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IMAGE EVALUATION
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Fhoiograidiic
Sdâices
Corporation
23 WfST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. UStO
(716) «72-4503
CIHM/ICMH
Microfiche
Séries.
CIHM/ICIViH
Collection de
microfiches.
Canadien Instituts for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreprcductions historiques
Tachnical and Bibliographie Notas/Notas tachniquas at bibliographiquaa
Tha Inatituta haa attamptad to obtain tha baat
original copy availabla for filming, Faaturaa of thia
copy which may ba bibliographically uniqua.
which may altar any of tha imagaa in tha
-aproduction. or which may significantiy changa
tha uaual mathod of filming, ara chackaid balow.
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Colourad covara/
Couvartura da couiaur
I I Covars damagad/
Coi^vpr^ura andommagée
Covars rastorad and/or laminatad/
Couvartura rastauréa at/ou pallicuiéa
I I Covar titia missing/
La titra da couvartura manoua
I I Colourad maps/
Cartas géographiques an couiaur
Colourad ink (i.e. othar than blua or black)/
Encre de couiaur (i.e. autre que bleue ou noire)
□ Coloured plates and/or illustrations/
Planches et/ou illustrations 9n couiaur
□ Bound with othar material/
Relié avec d'autres documents
Tight binding may cause shadows or distortion
along intarior margin/
La re Mure serrée peut causer de l'ombre ou de la
distortion le long de la marge intérieure
Blank leaves addad during restoration may
appear within tha text. Whenever possible, thèse
hava been omitted from filming/
Il se peut que certaines pagea blanches ajoutées
lors d'une restauration apparaiaaant dana le texte,
mais, lorsque cela était possible, ces pages n'ont
paa été filmées.
Additional commenta:/
Commentaires supplémentaires.-
L'Institut a microfilmé la meilleur exemplaire
qu'il lui a été possible da aa procurer. Lea détaiia
da cet exemplaire qui aont peut-être uniquea du
point da vue bibliographique, qui peuvent modifier
une image reproduite, ou qui peuvent exiger une
modification dans la méthode normale de filmaga
sont indiqués ci-dessous.
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0
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n
This item is filmed at tha réduction ratio checked ImIow/
Ce document eat filmé au taux da réduction indiqué ci-daaaous.
Colourad pages/
Pagea da couleur
Pages damagad/
Pages endommagées
Pages restored and/or laminatad/
Pages restaurées et/ou pelliculées
Pages discoloured, stained or foxed/
Pages décolorées, tachetées ou piquées
Pages detached/
Pages détachées
Showthrough/
Transparence
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to
I I Quality of print varies/
Qualité inégala da l'impression
Includes supplementary matériel/
Comprend du matéri3l supplémentaire
Only édition availabla/
Saule édition diaponibia
Pages wholly or partially obscured Ly errata
aiips, tissues, etc., hava been refilmed to
enaura tha beat possible image/
Lea pages totalement ou partiellement
obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure,
etc.. ont été filmées à nouveau de façon à
obtenir la meilleure image possible.
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to the g«n«rotity of :
La Bibliothèque d« la Villt dt Montréal
Th« imagM appcaring hara ara tha baat quality
poaaibla conaidaring tha condition and lagibllity
of tha original copy and in Icaaping with tha
filming contract apacificatlona.
Original coplaa in printad papar covara ara filmad
baginning with tha front covar and anding on
tha laat paga with a printad or illuatratad impraa-
aion, or tha back covar whan appropriata. Ail
othar original coplaa ara filmad baginning on tha
firat paga with a printad or illuatratad impraa-
aion, and anding on tha laat paga with a printad
or Illuatratad impraaaion.
Tha laat racordad frama on aach microfiche
shali contain tha aymbol <— ^> (maaning "CON-
TINUED"), or tha aymbol V (maaning "END"),
whichavar appllaa.
L'axamplaira filmé fut raproduit grica i la
généroaKé da:
La Bibiiothèqua da la Villa da Montréal
Laa imagaa aulvantaa ont été raproduitaa avac la
plua grand aoin, compta tanu da la condition at
da la nattaté da l'axamplaira filmé, at an
conformité avac laa conditlona du contrat da
filmaga.
Laa axamplairaa originaux dont la couvartura mn
papiar aat impriméa aont filméa an eommançant
par la pramiar plat at mn terminant aoit par la
darniéra paga qui comporta una «mpraicita
d'Impraaaion ou d'illuatration, aoit par la aacond
plat, aalon la caa. Toua laa autraa axamplairaa
originaux aont filméa an eommançant par la
pramiéra paga qui comporta una amprainta
d'Impraaaion ou d'illuatration at mn terminant par
la darniéra paga qui comporta una talla
amprainta.
Un daa aymbolaa auivanta apparaîtra aur la
darniéra imaga da chaque microfiche, aalon la
caa: le aymbole ^-^ aignifia "A SUIVRE", la
aymboia V aignifia "FIN".
