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Full text of "La bourse ou la vie [microforme]"

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IMAGE  EVALUATION 
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Fhoiograidiic 

Sdâices 

Corporation 


23  WfST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  UStO 

(716)  «72-4503 


CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHM/ICIViH 
Collection  de 
microfiches. 


Canadien  Instituts  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreprcductions  historiques 


Tachnical  and  Bibliographie  Notas/Notas  tachniquas  at  bibliographiquaa 


Tha  Inatituta  haa  attamptad  to  obtain  tha  baat 
original  copy  availabla  for  filming,  Faaturaa  of  thia 
copy  which  may  ba  bibliographically  uniqua. 
which  may  altar  any  of  tha  imagaa  in  tha 
-aproduction.  or  which  may  significantiy  changa 
tha  uaual  mathod  of  filming,  ara  chackaid  balow. 


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Colourad  covara/ 
Couvartura  da  couiaur 


I     I   Covars  damagad/ 


Coi^vpr^ura  andommagée 

Covars  rastorad  and/or  laminatad/ 
Couvartura  rastauréa  at/ou  pallicuiéa 


I      I   Covar  titia  missing/ 


La  titra  da  couvartura  manoua 


I      I   Colourad  maps/ 


Cartas  géographiques  an  couiaur 

Colourad  ink  (i.e.  othar  than  blua  or  black)/ 
Encre  de  couiaur  (i.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 


□   Coloured  plates  and/or  illustrations/ 
Planches  et/ou  illustrations  9n  couiaur 

□    Bound  with  othar  material/ 
Relié  avec  d'autres  documents 


Tight  binding  may  cause  shadows  or  distortion 
along  intarior  margin/ 

La  re  Mure  serrée  peut  causer  de  l'ombre  ou  de  la 
distortion  le  long  de  la  marge  intérieure 

Blank  leaves  addad  during  restoration  may 
appear  within  tha  text.  Whenever  possible,  thèse 
hava  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pagea  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaiaaant  dana  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
paa  été  filmées. 

Additional  commenta:/ 
Commentaires  supplémentaires.- 


L'Institut  a  microfilmé  la  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  da  aa  procurer.  Lea  détaiia 
da  cet  exemplaire  qui  aont  peut-être  uniquea  du 
point  da  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmaga 
sont  indiqués  ci-dessous. 


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D 
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0 


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This  item  is  filmed  at  tha  réduction  ratio  checked  ImIow/ 

Ce  document  eat  filmé  au  taux  da  réduction  indiqué  ci-daaaous. 


Colourad  pages/ 
Pagea  da  couleur 

Pages  damagad/ 
Pages  endommagées 

Pages  restored  and/or  laminatad/ 
Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pages  detached/ 
Pages  détachées 

Showthrough/ 
Transparence 


Th 
to 


I     I   Quality  of  print  varies/ 


Qualité  inégala  da  l'impression 

Includes  supplementary  matériel/ 
Comprend  du  matéri3l  supplémentaire 

Only  édition  availabla/ 
Saule  édition  diaponibia 


Pages  wholly  or  partially  obscured  Ly  errata 
aiips,  tissues,  etc.,  hava  been  refilmed  to 
enaura  tha  beat  possible  image/ 
Lea  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc..  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


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Th«  copy  fllm«d  h«ra  hm  b—n  r«proclue«d  th«nks 
to  the  g«n«rotity  of  : 

La  Bibliothèque  d«  la  Villt  dt  Montréal 


Th«  imagM  appcaring  hara  ara  tha  baat  quality 
poaaibla  conaidaring  tha  condition  and  lagibllity 
of  tha  original  copy  and  in  Icaaping  with  tha 
filming  contract  apacificatlona. 


Original  coplaa  in  printad  papar  covara  ara  filmad 
baginning  with  tha  front  covar  and  anding  on 
tha  laat  paga  with  a  printad  or  illuatratad  impraa- 
aion,  or  tha  back  covar  whan  appropriata.  Ail 
othar  original  coplaa  ara  filmad  baginning  on  tha 
firat  paga  with  a  printad  or  illuatratad  impraa- 
aion,  and  anding  on  tha  laat  paga  with  a  printad 
or  Illuatratad  impraaaion. 


Tha  laat  racordad  frama  on  aach  microfiche 
shali  contain  tha  aymbol  <— ^>  (maaning  "CON- 
TINUED"),  or  tha  aymbol  V  (maaning  "END"), 
whichavar  appllaa. 


L'axamplaira  filmé  fut  raproduit  grica  i  la 
généroaKé  da: 

La  Bibiiothèqua  da  la  Villa  da  Montréal 


Laa  imagaa  aulvantaa  ont  été  raproduitaa  avac  la 
plua  grand  aoin,  compta  tanu  da  la  condition  at 
da  la  nattaté  da  l'axamplaira  filmé,  at  an 
conformité  avac  laa  conditlona  du  contrat  da 
filmaga. 

Laa  axamplairaa  originaux  dont  la  couvartura  mn 
papiar  aat  impriméa  aont  filméa  an  eommançant 
par  la  pramiar  plat  at  mn  terminant  aoit  par  la 
darniéra  paga  qui  comporta  una  «mpraicita 
d'Impraaaion  ou  d'illuatration,  aoit  par  la  aacond 
plat,  aalon  la  caa.  Toua  laa  autraa  axamplairaa 
originaux  aont  filméa  an  eommançant  par  la 
pramiéra  paga  qui  comporta  una  amprainta 
d'Impraaaion  ou  d'illuatration  at  mn  terminant  par 
la  darniéra  paga  qui  comporta  una  talla 
amprainta. 

Un  daa  aymbolaa  auivanta  apparaîtra  aur  la 
darniéra  imaga  da  chaque  microfiche,  aalon  la 
caa:  le  aymbole  ^-^  aignifia  "A  SUIVRE",  la 
aymboia  V  aignifia  "FIN". 


IVIapa,  plataa,  charta,  etc.,  may  ba  filmad  at 
différent  réduction  ratioa.  Thoae  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  axpoaure  ara  filmad 
baginning  In  tha  uppar  left  hand  corner,  loft  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  framea  aa 
raquired.  The  following  diagrama  iiluatrata  the 
method: 


Lea  cartea,  planchée,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filméa  é  daa  taux  de  réduction  différente. 
Lorattua  le  document  eat  trop  grand  pour  être 
raproduit  en  un  aeul  cliché,  il  eat  filmé  é  partir 
de  l'angle  aupérieur  gauche,  de  gauche  è  droite, 
et  de  haut  an  baa,  en  prenant  le  nombre 
d'Imagea  nécaaaaire.  Lea  diagrammea  auivanta 
iiluatrant  la  méthode. 


