Merlin  dragon,  comédie  (en  prose  et  dix-huit 
scènes). 

(1)  Intermède  de  .I.-.I.  Rousseau. 


POÉSIE  DRAMATIQUE.  377 

Pet.  in-4",  vélin  blanc  {anc.  rel.).  —  Papier.  XVH''  siècle,  41  ff. 

Cette  pièce  fut  représentée  en  1086  sur  le  théâtre  de  la  rue  Mazariiie  par 
les  troupes  réunies  du  Marais,  du  Palais-Roy.al  et  de  l'hùtel  de  lîourgogne. 
L'auteur,  Desmares,  était  contrôleur  de  la  maison  du  prince  Henry-Jules, 
fils  du  Grand  Condé.  On  lui  attribue  La  Dragonne  ou  Merlin  Dragon,  comédie 
jouée  à  Namur,  pendant  le  siège,  par  ordre  du  maréchal  de  Boufflers  (La 
Haye,  Etienne  Foulque,  1096),  et  qui  est  sans  doute  la  même  pièce  que  le 
Merlin  Dragon  de  1686;  nous  n'avons  pu  le  vérifier. 

Collection  de  Condé. 

631 

N°  1885.  «  Lks  Amoi'hs  de  la  fille  de  l'amour,  comédie  (en  cinq  actes  et 
en  vers).  A  Sa  Majesté  Très  Chrcstienne  Louis,  par  la  grâce  de  Dieu  Roy  de 
France  et  de  Navarre  » . 

In-4",  couvert  en  velours  vert  passé,  tr.  dor.  (rel.  origin.).  —  Vélin,  XVII"  siècle, 
62  fl".  et  i  blanc,  bonne  écriture  demi-ronde,  initiales,  bandes  et  culs-dc-lampe  en  or  et 
couleurs  agréablement  dessinés.  Le  premier  feuillet  porte  au  recto  la  dédicace  au  roi, 
et  au  verso  le  chiffre  surmonté  de  la  couronne  royale,  les  deux  sujets  dans  de  jolis 
encadrements  en  or  et  couleurs. 

Bibliothèque  de  M.  de  Soleinne  (n»  3083).  —  Lorlic.  janvier  1894. 

632 

N"  927.  La  Pwncesse  solitauie,  comédie  (en  cinq  actes  et  en  vers). 

In-4»,  papier,  fin  du  XVII"  siècle,  1  f.  blanc,  1  f.  de  titre,  1  f.  pour  la  dédicace, 
1  f.  blanc,  1  f.  pour  la  liste  des  personnages,  1  f.  blanc,  45  ff.  chiffrés  et  3  ff.  blancs. 
Cartonn. 

La  pièce  est  dédiée  à  «  Son  Altesse  Sérénissime  Madame  la  princesse  de 
Condé  ».  Le  relieur  du  XVlir  siècle,  en  rognant  le  bas,  a  coupé  le  nom  de 
l'auteur,  qui  peut  se  lire  «  Arnoulort  »  ;  mais  on  ne  voit  bien  que  les  deux 
premières  syllabes  :  Arnoul... 

Collection  de  Condé. 

n.  48 


378  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

633 

N"  1G48.  «  Recieil  des  fêtes  données  a  Sa  Majesté  le  Roy  Stanislas 
PAR  Madame  la  Maiiquise  de  Monconseil,  a  Bagatelle,  dans  les  mois  de 
septembre  ITÎiG  et  1757  ». 

Pet.  in-8",  veau  marbré.  —  Papier,  XVlll"  siècle,  3  fl.  lim..  Gi  pp.  chiffrées,  dG  pp. 
de  musique  gravée  et  quelques  (T.  blancs. 

Les  feuillets  liminaires  .sont  occupés  par  le  titre  et  par  une  épître  en  vers  à 
la  reine  Marie  Leckzin.ska.  La  fête  donnée  le  29  septembre  1756  occupe 
12  pages  :  «  Ce  divertissement  fut  fait,  imaginé  et  exécuté  en  24  beures. 
L'idée  des  principaux  couplets  fut  tirée  d'une  lettre  charmante  du  Roy  de 
Pologne  à  Madame  de  Monconseil  sur  un  faux  pas  qu'elle  avoit  fait  et  qui 
fut  le  motif  de  la  visite  de  Sa  Majesté  à  Bagatelle,  dont  Elle  ne  l'instruisit  que 
la  surveille.  Ce  fut  le  29  septembre  1756  que  Sa  Majesté  arri\a  à  Bagatelle  à 
dix  beures  du  matin,  et  se  mit  à  table  en  descendant  de  caro.sse.  La  nécessité 
d'épargner  le  tems  lit  donner  pendant  le  dîné  le  divertissement  de  la  Curiosité 
et  de  tous  les  couplets  qui  laccompagiioient.  Après  le  dîné,  le  Roy  ijassa 
dans  une  salle  de  verdure,  qu'on  avoit  ornée  le  plus  galament  qu'il  avoit  esté 
possible,  où  on  représenta  devant  lui  la  Fête  d'amour,  qui  fut  terminée  par 
des  couplets...  ». 

La  fête  donnée  le  5  septembre  1757  occupe  les  pages  13  à  64.  Une  longue 
relation  précède  les  divertissements.  Puis  viennent  deux  harangues  en  vers, 
adressées  au  roi  par  MM""  de  Baye  et  de  Monconseil,  une  en  prose  par  le 
magister  du  village,  et  quelques  couplets.  Deux  petites  pièces  furent  jouées 
devant  le  roi  :  Le  Café,  ei  Le  Bosquet  des  livres  ou  les  Ensorcelés.  Elles  sont  suivies 
de  devises  en  vers  :  pour  le  roi,  pour  MIVI""'  de  Monconseil,  d'Aumont,  de 
Bouftlers,  de  Polignac,  de  Baye,  de  La  Tour  du  Pin,  pour  MM""  de  Baye  et  de 
Boufders.  La  fête  se  termine  par  une  Ronde  sur  l'air  de  Dame  Françoise  : 

Allons,  gay.  jeunes  bergères. 
Que  l'on  fête  Stanislas... 

Lu  musique  des  39  airs  a  été  gravée  en  un  cahier  de  Ki  pages  et  jointe  au 


POÉSIE  DRAMATIQUE.  371) 

volume,  qui  fut  luobablement  offert  au  roi  Stauislas;  il  m'a  été  donné  par  le 
prince  Wisznicwski. 

634 

N°  1713.  [Sedaine  (Micijel)]  :  Uôle  de  Rose  (dans  la  comédie  de  Ruse 
€l  (Julas). 

i'et.  in-f",  papier,  XVMI'  siècle,  i  fî.  écrits  et  8  blancs.  Carlonn. 

Rôle  écrit  pour  une  représentation  à  Chantilly.  La  comédie  de  liusv  cl  Cula.s 
avait  été  jouée  pour  la  première  fois  h\  8  mars  1764;  elle  fut  représentée  sur 
le  théâtre  de  Chantilly  le  1"  novembre  1771.  La  partition  originale  gravée 
(avec  les  paroles)  m'est  aussi  parvenue  parmi  les  manuscrits  de  Condé. 

635 

N"  1704.  [VoisENON  (Cl.-IIeniu  de  Fusée  de)]  :  L'Aivr  de  «uéiur  l'esprit, 
comédie  en  un  acte  et  en  vers,  mêlée  d'ariettes. 

ln-4",  papier,  xvui»  siècle.  20  fT.  ;  carlonn. 

Le  théâtre  de  l'abbé  de  Voisenon  a  été  publié  à  Paris  en  1781  (4  vol.  in-8"). 

Collection  de  Condé. 

636 

ÎS"  1884.  Békainville  :  «  L'Age  d'oh,  ou  Triomphe  de  l'immortelle  Cathe- 
rine    AlEXIEWNA     ir,     IMPÉRATRICE     ET     AUTOCRATRICE     DE     TOUTES     LES     RuSSIES. 

Fête-ballel-pantomime  en  deux  actes,  à  l'occasion  du  mariage  de  son  auguste 
fils  le  grand-duc  de  Moscovie.  Dédié  à  Sa  Majesté  Impériale  par  le  Ch"  P.  de 
Bérainville,  avocat  au  Parlement,  ancien  conseiller  du  Roi,  lieutenant  parti- 
culier des  eaux  et  forêts  du  département  de  l'Isle  de  France.  Paris,  1776  ». 

In-16,  mar.  rouge  doublé  de  tabis  bleu,  fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  impériales  de  Russie. 
Papier,  1776,  46  pages  et  4  fl".  blancs. 

Lorlic,  janvier  1894. 


380  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 


637 


N°  1490.  GoHiER  (Lol'is-Jékome)  :  «  Lk  Couhonnement  d'cn  roi,  essai  allé- 
gorique en  un  acte  et  en  prose,  suivi  d'un  vaudeville,  par  un  Avocat  au  Par- 
lement de  Bretagne.  Au  Temple  de  Mémoire,  1775  ». 

In-4",  demi-veau  fauve  (Traulz-Bauzonnet).  —  Ms.  autographe  sur  papier,  1775,  10  fî. 

Cette  pièce  fut  imprimée  sans  nom  d'auteur,  avec  un  faux  titre  portant  : 
«  La  Comédie  de  Bretagne,  représentée  sur  le  théâtre  de  Rennes  le  samedi 
28  janvier  1775  ».  On  dit  que  le  duc  de  Penthièvre  en  fit  suspendre  les  repré- 
sentations ;  en  effet,  plusieurs  des  principaux  de  la  cour  du  roi  qui  venait  de 
mourir  (Louis  XV)  y  étaient  assez  sévèrement  traités.  Le  Luxe  est  l'abbé 
Terray,  La  Flatterie  le  chancelier  Meaupou,  Fantôme  sans  nom  le  Tripot  ou 
parlement  Meaupou,  Le  Vieil  Esclave  le  maréchal  de  Richelieu,  Le  Despotisme 
le  duc  d'Aiguillon. 

On  ne  connaît  pas  d'autre  œuvre  dramatique  composée  par  Gohier,  qui 
depuis  fut  président  du  Directoire. 

Cigongne,  n»  1687. 

638 

N°  1518.  Ségur  (Alexandre- JosEi>H-PiEiuiE,  vicomte  de)  :  L'Heureuse 
ÉrouRDERiE,  comédie  en  un  acte  et  en  vers. 

Pet.  in-8",  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.  (mic.  rel.).  —  Ms.  sur  papier,  écrit  en  rouge  et 
noir,  xvni"  siècle,  59  iï. 

Cette  pièce,  qui  ne  paraît  pas  avoir  été  représentée,  est  restée  inédite. 

Bibliothèque  du  Palais-Royal  (succession  de  la  Reine). 

639 

N"     1702.     FaBRE    d'ÉgLANTINE    (PHILIPPE-FRANÇOIS-NAZAntE)    :     «    IsARELLE    DE 

Salisbury,  comédie  nouvelle,  héroïque  et  lyrique,  en  trois  actes  et  en  prose, 
paroles  de  M.  Fabre  d'Kglantine,  musique  de  M.  Mengozzi;  refusée  à  l'Aca- 


POÉSIE  DRAMATIQUE.  381 

déniio  Royale  de  Musique  et  représentée  au  théâtre  Montansier  le  20  août 
1791  ». 

In-4",  papier,  commencement  du  X[X°  siècle,  51  pages  numérotées;  cartonn. 

Cette  pièce  na  pas  été  publiée;  mais  on  a  imprimé  les  Paroles  lyriques 
(Vlsabelle  de  Salishury...  (s.  1.  n.  d.,  in-S"  de  26  pages);  j'en  ai  un  exemplaire; 
très  rare. 

Bibliothèque  Cigongne. 

640 

N"  1822.  Talma  (François-Joseph)  :  1"  Lettre  de  Talma  à  son  jardinier 
Louette,  s.  d.  (2  ff.).  —  2°  Lettre  de  Talma  au  duc  d'Orléans  pour  lui  annon- 
cer sa  représentation  de  retraite.  Le  duc  d'Orléans  a  écrit  sur  la  lettre  : 
«  reçue  le  jeudi  17  mars  1825.  L.  P.d'O.  »  (2  iï.).  —  3°  Manuscrit  de  Talma 
(XVllI"  siècle)  :  traité  d'art  dramatique.  Minute,  avec  nombreuses  correc- 
tions (15  ff.). 

641 

N°  1660.  Meilhac  (Henry)  :  Décoré,  comédie  en  trois  actes  et  en  prose. 
In-4»,  papier,  152  pages,  mar.  rouge  à  mes  armes  (ChamMIe-Duru). 
Don  de  bienvenue  de  mon  nouveau  confrère  (1889). 


IX.  —  ROMANS  ET  CONTES 


642 

N"  1654.  «  La  Devise  des  armes  des  chevaliers  de  la  Table  Ronde,  les- 
quels estoyent  du  très  renommé  et  vertueux  Artus,  roy  de  la  Grande-Bre- 
taignc,  avec  la  description  de  leurs  armoiries  ». 

In-8",  mar.  rouge.  —  Papier,  XL\"  siècle,  blasons  peints. 

Copie  inachevée  de  l'édition  de  Lyon,  Benoist  Rigaud,  1590. 

643 

N°  307.  Le  Saint  Graal  (attribué  à  Gautier  Map).  —  Merlin  (par  Robeut 
DE  Boron)  (1). 

Très  grand  in-f"  (0,495  sur  0,335),  mar.  rouge  aux  armes  de  Bourbon-Condé,  tr.  dor. 
—  Vélin,  XV°  siècle,  232  ft'.,  2  col.  de  60  lig.,  très  belle  écriture,  rubriques  rouges, 
emplacements  réservés  pour  les  miniatures  et  les  grandes  lettres;  l'ornementation  de 
la  première  page  est  ébauchée.  11  manque  un  ou  plusieurs  feuillets  à  la  fin. 

Version  très  détaillée  des  deux  premiers  romans  de  la  Table  Ronde.  Après 
la  table  des  rubriques,  le  texte  commence  ainsi  :  «  C'est  cy  en  cest  hystoire 
cy  dessus  comment  ccUui  qui  trouva  ce  livre  et  estrait  estoit  en  ung  sien 
habitacle,  la  ou  il  gisoit  en  son  lit,  et  il  oy  voix  qui  parlèrent  a  luy.  Et  comment 

(1)  Nous  avons  décrit  plus  haut  :  l"'(p.  61)  Le  Saint  G)-aaJ (Robert  et  Hélis  de  Boron):  2°  (p.  61) 
La  Qiiesle  du  Saint  Graal  (Gautier  Map);  3"  (p.  42)  La  Queste  du  Saint  Graal  (Robert  et  Hélis 
de  Boron).  Manuscrits  du  xni"  siècle. 


ROMANS  ET  CONTES.  383 

Nostre  Seigneur  Jhesu  Crist  luy  envoya  ung  petit  livre,  la  ou  il  trouva  les 
haultes  merveilles  et  les  grans  secretz  du  Saint  Graal.  Et  si  orrez  en  ce 
livre  la  souffrance  Nostre  Seigneur  Jhesu  Crist  et  comment  Joseph  et 
Josephes  son  filz,  après  la  résurrection  Nostre  Seigneur  Jhesu  Crist,  pres- 
cherent  la  foy  et  la  crestienté,  et  comment  ilz  convertirent  le  roy  Evalach, 
qui  ot  nom  en  haptesmc  Mordrains,  et  Seraphes,  son  serourge,  qui  premiers 
fut  haptisé  et  ot  nom  Naschiens.  Apres  parle  comment  ilz  descendirent  de 
ligniée  en  ligniée  jusques  a  Galaad.  —  Cellui  qui  la  haultesse  et  la  seigneurie 
de  si  haulte  hystoire  comme  est  celle  du  Saint  Graal...  ». 

Rédaction  beaucoup  plus  détaillée  que  celle  imprimée  en  \'.'>\6  pour  Jehan 
Petit,  Galiot  du  Pré  et  Michel  Le  Noir.  C'est  le  «  Grand  Saint  Graal  ou  Joseph 
d'Arimathie  »,  publié  par  M.  Ilucher  en  1877  (t.  Il)  d'après  un  manuscrit  de 
la  bibliothèque  du  Mans. 

F.  137  V"  :  «  ...  Si  se  taist  ore  atant  le  conte  de  toutes  les  lignies  qui  de 
Celidoine  yssirenl  et  de  Josephe.  Et  retourne  a  une  autre  branche,  que  on 
appelle  l'istoirc  de  Merlin,  que  il  convient  adjouster  ensemble  a  fine  force 
avec  ristoire  du  Saint  Graal,  pour  ce  qu'il  en  est  une  branche  et  y  appar- 
tient, et  commence  messire  Robert  de  Borron  la  branche  en  telle  manière. 
—  Cest  icy  le  commencement  de  Merlin,  et  commence  comment  les 
ennemis  d'enfer  s'assemblèrent  ensemble  pour  prendre  comment  ilz  feroient 
ung  homme  qui  feust  au  siècle  pour  les  gens  décevoir...  ». 

Le  texte  s'arrête  au  cours  du  chapitre  intitulé  :  «  Cy  devise  le  conte  du  roy 
Leodagan  et  de  Cleodalis  son  seneschal,  et  de  la  grant  loyaulté  qu'il  trouva 
en  luy  et  comment  il  souspira  moult  en  son  cueur  des  meffaiz  qu'il  luy  avoit 
faiz  ».  Cette  portion  du  Merlin  comprend  la  moitié  du  premier  volume  de 
l'édition  de  Vérard  (1498),  moins  les  dix  ou  douze  derniers  feuillets;  la  fin 
du  manuscrit  correspond  à  peu  près  au  f.  197  de  l'imprimé. 

Voir  :  «  Merlin,  roman  en  prose  du  xni'  siècle,  publié  avec  la  mise  en  prose 
du  poème  de  Merlin  de  Robert  de  Boron,  par  MM.  Gaston  Paris  et  Jacob 
Ulrich  »  (pour  la  Société  des  Anciens  Textes  français,  1886). 

Hôtel  de  Condé.  i6o4. 


384  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

644 

N"  1081.  Les  Prophéties  de  Meiilin. 

Pet.  in-f»  (0,253  sur  0,180),  veau  brun  aux  armes  du  chancelier  d'Aguesseau.  — 
Vélin,  XIV  siècle.  164  IT.,  2  col.  de  M  lig.,  initiales  rouges  et  bleues. 

Cotte  version  diffère  du  texte  imprimé  dans  le  troisième  volume  de  la  belle 
édition  de  Merlin  donnée  par  Vérard.  Les  prophéties  ne  sont  pas  toutes  les 
"^  mêmes,  et  celles  qui  se  retrouA  ent  dans  ce  manuscrit  et  dans  l'imprimé  ne 
sont  pas  placées  dans  le  même  ordre.  Ainsi,  la  fin  du  manuscrit  (f.  1G4) 
correspond  au  f.  81  de  l'imprimé;  la  prophétie  relative  à  la  prise  de  Nar- 
bonne,  qui  se  lit  au  f.  83  v"  de  Timprimé,  se  trouve  ici  au  f.  52  et  n'est  point 
achevée,  le  f.  53  étant  blanc,  tandis  que  les  considérations  sur  le  cours  de  la 
lune,  qui  commencent  au  f.  54  v°,  se  lisent  dans  l'imprimé  au  f.  125.  Une 
inscription  a  été  grattée  à  la  dernière  pag('  du  manuscrit;  le  mot  «  fin  »  est 
en  surcharge,  et  il  est  difficile  de  vérifier  si  l'exemplaire  est  complet.  11  pa- 
raît en  tout  cas  manquer  un  feuillet  entre  81  et  82. 

On  lit  sur  le  premier  feuihet  :  «  Iste  liber  pcrtinct  domui  Cornelii  Montis 
ultra  Pontem  Amari  Cordis  in  crepidine  montis  Donius  Apostolorum  »,  et, 
d'une  écriture  postérieure,  «  Carthusianorum  prope  et  extra  civitatcm 
Leod.  ».  La  montagne  de  la  Chartreuse  est  à  l'est  de  Liège  et  domine  la 
lisière  du  faubourg  d'Amercœur;  le  pont  d'Amercœur  est  sur  l'Ourthe  et 
conduit  aujourd'hui  au  fort  de  la  Chartreuse. 

Vente  Monmerqué,  juin  1851. 

645-647 

N"'  315-317.  Tristan. 

3  vol.  grand  in-f"  (0,445  sur  0,310),  mar.  rouge,  aux  armes  de  Bourbon-Condé,  tr. 
dor.  —  Vélin,  seconde  moitié  du  XV  siècle,  973  ff.  (288,  403,  280),  2  col.  de  43  lig., 
nombreuses  miniatures,  initiales  ornées,  rubriques  rouges. 

Le  feuillet  de  garde  de  chaque  volume  porte  les  armes  de  Montmorency, 
avec  le  bâton  de  grand-maître,  le  collier  de  Saint-Michel  et  la  devise  In  man- 


ROMANS  ET  CONTES.  385 

datis  ttiis  siipcrsperavi  ;  sur  le  premier  feuillet  et  dans  les  lettres  initiales,  les 
armes  de  Jean  du  Mas,  seigneur  de  L'Isle,  sont  répétées  plusieurs  fois,  et 
son  nom  se  trouve  à  la  fin  du  premier  volume  :  «  Ce  premier  volume  de 
Tristan  est  à  Jehan  Dumas,  seigneur  de  Lisle,  ouquel  a  lx  hystoires  ». 

«  Cy  comance  le  livre  du  vailliant  chevalier  Tristan,  filz  du  roy  Meliadus 
de  Leonnoys  et  de  Bazille  sa  femme,  fille  de  Félix,  roy  de  Cornoaille,  lequel 
livre  a  esté  translacté  de  latin  en  françoys  par  nohle  homme  Messire  Luces, 
chevalier,  seigneur  du  chastel  du  Gaad,  près  de  Sallebieres  en  Angleterre, 
auquel  livre  sont  contenus  tous  les  grans  faictz  d'armes  du  dit  T.,  Lancelot 
du  Lac  et  Galaat  son  filz,  lesquelx  furent  les  plus  vailhans  chevaliers  du 
monde  au  temps  du  roy  Artus  de  la  Grant  Bretaigne  ».  Le  texte  des  deux 
premiers  volumes  se  retrouve  dans  l'édition  de  Vérard,  mais  celui  du  troi- 
sième en  diffère  totalement  et  donne  une  version  développée  de  la  Qncsle  du 
Saint  Graal,  de  Gautier  Map,  dont  nous  avons  décrit  plus  haut  (p.  61)  une 
ancienne  copie;  nous  relevons  ici,  à  côté  de  longues  amplifications,  des 
fragments  de  l'ancien  manuscrit  copiés  mot  pour  mot;  le  compilateur  a  réuni 
les  aventures  de  Tristan,  Lancelot,  Galaad,  Parceval,  Bohors,  etc.  Le  récit 
un  peu  vif  de  la  mort  de  Tristan  et  d'Yseult  commence  au  f.  262. 

Le  dernier  chapitre  a  pour  titre  :  «  Comment  Sagremor  aporta  au  roy 
Artus  l'escu  et  l'espée  de  Tristan  et  lui  compta  sa  fin,  dont  le  roy  et  les  com- 
paignons  de  la  Table  Ronde  démenèrent  grand  duel  ».  Fin  :  «  Si  nous  lairons 
a  parler  du  roy  Artus  et  de  la  royne  Genièvre  et  de  Mons'  Lancelot  du  Lac  et 
de  tous  les  compaignons  de  la  Table  Ronde  que  plus  n'en  parlerons  cy. 
Ainçois  finerons  nostre  Hvre  de  Mons'  Tristan  de  Leonnois,  le  bon  chevaher 
et  le  bel,  et  de  Madame  la  royne  Yseult,  la  bloye  fille  au  roy  Anguys 
d'Irlande,  a  l'onneur  et  a  la  loenge  de  Nostre  Seigneur  Jhesu  Crist.  Amen. 
—  Explicit  le  rommans  de  Tristan  et  de  la  royne  Yseult  la  blone  royne  de 
Cornoaille.  Escript  par  Gilles  Gassien,  natif  de  la  ville  de  Poictiers  ». 

Ce  Gilles  Gassien  n'est-il  pas  le  même  scribe  que  Gilles  Gracien,  qui,  en 
1463,  exécutait  pour  le  duc  de  Nemours  un  somptueux  Miroir  historinl,  dont 
j'ai  le  troisième  volume?  A  l'appui  de  cette  opinion,  nous  ferons  remarquer  : 
1"  que  l'écriture  est  identique  ;  dans  le  Tristan  et  dans  le  Miroir,  majuscules 
et  minuscules  sont  absolument  les  mêmes  ;  2"  que  le  Tristan  fut  transcrit 
n.  49 


386  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

après  1475,  alors  que  les  anciens  serviteurs  de  Jacques  d'Armagnac,  les 
artistes  qu'il  occupait,  se  trouvaient  sans  emploi.  Le  scribe  Gassien  ou  Gra- 
tien  pouvait  bien  avoir  été  accueilli  par  Jean  du  Mas,  qui  ne  vivait  pas  loin 
de  Poitiers  et  qui  déjà  avait  pris  à  sa  solde  l'enlumineur  chargé  de  décorer 
les  trois  volumes  de  notre  Tristan.  Aujourd'hui  (1895),  grâce  aux  travaux  de 
MM.  Guibert  et  Antoine  Thomas  (1),  nous  connaissons  le  nom  et  la  vie  de  cet 
enlumineur. 

Everard  d'Espinques  était  de  Cologne.  Venu  du  pays  rhénan  à  Paris  vers 
1429,  il  entra  au  service  du  duc  de  Nemours,  et  sans  doute  décora  maint 
volume  placé  dans  la.librairie  de  ce  fastueux  seigneur.  Après  la  mort  de  Jac- 
ques d'Armagnac,  Everard  resta  dans  les  états  de  son  }»rotectcur  et  se  fixa 
sur  les  bords  de  la  Creuse,  près  de  Guéret,  dans  la  petite  ville  d'Ahun,  où  ses 
enfants  exercèrent  la  profession  de  tabellion. 

C'est  là  que  Jean  du  Mas  vint  le  chercher  pour  l'emmener  dans  sa  sei- 
gneurie de  L'Isle,  où  il  lui  confia  divers  travaux;  un  document  authentique 
ne  laisse  aucun  doute  à  cet  égard  :  l'enluminure  de  quatre  volumes,  trois  du 
Tristan  et  un  du  Propriétaire  des  Choses,  dura  quinze  mois  (1"  avril  1479  au 
1"  novembre  1480),  et  fut  soldée  sur  un  mémoire  très  détaillé;  le  profit 
peut  être  évalué  à  2,000  francs  de  notre  monnaie. 

Les  trois  volumes  du  Tristan  sont  ici  décrits.  Le  manuscrit  du  Propriétaire 
se  voit  à  la  Bibliothèque  nationale  (fr.  9140)  et  porte  aussi  les  armes  de  Jean 
du  Mas.  Il  n'est  pas  sans  intérêt  de  voir  ces  épaves  de  la  cour  du  pauvre  Jac- 
ques, —  enlumineur  ou  scribe,  —  recueiUies  parle  bibliophile-fonctionnaire 
protégé  de  Louis  XI. 

Les  miniatures  d'Éverard  ne  brillent  pas  par  la  finesse  ;  on  y  sent  un  peu 
le  travail  à  l'entreprise  ;  les  extrémités  sont  généralement  grossières  ;  pour- 
tant la  science  ne  manque  pas  et  l'effet  est  parfois  .saisissant.  La  grande 
miniature  paginale  qui  inaugure  notre  premier  volume  est  en  deux  parties  (2)  : 
à  gauche,  l'auteur  ou  le  traducteur  à  son  pupitre;  à  droite,  Tristan,  Galaad 
et  Lancelot;  le  premier,  en  jacquet,  s'appuie  sur  un  bouclier  de  sinoplc  au 

(1)  L.  Guibert  :  Ce  qu'on  sait  de  l'enlumineur  Everard  d'Espinques  (Guéret,  1895).  —  Antoine 
Thomas  :  Notes  sur  l'Iiistoire  de  la  Marche  limousine  (Toulouse,  1895). 

(2)  Elle  est  reproduite  k  la  fin  de  ce  volume. 


ROMANS  ET  CONTES.  387 

lion  (l'or;  le  second  porte  un  surtout  orné  de  la  croix  de  Saint-Georges;  le 
troisième  porte  un  écusson  bandé  d'argent  et  de  gueules.  Belle  ordonnance, 
grandes  figures;  beaucoup  de  caractère.  —  La  première  miniature  paginale 
du  tome  II  représente  une  rencontre  de  cavalerie;  c'est  un  véritable  tableau. 
—  Celle  du  tome  111  est  à  quatre  compartiments  :  le  Saint  Graal,  la  réception 
d'un  chevalier,  la  Table  ronde,  etc. 

Hôtel  de  Condé,  1654. 

648 

N°  404.  Tristan. 

Grand  in-f"  (0,430  sur  0,320),  iiiar.  vert  aux  armes  de  Bourbon-Condé,  tr.  dor.  — 
Vélin,  première  moitié  du  XV  siècle,  432  (T.,  2  col.  de  68  lig.,  154  miniatures,  dont 
deux  occupant  une  page  entière,  initiales  ornées,  pas  de  rubriques. 

Les  armes  de  Jean  du  Mas  sont  mêlées  aux  ornements  de  la  seconde 
grande  miniature;  sur  le  feuillet  de  garde  sont  peintes  les  armes  de  Montmo- 
rency avec  le  collier  de  Saint-Michel,  le  bâton  de  maréchal  et  la  devise  In 
mandatis  tuis  supersperaci . 

Ce  manuscrit  paraît  contenir  la  matière  des  deux  premiers  volumes  de 
l'exemplaire  précédent;  l'exécution  est  plus  ancienne,  la  leçon  meilleure; 
les  miniatures  sont  plus  nombreuses,  plus  tines,  la  décoration  plus  belle. 
Jusqu'au  f.  261  v%  le  texte  se  compare  assez  exactement  avec  celui  de  l'exem- 
plaire précédent  et  avec  l'édition  de  Vérard;  puis,  jusqu'au  f.  280  v",  on 
remarque  de  nombreuses  variantes,  la  version  est  plus  complète;  enfin, 
jusqu'au  f.  423  v",  l'analogie  cesse  complètement  et  ne  se  retrouve  que  dans 
les  huit  derniers  feuillets.  Voici  le  début  :  «  Apres  ce  que  j'ay  leu  et  releu  et 
pourveu  par  maintes  foi/,  le  grant  livre  de  latin,  celui  meismes  qui  devise 
apertement  l'istoire  du  Saint  Graal. . . ,  ge,  Luce,  chcvahers  et  sires  del  chastel 
del  Gat,  voisins  prouchains  de  Saliberes,...  enpren  a  translater  de  latin  en 
françois  une  partie  de  ceste  ystoire...  ». 

