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Full text of "Histoire naturelle, générale et particulière [microforme] : servant de suite a l'histoire des animaux quadrupedes"

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TEST  TARGET  (MT-3) 


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Photographie 

Sdenœs 

Corporation 


23  WIST  MAIN  STRiET 

WEBSTER,  N.Y.  145S0 

(716)872.4503 


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CIHM/ICMH 

Microfiche 

Séries. 


CIHIVI/ICiVIH 
Collection  de 
microficheSp 


Canadian  Instituts  for  Historical  Microreproductions  /  Institut  canadien  de  microreproductions  historiques 


Technical  and  Bibliographie  Notas/Notes  tachniquas  et  bibliographiquas 


The  Instituta  has  attamptad  to  obtain  tha  bast 
original  copy  availabla  for  filming.  Faaturas  of  this 
copy  which  may  ba  bibliographically  uniqua. 
which  may  altar  any  of  tha  imagaa  in  tha 
raproduction,  or  which  may  significantly  changa 
tha  usual  mathod  of  filming,  ara  chackad  balow. 


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Colourad  covars/ 
Couverture  de  couleur 

Covers  damagad/ 
Couverture  endommagée 

Covers  restored  and/or  laminatad/ 
Couverture  restaurée  et/ou  pelliculée 

Cover  title  missing/ 

Le  titre  de  couverture  manque 

Coloured  maps/ 

Cartes  géographiques  en  couleur 

Coloured  ink  (i.e.  other  than  blue  or  black)/ 
Encre  de  couleur  (i.e.  autre  que  bleue  ou  noire) 


I      I    Coloured  plates  and/or  illustrations/ 


Planchas  et/ou  illustrations  en  couleur 

Bound  with  other  material/ 
Relié  avec  d'autres  documents 


rri    Tight  binding  may  cause  shadows  or  distortion 


along  interior  margin/ 

La  reliure  serrée  peut  causer  de  l'ombre  ou  de  la 

distortion  le  long  de  la  marge  intérieure 

Blank  leaves  added  during  restoration  may 
appear  within  the  text.  Whenever  possible,  thèse 
hâve  been  omitted  from  filming/ 
Il  se  peut  que  certaines  pages  blanches  ajoutées 
lors  d'une  restauration  apparaissent  dans  le  texte, 
mais,  lorsque  cela  était  possible,  ces  pages  n'ont 
pas  été  filmées. 


L'Institut  a  microfilmé  la  meilleur  exemplaire 
qu'il  lui  a  été  possible  de  se  procurer.  Les  détails 
de  cet  exemplaire  qui  sont  peut-être  uniques  du 
point  de  vue  bibliographique,  qui  peuvent  modifier 
une  image  reproduite,  ou  qui  peuvent  exiger  une 
modification  dans  la  méthode  normale  de  filmage 
sont  indiqués  ci-dessous. 


□   Coloured  pages/ 
Pages  de  couleur 

□    Pages  damaged/ 
Pages  endommagées 

I      I    Pages  restored  and/or  laminatad/ 


D 


Pages  restaurées  et/ou  pelliculées 

Pages  discoloured,  stained  or  foxei 
Pages  décolorées,  tachetées  ou  piquées 

Pages  detachad/ 
Pages  détachées 

Shovvthrough/ 
Transparence 

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Qualité  inégale  de  l'impression 

Includes  supplementary  matarii 
Comprend  du  matériel  supplémentaire 

Only  édition  availabla/ 
Seule  édition  disponible 


r~7|  Pages  discoloured,  stained  or  foxed/ 

I      I  Pages  detachad/ 

r~/\  Shovvthrough/ 

I      I  Quality  of  print  varies/ 

|~~|  Includes  supplementary  matériel/ 

nn  Only  édition  availabla/ 


Pages  wholly  or  partially  obscured  by  errata 
slips,  tissues,  etc.,  hâve  been  refilmed  to 
ensure  the  best  possible  image/ 
Los  pages  totalement  ou  partiellement 
obscurcies  par  un  feuillet  d'errata,  une  pelure, 
etc.,  ont  été  filmées  à  nouveau  de  façon  à 
obtenir  la  meilleure  image  possible. 


Additional  commenta:/ 
Commentaires  supplémentaires: 


Pagination  irréguliàre  :    [i]  -  vii,  [1]  - 198, 201-202, 199-200,  205-290, 203-204, 
207-212  p.  Les  pages  froissées  peuvent  causer  de  la  distorsion. 


This  item  is  filmed  at  the  réduction  ratio  checked  below/ 

Ce  document  est  filmé  au  taux  de  réduction  indiqué  ci-dessous. 


10X 

14X 

18X 

22X 

26X 

30X 

s/ 

12X 


16X 


20X 


24X 


28X 


32X 


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du 

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une 
nage 


The  copy  filmad  hère  has  been  reproduced  thanks 
to  the  generosity  of  : 

Seminary  of  Québec 
Library 

The  images  appearing  hère  are  the  beat  quality 
possible  considering  the  condition  and  iegibiiity 
of  the  original  copy  and  in  keeping  with  the 
fiiming  contract  spécifications. 


L'exemplaire  filmé  fut  reproduit  grâce  à  la 
générosité  de: 

Séminaire  de  Québec 
Bibliothèque 

Les  images  suivantes  ont  été  reproduites  avec  le 
plus  grand  soin,  compte  tenu  de  la  condition  et 
de  la  netteté  de  l'exemplaire  filmé,  et  en 
conformité  avec  les  conditions  du  contrat  de 
filmage. 


Original  copias  in  printed  paper  covers  are  filmed 
beginning  with  the  front  cover  and  ending  on 
the  lest  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, or  the  back  cover  when  appropriate.  Ail 
other  original  copies  are  filmed  beginning  on  the 
first  page  with  a  printed  or  illustrated  impres- 
sion, and  ending  on  the  last  page  with  a  printed 
or  illustrated  impression. 


The  last  recorded  frame  on  each  microfiche 
shall  contain  the  symbol  — ^-(meaning  "CON- 
TINUED"),  or  the  symbol  V  (meaning  "END"), 
whichever  applies. 


Les  exemplaires  originaux  dont  la  couverture  en 
papier  est  imprimée  sont  filmés  en  commençant 
par  le  premier  plat  et  en  terminant  soit  par  la 
dernière  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration,  soit  par  le  second 
plat,  selon  le  cas.  Tous  les  autres  exemplaires 
originaux  sont  filmés  en  commençant  par  la 
première  page  qui  comporte  une  empreinte 
d'impression  ou  d'illustration  et  en  terminant  par 
la  dernière  page  qui  comporte  une  telle 
empreinte. 

Un  des  symboles  suivants  apparaîtra  sur  la 
dernière  image  de  chaque  microfiche,  selon  le 
cas:  le  symbole  »»>  signifie  "A  SUIVRE",  le 
symbole  ▼  signifie  "FIN". 


Maps,  plates,  charts,  etc.,  may  be  filmed  at 
différent  réduction  ratios.  Those  too  large  to  be 
entirely  included  in  one  exposure  are  filmed 
beginning  in  the  upper  left  hand  corner,  left  to 
right  and  top  to  bottom,  as  many  f rames  as 
required.  The  following  diagrams  illustrate  the 
method: 


Les  cartes,  planches,  tableaux,  etc.,  peuvent  être 
filmés  à  des  taux  de  réduction  différents. 
Lorsque  le  document  est  trop  grand  pour  être 
reproduit  en  un  seul  cliché,  il  est  filmé  à  partir 
do  l'angle  supérieur  gauche,  de  gauche  à  droite, 
et  de  haut  en  bas,  en  prenant  le  nombre 
d'images  nécessaire.  Les  diagrammes  suivants 
illustrent  la  méthode. 


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L'HISTOIRE  NATURELLE. 


Tome  Quatorzième. 


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H I S  t  O I R  E 

NATURELLE, 

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GÉNÉRALE  ET  PARTICULIÈRE, 

S£l.rANT    D£   SUITE    À    l'hISTOIRB 

DES  ANIMAUX  QUADRUPEDES. 

{Par  feu  M.  le  Comte  Ds  Buffon^  Intendanê 
du  Jardin  &  du  Cabinet  du  Roi ,  de  j^ Académie 
Françoifi ,  de  celle  des  Sciences  ,  Sec, 


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Supplément  ,  Tome  Quatorzième* 


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^15 •: -H k^hE^^^^':';  ■ 

Des  Articles  contenus  dans  ce  Volume, . 

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Du  PETIT  Chacal  ou  ChavaL    *^ 

tfiiye Page     i       i;  î 

Nouvelle    addition   à    t article    du      > 

Glouton , .  •  • .     {   ' 

Nouvelle  addition  â  C article  du  Lynt,     8 
Nouvelle  addition  â  l'article  duTigre.    lu 

2/2/  JBi/^aam «•••••••••..•.••    12  ^^^ 

liouvelle  addition  à  F  article  du  Kin-        ^ 

kajoîi. IJ 

X^  Putois  raye' de  F  Inde 17 

ta  Mouffette  du  Chili ....•,.  al 

Nouvelle  addition  àJârtide  du  Vant-  3^^ 

pire 21 

Nouvelle  addition  i  Hartide  d^.M..jK 
Belette  .......... .\  ..  ^ ,.  ,'y^j^ 

Sûpplém.Tom€XIV.  ahj 


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.   ..  ■  .  :■    s.- 

vj    .       Table       l*    *t 

ffouveUe   addition  à  t article  de  la  1 

Genette 45 

.  La  petite  Fouine  de  Madagafear. ...  45 

-De  la  grande  marte  de  la  Guyannc, .  47 

Le  Touan 'JVv.  49 

Du  grand  Ecureil  de  la  côte  de  Ma- 

1  ;     laban 5 1 

"  L'Ecureuil  de  Madagafcar 54 

s»,  '  ""T   .    *        . 

'addition  â  l'article  du  Palmifle.  .7*.*' 57 

Le  Petit' gris  de  Sibérie 58 

Les  GuerlinguetSé ..,..•  61 

^  Addition  à  t  article  du  Taguan .  I'; . .  66 

JP^  l'Aye-aye ,. 70 

jidditions  &  correSions  à  (article  du    :  * 
Phalanger: ... .  ; ...... ... , . . .  70 

Nouvelle  addition  àT article  des  Rats 

n^desSouris •...   79 

:v  &  «^r  Perchai.  .-fïïî.î^^îEt?^  8i 
Xe  Schermàn  ou  Rat-^eau  de  Straf 
f'^hourg......*. . ..... ....  î .. .  84 

JSou9€lle  addition  à  t  article  de  la    ^ 
\J^MiuJirâiffiei..*»9..t'.\.».%.9*  88 

'  '^  •  .    .  -  '         •    •' 


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,r -DES  AUTICLES.  Vl) 

La  Mu/àraigne  mufquée  de  tindê.  Ibid* 
L:  Vérat  à  queue  dorée 90 

Nouvelle  addition  à  lardcle  des 
(  di   . .        Châuve-fouris. .  b  v^MJi. ». 

La  grande  Sérotine  de  la  Guy  arme .  •     99 

Dw  Vampire 103 

La  grands  Chauvejburis  fer- de-lance 

de  la  Guyanne • .  •   lO) 

Autre  Chauve-Jouris  de  la  Guyanne.  •   1 08 
Addition  à  l'arùcU  du  Hérijfon .  •  •  ^   1 1 1 

Du  Tandrac* ....  ..^  ...   119 

Le  Poroépic  de  Malaca . . .  •  • 1 22 

Le  Coè'ndou  à  longue  queue, ......  J  25 

Addition  &  correâions  à  t article  de 
la  Marmotte  du  cap  de  Bontie^    ' 

ifpérance 1 30 

Le  Cochon  de  Siam  ou  de  la  Chine.  •   138 

Le  Sanglier  du  Cap-vert •  •   140 

Addition  à  ï article  du  Pécari 14^ 

Addition  à  t  article  de  l'Elark»  • .  •  •  •  144 


. 


vîij    Table  des  Articlw. 

Suive  de  la  nouvelle  addition  i  tat^  ^^^ 

ticle  detElan^ 13 1 

Nouvelle  addition  aux  articles  du 

Ceff& du  Chevreuil 155 

Addition  âtéutide  du  Renne 163 

Autre  addition  à  t article  du  Renne .  1 77 
;v^       Nouvelle  addition  i^t article  de  la 

Ciraffi 184 

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DU  PETIT  CHACAL 

,  OU  CHACAL  ADIVE.  ;. 

]La  peav  de  tet  animal  ,  donnée  ait 
cabinet  du  Roi  par  M.  Sonnerat ,  fous 
ie  noin  de  renard  des  Indes  ,  eft  celle 
d'un  chacal  adive,  comme  on  peut  le 
i^ir  par  celui  qui  efî  gravé  dansleyo/u/ne 
IIJ,  in-^.*,  Supplément, /?/û/ir^tf  xyi. 
<2uoique  ce  dernier  ait  été  fait  d'après 
un  deflin  envoyé  d'Angleterre  fans  des- 
cription ,  on  reconnoit  toujours  dans 
les  caractères  J'efpèce  que  l'on  retrouve 


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»  Hijloire  Naturelie  ^ 

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icijJans  cette  pis^^ ;oà:i|  jr.a.  peu  qe 
ilifféreiKes  inarqàé^ ,  ayec  ^  l'adi ve  rç- 
préfeiité  dansi  notre  troijSimeypIiin3el 
*  Ce  chacal  adive  qui  a  de  lonsueiir 
Vingt-&-uii  pouces  du  nez  à  i'occiput , 
<9c  yingt-trois  ppi|ces  dix  lignes  fiuvant 
ja  courbure  éa  torps,  e(t  un  peu-plus 

Î>etit  que  le  renard^  &  plus  léger  dans 
es  forinesi  fa  têt(5  ouia  cinq'  pouces 
trois  lignes  du  bout  au  nez  à  1  ocdput, 
eft  longue  ,&  merjuc  ;  Je  n^ufeau  eft 
\effilé ,  ce  qui  lut  rend  la  phjrfîonomie 
fine  >  les  yeux  font  grands  &  les  pauî- 
pière^  incpli^ég  cfqjt^e  dan|  tous  içs 
renàrâs. 

Les  coi^eurs  ^f^  cet   acÇvç  font  le 
fauve,    le   gris  &  le  blaiic,   c'eft  le 
f mélange   dp   ces  trois  çoulfsurs   où  je 
Jbianc  domine,  qui,  fait -la  couleur  gé- 
nérale de  cet  animal.  La  t^te  eft  fauve 
mêlée  de  blanp  Cur  TiJcçipii^ ,  autour 
de  l'oreille,  aux  jpu,çf ^  ^  pl^is  bm- 
nâtre  fm?  le  nez  &  les  mâcho^;esvl^ 
bord  des  yçux  eft  btujiâtre  :  de  l'angle 
.(Ultérieur  de  Tœil  part  u^^^  bande  que 
s'élargit    au  coin   de  l'œil ,  &  s'étenj 
ju/ques  fur  la  *Tiâcboij:c%énçiirej  cçlle 


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s'éten4 
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qiri  part  de  t  jgle  poftériear  eft  étfroite > 
&  ie  pèfd  en  '  s'afFaibfidaat  dans  là 
joue  fous  l'oreille.  Le  bout  du  nez  9t 
les  nafeaux ,  le  contour  de  l'ouverture 
de  la  gueule  Se  le  bord  des  paupières 
(ont  noirs-»  ain(î  que  les  grands  poîts 
aurdeâiis  des  yeux,  &  les  mouftaches 
dont  les  plus  grands  poils  ont  trok 
pouces  deux  lignes  de  longueur*,  tout 
le  deffous  du  cou  ,  la  partie  fupérieurc 
du  dos ,  les  épaules  8c  les  curâes  font 
de  couleur  grisâtre  »  mais  un  peu 
plus  fauve  fur  le  dos  &  aux  épaules  ; 
la  partie  extérieure  des  jambes  de  devant 
et  de  derrière  ,  eft  d'un  f  mve  foncé , 
mais  pâle  fur  le  deiTus  du  pied  -,  la 
face  intei^e  eft  blanche  ôc  fauve ,  pâle 
en  partie*' 

Le .  pied  de  devant  a  cinq  doigts  ; 
dont  le  premier  qui  fait  pouce,  a  l'ongle 
placé  au  poignet',  le  plus  grand  ongle 
I  a  huit  lignes  :  le  pied  de  derrière  n'a 
jque  quatre  doigts,  &  a  les  ongles  plua 
petits  ,  puifque  le  plus  grand  n'a  que  cinq 
llignes',  les  ongles  font  un  peu  courbes 
i&  en  gouttière.  La  queue  eft  longue 
1e  dix  pouces  fij^  lignes,  elle  eft  étroite 


s     y       .■ 


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4  IfiJIoire  Naturelle.         ^ 

è  Ton  origine,  laree  &  touffue  danc  fa 
longueur  *,  fa  Couleur  eft  d'un  fauve 
pâle,  teint  de  blanc  jaunâtre  &  de  brun 
foncé  îufqu'à  plus  d'un  tiers  de  fon 
iCXtrémité  ,  avec  auelques  taches  de 
même  couleur.,  fur  la  face  poftérieure  ;  \ 
la  longueur  des  poiU  eft  de  vingt-deux 
lignes»  t 


^}nf'if-  '  ■ 


f. 


NOUVELLE  ADDITION 


/ 


A  L'ARTICLE  DU  GLOUTON  (a). 

J'ai  dit.  Supplément,  voiume  UIj 
in-4.**,  paffi  ^4^,9  que  }e  glouton  n'eft 
pas  rare  dans  les  contrées  feptentrionales 
de  rSurope  &  même  de  l'Afie.  M.  Kra- 
cheminmikow  rapporte  à  ce  fujct 
qu'il  va  au  Kamtf^hatkai  un  animal 
appelé  ffouton,  dont  la.fo«rnire  eft  i 
eftimée,  que  pouir  dire  qu  lui  homme 
eft  richement  habillé  ,  on  dit  qu'il  eft 
vêtu  de  fourrure  de  glouton,  ci  Les 
99  femmes  de  Kamtichatka ,  dit-il ,  ornent 
99  leurs  cheveux  avec  les  pattes  blanches 
9»  de  cet  animal ,"&  elles  en  font  très- 
;rand  cas*,  cependant  les  Kamtfchat- 
ales  en  tuent  ù  peu ,  qu'ils  font  obli- 
99  gés  d'en  tirer  des  Jaiuts Ai  qui  leur 
t>  reviennent  fort  chers  ils  préfèrent  les 


79 
i9 


fa)  Siiite  de  raddition  à  l'trticlc  du  glouton 


p/i>/e««rMvAone  i//,  in-4.®   A 


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mjloire  Naturelle 


«  Hanches  &  les  jaunes,  quoique  les 
»j  noires  &  les  brunes  foient  plus  eûi- 
j>  niées>  . . . .   Ils  ne  peuvent  faire  un. 
"  plus  grand  préfent  à  leurs  femmes  ou 
fj  à  leurs  maîtrefîes ,  q\ie  de  leur  donner 
sj  ilnede  ces  peaux ,  &  c  eft  poiftrqtioi  elles 
»j  fe  vendoient  autrefois  cjcpuis  trente 
«  jttfqi^'àroixanite  roubles  ;  ik  -donnent 
î9  ptout   deux    de  leurs  .^iwttes  jufquà 
*>  deux  caftors  marins  (  faricoviennes  ). 
w  On    trouve   auffi  beaucoup    de  ces 
J>  gloutons  dans  les  environs  de  Karaga, 
>9  QAnadintka  &  et  Kolima.Ws  font 
i»  trcs-âdi"oîts  à  la  chaffe  des  cerfs,. & 
ti  voici  la  manière  dont  ils  s'y*  prennent 
»>  pour  les  tuer.   Ils   montent  fur  un 
^  M  arbre  avec  quelques   brins  de  cette 
^1^  *  -    »  moufle  qu'ils  ont  coutume  demangier: 
-       V  jj  lorfqu'ils  en  voient  venir  quelques- 
,      *    w  uns,  ils  la  laiflent  tomber  à  terre, 
=  »>  &  prenant  le  moment  que  le  cerf 
»  s'approche  pour  la  manger  ,  ils  s'éltan- 
»  cent  fur  foii  dos,  le  fàififlent  par  le 
»>  bois  ,  lui  crèvent  les  yeux  &  le  tour- 
»  mentent  fî  fort ,  que  ce  malheureux 
;  ■  »>  animal,  pour  mettre  fin  à  Tes  peines 

'    t>  Se  k  débarraflef  de  fon  enneiiii,  fe 


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iu  Glouilin»    ^        ^ 

Il  heurte  h  tête  contre  un  artre  ,  Se 
j>  tombe  morriur  ia  place.  Il  neft|)a5 
f>  plutôt  à  bas,  que  le  glouton  le  dé* 
w'pèèé  jfiat  àiotceauX  ,  tzHii  Va  Hiàijq" 
M  dans  la  terre ,  pour  empêcher  que  les 
19  autres  animaux  ne  ia  mangent^  &  il 
99  n'y  touche  point  qu'il  ne  Tait  mife 
M  en  fûretéi  ^es  gloutons  qui  fe  trouvait 
9|)  aux  environs  <Ju  fleuve  Lena  ,  s'y 
99  prennent  de  lfi[  même  manière  pour  tuer, 
n  les  chevaux  s  cependant  quelque  çruek 
99  que  paroiiïent  ces  animaux,  on  les 
99  prive  aifément  ,  âc  ils  paroiiTeiit 
99  alors  biea  moins  voraces  {b),  99 


■*i— ^, 


OJlSMwt  àt  Ktit|(<cbatl«&  par  l^acheBoin- 
mUEOw.  Liony  1767  y  t9tnilffa^2io  Gffiimutg 


'it. 


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ilijîotre  NatunlU 

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NOUVELLE 


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"^ïinc 


A  L'ARTICLE  DU  LYNX  (d). 

Nous  DONHbNS  ici  (iflanche  Éjitf'ii^ 
figure  d'un  I/nxdu-MiiEffipr ,  dont  les' 
oreilles  font  encore  jilus  dépourvues 
de  pinceaux  que  celles  du  lynx  du 
Canada  que  nous  avons  fait  graver 
(  Supplément,  volume  III  y  in-j^J'  ^planche 
XLJV ),^  dont  la  queue  moins ^roffe 
iSr  moitis  touffue,  &"ie  poil  d'une  cou^^ 
leur  plus  claire,  fehîbkiît  \t  rapprocher 
davantage  du  lynx  bu  loup  cervier  d'Eu- 
rope^ mais  je  fuis  perfuadé  que  ces 
trois  animaux ,  dont  l'un  eft  de  l'Eu- 
rope ,  &  les  deux  autres  de  l'Amérique 
feptcntrionale ,  ne  forment  ^néanmoins 
qu'une  feule  &  même  efoècé.  On  avoit 
envoyé  celui-ci  à  fëû  M.  l'abbé  Aubry , 
curé  de  Saint -Louis ,  foui  le  nom  de 

(a)  Suite  de  i'addicion  à  l'article   du  lynx  9 
SuffUmtnty  volume  Hl,  in  ^i*^ y  page  229.      >' 


i,    ..H.: 


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chaMîgre  du  MîflifEpi*,  mais  il  ne.faut 

que  le  comparer  avec  le  lynx  dont  nous 

avons  donné  la  figure  ,  yolume  IX  p 

B1-4.*,  platuhe  XXI ,  &  avec  celui  du 

Supplément ,  volume  III  ^  wr^"*  y  planche 

XLiy,  pour  reconnoitrc  érîdcmnicnt 

qu4l  ne  fait  qu'une  variété  dans  Telpice 

du  lynx  9  quoiqu'il  n'ait  ppint  de  pin^~ 

^eaux  &  que  la  queue  foit  fort  petite. 

'  II  a  du,  nez  à  l'origine  de  ta  queue; 

deéx  pieds  cinq  pouces  de  longueur  \ 

là  queue  eft  fort  courte  ,  n'ayant  que 

:  trois  pouces  trois  lignes ,  au  lieu,  qu^ 

celle  du  lynx  d'Europe ,  volume  IXi 

[în-4.^ ,  a  fix  pouces  iîx  lignes  :  celle  du 

[lynx  du  Canada  eft  beaucoup  plus  grofle 

&  plus  fournie  *,  mais  elle  eft  tout  auffi 

Icourte  que  celle  du  lynx  du  Mifliffipi, 

[dont  la  robe  eft  aufli  de  couleus  plus 

iniforme  Se  nioîns  variée  de  taches  que 

ians  le  lynx  de  l'Europe  &  dans  celui 

hi  Canada*,  mais  ces  légères  diâérenices 

l'empêchent  pas  qu'on  ne  doive  regarder 

:es  trois  animaux,  comme  de  mnpki 

iraHétés  d'une  feule  &  même  efpèce.      '^ 


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NOUVELLE   ADDITION 


3' A  L'ARTICLE  DU  TIGRE. 

pjous  DONNONS  ICI  (planche  Liv)  fa 
figiiJre  d\in  jeune  tigre  que  nous  avons  vu 
vivant  à  la  foire  Saint-Germain  en  1784. 

M'avois ,  mefupé  en  ligne  droite,  »iedi,Poute«.  kignes, 
du  bout  du  nez  à  l'ori-     v  1> 

gine  de  la  qiieue.......       4        %        Ç 

"Sx  en  fuivant  la  courbure  du 

corpi 5        3-       f 

Celui  dont  nous  avons  ïa  dépouille 
au  cabinet  du  roi ,  étoit  beaucoup  plus 
grand,  parce  qu*H  étoit  plus  âgé.     ' 

Sa   peau  bourrée   t  de    Ion-  P»eds.  Pouces.iignef» 
gueur...»,••••^.  ••-»••      6.       ^       tf 

;  Il  nous  a  patu  que  les  bandes  tranf- 
verfales  ,  &  qui  dcîctndQmt  prefque  per* 
pendiculairement  fur  les  ilaiiirs  ,  étoient 
beaucoup  plus  noiresdans l'animal  vivant, 
qu'elles  ne  le  font  fur  la  peau  bourrée , 
(dont  la  couleur  s'eft  probablement  efiacée. 


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2,    TIGRE   ROYAL  ,MA.LE. 
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,        S      du  Tigre.  Xii        tj^ 

Ce  grand  tigre  qu'on  appelle  tigre 
ro^al ,  eft,  comme  je  Vu  dit,  moins* 
répandue,  &   refpèce  en  paroît  moins 
nombreufe  que  celle  des  léopards  &  des 
onces. 

On  pourra  voir  dans   1  ouvrage  cjaë 
M.  ie  Chfvalier  d'Obronvilie  va  publier 
fur  les  animaux   do  l'Inde  ,   piufieurs 
faii.  iJitérefTans  fur  les  habitudes  nàtu- 
-    !  ciivj   Je  ce  cruel   animal ,  qui  fait  la 
€  dcTolàîion  des  pays  qu'il  habite.    »  ,^    ' 

; ■■  3) j • .:  1^ |-: 0^ 'fi. .  3îiol: ^ ^<| \ ^ çmiite' ;p  t e 
■v.il/U  ■  a-If.  ■•^àflé^îtà  ■.liij>"?'i'  ri'V|-2ri;jt   t« 


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Uijloire  NàtareMe 


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DU    BIZAAM. 

M.  WosMAER  a  donné  la  defcriptîon 
d'un  animal  fous  le  nom  de  chat  biiaam  > 
(voye\  planche  Ly)  ^  dans  une  feuille 
imprimée  à  Amfterdam  en  1771 ,  dont 
Voici  l'extrait.  '      ' 

i<  Sa  grandeur  eft  à-peu-près  celle 
99  d'un  chat  domeftique  ^  la  couleur 
19  dominante  par  tout  le  corps  efi  le 
99  gris-cendré  clair  rehauflëe  de  taches 
99  Brunes.  Au  milieu  du  dos  règne  une 
99  raie  noire  jufqu'à  la  queue  qui  eft 
99  à  bandes  noires  &  blanches ,  inais  la 
99  pointe  en  eft  noire  ou  d'ua  brun 
99  très -foncé.  Les  pattes  de  devant  & 
99  de  derrière  font  brunes  en  dedans, 
99  &  grifes  tachées  de  brun  en  dehors  •, 
99  le  ventre  &  la  poitrine  font  d'un 
99  gris  cendré.  Aux  deux  cotés  de  la 
99  tête  &  fur  le  nez ,  fe  voient  des  raies 
99  brunes  *,  au  bout  du  nez  &  fous  les 
99  yeux  5  il  y  a  des  taches  blanches.  Les 
91  oreilles  rondes  &  droites  font  cou- 


A 


rnc  une 
qui  eft 
mais  la 
B  brun 
îvant  & 
dedans , 
dehors  -, 
nt  d'un 
;s  de  la 
des  raies 
fous  les 
hes.  Les 
ont  cou- 


.<  au  Bl[aardé^^u\\       rj 

t>  vertes  de  poils  courts  éc  gris  -,  le 
»  nez  noir  ,  èc  de  chaque  coté  font 
99  pluHeurs  longs  poils  bruns  &  blancs. 
a  Les  pattes  font  armées  de  petites 
«  griffes  blanches  &  crochues  qui  fe 
i>  retirent  en  dedans.    '         -  ^ 

ii  Ce  joli  animal  étoit  d'un  naturel 
>j  un  peu  trifte ,  fans  cependant  être 
>î  méchant  -,  on  le  tenoit  à  la  chaîne. 
»  Il  mangeoit  volontiers  de  la  viande , 
»  mais  fur-tout  des  oifeaux  vivans.  On  ne 
'9  Ta  pas  entendu  miauler ,  mais  quand 
9>  on  le  tourmentoit ,  il  grommeloit  &  ' 
»  fouffloit  comme  un  chat.  » 

M.  Wofmacr  dit  auffi  qu'il  a  nourri^ 
ee  chat  bizaam  perdant  trois  ans ,  & 
qu'il  n  a  jamais  fenti  qu'il  eût  la  pliis 
légère  odeur  de  mufc  ;  ainH,  ceux  qui 
l'ont  appelé  chat  mujqué ,  l'ont  appa- 
remment confondu  avec  la  civette  ou  la 
genette  du  Cap  ,  aéanmoins  ces  deux 
animaux  ne  fe  reflemblent point  du  tout, 
car  M.  Wofmacr  compare  le  bizaam  au 
margay.  ce  De  tous  les  animaux ,  dit  il , 
>j  que  M.  de  Buffon  nous  a  fait  con- 
î>  noître,  le  margay  de  Cayennc  eft  celui 
*9  qui  a  le  plui  dt  rciTcmblance  avtc 


w 


li^ 


14        HiJIdîre  Naturelle. 

5j  le  chat  bîzaam,  quoiqii*eii4cs  compa- 
»  rant  exactement ,  le  mairgay  ait  le  mu- 
»  feau  bien  plus  menu  &  plus  pointu  9 
,  >î  il  diffère  auffi  beaucoup  par:  la.  queue 
99  &  la  figure  des  taches,  jj-  'i     -  >  ,;. 

J'obferverai  à  ce  fujet  que  ces  pfe- 
mières  différences  ont  été  bien  Éiifies 
par  M.  Wofmacr  ;  mais  ces  animaux  • 
différent  encore  par  la.  grandeur ,  le 
margay  étant  de  la  taille  du  chat  fau- 
vage ,  &  le  bizaam  de  celle  du  chat  do- 
meflique ,  c  efl-à-dirè ,  une  fois  plus  petit  y 
'd'ailleurs  le  margay  n'a  point  de  raie 
noire  fur  le  dos  y  ta  queue  efl  beau- 
coup moins  longue  &)  moins  pointue; 
&  ce  qui  achève  de  décider  la  différence 
réelle  del'efpècedu  margay  &  de  celle  du 
bizaam ,  c*efl  que  Tu»  efl  de  Tancien 
continent,  &  l'autre  du  nouveau. ,       .  > 


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NOUVELLE  ADDITION 


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A  UARTIGLE  DU  KINKAJOU. 

Wous  AVONS  RECONNU  quc  ïc  kinlcajoii 
que  nous  n'avons  pas  d'abord  diftingué 
du  carca/ou  ou  glouton  d'Amérique  , 
eft  néanmoins  d'une  efpèce  toute  diffé- 
rente^ Ton  peut  voir  ee  que  noits  en 
avons  dit  pages  z^/f  ÙJuivantes  du  tome 
III  de  nos  Supplémens  m-^°  Il  ne  nous 
reftequ'à  7 ajouter  une  note  que  M.  Simon 
Chauveau  {a)  nous  a  donnée  depuis ,  fur  les 
habitudes  du  kinka/ou  qu'il  a  gardé  vivant 
durant  plufîeurs  années,  f     ^ 

u  Son  attitude  favorite  eft  d*etre  affîs 
j>  d'aplomb  fur  fon  cul  &  fes  pattes  de 
9>  derrière ,  le  cc»rps  droit  avec  un  fruit 
j>  dans  les  pattes  de  devant ,  &  la  queue 
j»  roulée  en  volute  horizontale. 

J5  J'ai  plu(îeurs  fois  pris  la  réfolution. 


(a)  Lettre  h  M.  de  Buffon  ;  datée  de  Paiis  ie  %i 
janvier  ï78«. 


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ii        mjîoire  Naturelle. 

99  continue  M.  Simon  Chauveaii  ,  de 
tj  vous  offrir  cet  animal  vivant ,  pour  le 
99  foumettre  à  vos  obfervations  ,  mais  il 
»>  venoit  dans  ces  inftans  me  carefler  fi 
»»  doucement  &  jouer  autour  de  moi 
99  avec  tant  de  gaieté ,  que  féduit  par  fes 
»J  gentillefles  ,  je  n'ai  jamais  eu  le  cou-, 
w  rage  de  m*en  féparer.  Il  «ft  mort  le 
9>  3  janvier  de  cette  année  (  1780  ) ,  & 
»>  c'étoit  le  neuvième  hiver  qu  il  paflbit 
»>  à  Paris ,  fans  que  le  froid  ni  aucune 
»>  autre  chofe  eût  paru  l'avoir  inconi- 
w  modé.fi 


v-k 


eau  ,   de 

,  pour  le 

y  mais  il 

;arefler  fi 

de  moi 

lit  par  fes 

a  le  cou-. 

mort  le 

780), & 

il  pafibit 

i  aucune 

r  inçom- 


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To.izp:  ^^    To.xai. 


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z.  LE  P13TOIS    RAYK  BE  L  IIS  DE. 


7..  LA  MOUFFETTE  DU  CHUJ 


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ADDITION 


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A  L'ARTICLE  DU  PUTOÎS. 


ijy"j.J|i-i.-T.»i  ■<  -'iÀirf 


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LE  PUTOIS   RAYÉ 

-.    l'Jn-     DE-L'INDE.     ;:^^n4H^/'^- 

t^ ET  ANIMAL,  quc  M.  Sonncfat  a  apporté 
dé  rindc  ,  &  que  dans  fon  voyage  il  a 
nommé  chat  fauy âge  de  ÏInde  ,  ne  nous 
paroît  pas  être  du  genre  des  chats,  mais 
plutôt  de  celui  du  putois.  H  n*a  du  chat 
ni  la  forme  de  la  tête,  ni  celle  du  corps, 
ni  les  oreilles ,  ni  les  pieds  qui  font' 
courts  dans  les  chats  &  longs  dans  cet! 
animal,  fur-tout  ceux  de  derrière^  les 
doigts  font  courbes  comme  ceux  des* 
écureuils  •,  les  ongles  crochus  comme 
ceux  des  chats,  &  c'eft  probablement 
ce  dernier  caradère  qui  a  induit  M.  8on- 


«*• 


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ï  8        Uijloire  Naturelle 

iierat  à  regarder  cet  animal  comme  iin^ 
chat  ',  cependant  Ton  corps  eft  alorig^ 
comme  celui  des  putois  auxquels  il  re(^ 
femble  encore  par  la  forme  des  oreilles 
qui  font  très  -  difiérentes  de  celles  des 
chats. 

Cet  aiiimâl   qui    habite  la   cote   de 
Coromandel ,  a  quinze  pouces  de  Ion* 
gueiu*  du  bout   du   mufeau  à  l'anus  ; 
la  grofleur  approche  de  celle  de  nos. 
putois.  La  tête  qui  a  quatre  pouces  du 
nez  à  l'occiput ,  eft  d'une  couleur  brune 
mêlée  de  fauve  s  l'orbite  de  l'œil    eft 
très-grande  &  bordée  de  brun  ',  la  dis- 
tance du  bout  du  mufeau  à  l'angle  an- 
térieur de  l'œil,  eft  de  dix  lignes,  & 
celle  de  l'angle  poftérieur  à  l'oreille, 
eft   de  .quatorze    lignes.  Le   tour    des 
yeux,   le  defTons  du  nez  &  les  joues 
font  d'un  fauve  pâle  •,  le  bout  du  nez 
&  les  nafeaux  font  noirs ,  ainfi  que  les 
mouftaches  &les  poils  au-delTus  des  yeux. 
L'oreille  eft  plate ,  ronde ,  &  de  la  forme 
de  celle  du  putois  ',  elle  eft  nue,  &  il  y 
a  feulement  quelques  poils  blanchâtres 
autour  du  conduit   auditif.   Six  larges 
bandes  noires  s'étendent  fur  le  corps 


du  Putois  rayé  de  PInde.     1 9 

(dqniîs  l'occiput  jusqu'au  -  defllis  éxi 
croupion ,  &  ces  bandes  noires  font 
réparées  les  unes  des  autres  alternati- 
vement par  cinq  longues  bandes  blan- 
châtres &  plus  étroites*  Le  deffous  de  la- 
mâchoire  inférieure  eft  fauve  très-  pâle , 
de  même  que  la  face  intérieure  des  jambes 
de  devant  *,  la  face  extérieure  du  bras  ^ 
efl:  brune ,  mélangée  de  blanc  fale  *,  la 
face  externe  des  )ambes  de  derrière  eft 
brune ,  mêlée  d'un  peu  de  fauve  &c  de 
blanc  gris  \  les  cuifles  &  les  jambes  de 
derrière  ont  la  face  interne  blanche  , 
&  en  quelques  endroits  fauve  pâle  ; 
tout  le  deflbus  du  ventre  eft  d'un  blanc 
fale  -,  le  plus  grand  poil  de  defliis  le 
corps  a  huit  lignes.       ^^  * 

La  queue,  longue  dé  neuf  pouces, 
finit  en  pointe  -,  elle  eft  couverte  de 
poils  bruns ,  mêlés  de  fauve  comme  le 
deffus  de  l'occiput.  Les  pieds  font 
longs ,  fur-tout  ceux  de  derrière  -,  car 
ceux  de  devant  ont,  y  compris  lon- 
gle ,  feize  lignes  de  longueur ,  &  ceux 
de  derrière  vingt- & -une  lignes.  Les 
cinq  doigts  de  chaque  pied  font  cou- 
verts de  poils  blanchâtres  &   bruns  j 


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les  ongles  des  pieds  de  devant  ont 
trois  lignes  v  ceux  des  pieds  de  derrière 
quatre  lignes.  *   *  u^  s 

Il  y  a  iix  dents  încifîves  &  deiui  ca« 
nxnes  eu  haut  comme  en  bas,   ;;  t/^Mh 


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LA    MOUFFETTE 


►Cfi  ,  Hi 


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DU   CHILI   (a). 


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•  DoMBEYy  correfpondant  du  cabinet 
du  Roi  y  8c  oue  noua  avons  eu  occafioa 
de  citer  pluueurs  fois,  nous  a  rapporté 
la  dépouille  d'un  individu  de  cette 
efpèce.  Cette  mouffette  fe  trouve  au 
Chili,  &  appartient  à  la  famille  du 
zorille,  du  conépatç.  Se  d'autres  ani* 
maux  appelés  bfus  puantes  »  Se  qui  fe 
trouvent  également  dans  rAmérique 
méridionale.  Ses  habitudes,  fur  lerquelles 
nous  n'avons  reçu  aucune  obfervation 
particulière  ,  doivent  être  aflez  fem- 
blables  k  celles  de  ces  animaux  puans 
dont  elle  fe  rapproche  par  fa  confoN 
mation,  aind  que  par  la  diftribution  de 
fes  couleurs.  L'mdividu  dont  nous  avons 
vu  la  peau  bourrée,  étoit  niSIevil  ^voit 
{a  iète  large    Se   courte ,.  les  oreilles 


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OJ^^  a  tàt  repr^fenUe  dam  h  flmoh 

tYlU  '  •  ^^       ..... 


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Hifloire  Naturelle. 


rondes  &  un  peu  aplaties  ,  le  corps 
épais  &  large  à  l'endroit  des  reins,  les 
cuiiTcs  larges  ôc  charnues ,  les  jambes 
courtes ,  les  pieds  petits ,  cinq  doigts  à 
chaque  pied ,  ôc  les  ongles  longs ,  cro- 
chus 8c  recourbés  en  gouttière  (h),  Sx 
queue  relevée  au-defTus  du  dos  comme 
celle  des  écureuils ,  étoit  large  ôc  gar- 
nie de  poils  touffus ,  longs  de  près  de 
trois  pouces.  Le  poil  qui  couvroit  fa 
tête ,  Ion  corps ,  Tes  jambes  ,  Ôc  le  delTus 
de  fa  queue  vtrs  l'origine  de  cette 
partie,  avoit  en  quelques  endroits  un 

^pouce  de  longueur  ,  &  étoit  d'un 
hxvLtï  noirâtre  &  luifant)  le  refte  du 

*  poil  qui  garniflbit  fa  queue  étoit  blanc  , 
Ôc  l'on  voyoit  fur  le  dos  deux  larges 
bandes  blanchps  qui  fe  réuniiToient  en 
tme  feule.  (^).  ^      .  *      :    ' 


fbj  L'ongle  le  plus  long  des  pieds  de  devant, 
,  aygit  onze  lignes  de  longueur;  &  celui  des  pieds 
'  dç  derrière ,  cinq  lignes. 

^      fc)  Cet  individu  avoit  un  pied  fept  poîrces 
;  trois  lignesi,  dequis  le  bout  da  mufeau  jufqju'à 

i'anus;  &  la  queue  étoit  longue  de  fept  pouces 
*  quatre  lignes ,  en  y  comprenant  la  longueur  clu 

poil  :  ks  dents  manquoient  à  la  dépouille.      , 


.-^\>\ii\Jfi  r  .1! •,■.;!'. 


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NOUVELLE  ADDITION 


A  L'ARTICLE  DU  VANSIRE 


«  ♦ 


r/lm  FoRSTER  SL  bîcn  vouIu  nvcnvoycr 
les  remarques  Aiivantes  au  fujet  de  cet 
animal,  m  J'ai  vu ,  dit-il ,  à  la  ménagerie 
99  du  cap  de  Bonne  efpérance ,  un  animal 
99  du  genre  des  mangouftes ,  qui  venoit 
99  de  lifle  de  Madagafcar ,  &aui  répon- 
99  doit  exactement  à  la  defcription  du 
99  yanfîre  donné  par  M.  de  Bufïon  (a), 
9|  Il  Te  plaifoit  beaucoup  à  être  dans  un 
9>  baquet  rempli  d'eau  y  d'où  i}  fortoit 
99  de  tems  en  tçms.  Le  garde  qui  pre- 
99  noit  foin  de  la  ménagerie ,  nous  aâiir^ 
99  que  lorsqu'on  tenoit  cet  animal  pen- 
99  dant  quelque  t^ms  à,  fec  &  hors  de 
99  Teau ,  il  s'y  replongeait  avec  empreC- 
99  fement  dès  qu'on  lui  en  laiflbit  la 
99  liberté.    La  figure   qu'en   a   donnée 

(fl)  Voyez  le  volume  Xlll,  in-4.*,  de  cette 
HiûoJre  naturelle  >/ag«  169. 