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LA  BOURSE  OU  LA  VIE. 


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PLACBT 


AUX   CHAMBRES. 


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OU  LA  VIE 


PAR 


FBAIÎCOIS  BONAHI. 


Pas  de  milieu  :  accepter 
le  livie,  ou  se  cojer. 
(L'abbé  Martinet,) 


QUÉBEC 

* 

PUBLIE  PAR  L.  H.  HUOT, 

Editeur-Propriétaire  do  "OàMàSUMM." 

1878. 


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Le  propriëtaire-rédacteur  du  Canadien  publie 
la  présente  brochure  sans  rénumération  aucune. 

n  en  fait  l'hommage  aux  habitants  du  Saguenay. 

C'est  aussi  un  cadeau  qu'U  présente  bien  humble- 
n.ent  aux  députés  de  notre  Législature  Provinciale, 
ainsi  qu'à  tous  ceux  qui  s'intéressent  au  déve  oppe- 
„,ent  des  ressources  de  la  riche  et  fertile  vallée  du 


I^ac  St.  Jeaa 


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S'il  m'était  permis  de  pénétrer  quelque  soir  dan» 

Tenoeinte  législative,  dans  cette  chambre  illustré» 
par  des  orateurs  et  des  hommes  d'état  dont  la  pos- 

té4te  gardera  le  souvenir,  savez-vous,  lecteurs,  ce 

que  je  fcTais  i 


4.:  e^irm.-.k:iï^}âtiiii 


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Je  ne  suis  pas  député,  et  conséquemment  je  n'au» 
rais  pas  l'embarras  de  choisir  mon  siège  à  la  droite 
ou  à  la  gauche,  au  centre  gauche  ou  au  centre  droit,. 
]  rès  des  ministres  ou  près  des  fenêtres.  . 

Je  ne  suis  pas  dans  la  politique,  je  n'y  veux  pas. 
enù'er,  et  je  n'ai  rien  à  déiùéler  avec  les  partis. 

Je  n'attends  de  personne  la  position  ni  la  fortune,, 
et  je  n'aurais  à  courber  l'échiné  ni  devant  le  minis- 
tère ni  devant  l'opposition. 

Je  ne  suis  pas  dans  les  affaires,  ni  dans  les  pro- 
fessions, ni  dans  l'iadustrie,  ni  dans  le  commerce. 


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8  — 


lés  questions  de  tarif  n'auraient  pour  moi  aucun 
intérêt  perHOiineî. 

Je  ne  suis  plus  célibataire  et  ni  la  galerie  de 
l'Orateur  ni  celle  des  Dames  n'attireraient  mon  atten- 
tion. 

Je  n'ai  pas  de  filles  à  marier  ni  de  garçon»  à 
établir,  et  je  n'aurais  à  courtiser  ni<  les  hauts  fonc- 
tionnaires de  TËtat,  ni  les  përes  de JTamilles 

Mais  je  vous  entends  m'interrompre  :  "  Assez, 
assez,  nous  savons  ce  que  vous  ne  feriez  pas  ;  dites 
nous  maintenant  ce  que  vous  feriez." 

Eh  bien,  je  me  faufilerais  à  travers  les  députés, 
sans  les  voir  et  sans  ^tre  vu,  et  j'irais  mo  blottir 
derrière  le  fauteuil  de  l'Orateur.  Là,  j'attendrais 
et...  j'entendrais  avec  la  bonté  d'un  père,  et  la 
patience  d'un  notaire.  Puis,  au  moment  que  l'Ora- 
teur laisserait  le  fauteuil,  je  me  lèverais,  et  prenant 
la  pose  de  Mirabeau  quand  il  montrait  du  doigt  la 
hideuse  banqueroute  aux  portes  de  l'Assemblée 
Constituante,  je  prononcerais  ce    ^  ^*  *  >;    .li^v^'  ^  ^'• 

-it^iK/i  ni  hl    iv  SIMIPLB  DISCOURS.        i>^î,;:^;\,  ..]. 


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Messieurs  les  Député^''-  '■  ^*''^''''  '^  "•"''*  ''^- 

Arrêtez  !  Vos  dt^libërations  ne  sont  pas  finies. 
Vous  avez  légiféra  sur  plusieures  questions  bien  im- 
portantes, et  je  vous  en  félicite.  Mais  au-dessus  de 
toutes  ces  questions,  il  y  en  a  une  que  je  vous  prie 
de  considérer,  et  sur  laquelle  je  demande  Turgencc. 
Le  véritable  ordre  du  jour,  je  viens  le  soumettre  à 
vos  délibérations. 

-,        .Ti\.  ,"  .,        .r..!      kl»*     •         ••         t    ') 

Vous  êtes  tous  (  '  -:  bons  patriotes,  n*est-ce  pas  ? 
Cette  Province  de  Qj.cbec  que  vous  habitez  et  qui 
vous  a  vus  naître,  vous  voulez  la  voir  prospérer  et 
grandir  ?  Eh  bien.  Messieurs  de  la  Droite,  Mes- 
sieurs de  la  Gauche,  Messieurs  du  Centre  le  mo- 
ment est  venu  de  faire  un  grand  effort  pour  Fac- 
x^roissement  de  la  commune  patrie.  '^  ^im  Â'^n^^n 

....  tA.i-...L  i;     ■  'î 

Le  peuple  américain,  sur  lequel  nous  WtôiiB  tant 
de  fois  jeté  des  rega  ds  d'admiration  et  d*envie,  et 
dont  l'agrandissement  merveilleux,  agissant  sur 
notre  population  comme  l'aimant  sur  le  fer,  a  dé- 
peuplé notre  pays  dans  des  proportions  si  alar- 
imantes,  le  peuple  américain  traverse  en  ce  moment 


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une  crise  financière  et  industrielle  qui  sera  désas- 
treuse pour  nos  compatriotes  émigrés. 

Ses  plus  riches  institutions  financières  chan- 
cellent, son  commerce  languit,  ses  grandes  manu- 
factures suspendent  leurs  opérations.  Dans  presque 
toutes  les  villes  manufacturières  des  Etat^-Unis, 
les  ateliers  se  vident  en  grand  nombre,  et  nos  mal- 
heureux compatriotes  nous  reviennent  par  milliers. 

