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brporation
23 WEST MAIM STRSET
WEBSTER, N.Y. UàSO
(716) 872-4503
^
CIHM/ICMH
Microfiche
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Collection de
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sion. or tha back covar whan appropriata. Ali
othar original copiaa ara fiimad baginning on tha
firat paga with a printad or illuatratad impraa-
sion. and anding on tha laat paga with a printad
or Illuatratad impraaaion.
Tha laat racordad frama on aach microficha
ahall contain tha symbol «^(maaning "CON*
TtNUED"), or tha aymbol V (maaning "ENO"),
whichavar appiiaa.
Mapa. plataa. charta. atc.. may ba fiimad at
diffarant raduction ratica. Thoaa toc larga to ba
antiraiy includad in ona axpoaura ara fiimad
baginning in tha uppar laft hand comar, laft to
right and top to bottom. aa many framaa aa
raquirad. Tha foilowing diagrama illuatrata tha
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généroaité da:
Department of Rare Booki
and Spécial Collections,
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Laa Imagaa suh/antaa ont été raproduitaa avac la
piua grand soin, compta tanu da la condition at
da la nattaté da l'axamplaira filmé, at 9t\
conformité avac laa condltiona du contrat da
tilmaga.
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papiar aat impriméa sont filméa an commançant
par la pramiar plat at an tarminant soit par la
damiéra paga qui comporta una amprainta
d'Impraaaion ou dllluatration. soit par la sacond
plat, salon la cm. Toua laa autras axamplairaa
originaux sont filméa an commançant par la
pramiéra paga qui comporta una amprainta
dlmpraaaion ou d'Illuatration at mn tarminant par
la damiéra paga qui comporta una talla
amprainta.
Un daa symbolaa suhrants apparaîtra sur la
damiéra imaga da chaqua microficha. salon la
eaa: la symbola — ^ signifia "A SUIVRE", la
symbola ▼ signifia "FIN".
Laa cartaa. pianchaa. tabiaaux. atc. pauvant étra
filméa é daa taux da réduction différvits.
Loraqua la doeumant aat trop grand pour étra
raproduit 1% un saui cliché, il aat filmé é partir
da l'angla supériaur gaucha. da gaucha à droita.
at da haut 1% baa. an pranant la nombra
d'Imagaa nécaasaira. Laa diagrammaa suivants
iiiuatrant la méthoda.
1 2 3
1
2
3
4
5
6
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^'â^ j
2a
LE
CflUMÏ DMTREFOIS
LE
SUISSE METHODISTE
CONFONDU ET CONVAINCU
D'I
NORANCE ET DE MENSONGE
HS. CHINIQUY, Ptre.
MONTREAL
1875
i w)
t^,
W^Ç'fiîrf»/.
Ch^rL^^tty, Chs
■I|»"fl 'Bill
'^ï:;.
PREFACE.
Ceux qui liront cette petite brochure pourront comparer le
Cbiniquy de 1851 et le Chiniquy d. 1875. Le premier est
«atholique et confond les .Suisses; le second est apostat et sou-
lève le cœur de tous les honnêtes gens.
Qui croire de ces deux Chiniquy ? Quand il combattait pour
l'Eglise Catholique, Chiniquy était.il dans l'erreur ? Si oui
qui nous assure qu'il est aujourd'hui dans la eérité. Pourquoi
un homme qui s'est trompé dans les années les plus fortes de sa
vie, ne se tromperait-il pas dans sa vieillesse. Si non, si Chini-
quy n'était pas dans l'erreur en 1851, il l'est donc aujourd'hui,
car il prêche le contraire.
Donc, dans l'un comme dans l'autre cas, le Chiniquy de 1875
ne mérite pas qu'on l'écoute.
V
LE CHINIQUY D'AUTEEFOIS
LE SUISSEJMÉTHODISTE
CONFONDIT ET CONVAINCU D'IGNORANCE ET DE
MENSONGE
PAR
CHS. CHINIQUY, Ptre.
Le sept jaÉ(rier, 1841, plusieurs citoyens de Ste, Marie étaieafc
«OToyés dans toutes les directions de la paroisse, pour annonça p
que M. Roussy avait enfin consenti à la discussion publique
qu'on lui avait inutilement demandée depuis longtemps. Aussi,
aune heure de l'après-midi, plus de quatre cents hommes se
pressaient dans l'ianaense salle du presbytère, autour de I^Apô-
tre de la Tempérance et de M. Rou3sy, à qui on avait d'avance
préparé une estrade, pour qn'ils pussent être mieux entendus de
la foule.
M. Joseph Harbeck fut élu Président, et MM. F. H. Gatien,
notaire, et Léandre Franchère, commerçant, furent priés d'agir
comme Secrétaires, et de prendre notes de ce qui se dirait et se
forait pendant la discussion. MM. Chiniquy et Roussy convin-
rent alors d'en passer par les décisions de M. le Président dans
toutes les questions de droits et do personnes (et non de dogmes)
qui s'élèveraient pendant la discussion. M. le Président fut aus-
si chargé de faire garder l'ordre et le silence.
M. Roussy demanda qu'on nommât dix personnes pou;- aider
le président de leurs conseils, et le rendre plus capable de faire
tanir l'ordre. Le Rév. M. Chiniquy lui répondit qu'il ne voyait
— 6
aucune ndoesflitë d'élire un si grand nombre de personneii, vu qn»
•e serait con]pli«[uer et fair«. traîner en langueur chaque ques-
tion qui pourrait venir en litige : que d'ailleurs, il n'y t.vait pa»
besoin do tant de personiic» pour taire t«nir l'ordre au milieu
d'hommes aussi paisibles, aussi respectables et aussi chrétien»
que oeux an milieu desquels il avait le plaisir et l'honneur de ge
trouver ; mais puisque tel était le désir de M. Roussy, il ne vou-
lait pas le contrarier, et dix personnes, en conséquence, furent
nommées pour aider M. le Président.
Ces dispositions préliminaires étant faites, M. Chiniquy lo
lève et parle à pou près en ces termes —
M. LE Président,
Voici un événement après lequel vous soupirez depuis long-
temps, dans cette belle paroisse — voici une circonstance que j'ai
aussi appelée de mes vœux les plus ardents.
Des hommes sont venus crier que nous étions des idolâtres ;
que notre sainte religion catholique n'était qu'un tissus d'erreurs,
Ils publient que les prêtres catholiques ne sont que de faus. pro-
phètes qui trompent les peuples. Et un de ces hommes est au-
jourd'hui parmi nous pour prouver, dit-il, toutes ces choses... Eh
bien, je suis heureux de le rencontrer— avec la grâce de Dieu,
rien ne me sera plus facile que de le confondre et de montrer de
quel côté sont les faux prophètes, l'ignorance et le mensonge.
Mais avant de commencer la discussion j'ai une chose à vous
proposer, M. le Président. M. Koussy et moL nous sommes
convenus d'en passer par votre jugemant dans les questions de
forme qui pourraient s'élever entre nous ; aussi, dans la propo-
sition que je vais vous soumettre, je veux en passer par ce que
TOUS dicterez...
Par respect pour cette nombreuse assemblée, il me eemMe
qu'il convient que M. Roussy et moi noue fassions connaître qui
nous sommes, d'où nous venons, et jusqu'à quel point nous n:ié
ritons l'attention et le respect de ceux devant qui nous allons
»voir l'honneur de parler
M. Roussy se leva précipitamment et avec chaleur. « M. le
Président, dit-il, je proteste contre cette proposition de M . Chi-
niquy. Avant de venir ici, je suis convenu avec ce monsieur,
«ue pendant la discussion, il n'y aurait aucune question person-
nelle entre lui et moi, et M. Chiniquy ne peut faire cette proposi-
tion sans manquer à la parole d'honneur qu'il m'a donnée...
Mr.CniNiQUY — M. le Président : Il est certain que M. Rous-
sy ne m'a pas compris, s'il a cru que le compromis passé entre
lui et moi en votre présenoe, comme en présence de plus de
cinquante témoins ce matin, m'ôtait la faculté de lui demander
-- 7 —
poliment (^ui il C8fc, d'où il vient, h quel reli-ion il appartient, «t
de qui il tient le pouvoir qu'il exerce de prêcher.
L'Europ« lanco tous lea jours dus milliers d'étrangers sur noi
rives. [»»rmi c^-s *<ui.i;rés, il y eu » ,,ui nous Tiennent avec un
caraotéro non 8«ulyui«ut équivoque, mais complètemeot perdu •
disKjns le mot, il y en » qui uous arrivent après avoir mille fois më'
nié la oorde. Jo ue feux pas dire que M. lUmmy soit nécesaai-
remeot de ce nombre... Non, w^urémeut, mais il me semble nue
nous Canâdienk", uom mëriterious le mépris qu'une foule d'Euro^
poens out pour uou», ni nous étions toujours prC-t» à euvironner
de notre respect U pr«mier aventurier qui, s'atfublant d'un titre
qu II a pn8je ne uai. où, vieut h« poser en apôtre d'une nouvelle
r«ligion.
M. R0U6BT, (prenant alors son casque et non mant«^au ) Je
va «n vais, c'est un guet-à-pens qu'on m'a prép.iré. M. Chiniquv
manque à la pan.Io d'honneur qu'il m'a donnée— il m'insulte eu
^ ^ donnant ù entendre que je suis un awnturier sans principe.