<     V 


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r  Jt 


24        Hijloire  Naturelle. 

n  M.  de  BufFon  {planche  xxi ,  volume 
}t  Xllly  in-4.*  ) ,  eft  afTez  exaÂe ,  mais 
f  >  eiie  paroit  un  peu  trop  alpngée ,  parce 
et  qu'elle  a  été  donnée  fur  une  peau 
99  bourrée  de  cet  animal  »  &  d'ailleurs 
99  le  poil  eft  plus  court  que  celui  du 
99  yanfîre  de  la  ménagerie  du  Cap.  Ce 
99  dernier  étoit  à-péu-prè»  de  la  tailje 
99  delà  marte  ordinaire ,  fa  queue  égalpit 
99  en  longueur  celle  du  corps  jufqu'à 
99  la  tête  *)  fon  poil  étoit  de  couleur 
99  bnme  noirâtre  >  il  y  avoit  cinq  doigts 
99  à  chaque  pied,  bien  divifés  &  fans 
99  membranes.  Les  dents  incifives  étoiejat 
.  99  au  nombre  de  fix  ^  tant  en  haut  qu'en 
99  bas  \  il  y  avoit  huit  mâchelières^  à 
;  99  chaque  mâchoire»  ç'eft-à-dire,  quatre 
.  99  de  chaque  côté ,  &  les  canines  étoient 
99  ifolées,  ce  qui  fait  en  tout  trente-deux 
99  dents.  L'animal  marchoit  comme  les 
:  19  mangouftes  »  en  appuyant  fur  le  talon. 


!  ;, 


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M:    ,    .  :    (      ,, 


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NOUVEÛE 


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NOUVELLE  ADDITION 


A  L'ARTICLE  DE  LA  BELETTE. 


■i   L 


jii.j  .■  t'y-  ,j-..<  .n  ,>Y». 


(Il 


Ci  JLa  belette,  appelée  moujietle  dans 
99  le  Vivarais ,  eft  naturellement  fauvage 
ij  &  carnaflière  *,  la  chair  toute  crue  eft 
99  Taliment  qu'elle  préfère  :  elle  exhale 
j>  une  odeur  forte,  fur-tout  iorfqu'elle 
»j  eft  irritée.  i        S 

»  Les  «belettes  *  qu'on  prend  très- 
»>  jeunes ,  perdent  leur  caradère  fau- 
Jî  vage  &  revêche  *,  ce  caractère  fe 
55  change  même  en  foumiffion  &  fidé- 
55  Itté  envers  le  maître  qui- pourvoit  à 
53  leur  fublîftance. 

55  Une  belette  que  j'ai  confervée  dix 
55  mois,  &  qu'on  a  voit  prife  fort  jeune, 
55  perdit  une  partie  de  fon  agilité  iiatu- 
55  relie  Iorfqu'elle  fut  réduite  en  eap- 
55  tivité,  &  que  je  l'eus  attachée  à  la 
55  chaîne  *,  elle  mordoit  furieufement 
55  Iorfqu'elle  avoit  faim  :  on  lui  coupa 

Supplément.  T.  XlV.  B 


2  S         Hijloire  Naturelle 

99  les  quatre  dents  canines  très-aîgues , 
»>  qui  déchiroient  les  mains  jiifqu'à  l*os. 
99  Dépourvue  de  fes  armes  naturelles , 
99  Se  n'ayant  plus  que  des  dents  mo- 
5>  laires  ou,  incifîves  ,  peu  propres  à 
99  déchirer ,  elle  devint  moins  féroce , 
>j  &  comme  elle  avoit  fans  cefle  befoin 
j>  de  mes  fervices  pour  manger  ou 
?î  dormir ,  elle  commença  à  prendre 
jj  de  TafFeâiion  pour  moi ,  car  manger 
5j  &  dormir  font  les  deux  frcquens 
?j  befoins  de  cet  animal.  '  *     ! 

>i  J'avois  un   petit  fouôt  de  fil  qui  •, 
»5  pendoit  près  de  fon  lit  \  c'étoit  Tinf-  ^^ 
9>  trument  de  punition  iôrfqu'elle  ef- 
>?  fayoit  de  mordre ,  ou  qu'èlk  Ce  mettoit  ,• 
9%  en  colère.  Le  fouet  dompta  tellement  ' 
»>  fon  caractère  colérique  ^qu'elle  trem- 
fj  bloit,  fe  couchoit  ventre  à  terre,  êc 
M  baiiToit    la    tête'  lorfquelïe     vôyoit 
j>  prendre  cet  inftrument.  Je  n*ai  jamais 
>r  vu  la  foumiffiôn  extérieur©  hlieu^  dé- 
99  peinte  dans    »ucun  animal  v  ce    qui   ^^^ 
»  prouve  biefi  que  les  châtimens  raifon- 
99  nabi  es   employés  à  propos  ,   accom- 
»  pagnes    de  foins  ,t  de  careflès  &  dé* 
9i  bienfaits ,  pèuyeut  aflwj  ettir  ^  attache):  1 

•      •  -     •  îi*/ J.f  ,V' V" '-■ 


le 

très-aîguës, 
Jiifqu  à  l'os, 
naturelles , 
dents  mo- 
propres  à 
jins  féroce, 
ceffe  befoin 
manger    ou  / 
à   prendre 
car  manger 
ux   fréquens 

t  de  fil  qui 
i  c'étoit  rinf- 
)rfqu'elle  ef- 
À\é  fe  mettoit 
pta  tellement 
qu  elle  trem- 
•e  à  terre ,  & 
L*elle    vôjroit 
Je  n'ai  jamais 
ire  mieux  dé- 
pal  V  ce.  ^ui' 
timens  raîfon- 
bs  ,  accom- 

areflés  &  ài^  < 
tirê^sittâcihcï 


de  la  Belette. 


^7 


9i 

99 


M 


à  Thomme  les  animaux  fauvages  que 
nous  croyons  peu  fufceptibles  d'éducir 
tion  &  de  reconnoiffancc. 
n  Les  belettes  ont  Todorat  exquis; 
elles  Tentent  de  douze  pas  un  petit 
morceau  de  viande  gros  comme  un 
noyau  de  cerife  &  plié  dans  du 
papier. 

»  La  belette  eft  très  -  vorace  :  elle 
mange  de  la  viande  jufqu'à  ce  qu'elle 
en  (oit  remplie.  Elle  rend  peu  d*ex- 
crémens ,  mais  elle  perd  prefque  tout 
par  la  tranfpiration  &  par  les  urines 
qui  font  épaifles  &  pu  uites.  •  ? 

»>  Tai  été  fingulièrement  furpris  de 
voir  un  jour  ma  belette  qui  a  voit 
faim,  rompre  fa  chaîne  de  fil  d'archal , 
fauter  fur  moi ,  entrer  dans  ma  poche , 
déchirerle  petit  piquet,  &  dévorer  en 
un  inftant  la  viande  que  jy  a  vois 
cachée. 

99  Ce  petit  animal ,  qui  m'étoit  Ci  fou* 
mis ,  avoit  confervé  d'ailleurs  fon  ca-- 
raÂcre  pétulant ,  cruel  &  colériquô 
pour  tout  autre  que  moi  \  il  mor- 
doit  fans  difcrétion  tous  ceux  qui  voc^ 
ioient  badiner  avec  lui  >  les  chats  en^ 


zS        Hifioire  Naturi^lU 

99  ncmîs    de  fa   race    fur^iijt    toujours 
7î  l'objet  de  fa   haine  j  il  mordoit  au  \ 
jj  nez  les  gros  matins  qui  venoiçnt  le  ^ 
pi  fentir  lorfqu'il  étoit  dans  mes  mains; 
?î  alors  il  pouflbit  un  pri  de  colère  ^ 
?j  exhaloit  une  odeur  fétide  qui  faifoit 
9y  fil ir  tous  les  animaux,  criant  chiy  chi, 
99  chi  j  chi.  J'ai    vu  des    brebis  ,    dçs 
99  chèvres,  des  chevaux  reculer  à  cette! 
>>  odeur  ,  &  il  cil:  certain  que  quelqud 
99  maifons  voifînes  où  il   ne  manquoitj 
99  pas  de  fouris ,  ne  furent  plus  incoffij 

,7»  modées  de  ces  animaux,  tant  que  niJ 
99  belette  vécut, 

.,  >j  Les  poufîîns,  les  rats  &  les  oifeaml 
99  étoient  fur-tout  l'objet  de  fa  cruautél 
p9  la  belette obferve  leur  allure  ôc  s'élancl 
?>  enfuite  preftement  fur  eux  r,  elle 
99  plaît  à  répandre  le   fai^g    dont  el 
?^  Ce  feule ,  ôc    fans   être    fatiguée  dij 
»  carnage  ,  elle  tue  dix  à  douze  pou!l 
»>  fins  de 'fuite,  éloignant  la  iiiçrç  pi 

.}9  fon  odeur  forte  &  défagjréable  que: 
;j  fent  à  la  diftance  de  deux  pas. 
»  Ma  belptte  dormoit  la  moitié 

.  99  jour  ôc  toute  la  nuit  \  elle  chcrchoi 

.  ff  <iau$  ipon  cabinet  un  petit  jrecoin 


de  la  Belette. 


^9 


jj  côté  de  moi  -,  mon  mouchoir  ou  un« 
99  poche  étoient  Ton  lit,  elle  fc  plaifoit 
Il  à  dormir  dans  le  fein  ,  elle  fe  re- 
35  plioit  autour  d'elle -même,  dormoit 
|j>  d'miTommeil  profond  ,  &  n'étoit  pas 
«  plus  grande  dans  cette  attitude  qu'ime 
«  grofle  noix  du  pays  de  rcfpèce  de» 
!»  bombardes.  '  -  ^   -^ 

jj  Lorfqu'elle  étoit  une  fois  endor- 
n  mie ,  je  pouvois  la  déplier ,  tous  Ces 
n  mufcles  étoient  alors  relâchés  &  fans 
aucunetenfîon*,en  la  fufpendantpar  la 
n  tête  5  tout  fon  corps  étoit  flafque ,  fe 
»  plioit  &  pouvoit  faire  le  jeu  du  pen- 
dule cinq  à  fix  fois  de  fuite  avant  que 
[>  la  bête  s'éveillât ,  ce  qui  prouve  la 
grande  flexibilité  de  l'épine  du  dos 
de  cet  animal. 

99  Ma  belette  avoit  un  goût  décidé 
pour  le  badinage,  les  agaceries  ,  les 
carefles  &  le  chatouillement  s  ?lle 
s'étendoit  alors  fur  le  dos  ou  fur  le 
ventre  ,  fe  ruoit  &;  mordoit  tout 
doucement  comme  les  jeunes  chiens 
qui  badinent.  Elle  avoit  même  appris 
une  forte  de  danfe ,  &  lorfque  je 
frappois    aveC'  les    doigts    fur   unr 

B3 


50        Hlfieire  Naturelle 

>j  table  ,  elle  tournoit  autour  de  h 
99  main  ,  fe  îevoit  droite,  ailoit  par 
99  fauts  &  par  bonds,  faifant  entendre 
99  quelques  murmures  de  joie  ^  mais 
99  bientôt  fatiguée ,  elle  k  laifloit  aller 
99  au  fommeil  8c  dormoit  prefque  dans 
jj  rinftant.  ,  ,    ; 

jj  La    belette    dort   repliée    autour 
w  d'elle-même  comme  un  peloton,  la 
99  tête  entre  les   deux  jambes  de  der- 
99  rière  *,  le  mufeau  fort  alor»  un  peiij 
w  au-dehors  ,  ce  qui  facilite  la  refpi-l 
99  ration  ;    cependant   lorfquelle   n'eft 
>»  pas  couchée   à    fon  aife ,  elle  dort 
»  dans  une  autre  pofture ,  la  tête  cou- 
w  chée  fiu:  fon  lit  de  repos,  mais  elle 
^»  fe  plaît  &  dort  bien  plus  long-tems 
99  lorfquelle  peut  fe  plier  en  peloton; 
>»  il  faut  pour  cela  qu'elle  ait  une  place 
Ȕ  commode.  Elle  avoit  pris  rhabitude] 
jj  de  fe  gliffer  fous  mes  draps ,  de  chcr- 
j>  cher  un   des  points   du  matelas  qiiij 
jj  forme  un  enfoncement ,  &  dy  dor* 
99  mir  des  (îx  heures  entières. 
.   99  La  belette  eft  très-rufte  :  l'ayantj 
99  fouettée  pour  avoir  fait  fes  ordurcs| 
>i  fur  mes  papiers  j  contre  {on  ulageJ 


Dic  ;  mais 


de  la  Belette é  v  v         3  i 

J9  elle  vint  dormir  auprès  de  moi  fiit 
»  ma  tab^e  ^  ia  crainte  TéveiHa  fouvent 
99  au  moindre  bruit,  elle  ne  changes 
w  pas  de  place ,  mais  elle  obfcrva  ,  les 
jj  yeux  ouverts ,  ma  démarche ,  faifant 
95  femblant  de  dormir.  Elle  cpnoiiioit 
jj  parfaitement  le  ton  de  careffe  ou  de 
>j  menace ,  &  j'ai  été  fouvent  flirpris  de 
n  trouver  tant  d'intelligence  dans  une 
99  bête  (î  petite  dans  Tordre  des  qiu« 
99  dnipèdes.  , 

99  Les  phénomènes  que  nous  pré- 
99  fente  la  belette  font  parfaitement 
99  expliqués.  La  belette  a  l'épine  du 
39  dos  très-flexible,  elle  fe  fourre  dans 
>9  des  trous  de  fept  lignes  de  largeur, 
99  elle  fe  plie  &  fc  replie  en  tout  fens  •,  fon 
99  poil  ou  plutôt  fa  belle  foie  eft  très-fine 
j>  &  très-fouple  j  une  langue  très -large 
99  pour  le  corps  faifît  toutes  les  furfaces 
>9  plates ,  faillantes  &  rentrantes  ;  elle 
9>  aime  à  lécher  -,  fes  pattes  font  larges 
99  &  point  racornies ,  courtes  -,  le  fens 
i>9  du  toucher  étant  ainfi  répandu  dans 
99  tout  le  corps  de  la  bête,  elle  a  ap- 
99  pris  à  s'en  fervir ,  ce  qui  motive  le 
99  jugement  que  nous  portons  do  Ion 

B4 


j2         Hiftoire  Naturelle 

»5  intelligence.  Ce  fens  eft  d'ailleurs  très- 
fî  bien  krvi  par  ceux  de  l'odorat  ôc  de 
^>  la  vue. 

>î  Lorfque  j'oubliois  de  lui  donner 
99  à  manger ,  elle  fe  levoit  de  nuit ,  & 
»5  le  rendoit  d'une  maifon  à  une  autre 
»j  à  Antragues  ,  où  elle  mangeoit 
ij  chaque  jour.  Elle  alloit  par  les  che- 
3»  mins  les  plus  courts  ,  defcendânt 
M  d'abord  dans  un  balcon  &  dans  la 
9i  rue ,  defcendânt  encore  &  montant 
>j  plufîeurs  marches ,  entrant  dans  une 
39  bafle-cour ,  paffant  à  travers  des  amaj 
9i  de  feuilles  sèches  de  châfaigniers  , 
w  de  trois  pieds  de  hauteur ,  pour 
99  prendre  le  plus  court  chemin ,  ce  qui 
»>  fait  voir  que  l'odorat  guide  cet  ani- 
»j  mal*,  elle  paffoit  en  fuite  dans  la  cui- 
99  fine  5  ou  elle  mangeoit  à  l'aife  ,  après 
Ȕ  avoir  fait  un  chemin  de  deux  cens 

99  Le  mâle  eft  très-libertin  :  je  ràî  vu 
f  j  fe  fatrsfaire  fur  un  autre  mâle  mort  il 
99  &  empaillé  -,  mille  careffes  Se  mur- 
Ȕ  mures  de  joie  &  de  deilr  l'animoient: 
f >  en  fentant  mes  mairis  qui  avoient 
ta  touché  ce  cadavre ,  il  reconnut  une 


de  la  Belette, 


33 


j>  odeur  qui  lui  pLiifoit  fi  fort  v* qu'il 
»î  reftoit  immobile  pour  la  favourer  à 
«  fbn  aife.  .('^-jpv  rz 

■  i9  Ma.  belette  bâriioit  fôuvent -,  elle 
w  fe  levoit  après  avoir  dormi  en  tiraîF- 
>î  lant  (es  membres  ôc  foulevant  le  dos 
w  en  arc.  Elle  léqHoit  Teau  en;  buvant  ^ 
19  fa  langue  étoit  âpre  &' hériffée  de 
»  pointes  ;  elle  ronfloit  quelquefois 
19  en  dormant ,  &  avoit  communiqué 
99  fon  odeur  forte  &  défagréabie  à 
w  une  petite  cage  oiV  elle  avoTt  fon  lit; 
»j  Ion  petit  matelas  étoit  auffi  puant 
99  qu'elle-mênieidansvl'état  de  colère,   • 

>j  Ma  belette  fouflroit  rmpatremmènt 
w  d'être  renfermée  dans  fa  cage,  5r.dlo 
w  aimoit  la  com"pagnie  &  lescarefles  ? 
ïj  elle  avoit  rongé  à  différentes  reprifes 
w  quatre  petits  bâtons ,  pour  ie.  faire 
>j  une  ifîue  pour  fortir  dc!.'fa<  prifôrt.  tr 

>j  Cet  animal  aime» .  extJ^e'meanènt  la 
j>  propreté  *,  fa(  f'ùbe  ieftVfdiJQurs*  l^ii?- 
99i  [^nte.:ir^,r\inf^  .M  ■'t^!^' '^!>pt:f!'.)?  it  n 
.  99  En'faifàntobferVerfim  certain  ré- 
»j  gime  à  ceS;  bêtes ,  on  peut  tempérer 
>»  l'odeur  forte  qvi'elles  exhalent  &  leur 
»  aiîreufe  pu^uteiir  loxfqu  elles^  font  en 

B5 


54         Hijloire  Naturelle 

;»>  colère.  Le  laitige  adoucît  beaucoup 
f  »  leurs  humeurs ,  de  même  que  le  régime 
s>  végétal. 

f>  Les  belettes  ont  les  yeux  étînce- 
99  kns  &  lumineux  *,  mais  cette  lumière 
99  n'eft  point  propre  à  cet  animal  ,  elle 
5j  n'eft  point  élcdtrrque  &  ne  réfide 
jj  pas  dans  Torgane  de  la  vue  ;  ce  n'eft 
99  qu'une  fimple  réflexion  de  lumière 
99  qui  a  lieu  toutes  les  fois  que  Toeil 
99  de  Tobfervateur  eft  placé  entre  la  lu- 
99  mière  &  les  yeux  de  la  belette ,  ou 
99  quune  bougie  fe  trouve  entre  les 
99  yeux  de  robfervateur  &  de  l'animal. 
M  Ce  phénomène  eft  commun  à  un 
99  grand  nombre  de  quadrupèdes  &  à 
99  quelques  ferpens,  &  cette  caufe  eft 
99  prouvée  par  les  expériences  que  )*ai 
99  lues  ,  en  1780  ,  à  T Académie  des 
99  fcienccs  fur  les  yeux  des  chats  ,  &c. 
n,  '  u  Les  obfervations  de  M.  de  Buftbn 
n  {tome  W/>  Tn-4.*^)  la  defcription 
99  anatomique  de  M.  Daubenton  ,  la 
99  lettre  de  M.  ^  Giéli  (  Supplément  â 
99  tUiftoire  naturelle  ,  tome  III,  in-4.*) , 
99  &  le  prcfcnt  détail  forment  l'hiftoirc 
99  complette  de  la  belette.  M.  de  Buffo;) 


'.n 


■A 


ée  la  Belette. 


SS 


i 


9  dit  (  tome  III  y  in-4."  )  que  ces  anf- 
i  maii^x    ne   s'apprivoifent  pas  &  de^ 
9  meurent  fauvages  dans  des  cages  dç 
9  fer  :  je  fars  par  expérience  que  cela 
9  çft  vrai  lorfque  les  belettes  font  prifef 
9  vieilles  ou  même  à  l'âge  de  trois  011 
9  quatre  mois.  Pour  donner  aux  be» 
>  lettw  réducation  dont  «elles  font  fut 
ceptibles  ,  d:  leur  faire  gçiiter  la  do- 
meftîcité,  il  faut  les  prendre' jeunes 
&  lorfqu'elles  ne  peuvent  s'enfuir: 
on  fut  obligé  de  couper  les  quatre 
dents  canines;  de  c^e  qu'on  m'ap- 
porta à  Antr  gués ,  ^  de  la  châtier 
iouvqnt  pçHT  fléchir  fbii  '  çai^aéèère. 
9$  On  voit  d'aporès  toutce  que  j'ai  dit 
iiur  cet  s^iiniàl  ^  que  quelque  petit 
qu'H  foity  ceft  un  de  ceux  que  la 
nature  a  le  moins  négligés.  Dans  Tétat 
fa,uvage,ceft  le  tigre  des  petits  in- 
dividHS  V  il  k  garantit  par  Ton  agilité 
des  quadrupèdes  piu^  grands  que  lui  p 
il  eft  bien  fefvi  par  Torcilie  8t  par  1^ 
vue.  Il  cil  pottfvu  d'armes  offenfîvesf 
dont  il  fait  lifige  en  peu  de  tems 
avec  une   forte  de  difcernement  ^  il 
fil^çle  fai^g^   }^.  carnaee,  &  [9 

B6 


1  '■ 


3$         Hijioire  Naturelle 

fV.pIait  à  li  deffritàioti' Tans    qti1l   ak 
ême  fcefbrn    de    fatrsfaire  fon   ap- 


*9  même  Deiom 


JL^Vijfx  in/iijy.ïi 


lai  petit. 

''  99  En  état  de  (ïomèfticité  ,  Tes  fens  fe 
*5  perfedtionnent  &  fes  mœurs  s*adoii^ 
99  ciffent  par  le  châtiment!  La  belette 
>j  devient  If^iféeptible  d'annitié  ,  der  re- 
»>  côhnoiflahcd'  &  dfc*  crainte -,  elle  s-atv 
99  tache  i  '  cclùf  q]Lix  la  Hdurrit  y  tAi'èlle 
» 'iéconnqtt  ^à  Tddoraf  Ç^  à  la  tiittrph 
»>  Vue.  Elle  eft  rufét  Si  lilbértine  à  l'excès  ; 
99  elle  aime  les  carêmes, ^  le  repos  &  le 
j>  'foinm^ïl  ',  elle  eft  gourmande  &  û 
ij  voradé  qà'dfle  pè(é  jufqa'à  vin  dirt- 
99  éfiûertie  de  '  pliis  fipr§$  '  fes  reôas.  ^  Sa 
^i  vue  cftt  permute,  fon  WiHte^»ôrfAe , 
9^  riodorat'eft  éicqursî  le'^el^ç;îdu''t6lt- 
^>  cher  eft  répandu  dané  to^it  f6n  cbi^ps, 
99  ôc  la  flexibilité  de  ce  -petit  corps 
^j  ;iienu  &  long,  favorifé  infihiment  la 
ii  li^bnté'  'de  ce  fens  en  lui-même.  ToUs 
iji  ces  phénomènes  tiçnnçht  à  l*état^dé 
9à  fes  fens  qui  font  achevés  ^&  parfaits.  » 
Extrait  cfune  lettre  adreffée  à  M,  le  comte 
de  Buffon, 

Ces  obfervations  fur  les  habitudes  de 
la  belette  en  'domefticitc  ,  s'accordent 


■i-Wi 


m 


de  la  Belette. 


57 


i/ji:t>.ii   a 


parfaitement  avec  celles  que  mademoi- 
feile  de  Laiftre  a  faites  fur  cet  animal , 
&  qu'elle  a  bien  voulu  me  communi- 
quer par  une  lettre  datée  de  Brienne , 
le  6  décembre  1782. 

t(  Le  hafard ,  dit  madcmoifclle  de  Laif- 
ii  tre ,  m'a  procuré  utie  jt  une  belette  de  la 
w  petite  eTpcce,  Sollicité  par  quelqu'un 
»f  à  qui  elle  faifoit  pitié ,  ,&  fa  foiblefle 
>j  m'en  infpirant ,  je  lui  donnai  mes 
ii  foins.  Les  deux  premiers  jours ,  je  la 
#1  nourris  de  lait  chaud -,  mais  jugeant 
99  qu'il  lut  falloit  des  alimens  qui  euilent 
•»  plus  de^coiififtance,  je  lui  préfentai 
W  de  'laiiVÏande  crue  qu'elle  mangea 
*>^^  (ivec ^phiiîl- ;  depuis,  elle;  a  vécu  de 
»*  bœuf,  de  veau  ou  de  mouton  indif- 
*>v  féremment ,  &  s'eft  privée  au  point 
IT  qu'il  n'y  â  point  de  chien  plus  fami- 
99  lier. 

J  »  J'ofe  vous  aiHirer  que  ce  petit 
■jj:  animal  ne  pVéfère  pas  la  vrduaille 
99  corrompue  y  il  ne-fe  foiicie  pas  même 
9i  de  celle  qtii  eft  hâlée  ^  c'efl:  toujours 
99  la  plus  fraîche  qu'il  choifit  :  à  la 
>j  vérité ,  il  mange  avec  avidité  ,  & 
i9  s'élo'igne  V  xn^  louvent  aiifS  il  mange 


.V 


3  8         Hijlûire  Naturelle 

J9  dans  ma  main  &  fur  mesgenotDiy 
if  il  préfère  même  de  prendre  îles  mor* 
99  ceaux  de  ma  main.   Il   ain^^e  beau* 
99  coup  le  lait  :  je  lut  en  préfente  dans 
»  un  vafe ,  il  fe  met  auprès  &  me  re- 
>»  garde  *>  je  le  lui  verfe  peu-à-peu  dans 
99  ma  main,  il  en  boit  beaucoup VP^ais 
99  fi  je  n'ai  pas  cette  complaifahce ,  k 
»  peine  en  goûte- t^îL  Xorfqu'il  eft  rair 
»  fàfié ,  il  va  ordinairement  dormir  ^ 
99  mais  il  fait  des  repas  plus  légers  qui 
99  ne  troublent  point  Tes  plaîhrs  *,  ma 
99  charibre    eft  îendroit  qu'il   habite. 
99  Par  des  parfums ,  j'ai  trouvé  moyen 
^9  de  chaiTcr  kn  odeur  >  c'eft  dans  tm 
99  de  «mes  matelas  oâ  il  ^  trouvé  mofea 
99  de  s'introduire  par  un  défaut  de  I  a  cou-* 
>9  ture  ,  cm'il  dort  pendant  le  jour  :  Ja 
99  nuit  je  le  mets  dans  une  boîte  griliéei 
99  toujours  il  y  entre  avec  peine,  &  en 
H  fort  avec  joie,  SU  on  lui  donne  la 
99  liberté  avant  qiie  je  fois,  leviée,  après 
99'  mrlle  gentillefîes  qu'il  fait   fur  mon 
^9  lit,  il  y  entre  êc  vient  dormir  dans 
99  ma  main  ou   fiir  mon  km,  Suis-je 
99  levée  la  premiè  re ,  pendant  une  grande 
»^  d^^mV'Iléui^  il  afte  fait  de^  care&s^  fe 


"^dc  la  BeUtîe.M       5^ 

99  joue  avec  mes  doigts  comme  un  jeune 
99  chien  ,  faute  fur  ma  tcte ,  fur  mon 
99  cou  ,  tourne  autour  de  mes  b|;as,  de 
99  mon  corps,  avec  une  légèreté  & 
99  des  agrémens  que  je  n'ai  vus  à  aucun 
99  quadrupède.  Je  lui  préfente  les  mains 
99  à  plus  de  trois  pieds  ,  il  faute  de-: 
99  dans  fans  jamais  manquer.  Il  a  beaiH 
99  coup  de  finefie  8c  (ingidièrement  de 
99  nife  pour  venir  à  fes  fins ,  &  femble 
99  ne  vouloir  faire  ce  qu'on  lui  dé- 
99  fend  que  pour  agacer  :  dès  que  vous 
99  ne  le  regardez  pliis,  fa  volonté  cefle. 
99  Comme  il  ne  femble  jouer  que 
99  pour  plaire  ^  fèul  il  ne  joue  jamais^ 
99  8c  \  chaque  faut  qu'il  fait ,  à  chaque 
99  fois  qu'il  tourne ,  il  regarde  fi  vous 
99  l'examinez*,  fi  vous  ceiièz,  il  va 
19  dprmrr.  Dans  le  tems  qu'A  eft  le 
î9  plus  endormi ,  le  réveillez-vous ,  il 
19  entre  en  gaîté,  agace  &  joue  avec 
99  autant  de  grâce  que  fi  on  ne  l'eût 
i>  pas  éveillé*,  il  ne  montre  d'humeur 
99  que  lorfqu'on  l'enferme  ou  qu'on  le 
19  contrarie  trop  long-tems  ,  &  par  de 
99  petits  grognemens  très-difFérensl'un  de 
}>  l'autre ,  il  montre  fa  joie  &  fon  humeur» 


;^  4C^        Hijloire  Naturelle 

4^"  i»'  Au   milieu    de  vingt  perfonnes  , 
,  yy  ce  petit  animal  diftingiie   ma  voix , 
;  M  cherche   à   me  voix   &   faute   par- 
.  w  défliis  tout  le  monde  pour  venir  à 
.  M  moi-,  fon  jeu  avec  moi  cft  plus  gai, 
n  (es    carefles    font    plus    preflantes  ; 
»9  avec  fcs  deux  petites  pattes ,  il  me 
>*  flatte  ïé  menton  avec  des,graces^& 
.   »  une  joie  1  qui   peignent  ;  le  *  plaifir  : 
w  je  fîirs'  la  féuleiqu-il  carefîe  de  cette 
>?  manière  ,  mille   autres   petites   pré- 
M  férences    me    prouvent    qu*il    m'eft 
M  réellement  attaché.  Lorfquil  me  voit 
«i  habiller  pour  '  fortir  ^  il .  ne  me  quitte 
tj' pas:  \  quand  av'cc  peine  je  ^  m  en  fuis 
f>  déBarfa0*ée  ,  j'ai  un  petit  meuble  près 
M'iHa  îporte,  il  va  s'y  cacher  v  &  lorf- 
f*  qiie  je  pafle ,  il  fauté  fi  adroitement 
»  fur  moi,  que   fouvent  je  ne   m'en 
jj  aperçois  pasr^-r  ■*?!*■  ^''%n*:f^*-'^»'^  ^'•jht'--i 
^j  ;  »  II.  iêmble  beaucQup  tçnir  de  I  «pu? 
*j  rèuil  par  la  vivacité  >  ^  1  a-  foj.iplefle ,, 
n  la  voix  ,  le  petit  .grognement  :  pf  n^ 
n  d?.nit   les    nuits   d*été  ,   il   crioit.»en 
99  courant  ,  .  &    étoit    en    mouvement 
w  prefque  toute  la  nuit  \    depuis  qu'il 
»  fait  froid, je  ne  Vdii  point  enteiniu. 


\ 


dé  la  Belette, 


4ï 


>j  Quelquefois  le  jour ,  fur  mon^  lit , 
>>  lorfqu'il  fait  foîeil  y  il  tourne ,  fe 
M  retourne ,  fe  culbute  &  grogne  pen- 
99  dant  quelques  inflans.  Son  penchant 
>9  à  boire  dans  ma  main  où  je  mets 
99  très -peu  de  lait  à-la-fois  ,  &  où  il 
99  boit  toujours  en  prenant  les  petites 
9»  gouttes  &  les  bords  où  il  y  en  a  Ir 
99  moins  ,  fembleroit  annoncer  qu'il 
99  hoït  de  la  rofée.  Rarement  il  boit 
99  de  Teau  ,  &  ce  n'eft  qu*au  grand 
99  befoin  &  à  défaut  de  lait  *,  alors 
99  ii  ne  fait  que  rafraîchir  fa  Lingue 
n  e  fois  ou  deux*,  il  paroît  même 
9  i^indre  Teau.  Pendant  les  chaleurs , 
99  il  s'épluchoit  beaucoup  -,  je  lui  fis 
99  préfenter  de  Teau  dans  une  aflîette, 
>9  je  Tagaçai  pour  l'y  faire  entrer, 
9i  jamais  je  n'y  pi  s  réuffir.  Je  fis  mouil- 
w  1er  un  linge  &  le  mis  près  de  lui ,  ii 
w  fe  roula  dedans  avec  une  joie  extrême. 
'm  Une  fîngularité  de  ce  charmant  ani- 
•9  mal  eft  fa  curiofité  :  je  ne  puis 
9«  ouvrir  une  armoire  ,  une  boîte ,  re- 
J9  garder  un  papier  ,  qu'il  ne  vienne 
>#  regarder  avec  moi.  Si ,  pour  me  centra- 
ï9  rier,  iis'écirte  ou  entre  dans  quelques 


1^.1 


'^J(-  ?;■»'•■ -■.••*Tv  7 


4* 


4X        Hijloire  Namrdle. 

J9  endroits  oi\  je  crains  de  le  voir,  je 
39  prends  iin  papier  ou  un  livre  que  je 
u  regarde  avec  attention  *,  aumtôt  il 
99  accourt  fur  ma  main ,  Se  parcourt  ce 
93  que  je  tiens  avec  un  air  de  fatis^ire  fa 
.  »  curioiité.  J'obferverai  encore  qu  il 
9}  joue  avec  an  jeune  chat  &  un  Jeune 
jj  chien,  l'un  8c  l'autre  déjà  gros, le  met 
39  autour  de  leur  cou ,  de  leurs  pattes , 
99  fur  leur  dos ,  fans  qu  ils  k  fafîent  de 
9}  mal,  &c.  w    À-v^  -m  '  .a '^ ;  ^^^rvl   it- 


i. 


■ri.  ■ 


r"^'*  "^.""^ 


le  voir,  je 
livre  que  je 
\  aumtôt  il 
parcourt  ce 
B  fatisfaire  fa 
ncore    quil 

&  un  jeune 
gros, le  met 
leurs  pattes, 
fe  fanent  de 


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1.   GE^F/rTE   DU  C  AF  DE    BONNE -ESPERANCE] 
Z  .  LA. PETITE  FOUINE  DE  MADAGASCAR 


■;■:  ■  :-4■^^^..  ■■»>'   i-»- 


^^*^^-|1 


■■■■    \ 


45 


.-1 ,.  »,f.r-  'iwf  --•:;♦<*■  .^    .i*  i».-/^ii    S 


NOUVELLE  ADDITION 

A    L'ARTICLE         ,     ^ 

DE  LA   GENETTE  (i).:;> 

'■  '  '         m.  m-  -  ■-■ 

v/L»    SoNN£B.AT,    correrpoiidant   du 

cabinet,  nous  a  envoyé  le  defiln  d'ua^ 

animal,  ^us  la  dénomination  de  cmt 

K  mrfqué  du  Cap  de  Bonne-efpérance  ^ 

mais  i|ui  nous  paroît  être  du  genre  des 

genettes  ,  ê^   nous  en  donnons  ici  là 

ngure  (planche  LViii  ).  Par  la  compa<-*^^ 

raifon  que  nous  en  avons  faite  avec  celle 

de  la  genette  de  France  (  Supplément^ 

volume  ÎII,  in-4.*,  planche  xlvii)  , 

&  avec  la  genette  d'Efy  ^ne  (  volume 

IX,  m-^^^  planche  xxxvi  ),  elle  nous 

paroît  avoir  plus  de  rapport  avec  celle-ci: 

cependant  cette  genette  dn  Cap  en  diffère 

par  la  couleur  du  poil  qu  elle  a  beau*-, 


1 1 


4, 


M 


I  -       1. 


(a)  Suite  de  l'addition  à  TarticTe  de  îa  genetcv^ 
Supplément ,  voluttit  lU  y  in-^.®,  fagt  3136. 


'  *.  ;■ 


^Vi' 


44        HiJIoire  Naturelle. 

coup  plus  blanc  -,  elle  n'a  pas,  comme 
Tautre,  une  tache  blanche  au-dcffous  des 
yeux ,  parce  que  fa  tête  eft  entièrement 
blanche  ,tandis  que  la  genette  d'Efpagne 
a  les  joues  noires ,  ainfî  que  le  defTus 
du  mufeau.  Les  taches  noires  du  corps, 
dans  cette  genette  du  Cap ,  font  auffi 
différemment  diftribuées  *,  &  comme  les 
terres  du  Cap  de  Bonnc-Efpérance  font 
fort  éloignées  de  TEfpagne  &  de  la 
France,  où  fe  trouvent  ces  deux  pre- 
miers animaux  ,  il  nous  paroît  que  ce 
troifïème  animal  que  Ton  a  rencontré  \ 
l'extrémité  de  TAfrique ,  doit  (  tre  re- 
gardé comme  une  efpcce  différente , 
plutôt  que  comme  une  variété  de  sos 
genettes  d'Europe. 


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LA  PETITE  FOUINE 

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ft  DE   MADAGASCAR,  ^ 

Il  Y  A  plufîeiirs  variétés  dans  l'efpèce 
de  la  fouine  -,  nous  donnons  ici  la  defçrip- 
tion  d'une  petite  fouine  qu'on  troRVfi  à 

Madagafcar  (planche  Lix  ),       >'rï)i  k 

...  ■■■V^;r,, 

La  longueur  du  corps ,  du  bout  Pied*.  Fonces.  LfgHti, 
du  nez  ^  l'origine    de  !a 
queue ,  eic  de i         a        4 

Elle  a  ,  comme  toutes  les  fouines,  les 
jambes  courtes  &  lé  corps  aiongé*,  fa  tête 
eft  longue  ^  menue  *,  ie§  oreilles  font 
larges  &  cour|:es',  la  queue  eft  couverte 
de  longs  poils.  .  .^^ 

;  ■■  Pieds,  Ponces.  Lignes, 

Letronçon  de  cette  partie, ^ft  de       ^        S        9 
La  longueur  totale  de  la  queue, 

y  compris  celle  du  poil ,    . 

eft  de. /i 

]Les  poils  de  i'extrtmité  de  h 

queue^  ont. n        2        3 

Lespoils  dedjS/TusleçojjpjSont^      fi        n      11 


2 


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46         Hijloire  Naturelle. 

Leur  couleur  eft  d'un  brun  rouflStre, 
eu.  mufc  foncé  teint  de  fauve  ronge  ,  ce 
«ui  efl  produitpar  le  mélange  des  poils  qui 
font  d'un  brun  foncé  dans  la  longueur  ,&' 
d'un  fauve  rouge  à  la  pointe*,  ce  fauve 
foncé  ou  rougeatre  eft  le  dominant  aux 
faces  latérales  de  la  tête ,  fous  le  ventre  & 
le  cou.  Cette  petite  fouine  diiîcre  de  nos 
fouines  par  la  couleur  qui  eft  plus  rou- 
geatre ,  êc  par  la  queue  qui  eft  touffue , 
longue  ,  couverte  de  grands  poils ,  large 
à  fon  origine,  êc  q«i  fe  tei mine  eu  une 
ppiate  trcs-déliée« 


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un  roiiflîtrc, 
^e  rouge ,  ce 
ides  poils  qui 
longueur,  &' 
te-,  ce  fauve 
ominant  aux 
s  le  ventre  & 
[iiïère  de  nos 
?ft  plus  rou- 
eft  touffue, 
poils ,  large 
nine  eu  anc 


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2.   LA  GRANDE  AtARTE  DB  LA  GUY  ANNE 
2.   LE   TOUAIsr. 


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DE  LA  GRANDE  MARTE 


DE  LA   GUYANE. 


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>ET  ANIMAL,  qiiî  iious  a  été  envoyé  de 
ICayeniic ,  èc  dont  nous  donnons  ici  U 
figure,  [planche  lx)  eft  plus  grand  que 
(notre  marte  de  France  *,  il  a  deux  pieds 
de  longueur  depuis  le  bout  du  nez  jus- 
qu'à l'oriçine  de  la  queue*,  fbn  poil  eft 
hoir,  à  retception  de  celui  de  la  tête 
&  du  cou  jnrqu'aux  épaules  ,  qui  eft  gri- 
[iatre-,  le  bout  du  nez  &  les  nafeaUx 
font  noirs  *,  lé  tour  des  yeux  &  des  mâ- 
choires ,  ainit  que  le  deftus  du  nez ,  font 
dun  brun  rouflâtre.  Il  y  a  douze  dents 
incifives  ,  Hx  eh  haut  &  fîx  en  bas  ,  ces 
dernières  font  les  plus  petites  *,  les  ca- 
nines font  très-fortes,  &  nous  n'avons  pu 
compter  les  mâcheiières.  Il  y  a ,  conune 
dans  la  fouine  &  la  marte  de  Fraoce , 
de  longs  poils  en  forme  de  moiifcaches 
de  chaque  côté  du  mufeaa  :  les  oreiUes 
font  larges  &  prefque  rondes  comme 


.  .*f 


.  GUYANNE, 


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^  4  8  Hijloire  Natu  relie. 

celles  de  nos  fouines  -,  &i*on  voit  furie  cou 
une  grande  tache  d'un  blanc  jaune  qui 
defcend  en  s'élargrii'ant  fur  la  poitrine. 
Tous  les  pieds  ont  cihq  doigts  avec  des! 
ongles  blanchâtres  courbés  en  gouttière  J 
les  ongles  des  pieds  de  devant  ont  lixl 
lignes  ae  longueur  ,  &  ceux  de  cî]efr.icre| 
cinq  feulement.  [ 

La  queue,  qui  a  dix-huit  pouces  de 
long,  éc  dont  Textrémité  finit  en  pointe,! 
eft  couverte  de  poils  noirs  comme  celui! 
du  corps  5  mais  longs  de  deux  ou  trois! 
pouces  •,  cette  queue  ell  plus  longue  n 
proportion  que  celle  de  notre  marte,! 
car  elle  eft  des  trois  quarts  de  la  lonJ 
gueur  du  corps  ,  tandis  que  dans  cette 
dernière ,  elle  n'eft  que  de  la  moitié. 


