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Full text of "Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales"

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| COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES 
DES SÉANCES ET MÉMOIRES 


DE [LA 


OCIÈTE DE BIOLOGIE 


AUMONS D DE BORDEAUX, MARSEILLE, NANCY, 


CAREST, CLUJ ET ‘JASSY), DANOISE, DE SUÈDE ET 
DE LETTONIE ; 
LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE: 


Me"? 


_ (74° Année) 
ANNÉE 1999 - TOME | 


= (QUATRE-VINGT-SIXIÈME TOME DE LA COLLECTION) 


PARIS 
Se _MASSON BE Ce, ÉDITEURS 
| LIBRAIRES DE L’ACADÉM! DE MÉDECINE 


120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6°) 


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| | COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES 


DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA. 


OCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


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1922 ES N° 1 


COMPTES RENDUS 


des Séances 


2  . DE ra 


Société de Biologie 


. — et de ses filiales : . 


les ions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
lle, HT Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, , 


. PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


Séance du 7 Janvier 1922 


NA PARIS 

SSON ET: Cie, ÉDITEURS 

| LIBRAIRES DE Fo ACADÉMIE DE MÉDECINE 
1, BOULEVARD SAINT- GERMAIN Cr) 


————— 
: 


n} tes rendus s paraissent chaque semaine sauf. pendant les vacances de la Société. 
ne PRIX DE L’ABONNEMENT, POUR 1922 : 
He ME 


- France: 50 fr. S Etranger : 60 fr. = 
: . . PR pu Numéro : 8 FRANS Jurs te 


SÉANCE DU 14 JANVIER 1922 


Au cours de la séance, constitution d'une commission pour | 
le titulariat. 


Le prix des tirés à part est abaissé à : 


\ 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 


Les Auteurs peuvent contrôler la correction typographique à de leurs 
Madame, Paris 6°. 


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L . : 


Pour la Publicité, s'adresser à 


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Toutes les notes doivent être remises | 


sous _ forme de dactylographies, ne 


varielur, Sans lectures . douteuses : 


elles ne doivent pas dépasser l'étendue | 


réglementaire. À 


Ces conditions sont formelles. 


TARIF DES TIRÉS À PART. 0 


13 francs pour 50 tirés à part _(2 pages). HS, 
YO EE = 100 — 


(2 pages. -- - ee 
18 — — ‘50 — (4 pages). 
ad — 100 — (4 DAS 


la Société Mutuelle de Publicité, 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 se 


COMPTES RENDUS 


. HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 7 JANVIER 1922 


Barnier (E.), Ducein (P.) et 
STILLMUNKÈS (A.) : Remarques 
sur la glycosurie caféinique.... 

BarpiterR (E.), Ducuein (P.) et 
STILLMUNKÈS (A.) : Sympathique 
et glycosurie caféinique........ 

Bouveyron (A.): Action dé- 
chaïnante et action désensibili- 
sante de la tuberculine dans sept 
rasidjasthmes es ee... 2e 

CuaurrFARD (A.), Bronin (P.) et 
Grisaut (A.) : Teneur en acide 
urique des hématies........... 

Duvaz (M.) et PornTIER (P.) : 
Limite de résistance au froid des 
Chenilles de Cossus cossus...... 

FauRÉ-FREMET (E.): Echanges 
respiratoires des œufs de Sabel- 
laria alveolata L. au cours de la 


- segmentation ou de la cytolyse.. 


FernsAcu (A.) et Scnon (M.): 
L'acide pyruvique dans la fer- 
mentation alcoolique........... 

KozzmAnx (M.) : Régénération 
caudale chez les Batraciens. Le 
pouvoir régénérateur aux diffé- 
PERS NIVEAUX; EU. , 00e SNA 

Nicoras (E.) : Sur la gélifica- 
tion des sérums par l’aldéhyde 
CAN MONT MAERERS ERS e 

Ricaaup (A.):Sur la teneur en 
adrénaline des capsules surréna- 
les, déterminée par la méthode 
chimique et par la méthode phy- 
SOC AE Ed re re Done 

TarsowLa (R.) : Sur une réac- 


T9 


31 


20 


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26 


BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1922 


SOMMAIRE 


tion simple de précipitation du 
liquide céphalorachidien : réac- 
tion à l’élixir parégorique...... 

Tomas. (J.) et Berri : Etude 
de la variation du pouvoir réduc- 


teur des sérums normaux et can- 


céreux, en présence d'extraits de 
HT 06e cobenocbeccednne 

Urgain (A.) : Sensibilisatrice 
due à la Bactéridie charbonneuse. 

Werx (P.-E.), Bocase et Coste : 
Etats hémorragipares, temps de 
saignement et hématoblastes.... 


Réunion biologique de Lille. 


CramPon (P.) : Recherche du 
Bacille de Koch dans le sang des 
tubeteuleuxee tree 

DuvizziEr (Ed.), COoMBEMALE 
(P.) et Buzreau (H ) : Etude expé- 
rimentale de l’action de la spar- 
téine sur la circulation......... 

LAGuEssE (E.) : Sur les lamelles 
du tissu conjonctif, à propos d’un 
récent mémoire de Dominici.... 

WERTHEIMER (E.) et Dugois 
(Ch...) : Sur les fonctions des vési- 
cules séminales de quelques Ron- 
DEULS PSE AU re Re Rene 


Réunion biologique de Lyon. 


ARLOING (F.), Cane: (A.) et 
Bocca : Contribution à l'étude 
expérimentale de la sécrétion gas- 
triquerchezile:Chient 2:30." 

ARLOING (F.), Cane (A.) et 


D HLXNN VI 


32 


DS 
Le 


2 SOCIÉTÉ 


DE BIOLOGIE 


Bocca : Etude expérimentale de | Réunion biologique de Marseille. 
l'influence de l’atropine (en in- 
jection et en iagestion) sur la RanQue (A.) et Senez (Gh..) : 
secrétion gastrique du Chien. 4; | Sur une technique de réaction 
COhgrer a Mira Étude | de fixation du eue dans 
ultra-microscopique de l’action Hiubéreulose ere rte 58 
des rayons X sur les colloïdes ; RANQUE (A.) et SexEz (Ch.) : 
métalliques Er. Rene Lg Unité de mesure exacte dans la 
Minanos (M.) : Sur la présence réaction de fixation du complé- 
d'un alcaloïde dans l'Isopyrum TE A A Re AR Ne à 56 
fumarioïdes L. Etude de ses réac- Rouscacroix : Réactions de fixa- 
tions micro-chimiques et de ses tion avec l’antigène tuberculeux 
localisations Que PANeRNt had besredrans rer ne 53 


Présidence de M. Achard, 
puis de M. F. Mesnil, anciens vice-présidents. 


IMITE DE RÉSISTANCE AU FROID DES CHENILLES DE COSSuS COSSus, 
par Marcez Duvaz et PAUL PoRTIER. 


- Dans un travail antérieur (1), l’un de nous en collaboration avec 
Mile F. Gueylard a montré que, pendant la saison d'hiver, des 
Chenilles de Cossus refroidies bien au-dessous de o° et durcies par 
la congélation revenaient à la vie dès qu'elles étaient réchauffées 
à la température du laboratoire. Nous n’avions pas pu d’ailleurs 
déterminer la limite de cette résistance au froid ; des expériences 
entreprises dans ce but, au mois de mars, nous avaient montré 
qu’à cette époque, les Chenilles étudiées ne résistent plus, comme 
en plein hiver, à une température inférieure à o°. 

Les nouvelles recherches que nous avons entreprises et dont 
nous publions les premiers résultats aujourd’hui nous ont d’abord 
permis de vérifier les faits publiés en 1916. Des Chenilles de Cos- 
sus congelées dans un mélange de glace et de sel marin et maïnte- 
nues Has bre d'une heure à une température variant de 
° sont rappelées à la vie même lorsque le réchauffe- 
ment est très brusque (immersion dans l’eau à + 4o°). Ces Chenil- 
les durcies par le froid peuvent être cassées en deux. La portion 
antérieure s'agite énergiquement lorsqu'on la réchauffe brusque- 
ment. 

Limite de résistance au froid. Une Chenille congelée à — 17° 
par un mélange de glace et de sel est placée dans un tube à essai 
qui plonge dans l’air liquide. On maintient cette Chenille pendant 


(x) GC. R. de la Soc. de biol., 1916, t. 79, p. 777. 


* contre la larve. 


SÉANCE DU Ÿ JANVIER o 


A 


quelques minutes à une température voisine de — 190 degrés ; 
puis on la laisse se réchauffer progressivement à la température 
du laboratoire. On constate que la Chenille est morte. 

Afin de disposer d’une température bien déterminée et moins 
basse, nous congelons du chloroforme en plongeant le tube qui 
le contient dans l’air liquide. Le chloroforme ramené à la tempé- 
rature ordinaire commence à entrer en fusion ; nous plongeons 
alors à son intérieur, un tube à essai, qui renferme une Chenille 
de Cossus préalablement refroidie à — 15°. Celle-ci est ainsi main- 
tenue à une température de — 63 degrés pendant enviror 50 mi- 
nutes. Après réchauffement progressif, on constate qu'elle est 
morte. | 

Ainsi, la température mortelle est comprise entre — 17° et 
— 63°. 

Afin d'obtenir des intermédiaires entre ces deux points, nous 
utilisons le dispositif suivant. La Chenille est enfermée dans la 
partie centrale d’un tube de cryoscope à double enveloppe et cet 
appareil est placé dans un vase de Dewar au fond duquel se trouve 
de l’air liquide. En approchant plus ou moins le fond du tube 
à cryoscope de l’air liquide, on fait varier à volonté, et très pro- 
gressivement, grâce à la double enveloppe, la température de la 
Chenille. On suit ces variations au MOYEN d’un thermomètre placé 

En utilisant ce dispositif, nous sommes parvenus, par une sé- 
rie d'essais à fixer la température mortelle au voisinage de — 21° 
Une Chenille refroidie à — 22° après être restée inerte pendant 
les deux jours qui ont suivi sa congélation a montré ensuite quel- 
ques réactions, mais elle a finalement succombé. 

Une grosse Chenille avait été placée verticalement la tête en 
haut dans le tube du cryoscope. Les derniers anneaux plus rap- 
_prochés de l’air liquide furent refroidis à — 25 degrés. La partie 
antérieure, au contraire, plus éloignée de la source du froid ne fut 
portée qu'à — 20 degrés. Après réchauffement, la partie antérieure 
présentait des réactions très vives aux excitations mécaniques ; la 
partie postérieure était absolument inerte, insensible et se distin- 
guait d'une manière frappante de la partie antérieure par l’œdème 
qui l'avait envahie. 

La Chenille avait été partagée. physiologiquement en deux par- 
ties sous l’action de deux températures voisines, mais Is enl 
deçà et au-delà de la température mortelle. 

Mécanisme de la mort par le froid. — Nous avons fait remar- 
quer que les Chenilles refroidies aux environs de — 15° étaient 
durcies à ce point qu'on pouvait les briser en deux morceaux 
Sans qu'aucune goutte de liquide se montre sur la surface de sec- 
tion. Cette expérience semble prouver que les ane de la larve 


4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sont compiètement congelés. On s'explique mal dans ces conditions 
qu'un refroidissement plus énergique puisse apporter dans les 
tissus de la larve des perturbations capables d'entraîner la mort. 

Mais il semble bien, d'après les expériences de Bachmetjew, qu’en 
réalité ce sont seulement les liquides intercellulaires qui se congè- 
lent et produisent la rigidité de l’animal. Le contenu des cellules 
resterait à l’état de solution sous-refroidie, ce n’est qu'à une tem- 
pérature très inférieure à celle de congélation que cette surfu- 
sion cesserait. 

Nous avons fait une observation qui semble confirmer cette in- 
terprétation. Plusieurs fois, à une température voisine de — 20°, 
un thermomètre placé au contact d’une Chenille subit une ascen- 
sion brusque reproduisant le phénomène qu'on observe dans les 
opérations de cryoscopie au moment où on fait cesser la surfusion 
par l’apport d’un cristal de glace. 


*EMARQUES SUR LA GLYCOSURIE CAFÉINIQUE 
par E. BaRDIER, P. Ducnein et À. STILLMUNKÈS. 


À la suite des recherches de Fredericq et Descamps, relatives 
à l’action paralysante de la caféine sur le sympathique, nous 
avons eu l’occasion de signaler, dans une communication anté- 
rieure, l'absence de glycosurie adrénalinique sur des animaux 
soumis à un régime normal, (Choux et son), préalablement ca- 
féinés. Il nous avait paru que cet antagonisme devait être con- 
sidéré comme un témoignage de l’action paralysante de la caféine 
sur les terminaisons périphériques du sympathique dont l’exci- 
tation par l’adrénaline, provoque, normalement, suivant l’opi- 
nion classique, le passage du sucre dans l'urine. 

Il est, d'autre part, admis qu'ii existe un diabète admin. 
En effet, Jacobi, le premier a montré, en 1895, que l’administra- 
tion intraveineuse, de 0,20 à 0,40 cgr. de sulfate de caféine pro- 
voque de la glycosurie sur le Lapin. Depuis, ce fait a été observé : 
par d’autres auteurs et a fait l’objet d'importants travaux. 

L’antagonisme de la caféine et de l’adrénaline, tel qu’il résulte 
de nos recherches, nous a tout naturellement conduits à l'étude 
de la glycosurie caféinique. Et nous avons tout d’abord constaté 
que, contrairement à ce qui se passe avec l’adrénaline, dont le 
pouvoir glycosurique est remarquablement constant, la caféine 
engendre, au contraire, très irrégulièrement la glycosurie sur l'a- 
nimal normal (Chien ou Lapin). Dans toutes nos expériences, 
nous avons employé une solution de caféine à 25 p. 100 dans du 


SÉANCE DU 7 JANVIER 5 


benzoate de soude, soit par APR sous-cutanée, soit par injec- 
tion intraveineuse. 

Souvent, nos réactions qualitatives de l'urine avec la liqueur 
de Fehling révélaient un trouble de la liqueur à peine visible, 
puis une précipitation sous l'influence du refroidissement ; mais 
nous ne considérons pas comme positive cette réaction qui, on 
le sait, est commune aux pentoses, à l'acide giycuronique et à 
ses composés, à la créatine, à la créatinine et à l’acide urique. Il y 
a là une cause d'erreur du l’appréciation de la glycosurie dont 
il convient de tenir le plus grand compte. D'où la nécessité de dé- 
féquer préalablement les urines. 

Il en va différemment, si, au lieu d'opérer sur des animaux pris 
au hasard, on choisit ceux qui sont alimentés avec une nourriture 
riche en hydrates de carbone. Les auteurs qui, avant nous, ont 
étudié la glycosurie caféinique, ont soin de ne se servir que d’ani- 
maux ainsi préparés. [ls prennent exclusivement des Lapins nour- 
ris avec des Betteraves quelques jours avant l'expérience. Très peu 
de recherches ont été effectuées sur le Chien. À cet égard, nos ex- 
périences, malgré les conditions favorables où se trouvaient nos 
animaux, par suite de la nature de leur régime alimentaire, ne 
nous ont pas permis d'enregistrer constamment de la glycosurie 
après administration sous-cutanée ou intraveineuse de caféine. 

Voici deux expériences, à titre d'exemple, faites sur deux Lapins 
_de poids sensiblement égal et de même portée. 

Lapin 1,500 gr., au régime exclusif des Betteraves depuis 72 
heures. Glycémie 1,60 gr. Injection intraveineuse de 0,08 cgr. de 
caféine par kgr. Au cours des 2/ heures suivantes, pendant les- 
quelles la glycémie s'est élevée jusqu’à 4 gr., l'animal émet 150 
c.c. d'urine avec 0,95 de sucre. 

Lapin 1.900 gr. au régime des Betas depuis 5 jours. Glycé- 
mie 1,64 gr. Injection intraveineuse de 0,08 cgr. de caféine par 
kgr. La glycémie s'élève à 3,44 gr., dans les trois heures consécu- 
tives. L'animal émet 155 c.c. d'urine au cours des 24 heures. 
Pas de sucre. 

Cette inconstance nous paraît digne d’être mentionnée. Elle est 
très vraisemblablement en rapport avec des conditions indivi- 
duelles dont la nature et la cause nous échappent. Nous ne la trou- 
vons nullement mentionnée dans les documents bibliographiques 
relatifs à cette question. 

Par contre, à l’exception des premières recherches de Jacobi et 
de celles de Hirayama (r9grr) faites avec la caféine, presque tous 
les auteurs ont utilisé la diurétine pour leurs expériences. Celle- 
ci, comme on le sait, représente un sel double de théobromine 
et de salicylate de done Chimiquement, la théobromine est une 
diméthylxanthine, la caféine une triméthylxanthine. Ces corps 


6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sont très voisins sans doute au point de vue chimique ainsi qu'au 
point de vue pharmacodyÿnamique. [Il n’en est pas moins vrai que 
l’analyse de leurs propriétés physiologiques révèle des différences 
sensibles. : ; | 


En tout cas, en ce qui concerne le pouvoir glycosurique, la diu- 


rétine l'emporte sensiblement sur la caféine. Tel est évidemment le 
motif pour lequel ce sel a presque exclusivement été employé. 

Qu'il s'agisse de caféine ou de diurétine, nos expériences, com- 
me celles des auteurs qui ont étudié leur pouvoir glycosurique, 
révèlent la nécessité de fortes doses pour entraîner le passage du 
sucre dans l’urine. D’après nos recherches, nous admettons, com- 
me doses glycosuriques, pour la caféine 0,08 gr. par kgr. par in- 
. jection intraveineuse et 0,30 gr. par kgr. par injection sous-cu- 
tanée ; pour la diurétine 0,20 gr. par kgr. par injection intravei- 
neuse et 1 gr. par injection sous-cutanée. Encore convient-il de 
spécifier que la glycosurie n’est pas constante, même sur des ani- 
maux placés dans des conditions favorables en ce qui concerne 
la nature du régime alimentaire. 

Il nous a paru utile de mettre en relief cette double remarque 
établissant que la glycosurie caféinique est très difficile à réaliser 
sur l'animal normal et qu'elle ne se manifeste guère qu'avec de for- 
tes doses sur des animaux ayant préalablement reçu une alimen- 
tation riche en hydrates de carbone. 


(Laboratoire de pathologie expérimentale de la Faculté de 
médecine de Toulouse). 


\ 


F SYMPATHIQUE ET _GLYCOSURIE ou 


par E. Barnier, P. Ducrein et À. STILLMUNKES. 


Plusieurs interprétations ont été . de la glycosurie caféi- 
nique. Elle a été successivement considérée comme le résultat 
d’une action directe de la substance active sur la glande hépa- 
tique, comme l'expression d’une intervention du rein (diabète 
rénal), comme liée à une hypéradrénalinémie par suractivité des 
surrénales, comme enfin une réaction consécutive à une excita- 
tion nerveuse. Dans cette dernière hypothèse, on l’a rapprochée de 
la glycosurie par piqûre du bulbe. Telle est l’opinion de Pollak 
‘qui, dans sa classification des glycosuries toxiques, range la glyco- 
surie caféinique dans le groupe des glycosuries nerveuses. 

Le rôle du sympathique dans la transmission de l'excitation pro- 
-duite. par la caféine ou la diurétine méritait un examen d’autant 
plus sérieux que, d’après les expériences de Frederieq et Descamps 


SÉANCE DU / JANVIER ro 


et les nôtres, la caféine paraît devoir être considérée comme un 
poison paralysant du sympathique. Dès lors, la glycosurie caféini- 
que ne saurait résulter d'une action nerveuse. 

Quelle est l’action de la caféine sur le splanchnique ? Cette 
question se posait tout naturellement. Nous avons entrepris des 
recherches dans ce sens, et les résultats constants auxquels nous 
sommes arrivés, soit sur le Chien, soit sur le Lapin, ne nous ont 
pas permis de constater une paralysie complète du sympathique 
sous l'influence de l’intoxication caféinique. 

Nous avons simplement obtenu une hypoexcitabilité manifeste 


ainsi qu'on peul l’'observer sur les graphiques ci-joints : 


SR 
RE = 


_ GRAPHIQUE I 
Chien 10 kgr. eos Pression carotidienne : 70 mm. Hg. Excitation du 
grand Splanchnique gauche en A. L'intensité du courant correspond à u8 
écartement de ro centimètres de la bobine d’induction. 


GRAPHIQUE Il 
Même animal que celui du graphique 1 ayant reçu 0,08 egr. de caféine par kgr. 
15 minutes auparavant. Pression carotidienne : 5o mm. Hg. Excitation du 
splanchnique en À de même intensité que sur le graphique I. 


On obtient le même résultat avec la diurétine. 
En deuxième lieu, la glycosurie caféinique ou diurétinique exi- 
ge, pour sa manifestation, l'intégrité du grand splanchnique, con- 


fs SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


formément aux expériences de Nischi que nous avons reproduites 
et confirmées. 

1° Lapin 2000 gr. Section du splanchnique gauche. Dans les . 
24 heures, on recueille 7 c.c. d'urine, sans sucre. L’animal est mis 
au régime des Betteraves pendant 72 heures. Après ce délai, la 
glycémie correspondant à 1,60 gr., on injecte sous la peau x gr. 
de diurétine par kgr. Trois heures après, on récolte 100 c.c. d’u- 
rine sans sucre. Glycémie, 4 heures après: 2 gr. Dans les 24 heures 
suivantes on recueille 8o c.c. d'urine, pas de sucre. ; 

2° Lapin 2200 gr. Section des deux spianchniques. Dans les 24 
heures suivantes, récolte de 17 c.c. d'urine. Pas de sucre. Régime 
de Betteraves pendant 72 heures. Glycémie = 1,60 gr. Injection 
sous-cutanée de 1 gr. de diurétine par kgr. Récolte 3 heures 
après, de 8o c.c. d'urine, sans sucre. Glycémie 4 heures après 
1,84 gr. Dans les 24 heures consécutives, 55 c.c. d'urine, sans 
sucre. ; 

Une expérience analogue sur un Lapin, soumis au régime de 
Betteraves et dont le splanchnique gauche a été sectionné un jour 
avant, qui reçoit par injection intraveineuse 0,08 de caféine donne 
un résultat négatif. Les doses de substances actives injectées au 
cours de ces trois expériences sont suffisantes pour engendrer ha- 
bituellement de la glycosurie sur des Lapins nourris à la Bette- 
rave. 

T1 résulte de ces faits, que l’intégrité des splanchniques est né- 
cessaire à la manifestation de la glycosurie caféinique ou diuré- 
tinique et que, d’autre part, sous l'influence de ces deux subs- 
tances, les fibres de ce nerf sont en état d’hypoexcitabilité. 

Ce phénomène est de nature à nous rendre compte de l’obli- 
gation dans laquelle on se trouve d’injecter de fortes doses pour 
déclencher la glycosurie, même sur des animaux qui sont placés 
dans des conditions favorables, par une alimentation riche en 
hydrates de carbone. On peut ainsi admettre que cette glycosu- 
rie est liée à une forte excitation centrale qui chemine, comme 
dans le cas de la piqüre diabétique, au niveau des splanchniques. 


(Laboratoire de päthologie expérimentale de la Faculté 
de médecine). 


SÉANCE DU 7 JANVIER 9 


SENSIBILISATRICE DUE A LA BACTÉRIDIE CHARBONNEUSE, 
par À. URBAN. 


Dans le sérum d'animaux immunisés contre la Bactéridie char- 
bonneuse, la présence d’une sensibilisatrice spécifique n'est pas 
admise par tous les auteurs qui l’ont recherchée. Certains (Bordet 
et Gengou, Cler, Gruber et Futaki, Bail), concluent à la présence 
d’une sensibilisatrice, d’autres (Sobernheim) n’ont pu la mettre en 
évidence. Ces divergences d'opinions peuvent tenir à la diversité 
des antigènes employés : cultures, extraits de Bactéridies, œdème 
charbonneux. Nous avons repris cette étude et examiné dans ce 
but des sérums équins anticharbonneux préparés au moyen d’an- 
tigène vivant, et des sérums de Lapins immunisés à l’aide de Bac- 
téridies asporogènes et de Bactéridies sporulées tuées par l’alcool- 
éther suivant le procédé décrit par Staub et Forgeot (1). Dès nos 
premiers examens, nous avons abandonné comme antigène l'é- 
mulsion de Bactéridies fraîches, celles-ci ne nous ayant donné. que 
des résultats peu appréciables ou nuls. Nous n’avons utilisé par la 
suite que l’émulsion de Bactéridies asporogènes ou sporulées tuées 
par l’alcool-éther. Cette émulsion est ordinairement faite à raison 
de 5 milligr. de Bactéridies pour 20 c.c. d'eau physiologique à 
9 p- 1.000. Pour obtenir une émulsion très homogène, il est indis- 
pensable de la faire dans un ballon muni de perles de verre de 
différentes grosseurs. En agitant pendant quelques minutes le 
poids de microbes secs nécessaires avec quelques centimètres cu- 
bes d’eau physiologique et en complétant ensuite au taux voulu, 
on obtient une suspension microbienne d'aspect colloïdal. Il y a 
_ lieu de remarquer qu’il faut environ 6 gr. de Bactéridies fraîches 
(sur gélose) pour obtenir 1 gr. de germes alcool-éther secs ; l’é- 
mulsion que nous utilisons est donc trois fois plus riche en Bac- 
téridies que l’antigène employé ordinairement, lequel est constitué 
par 1 centigr. de Bactéridies fraîches pour 20 c.c. d'eau physiolo- 
gique. 

Nous avons employé la argus et la méthode de numération 
des anticorps de Calmette et Massol. Le sérum à examiner a été 
chauffé à 58-60°, cette température étant parfois nécessaire pour 
faire disparaître du sérum de Cheval ou de Lapin certaines subs- 
tances qui fixent l’alexine en dehors de l'antigène. 


Nous résumons dans le tableau ci-dessous, en unités d’ anticorps, 
les résultats de nos différents examens 


(G) C. R. de la Soc. de biol., 23 avril 1921. 


10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Antigène Anlisène Anligène 
Bacléridies Bactéridies Bactéri- 
sporulées  asporogènes dies 


Nalure du sérum alcool-éther alcool-éther fraiches Observations 

Sérum Lapin normal (e) OH EAO 

Sérum équin normal (e) (o) (e) 

Sérum équin antichar- 

bonneux er "rer 0 ) o Origine française. 
Sérum équin antichar- 
bonmneux 210210 O 5o o Origine étrangère. 

Sérum Lapin 1 (1)... » 1200 0 À reçu 26 cer. Bactéridies 
asporogènes alcool-éther 
en 4 mois.. 

Sérum Lapin 2 bleu » 200 o À recu 26 cer. Bactéridies 
asporogènes alcool-éther 
en 4 mois. 

Sérum Lapin 2 bleu » 10.000 » À reçu 26 cor. Bactéridies 


asporogènes alcool-éther: 

.. 6 cgr. Bactéridies spo- 
- rulées alcool-éther en 8 
mois. 

Sérum Lapin m 10 30.000 30.000 » À reçu 26 cgr. de charbon 
asp. cet 6 egr. de Bacté- 
ridies sporulées alcool- 
éther en injections in- 

: traveineuses en 8 mois. 

Sérum Lapin 9 .... 5.000 5.000 » À reçu 6 cgr. Bactéridies 
sporulées alcool-éther en 
injections intraveineuses 
en IO jours. 

A reçu 26 cgr. Bactéridies 
asporogènes, 14 cgr. 
Bactéridies sporulées al- 
cool-éther en 10 mois. 
Ce Lapin a succombé 
quelques jours après la 
saisnée à une affection 
pasteurellique. 


Sérum Lapin m 710 20.000 15.000 


er 
© 


En résumé, en utilisant comme antigène une émulsion de Bac- 
téridies asporogènes ou sporulées tuées par l’alcool-éther, on peut 
mettre en évidence des anticorps dans le sérum d'animaux immu- 
nisés contre la Bactéridie charbonneuse. Le taux de ces anticorps 
est toujours beaucoup plus élevé dans le sérum de Lapin immu- 
nisé à l’aide de Bactéridies asporogènes et sporulées tuées par l’al- 
cool-éther, que dans celui de Cheval, préparé au moyen d’anti- 
gène vivant. 


(Laboraloire militaire de recherches vétérinaires). $ 


(x) Tous les sérums de Lapin ont été mis à notre disposition par MM. Staub 
<t Forgeot avec une obligeance dont nous ne saurions trop les remercier, 


SÉANCE DU 7 JANVIER 11 


SUR LA GÉLIFICATION DES SÉRUMS PAR L'ALDÉHYDE FORMIQUE 
2 


par E. Nicoras. 


Dans une communication à la Société de biologie (novembre 
1920), Gaté et Papacostas signalaient qu'une petite quantité de 
formol, 3 gouttes, gélifiaient 1 c.c. de sérum syphilitique en 36 
heures environ et restait sans effet sur les sérums non syphiliti- 
ques, à réaction de Wassermann négative. 

J'ai eu l’occasion d'observer cette action gélifiante il y a plus 
de trois ans et de la vérifier, à plusieurs reprises, depuis cette 
époque, sur les sérums normaux de Cheval et de Bœuf, auxquels 
on ajoute une certaine DOnonnon de la solution commerciale 
de formaldéhyde (formol). Elle n’est pas instantanée et elle est 
précédée des phénomènes qui accompagnent généralement la coa- 
gulation et la prise en masse des liquides colloïdaux. 

Voici les faits tels qu'on peut les observer : quand on ajoute, 
par exemple, dans ro flacons renfermant chacun 5o c.c. de sé- 
rum de Cheval, des quantités de formol, neutralisé ou non, al- 
lant, par 2 gouttes, de 2 à 20 gouttes (1) on voit, après 24 heures 
(et peut-être moins) de séjour à 37°, une opalescence se mani- 
fester nettement chez tous les échantillons ; très légère chez le 
premier, où la concentration en formol est un peu supérieure à 
-r p. ro00 de sérum, cette opalescence est d'autant plus marquée 
que la quantité de formol est plus grande. D’autre part, la visco-. 
sité augmente d’une manière très accentuée chez les sérums for- 
molés à 14, 16 et surtout 18 et 20 gouttes ; ces deux derniers com- 
mencent, au bout de 36 heures, à se prendre en gelée. 

Les phénomènes précédents s’accentuent avec le temps. Après 
48 heures d’étuve à 37°, les échantillons formolés à raison de 10 
à 20 gouttes sont tous pris en gelée ; x2 heures plus tard, l’échan- 
tillon renfermant 8 gouttes l’est à peu près complètement ; quant 
aux 3 autres à 6, 4, et 2 gouttes, ils sont encore liquides 25 jours 
après, mais js opalescence s’est accrue et leur viscosité égale- 
ment. Des déterminations comparatives de viscosité, faites le 4° 
jour de l'expérience sur les trois échantillons non gélifiés à ce 
moment — échantillons à 2, 4 et 6 gouttes —- ont donné, comme 
durée d'écoulement à 15° de 5 c.c. de liquide, pour le 1° 4° 54” 
pour le 5, 0.54 et pour le 5°, 22 Ag, la durée d'écoulement 
pour le sérum non formolé étant de 3° 58”. 


(5) Le formol, qui m'a servi dans mes plus récentes recherches, donnait 34 
gouttes par c.c. au compte-gouttes normal à 159, titrait 37,80 gr. p. 100 d'’al- 
déhyde formique. 10 c.c. pesaient 10,934 gr. et étaient noolse par 1 c.c. de 
KOH N/ro. 


12 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


La chaleur de l’étuve favorise la gélification. À froid, celle-ci 
est plus lente. Sa rapidité augmente avec la quantité de formol 
ajoutée, jusqu’à une certaine limite cependant : ainsi, 10 c.c. de 
sérum sont gélifiés à la température ordinaire (14 à 15°) en r2 
heures par 2, 3 et 4 c.c. de formol, en 36 à 48 heures par 0,5 à 
T'C.C, EN 2 JOUrS 1/2-61.9 Jours par o ir re-c-et10 0NC-cr en. 
jours 1/2 et À jours par o,r c.c. ; par contre, 5 c.c. de formol 
ne gélifient que bien plus tard et 10 c.c. n’ont pas encore complè- 
tement gélifié au bout de 25 jours, sans doute à cause de la dilu- 
tion importante que réalise l'addition au sérum d’aussi fortes pro-. 
portions de la solution aqueuse d’aldéhyde formique. 


Ajoutons à ces phénomènes la modification de teinte déjà signa- 
lée (virage au vert), très marquée pour le sérum de Cheval, — 
d'ordinaire assez fortement coloré en jaune, — et accompagnée 
d'une opalescence (phénomène de Tyndall), qui donne aux gels 
et aux liquides un aspect fluorescent. 

La gélification ainsi réalisée est un phénomène irréversible. : 

Délayées et agitées dans un volume important de solution phy- 
siologique de chlorure de sodium, les gelées se brisent en mor- 
ceaux et l’on voit persister dans le liquide et se déposer des gru- 
meaux ou des flocons insolubles, ce qui est, du reste, conforme 
à ce que l’on sait déjà de l’action insolubilisante de. l’aldéhyde 
formique sur les matières protéiques (x). 

Diverses substances, qui, ajoutées au sérum, bloquent la for- 
maldéhyde en s'y combinant, notamment l’ammoniaque (forma- 
tion d’urotropine) :et les acides aminés, empêchent la gélification 
et les phénomènes précédemment décrits de se produire : 5o c.c. 
de sérum additionnés de 1 gr. de glycocolle, puis de 20 gouttes 
de formol n’ont subi 25 jours après leur mise à l’'étuve à 37°, 
aucune modification d'aspect (seule la teinte est un peu plus fon- 
cée) ; leur viscosité est sensiblement la même, au bout de 3 jours, 
que celle du sérum formolé à 2 gouttes seulement. 


Cette combinaison de l’aldéhyde formique avec diverses subs-" 
_ tances autres que les protéines, dont certaines sont normalement 
présentes dans le sang et dans le sérum sanguin, immobilise une 
quantité de cette substance, qui n’est pas négligeable quand 
on formole le sérum à petite dose (r c.c. par litre ou moins) ; 
dans ce cas, la proportion de l’aldéhyde fixée sur les protéines 
est nrinime et insuffisante pour provoquer de notables condensa- 
tions moléculaires de matières protéiques, exprimées par des 


(1) Avec une gelée obtenue par l’action de 16 gouttes de formol sur 5o c.c. 
de sérum et délayée dans 9 fois son volume de solution physiologique, le liquide 
surnageant les flocons et filtré est opalescent et précipite par ie Tanret ; il ren- 
ferme encore des protéines et donne les réactions de l’aldéhyde formique. 


Me 


* SÉANCE DU / JANVIER 13 


changements d'aspect du sérum et finalement par la gélification. 


On peut prévoir que la formaldéhyde en combinaison extra- 
protéinique ou likre et en excès doit traverser les membranes des 
dialyseurs et être retrouvée dans le liquide extérieur. C’est ce que 
j'ai observé à maintes reprises, notamment pour des sérums de 
Cheval formolés à 1 p. 1000, soit de date récente, soit conservés 
depuis plus ou moins longtemps (jusqu'à 18 mois) et chauffés ou 
non à 5°. Les dialysats de tels sérums réagissent toujours avec les 
réactifs de la formaldéhyde, qui opèrent en milieu acide et décè- 
lent le méthanal libre ou combiné (r) et avec la phloroglucine en 
milieu alcalin, qui ne donne pas de réaction en présence d’une 
solution fraîche d'urotropine. 

De nombreux points sont encore à élucider en ce qui concerne 
l’action de l’aldéhyde formique sur les sérums et sa fixation sur 
les matières protéiques. Ils sont à l'étude et feront l’objet de no- 
tes ultérieures. 


RÉGÉNÉRATION CAUDALE CHEZ LES BATRACIENS. LE POUVOIR 
RÉGÉNÉRATEUR AUX DIFFÉRENTS NIVEAUX, 


par Max KorLzmanx. 


Les auteurs semblent d'accord pour admettre que la vitesse de 
régénération — il faut entendre ici l’accroissement en longueur, 
par unité de temps — augmente avec la distance de la section à 
l'extrémité de la queue, mais seulement jusqu'à une certaine 
limite. À partir d’un certain niveau les résultats deviennent irré- 
guliers ; tantôt la régénération s’accomplit normalement, tantôt 
elle ne donne que des bourgeons très courts, ou bien même elle ne 
se fait pas du tout. Enfin, si la section est pratiquée trop près du 
tronc, l'animal meurt plus ou moins vite sans régénérer. Je note 
par exemple dans Ellis (2) qu’à partir de 75 p. 100 les Têtards: 
d'Anoures meurent infailliblement sans régénérer. On devrait 


donc conclure que le pouvoir régénérateur mesuré par la vitesse 


linéaire de régénération — ce qui est d’ailleurs une unité inadé- 
quate aux phénomènes à mesurer — croît à mesure qu'on s’éloi- 
gne de l’extrémité distale, passe par un maximum, décroît puis 
S’annule. - 

En réalité, il n'en est rien. Tornier (3) avait, il y a longtemps, 


(x) Les filtrats de tels sérums, traités par le sulfate d’ammonium ajouté à sa- 
turation, réagissent aussi positivement. 

(2) Journal exp. Zool., VII, 1909. 

3) Arch. Ent. Mech., XXII, 1906. 


PE 2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


obtenu des régénérations après section à 1,5 cm. en arrière de l’o- 
rigine de la queue ; mais il décollait préalablement deux lambeaux 
de peau et les suturait. C’est là le secret de la réussite : la mort 
consécutive à une résection très proximale est simplement due à 
une infection favorisée par la dimension de la blessure et la 
lenteur de sa cicatrisation. 

J'ai essayé d'opérer dans des conditions relativement aseptiques. 
La région est d’abord fortement frottée pour enlever les cellules 
mortes prêtes à desquamer ; la section est pratiquée au moyen 
d’un rasoir flambé, très tranchant pour ne pas dilacérer les tissus. 
Enfin, l’animal est conservé jusqu’à cicatrisation dans de la mous- 
se également stérilisée humectée d’eau bouillie. Deux fois par jour, 
je passais sur la peau un pinceau trempé dans une solution 
d’hypochlorite de soude. Ces précautions d’asepsie et antisepsie, 
toutes relatives, ont suffi pour me donner 80 p. 100 de réussites, 
après résection à 0,5 cm. en arrière de la limite postérieure du 
bourrelet cloacal. 


Les individus (Molge vulgaris, Molge palmatus) qui régénèrent 


dans ces conditions se divisent en deux groupes : les uns donnent 


une queue longue ; apres mesure de la surface de régénération et 


du volume régénéré, j'ai retrouvé la loi indiquée dans une précé- 


dente note. Les autres (15 p. 100 environ) ne donnent que des 
bourgeons de 5-6 mm. au plus et ne suivent plus la règle ci-dessus. 

L'examen histologique donne la clef du problème. La queue 
longue renferme un axe squelettique cartilagineux ; la queue 
courte est uniquement formée d’épiderme et de tissu conjonctif. 
Ainsi se vérifie l'influence de l’axe squelettique sur la régénération 
déjà mise en évidence par divers auteurs. 

Reste à trouver la raison de l’absence occasionnelle de cet axe. 
L'étude soignée des premiers processus histologiques me l’a don- 
née. Depuis Fraïsse et Barfurth on est à peu près fixé sur l’origine 
des tissus de régénération caudale des Batraciens ; il ne reste que 
_ quelques points obscurs, notamment en ce qui concerne le carti- 


lage axial. Glaeser (1) récemment a supposé qu'il provient du 


périoste ou peut-être même de la moelle osseuse. 

Les vertèbres des Tritons sont formées d’un corps osseux ter- 
miné par une tête articulaire cartilagineuse en avant et une sur- 
face concave également tapissée de cartilage en arrière. D’après 
mes observations, l’axe cartilagineux régénéré provient invaria- 
blement du périchondre préexistant, jamais du périoste. Quand 
la section passe par une région cartilagineuse, la régénération du 
nouvel axe se produit facilement. Mais il n’en est pas toujours 
ainsi. En fait, la section fracture toujours plus ou moins la ver- 


(x) Archiu_ Mikr Arat., LXXV, roro. 


L: 


SÉANCE DU 7 JANVIER 15. 


ièbre qu'elle intéresse ; d'autre part, les tissus situés au voisinage 
de la plaie, l'os y compris, dégénèrent partiellement ; de toute 
manière, une masse cartilagineuse arrive à être libérée ; les forces 
inhibitrices de voisinage qui annihilaient la prolifération du 
périchondre cessent d'agir et l’axe cartilagineux peut se dévelop- 
per. 

Là, se trouve l'explication cherchée. Dans la région terminale 
et moyenne de la queue, lies vertèbres sont courtes et fragiles ; 
en pratique le périchondre arrive toujours à proliférer. Dans la 
région proximale les vertèbres sont longues, plus résistantes ; 
dans un certain nombre de cas la tête cartilagineuse de la vertè- 
bre intéressée est située trop loin de la section. Le périchondre 
n'est jamais libéré de son voisinage ; l’axe squelettique ne se for- 
me pas ; ainsi s'explique la régénération des queues courtes. Ce 
qui, a posteriori, prouve bien l'exactitude de mon interprétation, 
c’est qu'on ne trouve jamais des nodules cartilagineux à la base 
des queues courtes et que ces derniers correspondent toujours à 
une vertèbre coupée dans sa moitié postérieure. 

En résumé, la queue est capable de régénération à tous les ni- 
veaux. Si l'axe squelettique peut se réformer, le volume régénéré 
augmente de l'extrémité à la base dans la mesure où augmente 
elle-même la surface de régénération. Notons que les variations 
de cette surface avec le niveau de la section sont assez irrégulières 
et que je n ai pu, jusqu'ici, en déterminer les facteurs avec préci- 
sion. 


L’ACIDE PYRUVIQUE DANS LA FERMENTATION ALCOOLIQUE, 
par À. FerNpacx et M. SGHoENn. 


- Nos recherches antérieures (x) ont établi que quelques Levures, 
cultivées dans un milieu minéral, en présence de craie, donnent 
naissance, aux dépens du sucre, à des acides variés, parmi les- 
quels l'acide pyruvique se rencontre en proportions considéra- 
- bles. Cet acide, isolé à l’état pur, a été caractérisé par un certain 
nombre de ses dérivés. La présence de craie, qui maintient le li- 
quide de culture au voisinage de la neutralité, est la condition né- 
cessaire et suffisante de la formation de cet acide lorsqu'on opère 
dans un milieu minéral ; elle ne suffit plus lorsque la culture a 
# lieu dans un milieu complexe, comme le moût de bière, où on 


(x) C. R. de l'Acad. des sc., t. CLVIT, 1913, p. 1478 ; t. CLVIIL, ror4, p. 1719; 
t. CEXX, 1920, p. 704. 


16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


n'observe pas l'accumulation d'acide pyruvique en quantité ap- 
préciable. 

En dehors de levures véritables de bière ou de vin, des moisis- 
sures authentiques, comme l’Amylomyces rouxti, des formes-le- 
vures intermédiaires entre les levures vraies et les moisissures, 
comme la Mycolevure de Duclaux, nous ont fourni des quantités 
importantes d'acide pyruvique, et, comme nous l'avons signalé, 
avec des rendements supérieurs à ceux qu'on obtient avec les levu- 
res véritables. D'autre part, P>: Mazé (x) est arrivé en sé servant 
de Bactéries, à des résultats qui confirment les nôtres, et, en com- 
mum avec M. Ruot (2), il a obtenu des résultats analogues avec 
diverses moisissures. 


Nous sommes donc les premiers à avoir établi, d'une manière in- 
discutable, que, dans des conditions bien nettement définies, la 
décomposition biochimique du sucre conduit à la production d’a- 
cide pyruvique. Voilà le fait matériel. Quant à sa portée et à sa 
signification dans l’étude du mécanisme de la fermentation alcoo- 
lique, elle ne peut échapper à aucun de ceux qui se souviennent 
que Neubauer et Fromherz (3) ont émis les premiers l'hypothèse 
suivant laquelle l'acide pyruvique jouerait un rôle comme pro- 
duit intermédiaire de la fermentation. 

Cette hypothèse trouve-t-elle un appui dans les faits expérimen 
taux que nous avons signalés ? C’est un point qui est vivement 
controversé par Neuberg et ses collaborateurs (4), qui soutiennent 
que ces faits n’ont aucun rapport avec la fermentation alcoolique 
proprement dite. 

Pour les expérimentateurs allemands, l’aide pyruvique pro- 
duit dans nos expériences résulterait de phénomènes d’oxydation 
provoqués par les microorganismes aérobies que nous avons em- 
ployés ; si l’on en croit leurs expériences, il serait impossible de 
cultiver des Levures vraies dans un milieu purement minéral et 
d'y obtenir, avec ces Levures, de l'acide pyruvique. Telles sont les 
conclusions d’un travail récent de Kerb et Zeckendorf (5), qui, 
avec une Levure basse, n’ont obtenu que des résultats négatifs, 
et, avec une Levure haute, des résultats médiocres et irréguliers ; 
ils attribuent leur échec à l'absence de « vitamines » et de « bios », 
et il nous paraîtrait oiseux de les suivre dans cette discussion, car 
la possibilité de cultiver da levure dans un milieu minéral est bien 


(x) C.R. de la Soc. de biol., t. LXXXI, 1918, p. 1150. 

C)NC-UR- dela Soc de bol MO om De O0 

(3) Zeitschr. physiol. Chem., t. LXX, 1011, p. 326. À 

(4) Biochem. Zeitschr., t. LXXNIIT, 1917, p. 238 ; t. LXXXIX, 1918, p. 365. 
Ibit., passim. 

(5) Biochem. Zeïtschr., t. CXXI, 1927, p. 307. 


SÉANCE DU Ÿ JANVIER 17 


connue depuis Pasteur. Il est bien clair qu'en l'absence de toute 
culture, on ne peut pas s'attendre à obtenir de l'acide pyruvique, 
et cette conclusion n'avait pas besoin d'être appuyée par des ex- 
périences. 

