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Microfiche
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(l\/lonographs)
ICIVIH
Collection de
microfiches
(monographies)
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Canadian In^tituta for Hiatorical Microreproductions / Institut canadien d* microraproductions historiques
Technicai and Bibliographie Notes / Notes technique et bibliographiques
The Institute has attempled to obtain the besl original
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may be bibliographically unique, which may alter any of
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D
n
D
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Coloured maps / Cartes géographiques en couleur
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along interior mdrgin / La reliure serrée peut
causer de l'ombre ou de la distorsion le long de
la marge intérieure.
Blank leaves added during restorations may appear
wjthin the text. Whenever possible, thèse hâve
been omitted from filming / Il se peut que certaines
pages blanches ajoutées brs d'une restauration
apparaissent dans le texte, mais, lorsque cela était
possible, ces pages n'ont pas été filmées.
L'Institut p microfilmé le meilleur examplaire qu'il lui a
été ppr^sible de se procurer. Les détails de cet exem-
;::^ire qui sont peut-être uniques du t)oint de vue bibli-
ographique, qui peuvent modifier une image reproduite,
ou qui peuvent exiger une modilications dans la méth-
ode normale de filmage sont indiqués ci-dessous.
I I Cotoured pages / Pages de cculeur
I I Pages damaged / Pages endommagées
I I Pages restored anà/or laminated /
' — ' Pages restaurées et/ou pelliculées
D
[Z
D
D
n
Pages discoloured, stained or foxed /
Pages décjlorées, tachetées ou piquées
Pages detached / Pages détachées
Showthrough / Transparence
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Qualité inégale de l'impression
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Pages wholly or partiatly obscured by errata
slips, tissues, etc., hâve been refilmed to
ensure the best possible image / Les pages
totalement ou partiellement obscurcies par un
feuillet d'errata, une pelure, etc., ont été filmées
à nouveau de façon à obtenir la meilleure
image possible.
Opposing pages '.vith varyinp colouration or
discolou rations are filmed twice to ensure the
best possible image / Les pages s'opposant
ayant des colorations variables ou des décol-
orations sont filmées deux fois afin d'obtenir la
meilleur image possible.
D
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Commentaires supplémentaires:
This itam il filmad at the riduclion ratio chackad bclow/
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mx 14X MX
22X
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Th« copv filmad h«r« hat baan rsproducad thankt
to Iht ganarosity o(:
National Library of Canada
Tha imagat appaaring hara ara tha bait quallty
poatibla eonaidaring tha condition and iagibility
of tha originai cepy and in Itaaping with tha
filming eoniract apacificationa.
Onginai copiaa in printad papar covara ara flimad
baginning with tha front covar and anding on
tha iaat paga with a printad or illuatratad impraa-
tion. or tha back covar whan appropriata. Ali
othar original copiaa ara filmad baginning on tha
firit paga with a printad or iiluatratad impraa-
aion, and anding on tha Iaat paga with a printad
or illuatratad impraaaion.
Tha Iaat racordad frama on aach microficha
ahall contain tha lymboi — » (maaning "CON-
TINUED'I. or tha lymbol V (maaning "bND "l.
whiehavar appliai.
Mapa. piataa. eharta. atc. may ba filmad at
diffarant raduction ratioa. Thoaa too larga to ba
antiraiy includad in ona axpoaura ara filmad
baginning In tha uppar laft hand eornar, laft to
right and top to bottom. aa many framaa aa
raquirad. Tha follawing diagrama illuatrata tha
mathod:
L'axamplaira filmé fut raproduit grica à la
générosité da:
Bibliothèque nationale du Canada
Laa images suivantes ont été reproduites avec le
plus gisnd soin, compta tenu de la condition et
de la netteté de l'enempiaira filmé, et an
conformité avec les conditions du contrat da
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Ua axamplairaa originaux dont le couverture en
papier aat imprimée sont filmés en commençant
par la premier plet et en terminant soit par la
dernière paga qui comporta une empreinte
d impression ou dillustretion. soit par le second
plat, salon la cas. Tous lea autres e. -mpleires
originaux sont filmée en commençan. par la
première paga qui comporta une empreinte
d impreasion ou d'Illustration at en terminant par
la dernière paga qui comporta une telle
empreinte.
Un daa symbolaa suivants apparaitra sur la
dernière image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole -•■ signifie "A SUIVRE" le
symbole V signifie "FIN".
Les cartes, planches, tableaux, etc.. peuvent être
filmés è des taux da réduction différents.
Lorsque le document est trop grand pour être
reproduit en un seul cliché, il est filmé é partir
da l'angle supérieur gauche, de gauche à droite,
et da haut an bas. an prenant la nombre
d'images nécessaire. Les diagrammes suivants
illuatrant la méthode.
1 2 3
1
2
3
4
5
6
MIC*OCOfY DESOIUTION TKT CHAUT
(ANSI end ISO TEST CHART No. 2|
^ APPLIED IIVHGE In
1653 EasI Moin 5t
Rocheiter, New
(716) *62 -030
(716} 288- - jB:
MANUEL
DE LA PAROLE
TRAITÉ DE PRONONCIATION
Typographie et reliure — ED. MARCOTTE
B3, Ru» St-Pltft«. Qujbffc
c^
iV
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MANUEL R^'^'»^
DE LA PAKOLE
PAB
ADJUTOR RIVARO, A.B., LLB., AVOCAT
PHOirt^EUI. AUBÉoi D'KUKJUTIOK i lA .CULT* DU
ABTa DK L'uHIVÏMITÉ lAVAL
PREMIÈRE PARTIE
TRAITÉ DE PRONONCIATION
QUEBEC
J.-P. GABNEAU
IiibrAÎ m- Editeur
i»ôi
1158
V, f
157312
DU MÊME AUTEUR
L'Art de dire, traita dt lecture et de récitation, i vol. in-12
V-277 pages (épuisé).
i^SSSiF-^^^-^-^"^s.^
INTEODUCTION
L'étude de la lecture à haute voix et la pratique de l'art
oratoire prennent, dans l'enseignement, une imp<,rtance de
jour en jour plus considérable. On reconnaît aiyourd'bui que
dans notre état de société, il est indispensable de savoir bien
dire, qu'un cours d'études n'est pas complet s'il ne comprend
lart de parler correctement et avec expression, et qu'un
Manuel de la Parole est le complément obligé de la gram-
maire. Quand Mgr Hamel et M. l'abbé Lagacé, - à qui
surtout revient le mérite d'avoir fait connaître an Canada
les résultats heureux d'une diction clairw et intelligente —
commencèrent à parler de lecture expressive et d'art oratoire
et voulurent en introduire létude dans nos écoles, il y eut
des incrédules. Mai», i. mesure que se faisaient sentir les
bienfaits de leur enseignement, l'art de la lecture devenait
de plus en plus populaire; et maintenant, l'utilité du mvoir
dire paraît si évidente, qu'on est surpris d'en avoir autrefois
douté.
En face de cet état de choses, il nous a paru qu'un traité,
ou les principes de l'art de dire seraient exposés avec méthode
et qui tiendrait compte particulièrement des fautes les plu»
coiumnnes au Canada, pourrait rendre quelques services. Les
traités publiés en France ne répondent peut-être pas à fout
ce que nous, Canadiens-Français, leur demandons. En France
Ion connaît mal, ou l'on ne connaît plus certaines fautes de'
prononciation, qui se sont acclimatées chez nous; partant, les
" INTRODUCTION
ouvrages français ne savent pas nous éclairer suffisamment
la-dessus.
Nous avons donc tenté de faire un Manuel Je la Parole
au point de vue canadien, et ce volume en est la première
partie. C'est, à vrai dire, un traité de prommcùttion, où l'on
étudie successivement les sons, les mots, les plirases
Les sons: leur nature, le mécanisme vocal qui les pro-
duit, leur classification, et les rapports et les différences qui
existent entre eux; les vices ordinaires d'articulation et les
moyens de s'en corriger; les caractères de l'écriture et la
valeur phonétique de chacun d'eux; enfin, nos fautes de
prononciation.
Le. nwis: la liaison des syllabes, leur quantité, leur
accentuation.
Le» phrase,.- la liaison des mots, la distribution des
pauses dans le discours, et le mouvement plus ou moins vif
plus ou moins lent de la parole.
Tel est le sommaire de cet ouvrage. Ces matières forment
la base de tout enseignement logique de la parole. Nous nous
sommes efforcé de les traiter et de les dis,K«er de façon à en
faire un Manuel clair et pratique. Un recueil de Morcea,^
cWaété ajouté à la partie théorique, pour servir d'exer-
cices de lecture et de récitation.
Au chapitre de la valeur pAonétigue de, caractère,, on
trouvera plus de cinq cents fautes à corriger. Nous avons
appelé ces fautes canadienne,, parce qu'elles ont pris racine
ici ; cependant, la plupart sont d'origine française
Une langue ne doit pas rester stationnaire ; vouloir
I immobiliser, la fi.™r, c'est préparer sa décadence. Car la vie
du langage est dans le perpétuel mouvement de ses formes
mouvement lent et presque insensible, dont le peuple est'
1 agent Et cela est vrai aussi de la prononciation. Non seule-
ment les règles de la grammaire, mais encore l'orthographe et
a prononciation des mots changent avec le temps. Co,^t^o
loquendi eut in motu. ^•Jiaruemao
INTRODUCTION III
Maia les modifications successives, introduites dans le lan-
gage, ne sont pas laissées au caprice des individus; pour être
de bon aloi, elles ne doivent pas trop s'écarter des principes qui
ont présidé à la formation première de la langue. Ces change-
ments s'opèrent sous l'influence de deux forces opposées : l'une,
la force conservatrice, qui veut garder au langage ses formes
actuelles ; l'autre, la force révolutionnaire, qui tend sans cesse
à le modifier, à l'altérer, à l'engager dans de nouvelles direc-
tions. L'action simultanée de ces deux forces doit être bien
équilibrée; la santé de la langue est à ce prix. (1)
Quant à la force révolutionnaire, il est rare qu'il faille
l'aiguillonner. Elle est assez vigoureuse, et trouve, d'ailleurs,
des alliés naturels dans la paresse et l'inhabileté de nos
organes vocaux, dans la tendance qui nous porte à simplifier
les formes grammaticales et à les réduire, par analogie, à un
type unique, dans le besoin que nous éprouvons de créer des
associations nouvelles de sons et d'articulations.
Il n'en est pas ainsi de la force conservatrice. Moins vigou-
reuse que l'autre, la force conservatrice est trop souvent
vaincue dans cette lutte qui est la vie des mots. Si l'on n'y
veille avec soin, elle offre aux ambitions de l'esprit nouveau
une résistance de plus en plus faible, et la langue devient en
peu de temps un jargon, produit d'altérations excessives et
d'innovations désordonnées.
D'un autre côté, si la forée conservatrice était seule
maîtresse de la langue, celle-ci, ne recevant plus de sang nou-
veau, s'immobil.' serait, sécherait sur place, et mourrait bientôt,
— noblement, il est vrai, — comme est mort le latin classique,
comme serait mort le français peut-être, si le romantisme
n'était venu le secouer quoique un peu trop rudement parfois.
C'est donc le rôle de la force révolutionnaire, de faire
marcher la langue, de modifier, de créer. C'est la mission de
la force conservatrice, de modérer les élans trop impétueux,
de résister aux entraînements aveugles, de faire un choix
(1) Voir la Phonétique de A. Darmeateter.
IV
INTRODUCTION
Sue^ve^Lt^r "Th"^Î ""' -~'- 1- en
Si donc U 4 d-alrCf est" "T """ '™ ™""-
de ce8 deux énergies Iwi^ î a , ''"'"°" "multanée
.t ,ue ,we d.e,r:;i?se^[:';r£r '^-^ ^^' --"
"r, ie langage canadien souffre de dpiiT n,., i . , .
.fe»;. Mais, d'autre nTni' '^ '' '^'^*"' ""^ »"»''nne
r.vo.ution„;raff:Let'drr'eoÏr" ^^ '' ^"-
Il en est de même pour la prononciation.'
verslmi,ie;tlTAe"èc^:"ef"' """"' ""'*" ''' *'™"-
I» prononciation en us^^'rLTe". '"'°"'.'" ^"'"I""
«éparés de la mère .Tr^ .f . ''°^"*- B™«'l"ement
.ucunerelato„rve^eri:; :T "' 'T"^'' """^"^ ™"'
prononciation, q^deit, on ""'. ]'" ''"^^"'" "«««
■nisejusquanôus Or »„» ^ ? génération, s'est trans-
française nVteTp^'prfiT ' Mr'°"' '* P'-«»«ia«on
depul lors. eÎî:?:arïe e atbf de" 'Z'r°"'''''^-'
=:ecl^t^cssf^----
.a„cfs::^t-rr:rQS^^'-r
Prononciations ,„e „ou3 ^^o^Z^^^^^^l^ZZ^i
INTBODUCTION V
méritaient en effet de n'être pas oubliées; malheureusement,
J usage actuel ne les admet plus et veut qu'on les évite aussi.
Cependant, noua devrions avoir pour elles, il nous semble, tout
en les condamnant, le respect qu'on éprouve pour certaines
antiquités nationales, souvenirs d'un passé glorieux; comme ces
raines anciennes qui racontent l'histoire de nos commence-
ments, notre prononciation d'un autre âge accuse notre origine
bien française. Faut-il en apporter des preuves?. . . Elles abon-
dent. Jarbe (gerbe), momieure (monsieur), mmchmiir (mou-
choir), acrère (accroire), At(r««(heureuxX <»-(w.i«!Î(tromieur),
pu (plus), cataplame (cataplasme), tyeter (acheter), jeval (che-
val), ««f« edi (mercredi), barOÙ (brebis), «««• (signer), gml^u'^un
(quelqu un), cAeu nom (chez nous), etc., — ainsi prononçaient
au XVIIe et dans la première partie du XVIIIe siècle, les
Français de France qui se piquaient de bien parler : ainsi
prononce encore le peuple de notre province.
Les prononciations vicieuses canadiennes forment donc
deux catégories : les unes, trop vieilles; les autres, trop jeunes •
les premières, respectables souvenirs d'une ^r/eurt tombée en
désuétude; les secondes, produits d'une langue qui se déve-
loppe sans frein.
Ce sont là les fautes que nous avons appelées eana-
dtennes.
Mais il faut reconnaître que, s'il y a des/a««« de pronon-
ciation canadiennes, il n'existe pis, à proprement parler, de
diS/auti de prononciation canadiens. C'est k dire que le
Canadien n'a pas d'accent: il parle /ranc, il ne sent pas,
suivant l'expression de Loysel, fe raTnage de «m pay,. Sans
doute, les vices ordinaires de la prononciation, véritables mala-
dies de la parole, le zézaiement, le grasseyement, le bredouil-
lement, le bégaiement, etc., se rencontrent aussi chez nous.
Mai» nous n'avons pas de manière particulière de prononcer,
qu'on puisse comparer aux accents qui se divisent la province
en France et qui fout reconnaître d'abord l'habitant des rives
de l.i .Seine et celui qui est né sur les bords de la Garonne,
dea idiomes picard, normand, français (de l'Ile-de-France), et
VI
nrrBODucTioN
.^ripZncT "'"" -""" '-«^ - "tenir
des phrase,. Ja H e e,"! W "' '"' '^ '"""'»"»• '« »«"»
=ïere„seig„.™e„ d"n uti "Tr""*''"'''"''''"''»"'"'''
et quelle Persév附c r^^ltt Ï Z''""^,''' ** •""''■''"^'
ix-ur mener à bien le. eierX™H i^ "" futur niMicien,
l'exécution de quelque „?raXll"eT'r' "'""'"«■ "
les effets heureux qu'on 3"^^^. "' J"»'"""" *"''"»"
et n'entretenait en lui a^ 'IZ /'' '''"''"'"*' '""<""<».
perfectionner J. . . " """"" ''' »°" "'• '« d^ir de a-;
appre'^d 'ZZT, ^rKS '"''' " "'' ""' ^' ''»""■' ^
pas moins v,»i quW ,e TJI """^T""" "''" " »'«<''
traditionnel, une lanZ seraTt tr Ji' ''' ««t enseignement
dues au caprice d "Mv^du T "^ "" '' ""' "■«•«<»»-»«.
et jusqu'à la forme des mots ^7^''"' """"•»""''<">
introduiraient à chaque ^t'J ""î.'""' ■"""*"«» »>
maternelle serait unTtoisI S'në',';^''""f ' '" '*"«»''
dans son intégrité à InluTTI'''^'"^^^'''"''''''^""
défend. contrfles'mauvail^S^f ""^" '^' '^''^ * '»
L'Adtbub.
MANUEL
DE LA PAROLE
PREMIÈRE PARTIE
L'ART ORATOIRE
l.-L art oratoire est l'ensemble des règles dont
1 observation est nécessaire à l'expression claire, aoréa-
ble, persuasive, des idées et des sentiments pir la
VOIX et le geste. *^
Pour communiquer i ses semblables ce qu'il pense et ™
» UmcAer. '""««Ses de façon à flre «wprM, à charmer,
2 MANUEL DE LA PAROLE
«.-La diction est l'art d'exprimer les idées et les
sentiments par la voix ; la mimique, par le geste.
I ^1 *".'? !' '* ^^ "^ <•*" instrumenta de la nenaëe et da
3.-La correction donne au geste et & la voix la
clarté et la précision, dont l'orateur a besoin pour se
faire comprendre, pour intéresser, pour instruire
L'harmonie du geste et de la voix pfa{<, charme et
séduit.
L'expression vocale et mimique fcurnit à l'ora-
teur le moyen de toucher, d'émouvoir, de persuader
a entraîner ses auditeurs.
1 n*- 1*' '* f .'''T,'? ^' •=* '™''* en deux parties princinales ■
DICTION
4.-La diction est la partie de l'art oratoire qui
traite de la voix. -
w/A'rfir,''?'-''*"n°' ?T' '''e° * '» '*'•«««•■<«, qu'à la
bien ni tin T'-^f «■<=' "«" a point d'autre^ et qu? récite
I«HiL.^~^*'^.'^"r^'8^''^™'e°'e"' assis; une table
le dérobe aux regards de l'auditoire et lui interdit toute
expression par attitude; «es mains, occupées à Sle Hvri
geste , ses yeux ne se détachent guère de lu page à lire Fn
un mot, le lecteur doit tout exprimer par la ™fx seule
5.— La voix est un son, i.roduit par la vibration
dus cordes vocales, au passage d'un courant d'air
DICTION
S
caZÎ ,'^««,P°""-<""'. «t que peuvent modifier le,
caisse, de résonanc. forn.^es parles cavités buccale
nasale, et pharyngienne. '
mu8ele8 èxpirateur» exerçant nnr, 1 ■ ^ "'"'"«ctîon des
l'air e:n,»H^si„é"L? ;^rorZe«ïcram:"L'", ''?""ïï^
artère, et Diuise nnr U !.,„„, ••i*''ï* Par '« trachée-
corde, voci:^^" Cl^^l^'^^iZ^n^j: Z^TrT '"
vibration: dp ces vibmtim,. X,,!»,. i «"'re elle-même en
ensuite dâna le pl.à y^x ÏÏ ft,e, „Zu "««'-,1." résonne
est renforcé, moîlifié et ènrichr " '* '^""=''^' "" "
6.-1^ caractère du son vocal varie avec l'énergie
disposition des cavités résonnantes.
tntenttlé. — La teniim, d«. ?1^ ""* * '* ^<»^ *on
vibrations, (fr^S"™ tl^f^r-X* '?„?""""■? 1"
dulhTn^ ^""^ ''' l'instrument du langage articulé et
.«^■"^i""^"^** '"■"*'"'^ ^«' "" ''«'gaffe artificiel
form'ent d ""; '°"^ "^'' -'«nainoL' arbitrée
forment des mots auxquels l'homme attribue dos
significations particulières.
lat!;;;!^ "'""'* ''' "" '""«*«" "«t-'^^'- ^^ît de mod».
nîr 7"\ '"«""''«-«■"ent Produites et inter-
prétées par les hommes, et dont l'effet est de renforcer
ie.tc:;tS,r^''--"«---p"--p^'
(
• MANUEL DE LA PAROLE
CORRECTIOX DE LA PAROLE
10— Pour parler avec correction, l'orateur doit
émettre clairement le» «,„, du langage articule en
donnant à chacun « valeur prosodique, les décora-
poser suivant l'analyse logique du discoura, et les faire
entendre distinctement.
ll.-Le discours est composé de propositions ; les
propos, ions, de mots; les mots, de sons ; et les sons
«ont notés graphiquement par des caractères de con-
vention, appelés Uttreé,, qui constituent l'écriture
La proDondatlon est la traduction par des' sons
vocaux de ces signes graphiques.
L'éti'de de la prononciation est l'étude des rapports
qui existent entre les smu> d'une langue et les Zrac
tire» qui les représentent.
iS"'' ™5P°'^ ?« «""t PM constant»; un son n'est ma tou-
A.}^'~^ ^''*"'" P*"»"^"*!»» des caractères est
déterminée par Vusage et par le géiiie de la langue
S SB V « '*= -'-"■"'îK
=s«sr;;s'Ë,ïii iS
nal est le mieux conservé. Il s'ensuit que nous, qui parlons la
uvuir eiemi i esprit, nous devons suivre ce nue I'iiœ.mi t^it A^
changement dans la prononciation en Fmnce *^
CHAPITRE I
LES SONS
SECTION I
I.E8 CARACTÈRES ET lES MNfl 0C PRASÇAI8
Art. I. _ les Caractirea
nous vi:ift'L"a«nsCirr ^ 'î i""*"" '"'"?'!«'; i'
l'avaient reçu dXénllnt TcTr ^"v O'."" J S» G^C8
aux peuple/ de l'Egypte Après le,^™' ''""'"'".' «"P™""
subies, il serait étonnant n>?;if-. ! '.«msformations qn'-' »
sons qu'il est apurer it^r'eS^'if''-'^
rô; 3 Uttrea doubles: ce, œ, w.
formésde,Iett«./r,'r«,"rtr!S=t!^:' ' """' '°-"
9 MANUIL DE LA PAROLE
(c) 6 tigntê orUwgraphiquf» : l'occent aigu (-),
l'accent grove ('), l'accent circonflexe (-), le tréma (-),
la cédille (^), l'apo^tropho (').
Le» aigneï orthographiques n'ont fat eiix-niArom Rnruiie
Taleur phonétique; umia ila peuvent mudlHor celle de» lettres
qu ils accompagnent. — L'accent aigu peut ne mettre aur la
lettre e; l'accent grave, aur a, «, »; l'accent circonflexe, aur n,
«, I, 0, «; le tréma, aur a, i,u; la cédille, aiiu» e; l'aïKMtroiihe
marque l'éliaion de l'une dea lettres o, e, i.
14. — La coinbinaiëon de» lettres Himples avec les
signes orthographiques donne naissance à treize nitjnté
accentué» : à, d, e, è,é, é, l, ï, A, û, û, 6, (•.
La réunion de certaines lettres simples forme vingt-
deux combinaiflons, qu'on appelle HujiirH eumpoxit, et
qui ont une valeur phonétique particulière: ai,ay,
au,, an, am, et, ey, eu, en. em, in, im, ou, on, om, yn,
ym, un, nm, ch, gn, ph.
lie tableau coriplet de» signes graphiques représentant
le» MUS du français comprend donc aoixante-troia caractèrea,
airiplea, accentués, ou com|x>sés.
15. — Tableau complet des caractères pliouë-
tiques du langage françaix.
a e i o u y
àdèéëétï à â il ô
m œ
ai ay au ei ey en ou
an am en em in im on om «,' um yn ym
h c d f g h j k l m n p q r y t V X z w
ç ch gn ph
Art. II. — Les Sons
16. — Les sons du langage résu!t"nt du passage,
par les voix respiratoires, de l'air chassé par la pres-
sion pulmonaire.
tEH CABALTÈRES ET LES SONS 7
L'oxpul«ion .le l'air ,»ut pmduire «oit un «,„j^,
pnr et Hunple, ao.t une voyelle, «o,t «no c,n,.,m,e
n.-Les 80IIN français sont au nombre de trente-
trom, 8o,t : qvu,ze voyelle, et dix-huit consonnes.
trop délicates ÏHmr^t™ nntT. 1 T '^"' ""»™«'' »"""'^nt
§ 1. — LES VOYELLES
18.-D» voyelle est une niodification du son vocal
nLteTb^Sr'^""'"^'^^'*^'^''''"^-^'--:
2»
8 MANUEL DE LA PAROLE
Quand la résonance se fait seulement dans le pha-
rynx et la bouche, la voyelle est orale oapure. Quand
la résonance se fait simultanément dans le pharynx,
la bouche et les fosses nasales, la voyelle est iiasale.
C'est le voile du palais qui en s'abaissatit interrompt
partiellement la communication entre le pharynx et la bouche,
et force le son à résonner aussi dans les fosses nasales ; tandis
que le sou s'échappe directement par le pliarynx et la bouche,
sans autre résonance, quand le voile du palais est levé.
Chaque voyelle peut être longue ou brève, à l'exception
toutefois du son É, toiyours bref en français. Mais le timbre
d'une voyelle n'est pas altéré par sa durée.
19. — Le français compte onze voyelles orales et
qiMtre voyelles nasales.
Toyelles orales
FlOURA-
TIOK
DES SONS
±
I
0
Ô
u
CD
E OU EU
XOMS DES SONS
a ouvert ou aigu -
a fermé ou grave -
e ouvert ou grave
« fermé ou aigu -
o ouvert ou aigu -
o fermé ou grave -
e muet ou eu ouvert
eu fermé
Exemples
Sons longs Sons brefs
comjtare •
vidnes - -
mer - - -
lire - •
honore -
alcôve -
dure ' -
tourd '
demeure
émeute -
bac
compas
bec
école
image
choc
héros
dru
cou
veuf
{très bref :|rK^
feu
Nous ne faisons qu'une seule voyelle du son E muet et du
son EU ouvert. En effet, I'eu ouvert n'est qu'une exagération
de I'e muet; ils diffèrent par l'inte.isité et la durée, non par
le timbre. 'Tandis que eu peut être long ou bref, E peut être
LES CARACTÈRES ET LES SONS 9
/
■ ou
dernier passe à i A conduit An n ^'>"', <=?"d"'t à È, et ce
les sons interm/d atres Ê êû " '^ u"^^'*' "^ " <'''"«'" ""i
et 0, É et 6, 1 et ou! ' '^'*™"^"' «^^^ combinaisons È
Voyelles nasales
Figura-
tion
DES SONS
AN
IN
ON
UN
Noms des sons
a nasal
è nasal
o nasal
e nasal
Exemples
Sons longs Sons brefs
enfance -
feinte -
momfe -
dam
pain
ôon
brun
complètement le ^J^^i rff ,. "* ^ ^* ' "'""^ "=' intercepte
lient le pa.?«,ge de Uir du larynx aux cavités du
10
MANUEL DE LA t-AROLÊ
nez; ces voyelles, bien prononcées, ne peuvent être accompa
gnéesde résonance nasale. Au contraire, dans l'émission des
voyelles a, è, o, e, la communication entre le pharynx et les
fosses nasales n'est que partiellement interrompue; ces der-
nières voyelles, par conséquent, peuvent être nasalisées, c'est-
à-dire retentir k la fois dans le pharynx, dans la bouche et
dans les tosses nasales.
§ 2. — LES CONSONNES
20. -La consonne ou l'articulation est un bruit
produit par le frottement de l'air contre divers obs-
tacles qui s'opposent à son passage dans la bouche, et
accompagné ou non d'un murmure résultant d'une
vibration sourde des cordes vocales.
Les consonnes [«uveiit donc avoir des sonorités différentes,
se prcxluire k différents points de l'appareil vocal, provenir
d obstacles différents, et résulter d'une occlusion plus ou moins
comjilète du tuyau buccal. Ue là les classifications suivantes,
21. — I. Quand il y a vibration des cordes vocales,
et partant murmure laryngien, la consonne est voca-
lique (B, D, o, V, z, J, M, x, gn, ll, l mouillée);— (,uand
les cordes ne vibrent pas, la consonne est soufflée (v,
T, K, F, s, ch).
L et R sont à volonté vocaliques ou soufflées.
Les consonnes vocaliques sont aussi dites i/ouces, faillies ou
tonores; les consonne» soufflées sont parfois appelées duret,
fm-tes ou lourdei.
II. Si l'obstacle au passage du courant d'air est
formé par la lèvre supérieure appliquée contre la lèvre
inférieure, la consonne est hthio-lahialc (p, B, M); — si
par la lèvre inférieure appliquée contre les dents
Bupéiieures, la consonne est ktbio-dentale (F, V); — si
par la langue appliquée contre les dents supérieures
tÉS CARACTERES ET LÉS SONS 1 {
et la partie antérieure du palais, la comonue est linguo-
djale (T. D s. z, N, n, I.. LL); -si par la langue appli-
a..ée <.,ntre le palais, la consonne est li.„l!L
Gn bien p., loncé devrait être une ]iiiffuo-clpnt«Ip n-
ni Si le canal par où lair s échappe est dabord
co.npleto„,ent fern.é, puis subitement ouvert, la con-
sonne est explosive (P, b. m, n, t, d, ll, gn, k, o); s'il
ost seulement rët.éci, la consonne est eoudnuer V
s, z, L, CH, .1, r). '' '
donne „a,»sa„ce et elle s'éteint auss^tA elle ,1 n .„V '"'
iioncer qu'«ccomfH,gn&, précédée o„ s„ vie "m é vov k X
iongé tant que se continue l'expi ' n de IWr "^
1. dans lu prononciation est »(, -nt exnlo^'iv^ i! . j'
IV. Si la consonne retentit seulement dans la bouche
e le est ^.r.; s, la consonne retentit aussi dans les'
fo-«-s nasales, elle est n„mie (m, n, Gx);-si Ja con-
sonne sadjomt un l ou plutôt un yod palatal, elle
est momllse ou liquide (ll gn)
12
MANUEL DE LA PAROLE
Consonnes
CONSONKES
PUEES
m
If
Continues
Explosives
Voca-
liqties
Souf-
flet.'!
Voea-
liqueH
Souf-
flées
Labio-lafnales - -
B
P
—
U
Lahiodentalei- -
V
Z
F
D
LL
Linguo-dentales -
8
T
N
L, E
Linguo-pàla taies
J CH
G
K
ON
88.— Figuration des sons.
Dans la jimiionctation /(jurée des mots, noua avons tou-
jours employé les mêmes signes. Ainsi le signe "g" repré-
sente partout le son de la consonne r: tel (|u'on l'entend dans
garde; " s " figure toujours le mm s sifflant ou ç, liien que
parfois nous nylons aussi employé, jwnr représenter ce son, le
signe " c " ou " ç ". Les groupes de signes représentant un
son simple, comme " om ", "eu", "/>/j", "'J»", "*■"■'„'""'
imprimés en itali(iues; "an" représente Vu nasal, "an
représente le son A suivi du son N; " // " représente l'arti-
culation L mouillée. Toutes les consc mes écrites dans la
prononciation figurée, même si elles ne sont pas suivies de
voyelles, se prononcent, exce|)té celles qui forment i)artie des
signes composés représentant les voyelles nasales. Les syllabes
sont séparées les unes des autres par une espace ; lorsque des
consonnes redoublées se prononcent, la première finit une
syllabe, et la seconde en commence une autre. La liaison est
marquée par une apostrophe. Les sons sont notés sans égard
ii leur durée, sauf le son eu ouvert qui est noté " eu " ou " e " ;
ces deux notations correspondent au même timbre, mais la
LES CARACTÈRES ET LES SONS
13
seconde représente un ^on moins accentué, moins perceptible
moins long. Bien que noua n'ayions (ma noté la juantit^ iî
nous a paru utile de faire cette distinction '
On pourra Hu reste consulter !c tableau suivant, pour con-
naître la valeur phonétique de chaque signe empl<»yé dans la
prononciation hguiée.
Dans le texte, la prononciation figurée est généralement
entre parenthèses. Quant aux sons, pris isolément, on les a
indiques par des petites capitales (le son a, l'articulation
VOYELLES
Le \
«igné/
rreprûsente
l j<mra le
eû
on
un
tou
I a ouvert
a fermé
c ouvert
e fermé
i
o ouvert
o fermé
e muet trës
eu ouvert
eu fermé
a Tuwal
é nasal
o nasal
e nasal
f comme
)^ dans
bref
l/wrcou uifii
nuinei ou poê
mer ou bec
école
lire ou lit
honore ou choc
alcôve ou. héros
dure ou dru,
sourd ou cou
le ou rioe
ineurt ou l'eu/
émeute ou feu
darue uu dans
fiintt ou pain
monde ou bon
humble ou brun
C0NS0NNB8
Le
signe
/ représente toujours \,
\ l'articulation /"
J
eh
/ comme 1 ,
t dans f^*
s (sifflante)
ri
(
l mouillée
n
y
ch
P (dur)
k
pas
mat
V»
fat
tifizc^
ci, si
dos
tevipa
ras
il
taille
nul
JUS
chute
ffardr
quatre
tigne
14
MANUEL DE LA PAROLE
SECTION II
LE MÉCANISME VOCAL
Nous décrivons sous ce titre les positions et les niouveinonts
des organes iilionntenrs, nécessaires iV l'émission des sons pro-
noncés isolément. I^iur les sons groui>és et forniimt des mots,
le mécanisme vocal est légèrement modifié ; les organes doivent
forcément se préparer, pend.'.nt qu'ils i)ronoirrent une syllabe,
i émettre la suivante, de sorte ((ue leurs divers mouvements
se combinent et s'encliaînent.
Art. I. — L'émiinion ile-i
voy,
7/ffl
23. — a (" ouvert).
Bouche: largement ouverte. — Denté: à i)eine visibles. —
Lèvres: écartées, immobiles et légèrement tendues. — Lam/iie:
molle, immobile, étendue dans la bouclie, la pointe vers la base
des incisives inférieures. — l'oile du jxilah: relevé, mais sans
fermer hermétiquement les fosses nasales.
34. — è (c ouvert).
Bouche: un peu moins ouverte que pour A. — Dent»: l'extré-
mité seulement des incisives visible. — Mdelwire inférieure:
un peu avancée. — I.hirt. . légèrement tirées vers les commis-
sures et applii]uée3 contre les dents. — Lamjue: bombée trans-
versalement en sa (lartie postérieure et frôlant les trois
dernières molaires supérieure.s. — Voile ilu jnilai»: relevé,
mais sans fermer hermétiquement les fosses nasales.
25. — é (e fermé).
Roiiche : moins ouverte que pour È. — Dents : visibles et
peu écartées. — iCTifes ; tirées vers les commissures, légère-
ment tendues, et rapprochées des gencives. — Langue: dans
la position indiquée pour È, mais la pointe appuyée ferme-
ment contre la base des incisives inférieures. — Voile du
jHilais : relevé, sans fermer hermétiquement les fosses nasales.
Souche: presque fermée; la cavité buccale rétrécie, les
mtchoires rapprochées. — Vents: se touchant presque, et
LE MÉCANISME VOCAL J5
que pour 1 -S^r^Tw^ "'"''"**' .'i?"'™ '«« «encive,
postérieure et mppr^hée di mlL" 7" "■ 'f " "' ''" ^ f"'i«
P;;^-re du p..a^ J.. et fer^^l^^^Jill^ZrV;^
27 — fi (« fermé).
inf.rieùre.V^r fetSrŒ t^:^^r -'
38. — o (i> ouvert).
Buwhe: inoiiia ouverte que pour X~De„f»- i„..;<.Ki
Lèv,-,,: rK>rt&.sen avant, tension .■„r*„alf-/„„r!--"r
en arrière, a partie tm'>tùw«r,Xl .'",'"',"'• .^«".'/«« •• retirée
toucher le palais- Cl /Tw T'"''P' '? ''""?'" ■'«'«'vée sans
oomplèten,lnt"Vntre^rdt'foi:er;asa"r' "'""'''"^ °''^'""
39. — a (0 fermé).
/œaîs; relevé ma U <'in' «K»»-. "=>^ "««"inage. — toile tin
fosse., nasale, ' "'•'""■•"'' obstruer complètement l'entrée des
30.-OH.
■nent les fosses nasales ^""'"" ''«™'«tique.
16
MANUEL DE LA PAROLE
31. — e ou en (« muet ou eu. ouverte
Bouche: ouverturt normale. —/)oi<» ; invisibles. — Livret:
position normale. — Langw.: état de repoa complet. — Voile du
palais: relevé, mais ne fermant pas complètement les fosses
nasales. — Sotijte: simple exagération de l'expiration ordinaire,
accompagnée de vibrations des cordes vocales.
Autre moyen de bien émettre le son eu ou e muet : donnez
d'abord le son o, comme dans hoinme ; puis, laissant les lèvres,
les dents, la langue et les joues, dans la iwsition qu'elles ont
prise pour l'éniis-sion de cette voj'elle, essayez de donner le
* §on È . . . Le son qui en résultera sera un E muet.
32.— eû (eu fermé).
Bouche: plus fermée que pmr E. — Ventt: invisibles. —
Lèvre»: fermées aux cominissure.s, et portées en avant, la lèvre
supérieure soulevée. — Langue: la jK)inte abaissée, les bords
relevés et touchant les molaires inférieures. — Voile tlu jKilnis:
relevé, mais ne fermant pas hermétiquement les fosses nasales.
Autre iimcédé: les lèvres, les mâchoires et la langue se
trouvant dans la position voulue pour la prononciation du son
0, essayez d'émettre le son É, vous donnerez infailliblement le
son Eu.
33.— n.
Bouche: la plus petite ouverture possible.- -/)««<» : invi-
sibles.— Lèvres: serrées aux ccmimissures, projetées aussi en
avant que possible, et formant une i.>«ue étroite et arrondie. —
Lan{/ue: les bords relevés, la pointe touchant les incisive»
inférieures. — Voile du jialais: relevé et obstruant cimplète-
ment l'entrée des fosses nasales.
Autre procédé : prononcez ou ; laissez les organes de l'arti-
culation dans la positi.m iju'ils ont pri.se, et essayez de pro-
noncer I, vous donnerez forcément le son u.
34. — an (a nasal).
Les organes dans la position indiquée pour a, i l'exception
du voile (lu jmlais qui t-st abaissé.
La nasalité du son est due à la division du souffle voca-
lisé, dont une partie s'échappe directement par la bouche, et
do"t l'autre passe par les fosses nasales. Le résultat de cette
bifurcation est la production simultanée d'une résonance pure
LE MÉCANISME VOCAL
17
35 — In (è nasal).
36 — on (o nasal).
37. — un (e nasal).
Art. IL— L'nrtieulUion des consonnes
38.— b (labio-labiale, explosive, vocalique)
— I,.. .. „„., .... „,„„,„, .. — ii..^ .î'ffljïi
vibrer le, corJerv«=aler Dwf l™ P^'t'f'-él^n.sée à faire
18
MANI'EL DE I.A PAROLE
est lin B souffliS; et l'on |>cnt tn ilirc atitnnt île v et ii, de z et
M, (le n et t, île J et en, île n et k. (^uuiit kux consonnes m et
N, h première eut un B, lit xuconiiu est un D nuiialiitèii.
39. — p (labio-lablale, explosive, noufflée).
/jèmt: premée» fortement l'une ciiiitre l'uiitre, pui» miiiaréeii
briLsipiement. — Lnimat : étenilue iIhdh lit liouehe et iinnio-
bile. — St}uj/te : éiierfj;ii)Ue, non voculirté, d'abord retenu pHr lea
lèvres fermées, puiit s échappant tout fi coup ave-j explosion
(piund la bouche s'ouvre.
40, — m (lubio-liibiale, explonive, vocnljinie, namile).
LnjreM : légèrement pressées l'une contre l'autre, puis brus-
quement séparées. — Lamj^te: étendue dans la bouche et immo-
bile.— VoUe du iKilnU: abaissé. — Suttffle: plus faiVde que pour
B, vocalisé avec résonanie nasitle, et s'échuppant tout à coup
au moment où les lèvre» se séjiarent.
41. — V (labio-dentale, continue, vocalique).
Lèvres: lèvre supérieure un lieu relevée; lèvre inférieure
appuyée légèrement contre les incisives supérieures, sans
fermer complètement l'oritice labial, puis écartée brusquement
par l'abaissement de la niAchoire inférieure, pour compléter
rarticiilation, — Oentx: incisives supérieures en partie visibles ;
la mâchoire inférieure retirée un |ieu en arrière. — l.nnrjiit:
le milieu bombé, la pointe appuyée mollement contre la gen-
c've inférieure. — Soiijffa: faible, vocalisé, a'écliap]iiint d'atiord
aven frottement entre les ilents supérieures et la lèvre infé-
rieure, puis sortant librement, pour compléter l'articnlatii-n,
au moment où la niftchoire inférieure s'abaisse.
48. — f (labio-dentale, continue, soufflée).
Les organes dans la position indiquée fiour v ; mais la
/èwre intnieure appliquée avec )ilus de force contie les dents
sui)érieures, le srmjffe plus énergique et non vocalisé.
43. — z (linguo-dentale, continue, vocalique).
Lèvres: entr'ouvertes, légèrement tirées vers l«s commis-
sures, et pressées contre les dents. — Dents: visibles et se
touchant presque. — Lanrive : la pointe ferme et appliquée
LE MÉCANINME VOCAL jj
".-S (linguo-dental.. continue, «ouffl^e)
forim, et appliquée avec , uJ ,/. f """'" '''' '" '""«"" l'It »
45.-d(lin,n.o.de„talc..oxplo,ive,vooali,„«).
l'exi-Hoi, dr«^rX;,.t:;:" ï'?'' «'""".i-m,™, „va„.
•"feneurc retirée un |km .n'arrK', '"''.'' ■'''"'^''''"' "'*''"'i«
■luée contre le collet de» inc^ C 'î^' '» l"""''' "Pl'li-
«intre l'arcude der.tairT ., J ■ "" ""l^'-ieureB, et le» ûrd.
complètement le ,::X" de ti';''î:'l''' '■*«"" * '» "'«P er
u^n en arrière aï, moment dep' ? 1"?"* ** '"'""■« ''"'«nue-
yoç^hm, s'ichapimnt avec ëxnlni""""''""'"— *"«»« / faible
, «""^ "•- retire en arrière.
* (linguo-dentale. explosive. aoufBée).
'«»^««pli^fe'?,,,e'*eTph,s'^f"''? """l""*» P""^ "; mai, I,
de«.Me«„^,pîu:7:';ret'::frai!r '""""^'' ^°"- •'"
*J-n (linguo-dentale. explosive. vocalique, nasale).
'«-y«. SnTte're''le'r-/"",'"'^t^« """ "^ "mis la
vocalisé aveeré,o„a::;e '174 ''" '"'"'' '"""^'^- '« "-U"
^^48.-, (,i„^„o.d,,e,,,. continue. voo„Ii,„e ou souf-
£^fe?t^;:^^^r ^:^rr«^^ -P^^enre un
la pointe, d'abord aimlioa^" ri» '"■"™'«tion.-Za„,„™.
Pal-«,ila <'<^i^nXt^,ll\l";.lf^ie antérieu«fdu
3 'ncimves, «abaisse pour compléter
iir
20
MANUEL DE LA l'AROLE
l'iirtif'ulutiftn. — Sonfie: vttctiViné ou tton, H*éclmp|>« <1\i1h)i'(I
Avuc frottuiniint de fliHi|iie cût^, eiitrt> tfH W^rd» de lu Ittiigiu*
et les iiiulaire!) Mi|i<!rleurcii, (luia mim obstacle au ninniciit où
1 1 |Kilnt« (le Ih Uiikiic «'«Imimir.
explosive, vocoliquo.
49. — II (linguo-dentale.
liquide).
hh're» : Ugèrement éciirt^eii. — Dent» : légèremont écHriée»
et vinililcH. — Liinuue : le milieu Imiuhé et effleiirttht |ur le
noniniet ilv wt eniirliure lu haut (lu pilai» ; la pointe toucliaut
leH rtlvéolea ileutairv» «upérieureH ; [xiur ' niplélcr l'articulu-
tioti. la langue «'ahaixiie liruiu)uemeiit. - Sixufflt : vocaliw,
faible ; H*éc'bap|Hî d'ulwtrd entre Ich niolaireH et le» bords de la
langue, où il excite deux {letits bouillonnements de salive,
puis sans obstacle nu moment où la lunfpte quitte le juilais.
V l niouilic'e |H>urrait donc aussi être regardée comme une
cons(mne continue.
Cette iirticulation est complexe et difficile h obtenir. Ce. t
une combinaison de l'i consonn. L et de la voyelle I palatale
(appelée yinl^ et i)ui se prononce comme // dans Cijtfit/e):
pendant i\\ie la iMrtie médiane de la langue e.st courbée comme
pjur l'i palatal, la pointe est relevée comme pour I'l. C'est
le g! italien. — Uan» la pratiijue, cette articulation se dissout
facilement. Les uns séparent les deux .sons, L et I palatal, et
les prononcent l'un après l'autre (muni yé). D'autres ignorent
ctmiplètement Vi/od et ne conservent i)ue I'l. (mou U). Le
plus grand numéro, enfin, laissent tomber I'l et ne gardent
que y i/ud ( mou j/é ) ; jmur ce» derniers, I'l niouillée est un i
formant dipl>t(jngue avec la voyelle «lui précède ou avec celle
qui suit. Quand on i)r<)nonce 1'/ niouillée de cette manière, la
pointe de la langue se |K>se près des incisives inférieures, et le
milieu s'appliipie complètement contre le )>alais. Cette pro-
nonciation est en train de remplacer l'autre ; son usage est
tellement ré|)andu (fue plusieurs grammairiens n'enseignent
que celle-là. Aussi, faut-il dire que, dans l'état actuel du
langage français, l'usage autorise également l'une ou l'autre de
ces deux prononciations. Cependant, la prononciation que
nous Avons d'alnird indiquée est toi^ours la meilleure.
60
fiée).
-r (linguo-dentale, continue, vocaliiiue ou souf-
Lh*rt$; entr'ouvertes et légèrement pressées contre les
mts. — Dentt: écartées et visible». — Langue: repliée de façon
dents.
LE MÉCANWMï VOCAL
SI
I «trtniité do la langue "" ""''""""n <lc l.uut n, liû u„
t- fe..e.,t une e.,.eo ^ .o^iter^^rn:^ '<::;':t:
•>»-J (li..guo.pal„t.vle, continue. v.x=«hV,„e).
vi-iWa,, d'«br,r,l mnnn«|,fc" .i*" '■•"■">'i-»re,.-/J,„,, .
boni, pre«,é» contre le n«|» 1" „■ ""^T^ ?' «""ttijre le,
toucher le I«l»i,.-%j^; •f.^l, L""""' 'tl^ «'»« ««».
î^ntre le, dent,, ,„.i, «WolJ^.,? ' ''"■""- '""■ '" '""K.ie «
'"f«rieure «'aUiise '"'^'* "" '»°"'«"'» "ù la mâchoire
58.-CI, (linguo-palatalc, continue, soufflée)
'^ •"'««« Wu- fort, plu, épHr'p^l^érno^teîl'll'i™'''"''''''^''"'
i;'H-tia;i«tiorilTn"id,f!rf fnférieu7e','»r' •'"'' V "" """"«"' ^e
•t««.7«.- la ,K.i„te abaissé et nr.!/'" ''"'«'luetiient,--
(-"■ncive inférieure • la mrH. ^^f^ °""'™ '" base de la
MOT de l'air, s'abai^e brusnuemVnt """"Pletenient le ,ras.
•'t «'échappant avec einb^in,...,"'''''^"''* Pif '« langue
■-' Po,itio„ normale. '" '" ""'"'«'" "» '»'an«ue repreild
5*.-k (linsuo-palatale. explosive, soufflée)
P'"- fort e't non vc^lC' " '""* ™"'" '» P»'"''; 'e ««i^:
22
MANUEL DE LA l'AROLE
• i
55. — gn (linguo-palatale, explosive, vocalique,
nasale, liijuide).
Lèvres: entr'onvcTtes et réunies aux commisamea.— Dents ■
rapprochée!,— ia»!7Me; la pointe appuyée mollement contre
les dents iiifeneures; la partie médiane appliquée contre le
palais et iibaissee brusquement au moment de l'artijulation —
Km/e ,/«;«/„„■ abaissé. -,V»,(/ff«,- faible, vocalisé avec réso-
nance nasale, d abord retenu par la langue, puis s'échappant
avec explosion au moment où la langue revient à sa position
normale.
On devrait être une N mouillée, compo.sée de l'articulation
N et de lyot/,- la pointe de la langue, par conswjuent, devrait
être appuyée, non pas contre les dents inférieures, mais contre
le collet de» incisives supérieure». Ce serait le N espagnol
Mais cette prononciation a disparu, et celle que nous indi-
quons est adoptée partout.
36. — h (aspiration).
L'My«'ra<!on n'est lias une consonne; ce n'est nue l'exairé-
ratioii du souffle non vocalisé.
v,'e souffle est le plus souvent à |ieiiie perceptible ; dans la
plupart des cas, k a seulement i«)nr effet d'empêcher la liaison
et de séparer les voyelles entre lesquelles elle .se trouve ■ on
I appelle alors derm-aspiratimi.
SECTION ni
«YMSASTKJUE VOCALE
On ne peut songer, en parlant, à modifier à cliaqu'.< instant
a iwsitmn des organes de l'articulation et à leur faire exécuter
le» mouvements |iarticulier.s à chaque son. Le jeu des organes
doit être inconscient. On peut, cependant, par une esiœce de
gymnastique, dompter ses organes, les habituer à émettre les
sons correctement, d'une fagon mécanique, sans qu'il s<;t
iiéces-saire d y apporter une attention spéciale. Pour fortifier
assouplir et di.scipliner les organes de larticulation, pour
taire leur éducation, on a proposé divers exercices: nous
avons choLsi ceux qui nous ont paru les mieux assortis à ce
dessein. —tes exercices doivent être faits régulièrement et
avec jiersévérance. Il est inutile et il i>eut être dangereux de
'ÎYM.VASTI. 'E VOCAÏK
23
1"™ des exercice, «u'Xl on" '"•""•■."-^i"*i"n engé "
AHT. I. _ Exercices pour ai.el,lU„ U. „,.,,„,,. ^,^
§!■ — LE VOILE DU PALAIS
par UTord^Surl T^T^r 1" "'"'■''''" ""'bile fivfe
"se, qui résonne a ors à la f,.;J j t '* courant d'air vooi
nasales et la bouolip i '* '**"'' 'e pharynx Ipc f
aupX^"--. 'a -piration doit .tro aussi profonde
permettre à lïir V^, P"'' ^' ''* ''°"=he, sans
bouche, et expirJl^:X.:r^"^^^^~^''
3*
24
MANUEL DE LA PAROLE
Cet exercice et les suivants doivent être faits :— une fois
lentement et en suspendant un instant la resiiiration entre les
deuxo,H!rat,„ns;--une fois plus rapidement, et avec suspen-
aion ;— une fois très vite, brusquement, et avec sustiension :—
enhii, une fois lentement, une fois rapidement, et une fois
brusciuement, mais sans suspendre la respiration.
2. Lii bouche fermée, aspirez par le nez ; ouvrez la
bouche, et expirez l'air sana lui permettre de passer
par le nez.
3. La bouche fermée, aspirez et expirez.
4. La bouche ouverte, a.spirez et expirez par le nez,
saii.s permettre à l'air de passer par la bouche.
ô. La bouche ouverte, aspirez et expirez par la
bouche, sans permettre à l'air du passer par le nez.
6. La bouche ouverte, aspirez par le nez, et expirez
par la bouche.
7. La bouche ouverte, aspirez par la bouche, et
expirez par le nez.
§2.-
- LA LANOUK
La lanf/ue est le plus important des organes do la pronon-
ciation, parce qu'elle en est le plus mol)ile. La plupart des
défauts de prononciation sont causés par sa mollesse et son
indocilité. Les exercices suivants lui donnent de la force, de
la souplesse de l'agilité. On aura soin de n'exercer aucune
tension sur les lèvres ; toute l'énergie doit être dans la langue.
68 — Exercices — l. Ouvrez la bouche et tirez la
langue autant que possible, sans la courber ; puis, brus-
quement, retirez-la dans la bouche.
2. Ouvrez la bouche, appliquez avec força la pointe
de la langue contre les incisives inférieures, et projetez
le milieu de la langue, courbé et bombé, eu dehors de
la bouche: puis faites reprendre brusquement à la
langue sa position normale.
GYMNASTIQUE VOCALE
25
3- Répétez l'exercice 2 pn . i-
pointe de la la„g„e contré Z ^^^^T^"^ «'«"e foi., Ja
4. Abaisse. afta„t o ,« '"u^'' ""P-^rieures
-;--; app-iqueiri ïï:/::::t '" ""-'"'-^ -■"'<^-
d*'" inciaives sup,<rieurfs Z °"''","'"*'-'^ '«^ '•««'"«
énergie, et abaiJ.toutTc'oun.'' '""«^ ''^<"=
comme pour prononcer ,! "^ P°""'' ''« ''^ '""^e.
>a^bo;ie::etv:r£:r.r;'''-^-^'-d«ed^^^^
décrire un arc en ffleuTau ', \PT'; "' ^«■^-'«i
=-XoS-----£ï^:trt
§ 3.— LES lÈVKES
«vant que «es résultats »<.[",» s^n^t: "'""'"'"''^ '""«tX'
59. — Exercices — j 4
contre l'autre avec force en k^^'T, ^'' ^'^''^ ''""«
P»- ouvre, la bouche b;u,oul " ''""^ ''^''''^^ ^
2. Réi^tez l'exercice 1 eTr,' """' ''''^'''''■■
3. La bouche .^tant ouv e fet "^'r'"'^^-
- apph-quant avec force le" ttsrut '^"■'''— '
sans respirer. *" ' ""e contre l'autre,
4- Répétez l'exercice 1 o^
^:fr énergique entre es 'irre'Tr"' "" '=°"^»"'
«écartent. "^ *" moment où elle.»
S. Répétez l'exercioo o
'l-r énergique entre les lUy ''*""' "" '=°"-»f
26
MANUEL DE LA PAROLE
6. Répétez l'exercice 3, en projetant par la bouche
nn courant d'air énergique avant que les lèvres 8e
réunissent, de faç^n que le souffle soit arrêté bruscjue-
uient par leur réunion soudaine.
7. La bouche fermée, tirez les lèvres vers les com-
missures, comme pour rire ; puis portez-les brusque-
ment en avant autant que possible.
3. Répétez l'exercice 7, la brjuche entr'ouverte.
Art. n.— Exercices sur cluique «on en particulier
On lira les phrasea suivantes lentem.Mit, sans inflexions,
préoccupé seulement d'émettre les sons correctement Au
besoin, on consultera le chapitre du Mév„nime vocal et l'on
sefforcom de donner aux organes la iK.siti.m indiquée ixmr
chaque son.— Ces phrases ne sont pas proiwsées pour modèles
de style; si quelques-unes sont tirées des meilleurs ouvraïes,
es autres n ont de valeur que par les difficultés de prononcia-
tion qu e les présentent, et c'est i ce s.nil point de vue qu'elles
ont été choisies ou comijosées.
60 — a — C'est de \à, par Allah ! qu'.4bd«ll((h s'en
alla.— ^brulmm chnis.s^( ^gar, pensant p«r \,\ calmer
l<t .jalousie, apai.ser U colère de Sara, sa femme.—
Diins tout avocat, il y a un candidat à la m((gistra-
ture.— Le Parna3.se parla le langage des halles. —Il
connaîtra trop tfird le résultat du combat sur les
remparts.— ÇVi et là flottaient des étendards, et un
général chamarré faisait caracoler sa cavale devant
les soldats.— La meute de Diane aboya sur l'Œta.—
Raton, avec sa ptttte, d'une manière délicate, écarte
un peu la cendre et retire les doigts.
61 — â — L'dno porte son brît.— Ils p<(ssent ; les
pierres sous leurs pf(s roulent, les branches cassent.—
Ses décorations lui gagnaient l'admiration des uns et
OVMVASTIQUE VOCALE
les milJeries des autres D
eom„,e„"aÏt";7r' ]f trT T '""""" ""^""'-t''. «n
•-"r le son À (.V fe™, „„ ^^^^J <* «oy".). pou,- fi^r
^ pour finir su,- lelr/ """' "'-"-élément au son
---^fl':^.:^Sr^,2^"eur. .es „Uen-
g-Hl «..tin. ce n>rftir. S r^"" '" ™"-"«- De
e,_._j^ '*"""" ^•"««'■me de diable.
'^-"■•t tous I., nmtin ia°T " "" ^"'« -Bris,urt
«- a.^P^ct. .sa « Jlfu l'iall ' ^™'^"^^''^ ~
«««-«es se passèrent, et To nt de P '" ' ™' '^^
"""■et le ciel'^r'T '''''■''• toujours la
'- P-^.ot .■onXj^^^L^r,'^ ^°-^' j'^^'-t«
paraître. P°"' '" P'"'^ tout mon r«..sp«et
-^--tiS^J^rST^-^'^P"-^ ont éU „„t^
:f<-- bra, qu'un corps d^n..^ '^''P''' " » '""««^dans
--.^Jus,„.„-ddf"ii-î-;-^.
28
MANUEL DE LA PAROLE
: M
dVtt'roi. — Enée, lis'ros aiin^ des dieux, a pe'iiAr^ dans
r^rèbe, IVtcriiel .sejoiu' des ténèbres, où ffcniisseiit les
trépassas.
65. — i. — Li vengeance, voilà, quand ce héros expire,
à travers les périls, ce que son fils dés/re. — Dans le
pays d'/sis, l'Jbis tran(|u/lle bâtit son nid parmi les
lis et les iris. — Je le vts.je rougis, je pâlis à sa
vue. — Une ivresse ignoble inocule dans son imagi-
nation une irrésistible inertie. — Quand Pluton,
irrité contre Proscrpine, fronçait les sourcils, l'enfer
frémissait, chacun songeait à fuir, et vite Cerbère
rentrait dans son chenil. — La phj/siouomie de ces six
bandits sinistres et le récit des dix crimes qu'ils ont
commis leur attirent l'antipathie et l'inimitié des
inoins inhospitaliers.
66.— 0.— L'honneur parle, il suffit, ce sont lames
oracles. — Je me n)oque des sottes gens. — Orateur»
monotones et mornes auditeurs, tout dort. — Solide
comme un roc, ce colosse résiste à tous les chocs.
Le Chandor prit à b^rd l'or du trésor qui dormait
dans le fort et l'emporta hors du port. — La vie est
une poste à trois relais : d'abord, pour le nom qu'on
nous donne, on nous met en carrosse ; puis notre second
train nous porte à notre noce ; et le troisième, hélas I
est celui de la mort.
67.— ft et 0. — 1 et 2. Répéter les exercices 1 et 2
du Ko 02, en substituant  à A, et o à Â.
3. Ame, homme. — Aae, or. — ^cre, ocre. — Trfche,
torche. — Jtre, votre. — Orncle, cnrrosse, Nicolas,
Thomas.
29
OVMNASTIQUE VOCALE ^
to-ro et Kicho répète e^oo f"""' ^°" ""''■•-
aeeue,„i._ï, 1 api";,"" ^'"'"^ 1"i 'ont
vers vou., autres, disp,,,."^", ""'' '^''veaux, c'est
^ droite, à ga^ehe, àt, ^pC^V*' '^'""'^ *«-''
««n« nul repas. ^"'P"^- ^'^ 1" il chevauche
cZr'l'r '^'^W--^ to£ ,°'1';7-P« et dans
Cook, poète com,.,e AWre.chas anH^ ^''^''"'- ^""'"e
« Io«P, et s«,.s le j„«g du travan T' P^^-'^'-ivant
«te. P««r noMs charmer t^f '"'"^>"* «"«^ent la
t««8 les pays. '""'^ '''' "-"* '-écits, il parcourt
70 — e ou eu j^ „. ,^ .
gard. „„ «,er«t lor.snu'on C iT" ''T '^P' - Crois-l.
t-;- d. la scienc. trouv" t ' "' ~ ^' ■"' ?'•<'?''&«-
d« l.«rs efforts i'indiffé '^,^:,y. '-J°"- pou^^^^^^
tout r,e,nt. " "'^"•^' vieillesse ep jg^j,^
-s y... bl.., ,„„,^,„, 2; -"t rester n.„tre, mais
i^'-« comble™ leurs v*,'/ Tr r^"'" '«^^ P^rs !
Ponr demeure. ^"^ 'eur donnera les deux
73 ^n V
u. — Vainctt, déci))/ lo • ,
30
MANUEL DE LA PAROLE
prunier près du mi(r, tous les friùts sont nuira. —
Le champ (|ui la re(,'Mt la reml avec «stire. — Sons
Lyoïrgui", quand un ilote avait bit et faisait la culbute,
le ])ère disait h son fils : Vois-t» ? En voyant tomber,
on ('vite »ne clii'te.
Î3. — an. — l. Les lèvres closes, faire entendre le
mur)i}inr hivipKjicn accompagné de résonance nasale,
qui précède l'émission de la consonne M ; puis, ouvrir
la bouche lentement, sans faire entendrj l'articulation
M, et sans modifier aucunement le caractère du son
laiyngien nasjilisé, mais en le prolongeant sans inter-
ruption ; fermer ensuite la bouche et éteindre le son. —
Faire successivement cet exercice sur les sept notes de
la gamme.
2. Des brigands et des bftndits malfaisioits rôdent
d(((is les Cfdiipagnes, et passent leur tfmps à tendre
aux gens de méchfoits guet-apoîs. — Le marclmnd
(«ubulfOit, suiis argent, attend avec patie»cc les cha-
Ifinds. — J'ruteiids des clmiits oigageioits chantés
par des gcHS obligeioUs. — Sans prévoyavice, ce mar-
chand imprudent se lance souvent dans des entre-
prises extravagantes et dangereuses.
74. — in. — 1. Répéter l'exercice 1 du No 73.
2. L'i nstinct est l'intelligence du chien. — Un lutin
malin fait tinter le timbre d'airain. — Le peintre,
dans son dessin, a peint un daim sur un terrain
lointain. — Ce citoyen craint pour ses biens les des-
sein» de son prochain; dans son coin, pour un rien,
la peur l'étreint. — /nvincible, le priîice feint de
ci-aindre et met un frein à son impétuosité, mais c'est
pour vaincre plus sûrement.