M. Chi.viqcjy— M. lloussy se méprend étrangement, s'il croit
^ue je veuille l'msulter. Un pareil dessein o^t loin de ma pen-
8ee— mai» il me semble que tout homme qui a quelque respect
pour Boi-même a droit de s:woir :\ qui il parle, avec quelle espè-
ce d homme il discute.. .C'e«t pour remplir la promesse que j'ai
tait« d éloigner toute (luestiou personnelle, pmdant la dîJus-
*ion, que je demande en ce moment à M. Rouasy qui il est d'où
il Tient ù, quelle religion il appartient : qui lui a donné mission
de prêcher et d'expluiuer l'Evangile: ou de quel droit il se pose
en apôtre au muiou de nous, si personne ne lui a donné pouvoir
de prêcher. La disoussioa u'owt pas commimcéo. La proposi-
tion que je fais, n'e^ donc pas contraire ù la parole d'honneur
que.) ai donnée de ne pas faire rentrer des questions de person-
nalité pendant la discussion.
Lorsque M. Roussy a demandé de nommer un président aidé
-do du autres personnes, pour décider sur les questions de per-
sonnalité ou de forme qui s'élèveraient entre nous deux, il suppo-
sait uéoeH««.remeiit qu'il naîtrait, dans la discussion, quelques
unes de ces questions. Et la surprise que oc monsieur feint de
manifester, ne me parait qu'un misérable prétexte de nous
échapper et de ne pas continuer une discussion dans laquelle il
a plus d'une raison de craindre que l'avantage ne sera pas de
son côté ^
D'ailleurs, M. le Président, ce n'est ni M. Roussy, ni moi
mais vous, et vous seul, qui devez juger cette question ; et M
Roussy doit en passer par votre jugement, s'il a quelque respect
— 8 —
pour la parole d'honneur qu'il a donnée de se soumettre à vokrtr
décision.
M. LB Président hg lève alors et s'adrcssant à M. ItouMy : —
M. liouHsy, il nio semble que la demande de M. Chiniquy est
ooûvenablo Un homme d'honneur ne doit jamais avoir peur
ni honte de décliner les titres (|u'il a au respect et à la considéra-
tion de ceux devant qui il paraît, surtout pour la première fois.
Quoique nous aimions à supposer que vous êtes» un gentilhomme,
la plus grande partie do ceux qui forment cette assemblée,^ et
moi en particulier, nous aimerions ù savoir qui vous êtes, d'où
vous venez, et de qui vous tenez la mission de prC'cher l'Evan-
gile.»•
Ces paroles furent couvertes des applaudissements de toute
l'assemblé*». ,
M. Chiniquv se levant alors, présenta à MM. les heerétaire»
lo document suivant, en disant: " Voici, M. le Président, qui j»
iuis— lisez, messieurs les secrétaires et veuillez bien traduire."
«IGNATIUS BOUIKIET, Miskrationk Divina et Ste.
(( Sedi» Ap(>8Tomc;b Gkatia, Kpinropim Makianopo
u LITANEN8I8, ETC. ETC., ETC.»
.( Lniversis prae.sentes litteras inspecturis, notum faeimus et
« att*î»tamiir Venerabilem Carolum Chiniquy, Temperenti»
« Apostolum, Nostrte Diocœsis Sacerdotem, Nobis optimè notum
.( esse, exploratumque liabere illum vitam laudabilem et profes-
« sion'e Ecclesiastica couKonam agere, nullisque eccle.siahticis cen-
■(( suris, saltem quw ad nohtrem devcnerunt Notitiam iiiuodatum :
« qua propter, per viscera Misericordiœ DerNostri, obsecramn»
« omues et singulos Archiepihcupos, Episcopos, cœteras que Ec-
« clesia) diguitates ad quos ipsuni declinare contingent, ut eunu
« pro Christi Amore, bjiiignè tractare dignantur, et quando eum-
M que ad eo fuerint requisiti, Sacrum Mistre Sacrificium ipsi
M celebrare, nec non alia ninnia Ecclesiastica, et pietatis opéra;
« exercere permittant, paratos nos ad similia et majora eihiben-
XI tes : In quorum fidem, pncsentes litteras signe sigilloque nos
« tris, ac Secretarii Epi^copatùs nostri subscriptione comniunitas-
u expediri maudavimus Marianopoli, in Œdibus Nostris Beati
« Jacobi, anuo millesimo (juinquagesimo. Die vero mensis Ju-
« nii 8extâ.tt
« f IG. E"""*- MARIANOPOLITANEN8I6.)»
u J. 0. PARÉ, Can. Secr"»»
"
— il —
(traduction)
ÎGNACK nOURf.KT, par la Miséricorde Divine et la
Grack du Maint Hiéme Apostolique, Kvêque de
Ville-Marie (Montréal.)
Nous cortifions et nous aimons à faire connaître, à tous ceux
<jui liront cos prosent»i8, que lo lltîvén'iid Charles CMiiniqujr,
Priitro, Apôtro do la Tempérance, do notre Diocèse, Nous est
bien connu, et qu'après mûr exiimon. Nous assurons (ju'il mène
uno vie diguo de l'I^^tat Ecclésiastique, et (ju'il n'est, à notre
connaissance, lié par aucune censure Ecclésiastique : C'est pour-
quoi Nous prions, par les entrailles de la Miséricorde de Dieu,
tous les Archevêques, Kvèques, ou autres di^'nitaires Ecclésias-
tiques, chez (jui il ira, de le bien rcevoir, pour l'amour de Jésus-
Christ: et dans le cas où il lo désirerait, do lui permettre do
célébrer le St. 8acritic(! et d'exercer les autres Ibnetioiis ecclési-
asti(|ues, déclarant que Nous sommes, Nous-mèmo, prêt à lui
contérer ces priviléjjjes et d'autres plus jrrands encore.
En foi do (juoi, Nous avons douné les présentes lettres sous
notre seing, le sceau de nos armes et le contre-.seinj; de notre
Secrétaire, daus notre ville et J*alais Episcopal, le G Juin 1851.
t IG. EvÉQUE DE Montréal.
Par ordre,
(Signé,) J. 0. PARÉ, Chan. Sec.
M. CiliviQUY — M. le Président, je viens de vous montrer qui
je suis : que M. Roussy on fasse autant; qu'il nous dise avec
quel caractère il a quitté l'Europe ; qu'il nous dise par quelle
autorité il prêche l'Evangile; i\ quelle religion il appartient:
oui, qu'il ait la condescendance de nous faire connaître s'il appar-
tient ;\ l'Eglise Episcopalienne d'Angleterre, ou à l'Eglise Pres-
bytérienne d'Ecosse, ou bien s'il est Métliodiste, Juniper ou
Mormon. Ce sont là certainement des choses qu'il nous importe
de savoir, et que nous avons droit de demander ù uu homme qui
se pose on prophète parmi nous.
M. RoussY (se levant précipitamment, et prenant son man-
teau pour s'en aller.) Je ne puis eonsentiv à rester plus long-
temps ici Je refuse de donner les explications que M.
Cliiniquy demande, car je ne serais pas venu le rencontrer, si
j'eusse cru qu'il put douter de mon caractère de gentil-
homme et de ministre du St. Evangile. Je regarde comme
Une insulte la demande qu'il me fait de prouver ces choses
<9i je n'étais pas un ministre du St. Evangile, Son Excellence lo
10 -
Goureroour ne m'aurait pas donné d'^ diplômes pour enterrer lei».-
morts, pour marier et pour en teair registre,
M. Chiniqtty — Voilà, M. le Président, une eingnlière manière
de prouver qu'on est ministre de l'Evangile... M. lioussy nous
assure que le Gouverneur lui a donné la permission d'enterrer,
de marier et d'en tenir registre ! ! Nous parler ù'va diplôme de
gouverneur pour prouver qu'on est ministre de l'Evangile, est la
chose la plus ridicule et la plus absurde, M. le Président que
vous et c(»tte respectable assemble ayez jamais entendue. Un
gouverneur peut bien nommer un juge de paix, un capitaine de
milice; un magistrat civil, maiii il ae peut aller plus loin.
^lorsque M. Rousey non» assure qu'il s'attendait i être trait<5
par moi comme vrai ministre de l'Evangile, il s'est fait grande-
ment illusion... Les étranger» qui arrivent dans ce pays nouR
prennent sans doute pour des imbéciles, lorsqu'ils croient que eur
leur simple parole, nous allons leur accorder les titres, la ccn
fiance et le rospect qu'ils demandent, — que nous allons en un mot
nous prostemtr humblement devant leur ipse dixit. Si M.
Pioussy a rencontré jusqu'à ce moment des gens assea bons pour
eu 'agir ainsi à son sujet, il se trompe grandement, j'en suis assu-
ré, 8 il croit que von?, M. le Président et cette respectable assem-
blée, soyez prêta à le regarder comme un vrai et digne minître
de l'Evangile avant qu'il nous ait donné ses preuves. Criant à
moi, j'ai fait à M. Roussy, ce matin, devani plus de cinquante
hommes, une chose qui aurait du lui ouvrir les yeux sur ce que
je pense à son sujet... Vous y étiez, M. le Président, et cetts
circonstance ne vous a pas échappée, j'en suis certain... J'ai
donné la main à tout le monde, exoepté à M. Roussy... M. Rous-
sy est le premier homme à qui j'ai cru devoir refuser ma main...
