IMAGE EVALUATION
TEST TARGET (MT-3)
10 :s
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1-4 III11I.6
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Photographie
Sciences
Corporation
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23 WEST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. 14580
(716) 872-4503
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CIHM/ICMH
Microfiche
CIHM/ICMH
Collection de
microfiches.
Canadian Institute for Historical Microreproductions / Institut canadien de microreproductions historiques
Technical and Bibliographie Notes/Notes techniques et bibliographiques
The Institute has attempted to obtain the best
original copy available for filming. Features of this
copy which may be bibliographically unique,
which mav alter any of the images in the
reproduction, or which may significantly change
the usual method of filming, are checked below.
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Coloured covers/
Couverture de couleur
Covers damaged/
Couverture endommagée
Covers restored and/or laminated/
Couverture restaurée et/ou pelliculée
Cover title missing/
Le titre de couverture manque
Coloured maps/
Cartes géographiques en couleur
Coloured ink (i.e. other than blue or black)/
Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)
Coloured plates and/or illustrations/
Planches et/ou illustrations en couleur
Bound with other matériel/
Relié avec d'autres documents
Tight binding may cause shadows or distortion
along interior margin/
La reliure serrée peut causer de l'ombre ou de la
distortion le long de la marge intérieure
Blank leaves added during restoration may
appear within the text. Whenever possible, thèse
hâve been omitted from filming/
Il se peut que certaines pages blanches ajoutées
lors d'une restauration apparaissent dans le texte,
mais, lorsque cela ét£\!t possible, ces pages n'ont
pas été filmées.
Additional commente:/
Commentaires supplémentaires;
L'Institut a microfilmé le meilleur «exemplaire
qu'il lui a été possible de se procurer. Les détails
de cet exemplaire qui sont perjt-être uniques du
point de vue bibliographique, qui peuvent modifier
une image reproduite, ou qui peuvent exiger une
modification dans la méthode normale de filmage
sont indiqués ci-dessous.
D
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Coloured pages/
Pages de couleur
Pages damaged/
Pages endommagées
Pages restored and/or laminated/
Pages restaurées et/ou petliculées
Pages discoloured, stained or foxed/
Pages décolorées, tachetées ou piquées
Pages detached/
Pages détachées
r~7] Showthrough/
Transparence
Quality of print varies/
Qualiié inégale de l'impression
Includes supplementary matériel/
Comprend du matériel supplémentaire
Only édition available/
Seule édition disponible
Pages wholly or partially obscured by errata
slips, tissues, etc., hâve been refilmed to
ensure the best possible image/
Les pages totalement ou partiellement
obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure,
etc., ont été filmées à nouveau de façon à
obtenir la meilleure image possible.
This item is filmed et the réduction ratio checked below/
Ce document est filmé au taux de réduction indiqué ci-dessous.
10X
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The copy filmed hère has been reproduced thanks
to the generosity of:
Library of the Public
Archives of Canada
The images appearing hère are the best quality
possible considering the condition and legibility
of the original copy and in keeping with the
filming contract spécifications.
Original copies in printed paper covers are filmed
beginning with the front cover and ending on
the last page with a printed or illustrated impres-
sion, or the back cover when appropriate. Ail
other original copies are filmed beginning on the
first page with a printed or illustrated impres-
sion, and ending on the last page with a printed
or illustrated impression.
L'exemplaire filmô fut reproduit grâce à la
générosité de:
La bibliothèque des Archives
publiques du Canada
Les images suivantes ont été reproduites avec le
plu3 grand soin, compte tenu de la condition et
de la netteté de l'exemplaire filmé, et en
conformité avec les conditions du contra*" de
filmage.
Les exemplaires originaux dont la couverture en
papier est imprimée sont filmés en commençant
par le premier plat et en terminant soit par la
dernière page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration, soit par le second
plat, selon le cas. Tous les autres exemplaires
originaux sont filmés en commençant par la
première page qui comporte une empreinte
d'impression ou d'illustration et en terminant par
la dernière page qui comporte une telle
empreinte.
The last recorded frame on each microfiche
shall contain the symbol — ^> (meaning "COIM-
TINUED "), or the symbol V (meaning "END"),
whichever applies.
Un des symboles suivants apparaîtra sur la
dernière image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole —^- signifie "A SUIVRE", le
symbole V signifie "FIN".
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
différent réduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
beginning in the upper lef it hand corner, left to
right and top to bottom, as many frames as
required. The foKowing diagrams illustrate the
method:
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent être
filmés à des taux de réduction différents.
Lorsque le document est trop grand poui être
reproduit en un seul cliché, il est filmé à partir
de l'angle supérieur gauche, de gauche à droite,
et de haut en bas, en prenant le nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la méthode.
32X
1
2
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3
1
2
3
4
5
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VDVAOEDXNDRE MICHAUX
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DEPUIS
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LA JIAIE D'IIUDSON
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OUVRAGES CITES DANS CETTE NOTICE.
Michaux A. Flora Burcali-Americana, 2 vol. S'' Paris 1S03.
Michaux A. Histoire des Cluncs de l'Amérique septentrionale 1 vol. fol :
Paris ISU.
Micliaiix fils. Histoire des Arbres forestiers du rAraériqiic septentrionale, Paris
3 vol. 1813.
Michaux. F. A. Voyage à roucst des montu Allt'ganys . 1 vol. Paris 1804.
Annales du Muséum d'Histoire nîifurelle, Paris ISOl.
Amcricin Journal of .Science and Arts. Professer SiUiman and Benjamin Silli-
nian.
Relations des Jcsnites. Québec 3. vol. 8o
Carte de cette partie du pays depuis la baie d'Hudson à l'ouest, jusqu'à Mingan
à l'est, dressée par le Père Laure S. J. qui a parcouru ces contrées pendant 13 ani<
YOYAliE D'ANDIŒ MICHAUX
EN CANADA
Do tontlomp?;, la ))ostériu'; n. su roiuln; nu trihnl do ro-
connaissanco à ces lioininns courageux (|iii, pour servir la
société, renoncent à ses douceurs cl vont clierclier les tré-
sors iiKîonniis de la nature dans les |)lages désertes et sau-
vages. C'est ainsi que Taduiinistralion du ]\[iisénin d'ifis-
toiro naturelle, (Paris), voulut honorer André IVlicliaux,
on plaçant son buste sur la fac^.ade iU\ la serre tempérée.
Mais, si cet homme a droit d'être compté au nombre des
bienfaiteurs de l'humanité tout entière, il a droit surtout
à la reconnaissance des Canadiens en piirticiilier, puis-
qu'on doit le n^garder ajuste titre comme \c jiremier ion-
dateur de îa Holani(]UC en Canada. Avant lui, nous avions
bien une courte histoire des plantesde notre pays publiée eu
1G35 par Cornuti sous ce titre Planhfnim ('(inadcnsiiuii
J/ù/or/a ; mais cet ouvrage ne coiuientcine la description
de quelques ])lantes peu nombreuses et disposées sans or-
dre métliodi([ue. Charlevoix, dansf»on Histoire du Canada,
u reproduit cet ouvrage en français, et y a ajouté de nou-
velles plantes découvertes depuis. Kalm, célèbre disciple
!