Il  y  a  longtemps  que  vous  cherchez  en  vain  des 
moyens  de  les  rapatrier,  ces  frères  malheureux  !  Il 
y  a  longtemps  que  vous  faites  de  vains  essais  pour 
arrêter  ce  torrent  de  Témigration  qui  nous  épuisait  ! 
Enfin  !  Voilà  la  Providence  qui  vous  vient  en  aide 
en  faisant  évanouir  ce  brillant  mirage  qui  séduisait 
tant  de  familles.  Le  cours  des  flots  est  changé,  et 
le  torrent  revient  vers  sa  source. 

Un  mal  salutaire  rainène  au  pays  vos  enfants  et 
vos  frères.  A  vous,  maintenant,  de  faire  en  sorte 
qu'ils  ne  Fabandonnent  plus  jamais.  Ces  milliers 
de  bras  qui  avaient  porté  chez  un  peuple  étranger 
le  fruit  de  leur  travail,  et  qui  viennent  maintenaDt 
s'offrir  à  vous,  c'est  une  richesse  qu'il  faut  *  ccaparer.. 
•  Or  ils  vous  resteront  s'ijs  trouvent  chez  vous  du 
travail  et  du  pain.  >r.:f'î.vr 


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Voilà  ce  qu'ils  vous  demandent,  et  ce  qu'il  faut 
absolument  leur  donner,  ij^  si^xi^^re   ît^r    r*"^*^  ' 

Nos  manufactures  ne  pourront  en  recevoir  qu'un 
petit  nombre.  Il  faut  encourager,  favoriser  par 
tous  les  moyens  l'ëtablissement  de  nouvelles  indus- 
tries afin  qu'un  plus  grand  nombre  de  bi'as  y  trou- 
vent de  l'emploi.  Mais  quelque  soit  le  progrès  que 
vous  réalisiez  sous  ce  rapport,  il  ne  faut  pas  quo 
l'industrie  accapare  la  majorité  des  travailleurs.  ^» 

C'est  donc  vers  l'agriculture  que  vous  devrez 
diriger  ce  courant  d'immigration  canadienne,  et 
pour  atteindre  cette  fin,  il  faudra  multiplier  le» 
facilites  et  les  avantages  à  l'entrée  de  cette  carrière^ 

Nous  avons  des  terres  en  abondance.  Ne  les 
vendez  jpas,  mais  donnez-les  aux  immigrants  à  cer- 
taines conditions  qui  les  empêabermt  de  les  ruiner 


et  de  les  abandonner  ensuite. 


jùÂip^r  K^l  _,_,xùù . 


;  Si  cet  encoura«^ement  ne  suffit  pas,  allez  plus  loin,, 
et:  payez  une  prime  au  colon  pour  cbaque  arpent  de^ 
terre  inculte  qu'il  mettra  en  état  de  culture,  et  pour 
la  maison  ou  la  grange  qu'il  bâtira  sur  ^on  lot.^jj.y;j 
Car,  ne  l'oubliez  pas,  messieurs,  l'agricdlture  estr 
la  grande  nourrice  des  nations,  et  c'est  elle  qu'il  faut, 
protéger  avant  tout.    On  exalte  l'industrie,  et  c'est 


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12  — 


avec  raison  par  ce  qu'elle  est  pour  les  peuples  une 
grande  source  de  richesse  et  de  bien  être.  Mais  il  y 
a  dans  la  protection  de  Tindustrie  une  certaine  me- 
sure qu'il  ne  faut  pas  dépasser;  sinon  l'équilibre  est 
rompu,  et  l'agriculture  est  ruinée  par  l'industrie. 

Yoyez  ce  qui  arrive  en  ce  moment  aux  Etats- 
Unis  :  cet  équilibre  a  été  rompu  dans  les  Etats  de 
TEst,  et  l'industrie  y  a  pris  aux  dépens  de  l'agri* 
culture  une  extension  exagérée.  Or  la  prospérité 
agricole  est  seule  solide,  à  l'abri  des  crises  finan- 
cières. Aussi,  regardez  aux  conséquences  :  la  cr'se 
actuelle  ne  se  fait  pas  sentir  dans  l'Ouest  où  TAgri- 
culture  est  la  source  principale  de  prospérité  ;  elle 
se  borne  aux  Etats  de  l'Est  où  l'industrie  a  pris  le 
premier  rang.  Il  faut  éviter  cette  faute  que  nos 
voisins  ont  éommise,  et  maintenir  l'équilibre  rationel 
«ntre  ces  deux  grandes  sources  de  la  richesse  gé- 
nérale.- '-■■„•::  .^.::;,"i^^  ^'^^^     ?imyi    ^^'  /,- 

Donc  il  fÎEtut  faire  (fes  ajifctîlteur^  <îd  jdtis  g]?iiiid 
nombre  de  nos  nouveaux  immigrés,  et  si  vous  me  le 
permettez,  je  vous  indiquerai  vers  quel  point  de 
notre  pays  noue  devons  diriger  cet  accroissement  de 
population,    r^^ 


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^*Icî,  messieurs,  se  rattache  à  la  question  du  rapa- 
triement une  autre  question  de  la  plus  grande  im- 
portance et  dont  je  veux  particulièrement  vous  en- 
tretenir, c'est  celle  de  la  construction  d'un  chemin' 


De  (tnébec  an  Lac  Stf  Jean*     '     '  ^  ^^^' 

:iî^à  C'est  là,  messieurs,  une  qfcestîon  de  vie  ou  de 
mort  pour  la  belle  et  patriotique  colonie  du  Sagùe- 
nay.  Je  suis  même  tenté  de  dire  que  c*est  une 
question  vitale  pour  toute  la  Province  et  surtout 
pour  la  cite  de  Quëbec,  tant  me  paraissent  dési- 
rables les  résultats  anticipés  de  cette  grande  entre 
prise.    ■      ■■■  ■'-  ■■  -    -'-^^^ 

Il  est  généralement  admis  que  les  deux  grandes 
causes  de  la  prospérité  si  rapide  de  nos  voisins  ont 
écé  l'agrandissement  continuel  du  territoire,  et  la 
construction  des  chemins  de  fer.    *  >' '^;''^  "^'^'^^^m 


-'î^^f  f. 


r„. 