J'attendais pour la lui donner qu'il nous prouvât que les titres
dont il se pare ne sont pas une usurpation. Je seraii content et
henreux de pouvoir lui donner la main en ce moment...... Mais
pour cela il faut qu'il nous montre qu'il ne nous en impose pas
lorsqu il s'annonoe comme un nour si apôtre, et comme un suc-
cesseur de ceux à qui Jésus Christ a dit : « Allez — enseignez
« toutes les nations Je serai avec vous jusqu'à la fin des
« sièclei^.»
M. Roussy— (voulant encore partir) — M. Chiniquy m'insulte
dit-il, et je ne soutiendrai pas discussion avec ce monsieur sam
qu'il me fasrio réparatiou
M. Chiniquy. — M. le Président — Si c'est une insulte de de-
mander à une personne à qui on n'a jama:s parlé, qu'on n'a ja-
mais vue, et qui vient, Dieu sait d'ou, « qui etes-vous, mons^ieur,
« d'o" venez-vous, et que voulez-vous? r. — Si c'est une insulte d*
C*
— 11 ~
demander cca ohaieS: je suis prêt à faire toute espèce de répara-
tion, (en riant). Oui, ^ > suis prêt même à me jeter aux genoux
de M. Roussy pour lui demander pardon, si vous le jugez à
Pi'^pcs Mais il me semble que ce n'est pas moi qui insuit»
M Roussy — c'est lui qui nous insulte, lorsqu'il nous dit que nous
n'ayons pap en Canada le droit de demander aux étrangers que
l'Europe vomit constamment sur nos rives, « qui êtes-voua, d'où
f venez- voua, et que voulez-vous ? » Surtout loi-sque ces étran-
gers se posent en notre présence comme les ambassadeurs du
Christ sur la terre Prononcez, M. le Président — Este»
insulter un homme qui vient, au nom de Dieu, nous demander
de changer de religion ; qui vient nous prêcher une nouvelle
doctrine, qui s'annonce comme un ministre du ciel, que de lui
dire ; — u Qui êtes-vous, et qui vous a donné mission di prêcher
« l'Evangile — quelle preuve avez-vous à nous donner que vous
M savez mieux interprète» les Ecritures Saintes que l'Eglise Ca-
« thoiique. Prouvez-nous que l'Esprit Saint vous éclaire pl«s,
« vous seul, qu'il n'éclaire les deux cent millions de catholiquea
« qui couvrent le monde.»
M, LE Président — M. Roussy, je ne trouve pas que M. Chi-
niquy vous insulte en vous demandant ce que vous êtes et qui
TOUS a donné mission de prêcher
M. Roussy — (voulant toyjours partir.)
Alors, M. Chiniquy s'adressant aux dix messieurs nommés
pour assister de leur conseil M. le Président. ...Décidez, messieurs,
si demander à un étranger qui il est, d'où il vient, ce qu'il veut,
soit une insulte. J'en appelle à votre honneur et à votre bon
sens... Si vous décidez que ce soit une insulte, je suio prêt à
faire tout «e que vous trouverez convenable pour la réparer... Je
tiens à ce que M. Roussy ne nous échappe pas... Il y a trop
longtemps que je déeire montrer à cette brave paroisse l'ignoranc»
de tous ces fabriquants de nouvelles religions, et la circonstance
est trop belle pout que je la laisse échapper. — Je veux donc faire
tout ce qui sera en mon pouvoir pour forcer M. Roussy de dis-
cuter devant vous... Mais comme je pense que M. Roussy ne
coneentira jamais, et pour de bonnes raisons, à nous montrer le»
titres qu'il a à notre respect comme ministre de l'Evangile, jo
retire ma motion. Et sans savoir à quel espèce d'homme j'ai
.affaire, je coasens à discuter.
M. RouPSY veut alors partir, mais on l'arrête, pour que les
dix juges aommés à la demande expresse de ce monsieur, pro-
nonceit.
Alors lin Hp OAa HiTT nui oat nrnfo.ita"*'- nn»vî»"ii kneror r>y^nfi \m
parole au nom do tous, et ^tarle à peu près en ces termes : « M.
— 12 —
Roussy, puisque M. Chiniquy déclare n'avoir pas eu l'intentioD
de vous insulter en vous demandant qui vous êtes, vous deve»
accepter son explication. D'autant plus que ce monsieur se dé-
clare prêt à vous faire toute espèce de réparation que nous juge-
rions à propos de lui demander. D'ailleurs, M. Chiniquy retire
sa motion, et consent à discuter avec vous sans savoir qui vous
êtes ; vous ne pouvez refuser, en honneur, la discussion. »
Cette décision fut applaudie de tout le monde. Et M. Roussy
reprit sa place.
M. Chiniquy — à M. le Président — J'aurais aimé à connaître
avec qui j'allais entrer en discussion, et il me semble encore que
nous avions tous le droit de le savoir, mais puisque cette connais-
sance nous est interdite — ouvrons la discussion, sans plus tarder.
M. Roussy parcourt les campagnes pour dire que la bible, et la
bible seule.interprétée par chaque individu,doitêtre la seule règlede
notre foi... Il assure que la bible est la seule autorité qui puisse nous
guider à travers les ténèbres de la vie. Il a dit qu'on doit re-
jeter tout ce qui n'est pas prouvé par un texte claire delà bible. .
Il dit qu'on ne doit tenir aucun compte des saintes traditions, ni
de l'autorité de l'Eglise. Eh bien ! M. le Président, je défie M.
Roussy de prouver ces assertions et je m'engage de démontrer
que cliaeuue de ces propositions est une absurdité.
M. Roussy. — M. le Présiiient— Rien ne m'est plus facile que
de prouver que la bible, et la bible seule, et non la tradition, est
la règle de tout homme qui désira opérer sou salut....
Moïse dit expressément dans le Deutéronome : — (chap. iv,
versets 2 et 5,1 «Vous n'ajouterez ni n'ôtercz lien aux paroles
« que je vous dit : gardez les commandements du Seigneur votre
« Dieu, que je vous annonce de sa part."
« Vous savez que je vous ai enseigné les lois et les ordonnances,
« selon que le Seigneur mon Dieu me l'a commandé : Vous les
« pratiquerez donc dans la terre que vous devez posséder. »
Voilà qui est précis; — «Vous n'ajouterez ni ne retrancherei
rien aux paroles que je vous dis. » Il n'y a pas ici grand chose
en faveur des traditions, n'est-ce pas M. le Président.
Au livre de Josué, Dieu parlant à ce conducteur de son peuple,,
lui dit : — (c. i, v. 7 et 8 ) — « Prenez courage, et armez-vous
« d'une «j-rand fermeté pour observer et occomplir toute la loi que
<( mon serviteur, Moïse, vous a prescrite. Ne vous^ détournez
« ni à droite ni à gauchî, afin que vous fassiez avec intelligence
« tout ce que vous ave» à' faive. «
« Que le livre do cette loi soit continuellement dans votre bou-
« ohe ; et ave?:, soin de la méditer jour et nuit, afin que vous ob-
« serviez et que vous fassiez tout ce qui y est écrit, u,
4»
— 13 —
4»
On lit encore dans le livre de Néhémias ce qui suit :— (c. viii^
V. 2, 3 et 8.)—" Et Esdras, Prêtre, apporta la loi devant l'as-
ft semblée des hommes et des femmes, et de tous ceux qui pou-
« vaient l'entendre, le premier jour du septième mois.»
(( Et il lut dans ce livre clairement et distinctement, au milieu
« de la place qui est devant la porte des caiux depuis le matin
« jusqu'à midi, en présence des hommes, des femmes et de tous
(1 "ceux qui étaient capables de l'entendre ; et tout le peuple avait
(1 les oreilles attentives h la lecture de ce livre.»
Le Psaume cxviii, qui est le plus long comme le plus beau des
Psaumes, n'est qu'une répétition de l'avantage qu'il y a à médi-
ter consitamment la loi du Seigneur.
Qu'est-ce que Dieu nous dit par la voix du Prophète Isaïe, si
ce n'est d'avoir constamment sa sainte loi sous les yeux et dans
le cœur. Voici les propres paroles du saint Prophète; — (c. viii,
A. 19 et 20.) — « Et lorsqu'ils nous diront : consultez les devins
« et magiciens qui parlent tous bas, dans leurs enchantements ;
« répondez-leur; chaque peuple no consulte t-il pas son Dieu, et
« va t-on parler aux morts de ce qui regarde les vivants. C'est
« plutôt à la loi de Dieu qu'il faut recourir et au témoignage.»
Mais laissons là l'Ancien Testament et les prophètes ; nous
avons vu qu'ils sont unanimes à nous inviter à méditer <ît à étu-
dier sans cesse la loi du Seigneur... Ils ne disent pas ce mot de
Tradition. Venons à Notre Seigneur .Jé^u;vChrist et à son saint
Evangile ; et nous verrions qu'ils sont encore plus précis à nous
presser d'étudier la loi du Seigneur et de fuir les traditions des
hommes.
Dans Saint Mathieu— (c. xv, v. 8.)— « Alors Jésus-Christ re-
« pondit aux Pharig'ens ;— Pourquoi, vous-mêmes, violez-vous
«les cimmandcment^ de Dieu poursuivre vos traditions ? »....
Ne voilà-t-il pas la doctrine de la tradition condamnée par la
bouche du Christ lui même.