Oï-MNASTIQUE VOCALE gj
75.-«„._l. Rép^t,, ,.^.^^^.^^ j ^^ ^^ ^_^
2. Les toow» font leur ronân .n- i i
ouvrage -M^Wn" "" V'' '" """"^o «»' «-
«—nn—l. i,epétcr Texerciee 1 du No 73
"je«» était com>n«.« chez les H,'I, ^^^'^
W.illa.d. ?,al6ut,e beaucoup A ^ '""'"" '''""'^
par -SOS Wnes, „• ieruTlrirnl'"- C /"T '■'
'"zaïre n'a dans la Ao.,^I,o -"^"^"«'S- — Ce bouffon
Wdesjes Wind o. ' '"' des billevesées. - P»,
i4iHt';jr;L";r;^^^^^^^ /-^-^ -^ans sa
vient -Le«i-Lr !^ °" personne ne mr-
-iu trône rsrrujr/ttn""-^' ''^"■'-^"•^-"^tif
Passons et reJCs„,!l ^'"■' «'î''"agenaire.^-
de Paris. ^ ^'" ''^'^'°'"''' "es;,lus^o^ulaires
J'î^'^ïifSi.'Sr^'^"^"--'-
«""e méfaits. - Le, Z «mensonge et à
32
MANUEL DE LA PAROLE
L'éclnt lie mon nom niC'inu augoiente won Hupplicc. —
Il ne rtiH traitait point coHiyite um.- crimiiiflle. — J/e»
crimoH ilésoi-»iais ont jxisxé la vfu'snre. — Non, ;1/adanic,
en mon sang mn main n'a point treni|)é. — Cliaqnu
i«ot sur »ion front tait drcssur /lies cliiwenx.
80. — V. — Voyez cette coyante voyageant l'ers les
î'icants pays dont le rèoe enehante 8a vie. — Vois les
coiles caporeux îles rofttes où t'ont «viller et prier le»
moines lénérés. - ^l■ez-l•ous eu le™ /'ivgnes livides
fomies par le V ■ ''.re sur lei ivrgers et 1<'S lignes
l'iraces de la l'erdoyante l'illa de l'alère ? — Lu l'ieil-
lard est rei'enu l'olontiers aux ifieux de sa jeunesse,
et cit, plein de l'ertns ricitiantes, dans le courent
loisin.
81.— f. — En Flandre, sur le /lanc des monts, des
/locons /luttent dans les /la'|ues. — Sa /einte /olie /it
/uir des /êtes /unèbres la /ouïe des /ivoris et des /lat-
teurs. — Dé/ilez, /ils de la nuit, /eux-/oll( ts /alots,
/ar/adets /anta;-.|Uos, et /antônies /ous ; les en/tiuts
/rissonnent, les /emmes /rémissent, les /im/ivrons s'en-
/uient. — De /rai» par/uuis sortaient des tou/f'es
d'as^>/todèle. — Et P/tèdre di/férait à le /lire punir.
82. — z. — Vous avez vu dans Venise maints palais
anciens et bizarres. — Et le s biîarre, au corps ratatiné,
deux fois dans un sigîag se montre ile.ssiné. — Dans
la 2Ùne des déserts arides et nus, les hommes n'ont
rien pour soulager leur misère, pour apaiser leur
faim. — Légère comme le îépliyr, la gaselle cherche
un asile dans les plaines herbeuses.
83. — s. — Sous ce sombre sapin, il s'assit en silence
et s'endormit sans soupirer. — iS'ous ces si sincères
OVMNASTIiJLE VOCALE 33
xi loin .,u'„„ n. .ah .i .e, "a 77 "^P'"" '~"'
-in -.ait «o>. .„,,« .ans ,:." • "~ «;"""''" ""■ "'"
cofttent ,ix «M,M cvs^iv '".- * '■^''' «"^ '•■Rare,
K.A-e. .- l'ou.. ,ui «...t ces « Zt" -"ffl"'? "
vos tt^tos l '-'in.ms t|ui «ifflt.nt sur
''ina,...o„,..,,„j:;t:^ix?™t--^i.io„
Hor^J;i;^:;:r:'?t:rr'""^"''"'^'-
bler mon b.c^.vLe Jit eÎ 'T ,"■ '""''''' ''"^ "°-
3..^t^o;d:!;:;::::p^"";:. ;-"-" "«t"..iie,ne,.t
-i^^ «.faste. Ji:,-,;^-^;:^:™"'','-
empêché les ho,!»étes »,inl„. ■ ? "■'"'•âge, «'ont
Hur leur navi. 1"" Ï^ "'V ".'""'■■'" '''^"^ '^"'■'
«•ho»ore. • • '' "'^''^ '■"'" 'lue Aa«i«e
„ .^'^ — ' — ^^ vaci//ante luciole fn//„ ;
a>r son aife Mgère. - K a^tûri e't wL "^'^
et fanguissant, vers fo «/n,.!, j ^V ',. ' ''"''■ *'^'de
/wèvTel sa,w/:, /v r 'Vise tointaine.-
34
MANrEL DE LA PAROLE
treitib/u, lu /oiig de /'oaii dan» /'oanis, /orxqu'iWatu vu
])/einu nuit, daim Iv Hi/onci^ du lu, «i/itudn, le ^intaiii
i'ii{;i8i4eiii«nt du /ion.
88.- II. — Feiii//t' i\ fuui//<>, ceH juiinvN ti//us f n dfui/
ont recuei//i dans leurs corbei//os la (l(5i)oui//o de»
ti//eulH. — Son (pi/, ensoli'i//^ jmr lejiH veiineii de la
trei//e, croit voir dos niervei//uH dan» la boutei//e. -
Ce {{enti/lioniino, dauH la batai//e, a tHo blesmi par la
mitrai//o des asMai//ant». - Une j{reni)ui//e vit un
Ixenf, (|ui lui neiubla de belle tai/'e. — Portez ces cail-
loux, et ces co<iui//ages ai//uur». — Cet éventai/ en
fcai//e, i^rni de corai/ et d'éinai/, est d'un admirable
tnivai/.
89. —r.- Les clwétieus croient au Christ crucifié. —
/ioland le pi'eux rompit au rocducsiv rude Durandal,
et retombant rendit l'Ame religieusement. — On fait
descendre entre les marbres pourpres les pauvres
prêtres qui devront confondre les tniltn.'s dans leur
opprobre. — Les ?'ivaux roulèrent dans l'arène, et
repoussés par les rires des curieux, reculèrent en
arrière.
90, — j.' — Il jouit de la jeunesse et joue tout le jour
avec joie dans le jardin. — Justice, 0 ./éliovah ! le»
Gentils jettent aux (/émonies tes j/énéreux justiciables;
jamais jusqu'à ce jour, tes justes n'ont jfémi sons joug
plus j/ênant.
91. — ch. — CliAcan cherche à cacAer de sa vie ce
qu'il ne veut pas qu'on sacAe. — C/iarmants cAanteurs
des champu, chai .' nneret», vous vous remaillez et
OVMNASTIQITE VOCALE jj
accuses de vol, seront m™,-.! 7 . ^""'"■'^ '■°î«>n»
Pouravoiroo.™:: •ZT'''^^'^-^^-'^^
<?«« ce qm est dair uT;":- '""'""" "« '"^i-nt
^' • i' -. ■ lu œil H '"^"' '''^'' '■"nonnier,
" colonel des cuirassiers.
.«ons le «olerde";'lXriT^''"^ -"«^-
compaj^iie des savants ef .^ V" ='''*'S'™'"t 'a
rëp«^„ait.-L'éIoiZ^' 1 ''''' '^""^'"'^ lui
Madame de Se Sr-iî^r-" ' '''""■"^- «^-i'
unebes<>,„ee„nuyeu.r '^"' P°"' ""'P'^'-^^r
'^^- ^at7t'rn5s'ZMa ÏJ'' '""•"°''- '^« '-"»«
^che.-La;,or .'P*','* *'f«"«« horreur de la
en /^to à la pâtre S: /"?'''= ^""^ ^-^'-
■I
36
MANUEL DE LA PABOLE
SOUS ces h&vdett Aorribles, /tisse sur sa Aaridelle, et
tenant sa /loulette, me Aantait. — Au son des Aautbois
et des harpes, les Aableurs /taranguèrent la foule
ahurie.
Art. III. — Exercices pour se corriger de quelques
défauts d'articulation
8 1. — lA MOLLESSE D'aRTICOLATIOX
96 — L'articulation est molle, quand les con-
sonnes ne sont pas émises avec une intensité et une
netteté suffisante-s, c'est-à-dire, quand le courant d'air
projeté par les voies respiratoires n'est pas assez fort,
les obstacles qui s'opposent à son passage pas aasez
résistants, les mouvements de la langue et des lèvres
pa,s assez précis.
Il en résulte do3 soiia indtScis, indistincts, manquant i la
foi» de force et de netteté, et qui peuvent être confondus
entre eui ; de là, impossibilité pour l'orateur de se faire
clairement entendre ; il est obligé de suppléer par la force de
la VOIX à la netteté et a l'énergie de l'articulation, et il s'épuise
en efforts inutiles.
97.— Exercices pour combattre la mollesse
d'articnlation.
On devra faire ces exercices dans l'ordre indiqué, et s'arrê-
ter sur chacun d'eux aussi longtemps qu'on n'aura pas
réussi à 1 exécuter parfaitement, -ne passer au second qu'i-
près s être rendu maître du premier, etc.
Méthode à suivre pour que ces exercices soient efficaces:
1. Prendre, avant chaque exercice, une forte inspiration, et
commencer auêntât ;
IL Avant d'attaquer une consonne, Ufn-éjmrer, c'est-à-dire
placer d avance les organes dans la position voulue pour l'arti-
culer, et exagérer le mécanisme vocal qui doit produire
larticulatioo ;
«"^«VASTIQUE VOCALE
.. T^*="'?' chaque ex.„.-,„ .. . '" '*" «<»"■-
a une certaine dia*„ "", ™~" 'ort pour n» ».• "' """»
"«P-rer seulement ap^-î*"-*-dire eS^rlaut i " •""î*"''™
c). Une fois chaoXi •*''"« ''K"* ; "" "«««e:
e> Quand l-exe,.- '"' ''"■'• «»»« fespi-
- '- -p,-«Ce..ce p,„, ..ee et „oi„, f„«, ,„ ^^^J
Papapapa
"lamamania
Tavavava
fafafafii
ïazazaza
sasftsasa
«Jadadada
tatatata
"ananana
l»lalala '
"ifarara
jajm'aja
bèbèbAbè
P^Pèpèpè
"■èmèmèinè
vèvèvèvè
(étètètè
dWèdèdè
Wtètètè
nênènènè
iiUlèli
firèrèrè
''obobobo
Popopopo
uiomomonio
TOVOVOVO
fofofo/o
«'ÏOZOZO
■wbebebe
Pepppepe
"lemememe
"eveveve
''efefefe
«ezezezo
J^ j . 'raesese
tôt r*" "«"^«'^le
totototo t,,^^
nononono „-„^„
forororo
JojQiqjo
ferereifl
38
MANUEL DE LA PABOLE
I
chachachacha chèchèchichè chochochocho cbechecheche
gagagaga gègègAgè gogogogo gegegege
kakakaka kèkikèkè kokokoko kokakaka
guagnaguagnagnègnègnègnègnognognognogDegnegnegne
Toiyours prononcer g dur (gue).
i. bva bîe bdi bnO blou bran bjin bgon
pfa pse pti plô proa pchan pkin
mva raze mdi mnO miou mran mjin mgon
vba vrae vzi vdO vnou vlan vrin vjon vgun
fpa fse fti flô froa fchao fkin
zba zme zvi zdO znou zlan zriu
spa sfe sti slô srou scban skin
dba dme dvi dzô dlou dran djin
tpa tme tfi tsô tlou tran tchin tkon
nba nme nvi nzô nlon nran njin itgon
Ipa Ife Isi Itô Irou Ichan Ikiu
Iba Ime Ivi Izô Idou Inan Irin
rpa rfe rsi rtO riou rchan rkin
rba rme rvi rzô rdou rnan rlin
jba jme jvi jzO jdou jnan jlin
chpa chfe ehsi chtô chlou chran chkin
gba gme gvi gzô gdou gnan glin gron gjun
kpa kpe ksi ktô klou krau kchin
Prononcer chaque groupe de sons d'une seule émission de
roix, sans introduire d'E muet entre les deux consonnes.
:yon zgun
dgon
Ijon Igun
rjon rgun
jron jgun
3. bam
bem
bim
bom
boum
pag
peg
pig
P0«
poug
maa
mea
mis
mes
mous
Tain
vek*
Tiks
Tdn
vouks
fa8>
'<*»
filK
fogt
foDgX
nf
nf
nf
lof
COIlf
«>i
M))
»ij
aoj
■ouj
dak
dek
dik
dok
doak
tu
tel
tix
toi
tons
nu
Der
nir
nor
nonr
wC
lan
ref
jok
chad
gat
kab
«nal
GYMNASTIQUE VOCALE
len
ref
jek
ched
get
keb
gnel
39
lin
rif
jik
chid
«it
kib
gnil
Ion
rof
jok
chod
got
kob
gnol
loun
rouf
jouk
choud
goût
'oub
gnoul
=—• gnoi gnoul
^^''^^^S:^nt':£;,Ë:^^^^ etc, faire par.
qm se prononcent toutes/ ô^est^rtS ^'' ^"<}'on„es finaTes,
<|ues aux soufflées, et des souffll^ " '"''."""or des vocale
exemple: ™,. ot fatZUtTt.Zel':^^'''' ' "'"' ^"
>ant ^i::zz:t r 'r "r- ""^ ^°-' - •-«-
'^ être entenrHist^l T'^'^'^^^-
vite et en liril^Ïr' ""^^"^ ■^^"^•'«' P""
§ 2 lE SIFFLEMENT
'a Ïnr„t':: «IXr * «'ffl^«. quand ,e bout de
supérieure, et les Et Tn * "°"*"'« '«^^ '^«ut»
40
MANUEL DE LA PAROLE
plus vite, en parlant moins fort, en liant toutes les syllabes, et
en respirant après chaque ligne ; une fois chaque exercice très
Tite et en une seule respiration.
rJ;,t^l''u1^" '^* mâchoires et serrsr lesdents; abaisser la
pointe de la langue et l'appliquer avec énergie contre la gen-
cive inférieure ; et répéter : ^
ï
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
L'assassin sur son sein suçait son sang sans cesse.
Ciel ! si ceci se sait, ses soins sont sans succès.
2. Lire très vite les vers suivants:
. Cinq ou six officiers gascons,
Passant un jour à Soissons,
Marchandèrent des saucissons,
Et demandèrent aux garçons :
Combien ces cinq saucissons ?
A vingt sous, c'est cent .sous.
C'est cent sous, ces cinq sauci.ssons.
§ 3. — LE LAMBDACISME
100.— Le lambdaclsme consiste à faire suivre l'.s
d'une L, et provient de ce que, immédiatement après
l'articulation de l's, les bords et la pointe de la langue
se relèvent et vont toucher le palais.
On donne ainsi une articulation complexe fort désagréable •
m pour SI, êltel pour ciel.
101. — Exercices pour combattre le lambda-
clsme.
1. skft
skè
«ci
skô
ské
skou
zgou
ski
zgi
3kan
ïgan
ska
«g»
skon
ïgon
skeû
«geû
OVMNASTIQUE VOCALE ^,
Js Ir "" ""' ^' "--. «-t que ce sont de,
et fte'SS.""'' " "•"*• ''«• ""-donner cet e„rcioe
^ ■*• ~ !■* CEACHEMEKr
-tre,e,de„.oi„r :;l:;j; ''"'-'««on .
1 articulation k devant l. ^ ^"'^«^ P"'' ^. »" encore
'«» - Exercice. p„„r combattre le crache-
cha°rZ;r'"^'- ■■ ^-' «'«'^o- ^e «e^ .es consonne, de
103.
ment.
1. fflla
tia
nisia
tsia
- - "t r r r -:
2. Le fisc fixe exnri» T ''" "''<"' t^^'""
vement au luxe etTlt;!^"^^^ ""^^'^^^ --'--
>*• ' l'E BIÉSEMENT
«ne labio-labiale soufflie, b à t^^"^'^^' ^'^^^'^ à
42
M AMVEL DE LA PAROLE
105. — On combat ce défaut par l'exercice direct,
c'est-ii-dire en s'etforçant d'émettre chaque consonne
comme nous l'avons indiqué, avec ou sans murmure
laryngien, suivant le cas.
On peut aussi répéter avec profit l'exercice 3 du No 97.
§ 6. — LE ZÉZAIEMENT
106. — Le zézaiement consiste à prononcer J et s
à peu près comme Z, et CH tantôt comme z, tantôt
comme s. Cette prononciation défectueuse vient de ce
que la langue s'introduit entre les dents écartées.
Souvent ceux qui zézaient prononcent nussi j- comme z. W»
disent : lur toute çme ohzerue ézactement la loi qve ze fimimze,
pour: sur toute chose observe exacteitient la loi que je t'imjiose.
107.— Exercices pour combattre le zézaiement.
1. Appuyez fortement les dents supérieures sur les
dents inférieures ; appliquez avec énergie le bout de
la langue sur les incisives inférieures ; puis, essayez
de prononcer une s continue.
Relevez le bout de la langue, sans pourtant lui faire
toucher le palais ni les incisives supérieures, avancez
les lèvre?, et articulez un J continu.
Allongez davantage les lèvres, et prononcez un CH
continu.
Si vous n'y réussissez pas, passez aux exercices suivants.
S. Dites une fois très fort et très lentement, une fois fort
et plus vite, une fois très vite et très bas:
Ziel, zi zezi ze zait, zes Z3ins zont zans zugzès.
Puis essayez de prononcer:
Ciel, si ceci se sait, ses soins sont sans succès.
h I
GYMNASTIQUE VOCALE
fois avec z : ' """nanti une fois avec s, une
I.W.ir ,„, „ „i„ , „ „^
^'» psa vza f^
.iT '^ 8'" J^«*
^°'' spa „a ,fa
''^'' »t» ^«» ska
Se. eliants juvéniles charment no., jours cl,a.rri„s
9 7 iE CHUIJiTEMENT
, i z par J. Il vient de ce que les lèvres sont
44
MAN0EL DE LA PABOLE
trop avancées et la pointe de la langue pas assez rap-
prochée des dents.
C'est le contrain; du zézaiement.
109 — Exercices pour combattre le chuinte-
ment.
1. Répéter lea exercices du No 90.
2. Répéter les exercices g, 3, et 4 du No 107.
3. J'ai cherché des sous et j'ai mangé des choux.
S 8- — LE ORASBXriMENT
110 — Grasseyer, c'est substituer I'r palatale à
l'R linguale, c'est-à-dire faire vibrer la luette et le voile
du palais au lieu de l'extrémité de la langue. Ce vice
de prononciation vient quelquefois d'une certaine
paresse de la langue, plus souvent de l'afFtctation, ou
encore d'une habitude contractée dès l'enfance.
L'espèce de ronflement oscillntoire, représenté par la lettre )•
est produit i)ar la vibration de la pointe de la langue, qui, appli-
quée contre les alvéoles dentaires supérieures, s'en écarte sous
la pression de lair, pour revenir frapper le même endroit et
s en écarter encore ; pendant que se fait cette espèce de trem-
blement la base et le milieu de la langue sont i^nobiles, et
sa face dorsale est concave. Dans la prononciation de I'b
grasseyée, au contmire, la base de la langue est gonflée et
rapprochée dn palais, et la pointe retombe inerte près des inci-
sives inférieures; le souflle est arrête au fond de la bouche
au lieu de 1 être près des dents ; et, dans l'eflbrt pour vaincra
1 obstacle qu oppose à son passage la base de la langue ainsi
soulevée, le courant d'air expiré met la luette et le voile du
irJi'Vî" ^■''™'l°n.- vibration sourde et imparfaite, qui
ressemble plutôt A un r. mouillé. Les grasseyeurs prononcent:
^af,A«i jmat Pan>; quelques-uns même suppriment totale-
ment la vibration, et disent avec une espèce d'aspiration-
OTJTOASTIQUE VOCALE ^^
le palais, et applique. iJZl ''',P°'"'«' Portez-la vers
«;ve,«upéHeu're's.rïce7o: "/!^'°'^^ «^^ '-'-
«lors une forme concave ÎS '" '''"^"^ P-'^'^d
de la langue. lentement, cl~ """'''^ '" P°'»'«
«a-s 8ilencieusen.ent _ R ° ^'"' P'^noncer „.,
.■mouvement un gvand nomCT?""" '' '"^P^'^'' ««
jusqu'à ce qu'iult^tj™'^'' ^°"'«° IWlérant
«ible; mais faites a „tii?^ ^'''"'^^ ■•*P*<J--t^ Pos-
mâchoire inférieure eïêdr '"""^«'"«"t- de7a
^J^^^'""^--■«^°''"-ï:i;'"'"°''''«'''^
ne
na
né
nô
nou
3. tede
dete
telede
delete
le
Ih
lè
là
lou
tada
data
talada
dalata
de
da
dé
dô
dou
te
ta
té
tô
tou
tédé
dëtë
tëlédé
délété
ve
va
vè
va
vou
tûdô
dôtu
tâlâdô
dôlatô
fe
fa
fè
fd
fou
toudou
doutou
touloudou
douloutou
[1 Y
46
MANUEL DE LA PAROLE
Avoir soin, en prononçant les li et Ira t, de frapper avec lu
angue, non paa les deutii nituie», inaia le collet de» dente ou
les alvéole» dentatrei.
t 4, vedan
vedè vedO
vedu
vedan
; 1 fedan
fedè fedO
fedu
fedan
bedan
bedè bedd
bedu
bedan
1, Iiedan
! ». te te
pedè i«a
û
pedu
pedan
lete tle tre
de
delcdc
die dre
1 : 1 ta talaU tia tra
da
dalada
dla drn
j ' tè tèlètè tiè trè
de
dèlèdè
diè drè
('! t 6. vrè
vra vrû
vru
vri
vran
frè
fra frô
fru
fri
fran
1 f brè
bra brû
bru
bri
bran
j *" Pr*
pra prû
pru
pri
pran
verre
verra verrrt
verru
verri verran
ferré
1 1 berrè
1: , perrè
ferra ferrô
ferrn
ferr
ferran
berra berrO
berru
berri berran
perra perrô
perru
perri perran
7. dri
derrè
trè
terre
dra
derra
tra
terra
: > ^*
derrâ
trû
tenrô
dru
derra
tru
terru
li **
derri
tri
terri
l| dran
derran
tran
terran
S:
I .
rrre
rrrre
8. Réciter lentement et en roulant les r, l'exercice suivant:
Grand doreur, quand redoreras-tu sûrement et
d'un goût rare nies trente-trois ou trente-quatre
grandes cuillers d'or trop argentées? Je redorerai
sûrement et d'un goût rare tes trente-trois ou trente-
quatre grandes cuillers d'or trop argentées, quand
j'aurai redoré sûrement et d'un goût rare tes quarante-
trois ou quarante-quatre autres grandes cuillers d'or
trop argentées.
OVMNAOTIQUI! VOCALE ^j
Quand toCefJl^ ^""' "^ "*•««"■■•
"egron gnw grand grain d'orgeront.
W. Le cri aigri dngri,cri.cri me crispe.
SKCTION IV
mEUB PHO.,ÉT,,C« DB8 aBACTÈBM
'■4u?'irr.t'it"i:l1= '^ P~-„ciatio„ ^
118..
va^u™ vocaN« diffère^ "" ""^^^ "«"« !««« avilir piuX.'S
la connaît pas d'avance J ^ """"^ chercher, si ou ne
Ko''^;: '- -a P-onciaA-'rrv^lL\te 0)
f> I
48
MANVXL DX LA PAROLE
i'
Art. I. — LtH vtryrUn
jj 1. — A, A, À
118. — Règle générale. — Le signe a reprëHentc
généralement le son a ouvert: montuijne, upim, art.
Bien que a «uivi de m ou de n prenne ordinairement le «on
nasal au, comme nous le verrons, il connerve le son a ouvert
lorenue la combinaison an, nm, ann, ou iimm, est suivie d'une
voyelle, comme dans: amitié, amlyte, aniufr, ciniramment. Il
en est de même dans certains noms d'hommes et de lieux,
dont la terminaison en am ne se nasalise point, comme: Abra-
ham, /'riant, Stam, etc.
Le slgne'fi se traduit tni^jours par le son a ouvert.
Dans les finales en at, ar, arre, anl, art, aii, aitt, où A est
ouvert, il ne faut cependant |m> exagérer l'acuité du son; il
est permis d'en étouffer un peu l'éclat, sans toutefois en faire
un A fermé.
114. — Exceptions. — L Le signe a ne conserve
pas le ton propre dans les combinaisons «n.am.oB, ai,
ay, au.
Voir pour an et am. No 163; pour as, No 140; pour ai
No 140; pour ny. No 143; pour au. No 1S5.
II. Le signe a est muet :
a) Quand il est immédiatement suivi de la voyelle
nasale in: pain (^11), vaincre (vin kre), etc.
b) Dans les mots suivants: amtt (ou), curaçao (ku
ra ço), Saône (sô ne), mioul (hou), taon (i(m), toast
(tost).
III. Le signe n se. prononce o ouvert dans yacht (iot.)
IV. Le signe a représente a fermé :
a) Quand il est surmonté d'un accent circonflexe :
âge, théâtre, etc.
Cependant, A reste onvert, malgré l'accent, dans les termi-
naisons en lima, en âtes et en dt des verbes: non» mangea-
nu*, vaut aimdteê, qti!il cherchât.
VALIURPHOXiT,QU,DttC*«Acrt»B. 40
uJ^^ZL" "'°'" •» ""■- •' •" -«>n: nation^
«.r ouv.ru. Ni affectutiSn.TvuTg.riW.*""'"''* '" P"-»""-
o) D»n» les mots en «rfr« «» -i
«w^»*. «-ncarfm-. etc. "' '"""" «'«^rivài:
C.p«nd.„^ . „t ouvert dan. ^«,„ ,t ,^„
e) Dana le, ,„ot« en «.,.Vm ; 2Mmio„. etc
e,t ouvert: «;<. nlT^I^'T''''" '" ""•J^cW oï*
'«^ Si:: sASr::r" "''-«--
"«^^ttri^r/vi*- '*^-«"-. «*. ^>»«.««.
60
MANUEL DE LA PAROLE
Cependant, a est ouvert dans les mots suivants: hatalte,
hamne, banlie, hatUiqiie, camnier, comme, auemate, cmuiate,
Kasard, et leurs dérivés: hamnler, etc.
i) Dans les terminaisons en at suivantes: climat,
nougat, chocolat, mandat, béat, grabat.
Dans tontes les autres finales en at, a est ouvert, s'il ne
porte pas l'accent circonflexe: nuiyùtrat, avocat, etc.
j) Dans les mots suivants : ah, accabler, acclamer,
affable, bagarre (a médial), blâmer, baron, baronne,
barre, barrer, barrage (a initial), barreau,, barrière,
cmbe, cliarron, charme, charrette, carrière, carrosse'
carré, carrer, cabrer, cadavre {a médial), diable,
déclamer, délabrer, damner, condamner, érafier, éra-
flure, esclave, enflammer, espace, fable, flamme, gagner,
haillon, havre, jarret, jadis, lacs, lacer, larron, inar-
raine, magot, marron, marronnier, mardi, miracle,
navrer, narrer, oracle, oriflamme, proclamer, par-
rain, rare, racler (et ses dérivés), réclame, réclamer,
rafle, nifler, râteau, sabre (et ses dérivés), tare.
Renuirqut. — Ouate, qui se prononçait autrefois: o«è te, se
prononce maintenant tel qu'écrit: otta te.
115.— Fautes canadiennes.
1. Frosthèse (1) de I'a:
d<m (Aon {i))
connaître (ko ne tre)
munition! (mu ni cion)
vit (vis)
a don (3)
a ko ne tre
a mu ni cion
a vis
(1) ProtOUte : addition d'un son au oommencemont d'un mot ; épen-
théae : addition d'un son au milieu d'un mot ; paruf/offe : addition d'un
son à la fin d'un mot. — Apk^rète: retranchement d'un son au commen-
cement d'un mot; »!/ncope; retranchement d'un son au milieu dSin mot;
apompe : rotranohement d'un son à la fin d'un mot.—iraalhite : trans-
position de sons voisins,
(2| Prononciation correcte.
(S) Prononciation défectueuse.
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 51
2. Epenthèacdcl'A;
Orouette (brou è te) ba rotiè te
ImmetUe (htmi i té) ba rottè té
lirouetter (bro« è té) ba i»«è té
3. Aphérèse de I'a :
«jilanir (a pla nir) pla nir
ajmêtume (a pos tu me) pos tu me
atiomlirir (a son brir) son brir
atterrir (a tè rir) tè rir
4. Confusion de son a et du son i dans la plupart des cas
ou se rencontre le s»-; a ouvert:
la (la)
(/<5d(déja)
là
déjà, etc.
S. Confusion du son a, ouvert ou fermé, et du son o ouvert;
armoire (ar moa re)
entamer (an ta mé)
carrosse (kft ro ce)
or moa re
an to mé
ko ro ce, etc.
0. Substitution d'une autre voyelle au son a ou.ert ou
fermé, savoir:
a) AN, dans :
abandonner (a ba» do né)
amouracKei (a mou ra ché)
ap)Kmvrir (a pô vrir)
axfaler (a va lé)
flamme (flâ me)
gagntr («ft gné)
an ban do né
an mou, ra cAé
an pô vrir
an va lé
Ran be
gam gné
On dit d'une personne qui parle ainsi, qu'elle nasille.
b) ON, dans:
voili (voa la) vlon
c) E muet, dans:
cavale (ka vu le) ke va le
contrav;ntion(kon tra v</n cion)kon tre \an cion
jKitate (pa ta te) (« tu te
6
62
MANUEL DE LA PABOLE
:fe
d) È, dans:
clarinette (kla ri ne te)
clarté (klar té)
tarir (ta rir)
e) é, dans:
abatourdi (a ba zo»r di)
agrandir (a gran dir)
f) I, dans:
^rafler (é là flé)
irafhire (é râ flu re)
klè ri né te
klèr té
tè rir
é ba zour di
é gran dir
é ri fié
é ri ilu re
g) Syncope de Ta dans extraordinaire, dont la prononcia-
tion: ek» tror di ne re, a vieilli.
§ 2. — È, Ê, Ë
116.— Règle générale.— Les trois signes accentués
l, ê, ë, représentent ordinairement le son E ouvert:
suprême, procis, etc.
De plus, l'accent circonflexe rend le son k plus long, et par-
tant nn peu plus ouvert dans la plupart des cas. C'est là-
desaus qu on s'est appuyé |)our distinguer un e ouvert moyen
et un E très ouvert. Mais cette différence tient plus A la lon-
gueur du son qu'an timbre même. Comparez: siècle et fête
père et pêche, ^ecAe et /été. Du reste, l'usage ne paraît pas
bien établi sur ce point, et il serait difficile de déterminer dans
quels cas e est ouvert moyen, et dans quels cas très ouvert-
les grammamens même qui s'y sont exercés ne s'entendent
point là-dessus. Il est plus sage de ne distinguer qu'un seul
Eouvert, sans s'attarder  des nuances peu sensibles bien que
réelles, mais en accordant que le signe é correspond à un son
plus long que le signe è.
117.— Exceptions.— I. Le tréma ne rend pas tou-
jours ouvert l'e qu'il purmonte ; il peut aussi le rendre
muet ou nul : ciguë, (ci gu), ambiguë (an bi gu), con-
tiguë (koH ti gu), aiguë (é gu), exiguë (èg zi gu),
suraiguë (sur é gu).
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES
II. LV prend le son de A dans poêle (poa le).
53
il e*^t &rft'(J^''|T' '*'"' *""•«"«"'«»' * »e prononcer comme
118. — Fautes canadiennes.
1. Prostlièse du son È, clan.i les mots commençant par »<•,
scandale (sImm (la le)
'carlatine («kar la ti ne)
squelette (ske le te)
station (stft c\on)
statue (sta tu)
tw kdre da le
as kar la ti ne
es ke le te
es ta ciun
es ta tu
2. Prononciation tellement ouverte que l'È ressemble rlu-
tot a un A ouvert long : '
fête (fè te)
fa-è te
3. Substitution du son É au son È, dans un grand nombre
de mots, particulièrement dans les finales en m et en ège:
bergère (bèr je re)
collège (ko le je)
frère (frè re)
guêiie (gè jw)
vtpres (vè pre)
bèr je re
ko lé je
f ré re
gé pe
vé pre
4. Substitution du son eu ouvert au son i, dans les finales
en fve^ evre et eme brèves :
chèvre (cAè vre) cheu vre
crème (krè me) kreu me
lim-e (le vre) \ea vre
hevre (lié vre) )!«„ vre
fièvre (fié vre) fie,, vrg
gmntiènie (kan tiè me) kan tie» me
sèiiif (se me) scH me
6. Substitution du son i au son È :
il lèche (il lé che)
lècAe/rite (1
f ri te)
il li che
li che fri te
l 't
54
MANUEL DE LA PAROLE
§3. — i
nO.-Règle ^énérale—I^ «g„e é se traduit tou-
jours par le son t fermé : écUt, vérité, etc.
nonce comnie il eat écrit: dé zir ' ■ *'"" '^ I"'"'
180.— Fautes eanadi«nneti.
1. Prosthèse de l'i:
fopefflx (ko 1)0)
co»« (ko ce)
ridilU (ri dé le)
"'en (riiji)
rame {ton ce)
2. Epenthèae de l'É :
/<rrr«r(févrié) K^^rié
3. Aphérèse de !'£ :
égrati^ (é gra ti yné) «a ti «aé
^yraa!^««(é «ratière) |ï^ IS ""*
4. Syncope de l'É :
é ko pô
é ko ce
é ri de Ic
é rii»
é ron ce
irnu re
Héau (flé 6)
?«<fr»r (ké rir)
5. Substitution du son i au son É
agréable (a gré a ble)
cérémonie (ce ré mo ni)
créature (kré a tu re)
dévidoir (dé vi doar)
déviiager (dé vi za je)
hypothéquer (i po té ké)
!jr<fmer gé zié)
/^cA«r (lé ché)
maréchal (ma ré cAal)
méruttrd (mé nés trèl)
krir foi/ kri)
a gri a blc
ce ri mo ni
kri a tu re
di vi doa
di vi za je
i po ti ké
jizié
Ii<Aë
ma ri cAal
mi nés trél
11
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 65
§4.-E
f^rli. 5 P""" P?"'">«- ' ^st ""le-; dans effort, il e.st
fermé; dans «««rte, ,1 e«t ouvert; dan» femnu, il a le "on *
rZ^TH^ ^nifi^tion phonétique de U \mr. l „Vn accen-
tuée est des plus capricieuses. Le» règles sont ici traveraées
121. — Règle générale Ordinairement, c'eat-à-
dire, dans les cas autres que ceux qui sont ci-après
énumérés, le signe e se traduit par le son E muet- U
souverain, porte, etc. '
Le son I n'a pas toujours la même durée. Dans le articU
ou pronom, le son E est plein; dans n^te, il estCX pit
d eupuonie, et 1 oreille est ici le me leur juge On neut
5rE"m„"e,i""'"'" ■'" ''*''" '"''™"'*» Pouria^^nonciaS
128.— Régies particulières pour la prononcia-
tion des e mnets.
I. En général, il faut prononcer les e muets, et ne
es éhder que si l'oreille en réclame impérieusement
1 élision.
II. Elider un e muet, ce n'est pas le supprimer, mais
seulement le prononcer avec moins de force et le faire
encore plus bref ; c'est le prononcer sans le faire sentir.
Cela ne doit pas s'entendre d'un e muet Hnal, devant un mot
commençant i»rune voyelle ou une A non aspirée ^isTon
III. Dans la conversation on élide un grand nombre
d e mnets, qu'on prononce dans le discours soutenu.
»•
56
MANUEL DE LA PABOLE
IV. Celui qui lit OU qui récite doit faire entendre
des « muetfl, que l'orateur peut omettre,
V. Dans un gnvnd local, il est nécessaire de pronon-
cer ky muets pour se faire comprendre, tandis que
devant un auditoire restreint.il est souvent préférable
de glisser sur ces voyelles.
VI. Le genre tragique exige qu'on prononce tous
les e muets qui ne choquent point l'oreille ; la comédie
611^0^""^°* "°^ "^'"'"''"' ^'""'"""'^ qui justifie leur
VII. Le vers ne souftre pas l'élision des e muets: la
prose offre plus de liberté.
Vin. A la rime, pour prononcer Ye muet précédé
d une voyelle, comme dans vie, on prolonge le son de
la voyelle pénultième, en le ramenant insensiblement
au son de lE muet, et on l'éteint au moment où ce
dernier va se faire entendre.
IX. L'e muet des terminaisons féminines (lumnie
a«fe, etc.) est toujours très bref et n'est jamais accentué
183.-Exceptlon8.-I Le signe e est nul et ne se
prononce pas dans les cas suivants :
a) Quand, précédé d'une voyelle sonore, il termine
une syl abe: jme (joa), vie. (vi). enjauermnt (an\ou
man;, etc. ; dan, les terminaisons en ient des verbes
enjer à la 3e personne du pluriel de l'indicatif et du
subjonctif présent : ih apprécient (ilz' a pré ci), qv.-ih
revuiment (k.l re ma ni), etc. ; et dans les terminai-
sons en aient des verbes à la 3e personne du pluriel ■
%U cherehuient (il cAèr ohk), ils nutrcheraient (il mar -
cAe rè), etc. ^
r
VALEUR PHONÉTIQUE DES CAKACTÈRES 57
«ulût'à'û K '"''" ?* ""<>«.'<•"«.>« '* voyelle précédente.
b) Dan8 les combinaisons eau et em; beau (bô)
teindiv (tin dre), etc.
c) Dans les verbes seoir (aoar), asseoir (a soar),
rasseoir (ra soar), et surseoir (sur soar).
d) Quand il est placé, par euphonie, entre ^ et a ou
o: rwin^ea (man ja), nin^etms (ran jonj, geôlier
(jô lié), etc.
£ donne alors à j; la valeur de /.
II. E se traduit par le son É dans les cas suivante:
a) Dans les terminaisons en er, ier, i;d, ef, suivies
ou non d'une s, et en e.z, quand les consonnes finales
r,d./et 2, sont muettes: agacer (a ga ce), cocliers
(ko cAé;, rosier (rd zié), volontiers (vo W tié), WjM«d
(tré pié), pieds (pié), fZ«/(klé), neî (né), etc.
b) Dans la conjonction et (é).
e) Au commencement des mots, quand il est suivi
de deux consonnes semblables, autres que rr, mm, ou
nn, et dont une seule se prononce: effroyabU (é froa
la ble), effort (é for), essaim (é cin), etc.
d) Dans les mots commençant par deas: dessin
(dé cin).
Cependant e est muet dans data, (de su), et datom (de mu).
e) Quand il se combine avec a ou o pour former les
signes composés œ et « : ctdicuU (é di ku le), cecum4.
mque (é ku mé ni ke).
Cependant le signe œ, immédiatement suivi d'une vovelle
«e combine avec cette voyelle p,ur représenter le son ir
ouvert ou fermé: «„«„ (^ y„),'Zit («âtT^rytàTtc'
58
MANUEL DE LA PAROLE
m. J? représente le «on È dans les cas suivants-
1) Au con.mence,nent des ,„ots, ,,ua„d il est suivi
«le deux consonnes semblables, aut,-es nue Jnn^
qu, se p..o„onco„t toutes deux: J^S^^^ZZ
(èf Kt vos mn ce), etc. ^' '■^''^"^'^<^<'
b) Au co.nmencement des mots, quand il est suiv;
<-»prU(^ p„), pa-«yrfr (èg za je r^), etc.
c) Au con,mencement des u,„ts ei,nemi (è ne mi)
e nu. sont suivies d'une voyelle: Apen.^^T^tZ
-^ (ka ti- .n nal), ;}i:::::r;dï".rna"?' ^'"'"•'"'■
e) Dans Intérieur des n.ots, quand il est suivi de
la oonsonne ^, ou de deux consonnes, semblables 1
différentes, autres que „,„, rn,, ou ,«„.• ^Z"
6<<'*«e (ble ce), Hexttqde (sèk stu pie), etc. ''
où il est ouvert (rè au 'xTé) it H«"'' """' '*'""* '•""<"'.•»'«•,
.•««,j,«., où il est fermé (ré se ii ré J T'-^Z' '^'■"^- """''
avons vu aussi que l'É est f^rn/i/ i ' '^ '""' "^ ""' 'é)— Nous
*M, bien qurrùsLr«.fM„^ '*''''■''*''""'' >'»'''"'enÇ«nti«r
È ouvert. -RenZuTn^nl?'^'''''""?^ ''' Prononcint on
KniblablessontTou," et oS«''r'l"\'''' "^^^ ™"«">"*«
sonore, et si la voyelle It suit „W n» """' """'"""'''' "«'
autorise ,a „ro„on^eiation iTj^L^:;. ("{.'iVcért,:?^;!:
VALEt'R PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 50
g) Uaus les terminaison, en cf („uf la conjonction
'ncfs.^j..^,, eclx. r,,m„,J ,ne„„, U, e„„,„,.„'„ h„,^,^
ne se prononce pus ■ „irf, (,„;.), ,^ >; ^^^ jj.), /«,, (|H
t>ronoiice
a«i^"u",ï^:i?'f;4''™"'"'^"" "■""''»"= f'-».
h) Dans les «ylkbes finales, quand il est «uivi dnnc
ou de p us.eu,-s consonnes qui 8e prononcent ou dont
y bref, ^V«.«^, (spé ei n.èn), W..;« (bi cèps)
W<'rc(klèr),«/«(silèks),/«(ftz). ^ ^ ^ ''
i) A la p,Snultiènie des mots terminés par deux ou
trois consonnes suivies d'un E muet : sj>ectre (spèk tre),
a) 0"»»le'<.nots/>,u,H.,/é«»m.<«H..<^„e„„^,ccm««.
i!f(W, n.jdU, et m'tf lieux.
(10
MAKUn, DK LA FAKOXJC
b) Dan, un certain nombre de mot», où le signe e.
^ r,«,v,„t dan, l'inWrienr dn mot mai, danfune
»y«abe qm n ert m la dernière nj la pénultième d'une
terminaiiwn féminine. e,t suivi de mn, on de deux m
ou« dont une «îule «, prononce: .olenvel (w la nèl)
..rrfm^.«« (arda m««). kennir (h. nir). A,.„ J.'
««i< (ha n, ce m«n). «r«„; (,,„ „i,, R„uennaù, (rmta
nfe), »7irfm,ii^(' f »» dam ni té), etr
V. ^MnamliN:
a) Et M prononce an. dan, tous le, ca«,a« corn-
mencement de, mot,, quand il est ,uivi «,it de mm
ou nn. «„t de m ou « et d'une conwnne. wit de n et
d une voyelle: emmener (an me né), ennui (an nui)
emborramer (an ba ™ ce), enter (an té), .'.namo* Jl
(«71 Dor geu «ir), emmaigrir (an mh grir).
b) Et «, prononce tantôt an. tantôt in, dan, tou,
c, ca, où, SUIVI de m ou n dan, la même syllabe, il ne
Z^i T T '*• y^' précédente: sempiternel
(sm pi tèr nèl), mt^ (mim), dent (dan), «rmp< (èg
VAUrUR PHONiriQUE nE8 CARACrrtREN
184— Fautes eaiuidlenn«K.
tfl
1. Au signe « repréwntant le mr i, le parler populairt
prête diverwt Ttleurt phonétique», M«voir.- F"F»»"»
a) Le son I, dars :
nn/omr {nn for ce) r«« for cir
ttmm (té ri ne) ti ri ne
tymuvnr (re kou vré) re ko» vrif
l>) Le Sun c, dans:
<remnpw(étM«jé) étronje
c) Le son t, dans:
d) Le son lO, dans :
thet (ché) ,JM
raneuiiMr (ron ku nié) ' ran ku n<rf
' a) Le son a, dans:
euai (4 ce) , ^ j,
légèn{lé]in) lëjarto
2. Au son È, représeirté 'par », te parler populaire substitue:
a) Le son i, dans :
ttrri/Je (ter ri ble) ti ri Me
ferr.M« (ter ri ble) té ri ble
«m)«< (erroné) é rt, né
.„!?" ""i **"*'■ ** '"?"■• ^ '•«"'■• »" lie» de; ter r.«r, èrr.»r-
mais ces deux prononciation» sont reçue») '
ht dan» le» monosyllabes en m et en eit:
la (le)
met (inè)
M(è)
«« (è)
lé
mé
i
i
«ff
UASVtL riE l-J PiROLE
* ré
kékmi
Ain»! que dam les mot» :
«'« (a Tèk)
V«'lv«'i*n (kil k«»)
r) I^nonA, ilnii»:
.//«(* le) ,,^
miertir (a yir tir)
ny'«r«.o,> (a pé, ce »n«r)
««•Ae (èr be)
iw/o (vèr te)
■ var tir
» linr ce »o«r
0 liarjo
tAar cAé
■r l)e
var te
knJko
Il ni
d) Lt»onïC, dans:
»«''»«« (kèl ke)
vuel (kèl)
jW<r««(i4dfl) j,„^
e) Le «on de la diphtongu, « (oa), dan»
verrai (wi H) ,
0 Lesono, daiM: ,
/ermenterairmanU) lormanU
a) I*»on A, dan«.•
î?"7f?•■•(f»«rneri8)
Mtl (fe ni«)
marmelade (mar me la de)
reeotn (re koi„) '
eaveUr (sa Te të)
*««M (bre bi)
t>) Leaon j, dans:
eimettire (ci me tié re)
dextue (de vi k)
deviner (de vi né)
dmnttir (de vi n«(r)
tsKr na via
fa ni
niar mn la de
n kmn
m va té
bar bi
ci mi tiè re
<li vi m
di vi né
di vi n««r
VALETB PlIONiTIQUK DIS CABAfTfcRES
c) t« «on 0, danii:
0»
etu'Kuretitr (an dû fre n<j)
ffutlhltr (f«u Ua té)
à) te non v, duns :
ehrmin/e (cAe mi ni)
femHlt (fo nié le)
KtiuiU (»e niè le)
Kiiier (ne mé)
remenee («e ma* ce)
e) Le 8on i, dwis :
'ieAon (de or)
f ) Le aon an, dana :
reehatuter (re cM ce)
an ri i fro ai
trti II', tij
r/.iii ni;(-,,i r^u ,„,)
'il mè lo
su lui' le
u nii!'
de VF
tan Ma ce
^J. On d<m„e i ,, repnWnUnt fe «,„ ,. ,« ,,,,,„, ^e l'o,
loUnntl (k, la nèl) ^ lo nÂI
>ol.nndk«>«u (w la ni le man) «o lo ne le nm„
». On prononce comme un li fermé l'« nul, dana:
uMier (jô lié)
!/«*« CJO le)
je o lié
je oie
6. Syncope du «,d t tepré«nté par le eigne «, dan»;
/« Aommo» (lèï- o me) 1',' o mo
J^r-o-^ort.aéptHicète) je Us te
^Quelque,.un, même prononcent: .mè zon, pour ««. „„,■.
7. Epenthèse de I'e muet devant le» lettres / et i-.-
I>luet{h\u è)
Jlwt (du è)
iiieuUier (nieii bli é)
toMin- (ta bli ë)
ircmetk (br6u è le)
/éiirier (fi vri é)
trvelle (tru è le)
beluè
felui
laeu be lié
ta be lié
be roui te
U ve rié
te rué le
04
MAtaiEL DE LA PAROLE
». M^tathèse des lettre, connexe» ,. et re :
fmner (se kim é)
fxMiw (ne Von ce)
l'ra/omlltr (l,re d,m lié)
Maïue. (Iir,. |„ ke)
Invtelk (\n-e tè le)
"'"'l>'<^'Me (koH prc im l)le)
•:nUri,remlrt (,.» tre prn« dre)
'Htretien {an tre tii«)
fredmm (fre de ne)
mwmU (pfl vre té)
J<ittf„lu,-he (f,m fre ii; c/„.)
iniiin-eU (,\,vo pre té)
i'e«</m/i(v,indredi)
(/ifni«- (gie nié)
uremiuille (gre ip « //e)
»*/!« (re fn}
reiMin/ut (re nmr Ke)
/')VH« (prené)
ÇH kwjé
è-t k«K ce
Iwr dw lié
lier lo ke
iH'r tè le
k"w |>er na ble
«« ter prn« dro
'<« ter tiiK
fer de ne
pA ver té
f'<» fer In r/je
P") iwr té
vn» der di
ger nié
(Çer nou //o
er fu
er nmr ko
[ler né
S f>. — I, f, ï
125.-R(.Klo g.^n^ralc. - Lo sig„e ,: se traduit
.-■le son .toutes les foi. ,,..«. notant paT , u"Ï^
-t pas SU.V. des «ignos „. o„ „, „i p.,eéi do:"!!'
", '.ou «; um(yr, ami, inimitié, eh.
.."teani:x"'"îj;'':j^,rv>".-r".-«o"^™ie„,ent
'• -..monté <lu tre„,« «e pZ, c.r; a 'r'^-'T^o signe
coinliinaisnn avec les lettre» r ' """*'"'' •'"""'''' «»
I...i«..e iwrfoiH .'un ^é r , emi^t i '','^"""l»'«'»'-.t. bien qu'il
former inedipI.t^nLneJA!w ». '" *<'yelle suivante ,i,nr
(la i ke),.C;('a1 )! iv* éTo'im '"""*' S'"-" 'f>''"^-
faut excepter certains no » i, Vf ^' '"■' (* '"''■ '"•— H
avec «M^i le suit. "w,':'(r„;/b;:r "'" "*"'■"" ""*'^
^^186.-Exceptlo„«.-I. / est nul dans les cas sui-
a) Dans les trois noms C,imi,jmu: (ka vh „„ak)
M,mta,gne (m-«, ta ^„e), K.„jhien(„n giv). ^ ^'
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES C5
b) Dans les inota où il est précédé de o et Huivi de
gn ou do t: oignon (o gv on), encoujnnre {an ko
</H .1 le), poitrail (po tra«;, etc., et dans le mot rnàreaii
(po rô).
Cependant, cette prononciation commence à disparaître
car la parole cherche A se conformer à l'écriture; on pronon»
aujourdhm ces nioU tantflt avec l'i muet, tantôt avec le "on
de la diphtongue «.- imtriw (po tri ne ou poa tri ne), animi-
(mrjan ro ff«é ou «„ poa gné), i^^reau (po rfl ou poa rù) etc.
Bientôt, la prononciation oa aura prévalu.
On iwHt dire encore que l't est nul quand il est placé après
uiie voyele et devant / ou « à seule «,, de mouiller cetteTô^
sonne cest-A-d.re dans les combinaisons aU, eU, ouU, ueil e,
««/. tramd (tra va//), agennuilhr (a je noti Hé), etc.
II. /, précédé de «., e, ou o, k moins qu'il ne soit
muet, surmonté d'un tréma, ou suivi de in, ou de n se
combine avec ces voyelles pour représenter les sons E,
È, i, ou OA, comme nous le verrons en étudiant les
signes «(:, ei, et la diphtongue m: ,,ui (gé), UUd
(ba \e),faimw (fe zè). mifje (ne je), loi (loa), etc.
III. /, suivi de r» ou de >i, se nasalise généralement
et 3C prononce in : imiwmiUc (In po si ble), instinct
(itiH tin), etc.
Si lï est précédé de a ou de «, ces deux signes sont muets-
rfrti». (dinX rtm (ri«), /«i« (bin\ etc.
Cependant, i se traduit encore par le son qui lui ejt propre
dans les for.nes .,«,„, ,„„ ,„., et .„, suivies d'une voyjue'ou
dune A muette; c'est-à-dire que les signes con,,,osés ,■„ éî Z
ne sont voyelles nasales qu'à la fin des mots (skns tréma) é
au commencement et dans le cor,« des mots s'ils .sont suivis
d une consonne autre que m, n, ou A muette: imiter (i mi té)
Môme à la hn des mota, , suivi de », garde le son propre dans
un grand njmbre de noms d'I.onin.os et de lieux: /A, S
1 hra imX .V<^r.m (se im), etc., et dan» les trois mots^X^'
(<« te rim), o/,m (d lim), /«„,,„ (,«3 ,),„) ""*"'"
66
MANUEL DE LA PAROLE
137. — Fautes caBadiennes.
1. Prnsthèsc de l'i, dans :
ri (cet bomme-cO («)
i si
où {on)
i uu
là Oa)
\\k
ipenthèse de l'i, dan» :
arrérage (a ré ra je)
a né ra je
lean (sô)
sid
«(iWtVr (ta bli c)
ta bi lié
syncope de l'i, dans :
huisstet' (ui sié)
n aie
railler (kui Wèr)
ku Hèr
cuillerée (kui Ile ré)
ku llk ré
esmiie-main (é sui min)
é su intn
menuisier (me nui zié)
me nu zié
memiiferie (me nui 7A ri)
me nu ze ri
hien (bif'n)
bi»
enmiden (kf/n biin)
kf>n btn
bientôt (biijî t»)
be tô
je. ituin (je nui)
je su
4. Substitution du son in nu ?on i, dans :
minuit (mi nnî) min nui
irr^jvrœhahle (ir ré i»ro c/ta ble) in ré \vco clia ble
irr/i'OHciliaffleiW ré k/m ci li a ble) m ré ktm ci li a ble
in-éjKtrahh {\r ré (m ra ble) /» ré pa ra ble
On dit ausMi: m nmn ja ble et /« m/i/? ka ble, au lieu de:
im HKiHJable et im nvtn ka ble; mais la pr^nonciatitm de
ce» mots avec le son nasjiil in est aussi admise par l'usjige, bien
ipie TAcadémie la condamne.
Ti. — Sub.'ïtitution du son é au son i, dans :
corn fia' f nie (kww pa f/ni)
criti4fmr {\iv\ ti ké)
hirondelle (i von de le)
vomitif ivo nii tif)
riiliciUe (ri di ku le)
ko--, pa une
kré ti ké
é von de le
v(» mé tif
ré di ku le
VALEUR PHONÉTigUE DES CARACTÈRES
6. Substitution du son k au son i, dans:
07
sillon (si lion)
milieu (mi luil)
mii (oui)
se lion
niè lieil
Ollii
7. Substitution du son u au son i, dans:
viemlra.t.il(yun dra til) virà dm tu
§ 6. — y
128.-Règle générale—Le signe y rep.ëscnte
généralement le son l : py,,„uUle {pi .a n,i de), lure
(il re), type (ti pe), fvry (i vri), «/,■.
m.-Exceptlons—I. A la fi,. de« mots, y pré-
cède de a, o. ou r, se combine avec ces signes, et forme
avec eux les signes cou.posés ay, ,.y, «y, ,,„i ^
nonce comme ai, oi, ei, c'est-à-dire É, o\ È ■ Para
miy (pa ra gé). Fonlenuy (ion te noa). Ferney
(fer ne), etc. "
II. Précédé d'une voyelle, dans le corps d'un mot. y
^qu>vaut à deux l. qui appartiennent à deux syllabes
aitiérentes.
a) Si la voyelle précédente est un a, ou un e le
premier i forme avec ce signe la combinaison ai, ou ei
qui se prononce Ê: payer (pai ier-pè ié),gm^yè
(gras sei le— grâ se ie). etc. r ' -J 3
6g MANUEL DE LA PAROLE
b) Si la voyelle précédente n'est ni un n, ni un f,
le premier I se diphtongue avec cette voyelle : bruyère
(brui iè re), foyer (foa ié), etc.
Gruyhe, qui «.. prononçait autrefois: gru è re. 8e prononce
Bujoura'liui: gn. iè re.
c) Si l'v est suivi d'une consonne, le deuxième l
provenant de sa décomposition se prononce avec le
son propre et forme à lui seul une syllabe: /«y*'.'/"
(pè i za je), ete.
Il eu est de même dans ablmi/e (a bé i).
d) S= Vy est suivi d'une voyelle, le deuxième l
forme toujours une diphtongue avec cette voyelle :
70Ve«.i- (joa \e-A), éciiyer (è kui ié), tuy<n> (tui 16), etc.
III. r, suivi de m ou de n, é.iuivaut à i, et se nasa-
lise dans les mêmes cas: thym {ti»), ftc; saut les
mêmes exceptions, et de plus dans le mot hymne, ou y
ne se pasalise point : im ne.
130.— Fautes canadiennes.
1 Ou peut noter ici l,i faute qu'on commet en joutant
„„ y, ou plutrtt un i dans le corps de certams mots, tels que.
iin'tr (gré é)
tléiir^er (dé gré é)
Mir (o bé ir)
crkr (kri é)
•i. Substitution du son A au son 1
grè ié
dé gre ic
o bé iir
kri ié
hiljuAMquer (i po té ké)
3. Substitution du son in au son
liyiMthiqne (i po tè ke)
4. .Substitution du son É au sou I, dans ;
jury (iu ri) i» f" , , .. ,
fnMytique (pa ra li ti ke) pa ra lé ti ke
, dans:
a po tè ke
a po té ké
I, dans :
in po tè ke
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES
§ 7. — o, ô
69
131.— Règle générale.— Le signe o représente le
son o ouvert : homme (o ine), etc.
132 — Exceptions — I. 0 est muet dans Ua mots
piwn (p(ui), ffion (fun), paonne (pane), jHioi.neaii-
(pa nô), et Liion (l««).
II. Suivi de m ou de n à la fin des mots, ou suivi,
dans l'intérieur ou au commencement des mots, de m
ou de II et d'une autre consonne, o se nasalise et se
prononce ON: Imn (bo»), honti! (bon té), et,:
La coiiil)iiiai.<i]n um ou </», suivie il'uiie autre m <m d'une
autre », n'est [las nasale: yiowirn* (jk) me), bonne (lio ne), ete.
III. Suivi de a sans 4.réma, o se combine avec cette
voyelle pour représenter le son or: toujours (tou
}our), etc.
IV. Dans le signe complexe œ suivi d'une consonne,
o est nul, et E est fermé : ornménique (é ku mé ui ke),
ete. ; suivi d'une voyelle, œ se traduit généralement
par le s<m El' ouvert ou fermé: (r/7 {euU), vœa
(veâ), ete.
V. Dans la diphtonjfue oi, o conserve le son propre,
mais il est très bref c loi (loa).
On lui a longt«iij« attribué, dans ce cas, le .son ou.
VI. 0 représente le son ô fermé, dans les cas sui-
vants :
a) Quand il est surmonté d'un accent circonflexe :
ôter (d té), vôtre (vô tre).
Cependant il est ouvert dans A<S/nVn/ (o pi tal).
b) Quand il est terminal • trio (tri ô), zéro (zé ro).
70
MANUEL DE LA PAROLE
c) Quand, daiia la dernière nyllabe d'un mot, il est
suivi d'une consonne terminale miiettp, c'est-à-dire
quand il représente le dernier son du mot : dos (dÔ),
trop (trô). len os (Ô), mt (sô), broc (brô), croc (krô),
accroc (a krô), raccroc (ra krfl), escroc (es krô).
Cependant l'usage autorise ausni la prrinonciation de ces
cinq derniers mots {Invc, crvr, etc.) avec le son o ouvert: bro,
kro, etc.
Quand la consonne terminale se fait entendre, o suit la règle
générale et reste ouvert: roc (rok), dot (dot), m» oa (os), etc.,
sauf dans leij mots suivants, où il est fermé: Argoi, Letlmt,
Burgot, Kevtnt», Ero», Miniit, Parut, Atro/ioii, Papho», Atho»,
itAos, pathot, UUinof, mirinot, at/Ànon, et aliati-o», (ar gôs, lès
bôs, etc.).
d) Quand il est suivi de deux «, dont une seule se
prononce (dans les dérivé» de» mot» en os) : groHxier
(grô cié), endosner {un à(i ce).
OsMujr, ottifiir, et omjimtiun se prononcent avec le son o
ouvert, pa.ce que ces mots sont dérivés de oa au singulier (os
a«i2, os si fié, os si fi k& ciun).
e) Dans les mots : fonse (fô ck), fossoyer (fô aoa ié),
fossoj/eur (frt soa ieui), odeur (ô detfr), odieux (ô die»l),
f) Quand il est suivi de la syllabe tion avec ( sif-
flant : émotion (é mô oio/i), notion (nô cioji).
Quand /n'a pas le son de s, o reste ouvert : nous notion» (no
ti(m).
g) Quand il eut suivi de l'articulation z : poner
(pô zé), proHodie (prA zo di).
h) Dans les mots suivants : aimtzove, aphonie, hip-
pone, polygmie, pyUme, zone, nromi\ atome, axiome,
chrome, y nome, hippodrome, idiome, et tome {a ma
zA ne, ip pô ne, ete.).
La prononciation des terminaisons en otne et en one est
actuellement fort incertaine ; il est ceiiendant généralement
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES
71
adiiii,, qu'on doit prononcer avec le son 6 f.n,.^ i
/-aut.,,ep,J:reVTe'l!rdrer''?i
tirécédent; pour
son G ouvert.
133— Fantes canadiennes.
1. Substitution du son ouvert au «nn i^^jl
le signe ô, dans: *" *"" '«"n^ l>oiir traduire
.le notre (le nû tre)
'e w!(re (le vO tre)
le no tre
le vo tre
2. Substitution du son o. au son o, ouvert ou fermé
rolorer (ko lo ré)
cornée (kor vé)
<'>fmlorer (dé ko lo ré)
«rrojcr (a rôzé)
arrofoir (a rô ïoar)
cérémonie (se ré nio ni)
ranoce (ko ri a se)
moelle (moa le)
tnreelaine (por se le ne)
roMe (rfl zé)
«o/,riqvei (so bri kè)
>(5<tr (rû tir)
'•<"'■ (rfl ti)
kott 1«M ré
ko«r vé
dé kou loi ré
a rou zé
a row zoar
se ré mou ni
kou ria se
moue le
Po«r se lè ne
rou zé
sou bri kè
rou tir
rou ti
.-^o"rlf™t;i;rr"'''""" -«diennede A„«„. et de
3. Substitution du son A au sono, dans:
folet (to lè)
roli'Mçon (ko li ma son)
dommage (do ma je)
imulette (o me lè te)
Wu«tte(brokète)
hogtiet (bo kè)
talé
ka li ma son
da ma je
a me lè te
bra kè te
a kè
*. Substitution du son. muet ...couvert au sono, dans
colorer (ko lo ré)
•léculorer (dé ko lo ré)
commute (ko mo de)
loyer (loa ié)
6*
k"i/ Ifu ré
dé koM \eu ré
ke mo de
leié
u
MANPEL DI LA PAROUE
à 8. — U, V, e, 0
.il!*'r^f^ 8<5nép.le.-U «igné m représente
généralement le son u : paru (pa ru)
135._ExeeptIon8.-I. Suivi de mou de n à la fin
des mots, ou suivi, dar. l'intérieur ou au commence-
ment des mots, de m ou de n et dune autre con.sonne, :t
entre dans la eombimiison nasale an : h umhle ( n n ble)
jmrjtim (par fiin). ^ -''
II. Dton» les signes composés nu, ea. et oit, u entre
en combinaison avec n. e et o. à n.oins qu'il ne porte h
tréma, pour représenter les sons o, ô, EU. eO. u et OU
comme nous le verrons.