Le  manuscrit  se  termine  avec  l'arrivée  de  Tristan  à  Kaamelot,  où  le  roi 
Arthur  va  donner  de  merveilleuses  fêtes.  Là  s'est  arrêté  le  scribe,  et  le  manus- 
crit en  lui-même  est  complet.  11  n'a  certainement  pas  été  commandé  par 


388  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Jean  du  Mas,  qui  a  fait  ajouter  ses  armes  aux  ornements  de  la  seconde  «  his- 
toire »,  sans  y  joindre  sa  signature  ;  car  ce  n'est  pas  lui,  c'est  son  petit-fils, 
Jacques,  qui  a  tracé  les  mots  que  l'on  peut  déchiffrer  au  verso  du  432°  et 
dernier  feuillet  :  «  Ce  livre  est  à  Jacques  Dumas,  s'  de  Lisle.  J.  Dumas  ». 
Il  est  probable  que  cette  acquisition  a  précédé  le  travail  d'Éverard  d'Espin- 
ques;  assurément,  nous  avons  sous  les  yeux  un  manuscrit  plus  ancien.  Com- 
ment expliquer  la  présence,  dans  une  petite  collection,  de  deux  exemplaires 
aussi  coûteux  du  même  ouvrage?  On  peut  entrevoir  une  série  de  petits  pro- 
blèmes que  nous  n'essaierons  pas  de  résoudre  et  que  nous  avons  déjà 
effleurés  (I). 

649 

N"  im.  La  Mort  du  hoi  Arthuk,  (par  Gautier  Map). 

Grand  in-4°  (0,255  sur  0,210),  mar.  bleu  à  mes  armes  et  chiffre,  tr.  dor.  —  Vélin, 
XIH'  siècle,  74  ff.,  2  col.  de  33  lig.,  6  grandes  lettres  enluminées,  initiales  rouges  et 
bleues. 

«  Apres  ce  que  maistrcs  Gautiers  Map  ot  tracié  des  aventures  dou  Graal 
assez  soufisament  si  com  il  li  sambloit,  si  fu  avis  au  roi  Henri  son  seignor 
que  ce  qu'il  avoit  fet  ne  dcvoit  pas  soulire  se  il  ne  racontoit  la  fin  de  ceaus 
dont  il  avoit  fet  devant  mancion,  et  comcnt  cil  morurent  de  qui  il  avoit  les 
proesces  ramanteues  en  son  livre.  Et  por  ce  recomança  il  ceste  deriene 
partie.  Et  quant  il  l'ot  mise  ensemble,  il  lapela  la  Mort  lou  roi  Artus,  por  ce 
que  vers  la  fin  est  escriz  cornent  li  rois  Artus  fu  navrez  an  bataille  de  Sale- 
bieres  ;  et  cornent  il  se  parti  de  Girflet  qui  tant  li  fist  compaignie  que  après  lui 
ne  fut  nus  hom  qui  le  veist  vivant.  Si  comença  en  tel  meinere  maistres  Gau- 
tiers ceste  derriene  partie  » . 

Texte  complet  et  bien  conservé.  Version  ancienne,  très  supérieure  à  celle 
imprimée  au  XV°  et  au  xvr  siècle  à  la  suite  de  Lancdot.  Dans  ses  notices 
sur  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  où  l'on  trouve,  soit  dit  en  pas- 
sant, une  si  charmante  et  si  complète  étude  sur  les  romans  de  la  Table 

(1)  Noiice  générale  sur  la  collection  de  Du  Mas,  t.  I,  Introduction. 


ROMANS  ET  CONTES.  389 

Ronde,  M.  Paulin  Paris  a  transcrit  Texplicit  do  ce  roman  (t.  I,  p.  131).  A  la 
suite  des  lignes  qu'il  cite,  nous  trouvons  dans  notre  manuscrit,  à  côté  d'un 
écu  effacé  dont  le  chef  était  de  gueules,  ces  mots  :  «  Ci  faut  li  livres  de  la 
mort  le  roi  Artus  »,  et  ceux-ci,  en  partie  effacés  :  «  Liber  domini  Brexiadi 
de  Salis.  Qui  scripxit  Bo.  de  Gualandis  existens  cum  eo  in  regimine  mut- 
triesi  (?)  ».  Au  verso  de  ce  feuillet,  cette  autre  inscription  :  «  Iste  liber  est 
mei  comitis  Manfredi  de  Lanido  (?)  »,  la  date  1390,  puis  ces  mots  écrits  par 
un  Italien,  «  valo  pochi  quatrini  »,  rayés  ensuite  par  un  autre  Italien  qui 
signe  Lionardo  Bartolini. 

Sotheby,  Londres,  décembre  1852. 

650 

N"  1437.  Cléiuadus  d'Angletekue. 

In-f"  (0j320  sur  0,220),  mar.  rouge,  fil.,  petits  fers,  tr.  dor.  {anc.  rel.).  —  Vélin, 
XV«  siècle,  128  fî.,  2  col.  de  39  lig.,  initiales  en  or  et  couleurs,  emplacements  réservés 
pour  des  miniatures;  titre  ajouté  postérieurement. 

«  Apres  le  temps  du  roy  Artus  et  des  compaignons  de  la  Table  Ronde,  il 
fut  en  Angleterre,  laquelle  cstoit  appcllée  pour  lors  la  grant  Brctaigne,  un 
roy  que  l'on  appelloitPhelippon...  ».  Fin  :  «  ...  Et  finira  icy  le  romant  de  Clc- 
riadus  et  Meliadice  sa  femme  et  plus  n'en  parle  pour  le  présent,  sinon  que  le 
benoist  Roy  de  gloire  vueiile  avoir  mercy  d'eulx  et  de  nous  quant  il  lui 
plaira.  Amen,  Deo  gracias  ».  Version  bien  complète  et  différant  peu  de  celle 
que  Michel  Lenoir  a  éditée  en  1514. 

Le  volume  a  fait  partie  des  bibliothèques  de  Nicolas  Moreau,  s'  d'Auteuil, 
trésorier  de  France  à  Paris,  et  du  marquis  d'Aix,  à  la  Serraz.  Le  dernier 
feuillet  porte  des  inscriptions  du  xvr  siècle  :  «  A  Monsieur  le  cardinal  de 
Lohéac.  —  Presto  est  Victoria  forti  »,  etc.,  —  et  une  signature,  «  Ryeux  ». 

Techener,  mars  1864. 

651 

N°  148G.  Roman  d'Alexandiie. 

In-f"  (0,330  sur  0,243),  mar.  rouge  aux  armes  du  prince  Eugène  de  Savoie.  —  Vélin, 


390  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

XV»  siècle,  70  ff.,  2  col.  de  34  lig.,  rubriques  rouges,  83  belles  miniatures  de  dille- 
rentes  grandeurs,  initiales  en  or  et  couleurs. 

«  Cy  commance  lo  livre  et  la  neuve  histoire  du  bon  roy  Alixandre,  qui  fu 
filz  Nectanebus,  qui  jadis  fu  roy  et  seigneur  de  Egypte,  et  de  la  royne  Olim- 
pias,  qui  femme  estoit  du  roy  Philippe,  seigneur  de  Macédoine,  lequel  roy 
Alixandre  par  force  conquist  tout  le  monde.  —  Puisque  le  premier  père  de 
l'uraain  linage  fu  créé  a  l'image  de  son  créateur  le  roy  de  gloire...  ».  Ce 
prologue  vante  la  science  des  Egyptiens  (astronomie,  etc.),  et  met  en  scène 
Nectanebus.  Le  dernier  chapitre  est  intitulé  :  «  Comme  la  royne  Olimpias  fu 
prinse  a  force  et  livrée  a  mort  »  (1). 

Ce  beau  volume  a  fait  partie  de  la  librairie  de  Jacques  d'Armagnac,  duc 
de  Nemours.  Ses  armes  sont  peintes  sur  le  premier  feuillet,  et  sur  le  dernier 
on  lit  :  «  Ce  livre  a  lx  feuilles,  histoires  un".  Ce  livre  est  au  duc  de  Ne- 
mours, conte  de  la  Marche.  Jaques.  Pour  Cariât  (2)  ».  Le  secrétaire  du  duc  a 
donc  compté  60  feuillets  et  80  histoires;  rien  ne  manque,  et  le  livre  est  tel 
qu'il  fut  envoyé  à  Cariât  par  Jacques  d'Armagnac,  sauf  la  reliure  dont  Fa 
revêtu  le  prince  Eugène.  Comment  est-il  entré  au  Belvédère  et  comment  en 
est-il  sorti?  Nous  savons  seulement  qu'il  figurait  dans  la  bibliothèque 
d'iléber,  et  nous  relevons,  sur  un  des  feuillets  de  garde,  la  note  suivante  : 
«  1819.  Payn  et  Foss,  £  22  ».  Depuis,  le  volume  a  fait  partie  de  la  bibho- 
thèque  Cigongne. 

Assez  bien  composées,  les  miniatures  sont  d'une  exécution  grossière  et 
sentent  un  peu  la  pacotille.  Le  travail  a-t-il  été  exécuté  sous  la  direction  de 
l'enlumineur  de  Cologne?  Le  style  parait  bien  être  le  même  que  celui  du 
Tristan  décoré  par  Éverard  d'Espinques,  l'écriture  aussi  est  identique. 

652 

N°   1082.    OCTHOVIEN. 

Grand  in-f°  (0,373  sur  0,270),  ancienne  reliure  en  bois  bien  conservée,  recouverte  de 
mar.  brun,  fers  à  froid,  fermoirs  et  bossages  en  cuivre.  —  Papier,  xv°  siècle,  253  ff., 

(1)  Voir  l'ouvrage  de  M.  Paul  Mcjer  intitulé  :  Alexandre  le  Grand  dans  la  littérature  française 
du  moyen  âge,  Paris,  1886,  2  vol.  in-8°. 

(2)  Celte  signature  est  reproduite  à  la  fin  du  volume. 


HOMANS  ET  CONTES.  391 

2  col.  de  41  lig..  rubriques  rouges,  423  curieuses  figures  peintes;  filigrane  :  écu  à  trois 
fleurs  de  lys  surmonté  d'une  couronne  ducale. 

«  Le  livre  des  haulx  fais  et  vaillances  de  l'empereur  Octhovyen  et  de  ses 
deux  fih  et  de  cheulx  quy  d'eulx  descendirent  » .  Ce  titre  est  précédé  d'un  pro- 
logue où  l'auteur  anonyme  s'exprime  en  ces  termes  :  «  A  la  requeste  de 
noble  et  puissant  chevalier  et  mon  très  honoré  seigneur  Jehan,  soigneur  de 
Crequy  et  de  Canappcs,  ay  mis  et  fermé  mon  pourpos  de  mettre  par  escript 
en  langaige  maternel  les  nobles  fais  d'armes  et  périlleuses  adventures,  paines 
et  perik  que  jadis  advindrent  a  ung  noble  empereur  ronimain,  lequel  se  nom- 
moit  Octhovien,  de  ses  cnffans  et  de  ceux  qui  de  lui  dcssendirent...,  selonc 
ce  que  j'ay  trouvé  en  ung  livre  en  ryme  dont  je  ne  sçay  le  nom  de  l'ac- 
teur... ».  Texte  :  «  Jadis,  pour  le  temps  que  on  contoit  \\f  et  xim  ans  appres 
le  crucefiement  de  Nostre  Sauveur  Jhcsu  Crist,  rengnoit  en  France  le  noble 
roy  Dagombert,  qui  fuie  xmi'i'oy  de  France,  et  pour  ycellui  temps  succedoit 
en  l'empire  de  Homme  ung  1res  noble  et  vaillant  empereur,  lequel  fut  nommé 
Octhovyen...  ».  —  Fin  :  «  Icy  fine  la  vraye  histore  de  l'empereur  Octhovyen 
le  premier,  et  de  ceulx  qui  de  luy  descendirent,  lequel  Hvre  fu  mis  de  rime 
en  prose  le  premier  jour  de  may  l'an  mil  inr  i.iiii.  Explicit  ». 

C'est  donc  pour  Jean,  sire  de  Créqui  et  de  Canaples,  premier  chambellan 
de  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  mort  très  âgé  en  1474,  que  l'ouvrage 
a  été  composé,  d'après  un  autre  ouvrage  en  vers  s'il  faut  en  croire  le  pro- 
logue. Notre  manuscrit  a  été  exécuté  pour  un  membre  de  la  famille  de  Croy, 
ainsi  que  le  prouve  l'écu  compris  dans  la  première  grande  lettre  du  texte  ;  vu 
l'âge  du  volume,  cet  écu  ne  peut  appartenir  qu'à  Philippe,  sire  de  Croy  et 
d'Araines,  baron  de  Renty  et  d'Aerschot,  qui  épousa  en  1444  Jacqueline  de 
Luxembourg,  fille  du  connétable  de  Saint-Paul. 

Une  version  abrégée  de  ce  roman  a  été  imprimée  sous  le  titre  de  Florent 
et  Lyon,  enfaiis  de  l'empereur  de  Rome. 

M.  Monmerqué,  à  la  vente  duquel  j'ai  acheté  ce  manuscrit,  a  inséré  plu- 
sieurs notes  en  tète  du  volume  ;  celle-ci  mérite  d'être  relevée  :  «  Chassériaux, 
qui  tenait  le  dépôt  bibliographique,  était  associé  avec  Eckart  fils  de  Valen- 
ciennes.  Eckart  avait  acheté  ce  manuscrit  à  la  vente  des  livres  de  la  maison 
de  Croy-Solre.  La  bibliothèque  de  Valenciennes  possède  beaucoup  de  manus- 


392  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

crits  qui  proviennent  de  celte  famille.  Je  dois  ce  renseignement  à  M.  Arthur 
Dinaux,  bibliothécaire  et  archiviste  de  Valenciennes,  qui  est  venu  me  voir 
fiiijourd'bui,  24  novembre  1839  ».  C'est  de  Chassériaux  que  M.  Monmerqué 
tenait  ce  manuscrit. 

653 

N"  924.  La  Sale  (Antoine  de)  :  «  Le  Pahadis  de  la  reine  Sibylle.  Du 
Paradis  terrestre  et  des  trois  parties  du  monde  ». 

In-4»,  vélin  (0,233  sur  0,4(î7),  W  siècle,  36  ff.,  48  miniatures,  rubriques  rouges,  veau 
brun  aux  armes  de  Condé. 

Les  opuscules  contenus  dans  ce  volume  font  partie  de  la  Salade  imprimée 
pour  Michel  Le  Noir  en  1522.  Ils  correspondent  aux  ff.  20  v"  à  27  v",  41  v°  à 
43  v°  et  39  de  Fimprimé.  Sans  •"'tre  parfaite,  cette  version  est  supérieure  à 
la  rédaction  imprimée,  souvent  fautive.  On  sait  que  la  Salade,  écrite  entre 
1438  et  1442,  fut  composée  pour  l'éducation  de  Jean  de  Calabre,  fils  du  roi 
René,  dont  Antoine  de  La  Sale  était  alors  gouverneur.  Nous  ne  pouvons 
déterminer  le  rang  qu'occupe  le  contenu  de  notre  manu.scrit  dans  la  rédac- 
tion de  cette  compilation,  l'écriture  étant  la  cursive  que  l'on  rencontre  dans 
beaucoup  de  manuscrits  du  milieu  du  XV  siècle  ;  les  différences  notables  que 
présente  avec  l'imprimé  la  seconde  partie  de  notre  manuscrit  nous  per- 
mettent cependant  de  croire  que  nous  avons  ici  la  copie  d'une  première 
rédaction.  On  ne  connaît  de  la  Salade  qu'un  seul  manuscrit,  conservé  à 
Bruxelles,  et  qui  diffère  peu  de  l'imprimé  (1);  le  nôtre  a  donc  le  mérite  de 
la  rareté.  Il  fut  offert  par  Antoine  de  La  Sale  à  la  duchesse  de  Bourbon, 
Agnès  de  Bourgogne,  veuve  en  1456,  morte  en  1476.  Comme  La  Sale  parle 
ici  du  duc,  notre  manuscrit  est  donc  antérieur  à  1456. 

Le  recto  du  premier  feuillet  est  occupé  par  une  vue  du  mont  et  du  lac  de 
Pilate.  Au  verso,  la  dédicace  à  la  duchesse  de  Bourbon  :  «  Très  excellente 
et  très  puissante  princesse  et  ma  très  redoublée  dame  madame  la  duchesse 

(1)  Voir  l'édition  qu'en  a  donnée  récemment  M.  Soderhjelm  (t.  II  des  Mémoires  de  la  Société 
néo-philologique  d'Helsingfors).  Voir  aussi  l'érudit,  spirituel  et  amusant  article  consacré  par 
M.  Gaston  Paris  au  Paradis  de  la  reine  Sibylle  {Revue  de  Paris,  15  décembre  1897). 


ROMANS  ET  CONTES.  393 

de  Bourbon  et  d'Auvergne,  contcsse  de  Clermont,  de  Fourez  et  dame  de 
Bcaujeu,  etc.  Très  excellente  et  très  puissante  princesse  et  matros  rodoubtce 
dame,  je  me  recommende  aux  très  bonnes  grâces  de  mon  très  redoubté 
seigneur  et  de  vous,  mais  c'est  tant  et  si  très  humblement  que  je  sçay  et 
puis.  Elt  car  toute  promesse  se  doit  loyaulment  acquiter,  pour  ce,  ma  très 
redoublée  dame,  vous  envoie  par  escript  et  pourtrait  les  mons  du  lac  de 
Pilatc  et  de  la  Sibille,  qui  autrement  sont  que  en  vostre  tapisserie  ne  sont 
faiz;  et  aussi  tout  ce  que  je  ay  peu  veoir  et  moy  informer  par  les  gens  du 
pais  le  xvm»  jour  de  may  l'an  mil  cccc  xx  que  je  y  fus  ;  et  ce  pour  vous  obtenir 
ma  promesse  et  afin  que  de  ma  foy  je  ne  puisse  estre  reprins  si  jamais 
vcnoie  en  vostre  présence  » .  Notons  en  passant  que  la  duchesse  de  Bourbon 
possédait  une  tapisserie  représentant  les  monts  du  lac  de  Pilate  et  de  la 
Sibylle. 

Les  ornements  qui  entourent  cette  page  comprennent  un  emblème  com- 
posé de  deux  C  et  d'un  X,  suivis  d'un  anneau  avec  pointe  transversale,  assez 
semblable  à  la  broche  dont  les  femmes  se  servent  aujourd'hui  pour  fermer  ou 
orner  le  col  de  leur  vêtement.  Nous  retrouvons  cet  emblème  semé  sur  le 
fond  bleu  de  la  miniature  qui  occupe  la  page  suivante  (f.  2  r°)  :  sous  un  dais 
rouge,  un  tabouret  couvert  d'un  moelleux  coussin  supporte  un  écuaux  armes 
d'Agnès  de  Bourgogne,  duchesse  de  Bourbon;  debout,  une  femme,  qui  doit 
figurer  la  Sibylle,  présente  à  l'écu  la  sorte  de  broche  dont  nous  venons  do 
parler;  ses  bras  sont  cachés  par  deux  grandes  ailes,  l'une  verte,  l'autre 
rouge,  qui  prennent  naissance  au  poignet.  Près  d'elle,  à  hauteur  du  genou, 
un  écu  fascé-ondé  de  sable  (ou  argent)  et  de  gueules,  surmonté  d'une  cou- 
ronne. Cet  écu  présente  une  certaine  analogie  avec  celui  des  Rochechouart, 
mais  il  est  impossible  d'expliquer  la  présence  ici  des  armes  de  cette  famille, 
et  nous  préférons  y  voir  celles  que  La  Sale  attribue  à  la  Sibylle,  dont  la  robe, 
coupée  par  la  couronne,  se  continue  d'ailleurs  avec  les  métaux  de  l'écu  et  se 
relève  en  queue.  L'objet  qu'elle  tient  des  deux  mains  serait-il  la  «  vergette  » 
d'or  qu'elle  remit  au  chevalier  qui  la  visita? 

Au  verso  du  second  feuillet  commence  le  texte  :  a  Commencement.  Et 
premièrement  diray  du  mont  du  lac  de  la  royne  Sibille,  que  aucuns  apellent 
le  mont  du  lac  de  Pilate,  pour  ce  que  es  parties  de  la  duchié  de  Spoht 
"•  50 


394  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

(Spolète)  et  ou  tcrroucr  de  la  cité  de  Norse  (Norcia),  ou  le  dit  mont  est,  en 
icelles  parties  se  compte  que  quant  Titus...  ».  Le  verso  du  f.  5  et  le  recto 
du  f.  6  sont  occupés  par  la  carte  (en  couleurs)  qu'on  trouve  (gravée)  dans 
l'édition  imprimée;  on  y  relève  quelques  variantes.  Les  miniatures  repro- 
duisent les  scènes  tirées  du  sujet,  ainsi  que  la  fleur  du  «  pollibastro  »  et  la 
fleur  aux  cent  feuilles  :  le  centofoglie  et  le  polimtro,  qu'Antoine  de  La  Sale 
a  dû  voir  dans  l'excursion  qu'il  fit  au  mont  de  la  Sibylle  au  mois  de  mai 
1420,  ont  aujourd'hui  disparu  de  la  région. 

Une  étude  comparative  de  notre  manuscrit  et  do  l'imprimé  relève  de  la 
critique  et  nous  entraînerait  trop  loin;  nous  nous  bornerons  à  signaler  deux 
points.  Le  chevalier  allemand  dont  La  Sale  a  vu  le  nom  tracé  sur  le  mur  de 
la  «  cave  »  du  mont  de  la  Sibylle  s'appelle  dans  l'imprimé  «  Her  Hans  Wan- 
branbourg  »,  et  dans  le  manuscrit  «  lier  Hans  Wanbanborg  ».  Parmi  les 
personnages  auxquels  La  Sale  conta  son  excursion  en  1422,  à  Rome,  l'im- 
primé cite  «  l'évesque  de  Saint-Denys  en  France  »  ;  le  manuscrit  dit  «  l'abbé 
de  Serlis  en  France  » . 

Fin  du  Paradis  de  la  reine  Sibylle,  f.  27  :  «  Lesquelles  choses,  pour  rire  et 
passer  temps,  pour  monstrer  a  chacun  que  le  contraire,  j'ay  mis  tout  en 
escript,  duquel,  ma  très  redoublée  dame,  je  vous  mande  le  double  affin 
que  de  ma  promesse  ne  puisse  estre  reprins,  et  aussi  que  si  le  plaisir  de  mon- 
dit  seigneur  et  le  vostre  feust  d'y  aler,  ainsy  que  souventes  fois  après  disner 
ou  soupper  avez  acoustumé  de  vous  esbastre  tout  a  pié,  disant  voz  heures  en 
actendant  l'eure  du  soupper,  ou  après  soupper  de  vous  rectraire,  ce  vous  seroit 
un  grant  plaisir  et  y  acquerriés  grandisme  pardon,  qui  vous  mectroit  toute 
vestue  en  paradis,  et  la  pourriez  mectre  en  escript  ses  poz  de  feu  grezoys, 
vos  plumes  et  vionlettes,  et  les  noms  et  devises  et  de  ceulx  et  de  celles  qui 
en  vos  compaignies  seroient.  Si  prie  aux  dames  premièrement,  et  puis  a 
messeigneurs  de  vos  compaignies  que  quant  ilz  yront  et  m'y  verront,  que 
entre  les  autres  obliez  leur  plaise  a  souvenir  de  moy  quant  autre  part  ne 
penseront.  Mais  entre  tant  que  ce  soit,  ma  très  redoubtée  dame,  se  il  sera 
chose  en  quoy  servir  je  puisse  mon  très  redoublé  seigneur  et  vous,  quant  voz 
plaisirs  seront  de  le  moy  mander  et  commender,  soiez  certains  que  très  liee- 
ment  a  mon  povoir  l'acompliray.  Et  se  scet  le  très  souverain  Dieu  des  dieux, 


ROMANS  ET  CONTES.  395 

des  déesses  et  de  toutes  les  sibilles,  qui  par  sa  tressaincte  grâce  vous  esliesse 
tous  deux  et  tous  ceulz  qui  bien  veulent  » . 

F.  28.  «  Encores,  ma  très  redoubtée  dame,  par  cest  autre  livret  qui  s'en- 
suit pourrer  veoir  les  régions  et  provinces  des  m  parties  de  ce  monde,  com- 
mençant au  paradis  terrestre.  Ou  nom  du  Père  et  du  Filz  et  du  Saint  Esprit, 
un  vray  seul  Dieu  en  in  noms  et  en  m  personnes,  sans  commencement  et 
sans  fin,  vueil  cy  cscrire  et  faire  mencion  et  premier  vuoil  parler  du  paradis 
terrestre,  qui  est  le  cliief  du  corps  de  toute  la  terre.  Et  puis  dira\...  ».  La 
suite  comme  dans  limprimé,  du  f.  41  au  f.  43  v",  fin  du  chapitre;  quelcjues 
variantes.  Là  s'arrête  la  similitude,  et  nous  passons  à  une  description  des 
trois  parties  de  la  terre  qui  difïère  totalement  de  celle  que  donne  l'imprimé 
(f.  39). 

Le  verso  du  dernier  feuillet  porte  cette  mention,  écrite  au  XV*  siècle  : 
«  Ce  livre  feust  a  feu  Madame  Agnes  de  Bourgoigne,  en  son  vivant  duchesse 
de  Bourbonnois  et  d'Auvergne  ».  A  quelle  époque  le  volume  est-il  sorti  du 
château  de  Moulins?  Cent  ans  après  la  mort  de  la  duchesse,  il  appartenait  au 
savant  et  jovial  auteur  des  BiganureH  et  louches  du  seif/iieur  des  Accords,  qui  a 
écrit  son  nom  et  sa  devise  sur  la  première  page  :  «  (^e  livre  est  à  moy,  Ta- 
bourot,  1576.  A  tous  accords  ».  C'est  le  père  du  Grand  Condé  qui  fit  apposer 
ses  armes  sur  les  plats  du  volume. 

654 

N"  1572.  Les  Évangu.es  des  QUENorn.LEs.  —  Les  Abvineaux  amoureux. 
—  Les  Ditz  et  ventes  d'amouus. 

In-f»  (0,;W]8  sur  0,232),  mar.  bleu,  tr.  dor.  (Trmilz-Bauzomet).  —Vélin,  XV  siècle. 
124  fi".,  2  col.  de  27  lig.,  deux  miniatures  en  camaïeu,  initiales  en  couleur,  rubriques 
rouges. 

F.  1 .  «  Cy  après  sont  contenues  les  Evvangiles  que  l'en  ditdesquenoulles, 
dittes  et  ccrtiffiées  par  femmes,  ou  la  plus  saine  partie  adjouste  foy  et  vou- 
lentiers  mettent  a  effet;  et  la  première  qui  jadis  les  mist  avant  fut  une  demi- 
selle  de  village  nommée  Transeline  la  toutte  vielle  et  comme  l'en  dit  jalouse 
de  son  mary,  bel  et  jeune,  sur  qui  maint  aguet  jour  et  nuit  mettoit  ».  — 


¥ 


396  CHANTILLY.  -   LES  MANUSCRITS. 

F.  15  r°  :  «  A  tant  finent  les  Evvangiles  des  quenoulles  jadiz  recueillies  par 
honorables  et  discrettes  personnes  maistre  Fouquart  de  Cambray,  maistre 
Antoine  Duval  et  Jehan  d'Arras,  dit  Caron  ».  —  Une  sorte  de  supplément 
des  Évangiles  occupe  le  reste  du  f.  15,  les  IT.  16  et  17  et  partie  du  f.  18;  il 
commence  par  ces  mots  :  «  Depuis  les  précédentes  evvangiles  est  avenu  que 
un  homme  et  sa  femme  aloient  de  Lille  a  la  Bassée,  et  environ  Fournes  les 
surprint  la  nuit...  ». 

F.  19  :  M  Cy  commence  le  Hvre  de  plusieurs  demandes  et  responses  faittes 
en  amours  et  aultrement  a  tous  propoz,  et  aussi  de  venditions  en  amour  ». 
Ce  sont  les  Advincmix  amoureux.  F.  103  v°  :  «  Explicit  ». 

Une  édition  de  V Évangile  et  des  Advineatix  a  été  publiée  au  XV  siècle,  chez 
Colard  Mansion,  à  Bruges;  elle  est,  depuis  longtemps,  de  toute  rareté.  Ces 
deux  ouvrages  ont  été  réimprimés  en  1829-1831,  dans  la  collection  des  facé- 
ties de  Techencr.  En  1855,  P.  Jannet  a  inséré  les  Évangiles  des  quenouilles 
dans  sa  Bibliothèque  Elzévirienne,  et  s'est  servi  du  présent  manuscrit. 

F.  104.  «  Cy  s'ensiouvent  ung  grant  nombre  de  venditions  en  amours 
jadis  trouvées  et  compillées  par  genlilz  cœurs  amoureus  »  (en  vers).  Les 
Ditz  et  ventes  d'amours  se  présentent  ici  dans  une  leçon  plus  longue  que  celle 
des  imprimés,.  180  couplets  au  lieu  de  66.  (Voir  la  publication  de  M.  de  Mon- 
taiglon  dans  le  Recueil  des  poésies  françaises,  Paris,  Jannet,  1856,  V,  205). 

Bibliothèques  Mac-Carthy,  Crozet,  Cigongne. 

655-669 

N°'  1496  à  1510.  ScuDÉRY  (M""  de)   :   Aiitamkne,  ou  le  Grand  Cyrus. 

15  vol.  in-4°.  papier,  XVII"  siècle,  mar.  bleu  à  mes  armes. 

Ce  manuscrit,  copié  sur  la  troisième  édition  (1653),  et  préparé  pour  une 
édition  nouvelle,  est  couvert  des  corrections  autographes  de  l'auteur. 

Vente  Renouard. 

670 

N°  1707.  [Chaulieu  (Guillaume  Amfrie  de)]  :  «  La  Perfection  d'amour, 
fable,  à  S.  A.  S.  M"  le  Duc». 


ROMANS  ET  CONTES.  397 

In-4",  cart.,  dos  rouge  (reliure  originale).  —  Papier,  premières  années  du  XVIII"  siècle, 
20  pp. 

Publié  dans  les  œuvres  de  Chaulicu,  édition  de  1774,  t.  I,  p.  284. 
Collection  de  Condé. 

671 

N°  993.  «  Le  prince  Néuoly  et  la  princesse  Taticée,  histoire  tragique 
et  véritable  arrivée  quinze  cents  ans  avant  le  commencement  du  monde. 
Prix,  quatre  croquignolles.  Se  vend  à  la  Marotte,  chez  l'Étourdie,  quay  des 
Rats  ». 

Pet.  in-4",  papier,  XVIIF  siècle,  98  pp.,  ancienne  et  belle  reliure  en  mar.  rouge,  fers, 
fil.,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé. 

Conte  licencieux  qui  paraît  contenir  des  allusions  historiques  dont  je  n'ai 
pas  pu  pénétrer  le  sens.  La  dédicace  est  adressée  par  «  Moustache,  chatliî  fort 
raisonnable,  à  la  Jeunesse,  chef  du  conseil  de  Momus,  généralissime  des 
troupes  du  roy  de  la  gent  rongeante,  et  surintendant  de  ses  bâtiments  ». 

Collection  de  Condé. 