Le terrain étant ainsi déblayé par Kerb et Zeckendorf, von 
Grab (x), qui a également échoué dans ses essais de culture en 
milieu minéral, répète les mêmes critiques à notre adresse ; mais- 
il faut lui rendre cette justice quil apporte des expériences nou- 
velles du plus haut intérêt, qui avaient été annoncées antérieure- 
ment par Neuberg et Reinfurth (2). Il montre que, au cours d’une 
fermentation provoquée par du suc de Levure, on peut arriver à 
fixer l'acide pyruvique, formé transitoirement, en le combinant 
ayec une amine aromatique, suivant la réaction synthétique de 
Dôbner (3). Nous enregistrons avec satisfaction cette nouvelle con- 
firmation de nos expériences, obtenue en employant comme pro- 
cédé de captation de l'acide pyruvique un moyen autre que la 
* présence de craie dans la culture. Mais l’auteur se croit autorisé 
à conclure que son expérience est la première preuve que l'acide 
pyruvique est un produit intermédiaire constant de la fermenta- 
tion alcoolique. II n'était pas bien utile, pour faire valoir l’im- 
portance de cette démonstration, de chercher, comme le fait l’au- 
teur, à attribuer les caractères d’une Levure sauvage à la Levure 
de Champagne que nous avons employée, et à faire considérer la 
production d'acide pyruvique par cette levure comme résultant 
de phénomènes d'oxydation, ce qu'on pourrait admettre pour les 
moisissures et, à la rigueur, pour la Mycolevure de Duclaux. Nous. 
ferons toutefois, observer que les rendements élevés obtenus, com- 
me nous l'avons signalé nous- -mêmes, avec des organismes OxŸ- 
dants n'infirment en rien le fait d'avoir également obtenu cet acide 
avec des Levures vraies. 


Dans cet ordre d'idées, il nous semble utile de mentionner une 
expérience que nous avons faite avec la Levure de Champagne, 
expérience qui présente tous les car actères d’une fermentation al- 
coolique véritable et qui apporte une nouvelle preuve de la faci- 
lité avec laquelle le sucre fermente dans un milieu purement 
minéral. 

Nous avons ensemencé la Levure compar ativement dans 100 c.c. 
du liquide minéral habituel, additionné de craie, À, et dans le 

mème liquide sans craie, B. Chacun de nos flacons renfermait 
5-8 gr. de glucose. Au bout de 4 jours, l'analyse a fourni les ré- 
sultats résumés dans le tableau suivant : 


(1) Biochem. Zeitschr., t. CXXIIT, 71 je ne 
(2) Biochem. Zeitschr., t. CVI, 1920, 1e 28 
(3) Lieb. Ann., t. CCXLIT, 1887, p. 265. 


Brorocir. COMPTES RENDUS. — 192:. T. LXXXVI. 5 


18 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE, 


A B 
SuGre restant en res REA Nue () 0,85 
SUGTE)COTSOMITNE 2 02e ee demie RE ie sk h,78 HER) 
AÏCOOÏ EH POS ANR Ur et 7,82 1,68. 

un à A a o 4 

Rend' en alcool 0/0 du sucre 70: 37,9 25 (Gr). 
Cham issouteh Lei rune ADS HQE 0,133 0,0315 (2) 
Chaux en o/o du sucre. consommé .... 2,8 0,8 
Tlodolormer fourni eee NUE 0,21) Traces indosables. 


Tandis que À donne nettement la réaction de Simon et toutes 
les autres réactions de l’acide pyruvique, B ne donne que des ré- 
sultats négatifs. 

_ Cette expérience montre clairement, par le déficit du Hdenent 
en alcool de À, qu'une partie du sucre a été employée à produire 
des corps qui n'existent pas en B, notamment des acides neutra- 
lisables par la craie, s’élevant à plus de quatre fois ce qui a été 
produit en B, parmi lesquels il y a de l’acide pyruvique en quan- 
tité importante, si l’on en juge par la quantité d’iodoforme que 


fournit le Hide fermenté, débarrassé au préalable de tout pro- 


duit volatil. 
Voilà donc une fermentation alcoolique véritable dans laquelle 


il y a pr oduction d'acide pyruvique. Îl est évident que ce fait ap- 
porte en faveur de l'hypothèse de Neubauer un argument tout 


aussi puissant que lorsque l'acide pyruvique est obtenu, comme 
vient de le signaler von Grab, au moyen du suc de levure. Mais 
il y a encore un grand pas à re pour que cette hypothèse de- 
vienne une réalité : il faudrait trouver des conditions qui permet- 
tent de passer directement, par voie biochimique, de l'acide pyru- 
vique à l'alcool et non à l’aldéhyde ; et c’est là une transforma- 


tion. qu'on n° a : pas pu ur jusqu'ici avec des résultats satis- 


faisants. Ra 


:(x) Ce rendement en alcool est inférieur au rendement théorique de 9 p. 100. 
Ce chiffre correspond aux résultats obtenus dans un milieu minéral par M. 
 Lindet (Bull. Soc. Chim., 4° sér.,. t. XXI, 1917, p. 41. Ann. Brass., t. XNITI, 
1919-20, p. 88), qui que cette noie au sucre consommé par la Levure-végétal. 
(2) de chaux a été dosée dans le liquide de A Di après ébullition ; B'a été 
neutralisé au préalable par la craie. 


ES 


SÉANCE DU 7 JANVIER 19 


ACTION DÉCHAÎNANTE ET ACTION DÉSENSIBILISANTE DE LA TUBERCULINE 
DANS SEPT CAS D'ASTHME, 


par À. BouveyroN. 


Sur nos 7 sujets, asthmatiques invétérés, 6 étaient d’anciens 


tuberculeux pulmonaires ; r n'avait jamais été cliniquement tu- 


berculeux, mais était devenu grand asthmatique à la suite d'into- 
xication par l’ypérite. Chez 5, la cutiréaction était nette à la tu- 
berculine brute à 1/10; très faible chez l'ypérité et un autre, quoi- 


-que très nette chez tous avec addition d’adrénaline. Mais tous, à di- 


verses reprises, ont réagi surtout violemment, et notamment par 


des crises d'asthme, à des injections relativement trop fortes d’em- 


blée (x) ou trop fortement progressives de tuberculine. Le fait, 
d’ailleurs, qu'une injection de tuberculine est capable de réveiller 
une crise chez un asthmatique avait été signalé dans un cas, d’a- 
bord par Jacobson, puis par Gougerot. 

Mais le fait le plus important, c’est que, chez nos mêmes asthma- 


- tiques, la même tuberculine Calmette, à condition qu'elle fût in- 
_jectée à des doses de début très faibles et avec des progressions . 


lentes et espacées, a pu améliorer ou faire disparaître, du moins 
temporairement, non seulement les crises d'asthme, mais encore 
l'asthme non paroxystique avec dyspnée spéciale plus ou moins 


continue, eatarrhe sui generis et éosinophilie des crachats. Nous 


avons vu aussi un cas de crises matutinales de rhinorrhée spasmo- 


dique disparaître passagèrement en même temps que les crises as- 
-sociées d'asthme nocturne. 


Chez des sujets aussi sensibles à la tuber culine que se sont révé- 
lés nos asthmatiques, il ne saurait y avoir de règle ne varietur de 


son emploi. Cependant nous débutons généralement par une dose 
_ de r/1000 de milligr. de T. C. Ensuite, nous continuons les injec- 
tions chaque semaine en multipliant environ par 2 la dose préala- 


blement injectée jusqu’à r/r0 de milligr. À partir de r/10 jusqu'à 
r milligr., et même parfois er à 5, nous multiplions la dose 
précédente par le coefficient 1,5. Arrivé à la dose maximum, nous 
la continuons 2 mois environ, de ne faisons plus qu'une injec- 


tion d'entretien une semaine sur deux. 


Le plus souvent, après un certain nombre d’ injections, et par- 
fois dès la première, il y a une amélioration généralement crois- 
sante ou même une disparition complète de . dyspnée. Après in- 


_ terruption du traitement, la récidive, souvent atténuée, a lieu sur- 


tout autour de la 4° semaine qui suit, c’est-à-dire, vers le moment 


-où reparaît l’allergie et où disparaît la tolérance à la tuberculine. 


(x) Par exemple, 5/1000 de milligr. de T. C. ou même moins. 


20 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Cependant notre ypérité, qui a suivi ce traitement pendant un 
an, n’a eu aucune récidive après son interruption, du moins de- 
puis plusieurs mois. Son asthme était aussi le plus récent. Chez 
trois autres, uñe amélioration très nette se maintient. Enfin, si 
les derniers ont abandonné le traitement, peut-être trop tôt pour 
en retirer le maximum d'effets, c'est qu'en tâtonnant nous leur 
avions injecté souvent des doses d’une progression trop forte et 
causé ainsi des réactions et des crises d'asthme désagréables. Et 
cette éventualité a des chances de se réaliser avec une proportion 
seulement triple, et surtout plus forte, de la dose injectée la semai- 
ne d'avant. 

En résumé, et sans faire de théorie surtout générale de l'asthme, 
la sensibilisation ou la désensibilisation à l’asthme ont marché 
généralement de pair dans nos sept cas avec l'allergie ou la tolé- 
rance à la tuberculine ; et les réactions et crises provoquées de 
nos asthmatiques paraissent en rapport avec des états d'allergie 
plutôt que d’anaphylaïie proprement dite. Cette allergie, d'ail- 
leurs, paraît plus spécialement respiratoire que cutanée. 


ECHANGES RESPIRATOIRES DES ŒUES DE Sabellaria alveolaia X., 
AU COURS DE LA SEGMENTATION OU DE LA CYTOLYSE, 


par E. Fauré-FREMIET. 

On sait que les œufs de Sabellaria fécondés au laboratoire, don- 
nent rapidement des larves ciliées nageuses. Ce stade Trochopho- 
re, qui est atteint en deux jours environ, ne peut guère être dé- 
passé dans les conditions ordinaires (1) et forcément anormales, de 
l'expérience. 

Les variations d'ordre chimique et énergétique subies par l'œuf 
pendant la segmentation, doivent être très minimes et l’on peut. 
calculer, d'après les chiffres donnés plus loin, que la perte de 
poids due aux échanges respiratoires n'excède pas 0,4 pour 100:en 
AS heures, à la température de 18°. Si l’on considère d'autre part 
l’extrème difficulté avec laquelle on pourrait obtenir des élevages. 
abondants sans déchet et sans développement bactérien, on voit 
que l'étude de ces variations est pratiquement irréalisable avec ce: 
matériel. L'étude des échanges respiratoires, si elle est faite pen- 
dant un temps qui n'excède pas 2 à 6 heures, ne se heurte pas 
aux mêmes difficultés, et j'ai pu m'en servir pour comparer l’ac- 


(x) Caullerv. Sur les formes larvaires des Annélides de la famille des Sabella- 
riens. Bull. Soc. zoologique, 24 mars 1914. 


SÉANCE DU / JANVIER 21 
PEN ER ee GR MR EE PR RE TOR LS te 9 te 


-tivité des œufs fécondés en voie de segmentation et celle des œufs 
non fécondés, en voie de cytolyse. 

L'absorption d'oxygène a été déterminée de la manière suivante: 
plusieurs burettes d'Albert Lévy étaient remplies en même temps, 
avec une eau de mer préalablement filtrée et aérée. L'une des bu- 
‘rettes servant de témoin, les autres recevaient à l’aide d’une pi- 
-pette. fine, r ou 2 c.c. d’une suspension assez dense, contenant 
-0,3 gr. à 0,6 gr. d'œufs de Sabellaria lavés. Les burettes étaient 
ensuite couchées dans un lieu à température constante et retour- 
nées de temps à autre. 

Le titrage de l’oxygène dissous était fait, après un temps dé- 
terminé, par la méthode d’Albert Lévy et Marboutin, décrite en 
détail par Legendre, en 1908 et 1909 (r). La différence entre la 
-quantité d'oxygène dissous dans l’eau de mer de la burette témoin 
et dans celles des burettes contenant des œufs, indique évidem- 
ment l'absorption réalisée par ces derniers. 

Un grand nombre de titrages m'ont montré que, da les 
‘dix premières heures après la ponte, l’absorption d'oxygène par 
les œufs de Sabellaria fécondés ou non fécondés, est très régulière 
et sensiblement constante dans l’unité de temps. Au delà de la 
19° heure, il semble en être encore ainsi, mais les résultats sont 
irop one faussés, malgré toutes les précautions, par des 
développements bactériens. C'est pourquoi les expériences compa- 
ratives ont été faites avec des œufs pondus ou fécondés depuis 
peu, et n’ont duré, selon la température, que de 1 h. 30 à 5 heures; 
la quantité d'oxygène absorbé étant calculée par 100 gr. d'œufs, la 
régularité de l’absorption permet de ramener les chiffres à un 
temps unique, r00 minutes par exemple. Les résultats des titrages 
effectués sur des œufs fécondés ou non fécondés, de même origine 
et pondus en même temps, exprimés de cette manière, donnent 
les chiffres suivants, en millier. d'oxygène pour 100 gr. d'œufs. 


\ 


Température _ - Temps Œufs non fécondés  (ŒEufs fécondés 
c09 C 100 minutes h2 47 millier. 
FOULC — 36 DEN 
16° GC — 19 16  — 
ra DA ONEA — 13 UE 
0° & é Mes ae 8 7 Due 


La comparaison de ces chiffres montre : 1° que l'absorption 
d'oxygène s'accroît très lentement en fonction de la température 
-entre 0° et 16°, tandis qu'entre 16° et 20°, l'accroissement devient 
_ très rapide ; le coefficient de température est donc variable (envi- 


(1) RE. Legendre. Bull. de l’Inst. océanographique, n° 111, 21 février 1908 et 
n° 144, 30 juin 1909. 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


49 
1 


ron 1,6 entre o° et Lo° el 3,2 :entre roiet 20°) ; el 2° que les œufs: 


fécondés et non fécondés se comportent à peu près de la même 
manière, avec une légère différence en faveur des premiers. 

Il convient de remarquer, en ce qui concerne la consommation 
d'oxygène par les œufs fécondés, que la légère augmentation cons- 


tatée dans ce cas, n’est pas ne aux basses températures ; or  : 


à o°, les œufs fécondés ne sont pas encore au stade IT après 5 heu- 


res ; à 10°, ils ont dépassé le stade IT après 3 heures et à 20° ils 


sont, après 2 heures, aux stades VI et VIIT. D'autre part, tous les 
œufs d’un même élevage ne se seementent pas et le déchet peut, 
dans certains cas, atteindre jusqu’à 30 p. 100 ; il convient donc 
de considérer l’augmentation constatée par rapport aux œufs non 
fécondés, comme un peu faible, et à la température de 20° par 


exemple, la consommation théorique pour 100 gr. d'œufs fécondés. 
2 


pourrait dépasser légèrement 50 milligr. en 100 minutes. 
Quoi qu'il en soit, l’augmentation légère de la consommation 


d'oxygène après la fécondation et pendant la segmentation, est : 


très loin d'atteindre les valeurs signalées par Warburg, Lœb et 
Wasteney, chez l’œuf d'Oumsin. On peut même admettre que la 


perméabilité de l’œuf äe Sabellaria n’est pas modifiée par la fé- 


condation, si l’on considère que l'accroissement de la consomma- 
tion est très sensiblement proportionnel à l’accroissement de sur- 
face qui résulte de la formation des premiers blastomères. 

La consommation d'oxygène a été comparée au dégagement 
correspondant d’acide carbonique. Celui-ci a été déterminé juan- 


titativement par une méthode analogue à celle employée par 


Osterhout (x9r18) et par Wurmser (1921) (x). 


À cet effet, une certaine quantité d’eau de mer renfermant des 


œufs et un peu de phénolphtaléine, depuis un temps déterminé, 


était additionnée de soude centinormale, jusqu'à ce que la teinte: 


rose reprenne la même intensité que chez le témoin constitué par 


Fr ° r : » 0 " r r 1 | 
de l’eau de mer filtrée. La différence était considérée comme due 


.- à l'acide carbonique dégagé par les œufs. Une autre méthode con- 


sistait à faire, sur l’eau contenant les œufs, commei\sur l’eau de 


mer témoin, deux titrages alcalimétriques, avec SO‘H? N/r00, 
mais en prenant comme indicateur, d’une part, le méthylorange, 
qui donne un virage avec les acides forts et d’autre part, le rouge 
neutre qui donne un virage très net avec l’acide carbonique. 
L'erreur systématique propre à ces diverses méthodes n’ayant 
pas été déterminée, on n’est pas en droit d'établir, d’après les chif- 


fres obtenus, ni pour O?, ni moins encore pour CO?, un quo- 


(1) Osterhout et Haas. On the dynamics of photosynthesis. Journ. of gen. 


Physiot.. 1918. R, Wurmser., Recherches sur l’assimilation chlorophyllienne. 
Thèse 1927. : ù 


\ 


“ 


il suffit d'empêcher à nouveau tout contact avec l’air pour que la 


nomène s’observe avec la même intensité, aussi bien avec les œufs: 


SÉANCE. DOI TANVIER D3 
0.1 


tient respiratoire. Cependant on constate que le rapport des va- 
leurs trouvées et calculées en molécules, pour l'oxygène et l'acide 
carbonique, est toujours assez voisin de l'unité pour constituer 
une vérification des résultats obtenus, ou tout au moins de leur 
ordre de grandeur. 

L'activité respiratoire des œufs de Sabellaria est encore bien 
mise en évidence par la rapidité avec laquelle ils réduisent le bleu 


de méthylène. Des œufs placés en quantité suffisante dans un 


tube, hermétiquement bouché, et rempli d'eau de mer teintée de 
bleu de méthylène, décolorent progressivement celui-ci ; si l’eau 
de mer est aérée, le bleu réapparait et les œufs se colorent ; maïs 


2 


réduction du bleu de méthylène se produise à nouveau ; ce phé- 


en voie de segmentation qu'avec les œufs en voie de cytolyse. 
En résumé, il semble que l’activité respiratoire des œufs de 


Sabellaria ne soit que très faiblement augmentée par la féconda- 


tion et que cette augmentation légère soit en rapport avec Pac- 


croissement de sure ir à la formation des premiers 
blastomères. 
La consommation d'oxygène étant sensiblement égale pendant 


ARE segmentation normale ou pendant la cytolyse, on peut supposér 
que ces deux processus diffèrent peu l’un de l’autre au porn de. 
vue énergétique, 


. (Laboratoire de biologie marine de l'école de médecine de Nantes, 


au Croisic). 


rte 


| ETATS HÉMORRAGIPARES, TEMPS DE SAIGNEMENT: ET HÉMATOBLASTES, 


par P. et BocaGE -et COsTE. 


l 
PES 


On sait qu il existe des états hémorragipares Hague carac- 


“térisés par un syndrome sanguin, constitué de la façon suivante : 


caillot irréir actile ou peu rétractile, diminution extrême deshéma- 


_toblastes, exagération du temps de saignement expérimental, et 
_ l'on s’accorde généralement à attribuer à la disparition des héma- 
‘ toblastes l’irrétractilité du caillot, l’exagération du temps de sai- 
gnement ainsi que les hémorragies. 
* Il est certain que le rôle des hématoblastes est considérable dans 
la réalisation de ces divers phénomènes, mais ce qu’on peut dis- 
_ cuter, c'est le caractère absolu de leur dépendance réciproque- 
Nous voudrions apporter la contribution de notre expérience 


pour compléter les données fixées d’abord par Duke : elle prend 


24 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


plus d'intérêt à être rapprochée des récentes publications de 
Roskam (1). 

Duke a montré que : 1° le temps de saignement expérimental 
normalement de 3 minutes, monte à 10 et même go minutes dans 
certains états hémorragipares ; 2° les plaquettes, qui, chez l'Hom- 
me normal, oscillent entre 200 et 300.000 par c.c., tombent dans 
les purpuras au- -dessous de 65.000, quand le lp de saignement 
dépasse ro minutes. Si le temps de saignement est fortement al- 
longé, les plaquettes descendent à 10.000 et même à 1.000, cepen- 
dant que l’état hémorragipare s'avère de plus en plus intense ; 
3° enfin, expérimentalement, Duke a pu reproduire chez l'animal 
avec le eus un état hémorragipare s’aecompagnant d’une forte 
diminution des plaquettes et de prolongation du temps de saigne- 
ment. 


Il conclut done à un rapport net entre ces trois termes, hémor- 
ragies multiples, spontanées, augmentation du temps de saigne- 
ment et diminution des plaquettes. 


Cependant, il y a des faits contradictoires, qui permettent de 
discuter, non les rapports, mais l'intimité des rapports de dépen- 
dance de ces phénomènes (2). A. D'une part, Duke a pu expéri- 
mentalement, avec le chloroforme, produire chez l'animal une 
grande augmentation du temps de saignement, sans diminution 
numérique des plaquettes. B. D'autre part, à la suite d’observa- 
tions cliniques et d'expériences chez le Chien, Roskam conclut que 
la diminution des plaquettes dans le sang circulant prolonge le 
temps de saignement, mais seulement de façon légère. Il n’obtint 
par exemple qu'un temps de saignement de 9 minutes avec 33.000 
hématoblastes, chez un Chien, qui reçut, dans les veines, une 
solution isotonique de gélatine. Roskam croît que pour obtenir 
des temps de saignement prolongés, il faut qu'il y ait en même 
temps que chute des hématoblastes un retard marqué de la coa- 
gulation sanguine (Chiens injectés d'extraits de têtes de Sangsues). 

Voici les résultats de nos examens hématologiques portants sur 
de très nombreux malades atteints d'états hémorragipares chroni- 
ques. . 

-Daxs les états hémorragipares chroniques (type endothélioplas- 
matique), le temps de en est toujours augmenté (3), et 


(x) Roca Globulins et temps de saignement. C. R. de la Soc. de biol., 50 
avril et 28 mai 1921, p. 18 et 844- 

(2) Duke. The relation of blood platelets to hemorragic disease. Journ. af the 
amer. med. ass., 1910, t. LV , p. 1185-1192. The behaviour of the blood pus 
lets in Marennes and hemorragic diseases. John Hopkins hosp. Bull., 1912 
XXIIT, p. 143-146. 

(3) P. Emile-Weiïl. La dyscrasie chronique hémorragique endothétioplasmati: 
que. Revue de méd., février 1920, p. 81-103. 


SÉANCE DU 7 JANVIER 25 


il y à une certaine proportionnalité entre la gravité clinique des 
cas, le temps de saignement et la diminution des hématoblastes. 

1. Mais P. Emile-Weil a montré que la diminution des hémato- 
blastes et la prolongation du temps de saignement ainsi que l’irré- 
tractilité du caillot existent de façon permanente chez ces mala- 
des, même en dehors des périodes hémorragiques. Les faits sont 
comparables à ce qu'on observe dans l’hémophilie, où le retard 
de coagulation sanguine existe de façon permanente, en dehors 
_des accidents hémorragipares. Ces lésions du sang font de la ma- 
ladie une véritable diathèse hémorragique à placer à côté de l’hé- 
mophilie, dont elles la différencient. 

>. D'autre part, l'étude quotidienne des phénomènes, chez ces 
malades, nous a prouvé que le nombre des hématoblastes peut 
rester très fixe pendant des semaines, à 10.000 par exemple, alors 
que le temps de saignement varie notablement (de 7 à 60 minu- 
tes), suivant les jours (sans qu'il y ait retard de coagulation san- 
guine concomitante), en présence comme en l'absence de pous- 
sées hémorragiques. 

3.. L'absence de dépendance stricte entre hémorragies, temps 
de saignement et hématoblastes est encore démontrée 

a) Par l’action des médications coagulantes. On sait que les 
agents thérapeutiques peuvent faire cesser les hémorragies. Nous 
avons étudié chez de nombreux dyscrasiques hémorragiques, l’ac- 
tion des sérums sanguins, de la peptone, de la rétropituitrine, de 
l'hémato-éthyroïdine, des rayons X en application sur la rate, etc. 
Ces médications ont souvent fait cesser les hémorragies, modifié 
le temps de saignement, qui a pu, dans un cas, passer de 2 heu- 
res à b minutes le lendemain : jamais elles ne produisirent une 
augmentation parallèle des hématoblastes, dont le nombre de- 
meura fixe. 

b) Par l’action de certains aliments. L’absorption digestive de 
fromage de tète de Cochon, parfois de graisses seules ou d’albu- 
mine pure fait varier le temps de saignement de façon importante 
(de ro à 20 minutes en plus ou en moins). Cependant, il n’y a pas 
généralement apparition concomitante d'hémorragies, et jamais 
il n'y eut de modification sensible du taux des hématoblastes, 

Nous partageons donc de façon absolue, tablant sur des expé- 
riences toutes différentes, mais confirmatives, la manière de voir 
de Roskam sur l'indépendance relative des hématoblastes avec le 
temps de saignement et l’état hémorragipare. 
_ Mais nous ne saurions admettre avec lui que les temps de sai- 
gnement considérables (1 à 2 heures), tout au moins chez l'Homme 
malade, relèvent de l’incoagulabilité sanguine associée. 

Deux faits s'élèvent contre cette opinion : a) Comme Duke, 
nous n'avons jamais vu dans l'hémophilie vraie familiale, et cela 


26 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sur plus d'une vingtaine de cas ; de temps de saignement anormal, 
bien que le retard de la coagulation fut, chez ces malades, de >. 
à 12 heures. b) Chez une jeune Femme, présentant un état hé- 
morragipare chronique avec temps de saignement prolongé (10 à 
3o minutes), et absence d’hématoblastes, chez qui il existait en: 
même temps un retard de coagulation de 30 minutes à 2 heures, 
nous avons vu se produire la dissociation des symptômes. Dans 
les périodes d'amélioration, où les hémorragies avaient cessé, le: 
temps de saignement fut de 4 minutes, alors que le temps de coa-. 
gulation était encore de plus d'une heure et que l'absence d'héma- 
toblastes persistait. 

Les rapports de ne vus par Di pour réels qu ls 


puissent être, sont donc encore moins étroits que'les précédents 


et l’on peut dire que les faits que nous étudions sont très com- 
plexes et ne permettent de fixer que des vérités approchées. 


1 


SUR LA TENEUR EN ADRÉNALINE DES CAPSULES SURRÉNALES, 
DÉTERMINÉE PAR LA MÉTHODE CHIMIQUE: 
ET PAR LA MÉTHODE PHYSIOLOGIQUE, 


par À. Ricaup. 


On sait que Cushny, le premier, dans son mémoire sur les ef- 
fets physiologiques des isomères optiques de l’adrénaline (+) & 
montré que l’on pouvait mesurer l’activité de ces produits par la 
comparaison de leurs effets sur la pression artérielle. Cette obser- | 
vation de Gushny est devenue le point de départ d’une méthode 
d'essai physiologique non seulement des adrénalines, mais des. 
produits surrénaux (extraits, poudres desséchées de capsules sur. 
rénales), méthode assez couramment utilisée aujourd’hui dans la 
plupart des laboratoires de pharmacologie. 

La méthode de contrôle physiologique des produits surrénaux 
a été surtout, pour ne pas dire exclusivement, employée, jusqu'ici, 
en vue d'apprécier la valeur thérapeutique des produits livrés par 


le commerce sans indication de titre chimique adrénalinique. Elle: 


consiste à observer l'augmentation de pression produite chez un 
animal par l'injection intraveineuse d’une quantité donnée du. 
produit à essayer et à rechercher par tâtonnements quelle quan- 
tité d'adrénaline gauche pure il faut injecter au même animal 
pour obtenir une courbe de pression à peu près superposable à la 
première : d’où on conclut à la richesse en adrénaline active du 


(r) J. of Physiology., t. XXXVIT, p. 130, 1908. 


!SÉANCE DU 7 JANVIER DT | 


produit essayé. Remarquons que on ion de la méthode de 
Gushny à l'essai des produits adrénaliniques tels que les poudres 
de capsules surrénales implique l’idée d’unité au principe dit ac- 
tif de ces organes, ou, du moins que, du point de vue de la mé- 
thode expérimentale, cette application ne se justifie qu'autant 
qu'on admet cette idée d'unité. Poursuivant depuis longtemps 
déjà }' étude des procédés dits « de titrage physiologique » des mé- 
dicaments, il m'a semblé qu'il serait intéressant d'appliquer la 
méthode de Cushny non pas à l'essai de poudres quelconques de 
capsules surrénales, mais à l'essai de produits dont je connai- 
irais. déjà la teneur en adrénaline, teneur déduite du rendement 
en adrénaline d’une partie aliquote des surrénales mêmes ayant 
servi à la préparation de la poudre. On verrait ainsi, tout au moins, 
si la méthode physiologique s accordait avec la Hérore de titrage 
chimique, ce que jusqu'ici on a admis sans preuve aucune, 

Grâce à l’obligeance de M. Pénau, directeur technique des éta- 
blissements Byla, j'ai pu avoir à ma disposition des poudres de 
capsules surrénales titrées chimiquement, à savoir : 1° une pou- 
dre provenant d’un lot de surrénales de Bœuf (partie médullaire) 
ayant donné un rendement en adrénaline pure de 0,782 gr. par 
kgr., 1,120 kgor. de ces surrénales ont fourni 210 gr. de poudre 
desséchée, laquelle contenait par conséquent 4,16 gr. d’adrénaline 
par kgr.; 2° une poudre provenant de surrénales de Mouton, ayant 
donné un rendement en adrénaline pure de 0,538 gr. par ker, 
1,070 kgr. de ces surrénales ont fourni 215 gr. de poudre dessé- 
Chée, laquelle par conséquent contenait 2 2,67 gr. d’adrénaline pure 
par kor. 

Les Usines du Rhône ayant bien voulu, d'autre part, mettre à 
ma disposition un très bel échantillon d’adrénaline gauche synthé- 
tique pure, j'ai pu, avec ces produits, faire les recherches que j a- 
vais projetées (1). Mes expériences ont été fort nombreuses (elles 
ont porté.sur une quinzaine de Chiens) : toutes, sans aucune ex- 
ception, m'ont montré que les poudres dont je viens de parler 
accusent physiologiquement, une teneur en ‘adrénaline très supé- 
rieure à celle dont témoigne l'analyse chimique. C’est ainsi que 
pour la: ‘poudre de capsules surrénales de Bœuf, j'ai trouvé une 
teneur allant de 5,1 gr. à 6,4 gr.’par kgr., soit en chiffres ronds, 
une différence, en plus, de 20 :à 4o p. 109, avec la teneur déduite 
du rendement en adrénaline de la glande fraîche. La poudre de 
capsules surrénales de Mouton a fourni des écarts encore plus con- 
sidérables, allant de 30 à 60 p. 100. Les deux tracés ci-dessous ac- 
cusent une différence de 33 P. 100. 


(1) Je suis Fe d’ Ro ici ines remerciements à M. Pénau, ainsi qu'à 
“M. le directeur des Usines du Rhône pour leur aerande obligeance, 


28 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


IL. Courbe de pression obtenue avec 0,0025 gr. de poudre de capsules surrénales 
de Mouton, correspondant d’après le titrage chimique à 0,0000066 gr. d’a- 
drénaline seulement. 


Ces résultats pourraient prêter à des considérations de divers 
ordres, mais, pour m'en tenir à l’objet même de ce travail, je me 
bornerai à en dégager les deux hypothèses qui s'imposent : 1° 
* ou bien il y a dans les capsules surrénales autre chose que de l’a- 
drénaline, cette autre chose étant d’ailleurs douée, comme l’adré- 
naline, du pouvoir hypertenseur (hypothèse peu vraisemblable) ; 
2° ou bien les procédés d'extraction de l’adrénaline des capsules 
surrénales, actuellement en usage, ne fournissent pas tous la tota- 
lité de l’adrénaline renfermée dans ces organes. 

C'est là l'hypothèse la plus vraisemblable et les résultats que je 
viens d'exposer sont de nature, me semble-t-il, à attirer l'attention 
des chimistes sur ce dernier point. 


SÉANCE DU Ÿ JANVIER 29 


ÉTUDE DE LA VARIATION DU POUVOIR RÉDUCTEUR DES SÉRUMS 
NORMAUX ET CANCÉREUX, EN PRÉSENCE D'EXYRAITS DE TUMEURS, 


par Josepnx Tuomas et Binerr. 


Nous avons étudié quelles sont les variations du pouvoir réduc- 
teur des sérums normaux et cancéreux, en présence d'extraits de 
tumeurs cancéreuses. 

L'extrait de tumeurs (épithéliomes et carcinomes vérifiés histo- 
logiquement) est préparé par macération de la masse tumorale 
hâchée : 1) en solution hydrosulfurique à 1 p. 100 ; >) dans un 
mélange alcool-éther. Les deux solutions sont, après évaporation, 
reprises par l’eau distillée : après neutralisation par la barvte, on 
filtre, on tyndallise et on conserve en ampoules scellées. La solu- 
tion de bleu de méthylène utilisée est une solution à 1/300, addi- 
tionnée de r c.c. de glycérine. 

Dans quatre petits tubes à hémolyse parfaitement calibrés, nous 
plaçons : 1° Une dose croissante d’un sérum, V, X, XV, XX gout- 
tes + une dose décroissante d'eau distillée XV, X, V,O + r goutte 
de la solution de bleu de méthylène. Nous agitons le mélange «et 
laissons reposer. Aucune modification de coloration n'est obser- 
vée, mème après deux heures. 2° Les résultats sont identiques, si 
nous mettons en présence, dans les mêmes proportions, l'extrait, 
l’eau distillée, la solution colorante. 3° Placons, au contraire, dans 
quatre tubes, le sérum, toujours à doses croissantes (V, À, XV, XX) 
+ l'extrait à doses décroissantes (NX, XV, X, V + r goutte de la 
solution colorante. La réduction se vérifie par la décoloration du 
mélange, décoloration qui débute par le culot du tube et s'élève 
insensiblement. Il persiste presque toujours à la partie supérieure 
du tube, une mince collerette bleue, que nous supposons être due 
à l’action oxydante de l'air. Nous nous proposons de vérifier ceci, 
en recouvrant, dans de prochaines expériences, la couche supé- 
rieure de quelques gouttes d'huile minérale neutre. 

Supposons qu'il s'agisse d'un sérum normal (Homme, Mouton, 
Cheval) ; nous constaterons que la décoloration commerce après 
un temps relativement long, supérieur à 6o minutes, qu'elle dé- 
bute dans les tubes 1 et 2, c'est-à-dire les plus riches en extrait, 
et que, pendant plusieurs heures, les tubes 3 et À restent sans chan- 
gement. S'il s’agit de sérums tuberculeux ou syphilitiques, les phé- 
nonènes sont identiques. Par contre, s’il s'agit de sérum cancé- 
reux, la décoloration des tubes r et 2 s'effectue dans une dxrée 
de temps au moins moitié moindre. Elle commence parfois au 
bout de 10 minutes, la plupart du temps en 20 ou 25 minutes 
elle gagne le tube 3 et souvent mème, le tube 4. La réaction com- 


30 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


plète doit être terminée en 2 heures ; passé ce délai, les neniae 
n'ont plus de valeur. 

Tels sont les faits. La vitesse de detre pour les sérums nor- 
maux et les sérums cancéreux est fonction, dans une certaine li- 
mite, de la quantité d'extrait ajouté au sérum, une trop forte 
proportion d'extrait entravant la réaction. Mais, toujours, cette 
vitesse est accrue pour les sérums cancéreux. Avec le temps, l’ex- 

trait perd de son pouvoir et la réaction est plus lente : mais lé 
cart entre le temps nécessaire pour la décoloration en présence du 
sérum normal et du sérum cancéreux reste le même. 

La réaction repose donc sur l'accélération du pouvoir réduéteur 
des liquides organiques, en présence d’un extrait spécial et la dé- 
coloration-du bleu permet de vérifier le phénomène. Tout se passe 
comme si la mise en marche des processus de défense de l’organis- 
me s’effectuait avec absorption ou perte d'oxygène. L'édifice ar- 
chitectural complexe de la molécule albuminoïde subit des modi- 
fications profondes engendrant la création ultérieure d’une molé- 
cule nouvelle, avec absorption d'oxygène et dans laquelle les élé- 
ments ne se trouvent plus, les uns vis-à-vis des autres, dans la po- 
sition qu'ils occupaient primitivement. Dès lors, en admettant 
l’existence , dans les sérums cancéreux, de produits de défense 
spécifique, en présence d’un extrait approprié, le système corps + 
anticorps doit s'établir avec absorption d'oxygène, et, par suite, on 
doit observer en présence du bleu de méthylène, la formation d’un 
leucodérivé incolore. | Ho 

Nous avons examiné 63 sérums. La réaction s est montrée posi- 
tive dans 39 cas de cancer : elle a été négative 14 fois chez des su- 
Jets normaux et ro fois chez des syphilitiques et des tuberculeux. 


SÉANCE DO {| JANVIER 31 


TENEUR EN ACIDE URIQUE DES HÉMATIES, 


par À. CHaurrARD, P. Bropi et À. GRIGAUT.. 


Lt 2 


Dans une publication eue (x), nous avons établi que chez 
les goutteux et les graveleux, la teneur en acide urique du sérum 
‘était constamment augmentée et passait d'un chiffre moyen nor- 
mal de 0,04 à 0,05 centigr. p. ro0o à un chiffre moyen de 0,09 à 
0,10 centigr. 

En ce qui concerne les hématies, nous disions : « la charge des 
hématies en acide urique est toujours beaucoup plus élevée, don- 
_ne un chiffre moyen de 0,30 centigr. et ne varie que dans des pro- 

portions restreintes. » E 

De nouvelles recherches portant sur 5 goutteux et sur 2r sujets 
atteints de maladies diverses nous permettent de compléter et de 
mieux préciser dans une certaine mesure nos premiers résultats. 

Chez nos 5 goutteux, l'analyse comparée du sérum et des héma- 
ties donne les chiffres suivants 


Noms . Diagnostic: Sérüm Hémalies 


(Ce Goutte 0,17 0,48 
B. id. O,IT 0,39 
ne tredes LE, id. 0,10 0,40 
6 W. ALES 0,07 10,90 
L. duros 0,066 0,308 
La seconde série de nos cas compte 21 dosages comparatifs 
Noms lee) . Diagnostic Sérum Hématies 
C Néphrite À o,27bN 0,338 
B. id. 0,219 Hope 
Ki id. 0,097 OI 
D Hypertension 0,066 0,24 
1EA id. 0,071 0,24 
TN Colique hépatique Ù O,06T 0,25 
ME G. Rhumatisme 0,060 . 0,25 
M° A. . Syndrome adiposo-génital 0,06 0,21 
R Hypertension 0,059 0,240 
R id. | 0,057 0,27 
K. Néphrite chronique 0,057 0,23 
ES Hépatite 'scléro-graisseuse 0.054 _ o,166 
B. Ilypertension 0,054 0,256 
D ‘ Paraplégie . À | 0,053 0,12 
M° R. Hypertension 2 DOM NNNON 20 
HSM Normal FEAR : 0,048 AO A 
B. ‘id. d 0,048 / o,1g% 
M° C. . Hypertension | 0,047 0,160 
B Paralysie Pere Hat 0.041 0,177 
SE - Hypertension 0,031 0,227 
M : Infection à Streptocoques “O0 0,21 


(1) Le dosage de l’acide urique dans le sang. A. Chauffard, 1e Brodin et A. 
Grigaut, C. R. de la Soc. de biol., mai 1920. 


- 


D2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


De l'ensemble de ces faits résultent 2 conclusions générales : 

1° Chez le goutteux l'hypéruricémie est non seulement sérique 
mais globulaire et l'augmentation dans les 2 sens est à peu près du 
même ordre, sensiblement le double de l'état normal puisque pour 
le sérum nous avons vu qu'elle passe de 0,04 gr. à 0,05 gr., à 0,09 
gr., à o,10 gr., et pour les hématies donne un chiffre moyen de 
0,36 gr. que l’on peut considérer également comme à peu près 
double du taux physiologique, ce taux étant d'environ 0,20 gr. 
Les 2 2 UICNATSES en acide urique sont donc associées et proportion- 
nées. 

2% Pour les autres sujets les rapports uriques hématies-sérum 
sont des plus variables sans que l’on puisse dégager encore la loi 
qui les régit. En raison même de cette inconnue, il paraît légitime 
d’ Acatnles au dosage de l'acide urique dans le sérum une impor- 
tance plus grande parce que moins variable, qu'à celle de l’acide 
urique globulaire. Nous ne savons rien du reste de l’état sous 
lequel se présente cet acide urique. Tout ce qu’on peut dire, c’est 
qu'il semble bien que dans les hématies la plus grande partie se 
trouve à l'état de combinaisons complexes. 

Chez les sgoutteux cependant, l’imprégnation urique des héma- 
ties n'est pas un fait négligeable ; elle est l'expression d'une loca- 
lisation particulière de l’imprégnation urique plus ou moins dif- 
fuse des cellules de l'organisme. 


SUR UNE RÉACTION SIMPLE DE PRÉCIPITATION DU LIQUIDE CÉPHALO- 


RACHIDIEN : RÉACTION À L'ELIXIR PARÉGORIQUE, 
par RENÉ TARGOwWrA. 


Dans une note à la Société médicale des Hôpitaux (x) nous avons 
proposé une réaction colloïdale du liquide céphalorachidien, ba- 
sée sur l'emploi de l'élixir parégorique. Dans cinq tubes à hémo- 
lÿse, on fait, avec de l’eau distillée, des dilutions à 3/4, x/2, 1/4, 
1/8, 1/16 du liquide céphalorachidien à étudier ; à 1 c.c. de ces di- 
lutions on ajoute, 0,2 e.c. d'élixir parégorique et on agite. Le mé- 
lange prend un aspect trouble dû à la formation d'une pseudo-o- 
lution, constituée vraisemblablement par l'acide benzoïque préci- 

- pité et maintenu à l’état colloïdal à la faveur des résines de l'o- 
pium. 

Les liquides nes achidiens non syphilitiques donnent, dans 


(x) René . sou Bull. et mém. _de la Soc. méd. des ‘Hôp. de Paris, 29 juil- 
let 1921, p. 1287. 


ee) 
CO 


SÉANCE DU Ÿ JANVIER 


ces conditions, un précipité dans ie tube 3 ou les tubes 3 et 4, cor- 
respondant à la précipitation normale que l'on peut observer dans 
les tubes 6 à ro des réactions du benjoin colloïdal (x) et du baume 
de tolu (2). Les liquides syphilitiques précipitent, en outre, dans 
.les deux premiers tubes (zone syphilitique) ou l’un des deux seu- 
lement. Cette réaction apparaît donc comme une sorte de schéma 
des précédentes et elle a la même signification. 

En ajoutant 0,3 c.c d’élixir parégorique au lieu de 0,2 c.c., on 
observe une condensation de la réaction, la précipitation normale 
se faisant dans les tubes 2 et 3, la zone syphilitique se trouvant ré- 
duite au premier tube (dilution à 3/4). En même temps, sa sensi- 
bilité augmente : des réactions négatives avec la première techni- 
que deviennent positives ; d'autres, déjà positives, douent une 
précipitation plus accentuée. 

Pour son utilisation clinique, cette réaction re nécessite que 
le premier tube. On peut la réaliser pratiquement de la façon sui- 
vante, qui évite l'emploi des pipettes graduées. 

Dans un tube à hémolyse ou un tube à essais de petit calibre, 
on met V gouttes (0,25 c.c.) d’eau récemment distillée, XV gouttes 
(environ 0,75 c.c) de liquide céphalorachidien et XV gouttes 
(0,30) d’élixir parégorique. On agite de façon à obtenir un mélange 
homogène (3). Dans un tube témoin, on mélange XX gouttes 
(r e.c.) d’eau distillée et XV gouttes d’élixir parégorique. 

Le résultat se lit au bout de douze à vingt-quatre heures. Toute 
précipitation totale ou partielle, doit être considérée comme une 
réaction positive. Quand le précipité est minime on le met-en 
évidence en regardant le tube à contre-jour sur un fond noir : la 
partie inférieure, blanchâtre, se différencie nettement de la partie 

supérieure qui est grise ; s’il y à doute, on décante : lorsqu'il 
existe un léger précipité, il reste plus ou moins adhérent au fond 
du tube. 

On ne doit trouver aucun précipité dans le tube témoin. 

Cette réaction est spécifique ; elle est négative en dehors de la 
syphilis nerveuse. Sa sensibilité est du même ordre que celle de 
la réaction du benjoin : sur 60 examens, nous avons eu six résul- 
tats divergents (3.en faveur du benjoin, 3 en faveur de l’élixir 
parégorique) ; encore s’agissait-il de processus syphilitiques ac- 
tuellement latente, ne se traduisant que par de la lymphocytose, 
une Iéetre albuminose, un Bordet-Wassermann tantôt faiblement 


() Char Guillain, Guy Laroche et P, Léchelle. C. R. de la Soc. de biol., 
17 juillet 1920, p. 1077. 

(2) E. Duhot et P. Crampon. Bull. et mém. de la Soc. méd. des Hôp. de Pa- 
ris, 4 mars 1921, D. 307. 

(3) On peut également utiliser un tube gradué (tube à centrituger, par exem- 
ple). 

BroLociEe. CoMPTES RENDUS. — 1922, T. LXXXVI. 3 


34... SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
/ 


\ 


positif, tantôt négatif et une réaction colloïdale peu marquée. Nous 
ferons observer à ce propos qu ‘il n’est pas inutile, dans les cas 
douteux, de posséder ainsi plusieurs épreuves de même significa- 
tion, l’une d’elles pouvant se HUE positive alors que les autres 
restent négatives. 

L'intérêt particulier de la réaction que nous proposons nous pa- 
raît résider dans ja simplicité de sa technique, la solution colloï- 
dale étant faite à l’aide du liquidèé même à étudier, la préparation 
du réactif se trouve supprimée et le matériel qu’elle exige se ré- 
duit à un tube à hémolyse et deux compte-gouttes (x) (il y'a avan- 


iage, du reste, à conserver l’élixir parégorique dans un flacon sti- 


ligoutte dont on détermine une fois pour toutes le débit par centi- 
mètre-cube). 
(Service du p' M. Trénel à l'asile de Vitejuip. 


(1) La verrerie doit être lavée dans une solution ur que à £ p. 100, soi- 
gneusement rincée à l’eau distillée et séchée. \ 


LS 
= 
7 
(#8) 
OT 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


 SÉANCE. DU 12 DECEMBRE 1921 


SOMMAIRE 


CramPon (P.) : Recherche du Lacuesse (E.) : Sur les lamelles 

Bacille de Koch dans le sang des du tissu conjonctif, à propos d’un 
MHbéreulenx: A dit our, 9 | récent mémoire de Dominici.... l 

Duvirzier (Ed.), ComBEMALE VF. WEerTHEIMER (E.) et Dusois 

. . . (P.) et Buzreau (H.) : Etude expé- (Ck.) : Sur les fonctions des vési- 

rimentale de l’action de la spar- | cules séminales de quelques Ron- 


1 


*téine sur la circulation CA RS EAN AND ES SE NA ee Es I 


Présidence de M. Laguesse. 


\ 


: SUR LES FONCTIONS DES VÉSICULES SÉMINALES DE QUELQUES RONGEURS, 


AE 


par E. Werruemer et Cu. Dusors. 