Dans Saint Jean — (c. v, v. 39.)— Notre Seigneur ne dit-il pas
positivement ; — « Lisez avec soin les écritures, parce que vous
« croyez y trouvez la vie éternelle ; et ce sont elles qui rendent
« témoignage de moi. »
Et quoi de plus positif pour nous démontrer la nécessité et
l'utilité de lire et de méditer sans cesse les saintes Ecritures, que
ce texte des Actes des Apôtres— c. xvii, v. 11 et 12.)- k Or, ces
« Juifs de Berée étaient de plus honnêtes gens que ceux de Thes-
(( salonique, et ils reçurent la parole de Dieu avec beaucoup d'af-
« fection et d'ardeur, examinant tous les jours les Ecritures, pour
(( voir si ce qu'on disait était véritable ; de sorte que plusieurs
i; d'entre eux, et beaucoup de femme? greoques de qualité, et ua
14 —
(( assez grand nombre d'hommes, crurent en Jésus-Christ.» Tous
Toyez par là ce qu'il faut penser d'une Eglise qui soustrait les
saintes Ëcritures à ses peuples pour les amuser de ses tradi-
tions ?... Et Saint Jean, dans son Apocalypse, ne dit-il pas que
ceux-là sont maudits de Dieu, qui ajoutent ou retranchent un
mot au lirre de ces Prophéties. — N'est-ce pas là une preuve écla-
tante que Dieu veut qu'on ne s'en tienne qu'à la parole écrit*
dans son saint Evangile, et qu'il a en horreur les traditions dj«
hommes.
M, CiiiNiQUY — M. le Président— C'est l'usage de nos bonnes
vieilles graod'mères d'eflFrayer les petits enfants par des contes
puériles.... Il parait que c'est aussi l'usage des réformateurs de
religion d'imaginer de sombres histoires avec lesquelles ils épou-
vantent et amusent leurs dupes. Parmi ces histoires eflFrayantes
dont tous les échos des pays prétendus réformés retentissent, la
plus ridicule, la plus sotte et la plus mensoncère est sans contre-
dit, celle dont M. Roussy a semblé préoccupé pendant sa longue
suite de textes qu'il vient de nous lire, je ne sais trop pourquoi.
M. Roussy a tant de fois entendu dire par sa vieille grand'mère,
que nous Catholiques, nous sommes les ennemis de la parole d«
Dieu, et que nous abhorrons la Ste. Bible, qu'il le croit ferme-
ment... Mais c'est là un de ces vieux contes dont les Protestants
instruits rougissent.
Qui a conservé le dépôt sacré des Ecritures Saintes - pendant
les quinze cents années qui ont précédées les apostats et impu-
diques Luther et Calvin, si ce n'est l'Eglise Catholique ?
Avant que ces deux monstres eussent troublé la paix du monde
et trompé les peuples par leurs sophismes et leurs erreurs de tous
genres ; avant qu'il y eut un seul Protestant sur la terre, en ua
mot, l'Eglise Catholique, non-seulement conservait les Ecritures
Saintes comme son plus précieux trésor, mais elle ne négligeait
aucun moyen d'en faciliter la connaissance aux peuples. Pendant
le court espace qui s'était écoulé depuis l'admirable découverte
de l'imprimerie, jusqu'au temps où Luther publia sa première
Bible, environ soixante-quinze à quatre-vingts éditions de la Bible
traduites dans les différentes langues de l'Europe, formant pas
moins de deux cent mille copies, avaient été répandues parmi le
peuple, avec l'autorisation, et souvent aux frais des autorités
Ecclésiastiques Catholiques 8i l'Eglise, pendant quelques
années, a été obligée de mettre certaines restrictions à la diffu-
sion et à la lecture de la Bible dans les lansrues modernes, les
Protestants seuls en furent la cause Ces sectaires avaient
tellemfint chan<?é le texte dans leurs tradnfitions mensongères :
par leur ignorance, ou plutôt par la corruption de leur esprit et
é*»
— 15 —
f\
de leur cœur, ils avaient tellement empoiaonné cetU source de la
vie, que ceux qui venaient s'y abreuver y trouvaient plutôt la
mort que la vie de leurs âmes L'Europe fut un moment
inondée de Bibles où le texte de l'aveu même des Protestants
instruits disparaissait pour faire place aux rêves insensés et im-
pies des sectaires Alors, mais alors seulement, l'Eglise
craignant avec raison, ou plutôt, voyant que ces Bibles falsifiées
étaient prises pour la vraie parole de Dieu, mit quelques restric-
tions pour un temps, à la lecture de la Bible dans les langues
modernes. Elle fit alors ce que font les médecins sages et habilee
dans les épidémies, iU nous défendent certains aliments qui sont
excellents dans d'autres temps, mais qui deviennent dangereux à
cause des mauvaises dispositions de l'air ou des tempéraments....
Mais jamais l'Eglise ne mit d'entraves à la diffusion de la sainte
Bible dans le texte grec ou latin Or, dans ce temps, presque
tous ceux qui savaient lire, entendaient le grec ou le latin ; car
ces deux langues étaient, alors beaucoup plus qu'aujourd'hui,
enseignées dans toutes les principales écoles de l'Europe. Mais
l'époque malheureuse où une déplorable épidémie força l'Eglise
de Jésus-Chris) à prendre cette mesure extrême, pour empêcher
la contagion du mal de gagner jusqu'au cœur des nations, ne fut
pas de longue durée - A peine la fièvre dévorante que Satan
avait infiltrée dans les veines de l'Europe, par les mains de Luther
et de Calvin, eut-elle perdu de son intensité et de sa contagion,
que l'Eglise invita les peuples de nouveau à se nourrir de la lec-
ture de la sainte Bible, mise à la portée de tous par les innom-
brables traductions qu'elle autorisa, de tous côtés, par la voix de
■es premiers pasteurs.
Les Protestants répètent encore que l'Eglise défend la lecture
de la sainte Bible aux peuples ; c'est un lâche et absurde men-
■onge, et il n'y a que les ignorante et les imbéciles parmi les Pro-
testants, qui croient encore aujourd'hui à cette vieille imposture
de l'hérésie, que certains ministres ne jettent constamment soufe
les yeux de leurs dupes que pour leur en imposer et lés tenir dan*
une sainte horreur de ce qu'ils appellent le Papisme... Que les
Protestants fassent le tour de l'Europe et de l'Amérique, qu'ils
rentrent dans toutes les librairies catholiques qu'ils rencontreront
à chaque pas, qu'ils aillent à Montréal, chez M. Fabre ou chez
M. Saddlier, et partout ils y trouveront des milliers de Bibles
dans toutes les langues modernes, imprimées avec la permission
des autorités Eccîé£iastiques.
Je tiens dans ma ')iin un Evangile, imprimé il n'y a pas en-
core cinq ans, à Quél-jc Sur la première page, j'y lis lappro-
bation suivante de l'Archevêque de Qui^bec :
-/l
16 —
(( Nous approuvons et recommandons aux fidèles de notre Dio-
« cèso cette traduction du Nouveau Testament, avec comraen-
« taires dans le texte et notes au bas des pages, »
« t JOS. Archevêque de Québec. »
Toute'i ces Bibles Catholiques à vendre dans toutes les librai-
rie? de l'Europe et de l 'Amérique sont autant de témoins irrécu-
sables que le Protestantisme se nourrit de mensonge, quand tous
les jours il écoute avec complaisance ses ministres et ses journaux
lui dire, sur tous les tons, que nous sommes les ennemis de la
Bible.
M. Roussy nous a dit que la lecture de la Bible était le seul
moyen enseigné par Jésus-Christ et ses Apôtres pour la conver-
sion du monde. M. Roussy tient probablement, comme tous les
Protestants, cotte nouvelle idée le sa bonne grand'mère
Mais, M. le Président, vous comprenez que jamais absurdité plus
grande n'est sortie de la bouche d'un homme C'est in-
croyable que des hommes qui sont toujours à nous parler de
Bibles et de Bibles, ne savent pas que Jésus-Christ a dit à ses
Apôtres : —H Allez jusqu'aux extrémités du monde, prêchez
H( l'Evangile à toute créature, celui qui croira et sera baptisé,
'( sera ssauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné » — (St.
Luc, c. xv[, V. 15 et 16.) "^
Et dans saint Mathieu (c. xxviii, v. 18, 19 et 20) : « Jésus
« s'approchant de ses onze disciples, leur dit : Toute puissance
« m'a été donnée dans le ciel et sur la terre : Allez donc et ins-
« truisez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, et du
« Fils, et du Saint Esprit : Et leur apprenant à observer tout ce
« que je vous ai commandé. Et voilà que je suis avec vous jus-
II quà la fia des siècles, n
Ce n'Cîit donc pas un livre que les Apôtres sont chargés de faire
lire aux peuplesjftsf^w'à la fin des siècles. — Q,'<is,t\xnQ prédication
verbale qu'ils ont mission de faire, et dans laquelle le Divin Sau-
veur leur promet de les assister et, de les guider, non pendant
trente, quarante ou soixante ans, mais jusqu'à la fin des siècles...