*.^ 


,  Eh  bien,  messieurs  les  ministres,  messieurs  le? j 
députés,  adoptons  cette  politique,  et  maffchons  en 
avant.  i        f  - 

On  veut  construire  un  chemin  de  fer  sur  la  rive 


'<>•!-^ 


r: 


Nord  du  fleuve  St.  Laurent,  c*est  bien.         »      '  > 

On  veut  un  chemin  de  fer  de  colonis ttion  sur  la 
ive  Nord  de  rOutaouais,  c'est  bien.   ^^^  ^^^  ^ 
^    On  poursuit  activement  la  construction  d'une  voie 
îerrée  de  Lévis  à  Kennebec,  c'est  bien.  ;       v' 
On  achève  Iç  chemin  de  fer  Intercolonial,  c'est 

On *8è"propolê  cfe  construii*e  îé  Pacifique,  c'est 
'encore  bien.        '  "         -    -        ...  ^    ... 


■m 


lé- 


Mais  il  reste  une  autre  voie  ferrée  à  établir,  et 
•qui  est  absolument  nécessaire,  c'est  celle  de  Québec 
4IU  Lac  St.  Jean.  '  ^ 

On  a  agrandi  le  territoire  Canadien  du  côté  de 
il'Ouest  en  annexant  Manitoba  et  la  Colombie,  c'est 

bieii'  I  '  "^jj^h\^     ■  ■ifef ''^•5^3*^(^'r'^i^  : . 

On  vient  de  l'agrandir  du  côté  de  l'Est  par  l'en- 
trée de  risle  du  Prince  Edouard  dans  la  Confédé- 
ration, c'est  encore  bien.        ^^^^'^    "^^^  ' -'  ^'-  "^'^' 

Mais  il  faut  maintenant  nous  agrandir  du  coté  du 
Nord.  ;        ^"^ 

Jetons  un  regard  sur  Ta  carte  de  notre  pays. 

Audelàdes  Laurentides,  entre  les  sources  de  deux 
grandes  rivières,  le  Saguenay  et  le  St.  Maurice, 
s'étend  un  immense  territoire,  dont  le  sol  est  des 
plus  fertiles,  et  qui  est  arrosé  par  des  rivières  et  des 
lacs  superbes.  Il  y  a  là  des  milliers  et  des  milliers 
d'acres  de  terre  très  propres  à  la  culture,  et  qui 
n'attendent  que  la  main  du  défricheur  pcui  pro- 
duire les  plus  richesmoissons.  '     ^    ^ 

C'est  l'une  des  plus  belles  parties  de  notre  pays, 
et  malheureusement  l'une  des  plus  ignorées;  à  cause 
*<ie  son  isolement.  Plusieurs  d'entre  vous.  Messieurs, 
*ont  dû  visiter  ce  coin  de  terre,  et  sans  doute  ils 
n'ont  pu  retenir  un  cri  d'admiration  lorsqù'après 
une  longue  marche,  au  milieu  des  forêts,  ils  ont 
aperçu  se  déroulant  à  pert^  de  vue  sur  son  beau  lit 


—  15  — 


de  sable,  cette  vëritable  mer  intérieure  qu'on  ap- 
pelle le  Lac  St.  Jean. 

Or  cette  immense  vallée  du  Lac  St.  Jean  qui 
pourrait  recevoir  des  centaines  de  mille  colons  et 
alimenter  des  villes,  ne  compte  encore  qu'une  ving- 
taine de  mille  âmes,  et  finira  peut-être  par  se  dé- 
peupler si  Ton  ne  se  hâte  de  lui  ouvrir  de  grandes 
voies  de  communication  pour  écouler  ses  produits. 
:  Il  est  temps  d'y  songer,  Messieurs  :  ce  vaste  et 
beau  territoire,  très  favorisé  par  la  nature,  n'a 
besoin  que  d'être  favorisé  par  vous  pour  devenir  le 
grenier  de  notre  Province.  Jetez  sur  cette  chaîne 
de  montagnes  qui  nous  en  sépare  doux  lisses  de  fer 
de  cinquante  lieues  de  longueur,  et  vous  aurez  créé 
non  seulement  un  grenier  capable  d'alimenter  votre 
pays,  mais  en  même  temps  un  refuge,  un  lieu 
d'asile  pour  les  malheureux  expatriés  que  la  misère 
ou  l'amour  de  la  patrie  ramèneront  au  milieu  de 
nous.  1;': 


•'•;t).».'-iT..-  V»      ■•>>■. 


Hola  !  messieurs,  prêtez  l'oreille  1 


lim:>î>^z\^ 


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n 


Sont  aux  portes  de  cette  chambre  et  sollicitent 
votre  assistance.  Les  uns  ne  trouvent  plus  sur  la 
terre  étrangère  cette  richesse  fallacieuse  qui  les 
avait  séduits.  Au  fond  de  leurs  cœurs  Tamour  de  la 
patrie  s'est  réveillé,  et  vous  les  rendrez  heureux  en 
les  conviant  de  nouveau  au  banquet  de  la  nation. 

Les  autres  sont  plus  dignes  encore  de  vos  secours. 

Ils  n'ont  pas  voulu  abandonner  leur  pays,  et  pour 
lui  rester  fidèles,  ils  se  sont  enfoncés  dans  la  forêt. 
Au  prix  des  plus  grands  sacrifices  et  d'incroyables 
privations,  ils  ont  défriché,  colonisé,  enrichi  un  coin 
ignoré  de  leur  patrie.  •-'*'''   -*-*^-'i     .       .  ui   ,ag».. 

Mais  pendant  huit  mois  ils  ne  peuvent  avoir  au- 
cune communication  avec  les  villes,  et  pendant  le 
reste  de  Tannée  les  communications  sont  excessive- 
ment dispendieuses  et  difficiles,  pour  ne  pas  dire 
impossibles.  Eux  aussi  sont  donc  de  véritables  exilés 
sur  les  confins  de  leur  patrie,  loin  de  leurs  amis  et 
de  leurs  parents,  loin  du  comfort  et  des  jouissances, 
loin  de  la  richesse  et  de  l'avenir  ! 