— s —
('(• IJnii.'i> cl proO'^.^riird'Ilisloiro nnlnrrllo à A])(>, r)vail,(Mi
17,li)_.-)|^ vi>ilr rAiuriicinc ans (Vais du roi di- Siirdc, et
avaii iiiciiic ('iciidn m-s rci licrclics iiis(iii(' dans l<> Canada;
liiais !<• iViiit de SCS paisibles (:i)n(|iicics ne servit (ju'à enri-
chir le Spccirs Plnnlaninuh' son i^'rand maître (1). (^noi-
(pf il en soil, noas aimons à mentionner eelfe eirconslanco,
)Mns(pie nixis voyons par laipie notre Holanicpie caiiadieimo
remonle à im temps a<m'V. ri'eidé,et ([n'elle toiiclie pour ain-
si dire à Porii^Mne de la .>eiiMiee, la liolaniipie en cH'ct doit ;\
Linnre sa nomenchilitreet sacdassifieation ratioiiidlcs, deux
élément- ipii eoH-liUient vraiment mie science. \ons ])oiir-
l'ions a:;ssi nifuliuimei Micli(d Saira/.in, médecin du lîoi à
Qnébec e! m'aidn'c ci/rrcspoiidant de V \e:idémic des Scien-
ces, {.'l'i lio;ma'> e- 1 le picmier botaniste canadien dont Je'
nom soit (b'N'cMM cé!M)i(' \yw la découverte de la plante v\\-
riense (jni j)or!'! son nom, la Sanu/ceniff purjntrcd. (2)
A ces noms nons pourrions ajouter (>ncore ceuxdn manpiis
de la Cialissonnière, dn do(;tenr(lauIlier (3), do P. Ii()iieli(<r,
i,'-oiivernenrd(>s Trois-llivières, cl de plusieurs antres ; niais,
comme notre intention n'esl pas de faire l'histoire de notre
liotaniquc, nous juisserons rapidement sur ces noms ; noire
(1) On voit encore aujciunl'liMi tlaiis le ç^r.inJ lirrbier de Liiini^e, les pl;mtns
ciicillirs \)nv Iviitiu on Caiiuda. Ces t'L'lKiiililliiiis se distinguent dos autres par la
]i(trp K, (jM'ils ]ior(oiit.
(2) Nos irons de lu campaojnc ont donnr ù cette plante le nom tout à fait vn1»airfc
i\r1'itits Ivilions : en eflVt, besIViiilii» ei-eiisrs et cimtourntv's en cornet i-iniulent
la lèie de eet animal. C'('ttc plante (jiii llouril en juin, se trouve ubondanimciit dans
Il s savaiies ((ni avoi-inent Qiiéîjee.
(3) Le nom de ce iiiédL'ciu a été donné par Kalm à une i)etitc plante très-com-
niiMie dans nos tinisj flaulthcrut prncuinheiu- On en extrait une huile essentielle qui
porte le nom d'hnilc de gauUheria einjiloyéc en médecine. C'ahours dans son
t aité (le Cliiniie donne la composition tout à fait remarquable de cette huile. Voyez
Calioiirs Leçons de Cliinnc Vol II.
Quelques botanistes se sont permis de changer le nom de cette plante et lui ont
substitué le nom de Guufiera, prétciulai\t faussement que l'on devrait écrire Dr
Gautier. La véritable orthoirraphe de ce nom est Gaultier comme il appert par
les registres de Notre-Dame de Québec, dans lcs((uels l'on'troiivc la .si;j:nutiirc de co
médecin. (Voyez Registre de 1751, août 20.) Au reste, il serait vnunicnt rcgrcttublo
de changer un nom maintenant consacré par un long usage.
I
1
— 9 —
])iit, cV'st (lo pré«onlcr au Icolour un travail qui pourra (*lrn
tU; ((uchiui; ntiliié aux hntanistcs, o.i\.(!. le; rrcil <ruu voyni^i'
<|U(î Michaux iit eu (^'luada |){)ur y «''ludicr u - ,)lanl('s.
Cc\ aulc.'ur, <li\us uu ()Uvi-a:j;o <|u'il a 'aissc sur les plauirs de
l'Auiériciui' scpiculrioualc, uc lucnliouuc |)as toujours truno
luanièrc l>i('u précise le lieu où il les a rencontrées : cI(î Iù
il arrive (pi'il y <'n a un ij;rand uouibre (pii n'.)ul pas été re-
trouvées depuis ; d'autres soûl exeessivenicnt riires cl en-
core peu conuuesi. Le récit de ses pérégrinations dans le liou-
veau nioud(! ne sera donc pas inutile ; d'ailleurs Miclnuix
lui-même avoit senti l'utilité d'un semblable travail. Dans
son Histoire des (.'1,'èues d'Améri(|ue, il dit: " Il est un
autre ouvrage* (|ue j'iuirais bien désiré nu'ltro sous les yeux
tlu public : c'est l'iiisloire détaillée de mes voyages ; mais
des circonstances ne m'ont i)as permis de l'entreprendre."
Elleetivement il mourut sans avoir eu le temps de réaliser ce
dessein, et ne laissa, eu mourant, ([ue des notes (pie l'on re-
trouve éparses dans les ouvrages de sou fils, et île plus un
journal manuscrit ((ue ce dernier a présenté à la So(;iété plii-
losophiipie de IMiiladelpIiie. Celte histoire de ses voyages
iuan(|uaut, pour y sup|)léer^ nous avons entrepris cetU; courte
notice exécutée d'ailleurs d'après les meilleurs renseigne-
ments, (pic MOUS avons pris dans des ouvrages devenus
malheureusement très-rare?.
Il
André Michaux, (juo b. nature avoit doué d'une extrême
activité, se livra d'abord aux paisibles travaux de l'agricul-
ture. Il avait pource gcnrede vie le goût le ))lus vil" : il ob-
servait les productions de la terre, allait examiner les jardins,
et, poui jonidro la théorie à la praticpie, il consacrait à l'é-
tude tous ses moments de loisir. Qnehiucs années s'étalcn t
— 10
écoulées, lorsqu'il sontit renaître en lui le désir de voya-
ger, désir qu'il avait eu dans son enfance. Ce n'était pas
un désir vague de voir de nouveaux ]>ays: Michaux voulait
go rendre utile à sa patrie ; il voulait visiter des contrées
peu connues et en ra})porler des productions qui pouvaient
s'acclimater en France. Mais ses connaissances n'étaient
pa^; encore assez étendues pour voyager avec iruit, et voilà
qu'ji se livre pendant deux ans à l'étude de la Botanique,
sous i3ernard de Jussieu ; et, en 1779, il vint se loger à Paris,
près du Jardin des Plantes, pour y prendre des notions sur
les diverses parties de l'histoire naturelle.