C'est par la prédication des Apôtres aux peuples, et non par la
lecture de l'Evangile par le peuple, que Jcsus-Christ veut que les
hommes soient éclairés et sauvés, jMsg-w'à la fin des siècles. Et
voilà pourquoi le Sacerdoce Catholique, seul possesseur de la
mission donnée aux premiers Apôtres, eusoiiiue, prêche et ex-
plique l'Evangile aux peuples Jésus-Christ n'a pas dit
li celui qui ne lira pas r Évangile sera perdu . n C'est une absur-
dité et un mensonge, qui n'ont pu sortir que de l'enfer; — mais
Jésus Chrii^t a dit à ses Apôtres de tous les temps : Prêchez
l'Evangile — Instruisez tous les peuples — Je serai avec vous —
îi
17
ft
; (
k
celui qui vous écoute, m'éœute — celui (|ui vous méprise, me mé-
prise— celui qui croira à votre prédication sera sauvé — celui qui
« n'y croira pas, sera perdu... »
Jésus-Christ n'a pas. dit : Si vous ne lisez pas la Bible, vous
serez regardé comme un païen et un publicain ; mais il a dit : « si
vous n'écoutez pas l'Eglise, vous serez regardé comme un païen
«t un publicain. »
C'est donc une Eglise que Jésus-Christ est venu fonder, et non
un livre qn'il est venu faire écrire et lire. L'Evangile est la
propriété de l'Eglise, c'est un de ses bioiis, c'est un do se? grands
trésors, c'est elle qui est chargée de le conserver et de l'expli-
quer au peuple Car c'est à elle seule et non aux individus
que la promesse est faite et la mission donnée.
Dire que Jésus-Christ et ses Apôtres voulussent que ce fut par
la lecture de la Bible, interprétée par chaque individu, que les
peuples fussent convertis, est une si grande absurdité, que j'ai
toujours de la peine à concevoir comment des hommes qui se res-
pectent peuvent la laissa tomber de leurs) lèvres.
Tout le monde sait qu avant l'invention de l'imprimerie, les
livres étaient aussi rares et aussi chers, qu'ils sont aujourd'hui
«communs et à bon marché. Pendant J 400 ans après Jésus-
Christ, il fallait tout écrire à la main. Or, pour écrire une Bible
entière, il fallait du temps considérable Bien peu de per-
sonnes savaient écrire chez plusieurs peuple.'^, presque contam
ment en guerre. On a même les noms de plusieurs rois puis-
sants, qui ne savaient pas signer leur nom. Pour se procurer
un livre aussi considérable, il fiillait payer uue grande somme
d'argent. Il était donc absolumeni imposnible à l'immense ma-
jorité des Chrétiens pendant 1400 ans d'avoir des Bibles et de
les lire Aussi l'histoire nous apprend que pendant la féri-
ode de temps qui a précédé l'imprimerie, les peuples se cotisaient
pour avoir un Bible qu'on déposait dans l'Eglise, où le Prêtre
en lisait tous les Dimanches quelque partie, qu'il expliquait au
peuple.
Ce n'est pas par la lecture de la Bible, mais c'est par la pré-
.dication des Apôtres envoyés par l'Eglise de Jésus- Christ, que
les Fjrançuis, les Anglais, les Allemands, les Espagnoles, les Ir-
lanfjais, les Grecs, les liomains, et tous les autres peuples ont été
convertis, puisque bien peu de personnes parmi ces nations diver-
ses savaient lire, et qu'un bien plus petit nombre encore étaient
en moyen de se procurer uue Bible. — Que M. Roussy me nie
cela, s'il l'ose
Eh bien ! puisque c'est un fait certain que Jésus Christ a
vvoulu que son Eglipo marchât à la conquête des âmes par la
18 —
j)rédication pendant 1500 ans, que M. liouesy nou« montre un
texte de sa Bible, pour nous faire connaître que Jésus-Christ a
décide que la lecture de la Bible par chaque particulier, dût
remplacer la jirédication, k une époque quelconque de la vie de
l'Eglise.
il est clair que si le système de M. Roussy était basé sur la
vérité, Jésus-Christ aurait commande à ses Apôtres, non pas de
prêcher l'Evangile jusqu'à la fin du monde, mais de montrer ^
lire aux peuples et de leur donne* des Bibles . Et au lieu
d'Apôtres, c'eut été des maîtres d'école qu'il eut promis et envo-
yés aux nations assises dans les ténèbres de la mort
M. Rousay nous dit qu« Notre Seigneur est contraire aux
fausses traditions des hommes ; mais l'Ègliaes ne les condamne
pas moins ces fausses traditions humaines. Quand M. Roussy-
dit que tout ce qu'il faut croire et faire est écrit dans l'Evangile,,
et qu'il ne faut rien croire des vérités enseignées par la tradition ;
en un mot i|uand M. Roussy dit, qu'on ne trouve pas le dogme
Catholique de la Tradition dans l'Ecriture-Sainte, il montre ou
■a mauvaise foi, ou son igaoranoe. Voici une Bible qui vient de
M. Roussy lui-même. Eh bien, dais la seconde Epitre de St.
Paul aux Tressaloniens, voici ce que le St. Apôtre écrit : — (c.
" * 15.) — " C'est pourquoi, "•"" a-a— - a — « «.-.^ — i.
u. V.
" conservez les traditions
mes frères, demeurez fermes et
que vous avei apprises, soit par nos
" paroles, soit par notre lettre." Voici St. Paul qui dit que ce
qui nous vient par la parole non écrite, c'est-à-dire, la tradition
est de même autorité que ce qu'il écrit dans sa lettre Ne faut
il pas plus que de la hardiesse dans M. Roussy, pour oser nous
dire en face, qu'il n'est pai parlé de tradition dans l'Ecriture-
Sainte.
Et dans le chapitre iii, v. 6, de la même Epître, St. Paul dit :
I ffous vous ordonnons de vous séparer de ceux qui se conduisent
I d'une manière déréglée et non selon la tradition qu'ils ont
t reçue de nous.i
Dans sa second Epître à St. Timothée (c. ii, v. 2,) St. Paul
dément d'avance l'absurde assertion de M . Roussy qui dit que
toutes les vérités et les doctrines 4é Jésus-Christ sont écrites et
qu'il y en a aucune qui nous arrive par la tradition. Ces paroles
sont claires et précises : — « Fortifiez- vous donc, ô mon fils, par
« la grâce qui esu en Jésus Christ. Et ce que vous avez appris
I de moi, devant plusieurs témoins, donne le dépôt à des hommes
• fidèles, qui soient eux-mêmes capables d'en instruire d'autres.»
En vérité, M. le Président, lorsque M. Roussy, nous disait que
tout est écrit dans les livres saints et qu'il n'y a pas de tradition,
il avait perdu la mémoire ou il nous supposait assez ignorant
pour ne savoir pas lire les Epîtres de 8t. Paul.
— 19 —
M. RousBj a dté vraiment malheureux dans le choix qu'il a.
fait de ses textes pour prouver que chaque particulier doit lii-»
l'Eoriture-Sainte et a droit de l'interpréter à sa façon. Il a cit4
le texte ou Moïse veut qu'on s'en tienne à la loi de Dieu. Et
c'est ju8t,ement ce que nous voulons. Oui, que tout le monde
médite la loi de Dieu - or, une de ces lois, un de ses commande-
■meuts le plus absolu est celui-ei : — « Ecoutez l'Eglise, celui qui
« n'écoute pas l'Eglise doit être regardé comme un païen et un
« publicain.» Il a cité Josué, mais Josué était le conducteur. 1«
grand chef du peuple, c'est un homme visiblement choisi et ins-
piré de Dieu pour conduire ses frères dans la terre promise :
c'était tout naturel qu'il dut lire et méditer l'Ecriture-Sainte, pour
s'instruire et instruire les autres. Et c'est aussi ce que l'Eglise
Catholique commande à ceux que Dieu a choisis pour conduire
son peuple. Elle leur commande d'étudier et de lire souvent lea
Saintes Ecritures
Ce bon M. Iloussw nous a cité le livre de Néhémie ; mais j«
crois que c'était ane distraction de sa part Car le texte
qu'il a cité prouve justement le contraire de ce qu'il nous avait
promis. M. Roussy nous avait promis, vous le savez, de nous
démontrer que chaque personne du peuple doit avoir sa Bible et
la lire. Et voilà qu'il nous cite un texte qui nous apprend qu«
pas un homme ni une fe»roe n'avait de Bible alors, excepté les
Prêtres i Esdras apporta la loi,... et la lut devant le peuple.!
— Vous voyez M. le Président, que cet Esdras ne valait pai
iuienx(ju'un prêtre Papiste. Au lieu de distribuer des Biblet
par mihers, à tout le monde, comme fait le brave M. Eoussy, il
gardait le livre dans ses mains, et se contentait de le lire et l'ex-
pliquer au peuple, justement comme M. Girouard, votre curé,
fait tous les dimanches.
Quant au texte d'Isaïe ; il prouve qu'il y avait d'autres cho-
ses que la loi écrite, puisque Dieu veut qu'on s'en tienne aussi
au témoignoge
Notye Seigneur conseillait aux Juifs incrédules de lire l'Ecri-
ture-Sainte ; mais ce n'était assurément pas comme l'unique et 1«
meilleur moyen de le connaître, puisque ces Juifs auraient encore
mieux fait, d'après Jésus-Christ lui-même, de croire à sa parole
et à ses œuvres La lecture de la Bible, mal interprétée, a
perdu les Juifs, comme) elle perd les protestants d'aujourd'hui.
C'est la Bible à la main, que les Juifs ont déclaré que Jésua-
Christ était un imposteur et que d'après la loi il devait être
crucifié.
Mais M. le Président je veux réfuter M. Roussy par sa propre
bouche et lui prouver, par ses propres aveux, qu'il est égaré et
— 20 —
qu'il trompe les autres, lorsqu'il leur dit que nous ne devons
admettre en reliffion que ce que noua pouvons prouver par des
textes prilcis de la Bible. Je veux lui faire avouer (|u'il faut de
toute nécessité avoir recours à la tradition ; et niC'nie ù. une tradi-
tion infaillible, sous peine de n'être pas chrétien. Je prie M.