Pardessus  les  montagnes  ils  vous  tendent  les  bras, 
et  ce  qu'ils  vous  demandent  ne  sera  pas  pour  eux 
seuls  UDe  source  de  prospérité.  Ce  sera  pour  les 
autres  ei^ilés  une  retraite  heureuse  et  paisible,  et 


—  17- 

pour  vous  mèine  un  grenier  d'abondance.  Ce  que 
vous  leur  donnerez  aujourd'hui  ils  vous  le  rendront 
demain,  et  si  ce  n'est  pas  à  vous  ce  sera  à  vos  en- 
fants qu'ils  paieront  leur  dette.  «>,,....,..  ,.. ,  \u.^ 
Donnez-leur  un  chemin  de  fer  et  ils  vous  donne- 
ront immédiatement  à  bon  marche  des  bois  de 
chauffage  et  de  construction,  des  viandes,  du  pois- 
son et  du  blé  en  abondance.  Sur  les  bords  de  leurs 
rivières  et  de  leur  grand  Lac  St.  Jean,  vos  fils  et 
vos  frères  iront  s'assurer  une  existence  honnête  et 
un  avenir  prospère.  Les  ennuis  de  l'absence  ne  les 
effraieront  plus  ;  car  grâce  au  chem*  r  de  fer  ils  se- 
ront toujours  à  la  porte  du  toit  nati.',  et  c'est  en 
quelques  heures  qu'ils  pourront  venir  vous  serrer  la 
main  et  vous  remercier  de  votre  bienfaitc 

Me^ieurs  les  députés,  il  y  a  des  œuvres  qui 
peuvent  être  différées  sans  un  préjudice  grave  ; 
mais  il  y  en  a  d'autres  qui  s'imposent  à  l'action 
immédiate  des  législateurs,  et  parmi  celles-ci  se 
range  eu  première  ligne  la  construction  d'un  chemin 
de  fer  de  Québec  au  Lac  St.  Jean.  r   ^ 

Il  faut  que  cela  se  fasse,  il  le  faut  de  toute  néces- 
sité, '-rf'^  .?)U  \  •;■:,:     ^'-'  '^^:   ."--'N-^f-  f-.;--    ^r:^,- 

H  le  faut  pour  ces  pauvres  malheureux  dont  le 
travail  et  les  sueurs  n'acquerront  de  prix  que  lors- 
que vous  aurez  donné  un  écoulement  à  leurs  pro- 
duits.    Il  le  faut  pour  ces  pauvres  émigrés  qui  nous 

arrivent  et  auxquels  vous  devez  préparer  un  établis- 

% 


II 


—  18  — 

flement.  Il  le  faut  pour  rotts-mémes,  et  surbout  pour 
4a  ville  de  Québec  qui  n'a  pas  autour  de  ses  murs 
un  territoire  assez  riche  et  assez  étendu  pour  assu- 
rer son  accroissement  futur.  Le  train  de  chemin 
de  fer  qui  vous  apportera  les  produits  du  Lac  St. 
Jean,  s'en  retournera  chargé  de  vos  marchandises, 
«t  de  cet  échange  de  richesses  résultera  la  prospérité 


•générale. . 


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Les  elilectiois* 


.'Mf^     M'V.  f'»^  '.M  ^M    *  :•  ''/T.-T  ^'J 

<jue  vous  allez  me  faire  Je  les  connais.  "^^W- 

Vous  allez  me  dire  d'abord  que  ce  chemin  de  fer 
est  impossible,  et  que  la  chaîne  des  Laurentides  est 
un  obstacle  infranchissable.  Mais  cette  question 
n'en  est  plus  une,  avec  les  progrès  de  la  science 
moderne.  La  mucanique  a  pris  aujourd'hui  un  tel 
développement  qu'elle  peut  triompher  de  presque 
toutes  les  difficultés.  .      .  , . ,  , 

Quand  on  a  pu  traverser  les  Montagnes  Ro- 
cheuses, on  peut  certainement  travei*ser  les  Lau- 
renucies.  nifrhv  cïj..* 

'  Quand  on  se  rappelle  que  le  Pacifique  américain 
avait  à  franchir  quatre  passes  de  montagnes  d'une 
hauteur  variant  entre  6,000  et  8,000  pieds,  peut-on 
mettre  en  doute  la  possibilité  de  gravir  en  chemin 
de  fer  les  flancs  des  Laurentides  ? 

Il  y  a  là,  comme  ailleurs,  des  cours  d'eau  et  des 
ravins,  des  lacs  et  des -vallées;  or  tout  le  secret 
pour  escalader  les  montagnes  en  chemin  de  fer  con- 
siste à  suivre  ces  cours  d'eau,  ces  ravins  et  ces  val- 
lées. • 

D'ailleurs,  messieurs,  plusieures  explorations  ont 
déjà  été  faites  par  des  arpenteurs  expérimentés,  «t 
tous  affirment  la  praticabilité  du  chemin  projeté. 


:*; 


li. 


Il 


II 


!; 


m 


—  20-- 

Le  rapport  de  M.  Sullivan,  entre  autres,  constate 
que  les  plus  fortes  inclinaisons  seront  moindres  que 
dans  plusieurs  chemins  de  fer  déjà  existants  et  en 
opération. 

Mais  ce  chemin  de  fer  ne  paiera  jamais,  m'objec- 
terez-vous  encore. 


I' 


Ui    »> 


J«   «Vi/' 


Qu'en  savez- vous  ?  Quelles  sont  vos  raisons  d'af- 
firmer que  ce  chemin  ne  rapportera  aucuns  profits  ? 

Du  moment  que  vous  aurez  décide  de  construire 
cette  voie  ferrée,  il  n'y  a  aucun  doute  que  les  co- 
lons se  dirigeront  en  grand  nombre  de  ce  côté.  Les 
terres  y  sont  excellentes, .  le  climat  salubre  et  beau 
plus  doux  que  dans  les  paroisses  le  long  du  fleuve 
St.  Laurent,  et  la  vie  est  à  bon  marché.  La  seule, 
raison  qui  a  empêché  jusqu'à  présent  nos  compa- 
triotes de  s'y  établir,  c'est  l'éloignement  des  grands 
centres.  Cette  raison  disparaissant,  il  est  évident 
que  la  vallée  du  Lac  St.  Jean  deviendrait  la  plus 
avantageuse  des  colonies.  *'       1  ^^^  '='  '  ''^(^^-^  ^«^  ^t  ■  ^'    : 


ïfr 


En  peu  d'années,  la  population  y  serait  doublée, 
et  le  chemin  de  fer  pourrait  compter  sur  un  trafic 
qui  s'accroîtrait  ^^'Us  la  même  proportion.  En  peu 
d'années,  il  se  ferait  du  Lac  St.  Jean  à  Québec  un 
transport  considérable  de  bois  de  chauffage  et  de 
construction»  de  grwis  et  de  bestiaux.  Le  com- 
WKdvCù  loçnl  grandiaiBiait)»  augmenterait  aussi  le 
tâF«2)(spQrt  des  marchandise»,  et  enfin  je  ne  vois  pas 
pourquoi  les  touristes  qui  fréquentent  en  si  grand 