Déjà André Michaux avait visité l'Angk terre, parcouru
les Pyrénées et passé en Espagne ; déjà il avait visité
la Perse, et en avait rapporté un herbier magniJique et une
nombreuse CDllection de graines ; lorsque le gouvernement
IVani^ais, désirant ePirichir la France de plusieurs arbres
qui croissent dans l'Amérique se})tentrionale, le choisit pour
cette commission. Il avait ordre de parcourir les Fitats-
Unis, d'y recueillir des graines et des plants d'arbres, et do
les faire passer en France.
Michaux arriva à New- York en novembre 1785. Pen-
dant deux ans, il y fit sa principale résidence, parcourant
le New-Jersey, la Pensylvanic et le Maryland. Dès la
première année, il envoya à Paris douze caisses de
graines, plusieurs mille pieds d'arbre et des perdrix du
Canada, lesquelles se multiplièrent à Versailles. Il établit
aussi un jardin près de Charleston, dans la Caroline, re-
gardant ce lieu comme un j)oint central, d'où il pouvait
voyager dans les ;> litres contrées.
Les Notes Manuscrites ne nous apprennent rien des
excursions qu'il ;lt jusqu'au mois d'avril de 1737, épocmo
où il entreprit soi voyage dans les monts Alléganys. Il re-
monta alors la rivière Savannah jnrqn'à sa source ; ce fut là
qu'il découvrit grand nombre ce jolies plantes et plusieurs
espèces de chênes. Encouragé par ces succès, il voulut
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parvenir jusqu'à la cime des monts Alléganyg, se lia d'a-
mitié avec les sauvages, et, remontant avec eux les rivières
qui se jettent dans la Savannali, il arriva aux sources do la
rivière Tennessee, de l 'autre côté des monts ; ce fut là le
terme de son voynge. Il revint alors à Charleston le
premier de juillet, après avoir parcouru 300 lieues à tra-
vers la Caroline et la G«jorgic. Les Notes Manuscrites ren-
ferment souvent des remarques sur les plantes les plus in-
tèrcssanles qu'il renconira ; il indi(iue môme d'une ma-
nière si précise les lieux où il les découvrit qu'il serait en-
core facile de les retrouver. Les années HSS et 1789
furent employées à vijiter successivement la Floride Espa-
gnole, les îles Lucayes et la Virginie. Il entradansce der-
nier état au premier de juillet à Washington Court House
" première ville dans la Virginie, que l'on trouve, sur la
côte occidontn le des montagnes, en sortant de la Caroline
septentrionale. " Les N'otes ajoutent : " Première ville, si
l'on peut nommer ville une bourgades composée de douze
maisons de bois. Dans cette ville, on ne mange que da
pain de maïs. Il n'y a viande fraîche ni cidre, mais seule-
ment du mauvais rlinra."(l)
Michaux fut de relonr à Charleston au mois de se]i1embre
17S9. Pendant Phiver, il ))arcourut de nouveau les monta,
gnes qu'il avait visitées l'été précédent. Ce voyage, que
Michaux fit en compagnie de son lils, dura moins qu'il
ne l'avait projeté, et, au priniem})s de 1790, nous le retrou-
vons à Charlciton, après une absence de cinq mois et
demi. (2)
(\) American Joui nul nf Scionco, vol: 42, p. f,
(2) Ici se trouve nialhcurcuscincnt une lacune dans le Journal de Michaux. Tout
ce que nous savons? c'est qu'il s'-journa dau=i lo voisinage di Charleston jusqu'au mois
d'avril de IT.Ol. C'est dans cet intervalle (l'i'il enseigna aux Américains l'cpoqu" où
l'on doit cueillir Ginscn^ et la maaim- do le préi)arer. Les notes manquent pour
le reste de l'annce,
à
12
ni
Il y avait près de sopl .\ liiii' ans que Miolianx clail on
AiTiéri(inc; SCS ressources iiécniiiaires s\'jiui.saiont : il crai-
gnit d'être obligé de retourner vu France, et cependant le
butqu'il s'était ])roposé en visitant notre continent n'était
pas ]iarfailemcnt atteint. Ce n'était pas seulement le des-
sein de faire une Flore américaine qui l'avait déterminé à
cntre])rendre de si longs et j)érilleux voyag(\s ; luais depuis
]ongtem])s il s'occupait d'un projet infuiinient utile ])our la
science : c'était d'étudier la topographie des arbres et des
plantes de l'Amérique septentrionale, c't!st-;\-dire de dé-
terminer leur lieu natal ; c'était d'examiner attentivement
la latitude où ils comuieneent à croî trc, celle oi'i ils devien-
nent rares et chétifs, celle enfin où ils disparaissent entiè-
rement. Il regardait comme la patrie d'nii arbre le lieu où
il atteint son plus grand degré de force végétative, c'est-à-
dire sa plus grand hauteur et son ])lus grand diamètre (1).
Prenons pour exemple le Tulipier, Lyriodcndnan luUpifau^
que l'on trouve dans le I faut-Canada. Cet arbre y atteint à
peine trois pieds de diamètre et soixante-dix d'élévation.
Dans un voyage que nous fîmes l'été dernier dans le liant-
Canada, nous le rencontrâmes ]iour la ])remière fois ])rès de
Hamilton, sur la route qui conduit à la station du chemin
de fer ; il pouvait avoir à })eu ))rès les proportions que
nous venons de mentionner. Cependant cet arbre a com-
munément dans Ips Etats de l'ouest et surtout dans le Ken-
tucky, jusqu'à '^ept à huit jViecis do diamètre et ))'irvient
jus(|u';i cent(inarante jiieds d'élévation ; de jilns il y forme à
lui seul de vastes forêts. Plus au nord, ces arbres deviennent
(1) AiiiKilcii du Muscuni d'IIi^toiro uaturLllc.
— 13 —
plus rares cl plus petits : ainsi le Kcntucky pent être consi-
déré coniine le sol natal de cet arbre. (1)
M ic'lianx avait donc résola do tracer la topor^'raphic dc!4
arbres de i'Amérifine seplenlrionab^ Déjà, il avait visité
le sud et avait parcouru les Florid s; il lui restait encore à
faire un voyage beaucoup plus long et plus dillicile, uiais
en mc'me temps beaucoup plus utile (pie ceux qu'il avait
entrepris iuscju'alors, c'était de visiier le Canada et de se
rendre jusqu'à la baie d'fludsou Ce projet, il l'exécuta
en nî)J. II partit de Cliarleston au mois d'avril, et réso-
lut i]o. se rendre par terre jusqu'à Québec. Son journal
mann^f•^it, dont nous avons déjà ])arlé, nous donne les
dates suivantes.
André IMicImux se rendit d'abord à Xew-York, j)uis
ayant ])ns une embarcation à Xew-llaven, il arriva à Al-
bany le 14 juin ; k; 18 nous le retrouvons à Saratoga et
le 20 il s'embanine à Wliiteliall, ])our se rendre au lac
Champlain. Le reste de ce mois lut employé à liert)oriser
sur les bords de ce lac, Je traversant à diderentcs rei)riscs
pour herboriser à la fois sur ses deux rives. Sa llore fait
mention d'un grand nombre de plantes qu'il y rencontra.