672 

N°  1204.  Genlis  (M""  de)  :  La  Duchesse  de  La  Vallière. 

Manuscrit  olographe  incomplet.  XVIIP  siècle.  158  pp.,  plusieurs  cahiers  in-4"  dans 
un  portefeuille  violet. 

Ce  roman  a  été  pubHé  en  1804. 

673 

N°  1465.  NoGARET  (Félix)  :  Trait  singulier  de  tendresse  filiale,  conte. 
Notes  diverses. 

Pet.  in-8°,  papier,  autographe,  XIX«  siècle,  10  ff.,  demi-veau  fauve  {Trmdz-Bauzonnel) . 

Nogaret  est  auteur  de  contes  assez  libres,  imprimés  au  commencement  de 
ce  siècle. 

Bibliothèque  Cigongne. 


398  CHANTILLY.  -  LES  MANUSCRITS. 

674-676 

N°'  1901-1903.  Vigny  (Alfred  de)  :  La  Conjuration  de  Cinq -Mars, 
liistoire  du  dix-septième  siècle. 

2  tomes  en  2  vol.,  et  d  vol.  de  notes  et  documents,  in-f%  dos  et  coins  mar.  vert, 
fil.,  dos  orné,  tête  dor.  —  Papier,  XIX'  siècle;  t.  I,  367  ff.,  t.  II,  418  ff.,  notes  et  docu- 
ments, 183  ir. 

C'est  l'original  autographe,  celui  qui  a  servi  pour  l'impression. 

677 

N°  1003.  Aretino  (Pietro)  :  «  Ii.  Dialoc.o  overo  il  haceval  Ragiona- 
MENTo  de  l'Aretino,  nel  quale  Giulia  cortegiana  traita  délia  vita  sua  con 
Madalena.   Opéra  mai  stampata  ». 

Pet.  in-8%  veau  brun,  dos  mar.  vert.  —  Papier,  XVl"  siècle,  391  pp.  Au  verso  du 
titre,  on  a  elTacé  un  sonnet  français  écrit  au  XVl"  siècle. 

C'est  l'opuscule  obscène  connu  sous  le  nom  de  la  Puttana  erranle. 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

678 

N°  1430.   «  Venere  e  Priapo  trionfanti  ». 

In-4»,  mar.  vert,  fil.,  tr.  dor.  {anc.  rel.).  —  Papier,  XVII'  siècle,  263  pp.,  titre  peint  à 
la  gouache. 

P.  1.  «  L'Alcibiado  fanciullo  a  schola,  di  P.  A.  ».  —  Copie  exacte  de 
l'édition  imprimée  (Orange,  1652),  y  compris  l'avis  de  l'imprimeur.  Fausse- 
ment attribué  à  l'Arétin,  cet  ouvrage  fort  libre  serait,  d'après  le  marquis 
Girolamo  d'Adda,  de  Ferrante  Pallavicino.  D'autre  part,  dans  une  lettre 
adressée  à  M.  Melzi,  M.  Bassegio  établit  que  l'ouvrage  a  été  imprimé  à 
Genève  par  Stoer;  l'auteur  serait  un  Italien  réfugié  en  Suisse,  Gregorio  Leti. 

P.  127.  «  Stanze  amorose  sopra  gli  horti  délie  donne,  e  in  Iode  délia 
menta.  In  Venetia,  1574  ».  —  Copie  de  l'édition  de  Venise,  petit  in-12  de 
48  ff.  La  première  partie,  «  Stanze  sopra  gli  horti  délie  donne  »,  est  le 


ROMANS  ET  CONTES.  399 

poème  de  Luigi  Taiisillo  intitulé  //  Vcndcmmialore  et  imprimé  à  Naples  en 
1534.  Les  deux  parties  de  l'ouvrage  furent  ensuite  publiées  séparément  : 
Stanze  sopra  gli  horti  délie  donne,  1537  ;  Stanze  in  Iode  de  la  menta,  1538.  Molini 
adonné  en  1790  une  belle  édition  du  Vcndemmiatore;  yen  ai  un  exemplaire 
sur  vélin. 

P.  212.  «  Stanze del  dottissimoM.  Lodovico  Ariosto  Ferrarese  ».  —  Impri- 
mées à  la  suite  du  précédent  opuscule  :  Stanze  amorose,  Venise,  1574,  ff.  37- 
39. 

P.  219.  «  Sonetti,  stanze,  madrigal!  »  (quelques-uns  en  français);  plu- 
sieurs sont  signés  :  «  abbate  Lazzarini,  Thomaso  Stilliani  ». 

P.  233.  «  Il  Giardiniero,  di  Cesare  Orsino  ». 

P.  242.  «  I  sedici  sonetti  di  Pietro  Aretino  stampati  a  piè  délie  sedici  figure 
lussoriose  intagliate  da  Marc-Antonio.  Corona  di  Cazzi  ».  —  Ces  sonnets  de 
TArétin,  composés  d'après  les  gravures  de  Marc-Antoine  Raimondi,  ont  été 
imprimés  au  XVI"  siècle,  puis  insérés  en  1735  dans  le  Recueil  de  pièces  choisies 
rassemblées  par  les  soins  du  Cosmopolite. 

Cigongne,  n»  2192. 

679 

N°  949.  San-Pedho  (Diego  de)   :  La  Phison  d'amour. 

Pet.  in-4"  (0,178  sur  0,133),  mar.  vert,  tr.  dor.,  aux  armes  de  Bourbon-Condé.  — 
Vélin,  commencement  du  XVI«  siècle,  91  (T.,  lettres  ornées,  rubriques  rouges. 

Version  française  du  roman  espagnol  Carcel  de  Amor;  le  récit  de  l'auteur 
est  traduit  en  prose,  mais  les  lettres  qu'il  attribue  à  Lérian  et  à  Lauréole 
sont  en  vers  français.  C'est  la  traduction  publiée  à  Paris  en  1526  et  en  1533, 
mais  avec  de  nombreuses  variantes. 

Hôtel  de  Condé,  1673. 

680 

N°  1389.  BiDPAi  :  Fables,  traduction  allemande. 

In-f»  (0,350  sur  0,260),  mar.  rouge,  fil.,  tr.  dor.,  fermoirs  en  cuivre  {anc.  rel.).  — 


400  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Vélin,  XV«  siècle,  183  ff.,  40  lig.  à  la  page,  132  grandes  miniatures,  initiales  rouges  et 
bleues,  rubriques  rouges. 

«  Es  ist  von  den  alten  Wisen  der  Geschlecht  der  Wolt  di.s  Bucli,  des 
ersten  in  indischer  Spracli  geticht,  iind  darnach  in  die  Buclistaben  der  Perse 
verwandclt,  davon  haben  es  die  Arabisclien  in  ir  Sprach  bracht,  furer  ist  es 
zu  hebraischer  Zungcn  gemacht,  zu  lest  zu  latin  gesatzt  und  jetz  in  tutsche 
Zung  geschriben...  ».  C'est  ainsi  que  débute  notre  manuscrit,  qui  ne  porte 
pas  d'autre  titre.  Ces  fables,  dont  l'original  sanscrit  a  été  composé,  à  ce 
qu'on  croit,  par  Vichnau  Sarma  et  intitulé  Pankha  tanlra  ou  les  «  Cinq  Sec- 
tions »,  sont  plus  connues  sous  le  nom  de  Calila  et  Dimna  qu'elles  portent 
dans  la  version  persane  attribuée  à  Bidpai  ou  Pilpai  (Calila  et  Dimna  sont  les 
deux  chacals  qui  jouent  le  principal  rôle  dans  cette  suite  d'apologues).  Elles 
ont  été  traduites  et  même  imprimées  à  peu  près  dans  toutes  les  langues.  La 
version  allemande  qu'on  lit  dans  notre  manuscrit  a  été  faite  par  les  ordres 
d'Éberhard  I",  duc  de  Wurtemberg,  d'après  la  traduction  latine  que  Jean  de 
Capoue,  travaillant  lui-même  sur  la  version  hébraïque,  avait  donnée  au 
Xlir  siècle.  Elle  a  été  imprimée  pour  la  première  fois  en  1493  à  Ulm,  avec 
des  gravures  sur  bois  qui  paraissent  être  une  grossière  imitation  des  minia- 
tures dont  notre  manuscrit  est  décoré.  Celles-ci,  dignes  des  meilleurs  quat- 
trocentisti  allemands,  sont  atlril)uées  à  Israël  von  Mecheln  l'ancien  (1). 
Les  figures  y  ont  des  dimensions  lout-à-fait  exceptionnelles  dans  les  manus- 
crits. Elles  ont  reçu  les  éloges  de  Cornélius  et  d'Ovcrbeeke. 

Nous  avons  sous  les  yeux  le  manuscrit  présenté  par  le  traducteur  inconnu 
au  duc  Eberhard,  ou  tout  au  moins  une  copie  faite  et  décorée  pour  ce  prince. 
Le  premier  feuillet  est  orné  des  armes  du  duc  et  de  sa  femme,  Barbara, 
fdlc  de  Ludovic,  duc  de  Mantoue,  qu'il  avait  épousée  en  1474.  Les  deux  écus 
sont  soutenus  par  deux  anges  sortant  de  deux  grands  palmiers  qui  entourent 
toute  la  page;  au  dessous,  la  devise  Auempto  (cette  devise  et  ces  palmiers  se 
retrouvent  sur  plusieurs  fcuillcls).  Au  verso,  une  grande  miniature  repré- 
sente le  traducteur  offrant  son  livre  au  duc.  Le  texte  commenôe  au  reclo  du 
second  feuillet;  on  voit  dans  la  première  initiale  l'auteur  indien  écrivant;  les 

(1)  Une  de  ces  peintures  est  reproduite  à  la  fin  de  ce  volume. 


ROMANS  ET  CONTES. 


401 


armes  d'Éberhard  et  de  Barbara  sont  reproduites  dans  les  ornements  qui 
encadrent  cette  page. 

Le  manuscrit  n'est  pas  terminé;  il  manque  de  16  à  18  lignes  pour  que  la 
dernière  fable  soit  complète. 

Acheté  à  Londres  en  juillet  1860. 

681 

N"  1154.  Le  Suf.ta\  Mahmoud  et  ses  trois  fils,  conte.  Arabe  vulgaire. 
In-8".  papier.  11  ff..  cartonn. 
Prise  de  la  Smalah. 


51 


X.    —   MÉLANGES    LITTÉRAIRES. 


682 
N°  1529.  Orus  Apollo,  traduction  française  anonyme. 


3 


In-4»,  vélin  (0,198  sur  0,142),  XVI'  siècle,  29  (T.,  18  lig.  à  la  page,  une  miniature,  rel. 
originale  en  veau  brun  richement  orné.  ) 

i 

Les  plats  de  la  reliure  portent  dun  côté  les  armes  de  François  I"  et  de  ? 

l'autre  celles    de   sa   mère,    Louise    de    Savoie,    duchesse   d'Angoulême,  I 

d'Anjou,  etc.  (1).  Le  traducteur  anonyme  ne  la  nomme  pas,  mais  c'est  à  la  ^ 

duchesse  d'Anjou  qu'il  offre  son  livre  :  «  Très  nohle  dame  et  excellente  prin-  : 

cesse...,  me  suis  travaillé  tout  le  temps  de  ma  jeunesse  a  exercer  mon  esprit  ■ 

pour  povoir  parvenir  quelques  foys  a  faire  chose  qui  pleust  a  mes  princes, 
entre  lesquek  vous  tiens   ma  souveraine    comme  povrc   puisné   d  Anjou.  ^: 

Doncques  pour  mon  essay  et  commencement  m'est  venu  entre  les  mains  ung 
Hvre  grec,  lequel  a  fait  un  auteur  nommé  Orus  Appollo  en  égyptien,  qui  ^ 

parle  comment  et  en  quelle  manière  les  prestres  d'Egypte  escrivoient  leurs  '^ 

secretz  sans  lettres,  seulement  par  figures...  Ay  translaté  ce  petit  livre  de 
grec  en  françoys  ». 

La  miniature  précède  l'hiéroglyphe  de  l'éternité.  Elle  représente  un  Mon 
couronné  d'une  couronne  ileurdelysée,  tenant  en  laisse  un  ours  enchaîné; 
dans  le  fond,  une  montagne,  derrière  laquelle  apparaît  un  soleil  aux  rayons 

(1)  On  distingue  clairement  à  droite  les  armes  de  Savoie,  de  gueules  à  la  croix  d'argent.  S'il 
s'était  agi  de  la  reine  Claude,  femme  de  François  I",  que  nommait  l'auteur  du  Catalogue 
Yéméniz,  le  décorateur  aurait  mis  des  lys  et  des  hermines  (France  et  Bretagne). 


MÉLANGES  LITTÉRAIRES. 


103 


d'or.  Le  traducteur,  dans  sa  dédicace,  donne  le  sens  de  la  figure  :  c'est 
l'image  symbolique  de  la  victoire  du  roi  sur  les  Suisses  à  Marignan. 

Vers  le  temps  où  notre  «  puîné  d'Anjou  »  ofTrait  à  sa  suzeraine,  Louise  de 
Savoie,  la  version  française  des  Hiéroglyphes,  Bernardo  Trebati  de  Vicence 
en  faisait  une  traduction  latine,  imprimée  avec  le  texte  grec  en  1521,  à 
Paris,  pour  Conrad  Rescli.  Notre  manuscrit  paraît  inédit. 


Vente  Ydméniz,  1867  (n-  2099). 


683 


N"  1427.  Recueil  d'opuscules  mohaux,  en  latin. 

In-f"  (0,337  sur  0,225),  cuir  de  Russie  à  comp.  dor.  —  Deux  manuscrits  italiens  sur 
vélin,  xiv  siècle,  18  ff.  (le  9°  blanc),  grandes  initiales  enluminées  comprenant  des 
sujets,  lettrines  ornées. 

Le  premier  manuscrit  contient  deux  opuscules,  sans  titre  ni  cxplicit,  mais 
qui  sont  bien  connus  : 

I.  [DisTicHA  DE  MOHHus  AD  ku>u.mJ.  «  Cum  animadvertcrem  quam  pluri- 
mos  homines  graviter  errarc...  ».  On  sait  que  cet  opuscule,  plusieurs  fois 
imprimé  au  XV°  siècle  (voir  Hain),  est  attribué  à  Caton.  11  est  suivi,  dans 
notre  manuscrit,  d'un  sonnet  du  copiste,  qui  s'excuse  de  n'avoir  pas  exécuté 
son  travail  d'une  manière  digne  de  l'auteur,  c'est-à-dire  de  Caton;  s'il  l'a  fait, 
c'est  seulement  pour  complaire  à  son  «  gentil  seigneur  » ,  Matteo  del  Zerra 
ou  plutôt  del  Cerra. 

No  comme  se  convene  a  tanto  auclore 
Ch'  omne  moralità  comprexe  imbreve 
In  questo  so  libretto,  e  chi  de  levé 
In  chor  l'avrà,  porà  schivare  errore; 

Ma  comme  piaque  al  meo  zentil  segniore 
Al  quale  indegno  de  tegnir  la  streve 
Seravi,  et  a  pè  fo  passar  la  scve 
Fer  fargli'  1  vado  inanci,  e  po'  1  spin  tore, 

L'o  scritto  e  fatto  si  corne'  1  m'impoxe. 
E  per  servjrlo  in  man  la  penna  tolsi 
K  comincialo  e  femi  anzi  la  croxc. 


404  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

E  qui  de  quel  che  so  alquanto  volsi 
Mostrar  Matheo  per  satisfar  del  Zerra, 
Lo  quale  omne  vertude  en  si  reserra 

L'amor  che  porto  al  padre  et  al  figliolo 
Sal'  quel  ch'  el  mundo  fe  sol  da  lui  solo. 

2.  [Formula  honest^  vita:  vel  de  quatuor  virtutibus  cardinalibus].  Nous 
avons  déjà  parlé  de  ce  traité  à  propos  de  la  traduction  française  de  Jean 
Courtecuisse  (voir  t.  I,  p.  226).  Écrit  au  IV  siècle  par  un  anonyme,  imité 
au  vr  par  Martin,  évêque  de  Braga,  cet  opuscule  fut  le  plus  souvent  attribué 
à  Sénèque  et  imprimé  avec  ses  œuvres  (éditions  de  Trévise,  1478;  de  Venise, 
1 492) .  Dans  notre  manuscrit,  ce  traité  est  donné  à  Martin  ;  il  est  précédé  de 
la  lettre  par  laquelle  Martin  offre  au  roi  Miton  la  Formula  honestae  vitae. 

3.  Le  second  manuscrit,  de  la  même  époque  que  le  précédent,  mais  d'une 
autre  écriture,  ne  porte  pas  de  titre.  Il  commence  par  un  court  prologue  : 
«  Boetius,  in  primo  libro  Consolationum  tractans  de  viris,  prudcntia  testatur 
etayt...  ».  Texte  :  «  Imperator  quidam,  Eradius  nomine,  ex  uxore  Legiptia 
iilium  nomine  Benignum  procreavit...  ».  Cet  empereur  Eradius  n'est  autre 
qu'lieraclius,  et  nous  avons  ici  une  rédaction  de  VHisloria  scplein  Sapientum; 
elle  se  termine  par  ces  mots  :  «  Explicit  libellus  muliebri  nequitia  plenus  ». 

Le  style  des  enluminures  est  le  même  dans  tout  le  volume.  Ces  manus- 
crits étaient  reliés  jadis  avec  le  cantique  dédié  à  Bruzio  Visconti  et  provien- 
nent probablement  de  sa  bibliothèque.  M.  Robinson  les  a  acquis  de  la 
famille  Archinto  et  me  les  a  cédés. 

684 

]\°  1942.  Volume  composé  de  quatre  doubles  feuillets  d'un  recueil  de 
traités  et  de  pièces  de  morale  et  de  dévotion  (0,280  sur  0,190).  Écriture  à 
deux  colonnes  de  la  fin  du  XIIl"  siècle. 

I  (ff.  1  et  2).  Fragments  du  traité  (1)  qui,  dans  le  ms.  français  25247  de 

(1)  Ce  traité  est  intitulé  :  «  Ci  commencent  les  Moralitez  des  philosophes  en  romans  n,  dans 
un  manuscrit  du  xiii'  siècle,  où  il  est  copié  à  la  suite  de  l'Image  du  monde  en  prose,  et  avant 
deux  versions  françaises  de  l'Apocalypse.  Ce  manuscrit  vient  d'être  acquis  par  la  Bibliothèque 
nationale  (1899). 


MELANGES  LITTERAIRES.  408 

la  Bibliothèque  nationale,  est  intitulé  :  «  Ch'est  le  livres  de  Moralités  »,  et 
commence  par  les  mots  :  «  Talens  m'est  pris  ke  je  racountasse  l'enseigne- 
ment des  philosophes  de  chele  clergie  qui  est  apelée  Moralités...  ».  Notre 
fragment  contient  les  paragraphes  qui  commencent  ainsi  :  «  Eschvemens  est 
départir  les  vretus  de  ces  vices  qui  ont  samblance  de  bonté...  —  Ensegne- 
mens  est  une  vretus  de  science  d'ap rendre  les  non  sachans...  —  Deus 
manières  sont  de  larguece,  la  première  est  de  gaitier  la  soie  chose,  l'autre 
est  de  sagement  donner.  Cils  gete  la  soie  chose  qui  pantonniers  et  putains  et 
hcheours  en  paist...  —  Miséricorde  est  une  vretus  qui  fait  le  cuer  tenre  et 
piteus  vers  cheus  qui  sont  apressé  de  mesaise...  — Vigours  est  une  vretus 
qui  boute  arrière  les  mavaises  volentés  qui  aviennent  par  mescheance...  ». 
Les  passages  correspondants  se  lisent  auxff.  63  v°,  64,  73,  78  v°  et  80  du  ms. 
français  25247  de  la  Bibliothèque  nationale. 

II  (ff.  3-3).  Fragments  dune  rédaction  de  la  Somme  le  roi,  correspondant 
aux  passages  qui,  dans  le  ms.  français  938  de  la  Bibliothèque  nationale,  sont 
sur  les  ff.  133-134  v°,  140  v",  141  et  149-130  v°.  On  y  peut  signaler  les  para- 
graphes commençant  ainsi  :  «  La  quinte  branche  de  l'arbre  de  chastée  est 
virginité,  et  c'est  le  quint  estât...  —  Apres  chiz  estât  fait  a  locr  pour  la 
biauté,  car  ch'est  le  plus  bel  estât  qui  soit  en  terre  que  virginité  netement 
garder...  —  Ches  111  taches  ordoient  moût  ceste  blanche  coste...  —  Li  estas 
de  religion  doit  estre  si  eslongiés  dou  monde  que  cis  qui  est  en  tel  estât  n'en 
sente  riens...  —  La  femme  Loth  scnefie  cheus  que  puis  que  il  sont  issus  dou 
siècle...  — Li  VI  degrés  est  que  chascuns  garde  mesure  en  sa  contenanche  et 
en  son  port...  —  Le  Vil  degré  est  garder  mesure  en  boire  et  en  mengier... 
—  Or  as  tu  01  les  degrés  par  ou  cest  arbre  croist  et  pourfite...  ». 

III  (f.  6).  Dernière  page  d'un  Dit  des  trois  morts  et  des  trois  vifs.  Premiers 
vers  du  fragment  qui  subsiste  : 

Tout  prent  de  moi  droite  justice. 
Chascuns  de  vous  i  prenge  garde, 
Si  que  de  mal  faire  se  garde. 
Qui  bien  fait  bien  est  avisés. 
A  nous  m  mors  vous  avises. 


I 


406  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

IV  (f.  6  v°).  Trois  petites  pièces,  dont  voici  les  rubriques  et  les  premiers 
vers  : 

«  Ilec  surit  aliqua  que  Deus  fecit  de  seipso  amore  generis  humani  : 

Amour  fist  Diex  du  ciel  descendre 
Amour  li  fist  char  et  sanc  prendre...  » 

«  E  converse  sunt  que  genus  humanum  ficticie  facit  amore  Dei  : 

De  lui  puet  on  bien  afermer 

Que  il  est  très  haut  pour  honerer...  » 

«  Aliter  genus  humanum  se  débet  habere  erga  Deum  : 

Qui  souvent  a  Dieu  penseroit 
En  pensant  se  deliteroit...  » 

V  (f.  6  v").  M  Les  XII  signes  de  vraie  amour.  Le  premier  signe  est  de  haïr 
ce  que  ses  amis  het  et  amer  ce  que  il  aime. . .  » . 

VI  (f.  7).  Deux  pages  d'un  recueil  de  maximes  de  morale  chrétienne,  dont 
nous  détachons  les  suivantes  :  «  Fols  félons  doit  on  eschiver,  Fols  débon- 
naires déporter,  Saige  débonnaire  garder,  Devers  soi  tenir  et  amer...  Nuls 
ne  puet  estre  bon  ménestrels  dou  mestier  dont  il  crient  honte  et  dont  il  n'use 
volentiers...  Vils  chose  est  et  mauvese  d'avoir  orguel...  Noble  chose  est  et 
haute  de  humilité...  ». 

VII  (f.  8).  Fin  d'une  prière  :  «  ...  Monter  ne  grever  no  n'ait  pooir  scur  moi 
malignes  espcris,  ne  nuls  de  mes  biens  fateurs,  et  si  me  done  prouvende  au 
cors  netement  maintenir...  ». 

VIII  (f.  8).  Méditation  sur  les  douleurs  de  la  sainte  Vierge.  «  Pour  vostre 
sauvement  n'oubliés  mie  les  anguisses  et  les  doleurs  que  la  benoite  Vierge 
Marie  eut  la  douce  mère  Jhesu  Crist  a  cel  jour  quant  elle  vit  le  fil  Dieu  le 
benoit  fruit  de  son  ventre  traitier  si  villainement  a  mort...  ».  Aux  sept  pen- 
sées douloureuses  succède  une  pensée  sur  les  joies  du  paradis  :  «  Pensons  as 
joies  de  paradis,  comme  il  y  fait  bel  et  déduisant  :  la  vcnront  li  eslit  de  Dieu 
en  sa  compaignie,  et  as  angeles  et  as  archan gelés. . .  » . 

685 

N°  695.  Recueil  de  pièces  en  vers  et  en  prose. 

Petit  in-f»,  ais  de  bois  recouverts  de  veau  brun,  dessins  et  comp.  à  froid  {rel.  origi- 


MELANGES  LITTERAIRES.  407 

nale).  —  Papier,  XV  siècle,  166  iT.,  plusieurs  filigranes  :  écu  contenant  une  fleur  de  lys 
et  surmonté  d'une  croix,  roue  dentelée,  écu  à  trois  fleurs  de  lys  avec  couronne  ducale 
fleurdelysée,  une  tête  d'homme  surmontée  d'une  étoile  sur  tige. 

1  (f.  1).  «  Le  Secret  des  secretz  Aristote  qu'il  envoya  au  roy  Alixandre  ». 
—  L'ouvrage,  précédé  de  la  table  des  68  chapitres,  débute  par  «  le  prologue 
d'un  docteur  en  recommandant  Aristote  :  Dieux  tout  puissant  vueille  garder 
nostro  roy  et  la  gloire  de  ceulx  qui  croient  en  lui...  Je,  qui  suis  serviteur  du 
roy,  ay  mis  a  exccucion  son  commandement  et  ay  donné  envie  de  acquérir 
le  lipvre  des  bonnes  meurs...  ».  Après  l'épître  d'Alexandre  à  Aristote  et  la 
réponse  du  philosophe,  vient  «  le  prologue  d'un  docteur  qui  translata  cest 
livre  en  latin  :  Phelippe,  qui  translata  ce  livre,  fut  filz  de  Paris  et  très  saiges 
interpetres  et  entendez  de  toutes  langues...  ». 

Traduction  de  l'ouvrage  attribué  à  Aristote  et  intitulé  Liber  de  regiinine 
princijmm  et  conservatione  corporis  huinani.  Nous  avons  décrit  plus  haut  (t.  I, 
p.  252)  le  texte  latin  de  cet  ouvrage,  traduit  de  l'arabe  par  Philippe,  clerc 
de  l'église  de  Tripoli. 

2  (f.  41).  «  Le  Uesveille-matin  »  : 

Aprez  mynuyl,  entre  deux  sommes. 
Lorsqu'aniours  les  amans  rcsveille.. 

Inséré  dans  les  œuvres  d'Alain  Chartier  (Paris,  Galiol  du  Pré,  1529, 
f.   180). 

3  (f.  51).  «  La  Confession  d'amours.  La  Confession  de  la  belle  fdle  touchant 

amours  »  : 

Bien  celler,  bien  soiez  venu, 
Chappellain  du  manoir  d'amours... 

52  huitains,  suivis  do  trois  dizains  et  d'un  quatrain. 

4  (f.  63).  «  La  Moralité  du  bien  public  »  : 

Ou  temps  fatal  d'Elicon  excellent, 
Flagrant  Phebus  tout  autre  precellant.. 

Longue  pièce  qui  occupe  les  ff.  63-76  et  85-95.  Par  une  erreur  de  relieur, 

l'opuscule  suivant  a  été  intercalé  dans  cette  Moralité  et  occupe  les  ff.  77-84. 

5.  «  La  Philosomie  des  gens.  —  Cy  commence  le  livre  de  philosomie  que 

le  prince  des  philosophes,  Aristote,  fist  et  ordonna  pour  l'amour  du  roy 


408  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Alixandre...  »  ;  suivi  d'un  petit  traité  des  «  quatre  complexions  »,  le  tout  en 
prose.  Cet  opuscule  aurait  dû  être  placé  à  la  suite  du  n"  1,  «  Secret  des 
secretz  ». 

6  (f.  96).  «  Les  Vantes  d'amours  »  : 

Je  vous  vans  la  lance  ferrée, 
Par  bonne  espérance  estanchée... 

Cette  pièce  est  suivie  d'une  ballade  : 

Ung  vray  amant  depuis  qu'il  veult  amer... 
Réf.     Sur  toutes  riens  amours  hait  couardie. 

Nous  avons  rencontré  plus  haut  (p.  396)  une  autre  rédaction  des 
«  Ventes  d'amours  » . 

7  (f.  106).  «  Les  Merveilles  de  la  terre  Prebtre  Jehan  »  (en  prose). 

C'est  la  fameuse  lettre  attribuée  au  Prêtre  Jean,  imprimée  en  latin  d'abord, 
en  français  ensuite,  et  insérée  de  nos  jours  dans  la  BibHothèque  Elzévirienne. 
Notre  manuscrit  offre  quelques  variantes  de  peu  d'importance,  qui  parais- 
sent souvent  n'être  que  des  erreurs  de  copiste.  La  plus  saillante  est  celle  qui 
existe  dans  la  date  à  la  fin  de  la  lettre  :  1457  dans  notre  manuscrit,  1507  dans 
l'imprimé. 

8  (f.  123).  «  Le  Débat  de  la  noire  et  de  la  tannée  »  : 

Mes  dames  je  apporte  nouvelles 
De  deux  femmes  cointes  et  belles... 

Inséré  dans  le  Jardin  de  plaisance,  édition  Olivier  ArnouUet,  f .  1 20  ;  reproduit 
par  M.  de  Montaiglon  dans  le  Recueil  de  poésies  françaises,  t.  V,  p.  264. 

9  (f.  140).  «  La  Belle  Dame  sans  mercy  »  : 

Naguère  chevauchant  pensoie 
Comme  homme  triste  et  douloureux... 

Inséré  dans  les  œuvres  d'Alain  Chartier  (Paris,  Galiotdu  Pré,  1529,  f.  185). 

10  (f.  158).  «  Le  Dit  du  nouveau  marié  »  : 

Pour  cuider  courroux  evitter 
Et  passer  tejnps  aucunement... 

46  huitains.  Les  feuillets  sont  mal  rangés;  le  dernier  a  été  gâté  par  l'humi- 
dité, et  il  manque  une  vingtaine  de  vers.  Publié  par  M.  de  Montaiglon  dans 
\q  Recueil  des  poésies  françoises,  t.  IX,  p.  148. 


MELANGES  LITTERAIRES. 


409 


Sur  la  marge  du  second  feuillet,  on  lit,  tracée  à  la  pointe,  la  signature 
«  Françoys  de  Bourbon  ».  C'est  le  frère  cadet  du  connétable  de  Bourbon, 
duc  de  Châtellerault,  tué  à  la  bataille  de  Marignan.  D'ailleurs,  ce  livre  figure 
sur  l'inventaire  de  Moulins  dressé  en  1523;  c'est  de  là  qu'il  vint  à  l'hôtel  de 
Condéen  1661. 

686 

N"  1087.  Recueu.  de  pièces  en  vers  et  en  prose. 

Pet.  in-f»,  mar.  rouge,  fil.,  aux  armes  du  cardinal  de  Richelieu.  —  Papier,  XV  siècle, 
H7  ff.,  cursive  négligée,  fine  et  serrée,  2  col.  pour  la  poésie;  trois  filigranes  ;  ancre, 
fleur  de  lys,  tête  de  bœuf. 