Nous avons: montré précédemment (1), que; contrairement à 
une opinion qui tend aujourd'hui à prévaloir, les vésicules sémi- 


- nales de l'Homme ne représentent pas seulement des organes glan- 


|: = dulaires, mais aussi des réservoirs du sperme. Il est une autre 


ï 
ir, 4 


ri À 


n 3 


AN; 


espèce animale chez laquelle il existe un organe qui remplit le 
_ même rôle : ce sont les Léporidés. Chez le Lapin, on trouve, en 


arrière des canaux déférents et du bas-fond de la vessie, une poche 
.. impaire et médiane, dont l'extrémité libre se termine par deux 
… : petites cornes, et qui vient s'ouvrir par un orifice transversal au 


_ niveau du verumontanum. Elle a été considérée par E.-H. We- 


ber, par Van Deen, W. Krause comme un utérus mâle, tandis 
que d’autres la décrivent comme une vésicule séminale impaire. 


- (x) E. Wertheimer et Ch. Dubois, L'expérience de Regnier de Graaf et les. 
fonctions des vésicules séminales. C. R. de la Réunion biol. de Lille, 4 juillet 
@921,4p 1207. 


36 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (2) 


Contre l'opinion de Weber, Kolliker a fait valoir qu'elle se dé- 
veloppe aux dépens des canaux de Wolff et non des canaux de 
Muller. Mais, Mihalkovics a trouvé que ces derniers participent 
au développement des tissus musculaire et conjonctif de l'organe. 
Il semble donc que l’homologie soutenue par Weber, si elle 
n'est pas complète, peut cependant encore se justifier, d'autant 
plus qu’on trouve, au niveau de l'extrémité inférieure des canaux 
déférents, deux organes minuscules dont les rapports et la situa- 
tion répondent à ceux des vésicules séminales ordinaires. Ces 
derniers, décrits par Krause et par Mihalkovics, sont cependant 
niés par Rehfisch ; nous pouvons en confirmer l'existence. 

Quoi qu'il en soit, la vésicule impaire du Lapin (utérus mâle 
ou vésicule prostatique de Krause) contient constamment, ou à : 
péu près, des spermatozoïdes, comme l'avaient déjà vu Prévost et 
Dumas (1824) et après eux Lampferhoff et Krause. Il n'y a guère 
que Kayser qui ait nié qu'elle soit véritablement un réservoir du 
sperme. De multiples observations nous ont montré qu'il est tout 
à fait exceptionnel de ne pas y trouver de spermatozoïdes, en 
nombre tantôt très grand, tantôt moindre, et, en général, animés. 
de mouvements beaucoup plus vifs que ceux du déférent : il n’est 
pas douteux que le liquide sécrété par la vésicule ne soit un exci- 
tant de leur mobilité. | 

Mais, ce qui nous a surtout déterminés à étendre nos recher- 
ches au réceptacle séminal du Lapin, c’est le dessein de vérifier s’il 
était vrai, comme nous le supposions, que, dans tous les cas où un 
organe annexe du canal déférent doit servir de lieu de dépôt pour 
le sperme, l'expérience de Régnier de Graaf donnerait le même 
résultat que chez l'Homme, c'est-à-dire qu’une injection poussée 
dans le canal déférent, au-dessus de l’ampoule de Henle, rempli- 
rait d’abord la vésicule séminale avant de se faire jour dans 
l’urètre. Au premier abord, il semblait qu'appliquée au Lapin, 
l'expérience dût être en défaut. puisque, d’après la description des 
auteurs, l’utricule médian et les canaux déférents s'ouvrent au 
niveau du verumontanum par des orifices distincts. Cependant, ici 
encore, le liquide coloré distendait la vésicule avant d’apparaître 
dans l’urètre. Il faut remarquer, en effet, qui si les orifices des ca- 
naux déférents et celui de la vésicule sont, dans une certaine me- 
sure, distincts, cependant ils viennent déboucher dans une sorte 
de court infundibulum commun, les deux premiers s’ouvrant sur 
la paroi antérieure de cet infundibulum, 2 à 5 m.m. en arrière de 
son abouchement dans l’urètre. tr | 

D'autres Rongeurs vont nous fournir la contre-épreuve : chez le 
Rat, chez le Cobaye, il est certain, d’après d’assez nombreuses ob- 
servations dont les premières sont dues également à Prévost et Du- 
nas et auxquelles nous pouvons ajouter les nôtres, que les vési- 


(3) SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 91 


cules séminales ne servent nullement de réservoir au sperme. Il 
doit donc s’énsuivre que le liquide injecté dans le déférent pas- 
sera directement dans l’urètre, säns distendre les vésicules : c’est, 
en effet, ce que nous avons constaté. 

En ce qui concerne le Cobaye, il y a toutefois une observation à 
faire : on peut trouver, après la mort, chez cet animal, moulée 
sur l’urètre postérieur, une masse solide, d’un blanc cireux : c’est 
évidemment le contenu de la vésicule, qui s’est coagulé postmor- 
tem, sans doute par son mélange avec la vésiculase prostatique de 
Camus et Gley. Il arrive qu'un fragment de cette masse bouche 
l’orifice par lequel le liquide pénètre dans l’urètre et le liquide re- 
flue alors vers les vésicules : c’est ce que nous avons observé dans 
un cas. Il faut donc avoir soin de se débarrasser de cet obstacle 
par une légère pression au niveau du verumontanum. 


(Sb] 
e] 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (4): 


SUR LES LAMELLES DU TISSU CONJONCTIF, A PROPOS D'UN RÉCENT 
MÉMOIRE DE Dominict, 


par E. LaGuesse. 


Notre travail sur le tissu conjonctif des Mammifères, après. À 
être resté longtemps à l'impression, n'a paru qu'au début des. : 
vacancés dans les Archives de biologie (t. XXXT). D'autre part, 
c'est seulement à la rentrée que nous avons pu trouver à notre 
bibliothèque universitaire, si éprouvée et si retardée dans ses 
achats par la guerre, le fascicule 1 du t. XVII des Archives d’ana- 
tomie microscopique, où figure un très intéressant mémoire de 
Dominici sur le même sujet. Nous n’avons donc pu le citer dans 
la discussion. Mais, nous ne voudrions pas que l’on crüt que c’est 
de parti pris que nous avons passé sous silence le mémoire pos- 
thume de l’histologiste distingué que fut notre ancien camarade. 
C’est pourquoi nous sommes obligé d'y revenir aujourd’hui ; et 
cela nous permettra en même temps de montrer, une fois de 
plus, ce qu'il est indispensable de faire pounee convaincre de l’exis- 
tence généralisée des lamelles. 

Le travail de Dominici nous intéresse d'autant plus que, s’il 
apporte pas une adhésion formelle à la doctrine de la structure. 
lamelleuse du tissu conjonctif lâche, soutenue par nous dès 1904 
(Association des anatomistes et Société de biologie) et depuis, 
dans des travaux que l’auteur connaissait, du moins nous y trou- 
vons beaucoup à glaner en faveur de cette doctrine. Avec des 
mots différents nous parlons des mêmes choses. Dominici appelle 
chromoplasma, où protoplasme colorable, ce que nous nommions 
cytoplasme granuleux, et hyaloplasma (à la facon de Retterer 
mais avec un sens un peu diflérent) ce que nous nommions 
avec Studnicka .exoplasme, que Hansen écrivait antérieurement 
sctoplasme. Comme nous Dominici voit, au cours du développe- 
men/. que, dans les cellules du réseau mésenchymateux primitif, 
« les anastomoses chromoplasmiques... se transforment graduel- 
lement en hyaloplasme. » Plus tard, il trouve (dans le derme) les 
travées fibreuses, les unes cylindriques, les autres lamelleuses, 
tapissées par des cellules fixes unies en une gaine continue par 
leur hyaloplasme, gaine qui les sépare des « interstices lympha- 
tiques » (nous Ho conjonctifs). Et pourquoi les fibres sont- 
elles ainsi engainées ? Parce que Dominici admet comme nous 
que « les fibrilles collagènes restent plongées dans le Lots 
d'hyaloplasme où elles ont pris naissance ». 

Chez l’adulte, le tissu conjonctif lâche se présente sous forme 
« de feuillets bris et translucides, qui se soudent de manière 


@) ©: SÉANCE Du 12 DÉCEMBRE 39 


à former les parois d'innombrables logettes. Les parois les plus 
minces sont composées d’une lame de substance anhiste doublée 
de cellules aplaties,... mais, il en est de plus épaisses qui con- 
tiennent des fibres conjonétives et élastiques...». Partie seulement 
des fibroblastes seraient lamelliformes, Le chromoplasme y a 
disparu par atrophie de la périphérie au centre ; à la périphérie 
on trouve donc généralement « une bordure plus ou moins large 
formée par l’hyaloplasme, claire, complètement transparente, ou 
striée de violet par les fibrilles chromoplasmiques issues de la 
zone périnucléaire. » Ces cellules fixes sont indépendantes ou 
réunies par des anastomoses, « expansions formées de chromo- 
_plasme ou de hyaloplasme ». Elles ont donc tendance à se réunir 
en syncytium, et par places « en. plasmodes formés par la coa- 
lescence de fibroblastes lamelleux, qui se soudent par leurs bords, 
en une lame d’hyaloplasme indivise, parsemée de noyaux pâles 
entourés chacun d’un halo de protoplasme flou, le do 
de Studnicka, notre symplasme éxoplasmique. 

Dominici admet donc bien les lamelles, et il les décrit comme 
quelqu'un qui en a vu. Mais, il ne peut pourtant généraliser cette 
structure à la masse du tissu, ni se dégager de l’ancienne con- 
ception de la gelée amorphe interstitielle continue. Dès le début, 
en effet, il classe, chez l'adulte, les éléments anatomiques du con- 
jonctif en fibrillaires et cellulaires, ne glissant en tête que cette 
petite phrase : « La substance :anhiste est une sorte de gelée 
transparente coulée entre tous les éléments, et réfractaire à l’ac- 
tion de tous les colorants basiques ou acides. » Et plus loin : 
« l’hyaloplasme de ces faiscéaux conjonctifs.. s'étale en sortes de 
lamelles translucides qui se perdent [c'est nous qui soulignons| 
dans la substance commune. » Ou, encore, il admet que certains. 
_syncytiums hyaloplasmiques semblent se disloquer en cellules in- 
dépendantes, tendant les unes vers lés autres « des expansions. 


_hyalines, lensparentes, purement hyaloplasmiques ». Cela nous | 


_ montre qu'il n’a vu sous le po que . He de la- 
melles. 
On n’en aperçoit que quelques lambeaux à à plat dans ses fouses 


(fie:-3, pl. VI), mais sans limites nettes, et sans légende. Observa-. 


teur consciencieux et très prudent, Done n'a donc pas cru 
pouvoir opter nettement encore entre l’ancien amorphe continu 
et l’amorphe ou plutôt l'anhiste lamelleux, dans un travail qu'il 
‘jugeait encore incomplet et dont il réservait l'achèvement et la 
publication. 

Ce qui doit surtout nous iniér esser, c'est de. bn pourquoi 
il n’a pas mieux vu les lamelles, et par conséquent ce qu'il faut 
faire pour les bien voir. Tout d’abord, chez l'embryon, Dominici 


x 


ne s'est pas astreint à suivre pas à pas le développement du mé-- 


40 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE | (6) 


senchyme dans une espèce animale, et, s’il a observé la transfor- 
mation exoplasmique des prolongements cellulaires aplatis, la 
formation de la sole d'exoplasme sur une des faces de la cellule lui 
a échappé. L’explication qu'il a tentée à propos de l’épiploon est 
en grande partie hypothétique. Ensuite, c’est que, chez l'adulte, 
sa technique, si excellente et si élégante qu'elle soit pour mettre 
en évidence de nombreux détails cytologiques, n’est pas appro- 
priée à ce but particulier de démonstration des lamelles, et qu'une 
technique spéciale, grossière à d’autres points de vue, est ici in- 
dispensable. 

Nous noterons enfin que, lorsqu’après Reichert (tissus de sub- 
stance conjonctive), après Ranvier et autres, Dominici s'attache 
à grouper en un seul tout, sous le nom de « tissu conjonctif gé- 
néral », les trois tissus conjonctif, cartilagineux et osseux, il 
donne pour principale raison de leur équivalence fonctionnelle, 
de leur continuité de texture et de « l'identité de leur structure 
fondamentale », qu’ « ils ont un substratum commun qui est le 
collagène ». Ici encore nous parlons le même langage, car c'est 
ce que depuis longtemps nous professons au cours, en groupant 
les trois tissus sous le nom de tissus de substance collagène, défi- 
nition qui, il-est vrai, a au moins un défaut, c’est celui de ne 
s'appliquer qu'aux Vertébrés. 


SR 


LE 0 


0 


(7)  SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 41 


ETUDE EXPÉRIMENTALE DE L'ACTION DE LA SPARTÉINE SUR LA 
CIRCULATION. 


Note de En. Duviczier, P, ComBrMALE et H. BuLTEAU, 


présentée par E. WERTHEIMER, 


Les recherches entreprises en vue d'étudier l'influence de la 
spartéine sur la circulation ont abouti a des résultats souvent con- 


-tradictoires. Pour n'en citer que deux exemples, tandis que dans le 


travail bien connu de Laborde on voit que, chez un Chien de 
17 kgr., l'injection de x cer. de la substance produit un renforce- 
ment « énorme » des oscillations artérielles, Masius, avec ro cgr. 
chez un Chien de 16 kgr., n'observe aucune modification, ni dans 
les pulsations, ni dans la pression sanguine. Nous ne pouvons 
nous arrêter ici à l'exposé de cet historique et nous résumerons 
seulement les conclusions basées sur des expériences faites chez 
des Chiens chloralosés et chez lesquels on entretenait la respira- 
‘tion artificielle. 

La forme la plus habituelle des modifications circulatoires con- 
sécutives à l'injection intraveineuse d’un demi-cgr. à un cægr. 
par ker. est la suivante : d’abord, une ascension rapide et très fu- 
gitive de la pression artérielle, suivie d’une chute plus ou moins 
profonde ; puis la pression se relève assez vite ; mais, au bout de 
15-20 minutes, elle est encore inférieure d'un, de deux cm. ou 
même davantage au chiffre normal. Parfois, cependant, au bout 
d’une dizaine de minutes, elle est déjà revenue à sa valeur LL. 
mière, 

Dans un autre type, beaucoup plus rare, de ces variations, l’as- 
cension passagère du début n’est pas suivie d’une chute brusque 
de la pression ; mais celle-ci baisse graduellement, de telle sorte, 
par exemple, que partie de 14,8 et montée un instant à 15,5, elle 
reste pendant quelques minutes à 14, arrive à 13,5 au bout de 
10 minutes et tombe à 11,5 cm. 25 minutes après l'injection. 
Dans ces cas, encore, elle peut revenir plus ou moins tôt à sa 
valeur normale. 

_ Un phénomène constant, quelles que soient les variations de la 
pression, c’est un ralentissement notable du cœur et une augmen- 
tation d'amplitude très marquée des pulsations artérielles. 

Quel est le mécanisme de ces variations ? La chute de la pres- 
sion n’est pas dûe à une vaso-dilatation, car le volume du rein 
diminue, Elle est certainement la conséquence d'un affaiblisse- 
ment du cœur : en effet, une sonde cardiaque introduite dans le 
ventricule droit inscrit une diminution très sensible de la pression 
intra-ventriculaire ; puis, quand celle-ci se renforce, on voit en 


42 | RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (8): 


même temps la pression artérielle se relever ainsi AE la courbe 


volumétrique du rein. 

L'augmentation de l'amplitude de pulsations A n'im- 
plique de pas une augmentation de la force du cœur ; elle est 
dûe au ralentissement de cet organe. En effet, avec des mouve- 
ments rares, le cœur peut se remplir davantage pendant la dias- 


tole, et, d'autre part, les artères ayant plus de temps pour se vider : 


dans les veines, la systole prochaine trouvera moins de résistance: 
dans les artères et produira une distension plus forte de leur paroi. 


Dans un certain nombre d'expériences, des irrégularités pré- : 


existantes des pulsations, sans doute des extrasystoles, n’ont pas. 
disparu après l'injection ; peut-être dans certains cas ire de- 
venues moins Ouen 

La spartéine diminue et peut même abolir eo eo l'exci- 
tabilité du nerf vague, comme l’avaient déjà observé Fick, Masius, 
Langlois et Maurange et d’autres encore. Nous avons même vu, 
après l'injection de 3-4 cgr. de spartéine par kgr. que l’excitation: 


du nerf augmente la fréquence des battements du cœur, sans. 


doute parce que ses filets. accélérateurs sont restés indemnes. Il 
_faut remarquer aussi que le ralentissement du cœur n’est pas dü 


à une excitation du pneumogastrique qui précéderait sa paralysie:  : 


il persiste après l'injection de très fortes doses d’atropine, et il est, 


par conséquent, le résultat d’une action directe de la spartéine sur : 


le cœur (myocarde ou ganglions). La paralysie du vague explique 


les effets favorables de la spartéine dans la chloroformisation, si- . 


gnalés par Langlois et Maurange. 

D'après ces expériences, il semble que la spartéine + ne peut guère 
trouver son emploi que dans certaines tachycardies, en tant que 
modérateur de la fréquence et du travail du cœur, et aussi contré 
Jes irrégularités qui auraient eu origine dans une. excitation du. 
pneumogastrique. 


(Laboratoire de pe de la Faculté de médecine). 


(EN SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 43 


Rscuercne DU BACILLE DE KocH DANS LE SANG DES TUBERCULEUX, 


par P. Crampon. 


Ayant l'occasion de prélever assez fréquemment du sang chez 
des tuberculeux en vue de l'étude de divers antigènes tuberculeux, 
notamment, de l’antigène B° de Calmette et Massol, nous avons 
entrepris, dans un certain nombre de cas, d'y rechercher le Ba- 
cille de Koch, suivant la méthode publiée par Sabathé et Buguet 


(Société de biologie du 16 octobre 1920). Méthode que nous rap- 


pelons brièvement : prélèvement de 5-10 c.c. de sang, aseptique- 
ment dans un tube stérile : — coagulation du sang et rétraction 
du caillot à 25° environ ; — aspiration du sérum à la pipette ; — 
prélèvement d'une parcelle de la partie superficielle supérieure du 


caillot dans la zone rouge clair de préférence ; — étalement sur 


une lame et coloration par le Ziehl à froid ; — nous avons déco- 
 loré par l'alcool acétique au tiers, suivant le procédé en usage à 
l'Institut Pasteur de:Lille. 


Dans le plus grand nombre de cas (13), nous avons homogé- 


néisé la tranche supérieure du caillot à l’aide de la bile, d’après 


la méthode de Grysez et Bernard (x) espérant ainsi trouver plus 


facilement les Bacilles qui s’y trouveraient. Dans 4 cas, nous avons 


broyé cette partie superficielle, dans de l’eau salée et l’avons ino- 
culée sous la peau d’un Cobaye. 
Voici les résultats obtenus : 


Tuberculose cavitaire fébrile. — Présence de Bacilles de Koch 


dans les crachats : 6 cas. Examen direct négatif dans tous les cas. 
Examen après homogénéisation : 5 résultats négatifs. Inocula- 
tion dans le 6° cas ; le Cobaye sacrifié ne présentait aucune lé- 
sion tuberculeuse après 8 semaines. 

Tuberculose à la période de ramollissement. — Présence de Ba- 
cilles de Koch dans les crachats : 7 cas, 4 fébriles et 3 apyrétiques. 
_ Examen direct : 7 cas négatifs. Homogénéisation : à négatifs. Ino- 


 culation au Cobaye 3 fois ; les animaux sacrifiés ne présentaient 


_ aucune lésion Iubiercule tee, 

Tuberculose fibreuse. — Chez un vieillard, crachant dé nom- 
breux Bacilles : r cas négatif à l’examen direct et après homogé- 
néisation. 

Sujets suspects. — Sujets présentant des cire d’induration des 
sommets, mais sans Bacilles dans les crachats. 2 cas négatifs à 
l'examen direct, et après homogénéisation. 

Méningite tuberculeuse. — Lésions confirmées à l’autopsie : SE 
résultat négatif à l'examen direct et après homogénéisation. 


(1). C. R. de la Soc. de biol., 4 déc. 1920. 


4 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (10) 


Mal de Poit. — Mal de Pott avec abcès par congestion : r cas 
négatif à l'examen direct et après homogénéisation. 

En résumé, chez 18 malades, dont 16 atteints de tuberculose 
confirmée, nous n'avons jamais trouvé de Bacilles dans le sang à 
l'examen Gireoi. ni après homogénéisation de la partie superfi- 
cielle du caillot, et, en outre, dans 4 cas, l’inoculation au Cobaye 
fut négative. 

Cou nous prouve que, si la bacillémie existe souvent chez des 
tuberculeux, les Bacilles sont excessivement rares dans le sang, 
et que, vraiment, il est exceptionnel de les y trouver. 

C'est, d’ dense à une conclusion de ce genre qu’arrivait P. 
Courmont, dans un article publié récemment dans le Journal de 
médecine de Lyon, dans lequel il conclut, après avoir rapporté 
et discuté les. travaux nombreux publiés antérieurement sur la 
question, que « l'examen direct du sang, pour la recherche des 
Bacilles, serait d’un intérêt pratique de premier ordre pour le 
diagnostic et le pronostic, si les résultats n'étaient pas souvent 
sujets à caution », et il ajoute « l’inoculation au Cobaye donne 
des résultats certains, mais encore à condition d'inoculer le culot 
de très grosses quantités de sang ». C’est pour nous rallier à ces 
conclusions que nous avons rapporté les faits précédents. 


(Laboratoire de bactériologie de l’Institut Pasteur et de la Clinique 
médicale de la Charité). 


(D) | 45 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


SEANCE DU 19 DÉCEMBRE 1921 


SOMMAIRE 

ARLoING (F.), Cane (A:) et CLuzer et Korman : Etude 
Bocca : Contribution à l’étude ultra-microscopique de l’action 
expérimentale de la sécrétion gas- des rayons X sur les colloïdes 
triquetehez: le Chien. ...:..1, ARE ATEN A sr EE 5 

AmLoNz (F.), Cane (A.) et Miranre (M.) : Sur la présence 
Bocca : Etude expérimentale de | d’un alcaloïde dans l’Isopyrum 
l’influence de l’atropine (en in- fumarioides L. Etude de ses réac- 
jection et en ingestion) sur la tions micro-chimiques et ses loca- 


NS ALLONS EE ME RENAN ARE Res EEE D G 


© 


‘ sécrétion gastrique du Chien... 


Présidence de M. Porcher. 


CONTRIBUTION A L'ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LA SÉCRÉTION GASTRIQUE 
CHEZ LE CHIEN, 


par F. Arcomc, Gape et Bocca. 


Nos recherches ont porté sur un Chien de 15 kgr. environ, 
ayant une fistule gastrique avec canule (opération du D° Santy). 
Nous faisions absorber à l’animal des repas d’épreuve variés, reti- 
rés au bout d’un temps variable par un tube aspirateur introduit 
par la canule. Des analyses chimiques étaient immédiatement 
pratiquées sur le liquide retiré formé d’un mélange de suc gas- 
trique, d'aliments et de salive. On dosait par le réactif Linossier- 
Tôpfer :: l’acidité totale, l’HCI libre, l'HCI combiné, et par ré- 
duction, les acides de fermentation. 

Avant d’énoncer nos résultats, rappelons les divergences des 
observations suivant les divers auteurs, tenant aux conditions 
variables, et pas toujours nettement précisées, de leurs expérien- 
ces. Pour Richet, l'acidité totale du suc gastrique du Chien ex- 
primée en HCI est de 2,50 p. 1000 ; pour Schmidt, le taux du 
suc pur est de 3,1 p. 1000 ; Schumow et Simanowski, de 4,60 à 
5,8 p. r000. Pour le suc gastrique humain, Verhaegen trouve chez 
12 jeunes gens 3 à 4,8 p.: 1000 deux heures à deux heures et de- 
mie après un repas de 60 gr. de viande et de 100 gr. de pain. 

Ces variations. tiennent aux deux conditions suivantes : a) na- 


46 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON || (2): 


ture du repas d'épreuve, b) temps de la ue a au bout duque 
on le retire. 

À la suite des travaux de Pavlow, les dures confirment ces ré- 
sultats, notent que c’est la viande qui agit le plus énergiquement 
sur [a sécrétion acide de l’estomac ; puis viennent les œufs, le lait, 
le pain. Par contre, la graisse en la sécrétion acide (Mo 
rat, Doyon, Richet). ; 

L'acidité varie aussi avec le temps de la digestion : elle aug 
mente depuis le début jusqu’au dernier quart d'heure de la diges- 
tion, puis diminue rapidement. Pour Pavlow, la viande, de la 2° 
à la 3° heure de la digestion donne 12 c.c. de suc ; le pain, à la 

1° heure, 9 c.c. ; et le lait, de la 3° à la 4° heure, 8 c.c. Hayen, 
Lion et Winter ont étudié, chez l'Homme sain, l'acidité d'un repas. 
d'épreuve : après une demi-heure, elle est de 2,55 p. 1000 ; puis, 
après une heure, elle est de ge P- 1000, ue an 
après une heure et demie, elle est redescendue à 2,84 p. 1000. 

Devant ces variations et en vue de recherches ultérieures, nous 
avons récherché, chez le Chien, les variations du chimisme gas- 
rique suivant la nature de l'aliment du repas et lé temps de la 
digestion. 

1° Nature de l'aliment. — De nombreux examens faits 40 mi- 
nutes après l’ingestion de repas composés de 200 gr.-de soupe de 
pain, 200 gr. de lait de Vache, ou de 200 gr. de viande, nous ti- 
TONS : 

Repas de soupe de un A 10e M 200010) 0 UD 
"0,10: 1 

Repas de lait : À = 4,06 ;: H = 0,58 ; GC = 0,76 ; F = 2,65. 

Repas de viande : À = 3,50 ; H = 0,25 ; C = 0,75 ; F = 2,388. 

Il existe donc une forte ie totale pour le repas de viande 
et pour. celui de lait. Elle est due surtout aux acides de fermen- 
tation, en particulier à l'acide lactique provenant, soit du suc de 
viande, soit de la fermentation du lait. Au contraire, on note 
une faible acidité pour le repas de pain: L’acidité chlorhydrique 
. le repas de lait est plus forte qu'après le repas de viande. 

\ Temps de la digestion. — En opérant toujours après le re- 
pas d épreuve : soupe de’pain, nôus notons : 


Au bout de 20 minutes. de digestion : acidité totale À = 1,19. 
Au bout de 45 minutes de digestion : acidité totale À = 1,97. 
Au bout de r heure de digestion : acidité totale À = 1,7r, 
Au bout de 2 heures de digestion : acidité totale À = 2,37. 
Au bout de 3 heures de digestion : acidité totale ANT O 


Il 


Ce résumé de nos expériences montre que l nt totale du suc 
est à son maximum deux heures après l'ingestion du repas, que 
3 heures après, il existe déjà une notable diminution de l'acidité 


(3) SÉANCE PU 19 DÉCEMBRE ui 


totale qui tombe de 2,37 p. 1000 à 1,67 p. 1000, tandis que pa- 
rallèlement, l'HCI libre s'abaisse de 0,54 p. 1000 à l’état de traces. 

Conclusions. — 1° La teneur en acidité totale du suc gastrique 
varie avec la quantité des aliments : forte après un repas de viande 
ou de lait, elle est peu marquée après un repas de soupe de pain. 

2° Le taux de l'acidité du contenu gastrique croît progressive- 
ment dans le temps qui suit l’ingestion pour atteindre son maxi- 
mum 2 heures après celle-ci, et diminue ensuite. 


{Laboratoire de médecine expérimentale et comparée de la Faculté 
de médecine). 


ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE L'INFLUENCE DE L ATROPINE (EN INGESTION 
ET EN INJECTION) SUR LA SÉCRÉTION GASTRIQUE DU CHIEN, 


par F. ARLOING, À. Capr.et Bocca. 


L’atropine connue depuis longtemps pour ses effets antispasmo- 
diques et hypocriniques exerce aussi une action thérapeutique 
sur certaines douleurs et certains troubles gastriques. Le méca- 
nisme en est mal connu. Agit-elle sur le spasme, sur l’hyperesthé- 
nie de la muqueuse ou sur la sécrétion acide du suc gastrique ? 

Linossier, Sanetzki, Pugliese, Schiff et surtout Riegel admet- 
tent une diminution de l'acidité du suc après action de l’atropine. 
Ferrarin, Plesoïanu, Forlanini notent les bons résultats de l’a- 
tropine sur l'estomac. Par contre, Bouveret et Devic n'ont re- 
cueilli aucune observation de syndrome de Reichmann où l'atro- 
pine ait été administrée avec succès. Pour Mathieu et ses élèves 


 Plesoïanu et Lieutier, l'atropine sans être spécifique de l’hyper- 


chlorhydrie, rend des services en calmant la douleur et le spasme 
et en diminuant l’hyÿpersécrétion, avec une légère diminution de 
l'acidité totale, de l’HCI..Leubuscher, Schacfer, Hayem, Winter, 
puis Cerf ne trouvent qu “exceptionnellement une amélioration 
du chimisme après l’atropine dans les cas de gastrosucchorée ou 
de stase. Pour Basledo et Crohn (1921), l'atropine agit autrement 
_ sur l'estomac que sur les autres sécrétions : elle accroîtrait l’aci- 
. dité, soit par ingestion, soit par injection sous-cutanée. L'un de 


nous (Gade), dans la thèse de son élève Fournès, étudie chimique- 


ment l’atropine donnée par ingestion ou par injection chez des 
malades atteints d’ulcus : après 15 jours de traitement, l'acidité 
totale tombe de 2 gr. 269 à x gr. 679, et l’HCI libre de 1 gr. 752 
à x gr. 225+; mais lHCI libre n’a jamais disparu complètement 
après le traitement. î 
Nous avons expérimenté sur un Chien de 15 kgr., porteur d’une 


48 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON É (4) 


fistule gastrique. La sécrétion était diminuée après différents repas 
d’épreuve, l'acidité dosée par le procédé Linossier- -Tôpfer, l’atro- 
pine administrée sous forme de ie neutre en ingestion ou en 
en sous-cutanée. 

° Atropine en ingeslion. — Le Chien absorba des doses crois- 
ne d'atropine de 1/2 milligr. à 4 milligr. par jour, soit en ro 
jours un total de 20 milligr. Ces doses provoquèrent un début 
d'intoxication. Elles amenèrent une diminution de HCI libre ré- 
duit à l’état de traces et un abaïssement de l'acidité totale jusqu'à 
1/5 à 2/5 du taux physiologique. La diminution de l'acidité s’ac- 
centue au fur et à mesure que progresse l’intoxication par l’atro- 
pine. Après ro jours d’ingestion, on cessa le traitement. Dans 
les 5 jours qui suivirent, l'HCI libre reparut et atteignit 0,25 gr. 
à 0,70 gr. p. 1000 ; l'acidité remonta progressivement jusqu’à 
2,92 p. 1000, taux voisin du taux physiologique. L'action de l’a- 
tropine serait donc passagère. 

Le poison n’exerce aucune action sur la quantité du mucus. 
11 nous a été impossible de savoir si la quantité du liquide sécrété 
était diminuée ou non. Eu 

2° Atropine en injections sous-cutanées. — Pendant 10 jours de 
suite, on injecta sous la peau 1 milligr. d’atropine par jour. Ce 
traitement n’amena aucun signe d'intoxication. L’acidité totale 
diminua très légèrement (de 1/50 à 1/6 au taux physiologique) ; 
l’'HCI libre fut très peu influencé. Cette action peu intense de l’a- 
tropine fut également brève et transitoire. 

Conclusions. — L’atropine a des effets de même sens, mais qui, 
dans nos expériences, sont moins sensibles avec les injections 
que par ingestion : diminution de l'acidité totale du suc gastri- 
que (de 1/6 à 2/5 du taux normal), très faible action sur l'HCHI 
libre. 

Ces effets passagers sont surtout ont au voisinage du 
seuil de l’intoxication. Ils dÉpatsne 5 à 6 jours après l'arrêt 
du traitement. 

Etant donné ces modifications légères et Lnerioinés de l’atro- 
pine, on serait conduit à penser que, devant ces résultats, il 
semble que les effets bienfaisants de l'atropine soient dus plus à 
une action neuro-musculaire qu'à une action chimique (hyper- 
sécrétion, ulcus), et que les effets de l’atropine ne soient pas exac- 
tement superposables à ceux obtenus sur l'animal au cours de 
nos expériences. 


(Laboratoire de médecine expérimentale et comparée dela. 
Faculté de médecine). 


6) SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 49 


EEE] —_—]…—_—…—..—“——— TT 


ETUDE ULTRA-MICROSCOPIQUE DE L'ACTION DES RAYONS X 
SUR LES COLLOÏDES MÉTALLIQUES, 


: par CLuzET et KOFMAN. 


On peut se demander si les rayons X sont capables, comme les 
rayons ultra-violets, de produire la floculation des solutions de 
métaux colloïdaux ; Sverdberg et Galecky ont obtenu la flocula- 
tion, tandis que, d’après les expériences de Spring, les rayons X 
n'auraient aucune action sur les suspensions colloïdales. Nous 
avons repris ces recherches en employant des rayons X de péné- 
trations différentes et en utilisant le rayonnement secondaire 
obtenu par l'introduction de divers radiateurs au sein même des 
solutions en expérience. 

On versait au fond d’un petit cristallisoir de 3 cm. de diamètre, 
une couche de solution colloïdale d'environ 2 mm. d'épaisseur, 
puis dans les expériences avec radiateurs on immergeait dans ce 
liquide une pastille d'aluminium, de cuivre, de plomb, ou de 
tungstène, soigneusement décapée et ayant 1 mm. d'épaisseur. 
Nous avions ainsi des radiateurs de poids atomiques très diffé- 
rents et donnant surtout, outre les rayons. $ secondaires, soit des 
rayons secondaires diffusés (aluminium et cuivre), soit des rayons 
caractéristiques de la série M (plomb et tungstène). Les prépara- 
tions ainsi disposées étaient placées à 10 cm. de l’anticathode 
d’une ampoule Coolidge, dont l’étincelle équivalente variait de 
7 à 9 cm. (5 degrés Benoist), ou de 12 à 14 cm. (7 degrés Benoist) ; 
l'intensité était d'environ 1,5 milliampère et la durée d'irradiation 
de 30 à 60 minutes, suivant l'expérience. Une série de cristalli- 
soirs renfermant Chacun une préparation colloïdale et un radia- 
teur, mais non soumis aux rayons X servaient de témoins. 

Avec l'or colloïdal l'examen ultramicroscopique des échantil- 
lons irradiés sans immersion préalable de radiateurs, montre par 
comparaison avec les témoins, que le volume des particules a 
augmenté considérablement, tandis que leur nombre à diminué : 
ainsi dans les témoins, les manie sont si nombreux qu'ils ne 
peuvent être dénombrés, au contraire dans les solutions irradiées 
pendant une heure, on compte facilement de 20 à 30 grains dans 
le champ du microscope. Cette augmentation de volume, ou « ma- 
turation » des grains et la diminution consécutive de leur nom- 
bre, s’observe déjà, quoique à un degré moindre, après une ir- 
radiation de 30 minutes. L'introduction des radiateurs aluminium 
et cuivre a pour effet d’exagérer encore la maturation des colloï- 
des dans les préparations irradiées, alors que dans les témoins, 
l'immersion de ces radiateurs ne produisait pas de modification 


Biorocre. CoMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. [A 


50 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON. \6} 


= 


appréciable. Les radiateurs plomb et tungstène n'ont produit au- 
cun effet, même après une irradiation de plus d’une heure. 


Avec les solutions colloïdales de platine, de palladium, de mer- 


cure, de rhodium, nous avons conservé des modifications analo- 
gues, mais moins marquées qu'avec l’or colloïdal. Cependant, 
après l'introduction d'un radiateur d'aluminium, l’irradiation pro- 
duisait une maturation des granules de rhodium et de mercure 
presque aussi importante que pour les granules d’or. Les radia- 
teurs de cuivre, de tungstène, de plomb ont paru sans effet. Enfin 
en employant les solutions colloïdales de sélénium, de cuivre, de 
fer et de manganèse, nous n'avons pu mettre en évidence aucune 
action, soit que l’irradiation ait été faite avec ou sans immersion 
préalable des radiateurs. 

Ainsi, dans les conditions où nous nous sommes placés et no- 
tamment en faisant agir pendant une heure sur des préparations 


placées à ro cm. de l’anticathode, un rayonnement X dont la pé-. 


nétration était soit de 5, soit de 7 degrés Benoist, la floculation 
ne s’est jamais produite dans les solutions colloïdales de manga- 


nèse, de fer, de cuivre, de sélénium, de palladium, de rhodium, 


de mercure, de platine et d'or, même lorsque l’on ajoutait à cel- 
le du rayonnement primaire l’action d’un rayonnement secon- 


daire produit por un radiateur immergé dans la coran irra- 


diée. 


On observait seulement que les colloïdes à poids atomique très 
élevé qui sont aussi ceux dont les granules apparaissent à l’ultra- 
microscope avec les dimensions plus faibles, « müûrissent » sous 
la seule influence du rayonnement X primaire ou sous l'influence 
de ce rayonnement et des rayons diffusés par un radiateur à poids 
atomique faible, comme l’aluminium. D'ailleurs, le signe élec- 


trique des colloïdes métalliques, n'était jamais modifié ee l'irra- 
diation. 


/ 


SUR LA PRÉSENCE D'UN ALCALOÏDE DANS L'Isopyrum fumarioides L. 
ETUDE DE SES RÉACTIONS MICROCHIMIQUES ET DE $ES 
LOCALISATIONS, 


par Marcez MIRANDE. 


On connaît l'existence d’alcaloïdes dans deux espèces du genre 
Isopyrum (Renonculacées). L'un de ces alcaloïdes a été isolé, en 
1872, par Harsten de l’Isopyrum thalictroides L. (seule espèce in- 
digène en Francé et en Europe), et j'en ai étudié moi-même les 


PSS EME 


+ 


-(7) SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 51 


réactions microchimiques et les localisations (1). En 1896, Mae 
_ Dougal constata microchimiquement l'existence d’un alcaloïde 
dans 1. biternatum. Terr. et Gray (Amérique orientale) que Frank- 
forter, en 1903, étudia au point de vue chimique et qui se montra 
différent de celui de J. thalictroides. Dans la présente Note, je si- 
 gn:_ : microchimiquement la présence d'un alcaloïde dans une au- 
tre espèce de ce genre, Isopyrum fumarioides L. et j’étudie ses 
réactions principales et ses localisations dans la plante. 

Cette espèce croît en Asie, principalement dans la région altaï- 
que : c'est l'unique plante annuelle du genre et l’une de ses rares 
espèces cultivées dans les jardins botaniques. Je la cultive au 
Jardin alpin du Lautaret. 

Ï. Principales réactions microchimiques. 

Ilodure de potassium iodé : Précipité granuleux brun kermès 
remplissant complètement les cellules. 

Acide picrique : Précipité jaune clair de granules parfois assez 
gros. : 

Bichlorure de mercure : Précipité blanc, dense. Ces trois réac- 
tions sont les mêmes que pour l'alcaloïde de 1. thalictroides. 

Chlorure d'or : Précipité noir d'or réduit, presque instantané. 
Réaction différente de celle de J. thalictroides où le chlorure d’or 
donne un beau précipité dense, jaune pâle. 

lodure de mercure et de potassium (réactif de Mayer). Précipité 
dense, granuleux, jaunâtre. 

Iodure de potassium et de bismuth (réactif de Dragendorff) 
Précipité brun foncé. 

L’acide sulfurique, qui donne dans 1. thalictroides une réac- 
tion si particulière et si caractéristique, donne ici une réaction 
négative. = 

L’ammoniaque qui, dans 1. thalictroides donne un précipité 
dense, jaune clair, insoluble, dans l'eau et soluble dans l'alcool, 
donne également, due cette espèce ; une réaction négative. 

Le molybdate d’ammonium, l’acide phosphomolybdique,. l’a- 
cide sulfovanadique (réactif de Mandelin), l’acide sulfotitanique, 
ne donnent rien de particulier ; il en est de même pour 1. thalic- 
troides. 

Réaction négative avec le phosphotungstate de sodium (réac- 
tion de Scheibler), l’acide sulfocérique, le sulfomolybdate de so- 
dium (réaction de Frôühde), l’acide sulfurique nitreux (réaction 
d'Erdmann), le sulfosélénite de sodium (réaction de Lafon). 


IT. Localisations. 


Dans l’I. thalictroides, l’alcaloïde est contenu principalement 


(x) Mirande. C. R. de l'Acad. des sc., t. 168, p. 316, 1919. 


52 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (8) 


dans les organes souterrains (rhizome et racine), et, en moins 
grande quantité, dans les organes verts aériens. Dans l’. fuma- 
rioides, c'est le contraire. 

Racine. L’alcaloïde est contenu en trainées irrégulières dans 
l'écorce et dans les rayons médullaires libériens. 

Tige. C’est l'organe le plus riche. L’alcaloïde est répandu ans 
toute la moelle qui est assez large, dans le tissu périmédu:ilrire 
autour du pôle des faisceaux ; dans les cellules à parois minces 
qui forment la gangue parenchymateuse des vaisseaux du pôle 
fasciculaire, c’est-à-dire les cellules entourant les vaisseaux anne- 
lés et spiralés ; dans les rayons médullaires principaux et dans 
les petits rayons du bois et du liber ; dans le péridesme des fais- 
ceaux foliaires qui traversent la tige pour se rendre aux feuilles ; 
dans toute l'écorce, y compris l’épiderme, et dans nombre de 
cellules du parenchyrne libérien. 

Feuilles. Dans la gaîne foliaire l'alcaloïde est localisé dans l'é- 
piderme, l'écorce et l’endoderme des méristèles ; dans le pétiole, 
il est répandu dans l’épiderme et les deux ou trois assises sous 
épidermiques, peu autour des faisceaux. Il m'a semblé que le 
limbe lui-même n’en contient pas. 

Fruit. L'alcaloïde est contenu dans l’épicarpe, peut-être en pe- 
tite quantité, autour des faisceaux. Nous avons vu plus haut que 
l’I. thalictroides et l’I. biternatum contiennent chacun un alca- 
loïde propre ; nous voyons d’autre part que l’alcaloïde de l'I. fu- 
marioides diffère de celui de l’I. thalictroides par certaines réac- 
tions caractéristiques et par ses localisations. Il y a donc lieu de 
penser que tous les Isopyrum (dont on connaît 25 espèces envi- 
ron) sont des plantes à alcaloïdes, que ces alcaloïdes diffèrent, se- 
lon les espèces, tout en appartenant probablement à un même 
type chimique. te 

Je rappelle que j'ai montré, d’autre part (1) que les Isopyrum 
contiennent des glucosides à acide cyanhydrique localisés prin- 
cipalement dans les feuilles qui sont des organes qui contiennent 
le moins d'’alcaloïdes. : 


(x) Mirande. C. R. de la Soc. de biol., nov. 1913. C. R. de l’Acad. des sc., 
t. 165, 1917. Bull. de la Soc. de statist. de l'Isère, 1918. 


(1) | 53 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 


SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1921 


SOMMAIRE 
_RanQuE (A.) et SENEz (Ch.) : réaction de fixation du complé- 
Sur-une technique de réaction NON Ne De roc NET Cre “À 
de fixation du complément dans Rouscacroix : Réactions de fixa- 
la tuberculose: :....+ és niet 6 | tion avec l’antigène tuberculeux 
RançuE (A.) et SENEz (Ch.) : de Besredka....,..:.: A Re I 


Unité de mesure exacte dans la 


Présidence de M. Alezais. 


RÉACTIONS DE FIXATION AVEC L'ANTIGÈNE TUBERCULEUX DE BESREDK\, 


par RousLAGRoIx. 


Depuis le mois de mai dernier, j'ai essayé dans une cinquan- 
taine de cas, l'épreuve de fixation de complément avec l’antigène 
à l'œuf dont le P* Besredka m'avait obligeamment confié quel- 
ques tubes. Considérant comme à peu près prouvée, par les tra- 
* vaux antérieurs, la valeur de cette réaction dans les tuberculoses 
bactériologiquement confirmées, notamment les tubereuloses pul- 
monaires avec Bacilles dans les crachats, je me suis attaché à la 

rechercher dans les bacilloses occultes dont la preuve bactériolo-. 
gique ne peut être faite aisément, de même que dans certaines 
affections subaiguës ou chroniques, très suspectes, d'origine tu- 
berculeuse. Durant ces recherches, qui portent malheureusement 
sur un nombre encore restreint de cas, j’ai été amené à faire une 
constatation intéressante en ce qui concerne l'encéphalite épidé- 
mique. 

La technique de la fixation du complément appliquée à la tu- 
berculose, présente, comme le reconnaissent la plupart des au- 
teurs, une très grande importance. Le procédé de Calmette et 


54 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 53e) 


Massol est certainement le plus précis, le seul qui permette d’é- 
valuer l'intensité dé la réaction, d'éliminer le pouvoir anti-com- 
plémentaire non spécifique du sérum. Encore conviendrait-il 
d'être définitivement fixé sur le protocole de la réaction, le taux 
de dilution de l’alexine (selon les auteurs, 1/25, 1/20, 1/15, r/ro), 
le nombre des tubes d’épreuve et des témoins. À cet égard, nous 
nous associons pleinement au désir exprimé par Ranque et Senez 
dans une des dernières séances du comité médical (16 décembre), 
de voir adopter par tous les opérateurs une technique uniforme. 

Le procédé au sérum frais, déjà employé par Goldenberg et 
Fried, m'a donné d'excellents résultats, à condition de titrer exac- 
tement à l’avance le pouvoir hémolytique du sérum et d'utiliser 
dans la réaction la dose de globules immédiatement inférieure à 
la limite de l’hémolyse. Sans cette précaution, on risque de laisser 
échapper des réactions positives. Les deux méthodes ont été uti- 
lisées simultanément dans 38 observations, la dernière isolément 
dans 14 cas. 

Résultats. 1° Manifestations pleuro-pulmonaires. . signes 
physiques de tuberculose: six cas, trois positifs. Bronchites sus- 
pectes : cinq cas, deux positifs. Les trois cas négatifs ont été con- 
firmés par des cuti-réactions négatives. 