Inutile de donr.cr ici le nom de ces ])lantes : nous référons
nos lecteurs (pii ai'^icraienl à les connaître aux pages indi-
quées dans la note ci-jointe (2).
Poursii-ii^'ant alors son chemin, il arriva le 30 juin à Mon.
Iréal, qu'il laissa (piehjues jours aj)rès pour se rendre à
Québec. En descenc'antle Ileuve, il s'arrêta à Sorel : c'est
cncoHi sa ilorc qui nous fournit ce dernier renseignement.
Il y rencontra le Rhodora canadcnsu (3) Ce joli aibuste a
(1) I.o '.l"ulijii( r rt te Mii'inrd'ri snnt les dcuv i)!iis brî^nx înbrrs ('."onirmcnt do
nos foi et- r;iiKi(lii')iiiC!i. La richo?5'(. do liMir i'tuiiiliiL^c t't l;i !ir:iiilc de leurs llctus les
font rcc'" relier di's .-inKiteiirs. Le preirirr roniine nous Tuvoiis dit, coriiniencc à
parailie à Haiiiilton, le second se imcontre siii- l's bords de la riviriv? Niiijriira.
(2) rUiiii Voreiili-(iwir>c(n}a. fn Canada ad ri[ins laeiis Clr(mplain,
Vol. I. loi 17, 7.J, 131), 1.');!, 301 Vol. II fol : 2S, li).»^, 3:7, ei.j.
(3) rioi'u Ijorcali-americaua. lu frulicelis Canada; circa Sorcl. Vol : I. f. 2.5'J,
. ;^
— 14 —
ceci de romarqnable, c'est qu'il so couvre de Heurs avant
l'ap])arit.ioii de ses feuilles cl dans le temjis même où la lerrc
est encore couverte de ncii^c en plusieurs ciidroils. Quel-
ques jours plus tard, c'est-à-dire vers la mi-juillel, Mi-
chaux arriva à Québec.
IV
Michaux ne resta que peu de temps dans celte ancienne
métropole du Canada. La saison avançait ; il.so hàla de
prendre des informations sur la baie d'IIadson, et se munit
des provisions nécessaires et d'objels d'échan!:};e ; puis des-
cendant le fleuve Saint-Laurent, il se rendit à l'embouchuro
du Saguenay.
A l'entrée du Saguenay se trouve Tadoussac, premier
poste de la Compagnie delà baie d'fîudson ; c'est là que
les sauvages venaient tous les ans faire la traite des pelle-
teries : il y débarqna, afin d'y acheter deux canols d'écorce.
Tadoussac est un joli petit village bâli sur une pointe de ro„
cher qui s'avance à l'endroit où les eaux du Saguenay vien-
nent se mêler à celles du S aint-Laurcnt. Sa petite chapelle,
longue de vingt-cinq pieds environ ?c distingue des antres
habitations par son toit roug(j et son joli petit clocher. Les
édifices qui l'environnent,les hautes montagnes dont les som-
mets sourcilleux contrar-'tent ave" la sombre forêt de sapins
qui se trouve au j^icd, tout contribue à donnera c; lieu un
aspect de;> plus pittoresques. Michaux profila du séjour
qu'il \ (i- pour cxphirer les mornes voisins et les rivages
ci.viromiants ; sa (lorc mentionne plusieurs plantes (p. 'il y
trouva ( l). Mais le temps le prL-ssail ; il s'embarqua de nou •
(I). .Mic'iiitiv. A- rUiva. llorcfi'i-Ai irrii^Mia. /.il ripn.s iiuriiiis 5". L.jurcn'.'ii
ju.^iu Tudoii.vsac. Vol. I fol. ]0ii,177. In flumiaU' S. Lan. entti a'/iis ullluciitc mnnj
siiluilsia Vol. I foi. 1, 07, 95, 102, 13;?.
— 15 —
1
vcaiijCl bienlôt après il onlradaiis 1ns eaux du Sagucuay.
Cette rivière, peudaiil l'espace de vinijt-se|)t milles, c'esl-ii
dire jusqu'à Tance Saiut-Jean, coule entre deux immenses
murailles de gneiss et de gianile qui surjjasscnt de beaucoup
Jes palissades de l'IIudson. Ses rivag(îs sont })resque dénués
de toute végétation ; seulement dans les aniVactuosités des
rochers, on remar(|ue (pu;l([ue;iî })ins cl quelques sapins
très-courts!, des groseilliers sauvages, des vucciiiiumn
(l)luels) chargés (le leur fruits bleuâlres et nu g-nièvre
Juniperus sabhia, formant un vaste lapis de verdure sus-
])endu à ces escarpements abruptes qui s.'élèvent quelque-
fois jusqu'à 1 100 piedsde hauteur (1). En approchant de la
baie des lia ! lia !, les rivages s'abaissent et alors commen-
cent ces immenses forêts de pins (pii font la richesse de ces
contrées. C'est à Chicoutimi (juele Saguenay cesse d'être
navigable pour les vaisseaux d'un gros tonnage. Ku cet
endroit, la rivière s'élargit et forme nu vaste bassin ([ui rc'
coit les eaux d'une jolie cataracte dont la hauteurest de 40
pieds environ. Michaux y arriva vers le commencement
d'août.
Chicoutimi (dérivé d'un mot sauvage qui signifie, eau
profonde) n'était alors qu'un jx^tit village au conilucnt
de la rivièrf! Chicoutimi avec le Saguenay. Sarune pointe
qui se proj(;tle dans le bassin, s'élevait une })etiic chapelle,
longue d'environ 25 pieds et bâtie par les Jésuites, jiremiers
apôtres de ces contrées alors sauvages. On y voyait, à
l'intérieur, un autel nui (H ([aelqucs peintures ([ui ])ortaient
des maniues non é([uivoques de vétusté et à l'extérieur,
la pierre sépulcrale du Père Coquart, dernier des Jésuites,
qui ait, avec le Père Labrosse, évangélisé le Saguenay. A
rexein])le de tons les étrangers (jui débarquent à Chicouti-
mi, IMichanx voulut visiter ces lieux riches en précieux
souvenirs. Dans les noies manuscrites qu'il laissa à son fils.
(1). Flora norfuli-Arïiciicana Vu!. IL In suxos!s ad auincm Sasticnd'j. Vol, I
fol. 111. Vol. II. j1. 21(3.