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49 


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LE    T  O  U  A  N. 


lous  DONNONS  îcî  { platicke  LXI  )  Ix 
igure  d*iin  petit  animal  qui  nous  a  été 
;nvoyé  de  Cayenne  par  M.  de  la  Borde, 
tous  le  nom  de  tcuarij  &  dont  nous  ne 
)ouvons  rapporter  refpèce  qu'au  genre 
le  la  belette.  Dans  la  courte  notice  que 
de  la  Borde  nous  a  laiffée  de  cet 
inimal  ,  il  eft  dit  feulement  qu'il  étoit^ 
[dulte  ,  qu'il  fe  tient  dans  des  troncs 
Varbres ,  &  qu  il  fe  nourrit  de  vers  & 
linfedes.  La  femelle  produit  deux  petit» 
[u'elle  porte  fur  le  dos.  ^ 

Ce  touan  adulte  n*a  que  cinq  pouces 
leuf  lignes  de  longueur,  depuis  le  bout 
[u  mufeau  jufqu  à  l'origine  de  la  queue  j 

eft  plus  petit  que  la  belette  d'Europe 
ui  a  communément  fix  pouces  fix  lignes 
long,  mais  il  lui  refîemble  par  la 
kme  de  la  tête  &-  par  celle  de  fon  corps 
longé  fur  de  petites  jambes ,  &  il  eu 
jfFère  par  les  couleurs  du  poil  ;  la  tcte 
la  qu'un  pouce  de  longueur  ;  la  queue 

SuppUment,  T.  XIF,  C 


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ijQ         Hijioire  Naturelle. 

a  deux  pouces  trois  lignes,  au  Heu  quel 
!â  queue  de  notre  belette  d'Europe ,[ 
n'eft  longue  que  de  quinze  lignes , 
n'eft  pas-  comme  celle  du  touan ,  groffel 
<8c  épaiiFe  à  fa  naiflance  &  très-mince  i 
fpil  extrémité.  Le  touan  a  cinq  doigbi 
arènes  d'ongles  à  chaque  pied-,  lejdeflus 
du  mufeau  ,  de  la  tête  Se  du  corps  jiif' 
qu*auprès  de  la  queue ,  eft  couvert  d'un| 
poil  noirâtre  *,  les  flancs  du  corps  fon 
d'un  roux  vif,  le  deflbus  du  cou  &  di 
corps  entier  d'un  beau  blanc,  les  côt 
(de  la  tête ,  ainû  que  le  de/Tus  des  quatr 
jambçs,  font  d'un  roux  moins  vif  qui 
celui  des  flancs,  La  queue  efl:  couverte 
depuis  fon  origine  jufqu'à  un  tiers  di 
fa  longueur,  d'un  poil  (e^iblable  à  celui 
qui  couvre  les  jambes ,  Se  dans  le  refti 
de  la  longueur  5  elle  eft  fans  poil  -,  l'in 
ftérieur  des  jambes  eft  blanc  comme  li 
deflbus  (^u  corps  :  tout  le  poil  die  ce  petil 
^ï>iinaj[  eft  doi>x  au  toucher,        . 


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au  lieu  quel 
d'Europe  ,| 
e  lignes , 
Duan,  gro 
très-mince  \\ 

cinq  doigjjl 
ed-,  k  Jefliisl 
u  corps  jufJ 
couvert  d'uni 
u  corps  fonj 
lu  cou  Se  dï 
ne,  les  côté 
is  des  quatre 
loins  vif  quJ 
eft  couverte] 
i  un  tiers  di 
blable  à  celui 

dans  le  refta 
ins  poil  -,  l'inj 
ne  comme  M 
oil  die  ce  petij 


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Ï)ÎJ  ÛRÀND  ÉCUREUIL 

DE  LA  CÔTE  DE  MALABAR,    l 

ET  icuREUiL  /dont  M.  Sônnérat 
nous  a  apporté  la  peau ,  eft  bien  diÛé^ 
rent  des  nôtres  par  la  grandeur  &  les  cou* 
leurs  du  corps.  Il  a  la  queue  ^uffi  longue 
que  k  corps,  qui  a  quinze  pouces  Cix 
lignes  depuis  le-  bout  du  mufeau  jufqu^ 
[lorigifte  dé  la  queue ,  dix-fept  pouces 
[huit  lignes  fuivant  la  courbure  du  cofps/* 
&les  poils  qui  couvrent  les  oreilles  ont 
une  difpofiÛQn.  diiîérente  des  autres 
lécureuiis.     .    -  ~-^^-  "  -f" 

Si  Ton  compare  donc  cet  écureuil  k 
ceux  de  notre  pays,  c'eft  un  géant.  •  ^ 

5a  tête  du.  "bout  du  nei  à  ï'oc-  "««'••  ^ovct».  Ugneé 

•  ■  ■  .  .       i  >■> 

CTpUt  f  a. ï*. ^«4. •....>.«       '  Il  9  n^ 

[Du  bout  du  nez  à  i*ang!e  'iMt<5,'<vic'>C!si  ©iv., 

I       rieur  de  Pœil.  ..„. '  -  ir  i       ^ 

[De  l'angle  poité/ieui ,  de  l'oeil 

\  l'oteifie^  . .%. .  vv ..  r. . .  ^ .      «  i   -  '^  «#  * 

La  face  luper^etire    Je  Ja   tcte  eflt 


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Ie  de  malaî 


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JZ        Hijloire  Naturelle 

d'un  brun  marron ,  èc  forme  une  grande 
tache  qui  s'étend  depuis  le   front  juf- 

qu'?m  milieu  du  nez.  Les  aii<  res  par- 
tiel" de  la  tête  font  couvertirs  d'un  beau 
jaune  orangé  ,  &  lur  l'extitmité  du  r»sz 
cette  couleur  n'eft  quc  jauiiîitrt,  HKiéç 
d\in  peu  de  blanc, 

La  couleur  orangée  règne  auffi  autctiri 
des  yeux  &  fur  les  joues.     ,, 

4.fs  mouitaches  font  noires,  &  ï^'ea* 


les  plus  longs  poils  ont  de 

longueur « « 

li  y  a  auûî  prés  des  tempes  des 
■u  j^iP^^^^  longs. de* • 

'Ai'  A- 


f       %       9 

4  Les  oreilles  j(bnt  couvertes  d'un  poil 
très-touffu  &  pcsii  long  qui  fait  la  houppe  : 
ces  poils  qui  ont  huit  lignes  de  lon- 

fueur ,  fe  préfentent  comme  une  broffe 
ont  on  auroit  coupé  les  extrémités.  La 
j    couîelîirde  ces  poils  eft  4'i^n  marron  foncé, 
k  âinll  qijie  la  bande  qui  prençl  d[c  TorciUe 
.    fur  la  joue  en  arrière ,  <&  tout  ce  qui 
,,,    couvre    Toeciput    Entre    les    oreilles 
'%  prend-  une  bande  blanche  inégale  en 


îargeu|:>  qui  fépare  les  couleurs  de  la 
^ête  &  du  cou,  de  rocçiput  prend  une 
pointe   trç5  -  noire    qui  tranche  fur  id 


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du  grand  Béurmlj^  Ac.     f  $ 

€ou  ,  les  bras  ,  &:  s'étend  aux  épaules 
fur  le  brun  naordoré  foncé  qui  couvre 
tout  le  corps  &  les  flancs ,  ainfi  que  les 
jambes  de  derrière.  Ce  même  noir 
prend  en  bande  au  milieu  du  dos ,  & 
$*étend  fur  le  train  de  derrière  ^  les 
cuiflbs  Se  la  queue.   ^^  ^  ^^'^^      -^^^ 

Le  deflbus  de  la  mâchoire  inférieure; 
du  cou  ,  du  ventre  &  des  cuiiTes  e(î 
blanc  jaunâtre ,  ain(î  que  les  jambes 
&  les  pieds  de  devant  >  mais  cette  cou* 
leur  eft  plus  orangée  fous  le  ventre? 
&  les  pieds  de  derrière*,  1^  queue  a 
quinze  pouces  fix  lignes  de  longueur , 
et  elle  eft  couverte  de  longs  poils 
très- noirs  )  qui  ont  deux  pouces  trois 
lignes.  ■  .i^-'  -^  ,        _     ...rir. 

Au  refte  5  cet  écureuil  redemble  è 
notre  écureuil-  par  toutes  les  formes 
du  corps ,  de  la  tête  &  r?..-  r  -^rnhret  j 
la  feule  différence  r-^  ^rquable  eft  daii» 
h  queue  &  dans  le  poil  qui  couvrf 
'^  QrciUes.  ,;- 


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L'ECUREUIL 


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DE     MADAGA^SCAR     (a). 


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V^N  cgnnoÎt  à  Madagafcar  nn  gros 
écureuil  (  yoye:^.  la  plaiiche  LXiii) 
qui  reiîemble  ,  par  la  fontie  de  la  tête 
&  <ïu  corps  &  par  d'autres  caradèjfes 
extérieurs  ',  à  nos  écureuils  d'Europe , 
mais  qui  en  drfîère  par  la  grandeur 
de  la  taille ,  par  la  couleur  du  poil  > 
&  par  la  longueur  de  fa  queue.  Il 
a  dix-fept  pouces  de  longueur  en  fe 
hiefurant  en-  ligne  fuperficiclle  ,  de- 
puis le  bout  du  miifeau  jufqu'à  l'ori- 
gine de  la  queue  ,  &  treize  pouces 
deux  lignes  en  le  mefurant  en  ligne 
droite ,  tandis  que  Técureuil  de  nos 
bois  n'a  que  huit  pouces  neuf  lignes* 


•■i— *■!    Il I.   »    Il    I»'     I   Mil!  Il      ■  —1   I    M      I     ■    Il  I Il  ■ 

i>    *^     (a)  Suite  de  l'addition  à  i'article  de  récuieuilj 
Supfléimntf  volume  LU  y  pagz  146. 


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j  i'-ivr^' 


cle  de  récuieuiii 


L  ECUREUIL  DE  MAI)AG\SC;\R.    .  ' 


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de  VEcureuil  de  Mûcfag-Jcar.   f  y 

De  même  la  tête  mLitirée  du  bout 
de  l'occiput  ,  a  trois  pouces  quatre  * 
lignes,  au  lieu  que  celle  de  notre  écu-» 
reuil  n'a  que  deux  pouces  ;  ainfi ,  ceÇ 
écureuil  d'Afrique  eft  d'une  efpèce 
différente  de  celle  des  écureuils  d'Eu- 
rope    5c    d'Amérique  *,    d'ailleurs    Ton 

Ï)oil  eft  d'un  noir  foncé  :  cette  cou- 
eur  commence  fur  le  nez ,  s'étend 
fous  les  yeux  jufqu'aux  oreilles,  couvre 
le  deffus  de  la  tête  ou  du  cou  ,  tout 
le  deflus  du  corps,  ain/î  que  les  faces 
externes  des  jambes  de  devant  ,  des 
cuiffes ,  des  jambes  de  derrière  &  des 
quatre  pieds.  Les  joues  ,  le  deffous 
du  cou  j  la  poitrime  &  les  faces  in- 
ternes des  jambes  de  devant  font  d'un 
blanc  jaunâtre  -,  le  ventre  &  la  face 
interne  des  cuiffes  font  d'un  bnm 
mêlé  d'un  peu  de  jaune  ;  les  poils 
du  c  >rps  ont  onze  lignes  de  longueur* 
La  qaeue ,  qui  eft  toute  noire ,  eft  re- 
marquable en  ce  qu  elle  eft  menue  & 
plus  longue  que  le  corps,  ce  qui  ne  fe 
trouve  dans  aucune  autre  efpèce  d'écu- 
reuil. Le  tronçon  feul  a  feize  pouces 
neuf  lignes ,  fins  compter  la  longueur 

C4 


m 


-,  .*■ 
;  '!! 


j[tf        Hijlbirt  NatureUf. 

du  poU  ,  qui  t'alonce  encv:re  de  deux 
?"  pouces  -,  il  forme  fur  les  côtés  de  la 
queue  un  panache,  qui  la  fait  paroitre 
plate  dans  foii  9iili^u« 


■  ■  ■  I 


\     'f 


S7 


^i  ADDITION      ' 

A  L'ARTICLE  DU  PALMISTE. 

Nous  AVONS  DIT  (û)  quc  Cet  animal 
paffoit  fa  vie  fur  les  palmiers ,  &  qu'il  (s 
trouvoit  principalement  en  Barbarie  ; 
on  nous  a  auflî  afluré  qu'on  le  trouve 
trcs*communément  au  Sénégal  dans  le 
pays  des  Nègres  Jalofes  ,  &  dans  les 
terres  voifines  du  Cap-verd.  Il  fréquente 
les  lieux  découverts  &  voifins  des  habi- 
tations ,  &  il  fe  tient  encore  plus  fouvent 
dans  les  buiflbns  à  terre  ,  que  fur  les  pal- 
miers. Ce  font  de  petits  animaux  très- 
vifs*,  o»  les  voit  pendant  le  jour  traverfer 
lies  chemins  pour  aller  d'un  buiflbn  à 
Tautre ,  &  ils  demeurent  à  terre  au(G 
fouvent  au  moins  que  fur  les  arbres. 


■<r^ 


». , 


^■' 


Cs 


p»^ 


|8        Hijîoire  Naturelle 


■•  ■  \    ;'-'*       ^  ' 


LE    PETIT-GRIS 


^ 


■•>■■%- 


DE    SIBERIE. 

JNous  donnons  ici  [planche  zxiv\ 
la  figure  d'un  petit-gris  de  Sibérie ,  que 
M.  Fabbé  Aubry,  curé  de  Saint-Louis, 
confervoit  dans  Ton  cabinet ,  &  qui  diffère 
affez  du  petit-gris  des  autres  contrées  fep» 
tentrionales ,  r^préienté  planche  xxy,\ 
volume  X5  in-4.*  5  pour  que  nous  puif* 
fions  préftuner  qu'ils  forment  deux  cf- 
pèces  diftinéfces.  Celui-ci  a  de  longs  poils 
aux  oreilles,  la  robe  d'un  gris  clair,  & 
îa  queue  blanche  8c  affez  courte  -,  au 
lieu  que  le  petit-gris  de  notre  planche 
XXV  i  tome  X  y  a  les  oreilles  nues  ,  le 
deffus  du  corps  ôc  les  Hancs  d'un  gris 
cendré  ,  &  la  queue  de  cette  même  cou- 
pleur. Il  eft  auflî  un  peu  plus  grand  8c 
plus  épais  de  corps ,  &  il  a  la  queue  con- 
fîdérablenient  plus  longue  que  le  petit- 
gris  de  Sibérie ,  dont  voici  les  dimea- 
Sons  &  la  defcription. 


H.6^./>.é:3, 


LE  PETIT  GRIS  DE  SIBERIE, 


Êl^i^'" 


de  Pefit-grîs  de  Silérie.      y  ^ 

longueur  Ju  corps  entier,  me-  ^''^^^'  Pouces. Lignel, 

luré  en  ligne  droite. //         9         9  • 

Longueur  de  la  tête  depuis  le  ,/^ 

bout   du    mufeau  jufqu'à  . 

l'occiput H         3         3  ' 

Longueur  des  oreilles n        n        7 

Longueur   du    tronçon   de   la 

queue»..*. n^        5      '^ 

Longueur  des  plus  grandîiongk' s  ' 

des  pieds  de  devant //         H        4 

Longueur  des  plus  grands  ongles  > 

des  pieds  de  derrière .....  n        M        3^ 

Le  poil  de  ce  joli  petit  animal  a  neuf 
lignes  de  longueur  \  il  eft  d'un  gris  ar* 
genté  à  la  fuperficie  ,  &  d'un  gris  foncé 
à  la  racine ,  ce  qui  donne  à  cette  four- 
rure un  coup-d*œil  gris-de-perle  jafpéi^ 
cette  couleur  s'étend  fur  le  deflus  d« 
corps ,  la  tête ,  les  flanrs,  les  jambes  & 
le  commencement  de  la  quaie.^  Tout  le 
defîiis  du  corps ,  à  commencer  de  lac  mâ- 
choire inférieure ,  eft  d'un  beau  blanc  ^ 
ie  defîus  du  mufeau  eft  gris ,  mais  le 
front  y  le  (ommet  de  la  tête  &  les  cotés, 
des  joues  jufqu'aux  oreilles  j^  font  mêlés 
d'une  légère  teinte  de  roux,  qui  de?ient 
plus  fennble  au-defTus  des  feux  &  de  laj 
mâchoire  inférieure.  Le  dedans  des  oreil- 
les eft  garni  d'un  poil  plus  gris  que  celui 

C6 


■•* 


6o       Bijloire  Naturelle. 

'du  corps  -,  le  tour  &  le  defliis  des  oreilles 
portent  de  grands  poils  roux ,  qui  for- 
ment une  eipèce  de  bouquet  d'un  pouce 
2uatre  ou  cinq  lignes  de  longueur, 
a  face  externe  de  la  moitié  des  jambes 
de  devant  eft  d'un  fauve  mêlé  de  gris 
cendré  -,  la  face  interne  eft  d'un  blanc 
taclé  d'un  peu  de  fauve  *,  les  jambes 
/de  derrière ,  depuis  le  jarret  &  les 
;cuatre  pieds,  font  d'un  brun  mélangé 
oe  roux  -,  les  pieds  de  devant  ont  quatre 
doigts ,  &  ceux  de  derrière  en  ont  cinq. 
Les  poils  de  la  queue  ont  vingt-&:-une 
lignes  de  longueur ,  ceux  qui  la  terminent 
à  l'extrémité  ont  jufqu'à  deux  pouces  \ 
«ette  queue  blanche  avec  de  il  longs 
poils ,  paroît  très-différente  de  celle  de 
l'autre  petit-gris. 


)reîllef 
ai  for- 
pouce 
igueur. 
jambes 
de  gris 
blanc 
jambes 
&  les 
lélangé 
quatre 
it  cinq. 
-&-une 
minent 
)ouces  -, 
\i  iongs 
:ell€  de 


Fl.e^.^.ôM    -^ 


Mi^^^^;: 


j.    LE  GRAND  GURRJ^INGUET. 
;2.  LE  l'Ï^TIT    GUEKLINGUET 


.«': 


Cl 


LES  GUERLINGUETS. 

Il  Y  A  deux  efpèces  ou  variétés  confiantes 
de  ces  petits  animaux  à  la  Guyane,  où  on 
ïsur  donne  ce  nomXa  première,dont  nous 
donnons  ici  la  figure,  {planche  Lxy) 
fous  le  nom  de  grand  guerlinguety  eft 
de  plus  du  double  plus  grande  que  la 
féconde  que  nous  appelons  petit  guer^ 
'  linguet  {planche  lxVI>  ).  Toutes  deux 
nous  ottt  été  données  par  M.  Sonini 
de  Manoncourt ,  &  nous  avons  reconnu 
que  ce  font  les  mêmes  animaux  dont 
M.  de  la  Borde  nous  avoit  parlé  fous 
ïe  nom  d* écureuil  :  j'en  ai  fait  mention  \ 
Supplément,  volume  III,  in-4.** ,  pa^s 
I40  &  147.  J'ai  eu  raifon  dç  dire  que 
je  n  étois  pas  affuré  que  cet  animal  fût 
un  véritable  écureuil,  parce  que  les 
écureuils  ne  fe  trouveut  point  dans  l«s 
climats  très -chauds.  En  efe,  j'ai  été 
bien  informé  depuis  qu*il  t\y  a  aucune 
efpèce  de  vrais  écureuils  à  la  Guyane. 
L'animal  qu'on  y  appelle  guerlinguety 


mM 


é 


Hijloire  Naturelle 

reiTemble  à  la  vérité  à  récureuil  dlExt^ 

rope  par  la  forme  de  la  tête  ,  par  les 

dei  ts  &  par   Thabitude  de,  relever  la 

queue  fur  le  dos*,  mais  il  en  diôère  en  ce 

qu'il  Ta  plus  longue  &  moins  touffue,, 

&  en  général  fon  corps  n'a  pas  la  même 

forme  ni  les  mêmes   proportions  que 

celui  de  notre  écureuil.  La  petite  efpèce 

de  guerlinguet ,   qiii  ne  diffère   de  la 

grande,   qu'en    ce    quelle    efl  plus  de 

deux  fois  plus  petite ,  eft  encore  plus 

éloignée  de  celle  de  notre  écureuil  *,  on 

a  même    donné    à  ce  petit  animal  uni 

autre  nom  ,  car  on  l'appelle  rat  de  bois 

à  Cayenne ,  parce  qu'il  n'eft  pas  en  effet 

plus  gros  qu'un  rat.  L'autre  guerlinguet 

eft  à  peu-près  de  la  même  taille  que  nos 

écureuils  de  France ,  mais  il  a  le  poil 

moins  long  &  moins  roux ,.  &  le  petit 

guerlinguet  a  le  poil  encore  plus  court , 

ic  la  queue  moins  fournie  que  le  premier  r 

tous  deux  vivent  des  fruits  du  palmier  -, 

ils  grimpent  très-leftement  fur  les  arbres 

ou  néanmoins   ils    ne   le   tiennent   pas 

conftamment ,  car  on  les  voit  fouvent 

courir  à  terre.^  ' 

Voici    la    defcription   de  ces    deu» 
animaux. 


ies  Guerlingaets .  6j 

Le  grand  gucrlingiiet  mâle  n*a  point 
de  bouquet  de  poil  aux  oreilles  comme 
les  écureuils  -,  fa  queue  ne  forme  pas 
un  panache  ,  &  il  eft  plus  petit ,  n'ayant 
que  fcpt  ponc.  o  cinq  lignes  depuis  Tex* 
trémité  du  nez  jufqu'à  Torigine  de  la.' 
queue  ,  tandis  que  Técureuil  de  nos  bois 
a  huit  pouvces  (îx  lignes.  Le  poil  eft 
d  un  brun  minime  à  la  racine ,  &  d'un 
roux  foncé  à  l'extrémité  -,  il  n'a  que- 
quatre  lignes  de  longueur  y  il  eft  d'un; 
brun-m  rron  fur  la  tcte,  le  corps  ,  l'ex- 
térifur  à^s,  j<^mbcs  &  la  qi  .;ue_i_&  d'un 
roux  plus  pâle  fîir  le  cou ,  fur  la  poi- 
trine ,  le  ventre  &  l'intérieur  des  jambes  r 
il  y  a  même  du  gris  &  du  blanc  jaunâtre 
lous  ta  mâchoire  &  le  cou-,  mais  le 
roux  pâle  domine  fur  la  poitrine  &  fur 
une  partie  du  ventre,  &  cette  couleur 
orangée  du  poil  eft  mêlée  die  nuances 
grifes  fur  l'intérieur  des  cniffes.  Les 
mouftaches  font  noires  &  icngues  d'un 
pouce  neuf  lignes.  La  queue  eft  auflt 
longue  que  le  corps  entier ,  ayant  fept 
pouces  cinq  lignes  -,  ainfi  elle  eft  plus 
longue  à  proportion  que  celle  de  l'é- 
cureuil   d'Europe^  elle  eil:  plus  plate 


<■»• 


64        Hijloin  Naturelle 

mie  ronde,  &  d'une  grofleiir  prcf^ue 
cgale  dans  toute  fa  longueur  *,  le  poii  qui 
la  couvre  eft  long  de  ?îx  à  onze  lignes , 
&  elle  eft  comme  rayée  de  bandes  indc- 
cifes  de  bnm  &  de  fauve  -,  Textrémité 
en  eft  terminée  par  des  poils  noirs.  Il  y 
â  auffi  fur  la  face  interne  de  Tavant-bras, 
procjie  du  poignet,  un  faifceau  de  fept 
ou  huit  poils  noirs,  qui  ont  fept  lignes 
^e  longueur  ,  &  ce  caradlère  ne  fe  trouve 
pas  dans  nos  écureuils* 

Le  petit  guerlinguet  n*a  que  quatre 
pouces  trois  lignes  depuis  rextrémitc 
du  nez  jufqu'à  l'origine  de  la  queue , 
qui  n'ayant  que  trois  pouces  trois  lignes 
de  long  ,  eft  bien  plus  courte  à 
proportion  que  celle  du  grand  guer- 
linguet -,  mais  du  refte  ces  deux  ani- 
maux fe  reffemblent  parfaitement  pour 
la  forme  de  la  tête ,  du  corps  &  des 
membres  -,  feulement  le  poil  du  petit 
guerlinguet  eft  moins  brun  -,  le  corps, 
ies  jambes  &  la  queue  font  nuancés 
d'olivâtre  &  de  cendré  ,  parce  que  le 
poil .  qui  n'a  que   deux  lignes  de  lon- 

fueur  5  eft  brun-cendré  à  la  racine ,  ^ 
luve   à  fjn  extrémité.  Le  fauve  foncé 


des  Gueflinguets.         ff 

domine  fur  la  tête  ,  fur  le  bas-ventre . 
&  fur  la  face  interne  des  cuifles  *,  les 
oreilles  font  garnies  de  poils  fauves 
en  dedans ,  lu  lieu  que  celiez  du  grand 
guerlinguet  font  nues.  Les  mouftaches 
font  noires  &  compofées  de  poils 
aflez  fouples  ,  dont  les  ^lus  longs  ont 
jufqu'à  treize  lignes  ;  le.  i^'^bes  &  les 
pieds  font  couverts  dV  r  yo'û  fauve  > 
les  ongles  qui  font  noi  font  larges 

à  leur  origine  &  crochu  leur  extré- 
mité ,  à-peu-près  comme  ceux  des  chats. 
La  poitrine  &  le  haut  du  ventre  font 
dun  gris  de  fouris  mêlé  de  roux,  aa 
lieu  que  dans  le  grand  guerlinguet  ces 
mêmes  parties  font  d'un  roux  pâle  & 
blanchâtre.  Les  poils  de  la  queue  font 
mélangés  de  brun  &  de  fauve  -,  les 
tefticuies  de  ce  petit  guerlinguet  étoient 
beaucoup  plus  gros  que  ceux  du  grand 
guerlinguet  ,  à  proportion  du  corps  , 
quoique  ces  parties  fuflent  dans  le  grand 
guerlinguet  de  la  même  groûeur  qu« 
oaos  nos  éjcureuils. 

•  ..y, 


IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-3) 


^ 


1.0 


l.l 


1.25 


UiË2A     |2.5 
«    12.0 


1.4 


1.6 


-► 


V] 


/l 


/: 


4V^ 


? 


Photographie 

Sciences 
Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  14580 

(716)  872-4503 


.fe\^ 


Ss 


,'  i:lt^- 


6  S       Hifloire  Naturelle 


!     C 


ADDITION 


i  ' 


A  L'ARTICLE  DU  TAGUAN  {a). 

Nous  DONNONS  ICI  (planche  Lxyu), 
la  figure  d'un  taguan ,  qui  quoique  beau- 
coup plus  petit  que  celui  dont  la  dé- 
pouille eft  confervée  dans  le  cabinet 
de  S.  A.  S.  M.g'  le  prince  de  Condé, 
&  duquel  nous  avons  donné  la  figure 
dans  le  volume  III  y  in-4.* ,  de  nos  Siip- 

f)lémens ,  me  paroît  néanmoins  être  de 
a  même  efpèce.  Il  a  été  envoyé  des 
côtes  du  Malabar  à  M.  Aubry  5  airé  de 
S.  Louis,  &  il  eft  maintenant  au  cabinet 
du  Roi.  Il  n*a  que  quinze  pouces  neuf 
iigns  de  longueur ,  ce  qui  ne  fait  que 
les  deux  tiers  de  la  grandeur  de  celui 
de  M.«ï  le  prince  de  Condé  -,  mais  auflî 
eft-il  évidemment  beaucoup  plus  Jeune  ^ 

■      I  ■■  I  ■  I        «  ■m  .  ".  ■ 

(aj  Suite  de  Paddition  ^  Tarticle  du  taguan  ou 
;|rand  écureuil  voiiac.  Su^plém&ut ,  volume  lU^  in-4.^  ^ 


To-xrr: 


[^u/yyl.l 


To.xm. 


n.£/^ft. 


Fl.  6^ .  z? .  66 . 


'r^;,..7ayr^î?'tf-^?^^. 


LE    TAGUAN  . 


y 


tut  \ 

hors 

reuit 

en  bî 

porti^ 

toiirc 

auffi, 

Les  jo 

de  no 

desm< 

dix  Ifg 

çomnii 

grands 

tfuator: 

les  orc 

inarron 

ceux  di 

d'un  fa 

l>ras  ou 

gnet  01} 

la  peau , 

même, 

deflbus  ( 

cendrée. 

Tout  le 

le,  fonvu 

<ift ,  jaipé 


;,V*. 


.^^J 


■.■:y-^, 


■■"  -n  i. ■ 


'-.^r. -■>•{'''■!■; it'<i'* 


du  Taguah. 


6? 


CAt  à  peine  voit-on  les  dents  molaires 
hors  des  gencives  *,  il  a  ,  comme  les  écuT 
reuils ,  deux  dents  incifîves  en  haut  &  deux 
en  bas*,  la  tête  paroît  être  petite  à  pro» 
portion  du  corps  y  le  nez  eft  noir  y  le 
tour  dés  yeux  &  les  mâchoires  (oï\t  noirs 
auffi,  mais  mêlés  de  quelques  poils  fauves,^ 
"Lqs  joues  &  le  deâus  de  la  tête  font  mêlés 
de  noir  &  de  blanc*,  les  plus  grands  poils 
des  mouftaches  font  noirs  &  ont  un  poucç 
dix  lignes  de  longueur*,  les  oreilles  font^ 
comme; dans  les  écureuils,  garnies  de 
grands  poils  noirâtres  qui  ont  jufqu'à 
quatorze  lignes  de  longueur*,  derrière 
les  oreilles ,  les  poils  font  d'un  brun 
marron  ,  8c  ils  ont  plus  de  longueur  que 
ceux  du  corps.  le  deflbus  du  cou  eft 
d'un  fauve  foncé,  mélangé  de  noir  *,  les 
bras  ou  jambes  de  devant  jufqu'au  poi- 
gnet où  commence  le  prolongement  de 
ïa  peau ,  font ,  ainfi  que  cette  peau  elle- 
inême ,  d'im  hoir  mélangé  de  fauve  *,  le 
defibus  de  cette  peau  eft  d'uite  couleur 
cendrée»  niêlée  de  fauvQ  &  de  brun^^ 
Tout  le  poil  de  dcffus  le  corps ,  depuis 
leforawiet  de  la^  tête  jufqii'à  là,  qiieue, 
i^ft  jafpé  <fc  noir  ôc  de  blanc»,  ôc.c^tt^ 


■r  Y        1." 


'V-  ■; 


H- 


,f- 


""% 


,J  ■ 


s  8        Hijlùire  Naturelle 

dernière  couleur  domine  en  qUelqltes  en- 
droits •,  la  longueur  de  ce  poil  eft  d*ehvi* 
ron  un  pouce*  Les  cuiffes ,  au-deffous 
du  prolongement  de  la  peau,  font  d'un 
fauve  où  le  noir  domine  \  les  jambes 
&  les  pieds  font  noirs,  les  ongles  qui 
ont  cinq  lignes  de  longueur ,  font  afiei 
courts.  Le  deffous  du  corps  eft  d'un 
blanc  gris  qui  Vétend  jufque  fous  le 
cou.  La  queue  longue  d'un  pied  cinq 
pouces  ,  eft  garnie  de  longs  poils  qui 
ont  dix-huit  lignes  de  longueur  -,  ce  poil 
eft  d'un  gris  noir  à  Toricine  de  la  queue, 
&  devient  toujours  plus  noir  jufqu'à 
l'extrémité. 

En  comparant  cette  defcription  &:  la 
figure  de  ce  taguan,  avec  celle  du  taguan 
du  cabinet  de  Chantilly ,  on  n'y  trouvera 
qu'une  feule  différence  qui  d'abord  pour^* 
roit  paroître  eflentielle  ,  c'eft  que  les 
oreilles  de  ce  grand  taguan  ne  paroifient 
pas  garnies  de  poils ,  au  lieu  que  celles 
de  celui-ci  en  font  très-bien  fournies  •, 
mais  cette  différence  n'eft  pas  réelle, 
parce  que  la  tête  du  taguan  de  Chan- 
tilly avoit  été  maltraitée  &  même  mu- 
yiiç  p  U»^  <pi€  celiu-ci  a  été  foignour 


du  Taguan, 


69 


fement  confervée ,  &  efl:  arrivée  des  Indes 
ètt  très-bon  4tat.  On  doit  donc  s'en  raj^- 
porter,  pour  la  connoiffance  exacte  de 
cet  animal ,  à  cette  dernière  figure , 
plutôt  qu'à  celle  du  volume  Zff,  in-4,', 
4e  notre  Supplément* 


:    Il 


■i 


■      t    l   . 


)    ] 


.}  J  ..j      '.   1. ..  t 


70        Hijïeife  Naturelle 


DE  L'AYE-AYE. 

-.  .  c  ■  r-  :  II:.    ..  *;.. 

.YE-AYE  eft  une  exclamation  des 
habitans  de  Madagafcar ,  que  M.  Son- 
nera t  a  cru  devoir  appliquer  à  cet 
animal  qui  fe  trouve  dans  la  partie 
oueft  de  cette  île.  Il  dit  «<  qu'il  ne  fe 
»>  rapproche  d'aucun  genre ,  &  qu  il 
»5  tient  du  maki  ,  de  Técureuil  &  du 
99  finge.  Ses  oreilles  plates  &  larges 
»>  reflemblent  beaucoup  à  celles  de  la 
f>  chauve-fouris -,  ce  foiit  deux  peaux 
j>  noires  prefque  lifTes ,,  parfemées  de 
»5  quelques  longs  poils  noirs  terminés 
j>  de  blanc ,  qui  fomient  la  robe  : 
99  quoique  la  queue  paroifle  toute  noire , 
J3  cependant  les  poils  à  leur  bafe  font 
99  blancs  jufqu'à  la  moitié.  Son  caraétère 
99  principal ,  &  un  des  plus  linguliers , 
91  eft  le  doigt  du  milieu  de  fcs  pieds 
99  de  devant  \  les  deux  dernières  articu- 
99  lations  font  très-longues  ,  grêles  , 
99  dénuées  de  poils  :  il  s*en  fert  pour 
99  tirer  les  vers  des  trous  d'arbres ,  & 


(J>^>// 


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z^.xm. 


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L  AYE     AYE 


.    dt  PAye-aye.  7 1 

w  pour  les  pouffer  dans  Ton  go  fier  -,  il 
jj  femble  auffi  lui  être  utile  pour  s*ac- 
>î  crocher  aux  branches-  Cet  animal 
j>  paroît  terrier,  ne  voit  pas  pendant 
j>  ie  jour,  &  fon  œil  couleur  d'ocrc 
Jï  de  rue  cft  comme  celui  du  chat- 
>»  huant.  Il  eft  très-par efîeux  &  par 
»>  conféquent  très-doux-,  celui-ci  reftoit 
>*  toujours  couché,  &  ce  n'eft  qu'en  le 
>j  fecouant  pludeurs  fois  qu'on  venoit 
>j  à  bout  de  le  faire  remuer.  Il  a  vécu 
»  près  de  deux  mois  ,  n'ayant  pour 
j>  toute  nourriture  que  du  riz  cuit  -,  il 
j>  fe  fervoit  pour  le  manger  ,  de  fcs 
»j  deux  doigts  ,  comme  les  Chinois  de 
j>  baguettes.  » 

J'ai  examiné  de  près  la  peau  d'un  de  ces 
animaux ,  que  M.  Sonnerat  m'a  donnée 
pour  le  cabinet  du  Roi*,  il  m'a  paru 
fe  rapprocher  du  genre  des  écureuils 
plus  que  d'aucun  autre-,  il  a  auffi  quelque 
rapport  à  l'cfpèce  de  gerboife  que  j'ai 
donnée  fous  le  nom  de  tarfier,  volume 
X/ZJ,in-4.'* 

Les  pieds  femblent  faire  un  caradèrc 
unique  &  très-diftindbif ,  par  la  longueiuc 
des  doigts  aux  pieds  de  devant. 


;  ■) 


7  2         Hijloire  Naturelle 

Longueur  del'animalmefuréen  'icdi*  pouhi,  Uirm, 
ligne  droite ,  depuis  le  bout 
du  mufeau  jufqu'à  l'origine 
de  la  queue x 


2 

6 


9 

6 


'4- 


SuÎTanc  la  courbure  du  corps. . 
Lqngueur  de  la  tête  depuis  îeoout 
du  mufeau  jufqu'^  l'occi- 

put. 4r        4        9 

Longueur  de  la  jambe  de  de* 

vant,  depuis  fe  coude  juf-  '^ 

qu'au  poignet #        j       xo 

Longueur  depuis  le  poignet  juf- 

qu'au  bout  des  ongles. . . ,       # ,      ^        i 

Longueur  de  la  jambe  depuis  le 

genou  jufqu'au  talon ^        5        S 

Longueur  depuis  le  talon  juf- 
qu'au bout  des  ongles n        é^        1 

Longueur   dû    tronçon   de   la 

queue. i         g        & 

La  couleur  de  cet  animal  eft  d'un 
brun  mufc  mêlé  de  noir  &  de  gris  cendré  -, 
il  a  fur  la  tête  ,  autour  des  yeux ,  fur  le 
cojrps ,  aux  cuifles  ^  aux  jambes ,  une 
couleur  de  mufc  foncé ,  dans  laquelle 
néanmoins  le  noir  domine  fur  le  dos , 
Se  en  plufieurs  endroits  du  corps  &  des 
jambes.  La  queue  eft  tout-à-fait  noire; 
les  côtés  de  la  tête  ,  le  cou,  la  mâchoire 
&  le  ventre  font  grisâtres  •,  des  poils 
laineux  de  cette  couleur  grife  font  au- 
.dc^ûoqs  cles  grands  poil^  qqus  ou  blancs, 

dç  deux 


de  c 

font 

jamt 

roug 

dcsp 

de  ce 

La 

reuil 

de  d 

grand 

ouver 

extrér 

Elles  oi 
Largeur 

II  > 

bnmâi 

£t  au- 

de 

'  on 

Ceux 

;      joj 
Lepied 

de] 

Te 

Le    doj 


10 

I 

8 

1 


de  VAye^ayi.  y  j 

de  deux  ou  trois  pouces  de  long ,  qui 
font  fur  le  corps  &  les  jambes  *,  mais  les 
jambes  &  les  cniiïes  font  d'un  bnm 
rougeâtre  :  le  noir  domine  à  Tapprochc 
des  pieds  qui  font  couverts  de  petits  poils 
de  cette  couleur,       •  > 

La  tête  a  la  forme  de  celle  de  l'écu- 
reuil *,  il  y  a  deux  inciilves  au-devai\t 
de  chaque  mâchoire.  Les  oreilles  font 
grandes ,  nues  &  fans  poil ,  larges  à  leur 
ouverture  , .  droite^  &  rondes  à  leurs 
extrémités,  f,  ^ -.:(..  j./. 

Pieds,  pouces.  Ligne». 
Elles  ont  de  longueur... .....  '    /r        s        i 

Largeur  au  conduit  auditif. ...      n        i        % 

II  y  a  autour  des  yeux  une  bande 
bmnâtre ,  &  les  paupières  font  noires. 

Pieds,  ponce».  Lignes^ 
Et  au-^eflus  des  yeux  il  y  a 
de  grands  poils  noirs  qui 

I  ont  de  longueur //  t        5 

Ceux  qui  font  aux  côtés   des  ;  .  .  '  i  --■ 

joues  ont. .....  ^ ...... .       'U'  i      Éd 

le  pied  des  jambes  de  dérarit^pris      , 

depuis  le  poignet  jufqu'à  '  '  "  '  ■     '  '    '^• 

i'extrémité  des  doigts  ,a  .      ni  5        9 

Pouc.  lif .  IÀ%^ 

Le    doigt    intérieur    qui    fai,t  * 

pouce ^ 1      X  ^'<>««^«  S 

Supplémcnu  T.  XVB.  D 


ifl' 


74  Hijioirc  Naturelle 

Pouc.  Lig.  Mf , 

Le  premier  cfoigt  interne  après 

le  pouce 2      9  l'ongle  5 

Xieiecond  doigt,  qui  eft  le  plus  . 

mince  &  grêle  ,  n'ayant 

qu'une  ligne  d'épailTeur , 

ade  loBgueur.i 2       «^  l'ongle  j 

Le  troifième  doigt *  .     3,'    •^.  ï'o»?gic  5 

Xe  quatriènae  dojgt  ou  le  pre-  i         ■'..       ' 

raier  externe.  \ i     9  ^'ongVo  ^ 

Les  pieds  de   derrière  ont  de  '/ 

longueur ,  juftju'èi  Pextrtf- 

znité  des  doigts. .........     i     2         .  .# 

Ces  doigts* 5  qui  ont  deux  lignes  de 
largeur  ^  font  à-peu-près  égaux  en  grof- 
£êur  -,  mais  le .  pr.enwr  daigt  q«i  fait 
pouce ôc  quia  de kxn^ucur douze  iignes, 
a  un  ongle  de  trois  pouces  fîx  lignes 
qui  eft  large  &  pîa^  comme  ceux  des 
malcis.  Ce  cajradtère  de  doigt  Téloigne 
beaucoup  du  geni^  de  l*écurcuiL 

^'  i      *    ''  •'   '     Pcfuc.  tîg.  •    '      Lig. 
Le  premier  doigt  iiiter^e.^ ...     ï      3   ''®"8'«  5f 

^f  fécond  dçûgt. . X     7  **^"^'^  6 

Le  troifième  do'gÇ.' .........     i      2   l'ongle  5 

Le  quatrième  &  le  premiiîr  doigt 

externe, i      2   l*ongle  g 

Cçs  oncles  font  bruns,  courbes 

&  en  gouttières. 
Les  poils  de  ia  queue  ont  de 
^      ionjgueur> 3.    3  p 


de  VAye-aye.   ?        7  y 

.  Ces  pqils  font,  rudes  comme  du  crin; 
Tout  le  tems  qiie  M.  Sonneràt  a  eu  cet 
animal  vivant ,  il  nç  li,ii  a  jamais  vu 
porter  la  queue  ilevëe  comme  les  écu- 
reuils -,  il  ne  la  portoit  que  traînante. 

De  tous  les  animaux  qui  ont  le  pouce 
aplati ,  le  tarder  eft  celui  qui  fe  rapproche 
le  plus  de  rayèTaye  5  ris  ont  qntre  euac 
ce  caradère  commun ,  &  de  plus  ils  le 
reflemblent  par  k  queue  qui  eft  longue 
&  couverte  de  poils,  par  les  oreilles 
droites  ,  nues  &  tranfpar entes,  &  par  ce 
poil  laineux  qui  couvre  immédiatement 
la  peau.  Il  y  ^  ^^^  quelque  rapport  de 
reflemblance  dans  les  pieds,  car  Je  Car- 
rier a  les  doigts  très-longs.  '  '     :    n 

Cet  aye-aye  étoït  femelle  :  eHè  a  voit 
deux  mamelons  dans  la  partie  inférieure 
du  ventre  -,  ces  mamelons  avoient  cih(| 
lignes  de  hauteur.         ..   ,  .j  ,         !r 

y  oyez  TarjJLçle  dje  t^aye-aye  dans  tci 
voyage  de  M*  Sonnera t  awx  Indes  orien*^ 
tAts^tome  Il^jjagcyiij,  Ilapu  viVae» 
le  niale  oc  la  femelle. 


./^\iy^*  , 


?     1 


Dï 


ydf        Hifiotre  Naturelle 


\\ 


' î/v    T' '■. ff'r,' i"  ^.-'*^^'' ^'-  •'*■  *■•  ■■  \'f 


;f       ■'    ■^   ■"■ 


f-„.. 