III. Précédé de i,, V. peut être muet, se prononcer
ou, ou bien conserver le son u.
a) Il est muet et ne fait ,,ue rendre le g dur, dans
la plupart des mots où gu se trouve suivi de «• ^ o ou
i: .ng^uère ,è giè re), anguilU (an gi &), «^W»"
<la ge , ,9,«rt/. , (gé ri te), n,.r,fu,m. (nar ga«). j,^"'
(ge p.,.), yuff (ge), ,,„,>, „„,„ commun (gi ze) etc
b) Il s., prononce ov, dans certains mots où nu est
suivi de „ ■ guann (g„„a nrt), algu.,,U (ai g,«« aj)
(' gOM ne). ^*' * '^ ™" H 'ffiuine
Mai» dans les verl»« «-
«ont des -ceptio„a\,/;,3,'?7 Jf'-Î"- «ote ,„i
(è gui Ile) et se» dérivé, „;f,7 .T''T"« = '"«?«'««
(è gui ll^n) et «es déSs ^^ ^. *^ "^^^ "'^"'''^*
•-'- gui ble). Oui^, iZ ^Pr \Sr"f <" "^"^
les cas où la voyelle qui «,,if 3 ^ ^);-dan8 tous
'^--^ los noms p4"l, où ' '^f ^'.'" ''' '^^^ «»
<î''y«««(gui iane) '^ ' '"'"' ^^ "''«"« y-"
oncoregiStttnVople' "'"''' "' P"*""""^ "^' «">
.-.'IrîLfâJÎrlr'^ ^"'"^^ ^''- '«^
''i^< (ko li bè)l!Tn ^ f. '^'''''*"^(»k«'î)-?««-
quand u,« ne formeM l «combinaison y„,„,
-•« est diphtongue : ^ "I .r""" '"'"' '^^'^^
^- fome une dipht.>ng„c IZJ' f ^' """« °^
~^^^--'^-^'(St:s:5^::
74
MAKUEL DE LA PAROLE
(ë kuës tre), quiitimne (kui é ti» me), équiUitéral
(é kui la té ml), Quirimil (kui ri nal), Miquité (o bli
kui té), équidititunt (é kui dis tuii). requiem (ré kui
^m), qaiii (kui a).
L« iirononciation des moU: di/uitation, quUtwIe, ohtéqvieur,
obiéquumté, guiJam, eat contestée ; le» un» disent : é ki U cion,
les autres: é kui tA cion, etc.
c) H se prouonce ou dan» certains mots où il est
suivi de a, avec lequel il forme une diphtongue : aqua-
relle (a kmta rè le), aquarium (a kowa liom), aqua-
tique! (a k«Ma ti ke), adiquat (a dé koua), équateur
(é ko«a tfi/r), équati<,-n (é ko«a ci(;7i), loquace (lo
koua ce), loquacité (lo koua ci té), qttaci-e (koua kre),
quaHz (kmiartit), quate^ma ire (koua tër ne re),qua-
terné(kou& ter né), quatiurr (koua, tu or), tquaiv
(sk(«4a re), «quale (sk»iia le), Kqmmeux (akinia meù),
in-qMirto(in kouar tô); — et notamment dans tous
les roots commençant par quadr: quadriije (koua
dri je), qwidrature. (koua dra tu re), sauf dans qiui-
drille (ka dri lie).
1S6.— Fantes canadiennes.
1. Syncope de Vu, dans;
boêgver(ho sué)
jniiii (|iui)
iniixfue (puis ke)
/rvit (frui^
fruitier (frui tié)
quadru]tide (kotia dru i)è de)
qvadrujtU (koua dru pie)
boié
Id
pis ke
îri
fri tié
ka dru pè de
ka dru pie
2. Substitution d'un son étranger au son u, savoir:
a) Le son a, dans :
«>» (u né) a ns
VALEl'B I-HONAtidUE DBi CABACTÈRKS 75
b) I-o V , KU, dans:
une (u n«)
Umlitu (ur su li ne)
communier (ko niu nié)
rumimr (ni uii né)
hrume (bru ni«)
Arun< (bru ne)
chneunt (Ma ku ne)
d^jilumer (dé plu mé)
lune (lu ne)
y>/um«(plu me)
jtlumer (plu nié)
jUuaul (plu niè)
ywKHe (pru ne)
inrunelte (pru ne le)
jtrunier (pru nié)
In-unir (bru nir)
nurpremlre (sur praw dre)
lurjirùe (sur pri le)
c) Le son É, dans ;
truinmu (tru nul)
d) Le son i, dans:
eu ne
eut aeu li ne
ro i(u> nié
veu rai né
bf'^ me
hrfu ne
cr^a kf u ne
dé pif u nié
\tn ne
pi* Il nie
pl«u iné
plru nié
preu ne
pr«» ni; le
pr^M nié
bre« nir
ser prri/i dre
s«r pri ze
tré uO
kmmur (u rarer) i xaeut
«uiKufitcture (ma nu fak tu re) ma ni fak tu re
§ 9. — ou
13î — Règle générale — Le signe composé ou se
traduit par le son ou : joujou, toujoun
138 — Exception — Quand ti est surmonté d'an
tréma, «iï se prononce en deux syllabes: AntinoUs
('<)(. ti no us).
139.— Fautes canadieuueH.
1. Substitution du son rO au son ol', dan» :
douloureux (don luu r«ij) don ]eû nd
MICROCOTY MSOIUTION TEST CHART
(ANSI and ISO TEST CHART No. 21
^i^
ilË
- gu
î là
Il 2.2
ii
^ APPLIED IIVMi3E Inc
165J East Main Slreet
î ii
76
MANUEL DE LA PAROLE
■2. Substitution du sou û au son ou, dans:
écrouelles (é kr<i« è le) è kru è lo
3.' Substitution du son o au son ou, da ,
fovrim (fouT bn) for bu
aujourd'hui (ô jowr dui) ô jor du!
coutil (iîait ti) ko ti
rjomircmner (goM dro né) go dro né
jjoumon ([>ou mon) jio mon
renouvmu (re no« vô) ro no vO
4. Substitution du son ô au sou ou, dans:
brom'llanl (broM Haf )
nouK lieux (nou Aeil)
brô War
nô deû
5. Substitution du son A au son ou, dans :
macouba (ma kai» ba) ma ka ba
§ 10. — AI
140.— H»>gle générale. — Le signe composé <n se
traduit généralement par le son È ouvert : vrai (vrè).
phiie (plb), /mitaine (tmi tè ne), air (èr).
141.— Exeeptions I Ai, suivi de deux l dans
l'intérieur des mots, on d'une seule ^ à la fin des mots,
se décompose; a conserve le son propre, i est nul, et l
est mouillée: émniller (é ma lié), travail (tra vall).
II. Quand i est surmonté d'un tréma, ai se décom-
pose, chaque lettre se prononçant séparément : laaïe
(i za i).
III. Ai se traduit par le son È fermé, dans les cas
suivants ;
a) Dans les mots: gai (gé), gaie (gé), çittfi (ké).
b) A la première personne du singulier du passé
défini des verbes de la première conjugaison : je mar-
chai (je mar ché).
VALEUR PHONÉTIQUE HES CARACTÈRES
77
c) A la première personne du singulier du futur de
tous les verbes: je recevrai Qc re co vré), je fin irai
(je 3 ni ré).
d) A la preni'ère personne du singulier du présent
de l'indicatif, et à la troisième personne du singulier
et du pluriel du préseit du subjonctif, du verhe avoir:
j'ai (ié), qa'il dit (>'■), qu'Un nient (é)
e) Aux trois personnes iu singulier du présent de
l'indicatif du verbe xniuiir: je miit. {je se), tu, tuiin (se),
il nuit (se).
REMARQUE.^.Siiivaiit iiuelqiie.s uns, le signe ai doit encore
»e prononcer É, iiu ciiinniencenient et dan.i l'intérieur des
mots, quand il est suivi d'une consonne et d'une voyelle autre
que I'e muet (eu ouvert)et que le son nasal ON: aimer (é mé),
airain té tin), (louairièrt (Aoué riè re), touhaitabh (mue ta ble).
Ainsi, ixiiM se prononcerait: è me, aimnm se prononcerait:
è mon, mais iiimaiU se prononcerait: é mn«; mute se pronon-
cerait: rède,etraî(/(r se prononcerait: rédir; rawon se pro-
noncerait : rè zon, et raimmMe se prononcerait : ré zo na ble.
Cependant il vaut mieu.t prononcer È dans tous les cas et
dm: è dé, pour aider, aussi bien que : è de, pour nùlH.
Dimnirière, »ouluiit<Me, et les mots analogues, se pronon-
çaient autrefois: doua riè re, w(i(a ta ble, etc. Mais cotte pro-
nonciation est presque disparue.
IV. Ai représente le son E muet (eu ouvert), dans
les cas suivants :
a) Dans les mots fiiituut (fe Z(in),f<iii<eur (fe zeuv),
faineune (fe zeu 7.c),hieiifiiimnt (h\in fe z/nt),et iivd-
fiiimnt (mal fe xdfi).
h) A la première personne du pluriel du pré-sent de
l'indicatif, à toutes les personnes de l'impartait de
l'indicatif, à la première personne du pluriel de
l'impératif, et au participe présent, du verbe faire
et de ses composés: nous faisons (h zon), je faisait!
(fe zè), faisant (fe ziin), etc.
» f
i II
E fi
*!
'8 MANUEL DE LA PAROLE
143. — Fautes canadiennes.
1. Prononciation de ai comme È fermé, quand au contraire
Il doit sonner comme k ouvert, dans :
mais (niè)
raimn (rè zon)
nié
ré zon
2. Prononciation de «"comme Èouvert,iiiiandparexception
u a le SOI! de i fermé, dans :
je saië (se)
tu mil (se)
il ecit (se)
se
se
3. Substitution du son i au son fe, dans :
germaine (jèr mè ne)
jHircelaine (por se le ne)
jèr mi ne
por se li ne
4. Substitution du son E muet au son È, dans;
amigtiée (a rè gné) a re gné
5. Substitution du son diphtongue oa au son È, dans :
mortaise (mor tè ze) mor toa je
6. Substitution du son nasal m au son È, dans :
maison (mè ion) tain zon
§11.-AV
143 — Règle générale.— Ay se traduit générale-
ment par le son i : Toiirnay, {timr né), etc.
Ay se prononce toujours ainsi à la fin d'un mot.
144.— Exceptions.— I. Dans le corps des mots, ay
se décompose en ai-i; % forme diphtongue avec
la voyelle qui suit, ou se prononce séparément si ay
est suivi d'une consonne \ ai, eie. prononce È: paysan
(pè i z«w), payei- (pè ié), payons (pè iim).
II. Par exception à la règle précédente, ay se
décompose en A-l, dans : huyadhe (ba ia de re), bayer
m
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES V9
(bâ iè), hlypxir (bâ ie,„.), ^lp„,je. (si ^«i ie), BUiye
(bla le), Bayard (ba iai), Bayon>,e (ba io ne), B,V.ca^«
(b;a ka ie), /.« /"«^^/^p (|a fa \h W), Afuyeiwe (ma
i"i! se),i>nye.n (pa iùi).
III. Dans ahlxiye, ay se décompose en iti-i, ei se
prononce i-i : a bé i.
145. — Fautes canadiennes.
1. Syncope de l'ny, dans:
yijnyer (W gè ié) bé gé
2. Syncope du son fe provenant de la décomposition du signe
balaynije (ba Iè iii je) I,a lia je
iKilnyer (ba le ié) ba lié
linlaynre (ba le in re) ba liu re
iMlaymr (ba le ieitr) ba liewr
3. Substitution du son i au son (■: pour traduire ni prove-
nant de la décomposition du signe ny, dans :
craymi ^krè io») kri ira
§ 12. — .«
140.— Règle.— Le signe composé œ .se traduit tou-
jours par le son t: œthtim {é tu ze), ^f,Ulhts lé ]i
dius).
§ 13. — <K
14. -Règle générale — Le signe composé ,e .se
traduit généralement par le -mn É : (•■nolmjip (é no Io
ji), wcuinéniquc (é ku mé ni ke).
Cette pi-ononciation ne .se rencontre toutefois que dans les
mots ou le signe oe est suivi d'une consonne et d'une voyelle
non muette. '
148.— Exceptions.— I. Œ, suivi d'une ou de plu-
sieurs consonnes et d'un E muet, se prononce Ê : wstre
(es tie).
! i;
L 1;
80
MANUEL DE LA PAROLE
II. Devant «, w se décompose ; o devient muet, et f
se combine avec /( pour foimei- le signe fti, qui se
pronoi.eu ELi, ouvert ou fermé suivant les règles qui
gouvernent ce signe : iei'/{iHii), mkkv (s/'ttr), va-n {vt-tl),
nœiul (neA), wiifn {c4).
III. Djvant toute antre voyelle que u, if ^ie pro-
nonce EU ouvert : lell {eM), mitht {^a «è).
149.— Fautes cauHdieiiues.
Substitution du son a ouvert <>ii du son o ouvert nu «on eu,
pour traduire le signe (*■ devant i, dan» :
ueiUère {eu Ile rc)
œillet (eu lie)
a lié re ou o lie re
a lié on 0 lii
S 14.
150.— Règle générale.— Le signe ei se traduit
généralement par le son È: peine <pè ne), soleil
(so Vell).
151. — Exception. — Dans la combinaison ueil, ve
se prononce eu, i est nui, et l e.st mouillée : accueil
(a keuM).
Remahcjue.— Quelques-uns prononcent é, quand ei eut suivi
dune syllabe non muette: emeigmr (an si gné). Cette pronon-
ciation est aussi admise.
158. — Fautes canadiennes.
1. Prononciation de ei connne in, dans les mots où ce signe
est suivi d'une consonne nasale, comme dans :
reine (ri ne>
tin ne
haleine (i le ne)
a Un ne
teine (se ne)
stn ne
2. Substitution du son t au son È, dans les mots où ei est
suivi de l'articulation j et d'une syllabe muette, comme dans:
neige (\Aiti) né je
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRE» 81
3. Siibstitutioii du sou i an mn k, dans les mots dii ri ist
SUIVI du 1 articulation i, mni.illée et d'une syllabe sonore
comme dans ; '
oreiller (o rè lié)
éveiller (é vè lié)
meilleur (mblleiiT)
o ri lié
é vi «é
mi IhvT
4. Prononciation île la combinaison neil cor.: me si les deux
lettres ne n en faisaient pas |«irtie, dan« :
orfftieilleiiX (or geii lleû)
i 13. -
or ti llei
153i— Règle générale — Ëy représente générale-
ment le son È: t'erney (fèr ne), dry (de).
154.— Exception.— Lors(|ue, Jans l'intérieur des
mots, py est suivi d'une voyelle, ce signe se décompose
en fi-l ; i se prononce avec le son propre et forme
une diphtongue avec la voyelle suivante; ci se pro-
nonce È: gruHHeyer (gi-â se ié), ynix^eye (grâ se ie)
gnifoieynns (grâ se \<m).
S 16. — AU
155,— Règle générale.— Le signe au se traduit
généralement par le son û: autre (il tre), axuhicc
(ô da ce), fléau (flé ô,) mule (sô 1 ).
156 — Exeeplions — Au .se prononce o ouvert,
dans les cas suivants :
a) A toutes les personnes du futur des verbes amùr
et saimr: j'aurai (jo ré).,;« murui Qe so ré).
b) Dans un certain nombre de mots, où le signe au
est suivi de l'une des consonnes y, r, k ou t, non muette :
augmenter (og mu„ té), augmentation (og man ta
cioii), aurm-e (o ro re),auréole (o ré o le), auriculaire
82
MAXUEL DE LA PAROLE
(o ri ku le re), <-e„t,uuT (-vui to iv), Irnivir,- (lo lië),
Inuréit (lo ri a), replat, nuit {rm to run), Lamr (lo iv),
Imi
(i zo re), Z»a/;(«;r (du fo r^, ^tint-Mai
{ain mot), LnuvMt (lo m/i), M„,u-„c. (m) ri ce),
«it«^-ai (os tral), <(«,»«,•« (o» tè n), ai, nié, -1 té {o^ té
i-i W), «it^f' ( ) tel), itutlicjitiqut' (o ta/i ti ke), mithn,-
ticité (i t-'H ti si te), antormtc (o to kra te), f(i/fo-
cnt^V' (o to kra ni), au.t„i/i;ij,he (o to gra fe), automne
(o to ne), autojiile (o top si), autorimtiiim (o to ri zà
cioH), atitm-lté (o to ri té), automate (o to ma te).
c) Dans les mots suiviants: »M/itW((« (mo vè), (tiw;;.
liaire (ok si lie re), Paul (pol), i'((i(fc (po le),
Pauline suit la règle giintSmle et se prononce: pO 11 ne.
157. — Fautes eaiiadleiinet).
1. Prononciation du signe au a"ecIeson ôffriné.dans quel-
ques mots ou II prend le son o otivert :
aurore (o ro re)
auréole (o ré o le)
lauréat (lo ré a)
autel (o tel)
ô ro re
ô ré o le
lô ré a
fttèl
2. Substitution du son a au son fl, ()ans ;
éehauffourée (é chô Um ré) é cAa foM ré
3. Substitution du son a au sou ô, dans :
miauler (miô lé) niiA lé
4. Substitution du son o au son ô, dans :
]>aume (ih> me) po me
6. Substitution du son ou au son ô, dans :
ifauciêêe (sô si ce)
Mujjouclrer (sô pou dré)
soit SI ce
HOU pou dré
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 83
S 17.— KAU
US.~Règ]e.-Ëau 86 prononce ô: cArfte,,, (M
ta), mtaeau (ra niô). ^
Nous a»on, d<jà vu que . dan» «««t nul: par cousin......
ea« équivaut i ou û «— "ui, |iar conaequnit,
159. — Faute canadienne.
«rax (sA)
i 18. — EU, Etf
160.-Bèiîle gënérale—Le signe m se trajMit
gënéralemeut par le .son BU ouvert: peaj.le (peu pie)
oonheur (ho near), aveugle (a veughy "^ ^ ^'
168.-Exceptlon,.-I. Ea se prononce EU, dans
les cas suivants:
a) Au commencement des mots, dans tous les cas-
eux (eu), euphonie (eu fo ni).
b) Quand « est surmonté d'un accent cimonflexe:
jeûne (jeû w).
>^i:Z^:T *"'"' "^ ''"*'« """"•' "" -- vern,n, .,ue
c) Quand eu représente le dernier son du mot, qu'il
8o.t hnal ou suivi d'une consonne muette: bleu (bW)
.1) Quand «« est suivi de l'articulation z : vhartrev^e
(cAar tre4 ze), d<>«cere«*e,„«m« (don ce reû ze man).
84
MANUEL DE LA PAROLE
e) Quand fu est suivi fie l'aiticulation T ; nmeuter
(a m»"'' té), neutre (neit tre).
f) 1)bii8 le» mots suivante: jeu^ii (jfil <i\),l>eugler
{he4 g\é), heU!)UmenHhfû gîc mioi), vi-ulf (vert le);
et dans tou» les inote commençant p vr n^uf/, meul,
mettn : meugler (mf.l glé), vuiile (m«iî le), meunier
(me A nié), et«.
II. Le Bigne en se prononce U, dans les cas suivants :
a) Dans les mots gitge.ure (ga ju re), ver-jeure (vèr
ju re), et martgeure (man ju re).
Gageure tend maintenant k se prononcer : ga jeu rc.
b) A tou» les temps du verbe avoir oii ce signe se
rencontre, surmonté ou non d'un accent circonflexe :
j'eus (ju), nous eûmes (nouz'u me), eu (u), que lotts
eussiez (ke voitz'u sié).
III. Dang la combinaison eun, si la lettre qui suit
n'est pas une voyelle, ou si cette combinaison est ter-
minale , eu se nasalise, ei eun se prononce UN: à jeun
(ajitii)-
Quand eun est suivi d'une voyelle, .-m garde le s<.ti p-.o;>re,
ouvert ou fermé: jeuTU (jeu ne), jeûner (jeu né).
163. — Fautes canadiciines.
1. Prononciation de EÛ 'ermé pour eu ouvert, dan» un grand
nombre de mots, tels que
]>eu,r (peur)
peureux (pew rciî)
heureux {eu teû)
aveugle (a v«t« gle)
ieiirre (beu re)
leur (leur)
peiîr
jieiî red
eu red
a ved gle
heû re
hû
VALEUR r' i>»iTlQUE DES CARACT)ERE!I 85
l. SuhHtitiition du mn u au aon Ku 'tnné ou KV ouvert,
dans :
Eughu (ni ji ne) u je ne
Biutarlu {eu» ta eAe) iw ta cAe
Surope (ti ro pu) u ni pe
«udiariaie {eu ka ris ti) u ka rie ti
à pi a )>rh (« peiJ prè) a jm prè
neui'eitx (eu reil) u r«t
heu -etuemeni (t j mJ w ma») u ml le iiinn
matJuunujr (ma ]eu reù) ma lu i«î
iiMlheiir'nmmevi (ma leu reU ze m«?i) ma lu r«! «e moH
cAonte/deure (cAon te pl«u re) cAan plu re
meunier (meil iiij) mu nié
3. Substitution du «on o a» non eu, dana:
/««m/ (fi Ueu\) fi Kol
4. .Substitution du son fe an non EV, dans:
jeiinrtH (je»« ne ce) je ne ce
jeune (jeu ne) "je ne
déjeuner (dé jiii né) ilé jo né
5. Proiioncif Jon du participe («use du verbe nmh- eu.
comme s'il était écrit: éiu.
S 19. — AN, AM
163 — Rèatle générale. — Les signes a» et ain
représentent généralement le son AN (« nasal): eha-nt
(ch'tn).
164.— Exceptions.— I. Quand les combinaisons <o)
et (im, au commencement ou dans le corps li'nn mot,
sont immédiatement suivies < ne voyelle, d'une h
muette, de ii, ou de m, a conserve le son a c iVert
(voyelle pure) : atwlym (a na li ze), anhydre (a ni
dre), année, (a né), umUié (a mi tié), coiiraminent
kmi ra man), amnistie (am nia ti).
En d'autres termes, les combinai.Hons an et am sont nasales,
quand elles sont terminales, et quand, au commencement ou
86
HANl'EL. DE LA PAROLE
dan» lo corpn de» mot», cllo» wHit Miivie» d'une consonne autre
que A muette, n, ou m, wuf dann Im cm iiuiv«ntn.
II Uiins certniiw noms propres, mn, bien <|Uo termi-
nal, ne se nasiilise pos : Ahnihitm (a bra ain), etc.
Ukmarquk.— DitniiC<ifH,fe»tnul,ctae»tiiiui«l:k«n.— Dan»
Laim, /Hiiiii, filon, a lut nul, et an eut na«al: Inn, ikih, fun. —
Pa'innr et /uionnetta «o prononcent: pu ne, pft nô.
1G5.— FantcN cnnadloiineH.
1. Confusion de» «on» an et in ;
méchant (mi! ehna) mé ckiH
2. Substitution du «on ô au son an, diin» :
t.andiner (dan di né) ào di no
§ 20. — JN, IM, YN, YM
166.— Règle générale.— Ces signes représentent
généralement le son IN (è nasal) : médecin (mé de
sin), imberbe (in bèr be), lynx (Unks), thym (tin).
167.— Exceptions.- i. Quand les combinaisons in,
im, yv et ym, au commencement ou dans le corps des
mots, sont immédiatement suivies d'une voyelle, d'une
h muette, de n, ou de m, i et y conservent le son propre
(voyelle pure) : image (i ma je), in/iiDncr (i nu i.ié),
iminenne (im man ce), inactif (i nak tif), innocence
(inosfince).
En d'autres termes, le? combinaisons in, im, i/n et ym sont
nasales, ■ uand elles sont terminales, et quand, au commence-
ment ou dans le cori» des mots, elles sont •uivi,-» dune
consonne autre que A muette, m, on n, saut dan» le» cas sui-
vants. . . tl » • • Vlo
Cependant, on prononce: in man ka ble et m man ja me,
XX)Vit immanguable et immanoeaiU; l'usage i tonse cette pro-
nonciation, que l'Académie condamne.
VALKIK PHONÉTKJl'E DES CABACrtRES «7
II. Im ii« SI- iiaHiilisc pii», bien que teriiiiiml, dniiH Uh
trois mots: nitévim (i„ ié liin). dim (C liiii), y„,^„,„
(pus siui) ; «t dans un ({land nonibro de nom» propre» :
Ibitih'nu (i bra ii»), etc.
HïM^RguK.— LeHsigne»-! tt' iwiivmt inéo'-df, ,i-.s »ii„ii.B
.« .it "" sHii» en clmi.Ker la v.ile.ir; ,1mm (d,„), /,.„„ (|,,„)
Uet,m {\l,m\/r,.n (Ui,.).-U Première exception .ttiipli,,,,:
«u.s»i ftux cr.n.l.irmi8<.ns «m, „/,„, n„ et «m; mni» !„„, „,•
ce« eoinl.iimiMiiM iwnlent 1» imsalitt', • n'est pan le »(,n i nni
»e tait entendre, eest le »»n i: repré»e,..e («r ai ou ri. Ainsi
«m »e prononco : tin, et /ï(»f w prononce : rè ne ; humain né
prononee : u nii«, et humultir ae prononce : u niè ne.
168.— Fautes canadienne»!.
On «ulwtitue au son m, le mn a dan» iumntion (in • ., ci,,,,
« v«« ao,,), et marinifouin (ma ri« gouin, ma r .min'
lu «on i dans («wn^i,,-» (,« rfin tè rc, é v,i» tù re).
S 21. — EN, EU
169.— Règle générale — Les signes ew et c»t repré-
sentent généralement une voyelle nasale, AS ou in •
mien (miùi), (knt (dan).
170 — Exceptions.
RuMARQtiE.— Il est imjKwsible de donner des rèsles pour dis-
v^"n» ?^rV"'/"M' ^'""''"■"' ^"^ "l" "^'"^ "» il »« '■■"nonce
de praZdatt:.'"' '' '""' '"""■" "'"""^ «"'' dictionnaires
171.— Fautes canadiennes.
1. On substitue le son an au son in, dans Un„ali(hin ga li)
c\nt r,^'"r''^ '""«"''■ "' ''''"' tous les „,ots comme :
çint par;««<« comme i>eniagonal (p,» ta co nan, ,,,„/^,„^?,-e
U»« ta me tre), etc., que l'on prononce; pan tago nal etc
7*
88
MANUEL DE LA PAROLE
il :;ii ■
Cependant, les mots jKnte, jientecûte, jieni^liipie, iientière, et
jieiilKir, se prononcent avec le son an, et lu prononeiation
canailienne de ces cini] mots est correcte.
2. On snbstitue le son o au son A, dans tolennd (so la, nel),
que Ton prononce: solonèl.
3. On substitue le son i. au son AN, dans: enjamUe (anjnn
bé)que l'on prononce: éymhé; et le son ON, dans: retent-ir (j:e
trtHtir), ((ue l'on prononce; reton tir.
15 22. — ON, OM
1 Î2.— Règle générale.— Les .signes nn et mn repré-
sentent généralement le sçn on (o nasal) : mule (on de),
tomber {Um bé).
1 73.— Exceptions.— I. Qnand les combinaisons on
et om, au commencement ou dans le corps des mots,
sont immédiatement suivies d une voyelle, d'une h
muette, de n, ou de m,, o conserve le son o ouvert
(voyelle pure) : homme (o me), omelette (o me le te)
omnipotence (om ni po tan. ce), honne^ir, (o neur).
En d'autres termes, les combinaisons on et om sont nasales,
quand elles sont terminales, et quand, au commencement on
dans le corps des mots, elles sont suivies d'une consonne autre
que A n.uette, », ou m, saut dans les cas suivants.
II. Dans certains noms propres, oni, bien que ter-
minal, ne se nasalise pas : Malwm (ma on).
III. Dans monHieur, on se traduit par le son E
muet : me sictî.
174.— Fautes canadiennes.
On ne se prononce pas de la même faijon dans les diverses
parties de notre province. Les prononciations suivantes sont
les plus usitées :
1. o pour ON :
concombre (kon kon bre)
ko kon bre
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES
89
2- ô pour ON :
content (kon tn«)
3. AS jK>ur ON :
montrer (mnn tti)
■4. IN pmr ON:
tomber {ion bé)
kA tan
man trë
tt'n hé
i 23. — UN, UM
lî5.-Règlo générale—Le., signes un et «m
represen entKénéralement le souux(. naaal): i«i.„
(tn bîui), /t(,,ftWfl (j(„ ble).
V n !?T, '^^'^'»'"""'*- - I- Q»»"d le, combinaison.,
«.» et ,,„,ttu cominencemeut ou dans le corps des
.note, sont immédiatement suivies d'une voyelle d'une
h mue.te.de ,, ou de m, ,. conserve le L propre
(voy^Iepure): „, . ue), ,.„„... („ m.«r). ^,3
J^f^l^^Ùlr"^^"^ «« •=' »»' -„t nasale»,
clanslecor,« de" .nu™ ïl ';';'"''•"?• "V. '="'"n>e.-cen,ent ou
...e A n.Jtte,:.r:;.t^;;:^:ï^:^^:î---- autre
II Dans les mots suivants, un et im se prononcent
0.:ur,.lleon ble),,„„,,. (j„, gleX^^^^jr:,) '
III. f'« terminal .se prononce om; o^m^m (opiom)
«iîis^UOT (mu zé om). "^ ^'
Cependant, ;OT(:/«m se prononce; par {un
fermé: jeune%en nlTjenZt^u^' "" '" °'"''''' "" ^'^
90
MANUEL DE LA PAROLE
177._rttute8 canadiennes.
On iironoiice généralement UN comme IN:
chacun {clu'. kuii) <■/'»■ k"', etc.
Art. II. — Les diphtongiDin et les tUMneH
i;S._Quand ikux voyelles, pures ou nasales, se
suivent dans un mot, et n'entrent pas dans l'une des
combinaisons que nous avons étudiées («i, ei, oa, eu,
etc.), chacune d'elles conserve le timbre qui lui est
propre. Parfois, ces deux voyelles se prononcent par
une seule émission de voix ; il y a alors diphtongue.
Les deux sons-voyelles se font entendre, étroitement
unis; mais l'accent d'intensité porte sur le dernier;
la voix, sans appuyer sur la première voyelle, passe à
la prononciation de la seconde, qui est le son dominant.
Ex. : fuite (fui te), pierre (piè re).
D.ins la prononciation usuelle, qui traite I'l mouillée comme
un I on peut distinguer une autre sorte de diphtongues, dont
l'accent d'intensité porte sur la première voyelle; ce sont les
associationsde voyelles: A.i:(mra»V, etc.; È-!:rf.'«.«,etc.;EU-i:
seuil etc. Dans ces combinaisons, la voix appuie sur la pre-
mière voyelle, a, è, eu; i n'est là que pour indiquer que L est
mouillée. Mais, lums l'avons vu, L mouillée est une consonne,
non une voyelle. Cependant ces diphtongues sont admises
dans la prononciation actuelle.
1Î9.— Tableau des diphtongues.
l — diable (diâ Vile)
lÈ — bréviaire (bré vie re)
lô — joyau (joa iô)
lAN — viande (via» de)
ION — allionê (ft lion)
GIN — loin (loin)
DE — émelle (é kuè le)
lA —/aci-c (fia kre)
ZK — pied (.pié)
10 — pioche (pio ehe)
lEÛ — />«« (died)
UN — aricien {an sii'n)
lE — aie (a ie)
OA — loi (loa)
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 91
m— fil ile ((ai te)
OUA — fntate (owa te)
OUI — fouine {foui ne)
"IN — juin (juin)
OUfe fflUllH (oHe)
OUIN — iiuirmuin (niar auuin)
180.— A l'exception de oi, toutes les voyelles diph-
tonguëes se prononcent snivant les règles énoncées
pour chacune d'elles.-Dan8 la diphtongue oi, i prend
le son A ouvert.
Remarque.— Une diphtongue jieut être formée par l'un des
îrt^ln'T^'T' ^'^ '» décomposition du signe y. Ex.: rayon
(rai ion, re ion), noyau (noi iaii, noa iô).
_ 181 — Deux voyelles voisines ne forment pas tou-
jours diphtongue ; souvent, elles se prononcent indé-
pendamment, par deux émissions de voix et avec un
temps d'arrêt sur chacune d'elles. Il y a alors diérèse.
Ainsi, ire est diphtongue dans fiucre (fia kre), et
diérèse dans patriache (pa tri ar cAe).
Dans la diérèse, la première voyelle demeure voyelle pure
est iTLl '* l"'^" "'r" 'V'^"'"'^' «''"" '* «Iphtongae, elle
est très brève etjoue plutôt le rôle d'une consonne. Autrefois,
le français comptait un grand nombre de diphtongue» Je»cen-
*J«to, dont I accent d'intensité était sur la première voyelle;
elles sont disparues et ont donné naissance à autant de diérè-
ses. Autrefois encore, dans les diphUmaue, .,^,emlantes elles-
mêmes la première voyelle avait une certaine durée; mainte-
ni^im!» ^ '"•'"«;•'*»?<'«• Aussi, les grammairiens modernes
n admettent plus de diphtongues en français; ils considèrent
la voyelle initiale comme un son nouveau, tenant de la voyelle
et de k consonne; ils distinguent uni voyelle et un i consonne,
etc. D après eux, ou dans Immette (brou è te) est voyelle, —
(M«™*«f ' "'"' ^'"''^' "" "''*■ ™n8°''"e,-c'est iue
Hi„u!f' ""•"l^',''''' de donner des règles pour la distinction des
diphtongues et des diérèses. IVusage, là-dessus, est très arbi-
de r^;„.„ •"♦■ ''T'^l "" *!"'' ™"™lt" "1 bon dictionnaire
de prononciation,_le plus récent étant généralement le meil
92
MANUEL DE LA PAROLE
182.— Fautes CHiiadIennes.
1. De ce que les lettres qui composent une diphtongue
conservent leur son propre, à l'exception de m, il suit que le»
fautes à corriger sont celles (juc nous avons déjà relevées en
étudiant chaque signe. Ainsi, par la syncope de l'i, nous
disons; ku ièr, pour cmlhf kui Wèr); u sié, pfmr huimief (ui sié),
etc. ; en laissant tomber l'u, nous disons: pi, poury»»'» (pui), etc.
2. Quant à la diphtongue vi, c'e-st peut-être la combinai-
son dont l'histoire est la i>lus intéressante à notre point d_'
vne. Elle s'est d'abord prononcée comme m en grecj puis .*>,
au Xle siècle; OÈ, oufc, oita, oa, et k, au XI Ve, au XVe, ?.t au
XVIe siècle; ouA, È, et É, au XVlIe siècle; oi, ot, fe, oua, et
OA, AU XVIIIe siècle; entin,au XIXe siècle, d'abord oua, puis
OA. Aujourd'hui, l'usage a consacré cette dernière prononcia-
tion: oa. .
On retrouve au Canada les prononciations du XvIe, du
X'VIIe, et du XVIIIe siècle. Ainsi, a-, lieu de OA, on fait
entendre les sons suivants:
a) ok, dans :
histoire (is toa re)
h) oufc, dans:
soir (soar)
c) È, dans :
loyer (loa ié)
croire (kroa re)
nettoyer (ne toa ié)
froiif (froa)
étroit (é troa)
adroit (a droa)
d) É, dans :
noyer (noa ié)
c'/rroyem (ko roa leur)
eroi» (kroa)
croyais (kroa iè)
croyable (kroa ia ble)
c) OÉ, dans :
moi (moa)
is toè re, etc.
soKèr, etc.
lèié
krè re
ne tè ié
fret
étrèt
a drèt, etc.
né ié
ko ré iewr
kré
kré iè
kré ia ble, etc.
moé, etc.
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 93
Art. III. — LeH ainxnii nés
SI. — B
1 83— Règle générale— I^ signe b reprèsente
généralement 1 articulation B: bon, „hond„nt. club.
184— Exceptions— I. 7J représente l'articulation
H, quand i est nnn.édiatement suivi d'une consonne
soufflée : observer (op sèr vé), -h,enee (ap mn se)
II. 2* est muet dans: plomb. apl,r,nh, surplomb,
185— B redoublé— Le «igné hb représente géné-
ralement une articulation simple: abbé (a bé); sauf '
186.— Fautes canadiennes.
dais f ''"■^'^ ^"^ " •*"'"'"' ''*" ~»'<'"'«>» »•" dev„„t ., comme
o*.«»««. (op sti né) ostinë
fvbventum (sub van cio») »„ va„ cio»
r
i\
94
MANUEL PE LA PAKOLE
II
ii,
2. Epentlièse du B, dan» :
amicalement (a mi ka le ra«») a mi ka ble ma»
.rfnmme (M me) «anbo
S 2- — i:. Ç
187. —Règle générale. — Le signe c représente _
généralement l'articulation K: couteau (k»H tô), arc
(ark).
Cette arliculati.m du o dur (k) se rencontre particulière-
ment dans les cas suivants : ;
1 A la fin de» u.ots, sauf dans le» exceptions qm «on*
énumérées plus loin: .ao'(sak); .ec (sèk), iiavU-Marc (Mark),
'I'-dS tf lionne, au commencement ou dans l'inté-
rieur df s mots: c/««(klèr),^c™r (ékri re).
3. Devant une voyelle autre que e, i ou y: cm-p, (kor), aucun
^'^ 4 "Dans les terminaisons en ect précédées d'une lettre autre
que ]>: iHrect (di rèkt), infect (m fèkt). j.-.,.„./ Mis
5. Dans la terminaison en t>.c( des adjectif s : dtUtnci (dis
*'t!*Dan» les terminaisons en ici et en acC «(net (strikt), wart
^%Tns*ce» trois derniers cas, c et « sont sonores; cependant,
le t est muet dans rfiXnrt et verdict (dis trik, ver d.k)
7. Dans tous les cas où e est ™'" *«. * « V^'^f','^*;' 1«
«'articulant alors comme K ■-m.ple: oA^qvénr (a ke rir), Locke
^V Dan» un certain nombre de cas où la combinaison ch se
rencontre : catéchumène (ka té ku me ne).
188.— Exceptions.— I. C représente l'articulation
s (ou v), dans les cas suivants :
a) Quand il est écrit avec une cédille : ça (sa).
b) Quand il précède un des sons-voyelles E, È, É, l,
ou IN : ceci (se si), encyclopédie {an si klo pé di).
II. C représente l'articulation G dans les mots sui-
vants: mcmid (se go«) et ses dérivés, Czar (gzar), reine-
Claude (rc ne glô de), et zinc (ziflg).
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 95
Aujourd'hui, on prfinonce ausHi: «'nk, et l'on commence i^
prononcer: se ko», et rè ne klô de.
III. C est muet dans les cas suivants :
a) A la fin des mots, quand il suit une voyelle nasale
(sauf dans zinc): hmc (han), blanc, flitnc, franc,
tronc, jonc, ajonc.
Le c de (fonc est généralement sonore dans le style noble,
généralement muet dans le style familier; ceiwndant, si donc
commence ou termine une phrase, le c s'articule toujours.
b) A la fin des mots suivants: eaUmuic (es to ma),
tabac, cric, accroc, broc, escroc, raccroc, caoutchouc,
marc, clerc, porc; et dans les mots: alfnanach, lacs
(piège), amict, échecs (jeu), et yacht.
Cependant la prononciation des mots almanach, cric, et
*A«», avec le c sonore, tend à s'établir.— La prononciation du
mL'tarsemc est contestée; les uns disent: ar se nik, les autres'
ar se ni.
c) Dans la terminaison en ect précédée de p : respect
(l'ès pè).
d) Dans la terminaison en inct des substantifs : ins-
tinct (ina tin).
IV. Suivi de h, c forme avec cette lettre une combi-
naison qui sera étudiée .séparément.
Remarcjde. — Vermicelle et violoncelle, dont le c avait autre-
fois le son CH, se prononcent oiijourd'hui avec l'articulation s.
189. — c redonblé. — Le sipie ce représente une
articulation simple, devant a, a, 6, ou, ou u: accourir
(a ko?i rir), accueil (a keitM).— Cependant, l'articula-
tion K est double dans : baccalauréat (bak ka lo ré a),
bacchante (bak kan te), peccable et «es dérivés, sa^:-
charate, eaccharin, et saccharique. — Devant e, i, ou
y, c redoublé s'articule comme KS: accident (ak si dam).
96 MANUEL Dl I^ PAROLE
190.— Fautes canadiennes.
\. Articulation da c, quand il est muet, dan»:
mtpect (nus fk)
mpect (rèa pi)
sus pik
ria pèk
ï. Articulation du t avec le son Ki, dan» :
tour (k««r) kU»
3. Articulation du c avec le «on o, dan»:
gauif
gretoN
hou ra gan
«int/(ka nif)
cntonê (kre ton)
bouramn (boit ra ka») .
4. Articulât' n du e avec le son CH, dans :
grincer gTin^é «""''**
»nMe»M«« (gri» se man) gnn ehe infl»
§3.-D
191.— Règle générale.— Le signe rf représente-
l'articulation D: docte (dok te), dire (di ve).
192.— Exceptions.— D est muet quand il tormine
un mot : nid (ni), rand (von), nourd (sowr), etc.; sauf
dans les noms propres et les noms de lieus (Damd,
Bagdad,etc.). et dans les mots md et talmvd, où il est
sonore.
193.— D redoublé.- Le signe (M représente géné-
ralement l'articulation D double : addition (ad di cioh),
adducteur (ad duk t«ttr).
194. Fautes canadiennes.
1. Aphérèse, syncope et apocope du D, dans :
rf^co«««ter(dékoleté é ko le té
advenant (ad ve nan) a ve nnn
canadien (ka na dit») ka na ««
tud (sud) »"
VALEUR PHONÉTIQUK DES CARACTÈRES 07
2. Articulation du a' muet avec le aon K, dbna :
»irf (ni) nik
3. Articulation dudtn-x le aon o, dans:
Ditu (duà) ptû
rl.in's-^'*""'*''^ d'un « ap"*» 'e D, «uivi de I on de u, comme
dire (di re
(lu (du)
dzi re
dzu
§4.— F
1»5.— Règle générale.— Le signe / représente
généralement l'articulation F: smf (bc»{), fait (fè),
196.— Exceptions — F est muette dans les cas sui-
vants :
a) Dans neuf, adjectif numéral, quand le mot sui-
vent n'est pas un nom d mois et commence par une
consonne : neufmaismis (new mè zon).
Dans »«K<»mri d'un noM de moi», /est sonore: neuf mai
(neuf mè); il en est de même dans tous les cas où mS/ ter-
rame une phrase: t/« sont n«(/' (neuf). •^
b) Dans le» mots suivants: chef-d'œuvre (cU deu
vre), nerfs et cerfa au pluriel (nèr. sèr), cerf-voUmt
(sèr vo la»), nerf de bœu.f(nkr de beitf), clef{kU), clefs
(klé), bœufs et œufs au pluriel (bed, eu), bœuf gras
(keû grâ), eerf-dix-cora (sèr di kor).
.nitr""T''-*n™= «*f ,«t n*"-. pour e«-/et n«-/au singulier,
commence i vieillir; quelques-uns font maintenant sonner I'f
— l»ans ter/, fa, tomonrs été sonore.
197.— F redonblée.— Le signe ;y représente géné-
ralement l'articulation F simple: affreux (a treû). —
Cependant l'articulation est double, dans: affuai^.
r
! n
08
MANUEL DE LA PAROLE
^1
1} SiUr;
cAéii
mû
(af fu non), diffamant, diffamateur, diffamation,
effervescencf, effervencent, effloreictnce, ejglorescent,
efflutncê, effluent, effusion, officieuaement, officieux.—
L'articulation peut être double ou «impie, dans : affi.-
davit (a H da vit ou af tt da vit), difinmatoire, diffa-
mer, diffraction, diffufi, diffusion.
198.— Fautes eanadiennes.
1. Apocope de l'r, dan» :
baufiheui)
fhéti/{chéi\{)
na{f{nmit)
2. Articulation de l'/avec le «on V, dans:
wu/(v.uf) "««v
85.-0
199.— R^gle générale.— Le signe g représente
généralement l'articulation a: gaz (gftz), gai (gé),
galop (ga lô).
200.— Exceptions — I. Suivi de n,g forme avec
cette lettre une combinaison qui sera étudiée sépa-
rément.
II. Suivi de e ou de i, g s'articule avec le son J : âge
(âje),af/ir(ajir). , , , ^
III. 0 s'articule avec le son K, a la fan du nom
Maiborcnvgh (mal bo rouk), et au commencement du
mot gangrHe et de ses dérivés (kan grè ne).
Cependant, aujourd'hui, on prononce an8«i: gangrè ne.
IV. 0 est muet dans les cas suivants:
a) A la fin des mots: rang (ran), poing (poim),
faubourg (fô bowr), orang-outang (o van ou taji),etc
k ::fi
VALEUR PHONÉTigUI DES CARACTÈRES 90
fi„Il\"'v''*"''*"' ■*"!"'• * '» *" ••" '"<>'» «uivânt.: jyw,
(joug), Mngog, grog, ngzmj. ^"^
b) Dans l'intérieur des moU «uivunU: mngsae
(«in HU), ,ignel (\ ne), ,hlgt (do»), legn Qh), vingt
(vtn), amygilH/ (a mi da le), lomjhmp^ (\an tan)
Regnard (re nar). RegnruU (re nfl), MagdeUine (ma
de le ne). ^
.Vi(;m« tend maintenant à se prunoncer: ni ani et une minn.
da"e? Tè^i"~"" """""'" " " "' ""''<"''"' <^^X'TZ
c) Dans les mots venus de l'italien, où j, est suivi
de l : imbroglio (in bro Mo). Castiglione (kas ti «o ne).
«01. -G redoublé.— Le signe gg, suivi de a, de o,
ou de «, représente l'articulation o simple: aggraver
(agravé).-S'ilestsuivi de e ou de t, le premiers
garde le son propre et le second prend celui de J ■
»«<)rgrrfrer(sugjéré).
202.— Fautes canadiennes.
1. Articulation du g avec le son k, dans:
bigler (bi glë)
fatiguer (fa ti gé)
bikië
fa ti ké
2. Articulation du g avec le son d, devant u:
aiguMe (è gui /te) i Jui «e
3. Articulation mouillée du g, devant Èetk:
gai (gé)
g^terre (gè re)
gié
giè re
fe. — H
203.-RègIe généraIe.-Le signe A est le
souvent muet : habile (a bi le),
8
U3
If:
100
MANUEL DI LA PAROLE
Plu» particilièrenieiit, A e.t muette, a U «» <'*• "o^;
AllnhurU); »u milieu de» mot. non emn\*>»i» ■ Jéhovah
(je o va); et au commencement d'un grand nombre de mot..
Cepuiidttiit U est aHpirée :
,1) Au commencouient .le» not» suivante: lui!
, Irr hdbleiu; hdhlene, luujiiM. hului. hdufje, luil-
hran lUe, MU,; luiMant. haleter, haie,; hideiu, halU.
hallù.je, hnllvUmU, kallrhn-dirr, kallier, halte, kaUr-
aie hayiuichamhoavijeaU, hameau, ha.npe, hamoter,
hart hé! heaume. Iiein! héle,; hem! hennir, henni^tne-
mnil. hémut, hhr. hérlx^ment, hérinotr, hérimo» her-
niaire liernie, héron, heronneAiu, hérannihe, héron,
herpes'.ùp'tre,hen!heart,heurtement,he'n-t?r,heart,nr,
hih,mhie,hi<leur,hi<leU''ementJ,i,leuAhie.hiérarch,e,
hiérar,!nque,hiérar,hi<inement,hile,himer,ha!laM-
rean h.H,ner, laM ! hollawkù-, hMamler, hanuufl.
hnnnir, 'honte, honteusement, honteux, hoquet, hoque-
ton hnnle, horion, lans. hors-dœwre, hotte, hottée,
hottentot.!a>tleur,hoyau,huard,hul>lot,hiuhe,hucher,
hue' huée, huer, huette, huguenot, huguenotisme,
huhHu.hids clox, huit, hnitain, huitaine, huitième,
hwtihmement, liuUin, hulotte, humer, hiuie.hunier,
huppe, huppé, hure, hurlant, hurlement, hurler, hxir-
leur. huminl, humite, hutin, hutte, hutter.
b) Au commencement de tous les mots commençant
par • luieh, liai (saut haïtien), halo, han (sauf iMnséa-
tique) hap, hag, ha,-a. hare, hard. hare harg. han.
harn, liarp (sau! harpagon). Imm. hat. huu. Iiav. hers.
hoc. hong, hou.
Dan8 halUUi, lumcKet et hans^ati^e, A peut être muette ou
aspirée.
VALIUR PHOMÉTIQUB DES CARAfTÈKES 101
c) Au milieu de» mots componës. quand le dernier
terme compoiiant commence jwr une h o^pii^e : enhur-
nnehef (an hnr na chè), rrlutunger (re hû né),
Ceticndant A ent muette dana tihauim- (èg irt «é).
204.-ExceptIoB(t,-I. PrëcMëe de e, h forme
avec cette lettre un signe composé ,,ui sera étudié
séparément.
TI Précédée de il, h est nulle, mai» rond I'l mouillée
Meilhan (mè lUm).
Cependant I'l n'eat pna mouillée dana «.7Aoti««e (ai loué te).
'ÎI. Précédée de ». ou de »c, h forme ovei ces lettres
une combinaison qui s'articule ch; ShakHimtrt uAèk
«pi re), HchUme {chw me).
IV. Précédée de t, h est nulle, et t garde Torticula-
tion propre : ihht {ik ze).
Cependant «A représente l'articulation i. da.i» ehmtomithù,
teitiÏÏArcifi)"'**"""^ <" ■"« " ''<')• -'--
806.-Deml-a8pfraHon.-Certains mots se pro-
noncent comme s'ils commençaient par une h aspirée
et partant ne souffrent pas la liaison, bien que la
lettre initiale soit une voyelle. Cs «ont les suivants •
un, orne, onzième, omUmement, oui, ouï-dire oviin
muitf,muiteT,oh! oM! uhlm, yacht, yata.jaa, uoU
yucca. "^ ■' '
806 — Fautes canadiennes.
*»"■ ^"'"•'"'.fîe l'iwpiration dans les mots: hamri haiir
A««^fe, W.«,« Urdi, hmu, honte,^, onze, Z^lmi '
2. Substitution de l'articulation j à l'aspirât on •
haehe (ba cAe)
ja ehe
102
MANUEL DE LA PAROLE
§ 7. — J
207.— Règle.— Le signe j représente toujours l'arti-
culation J : déjà (dé ja), jug-, (ju je).
208. — Fautes canadiennes.
Articulation du j avec le son CH, dana le P'''»»"!^/'^,'»'^
(je 8ui, cA'au); et avec le son k, dans^cMwr Oa ka se, ta
209. — Bègle. — Le signe k représente toujours
l'articulation K : képi (ké pi), bock (bok).
§9.-L
210.— Règle générale.— Le signe î représente
toujours l'articulation L: long (Ion), il (il)-
211.— Exceptions.— I. i est muette à la fin des
mots suivants: fasU (fu zi), baM, cov^til, gvd. outd,
per8il,sourcil,gentU,')wmbril,chenil,foumil,courtd;
et dans les mois JUs (fis), soûl (sou), pouls (pow).
Les deux mots. a-^Hl et pM se r'"l»t'r<^^''i *f,"*^' A!^^ '''
muette tantôt avec l'articulation orduiaire de 1/, tantôt avec
Ctic^iattôni mouillée; mais l'usage le plus répandu main-
tenant est de prononcer l avec l'articulation propre: avril,
pé ril.
II. L est mouillée dans les cas suivants :
a) Dans toutes les terminaisons en ail, en ed, en
euil en ueil, en œil. et en ouil: travail (tve. vaH),
c6nseil{k,m sUl), seuil (serdl), fenouil (te noull).
b) Dans les mots: hahU (ba hUl), grésd (^ré zM).
fend (fe niM), grain de mil (miM).
Cependant l'usage autorise aussi '» P™1<>»<='»*'°"; A"'' ^*
mx.-Senmde, qui se prononçait autrefois: se m&u Ua, se
prononce aujourd'hui: semoule.
VALEUR PHONÉTIQUE DES CAKACTÊRES 103
c) Dans las mots où l est placée entre i et /..- „«n.
n est pas mouillée.
d) Dans les mots venus de l'italien, où l est précédée
812.-1 re(Ionblëe.-Le signe « représente géné-
.alemen rart.eu,ation . simple: elU (è Te), ««J: (f ," ).
suivants?"" ''-''-'ation . double, dans les J
Cependant, l'articulation est simple, dans illyrien (i H rU„)
mr !. »""' Ir '^"'*^'' '"'■"»''*« '^'^^ ^^^ commençant
par co«; coiiMw» (kol lu zio^). ^"""^
mllant, cMe àlinM^ml] ' "''f<"'''">lli":collin., coller
double, l'usage aut»risTS l/n^ ' •""• ' «"^'ition est
tion simple. "''"'™« '""'«" 'a prononciation avec artieula-
e) Dans les syllabes finales en llaire et en Uation-
de'':?i;oiïr;é"r"^ ^" ^^^^ -''" p^^^^^^-
-.tW/^'"'""^' P*™« de «oulller l'articulation . dan»
jis met" '" ''''"'"' " ^*' ''^"'^"'- («" '0
Excepté dans «/y/fe (i di le).
104
MANUEL DE LA PAROLE
s) Dans les mots suivants: allégari^ (al lé go ri).
AlL-oges, allégresse, Apollon, alléger f^^^um
alUnmr, allusion, alluvion. belUgéran, helU^usu.
cluM.n, ellipse., Bell^ne, ^«<^fc-;«.ff««-'7''{';"."^^-
laire, pMukr, gallo-^omam, galloise, hallucma-
tiun, Hellène, hdlénkte, intellect, parallaxe galUcisnie
falhu-ieux, ivfdlUjence, intelligent ^;;<*«^i/^îf ' jf "
palladium, sylkthe, velléUé, solUcUer Lacallus, Cara-
calUi, milllmitre, pasilUnlm, millésime, MarMo.
Dans un grand nombre de ces mc.t. cependant, on peut
également ne faire sonner qu'une L simple.
" II. Le signe II représente l'articulation L mouillée
(LL) dans les cas suivants:
^ a) Dans tous les mots où ce signe double est précède
de ,d, de .;, de eni, de œl, ou de oui: radkr (va He)
vieille (vie lie), feuille ((en Ih), œdhule (en Ha de).
mouiller {mou lié). , , ■ ;i „„f
b) Dans l'intérieur des mots, quand le signe U est
précédé de i: vrille (vri lie).
naire.
213.— Faites canadiennes.
1. Syncope de I'l, dans:
aulicaque{!i\\eû]Le) ô iedke
coupfe (W' pie) ko«pe
««W (mal gré) ma gré
quelqve (k« ke)
quelquefois (kèl ke toft)
qad<l»'un (kèl k«»)
kek foa
ke kun
M
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈBES 105
plus (plu)
plutôt (plu tô)
soulier (sou lié)
/jiinffle {é pin gle)
boucle (bon kle)
oncle (on gle)
t)-ifi{/le (trin gle)
double (rifw ble)
pu
PD tA
sou ié
é pin ge
bôu ke
on ge
trt» ge
dou be
Et à la fin des mots en nhle, comme dans :
abordai, (a bor da ble)
2. Apocope de I'l, dans :
il (il)
seul (settl)
ligneul (li gneu\)
écureuil (é ku reuW)
a bor da be
li gneû
é kn reû
3. Substitution de la diphtongue lE à L finale, dans: aieul
(a i«al, a ictt le); de l simple à L mouillée, dans : oi«irfW«e
(ka dn lie, ka dn le), et écaUle (é ka «e, é ka le); de L redou-
blée k L simple dans : je Fai (je lé, jel lé) ; de B à i, simple,
dans : almanach (al ma na, ar ma na).
§ 10. — H
214 — Règle générale.— Le signe m représente
généralement l'articulation M: mûre (mè re), admettre
(ad mè tre).
815 — Exceptions.— I. M est muette quand elle
est suivie de n: damner (dâ né), automne (o to ne).
Excepté dans les mots suivants, où m est sonore: automncUe
(o tom na le), indemne, indemnité, indemniser, somnambide, et
dans tous les mots commençant par somn.
IL Précédée de a, de «, de i, de o, de u, ou de y, m
peut former une voyelle nasale, comme nous l'avons vu.
816 — M redoublée — Le signe mm représente
généralement l'articulation M simple: homme (o me).
106
MANUEL DE LA PAROLE
I. Il représente l'articulation M double, quand il est
précédé de i, au commencement des mots: immortel
(im mor tel), etc., sauf dans les mots immanquable et
immangeable, que l'on prononce aussi: in man ka ble.
in man ja ble; et dans les mots suivants: commotion
(kom mô cioii), commémoration, commiitatimi, com-
misération, commuer et ses dérivés, commodat. com-
mensal, commémorahle, commcnsurable, grammaire,
grammatical, mammifère., sommité, Ammon, Em-
nmils, Emmanuel, Jemmapes, Gramnumt.
II. Placé au con) meneement de certains mots entre
un e et "ne nn.tie voyelle, le signe mm se décompose,
la première m formant avec « ur.e voyelle nasale, et
l'autre gardant son articulation propre: emmener
{an me né), emmancher (ar. man ché), cmmagamur
{an ma ga zi né), emmailloter (an ma llo té), emmé-
nager {an mé na je), emmieller {en miè lé), emmitou-
fler {an rai tou- flé), etc.
317.— Fautes canadiennes.
Svnc.pedel'M, dans: cataplamie, catéchhme, rhumatisme
(ka ta plaa me, ka té cAia me, r« ma tia me), que 1 on prononce :
ka ta pla se, ka té cAi se, ru ma ti se.
§11. — N
318.— Règle générale.— Le signe n représente
généralement l'articulation N: naître (ne tre), inique
(i ni ke).
819.— Exceptions.— I. Précédée de g, n forme
avec cette ettre un signe composé ^ui sera étudié
séparément.
VALECB PHONÉTIQUE DÏS CARACTÈRES 107
IL N est muette dans les terminaisons en ent des
verbes à la troisième personne du pluriel: iù< cherchent
(cher che), et dans Tarn et Béarn (tar, bé ar).
III. Précédée do e, de i, de a, de o, de u, ou de y
J7 peut faire partie d'une voyelle nuaale, comme nous
l'avons déjà vu.
330. — N redoublée. — Le sijrne nn représente
généralement l'articulation N simple: ancicvnc (an
siè ne).
:. Il représente l'articulation N double, quand il
est précédé de /, au commencement des mots: hoiam-
hraUe (in non bra ble). etc., sauf dans hnwcvt et .ses
dérivés, où N est simple; et dans les mots suivants-
Anna (an im), anvales, ,nr„„l, ummliM,', amnnure
annuel, anti » [té, annualité, annuellement, Apenn ins
Brennns, biennal, triennal, giuitrienrud, quinquen-
nal, septennal, décennal, triennaf, peimon, penné
pennage, etnpenner, ayanficc, cminexion, cminexité
connivence, conniver, suranné, Linné, Cinna.
anntxe, anmhtler, etc., N peut s'articuler double ou .simple.
IL Placé au commencement de certains mots entre
un e et une autre voyelle, le signe nn se décompose
a première n formant avec e une voyelle nasale et
1 autre gardant son articulation propre: e^mvA (an
nui), ennoblir (an -lo blir).
831. — Fautes cnnadleiine,s.
1. Articulation de \'n avec le son CH, dans ;
dodiner (do di né) do di ché
2. Articulation de l're avec le son L, dans:
envenimer (an ve ni md)
venimeux (ve ni meû)
an vli mé
vli meû
108
MANUEL DE LA PAKOLE
3. Articulation de l'n avec le son gn, dans :
i^échiner (se cAi né)
grenier (gre nié)
maniable (i»a nia ble)
manier (ma nié)
manière (ma nié re)
janier (pa nié)
opinion (o pi nîow)
se ehi gné
gri gni
ma î/na ble
ma gn&
ma ffnè re
pa i/Mé
opi gwm
§12-— J"
228.— Règle générale.— Le signe p représente
généralement l'articulation P: papier {^ pié).
223.— Exceptions.- 1. Suivi de h,p forme avec
cette lettre un signe composé qui s'articule avec le
son F: philtre (fil tre).
II. P est muet, dans les cas suivants :
a) Dana les terminaisons en op, en oup, et en amp:
trop (trô), coup (koti), camp (kaii).
Cependant p est sonore dans eroup.
b) Dans le mot drap (dra).
Dana toutes les antres terminaisons en ap et dans celles en
ep, p est sonore : cap (kap), c -> (sèp).
c) Dans l'intérieur des mots, quand il se trouve
entre deux consonnes: cofmpU (koii te) et ses dérivés,
corps (kor), prompt (pro1^) et ses dérivés, sculpter
(skul té) et ses dérivés, dompter (don té), dompteur
(don teur), exempt (èg zf/w), exempter (èg zan té),
temps (tan).
Cependant p est sonore dans: impromptu (in pronp tu),7«-^-
somntit (pré zonp tif), contempteur (kon t«mp te«r), rédempteur
(ré danpteur), rédemption (ré donp cion), ejcemptton (èg zanp
eion), prénomption (pré zonp eio»), jtéremptoire (pë ranp toa re),
»o«».«t«eiu: (soup tu eu), et lymptôme (swp tô me).
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES lOD
d) Dans les mots: gept (sèt), mptième (se tiè me)
^pUhnement (se tiè me man\ cheptel (che tel), /«,«.
terne (ba tè me) et ses dérivés, Baptixte (ba tis te).
224.-P redoublé—Le signe pp rep.^sente géné-
ralement 1 articulation P simple: opposition (opô.i
cu<*0.--L articulation est double dans appétevce (ap
pé t>ms,)appmtion (ap pé ti don), appnyiat a r,
(ap po jia tu re), et dans les terminaisons en ipjùouc-
hipp,que{\p pi ke). "
33.-.
- Faute canadienne.
Syiieupe du p, dans: eremptùm (èg ïa«p cio„, èg z«„ oio«)
.? 13.— Q
226 -Règle gënérale.-Le signe q .-eprésente
1 articulation K: quatre (ka tre), co^ (kok).