\0
il parle ainsi : " I.ors de mon voyngo à labaio d'IIndson,
j'arrivai au mois d'août près du lac Cliicoulimi (1), situé
près \v. Ibe dogrô, o1 j'y trouvai encore l'égliïsc, clublic en
1728 (ainsi (pie j'indiiiiv.iit. la date placée au-de:?sus do la
porte i)rincipal(') ])ar les P.''res .1 ''suites, ])oiir y rassembhîr
Jes sauvages des environs, ^'e bal i nient, consirniten pontrcs
('quarries de Tlunja occiilanfdli'^ (cèdie blanc) élevées les
unes au-dessns des antres, était encore en bon étal, et,
<|uoi(ine ces pouirrs n\Miss(Mil jamais élé couvertes, ni eu
dedau:-^, ni (mi (lejuirs, je ji's trouvai tellement intactes,
qu'elles n'avaient pas élé altérées de l'épaisseur d'une
demi-ligne, depuis ])!us de soixante ans." (2) Celte petite
chapelle, ([ui est tombée il y a environ trois ans, avait donc
alors près de 130 ans.
Ceux de nos lecteurs (|ui ont déjà visité le lac Saint-Jean
pavent (jue, ])our y arrivm', il faut remonter la rivière Clii-
coulimi, ([ui [)ren(l sa source dans le lac Kinog;nni, parcourir
ce lac dans toule sa longueur, puis, après un |)orluge d'une
quinzaine d'ar[)enls, tomber dans le lac Kinogamichich dont
la décharge lente et tortueuse (rivière des Aulnets) va so
perdre tlans la iîelle-Rivière ; celle-ci, à son tour, vous porte
jus(pi'au lac Sainl-Jcan. Telle fut aussi la route que suivit
notre inrali^:^able voyageur. Mais, au moment de s'aven-
turer dans CCS pays à peine explorés et jiarcourus seulement
par les sauvages et quchpies rares missionainv*, il jugea
prudent de ])rendre avec lui trois sauvages et un métis,
et, malgré les dillicullés sans nombre qui existaient alors,
(]). Micliau:. aiipclle aoisi ri'larîisspiiient ûv la rivirro en cet endroit.
(2). Michaux fils. Arbres ioresticrs Vol. 111. pa^e 31.
17 —
I
I
voilà qu'il se mr't on devoir de parnoiirir li di.'^tanco ()ne
nous vriioi)?: do dét-riro. l'iU 1rav(M'.xi\Mt lo lac. Ivinogami ,
Michaux reiicîoiilra une plante ([ui n'a pas oncoro été retrou-
vée en Canada ])ar ceux ((ui se sont octcupés do botanique
depuis : e'ost la Lnhiiia Dorimanna (1), connue vulijaire-
ment en l^rance sous )o nom do Lobélie lubuhure. Ses
feuilles sont ontièrouionl submergées, tandis ([uc; sacc^roilo,
d'un bleu l'aie, Hotte à la surface de i'(!au. A|)rès six jours
de navii^alion, les canots arrivèrent au lac Saint-Jean.
Le lac Saint-Jean est situé entre 48 ^ , 2um. et 18 ^ ,
42m. de latitude, et entre 71 ® , 29m. v.l 1?, ® . 9m. do lon-
gitude. Sa plus grande longueur est do IG lienos. Michaux
le p;irconrnl ilans toute son étoiifUio, et découvrit, dans
sor- horUorisaiions, dos ])lantes Irès-nombreusos (2). JMais,
tout (Ml examinant les végétaux cpii crois-îont sur les ri vag(îs
du lac, iMichaux ne ])erd:iit pas do vue le plan d'étude
qu'il fr-'élait fait : aussi ne se contonla-t-il ));is d(; ])arrourir
les bords des eauK ; il pénétrait dans l'épaisseur di'S forùls,
observait les o-^soncos qui y j>ré(lomiaaion1. Les (luohiues
détails (]ni suivent, fournis pas les noies f|a'il laissa à son
fils, feront connaître le g(M)ro do ses observations.
I/'s iorcts qui entourent le lac Saint-Jean se composent
de diverses espèces de bois très-précieux, tels que pins,
mélèzes, épinoltes, j)ruches, cèdres, oio. Pour plusieurs do
ces espèces, telles que le Pinus ruhra {\)\\\ rouge) , VAbics
ulba (épiivMto blanche), le Thuya occidentalls (le cèdre),
c'est le point le plus avancé vers le nord où on lo< observe.
" Le Piiius strobu (3) (pin blanc) se trouve dans une vaste
(1) Mi 'iTiiî:. Floca Borcali-americaca. Vol. II. fol. loi. In lacu Kinogaml aliis-
que vieillis.
Le -^f-nifi T.ohcHa fournil, à nos p.irtr^r-os plusieurs ticllcs •il:ntci d'oi'nc-
mniit. rnli" i"lr(:s Va Lob eu p cardiii île qui siirpas ,e eu écl.it cL en b-^at'ti.! 1 -s plus
bciiiri /w'-r/i/V/. Coltc plante qui croît cpontiiiûmcnt autour du lac Saiu'.-Picrrc,
niôrît"r;iit \V"\ri} iotrodiiitc d-tis toiw Irn jui<lins.
(2). î'ic.hi'.nx. Flora i^orciP-amc'.'icnu.i. Vol. I. fol, 210. vol. II. fol 205, 220, 22j.
(3). Mil liaiiK. fils. Arbn'« foveolicrs. Vol I page 104.
— 18 —
t'ionduo do i)ays, mais non ])as partout avrc nue vgnle
alwiidaiicc. Vers lu nord, c'est su. les bords de la rivière
des Mislassins, A cuviroii 'lO lieues tie sou embouchure
dans le lae Saiul-.lean, (juo l'on renooulre les premiers j)ins
de celte es[)ùcc ; UKiis, en avaui^ant de deux dei,a-és au sud,
il devieul assez ( ommun."
"1^0 mùVc/.c {Lfn'ic aniericanct) t2»t très-abondaul aux
environs du îac S:iint-.)ean ; il y vient en corps de forêt, cou-
vrant à lui seul des es|)aces de plusicMU's milles d'étendue
en tout sens" (1). On Tt^ppelle, en Canada, vpinf Ile rouge,
'' La Pruclie ( Abics tanadcnsis) commence à croître à la
baie d'IIudson ; mais, au lac Saint-Jean, elle en remplit
déjà les Corel s (2)."
A ces arbres, nous pourrions en ajouter un autre qui sn
fait remar([U(;r par ses gigantesques jM'oportions : c'est le
Popul.ush:(lsamil''!nf, coima vulgairement sous le nom d^
Lianl. Il est en très-grande abondance autour de ce lac
et dans tout le ])ay3 traversé par la rivière Sagucnay, eniro
le 47c et le 49e degré de latitude. Dans ces parages,
ofi, dit Michaux, la températin-e est très-rigoureuse en
L'iver, et le sol humide, cet arbre s'élève à 80 piedo dv' haut
sur o pieds de di;i mètre (3) . ... Mais il est temps de
quitter les bords du lac Saint-Jean.
VI
Avant d'aller plus luin, nou? allons nous pcrmctlr'^ nnc
digression géographiciue aiin do l'acilitc'- a'ix luct;!arF l'in-
tclligrncc de ce qui va suivre. Le lac Saint-Jcan est an vaste
(1) A:ic' ,iiix, m-, Ailrcs fi.ic.llcrji. ^ .■!. III. \.;^■;rc CS.