À  p  D  I  T 10  N 


t.ri.>  ET    CORRECTIONS  -^ 
»  L; ARTICLE  bu  PHALANGER  (4 


li    > 


JNdus  ETIONS  mal  informés  lorfquç 
nous  avons  dit  qiie  les  animaux  auxquels 
noiis  avons  donné  le  nom  de  phalanger, 
àti>pàïtenoiènt  au  nouveau  continent.  Un 
ttlârchanà  dont  je  les  ai  achetés  me  les 
a  voit  ^donnés  fous  le  nom  de  rats  de 
■Surinam  ^  mais  probablement  il  avoit 
fité  trojmpé  lui-même.  M.  Pallas  eft  le 
premier  qui  ait  remarqué  cette  mé- 
prife  ,  &  nous  fommes  maintenant 
aflurés  que  le  phalanger  fe  trouve  dans 
îés  Indes  méridionales  &  même  dans  les 
Terres  aufti^les  ^  comme  à  la  nouvelle 
jïolla'nde,  Notts  (avdps  auffi  qu'on  n'ea 


fa)  Addition  h  l'ai-tide  du  phalanger,  vQkmè 
f^llïf  iB-4,%   page  9  3, 


::  a 


.  </«/  Phalange  f.  77 

d  jamais  vu  dans  les  terres  de  l'Amé- 
rique. M,  mcks  (b)  dit  avec  raifon 
que  je  me  iuïs  trompé  &  qu'il  a  trouvé 


.  .■  ^  i.  1 1  <  _ ./ ,  --t,.  j  » , 


fkj  (*  M.  Baficks  parcov/rant  !a  campagire  i 
»»  prituti  amma!  delà  claflTe  des  opoflum  ;  c'étoit 
»  une  ftîmeUc,  &  i\  prit  en  outre  deux  petits  : 
»  il  trouva  qu*iîs  re  fie  m  Woient  beaucoup  au  qua- 
9)  drupcde  décrit  par  M.  de  Buffon  fous  le  nom 
î»  de  phalaiiger;  mais  ce  n*eft  pas  fe  même.  Get 
h  auteur  fuppofc  que  cette  efpèce  eft  particulière 
»  h  i'Amérique  ,  mai*  ii  s'eft  fûrement  trompé 
»  en  ce  point;  il  eft  probable  que  le  phalanger 
9)  eft  indigène  dès  indes  orientales  ,  puifque 
»»  l'animal  cyiei  prit  M.  Bancks,  avoit  quelqu'ana- 
ï»  logie  avec. lui  par  fa  conformation  extraordi- 
ii  naire  de  fes  pieds,  en  quoi  îl  diffère  de  tous 
i>  les  autres  quadri^èdes  n  J^oyage  autu^r  du  monde , 
tome  IV j  page  $6,  —  Je  crojs  .que  cette  critique 
eft  jufte,  &  que  le  phalanger  a^partÎQnt  en  effet 
aux  climats  des  Indes  orientales  &  méridionales; 
mais  quoiqu'il  9JLt,  quelque  reffcmBlance  avec  les 
opolfum  ou  farigues,  jô^n'ar  pas  dit  qu'il  fût  du 
même  ginre:  j'ai  au  contraire  affuré  qu'il  ditféroit 
de  tous  les  farigues,  marmofes  &  cayopolins,  par 
la  conformation  des  pieds  qui  me  paroiiTbit  unique 
dans  cette  efpèce.  Ainfi ,  je  ne  me  fuis  pa© 
trompé  en  avançant  que  le  genre  des  opoflum 
ou  farigues  appartient  au  nouveau  contment  y 
&  ne  fe  trouve  nulle  part  dans  l'ancien.  Au 
rçfte  ,    l'éditeur   du  voyage  de  M.  Cook  s'eft 


78        HiJIoire  Naturelle. 

dans  la  nouvelle  Hollande  un  animal 
qui  a  tant  de  rapports  avec  le  phalan- 
ger ,  qu'on  doit  les  regarder  comme 
deux  efpèces  très-voifînes. 


•fci^ 


cerninement  trompé  lui-même  en  difant  que 
l'animal  trouvé  par  M*  Bancks  étoit  de  la  cUffe 
desopolTum  oufariguei;  car  ie  pbainngcr  n'apoiui 
de  poche  fous  le  vemrf^ 

^  <^    •'-"      '.-/   n'\   vs    ■    '-r   .1 ..:    ...}i.:j    '    ■' 


:  >i 


V     ■         >    ■ 


..     % 


79 


N 


E  ADDITION 


;  !  il  :  ï  >  ■* 


».  ? 


A  L'ARTICLE 


DES  RAtS  ET  DES  SOURIS  (a). 


:  s  j 


L»'ESi>ècE  DU  RAT  paroît  exifter  dans 
tputcs  les  contrées  habitées  ou  fréquentées 
par  les  hommes  •,  car ,  fuivant  le  récit 
des  voyageurs  ,  elle  a  été  trouvée  & 
reconnue  par-tout ,  8c  même  dans  les 
pays  nonveîlementdécouverts.  M.  Forfter 
dit  que  le  rat  «<  fe  trouve  dans  les  îles 
Jî  de  la  mer  du  fud ,  &  dans  les  terre» 
f9  de  la  Nouvelle-Zélande  -,  qu'il  y  en 
w  a  une  prodigiaife  quantité  aux  îles 
n  de  la  Société,  &  lur-tout  à  Taïti , 
19  où  ils  vivent  des  relies  d'alimens  que 
y>  les  natlircls  laiffent  dans  leurs  h\ittes , 
jj  des  fleurs  de  des  cafles  de  Vcrythrinn 
»  corallodendrum  j  de  bananes  &  d'autres 


(a)  Suite  de  !  addition  à  {'article  des  rats  ^  des 
fouris.  Supplément,  volume  llly  in'4.°' 

D4 


I 


8o         Hijîoire  Naturelle 

99  fruits ,  &  ,  à  ce  défaut  ^  d  excréiiieng 
99  de  toute  forte  :  leur  hardicfle  va 
5}  jufqu*à  mordre  quelquefois  les  pieds 
99  des  naturcis  endormis.  Ils  font  beau- 
9j  coup  plus  rares  aux  Marquifes  & 
35  aux  îles  des  Amis,  &  on  les  voit 
5j  rarement  auxNouvelle£-Hébrides(i).  » 

Il  eft  affez  fîngulier  qu*on  ait  trouvé 
les  efpèces  de  nos  rats  dans  ces  îles  & 
terres  de  la  mer  du  Sud,  tandis  que, 
dans  toute  retendue  du  continent  de 
TAmérique ,  ces  mêmes  efpèces  ne  fe 
font  pas  trouvées ,  &  que  tous  les  rats 
qui  exiftent  aduellement  dans  ce  nou- 
veau continent  y  font  arrivés  avec  nos 
vaiiTeaux. 

Suivant  M.  de  Pages  (c) ,  il  y  a  dans 
les  déferts  d'Arabie  une  efpèce  de  rat 
très-différente  de  toutes  celles  que  nous 
connoiflbns  :  u  Leurs  yeux  ,  dit-il  , 
5j  font  vifs  &  grands  V  leurs  mouftaches  ^ 
99  leur   mufeau    &   le    haut    du   front 


t 


(bj  Voyez  ie  fécond  voyage  de  Cook,  tome  K> 
page  170.  '  - 

fcj  Voyage  autour  du  monde ,  manufcrit ,.  paff 
M.  de  Pages,  ,.-  . 


I  ■ 


des  Rats  &  des  Souris.     8 1 

font  blancs  ,  ainfi  que  le  ventre  , 
les  pattes  &  le  bout  de  la  queue  ; 
le  refte  du  corps  eft  jaune  &  dun 
•  poil  affez  long  &  très-propre  -,  la 
queue  eft  médiocrement  longue , 
mais  elle  eft  groffe,  de  couleur  jaune 
comme  le  corps  ,  &  terminée  de 
blanc.  Mes  compagnons  Arabes  nnn- 
geoient  ces  rats ,  après  les  avoir 
tués  à  coups  de  bâton  qu'ils  lancent 
avec  beaucoup  d'adrefle  fur  le  che- 
min du  quadrupède  ou  de  Toifeaut 
qu'ils  veulent  attraper.  ?>    ,  ^ 


,-  .'-.'. 


,'; 


'';:,■  ^-   -•  .•* 


D 


$  X        Hifioire  Natunlh 


' ..» 


LE  RAT  PERCHAL. 

V»,E  rat  [plansha  LXix  )  *  dont  M.  Soii- 
Hiçrat  110U3  a  apporté  la  peau  fous  h 
4énctminatiori  de  rat  perchai ,  cft  plus 
gros  que  no5  rats  ordinaires., ,^  , 

Ptedi.  ÏOHcei.  Lignes 
I  g         a 

^55 


Sa  longueur  eft  de 

I^ongueur  de  !a  tête  du  bout 
du  nez  à  Tocciput « 

Elle  eft  plus  alongée  que  celle  de  nos 
rats  -,  les  oreilles  nues  fans  poil ,  font 
de  la  forme  &  de  la  couleur  de  celles 
de  tous  les  rats.  Les  jambes  font  courtes  > 
te  le  pied  de  derrière  eft  très-grand  en 
comparaifon  de  celui  de  devant,  puifqu*il 
a  ,  du  talon  au  bout  des  ongles ,  deux 
pouces  ,  &  que  celui  de  devant  n'a 
que  dix  lignes  du  poignet  à  l'extrémité 
des  ongles.  La  queue ,  qui  eft  femblable 
en  tout  à  celle  de  nos  rats  ,  eft  moins 
longue  en  proportion  ,  quoiqu'elle  n'ait 
que  huit  pouces  trois  lignes  de  longueur* 
Lie  poil  eft  de  couleur  d'uja  hxMXk 


LE    B^T    PERCHAL 
\  ,    LE   SCHKRMAN 


■-V.' 


■w 


...  ^^, . .  ^ . 


■Va.' v«""' 


i..-^>> 


'•-       •  ■  #J 


mufc  f 
la  tête 
jufquâ 
rieure 
iiue  C( 
ventre 

Les 
de  dei 
efb  éca 
couleu 

Les 
onze  ! 
pouce! 
bruns* 
trémit^ 
gris  ei 
ventre 

Ce 
&:  ref 
dans  I( 
le  rat 
habita 
aman 


V.. 


du  Rat  perchai..         8j 

mufc  foncé  fur  la  partie  fupérieure  de 
la  tête  ,  du  cou  ,  des  épaules  ,  du  dos  , 
jufqu  à  la  croupe  &  fur  la  partie  fupé- 
rieure 6ti  ftanctf  -,  le  reflc  du  corps  a 
uue  couleur  grife  plus  claire  foiu  U 
ventre  &  le  corn,    '     i'»        -      i 

Les  mouftaches  font  noires  &  longuet 
de  deux  pouces  Gx-  lignes  v  la  qiieut 
eft  écailleufc  ,  comme  par  anneaux  v  f*^ 
couleur  eft  d  un  brUn  grisâtre. 

Les  poils  fur  le  corps  ont  de  longueur 
onze  lignes  ,  &  fur  la  croupe  ,  deu» 
pouces-,  ils  font  gris  à  leur  racine,  & 
bruns  dans  leur  longneuiP  jufqu  à  l'ex- 
trémité -,  ils  fQnt  mélangés  d'autres  poilft- 
gris  en  plus  grande  quantité  fous  le 
ventre  &  les  flancs» 

Ce  rat  eft  très-commun  dans  Tlnde, 
&  i'efpèce  en  eft  nombreufe  -,  il  babite 
dans  les  marfons  de  Pondicbéry  ,  comme 
le  rat  ordinaire  dans  les  nôtres ,  &  les^ 
habitans  de  cette  ville  le  trouvein:  bow 
à  manger* 


D6 


84         Hijioire  Naturelle 


LE  SCHERMAN 

ou  RAT  D'EAU  DE  STRASBOURG, 

T 

/  '  .  ■ 

Je  donne  ici  (panche  Lxx)  la  figure 
d'une  efpèce  de  rat  d'eau  qui  m'a  été 
envoyé  de  Strafbourg  par  M.  Herrmann  y 
le  8  oftobre  1776.  «  Ce  petit  animal , 
5j  m'écrivit-il ,  a  échappé  à  vos  recher- 
»  ches  ,  &  je  l'avois  pris  moi-n>enie 
>î  pour  le  rat  d'eau  commun  -,  cepen- 
3>  dant  il  en  diffère  par  quelques  carac- 
19  tèrcs.  Il  cft  plus  petit  -,  il  a  la  queue ^ 
j>  le  poil  &  les  oreilles  différens  de 
5j  ceux  du  rat  d'eau  :  on  le  connoît 
M  autour  do  Strafbourg  fous  le  nom 
»  6c  fihehnan.  L'efpèce  en  eft  aiîezcom- 
^9  mune  dans  les  jardins  &  les  prés  qui 
5>  font  proches  de  l'eau.  Cet  animai 
jj  nage  &  plonge  fort  bien  :  on ,  ea 
jj  trouve  aflez  fouvcnt  dans  les  nafîes 
jj  des  pêcheurs  ,  &  ils  font  autant  de 
jj  dégâts  dans  les  terrains.  rwJt^vés.  Ils 
c€  creufent  la  terre  y  &  ï.  y  u  v;  lelqutj 


'. 


du  Schermariy  &c.       8j 

i>  années  que ,  dans  une  de  nos  pronie- 
»  nades  publiques ,  appellée  le  Contade 
>î  hors  de  la  ville  ,  un  homme  qui  fait 
j>  métier  de  prendre  les  hamfters ,  en 
«  a  pris  un  bon  non  bre  dauo  les  mêmes 
»  pièges  [a).  » 

Par  ces  indications  &  par  la  deferip- 
tion  que  nous  allons  donner  de  ce  petit 
Pîiitnu»  il  me  paroît  certain  qu'il  eft 
fl  Uiic  efpcce  différente  ,.  quoique  voi-- 
vie  de  celle  de  notre  rat  d'eau  ,  mais 
que  fes  habitudes  naturelles  font  à-peu- 
près  les  mêmes.  Au  refte  ,  l'individu 
que  M.  Herrmann  a  eu  la  bonté  de 
nous  envoyer  pour  le  cabinet,  y  a 
été  placé ,  &  il  eft  très-bien  confervé. 
Il  ne  reflemble  en  effet  à  aucun  des 
rats  dont  nous  avons  donné  les  figures,, 
qui  tous  ont  les  oreilles  affez  grandes  -, 
celui-ci  les  a  prefque  auflî  courtes  que 
la  taupe,  &  elles  font  cachées  fous  le 
poil  qui  eft  fort  long.  Plufieurs  rats 
ont  auflî  la  queue  couverte  de  petites 


(a)  Extrait  d'une  lettre  de  M.  Herrmann j  datée 
«I«  Strasbourg,  le  8  octobre  1776. 


1 1 


86       Hijloire  Naturelle 

écailles  -,  tandis  que  celui-ci  Ta  couverte 
de  poil ,  comme  le  rat  d'eau. 

La  longueur  du  corps  entier,  depuis 
l'extrémité  du  nez  jufqu'à  l'origine  de 
la  queue ,  eft  de  fix  pouces  -,  la  queue 
eft  longue  de  deux  pouces  trois  lignes  ; 
mais  il  nous  a  paru  que  les  dernières 
vertèbres  y  manquent ,  en  forte  que , 
dans  rétat  de  nature,  elle  peut  avoir 
deux  pouces  neuf  lignes.  La  couleur 
du  poil  eft  en  général  d'un  brun  noi- 
râtre mêlé  de  gris  &  de  fauve ,  parce 
que  le  poil ,  qui  a  quinze  lignes  de. 
longueur ,  eft  d'un  noir-gris  à  la  racine , 
&  fauve  à  fon  extrémité.  La  tête  eft 
plus  courte ,  &  le  mufeau  plus  épais 
que  dans  le  rat .  domeftique ,  8c  elle  ap- 
proche par  la  forme  ,  de  îa  tête  du  rat 
d'eau  *,  les  yeux  font  petits  ;  l'ouverture 
de  la  bouche  eft  bordée  d'un  poil  blanc 
&  court  *,  les  mouft,aches  ,  dont  les  plus 
grands  poils  ont  treize  lignes  de  longueur, 
font  noires  :  le  defTous  du  ventre  eft 
d'un  gris-de-fouris.  Les  Jimbes  font 
courtes  &  couvertes  d'un  petit  poil 
noirâtre  ,  ain(i  que  les  pieds  qui  font 
fort  petits-,  il  y  a  ,  domine  dans  plufieurs. 


du  Schrman,  &C.       87 

rats ,  quatre  doigts  aux  pieds  de  derant , 
&  cinq  à  ceux  de  derrière  •,  les  ongles 
font  blancs  ,  &  un  peu  courbés  en 
gouttière.  La  queue  eft  couverte  de 
petits  poils  bruns  &  cendrés ,  mais 
moins  fournis  (}ue  fur  la  queue  da 
rat  d'eau. 


8  8        Hipire  Naturelle 


m 


NOUVELLE  ADDITION 

A    L'ARTICLE 
DE  LA  MUSARAIGNE^ 


t.,  ATT     ' 


'JJK. 


LA  MUSARAIGNE   MUSQUÉE 

* 

DE    L'INDE. 

(ETTE  MUSARAIGNE  (  planche  LXXI  )  5 
apportée  de  Ponclichery  par  M,  Son- 
nerat ,  eft  beaucoirp  plus  grande  que 
la  mularaigne  de  notre  pays ,  qui  n'a 
que  deux  pouces  Dnze  lignes ,  au  lieu 
q  le  celle-ci  a  cinq  pouces  deux  lignes  , 
le  corps  étendu. 

Elle  a  la  tête  longue  &  pointue-,  le 
nez  efl:  effilé ,  &  la  mâchoire  fupérieure 
avance  fur  l'inférieure  *,  les  racines  font 
petites ,  &  le  bout  du  nez  eft  ftparé 
comme  par  deux  petits  tubercules  :  les 


/.  LA 

Z 


\i\ 


rl/j./^.BS. 


i^<^v 


t^^S^^^k. 


jU'  ,,r  JT. 


>^^•î:^(R^  yiAi!.,,i«: 


/.LA   M.USARA.IGNE  MUSQL'EE   DK  LINJ)K. 
2.   LE  EERI^T   AQIÎEUE  nOREE   , 


delà 


K   .   ■) 


yeux  fo 

apercev 

mics  & 

Les  j 
defius  ( 
plus  gra 

Les  j 
il  y  a  ( 
'  La  qi 
îongueu 
poils  co 
fins  8c  g 

La  co 
dun 
teint 
le  dos  i 

Cette 
d'égard 
ropè  , 
qu*elle 
droits  G 
champs 
maifons 


de  la  Mufaraigne  mufquée^ôic.  8  9 

yeux  font  fi  petits  qu'on  a  peine  à  les 
apercevoir.  '    '       *''^'  ^'-^'^ 

Les  oreilles  font  courtes  ,  rondes , 
mies  &  fans  poil. 

Les  poils  des  mouftachcs  &  ceux  du 
deflus  des  yeux  font  grifâtres ,  &  les 
plus  grands  ont  fept  lignes  de  longueur. 

Les  jambes  font  petites  &  courtes  5 
il  y  a  cinq  doigts  à  tous  les  pieds. 
•  La  queue  a  un  pouce  huit  lignes  de 
longueur  -,  elle  eft  couverte  de  petits 
poils  courts ,  Se  parfemée  de  grands  poils 
fins  &  grifâtres. 

La  couleur  du  poil  de  cet  animal  eft 
d  un  gris-de-fouris  ou  d*ardoife-claire  , 
teint  de  roufîâtre  qui  domine  fur  le  nez  ^ 
le  dos  &  la  queue. 

Cette  mufaraigne  qui,  à  beaucoup 
d'égards ,  reffembie  à  la  mufaraigne  d'Eu- 
rope ,  a  une  odeur  de  mu fc  fi  forte  , 
qu'elle  fe  fait  fentir  dans  tous  les  en- 
droits où  elle  paffe.  Elle  habite  dans  les 
champs ,  mars  elle  vient  auffi  dans  les 
maifons. 


^KJf. 


i 


jo         Hijloire  Naturelle 


-.-»  >  ■ 


ADDITION 

A  L'ARTICLE  DU  LÉROT. 


LE  LÉROT  A  QUEUE  DORÉE 

Kous  DONNONS  ICI ,  d'.iprcs  M.  Alla- 
mandjîa  defcription  8c  la  figure  [planche 
txxii  )  de  ce  petit  animal  qui  ref- 
femble  au  lérot  par  la  ta^Ue ,  la  figure 
éc  la  forme  de  la  queue ,  mais  qui  par 
la  pofitron  &  la  forrne  des  oreilles,  & 
par  la  couleur  dorée  de  la  moitié  de  la 
queue ,  reflemble  au  mufcardin-,  il  femble 
donc  faire  une  efpèce  moyenne  entre 
celles  de  ces  deux  animaux,  a  C'eft, 
f j  dit  M.  Allamand  (j) ,  à  M.  le  doc- 
»  teur  Klockner ,  qu'on  doit  la  connoif- 
»;  fance  de  ce  petit  lérot*,  il  Ta  reçu  de 


(a)  Tome  ly ,  Supplément.  Edition  de  Hollande > 
fuj^ts  164  c'  fuivanus ,  &*  p'anches  lx rih 


au  Lérotà  queue  dorée.     9 1 

)9  Surinam  ,  fans  aucune  notice  ni  du 

jj  nom  qu'on  lui  donne  dans  le  pays  , 

jî  ni   des    lieux  où   il  habite.  Jufqu'à 

M  préfent  il  n'a  jamais   été  décrit ,   ni 

jj  même  connu  ,  quoiqu'il  foit  marqué 

»  de  façon  à  s'attire^r   Tattention.   Les 

j>  nomenclateurs    à    fyftêmes    ne  man- 

»  queront  pas  de  le  ranger  dans  la  clafTe 

M  des  glires  ou  loirs  de  M.  Linnéus , 

M  &  effedtivement  il   méritç  bien  au* 

w  tant  dy   avoir  place  que  le  rhino* 

Il  céros  •,  &  fans  doute  ils  en  feront  un 

M  membre  de  la  famille  des  rats ,  qui 

>i  comprend  tant  d'autres  animaux  qui 

51  en  approchent   moins  que  celui-ci. 

)j  Mais  fans   chercher  à  déterminer  le 

Il  genre  auquel  il  appartient,  j'en  don- 

n  nerai  une  defcription  exaâie  qui  m'a 

u  été  fournie  par  M  Klockner ,  qui , 

ij  toujours  zélé  pour  l'avancement  de 

7j  l'Hiftoire  naturelle,  a  bien  voulu  me 

»  la  communiquer  en  m'envoyant  Tani- 

w  mal  même ,  afin  que  je  piifTe  mieux 

M  me  convaincre  de  fon  exa(9;itude.  J'ai 

JJ  d'abord  été  embarraffé  fur  le  nom  que 

JJ  je  lui  donnerois*,  je  n'aime  pas  ces 

?j  noms  compofés  qui  déterminent  l'eC* 


$2  Hijloire  Naturelle 

j  pèce    à  laquelle  on  doit   rapporter 
î  ranimai  qtti  le  porte ,  lorfqii'ii  n'cft 

tj  pas  très-évident  qu'il  en  foit.  Cepcn- 
)  dant  j*ai  cru  devoir  adopter  celui  que 
9  lui  a  donné  M.  Kiockner  ,  qui  cft 
5  en  droit  de  le  défigner  par  celui  qu'il 
î  juge  le  plus  convenable  *,  il  Ta  appelé 
>  l&ot  à  queue  dorée ,  fans  prétendre 
9  qu'il  tombe  dans  cet  engourdiflement 
9  caufé  par  le  froid  aux  loirs  d'Europe  ; 
9  un  quadrupède  habitant  de  là  zone 
9  torride  ^  ne  paroît  pas  devoir  y  être 
9  fujet.  Quelque  conformité  de  figure  & 
9  fur-tout  de  (a  queue,  avec  celle  de  nos 
9  lérots ,  lui  a  fait  préférer  -cette  déno^ 
nirnation  à  foute  autre.  * 

55  C'eft  par  îa  fînguïarité  &  la  beauté 
9  de  fes  couleurs  que  cet  animal  fe  fait 
9  remarquer.  Son  corps  eft  de  couleur 
9  de  marron  tirant  fur  le  pourpre  ,  plus 
9  foncée  aux  cotés  de  la  tête  &  fur  le 
9  dos ,  &  plus  claire  fous  le  ventre, 
9  Cette  couleur  s*étend  fur  la  queue  à 

99  une  petite  diftance  de  fon  origine  j 
9  là  les  poils  fins  &  courts  qui  la  cou- 
9  vrent  ,  deviennent  tout- à-fait  noirs 
jufqu'à  la  moitié  de  fa  longueur  où  ils 


du  Lérot  à  queue  dorée.     9  j 

19  font  plus  longs  5  &  où  ils  prennent, 
iî  fans    aucune  nuance   intermédiaire  , 
ji  une  belle  couleur  dbrange,  appro- 
5j  chant    de    celle    de    Tor ,    &    qu  ils 
»3  gardent  j ufqu  à  rextrémité  de  la  queue; 
jî  une  longue    tache   de    cette   même 
9)  couleur  jaune  orne  auffi  le  front  ; 
jî  elle  prend  Ton  origine  au-deflus  du 
55  nez  -,  là  elle  eft  fort  étroite  ,  enfuite 
)î  elle  va  en  s'élargiiïant  jufques  à  la 
I)  hauteur   des   oreilles    où  elle    finit^ 
u  Cet  affemblage    de  couleurs  fi   fort 
n  tranchantes  ,  &  (i  rares  dans  les  qua-» 
fî  drupèdes ,   offre  un  coup^d'œil  très- 
>j  frappant.  Sa  tête  ;  eft   fort   grofle  à 
9j  proportion  de    Ton   corps  *,   il  a   le 
w  mufeau  &  le  front  étroits ,  les  yeux 
99  petits  -,    fcs   oreilles   préfentent  une 
»  large    ouverture  ^    mais    elles    font 
)»  courtes  ,  &  ne  s'élèvent  pas  jufqu'aii- 
ij  defliis  de  la  tête  -,  elles  font  couvertes 
jj  en-dehors  &  en^  dedans  de  poils  très-* 
»  fins,  il  y  en   a  de   plus   longs  fur 
j>  leurs  bords ,  mais  il  faut  les  regar- 
îj  der  de   près  pour   les   appercevoir. 
99  La  mâchoire  fupérieure  avance  fen-» 
ï)  fiblemeat  au-delà  de  l'inférieure  -^  Yo$ 


94         Hiftoire  Naturelle 

19  du  nez  eft  afiez  élevé ,  &  ie  haut  du 
99  mufeau  eft  couvert  de  poils ,  ce  qu'on 
99  ne  voit  guère  dans  les  autres  quadru- 
99  pcdes.  La  lèvre  de  defliis  eft  fendue 
9f  du  haut  en  bas ,  comme  dans  tous  les 
u  animaux  de  ce  genre ,  &  les  bords  de 
99  la  fente  vont  en   s 'écartant  vers  les 
99  cotés  ,  ce  qui  donne  à  l'extrémité  du 
9»  grouin   la  forme  d'un  triangle  ifo- 
99  cèle.  Cette  divifion  laiffe  voir  deux 
9j  dents  inciiives  fort  blanches  &  courtes  -, 
99  il  V  en  a  auffi  deux  à  la  mâchoire  in- 
99  férieure ,  mais  qui  font  plus  grandes  : 
99  vcecte  mâchoire ,  avec  la  ièvrc  qui  la 
99  couvre  ,  eft  plus  reculée  du  côté  de 
99  la  gorge.        »    r  :  •  ?  >  ?  ':   r  ^  :  *  ''.  >  ^  '  *:  "^  ^ 
99  Aux  deux  côtés  de  la  lèvre  Aipé- 
99  rieure,  il  y  a  une  touffe  de   poils 
99  d'un    brun    fombre;  leur    longueur 
99  furpaffe  celle  de  la  tête*,  ceux  qui 
99  forment  la  partie  inférieure  de  cette 
99  mouftache    font    moins    longs  ,    & 
99  dirigés  en  bas  :  derrière  chaque  ctil , 
19  il  y  a  une  verrue  d'où  partent  auffi  (ix 
99  longs  poils ,  &  il  y  en  a  deux  de  même 
99  longueur  placés  au-defîus  des  yeux. 
-:'■  99  Les  jambes  de  devant  font  courtes  ; 
99  leurs  pieds  ont  quatre  longs  doigts, 


du  Lérat  à  queue  dorée.     9  5 

}  armés  d'ongles  crochus  &  aigus  ; 
I  plus  haut  elc  un  petit  bouton  obtus 
)  qui  forme  une  efpece  de  pouce ,  mais 
)  {ans  ongle.  Au-deâbus  de  ces  piedg 
»  il  y  a  cinq  éminences  très  -  remar-* 
)  quables ,  couvertes  d'une  peau  minc^ 
)  &  fort  douce  au  toucher  \  les  jambes 

>  de  derrière  font  plus  longues  ,  & 
9  leurs  pieds  ont  cinq  doigts ,  qui 
9  font  auili  plus  longs  que  ceux  de 
)  devant  ,   &    font  de   même    garnis 

>  d'ongles  crochus  ôc  pointus  ,  excep- 
9  té  les  deux  doigts  intérieurs  dont  les 
i  ongles  font  un  peu  obtus.  La  plante 
I  de  ces  pieds  poftérieurs  reilemble  à 

>  celle  des  antérieurs*,  mais  les  protu- 
j  bérances  qu'on  y  voit  font  plus 
9  grandes. 

»  La  queue  eft  fort  longue,  &  trèsf 
)  épaiile  près  du  corps  ,  mais  fon  dia^ 

>  mètre  diminue  à  mefure  qu'elle  s'en 
j  éloigne ,  &  elle  fe  termine  en  pointe  : 

>  quand  on  en  écarte  un  peu  les  poils 
I  on  voit  que  fa  peau  eft  écailleufe 
i  comme  celle  du  rat. 

99  Au  derrière  de  la  tête  &  tout  le 
jj  long  du  dos ,  parmi  les  poils  doi^ 


ç(S      '   Hijloire  Naturelle  * 

99  l'animal  eft  couvert,  il  y  en  a  qui  font 
99  plits  5  &  de  la  longueur  d'un  pouce-, 
>j  auiïi  ils  s'élèvent  au-deflus  des  autres-, 
99  ils  font  auflî  plus  roides ,  &  réliftcnt 
>j  davantage  quand  on  les  touche.  Ils 
»  paroiffent  fortir  de  petits  étuis  tranf- 
ï>  parens  *,  leur  nombre  va  en  diminuant 
jj  fur  les  cotés  ^  ils  deviennent  plus 
»>  petits  -,  foHS  le  ventre  ils  difparoifîent 
j>  tout- à -fait.  Leur  conformation  eft 
j>  affez  fingulière  -,  près  du  corps  ils 
»j  font  cyhndriques  &  fort  minces  , 
j>  en  fuite  ils  deviennent  plats ,  &  leur 
j>  largeur  augmente  jufqu'à  égaler  une 
» j  demi-ligne ,  après  quoi  ils  fe  terminent 
99  en  une  petite  pointe  fort  fine.  Dans 
5j  la  partie  plate  du  milieu  ,  les  bords 
5j  font  relevés  ^  &  forment  une  efpèce 
99  de  gouttière  ,  dont  le  fond  vu  au 
19  microfcope  ,  paroît  jaunâtfe  &  tranf- 
99  parent ,  &  dont  les  côtés  font  bruns , 
fj  ce  qui  occafîonne  un  double  reflet 
9»  de  lumière  qui  donne  ce  coloris 
^9  pourpré  dont  j'ai  parlé. 

jj  Le  corps,  à  l'exception  du  ventre, 
f  ï  eft  couvert  d'une  peau ,  ou  plutôt  d'un 
f»  cuir  fort  rude.  , 

jj  L'animal 


liniiant 
it  plus 
roiflent 
ion  eft 
)rps  ils 
ÛFices  , 
&  leur 
1er  une 
rmincnt 
p.  Dans 
s  bords 

efpèce 

vu  au 
5c  tranf- 

bruns , 
reflet 

coloris 


,    ^  •m    ^  K     ,  •>    s. 

du  Lérot  à  queue  dorei,      97 

>i  L'animal  qui  vient  d'être  décrit , 
»  eft  une  femelle  qui  a  huit  petites 
«  mamelles-,  il  y  en  a  deux  entre  les 
»>  cuiiîes ,  les  fix  autres  font  placées 
)>  obliquement  en  s'écartant  de  coté  ^ 
f  j  d'autre  ,  ôc  les  deux  dernières  font 
«  entre  les  jambes  de  devant. 

n  II  paroît  être  fait  pour  grimper 
91  fur  les  arbres  dont  ii  mange  les 
>5  fruits  •,  ç'eft  dommage  qu'un  lî  joli 
»  animal  ne  foit  connu  que.  par  ce  feul 
jî  échantillon ,  dont  les  couleurs  ont  fans 
»  doute  perdu  une  partie  de  leur  beauté 
19  dans  la  liqueur  où  il  a  été  mis  pouc 
«  être  envové.  On  fe  formera  une  idée 
n  jufte  de  fa  grandeur  par  les  dimen- 
»  (ions  fuivantes.  f> 

Piedi.  Poices.  LigKcs» 
>t  Longueur  du  corps  depuis  le 

H        bout  du  muieau  jufqu'à 

»       f^)rigine  delà  queue...     if        S        ^ 

"  Longueur  de  la  queue. 9        6        9 

«•  Longueur  de  la  tête,  mefurée 
*»  depuis  le  commencement 
»  du  née  j  ufqu'au  -  deflus 
>*        du  front ,  fie  fuivant  fa 

n        courbure if        «        f 

»»  Circonférence  de  la  tête  me- 
f»  furée  entre  les  yeux  &  les 
n        oreilles fi        1      ti 

Supplément.  T.  XIV.  E 


'  ■    L- 

98  Hiffoire  .Naturelle.  .\. 

Pîeds.  Pouces.  Lîjnr». 
t»  Circoniurence  du  cou. //        2         g 

»»  Longueur  des  oreilles un         3 

»»  Leur  largeur ^     u        n         4 

M  Circonférence  du  corps  mè- 

•»        furée  derrière  les  jambes 

»»        de  devant n        3         » 

w  Cixconfiîrence  du  corps  mer 

M        furde  devant  les  jambes  « 

»>         de  derrière. ......... .     // -      3         it 

M  Longueur  des  jambes  de  de- 

M         vant ,  depuis  les  doigts 

M         jufqu'au  cottde //         i         6 

»»  Longueur  des  jambes  entiè- 

H         res,  depuis  l'épaule  juf- 

»•         qu'aux  doigts //         %         jr 

t»  Longueur  des  jambes  4e  der-  jï;  ,      }^' 

M        rière,  depuis  les,  doigi^.. ,    .;;    ,  j. 

>»        jufqu'au  genou, .... ..,     yir    "    i         3 

w  Longueur   totîilie:    depuis   la 

w        hanche  julqu'à    Tèxtré-^'  ^' 

M        mité  des  doigts  p ff        %        n 

■  .:     .}-  ;<v:<'       ■  ■       :;.»•:■ 
o  ..  1/'.,  ;  ^  *■'<.'■  I  .'■<■.; 

'J  ^*~    ■■■«.,.    -i^ 

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2.    LA  GTLANDE  SV.ROTINE  DK  I.A  GUY  ANNE 
2.  LA  Gïl'cHAUVR-SOUKJS  FKR  DK.  LANCE  DR  IJV  Gl  Y-\NN1 


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99 


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NOUVELLE  ADDITION 


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A  L'ARTICLE 


DES  CHAUVE-SO  JRIS  {a): 


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LA  GRANDE  SÉROTINE 


II:' 


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DE  LA  GUYANNE. 


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Nous  DONNONS   ICI  {planckc  LXXlIl) 

la  figure  d'une  gande  chauve  -  fouris 
qui  nous  a  été  apportée  de  Cayenne  , 
&  qui  nous  paroît  affez  différente  de 
celle  dont  nous  avons  donné  la  def- 
criptîon  {b)  fous  le  iiom  dé  vampire^ 


i^MMMiHMriaa 


fa)  Suite  de  ï'addition  à  l'article  des  chauve- 

iburis.  Sapplément,  volume  III ,  in-4.^,  pa^  262- 

(bj  Hiitoire  naturelle  >  poîume  X,  in-^,**^  pagt 

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ïoo      Hifloire  Naturelle 

pour  qii*on  doive  la  regarder  comme 
formant  une  autre  efjjece  ,  quoique 
toutes  deux  fe  trouvent  dan^  le  mêmç 
pays.  C'eft  à  celle  que  nous  avons 
appellée  férotine  de  notre  climat ,  que 
cette  groife  chauvc^fouris  de  la  Guyanne 
redemble  le  plus  *,  mais  elle  en  diffère 
beaucoup  par  la  grandeur,  la  férotine 
fî'ayant  que  deux  pouces  fept  lignes, 
iui  lieu  que  cçtte  chauve- fpuris  de  la 
Guyanne  a  cinq  pouces  huit  lignes  de 
longueur  -,  elle  a  cependant  le  mufeau 
plus  long ,  &  la  t3te  d^une  forme  plus 
aîongée  &  moins  couverte  de  poil 
au  fommet  que  celle  de  la  férotine  j 
îes  oreilles  paroiflent  auffi  être  plus 
"grandes ,  ayant  treize  lignes  de  longueur , 
iur  neuf  lignes  d'ouverture  à  la  bafe  5 
en  forte  qu'indépendamment  de  la 
très-grande  différence  de  grandeur  & 
de  l'éloigncment  des'  climats  ,  cette 
chauve-ffouris  de  la  Guyanne  ne  peut 
pas  être  regardée  comme  une  variété 
dans  Tefpèce  de  la  férotine:  cependant 
comme  elle  reffemble  beaucoup  plu? 
^  la  férotine  qu'à  aucune  autre  çhauvc- 
fouris ,    nous    Tavons   défignée  par  le 


itti 


"f 


de  la  grande  Saritifie.      tôt 

nom  de  grande  férotine  âe  la  Guyanne  ; 
afîi}  que  les  voyageurs  puîflent  la  dif* 
tinguer  aifément  du  vampire  &  des 
autres  chauve- four is  de  ces  climats 
éloignés,     ^'éê' 

Ele  avoît,  avatit  d'être  defftéchée  j 
près  de  deux  pieds  d'envergure ,  & 
elle  eft  très-commune  aux  environs 
de  la  ville  de  Cayenne.  On  Voit  ces 
grandes  chauve-fouris  fe  radembler  en 
nombre  le  foir ,  Zc  voltiger  dans  les 
endroits  découverts ,  fttr-tout  au-^defius 
des  prairies-,  les  tette-chèvres  ou  en- 
goulevents fe  mêlenjt  avec  ces  légions 
de  chauve-fouris  ,  &  quelquefois  ces 
troupes  mêlées  d'oifeaux  &  de  quadru- 
pèdes volans  font  fi  nombreufes  &  fî 
ferrées ,  que  l'horizon  en  paroi t  couvert* 

Cette  grande  férotine  a  les  poils  du 
deiTus  du  corps  d'un  roux -marron  j 
les  côtés  du  corps  d*un  jaune-clair  ; 
fur  le  dos ,  le  poil  eft  long  de  qratre 
lignes  *,  mais  nir  le  refte  du  cOi  ps  , 
il  eft  un  peu  moins  long  que  celui 
des  férotines  de  l'Europe  *,  il  eft  très-^ 
court  &  d'un  blanc  fale  fous  le  ventre  ,' 
ainfi    que  fur  le  dedans  des   jambes  *, 

E  3 


I02      HiJIâire  Naturelle. 

les  ongles  font  blancs  &  crochus  ; 
!*envergure  des  membranes  qui  lui 
fervent  d'ailes,  ieft  d'environ  dix-huit 
pouces  ',  ces  membranes  fopt  de  couleur 
noirâtre,  ainfi  que  la  ^jtlcue*    . 


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JM.  RouME  DE  Saint-Laurent  noua 
a  écrit  de  la  Grenade ,  en  date  du 
18  avril  1778,  au  fujet  de  la  grande 
chauve-fouris  ou  vampire  de  Tiie  de 
la  Trinité.  Les  remarques  de  ce  judi- 
cieux obfcrvateur  confirment  tout  ce 
que  nous  avions  dit  &  penfé  d'abord 
fur  les  bleflures  que  fait  le  vampire  , 
&  fur  la  manière  particulière  dont  ii 
fuce  le  fane ,  &  dont  fe  fait  Texco- 
riation  de  la  peau  dans  ces  bleiîufes. 
J'en  a  vois  ,  pour  ainfi  dire ,  deviné  la 
mécanique  *,  cependant  Tamour  de  la 
vérité  éc  l'attention  fcrupuleufe  à  rap- 
porter tout  ce  qui  peut  fervir  à  Té- 
claircir,  m'avo'rent  porté  à  domier  fur 
ce  fujet  des  témoignages  qui  fembloient 
contredire  mon  opinion  -,  mais  j'ai  vu 
qu'elle  étoit  bien  fondée  ,  &  que 
MM.  de  Saint-Laurent  &:  Gaulthier  ont- 
obfervé    tout   ce   que   j'avois  préfum^ 

E4 


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104      Hiftoire  Naturelle. 

far  la  manière  dont  ces  animaux  font 
lies  plaies  fans  douleur,  8c  peuvent 
lueer^^c  fang  jufqu'à  épuifer  le  corps 
^un  honjme  ou  dun  animal,  &  ks 
fâiie  mourir.      -^  v-  ^^  1^ ,  *     -■    •  -^ 


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LA    GRANDE 

CHAUVE-SOURIS  FER-DE-LANCE 

'         DE  LAGUYANNE, 

Cette  chauve-souris  mâle  {planche 
LXXIV  )  envoyée  de  Cayenne  par 
M.  de  la  Borde ,  eft  très-commune  à 
la  Guyanne  *,  elle  e(l  aHez  grande ,  ayant 
quatre  pouces  du  bout  du  mufeau  à 
1  anus  *,  les  ailes  ont  d'envergure  feize 
pouces  quatre  lignes/,  un  poil  aflez 
îerré  couvre  tout  le  corps,  la  tête  & 
les  côtés  -,  la  membrane  des  ailes  eft 
noirâtre  &  garnie  d'un  petit  poil  raz. 
Elle  diHère  des  chauve-fouriscotnmunes, 
en  ce  qu'elle  n'a  point  de  queue-,  les 
oreilles  font  droites ,  un  peu  coiurbécs 
en  dehors ,  arrondies  à  leurs  extrémités , 
&  fans  oreillon  \  au-deflus  de  la  lèvre 
fupérieure ,  eft  la  membrane  faiilante 
en  forme  d'un  fer  de  lance ,  dont  le 
bçrd  eft  cottcave  à  la  partie  inférieure , 

E5 


î06     HîJIoire  Naturelle 

ôz  qui  dtfFcre  par-là  de  celle  du  fer-de» 
hnce^  volume  XIII ,  planche  xxxiiiy 
dont  les  larges  rebords  reflemblent  à 
un  fer  à  cheval  •,  cette  membrane  eft 
brunâtre  comme  les  oreilles. 