1.  Ordonnances  de  Philippe  le  Bel,  copiées  au  XV°  siècle,  avec  des  docu- 
ments sur  le  règne  de  Charles  VII,  entre  autres  les  pièces  relatives  à  la  paix 
conclue  en  1435  entre  le  roi  de  France  et  le  duc  de  Bourgogne  (ff.  1  à  16, 
102  à  117;  deux  parties  séparées  par  une  erreur  du  relieur). 

2  (f.  17).  «  Le  Songe  de  la  barge  »  : 

Ou  temps  d'yver,  félon  mal  gracieulx. 
Que  maintes  gens  fait  souvent  ennuieulx... 

Longue  pièce  de  3475  vers.  L'auteur  indique  à  la  fin  le  moyen  de  trouver 
son  nom,  qui  commence  par  la  première  lettre  du  dernier  vers,  suivie  de 
la  première  lettre  des  vers  précédents,  en  allant  en  remontant.  Nous  trou- 
vons ainsi  :  «  Le  Séneschal  » . 

3  (f.  32).  «  Complainte  faicte  par  M'  Alain  Charretier  à  sa  dame  »  : 

Contre  toy,  mort  douloureuse  et  despite, 
Angoesseuse,  maleureuse  et  maudite. . . 

Insérée  dans  l'édition  des  œuvres  d'Alain  Chartier  publiée  par  Galiot  du 
Pré  en  1529,  f.  305  v°. 

4  (f.  32).  Pièce  en  9  huitains  : 

A  l'homme  merencolieux, 
De  noir  simplement  habillé... 

5  (f.  33).  «  Virelay  »  (140  vers)  : 

De  cuer  je  souppire 
De  douleur  et  dyre... 
n.  .^'2 


410  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

6  (f.  33  v°).  Pièce  de  52  vers  : 

Helas,  pourquoy  me  flst  amour  emprendre 
A  tant  l'amer... 

7  (f.  34).  Pièce  de  384  vers,  répartis  en  quatrains  dont  les  trois  premiers 
vers  sont  monorimes  et  le  quatrième  annonce  la  rime  du  quatrain  suivant  ; 

En  ung  verger,  n'a  pas  trop  longuement. 
Ou  il  faisoit  bel,  gracieulx  et  gent... 

8  à  52  (ff.  36-42).  Ballades  dont  voici  le  premier  vers  et  le  refrain  : 

Il  a  long  temp^  que  je  n'eu  vouUenté... 
Réf.     Car  cilz  qui  riens  n'aventure  rien  n'a. 

Mes  frères  et  mes  amis... 
Réf.     Les  amoureux  du  barron. 

Lourdin,  Lourdin  de  Saligny  (1)... 
Réf.    Je  n'en  n'ayjoye  ne  douleurs. 

Le  grant  désir  que  j'ay  de  revoier... 
Réf.     Par  sa  douleur  et  pour  mon  désirer. 

Joyeusement  me  doy  tenir... 
Réf.     Je  baty  la  le  gay  du  nit. 

Helas,  aymy,  aray-je  ja... 
Réf.     Je  suis  banni  de  toute  joye. 

Je  me  doy  bien  complaindreet  doulourer... 
Réf.    Vostre  plaisir  a  mon  leal  povoir. 

Je  voy  trop  bien  qu'en  dolente  doulour... 
Réf.     Pour  eslongier  de  tristesse  et  d'annoy. 

Puis  qu'il  vous  plaist  me  faire  tant  d'ounour... 
Réf.    De  tous  les  biens  que  nulz  pourroit  nombrer  (2). 

Puisqu'il  vous  plaist  ceste  vie  suivir... 
Réf.     Pour  sa  plaisance  aussy  pour  vostre  bien. 

Plus  vous  entens  et  plus  fort  m'esbay... 
Réf.     En  autre  lieu,  jeune,  lealle  et  lie. 

Certainement,  amis,  je  ne  vouldroye... 
Réf.    Pis  que  la  mort  vous  fauldra  recevoir. 

(1)  Jacques  Lourdin  de  Coligny,  dit  de  Saligny,  mourut  en  1510  dans  un  âge  très  avancé. 

(2)  Cette  ballade  est  adressée  à  Le  Séneschal,  le  poète  dont  nous  venons  de  voir  le  nom. 


MÉLANGES  LITTÉRAIRES.  4H 

Le  pis  me  fault  que  la  mort  recevoir... 
Réf.    Vostre  conseil  jamais  je  ne  feroye. 

Helas,  amis,  j'ay  trop  grant  dcsplaisir... 
Réf.     Vostre  conseil  devant  le  mien  eslire. 

En  vos  conseils  serré  par  mon  serment... 
Réf.     D'avoir  ailleurs  autre  amoureuse  attente. 

Se  vous  n'avez  de  moy  croire  voulloir... 
Réf.     Quar  qui  plus  est  près  du  feu  plus  tost  sart. 

Il  me  desplaist,  monsieur,  par  ma  foy... 
Réf.     Je  vous  diz  bien  que  vous  perdriez  vostre  paine. 

Vous  estes  cilz  qui  perdra  sa  paine... 
Réf.     Je  ne  vous  quier  plus  blasmer  vo  simplesse. 

Helas,  amours,  je  n'ay  pas  desservy... 
Réf.     Et  ne  vouliez  mes  doulours  allegier. 

Je  ne  say  pas  lequel  faire  je  doy... 
Réf.     Plain  de  relîus,  sans  y  pitié  avoir. 

N  L  N  est  de  toutes  la  plus  belle... 
Réf.     Or  veuille  amours  que  ce  soit  son  plaisir. 

La  grant  beaulté  de  ma  belle  mestresse... 
Réf.     Son  bel  acueil  qui  tant  est  gracieulx. 

Plus  belle  que  Iseult  ou  Helaine  .. 
Réf.    Autre  bien  ne  demanderoye. 

Servez  bien,  belle  bien  amée... 
Réf.     Tout  honneur  sur  vous  en  rendra. 

Certes  j'ay  sy  mon  vueil  ferme... 
Réf.     Puisqu'amours  veult  que  tout  sien  soye, 

Puisqu'amours  veult  que  vous  serves... 
Réf.    Je  le  feroys  tout  ainsy. 

Ainsi  que  je  vous  diray... 
Réf.     En  celle  est  toute  ma  pensée. 

De  trestous  les  leaulx  amans... 
Réf.     Pour  quoy  a  tousjours  le  renye. 

Vous  vous  plaingnez  trop  durement... 
Réf.     Dont  a  mon  cueur  soit  de  sa  grée. 

Se  je  me  plains,  j'ay  bien  raison... 
Réf.     Se  dit  luy  ay  nul  desplaisir. 


412  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Puisque  c'est  vostre  voulenté... 
Réf.    Comme  avés  fait  je  le  feroie. 

Je  ne  sais  rien  que  merencolier... 
Réf.     Vostre  beaulté  souveraine  sans  per. 

L'autrier  une  dame  entendy... 
Réf.     Que  t'en  chault  si  ne  vault  rien. 

Qui  me  pourroit  envoyer  joye... 
Réf.     La  déesse  de  leaulté. 

Ma  joye  commence  a  venir... 
Réf.     Dont  de  bon  vueil  amours  mercye. 

Vous  qui  me  venez  requérir... 
Réf.    Faictes  vo  compte  sur  cela. 

J'ay  fait  mon  compte  sur  cela... 
Réf.     Pour  languir  en  merencolie. 

Qui  se  pourroit  tenir  d'estre  amoureulx... 
Réf.     Des  biens  ara  largement  sa  perchon. 

Ilelas,  helas,  tant  de  dueil  ay... 
Réf.    Tousjours  bonnache  ou  vent  contraire. 

Vous  qui  m'appeliez  bien  amée... 
Réf.     Pour  acquérir  l'amour  de  moy. 

Je  doy  de  bon  cueur  servir... 
Réf.     Plus  belle  d'elle  choisir. 

Je  prens  congié  de  tous  gens  joyeulx... 
Réf.     Comme  doit  faire  ung  servant  a  sa  dame. 

Ma  seuUe  amour,  ma  mestresse  joyeuse... 
Réf.     Alegrement  de  ma  dolente  vie. 

Tant  me  suis  plains  de  mes  dures  doulours... 
Réf.     De  celle  amer  a  qui  je  ne  puis  plaire. 

J'ayme  de  toutes  la  plus  belle... 
Réf.    Le  vueil  que  j'ay  d'elle  servir. 

Ma  belle  mestresse... 
Réf.     Par  vostre  voulloir. 

53  (f.  42).  «  La  Vision  amoureuse  »  : 

Pour  passer  temps  sans  mal  penser 
Et  pour  moy  d'oyseuse  garder... 


MÉLANGES  LITTERAIRES.  413 

Pièce  de  1300  vers;  le  titre  ne  se  trouve  pas  en  tête,  mais  il  est  donné  par 
l'auteur  dans  les  derniers  vers. 

54  à  61  (fî.  46  v"  et  47).  Ballades  dont  voici  le  premier  vers  et  le  refrain  : 

Ors  la  première  fois  que  je  vy... 
Réf.     Les  doulours  que  pour  vous  j'endure. 

Mon  cueur  qui  est  plain  de  merencolie... 
Réf.    Tout  le  rebours  de  ce  que  plus  vouldroye. 

Plains  de  soupirs,  de  joye  diseteux... 
Réf.     Pour  moy  est  mort  et  pour  autre  est  en  vie. 

Helas,  et  quant  venra  le  jour... 
Réf.     Et  faire  tout  vostre  plaisir. 

lia,  tristesse,  je  te  doy  bien  haïr... 
Réf.     De  bien  en  mieulx  ce  jour  de  l'an  nouvel. 

Je  prens  congiéde  dueil  et  de  tristesse... 
Réf.     Fleur  de  beaulté,  de  dames  souveraine. 

Je  doy  amours  mercier... 
Réf.    En  la  prison  amoureuse. 

Je  sens  ma  joye  estre  meslée... 
Réf.     Quant  sa  belle  beaulté  remire. 

62  (f.  47  v°).  Pièce  de  192  vers,  répartis  en  quatrains  dont  les  trois  pre- 
miers vers  sont  monorimes  et  le  quatrième  annonce  la  rime  du  quatrain 
suivant  : 

Amours  me  doy  de  tout  mon  cueur  louer, 
Et  le  servir,  chérir  et  honorer... 

63  (f.  50).  «  Les  Quinze  Joies  du  mariage  ». 

Les  onze  premières  Joies  ont  seules  été  copiées  ici  et  sont  suivies  des  huit 
vers  où  doit  se  trouver  le  nom  de  l'auteur  :  «  En  ces  huit  lignes  est  le  nom 
de  celuy  qui  a  dict  les  XV  joyes  de  mariage  au  plaisir  de  Dieu  et  a  la  louenge 
des  mariez,  esquelles  ils  sont  bien  aises;  Dieu  les  y  vueille  continuer. 
Amen  » .  On  sait  que  l'auteur  est  Antoine  de  La  Sale  ;  voir  les  éditions  des 
Quinze  Joies  de  1837  (Techener)  et  de  1853  (P.  Jannet). 

64  (f.  67).  «  La  Belle  Dame  sans  mercy  ».  —  Nous  avons  rencontré  cette 
pièce  d'Alain  Chartier  dans  le  manuscrit  précédemment  décrit. 

65  (f.  71).  «  Le  Jugement  de  la  belle  Dame  sans  mercy  »  : 


414  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Ne  tout  aidé,  ne  tout  grevé, 
Moictié  en  vie  et  moictié  mort... 

Pièce  de  120  huitains,  attribuée  à  Alain  Chartier,  insérée  dans  le  Jardin 
de  plaisance,  édition  d'Olivier  Arnoullet,  f.  92. 

66  (f.  82).  «  Le  Livre  du  gouvernement  des  rois  et  des  princes  appelle  le 
Secret  des  secretz,  lequel  fist  Aristote  au  roy  Alixandre  ».  —  Une  autre 
copie  de  cet  opuscule  se  trouve  dans  le  manuscrit  précédemment  décrit. 

Le  verso  du  f.  98  est  occupé  par  une  pièce  de  vers  latins  consacrée  à 
l'histoire  de  Lucrèce  et  de  Tarquin.  Nous  lisons  en  outre  cette  date  : 
«  M  un  Lxxx,  olympiade  lxi  ». 

Collection  Standish. 

687     . 

i\°  1604.  Recueil  de  pièces  en  prose  et  en  vers. 

In-f»,  papier,  XVII"  siècle,  294  ff.,  veau  fauve. 

Le  caractère  de  ce  recueil  est  essentiellement  lorrain,  et  la  plupart  des 
pièces  sont  dédiées  à  Charles  III,  duc  de  Lorraine. 

1  (f.  1).  «  L'Histoire  tragique  de  la  pucelle  de  Domremy,  autrement  d'Or- 
léans, nouvellement  départie  par  actes  et  représentée  par  personnages. 
Sonnet  de  Jean  Barnet,  autheur  de  ceste  œuvre.  A  Monseigneur  le  comte  de 
Salm  ». 

Le  véritable  auteur  est  le  père  Fronton  du  Duc.  La  pièce  a  été  représentée 
à  Pont-à-Mousson  le  7  septembre  l.')80  et  imprimée  à  Nancy  en  1581  par 
Jean  Barnet,  qui  prend  ici  la  qualité  d'auteur.  Il  est  bien  l'auteur  du  sonnet, 
mais  seulement  l'éditeur  de  l'ouvrage.  Voir  la  réimpression  faite  à  Pont-à- 
Mousson  en  1859  par  les  soins  de  M.  Durand  de  Lançon. 

2  (f.  37).  Sonnets  (14)  adressés  au  comte  de  Salm  et  à  des  gentilshommes 
lorrains. 

3  (f.  41).  «  Les  Dialogues  des  trois  estatz  de  Lorraine  sur  la  nativité  de 
très  illustre  prince  Charles  de  Lorraine,  filzaisné  de...  François,  duc  de  Lor- 
raine et  de  Bar,  et  de...  Madame  Chreslienne  de  Daneinarc...  Ensemble  un 


MELANGES  LlTTEllAIllES. 


415 


chant  royal,  trois  cantiques  et  une  pôroration.  Composé  et  dédié  à  l'hon- 
neur et  louenge  du  très  illustre  duc  François...  ». 

Les  Dialogues,  le  Chant  royal  et  les  Cantiques  sont  en  vers;  la  Péroration 
est  en  prose  et  porte  le  sous-titre  suivant  :  «  La  Péroration  et  supplément 
d'Edmond  du  Boulay,  dict  Clermont  ».  Après  avoir  établi  en  vers  la  généa- 
logie de  la  maison  de  Lorraine,  l'auteur  l'expose  en  prose.  L'ouvrage  a  été 
imprimé  à  Strasbourg,  en  mai  1543,  par  Georges  Messerschmidt.  11  se  ter- 
mine par  un  «  É[»igramme  excusatif  »  et  un  dizain  d'Edmond  du  Boulay. 

4  (f.  66  v°).  «  L'Outré  d'amour  pour  amour  morte  »,  huitains  moraux  (212)  : 

Pensant,  songeant,  a  demy  troublé. 
Ne  trop  joyeux 

Cet  opuscule  est  du  xvr  siècle,  et  peut-être  même  du  XV*. 

5  (f.  78  v°).  «  Vers  sur  la  mort  du  Connestable  de  Luynes  et  sur  la  vanité 
de  Moussingot,  son  secrétaire  » . 

6  (f.  79).  «  Nouvelles  de  Spire,  4  février  1621  »  (en  prose). 

7  (f.  80j.  «  Pont-à-Mousson,  ville  et  cité  fameuse  de  Lorraine,  et  depuis 
peu  de  temps  université  florissante,  descripte  par  Jean  de  Vaubrcuil,  Aqui- 
tain ».  (Dédié  au  duc  Charles  III;  398  vers). 

8  (f.  85).  «  L'Hymne  de  Moselle  »  (dédié  au  duc  Charles  III;  244  vers). 

9  (f.  88).  «  flxhortation  au  peuple  lorrain  tant  à  recognoistre  les  biens 
qu'il  a  receu  et  reçoit  continuellement  de  Son  Altesse  et  de  Messeigneurs  les 
princes  ses  fdz,  qu'à  prier  Dieu  pour  leurs  prospéritez  et  grandeur  » 
(552  vers.  Dédié  au  duc  Charles  III). 

10  (f.  95  v°).  «  Mercuriade,  tragédie  par  frère  Dominique  Gaspard,  reli- 
gieux de  l'ordre  de  la  Trinité  de  la  Marche  »  (cinq  actes  et  vers) .  —  Consa- 
crée aux  exploits  du  duc  de  Mercceur,  précédée  d'un  quatrain  au  duc 
Charles  III,  d'un  «  Dialogue  de  l'autheur  et  du  livre  »,  et  de  trois  sonnets. 

1 1  (f.  129  v°).  «  Deux  traductions  en  vers  de  la  prose  du  Saint-Sacrement 
Latida,  S  ion,  Salvatorem. 

12  (f.  132).  Vers  en  acrostiche  sur  Henry,  duc  de  Lorraine. 

13  (f.  132  v°).  «  Le  tableau  de  la  Suisse  et  autres  aliez  de  la  France  es 
hautes  Allemagnes...,  par  Marc  Lescarbot,  advocat  au  Parlement  ».  — 
Ouvrage  en  vers,  précédé  d'une  dédicace  à  Louis  XIII  et  d'une  adresse  aux 


416  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

Cantons  (en  prose).  Suivi  de  :  1"  «  Les  Bains  de  Feffers  en  Suisse,  traduction 
(en  vers)  d'un  poème  latin  d'un  personnage  illustre,  pour  Madame  de  Cas- 
tille,  Charlotte  Jeannin  ».  2"  «  Copie  des  traités  d'alliance  conclus  entre  les 
rois  de  France  et  les  Cantons  ».  3°  «  La  Caroline,  confirmation  par  l'empe- 
reur Charles-Quint  du  titre  de  souveraineté  temporelle  qu'on  dit  avoir  été 
donnée  par  Charlemagne  à  saint  Théodule,  évêque  de  Sion,  sur  le  pays  de 
Valais.  Réponse  des  Valésans  à  la  Caroline.  Renonciation  à  la  Caroline  ».  Le 
Tableau  de  la  Suisse  a  été  imprimé  à  Paris  en  1618. 

14  (f.  165).  «  La  Thébaïde,  tragédie  composée  par  Jean  Robelin,  du 
comté  de  Bourgogne  »  (5  actes  et  vers;  dédiée  au  duc  Charles  III). 

15  (f.  195).  «  Dialogue  d'un  gentilhomme  et  d'un  berger,  l'un  parlant 
françois,  l'autre  lorrain  »  (en  vers). 

16  (f.  199).  «  Reccptes  admirables  ». 

Le  reste  du  manuscrit  contient  des  pièces  historiques  et  pamphlets  en 
prose  des  années  1616  à  1622.  Nous  en  donnerons  la  liste  lorsque  nous  dé- 
crirons les  manuscrits  relatifs  à  l'histoire  du  règne  de  Louis  XIII. 

688 

N°  1219.  Cahiers  de  l'étudiant  GuÉRiN  Caron,  1631-1636. 
In-8",  papier,  XVIP  siècle,  327  fî.  (dont  29  blancs),  veau  brun. 
Liste  des  leçons  réunies  dans  ce  volume  : 

r  «  Admiranda  sive  de  magnitudine  imperiorum,  rcgnorum  et  rerumpu- 
blicarum  illustrium  » .  —  Cours  d'histoire  ancienne  écrit  par  Guérin  Caron 
sous  la  dictée  du  professeur  Jean  Ruault,  du  16  novembre  1632  au  27  juillet 
1633  (157  ff). 

2°  a  De  sacris  jejuniis  accurata  collectanea,  1636,  martii  12"  ».  —Histoire 
des  jeûnes  dans  les  différentes  religions  (25  ff.). 

3°  u  Arithmeticae  practicse  compondiosa  sed  accurata  tractatio  ».  —  Dictée 
du  professeur  Jean-Baptiste  Morin,  1633  (46  ff.). 

4°  «  De  re  numaria  diatriba.  De  re  numaria  vcterum  Romanorum  disser- 
tatio.  De  re  numorum  antiquee  Grsecise  dissertatiuncula.  De  re  monetaria 


MELANGES  LITTERAIRES. 


417 


dissertatiunciila  ».  —  Dictée  du  professeur  Ruault.  «  Vivat  setcrnum  felix 
Joanncs  Ruault,  rogius  professer  Parisiis,  annis  1G32  et  1G33,  quo  temporc 
dictavit  hoc  féliciter  »  (35  ff.). 

5°  «  Syntagma  de  ponderibus  et  mensuris.  16312,  julii  15"  »  (22  ff.). 

6°  «  De  Comitiis  dispulatio,  ubi  et  de  ambitu...  Ilaec  féliciter  dictavit 
classicus  rector  P.  Chastillon,  S.  .1.,  anno  1631  »  (13  ff.). 

Donné  par  Gouverneur,  1855. 

689 

N"  1G39.  Recueu.  de  pièces  en  prose  et  en  vers. 

In-12,  veau  brun,  dos  orné  {anc.  rel.).  —  Papier,  fin  du  XVir  siècle,  deux  parties  ; 
i",  297  pages  chiffrées,  les  13  dernières  occupées  par  des  tables;  2%  autre  écriture, 
42  ff.  non  chiffrés.  Sur  le  bord  intérieur  de  la  reliure,  on  lit,  poussé  en  lettres  d'or  à  la 
façon  des  signatures  de  relieurs,  le  nom  «  Blanchon  «  :  c'est  celui  qui  a  fait  relier  le 
volume. 

1  (p.  1).  Inscriptions  pour  les  fontaines  de  Paris,  pour  des  monuments, 
des  statues,  des  estampes;  presque  toutes  en  vers  latins,  accompagnées  de 
traductions  ou  imitations  en  vers  français  par  Corneille,  Dupérier,  Hosquil- 
lon.  Charpentier,  Vaultier.  La  plupart  ont  été  publiées  dans  l'édition  des 
œuvres  de  Santeul  donnée  en  1694.  Parmi  ces  inscriptions  se  trouvent  sept 
épitaphes  de  Santeul  en  vers  latins  ou  français  ;  trois  sont  signées  :  M.  de 
Noisy;  M.  Turgot  de  Saint-Clair,  maître  des  requêtes;  M.  de  Percey,  con- 
seiller à  Langres. 

2  (p.  32).  «  Bons  mots  de  Santeul  »  (suivis  de  deux  épitaphes  de  ce  poète). 
—  Les  bons  mots  de  Santeul  ont  été  insérés  dans  les  Sanloliana  (Paris,  1764). 

3  (p.  36).  «  Le  Confitcor  de  M.  Fouquet  »  (en  vers  français).  PubHé  dans 
le  Tableau  de  la  vie  et  du  gouvernement  de  Richelieu,  Mazarin,  Colbert,  etc.  (Cologne, 
Pierre  Marteau,  1694). 

4  (p.  41).  «  Sentences  espagnoles  et  italiennes  »  (avec  la  traduction  fran- 
çaise). 

5  (p.  46).  «  Épigrammes  latines  ». 

6  (p.  55).  «  Q.  Iloratii  Flacci  sententiee  »  (tirées  de  ses  odes,  épodes  et 
épîtres). 

II.  53 


418  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

7  (p.  75).  Épigrammes  en  vers  français  (dont  trois  de  Scarron). 

8  (p.  86).  «  L'Heure  du  berger  »,  pièce  de  108  vers  : 

Chacun  ne  sçait  que  trop  que  pour  une  coquette... 

9  (p.  92).  «  Satyre  contre  le  mariage  »,  pièce  de  80  vers  : 

Non,  je  ne  feray  pas  ce  qu'on  veut  que  je  fasse... 

10  (p.  98).  «  Epigramme  contre  le  mariage  ». 

11  (p.  98).  «  Madrigal  sur  un  avorton  ». 

12  (p.  99).  «  Recueil  de  bons  mots  des  anciens  et  modernes  ». 

13  (p.  162).  «  Apophtegmes  des  anciens  ». 

14  (p.  167).  «  Bons  mots  tirés  de  Roger  Bontemps  ».  —  Roger  Bonlemps  en 
belle  humeur  avait  été  publié  en  1670  (Cologne,  P.  Marteau). 

15  (p.  170).  «  Epigrammes  tirées  des  fables  de  La  Fontaine  ». 

16  (pp.  180  à  283).  «  Questions  et  réponses  sur  différents  subjets,  par 
l'abbé  Bordelon  »  (en  prose.  Publié  à  Paris  en  1704,  2  vol.  in-12).  —  Cet 
ouvrage  est  suivi  de  la  table  méthodique  et  de  la  table  alphabétique  de  tout 
ce  qui  précède.  La  seconde  partie  du  manuscrit  comprend  les  pièces  sui- 
vantes : 

17.  w  Satisftiction  faite  aux  Jésuites  par  Santeuil,  ou  traduction  d'un 
épistre-anccdote  de  Santeuil  au  révérend  père  Jouvanci  contenant  sa  justifi- 
cation surTépitaphe  du  cœur  de  M.  Arnauld  et  une  éloge  de  la  compagnie  de 
Jésus  »  : 

Uuoy,  par  des  vers  cruels  et  des  écrits  sanglants... 

144  vers,  8  ff.  non  chiffrés,  écrits  au  recto  seulement.  —  Sur  le  démêlé  de 
Santeul  avec  les  Jésuites  et  sa  correspondance  avec  le  P.  Jouvancy  (1694- 
1695),  voir  Santoliana  (Paris,  1764,  pp.  169-216). 

18.  Recueil  d'épigrammes,  épitaphes,  pièces  satiriques,  toutes  en  vers, 
sur  Richeheu,  Mazarin,  Colbert,  Fouquet,  Anne  d'Autriche  (33  ff.).  Inutile 
d'en  donner  le  détail,  tout  cela  ayant  été  publié  en  1694  dans  le  Tableau  de 
la  vie  et  du  gouvernement  de  Richelieu,  Mazarin,  Colbert,  etc.  (Cologne,  Pierre 
Marteau). 

19.  «  Raillerie  sur  un  recouvrement  de  sancté  »  (70  vers)  : 

Oui,  c'est  pour  vous,  dame  Atropos... 


MÉLANGES  LITTÉRAlllES.  419 

Le  volume  se  termine  par  deux  épigrammes  et  deux  sonnets. 
Donné  par  Gouverneur. 

690 

N"  14G7.  Pièces  diverses  recueillies  et  transcrites  par  Fyot,  Paris, 
1813. 

In-8",  papier,  56  fî.,  veau,  fil.,  tr.  dor.  (Thouvenin). 

Voici  la  liste  de  ces  pièces  : 

1.  «  Préambule  qui  a  donné  lieu  aux  trois  pièces  de  poésie  qui  suivent  » 
(refus  du  curé  de  Saint-Roch  do  recevoir  à  l'église  le  corps  de  M"°  Chameroy, 
actrice  de  l'Opéra,  24  vendémiaire,  an  Xl)  (prose). 

2.  «  Querelle  de  saint  Uoch  et  de  saint  Thomas  sur  l'ouverture  du  Manoir 
céleste  à  Mademoiselle  Chameroy  »  (en  vers,  par  Andricux). 

3.  «  Réponse  de  saint  Roch  et  de  saint  Thomas  à  saint  Andrieux  »  (en 
vers). 

4.  «  Saint  Roch  à  Andrieux  »,  par  H.  D.  (en  vers). 

5.  «  État  des  habitans  de  l'enfer  »  (prose). 

6.  «  Prière  philosophico-morale  à  Dieu...  »  (prose). 

7.  «  Les  Libertins  de  campagne  ou  les  Missionnaires  bottés  »  (prose). 

8.  «  Morceau  du  temps  »  (prose). 

9.  «  Idolâtrie  politique  »  (prose). 

10.  «  Idée  sur  le  mariage  (qui  n'a  point  été  imprimée),  parle  C'"  Pelle- 
tier »  (prose). 

11.  «  Épigramme  contre  un  suppôt  de  la  chicane  de  l'ancien  régime.  — 
Epitaphe  d'un  procureur  »  (vers). 

12.  «  Institution  du  jeu  de  piquet  ou  son  origine  ». 

13.  «  Histoire  sous  le  règne  de  Robert,  roi  de  France,  fils  de  Hugues 
Capet  ». 

14.  «  Sur  l'Hypocrisie  ». 

13.  «  Histoire  sur  les  Empèchemens  dirimans,  par  M' l'abbé  Laurent  ». 
16.  «  Le  Pater  de  Louis  XV  ». 

Cigongne,  n»  2340. 


420  CHANTILLY.  —  LES  MANUSCRITS. 

691 

N"  1149.  Recueil  d'ouvrages  akabes. 

In-8",  mar.  rouge  à  recouvrement,  comp.  à  froid.  —  Ms.  arabe  sur  papier,  194  ff. 

1.  Recueil  de  traditions.  Liste  des  autorités  traditionnistes  du  rite  Malé- 
kite,  par  le  cheikh  Abou  Mohammed  Ibn  el  Emir. 

2.  Pièce  de  poésie  d'Abderrahman  ben  Aly  ben  Solib  el  Maquoudy,  appelée 
Maqçoura  (295  vers). 

3.  Poème  sans  nom  d'auteur. 

4.  Commentaire  d'un  ouvrage  cabalistique  de  Mohammed  benel  Moukhtar 
ben  el  Rachir  el  Makhzoumy,  originaire  d'Oran. 

5.  Traité  pour  connaître  les  heures  de  la  prière,  par  Abou  Zeid  Abder- 
rahman  el  Tadjoury. 

6.  Kechfel  hidjab  an  moudj  Messileh  eddjann,  manuscrit  copié  en  1049  de 
l'hégire  par  l'Iman  Eccha'rany. 

7.  Kefaiet  el  Moulchhaffary  ou  Nihacet  el  Moultifiz.  Vocabulaire  par  le 
cheikh  Abou  Ishaq  ben  Ismayl  Taraboulisy,  connu  sous  le  nom  d'Ibn  el 
Endjab. 

Je  rappelle  que  ces  manuscrits  arabes  proviennent  de  la  prise  de  la  Smalah,  et  ont  été 
inventoriés  par  M.  Iloudas,  professeur  à  l'École  des  Langues  orientales. 


692 


N°  1164.  Recueil  d'ouvrages  arabes. 

In-4",  veau  brun  à  recouvrement,  comp.  à  froid.  —  Ms.  arabe  sur  papier,  173  (T.  et 
plusieurs  petits  cahiers  détachés. 

1.  Grammaire  d'Ibn  Ilicham,  copiée  en  1208  de  l'hégire. 

2.  L'Elfiah  d'Ibn  Malik. 

3.  Élégie  par  Ibn  Abdallah  Abd  el  Qadir,  fds  d'Abderrahman,  surnommé 
Daho  :  ne  pas  épouser  deux  femmes. 

4.  Khilaleh   cl  Ellieh  aiii  el   arubieh  li   J)jemul  Eddin  Abou  Abdallah 


MÉLANGES  LITTERAIRES. 


421 


Mohammed  ben  Djemal  Eddin  Youssouf  Elançary,  écrit  le  jeudi  dernier  jour 
de  Djoumazi  Ouloula,  1201  de  l'hégire. 