(2). ?.!i<:h;iux,fi s « « '^'■■1. f. p'/;' l:^*^-
(3). .Aiicluiux, .au "' «» Vol II. page 30'J.
— 19
réservoir où vioiiiioiit st^ |)nilrc ))liisieiir.'' rivirros dont
qnohlUP.s-uiKîS prcniiciil leur soinci; dam les liaulciirs (pii
séparent le torriioirc; de la baie; d'Ilddsoii du lias ('•iiiada.
Au nombre de ces dernières se Ironvr, la rivii-re Mi.slassini,
appelée aussi rivière des Sables, à cause (h^ la i^rande
quantité de sable (|u'ell(î charrie. Le cours de celli' rivière
est d'environ 150 milles. Kile est naviiif.able pour les canots
jus({u'à IL'O milles de son end)oucliure ; quchpies rapides
et qncliiacs petites cliules en interrompent néanmoins la
navigation ; on y supplée j)ardes portai^n-s. C'est le cliemiii
par lequel descendaient antrelois et descendent eneoro
aujourdMmi les Mistassins, peuple sauvau^e cpii habite les
C ntrées situées aux environ^ du î^^rand lac Mislassin. ('es
sauvages viennent Taire latraitc i\rs pclleieiies à la Pointo-
Bleue, dernier ])oste situé dans la partie se)>l('ntiionale du
Canada : ils deseendenf ordinaircui'Mif vos le mois de juin
pour le commerce et en même temps pour rencoiilrer le
missionnaire. Ce l'ut par là (|iie Michaux résolut de
se rendre à la baie tl'Iludson. Il renionta donc la rivière
des RJistassins. Pendant la jiremière pariio de sou cours,
cette rivière coule à trav(>rs ime belle contrée; les arbres
qui la bordcMit sont "mag :n(i([ues. Je w.} m'arrèlorai pas à
peindre les dangers (pic; courut notre intrépide voyageur
dans CCS solitudes : le cours de la rivière est généralement
paisible, et permetuiie iiavigiiioii douce et commodt; ; mais
dans certains endroits, il faut g'avir (L's roclu-rs escarpés,
faire des portages da^b- l'éi^ai-v-c^nr de la lo;él et niarcher sur
des troncs d'arbres ponn-is (pii ctjfencjiit sous les 'pas (I).
Après une marche de iO li(Mie> environ, nos voya;.,^eurs
arrivèrent au pie 1 criin" (t'iscade. }, i rivière resserrée
entre dni\ r.)( hers, ; ;• préeip'ie (l'nii- montagne eoupév! "ii
amp'.iilhéAtre, jiarnne hauteur de 'J-J pieds ; siu- lesdi^grés
(1) '.c: phn'cs qii: ?\Tif!iMii.\- rccoatra fin- la l'ivi.'rc: ilc.s T'iîist is!i)- sont 'm!i ^iii^A
aux pa'^oî Miivn'jîcs 'Ir s i l!)i(;.
In Cinu';:», a(J ,u;iii'.'in I\h .t'iiVji'n Xt,]. I, fr! Z \; (JI, ! 10.
V
20
de col ampliillu'ûlrr rroir^i^cnl <li'.s arbros qu'on npcrroit à
truvcrs I;i iiiij):)!! (rtuiii, tiourb'iMMi vofilf îiii-dcssiix df leur
citnc. I''u loinhaiil iivcc im I'imcus rpoiivaiifiihlc, elle.' se
brise, cl It's v;i()tMirs s'clcvaiil (•(nniiic iiii niiiii,^', bait,Mi(M!l
nu loin li's rMiviroiis. () 1 lV(''iiiil :"i lu ix'iisrc de le voir
escidiidiT les murclics di; tu; ii,it^;uiti's(|U(' niupliidiràtrc^
pour cueillir <|ii('l(|ii('> piaule- sur \vs rocs iiioudcs cl s'ur-
rctcr à couiU'uiplcr celle scène iniposanle.
r.a cliiile doiit, nous venons de parler csi le Wtmk^ i\r la
naviiialion sur la 'ivii-re Mistassiiii Du sommet des mou-
tagnesipii la loriniMi!, Pcil ploiiL-'e dans une lon^nie vallée,
embrassant uwc innnense ctendue i\v. terrain uni, (pli :ui-
ijoiie(> la |)rés{'nec de (juebpies hics. Nos voyageurs priMi-
uenl celle direction ; hienhit ils tombent dans une suite do
petits lacs remplis d\'au st'iL;iianie. Mn ))assant par le lac
des Cyi^aes, Michaux s'y arrêta nu instant pour en explorer
les bonis (1). Après avoir traviM'sé les hauteurs <pii sépa-
rent le Canada <.\\.\ lerritoire de la baie d'IIudson, l'on tombe
dans une peiile rivière qui ( onduil au jjfiand lac des Mis-
tassins. Il faisait un l'roid (>\ccssi('; il lotrd)ait de la iici^'c.
Cependant Michaux continua sa route et arriva le 4
sepiembro dans le lac des Mislassins.
Le journal manuscrit de Michaux renlermc un rapport
très-inléressanl sur le, vcgélaliou et le climat de ces contrées
boréales. Il serait à souhaiter (pie io (iouvernemeul ou
quelque institution publnjuc fit copier ce manuscrit qui iii-
tércsse au dernier point le Canada.
1-
(1) M'icliaux, riora l'orr'li-iiim ricana. Pcr Irac'iis monliiim. a sinii Iliul'jonis cd
CanuduiU; pra;scitiiii ad laouni C^i /lo. «m dictuiu Vol. I. 101:190,225, Vol. II
fol : 172.
-y^m^
__ 01
!•
VU
Le grand lac dos Mistassins est une vaste mer iiuéricurc
iini (Ktcnpe un ospaco de j)liis de deux degrés entre le 71 ®
cl le 7 i ^ de l()rjj:;iUidG : il est situé sur le jIo degré do
latitude nord et se déeliarqe dans la baie d'iludson |)ar la
rivière Rupert. Près du lac et sur une petite rivière qui s'y
jette, se trouve un autre de marbre iiilorme ([ue les sau-
vages appellent la " tnaison du grand génie; " ; de l'autre
coté, e'cst-à-dirc, près de la décharge, s'élève une roche
énorme et isolée qui domine le lac. Frappés de sa grosseur
piodigieuse, les peuples infidèles du nord iuvo(iuent le
inanilou de cette roche ; lorsqu'ils traversent le lac, ils sont
saisis d'une religieuse frayeur et délournont soigneusement
les regards dans la crainte d'exciter par là (iuel{[ue tempête.
Voici ce qu'on dit dans le llclation du Père Albanel.