IVIapa, plataa, charta, etc., may ba filmad at
différent réduction ratioa. Thoae too large to be
entirely included in one axpoaure ara filmad
baginning In tha uppar left hand corner, loft to
right and top to bottom, as many framea aa
raquired. The following diagrama iiluatrata the
method:
Lea cartea, planchée, tableaux, etc., peuvent être
filméa é daa taux de réduction différente.
Lorattua le document eat trop grand pour être
raproduit en un aeul cliché, il eat filmé é partir
de l'angle aupérieur gauche, de gauche è droite,
et de haut an baa, en prenant le nombre
d'Imagea nécaaaaire. Lea diagrammea auivanta
iiluatrant la méthode.
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LA BOURSE OU LA VIE.
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PLACBT
AUX CHAMBRES.
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OU LA VIE
PAR
FBAIÎCOIS BONAHI.
Pas de milieu : accepter
le livie, ou se cojer.
(L'abbé Martinet,)
QUÉBEC
*
PUBLIE PAR L. H. HUOT,
Editeur-Propriétaire do "OàMàSUMM."
1878.
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Le propriëtaire-rédacteur du Canadien publie
la présente brochure sans rénumération aucune.
n en fait l'hommage aux habitants du Saguenay.
C'est aussi un cadeau qu'U présente bien humble-
n.ent aux députés de notre Législature Provinciale,
ainsi qu'à tous ceux qui s'intéressent au déve oppe-
„,ent des ressources de la riche et fertile vallée du
I^ac St. Jeaa
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r\'"l'''«ï fi'W* ' -j.' ïri".?:}!;^:! ,i>^ t: . A>! -!f-f4i(
^V^f,^'':
S'il m'était permis de pénétrer quelque soir dan»
Tenoeinte législative, dans cette chambre illustré»
par des orateurs et des hommes d'état dont la pos-
té4te gardera le souvenir, savez-vous, lecteurs, ce
que je fcTais i
4.: e^irm.-.k:iï^}âtiiii
'■m'''
Je ne suis pas député, et conséquemment je n'au»
rais pas l'embarras de choisir mon siège à la droite
ou à la gauche, au centre gauche ou au centre droit,.
] rès des ministres ou près des fenêtres. .
Je ne suis pas dans la politique, je n'y veux pas.
enù'er, et je n'ai rien à déiùéler avec les partis.
Je n'attends de personne la position ni la fortune,,
et je n'aurais à courber l'échiné ni devant le minis-
tère ni devant l'opposition.
Je ne suis pas dans les affaires, ni dans les pro-
fessions, ni dans l'iadustrie, ni dans le commerce.
V : :■
8 —
lés questions de tarif n'auraient pour moi aucun
intérêt perHOiineî.
Je ne suis plus célibataire et ni la galerie de
l'Orateur ni celle des Dames n'attireraient mon atten-
tion.
Je n'ai pas de filles à marier ni de garçon» à
établir, et je n'aurais à courtiser ni< les hauts fonc-
tionnaires de TËtat, ni les përes de JTamilles
Mais je vous entends m'interrompre : " Assez,
assez, nous savons ce que vous ne feriez pas ; dites
nous maintenant ce que vous feriez."
Eh bien, je me faufilerais à travers les députés,
sans les voir et sans ^tre vu, et j'irais mo blottir
derrière le fauteuil de l'Orateur. Là, j'attendrais
et... j'entendrais avec la bonté d'un père, et la
patience d'un notaire. Puis, au moment que l'Ora-
teur laisserait le fauteuil, je me lèverais, et prenant
la pose de Mirabeau quand il montrait du doigt la
hideuse banqueroute aux portes de l'Assemblée
Constituante, je prononcerais ce ^ ^* * >; .li^v^' ^ ^'•
-it^iK/i ni hl iv SIMIPLB DISCOURS. i>^î,;:^;\, ..].
i; .
de
n-
.rt6'l^... ■» >•
ifr.;(:. c"'i vi- v»iî/tfi
*• 1
i-Mn-tr
Messieurs les Député^''- '■ ^*''^'''' '^ "•"''* ''^-
Arrêtez ! Vos dt^libërations ne sont pas finies.
Vous avez légiféra sur plusieures questions bien im-
portantes, et je vous en félicite. Mais au-dessus de
toutes ces questions, il y en a une que je vous prie
de considérer, et sur laquelle je demande Turgencc.
Le véritable ordre du jour, je viens le soumettre à
vos délibérations.
-, .Ti\. ," ., .r..! kl»* • •• t ')
Vous êtes tous ( ' -: bons patriotes, n*est-ce pas ?
Cette Province de Qj.cbec que vous habitez et qui
vous a vus naître, vous voulez la voir prospérer et
grandir ? Eh bien. Messieurs de la Droite, Mes-
sieurs de la Gauche, Messieurs du Centre le mo-
ment est venu de faire un grand effort pour Fac-
x^roissement de la commune patrie. '^ ^im Â'^n^^n
.... tA.i-...L i; ■ 'î
Le peuple américain, sur lequel nous WtôiiB tant
de fois jeté des rega ds d'admiration et d*envie, et
dont l'agrandissement merveilleux, agissant sur
notre population comme l'aimant sur le fer, a dé-
peuplé notre pays dans des proportions si alar-
imantes, le peuple américain traverse en ce moment
r-.r: ■■■;.. '^^n: >vy'^^
— :o—
une crise financière et industrielle qui sera désas-
treuse pour nos compatriotes émigrés.