Q suivi de i« se prononce toniours k pt „ ,.«» „, .
r-riaJi. " "^^"'' "^ "" ''^^"'"^' ^- "-'■--
227.-Exceptions.-Q est rauet: dans c-«i,, quand
le mot .smvant commence par une consonne, .sauf
devant un nom de mois: cinq tables (s»i ta ble), cinq
}anv^r^.^n^ ian vie); il est encore muet dans coq
rf*«^«(ko d», de), ot dans le pluriel coq. en pâl
(ko zaji pâ te). •*
228 — Fautes •'anadiennes.
ékiè^S'""'*"™ " "'""'""" ''''^''"' «= ''«««"•« (é W re,
110
MANUEL DE LA PAROLI
§!*• — »
829.— Règle générale.— Le signe r représente
l'articulation U: rei>entir (re jxtn tir).
230.— Exceptions R est muette, dans les cas
suivants :
a) Dans la terminaison des infinitifs des verbes de
la première conjugaison: chercher (chet ché).
b) A la fin des mots en ier: rosier (rô zië), sauf
dans ^cr, hier et avant-hier, où r est sonore («èr, etc.).
c) A la fin des mots en clier: niclver (ro ché), sauf
dans cUr, adjectif, et U Cher, nom de lieu, où r est
sonore {cher).
d) A la fin des mots en ger: léger (lé je), sauf
dans Niger, Sager, et Scaliger, où r est sonore (ni
jèr, etc.).
e) A la fin des mots mor<,sieur et meaiieurs (me meû,
mfe sieû). et des noms de lieux Angers et Poitiera
{an je, poa tié).
Dans les Bnales autres que celles-là, r est sonore: car (kar),
mir,/er, soupir, mirtyr, Unor, azur, jour, Jleur, etc.
831.— H redoublée.— Le signe rr représente géné-
ralement l'articulation B simple: corriger (ko ri je).
L'articulation B est double dans les cas suivants:
a) Au futur et au conditionnel des verbes en rir:
je inmirrai (mour ré).
b) Au commencement des mots en err, en irr, en
horr, et en torr: erreur (èr reur), irriter (ir ri té),
hcyrreur (or reur), terrent (tor ran).
Cependant erre et errements se prononcent : è re et è re ma» ;
_do plus, les mots erratique, errant, erreur, m-éguiter et «es
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 1 1 1
Hd^'t^iZTl^'^ ■" ^^''"^''' ""^^ «t «« ««^"Vë,. et ««■-
(é m ti 111, êîc) ''"'""""" '™* l'Tticulation B simple
c) Dans les mots: aberratim, Burrhut, ahhon-er
corroborer et ses dérivés, irn-roder et ses dérivés con'-
c«r,-enc«et»e8 dérivés, interrègne. Pyrrhus, p'^ec
twn, narrateur, narration. pa^^ieide. terreur, terrible
terrifier, terreMre. terron^ne, Verrh (a bèr râ cimi
Dur rus, etc.). '
cuSCtlple."'"'' '*""""' """' ™ P"*""""" -•- ''"'i-
233.— Fautes canadiennes.
1. Aphérèse de rK,dans;
ralenlir (ra la» tir)
nJ!» que {nia ke)
2. Syncope da Tr, dans:
chirurgien (c/ii rur ji/n)
mercreiH (nièr kre di)
projniéU {ptn pri é t(S)
propriétai)-e (pro pri é tè re)
Knircil (sour si)
a Ion tir
i»n ke
M rujlt'n
mé kre di
pro pi é té
pro pi é tè re
sou si
Et gén,!ralement dans les finales l»-e, cre, ,/„,/«, /„e, tre, etc.:
ar/irt (ar bre)
autre (fl tre)
couleuvre (kou lea vre)
^«•qpre (pt,) pre)
3. Apocope de l'a, dans:
toujours (tott jo«r)
«ur (sur)
Et généralement dans les finales en eur et en mr:
ar be
û te
koM leuve
pro pe, etc.
to« jo»
su
chanteur (chan tem)
saloir (sa loar)
four (leur)
chan teû
sa loa
ieû, etc.
112
XANUEL DE h*. PAROLB
I
Pnwth&ae de \% dan» :
alliinqe (» l'xi je)
tmluit (on dni)
mvfo (in vèr)
maire (ivwr ««)
acheixr (« cAe ïé)
Epentbfae de Tu, dans :
caveiiu (ka vd)
usufruit (u zu frui)
</J< (de)
ra l«n je
tan dui
lan vèr
nour M
racAe ré
ka vrfl
n ziir frui
dré
vé rur
6. Paregoge de I'b, dans :
vetTue (vè ru)
On fait une faute analogue, quand on articule IV dan» mon-
tieut.
7. Métathèae de I'b et de \% dan» :
(nrehis (bre bi)
hreietle (bre tè le)
fredoniur (fre do né)
herlae (bèr lu)
berline (bèr li ne)
épervier (é pèr vie)
bcr bi
ber tè le
fer do né
bre lu
bre li ne
é pre ïié
8 Substitution de l'articulation D à l'articulation E, dans:
reiiirer (re vi ré, dé vi ré) ; et de l'articulation L, dan» : bava-
roiie (bft va roa ze, bft va loa ze), et morue (mo ru, mo lu).
§15.-8
233.— Règle générale.— Le signe s représente
généralement l'articulation 8 (ou V): »«'»!/ (««")■
sagesse (sa jfe se).
Bemarqok.— La combinaison «c, snivie d'une consonne ou
de l'une des voyelles a, o, «, se prononce 8K: «cniter (skru té ,
Kolaire (sko le re), leanJale (skorn da le), Kulpture(aka\ tu re).
—Suivie de e ou de i,el!e se prononces simple: »n« (si),
»;«/. (sène); cependant elle se prononce s re<loublée, dans
les mjts: aicention (as mn àon). adoletcence, condegeendre,
eJterveKenee, efflareiceiwe et résipiscence, surtout dans la diction
soignée.
VALEUR PHONÉTlgUE DE.S CARACTfcKES 1 M
234._Exceptlon».-I. s «'articula avec le hou 7
dans les ca? suivants : ^'
a) Quand elle se trouve entre deux voyelles- mM,^
1') Q"'and elle est prëcëdAMl.. /..„„. <
'"'yjf (tr<tH se, tritii sept). '■"•"«
c) Dans quelques mots où elle esi pr,ic,5doc de / n„
!!' f ri T"'' '^'""' '"" '^'"' suivants:
parl^'i Îm''/ ''"'"Pr' '"^ ''"*'-^'' "«"« terminés
que {Uni di ke). ^ ^J '"-*' '««t^î«
Cependant, « est sonore i lo «„ j
la plupart aux lan™,"ntiii"e * ^,7/*'"/ T^' ^"'P™"'^«
(enfant), CToW,, iu2àà,ibZt- '^"''''' '^'^''Mi.^fiU
<-horm, hiat,,>, -^» C " ' ' ,' '^*;"^^™«. ^««At,,. A/„o„«
itcep,, re/ap,, am,élu> ttra, ' "' '''^"' '«/«. «»«»
I»
114
MANUEL DE LA PAROLE
fil
''M
s i!»t K^émlenient «onore d«ii« le mot ■*"' • .'f f " , t,
,1) Dans l'intérieur de la plupart de8 noms propres:
Duq,i^ne (du kè ne>, A.aiire.. i'"«9»'"-'/'^;
Eslrée», du Que^lin, DurMsnil, DesaiHex, Ave»ne».
Deanuirets, etc.
Cependant elle e,t «.nore dan. : Mont«,pan (mo» tJ. p«»),
Mmuiiquùu, hly. Manier, Dt«Umom, etc.
III Suivie de h ou de ch, s forme partie d'une com-
binaison qui 8'articnle CH: Shtkspeare (c/.ëk spi re),
gchhne (chh me).
Sauf dans êchtrw, qui «e prononce : »kèr dzô.
835.— S redoublée.— Le signe as représente géné-
ralement l'articulation s simple: remenAhr{n> mn
bl^) _ Cependant l'articulation s est double dans:
aJentimevt (as mn ti man). disséminer dusensum.
essence, essentiel, tmnssuder, transsuMwn. accès-
sible. cympressiMe, proce^ion. précessum, Nesms,
vicissitude; et dans toutes les finales en M«m«; «tru.-
aime, etc.
VALEVn l'HONÉTKirE DES CAhlCT*;RE8
336.— FaoteN mimillpnurN.
I. %ncoi>eili' I'm, .lun,:
115
é Vtlt |K!
i lin |)i//e
cS tur jriM
ré jitro
kn ta pin nie
Ih> no me
fliimjir (un tilii |if)
"tnmiirr {Isa t</« |k))
ritiiminlU (i'i. t<i« |)i //,.)
i^Kluruton (un tur jo/i)
reijitirt (re ji» tre)
ralrtjifiituit (kii tu pliw me)
*..«»A™,m« (W>n zo me) „, „„ „,«
ijrnt:l,homme» (j<,n ti «n me) j,i;i ti //., me
m,m-At,tm„ (,„ pèr ,ti d,m) m pèr ti cio»
KU/^nMirur («q |,èr «ti .je,)) m |iir ti «i^d
ï. Apocope de I'h, (kn» mnin (iimr«, mâr).
3. Ep<'ntlii«e de l's, dan» :
A/o/^/CékloiK!) i,k,„p^
'./"." /"deT/i"""-' """'''«'"■' 1'"""' •"> »'"'»'« •'" muette de
ft. .Substitution de l'urtitulation u ï l'articulation « .i„n.
\Z7: 1";;: ™ '^^ "'7,£!" '»>; r* -'" '■-"éuialî^n": ri-tt "
iHtion z, dans mnouiel (ka r«M zèl, ka roa sèl).
§ 16. — T
a37.-«ègle gén«5rale.-Le .signe « représente
Konéralement 1 articulation T: terre (tè v,) antique,
{'lit ti ke). *
238.--Exceptlon8.-I. T représente IWticuIation
>. (ou (,:), dans le.s cas suivants :
a) Dans les terminaisons tUil, finie, twles, et tiaux
précédées dune voyelle ou d'une consonne autre que
" ou x: abbatial (a ba sial), nuptUiux (nup «iô).
Si la consonne précédente est une , ou un x le t mrde «on
arfculafon propre: l^tial (bès tial), U,tianJ i^» m
pan
116
MANUEL DE LA PABOLE
b) Dans les terminaisons tiel, tieU, tielle et tielles:
essentiel (es ann sièl).
c) Dans les terminaisons ticvx, fieuse et tieusen:
iimbitieiix (an bl sietl).
d) Dans les terminaisons tk et tien, précédées d'une
voyelle: aiUocratie (o to kra si); saut au féminin des
mots en tl: hdtie (bâ ti), et dans: sotie (so ti), rôtie
(rô ti), et châtie (o/iâ ti).
. e) Dans inertie (i nër si) et ineptie (i nèp si),— bien
qu'en général le t, dans la terminaison tie précédée
d'une consonne, garde son articulation propre: hostie
(os ti), partie (par ti).
f) Dans les terminaisons tien, tiens, tienne et
tiennes, des noms propres et géographiques: le Titien
(ti siin), vénitien (vé ni si/»)-
Dans les antres mots en tien, etc., t fiuxie son articulation
propre : soutien (sou tiin).
g) Dans les terminaisons tium et tim: Latium
(la siom), Helvétiu^ (èl vé sius).
h) Dans les terminaisons tieni, tients, tiente et
tientes, n'appartenant pas à un temps du verbe tenir
ou de l'un de ses composés: patient (pa aian), patiente
(pa siaw te), qiwtient (ko si<(n).
Dans le verbe tenir, t garde l'articulation propre : // tieiU
(tiin).
i) Dans piitienee (pa fàan se), satUté (sa aie té),
pétiole (pé sio le), chrestmmithie (krès to ma si).
j) Dans les terminaisons tion et twns, précédées
d'une voyelle ou d'une consonne autre que s ou :>■-■
dans les substantifs seulement: action (ak cion),
tmtion (nâ cioïi).
VALEUR PHONÉTIQUE r^s CABACTÈEES ] 17
Si la consonne précédente e c « on .. i , , ■
tion propre : comlnmion (kl „ 7^') , ^' • ^' f ".î'rticula.
-Dans les verbes en ^V et en ' Ip / V m' '"" <"".''" ''"«).
propre: no«, „„„,„, („„ ,.^^^^ ,„;:j%,t^^, (^âr"!™''"""
«■écrivait It.v;"^ ^""^ "^^- P"^''^ qu'autrefois il
-^^..(s«. tiare, ^^^ it , Z f! "!'
II. r est muet, dans les cas «„ivar.ts:
accewrt, œci,„A ckrZ' „Z, „ / """ *"'"« d'"n nom
«■«!?6<m^ete. dan^touC;?»"" ^*'- '" P"">' '^'W'-*^
^Hkt); dans les terminisonï en I* ■";!!?.""' ™'''^«= '^«««(èg
q»e ,.; rf,V.c« (di rèk «■ „« ? '.recédées d'une antre lettrf
*«|.etde....,.i,,ri^-^;„,'^^.^^^^^^
118
MANUEL DE LA PAROLE
MuHtluc (mua luk), Pontcharti
{Mir une consonne
(po)' vlisiv trin).
Devant une voyelle, le t «,^P™7;"<=« ^^""''Tt" / "an-
(mon trtiiW), MnntrM (mon ré al).
239.-T rcdoul)lé.-Le signe tt représente géné-
ralement l'articulation T simple : patte (pa te).-
L'articulation est double dans: attiqm (at ti ke),
attlckme, iMorexqm; giMnnd, sagittaire, intermit-
tent, intermittence, et dans les mots italiens : olleyrctt,,
(al lé grèt tô), tutti, in petto, etc.
240.— Fautes canadiennes.
1. Syncope du T, dan.s :
abriter (a bri té)
diifestion (di jès titm)
co'tigestioa (kon jès twn)
pilote (pi lo te)
q-ueiition kès tion)
mggestion sug jès twn)
2. Epenthèse du T, dan3 ;
celle-là (se le la)
cMsormde (ka ao na de)
3. Paragoge du T, dans la plupart des terminaisons en et et
en ot, comme dans :
a liri é
ili jèciOT*
koH je chiii
pi lô
ké cio»
su je cio«
atèl la
kas to na de
al fa bèt
mi not
trot
alphabet (al fa bè)
miïMt (mi nô)
trot (trô)
4. Articulation du t, devant i ou «, avec le son K, comme
dans:
amitié (a mi tié
piftV (pitié)
tabatière (ta ba tiè re)
/tu* (i tui)
a ml kié
pi kié
ta ba kiè re
ékui
■ VALEUR PHON 'tique DES CAKACTÈRES 119
5. Articulation du t, devant i ou », avec le son TS, comme
dans:
tu. (tu) tsu
2iartir (par tir par tsir
6. Articulation du t avec le sou p, dans égratigner (é gra ti-
ff/ié, gra h gné) ; avec le son z, dans : ara»<-Aw (a van ti èr,
a va» 21 èr); avec le son ce, dans: arête (a rè te, a rè che) ■
avec le son L, dans : ^ra;«« (pa ra pè, pa ra pèl) ; et avec le son
N dans : xn-ttlège (sor ti le je, sor si le je).
§17. — V
241. — Règle. — Le signe v représente toujours l'ar-
ticulation V : v&ix (voa), avec (a vèk).
842 — Fautes canadiennes.
1. Syncope du v, dans:
Cuivre (sui vre) sui ro
poursuim-e (pour sui vre) jmit sui re
chétivement \ché ti ve njaji) cké ti maji
2. Articulation du v avec le son F, dans :
vivement (vi ve mon) vif man
§ 18. — w
243 — Règle.— Le signe w représente l'articulation
V dans les mots allemands: Wagnim (va gram),
Weber{yé bèr); le son ou dans les mots anglais et
hollandais: tramway (tram imé)] Welches (oîièl c/ie);
l'articulation P à la fin des mots russes: Souvarow
(sort va rof).
§ 19. — X
SJ44.— Règle générale — Le signe x représente
généralement l'articulation K.s (ou Kç) : exprès (èks
prè), auxiliaire (ok si lié re).
9*
120
MANUEL DE LA PABOLE
i:
n5.-Exceptlon8.-I. X s'articule avec le son oz,
nuftnd, au commencement des mots, il est précédé de e
et suivi d'une voyelle ou d'une h muette : examen (eg
^„vm), exhiber (feg zi bé); dans le composant ^nex
suivi d'une voyelle : incx^^et (i nfeg zak ) ; et quand ,
commence un mot: Xén^^hon (gzé nofo«).sau£ dans
XaintraUks, où il s'articule avec le son z (zm tra He.)
II. X s'articule avec le son s, dans: soixante (soa
ean te), Auxerre, Auxonne, et Bruxelles.
Cependant, dans Saint-Ger«min-fA,<^er,-où. x garde son
articulation propre (ok se roa).
m X s'articule avec le son z dans XaintraUks
(zin tra lU), et dans les composés des noms de nombre
)uu^, six et dix : deuxante ('\eé ziè me), d^x^imement
(di ziè me man\ .
IV. X s'articule avec le son K dans certains noms
espagnols: Xiraén^ (ki mé "H /f « (^^ ^^sV, et
dans tous les <^ où il est suivi de l'articulat.on s .
excitation (èk si ta cioîi).
V A la fin des mots, x est généralement muet.
paix (pè). prix (pri), etc. ; mais il est sonore et garde
Lticulation propre, dans : th^x (to raks). c^t.^^
Ajax, Astyanax, index, silex, murex. Cadix, Féhx,
BéaU pMnix. onyx, Styx. lynx, Pollux, A^x,
larynx, sphinx, préjix, pUrynx.
"ne motsuivant c .nmence par --^Z:^::'/^:^^^
table, (di ta ble) ; cependant il ««» '""^.f. ',""^i (sis mè),
son s, si le mot suivant est un "om de mr s . ,tx t^K ';
VALEUR PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES
246.— Fautes canaaic?<nes.
121
^^K Articulation de V^ avec le aon s, devant une consonne,
«•««. (èks ku ze) es ku ze
.^/>;«a<«>„ (eks pli ka cion) è, ,,Ii kâ ci«n
"•<ra èks tra) ^s tra
«■<r/mi<,r (èks tré mi të es tré mi té
hJ'/\'^'.°"'*''°," ^^ ''-^ '""«'' *™'= 'e son s, dans: chuj: (dei)
ioû ce), et avec le son z, dans : ceu^ (mU, ^û ze). ^ '
§ 20. — z
247.-Règle générale—Le signe z représente
généralement! articulation z: so««ve (zoîta ve) qaz
(gâz). »
S48.-Exceptlons.-I. .? s'articule avec le sons
M? . - tn'°^ '■""' ^™"'>' "' ^ '" fin d<=« noms'
Metz (mes),iRetz, Suez, Rodez. Natchez, Coblentz et
Selfz.
Retz se dit aussi : ré, comme F^ez, qui ,e prononce : £o ré.
II. Z est muet, à la fin des mots nez (né) cite-
^mez, Hz. et Fm-ez. et des verbes à la deuxième per-
sonne du pluriel : aimez (è mé).
C«.feî1.Xz""''"'''"'"'P''*P''''^""'= ^«(fèz),(^z, Veva-
249--Z redoublé—Le signe zz s'articule comme
Dz dans les mots venus de l'italien: dumzzo (du rad
zô); sauf dans lazzi, où il représente l'articulation z
simple : la zi.
§21. — CH
850— Bègle générale— Le signe eh représente
généralement 1 articulation ch : choix (cAoa).
là
tu
MANUEL DE LA PAROLE
861.-Exceptlon8.-I. Le signe ch s'articule avec
le son K dans les cas suivants :
a) A la fin des mots hch (lok), Munlrh (mu n.k),
Enoch (é nok), et Baruch (ba ruk).
propre, dan» Auch (ÔcA), et p»«A (!»«<•*).
b) Quand il est suivi de l ou de r : chUmy^U (kla
mi de), Christ (krist). ■
c) Dans le radical arch suivi de a, de <!. ou de o.
a Jtaïq«e (ar ka i ke), archétype (ar ké ti pe), archonte
(ar kon te).
o •■ jo .■ m, Hf , le siane cA conHerve son articulation pro-
d) Dans les radicaux giecs ofcir. cAeir, cfeof. chor,
arachn, archaï. ichty, techn, ichno, et psycho: c^ro-
graptu^ire (ki ro gra îh re), anach^He C^;"^^» le ^ ■
cfeorw« (ko rus), chœur (kcur), arrftatgu* (arka i ke)
£IL (koléra). cheiroptère (kfei rop tè re). iln.ar.«
(a rak né), etc.
Cependant, ch garde son articulation propre, dans chir,^gien
(cAi rur jUn).
e) Dans les mots suivants: Achate (a ka te). Cal-
chas, Cokhos, chaos, ckil^^ue, f^^'^' .^""'T'
eucMristie, aurœh,, autochtcme, chdcj,raphe bra-
cTm, caUchu^ne, Churyhde, c<mch^e co^hyl^
logiedi.h^torn.,éc}u>, épich^rèrn., c^<^^^'0-''^f^';
ZùhUe.fu.hsù.,ich^ev^i^.trochnnt^rstr^^^^^^
Michel-Ange, Machia-vel, Chdrubim, Anttochus.
VALEUB PHONÉTIQUE DES CARACTÈRES 123
.^'î'f °'^*"'-.<'* 8?n'e son articulation propre, dans Achéron
MicM, machmv^luiuc, tXmachiavilUm,; on commence toZ'
fo>3, prononcer ces deux derniers mots' avec IwSatîon k!
f) Qaand il est précédé de c: bacclianale (ha. ka
na le), etc.
II. C/t s'articule avec le «ou o, dans drachme
(drag me).
tionoês'rautr^S."' '' "' '•"''''"»°" "'' "•''"«-'-
258 — Fautes canadiennes.
I. Articulation de cA avec le «on j, dans:
(uheter (a cAe té)
aehetewr (a Me teur)
mhever (a cAe vé)
revanche (re va» che)
cheval (cAe val)
a je té
a je tnir
a je vé
re van je
je val
S 22. — ON
253.-Règle générale—Le signe gn représente
géném ement 1 articulation on : rè^ (rè <,ne). agr^vu
(a jf«ô).
864.-.ExceptIons.-I. (?n se décompose, chaque
lettre gardant sa valeur propre, dans les mots suivants ■
«</««* (ag nus), igrU, diagnostic, magnolia, magvat
^nagmficat, stagnant, stagnation, expugnahU, inex-
pugnahk, Qnide, gruymm, gnostique, gnome, cogna-
twn, cogmtwn., cognitif, Progné, regnicoU, agnat
cognât, et leurs dérivés. '
11. On se prononce n dans signet (si ne), Regnard
(re nar), et Régnant (re nô).
124 MANUEL DE LA PAROLE
Cependant Ugnet tend maintenant & »» prononcer comme U
est écrit.
255.— Fautes caBadiennes.
Syncop« du o, dani :
tiffniJUr (e\ gm fié)' .
intignifiant (in m gni ban)
maligne (ma li gne)
magnifique (ma gm fi ko)
ligner (si gné)
si ni fié
in si ni fia"
ma li ne
ma ni fi ke
si né
I 23. — PH
256.— Bègle.-Le signe ph représente toujours
l'articulation F : pfiénaminè (té no mè ne).
CHAPITRE II
LEij MOTS
857.— Un mot est un non, ou un gi-mipe de sons et
<l articulations, exprimant une idée.
Un >on est une émission de voix ne renfermant qu'un seul
»rZwr"7' """""" T (^>- 0«" *'^™»''ts «"«ores, une
lié,«n^™w ***""'' "^y^"^- Penvent se succéder, étroitement
liés ensemble et prononcés aussi par une seule émission do voir,
L!f.;7i?r '^"' '"'«""Pt'"" du souffle, comme dans le mot
n,ï^ *''''?' f- F"""""^* '""' '«"P' d'arrêt; il en est de
deuTr^ 'f ^'P'"°"f '"'• """""« '•'""' '« ««"'«'»■. dont les
D^nv.,fâ.f f' P'"'"""! «>"« et plusieurs articulations
p^sieurs émissions de voix, comme dans beauté (bô té), ^i.
formétnent (u m for mé ma»).
858 — On appelle sylla^o chaque son ou chaque
groupe de sons et d'articulations, dont se compose un
mot, et qui peut être prononcé par une seule émission
de voix.
svlS n!J*H-f ""n** '™"/«™«»' n»^. deux, trois, ou plusieurs
^J^l^tCt'; Zt^XX:"-^^"''*'" de,.;„,«a*„, de,
859.— On appelle syllabe simple, celle qui ne ren-
ferme qu'un son-voyelle; syllabe composée, celle qui
ne renferme qu'une diphtongue ; syllabe directe, celle
qui renferme une ou plusieurs consonnes suivies d'une
voyelle ou d'une diphtongue; syllabe inTCrse, celle
126
MANUEL DE LA PAROLE
qui renferme une voyelle ou une diphtongtie suivie
d'una ou de plusieurs consonnes ; syllabe fermée, cello
qui renferme une voyelle ou une (î-.phtongue plac^-i-
entre deux ou plusieui-s consonnes.
Les conibinaiaons imsaible» des voyelles et des consonnes clan»
la formation des syllabes sont très nombreuse». En théorie,
une syllabe ponrrait renfermer huit élément» : trois consonnes,
les deux voyelles d'une diphtongue, et trois autres consonnes.
Mais dans la lanpue franijaise, ou ne rencontre guère que les
combifiaisons suivante».
I. Syllabe pure:
1 voyelle i.x«nple:™u («)
II. Syllabe composée:
1 diphton^e
III. Syllabes tllrf^.:
1 consonne et 1 voyelle
1 coiuonne et 1 diphtongue
2 conaonneë et 1 voyelle
2 consonnes et 1 diphtongue
3 consonne» et 1 voyelle
IV. Syllabes Inverses I
1 voyelle et 1 consonne
1 diphtonirue et 1 consonne
1 voyelle et 2 oonsonnes
1 diphtongue et 2 consonnes
V Syllabes fermées:
exemple: oui
(oui)
exemple; ta (la)
•• /„, 1.»)
" tri» (trti)
" troit (tro»)
" j(m((i{/é»it(«tt» t» je me)
exemple: »V
" ouûtiti
" M(
'* OUfit
(il) . „
(otns tl ti)
(ouest)
1 consonne, 1 voyelle et 1 consonne exemple; mp
\ consonne, 1 diphtongue et 1 consonne '»"
2 consonnes, 1 voyelle et 1 consonne
1 consonne, 1 voyelle et 2 consonnes
2 consonnes, 1 voyelle et 2 consonnes
3 consonnes, 1 voyelle et 1 consonne
3 consonnes, 1 voyelle et 2 consonnes
1 consonne, 1 diphtongue et 3 consonnes
(kap)
voir (voar)
ntùnnaie (stig ma te)
lent (lè«t)
Christ (krist)
structure (stnik tu re)
Hrict (Btrikt)
quartz (kouarts)
1 consonne, iaipntoiiKu«efc»jwiiiau."i='> •»■ —
U prononciation tend à simplifier les syllabes autant que
Dossible. Ainsi, quand deux consonnes se suivent, on les
sépare, s'il est iKissible, dans l'épellation ; dans arfferis, bien
qu'on puisas prononcer l>ar une seule émission de voix: aav,
on sépare les deux consonne» d et v, et l'on épelle ■.adverbe.
I.A I.I.MSl(N DEN .SVU„\I)E.N J27
SOO.-Li vojcilo ont lol,în.ent I. phm important
de la syllab. Cent elle ,.,i po.-to V.uZut et laT/l.V.
Il iiV'xistc ,m, ,1e syllabe, «ans voyello
oi.lrei- la V ,v.. ">"'>l>e- J.c» consonnes ne font (m'en.
SKCTION X
LA MAISON ItES SÏLLAHKS
2«I -Les voyelUs et les „riimh,ti,ms co.npo.sant
un ,not douent être 11,^., ,„se„.ble et se stS
s-ms >ntcrr„pt,on perceptible du son. bien qn'il y a
H cha,|ue syllabe une interruption du souffle.
"oSr: âr^l^^^t^T'rrju •'""^^"^ ^^ "-
deux consonnes d'un iiXi „;,„'^ "'" '"'"''' ?•" fi'ni'^sent
128 IUNUÏL DE LA PABOLE
SECTION 11
LA qVASTITÉ DE8 SYLLABEH
262.— Lft quantité est la mesure du teinpH plus ou
inoii» lonj; qu'on emploie h émettre un «on.
Lii voix priilonge lo «on sur les nyW»)»» lanijiirt et glism) iilus
raiiidenioiit «ur li>« brhtn.- Ix» conMiniie», iiiênio le» coiiti
nut-B, ne sont pft» «udce ptible» de durée «i.précwWe ; aniwi M
(luantité n'affccte-t-elle que len voyelle». , , ,. ,
l.e friincfti» n'a l>a.s de qurniliv! métrtiiur ; e est-A-dire nue la
durée des nyllahc» ne l«ut «Ire ine»urde exiictenient. La.jaan-
tité. en franeai.t, eut relative et déiiond de la rapidité du discouru.
Ses règle» ne sont paH absolues ; i tout instant, la durée des
sons est modifiée par f<ireenl, et partant par la place qu wcupt
la syllabe dana le mot, le mot .lan» la phrase. Ainsi, dans
airfl, k est long ; dans arrêter, k est bref, parce i\m 1 accent
ne porte plus sur cette syllabe, mais sur la suivante. IJans
homme hnnnfte, fc est long; dans hmnfte homme, i est bref,
avant iierdu l'accent. C'ar l'accent ne consiste pas seulement
dan» l'intensité, mais encore dans le dévelopiwment et 1 «"P?"-
sion du son ; par là, il est une source imiKirtonte de quantité.
Souvent aussi, une syllabe brève devient longue pour les
besoins de l'expression : t/iectade /jHjuvanUI/le.
Ceiicndant, il peut être bon de connaître quelle est la durée
ordinaire des syllabe», durée susceptible d'être luoditiée par
les influences que non» avons signalées. , , , , ,
Kemarquons encore qu'entre la voyelle la pins longue et la
plu» brève, il y a un grand nombre de degrés intermédiaire».
L'usage e»t le maître suprême de ces distinctions, et «enle la
fréquentation de ceux qu'on apiwlait jadis les hmmftei gen»
peut en donner l'habitude. Tout ce qu'on jieut faire ici, e est
d'apprendre quelles syllabes sont ordinairement plus on moins
longues, ou plus ou moins brèves. Encore, les règles qui sui-
vent ne comprennent-ellea pas tous les cas; souvent, la quan-
tité est variable, et l'usage ne l'a pas fixée.
263.— Distinction des longues et des brèves.
I. La vivacité étant l'un des caractères de notre
langue, on peut poser en rëgle générale que les syllabes
I.A QUAlfTIT* DIS SVr,LvnE.S
12!)
franvaim., «ont p|u« ou moins M,.;-h, et r..™r.l..r
comn,. aut«.,t d'exception, celles .,„i «ont pL ou
.no,„« fe»,,,».,._So„t donc plu« ou moins l„-^,Z toute,
Irivi '"' "■'"''"'" P** '^■" '^'^ --P"""^
II. Sont fféu^mleraont plu» ou moin» /,„„/„™ •
a) La syllabe dont la voyelle porte un uocnt eir-
conflexe:/V^e,/HÎ?«,j,c/d/.
b) La syllabe dont la voyelle est natale: „mhr.
I ivinblfr. '
c)L« syllabe dont la voyelle est i»..nédiat3n.cnt
suivie d'un p muet : ri,-, prier,, 1.
d) La syllabe dont la voyelle est repr.«sentée par
"" <^t prononcée a.- piuvre. hauteur.
e) La pénultième des mots à terminaisons féminines
en re. en rre, et en zc : Uvrh,tre,pair,',ga-., ro.r, M>;..r
f ) La pénultième des mots en nbre : ,nhre ; en njie ■
rnfie; en uMe: linmille; en èvre: ^yrfkvre; en h,., j,L '■
en enif • - . «n ige : tige ; en oire : ,-ilx,ire ; en
'""*' "■ '«; en one (ô fermé) : îo»<.
g) i.ttiuep.„w,ueme des mots eu w,i,m, en ati,m et
en asmon : occasimi, tentation, pamon.
h) Les finales en o et en ot : écho, lot
i) Les finales des mots terminés par ,- sonore, par
i-r, et par rcl : mer, concert, perd.
j) Les syllabes non finales dont la voyelle est un X
forme : fable ; et à la pénultième A'aBtrolalH:
k) I^ Pénultième des mots suivants en «me; haine
0"iiie, chaîne, traîne et aes détivéa.
130
MANUEL DE LA PAROLE
Ai eut bref dans : capitaimjontaine, miveraiw, plairu, etc.
1) La péiiultifeme des mots suivants, en avjte:
vvdgr.-, en hne: diadhne, prMhn.e, système; en
ène ■ alêne, scène cène, et des noms grecs, tomme
Athènes; en èqae: obsèques; en .«se: cm«, compresse,
confesse, empresse, lesse, presse, professe, et leurs déri-
vés; enèie: grève; en osse : désosse, fosse, grosse ; en
ive': les adjectifs féminins, comme vive; en nde:
meuU, veuU; eu ète: prophète.
Dans les autres mots à terminaisons en aigre, en hne, en
ène, etc., la pénultième est brève.
SECTION III
L'ACCESTUATIOS DES SYLLABES
264.— L'accent tonique est une augmentation de
l'intensité du son, que l'on fait sentir sur certaines
syllabes, appelées syllabes fortes.
Dans la parole, il y a des son» forts et des ,m> faMe>, dont ,
le ~m^ oMonné constitue le rythme. Toutes les syllabes
ne ïï pa^ également importantes; le son donunant dun
gro.fp" soCre doit se distinguer des autres, et en fonçais, c est
par un appui plus prononcé de la voix qu'on le marque.
Uaccent français nVst pas prosodique, m chantant ; ce n est
narÛnac«>nTdUauteur; il ne consiste pas dans l'élévation
TlavoTx La syllabe accentuée peut être a.gue ou grave,
elle peTcKCuper un degré quelconque de l'ecl.e le mus.cde;
ï'accL U frappe avec plus de force '«"«Jf .»Sfh»;2t^„
damment de sa hauteur relative. L accent de hauteur, en
tondais" est plutôt IWcent logiiue,m est du domaine de
l'expression.
865.— L'accent tonique se pose toujours sur la
dernière syllabe sonore du mot.
L'ACCENTUATION DES sriXABES I31
ont l'accent 8ur l'a X-Z^t^nT/"*^?"?'"* °'' ""«tte
fra^s;:"t^r;niteitsiv^r.''^j'' v^^- ""•"
de lï<4?, expriméeTar'laphrf^^ '"'"'**"=" ''"""'Vend
idé^etT ^ ^' ««"^-mêmes n'expriment aucune
Idée et ne reçoivent une signification que par ceux
qu. les accompagnent, perdent l'accent au J^ofirde
ce^de,.„,er.s.--ExempIe: les éorir^i^, (larSe £
n est pas accentué). ^ ">"cie tes
Dans un groupe de mots unis par le sens le mnf 1
ton et h., autres accents sont adoucis ou éteints 1
b.x. : oft. /(omwCT soi(< grands. "-emts.—
s„!?'"~^'*"*"' ''' "" '"■'^'"^^ «^''«*'"'. qui se pose
sur la première syllabe des mots poly,,ylUbi. ue^-^
Dans les ,.,ots composés, un accent secondaire frappe
ladern.ere syllabe du préfixe.-Ex. : pan.tLneï^
r^^'^n^rsTrsXtrrtieTi^
l'attaque, un son plein net et ô?..?r M ' '*>"''?'•' '*»""e, dè.s
courts, plus pro„oî.célns le tZ loîl"'"'.- uft ''*•"' '^■' "■""
jnergique que l'accent princinall' PhfAi "■"""^ '""'"»
d'appui pour soutenir l^ZnZ'^^tTT "" P"'"'
n™Si'*" -^ '"«P^We de 'u^pLfer t" ',T î ''""''" P""
derxtrx7p";rt,ïï:'tstrt4^''^ ^^'"''-^ ^^
lu
•I
• .»
CHAPITRE III
LES PHRASES
268.-Une proposition est un groupe de mots
énonçant un jugement. Une phrase e.t une prop. !
aon ou une réunion de plusieurs propositions formant
un sens complet. Une période est une réunion d
plusieurs phrases ayant entre elles des relations plus
ou moins directes. '^
SECTION I
l'A LIAI80X «ES MOTS
869 -Lier deux mots, c'est les prononcer comme
un seul, au moyen de la juxtapo.sition du dernier T
ment du premier mot au premier élément du second -
SomlT'^ ''^'''''"''' '-' """^-^ ('-
134
MANUEL DE LA PAROLE
270.— La liaison des mots n'a lien que dans les
rencontres de deux voyelles, ou d'une consonne et
d'une voyelle.
Deux mot., dont le premier finit et dont le second com-
mence par une consonne, ne peuvent se lier.— lix. . i/rana
S._De même, un mot terminé par «ne voyelle ne peut
se lier à un autre commençant par une consonne.— bx. . J^tew
puintant.
271.— La liaison de deux voyelles, c'est-à-dire de
deux mots dont le premier finit et dont l'autre com-
mence par une voyelle, se fait en supprimant la voyede
finale, et en faisant suivre sans arrêt la consonne qui
la précède de la voyelle initiale du mot suivant. On
apr„11e cette liaison éliSlon.-Ex. : sage et savant
(saj et savant).
Par rairfon, on évite Yhiatus, e.spèce df *>lille™ent prc^uit
par Vén.ission consécutive de deux voyelles. Ainsi, 1 serait
désagréable d'entendre et difficile de prononcer: la action; on
dit: l'action.
L'élision de a dans la, de e dans le, je, ne, me, te,
ce, se, de, et que, de i dans si, de oi dans moi et toi,
quand elle a lieu, est toujours indiquée par l'ortho-
graphe au moyen d'une apostrophe.— Ex. : l'écriture,
Vho-mme, s'il t'aime, c'est, donne-m'en, n'y va pas,
s'aider, qu'on, etc.
La et le, pronoms, ou régimes d'un verbe à Vimpératif, ne se
lient «as —Ex. : Fais-la entrer, dites-le aujc ouvrier». Oepen-
S,rns les vers, les poètes exigent parfois que le lecteur
fasse cette élision.- Ex. :
Comlammi-le à l'amende, ou s'il le casse, au fouet. (Racine.)
L'e muet final suivi d'un mot commençant par une
voyelle ou une h muette, s'élide toujours, bien que
l'orthographe ne l'indique pas (sauf dans le, pronom, ou
LA LIAISON DES MOTS 135
régime d'un verbe à rimpératif)._Ex. = ,yrag, affreux
(orag affreux), lumnéte hom^ie (honnêfh, .mme).
Ce sont là le» seules élisions possibles en fmnçai.,.
878.-La liaison de deux n.ots, dont le premier
hn t par une c<.,,onne et dont le second comui.ce pa
un .^,,,^ e fa.t en prononçant ces deux mots comme
ni h r']""^""' ''""° «eul-Ex.: bd homme
i^^homm^), fuit exprès (ta.it fexprè^y
ino^Srse'trentjS;:;s°^;Vi:rer'''^^'^r'''"
la cnsonne ., U fait 1,» Sn^,!,; . a f f " '>".' '«" ""•''
du premier n.ot et non à k p"'eX^;iube d,?""'^'7^,'J?*"
"ine nuance encore assez seiSrlf ■ ^" '*'?""''• ^"^^
di-sant que «W *» Z nerproln'co'^p^^.'^^J't' ?"'"' ^"
bien: cnVenfeu. Cela se fS ^«f; '^^ "«/*« /«<. mais
dus mots à colonne finairsonore 0™?!"' ^"'' '"^ ""''""
est muette, elle paraît d«yanta«»nrS2î^ '* '=»"'"■""' «"aie
liaison doit et e adoudê car X W ''•""'' '* "^"/'""'"^ «l'
nique, et il ne faut nJ .v„ ■ * ''"■"" ^^'^^^ '^"l'li'>
pronouciatîon '^^ ''"'«"'" '°" importance dan, I«
27â.-II ne peut y avoir liaison qu'entre les mots
qui ne sont pas séparés par un silence.
■l'a pas lieu. Ce™ !„r^ plutiU um 0^»^,^ t''^!^ "•' '" "'''™''
avoir énoncé quelqurrffe S?al« n" "^ ^."P^^n'e-Après
.l"els cas I«rticuliers et avec%ue7, :;,^°TeS"7''' ''""■^
moyen des différentes consonnes ' '* '""'™ "»
J74.-La liaison naturelle est la li^i.so„ d'un
mot termmé par une consonne sonore, qui s'appuie
«ur la voyelle initiale du mot suivant.-Ex ■ rlTl
fiirew' et cieV en feu..
1(1*
136
MANUEL DE LA PAKOLE
La liaison artlflclelle est la liaison d'un mot
terminé par une consonne, qui, muette dans le mot
prononcé isolément, ne sonne que pour adoucir lo
passage au mot suivant.— Ex. : jmmier homme (pre-
mier r'homme).
La liKison d'un mot terminé par deux .«°?f"»"f • ^""i J,"
première seule e8t sonore dan» le mot pria .«élément, est natu-
S quand elle se fait au mcyn de la consonne sonore, comme
S^ 8- Vo«« élo^u^t (discour' éUKiuent) ;-.rUflclelle, quand
elle se fait au moyen de la consonne muette, comme dans .
fort éloqrmU (fort «'éloquent).
275.— La liaison naturelle se fait toujoura, quand
les mots s'y prêtent.
La liaison artificielle se tait (quand les mots s y
prêtent et que les règles particulières à chaque lettre
ne s'y opposent pas) dans les cas suivants :
a) Entre les mots qui ont un rapport grammatical,
comme celui de l'article et de l'adjectif au substantif,
de l'adverbe à l'adjectif et au verbe, du pronom au
verbe etc., c'est-à-dire entre les mots dont le premier
n'a de sens que joint au second.— Ex. : «n homme
(un Ti'homme), très habile (très z'habile), etc.
b) Entre les termes des mots composés.— Ex. : pot-
au-feu, porc-épic, avant-hier, pied-à-terre, etc. (pot-
<'au-feu, etc.).
Cependant, c'est la liaùm naturelle (e.-à.-d., avec l'avant-
derniVre consonne) qui se fait dans les mots ara-en-ciel, chars
à Une., duc et flair,, crocs-en-jambe, guet-apens, et maître,
è,-artê (arc'-en-ciel, etc.).
c) Entre les termes des locutions adverbiales.—
Ex. : d« temps en temps, dh à présent, de part et
d'autre, tôt ou tard, tmii à coup, etc. (de temps «'en
temps, etc.).
LA LIAISON' DES M0T8
137
à) Entre les adverbes, les prépositions, les conjonc-
tions (sauf et et seltm, qui ne se lient jamais), et le»
mots qui les suivent.-Ex. : fart heureux, trop adroit
mats au contraire, etc. (fort «'heureux, etc.).
e) Entre les verbes et les mots qui les suivent.—
Ex.: part-mi ! ils veulent avoir, manger un min
etc. (part-<'on, etc.> '
f) Entre le pronom (siyet) et le verbe, et entre le
verbe et le pronom (régime).-Ex. : ils ont, pensent-
Ils i croyet-en, etc. (ils «'ont, etc.).
g) Entre les adjectifs et les noms.— Ex. : bons avis
mes enfants, sujets obéissants, etc. (bons j'avis, etc.X
fréque'nto* '*'*'""'' """"" *"""^' '"*'' "«"««-'» »"« '«« P'"»
276 — I. La liaison des mots terminés par deux
consoniie^, dont la dernière est muette et la première
sonore, est soit naturelle, soit artificielle.
Elle est naturelle généralement, et se fait par
conséquent avec lavant-dernière consonne, dans les
mots au singulier: regard aimable (regar'aimable)
Upart avec m^i (il par'avec moi), discours émouvant
(discour'émouvant), univers entier (uni ver'entier), etc. ;
et dans le mot cf^8,au pluriel comme au singulier
Elle est artillclelle, et se fait par conséquent avec
la dernière consonne muette, dans les mots au pluriel
(surtout si la liaison peut servir à indiquer que le mot
est au pluriel): divers exemples (divet^ î'exemples)
««cours ej^ces (secours s'efflcaces), etc. ; dans l'adverbe'
ort ; fort Imbile (fort «'habile) ; et dans les expressions
. uivantes : <fe jmrt et d'autre, de clerc à maître, porc-
^%c, lacs, échecs, nord-est, nord-ouest, par mppm-t- à
la mort aux rats, un court entretien (de part «'et
d'autre, etc.).
138
MANUEL DE LA PAROLE
Cependant, nous avons vu que la liaison est naturelle dans:
arcf-en-ciel, chart-à-bana, etc.
II. La liaÏHon des mots terminés par deux ccmsonnea
maetten, se fait généralement avec l'avant-dernière
consonne, au singulier, quand cette consonne est la
lettre c : aitjKct ajffreïix (aspec'affreux), etc. ; et avec
r«, au pluriel : instivcta honnêten (instincts z'honnttes),
etc. Quand l'avani-derniëre con.sonne est une autre
lettre que c, la liaison, au singulier, se tait avec la
dernière: daigt enlevé (doigt «'enlevé), etc., ou bien
ne se fait pas: Jésus-Chriat est. . .(Jésus-Christ | est),
etc. ; au pluriel, la liaison se fait avec » : daigts écar-
tés (doigts î'écartés), etc.
377.— La liaison artlBclelle ne se fait pas dan»
les cas suivants :
a) Api es les mots dont la consonne finale ne se lie
pas, d'après les règles particulières à chaque lettre
(No 280).
b) Quand la liaison serait plus dure et plus désa-
gréable à l'oreille que la rencontre des deux voyelles,
ou sentirait l'effort. En général, est mauvaise la liai-
son qui rapproche deux articulations semblables. Ainsi,
on évitera de lier : sang | dcre, résultat \ affreux.
c) Quand la liaison amènerait une équivoque: le
perroquet \ a des plwmes.
d) Quand l'interprétation exige qu'on prenne un
temps.
e) Quand le second mot commence par une h aspirée
ou par une demi-aspiration : il a dit \ on%.
f ) Après les noms propres et les noms de lieux :
Jéaw \ mfant. Paria \ est grand.
LA UAISON DES MOTS 139
f.ifl!'"^'"'"*'' •''"»"'"«°<=«''. que rint«rprétation
fait connaître exercent aussi une influence considé-
rable sur les liaisons.
On fait plus de liaisons dans les vers que dans la
prc«e dansla tragédie que dans la comédie. da:,s il
.^■tafon que dans le discours, dans l'expression
d.dée nobles et élevées que dans l'expression d'idées
fan„l,eres. dans le discours soutenu que dans la co^
versation.
879.~Dans la poésie surtout, il faut rechercher
les l.a,son. Elles s.nt souvent nécessaires au rX'
à la mesure, à l'harmonie du vei's.
SUet vetUent écrire et devenir auteuri
Pentez-vow, êtrejmte et àon impunénitnt ?
S80.--Règle8 particulières k cliaqae
finale,
consonne
B. Sonore, 6 se lie avec le son propre._Muet il ne
se lie paa . "c
>l «e he avec le son G.-Muet, il ne se lie pas, saut
dans certams mots composés et certaines locutions où
.1 est d usage de faire la liaison, «avoir: fran<,^.u
140
MAKUIL DK LA PAROLE
,
(franc it'alluu), pwv-épic, fniiic-arclier, ci-oc-en-jamhf,
de clerc à vxaitre, du Uiinc un nitir, franc étuwrdi,
fninc étrier.
Sonore (c'est-à-dire, dans les nom» propres, et
dans le mot mul), d se lie avec le son propre.
Dans les substantifs, d est muet et ne se lie pas :
nid I antiqiu: ; sauf dan» nul où il est sonore, et dan»
pied où il se lie avec le son T.
Cependant rf ne »e lie pa« dan» /n'ed à jneil, bien qu'il se lie
dans de pied en cap et pied à terre (pied | k pied, pied t'en
cap, etc.).
Dans les mots autres que les substantifs et les noms
propres, d est muet et se lie avec le son T : jyrofond
ennui (profond t'ennui).
Dans les mots terminés par rd, la liaison se fait
généralement avec r; nord et mid (nor' et sud).
Cependant, dans nord-eêt et riord-oiuet, la liaison se fait au
moyen du d avec le son propre. Dans le genre noble, la liaisop
avec d est parfois aussi préférée. An pluriel, la liaison se fa'
avec I.
F. Sonore,/ se lie avec le son propre : chétif inm^tf
(chétif insecte). — Muette, elle ne se lie paa
Dans n««/, adjectif numéral, /se lie avec le son v: neuf
ant (neuf v ans).
6. Sonore, g se lie avec le son pi-opre : joug ivmip-
portable (joug' ir ' .pportable). — Muet, il se lie avec le
son k: /nng imyar (sang Àr'impur); sauf dans les
mots seing, hareng, poing, coing et étung, où il ne se
lie pas.
Dans bourg eï/aubowg, la liaison se fait avec r au singulier,
avec « au pluriel.
I.A LIAISON DES MOTS
141
L. Sonore, ( se lie avec le «on propre ou avec le son
mouillé, suivant le ca«.-Muotte. elle ne se lie pas
sauf dans gentil où elle se lie avec le son mouillé.
M. Sonore, m se lie avec le son propre.— Muette
c'est-à-dire quand elle fait partie d'une voyelle nasale
elle ne se lie pas. '
N. Sonore, n se lie avec le son propre.— Muette, elle
neseliepasKénëraleinent; particulièrement, elle ne
se lie jamais dans les substantifs, sauf toutefois dans
rien.
Quoique muette, n se lie dans les adjectifs et dans
1 article indéfini un, immédiatement suivis du nom
auquel ils se rapportent, dans les adverbes et les pro-
noms suivi, d'un adjectif, d'un verbe, d'une préposition
d un adverbe ou d'une locution adverbiale: Jeun «'en
<au, bien haUU, etc. (s'en „'alla. etc.).-Mais n ne se
lie pas dans les pronoms placés après le verbe: donne
m'en \ un peu ; de même, n ne se lie pas dans un et
dans 1 adjectif ancien, suivis d'un mot autre qu'un
substantif: en voici un | assej bon, ancitn | et pré-
neu^. Cependant n se lie dans l'un et Vautre et Vun
oui autre (l'un n'et l'autre, etc.).
Quand n. faisant partie d'une voyelle nasale, se lie.
elle ^rde le son propre. Mais dans les adjectifs quali-
facatifs. la nasalité disparaît: bon homme (bo «'homme)
i^ liaison se fait sans que la nasalité disparaisse, dans
les adverbes: bien heureux (bien »i'heureux); dans
run, substantif: rien à dire (rien w'à dire); dans les
adjectifs possessifs trum, ton, son : mon habit (mon
«habit); dans l'article indéfini un: un avis (un
«avis); dans l'adjectif indéfini auoum ; aucun ii^i-
vidu (aucun »,.'individu) ; dans les pronoms: on em
« vu (on îi'en m'a vu).
us
MAHUBL DE U PAROUE
i>!
P. Sonore, ;) ne lie avec le ion propre. — Muet, il «•
lie dam tr(tp et beavMxup avec le hou propre, maiH ne
ne lie pa» Haii» vamp, champ, coup, drap, galop, loup,
et itintp,
(). Il HO lie toujours avec le son K.
K. Sonore, r ne lie avec le Bon propre. — Muette, »• se
lie avec lu non propre, dans les verbes à l'inUnitif et
dan» leH adjectifs suivis du nom auquel ils se rap-
portent, mais sans jamais altérer le timbre de la voyvllu
ipii la précède; ainsi, chercher un ami, ne se pro-
nonce |iaH : chercher' un ami, mais: cherché )''un auii.
Dans leH autres cas, rne se lie pas, notamment dan.s
lex HubstautifH.
On dira donc : It premier r'homme, mais': le pretiàer \ et
le ilemier,
Dana le» finales en rd, fit, rju, ri, rtt, nj, rgt, ru, quand c
seule est sonore, la liaison sf fait générnienient avec r au sin-
gulier, et avec » au pluriel ; mais dans mr/it, la liaison se tait
toigours avec r, au singulier comme au pluriel.
8. Sonore, » w) lie avec le son propre. — Muette, « se
lie ovec le hou z : leit amin (les z'amis).
Pour le» mot» en ri, rrf», r/x, etc., voyez B.
Quand » finale appartient k une syllabe muette, on ne fait
jia» la liaison dan» la diction fanulière: tu affirmer à tort
(aflirm' k tort) ; à moins que ce soit nécessaire pour marquer le
pluriel : ijmli/ueii h<ymv>e» (quelques z'homme»). — .S' finale, à la
deuxième iiersonne du singniicr de l'indicatif des verbes de la
première conjugaison, ne se lie pas par conséquent dan» la
conversation, mais se lie dan» la diction soignée.
Tt T se lie avec le son propre, sauf dans la conjonc-
tion et, où il ne se lie jamais.
Dans les finales en rt, la liaison se fait avec »-, sauf dans le»
locutions Je part en /art et de part et d'autre, dan» l'adjectif
coMi*, dans I adverbe /(»■«, et à la troisième jiersonne du pré-
sent de l'indicatif du verbe sfriiV (il firt), où la liaison se fait
avec (.
LA COXOTIurcTION
143
X. Sonon., .r H„ lie avec le ho., ,,„'il „ ,,„„,„, ,,
-Muet, .1 se l,„„vec le «on z. a.,,eM.I«„t, .lanH ,„.- z
C'H. Ch tiniil Ro lie avec le hou k.
.SECTION II
LA COKNTRCt'TIUX
281--La construction est l'a.t de prn,dr, ,l„
f«»y«dan« le di«,ours, et de fixer. p.vr de.s Hillce.
jud.c.eu.se.ne„t distribués, les bornes du sens.
parties de, &J «' Lnt ^lIS ''"' h,''"'!'''"'"' «' '*''' «Ji^"'-''™
tout d'un trait le, iSeflcTnCh n'^'''''""'*''- l'""'""-'^'^-'
de 2"^"/'" P""'''P*' '^" Silence, en diction, est
e„dreled.scourscIaireti„tellij,ible. Ennéglig an
Je a,re des pauses aux endroits ,,„'il faut, on Lui
de dénaturer le sens des phrases.-Ex. : '
It, KTtirtnt arm^» de Uun maimu.
Lesdencesert encore k la respiration. Quand le
lecteur rencontre un silence, il doit en proL pour
144
MANUEL DE LA PAROLE
respirer; peut-être sn voix devra-t-elle fournir une
longue course, avant qu'il puisse faire une nouvelle
provision d'air.
Dans le silence, la parole seule est suspendue, ;■:• geste agit
encore généralement. A chaque repos elliptique, il doit se
dégager une idée i travers le geste. Et môme alors que le
silence n'est pas elliptique, il est encove utile à la mimique, en
ce qu'il permet au geste de se concevoir et de s'erécuter en
partie avant la parole.
383. — La constmction est la ponctuation du
langage parlé, et les pauses, plus ou moins prolongées,
correspondent aux points, aux points-virgules, aux
virgules, etc. Aussi, tous les temps ne sont pas d'égale
durée. On peut distinguer des pauses, des demi-pauses,
des silences, des demi-silences, et des quarts de silence.
Le silence dure d'autant plus longtemps que l'idée
énoncée précédemment est plus complète par elle-
même, et que sa liaison avec la suivante est moins
intime. C'est afiaire d'interprétation, de mesure et de
discernement.
284. — Souvent le sens veut un silence à un endroit
où un arrêt complet paraîtrait trop brusque et aurait
pour etlet ds hacher le discours. On remplace alors le
silence par une nuance de diction. On fait cette
nuance de diction en soutenant un peu la dernière
syllabe prononcée, et en abaissant ou en élevant tout
à ""up la voix sur le mot ou les mots qui suivent. — Ex. :
Yoil^ l'homme * en effet : il va du blanc au mnr. (Boilkau.)
Parié * est pour un riche un jxiyê de cocagne. (Id.)
(Alix endroits où les temps ne sont pas indiqués imr la ponc-
tuation, nous marquons dun astérisque (♦) les nuances de dic-
tion, et d'un trait ( 1 ) les silences. Dans les exemples, nous
n'indiquons pas tous les silences, mais seulement ceux qui sont
nécessaires pour illustrer chaque règle.)
LA CONSTRUCTION 145
parfois de les ignorer E„^.„Z,''"'*" >''•'« J-K^ra bon
bornera le, ob8^?ver kriâement^V T"'"''"]' "" ''"™ »«
prudence. strictement, et ne s'en écarter qu'avec
propre, et tout en grounant le» mnî! H' ''*"'>">'"« 1"i leur est
à ma«,uer autantTuepolsfwn^ ^yth^'lT-' """ ""■"""
mesure, et A dégager la riZ^Ji 1^ ' * '*'.™ ^"^" 'a
diseurpourrales^SrûireœrVeofèment .«...T- ^T '"^ '«
«■■Is sont mauvais, i, devra rSe'r^S'TS^otr'"^'-
dl«?r?;~;?^"''. P"™'P*' généraux s'appliquent à la
dlstrlbntion des silences :
dail ,^™'ï"'7«,r'^« ««t «'^primée, elle doit se gi^ver
préeéié?Un ;> "'" "' ^'^ "^^ ^ '^"^ «l"^ ''-
précédée. Un silence esl pour cela nécessaire.-lEx. :
J^e cMUau \ et hanU. Le chdUau du bar»n | e,t hanté.
il l^T^ '" P^'t °" '""'^ ^ '""^^ ''idée, quand
temps de compléter le sens, avant qu'un autre obiet
soit présenté à son esprit.-Ex, : "^
pa.^?4'r.^*;?„rrffiC^^^^^^
«int/''^!,'^"" "'""'^ ^"' •^°°« déterminée par les
ellipses et les repos de la pensée.
de! sne";fef *' '«■•"•'-"*••- P»- 1* ««trlbutlon
.l^Xïï;^rS:Snr;=,p-ou
146
MANUEL DE LA PABOLE
tiona précieuses, qui révèlent la manière de l'écrivain et qui
guident le déclamateur dans l'interprétation d'un mor-
ceau.— Ex.:
Bègne: de erime en crime, «yîn te voilà roi. (Cobkeilm.)
Ce vers, dit sans repos aux signes de ponctuation, n'a pas
de sens.
Je croyaiê, moi, jugez de ma nmpliciU,
Que l'on devait rougir de la dupliciu!. (Destouchks.)
Si l'on supprime la ponctuation dans ces deux vers, tout
est confus.
2. Remarquons que la virgule qui précède les
vocatifs courts, les mots mis en apostrophe, ainsi que
les incises courtes, comme : dit-il, etc., même h la fin
d'uu vers, ne se traduit généralement >, \e par une
nuance de diction. — Ex. :
Je crain» Die», * cher Abner, et n'ai jioint d'autre crainte.
(Racine.)
Je craim Dieu, * dite»-vout, ta vérité me lomhe. (Racine.)
Mai» ce qu'on ne jmurrait jamai» t'imaginer,*
Cinna,tut'enmuviensetveuxm'atêaii»iner. (CoKNEiLLE.)
3. De plus, le diseur ne doit pas se fier aveuglé-
ment à son auteur. Trop souvent, la ponctuation est
mauvaise, et en la respectant, on risquerait de faire
fausse route. Parfois aussi, la ponctuation, sans être
défectueuse, est insuffisante. Ainsi, les elliijses sont
rarement indiquées par la ponctuation ; on doit cepen-
dant les marquer par un silence ou une nuance de
diction. — -Ex. :
Ces transilioni soudaines et inattendues causent toujours une
granile mriirise; si elles se /m-Unl à quelque chose de plaisant,
elles excitent à rire; si * à quelque chose de jirofond, elle» éton-
nent; si* à quelque chose de grand, elles élèvent.
(Vauvenaruuïs, jHirlant des saillies de Feyirit.)
l'A CONSTRUCTION
Il • • ^^^
^^^^y^^^V:! r.„. de ponetua-
nuance de diction '^''"''' »"'*» «hacn de ce, Je'*ï,*;,L,e
f-e que « ,a phrase y'^^rr^Ttèo" " '^'' '''
expression—Ex.: P'ttoresque et en
148
MANUEL DE LA PAKOLE
inversion procèdent immédiatement ceux auxquels ils
se rapportent, on les lie ensemble.— Ex. :
L'aH I den traïuporU de Vdme est un faibU "''^T^^^^^^-^
Et toui, devant Fautel | avec ordre introduiU,
De leur» cham]» | dayu leur, main, portant le, nouveaux
(Jmit,,
Au Dieu de Funiver, contacraient ce, prémice,. (Racine.)
Souvent, en pareil cas, une nuance de diction doit rempla-
cer le silence, pour éviter un arrêt trop brusque.— tx-
Ce,Kndant,je rend, grâce an zèleoffici-tux /o.™, x
Qui * .«>■ tmie nu,i>énh -:<m,faU ouvrir le, yeux. (Kacine.)
9. L'adjectif qualificatif et le participe faisant office
d'adjectif se lient généralement au nom qu'ils qua-
lifient.—Ex. :
L'homme tombre \ amva
Au ha, d'une montagne (V. Hdgo.)
L'œil fa,ciné \ le cherche à traver, la rameaux. (LaMABTINE.)
10. Cependant, on les sépare quand l'interprétation
indique une certaine hésitation, une recherche du mot,
et permet d'intercaler mentalement l'expression : Com-
ment dirai-je f — Ex. :
J'ai mont<! pour vom dire, et d'un contr yéritabU,
Que fai conçu pour vout une estime \ incroyaUe. (MouÈRE.)
11. On les sépare aussi, quand leur liaison chan-
gerait la valeur des termes. — Ex. :
Combien de pauvre, * ahandmné,! (Bouedaloue.)
Sans cette nuance de diction, pauvre,, qui est substantif,
serait pris pour adjectif.