" Nous avions déjà fait six iieues au travers des îles qui
l'entrecoupent (le lac des Mistassins), ([uand j'a[)erc'us
comme une éminence, d'aussi loin que la vue peut s'éten-
dre : je demandai à nos gens si c'était vers cet endroit que
nous devions aller ? Tais-toi, me dit noire guide, ne re-
garde i)oint, si tu ne veux point périr. Les sauvages de
ces contrées s'imaginent que c[uiconque veut traverser ce
lac, se doit soigneusement garder tic la curiosité do regar-
der cette roche, et principalement le lieu où l'on doit abor-
der; son seul aspect, disent-ils, cause l'agitation des eaux
et forme des tempêtes qui font transir de frayeur les })lus as-
surés."(l).
Le nom de ce lac vient du mot sauvage MisJa-Wi'smi qui
(1) lîelation des Jésuites. Vol III. Uclatioii de 1G7.2, page 49.
22 —
vont clin; grosso roclio, ol les pinjplos ({iii soiil aux oiivirons
portonl II! nom do MistasHÎiis, soit à oaiiso du lien ([u'ils
liabiteiif, soit pont-Ain; anssi à raison do ccllo cspèco do
culte qu'ils rondonl à ocilo nu'ho.
Le lac dos Mistassins est pou connu : voitn co que nou.s
en ap[)rond un nommé .lénurio St. Oni^o, canadien ilc la
paroisse dos Eboulomenls, (jui a passé la plus grande
partie do sa vie soit au service de la compagnie du \ord-
Ouest, soit ù celui d»; la conr.pagnit; dos postes du Koi.
" Après avoir stationné pondant plusieurs années au lac
Mislassini pour faire le iralie avec les sauvages, il dit
que l'étendue de; co lac est bien peu eoniuie, car il mit
trois jours à le traverser chins Peinlroit le plus étroit, allant
d'îles en îles, qui sont dans cette partie partieuIi«3ro du lac.
Il supj)oso {juc la distance entre elles et la terre ferme n'est
pas moindre de trente milles, ce qui donnerait au lac dans
celle partie environ 90 milles do largeur. Les sauvages
moltent ordinairement tout l'été, une partie du printemps
et de l'automne jniurse rendre du haut du lac Mistassini à
son extrémité inférieure La rivière Ruport qui y
prend sa source, est bien ])lns considérable cpie le Sague-
nay ; il l'a descendue jusqu'à une journée de marche de la
baie James, il suppose que la distance entre la baie et le
lac Mislassini est d'environ 50 à (50 lieues." (Rapport de
l'explorp.tion du Saguonay do I8i8, page 1G3.). . . . Mais
il est tem))s do revenir à nos voyageurs.
Michaux après avoir reconnu les bords du lac, descendit
une rivière qui communiiiue avec la baie d'IIudson
(rivière Ruport.) ; il la suivit pondant deux jours et il
n'était qu'à une petite distance do coite baie, lorsque les
sauvages, croyant dangereux de s'avancer ])lus au nord
dans celte saison, refusèrent d'aller plus loin, et voulurent
absolument revenir : ils assuraient que, si les neiges con-
tinuaient, il serait impossible de s'en retourner. Le retour
fut donc dét'idé ; au reste Michaux avait reconnu la posi-
— 23 —
lion (loH lioux rtdrtrrminé quels i'Maiont les points le» plus
l'Ievés et (juello étiiil lii cotiunuMicutiou entre les divcrrt
lîics et lii l)îiie d'Hudsou. il avuii exactement mar(|u6 à
«juelle lalilude linissenl de croître les arbres du nord : il
ne trouvait plus dans (uîs solitudes ({uNine vcgétation clié-
livc ; c'étaienl des pi'is rabou^'ris, d»vs bouleaux nnin«
{Uetula nawi)^ un jj[(;nièvrier rampant, desî^roseillicrs sau-
vages ( /it/>fs o.'f/canthoides et llibes tri(i(liun),\v. thé velouté
(Leduta pulustre) et (|uel(|ues espèces de bluets ( Vaccinium
ceupitusuin et V. mijrUUoidet ;) (1) mais plusaui\m de ces
beaux arbres que l'on rencontre autour du lac Saint-Jean.
Au reste, rien ne peut mieux faire connaître la nature de
la végétation de ces contrées boréales que l'extrait suivant
pris des notes manuscrites de Michaux. " Aux environs
de la baie d'Hudson et des grands lacs Mistassins, les
arbres <pii, quelques degrés plus au sud, forment la masse
des forêts, ont, sous cette latitude presqu'entièremcnt dis-
paru et i)ar la sévérité des hivers et par la stérilité du sol ;
toutes ces contrées sont e'itrccoupées de milliers de lacs,
et couvertes d'énormes rochers entassés les uns sur les
autres, qui sont le plus souvent tapissés de larges lichens
de coul(!ur noire, ce qui ajoute encore à l'aspect sombre et
lugubre de ces régions désertes et prescpie inhabitables. C'est
dans les intervalles de ces rochers cpie l'on apperçoit cù
et là quelques individus d'un pin rabougri (Pinusrupes-
tris) qui fructifient à trois i)ieds de terre et (jui, à ce ))eu de
hauteur, portent avec eux toute l'empreinte de la décrépi-
tude. Cependant, à 150 milles plus au sud, cet arbre offre
déjà une végétation plus forte ; mais il ne s'élève presque
jamais au-dessus de 8 à 10 pieds." (2)
Ce fut aussi près du lac des Mistassins que Michaux
(1) Flora ïîoroali-amcricana. Ad siniini Huâsonis i^tjnxtn\a.ei\s Mistassins Vo!
I.ô, 11, 14, Gl,(i4, 111. 124, 191, '223. VolII. 2, 1 15, 121, 123, 153^ 154, 171 172
173, 175, 1«0, 2^^3.
(2). Michaux fils. Aibres forestiers Vol I, page 49t
— 24 —
trouva la jolie Primevère, ;i laquelle il donna le nom
du lac, en l'appellant Primula mistcssinica^ nom si
étrange, qu'il étonne d'ordinaire ceux qui n'ont pa.s en-
tendu parlerdu lac des Mistassins.
Nous avon.: diurne Michaux, pour se rendre à la demant c
de ses guides, s'était décidé à terminer ici son voyage.
Le retour fut très-pénible; la plupart des rivières étaient gon-
flées, et les canots les descendaient avec une rapidité im-
possible à décrire : les sauvages les faisaient passer entre
des rochers avec cette adresse qui leur est propre ; ajou-
tez à cela que les portages étaient devenus très-dilliciles.
Ceux qui ont voyagé dans nos forêts connaissent les dif-
ficultés et les fatigues que l'on rencontre : tantôt il faut
franchir des arbres abattus sur lesquels s'élèvent d'autres
générations d'arbres, tantôt, il faut descendre un ravin à
travers les orties et les lianes, pour remonter un instant
après ; souvent traverser des savannes toutes couvertes de
sphagnum (mousse de savanne), où Ton enfonce jus(iu'au
genou et où l'on est continuellement mouillé. Ce qui le
remit un peu de ses fatigues, îe furent deux compagnies
de sauvages qu'il rencontra et avec les(iucls il alla à la
ciiasse. Enfin Michaux arriva à Tadoussac le premier
octobre ; il prit congé de ses compagnons de voyage, qui
lui avaient rendu tous les services qu'il pouvait attendre
d'eux.