2° Manifestations péritonéo-intestinales. — Cliniquement tu- 
berculeuses : deux cas, tous deux positifs. Suspectes : deux cas, 
négatifs ; l’autopsie de l’un de ces cas, faite ultérieurement, a mon- 
tré des lésions tuberculeuses pulmonaires fermées. 

3° Lésions ostéo-articulaires. — Cliniquement tuberculeuses : 
quatre cas, deux positifs. Suspectes : trois cas, deux positifs. An- 
kylose traumatique : un cas, négatif. | 


4° Annexites subaiguës ou chroniques. — Suspectes : trois cas, 
deux positifs. 

5° Adénites cervicales chroniques. — tubercu- 
leuses : quatre cas, trois positifs. 

6° Rhumatismes. — Chroniques suspects : deux cas, un posi- 


tif ; aigus : deux cas, un positif. 

7° Anémies, convalescences trainantes sans lésions décelables 
quatre cas, tous négatifs. L'examen ultérieur de ces malades a 
montré lu complète guérison. 

8° Affections nerveuses accompagnées ou consécutives à une 
manifestation de tuberculose (adénopathies multiples et neuras- 
thénie, Basedow et induration des sommets, etc.) : quatre cas, 
trois positifs. Sans manifestation tuberculeuse : trois cas, négatifs. 

Un cas de méningite tuberculeuse, secondaire à une péritonite 
fibro-ascitique (fillette TT ame) Réaction pis ne dans sang et 
one céphalorachidien. 

9° Enfin, dans six cas d' encéphalite épidémique, examinés en 


Gt 
ot 


{3) SÉANCE .DU 20 DÉCEMBRE 


convalescence avec séquelles, (tremblements, troubles de la mar- 
che, parésies), sans aucun symptôme clinique de tuberculose, 
réaction de fixation nettement positive dans le sérum sanguin 
(tous avec Wassermann négatif). 


En résumé. — Affections cliniquement tuberculeuses sans con- 
firmation bactériologique : 17 cas, 11 positifs. Affections très sus- 
pectes de tuberculose : 25 cas, 11 positifs. Non tuberculeuses 
4 cas, aucun positif. Couyalescences d’encéphalite épidémique 
6 cas, tous positifs. 

‘La réaction de Fnac a recherchée simultanément, 
* fournit les résultats suivants : les deux réactions simultanément 
positives, 7 cas ; Wassermann positif avec Besredka négatif, 4 
cas ; Wassermann négatif avec Besredka positif, 21 cas ; les deux 
réactions négatives, 20 cas. 

Réserves faites pour l’encéphalite épidémique, qui appelle d’au- 
tres recherches, la réaction de fixation avec l’antigène de 
Besredka conserve dans les tuberculoses occultes son caractère 
de spécificité ; elle à paru. correspondre à un processus morbide 
en évolution active, dans la majorité des cas. Mais ce caractère 
n’est pas constant et, en réalité, l'apparition des anticorps appro- 
priés à la fixation est liée à des facteurs encore mal déterminés. 
De toutes façons, la constatation d’une réaction positive CORDOrE 
une valeur diagnoslique de premier ordre. 


56 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (4) 


UNITÉ DE MESURE EXACTE DANS LA RÉACTION DE FIXATION 
DU COMPLÉMENT, 


par À. RanQue et Ch. SENEz. 


La réaction d’hémolyse qui sert à manifester la fixation ou læ 
non fixation du complément ne permet qu'approximatiment d'é- 
valuer les valeurs absolues des quantités d’alexine déviées, du 
moins dans les techniques les plus couramment employées. Cal- 
mette et Massol, avec la méthode qu'ils ont décrite et employée 
pour l'étude et le dosage des anticorps tubereuleux ont bien mon- 
tré toute l'importance qui s'attache à la solution exacte de ce 
problème. 

La réaction hémolytique est produite par l'intervention de 4 
facteurs, qui dans les données courantes d'expérience sont im- 
précis, mal déterminés et presque toujours non comparables dans 
les différentes expériences. Ces 4 facteurs sont : le complément, 
le sérum hémolytique, la dilution globulaire et le temps pendant 
lequel l'hémolyse complète doit se produire. Ces quatre termes 
exercent en général les uns sur les autres une réaction de sup- 
pléance bien connue de tous les auteurs : 1 c.c. d’une dilutiom 
globulaire est hémolysé en 30 minutes par 2/10 d’alexine en pré- 
sence de 3/10 de sérum hémolytique par exemple ; mais la même 
quantité de globules peut être hémolysée pendant le mème temps, 
si augmentant la quantité de sérum hémolytique, la dose d’alexine 
diminue. De même, en prolongeant le temps d'’étuve, l’hémolyse 
peut être obtenue avec une dose moindre de l’un et de l’autre des 
deux facteurs précités. 

Chacun de ces quatre facteurs n'a donc en lui-même qu'une 
valeur relative et l'équation totale a seule une valeur absolue. Les 
variations des termes de l'équation d’hémolyse peuvent être re- 
présentées schématiquement par la courbe n° r. 

La dose globulaire G peut être hémolysée, soit que la ligne des 
valeurs d’alexine et de sérum hémolytique passe par À et S, soit 
qu’elle passe par A’ S’ ou par tout autre ligne reliant G à la ligne 
des abcisses et des ordonnées. G peut se déplacer sur un autre plan 
si le temps d'observation augmente. Un de ces facteurs variables 


peut être éliminé facilement ; si en effet dans la figure précédente 


la ligne À S devient parallèle à la ligne des abcisses (courbe n° 2), 
un des facteurs de l’équation disparaît : ce fait au point de vue 
expérimental sé traduit ainsi : si la quantité de sérum hémolyti- 
que est infinie la dose de globules hémolvsés est exactement pro- 
portionnelle à la dose d’alexine mise en jeu. Pratiquement, c'est 
cette donnée qu'ont utilisée Calmette et Massol et tous ceux qui 


Qt 


dr 


) SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 


préconisent d'agir avec un excès considérable de sérum hémolyti- 
que. Pourtant eet excès n'est jamais assez grand pour se rappro- 
cher de la quantité infinie qu’exigerait la théorie et en effet avec les 
doses d’alexine et de globules relativement élevées que l’on em- 
ploie la proportionnalité absolue n'existe pas; la quantité consi- 
dérable de sérum hémolytique qu'il faudrait prendre pour cela 
est pratiquement trop grande. La plus grande précision doit donc 
être recherchée en diminuant le plus possible la valeur « alexine » 
et la valeur « globules. » 


s2$0Π
PAT 4 


av)xX2)y ,p 
» axe) CE 


Doeces de Méruui. temolylique Doscs de Jerunt heutolytique F 


Dans ces conditions, l'expérience vérifie le bien-fondé de ces 
déductions et elle révèle une rigoureuse équivalence entre les 
doses alexiques et les quantités globulaires hémolysées. En di- 
luant lalexine entre le 1/100 et le r/200 et en utilisant 100 ou 200 
doses suffisantes de sérum hémolytique, les globules hémolysés 
sont exactement en rapport avec l’alexine mise en action pour des 
quantités variant de 6,1 c.c. à 1 c.c. de cette dilution (r). 

Ici-même l'expérience nous a montré la disparition d'un deu- 

xième facteur : le facteur temps. À ces degrés de dilution la dose 
d’alexine juste insuffisante pour l'hémolyse, n’hémolyse pas quel 
que soit le temps d'étuve, même lorsqu'il est prolongé pendant 4 
et 5 heures (2). : 

Reste un troisième facteur : les globules à hémolyser : celui-là 
est justement le facteur précis et titrable. Nous en avons fait dans 
nos expériences un titrage fort simple par l’hématimètre, après 
vérification de la résistance globulaire. Nous avons pu ainsi arri- 
ver à une valeur exactement précise et invariable des valeurs alexi- 
ques que nous manions et nous la définissons ainsi : l’unité alexi- 
que est cette quantité fixe d’alexine qui hémolyse complètement 
une unité globulaire de ro millions de globules rouges de Mouton 


(x) Ces quantités correspondent à des doses oscillant entre APCE et 1/100 de 
c.c. d’alexine pure. 

(2) Dans ces conditions souvent les globules présentent un début d’ageluti- 
nation. 


D8 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (6}. 


A ee A AO AE CO D 


normal en suspension dans 1,3 c.c. de solution de NaCl à 9. 
p. 1000 et qui, quels que soient les temps et l'excès de sérum 
hémolytique employé, est incapable d’hémolyser complètement 
une seconde dose égale de ces globules. 


SUR UNE TECHNIQUE DE RÉACTION DE FIXATION DU COMPLÉMENT 


DANS LA TUBERCULOSE, 


par À. RANQUE et Ch. SENEZ. 


Les petites unités alexiques nous ayant paru plus précises et 
plus fixes, nous les avons utilisées pour la recherche et le dosage 
des anticorps tuberculeux. Outre que cette réaction exige une par- 
ticulière sensibilité, qui ne fait que s’accroître par l'emploi de 
doses faibles de complément, la technique que nous utilisons 
permet de restreindre au minimum les quantités de sérum hu- 
main nécessaire, et c'est là une chose primordiale pour que cette 
réaction puisse passer dans la pratique courante des laboratoires 
médicaux. 


Pour réaliser cette réaction, nous mettons sérum décomplé- 


_menté et antigène en présence d’une dose unique d’alexine qui 
correspond à 10 des unités que nous venons de définir. La valeur 
du complément baissant en une heure d'étuve de moitié de sa 
valeur, c’est en présence de 5 unités alexiques faibles que nous 
_opérons. La sensibilité ainsi obtenue est considérable. D'autre 
part, nous augmentons la valeur de ces 5 unités d’alexine en uti- 


lisant concurremment des doses décroissantes du sérum à exa- 


miner. Dans les cas fortement positifs, nous pouvons ainsi cons- 
tater et numérer des valeurs d’anticorps relativement très fortes. 


Enfin, nous recherchons la fixation ou la non fixation de ces 
5 unités alexiques en ajoutant successivement 5 unités globu- 


laires hypersensibilisées (méthode des saturations). Les petites do- 


ses de globules ainsi utilisées rendent la réaction très facile à lire, 
du fait qu'il ne s’agit à peu près à coup sûr que d'hémolyse com- 


plète ou d’ hémolyse nulle ; les demi-hémolyses difficiles à évaluer 


n “existent à peu près pas. 


Le protocole d'une expérience est représenté dans 0 tableau 


ci-dessous 


« (7) | SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE by 


Tubes de sérum = Tubes témoins 
ae re n 
Tubes 1! 2 II [IT IV Ÿ VI 
Sérum 0,9 0,2 O,I 0,3 — = 
Antioènc 0.6 o,6 0.6 == 0,6 — 
Alexine (1) “OT O,1 O,1 O,1 O,I O,I 
Eau phys. = O,I 0,2. 0,6 0,9 0,9 


Les 6 tubes sont laissés une heure à l’étuve, puis on ajoute 
dans chacun une unité globulaire hypersensibilisée, soit ro mil- 
lions de globules (sous le volume de 0,1 .c.c). Si dans tous les 
tubes de sérum les 5 unités alexiques restantes ont été fixées, l'hé- 
molyse ne se produira pas, alors qu'elle se produira en quelques 
minutes dans les trois tubes témoins. On n'ajoute une seconde 
unité globulaire dans tous les tubes que lorsque les trois tubes 

témoins ont hémolysé. Dans les cas où une partie seulement des 
unités alexiques auront été fixées, c’est après l’hémolyse de r ou 
plusieurs unités globulaires que se produira l'absence d'hémolyse. 

Dans cette technique la comparaison entre les trois tubes té- 
moins renseigne à tout instant sur l’action fixatrice possible de 
l’antigène, sur le pouvoir anticomplémentaire du sérum et sur 
la valeur actuelle des 10 doses alexiques mises en jeu. 

En général, dans nos expériences trois ou quatre saturations 
successives sont généralement lisibles et les résultats constatés 
et notés au fur et à mesure s'échelonnent entre les deux schémas. 

extrêmes suivants 


Frise HoHoHH bee . HE 
bell > Ho Ho Ho Ho Te Ie H° H° H5 Hs 
Tube III :.: Ho Ho He Ho Tube IL... AH HE 


Le premier indique un sérum contenant au moins 12 unités 
d'anticorps pour 0,3 c.c., soit 4o par c.c.. Le deuxième indique 
une réaction complètement négative. Entre les deux réponses 
onze résultats progressifs peuvent s’échelonner. 

En outre de la notable économie de sérum qu’elle procure, puis- 
qu'il suffit de 0,9 c.c. de sérum pour la pratiquer, cette technique 
permet une graduation excessivement sensible et nuancée entre 
les cas extrêmes ; elle élimine aussi à peu près complètement le 
facteur imprécis de l’appréciation des divers degrés d’ ETES 
celle-ci étant presque toujours complète ou nulle. 

_ Enfin l’économie de sérum qu’elle procure permet l’emploi si- 
multané de plusieurs antigènes et l’utilisation concomitante d’un 
antigène syphilitique ; il est dès lors facile de se garder des cofi- 
xations que l’on peut observer avec les sérums de syphilitiques. 


(1) Les 10 unités d’alexine doivent être ramenées au volume de 0,1 pour évi- 
ter un véhicule trop grand. 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARS 


d COMPOSITION DU BUREAU POUR L'ANNÉE 1922 
Fiac Président: Hi ADEzAS SES Te 
HAouVice Président AS CDERGE MAPAAULe nu 
î Secrétaire général : J. CoTTE. HE ME 

& A TER 1 de k Fe $ REX 


Trésorier : C. SENEZ. A PS 
Secrétaires des séances : J. Livox, E. PRINGAULT. 


Imp. A DAVY et FILS AIne, 5 


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Ampoules de 10 ce. (3 par: boîte). s ÿ Traitement 

FRTATS TA par boîte). spécificité ELECTROSÉLÉNIUM du 
acons de e C Ampoules de 5 cc. {3 * boîte). 

Collyre en amp compte-gouttes.] Pour l'agent P (Het poiel Cancer. 


Ovules (6 par: botte). pathogène. : 
Pommade (tube de 30 grammes). ELECTROMA RTIOL (Fer) 
= Ampoules de 2 cc. (12 par boîte). 
ELECTRAUROL (Or) Ampoules de 5 cc: (6 par: boite): Syndrome 
2 anémique . 
Ampoules de 1 cc. (12 par botte). É 
Ampoules de 2 cc. (12 par boîte). £ ARRH NOMARTIOL 
Ampoules de 5 cc. (6 par botte). (Fer col olusl + Arsenic organique) 
Ampoules de 10 cc. (3 par boite). B. — L' | Amp.delcc.(12p"bolte et Gouttes 


ELECTROPLATINOL (Pt) ÉCECTRARGOL COLLOTHIOL Ge é | Toutes les 


est également indications de 


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Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). | le traitement (6 par: boîte). — Pommade. sulfurée, 
Ampoules de 10 cc. (3 par re. Le de a nipiees s 
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Ampoules de 5 cc. septiques. Ampoules de 2 cc. (12 par botte). 
(Boites de 3 et 6. ampoules). : 
ELECTR=H . Toutes | ELECTROMANGANOL ( Actions 
— MG (Mercure) formes de la (Manganèse) cocciques 
Ampoules de5 cc. (6 par botte). Syphilis. Ampoules de2 cc. (12 par boîte): 3 


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DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
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SEANCE DU 14 JANVIER 1922 
SOMMAIRE : 

Cesari(E.) et Levy-Bruuz (M.): JTE re ASE Se TN Ce TT 
Sur l’activité de divers extraits TeissiEr (P. : GASTINEL (net 
alcooliques d'organes pouvant Reizzy (J.): La transmission du 
être utilisés, en guise d’antigène, | virus herpétique au Rat blanc.. 75 
dans le séro-diagnostic de la Teissier (P.), GASTINEL (P.) et 
EVIDION ER RS ER Re 65 | Rerczy (J.) : Présence d'un virus 

Grôer (F. de) : Influence des kératogène dans les herpès symp- 
actions pharmacodynamiques sur . tomatiques. L'unité des herpès., 75 
les dermoréactions inflammatoi- pe : ÿ ê 
Ne ur 62 Réunion roumaine de biolo;i:. 

Levanrri (C.) et Nicorau (S-) : ATHANASIU (J.), MARINESCO (G.) 

Ea vaccine cérébrale ....... ++ 77 |'et Vrapesco (R.): Sur la force 
Nicoras (E.) et Pawisser (L.) : dynamique et la force statique 
Action du formol sur les pro- des muscles chez les parkinso 
priétés du sérum hémolytique... 66 D Re ae Sr 
_ Rose (H.)et Bixer (L.) : Le : Daxrécopou (D.) et Carwior. 
pouvoir lipolytique du sang ct (A.) : Action cardiovasculaire de 
HORDE SES PER une cie ia ane 79 | l’ésérine chez l'Homme normal. 86 
Rowœu (M ) : Sur l'apparition Daniécopozu (D.) et Carniou 
de l’hémoglobine dans les héma- (A.) : Action de l’ésérine chez les 
_ties des Invertébrés.. reresesse. 68 vagotoniques et les sympathico- 

_ Romeu (M.): Sur I existence COQUE RE cet 88 
d’une membrane cellulaire et sur Marinesco, Ranovicr et, Ras- 

ses caractères dans les globules canu : La période latente et le 
rouges des Polychètes.......... 69 | phénomène de la sommation 

SLonmsrt (P.) et ZwriBaum dans les réflexes d’automalisme 
(1-) : Sur quelques conditions de médullaire chez l'Homme..,... 90 


la coloration vitale des Infusoi- 


Biorocre. Comptes RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. | 5 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ei 
0 


Présidence de M. Georges Bohn, vice- président, 
puis de M. Ch. Richet. 


OUVRAGE OFFERT. 
4 
Le Présinexr. — Mme Phisalix offre à la Société de biologie 
Animaux venimeux et venins, 2 vol. in-8°, ensemble 1,522 pages, 
52r figures, 97 planches en noir et en couleur, Paris, 1922. 


. ’ 


INFLUENCE DES ACTIONS PHARMACODYNAMIQUES SUR LES DERMO- 
RÉACTIONS INFLAMMATOIRES, 


Note de François pE GRÜER, présentée par Ed. Pozsrsxr. 


L'injection intradermique de différentes substances pharmaco- 
dynamiques provoque des réactions de trois catégories qui peu- 
vent être considérées comme éléments primitifs de toutes les der- 
moréactions fonctionnelles. Par l'injection d’adrénaline et de ses 
dérivés, ainsi que de pituitrine, nous obtenons la réaction de la 
vasoconstriction locale ; l'injection de caféine provoque la réac- 
tion locale de vasodilatation ; l'administration de toutes autres 
substances étrangères à l'organisme est suivie d’une réaction œdé- 
mateuse, ou d’urticaire local. Parmi les substances qui ont la pro- 
priété de provoquer des urticaires locaux après administration 
intradermique, la morphine, d'atropine, le pepione et les extraits - 
d'organes sont les plus efficaces. 

Ces phénomènes servent de base à la méthode des dermoréac- 
tions pharmacodynamiques de Grôer-Hecht. Grâce à elle, nous 
pouvons, d’une part, étudier les changements conditionnels et 
constitutionnels de la réaction vasomotrice de la peau, d'autre 
part, nous pouvons l’appliquer pour provoquer des changements 
expérimentaux de l’état fonctionnel des vaisseaux dermiques, 
pour étudier leur influence sur le développement et le cours LS 
inflammations locales de la peau. 

J’ai étudié donc avec mes collaborateurs, Progulski, Hescheles 
et Stuetz l'influence de la vasoconstriction, de la vasodilatation et 
de l’action lymphogène locale, évoquées en même temps et au 
même lieu que l'application de la substance phlogogène, sur le 
développement des réactions intradermiques à la tuberculine et 
à la toxine diphtérique, vu le différent mécanisme de ces deux 
types d’inflammation. 


SÉANCE DU 14 JANVIER 63 


Nos injections intradermiques ont été pratiquées dans des ré- 
gions symétriques de la peau du dos chez des enfants réagissant 
nettement à la tuberculine d'une part, et chez des enfants dé-. 
pourvus d'antitoxine normale, réagissant à la toxine diphtérique, 
d’autre part. 

Influence de la vasoconstriction. — Pour étudier l'influence de 
la vasoconstriction locale sur le développement de l’inflammation 
due à la tuberculine, nous diluions notre tuberculine brute dans 
une solution d’adrénaline ou de pituitrine de telle manière, que 
r c.c. de notre solution contenait o,o001 c.c. de tuberculine et 
de 0,2 à o,o7 c.c. de la solution d’adrénaline à 1 p. 1.000 ou de pi- 


_tuitrine. Nous administrions 0,1 c.c. de cette solution par la voie 


intradermique. La même quantité de tuberculine, diluée dans de 


_ l’eau physiologique, injectée dans une région symétrique, nous 
_ servait de contrôle. Les réactions immédiates de la vasoconstric- 


tion, dues à l’adrénaline ou à la pituitrine ont été toujours suffi- 
samment fortes, 24 et 48 heures après l'injection nous pouvions 
constater régulièrement, que les réactions au point d'injection de 
la tuberculine additionnée d’adrénaline ou de pituitrine étaient 
retardées et atténuées par rapport à la réaction de contrôle. L'in- 
tensité de cet effet dépend jusqu'à un certain point de la plus ou 
moins forte concentration de la substance vasoconstrictrice. Les 
effets obtenus avec de l’adrénaline sont comparativement plus 
nets que ceux que nous obtinmes à l’aide de la pituitrine. 

Les résultats obtenus avec la toxine diphtérique dans des con- 
ditions analogues (1/50 de la dose mortelle minima + adrénaline) 
ont été opposés : l'addition d’adrénaline à la toxine diphtérique 
produit un effet accélérant et renforçant sur le développement 
de la réaction de Schick. Nous voyens donc que la vasoconstric- 
tion pharmacodynamique provoquée au point d'application de la 
substance phlogogène en même temps que cette dernière exerce 
une action atténuante sur l’inflimmation, causée par des substan- 


ces secondairement toxiques — du type de la tuberculine — tan- 


dis qu’elle renforce l’inflammation, causée par des produits pri- 
mairement toxiques — du type de la toxine diphtérique. 

Cette différence nous démontre le mécanismie différent de ces 
deux types de la pathogénie des processus inflammatoires, ainsi 
que l'importance du facteur secondaire, non seulement cellulaire, 
mais évidemment aussi humoral, pour la toxicité de la tuber- 
culine. 

Les résultats de nos expériences sont opposés aux résultats de 


 Bouveyron, récemment présentés à la Société de biologie (x). Get 


auteur insiste sur l’augmentation des réactions à la tuberculine 
sous l’influence de l’action simultanée de l’adrénaline. Je pense 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 1921. 


G4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


que cette différence provient de la technique de Bouveyron, qui 
administrait des doses d’adrénaline bien plus fortes (r. p. 2.000- 
1 p. 4.000). De telles concentrations d’adrénaline sont capables 
de produire par elles-mêmes des symptômes d’inflammation cau- 
sés par des lésions vasculaires au lieu d'injection. Cette action de 
grandes doses d’adrénaline peut donc s'ajouter à l’action de la tu- 
berculine et donner l'apparence de l'augmentation spécifique des 
réactions dans les expériences de Bouveyron. re | 

Influence de la vasodilatalion. — Les mêmes expériences répé- 
tées en utilisant la caféine (1-2 p. 100), au lieu de substances va- 
soconstrictrices, nous ont démontré un léger renforcement de 
nos réactions à la tuberculine et une légère atténuation de nos 
réactions à la toxine diphtérique par vasodilatation locale. L'ac- 
tion de la vasodilatation sur les réactions inflammatoires est donc 
opposée à celle de la vasoconstriction. Les effets produits par la 
caféine sont en général moins nets. 

Influence de l’urticaire local. — Toutes les substances capables 
de provoquer dans la peau un urticaire local bien prononcé, in- 
jectées simultanément avec des produits phlogogènes exercent 
une action atténuante sur le développement des réactions inflam- 
matoires consécutives et peuvent même les supprimer totalement. 
Cette action atténuante est proportionnelle aux facultés lympho- 
gènes de ces substances. Il est facile à comprendre d'ailleurs pour- 
quoi l’addition de morphine ou de peptone, par exemple, à la 
tubereuline ou à la toxine diphtérique est capable d’atténuer leur 
action toxique. La substance toxique déposée en un point où la 
sécrétion de la Iymphe est abondante sera sensiblement diluée. 
Comme l'évolution de l’œdème local apparaît quelque temps après 
l'injection, mais en tout cas avant que la période d'incubation ne 
soit terminée, il en résulte aussi une accélération de la Fos 
de la substance toxique. 

Comme les extraits d'organes introduits par 1 voie intrader- 
mique sont, eux aussi, lymphogènes à peu près comme la pep- 
tone ; on comprend pourquoi Bouveyron pouvait constater l'action 
atténuante d'extraits d’ovaire sur la réaction à la tuberculine. Ce 
phénomène n’a rien‘de spécifique et peut être reproduit par ur 
extrait quelconque. 


(Clinique pédiatrique de la Faculté de médecine de l'Université 
Jean Casimir, Léopol, Pologne). 


x 


SÉANCE DU 14 JANVIER 65 
Re ER D RER Ne Er tn ee ns sn? 


SUR L'ACTIVITÉ DE DIVERS EXTRAITS ALCOOLIQUES D'ORGANES 
POUVANT ÊTRE UTILISÉS, EN GUISE D'ANTIGÈNE, DANS LE SÉRODIAGNOSTIC 
DE LA SYPHILIS, 


par Ë. Cesarr et M. Levy-Bruur.. 


On utilise couramment aujourd’hui, aussi bien dans la réaction 
de Wassermann que dans celle de Sachs et Georgi, un extrait al- 
coolique d’organe, habituellement de cœur de Bœuf, à titre de 
soi-disant antigène. Le phénomène de coagulation révélé objec- 
tivement par la technique de Sachs et Georgi apparaît tardive- 
ment, mais il doit commencer à se manifester dès le début de la 
réaction. Il y a tout lieu de penser que la déviation du complé- 
ment, qui sert d'indicateur dans le procédé de Wassermann, est 
liée aussi à la floculation virtuelle du sérum des syphilitiques. 

Nous avons recherché, parmi les organes de plusieurs espèces 
animales, ceux qui fournissent les extraits alcooliques les plus 
aptes à floculer en présence de sérum d'individus atteints de 
syphilis. Nos expériences ont été faites en suivant une technique 
calquée sur celle de Sachs et Georgi, à la différence près que les 
extraits étaient employés sans addition de cholestérine. 

Les extraits alcooliques qui nous ont servi dans nos essais avaient 
été préparés à l’aide de tissus soumis à une cuisson prolongée dans 
l’eau en ébullition, puis desséchés et broyés, longuement épuisés 
par l’acétone et mis finalement à macérer pendant 24 heures dans 
cinq parties, en poids, d'alcool à 96°-100°. La liqueur recueillie 
par filtration était additionnée d’eau distillée pour mettre les li- 
poïdes en suspension ; la dilution, isotonisée avec une solution 
concentrée de NaCI, était ensuite étendue d’eau physiologique jus- 
qu'à obtention d’une émulsion opalescente, d’un titre diaphano- 
métrique déterminé par comparaison avec une émulsion étalon. 
À 1 c.c. d'émulsion, on ajoutait 0,25 c.c. de sérum de sujet syphi- 
litique ou de sérum humain normal. La lecture était faite après 
un séjour de 24 heures à l’étuve. 

Dans ces conditions, nous avons observé des floeulations carac- 
téristiques en présence des émulsions préparées avec des extraits 
de foie, de cœur, de rein et de rate provenant du Cheval, du Bœuf, 
du Porc ou du Mouton. Les extraits de cœur et de foie se sont 
toujours montrés les plus actifs. Nous n'avons pas noté de diffé- 
rence appréciable à cet égard entre les extraits de Cheval, de 
__ Bcuf, de Porc et de Mouton. Les réactions positives ont été moins 
fréquentes avec les extraits de rein et, pour cet organe, les extraits 
de Porc et de Mouton se sont montrés plus actifs que ceux de Che- 
val et de Bœuf. Les extraits de rate n’ont manifesté qu'une très 


66 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


faible activité, à peine marquée pour les organes de Cheval et de 
Porc, nulle pour ceux de Bœuf et de Mouton. 


Dans les conditions de nos expériences, la floculation ne s’ob- 


servait pas avec tous les sérums de syphilitiques. L’addition de 
cholestérine est indispensable pour amener la réaction de Sachs 


et Georgi au mème degré de sensibilité que la réaction de Wasser- 


mann, Nous n'avons jamais obtenu de floculation avec le sérum 
de sujets indemnes de syphilis. 


(Laboratoire du D° M. Nicolle à l'Institut Pasteur). 


r 


ACTION DU FORMOL SUR LES PROPRIÉTÉS 
DU SÉRUM HÉMOLYTIQUE, 


par E. Nicoras et L. Panisser. 


À 


Dans une récente communication (1), l’un de nous (E. Nicolas) 
a rapporté les expériences qui montrent que la gélification du 
sérum par le formol n’est pas une transformation spéciale au 
sérum humain syphilitique, comme veulent le prouver Gaté et 
Papacostas, mais qu'elle s’observe tout aussi bien avec le sérum 
normal des animaux de diverses : espèces domestiques. | 

Gaté et Papacostas se sont demandés si, dans la gélification du 
sérum par le formol, le gel ne « captait pas les substances sus- 
ceptibles de fixer le complément dans la réaction de Wasser- 
mann ». Tous les essais qui ont été poursuivis dans ce sens n’ont 
pas fourni de réponse à cette question parce que l’hémolyse à 
toujours fait défaut même dans les tubes témoins ne contenant 
pas d’antigène.et les auteurs ont été portés à penser « qu'il fallait 
donc vraisemblablement incriminer l’action us du 
formol. Celle-ci est certaine, disent-ils, car, à petites doses, le 
formol empêche l’action du « couple complément de Cobaye-sé- 
rum hémolytique Lapin anti-Mouton » sur les hématies. 

Les recherches que nous venons de poursuivre ne confirment 
pas les résultats annoncés par Gaté et Papacostas. Nous avons 
reconnu par plusieurs essais que le formol, lorsqu'il a été ajouté 
à du sérum hémolytique, est loin d'exercer une action empêchan- 
te aussi complète sur la manifestation des propriétés spécifiques 
de ce sérum. Nous allons faire connaître dans quelles ECS 
nous avons été amenés à faire ces constatations. 

Le sérum ao était du sérum provenant d’un Cheval 
(et non d’un Lapin, comme à l'ordinaire) traité par des hématies 


(1) C. R. de Ja Soc, de biol., séance du 3 janvier 1922. 


[l 


VIA 2 


SÉANCE DU 14 JANVIER 65. 


- de Mouton. Ce sérum était additionné de formol du commerce 
dans des proportions qui ont varié de 1 à 5o c.c. de formol p. 1000 
de sérum. Le sérum formolé était mis en présence des hématies 
de Mouton dès l’addition du formol ou seulement après quelques 
heures de contact, soit à la température du laboratoire, soit à 
l’étuve. Au bout d’une heure de séjour à l’étuve du mélange hé- 
maties-sérum, on ajoutait de l’alexine de Cobaye et on observait 
lès résultats. Dans chaque essai, nous avons déterminé l’activité 
du sérum hémolytique et nous nous sommes maintenus à la li- 
mite de cette activité, de telle façon qu'avec la plus petite dose 
utilisée (généralement une goutte de sérum dilué au dixième), 
l’hémolyse était incomplète. Ajouté au sérum dans la proportion 
de 1 à 5o p. 1.000 en volume, le formol n'a jamais empêché l’ap- 
parition de l’hémolyse. À r, 2 ou 5 p. 1.000, le formol ne nous 
a paru exercer aucune action ; il n’est pas plus capable d’empèê- 
cher la réaction que de retarder son apparition ou de modérer 
ses effets. À des taux plus élevés, il arrive que l’hémolyse est 
moins complète avec un sérum formolé qu'avec un sérum non 
formolé, sans qu'il soit possible de dire si cette action inhibitrice, 
toujours légère, est constante et régulière. 

Le formol dilué dans la solution physiologique aux mêmes taux 
que ceux auxquels il était ajouté au sérum s'est toujours montré 
. sans action sur les hématies dans les tubes témoins. 

Nos résultats sont corroborés par ceux auxquels sont arrivés 
Armand Delille et Launoy qui, en ajoutant le formol même dans 
la proportion de ro p. 1.000 aux hématies — l’autre élément du 
système hémolytique — ont vu que la réaction n'était modifiée en 
rien. La formolisation du sérum hémolytique ne semble donc 
pas avoir plus d’inconvénient ni plus d'influence sur la réaction 
que la stabilisation des hématies par le formol, telle qu'elle est 
d'un usage courant dans les laboratoires depuis les recherches 
auxquelles nous avons fait allusion. 

Il nous paraît aussi que nos résultats ont une autre portée, puis 
qu'ils prouvent que l’addition de formol, même dans une propor- 
tion capable de gélifier au bout d’un temps plus ou moins long 
(2 ou 3 jours ou plus) ne modifie pas certains anticorps que ce 
sérum peut renfermer. 


(Ecole vétérinaire d’Alfort). 


68 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Sur : L'APPARITION DE L'HÉMOGLOBINE DANS LES HÉMATIES 
DES INVERTÉBRÉS, 


par Marc Romreu. 


L'apparition de l’hémoglobine dans les hématies des Verté- 
brés est un problème encore mal résolu. En ce qui concerne les 
Invertébrés, il ne me semble même pas avoir été ébauché. 

Dans une note récente et d’un haut intérêt parue aux Comptes- 
Rendus, (1), Marcel Prenant a exposé les résultats obtenus par 
Jui sur les formes jeunes des globules rouges des Vertébrés en 
utilisant le réactif benzidine-eau oxygénée. Il a établi ainsi le rôle 


essentiel joué par le noyau dans la formation de l’hémoglobine, 


le chondriome jouant sans doute aussi un rôle dans cette pro- 


duction. 
J'ai employé parallèlement les mêmes méthodes sur les héma- 


ties de quelques Invertébrés et j'avais obtenu, avant la publica- 


tion de sa note, des résultats presque superposables qui viennent 
confirmer le bien-fondé de ses observations en même temps que 
leur valeur générale. J’ai étudié spécialement à ce point de vue le; 
hématies des Glycériens et des Capitelliens. Les colorant par le 
réactif benzidine-eau oxygénée, je les ai vues se teindre en bleu 


intense, celte coloration étant imputable à leur forte charge en 


hémoglobine qui se comporte, on le sait, comme une peroxydase. 
Effectuant la réaction de façon ménagée, j'ai vu tout d’abord la 
membrane de l’hématie, puis les granules intérieurs, et enfin la 
totalité de l’hématie se colorer. Opérant sur des globules rouges 
de Notomastus benedeni et de Glycera tesselata ayant subi un dé- 
but d'hémolyse, j'ai vu le cytoplasme demeurer clair alors que le 
noyau se teignait fortement par le réactif. Contrairement à ceux 
des hématies, les noyaux des autres cellules, en particulier des 


leucocytes restaient parfaitement incolores. La réaction positive 


donnée par le noyau des hématies permet de supposr l'existence 
de l’hémoglobine dans ces noyaux, supposition confirmée par l’é- 
preuve du chauffage à ro0° qui n'empêche pas la coloration, 
confirmée aussi par la teinte jaune que présente le noyau au dé- 
but de l’hémolyse et sur des préparations fixées et non colorées, 
par la coloration verte que leur donne le bleu de méthylène qui 
colore en bleu franc tous les autres noyaux cellulaires. Je vois 
encore une preuve de l'existence d’une hémoglobine nucléaire 
dans le fait que le noyau reste invisible dans les annee des An- 


nélides examinées sur le frais. Or, ces hématies presque toujours 


® (à) M. Prenant. Sur ie de l’hémoglobine dans les hématies des Ver- 
tébrés. C. R. de lu Soc. de biol., t. 85, p. 912. 


SÉANCE DU 14 JANVIER 69 


ee 
très minces sont souvent réduites vers le centre à la seule épais- 
seur du noyau qui apparaîtrait en clair s’il n'était point coloré 
par le pigment respiratoire. 

Pour toutes ces raisons, je pense que le noyau des hématies, 
chez les Invertébrés, contient de l’hémoglobine comme celui des 
érythroblastes des Mammifères. Cette seule constatation suffit 
pour admettre que ce pigment se forme aux dépens de la chro- 
matine, comme le pensait Macallum, qui le considérait comme 
le IEcultat de la chromatolyse et Bohn qui a classé ce pigment à 

côté des corps puriques dans le groupe des dérivés azotés de la 
chromatine. Ces figures d’amitose que j'ai observées si souvent 
dans les globules rouges des Annélides ne sont-elles pas plutôt en 
rapport avec l’activité sécrétrice du noyau qu'avec un phénomène 
de multiplication cellulaire ? 

_ La participation du chondriome à la sécrétion me paraît moins 
facile à prouver. J'ai vu cependant que les grains réfringents de 
l'hématie des Glycériens, qui donnent une réaction positive avec - 
la benzidine, se colorent par la méthode de Regaud. Il n’est pas 
certain que ces grains soient de nature mitochondriale. Kollmann 
les considère comme des produits. d'excrétion. La méthode de 
Regaud m'a permis de colorer en outre des grains très fins, plus 
gros et plus nombreux dans les hématies jeunes, et aussi des for- 
-mations fibrillaires et réticulées que j'aurai l'occasion d'étudier 
ailleurs. De la coloration des gros grains réfringents faut-il con- 
clure que certains au moins des éléments du chondriome peu- 
vent être chargés d'hémoglobine ? 

Il résulte de ces constatations que le noyau des hématies, même 
adultes, chez les Invertébrés, est chargé d'hémoglobine. Le noyau 
semble donc jouer un rôle essentiel dans la production de ce 
pigment qui se formerait aux dépens de la chromatine comme 
l’avaient supposé plusieurs auteurs. Les phénomènes d'amitose 
que j'ai souvent observés dans ces hématies sont peut-être en 
relation avec l’activité sécrétrice spéciale de leurs noyaux. 


(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). 


SUR L'EXISTENCE D'UNE MEMBRANE CELLULAIRE ET SUR SES 
CARACTÈRES DANS LES GLOBULES ROUGES DES POLYCHÈTES, 


par Marc Romru. 


J'ai étudié, dans plusieurs notes antérieures (r), les caractères 
morphologiques et microchimiques des globules rouges dans les 
principales familles d'Annélides où se rencontrent ces éléments. 


(x) Voir C. R. de l'Acad. des sc. et C. R. de la Soc. de biol., 1921. 


TO SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Un des faits qui m'a le plus frappé dans cette étude, c’est l’exis- 
tence constante d’une membrane cellulaire. La présence de cette 
membrane, niée par Eisig dont l'opinion est d’ailleurs contre- 
dite par ses figures, me paraît indiscutable. Cette membrane 
d’enveloppe devient visible par l’action de réactifs divers sur les 
hématies: solutions salines concentrées, eau de mer acidifiée par 
l'acide acétique, solution de vert de méthyle. Son existence ne 
peut plus être mise en doute lorsqu'on étudie, comme je l’ai fait, 
les globules rouges sur des coupes fines. On se rend compte 
alors que la membrane n'est pas une simple apparence de figure 
myélinique à double contour, mais existe bien réellement. Sur le 
vivant, elle ne peut être aperçue tant que la cellule est dans son 
milieu vital, l’hémolymphe. Tout au plus peut-on soupçonner 
sa présence en constatant, comme je l’ai vu, que le contenu des 
globules rouges est fluide. Une pression sur la lamelle suffit pour 
déplacer les granules intérieurs et même le noyau. La chose 
est particulièrement visible dans l’hématie de la T'erebella lapi- 
daria, qui est bourrée de sphérules dont j'ai montré la nature 
graisseuse, sphérules se déplaçant dans un milieu.fluide riche en 
hémoglobine. Cette fluidité est prouvée aussi par l'observation 
du phénomène de l’hémolyse. On voit alors la cellule prendre 
peu à peu une forme sphérique et la pénétration de l’eau à son 
intérieur est accompagnée de vifs mouvements des sphérules 
graisseuses qui finissent par se tasser à l’un des pôles par suite 
de la pression intérieure. De telles constatations sont incompa- 
tibles avec une structure spongieuse du globule, de même que 
la cristallisation de l’hémoglobine à l’intérieur du globule obser- 
vée par Eisig chez un Capitellien. J’ai étudié les réactions colo- 
rantes dé la membrane globulaire. Je l'ai toujours vu présenter 
une réaction acidophile. Très réfringente avant toute coloration, 
elle se montre fortement éosinophile, se colorant en rouge bril- 
- lant par l’éosine. J'ai pu la colorer de même par l'orange, et j'ai 
vu, en employant la méthode de Prenant, qu’elle était nettement 
sidérophile. Par ces diverses réactions colorantes, elle semble se 
rapprocher de l’hémoblogine. Il n’est d’ailleurs pas impossible 
qu'elle en soit chargée. Ce qui me le fait supposer, c’est ce que j'ai 
observé en pratiquant de façon ménagée la réaction de la benzi-. 
dine. J’ai vu la membrane globulaire se colorer tout d’abord et 
rester un instant seule colorée. S'il en était ainsi chez les Mam- 
mifères, celà permettrait peut-être de comprendre pourquoi la 
membrane de l’hématie altérée donne la réaction du bleu de 
Prusse dans les figures hémoglobiniques membraneuses et sphé- 
rulaires décrites par A. Prenant dans la rate du Cheval (x). 


(1) À. Prenant. C.-R. de l'Assoe des anat.; 16° réunion, Paris 1921, p. 39-44. 


-SÉANCE DU Î4 JANVIER TE - 


La membrane, dans les hématies des Annélides, est homogène 
et continue. Elle ne présente pas de pores comme ceux dont 
Meves admet l'existence chez les Mammifères (1). Son épaisseur, 
chez Glycera tesselata, est voisine de 0,5. Les méthodes usuelles 
ne permettent pas d'y décéler de structure mais, par des métho- 
des spéciales, j'ai pu y reconnaître des formations particulières 
que je décrirai ailleurs. 

L'existence d’une membrane globulaire dans l'hématie des 
Vertébrés est admise par de nombreux auteurs et non des moin- 
dres, mais elle n'est pas acceptée par tous. Meves l’admet chez 
les Mammifères, mais la nie chez les Batraciens. Son existence 
chez les Annélides offre donc un certain intérêt. 

Je crois qu'il faut, au moins pour ces derniers, en revenir à 
l'ancienne opinion de Hewson et de Schwann considérant le 
globule rouge comme une vésicule formée d’une paroi semi-per- 
méable dont le contenu serait liquide et sans structure. Les cons- 
tatations que j'ai faites chez les Invertébrés me semblent venir 
appuyer les inductions et lés expériences des partisans de la théo- 
rie membrano-osmotique. 


(Laboratoire d’histologie de la Faculté de médecine). 


SUR QUELQUES CONDITIONS DE LA COLORATION VITALE 
| DES INFUSOIRES, 


par P. Sconmskr et J. ZWEIBAUM. 


Au cours d'expériences sur la coloration vitale des [nfusoires, 
- nous avons été amenés à préciser certaines conditions, peu ou pas 
connues, de la coloration, en particulier l'influence de la tempé- 
rature, de l'inanition (2), de l’état fonctionnel de la cellule, de la 
concentration du colorant, ete. Nous avons, d’autre part, étudié 
la coloration par des colorants basiques beaucoup moins étudiée 
que celle des colorants acides. On sait que l'effet de la coloration 
dépend de la nature du colorant (acidité, alcalinité, état colloïdal, 
etc.), ainsi que de la réaction spécifique de l’organisme. | 
_ Dans nos expériences, nous nous sommes arrêtés surtout sur 
quelques colorants (rouge neutre, brun Bismarck et bleu de to- 
luidine), appliqués à une seule cellule (Paramaecium caudalum). 
Nous avons également expérimenté le bleu Victoria, le bleu de 
Nil, la thionine et des colorants acides : bleu trypan, bleu à l’eau, 

bleu pyrrol, d'isamine et carmin au lithium. 


do Hayes. Archiv f. mikr. Anatomie, t, 77, 1917. 
- (:) Wallengren. Zeit. f. allg. Phys., 1902: 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


1 
1Ù 


Le choix de notre travail a été déterminé par le fait que le ré- 
sultat de la coloration vitale chez les Protozoaires est plus clair, 
parce que l’on s'adresse à une cellule constituant dr in- 

dépendant (1). 
: Parmi les nombreux problèmes qui se posent, nous n'avons 
envisagé, dans cette note, que les caractères généraux de la colo- 
ration (formation des granules), réservant l'étude de l’excrétion 
du colorant hors de la cellule (formation des « « exkretperlen » de 
Prowazek) pour une autre note. 

Il résulte de nos recherches que le bre des cellules mises 
en expériences Joue un rôle important dans les caractères de la 
coloration. Ainsi, par exemple, 2774 individus dans ro c.c., c’est- 
à-dire 277 individus par c.c., de ie solution de rouge nov, à la 
concentration de m/480.000, meurent en général 2 jours après le 
commencement de l'expérience, sans excrétion du colorant sous : 
forme de perles de Prowazek, tandis que 31.622 individus, c’est-à- 
dire 3.162 par c.c., — cæleris paribus, — supportent très bien 
cette concentration (optimum comme nous avons pu le voir), et 
le troisième jour commencent à excréter le colorant. Nos expé- 
riences ont été faites avec un nombre de Protozoaires oscillant de 
8.850 à 12.236 pour 15 c.c. de solution, c’est-à-dire de 59o à 815 
par c.c. Dans chaque série d'expériences, nous avions à peu près 
le même nombre d'individus. L’effet de la coloration avec le rouge 
neutre est le suivant : à la concentration de m/120.000, la colo- 
ration du cytoplasme est, après 24 heures, presque complètement 
diffuse, tandis qu'à la concentration de m/240.000 on observe 
dans la cellule de nombreuses granulations et une tache claire, 
ovale ; complètement incolore au milieu de la cellule. 

C’est le noyau avec une petite zone du protoplasme périnu- 
claire qui ne subissent jamais la coloration quels que soient les 
colorants employés (2 et 3). L'’intensité de la coloration varie 
avec la concentration du rouge neutre ainsi qu'avec la tempé- 
rature. Aïnsi à la concentration de m/480.000 on observe que, 
seules, les granules subissent la coloration tandis que la subs- 
tance intergranulaire reste complètement incolore. À la concen- 
tration de m/960.000 et m/1.920.000 il n’y a que les vacuoles nu- 
tritives qui soient colorées, tout le reste de la cellule est absolu- 
ment incolore. À la concentration de m/2/40.000 ainsi que 
m/A80.000, on observe dans l’endoplasme, déjà 24 heures sue la 
mise en expérience, des granulations de deux catégories : 1°, de 


(x) Nierenstein. Pflügers Arch. , 1920. 