Uoussy de vouloir bien répondre i\ mes questions. Et vous,
messieurs les Secrétaires, écrivez bien précisément les réponse»
de monsieur : et vous, mes bons amis, (en parlant au peuple)
écoutez avec attention les aveux que je vais lui arracher.
Puisque vous dites, M. lloussy, qu'on ne doit rien admettre en
religion, que ce qui est clairement prouvé par un texte de l'Evan-
gile, montrez-nous le texte qui prouve que St. Marc a écrit l'E-
vangile, et qu'il a été inspiré par le Saint Esprit^ lorscju'il écrivit
son Evangile ?
M. RoussY. — Se levant avec un air d'assurance, — Rien n'est
plus facile, monsieur, voici les propres paroles du Sauveur, dans
St. ^Mathieu (chap. xxviii, v. 19 et 20.) « Allez donc et ins-
11 truisez tous les peuples, les baptisant au nom du Pure, et du
'( Fils et du Saint-Esprit. Apprenez-leur à observer toutes les
i( choses que je vous ai commandées, je serez toujours avec vous,
(( jusqu'à la lin des siècles.»
M CuiNiQuy. — M. Koussy voudrait-il bien nous dire à qui
s'adressaient ces paroles du Divin Sauveur ?
M. Iloussr — Jésus-Christ adressait ces paroles à ses Apôtres.
M. CiiiNiQLY — Messieurs les Secrétaires, ayez s'il vous plaît,
la bonté d'écrire que les paroles que M. lloussy a citées n'avaient
lapport qu'aux Apôtres. A présent, M. Roussy, voudriez-vous
nous dire, si 8t. Marc était Apôtre ?
M. Roussy — Oui, monsieur. Saint Marc était Apôtre.
M. Chiniquy — Messieurs les Secrétaires, écrivez s'il vous
plaît, que M. Roussy soutient que Saint Marc était Apôtre
M. Roussy — avec précipitation— Non, non, monsieur. Saint
Marc n'était pas Apôtre.
M. Chiniquy — Ecrivez, messieurs, que M. Roussy déclare
que Saint Marc n'était pas Apôtre. *
Eh bien, M. Roussy, si Saint Marc n'était pas Apôtre et que-
le texte que vous nous avez cité ne se rapportait qu'aux Apôtres
le texte n'a donc, de votre aveu, aucuTi rapport avec Saint Marc.
M. Roussy — Non, monsieur, j'ai lait une erreur, et j'avoue
que le texte cité n'a point rapport à St. Marc.
M. Chiniquy — Eh bien, M. Roussy, je vous renouvelle ma
question, devant cette respectable assemblée. Montrez nous un
texte précis de la Bible, qui prouve que St. Marc a été inspiré
de Dieu pour écrire l'Evangile.
#
— 21 —
M. RoussY — se hWe, et se met ù feuilleter son livre. Il est
pâle, il tremble, les sutuirs l'inondont, il prend plus de dix mi-
nutes j\ i..iercher Un morne sihînce rè^j^ne, on n'entends
que quelques f'aiblos murmures, k le voilà pris. )i--iMuis on im-
pose silenee. — Enlîti, le pouirlH inipationté, eomnience à parler :
— « Avancez-done, M. lioussy, qu'ewt ce que vous faites donc ? »
Ce monsieur paraît de plus en plus décontenancé ; il répond d'u-
ne voix tremblante : u Messieur, je vous prie do prendre patience
« j'avoue ((ue je suis dans un chemin très étroit.» Ces paroles
sont suivies d'un éclat de rire général. M. Chiniquy, lui dit
alors : n Votre chemin sera encore plus étroit tout à l'houre,
« monsieur. «...Enfin, après avoir cherché en vain, pendant un
quart d'heure, M. Roussy s'assit, ou plutôt, il écrase sur .son
siège, et il dit d'une voix émue : — « Je ue suis pas capable do
(( trouver le texte demandé. »
_M. ClHNiQUY — Messieuji^es S(!crétaires, ayez la bonté d'é-
crire que M. Rous.sy déciiJplôtre incapable de trouver uîi texte
de rKeriture-kSainte, pour prc)uver que Saint Marc a été inspiré
de Dieu pour écrire l'Evangile
Encore une autre petite (juestion, M. Roussy ; pui.^que selon
votre religion, on ne doit tenir comme vnii, que ce qui est prou-
vé par un texte do la Sainte Bible, trouvez-nous le texte (jui
prouve que Saint Luc, qui n'était pas plus Apôtre (juc Saint
Mare, a été inspiré de Dieu pour écrire l'Evangile
M. Roussy — se lève, mais sa figure et toute .sa contenance an-
noncent un homme tout à fait bri.sé. — Il cherche pendant cin(( à
six minutes ; puis, il se laisse retomber sur son siège, en disant :
M Je ne suis pas capable. »
M. Chiniquy — Messieurs les Secrétaire, veuillez s'il vous
plaît, écrire que M. Roussy déclare n'être pas capable de trou-
ver un texte dans sa Bible pour prouver que St. Luc a écrit l'E-
vangile. " Puis s'adressant à M. Roussy. Eli bien, monsieur,
puisque vous déclarez n'être pas capable de trouver un mot dans
la Ste. Bible pour vous assurer que St. Marc et St. Luc ont écrit
l'Evangile qui porte leurs noms. — Comment savez-vous que ce
sont eux qui ont écrit ces Evangiles ?. . . Puis, se tournant vers
lo peuple, M. Chiniquy, dit en souriant : — " Ecoutez bien sa ré-
ponse. "
Un morne silence se fit à l'instant.
M. Roussy — On prouve que St. Marc et St. Luc ont écrit l'E-
vangile, par les miracles qu'ils ont faits.
M. Chiniquy — Eh bien, montrez-moi le texte de l'Evangile
où il est dit que St. Marc et St. Luc ont fait des miracles.
M. Roussy — so iùvé i^utomeut, avoue qu'il u'ett pus capable
— 22 —
il niurmuro quelques parolos iDintelligibles,.... puis arco un em-
barras qu'il no peut cacher : — " Vous me demandei, monsieur,
" comment on connaît que St. Marc et St. Luc ont <?crit l'Eyan-
" gile : mais, monsieur, on no connaît cela que par le témoigna-
*' jje des premiers chrétiens. "
A ces paroles on n'entendit que des cris de joie et des batte-
ments de mains. « Il est pris par sa propre paole,.... Il est
M tombé dans le sac, s'écriait la foule.
Oui, mes amis, s'écrie M. Chiniquy, il est pris par ses propres
paroles, et comme vous le dit-es, « il est tombé dans le sac ; h il
est forcé d'avoir recours au témoi^uai^e des premiers chrétiens,
c'est-à-dire, à la Tradition de l'Eglise pour prouver la pre-
mière des vérités l'existenoe de l'Evangile. Il est donc
forcé d'avouer (ju'il vous trompait tout à l'heure, lorsqu'il vous
disait que tout était écrit dans l'Ëvandle et que tout ce qui
ne pouvait pas se prouver par un texjÉdevaieut être rejette
M. RoussY — Je ne suis pas pris — ^st vous, M. Chiniquy,
qui êtes tombé dans le sac, — c'est vous qui êtes confondu, car
vous n'êtes pas capable de nous montrer ce que c'est que l'Eglise,
et quelle autorité elle a
M. Chiniquy — Puisque M. Roussy ne «ait pas ce que c'est
-que l'Eglise, je me ferai un plaieif de le lui dire. — Les premiers
chrétiens divisés sur certaines pratiques, suivirent le conseil de
notre Seigneur, et ou appelèrent à l'Eglise d'alors Et voici ce
qui se passa :— (Actes des Apôtrei, cbap. xv, v. 6.) — « Les
n Apôtres donc, et les Prêtres s'assemblèrent, pour examiner et
« résoudre cettre affaire. Et après avoir beaucoup conféré en-
« semble, Pierre se leva et leur dit : — Mes Frères, voue savei
« qu'il y a longtemps que Dieu m'a choisi d'entre-nous, afin que
a les Gentils entendissent /Jtt/- ma bouche les paroles de l'Evangi-
« le et qu'ils crussent Après Pierre, Barnabe et Paul furent
« entendus. Puis Jao(^ues prit la parole à son tour ; mais ce ne
M fut que pour confirmer ce que Pierre Avait dit Eniin la dé-
fi libération étant finie, Ils écrivirent ces aolenacK^, |,»rolM :
« — // a semblé bon au Saint-Esprit et à twus, de dj'-cidor d«
« telle et telle manière la question que voua nov •: u,v-«;i prt^po-
« sée. ))
Voilà M. Roussy, ce que c'est que l'Eglise Voilà comment
elle parlait il y a 1900 ans, et voilà comment elle parle encore et
comment elle parlera jusqu'à la fin des siècles ; car elle ne doit
jamitis périr, puisque Jésus-Christ a dit : — (( Les portes de l'en-
fer r^^Piévaudrat jamais contre elle.» C'est cette Eglise
ic'' din.' qu? iue dit, à moi, Catholique, comme elle le disait il
y a 1000 ans : — que St. Marc et St. Luc out été inspiré de Dieu
— 23 —
pour «<orire leur Evanjjile, ot je buis ctrtain qu'elle dit vrai, car
c'est le 8t. Esprit qui l'tJclaire. Cette Ej^'Use, d'aprôs St. Paul —
(1er Epîtro à Tinu)th<5o, c. iii, v. 15.) — Eat la colonne et la ha-
se lit' la vérité. — Cette Eglise, hors de laquelle il n'y a que men-
songe et erreur, a été appelée Catholique par les Apôtres, et au-
cune autre Kglise qu'elle no pourra jamais porter ce beau nom.