Le  poil  de  cette  chauve- four is  eft 
très-doux ,  couleur  de  mufc  foncé  fur 
tout  le  corps  ,  excepté  fur  la  poitrine 
&  fur  le  ventre,  où  cette  couleur  eft 
un  peu  grifâtre  *,  les  plus  longs  poils 
font  fur  le  dos ,  où  Hs  ont  trois  lignes 
de  longueiur. 

^'  Il  n'y  a  point  de  dents  incrfives  à  la 
mâchoire  fupérieure  ,,  mais  il  y  a  deux 
canines  en  haut  comme  en  bas.. 

pieds.  Pouces.  Lignei^ 

Longueur  de  la  tête  >  depuis  le 

mufeau  jufqu'à  l'occiput,     h        i         g 

Diltance  entre  le  bout  du  niufeau 

&  l'angle  antérieur  de  i'œil.    h        m        6^ 

Diftance  de  l'œil  entre  l'angle 

pofiérieur  &  l'oreille //        fi        3| 

Longueur  des  oreilles //         n        7s 

piltance  entre  la  bafe  des  deux 

oreilles //        u         8 

Longueur  de  Tavant-bras,  de- 
puis le  coude  jufqu'au  poi- 
gnet       It  2        10 

Longueur    depuis    le    poignet 

juùiu\iu  bout  des  doigts.    ^        $        S 


r''\ 


de  la  gr.  Chauve-Jauris^  &c.    107 


Piedf .  Pou<  a>    ifiiefr 


Longueur   de    la  jambe  ,   ^9^..^,..,,,,^^^,,, 
puis    le    genou   jufqu*au  **• — ^*,-— * 


talon  . .  » If 

Longueur  depuis  te  talon  juf- 

qu'au  bout  des  ongles  . .  /f 

Longueur  totale  de  Paiie // 

Largeur  la  plus  grande  du  poi-  > 

gnet  au^  ëchancrures. . . .'  'if 


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io8      Hjftoire  Naturelle 


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AUTRE  CHAUVE -SOURIS 


DE  LA   GUYANNE.        ' 

CetiTe  chauve-souris  (planche  txxy), 
dont  la  longueur ,  du  bout  du  mufeau 
à  l'anus ,  eft  de  trois  pouces  quatre  lignes, 
a  été  envoyée  de  Cayenrie  par  M.  de  la 
Borde.  Elle  eft  commune  dans  laGuyanne, 
&  généralement  à-pcu-près  de  la  groileur 
de  notre  nochile.  Elle  a ,  comme  toutes  les 
chauve-fouris ,  les  yeux  petits ,  le  bout  du 
nez  faiilant,  les  joues  alongées  êc  aplaties 
fur  les  cotés  *,  le  bout  du  nez  e(l  large*, 
îa  diftance  entre  les  deux  nafeaux  eft 
d'une  ligne  &  demie  •,  la  longueur  de  la 
tête,  du  bout  du  mufeau  à  Tocciput,  eft 
de  dix  lignes.  Les  oreilles ,  qui  font 
aplaties  fur  les  côtés,  prennent  du  mi- 
lieu du  front  en  formant  plu(îeurs  plis, 
&  s'étendent  fur  les  joues  en  s'aplatiflant 
fur  le  conduit  auditif  *,  Toreillon  qui  eft 
placé  au-devant  de  ce  conduit,  eft  petit, 


d^ une  autre  Chauve^-Jouris.    109 

large  &  rond  à  fon  extrémité.  Cette 
forme  écrafée  qu  ont  les  oreilles ,  &  le 
rebord  fupérieiir  qui  eft  faillant,  don- 
nent  à  cette  chauve-fouris  un  caradtère 
qiii  la  diftingue  de  toutes  les  antres 
efpèces.  Mais  un  caraJbère  qui  lui  efl: 
encore  propre  ,  c*eft  d'avoir  îes  ailes 
très -longues  &  fort  étroites*,  elles  ont 
quinze  pouces  deux  lignes  d'envergure  -, 
chaque  aile  a  fept  pouces  de  longueur 
fur  deux  pouces  à  fa  plus  grande  largeur. 
L'os  du  bras  paroît  attaché  au  corps , 
plus  bas  que  dans  d'autres  chauve-fouris^ 
ce  qui  balance  la  grande  longueur  des 
ailes  :  la  membrane  des  ailes  qui  couvre 
les  jambes  Se  la  queue,  eft  de  couleur 
brune  ou  grifâtre  :  fa  queue  envelop- 
pée dans  la  membrane,  a  treize  lignes 
de  longueur-,  elle  eft  étroite  &  terminée 
par  un  petit  crochet.: --^  *  ^^*. 

Le  poil  fur  le  corps  a  deux  lignes  & 
demie  de  longueur  -,  fa  couleur  eft  d'u» 
brun  -  marron  foncé  ou  noirâtre  qui 
s'étend  fur  la  tête  y  la  couleur  eft  moins 
foncée  fous  le  ventre  ,  &  cendrée  fur 
les  côtés  :  la  face  &  les  oreilles  font  de 
même  couleur  que    les  ailes.  Le  iicz> 


m 


lia      Hijîoire  Naturelle^  'a  .''. 

les  Joues  &  les  machofres  font  couverte 
d'un  du'»''ètoa  poil  très-court. '^  " '^  - -^  *  - 
La  mâchoire  fupérieure  n'a  point  d'în- 
cifives  ;  il  y  a  de  chaque  côté  une  grande 
canine  &  une  petite  dent  pointue  qui 
l'accompagne,  ta  mâchoire  inférieure  a 
deux  très-petites  inéifives  qui  fé  touchent  v 
les  deux  canines  d*en-bas  finiffent  eh 
pointe,  8c  leur  côté  préferité  un  fîllon 
dans  la  cavité  duquel  s^appliquent  les 
canines  fupérieures-  .  * . >  ' 


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III 


ADDITION 

A  L'ARTICLE  DU  HÉRLSSON. 

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J'ai  dit*,  à  Tarticle  du  hériffon  ,  que 
je  doutois  qu'il  montât  fur  les  arbres  ^ 
&  qu'il  emportât  des  fruits  fur  fes  piquansv 
cependant  quelques  chafleurs  m'ont  aP 
furé  avoir  vu  des  héxiffons  monter  fiir 
des  arJbres,  &  remporter  dçs  fruits  à  la^ 
pointe  de  leurs  piquans. 

Ils  m'ont  dit  auffi  qu'ils  avoiéht  Vit 
dt  niions  nager  ,  &  traverfer  même  de 
£1*4.1  Js  efpaces  d'eau  avec  afîezde  vîtefle,. 
Dans  quelques  campagnes  on  eft  dans 
ï'ufage  de  prendre  une  peau  de  hérif» 
fon,  &  d*en  couvrir  la  tête  d'wn  veau 
lorfqu'on  veut  le  fevrér  -,  la  mère  fe 
fentant  piquée  lui  rcfufe  le  pi  & 
s'éloigne^ 

Voici  quelques  obfervations  fiir  des 
hériflons  que  j'ai  fait  élever  en  domef- 
ticité. 

Le  4  juin  1781  ,  on  m'apporta  qiiàtr^r 


tiz     Hijioire  Naturelle 

jeunes  héiiflons  avec  !a  mère  *,  leurs 
pointes  ou  épines  étoient  bien  formées , 
ce  qui  paroît  indiquer  qu'ils  avoient 
pluneurs  femaines  d  âge.  Je  les  fis  mettre 
enfembîe  dans  une  grande  volière  de 
fil  de  fer,  pour  les  obferver  commo- 
dément ,  &  Ton  garnit  de  branches  &  de 
feuillages  le  fond  de  cette  volière ,  afin 
de  procurer  à  ces  animaux  une  petite 
retraite  pour  dormir. 

Pendant  les  deux  premiers  jours ,  on 
fie  leur  donna  pour  nourriture  que 
quelques  morceaux  de  bœuf  bouilli 
qu'ils  ne  mangèrent  pas  *,  ils  en  fucèrent 
feulement  toute  la  partie  fucculente  , 
/ans  manger  les  ûhres  de  la  chair.  Le 
troifième  jour,  on  leur  donna  plufieurs 
fortes  d'herbes  ,  telle  que  du  feneçon  , 
du  lizeron ,  &c.  ils  n'en  mangèrent  pas  : 
ainiî  on  peut  dire  qiAh  jeûnèrent  à 
peu-près  pendant  ces  trois  premiers  jours*, 
cependant  la  mère  n'en  parut  pas  afFoi- 
hïiQ  5  8c  donna  fou  vent  à  teter  à  fes 
petits. 

Les  jours  fui  vans  ,  ils  eurent  des 
cerifes  ,  du  pain ,  du  foie  de  bœuf 
cru>  ils  fuçoient  ce  uCi nier  mets  avec 


duHériffon.      -     n  ^ 

avidité ,  èc  !a  mère  &  les  petits  ne  le 
quittoient  pas  qu'ils  ne  paruflent  rafla- 
fiés  ',  ils  mangèrent  aiiffi  un  peu  de 
pain  ,  mais  ils  ne  touchèrent  pas  aux 
cerifes  :  ils  montrèrent  beaucoup  d'ap- 
pétit  pour  lesinteftins  crus  de  la  volaille, 
de  même  que  pour  les  pois  &  les  herbes 
cuites',  mais  Quelque  chofe  qu'ils  aient 
pu  manger,  il  n'a  pas  été  poiEble  de 
voir  leurs  excrémens ,  &  il  eft  à  préfumer 
qu'ils  les  mangent ,  comme  font  quelques 
autres  animaux. 

Il  paroît  qu'ils  peuvent  fe  pafler  d'eau  y 
eu  du  moins  que  la  boiiTon  ne  leur  eft 
pas  plus  néceuaire  qu'aux  lapins ,  aux 
lièvres  ,  ^c.  Ils  n'ont  rien  eu  à  boire 
pendant  tout  le  tems  qu'on  les  a  con- 
fervés  ,  &  néanmoins  ils  ont  toujours 
été  fort  gras  &  bien  portans. 

Lorfque  les  Jeunes  hériflons  vouloient 
prendre  la  mamelle ,  la  mère  fe  gou- 
choit  fur  le  côté  ,  comme  pour  les 
mettre  plus  à  leur  aîfe  ;  ces  animaux 
ont  les  jambes  fi  courtes,  que  les  petits 
avoient  peine  à  fe  mettre  fous  le  ventre 
de  leur  mère.  Si  elle  fe  tenoit  fur  fes 
pieds  5  ils  s'endormoient  à  la  mamelle*, 


ÏI4     Hifioire    Naturelle 

la  mère  ne  les  réveilloît  pas ,  elle  fera- 
bloit  lîicme  n'ofer  fe  Tcmiiër  dans  la 
crainte  de  troubler  leitr  fôiîihieiL  Voit- 
iant  teconnoître  fi'  cette  èfpèfcie  d'atten- 
tion de  la  mère  pour  fes  petits  ,  étort 
lui  effet  de  fort  attachement  pôUr  eux , 
ou  fi  elle-même  n'étoit  pas  intérefîéc  à 
les  laiffer  tranquilles  ,  on  s'upperçut 
bientôt  que  ouelque  amour  qu'elle  eût 
pour  eux ,  elle  en  avoit  '  iencore  plus 
pour  la  liberté.  On  ouvrit  k  volière 
pendant  que  fes  petits  dormoient  •,  dès 
qu'elle  s'en  apperçut,  elle  fe  leva  dou- 
cement ,  fortit  dans  le  jardin ,  Se  s'éloi- 
gna du  plus  vite  qu'elle  put  de  fa  tage , 
où  elle  ne  revint  pas  d'elle-même ,  mars 
où  il  fallut  la  rapporter.  On  a  fouvent 
remarqué  que  lorfqti'elle  étoit  renfer- 
mée avec  fes  petits,  elle  employoit  ordi- 
nairement tout  le  tems  de  leur  fommeil 
•à  rôder  autour  de  la  volière,  pour  tâcher, 
félon  toute  apparence,  de  trouver  tme 
iffue  propre  à  sMchapper ,  8c  qu'elle  ne 
céffôit  fes  mànoBltvreà  Se  fes  mouvc- 
mens  inquiets  que  loffqne  fes  pet^* 
venoient  à  s'éveiller.  Dès-îors  il  fut  facile 
de  juger  que  cette  mère  auroit  quitté 


/ 


du  Herijpon.  115 

Tolontîers  fa  petite  famille,  &  que  fî  elle 
fembloit  craindre  de  Péveiller ,  c'étoit 
feulement  pour  fe  mettre  à  Tabri  de 
fes  importunités  ,  car  les  Jeiines  hérif^ 
fons  étoient  iî  avides  de  la  mamelle» 
qu'ils  y  reftoient  attachés  fouvent  pen- 
dant plulîeurs  heures  de  fuite.  C'eft 
peut-être  ce  grand  appétit  des  jéùnes 
hériffons,  qui  eft  caufe  que  les  mères 
ennuyées  ou  excédées  par  leur  gourman- 
dife,  fe  déterminent  quelquefois  à  les 
détruire. 

Dès  que  les  hériffons  entendoîent 
marcher ,  ou  qu'ils  voyoient  quelqu'un 
auprès  d'eux ,  ils  fe  tapifloient  à  terre 
&  ramenoient  leur  mufeau  fur  la  poi- 
trine, de  forte  qu'ils  préfentoient  en 
avant  les  piquans  qu'ils  ont  furie  haut 
du  front ,  &  qui  font  les  premiers  à  fe 
drefTer  -,  ils  ramenoient  en  fuite  leurs  pieds 
de  derrière  en  avant ,  &:  ^  force  d'ap- 
procher ainft  les  extrémités  de  leur 
corps ,  ou  plutôt  de  les  reflerrer  Tune 
contre  l'autre ,  ils  fe  donnoient  la  forme 
d'une  pelotte  ou  d'une  boule  hériflee 
de  piquans  ou  de  pointes.  Cette  pelottç^ 
ou  boule  n'eft  pas  tout-à-fait  ronde,  elle 


1 1 6     Hijloire  Naturelle 

eft  toujours  plus  mince  vers  Tendroît 
où  la  tête  fe  joint  à  la  partie  podérieure 
du  corps.  Plus  ils  étoient  prompts  à 
prendre  cette  forme  de  boule ,  &  plus  ils 
comprrmoient  fortement  les  deux  extré- 
mités de  leur  corps  :  la  contraâion  de 
leurs  mufdes  paroît  être  fi  grande  alors , 
que  lorfqu  une  fois  ils  fe  lont  arrondis 
autant  qu'il  leur  eft  poffible,  il  feroit 
prefque  auffi  aifé  de  leur  dilloquer  les 
membres  ,  que  de  les  alonger  afTez 
pour  donner  à  leur  corps  toute  fon 
étendue  en  longueur.  On  effayoit  fou- 
vent  de  les  étendre ,  mais  plus  on  fai- 
foit  d'efforts ,  plus  ils  fcmbloient  oopo- 
fer  de  réfiftance  &  fe  reflerrer  dans  Tinf- 
tant  où  ils  preooient  la  forme  de  pelotte. 
On  a  remarqué  qu'il  fe  faifoit  un  petit  bruit, 
une  forte  de  cliquetis  qui  étoit  occafionné 

Î)ar  le  frottement  réciproque  des  pointes , 
efqueUes  fe  dirigent  &  fe  croifent  dans 
tous  les  fens  poflibles.  C'eft  alors  que 
le  corps  de  ces  animaux  paroit  hériilé 
d'un  plus  grand  nombre  de  pointes , 
&  qu'ils  font  vraiment  fur  la  défenfive. 
Lorfque  rien  ne  les  inquiète ,  ces  mêmes 
pointes  ou  épines  fi  hériflées  ,   quand 


du  Herlffon.  117 

iis  veulent  fe  préferver ,  font  cou- 
chées en  arrière  les  unes  fur  les  autres , 
comme  le  poil  lifle  des  autres  animaux  j 
néanmoins  ceci  n*a  lieu  que  lorfque  les 
hériflons  étant  éveillés  ,  jouifTent  du 
calme  &  de  la  tranquillité  ',  car  quand  ils 
dorment  ,  leurs  armes  font  prêtes  , 
c*eft-à-dire,  que  leurs  pointes  fe  croifent 
dans  tous  les  fens ,  comme  s'ils  avoient  à 
repoufler  une  attaque.  Il  femble  donc 
que  per  dant  leur  fommeil  y^qui  eft  aflez 
profond ,  la  nature  leur  ait  donné  Tint» 
tinâ:  de  fe  prém]Linir  contre  la  fur- 
prife.  -  , 

Au  refte ,  ces  animaux  n'ont  pas  les 
moyens  d'en  attaquer  d'auîres  -,  ils  font; 
naturellement  indolens  &  même  pa- 
reffeux  *,  le  repos  femble  être  auflî  né- 
cefîaire  à  leur  genre  de  vie  que  la 
nourriture ,  &  Ton  pourroit  dire  avec 
affez  do  vérité, -que  leurs  uniques  & 
feules  occupations  font  de  manger  & 
dormir.  En  effet,  ceux  que  nous  avons 
nourris  &  élevés,  cherchoient  à  manger 
dès  qu'ils  étoient  éveillés ,  3c  quand  ils 
avoient  affez  mangé  ,  ils  alloient  fe 
livrer   au  fommeil   fur   des  feuillages^ 


."«.     ' 


II 


■ 

g      m^oÏTt  Naturflle. 


^     r    .\\  leurs  habitudes  pendant  le 
Ce  font-là  leurs  nai^         -^j^  f^nt  moins 


lut  le 
loins 
jons , 
ifedes 
iture. 


£/■'. 


j*>   . 


**  à'. 


n  xir. 


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Z'v  xm. 


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îM^^îimi 


j,   LE    TENDRAC 


2     I.E   PORC  KPJC  DE    MAEACA 


rr 


.(.        •  -1..;*         ,  - 


V      ^nrilCif '!  ^  Ij'ïVf 


■  Iw 


DU  T  A  N  D  R  A  C. 


Nous  DONNONS  ICI  [plûfiche  Lxxyi)^ 
la  figure  duri  très -petit  tandnic,  qui  a 
été  envoyé  de  nie  de  'trançç  ,  par" 
M.  Poivre ,  à  M.  Aubry  ,  curé  de 
S.  Louis  -,  il  eft  repréfenté  de  grandeur 
naturelle ,  &  ne  nous  paroît  différer  de 
notre  tandrac  de  la  planche  Lyiï.  » 
volume  XII  ^  în-4.*' ,  que  par  fa  petî- 
tefle  &  par  quelques  bandes  blanches 
qui  fcmblent  être  la  livrée  de  cet  ani- 
mal fort  jeune.  On  a  écrit  à  M.  le 
curé  de  S.  Louis  ,  qu*il  fe  trouve  à 
Madagàfcar ,  &  que  les  François  de 
^ette  contrée  Iç  connoiflent  fous  le 
nom  de  rat-épiç*  Voici  les  dimenfions 
&  la  coivrte  defcription  de  cç  trcs*petit 
animal.    \  .. 


■..)i 


Ji' 


i  nc^"^ 


■\' 


Longueur  du  corps  emîer,  de- 
puis îe  o    t  au  nez  jufqu'à 
rextrémité  du  corps  près 
.  i's^nuç..... t< 


Pieds.  Pouces.  Liines. 


st 


;i' '•  .".'i 


V  ::7'5- 


120     Hijloire  Naturelle  ^-- 

.^  -,  ,  /  Picdi.  Poucei,  Llgitei, 

Diftanc€  du  bout   du  nea  à,::^___ué*^*A 

VotW I,        if        I 

Dîftance  entre  l'œit  .&  i'oreille.    if        o        % 
Longueur  de  la  tête,  depuis    ^^..     .... 

ie  bout   du   liez  jufqu*à  '^^  * 

i'occiput u        B      II 

Longueur  des  piquans it        y        4    ■ 

Longueur  des  grands  ongles  des    '01^.0*^;  ?-%¥■ 

pieds  de  devant h        »        t 

Longueur  des  crands  ongles  des    >  .  ,      ,     ^ 

pieds  de  derrière- '  li      #  ^      i 

/  Cet  animal  a  le  hiufeau  très-alongé 
&  prefqne  pointu*,  fa  tête  eft  couverte 
d  un  poil  d'un  roux  noirâtre  ,  &  le 
corps  qui  eft  couvert  du  même  poil , 
porte  une  grande  quantité  de  piquans 
d'un  blanc  jaunâtre ,  qui  femblent  Te 
réunir  par  bandes  îrrégulières»  On  re- 
marque au-deiTus  du  nez  une  bande 
d'un  blanc  jaunâtre,  qui  s'étend  ^(^ 
qu'au  commencement  du  dos,  &  fe 
termine  eu  pointe  \  fes  deux  extrémi-  ^ 
tés*,  cette  bande  blanche  ed  du  même 
poil  que  le  brun  du  corps  &  éçs  cotés 
de  la  tête  -,  ce  poil  eft  jslScz  rude  ,  mai$ 
cependant  fort  délié  en  comparaifon 
des  piquans.  Le  deâbus  du  cou  êc  du 
corps  eft  d'un  blanc  jaune ,  ainfi  que 
les  jambes  &  les  pieds  qui  font  néan" 

moins 


du  Tandrac. 


121 


Kioius  «ti  peu  n\^és  de  brun  *,  les  phis 
grands  pods  dcfi  mouftaches  ont  huit 
Sgnes  de  longueur.  Les  pieds  ont  cha- 
cun cinq  doigts  ^  8c  l'o^i  ne  voit  dans 
ce  très-ipetit  aaiftial  j^ucttae  apparence 
de  queue. 


I 


Suppliment.  T.  mv. 


N 


11%       Hijhire  NaturdU 


:    S 


LE  PORC-EPIC 


DE  MAL  AC  A, 

JNous  AVONS  PARLÉ  &  doniic  !a  figure 
d'un  porC'-épic  des  Indes  orientales  , 
volume  XII  *  in-4.* ,  planche  zji  j  & 
nous  avons  dit  que  ce  porc-cpic  ne  nous 
paroît  être  qu'une  variété  de  l'cfpcce  du 
porc-épic  d'Italie  ^  mais  il  cxifte  dans  les 
contrées  méridionales  de  notre  conti- 
nent ,  &  particulièrement  à  Malaca ,  une 
autre  efpcce  de  porc-épic  que  nous  avons 
fait  deflîner  rivant  chez  M.  Aubry, 
curé  de  S.  Louis ,  &  dont  nous  donnons 
icïhdgiiTe (planche zxxf^ II).  Nous  en 
avons  vu  un  tout  fembl  ibie,  auffi vivant, 
entre  les  mains  d'un  marchand  d'ani- 
niaux  .  qui  le  faifoit  voir  à  Paris  au 
piois  a'o^èobre  1777.  Cette  efpcce  dif-. 
fère  de  rcfpGce  commune  par  plufieurs 
caradères  très-fenfibles,  &  fur^-tout  par  la 
forme  6c  la  longueur  de  la  queue-,  elle  eft 
terminée  par  uu  bouquet  de  poils  longs 


iu P^orc-tpic  de  Malàca.  . !a 3 

&  plats',  PU  plutôt  de  petites  lanicrei 
blanches  •fe^blables  à  des  rognures  de 
parchemins  &  la  tjueue  qui  porte  cette 
houppe  à  fon  extrémité  ,  eft  nue ,  écail^ 
leufe,  5c  peut  avoir  le  tiers  de  la  loiv- 
gueur  du  corps ,  qui  eft  de  quinze  à  feize 
pouces.  Gei  porc-eipic  de,  Malaca  eft  plus 
petit  que  celui  d'Europe-,  fa  tête  eft  néan- 
moins plus/alpùgéc  i.  &.fon  mufeau  re- 
vêtu d'une  peau  noire  ,  porte  des  moufc 
taches  de  cinq  à  fîx  pouces  de  longueur. 
L  œil  eft  petit  &  noir  -,  les  oreilles  font 
lifles ,  nuesr&  arrondies  :.  il  y  a  quatre 
doigts   réunie  par  une  membrane   aux 
pieds  de  derant  ^  5ç  il  n'y  a.  qu*un  tuber- 
cule en  place  du  cinquième -,  les  pieds 
de  derrière  en  ont   cinq ,   réunis    par 
une   membrane   plus  petite  que  celle 
des  pieds  de  devant.  Les  jambes  font 
couvertes   de  poils  noirâtres;   tout  1© 
deffous  du   corps  eft  blanc  -,  les  ^2l\\c% 
&  le  deffus   du  corps  font  hérifles   de 
piquans  ,   moins    longs    que    ceux   du 
porc-épic   dltàlie  5   mais  d'une    forme 
toute  particulière ,  étant  un  peu  aplatis 
&   fîUonnés    fur    leur   longueur  dune 
xaiç   en   gouttière.    Ces   piquans    font 

F  z 


Uâncs  à  la  pointe  9  noirs  dans  leur 
milieu  >  Â:  plufieurs  ront*"  noirs  en 
deâus  Bc  blancs  en  defloiis  %  de  ce 
méknee  rifulte  un  reflet  ou  un  jeu 
de  traits  blancs  &  noirâtres  fur  tout  le 
corps  de  ce  porc«ipio. 

Cet  animai  ,  comme  ceux  de  Ton 
jgenre  »  que  la  nature  femble  n'avoir 
armés  que  pour  la  défenfive  ^  n'a  de 
même  qu'un  inftinâ  repoufiant  ^ 
farouche.  Lorfqu'on  l'approche,  il  tré- 
pigne des  pieds ,  &  vient  en  s*enfl?.nt 
préfenter  les  piquans  qu'il  hérifie  ^ 
iecoue.  Il  dort  beaucoup  le  jour  y  Se 
n'efl:  bien  éveillé  que  fur  le  foir>  ii 
mange,jiffis  8c  tenant  entre  fes  pattes 
les  pommes '&  autres  fruits  ài  pépin 
qjn'il  pèle  avec  les  dents  -,  mais  les  fniits 
k  noyau  ,  6c  fur-tout  l'abricot  lui 
plaifent  davantage  >  il  mange  aufii  du 
IfAçIoa  1  4F  î^  ^^-  ^^^^  jamais. 


Il  ii 


\  . 


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.SETI^S^""^  S.C--*^'"'^'*'''''*"'^''''^'™'''^'^'''/'  '"' 


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leur 

|s   en 

ce 

jeu 
fut  le 


,-  ;«t. 


ir  ,  êc 
ir-,  il 
pattes 
pepin 
fruits 
•t  lui 
(H  (k 


\ 


Th.xir^ 


I  ,    '■>  ^a  COENDOU  A  i  O     .rUE   QUSUR. 


,♦  T 


l*J 


te 


^1*'  p 


LE  COENDOU     1 

A   LONGUE  Q,U  EUEL 

U  N  AUTRE  ANIMAL  à  piquans ,  qui  ne 
nous  étoit  pas  connu ,  a  été  ap]>orté  de 
Cayennc  à  Paris  avec  la  coUeâion  de 
M.    Maîouette  >    intendant    de    CQttQ 

colonie.     ,  ,>    .,  i    .  .•       -  ^ 

Il  eH  plus  grand  que  le  coendou; 

,""'','    Pieclt.roucjef*Ligiieiki 
Sa  longueur  du  beut  du  mareaa 

àTorigine  de  la  queue,  eft 

Longueur  4e  la  queue^ . . .  w . .     %       g       ^ 

Il  eft  couvert  de  piquaiis  noirs  Si 
))Iancs  à  la  tête ,  fur  le  corps,  les  jambes 
Zc  une  partie  de  la  oueue ,  &  fa  longue 
crueue  le  diftin^ue  de  tov*--  îes  autres 
elpcces  de  ce  genr  iille  n  a  pii  î^i; 
houppe  ou  bouquet  de  piquans  à  foii 
«xtrëmîté  comme  celle  des  autres  porct; 
épies.  .  •:■';.  ^     •.:-••■■     i;  -r 

.  Xe  diamètre  de  la  queue  n^efurée  \ 


^^^^ 


^mm'É^ 


A-^ff         ".    <*' 


'  I*.  ,1 


12  5      Hifioire  Naturelle 

fon  origine  eft  de  viugt-5;-une  lignes  s 
elle  va  en  diminuant  &  nnit  en  pointe.  Il 
n'y  a./ur,  cette  queue  d'autres  j>iquans 
que  cfetix  de  rextrémité  -  du  tronc  qui 
sétendrtit  jufqu'an  milieu  de  la  queue-, 
elle  eft  noirâtre  &  couverte  d'écailles 
depuis  ce  milieu  jufqu'à  fon  extrémité-, 
&:  le  dçflbus  de  cette  queue  julqu'au 
milieu ,  c'eift-à-dire ,  iufqu'à  Tendroit  où 
s-étendent  les  piquans ,  eft  couvert  de 
pçtits  poils  d*un  brun-clair.  Le  refte  eft 
garni  d'écailîes  en  deflus  comme  en 
dcfîous. 

La  tête  de  ce  coendou  re/Tcmble  plus 
à  celle  du  porc-épic  de  Malaca  qu'à 
toute  autre ,  cependant  elle  eft  un  peu 
jnoins  alongée  -,  Tes  plus  grands  ppils  des 
mouftachcs  qui  font  noires  ,  ont  quatre 
îponces  cinq  lignes  dé  longueur.. 
î*  Les  oreilles  nues    &   fans  poil   ont 

relqucs  piquans  fur  lé  bord.  Au  refte , 
n'a  pas  les  piquans  aufïï  grands  que 
Jes  porc-épîçs  d'Italie,  &  par  ce  carac- 
tère il  fe  rapproche  du  coendou.  La 
pointe  de' ces  piquans  eft  blanche,  le 
milieu  noir  ,  &  ils  font  blancs  à  Tori* 
gine  \  aiafi  ^  le  jblîiAC  domine  furie  noir« 


du  Coendou  à  longue  queue,    i  2  7 

Pieds.  Poucet.  Lignei« 
Les  pIuÉ  longB  piquans  fur  le 

corps, ont <     //        3         9  *ji 

Sur  les  jambes  de  devant. .. .,     Il         1        £  .. 
Sur  celles  de  derrière. . . . .  ^ . .     //         //      iQ 

Il  y  a  quelques  poils  longs  de  dt\x% 
pouces  &  demi ,  interpofés  entre  leg 
piquans  fur  le  hawt!,  les  jambes  de  de- 
vant &  de  derrière. 

Il  ny  a  point  de  membrane  entre  le^ 
doigts  des  pied^  de  dev-ant ,  qui  f<5nt 
au  nombre  de  quatre.  Ceux  de  derrière 
ont  cinq  doigts,  mais  le  pouce  cfl:  peu 
excédant',  ces  doigts  font  couvc=*rts  de 
poils  bruns  &  courts  -,  les  ongles  font 
bruns ,  courbes  &  en  gouttière. 

C*eft  à  ce  coendou  à  longue  queue 
que  nous  croyons  devoir  rapporter  ce 
que  M.  Roume  de  Saint-Laurent  n  écrit 
dans  les  notices  qu'il  a  bien  voulu  nous 
adr  effet  des  objets  qui  compof^nt  fa  riche 
colledlion  d'hiftoire  naturelle.  «  Ce 
j>  coendou»  dit-il,  qui  efl  un  individu, 
ïj  jeune ,  m'cft  venu  de  Tîle  de  la 
j?  Trinité  \  fa  longueur  eft  d'environ 
)j  un  pied-,  la  queue  a  dix  pouces  de 
15  long,  elle  eft  couverte  de  piquans. 
>;  fur  la  moitié  de  fa  longueur ,  oi  ib 

F4 


'Vyyj^ 


I 

11%      HiJIoire  Naturtlîe  , 

»»  ffniffent   en   s'accourciflant  par  grâ» 

»j  dation  -,  !•  rcfte    de   la    queue    eft 

»>  ïecouvcrt  par  une  peau  grife  ,  rem* 

jj  plie  de    rides   tranlverfales  très-près 

w  Icîî  ï;    ii  rîes  autres  ,  &  très-prof ondes^ 

3»  liCs  pkuians  les  plus  longs   ont  en* 

53  viron  deux  pouces  un  quart*,  ils  font 

>î  bhncs  à  leur  origine  &  à  leurs  ex- 

n  trémités ,  &  noirs  au  milieu  *,  le  poil 

f»  ne    fe   laiflc    apercevoir   que  fur   le 

Ji  ventre    ou    les    piquans    font   très* 

t9  courts  *,  les  mouftaches  font  déliées  j 

M  noires  &  ont  environ  trois   pouces 

Si»  de   longueur.    Le   plus    grand    des 

9»  ongles  des  quatre  doigts  de  de^rj^nt 

119  a  cinq  lignes  de  longueur  ,  ceux  des 

9»  pattes  de  derrière  font  de  la  mêmt 

j»  longueur;  il  n'a  que  quat  e  doigts 

.  sa  ongles  aux  pattes  de  derrière ,  avec 

95  un   tubercule   un    peu   plus   alongé 

99  que  celui  des  pattes  de  devant  Cet 

99  indiv'du  diffère  de  celui  décrit  dans 

99  THiiloire  naturelle  de  M.  de  BufTon, 

99  en  ce  qu  II  a  la  queue  plus  longue 

99  à     proportion    &    en    partie    nue  *, 

99  qiul    n'a  que    quatre  doigts   ongles 

99  derrière  •,  gur   les   ongles  parciilent 


du  Coendou  à  longue  queue.    119 

19  moins  grands  que  ceux  de  ranimai 
M  jFepréfenté  dans  ce  n  -me  ourfîge^ 
J9  ic  qu'il  n'a  pas  le  rps  garni  de 
19  poils  plus  longs  que  les  piquans  : 
99  les  bouts  des  piquans  de  celui-ci 
99  font  blancs ,  &ceu  x  dii  premier  font 
M  Aoirs.  n 


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f^o     Hijioire  Naturelle 


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ADDITION 


r^'i{  t» 


.! 


-   0  t 


ET    CORRECTIONSh 

V 

yi  L  ARTICLE  DE  LA  MARMOTTE 

ru  CAP  DE  BoKNE-ESPiRANCi;. 

Supplcmcnt,  in-4.*,  tom«  JIJ>  page  i-jy,- 


;*  ' 


Nous  iViaîî^  îboNiJf  à  cef  animal  le 
nom  de  ^marmotte  du  Cap  ,  d'après 
Kolbe  &*  M.  Vofmacry  parce  qu'ai 
effet  il  a  quelqwe  rcflemblance  avec  la 
marmotte  *,  cependant  il  n'eft  point  du 
genre  des  marmottes ,  &  n*en  a  pas  les 
habitudes  *,  mais  M.  AHamand  nous  a 
informés  cju'ofi  appcloit  klipdas  ce  même 
animal ,  auquel  on  donnoit  auflî  le  nom 
de  blaireau  des  rochers.  Nous  l'avons 
fait  deffiner  de  nouveau  ,  (  planche 
LZXix)  d'aprè§  la  figure  qui  nous  a 


ic  la  Marmotte ,  &c.      r  j  i 

été  envoyée  par  ce  célèbre  naturalifte, 
&  nous  avons  adopté  le  nom  de  klipdas  ^ 
parce  qu'en  effet  il  n'eft  ni  du  genre 
des  marmottes,  ni  de  celui  des  blai- 
reaux.        . 

M.  le  comte  de  Mellîn  ,  que  nous 
avons  déjà  eu  occafion  de  citer  avec 
éloge  ,  m'a  envoyé  la  gravure  faite 
d'après  le  deflin  qu'il  a  fait  lui-même 
de  cet  animal  vivant ,  &  il  a  eu  la 
bonté  d'y  ajouter  pluficurs  obfervations 
intéreifantes  lui  fes  habitudes  naturelles. 
Voici  l'extrait  de  la  lettre  qu'il  m'a 
écrite  à  ce  fujet. 

<c  Monfieur  k  comte  a  donné  dans 
«  le  V'^  volume  de  fin  Supplément  r 
f>  page  z^^  y  édition  in- 1 2  ,  l'hiftoire 
»>  d'un  petit  animal  auquel  il  donne  ie 
M  nom  de  marmotte  du  cap  de  Bonne* 
«  ejpérance»  Permettez  -  moi ,  M.  îe 
M  comte  5  de  vous  dire  que  cet  animal 
>j  n'a  dans  les  mœurs  aucune  reffem- 
M  blance  avec  la  marmotte.  J'en  ai  reçu 
M  une  femelle  du  cap  de  Bonne-efpé* 
>3  rance  qui  vit  encore  &  que  j'ai  don* 
>j  née  à  ma  fœur ,  la  comtefle  Borke, 
»  q^ui  Ta  préfciitement   depuis  quatre 


t?" 


1'  .  »\Éinji  f     ,,(j 


131      Hijloire  NatutelU 

99  ans»  Je  Tai  peinte  d*après  nature ,  & 
5j  j'ai  riionneiir  de  vous  envoyer  une 
ïj  gravure  faite  d'après  cette  peinture, 
50  &  qui  repréfcnte  ce  petit  animal  très  au 
>j  naturel.  Celle  qui  eft  dans  votre  ou- 
^«  vrage ,  copiée  de  celle  qui  fe  trouve 
»»  dans  I  a  Spicilegia  \oologica  de  M,  Pallas, 
r>  eft  abfolument  manquée.  Le  genre 
u  de  vie  de  ces  petits  animaux  n'eft 
»  pas  auflî  trifte  que  le  prétend  M.  Vof- 
1»  macr  -,  tout  au  contraire ,  il  eft  d'un 
»  naturel  gai  &  difpoe  s  cela  dépend 
>j  de  la  manière  dont  on  le  tient.  Pen- 
5»  dant  les  premières  femaines  que  je 
^>  l'âvois  j  je  le  tins  toujours  attaché 
yi  avec  une  ficelle  à  fa  petite  loge  ,  & 
«j  il  pafla  la  plus  grande  partie  des 
»j  jours  &  des  nuits  à  dormir  blotti 
5>  dans  fa  loge  *,  5f  que  pouvoit-il  faire  de 
99  mieux  pour  ftipporter  l'ennui  de  l'efcla- 
9>  vage!  mars  depuis  qu'on  lui  permet 
1^  de  courir  en  liberté  par  les  chambres, 
»  il  fe  montrq  tout  autre  >  il  eft  non- 
>5  feulement  très-apprivoifé,  mais  même 
»3  fufceptible  d'attachement.  Il  fe  plaît 
5»  à  être  fur  les  genoux  de  fa  maître/Te, 
»  il  la  àii^M\^\\t  des  autres ,  au  poiut 


éi  iû  Marmotte ,  &c.     i  j  j 

-n  que  quand  il  eft  enfermé  dans  une 
w  chambre  Se  qu'il  Tentend  venir,  il 
M  reconnoît  fa  marche ,  il  s*approche 
39  de  la  porte ,  fe  met  aux  écoutes ,  Se 
J9  fi  elle  s'en  retourne  fans  entrer  chez 
f  j  lui ,  il  s'en  retourne  triftement  &  à 
jj  pas  lents.  Quand  ©n  Tappeile  ,  il 
l>  répoipd  par  un  petit  cri  point  défa- 
ti  gréablc,  &  vient  promptement  chez 
w  la  perfomie  qui  le  demande.  Il  faute 
w  trcs-légèrement  &  avec  beaucoup  de 
w  précifîon  •,  ii  eft  frileux  &  cher- 
»  che  de  préférence  à  fe  coucher  tout 
w  au  haut  du  poêle  fur  lequel  il  faute 
9>  en  deux  lîiuts  ,  il  ne  grimpe  pas , 
w  mais  il  fuite  auffi  légèrement  que  les 
99  chats  fans  jamais  rien  renverfer.  Il 
»  aime  à  être  tout  à  coté  du  feu,  Se 
M  comme  l«  pocie  de  la  chambre  elt 
w  ce  que  nous  nommons  un  windofen 
»)  qu'on  chauffe  par  une  efpèce  de  chc- 
33  minée  pratiquée  dans  le  poêle,  & 
35  qu'on  fcrm^'  d'uiie  porte  de  fer ,  il 
33  eft  déjà  arrivé  qu'il  s'eft  glifîé  dans 
33  le  poêle  pendant  que  le  bois  y  brûloit  ; 
»3  &  comme  on  avoit  fermé  la  porte 
13  fur  lui ,  uc  fâchant  pas  qu'il  y;  étoit. 


i 


■'■*  , 


m 


154     JJiJtoire  Nafureik 

fi  il  foufFrit  une  chaleur  bien  violcnfc 
»a  pendant  quelques  minutes  ,  jufqu'à 
fi  ce  qui!  mit  le  nez  à  la  petite 
•i  porte  de  fer  qui  eft  pratiquée  dans 
9i  la  grande  porte ,  ôc  qu'on  avoit  laiflée 
»3  ouverte  pour  y  faire  entrer  Tair, 
>î  fur  quoi  on  le  fit  fortir  promptement  : 
9i  quoiqu'il  fe  fut  brûlé  le  poil  des 
»i  deux  côtés ,  cet  accident  ne  l*a  pas 
Ji  rendu  plus  prévoyant ,  &  il  recherche 
f>  encore  toujours  à  être  bien  près  du 
»j  feu.  Ce  petit  animal  eft  extrêmement 
9i  propre  ,  au  point  qu'on  Ta  accoutumé 
»î  à  fe  fervir  d'un  pot  pour  y  faire 
79  fes  ordures  &  y  lâcher  fon  eau  ; 
9i  on  remarqua  que ,  pour  ife  vider  ,  il 
f>  lui  falloit  un  lieu  commode  &  une 
>j  attitude  particulière ,  car  alors  il  fe 
>5  drelîe  fur  les  pattes  de  derrière ,  en 
5î  les  appuyant  contre  un  mur  ou  quel- 
M  que  chofe  de  fiable  ,  qui  ne  recule 
9i  pas  fous  lui  5  &  il  pofe  les  pieds  de 
w  devant  fur  un  bâton  ou  quelque 
99  chofe  d'élevé  ,  en  léchant  fa  bouche 
99  avec  fa  langue  pendant  tout  le  tcms 
jj  que  l'opération  dure.  On  diroit  qu'il 
«  iQ  décharge  avec  peine ,  &  pour  pro- 


ie  la  Marmotte ,  &c.      1 1  f 

»  fiter  de  inclination  qu'il  a  pour  la 
î>  propreté,  on  lui  a  préparé  un  iiett 
fj  commode  ,  une  efpèce  de  chaife 
w  percée  doat  il  fc  fert  toujours. 

jj  II  fe  nourrit  d'herbes ,  de  fruits , 
>j  de  patates  qu  il  aime  beaucoup  crues 
5j  &  cuites ,  &  même  il  mange  du  bœuf 
«  fumé ,  mais  il  ne ,  mange  que  de  cette 
»j  viande  ,  &  jamais  ^de  la  crue  ,  ni 
M  d'autres  viandes  :  apparemment  que 
ti  pendant  fon  tranrport  par  mer ,  on  lui 
ij  a  fait  çonnoître  cette  nourriture  qui 
ff  doit  cependant  être  fouvent  variée ,  car 
w  il  fe  iaile  ;  bientôt ,  &  perd  l'appétit 
i>  lorfqu'on  lui  donne  la  même  pendant 
w  plufieurs  jours.  Alors  li  pafle  une  jour- 
f>  née  entière  fans  manger,  mais  le  lende- 
M  main  il  répare  le  tems  perdu  *,  il  mange 
>>  la  moufle  &  l'écorce  du  chêne ,  ^  fait 
»  fe  glifler  adroitement  jufqu'au  fond; 
»>  de  la  caiffe  à  bois,  pour  Tenicver  des 
îj  bûches  qui  en  font  encore  couvertes, 
>î  II  ne  boit  pas  ordinairement ,  &  ce 
M  n'eft  que  lorfqa'il  a  mangé  du  bœuf 
95  fâlé  qu'on  l'a  vu  boire  frv.quemmenti, 
«j  II  fe  frotte  dans  le  fable  comme  les 
10  oifeaux  pulvérateurs  y  pour  fe  défaire 


iiJ^'^::! 