Ses plus riches institutions financières chan-
cellent, son commerce languit, ses grandes manu-
factures suspendent leurs opérations. Dans presque
toutes les villes manufacturières des Etat^-Unis,
les ateliers se vident en grand nombre, et nos mal-
heureux compatriotes nous reviennent par milliers.
Il y a longtemps que vous cherchez en vain des
moyens de les rapatrier, ces frères malheureux ! Il
y a longtemps que vous faites de vains essais pour
arrêter ce torrent de Témigration qui nous épuisait !
Enfin ! Voilà la Providence qui vous vient en aide
en faisant évanouir ce brillant mirage qui séduisait
tant de familles. Le cours des flots est changé, et
le torrent revient vers sa source.
Un mal salutaire rainène au pays vos enfants et
vos frères. A vous, maintenant, de faire en sorte
qu'ils ne Fabandonnent plus jamais. Ces milliers
de bras qui avaient porté chez un peuple étranger
le fruit de leur travail, et qui viennent maintenaDt
s'offrir à vous, c'est une richesse qu'il faut * ccaparer..
• Or ils vous resteront s'ijs trouvent chez vous du
travail et du pain. >r.:f'î.vr
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Do traTâil et do paiiii
ffl&.l •»(}
< «*!
t''\ •■< 1
Voilà ce qu'ils vous demandent, et ce qu'il faut
absolument leur donner, ij^ si^xi^^re ît^r r*"^*^ '
Nos manufactures ne pourront en recevoir qu'un
petit nombre. Il faut encourager, favoriser par
tous les moyens l'ëtablissement de nouvelles indus-
tries afin qu'un plus grand nombre de bi'as y trou-
vent de l'emploi. Mais quelque soit le progrès que
vous réalisiez sous ce rapport, il ne faut pas quo
l'industrie accapare la majorité des travailleurs. ^»
C'est donc vers l'agriculture que vous devrez
diriger ce courant d'immigration canadienne, et
pour atteindre cette fin, il faudra multiplier le»
facilites et les avantages à l'entrée de cette carrière^
Nous avons des terres en abondance. Ne les
vendez jpas, mais donnez-les aux immigrants à cer-
taines conditions qui les empêabermt de les ruiner
et de les abandonner ensuite.
jùÂip^r K^l _,_,xùù .
; Si cet encoura«^ement ne suffit pas, allez plus loin,,
et: payez une prime au colon pour cbaque arpent de^
terre inculte qu'il mettra en état de culture, et pour
la maison ou la grange qu'il bâtira sur ^on lot.^jj.y;j
Car, ne l'oubliez pas, messieurs, l'agricdlture estr
la grande nourrice des nations, et c'est elle qu'il faut,
protéger avant tout. On exalte l'industrie, et c'est
v:' :i":
12 —
avec raison par ce qu'elle est pour les peuples une
grande source de richesse et de bien être. Mais il y
a dans la protection de Tindustrie une certaine me-
sure qu'il ne faut pas dépasser; sinon l'équilibre est
rompu, et l'agriculture est ruinée par l'industrie.
Yoyez ce qui arrive en ce moment aux Etats-
Unis : cet équilibre a été rompu dans les Etats de
TEst, et l'industrie y a pris aux dépens de l'agri*
culture une extension exagérée. Or la prospérité
agricole est seule solide, à l'abri des crises finan-
cières. Aussi, regardez aux conséquences : la cr'se
actuelle ne se fait pas sentir dans l'Ouest où TAgri-
culture est la source principale de prospérité ; elle
se borne aux Etats de l'Est où l'industrie a pris le
premier rang. Il faut éviter cette faute que nos
voisins ont éommise, et maintenir l'équilibre rationel
«ntre ces deux grandes sources de la richesse gé-
nérale.- '-■■„•:: .^.::;,"i^^ ^'^^^ ?imyi ^^' /,-
Donc il fÎEtut faire (fes ajifctîlteur^ <îd jdtis g]?iiiid
nombre de nos nouveaux immigrés, et si vous me le
permettez, je vous indiquerai vers quel point de
notre pays noue devons diriger cet accroissement de
population, r^^
■.^^4^^
i(F ---fif V-'^.--'
*V*'"^
■4i4:.
•■* i»".^
/
^*Icî, messieurs, se rattache à la question du rapa-
triement une autre question de la plus grande im-
portance et dont je veux particulièrement vous en-
tretenir, c'est celle de la construction d'un chemin'
De (tnébec an Lac Stf Jean* ' ' ^ ^^^'
:iî^à C'est là, messieurs, une qfcestîon de vie ou de
mort pour la belle et patriotique colonie du Sagùe-
nay. Je suis même tenté de dire que c*est une
question vitale pour toute la Province et surtout
pour la cite de Quëbec, tant me paraissent dési-
rables les résultats anticipés de cette grande entre
prise. ■ ■■■ ■'- ■■ - -'-^^^
Il est généralement admis que les deux grandes
causes de la prospérité si rapide de nos voisins ont
écé l'agrandissement continuel du territoire, et la
construction des chemins de fer. * >' '^;''^ "^'^'^^^m
-'î^^f f.
r„.