(2) Provazek. Zeit. f. wiss. 2001. , 1898. 

(3) Nous n'avons observé la coloration du noyau que de les individus affai. 
blis et proches de la mort (pendant le dessèchement de la goutte d’ eau): 

(4) Baldwin. Biolog. bull., 1920. 


SÉANCE DU 14 JANVIER 73 


petites granulations colorées en rose trouble, ne réfractant pas la 
lumière ; 2°, des granulations grosses, colorées en rouge vif, 
réfractant fortement la lumière. Nous appellons les premières, les 
granulations À et les secondes, les granulations B. Les granula- 
tions À se trouvent disséminées dans tout l'endoplasme, particu- 
lièrement accumulées aux pôles de la cellule. Ce sont probable- 
ment des éléments préformés que l’on observe également chez 
les individus non colorés. Elles sont sans doute liées à l'échange 
matériel de la cellule et apparaissent en quantité minime chez les 
individus à l’état de jeûne. Les granules B sont beaucoup plus 
grandes et de diverses tailles. Elles se trouvent aussi dans tout 
l’'endoplasme, sans ordre et peuvent s’äccumuler aux pôles de la 
cellule. La quantité de ces granules, très faible quelques heures 
après la mise en train de l'expérience, augmente fortement dans 
la suite. On observe en même temps l'éclaircissement progressif 
du cytoplasme. Il s’agit du phénomène de l'excrétion de la cou- 
leur. 


(Laboratoire d’histologie et d'embryologie de la Faculté de 
médecine de l'Université de Varsovie). 


PRÉSENCE D'UN VIRUS KÉRATOGÈNE DANS LES HERPÈS 
SYMPTOMATIQUES. L'UNITÉ DES HERPÈS, 


par P. Teissier, P. GAsTixez et J. Rerrzy. 

La présence d’un virus kératogène dans les vésicules de l’her- . 
pès est définitivement démontrée par les expériences de Dôüerr, 
de Blanc et Caminopetros, ainsi que celles de Levaditi, Harvier 
et Nicolau qui ont établi sa parenté avec celui de lente 
léthargique. 
Ces auteurs ont surtout envisagé les faits concernant l'herpès 
génital et l’herpès récidivant. Il était à se demander si l’herpès 
dit symptomatique, survenant au cours de différentes infections, 
était de même nature et relevait d'un virus ayant les mêmes 
propriétés que celui de l’herpès spontané. Nous avons, à ce point 
de vue, étudié plusieurs malades offrant au cours de diverses 
déterminations infectieuses des efflorescences herpétiques sur Ya 
face. Dans tous ces cas, nous avons porté le virus sur la cornée 
du Lapin. 

Voici les résultats obtenus a 
* 1° Herpès au cours d’une méningite cérébro-spinale à Ménin- 
gocoques À. Poussées d'herpès au début de l'affection. Scari- 
fication de la cornée du Lapin et inoculation le 26 septembre 


. 
LA 


WP SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


* 


le 27, opacité légère de la cornée. Kératoconjonctivite le 28 ; 
survie de l’animal. 

° Herpès au cours d’une pneumonie danote aiguë. Inoculation 
le 56 décembre d’une vésicule labiale d’herpès apparue chez un 
pneumonique en période d'état. Kératite le 17. Mort de l'animal 
122: | 
.. 3° Herpès au cours d’une angine dinbiérique, Le 19 octobre, là 

vésicule d’herpès est inoculée à l’œil du Lapin. Kératite dès le 21. 
Mort de l'animal avec phénomènes encéphaliques le 28. 

4° Herpès au cours d’un état grippal. Inoculation le 9 octo- 
bre. Kératite le 16. Mort de l’animal avec encéphalite et con- 
vulsions le 18. 

5° Herpès au cours d’un ictère infectieux bénin (type catarrhal;. 
Le 13 novembre, inoculation à la cornée. Le 15, kératite. Phéno- 
mènes encéphaliques et mort le 21. c 

6° Herpès au cours d’angine érythémateuse de nature non dé- 
finie. Inoculation le 25 octobre d’une vésicule d’herpès labial à 
la cornée du Lapin. Kératite très accusée dès le 27 octobre. Mort 
de l’animal le 30. 

7° Herpès génital survenant chez un malade atteint de syphilis 
secondaire, cutanée et muqueuse. Inoculation à la cornée du La- 
pin le 25 D cb. Début de kératite le 29. Mort de l'animal 
avec encéphalite le 6 décembre. 

8° Herpès au cours des oreillons. Inoculation le 31 décembre. 
Kératoconjonctivite le 2 janvier. Survie de l’animal. 

Conformément aux conclusioas des recherches des auteurs 
précédents, il nous a été possible, en partant du cerveau du Lapin 
inoculé sur la cornée et ayant succombé à des phénomènes d’encé- 
phalite, de reproduire expérimentalement une nouvelle kératite 
de pâssage sur l'œil du Lapin ; d'autre part, les coupes histolo- 
giques ont montré la présence d'infiltrats périvasculaires dans 
la région mésocéphalique. Conformément aussi aux recherches 
antérieures, toute tentative de production de kératite chez le La- 
pin a échoué en inoculant le contenu des vésicules d’érythème 
polymorphe, de varicelle ou de zona. 

Nous avons recherché si l’apparition d’herpès chez un malade 
au cours d’une infection était sous la dépendance ou non de 
l'existence préalable du virus kératogène salivaire : dans les 3 
cas suivants où il fut systématiquement recherché (herpès au 
cours d’un ictère infectieux, au cours d’une angine diphtérique, 
et enfin d’un état grippal) la salive ne contenait pas de virus. Il 
serait intéressant de délimiter le cadre des angines dites herpé- 
tiques par la mise en évidence du virus kératogène dans lexsu- 
dat amygdalien. Mais les conclusions sont soumises à caution du 
fait du virus salivaire qui peut être normalement trouvé. Dans : 


— SÉANCE DU ÎÆ JANVIER 79 


un cas sur trois, l'exsudat amygdalien a reproduit une kératite 
très nette sans encéphalite, mais il est impossible d’affirmer si ce 
virus est la cause de l’angin® ou l'hôte de la salive. 

En résumé, les faits rapportés montrent que toute eee 
tion entre les herpès dits spontanés et Les herpès dits sympto- 
matiques ne peut pas être maintenue à en juger par le même 
résultat des inoculations sur la cornée du Lapin. L'apparition des 
vésicules d’herpès au cours de différentes maladies infectieuses, 
devrait donc être considérée comme une véritable complication, 
c'est-à-dire comme un état morbide surajouté et relevant d’une 
autre cause, en l’espèce ce que l’on dénomme le virus herpétique. 

Il resterait à déterminer pourquoi certaines infections, teiles la 
pneumonie et la méningite cérébre-spinale, s’accompagnent le 
plus souvent de manifestations herpétiques, contrairement à 
d’autres maladies, en particulier celles que l’on considère géné- 
ralement comme dues à un virus filtrant (scarlatine, variole, va- 
ricelle, etc.), dans lesquelles il est vraiment exceptionnel de no- 
ier la présence de vésicules herpétiques. 


LA TRANSMISSION DU VIRUS HERPÉTIQUE AU RAT BLANC, 


par P. Tessier, P. GasrTinez et J. Rerczy. 


A notre connaissance, les auteurs ont considéré jusqu'ici le Rat 
blanc comme réfractaire au virus herpétique ; nous avons repris 
ces expériences et, contrairement aux recherches antérieures, il 
nous à paru que cet animal était susceptible d’être infecté par le 
virus herpétique d'origine humaine dirécte ou de provenance 
expérimentale ; soit de la cornée du Lapin, soit du mésocéphale 
de cet animal mort d’encéphalite. 


Nous nous bornons à rapporter les protocoles suivants : 


1° Transmission d’herpès d’origine humaine : a) Herpès la- 
bial spontané, inoculé le 25 novembre sur la eornée d'un Rat 
blanc ; le 29, kératite légère, pas de phénomène clinique ; l’ani- 
mal est trouvé mort le 6 décembre. Prélèvement du cerveau pour 
des passages ultérieurs ; b) Herpès labial au cours d’une pneu- 
-monie, inoculé le 16 décembre, kératite très légère, mais mort 
de l’animal le 22. : | 
22 Transmission d’herpès d’ origine cexpérimentale : a) Un pré- 
lèvement. de la kératite d’un Lapin provenant de l’inoculation 
d'herpës humain est porté sur l’œil d'un Rat blanc le 30 octobre. 
Pas dé kératite apparente. Mort de l’animal le 7 novembre. Prélè- 
vement du:cerveau pour des passages ultérieurs ; b) Une émul- 


76 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sion du cerveau d’un Lapin mort d’encéphalite, suite de kératite 
herpétique, est inoculée sur la cornée d’un Lapin et sur celle d'un 
Rat blanc le 15 novembre. Le Lapin meurt le 23 novembre avec 
les lésions habituelles d’encéphalite. Le Rat blanc ne présente pas 
de kératite, mais il succombe le 22 novembre. Son cerveau est 
prélevé pour passages ultérieurs. 

3° Présence du virus herpétique dans le cerveau du Rat blanc. 
Dans toutes nos expériences où le Rat blanc succombait -aux ino- 
culations cornéennes d'herpès dans les délais ci-dessus mention- 


nés, nous avons pu mettre en évidence le virus herpétique par 


passage de ce virus en série chez le Lapin et reproduire, chez cet 
animal, la kératite spécifique. 


a) Un prélèvement de kératite, déterminée chez le Lapin par 
l’inoculation d’herpès labial, est inoculé à un Rat blanc ; il meurt 
en 7 jours sans avoir présenté de kératite nette. Son cerveau est 
prélevé, émulsionné dans le sérum physiologique et une inocula- 
tion est faite, le 7 novembre, à la cornée du Lapin. Ce dernier 
présente une kératite le a novembre. Il meurt le 15 avec des phé- 
nomènes d’encéphalite ; le mésocéphale prélevé, émulsionné, est 
inoculé à nouveau le même jour sur la cornée d’un Lapin qui 


présente une kératite le 18 novembre et meurt d'encéphalite le 


23 novembre. 
b) Un prélèvement d’ eo de passage chez le Lapin est 


inoculé sur la cornée d’un Rat blanc le 15 novembre ; cet animal 


ne présente pas de kératite, mais il meurt le 22. Son cerveau 
émulsionné est porté sur la cornée du Lapin qui offre une kéra- 
tite le 24 novembre, mais l’animal survit. 

Enfin, il est possible de transmettre en série le virus encépha- 
litique du Rat à un autre Rat blanc, par inoculation cornéenne. 
Ce nouvel animal, après kératite, meurt dans un délai plus ou 


moins long avec malnetes des phénomènes de parésie du train : 


postérieur. 

4° Voies d'infection: nous avons obtenu l'infection du Rat blanc 
par l'inoculation cornéenne dans chacune de nos expériences, 
sauf dans un cas ; mais nous avons toujours échoué en essayant 
la voie péritonéale et la voie nerveuse périphérique, par injec- 
tion du virus dans le nerf sciatique. Nous n'avons pas étudié la 
voie intracérébrale ni la voie méningée. 


è 


En résumé, le Rat blanc est réceptif pour le virus herpétique : 
l'inoculation cornéenne détermine souvent une kératite, mais 
toujours légère et passagère, très différente de celle présentée par 
le Lapin. Cette kératite peut même manquer et cependant l'infec- 
tion des centres nerveux peut être réalisée : l'encéphalite du Rat 
blanc est bien déterminée par le virus herpétique ; elle est sus- 


s 


Mahé co: 


SÉANCE DU 14 JANVIER 0 
ceptible de reproduire une kératite chez le Lapin avec encépha- 
lite consécutive ; elle est également, et en série, réinoculable au 
Rat. L 


LA VACCINE CÉRÉBRALE, 


par C. Levaprrr et S. Nicorau. 


Nous avons montré, dans une note présentée à l'Académie des 
Sciences (x) (7 novembre 1921), que le virus de la vaccine, devenu 
pathogène pour le Lapin en inoculation intracérébrale (Levaditi, 
Harvier et Nicolau) (2), pouvait être cultivé indéfiniment à l’état 
pur dans le cerveau de cette espèce animale. Nous apportons au- 
jourd'hui les constatations recueillies depuis notre dernière pu- 
blication. 

1° L’inoculation intracérébrale faite en séries régulières pen- 
dant huit mois, a permis d'obtenir un virus vaccinal fixe, 
adapté au cerveau et comparable, au point de vue de sa virulence 
invariable, au virus rabique fixe. À l'heure qu'il est, nous som- 
mes à notre 108° passage de cerveau à cerveau. L’inoculation al- 
ternative de testicule au cerveau et inversement, indispensable 
au début, a été abandonnée depuis 4 mois, comme inutile. Ac- 
tuellement, il suffit de triturer avec de l’eau salée isotonique ut. 
petit fragment d’encéphale provenant d’un animal mort de vac- 
cine, cérébrale et d'inoculer l’émulsion (0,2 c.c.) dans le cerveau 
d'un Lapin neuf, pour lui conférer une vaccine mortelle. 

Voici, pour cent inoculations cérébrales, faites en 4 séries pa- 
rallèles, le nombre de jours qui s'écoulent avant la mort de l’a- 
nimal : 


FA ONCE EM DNS CE EE PA ORIEE PAR RP 2 Lapins 
DROLE AR INR Er A note > 1 Lapin 
SU SANS Re en ee Re 4 Lapins 
HER CSN FPE CE SR NN EE 25 Lapins 
EAN A Eee ARMES ... 25 Lapins 
CRAN AE ner NA re nn) 2z Lapins 
PR SE pe A NE ne ne ne ce 13 Lapins 
BE NS AU SE RO CR PS RS 4 Lapins 
Free idole AN ee RE Er 2 Lapins 
GRAS Re Pr nr En EPS AE TR tre laoin 
A ARS 2 Et Na Une to x Lapin 


La courbe ci-contre rend compte de la mortalité des Lapins 
atteints de vaccine cérébrale. 


(x) Levaditi et Nicolau. C. R. de l’Acad. des se., t. 173. DAOTO HOT 
(2) Levaditi, Harvier et Nicolau. C. R, de la Soc. de biol.; 16 juillet 1921, 
At85, po 9/40; À 


BroLociE. COMPTES RENDUS. — 1922, T. LXXXVI. ñ 


18 -SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


. 


Ces données montrent que la plupart des animaux ineculés 


dans l’encéphale succombent du 4° au 7° jour (85, soit 85 p. 100), 


avec un maximum entre le 4° et le 6° jour (77). Il est rare que la 


vacciné cérébrale tue avant le 4° jour (7 animaux, soit 7 p. 100), 
ou après le 7° jour (8 animaux, soit 8 p. roo). Il est donc évident 
que notre virus, cultivé dans l’encéphale depuis le 6 mai 1921, a 
acquis une virulence d'une régularité frappante. 

2° Malgré ces nombreux passages exclusivement cérébraux, le 


germe vaccinal, tout en ayant acquis des affinités neurotropes 
constantes, n’a pas perdu son affinité pour les segments cornéen 


et cutané de l’ectoderme, du moins chez le Lapin. En effet, quel 


que soit le moment où l’on éprouve sa virulence pour la peau 


(inoculation directe, après épilage et rasage), on constate quil 
engendre la plus belle éruption de pustules cutanées. Ces pustu- 


les ont cependant changé légèrement d'aspect : elles sont plus 


A 


- confluentes qu’au début, à centre ombiliqué et souvent hémor- 
ragiques. Plus encore, chez un animal dont on a épilé et rasé le 
flanc, l’inoculation &e la vaccine dans le cerveau détermine assez 
_ fréquemment une petite éruption cutanée à cet endroit. 

Quant à l'injection intraveineuse du même virus, elle détermine 


& RE TEE _ 3 
ë Per < “ES 


SÉANCE DU 14 JANVIER 79: 


. constamment une vaccine cutanée généralisée, plus accusée au ni- 
veau de la peau simplement épilée. : 

3° La vaccine cérébrale, inoculée au Singe, soit par scarifica- 
tion, soit après brülure de l’épiderme, provoque l'apparition de 
_vésico-pustules vaccinales après une incubation de 2 jours, (1) : 
ces vésico-pustules guérissent le 10° jour, laissant des cicatrices 
pigmentaires. Le Singe, de même que le Lapin, guéris de la 
vaccine cutanée provoquée par le virus cérébral, deviennent ré- 
fractaires à l'égard d'une inoculation ultérieure avec du virus 
vaccinal ordinaire (vaccine Fasquelle). Hors 

4° Actuellement, après 108 passages encéphaliques, le virus. 
. cérébral (pulpe de cerveau additionnée de glycérine), inoculé à 
l'Homme (nouveaux-nés, enfants et adultes), détermine une vac- 
cine cutanée, sans aucune tendance à la généralisation. Nous re- 
viendrons ultérieurement sur la fréquence, les caractères et l'é- 
valution de cette vaccine humaine. 


= LE POUVOIR LIPOLYTIQUE DU SANG ET DES TISSUS, 


par H. Rocer et Léon BIKET. 

Les graisses, qui pendant la période digestive pénètrent dans 
les chylifères, sont déversées par le canal thoracique dans la veine: 
sous-clavièré gauche et traversent, avant tout autre réseau ca- 
pillaire, celui du poumon. Cet organe en retient une assez forte 
“proportion, car le sang artériel renferme beaucoup moins de 
graisse que Îe sang du cœur droit. C’est ce que nous ayons cons- 
_taté (2) en opérant sur des Chiens qui avaient fait, 4 heures au- 
_paravant, un repas riche en matières grasses. Du sang était pré- 
levé simultanément à la fémorale et dans le cœur droit au moyen 
d’une sonde passée par la veine jugulaire externe. Les deux 
échantillons étaient immédiatement chauffés pour arrêter la lipo- 
 Iÿse et les dosages étaient faits par la méthode de Kumagawa. 
Voici quelques chiffres qui confirment ceux que nous avons 
publiés précédemment. Les résultats sont rapportés à roo gr. de- 
sang frais. | 


Sang du cœur droit _ Sang artériel « Différence 
IE DA 0,510 - 0,025 
Il ORDER SE er Di 00 ee - 0,070 
IIT 0,615 0,35 0,080 
Moyenne . 0,526 0,468 0,058 


(x) Levaditi et Nicolau. C. R. de l’Acad. des-sc.,-t: 175, p, 870, 192r. 
(2) Bull. de l’Acad. de médec., 4 octobre 1927. 


80 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE … 


La graisse fixée dans le poumon disparaît peu à peu, la pro- 
portion en est fortement diminuée après un séjour de 18 heures 
à l’étuve. Comme il était facile de le prévoir, le pouvoir lipo- 
lytique constitue une propriété générale que possèdent tous les 
organes et tous les tissus, sans en excepter le sang, du moins 
le sang artériel. 7 

Pour faire une étude comparative du pouvoir lipolytique, nous 
avons opéré sur des Chiens en pleine digestion. Les animaux 
étant tués par hémorragie, nous prélevons les différents organes 
et nous les broyons. Une portion est immédiatement chauffée à 
100° pour arrêter toute fermentation ; une autre est conservée 
à 38° pendant 18 heures dans une solution saline contenant 
1 p. 100 de fluorure de sodium qui évite ainsi toute putréfaction. 
Les dosages ont été faits par la méthode de Kumagawa et les ré- 
sultats obtenus ont été rapportés à 100 gr. de sang frais. 


Quantité de graisse Perte p. 100 gr. 


Initiale Robert dbertes de graisse 
Sanonartériel. er. : 0,429 0,309 0,116 27 
Foie ...... NE NE 1e ie 2,07 1,46 - 1,0) hr 
Poumon nm 2,27 1,33 0,88 39 
Ganglions mésentériques 12,39 8,1 4,9 34 
Paneréas ee 5,7x- 3.9 1,87 31 
Reins diner ini de 2 1,38 0,62 37 
Rate EN RENÉE 4,43 3,68 0,75 17 
Muscle es e 2,48 2,18 0,3 112 
Cerveau diese ; 7,14 6,50 0,64 9 


Ces chiffres montrent que le foie et le poumon possèdent le 
plus haut pouvoir lipolytique; puis viennent les ganglions lym- 
phatiques qui pendant la période digestive, regorgent de graisse ; 
les autres organes ont une action moins marquée. Mais il faut 
ajouter que nos chiffres n’ont pas une valeur absolue ; d'un ani- 
mal à l’autre on obtient d’assez grandes variations et les organes 
ne se rangent pas toujours dans le même ordre. Les résultats 
que nous donnons peuvent être cependant considérés comme des 
moyennes assez exactes . Fe 


. RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE 


SÉANCZ DU 3 NOVEMBRE 1921 


SOMMAIRE 

Araanasiu (J.), Marivesco (G.) - (A...) : Action de l’ésérine chez les 
et VLapesco (R.): Sur la force , vagotoniques et les sympathico- 
dynamique et la force statique LOMIQUES NE ds dE HO er 
des muscles chez les parkinso- Marinesco, Rapovicr et Ras- 
OR A ee eee rio eee à see 1 | cANU : La période latente et le 

Daniécorozu (D.) et CaRNIOL phénomène de la sommation 
(A.) : Action cardiovasculaire de dans les réflexes d’automatisme 
l’ésérine chez l'Homme normal. 6 ! médullaire chez l’Homme..... TO 


DaniécoPozu (D.) et CarNIoz 


_ Présidence de M. P. Riegler, vice-président. 


SUR LA FORCE DYNAMIQUE ET LA FORCE STATIQUE DES MUSCLES 
; CHEZ LES PARKINSONIENS, 


par J. Araanasru, G. Mariesco et R. VLApEsco. 


Il existe dans la séméiologie du système nerveux une opinion 
admise par plusieurs auteurs (Dyleff, Dejerine, Lhermitte et 
Cornil) à savoir que la force statique des muscles, chez les par- 
kinsoniens, est plus grande que la force dynamique. Voici, en 
effet, comment s'expliquerait la question suivant Dejerine : 
« Dans des recherches faites sur des parkinsoniens de mon service, 
Mile Dyleff a montré (1909) qu'il existe une notable différence 
dans la force de ces malades, suivant qu'ils effectuent un travail 
dynamique ou statique. Lorsqu'un parkinsonien exécute un mou- 
vement volontaire pour déplacer un segment de membre, serrer 
la main, fléchir l’avant-bras sur le bras, lorsque, autrement dit, 
il effectue un travail « dynamique », la force musculaire paraît 
nettement affaiblie. Par contre, lorsqu'un segment de membre a 
été mis dans une position quelconque par le sujet, cette posi- 


(x) Dejerine. Séméiologie du système nerveux, p. 540 (Maladie de Parkinson). 


‘89 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (2) 


tion, cette attitude, peut ètre maintenue fixe, — travail stati- 


que —, avec une force musculaire très grande. En d’autres 
termes, on peut dire que chez les sujets atteints de la maladig 
-de Parkinson, la contraction musculaire dynamique est affai- 
blie, tandis que la contraction Hisrune statique est conser- 
vée ». | : 

Cette opinion a été admise par Tinel (1), qui envisage la « force 
-de résistance passive qui est très grande, et la force active contre 
résistance qui est très faible. Cette dissociation entre la force 
-de résistance passive et la force active contre résistance résulte 
-de l’hypotonie des antagonistes ». 

Souques, au contraire, ne considère pas le contraste entre la 
-contraction dynamique et la contraction statique des muscles 


comme appartenant exclusivement aux parkinsoniens, mais 


-comme un phénomène normal. 

Nous avons répété tout d'abord l'expérience de Mlle Dylcit 
‘qui est la suivante : 

a) L'expérimentateur appuie sa main sur le poignet du ma- 
‘lade qui tient son bras tendu (fig. 1) et lui commande de fléchir 
‘Vavant-bras sur le bras. Il apprécie dans ce cas la résistance 


qu'il doit opposer à l’action du biceps brachial du malade exé- 


-cutant la flexion. 

b) Le malade fléchit l’avant-bras sur le bras (fig. 2) et l’expé- 
‘rimentateur tire sur l'avant bras pour l’étendre. Il apprécie dans 
‘ce cas l'effort qu'il doit déployer pour vaincre la résistance 
“opposée par le malade. 


En comparant ces deux appréciations de résistance (1® cas) 
“et d'effort (2° cas), l’expérimentateur peut se convaincre faci- 


lement que la force qu'il doit opposer dans le 1% cas (lavant- 


bras tendu) est plus faible que celle de l’effort dans le second 
‘Cas (l’avant-bras fléchi sur le bras). De là, on a conclu que la force 
du muscle du malade est inverse : plus faible dans le premier 
cas (ce que l’on a appelé force done et plus forte dans le 
‘second cas (ce que l’on a appelé force statique). 


Cette conclusion n'est pas fondée, car les différences trouvées 
‘ne sont pas dues à la force intrinsèque du muscle, mais aux 
conditions mécaniques dans lesquelles il travaille. Cherchons, 
“en effet, ce qui se passe dans chacun des deux cas : 
. à) L’avant-bras tendu sur le bras (fig. 1). On voit facilement 
“que la force du muscle est dépensée en grande. partie dans l’ar- 


(x) Tinel. Sÿndromes parkinsoniens par lésions en foyer du mésocéphale. 
‘Revue de neurologie, 1920, n° 0. : 


\ 
he à -: 


(3) SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1921 83 


ticulation du coude (la composante horizontale) et celle qui reste 
comme force effective (la composante perpendiculaire sur l’avant- 


bras) sera d'autant plus petite que l'avant-bras sera bien tendu. 
b) L’avant-bras fléchi sur le bras (fig. 2). En décomposant 


4 


84 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (4) 


EEE 


aussi la force du muscle dont l'intensité est égale à celle du 


premier cas, on voit même sur le parallélogramme des forces 
que la composante perpendiculaire, la seule active, est plus 
grande que dans le premier cas. 

Mais la démonstration peut être faite aussi bien par le calcul 
que par l'expérience 


c) L’avant-bras fléchi sur le bras (fig. 2). En décomposant 
aussi la force du muscle supposée constante (c’est-à-dire égale 


x 


à celle du cas précédent), on voit que la composante perpendi- 


culaire sur l’avant-bras, la seule efficace, est plus grande que . 


dans le premier cas. 


L'expression qui donne la valeur de cette composante efficace 
est la suivante Aa = F x sina=F x sin (8 + y), dans laquelle : 


Aa représente la composante active de la force musculaire, 
F représente la force musculaire, 


4 représente l'angle formé par les directions du muscle et de 
l’avant-bras ; 


B représente l’angle du bras et de l'avant bras, 
y représente l’angle du muscle et du bras. 


Aa aura la valeur maxima lorsque a=$+y=9g0°, c'est-à-dire 
pour une valeur de Ê plus pote que 90°, soit 140° l'angle 6 dans 
la position de la fig. 1, et 40° dans la position de la jiée 2 (Le 
bras est supposé vertical dans tous les cas). 


Admettons que BO=3 x AO et que la force musculaire ait 
la valeur constante de 5o kgr. Dans ces conditions, on trouve 
pour « les valeurs : à 


Ed 10 eébpour AdUES valeurs. 


a — 50 x sin 34° = 5o x o0,55g = 27,95 kg. 
Ma) = 5o x sm/A6 =50o % 019 = 99,001: 


Un poids de 5o kgr. qui s'opposerait à l’action musculaire 
aurait dans les deux positions les valeurs suivantes 


(Go): = 5o x sin 140° = 50 x 0,643 — 32,19 kger. 

(Go bo Sin or 60 00/02 00 ker. 

Ce poids serait donc supérieur à la tâche musculaire dans la 
position 1 et inférieur dans la position 2. Les poids X, et X, 
qui équilibreraient cette tâche dans les deux positions peuvent 
d'ailleurs être calculés à l’aide des équations suivantes : 


DO RO IST TO A X, = 43,5 kgr. 
35,95 = X, x sin 4o° bo ker 


( SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1921 85 


Graphiquement, les variations des composantes efficaces de la 
force musculaire et du poids à soulever seraient ainsi repré-- 
sentées 


“a 


L 


cute. Foteo musculane 


DTS pue en) 


86 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (6 


ACTION CARDIOVASCULAIRE DE L'ÉSÉRINE CHEZ L'HOMME NORMAI, 
par D. DaxiéLoPozu et À. CaRNIoL. 


L'ésérine est considérée comme une substance exclusivement 
vagotrope. En ce qui concerne le cœur, il est classique d'admet- 
tre que cette substance ralentit le rythme en excitant les termi- 
naisons du vague (Winterberg, Harnack, Loewi, Kaufmann, 
Traité de Pharmacologie de Gottlieb et Meyer). L'un de nous (x) 
a démontré que l’ésérine produit sur le ventricule battant auto- 
matiquement une certaine accélération du rythme idioventricu- 
laire et l’apparition d’extrasystoles, phénomènes qui ne peuvent 
être expliqués que par une action de l’ésérine sur le système 
moteur du cœur. = 

Nous avons cru intéressant de rechercher l’action de one 
chez l'Homme normal (20 sujets). Nous avons choisi nos cas 
parmi ceux qui avaient un rythme autour de 70 et une tension 
autour de la moyenne normale et nous avons employé le salicy- 
late d’ésérine en injection intraveineuse. La dose de 0,5 produit 
la plupart du temps un ralentissement du rythme (de 66 à 54 
de 68 à 58) qui apparaît assez tardivement et qui dure plusieurs 
heures. Le phénomène est accompagné, d'ordinaire, d’une hypo- 
tension tout aussi prolongée (de 11-7 à 9-6, de 13-6 à 11-6). Chez 
certains sujets cette dose ne produisait aucune modification, ou 
son action portait exclusivement sur le rythme ou sur la ten- 
siori. La dose de 0.75 mgr. produit généralement une accéléra- 
tion passagère du rythme (de 66 à 8o, de 752 à 90) suivie quel- 
ques fois d’une phase beaucoup plus tardive et plus prolongée 
de ralentissement. Souvent, avec cette dose, l'accélération est 
très fugace, consistant en de petites phases d’un rythme presque 
normal. Aussi pour surprendre l'accélération est-il nécessaire 
d'examiner continuellement le pouls. La phase de ralentissement 
peut manquer et le rythme revient à son taux initial : mais on 
n’est pas en droit de la nier si on n’a pas suivi l'expérience au 
moins deux heures. L’accélération est souvent accompagnée 
d’une hausse de la tension, surtout de la maxima, tandis que 
pendant la seconde phase il apparaît un certain degré d’hypo- 
tension. Mais l’action sur le pouls et la tension peut être disso- 
ciée dans les deux phases. 

Avec les doses de 1,25 mer. et 1,5 mer. l'accélération et l’élé- 
vation de la tension artérielle sont e précoces, plus intenses 
et plus prolongées ; survient souvent ensuite une phase de ra- 


(1) C. R. de la Soc. de biol., 19271, p. 536. 


(1) SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1921 87 


lentissement et d'hypotension artérielle. Cette dernière est plus 
tardive avec ces doses. Ajoutons que les sujets supportent sou- 
vent difficilement des quantités d’ésérine dépassant 1 mgr. 

Ces recherches prouvent que l'ésérine est en réalité ampho- 
trope. Tout en admettant que son action prédominante porte 
sur le vague, avec de certaines doses et sur certains organes 
on note une action sympathicotrope qui, à un moment donné, 
peut prédominer et masquer l'excitation du vague. Nous distin- 
guons en effet dans l’action de l’ésérine deux phases : l'une, 
précoce el fugace sympathicotrope, l'autre, tardive et prolongée 
vagotrope. Les petites doses ne produisent que des effets vago- 
iropes.  : | - 3 

Dans les deux phases, on peut noter une action exclusive SUE 
le cœur ou sur les vaisseaux. Nous avons remarqué la même 
indépendance entre les effets cardiovasculaires et les phénomènes 
produits par l’ésérine du côté d'autres organes (vomissements, 
coliques,- hoquets, sueurs, etc.). Dans beaucoup de cas l'action 
sympathicotrope cardiovasculaire précède ces derniers phéno- 
mènes qui tiennent au vagotropisme de l’ésérine. Mais, d’autres 
fois, nous avons noté, en même temps, des fhichon ie sym- 
pathicotropes cardiovasculaires coïncidant avec des phénomènes, 
vagotropes du côté des autres organes, ce qui dénote que, même 
chez les sujets que nous considérons comme normaux, nous de- 
vons tenir compte d'un facteur local. 

L'action sympathicotrope de l’ésérine ne doit pas nous empé- 


_ cher d'employer cette substance chez les sympathicotoniques, 


car cette action est très fugace et le malade peut bénéficier des 
“effets vagotropes qui sont beaucoup plus prolongés. Mais il est 
préférable de n’employer à la fois que de très petites LISE qui 
n'ont qu’une action vagotrope. 

Notons en terminant, qu'il existe une certaine le dans 
les échantillons d’ésérine qu'on trouve dans le commerce et qui 
tient sans doute à l’altération de la substance. 


{Deuxième clinique médicale de l'Université, Hôpital Filantropia). 


88 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (8) 


ACTION DE L'ÉSÉRINE CHEZ LES VAGOTONIQUES 
ET LES SYMPATHICOTONIQUES, : 


par DANIÉLoPoLU et À. CARNIOL. 


Les résultats obtenus chez l'Homme normal démontrant l’am- 
photropisme de l’ésérine, il nous a semblé intéressant de déter- 
miner la manière de réagir des vagotoniques et des sympathi- 
cotoniques à cette substance. 

Vagotonie. — Nous avons expérimenté sur cinq vagotoniques 
dont trois ictériques. La dose de 1 mgr., qui produit la plupart 
du temps chez l'Homme normal une accélération nette et une 
élévation de la tension artérielle, n’a presque aucune action 
sympathicotrope chez les vagotoniques. Le rythme a passé dans 
un cas de 56 à 64 ; dans un second de 62 à 70 ; dans le troisième 
il est resté à 54. La tension, loin d'augmenter, a baissé dans 
deux cas de 1 à 2 em. pour la maxima et de 1 em. pour la mi- 
nima. Avec la dose de 1,5 mgr. nous avons obtenu les deux 
phases sympathicotrope et vagotrope décrites chez l'Homme nor- 

mal, mais la première est plus atténuée que normalement. Dans 
un cas le pouls a monté de 48 à 70, dans un autre de 45 à 60, 
dans un trosième de. 46 à 68, dans le quatrième de 62 à 74, 
dans le cinquième de 58 à 72. Dans les cinq observations, par 
conséquent, le pouls s’est accéléré, mais n’a pas dépassé le chiffre 
moyen normal. De même la tension ne s’est élevée pendant l’ac- 
célération que dans un seul cas, pour baisser pendant la phase 
vagotrope au-dessous du chiffre initial. Chez les quatre vagoto- 
niques, la tension est restée sur place ou n’a fait que diminuer. 
Mais nous avons remarqué que la phase vagotonique est aussi, 
en ce qui concerne le rythme, moins évidente chez les bradycar- 
diques que chez les normaux. Ce fait, à première vue paradoxal, 
se comprend aisément si l’on se cent compte que nos vagoto- 
niques étaient fortement bradycardiques, et que d'habitude la 
bradycardie vagotonique ne baisse pas, chez l'Homme, au-des- 
sous de 4o. 

Nos vagotoniques ont présenté, en dehors des phénomènes 
cardiovasculaires, des troubles associés de nature vagotrope 
(nausées, vomissements, coliques, hoquets, sueurs), dont l'in- 
tensité n'a pas dépassé celle des phénomènes observés chez le 
sujet normal. Dans un cas ils ont fait presque défaut, même 
avec la dose de 1,5 mgr. 

Sympathicotonie. — Nous avons expérimenté l’ésérine ces 
une basedowienne fruste avec léger goître et tachycardie modé- 
rée et chez deux autres sympathicotoniques, dont l’un présentait 


(9) SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1921 89 


une lésion orificielle du cœur. Avec les mêmes doses l’action 
sympathicotrope a été plus prononcée que chez le sujet normal. 
Le rythme a monté de 100 à 126, de 84 à 126, de 80 à 112 et la 
tension de 11,5-10 à 16-12, de 10,5-7,5 à 14-10. Mais chez notre 
basédowienne 1 mgr. d'ésérine qui a accéléré le pouls de r00 
à 126 n'a produit presque aucune élévation de la tension arté- 
rielle. Chez les sympathicotoniques aussi, la phase sympathico- 
trope est suivie d'une phase vagotrope prolongée. Dans le cas 
de Basédow, la dose de 0,5 mgr. n’a produit que des effets vago- 
tropes ; la tension a baissé et le rythme s'est ralenti de 104 à 78. 

Les phénomènes associés vagotropes (vomissements, sueurs, 
etc.) ont été, dans un cas, tout aussi intenses que chez l'Homme 
normal, mais dans deux autres beaucoup plus forts. 

Ces recherches ne font que confirmer l’amphotropisme de 
l'ésérine. Les deux actions dépendent du tonus respectif du vague 
et du sympathique. Ne parlant que des phénomènes cardiovas- 
culaires, l’action sympathicotrope est diminuée chez les vago- 
toniques, exagérée chez les sympathicotoniques. Mais le phéno- 
mène n'est pas général et varie selon l’organe que nous exami- 
nons. Ainsi dans notre cas de Basédow l’action sympathicotrope 
sur le cœur a été très intense, tandis que la tension est restée 
sur place. Chez un autre sympathicotonique, l’action cardiovas- 
culaire sympathicotrope a été des plus fortes, mais a coïncidé 
avec des phénomènes gastro-intestinaux très intenses dénotant 
une action vagotrope des plus prononcées sur les organes cor- 
respondants. Chez un vagotonique, l’action sympathicotrope sur 
le cœur a complètement manqué, la tension artérielle a baissé, 
fait dû à une hypertonie du vague, mais le sujet n'a présenté 
aucun des phénomènes habituels gastro-intestinaux. 

Tous ces faits démontrent d’une manière évidente que les 
syndromes dénommés vagotonie et sympathicotonie ne répon- 
dent pas à un phénomène général portant sur tous les organes. 
Nous devons admettre l’idée de la vagotonie et de la sympathi- 
 cotonie locale, modifiant dans un sens ou dans l’autre l’équi- 
libre des deux systèmes antagonistes. Beaucoup de cas, que nous 
“appelons communément vagotonie et sympathicotonie, répon- 
dent en réalité à un état d'hypertonie de tout le système végétatif, 
qui prédomine dans un organe sur le sympathique; dans l’autre 
sur le parasympathique: 


(Deuxième clinique médicale de l'Université, Hôpital Filantropia). 


90 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (10) 


LA PÉRIODE LATENTE ET LE PHÉNOMÈNE DE LA SOMMATION 
DANS LES RÉFLEXES D'AUTOMATISME MÉDULLAIRE CHEZ L'HOMME, 


par MariNesco, Rapovicr et Rascanu. 

Nous avons étudié la période latente et le phénomène de la 
sommation dans les réflexes d’automastisme médullaire chez cinq 
malades, un tétraplégique par écrasement de la moelle dans la 
région cervicale, une hémiplésique à syndrome asie un 
adieu et deux hémiplégiques. 

On sait, depuis les expériences de Setschenov (1868), qu'une. 
excitation isolée, quelle que soit son intensité, appliquée sur un 
nerf sensitif, ne peut pas produire un réflexe ; en la répétant plu- 
_sieurs fois, on peut obtenir ce réflexe. Dans la pratique clinique 
eo . la production des réflexes cutanés et des réflexes 
d’automatisme médullaire par l'excitation mécanique avec l’ai- 
guille, par le pincement de la peau ou par d’autres manœuvres 
mécaniques, n'est autre chose que la répétition successive de la 
même excitation sur une série de terminaisons nerveuses vai- 
_sines. Nous avons l'impression d'exécuter une seule excitation, 
mais, en réalité, il s’agit d’une série d’excitations qui se répètent 
_et qui, lorsque leur nombre est suffisant, font apparaître le mou- 
vement réflexe. . 
NOTE pour cette raison que, dans toutes nos expériences, on. 
avons utilisé comme excitant le choc d’induction appliqué sur la 
peau. De cette manière, nous avons pu étudier aussi bien la pé- 
riode latente que le phénomène de la sommation avec ses trois 
composantes : l'intensité, le nombre, et la fréquence des excita= 
tions. Strohl, dans son étude sur les réflexes (x), a utilisé aussi le” 
courant d'induction, mais enr pour apprécie l'intensité 
liminaire. : 

- La période latente des réflexes, que nous avons étudiée avec 
soin, présente de grandes variations d’un réflexe à l’autre. Ainsi, 
dans la tétraplégie, elle varie, dans la Le. de la main, deo,r2 
à 1,65; à la face dorsale du pied de 0”07 à 0 ‘4. Dans l'hémiplégie 
à syndrome thalamique, on trouve, à la . dorsale de la a 
0705 à o’18.et,-à la face dorsale du pied gauche, ‘0 07-A;0 #9. 
Nous trouvons là de petites valeurs o’’e7 qui se rapprochent de 
- la moyenne (0”04), trouvée par certains physiologistes (Waller, 
Sherrington, etc.), pour les réflexes tendineux. Mais, Piéron (2) 
et d’autres expérimentateurs ont trouvé aussi pour ces réflexes 


(x) Strohl. Thèse, Paris, 1913. 
() H. Piéron. Journal de phys. et de path: gén., n° +, rg2r. 


(14) SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1921 -94 


une grande variation, de 0’04-0'4o de la période latente. Nous 
voyons donc, d'une part, que la période latente ne constitue pas 
un caractère distinctif entre les réflexes tendineux, les réflexes 
cutanés et d’automatisme médullaire, et d’autre part, que Ja 
briéveté de la latence ne peut pas être invoquée contre la nature 
réflexe des contractions musculaires dans les réflexes tendineux. 
On comprend cette variation de la période latente dans toutes les 
sortes de réflexes, si l’on tient compte du fait que l’influx ner- 
veux doit traverser des portions variables du névraxe et qu'il passe 
par plusieurs neurones. 

Dans le fonctionnement des centres nerveux, le phénomène 
de la sommation est un fait essentiel, es a à peine en- 
trevu ce phénomène dans ses expériences ; mais L. et M. Lapic- 
que l'ont étudié complètement au cours de leurs expériences sur 
des animaux (1). Nous avons, dans nos études sur la sommation 
dans les réflexes d’automatisme, porté toute notre attention sur 
les trois variables : l’intensité, le nombre et la fréquence des ex- 
citations. Le résultat de nos recherches confirme en tous points 
les lois. établies par L. et M. Lapicque. En effet, nous trouvons 

_ que l'intensité diminue en rapport inverse avec la fréquence, 
_ alors que le nombre des excitations sommées varie toujours en 
rapport direct avec la fréquence. Ainsi, dans l’hémiplégie à syn- 
drome thalamique, nous trouvons, à la face dorsale de la main 
gauche : intensité = 5° division du chariot ; nombre d'’excita- 


tions = 5 — rr ; fréquence = 122 — 142 par seconde. À la face 
- dorsale du pied gauche: intensité = 3° division du chariot ; 
nombré d’excitations = 6 ; fréquence — 76-par seconde. Dans 


la tétraplégie, à la face dorsale du pied, on trouve : intensité = 5° 
division du chariot ; nombre d’éxcitations — 30 ; fréquence — D 
par seconde. L Loue. 

Il semble résulter de nos recherches que la sommation cons- 
titue une différence physiologique entre les réflexes cutanés et 
d'automatisme et les réflexes tendineux. En effet, dans le réflexe 
patellaire, par exemple, chaque choc du marteau percuteur (pour- 
vu qu'il ait l'intensité liminaire nécessaire) est capable de pro- 
duire le mouvement réflexe d'extension de la jambe. Mais, nous 
ne connaissons aucun moyen pour provoquer un réflexe tendi- 
neux par la sommation de plusieurs excitations répétées d’inten- 
sité inférieure au seuil trouvé ; 10, 20 percussions tendineuses 
‘_ d'intensité sous-liminales ne pourront jamais, par sommation, 

déclencher un réflexe tendineux. 

Nos recherches démontrent aussi que la période latente et les 
éléments de la sommation (intensité, fréquence et nombre) aug- - 


niet ee 


(r) L: et M. Lapicque. C'-R! de“lu Soc. de biol., LXXIT, 83r, 1912. . 


92 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE -(42) 


mentent avec la répétition du réflexe. Après quelques répétitions 

(2 ou 3), il arrive un moment où les excitations, même très fortes, 
très fréquentes et très nombreuses, ne peuvent plus déclencher 
un mouvement réflexe si elles ne sont pas précédées d’un délai 
de 15-20 minutes de repos: Ce fait peut s'expliquer par l’épui- 
- sement rapide, consécutif à l'insuffisance de l'oxygène dont les 
centres nerveux ne peuvent être privés à aucun moment de leur 
activité. En effet, Verworn (1) et ses élèves ont montré que l'é- 
puisement des cellules nerveuses en état d'activité est avant tout 
une asphyxie, c'est-à-dire une paralysie par suite de la consom- 
mation de la réserve d'oxygène. Donc, chez nos malades, l’aug- 
mentation de la période latente et de la sommation jusqu'à la 
disparition des réflexes peut être un phénomène d’épuisement 
rapide des centres respectifs, déterminé par les troubles cireu- 
latoires et la lenteur des échanges gazeux dans ces centres ; sur- 
tout chez le tétraplégique. On pourrait encore expliquer cette 
augmentation de la période latente et de la sommation par une 
perturbation dans la. fonction dynamogénique des centres mé- 
dullaires à la suite de la lésion des connexions encéphalo-médul- 
laires ; alors la période réfractaire des neurones médullaires et 
consécutivement la période latente et la sommation des réflexes 
deviennent de plus en plus prolongées après chaque déclenche- 
ment de la réaction motrice. 

En ce qui concerne la forme graphique des étleree obtenue 
par l'inscription de la contraction réflexe des muscles 
nous avons constaté des contractions soutenues sous la forme 
de tétanos complet ou dissocié avec une durée qui varie de 2-5 
secondes en rapport avec la répétition du réflexe. | 


(x) Verworn. Zeitschr. f. allg. physiologie, 1906. 


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notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. ou -B2; rue 
Madame, Paris 6. du 


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COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


e 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 21 


JANVIER 1922 


SOMMAIRE 


Busquer (H.): Production d’ar- 
rêts cardiaques momentanés avec 
le chlorure d’ammonium : leur 
analogie avec l’inhibition d’ori- 
gine pneumogastrique ...... 

Carpor (H.) et LAU3IER (H. ) : 
Action des fortes concentrations. 
salines sur le Bacille lactique... 