I  j  5      Hifioirt  Naturctle 

»>  de  la  vermihe  iqui  I incommode,  êc 
»>  ce  n*eft  pas  en  fe  vautrant  comme  les 
55  chiens ,  lesienards ,  mais d  «ne  manière 
n  toute  étrangère  à  tout  autre  quadru* 
w  pède  5  &  cxa<!^ement  comme  ie  faifan 
9»  ou  la  perdrix.  Il  eft  toujours  très* 
»>  difpos  pendant  tout  le  cours  de  Tan* 
99  née  ,  &  il  me  paroît  être  trop  éveille 
5j  pour  imaginer  qu'il  puiiîe  pa&r  »nc 
»>  partie  de  rhiver  dans  *m' état  detor^ 
f  >  peur  comme  la  marmotte  ou  le  loin 
»j  Je  ne  vois  pas  non  plus  q«'il  puifîc 
9j  fe  creufer  «n  terrier  comme  les  mar*- 
9>  mottes  ou  les  blaireaux ,  n'aérant  ni  des 
9j  ongles  crochus  aux  doigts ,  ni  ceux-ci 
9»  aflez  forts  pour  un  travail  auffi  rude. 
yj  II  ne  peut  que  fe  glifler  dam  les  <tc- 
»  vafles  des  rochers ,  pour  y  établir  fa 
j>  demeure,  &  pour  échapper  aux  vâ^ 
5>  féaux  de  proie  qu'il  craint  Beaucoifp^ 
»j  au  moins  chaque  torneillc  que  le 
99  nôtre  voit  voler,  lorfqu'il  eft  aîfc 
ïj  fur  la  fenêtre,  place  favorite  pour 
jj  lui,  Talarme-,  il  £e  précipite  d'abord 
w  &  court  fe  cacher  dans  fa  loge  ,  doi 
99  il  ne  fort  que  long-temps  après,  Icfti- 
.19  ^u'il  imagine  le  danger  paifé,  U-ncmord 


de  ia  Marmotte ,  Sut.      i  J  y 

pas  violrcmment ,  &  quoiqu'il  en  faflô 
des  tentatives  lorfqu'on  i'iritc  ,  il  ne 
peut  guère  fc  défendre  à  coups  de 
dents ,  pas  même  contre  le  petit  épa* 
gneul  de  fa  maîtreffe  ,  qui  jaloux  des 
faveurs  qu  on  lui  prodigue ,  prend 
quelquefois  querelle  avec  lui.  Il  pe 
trouve  probablement  en  état  àe 
liberté ,  fon  falut  que  dans  la  âiite 
Se  dans  la  célérité  de  Tes  fauts ,  talens 
très-utiles  pour  ce  petit  animal  qui,' 
félon  le  npport  des  voyageurs, habite 
les  rochers  du  fud  de  i'A&ique.  Quoi- 
qu'il engraiffe  beaucoup  lorfqu'on  le 
tient  enfermé  ou  à  l'attache;,  il  ne 
prend' guère  plus  d'embonpoint  qu'un 
autre  animal  bien  nourri ,  dès  qu'on 
lui  donne  ple^ie  liberté  de  courir  6c 
i^  fe  donner  de  Texercice, 


1 3  8       HiJIoire  Naturelle 


e 


LE  COCHON  DE  SIAM 

OU  DE  LA  CHINE  (û). 

L'espèce  du  cochon  eft,  comme  nous 
l'avons  dit ,  Tune  des  plus  univerfellc- 
mcnt  répandues  *,  MM.  Coolc  &  Forfter 
l'ont  trouvé  aux  îles  de  la  Société,  aux 
Marquifes ,  aux  îles  des  Amis ,  aux  nou- 
velles Hébrides,  cé  II  n'y  a,  difent-ils, 
?5  dans  ^outes  ces  îles  de  la  mer  du  Sud^ 
que  deux  efpèccs  d'animaux  domef- 
tiques  ,  le  cochon  &  le  chien.  La 
race  des  cochons  eft  celle  de  la  Chine 
(ou  de  Siam)-,  ils  ont  le  corps  &  les 
jamfees  courtes ,  le  ventre  pendant 
jufqu  à  terre  ,  les  oreilles  droites  ,  & 
très -peu  de  foies.  Je  n'en  ai  jamais 
mangé ,  dit  M.Forftcr>qùi  fûtauffi  fuc- 
culente  &  qui  eût  la  graiffe  d'un  goût 
aufS  agréable  ♦,  cette  qualité  ne  peut 


(a)  Suite  de  l'addition  à  l'article  du  €OcXlÇA« 
S*{fUmmi  io-4'^  ^  voUèm  IIU 


du  Cochon  de  Siam ,  &c.    15?? 

f>  être  attribuée  qu'à  rcxcellcnte  nour- 
n  tîfiïre  qu  ils  prennent:»,  iHs  fe  nour»- 
)j  riflent  fur-tout  de  fruits  à  pain  ,  frais, 
jj  CHt  de  la  pâte  aigrie  de  ce.  fruit,. 
j5  d'tgnamcs,  &c.  Il  y  en  a  une  grande 
)j  quantité  aux  îles  de  la  Société  :  on 
jj  en    voit    autour    de  prefqwe    toutes 

»  les  cabanes. .    Ils   font   aboû- 

j>  dans  aufli  aux  IVÏarqulfes  ,  &  k 
a  Amilerdam  y  Tune  des  îles  des  Amis  y 
>}  mais  ils  font  plus  rares  aux  îles 
}j  occidentales  des  nouvelles  Hébri» 
«>  des.  n  {b) 

fbj  Forfter,  obfervations  à  la  fuite  du  fecen^ 
foyage  de,  Cook ,  fage  17a, 


l^à      Mifleire  l^aturtlL 


csr 


M««l« 


mm^^ 


LE    SANGLIER 


DU  CAP'VERT. 

< 

Wous  AVONS  Dit ,  dans  notre  troiûimt 
Volume  de  Supplément //2-4.**,pj^e9 1  j  q«é 
îe  fanglicr  du  cip-vert  ^  dont  M.  #Au^ 
ÏDenton  a  donné  la  defcriptioh  des 
mâchoires,  nous  paroiflbit  être  le  même 
animal  tjiie  celui  dont  nous  avons 
donné  la  figure,  fous  le  nota  de  fin* 
^ier  d Afrique  ,  dans  le  même  volume 
de  Supplément.  Nous  fommes  maîâ- 
tenant  bien  aflurcs  que  ces  deux 
animaux  forment  deux  efpèces  trcs- 
diftindes.  Elles  diffèrent  en  etfet  Tune 
de  Tautre  par  plufieurs  caraâ:ères  re- 
marquables ,  fur-tout  par  la  confor- 
mation tant  intérieure  qu'extérieure  de 
îa  tête ,  Ik  particulièrement  par  le  défaut 
de  dents  incifives  qui  manquent  conftam- 
Tnent  au  fanglicr  d'Afrique ,  tandis  qu'on 
<cn  trouve  (tac  dans  U  mâchoire  irffériéure 


du  Sanglier  du  Cap-vtrt    1 4 1 

du  fangUer  du  Cap-vert ,  &  deux  daii^ 
la  mâchoire  fupérieure.. 

Le  fanglier  du  Cap  «vert  a  îa  tête 
longue  &  le  mufeau  délié  ,  au  lieu  que 
celui  d'Afrique  ou  d*Ethiopîç  a  iç  mu-i 
feau  très-large  &  r;  lati.  Les  oreilles  font 
droites ,  relevées  ëz  pointues  -,  les  foies 
qui  les  garniflent  font  très-lfongues ,  ainfi 
que  celles  qui  couvrent  le  corps  parti-r 
culièrement  fur  les  épaules,  le  ventre  & 
les  cuifles  oii  elles  font  plus  lo:-  ,ucs  que 
par-tout  ailleurs.  La  queue  eft  menue, 
terminée  par  une  groÂe  te  iffe  de  foies, 
&  ne  Lîfcend  que  jufquà  1^  longueur 
des  cuilles.  On  le  rencontre  non-feuie- 
ment  au  Cap-vert ,  mais  fur  toute  la  côte 
occidentale  de  TAfrique ,  jufqu'au  Cap 
de6onne-e(pjérance(â).  H  paroit  que  c*e(^ 
cette  efpcce  de  fanglier  que  M,  Adanfon 
a  vue  au  Sénégal ,  &  qu'il  a  déiignée  fous 
le  nom  de  très- grand Jàn^er  d Afrique. 


fêj  M.  Pennant  ^BiJhirenaturtUe «ik  jdadn^ètkif^ 


6»)^^^ 


M* 


JJijloire  NaturtlU  ■ 


ADDITION 

A  L'ARTICLE  DU  PÉCARL 

témoignages    qii  >1  "';^  ^'    despéc.iris 
ou  taiacus  :  1*  plus  g""f^%'^'P  " ,  ,,;„,  X. 

i„.4.»  ,;,Zj/icA<*  "^  ...Procurer  un  feul 
vous  pas  encore  pu  "/"^^cTon  notnme 
individu  de  la  féconde  e^ecc  Un  n     ^^^^ 

cet  aniuulpanm>&^t  Scan.  L« 
^""•^"Lt  TeÙ  jïneffc'une  bande 
^"  ''tou  lelong  de  l'épine  du  dos; 
""'.^'^  :  °"'.i;.n„fnt  bruns  &  prefq«« 


mais  Ils    dev 
uoirs  fur  tout 


>  lonŒ  <ie  •  tpi"«-  —    . 
iennint  bruns  &  prefg 
tIecorps,àmefurequ.s 


les  chafle  de  -7^.^ jf  "'^^deur  .  qui 
indépendamment   de  la   gr  ^^^^^ 

ioit  bien   remarquable  ^«trf  ^  ^^ 

cfpkes  fi  voilmes  lune  de  l  autre, 


du  Pécari. 


$>' 


MJ 


que  îc  patîra  a  les  jambes  fenfîblertieat 
plus  menues  que  le  pécari  -,  mais  comme 
ils  ne  fe  mêlent  point  enfemble ,  quoi^ 
que  habitans  les  mcmcs  terres  ,  on  doit 
ks  regarder  comme  deux  efpèce?  ou  dix 
nioins  comme  deux  races  très-diftindes; 
ôc  ces  deux  cfpèçes  ou  races  font  ies 
feules  qui  loient  bien  conftatécs.  Il  nous 
eft  arrivé  pour  le  cabinet  du  Roi  une 
peau  bourrée  d'un  jeune  pé  4  âgé  de 
trois  femaines  ,  qui  eft  beau  :>  plus 
petit   qu'un  cochon   de    1?  même 

âge,  &  dont  les  couleurs  fcn  n  plu$ 
foibles  que  celles  du  pécari  adulte,  au- 
quel il  rcffemble  par  tous  les  autrçj 
çaraâères. 


:!i'^' 


^-tA 


IMAGE  EVALUATION 
TEST  TARGET  (MT-3) 


^.V  ^ 


1.0 


M 


|io   ""^     liiH 

H:    Uâ    12.0 


1.8 


1-25   ||U      1.6 

■• 6"     

► 

/] 


7 


y 


z!^ 


Hiotographic 

Sdenœs 
Corporation 


23  WEST  MAIN  STREET 

WEBSTER,  N.Y.  145B0 

(716)  872-4503 


IPW  "  ll^  I    I  l^^ill 


.  '?  ^* 


144      Hijloirt  Naturelle 


j 


■  iT^ 


'•        iM-:,       f\ 


•)t  'A  t 


ADDITION 


K    L'ARTICLE    DE   L'ÉLAN. 

jNous  SONNONS  ici  {planche  lxxx) 
la  figure  de  l'élan  mâle  qae  Ton  a  vu 
vivant  à  la  foire  Saint-Germain  en  1784-, 
il  n'avoit  pas  encore  trois  ans.  Les  dagues 
de  Ton  bois  n'avoient  que  deux  pouçesi, 
ies  dernières  étoient  tombées  dans  le 
commencement  de  janvier  de  la  même 
année-,  &  comme  il  m'a  pan^nécefiair^ 
de  donner  une  idée  de  ce  même  boi$ , 
lorfque  l'animal  eft  adulte  »  j'ai  faft  rc- 
préfcnter  fa  tête  „furmontée  du  bois 
figuré  dans  la  planche  fjj  du  volume 
^IL  Ce  jeune  animal  avoit  été  pris 
à  50  lienes  au-delà  de  jkilorcou  *i  6c  au 
rapport  de  Ton  xondudleur  »  fa  mère 
^oit  une  ou  deux  fois  plus  grande  qu'il 
ne  l'étoit  à  cet  âge  de  trois  ans.  II  étoit 
déjà  plus  grand  au'un  cerf,  Se  beaucoup 
plus  baut  monté  fur  Tes  jambes  *,  mais 

il  n  a  point 


m] 


'^\r%: 


larttil: 


viuit  laninu  Je 


L  KI.AN 


;  i 


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■•é& 

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de  VElan. 


Ml 


H  na  point  la  forme  élégailté  du  cerf  i 
ni  la  pdfitioh  noble  &  élevée  de  fi 
tête.  Il  femble  qtie  ce  qui  oblige  Télan 
à  porter  la  tête  baffe  ,  c'efl:  qiï'indépen- 
damment  de  la  pefanteur  de  fon  large 
bois,  ri  a  le  cou  fort  'court.  Dans  le 
cerf ,  le  train  de  derrière  eft  plus  haut 
que  celui  de  devant  ;  dans  Télan ,  ail 
contraire ,  le  train  de  devant  eft  le  plus 
haut>,  &  ce  qui'paroît  encore  augmenter 
la  hauteur  du  devant  de  fon  corps,  c*eft 
une  grofîe  partie  charnue  qu'il  a  fur  le 
dos,  au-defîus  des  épaules  ,  &  qui  eft 
couverte  de  poils  neirs.  i  u;  -  r         . 

i.  Les  jambes  font  longues  &  d'une 
forme  légère ,  les  boulets  larges ,  fur- 
tout  ceux  de  derrière  ;  lès  pieds  font 
très-forts ,  &  les  fabots  qui  font  noirs 
fe  touchent  par  leur  extrémité,  qui  eft 
menue  &  arrondie.  Les  deux  ergots  des 
pieds  de  devant  ont  deux  pouces  neuf 
lignes  de  longueur-,  ils  font  longs, 
droits  &  plats ,  &  ne  fe  touchent  point, 
rnais  leur  extrémité  touche  preîque  à 
terre.  Ceux  des  pieds  de  derrière  ont  de 
longueur  en  ligne  droite ,  deux  pouces 
Héuf  lignes  \  ils  font  plats  ,  courbes , 
Supplément  Tome  XIK       G 


m 


i  1 


14^     Hifioire  Naturelle 

^levés  aii-^deiTus  de  terre  de  deuj 
pouces  cinq  lignes,  &ie  touchent  der-» 
jrièrô  le  boulet,^La  que^e  eft  très-courte 
&  ne  forme  quun  tronçoa  couvert  de 

poils.    ■:[]    ,..:    i;-  .  -1    •■   ...  -.    :;^-::  :\r^  > 

La  tête  eft  d  une  forme  longue ,  un 
peu  aplatie  fur  les  côtés  )  i  os  frontal 
forme  un  creux  entre  les  yeux  vie  nez  eft 
un  peu  bomfoé  en  deflus  v  le  bout  du  nea 
eft  large  ^  aplati  &  faifant  un  peu  goût-» 
ti^e  au  milieu  i  le  ne?  8ç,  Iça  nafeaux 
font  grifitres.  ta  bouche  a  d'ouvserture 
çn  ligne  droite  quatre  pouces  trois  lignes  ) 
il  7  à  huit  incifiyes  daiis  la  mâchoire 
inférieure  »  3c  il  ny  en  a  point  dans  h 
iupérieure,  -  •^  ■ur']   ■'■-■■   .-.■--:•  m^^-'..^' 

L'opil  eft  faillant ,  Tiris  d'un  brun-^ 
Itiarron  >  la*  prunelle ,  lorfqu  elle  eft  k 
demi -fermée,  forme  une  ligne  hori- 
zontale -,  la  paupière  fupérieure  eft  ar- 
quée 5c  garnie  de  poils  noirs  \  Tanglé 
antérieur  de  ToBil  eft  ouvert,  il  forme, 
en  fe  prolongeant ,  une  efpècé  de  lar- 
luier,  li'oreiue  eft  grande ,  élevée  & 
finit  en  pointe  arrondie  \  elle  eflr 
d**n  brun-noirâtre  en  deflus,^  garnie 
^fi  dçd^m  de  grands  poi{s  grifâtiçs  à  U 


de  PElan.  147 

partie  jUipérieiire ,  ^  briin^-iiaiirâtres  % 
l'inférieure.  •         •    '     '-^ 

On  remarque  au-deiïous  des  mîchoîrefi 
Hn  grand  flocon  d«  poil  noir  y  le  coa' 
eft  large  ,  court  &  couvert  de  grands 
poils  noirâtres  fur  la  partie  fnpéricHre, 
&  gris  rouflatres  à  Tinferieure. 

La  couleur  du  eorps  de  co  jeune 
animal  étoit  d'un  brun  foncé  mêlé  de 
fauve  êf.  de  gris  s  elle  étoit  prefqi!© 
noire  fur  îes  pieds  ôc  le  paturon ,  ainfi 
que  fur  le  cou  êc  la  partie  charnue  au-» 
deffus  des  épaules.  Les  plus  longs  poils 
avoient  cinq  pouces  dix  lignes-,  fur  le 
cou  ,  ils  avoient  fix  pouces  fix  lignes  ;: 
fur  le  dos ,  trois  pouces  :  ceux  du  corps 
étoient  gris  à  leiu'  racine ,  bruns  dan» 
leur  longueur ,  &  mves  à  leur  extrémité,^ 

Les  dimenfions  fui  vantes  font  celle* 
qu  avoit  ce  jeune  éla^i  à  la  fin  de  mars 
1784. 

Pieds.  Poatfa.  LlfAe» 
Longueur  du  corps  mefuré  en 

ligne  droite  ,    depuis    le 

bout   du    mufeau  jufqu'à 

l'anus « I       6        %        à 

Longueur  fuivant  la  courbure 

du  corps 7 

][^a«teur  du  train  de  devant,  i^      4 


10 


9 


1.4%     Hi/loire  Naturelle 

«',■■* 

.    .  Piedf.  Poqcrs.  Ugnrv. 

iSbuteur  <Iu  train  de  derrière.  .492 

Longueur- de  la  tête  depuii  le        .•  ;  ^  ,  ♦ 

^4.  bout   du    mufeau   jufquà  ..  .^  , 

^     l'origine  du  bois i        4        g 

Longueur  du  bout  du  mut\eau 

ju(qu'à  l'occiput I         9        7 

Longueur  du  bout  du  mufeau 
*      à  l'œil....... ^     .^^        3 

Circonférence  du  mufeau  prife 

e  i  derrière  lés  nafeaux I        6        i 

Contour  de  la  bouche» las 

piftance  entre  les  angles  de  la 

mâchoire  inférieure ff       11        | 

X)i(tance  entre  les  nafeaux  en 

bas //        s        4 

I^iftance  entre  les   deux  pau- 

.,  pières  lorfqu*eIles  font  ou- 
vertes        //         ff  '    Il 

Dlftance  entre  l'angle  antérieur 

&  le  bout  des  lèvres i         s        8 

Longueur  de  l'œil  d'un  angle  à 

l'autre..... , ff        l        6 

piftance  entre  l'angle  poftérieur 

&  l'oreille ff        J        4 

Diftance  entre  les  angles  anté- 
rieurs det  yeux,  mefurée 
en  ligne  droite ff        6       la 

Circonférence  de  la  tête  prife 

aufdevant  du  bois '2        2        4 

Piûance  entre  les  deux  dagues 

^  du  bois. ff        4        7 

Diftance  entre  le  bois  &  les 

.   oreilles ., . . .       ff        i      n 

Longueur  des  oreilles , ..      ff      10        ff 


de  VElan. 

Picdi. 
Longueur  de  la  bafe  mefurëe 

fur  fa  courbure  extérieure.  u 

Diftance  entre  les  deux  oreilles.  // 

Longueur  du  cou i 

Circonférence  près  de  la  tête. .  i 

Circonférence  prés  des  épaules.  2 

Mauteur  des  épaules 3 

Circonférence  du  corps  prife 
derrière  les  jambes  de  de- 
vant   4 

Circonférence  à  l'endroit  le  plus 

gros 5 

Circonférence  devant  lesjambes 

de  derrière 4 

Diftance  du  deifous  du  ventre 

à  terre 2 

Longueur   du    tronçon    de   fa 

4^  -  qireue  .  .\  ...'.'... It 

Circonférence    de    la  queue  à 

Ton  origine • . . . .       u 

Longueur    du  canon    dans  les 

jambes  de  devant // 

Circonférence  à  l'endroit  le  plus 

mince // 

Circonférence  du  boulet // 

Longueur  du  paturon '    H 

Circonférence  du  paturon.. ...      .// 

Longueur  de  la  jambe  depuis  la 

rotule  jufqu*au  jarret i 

Circonférence  de  la  cuifle  près 

du  ventre i 

Longueur  du  canon i 

Circonférence  du  canon // 


M^ 


Pottc^a.  Ligncf» 

7 

6 

4 

8* 

I 

t 

H 

3 

9 

fo 

10 

9 

4 


G  3 


I 

3 

9 

t 

7 

h 

I 

8 

3 

6 

10 

9 

4 

9 

3 

10 

9 

S 

7 

4 
8 

3 

il 

9 

8 

Xjo       Hifloire  Naturelle. 

,  Pieds.  PoucM-LIgncj, 

Congu«ur  des  ergots /7        a        9 

Hauteur  des  fabocs //         %        g 

longueur  depuis  la  pince  juf^ 
qu'au  talon  9  dans  les  pieds 
de  devant //        7        6 

lk>ngueur  dans  tes  pieds  de  der- 
rière        ff        1        ^ 

Largeur  des  deux  fabots  pris 
enfemble  dans  les  pieds 
de  devant //       ^        1 

I.argeur  dans  les  pieds  de  der- 
rière        ^        S        4 

Diiiancé  entre  les  deux  fabots. .       ff        0        ^ 

Circonférence  <!e8  deux  fabots 
réunis,  prife  fur  tes  pieds 
de  devant ff      10      10 

^Circonférence  prife  fur  les  pieds 

ds.deiriérc.......... ...      0       9     iM 


M 


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1^1 


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su  ITE 

DE  LA  NOUVELLE  ADDITION 

A  rARTICLE  DE  UELAN. 

Plusieurs  voyageu«s  ont  prétend* 
^u  il  exifle  >  dans  rAmérique  fcptentrio- 
nale ,  des  élans  d'une  taille  beaucoup 
plus  conddérable  que  celle  des  élans 
d'Europe ,  &  même  de  ceux  qu'on  trouve 
•le  plus  communément  en  Amérique. 
M.  Pudley  {a)  qui  a  envoyé  à  la 
Société  royale  de  Londres  ,  une  très- 
bonne  de(cription  de  l'orignal  ,  dit 
qiLie^  fes  chaflçurs  en  tuèrent  un  qui 
étoit  haut  de  plus  de  dix  pieds. 

Joiîelyi);  (  ^  ;  afliire  qu'on  a  trouvé 
dans  l'Amérique  feptentrionale  des 
élans    de  ,  douze    pieds    de    haut.   Les 


(a)  Dudley  ,   TranfaSt,  phil.  année  1721 ,  ».**  36λ 
(ij  Joffelyn's,  Koy.  New.Engf.  88. 

G  4 


I 


Ij»      Hijloire  Naturelle 

voyageurs  qui  ont  parlé  de  ces  élarw 
^igantefqueS' ,  donnent  Hx  ^pieds  de 
longueur  à  leur  bois  -,  &  fuivant  joirdyn , 
les  extrémités  des  deux  perches  font 
éloignées  l'une  de  l'autre  de  deux 
braues  ou  de  dix  à  onze  pieds  ',  la 
Hontan  dit  qu'il  y  a  des  bois  d'élan 
d'Amérique  qui  pèfcnt  jufqu'à  troi^  & 
quatre  cens  livres  (r).  Tous  ces  récits 
peuvent  être  exagérés ,  ou  n'être  fondés 
que  fur  les  rapports  infidèles  deé  Sau- 
vages, qui  prétendent  qu'il  exifte  à  fcpt 
ou  huit  cens  mille  au  uid-oucft  du  fori 
d'Yorck  une  efpèce  d'élan  beaucô\ip 
plus  grande  que  Fefpèce  ordinaire  j  Se 
qu'ils  appellent  waskejjer  y  m^is  ce  ç{\\t 
cependant  pourroit  faire  préfutnér  que  ces 
récits  ne  font  pas  abfolument  faux  ,  c'eft* 
qu'on  a  trouvé  en  Irlande  une  grande 
quotité  d'énormes  bois  foffiles  que  l'on 
a  attribués  aux  grands  élans  de  l'Amé- 
rique feptentrionale  dont  Joffélyn  a 
parlé  (J),  parce  qu'aucun  autre  animal 
connu  ne  peut  être  fuppofé  avoir  porté 


•m» 


'fcjFoy.  N.  America,  i,  57. 
(Jj  Jofl^lyn'»,  y(y,  New.  ÈngU  8«. 


>5  ; 


de  l'Elan, 


»;5 


des  bois  auflfî  grands  &  aufli  pcfans. 
Ces  bois  diffèrent  de  ceux  des  élans 
d'Europe,  ou  des  clans  ordinaires  d'Amé- 
rique, en  ce  que  les  perches  font  en 
proportion  plus  longues  -,  elles  font 
garnies  d'andouillers  plus  larges  &  plus 
gros  ,  fur-tout  dans  les  parties  fupé- 
rieures.  Un  de  ces  bois  foflîles,  compofé 
de  deux  perches ,  avoit  cinq  pieds  cinq 
pouces  de  longueur  depuis  fon  infertion 
dans  le  crâne ,  jufqu'à  la  pointe  -,  les 
ftndouillers  avoient  onze  pouces  de 
longueur  -,  Tempaumure  dix-huit  pouces 
de  largeur ,  &  la  diftance  entre  les  deux 
extrémités  étoit  de  fept  pieds  neuf 
pouces  :  maiç  cet  énorme  bois  étoit 
cependant  très-petit  en  comparaifon  des 
autres  qui  ont  été  trouvés  également  en 
Irlande.  M.  Wright  a  donné  la  figure 
d\in  de  ces  bois  qui  avoit  huit  pieds 
de  long  ,  &  dont  les  deux  extrémités 
étoient  disantes  de  quatorze  pieds.  Ces 
très -grands  bois  fofliles  ont  peut-être 
appartenu  à  une  efpèce  qui  ne  fubfifte 
plus  depuis  long-tems ,  ni  dans  l'ancien 
ni  dans  le  nouveau  monde  *,  mais  s'il 
exifte  encore  des  individus  fe mblables  à 


1 , 


I  j  4      Hijîoire  Naturelle. 

ceux  qui  portoient  ces  énormes  boî»^ 
l'on  peut  croire  que  ce  font  les  élans 
que  les  Indiens  ont  nomméi?  wasJteffèr; 
éc  dès -lors  les  récits  de  M.  Dudley, 
de  Jofîelyn  &  de  la  Hontan  ,  feroient 
^nticrement  confirmés. 


NO 


^s 


'i.\'a■^;ù^i^v 


l  -w 


'55 


NOUVELLE  ADDITION 


AUX  ARTiCLES  DU  CERF 
ET     DU     CHEVREUIL; 


A, 


ï. 


JNous  DEVONS  ajouter  aux  faits  que 
nous  avons  rapportés  dans  l'hiftoire  na- 
turelle de  ces  animaux  ,  8c  dans  le  troi^ 
fième  volume  iie  Supplément ,  quelques 
autres  faits  injtéreuans  qui  mont  été 
coriiniuniqués  parM.  le  co4iitede  Mellin, 
chambellan  de  Sa  Majcfté  PrufEenne , 
qui  joint  beaucoup  de  connoiffances  à 
un  difcernement  excellent;,  &  qui  s'eft 
occupé  en  obfeflii^atcv.r  habile  &  en  chat 
ftur  infsitigable  5  de  tout  ce  qui  a  rap- 
po|:t  aux  animaux  faUvages  du  pays  qu'il 
habite  :,  voici  ce  qu  il  m'a  écrit  au  mjet 
du  cerf  &  du  chevreuil ,  par  fa  lettre 
datée  du  château  d'Anizow,  près  Stettin, 
le  5  novembre  1784. 

^  Vous  dites,   M.  le  Comte,  dan^ 

•      '■    ■      G6 


1^6       Hijloire  Naturelle 

99  votre    hiftoire    iiatvi|;cUe,  du,^,(;ççt, 

9»  tomç  II,  pagç  î  25  j  de  votre  édition 

99  iii'  MvLa  dijèue  retarde  donc  tauroip 

>i  fementdubois ,  &en  diminue  le  volumt 

99  très^onjïdérablement ;  peut-être  même 

99  ne  feroit-il  pas   impofjible  y  en  re- 

99  tranchant  beaucoup  la  nourriture  y  de 

99  Jiipprimer  entièrcmen,t  cette  production  , 

9?  fans  avoir  recours  à  la  cajlration.  Ce 

99  cas  eft  arrivé,  Mondeur ,  &  je  puis  voiiî 

99  dire  que  votre  fuppodtion  a  été  plei- 

99  nemeht  vérifiée.  Un  cerf  fut  tué  de 

ï9  nuit  au  clair  de  la  lune ,  dans  un 

99  jardin,  au  mois  de  janvier.  Le  chaf- 

>9  feur  qui  lui  avoit  porté  le  coup,  le 

99  prit  pour  une  vieille  biche  ,  &  fut 

93  très  -  furpris  en   rapprochant ,  de  le 

ii  rcconnoître  pour  un  vieux  cerf,  mais 

:»  qui  n'avoit  pas  de  bois  :  il  examihà 

99  d'abord  les  daintiers  qui  étoient  en  bo A 

>9  état-,  mais,  en  approchant  de  la  tête, 

99  il  vit  que  la  mâchoire  inférieure  avoit 

*»  été  emportée  en  partie  par  un  coup 

99  de  fufil  long-tems    auparavant.    La 

w  bleflure  en  étoit  guérie ,  mais  la  dif- 

w  ficulté  qu*avoit  eue  le  cerf  de  prendre 

13  fa  nourriture,  Tavoit  privé  cfe  tcfutc 


\: 


dition 
ccroip 
olume 
même 
en  re- 
rcy  de 
cfion  ^ 
n.  Ce 

s  VOllî 

;  plei- 
tué  de 
us   un 

chaf- 
ip ,  le 
&  fut 

de  le 
,  mais 
:amihi 
înbbA 

j  avoit 
coup 
t.  La 
la  dif- 
endre 
tcaitc 


du  Cerf  &  du  Ctièvréuil.    ijj 

jj  furabondance  *  &  avoit  abfoîùment 
79  retranché  la  proi  don  du  bois.  Ce 
jj  cerf  ctoit  d'une  d  grande  maigreur , 
jy  qu'il  n'avoit  que  la  peau  &  les  os^, 
jj  éc  fon  bois  une  fois  tombé  ,  il  ne 
>î  lui  avoit  plus  été  pofEble  d'en  repro- 
j)  duire  un  autre  -,  les  couronnes  étoient 
J9  abfolument  fans  refaits ,  &  limplc^ 
j  j  ment  recouvertes  d'une  peau  veloutée , 
h  comme  elles  le  font  les  premiers  jours 
i>  que  Iç  cerf  a  mis  bas.  Ce  fait,  peut^ 
w  être  unique,  eft  très-rare  ^  il  eft  arrivé 
jj  dans  le  voifinage  de  mes  terres  que 
»  j'habite  ,  &  pourroit  être  àttefté  juri- 
j>  diquement  Ci  on  le  demaiodoit.  » 

Dans  une  lettre  poftéricurc  ,  M.  le 
comte  de  Mellin  me  fait  part  de  quelques 
expériences  qu'il  a  faites  en  retranchant 
le  bois  des  cerfs  ,  ce  qui  les  prive , 
comme  la  caftration  ,  de  la  puifTance 
d'engendrer. 

c<  Il  eft  claîremént  démontré  ^e  les 
>3  daintiers  8c  une  furabondance  de  nour- 
J5  riture  fontia  caufe'de  l'accroiiTement 
ii  du  bois  du  cerf  &  de  tous  les  ani- 
îj  mnix  qui  portent  du  bois,  Se  qu'ainiî 
^n  b  bois  eft  V effet)- 8c  les  daîKtiers  6c  là 


JTwWf  »: 


Iy8      Hifioirt  Naturelle 

19  rurabondânce  la  caufè.  Mais  qui  eût 
ij  imaginé  que  dans  ie  cerf  il  y  eût  une 
>j  réa(9tron  de  l'efïet  à  la  caufe,  &  que 
IJ  fi  l'on  coupoit  le  bois  du  cerf  d'abord 
tj  après  qu'il  cft  refiiitjc'eft-à-dire,  avant 
»  ie  rut ,  on  détruiroit  en  lui,  pour  cette 
f>  année,  les  ^moyens  de  fe  reprodaire  J 
Ȕ  &  cependant   il   n'y  a  rien  de  pins 
»  vrai.  J'en  ai  été  convaincu  cette  an- 
»  née  par  une  obfervation  trcs-rcmar- 
fi  quable  :  j'avcis  enfermé  ^  en  1782, 
>3  dans  un  parc  de  daims  .|<ie  j'ai  à  coté 
>j  de  mon  cl^âtcau ,  un  ceri  èc  une  biche , 
i>  tous  les  deux  du  même  âge,  &  qui 
»  tous  deux  étoient  parfaitement  ap^ri- 
9  voifcs.   L'çteiîdwe  du   parc    eft  aflez 
»  conlidérabïje,  Se  malgré  les  daimêqui 
>j  y  font ,  rabondanee  de  nourriture  y 
>î  eft  fi  grande  ,  qae  le  cerf  immédtate- 
5>  ment  après  la  chute  des  dagues ,  refit 
>»  un  bois  (en  1782  )  de  dix  cors,  por- 
>î  tant    cinq    andomillers    fiir    chaque 
>î  perche.    Cependant   ce   cerf  devint 
ij  dangereux  p(?ur  ceux  qui  fe  prome- 
J>  noient  dans  mon  parc ,  &  cela  m'ea- 
»>  gagea  à  lui  faire  fcier  les  perches  tout 
u  au-^IeiTotts  du  premier   ai^dlQiiiUeri 


I  eût 


que 


îfo  Cerf  &  du  Chevreuil.    1 5  9 

»>  d'abord  après  qu'il  eut  touché  au  bois; 
»  En  automne  ,  ce  cerf  entra  en  rut , 
Jï  raya  fortement ,  couvrit  la  biche  &  le 
>j  comporta  comme  un  vieux  cerf  j 
j>  mais  la  biche  ne  conçut  point.  L'année 
>î  fui  vante  ,  en  1783  ,  le  cer(  porta  un 
99  bois  plus  fort  que  le  précédent ,  }e 
»  le  fis  fcier  de  même:  ce  cerf  entra 
»  encore  en  rut ,  mais  fes  accouple- 
>j  mens  ne  furent  pas  prolifiques.  La 
Jj  biche  5  qui  n'avoit  jamais  porté , 
»î  n'étoit  entrée  dans  le  p^rc  que  lorf^ 
>î  que  le  cerf  avoit  perdu  fes  premières 
j>  dagues ,  le  feul  bois  que  je  ne  lui 
j>  avois  pas  fiiit  couper.  La  troifième 
Jj  année  ,  1784  ,  le  cerf  étoit  plus 
5î  grand  &  plus  fort  que  le  plus 
Jj  vieux  cerf  de  mes  forêts ,  &  portoit 
5>  un  bois  de  fix  andouillers  fur  chaque 
Ȕ  perche  5  que.  je  fis  encore  fcier*,  & 
»î  quoiqu'il  entrât  en  rut ,  il  ne  pro- 
»»  duifit  rien  encore.  Cela  m'engagea 
5ï  à  lui  lailîer  fon  bois  Tannée  fuivante 
ï>  1785  ,  parce  que  l'état  de  vigueur 
»j  dans  lequel  lui  &  la  biche  fe  trou- 
Jj  vèrent ,  me  fit  douter  que  peut-être 
I*  ieur  ftérUité  pouvoit  provenir  de  ce 


I 


Ijo  .   Hijloire  Naturelle 

u  que  je  lui  avois  fait  toujours  couper 
|j  le  bois ,  8c  TefFet  m'afîura  que  j'avois 
»  eu  raifon -,  car  Tautomne  pafle ,  je 
V  m*aperçus  que  la  biche  ne  fouffrit 
n  que  peu  de  tems  les  approches  du 
»  cerf.  Elle  conçut ,  &  j'en  ai  eu  cette 
i>  an'-^e  5  en  1786  ,  un  faon  qui  vit 
19  encore  ,  &  qui  eft  gros  8c  vigoureux  -, 
»  mais  pour  la  biche,  je  Tai  perdue 
»  cette  année  pendant  le  rut ,  le  cerf 
ij  lui  ayant  fait  une  bleflure  d'un  coup 
>î  d'andouiller  ,  dont  elle  eft  morte 
99  quelques  femaines  après,  jj 

Je  n'ai  parlé  dans  Thiftoire  natureHe 
du  chevreuil  que  de  deux  races  ,  Tune 
fauve  ou  plutôt  roufTe ,  plus  grande  que 
la  féconde ,  dont  le  pelage  eft  d'un  brun 
plus  ou  moins  foncé*,  mais  M.  le  comte 
de  Mellin  m'a  donné  connoilî'ince  d'une 
troifième  race  dont  le  pelage  e(t  abfolu- 
ment  noir. 

€€  En  parlant  du  pelage  du  chevreuil , 
99  m'écrit  cet  illuftre  obfervateur ,  vous 
•jj  ne  nommez  pas  Vexaclement  noir^ 
w  quoique  dans  le  Supplément ^  tome  V, 
55  page  zoi ,  édition  in-za  ,  vous  faites 
51  mention  d'yn  chevr^lard  t^ut  blar^c. 


du  Cerf  &  du  Chevreuil,     i6i 

î)  Cela  me  fait  croire  Q^\xune  variété 
?5  confiante  de  chevreuil  tout  noir  vous  cft 
jj  peut-être  inconnue  -,  elle  fub/îfte  cepen- 
j>  dcint  dans  un  très-petit  canton  de 
»  rAUemagnc ,  &  nulle  part  ailleurs. 
»  Ccft  dans  une  forêt  nommée  la  Lucie i 
M  du  comté  de  Dannenberg,  *ppartc- 
rj  nant  au  roi  d'Angleterre  ,  comme 
J5  duc  de  Lunebourg ,  que  ces  chevreuils 
)î  fe  trouvent.  Je  me  fiiis  adrefîé  alf 
*5  grand-maître  des  iForêts  de  Dannen- 
ti  berg  pour  avoir  de  ces  chevreuils 
«  dans  mon  parc  ,  &  voici  ce  qu'il  mé 
ji  répond.  Les  chevreuils  noirs  Jbntab*^ 
n  foluntént  dé  la  mêàie  grandeur^  &  onê 
ri  le^  mêmes  qualités  que  les  fauves  ou 
jj  les  bruns  :  cependant  ceft  .une  variété 
«  qui  efi  confiante ,  &  je  crois  que  cefi  U 
>5  chevreuil  &  non  la  chevrette  qui  donne 
»  la  couleur  au  faon  (  fai  fait  la  même 
5î  ohfèrvation  finr  lé  daim  )  ;  car  fen  ai 
«  vu  de  noirs  qUi  avoient  des  faons 
'ii  fauves,  Tai  obfervé  q}fen  ijBi  une 
»5  chevrette  noire  avfiit  deux  faons  y  l'un 
ri  fauve  &  l* autre  .  noir  ;  une  chevrette 
'3  fauve  avoit  deux  faons  noirs  ;  une 
>5  autre   chevrette  fauve  avoit  un  faon 


\ 


^62      HiJIoire  Naturelle^ 

V  noir  j  &  deux  chevrettes  noires ,  en 
f%  revanche  ,  deux  façns  fituves.  Il  y  en 
f>  a  qui  ne  font  que  noirâtres ,  mais  la 
>j  plupart  Jont  noim  comme  du  charbon, 
w  Entr  autres  il  y  a  un  chevreuil  ^  le  plus 
19  beau  defon  ejpèce  ,  qui  <i  le  pelage  noir 
»  comme  de  l'encre  de  la  Chine  y  &  le 
j>  bois  de  couleur  jaune.  Au  refie^  jai 
w  fait  bien  des  tentatiyes  pour  en  élever, 
9»  mais  inutilement  ;  ils  font  tous  morts  ; 
»  au  lieu  que  les  faons  fauves  qtion  m* a 
M  apportés  ont  été  élevés  haireujement*  Je 
•»  conclus  de-là  que  le  chevreuil  noir  a  le 
•»  tempérament   plus    délicat    que    les 

•J  fauves 99  Quelle  peut  être  la  caufe 

99  d'une  variété  n  confiante  ,  de  cepçii* 
ya  dant  fi  répandue  ?  n 


■1  >■ 


. .  .V 


ADDITION 

A  L'ARTICLE   DU   RENNE. 

Extrait  ée  la  lettre  de  Af.  le  comte  de 
Mellirii  chambellan  du  roi  de  PniJJfè, 
datée  du  château  d^jiniiow^prês  StcttÎH^ 
le  t^  novembre  178^. 