*.^
, Eh bien, messieurs les ministres, messieurs le? j
députés, adoptons cette politique, et maffchons en
avant. i f -
On veut construire un chemin de fer sur la rive
'<>•!-^
r:
Nord du fleuve St. Laurent, c*est bien. » ' >
On veut un chemin de fer de colonis ttion sur la
ive Nord de rOutaouais, c'est bien. ^^^ ^^^ ^
^ On poursuit activement la construction d'une voie
îerrée de Lévis à Kennebec, c'est bien. ; v'
On achève Iç chemin de fer Intercolonial, c'est
On *8è"propolê cfe construii*e îé Pacifique, c'est
'encore bien. ' " - - ... ^ ...
■m
lé-
Mais il reste une autre voie ferrée à établir, et
•qui est absolument nécessaire, c'est celle de Québec
4IU Lac St. Jean. ' ^
On a agrandi le territoire Canadien du côté de
il'Ouest en annexant Manitoba et la Colombie, c'est
bieii' I ' "^jj^h\^ ■ ■ifef ''^•5^3*^(^'r'^i^ : .
On vient de l'agrandir du côté de l'Est par l'en-
trée de risle du Prince Edouard dans la Confédé-
ration, c'est encore bien. ^^^^'^ "^^^ ' -' ^'- "^'^'
Mais il faut maintenant nous agrandir du coté du
Nord. ; ^"^
Jetons un regard sur Ta carte de notre pays.
Audelàdes Laurentides, entre les sources de deux
grandes rivières, le Saguenay et le St. Maurice,
s'étend un immense territoire, dont le sol est des
plus fertiles, et qui est arrosé par des rivières et des
lacs superbes. Il y a là des milliers et des milliers
d'acres de terre très propres à la culture, et qui
n'attendent que la main du défricheur pcui pro-
duire les plus richesmoissons. ' ^ ^
C'est l'une des plus belles parties de notre pays,
et malheureusement l'une des plus ignorées; à cause
*<ie son isolement. Plusieurs d'entre vous. Messieurs,
*ont dû visiter ce coin de terre, et sans doute ils
n'ont pu retenir un cri d'admiration lorsqù'après
une longue marche, au milieu des forêts, ils ont
aperçu se déroulant à pert^ de vue sur son beau lit
— 15 —
de sable, cette vëritable mer intérieure qu'on ap-
pelle le Lac St. Jean.
Or cette immense vallée du Lac St. Jean qui
pourrait recevoir des centaines de mille colons et
alimenter des villes, ne compte encore qu'une ving-
taine de mille âmes, et finira peut-être par se dé-
peupler si Ton ne se hâte de lui ouvrir de grandes
voies de communication pour écouler ses produits.
: Il est temps d'y songer, Messieurs : ce vaste et
beau territoire, très favorisé par la nature, n'a
besoin que d'être favorisé par vous pour devenir le
grenier de notre Province. Jetez sur cette chaîne
de montagnes qui nous en sépare doux lisses de fer
de cinquante lieues de longueur, et vous aurez créé
non seulement un grenier capable d'alimenter votre
pays, mais en même temps un refuge, un lieu
d'asile pour les malheureux expatriés que la misère
ou l'amour de la patrie ramèneront au milieu de
nous. 1;':
•'•;t).».'-iT..- V» ■•>>■.
Hola ! messieurs, prêtez l'oreille 1
lim:>î>^z\^
■■ '■ 4
»l';iiî
■K-;;|ii44:t;r' ..
î^' ^ ' , 1 '
■tiL.'?W.:''?£f--^ii: , -^^.^.^-•'"•j'^-'?^] :ij>_.î.>;i^s^^ ,(ÀiJg_,.|4ll^^
in i
n
Sont aux portes de cette chambre et sollicitent
votre assistance. Les uns ne trouvent plus sur la
terre étrangère cette richesse fallacieuse qui les
avait séduits. Au fond de leurs cœurs Tamour de la
patrie s'est réveillé, et vous les rendrez heureux en
les conviant de nouveau au banquet de la nation.
Les autres sont plus dignes encore de vos secours.
Ils n'ont pas voulu abandonner leur pays, et pour
lui rester fidèles, ils se sont enfoncés dans la forêt.
Au prix des plus grands sacrifices et d'incroyables
privations, ils ont défriché, colonisé, enrichi un coin
ignoré de leur patrie. •-'*''' -*-*^-'i . . ui ,ag»..