Dévé (F.) : Echinococcose expé- 
rimentale du lobe postérieur de 
l’hypophyse. Lésion hypophysai- 


a 


108 


re d’origine infundibulaire..... 95 


Launoy (L.) et FALQUE (A.) : 
Pouvoir antitryptique normal du 
sang et choc anaphylactique.. 
Panisser (L.) et VERGE (.) 
Action de l’hyposulfite de du 
sur les propriétés du sérum 
RÉMOMQUES 20. Vive. 
RicnauD (A.) : Sur le méca- 
nisme physiologique de la para- 
_lysie produite par l’Arnica..... 
SLONIMSEI (P.) et ZwEeiBAuM 
(J.) : Sur l’excrétion des colo- 
rants vitaux par les Infusoires.. 98 


102 


100 


104 


Réunion biologique de Lyon. 

ARLOIN3 (F.), Cape (A.) et 
Bocoa : Etude expérimentale de 
l'influence du carbonate de bis- 
muth et du kaolin sur la sécré- 


tion gastrique du Chien.... ... CUmUr 
ARLOING (F.), Cape (A.) et 

Bocca : Etude expérimentale de 

l'influence de la pilocarpine sur 

la sécrétion gastrique du Chien. 116 


Briococie. COMPTES RENDUS. 


— 1922. 


GaurTtEr (C1.) : Glycosurie par 
suppression temporaire de la res- 
piration pulmonaire chez la Gre- 
HOMME He EN RE EAP e SL 

MAIGNoN Action d’ épargne 
exercée par les graisses vis-à-vis 
.de la destruction d’albumine chez 
Êles diabétiques en état de dénu- 


| trition AZOLEC SIREN AA Le BENIN 


Noëz (R.) : Influence du ré- 
gime alimentaire sur la morpho- 
logie de la cellule hépatique de 
la Souris blanche.............. 

Poricarp et Noëz : Sur la va- 
leur de la méthode de Vastarini- 
Cresi dans la détection histochi- 
‘mique du/glycogène........... 


III 


120 


Réunion biologique de Nancy. 


Hinrzmanx (L.) : Histopatholo- 
gice de l’amibiase hépatique... 
LienxART (R.) : À propos de la 
présencé aux environs de Nancy 
de l’Orthoptèreméridional Sphin- 
gonotus cœærulans Linné....... " 
MorLor (R.) et GuILLEMIN (A.) : 
Tumeur myxomateuse du nerf 
médian ; récidive... .......... 
Murez : Des facteurs de l’évo- 
- lution du mésentère terminal (à 


- propos d’un cas de persistance du . 


mésocolon descendant avec ccto- 
DieiTénale). Nr EN 
Rémy (P.): L’iode et la méta- 


_ morphose de l’Ammocætes bran- 
chialis en Petromyzon planeri . 


D LXXNVI. 


137 


1 


1 


94 


BIOChE SRE ON EURE TIRE A RARES 
WaATRIN (J.) : Réactions oxyda- 


siques dans les plexus choroïdes. 125 


Réunion biologique de Marseille. 


FABRÈGUE : Sur l’utilisation thé- 
rapeutique des citrates doubles 
de DIS ARULRE EC RN Te RE 


Réunion biologique de Bordeaux. 


AusErTN (E.) : Recherches sur 
l’hémoclasie digestive chez les 
tuberculeux, sa comparaison avec 
les autres épreuves d’ insuffisance 
hépatique 08 PEU RES 

BizLARp (G..) et Doper. (P.): Les 
mœurs des animaux en rapport 
avec la disposition des yeux et 
la forme des pupilles........ 

Bourax (L.): Note sur la fonte 
ASS IPER LES SN HAN EN D re ere 

Desqueyroux (J.): Sur les trou- 
bles des échangés azotés dans 
l’intoxication phosphorée aiguë 
expÉTMenpale He MNT 

FaBre (R.) : La mesure del” élas- 
ticité artérielle chez l'Homme... 

Mauriac (P.)et SERVANTIE (L.): 
Recherches expérimentales sur 
le pouvoir ce du sang 
UTLO UM O NAN CESR NE 

PeriTeau (C.) : Sur un mode 
périodique de réactivité réflexe . 

SABRAZES (J.j, PARGELIER (A.) 
et Bonn (H.) : Lombricose du 
canal de Wirsung : pos 
hémorrhagique....... FETE 


147 


153 


15/4 


145 


191 


149 
Réunion biologique de Strasbourg. 
Becrericx (A.) ét Haupuroy 


(P.) : Au sujet du titrage du Bac- : 


LéHOphagE AE EULL A) DANUNTO 


SOCICTÉ 


DI: BIOLOGIE 


BEeckericx (A.) et Haupuroy 
(P.): Le Bactériophage dans le 
traitement de la fièvre typhoïde. 

Fontès (G.) et Tæivozce (L.) : 
Micro-dosage manganimétrique 
du lactose sur 1 cc. ou 0,1 cc. de 
NÉE NE PRE MOINE NE RENE Eat 

Niczoux (M.)et Wezrter (G.) 
Micro-dosage de l’urée dans le 
sérum sanguin normal et patho- 
lo cique RENE RAS 

STROHL (A.) : Etude comparée 
de l’excitation électrique par des 


courants d'intensité constante ou : 


à brusque variation............ 

Srrouz (A.) : Méthode d'’exci- 
tation par des courants présen- 
tant une variation brusque d'’in- 
tensité soso eeresssocesosee 


Réunion biologique de Lille. 


Fosse (R.) : Synthèse d’un 
principe azoté des végétaux, l’a- 
cide cyanhydrique, par oxydation 
de l’ammoniaque et des hydrates 
de carbone, de la glycérine ou 


_ de l’aldéhyde formique........ 


Fosse (R.) et Heurze (A.) : 
Synthèse de l’acide cyanhydrique 
par oxydation, en milieu argen- 
tico-ammoniacal, d’alcools, de 
phénols et d’amines. 4 

Fosse (R.) et ROUCHELMAN (N. ): 
Sur la formation de l’urée dans 
le foie après la mort... ....... 

Muner (J.), Lecrann (R.) et 
Bureau : Action de la spartéine 
sur le cœur de l'Homme sain... 

Miner (J.). Lesrann (R.) et 


Bucreau : Action de la spartéine. 
sur le cœur humain patholo- 


GIQUE see... 


168 


164 


107 


& 
tes 


170 


SÉANCE DU 2[ JANVIER 95 


Présidence de M. P. Teissier, vice-président. 


EcxiNococcosE EXPÉRIMENTALE DU LOBE POSTÉRIEUR DE L'HYPOPHYSE. 
LÉSION HYPOPHYSAIRE D'ORIGINE INFUNDIBULAIRE, 


par F. DÉvé. 


L'examen approfondi d'une pièce expérimentale que nous avons 
brièvement décrite dans une note antérieure (1) nous a permis d'é- 
tudier une localisation intéressante des lésions parasitaires. 

Un Lapin chez lequel nous avions pratiqué une inoculation in- 
tracérébrale de sable hydatique succombait, cent jours plus tard, 
avec des signes de tumeur cérébrale. Outre une masse polykysti- 
que occupant la plus grande partie de l'hémisphère cérébral cor- 
respondant, nous avions noté la présence d’un amas polykys- 
tique paraissant en continuité avec le précédent et occupant la ré- 
sion interpédonculaire. En fait, cet amas polykystique médian 
occupait — nous nous en sommes assuré par des coupes histolo- 
giques — la cavité du troisième ventricule. 

Or, à l’examen de la base du crâne de notre animal, nous avons 
remarqué que la moitié postérieure de la loge pituitaire était oc- 
cupée par un petit kyste paraissant inclus dans l’hypophyse (2). 
Des coupes microscopiques sériées de la selle turcique (incluse en 
masse après décalcification) nous ont mis à même de vérifier 
l'existence d’un kyste échinococcique de ii imbee et de pré- 
ciser l’origine de cette lésion. 

Comparée avec celle d’une coupe sagittale de la région hypo- 
physaire normale du Lapin (fig. 1), la reproduction photogra- 
phique que nous donnons (fig. 2) de notre hypophyse kystique 
nous paraît tout à fait démonstrative. 

- Ce qui frappe immédiatement, c’est la localisation précise de la 
lésion échinococcique. Logée sous la tente de l'hypophyse, elle. 
siège exactement au centre du lobe hypophysaire postérieur dont 
le tissu névroglique, tassé excentriquement, lui forme, sur pres- 
que toute sa surface, une enveloppe continue. On remarquera no- 
tamment la bande A qui, en avant, sépare la tumeur 
polykystique de la zone intermédiaire de l’hypophyse, bien re- 
Dre à sa vésicule aplatie. Le lobe glandulaire antérieur 


(1) C. R. de la Soc. de biol., séance du 23 avril 1921. 
(2) Est-il besoin de dire qu’au milieu des manifestations bénébrales présen- 
tées par l'animal durant Îles quinze derniers jours de sa vie, aucun symptôme 


| n'avait appelé notre: attention du côté de l'hypophyse ? 


96 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


se montre comprimé en une grosse virgule à concavité postérieu- 
re. Accessoirement, on note une atrophie du troussequin osseux 
de la selle turcique. Quant à l'aspect polykystique de la tumeur, il 
s'explique par ce fait que la lésion parasitaire procédait, non d’un 
embryon unique, mais d’un groupe de scolex ayant subi l’évolu- 
tion vésiculaire. 

Une dernière particularité nous reste à signaler : la face interne 
de la cavité polykystique apparaît tapissée par une nappe cellu- 
laire continue, que le microscope révèle être formée de cellules 
épendymaires irritées et hyperplasiées. 


Fig. 1. Région hypophysaire normale du Lapin (coupe sagittale). 
Cette dernière constatation parachève la démonstration de la 
particularité que nous désirons surtout faire ressortir ici : c'est 
que la lésion hypophysaire dont il s’agit reconnaissait une ori- 
gine infundibulaire. Inoculés dans le ventricule cérébral latéral, 
passés de là dans le ventricule moyen, un certain nombre de sco- 
lex se sont déposés dans le recessus infundibulaire, point déclive 
du troisième ventricule, et, par la tige pituitaire, ils ont pénétré 
à l’intérieur du lobe nerveux de l’hypophyse où ils ont poursuivi 
leur. développement kystique. 
Ce fait expérimental particulièrement ball ouvre, Croyons- 
nous, un chapitre nouveau dans la pathologie générale de la glan- 


ARRET 
NPA 7e ® je 


SÉANCE DU 21 JANVIER © 97 
One PR Que 7 eme 4 PACE Ga 
de pituitaire : celui des lésions hypophysaires d’origine infundi- 
bulaire (x). 

Au point de vue pathologique aussi bien qu'aux points de vue 
embryologique ct anatomique, le lobe postérieur de l'hypophyse 
constitue une dépendance du ventricule moyen et il est suscep- 
tible de participer à ses lésions. Cela est vrai tout au moins chez 


1es animaux dont la tige pituitaire reste perméable. Chez l'Homme, 


Fig. Kyste hydatique expérimental du lobe postérieur de l’hypophyse 
chez un Lapin. 
(Photographies de M. Daligault, du Havre). 
en vérité, il est à prévoir que le rôle du processus en question 
doit être singulièrement restreint car chez lui la perméabilité de 


la tige pituitaire disparaît de bonne heure. Peut-être cependant y 


aurait-il lieu dé rechercher si certaines épendymites ne s’accom- 
pagnent pas éventuellement, d’altérations du lobe nerveux de 
l'hypophyse. 

(Laboratoire d’histologie de l’école de médecine de Rouen). 


(x) Dans deux cas d’hydrocéphalie par tumeur de l’épiphyse, Raymond et 
Claude et tout dernièrement Lereboullet et Brizard ont signalé une atrophie 
remarquable de l’hypophyse. Mais le processus était, en l'espèce, très différent 
de celui que nous décrivons ici. On avait eu affaire à une atrophie par compres- 


sion extérieure. Refoulant la tente pituitaire, l’infundibulum distendu s'était 


enfoncé dans la selle turcique en aplatissant toute l’hypophyse. 


(a) 
(ee 


SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE 


SUR L'EXCRÉTION DES COLORANTS VITAUX 
PAR LES INFUSOIRES, 


par P. Sconimskt et J. ZWEIBAUM. 


Après coloration vitale d’'Infusoires (Paramaecium caudatum) 
par le rouge neutre et quelques heures après la mise en expé- 
rience (le temps dépend de la concentration du colorant et de la 
température), on observe sur la membrane cellulaire, au voisi- 
nage du péristome, et aussi toujours aux pôles de la cellule des 
granulations rouge-vif ayant tous les caractères de ce que nous 
avons appelé les granules B. Ils augmentent progressivement de 
volume et finissent par se détacher de la cellule. Ces granules 
ont été observés pour la première fois chez Paramaecium par 
Prowazek et appelés exkretperlen (1). Les mèmes granulations ap- 
paraissent également lorsqu'on traite les Infusoires avec le brun 
Bismarck et, d’une manière très accentuée, avec le bleu de tolui- 


dine, tandis que nous ne les avons jamais obtenues au moyen 


d’autres colorants: bleu Victoria, bleu de Nil, thionine. bleu 
trypan, bleu à l’eau, bleu pyrrol, isamine et carmin au lithium. 


L’excrétion du colorant au moyen des granules se produit donc . 


uniquement pour les colorants qui colorent bien les granules in- 
tracellulaires (2). Dans tous les cas, ces « perles » apparaissent 
toujours dans les mêmes endroits de la cellule. La membrane 
cellulaire est peut-être beaucoup plus perméable aux environs du 
péristome et aux pôles de la cellule. Des perles identiques ont 
été également observées par nous chez Chilodon uncinatus et 
Stylonychia sp. Ces granules, une fois détachés, se décolorent 
progressivement et finissent par disparaître dans le milieu am- 
biant. 

Nos observations nous permettent d'établir l’existence d’un 


rapport étroit entre l'apparition des granulations B et la forma- 


tion des « perles ». En effet chez les individus qui ont déjà éli- 
miné le colorant et ne contiennent plus que très peu de granules 
B, ceux-ci réapparaissent lorsqu'on ajoute à la culture de nou- 
velles quantités de colorant. On observe ‘alors de nouveau l’ex- 
crétion des « perles ». La production de celles-ci se fait, à 20-22 

presque uniquement pour des concentrations de m/240.000 à 
n/480.000. Pour les concentrations plus fortes, m/r20.000, les 
« perles » n'apparaissent que très rarement ; ; pour les concentra- 
tions plus diluées, de m/960.000 à Re on n'observe ja- 


(x) Ce sont les mêmes perles qui ont été observées par Nicrenstein dans le 
troisième degré de ses colorations. 
(2) Müllendorf. Arch. f. mikrosk. Anat., 1918. 


Li Éd TELE 


Ù 21 JANNIER 99 


VA 
Se 
7 
A 


mais de granulations B ni de « perles ». Les Infusoires, à jeun 
dans les conditions de l'expérience, montrent vers le 6° ou 7° 
jour une grande vacuolisation du protoplasma. On observe alors 
une petite quantité de gros granules colorés en rouge au voisi- 
nage des vacuoles et dans l'intérieur de celles-ci des granules 
fins montrant des mouvements browniens très nets. Dans nos 
expériences, l'optimum de la concentration du rouge neutre pour 
la formation des granules et l’excrétion du colorant oscille en- 
tre m/2/40.000 «et m/480.000. 

Nous devons souligner ici qu à la température de 30°, la colo- 


ration des Infusoires, ainsi que l'élimination de «perles » sont 


très irrégulières et souvent ne se produisent pas du tout ; la co- 
loration est très faible, peu nette. Au contraire, à la température 
de 10°, avec les concentrations optima, et même souvent à la 
concentration m/120.000, la formation des granules Bet l’élimi- 
nation des « perles » ont toujours lieu. La température joue 
donc un rôle important dans la formation de granules vitaux 
et dans l'élimination du colorant. L’optinium de la température 
pour le rouge neutre se place entre 9 et 12°. 

Les données ci-dessus concernent les individus en pleine wi- 
gueur vitale. Le protoplasma des individus qui ont subi il y a 
très peu de temps la conjugaison (un à deux mois) montre de 
grands dépôts de glycogène (méthode de Best) et de graisses 
(soudan II). 

Tout différemment se comportent les individus dans la période 
précédant la conjugaison, lors de la dépression générale de la 
cellule. En effet, on observe chez ces individus, quelle que soit 
la température, le manque absolu, ou presque, de granules A: 
La coloration générale de la cellule est extrêmement trouble et 
diffuse, On n’observe pas ici de zone claire, incolore, correspon- 


dant au macronucleus. Les granules B n'apparaissent qu'en très 


petit nombre au pôle oral de la cellule et l’excrétion du colorant 
se fait d'une manière extrêmement faible. Pour les concentrations 
optima, les « perles », si toutefois elles se produisent, dispa- 
raissent totalement le 5° jour après le début de l'expérience. Le 
rouge neutre, dans plusieurs cas, n’a pas empêché la conjugai- 


. son des Infusoires, mais nous n'avons jamais observé de vraies 


épidémies de conjugaison. L'état fonctionnel de la cellule ap- 


paraît donc ainsi jouer un rôle important dans le phénomène de 


la coloration vitale de la cellule. 

Chez les Infusoires couplés, on observe fréquemment qu'un 
individu est plus coloré que l’autre. Ceci est peut être en rapport 
avec ce fait observé par l’un de nous (1) que la conjugaison se 


_ () Zweïbaum. Arch. f. Protislenk, 1922. 


100 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


produit presque toujours entre individus contenant des quantités 
différentes de glycogène. 


(Laboratoire d’histologie et d’embryologie de la Faculté 
de médecine de l'Université de Varsovie). 


LA 


ACTION DE L'HYPOSULFITE DE SOUDE SUR LES PROPRIÉTÉS 
DU SÉRUM HÉMOLYTIQUE, 


par L. PANISSET et JEAN VERGE. 


Dans une récente communication à | Académie des Sciences (x) 
A. Lumière et Chevrotier écrivent que l’ « hyposulfite de soude 
ne semble pas détruire ni même atténuer les propriétés des sérums 
antitoxiques, des expériences en cours ont pour objet de préciser 
l'influence d’un contact prolongé de ces corps dans le but de mon- 
trer qu'aucun inconvénient ne résulte de l’emploi de tels mélan- 
ges ». b 

Au cours de nos recherches sur l’action thérapeutique de l’hypo- 
sulfite dans les maladies des animaux, nous avons été conduits à 
examiner le point spécial sur lequel À. Lumière et Chevrotier at- 
tirent l'attention, 


Nous avons utilisé, dans nos expériences, non pas un sérum 
antitoxique mais un sérum de Lapin hémolytique pour les héma- 
ties de Mouton et nous nous sommes proposé de rechercher l’ac- 
tion empêchante ou tout simplement retardatrice de l'hyposulfite 
de soude à des taux différents et dans des conditions variables, sur 
le phénomène de l’hémolyse. Nous avions ainsi un moyen très 
simple de mesurer l’action de ce sel sur les anticorps spécifiques 
des sérums, en particulier sur la sensibilisatrice. 


Dans une première série de recherches, nous avons employé 


une dilution, au titre de 1 p. 100, d’hyposulfite de soude dans l’eau 
distillée. Après avoir mis en présence cette solution d’hyposulfite 
de soude et le sérum hémolytique, nous avons fait trois parts du 


mélange : une était employée immédiatement pour rechercher 


dans quelle mesure elle avait conservé ses propriétés hémolyti- 
ques, les deux autres étaient maintenues au contact durant vingt 
quatre heures, soit à la température du laboratoire, soit à la tem- 
pérature de l’étuve et utilisées après ce délai pour déterminer leur 


activité. Tous les témoins nécessaires étaient réalisés dans chacun 


de nos essais. 


(x) C. R. de l’Acad. des sc., séance du 18 octobre 1920. 


20 SR A 


SÉANCE DU 21 JANVIER 101 


Ü 


A 


Nous n'avons observé à ce taux (1 p. 100) aucun phénomène 
d'inhibition. L'hémolyse était aussi manifeste, aussi complète et 
aussi rapide avec nos sérums hyposulfités que dans les tubes té- 
moins. Peut-être y a-t-il lieu de noter seulement que l’hyposulfite 
de sodium exerce une légère action agglutinante sur les globules 
rouges de Mouton, action qui s’accentue d'ailleurs avec la durée 


_ du contact. 


Dans une seconde série de recherchés, nous avons porté à 2 p. 


100 le titre de la solution aqueuse d’hyposulfite de soude. Les ex- 


périences faites selon les modalités indiquées ne nous ont donné 


aucun résultat en ce qui concerne le pouvoir inhibiteur du sel 


étudié. 

Enfin dans une troisième et dernière série d'expériences le taux 
de la solution fut porté à 5 p. 100. Malgré cela les résultats furent 
nuls et l’hémolyse se produisit aussi parfaitement dans les tubes 


renfermant du sérum hyposulfité que dans les tubes témoins. 


L'agglutination des hématies de Mouton est d'autant plus mani- 
feste que le titre de la solution d’hyposulfite est plus élevé. 

En résumé l’hyposulfite de soude aux taux que nous avons em- 
ployés n’exerce aucune action sur les anticorps spécifiques du sé- 
rum hémolytique. On n'observe aucune action inhibitrice ni 
même simplement retardatrice. Nos résultats déposent en faveur 
de l'hypothèse formulée par A. Lumière et Chevrotier sur l’inno- 
cuité de l’hyposulfite de soude à l'égard des sérums antitoxiques. 


(Ecole vétérinaire d’Alfort). 


102 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE 


Pouvorr ANTITRYPTIQUE NORMAL DU SANG ET CHOC ANAPHYLACTIQUE. 


par L. Launoy et À. FALQUE. 


Les résultats contradictoires auxquels sont arrivés les auleurs 
qui ont étudié les variations du pouvoir antitryptique du sérum 
sanguin au cours du choc anaphylactiqué, et surtout l'importance 
du point de vue théorique que certains d’entre eux ont dégagé de 
leurs conclusions, positives ou négatives, nous ont incités à re- 
prendre cette étude. 

Pour Pfeiffer (1) et Kurt Meyer (2) les phénomènes de choc ana- 
phylactique s’accompagnent d’une diminution rapide du pouvoir 
antifermentaire du sérum ; Jobling (3) et ses collaborateurs en 
concluant dans le même sens rapportent ce fait à une modification 
colloïdale du sérum, résultant de la saturation des lipoïdes (anti- 
ferment) par l'antigène. D'après Rusznyak (4) au contraire l’ac- 
croissement du pouvoir antitrvptique du sérum serait un des ca- 
ractères du choc anaphylactique; cet accroissement ne serait tou- 
tefojs noté que pendant la saison d'été, où la sensibilité des ani- 
maux est moins grande qu'en hiver. | 

Pour Rusznyak, ce dernier phénomène pourrait être cpuioché : 
de la périodicité de certaines maladies. Enfin Ando (5), Teale et 
Bach (6) n’observent aucune variation, au moins en ce qui con- 
cerne le choc foudroyant ; un choc atténué serait au contraire mar- 
qué par une chute légère : celle-ci serait de l’ordre de celle qui 
suit, chez un animal neuf, l'injection d'une quantité d' antigène 
égale à celle dont on se sert pour déclencher le choc chez un ani- 
mal sensibilisé. Ù 

Dans ces questions, il est de Diane importance de bien spé- 
cifier la nature du choc que l’on détermine. Les résultats de cette 
note concernent des Cobayes sensibilisés avec du sérum antidiphté- 
rique chez lesquels nous avons déclenché un choc provoquant la 
mort en 4 à 5 minutes. 

Technique. — Quatre Cobayes mâles de 350 à 4oo gr. sont sen- 
sibilisés par voie sous-cutanée avec-0,5 c.c. de sérum antidiphtéri- 
que ; trois semaines après l'injection préparante, les animaux re- 
coivent par la jugulaire 0,5 c.e. ou 1 c.c. de sérum. Un animal 
témoin meurt en 415 ; sur deux animaux, le sang est prélevé 


(1) Pfeiffer. -Zeit: j. Imm., t.\XXX,\juillet 1920, pr: 

(2) Kurt Meyer, Zeit. f. no orig., t. XIX, 1913. 

(3) Jobling, Petersen, Evgsten. Zeit. f. Imm., t. XXIV, 1915, p. 459. 

(4) Ro De Med. Woch., n° 4, 1912, p. 167. Zeit, j. Imm., 
IX X ES uiletro20; p: 7e ; 

(5) Ando. Zeit. f. Imm., t. XXIIL, 1913, p. x 

(6) Teale et Bach. Proc. Roy. Soc. Med. London, 1919-20, p. 5, 4z. 


SÉANCE DU 21 JANVIER 103 


par ponction carotidienne aseptique à la période ultime d'asphy- 
xie, le cœur continuant'à battre ;: on obtient 4 à 5 c.c. d'un sang 
noir rapidement coagulable en un caillot se rétractant avec len- 
teur. Sur le quatrième animal on prélève avant déclenchement du 
choc, 3 c.c. de sang, une seconde ponction est faite dans les mêé- 
mes conditions que précédemment au moment du choc. 

L'étude préalable: d'un grand nombre de sérums de Cobayes 
normaux nous avait D la TRUE du pouvoir En pii- 
que du sérum de cet animal. 

L’ « optimum approché » chez le Cobaye normal est égal à 
0,05 c.c. avec une variation de o,or en deça ou au delà ; |” « opti- 
mum réel » est compris entre 0,07 c.c. et 0,1 e.c. Pour nos quatre 
animaux, nous avons obtenu les résultats suivants : 

Cobaye I : prise de sang, go secondes après l'injection déchat- 
nante (1 C.c.) : optimum approché = 0,05 e.c. ; optimum réel = 
o,o6 c.c. 

Cobaye I : prise de sang, 4 minutes après l'injection déchat- 
nante (0,5 c.c.) : optimum approché = 0,04 c.c. ; optimum réel = 
0,0/1 C.c: 

. Cobaye III : 1° prise de sang, 3 minutes avant l'injection dé- 
chaînante : optimum approché = 0,04 c.c. ; optimum réel = 0,05- 
0,06 c.c. (sans inhibition absolue) ; 2° prise de sang 3 minutes 15 
secondes après l'injection déchaînante (0,5 c.c.) : optimum ap- 
proché = 0,04 c.c. ; optimum réel = 0,06 c.c. (avec inhibition ab- 
solue de l’action D . 

Cobaye IV : injection déchaïnante de x c.c. : mort en 4 minu- 
tes 15 secondes. 

La détermination du pouvoir antitryptique a été faite selon la 
technique indiquée par l’un de nous (r), avec une unité tryptique 
identique (o,r c.c.) déterminant sur 2 c.c. de gélatine dialysée, 
après 18 heures d’étuve à 4r°, une acidité totale neutralisée par 

1,35 c.c. de soude N/r0o. 

Conclusion : Pour nous en tenir uniquement aux faits, les Chr. 
_fres ci-dessus, — ajoutés à à l'examen de la courbe de la protéolyse 
.— nous permettent de dire que : dans le choc anaphylactique 
provoquant la mort en 4 à 5 minutes, la valeur antitryptique du 
sérum sanguin ne varie pas sensiblement ; |” « optimum appro- 
ché » ne subit pas de modification, |’ « optimum réel » accuse 
toutefois une légère augmentation. 


(x) Launoy. Annales Inst. Pasteur, t. XXXIIT, février 1919, p. tr. 


LOL SUCIÉTÉ DL BIOLOGIE 


SUR LE MÉCANISME PHYSIOLOGIQUE DE LA PARALYSIE J'RODUITE 
PAR L'ARNICA, 


par À. Ricxaup». 


On sait que l’Arnica (Arnica montana) à joui d'une grande vo- 
gue dans l’ancienne thérapeutique, et qu'au siècle dernier encore 
il avait de nombreux partisans. Il suffit de lire l’article Arnica du 
Dictionnaire des Sciences Médicales, écrit par Fonsagrives, pour 
juger de la place que tenait ce médicament dans l’ancienne théra- 
peutique. On l’employait d’ailleurs dans les circonstances les plus 
diverses ; mais ce qui est très curieux, c'est que sinon les anciens, 
du moins les médecins du siècle dernier, considéraient l'Arnica 
comme un poison tétanisant. « L'action physiologique de cette 
drogue, dit expressément Fonsagrives, la rapproche des Strych- 
nées, avec lesquelles elle forme un groupe thérapeutique très na- 
ÉLIRE le | 

Or, ayant eu l’occasion, sur la suggestion du P° Guillain, mé- 
decin de la Charité, dont la curiosité avait été éveillée par le fait 
qu'à plusieurs reprises, il avait rencontré ce médicament, sous la 
forme de teinture d'Arnica, chez des malades atteints de troubles 
convulsifs divers, de faire quelques expériences, assez superfciel- 
les d’ailleurs, sur des Grenouilles et des Cobayes, j'avais été sur- 
pris de n’observer chez ces animaux aueun phénomène tétanisant, 
mais au contraire des phénomènes de parésie ou de paralysie. 

Le fait m'ayant paru intéressant, je l'ai étudié de plus près, et 
mes nouvelles expériences, celles-ci très nombreuses, n'ont fait 
que confirmer mes premières observations : l’Arnica n’est pas un 
convulsivant, c’est un paralysant et un paralysant typique (x). 

On sait qu’il n'existe au Codex qu’une seule préparation d’Ar- 
nica : la teinture alcoolique au 1/5. Bien entendu, cette forme 
pharmaceutique ne se prête pas à l'étude des propriétés pharma- 
codynamiques de l’Arnica, pour la raison que sa richesse en al 
cool pourrait masquer ou même dénaturer l’action physiologique 
vraie de la drogue. Je me suis donc servi pour cette étude, soit 
d’une infusion (à 10 p. 100) d’Arnica, soit d’un extrait fluide. 
Cette dernière forme, plus active, se prête mieux que la première 
à l'étude des phénomènes dont il s’agit. Je ne rentrerai pas dans 
le détail des très nombreuses expériences que j'ai faites au cours 
de cette étude, et il me suffira de dire que quelle que soit la dose 
d’Arnica qu'on administre à un animai, tel que la Grenouille ou 


(x) A. Richaud. Sur l’action pharmacodynamique de l’Arnica. Soc. de thé- 
rapeutique, séance du 11 janvier 1922. 


[l 
SÉANCE DU 21 JANVIER 105 


le Cobaye, que cette dose soit faible ou qu'elle soit forte, jamais, 
à aucun moment, on n'observe chez ces animaux le moindre phé- 
nomène traduisant une hyperexcitabilité médullaire, mais au con- 
traire, suivant la dose, des phénomènes de parésie ou de paralysie. 
Si, par exemple, on fait à une Grenouille du poids moyen de 25 
à 30 gr., dans un sac lymphatique, une injection de 0,5 c.c. d’ex- 
trait fluide d’Arnica, l'animal, très rapidement, en quelques mi- 
nutes, est en état de paralysie complète. Avec la dose que je viens. 
d'indiquer il y a d’ailleurs, généralement, survie de l’animal 
peu à peu la paralysie s’atténue, et au bout de 48 heures, il n'y 
paraît plus rien. Si l'on dépasse la dose que je viens d'indiquer, 
. la mort survient toujours. | 

Ainsi, et contrairement à l'opinion qui paraît avoir été élassi- 
que jusqu'ici, l'Arnica, même à doses élevées, c’est-à-dire rapide- 
ment mortelles, ne détermine pas de phénomènes convulsifs, mais 
des phénomènes de paralysie, de paralysie rapide et totale. 

Il restait, après cette constatation, à élucider le mécanisme de 
cette paralvsie, c'est-à-dire à rechercher si l’Arnica est un poison 
musculaire, un poison du nerf moteur, ou s’il porte son action sur 
la moelle. Pour résoudre ce problème de physiologie il suffisait 
de répéter avec l'Arnica les expériences classiques par lesquelles 
Claude Bernard a élucidé le mécanisme de la paralysie curarique. 
Or, ces expériences m'ont montré : 

1° Que l’Arnica amène la paralysie même dans un membre pos- 
teens qui a été entièrement ligaturé, à l'exception du sciatique. 
2° Qu à la période d'état de la paralysie, le muscle et le nerf mo- 
teur sont encore directement. excitables, alors que les excitations 
réflexes, de quelque nature qu'elles soient, y compris l'excitation 
par l'acide acétique, à laquelle les Grenouilles répondent si faci- 
lement, ne déterminent plus aucun mouvement. 
On peut en conclure que l’Arnica porte son action sur la moelle, 
dont elle abolit la conductibilité et le pouvoir réflexe. 


(Laboratoire des travaux pratiques de pharmacologie de la 
Faculté ue médecine). © 


+ 


106 Le SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE 


PRODUCTION D'ARRÊTS CARDIAQUES MOMENTANÉS AVEC LE CHLORURE 
D'AMMONIUM ;, LEUR ANALOGIE AVEC L INHIBITION 
D'ORIGINE PNEUMOGASTRIQUE, 


par H. BUusQUET. 


Zwaardemaker (1) et Libbrecht'(2), sur le cœur isolé de Gre- 
nouille, et moi-même (3), sur le cœur isolé de Lapin, avons mon- 
tré qu'une solution nutritive contenant du potassium, succédant 
à cette mème solution sans potassium, pen un. arrêt momen- 
tañé des systoles ventriculaires. 

En outre, j'ai établi que cet arrêt résulte d’une action directe du 
K sur le necle cardiaque et que ce muscle se comporte, dans les 
conditions de cette expérience, comme s’il subissait l’action du 
nerf pneumogastrique. ; 

Je me suis démandé si le potassium est je seul élément capable 
d'engendrer de pareïls effets et j'ai essayé, à cet égard, le lithium, 
l'uranium et l’ammonium. Avec les deux premiers métaux, je 
n'ai obtenu aucune réaction intéressante ; avec le troisième, au 
contraire, les résultats ont été comparables à ceux du potassium. 

J'ai ee passer Ho our dans le cœur de Lapin isolé en 
onto coronaire : ; 

* Une solution nutritive contenant, 9 gr. de chlorure de so- 
dium. 0,20 gr. de chlorure de calcium et de bicarbonate de soude 
et r gr. de glucose par litre ; 2° Cette même solution additionnée 
de chlorure d’ammonium (0,50 gr. p. 1.000). Dès que passe le se- 
cond liquide, les ventricules ralentissent leur rythme et ne tardent 
pas à s'arrêter en diastole. La suspension des battements dure 2 
à 3 minutes, puis ceux-ci reprennent, bien qu'on continue l'irri- 
gation avec la solution ammonique. 

L'arrêt produit par l’ammonium affecte les mêmes modalités 
que l'inhibition d' origine pneumogastrique : 1° Les battements 
cessent brusquement, sans diminution he et progressive 
de l'amplitude et, à la reprise, ils présentent d'emblée l'amplitude 
qu'ils auront ultérieurement ; 2° Les ventricules arrêtés sont exci- 
tables électriquement et mécaniquement ; 3° Avec de faibles doses 
de chlorure d’ammonium (0,36 gr. par litre), on obtient, comme 


(x) H. Zwaardemaker. On physiological radio-activity. The Journal of Phy- 
Siology, 1. LIIT, n° 5, 1920: À 

(>) W. Libbrecht. Contribution à l’étude du rôle biologique du K: sur le 
cœur. Arch. internat. de physiol., t. XV, 1920, p. 446; id. Le paradoxe, car- 
diaque. 

(3) H. Busquet. Le paradoxe du potassium sur le cœur isolé de Lapin. C. R. 
d> la Soc. de biol., 17 décembre rg21. 


SÉANCE DU 21 JANVIER 107 


avec les excitations faibles du nerf pneumogastrique, du ralentis- 
sement et non un arrêt total : 4° L'’altération du cœur isolé par 
des toxiques ou par un fonctionnement prolongé empêche l'arrêt 
par l’ammonium, comme elle empêche l'effet cardio-inhibiteur 
du nerf vague. 

En raison de toutes ces ressemblances, il ÿ avait lieu de cher- 
cher si l'arrêt observé avec l’ammonium ne correspond pas à l’ex- 
citation de l'appareil cardio-modérateur intrinsèque. Dans ce but, 
j'ai ajouté aux liquides nutritifs 0,10 gr. de sulfate d'atropine par 
litre. Dans ces conditions où l’appareil cardio-inhibiteur est fonc- 
tionnellement supprimé, l’'ammonium produit encore l'arrêt ear- 
diaque. Ce métal exerce donc son effet directement sur la fibre 
musculaire du cœur. 

Ces faits, comparés à ceux que j'ai déjà publiés, montrent que 
l’'ammonium se comporte tout à fait comme le potassium au point 
de vue du phénomène qui nous occupe. Cette analogie est encore: 
confirmée par l'expérience suivante : si on fait circuler successi- 
vement dans le cœur une solution de Ringer-Locke ordinaire 
(avec K) et ensuite une solution de Ringer-Locke avee AzH* (et 
sans K), on‘n'observe pas l'arrêt ammonique par passage du se- 
cond liquide ; si, inversement, on fait circuler tout d'abord dans 
le cœur une solution de Ringer-Locke sans K, mais avec AZI et 
ensuite la solution de Ringer-Locke ordinaire (avec K), on n'ob- 
tient pas l'arrêt potassique. En d’autres termes, le cœur adapté à 
l'ammonium l'est aussi au potassium et réciproquement, ce qui 
prouve l'identité de ces deux métaux vis-à-vis de la réaction qui 
nous intéresse. 

Résumé et conclusions : Sur le cœur isolé de Lapin; une solution 
nutritive avec ammonium, succédant à cette même solution sans. 
ammonium, provoque un arrêt cardiaque momentané, présentant 
tous les caractères de l’inhibition par le nerf vague. Toutefois, cet. 
arrêt se produit encore après paralysie de l’appareil nerveux car- 
dio-modérateur intrinsèque ; il ne doit donc pas être attribué à une 
excitation de cet appareil nerveux, mais à une action directe de 
. l’ammonium sur le myocarde. La présence de potassium dans la 
première solution empêche l’ammonium, contenu dans la deu- 
xième solution, de produire l'arrêt cardiaque et inversement. Cet 
ensemble de résultats, comparés à ceux que j'ai antérieurement 
décrits, montre que l’ammonium se comporte au point de vue de 
ces actions d'arrêt, tout à fait comme le potassium. La notion de 
cette identité peut n'être pas sans intérêt comme élément de dis- 
_cussion de la théorie qui attribue à une libération de K linhibi- 
tion cardiaque d’origine pneumogastrique. 


108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ACTION DES FORTES CONCENTRATIONS SALINES 
SUR LE BACILLE LACTIQUE, 


par HENRY CArDoT et HENRI LAUGIER. 


En vue d'étudier l’action des concentrations salines élevées, sur 


la cellüle microbienne, nous avons pris comme sujet la Bactérie. 


lactique, qui constitue, pour de telles recherches, comme l'ont 
bien montré les travaux de Richet, un réactif très commode et très 
sensible. Nos expériences ont consisté à placer des cultures en ac- 
tivité de Bacille lactique, en contact avec des solutions salines 
concentrées, et à étudier, par de nouveaux. ensemencements les 
variations d'activité de ces cultures soumises ainsi à des pressions 
osmotiques élevées. 


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cl (oncenteaëons 
Technique. — Une culture lactique est effectuée à 37° sur mi- 


lieu peptoné lactosé. D’égales quantités de cette culture en pleine 
activité sont versées dans des masses données de milieu stérile. 
additionné de sels à doses telles que la concentration du mélange 
soit la concentration à étudier. L'un des mélanges est fait à l’aide 
d’une masse de milieu non additionné de sel : il constitue le té- 
moin. On laisse ainsi les cultures en contact avec les sels à forte 
concentration pendant des temps déterminés et ces cultures ayant 


OR < 


SÉANCE DU 21 JANVIER 109 


subi le contact servent de souche pour l’ensemencement de série 
de tubes sur milieu primitif témoin. L'activité des différentes sou- 
ches est évaluée en déterminant la quantité d’acidité développée 
dans les cultures filles après une fermentation de 24 heures à 37°. 


Résultats. — 1° Etude de l’action du sulfate de soude. Nous 
avons étudié plusieurs sels courants : NaCI, KCI, NO°Na, SO'Na, 
PO* KH°. Qualitativement, ils agissent tous de façon semblable. 
Quantitativement ils présentent des différences notables. Le plus 
actif nous a paru être le sulfate de soude. Tandis que pendant le 
séjour à la glacière l’activité de la souche témoin reste sensible- 
ment constante, l’activité de la souche mise au contact du sulfate 
de soude varie notablement : pour les concentrations faibles et les 
faibles durées de contact on observe une augmentation d'activité 
légère et d’ailleurs inconstante ; pour les concentrations plus for- 
tes et les longues durées de contact, on observe toujours une forte 
diminution de l’activité de la souche. Gi-joint un tableau où sont 
exprimées les activités des souches ayant subi pendant des temps 


_ divers des contacts avec des concentrations diverses de sulfate de 


soude. (Voir graphique). 


Activité pour durée de contacts de 


Doses de SO4Na? 24 heures Zheures 102 heures 
OEM) EEE 100 TOONLE TOO 
None ete 108 102 96 
NERO AD nn ina elavetons 105 99 80 
POSER RENE 107 95 75 
NÉSODO ramener 10 89 6x 
NEO er den Lit ir, 65 ; 22 


On voit qu'il y a là un procédé qui permet d’atténuer facilement 
l’activité du ferment lactique. Il est vraisemblable que ce pr toit 
être étendu aux microbes pathogènes. 

° Cette diminution d'activité est passagère. En effet, elle ne 


he déjà plus sur des cultures issues d’un deuxième réense- 


mencement (cultures petites-filles de celles qui ont subi le con- 
tact). D'autre part, si au lieu de doser l’acidité des cultures-filles 
après 24 heures, on laisse les cultures évoluer jusqu'à leur terme 
on constate que l'acidité terminale développée après plusieurs 
jours de niQU à l’étuve, est la même que celle . une fermenta- 


tion témoin. 


3° Dans les expériences précédentes l’action des solutions à con- 
centrations salines élevées sur le Bacille a lieu à la glacière. Dans 
ces conditions, où la cellule est en état de vie ralentie sans multi- 


. plication et sans activité fermentaire notable (l'acidité des cultures 
… iémoins-reste constante), la cellule présente une résistance rela- 


AY ER 


_tivement grande à ces concentrations salines, (il faut des contacts 


s Brorocre. CompTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 8 


110 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


prolongés pour obtenir des diminutions importantes d'activité, en- 
core ces diminutions sont-elles transitoires). Il n’en va pas de 
même si l’action des solutions à concentration saline élevée a lieu 
dans une souche à 38°. Ici l’action est beaucoup plus brutale : 
une concentration de sulfate de soude à 0,74 normal, tae les cul- 
tures de ferment lactique en moins de 24 heures. On voit que la 
sensibilité des Bacilles lactiques aux concentrations salines élevées 
est très différente, suivant que le Bacille est en état de vie ralentie 
ou en pleine activité. 


(Laboratoire de physiologie de l’Institut de one . 
de Sèvres). 


} 


ÉRRATUM. 
Notre DE À. CHAUFFARD, P. Bronix et À. GRIGAUT- 


T. LXXXVI, page 51. 
Au lieu de : 0,04 à 0,05 centigr. pour 100, lire : 0,0% gr. 
0,05 gr. p. 1.000. 


ON CES PNR 


\ 
= 
dattes fn 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


SEANCE DU 


ARLOINz (F.), Cane (A.) et 
Bocca : Etude expérimentale de 
l'influence du carbonate de bis- 
muth et du kaolin sur la sécré- 
tion gastrique du Chien,....... 

ARLOIN3 (F.), Cape (A.) et 
Bocca : Etude expérimentale de 
l’influence de la pilocarpine sur 


16 JANVIER 1922 
SOMMAIRE 
Marenon. : Action d'épargne 


exercée par les graisses vis-à-vis 
de la destruction d’afbumine chez 
les diabétiques en état de dénu- 
DOM AZONÉE NE RS 

Noëz (R.) : Influence du ré- 
sime alimentaire sur la morpho- 
logie de la cellule hépatique de 


Alt 


laSonmasiblanehe mer rent 18 
Poricarp et NoëL : Sur la va- 

leur de la méthode de Vastarini- 

Cresi dans la détection histochi- 

nique du slycosene nee “16 


Ja sécrétion gastrique du Chién.. 14 
Gaurier (Cl.) : Glycosurie par 
suppression temporaire de la res- 
piration pulmonaire chez la Gre- 
OUEN ee sue 0» : 


Présidence de M. Porcher. 


——— 


_ ACTION D'ÉPARGNE EXERCÉE PAR LES GRAISSES VIS-A-VIS DE LA 
DESTRUCTION D'ALBUMINE CHEZ LES DIABÉTIQUES 
EN ÉTAT DE DÉNUTRITION AZOTÉE, 


par F. Marcxon. 


_ Dans une note antérieure (1), nous avons montré que la supé- 
_ riorité des hydrates de carbone sur les graisses dans l’action d’é- 
_pargne exercée vis-à-vis de l’albumine, chez les Chiens sains en 
état d’inanition, est parfaitement compatible avec la supériorité 
_ des graisses sur les hydrates de carbone dans l’utilisation des albu-. 
_ minoïdes. = 
…_ Ce rôle des graisses dune la protéogénèse et le métabolisme 
… azoté, que nous avons établi dans des recherches antérieures (2), 
reçoit une confirmation de ce fait que chez les sujets en état de 
_ cachexie. diabétique, avec forte dénutrition azotée, ce sont les 


IR ir 


(x) F. Maignon. C. R, de la Soc. de biol., t. LXXXIT, p. 1358, 1919. 

(2) F. Maignon. Rôle des graisses dans l’utilisation des albuminoïdes. C. R. 
de la Soc. de biol., t.. LXXII, p. 1054, 1912. — C. R. de l’Acad. des sce., 
26 CLXVI, p. 919, 1068, 1918 ; t. CEXVNIT, p. 97, 287, 1919 ; t. CEXVIIT, p. 626, 
à 1919. — Thèse fac. de. sciences, Lyon, 1919. — Annales de médecine, t. VIF, 
…. 1920. — Arch. intern. physiol:, t, XVIII, 1921 


112 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (10) . 
TC PT EE NS 2 IE 1 OS NN 2 en EU PS UV 


graisses et non pas les hydrates de carbone qui exercent une ac- 
tion d'épargne vraiment remarquable, vis-à-vis de la ques 


d’albumine. 