«c  J'ai  ENcotLE  rhonncur  de  commtinî- 
99  quer  à  M.  le  Comte  la  gravure  d\iii 
»>  renne  mâle ,  que  j*ai  peint  d'après 
9i  nature  :  celle  de  la  femelle  &  du  faon , 
f>  je  l'attends  tous  les  jours  de  mon  gra- 
9î  veur ,  j'aurai  l'honneur  de  vous  en  en- 
99  voycr  un  exemplaire ,  fi  vous  le  de- 
99  firez.  Le  renne  j  lorfque  je  l'ai  peint; 
99  n'avoit  que  deux  ans,  8c  portoit  fon 
f  >  fécond  bois  :  c'eft  pourquoi  il  n'eft  pas 
99  encore  Ci  large  d'empaumure,  8c  chargé 
53  de  tant  de  chevilles  ou  de  cornichons 
5>  que  ceux  que  ces  mêmes  rennes  por- 
>j  tent  préfentement.  Il  faut  auffi  re- 
V  marquer  que  le  graveur  a  fait  uaq 


1^4        Hijloire  Naturelle 

99  faute  en  donnant  à  la  barbe  pendante 
»>  du  renne  ,  la  figure  d'une  crinière 
w  qu'on  diroit  defcendre  du  coté  op- 
jj  pofé.  Si  je  puis ,  Monfieur,  vous  faire 
»j  plaifir  par  des  miniatures  peintes  en 
j»  couleur  d'après  nature,  de  ces  animaux, 
99  que  j'ai  faites  avec  beaucoup  de  foin , 
59  je  vousf  les  enverrai  avec  bien  de  la 

n  fatisfadtion S.  A.  S.  M.g'  le 

19  margrave  de  Brandebourg  Schwedt 
99  Frédéric  Henri  ,  coufîn  du  roi  •  de 
99  Pruffc  ,  en  a  fait  venir  de  la  Suède 
99  &  de  la  Ruffîe ,  &  m'a  donné  la 
♦9  permiflion  de  les  deffiner  ,  de  les 
99  itiefurcr  &  de  les  <  obferver.  J'ai 
19  publié  dans  les  mémoires  de  la  So« 
99  ciété  de  Berlin  ,  en  allemand  ,  les 
99  obfervations  que  j'ai  faites ,  &  j'ai 
99  l'honneur  de  vous  en  commUniquelr 
19  la  fubftance.  Il  y  a  ,  comme  vous  le 
99  remarquez  ,  M.  le  Comte  ,  dans  le 
»9  tome  V ,  page  %tZy  de  votre  Siip' 
^^  plément ,  édition  in-za. ,  deux  efpèces 
>9  ou  plutôt  deux  variétés  j  l'une  beau- 
»9  coup  plus  grande  que  l'autre ,  du 
99  renne  -,  je  les  connois  toutes  les  deux. 
>9  La  différeiKC  entre  ces  deux  efpèces 


m  .  h  ~ 


du  Renne. 


ante 


op- 
faire 
:s  en 
taux, 
bin , 


i(îi 


y  eft  aiifli  remarquable  qu  etitre  le  cerf 
19  Se  le  daim.  Les  grands  rennes  qui 
f  j  font  de  la  taille  de  nos  cerfs ,  furent 
99  envoyés  de  la  province  Me\eu ,  dans 
99  le  gouvernement  d'Archangel ,  pro- 
jj  vince  renommée  pour  avoir  les  plus 
99  beaux  &  les  plus  grands  rennes  de 
9i  toute  la  Ruflîe  :  ce  font  deux  mâles 
»  &  deux  femelles.  Deux  femelles  &  un 
jj  mâle  vinrent  de  la  Suède,  qui  n'étoient 
5j  guère  plus  grands  que  nos  daims  , 
5>  c*eft-à-drrc ,  les  rennes  femelles  ,  car 
5j  le  mâle  n'eft  pas  parvenu  jufqu  ici , 
jj  étant  mort  fur  le  vaiffeau.  Voidt 
j>  quelques  dimen fions  principales  qui 
»>  vous  feront  voir  d*un  coup-d*œil  corn- 
f>  bien  les  rennes  de  Ruflîe  furpaffent 
99  en  grandeur  ceux  de  Suède.  >» 


'     •;;>  «rt 


.    s 


ii6      Hijloirt  Naturels 


W  '  r  '" 


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•i  t 


i 


RENNES 
de 

Russie. 

MALE./  IfEMELLE 


RENNE 

ik 

SU^DE. 


FEMELLE. 


2 
10 

7 


Longueur  du  corps 
en  H^ne  droite  J 
depuis  le  mufeaiL 
Miiqu'à  l'anus..  J  6 

Hauteur  du  train  d 
devant ■  ) 

Hauteur  du  train  del 
derrière. 1  3 

Circonférence    dul 
corps  me fu ré  de- 
vanrlescuiïTes. . 

GircoiifércNce  du 
corps  au  milieu. 

Ckconférence  du 
corps  derrière  les 
épaules 

Longaeurdelatéte 
jufqu'à  l'origine 
du  bois 

Circonférence  du 
mufeauprife  der- 
rière les  nafcaux. 

Longueur  du cou. . 

Circonférence  der- 
rière la  tête.. , . 

Circonférence  de- 
vint tesipaules. 


U(.|nciJi 


3 
4 


4 


<mt'    Il    ■       "1 


3 

4 
4 


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I 


4 

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3 

7 

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9 


Ll|.  Bitdi.frouc 


II 
4 

4 


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4 

1 

2 

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10 

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II 

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4 


3 

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6 

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•Jnà 


du  Renne. 


Pouc 

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6 

4 

0 

o 

o 

o  1 


i(f7 


ce  Ce  qui  eft  très-remarquable,  &t 
99  dont  cependant  aucun  natui  ilifte  ne 
>}  fait  mention  ,  c'eft  que  les  faons  des 
>i  rennes  ont  d'abord  en  naiiiant  des 
»  boircttes  ,  &  qu'âgés  de  q«ii  ^^e  joins ^ 
»  ils  ont  déjà  de  petites  dagues  longues 
>}  d'un  pouce,  de  manière  qu'ils  touchent 
jj  au  bois  ^ç\ï  de  tems  après  leur  mère.' 
«  Les  faor,  ,!(;<;  rennes  de  Ruffieavoietit 
JJ  le  h<M»  ioijg  d'un  pied  ,  &  chaque 
n  perche  avoit  trois  andouilicrs  ,  tu 
11  Ir:u  que  ceux  de  Suède  ne  portoient 
JJ  que  des  dagues  moins  longues,  qui 
JJ  le  féparoient  au  bout  en  deux  andouil- 
JJ  1ers.  La  figure  du  daim  de  Groenland 
JJ  que  donne  M.  Edwards ,  me  paroît 
JJ.  être  celle  d'un  faon  de  trois  mois  ,  à 
n  la  couleur  près  qui  eft  toute  difFé* 
fj  rente.  Il  eft  fîngulier  que  les  fe- 
jj  melies  qui  étoient  plieines  en  arrir 
»j  vant ,/  &  qui  depuis  trois  ans  qu'elles 
JJ  font  à  Schwedt ,  ont  mis  bas  chaque 
j*  année  un  faon ,  n'ont  produit  que  des 
JJ  femelles  ',  ainii^  je  ne  faurois  dire  fi 
JJ  les  facMis  mâles  portent  des  bois  plus 
JJ  longe  *  &  plus  chargés  d*andottillers 
ré  que  les  femelles^  mais  on  peut  le  fujH 


1 6  8      HiJIpire  Naturelle 

fi  pofer  en  jugeant  de  la  grande  difié- 
f »  rence  qu'il  y  a  entre  le  bois  du  mâle 
f>  &  celui  de  la  femelle.  Les  faons 
f>  naiffent  aux  mois  de  juin  &  de  juillet, 
>j  &  ne  portent  pas  de  livrée  -,  ils  font 
»  bruns  ,  plus  foncés  fur  le  dos ,  & 
•>  plus  roux  aux  pieds ,  au  cou  &  m 
79  ventre  '•,"  cependant  cette  couleur  le 
w  noircit  tous  les  jours ,  &  au  bout  de 
n  fix .  feinaiiîes ,  ils  ont  le  dos  ,  les 
»  épaules ,  les  cotés,  le  defliis  du  cou, 
«  le  front  &  le  nez  d'un  gris  noir  -,  le 
u  refte  eft  jaunâtre  ,  &  les  pieds  fauves. 
j>  J*ai  dit  que  les  faons  touchent  au 
»j  bois  d'abord  après  leur  mère  *,  cela 
M  arrive  au  mois  d'odtobre  ,  &  c'eft 
w  auiE  alors  que  le  rut  commence. 
.  99  Les  rennes  mâles  pourfuivent  long- 
»  tems  les  femelles  avant  d'en  pouvoir 
%9  jouir.  Les  femelles  Ruffes  entroient 
j,>  en  rut  quinze  jours  plutôt  que  les 
99  femelles  de  Suède  •,  il  y'  eut  même 
V  une  femelle  des  faons  Rufles  qui , 
i9  quoiqu'âgée  à  peine  de  cinq  mois , 
9%  fouf}rit  au  commencement  de  novem- 
?>  bre  les  approches  du  mâle ,  &  mit 
99  bas   Tannée   fuivante  un    faon   aulïi 

99  grand 


9! 

j: 

9i 
91 
93 

9] 
9i 

a 

9: 

93 
9J 
93 
93 
9« 
93 


.?• 


du  Renne. 


169 


»9  grand  que  les    autres.   Cela  prouve 
91    jue   le   développement    des    parties 
91  de  la  génération   du   renne  eft  plus 
9»  prompt  que  dans  aucun  autre  animal 
99  de   cette  grandeur  -,    peut-être    auflî 
99  la   plus    grande    chaleur    de    notre 
99  climat  ,  8c  la  nourriture  abondante 
99  dont  ils  jouiflent ,  a  hâté  Taccroiffe- 
99  ment  de  ces  rennes.  Cependant  le  bois 
19  que  portent  les  rennes  femelles  à  Tâge 
99  de  cinq  mois  ,   n*iudiqueroit-il  pas 
99  une  furaboadance  de  molécules  orga- 
99  niques ,    qui    peut   occafionner    un 
99  développement  plus  prompt  des  parties 
99  de  la  génération  ?  il  fe  peut  même  que 
99  les  faons  mâles  foient  en  état    d*en- 
99  gendrer  au  même  âge.  Le  compor- 
99  tement  du  renne  mâle  que  j'obfer- 
99  vois  pendant  le  rut ,  reffembloit  plus 
99  à  celui  du  daim  qu'à  celui  du  cerf. 
99  En  s*approchant  de  la  femelle,  il  la 
91  carefloit  de  fa  langue,  hauiToit  la  tête 
19  ôc  rayoit  comme  Te  daim  ,  mais  d'une 
99  voix  moins  forte  ,  quoiaue  plus  rau* 
u  que.   Il  gonfloit    en   memc-tems  fe» 
99  grofîes  lèvres ,  & ,  en  en  faifant  échap- 
99  per   l'air ,   il  les   faifoit  trcmblottejç 
Supplément,  Tome  XI K       H 


I/o      Bijloire  Naturelle 

f  >  contre  les  gencives  •,  alors  il  baiffoît 
»>  les  jarrets  des  pieds  de  derrière ,  & 
Il  je  crus  <jif il  couvriroit  ainfi  la  femelle 
»  qui  fembloit  auflî  l'attendre  :  mais 
I»  au  lieu  de  cela ,  il  fit  jaillir  beau- 
I»  coup  de  femence  fans  bouger ,  après 
1»  quoi  il  étoit  pendant  quelques  mi* 
»f  iiutes  comme  perclus  des  pieds  de 
j>  derrière ,  &  marchoit  avec  peine, 
>j  Jamais  je  ne  l'ai  vu  couvrir  de  jour, 
>5  mais  c'étoit  toujours  la  nuit*,  il  s'y 
9f  prêtoit  lentement  Se  point  en  fuyant, 
jj  comme  les  cerfs  &  les  daims  qui , 
n  ainlî  que  je  l'ai  fouvent  obfervé  dans 
•j  mes  bois  &  dans  mon  parc ,  fautent 
>j  fur  les  biches  tout  en  courant ,  en 
i>  les  arrêtant  &  les  ferrant  quelquefois 
f>  fî  rudement  des  pieds  de  devant  , 
»i  qu'ils  leur  enfoncent  les  ergots  à  tra- 
»>  vers  la  peau  ,  &  mettent  leurs  côtés 
t»  en  fai^g.  Le  rut  commence  à  la  mi- 
r»  oâ:obre  ,  &  finit  à  la  fin  du  mois  de 
f>  novembre.  Les  rennes  mâles  ont  pen- 
»  dant  ce  temps  une  odeur  de  bouc 
>>  extrêmement  forte, 

9i  On  a  fait  des  tentatives  infrudtueufes 
>>  pour  faire  couvrir  des  biches  ou  des 
»j  daines  par  le  renne.  Le  premier  renne. 


r» 

fi 

M 
13 


du  Renne, 


«7^ 


»ï  qui  yint  à  Schwedt ,  fut  pendant  plu- 

9)  (leurs  années  fans  femelles ,  8c  comme 

ti  il  parut  reffentir  les  impreflions  du 

J9  rut,  on  l'enferma  avec  deux  biches 

99  &  deux  daines  dans  un  parc ,  mais  il 

9i  n'en  approchoit  pas.  On  lui  préfenta 

»j  des  vaches  l'année  fuivante  qu'il  rc- 

J3  fufa  conftamment,  quoiqu'il  attaquât 

99  des  femmes,  &  que  plus  il  avançoit 

n  en   âge  ,    plus    il  devenoit   furieux 

n  pendant  le  rut.  Il  donne  non-feule- 

M  ment  des  coups  violens  du  haut  de 

Il  fon  bois ,  mais  il  frappe  plus  dan- 

II  gereufement  des  pieds  de  devant.  Je 

Il  me  fouviens  qu'un  jour  le  renne  étant 

Il  fort!  de  la  ville  de  Schwedt,  &  fe 

Il  promenant  par   les  champs  ,  il  fiit 

Il  attaqué  par  un  gros  chien  de  boucher; 

Il  mais  lui ,  fans  s'épouvanter  fe  cabra  & 

Il  donna  des  pieds  de  devant  un  coup 

Il  fî  violent  au  chien  ,  qu'il  l'aflomma 

Il  fur  la  place.  Il  n'a  voit  pas  de  bois 

i>  dans  ce  temps-là.  Le  bois  tombe  aux 

Il  mâles  vers  Noël  &  au  commence- 

II  ment  de  l'année  ,   félon  qu'ils  font 

Il  plus  ou  moins  vieux,  &  ils  l'ont  refait 

»  au  moi$  d*sioût  ;  les  femelles  au  con- 


Il 


mai  ,  et 


lyz      Hifioire  Naturelle 

99  traire  muent    au  mois  de 
99  elles    touchent    au    bois    au     mois 
M  d*o6fcobre  s  elles  ont  donc  leur  bois 
99  tout  refait  au  bout  de  cinq  mois, 
M  au  lieu  que  les  mâles  y  emploient 
-99  huit  mois  :  auflîles  mâles,  pafTé  cinq 
w  ans  ,   ont  des    bois  d'une   longueur 
99  prodigieufe  ;   les  furandouillers  ont 
99  des  empaumures  larges ,  ainfî  que  le 
99  haut  des  perches ,  mais  il  eft  moins 
9î  gros  &  plus  caflant  que  celui  du  cerf 
99  ou  du  daim.    C'eft  peut-être   aufli 
99  pour  le  garantir  d'autant  plus  lorf- 
99  qu'il  eft  encore  tendre  ,  que  la  nature 
99  1*3,  recouvert  d'une  peau  beaucoup  plus 
99  grofle  que  celle  du  refait  du  cerf-,  car 
99  le  refait  du  renne  eft  beaucoup  plus 
99  gros  que  celui  du  cerf,  &  cependant 
99  lorfqu'il  a  touché  au  bois ,  les  perches 
99  en  font  bien  plus  minces.  Le  renne 
99  ne  peut  guère  blefler  des  andouii- 
99  1ers  comme  le  cerf,  mais  il  frappe 
99  des  empaumures  du  haut  en  bas  ,  ce 
19-.  que  Gafton  Phœbus  a  déjà  très-bien 
99  obfervé    dans    la    defcription     qu'il 
99  donne    du   rangier  ,    page  ^j  de  la 

9-9   Vénerie  de  Difouilloux Tous 

19  ce^x  qui   ont   donné  l'hiftoire   du 


du  Renne, 


«75 


I»  renne,  prétendent  que  le  lait  qu'on 
»5  tire  des  femelles  ne  donne  pas  de 
ji  beurre  -,  cela  dépend ,  je  crois ,  ou  de 
i>  la  nourriture  ,  ou  de  la  manière  de 
ji  traiter  le  lait.  Je  fis  traire  à  Schwedt 
99  les  rennes ,  &  trouvai  le  lait  excel- 
19  lent ,  ayant  un  goût  de  noix  -,  j'en 
jj  pris  avec  moi  dans  une  bouteille  pour 
j>  en  donner  à  goûter  chez  moi ,  &  fus 
5>  trcs-furpris  de  voir  à  mon  arrivée  que 
99  le  cahotement  de  ma  voiture ,  pen- 
9»  dant  trois  heures  de  chemin  qu'il  faut 
9»  faire  pour  venir  de  Schwedt  à  mon 
99  château  ,  avoit  changé  ce  lait  en 
99  beurre',  il  étoit  blanc  comme  celui 
99  de  brebis,  &  d'un  goût  admirable* 
99  Je  crois  donc ,  fondé  fur  cette  expé- 
99  rience ,  pouvoir  aflurer  que  le  lait  de 
9»  renne  donne  de  trcs-bgn  beurre  s'il  eft 
99  battu  d'abord  après  avoir  été  tiré , 
99  car  ce  n'eft  que  de  la  crème  toute 
99  pure.  En  Suède ,  on  prétend  que  le 
91  lait  de  renne  a  un  goût  rance  &  dé- 
99  fagréable  *,  ici  j'ai  éprouvé  le  con- 
99  traire-,  mais  en  Suède,  la  pâture  eft 
99  très-inférieure  à  celle  d'Allemagne  5 
i«  ici ,  les  rennes  paiflent  fur  des  prai* 

H3 


174       HiJIoire  Naturelle 

5j  ries  de  trèfles ,  &  on  les  nourrit  d*orge, 
»  car  Tavoine  ,  ils  Tont  conftamment 
15   refufée  *,  ce  n^eft  qne  rarement  qu'on 
5î  leur  donne  du  lichen  rangiferinus  qui 
f>   croît  ici  en  petite  quantité  dans  nos 
53  bois  5  &  ils  le  mangent  avidement. 
»  J*ai  remarqué  que  le  craquement  que 
>î  les  rennes  font  entendre  en  marchant, 
J5  n'tft  formé   que  par  les  pinces   des 
»>  fabots    qui    fe     choquent  ,    &   par 
Ȕ  les   ergots   qui    frappent   contre   les 
>j  fabots.  On  peut  s'en  convaincre  aifé- 
i>  ment  en  mettant  un  linge  entre  les 
s»  pinces  des  fabots ,  &  en  enveloppant 
ij  les  ergots  de  même  -,  alors  tout  cra- 
j>  quement  ccfTe.  Je  crus,  comme  tout 
»  le  monde  ,   que    ce    craquement    fe 
>j  formoit  entre  le  boulet  &  le  genou , 
J5  quoique  cela  ne  me  parut  guère  pof- 
t>   fible  -,  mais  un  cerf  apprivoifé  que  j'ai 
>j  dans  mon  parc,  me  fit  entendre  un 
\y  craquement    pareil  ,    quoique    plus 
»  fourd ,  lorfqu'il  me  fuivoit  fur  la  pe- 
jj  loufe  ou  fur  le  gravier ,  &  je  vis  très- 
»>  diftinâremcnt  en  Tobfervant  de  près, 
M  que  c'étoient  les  pinces  des  fabots  qui  y 
n  en  claquant  Tune  contre  l'autre ,  for- 


du  Renne. 


175 


19  moient  ce  craquement.  En  réitérant 
n  cette  obfervation  fur  les  rennes,  je 
7i  me  fuis  convaincu  qu  il  en  eft  tout  de 
>j  même  avec  eux.  Je  remarque  aufli 
19  que  5  fans  marcher ,  ils  font  entendre  le 
»  même  craquement ,  lorfqu'on  leur 
f9  caufe  quelque  furprife  ou  quelque 
99  crainte-  en  les  touchant  fubitcmcnt  ^ 
99  mais  cela  provient  de  ce  qu'en  fe 
«  tenant  debout,  ils  ont  toujours  les 
99  fibots  éloignés  8c  diftinâiement  fé- 
>î  parcs  s  Se  que  ,  dès  qu'ils  s'eftraîent 
99  ou  qu'ils  lèvent  le  pied  pour  mar- 
t9  cher  ,  ils  joignent  fubitement  les- 
»  pinces  du  fabot  &  craquent.  Au 
99  refte  ,  c'eft  nn  événement  très  -  re- 
99  marquable ,  pour  un  Naturalise  que 
»  ces  rennes  fe  confervent  5c  fe  mul- 
%i  tiplient  dans  un  pays  oii  la  tempéra- 
99  turc  du  climat  eft  bien  plus  douco 
99  que  dans  leur  patrie  •,  dans  un  pays* 
99  où  les  neiges  ne  font  pas  fréquentas 
»  &  les  hivers  bien  moins  rudes,  tan- 
99  drs  qu'on  a  déjà  tenté  inutilement , 
»î  depuis  le  fixième  fiècle ,  de  les  na- 
"  turalifer  en  Allemagne ,  quoiqu'aîors 
îî  le  climat  fût  bien  plus  rude  ôc  les 

H  4 


§y6       Hijloin  Naturelle. 

99  hivers  plus  rigoureux.  Le  roi  Frédé- 
f»  rie  I  de  Prufle  en  reçut  de  Suède  , 
f>  qui  moururent  quelques  mois  après 
f  >  leur  arrivée ,  &:  cependant  dans  ce 
M  tems-là  il  y  avoit  dans  la  Poméranie 
»  &  dans  la  Marche ,  ainfi  qu'aux  en- 
ȕ  viron  de  Berlin  ,  beaucoup  plus  de 
f  j  marais  &  bien  plus  de  bois ,  &  il  y 
i>  faifoit  par  cette  raifon  beaucoup  plus 
99  froid  qu'à  préfent.  Il  y  a  préfente- 
»>  ment  cinq  ans  que  ces  rennes  fub- 
w  fîftent  6c  fe  multiplient  à  Schwedt  ^ 
»  &  étant  voifin  dé  cette  petite  ville , 
f»  ëc  S.  A.  R.  me  permettant  de  venir 
jj  fouvent  chez  elle ,  j'ai  eu  de  fréquentes 
99  occanons  de  les  voir  &  de  les  obferver, 
99  &  tout  ce  i|ue  j'ai  eu  l'honneur  de 
99  vous  dire,  au  fujet  de  ces  rennes,  eft 
«  le  fruit  de  ces  obfervations  fréqueçir 
w  ment  réitérées,  n 


»77 


IX  en- 
lus  de 
|&  il  y 
P  plus 
^fente- 
?s  fub- 
iwedt  ^ 
ville, 
ï  venir 
iientes 
fcrver, 
îur  de 
es ,  eft 
îquegi? 


ADDITION 

A   L'ARTICLE   DU   RENNE. 

Extrait  êtunt  lettre  de  M.  le  chevûliet 
de  Bujfon  à  M,  le  comte  de  Buffon. 
Lille  ^  ^o  mai  tySg. 

U  It  VIENT  d'arriver  ici  trois  rennes  ; 
9f  dont  un  maie  âgé  de  iîx  ans  y  une 
»>  femelle  âgée  de  trois  ans,  &  une  pe- 
jî  tite  femelle  âgée  d'un  an.  L'homme 
Il  qui  les  conduit  &  qui  les  montre  pour 
M  de  l'argent,  aiTure  qu'il  les  a  achetés 
>j  dans  une  peuplade  de  Lapons  ,  nom- 
19  mée  en  Suédois  Deger  Forth  Capel^ 
I)  dans  la  province  de  Wertu  hoUo  à 
j>  quatre-vingt-dix  milles  (  deux  cent 
»  (oixante-drx  lieues  de  France)  de 
»  Stockolm^  8c  huit  milles  (vingt-quatre 
9i  lieues  )  d' Uma  j  il  les  a  débarqués  à 
Mi  Lubeck  au  mois  de  novembre  diC; 


M 


I  il 


*  I 


* 

i  7  S     Hijîoire  Naturelle 

S9  Tannée  dernière.  Ces  trois  jolis  ani* 
j>  maux  font  très-familîers-,  le  jeune  fur- 
ij  tout  joue  comme  un  chien  avec  ceux 
f  j  qui  le  carefTent  \  ils  font  gras ,.  fort 
j>  gais  &  fe  portent  très-bien. 

»5  J*ai  comparé  >  le  livre  à  la  main  ; 
w  ces  rennes  à  la  defcription  que  vous 
t>  en  faites.;  elle  efl  parfaite  (ur  tous 
>j  les  points.  Le  mâle  a  un  bois  couvert 
>j  de  duvet ,  comme  le  refait  du  cerf  y 
»j  ce  bois  eft  très-chaud  au  toucher , 
w  chaque  branche  a  dix-fcpt  pouces  de 
w  longueur  depuis  la  naiflance  jufquà 
>j  Textrémilé  où  Ton  commence  à  re- 
^9  connoître  deux  andouillers  qui  fe 
M  forment  à  tête  ronde  &  non  pointue 
w  comme    ceux    du   cerf.     Ces     deux 


w  branches    fe  féparent  dans  ?a  forme 


5  leur 

elles 

plus 

an- 


«  que  je  vous  préfente 

y^  courbure  eft  en  avant  \ 

»  font  uniformes  &  de  la 

»3  belle  venue-,  les  deux 

*>  douillers   qui  font  près  de  la  itie, 

w  croiflcnt  en  avant  en  fe  rapprochant 

^5  diî  nez  de  Tanimal ,  deviennent  plats 

n  8c  larges  avec  fix  petits  andouillers , 

3ï).  le.  tout  imitant  la  forme  d'une  main 


a 
>'  11 

55 

n 


au  Renne, 


179 


w  qui  aiiroit  fix  doigts  écartés  ,  &  le  rcfte 
»j  du  bois  produifant  beaucoup  de  ra- 
î>  meaux  qui  croiilent  prefque  tous  en 
j>  avant,  autant  que  j'ai  pu  en  juger 
«  par  un  deflîn  très -mal  fait  que  le 
«  maître  de  ces  rennes  m*a  préfenté 
>i  du  dernier  bois  du  renne  qu'il  a  vendu 
»  en  Allemagne.  Ce  bois  avoit  quatre 
lî  pieds  de  hauteur,  &  pefoit  vingt-fept 
J3  livres.  Uextrémité  de  chaque  branche 
jj  fe  termine  par  de  larges  palettes  qui 
w  portent  de  petits  andouillers  comme 
M  celles  qui  lont  près  de  la  tête.  La 
w  régularité  du  jeune  bois  que  j'ai  vu 
î3  Se  fa  belle  venue  annoncent  qu'il  fera 
r5  fuperbe. 

55  Ils  mangent  du  foin  dont  ils  choi-- 
55  liflent  les  brins  qui  portent  graine-,  la 
55  chicorée  fauvage ,  les  fruits  &  le  pain- 
53  de  feigle  font  la  nourriture  qu'ils  pré-^ 
55  fèrent  à  toute  autre.  Quand  ils  veulent 
>5  boire  ,  ils  mettent  un  pied  dans  le 
55  fceau  &  cherchent  à  troubler  l'eau- 
?)  en  la  battant  *,  ils  ont  tous  trois  le 
55  même  ufrge  ,  &  laiiîent  prefque* 
J5  toujours  leur  pied  dans  le  leau  en^^ 
55  buvant.- 

H6' 


l8o      Uijloire  Naturelle 

f  >  La  femelle  a  deux  proéminences  cjuî 
f>  annoncent  la  naiHance  du  refait ,  le 
#»  petit  en  a  de  même  *,  j'ai  vu  le  bois  de 
«  la  femelle  de  l'année  dernière ,  il  n'eft 
#>  pas  plus  grand  qu'un  bois  de  che- 
»>  vreuil-,  il  cft  tortueux^  noueux,  & 
f>  chaque  branche  eft  d'une  forme  trcs- 
py  irrcgulicre. 

V  J'y  ai  reconnu  tons  les  caractères 

n  que  vous  défigncz,  îe  craquement  des 

j>  pieds  lorfqu'ns  marchent  &  fur-tout 

fj  après  le  repos  ,  le  poil  long  &  blan- 

jj  châtre  fous  le  cou ,  leur  forme  qui  tient 

f>  de  celle  du  bœuf  &  du  cerf,  la  tête  fem- 

»î  blable  à  celle  du  bœuf,  ainfi  que  les 

»  yeux ,  la  queue  très-courte  &Temblable 

M  à  celle  du  cerf ,  le  derrière  de  la  croupe 

»  blanchâtre  comme  fur  le  cerf-,  ce  reni>e 

»  n'a  dans  fes  mouvemens  ni  lapefanteur 

»  du  bœuf,  ni  la  légèreté  du  cerf,  mais  il 

»  a  la  vivacité  de  ce  dernier ,  tempérée 

f  >  par  fa  forme  qui  n'eft  pas  aufli  fvelte. 

»>  Je  les  ai  vus  ruminans,  ilsfe  mettent  à 

f>  genoux  pour  fc  coucher,  ils  onthor- 

»  reur  des  chiens ,  ils  les  fuient  avec 

»  frayeur  ou  cherchent  à   les  fragper 

f9  avec  les  pieds  de  devant  ,•  lour  poij 


du  Renne^ 


tSi 


If  cft  d'un  brim  fauve  ,  ce  fauve  fe  dé- 
19  grade  jufqu'au  blanchâtre  fous  le 
»i  ventre ,  aux  deux  côtés  du  cou  &  dcr-, 
19  ricre  la  croupe. 

99  On  remarque  au-deflous  de  Tangle 
i9  intérieur  de  chaque  œil  une  ouver- 
J9  tiire  longitudinale  où  il  feroit  aifé 
Il  de  faire  entrer  un  gros  tuyau  de 
Il  plume  ^  ced  fans  doute  le  larmier  de 
Il  ces  animaux* 

Il  Les  deux  éperons  qu  ils  ont  à  chaque 
Il  jambe  en  arrière  font  gros  &  aflcz 
Il  longs  pour  que  la  corne  pointue  dont 
Il  ils  Font  armés ,  pofc  à  terre  lorfque 
n  l'animal  marche ,  les  éperons  s*écar- 
II  tent  dans  cette  pofîtion  ,  &  l'animal 
I»  marque  toujours  quatre  pointes  en 
«  marchant ,  dont  les  deux  de  derrière 
Il  entrent  de  quatre  à  cinq  lignes  dans 
Il  le  fable.  Cette  conformation  doit  leiu:  - 
Il  être  fort  utile  pour  fe  cramponcr  dans 
Il  la  neige. 

î)  Le  mâle  a  cinq  pieds  {ix  pouces  de 
Il  longueur  depuis  le  bout  du  mufeau 
Il  jufqu'à  la  naiilance  de  la  queue  ,  ôc 
•0  trois  pieds  quatre  pouces  de  hauteux 
f I  depuis  la  foie  jufqu'au  garrot. 


e  8  2       Hijloire  Naturelle 

>  9i  La  femelle ,  quatre  pieds  fix  pouces 
l>  de  longueur  &  trois  pieds  de  hauteur. 

•  %9  Le  petit,  quatre  pieds  un  pouce 
n  de  longueur  &  deux  pieds  fept  pouces 
ff  de  hauteur  *,  il  croît  à  vue  d'œiî. 

59  Ils  ont  huit  petites  dentis  incifîves 
99  du  plus  bel  émail  ôc  rangées  à  mer- 
99  veille  à  L'extrémité  antérieure  de  la 
n  mâchoire  inférieure  ,  cinq  molaires 
«  de  chaque  côté  au  fond  de  la  bouche  ; 
n  il  y  a  un  efpace  de  quatre  doigts 
»  entre  les  molaires  &  les  inciiives  de 
»  chaque  côté  ,  dans  lequel  efpace  il 
»  n'y  a  point  de  dentSé  La  mâchoire 
n  fupérieure  a  de  même  &  feulement 
n  cinq  molaires  de  chaque  côté  au 
j>  fond  de  la  bouche ,  mais  elle  n'a 
M  aucune  incrfive. 

»  Le  tcms  du  rut  cft  le  même  que 
99  celui  du  cerf  ,  la  femelle  a  été 
ij  couverte  au  mois  de  novembre  de 
r»  Tannée  dernière  à  quatre  lieues 
99  d'Upfal. 

>j  En  voilà  bien  long  &  peut-être 
99  beaucoiîip  trop  lur  des  animaux  que 
59  vous  connoiflcz  mieux  que  moi 
99  fans  les  avoir  vus  *,  mais ,  comme  îL 


t-etre 
que 
moi 

lie  il? 


du  Renne. 


i8> 


fï  n*en  a  point  paru  jufqii* ici  de  vivans^ 
»  en  France  ,  j'ai  penfé  que  mes 
w  obfervations  pourroient  vous  être 
»  agréables,  &c^i> 


ement 
»té  au 
c   nîa 


a  été 
re  de 
iieues 


fi84      Hijtoin  Naturelle 


NOUVELLE  ADDITION 


À  L'ARTICLE  DE  LA  GIRAFFE. 

Lorsque  nous  avons  donné  la  pre- 
mière addition  à  Tarticle  de  cet  animal 
dont  la  hauteur  furpaffe  celle  de  tous 
les  autres  animaux  quadrupèdes,  nous 
n'avions  pu  recueillir  encore  que  des 
notions  imparfaites  ,  tant  par  rapport 
à  fa  conformation,  qu'à  Tes  habitudes. 
Avec  quelque  foin  que  nous  euffions 
comparé  tout  ce  qui  a  été  écrit  att 
fujet  de  la  girafïe  par  les  anciens  natn- 
raliftes  &  les  modernes  ,  nous  ignorions 
iencore  fi  elle  portoit  fur  la  tête  des 
bois  ou  des  cornés  ,  &  quoique  la 
figure  que  nous  avons  donnée  de  cet 
animal  dans  notre  troifiime  volume  de 
Supplément  y  iii-4.*,  fnit  moins  uéfedueufe 
qu  aucune  de  celles  que  l'on  avoit  pu- 
bliées avant  nous  ,  cependant  nous 
avons  reconnu  qu'elle  n  eft  point  exaAe 


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SQUKLRTTE  DE  LA  OIRAFFE 


ic  la  Girafe ,  185 

à  plufieùrs  égards.  M.  Gordon ,  obfer- 
vateiir  très-éclairé  qiie  nous  avons  cité 
plufîeurs  fois  avec  éloge,  a  fait  un  fé- 
cond voyage  dans  Tintéricur  de  TAfriquc 
méridionale  *,  il   a  vu  &  pris  placeurs 
girafFes,    &  les  ayant   examinées  avec 
attention  ,  il   en  a  envoyé  à  M.  Alla- 
mand  un  deflîn  que  j'ai  fait  copier  & 
graver  {planche  LXXXî  )  5  "ous  y  joinn 
drons  pïufieurs  détails  intéreffans  fur  les 
habitudes   &    la   conformation    de  cet 
animal  (i  remarquable  par  fa  grandeur. 
Les  girafFes  fe  trouvent,  dit-il,  ver$ 
le  vingt-huitième  degré  de  latitude  mé- 
ridionale ,  dans  les  pays  habités  par  des 
Nègres,  que  les   Hottentols  appellent 
brinas  ou  briquas  ;  rcfpèce  ne  paroît 
pas  être  répandue  vers  le  fud  au-delà  du 
vingt-neuvième  degré ,  &  ne  s'étend  k 
ï'eft  qu'à  cinq  ott  me  degrés  du  méridieni 
du  Cap.  Les  Cafires ,  qui  habitent  les 
côtes  orientales  de  TAfrique  j  ne  con* 
noiffent  point  les  girafFes  •,  il  paroît  auffi 
qu'aucun  voyageur  n'en   a  vu  fur  les 
côtes  o^ccidentales  de  ce  continent  dont 
elles  habitent  feulement  l'intérieur.  Elles 
fcnt  confinées  dans  les  limites  que  fiQfi| 


i86       HiJIoire  Naturelle 

venons  d'indiquer  Vers  le  fiid,  Teft  & 
Toueft,  &  du  coté  du  nord  on  les  re- 
trouve jufqu'en  Abyflinie>&  même  dans 
la  haute  Egypte, 

,  L -rfquc  ces  animaux  (ont  debout  & 
en  repos ,  leur  cou  eft  dans  une  polîtion 
verticale.  Leur  hauteur ,  depuis  la  terre 
jufqu'au-deflus  de  la  tête,  eft  dans  les 
adultes  de  quinze  à  feize  pieds.  La  giraffe 
que  j*ai  fait  repréfenter  &  dont  la  dé- 
pouille eft  dans  le  cabinet  de  M.  Alla- 
mand,  étoit  haute  de  quinze  pieds  deux 
pouces  •,  fa  longueur  étoit  peu  propor- 
tionnée à  fa  hauteur.  Elle  n'avoit  que 
cinq  pieds  cinq  pouces  de  longueur  de 
corps  y  mefurée  en  droite  ligne  depuis 
le  devant  de  la  poitrine  Jufqu'à  Tanus* 
Le  train  de  devant ,  mefuré  depuis  terre 
jufqu'au-defl'us  des  épaules  >  avoit  neuf 
pieds  onze  pouces  de  hauteur  v  lîi^is 
celttî  de  derrière  n  étoit  haut  que  de  huit 
pieds  deux  pouces» 

-  On  a  cru  qu'en  général  la  grande  dif- 
férence de  hauteur  qui  fe  trouve  entre  le 
derrière  &  lé  devant  de  la  giraffe ,  pro- 
venoit  de  l'inégalité  de  hauteur  dans  les 
ïambes  5  mais  M.  Gordon  a  envoyé .  à 


de  la  Giraffe.  i  8  7 

M.  Allamand  tous  les  os  d'une  des 
jambes  de  devant  &  d'une  des  jimbes  de 
derrière  -,  elles  font  à-peu-près  de  la  même 
longueur ,  comme  on  pourra  le  voir  par 
les  drmenfions  rapportées  à  la  fin  de  cet 
article,  en  forte  que  rincgalité  des  deux 
trains  ne  peut  être  attribuée  à  cette 
caufe  5  mais  provient  de  la  grandeur  des 
omoplates  &  des  apophyfes  épineufes  des 
vertèbres  du  dos.  L'os  de  l'omoplate  a 
deux  pieds  de  longueur.  Se  les  pre* 
mières  apopbyfes  épineufes  font  longues 
de  plus  d'un  pied ,  ce  qui  fufïît  pour 
que  le  train  de  devant  foit  plus  élevé 
que  celui  de  derrière  d'environ  un  pied 
huit  à  neuf  pouces,  comme  on  peut  le 
voir  dans  le  fquelette  de  cet  animal  que 
nous  donnons  ici  {planche  LXXXii). 

La  peau  de  la  giraffe  eft  parfemée  de 
taches  roufles  ou  d'un  fauve  foncé  fur 
un  fond  blanc.  Ces  taches  font  très-près 
l'une  de  l'autre ,  &  de  figure  romboï-- 
dale  ou  ovale  &  même  ronde.^  La  cou- 
leur de  ces  taches  eft  moins  foncée  dans^ 
ips  femelles  &  dans  les  Jeunes  mâles  que 
dans  les  adultes  ,  &  toutes  en  général 
deviennent  plus  brunes  ôc  même  noires 


t88     Hiftoin  Naturelle 

à  mefîire  oue  lanîmal  vieillit.  Pline  â 
écmt  que  le  caméléopard  ,  qui  eft  le 
même  animal  que  la  giraf(e ,  avoit  dts 
taches  blanches  fur  un  fond  rouffître; 
&  en  effet ,  Icwfqu'on  voit  de  loin  une 
giraffe,  elle  paroit  prefqu  entièrement 
rouffe ,  parce  que  les  taches  font  beau- 
coup plus  grandes  que  lesefpaces  qu'elles 
ïaiflent  entr'elles ,  de  façon  que  ces  in- 
tervalles femblent  être  des  taches  blanches 
femées  fur  un  fond  rouflâtre.  La  forme 
de  la  tête  de  la  giraffe  a  quelque  reflem- 
l)Iance  avec  celle  de  la  tête  d'une  brebis  : 
fa  longueur  eft  de  plus  de  deux  pieds  5 
le  cerveau  eft  très-petit ,  elle  eft  cou* 
verte  de  poils  parfemés  de  taches  fem- 
fclables  à  celles  du  corps  ,  mais  plus  pe- 
tites. La  lèvre  fupérieure  dépaffe  Tinfé- 
rieure  de  plus  de  deux  pouces  ;  il  y  a 
hait  dents  încifives  aflez  petites  dans  la 
mâchoire  inf'érieure  -,  &  comme  dans 
tout  autre  animal  ruminant ,  il  ne  s'en 
trouve  point  dans  la  mâchoire  fupé* 
rieure. 

Jofeph  Barbaro ,  cité  par  Aldrovande; 
a  écrit  que  la  giraffe  a  une  langue  ronde, 
fJKiiée^  violette 9  longue  de  deux  pieds. 


ïine  A 
eft  le 
)it  des 
flStre; 
une 
emcnt 
beau- 
ii'cHes 
:es  in- 
mches 
forme 
effem- 
rebis  : 
pieds ', 
i  cou- 
s  fem- 
as  pe- 
Tinfé. 
il  y  a 
[ans  la 
dans 
e  s'en 
fupé- 

ainde; 
onde, 
pieds. 


de  fa  Girafe.  185 

8c  qu'elle  s'en  fert  comme  d'une  maîa 
pour  eucftiir  les  feuilles  dont  elle  k 
nourrit  •,  mais  c'eft  une  erreur  ,  & 
M.  Gordon  a  reconnu  dans  toutes  le9 
gl rafles  qu'il  a  prifes  Se  difliéquées ,  que 
la  langue  de  ces  animaux  reflemble  par 
la  forme  &  la  fubftance  à  la  langue  des 
gazelles  ',  &  il  a  reconnu  anfli  que  leur 
ftru6ture  intérieure  eft  à-peu-près  ia 
même ,  Se  que  la  véfici^le  du  fiel  eft  fort 
petite. 

Les  yeux  font  grands ,  bien  fendus  i 
briilans ,  &  le  regard  en  eft  doux.  Leur 
plus  long  diamètre  eft  de  deux  pouces 
neuf  lignes  ,  &  les  paupières  font  gar- 
nies de  poils  longs  Se  roides  en  forme 
de  cils*,  &  il  n'7  a  point  de  larmier  au 
bas  des  yeux. 

La  giraife  porte  aa-defius  du  front 
deux  cornes  ua  peu  inclinées  en  arrière. 
Nous  avions  déjà  penfé,  d'après  celle 
que  M.  Âllamand  nous  avoit  envoyée; 
qu'elles  ne  tomboient  pas  chaque  an- 
née po^ime  les  bois  des  cerfs ,  niaisi 
qu'elles  étoient  permanentes  comme 
celles  des  bœufs,  des  béliers,  Sec.  Notre 
opinion  a  été  entièrement  confirmée  par  ' 


ijo      Hijloire  Naturelle 

les  obfcrvatîons  de  M.  Allamand,  fnr 
une  tête  décharnée  qu'il  a  dans  fa  col- 
ledîon.  Les  cornes  de  la  giraffe  font 
une  excroiff^nce  de  Tos  du  front  dont 
elles  font  partie  ,  &  fur  lequel  elles 
s'élèvent  à  la  hauteur  de  fept  pouces*, 
leur  circonférence  à  la  bafe  eft  de  plus 
de  neuf  pouces  -,  leur  extrémité  eft  ter- 
minée par  une  efpèce  de  gros  bouton. 
Elles  font  recouvertes  d  une  peau  garnie 
de  poils  noirs,  8c  plus  longs  vers  l'ex- 
trémité ,  oïl  ils  forment  une  forte  de 
pinceau  qui  manque  cependant  à  plu- 
ïieurs  individus  ,  vraifemblablement 
parce  qu'ils  les  ufent  en  fe  frottant 
contre  les  arbres.  Ainfî ,  les  cornes  de  la 
girafFe  ne  font  pas  des  bois,  mais  des 
cornes  comme  celles  des  bœufs ,  &  elles 
n'en  différent  que  par  leur  enveloppe  , 
les  cornes  des  bœufe  étant  renfermées 
dans  une  fubftance  cornée  ,  &  celles  de 
la  giraffe  étant  feulement  recouvertes 
d'une  peau  garnie  de  poils. 