Mais pendant huit mois ils ne peuvent avoir au-
cune communication avec les villes, et pendant le
reste de Tannée les communications sont excessive-
ment dispendieuses et difficiles, pour ne pas dire
impossibles. Eux aussi sont donc de véritables exilés
sur les confins de leur patrie, loin de leurs amis et
de leurs parents, loin du comfort et des jouissances,
loin de la richesse et de l'avenir !
Pardessus les montagnes ils vous tendent les bras,
et ce qu'ils vous demandent ne sera pas pour eux
seuls UDe source de prospérité. Ce sera pour les
autres ei^ilés une retraite heureuse et paisible, et
— 17-
pour vous mèine un grenier d'abondance. Ce que
vous leur donnerez aujourd'hui ils vous le rendront
demain, et si ce n'est pas à vous ce sera à vos en-
fants qu'ils paieront leur dette. «>,,....,.. ,.. , \u.^
Donnez-leur un chemin de fer et ils vous donne-
ront immédiatement à bon marche des bois de
chauffage et de construction, des viandes, du pois-
son et du blé en abondance. Sur les bords de leurs
rivières et de leur grand Lac St. Jean, vos fils et
vos frères iront s'assurer une existence honnête et
un avenir prospère. Les ennuis de l'absence ne les
effraieront plus ; car grâce au chem* r de fer ils se-
ront toujours à la porte du toit nati.', et c'est en
quelques heures qu'ils pourront venir vous serrer la
main et vous remercier de votre bienfaitc
Me^ieurs les députés, il y a des œuvres qui
peuvent être différées sans un préjudice grave ;
mais il y en a d'autres qui s'imposent à l'action
immédiate des législateurs, et parmi celles-ci se
range eu première ligne la construction d'un chemin
de fer de Québec au Lac St. Jean. r ^
Il faut que cela se fasse, il le faut de toute néces-
sité, '-rf'^ .?)U \ •;■:,: ^'-' '^^: ."--'N-^f- f-.;-- ^r:^,-
H le faut pour ces pauvres malheureux dont le
travail et les sueurs n'acquerront de prix que lors-
que vous aurez donné un écoulement à leurs pro-
duits. Il le faut pour ces pauvres émigrés qui nous
arrivent et auxquels vous devez préparer un établis-
%
II
— 18 —
flement. Il le faut pour rotts-mémes, et surbout pour
4a ville de Québec qui n'a pas autour de ses murs
un territoire assez riche et assez étendu pour assu-
rer son accroissement futur. Le train de chemin
de fer qui vous apportera les produits du Lac St.
Jean, s'en retournera chargé de vos marchandises,
«t de cet échange de richesses résultera la prospérité
•générale. .
i?î;,h *f
«iV'^i'Siy^iy, ;,i !«:
'K^'^'
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Les elilectiois*
.'Mf^ M'V. f'»^ '.M ^M * :• ''/T.-T ^'J
<jue vous allez me faire Je les connais. "^^W-
Vous allez me dire d'abord que ce chemin de fer
est impossible, et que la chaîne des Laurentides est
un obstacle infranchissable. Mais cette question
n'en est plus une, avec les progrès de la science
moderne. La mucanique a pris aujourd'hui un tel
développement qu'elle peut triompher de presque
toutes les difficultés. . . , . , ,
Quand on a pu traverser les Montagnes Ro-
cheuses, on peut certainement travei*ser les Lau-
renucies. nifrhv cïj..*
' Quand on se rappelle que le Pacifique américain
avait à franchir quatre passes de montagnes d'une
hauteur variant entre 6,000 et 8,000 pieds, peut-on
mettre en doute la possibilité de gravir en chemin
de fer les flancs des Laurentides ?
Il y a là, comme ailleurs, des cours d'eau et des
ravins, des lacs et des -vallées; or tout le secret
pour escalader les montagnes en chemin de fer con-
siste à suivre ces cours d'eau, ces ravins et ces val-
lées. •
D'ailleurs, messieurs, plusieures explorations ont
déjà été faites par des arpenteurs expérimentés, «t
tous affirment la praticabilité du chemin projeté.
:*;
li.
Il
II
!;
m
— 20--
Le rapport de M. Sullivan, entre autres, constate
que les plus fortes inclinaisons seront moindres que
dans plusieurs chemins de fer déjà existants et en
opération.
Mais ce chemin de fer ne paiera jamais, m'objec-
terez-vous encore.
I'
Ui »>
J« «Vi/'
Qu'en savez- vous ? Quelles sont vos raisons d'af-
firmer que ce chemin ne rapportera aucuns profits ?