5.  Qaiidet  d'Abou  Bekr  Mohammed  ben  el  Hassan  ben  Azdy,  avec  commen- 
taire interlinéaire. 

6.  Traité  de  grammaire  d'Ibn  Malik,  mauvaise  écriture,  incomplet. 

7.  Commentaire  sur  l'unité  de  Dieu. 

8.  Sur  la  lecture  du  Koran,  en  vers. 


693 

N"  1168.  Commentaire  du  commentaire  de  la  croyance  des  gens  qui 
reconnaissent  l'unité  de  Dieu.  Copié  en  l'année  1063  de  l'hégire  (les  cahiers 
ont  été  mal  rangés).  —  Traité  de  grammaire  d'Ahmed  ben  Mohammed  el 
Andaloussy. 


In-4",  mar.  rouge  à  recouvrement,  comp.  à  froid 
22  blancs. 

694 


^  Ms.  arabe  sur  papier,  231  ff.  et 


N"  1153.  Commentaire  sur  un  traité  en  vers  relatif  au  calendrier  (le 
commencement  manque).  —  El  Moutemetty,  scientifiques,  composé  en 
l'année  1040  de  l'hégire.  —  Traité  de  religion  morale,  par  Abou  Abdallah 
Mohammed  ben  Youssef  el  Ilassany,  connu  sous  le  nom  de  Senousy  Elminhadj 

ESSEDID    FI    ChARH    KeFAIET    IL    MoURIO. 
Pet.  in-4%  veau  brun.  —  Ms.  arabe  sur  papier,  199  ff. 

695 

N°  1800.  Tableau  divinatoire  précédé  et  suivi  d'une  prière. 
Ms.  arabe  sur  papier,  2  ff.,  in-4'',  cartonn. 

696 

N"  1147.  Kitau  Lamiet  oul  Adjem  et  commentaire  (incomplet  dans  le 
milieu).  —  Séance  en  vers. 


422  CHANTILLY.  —  LES  MANUSGKITS. 

In-8»,  mar.  rouge  à  recouvrement,  fil.  dor.  -  Ms.  arabe  sur  papier,  i8o  ff.,  blancs 
de  39  à  56,  2  col.  de  57  à  66. 


697 

N"  1805.  Trois  lettres  écrites  par  des  Chérifs,  et  tableau  contenant  les 
noms  des  mois  de  l'année  solaire,  avec  l'indication  des  signes  du  zodiaque 
correspondant  à  chaque  mois.  A  la  fin  se  trouve  une  poésie  mystique  d'Abd 
el  Qadir  Guilany. 

Ms.  arabe  sur  papier,  7  ff.,  pet.  in-4»,  cartonn. 


FIN    DU    TOME    DEUXIÈME 


TABLE  DES  MATIERES 

DU  TOME  DEUXIÈME 


BELLES-LETTRES 

I.  -  LINGUISTIQUE.  RHÉTORIQUE. 

428 

N"  912.  Uocccio  PisANis  :  Liber  oerivationum,  XIII"  siècle 

429-430 
N'"  i562-1563.  Alphabet  et  Lexique  élémentaire  latin-français,    XVII'  siècle..... 

431 
N"  1133.  Lexique   italien-arabe,  XIX»  siècle 

432 
N°  702.  .Vristote  :  Rhetorica,  traduction  latine,  XIV"  siècle 

433 

N»  590.  CicÉRON  :  La  Rhétorique,  traduite  par  Jean  d'Antioche,  XIII"  siècle....... 

434 
N°  886.  CicÉBO.N  :  i  Les  Accusations  de  Marc  Tulles  Cicero  contre  C.  Verres,  tra- 
DUiCTES  PAR  Jehan  ue  Luxembourg  *,  XVI"  siècle 

435 
N"  966.  Matrouillet  :  Exercices  littéraires,  XVI"  siècle 

436 
N"  1010.  Manuel  poétique,  XVIII"  siècle , 


424  TABLE  DES  MATIERES. 

II.  —  ÉPISTOLAIRES.   DIALOGUES.  POLYGRAPHES. 

437 

N»  651.  CicÉHON  :  Epistol^  ad  familiares,  XV°  siècle 9 

438 
N°  987.  Alain  Chabtier,  Nicolas  de  Clamanges,  etc.  —  Alanus  Auriga  :  Dialogus, 
EpisTOLiE.  —  RoLANDUS  DE  Talentis,  Nicolaus  DE  Clamengis  :  EPISTOL.E.  —  Bona- 
cuBsius  de  Montemagno  :  De  Nobilitate.    —    «   Luciani   dialogus  qui   inscribitur 
Gabon  » .  XV°  siècle 9 

439 

N°  988.  Recueil  de  lettbes  italiennes,   XVI'  siècle 12 

440 
N»  916.  [La  Mothe  Le  Vayer]  :  «   Quatre  Diai.ooies  faits  a  l'imitation  des  anciens 
PAB  Obasius  Tubero  » ,  XVII"   siècle 13 

441 
N°    977.    Auguien    (Louis-Henby-Auguste    de   Bourbon,    duc    d').    Cahiers   d'étude, 
XVIII"   siècle 13 

442 
N»  1420.  Perrault  (Charles)  :  Recueil  de  divers  petits  ouvrages  en  prose  et  en 
vers  pour  la  bibliothèque  de  Versailles,  XVII"  siècle 14 

443 
N"  1487.  Renault  (le  président)  :  CEuvbes  divebses,  XVIII"  siècle 15 

444 
N°  1622.  AuMALE   (Henri   d'Orléans,  duc  d')  :  Discours  de  réception  a  l'Académie 
FRANÇAISE,  1873 20 

III.  —  POÉSIE  GRECQUE  ET  LATINE 

445 
N»  945.  Homère  :  L'Iliade,  premier  et  second  livres,  traduits  en   vers  par  Salel, 
XVI"  siècle 21 

446 
N»  1631.  Homère  :  L'Iliade,  second  livre,  traduit  en  vers  par  Salel,  XVI«  siècle..       22 

447 
N»  1625.  Homère  :  L'Iliade,  cinquième  et  sixième  livres,  traduits  en  vers  par  Salel, 
XVI«  siècle 23 

448 
N"  1179.  Horace  :  Les  Odes,  traduites  par  le  duc  du  Maine,  XVII''  siècle 23 


TABLE  DES  MATIÈRES.  425 

449 
N°  736.  Horace  :  Les  Odes  et  les  Épodes,  traduites  par  le  duc  d'Anguien,  XVllI"  siècle.       23 

450 
N"  1619.  Ovide  :  Les  Miîtamobphoses,  troisième  livre,  traduit  en  vers  par  François 
Habert,  XVI"  siècle 2i 

451 
N"  981.    Ovide   :   Les    Métamorphoses,    fragments    traduits    par    le    duc    d'Anc.ihe.n, 
XVIll"   siècle 25 

452 
N»  975.    Fables  d'Esope  et  autres,   mises  en  prose  latine  par  le  duc  d'Anguien, 
XVIII"   siècle 25 

453 

N°  980.  Fables;  thèmes  et  versions  par  le  duc  d'Anguien,  XVIII'  siècle 25 

454 
N»  997.  Sedulius  :  Carmen  paschale,  XV  siècle 26 

455 

N"  1435.  Albuzio  (Aurelio)  :  Poemata  latina,  XVI"  siècle 26 

456 
N"  1539.  Cerhuti  (Antonio)  :  t  Ad  Paulum  IV  pontificem  optimum,  maximum,  Antonii 
Cerruti  Liber  » ,  XVI'  siècle 27 

457 
N»   542.     AuBEHY    (Jean-Henri)  :  Ludovici    XIII    Victoria    ad    Ollon.eas    Arenas  , 
XVIl»  siècle 28 

458 

N°  378.  Henrico  Borbonio  Musarum  Divione.nsium  Panthéon  votivum,  XVII"  siècle..       28 

459 
N"  393.  Palatium  glori^  Henrici  Borbonii,  principis  Cond^i,  XVII"  siècle 29 

460 
N"  948.  Hérembert  (Charles),  S' DU  Pastis  :  Princeps  Cond^ustriumphans,XVII"  siècle.       30 

461 
N"  485.  Keuchein  (Robert)  :  Bellum  gallo-belgicum,   1673 31 

462 
N»  1728.    MoNTiNius   Ablonius   (Mauritius   L.)  :  Borboniorum   Co.nd.eorum   principum 
Elogia  ,  1676 31 

463 

N"  7i9.  Lorraine  (Gabriel-Alexis  de)  :  Is  heditum  ducis  Borbonii  Ecloga,   1082.  .  .        31 

II.  54 


426  TABLE  DES  MATIERES. 

464 
N»  1735.  Ducis  BoRBO.Nii  Nupti^,  1685 32 

465 

N°  1921.    Simon    (Pierre)  :  Delphincs    Musarum   alumncs    sive    patronus,    carmex, 
XVIP  siècle 32 

466 
N»  1113.  Sameul  (Jean  de)  :  Salpetria,  nympha  Cantiliaca,  XVII«  siècle 32 

467 

N"  1787.  De  Resurrectione  Christi,  carmen  heroicum,  XVII'  siècle 33 

468 

N»    1332.    CORBIN    (LOI'IS)    :    ^liTERNITATI    BORBONI.E    ET    COND.B.E,     1698 33 

469 
N°  1521.  PoLiGNAc  (Melchior  de)  :  L'Anti-Lucréce,  premier  livre,  traduit  par  le  duc 
DU  Maine,  XVIII"  siècle 34 


IV.  —  POESIE  FRANÇAISE 

470 
N-  703.  AspREMONT,  XIII»  siècle 35 

471 
N°  618.  .\mile  et  Amis,  XV"  siècle 37 

472 
N°  626.    Roma.ns   e.\   vers   du   cycle   de    la   Table   Ronde.  —  La   Queste   du    Saint 
Gbaal,  en  prose.  —  Roman  de  Renart  (plusieurs  branches),  XIII"  siècle 38 

473 
N°  678.  Le  Livre  de  Regnart,  en  prose,  XV"  siècle 44 

474 
N»  1330.  Marie  de  Fra.nce  :  Ysopet.  —  André   de  Huy  :  Moralités.  —  Le  Reclus 
DE  Moliens  :  Miserere,    Roman   de   charité.   —  Hklinand  :   Vers   sur   la   mort. 
XIII"  siècle 45 

475 
N»  1578.  Recueil  de  contes  dévots,  miracles,  fabliaux,  XIII"  et  XIV*  siècles 49 

476 
N»  644.    Gautier  de  Metz  :  L'Image   du   monde.   —    «  Le   livre   qui   nos   enseigne 
coment  l'on  se  peut  maintenir  sain  en  chascun  aage,   »  etc.  —  Robert  et  Hélis 
de  Boron  :   Le  Saint  Graal,   —  Gautier  Map  :   La  Queste   du   Saint   Graal.   — 
Gautier  Map  :  La  Mort  du  roi  Arthur.  XIII"  siècle 58 


TABLE  DES  MATIERES.  427 

477 
N»  1469.  Gautier  de  Metz  :  L'Image  du  monde,  XIII'  siècle 62 

478 
N"  4444.  Gautier  de  Metz  :  L'Image  du  monde,  XIII*  siècle 63 

479 

N»  911.  Guillaume  de  Lorris  et  Jean  de  Meun  :  Le  Roman  de  la  Rose,  XIII'  siècle.       05 

480 
N»  686.  Le  Roman  de  la  Rose  ,   XIV  siècle 67 

481 
N»  664.  Le  Roman  de  la  Rose ,  XIV  siècle 68 

482 
N"  665.  Le  Roman  de  la  Rose.   —  Le  Testament  de  Jean  de  Meun,  XIV"  siècle...       69 

483 
N"  1480.  Le  Roman  de   la  Rose,  XIV  siècle 70 

484 
N"  744.  Le  Roman  de  la  Rose,  en  prose,  XV  siècle 71 


48 


N"  570.  BoÈcE  :  Consolation  de  la  philosophie  ,  traduction  en  vers.  —  Guillaume 
DE  Machaut  :  Le  Confort  d'ami.  —  «  Le  Codicille  maistre  Jehan  de  Meun  » 
[Roman    de    la   Trinité,    de   Jean   Chapuis].    —  Jean    de   Meun  :  Le    Testament. 

XIV  siècle 71 

480 
N"  1470.   c  Le  Trésor  de  Jehan  de  Meun  »  [Roman  de  la  Trinité,  de  Jean  Chapuis], 

XV  siècle 75 

487 
N"  757.  Gaces  de  La  Buigne  :  Les  Déduits  de  la  chasse,  XIV  siècle 75 

488 
N»  683.  Gaces  de  La  Buigne  :  Les  Déduits  de  la  chasse,  XIV  siècle 77 

489 
N"  1412.  Jean  Le  Fèvre  :  Le  Livre  de  Leesce,  XV  siècle 78 

490 
N"  465.    Chronique   de   Bertrand    du   Guesclin    (en   prose).    —   Roman   d'Ogier   le 
Danois  (en  vers) ,  XV  siècle 80 

491 

N»  1680.  Le  Livre  des  cent  Ballades,  XIV  siècle 831 

492-493 
N»'  1667-1668.  Christine  de  Pisan  :  Poésies,  XV  siècle. 84 


428  TABLE   DES  MATIERES. 

494 

N"  567.  Christine  de  Pisan  :  Le  Livre  de  la  Mutation  de  fortune,  XV°  siècle....       87 

495 

N»  9i2.  Christine  de  Pisan  :  Épitre  d'Othea  a  Hector,  XV'  siècle 88 

496 

N°  729.  Christine  de  Pisan  :  Épitre  d'Othea  a  Hector,  XV'  siècle 88 

497 
N"  1576.  Le   Songe  amoureux.   —  La  Voie  de  pauvreté  et  de  richesse,  [par  Jean 
Bruyant].   —  L'Histoire  d'Apollonius  de  Tyr.   XV'  siècle 89 

498 

N"  1569.  Chasteaulens  (Georges  de)  :  Le  Songe,  XV»  siècle 90 

499 
N"  140i.   Le  Verger  d'amour.  —  Le  Déhat  de  la  dame  et  de  l'kcuyer,  [par  Henri 
Baude].  —  Le  Passe-te.mps  de  Michault-Taillevent    —  Le  Temps  perdu  de  Pierre 
Chastelain.  XV'  siècle 92 

500 

N»  1478.  Michault-Tailleyent  :  Le  Régime  de  fortune,  XV  siècle 95 

SOI 

N"  1065.  Michault  (Pierre)  :  Le  Doctrinal  du  temps  présent,  XV'  siècle 96 

502 
N"  1920.  La  Danse  magahre.  —  Les  trois  Morts  et  les  trois  Vifs.   —  Complainte 
de  l'ame  damnée.  XV  siècle 97 

503 

N"  639.  Martial  de  Paris,  dit  d'Auvergne  :  Les  Vigiles  de  la  mort  du  roi  Charles  VII, 
X  V  siècle 99 

504 
N"  1405.  Recueil  d'oracles  en  quatrains,  XV  siècle 99 

505 

N"  1598.  Gringoire  :  L'Obstination  des  Suisses,  XIX'  siècle 100 

506 

N°  897.  Complaintes  d'amour.  —  Le  Purgatoire  d'amours.  —   Le  Miroir  de  mort. 
XV  siècle 101 

507 

N»  1886.  La  Marche  (Olivier  de)  :  Le  Chevalier  délibéré,  XV  siècle 103 

508 

N"  1489.   [L'Amant  infortuné]  ,  XV  siècle 105 


TABLE  DES  MATIERES.  429 

509 
N»  885.  [DicTz  POUR  mettre  en  tapisserie]  ,  XVl"  siècle 107 

510 

N»  635.  [DicTz  POUR  mettre  en  tapisserie]  ,  XVI"  siècle 109 

5H 
N°  1471.    Bellkville  (Philippe   de),    dame   de   La    Flocelièhe  :  La  Dole.nte   Veuve, 
XVI'  siècle 117 

512 
N»  1343.   «  Espitre  envoiée  de  paradis  au   très  chbestien  boy  de  France,   Fban- 
çoYs,  premier  de  ce  nom...   »,  XVI«  siècle 118 

513 
N»  1570.  Graville  (Anne  de)  :  Histoire  de  Palamon  et  Arciiita,  XVI"  siècle 119 

514-517 
N-  444-447.  Crétin  (Guillaume)  et  Macé  (René)  :  t  Recueil  de  la  Cronique  fran- 
çoYSE  »,  XVI"  siècle 120 

518 
N°  737.  Macé  (René)  :  La  Connétablerie,  XVI'  siècle 123 

519 
N"  996.   «  L'Ambassadeur  verd  envoyé  au  Roy  en  Bretagne...  »,  XVI'  siècle 124 

520 
N»  1470.  François  I"  :  Poésies,  XVI«  siècle 125 

521 

N»  1690.  François  I"  :  Poésies,  XVI'  siècle 134 

522 
N"  1878.  Marguerite  d'Angoulême  :  La  Coche,  XVI'  siècle 142 

523 
N»  728.  Recueil  de  poésies  du  XVI"  siècle 144 

524 

N»  748.  Marot  (Cléme.nt)  :  Poésies,  XVI'  siècle 177 

525 

N"  991.  Papillon  (Almanque)  :  Le  Nouvel  Amour,  XVI"  siècle 184 

526 
N"  983.  Salel  (Hugues)  :  t  Chasse  royale  contenant  la  prise  du  sanglier  Discord...  », 

XVI'  siècle 184 

527 
N°  984.  Salel  (Hugues)  :  t  Chant  poétique  duquel  Cupido  est  tourmenté  par  Vénus  », 
XVI'  siècle 185 


430  TABLE  DES  MATIERES. 

528 
N°  973.  Habert  (François)  :  Paraphrases  chrétiennes,  XVI*  siècle i85 

529 
N°  1476.  Le  Lieur  (Jacques)  :  Poésies  dévotes,  XVI"  siècle 486 

530 
N"  dilS.  CopiN  (Florent)  :   «  Petit  Recueil   de  chants  royaux,   hallades  et  ron- 
deaux, SUR  LE  concept  de  l'Immaculée  Mère  de  Dieu  »,   XVI"  siècle 187 

531 

N"  1472.  CussoN  (Robert)  :  «  Mémoires,  éternelles  déplorations  et  louanges  du... 
ROY  de  France,  François  1"  »,  XVI«  siècle 190 

532 
N»  1579.  Vatel  :  Œuvres  poétiques,  XVI"  siècle 190 

533 
N"  1650.   «  Tombeau  de...  Henry  d'Orléans,  duc  de  Longueville  »,  XVI"  siècle...     191 

534 
N"  666.  Recueil  de  poésies,  XVII"  siècle 192 

535 
N"  1495.  Vascosan  (Simon  de)  :  t  Sermon  faict  par  le  R.  P.  Estienne  Binet...  le 
26  décembre  1610  »   (paraphrase  en  vers  français) 209 

536 
N»  1462.   e  Chatarina  Canters  »,  1611 209 

537 
N"  1629.  CouRTOT  :  Vie  de  saint  Denis,  1629 210 

538 
N»  535.  Recueil  de  poésies,  XVII"  siècle 210 

539 
N°  777.  Recueil  de  poésies,  XVII'  siècle 227 

540 
N°  1325.  Regukil  de  poésies,  XVlI"  siècle 251 

541 
N»  1530.  Montplaisir  (René  de  Bruc,  marquis  de)  :  Le  Temple  de  la  gloire.  Jarry, 
1646 282 

542 

N»  1733,  Ode  sur  la  prise  de  Dunkerque  (1646,) 253 

543 
N°  1734.   t  Le  Mars  captif  mis  en  liberté  par  Thémis,  et  le  Tiphon  de  la  France 
banny  par  la  même  déesse  »,  1651 253 


TABLE  DES  MATIÈRES.  431 

544 

N»  1875.  Corneille  (Pierbe)  :   «  Les  Victoires  du  Roy  en  l'année  1G67  • 254 

545 
N»  1922.  Charpentier  (François)  :  Poésies,  XVII'  siècle 254 

546 
N"  1112.  QuiNAULT  (Philippe)  :  Sceaux,  poème,  XVII'  siècle 256 

547 
N»  1849.  Boucher  (P.)  :  t   La  Monarchie  Françoise,  éloges  historiques  »,  1084....     256 

548 
N"  1713.  Santeul  (Jean  de)   :  Requête   du  petit  chien  Pluton.  La  Destinée  et  les 

DERNIÈRES  PAROLES  DE   Pluton,   XVII"   siècle 257 

549 
N"  1923.  Vebgier  (Jacques)  :  Le  Tonnerre,  conte,  XVIP  siècle 258 

550 

N"  1117.  Dessin   de  l'appartement  de  S.   A.   S.   Madame   la   duchesse   du   Maine  a 
Sceaux,  XVIII"  siècle 258 

551 
N»  1741.  «  Sur  le  Laudate  Dominum  de  cœlis  »,  XVll"  ou  xyill"  siècle 259 

552 
N»  475.  Recueil  factice  de  poésies  diverses  ,  XVIII'  siècle 259 

553 

N°  1431.  Recueil  de  comédies,  poésies  et  chansons  libres  ou  obscènes,  XVIII'  siècle.     261 

554 

N"  540.  Pellissier  de  La   Vagére  :   •   Poème  sur  la  loi  divine  primitive   et   éter- 
nelle » ,  XVIII»  siècle 272 

555 
N"  1773.  Gatigny  (Le  Moyne  de)  :  Poésies,  XVIII'  siècle 272 

556 

N°  1564.  Chénier  (Marie-Joseph)  :  Ode.  1813 273 

557 
N»  1706.    Icher-Villefort    (baron    d')   :   «    L'Espio.\n.\ge   sous   le   règne   de    la    mo- 
derne philosophie,  poé.me,  Janvier  1813  »  ;  Paris,  1818 274 

558 

N»  1631.  Déranger  (Pierre-Jean  de)  :  Vers  et  prose,   XIX'  siècle 274 

559 
N°  1930.  Hugo  (Victor)  :  Les  Feuilles  d'auto.mne,  écrit  et  illu»tré  par  F.  Bourdix.     275 


432  TABLE  DES  MATIERES. 

560  ^ 

N»  1325.  Franck  (Charles)  :  Un  Pèlerinage  a  la  chapelle   Saint-Febdinand,  1843.     275 

561 
N°  1925.  CouTURiÊ  (Adolphe)  :  Poésies,  XIX«  siècle 275 


62 


N"  1928.  Fauquembergue  (.Vuguste)  :  Parodie  en  vers  burlesques  du  poème  de  Bar- 
thélémy intitulé  Le  Deux  Décembre,  1833 275 


63 


5 
N"  1785.  BoRRELLi  (vicomte  de)  :  «  Un  dessin  de  Meissonier,  Ney  »,  1887 276 

V.  -  CHANSONS 

564 
N"  1047.  Recueil  de  ballades,  motets,  chansons,  etc.,  commencement  du  XV'  siècle.     277 

565 
N"  1403.  BussY  (Roger  de  Rabutin,  comte  de)  :  Chansons,  XVII'  siècle 303 

566 
N°  1118.  CouLANGEs  (Philippe-Emmanuel  de)  :  Chansons,  XVII"  siècle 309 

567 
N°  930.  Recueil  de  chansons,  XVIir  siècle 3H 

568 
N"  953.  Recueil  de  chansons,  XVIII'  siècle 315 

569 
N"  934.  Recueil  de  chansons,  XVIII*  siècle 318 

570 
N"  939.  Recueil  de  chansons,  XVIII'  siècle 318 

571 
N»  1429.   «  Recueil  de  branles  guays  a  danser  en  rond   »,   XVIII'  siècle 318 

572 
N»  962.  Recueil  d'airs  d'opéras,  XVIII'  siècle 327 

573 
N»  1524.  Recueil  de  chansons,  XVIII'  siècle 329 

574 
N»  940.  Recueil  de  chansons  historiques,  XVIII»  siècle 337 

575 
N"  1432.  Recueil  de  chansons  historiques,  XVIII"  siècle 337 


TABLE  DES  MATIÈRES.  433 

57()-o8ri 
X°'  793  à  801,  et  820.    •   Recueil  de  cha.nso.ns  choisies  ex  vauoeville  roiR  sEnvm  .v 
l'histoire  axecdote  (sic)  pei'lis  1600  jusques  et  compris  17 iO  » 338 

586-593 
N"'  812  ci  819.  Uecleil  ue  cha.nso.ns  historiques,  XVlll'  siècle 338 

VI.   -   IDIOMES  l'HOVINCIAUX 

594 
V  1571.  Arxaud  Vidal  de  Castelxaudauv  :  .   Libre  de  las  ave.xtirvs  de  Monsexher 
G.   de  La  Barra   »,  XIV  siècle 340 

595 

N"     1727.     «     Co.MPLI.MAX    AI    s.     A.     S.     iSluXSEIGXEl-H     LK    llUC     DE    IJORBOX     SU    SOX    ERRIVÉE 

AI  Dijox   » ,   169  i 341 

o9« 

N»  930.    «   Lai  Trope  gaillade  uf:  vaicxehox  de  Duox,  ai  S.  A.   S.  Moxseigxeur  le 
Duc  »,  commencement  du  xyill"  .siècle 341 

VII.  —  l'OliSlES  EN  AUTRES  LANGUES 

597 
N"  1424.   Daxte  Alighieri  :  (jaxtica  ijel  Ixfer.xo,  avec  le  commentaire  de  Fra  Gui- 
DOXE  DE  PiSE  ,  XIV«  siècle 342 

598 
N"  1361.   Fra  Jacopuxe  Bexedetti  de  ïodi  :  Laudi,  XIV  siècle ;  .  .  .      344 

599 
.N"  1426.  Iîartolo.meo   da  liui.oGXA    ni    Uartoli    :    «   Caxtiga   ad   gloria.m   et  hoxore.m 

.MAGXniCl  .MILITIS  D0.MIX1  BRUTII,    XATl   IXCLITI   AC   ILLUSTRIS  PRIXCII'IS    D0.M1XI    [LuCHIXl], 
VICECO.MITIS    DE    MeD10LA.NO,     IS    QUA    TBACTATUR     DE    VIRTUTIBUS     ET     SCIEXTIIS     VULGARl- 

ZATis   »,   XIV  siècle 343 

(iOO 

N"    1322.    PÉTRARgUK    :    «     SuXKTTI    I    HaXZOXI    DJ     .m.     FrAXCESCU    I'ETRARCA    IX     VITA     E    IX 

-MORTE  Di  Mai).  Lauha.  Trio.mi'hi   »  ,   1572 349 

(iOI 

N"  905.   lioccACE  :  La  Thésêide,  traduction  eu  inosc  française,  XV'  siècle 3oO 

(iOi> 
N"  1365.  Recueil  de  poésies  italiexxes,  XVI°  siècle 351 

603 

N°  1658.  ScELTA  ui  CAXzuxi  siciLiAxi ,  XVll"   siècle 351 

II.  53 


434  TABLE  DES  .MATIERES. 

604 

N"  i339.  Mabcuello  ;    «   Devocioxaiuo  de  i,.v  Rkyxa  1)='  .(laxa  a  giiEX  lla.marox  la 
LocA  »,  fin  du  XV«  siècle 352 

fiOo 
N°  1085.  Cancionero  de  obhas  buklas  is  lingua  Poiitluuessa,  XV"  siècle 356 

606 
.\"  1212.  Staxdish  (Fkaxck  Hall)  :  Poésies  axglaises,  XLV  siècle 356 

607 
N"  1144.  Chahs.\meh,  poème  persan.  XVI'  siècle 356 

608 

>'°  1491.  Dja.my  :  Youssour  et  Zoleykha,  poème  persan 357 

609-611 
.N">  1802,   1804,  1151 .  Poésies  arabes 357 

612 

N"  1926.  LiMBÉRY  (G.  Nicoly)  :  Ode  élégiaque  (arabe  et  français),  XIX'  siècle 359 

Vin.  —  POÉSIE  DRAMATIQUE 

613 

N"  1688.  Euripide    :    «    La  Tragcedie   des   Troades  »,    traduction  en  vers  français, 
XVI'  siècle 360 

614 
N°  1691.  Grébas  (Arsoul)  :  Le  Mystère  de  la  Passiox,  XV'  siècle 361 

615 
N"  632.  Le  Mystère  de  la  Uésurrectiox,  de  l'Ascensiox  et  de  la  Pextecote,  XV»  siècle.     362 

616 

N°  657.  Le  .mystère  de  la  co.xceptiox ,   dk  la  .nativité,    du  mariage  et   de  l'axxox- 

CIAT10N    DE    LA    ViEHGE,    XV'    sièclc 366 

617 

V  1386.  Gi.xQ  Jeu-x,  XV"  siècle 368 

618 
X"  1461 .  Le  Mauvais  Riche,  XV  .siècle  (fac-similé  du  XVIII') 370 

619 
>i°  1493.  Le  Mystère  des  sai.nts  GiiÉrix  et  Chépixiex,  XV  siècle 370 

620 

N»  1603.  Le  .Mystère  de  saixt  Adriex,  XV  siècle 371 


TABLE  DES  MATIÈRES.  435 

(52  i 

N"   1473.  Le  Valet  a  toit  faire,  farce  (fac-similé  de  l'édition  de  Lyon,  dGOC) 373 

622 
N"  1089.  L'Histoire  m  sainte  Suzaxxe  (fac-simili''  de  l'édition  de  Tvoyes,  XVII'  siècle).     373 

«2  3 

-N"  1810.  La  Sophroxie,  tragédie,  XVII'  siècle 373 

024 
-N"  C97.   Hardy  (Alexandre)    :   Aristoclée  ou   le   Mariage   infortixi':,    tragi-comédie, 
XVII"-  siècle 374 

G2o 
N"  993.  Baro  (Balthazah)  :  Clorise,  pastorale,  1029 374 

626 
-V  1400.   «  Le  Martyre  de  saixte  Cécile,  tragédie  sainte,  1037 374 

627 
-X"  020.  Saixt-Balmox  (Alberte-Bahbe  d'Erxecovht,  dame  de)  :  Les  Frères  jumeaux. 
tragédie,  XVIII»  siècle 375 

628 
X"  1700.  Molière  :  Rôle  de  Geobgette  dans  L'École  des  Femmes,  XVIII'  siècle 373 

629 
X"  931.   Laurent  (.T.)  :  L'Amaxt  généreux,  comédie,  XVII"  siècle 376 

030 
X"  1002.  Desmabes  :  Merlix  dragox,  comédie,  XVII'  siècle 376 

631 

X"  1883,   Les  Amours  de  la  fille  de  l'a.mour,  comédie,   XVII»   siècle 377 

632 

X»  927.  La  Prixcesse  .solitaire,  comédie.  XVII»  siècle 377 

633 
X"  1048.    «   Recueil   des    fêtes    doxxkes   a    Sa    Majesté    le   Rov   Stanislas   par  Ma- 
dame la  marquise  de  Monconseil  a  Bagatelle,  dans  les  mois  de  septembre  1736 
et  1757  » 378 

634 
X"  1713.  Sedaine  :  Rôle  de  Rose  (dans  la  comédie  de  Rose  et  Colas),  XVIir  siècle..  .     379 

635 

X*  1704.   VoisENOx  :  L'Art  de  guérir  l'espbit,  comédie,  XVIII»  siècle 379 

636 

X"  1884.    Béraixville  :   «  L'Age    d'or,    ou    Triomphe    de    l'immortelle    Cathebixe 
Alexiewxa  II...,  fète-ballet-pantomime...  »,  1770 379 


43(î  TABLE  DES  MATIÈRES. 