12. On les sépare encore, quand l'adjectif a un com-
plément, le participe un l'égime; et dans ce cas, le
LA CONSTRUCTION 549
Pa> de ,aUs emjjo^s ,-eH ,„yu^- aan> le numie. (MouiM
13. Le verbe se lie à son coinplém.ut, direct ou
indirect, qui le suit immédiatement -Ex. :
La nuit mMpliaitcelong„,„n„e^,„t. (Lecokte de L«,,. )
14. On les sépare cependant, quand le complément
^«se une surprise, comme lorsqu'on peut dirf f"
15. On sépare encore, le plus souvent par une
nuance de d.ct.on, le verbe et son compiémenrdirect
ou indirect, composé de plusieurs mots.-Ex :
«Hn.r, m a .^j^ser * ce gu'on .cuirai, pouvoir WyW
n éon,u,it * à t.u> le. rouvres .u'il renc^trai, ^'"'""""^
16. Quand le complément direct ou indirect ne
smt pas .mmédiatement le verbe, mais s'en "Ïu"
séparé par quelque mot autre qu'un adverbe de nél
■on. on l,e au verbe les mots qui le suivent, et IW
fait un silence avant le complément.-Ex. :
Pari> est,.,ur un riche | un j^y, ,/e cocayne. (Boileau )
rec't^o,!?" ^'"^Î "" '"""F" """"' '-^ complément indi-
.ect qui précède immédiatement le verbe, et on le lie
a ce dernier.— Ex. : . -i on le 11e
l'>>nfant I dan» la j.r,r,een,l„t,onjeunee.,nit. (V. Huoo.)
150
MANUEL DE LA PAROLE
18. On détache, par deux silences, du reste de la
phrase, le complément indirect qui précède le verbe,
mais qui s'en trouve séparé par quelque mot autre
qu'un adverbe de négation. — Ex. :
Aujc kramhei d'un tilleul | une jeune fauvette
Avait (le teujietitê tmpendu le Imeeav.. (AUBEKT.)
Les règle.s 17 et 18 sont des applications de la règle 8.
19. Oii sépare le complément direct et le complé-
ment indirect, quand l'un d'eux est composé de
plusieurs mots. — Ex. :
yâtexpcu le dernier ami* à ceux qui vont »ioitnV.(SAINTINE.)
20. Le complément i circonstanciel placé immédia-
tement avant ou après le verbe, se sépare de ce dernier
par une nuance de diction s'il est court, par un silence
s'il est long, et se détache dans tous le.s caa, par un
silence, du reste de la phrase. — Ex. :
J'avaii * nnjunr | un valet de Gascogne. (Maeot.)
Le c/u'ne | unjnur * dit au roêeau. . .(La Fontaine.)
J'ai voulu * ce matin | te ranmrtei- de» rotes.
(Mde Desbobdes-Valmobe.)
21. Quand le complément circonstanciel n'est pas
immédiatement suivi ni précédé du verbe, il se
détache du reste de la phrase par deux silences.— Ex. :
J écoutait souvent \ nu fond des bois troublés \ le chant du
rossignol.
22. L'adverbe qui suit ou qui précède immédiate-
ment le mot dont il modifie la signification, se lie
invariablement à ce mot ; mais si ce mot est un verbe,
on détache l'adverbe du reste de la phrase par un
silence. — Ex. :
On parle souvent \ de l'attaekenuint du montagnard inur sa
maison.' (Peévost-Paeadol.)
J» me souviens ton/ours | que je vont doit l'empire. (Raodie.)
LA CONSTEUCTION
151
C-Mt une application de la règle 16 ou de la règle 8.
n on eit de même pour la locution adverbiale.
,n„f/f ■>"■'" f- .'" '"°""°" adverbiale, éloignés du
mo dont ,1« n,od>fient la signification. ,e détechent
<ie la phrase par doux silences.— Ex. :
/-■.»««««, I envain | l>our la chercher c<mrutcAe2 le plaUir.
C'est encore une application de la règle 8.
24. On fait généralement une pause ou une nuance
de diction, au commencement d'une phrase, après une
conjonction de coordination (saut après: et. ou n!7t
SI), après les locutions conjonctives au cmitraire et \m
wriÊx" "" '^^"'^' " "^"^ ""' '°°"''°» '«^^«^-
^1*« I iVa/Anie Wh«. . . (BoiLEAU.)
Oy \ il advint que. . .
2.5. On prend un temps avant la conjonction ./
Tux trber ". ''""^'^''J-»^^' d-^ -bslan i :
deux verbes, ou deux adverbes, suivis d'un complé-
ment qui ne se rapporte qu'au second.-Ex. :
Le, m^eaux oM eu peur | et h sont arrêta, ,h ctumtm-
^n^ut ..... ,a rai>^ , , ,, ...^,.„,„,lf ^^^
26. Si le complément se rapporte aux deux termes
on he ces derniers ensemble, et l'on fait un silence
avant le complément.— Ex. :
Le a<mr,,ia,uJ nmnoe et b.nt | ««^ moMafion.
(sauf a.ant celle qui n'est composée que de term.s
1 1*
162
MANUEL DK LA PABOLX
* '■ il.
l'if
ht
court»), nn BÏlence entre clwkqne terme, et un silence
apWts le dernier terme, m oe qui suit se rapporte à
toute rénumération. — Ex. :
Soy<a 1 offieimr, doux, conphinnt, dkumeur égale \ et «m.
awrti det amie.
Quand ce qui suit se rapporte ou dernier terme
seulement de l'énumération, le dernier silence doit être
omis. — Ex. :
Cet hommet m'ont paru | grouiere, igfioranU, et ememii du
travail.
Quand l'énumération est précédée d'une préposition,
le premier silence se fait lavant cette préposition.— Ex. :
Lee homtiu «miltnt être r>ée \ pour rin/ortune, la douleur \
et la pauvreté.
28. Il vaut mieux taire une nuance de diction
entre un substontit et son complément qui le suit, si
ce complément est long. — Ex. :
Cynu était le chef * d'un graml et puisêant empire.
29. 11 doit y avoir une coupure avant les deux
termes d'une comparaison ou d'une opposition, et une
autre entre ces deux termes. — Ex. :
Je préfère * la vertu pauvre | au vice opulent.
Au lieu de t'en tenir aux eimplei argumente
* D'Arittote \cntdeSmt 'Floeias.)
30. On sépare deux substantif» mis en apposi-
tion.— Ex. :
.S'otn* Pierre \ apôtre.
31. On fait encore une pau^e légère ou une nuance de
diction, avant un mot qu'on veut faire ressortir.— Ex.:
L'honma n'eet qu'un rouau, maie c'eet «n roee<tu 1 ?^«»«-
Aux balladeiturtotttvoui(tet*admiraUe. (MouÈRE.)
lA CONSTRUCTION 153
32. La proposition incidente, déterminative ou .xpli-
cat.ve. ^ détache de la principale par deux silène
ou par une nuance de diction et un silence—Ex. :
les arbres * qui prcuent le, rine» de f Indre I d^^,^,
le. pré. de. n^an^lre. d'un veH Matant. ' ™"' "^
Cependant, on lie à la proposition principale l'inci-
dente qu, joue le rOle d'une épithAta-Ex. :
J'aime un enfant qui obéit.
33. On détache au.si par deux silences tout mot
toute locution de la valeur d'une i„cidente.-Ex. :
Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille
S'écrm-l-il I ,/. /„,„ I „„ ,,^„^,„^ ,,,, ^^,; ^^^ j.„^j^,^^^
on!!u^ P'-opo^ition complétive joue le rôle d'un
con.plé™e„t direct; la p.,,position infinitive joue le
rôle tantôt d'un co.npléraont direct, tantôt d'un com
plement indirect. En conséquence, elles sont liées à la
proposition principale, ou elles en sont séparées par
18 -l'ÉT*' '""""' '"** '■^^''' ^•^' ^*' ^^' 16' 17 et
Je croie que mu» j>leurez.
Je sen» le sol trembler.
H ett aller voir un malade
.rai .e,Ui tout à coup | le ,ol t,-emble,- mm me<,jM,.
35. La proposition cireonstiincielle joue le rôle
d un complément circonstanciel. Elle veut donc être
traitée m. point de vue de la construction, d'après les
règles 20 et 21. —Ex.: «près les
Il avance * à memre qm vouit rrj-idf
Pourvu qu'on ««/« la cvlti,^ | fa 't«re n^ ,'épux« jam «
IS4
MANUEL DE LA PAROLE
1 •«
1 ■!
I,
3C. La propoBition participe se détache toujoum
du reste de la plirate par deux «ilence», ce qui du reste
est généralement indi(|ué par la ponctuation. — Ex.
La jiarti étant faitet, h lion jKirla ainti. (La FosiaWB.)
SECTION III
LE KOVTEMEIiT
888. — Le mouvement est l'allure de la parole,
lente, modérée, ou rapide. Il résulte du temps qu'on
emploie à prononcer les mots, et de la durée des
silences.
289. — En général, le mouvement doit être normal,
ni trop lent, ni précipité.
I^ vol'jbilité fatigue et l'orateur qui s'eMonffle, et l'auditeur
qui cherche 1 le suivre. Parler «roj> vite, c'est compromettre
la clarté du diMonm. I^ débit trop lent ennuie et impatiente.
Ou ne laase bientAt d'un orateur dont la parole «e traîne, lan-
guissante et monotone.
290. — Cependant, le mouvement doit varier sui-
vant le sujet du discouru et le personnage qu'on
représente. Dans un morceau, l'allure initiale, loin
d'être uniformément gardée, sera tantôt ralentie,
tantôt accélérée, suivant les idées st les sentiments
exprimés.
Le mouvement des sons est l'expression du mouvement des
idée» ; aussi le rythme de la parole change-t-il à tout instant,
sous l'influence d'idées différentes. Cette variété d'allures est
l'une des grftces de la diction.
C'est par V interprétation qu'on connaît le degré de
rapidité voulu par le sujet du discours, par l'idée ou
LE MOUVEMENT i.--,
condition du personnogu.
Ain.i la réciUiiim d'un morceau léwr fable ikw!.!. k.j-
plutôt fait avec- ieutet U «ÔSm'Sh " '^"'t^'- «"
la pawion, plu« ardente veut^,, .ni. • 'J*""""'"*='P'W;
tuwité dan, le déMl-Ùn veMUr,?„ "'"',""' "■*•'"« '"'I-*'
oité d'un jeune homt . iVi^ "„^ ^tirtSw nlZl^ '""'■
se» «yllabes comme fait un DKreiii«.n»V„.' , ' "*,''?'."« I»»
verain n'a p«, le parler tTrCrerd'uVC"""""' '""""■
deVeT;^ vK*Sa'r:ït™it";émL.'.7' '?"«i-««"»"-<'"' ««"
.Wt«illanibienrr.'e!ret;:rri„rért'?'*"^ '"'P '""«• <"• '"
• ***•-';*"'''"" '^" '^•SWt est encore en raison
inve^e de ladifficilt. ,„•„,. ,p«,..eà,efaire en Jd""
et dépend par con8.^.,aent de, dimensions et de, pro
priétés cumutiques du locol. ^^
On doit parler d'autant phw lentement que l'espace
..ù la VO.X doit vibrer est plu, considé^ble '^
exige encore G^'e a 1, re lel len'te ?"""""' V"^^" ''«"""«'''
le» sons au loin sans e, œnfonH^ '^?'i '■""' *"• '™"«n>ett^
.■«pace restreint, dans une a êLtl;fi"'''T ''■'''' *'"" ""
si cette salle est gZdret,l«Jl5r' ™^""ï «"" '^^^'"-
»ont hors de la p^^':'^^:!,^^»''» voT," '^ P'"» •*'-«»^
Au point de vue de la valeur acoustique on peut
d.st,n«uer trois types de salles: V ceL donfll
«onont^ excessive expose à des échos, et partant à
156
MANUKt DE LA PAROLI
K* I
l'enchevêtrement et à la confusion des «on» ; 2° colles
qui «ont plutôt sourde», éteignant le» son», étouffant
U voix ; 3" colle» qui résonnent bien, c'est-à-dire, où
le» onde» sonore» directes et réfléchie» produisent un
son unique et renforcé.
Dans le» première», il faut parler plus lentement,
moins fort, et plu» digtinctement.
Dans les seconde», l'orateur doit ralentir aussi son
débit, et parler plus fort.
Dan» les troisième», enfin, avec un mouvement
modéré, un orateur »e fait comprendre »an» peine.
L'esHcntiel eut d'être eoin*>ri». Si votre voix eut faible, vou»
dever dan» tou» le» en» suppléer à Is force du soii par '» len-
teur de la i»role et la netteté de la proiionciatioii. .Si 1 idée
exprimée, ou le iientiment, exige une allure plu» rapide, exagérez
d'auUnt l'énergie de l'articulation. Mai» ne prenei jamais une
allure trop rapide ; ne vous rendez i»i» à la limite extrême de
iierccptioii possible, qui e«t de quatre syllabes par seconde.
(Chaque local demande Jonc une étude particulière. Ses
propriété» acoustiques déiiendent de ses dimensions,— hauteur,
longueur, largeur,— de sa forme, de sa capacité, du choix et de
la disposition de» matériaux employés dan» sa construction, des
tentures qui s'y trouvent, de la forme anguleuse ou arrondie
des voûtes, de» parois et de» colonne». Ce sont là autant d in-
dications sur lesquelles doivent se régler le mouvement du
débit et la force de la voix. Un orateur ne doit jamais pren-
dre la parole dan» une salle, sans en avoir d'avance apprécié
la valeur acoustique. Si l'on ne veut rien risquer, il vaut mieux
essayer la salle, avant d'y paraître devant le public; et même
alors, doit-on se rappeler qu'une salle ne résonne pas de la
même manière, vide, ou pleine de monde.
I.M DirAUTO DI LA PAROU Jg;
SECTION IV
IBS DÉrADTS DB U PAROLI
Aht. I. — Le battement
2»8.-Le bégaiement consiste d.t.M u diifi-u!'.
qu éprouve le Wg„e K prononcer que!.,.., „„„ ,«r "
cul.e« „„ tous les sons indistinct,....,,, ce ," 1'.
manifeste par une répétition conv.,l.s,ve d. ..., so,.,
ou par une espèce d'hésiUtion qui reU.de ^...r .Cis '
s.on.^s„.v,e géné™len.ent d'une précipitation ^Z
un mot, il „e le iJut ml ►ï^. „■ . *"' ?"i' "'» Prononcer
qu'il y jiarrient '~' *' *"> " *" 1" «P-*. des effort, ripitéi
1 *i!?"T°° distingue le bégaiement organique et
le bégaiement d'habitnde. Le nren,;;; T
véritable infirmité, «ne affection nervTeVseco'd
«'iÎr/rv?T"°" ^"'P vive; mais le plus
souvent. >1 t.ent à l'.ndiscipline des organes.
Wgaie,uent d-habitudeVrâit êtrL.SiL'^"'i"?"'* "«""« <'•'
le diaphragme ind<wiir^t nriJ^?"'"^''» '•«•?'■*'■<>" ;
dique^-pendant l'expo âîon de C .tj""'T'°"'' "P""""
■Kuniquent à tout rapl^reil yoc^l ' ' '"' «""bresauta .e com-
, ^î*'7^,°'" ^ ''"'■"S^'' ''" bégaiement, il faudrait
rendre à la volonté son empire sur les organes
pour cela discipliner ceux-ci.
fï;^-W^-'^^-*
158
MANUEL DE LA PAROLE
Il est douteux que cela soit possible, quand le
bégaiement est organique. Pour le bégaiement d'habi-
tude, la guérison est toujours possible ; le traitement
à suivre consiste dans deux espèces d'exercices : exer-
cices de respiration, et exercices d'articulation.
Les preiniera seront décrits quand noua traitetonH de k rei-
piration ; les seconds se trouvent au Nu 97.
Art. II. - Le balbutiement
295. — Le balbntiement consiste dans une pronon-
ciation hésitante, interrompue, mais sans secousses :
c'est un prolongement Isnt et pénible, plutôt qu'une
répétition, de chaque son.
On peut rappeler ici le défaut de certains orateurs ijui, à
tout instant, intercalent dans leur discours un son inarticulé,
ressemblant à un eu ouvert.
296. — Le balbutiement est natnrel ou :;^cidentel :
vMturel, s'il provient de la faiblesse de l'intelligence
qui conçoit trop lentement; accidentel, s'il a pour
cause soit la timidité, soit une conception confuse de
ce que l'on veut dire, soit une habitude invétérée.
Le balbutiement accidentel se corrige aisément.
Celui qui désire s'en défaire n'a qu'à le vouloir ferme-
ment et à se surveiller.
Abt. III. — Le hredouillement
297. — Le bredouillemeiit consiste dans un m'u-
vement tellement précipité, que les mots, prononcés
imparfaitement, enchevêtrés et mêlés, sont confus et
souvent inintelligibles.
LES DÉFAUTS DE LA PAROLE 159
898.-.Le bredouiUement a pour cause une certaine
paresse des organes mis au service d'un esprit très
prompt et d une vive imagination.
On s'en corrige en s'exerçant à articuler lentement
péniblement, vo.re lourdement, à allonger chaque son
a séparer chaque syllabe, et à rythmer sa lecture sur
une mesure régulière.
^^!^
NOTE
Par 1 observation des règle, énoncées dans ce volume, on
obt. „t une d.ofon correcte. Ce n'est pa, là tout l'art de U
'Z Tr "'" ™"'""' "-"'^'"■•'-nsleadeuxautres
.^c^onsde lavo,.,q„i.o„tde plaire et d'exprimer, et la triple
p. .a»nce du geste. Xous apprendrons alors à rendre, par des
n«ex, ,t , ^^^^^^.^^ ,^^ ^^^^^ _^^^^^_^^^^^ ^^
Ame et . .s m.lle nuances de la pensée et du sentiment, que
I s n,ots seul, sont incapables de peindre. Mais, ,»ur arriver à
être. e..p..s.- i, f,„t da.K.rd apprendre à être correct.
-Mettez de ...rdre et de la netteté dans vot« discou,.. cela
vous co„du.r. à y mettre de l'esprit. " Dupont-Vernon. l'excel-
en pro esseur que Henry Foucquier appelle le "grammairien
ie la scène", détournant au profit <le son art cette phrase de
I^Bruyè.,adit: "Mette, de l'ocre et de la netL dal
-tre d,ct,on, cela vous conduira à y mettre de l'expression. "
Apprenons donc à lire correctement. «C'est se préparer à
■ecevoir l'mspiration,' disait Talma.
'M
MORCEAUX CHOISIS
POUR SKBVia D'ïXEBCICBS
DE LECTURE ET DE RÉCITATION
8.
9.
l'i,
11.
U'.
13.
14.
PHRASE» HÉTACHÉKH
(eieroioM de liaison)
■ Le parois»i«„ en plomi, entraîne son ,«8teur
. tn chasseur de son arc avait mis bas „„ daim
• Un bnndejoncen Ht l'affaire
L'enfant met pied à terre, et puis le vieiUart monte
Ban., un profond ennui ce lièvre se plongeait.
Ije m.r,.|,«d a .,a jK-au devait faire fortune.
Mal prend aux volereaux de faire les voleurs
Va-t-enchétif in.se«e, excrément de la terre'
Quittez le long espoir et les vastes pensées
Certain couple dami. en ,,n bourg établi. '
l n fol allait criant par les carrefours
hon,. un sourcil épais il avait IVeil csché
il ZT ""',' '""'r'^-"" daim avait un faon.
Le héron au long bec, emmanché d'un long cou
.So cro,re un personnage es. fort commun en France
( erta.n enfant, qui sentait son collège
Jean s'en alla «unine il était venu.
12
I»'
1C4
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
25.
2G.
27,
28.
2U.
30
ril
MANUEL DE LA PAROLE
U nature envers v,.i« me semble bien injiwte.
Un os lui demeura bien avant au 8'»'"-
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous feront blanc ou noir.
Le porc k s'engraisser coûtera lieu de son.
Un milan, de «)n nid antique poagesseur. . .
Arrière ceux dont la bouche
Souffle le chaud et le froid.
11 ne se forma plus de nouveau sang au ceur.
Et sur son roc Prométhée espéra
De voir bientôt une fin à sa peine.
Ils n'avaient tapis ni housse,
Mais fort lK)n ajipétit.
Quand le malheur ne serait bon
Qu'à mettre un sot à la raison,
Toujours serait-ce ajuste cause
Qu'on le dit bon à quelque chose.
. La nation des belettes,
Non plus que celle des chats,
Ne veut aucun bien aux rats.
Ma bonne amie et ma voisine,
Lui dit-elle tout bas, je vous donne un avis.
Notre mort, ,
Au moins de nos enfants (car c'est tout un aux me«.«).
On ne le paya pas en argent cette fois.
Patrick mit l'alarme au camp et dans la ville.
Chacun donne un coup à la bête.
L'ftnier et le grison firent à l'éponge raison.
Il n'est pas malaisé de tromper un tromi«ur.
Passe encor de bitir, mais planter à cette fcge !
, Ceci s'adresse \ vous, esprits du dernier ordre.
Ce dernier e.«pérait.
.Quand une meute s'approchant
Oblige ce dernier à chercher un asile.
Volontiers on fait cas d'une terre étrangère.
Un loup n'avait que les os et la peau.
.31.
32.
33.
34.
35.
36.
37.
38.
33,
MOHCBAITX CHOISIS I85
42. Mais le dënr de voir et llumeur inquiète
L'cniiiortèrent enfin.
*3. Le juge prétendait qu'A tort et k tmvere,
On ne «aurait manquer, condamnant un 'iwrvors.
44. ixîoutez un bon mot, oyoï une merveille!
48. La belette avait mis le nez k la fenêtre.
46. Une hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris.
47. Foin du loup et de sa race.
48. Dans un champ i l'écart voit du blé répandu.
4». II ne faut [las toiyours être si délicat.
SO. Quatre corps étendus.
61. Il est sourd i nos voix.
M. Le lion tint conseil et dit: Mes cbers amis
63. Certain ours montagnard, ours i demi \éché '
64. C'était bien de chanson qu'alors il s'agissait >
S5. Adieu mon toit et ma maison !
86. La reine î— Vraiment oui:
67. Ainsi s'avancient, pas i pas,
Nez i nez, nos aventurières.
58. Entre les pattes d'un lion,
Va rat sortit de terre assez i l'étourdi.
(La FoHTAiXf.)
PHBA8E8 DÉTACHÉES
(•zenHoM de lùiaon)
A n^ i ? . ," •"■;? «"""«-nous la chairî (Békanokk.)
4. Déjà tout le vallon aime * le répéter. (A. Chénikb )
8. Dieu ne fait rien en vain. (Voltaire )
6. Ils montent un A un nos Apres escalier». (Lamartine )
' . 81 J avais deviné ce coup extmv«».rt . . . (E. Ai/oieb.)
i
i
I6C MANUEL DE LA PAROIS
8. !..• divertissement non» «n.u»e et non» fait arriver insensi-
blement à la mort. (Paucai..)
9 l>„nrre«vous pardonner à l'ingrat voyageur? (h.AuuiEll.J
lo! fonipagnon de son premier Age, il veut être son dern.er
ami. (O. NoDiKR.) ^ s
11 .le tiens son all!»MCC à singulier honneur. (MoLiÈBt)
la! l'artons d'un v. . .gai vers un n.onde meilleur (V. Huoo.
13 II arecoursn .' .lieux, qui ne l'entendent i»i». (A. ChÉMER.)
14 La Fontaini ut le seul des grands hommes .!e «o" te«'l«
.,ui n'eut point de part aux bienfait» de i^""^"y^^;;,^)
IB. Quel est ce brigand, qui W-ba», nei «u vent.
Se carre, l'œil au guet et la hanche en avant? (V. Huoo,)
16. Du matin au soir, dans les bois,
Tout change avec la brise. (C. Raysaud.)
17 Ne reste jamais sourd au cri de la patrie. (De Foopeas.)
18. (iardons-nouB de l'éclat qu'un faux dehors .mpnme^^^^^
19. La nuit est ton séjour, l'horreur est ton domain^^^^^^^^
80. Un gentil écureuil était le camarade,
Le tendre ami d'un beau danois. (FlowaN.)
21 De mon retour alors on célébra !» fête. (L. DE WaILLY.)
a. Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le ^"j;^"^«.^^^„, ^
23. Le lacs était usé. (La Fontaine.)
24. Et le mâtin était de taille
A se défendre hardiment. (La Fontaine.)
25. Cest un titre qu'en vain il prétend me voler. (Racine.)
26. Un iiassager pendant l'orage
Avait voué cent bœufs au vainqueur des |'^"^;,j,^^„, ^ )
27 Sinon, il consentait d'être en place publique
Guindé la hart au col, étranglé court et net. (Idem.)
28 De ce nid à l'instant sortirent tous les vices. (»»"•"*"•> ,
29 L'homme prudent se tait quand il a trop à dire. (CHÉNiEr ^
30 1*8 deux raoU les plus courts à prononcer, oui et non, so
ceux qui demandent le plus d'examen. (Pythagore.)
MORCEAUX CHOISIS
icr
31. 'e''pi-..Ke „V,t l.„n A rie,,. (Napoi.<on 1er)
3i. Médire de «,., ,.r..I e«t une action .««"e
33.Up.aUirde.bo„,oa.ur.e.tUre.o„„ai«„„lXH^^^^^^^^^^^
•«*. «e tenons pa« trop A nos droit. ™.i i. ^ ■'*"**'^''J
devoir.. (Lau«,ka,8 ) "'"" * """
PHItA ses DÉTACHÉE8
(«•nioM de oomtniotioo)
I distingués par leur
1- Il réunit autour de lui
science et leur vertu
* ^ renommée, qui se plaît à réninHr» -i i. ■
de sa mort. (Fi-échiLT ' """ "*"'
7. L-insecte du combat se retire avec gloire. aDEM?'""''^
la terreur de, méchants. (Fénkiox ) "
■ ^""'' •*"•'" l^ -«»« «imez et beaucoup de v.« fn.r
manquent de pain. (Umkxnais.) '"-''*
'- L„„ le saiait par l'aile, «„ autre par le corps
168
MANUBL DE LA PAROLE
14. n\ rei^ié ...<■>' '""■» «»' ■»»" '»•" "•"" '""(DE V...Î.Y.)
1». Ainri dit le rnmr.l, et flatteur. d'.ppUudir.^ Ko^taike.)
,e L'honnne n'e.t m «.^^ ni .>*te.e. le malheur veut qne .,»i
veut (aire V, n^e Uit U l*te. (1'*«ça...
17 Le lion dan. -« Me »v»it une entreprise. (La ïontaink.)
XS! Le «.leil d.n» le- fl".. «vait noyé -" «^»;»™'- „^ j^,,,,.)
19. Kt ee br»» du royaume e»t le plu. fer.ne ''l'I'»^;^^^^)
ÎO. Mais le monde à lorMUeil e.t un livre '«""^^lamarti»».)
îl Du Ktérile Néb» g™vi««ut la nionUgne,
Soïi. honnne de Dieu, -arrête, et «n. orgaed
Sur le v.u.te h..rii<.n promène un long «o"? ^ œ^ ^^^^
■ „ A cl..,ue in-tant .roi^sait autour de nou, le mugi«emeut
de» Hanune». (R. M «►^'i'"-) , ,,. ,v Huao)
,5. IlL.,uilyait n.>el.,ae part un heu —ré p» le.
joies et les «ouffmnces commune». (HiMoN.)
se Ce fut «lors .,u'on vit le- hfttes inconnu»
Surde.bord.étranger.toutAcoup.urve„u.. (DeV.onv.)
ï7 L'honneur e-tropié, l«nguiis«int et perclu»,
"• N-elt plu- ri.n .u'une idole en qui Von ne cro.t^ph>^^^^^
88. Ni Vor n, la grandeur ne noua rendent '"'"J^^l^^^^,.)
S9. Vo„.m-avez.outdo„né,lavieetlalumié... (MmeTabxu.)
31 "TetÏn» de U.n.ber dan. ae, main, redoutable^
Ma fille" Eu -devant ce. mot. e>;«v,ntable.
Son ombre ver. mon lit a i«ru «= ba..«.r. (Racine.)
MOBCKAIX (MOISIS
IGO
3». On voit ,«,„lre A I. l.,.„cla. „„ „i,, „„„.li dV^uilIel""-^
36. Dieu garde .,..e ja™.i. t..„t vienne * te n.Hni'.rf """'^
37. Voye, p., ..ueln cl.en.i„. I. ^ve le„t.n>o„t "'"'''"*'"-^
Monte et circale autour du mnindi.. filament.
38. Uca.ur «t ,.ur Pyrrha, et le. v.eux .k.IÎ'.wI::""''-^
39. AiD«i tout nliunge, ainsi tout [««m, HiAtmE.)
Ainsi nous-mimeH nous [WMons,
Hël«« ! Huns laiwier |>Iiis de trace
yue cette bimiue, où nous gli8(...n.^
Sur cette mer où tonts'eff«ce. (Lamaktinï.)
40. L'homme est sur un flot qui gronde,
L'ouragan tnrd son nianteuu ;
Il rame en la nuit profonde,
Et l'esinir s'en va dans l'onde
Par les fentes du bateau. (V. Huoo )
"' nT:^ '^'""" '"■'"' '■'"'"' *' "hevelure blonde,
O délices de voir et d'aller par le monde !
U aller, tout i la fois |jensif et confiant
Laissant l'âme s'ouvrir k tout ce qui féconde
Homme ,>ar la pen«Se, et ,«r le cœur enfant ! (Beizeux )
42. Quel fruit de ce labeur penser-vous recueillir!
«. On a toiUours raison , le destin to^^o„r, tl^* (X"""'
et 1 autre d orgueil, qui vient du désir de savoir ce qu,
les autres ignorent. (La Hochepouca uld )
46. Personne presque "e «avise lui-même du mérite d'un antn,.
(La BBuriu.)
MtCROCOPY «ISOIUTION TBT CHA>T
(ANSI ond ISO TEST CHART No. 2)
_^ .APPLIED IfvVlGE Inc
^^ 1653 East Main Slrett
r,.S RochesKr, New rork 1*609 USA
'■^ (716) 4B2 - 0300 - Plane
^S (716) 288- 5989 -Fo»
170
MANUEL DE LA l'AKOLE
46. Qimnd on parcourt sans la prévention de «on pays to ite»
les formes de gouvernement, on ne sait h. laquelle se
tenir. (Idem.) . , . • i
47 \ns8i voyons-nous que tous les peuples qui ont adore (luel-
que divinité, ont fixé leur culte 4 quelques démons-
trations extérieures. Cénelon.)
48 Autour d'un cftudebec j'en ai lu la préface. (Boileau.)
49 Etudions cette loi; et plus nous l'approfondirons, plus
elle nous paraîtra sage: soit qu'elle contredise nos
plaisirs; soit qu'elle nous accorde certains divertisse-
ments honnêtes et modérés; soit qu'elle condamne nos
entreprises; soit qu'elle nous permette certains soins
convenables et souvent même nécessaires; soit quel e
réprime notre ambition; soit qu'elle nous laisse la
liberté de penser à nos besoins, et de pourvoir par des
voies légitimes à notre établissement; soit quelle
réprouve notre luxe; soit qu'elle approuve une bien-
séance modest* et chrétienne: partout nous découvri-
rons le même caractère de sagesse. (Bourdaloue.)
LE PORTE-DRAPEAB
Porte-drapeau, mon camarade.
Au combat comme à la parade,
Ton chemin est notre chemin.
C'est un fier poste que ton grade :
Porte-drapeau, mon camarade,
Tu tiens la France dans ta main.
Nous irons où tu veux qu'on aille.
Vois cette foule qui tressaille.
Ils sont passés, les jours de pleurs.
Et, Tiennent les jours de bataille.
Noua irons où tu veux qu'on aille
Faire acclamer nos trois couleurs.
P. Dfeoulède.
MORCEAUX CHOISIS
LE JLAPIN DE LA FONTAINE
171
Je m'étais ennuyé longtemps, et j'en avais ennuyé l.ien
d antre. Je voulu, aller m'ennuyer tout «,ul. JWune Ir
belle foret ; j'y allai un jour, ou, pour mieux dire, „n so"r pL, '
t.rer un lap.n C'était l'heure de l'affût. Qua tit d rj
iniJie bonds, mille tours, mais toujours si vite que ie n'avai»
pas le temps de lâcher mon coup. Un ancien, d'uù « 1 ZZ
plus gr,s, d une allu,* plus posée, parut tout d'un coup au bord
de son terrier Après avoir fait sa toilette tout àZ «i"e Ï
çest de là qu'on dit: Propre comme un lapin), „loTe
tends tu? Oh! je vous avoue que je fus saisi d'étmme-
Sr,::^."f;:rz[^:ti': «--:r^' -'"'^
haut 1^/ "'• ^^' Po»^ le coup, je tombai démon
pains etTuifisV "" '"t" T'" '" '"' •^«""""'- ""l"
S vient <»«« "Pyoches de ce qu'il s'était exposé. "Eh -
d ou vient cet ennu. de vivre 1 - De tout ce que je voT- Ah f
d autres qui ne parlent qu'allemand, d'autre qui p^rlen „„
français que je n'entends pas davantage. Si je sors de mon tr^n
pour passer chez quelque gent voisine, c'es de mêm" l^ë
■ Zu Lir ^T";- -"^^ ""'^ d'am-ouixniuroit' a
esprit . Enfin, vous le dirai-je ? k force d'en avoir ils en ont J
I^u, que notre vieux âne en avait davantage q'eeTsinl:
et ie IdT" '■• """ "-'«P-'i-eplusavoird'^umr
et je lu. dis que j'aurais soin de lui et de ses camarades s'U
/H t.l
-' * I
f'>?,
S il
172
MAWUEL DE LA TAKOLE
s'en trouvait encore. Il me promit de me dire ce (|inl di.sait
à La Fontaine, et de me mener chez ses vieux amis. Il m.y
mena en effet. Sa grenouille qui n'était pas tout à fait morte,
quoiqu'il l'eût dit, étbit de la plus grande modestie, en compa-
raison des antres animaux que nous voyons tous les jours ; .se»
crapauds, ses cigales chantaient mieux que nos rossignols ; ses
lonps valaient mieux que nos routons. Adieu, petit lapin,je
vais retourner dans mes bois, à mes champs et à mon verger.
J'élèverai une statue à La Fontaine, et je passerai ma vie avec
les bête» de ce Umhomme. ^ ^^^^^ ^^ ^ione.
AFRÈS LA BATAILLE
Mon i>ère, ce héros au sourire si doux.
Suivi d'un seul housard, qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.
C'était un espagnol de l'armie en déroute.
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Hàlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.
Et qui disait : " A boire, k boire par pitié ! "
Mon père, éain, tendit k son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle.
Et dit : " Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé."
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se lynchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore.
Et vise au front mon père, en criant : " Caramba ! "
Le coup lassa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
■' Donne-lui tout ds même k boire," dit mon père.
V. Huuo.
MORCEAUX CHOISIS
l'A BIBLE
173
I'-!toile de- l'Orient „n I ^ • ^'""' '"" '^""P" «"0'"«"»
régions „colTa;^;:::,rn.:r,'''^ r'^'^^'^-^ "^'
autourdepraSrrrB^TJr''St'^
.le la tnmée de l'encenl '"'"''"''^^ '''^» •«■■'""'« de la rose et
'iui entendait les conrel !. T """'"' '""' <•« ^ieu,
cherchons des mXrriI^T',-''"*''''''''^- «' """^
verons point dWi frai ft" "'"'"""'' "'"«' »'<'" t™""
point d aussi fra« et d'an.,,, purs qu'à ré,MK,ue des
f!
174
MANUEI. DE LA PAROLE
\ ^
TOtriarclies, où la femme, la source et la fleur étaient trois
au p rcc .lue toutes eusemble et chacune d'elles éta.ent le
Zwe de la parfaite simplicité et de la candeur pnm.t.ve.
U»^l exprimés dans leur charme divin tous les sent.ments
JCrrèt chastes, et l'éclatante pudeur des épouses, et la u>ystc-
rieuse bonne odeur des familles bénies.
Livre prodigieux où le genre humain, .1 y a trente-tm^
.iiÏs acomme„cédeUre,alutouslesjours.touteslesnm s
et à toutes les heurts, et dont il n'a pas encore a hevé la
îecture. Livre qui voit tout et qui sait tout ; qm sait quelle,
«ns&s s'élèvent dans le cœur de l'homme et quelles pense.,
^ttésentes à l'esprit de T)ieu. Et ce livre, quand le, «eux
r,^p"e™nt sur eux-mêmes comme un éventail gigantesque
r«rnd la terre éprouvera des défaillances, quand le »ole,l
rapÏÏl ™ sa lumi're et quand les étoiles s'éteindront, ce hvre
rêrr^eul, avec Dieu dont il est la parole éternelle, éternet-
lement retentissante au plus ha it des ceux.
DONOSO COBTÈS.
AC PAIS SEC
Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir
Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir,
J'allai voir la proscrite en pleine forfaiture.
Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture
Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma "iité.
Repose le salut de la société,
S'indignèi-ent, et Jeanne a dit d'une voix douce :
" Je ne toucherai plus mon nez avec mou pouce;
Je ne me ferai plus giiffer par le minet."
Mais on s'est récrié: " Cette enfant vous connaît;
Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche.
Elle vous voit toujours rire quand on se fâche.
Pas de gouvernement possible. A chaque instant
L'ordre est troublé par vous; le pouvoir se défend .
MORCEAUX CHOISIS
175
Plus de re^le. L'enfant n'a ,,Iua rien qui l'arrête;
Vous démolissez tout. " Kt j'ai baissé la tête,
i-t j ai dit ; " Je n'ai rien à ri<,H>ndre à cela,
J ai tort. Oui, c'est avec ces indulgencea-là
Qu on a tOH^ours conduit les ,«„pIeH à leur perte.
Quon me mette au pain see.-Vous le méritez, certe
M a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir
Pleins de l'autorité des douces créatures •
Eh bien ! moi, je t'irai porter de» confitures. "
V. Huoo.
tE MISANTHROPE, A. I, 8C. I.
Alceste, Philinte.
PHIUNTE
Voua voulez un grand mal à la nature humaine.
ALCESTE
Oui, j'ai conçu pour elle une effroyable haine.
PHIMIfTE
Tous les pauvres mortels sans nulle exception,
feront enveloppés dans cette aversion ?
Encore en est-il bien dans le siècle où nous sommes.
ALCESTE
Non, elle est générale, et je hais tous les hommes.
Los uns, parce qu'ils sont méchants et malfaisants,
Et les autres, pour être aux méchants complaisants.
Et n avoir pas pour eux ces haines vigoureuses '
Que doit donner le vice aux âmes vertueuses
De cette complaisance on voit l'injuste excès
Pour le franc scélérat avec qui j'ai procès.
176-
1 iir
i
MANUEL DE LA PAROLE
Au traver. de »on masque on vrH à plein le traître ;
Part-jut il est connu pour tout ce .,u il peut être ;
Et .es roulements d'yeux, et son ton radouci.
N'imposent qu'à des gens qui ne sont point d ici.
On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde,
Var de sales emplois s'est poussé dans le n.onde.
Et que par eux, son sort, de splendeur revêtu.
Fait gronder le mérite et rougir la vertu ;
QuelqvTe. titres honteux qu'en tous lieux on lu. donne,
S>n misérable honneur ne voit pour lui pers<.nne.
Nommez-le fourbe, infftme, et scélérat maudit,
Tont le monde en cortvient et nul n'y contredit.
Cependant sa grimace est partout bien venue ;
On l'accueille, on lui rit, partout il smsinue ;
Et, s'il est, par la brigue, un rang à disputer,
Sur le plus honnête homme on le voit 1 emiwrter.
Têtcbleu! ce me sont de mortelles blessures,
De voir qu'avec le vice on gar<?e des mesures;
Et parfois il me prend de. mouvements soudain»
De fuir dans un désert l'approche des humains.
MOUÈKE.
RÀFIDltÉ DE LA VIE
La vie humaine est semblable à un chemin do»t l'issue est un
nririoice affreux : on nous en avertit dès le premier pas ; mais
précipice anreuA avancer toujours. Je voudrais
la loi est prononcée, il '»"* *~ ^e u„ p^^^^
retourner sur mes pas: W.m-^^^^^
îl'TesUrrS'é des années. On se console pourtant, parce
S^de t^m^ en temps on rencontre d- objets qui nous d.er^
t^nt, des eaux courantes, des «eurs qui lussent. On voudrait
MORCEAUX CHOISIS
177
rlwî '^ ™''^''^ ^ '-» -"-W. tout est évanoui, tou^
BOHSUET.
lES PAUVRES
qu^. .t .uvent voWt.,>e et par 'JnS ,llitf ""*'
,UW ue ,. eonnatt pa, et .n-TJZZ:'^o.'Ztr
JZ.T'' "'''"""' •*« '•"■" beJi„,,ou aû™u^„
f I
•. M
178 MANUEL DB LA PABOLI
parce qu'on le. éloigne de « pré^nce, on croit en être quitte
ries oubliant; et quelque extrême, que ««eut leurn mHUX,
on y devient iwsennibl". ,.,
tLbien de véritable. ,«uvre.. que '•o","''""'^.,^""/ "''"
ne l'étaient pa., san, qu'on «. donne et qu'on veuille ^ donner
la peine de discerner «'il le sont en effet !
Combien de pauvre-, dont le. géœi^ements ,ont trop fa.bles
pour venir ju«,«'à nous, et dont on ne veut pas s'approcher
nnur te mettre en devoir de les écouter . ,,,,,.
Tomb"» de pauvres abandonnés ! Combien de désolé» dan»
le. prison.! Combien de honteux dan, les fam.Ue. part.cul.e-
^.rCn ceux qu'on connaît pour pauvres et dont on ne peu
Zl,« M oubli.?le douloureux état, combien «.nt négUg ,!
S'a n'y avait point de jugement denier, vo.là ce quon
pourrait appeler le scandale de la Providence.
^ BOURDALOIIE.
L'ANE
L'âne est de mes bon, amis; Ï'^'^^^^'^^'^ÎZ^^ZZ
me récrée, et il y a dan, «.n affaire je ne sais ..:wi qu; excite ma
TymÎtt et ".o" --■ '« "'-™> ^""^ * TZSrr
mourant de ne m'être pas, en tout temp,, arre.4 dans les fo.re«.
TrUsplaces pnoliques, partout oii s'est n-ncontré un »ne a
TelTAe ici de l'âne des champs, de cet âne flâneur et labo-
rieux^esclave sans être asservi, sobre et sensuel, dont 1 o«a
reçoit le bruit dans tous les sens, »ns que l'esprit bouge, dont
l'oeil mire tous les objets sans que l'âme se soucie.
i lui manque, c'est vrai, de la noblesse ; ma.s aussi poin
d'orgueil, point de vanité, nulle envie d'être ;W"J«- ; ' *;^
Sh; quelques fois; je m'étonnais «éablemen d «r
le seul des deux qui trouvât du charme à regarder 1 utre K
y réfléchissant mieux, j'ai reconnu qu3 l'avantage est tout d..
MORCEAUX CHOISIS ,;„
c-nw de mon eonfrirc. UtBardor »„»„.; . . .
-n,„lie de,„o:. e dH " .h :L"' '"■• '"' """"" •'"- "'»-
«i^ •l.-.u, écouter den .7ui ^"ti t "'"''^ """'"*"" f""'"^
et, «mais ..en-iuérir j e 'v": "I' '"'"" '" '"" '"" '--.
c»t mieux ou .1,,, ,mlhl ^ °" "'""' ''^"'•'". »'" '"
iui en reviend r, : S. ::r7 "• """'"" ""'"•"""". "
«oplpe, lil,re en dé, 1 Je r"* '^' ""'^ "««• Vrai ,,l.||o-
•>«i,.ée .s„ „.„.,: i, 7::?" »-"-. - d^pit de 1„
'"«luentdelui.son maître le bat .1 7 • '«'»'"'"' «
l'ubli-iue, et le rebut dermétati:. P ■'?'''' ''*' '''"«"
■"■étonne, ear e'e«t le ul^Ze^" ,""' "" '='' '""
"««e que d être la risée qu «ot.
T0P«Eu.
I^'OCBS ET 1,88 DEUX COMPAems
IJeux compagucns, preaséa d'argent
A leur vown fourreur vendirent
La peau d'un ours encor vivant
ilais qu ds tueraient bientflt H., ^»' i
Cetait le roi des o.r!:TLtZZ'lf'' '"''"'•
Le marchand A «. p«au devait faire fortune .
Elle garantirait des froids les plus cuir^ '
On en pourrait tirer plutôt , ,r w>i , '
?;..dena.,t prisait n.oC;mrut:s^t';L
Wr, à leur compte, et non à celui delà b^^ ' """ ''
180
MANUEL DB LA PAROLE
' Û
L'un de. deux con.,««nnn. grim,» au Ulte .1 nn arbre ,
L'autre, plu» froid que n'ert ui. marbre,
Ke couche .ur le ne., (ait le mort, tient «.n vent.
Ayant quelque part oui dire
Que l'our» «'acharne peu wuvei:t
Hnr un corm qui ne vit, ne ment ni ne respire.
Se«roU comme »n«>«.<'--f"'." •*"»"" =
Il voit ce cor,» P«ant, le cn.it privé de vie ;
Kt de peur de .upercherie,
U tourne, le retourne, approche «.n rouwau.
Flaire au pacage de l'haleine. _
"C'est, dit-il, un cadavre; ôton.-nou., car il wnt.
A ce. mota, Vour. .'en va dana la '"■*' l""f""; ,
L'un de no. deux marcUand» de «n arbre deacend.
Court à son compagnon, lui dit que c'est merveme
Qu'il n'ait eu «.ul.inent que la peur pour tout mal.
"Eh bien! njouta-t-il, la peau de lanimall
Mai. que t'a-t-il dit i Voreillel
Car il t'approchait de bien près,
Te retournant avec m «erre.
—Il m'a dit qu'il ne faut jamai.
Vendre la peau de l'our. qu'on ne l'ait m» par terre.
1
tS ÉVASeiLE
Kn ce tempelà, Jé.u«, seul avec Pierre, errait
Sur la rive du lac, prés de Oénésareth,
A l'heure où le brûlunt soleil de mili plane,
Q,ttnd il. virent, devant une pauvre ca^ne,
La veuve d'un pteheur, en longs voiles de demi
Oui s'était tristement aaai> sur le seuil,
^tenant dans «>. yeux la larme qui les mouille.
Pour bercer son enfant et filer sa quenouille.
MOXCEAUX CHOISIS
V.i,tà,«u«or„tditàoelle,,ui fil„it '
teiume, ,e ,lui, ,„«„ « v,ue plein ,Ie lait
tt je «..na b.e.. q„e, «„1, je nWompli™ «:,
CerHV.,l,,uero„doit.„e,.yer„.Lbole'^
1- femme «« leva «i„, dire une Mrole
L«i»su «i„, héHiter, ,a quenouille de lin
fc e l^rceau d'onier où pleurait IVph, ,
Pnt le vaae, et n'en fut avec le mi«irabi,.
ht Pierre dit: •• Il faut « m„„tr,, «^ourable
Maare! ,„ai, cette femme a bien peu de ml^.
r) abandonner ai,.,i ,on fil, et sa m.i«>„ ""
V"" '" '"■"""" venu .,ui .'en va «ur la route ■
A ce VK.UX mendiant, non loin d'ici, s«„h doule
Quelque pa»«.„t eût pris «,„ ,a«, tT" .t^rW " '
Srr:::r^^^,rzx"n.re
ïï:-;::::;^tt:ît:vt"'""'^^^"
^HeWeu,banc::S:::~::^— i'
De ,e, d,v,„e, main,, j^nj^nt une minuté '
Il hla la quenouille et berça le petit-
Pu,,, se levant, il fit signe à Pierre, et partit
tt,qua.,d elle revint à, on logis, l^veu^e,
A qu.de sa bontù Dieu donnait cette preuve
Trouva-sans deviner jamais par quel amil
^Sa quenouille filée et son fils endorn.i.
ï". Coppit
181
\l\-W
[ i
I f
jg2 MANUEL DE LA PAROLE
LE PLAIDOYER BCRLESiJl'E
Je me suis arrêté un jour k Sfirlut pour y entendre i.laider
une cause fameuse par les Cicérons de la ville. Leurs plai-
doyers ne manquèrent pas de commencer par le eommenoe-
ment du monde, et de venir ensuite tout droit par le déluge
jusqu'au fait. Il était question de donner du pain, par provi-
sion, à des onfants qui n'en avaient pas. L'orateur, qui s était
chargé de parler aux juges de leur appétit, mêla judicieusement
dans son plaidoyer beaucoup de pointes fort gentilles avec les
plus sérieuses lois du ckIl-, et les Métam<»pho>e, d'Ovide avec
des passages teiTibles de l'Écriture sainte. Ce mélange, si
conforme aux règles de l'art, fut applaudi par les auditenrs -Ir-
bon goût. Chacun croyait que les enfants feraient bonne cbere,
et qu'une si rare éloque .e allait fonder à jamais leur cuisme.
Mais 6 caprice delà fortune! quoique l'avocat eut obtenu
tant de louanges, les enfante ne purent obtenir du pain. On
appointa la cause, c'est-à-dire, en bonne chicane, quil lut
ordonné à ces malheureux de plaider à jeun, et les juges se
levèrent gravement du tribunal pour aller dîner. Je in y en
allai aussi... Fénelon.
LE BON DOMESTiqCE
C'est un parfait honnête homme que M. Joanetti.
" Morhlcn ! lui dis-je un jour, c'est pour la troisième fois que
ie vous ord.mne de m'acheter une brosse! Quel tête! quel
animal '■ " Il ne répondit pas un mot : il n'avait nen répondu
la veille à une pareille incartade. " Il eit n acact! " disais-je :
ie n'y concevais rien " Aller chercher un linge pour nettoyer
mes souliers, " lui dis-je en colère. Pendant qu'il y allait,oe mo
repentais de l'avoir ainsi brusqué. Mon courroux passa tout .a
fait lorsque je vis le soin avec lequel il tâchait d'ôter la pous-
sière de mes souliers sans toucher à mes bas: j'appuyai ma
MOBCEAUX CHOISIS 153
■nain ™r lui eu signe de récondliation " Quoi - H; • ,
en moi-mêln^ il y a donc des bnmlT ■ !?" ""■" »"""
lier» de, autrL, ^«r de ] W "" P ''"' f r''^»"- -"-
trait de lumière qui vint „S^ j, ^ •"»' "-""" f" ""
coupqu'ilyavaitlngtemp" ,ue L 'en '*^r"' """ »
domestique. " Joaneirh!; rf *'" f^'"' ''"""'^ « "'""
«e, lèvres?!^ tedelndr^r;?"" "^^ i-'iS^tion par^t sur
pour vos petites e,„p,e't4:'^ET b t^] "c'e": """."*"
pour cela ? " Il gourit encore *'' '*"" •'""'^
A votre fidèle servi:^;"?!-", itZ"'' '^ '« "■-
que vous n.e devez, et je vous ache"L™i lot^ k"'"'!.''''"''''»
«..sa malt^iter injustement pLwt qu 7^^^' " ""
à rougir de sa colère ^ ''*^'' '"" "aître
Mais, .«onsieur^ltvl ;r'' ™"" '^'""" '" ''™»»«-
et l'aut,. „oir?-rt Z e ' r*"'"? T •"■ '»""«' "»»«
r»u«,ièresurmonsoulie;.' ' '^"^ '"^^ '"-e cette
so^t^i^r lSS;itS:;.^oIeusen.ent mon
repentir. ■* '^' '°'"'»' "ne larme de
Xavme oe Maisthe.
MS DEUX BACHEUKBS
Deux bacheliers logés chez un docteur
1 travaillaient avec ardeur
"• t "*"" "" "«"^ «>' public disputant,
Prouvant, divisant, ergotant
hurla nature et ses substances,
184 IIAKUXI. I» U rAROU
Llofini, le floi, l'ânie, 1» volonti,
Les sens, le libre arbitre et U nécewité,
n» en étaient bientét i ne plu» »e comprendre ;
Même p»r là eouTent l'on dit qu'ils commençaient}
Mus c'est alors qu'ib se poossaie»*
Les plus beaux arguments ; qui wunit les entendre
Bouche biante demeurait,
Et leur professeur même en extase admirait.
Une nuit qu'il» dormaient dan» le grenier du maftre
Sur un grabat commun, Toilà mes jeunes gens
Qui, dans un i4ve, pensent Hre
A se disputer suTles bancs.
•• Je démontre, dit l'un.— Je distingue, dit l'autre. ^
_Or, Toici mon dilemme.— Ergo, Toira le nétre. . .
A ces mots, no» réreurs, criants, gesticulants.
Au lieu de s'en tenir aux simples arguments
D'Aristote on de Scot, soutiennent leur dilemme
De coupe de poing bien assenés
Sur le nei.
Tous deux sautent du lit dan» une rage extrfme,
Se saisissent par les cbereux.
Tombent et font tomber péle-méle a^ec eux
Tous les meubles qu'ils ont, deux chaises, une Uble,
Et quatre in-folios écrit» sur parchemin.
Le professeur anive, une chandelle en main,
A ce tintamare effroyable :
" Le diable est donc ici 1 dit-il tout hors de m» ;
Comment! sans y Toir chûr et sans savoir pourquoi,
Vous TOUS batte» ainsi! QueUe mouche vous piquel
-Kons ne nous battons point, disent-ils; juge» mieux:
Cest que nous repassons tous deux
No» leçon» de métaphysique." FwBLàir
W)BOÏAUX CHOISIS
ï^ CHAVNR DP TliniBB
^'"'^■'"•""«'"'^« •»"'•. doigt, du vannier.
Brm. d'orner TOH. «,«. le lit Wfe „ù |. „*„
8 endort on «.ari„t dan. « couch. Wg^^
Courbex-vo», ^.,iu «.u, le, doigU du vannier,
^ue le. fille, , ,, vont caeUlir dan, le uilli,.
Et lodeur de, fruit, n>ûr. .'exh,l,1^«„beiu.^
Courbes-vou, .«,„p,i. ^ ^^ ^'^ ^^ ^^^^
£d^:?:r^rïï,^:-£-
Se députent le, g™„, d.^^ ^ terre «t ""rte.
Brin, d'oeier, brin, d'orier,
Courbex-vou, a«„upli, ^ ,„ d„ig^ ^^ ^^^.^
Bru.. d'od«r. brin. d',«i„,
f"^"- ~-l'«->"l-*.i.d.»,.|„.
18B
i
186
MANOTL DE LA PAROLE
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbcï-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Et vous serez aussi, brins d'.«ier, Vhumble claie ^
Oii, quand le vieux vannier tombe et meurt, on 1 étend.
Tout ,.rêt ix.ur le cercueil. - Son convoi se répand.
Le soir, dans les sentiers oii veidit l'oaeraie.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplU sous les doigts do vrnnier.
Aveuli Tbeubiet
L'ASGE ET l'ESFAST
Un ange au radieux visage,
Penché sur le bord d'un bsrceau,
Semblait contempler son image
Comme dans l'onde d'un ruisseau.
" Charmant enfant qui me ressemble.
Disait-il, oh ! viens avec moi ;
Viens, nous serons heureux ensemble :
La terre est indigne de toi.
Là, jamais entière allégresse,
L'âme y souffre de ses plaisirs :
Le» cris de joie ont leur tristesse.
Et les voluptés leurs soupirs.
La crainte est de toutes les fêtes :
.Jamais un jour calme et serein
Du choc ténébreux des tempêtes
N'a garanti le lendemain.
EU quoi ! les chagrins, les alarmes .
Viendraient troubler ce front si pur !
Et par l'amertume des larmes
Se terniraient ces yeux d'azur!
MORCEAUX CHOISIS
Non, non, dans les champs de l'espace
Arec moi tu vas t'envoler:
La Proiridenco te fait grâce
Des jours que tu devais couler.
Que personne dans ta demeure
N'obscurcisse ses vêtements,
Qu'on accueille ta dernière heur»
Ainsi que tes premiers moments.
Que les fronts y soient sans nuage,
Que rien n'y révèle un tombeau ;
Quand on est pur comme i u,n âge,
Le dernier jour est le plus beau."
Et secouant se- blanches ailes.
L'ange i ces mots a pris l'essor
Vers les demeures éternelles
Pauvre mère! ton fils est mort 1
187
Reboul.
U DOBKEGR
«Inl' ■'' "• '*u,'^* ""'^' "^"t * '* P»rt-Dieu un Père que le
188
MAKUXI. DI LA PAROLE
heure», le carillon carilIonnRit, le merle sifflait, le coq chantait,
le tambour battait, et le moine ronflait.
Un autre »e «erait découragé. Le Père, invoquant son génie,
machina bien vite un serpent qui, placé sous aa tête, venait
toiyonr» lui siffler dans l'oreille: "Il est temps, levez-vous. "
Le serpent (ut plu» habile que le merle, le coq, le tambour et
le carillon, lesquels n'en faisaient pas moins d'ailleurs un petit
tintamarre supplémentaire.
C'était merveille, et le chartreux ne manquait jamais de
s'éveiller. Hélas ! au milieu de sa joie, il fit une triste décou-
verte; il ne s'était cru qaa dormeur; il se reconnut paresseux.
Tout éveillé qu'il fût, il hésitait & quitter sa dure couchette ;
il perdait bien une minute à savourer la douceur de se sentir
au lit, refermant un œil et jouant à dormir. Cela demandait
réforme. Le religieux se sentait coupable, et le mécanicien
se sentait humilié; le diable avait trop l'air de narguer l'un
et l'autre; il fallait reprendre le dessu».
Au»sit6t, une lourde planche est disposée an-dessus du ht,
de telle sorte qu'elle tombe rudement sur les pieds du paresseux
dix secondes après l'avertissement charitable du serpent. Plu»
d'une foU le pauvre Père se rendit au chœur, boiteux et meur-
tri. Eh bi-n ! le croirait-on î soit que le serpent eût perdu son
fausset, que la planche avec le temps fût devenue moins pesante,
le vieillard plus dormeur, soit que ses jambe» se fussent endur-
cies, ou qu'il eût pris la criminelle habitude de les retirer avant
que'le châtiment tombAt, il ne tarda pas à sentir la nécessité
d'une autre invention ; et tous les soirs, avant de se coucher,
il se lie au bras une coide, qui, à l'heure faUle, se tend «ans
crier gare et le jette à ba» du lit.
Il était là. Dieu sait quels nouveaux projets somnicides il
roulait dans sa tête, lorsqu'il se sentit endormir pour toujours.
Endormir! Oh! non, le fervent chrétien n'en jugea pas de la
sorte; et malgré sou petit péché de paresse, plein de confiance
en celui qui pardonne: "Ah! s'écria-t-il en mourant, je
m'éveille enfin ! " Ce fut sou dernier mot.
L. Veujllot.
MOROIAUX CHOISIS
lE PREMIEB DECII.
a.^r"'"'^''"'' ''" """''«. «'O" qie 1» nuée.
S .rpnae, conten.p|«it chaque chc», cLe. ^
Flottait un. lueur de l'Eden di.p.ru,
ËtTe Z:^ '? "i' «» ""«-ce proLd '
I éA i:^ 'r '"''• '■•"'- «« "»te« rivage.
Emu«. et le, roche™, cee ténébreux cachotT^
Bup^ucea»"i^rvr"r.r^'"-
Et de léternité formidable de. deux. '
W<B,ltr„tere„daiHan.iu„fa„„ehe
tir r ire„r '? "' '•- •»-•■••
gru-rr^tr-Treiheu.
P*"' ""' ?Î"P*" "«•™« et fatale ab^rbL
1^ tandis ,ue "oU^t 'irrriS""''-
Et <,ua.n..,„e de. fleura t™„b.„tàfl:rdW urne
189
190 MANUEI. DE LA PAROLE
Les astres fourmillants empliswient le ciel noir,
Ils songeaient, et, rêveurs, «ans entendre, sans voir.
Sourds aux 'umeurs des mers d'où l'ouragan s élance,
Toute la nuit, dans l'ombre, il» pleuraient en silence ;
Ils pleuraient tous les deux, aïeux du genre humain.
Le père sur Abel, la mère sur Gain. ^^^^^ ^^^^
LE LÉOPABU ET L'ÉCBBEl'It
Un écureuil, sautant, gambtiant sur un chêne.
Manqua sa branche, et vint, par ur. triste hasard.
Tomber sur un vieux léopaid
Qui faisait sa méridienne.
Vous juge» s'il eut peur 1 En sursaut s'éveiUant,
L'animal irrité se dresse :
Et l'écureuil, s'agenouillant.
Tremble et te fait petit aux pieds de Son Altesse.
Après l'avoir considéré.
Le léopard lui dit : " Je te donne 'a vie.
Mais à condition que de toi je saurai
Pourquoi cette gaîté, ce bonheur que j^envie,
EinbeUissent te» jours, ne te quittent jamais.
Tandis que moi, rpi des forêto,
,Ie suis si triste et je m'ennuie.
—Sire, lui répond l'écureuil.
Je dois à votre bon accueil
La vérité : mais, pour la dire.
Sur cet arbre un peu haut je voudrais être assis.
—Soit, j'y consens : monte.— J'y suis.
A présent je peux vous instruire.
Mon grand secret, pour être heureux,
C'est de vivre dan» l'innocence :
L'ignorance du mal fait toute ma science ;
Mon cuiur est toujo irs pur, cela rend bien joyeux.
MORCEAUX CHOISIS
191
, '*"* '^"'^ <l"e je tiens de mon père-
I>or«,ue notre bonheur nous vient de la vertu
U gaîté vieat bientôt de notre car^^uîL. -'
Flobian.
tE MON ET lE JIOCCireilON
" Va-t'en, chétif i„«cte. excrément de la terre. »
^ est en ces mots que le Lion
Parlait un jour au Moucheron
■enses-tu, lui dit-il, que ton titre de roi *
Me fasse peur ni me soucie»
Un boeuf est plus puissant que toi-
Je le mené i ma fantaisie. "
A peine il achevait pes mots,
Que lui-même il sonna la charge,
* ut le trompette et le héros.
Dans l'abord il se met au large.
Puis prend son tem(«, fond sur le cou
m Lion, qu'il rend presque fou.
Ije quadrupède écume, et son «il étincelle;
fl rugit: on se cache, on tremble à l'enviro;,
c-t cette alarme universelle
Est l'ouvrage d'un Moucheron.
Un avorton de mouche en cent lieux le harcelle.
Tantôt pique l'échiné et tanvôt le museau ^
lantôt entre au f.md du naseau
Lmvuible ennemi triomphe, et rit de voir
i*'
m MANXna. DE U. PABOLK
Qu'il n'eut trifle "i dent, en la b«te irritée.
Qui de la mettre en »ng ne (ame «on devoir.
Le malhcntBox Lion «e déchire lui-même.
Fait résonner sa queue à l'entour de «e» flanc».
Bat l'air, qui n'en peut maim e» «a fureur extrême
Le fatigue, l'abat : le voilà sur les dent».
L'insecte du combat «e t«tire avec gloire:
Comme il sonna la charge, il »onne la victoire.
V» partout l'annoncer, et rencontre en chemin
L'embuscade d'une araignée ;
Il y rencontre aussi sa fin.