Sur une Chienne atteinte d’un diabète spontané des plus gra- 
ves (1), avec amaigrissement rapide, glycosurie intense, hyper- 
azoturie accompagnée d'acétonurie, nous avons étudié, en 1909, 
l'influence des différents régimes, hydrocarboné, carné, diète 
hydrique, régime gras, sur la nutrition de l'organisme diabé- 
tique. 3 

Avec la soupe de pain, la malade éliminait 125,47 gr. de sucre 
et 12,24 pr. d’urée. Avec le régime carné 51,71 gr. de sucre et 
34,69 gr. d'urée. Sous l'influence de la diète hydrique, le sucre 
tomba à 19,17 gr. mais ne disparut point et l’'urée descendit à 
16,38 gr. Avec le régime exclusif de l'huile : arrêt immédiat de 
l’amaigrissement qui était de 300 gr. par jour, relèvement brus- 
que de l’état général, chute du sucre qui tombe en quelques jours 
à l’état de traces et de l’urée qui revient à la normale : 5,99 gr. 
En 24 heures, le sucre était tombé à 7,38 gr. et l’urée à 9,79 gr., 
au lieu de 19,17 gr. et 16,38 gr. qui étaient les chiffres de l’ina- 
nition. Dans cette expérience, tout aliment pouvant donner nais- 
sance à du sucre, pain, viande, élevait la glycosurie au-dessus 
de celle du jeûne. Le fait de voir celle-ci tomber à zéro avec le 
régime gras prouve la non transformation des graisses en sucre. 
Nous avons déduit de ces résultats, un traitement du diabète par 
le régime gras, basé sur la substitution, aux hydrates de carbone 
de la ration alimentaire, de corps gras administrés d’une part 
avec les aliments et d'autre part sous forme d'huile émulsionnée 
et partiellement saponifiée par une petite quantité de soude caus- 
tique. L'hyperacidité urinaire, augmentée par ce régime, doit » 
être combattue par l'administration concomitante ‘de bicarbo- M 
nôte de soude. Ce traitement, appliqué à l'Homme dans le cas 
de diabète avec dénutrition, nous a donné exactement les mêmes « 
résultats que chez le Chien. Les nombreuses observations prises m 
en collaboration avec F. Arloing ont été relatées dans la thèse M 
de À. Vallerix (Lyon, 1911), à laquelle nous renvcyons le lecteur. E 


Nous citerons, à titre d'exemple, les résultats obtenus sur un 
jeune Homme de 3r ans, traité à l’Hôtel-Dieu de Lyon pour un 
diabète très grave, avec dénutrition intense, asthénie extrême, 
glycosurie, azoturie et acétonurie très élevées, en état de cons « 
tante aggravation. | : 1 


(1) F. Maignon. Rôle des graisses dans la glycogénie. Traitement du diabète : 
par le régime gras. C. R. de la Soc. de biol., xx avril, 2 mai 1908. — Journal 
de physiol. et pathol, gén.; sept. 1908. — Annales de médecine, t. VII, 1920. 


LS 


(11) SÉANCE DU 16 JANVIER 113 


eZ 


Le sujet, du poids de 56,80 kgr. avait perdu 25 kgr. en 2 ans. 
Avec un régime très sévère, l'urine donnait : 


Volume Glucose Urée Acélone 


Avant le traitement et par 24 


Heures, FESSES RARE RIRE 5.700 c.c. 356,25 gr. 69,15 gr. 4,248 gr. 
Après 24 heures de traitement, le 

19 juin 1908 .............. SR AOONC CA LOTO CT » » 
Après 2 jours de traitement, le à | 

20 juin I908 .............. - 1.800 c.c. 81,81 gr. 34 o2 gr. 2,79 gr: 
Après 4 jours de traitement, le 

SAUT TOQOON moe 1.700 C.C. 42,10 gr. 29,70 gr. 2,78 gr: 


Le 25 juin, le poids a augmenté de 1,300 kgr. après 7 jours 
de traitement. Après 4 jours de HAlemenr le sucre est passé de 
356,25 gr. à 42,10 gr. et l’urée de 69,15 gr. à 29,75 gr. Le 17 
juillet, le sucre tombe à zéro. Le 27 juillet, le poids atteint 
62,600 kgr., l’acétone tombe à 0,194 gr. Le ro septembre, urée : 
26,45 gr., acétone et glucose : néant. Le 24 décembre, le malade 
quitte l’Hôtel-Dieu, guéri, après avoir repris 13 kgr. Le sujet est 
suivi 2 ans, pendant lesquels l’état se maintient. 

Notons dans les résultats de ce traitement, la rapidité des effets 
obtenus sur la glycosurie et sur la dénutrition. Du jour au len- 
demain, l’amaigrissement cesse, ainsi que l’hyperazoturie. En 
18 heures, dans l’observation précédente, l’urée passe de 69,15 gr. 
à 34,02 gr. L'action d'épargne exercée par les graisses vis-à-vis 
de la destruction d'albumine est donc extrêmement importante 
dans le diabète avec dénutrition. Ces mêmes résultats ont été 
obtenus dans tous les cas traités, comme il ressort des observa- 
tions publiées dans la thèse de À. Vallerix. 

Il est intéressant de comparer, chez les sujets sains et chez les 
diabétiques en état de dénutrition azotée, les effets de l’adminis- 
iration de graisse sur la destruction de l’albumine. Chez les sujets 
Sains, le régime gras augmente l’excrétion azotée sur le régime 
mixte, alors que le régime hydrocarboné la diminue (Cathcart). 
Chez les diabétiques en état de dénutrition, c’est SHcienuen l’in- 
verse qui se produit. 
Comment expliquer ces résultats ? Chez le sujet sain, l’admi- 
nistration exclusive de graisse rend nécessaire la destruction d’une 
quantité supplémentaire d’albumine, dans le but de fournir le 
minimum d'hydrates de carbone qui paraît être indispensable 
à l'organisme. La graisse est impuissante à produire ce résultat 
chez les animaux à sang chaud tout au moins, comme nous 
avons contribué à le démontrer. 

Chez le diabétique grave qui a perdu à peu près complètement 
la faculté de brûler ses hydrates de carbone, la ration ordinaire 
devient insuffisante par défaut d'utilisation des sucres et l’orga- 


114 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (12) 


nisme est obligé de demander le complément nécessaire à ses 
propres tissus : il brüle d'abord sa graisse, dont l'énergie est com- 
plètement utilisable par l'organisme diabétique. Lorsque les ré- 


serves de celle-ci s’épuisent, au fur et à mesure de l’amaigrisse- . 


ment, l'organisme est obligé de s'attaquer à l’albumine de ses 
tissus, alors commence la dénutrition azotée qui devient néces- 
sairement très importante chez le sujet cachectique, étant donné 
que la chaleur de combustion de l’albumine est environ moitié 
de celle de la graisse et que les 44 0/0 de glucose formés lors de la 
désintégration de la molécule protéique sont inutilisables et par 


conséquent perdus pour le diabétique. Pour remplacer 1 gr. de. 


graisse, l'organisme diabétique doit donc brüler près de 4 gr. 
d’albumine. On s'explique ainsi que le régime gras exerce une 
telle action d'épargne vis-à-vis de la destruction des protéines. 
Néanmoins, la rapidité des résultats obtenus qui surprend dans 
nos expériences et observations, nous a fait émettre l'hypothèse 
que les graisses, dont le rôle est nul dans la glycogénèse, inter- 
venaient peut-être d’une façon heureuse dans le métabolisme 
azoté. Les recherches que nous avons effectuées à ce sujet ont 
démontré que les graisses interviennent dans la protéogénèse, 
qu’elles sont indispensables à l’utilisation économique et non 
toxique de l’albumine alimentaire. Rien d'étonnant, donc à ce 
qu’elles améliorent le métabolisme azoté dans le cas de dénu- 


trition grave. D'ailleurs, les bons effets de l’administration d’ali- : 


ments gras, dans les cachexies non diabétiques, tuberculeuses, 
par exemple, ne peuvent s'expliquer que par ce dernier méca- 
‘ nisme. 


= 0 me mp een 


ETUDE EXPÉRIMENTALE DE L'INFLUENCE DU CARBONATE DE BISMUTH 
ET DU KAOLIN SUR LA SÉCRÉTION GASTRIQUE DU CHIEN, 


par F. ArLoxG, CADE et Bocca. 


Si le sous-nitrate de bismuth est utilisé depuis longtemps déjà- 
(Fleiner, Kusmaul, Hayem) comme pansement de l'estomac, dans 
l’ulcère rond où il diminue la douleur, les troubles réflexes, les 
fermentations et fait baisser le taux de l'acide acétique du suc 
Gastrique (Lion, Tulasne), on discute toujours son mode d’ac- 


tion : a) A-t-il un rôle physique, mécanique, donnant un vérita- . 


ble pansement isolant de la muqueuse gastrique sur laquelle il 
s’étalerait uniformément (Matthes et Fisher) ; b) Le sous-nitrate 


agit-il chimiquement en se transformant partiellement (Lion, 


Tulasne) en oxychlorure de bismuth sur la sécrétion, en dimi- 


(15) SÉANCE DU 16 JANVIER ; 115 


——— 


- nuant.très peu l'acidité totale, mais en respectant le type chimi- 
que de celle-ci ; ce) Enfin le bismuth provoque-t-il une hypersé- 
crétion considérable de mucus (Surmont et Dubus). 

D'autres corps inertes à l’état pulvérulent, tels que le charbon 
oranulé, le tale, l'argile, le sable agissent au niveau de l'estomac 
par le même mécanisme, quoique de façon plus imparfaite. Parmi 
ces succédanés se place en première ligne le carbonate de bis- 
muth que nous avons employé dans nos expériences. S'il met à 
l'abri de l'intoxication par les nitrites que le sous-nitrate pour- 
rait contenir à l'état d'impuretés, il peut donner des accidents de 
bismuthisme par formation de BiCl soluble et absorbable après 
décomposition par HCI (Lion et Tulasne, r9r10). Pratiquement, 
il est très employé et il y a lieu de ne pas le considérer comme 
toxique s’il est pur. 


Les prix prohibitifs des sels de bismuth utilisés à fortes doses 
ont fait employer d’autres succédanés moins onéreux : tel est le 
kaolin, silicate d’alumine, prescrit depuis une dizaine d’années 
par À. Robin, Kuhne, Mathieu, L. Meunier, Hayem (1920), Sa- 
brazès, Cade, etc. Cette poudre très finement pulvérisée, servant 
à la fabrication de la porcelaine, est donnée aux mêmes doses 
et dans les mêmes cas que le bismuth. En réalité, elle ne le rem- 
place qu'imparfaitement, ses effets sont moins réguliers et moins 
soutenus. Nous n’avons pas retrouvé chez les auteurs l'étude de 
son mécanisme d'action. 


Dans nos expériences faites sur un Chien de 15 kgr. porteur 
d'une fistule gastrique, nous avons donné des repas d’épreuve ad- 
ditionnés de 15 gr. de carbonate de bismuth ou de 15 gr. de 
kaolin. Le repas (200 gr. de soupe, ou 200 gr. de viande, ou 
200 gr. de lait) était retiré par la sonde 2 heures après l’inges- 
tion. Nous avons toujours observé la consistance épaisse, filante, 
visqueuse du mélange que l’on retirait très difficilement. Il ren- 
fermait une quantité considérable de mucus, plus ou moins mé- 
langé à la poudre blanche de bismuth ou de kaolin. Après dosage 
de l'acidité, nous avons eu : 


° Avec le carbonate de bismuth (15 gr. + repas de 200 SE.) 


_ a) repas de soupe retiré après 2 heures : HCI = o ; acidité to- 
- tale = 2 p. 100 ; mucus abondant ; b) repas de lait, après 2 heu- 
_ res : HCI = o, acidité totale = 2,06 p. 100 ; mucus abondant ; 


©) repas de viande, après 2 heures : HCI = o, acidité totale 3,62 


P. 100, mucus abondant. 

2° Avec le kaolin (15 gr., répas de 200 gr.) : a) repas de soupe 
_ retiré après 2 heures : HCI = 0,54 p. 100, acidité totale = 3,28 
_p. 100, mucus abondant ; b) repas de lait après 2 heures : HCI 
= o, acidité totale = 3,25 p.100, un peu de mucus ; c) repas de 


L2 


116 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (14) 


viande, après 2 heures : HCI = o, acidité totale = 3,28 p. 100, 
mucus abondant. 

Avec le kaolin, comme avec le carbonate de bismuth, état vis- 
queux du contenu gastrique, avec de grandes quantités de mucus. 
Quant à lHCI libre, il disparaît en général aussi bien avec le 
kaolin qu'avec le bismuth, sauf dans une de nos expériences avec 
le kaolin. Enfin, l’acidité totale, un peu diminuée avec le carbo- 
nate de bismuth, est restée normale avec le kaolin. 

Ainsi, le carbonate de bismuth, comme son succédané le kaolin, 
paraît agir surtout en faisant sécréter par la muqueuse de l’esto- 
mac une grosse quantité de mucus. Le carbonate de bismuth di- 
minue l'acidité totale du contenu gastrique, tandis que le kaolin 
reste sans influence sur elle ; mais, avec les deux médicaments, 
on observe en général la disparition de l'acide chlorhydrique li- 
bre du contenu de l'estomac extrait 2 heures après le repas d’é- 
preuve. | 


ETUDE EXPÉRIMENTALE DE L'INFLUENCE DE LA PILOCARPINE 
SUR LA SÉCRÉTION GASTRIQUE DU CHIEN, 
L 


par F. ArLoIxG, Cape et Bocca. 


L'action excitatrice de la pilocarpine sur la sécrétion sudori- 
pare ou salivaire une fois connue, on a recherché cette action au 
niveau de la muqueuse de l'estomac. Les expériences des auteurs 
sont très contradictoires. Citons les principales observations 
Frémont, sur l’estamac isolé d’un Chien, a vu 2 mmegr. de pilo- 
carpine, donnés 4 heures après l'introduction des aliments dans 
l'estomac, augmenter l'acidité totale du suc dans la proportion 
de 100 à 107. Pour Riegel, chez l'Homme et les animaux, la pilo- 
carpine produit une augmentation abondante de la sécrétion gas- 
trique, pas de variation de l'acidité totale, mais seulement un 
accroissement de la sécrétion aqueuse et de la sécrétion peptique. 
Simon Schiff, Tchuriloff, Mme Potapow publient des résultats 
en contradiction avec ceux de Riegel. Pour Morat et Doyon, la 
pilocarpine excite à la fois la sécrétion et la motricité gastriques. 
Il règne donc des contradictions parmi les auteurs au sujet de 
l’action de la pilocarpine sur la sécrétion gastrique. Pourtant, la 
plupart (à part Schiff) admettent qu'elle accroît la sécrétion, 
l’'HCI libre et l'acidité totale. : 

Dans nos expériences pratiquées sur un Chien de 15 kgr., por- 
teur d’une fistule gastrique, nous avons administré la pilocarpine 
en injections sous-cutanées, à raison de 1 cgr. par jour. Dès le 


troisième jour, nous avons noté des malaises, des vomissements, 


Pass dt - à 


Cd der ne he en cipède — 


| 


(15) SÉANCE DU 16 JANVIER 117 


une salivation très abondante, des pupilles en myosis. Dans la 
suite, les injections ne furent pratiquées que tous les 2 jours, et 
chaque fois, on relevait les mêmes signes d'intoxication. En 11 

jours, on donna 7 cgr. de pilocarpine, puis, on cessa les injec- 
tions. 

Nous avons alors observé l'augmentation du contenu liquide 
de l’estomac. Au point de vue chimique, les analyses des repas 
d'épreuve de 200 gr. composés de pain, de lait ou de viande, 
sont les suivantes : a) repas de soupe, retiré 2. heures 30 après in- 
gestion : HCI = 0,24 p. 100, acidité totale = r,80 p. 100 ; b) repas 
de lait, retiré 2 heures après ingestion : HCI = o, acidité to- 
tale = 2 p. 100 ; c) repas de viande, retiré 2 heures 20 be in- 
gestion : HCI = o, acidité totale = 5 p. 100. 

Ces essais ne nous permettent pas d'arriver à une conclusion 
ferme. Celle-ci nécessiterait un déterminisme expérimental plus 
rigoureux, car la pilocarpine détermine une abondante-salivation 
et la salive était mélangée au suc gastrique. Nous estimons donc 
que pour avoir une appréciation exacte du taux de la sécrétion 
gastrique et de son acidité, il est indispensable que l'étude soit 
faite sur l’estomac isolé et non pas seulement sur un estomac 
fistulisé. Faute d'observer cette technique, on arrive aux résul- 
tats incertains recueillis par divers auteurs et par nous-mêmes. 


118 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (16) 


SUR LA VALEUR DE LA MÉTHODE DE VASTARINI-CRESI DANS LA 
DÉTECTION HISTOCHIMIQUE DU GLYCOGÈNE, 


par À. Poricarp et R. Noër. 


Au cours de recherches histophysiologiques, le problème s’est 
posé pour nous de vérifier la valeur exacte de la réaction histolo- 


gique du glycogène proposée par Vastarini-Cresi (x). Cette mé- 


thode consiste à colorer le glycogène par la crésofuchsine à 
chaud, sur des coupes traitées, au cours des manipulations his- 
tologiques indispensables, exclusivement par l'alcool et à aucun 


moment par l’eau ou des liquides aqueux, capables de dissoudre 


le glycogène. Nous avons suivi le modus faciendi indiqué dans 
l'excellent Traité de technique de Carazzi et G. Levi (2). 


Pour nous rendre compte de la valeur chimique de cette mé- 


thode, nous l’avons appliquée à des foies de Souris soumises à 
divers régimes et actions expérimentales susceptibles de faire 


varier la teneur du foie en glycogène. Sur ces organes, nous 


avons comparé les résultats de l'examen histologique et du dosage 
chimique du glycogène. : | 
En raison du faible poids de substance utilisable (poids moyen 


du foie, 1 gr.), nous avons utilisé pour le dosage un procédé né- 


phélométrique; dérivé de la méthode classique de Frankel-Gar- 


nier (3). Il n’a certainement pas la précision d'un dosage pon- 


déral, mais donne des indications suffisamment précises en pra- 
tique pour les recherches comparatives poursuivies. 


Le foie, rapidement pesé, est broyé finement dans un Rosier 
avec du sable de Fontainebleau lavé, au contact d’un volume 


connu (bo c.c.) d'une solution d'acide trichloracétique à 4 p. 100. 
Après -une demi-heure de contact, le mélange est centrifugé 


(4.000 tours). Un volume connu de la solution claire est prélevé 
et additionné de 3 fois son volume d'alcool à 96°. Le glycogène: 


précipite en rendant le liquide opalescent. 


On a, d'autre part, préparé une solution étalon à o,1 p. 100 de 


glycogène dans l’eau. Un volume de cette solution est traité par 


3 fois son volume d’alcool à 96°, dans les mêmes conditions que 


le liquide d'extraction du foie. On obtient ainsi une solution opa- 


lescente qui sert d’étalon. Sans délai, l’opalescence de ces liqui- 
des est comparée au néphélomètre. On apprécie ainsi par compa- 


. (rx) G. Vastarini Cresi. Atti Accad. med. chir. Napoli, t. XLI, p. 850, 1907 
(Cité d’après Mayer, Zeitsch. f. wiss. Mikrosk, t. XXVI, p. 515, 1909). 
(2) Carazzi et Levi. Tecnica microscopica, 3e éd., Milano, 1916. 
(3) Fränkel. Arch. f. d. ges. Phys., t. LIL, p. de. — Garnier et Lambert. 
Archives de physiologie, 1898. 


+ j 
dd tu de ind et Ter né dé Sd) à 


PERMIS", S DS OT PU NT Na TV 1 


ninéohnillions défi -24 "ape des à de 


(17) SÉANCE DU 16 JANVIER 119 


raison avec l'étalon, la teneur en glycogène de la suspension. On 
en déduit facilement la teneur en glycogène des foies étudiés (1). 

Nos observations ont porté sur quatre animaux et ont mené 
aux résultats suivants. 

N° 1816. Souris [. Glycogène hépatique = 4,8 gr. p. 100. Réac- 
tion de Vastarini-Cresi très accentuée ; toutes les cellules hépati- 
ques renferment à masses rouges. 

N° :815. Souris 2. Glycogèné = 3,2 gr. p. 100. Réaction de 
Vastarini-Cresi très ne mais Moins intense que pour 1. 

N° r8r12. Souris 3. Glycogène = 1,3 gr. p. 100. Réaction de 
Vastarini-Cresi très faible. De rares cellules présentent des mas- 
ses rouges. : 

N° 1813. Souris 4. Élycosene =  . p. ïoo. Réaction de 
Vastarini-Cresi négative. 

Il y a donc un parallélisme net entre la réaction histologique 
et le dosage chimique. Ces observations nous permettent de con- 
clure que la méthode histologique de . Vastarini-Cresi donne, 
d'une façon générale, une image assez fidèle de la teneur d’un 
tissu en glvcogène. 

(Laboratoire d’histologie de la Faculté de médecine de Lyon). 


{ 


(x) Nos résultats ont été obtenus à l’aide de l'excellent dispositif néphélomé- 
trique de Bloor, adaptation à ce genre d'observation du colorimètre de Duboscq. 
Cet appareil a été généreusement mis à notre disposition par l’Elizabeth 
Thompson Science Fund, grâce à la bienveillance du P' Cannon, de l’Uni- 


versité Harvard, que nous sommes heureux de remercier ici. 


120 RÉUNION BIOLOGIQUE DE. LYON (18) 


INFLUENCE DU RÉGIME ALIMENTAIRE SUR LA MORPHOLOGIE 
DE LA CELLULE HÉPATIQUE DE LA SOURIS BLANCHE, 


par R. Noëz. 


I. La morphologie de la cellule hépatique dépend étroitement 
du régime alimentaire, Les travaux de R. Heidenhäin, Afanasiew, 
Langley, Baum, Mozseik, Cohn, Altmann, Boehm et Asher, Lou- 
kianow, Gilbert et pes Hashen. Berg, etc., ont fixé ces 
oeou chez les Batraciens et chez certains Mammifères. 
Nous nous proposons, dans la présente note, de résumer les résul- 
tats obtenus par nous à ce sujet chez la Souris blanche. 

IT. Des Souris blanches, d’âge et de poids à peu près identiques, 
ont été soumises aux trois régimes suivants : lard gras, sucre de 
canne, blanc d'œuf cuit. Ces régimes ont. été donnés pendant 7 
jours, sans eau. Les foies ont été prélevés en pleine digestion, et 
étudiés par les méthodes montrant les mitochondries (Regaud, 
Benda, Küll), le glycogène (Vastarini-Cresi, Fischer), les Core 
gras (Scharlach, Sudan IIT.). 

IT. Dans tous les cas, il existe, autour des veines sus-hépati- 
ques, une zone de cellules où le chondriome est uniquement re- 
présenté par des chondriocontes filamenteux très minces, et sem- 


ble en état de repos fonctionnel (figures ra, 2a, 3a). En dehors 


de ces éléments, la grande majorité des cellules offre une physio- 
nomie caractéristique de l'alimentation HAROEee à l’animal en 
expérience. 

A. Régime gras (lard gras). Sur les Départs traitées selon 
la De de Regaud, la cellule hépatique apparaît bourrée de 
vésicules claires, tassées les unes contre les autres, au point de 


masquer presque complètement le cytoplasme fondamental. Ce- 


lui-ci n'existe plus que sous la forme de minces travées intervé- 
Siculaires, repérées par le chondriome, qui est représenté par des 
mitochondries granuleuses et quelques bâtonnets. L’abondance 
des chondriosomes paraît être en raison inverse du nombre des 
vésicules. La fixation par les mélanges osmiques, suivie des colo- 
rations de Benda ou de Küll, montre que chacune des vésicules, 
qui apparaissait en clair sur les coupes traitées par la méthode 
de Regaud, est occupée par une granulation graisseuse osmio- 
réductrice. Le Scharlach ou le Sudan ITT, après fixation au formol 
salé, montrent les mêmes granulations. Les méthodes de détec- 
tion du glycogène mettent en évidence une certaine quantité de 
cette matière de réserve. On ne trouve pas de granulations sidé- 
rophiles analogues à celles que nous étudions plus loin. 


B. Régime hydro-carboné (sucre de canne). La méthode de 


né Stéhelte à à TE NR à 


RES OT ANSE PET PET APT PTE LU PET TN 


(19) SÉANCE DU 16 JANVIER 121 


Regaud montre, dans chaque cellule, de vastes plages blanches 
limitées par des travées cytoplasmiques partant de la zone péri- 
nucléaire et se raccordant à la bordure protoplasmique périphé- 
rique. Le chondriome, surtout abondant autour du noyau et à la 


14, 1b, cellule hépatique, après nourriture aux hydrates de carbone. — 24, 2b, 
- cellule hépatique, après nourriture au lard gras. — 5a, 3b, cellule hépatique, 
après nourriture au blanc d'œuf cuit. 


périphérie de la cellule, devient rare dans les travées qui limitent 


les espaces clairs. 11 se montre sous forme de longs chondrio- 
contes plus ou moins flexueux. Sur les préparations dont le fond 
a été coloré par le Bordeaux ou l'orange, on aperçoit, au sein 
des plages, un reticulum à mailles très lâches et très ténues. 
Après action du mélange osmio-chromique, on voit des granu- 


122 _ RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON TN HEU) 


lations graisseuses réparties dans l'aire des plages claires, à raison 
de une ou deux au maximum par espace clair. Ces plages ne sont 
pas occupées, in vivo par de la graisse qui se serait rétractée sous 
l'influence des fixateurs. Cette hypothèse, admissible après exa- 
men des pièces fixées par l’acide osmique, ne saurait être main- 
tenue après les résultats obtenus par la coloration au Scharlach, 
précédée d’une fixation par le formol salé. Ce dernier mélange 
ne produit que des rétractions minimes et il y a une dispropor- 
tion énorme entre les dimensions des granulations graisseuses et 
les dimensions des plages claires. Il est possible qu'il s'agisse là. 
d'espaces occupés par du glycogène. RE, 

C. Régime albuminoïde (blanc d'œuf cuit). Les cellules sont 
remplies de granulations colorées par l’hématoxyline ferrique. 
Ces granulations dérivent des chondriocontes et paraissent ana- 
lames à celles décrites par Berg dans le foie de la Salamandre. 
Elles sont vraisemblablement de nature protéique. Pas de graisse 
intracellulaire ; peu de glycogène. 

IV. En résumé, trois aspects absolument différents : après nour- 
riture au lard gras, la cellule hépatique est bourrée de vésicules 
graisseuses tassées les unes contre les autres ; après nourriture 
au sucre, ce même élément présente de vastes plages claires, peut- 
être imprégnées de glycogène ; après nourriture au blanc d'œuf, 
le cytoplasme est garni de granulations sidérophiles, peut-être 
de nature protéique. 


(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). 


(21) SÉANCE DU 16 JANVIER | 123 


GLYCOSURIE PAR SUPPRESSION TEMPORAIRE DE LA RESPIRATION 
PULMONAIRE CHEZ LA GRENOUILLE, 


par Cl. GAUTIER. 


On sait, par les expériences précises de Paul Bert et de Cou- 
vreur, que, chez la Grenouille, l'air inspiré pénètre par les narines 
dans la cavité buccale, et que la contraction du plancher buccal 
le fait pénétrer à travers la glotte ouverte dans le poumon. L’air 
expiré est chassé par la contraction des flancs, la glotte étant ou- 
verte, les narines ouvertes, le plancher buccal abaïssé. J’ai cons- 
taté que l’arrêt temporaire de la respiration puimonaire chez la 
Grenouille (Rana esculenta L.) provoque le passage de glucose 
dans l'urine, malgré la persistance de la respiration cutanée. 

Pour réaliser l'arrêt de la respiration pulmonaire, j'ai employé 
le dispositif suivant : l’animal est fixé aux 4 clous d’une plan- 
chette de liège par des cordelettes enserrant, dans des nœuds cou- 
lants, les coudes et les genoux ; la bouche est grande ouverte : 
un épingle d'acier suffisamment longue, à tête de verre, traverse 
en avant le maxillaire inférieur et le fixe à la planchette de liège, 
tandis que la tête de l’épingle vient s'appuyer en haut, contre la 
région sous-nasale, en arrière des os intermaxillaires ; une cor- 
delette attachée à 2 clous plantés à quelque distance des côtés de 


la bouche, vient passer en arrière de l’épingle et contribue à main- 


tenir abaissés la langue et le maxillaire inférieur. On écarte, avec 
une petite pince anatomique, les bords de la glotte, on presse sur 
les flancs de façon à bien vider d’air le poumon, puis on introduit 
et laisse à demeure dans la glotte et la trachée l'extrémité d’une 
tige de verre de 6-7 cm. de long et de 3 mm. de diamètre. L’in- 
troduction d'air dans le poumon est ainsi empêchée. 
L’avant-veille de l'expérience, la Grenouille est mise dans un 
récipient de verre (vase de pile de Bunsen ou de Becquerel, à fond 
bien plat) avec 25-30 c.c. d’eau, de façon à bien recouvrir de li- 
quide les membranes Meiheres des pattes postérieures. 
L'urine est obtenue par sondage au moyen d’une canule de 
verre introduite dans le cloaque ; on la fait écouler dans un tube 
à essai. Le premier sondage est effectué le matin même du jour 
de l'expérience. Lorsqu'on veut récolter les urines, il vaut mieux 
utiliser les Grenouilles mâles qui se laissent plus docilement ma- 
nier que les femelles ; il faut, en outre, saisir l’animal d’un seul 
mouvement, en plaçant l'index sur l’orifice cloacal, pour éviter la 
projection spontanée d'urine. Après que la respiration a été sup- 
primée pendant le temps voulu, l’animal est remis dans son réci- 
pient, qu'on place à l'obscurité. On évitera les mouvements et le 


124 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (22) 


bruit autour des animaux en expérience, et, pour les saisir, on 
s'éclairera faiblement, au moyen par exemple d’une ampoule 
électrique enveloppée d’étoffe sombre. 


Expérience 1, 12 décembre. Grenouille d', 32 gr. On récolte | 


le matin 3,5 c.c. d'urine; 2 c.c. de celle-ci, additionnés de V cou 
tes de liqueur de ne (la pipette donnait XII gouttes au c.c.} 

et chauffés à l’ébullition, ne donnent pas trace de réduction. : 
respiration est suspendue de 10 heures à 11 heures 30. À 16 heu- 
res 25, le sondage ramène 0,9 c.c. d'urine, lesquels réduisent com- 
plètement VIIT gouttes de Fehling. À 2r heures 5o, on récolte 
1,5 c.c. d'urine, et, par chauffage de la totalité avec V gouttes de 
Fehling, on n'obtient qu'un léger dépôt d'oxydule. Le 13 décem- 


bre, à 8 heures 30, on récolte 3,5 c.c. d’urine dont 2 c.c. ne don- 


nent pas trace de réduction avec V gouttes de Fehling. 

- Expérience II, 13 décembre. — Grenouille d', 32 gr. On ré- 
colte le matin 2,75 c.c. d'urine, dont 2 c.c. ne donnent pas trace 
de réduction avec V gouttes de Fehling. La respiration est suppri- 
mée de 9 heures 50 à 11 heures 50. À 16 heures 5o, on récolte 
1,25 c.c. d'urine réduisant complètement IX gouttes de Fehling. 


À 21 heures 30, on obtient 2,5 c.c. d'urine, dont 2 c.c. ne don- 


nent pas trace de réduction avec V gouttes de Fehling. 

Expérience III, 14 décembre. — Grenouille d', 35 gr. On ré- 
colte, le matin, 5,5 c.c. d'urine, dont 2 c.c. ne donnent pas trace 
de réduction avec V gouttes de Fehling. La respiration est arrêtée 
de 10 heures 30 à 11 heures 45. À 17 heures, on récolte 2,5 c.c. 
d'urine, dont 2 c.c. réduisent complètement IX gouttes de Feh- 
ling. À 21 heures 20, on récolte 2 c.c. d’urine donnant un léger 
dépôt d’oxydule avec V gouttes de Fehling. Le 15 décembre, à 
8 heures 30, on récolte 4 c.c. d’urine, dont 2 c.c. ne donnent pas 
trace de réduction avec V gouttes de orite 


Je me suis assuré, par d’autres expériences, sur des groupes de 


plusieurs animaux, que le sucre excrété est du glucose (réaction 
furfurolique : 2 c.c. d’acide sulfurique, 0,5 c.c. d’urine, quelques 
cristaux d’a-naphtol, agitation : coloration vineuse ; osazone avec 
les urines réduites à un petit volume): 


Conclusion. — La suppression temporaire de la respiration pul- 
monaire provoque chez la Grenouille une glycosurie passagère. 

Je montrerai dans une prochaine note que, contrairement aux 
affirmations de Langendorff, l’ablation des poumons amène une 
abondante glycosurie. 


1 


, de 
dd bé tenir, 


TS M OUR OU SP SE ON NE TI LT PT OP PEN 


(1) 125 
à 3 \ 
REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 
SEANCE DU 17 JANVIER 1929 
SOMMAIRE 

Hirrzmann (L.) : Histopatholo- \ lution du mésentère terminal (à 
gie de l’amibiase hépatique..... 3 | propos d'un cas de persistance du 

LIEnuART (R.) : A propos de la mésocolon descendant avec ecto- 
présence aux environs de Nancy DICO TER Ale) A ERA Net nee 15 
del'Orthoptère méridional Sphin- Rémy (P.) : L’iode et la méta- 
gonotus c&rulans Linné ........ 7 | morphose de l’Ammocætes bran- 

Morcor (R.) et GUILLEMIN (A.): chialis en Petromyzon planeri 
Tumeur myxomateuse du nerf BTOC RS AR RE En AN 5 
médian; récidive............ WATRIN (J.) : Réactions oxyda- 


Mo Des facteurs de l’évo- 


siques dans les plexus choroïdes, 


I 


Présidence de M, R. Collin. 


! 
| 


RÉACTIONS OXYDASIQUES DANS LES PLEXUS CHOROÏDES, 


par J. WATRIN. 


Marinesco (1) a signalé l’existence dans les cellules des plexus 
choroïdes de granulations qui présentent les réactions chimiques 
des oxydases. Il a utilisé, pour les mettre en évidence, le mélange 
de Rôhmann et Spitzer, à savoir une solution de naphtol et une 
solution de diméthylparaphénylènediamine, toutes deux dans le 
sérum physiologique, que l’on mélange à parties égales, au mo- 
ment de l'emploi ; il se forme ainsi un bleu d’indophénol qui se 
fixe électivement sur certaines granulations appelées pour cette 
raison oxydases. Nous avons repris cette technique en employant, 
comme Marinesco le recommande, des solutions très diluées, à 
I p. 1.000 et même à 1 p. 2.000 de naphtol et de diméthylpara- 
phenylènediamine : la production du bleu d'indophénol est moins 
brutale, mais sa fixation est plus précise. Nous avons effectué ces 

_ recherches sur des plexus choroïdes d'animaux fraichement sai- 


(x) Marinesco. C: R. de la Soc. de biol., t. LXXXIT, p. 98-102, 1979. 


BioLocre. CompTes RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 9 


126 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (2) 


gnés et, sans les fixer, nous les avons soumis à l’action du mélange 
ainsi dilné de Rôhmann et Spitzer ; la réaction n'apparaît qu'au 
bout de ro minutes énviron et donne lieu à l’apparition, dans les 
cellules choroïdiennes, de granulations clairsemées, faciles à 
dier. Elles sont d’un bleu noir intense, régulièrement arrondies, 
mais de tailles différentes ; disséminées dans le protoplasma, elles 
affectent cependant volontiers une disposition périnucléaire et in- 
diquent même assez nettement les contours du noyau qui demeure 
incolore comme du reste le cytoplasme : seuls, les nucléoles sont 
fortement teintés en bleu. 


Après un examen attentif, il est facile de se rendre compte que 
la plupart de ces granulations ne sont pas homogènes mais vésicu- 
leuses, dont le centre est clair et incolore, et dont la paroi seule 
est colorée ; cette structure est presque exclusive au niveau des 
grosses granulations. 


Il est permis de comparer ces images à cle Sn l’on obtient 
par d’autres méthodes, en particulier par les méthodes mitochon- 
driales. Les recherches minutieuses de Grynfeltt et Euzière (x) ont 
nettement démontré l'existence de trois formes fondamentales de 
cellules choroïdiennes : les cellules striées à filaments ergastoplas- 
miques onduleux, les cellules vésiculaires, « totalement ou par- 
tiellement encombrées de petites vésicules dont le centre est inco- 
lore, mais dont la paroi se teint avec énergie par le violet cristal 
dans la méthode de Benda, ou par l’hématoxyline au fer dans 
celle de Regaud », et les cellules vacuolisées qui représentent l’é- 
tape ultime du travail secrétoire des plexus choroïdes. Ces trois 
formes correspondent, en effet, à trois stades différents de l’activité 
physiologique des cellules choroïdiennes. Des recherches précé- 
dentes nous ont permis d'affirmer, après Grynfeltt et Euzière, 
après de Harven, que l'existence de mitochondries vésiculeuses 


était en rapport avec le fonctionnement intensif des cellules cho- 


roïdiennes, et que, d'autre part, la mort par saignée des animaux 
sur lesquels les plexus choroïdes étaient prélevés déterminait cet 
hyperfonctionnement ; or, en opérant dans ces conditions physio- 
logiques semblables, nous retrouvons, avec des techniques diffé- 
rentes, des images microscropiques superposables : il nous est donc 
permis d'identifier les mitochondries vésiculeuses où vacuolaires 
révélées par la méthode de Regaud ou celle de Benda, et les gra- 
nulations vésiculeuses que met en évidence l'emploi du réactif 
de Rôühmann et Spitzer, et une fois de plus est vérifiée la concep- 
tion de la mitochondrie, support de ferments, et dans le cas par- 
ticulier de ferments oxydants ; cette cos est d'autant plus 


{) Grynfeltt et Euzière. C. R. a Anat., Rennes, 1912. 


étu- . 


| 
. 
| 


(3) SÉANCE DU 17 JANVIER 127 


vraisemblable que nous avons opéré dans des conditions expéri- 
mentales identiques. 
(Labôratoire d’histologie normale de la Faculté “ Po 


HiISTOPATHOLOGIE DE L’AMIBIASE HÉPATIQUE, 


par L. HiIRTzMANN. 


I. Hépatite simple. — Nous avons pu étudier un cas d’hépatite 
suraiguë chez un malade décédé le quatrième jour de dysenterie 
amibienne. On observait sur le foie des points couleur lie de vin, 
ecchymotiques de la grosseur d’un pois à une noisette. Micros- 
copiquement, on constatait qué les cellules hépatiques étaient gon- 
flées, turgescentes. Le protoplasma était en dégénérescence trou- 
ble et le noyau en karyolyse. On ne voyait pas d'Amibes. 

PJ Hépatite avec un ou plusieurs foyers nécrotiques dus à la 
seule présence de l'Amibe. En allant du centre à la périphérie, on 
observe quatre zones : 

a) Zone de nécrose proprement dite, constituée par des tissus 
mortifiés ayant perdu toute structure, noyée dans un magma né- 
crotique amorphe ; par place, quelques cellules hépatiques dégé- 
nérées et des Amibes mortes ou en dégénérescence. 

b) Zone de réaction scléreuse et inflammatoire, essentiellement 
constituée par trois sortes d'éléments : 1° des leucocytes, surtout 
de grands mononucléaires et un assez grand nombre de polynu- 
cléaires éosinophiles ; 2° des cellules conjonctives paraissant pro- 
venir de la trame conjonctive .du foie, cellules qui tendent à s’or- 
. ganiser en tissus fibreux pour localiser la lésion ; 3° d’Amibes, 
dont un assez grand nombre présente des signes de dégénéres- 
cence (noyau pycnotique, coloration diffuse du protoplasma). 

c) Zone de congestion et de nécrose du tissu hépatique. Les ca- 
pillaires dilatés sont gorgés de globules rouges ; on trouve assez 
fréquemment à leur intérieur des Amibes. Les travées hépatiques 
sont disloquées. Les cellules hépatiques sont gonflées, les fines 
. granulations du protoplasma ont disparu. Le noyau est énor- 
me, la chromatine tend à se dissoudre dans le suc nucléaire 
(karyolyse). À un stade plus avancé, il existe une véritable nécrose 
de la cellule où persistent longtemps quelques débris nucléaires 
avec un ou deux gros nucléoles. Entre les travées hépatiques, on 
note la présence de nombreux leucocytes et d'Amibes insinuées 
entre les cellules et même à leur intérieur. 
 d) Zone d'’irritation et de réaction de la cellule hépatique. Les 
travées hépatiques ont conservé leur ordonnancement normal, à 


128 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (4) 


———————— 


‘peine un léger degré d'hypérémie sans dilatation des capillaires. 
Pas de réaction inflammatoire, pas d’Amibes visibles. Par contre, 
la cellule hépatique est très active, elle est souvent remplie de pig- 
ments bruns donnant les réactions des sels de fer. Enfin, on peut 
observer des cellules en voie de division karyokinétique, chose 
rare dans la glande hépatique. 

III. Foyers. de nécrose dûs à la présence de l’Amibe dysentéri- 
que et d’un agent microbien surajouté. L'étude microscopique de 
ces foyers montre que l’on peut y retrouver les quatre zones que 
nous venons de décrire dans le foyer de nécrose dû à la seule pré- 
sence de l’Amibe. Mais on constate : a) dans la zone de nécrose, 
la présence de nombreux éléments microbiens souvent inclus 
_dans des Amibes mortes qui en sont bourrées ; b) la zone de réac- 
tion scléreuse et inflammatoire est plus limitée, comme si la pré- 
_sence des éléments microbiens par un processus plus actif empé- 
chait la réaction défensive de s'organiser. Les leucocytes sont beau- 
coup plus abondants et les polynucléaires dominent. On ne ren- 
contre pas d'éléments microbiens au delà de cette zone. 

c) La zone congestive et de nécrose est beaucoup plus étendue et 
les désordres y sont plus marqués. Dans tous ces foyers nécroti- 
ques en évolution, nous n’avons jamais rencontré de kystes ami- 
biens, probablement parce que le parasite est frappé de mort com- 


me les autres éléments cellulaires et qu’il ne peut poursuivre son. 


évolution kystique. 

IV. Foyers nécrotiques éteints. On se trouve en présence de vé- 
ritables poches limitées par un tissu fibreux. 1 
a) Le contenu de la poche est formé d’une masse visqueuse, 

blanc jaunâtre, renfermant parfois des concrétions calcaires. On 
ne rencontre aucune cellule vivante, ni hépatique, ni amibienne. 
_ b) Zone scléreuse plus ou moins épaisse ne renfermant aucune 
cellule sur sa face interne. La face externe se continue insensible- 
ment avec les traces conjonctives du tissu hépatique. Dans l’inters- 


tice des fibres, on observe une abondance plus ou moins grande 


de cellules lreneirines suivant que le foyer est récent ou ancien. 
Les lobules avoisinants sont le siège d’un léger processus de cir- 

rhose. Les cellules de ces lobules sont atteintes de eee 

graisseuse et pigmentaire. 

_ Conséquences thérapeutiques. L’ cine étant le spécifique de 
l’amibiase, l'hépatite simple doit être traitée par des injections 

sous-cutanées de o,12 et même de 0,15 c.c. d'émétine. 

L’hépatite, avec foyer nécrotique dû à la seule présence de l’A- 
mibe, doit être traitée : 1° par ponctions évacuatrices et injections 
d'émétine dans la poche 5 2° par injections sous-cutanées d’émé- 
tine. 

L'hépatite, avec foyer nécrotique dû à la présence de l’Amibe 


(5) SÉANCE DU 17 JANVIER 129 


‘avec agent microbien surajouté, doit être traitée par l'interven- 
tion chirurgicale, c’est-à-dire incision de l’abcès et drainage, mais 
il est absolument indispensable de faire précéder cette intervention 
d’un traitement de plusieurs jours à l'émétine, jraitement qui 
doit encore être continué après l'intervention. 

L’hépatite avec foyer nécrotique enkysté pourrait être traitée par 
la ponction simple. Il est cependant préférable, pour plus de sé- 
curité, de faire une injection d’émétine dans la poche, suivie d'un 
traitement par injections sous-cutanées. 


L'IODE ET LA MÉTAMORPHOSE‘DE L'Ammocœætes branchialis 
EN Petromyzon planeri Brocu, 


par P. Rémy. 


Après avoir mené une vie larvaire dont la durée n’est pas con- 
nue avec précision (elle est estimée à 3 ans par Keller, à 4 ans par 
A. Müller, Lubosch et Loman, à 5 par Benecke), l’'Ammocætes 
branchialis se métamorphose très rapidement, en 3 ou 4 jours 
d'après Bujor, et à des époques de l’année variables suivant les lo- 
calités, (pas en mars et avril), en la Lamproie adulte, Petromyzon 
planeri. La larve a alors une longueur totale variant, suivant les. 

individus, de ro à 18 cm. 

Jensen (r) a essayé de provoquer une accélération de la mét: 
morphose de la larve Ammocœætes en utilisant des produits iodés 
d’origine thyroïdienne, expériences analogues à celles qui ont été 

entreprises avec succès depuis 1912, à la suite des recherches de 

Gudernatsch, sur les larves de Batraciens (2) ; ni l’injection in- 
 traabdominale d’iodothyrine (2 injections de 3,5 mgr. à 14 jours 
d'intervalle), ni l'irgestion de thyroïde de Veau finement broyée 
ne lui ont donné, avec 2 larves Ammocætes, de résultat ; Jensen 
ne donne pas de précisions sur la taille des animaux expérimentés, 
ni sur l’époque à laquelle ont eu lieu les expériences ; sans con- 
naître son travail, paru pendant la guerre, j'ai entrepris des expé- 
riences analogues, dont les résultats confirment et complètent 
ceux de l’auteur danois. 


(1) Jensen (C.-0.). Ved Thyreoïidea Præparater fremkaldt Forvandling hos 
Axolotl’en. Oversigt over det kgl. danske Videnskabernes Selskabs Forhandlin- 
ger, 1916, n° 3, p. 251-268. 