N"  1490.  (iûHiER  (Louis-Jkrome)  :  Le  (Iouronnemext  d'un  roi,  essai  allégorique  en  un 
acte,  1773 ;i80 

«38 
N"   1318.   Skgur  (vicomte  de)  :  L'Heureuse  Ktourderie,  roméJic,  XVIII'   siOcle 380 

631) 
N"  1702.  Fabrf.  D'l':(a..\xTixE  :  ls.\nE[.i.E  de  S.^i.isiuhv,  comédie.  1701 380 

(140 
N»  1822.   TA\.\f\  :  Lettres  et  m.xxuscrit,  XVIII'  l't  XTX'  siècles 381 

(141 
X°  1(ÎC0.  .Meii,ii.\c  (IIexry)  :  Dkcohk,  comédie 381 

IX.  -  ROMANS  ET   CONTES 

04^ 
X"  1654.   L.\  Devise  des  armes  des  chevaliers  de  la   Tarle  Monde,  XIX'  siècle....      382 

(J43 
N-  307.  Le  Saint  T.raal  [Gautier  .AIap|.  —  Merlin  [Uoiiert  de  Bohon].  XV  siècle.      382 

(J44 
N°  1081.  Les  Prophéties  de  Merlin,   XIV  siècle 384 

645-047 

X»'  315-317.   Roman-  de  Tristan,  XV'  siècle 384 

648 
X"  404.   Roman  de  Tristan  ,  XV'  siècle 387 

649 
X"  1111.  La  Mort  du  roi  .Vrthuh  [(iAUTiER  Map]  ,  XIII'  siècle 388 

630 
N°  1437.  Clkriadus  d'Angleterre,  XV  siècle 389 

631 
X"  1480.   Roman  d'.Vlexandre  ,  XV  siècle 389 

632 
X»  1082.  OcTHoviEN,  XV  siècle 390 

633 
X°  924.  La  Sale  (Antoine  dej  :  Le  Paradis  de  la   reine  Sibylle,  XV  siècle 392 

634 
X°  1372.  Les  Kvangiles  des  quenouilles.  —  Les  .Vdvineau.v  amoureux.  —  Les  Dits 
ET  ventes  d'amours.  XV  sièclc 393 


TAIÎLE  DES  MATIERES.  437 

Goo-669 
N»'   149G  il  1510.   SciDiinv  (M"<-  iie)   :  Ahtamèxe  or  i.f.  Ohaxd  Cybus  .  XVII''  sit'rle...      .'i90 

(>70 
X"   1707.  Cn.^n.iEr  :  L.\   I'eufection  ii".\>[ijir,  fnblo.  XVIII'  sirt-le 390 

(;7I 
N"  993.   Le   phint.e  Xkrolv  et   i,.\   princesse    '\'at\(:(:f.,  XVFIF  siT'clc 397 

(»72 
N"  1204.   (Iexms  (M""  de)  :  La   Dlchesse   de  La  Vai.i.ikbe.  XVIII"  siècle 397 

()7:! 
X"  14Ca.  NoGARET  (I'ki.ix)  :  Tuait  sixcri.iEit  de  texdhesse  filiale,  conlp,  XIX'  siècle,     397 

1)74-676 

X"'   1901-1903.   Vir.xY  (.Vlfred  de)  :  La   Conjuratiox  de  Cixo-Mars,   XTX"  siècle 398 

677 
X"   1003.  .\retixo  (Pietro)  :  Il  DiALor.o  overo  il  piaceval  Uaoioxamexto  (la  Puilnna 
errante) ,    XVI'   siècle 398 

678 
.X"   1430.   Vexere  e  Priapo  trioxfaxti  ,  XVH'    siècle 398 

679 
X"  949.  Sax-Pedro  (Uieko  de)  :  La  Pnisox  d'amovr,  XVI'  siècle 399 

680 
X"  1389.  RiDPAi  :  Fables,  traduction  allemande,  XV  siècle 399 

68d 
X"  1154.   Le  Siltax  Maiimovd  et  ses  trois  fils,  conte  arabe 401 

X.  -  MÉLANGES  LITTKlt  AI  RES 

(i8i 
X°  1529.   Obus  Apollo,  traduction  IVancaise,   XVI'   siècle 402 

683 
N"  1427.   Uisticha  de  moribus  (attribués   ;ï   Catox).    —    Formula   hoxest.e  vit.e.  — 

HiSTOBIA    SEPTEM    SAPIEXTUM.     XIV    sièclc 403 

684 
N"  1942.  Fragment   d'un    Recueil   de   traités  et   de   pièces  de  morale    et  de  dévo- 
Tiox ,    XIIF  siècle 404 

683 
X"  695.  Recueil  de  pièces  en  vers  et  en  prose,  XV  siècle 406 


438  TABLE  DES  MATIÈRES. 

(>86 
M"   1087.   Ueci'eii,  de  pièces  on  vers  et  en  prose,  XV'  siècle 409 

(i87 
N"  1004.  Recueil  de  pièces  en  vers  et  en  prose,  XVII'  siècle 414 

688 
N"  1249.  Cahiers  de  l'étudiant  Gukrix  Carox,  1C31-1G3C 416 

689 
N°  1639.  Recueil  de  pièces  en  prose  et  en  vers,  fin  du  XVIP  siècle 417 

690 
N»  1407.  Pièces  diverses  recueillies  et  transcrites  par   Fyot,    Paris,   1813 419 

691  à  697 
N"  1149,  1164,  1168,  1153,  1800,  1147,  1805,  Recueils  d'ouvrages  arabes 420 


FIN    DE    LA    TABLE    DES    MATIERES    DU    TOME    DEUXIÈME 


PARTS 
TYPOGRAPHIE    PLON-NOURRIT    et    G" 

8,    BUE   GAIIANCIÈIIE 


p.  6 


488 

N°  590.  La  Rhétorique  de  Cicéron,  traduite 
PAR  Jean  d'Antioche,  xiii'  siècle. 


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annoictr  fonr  cfloiçticce  trntf 
wmtoiît  voflcco  '  U  WHÎ'i  «1  tw 
niuMîKJmtr^  n>tr:foraiïr<tW  > 
rthiHicç.  1  piufKf  UtmiUcG  fonc 
trlbirtrç  >nHMiffl!Ç  •  t  tvrtftmtcf 
cpfniçnit»?  î  tirjrnmtre  nmifhî 
ccç  fdr  nquifc^  y  Iiif  Ic^iicinnr  t 
ihitrç  (jMCjMrlit  iTiifon  wii  cpw 
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fr  mtri  innmcir  Imiicmr  {m 
(hnrln  vweniifoti  memcnfl  m«f 
mctnr  A  crftremttttq  icflïîOar^ 
fe  miDinmipqnf  ïf  ^mf  Ciiif  f 
Uifriif  jnir  p:ofi  tcrnimm^dpfr 
aftôtç;»mflif  riafncr  nu  ftirotitr 
îrî«rta-0innc»5Cnç  moftrf  ft»if 
pturovpmiiir-ninifpujfim'Wiii 

auflintrtilifllr }  îiifr.^nictrf  icfntf 
Tpnffttç  4  i»î<nrnnfiç  rfhi  tr?  tr  tni 
f«i  1  tï>fi(M  îuiifiinif  wntcf^ 
|wmei  €f«H^miUiiifrjnrrrpnr 
t^^^ttrtff'  ctthii  fr  nnmrï  ff  fiiir 
nccr.fifinîHf  n  foiî  n»mn(jt»ifn> 
twn  liiftm  iMvo-^  iiif  qui  fimnr 


/i^ 


p.  347 


599 


N"  1426.  Bartolomeo  da  Bologna  di  Bartoli  :  «  Canticn  ad  gloriam  et 
honoreni  magnifid  militis  domini  Brutii,  nati  incliti  ac  illustris  principis  domini 
Luchini,  vicecomitis  de  Mediolano;  in  qua  tractatur  de  tnrtutibus  et  scientiis 
vulgarizatis,  »  xiv  siècle. 


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481 


N°  664.  Lk  Roman  dk  la  Kosk,  xiv°  siècle. 


p   «8 


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il  :tJ    iOt)  "/; 


Signature  de  Jean,  duc  de  Beury,  à  la  fin  du  livre  des  Déduits  de  la  chasse, 
de  Gages  de  la  Buigne  (voir  p.  76). 

Signature  de  Jacques  d'Armagnac,  duc  de  Nemours,  à  la  fin  du 
Roman  d'Alexandre  (voir  p.   390). 


J       1'/     • 


p.  386 


645 

N°  315.  Roman  de  Tristan,  xv"  siècle. 
Armes  de  Jean  du  Mas,  seigneur  de  L'Isle. 


r 


iihéh  "rr  ,KATaiaT  sa  waboH  .218  'VI 


p.  104 


507 


N°  1886.  La  Marche  (Olivier  de)  :   Le  Chevalier  délibéré,  xv«  siècle. 
Nef  aux  armes  de  l'amiral  Louis  Malet,  sire  de  Graville. 


0(; 


.aj.ii/Aflt)  M(i  :;;  t^  eiuod  jahiha'  ja  msI/I 


k: 


p.  105 


508 


N°   1489.   L'Amant  inforti'nk,  xv  siècle. 


'M)C, 


,aWJTa01KI    TKAK 


N°  1389.  Vkrsion  allemandk  dks  fables  de  Bidpaï,  xv  siècle. 


(M'i   <] 


080 


p.  383 


604 


N°  1339.  Marcuello  :  «  Devocionario  de  la  Reyna  D*  Juana  », 
fin  du  XV*  siècle. 


(J    AMYaH    /J    M(I  OIHAMOIOO/Mtl   »    :  OJJ 

al 


^05 1 


lires  Kcirsroiitrnmro  vîx^ni 


cal  ïf ara 
xiaxifu 


p    360 


» 


618 

N'  1688.  Euripide  :   «  La  Tragoedie  des  Troades  »,  traduction 
en  vers  français,  xvr  siècle. 


m: 


8  [H 

aoiidubfi-ij  ,«  eaaAOfl  I  laouAflT  (aiiiwja  .883!  "/! 


[>.  ii:i 


R:      i 


N°   1878.  Margueiute  d'Angoui.ème,  reine  de  Navarre 
La  Coche,  xvi'  siècle. 


t'JC 


p.  490 


582 

N"  1579.  Vatel  :   Œuvhks  poétiques,  xvi'  siècle. 


Wfl 


.«bôi--  -laoïTitOM 


p.  44 


442 


N°  1420.   Perrault  (Charles)  :   Recueil  de  divers  petits  ouvrages  en 

prose  et  en  vers  pour  la  bibliothèque  de  Versailles,  xvii*  siècle. 
Dessin  de  Charles  Le  Brun. 


,i,:.< 


.OH:i  'IIITBAflàft     1(1    aihhaQ: 


s  E  AV  X 

POEME 
CHJNT  PREMIER 

Ejtois  dojis  tes  lardùis  de  Valniablc  Demeure, 

IOu  le  kMcceiie  des  François 
y  LCJiJtinnr  Veselai  des  fleurs^  ^'Ibr/ibrarcdcs  bois, 
Quand  ses fûiiîsredoid>l£Z07itmcriacné(juelqueîteurc 
.   Sur  le  Temps  de  ses  grands  Enwlms. 
Ce  Jour  mesme,  il  deuoLts'y  reiuire 
f^tje  me promenmsen  resiuint  pour  Idwendre^ . 
le  me  fis  ovz  anuisemenz; 
D'obseruer  le  o^rand  Ba^iiment 
Qui  s'ejleue  au  milieu  dere  séjour  ckampe^lro^) 
î'aiùnirarp  mille  fois  ce  Cliejziœuure  des  u4rts 


INSTITUT  DE  FRANGE 


MUSÉE  GONDÉ 


CHANTILLY 


LE 


CABINET   DES  LIVRES 


MANUSCRITS 


TOMES   PREMIER   ET    SECOND 


ERRATA 


PARIS 

LIBRAIRIE     PLON 

PLON-NOLRRIT  et  C",   IMPRIMEURS-ÉDITEURS 

KUK    GAKANCIÈRE,   8 

1909 

Tous  (iroHi  réservés 


MM.  LES  Conservateurs  du  Musée  Condé  viennent  de  rendre 
—  15  janvier  1909  —  aux  Exécuteurs  testamentaires  de  Mgr  le  duc 
d'Aumale  la  série  des  Notices  des  manuscrits  conservés  dans  les 
collections  de  Chantilly. 

Ces  Notices,  œuvre  poursuivie  par  le  Prince  depuis  1851,  avaient 
été  empruntées  par  MM.  les  Conservateurs  pour  servir  à  la  rédaction 
et  à  l'impression  du  catalogue  des  manuscrits;  il  en  est  de  même  de 
V Introduction  au  catalogue,  que  Mgr  le  duc  d'Aumale  avait  terminée 
en  1897. 

En  comparant  les  Notices  et  Y  Introduction  aux  deux  premiers 
volumes  actuellement  imprimés  du  catalogue,  les  Exécuteurs  testa- 
mentaires ont  constaté  que,  malgré  tous  les  soins  apportés  à  l'im- 
pression, des  fautes  avaient  été  commises,  qu'il  a  paru  nécessaire 
de  relever  pour  conserver  à  l'ouvrage  le  caractère  tout  personnel 
que  lui  a  donné  son  illustre  auteur  :  quelques  lignes  avaient  été 
oubliées,  quelques  passages  supprimés,  remaniés  ou  ajoutés.  On  a 
pris  le  parti  de  réparer  ces  fautes  au  moyen  d'un  Errata  reproduisant 
partout,  fidèlement,  le  texte  du  manuscrit  original. 

R.  Dareste. 
H.  Llmbourg. 
G.  Picot. 

Février  1909. 


TOME  PREMIER 


INTRODUCTION 

THÉOLOGIE  -  JURISPRUDENCE 

SCIENCES  ET  ARTS 


INTRODUCTION 


TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT  (1) 

(Page  1,  huitième  ligne.)  (Feuillet  ii.) 

. . .  Ainsi  commence  la  dédi-  . . .  Ainsi  commence  la  dédi- 
cace d'un  joli  manuscrit,  petit  cace  d'un  joli  manuscrit,  petit 
in-4°  de  32  feuilles  de  vélin,  in-^  de  82  feuilles  de  vélin, 
qui,  après  avoir  un  peu  voya-  qui,  après  avoir  un  peu  voya- 
gé, se  trouve  aujourd'hui  ra-  gé,  se  trouve  aujourd'hui  ra- 
mené dans  la  case  qu'il  avait  mené  dans  la  case  qu'il  avait 
d'abord  occupée,  et  dont,  avec  d'abord  occupée,  et  dont,  avec 
l'aide  de  Dieu,  il  ne  sera  plus  l'aide  de  Dieu,  il  ne  sera  plus 
délogé.  délogé.  Décoration  délicate  et 

soignée,  élégante  et  fine  cur- 
sive  gothique  du  seizième  siè- 
cle; les  alérions  et  la  croix  de 
gueules  occupent  la  première 
page,  et  la  dernière  est  fermée 
par  la  devise  AuXavwç,  sans  va- 
rier. 

iX)  Les  passages  en  italique  sont  ceux  qui  ont  e'té  supprimés,  modifie's  ou  transposés  à 
l'impression. 

a 


IV 


CHANTILLY. 


LES    MANUSCRITS 


TEXTE  IMPRIMÉ 

Ce  Traité  d'aulciins  escrip- 
vains  et  aiitheiirs  ecclésias- 
tiques était  offert  au  conné- 
table de  Montmorency  par  le 
traducteur,  Nicolas  Viole,  au- 
mônier du  roi  et  de  bonne 
souche  parlementaire  (  i  ) .  Dans 
son  épître  dédicatoire ,  Viole 
félicitait  Montmorency... 


(1)  Un  autre  Nicolas  Viole  était  pre'vôt 
des  marchands  en  1496,  et,  à  ce  moment 
même,  1533,  Pierre,  conseiller  au  Parle- 
ment, était  un  des  jurisconsultes  active- 
ment employés  à  la  codification  des  cou- 
tumes. Nous  retrouvons,  cent  ans  plus  tard, 
un  président  et  un  abbé  Viole,  activement 
mêlés  à  l'histoire  de  la  Fronde  et  à  la  vie 
du  Grand  Condé. 


TEXTE   DU  MANUSCRIT 

Ce  TraictécTaulcunsescrip- 
vains  et  authenrs  ecclésias- 
tiques était  offert  au  conné- 
table de  Montmorency  par  le 
traducteur,  Nicolas  Viole  «  au- 
molnier  du  Roy  »  et  de  bonne 
souche  parlementaire.  Un  au- 
tre Nicolas  Viole  était  prévôt 
des  marchands  en  i^O^,  et,  à 
ce  moment  même,  i  ^'à'i, Pierre, 
conseiller  au  parlement,  était 
un  des  jurisconsultes  active- 
ment employés  à  la  codifica- 
tion des  coutumes.  Nous  re- 
trouvons cent  ans  plus  tard  un 
président  et  un  abbé  Viole  fort 
activement  mêlés  à  l'histoire 
de  la  Fronde  et  à  la  vie  du 
Grand  Condé. 

Dans  son  épître  dédicatoire, 
l'aumônier  Nicolas  félicitait 
Montmorency... 


INTRODUCTION 


TEXTE   IMPRIMÉ 
(Page  II,  ligne  vingt-quatrième.) 

. . .  ot  réunir  sur  ses  tablettes 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 
(Feuillet  v.) 

. .  et  réunir  sur  ses  tablettes 


les  plus   célèbres  productions    en  beaux  exemplaires, — ma- 
des  écrivains  anciens.  nuscrits  ou  ((jetés  en  molle  », 

comme  on  disait  alors,  les  plus 
célèbres  productions  des  écri- 
vains anciens. 


(Page  IV,  lignes  4  et  5.)  (Feuillet  vu.) 

...  le  livre  a  disparu  ainsi  ...  le  livre  a  disparu  ainsi 

que  la  traduction  de  Salluste  que  la  traduction  de  Salluste 

parMai§'ret,etbiend'autres(i).  par  Maigret,  et  bien  d'autres. 

Mais  en  dehors  de  l'énumé-  Mais,  en  dehors  de  l'énumé- 

ration  de  Duchesne...  ration  de  Duchesne. .. 


(i)  Quelques-uns  sont  conservés  dans  nos         Cette  note    n'existe  pas   dans    le    ma- 
dépôts  publics.  Bibliothèque  nationale,  ins.      nuscrit. 
fr.  25271,  «  Statutz  et  ordonnance  de  l'ordre 
de  la  Jarretière  »  etc 

.     .     .  Citons  encore  les  belles  Heures  du         Cette  phrase  n'existe  pas  non  plus  dans 
connétable^  qui  appartiennent  à  mon  con-      le  manuscrit, 
frère   le   comte  d'Haussonville.  Signalons 
enfin  un  des  manuscrits  sortis  de  France . 

.  une  belle  miniature  représente  Le- 
blanc offrant  son  livre  au  grand  maître. 


VI 


CHANTILLY.  —  les  manuscrits 


TEXTE   IMPRIMÉ 
(Page  V,  dixième  ligne.) 

...  quoique  moins  connus, 
Papillon,  Salel,  etc.. 


Il  faut  cependant  noter. 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 
(Feuillets  vin  et  ix.) 

...  quoique   moins  connus. 
Papillon,  Salel,  etc. 

Les  poètes,  on  vient  de  le 
voir,  n'étaient  pas  seuls  à  re- 
chercher la  bienveillance  du 
connétable;  mais  le  moment 
approcliait  oii  lui-même,  vain- 
cu par  la  duchesse  d'Etampes 
(i54i),  tomba  dans  la  dis- 
grâce, disgrâce  opulente,  exil 
magnifique,  qui  lui  laissait  des 
loisirs  avec  des  ressources  suf- 
fisantes pour  achever,  décorer 
de  somptueuses  demeures  et  les 
peupler  d'objets  d'art.  C'est 
alors  surtout  que  les  manus- 
crits affilèrent  dans  la  biblio- 
thèque dont  Viole  avait  célébré 
la  naissance. 

Il  faut  cependant  noter... 


(Même  page,  vingtième  ligne.)  (Feuillet  x.) 

. . .  augmenta  les  collections  ;         ...  augmenta  les  collections  ; 
lui  aussi  pratiqua  le  culte  des    or,  parmi  des  volumes  portant 


INTRODUCTION  vu 

TEXTE   IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

lettres,  mais  avec  plus  de  lu-  les  mêmes  armoiries,  les  mêmes 

mières  ;  Laurent  Joubert,  dans  devises,  sans  être  toujours  dis- 

l'épitaphe  qu'il  lui  a  consacrée,  tingués par  les  emblèmes  par- 

le  qualifie  de  honarum  artium  ticuliers  à  certaines  grandes 

etscientiarumconjunctionein-  charges,  il  n'est  pas  toujours 

ter  nobiles  clarus ,  litteratorum  aisé  de  reconnaître  ceux  qui 

fautor  prœcipuus.  C'est  pro-  ont  appartenu  au  Jils  ou  au 

bablement  lui  qui  Ht  entrer  à  père.  Ainsi,  ce  n'est  que  par 

Chantilly  un  lot  de  livres  qui  des  conjectures,  des  rappro- 

tient    une    place   considérable  chements  de  dates,  que  l'on  peut 

dans  la  collection  des  manus-  déterminer  l'attribution  d'un 

crits  de  Chantilly.  lot  de  livres  qui  tient  une  place 

considérable  dans  la  collection 
des  manuscrits  de  Chantilly. 

Au    milieu    des    ornements  Au    milieu    des    ornements 

qui  décorent...  qui  décorent... 


(Page  VI,  huitième  ligne.)  (Feuillets  xi,  xii.) 

. . .  Nous  lisons  la  signature  . , .  Nous  lisons  la  signature 

((  Jehan  du  Mas,  seigneur  de  «  Jehan  du  Mas,  seigneur  de 

L'isle  )) .  Jean  du  Mas  était  Ber-  L'Isle  » . 

riclion  ;  sans  être  un  grand  sei-  Quel  était  le  pays  d'origine 

gneur . . .  de  ce  collectionneur  ?  La  for  me 

de  son  nom  patronymique  et  le 


VI 11 


CHANTILLY.   —  les  manuscrits 


TEXTE   IMPRIME 


TEXTE   DU   MANUSCRIT 

titre  qu'il  y  joint  font  penser 
au  Midi,  au  vrai  Midi,  le 
Quercy,  ou  l'Armagnac.  Mais 
il  ne  faut  chercher  cette  sei- 
gneurie ni  à  l'Isleen  Jourdain, 
ni  à  l'isle  d'Alby  où  l'on  voit 
encore  une  bastide  ou  mas  du 
treizième  siècle,  et,  devant  une 
église  du  douzième  siècle,  la 
très  vieille  fontaine  surmontée 
du  griffon  qui  reparait  dans 
plusieurs  denosmanuscrits(  i  ) , 
ni  à  tant  d'autres  L'isle  qui  se 
rencontrent  sur  la  carte  de 
Cassini.  Notre  Jean  du  Mas 
était  tout  simplement  Berri- 
chon, soit  d'origine,  soit  par 
adoption.  Sans  être  un  grand 
seigneur... 

(1)  Note  prise  en  tournée  d'inspection,  1879. 


(Page  7,  douzième  ligne  et  page  8.)  (Feuillets  xv,  xvi,  xvii,  xviii,  xix,  xx.) 

...  il  eut  sa  part  des  rares         ...  il  eut  sa  part  des  rares 
largesses  du  parcimonieux  sou-    largesses  du  parcimonieux  sou- 


INTRODUCTION  ix 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

verain.  Au  commencement  de  verain.  Le  i4  février  1476,  il 

Tannée  1^76»  il  fut  adjoint  au  était  à  Giiéret,  assistant  le  sire 

sire  de  Beaujeu,  chargé  de  se  de  Beaiijeii  chargé  de  mettre 

saisir  des  biens  et  de  la  per-  la  main  sur  les  possessions  du 

sonne  de  Jacques  d'Armagnac,  duc  de  Nemours,  et,  le  3i  dé- 

duc  de  Nemours  et  comte  de  cenibre,  il  recevait,  par  ordre 

la  Marche.  Les  commissaires  du   roi,    une   assignation    de 

royaux   étaient    à    Guéret   le  1 5oo    livres    sur    le    revenu 

1 4  février;  au  mois  de  mars  ils  royal  dans  la  Marche.  Nous 

se  présentaient  devant  Cariât,  sommes  fondés  à  croire  qu'il 

et,  le  duc  de  Nemours,  renon-  ne   revint  pas  de   Guéret  les 

çant  à  la  résistance,  se  remet-  mains  vides  comme  on  le  verra 

tait  entre  leurs  mains.  Jean  du  plus  loin,  et  qu'il  fit  de  même, 

Mas  siégea  parmi  les  juges  de  au  mois  de  mars  de  la  même 

cet  infortuné  seigneur,  et  reçut  année,    lorsqu'il  aida  Pierre 

un  beau  morceau  de  sa  dé-  de  Bourbon,  sire  de  Beaujeu, 

pouille,  la  vicomte  de  Murât;  à  se  saisir  de  la  forteresse  de 

mais  la  jouissance  fut  de  courte  Cariât  et  de  la  personne  de 

durée  :  Charles  VIII  ayant  am-  Jacques  d'Armagnac.  Enfin, 

nistié  les  enfants  du  duc  de  //  eut  son  morceau,  un  beau 

Nemours,    du    Mas    dut   leur  morceau,   de   la   confiscation 

rendre  cette  portion  de  l'héri-  prononcée  contre  cet  infortuné 

tage  paternel.  Le  roi  le  dédom-  seigneur,  le  moins  méridional 

magea  en  lui  donnant  (26  oc-  des  domaines  du  condamné,  la 

tobre  1 489)  la  chargede((  grand  vicomte  de  Murât,  située  entre 


X  CHANTILLY.  —   les  manuscrits 

TEXTE   IMPRIMÉ  TEXTE   DU  MANUSCRIT 

maître   c'ii(|uêteiir   et   général  Aiwillac  et  Saint-Flou r,  un 

réformateur  des  eaux  et  forêts  peu  au  Nord.  Mais  la  Jouis- 

de  France  )).  Jean  du  Mas  mou-  sance  fut  de    courte  durée; 

rut  le  i3  juillet  i^qS,  à  Flo-  Charles    VIII  ayant  amnistié 

renée,  où   il  représentait  son  les  enfants  du  duc  de  Nemours, 

souverain.  du  Mas  dut  leur  rendre  cette 

En  exécutant  les  ordres  de  portion  de  l'héritage  paternel 

Louis  XI,  le  sire  de  Beaujeu  qui  était  entre  ses  mains.  Le 

avait  trouvé  l'occasion  d'enri-  roi   le    dédommagea    en    lui 

cliir  à  peu  de  frais  la  biblio-  donnant  (26  octobre  i4^g)  la 

thèque  des  ducs  de  Bourbon,  charge  de  a  grand  maître  en- 

Les  somptueux  manuscrits  dé-  quêteur  et  général  réforma- 

posés  par  le  duc  de  Nemours  teur  des   eaux   et  forêts   de 

dans  ses  «  librairies  »  de  ((  la  France  »,  charge   dont  nous 

Marche  »  (hôtel  des  comtes  de  croyons  retrouver  les  insignes 

la  Marche  à  Guéret)et  de  Car-  dans  un  emblème  souvent  ré- 

lat,  furent  aussitôt  transportés  pété  à  côté  de  l'écusson  du  sire 

à  Moulins,  d'où  la  conHs<-ation  de   L'Isle  sur  les  marges  de 

prononcée  en   i523  contre  le  plus   d'un    manuscrit    :    une 

conn(''table  de  Bourbon  les  ar-  sorte  d'aumonière  palée  d'or 

racha    pour    les    faire    passer  et  de  gueules,  suspendue  par 

dans  la  bibliothècpie  du   roi  ;  une  cordelière  entre  deux  bâ- 

ils  y  sont  encore .  Beaujeu  en  tons  d'office. 

avait  abandonné  quelques-uns  Jean    du    Mas    mourut    le 

à   ceux   qui    l'avaient   assisté  i3  juillet    i4o5,   à  Florence, 


INTRODUCTION 


XI 


TEXTE  IMPRIMÉ 

dans  sa  mission,  Tannoguy 
du  Chatel  (i),  Joan  du  Mas, 
d'autres  peut-être.  Parmi  les 
manuscrits  conservés  à  Chan- 
tilly, il  en  est  quatre  à  la  fin 
desquels  la  signature  de  Jean 
du  Mas  recouvre  une  inscrip- 
tion grattée  :  n"  576,  les  Ethi- 
ques d'Aristote,  traduites  par 
Nicolas  Oresme  ;  n"  3 1 1 ,  les  Dé- 
cades de  Tite-Live,  traduites 
par  Pierre  Bersuire;  n"'  io45 
et  I  o45**%  deux  beaux  volumes 
d'une  Bible  en  français,  écrits 
au  commencement  du  XIV*  siè- 
cle. Sur  ces  deux  derniers  le 
grattoir  a  si  bien  fonctionné 
qu'on  retrouve  avec  peine  la 
signature  du  duc  de  Nemours; 
mais  elle  reparaît  fort  nette- 
ment sur  les  deux  premiers, 


TEXTE   DU  MANUSCRIT 

OÙ  il  représentait  le  roi  de 
France.  //  eut  certainement 
deux  Jtls  et  des  petits-Jils  ; 
ceux-ci  ont-ils  fait  souche? 
Faut-il  chercher  des  descen- 
dants parmi  les  du  Mas  de 
Provence  ?  Nicolas,  par  exem- 
ple, célèbre  chef  huguenot,  ou 
le  baron  d'Allemagne,  illustré 
par  son  atroce  duel  au  couteau 
avec  Annibal  de  Forbin?  Le 
«  Cabinet  des  Titres  »  l'af- 
firme; il  faut  s'incliner  (i). 
Est-ce  à  la  cour  du  lettré 
Charles  d'Orléans  que  Jean  du 

(1)  Un  petit-fils  de  Jean  du  Mas  s'établit  en 
Provence  à  la  suite  de  son  mariage  avec  Hono- 
rade  de  Castetlane,  fille  de  François,  baron 
d'Allemagne  (27  décembre  15-12).  Leur  fils 
aîné,  Nicolas,  hérita  de  Melchior  de  Castet- 
lane, son  oncle,  baron  d'Allemagne,  par  testa- 
ment de  l'an  1558,  à  la  charge  de  porter  le 
nom  et  les  armes  de  Castellane,  ce  qu'il  exécuta, 
et  ses  descendants  l'ont,  depuis,  continué. 