Indépendamment  de  ces  deux  cornes, 
il  y  a  au  milieu  du  front  un  tuberaile 
qu'on  prendroit  au  premier  coup-d'oeil 
pour  une  troiiième  corne,  m^is   qui 


io 


de  la  Giraffe.  1 9  i 

M*eft  qii*une  excroiffancc  fpongicufe  de 
l'os  frontal ,  d'environ  quatre  pouces  de 
diamètre  fur  deux  pouces  de  hauteur.  La 
peau  qui  le  couvre  eft  quelquefois  cal- 
leufe  8c  dégarnie  de  poils,  à  caufe  de 
rhafaitude  qu  ont  ces  animaux  de  frotter 
leur  tête  contre  les  arbres. 

Les  oreilles  ont  huit  à  neuf  pouces 
de  longueur  -,  &  Ton  remarque  entre  les 
oreilles  &  les  cornes  deux  protubé- 
rances conipofées  de  glandes  qui  for- 
ment un  aflez  gros  volume. 

Le  cou  a  lix  pieds  de  longueur ,  ce  qui 
donne  à  chaque  vertèbre  une  fi  grande 
cpaiffcur ,  que  le  cou  ne  peut  guère  fe 
fléchir.  Il  eft  à  l'extérieur  garni  en-defliis 
d'une  crinière  qui  commence  à  la  tête, 
&  qui  fe  termine  au-defTus  des  épaules 
dans  les  adultes,  mais  qui  s'étend  juf- 
qu'au  milieu  du  dos  d-"  ^  les  jeunes 
irafîes.  Les  poils  qui  U  compofent  font 
ongsdetroispouces,&  forment  destoufîes 
alternativement  pirs  ou  moins  foncées. 

La  partie  du  dos  qui  eft  près  des 
épaules  eft  fort  élevée  -,  il  s'abaiffe  en- 
fuite  -,  il  fe  relève  &  fe  rabaiffe  encore 
vers  la  queue ,  qui  eft  très-mince ,  Ôc  a 


fc 


ifi      Wijloire  Naturelle 

deux  pieds  de  longueur.  Ellejeft  cou* 
verte  de  poils  très-courts ,  &  fon  extré-^ 
mité  eft  garnie  d'une  touffe  de  poils 
noirs  aplatis  ,  très-forts  &  longs  de  deux 
pieds.  Les  Nègres  fe  fervent  de  ces  crins 
de  girafîe  pour  lier  les  anneaux  de  fer 
&  de  cuivre  qu  ils  portent  en  forme  de 
Jbraeclet. 

Le  ventre,  élevé  au-deflws  de  terre 
de  cinq  pieds  fept  pouces  vecs  la  poi- 
trine 5  &  feulement  de  cinq  pieds  vers 
les  jambes  de  derrière  j,  eft  couvert  de 
poils  blanchâtres.  Les  jambes  font  tache- 
tées comme  le  refte  du  corps,  jufqu'au 
canon  qui  eft  fans  tache  &:  d'un  blanc  fale. 

Les  iabots  font  beaucoup  plus  hauts 
paraevant  que  parderrière ,  &  ne  font 
point  furmontés  d'ergots  comme  dans 
les  autres  animaux  à  pieds  fourchus. 

D'après  toutes  les  comparaifons  que 
Ton  a  pu  faire  entre  îes  mâles  &  les 
femelics ,  foit  pour  la  forme  ,  foit  pour 
les  couleurs,  on  n'y  a  pas  trouvé  de  dif- 
férence fenfible  *,  &  il  n'y  en  a  qu'une 
qui  eft  réelle ,  c'cft  celle  de  la  grandeur, 
les  femelles  étant  toujours  plus  petites 
que  les  mâles.  Elles  ont  quatre  mamelles, 

de 


*i,  ^'1^^ 


ft  cou- 
[  extré-.^ 
e  poils 
ie  deux 
es  crins 
:  de  fer 
>rme  de 

le  terre 

la  poi- 

eds  vers 

ivert  de 

it  tache- 
jufqu'au 
ianc  fale. 
us  hauts 
ne  font 
ne  dans 
chus, 
bns  que 
s  &  les 
bit  pour 
é  de  dif- 
L  qu'une 
randeur, 
s  petites 
amelles, 


de  la  Girûffe,^'       j.$3 

Se  cependant  ne  portent  ordinairement 
qu'un  petit ,  ce  qui  s'accorde  avec  ce  que 
nous  favons  de  tous  les  grands  animaux 
qui  communément  ne  nroduifent  qu'un 
Icul  petit  à  chaque  portée. 

Quoique  le  corps  de  ces  animaux  par 
roiiie  difproportionné  dans  pluficurs 
de  leurs  parties ,  ils  frappent  cependant 
les  regards  ,  Se  attirent  l'attention  paj* 
leur  beauté ,  lorfqu  ils  font  debout  & 
qu'ils  relèvent  leur  tête.  La  couleur  de 
leurs  yeux  annonce  celle  de  leur  naturel. 
Ils  n'attaquent  jamais  les  autres  animaux  > 
ne  donnent  peint  de  coups  de  tête  , 
comme  Tes  béliers ,  &  ce  n'eft  que  quand 
ils  font  aux  abois,  au  ils  fe  défendent 
avec  les  pieds  dont  iiS  frappent  alors  la 
terre  avec  violence. 

Le  pas  de  la  giraÔe  efl  un  amble  ,  elle 
porte  enfemble  le  pied  de  derrière  & 
celui  de  devant  du  même  coté-,  8c,  dans 
fa  démarche,  le  corps  piroît  toujours  fc 
balancer.  Lorfqu  elle  veut  précipiter  im\ 
mouvement ,  elle  ne  troïc»  pas ,  mais 
galoppe  en  s'appuya nt  fur  les  pieds  de 
derrière  *,  9c  alors ,  pour  maintenir  Téqui- 
J/ble,  le  cou  fe  porte  en  arrière jlorf-, 
Quadrup*  Tome  XIIL  I 


I 


'^^^  ,* 


194       Hijloire  Naturelle 

qu'elle  élè^'c  Tes  pieds  de  devant ,  Se  en 
avant ,  lorfqu'elle  les  pofe  à  terre  -,  mai$ 
en  géncial  les  mouvemens  de  cet  ani- 
mal ne  font  pas  trcs-vifs  y  cependant , 
comme  fes  jambes  font  très-longues , 
qu  elle  fait  de  très-grands  pas ,  &  qu'ellç 
peut  marcher  de  ftjitç  pendant  très-long- 
tems,  il  eft  difficile  de  la  fuivre  &  de 
l'atteindre  mênie  avec  un  bon  cheval. 

Ces  animaux  font  fort  doux  •,  &  Ton 
peut  croire  qu'il  eft  poflîble  de  les  ap- 
privoifer  &  de  les  rendre  domeftiques  ^ 
néanmoins  ils  ne  le  font  nulle  part ,  Ik 
dans  leur  état  de  liberté ,  ils  fe  nour- 
rirent des  feuilles  &  des  fruits  des  arbres 
que,  par  la  conformation  de  leur  corps  & 
îa  longueur  de  leur  cou ,  ils  faififlent  avec 
plus  de  facilité  que  l'herbe  qui  eft  fous 
leurs  pieds ,  &  à  laquelle  ils  ne  peuvent 
atteindre  qu'en  pliant  les  genoux. 

Leur  chair  ,  (îir-tout  celle  des  jeunes, 
eft  affez  bonne  h,  manger,  &  leurs  os 
(ont  remplis  d'une  moelle  que  les  Hot- 
tentots  trouvent  exguife  :  aufE  vont-ifs 
fouvent  à  la  chafle  des  girafïes  qu'ils 
tuent  avec  leurs  flèches  cmpoifonnées* 
fifÇ  ç\\ix  (f^  ces  aniipaux  eft  épais  <J'ii|} 


de  la  Giraffe.  195 

Semî-pouee.  Les  Africains  s'en  fervent 
à  différens  ufages  s  ils  en  font  des  vafes 
où  ils  c6n fervent  cle  Teaii; 

Les  giraffes  habitent  uniquement  dans 
les  plaines  -,  elles  vont  en  pfetites  troupei 
de  cinq  ou  fix  ,  &  quelquefois  de  dix 
ou  douze  *,  cependant  Tefpèce  n*eft  pas 
trcs-nombreufe.  Quand  elles  fe  repofent, 
elles  fe  couchent  fur  le  ventre  ,  ce  qui 
leur  donne  des  calloiités  au  bas  de  la 
poitrine  &  aux  jointures  des  jambes* 

Nous  croyons  devoir  ajouter  ici 
les  dimenfîons  d\ine  giraffe  .tvxe  pat 
M?  Gordon  dans  le  pays  des  grands 
Namac;      . 

Hauteur  .....urée  en  ligne  droite,  Pie<ls.  Pouc«.  Ligner. 

depuis  la  plante  des  pieds 

de  devant  jufqu'au-deflus 

du  tubercule  qui  eft  fur  la 

tête  ,  iorfque  l'animal  a  fe 

cou  dreUe  perpendiculai* 

rement , 15        2         ^ 

I/ingueur    depuis  ie   bout  du 

mufeau  le  iongdu  cou  ,       '  ' 

Qu  en  fuivantia  courbure 

du  corps  jurqu*:\  l'origine  - 

de  queue 13         6      ,n 

Longueur  du    corps  depuis  la  '" 

poitrine  jufqu'à  l'anus  en 

droite  ligne. 5        f  '     7 

I  1 


f  96^      Hijîoin  Naturelle 

"      •'  Keds.  Pouces,  tîgntf. 
Aongiitur  en  fuivant  la  cour- 
bure        5      10        ^ 

Hauteur]  ufqu'au-defius  du  garrot 

«n  ligne  droite 9       11         h 

Hauteur  en  fuivant  la  courbure.     10        ^        Sf 
f "auteur  du   train  de  derrière 
'     jufqu'au-deffus  de  la  croupe 

en  iigne  droite . .  •  <  o g         s         ff 

Kauteur fuivant  îa  courbure.. .       S         9         6 
Hauteur  de  la  partie  inférieure 
du  corps  au-deffus  du  ter- 
rain près  de  la  poitrine. . ..       5        7^' 
Hauteur   entre   les  jambes  de 

derrière..,» 5         /r         «^ 

Circonférence  du  corps  derrière 

les  jambes  de  devant. ...      10         H         n 
Circonfthence  derrière  les  jam- 
bes de  derrière 8         4        ô 

Longuijur  de  la  tête^  depuis  le 
bout  du  mufeau  jufv|ue 
derrière  les  émincaces  qui 
font  entre  les  cornes  &  \u 

orciife^ a         4         4 

DJfiai'fre  e.nrv*  \^  boiu  du  mu- 
feau c"^  le  milieu  des  yeux.        166 

Longueur  d',*s  ycux.\  ». //         a        4 

Longueur  de  ia  prunelle  dans  fa 

pTjs  grande  diiTj,enlion..»       ti        3  .      ''^ 
Longueur^ dans  fa  plus  courte 

dimeiiGon .^.*»       tt         l         n 

Longueur  des  cornes H        7         H 

Circonférence  des  cornes  à  k  xï 

faafe. *      f      îl        * 


ces. 

lîgnu. 

to 

n 

[I 

H 

4 

0 

2 

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8 

6 

7 

^ 

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H 

H 

A 

6 

6 
a 


I 

7 


6 

4 

« 

// 

N 
H 


•y-. 

de  la  Girafe.  157 

Piedii.  ]Pouc«i.  Liynef* 
Circonférence  des  cornes  près 

Cl  fommet .....  v. .... .       1/        ^        9 

Diitance  entre  les    bafes   det 

cornes .... ... .........       //        a        /f 

Diftanceeiufè  leurs  extrémités.       f/        ^        u, 

Longueur  des  «reilles if        9         ff 

Circonférence  des  oreilles  près 

de  leur  bafe //      i  ï         à. 

Circonférence  de  la  tête  devant 

les  cornes , 3        '^        a 

Circonférence  derrière  les  dents 

incifives» . . . .  ■ • . . .        i         $         â 

Longueur  du  cou ,.i.       5       II         6 

Circonférence  du  cou  près  de 

la  tête i i.       266 

Circonférence  du  cou  k  fon  mi- 
lieu          3  U  H 

Circonférence  près  des  épauler.       5        3^ 
Longueur  de  la  queue  &  de  fes 

crins...  <...•« 4        3        t 

Longueur  de  la  pokslne  en  ligne 

droite. «...      t       7       # 

Longueur  de  la  partie  poflé^ 

rieure du  coros. a        3        g 

Longueur  de  la  jambe  de  deirant , 

depuît  la  plante  du  pied 

julqu*au  coude. 3^3 

Longueur  depuis  le  coude  jur* 

quli  l'épaule. a        7        3 

Circonférence  de  la  jambe  de 

devant 9  à  l'endroit  où  elle 

eft  le  plus  mince. ...... .       124 

Cfrconférence  à  fon  milieu  au- 

deflus  du  coude. ........       1      10        # 

15 


IjS        Uijloife  Naturelle 

Pieds.  Pouces.  Lignes. 

Circonférence  prés  du  corps.  •       3        6        3 
longueur  des  jambes  de  derriè- 
re ,  depuis  la  plante  des 

pieds  jufqu^aux  genoux. .       1      10        3 
Longueur  depuis  le  genou  juf- 

qu'au  bout  du  fémur*. .« .       g       11         3 
Circonférence  de  la  jambe  de 

derrière  h  l'endroit  le  plus 

mince i         1        6 

Circî)nférence  h  fon  milieu  au- 

deiTus  du  genou 3         n         u 

Circonférence  près  du  corps.  .5        11        n 
Hauteur  de  la  partie  antérieure 

des  fabots //         4         v 

Hauteur  de   leur  partie  pofté- 

rieurc ti        1         n 

Longueur  de  la  plante  du  pied 

de  devant v        9         // 

Sa  largeur //        6         6 

Longueur  de  la  plante  du  pied 

•      de  derrière //        8        n 

Sa  largeur ^59 

Dimensions  des  différentes  parties  du 
JqucUtte  de  la  glraffè  j  envoyé  par 
M,  Gordon  a  M.  Allamand. 

L'on  a  ^confervé  dans  la  figure  que 
bous  en  donnons  ici  (planche  Lxxxii) 
la  repréfentation  d'un  très-fort  ligament, 
qui  fert  à  l'animal  à  foutenir  &  diriger 
(on  couj  ce  ligament  s'étend  le  long 


s.  Lignes* 

S 

'  ..     3 
3 


les   du 
^é  par 

xt  que 

xxii) 

ament, 
diriger 
c  long 


»     de  la  Girafe.    '      rot 

Pieds.  PQtfetf»  Lifnu. 

ttfufe  dt  la  première  Ver- 
tèbre dorfale if        9        # 

Longueur  de  eelie  de  la  feconde 

vertèbre  ...  ^r  r ........ .       i         t        # 

longueur  de  ce!)e  de  ia  troi- 

iiéme,  qui  eft  la  plut  fon- 

^       gue.. ............       I         3         0 

Longueur  de  celle  de  la  qua- 

trTème. z         i         é 

Longueur  de  celle  de  ia  qua-  .  a      .j  l'ù 

'".  torzième  ,  q«i  «ft  la  der-     -     '■■■  ' 

Tiiére  deè  vertèbre»  du  dos.       4^        4        é 
Longueur   de   Papophyfe   épi- 

neufe  de  la  première  des 

vertèbres  lombaires... ...       tf        ^        0 

Longueur  de  eelie  de  la  féconde.      #       4        ê 
Longueur  de  celle  de  la  troi-  y  ■..  0      ; 

iK  ne •.•'.w.«-*.a.4.«..«       #        4        7 
Longueur  de  celle  de  la  ein*-^  - 

qgième^  derrière  des  ver- 
tèbres lombaires jf        fl      10 

Longueur  du  fternum .•       %        if        /f 

Longueur  de    la  longue  côte , 

fuivant  fa  courbure 3        /r        # 

Longueur  du  cartilage  par  lequel 

elle  adhère  au  Iternum..^.       h        6-       if 

Largeur  de  la  groflTe  côte '  #        9        0 

Longueur  de  l'omoplate. .... .       «        2        // 

Largeur  de  fa  bafe. tf        9        » 

ad  f:irc«nféreiice  k  Pendroit  le 

plus  étroit..... ......  ..^      n        ^        & 

Sauteur  de  fon  épine  à  Fendruic 

le  plus  élevé  . . .  *. 0        2        if 

Oiimàae  de  U  cavité  g^énoifde.-     l^       3       # 


«■  •■*> 


"'^'Brwvx 


Jt02    Nijiùire  Naturelle  y  ôcc. 

Pieds.  Pouces.  Lignef. 

Longueur  de  l'humérus* i  é  6 

8a  circonférence  à  l'endroit  le  •      f  -m  > 

plus  mince tf  t  9 

tkongueur  de  Tos  du  coude. ...  a  7  5 

Longueur  de  l'oiécrâne i  //  // 

Circonférence  de  l'os  du  coude 

à  l'endroit  le  plus  mince,.  ff  S  6 

Longueur  du  canon  de  la  jambe  '  -    v 

de  devant a  .4  6 

Sa  circonférence  à  l'endroit  le  -^   .  f,  :  ».  .    j 

plus  mince //  7  10 

Longueur  du,  fémur i  &  // 

Sa  circonférence  à  l'endroit  le 

plus  mince //  8  9 

Longueur  du  tarfe //  7  if 

Longueur  du  tibia. i  11  // 

Sa  circonférence  à  l'endroit  le  .; 

pKis  mince  . , //  9  // 

Longueur  du  canon  de  la  jambe 

poftérieure.. 9  46 

Sa  circonférence  à  ,1'endrcit  le 

plus  mince «...  //  7  tf 

Longueur  de  la  rotule //  j  6 

Sa  plus  grande  largeur //  3  tf 

Epaifleur  de  ta  rotule t/  2  m 

Longueur  des  os  féramoïdes. . .  //  ff  5 

Longueur  :!e  la  première  pha- 
lange des  doigts «  . . .  tf  4  5 

Longueur  de  la  féconde  pha- 
lange   0  a  I 

Longueur  de  la  troiôéme  pha- 
lange   ^34 

;^     FIN. 


Lignes* 
6 


:>' 


8 


6 

i 

10 

// 


.  de  la  GiraJJe.  i;      199 

des  vertèbres  dorfales  au-dciïus  de  leurs 
apophyfcs  cpineufes  -,  il  eft  adhérent  à 
toutes  les  verticales  ^  &  il  a  fa  diredttoii 
au  bas  de  celle  qui  eft  immédiatement 
aii-deffows  de  Tatlas. 

pieds.  Pouces.  Lignes. 

Longueur  de  fa  tête,  depuis  le  ►  ^ 

bout  de  la  mâchoire  fupé- "  ' 

rieure  jufqu'ài'occiptt. . .       212 

Sa  circonférence  près  des  cornes.       313 

Sa  circoiiférence  où  finiflent  les  ^    ._ 

os  di\  nez //      xi        g 

Longueur  de  ta  mâchoire  infé- 
rieure  1...       I         7       10 

longueur  de  fes  branches. ...       //        9        u 

L-argeur  des  dents  mîtchelières 

fupérieures //         i         Ù' 

Largeur  des  dents  mâchelières        ']    "^    ^. 
inférieures //         tf        9 

Largeur  <le  l'ouvenure  des  na- 
rines         //        5  •    II 

Le  pi  us   grand    diamètre    des 

orbites //         a         ^. 

Diftance  entre  fes  orbites  &  l*ex-  .  *"  " 

trémité  des  os  du  nez,.. .       if       10  \.-  ^ 

Longueur  des  cornes //        7    *     ft 

Circonférence  de  leurs  bafes. .       ^        9       la 

Circonférence    de   leur  extré- 
mité arrondie  .. . A/         6         j 

Circonférence  au-delfous  de  cet  ■      ^ 

arrondilfement //        6        0 

Hauteur  du  tubercufe  qui  eft    '         -^       - 
fur  le  front. . . ,. //       ^       .Ǥ 


H 


"m^ "-'fi' 


-^,.«™-; 


'm' 


200     HiJIoire  Naturelle 

Pieds.  Poueef.  Li^éti 
Longumr  de  fa  bafe ^        3       i£ 

Longueur  du  cou ^...       5        ^        ^ 

Longueur  dé  Pat1a« ^       #        5        iT' 

Circonférence  de  l'atlas  à  l'en- 
droit le  plus  mince /f        9        %^ 

longueur  de  la  troiliéme  ver- 
tèbre du  COQ  qui  eft  la  plus 

longue ë      II        # 

Longueur  de  ta  feptième  qui 

ed  la  plus  courte //         8        8 

Circonférence  de  cette  dernière 

vertèbre x         3        # 

Longueur  de  la  colonne  verté- 
brale ^  depuis  le  cou  juqu'à 

.    1*08  ûicrum 4        //        P 

Longueur  de  Tos  facrum i/        ^        i» 

Longueur  des  cinq,  faufles  ver- 
tèbres du  coccix,  qui  font 
,     le   commencement  de  fa 

queue  ...•.>.•....  .i.-      If       il        9 

Longueur  des  treize  olfelets  qui 
forment  les  veitèbres  de  la 
queue...  .^.... ...  ...^..       ff      10        ff 

Largeur  de  la  partie  la  plus  large 

des  os  des  hanches». .  .^.       i        4        y. 
Z)jfiance  entre  les  os  des  hanches 

qui  forment  le  grand  baffin*^      24^ 
t)iamétre  de  fa  plus  grande  ou- 
verture du  petit  badin . . .       s         I        6^ 
2^iaii)étre  de^fa  plus  petite  ou- 
verture.............  •.       9      K>        l 

ibîaméfire  de  la  cavité  coryloïde*      tf        $        » 
Longueur  du  trou  ovalatre.  .• .       #        }        2 

wi  largeur. (f         A        4 

Loiigueur  dt  ifapopbyre  épw 


S>ES    MATIERES.       «oç 

CHltVREUiL.  Dcfcription  d'une  troifîème  race 
de  chevreuils  «  vol»  II,  pagt  i6o* 

Chien.  Le  chit n  de  berger  fe  trouve  daiu  pref- 
que  tous  les  pays  du  monde,  pol,  I^pigt  toé. 

Chien  des  boiS'  Delcription  de  la  grande  efpéce 
de  chien  des  boit  de  Cayenne,  pûl-  l^f^  aie* 
Kotice  au  fujet  de  ta  petite  efpéce  de  chien 
des  bois  du  même  pays,  pagem» 

Chien-loup.  Defcription  d*ua  grand  chien- 
loup,  vol*  l-tpagt  319. 

Chiens -MÉTIS  ,  produdion  préfumée  d'un 
chien  avec  une  louve,  vol.  1 ,  page  303.  Autres 
exemples  du  produit  d'une  louve  avec  un 
chien,  pages  ^11  (f  fuiv. 

Chiens- MULETS  provenant  d'une  louve  &r 
d'un  chien  braque ,  voU  /,  page  230.  Defcrip^ 
tion  &  habitudes  du  mâ^e,  première  généra- 
tion, fùg/t  237*  De  la  femelle  9  première  géi^ 
ration,  pflge  345.  Du  mâle, féconde  génération» 
fûgt  251*  De  la  femelle>  féconde  génération^ 
fogt  256*  De  ia  femelle  9  troîfième  génération  ^ 
pagt  2*74.  Du  mâle,  quatrième  gêné  at^n  « 
page  294.  De  la  femelle ,  quatrième  génération , 
pagt  296.  Suite  de  leur  hiftoire,  pagt  291$* 

Choras*  Defcription  &  habitudes  naturelles  de 
ce  babouin  )  vol  J ,  pagts  626*  faw, 

COAITA.  Addition  à  l'article  de  ce  lap^ou  ,  9t 
'  expofé  d«  fes  habituddS  ,  vol  1^  pag^s  146  & 
fiivaates* 

CacHON  BE  SiAM.  Addition Ikfon  article  1  voUJT,> 
pagt  J38. 

CoENDOU  A. LONGUE  QUEUE.  Défcriptîon  dr 
cet  anima),  t«t^  //,  puçt  125. 

Cornu-  (  Sajou  )  Defcription  M  ce  iâpi^oa^ 


x^      -   •       TABLE 

CRiNié&E  (Defcriptiuii  de  la  guenon  h)  ro/.  I, 

pagt  119. 
Cynocéphale  (Le  petit)  a  été  indiqué  par 

Profjper  Alpin,  vol.  1,  page  54.  Caraâére  dif- 

tin^ifde  cette  efpéce ,  ibU,  Ses  rapports  avec 
.    le  pithéque,  55. 
CvnocépîjAle.  (Le  nom  de  )  a  été  donnéau 

babouin  à  inufeau  de  chien,  vol'  l^pagt  68* 

POO'FACED  BABOON*  Le  babouin  h  mufeau 
de  chien  a  été  ainfi  rommé,  vol.  /,  pagt  68* 

Doue.  Addition  à  l'article  de  cet  animai  9  vqU  /, 
page  124. 

E. 

Écureuil.  Dcfcription  du  grand  écureuil  de  ïa 

côte  de  Malabar,  vol.  1  ,p.  51  &•  fuiv. 
Ecureuil  de  Madagascar»  Defcription  de 

cet  animal ,  vol.  II,  p.  54. 
Élan.  Defcription  &  dimenlions  d'un  éîan  mâle, 

vol  II,  p.  144  £^  fuiv.  Nouvelle  addition  à  l'ar- 

ticie  de  l'élan,  0.  151. 

,.-  F. 

frATWELLUs  y  (  Simia  )  nom  donné  au  fajou 
corn^u ,  voU  F^p,  159. 

ï'ouiNE  DE  Madagascar,  (Petite)  fa  def- 
cription y»o/.  //,  p.  45. 

f  VLL-DoTTOM ,  nom  donné  k  ia  guenon  à  camaii^ 
991"  J,  p.*95. 

G. 

Genette  du  cap  de  Bonne-espérance* 
$a ^defcription  «  v*/.  Il ,  p,  ^^. 

CiB-Arfs.  Lieux  qu'tik  hibitt,  vol»  //;/•  104* 


t^ 


^m 


UlL. 


a; 


:2» 


lï't.  r.   ? 


^^x 


.  1'^  ^f..*  ;• 


TABLE 

-^f.*  ;'.  ■  :    -  ■'•  •   ••  •■■,    ■• 

DES     MATIÈRES 

Contenues  dans  ces  deux  Volumes* 

A. 


i 


w 


,n..s  -■•, 


Adive  C  Chacal).  Description  du  chacal  adiyéf 
vol'  Ily  pag*  I. 

Alouatte.  Addition  il  fon  articfe  ,  vol-  I, 
pag.  126.  Sa  defcription,  ihid,  b  fuh.  Ses  habi- 
tudes, pag,  130.  Defcription  de  l'organe  deia 
voix  de  cet  animal, ;>fl^.  135  y  fu'w 

Aye-aye  (!')  fe  trouve  à  Madagafcar,  vol.  /f, 
pag,  72.  Defcription  de  cet  anima! ,  &  notice 
relative  à  fcs  habitudes,  ibid,  &fuiv.        1:  ') 


i  'j 


j  ' 


B. 


Babouin  a  face  bleuâtre.  Defcription  de 
ce  finge ,  vol-  /,  pag*  57.  Il  ne  paroît  être  qu'une 
variété  du  babouin  des  bois^  pag.  58. 

Babouin  a  loi«^^oues  jambes>  Defcription  & 
hàbtudès  dé  cet  animal ,  vol.  J^pag,  59. 

Babquin  a  museau  de  chien.  Defcription 
&  habitudes  naturelles  de  ce  finge ^  .  ^l-  If 
pag'  68  &  fuiv. 

Babouin    cendré  :  fa  defcription ,  vol*  T, 

f°S'  57- 
Babouin  des  bois.  M.  Tennant  a  fait  coa; 


^4 


T  A  È  L  É 


noître  cette  efpèce,  vol»  /,  pagt  sS.  Sa  âsftf^- 

tion ,  page  57. 
Babouin  cris,  babouin  k  muftau  de  chien , 

vol'  I ,  page  68* 
Babouin  jaune.  Defcription  de  ce  babouin , 

.     vûl,  /,  pag»  57* 

Vay-monkey  ,  nom  donné  k  une  guenon  quf  a 
.  beaucoup  de  rapports  avec  la  guenon  à  camiif , 
wol*  J  9  pagB  ))6* 

Belette.  Nouvelle  addition  relative  aux  ha- 
bitudes naturelles  de  la  belette,  t>»l-  Il ^ pages 2$ 
y  fitiv» 

BiSAAjf.  Habitudes  h  dcfcrjption  de  cet  animal , 
vol»  Il ,  pagts  1 2  &  fuiv. 

Blanc-nez  (  le  ).  Defcription  &  habltudei  natu- 
relles de  cet  animal  »  vk»  i ,  pagfs  9!  &  fuiv. 

BiLOwN  BABO0N,un  des  noms  du  babouin  k 
longues  jambes  4  09L  J ,  page  59. 

Cerf.  A^dditîon  k  Particie  de  cet  animal,  l'oA'  11, 
page  155*  l^a  difette  qu'il  éprouve,  empêche 
fa produâion  de  fon  hois,  page  156.  Le  retran- 
cb«menc  de  iho  bois  le  prive 9  comme  la  caT- 
tration^delapuilTance  d'engendrer «/>a^  157. 

CEYLONicusCSîmiolusJnom  donné  Maguenon 
nègre  J  vU.  l,  page  1 22» 

Chat  musqvê^  nom  donné  à  une  genctte  du 
Cdp  de  Bonne-efpénince ,  vol'  Il ,  page  43* 

Chauve  Souries  (Dercriptiov  de  la)  grande 
férotfnedeia  Guyanne,  voL  UypMge^^. 

Chauve-souris  ,  (  La  grande)  fer  ie  lance  dt 
la  Gwyanne.  Dimenfions  &  tlefcripdon  de  cet 
animal  f  pag^  105;  Defcription  d'une  aucc€ 
cbauTeHfouris  du  métoe  pays  /  page  Jvoir 


DES    MATIERES.       ifirf 

Sa  defcription ,  ;?.  iS(f  ^  fniv.  Forme  &  nature 

de  ùs  cornes,  p,  189.  Ses  habitudes,  p.   193. 

Dimeniions  de  Tes  parties  extérieures  &  inté^ 

rieures  »  p.  195  ô*  Tà/V. 
Glouton-  Addition  à  Tarticle  de  cet  animal , 

vol.  II  y  p.  S* 
Grand  Babouin^  nom  donné  au  chorus,  vol.  T^ 

p.  62* 
Gris.  (  Le  petit  maki).  Sa  defcription,  vol.  /, 

P'  174-  .      , 

Guenon  a  camail.  Bcfcription  de  cet  animaî, 

vol'  /,  p.  95. 

Variété  dans  cette  efpéce ,  ^.  96. 
Guenon  a  lonO  nez.  Defcription   de  cet 

animal,  yoU  1 9  p'  77. 
Grenon  a  museau  alongé.  Pays  où  on  la 

trouve,  vol'  /,/>•  88*  Sa  defcription,  ibid. 
Guenon  a  nez  blanc  Proéminent.  (La) 

Sa  defcription.  vol.  1 ,  p.  106  &*  fuh. 
Guenon-couronnée,  (  Defcription  de  fa) 

vol.  / ,  90.  Ses  dimeniions  ,  ;>.  93 ,  94. 
Guerlincuets»  Il  exifte  à  ia  Guyanne  deux 

efpèces  ou  variétés  de  ces  petits  animaux ,  vol,  II ^ 

/.  61.  Defcription  de  la  grande  efpèce,  p-  63. 

Defcription  de  h  petite  efpèce,  p.  64. 

H. 

Hérisson.  Addition  relative  aux  habîtuJes 
naturelles  de  cet  animal ,  vol'  H  ,p.  11 1  ô*  fuiv 

J' 

JocKO.  Le  finge  décrit  fous  ce  nom  (  Foluttie 
Xiy ^  in-4.0),  étoit  un  jeune  pongo ,  vol.  In 
p.  ?.  Defcription  de  cette  efpcce  d'orang- 
outang,/.  20  &  foiv.  Habitudes  naturelles  d'une 
tîemelle  de  c««e  efpèce ,  pag.  22  6*  fuiv. 


ïoS       '         TA  S  1  È   - 

■:   ,.ic.      .     .■  .: 

ICiNKAJOU.  Nouvelle  addition  à  foa  article , 
voL  II  j  p*  1^.  ,    f  :-  .  ; 

KliPdas  ,  nom  de  ranimai  appelle  aulfi  martnoie 
du  cap  de  Bonne-efpérance,  vch  II ,  p,  ijo. 
'     Babitadet  de  ce  quadrupède,  /.  132  é  ftùvi 

tinoT  A  OVEUE  DORÉE*  Habitudes,  defcrip- 

tien  &  dimenfîons  de  cet  aninnal,  V9L  11 ,  /i*  9o> 
LoRiJ  DE  Bengale.  Defcription  &  habitudes 

de  cet  animad*  10/.  l,  /•  180  ÙJuk^é 
LowaNDO.  Addition  ù  l'article  de  ce  finge,  vol 
.      7,  />.  72.  Le  fmge  de   Moco  décrit  dans  cette 

page  &  dans  h  ti'ivanie  ,  eft  le  babouin  à  mu-» 

feau  de  chien-  ^icnljji.mîui% 
LvKX.  Nouvdie  aJdition  à  l'article  de  ce  qua* 

drupède  ^  val'  JI^p.Z* 

M, 

Macaque  a  quette  courtt:  Defcrîptîon  de 
cet  animal 5  f^o/.  /,/>.  81  (f  fhiP., 

Maki.  Defcription  d'une  autre  efpêce  de  makf, 
vol.  1 1  p.  177* 

Mandril.  Grand  finge  qui  a  beaucoup  de  rap- 
port avee  le  mandril,  &  qui  appartient  à  IW- 
pèce  du  choras,  v9l.  1 ,  p.  16.  Sa  defcription 
&  fes  habitudes,  p.  ij  &  fuiv. 

Marmotte  du  cap  de  Bonne-espérance. 
J^  Iditron  &  correélion  à  l'articfe  de  cet  animait 
voU  //,  p'  i^o* 

Marte.  Defcription  de  là  grande  marte  de  1» 
Cuyajine,  vol.  //,  p-  47. 


^         DES    MATIERES.       16^ 

MiKou 5  nom  que !e  fajou  gris  porte  à  la  Guyanne, 

vol*  l»p>  154. 
Moccoco*  Habitudes  de  ce  maki ,  voU  /,  p.  172. 
Moco  (  Le  linge  de  )  eft  le  babouin  à  mufeaii 

de  chien,  yiv&nijfûmcnt.  Sa  delcriptioïi ,  poi  1, 

p*  7a  & /kiv* 
Mon  A,  (  Defcription  du  )  »•©/.  l,p.  109. 
MoNGOUS  (Grand)-  Defcription  de  ce  maki ^ 

vol.  If  p.  170, 
MoNTEGAR ,  nom  donné  au*choras ,  vol-  1 ,  p,  62* 
Mormon,  nom  donné  au  choras,  vol.  I^p,  62. 
Mouffette  DuCiiiLi^Sadefcriprion,  vol.  //, 

p.  21. 
Mule-   Exemples  d'accouplement  prolifique  as 

fa  mule  avec  le  cheval,  voL  1 ,  p.  201. 
Musaraigne  musqttëe  de  l'Inde*  Sa  def* 

criptïon,  vol.  Il,p-  88* 

N. 

NeorE  (  Defcriptfon  dé  îa  guenon)  vol,  /, 

p*  122. 

Notice  au  fujetdu  fajou  nô^re,  vol,  i,  p.  158. 
Notice  relative  au  tamarin  nègre ,  ma/»  I^p»  168.. 

o. 

Oranooutang»  Ce  mot  indien  qui  fignifi* 
ftomrae  fauvage,  eft  un  nom  générique,  vol,  f, 
p*  I.  Il  exiAe  deux  efpécesde  ces  animaux>  iiitK 
caraâères  diltindtifs  ae  ces  deux  efpêces ,  p.  3. 

OuANDEROU.  Addition  «  l'article  de  ce  finge, 

vol.  JyP'   75» 

P. 

Palmiste.  Addition  k  l'article  du  palmide  , 
yy/.  ;/,  p.  57. 


1  I 


110 


TABLE 


PAPIRE ,  nom  donné  au  choras,  val.  I^p*  6i» 
PÉCARI.  Addition  à  l'article  du  pécari,  >'o/.  il, 
'  p*  142» 

pATAS  A  QUEU]f5  COURTE  (  Defcriptîon  du) 
vol»  A,  p.  85. 
^  \^  Petit-gris  de  Sibérie.  I>efcription  de  ce 

joli  petit  quadrupède,  vol.  l[,p'  58. 
Phalanger.  Additions  &    correâions  à  fori 

article,  vol.  II ,  p.  76. 
I^ITHÈQUE  (Le)  n*eft  que  !e  magot,  diverti jjè^ 
ment.  Obfervatior.s  de  M.  Desfontaines  fur  la 
nature  &  les  habitudes  de  cet  animal,  vol.  I, 
pag'  43  i'f  fuiv»  Autres  détails  concernant  les 
mœurs  de  ce  finse ,  p.  49.  Principales  dimen* 
fions  d*un  individu  de  cette  efpèce*  /?•  50. 
DefcpTption  de  cet  individu ,  ibid. 
PlatyPIGOS  (  Simia).  Un  des  noms  du  babouin 

h  longues  jambes ,  voU  l ,  p.  59. 
PONGO.  Divers  noms  donnés  Ji  cette  grande  efpèce 
d'orang-outang,  vol'  1 ,  p'  4.  Habitudes  natu- 
'    relies  de  ce  finge ,  p.  6  &  fuiv.  Sa  taille  oidi* 

Tiaire ,  /»  11.. 
Po&c-KPic   DE  MaLaca.  Defcriptioik  de    cet 
animal,  val.  Il;,  f    I22'  Ses  habitudes,;?.  124. 
Pourpre  (La  guenon  à  face  j.  Sa  defcription, 

voL  It  p'  117» 
Putois  rayé  de  i/Inde.  Defcriptîon  de  cet 
animal  ^  vol*  11^  p.  17  à'%piiv.] 

R. 

Rat.  Courte  defcriptîon  d'une  efpèce  de  rat  qui 
habite  l'Arabie, fui vant  M-  Pages, »^o/.  //,/.  8c, 

Ratperchal.  Defcriptîon  d«  cet  animal;  ro/.  //, 
p.  82. 


•r'jr- 


:j>ES    MATIERES.        ni 

Rats.  Nouvelle  addition  à  l'article  des  rats&  des 

fouris,  vol.  11^  p'  79. 
Renard.   Addition  à  l'article  de  cet  animal j 

vol,  I ,  p.  317. 
Renard  blanc.-  Defcriptipn  d*un  renard  blanc, 

pol.  I ,  p,  519. 
Renne-  Additions  relatives  aux  habitudes  &  k 

ia  defcription  du  renne,  pol.  Il »p'  163  &/«/>. 

Autres  addition?  relatives  au  même  fujet,p.  177. 

RoLOwAY  ou  i,A  PALATINE.  Detcriptîon  dç 

cette  guenon^  i;o/.  1  ,p.  112. 
Russie  (Defcription  d'un  grand  chien  mâle  de), 

vol»  I,  p.  224.  Defcription  d^  ia  femelle  9  p.  225* 

Saî'miri.  Addition  à  fon  article ,  vol'  I^p*  i62* 

Sajou  brun.  Addition  à  l'article  de  cefapajou, 
&:  expofé  de  quelques-unes  de  fes  habitudes^ 
vol,  l,p.  15g  àf  fuiv. 

Sanglier  du  Cap- vert.  Addition  &  correc- 
tion îi  fon  article,  vol*  lT,p,  140. 

ScHERMAN  en  Rat  d'eau  de  Strasbourg» 
Defcription  de  cet  animal  envoyé  par  M.  Herr- 
mann  ^  vol.  11^  p.  84. 

Sibérie  (Notice  au  fujet  du  chien  de  )  ,  vol*  I, 

P'  814* 
SiNiA  iEçYPTiACA,  Ic  faabouin  à  mufeau  de 

chien ,  vol-  1 ,  p-  68* 
SiMiA  Hamadrias.  m.  î  inné  a  nommé  ainû 

le  babouiia  à  mufeau  de  chien,  vqL  1  ^ p.  6>' 
Singe  DE  nuit.  Defcription  du  fagouin  nomm^ 

ainfi,  voU  1,  p.  i6^» 
Singe  masqué   de  Guinée*  Le  babouin  ^ 

mufeau  d&  cbÎQn  a  écé  f','*.Ii  noi^mé^  vol^  I^ 

f.  68» 


..45 


* 


'■■'.y- 


ftu    TABLE  DES  MATIERES. 


Ta  TU  AN.  Dafcription  d*un  Taguan,  t/el.  I,p,  66. 
ITamariN*  habitudes  de  ces  fagouins,   vol'   /, 

/.  168. 
Tan;jiiac.  Dimenfions  ^i  dtfcription  d'un  ta»- 

drac  ,  vol.  Il  ^  p,  1 1 9  ^  1 20* 
Tak TARIN,  un  des  no^s  du  babouir»  à.  ù^afea^a 

de  chii:!!,  vol.  1 1  f'  68* 
TiOJit.  Nouvelle  addkion  k  1  art'^'Ie  du  tigre, 
.    vol'  Il ,  p»  10.  .  -    ., 

TôUAN.  Delcripiion  de  et  petit  aûimaî  que  i*on 

a  envoyé  de  Cayennc  au  Cabinet  A\x  Roi ,  ifol,  IT^ 

P*  49. 
a'i:i  T£Di»  PE«  Le  choras  aétéainâ  îioramé,  i'o/  ^5 

ïwAC.  DefcriL^Jon  d*un  chien  tuic  &  gredin  j 

-'  V'      ....      ■: 

Vampike.  Addition  ii  l'article  de  cette  chauve- 

fouri»,  vol,  U  »  p.  J03. 
VAUfiiKis.  NouveUefiddmoniifonanicIt)»'o/.  U^ 

Yahqué.  Defcription  de  ce    fagouinj  pol-   1» 


rin  di  k  Têlii  en  Matièret^ 


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p,  66. 


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tigre  , 
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,  vol-  llf 


roi-   1. 


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