—  21  — 


en 


nombre  les  places  d*eau  du  bas  du  fleuve,  ne  pren- 
draient pas  bientôt  la  direction  du  Lac  St.  Jean. 
Us  trouveraient  sur  ses  bords  les  sites  les  plus 
agréables  et  les  plus  pittoresques,  les  amusements 
d  une  navigation  facile  que  le  flux  et  le  reflux  ne 
gênent  pas,  et  tous  les  agréments  d'une  pêche  et 
d'une  chasse  abondantes.  •  _^ ,  - '   •         *-    .: ; 

Mais  supposons,  messieurs,  que  les  profits  immé- 
diats de  ce  chemin  de  fer  ne  puissent  pas  vous  rem- 
bourser des  frais  de  sa  construction,  qu'importe  en 
réalité,  pourvu  que  vous  dotiez  votre  pays  d'une 
grande  source  de  richesse  et  de  prospérité  pour  les 
générations  futures  ?  Les  gouvernements  ne  con- 
struisent pas  {K>ur  spéculer  mais  pour  l'utilité  géné- 
rale, et  leurs  travaux  ne  doivent  pas  avoir  en  vue 
seulement  le  présent,  mais  encore  et  surtout  l'ave- 

L'accomplissement  des  grandes  améliorations  pu- 
bliques exige  toujours  des  sacrifices  plus  ou  moins 
considérables,  qui,  pour  un  temps,  semblent  des 
pertes  mais  qui  deviennent  bientôt  des  gains  réels. 
La  construction  du  chemin  de  fer  de  Québec  au  Lac 
St.  Jean  appartient  à  cette  classe  d'entreprises  dans 
laquelle  les  capitaux  ne  sauraient  être  perdus. 

Mais  je  me  hâte  d'arriver  à  votre  troisième  objec- 
Jbion  qui  est  sans  contredit  la  plus  grave  :  ce  chemin 
coûtera  beaucoup  d'argent,  et  nous  n'en  avons  pas. 
-    Messieurs,  cette  double  proposition  contient  une 


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Double  erreur 


.'f  •'•  I  «»»  >a»'!iK  '  t 


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Premièrement. — Pour  construire  un  chemin  de 
fer  de  Québec  au  Lac  St.  Jean  il  ne  faut  pas  tant 
d'argent  qu'on  le  pense  gënëralemen t. 

Secondement. — Nous  ne  sommes  pas  aussi  pau- 
vres qu'on  se  plaît  à  le  dire,  et  nous  avons  les 
moyens  de  construire  ce  chemin  de  fer. 

Chateaubriand  disait  qu'il  ne  faut  pas  prendre 
un  levier  pour  soulever  une  paille.  Il  se  moquait 
ainsi  des  faiseurs  d'embarras  qui  voient  toujours 
des  obstacles  insurmontables  à  l'accomplissement 
des  œuvres  patriotiques  les  plus  aisëes. 
*^  Messieurs,  je  ne  prétends  pas  que  la  construction 
du  chemin  de  fer  en  question  soit  une  paille  à  sou- 
lever. Non  certes,  c*est  plutôt  un  lingot  d'or,  et 
j'admets  que  pour  le  soulever  il  faut  avoir  un  le- 
vierd  argent.  ^         *^  *^ 

j^  Mais  je  soutiens  que  ce  précieux  levier  n'est  pas 
introuvable,  et  que  l'entreprise  proposée  est  bien 
loin  d'être  une  impossibilité.  .  -  ^<,  i^,. 

Quel  sera  le  coÛt  probable  de  l'entreprise  ?  Telle 
est  la  première  question  à  résoudre.  Or  la  réponse 
à  cette  question  est  toute  faite  dans  un  excellent 
travail  que  vous  avez  dû  lire,  et  qui  est  dû  à  la 
plume  de  M.  J.  C.  Langelier,  l'un  des  rédacteurs  du 
Ccmadien,    Si   vous  ne  l'avez  pas  lu,  lisez-le,  je 


23  — 


Y0U8  en  prie,  et  vous  serez  très-bien  renseigne  sur  ' 
la  question  qui  nous  oc6upe. 

Il  y  a  deux  espèces  de  voies  ferrëes,  la  voie  * 
large  et  la  voie  étroite.  L'ëcrit  de  M.  Langelier 
vous  convaincra  qu'il  n'y  a  pas  à  hésiter  entre  les  * 
deux  pour  l'objet  en  contemplation,  et  que  la  voie  * 
étroite  doit  être  adoptée,  lo.  parce  qu'elle  est  plus  ; 
propre  aux  pays  montagneux,  2o.  parce  qu'elle  * 
coûte  près  de  moitié  moins  que  l'autre. 

Remarquez  bien,  messieurs,  que  l'expérience  de 
la  voie  étroite  n'est  pas  à  faire  :  elle  est  toute  faita  - 
et  depuis  longtemps.     On  l'a  faite  en  France,  en 
Angleterre,  aux  Etats-Unis  et  ailleurs,  et  partout 
les  résultats  ont  été  plus  que  satisfaisants.,^  ,  .,,.(. r. 

Or,  d'après  les  calculs  de  M.  Langelier,  qui  sont;, 
basés  sur  les  rapports  authentiques  de  ce  qui  a  été  ^ 
fait  ailleurs,  et  dont  vous  pouvez  facilement  véri-  • 
fier  l'exactitude,  le  chemin  de  fer  de  Québec  au 
Lac  St.  Jean  bien  établi  et  mis  en  opération  avec 
tout  le  matériel  roulant  nécessaire,  ne  coûterait 
qu'un  million  huit  cent  sept  mille  cent  trente-cinq, 

Encore  une  fois,  messieurs,  ce  chiffre  est  basé  sur 
des  calculs  sûra  et  doit  être  exact.    Mais  arrondis-  • 
sons  la  somme  si  vous  le  voulez  ;  élevons-la  jusqu'à  . 
deux  millions  ;  une  augmentation  de  près  de  deux:  . 
cent  mille  pilastres  doit  suffire  pour  toutes  les  dé-* 
penses  imprévues>,n|>#i3i;  i^-w^a«^#l-^^l^    ««*^ 


■^"  "%r.-i     '  ^rï."  ,  -^  f 


f»./ 

f.»*. 


Il 


II 


'^  ■! 


Deax  millions  ? 