(i)  Tanneguy  du  Chatel  emporta  de  Car- 
iât le  troisième  volume  d'un  superbe  exem- 
plaire du  Miroir  kislorial  de  Vincent  de 
Beauvais;  je  l'ai  acquis  à  la  vente  des  livres 
de  lord  Stuart  de  Rothsay  (1855). 


La  note  ci-contre  n'existe  pas  dans  le 
manuscrit,  pas  plus  que  celle  imprimée 
plus  haut  (page  v)  et  dans  laquelle  on 
fait  également  parler  Mgr  le  duc  d'Au- 
male. 

b 


xii  CHANTILLY.   —  les  manuscrits 

TEXTE   IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

ainsi  (jiie  le  nom  de  la((  librai-  Masavaitprislegoûtdeslivres? 
rie  ))  où  Jacques  d'Armagnac  Ne  serait-il  pas ,  plutôt ,  devenu 
les  avait  placés  :  «  la  Marche»  bibliophile  lorsqu'il  se  trouva 
(G iiéret) .  possesseur  de  quelques-  uns  des 

Jean  du  Mas  fit  mieux  que    beauœ  manuscrits  rassemblés 
de  s'emparer  des  livres  du  duc    par  Jacques  d'Armagnac? 
de  Nemours  :  un  enlumineur        A  la  fin  du  premier  volume 
venu  de  Cologne...  de  la   Bible  en  français  que 

nous  décrirons  plus  loin  (i), 
on  lit  :  ((  Ce  livre  a  ^go  feuil- 
lets (2)  et  3o  histoires  ».  La 
forme  de  ce  compte,  l'écriture 
du  même  scribe  se  rencontrent 
dans  les  manuscrits  du  duc  de 
Nemours.  Au-dessous,  Jean 
du  Mas  a  tracé  sa  signature 
ordinaire  sur  une  autre  ins- 
cription grattée;  mais  le  grat- 
toir n'a  pas  assez  parfaite- 
ment opéré  pour  faire  tout 
disparaître,   et  les  jambages 

(1)  N"  4;  «  décrirons  plus  loin  »,  ces  mots 
sont  de  la  main  de  Mgr  le  duc  d'Aumale 
dans  la  copie  même  du  manuscrit. 

(2)  Sic.  Il  n'y  en  a  que  412,  et  le  volume 
est  complet.  Par  contre,  il  y  a  bien  30  histoires. 


INTRODUCTION 


.Tiii 


TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE   I)U  MANUSCIUT 

du  mot  Jacques,  la  trace  de  la 
signature  du  duc  de  Nemours, 
se  retrouvent  facilement.  Or, 
Jean  du  Mas,  comme  Tanne- 
gmj  du  Chatel  (voir  n°  i  kjG, 
Miroir  historial)  assistait  le 
sire  de  Beaujeu  lorsque  celui- 
ci  vint  se  saisir  de  Cariât  et 
de  la  personne  du  duc  de  Ne- 
mours. La  bibliothèque  de  Car- 
iât fut  aussitôt  dispersée  ;  les 
plus  beaux  manuscrits  empor- 
tés par  le  sire  de  Beaujeu,  sont 
passés  depuis  à  la  Bibliothèque 
du  Boi,  où  on  les  voit  encore. 
Tanneguij  du  Chatel,  d'autres 
peut-être,  ramassèrent  quel- 
ques bribes.  Jean  du  Mas,  qui 
siégea  parmi  les  juges  du  duc 
de  Nemours,  n'avait  pas  ou- 
blié de  se  faire  sa  part.  Nous 
venons  de  voir  (i)  qu'il  savait 


(1)  Les  mots  Nons  ve)\om  de  voir,  correc- 
tion de  la  main  de  Mgr  le  duc  d'Aumale  sur 
la  copie  du  manuscrit. 


XIV  CHANTILLY.   —  les  manuscrits 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

manœuvrer  le  grattoir  :  à  la 
fin  d'un  très  beau  volume  des 
Ethiques  d'Aristote,  la  pre- 
mière signature,  suivie  de  la 
mention  «  pour  la  Marche 
(Guéret)  »  a  été  soigneusement 
effacée  et  remplacée  par  celle 
du  seigneur  de  L'Isle.  De 
même,  à  la  fin  du  Tite-Live  de 
Bersuire,  nous  avons  fait  re- 
vivre trois  inscriptions,  dont 
l'une,  qui  accompagnait  en- 
core le  nom  du  duc  de  Ne- 
mours du  mot  ((  pour  la  Mar- 
che )) ,  avait  été  recouverte  par 
la  signature  de  Jean  du  Mas, 
tandis  qu'il  faisait  peindre  ses 
armes  à  prof  usion  dans  l'inté- 
rieur du  manuscrit  (i). 

Et  ce  qui  n'est  pas  moins 
certain,  c'est  que  notre  collec- 
tionneur ne  se  contenta  pas  de 
réunir  ou  même  d'acheter  des 

(1)  A  profusion  dans  l'intérieur  du  manus- 
crit. Ces  mots  sont  de  la  main  du  Prince. 


INTRODUCTION  xv 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU   MANUSCRIT 

livres;  il  faisait  écrire  et  déco- 
rer des  manuscrits  pour  son 
compte.  Un  enlumineur  venu 
de  Cologne... 


(Page  9,  lignes  2  et  3.)  (Feuillets  xxi,  xxii.) 

...  il  y  séjourna  assez  long-  ...  et  y  fit  un  assez  long  sé- 
temps,  et  décora  pour  Jean  du  jour.  Nous  reparlerons  de  lui 
Mas  trois  grands  volumes  d'un  à  propos  du  Tristan  en  trois 
Roman  de  Tristan.  volumes  qu'il  avait  décoré. 

Mais  nous  avons  un  autre 
Tristan,  cette  fois  en  un  seul, 
beau  et  gros  volume.  Les  tour- 
teaux d'azur  et  la  fasce  de 
gueules  en  champ  d'or  y  re- 
paraissent, la  signature  est 
presque  la  même;  seulement 
l'écusson  ne  se  montre  qu'une 
fois,  et  le  prénom  est  changé. 
C'est  toujours  du  Mas,  sei- 
gneur de  L'Isle;  mais  il  se 
nomme  Jacques,  petit-fils  du 
grand  maître  des  eaux  et  fo- 
rêts. Le  goût  des  livres  serait 


XVI  CHANTILLY.  —  les  manuscrits 

TEXTE   IMPRIMÉ  TEXTE  DU   MANUSCRIT 

donc  resté  de  tradition  dans  la 
famille.  Toutefois,  si  Jacques 
du  Mas  était  déjà  en  possession 
des  trois  volumes  décorés  par 
Evrard  d'Espinrpies,  on  peut 
se  demander  quel  motif  a  pu 
le  porter  à  faire  l'acquisition 
d'un  second  exemplaire  du  cé- 
lèbre roman  de  chevalerie. 
C'est  un  mystère  que  nous 
n'essayerons  pas  d'éclair  ci r. 
Ajoutons  que,  les  armoiries 
étant  les  mêmes  et  accompa- 
gnées du  même  emblème,  il  est 
possible  que  ce  volume  ait  ap- 
partenu à  Jean  du  Mas,  et  que 
celui-ci,  ayant  fait,  à  la  hâte, 
timbrer  son  écusson  sur  un 
des  feuillets,  et  négligé,  pour 
une  raison  quelconque,  d'y 
apposer  Jia  signature,  cette 
omission  ait  été  réparée  par 
son  petit-fils.  Ce  serait  celui- 
ci  qui,  selon  toute  apparence, 
aurait  aliéné  la  collection. 


INTRODUCTION  xvu 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

Voici  la  liste  sommaire  des         Voici  la  liste  sommaire  des 
douze  volumes. . .  douze  volumes. . . 


'  (Page  9,  ligne  vingt-cinquième.)  (Feuillet  xxiv.) 

et  la  devise  In  mandatis  tiiis    et  la  devise  :  «  In  mandatis 
siipersperavi.  tiiis  siipersperavL  »  Rien  ne 

permettant  de  supposer  que 
nos  manuscrits  soient  échus 
par  héritage  au  premier  ba- 
ron chrétien  ou  à  quelqu'un 
des  siens,  nous  avons  cherché 
quels  pouvaient  être  le  nom  de 
l'acquéreur,  et  la  date  de  l'ac- 
quisition. 
Cet  écusson  peut  être  attri-         On  peut  attribuer  Pécusson 
bué  au  futur  connétable  Anne    que  nous  venons  de  décrire  au 
de  Montmorency    :    chevalier    futur  connétable  Anne  de  Mont- 
ât l'Ordre,  il  avait  reçu  le  bâ-    morency  ;  car  dès  1822  il  avait 
ton  de  maréchal  en  1 52  2,  celui     reçu  le  bâton  de  maréchal,  que 
de  grand  maître  en  1 626,  et  il    nous  trouvons  ici,  et  il  n  hérita 
ne  prit  le  tortil  de  baron  qu'à    quen  i53i  delabaronniedont 
la  mort  de  son  père  Guillaume    le  tortil  fait  ici  défaut;  Fab- 
(i53i).  Mais  il  convient  tout    sence  du  célèbre  mot  auXavtoç 
aussi  bien  à  son  fils  aîné  Fran-    s'expliquerait ,     cette     devise 


XVIII  CHANTILLY.   —  les  manlscrits 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU   MANUSCRIT 

çois,chevalierde l'Ordre,  grand  étant  réservée  au  chef  de  la 

maître  en  i558,  maréchal  en  famille  qui  était  alors  Guil- 

1 559  et  qui,  lui  non  plus,  n'ac-  laume,  mort,  comme  il  vient 

compagna  ses  armes  d'aucune  cCètre  dit,  en  i53i .  Dans  cette 

couronne  jusqu'à  la  mort  de  hypothèse,  F  acquisition  aurait 

son  père  (1567).  Dans  l'un  et  donc  dû  être  conclue  entre  1622 

l'autre  cas,  l'absence  du  célèbre  et  i53i.  Or,  Jacques  du  Mas 

mot   aTiXavto;   s'explique,   cette  était  alors  bien  jeune,  son  pèi^e, 

devise  étant  réservée  au  chef  Robert,  s' étant  marié  en  1 5 o5. 

de  la  famille .  Nous  n'avons  pas  II  faut  alors  en  revenir  à  Fran- 

rencontré  ailleurs  la  devise  Jn  çois,  qui  fut  élevé  en  i55g,  à 

mandatis    tuis    supersperavi ,  la  dignité  de  maréchal  et  qui 

sauf  sur  le  manuscrit  5 129  de  ne  prit  jamais  le  titre  de  baron; 

la  bibliothèque  de  l'Arsenal ,  il  resta  seigneur  de  Montmo- 

offert  à  Anne  de  Montmorency  rency  jusquà  la  mort  de  son 

en  i533;  mais  là,  l'écu  qu'elle  père,  i56j,  date  à  laquelle  il 

environne  paraît  être  le   fait  prit  le  titre  de  duc  et  pair  {\) . 

d'une     addition     postérieure.  Comme  le  connétable,  François 

d'autant  plus  qu'il  est  accom-  pratiquait  le  culte  des  lettres, 

pagné  du  bâton  de  maréchal,  mais  avec  plus  de  lumières; 
alors  qu'en  i533  Anne  était  en 

{\)  Le  second  fils  du  connétable,  Anne  Henri, 

outre  grand  maître  de  France,  lui  aussi  connétable  sous  Henri  IV,  resta  sei- 

ivT                             J»    Ml  qneur  de  Damville  jtisqu'à  ce  qu'il  héritât,  en 

Nous  savons  d  ailleurs  que  ce-  .-,„  j  ;  j   /      •         \        1       , 

1  1079,  de  la  duche-pairie  vacante  par  la  mort 

lui-ci  adopta  une  autre  devise,  ^«  «<>»  f^^re  aîné,  il  eut  le  Grand  Condé  pour 

,             ...  petit- fils.  (Ces  huit  derniers  mots  de  la  main 

SlCUt  erat  in  principio,  rap-  de  Mgr  le  duc  d'Aumale.) 


INTRODUCTION  xix 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU   MANUSCRIT 

portée  par   Godefroy  d'après  Laurent  Joubert,  dans  Fépi- 

Jean   Le   Féron,  et  citée  par  taphe  q a  il  lui  a  consacrée,  le 

Vulson  de  La  Colombière.  Les  qualifie  de  «  bonarum  artiuni 

écussons,     tous     absolument  et    scienliarum    conjunctione 

identi(]ues,  auraient  été  peints  inter  nobiles  clarus,  litterato- 

au  moment  où  le  possesseur  runi  fautor  prœcipuus,  etc.  y) 

passa  d'une  dignité  à  l'autre,  V acquisition  aurait  eu    lieu 

soit  en  l'année    1626,   où    le  après  i55g,  soit  avant  i563, 

maréchal   Anne  de  Montmo-  date  de  la  mort  de  Jacques  du 

rency  fut  nommé  grand  maî-  Mas,  soit  avant  i56j,  date  de 

tre,  soit  en   iBôg    :   François  la  mort  du  connétable . 

de  Montmorency,  grand  maî-  Que  ce  soit  au  fus  ou  au  père 

tre  en    1 5  58,  se  vit  enlever  qui!  il  faille  attribuer  le  mérite 

cette  charge  l'année  suivante,  de  H acquisition ,  les  livres  de 

et   reçut  en  compensation  le  du  Mas  sont,  en  tout  cas,  de 

bâton  de  maréchal.  En  somme,  ceux  auxquels  faisait  allusion 

il  importe  assez  peu  que  les  le  chanoine  Viole,  et  ils  ont  dû 

manuscrits   de   Jean  du  Mas  figurer  des  premiers  dans  le 

soient   entrés  à  Chantilly  en  «  Cabinet  des  livres  »  de  Chan- 

1 526  ou  en  1559;  il  est  certain  tilly.  Il  est  probable  qu'ils  y 

qu'ils  y  sont  venus  en  bloc,  et,  sont  entrés  en  bloc.  Avons-nous 

hors  de  notre  cabinet,  nous  ne  sous  les  yeux  un  mince  frag- 

connaissons  qu'un  volume  de  ment  ou   une  portion  notable 

cette  petite  collection,  le  Livre  de    la    collection    du   grand, 

des  propriétés  des  choses  de  maître  des  eaux  et  forêts  de 


XX  CHANTILLY.   —  les  manuscrits 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE    DU  MANUSCRIT 

Barthélemi  l'Anglais,  décoré  Charles  VIH?  Deux  maniis- 
par  Everard  d'Espinques,  au-  crits  français  de  la  Biblio- 
jourd'hui  conservé  à  la  Biblio-  tl ièqiie nationale,  donl le nPro- 
thèque  nationale.  prièlaire  »  de  Glanville,  décoré 

par  Evrardct  Espinqiies,  por- 
tent les  armes  du  seigneur  de 
Vlsle;  nous  ne  savons  s'il  en 
existe  ailleurs. 
Tout  en  suivant  les  rapides         Tout  en  suivant  les  rapides 
progrès  du  cabinet  des  livres    progrès  du  Cabinet  des  livres 
de  Chantilly ...  de  Chantilly . . . 

(Page  H,  douzième  ligne.)  (Feuillets  xxvn,  xxviii,  xxix.) 

. . .  réunira  bientôt  aux  ma-  . . .  réunira  bientôt  aux  ma- 
nuscrits de  Montmorency.  nuscrits  de  Montmorency. 

Nous  avons  rencontré  sur  43  Le  premier  feuillet  de  notre 

de  nos  manuscrits  un  écu  qui  Bible  en  français  du  XlIPsiè- 

peut  être  ainsi  blasonné  :  parti,  de,  n°  3,  en  un  volume,  porte 

au   I    d'or  à  cinq  burelles  de  un  écu  qui  peut  être  ainsi  bla- 

ffueules,  qui  est  Ghourses;  au  sonné  :  parti,  au  i  d'or  à  cinq 

2,cowpé,encheffascéd'oret  burelles  de  gueules,  qui    est 

de  sable,  qui  est  Coëtivy,  en  Chourses;  au  2,  coupé,  eAicAe/* 

pointe  d'azur  à  trois  fleurs  de  fascé  d'or  et  de  sable,  qui  est 

lys  d'or,  à   un  filet  d'argent  Coëtivy,  en  pointe  d'azur  à 

posé  en  bande,   qui  sont   les  trois  fleurs  de  lys  d'or,  à  un 


INTRODUCTION  xxi 

TEXTE  IMPIUMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

armes  de  Marie,  bâtarde  de  Jtlet  de  gueules  en  barre  et  un 
Valois;  l'écu  est  accompagné  d'argent  en  bande,  formant 
des  lettres  A  et  K.  ensemble  un  sautoir  et  bro- 

chant, qui  sont  les  armes  de 
Marie,  bâtarde  de  Valois.  L'écu 
est  accompagné  des  lettres  A 
etK. 
Ces  armoiries  et  ce  chiffre         Ces  armoiries  et  ce  chiffre, 
appartiennent    à    Antoine    de    apposés  sur  ce  volume  environ 
Chourses,  écuyer,  seigneur  de    deux  cents  ans  apj^ès  son  eœé- 
Maigné,  d'Echiré  et  du  Bois-    cw//o/i,  appartiennentàAntoine 
du-Maine,  et  à  demoiselle  Ka-    de  Chourses,  écujer,  seigneur 
therine  de  Coëtivy,  sa  fennne.     deMaigne,  d'Echiré  et  du  Bois- 

de-Maigne,  et  à  demoiselle  Ka- 
therine de  Coëtivy,  sa  femme. 


Nous  avons  recherché  quelle  Comme  nous  avons  retrouvé 
pouvait  être  l'origine,  la  desti-  ces  emblèmes  sur  4^  de  nos 
née  de  cette  collection,  impor-  manuscrits,  nous  avons  re- 
tante pour  l'époque  où  elle  a  cherché  quelle  pouvait  être 
été  formée,  et  qui  a  eu  la  rare  l'origine,  la  destinée  de  cette 
bonne  fortune  de  rester  réunie,  collection,  importante  pour 
tout  au  moins  d'échapper  à  une  l'époque  où  elle  a  été  formée, 
dispersion  complète.  et  qui  a  eu  la  rare  bonne  fortune 


XXII  CHANTILLY.   —  les  manuscrits 


TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

de  rester  réunie,  tout  au  moins 
d'échapper  à  une  dispersion 
complète. 


Antoine  de  Cliourses  était  le  Antoine  de  Chourses  était  le 
fils  cadet  de  Guy  de  Chourses,  fils  cadet,  el  du  second  lit,  de 
chef  de  nom  et  d'armes  de  la  Guy  de  Chourses,  chef  de 
maison  de  Chourses-Malicorne,  nom  et  d'armes  de  la  maison 
une  des  plus  anciennes  familles  Chourses-Malicorne,  une  des 
du  Maine.  plus     anciennes    familles    du 

Maine,  appelée  dans  les  an- 
ciens titres  de  Cadurciis,  de 
Cadiiliis,  Cadiileœ,  etc.  (Bi- 
bliothèque nationale,  Cabinet 
des  Titres).  La  date  de  sa  nais- 
sance et  celle  de  sa  mort  sont 
inconnues;    mais    des    lettres 
Des   lettres   tirées   des  ar-    tirées  des  archives  du  château 
chives  du  château  de  Serrant    de  Serrant  nous   apprennent 
nous  apprennent  que  vers  1^76    que  vers   1476   il  était  assez 
il  était  assez  haut,  déjà,  dans    haut,  déjà,  dans  la  faveur  du 
la  faveur  du  roi  Louis  XI . . .         roi  Louis  XI . . . 


INTRODUCTION  xxm 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

(Page  16,  huitième  ligne.)  (Feuillet  xxxvii.) 

. . .  Aussi  trouvons-nous  une  ...  Aussi  trouvons  -  nous 
Bible  en  français  (n°  724),  (outre  la  curieuse  BIBLE  en 
VHistoria  scolastica  de  Pierre  français  que  nous  avons  déjà 
Le  Mang-eur.  nommée  {\)et qui,  à  elle  seule, 

peut  être  considérée  comme  un 
lot  tout  à  fait  à  part)  plusieurs 
exemplaires  de  trois  livres 
qui  formaient,  au  moyen  âge, 
comme  une  espèce  de  code  et 
qu'on  ne  se  lassait  pas  de  con- 
sulter :  f  Histoire  scolastique 
de  Pet  rus  Comestor... 


(1)  Avons  déjà  nommée,  correction  de  la 
main  du  Prince. 


(Page  19,  septième  ligne.)  (Feuillet  xliii.) 

Dans  ce  nouveau  contingent  Dans  ce  nouveau  contingent, 
figuraient  une  cinquantaine  de  figuraient,  à  côté  du  grand  de 
manuscrits . . .  Lyra  «  en  molle  » ,  décoré  pour 

le  cardinal  de  Bourbon,  une 
cinquantaine  de  manuscrits... 


XXIV  CHANTILLY.  —  lf.s  manuscrits 

TEXTE  IMPRIME  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

(Même  page,  vingt  et  unième  ligne.)  (Feuillet  xliv.) 

...  un  livre  des  Statuts  de  ...  un  livre  des  Statuts  de 
la  Jarretière  (acheté  le  5  mai  la  Jarretière  (acheté  lo  louis 
i685),..  le  5  mai  1 685)... 

(Page  23,  dernières  lignes  et  page  24.)  (Feuillets  un,  liv.) 

...  enfin,  plusieurs  volumes  ...  enfin  plusieurs  volumes 
décorés  par  Jarry  et  Rousse-  décorés  par  Jarry,X  F//". ç/èc/e, 
let,  les  derniers  enlumineurs,  le  dernier  des  miniaturistes, 
conclusion  de  la  série.  conclusion  de  la  série. 

Le  total  général  des  volumes 
manuscrits  aujourdhui  con- 
servés au  Cabinet  des  livres  de 
Chantilly  est  1^26  (i). 

(1)  La  phrase  ainsi  supprimée  est,  comme 
tout  le  feuillet  liv  dont  elle  fait  partie,  de 
la  main  de  Mgr  le  duc  d'Aumale. 

L'histoire  des  déplacements  L'histoire  des  déplacements 
que  les  événements  contempo-  que  les  événements  contempo- 
rains ont  imposés  aux  collée-  rains  ont  imposés  aux  collec- 
tions que  nous  décrivons  ici  ou  tions  que  nous  décrivons  ici  ou 
qui  sont  décrites  ailleurs  offri-  qui  sont  décrites  ailleurs  offri- 
rait peu  d'intérêt.  Gomme  les  rait  peu  d'intérêt.  Comme  les 
tableaux,  imprimés,  gravures,  tableaux,  imprimés,  gravures. 


INTRODUCTION  xxv 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

dessins  et  objets  d'art,  les  pa-  dessins  et  objets  d'art,  les  pa- 
piers et  manuscrits  sont  main-  piers  et  manuscrits  sont  main- 
tenant recueillis  et  installés  tenant  recueillis  et  installés 
dans  l'antique  manoir,  où  les  dans  l'antique  manoir,  où  les 
alérions  accolés  aux  lys  rap-  alérions  accolés  aux  lys  rap- 
pellent leur  origine,  et  où  nous  pellent  leur  origine,  et  où  nous 
espérons  que  le  repos  leur  est  espérons  que  le  repos  leur  est 
désormais  assuré.  désormais  assuré. 


H.  D'ORLEANS. 


Chantilly,  3  avril  1897. 


THEOLOGIE 


ECRITURE    SAINTE 


TEXTE   IMPRIME 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 


(Page  2.) 
N°  724.  Bible  en  français. 

In-f»  (0,305  sur  0,230),  mar.  vert  aux 
armes  de  Bourbon-Condé,  tr.  dor.     .     .     . 

...  armes  et  monogramme  d'Antoine  de 
Chourses  et  de  Catherine  de  Coëtivy  ajou- 
tés sur  la  première  page. 

Comme  l'indique  le  titre  inscrit  au 
dos  du  volume  par  le  relieur  du 
XVIII'  siècle,  ce  manuscrit,  rapide- 
ment examiné,  était  considéré  comme 
une  expédition  de  la  Bible  historiale 
de  Guyart  des  Moulins.  Une  étude 
intelligente  et  approfondie  a  permis  à 
M.  Gustave  Maçon,  mon  secrétaire  et 
collaborateur  (I),  de  rectifier  cette 
erreur  et  de  rendre  à  notre  volume 
son  véritable  caractère. 

Cette  traduction  incomplète  de  la 
Bible,  composée  de  morceaux  primi- 

(1)  Aujourd'hui  conservateur  adjoint  du 
Musée  Gondé,  en  vertu  des  dispositions  testa- 
mentaires de  M.  le  duc  d'Aumale. 


(Feuillets  3-1  à  3-6.) 

724.  Bible  en  français,  traduction 
du  commencement  du  XIII'  siècle. 

In-f»  (0,305  sur  0,230),  mar.  vert  aux 
armes  de  Bourbon-Condé,  tr.  dor.     .     .     . 

...  armes  et  monogramme  d'Antoine  de 
Chourses  et  de  Catherine  de  Coëtivy  ajou- 
tés sur  la  première  page  (1). 


Les  mots  secrétaire  et  collaborateur,  intro- 
duits par  un  tiers  dans  les  onze  lignes  ci- 
contre,  y  remplacent  le  titre  A^archiviste 
qui  figure  seul  dans  la  notice  revisée  par 
M.  le  duc  d'Aumale. 


De  cet  essai  de  traduction  de  la  Bible  on 
ne  connaît  que  deux  autres  exemplaires, 

(1)  Sur  la  collection  de  manuscrits  Chourses- 
Coétivy,  voir  Introduction,  p.  xxi. 


CHANTILLY. 


LES     MANUSCRITS 


TEXTE   IMPRIMÉ  TEXTE   DU  MANUSCRIT 

tivement  indépendants,  se  retrouve,  l'un,    à   la    Bibliothèque   de   VArsenal 

avec   d'importantes   variantes,   dans  (n°  5211),  Vautre,  à  la  Bibliothèque  na- 

plusieurs  manuscrits;  il  suffit  de  citer  tionale  (n'  1404  des  Nouvelles  Acquisi- 

le  ms.  5211  de  l'Arsenal,  et  celui  qui  tiens  françaises).  En  comparant  notre 

est  conservé  à  la  Bibliothèque  natio-  volume  avec  celui  de  l'Arsenal,  nous  cons- 

nale  sous  le  n'  1404  des  Nouvelles  tâtons  que  les  deux  manuscrits  présentent 

Acquisitions  françaises.  On  en  con-  d'assez  importantes  variantes.  Tous  deux 

naît  en  outre  une  version  en  proven-  débutent  par  le  même  prologue  :  «  Divine 

çal(Bibliothèquenationale,ms.2426).  escripture  nous  enseigne.     .     .     . 

Voici  la  description  sommaire  de  notre 

exemplaire,  qui  n'avait  pas  encore  été 

signalé.  

F.  1,  prologue  :  «  Divine  escrip-     . 

ture  nous  enseigne 

. . .  quiscripsitsitbenedictus.  Amen.  . . .  qui  scripsit  sitbenedictus.  Amen . 

Nous  n'avons  donc  ici  qu'un  essai  de 
traduction  abrégée  de  la  Bible,  mêlée  d'em- 
prunts à  Pierre  le  Mangeur,  œuvre  in- 
dividuelle qui  semble  avoir  eu  peu  de  suc- 
cès et  qui  ne  s'est  guère  répandue,  mais 
dont  le  principal  mérite  est  d'avoir  tracé 
la  voie  à  une  traduction  plus  sérieuse,  et 
que  nous  décrirons  dans  l'article  suivant. 


9 


(Page  12,  troisième  ligne.)  (Feuillet  9'».) 

...  C'est  mon  confrère  et  ami  Léo-         ...  C'est  mon  confrère  et  ami  Lco- 
pold  Delisle  qui  a  fait  connaître  ce  ma-     pold  Delisle  qui  a  fait  connaître  ce 


LITURGIE  3 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE  DU  MANUSCRIT 

nuscrit  et  en  a  reconstruit  l'histoire,     manuscrit  et  en  a  reconstruit  l'his- 
toire aoec  sa  perspicacité  ordinaire. 
Ce  qui  précède  est  emprunté  à  la         Ce  qui  précède  est  emprunté  à  la 
notice  qu'il  a  publiée...  notice  qu'il  a  pubhée... 


II 


LITURGIE 


40 


(Pages  38,  39,  40,  41.) 
N"  1447.   Liber  sacramentorum. 
Sacramentauœ  de  Lorsh. 


In-4»  (0,236  sur  0,180),  reliure  en  bois 
récemment  recouverte  d'une  peau  brune; 
placé  dans  une  boîte  dont  le  couvercle  est 
formé  par  une  plaque  de  cuivre  du 
XII'  siècle,  gravée,  niellée  d'émail  et  dorée. 
—  Vélin,  XI«  siècle,  222  ff.,  18  lignes  à  la 
page,  grosse  écriture  minuscule  d'une  re- 
marquable fermeté,  titres  en  onciales;  ini- 
tiales ornées  en  argent,  or  et  couleurs, 
18  pages  décorées  sur  fond  pourpre,  une 
grande  miniature  (reproduite  à  la  fin  du 
volume). 

V.  l  \°  et  2.  Titre  du  livre  et  indi- 
cation des  parties  de  la  messe. 


(Feuillets  40',  40%  40'.) 

40.  (1447).  Sacramentaire  carolin- 
gien de  Chantilly.  «  Liber  sacramento- 
rum de  circula  anni  a  sancto  Gregorio 
papa  romano  editu^,  qualiter  missœ  ro- 
mance celebrantur.  » 

In-4»  (0,24  sur  0,18),  reliure  en  bois  ré- 
cemment recouverte  d'une  peau  brune; 
placé  dans  une  boîle  dont  le  couvercle  est 
formé  par  une  plaque  de  cuivre,  gravée, 
niellée  d'émail  et  dorée  (1).  —  Vélin, 
XI'  siècle,  222  if.,  18  lignes  à  la  page,  écri- 
ture onciale,  initiales  ornées  en  argent,  or 
et  couleurs,  18  pages  décorées  sur  fond 
pourpre,  une  grande  miniature  pour  le 
canon. 


Le  Sacramentaire  était  le  livre  dans 
lequel   étaient    copiées  les   oraisons    des 

(1)  Celte  plaque,  du  XII'  siècle,  provient  de  la 
vente  Debruge-Dumesnil,  1847.  Par  moi  achetée 
à  Davies,  de  Londres,  en  1887,  elle  a  été  montée 
par  Hunt  et  Roskell.  —  Le  manuscrit  lui-même 
m'avait  été  cédé  par  Boone,  de  Londres,  en  1865. 
[Note  tout  entière  Je  la  main  de  Mgr  le  duc 
d'Aumale.] 


CHANTILLY. 


LES    MANUSCRITS 


TEXTE   IMPRIMÉ 

F.  2  v°  à  4.  Préface... 


F.  136  à  214.... 

(Pages  38,  39,  40.) 


(Page  41.) 

Deux  autres   sacramentaires 

de  Fabbaye  de  Lorsh,  à  peu  près 
contemporains  do  celui-ci,  sont  con- 
servés au  Vatican  (fonds  palatin). 
Tous  trois  sont  décrits  dans  un 
mémoire  de  mon  savant  confrère  et 
ami,  M.  Léopold  Delisle  qui  a  bien 
voulu  revoir  et  compléter  la  notice 
de  notre  manuscrit. 