Quelle chose par là nous peut être enseignée!
J'en vois deux, dont l'une est qu'entre nos enr.eiui»
Les pins à craindre sont souvent les plus petits ;
L'autre, qu'aux grand» périls tel a pu se soustraire.
Qui périt pour la moindre affaire.
' \jA FoNTAISl.
,i
LE JOHOLEUB
C'est un métier mauvais que d'être saltimbanque ;
Kates y sont les soir» dorés et triomphant» !
On a peur de» jour» noir» et des jour» étouffants ;
En automne, au printemps, dès qu'il pleut, le pain manque.
Et c'est dur, pour la femme et les petits enfanU.
Comme il faut bien manger, tout de même on travaille.
Sou» la neige et l'averse, au soleil, dans le vent.
PuU on se sent malade : on l'est. On meurt, souvent;
Ou, si l'on sort de là, guéri vaille que vaille.
On est un i ou moins fort et plus pauvre qu'avant.
Donc il advint jadi»,-l'bi8toire est d'un autre ftge,-
11 advint qu'un jongleur subit le sort fatal ;
Main leste, corp» dispo» et bon cœur à l'ouvrage.
Il avait tout : à bout de voix et de counige,
La fièvre le jeta sur un lit d'hôpital.
MORCEAUX CROUn
Qu»nd j« di. H-W, jW tort ; .n not« Fmnce,
U, hôpitaux d',loni .•.ppelâient de. couvent.;
On y p.rl..t tout b«, d'amour et d'e.,><™„c^
fct, de . , hef .u moint, le. «iècte. d'ignomuce
Valaient peut-être mieux que d'autre^ plu, «v.nti
Soigné, pan.é, choyé, le jongleur guérit vite.
Son tme avait auni trouvé le grand wutien :
Entré li peu croyani, il en wrtait chrétien.
Toute longue souffrance A h. prière invite •
Un bMu jour, on .e ri«,ue, et l'on .'en trouve bien.
Notre homme «wiit prié h bonne Sainte Vierge
Comme un .impie d'cprit qu'il était, humblement
Mé,ne 11 avait p^omll^ au fort de son tourment,
hil réchappait j«m«i^ de lui brûler un cierge.
11 « mit en devoir de tenir sun Mrment
oôtl'^'f • " T'"' '«•»• ""' <•»»■. I. chapelle,
On le aiMât en paix durant un. heure au moin^
Inquiétante était U demande, et nouveUe •
AU881, tan, ,e cremwr bien longtemp, U cervelle.
Fit-on ce qu .1 falhdt pour qu'il eût de. témoin. :
Témoin. Mcret^ afin de ttti.faire un hAte
Ma., clairvoyanta .urtout; veiller parut urgent,
Le calice étant d'or et le. flambeaux d'argenT
Jiuelque. nioine. caché, dan. la tribune haute
Durent tout oh«rver d'nn regarf diligent
i* °*V*^' ^^"^ Un pri.me de lumière
V tombait du tranwpt à l'autel tout «n fleur,
Où. I auréole au front, un. Vierge de pierre
Ver. le parvi. du choeur abaiwait la paupière.
Blanche dan. le reflet de. vitraux de couleur.
L'homme entra. « crut «,ul, et referma la porta
Il avait bien encore cet ample vêtement
Qm drape à l'hôpital le. maux de toute «>rte •
cZT ""^'i'? ^'"'^ * *" ^""'0 P'«» fort»;
Cette e.pèce de froc bridait viaiblament
IM
194
MAVUCL OK LA PAROIJE
L'homme arrivait »vec tout mi l)«g«ge étrange.
C'élftit, outre \<f cierge, un (nisceuu cum\K)iii
D'uiie tiil>lé pliante et d-^ «on pied croiné,
Pui» d'un tapi» nHilé dont n'iSliinait la frange,
Piii» on ne «avait iiuoi, dann un niouciioir usé.
Tnc foi» <l«nH le eliiBur, on le vit, «on» rien dire.
Prendre non vieux tapi» et le bien étaler,
Dren'ier la table, ouvrir le mouchoir, installer
Quelt)ue» menu» objet» ; pui«, allumant la cire.
Il »c mit à genoux et »e prit à prier :
" Madame, je sais bien qu'on voub a)>pelle Reine ;
Je wi» que l'on vous nomme Ktoile du Matin ;
Mai» je «ai» bien aussi qrt'A«tre ni Souvemine
Ne m'eussent, comme vous, assisté dans ma jieine,
Kt je voudrai» pouvoir vou» le dire en latin.
" Excusexmoi, de plus, n'ayant ni «ou ni maille.
Mon cierge, trop petit, me donne de l'ennui ;
Jt ne nie se.i» pa» quitte ; et je par» aujourd'hui.
11 faut absolument que pour vou» je travaille.
Vou» avez un enfant ; mettons ^ue c'est pour lui
" Je ferai de mon mieux. Par malheur, le chômage.
Cruel pour tout le monde, e»t plu» fâcheux pour nous.
Je pui» manquer me» tours, et ce serait dommage.
Vou» n'en voudrez pa» moin» accepter mon hommage.
Et je vous en requier». Madame, i deux genoux."
L'homme »e reliva. D'un »eul geste rapide,
11 rejeta le froc ouvert dan» son an'pleur,
Et, comme un papillon hors de sa i-hrysalide,
Il apiiarut, pimpant, léger, souple et solide,
Sous ses vieux oripeaux fanés de bateleur!
" Je commence," fit-il. Et vive, insaisissable,
La muscade courut en de subtil» détour» ;
Là, sous ce goblet, elle était sur k table ;
On allait l'y trouver, c'était indubitable :
Et qui l'eût parié se fût trompé toujours !
«ORCEAirx CHOISIS
M«lAnt dan, un coftct une f,»,ln i.
Kt ce mot iK,uv»i» f . Mcramentel;
"^"" rep««e,, i„épui„blement • '
Autre chose .' dit-îl p.,,,.. .
'>e pluH fort en pin. f„rt i
î>- Parl.it, vraLnfc -"::■"";' '™««''-
' " tmvail de haut «tv » . ^ * ""'• ^ '•«
>:t d'une fantaisie tdt„r f'""'" "*'•*«""•=<•-
Af«'-et™h,vîerir?&""
^■" '" r<,ue, et, traçâ^un^ k"'""'"^"-^'
Vir.t retomber de W^r"'^ ""'""''•
^•■'te,np.-P, enr '^"'""'^"■''"^•'
'•'i-....nl, avec rienturk"' ''"!; "" '^ "■^»'-.
«^' coucha, cette toilZlT^ ''' ""'"''^ ""'^''ynt.
l^ 'e «PectaCe a.o:;^»^^;^^ ' "'"^^
l'ejoyeu.^u'iUtait.nde^intX^i?
lOS
vtT"
196
MANUEL DE LA PAROLE
Tout ce qu'on peut tiret d'une tête et d un torse,
D'un cou, de bras, de pied», de jambe» et de ma.ns ;
Tout ce qu'iU peuvent rendre, en fait de tour, de force.
Par le déboîtement, la brisure et l'entorse,
Prit en ce pauvre corps des aspecU surhumains ;
Aussi, quand il eut clos une dernière passe
Par son plus beau salut, tout paie de chaleur.
Chancelant et cherchant le mur, k tête basse.
Avec des souffles courts dans sa p.jitnne lasse.
Voici que de nouveau parla le bateleur :
" Madame, disait-il, ceteiercice est rude,
Plus rude qu'il ne semble et que vous '« ""y^^-
Pour un travail pareil il faut beaucoup d étude;
On se rouille tris vite, et, faute d-habitude.^^
On y iwine un petit, comme vous le voyei.
Alors, et noua entrons en plein dans la merveille.
Il se passa chose de vraiment inouï ;
Ce n'est pas seulement un pauvre homme ébloui,
Ce sont gens ayant tous bon oeil et bonne ored e ^
Qui l'affirment : la Vierge en souriant fit : Oui.
Tous la virent, quittent le haut du tabernacle.
Descendre jusqu'au sol en un glissement doux.
Puis, le parvis atteint, y marcher comme nous;
Et lui, l'humble, pour qui se faisait ce miracle,
La regardait venir, en ployant les genoux;
Et comme il restait là, secoué jusqu'aux moelles.
Blanche dans le reflet des vitraux de couleur,
La belle Dame au front auréolé d'étoiles
Essuya, de l'ourlet auguste de ses voiles,
La sueur qui perlait aux tempes du jongleur.
De Borelli
MORCEAUX CHOISIS ,g^
" BAHBIEB BE StVlLLE, A. Il, SC. 8.
Babtholo, Basile.
BASILE
accablé.. Croye,^u'nn-flZT.rr "'" '^'^" ^''«
dl'orreurs, pas de conte absu^o ^ '^*'' mécbanccté, pas
"-f«d-a„e grande vill::XV„rb" '"'" '^"'•'- ->^
d»;» gens d'une adresse?. . D'X^T' ''^"•. '' "O"» "vons ici
«°lcomn,el'hirondelleavantlw1, • •"'' ''^«'"•' '"«""t '«
ej«eenco„ra„tletrait:lpt':r;2l™rr'"^^'«''''
et pmn^, j^ano, vous le glisse en it^T, ."'*'"'"*<'«'■"?
,">"' ««t fait ; il genue, il rf Ze 1 cL ^"'""»™t- Le
bouche en bouche, il va le d"^ie t "T' '' ""^^"^o àe
comment, vous voyezcalomnitLslT «"' * """"^ "" ««»
f vue d'ceil. Elle smno.,éleZl7T^'^'''- 1'"'^'"' «'•">*>
ioppe, arrache, entr,J„e. éclat" et tl' *°""""«''"e. «"ve-
g4néral,une,.^«»/«p„J,if"^2 ' '' ''^"''"' «» «ri
P-cription. QuidiaVay'rriÎ^r"'"'"''^'"'""'"^''"
BïAtJMASCHAtS
Clf ENTERREMENT
(1)
I.
î"l
198
MANUEL DE LA PAROLE
1
Racine dans un coin causait avec Molière,
Saplio luttait d'esprit avec la Deshoulièrc,
Chapelle h grand fr.icaa ta.iuinait Despréaux.
Quinze faquins poudrés, parasites-fléaux.
Devisant à l'envi de graves bagatelles,
Secouaient leurs cnnom et leurs flots de dentelles.
Les uns traitant de fat« le» vers de PoqueUn,
D'autres prenant Maestrieht, ou citant Chapelain.
Un marquis dn Clomr lûissuit une tirade,
Un couplet de Linière, un trait de Benserade;
Et de tous les côtés sonnaient, gai cliquetis.
Les bons mots soutenant le choc des concettis.
C'était K qui dirait la pins aimable injnre,
Et le sourire était l'enjeu de la gageure.
Enfin l'on envahit la salle du banquet ;
Un fauteuil restait vide, un convive manquait.
On regarde, on se compte, on procède à l'enquête:
Qui donc bravait ainsi les lois de l'étiquette?
" Quel fat, criait Chapelle, a donc pu s'oublier
A ce i»int?. . .Hé parbleu ! c'est Jean le Ftildiei:'
—Excusez, dit Sapho d'une façon distraite ;
Mais il vit comme ceux dont il est l'interprète ;
Messieurs les Animaux font sa société,^^
Et chez eux il x forme à leur civilité. "
Tout le monde applaudit à ce trait de génie.
Et sur le jiauvre absent décoche une ironie.
" Hé, vous riez, Messieurs, leur dit Madame Harvey,
Moi je crains qu'un malheur ne lui soit arrivé ;
Le voyage était long. . .-H rêve sur la route
A son lièvre qui tremble, à son lapin qui broute.
Dit Chapelle, ou, comme enx, il dort sous un sapin.
Allons, à la sauté de Monsieur .Jean Lapin ! "
II
Les gais pi-opos pleuvaient. Or, juste k la même heure,
\ quelque trois cents pas de la noble demeure.
Les passants ébahis se montraient de la main
MORCEAUX CHOISIS
Kt disaient- " Quel 1/J ' '" '*■""■
<-" ^ ^"*' *^' "Ole cerévpiir ■.„i;* • .
O est peut-être un fritHm t V ! ™'"'"re f. . .
Qn'attend-ilî. . .qJTit'ii ""' ".''' P'""* "° f"»- •
Il «e penche; aT^lT '°'"'.'^'= " ^'""''>''- • •
Cest le plus so f»f • / ^" "" "«" «^''"'"e !
Mais :^t ToTz.t^tT r "' ^''^•'-•' "
^jinriraT^u^'^Tr ''--'-'
MHia vous J. . . W ilro'' " ".'■"'='"'"' P*'"^;
« -t muet et sou^com™ ^n 2,". "T'* '"'"^»" '
C'est Ksopea.a..;e.e.tX:r.;rd....
I* bonhomme écoutait i* m. •.
.^is.relevant ,a t.tt^lTS"'" '''"'"'"'•
'""""""'----«•'O-'^-D'unefou^mi.
Des fourmis dans latot" ' r^uîC™'
De«ous un églantier qui borne iC^ """~'''
Un talus les abrit* «♦ j 'honzon.
«oulant un lourd fallu "ne ' '^'"' ""''"""""'
«'anant pour se défend ZbZ'" '""«' '"" """««""ent ;
^'herchant. quêtant fuv^nf '^'"' '" "°"''"''.
Trottant à leur caÎicëoù ; h" """.?' '^^ "="""■•.
Comme fait dans nZ L i Tf '"' "*'"'•
14. *^"™ '* fourmilière humaine.
199
200
MAîTOEt DE LA PAROLE
Aujourd'hui plus de course, et plu» de longs détours ;
Toutes en se suivant mesuraient leure pas lourds,
En ordre, comme nous aux jours des funérailles.
Toute», loin de U ville et loin de leurs muraUlea,
Trisl"» comme il convient au deuil d'une fourmi,
Acœmpftgnaient le corp» d'un frère, d'un ami ;
Et moi, de leur convoi j'admirais l'ordonnance.
La tomlx' était au pied d'une verte éminence.
Où deux chanJons, couvrant au loin le noir caveau,
Prêtaieivt leur pyramide au Pharaon nouveau.
Traîné par les géant» de l'humble colonie.
Sur îe funèbre char d'uni; feuille jaunie.
Le cadavre sortait du palais souterrain
Et roulait, cahoté par le» pli» dn terrain.
Entre les rangs ^rous de l'assistance amie.
Le défilé dura près d'une heure et demie ;
Le chemin était ruds et le» arrêts fréquenta ;
Là, c'était un Caucase, et plus loin des Balkans.
Ori juste 8 quatre pas du lieu de sépulture.
Le deuil faillit tourner en tragique aventure.
En face des porteur», glissant sur le gazon.
Passait une limace énorme et sa maison.
L'obstacle était étrange et presque infranchissable ;
Mais vingt pionniers roulant une charge de sable.
Sur la route du monstre étagent un rempart ;
La limace recule, et le convoi repart.
Ulysse eût-il fait mieux dans les plaines de Troie î
On arrive à la fosse ; elle reçoit sa proie ;
Le char, le mort ensemble y tombent à l'envers,
Comme fit l'autre jour feu M .nsieur de Boufflers. (1)
On se hâte, on recouvre avec des feuilles morte»
Le cadavre et la bière ; et l'on ferme les portes.
Un groupe de parents erre encore à l'entour ;
D'autres, les vieux, ont pris le» sentiers du retour,
(1) Voir la lettre de Moue de Sévigny, ai Kv. 1672.
MORCEAUX CHOISIS
—Non nniiit 1 f" r ''''* hommes?
P. V. Dkiapohte,
PS SOC DE PLAISIR
teaux, i,l,„ de «auteur, en nlei,M. . '^^'''"^'•■''' ••""■ '«" f^"
fumantes ou de gaufre, narfn"'' i' "'""^'"'^ '°'"^«
«• «édui»ante, et les râ es pLian ■'• "Y" ''^'^^ «^'""^ f»™"
J« faisais comme eu-T '."""''''' "^ "" l»" P^'^'^é.
amvaàmoncreillecït:'itu "'""!. T"'"' '"«'' =™"ue
épuisé, pou.i^.ec, Va! V^iwtt
cymbales qui avaient la pr" tel- „r. "' '''"'" P''"™ ''^
Tout cela n'en,,,êohait not.tt .-^ " "'"''"^'' '* ■"««>"•«.
tirer la main d leur ,L on d.Tf "'""'' ■"" ''^--' ^e
-'gageante mu.i„ue, L ef e ." . ""' "''• "'''^ «^^ -"«
accent d'admiration k do o f^i I^'f;' ■""™""^ ^^"^^ »"
""""-• ^'"' clic, aux de bois!"
201
202
MANUEL DE LA PAROLE
Les chevaux de bois ! Eh bien, oui, c'étaient eu.v, les fringants
coursiers de tout enfant qui a un sou dans sa poche ! Institution
démocratique s'il en fut. La blouse de toile et la casquette
râp.o y galopent à côté de la robe de soie et de la to-pie à
plumes. Les apprentis qui sortent de l'atelier ne résistent
guère n la tentation de faire quelques tours de manège en
iilein vent, et les jeunes ouvrière» se tiennent sur leur raide
monture aussi fièrement que la plus élégante amazone sur son
cheval pur sang.
La cavalcade allait finir, car le mouvement se ralentis-
sait, et on lisait sur le visage des écuyer» le regret qui com-
mençait à effacer le plaisir. Déjà! disait l'air rêveur qui se
répandait sur ce» figures rtjses.
Sur un banc, tout près, une petite fille était assise. Wle
pouvait avoir cinq ou six ans, quoiqu'elle fût bien petite pour
son âge, mais son pauvre corps chétif, maigre, couvert déball-
ions et nourri de misère, n'avait sans doute pas pu grandir assez
vite. Elle rt«ardait de tous ses yeux, comme on regarderait un
palais de fée, ce plaisir qu'elle n'avait jamais eu, car la poche
de sa pauvre robe n'avait sûrement jamais contenu un sou.
Et pourbint, monter sur un de ces beaux chevaux! le blanc
à housse rouge ! . . .non, le noir à housse jaune plutôt, tourner
avec lui, vite, vitu, longtemps, au son de la musique ; voir
tout tourner autour de soi ! Cela lui semblait un rêve insensé,
mais si beau ! , , . ,
Excusez-la, cette pauvre enfant! Qui de nous na rêvé des
ailes, au moins une fois dans sa vie ? ^
Elle était là; le» enfants descendaient; la musique s était
tue • d'autres enfants s'empressaient de monter à leur tour, et
quelques mères un peu lasses vinrent s'asseoir, non sans regar-
der de côté et ranger les plis de leur robe le plus loin de la
petite " Ote-toi donc de là, lui dit une bonne; tu vois bien
que tu prends de la place." Elle se leva sans rien dire et s'en
alla un peu plus loin, tout doucement.
Les larmes m'en vinrent aux yeux.
MORCEAUX CHOISIS JOS
teZtrrr" Enr::iîrd,''<- •-»'" "^ «'«-je «„ ,„,
instant, finit par oser com, >r^M !" *" ^'"^- '«««•^^•'i' un
cbeva. en ™ejetatt ur^^XT'in'^ '""•,,'-■' ^'«^'-î-" un
•lue j'en f„g tout ém„ Kn^ 1 "".r/''"'^ reconn«i««a„ee
'a faire descendre; ™«i, e ,eZntr"'^: ''<*ta..IiH«.„e„t voulut
pou^rs^eir^iTui^rt-S'r--^'''^^-^--^-''
chose en ce monde? Sont-clîe, h "r "'^' T ""'' ^"^ P»" ^e
bition ! Sont-ce les byoux les denMl t " """'^ "' "^^ ''•""■
en robe de aatin dans uTJlon „ " t '" '' ''°™"«'8^«' Valser
chevaux de bois, n'e t^éî en f """ T '"'"'"'"' ^"' '-
plaisir î P^" ''° '""""^ le même genre de
La cavalcade finie k notUo eu j
encore, et s'en alla d rai rL'" tr"'"" ™^ '^«"''''
«teint son idéal. '"""Phant de quelqu'un qui a
«ie^ui donner pour un st Te ZT" " ^""''^ ''^^ "-" ''"'
<'ecl::it^''S:'i:,;;i^^^^^^^^^
«nfantquiafaim; ma"b,^n 1,. ""'"""'" ''^ P*'" * ""
superflu, chose si néceslair eC^ telTe'tr ' ' '"' """"" '«
«ou sera comme un rayon de soin j ' P^-^'-^Joie d'un
longtemps, toujours pfelêtre elle f. " n"''™'''^ '">■ «i™
e»t montée sur les chfvaL d 'bo Z c"""" ™ '"•'■"" """"^
«ourire sur sa figure flétrie j'^^ '=e souvenir ramènera un
'^ à ceux qui onl fTim / mais Ï^Z "' T """ ^ '°'"^'"'^-
et le pain du cœur, la 1»^ e T ■ '7' '' '"'" ^"^ ''«"Pri»
fentons épanouis par I riell no-"''.^' """"'' "°"^ """«
'^ -ux qui les regardent, q £ «„ ie":* ! "'"'''' ^'"■«--
qui seraient heureux, eux auJ, « , ' *' ""' *'°"Pi'ent, et
ronr un sou de plaisir » ' ' "" '"" •^•'"''»it «^«lem^nt
(Anonyme.)
t
204
MANUEL DE LA PAROLE
TERRIBLE HISTOIRE
Dix-huit coLtrebandiera, cliargé» d'un mc de poudre de
Berne, passaient par un couloir de rocliera. Le dernier en ran»
s'aperçut que s-.n me s'allcSgeait sensiblement, et il était déjà
tout dis wsé i. s'en féliciter, lors,iu'il vint à se douter ingénieu-
eement que l'allénement avait jieut-être lieu aux déiKus de lu
charge Ce n'était que trop vrai, une longue traînée de po>idre
se voyait sur la trace qu'il avait suivie. C'était une perte,
mais surtout c'était un indice qui tiouvait trahir la marche de
la troupe et compromettre ses destinées. Il cria halte, et, a ce
cri, les dix-sept autres s'assirent en même temps sur leurs sacs,
pour boire un coup d'eau-de-vie et s'essuyer le front.
Pendant ce temps, l'autre, l'ingénieux, rebroussait jusiiu a
l'origine de sa traîné, de poudre. Il y atteignit au bout de
deux heures de marche, et il y mit le feu avec sa pil« : c était
pour détruire l'indice. Deux minutes après, il entendit une
détonation superbe, qui, se répercutant contre les parois de ces
montagnes, ro.ilant m les vallées et remontant par les gorges,
lui causa une surprise merveilleuse: c'étaient les dix-sept sacs,
qui, rejoints par la traînée, sautaient en l'air, y compris les dix-
sept pires de famille assis dessus.
Sur quoi, je remarque deux choses.
La première, c'est que cette histoire est une vraie histoire,
agréable et récréative, suffisamment viai-semblable, prouvée par
la tradition, et p,ir le couloir, qui subsiste toujours, comme
chacun peut aller s'en assurer. Je la tiens pour aussi certaine
que le passage d'Annibal par le mont du {letit Saint-Bernard.
Comment prouve-t ou le passage d'Annibal par le mont du
petit Saint-Bernaidî On commence par vous montrer une
roche blanche au pied du mont ; après quoi l'on vous démontre
que c'est celle que le Carthaginois, arrivé au sommet, fit fondre
dans du vinaigre.
La seconde chose que je remarque, c'est que, dans cette
histoire, dix-sept hommes périssent; mais remarquez bien, il
en reste un pour ixirter la nouvelle. C'est là, si je ne m abuse,
MORCEAUX CHOISIS jqj
-esouin; queto Vrl s •r'','"" '«'"-"■'■c'est
■échappe, et tout justement "*"""'"""'• «»' "n seul en
l'histoire, tant 1» grecuue n»! """'"• '=■' «'est pourquoi
riche eu trait, tout ZiL """""' "' ^ '"«'"•'^. "»'
TOPFÏKB.
W8 CIMETIÈRES »E CAMPASSE
chan,ï«, des eaux, d T bo ' „! "T"*= '^'" P™'""»' -Je»
l'urs ,i„p,e, i».geravec es ZIZ P«"Pective, n.arient
«ime à voir le grol iUni„l\TJ^^T ''" '"'«'■"'«rs. On
1- I»n,.niers du Sytire f 1. "^ ""' ^^ '°" «^°-e,
for„en.entde,n,orretlesb;i i? '^"' '"^ P^-P''^".
l«tion et de grfce A„™i.'/ •*'"*»"'''=' ^econso-
temple vi.lag^i,lèi"^tur.' '"'f'"' "'°— "ts, le
tique de la vigiland On nv! T^"""^ ■** ''™^'«">« ™s.
la tombe de leur ancien plteu,'*"' ""' ''"""«"' '''crbe de
'i^"'^::t.:rr''r'":''^"'-'--'-t .
et le pèlerin, qui .«nt prl " Di u d ™"t ""^ '" P"'-"
'e pain de l'aumône à l'hom,!!. h r^ ""■*"'*' "» demander
■"«"-e de nom. Le lab^ruTchrir """""" " "'^ * P""
n-ort, comme ces végétauxTfl. ■'''P"* ""''"^ ^ana la
"a nature ne grave pas l ""'''?" "">" «'""«els il a vécu;
=^battu,dausLfX " '^'"^^ ™' '-'» tronc
8M
MANUEL DE LA PAROLE
■î-
Cependant, en errant un jour dan» un cimetière do cam-
pagne, nou. apenjûme» une épiUphe latine sur une pierre qm
annonçait le tombeau d'un enfant. Surpris de cette magnifi-
cence, nou» non» en approchâme» ; nou. lûmw ce« mot» de
l'Evangile : " SiniU /annUct venire ad me : Laiêseï le» petit»
enfanu yenir à moi.» Chawaubmasd.
LE LIOa DE ikixkz
Pour a««inir le monstre, effiui de no» pasteur»,
Il me fut ordonné de grnvir le» hauteur».
Et j'obëi» sans crainte i mon rcaltre Eurysthée.
J'allai sur la montagne, oî» la béte indomptée
Léchait avec lenteur son mnlle teint de sang.
Je l'accablai de traits; maU le cuir de son flanc
Restait impénétrable. Or, relevant la tête.
Le lion m'aperçut; et la puissante béte
Courba comme un grand arc l'épine de son dos.
Puis bondit jusqu'à moi. J'eus le cœur d'un héros.
D'un massif olivier couvert de son écorce,
Je frappai le lion sur le crftne avec force.
Il se dressa, pourtant. De me» muscles d'acier.
Moi, j'étreignis alors le monstre carnassier.
Dont le sang ruisselait par torrents écartâtes.
Je lui serrai la gorge en écrasant ses pattes,
Et l'énorme lion ne rftla qu'un moment.
Ah ! certes, je criai de joie, épcrdûment.
Lorsqu'à mes pieds roula cette béte étouffée !
" Je veux faire de toi, lui di»-je, un beau trophée. "
Puis j'arrachai sa peau ; j'en couvrU tout mon corps.
Pour tenir désormais ma place entre les forts ;
Et sur mes Monda cheveux, en signe de victoire.
J'étalai fièrement la gueule aux crocs d'ivoire.
Maubicx Bouchob.
MORCEAUX CHOISIS
œiMPE ET LE SPHINX
207
tudequi .o„ffr,,t ,„i„, ir/j "tT"""'""'" ''"'"' "'"'"•
. " Q"'-tdeve„ -i Ju^^T LeatH'""" "'•" '"'"'^"""-
■ntelligenee ,,ui uvHit rémndunJ'l ''"?''"''=''"'-• '>""«««
de la Grèce ? Ah ! con.Wen " 1. .T'"""*' '*'"'" '^» """""«
ce monstre venu de la myrtéZ^v "'"' '""'■'''"• ^ex.nt
IH-rter cette ,i„g„,iè™ vict^ r Je " f!"" "' P"'""'"'" ''•">-
'■ette nouvelle sorte de combat Xf '^""' ^'«""«"W de
crainte, et mon gén'enS "et""/?' "''''"'•'"'»*''' -''•'"''
voyai, que le pH, ,„i m' t Xeté „r" ' 'î''"'"*"" J" "«
dune reine. Cejourniémor^hl» ? '™'''"'' «' '" "'«in
''l'icée: delà,iir«j" , r """P*' ""''''■- du mon
-« en «. pr:;en: 11^ :7- '« '-'« 'acontr^e. J-„
"•an»p«rents couvrait «a statu . ""'' "" "'^^''" ''« """K'-»
dune femme, tou, IT l^J^ ,""'"''■ " "^«i' '« vi,ag„
""-bile.,: JVr oren™ e Z r' ''«""'-'" ^"•■•-
'>Wt vouloir arracIerleTZ'in '""'''""• l»' -•»-
et, dans le, contours de sa hoir ''"''' '''' '* »«"««!«,
'«-ible aui „e faisait r^",ir°"t; T "^f ''"""''' '"«'^' '^^
'luand je vis ses mains termLe"eniriff " ""'"'' ^ "^'^^«'"'
hors du nuage, toutes prête"*; .ru f: ""' ^'""'"'^^
'"fncaU me repentir de ma tZ rir T'" "'""■'^'''■'■«^""-
'"'-t proposée, mais d'.mlln t ,^^'^'""'"" ' «nigme
'"erveilleuse: auc-.n son n,' î '""'•' """''••"« «' toute
-oun mouvement ne pi: ::;"-'''-';-it ^ -n oreille
-ulement j'entendais c' n^rul tÔ ! L "" '" """■''-;
;'>urdeme„tau fon. de n,r;iur,;r V 'T '"'^"'■'^^"""'"'
'Wrds du sphin: .'allumèrent n • "" ""'""'■ '«»
'umerent, une joie féroce anima son
SOg MAHUIL DE LA PAROLK
viMge, K. griffe. .'.Ui«.irent «ur m. Mte : alon. je tirai mon
.Uivo .1, me courrant de mon bouclier, je m'é ...s«. «>' n.on
terrible «avertir», cr il m'était livré ; j'av».. deviné 1 énigme.
Mon fer a'enfonsa dan. je ne «i. quoi qui nexwUit ,.lu.:
tout avait di»,»™ comme un. vi.ion. Né.nmoin. mon glaive
dégoutUit d'un «>ng immonde, et j'avaU onteivdu un bruit
fo^le, mai. .ini.tre. tout «.mblable au r»le d'un homme qu on
égorgerait dan. le. br«. du «.mmeil." ballanchï.
LE TIEILLABD ET LE» TBOIM JEtSEH HOIWE!»
Un octogénaire p itait;
" Puue encor de bâtir ; mai. planter k cet âge !
Diwient troi. jouvenceaux, enfant» du voisinage :
Amarément il radotait.
"Car, au nom de» dieux, je vou» prie.
Quel fruit de ce labeur ponvei-vou., rei i Uirl
Autant qu'un patriarche il vous faudrait vieillir.
A quoi bon charger votre vie
De. wjin. d'un avenir qui n'est pas fait pour vou»?
Ne songez déMrmai» qu'à voserteur. passées;
Quittez le long espoir et le. vaste» pensée. ;
Tout cela ne convient qu'à nous.
—Il ne convient pa» à vous-mêmes,
Repartit le vieillard. Tout établissement
Vient tard et dure peu. La main des Parque, blême»
De vos jour, et des miens se joue également.
Nos termes Mnt pareil» par leur courte durée.
Qui de nous des clartés de la voûte azurée
Doit jouir le dernier? E»t-il aucun moment
Qui vou. puisse assurer d'un sec(md seulement?
Mes arrière-neveux me devront cet ombrage:
Hé bien ! défendez-vous au sage
De se donner des wjins pour le plaisir d'autrui?
Cela même est un fruit que je gnûte aujourd'hui.
J'en pui» jouir demain, «t quel.,u«i i™,„ .^
r» >Liii. a • "«""'lu*" jours encore;
Je pui. enfln compter l'aurore
i^vi:!r:;i'r/r::;r;.:r^-"
L autre, afin de monter aux grande, dignité^
^«"•«•'«■Privu vit «, joun, empî„tA.r
Le troimèroe tomba d'un arbre
«uelui-m«me il voulut enter;
Kt. pleuré, du vieillard, il gr.v. .„r leur m„b„
te que je vien. de i»conter.
La Fomtaihe.
L'AÏEULE
ni„,. . .„ *'»>«»r.(l«ni»iB*r».
Elle 1 1^?,- ' "^"^ "'"' <''»"<' ride;
' "" «^ "' '"°''" "^'. «' 8e.te, «,„'t tîimblant.
Vni ■" ""» sa bonté, isa reimn.
An ! comme les enfan»j ..-■», J «"■r...
C'ou«=nt l'acca^TdtS ?' "" '^" "''"'<"'•
**™' oes qu Ils ]» ^yenj ^^j^^
309
210 MANUEL DE LA PAROLE
" J'ai taché mon sarran, fait Janot soucieux,
Tu saiH, il ne faut pas que personne le sache.
_.rai déchirai mon col ! " Gmnd'mère ôte la tac...
Et reprise l'accroc malgré ses mauvais yeux.
"Orand'mère, maintenant, chante-nous quelque chose."
La bonne vieille grand entonne en tremblotant
Elle cède, et, puisant dans son vieux répertoire,
LeurÏsails les lasser, la Belle.au.Bou.do,-nu^nt. . .
Ou le Petit-Poucet ou le Chaperon- Rouge;
EUe connaît si bien le bonhomme Perraut^ _
il déclarent toujours que " ça finit trop tôt .
Et personne, pendant ce long récit, ne bouge.
Ainsi qu eux autrefois (que ce temps est lointain !)
Je me vois à ses pieds et buvant sa parole ;
clst elle qui d'abord fut mon ma tre d école.
Elle qui me veillait du soir jnsquau matin.
Tout âgé que je suis, -j'ai dépassé trente ans !-
I:: !urs d'exil finis, quand, l'ivresse dans l'âme,
T! riviens au logis, près de la sainte femme.
Te miri quelVefo- encore au bon vieux temps;
Et comme en ce temps-là, (j'en fais l'aveu sans honte)
Te Xseois doucement sur ses pauvres genoux.
. CesTmo . . .Me revoilà, ma grand'mère. Dis-nous
U^ beau conte, veux-tu î - Que je te dise un contel. . .
----^-^-eXr"":;^:ar^-e.
—C'est pour mieux t embrasser . i<=v
MORCEAUX CHOISIS
211
l'ii enfant frùl
Lai
i.sae voir des
le -t
I il,.
.<!1,1,
' Conduit 1
A Tansle du chemin ils
10 Iiiiuvi^ a.
1 mine éveillée
iqi^ un i>cu barljouillée,
e à petits iws.
r, li'i-ha
niarch
vont s'asseoi
Mue s, I un ,ouU. l'autre, et jamais ne denmndent
I s ne ,„.„,™,vent pas notre a„n„n,., ils l'atten' "
II fau 1 s p a,ndre, enfants; il» ,„,t si n.alhour ," i
1; c est touchant de voir connue ils s'aitnent entre euv
1, dt " " f ""■'•'" '*' '""' ""-^ ''"•" l'^fa-ce •
s'r'7'™^"''^'-"»d<=«'"^!eetd,.défense,
^'l'et,! attentif aux pierres du chemin,
Surveiller un vieil homme et lui donner la main
Le so„rirei la livre ou les pleurs sur la joue,
Ce,st pournuo, l'autre jour, l'enfant pâle à l'.eif ''
Avait naïvement imasiné ce jeu
De courir tout autour de l'aveugle débile
yu., sur la terre assis, posant l,à sa sébile
Cheichait a le saiar selon le bruit des i,as.
L'enfant, que chaque erreur du pauvre aveuMn .
«■éloigne plusieur. lois d'un petit air e r'f '"""'
Klcv!;^;^^'^''"''""^^°"«'"•*~t,
us, t ouble tout à coup d'un si profond silence
Il appelle ; l'enfant rit alors et s'élance
Accourt et vient tomber dans les bras ,lu vieillard •
Ht 1 aveugle riait d'être eolin-maillard. '
Moi j'admirais l'enfant, dont la candeur suprême
P ut jouer, sans l'accroître, avec la douleur néme
Et qui fait naître au e,e„r d'un malheureux paël'
La gajte, le bon rire et l'oubli du soleil:
Jean Aicakd.
Il
■A
212 MANUEL DE LA PAROLE
LE SAVETIER ET LE FISANCIEK
Un savetier chantait du matin jusqu'au soir:
C'était merveille de le voir,
Merveille de l'ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu'aucun des sept sages.
Bon voisin, au contraire, ^ait tout cousu d'or.
Chantait peu, dormait moins encor:
C'était un homme de tiiiance.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le savetier alors en chantant l'éveillait ;
Et le financier se plaignait
Que les soii)S de la Providence
N'eussent pas au marché fait vendre le dormir.
Comme le manger et le boire.
En son hôtel il fait venir
Le chanteur, et lui dit: " Or ça, sire Grégoire.
Que gagne^-vou. par an?-Ma foi! monsieur.
Dit avec un ton de rieur
Le gaillard savetier, ce n'est iK,int ma manière
De compter de la sorte ; et je n'entasse guère
Un jour sur l'autre : il suffit qu a la hn
J'attrape le bout de l'année:
Chaque jour amène sou pam.
-Eh bien! que gagnez-vous, dites-moi, par journée?
Jantôt plus, tantôt moins: le mal est que toujours
(Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes).
Le mal est que dans l'an s'entremêlent des jours
Qu'il faut chômer; on nous ruine en fêtes,
L'une fait tort à l'autre, et monsieur le curé ^_
De quelque nouveau saint charge toujours son prône.
T o «nancier riant de sa naïveté,
Lui^ft •' Je veux vous mettre aujourd'hui sur le trône
Prenez ces cent écus: gardez-les avec soin
Pour vous en servir au besoin.
i%
MORCEAUX CHOISIS
I.e «.varier crut voir tout l'argent ,ue .a terre .
r,„,, ^'■'«''"'P'">f"'«sagede»gen,.
rir.>,„ur„e chez lui ;d<u,s sa cave il enserre
LargentetsajoieAlafois.
Plus de clmnt: il perdit la voix,
JM moment q„-i,„ag„a ce ,ui cause n .peines
J^esomme.l quitta son I„gi.,. '
il eut pour h<",tes les soucis '
Tont 1 "T"'"' '"'^ ■*'"■•""■» vaines.
Tout le jour, avait l-.i, au «uet; et la nuit,
'^ecl.afSir^ftHt'Ï""''
:^^^. courut ci,e.ccf;;:;^;:':itic;:^:'""-
J>endeî-nio , hii dit.,! ,„„ . , '""*' •
Et rep;en:;v::';::n::;:r-' --".".-
La Fom,\ike,
tA l'ÉMTENfE
'»i en offrir de part u, ,,,:;" '"".-^"f-^f'''- '' I'i-> -ns
""ajuste eon.pensati„n oT re™ d "' " "' ""' «" ^"'^"'
'1- ras que vous jugie, vo" rèref aT """"" ''" '""'■ '''> "<-'
"e tous ceux c.ui vous envi; n^: 't uT'T' '" •'"^•"-
de ces p&heurs déclaras auTo^ ' f'' ''"' "'^'>"' '«i
«-dent plus de mesure :„?. ^.^'Z '" ^T'' "^^ ""' "«
<!«> vous ressemblent, nuisont ri ? ^' ""P"''"!»" de ceux
dont la vie n'offre rien dise a,/ " '•"""'"•' ™"""""^»- ^'
vous en convenez vous mT^ O ""''" ^' "'"«'«»':
j—. «.„ -zf r.;-;frc'ï
2:3
214 MANUEL DE LA PAROLE
Dieu a pris plaisir de répandre sur vos passions, les perfidies,
les bruits désagréables, une fortune reculée, la sarte ruinée,
des affaires en décadence, tout cela a refroidi et retenu les
penchants déréglés de votre cœur : le crime vous a dégoûte du
crime même; les passions d'elles mên.es se sont peu a peu
éteintes; le temps et la seule inconstance du cœur a rompu
vos liens : cependant, dégoûté des créatures, vous n en êtes pas
plus vif pour votr« Oieu. Vous êtes devenu plus prudent, plu*
régulier, selon le monde, pUis homme de probité, plus exact
à remplir vos devoirs publics et particuliers: mais vous n êtes
pas pénitent Vous avez cessé vos désordres; mais vous ue
les avez pas expiés, mais vous ne vous «tes pas converti, mais
ce grand coup qui chf nge le cœur et qui renouvelle tout
l'homme, vous ne l'i-.vez pas encore senti.
Cependant cet état si dangereux n'a rien qui vous alarme.
Des péchés qui n'ont jamais été purifiés par une sincère péni-
tence, ni, par conséquent, remis devant Dieu, sont à vos yeux
comme s'ils n'étaient i.lus. Et vous mourrez tranquille dans
une impénitence d'autant plus dangereuse que vous mourrez
sans la connaître. C. n'e.t pas ici une simple expression m un
mouvement de zèle : rien n'est plus réel ni plus exactement vrai.
Massillon.
POLICHINELLE
Voilà voilà Polichinelle, le grand, le vrai, l'unique Polichi-
nelle' 11 ne paraît pas encore, et vous le voye. déjà! vous le
reconnaissez à son rire éclatant, prolongé. Il ne paraît pas encore,
mais i! siffle, il bourdonne, il babille, il crie, il parle de cette
voix qui n'est pas une voix d'homme, de cet accent qui n est
pas pris dans les organes de i'homme, et qui annonce quelque
chose de supérieur à l'homme, Polichinelle, par exemp e. Il
s'élance en riant : il tombe, il se relève, il se promené, .1 gam-
bade, il saute, il se débat, il gesticule et retombe deniant.bulo
contre «n châssis qui résonne de sa chute. Ce n'est rien ; c est
MORCEAUX CHOISIS glS
tout, c'est Polichinelle! Les aonr,I, r . .
«veugles rient et le voient et t™f > entendent et rient; le,
tude enivrée se confonde J e„ u„ J7"'^' '^' ''' """'i-
<='est Polichinelle! "" "'■ ^^«^ '"i' c'est lui!
«ffroi entre les bras de leur bol' '""""'•"^■"^'"" '=""-^'>-
tude sur le théAtre vide s" n.euv n ' '" T.''''" ^^ '"quié-
agrandissent encore leu^be:;;:;,: 7'-' """ ' »"'>•
''•ai.I.ro..hent, se disputent k nr.n ï '~"'' '"'«" ^"ir,
teront bien d'autres, onLd n^ V ~^^^ -'^" dispu-
l'avant-seène roule A rsnrf» 7°"' «r«nds!-Le flot de
e'.apeau.. de r^tits^sclS^X^^r ""'''' "« P^^-
bourrelets,dejoli, bras blancs aull'.' " ""''"''"'«ex. de»
•"anches qui ,e repoussent etZTceT ''™"''''^''°"'^™--
pour saisir, pour .voir Policl':, ^LlT '""'' •'°"'"'- '
Lâge adulte est l'âire de, ^- ,, ,.
adulte est l'âge aussi de i^liie/r''''' '''""•^^- ^-^
«amment, tous tant que nous ^n^^^' """^ ^'"'"»»"''» '"ces-
lui ne vieillit pas. L dZI ^ ' *"'°" «'^ Polichinelle
^"f. •- pairie^ p,u^irq:^,P:-»'.>- royaumes '-■
Journaux,qui ont détruit tout cl - 'r»™*'^»'^" vont; les
Que dis-je- les nations IffacentdL?"/™"' '■""" ''''''~»"-
ne/ern,e point boutique prcll-Vr' "' ^°"«'''"«"<'
enfant; Polichinelle bat to^ûÎ ,. " «l""','*^ '°'^''"" '« ■"«"-«
assommera demain soir le 00™»^^ ' "J""* ' ^«"«'•inelle
«atin. cequi ne justifie en am ff" ,'^"'""^'' -
cruantë que des hi.t«riens ir„ ! '*™ '* """PS"" de
mal à propo. sur Po Se*^"™:." °» P-^V"""». fo^ pese
déploient que sur des acteurs dfl^'^"''* "^^"^ "« »
sais s, son talon est resté caohé danst l ^"'"''''"«"e- Je ne
•^"e le plongea dan, le Styx mais on^'" ''' t "■^"'' '>"•"«'
jj, lyx. mais qu importe i Polichinelle
WUh ■
ï
ÎS
:
I '
216
MANUEL DE LA PAROLE
dont «n n'a jumfti» vu lo-s talons? Ce qu'il y a de «rt«™, et ce
publique, si «s loimbles étude» occupent encore .,uea«e«bon^
Ci rcV»t ,uc Polichinelle, roué de coup» par le» »b.«s.
irii^é !«.. L ..««■, ,«ndu par le .«urreau et -port;,-
re diable, reparaît infailUblen.ent un ,iuart d heure âpre»,
da,' »a ;ajaran.ati,pu., au.,i f.i.uu-, ^>],r;^^^,^'
»ilaut que jamai». PMcynelle e.t mort, vrve Pohch.nMe.
" Ch. Nodier.
Î,E GLAS» ET I.A ClTHOlItl-E
Dieu fait bien ce qu'il fait. San» en chercher la preuve
En tout cet univers, et l'aller parcourant,
Dan» les citrouilles je la treuve.
Un rillageoi», considérant
Combien ce fn.it est gros et sa tige menue :
" A quoi songeait, dit-il, l'auteur de tout celai
Il a bien mal placé cette citroudle-là !
Eh ! parbleu ! je l'aurais pendue
A l'un des chênes que voiU ;
C'eût été justement l'affaire :
Tel fruit, tel arbre, pour bien faire.
C'est dommage, Garo, que tu n'es point entré
Au conseil de celui que prêche ton curé ;
Tout en eût été mieux; car pourquoi, par exempl^
Le gland, qui n'est pas gros comme mon petit doigt.
Ne pend-il pas en cet endroit t
Dieu s'est mépris; plus je contemple
Ces fruits ainsi placés, plus il semble à Garo
Que l'on a fait un quiproquo."
Cette réflexion embarrassant notre homme :
" On ne dort point, dit-il, quand on a tant d esprit.
Sous un chêne aussitôt il va prendre son somme.
Un gland tombe: le nez du dormeur en pàtit.
MORCEAUX CHOISIS
217
I » fve.lle; et, portant la mai., sur .,o., visage
trouve e„cor le «Ia,.d ,.is .u ,«■,, ,,„ „„„«,'„
hon nez ,„e„rtri le for-e à changer de langage.
h .1 fnt toinlK, ,1e l'arbre une n.a^se ,,1», lourde,
fit que ce gland eût été gourde !
D'OU ne l'a pas voulu : mm doute il eut rai,„„ •
•) en vo.» bien à présent la cause."
fin louant Dieu de toute chose,
Ciuro retourne à la niai.son.
L.\ Fontaine,
FILS 1)K CROISÉS ET FII.S »K TOlTAIRE
- qu'il y a de plu. i„«e.ible au nÎ;::^ '^^î'^ :^;7-
peru,ettet:::'r::::^::rs,:tt.^;'T'"^"^
vous une génération d'I.n^ ''«. •"isS'iems, d sest levé parmi
Qu'on ^^^%S:zt^z::::zz :^~ ^-•
couune on voudra, le no.n n'.lit rien I c Ltit ""0^
génération prendrait volontiers no„r d .vis/ 1 î^ ^
218
MANUEL DE LA PAROLE
I 'I m
5-1
*' IL
nous sonmies étranger» à tonte» vo» e..al.t.ons, à toute» vo.
récrimination», à toute» vo» lutte» de cabinet, du part.» ; n<m»
n'avou» été ni à Oand ni à Belgrave-Siv.are ; nou» n avon» été
eu pèlerinage .jn'au tombeau de» apûtre», de» iK.ntife» et de»
nmrtyrs. Nou» y avon» appri», avec le re.pect chrétien et
légitime de» imuvoirs établi», comment on leur ré»..tc quand
ils n.an(iue«t à Wur» devoir», et comment on leur survit. >é»
et élevé» au »ein de la liberté, de» institution» représctat.ve»
et constitutionnelle», nous y avon» trempé notre ftme iH.ur
toujours. On nou» dit : Mai» la liberté n'est pa» pour von»
elle e»t contre vous; ce n'e.st pa» vous qui l'avez faite. Il est
vrai que la liberté n'e»t pa» notre leuvre, mais elle est notre
propriété, et qui oserait nou» l'enlever 1 A ceux qm n<ms
Lnnent ce langage, nou» répondrons: Mai» vous, avez-vous
fait le soleil? Cependant vous en jouissez. Avez-vou» fait la
Krance î Cepen lant vous êtes fiers d'y vivre .. .
Dan» cette Krance accoutumée à n'enfanter que de» gen» de
,œur et d'esprit, nou» seul», nous catholiques, nous consenti-
rions à n'être que de» imbéciles et de» lâche»! Nous nous
reconnaîtrions à tel point abâtardis, dégénères de no» père»,
qu'il nous faille abdiquer notre rai»on entre le» main» du
rationalisme, livrer notre conscience » .''U-'V^-'-t/. "° ^^
dignité et notre liberté aux main» de ces légiste», dont la haine
Jur la lil«rté de l'Eglise n'est égalée que par 1 ignorance
protonde de ses dogme»! Quoi! parce que nous sommes de
'•eux qu'on confe»»e, eroit-on que nou» noua relev.on» de»
pieds de nos prêtre», tout di»p<«és à tendre les mains aux
menotes d'une légalité anticonstitutionnelle» Quoi! parce que
le sentiment de la foi domine dan» no» cœur», cro.t-on que
l'honneur et le courage y aient péril . , . , „
Ah' qu'on »edétroin,«. On von» dit: Soyez implacables.
Kh bien ! 8oyez-le ; faite» tout ce que vous voudrez et tout ce
que vou» pourrez: l'Egli»e vous réixmd par la bouche de
-Tertullien et du doux Fénelon: "Nous ne somme» pa» a
craindre pour vous, mai» nou» ne vou» craignons pa».
Et moi, j'ajoute au nom des catholique» ùque» comme
moi, catholiques du XIXe siècle : Au milieu d un peuple libre.
MORCEAUX CHOISIS 219
nou, ne voulons ,», être de» ilotes; nous »„„„„es le, «ucc.k
»eurs de Julien lA,H«tat; nous somme, les fils des Croisé, et
"..us ne reculerons p„. devant les fils de Voltaire.
MoNTALBaBKKT.
LA CAMPAUME
ras!:" j;;::,^!;: i^;;^ ^^7T- ■ • ^-^ - ''-^
..-vais. . .des oiseau' nui o'uTtn;;: '^^ 'T "^"'™'
l'artie de plaisir que je fais li' 1 '*' ""^
~... ,rt„ ,i,.m. „,.w, d„;„r,™ ,'ir.
~u.«,„., M.i...ti';.'rrb.v..":'"" '•
220
MANUEL DE LA PAROLE
VoilA un giuMix .le .Lie., (lui aboie tout au loin, un autre qui
lui réiK,na plus l-rK et .••■lui .'e k m»i«.n .,«i repique «.us
ma fenêtre, et une eonversation .le» tn.is a .leven.r fou
Q„au.l il» «c :...nt t.ait dit, je n,c ren.lorn encore et .-ette f.>..
tLutà fait. Ab! oui, va te i.ron.enerl Je suis veveiUe en
sursaut... C<«orie,. ! . . . C'e..t le chahtro du mafn qui
m' avertit .(ue le soleil se li*e. Et qu'est ec que ^a ine fait, a
moi, que le soleil se lève!. . . Je fais eomn.e lui, bors de mo,,
enragé, et donnant au diable la cami»ig"e et toutes les M.es
qui l'babitcnt ' y ^abdoi-.
LE CWt'HE ET LA MOlt'HE
1i'i,,un chemin montant, sablonneux, malaisé,
Kt de tous les c.*>tés au soleil cxiiosé,
Kix forts chevaux tiraient un eoebe.
Femmes, moines, vieillard-, tout était descendu:
L'attelage suait, soufflait, était rendu.
Une mouche survient et des chevaux s'apiMoebe,
Prétend les animer \mr son bourdonnement,
Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment
Qu'elle fait aller la machine ;
S'assied sur le timon, sur le nez du cocher.
Aussit.U que le char chemine,
Et qu'elle voit les gens marcher.
Elle s'en attribue uniquement la gloire.
Va vient, fait l'empressée; il semble que ce soit
Un sergent de bataille allant en chaque endroit
Faire avancer ses gens et hftter la victoire.
La mouche, en ce commun besoin.
Se pbiint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin ;
Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirei d'affaire.
Le moine disait son bréviaire :
Il prenait bien son t«mps! une femme chantait:
C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait !
221
MoncEAi'x niroisis
IMmem„„H,e»V.„VH..ha,,t,.rAlc.,,r,nr..ilK
/r' ^" "'•" """i*M«mllr.s.
^■ntro<l„i.sont,lHn»l.,Hftaires:
Ils f„„t |,a,,„ut I,., „ért.»,ai,.es.
U partout i,„,.on„„., devraient être clm-.é«.
l'A Fontaine.
l'E nBAPEAU
Voyez-vous, disiiit siinvi.nt i„ •
'a table, vous „e »:?;,:: ,v::trr'^'""'"'^"''''""'""^
P"au. ri faut avoir ,;to luL il , T' '"" """■ '""' ''^ ^ra-
■"«rch^ sur dos cl.e nin, 1 l,, , "'"" '"'''^ '" f"'""^™ ^t
inautHvoirétc^,,o,;7;: ;;/-; P- TT '^' '* ''™"'=<'^
parlée depuis l'enfanee; il fa ,t':C rf' ' / ""-"'^ ^"''•" »
d'éta,«set de fatigue, le t„n '•"'"'"^""""''J"""'^''
abse„te,c'estleIaXa; de s i u"?"' "T ''' '" >"^'"'=
■lui elapote, là-bas, au centre ch 1 M™'" "?"''"" '^^"î"''*''
dans la fumfe du 00,0(1? h" '""' '' '""' "'"^'«if eu.
■norceau d'étoffe ,l 'S 'r" >"'"' '^'' -'"-™' 1"e ce
ce que renferme d::^:: XZuTZ '' '"'" '"''"' *""'
le drapeau. Ledraneau me! ! '"^■'''''' ''" °» "PPelle
c'est, contenu ZTnlZZT"''' """--che.-Ie bien,
objet, tout oe qui ut ^ ,"'?„: '"'': ^"''"''"'' '"''- ""« «eu
'e foyer où Ton na.^ ' e: ..t T' '' ^" ,f^ ""''™" "« ""- ^
■nier sourire d'enfant là Lr„ f "" ' "" ^'''""'i'. '« Pre-
le premier a„.i. la VeX l~,''""''^'''^<'''"'«-^e,
^"--^dard5:R~^^
o"u.v,..d:s.ie^r:;^Si;:::^^rs^:ïï
m
MANUEL DE LA PAROLE
d» riKimcnt, «« «loire. .t ^. titre» flumboyant en l«tt.^" » «r
.„r»c. couleur, fané... qui .«rtent 1.-» nom. de- v^to.re
cW comme la con«ience .le. brave» gen. .lui marchent à la
mort~» pli. ; c'e.t le devoir dan. ce ..«Hl a de P "• «"«""
«ne idée flottant dan. un étendard. Au..i bien,étonne«^v.>u.
"u'o l'aime, ™ dr«p..«u parfoi, en haillon-, et .,u "n « fa- .
Xu 1 u^ tro .er la poitrine ou broyer le cr»ne. Il «--mble que
delc.vur.du Jégiment tiennent i « hampe par de. hl.
'" U ÏlTdre, c'e.t la honte éternelle. Autant vaudrait «.uffle -
ter unT n ce. millier» d'homme», que leur arracher, d'un «=ul
Ip, 'eu drapeau. Non, non, vous ne comprendre, jay, .
rè que peut Ssrn un ho«m.e qui «ùt que .on drapeau e.t
demeura comn.e une partie intégrante du .«y. aux n.«,n. de
rrncmi C'e.t une .dée fixe qui dé. lor. 'e '"rture et e
déchire- "l.e drapeau e.tliba.. 11. l'ont pn»; d. le gardent
Nuit et jour, i, ylge. H en rAve.il en -«P^^'-.^-; ;
ce qu'un drai>eau1 medirezvwu» ; un .ymbole. . .tt qu importe
quMHgure ici ou là-ba., dan, une revue ou une apothéo«
HM «.it; mai. tant que l'e.pèce humaine aura be«>.n de
«^tùchrr à quelque croyance »ainte, m&le et vraie, d lui en
Ldrencore de ce, .ymbole. dontlavue«=ule remue en nous
u^Îi^au pXd de mre. tous le. K*"^--.r""™rll"n
r^ùi nous porfe ver. le dévouement, 1. «icnfice. labnégat.on
et le devoir ! j„^jg CLARrriï.
LE HASSETON
C'était le temp, de, hanneton.. Il, m'avaient bien diverti
au^relot mai, ifcommençai. à n'y prendre plus de plai.ir.
%"::tefo"i.:ÏÏndant que, .eul dan, ma chambre, j'y fai.ai.
Jlt's^vec un mortel ennui, je ne dédaigna.. P^ a
compagnie de quelqu'un de ce. animaux. A la venté, .1
MORCEAUX CHOISIS 228
.•agij.it pl,„ de 1'attach.r * „„ (Il p.,,,, ,« ,«)„ ,„,,,, ,„^ j,
ce ««t là tout ce q„ „„ ,K.ut faire d'un Imnnct..n ? KrreurRrande
n re ... jc.,x enfantin, et le, e^tu.le, .éri.u^, d n tnm .t'
il y a une multitude de degrf, à r„,rco„rir. '"'"'™""«''.
•I en tenais un, ».ms im verre renv.Ts/ T '.-• i •
;-..*...„. ... n.™ ,„„ ™xï.i r i™?;;
toujours déy., de » iiccr„cl,er k m corps ,,„! n'y est „«., " (".^t
vm, ,,ue les hannetons sont Wtes '. " ine disais je
Le plus souvent, je le tirai» d'affaire en lui présentant le
bout de „,a plume, et e'est ce qui me conduisit à il plus «r „dc
"'M.lusl.ourense découverte: de telle sorte qu'on p "a ^
^ ^Z^'^nT ""t'"""" "'""" •■" ^-'^ ^"-'--
l'iime, e je 1 y laissais reprendre ses sens, .«ndant nue i'Icri
vais nue ligne, plus attentif à ses faits et glstcs u'AcVu; de
. , ;''™";'' J;: 1""« de la Plumeî A quoi tiennent pour-
* . h 11 avait pris le premier parti, c'était fait de
'. -«vJf ne 1 entrevoyais même p.as. Bien lieuren
seme„t ., ,e nit à descendre. Quand je le vis qui Ir Zi
d encre J'eus des avant-courenrs, j'eus des pressât 11
mil allait se passer de grandes choses. Ainsi C'o „mb, sans vo '
la cote, pre3.sentait son Amériime A'oici «n ««■ ♦ i ', '^°"
La tarière arrive sur le papier, dépose l'encre sur sa trace
-t abaisse, tout en cheminant; il en résulte une série de points.
'U\
224
MANUEL DE LA PAROLE
„„ travail d'unedélicatessemerveillense. D'autres fo.8, chan
lant d'idée, il «e détourne, puis, changeant d'.dée encore ,1
devient; o'^st une S!... A cette vae, un trait de lumière
■"je'déiLe l'étonnant animal sur la première P-^e de mon
cahier, la tarière bien pourvue d'encre, puis, arme d un brm de
paille pour diriger ses travaux et barrer les passages, je It
C à se prou,ener de telle façon qu'il éenve luwneme mon
nom ! 11 fallut deux heures : mais quel che -d .«uvro
La plus noble conquête que l'homme ait janm.s fa.te, d,t
Buffon, c'est. . c'est bien certainement le hanneton.
KODOLPIIE TOPPFEK.
I,E VOLEUR ET LE SAYAST
L'abbé de Molières était un homme simple et pauvre; il
n'avait i«int de valet, et travaillait dans son ht fautedebo.s,
"a cite sur sa tête par-dessus son bonnet, les deux cote,
pend nt V droite et à gauche. V« matin, 11 entend frapper a sa
porte : " Qui va làî-Ouvrez. . ." H tire un cordon et la porte
''°L"bbé de Molières ne regardant point : " Qui êtes-vous?-
Donnez-moi de l'argeut.-De l'argent Î-Ou, de l'argent.-Ah
Ventends, vous êtes un voleur.-Voleur ou non .1 n.e aut de
' g nt.-Vraiment oui, il vous en faut? hé Uen cherche,
àledans. . ." H tend le cou, et présente un des cotés de la
cuh-tteTle voleur fouille: " Hé bien ! il n'y a pomt d'argent.
_Vr^;en. non, mais il y a ma clef.-Hé bien ! cet e clef. . .
-cérclef, prene.-la.-Je latiens.-AUe.-vous-en à ce secre-
'^Le'vXur mei la clef à un autre tiroir. " Laissez donc, ne
dérangez pas! ce sont mes papiers : finirez-vousl ce sont mes
S^rsjl'autre tiroir, vous trouverezdei;arge,;t.--^e^^^^^^^
_Hé bien! prenez. Fermez donc le tiroir. . . Le voleui
MORCEAUX CHOISIS 32 5
en P.ed. va fermer la p„rte, et revient se me tïre àt„ w"?
.an, penaer peut-.tre ,„., „Wt pas <i. ,:Z'yZ:7:^.
Champfokt.
lE MONT DES OLIVIERS
Alors a é..it nuit, et Je™, marchait seul,
Vêtu de blanc ainsi qu'un mort dans soniinceul •
Les d.sc.ples dormaient au pied de la colline '
Jésus marche à grands pas en frissonnant comme eux
Tnste jusqu'à la mort, l'œil sombre et ténébreux '
Le front ba.ssé, croisant les deux bras sur sa roL
Comme un voleur de nuit cachant ce qu dérobe
Connaissant les nx-hers mieux qu'un sentier uT
sarrete en „„ lieu nommé Gethsémani '
I se courbe, à genoux, le front contre la terre
^.^ regarde le ciel en appelant: " Mon Père "
Ma.s le cel reste noir, et Dieu ne répond pas •
I se lève étonné, marche encore à grands na,
*ro,ssant les oliviers qui tremblent' îr^ir^ lente
Découle de sa tête une sueur sanglante. "'
II recule, ,1 descend, il crie avec effroi-
Ne pouvie^-vous veiller et prier avec moi ? "
Ma,s un sommeil de mort accable les apôtres
e rus ae I homme alors remonte lentement
Comme un pastc.r d'Egypte, il cherche^uLament
S lange ne luit pas au fond de quelque é die
Ma.s un nuage en deuil s'étend comme le vc^Te
I) une veuve, et ses plis entourent le déserl
Jfeus, se rappelant ce qu'il avait .ouffert
i i
W'
226 MANUEL DE LA PAROLE
Depuis trente-trois ans, devint homme, et la crainte
Serra son cœur mortel d'une invincible étreinte.