Du moment que vous aurez décide de construire
cette voie ferrée, il n'y a aucun doute que les co-
lons se dirigeront en grand nombre de ce côté. Les
terres y sont excellentes, . le climat salubre et beau
plus doux que dans les paroisses le long du fleuve
St. Laurent, et la vie est à bon marché. La seule,
raison qui a empêché jusqu'à présent nos compa-
triotes de s'y établir, c'est l'éloignement des grands
centres. Cette raison disparaissant, il est évident
que la vallée du Lac St. Jean deviendrait la plus
avantageuse des colonies. *' 1 ^^^ '=' ' ''^(^^-^ ^«^ ^t ■ ^' :
ïfr
En peu d'années, la population y serait doublée,
et le chemin de fer pourrait compter sur un trafic
qui s'accroîtrait ^^'Us la même proportion. En peu
d'années, il se ferait du Lac St. Jean à Québec un
transport considérable de bois de chauffage et de
construction» de grwis et de bestiaux. Le com-
WKdvCù loçnl grandiaiBiait)» augmenterait aussi le
tâF«2)(spQrt des marchandise», et enfin je ne vois pas
pourquoi les touristes qui fréquentent en si grand
— 21 —
en
nombre les places d*eau du bas du fleuve, ne pren-
draient pas bientôt la direction du Lac St. Jean.
Us trouveraient sur ses bords les sites les plus
agréables et les plus pittoresques, les amusements
d une navigation facile que le flux et le reflux ne
gênent pas, et tous les agréments d'une pêche et
d'une chasse abondantes. • _^ , - ' • *- .: ;
Mais supposons, messieurs, que les profits immé-
diats de ce chemin de fer ne puissent pas vous rem-
bourser des frais de sa construction, qu'importe en
réalité, pourvu que vous dotiez votre pays d'une
grande source de richesse et de prospérité pour les
générations futures ? Les gouvernements ne con-
struisent pas {K>ur spéculer mais pour l'utilité géné-
rale, et leurs travaux ne doivent pas avoir en vue
seulement le présent, mais encore et surtout l'ave-
L'accomplissement des grandes améliorations pu-
bliques exige toujours des sacrifices plus ou moins
considérables, qui, pour un temps, semblent des
pertes mais qui deviennent bientôt des gains réels.
La construction du chemin de fer de Québec au Lac
St. Jean appartient à cette classe d'entreprises dans
laquelle les capitaux ne sauraient être perdus.
Mais je me hâte d'arriver à votre troisième objec-
Jbion qui est sans contredit la plus grave : ce chemin
coûtera beaucoup d'argent, et nous n'en avons pas.
- Messieurs, cette double proposition contient une
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Double erreur
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Premièrement. — Pour construire un chemin de
fer de Québec au Lac St. Jean il ne faut pas tant
d'argent qu'on le pense gënëralemen t.
Secondement. — Nous ne sommes pas aussi pau-
vres qu'on se plaît à le dire, et nous avons les
moyens de construire ce chemin de fer.
Chateaubriand disait qu'il ne faut pas prendre
un levier pour soulever une paille. Il se moquait
ainsi des faiseurs d'embarras qui voient toujours
des obstacles insurmontables à l'accomplissement
des œuvres patriotiques les plus aisëes.
*^ Messieurs, je ne prétends pas que la construction
du chemin de fer en question soit une paille à sou-
lever. Non certes, c*est plutôt un lingot d'or, et
j'admets que pour le soulever il faut avoir un le-
vierd argent. ^ *^ *^
j^ Mais je soutiens que ce précieux levier n'est pas
introuvable, et que l'entreprise proposée est bien
loin d'être une impossibilité. . - ^<, i^,.
Quel sera le coÛt probable de l'entreprise ? Telle
est la première question à résoudre. Or la réponse
à cette question est toute faite dans un excellent
travail que vous avez dû lire, et qui est dû à la
plume de M. J. C. Langelier, l'un des rédacteurs du
Ccmadien, Si vous ne l'avez pas lu, lisez-le, je
23 —
Y0U8 en prie, et vous serez très-bien renseigne sur '
la question qui nous oc6upe.
Il y a deux espèces de voies ferrëes, la voie *
large et la voie étroite. L'ëcrit de M. Langelier
vous convaincra qu'il n'y a pas à hésiter entre les *
deux pour l'objet en contemplation, et que la voie *
étroite doit être adoptée, lo. parce qu'elle est plus ;
propre aux pays montagneux, 2o. parce qu'elle *
coûte près de moitié moins que l'autre.
Remarquez bien, messieurs, que l'expérience de
la voie étroite n'est pas à faire : elle est toute faita -
et depuis longtemps. On l'a faite en France, en
Angleterre, aux Etats-Unis et ailleurs, et partout
les résultats ont été plus que satisfaisants.,^ , .,,.(. r.
Or, d'après les calculs de M. Langelier, qui sont;,
basés sur les rapports authentiques de ce qui a été ^
fait ailleurs, et dont vous pouvez facilement véri- •
fier l'exactitude, le chemin de fer de Québec au
Lac St. Jean bien établi et mis en opération avec
tout le matériel roulant nécessaire, ne coûterait
qu'un million huit cent sept mille cent trente-cinq,
Encore une fois, messieurs, ce chiffre est basé sur
des calculs sûra et doit être exact. Mais arrondis- •
sons la somme si vous le voulez ; élevons-la jusqu'à .
deux millions ; une augmentation de près de deux: .
cent mille pilastres doit suffire pour toutes les dé-*
penses imprévues>,n|>#i3i; i^-w^a«^#l-^^l^ ««*^
■^" "%r.-i ' ^rï." , -^ f
f»./
f.»*.