Voila  donc  la  somme  qu'il  nous  fauL  trouver. 
Est-ce  un  si  grand  sacrifice  que  la  Province  de  Qué- 
bec ne  puisse  pas  le  faire?  Allons,  pour  assurer 
Tavenir  de  la  nationalité  canadienne-française,  et 
pour  Fempêcher  d'aller  mettre  sa  belle  intelligence 
au  service  d'un  peuple  rival,  est-ce  qu'il  n'y  aura 
pas  chez  nous  assez  de  patriotisme  et  de  dévoue- 
ment pour  sacrifier  deux  millions  ?^"<^hM  >iri»s|i»à  j 

Si  les  capitalistes  reculent  devant  ce  sacrifice 
temporaire,  vous,  ministres  et  députés,  au  nom  de 
la  nation,  faites-lei':^^.M'-;*i«fc  't^^w^'îm^'^s^mî..yA^m'&%i  ^(pr^. 

S'il  vous  faut  emprunter,  empruntez.  S'il  vous 
faut  augmenter  les  revenus  actuels  de  la  Province, 
augmentez-les.  S'il  faut  une  caxe  additionnelle,  im- 

pOSez-'la.  •  '^*  ■^"^•'■'^  mftf  -M   UdMà  tmht  ff^'iil.  _.îi^:  ^i^J- 

Voulez- vous  connaître  mon  idée  toute  entière  et 
ce  que  je  ferais  à  votre  place  ?  Ecoutez  ;  «  **«^t^ié44»> 

Il  y  a  dans  le  monde,  et  particulièrement  en  Eu- 
rope, des  milliers  d'associations  qui  emploient 
chaque  année  des  sommes  énormes  à  des  œuvres  de 
charité  et  dj9  philantropie  ;  une  souscription  relati- 
vement très  modique  des  associés  suffît  à  réaliser 
ces  capitaux.  -ruH^'       .o»-  w^m^àmp^m^ miy-iff  ^ffg^.. 

Il  y  a  dans  le  monde  un  grand  roi  qui  n'a  ni 


25  — 


territoire,  ni  revenus,  et  qui  cependant  rëuss  i  à 
faire  face  à  des  dépenses  considérables  au  moyen 
d'un  tribut  volontaire  et  presque  insignifiant,  qu'on 
appelle  lé  denier  de  Saint  Pierre.  Tout  le  secret  de 
ces  admirables  résultats  est  dans  la  puissance  de 
Tassociation.  On  Fa  dit  des  millions  de  fois  :  Tunion 
fait  la  force,  et  Fassociaiion  fait  la  richesse.  „..«^ 
Eh  bien  !  messieurs,  associez  à  l'œuvre  du  rapa- 
triement, du  chemin  de  fer  au  Lac  St.  Jean  et  de  la 
colonisation  en  général,  toute  la  population  de 
notre  Province.  Imposez  une  taxe  spéciale  et  directe 
que  vous  appellerez  le  denier  de  8t  Jean  JJaptisie 
ou  le  denier  de  la  patrie.  Statuez  que  cet  argent 
ne  sera  pas  employé  à  d'autres  fins.  Basez  cette 
taxe  sur  les  rôles  d'évaluation  des  municipalités^  et 
faites-la  collecter  par  vos  percepteurs  du  revenu.p<, , 

^  Le  peuple  pourrait-il  se  plaindre  d'un  impôt  dont 
l'objet  serait  précisément  de  lui  venir  en  aide  î 
Ne  le  paierait-il  pas  au  contraire  avec  satisfaction 
quand  il  songerait  que  cet  argent  est  destiné  à  faire 
revenir  ses  filles  des  manufactures  étrangères,  et  à 
procurer  à  ses  fils  des  établissements  sur  le  sol  de 
la  patrie,?  'mtr  mr-'^mp-tmfmm'^  m^'  '  ^f'^-^^m^^ 
'  Au  reste,  cette  taxe  ne  serait  pas  onéreuse.  N^us 
comptons  plus  de  deux  cent  mille  familles  dans,  la 
Province  de  Québec.  Un  seul  dollar  par  famille  for- 
merait un  revenu  annuel  de  plus  de  deux  cent  mille 
piastres,  et  dans  moins  de  cinq  ans  vous  auriez  réa- 


■H 


—  26  — 

lise  un  million,  auquel  il  suffirait  de  joindre  un 
octroi  de  terres  d'égale  valeur,  pour  payer  la  con* 
struction  du  chemin  de  fer  de  Québec  au  Lac  St 


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Jean. 

»  Mais  supposé  qu'une  semblable  taxe  fût  jugée 
onéreuse  pour  les  contribuables  ;  où  serait  le  mal  si 
cette  imposition  les  forçait  à  diminuer  un  peu  leurs 
dépenses  ?  Où  serait  le  mal  si  les  hommes  devenaient 
plus  sobres  et  les  femmes  plus  modestes  ?  Où  serait 
le  mal,  si  cet  impôt  devenait  un  frein  au  luxe  qui 
nous  envahit  et  nous  ruine  ?  -*  *hi,î1   i. /.  î  -.^  i.«^'<T*f,iv 

Messieurs,  vous  avez  des  femmes  et  vous  avez 
des  filles. — Ici,  je  m'adresse  à  toiis  les  habitants  de 
la  Province  de  Québec. — Calculez  ce  qu'elles  vous 
coûtent  par  an  en  superflultés  de  tout  genre,  et 
vous  verrez  que  le  pire  des  despotes,  celui  qui  im- 
pose à  ses  sujets  les  taxes  les  plus  onéreuses,  c'est 
la  Mode  !'■  ■  "'-ïw^^'-a^f-'-'-f^'*!-^'  <»i*'.-??*-M'ïîi.>»-"-fii*i-»'»rfi.-r/-f.  "xt t-f^^-i^Ai   ^i^^iité^s^t^ 

^^<'Sb  bien  !  messieurs,  proposez  à  ces  Dames  de 
séèotier  le  joug  do  ce  tyran  une  fois  seulement  tous 
les  craq  ans,  et  de  donner  l'impôt  qu'elles  lui  paient 
trop  fidèlement,  à  l'œuvre  de  la  colonisation.  Elles 
ont  de  la  vertu,  du  patriotisme,  du  dévouement — 
c'est  le  propre  des  femmes  d'être  dévouées— elle» 
accueilleront  votre  proposition  avec  faveur.  if^«r«îfv 
"^  Faire  de  la  résistance. .  ..je  ne  dirai  pas  à  leurs 
maris,  mais  à  quelqu'un  ou  à  quelque  chose,  leur 
platt  toujours,  surtout  à  celles  qui  ont  lu  des  ro- 


—  27  — 


manB  :  eh  bien  !  elles  feront  de  la.  rësistance  au 
tarif  despotique  de  la  Mode. 