Il eut froid. Vainement il api>ela trois fois :
" Mon Père ! " Le vent seul répondit à sa voix.
lûomba sur le sable assis, et, dans sa peine
Kut sur le monde et l'homme une pensée humame.
Et la terre trembla, sentant la pesanteur
Du Sauveur qui tombait aux pieds du Créateur.
AURED DE VlliSY.
lE CID
Un soir, dans la Sierra, passait Campéador;
Sur sa cuirasse d'or le soleil mirait l'or
Des derniers flamboiements d'une soirée ardente
Et semblait du héros la splendeur flamboyante !
Il n'était <pi'or partout, du cimier aux talons ;
L'or des cuissards froissait l'or dos caparaçons;
Des rubis grenadins faisaient feu sur son casque.
Mais ses yeux en faisaient plus encor sous son masque . . .
Superbe, et de loisir, il allait sans pareil,
Et n'ayant rien à battre, il battait le soled !
Et les pâtres perché» aux rampes des montagnes.
Se le montraient flambant, au loin dans les campagnes,
Comme une tour de feu, ce grand cavalier d'or, ^
Et disaient : " C'est saint Jacques ou bien Campéador,
Confondant tous les deux dans une même gloire,
L'un pour mieux l'admirer, l'autre pour mieux y croire.
Or, comme il passait là, magnifique et puissant.
Et calme, et grave, et lent, le radieux passant
Entendit dans le creux d'un ravin solitaire.
Une voix qui semblait, triste, sortir de terre !
Et c'était, étendu sur le sol, un lépreux.
Une immondice humaine, un monstre, un être affreux,
MORCEAUX CHOISIS
Comme s'il eût comnril „, '"/T^""' «" trière,
S'il» touchaien Icet é J '" ''" "^^ ^«^ P'«l«
Et qu'il ne pourra tplt ; ''"'™''"' '«""■"^''
Cependant le Zol da , '7'" '" '""««J
^ennant son ïïr:,^t.aTa?a;tr '^'"^^^^^^
A ce lépreux impt e IT """"" ^'"^ ''*'°«'
Oui la In! T 1 : """'«g'eux maudit,
-Ve pas montrer l'hor^, „ ' "' ''?'"""^ doux
Kt ne pas l'écarté Ik- ^^ '"T™" "' t^^^^»™
Et toudhé dlns ! ^" ''" ''" '" '''"^'';
n»„o j ' "ff'eux. riiumilié
I* malheureux savait r.„',i
S-sluidonnerriTlT^rar--
^t^uidorn^nr^tSiTaifr-
Vautra »n front dartreux sVrtr;; ^r:'
De so^ca" ."e r"T-""" '^«"""«^ ^'or
Que. sen?:: t7i::t d ^' ^^"^ -''-'
Mais il fi,a lonXZrï;;!^ «J"'™»-'- • •
" --ha son gant e't lui dtna ia~m:;:' "'"''""■
16 T D
•I- Babbev D'AuRïvatv.
227
MANUEL DE U. PAROLE
L»EXISTESCE DE DIEU
Qu'a est grand, qu'il est beau, le spectacle que présente la
nature ! Et qui de nous peut rester indifférent à cet ensen^blo
de merveille» dont elle ne cesse de frapper nos regards!
Même parmi les athées, en est-il un seul qui n'en soit quel-
quefois profondément ému, et qui, dans ces moments ou les
passions sont plus calmes, où la raison semble briller dune
lumière plus pure, ne soit effrayé de se» propres systèmes, et.
par un sentiment plus fort que tous les soph.smes, ne soit,
comme malgré lui, rappelé i l'Etre souverain, qu.l nest pas
plus en notre pouvoir de bannir de la jiensée que de cet um-
versl Nous bornant à parler ici d. ces choses qui, pour être
senties, ne demandent ni science, ni pénibles efforts, et qui
malheureusement nous frappent d'autant moins quelles nous
«,nt plus familières, quel enchaînement de phénomènes merveil-
leux, si propres à nous élever jusqu'à la Divinité, n offre pas le
monde planétaire auquel nous appartenonsi ces globes lumi-
neux qui, depuis tant de siècles, roulent majestueusement dans
l'espace, sans jamais s'écarter de leur orbite m se choquer
dans leurs révolutions; ce soleil suspendu a la voûte céleste,
comme une lampe de feu, qui vivifie toute »."»»";«■ '\^
trouve placé à la distance convenable pour écUirer, échauffer
la terre, sans l'embraser de ses ardeurs; cet astre qui préside
à la nuit avec ses douces clartés, ses phases, son cours incons-
tant et pourtant régulier, dont le génie de l'homme a su tirer
tant d'avantages; cette terre si féconde, »"' l'^^"; °"
voit se perpétuer par des lois constantes une multitude d êtres
vivants, avec cette proportion de morts et de °»'««»"«^
qui fait qu'elle n'est jamais déserte ni surc-hargéed habi-
tants; ces mers immenses avec leurs agitations pénodiqu^es et
si mystérieuses; ces éléments qui se mélangent se m<^ihent
se combinent de manière à suffire aux besoins, à la vie de cette
multitude prodigieuse d'êtres qui sont si variés dans leur struc^
ture et leur grandeur ; enfin ce cours si bien réglé des saisons
qui reproduit sans cesse la terre sous des formes nouvelles ; qui.
un tnaemble de parties, dnnf '"""e-t-'i pas an concert,
-le s^ ro^p^ri rj-^J ~ «".^her uni
»e pas remonter au princiJ .!? "'' '** '*< comment
«dmi«ble unité, à 13^,2^.' " '»"'«"'''«" *> cette
« vaste Pr^vo,anoe.7.Tt Ct T^rr^'r^* *°"' «J"»
de fo«» que de sa«èssef ""'"" * "** "■« «»<« «utant
Fbayssinous.
PHOSPHORESCENCES
Un vieux matelot m'a conté
t^tte histoire, une nuit d'été
Que nous voguions sous les étoiles.
A««.s sur le gaillard d-avant,
Tous deux nous écoutions le vent
Chanter sa chanson dans les voile*
Tout à coup la mer s'embrasa.
Chaque vague se divisa
En d'incalculables parcelles
Bnllantes comme un firmament;
Cefutunéblouissement
De myriades d'étincelles.
"Matelot! mon bon matelot I
Bis-moi donc pourquoi le flot
Uis-moi donc pourquoi la „er
A fa.t place au grand feu d'enfer»
D>eu prenne pitié de notre Ame'-;
t ■
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i
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(
i
j-
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230 MANUÏX DE LA PAROLE
Kt je treiiiMais, tout l'iœrdu.
Lf matelot m'a répondu :
" Va, petit mousse, Dieu nous garde;
Ke tremble pas, mon iMUvre gars,
Car ce feu-là ne bi-ûle pas.
Ne crains rien, enfant, et regarde.
" A ce que m'a dit un savant,
Avec qui je causais souvent.
Du temps que je faisais la pêche.
Tout ça, ce sont des animaux.
Même, il avait d'étranges mots
Pour les nommer ; mais, ça n'empêche,
" Ma mère, je crois, m'a conté.
Bien mieux que lui, la vérité,
Et sans chercher trente-six sortes;
Croire sa mère, c'est vertu.
Ces feux-li, moussaillon, vois-tu.
Sont des morceaux d'étoiles mortes.
" As-tu vu, parfois, dans la nuit,
Passer une lueur qui fuit,
Rayant le ciel, comme une bombe T
Et même, à ce que l'on prétend,
Il est des moments qu'on l'entend.
Eh bien t c'est un astre qui tombe.
" Mais le bon Dieu n'a pas voulu
Qu'après sa mort, il fut exclu
De son paradis de lumière ;
Il le fait revivre pour nous.
L'astre dont le rayon si doux
Berça longtemps notre paupière.
" Puisqu'il aime les matelots.
Le Seigneur a donné les flots
Comme cimetière aux étoiles ;
Aussi, parfois, quand il fait beau,
MORCBAUX CH0IS18
Hle, brillent dans leur tombeau.
Sou» les clarté» du ciel s«„, voile..
"Et sur ce, mousse, assez causé!
J en ai déjà trop digoùi;
Va te remiser dans tes toiles,
^ar notre quart est achevé. "
Et, cette nuit-là, j'ai rêvé
Que nous voguions sur des étoiles.
331
A. Vercbix.
AHA8VÉBCS
C.nq sous tintaient dans son esca,.X d" „" '
Un jou, ,1 gravissait une côte, en Norwl '
Et lmm.t son manteau sur répaulerlrchant
Cela fait il s'assit, et mourut sur-le-cha^p.
16* Catcub Mbnoés.
I I
232
MANUEL DI LA PAKOLK
YABUT1058 S«R «« TB^"" ^^^*^
A travCT» champs, certain gendarme.
Vers le soir, entre chim et loup,
Grave et prudent, en bon gendarme,
Marchait, marchait. .. à pas de loup,
lorsque ses bottes de gendarme
Entrèrent dan» un piige i loup.
Clac ! Voilà l'honnête gendarme
Pris par les pattes comme un loupt
Et jugez du «me du gendarme,
Be trouvant vis-à-vis d'un loup
Pincé juste avant lui, gendarme I
" Je suis k la gueule du loup;
Je suis flambé," dit le gendarme.
Hérissant sa t(U de loup, ^
" C'est en vain que je me gendarme !
Or, il faut croire que le loup.
Interdit, craignait le gendarme;
Car, sauf '■îs regards de ce loup
Plus luisants que ceux du gendarme.
Luisants comme à travers un loup
De velours noir, loup et gendarme
Restaient tous deux, gendarme et loup.
Au port d'arme, ainsi que gendarme ;
Et, même, il semblait que le loup
Eût plus d'effroi que le gendarme.
" Dame ! en hurlant avec le loup,
On s'entend, " pensait le gendarme ;
Tandis que c'était, pour le loup.
Bête nouvelle qu'un gendarme ...
" C'est peut-être plus fort qu'un loup 7
Il n'était donc pour le gendarme
Nul danger de 1» dent du loup.
IrORCEXDX CHOISIS
5f "."'' P*™' '""Koe «u gendarme,
■Car il faiM.t „„ f„id j^ ,„„
iJaniwn coin resta le gendarme,
"ans «on coin demeura le loup,
*^ loup want peur du gendarma,
J^ gendarme ayairt peux du louix
Au jour, en tirant le gendarme,
"" '*"<« décamper le loup !
Au quwtier rentre le gendarme.
i)an8 ses foyers revient le loup
Comme il e.t flambant, le gendarme!
Comme il se pavane, le loup I
Un brave à trois poils, le gendarme!
l;n lapin, le loup I " Foi de louu
t.. antsj ai soup^ d'un gendarme;
<- était bon pour mn faim de loup"
- Décorez-moi, dit le gendarme:
<«tte nuit, j'ai tué deux loups!»
JvLsa Tbuwik».
tu FtEcrs
'eA^'et it boS S^' '" Ti"'' "»"' "--<• P^™l
profond tapisls feuniës 1^7".'"" P'"' "*'»««''"^. <" '«
Plit sous le^ pa, du l^ '"cet:"" "'"r^ ''''^•'■
la forêt n'est pas bien loin nlù ^*'^'"«'"«"«. '» "«ère de
'■reux où fleurit lal^e Ihfla h "*r*" "'"' '" '*™'" P»-
«évère et silencieuT Ou' mÏ 'a bniyère; ce „'e.t pl„, u fo^j
le taillis, d'un vmteÏÏ s , ''?™^' Onentredan,
1- herbes folles sont Sushau^riL vtl "!!'^' ^""^"^'^'•
--•^»3d.ies,z:^^inerri2:înr
238
I': <
234 KANUKL M U PAROLE
, . — <. «<ùU le «oleil Fiiuvette» et innuon» w
Chut ! un nuago a voilé le »o en. t
t.i«,nt un moment. N'entendeï-vou* p*. ce bruit mi , ce
taiiHsnl un m p, ,. „„, boi,. Gare aux branclie»! ht
Vniifi V Me-* c'est la source.
"■ trS oiiC™ "-»■"■'■-■ ■■••"•-'■'^
Z;iL.-*;astvrt2eme„t ,.v. <-.. ..née et de v.r-
■^"cetndant, tout en de«=endant la c.Ue dans sa fuite de
s'est grosa.de »°7«%'"7 p,^„^' i^ eoutbe harmonieuse.
MoncEAux cHorsw 233
l'ont Heuleineiit nuflniie» liVii»» ,.1.,^ i •
"■Jole»cent, „„e 1., vieux ,K,„r.I ■ •'"'".f^' M>.'u» fleuve
io«tou:t .:' ; ' z:::r^:':::^':r'-- ," --^ -»
rau,c.a„x, et sur s„„ eu. Zl . , •'"•'''■''".■"■'t leurn
les buis..„s ,1.. .le X .: ^ ^:: ''r;'""^"' »■•" «". ''""H
cl.«nte„t tou, le,, virtu;»es ll'^ '" '"' '" '"""'"'" '>""
T.';t CTiu!!' ir" "r"""!'' '"'™^'^' ^'^ '^^^ """""-
Mais II devient raiiidcmeiit adulte le mL.. «
le bief du ."oui o,,t eTe't "'""T '™?"" ""'" ""'^'^ <<""»
Soudiiin, au détour d'un coteau il ™ •»
affluent. Deui foi, n., i , ' ™î°" ™'' l'i-emier
Ueux fois plus large et plus profond, il mérite luaiu-
S86
MANUEL VK LA HAROLB
i<
tenant d'être »(>iieW fleuve. Il va, calme et l.ilKirieux ; car
dëMirinui» il i)orte bateau. Sur »« berge, le long île» |icu|)lier»
fréniisnantis le» chevaux de lialage tirent a plein collier, eu
■ni'Mit, le» chaland» videi; et, «ur le» i)ënlchcf> aux vive» cou-
leur», qui desccinlcnt en aval, le» mariniers chantent. Il va.
traçant .le gracieux méandre», iwrl.ii» »erré entre le» coteaux
k vigne, imrfoi» «'attardant et prenant «w aise» i\ travers lua
herlMge». Le long de «e» rive» fécsuide», nv niultiplient le»
village», et lu» clocher», tran.iuille» comme de vieux bon»-
honime», le regardent passer.
Il va. 11 abiH>rbe une rivière, pui» une autre encore. PlU'»
loin, U où se <le«8ine sur le ciel la «ilhouitte d'un éclusier, un
canal l'enrichit de «on torrent captif. Il va, le noble fleuve.
Il traverse de» cité» illustre». Encombré de iwntons et d'eni-
biircation» de toute» sorte», il coule avec plu» d'imiiétuositu
entre de» pierre» historiiiue», se rue en grondant .tou» Wh arclii»
Honores de» ponts œonumentiiux; et, i«rde»8U» le» (luai»
plein» do foule et de tumulte, Us flèche» à jour des vieille»
églises jettent sur ses flot» leur reflet tremblant.
Puis il s'élance de nouveau dan» la libre tamiiagne, et pré-
sente son miroir à toutes les féerie» du ciel. Mou» lardente
lumière de l'été, il pétille d'étintviles. L'aurore le jonche de
rose.% le soleil couchant le crible de topaze» et d'escarboucles ;
et, par les nuit» bleues, il semble suivre un rêve enchanté
dan» la mélancolie du clair de lune.
Le fleuve est, i présent, dans toute sa force et dans toute sa
majesté. Mais qu'est devenue l'eau claire et pure de sa source»
Depuis le premier lavoir dont il a entraîné la mousse salie,
chacun de se» contacts avec l'homme lui fut une souillure
Combien d'égouts se sont dégorgés dans se» flots de leurs fange» !
Los usines des faubourgs, qui dressent au bord de l'eau leurs
hautes cheminées de briques, ont lentement et constamment
dirigé vers lui des ruisseaux de jwison. A d'anciennes pièces
d'or, à de vieux bijoux, à des armes rouillées, qu'il a remué»,
en [Kuwant, dans sa vase, il a reconnu le» traces de meurtre»
vieux de plusieurs siècles. La nuit, du haut des ponts soli-
MOKCEAUX (.-HOISIS 237
l-"-|i'm.o nau»^., il von.it »ur k triJà^^""'"''' '""""
hontes, ,1.., dé«.,„i„ etlTtilr '' ''*" """""""^ ''-
bt,hn le fleuve e.t nu terme ,1e mh eour»o V • • ..
*t .1 e-t »> v,«te ,,ue lA-hu., tout là-L "l V„ "'"' '""'"»'''•
v»KUo e, lointaine, le» ..«;ire qui ont fltri ''""-' '* '"'
«eux qui ont ,i|lonné de, uJT.ll "■■''" """"'•'■
flamme, et ceux dont la dûr^ e r.'""^?/""" ''«» «'«'« d»
".ilieu daffreu^e, ténu, rc^^/.vel /tr "' .'", •"*^""' »"
«tean-er.,, parai,,.o„t ,1e fr,.;,| ' '1;, '"" t"*'"' '"" ''"'«'"'tH
8-'^es. U .lernière bali„e t t "lin '" *''^''" ''" '"""» '''"^i'
cOtcKri.e. le, tourelle bland, 7 f ""'""«"''"'' "'. »"' •»
A l*i"e vi-ible.,. LWm" Il f"T' """" I*"'-- «"'»
de. marée, re,K.„iT« ,«^,74 r''''' ""'' '" ■"""^-"™'
K'titen vague, irrit J^ ' U , „ °":' 'T' " '"^""* ««
-antavec le «li,«,^e„'t d' rlpL aH "" Î-T'"""* "'"
apporte une confu,e clameur }T, ^ *"■»"• '' "'' '" *""»
chevelu™ d'&ume accou t" ' k ""'" ''' '""''• "«'=""»"' '«>"
etdegrande,m,^'tte:au:ll" '"?'" ''•"•■•'■-" «-"""eux;
d'aiK"-. cri., et semblent leinûr,';'''""' ""' "> «-- avec'
va l'engloutir. .... "'"' '"««««ers de l'abîme qui
-tdi r„:T:r':™''r ™^- ^« •"^-.«■i. va
a»e lui, en appr^CV^tl™ '*"/'' "'°'^- ^-'
«on paa«S, et elle e.,t profonde «rkll '""', ^'""■'^ '*" '""'
"«S.nioire, amère comme "Jr nef V """^^"""'' '"
<<«■ fut. en somme, paisible TZtôt hf f '' "*"''''"' "" ^'«'
'l"e de 8<,ui!lures n'a t-elle ni ! '"«"fa-'ante. Pourtant,
pauvre âme, et em^Vtée à^!^ ^"'^ '*""'' '°" '^'"'""■"- «^-^"e
»urt et pour n^ZeZ'tZTr '"" ^"" ''-" 0-
i'-t^ ab«.,ue, K source Se ,.; Jal^'^ rm^TI'^i
•238
MANUEL DE LA PAROLE
r„„k. et cacbo, dans les fanges de so,. Ut, dos immondices et
des cadavre», Vftme-même chez les moins coui«l.le» -est
oléine de lionteux secrets.
'Rester pur en ce monde, cV. l'iraposssible et désest^rant
effort- le redevenir dans une vie nouvelle, qnel .deal quell.
,„blime esiiérancel Ce Heuve, que la mer qui descend aspire
avec de profonds râles, se purifiera dans le sel de l'immense
océan Pauvre ftme, flétrie i«r l'existence et profondement
troublée au seuil du grand mystère, tu oses rêver, toi au»».,
d'innocence immortelle ! C'est i»uniuoi tu songes a^^o«rd hui,
itous ce» vieux clochers d'églises et de cathédrales que le
fleuve a réfléchis dans se» ondes et que tu as si souvent rencon-
trés sur ta route sans obéir à leur geste solennel, t. e»t Pom-
,„oi tu réponds en«n au signal de ces antiques flèches de
pierre, qui te montrent le ciel avec confiance et t'ordonnent la
prière et la foi. François Coppék.
LA CHANSOS »C FEB
Le Fer est posé sur l'enclume.
Et, prêt au lalœur journalier,
D^à le forgeron allume
Le feu rouge de l'atelier;
Puis, joyeux, l'ouvrier commence
La chanson qu'il dit en cadence,
Au bruit du marteau régulier :
" O Ferl tu possèdes une &me.
Car j'entends souvent ton sanglot!
Quand tu sortiras de la flamme,
Ic'.-bas, quel sera ton lot?. . ."
— Forgeron 1 que ma voix répondel
Tu forges le malheur du monde. . .
La guerre éclatera bientôt.
MORCEAUX CHOISIS
" O Ferl une moisson parue
D'un pays solde la rançon :
Te mettra-t-on à la charrue
Comme soc ou comme étançon?. . ."
— ForRBronl l'erreur est vulgaire • '
Tu forges la faux de la guerre
Qui détruira toute moisson.
" O Fer! seras-tu la croix sainte
Où Dieu saigne éternellement,
Que les mères, folles de crainte.
N'implorent jamais vainement?. . ."
-Forgeron! Pourquoi ces chimères »
Tu forges les larmes des mères
Qui suppliront le ciel clément.
" O Ferl sois clocher de village I
Le temps est , ...ir, l'air embaumé.
Tu chanteras dans un nuage
Le doux retour du mois ,:e mai 1 "
—Forgeron! l'orient frissonne!
Tu forges le battant qui sonne
Le long tocsin de l'opprimé.
" O Fer! tu serviras sans doute
Au savant qui trace un chemin,
Pour faire une nouvelle route
Ouverte à tout le genre humain ! ... »
—Forgeron I Dieu seul est le maître.
Tu forges un boulet rieut-être.
Qui tûra ce savant demain.
" O Fer! dans sa bonté profonde.
Dieu te garde un destin plus beau:
Au nouveau-né qui vient au monde.
Tu pourras servir de bercef u I . . "
-Forgeron! la bataille est proche;
Hélas! tu forges la pioche
Qui creusera plus d'un tombeau.
Albebt Delpit.
140
MANUEL DI LA PAKOLS
LES PLAIDECBS, A. I, SC. I.
IITIT-JEAM
Ma foi, sur l'avenir bien fou qui se flra :
Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.
Un juge, l'an passé, me prit à son service ;
Il m'avait fait venir d'Amiens pour être suisse.
Tous ces Normands voulaient se divertîi- de nous :
On apprend à hurier, dit l'autre, avec les lonj».
Tout Kcard que j'étais, j'étais un bon apCtre,
Kt je faisais claquer mon fouet tout comme un autre.
Tous les plus gros messieurs me parlait chapeau bas !
Monsieur de Petit-Jean, ah! gros comme le brasi
Mais sans argent l'honneur n't.t qu'une maladie.
Ma foi, j'étais un franc portier de comédie ;
On avait beau heurter et m'ôter son chapeau.
On n'entrait pas chez nous sans graisser le marteau.
Point d'urgent, point de sui*» ; et ma jiorte était close.
Il est vrai qu'à monsiem j'en rendais quelque chose.
Nous comptions iiuelquefois. On me donnait le soin
De fournir la maison de chandelle et de foin ;
Mais je n'y perdais rien. Enfin, vaille que vaille.
J'aurais sur le marché fort bien fourni la paille.
C'est dommage : il avait le coeur trop au métier,
Tous les jours le premier aux plaids, et le dernier ;
Et bien souvent tout seul, si l'on l'eût voulu croire.
Il s'y serait couché sans manger et sans boire.
Je lui disais parfois : " Monsieur Perrin-Dandin,
" Tout franc, vous vous lever tous les jours trop matin.
" Qui veut voyager loin ménage sa monture ;
" Buvez, mangez, dormez, et faisons feu qui dore. "
Il n'en a tenu compte. Il a si bien veillé
Et si bien fait, qu'on dit que son timbre est brouillé.
Il nous veut tous juger les uns après les autres.
Il marmotte toujours certaines patenôtres
MORCEAUX CHOISIS
Ou je ne comprends rien. Il veut h^^ .^ , ,
Po,.r l'avo,r éveillé plu, tard qu'à l'ordi aire-
Il disait qu'an plaideur dont l'aCaire alla' ma.
Avait graissé la patte à ce pauvre l^imd
Depu., ce bel arrêt le pauvre hommratau faire
ip-:es:::^uKd^S-
Ma. veille qu, voudra, voici mon oi^iller.
'trirrr^r,::;;"oiir^*'"'^"^--'
/)ormons. ' "^^""^ Personne.
J- Racine.
241
lA (MUTE
II» avaient adossé leur baraque au vieux mur
Tout autour, les enfants, curieux et rôdeur^
Se Wjent sur les pieds pour r^haumëut taille
li
842 MANUEL DE LA PAROLE
Entraient, fumant, chacun déposant sa monnaie.
Hélas ! tous ces gens-là n'avaient l'ftme ni gaie
Ni triste : on en voyait b&iller nonchalamment ;
D'autres suivaient des yeux avec étonnement
Une femme habillée en reine de théitre,
Grande et maigre, au teint mat, d'une pâleur d'alMtre,
Cachant ses cheveux noirs sous un bandeau duré ;
Tandis que l'homme, avec son visage cuivré
Par le soleil, robuste enïant des races fières,
Le col nu, les cheveux retombant en lanières,
Paraisjult à l'étroit dans son justaucorps blanc.
Il ravivait l'éclat fumeux et vacillant
D'une torche, en fixant, non sans inquiétude,
Ce trapèze élevé plus haut que d'habitude.
Qui rayait d'un trait noir le ciel gris et glacé.
Tout à coup, du tambour le roulement pressé,
Bref et clair, retentit; puis les tuiles s'ouvrirent.
Et les badauds, ravis, tout au fon<l découvrirent
Un jeune enfant, .Igé de douze ans à peu près ;
Il se tenait dans l'ombre, indifférent, auprès
De l'escalier vieilli de la grande voiture.
Courbant, en ce moment, sa blonde chevelure
Sur la tête d'un chien qu'il caressait encor.
La tunique, où brillaient mille paillettes d'or.
Serrait la taille souple et frêle et sans entrave
De ce petit, bien jeune. . . et pourtant déjà grave ;
Un de ces doux enfants qu'on voit par nos chemins,
L'hiver, braver le froid en soufflant dans leurs mains ;
Ils vont. . . insouciants, sans joie et sans patrie.
Avec l'étonnement d'une enfance flétrie;
Car ils apprirent, même avant que de prier,
Que l'on doit avant tout, dans leur rude métier.
Respecter les messieurs. . .et les sergents de ville.
— Le petit s'avança, rougissant et débile.
S'approcha de sa mère et lui parla tout bas.
Puis attendit. — Malgré son visible embarras.
MORCEAUX CHOISIS
I". fntiguo. . .et nui» „• ™ • ••"'"" "«''«'=.
■w;ueii,it tout d-HWd : ;:irr ■: '''"""«"™
t'est «musant, dn tr, ■ i • ^™'"' "'e"-'"'
^^"«''"««r^i: '':,"'' '"'''•''«''«■'''- ici.....
;), 'i^ite, au P^njrrj: ;:::^r '^ »* "'--
"«t« et OTHsi». ,1^ . '''Hiant une face
Ktp.i»ndit..'"-pj;i:r!'''-?''''^
t'èreuient rejeta If , /V . """ '* '^»e.
«•' put le voir d'en L ." '" ™'^« '^"'l"-.
Jît ia corde cSer ^ rr"' '"" '''™'^--
Soudain, ,„n petit 1 . '?"'' """'"a"' ; • • •
l'an, le vide XluZV^'f"'.- " " " '«-noie
If tein|>e avait frappé denr f i ' '' "*»' affreml
o'e caillou ,..,a:tiitii:'r'^"^
•; n «ang p„r s'échapmit A H,l / , ^'"*''
I^ '«ère, au ciel poussa «.Z^ " "oment,
"""'■' »"<••«'"»« fut déserte
|"« était là. d,iH,«t, t,„a„; h;;;^r ■■■■■■■
Ha
? i
244
MANUEL DE LA PAROLE
Il ert de ces douleurs qu'on ne fonsole r<v»'
Si vous avez l«rdu ce» cliers ,«tit» quon yleure
tJ^ZI vous comprendre, l'an^cnsse de cette heure.
Les tortures sans nom de ce cœur déchire.
lAM.fant, r&le. semblait, contre son »e,n serré,
Donnir ^'n.me autrefois ; et des ,««,.,ires creuses
Ue la femme, je vis, grosses, silencieuses,
Des larme» qui glissaient sur l'or < -;">;^;"''-
Pour l'homme, il se tenait assis i-res des tréteaux,
La tête dans ses mains larges et frémissantes.
Morne, regardant, près des torches palissantes,
Brille les quelques sous des badauds .lisperses. . .
Les ombres de la nuit, bientôt, ,.es ceux glaces
Sur ce groupe éploré lentement descendirent.
Les bruits de la cité tout là-lm» se perdirent,
Et l'on n'entendit plus de sanglots, .que les miens.
-Mon Dieu, prenez pitié des petits bohemiensl
AMÉDÉE BÉE.SAU.
LGeUÉ
Ils tombent épuisés, la bataille était nide
Près d'un fleuve, au hasard, sur le dos. sur le flanc,
Ils gisent, engourdis par tant de lassitude
Qu'Us sont bfen dans la boue et dans leur propre «ing.
T,eurs grandes faux sont U, luisantes d'un feu rouge,
En plein midi. Le chef est un vieux ,.aysan,
I vaille. Or il croit voir un pli du so qui bouge^ • • „
Les Eusses II tressaille et crie : " AUe.-vous-en . . .
II les rousse du pied. " Ho! mes fils, qu'on se lèvel "
Vt chacun, se dressant d'un effort fatigué
Le Sein de sommeil, et l'esprit plein de rêve,
T&te l'onde et s'y traîne à la faveur d un gué.
MORCEAUX CHOISIS
^ i"d que e ,«a«age au lK,urreau qui |.« ,uU
ttquH,„« leur «U.,t ne doviem,e leur ,«rte
II» souffrent aa„» «é.nir, et ,e hâte.,t «a,,., bruit
-Mrtw tou8, niêni» les morts, mit fi.r i., . .'
te c,.ef. de„,eu„. .ui. z:T::ci:z''"'"''-
C e,t trop tard. Une „.,i„,e,etie„,pri,<.„„i„.
I^^.Io««e lentement jusque, à la poitrine, ' '
Car Ie8 pâle» ble»,é.s vont lentement Ik-bL.
UWhe close, il sent monter à «,„ oreille
Un lugubre nmrnmre, un munnure de flux :
Xe front blanc d'une écume à ses cheveux pareille
Il est sur se, genoux. Itien ne surnage pluf '
Du reste de son souffle il vit une seconde,
A^rs, ô fo, subhme! un bras qui sort de l'onde
Ebauche dans l'air vide un grand signe de lix.
JVidmir^s le soldat qui dans la mort s'ékhce
F.er. debout, plein du bruit des claironslirt^n,,,
De quelle race es-tut toi qui, seul, en silence
Te batsses pour mourir et sais mourir longtempsl
Spiiv PtVDBOUiU,
245
tw
MANtTfX bK LA PAROLE
PIERROT 8TATCE
Vn jour, L'n digérant, IcH coudes sur la table,
Piernit, l'ami Pierrot, aprùn un coup de vin,
D'un vin (lu Jurançon qu'il trouva détestable
(Il en iiiiniit moins bu qu'il l'eût trouvé divin),
Donc nu beau jour, Pierrot, cet esprit famélique.
Ayant de ses deux mains frotté ses deux gros yeux.
Après un b&illement pre^ine mélancolique,
He tint à lui tout seul ce langage ennuyeux :
" Qui »uis-je, moi) Pierrot, — un enfant d'Italie,
Mais un enfant gâté, très ccmnn, très aimé ;
Mon nom, comme un grelot qui sonne la folie,
Kéveille le plaisir par le rire embaumé.
Que je montre ou mon nez, ou mon d(vs, ou ma face ;
Que je lève le pied, que je croise les bras ;
Que je sois immobile, agité ; que je fasse
De modestes saints ou de grands enibarriis ;
" Que j'aille à droite, à gauelie, en Allemagne, en Chine ;
Que je veille la nuit, que je dorme le jour ;
Que je donne aux passants de grands coups sur l'échiné.
Que, de même, parfois j'en reçoive à mon tour ;
Que, sans aucun respect, sims la table je roule,
Timjour» on est heure' ^x, et ma franche gaîté.
Comme un phare éclatant illumine la foule.
Cet imiiosant berceau de ma célébrité.
" Or, je suis un héros, — le héros du sourire ;
in héros sans valeur, rien n'est mieux constaté.
La valeur, qu'est-CBl un mot, et bien souvent c'est i>ire :
Un mensonge, — un habit plus ou moins mal p^rté.
D'ailleurs, c'est i mon sens avoir un grand courage.
Que d'oser franchement dire qu'on n'en a pas.
Que de gens aujourd'hui qu'en public on outrage.
Sont plus l&ches que moi sans reculer d'un pas!
V
MORCEAUX CBOISIS
247
Mai. «„, b^irs „" îatLVtu""" "?"'""«"'^
Et, «ur « bouche en cœTflr ^ ""^^ "''"'»"• ■ ■
H redit: " Aide» moi Z *'"^'' "^ '""«»«.
Aiaei-moi, mon cerveau, a'il vou, platt. »
Soudain aplatiwant « coiffure pointue
f 7°"» f""' de l'oreille et de, yeux
tt sur mon DiMn«f<ii «- • •
muu pieaestal, encor mieux on'an tUAài
^entendrai lee récit, que l'on fait™'" mou^utr»
To,',r-''"°' ''""°'' '°"* «"P" de farine
Tout p.mp.„, tout goniié d'orgueil et de Wo vie«.
u»
MANUEL DE LA PAROLE
Se fit un piédeatal d'une borne en ruine.
Et sur ce dur tréteau s'élança radieux ;
Pui», pour ae mieux complaire en «a métamorphose.
Se drapant dans les plis de sou %)usteroent.
D'un vieux consul romain il prit la noble pose
Et, d'aplomb sur ses pieds, se campa ftirement
Dès qu'il fut bien posté sur ce trône rustique.
Ferme et droit comme un pieu dans la terre enfoncé.
Immobile surtout comme un pilier gothique,
Ou bien comme un pantin dont le (il est cassé,
Notre héros, ce niais, ce bélttre, cet »ne.
Attendit plein d'espoir et pressé d'en finir.
Le bonhomme eût touIu connaître la sœur Anne,
Pour lui dire: " Ma sœur, ne vois-tu rien venirl"
Enfin quelqu'un passa ; c'était le beau l,éandre.
Ce burlesque Narcisse, après s'être admiré,
Jeta sur la statue un regard doux et tendre
Que pour sa chère image il avait préparé.
Quant à l'ami Pierrot, il aspirait d'avance
L'encens de la louange et d^à s'enivrait
De ce parfum d'orgueil dont l'homme abuse en France,
Et, pour s'en mieux repaître, il se tenait tout prêt
" Oh! s'écria Léandre, ajustant sa frisure,
Quel est donc le maraud, le cuistre, le pendard.
Qui fit effrontément une pareille ordure?
Cet artiste, i coup sûr, ne savait point son art.
Son bonhomme est fort laid ; le plus pauvre invalide
Est cent fois mieux bâti dans sa difformité.
Le torse est ridicule, et la tête est stupide.
Pour une telle horreur, que de marbre gâtél
" Adieu, maigre statue, il faudra te refaire. "
Et Léandre partit après ce dernier mot.
Quant à Pierrot, ma foi, messieurs, en cette affaire.
Je vous laisse à penser ce que pensa Pierrot.
HOBCBAUX CHOISIS
Sur cet md«„„ iront cou„„„, d.i„,„,„„^'
^ rouge uepmp^ et Pierrot re«tabknc
h2 il fut tout honteux d'un, telle chicane
«>1 '"'"'^^ "" '''"'"' »"»'te la garde.
<-ommc un vrai rhion /...>;i » «arae,
Et «met aussitôt à lui japper au nez.
La conversation fut vite intermœpue
fterrot en les voyant fit un pen la gri««:e,
^ •*"«^»"' " «prit «.n immobUibi ^
M9
tso
MAXUEL DE LA PAROLE
" Tubleu I dit Arlaquin, je coniikii cette («ce t
— Je U coniuii ■mai, Ht Cummlre irrité.
Ce«t l'horrible Pierrot.— Sungodemi I brau-pèro.
Reprit mona Arlequin, {nrloni bao, n'il voua platt.
Nous allona tnna lea deux rire avec le compère.
Et ton» deux le traiter comine uu rustre qu'il est. "
Puis, tout haut. Arlequin tgoute d'un air tendre :
" Beau-père, voyez donc ce chef-d'œuvre parlant,
Ce portrait de Pierrot.— C'est vrai, répond Caaaandre,
L'artiste qni l'a fait avait un fier talent.
Certe, il est évident que ce chef-d'œuvre rare
Eat taillé dans l'albàtro.— Oh ! non, dit Arieqnin,
C'est du marbre tout pur, du marbre de Carrare j
Voyeï aa dureté. " Notre ni«é coquin
Accompagne ces mots d'un grand coup de sa batte,
Que notre iimi reçoit tout en »e consolant ;
Mais Caseandre aossitOt d'un coup de poing constate
Que Pierrot est d'nib&tre et non de marbre blanc.
" Non, reprend Arlequin, non, moins lisse est l'albâtre ; '
Et, paf I k la statue il donne deux souffleta.
Puis Caaaandre, affirmant qu'elle doit être en pUtro,
D'un large coup de pied lui meurtrit les mollets.
Enfin, pour en finir, dans leur ardeur guerrière.
Ferme, sur ce grand corpa d'outrage éclabouaaé,
Ils diacutent tous deux de ai bonne manière.
Que de son piédeatal Pierrot eat renversé I
Tel est le dernier mot de ce récit burlesque,
D'où la moralité surgit sans accident.
Voua la dire, meaaieura, serait trop pédantesque ;
Ne voua en point parler est peut-être imprudent.
Néanmoins, sana remords je me tais pour ma gloire;
Mais si, par grand hasard, vous connaissiez un sot.
En deux mots aeulement contet-lui mon hiatoire,
Et souvenei-voui bien de notre ami Pierrot
LÉoiK>u> LalotjL
MORCKAUX CHOISIS
ENFiRCE UBORievSE
S51
«suit né 4 N»„cy, le „ j.„vi,M7" , , ,^" '""' ""^^"•••
métier de la boulangerie. Dieu I .r . „, i, ' l" • ''" ' ''" '""l-
Antoine Drouo. éuit le troi.:;,,,,. I , j , '"^"" t '^■'«"'•i
P»r de, parenta chrétien., il vi, .V Li ,, , , ;"" ' ''*"'''•
Paternelle un «peCade qui, lui ,k.w ii d.!'' ' ''■• ' ' r"""
du» autre eort, ni le regret ,l, „e , ' ""■ "' "'""*'*
v^t IWre. la paix, le'coL t .J -^ li'^Tr""'' " •'
partager avec de plu, pauvre,, une foi'on '"" ™'""
» D.e„ élevait tout ju.,„'A lu , la «^M i l'T'"" *'""
noblewe de l'Ame et il Ln^, À • ' ' '" «'^"«"«ité. la
«ein d'une po,i"on e j^e fl V"'*'""'^"'''"''"*"'^^^
pour l'homL quand idel„.r *"'■'*• "'"' '""' ''"'•°« '«"'
deurà la religir jlaU L 1 " "" T "*'"" "" » «""•
de «,u âge „e*.'effa„ d^ U «rjT 1' 7 .T'""' **'"'-
laKlorieuMfuméedeabat!ill •*" «^"^™' D^uot; dan.
qui tenait toute l'Eu^tÏa^SrV"' "'*'""' ''* '"'""»«'<'
-ur et „u «nti.e„xi::"rir;'c„r "" ^^ '*"
avait abrité, avec le, v«rtn. j , """"ble niaïKin qui
ei« de ^ tro^: 'Z:T tZÙT '" '".'"*"'' '« «"■
en.en.ble toute, le, pha«, d!" ■. ^°'"""' '»n'P«™nt
connu le véritable bonir'd" ",'t'"*"'. " ^'ivait: "J'ai
pauvreté de me, Î^i'ri"^"^"' """'"^"'^ «' '»
charme qui rappelai, le hé^ vë„t. «0^17 ''' '*"" "
même, approchons-en de plu, S, ™ ?"'"7"'«™c"t, de lui-
ve,tige, ,ub,i,U„t, ce quïl y ava 1? ? ' ''"' '•"^'''"'«
cette enfance demeurée ,? chère ' " ""»'''« «"
un'rri:;rrr::;:::r7;;r'^*''^'"''''''-'-'-pa^
•a porte de. Wre, de, L^f,^'' .■:; »'''• " «^'«it frapper à
refu«it I-entrA, pa„» qÏu é ait Ir ?' '^~"""• "" '"' ""
«--coup. OuTreîut „ r'C'^L?J:r''" "'•""»"
Y "nn. aea parents^ témoin, de Km
i:
S52
HANUEL DK LA FAROLI
■ppliciition tonte volontaire, lui permirent, avec l'&ge, de fré-
quenter des levons plus élevées, mais sans lui rien épargner des
devoirs et des gSnes de leur maison. Rentré de l'école ou du
collège, il lui fallait |)o;'ter le pain chez les clients, se tenir
dans la chambre publique avec tous les siens, et subir dans !««
oreilles et sim esprit les inconvénient» d'une perpétuelle
distraction. Le soir, on éteignait la lumière de bonne heure
par économie, et le pauvre écolier devenait ce qu'il pouvait,
heureux lorsque la lune favorisait par un éclat plus vif la
prolongation de sa veillée. On le voyait profiter ardemment
de ces rares occasions. Dès les deux heures du matin, quel-
quefois plus tôt, il était debout ; c'était le temps où le travail
domestique recommençait à la lueur d'une seule et mauvaise
lampe. Il reprenait aussi le sien; mais la lampe infidèle,
éteinte avant le jour, ne tardait point de lui manquer de
nouveau ; alors il s'approchait du four ouvert et enflammé, et
continuait, & ce rude soleil, la lecture de Tite-Live ou de
César.
Telle est cette enfance do.it la mémoire poursuivait le
général Drouot jusque dans les splendeurs des Tuileries. Vous
TOUS en étonnerez peut-être; vous vous demanderez quel
charme il y avait à cela. Il voua l'a dit lui-même : c'était le
charme de l'obscurité, de l'innocence et de la pauvreté.
R. P. Lacobdaibe.
LÀ FOBÊT
Séjour mystérieux, solitude profonde,
Forêt qu'avec efiroi l'œil du poète sonde,
Dans tes ravins obscurs jamais le jour ne luit,
Et le pied du chasseur marche seul dans la nuit.
Sinistre labyrinthe, image de ce monde,
Toqioars une rumeur dans ton silence gronde,
Et la voix dw torrents et du vent qui bruit
Etouffe les chansons des oiseaux par son brait.
MORCEAUX CHOISIS
Dé^lZ f '','~."'^''' ""' »"' '" •« maîtres
Dérobent le ,ole.l aux ramille, dea hêtres ^
Et prennent aux gazon, l'air pur et la clarté.
Quw.vou.aiter;oSdets:tr^''
Andbé Va» Hassklt.
253
tA FIllK »E JAÏRE
Elle était morte, héla^! la brune jeune fille
"« "'«"^ fossoyeur, préparaient ,on tombeau
con,med-un,:;\r;:nttrrr:r''°""'''''
Un homme vint, portant au front une auréole
Que le nche incrédule avait déjà proscrit,
^ont le pauvre écoutait la touchant: pa"l
Et que ceux ,ui l'aimaient appe,aient'jé,u;.Chri,t.
Et le père priait et pleurait àaa porte;
Et^fzTu\r^^4t:tIr-
^^orteUt.vou^vouïXrrfi'irr."^
Du marbre de « tombe un aatelau s;igneur. "
264 MANUXL DB LA PAROLK
C'était bien ane morte k sa couche liée,
Une fleur abattue au-dessous du ciel bleu!
C'était bien la statue où l'âme est oubliée,
A qui l'art donne tout, hors le souffle de Dieu.
Eh bien I le divin Maître anima la statue ;
n fit rentrer son ftme en son corps épuisé ;
n rendit le parfum à la fleur abattue ;
Il rattacha la coide à ce beau luth brisé.
Et chacun le chanta dans son &me ravie,
Implorant un rayon de ce divin flambeau ;
Alors il dit: " Croyeil la foi, c'est l'autre vie.
Qu'étouffe bien souvent le doute, autre tombeau."
Puis il alla semer cette loi qu'on révère,
Au-dessus de tout bruit faire entendre sa voix.
Et remontant au ciel, en passant au Calvaire,
Abriter ses bourreaux à l'ombre de sa croix.
HISTOIRE DU CHIEN DE BBISqtET
En notre forêt de Lions, vers le hameau de la Ooupillière,
tout pris d'un grand puits-fontaine qui appartient k la chapelle
Saint-Mathnrin, il y avait un bonhomme, bâcheron de sop état,
qui s'appelait Brisquet, ou, autrement, le fendeur k la bonne
hache, et qui vivait pauvrement du produit de ses fagots, avec
sa femme, qui s'appelait Brlsquette. Le bon Dieu leur avait
donné deux jolis petits enfants, un garçon de sept ans, qui était
brun, et qui s'appelait Biscotin, et une blondine de six ans,
qui s'appelait Biscotine. Outre cela, ils avaient un chien à
poil frisé, noir par tout le corps, si ce n'est au museau, qu'il
avait couleur de feu ; et c'était bien le meilleur chien dn pays
pour son attachement k ses maîtres.
On l'appelait ta Bichonne, parce que c'était une chienne.
MORCEAUX CHOISIS 355
le. pauvrc-s «..„. cure" si " ,. h " '^«'''"'^''«"«'«««'.•lue
terrible désolation,,;;:,;;,":"'''''*'''^' » »'"^- Ce fut le
l-w le« ,ou,,s,à cause rfi '„ V T"*' """'' "^' "-•™'>"''it
l'H" venu. 1, V aurait d, *"'"'"' '""^"•i'''- ■'" "em
<.uoima..ehe/ent::th 'rr^Cdr- " ""' ""■^'^^ "^
Bi«h"nue, qui nedeiuande'qu'IXl:'^.'"'" ''"^^" '-'^ '"
'■risquct (lisait tims !.. »■ 1
''■• «-, il nwriv z ,c r V ■'" '■'•""^ '' «■•'^'""■"<'-
«■r le pas de la ,wu- te Ve, t al J :''.''" ^^'■'"''"'-'"^' menait
- '"t le.s uuvins : ""' "'-"'"^''' <" disait, en se croi-
" Mon ,)ieu, qu'il est attarde'»
•••''^-"'xS;rP'''''-'^''^^-''----i,o.
B.seoti„, ,ui., le ehenun au Iml r ■ '■''"™' ''*"• ^-^ '«i.
«a"ie.'iln'ya p^s depi; ,"','' ''^'""«- "" •— * bien
Bn^uet|Bri,quet^J,CM:i:r"'^"'="^^-^
butte: '' ' '•'*"» ''«"t couper eelui de la
""'"t::;tSrr^-^"^-"*'"- .-repère,
che^ Jean Paqûier ""'' ''""^ «^^ «""^t^ à fourX
r'iî"
256
MANUEL DE LA PAROLE
^^;i
" As-tu vu 110» enfants! lui dit Brisquett^.
— Nos enfanta? dit Brisiiutt. X<w enfant»? mon Dieu!
»ont-i)s sortis?
— Je les ni envoyés à ta rencontre jus4|u'à la hutte et à
l'étanK; mais tu as pris |iar un autre clieuiin. "
Brisquet ne {tusa pas sa bonne' bâche. 11 se mit à courir du
eùté de la butte.
" Si tu menais la Bichonne?" lui cria Urisiiuette.
La Bichonne était déjà bien loin.
Elle était .si k»in, i^ne Brisquet la jierdit lûentût de vue. Kt
il avait beau crier: " Biscotin ! Biscotine! " on ne lui répon-
dait |iaH.
Alors il se )irit à pleurer, parce i|u'il s'imaKinu que ses
enfants étaient ]rt*rdus.
A|irts avoir couru lon),'temps, longtenip-s, il lui senilila
reconnaître la voix de la Bichonne. 11 nmrcha droit dans le
fourré, à l'endroit oii il l'avait entendu^, et il y entra, .-^a
bonne hache levée. La Bichonne était arrivée \k au moment
où Biscotin et Biscïrtine allaient être dévoré» par un gros loup.
Elle s'était jetée devant, en aboyant, |Kinr que .■«es abois aver-
tissent Brisipiet. Brisquet, d'un coup de sa bonne hache,
renversa le loup roide mort, mai» il était trop tard i>our la
Bichonne. Elle ne vivait déjà plus.
Brisquet, Biscotin et Biseotine rejoignirent Brisquette.
C'était un» grande joie, et cejiendant tout le monde pleura.
Il n'y avait jias un regard (|ui ne cherchât la Bichonne.
Brisquet enterra la Bichonne au fond de son petit TOurtil,
sous une grosse pierre sur laquelle le maître d'école écrivit en
latin:
C'est ici qu'wt la Bichonne,
Le pauvre chien de Brisquet.
Et c'est depuis ce temps-là qu'on dit en commun proverbe:
Malheurett-r comme le chien à Kritq^iel, qui n'ul/il ijuitnr foi/
au buis, et que le Imip tiuiwjit.
C. XODIEB.
MORCEAUX CHOISIS
lA VIE AIX «HAMPS
î:' ""'■■• '■' ':; ' "'«'■«. 0" "ort, o„ se pron.ène
I* pauvre dan» scn iliiinm 1<. r;„i .
f"' ■"; ^'"-^ '^^■^*"t '»"' ^ 1^ poite en tout lieu
•Se sent chez lui, «.ntun, ,,u'il „., p,„,„„t ,^ ,„.^,^,
Je va,s vol„„t>er., «eul. Je n.e.lite ou jW„u te
' ."epte. Chacun a ,|uel,|ue chose en IVsprit
K t.,ut on,n,eestunlivreo,W,i„,|,,i,,.^;,,^,^i,
.'-,uef,ns,prennu.n«in»nndeeeslivrt , :
ol-e.,uv,tuneanu.et,,.eseellelanJ: '
• Jl's. (ha,p,eso,rd„ne,.j,.„,envais,iai,.„n«é
■ e sors. J ..„tre en pas..»,,. eh« ,,es a.ni ,p, "*?
'""^■■■.'""f'-r-f Un jardin, en ; '■
L ;»ere,„ „.„„,lle un peu les Unes s ,„, U ,",.,„, .
N ".porte: e n, 'assieds, .tje ne sais pour,,."'
« les, .t„s enfants vi,.nnen,„nto,^ de.:
^- est c,u Ils savent ,|ue 'a leurs .-ont» -il.,
irs=:~--i;;==: '
'-ner, ta.re du bruit, |«rle,- à haute voix •
yue je riam conune eur et ,,lu.s ,,u'eux autrefois
Y qu aujourd'hui, sitôt ,,ua leurs ébat, j'ass e
e^r.,„r.encoUnen„uejesoisp|j;^-
Mt fâcher; qu'on s'amu,,e avec moi; ,,ue je fai,
' "" ^'""'""•''. l™ fi>-r et fort instruit.
257
fil
Aus>i. de
ris
llUilf.Mlt
'l"'""mavu. /e voilà ! tous accourent
■'•""•.■■uxet;,ali,.s, il, m'entourent
258
MANCEL DE bA PAROLE
Avec leurs beaux grands youx d'unfiint», aana i>eur, hhii» fiel
Qui semblent toujou» bleu», tAnt (m y voit le ciel !
Lea petiU — ■ quand on e.4t |)etit, «m est trè» brave —
Grimpent sur mes genoux ; les grands ont un air grave ;
Ils m'apiHirtent des nids de merles ifirils ont pris,
Des albi'HW, des crayons (pii viennent de Paris ;
On me consulte, on a cent choses à nie dire,
On iwrle, on caus»;, on rit surtout ; j'aime le rire,
Non le rire ironiciue aux sarcasmes niisjueurs,
Mais le doux rire honnête ouvrant bouches et cœurs,
Qui montre en m£me temps des Ames et des perles.
.r admire les crayons^ l'album, les nids de merles,
Kt ({Ueltjuefois on dit, quand j'ai bien admiré ;
" 11 est du même avis que monsieur le curé. "
Puis, lorsqu'ils ont jasé tous ensendile à leur aise.
Ils font soudain, les grands s'appuyant à ma chaise.
Et les (letits toujours gnm)és sur mes genoux,
tin silence, et cela veut dire : l'arle -nous.
Je leur parle de tout. Mes discours en eux sèment
Ou l'idée ou le fait. Comme ils m'aiment, ils aiment
Tout ce que je leur dis. .le leur montre du doigt
Le ciel. Dieu qui s'y cache, et l'a.stre qu'on y voit.
Tout , jusqu'à leur regard, m'écoute. Je dis comme
Il faut penser, rêver, chercher. Dieu bénit l'homme,
Non pour avoir trouvé, mais jiour avoir cherché.
Je dis : Donnez l'aumône au pauvre hunible et penché.
Recevea doucement la leçon ou le blâme.
Donner et recevoir, c'est faire vivre l'&me.
Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs.
Il faut «lue la bonté soit au fond de nos pleurs,
Et que, dans nos Ismheurs, et que, dans nos délires.
Il faut que la bonté soit au fond de nos rires ;
Qu'être bon, c'est bien vivre ; et que l'adversité
Peut tout chasser d'une &me, excepté la bonté.
V. HuQO.
MORCEAUX CHOISIS
LE DISTRAIT
250
il î^'S:;^7:'zr "m' ""-^ -^ '«'"= »«•" «-^^
menant à «"euVvxan? •> "' '" *"'"'"' "^^ ""''- ^^
.ue so„ .:n:t :r s;' j:;^r rr "■"''' ^ " ^'^
-r .. u,on. et que sa chen.i e^^;';:,' I, ^ T' -"•""-
•S'il marche dan» les m,., il = "' chausse».
rude„,ent à l'estoJa ."' u ' i .r'; :'" '^ "" ^-O f™PP^
J.e ce peut .tre, ,!«,,„•, ej ^Iw^ t ^^r ^n"' ™
«levant un timon ,1e cliarrett,. ,.„ i •• ' " '''""^''
>"enui,erie ,,ne porte un o ,v ''■""■' "" '""« "i" <!«
Mue porte un ouvner sni ses éiwiilpa fi„ r
'luel,iuefo,s heurter du front contre celui ',„ ? 'î '"
-arrasser dans ses jan.be. et tond^r a \T ^h' ' """"
11 dierebe, il l.rouille il , rie il .",.1 V ■, renverse.
l'"n après l'autre ■ ô„ 1, ? ""'^'' '' "f'"^"" ««» valets
demandeses" l'uuVrd' ■"•."" '"' ''•'"' '"-'• *■
n<ints, i|u 11 a dans ses ma ns II ^nt-^ A n
M.na,ue reS^us^: ^: ;;riir r I ■'■" " ''^■''•
cherche des yeux dans toute VaLll^'^VlVcr-' '•'
montre ses oreilles, et ^ „ui il mau,,ae une ,™ , 1 s'i'"'
-i:::t;:^tZd:iv::t:-::r:'^
»én,ent le non, de sa rue; i lut ! „ [ da, " "'" ''^'"■
il -t précipitamment, c;oyant^;;"t tl^ "nl'^'l
cl« pala.s, et, trouvant au bas <lu «rand de<J^^Z ' ""'
prend ,K,ur le sien, il se n.et dedart Iher o 'X":: "">
ramener son maître dans sa ,„„ison \fTT ' "°"
de la portière, traverse Z o r mont!- !'"^■" ^"^'"^ ''"''
l'antichambre, la chambre, ^^.^^'1^^^ ZT
rien ne lui est nouveau fl Vas,l^ ,1 . '«""l'er,
I- maître arrive, celu" 01";^*;:, ^ 'Z:;^ ''\ f « -
•ort civilement, le prie de aWeoi'r, et oh fl i;,' , ^ """
de .a chambre; i, parle.il rêve, il reprend ,aZ ' Z
860
MANUEL DK LA PAROLE
s'ennuie et demeure étonné; Ménalque ne l'eat pan moina,
et il ne dit [lus ce qu'il eu iienite. 1! u affaire i u» fârlieux, &
un oisif, qui »c retirera i, lit 6n ; il l'espère, et il prend imtience ;
U nuit arrive qu'il est à peine détrompé.
La Beuvère.
LE COR
I
J'aime le son du cof, le soir, an fond des bois.
Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois.
Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,
Kt que le vent du nord porte de feuille en feuille.
Que de fois setd, dans l'ombre, à minuit demeuré.
J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré!
Car je cniyais ouïr de ces bruits prophétiques
Qtti précéflaient la mort des paladins antiques.
O montagnes d'azur! ô (>ays adoré!
Rocs de la Frazona, cirque du Marboré,
Cascades qui tombez des neigc-s entraînées,
Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées,
Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
Dont h: front est de glace et les pieds de gazons !
C'est là (|u'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendre
Les airs lointains d'un cor mélancolique et tendre.
Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,
De cette voix d'airain fait retentir la nuit ;
A ses chants cadencés autour de lui se mêle
L'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle ;
l'ne biche attentive, au lieu de se cacher.
Se sus|teiid immobile au somnu-t du rocher;
Kt la cascade unit, dans une chute immense.
Son éternelle plainte au chant de la romance.
HORCBACX CHOISIS
Ames (]er« cIievuIiniHi -
II
III
Tranquilles, cependant fh.-p
A l'homon déjÀ part^ "* P"'*'™' *""^ eux.
^'--M.^xr„irerx
P""i-^au,tena>,Ue, sainte., amulette,:
261
S63
MANUEL DE LA PAROLE
" Sire, on vuit dans le ciol des nuafiGi) de fen.
SuHpendez votre iimrchu ; il ne faut tenter Dieu ;
Par inoniiieur Haint Ucnis, certeii, ce wnt den Iniex
Qui passent dans le» airs Hur ce» vajieurH de Hammen.
Deux éclair» ont relui, puiH deux autre» encor. "
Ici l'on eittemlit le mol lointain du cor ;
L'Enijwreur étonné, 8e jetant en arrière,
Huspcnd du destrier la marche aventurière:
" Entendez- v»U8 ? dit-il. — Oui, ce sont de» pasteurs
Rappelant les troujik-aux opars »ur le» hauteur».
Lui répondit Turpin, ou In voix étouffée
Du nain vert Obéren ijui parle avec sa Fée. "
Et l'Empereur [loursuit ; mai» »on front soucieux
Est plu» sombre et plu» noir que l'orage des cieux.
Il craint la trahison, et, tandis qu'il y songe.
Le cor éclate et meurt, renaît et »e prolonge.
" Malheur ! c'est mon neveu ! Malheur ! car si Roland
Apiielle à son »ecour», ce doit être en mourant.
Arrière, chevaliers ! repayons la montagne !
Tremble encore sous no» pied», sol trompeur de l'Esiiagne 1 ''
IV
Sur le plus haut de» mont» s'avrétent les chevaux ;
L'écuiio les blanchit; sou» leurs pieds Itoncevaux
Der ftnix mourants du jour & \m\ie se colore ;
A l'horizon lointain fuit l'étendard du More :
" Turpin, n'.\s-tu rien vu dans le fond du torrent?
— J'y vois deux chevaliers, l'un mort, l'autre expirant.
Tous deux sont écrasés sous une roche noire ;
Le plus fort dan» sa main élève an cor d'ivoire;
Son âme en s'exhalant nous appela deux foi». "
Dieu ! que le son du cor est triste au fond des bois !
A. De Vwnv.
«"WCKAUX CHOISIS
"»»A, A. V, NC. I.
Ai;oi;sTE, Citisx
AVUHHTK
H»„Jt """t^'.iitrt. «loil,. „me„ , 1.,
" " fiH im.i, , „„i.,i,i „„•.„, ""'"•
^-".^'i...i:::i::;:,:l'r,:;™™-"'-
:-■■■■-.« «'-^....e:"::!;:: ,::•;,.
< "ur lut ta prison, ,nm faveur» »,.« Il, ,
•^e te restituai d'abord ton ,.eri„,?^ir.'""^^
^ .nr,cl„sa,.rÙH,le,,dép„uilK.,d-A;„i,„
i-t usa., uo depuis, à ol,a,,ueo..as,:'"'
Aurès t»nf ,J„ » '"PPeiant Jlecene
Ette^h».apre,iui,„onpIu«eherco„fidel't.
263
sfï
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264
MANUEL DE LA PAROLE
Alyourd'hui même encor, mon âine irrésolue
Me pressant de quitter ma puissance absolue.
De Maxime et de toi j'ai pris les seuls avis,
Et ce sont, malgré lui, les tiens que j'ai suivis.
Bien plus, ce même jour, je t ^onne Kmilie,
Le digne objet des vieux de toute l'Italie,
Et ((n'ont mise si haut mon amour et mes soins,
t^u'en te couronnant roi H' t'aurais donné moins.
Tu t'en souviens, C'inna; tant d'heur et tant de gloire
Ne peuvent pas sitôt sortir de ta mémoire ;
Mais, ce qu'on ne pourrait jamais s'imaginer,
Cinna, tu t'en souviens, et veux m'assassiner,
(JlNUA
Moi, Seigneur ! moi, que j'eusse une âme ai traîtresse.
Qu'un si l&che dessein. . .
AuousTE
Tu tiens mal ta promesse ;
Sieds-toi ; je n'ai pas dit encor ce que je veux j
Tu te justifieras après, si tu le peux.
Ecoute cependant, et tiens mieux ta parole.
Tu veux m'assassiner demain, au Capitole,
Pendant le sacrifice, et ta main pour signal
Me doit, au lieu d'encens, donner le coup fatal;
La moitié de tes gens doit occuper la porte,
L'autre moitié te suivre et te prêter main-forte.
Ai-je de bons avis, ou de mau . ais soupçons 1
De tous ces meurtriers te dirai-je les noms?
Procule, Glabrion, Virginian, Kutile,
Marcel, Plante, Lénas, Pompone, Albin, Icile,
Maxime, qu'après toi j'avais le plus aimé ;
Le reste ne vaut pas l'honneur d'être nommé;
Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes.
Que pressent de mes loi» les ordres légitimes,
MORCEAUX CHOISIS
I lus Diir cniifi, • »'"ues ie silence.
Après „,'avoir au te "1 aT '"'^'«''dais.tu,
Affranchi, ton Z "uni "''"' "'"'""'
Q'" P"ur t,.ut conser JT "" *"»<''^i".