Cette Eglise Catholique, à laquelle j'ai 1« bonheur d'appartenir,
s'applle aussi Apostoli(jue, pureo qu'elle est unie aux Apôtres
par une chaîne non interrompue de Prêtres, d'EtOques et de Pa-
pes qui tiennent d'eui leurs poufoirs, par des titres ineontesta-
oies. Cette Egli»« Catholique et Apostolique, s'appelle aussi
Romaine, parce que c'est à Rome ((ue son Fondatiur parmi
les hommes, (St. Pierre,) a rera^ son sang et qu'il a d<<pos«$, pour
ses successeurs, les Clcfti du Paradis, qno ni les démons, ni Ica
héritiques, ni les impies ne pourront jamais lui rarir, « Tu es
Pierre et sur cette Pierre je bêtirai mon Eglise, ot les portes do
l'Enfer ne prévaudront jamais centre elle. oSt. Math. chap. XVi,
T IG, 17 18, 19.
Lorsque moi, Catholique, je prends la Bible cl main ; je suis
aussi certain que c'est la parolo de Dieu que je suis certain qu'il
y a un IHeu dans la ciel, parce quo c'est l'Kglis* Catholique, (la
colonne et la base de la vérité,) qui me le dit... Lorsque je lis
l'Efangile, je ne la lis qu'avec une soumission pleine et entière à
l'explication que m'en donne l'Eglise, dont jo dois écouter la voix
BOUS peine d'être traité par Dieu cnmmt un païen et un publia tin y
(St. Mat. 0. xviii, t. 17.) Lorsque je le li.s, le St. Evangile,
je me rappelle ce que disait St. Pierre, (2de Ed., c. iii, ▼. 15 et
16.) — (( Paul, notre cher Frère, vous a écrit selon la sagesse qui
« lui a été donnée : comme il fait aussi en toutes ses lettres, oii il
« parle de ces mêmes choses, dans lesquelles il y a des endroits
« dijfficilet à entendre, que des hommes ignnrauta et légers dé-
« tournent, aussi bien que les autres écritures, à de mauvais sens,
« pour leur propre ruine, n
En li.sant les Saintes Ecritures, je me rappelle que je ne suis
qu'un pauvre ignorant, et que si je m'en tenais à la faiblesse de
mon esprit,' je m'égarerais bientôt ; au8,^i, j'ai soin de prendre les
choses dans le sens que l'îlglise les a toujours enseignées
Car si je dois croire que l'Eglise est infaillible, lorsqu'elle me dit
que St. Marc et St. Luc ont été inspirés par l'E.sprit Saint, pour
écrire leurs Evangiles, quoique je ne trouve pas un mot, d'après
l'aveu môme de M. Roussy, dans la Bible, pour prouver cette vé-
rité, je la dois croire dirigée également par l'Esprit-Saint, dan»
l'interprétation deb Ecritures, dont elle m'a seule conservé infail-
'iblcmeut lô sacré trésor.
24 —
Je vous ai avoué, iVJ. le Président, que je n'éta's qu'uD igno-
raut, et que c'était pour cela que j'avais bc^ ' ^ guide in-
faillible dans l'interprétation des Stes. Ecr ., ^e n'pî p. s
l'intention d'insuiter, ni de peiner M. Roui. ,r? ni que ce
soit; mais, je vous di'-ai que je le crois au?si ant que
moi, et lue je croix qu'il appartient à cette classe d'h. ujinec dont
St. Pierre parle, lorsqu'il di. que les i^«or«Jt^s ne comprennent
pas les Stes, Ecritures et qu'ils les dé^-^urnent dans de faux sens
pc\'r leur propre perdition.
Malgré mon ignorance et ma faiblesse, jo suis assuré de ne pas
m'éf^arer dans la lecture des Ecritures, puisque j ai pour guide
V Eglise, colonne et hase de la vérité, et que je prends pour inter-
prète, l'Eglise à qui mon adoraMe Sauveur a dit : — « Les portes
^e l'enfer ne prévtvudront pas contre elle.» Mais je serais curieux
de savoir comment M. Iloussy, qui n'est qu'un pauvre ignorant,
peut être assuré de trouver t'en salut par la lecture de la Bible,
tandis que le premier dc^ Apôtres nous assure que les ignorants
y trouvent leur perte.
M. Rousav — Le Saint-Esprit nous invite de lire l'Ecriture
Sainte, et par conséquent nous promet de nous éclairer. — Voici
un texte qui montre d'une manière bien évidente, cette vérité, —
(2de Epitre de St. Paul, à Timothée.") — >* Les hommes méchants
({ et les impo.steurs se fortifièrent de plus en plu^' dans le mal,
« étant eux-mêmes dans l'illusion, et y faisant tomber les autres.
« Quant à vous, demeurez fermes dans les choses que vous avez
« apprises, et qui vous ont été confiées, sachant de qui vous les
'! avez apprises : Et considérant que vous avez été nourris dès
« votre enfance dans les lettres-saintes, qui peuvent vous instrui-
« re pour le salut, par la foi qui est en Jésus-Christ. »
« Toute Ecriture est inspirée de Dieu pour instruire, pour re-
n prendre, pour corriger et pdur conduire à la piété et à la jus-
'( tice.ii
Voici St. Paul qui félicite son cher Timothée d'avoir été nourri
dès son enfance dans les lettres-saintes Donc, on mérite les
. louanges de Dieu en se nourris.saiit de la Sainte Ecriture
D'ailleurs, n'est-il pas dit positivement ici, que toute écriture ett
inspirée de D'icn, pour instruire et corriger. Si toute écriture est
inspirée de Dieu, pour instruire et corriger, comment M. Chini-
quy ose-til dire que la lecture de l'Ecriture Sainte est mauvaise
et peut nous perdre ?
M. CillNiQUV — M. le Président, je vous ai déjà observé que
ce bon M. Rous.*y était malheureux dans le choix de ses textes .
Celui qu'il vient de choisir va le briser sans res.source. D'abor '
vous voyez, par ce texte que St. Paul dit positivement : k demeu-
f
''■g
ê
— 25 —
rez fermea dans les choses que vous avez apprises et qui vous ont
été confiées, sachant de qui vous les avez apprises. » Ici St. Paul
ne parle pas de bible, ni d'écriture, il parle de choses qui ont éU
apprises^ et il est bien probable, ou plutôt, il est bien clair que
ces choses n'étaient pas écrites, puisque St. Paul leur dit de
se souvenir, non pas du livre où il les avait lues, mais de la per-
sonne qui les lui avait communiquées. Et pour montrer conibiea
St. Paul était loin de prêcher l'absurde doctrine de M. Roussy^
que tout est écrit dans la Bible, il suffit de jeter les yeux quel-
ques lignes plus haut que le texto cité par M. Roussy. — St. Paul
parlant à ce même Timothée, lux dit : «( Et gardant ce que voua
« avez appris de moi devant plusieurs témoins, donnez-le en dépôt
(( à des personnes fidèles, qui soient elles-mêmes capables d'en ins-
« truire d'autres.»
Oui, demeurez ferme, disait l'Apôtre des nations, dans ce que
vous avez appris, non seulement par la lecture des livres saints
mais encore dans ce que vous avez appris de vive voix et devant
témoins. St. Paul ne tenait pas un autre langage à St. Timothée
qu'il n'avait tenu aux Thessalc lions, et il lui disait à lui
aussi : — k Conservez les traditiims que vous avez apprises, soit
«par nos paroles, soit par notre lettre » Et ces parf'les de
l'A-xitre St. Paul, qui sont les paroles de l'Esprit-Saint lui même,
retentissent par toute la terre depuis 1900 ans. Et tous ceux qui
ont véritablement cru en Jésus-Christ les ont redites, ils les croient,
ils les rediront jusqu'à la fin des siècles, pour l'éternelle confusion
dos impies et des novateur-i. — « Conservez les traditions que vous
« avez apprises, aoit parnos paroles, soit par nos écrits. » Voilà
l'enseignement de l'Eglise depuis dix-ue-if siècles. Voilà l'ensei-
gnement de l'Eglise jusqu'à la fin des temps ; car l'Eglise ne
change pas plus que le Fils de Dieu, dpnt elle est l'Epouse im-
maculée. St. Paul était loin de soutenir l'absurde doctrine des
novateurs modernes ; lui qui disait positivement dans son Epître
aax Romains : — « Tous ceux qui invoqueront le nom du Sauveur
(( Jésus, •seront sauvés, mais comment l'invoqueront-ils, s'ils ne
u croient point en lui, et comment croiront-ils en lui, s'ils n'en
« ont poin^entendu parler ? Et comment en entendront-ils par-
« 1er, si quelqu'un ne leur prêche ? Et comment les prédicateurs
« r>rêcheront-ils, s'ils ne sont envoyés La foi donc vient de ce
(( qu'on a entendu, et on n'a entendu que parce que la parole de
« Jésus-Christ a été prêcliée. > — (Rom , c. x, v. 13—27.)