Jamais  sujets  rebelles  n'auront  été  plus  acclames 
et  plus  soutenus.  Toutes  les  puissances  domestiques 
leur  reconnaîtront  lo  droit  de  helligéranta,  et  s'il 
leur  plaisait  de  rompre  à  jamais  leurs  chaînes  et  de 
proclamer  Tindëpendance,  qui  de  nous  ne  s'empres- 
serait de  les  soutenir  ?  Quelle  belle  occasion  pour 
nous  de  reconquérir  la  plénitude  de  la  puissance 
maritale,  et  de  faire  cesser  ce  partage  du  pouvoir 
toujours  si  funeste  à  l'autorité  !    ,  -^  *  -•  --  -* -.-  i 

'^Messieurs,  la  chose  est  entre  vos  mains.  Les 
femmes  sont  si  bonnes,  que  vous  obtiendrez  d'elles 

tout  ce  qu'elles  voudront,  diront  les  malins  ; 

mais  moi  qui  ne  suis  pas  malin,  je  dis  que  vous 
obtiendrez  d'elles  tout  ce  que  vous  voudrez.  Vos 
femmes  et  vos  filles  sacrifieront  leurs  hoaaels,  leurs 
grecian  bends  et  mille  autres  artifices,  si  vous  lé  dé- 
sirez. Avec  ce  seul  sacrifice  vous  réaliserez  un  autre 
million  en  peu  d'années.  Remettez  en  leurs  mains 
l'œuvre  de  la  colonisation  et  du  rapatriement,  et 
vous  verrez  comme  elle  fleurira.  Kon-seulement 
nos  descendants,  mais  nos  contemporains  en  recueil- 
leront les  fruits.  iL^fb  ;  1  .1  aM>m.'"^  ■  tm  ^rwt#*-.i#>'  .4i«3f 

-  Allons,  messieurs,  hésitez- vous  encore  t  Etes- vous 
encore  tentés  de  trouver  trop  onéreux  le  sacrifice 
que  je  vous  demande  ?  Alors,  permettez* moi  do 
vous  raconter  <^''-  *?  -^i^^i  tîi=  i^bis-yi  ^.>  'imiimm%i^^siék;_; 


■W§^âmm(;é  mm  mm  i^»i  «  ;?*■  -wmtm  i  "  ..^0/1^^1;  oa  .1:  î  rfi|^:â6 
Il  Un  voyageur  â'eii  allait  par  un  cheinin  déiert  II 
faisait  nuit,  et  la  lune  qui  avait  un  instant  montré 
sa  corne  au-dessus  des  grands  arbres  venait  de  se 
coucher  sur  un  lit  de  nuages.  11  faisait  froid,  et  la 
neige  criait  sous  les  pieds  du  marcheur.  ^i^u^mmii 
'^  C'ëtaft  un  artisan  qui  avait  travaille  toute  la 
semaine  à  la  ville,  et  qui  s'en  retournait  à  sa  cam- 
pagne pour  passer  avec  sa  famille  le  jour  consacre 
au  Seigneur.  H  était  alerte,  et  pressait  le  pas,  tout 
joyeux  d'emporter  à  sa  femme  e^^ à  ses  enfants  le 
salaire  d^e  la  semaine*  -^^^^  ^t^'î4  '>h  hî^i  îcîtiî"  "^MfPi 
^  Tout  à  coup,  de  la  forêb  qu'il  traversait,  s'ëlanoe 
une  troupe  de  brigands,  qui  Fentourent,  le  saisissent 
et  Tentrainent  dans  leur  repaire.  Le  pauvre  mal- 
heureux se  crut  perdu,  et  ne  songea  d'abord  qu'à  la 
mort  qui  F  attendait.  Mais  bientôt  il  reprit  conte- 
nance et  dit  aux  brigands  :  "  que  me  voulez-vous?  " 
"  Ta  bourse  ou  ta  vie,"  répondit  le  chef.  L'artisan 
tira^sa  bourse  qui  contenait  dix  piastres,  la  leur  re- 
mit, et  reprit  en  courant  le  chemin  de  sa  maison. 
La  joie  de  la  famille  fut  grande,  et  quand  il  raconta 
son  aventure,  on  jugea  que  le  travail  de  la  semaine 
n'avait  pas  été  perdu  puisqu'il  avait  paye  la  rançoa 
du  prisonnier  et  rendu  un  père  à  ses  enfieiiits.   w^^r 


—  29  — 

-««»  sans  doute  le  sen»     . 
Messieurs,  vous  comprenez  sans 

allégorique  de  cette  ﻫ^^';-     ,^   —  „,e  dans  la 
Il  y  a  dans  la  vie  dun  pe^P'^'  jj  j^^  faut 

jAn  homme,  des  Jrcons,.^-^ 

sacrifier  sa  bourse,  «^l^^^^*""        je  sacrifice  et      - 
nous  traversons  une  de  ces  époques^  ^^  ^^^^  ^^. 

de  dévouement  à  ^'^^^'^^^l^  ^^  ^om  des  mal- 
gémissent sur  la  terre  étrangère  ^^^^^^  .^  ^ 

leureux  colons  q«^]««*^;' ^1  devons  faire  un 
pauvreté,  je  vous  djlare  que  nu^^^^.^ 

^^::;:;X:rse,etnousleurdonnerons 

lavie,quiconse^raUn^-    ^       ^^  ^, 
Si  vous  me  dites  que  tou        h  ^^^^ 

impraticable,  je  ^'"'f  ^J,^J  Jq^'aux  résultats, 
trouviez  autre  chose.  Je  ne  ^^^  ^^,, 

et  je  serai  enchant^  ,  mais  ..,,,.. 

pas  que  la  maison  brûle  l^^^^^^^^^ 


Saguenay, 


déceinbre^l873. 


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TABLE  DES  MATIERES. 


PAGES. 

Avis  de  TEditeur 5 

Aux  lecteurs 7 

Messieurs  les  députés 9 

Du  travail  et  du  pain 11 

De  Québec  au  Lac  St.  Jean 13 

Deux  classes  d'exilés t 16 

Les  objections 19 

Double  erreur 22 

Deux  millions 24 

Une  aventure 28 


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