Kt .^i .^a lil.cr,é te : ;t "T"" """ '" «" '"-n;
Tn i,r. ■„■ ■"' ""'''■t-prendre
' " '^ "• <■"*'-'« jan,ai, en.néchi ri» 1 ,
Tu l'aurais a«-H„f^, "l'*-c'ie de la rendre ;
Q-'^tait,i:,::r";'rdv:'"^"'"^'-
l> "■' «traufe^e n.alhcur son l^Z^" '"" "''"''
•'^' l'our raonter au tr.m,. , M "'""'^'
Tuuetrouvosda,H "'"'"""" '"W
Que tu sois Hprès n,„; l , ''eplwable,
^">-ee,j,7;^:;:^^p-;^^-bi,
^ e puisse, après m» „ . ^ "^^ ■■"""""
Apprends 'à te To , ^ J ';-^- ""eux „u'eu ta ,„ai„.
On t'honore dans « le ^.f "•"' *"'-"^«-
Clmcun tremble sou to'' ch '"T'^"' "" ''"'»«.
a.i..i„i" ";*'Tr '"•'"*" i
SO'Ô
266
MANUEL DE LA PAROLE
Et pour te faire ^hoir, je n'aurais aiyourd'hui
Qu'à iitirer la main qui seule est ton appui.
,1'aiine mieux toutefois cédei- à ton envie ;
Rèpne, si tu le j.eux, aux dépens de ma vie ;
Mais (ises-tu penser que les Serviliens,
Les Cosses, les Métels, les Pauls, les Fabiens,
Kt tant d'autres enfin de qui les grands ronrages
Des héros de leur sang sont les vives images,
Quittent le noble orgueil d'un sang si généreux
Jusqu'à pouvoir souffrir que tu règnes sur eux?
Parle, parle, il est temps.
COBNEILLE.
l'iHt
MOISSON D'ÉPÉES
Dans un bourg sur la Loire, on conte iiue naguère
La Pucelle passa sur sa jument de guerre
Et dit aux habitants: " Armez-vous et venez. "
Un éclievin, suivi Je vieillards consternés.
Lui répondit : " Hélas ! pauvres gens que nous sommes !
Les Anglais ont tué les meilleurs de nos hommes.
Hier ils étaient ici. Le cheval de Talbot
Dans le sang de nos fils a rougi son sabot.
Seuls, nous leur .survivons, vieux, orjihelins et veuves,
Et notre cimetière est planté de croix neuves. "
Mais la brave Lorraine, aux regards triomphants.
S'écria : " Venez donc, les vieux et les entants ! "
L'homme reprit, les yeux aveuglés par les larmes :
" Hélas ! les ennemis ont pris toutes nos armes,
La dague avec l'estoc, les flèches avec l'arc.
Nous voudrions vous suivre, ô bonne Jeanne d'Arc !
Mais nous n'avons plus même un couteau. " La Pucelle
Joignit alors les main.s, tout en restant en selle.
Et, quand elle eut prié : " Tu m'as bien dit, je crois,
Que votre cimetière était rempli de croix ?
— Je l'ai dit.— Eh bien donc, allons au cimetière. "
MORCEAUX CHOISIS
Kt la vierKo, entraînant la foule tont entière
u ,lc.,H ,,lM d un front rougissait de remords
I qua sa jument blanche, et vint au chamrde; mort,
O , monteur samt Michel exauça la prière
hi Men ,iuen ce moment chaque tombe avait l'air
Avec 1 ordre du ciel ^tant d'intelligence
De présenter une arme et d'implorer vengeance
Ca D,eu fera cesser par moi votre souffrance
i^t la grande pitié du royaume de France."
r. CoppÉ».
267
i
NAPOLÉON I
O Corse à cheveux plats, q„e la Fmnce était belle
Au grand soleil de Messidor 1
( 'était une cavale indomptable et rebelle
hans freins d'acier ni rênes d'or
l- ne jument sauvage, à la cr«upe rustique,
Fumante encor du sang des rois,
Ma,s hère, ,td'un pied fort heurtant le sol antique
Libre pour h première fois """que,
Jamais aucune main n'avait pa.,sé sur elle
Jour la flétrir et l'outragsr-
Jan,ais ses larges flancs n'avaient porté la selle
i-t les harnais de l'étranger.
268
MANUEL DE LA PAROLE
Tout son poil était vierge, et telle, vagalxiiulo,
L'iuil haut, la croujie en mouvement.
Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le mon Je
Du bruit de son hennissement.
Tu parus, et sitôt que tu vis son allure,
Ses reins si souples et dispos.
Centaure impétueux, tu pris sa chevelure.
Tu montas botté sur son dos.
Alors, comme elle aimait les rumeurs de la «ucrre,
La iwudre et les tambours battants.
Pour champ de course, alor-s, tu lui donnas la terri, •
Et des combats pour passe-temps.
Alors, plus de repos, plus de nuit, plus de sinnine ;
T(mjour3 l'ait, toujours le travail.
Toujours comme du sable écraser des corps d'homme.
Toujours du sang jusqu'au poitrail.
Quinze ans, son dur sabot, dans sa course rapide,
Broya les générations ;
Quinze ans, elle passa, fumante, à toute bride,
Sur le ventre des nations.
Enfin, lasse d'aller sans finir sa carrière.
D'aller sans user son chemin.
De pétrir l'univers, et comme une jioussière
De soulever le genre humain.
Les jarrets épuisés, haletante et sans force.
Prête à fléchir à chaque pas.
Elle demanda grâce à son cavalier corse ;
Mais, bourreau, tu n'écouta-s pas.
Tu la pressas plus fort de ta cuisse nerveuse
Pour étouffer ses cris ardents ;
Tu retournas le mora dans sa bouche baveuse ;
De fureur tu brisas ses dents.
Elle se releva. Mais, un jour de bataille,
Ne pouvant plus mordre ses freins.
Mourante, elle tomba sur un lit de mitraille
Et du coup te cassa les reins.
A. Bakbike.
MORCEAUX CHOISIS
U' PETIT SOMBRE «E» ÉI.I.S
269
- l'HWe „1,„ Uu re»te des l.o,„ml ' r"''' '" '^"'^^^''- J»
- vou» éeie. seuls sur U terre t'ion """' '■'^'"■'^*' '"'"""'
l^^t 'lui .n'épouvante. Je sun, ,' , '"'"""'^ '"» "'"ccupe
- ten,ple, et ,p,e vous ,,'y IZ^l^f"' ^» «'■-« "- -iiieu de
connue des eriu.inels trZbZTT; ''"" """ ''"«''"''■*.
"nesenteueede«r«,.e,ouu, ;,,'"' '"" ^" P-n""oer, ou
-- l,eau vous flatter vou,~^^^^^^^
'I '"". Tous ces désirs de olmnl? . '/"' '"'" ^^' '^'mu.
-"";-;ontjuscp,.aulitd S""' ?";/™^^
'- -eoles. Tout ce „uo v<l t "uver" ^'^'^"-'''^ d" tous
veau, sera peut-être u , eo„p e ™ ^ "" ">"' "^ "<»>-
•1- — .-rieza^^^ourd•l.ui Lt"': '""" «"""^ •.- celui
••" Ion venait vous jm-er dan. ' ^''"'•'■•«'l''e vous seriez.
,-iéeider de ce „„; vour:,^:::::;:.'"' -^ """^^ f- -
î« demande, et je vous le demandé l '" ''"■ "^^'i" ^ous
rant pas en ce point „,o„ sort du iv'"* '^'^ '«"""'. "« »^Pa-
'a disposition où je so. ai,! ^"'*' ^' "'« mettant dan,
donc: Si JésuslC; Xrr"'™^- •^-''- delanl
do cette assemblée, la ™"' '""^ ?f '«"•?'"- «-^ milieu
juger, pour faire le terrible H " ' ""'™™' ?»'•■• nou,
brebis, eroye.-vous que le 'L'^^r™''"' '^"^ •"««=« et des
noussom„.es ici fût placé ÎZT T""'"' '^^ «""t ee que
cho-Mu moins, f„ss™i,''r ^^~^-— -.«e 1
«euloment dix justes, que Tsete ''''-''°''' ^"'" »> trouvât
e«e.„„ villes tout entières Uvote;' ""!. "■""'''' """-«f-'
ot je l'.gnore moi-même. Vous ,ë n ^^^^^^t ^'""^ '''>"''^e'.
«eux qu. vous appartiennent fl^'i """ ^''"" ""'""^'
;^« .1". lui appartiennent nous s "' "" ^°""''''«<>"« Pa.s
J^cheurs ne lui appartiennent Z ( v"' •"" '"'""«• 1"= '-
assemblés! Les titres et les d II, ' ?"" '""' '«««dèlesici
870
MANUEL DE LA PAROLE
sont-ils? Beaucoup de pëclieur» (jui ne veulent iianiH' convertir ;
encore plus qui le voudraient, mais qui diffèrent leur conver-
sion ; plusieurs autres qui ne se convertissent jamais iiue [lour
retomber ; enfin un grand nombre qui croient n'avoir pus besoin
de conversion : voilà le parti des réprouvés. Uetranchez ces
quatr* sortes de jiécheurs de cette assemblée sainte : car ils en
seront retranchés au grand jour. I^araissez maintenant, Justes.
Où êtes-vousl Restes d'Israël, passez à la droite ! l'roinent de
Jésus-Christ, démêlez-vous de cette paille destinée au feu! <)
Dieu, où sont vos élusî Et que reste-t-il [mur votre partage !
Massillon.
LA BATAILLE UE WATERLOO
Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire ;
11 avait l'offensive et presque la victoire ;
11 tenait Wellington accul': sur un boif.
La lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La hiêlée, effroyable et vivante broussaille,
lit parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit: "Orouchy! " — C'était Blùcher.
L'espoir changea de camp, le combat changea d',1me.
La mêlée, en hurlant, grandit comme une flamme.
La batterie anglaise écrasa nos carrés.
La plaine, où fris.sonnaient les drapeaux déchirés,
Ne fut plus, dans les cria des mourants qu'on égorge,
Qu'un gouffre flamboyant, rouge comme une forge ;
Oouffre où les régiments, comme des pans de murs,
Tombaient, où se couchaient comme des épis mûi-s
Les hauts tambours majors aux panaches énorr .s,
Où l'on n'entrevoyait que blessures difformes !
Carnage affreux ! moment fatal ! L'homme, inquiet.
Sentit que la bataille entre ses mains pliait.
MORCEAUX CHOISIS
!!:Sx:'" ■""""''''"■ '''«-'-tait „,.,,,
. Ia„e,ers, grenadiers aux guêtre» de eo„t |
l;.n.,eeux,leFriedla„deteeuxdeli ii
^•""P.-ona„.„u'il.. allaient mourir dans eùefétc
.^Hlnerent eur dieu, debout dau.s la ten,, • '
i-eur bouche, d'un seul cri dit- " vt J
^;;.^7ients,„.usi,,u;;;:':ae, Sr-'"
Tnu „ndle, souriant à la n,itrailleangh,'e'
Htlas! Napoléon, ..„r sa garde penché,
iîe«arda,t, et, sitôt ,u'ils avaient déboiehé
pt '"' f". ''"•""5'> '":'»i'ait sur leurs ce n,
Eegarda,t mourir la garde. C'est alors
Qu^eva..ttoutàconp.,Hv„ixdésespéée
La Déroute, géante .i la face effarée," '
Qm. pâle épouvantint les , h,, fiers bataillons
Changeant subitement les drapeaux en Im Un:
A de certains moment, spectre fait de fumt '
Se levé grandissante au milieu des armleT
Ft Z" ""'""' "" *'''^' 1"i «'émeut
■e-t se tordant es bras cri» • " ù . '
Comme si quej,,ue so„ffle'a;ai:';'a:^::t 'e 7" '
Parm: les lourds cai.o„s et Ie« fourgons Zdretu,
271
S7S
MANUEL DE LA l'AKOLE
Iloulant dan* Icm foiméH, »e citclmiit dariK le» seiKK'»,
Jetant «hakoH, manteaux, fusil», joLiii.t le» uIkIi''*,
.Sou» le» »abre» pri. liens, ces vétéiin», n deuil!
Tremblaient, hurlaient, |ileiiraient, cnuraiintl -Kii un illn
CommR s'envole au vent une [litiUc enfiainniée, [il'œil,
S'évanouit ce bruit qui fut la grande année.
Et cette plaine, héla» ! où l'on râve aujourd'hui.
Vit fuir ceux devant qui l'univer» avait fui !
Quarante an» sont passé», et ce coin de la terre,
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ »inistre où Dieu niêia tant de néant».
Tremble encor d'avoir vu la fuite des géant».
Victor Huc;o.
DON JUAN, A. IV, se. «.
Don Louis, IXin Juan.
Il
DON LOUIS
.le vois bien que je vou» embarrasse, et que vous vous
passeriez fort aisément de ma venue. A dire vrai, nous non»
incommodons étrangement l'un ;'t l'autre ; et, «i vous 4tes las
de me voir, je suis bien las aussi de vos dépcTterne.ita. iéla»!
que noua savons peu ce que nous faisons, quand nous ne
laissons pa.s au ciel le soin des cho.ses qu'il nous fi,ut, quand
nous voulons être pl''.s avisé» que lui, et que nou» venons à
l'importuner par nr s souhait» aveugles et nos demande» incon-
sidérées! J'ai soûl aité un fil» avec des ardeur» nonpareillea ;
je l'ai demandé sait» relâche avec des transports incroyables ;
et ce lil», que j'obtien» en fatiguant le ciel de vœux, est le
chagrin et le supplice de cett<î vie même dont je croyais qu'il
devait être la joie et la consolation De quel œil, à votre r.vis
pensez-voua que je puisse voir cet amas d'actions indignes
dont on a peine, aux yeux du monde, d'adoucir le mauvais
rvtl
'"'""'t n t„ute l,,.„r.. A
MORCEAUX CHOISM
""'e contit,uclIe ,1,. i„A,i,„,„„ , .
'""«er ,e»
273
lui nous
in, ctijiii
"o,t <i.U.s...,:„i, ,,.,„ tirer, irr '"""/r"' ^''--«'"' en
«';;- .,,tre sortis H',.„ ,":™:v'''"^™»--»"it!,„e
'"f '."■"' -^«n. ■"", l«..aiss„,feJ • h'"'".'^; """» vivons en
;- -- nous om.r,!,„s . .'i^t"" ■ ";r '"""'"■'' ""•'"■'-'■
-"•-u.,„ns,„,,,,\ ,..„r /,r";7 '-'■; c-t ce. éclat de
«'■•■'ont de leur f.ire le n,è,„e I, „ "' T" '"""'»'' "n en«a-
"■'"» "■'"•'■■'<, et de ne „o , " '"' ''^ ""'"'^' '-» i«.. qn^ 1,
;"•"■- ^tre e,tin,.s ^Z^",^Z:7 "" l^'"' ^"'•' ^ -
''"—'"^ .■■> vain des aïeux r^'f-'f""'""'^- "'^'"^i v„.„
"""•n ,,„n,. ,.,,„ ,„ ^., " • ; êtes „é; i,, ,„„,
^""«'lonne aucun avantage a, ^ • '"" '"'' '''"'»■•"".• no
vivrait comme vous. ^ ^" "'" "I »" '«ûnar,,ue, qui
JIOUÈHE.
tA C«».St'lEiVfE
Cain se fut enfni ,i i «mpêtes,
Comn.e 1 " ''''""' J'Shoval,,
S74
MANUEL DE LA PAKOLE
8a feitimo fntigiive t>t rwa fil» linn* d'IuiltMiie
Lui dirent; " Ouclionnnous «iir lit terre et ilormons. "
Caïii, ne donnant ])a.-<. Honj^i'ait au |iioit des niitntH.
Ayant leviS la têtp, au fond dcH cieux fui>ùlirt«
Il vit un tctl, tout f^niud ouvert <lanH le.4 ténèbro:**
Kt qui le re;{artlnit dans l'ondtre tixeniont.
" Je huIh trop près, " dit-il avec un trenildenient.
Il réveilla hoh tiU dormant, sa fennne lasse,
Kt so remit h fuir, sinistre, danv l'espace.
Il marcba trente jinirs, il niareha trente nuits.
Il allait, muet, jiftle et frémissant aux bruits,
Furtif, san» regarder derrière lui, sans trêve.
Sans reiHW, sans sonuneil. Il atteignit la grève
Des mers dans le (uys ipii fut de|>ui9 Assur,
" Arrêtons-nous, dit-il, ear ne* asile est sûr.
Re.ston»-y. Nous avoua du monde atteint les home». "
Et, comme il s'as.seyait, il vit, dans les cieux mornes,
L'œil, îi la même place, au fond de Thorizon.
Alor» il tressaillit, en proie au noir frisson.
" Cachez-raoi, " cria-t-il ; et, le Joigt sur la bouclie,
Tous ses fils regardaient tremliler l'aïeul farouche.
Gain dit à .label, père do ceux ()ui v nt
Sous des tentes de poil dans le désert profond :
" Etends de ce côté la toile de la tente. "
Et l'on dévelopi» la muraille flottante ;
Et, quand on l'eut fixée avec des poids de plomb :
" Vous ne voyez plus rien ? " dit Tsilla, l'enfant Llond,
La fille de ses fils, douce comme l'aurore ;
Et Cain répondit : " Je vois cet œil encore I "
Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
'Jria: "Je saurai bien construire une barrière. "
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit : " Cet œil me regarde toujours ! "
Hénoch dit : " Il faut faire une enceinte de tours,
Si terrible que rien ne puisse approi er d'elle.
BAtissons une ville avec sa citadelle.
MOUCEAUX CHOISIS
^^t '" 'i"« »™.l,lait une ville ci' f ^"•
K ^:r::r;^-^--;:^""'■•
I-'œil a-t-il disparu ? " rfi. . ^ ""'" "«re,
Alo« il dit: " Je veux IK-.' ""«""^ '*•"
Con>™e dan, son Jnu^i 'l' '""" '" '«"«.
On fit donc une fos,e 1 !- T' P'"" """•"
Pui» il de.«endît aeul' '" '•' " ^''•'' ^en M-
Quand il s,7ut alT, rrr**- '"'"' "''""'^''•
Et qu'on eut «ur s^ Zt f "^f' '""^ ''"'"''«'.
--^taitda„,,;:ï--^-ut.™^^^
ViCTOB Huoo.
275
l'A CUASTEUSE
MenTalt'Tetra!:^'^- •-'''- ««Uboi..
Et d'un air hlble et I *"""' ''"'^'''«'' '•
E.le«ap.^1r»trS--«-'^o«ts.
'»»r-:
276
MANUEL DE LA PAROLE
De longs clieveiix touffus chargeaient son front hftié ;
Ses talons étaient gris de poussière, et sa robe
N'était qu'un vieux jupon A sa taille enroulé,
Où la nudité maigre à peine se dérobe !
Elle allait aux passants, les suivait pas à pas.
Et disait, sans changer un mot, la même histoire,
De celles qu'on écoute et que l'on ne croit pas :
Car notre conscience aurait trop peur d'y croire !
Elle voulait ui' sou, du pain, — rien qu'un morceau !
Elle avait, je ne sais dans quelle horrible rue.
Des parents sans travail, des frères au berceau,
La famille du pauvret à peine Mccourue !
Puis, qu'on donnât ou non, elle essuyait ses pleurs
Et s'en retournait vite aux gazons pleins de mousses,
S'amusait d'an insecte, épluc' lit quelques fleurs,
Des taillis printaniers brisait les jeunes pousses.
Et chantait ! le soleil riait dans sa chanson !
C'était quelque lambeau des refrains jjopulaires.
Et, pareille au linot, de buisson en buisson.
Elle lançait au ciel ses notes les plus claires !
O souffle des beaux jours ! mystérieux pouvoir
D'un rayon de soleil et d'une fleur écloss !
Ivresse d'écouter, de sentir et de voir !
Enchantement divin qui sort de toute chose !
L'enfant, au renouveau, peut-il gémir longtemps?
Le brin d'herbe l'amuse et la feuille l'attire?
Sait-on combien de pleurs peut sécher un printemps,
Et le peu dont le pauvre a besoin pour sourire ?
Je la regardais vivre et l'entendais de loin.
Comme un fardeau que pose un enfant qui s'arrête,
Elle allégeait son cœur, se croyant sans témoin,
Et les senteurs d'avril lui montaient à la tête !
MORCEAUX CHOISIS
Puis, bienWt s'éveillanL nrl^ j>
Plio . . "'' Pfe a un souvenir
oon visage i 1 mstant savait se rembrunir
tt sa VO.X se traînait et JannoyaitdoIenL
Je te suivais i II " ' "' '^ *"" «'"""in !
__ «-"vais . ,1 faut pour tromper plus d'adresse.
'--— ..ueJeehante.etpLre::-,,ejepIeure.»
Eugène Manuel.
277
l'A CHASSE
Sur le sable j'H, vu .,es pas appesanti,
S':^î:::Sirïr''f''^-'^-p-ita...--
fpHsiwetirtCrcrbr^:,-"^^^^'
Je -V.S la lionne. Elle avlittravtr'* '^"^•
pf, '^'' ^ .f "'^"'e adroit qu'elle je le p,assHi •
'ën:;rre«\:x::r-'^
Comme elle fatigu, je m'y couchaSomme elle...
ffilRr '
278
MANUEL DE LA PAEOLB
Comme elle je repris ma course, et jusqu'au soir
Mon pas pressa son pas ; puis je cessai d'y voir,
Immobile, implorant un seul bruit saisissable
Qui vînt h moi, flottant sur cette mer de sable.
J'écoutai, retenant mon souffle. . . Par moments,
On entendait au loin de sourds rugissements;
Vers eux, comme un serpent, je me glissai dans l'ombre.
Sur mon chemin un antre ouvrait sa gueule sombre
Et dans ses profondeurs j'aperçus sans effroi
Deux yeux étincelants qui se fixaient sur moi.
Je n'avais pas besoin ni de bruit ni de trace :
Car la lionne et moi, nous étions face à face.
Ah ! ce fut un combat terrible, hasardeux.
Où l'homme et le lion rugissaient tous les deux.
Mais les rugissements de l'un d'eux s'éteignirent.
Puis du sang de l'un d'eux les sables se teignirent.
Et, quand revint le jour, il éclaira d'abord
Un enfant qui dormait auprès d'un lion mort.
atuàlie, a. IV, se. 8.
JOAD, JOAS.
JOAD
O mon fils, de ce nom j'ose encor vous nommer.
Souffrez cette tendresse, et pardonnez aux larmes
Que m'arrachent pour vous de trop justes alarmes ■
Loin du trône nourri, de ce fatal honneur,
Hélas! vous ignorez le charme empoisonneur;
De l'absolu pouvoir vous ignorez l'ivresse,
Et des lâches flatteurs la voix enchanteresse
Bientôt ils vous diront que les plus saintes lois.
Maîtresses du vil peuple, obéissent aux rois ;
MORCEAPX CHOISIS
^""'"' TOI „a d'autre- fr,-
J,<"'"»|.»nt de vos ra*' tir "" '"«""'^>
''- '-s feront en«„ h^L r'.™:.'"'' '^''■'^•
^ ^'"» peindront 1. .,^7 ""'"^
'/'■motte, s,,, ee j,-,^^ tf'^ '" l'I»« sage.
^''"'' l'ien fera ,„„• '' V ''^'""" ^'e-- témoin.^
;.""■» -..venant, n,on fij" .f""",-' ^'''•' "-'"'' Ju«o
«^-""-e e« vous lùt^I^Z T '""' " ''•"•
''■'«"«- et conane eux or,,J,eli,,
279
i
■■» ram «mBu,,
, partout son pain •
^a grande route p<it i •
E'.«"roeaol"^ri.L"""r'
19» rançais, Dieu mercil ■'
I
Êtl
280
MANUEL DE LA PAKOLF
Un jour, non loin de la frontière,
Dra)>eaux an vent, ttinilmur battmt,
i\ vit passer un régiment ;
11 entendit parier tU- gustre.
On acdanwut les l)«t»ill(iiis.
Tous le» yeux brillaieiit d'e»[)érance,
Kt l'on criait : " Vive la France ! "
il cria, lui, sous se» baillons.
" Pauvre (letit, dans ta nvisère.
Que te fait la ymix ou la guerre 1 "
Lui dit tin, sceptique endurci.
L'enfant leva son oiil sévère ;
^ .Te n'ai jamais connu ma mère ;
Mais je suis Français, I>ieu merci ! '"■
Aux jours de deuil, sur la ruine
D'un incendie encor fumant,
L"nnerai saisit un enfant
Qui tenait une carabine.
* Que vient faire ici ce gamin ?
Tu veux donc qu'on te fusille?
Ton nomt — Je ne sais. — Ta famille?
— .Je mendie et suis orphelin.
— Un vagabond ! Sous (luelque pierre
Ecrasez-moi cette vipère.
Kst-ce un Français? Kst-ce un bandit?
— Quand vous passâtes la frontière.
Cria l'enfant, à ma colère.
J'étais Français, je l'ai senti ! "
Le lendemain, dans les décombres
Cherchant les débris de leurs toits.
Quelques paysans aux abois
Se promenaient comme des ombres.
Auprès d'un vieux mur chancelant.
Couché dans sa gloire enfantine,
Un coup de feu dans la poitrine.
Morceaux choisis
ils virent le ,«tit enfant
«•SA le trépas de son aiJe
'enveloppait sa tête frélp
Qui donc e«-tu, pau„re j,et:,
L enfant .,„,,va .sa paupière
Je»"« *«.nc.i3, je voudrai dit t
" WÈTE CT lES PAWtioSS
Ml
ï-bcUre.
.••-^''r^!r''^;---^-iiu.,,„.^„
-«.s faire .,Ua, tout p t^l t r" ™'';'""-- <i"'«"-
-f---n„„.s découle. ;;rH,rv™"'"'
<!"« ceux dont on a coutume. O.Lf '" """''l'autre, jeu*
--t» pas ,„e ,e fie, Jt^, ï^'' "" -' '"-^ d" miel, ne
-'Vais de» fleur, ,,„„. ^''""""amertume?
P- On „„. trol: : urjjr/-"-- -- -'en aure.
reux vous ,„ourre.,,e ventre or ix sr;!':" '"'"' ""*"'«-
-O 'ennuyeux raisonneur, „uT ™ t ""' *' '""'»''^
iete,«„„,rd'avisu,orosesîNe;o?s u '" ""''' '"'"''eur
-n^d,aprd, de lis, d'^illets et de rlsT ""^ "•' ^'^ """^e,
;e:^..r:::r:::::rj-r-'^.™'e"-de.vous,
'e Pr.nte,„ps dan. un jardin de "i:::™:""^""""*^ '"'" "^'o-
liiez, voun dvez rasoi. c
vœux portent leur offrande ' Por"". '""'' " '''"'^'^O" -nés
«- tourbillon, tout pe.its'sur il ter g^nde ! '"' ""'""' ■="
Jean Hichepin.
282
MANUEL DE LA PAROLE
AflTHRIDATE, À. III, tX. 1.
MlTHIUDATE, PHARNAfE, XU'HAKts.
MlTHRIl) ITK
Approchez, ni03 enfants. Knfin l'heure «at venue
(Ju'il faut (juo mon secret éclate ù votre vue ;
A nies miWes projeta je vois tout conspirer ;
Il ne me-restt plus qu'à, vous le* déchirer.
Je fuis ; ainsi le ïeut la fortuive ennemie.
Mais vous savez tro^i bien lliistoire île ma vie
Pour croire que totigtemps, soiftiieux de me «uliei;
J'attende en cc« déserts (lu"!!» nie vieime irlierdiur.
La gnerre a ses faveurs, ainsi (|iie ses disiçrâces :
Déjà |>lus d'une fois, retournant sur mes traces,
Tandis que l'ennemi, jwr ma fuite trompé.
Tenait après son char un vain peniile occupé,
Kt, gravant en airain ses frêles avantages.
De me» Etats conquis enchaînait les images,
Le Bosphore m'a vn, par de nouveaux apprêts,
lîamener la terreur du fond de .ses marais,
Kt, chassa' t les Itomains de l'Asie étonnée,
Kenverser en un jour l'ouvrage d'une année.
D'autres temps, d'autres soiii.s. L'Orient aocalilé
Ne iHîUt plus soutenir leur effort redoublé :
11 voit plus que jamais ses campagnes couvertes
De Romains, que la guerre enrichit de no.s pertes.
De» biens des nations ravisseurs altérés.
Le bruit de nos trésors les a tous attirés;
Ils y courent en foule, et, jaloux l'un de l'autre,
Désertent leur jiays pour inonder le nôtre.
'.\îoi seul, je leur résiste ; ou lassés, ou .soumis.
Ma funeste amitié pèse à tous mes amis ;
Chacun à, ce fardeau veut dérober sa tête.
Le grand nom de Pomfiée assure sa conquête :
MORCEAUX CHOISIS
•'e .sais tous c.., cl,„,„:„„ , , . "J'uiee.
Kt, m la „,„rt bi™t- ' "" ^' ''"'" "»«*';
Contre ces ,nè «.'Z. ' 'V?''"'" '- Ga»loi«,
Par de» an.Ussîden, ' '' "" """'' '" «rèce,
il» savent .,,7 ""■'"" '"" f'^^'^^'^ ;
Guider <i.L7ltXl' '"^'""""'* ■^o" '-■««".
C'est là „u'e. a H !, "7"" T" ^'''^■'^'
vo-stroiver:;:;: jt:;;:---'eehe™i„,
n îe:C^"^"'V""--'•^^-""'™"'^'"•
Que V' m et'it:e;ttt'"M "" """" "^ ''"---
283
M
■*" -^•r'^"';■ it^v. :■•■'.-
284
MANUEL DI LA PAROLE
Ah ! s'ils ont [lU choisir pour leur libérateur
Spartacus, nn esclave, un vil gladiiteur ;
S'il» suivent au combat des brigands qui les vengent.
De quelle noble ardeur pcnsez-vtms qu'il» se rangent
Sous les drapeaux d'un roi loiigteniiw victorieux,
Qui voit jusqu'à Cyrus remonter ses aïeux t
Que dis-jeî Eu quel état croyez-vous la »urj)rendreî
Vide de légion» ijui la puissent défendre,
Tandis que tout s'occnpe à me iiersécutcr,
Leurs femmes, leurs enfant» ix)urront-iIs m'arrêterî
Marchons, et dans son sein rejetons cette guerre
Que sa fureur envoie aux deux bouts de la terre :
Attaquons dans leurs murs ces conqui^riiits si fiers ;
Qu'ils tremblent, à leur tour, jiour leurs propres foyers.
Annibal l'a prédit, croyez-en ce grand homme :
Jamais on ne vaincra les Romains que dans Home.
Noyons-la dans son sang justement répandu;
Brûlons ce Capitole, où j'étais attendu ;
Détruisons ses honneurs, et fai.sons dispariître
La honte de cent rois, et la mienne jwutètre ;
Et, la flamme à la main, effaçons tous es noms
Que Rome y conmcrait à d'éternels «{fronts.
lî.VCINE.
MAHOniDT
Six siècles s'étaient écoulés depuis la prédication de l'Evan-
gile. A ce moment, dans un coin du globe séparé de tout le
reste par des solitudes de sable, entre l'Egypte et la Palestine,
au sein d'une race qui descendait d'Abraham et ((ni en avait
conservé la glorieuse tradition, à l'ombre du nom le plu» gra-
cieux qui ait jamais désigné à l'oreille de l'homme une patrie,
dans l'Arabie enfin, un homme naquit. Il venait tard pour
fonder une doctrire; car il vena't après le Christ, lorsque déjà
tout l'empire romain obéissait à la croix, et que les branches
MORCEAUX CHOISIS jSS
que celui .le. fi,|èle, il ,e La entl '""•'f""'"l"« «"««i bien
™"« >es éera..r tous l^'X o f I il "^' T"" '""•'»• ""f^"
le l'réocptem- dernier et 1. I • '' ""■" '''"'' ''""''le ruine
1' fondait J:: 'St" "'?"^ '•"«-- •■"^^^^^^
de certaine» ■•es.sen.hlL.i '""'■" ?"- '"'■'-'^''^' * '»««
■'"'i» ...i n'en .^„are ;„ r " là I t'"^ '" "^•''^""' '-•''^'"«".
de la divinité de Jé.suM'hri-^'"".' "'"'"'"^ '^'' '" Trini.é e
traditionnel ayant pou tv^, 1" " "' "" '""'^ -l"''" ^éiame
et les „.„„ ,, i44:XJ:;- - --» e,.. ,. croyance,
à .ré™,s-(;i,ri.,t ■ c'est narî T •^''''""""' " voulu substituer
foi» le ehristianV:: 'e di:'" ;,' '''r ^""^^ — - * '»
que les premiers siècles wt, f T " '^'^ "<'"'■ '"' ee
Mahomet s'était retou né v r? L';^ '''". '''"^ ""^ P»"' Luther,
point ,,u'il estimait le vrai n,^ d.T'' '' ' ''™'' <""''»' «"
Il réussit, Messieurs î fnnH ?'"" "' ''"-" '» ^^^té.
cents ans, plusieurs ^ûpLinT "T ^'^ ""'^^ <''"-«
son hégire victorieux Zw '' ''^"' '"■^'°i'« f«r
■nœur,? Quel a étr^ous e Ir;'', T"'' '"^-''^ P»" ^
cette mé„,orable fondation è .'1 ^ k '^''"'"-' '^ '""' ^c
Messieurs ; vous connai s , IZlTZ °'" ''' ^""^ '« "^''c,
■nahométans, tombés au-d L„ufd 7 j'''"'':""°'' "^cs peuples
Rome, vivant, en vertu de kur loi d f" "^^ '" "'^"^ "t de
effrénée, ayant abaissé la t , n e'daT' ""'''""'" ''' P'»'
''onte plus grandes que ne les luîavat f"', ''"""'^'' «' »"«
et amohant des excè^ .p, Xë r f; - '--ié^
Et ne croyez pas que Mahomet 7 "^ «"Ura.t retracer.
Mahomet ne l'a pas'Zlu Slmo '""'"■ ^'""' ■'''^-'-"-
a voulu élever »„n peuple et nva' ™"""' *""' '""'^«"'ur,
1 "P'e, et ,1 y a reuss. ,,„us certains rap'
-:,»-..
286
MANUEL DE LA PAROLE
port». Il ent in««ife«te ,,,a. »o„ intcnti.m H -m oiKneil ét«ii.«t
de rapi, er i 1h vi., la ciïili»«ti.,„ tmn»itoiri. di.« patrinrehe,
et la polyg«„,ie (.„ CM »»t (lémoimtrati.H,, a,m,i |,,.„ ,,„„"
I eaprit d hotpitalit^ qui rf»ime d,,.,» le ( V.m,,. M„| ,., „• ,
pa» voulu corrompre l'Anhie, mai» la riKÙ.iir,.,-, la rameuir
au teniiw de «c» télùbre-. et pieux a„cOtre«. l>.,ur,,u„i ne la-t-il
pas f«,t en roalitél Parce qu'il ua |«« pu. Ni «,„ .,,.ur „'a
été ,i^i pur, ni »a n.ain n'a été a»»../ f„rte ,H,„r im,.,.,*,- aux
populations qu'il ,,rëtendait régir, la saintoté et la chasteté
I. Arabe, comme un cimval indompté, a bien oWiason maître
quand ce maître l'a lancé par le nmn.le, avec „n ,■„„„ .ié;,er.,n"
qui lui promettait la victoire ; il .s'c.t bien jeté, la tète ardente
le» jarreta souples, le fH-il hérissé, ,K,«r niveler les iHuples ,„„s
«on puissant passage; mais quand il a fallu lui mettre à la
bouclie le frein de la pureté, il en a broyé le. anneaux dacier
et 11 s est • ouvé .,ue la doctrine qui le ,K.us.sait ^ In conquête
du monde était une d,M..trine moins fortement tremmu^ que «es
musc:? ' et son jioitrail.
lî. P. LACDKUAtRK.
LE PÉLH'AS
Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage.
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux.
Ses petits affamés courent sur le rivage.
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux ;
Déjà croyant saisir et partager leur proie.
Ils courent à leur jière avec des cris de joie,
En secouant leurs becs sur leurs goîtres hideux.
Lui, gagnant à pso lents une roche élevée.
De son aile pendante abritant sa couvée
Pêcheur mélancoliciue, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs Hots de sa poitrine ouverte ;
En vain il a des mers fouillé la profondeur ;
L'océan était vide et la plage déserte ;
MORCBAUX CHOISIS
Ivre de voliinW H. . j ' oouleur,
•M«i« parfo ^aj ,„ ."""V^T ''' ''''""">"'•
" cmint que ^ e^t, " T "" *"""'"''<'•
^'ors il ™ -omève ouvre"» at™"' ^'^''"'••
Qu. les ,.i,eauT H '""''''™ "dieu
f.ue,eU::e::v;:::;t:t:i"''--
«entant pa.sHer la mrrf ^^ **"•
l'cite. cW ainsi ,,::;;;: .r"""?'"^^ * Dieu.
Il" laissent s'dgayerceû, ^"""'' '~*""'-
•Wai« les festinfhuma n« ^"V"'"' "" """P"--
Ressemblent la irt IT f"^'"* * '^"'^ '«te,
Q"«nd ils parlent X:ir; "^^^ '^"'='">»-
De tristes,; et d-o.^bHd' '"''"''''' '^'""P^''-
'^^ n'est pas un oonc 1 1 dTat' 1 '" ""'"'^"^•
A. DE MU88«T.
«SOUS-PHÉFETArXCIUKPs
fement au concours rL ôna, , "7 - ' ''""""^^ ' ' ■ -eu
Jo-née Mémorable, S:ou'^':,^7''-««-Fées. Pour ce te
«on petit claque, sa eulott colla tT'r"^""''""'-'
^P^e de gala à poignée de nac" S '' '''"■««'" ^' 'oa
287
S88
MANCEI, DK LA PAROUC
M. le «om-préfet regarde trUtproent m serviette ;n chagrin
K«ufrti ; il iH>nge au fameux diêcouri iju'il va falloir prononcer
tout k l'heure devant le» habitant» do la Conibe-aux-Fie»..
" McHHioun. et cher» adminiatréa. . ." Mai» il u beau tortiller là
«oiu blonde de ne» favori» et ri!|K)ter vingt foi» de «uite
" Meaaiour» et cher» adniiniatré» "la »uite du di»cour» ne
vient pa«.
U»uiti dudiacoura no vient pa«. Il fait »i chaud dan»
cette calèche! A |icrte de vue, la route de la (;oiulie-aux-Kée8
poudroie »ou» le soleil du Midi. L'air est enibraao, et »ur le»
ormeaux du bord du oheniin, tout couvert» de |M.u»«ière blan-
che, de» millier» do cigale» »e ii!|Kindent d'un arl)re à l'autre
Tout à coup M. le 8ou«-|iréfet tre»»Hille. U-ba», au pied Juu
coteau, il vient d'aiiercevoir un petit boi» de chêne» vert» qui
semble lui faire signe.
Le iKitit boi» de chêne» vert» semble lui faire signe : " Venez
donc par ici, monsieur le sous-préfet, |)our com|x)»er votre
discour», vous »erez bien mieux sou» me» arbre»..." M. le
sons jircifet est styuit ; il saute K bas de sa calèche et dit à »es
KOf, de l'attendre, qu'il va composer son discour» dan» le
)«tit bois de chêni's verts.
Dans le jwtit bois de chêne» verts il y a des oiseaux, de»
violette», et do» source» »i)us l'herbe fine. Quand il» ont ajiervu
M. le sous-préfet avec sa Iwlle culotte et sa serviette en chagrin
gaufré, les oiseaux ont ea peur et se sont arrêtés de chanter;
les sources n'ont plus osé faire de bruit, et le» violette» se sont
cachées dans le gazon... Tout ce petit monde-là n'a jamais
vu de sous-préfet, et se demande i voix ba-sse quel est ce beau
seigneur qui se promène on culotte d'argent.
A voix basse, sous la fouillée, on se demande quel est ce
beau soigneur en culotte d'argent... "endant ce temps-li,
M. le sous-préfot, ravi du silence et de la fraîcheur du b)is,
relève les pans de son habit, pose son claque sur l'herbe, et
s'assied dans la mousse au pied d'un jeune chêne ; puis il ouvre
sur ses genoux sa grande serviette en chagrin gaufré et en tire
une large feuille de papier-ministre. " C'est un artiste I " dit
MOBCEAUS CH(JI.SM
1« feiivctte. " V,„| ,1:, , ,
p"^"."-! H ,..,c c„i„.'to Jl^"::T':', "'""' >*" "" »'«i"t^
'" »" Prinoe. („„■•..,'„,. u, ' i'^"^""" -.-^i "■' H,ti„,.
•">« «-ii«.n ,l.u,„ leHJ,.„|i,„ le r "*"'«""' T'iacl'anW toute
chuchotant: " ,,'W .■,.«,„;,„.■, h ,"" '" ''"'" ''"'« va
' ''""""" il .« chKuve ! '^ :,:, 1 ' '"","" »-" VrélHl "
'•um. U.,vi„,..„,,„„„,„, ";'■:>"« "'.0 alouette .. «™„d,
veux ro.,«„„, ^,.„„ ^';r Î; ; 7""'f-" J- violette,. Le
«nce. les oi„,..„, ',„ reu.ett',?, à , " ''"' "'" "«"« «-'«
- violette» à eu,l,au™: 1 ''::'t '"" — '^courir,
'*••• l...,«,«,ible au milieu ,;« ". '",.""'""""" "'^««it I««
-- .le céré.„::i:'':'^r^™ir''^»"..<Jlt ,e,ou...^„t Je..
"'tourne et ue voit rien .u'un •""' ""'^■'•^'"■'I.t ; il ^
7"t, perché «ur«,n a :;"jr, "'r "•" '"^ '■'■««^'' e"
; veut continuer .son dil^r.r^^: ""„ ;''f '^V''''"- '- ^r«.ule,
«"»re et lui crie dn loin: "Tôuo h , """' '''"tor-^mpt
*»" ' " dit le »ou.s-,.r<<'et ooi A '" "" '-^'""■"'ent ! à quoi
. 'un ,e,te cette ht'X tl™:"' r"" "J'*"^ ^'-'--'
MeM,eu,«etchersudnn„i.,tré; » "''"" "'^ "'"« l-olle:
p'u» bXTru:!:ritrs:;: ^ t'^ '--p..fetde
vo- lu »ur le bout de' leur t ^ "t oui',"''!,'" ""' "^ ''""«-«
J^onx.eur le .sou»-p,.Sfet, ««.^1? ''"'""^'"'^«'"«'■t:
^""?" Et le» .source, lui f, , t «,«? '""'"' ""^^ «-""''»"'
d'v.ne,et da„.s le, branche lu '\'"°""»'" ""e n,u.ique
-vettes viennent h, chan t'r „t T ''•^" ''}^' "-' t»» .^e
I>eW b„,« con.spire pour l'etni^cher /e ^"''" *'"' "' '»« '«
Tout le petit boi, eonspi ëluH'etl^TT """ '"-"""-•
<'---.M.ie.ous.pr4t,r/d^^Xr;.tT'"-''-"
F~""iis, ifru de musjque,
290
MANUEL DI LA PAROLB
essaye vainement de résister au charme nouveau qui l'envahit.
II s'accoude sur l'herbe, dégrafe son bel habit, balbutie encore
deux ou trois fois : " Messieurs et chers administrés. . . Mes-
sieurs et chers admi. . .Messieurs et cher». . ." Puis il envoie
les administrés au diable, et la muse des comices agricoles
n'a plus qu'à se voiler la face.
Voile-toi la face, ô muse des comices agricoles ! Lorsque, au
bout d'une heure, les gens de la sous-préfecture, inquiets de
leur maître, sont entrés dans le petit bois, ils ont vu un spec-
tacle qui les a fait reculer d'horreur. M. le sous-préfet était
couché sur le ventre, dans l'herbe, débraillé comme un bohème.
Il avait rais son habit bas, et, tout en mâchonnant des violettes,
M. le sous-préfet faisait des vers.
A. Daudet.
INDEX ALPHABÉTIQUE
Articulation (moiwr'
Art oratoire..
Aspiration . .
) Aspiration (demi'.) .■.";;;; f,,^
Accent tonique. 264 26'. mr
»■ mécanisme vocal... . 'l'a AShr"""»'^- • 267
A. gymnastique vocale ftn f » ' rf/'^^' , ,
f mécanisme vocal " ^°' |? 4 ^ ^"5™^ ■ ■' •" 20
gymnastique vocai;! ' " Art oratoire ^'"°"*''"'^>- 96, 97
«, «, a, valeur phonétîqie "' "^ ' -''•'™«°" - ' ■ • ' '
règle générale.. ' i,,
exceptions ' ,{^
isio^*"'^^ canadiennes 1 1 5
«•-valeur' phonétique.';" iIr
'«, valeur phonétique ,
règle générale. .. . un L „. .
exceptions. ui ' ""^^n'sme vocal,
fautes canadiennes U9 / «^^nastique vocale
A-", mécanisme vocal ^f *' '"''™'' Phonétique ' '
.» . ••.. d4| règle générale. . . i»,
exception.... ,?■;
redoublé.. "■ ,„*
faute."-— J- "*•'*
a, élision.
AN, gymnastique vocale
««, valeur phonétique
règle générali
206
.■J8
77
7.3
163
exceptions. 164 «, liai,o„ " ''"'""'""*^'' 1S6
fautes canadienne 157 p?i''"*'*'"«"t (remède), mr
«y, valeur phonétique, B^g--'iement ' ^^f
règle générale. . 143 fc'^'"''"' d'habitude. . 29?
exceptions.... • 4! Sff !«'"«»' organique. ^"^
fautes cana'diennes Ù1iatem™t'/^»'«e).
20
293
293
294
104
«
292
INDEX ALPHABÉTIQUE
Bléifement (remède) 106
Breduuillement » 297
Bredouillenient (remède). 208
Brèves (syllabes) 263
c, c, valeur phonétique,
règle générale 187
exceptions 188
redoublé i . . 189
fautes canadiennes 190
c, liaison 280
CH, mécanisme vocal 62
OH, gymnastique vocale.. 91
ch, valeur phonétique,
règle générale 280
exceptions .. 251
fautes canadiennes 252
ch, liaison 280
Caractères du français
13, 14, 15
Chant 9
Chuintement 108
Chuintement (remède). . 109
Cttnsonnes 20
Consonnes (classification) 21
■Construction 281
Construction (principes) . 286
Construction (règles par-
ticulières) 287
Correction 3, 10
Crachement 102
Oachement (remède) 103
No8 jjo,
d, valeur phonétique,
règle générale 191
exceptions 182
redoublé 193
fautes canadiennes 194
d, liaison 280
Demi-aspiration 205
Diction 2, 4
Diérèses igl
Diphtongues 175
Diphtongues (tableau) ... 1 79
Diphtongues (prononcia-
tion) 180
fautes canadiennes 182
Durée des sons 262, 263
o, mécanisme vocal
D, gymnastique vocale . . .
E, mécanisme vocal 31
E, gymnastique vocale ... 70
e, valeur phonétique,
règle générale 121
règles particulières 122
exceptions 123
fautes canadiennes 1 24
e, élision 271
k, mécanisme vocal 24
È, gymnastique vocale... 63
è, ê, e, valeur phonétique,
règle générale 116
exceptions 117
fautes canadiennes 118
É, mécanisme vocal 25
É, gymnastique vocale. . . 64
é, valeur phonétique,
règle générale 119
fautes canadiennes 120
eau, valeur phonétique.. . 158
fautes canadiennes 159
ei, valeur phonétique,
règle générale 150
exceptions..; 151
fautes canadiennes 152
. . 191
. . 192
. . 193
es 194
. . 280
. . 205
..2,4
.. 181
, . 178
. . 179
tNDEX ALPHABiStiQUE
Noa
«», m, valeur phonétique,
règle générale. . . igg
exceptions j-f^
fautes eanadioiiiR.s 171
su, méuanisiue vocal
«UiSym. .astique vocale"
Ey, mécanisme vocal .
KU, gymniiatique vocale
•«- ea, V enr phonétique',
règle générale....
exceptions {gj
«y, valeur phonétique,
règle générale. . 103
Elision""""""^ • l^i
31
70
32
71
. . 160
ff, liaison
"N, mécanisme vocal
«", gymnastique vocale '
r/«, valeur phonétique '
règle générale..
exceptions Jg^
nr,.=. '*•"«« "anadiennes 25.^
Urasseyement. ... „!;
Grasseyement (remède)' ' u j
29â
X08
280
55
94
253
Expressi(
871
3
niecani.sme vocal.
H> gymnastique vocale
/'. valeur phonétique,
règle générale. . .
5fl
95
203
exceptions 204
,Harmo„l?,'.".''."''.'"^"»^^206
V, mécanisme vocal ao S?"'^"'' <''"«>° • • . ". '■ '■ '. .' .' rt
^, gymnastique vocale.' .' .' |f """"« 27"
/, valeur phonétique,
règle générale
195
exceptions jj-
redoublée.. 1'
/,liaison."!'.".''."'!^'r""^^i??
Figuration des sons.'
mécanisme vocal...,
gymnastique vocale
«. ï, valeur phonétique'
règle générale.
Gi mécanisme vocal....
«■ gymnastique vocale
l/, valeur phonétique, '
règle générale.
199
fautes
201
28
66
générale los
exceptions i^H
fautes canadiennes 127
», élwion '''
IN, mécanisme vocal Il
IN, gymnastique vocale" 7d
«»■ valeur phonétique, "
règle générale... ifta
exceptions jg"
Ictus. '""'^^ «^«"ad'ennes 1G8
cana-liennes 202 ! Intensit'é'du'son ^"
6
294
INDEX ALPHABÉTIQUE
J, mécanisme vocal 51
J, gymnaitique vocale ... 90
i, valeur phonétique 20"
fautes canadiennes 208
K, mécnr.isme vocal 54
K, gymnastique vocale . . ns
i, valeur phonétique 209
L, mécanisme vocal 4s
I, gyniniistique vocale. . . 87
/, valeur phonétique,
règle générale 210
exceptions 211
redoublée 212
fautes canadiennes 21.3
'. liai.son agg
LL (1 mouillée), mécanisme
vocal 49
LL (1 mouillée), gymnas-
tique vocale 88
Liimbdacisme 100
Lambdacisme (remède) . . 101
Langage articulé g
Langue (gymnastique).. . 58
Lecture et récitation 4
Lettres 13, 14, 15
Lèvres (gyni nastique) 59
Liaison des syllabes 261
Liaison des mots. 269, 270, 273
Liaison en poésie 279
Nos
Liaison, règles particu-
Hères à chaque lettre. 280
Liaison de deux voyelle». 271
Liaison proprement dite.
. . . 272, 276
Liaison naturelle. . . 274, 275
Liaison artificielle.
^ , 274, 275, 277
Local (mouvement) 291
Longues (syllabes) 263
M, mécanisme vocal 40
M, gymnastique vocale.. . 79
m, valeur phonétique
règle générale. . . 214
exceptions 215
redoublée 2I6
fautes canadiennes 217
m, liaison 280
Sfollesse d'articulation... 98
Mollesse d'articulation
(remède) 97
Mot 257
Mots (liaison) 269
Mouvement 288
N
K, mécanisme vocal 47
N, gvmnastique vocale. . . 86
n, valeur phonétique,
règle générale 218
exceptions 219
redoublée 220
fautes canadiennes 221
n, liaison 280
Notation des sons 22
Nuances de diction 284
INDEX ALPHABÉTIQUE
2D5
o, mériinisme vocal ss
<'. JOinriiisti^uc vocale.! 'br «7
<_', niecuriisme vochI. 'g,,
", Ryriiria<ti,,ne vocale " nul
",", valeur phonétique," V
règle générale... 13]
exceptions. 13^ (
fautes canadiennè.s 133!
"-, valeur phonétique, '/,
rùale générale .... 1 47 | Quantité
«'xceptioun jjjj '
-/.éii^i!^,'!';'!';;'"''""'^"'''''^ ji»
"■\ méi.-anisnie vociil
"N. A;.Vmn«.stique vocah'
"«, "/«, valeur phonétique,
règle générale....
exception.s
fauttes canadieniié.s
niecani.srne vocal
i,'ynina.sti(|ue voca'h'
laleur phonétique,
■■«Kle générale
Prononciation... ,, ."^
""leur iihonéti(|ue
règle générale..,, .joa
exception». . ^-'T
|.^.Jaute, canadienne; :i.-8
:J8()
262, :!63
.W
ou.
17-2
173
174
.30
«9
1.37
f^ùT''"""-'-.- 138 Ke.sp,ration
mutes canadienntd 139
"' mecauLstne vocal ,„
«, gymnastique vocale.' ' ' ro
'■, valeur phonétique, ' '
règle générale. . . ■>2a
exception.^. . . J..,,
redoubi,:,... ■••• ^3,*
^|._^. fautes canadienne.; 232
Hécitation et lecture. .■.';: ^*?
8
i*, niecani.<me vocal
'■• »''n"a.stiqie vocale '
}', valeur phonétique,
règle générale....
exceptions
redoublé ' '
, f''Ute3 canadiennes
7', liai.siin
p/i, valeur phonétb
rtuse-s
Période
l'hi-use ,
Ponctuation... ...
20»
2H1
s, niécani.si..evo<'al.
«, gymnastique vocale '
■S valeur phon,4ti(|ue,
règle générale...
exceiitions
redoubler ■. ....
•'ii'il. i;,- '""'«^seanadiMués Me
-*:«J ■% liaison . .
-W|. Sifflement.. '^J"
A.8 j Sifflement (rem.-de) **
-!»2 ) .Silences
39
7«,
22i!
223;
22-tl
44
H3
233
234
23,-,
281,
9»
282
268 Son.H du langage rfl
268 Son vocal '^' '^
2831 Syllabe.. <*
258
206
INDEX ALPHABÉTIQUE
No.
Syllabes (classification). . 250
Syllabts (liaison) 261
Syllabes (quantité). . 262, 2(13
Syllabes longues et brèves 263
Sylliilws accentuée» 264
T, mécanisme vocal 46
T, gynina.stique vocale ... 85
*, valeur phonétique, '
règle générale .... 237
exceptions 238
redoublé 239
fautes canadiennes 240
t, liaison 280
Temps 281
Timbre 6
C
U, mécanisme vocal 33
u, g.vinnastique vocale ... 72
«I «, lî. H, valeur phonétique,
règle généra?" . . 134
exceptions 1,35
fautes canadiennes 136
UN, mécanisme vocal ... 37
UN, gymnastique vocale. . 76
un, uni, valeur phonétique,
règle générale. ... 175
e.xceptions ) 76
fautes canadiennes 177
Usage 12
V, mécanisme vocal 41
V, gymnastique vocale. . . 80
", valeur phont'titiuc,
règle générale 241
fautes canadiennes 242
Vers (construction) 28">
Vers (liaison dans lu») . . 27i)
Voix .'i
Voile du palais (gymnus-
, tique) 57
Voyelles 18
Voyelles orales et nasales lu
w, valeur phonétique . . . '. 243
X
X, valeur phonétique,
règle générale . . . 244
exceptions 245
fautes canadiennes 246
X, liaison 280
y, valeur phonétique,
règle générale. ... 128
exceptions 129
fautes canadiennes 130
Z
z, mécanisme vwal 43
z, gymnastique vocale 82
2, valeur phonétique,
règle générale .... 247
exceptions 248
redoublé 249
z, liaison 280
Zézaiement 106
Zézaiement (remède) ... . 107
'^'ABLE DES MATIÈRES
43
82
introduction Pages
L'ART OKATOIRE '
l^ICTION '
CuRREcrrcv,,,,,,^^,;^^, ^
Chac I._Le,, ,ons ^
SKC.I.__Les^™è«« et,. .;«,•,„ f^„: 5
Aht. I-L;^ caractères ^
AUT. II.__Us sons 5
§ 1— Les voyelles ......'.'. ^
/V,./ f , ^•~I'>-''' consonnes . ^
Voyflb'H "' 12
(^onn;,n,tex 13
Sec IL^Le niécvnisme" voca' ^^
AHT.I.-Exereicespo„rdiscipii;,rle; ''
' ■ * * ^O
298
TABLE DE8 MATIÈRES
T'Hge»
} 2. — La langue 2-t
i 3. — Les lèvivN 25
Ar.T. II. — Exercice» Kur chuque non en
particulier •>{>
Art. IIL — Exercice» pour hb corrigei- des
défauts d'articulation 3G
i 1.— La mollesse d'articulation 36
J 2. — L^ nifflement 3!)
J 3. — Le lainbducisnie 4()
i 4. — Le crachement 41
§ 5. — Le blésement 41
§ (i. — Le zézaiement 42
J 7. — Le chuintement 43
§ H. — le grasseyement 44
Seo. IV. — Valeur phonétique des caractères. 47
Art. I. — Les voyelles 4»
§ 1. — a, à,d ^
§ 2.—i,é,ë []][ 52
§ S.-é. 54
* 4-« 55
§ 5. — i, î,ï g4
§ <>•— 2/ 67
§ 7.— o, d 69
§ 8. — u, n. d, û 72
§ 9.— oit 75
§ 10.— ai 76
in.—ay 78
J 12. — ce 70
§13.— œ ,][ 79
§ 14.— ei 80
§ n.—ey 81
TABI,E DES MATIÈRES
S99
16.
■<HI ,
§11
i V.).
§20.
Ml.
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Art. II.
Aht. III
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§ 4.-
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§14.— r
§ 15.— 8.
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§ 17.— y.
§ 18— TO
§ 19.— a:.
§ 20.— ^
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es consonnes.
Paires
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TABLE DEtt MATltRE»
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191
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^1 Chap. II.— Les mots
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^H Sec. I. — I.A liaiNon den HyllalxiN
^B Sbc. II.— La i|Uiiiititi'> des syllabe»
^B Sec. III.— L'accentuation des syllabes..
^1 Chap. III.— Les phrases
^m Sec. I.— La liaison des mots
... 127
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WM Sec. II. — Iji eoMstiuction
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Sec. III. — Le mouvement.
l.j-t
l Sec. IV.— Les défauts de la parole
AUT. I.— Le béjjaie!nent
1 Art. II.— Le Wbutiement
... l.-)7
... 1.57
I.5H
Art. III— Le bredouillement
Note
... 1-.H
Wt 1
MORCEAUX CHOISIS
li, Phiases détachée.s. (La Fo.vr.\I.\E.)
HE Phra.ses détachées. (Divers.)
... 103
... 10.3
16.5
Wt Phrases détachées. (Divers.). .
167
K' Le porte-drapeau. (P DÉRm'i.ÈDE.)
tt: Le lapin de La Fontaine. (Le Prince
Wk LlONE.)
. .. 170
DE
171
K Après la bataille. (V, Hu(i().)
ffifl La bible. (DoNoso Cortès )
. .. 172
17'i
Au pain sec. (V. Hugo.)
174
^ Le Misanthrope, a. I, se. 1. (Molière.) . .
H Rapidité de la vie. (BossuEï.)
H Les pauvres. (Bourdaloue.)
H L'âne. (R. Topffer.)
.. 175
.. I7C
.. 177
.. 178
TABLE DM MATlfeRw 3^,
MoHCEA.X CH01.N,.s._,SV,7«.
L'ours ft IcM rluii» -« I'«wsi
;;«;'^u.wmL^-^;;--) ]^
i-i cliansoii du v,iniil,..- , a t "*''
L.Mlormeur, (I^„:,.s VEnu.,T.): î!"
Lof..v,n.wd.„ii. (V. H,-,»,) '^^
;"' r"!*^"' «^^t 1 «c..r«„ii. (Pu R, .'n- i "
f^n enterrement. fR P v i»„, '^'
' ^■>T,bIe Instoire. (K. ïoPfTfR ) ^°'
iA-H cimetières ri,. «„„ 204
.m.AX,,). . .''""P"'^'"^'- (CHATEAU-
Le lion (le Xémiîe t\i\„..^ U' ^"5
La;«"'e. (CHAm.EssÉOAB;,):: ^"^
oll,„.n,a.lWd. (Jha.a,caro.): '??
Polichinelle. (C. X„,„erV 218
Le glanl et la citrouille. (La Fo.VTAmE )' ' " !,'.'
217
80* TABLE DB MATltRI»
Morceaux cHoisw.—SuiU.
fugut
La campagne. (V. Sariwit.) 21!>
Iaj coch»! et la mouche. (La Fontaine.) 220
Le drapeau. (J. Claretie.) -iil
Le hanneton. (R. Toi'Kkek.) 222
Le voleur et le «avant. (Champfoht.) 224
l*' mont «les Oliviers. (A. DE Viijny.) 22.'i
Le Ciil. (J. Bariiey ii'At'HEvaLY.) 22(1
L'existence de Dieu. (Fravs.sin()Us.) 22H
l'hoHphoreNCenoes, (A. Veuchin.) 22!»
AhiisvéruH. (Catulle M ,i)ts.) 2:u
Variations sur un thème connu. (Jile.s
TllUKKIEB.) 2'.i-2
Le fleuve. (FltANrois Coci'iiE.) 2.'l;i
La chanson du fer. (Alheht Deli-it.). . . . 2;W
Les Plaideurs, a. I, se. 1. (J. Racine.) 240
La chute. (AmédÉE BéEsai'.) 241
Le gué. (Sully Prui)H().m.me.) 244
Pierrot statue. (Léopold Laluyé.) 24(>
Enfance laborieuse. (R. P. Lacoriiaire.). . . 2.il
La forêt. (André Van Has.selt.) 2.î2
La fllle de Jaïre 2.5M
Histoire du chien de Bri.s(|uet. (C. Xodiek.) 254
La vie aux champs. (V. Huuo.) 257
•Le distrait. (La Bruyère.). 25!)
Le cor. (A. de Vigny.) 260
Cinna, a. V^, se. 1. (Corneille.) 2(W
Moisson d epées. (F. Coi-PÉE.) 2(i(i
Napoléon I. (A. Barbier.) 267
Le petit nombre des élus. (Ma.>ssilL(>n.) 26!»
La bataille de Waterloo. (Victor Huoo.).. . 270
Don Juan, a. IV, .se. 6. (Molière.) 272
TABLE UEH MATIÈRES jq,
MoncEAux cHoiMiM._Stt.7^
Lo conscience (V. Huoo.). ^
U ch«„teu8o. (K. Manuel). ■;. "l
Atl-aliç,, a. IV, "se. 3.' (R.ci,;^: ; _ J"
Ije |Kx.t. et le, papillonn. (J. R,c„b;,; r' "?
Mahomet. (R. P. Lacorda.re.).. Sf
-<^ I)ehcan. (A. i,e Mus,set ) ff *
r>e HouH.pr.fet aux champ,. (A." Daudet.)! ! SJ
JM'EX ALI'HAHÉTIOUE
^ 291
l'AIlLE DES .MATIÈRES
297