I
l'
VIII
De Québec, Michaux retourna à Philadelphie, par la
roule (ju'il avait suivie au mois de juin, c'est-à-dire par
Montréal et le lac Champlain ; il y arriva le huit décembre.
Il et ait parti de Charleston depuis huit mois, et il avait
U
25
i
employé trois mo'.s ot dix-liui! jours à aller de Québec
jusqu'au lac dos IVIistassins, c'esl-à-dirc, à IGO lieues de
loule habitation. (1)
Ici se tcriuiiie la tâche que nous ikhis sommes uTiposée.
Mais qu'il nous soit permis d'y ajouter le récit d'un acci-
dent qui i'aillit faire perdre en un seul jour le iVuit de
tant lie labeurs (2). Michaux, après avoir passé quatre
ans aux Etats-Unis s'en retournait en France. Il partit de
Charleslon le 13 août 1796 ; la traversée ne fut pas mal-
heurease, mais le 10 octobre, comme on était en vue
des cotes de la IIol ande, il s'éleva une furieuse tempête :
les voiles furent djchiiées, les mâts brisés et le navire
échoua et s'entrouvrit sur les rocliers : matelots et passa-
gers, tout était épuisé de fatigues et la plupart auraient
péri, si les habitans d'Egmond, petit village voisin, ne leur
eussent donné du secours. Michaux était attaché à une
vergue, et il avait perdu connaissance, lorsqu'on l'emporta
au village ; il ne la reprit, que quelques heures a})rès, se
trouvant auprès du feu avec d'autres habits et entouré
d'environ cinquante personnes. Sa première pensée, en
revenant à lui, fut de demander des nouvelles de ses col-
lections. Il apprit que, les malles qui contenaient ses
cHels se trouvant sur le iKint, elles avaient été emportées
par les vagues ; mais on lui dit que les caisses j)lacées à
fond de cale avaient été retirées, et il fut consolé. Malgré
le mauvais état de sa santé, il fut obligé de rester un mois
et demi à Egmond, et d'y travailler jour et nuit: ses
plantes ayant été mouillées par l'eai/. de mer, il fallut les
(1) Nous avons indiqué tous les endroits oxi s'est arrêté Michaux. Il est cepen-
dant un point quo nous n'avonj pu *>.onst;ittT ; c'est sa visite à la Malîisie. Qu'il s'y
«oit arrête, 1j chose est c i t:dne, comi. :e on le voit par les indications suivantes de sa
flore, A'ol II, page 263, ainsi que par son Histoire ile^ Chi'tun de l'Amérique à l'arti-
cle de Quirciisi rnbrit. t^e qu'il nous reste i\ savoir c'i s( l'éponue de cette visite.
(2) Ce rérit, avec ^tous se» détails, ejt empru'.iti aux An)iul''i ilv Musiium
d'Hiitoirc nulutillc
..I
MIHlMtfwMMiaaM
— 26 —
tremper toutes dans l'eau douce et les sécher l'une après
l'autre dans de nouveaux papiers. Cet herbier si intéressant
est allé enrichir les immenses collections du Muséum
d'Histoire naturelle. On le conserve encore aujourd'hui
tel qu'il était alor^, seiilemint, on en a détaché les plantes
qui se trouvaient en double.
Nous terminerons cette courte notice sur Michaux par
le portrait que nous en trace Deleuze, son contemporain
qui, ayant eu avec lui des rariports très-intimes, noas en a
laissé une intéressante biographie.
" Michaux était d'un caractère franc, quoique d'une hu-
meur taciturne ; il faisait peu de démonstration d'amitié,
mais si on lui demandait un service, rien ne lui sem-
blait difficile. Ayant rencontré en Amérique plusieurs
Français infortunés, il leur ouvrit sa bourse, et leur pro-
cura des ressources; on en voit la preuve dans lu note
de ses dépenses, où le nom de ceux qu'il avait oblii^és, est
en blanc. Son extrême simi)licitô et le goùi de l'indépen-
dance qu'il avait pris dans sa vie crraiile et solitaire, lui
donnait un extérieur singulier ; mais cette singularité ne
tenait nullement au désir de se faire remarquer. Ses ma-
nières n'étaient celles d'aucun piys parliculier, parro
qu'elles convenai(mt également à tous. Il n'était ni un
Français, ni un Anglais, ni im Canadien; mais partout on
Je trouvait plus rapproché dos naturels que ne l'aurait été
tout autre étranger. Il prenait i)eu de part à la conversa-
tion, parce qu'il ne disait et n'écoutait que des choses utiles.
Passait-il par une ville, il visitait les marchés et s'inCor-
mait d'où venaient toutes les denrées : dans les canipagiies,
il interrogeait les habitants sur les jjIus petits détails rehi-
tifs à la culture. Aune activité qui ne lui permeftnit )»as
de perdre un moment, il réunissait une patience (jui ne j-e
lassait jamais."
" Ses qualités morales étalent si bien coiiniies, que lors-
qu'on l'envoya en Amérlcjne, après avoir fixé son traite
27 —
ment on lai donna une lettre de crédit illinnitée, avec
laquelle il pouvait toucher, dans les villes où il passerait,
tout TargcMit nécessaire pour les acquisitions qu'il jugerait
convenables et pour Ir^, frais de ses voya^es^. Michaux ne
fit jamais usage de cette lettre, que pour l'objet particulier
auquel elle était destinée, et ne se fit jamais payer de ses
appointements ; aussi n'a-t-il laissé à son fils que la plus
petite partie de la forlime avec laquelle il était né. Mais
il reste à ce jeune homme un nom considéré, les connais-
sances acquises par ses trnvaux et ses voyages avec son ■
père, et des titres à la faveur du gouvernement."
Disons maintenant un mot des ouvrages de Michaux.
Ces ouvrages sont ptm nombreux, parce que voyageant
continuellement, il n'a pas eu le temps de rédiger ses
observations ; d'ailleurs comme le fait observer Deleuze,
Michaux jugea plus utile d'introduire en Europe des plantes
nouvelles, que de les décrire. Nous avons cependant de
lui une Hi'^tolre des Chênes d'Amérique, publiée à Paris
en 1801. Cet ouvrage, écrit en français, renferme la des-
cription de vingt espèces de chênes disposées dans un
cidre méthodique.
Un autre ouvrage qui intéresse davantage le C mada
osi une flore publiée en latin sous le titre de Flora Boreali-
Americana, sislens charadcres Plantaruin quasiii Amer ira
.septeiilrionali coUe</d et detexit Andréas Michaux. Cet
ouvrage parut en 1803 (raiinée du décès do Michaux^, for-
mant deux volumes in 8<> , enrichis de 53 gravures. [1 fut
rédi'^c par les soins dti l'éminent botaniste Cianrle L )ais
Ricluvrd, d'après les notes et les herbiers de Michaux. On
y trouve plus de 1700 plantes décrites.