Il
II
'^ ■!
Deax millions ?
Voila donc la somme qu'il nous fauL trouver.
Est-ce un si grand sacrifice que la Province de Qué-
bec ne puisse pas le faire? Allons, pour assurer
Tavenir de la nationalité canadienne-française, et
pour Fempêcher d'aller mettre sa belle intelligence
au service d'un peuple rival, est-ce qu'il n'y aura
pas chez nous assez de patriotisme et de dévoue-
ment pour sacrifier deux millions ?^"<^hM >iri»s|i»à j
Si les capitalistes reculent devant ce sacrifice
temporaire, vous, ministres et députés, au nom de
la nation, faites-lei':^^.M'-;*i«fc 't^^w^'îm^'^s^mî..yA^m'&%i ^(pr^.
S'il vous faut emprunter, empruntez. S'il vous
faut augmenter les revenus actuels de la Province,
augmentez-les. S'il faut une caxe additionnelle, im-
pOSez-'la. • '^* ■^"^•'■'^ mftf -M UdMà tmht ff^'iil. _.îi^: ^i^J-
Voulez- vous connaître mon idée toute entière et
ce que je ferais à votre place ? Ecoutez ; « **«^t^ié44»>
Il y a dans le monde, et particulièrement en Eu-
rope, des milliers d'associations qui emploient
chaque année des sommes énormes à des œuvres de
charité et dj9 philantropie ; une souscription relati-
vement très modique des associés suffît à réaliser
ces capitaux. -ruH^' .o»- w^m^àmp^m^ miy-iff ^ffg^..
Il y a dans le monde un grand roi qui n'a ni
25 —
territoire, ni revenus, et qui cependant rëuss i à
faire face à des dépenses considérables au moyen
d'un tribut volontaire et presque insignifiant, qu'on
appelle lé denier de Saint Pierre. Tout le secret de
ces admirables résultats est dans la puissance de
Tassociation. On Fa dit des millions de fois : Tunion
fait la force, et Fassociaiion fait la richesse. „..«^
Eh bien ! messieurs, associez à l'œuvre du rapa-
triement, du chemin de fer au Lac St. Jean et de la
colonisation en général, toute la population de
notre Province. Imposez une taxe spéciale et directe
que vous appellerez le denier de 8t Jean JJaptisie
ou le denier de la patrie. Statuez que cet argent
ne sera pas employé à d'autres fins. Basez cette
taxe sur les rôles d'évaluation des municipalités^ et
faites-la collecter par vos percepteurs du revenu.p<, ,
^ Le peuple pourrait-il se plaindre d'un impôt dont
l'objet serait précisément de lui venir en aide î
Ne le paierait-il pas au contraire avec satisfaction
quand il songerait que cet argent est destiné à faire
revenir ses filles des manufactures étrangères, et à
procurer à ses fils des établissements sur le sol de
la patrie,? 'mtr mr-'^mp-tmfmm'^ m^' ' ^f'^-^^m^^
' Au reste, cette taxe ne serait pas onéreuse. N^us
comptons plus de deux cent mille familles dans, la
Province de Québec. Un seul dollar par famille for-
merait un revenu annuel de plus de deux cent mille
piastres, et dans moins de cinq ans vous auriez réa-
■H
— 26 —
lise un million, auquel il suffirait de joindre un
octroi de terres d'égale valeur, pour payer la con*
struction du chemin de fer de Québec au Lac St
.xO £l
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./t'
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'•-{ ♦-\-;>»^*;>
• Vv-V
Jean.
» Mais supposé qu'une semblable taxe fût jugée
onéreuse pour les contribuables ; où serait le mal si
cette imposition les forçait à diminuer un peu leurs
dépenses ? Où serait le mal si les hommes devenaient
plus sobres et les femmes plus modestes ? Où serait
le mal, si cet impôt devenait un frein au luxe qui
nous envahit et nous ruine ? -* *hi,î1 i. /. î -.^ i.«^'<T*f,iv
Messieurs, vous avez des femmes et vous avez
des filles. — Ici, je m'adresse à toiis les habitants de
la Province de Québec. — Calculez ce qu'elles vous
coûtent par an en superflultés de tout genre, et
vous verrez que le pire des despotes, celui qui im-
pose à ses sujets les taxes les plus onéreuses, c'est
la Mode !'■ ■ "'-ïw^^'-a^f-'-'-f^'*!-^' <»i*'.-??*-M'ïîi.>»-"-fii*i-»'»rfi.-r/-f. "xt t-f^^-i^Ai ^i^^iité^s^t^
^^<'Sb bien ! messieurs, proposez à ces Dames de
séèotier le joug do ce tyran une fois seulement tous
les craq ans, et de donner l'impôt qu'elles lui paient
trop fidèlement, à l'œuvre de la colonisation. Elles
ont de la vertu, du patriotisme, du dévouement —
c'est le propre des femmes d'être dévouées— elle»
accueilleront votre proposition avec faveur. if^«r«îfv
"^ Faire de la résistance. . ..je ne dirai pas à leurs
maris, mais à quelqu'un ou à quelque chose, leur
platt toujours, surtout à celles qui ont lu des ro-
— 27 —
manB : eh bien ! elles feront de la. rësistance au
tarif despotique de la Mode.