Saint Paul félicite Saint Timothée de lire l'Ecriture Sainte,
mais c'est parce que son saint d'sciple joignait à cette lecture la
soumission la plus entière aux explications et aux instructions
verhalcs de ses supérieurs devant Dieu C'est encore ainsi
— 26 —
<jne l'Eglise veut que ses enfants lisent les Saintes Ecriture»
L absurde idde entretenue par M. Koussy, que la coounaissance
de 1 Evangile vient par la lecture, était si loin de la pensée de
1 Apôtre, qu il s écriait : « Comment les peuples croiront-ils à Jé-
« sus-Chnst, s Us n'en ont point entendu parler, et comment ea
« entendront-ils ^aWer, si quelqu'un ne les prêche ? "
^ D'après l'Apotre St- Paul doue, la meilleure manière, ou plu-
tôt 1 unique moyen de connaître Jéeus-Christ, est d'en entendre
parler par la prédication, et non par la lecture Sans doute
que la lecture n'est pai inutile, mais elle n'aide la foi que de
ceux qui écoutent la prédication de C4iux qui sont envoyés voim-
prêcher. '' ^
Mais je vous ai dit que M. Roa«iy allait se briser avec le t«xte
qu 11 nous a cité. Si j'ai bien compris ce monsieur, il uous a lu
dans sa iiible, ces propres paroles : « Tout« écriture est divin©-
« ment inspirée pour instruire, pour reprendre et pour corriger.»
— JV est-ce pas c«la, M. ilouasy, que vous nous avez lu ?
M RoiiBBY— Oui, moaweur, St. Paul dit : « Toute écriture
« est divinemeut inspirée pour instruire, reprendre et corriger. »
M. CuiNiQUT.— M. le Président et vous tous, messieurs" qui
composez cette respectable assemblée, vous avez entendu ces pa-
roles de la Bible de M. Roaasj Eh bien, qu'en pensez-vous?
Oui, que pensez-vous d'un hoamie ou d'une religion qui vous
assure que toute écriture est divinement inspirée pour instruire
reprendre et corriger. Jusqu'à présent, vous avez cru qu'il y
avait des livres ou des écritures qui ne pouvaient servir qu'à
gâter et à corrompre le cœur, mais M. Ruussy a trouvé le con-
traire dans sa précieuse Bible. Je connais une foule de livro
qui n'ont été écrits que sous l'inspiration des plus mauvais peu-
chants du cœur, et qui ne pouvaient que gâter et corrompre ceux
qui les lisaient.... mais M. .Rouesy nous assure que nous nous
sommes tous trompés, et il proclame que toutes les écritures sont
divinement inspirées. Vous l'tvez bien entendu, n'est-ce pas ?—
(Oui, OUI, de tous les oôtée.) Tout à l'heure, M. Roussy disait
avec emphase, que si quelqu'un ajoute ou retranche quelque
chose à la parole de Dieu il est maudit Eh l^ien, mes-
sieurs, puist^u'il en est ainsi, la malédiction de Dieu doit être sur
ceux qui ont écrit la Bible que M. Roussy tient en main ; car
cette Bible est fausse, ridiculement fausse, Itisqu'elle dit que
toute écriture est divinement inspirée, pour instruire et corri-
ger
M. Roussy— (se lève avec chaleur).— Comment, M Chini-
quy, vous dites que la Sainte Bible que je tiens dans ma main,
§
— 27 —
i
Mt fausse et mensongère je vous défie de le prouver; ce que
TOUS dites là est un blasphème.
M. ChiniQUY. — Je vais vous prouver, monsieur, que ce que
je viens de dire, n'est que la pure vérité ; votre Bible est fausse
et mensongère jusqu'à l'absurdité. C'est une Bible falsifiée, et
je vais voua le prouver de suite.
S'adressant alors à un respectable habitant, nommé Gauthier.
Monsieur, par qui la Bible que je tiens dans ma main, vou§
a-t elle été donnée ?
M. Gauthier. — Cette Bible m'a été donnée par une personne
qui la tenait de M. Roussy.
M. Chiniquy, — Eh bien, M. le Président, vous allez juger ce
qu'il faut penser des Bibles Protestantes. La Bible que M.
Roussy tient en main dit : — « Toute écriture est divinement ins-
« pirée pour instruire, reprendre et corriger. » Mais la Bible que
je tiens dans la main et qui vient également de M. Roussy, ne
contient pas cette absurdité, car j'y lis : — n Toute écriture qui
« est inspirée de Dieu, est utile pour instruire, pour corri-
« ger. »
M. Roussy — S« levant précipitamment, dit: — « Les deux
« sentences sont les mêmes, u
M. Chiniquy. — Non, monsieur, ces deux sentences ne sont
pas les mêmes. Est-ce la ix^ûme chose, M. le Président, et vous
tous, messieurs, qui nouô écoutez : — prononcez : — Est-ce la même
chose de dire : — « Toute écriture est divinement inspirée, pour
« reprendre et corriger, » — et de dire : - Toute écriture qui est
« divinement inspirée, est utile pour instruire et corriger ? »
De tous les côtés de la salle on n'entend qu'un cri : « Non, ces
deux sentences ne sont pas les mêmes. »
M. Chiniquy. — Vous avez raison, mes amis, l'une de ces sen-
tences est absurde, et il n'y a qu'une Bible sur laquelle la main
de Satan a passé, qui puisse dire que toute écritvre est inspirée de
Dieu. Cette sentence est digne de l'enter Non, non, toute
écriture n'est pas inspirée de Dieu. Il y a beaucoup d'écritures,
il y a des milliers de livres inspirés par le Démon
D'ailleurs, voici deux Bibles également présentées par la main
de M. Roussy Si colle où il est dit que ;< toute écriture est
(( inspirée de Dieu, pour reprendre, instruire et corriger, » est
correcte ; celle où il est dit que « toute écriture qui est ins-
« pirée de Dieu, est bonne pour corriger et instruire, » n'est pas
correcte
Si les Méthodistes n'ont rien ajouté à la Bible que je tiens
dans mes mains, ils ont donc retranché quelque chose dans celle
que M. Roussy a devant lui La chose est claire comme le
— 28 —
soleil, ou on a ajouté ici les mots, « qui est inspirée, » ou om
les a retranchés, dans l'aucre Et comme l'une et l'autre Bible
sont l'œuvre des Méthodistes et viennent de leurs mains d'après
la parole de M. Roussy. ils sont maudits du Ciel, pour avoir
ajouté ou retranché quelque chose à la parole de Dieu
M. Roussy Prenant avec précipitation son casque et son
manteau, veut s'en aller, en disant : — Je ne veux pas discuter
plus longtemps avec un homme qui ose me dire que ma Bible est
falsifiée.
M. CiiiNiQUY. — Je ne me contente pas de vous le dire, mon
iieur, je le prouve. Voici deux Bibles qui viennent de vous—
■ V"^ i'^-^ *^'"°^ ^"^'^°' ^'^"^''^ ^'^^ ^^ ^'^"^^^- ï' y en a une d'elle
de falsifiée nécessairement, et vous êtes nécessairement et publi-
quement convaincu d'avoir donné une Bible falsifiée.
Mais c'est assez sur cette question de la Bible ei de la tradi-
tion ; je vous ai confondu par votre propre bouche sur ces ques-
v^t Ç''e°«°'^ sur l'accusation que vous avez portée contra
I Jiiglise Catholique d'avoir retranché le second commandement
de Dieu. Est-ce vous, M. Roussy, qui avez mis votre signature
au bas de cette lettre. (M. Chiniquy montre alors une lettre
•Ignée de M. Roussy, ou l'Eglise Catholique est accusée d'avoir
retranché le second commandement de Dieu.)
M. Roussy.— (paraissant tout interdit et tremblant.)— Oui
monsieur, c'est moi qui ai signé cette lettre. '
M. Chiniquy. —Eh bien I II faut prouver ce que vous ave«
avancé dans cette lettre.
M. Roussy.— Non, monsieur, vous me dites que ma Bible est
falsifiée, je m'en vais. (Et il veut partir.)
De tous côtés on entend des cris : — « Ne le laissez pas échap-
« per, arrêtez-le Vous êtes un lâche, M. Roussy» Ce
n'est qu'avec peine que M. Chiniquy et M. le Président arrêtent
le tumulte.
Le calme un peu rétabli.
M. Chiniquy.— Ce n'est pas la seule place où votre Bible a
été honteusement falsifiée, voici encore un de vos textes, où la
main de Satan se montre d'une manière bien visible. (St
-Jathieu, chap. xvi, v. 24.) — « Car quiconque voudra sauver
« son âme, la perdra mais quiconque perdra son âme pour
« 1 amour de moi, la retrouvera. )> N'est-ce pas une belle trou-
Taille que celle d'une âme qui s'était perdue pour l'amour de
Jésus-Chri.><t.
Ce texte semble frapper M. Roussy comme d'un coup de
foudre, il descend de l'estrade où il était, en disant : « Chez les
« Latins, l'âme et la vie étaient la même chose. » Ces paroles ridi-
— 29 —
-cules sont suivies d'un immense dclatde rire; et puis on entend
les cris : (( le hîche, il se sauve, il ne veut pas continuer la discus-
« sion Empêchez-le de sortir.» Mais, M. le Présidant et
M. Chiniquy parviennent à ramener l'ordre, eu rappelant au
peuple qu'ils ont donné la parole d'honneur de ne faire aucune
peine à M. Roussy
Pendant que M. Roussy s'échappe à travers la foule, un pro-
testant qui crai}j;nait qu'on ne lui lit mal, et voulant le protéger,
s'écrie: — (( M. Roussy. est battu, c'est bien assez, il ne faut pas
<( pour cela le tuer, n
FIN.