Le  volume  est  enfermé  dans  un 
écrin  que  recouvre  une  plaque  de 
cuivre  gravée  en  intaille,  niellée 
d'émail  et  dorée;  les  sujets  gravés 
sur  cette  plaque  sont  expliqués  par 
des  vers  léonins;  ils  se  rapportent  à 
la  mort  et  au  triomphe  du  Christ.  La 
date  peiat  en  être  fixée  au  XII'  siècle. 
Ce  curieux  morceau  a  été  l'objet  d'une 
notice  dans  la  Description  des  objets 
d'art  qui  composent  la  collection  Debruge- 
Duménil,  par  J .  Labarte,  1 847 ,  pp .  640- 
645,  n°  942.  Par  moi  achetée  à  Da- 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 

messes;  il  finit  par  se  confondre  avec  le 
Graduel,  V Évangéliaire  et  l'Épistolier, 
pour  former  le  Missel  vers  la  fin  du 
XI'  siècle. 

L'origine  de  ce  volume  est  déterminée 
par  une  grande  décoration  paginale  con- 
sacrée à  Saint-Nazaire,  martyr.  Ce  saint 
était  le  patron  de  l'église  de  Lorsh  (Lau- 
rishein,  Lauriacum)  ancienne  abbaye  de 
prémontrés  (ondée  en  764  au  diocèse  de 
Worms.  Deux  autres  sacramentaires 
de  l'église  de  Lorsh,  à  peu  près  con- 
temporains de  celui-ci,  sont  conservés 
au  Vatican  (fonds  palatin).  Ils  sont 
décrits,  ainsi  que  le  nôtre,  dans  un 
mémoire  de  mon  savant  confrère  et 
ami  M.  Léopold  DeHsle  (1). 

Les  deux  dernières  lignes  ci-contre  ne 
sont  pas  dans  le  manuscrit. 

La  variété,  le  style  et  la  tonalité  des 
ornements  font,  de  ce  manuscrit,  une  véri- 
table encyclopédie  de  décoration.  L'écriture 
est  large  et  ferme;  c'est  un  livre  magni- 
fique, digne  de  l'étui  que  nous  lui  avons 
donné  (2). 


(1)  Mémoire  sur  d'anciem  sacramentaires, 
p.  228-242.  Paris,  1886. 

(2)  Ces  derniers  mots  «  digne  de  l'étui  que 
nous  lui  avons  donné  •  sont  de  la  main  de 
Mgr  le  duc  d'Aumale. 


LITURGIE 


TEXTE   IMPRIMÉ 

vies,  de  Londres,  en  1887,  elle  a  été 
montée  par  Hunt  et  Roskell.  Le  ma- 
nuscrit lui-même  m'avait  été  cédé 
par  Boone,  de  Londres,  en  1865. 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 


47 


(Page  45.) 
N°  718.  Antiphonarium... 


...   «    Escript 
Chasteauroux.  » 


à   Saint-Martin  de 


Le  volume  ne  figure  sur  l'inven- 
taire de  l'hôtel  Condé... 


(Feuillet  47*.) 
(718).    Antiphonaibe    des   grandes 

FÊTES. 

...  «  Escript  à  Saint-Martin  de 
Chasteauroux.  » 

Nous  avons  donc,  ici,  un  livre  de  chœur 
de  Véglise  Saint-Marlin  de  Chaleauroux, 
ce  qui  explique  la  présence  de  Voffice  de 
Saint-Martin  dans  notre  manuscrit. 

Le  volume  ne  figure  sur  l'inven- 
taire de  l'hôtel  Condé... 


62 


(Page  57.) 
N»  1423.  Hora:. 

Calendrier  en  latin,  heures  de  la 
Vierge,  office  du  Saint-Esprit.     .     . 


(Feuillet  62».) 
1423.  ÏÏORJE. 

Calendrier  en  latin,  heures  de  la 
Vierge,  office  du  Saint-Esprit. 


dans  le  second  de  ces  écussons,  l'ordre 
des  quartiers  est  interverti,  et  il  n'y 
a  pas  de  lambel.  On  n'a  pu  remonter 
à  l'origine  de  ces  armoiries  qui  res- 
semblent à  celles  de  BrabanL 


dans  le  second  de  ces  écussons  Tordre 
des  quartiers  est  interverti,  et  il  n'y 
a  pas  de  lambel.  On  n'a  pu  remonter 
à  l'origine  de  ces  armoiries  qui  res- 
semblent à  celles  de  Brabant  et  de 
Lusignan. 


6 


CHANTILLY.   —  les  manuscrits 


TEXTE   IMPRIMÉ 

Ont  disparu  trois  feuillets  conte- 
nant le  commencement  de  tierce  et 
de  compiles  dans  l'office  de  Notre- 
Dame  et  le  commencement  des  ma- 
tines du  Saint-Esprit. 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 

Sorti  des  mains  de  l'enlumineur,  ce 
charmant  petit  volume  n'aurait-il  pas  eu 
le  droit  de  se  parer  d'un  écu  plus  illustre, 
en  tous  cas,  plus  connu?  Il  a  toute  l'allure 
d'un  livre  royal.  Faut-il  le  reconnaître 
dans  ce  n°  235  de  la  librairie  du  Louvre 
porté  sur  les  inventaires  de  1373  à  1413 
et  disparu  en  1414  :  «  Plusieurs  heures 
dans  un  livre  en  latin.  Domine,  labia  »? 
Dans  notre  manuscrit,  le  second  feuillet 
qui  suit  le  calendrier  commence  par  ces 
mêmes  mots  :  Domine,  labia;  il  est  vrai 
que  cette  particularité  peut  se  présenter 
dans  plus  d'un  manuscrit. 


64 

fPage  59.)  (Feuillet  64^) 

N°    1671.   IloR.t.    —    Heures  de         64.  (1671).  Hora:. 

François  de  Guise. 

Calendrier  en  français,  extrait  des         Calendrier  en  français... 

quatre  évangiles 


Les  charmants  médaillons  peints 
sur  les  marges  du  calendrier  sont  en- 
tourés du  listel  tricolore  qu'on  re- 
marque dans  beaucoup  de  livres  de 
Charles  V  et  de  la  famille  royale.  La 
décoration  des  marges  (rinceaux  à 
feuilles  de  lierre  et  figurines  souvent 
grotesques)  est  très  supérieure  aux 
ornements  de  plusieurs  des   pages 


Les  charmants  médaillons  peints 
sur  les  marges  du  calendrier  sont 
entourés  du  listel  tricolore  qu'on  re- 
marque dans  la  plupart  des  livres  de 
Charles  V  et  de  ses  frères.  La  décoration 
paginale,  feuillages  et  figurines,  est  très 
supérieure  aux  grandes  miniatures  dont 
les  ornements,  surtout,  sont  lourds  et  pa- 
raissent plus  modernes.  Vers  la  fin  du 


LITURGIE  7 

TEXTE  IMPRIMÉ  TEXTE   DU  MANUSCRIT 

occupées  par  les  grandes  miniatures,     volume,  les  figurines  des  marges  s'épais- 
ornements  qui  sont  lourds  et  parais-     sissent  aussi.  Les  marges  sont  intactes. 
sent  plus  modernes. 

Vente  Ilamilton,  mai  1889.  Vente  Hamilton,  n»  10.£495(fr.  12  375) 

mai  1889. 


71 


(Pages  75,  76.) 

HoR^.  —  Les  Heures  d'Etienne 
Chevalier,  enluminées  par  Jean  Fouc- 

QUET. 

Quarante  feuillets  découpés  à  la  fin 
du  XIII'  siècle  dans  un  livre  d'heures 
somptueusement  exécuté  vers  1455, 
pour  Etienne  Chevalier... 

...  Leur  existence  me  fut  signalée 
au  printemps  de  1891  ;  je  me  rendis 
aussitôt  à  Francfort,  et,  après  avoir 
convenu  d'un  prix  respectable  avec 
leur  possesseur,  M.  Louis  Brentano, 
j'eus  la  joie  de  les  faire  rentrer  en 
France.  Placés  dans  le  Sanltiario  du 
Musée  Condé,  ces  quarante  tableaux, 
chef-d'œuvre  de  Jean  Foucquet, 
comptent  parmi  les  plus  précieux  des 
objets  d'art  conservés  à  Chantilly  (1). 


Les  Quarante  Foucquet  n'ont  jamais  figuré 
au  nombre  des  manuscrits  de  Chantilly.  La 
notice  imprimée  ci-contre  n'existe  donc 
pas  dans  le  manuscrit,  bien  qu'on  y  fasse 
parler  Mgr  le  duc  d'Aumale  comme  au  n°  3 
ci-dessus  et  dans  les  passages  soulignés 
de  l'Introduction. 

Il  est  reconnu,  d'ailleurs,  que  cette  no- 
tice est  l'œuvre  d'un  tiers,  postérieure  à  la 
mort  du  Prince. 


(1)  Mon  excellent  confrère  et  ami,  M.  A. 
Gruyer,  leur  a  consacré  un  beau  volume,  dans 
lequel  ils  sont  tous  reproduits  en  héliogravure  : 
Chantilly.  Les  Quarante  Foucquet.  Paris,  Pion, 
1897,  in-i"  de  188  pages,  tire  à  150  exem- 
plaires. 


CHANTILLY.  —  les  manuscrits 


TEXTE  IMPRIMÉ 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 


88 


(Page  96,  ligne  onzième.) 
...  Ce  volume  n'est  pas  indigne  des 
louanges...  et,  de  la  bibliothèque  de 
ce  dernier  (de  Bure)  il  passa  dans  la 
mienne  en  janvier  1854. 


(Feuillet  87^) 
...  Ce  volume  n'est  pas  indigne  de 
louanges...  et,  de  la  bibliothèque  de 
ce  dernier  (de  Bure)  il  vient  de  passer 
dans  la  mienne  (Janvier  1854),  moyen- 
nant fr.  3399,50. 


104 


(Page  104,  ligne  3.) 
N°  1384.  Preces  biblic*... 
...  les  naissances  et  baptêmes  de 
ses  quinze  enfants. 


(Feuillet  xV.) 

Preces  bibuc^.... 

...  de  ses  quinze  enfants.  Ce  Hubert, 
beau-frère  du  maréchal  d'Eslrées,  n  est-il 
pas  celui  dont  nous  avons  le  beau  portrait 
par  Nanteuil? 


III.  —  SAINTS-PÈRES,  THÉOLOGIENS,  SERMONS,  etc. 


129 


(Page  118,  dernière  ligne.) 
...  Et  premièrement  parle  en  soy- 

meisme  maistre  llugue  de  Saint- Vit- 

tor...  ». 

Le  Soliloque  touchant  le  gage  de  Vâme 

est  un  entretien... 


(Feuillet  129«.) 

...  Et  premièrement  parle  en  soy 
meisme  maistre  Ilugue  de  Saint-Vit- 
tor...  » 

Le  oienheureux  Hugues,  né  près  Ypres 
vers  1097,  chanoine  régulier  écoldtre  de 
Saint-Victor,  à  Paris  en  1133,  mourut  le 
11  février  1141.  C'est  dans  V abbaye 
d'Hamersleven,  en  Saxe,  qu'il  avait  été 
élevé;  c'est  à  ses  premiers  maîtres  qu'il 


CONTROVERSE 


9 


TEXTE  IMPRIMÉ 


TEXTE   UU   MANUSCRIT 

adresse  Vopuscule  intitulé  le  Soliloque  tou- 
chant le  gage  de  Vâme.  Ce  Soliloque  est 
un  entretien... 


(Page  139,  avant-dernière  ligne.)  (Feuillet  143*.) 

C'est  un  livre  excessivement  rare  ...  C'est  un  livre  excessivement 
et  le  premier  imprimé  à  Genève  (je  rare  et  le  premier  imprimé  à  Ge- 
l'ai)...  nève(l)... 

(1)  Je  viens  de  l'acheter  (octobre  1861). 

IV. —  CONTROVERSE 


187 


(Pages  167,  168,  169,  170.) 

N°  709.  Carpi  (Alberto-Pio,  comte 
de)  :  Réponse  a  Erasme. 


In-f°  (0,313  sur  0,230),  mar.  vert  avec 
armes  de  Bourbon-Condé... 

Traduction  anonyme  de  l'ouvrage 
du  comte  de  Carpi  imprimé  en  1 529 . . . 


(Feuillet  xix'.) 

(709).  Carpi  (Alberto-Pio,  comte 
de). 

«  En  ce  livre  est  contenue  la  response 
de  magnifique  et  noble  homme  Albert 
Pius,  compte  de  Cappe  (Carpi),  sur 
Vépistre  à  luy  envoyée  par  maistre  Dydier 
Herasme,  en  laquelle  sont  déprimées  et 
confondues  par  tesmoingnage  de  Saincte 
Escripture  toutes  les  hérésies  de  Luther, 
au  moins  la  plus  grande  partie.  Transla- 
tée, la  dicte  épistre  de  latin  en  françois. 

In-f»  (0,313  sur  0,230)  mar.  vert  avec 
armes  de  Bourbon  Condé... 

Le  traité  est  précédé  d'une  épîtredédica- 
toire  «  à  très  hault,  puissant  et  noble  sei- 
gneur messire  Guillaume  de  Montmorency, 
baron  et  seigneur  du  dit  lieu,  chevallier 


10 


CHANTILLY. 


LES    MANUSCRITS 


TEXTE  IMPRIME 


La  notice  ci-contre  est  complètement 
supprimée  dans  les  quatre  pages  impri- 
mées consacrées  à  ce  manuscrit. 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 
de  l'Ordre  et  premier  baron  chrétien  de 
France  n.  A  la  fin  :  «  Donné  à  Romme 
le  15'  de  mai  1526  »  et,  au-dessous  : 
«  Imprimé  à  Paris  le  4'  jour  de  janvier 
1528 ..  [1529]. 

Le  15  mai  1526  est  la  date  de  la  com- 
position de  Vouvrage;  le  4  janvier  1528 
[1529]  doit  être  le  jour  où  fut  terminée 
cette  copie  en  français,  car  il  ne  semble 
pas  que  ce  livre  ail  été  imprimé  (1).  Le 
comte  de  Carpi  mourut  en  1530;  il  se 
peut  que  Vépttre  dédicatoire  à  Guillaume 
de  Montmorency  émane  de  lui,  car  on  lit 
cette  phrase  :  «  /'ay  voulu  te  faire  ce  livre 
translater  de  latin  en  franroys.  »  Hôtel  de 
Condé,  1654. 

(i)  Les  mots  t  de  la  composition  >  et  •  i/  ne 
semble  pas  que  ce  livre  ait...  »,  sont  de  la  main 
de  Mgr  le  duc  d'Aumale  dans  la  notice  manu- 
scrite. 


JURISPRUDENCE 


I.  —  DROIT  CANON 


TEXTE  IMPRIME 


TEXTE   DU  MANUSCRIT 


216 

(Pages  183,  184.)  (Feuillet  xviii*.) 

N°  397.  Gregorius  IX   :  Décréta-         (397).  Gregorius  IX  :  Decretalium 

LIUM    COMPILATIO...  COiMPILATIO. . . 

Commencement  du   commentaire         Commencement  du   commentaire 
de  Bernard de  Bernard 


Le  feuillet  manquant  devait  être 
orné  d'une  miniature  et  d'une  lettre 
formant  sujet. 


Le  feuillet  manquant  devait  être 
orné  d'une  miniature  et  d'une  lettre 
formant  sujet. 

Volume  d'un  grand  prix,  quoique  mu- 
tilé et  rogné  de  très  près  par  un  relieur 
inexcusable,  dirigé  par  un  bibliothécaire 
peu  digne  de  ce  nom. 

La  collection  des  Décrétales  en  cinq 
livres  dont  se  compose  notre  manuscrit  a 
été  publiée  en  1234  par  le  pape  Gré- 
goire IX;  c'est  une  des  parties  essentielles 
du  corps  de  droit  canonique.  Le  nombre 


12 


CHANTILLY 


LES    MANUSCRITS 


TEXTE   IMPRIME 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 

des  commentaires  écrits  sur  ces  décrétâtes 
est  incalculable  (1). 

Première  édition  à  Mayence,  Schoyffer, 
1473,  et  deux  à  Rome,  l'année  suivante. 
Collationné  avec  notre  bel  exemplaire  sur 
vélin  des  Décrétales  de  Grégoire  IX  im- 
primé à  Venise  par  Jenson  en  1475. 


(1)  La  copie  manuscrite  de  cette  notice 
porte  aussi  plusieurs  corrections  de  la  main 
de  Mgr  le  duc  d'Aumale. 


II. 


DROIT  CIVIL 


242 


(Page  197,  onzième  ligne.) 

N°  722.  Jlstinianl's... 
...  atl  libruin  de  appellationibus  qui 
sequitur. 


(Feuillet  242^) 
(722).  JUSTINIANUS... 

...  ad  librum  de  appellationibus  qui 
sequitur. 

Collationné  avec  notre  bel  exemplaire 
sur  vélin  imprimé  par  Pierre  Schoyffer, 
Maguntiœ,  1472  (1). 


(1)  De  la  main  de  Mgr  le  duc  dWuraaIe  dans 
la  copie  manuscrite. 


SCIENCES  ET  ARTS 


III.  —  SCIENCES  MATHÉMATIQUES 


TEXTE   IMPRIME 


322 


(Page  260,  ligne  douzième.) 
N°  641 .  Astronomie  et  Astrologie. 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 


(Feuillet  322'.) 
(641).   Astronomie  et  Astrologie. 


. . .  quelques-uns  des  ouvrages  arabes 
relatifs  à  la  philosophie  d'Arislotc. 


...  quelques-uns  des  ouvrages  arabes 
relatifs  à  la  philosophie  d'Aristote. 

//  a  laissé  quelques  ouvrages,  Épitome 
totius  astrologie,  chiromantia,  alfar- 
ganum,  etc. 

Comme  la  plupart  des  manuscrits  de 
notre  collection  qui  se  rapportent  à  l'astro- 
logie judiciaire,  à  l'alchymie,  etc.,  les 
italiens  surtout,  ce  volume  doit  avoir 
appartenu  à  la  reine  de  Pologne,  Marie 
de  Gonzague,  ou  du  moins  à  son  secré- 
taire des  Noyers  (1). 

(1)  La  note  ainsi  supprimée  à  l'impression 
est  de  la  main  de  Mgr  le  duc  d'Aumale  dans 
la  copie  manuscrite. 


TOME  DEUXIÈME 


BELLES-LETTRES 


BELLES-LETTRES 


IV.  —  POÉSIE  FRANÇAISE 


TEXTE  IMPRIMÉ 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 


472 


(Page  44,  deuxième  ligne.)  (Feuillet  47:2'\) 

Ce  volume,  bien  que  fatigué  et  mu-  Ce  volume  parait  avoir  été  lu  et  relu 
tilé  en  plusieurs  endroits,  n'en  est  au  temps  jadis  par  maint  amateur  de  poê- 
las moins...  sie;  il  est  couvert  de  taches  de  cire,  très 

fatigué  et  mutilé  en  plusieurs  endroits. 
Ce  n'en  est  pas  moins... 


(Page  74,  quatrième  ligne.) 
par  M.  de  Mas-Latrie. 


485 

(Feuillet  485'.) 
...  par   M.  de  Mas-Latrie  dont  cer- 
taines assertions  ont  été  discutées  pat 
MM.  G.  Paris  et  A.    Thomas.  Notre 
poème  est  inédit. 


487 


(Page  77,  ligne  onzième.) 
...  une  des  premières  copies  contem- 
poraines de  la  composition. 


(Feuillet  487^) 
. . .  une  des  premières  copies  contem- 
poraines de  la  composition,  —  le 
manuscrit  offert  par  fauteur  au  duc  de 
Bourgogne  et,  par  celui-ci  cédé  à  son 
frère,  ou  xm  exemplaire,  nous  dirions 
plutôt  une  expédition,  présentée  par  Gaces 
au  dm  de  Berrtj. 


18 


CHANTILLY.  —  les  manuscrits 


TEXTE   IMPRIMÉ 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 


491 


(Page  83,  dernière  ligne.) 

Ce  beau  livre,  après  avoir  appar- 
tenu au  roi  René,  a  malheureuse- 
ment souffert  avant  d'être  relié  pour 
la  Palatine,  duchesse  d'Orléans. 
Acheté  à  la  vente  des  manuscrits 
Ilamilton  (Londres,  23  mai  1889) 
par  le  libraire  Triibner,  de  Stras- 
bourg, le  volume  me  fut  cédé  par  ce 
dernier  en  juillet  1890. 


(Feuillet  491 .) 

Ce  beau  livre,  après  avoir  appar- 
tenu au  roi  René,  a  malheureusement 
souffert  avant  d'être  relié  pour  la 
Palatine,  duchesse  d'Orléans.  Acheté 
à  la  vente  des  manuscrits  Ilamilton 
(Londres,  23  mai  1889)  par  le  libraire 
Triibner,  de  Strasbourg,  le  volume 
me  fut  cédé  par  ce  dernier  en  juillet 
1890  au  prix  de  5  000  francs  (1).  Inu- 
tile de  rappeler  que  le  bloc  des  manuscrits 
Hamillon  avait  été  acheté  par  V empereur 
d'Allemagne. 


(1)  Toutes  les  indications  de  prix  figurant 
dans  les  notices  manuscrites  ont  été,  comme 
celle-ci,  supprimées  dans  le  texte  imprimé. 


510 


(Page  117,  ligne  seizième.) 
...  Ces  splendides  décorations 
jouirent  d'une  grande  vogue  pendant 
toute  la  Renaissance,  et  cet  engoue- 
ment était  partagé  par  Anne  de  Mont- 
morency; sa  correspondance  en  té- 
moigne. 


(Feuillet  510'».) 
...  Ces  splendides  décorations 
jouirent  d'une  grande  vogue  pendant 
toute  la  Renaissance,  et  cet  engoue- 
ment était  partagé  par  Anne  de  Mont- 
morency; sa  correspondance  en  té- 
moigne. En  somme,  ce  grand  seigneur, 
dont  la  légende  a  fait  un  soldat  ignorant 
et  grossier,  fut  un  amateur  éclairé,  pro- 
tecteur convaincu  des  lettres  et  des  arts. 


CHANSONS 


19 


TEXTE  IMPRIME 

525 

(Page  184,  dernière  ligne.) 
...   qu'il   suivit   dans  sa    captivité  à 
Madrid. 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 


(Page  187,  à  la  fin  de  la  page.) 
et  qu'il  date  de  1536  ou  1537. 


Notre  recueil.. 


(Feuillet  xiv'.) 

...  qu'il  suivit  dans  sa  captivité  à 

Madrid.  Ce  volume  a  probablement  été 

offert  au  connétable,  et  faisait  partie  de  la 

collection  de  Coudé  (1). 

(1)  La  phrase  supprimée  est  de  la  main  de 
Mgr  le  duc  d'Auinale  dans  la  copie  manuscrite. 


530 

(Feuillet  530*.) 
...  et  qu'il  date  de  1536  ou  1537. 

Trois  cardinaux  de  Lorraine  ont  existé 
pendant  le  XVI'  siècle  :  Jean,  archevêque 
de  Reims  et  de  Lyon,  mort  en  1550; 
Charles,  le  plus  célèbre  des  trois,  arche- 
vêque de  Reims,  mort  en  1574;  Charles, 
évêque  de  Metz  et  de  Strasbourg,  mort  en 
1607.  Il  est  probable  que  Florent  Copin 
était  un  des  hautbois  du  cardinal  Jean. 

Notre  recueil... 


V. 


CHANSONS 


564 


(Pages  277  à  303.) 
N°  1047.  Recueil  DE  BALLADES... 


In-f»  (0,387  sur  0,286),  velours  rouge, 
bossages,  écusson  et  fermoir  par  Froment- 
Meurice... 


(Feuillets  564  à  564*'.) 
N°  1047.   Recueil  de  98  chansons, 

BALLADES  ET  MOTETS  SUIVIS  DE  23  CHANTS 

EN  LATIN,  MUSIQUE  NOTÉE. 

In-f»  (0,387  sur  0,286),  velours  rouge, 
bossages,  écusson  et  fermoir  par  Froment- 
Meurice... 

Ce    manuscrit    a    été    examiné  par 


20 


CHANTILLY. 


I.F.S    MANUSCRITS 


TEXTE   IMPRIME 


En  1461,  ce  volume  appartenait  à 
un  certain  Francesco  d'Alto  degli 
Alberti 

...  Triqueli  voulut  contribuer  à  le 
compléter  et  à  l'orner;  il  en  composa 
le  frontispice.  Le  livre  lui-même,  a 
été  examiné  au  point  de  vue  musical 
par  M.  Lavoix,  de  la  Bibliothèque  na- 
tionale; récemment,  mon  éminent 
confrère  et  ami,  M.  Léopold  Delisle,  a 
essayé  d'en  faire  le  dépouillement, 
qu'on  trouvera  plus  loin. 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 

MM.  Léopold  Delisle  et  Paulin  Paris, 
membres  de  VInstitut,  Coussemacker ,  cor- 
respondant de  VInstitut,  Lavoix,  de  la 
Bibliothèquenationale.  Les  renseignements 
fournis  par  ces  érudits  ont  été  complétés  et 
coordonnés  par  M.  Flammermont,  qui  a 
dressé  la  table  analytique  des  pièces  (1). 

En  1461  le  volume  appartenait  à 
un  certain  Francesco  d'Alto  degli 
Alberti 

...  Triqueti  voulut  contribuer  à  le 
compléter  et  à  l'orner;  il  en  composa 
le  frontispice. 

La  dernière  phrase  ci-contre  n'est  pas 
dans  la  notice  originale. 

Elle  a  ëté  composée  après  la  mort  de 
Mgr  le  duc  d'Aumale,  comme  celles  qui 
figurent  ci-dessus,  aux  pages  v,  xi,  i,  4  et  7. 


(1)  M.  Flammermont  —  dont  on  a  ainsi 
supprimé  même  le  nom  —  avait  exercé  l'em- 
ploi (l'archiviste  à  Chantilly.  C'est  lui  qui  a 
découvert  la  fausseté  des  Lettres  patentes  sur 
lesquelles  s'appujait  la  commune  de  Couvieux 
pour  exercer  un  droit  d'usage  sur  la  Pelouse. 
—  II  était  professeur  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Lille  quand  il  est  mort. 


VI.  —  IDIOMES  PROVINCIAUX 


594 


(Page  340j  ligne  douzième.) 
C'est  à  cette  même  date  que 


(Feuillet  594.) 
...  C'est  à  cette  même  date  que 


POÉSIE  DRAMATIQUE 


21 


TEXTE  IMPRIMÉ 


TEXTE  UU  MANUSCRIT 


nous  rapportons  l'exécution  de  notre     nous  rapportons  l'exécution  de  notre 


manuscrit,  le  seul  connu. 


Les  aventures  de  Guillaume  de  la 
Barre... 


manuscrit,  le  seul  connu,  car  on  la 
retrouve  (anno  dmi  m.  cccxxnii)  à  l'inté- 
rieur de  la  coucerture  avec  quelques  des- 
sins assez  intéressants  et  diverses  inscrip- 
tions, dont  une  de  huit  vers. 

Les  aventures  de  Guillaume  de  la 
Barre... 


VllI.  —  POÉSIE  DRAMATIQUE 


613 


(Page  359,  ligne  sixième.) 

...  d'un  artiste  français  de  la  pre- 
mière moitié  du  XVP  siècle. 


Pas  de  titre,  pas  de  dédicace.. 


(Feuillet  613.) 

...  d'un  artiste  français  du  premier 
tiers  du  X  VI'  siècle,  même  style  que  celles 
qui  décorent  notre  César  et  François  I" 
et  qui  sont  l'œuvre  de  Godefroy  le  Batave, 
1520. 

Pas  de  titre,  pas  de  dédicace... 


616 


(Page  366,  dernière  ligne.) 

Sans    compter   les  nombreux 


silete 


silete  d'orgues,  —  silete  de  tous 
les  instruments  du  jeu,  — ... 


(Feuillet  616.) 

...  les  nombreux  silete  adressés  aux 
assistants,  recommandation  parfois  insuf- 
fisante, car  les  musiciens  sont  souvent 
chargés  de  retenir  l'attention  du  public  : 
silete  d'orgues,  —  silete  de  tous  les 
instruments  du  jeu,  — ... 


99 


CHANTILLY. 


LES    MANUSCRITS 


MÉLANGES  LITTÉRAIRES 


TEXTE  IMPRIME 


TEXTE  DU  MANUSCRIT 


683 


(Page  404,  ligne  17.) 

...  nomine  Renignum  procreavil...  » 
Cet  empereur  Eradius  n'est  autre 
qu'Héraclius,  et  nous  avons  ici  une 
rédaction  de  VHistoria  seplem  sapien- 
tiuii.  VA\g  se  termine  par  ces  mots  : 
Explicit  libellus... 


(Feuillet  683'.) 

...  nomine  Renignum  procreavit...  » 
Après  la  mort  de  Legiptia,  Eradius 
épousa  Rosmunda.  Celle-ci,  ayant  entendu 
vanter  la  beauté  de  Benignus,  que  son  père 
avait  envoyé  étudier  à  Athènes,  décide 
V Empereur  à  le  rappeler.  Rosmunda,  qui 
se  plaint  de  garder  encore  sa  virginité 
malgré  tout  le  temps  qu'elle  a  déjà  passé 
avec  Vempereur,  s' enflamme  pour  Benignus 
et  se  glisse  une  nuit  dans  son  lit.  Benignus 
la  repousse  avec  horreur.  Furieuse,  elle 
appelle,  proclame  la  violence  que  veut  lui 
faire  son  beau-fils,  et  celui-ci  est  jeté  en 
prison.  V impératrice  poursuit  la  mort  du 
jeune  homme;  mais  celui-ci  est  défendu 
par  les  sept  sages  de  Rome.  L'innocence 
triomphe,  et  Rosmunda  est  mise  à  mort. 
Explicit  libellus... 


Les  notices  originales  des  n°*  205,  206,  408  (tome  I*"'),  490,  524, 
599  et  684  (tome  II),  n'ont  pas  été  rendues  aux  Exécuteurs  testa- 
mentaires. Elles  sont  remplacées,  dans  la  série,  par  des  feuillets 
écrits  après  la  mort  de  Mgr  le  duc  d'Aumale,  ce  que  prouvent  le 
papier  lui-même  et  des  énonciations  de  dates  et  de  faits  postérieurs 
au  7  mai  1897. 

Les  Exécuteurs  testamentaires  ne  peuvent  donc  ni  contester  ni 
reconnaître  la  conformité  de  ces  documents  avec  les  notices  origi- 
nales non  représentées. 


:  r^m- 


z 

■6621 
t.  2 


Chantilly,     nisêe  Condé. 
Bibliothèque 
Chantilly 


PLEASE  DO  NOT  REMOVE 
CARDS  OR  SLIPS  FROM  THIS  POCKET 


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