Jamais sujets rebelles n'auront été plus acclames
et plus soutenus. Toutes les puissances domestiques
leur reconnaîtront lo droit de helligéranta, et s'il
leur plaisait de rompre à jamais leurs chaînes et de
proclamer Tindëpendance, qui de nous ne s'empres-
serait de les soutenir ? Quelle belle occasion pour
nous de reconquérir la plénitude de la puissance
maritale, et de faire cesser ce partage du pouvoir
toujours si funeste à l'autorité ! , -^ * -• -- -* -.- i
'^Messieurs, la chose est entre vos mains. Les
femmes sont si bonnes, que vous obtiendrez d'elles
tout ce qu'elles voudront, diront les malins ;
mais moi qui ne suis pas malin, je dis que vous
obtiendrez d'elles tout ce que vous voudrez. Vos
femmes et vos filles sacrifieront leurs hoaaels, leurs
grecian bends et mille autres artifices, si vous lé dé-
sirez. Avec ce seul sacrifice vous réaliserez un autre
million en peu d'années. Remettez en leurs mains
l'œuvre de la colonisation et du rapatriement, et
vous verrez comme elle fleurira. Kon-seulement
nos descendants, mais nos contemporains en recueil-
leront les fruits. iL^fb ; 1 .1 aM>m.'"^ ■ tm ^rwt#*-.i#>' .4i«3f
- Allons, messieurs, hésitez- vous encore t Etes- vous
encore tentés de trouver trop onéreux le sacrifice
que je vous demande ? Alors, permettez* moi do
vous raconter <^''- *? -^i^^i tîi= i^bis-yi ^.> 'imiimm%i^^siék;_;
■W§^âmm(;é mm mm i^»i « ;?*■ -wmtm i " ..^0/1^^1; oa .1: î rfi|^:â6
Il Un voyageur â'eii allait par un cheinin déiert II
faisait nuit, et la lune qui avait un instant montré
sa corne au-dessus des grands arbres venait de se
coucher sur un lit de nuages. 11 faisait froid, et la
neige criait sous les pieds du marcheur. ^i^u^mmii
'^ C'ëtaft un artisan qui avait travaille toute la
semaine à la ville, et qui s'en retournait à sa cam-
pagne pour passer avec sa famille le jour consacre
au Seigneur. H était alerte, et pressait le pas, tout
joyeux d'emporter à sa femme e^^ à ses enfants le
salaire d^e la semaine* -^^^^ ^t^'î4 '>h hî^i îcîtiî" "^MfPi
^ Tout à coup, de la forêb qu'il traversait, s'ëlanoe
une troupe de brigands, qui Fentourent, le saisissent
et Tentrainent dans leur repaire. Le pauvre mal-
heureux se crut perdu, et ne songea d'abord qu'à la
mort qui F attendait. Mais bientôt il reprit conte-
nance et dit aux brigands : " que me voulez-vous? "
" Ta bourse ou ta vie," répondit le chef. L'artisan
tira^sa bourse qui contenait dix piastres, la leur re-
mit, et reprit en courant le chemin de sa maison.
La joie de la famille fut grande, et quand il raconta
son aventure, on jugea que le travail de la semaine
n'avait pas été perdu puisqu'il avait paye la rançoa
du prisonnier et rendu un père à ses enfieiiits. w^^r
— 29 —
-««» sans doute le sen» .
Messieurs, vous comprenez sans
allégorique de cette ﻫ^^';- ,^ — „,e dans la
Il y a dans la vie dun pe^P'^' jj j^^ faut
jAn homme, des Jrcons,.^-^
sacrifier sa bourse, «^l^^^^*"" je sacrifice et -
nous traversons une de ces époques^ ^^ ^^^^ ^^.
de dévouement à ^'^^^'^^^l^ ^^ ^om des mal-
gémissent sur la terre étrangère ^^^^^^ .^ ^
leureux colons q«^]««*^;' ^1 devons faire un
pauvreté, je vous djlare que nu^^^^.^
^^::;:;X:rse,etnousleurdonnerons
lavie,quiconse^raUn^- ^ ^^ ^,
Si vous me dites que tou h ^^^^
impraticable, je ^'"'f ^J,^J Jq^'aux résultats,
trouviez autre chose. Je ne ^^^ ^^,,
et je serai enchant^ , mais ..,,,..
pas que la maison brûle l^^^^^^^^^
Saguenay,
déceinbre^l873.
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TABLE DES MATIERES.
PAGES.
Avis de TEditeur 5
Aux lecteurs 7
Messieurs les députés 9
Du travail et du pain 11
De Québec au Lac St. Jean 13
Deux classes d'exilés t 16
Les objections 19
Double erreur 22
Deux millions 24
Une aventure 28
A-:'.":,