(2) Les revues de Strohl (J.). Les sécrétions internes au point de vue de la 
biologie générale. Rev. gén. des sc., t. XXXII, 1921, p. 262-273 et de 
Uhlenhuth (Eduard), The internal Secretions in Growth and development of 
Amphibians. The Amer. Nat., t. LV, 1921, p. 193-221, contiennent une grande 
partie de la bibliographie du sugets 


130 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (6) 


LAURE PR NE PR ARR NS ER Et 

Exp. 1. — Trois larves, de 8, 8,3, 14,4 cm. de longueur to- 
tale, sont mises le 7 novémbre chacune dans un bac contenant 
5 litres d'eau dans laquelle étaient dissous respectivement 2, 3 et 
À dgr. d’iodothyrine Hoffmann-Laroche et Cie par litre d’eau ; les 
animaux sont restés bien portants jusqu’au 3 décembre ; il n’a pas 
été observé de changement dans leur aspect extérieur ; en par- 
ticulier, ils n’ont pas présenté la coloration argentée des tégu- 
ments ventraux ni l’apparition des yeux, caractères qui se mani- 
festent dès les premiers stades de la métamorphose. 

Exp. II. — Ces trois individus et un quatrième, long de 13,5 cm. 
reçoivent le 3 décembre une injection intrapéritonéale d’une so- 
lution d'iodothyrine ; il a été injecté r mgr. d'iodothyrine à cha- 
cune des 2 premières larves ; 2 mgr. à chacune des 2 autres : les 
animaux sont alors placés dans l’éau ordinaire ; ils réagissent au 
‘début en sécrétant un mucus abondant, sont moins actifs pendant 
quelques jours, puis se rétablissent et reçoivent, le 16 décembre, 
des doses d’iodothyrine respectivement égales aux précédentes ; 
le 23 décembre, aucun changement n'est constaté, sauf des mou- 
chetures rouges sur le ventré et les flancs, dues à du sang extra- 
vasé, et le traitement est renouvelé ; les 4 larves ont succombé 
‘du 29 décembre au 2 janvier sans s'être métamorphosées. 

Exp. III. — Sept Ammocætes de taille variant de 6,5 à 10,6 cm. 
reçoivent chacune, le 9 décembre, 1,5 mmc. et, 8 jours après, 3 
mmc. d'extrait thyroïdien Choay ; certains présentent sur le ven- 
tre et les flancs des mouchetures sanguines, de l’œdème de la ré- 
gion antérieure, parfois des deux extrémités du corps ; 4 meurent 
du 15°-22° jour, 2 le 30° jour ; aucune n’a présenté de transfor- 
mation. FA 

Exp. IV. — Une larve de 8 cm. reçoit, en décembre, dans le 
cœlome une émulsion aqueuse de 2 mgr. d'iodoforme, corps qui 
provoque la transformation de l’Axolotl en Amblystome (J. Hirs- 
chler) : 25 jours après, aucune transformation. 

Exp. V. — Deux larves de 7 cm., ayant séjourné en janvier dans 
unesolution de r gr. de scléramine Dausse (iodométhylate d’hexa- 
méthylène tétramine, contenant 45 o/o d’iode) (1) pour 5 litres 
d’eau, ne présentent aucun caractère d’adulte. Le 

Exp. VI, — Deux larves de 14 cm., ayant séjourné plus de 20 
jours en juillet dans l’eau ordinaire contenant 15 cor. de thyroï- 
dine Byla, ne se sont pas métamorphosées. 

Il ne semble donc pas que l’iode, agent accélérateur de la méta- 
morphose des Batraciens, intervienne dans la métamorphose des. 
Cyclostomes ; ceci est une raison de plus pour croire que l'organe 


(x) Renseignements fournis très aimablement par le PT Busquet, que je suis ‘4 


heureux de remercier. 


() SÉANCE DU 17 JANVIER 131 


t 

endostylaire de l'Ammocæies branchialis, homologué de par sa 
situation anatomique avec un corps thyroïde par A. Schneider et 
désigné couramment depuis sous ce nom, n’est pas, comme l'ont 
déjà pensé Renaut et Policard (1) en s'appuyant sur des considé- 
rations histologiques et cytologiques, une thyroïde telle que celle 
décrite sous ce nom chez les autres Vertébrés. La métamorphose 
est réglée par la présence dans l'organisme de substances diffé- 
rentes chez les Batraciens et les Cyclostomes, et on ne voit pas 
du tout quel peut être, chez ces derniers, le déterminisme du phé- 
nomène. | 


(Laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences). 


À PROPOS DE LA PRÉSENCE AUX ENVIRONS DE NANCY DE L ’ORTHOPTÈRE 
| MÉRIDIONAL Sphingonotus cærulans Linné, 


par R., LIENHART. 


Sphingonotus cærulans Linné est un Orthoptère des régions 
méridionales où il abonde. À mesure que l’on remonte vers le 
nord, il devient de plus en plus rare. Azam (2) dit que l’on ne le 
trouve plus au-dessus de Paris. La présence de cet Orthoptère dans 
l’est de la France, dont le climat est plus froid que celui de la 
région parisienne, mérite donc d'être retenue puisqu'elle précise 
l'extension septentrionale de cette espèce. 

Sphingonotus cærulans a été signalé aux environs de Metz, à 
Jouy-aux-Arches, par de Sauley à à une époque voisine mais anté- 
rieure à 1890. Finot (2) qui consigne ce renseignement, ne donne 
. malheureusement ni la. date précise, ni aucun document sur la 
station où cette capture fut faite. Munis de ces données peu pré- 
cises, j'ai cependant entrepris de rechercher la station indiquée 
par de Sauley et, à cette fin, je me suis rendu à Jouy-aux-Arches 
en septembre 1921, époque où les Sphingonotus sont adultes. 
Après avoir longuement cherché dans toutes les stations possi- 


(x) Etude histologique sommaire de l'organe de l’Ammocætes branchialis 
improprément nommé Corps thyroïde. C. R. Assoc. anat., t. VII, 1905, 
p. 59-68. — D. Marine (J. of exp. Med., t. XVII, 1913) remarque que chez des 
Ammocœætes américaines vivant pendant 9 mois dans de l’eau additionnée de 
la solution de Lugol, il n’y a pas de modification de la structure de l’organe 
endostylaire, tandis que la thyroïde de Vertébré supérieur est modifiée sensible- 
ment par un traitement iodé ; Marine ne signale pas d'influence de l’iode sur 
la métamorphose. 

(2) J. Azam. Catalogue synonymique et systématique des Orthoptères de 
France, p. 46. Toulouse, rgor. 

(3) x Finot. Faune de la France, Insectes Orthoptères, p. 143, Fontainebleau, 

1890. : L « 


132 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (8) 


bles, mes efforts furent vains, pas la moindre trace de Sphingo- 
notus. À dire vrai, me basant sur ce que je savais des mœurs de 
cet Insecte que j'ai très souvent observé et récolté dans le Midi, 
je m'attendais à le trouver'sur des plages sableuses et ensoleillées 
de la Moselle. Or, en arrivant à Jouy-aux-Arches, je fus fort sur- 
pris de ne voir aucune plage ou banc de sable. M’étant ouvert de 
mon étonnement à un habitant de la localité, j'appris que, jus- 
qu’en 1870, les sables et graviers émergés étaient très abondants 
à Jouy-aux-Arches, mais que, quelques années plus tard, une so- 
ciété de dragage vint s'établir pour les exploiter. Peu à peu, les 
bancs ont diminué d'importance et aujourd’hui ils ont totalement 
disparu. Il n’y avait plus de doute à avoir : avec les bancs de sa- 
bles encore connus de de Saulcy avaient disparu les derniers 
Sphingonotus. Il était inutile de persévérer. dans mes recherches 
en cet endroit, puisque j'étais en présence d’une station détruite. 
Je me proposai alors de rechercher en différents points du cours 
de la Moselle des plages sableuses qui, suivant toute vraisemblance 
pouvaient être habitées par les Sphingonotus. Le 5 octobre 1921, 
passant près de Flavigny-sur-Moselle, j’eus la satisfaction de voir 
à la hauteur du pont situé non loin de cette localité, d'immenses 
plages de gravier et de sable. Je me hâtai de les explorer, et, à 
peine avais-je commencé mes recherches, qu'un Orthoptère aux 
ailes bleues s’envola sous mes pas. J’eus vite fait de.m'’en saisir 
et de constater avec joie que j'étais en présence d'un Sphingono- 
tus cærulans L. Mes prévisions étaient justifiées ; les bancs de 
sable ensoleillés constituaient bien dans notre région l'habitat de 
choix pour les Sphingonotus. En moins d'une heure, j’ai récolté 
environ une douzaine d'individus de cette espèce, ce qui permet 


de la considérer comme assez abondante dans cette station, car sa 


‘capture n’est pas aisée (1). En effet, sur ce sable graveleux violem- 
ment éclairé par le soleil, les Sphingonotus aux élytres grises ne 
se voient absolument pas quand ils sont au repos. Pour les pren- 
dre, il faut les faire lever au hasard en passant à leur proximité ; 
effrayés, ils prennent leur essor et font un saut en vol plané de 
quelque vingt mètres. À ce moment, on peut aisément les suivre 
du regard, grâce à leurs jolies ailes bleues qui sont alors déployées, 
mais il faut avoir grand soin de repérer très exactement l'endroit 
où ils se posent, aller à eux et s’en saisir tout de suite, car, une 
fois sur le sable, il est inutile de chercher à les y découvrir tant 
ils sont parfaitement homochromes avec ce milieu. À Flavigny, 
les Sphingonotus sont les seuls Orthoptères habitant les plages 
dont je viens de parler ; à quelques mètres de là, dans les prairies 


(x) Je suis heureux de remercier ici M. Chopard, le distingué spécialiste en 


Orthoptères, qui a bien voulu vérifier la détermination de mes captures : il. 


s’agit bien de Sphingonotus cœrulans L. 


: 
| 
L 


(9) SÉANCE DU 17 JANVIER | 133 


faisant bordure, on n’en trouve plus un seul ; en les voyant sauter 
sur ces sables nus où poussent seulement quelques touffes d'Eryn- 
gium, je n'ai pas pu me défendre de songer aux dunes littorales 
du sud-ouest de la France où les Sphingonotus sont précisément 


. si abondants. 


La présence de Sphingonotus cærulans L. dans nos régions per- 
met de le ranger parmi les espèces régionales dites d'immigration 
méridionale (1). Mais, contrairement à ce que certains auteurs 
ont pensé (2), pas plus pour lui que pour beaucoup d'espèces. 
animales de cette catégorie, je ne crois pas qu'il soit permis de 
considérer comme récente l'installation dans l’est. Il est peu proba- 
ble que nous soyons les contemporains d’une remontée vers le 
nord d'espèces ayant fui devant les glaciations de jadis. Elles ont 
eu plus que le temps, au cours de la période actuelle de réchauf- 
fement, qui, au dire des géologues, aurait commencé il y a en- 
viron 30.000 ans, de regagner leurs emplacements primitifs. La 
rareté et la localisation de ces espèces dans nos régions ne jus- 
tifie pas l'hypothèse d'introduction récente ; je crois plus simple 
de penser que ces espèces sont, aux environs de Nancy par exem- 
ple, à leur limite possible d'extension septentrionale, ce qui a pour 
conséquence de les y faire végéter et non vivre. Elles ne s’y main- 
tiennent que dans des stations privilégiées et particulièrement 
bien exposées, orientées souvent de par la constitution orogra- 
phique de la région, en lignes discontinues allant du sud au nord, 
orientation qui peut donner prise à une interprétation trompeuse. 
Le fait que leur présence a été signalée depuis peu ne constitue 
pas non plus une preuve de leur récente venue. La faune de la 
Lorraine est encore mal connue et il n’est pas étonnant que des 


animaux rares, cantonnés dans des stations très réduites aient pu 


échapper à des chercheurs peu nombreux, pour certains groupes 
zoologiques surtout. Souvent aussi, la découverte d’une espèce 
nouvelle excite l’émulation d’autres chercheurs qui la retrouvent 
uniquement parce que leur attention a été attirée sur elle. Il se- 
rait téméraire de voir un argument en faveur d’une introduction 
récente, dans la série de découvertes faites dans les conditions que 
je viens de signaler. Pour ce qui concerne Sphingonotus cæru- 
lans, je suis à peu près certain que dans les années qui vont suivre 
de nouvelles et très nombreuses stations locales seront signa- 


. lées ; l'hypothèse de l'introduction récente pourrait alors être re- 


prise à son sujet, ce qui serait, je crois, une grave erreur. À l’ap- 


pui de ce que j’avance, je suis heureux de pouvoir citer un docu-. 


(x) Cuenot. La genèse des espèces animales, 2° édition, Alcan, 1921, p. 79. 
(2) Vuillemin. La mante religieuse dans la vallée de la Meuse. Feuille des 
jeunes naturalistes, 35° année, p. 27. 


134 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (10) 


ment déjà ancien qui prouve, sans aucun doute possible, que 
Sphingonotus cærulans existait déjà aux environs de Nancy en 
1770. En effet, Buc’hoz, dans son Aldrovandus Lotharingiaæ (6), 
décrit, à la page 175 du volume qu’il consacre aux animaux de la 
Lorraine, un Acridien qui ne peut être que le Sphingonotus cæ- 
rulans. Je cite Buc’hoz : « Acrydium elytris fuscis, alis subcœru- 
leis. Le Criquet à ailes bleues ; cet Insecte habite les endroits secs, 
arides et sablonneux ». Nier la parfaite identité de l'espèce est 
chose impossible. Il ne peut, en effet, exister dans nos régions 
que deux Acridiens à ailes bleues, le Sphingonotus cærulans L. 
et l'Œdipoda cærulescens L. Or, Buc’hoz parle également de cet 
Œdipoda qu’il nomme Criquet à ailes bleues bordées de noir, ce 
qui écarte toute idée de confusion. 
_ Peut-on dire que SIGNES cærulans est d'introduction ré- 
cente parce que sa présence n'a été signalée en Lorraine que trois 
fois en un siècle et demi et qu’elle le sera sans doute souvent les 
, années prochaines ? Je crois plus simple de penser que, s’il était 
déjà notre hôte, il y a plus de 150 ans, il pouvait aussi bien l'être 
il y a mille, deux mille ans et même beaucoup plus. 


TUMEUR MYXOMATEUSE DU NERF MÉDIAN ; RÉCIDIVE, 


par RENÉ MorLor et ANDRÉ GUILLEMIN. 


Une femme M. M..., âgée de 55 ans, cultivatrice, sans antécé-  : 
dent héréditaire, et comme antécédent personnel ne signalant 
qu'en 1910 une tumeur épithéliale du sein opérée, vit, en r915, 
apparaître à la paume de la main, peu profondément sous les té- 
guments, une petite tumeur molle du volume d’une noisette, qui 
ne cessa d'augmenter de dimensions jusqu'en 1917 où on l'ex- 
tirpa. Elle avait alors le volume d’une noïx ; on ne pratiqua pas 
l'examen histologique ; elle parut un myxome. Un an après cette 
intervention, réapparut dans la même région une nouvelle tu- 
meur molle, transparente aux rayons X. Pendant 2 ans, elle resta 
stationnaire, quand assez rapidement elle se mit à grossir. On pra- 
tiqua l’ablation. Au préalable, les réactions électriques du médian 
avaient été constatées normales. 

À l’examen anatomique, la tumeur très molle, blanc nacré, se 
présente sous une forme piriforme de 7 em. sur 3 de diamètre le 
plus large ; elle est accolée le long du bord antérieur du médian. 
dont certains faisceaux sont dissociés pour s’étaler en surface sur 


os gt Dee Di ee à ct GR 


(1) Buc’hoz. Aldrovandus Lotharingiae (animaux), . Arno imprimeur 
près les RR. PP. Dominicains, Nancy, 1770. 


AR le 
LR 


(11) SÉANCE DU 17 JANVIER 135 
UT NI RE ST ee REP PR RENE re En 
la tumeur, qui néanmoins est extérieure au paquet nerveux ; à 
la section, s'échappe de cette tumeur gélatiniforme et tremblo- 
tante un liquide translucide, jaune blanchätre, très visqueux et 
filant, qui rappelle la solution de gomme arabique. La coupe ne 
permet pas de différencier des tissus ; on remarque simplement 
un fin tractus blanc enserrant dans ses larges mailles la substance 
visqueuse. La coque de la tumeur est une membrane peu épaisse. 

Au point de vue chimique, la substance fondamentale liquide 
se gonfle à H°0 ; sa réaction est acide ; elle se dissout dans KOH 
diluée, l’eau de CaO et Na°CO* ; elle ne se coagule pas à la cha- 


leur, se précipite par les acides et se redissout dans un excès d’a- 


cide minéral, est insoluble dans un excès de CH°COOH. L'alcool 
la précipite. On obtient les réactions des matières albuminoïdes, 


mais pas de précipité par K*FeCy° et CH*COOH, ni par HNO* en 


excès, le tanin, FeCF, CuSO‘, HgCP ; les acétates de Pb la préci- 
pitent. Par ébullition avec les alcalis ou les acides minéraux éten- 
dus, on obtient un hydrate de carbone, qui, à son tour, avec les 
acides étendus donne un sucre réducteur. Toutes ces réactions 
sont celles des glucoprotéides et en particulier de la mueine ; il 
ne s’agit pas d’un liquide d’œdème. | 

À l'examen histologique, le paquet nerveux accolé à la tumeur 
ne présente aucune altération ; le tissu interfasciculaire seul se 
prolonge en un conjonctif lamelleux peu épais, qui constitue la 
coque de la tumeur et qui fournit à son intérieur de fines cloi- 
sons de même structure, contenant la substance fondamentale. 
Celle-ci anhiste, formée de tissu muqueux, se colore en brun par 
la safranine, prend les couleurs basiques d’aniline, devient bleu 
par le bleu de méthylène, rouge-bleuâtre à violet-rouge par la 
thionine et le bleu de toluidine. Çà et là, sont semées sans ordre, 
dans ce tissu muqueux, de grandes cellules pâles, sans membrane 
cellulaire, fusiformes ou étoilées et anastomosées par de nombreux 
prolongements filiformes. Ces éléments sont plus ou moins nom- 
breux suivant les régions ; on découvre peu de cellules rondes. 
Les noyaux, sans signe d’exubérance vitale, ont, au contraire, un 
aspect de moindre vitalité. En outre, on trouve disséminées dans 
toute la tumeur et souvent en quantité considérable, en véritables 
écheveaux, des fibrilles conjonctives flexueuses, serrées : il existe 


peu ou pas de fibres élastiques. Cellules adipeuses et capillaires 
font entièrement défaut. Cette néoformation ne peut être confon- 


dues avec un sarcome en dégénérescence muqueuse, car il n'y a 
trace de cellule sarcomateuse, d’élément atypique malin ; dans les 
sarcomes dégénérés, on retrouve d'ordinaire en un point la struc- 
ture propre du sarcome ; d'autre part, les très nombreuses fibrilles 


. conjonctives sont peu en faveur du sarcome. Est-ce un myxome 


pur ou un fibrome muqueux ? S'il s'agissait d’un myxome, tu- 


136 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (12) 


meur à tissu fœtal, les éléments étoilés seraient plus vivants, les 
fibrilles peu nombreuses et la coque périphérique et ses prolonge- 
ments n'auraient pas les caractères suivants : lestissu fibreux 
dense, constituant l'enveloppe périphérique et ses prolongements 
internes, présente par places très nettement, surtout vers l’exté- 
rieur la structure du fibrome fasciculé ou lamelleux ; en obser- 
vant de dehors en dedans, on assiste à un processus de dégéné- 
rescence des fibroblastes : leurs noyaux se colorent moins, sont 
plus flous, et amincis, leur protoplasma devient basophile et 
laisse voir de nombreuses striations longitudinales. Peu à peu, ces 
cellules se désintègrent, soit déjà privées de leurs noyaux, soit 
le laissant entraîné par l’écheveau de fibrilles mis en liberté par 
fonte de la membrane cellulaire. Ces résidus cellulaires sont les 
éléments trouvés épars dans les cavités pseudokystiques, formées 
par le même processus et remplies par le produit de transforma- 
tion chimique muqueuse. 

Nous nous rallions donc au diagnostice histologique de fibrome 
fasciculé, formé au dépens du tissu fasciculaire du médian et 
ayant subi la dégénérescence muqueuse presque totale. Le pour- 
quoi de cette transformation surtout aussi généralisée nous échap- 
pe ; est-ce dû à une vascularisation insuffisante ou défectueuse 
de la néoformation, c’est possible, vue l’inexistence de vaisseaux, 
mais on rencontre souvent des fibromes bien plus volumineux 
et presque avasculaires, qui ne dégénèrent pas, et pourquoi en 
plus dans ce cas-ci le tissu fibreux a-t-il à peu près complètement 
disparu ? Il est actuellement impossible de solutionner ces ques- 
tions. Malgré tout, l'étude de cette néoformation cliniquement 
considérée comme un myxome prouve une fois de plus ce que les 
histologistes pathologistes tendent tous à admettre, c'est que le 
myxome vrai, à tissu identique à la gélatine de Warthon, est très 
rare. Enfin, si le diagnostic de fibrome muqueux est posé, il faut 
considérer cette tumeur apparue pour la seconde fois, non pas 
comme une récidive à proprement parler, mais comme une con- 
tinuation du développement de la première, incomplètement ex- 
tirpée, probablement par timidité opératoire, bien compréhensi- 
ble à cause des rapports très intimes avec le nerf médian. 


(Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine). 


a 


(13) : . SÉANCE DU 17 JANVIER 137 


Des FACTEURS DE L'ÉVOLUTION DU MÉSENTÈRE TERMINAL. À PROPOS 
: D'UN CAS DE PERSISTANCE DU MÉSOCOLON DESCENDANT 
AVEC ECTOPIE RÉNALE, 


par Mure. 


La situation du colon descendant chez l'Homme contre la paroi 
abdominale postérieure, est acquise pendant le cours du dévelop- 
pement, puisque primitivement il possédait un méso. Deux théo- . 
ries ont cherché à expliquer les causes de la disparition de ce mé- 
sentère primitif. 

1° La théorie du glissement fut soutenue par Flower, par Zorner, 
Trèves, Jonnesco ; elle suppose qu'il y a un accroissement non 
proportionnel entre l'intestin et la paroi abdominale d’une part, 
la longueur du feuillet mésentérique d'autre part. L'intestin et la 
paroi abdominale se développent plus rapidement que le mésen- 
tère et lui empruntent le feuillet péritonéal dont ils ont besoin 
pour se recouvrir; celui-ci se déplisse, diminue de longueur et dis- 
paraît : l'intestin entre au contact de la paroi abdominale par sa 
face postérieure, tandis que les deux lames du méso disparu re- 
vêtent la face antérieure de l'intestin et des parties adjacentes de 
la so 
° La théorie de l’accolement de Toldt, suppose la soudure 
d'une face mésentérique avec le feuillet ul correspondant, à 
la suite de quoi l'intestin possède sa situation rétro-péritonéale. 
A la théorie du glissement basée sur le retard de développement 
du péritoine, on avait adressé certaines critiques : a) le déplisse- 
ment exige un dédoublement du mésentère ; or, il est formé non 
pas de deux feuillets mobiles, mais d’une couche vasculo-conjonc- 


tive unique revêtue de séreuse ; b) l’apparition d’une tumeur au 
niveau d’un organe intrapéritonéal n'amène pas la disparition 
de son méso, car le péritoine viscéral fait partie intégrante de l’or- 


gane qu'il recouvre, se développe comme lui et le méso persiste ; 
c) chez certains animaux comme le Chien, le développement de 
la paroi abdominale postérieure se fait comme chez l'Homme et 
cependant la séreuse conserve sa disposition primitive. 

. À ces critiques, nous ajoutons celle que nous basons sur l’obser- 
vation d’un cas anormal où la paroi abdominale postérieure pré- 
sentait par suite de la présence d’une tumeur un développement 
considérable, et où cependant il y avait persistance du mésocolon 
descendant dans toute sa longueur. Nous avons relevé ce fait sur 
le cadavre d’un enfant mort quelques heures après sa naissance. À 
l'ouverture de la cavité abdominale, on constatait qu'en dessous 


de l’angle splénique le colon flottant dans la cavité abdominale 


138 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (14) 


était réuni à la paroi abdominale postérieure par un long méso, 
inséré sur la ligne médiane, présentant la disposition du mésen- 
tère terminal primitif. Le flanc gauche était rempli par une tu- 
meur volumineuse, saillante, remontant jusqu’à la douzième côte, 
descendant jusque dans la fosse iliaque ; elle mesurait 2,5 em. de 
hauteur, sur 2 cm. de largeur. Gette tumeur était due à la pré- 
sence d’un rein en situation ectopique congénitale, car l’uretère 
rectiligne descendait directement du hile dans l’intérieur de l’ex- 
cavation pelvienne. Nous signalons que ce rein ectopique présen- 
tait une inversion de son hile ; le bassinet était situé en avant des 
vaisseaux, l’artère se détachait de la face interne de l'artère ilia- 
que primitive gauche, la veine de la veine iliaque pur et elle 
croisait la face antérieure de l'artère iliaque. 


‘ Le fait intéressant était donc que la paroi abdominale posté- 


rieure normalement plane, présentait, du fait de la présence écto- 
pique du rein, une convexité exagérant sa surface habituelle ; c'é- 
tait donc dans le cas de la théorie du glissement une condition 
plus favorable qu'à l’état normal pour hâter le déplissement du 
méso-colon descendant et én amener la disparition ; malgré cela, 
il a persisté. Cette anomalie est donc une preuve à l'encontre de 
la théorie du glissement. 


D'après les statistiques d'Ancel et Cavaillon, le méso-colon des- | 


cendant serait le plus souvent un méso à quatre feuillets, forma- 
tion secondaire acquise par tractions du colon sur le péritoine qui 


le recouvre ; dans notre cas, la dissection et l’injection de subs- 


tance colorée suivant la méthode d’Ancel, n’ont pu montrer que 
l'existence de deux feuillets. 

L'intérêt de l’observation réside done dans les faits suivants : 
1°, persistance d’un méso-colon descendant primitif à deux feuil- 
lets ; 2°, la présence du rein ectopique semble avoir été un obs- 
tacle au processus habituel entraînant la disparition du méso-colon 
descendant ; 3°, ces dispositions anormales sont contraires à 
l'hypothèse de la théorie du déplissement opposée à celle de l’ac- 
colement, puisque le développement d’un rein en position ecto- 
pique eut été une condition favorable au déplissement du méso, 
phénomène qui ne s’est pas produit. 


(Laboratoire d'anatomie). 


ELEcTIoNs 


M. R. MorLor, est nommé membre titulaire. 


PAvE S 139 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 
SÉANCE DU 17 JANVIER 1922 


SOMMAIRE 


Fasrèeue : Sur l’utilisation thérapeutique des citrates doubles de 
DAS TAN LE VIA SAS PER OR RG ES REA Cet ee RE des 9 


Présidence de M. Jourdan. 


SUR L'UTILISATION THÉRAPEUTIQUE DES CITRATES 
DOUBLES DE BISMUTH, 


par FABRÈGUE, 


 Levaditi et Sazerac ont préconisé ces derniers temps comme 
antisyphilitique un émétique de bismuth : le bismutho-tartrate 
de potassium et de sodium. Fournier et Guenot ont enregistré 
avec ce composé d'excellents résultats cliniques. Malheureusement 
ce produit n’est pas soluble dans l’eau, ce qui oblige ces auteurs 
à recourir à des suspensions huileuses pour pouvoir l'utiliser en 
injections intramusculaires, aux doses de 20 à 30 cgr. tous les 
deux ou trois jours, de façon à injecter dans l’espace d’un mois 
de 2 à ,5 gr.-de ce sel. 
. C’est pourquoi nous avons cherché s’il ne serait pas possible 
_ d'employer d’autres composés de bismuth analogues, mais sus- 
ceptibles d’être utilisés en solution. Nous avons songé au citrate 
de bismuth, lequel se comporte comme un acide monobasique 
pouvant être dosé par une solution titrée d'ammoniaque en pré- 
sence de tournesol. et qui donne, avec les alcalis et carbonates 
alcalins, surtout avec l’'ammoniaque, des bismutho-citrates plus 
ou moins solubles dans l’eau. Nous avons préparé ce citrate de 
bismuth par un procédé que nous publierons, et qui consiste à dis- 
soudre l’azotate neutre de bismuth dans l’acide acétique et à pré- 


140 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE : (10) 


cipiter cette solution par addition de citrate de soude. Le préci- 
pité est lavé à l'alcool. 

C’est une poudre blanche microcristalline, insoluble dans l’eau 
et qui renferme 52,39 p. 100 de bismuth, teneur plus élevée que 
celle du bismutho-tartrate de K et de Na qui en contient moins de 
48 p. 100. J’ai cherché à obtenir à l’aide de ce citrate des sels dou- 
bles de sodium ou d’ammonium de constitution bien définie ; 
mais je n’ai pu encore les obtenir bien purs. Il est cependant pos- 
sible dès à présent de les obtenir extemporanément en solution, 


en partant du citrate de bismuth qui, lui, est bien défini. Il suffit 


de neutraliser très exactement ce sel, mis en suspension dans de 
l’eau distillée et maintenu à l’ébullition, à l’aide soit d’eau ammo- 
niacale, soit d’une lessive de soude, soit d’une solution de carbo- 
nate de soude. 

On peut utiliser de semblables solutions sitôt après leur prépa- 

ration ; mais on ne peut conserver les solutions de citrate de Na 

et de Bi, car elles ne tardent pas à louchir et à précipiter, par suite 
de la décomposition du sel double, avec production d’un sel plus 
basique insoluble, réaction commune d’ailleurs à tous les sels de 
bismuth. On peut du reste retarder un peu cette décomposition 
par addition de glycérine. Au contraire, les solutions de citrate 
double de bismuth et d’ammonium se conservent d’une façon par- 
faite. 

J'ai essayé la toxicité de ces solutions sur un Chien de 5 kgr. 
J'ai préparé une solution à 1 p. 20 de la façon suivante : 5o cgr. 
de citrate de Bi sont mis dans un matras stérile avec 10 c.c. d’eau 
stérilisée. On porte à l’ébullition et on ajoute goutte à goutte de 
l’eau ammoniacale au dixième dans l’eau stérile, jusqu’à neutra- 
lisation parfaite au tournesol. On obtient ainsi une solution abso- 

. lument limpide. L’ébullition chasse tout l’excès d’ammoniaque. 
On filtre et on complète à 10 c.c. avec de l’eau stérile. La neutra- 
lisation exacte au tournesol est très importante à obtenir, car les 


sels de bismuth en solution alcaline seraient beaucoup plus toxi- : 


ques que les sels de bismuth en solution neutre ou acide. Chaque 
c.c. de cette solution renferme 5 cgr. de citrate de Bi à l’état de 
citrate double de bismuth et d’ammonium. Elle se conserve par- 
faitement limpide. 

J'ai préparé de même une solution de bismutho-citrate de so- 
dium à l’aide d’une solution de carbonate de sodium à 1 p. ro. 
Mais cette solution se conserve très mal, malgré l'addition de gly- 
cérine. Elle doit être utilisée sitôt après sa préparation. 

J’ai injecté au Chien mis en expérience, dans les muscles de la 
région lombaire, à l’aide de la solution ammoniacale. 10 cer. de 
citrate de Bi le 16 novembre dernier. Le 17 et le 18. j’ai répété 
cette dose. Le 27, j’ai injecté 5 cgr., soit en tout 35 cer. en cinq 


> 
SENS 


‘ 


MT) SÉANCE DU 17 JANVIER 141 


- jours — dose correspondant à à environ 3,50 gr. pour un Homme 


de 50 kgr., laquelle est bien supérieure à celle de bismutho-tar- 


trate préconisée par Fournier et Guenot en un mois. 


L'animal a présenté au lieu de l'injection des nodosités qui ont 
persisté quelques jours. En outre, il a manifesté quelques signes 
d’intolérance, caractérisés par un peu de gingivite avec liseré bleu 
verdâtre, un peu de fétidité de l’haleine, de l’inappétence et de la 


lassitude. L'animal se tient volontiers couché. Nous notons aussi 


de la constipation. Nous n'avons observé ni plaques, ni escharres 


 diphtéroïdes verdâtres des gencives, si caractéristiques de l’intoxi- 


cation bismuthique. Au bout de quelques jours, surtout après ad- 


 ministration de lait, tous ces symptômes disparaissent et à partir 


du 13 décembre jusqu'au 23 nous avons pu injecter sans incon- 


vénients 3 cer. de citrate de Bi tous les 2 jours. 

C’est pourquoi il me paraît possible d'essayer l’utilisation de ce 
citrate de bismuth contre les diverses manifestations de la syphi- 
lis. On pourrait employer les doses de 20 à 30 espacées tous 
les 2 ou 3 jours, de façon à n’injecter que 2 à 2,5 gr. dans l’es- 
pace d’un moiïs, comme on fait avec le nine ainte Ces do- 
ses sont bien au-dessous de la dose toxique. Les avantages de ce 
composé consistent dans sa teneur plus forte en Bi et dans sa facile 
solubilité dans l’eau, grâce à la formation de sels doubles, solubi- 


lité qui pourrait, peut-être, permettre son utilisation en injections 


intraveineuses, ce que nous nous proposons de vérifier. Nous avons 
aussi constaté depuis qu'il est possible d'obtenir, par la même 
méthode, un tartrate de Bi, lequel donne, comme le citrate, avec 


l’eau -ammoniacale un sel double, très soluble dans l’eau, que 


nous nous proposons d’'expérimenter. 


(Laboratoire du professeur suppléant de pharmacie à l'Ecole 
de médecine). 


Brococie. Comptes RENDus. —- 1925. 1. LNAXVI, 10 


#43 


(1) 143 


SÉANCE DU 17 JANVIER 1922 


SOMMAIRE 
AUBERTIN (E.) : Recherches sur expérimentale; :..:,....272.10, : 
l’hémoclasie digestive chez les FaBre (R.): La mesure de l’élas- 
tubereuleux, sa comparaison avec ticité artérielle chez l'Homme... 14 
les autres épreuves d'insuffisance Mauriac (P.) et SERVANTIE (L.) : 
MEDAL 5 | Recherches expérimentales sur 
Bizrarp (G.) et DopeL (P.) : Les le pouvoir BARRE du sang 
mœurs 2: animaux en rapport EU DEC et bre ane nd ma 0e ge ed 3 
avec-la disposition des yeux et PeTITEAU (C.) : : Sur un mode 
la forme des pupilles.,....... 11 | périodique de réactivité réflexe... 9 
Bourax (L.) : Note sur la fonte SABRAZES (J.), PARCELIER (A.) 
LITRES DONS RE ee 12 | et Bonnin (H.) : Lombricose du 
Desqueyroux (J.): Sur les trou- canal de Wirsung : pancréatite 
bles des échanges azotés dans BémMorrhasique. est rer 7 


l’intoxication phosphorée aiguë 


Présidence de M. Sauvageau. 


SUR LES TROUBLES DES ÉCHANGES AZOTÉS DANS L'INTOXICATION 
PHOSPHORÉE AIGUË EXPÉRIMENTALE, 


par J. DEesqueyroux. 


Les animaux d'expérience ont été des Cobayes et des Lapins aux- 
quels le toxique a été administré hypodermiquement sous forme 
d'huile phosphorée au centième (formule du Codex). Nous nous 
sommes généralement servi d’une seule dose de toxique (0,25 
c.c. en moyenne pour le Cobaye ; r c.c. pour le Lapin) ; la mort 
est survenue dans un délai moyen de 3 jours. Nous avons conti- 
nué à donner aux animaux leur alimentation ordinaire (Chou, 
Chicorée, son). 

Dans l'urine, le sang et certains tissus (foie, rein, muscle), nous 


144 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (2) 


avons respectivement titré lN non protéique total, l'N uréique, 
lN aminé, l'N ammoniacal ; nous avons en outre, pour le sang 
déterminé le taux du glucose. La technique utilisée sera décrite 
ultérieurement dans un travail plus étendu ; voici pour le moment 
le résultat succinct de nos recherches. Fo 
Une période de latence, variant de 1 à 3 jours, existe toujours 

entre le moment de l'introduction du toxique et l'apparition des 
premières perturbations de la formule de l'azote urinaire : cette 
période peut toutefois disparaître si on opère sur un animal rele- 
vant depuis peu d’une première intoxication. Les modifications 
enregistrées ont consisté en un abaissement constant et marqué 
du coefficient azoturique et en une augmentation parallèle et 


N aminé - ; 
quasi-constante du rapport nn le rapport azoturique le plus 
; N aminé 
bas que nous ayons trouvé a été : A7 p. 100 et le rapport NC 


le plus haut : 33 p. 100, ces deux rapports étant du reste associés. 

Bien que la mort soit le corollaire presque obligé de semblables 

modifications chimiques, nous avons pu cependant voir se réta- 

blir, et même assez rapidement, un Cobaye qui avait présenté un 
N aminé 


rapport azoturique de 53 p. 100 et un rapport Rae de 21 


P. 100. 

Dans le sang, analysé aux approches de la mort, on constate 
une forte augmentation de l’'N non protéique total, à laquelle 
participent toutes les formes d’N que nous avons déterminées ; 
mais c'est proportionnellement l’N titrable au formol (N aminé + 
N ammoniacal) qui subit l'élévation la plus marquée. En ce qui 
concerne la glycémie, nous avons constamment trouvé, comme 
Frank et Isaac, une forte diminution du taux du glucose : D 
gr. à 0,9 gr. par litre. 

L'examen chimique des tissus nous a montré que, chez le plus. 
grand nombre de nos animaux, il existait une diminution du 
pourcentage de VN non dosé et une augmentation du pourcen- 
tage de l’'N aminé, à la fois dans le foie, le rein et le muscle. Le 
foie paraît être l'organe où ces changements sont le plus nets 
il existe en outre constamment chez lui une élévation du pour- 
centage de l’N uréique, mais moins forte cependant que celle du 
pourcentage de l’N aminé. IL semble donc que c’est au niveau du 
foie que se dessinent le mieux les Honnre de la répartition de l’N 
non protéique. 

Si nous essayons de donner une interprétation des phénomènes 
observés, nous voyons que c’est au foie qu'il faut accorder le prin- 
cipal rôle dans leur production. Il est reconnu, en effet, que le 
phosphore exerce sur lui une action plus novice et plus précoce 


(3) SÉANCE DU 17 JANVIER 145 


que sur les autres organes ; nos analyses chimiques tissulaires 

apportent un nouvel appoint à cette opinion. Il est en outre ad- 
mis que le foie, principal centre de formation de l’urée, fabrique 
cette substance surtout avec des acides aminés et qu'il se sert 
partiellement aussi de ces corps pour édifier du glycogène et du 
_ glucose. Nous pensons en conséquence que, chez nos animaux, 
l’abaissement du coefficient azoturique joint à l'élévation du rap- 
N aminé 
N total 
N -ammoniacal et que la chute de la glycémie reconnaissent une 
origine hépatique et qu'il faut voir dans ces perturbations une 
preuve de plus du rôle du foie dans le métabolisme des acides 
aminés. Di 


port que la plus grande teneur du sang en N aminé et en 


(Laboraloire d'hygiène de la Faculté de médecine), 


RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE POUVOIR GLYCOLYTIQUE 
DU SANG in viro, 


_ par PEnRrE Mauriac et L. SERvaNTIE. 


Considérant que le pouvoir glycolytique du sarg a une valeur 
constante et que seulement dans certains cas de leucémie myé- 
_ foïde nous l’avions trouvé exagéré (1), nous avons recherché si 
l’on pouvait expérimentalement provoquer des variations du pou- 

* voir glycolytique en modifiant la formule sanguine. 

Chez le Lapin l'indice glycolytique est remarquablement fixe : 
onze dosages, faits chez trois animaux, nous ont donné chez deux 
d’entre eux 1,15 (comme moyenne), chez le troisième, 1,23. Les 
différences entre les divers dosages sont toujours minimes. 

Dans le but de provoquer une polynucléose et de modifier le 
pouvoir glycolytique du sang, nous avons pratiqué des injections 
intraveineuses où intramusculaires d’électrargol. Chez un pre- 
mier Lapin la polynucléose fut obtenue de une à deux heures 
après une injection intraveineuse de 0,25 c.c. d’électrargol. Dans 
trois expériences différentes, la polynucléose atteignit &8g, 8, 
80 p. 100 au lieu de 52, 55, 62 p. 100 avant l'injection. Dans les 
trois cas, le pouvoir glycolytique du sang fut à peine augmenté : 
de 1,18 il monta à 1,25, 1,26, 1,24. Une quatrième expérience faite 
chez un autre animal provoqua une polynucléose légère sans mo- 
dification appréciable du pouvoir glycolytique. L'injection in- 


(1) Recherches sur le pouvoir glycolytique du sang mesuré in vitro. CG. l?, 
de la Soc. de biol., 1921, n° 36 p. 1067. 


146 | RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (4) 


» | 
tramusculaire rie provoqua pas davantage de variations du pou- 


voir glycolytique ; il est vrai que la formule sanguine ne fut guère 
modifiée. Bref, dans les conditions d'expériences où nous nous 
sommes placés, la polynucléose ne s'est accompagnée que de très 
faibles variations du pouvoir glycolytique. Notons que chez 19 


malades pour lesquels nous notions la formule sanguine, en. 


même temps que nous dosions le pouvoir glycolytique, nous n’a- 
vons observé aucune relation entre ce pouvoir et la polynueéléose. 
Nous avons recherché si l'absorption de glucose par l'Homme 
normal modifiait le pouvoir glycolytique du sang. L’ingestion, à 
jeûn, de 20 gr. de glucose n'ameha aucune variation. La même 
expérience renouvelée chez trois diabétiques ne produisit nul 
changement du pouvoir glycolytique malgré l’exagération de 
l'hyperglycémie. À 


Devant cette fixité du pouvoir glÿcolytique du sang à l’état nor-. 
mal, à l’état pathologique et dans nos expérimentations, nous. 


nous sommes demandés si la glycolyse in vitro ne se trouvait pas 
entravée par la présence d’acide lactique, qui se forme toujours 
au dépens du sucre détruit. Nous avons ajouté alors à nos tubes 
du carbonate de chaux en vue de saturer l’acide lactique formé. 
Or, le pouvoir glycolytique ne s’en trouve pas augmenté, mais 
bien plutôt diminué. 

Donc, le pouvoir glycolytique du sang in vitro est remarqua- 
Hiement fixe ; la polynucléose artificiellement provoquée chez le 


Lapin ne l’augmente que très légèrement. Chez l'Homme, au. 


cours de divers états pathologiques où nous l'avons recherché, le 
pouvoir glycolytique ne paraît être commandé ni par le chiffre 
des polynucléaires, ni ‘par le nombre des leucocytes. 

(Laboratoire des Services hospitaliers). 


- (6) | SÉANCE DU 17 JANVIER 147 


RECHERCHES SUR L'HÉMOCLASIE DIGESTIVE CGHEZ LES TUBERCULEUX, 
SA COMPARAISON AVEC LES AUTRES ÉPREUVES 
D'INSUFFISANCE HÉPATIQUE, 


par E. AUBERTIN. 


J'ai pratiqué l'épreuve de l'hémoclasie digestive chez un grand 
nombre de tuberculeux, parallèlement à la recherche d’un cer- 
tain nombre d’autres signes ou épreuves d'insuffisance hépatique 
(urobilinurie — réaction de Hay — glycosurie alimentaire, glycu- 
ronürie provoquée, coefficient de Maillard ; glaucurie intermit- 
tente, épreuves de Roch, signes cliniques). 

Après avoir établi l'équilibre vasculo-sanguin des malades à 
jeün, je leur ai fait prendre 200 gr. de lait, et ai recherché ensuite 
de 20 minutes en 20 minutes, pendant 2 heures les modifications 
dans 97 cas de leur tension artérielle et de leur leucocytose ; et 
dans 4r cas de ces deux éléments et de la formule leucocytaire. 
J’ai employé l’appareil de Pachon pour mesurer la tension arté- 
rielle ; la méthode au bleu à 1/500 de Sabrazès pour établir la for- 
mule D he et l’hématimètre de Hayem-Nachet pour faire 
les numérations de globules blancs. Afin de contrôler mes résul- 
tats, j'ai toujours fait au moins deux numérations sur 2 prises de 
sang effectuées sur la même piqüre, à chaque examen ; et dans les 
cas discordants, j'ai pratiqué une 3°, voire même une {4° opéra- 


tion. 


Dans ces conditions, j'ai obtenu les résultats suivants : sur les 
97 premiers cas, {4 se rapportaient à des tuberculeux assez avan- 
cés, et présentant plusieurs des signes d'insuffisance hépatique, 
énoncés ci-dessus ; et 53 à des tuberculeux en meilleur état, et ne 
présentant aucun trouble fonctionnel décelable du foie. Or, d’une 
part, sur les {/ premiers cas, 11 présentèrent en période digestive. 
de la leucopénie et de l’hypotension artérielle au même moment; 
8, une leucopénie isolée ; 3 de la leucopénie et de l’hypotension 
dissociées à des moments différents ; 3 de l’hypotension isolée 
(dont un de 2 et deux de 1 degrés) : 3 des variations de leuco- 
pénie et d’hyperleucocytose alternantes ; et 16 enfin ne présentè- 
rent rien de spécial ou de l’hyperleucocytose digestive. Et, d’autre 
part, sur les 53 cas se rapportant à des tuberculeux en ban état 
et présentant un foie cliniquement suffisant, 8'présentèrent un 
choc à 2 éléments associés, 7 de la leucopénie seule ; 9 de l’hypo- 
tension isolée (de 1 degré) ; 2, des éléments dissociés ; 3 de la 
leucopénie et de helene alternantes rebaientin ue 
présentèrent rien. 


En résumé, si on ne tient pas compte des variations d’hypo et 


118 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (0) 


a 


d'hyperleucocytose alternées, qu'il est bien difficile d'interpréter ; 
non plus que des hypotensions isolées de un degré, qui sont vrai- 


ment peu considérables, on voit que sur 44 tuberculeux présen- 


tant plusieurs signes d'insuffisance hépatique, 22 seulement, soit 
la moitié, présentent en période digestive de la leucopénie et de 
l’hypotension associées, ou de la leucopénie isolée ; et que, sur 
53 tuberculeux n'ayant aucun trouble fonctionnel apparent du 
foie, 17, soit un tiers, présentent cependant les modifications pré- 
édente 

Je n’ai trouvé que 10 fois une tendance à | l'inversion de la for- 
mule leucocytaire, sans jamais d’inversion réelle, dans les 4r cas 
où j'ai recherché ce signe en même temps que les modifications 
de la tension artérielle et de la leucocytose. Ces ro cas se répartis 
sent en 4 groupes ; le 1 en comprend 4 qui présentèrent les 3 
éléments associés ; l’un d’eux ne comportait eucun trouble fonc- 
tionnel du foie ; un présentait un coefficient de Maillard un peu 
élevé, et une glycuronurie provoquée plutôt faible ; et les deux 
autres montrèrent seulement un peu d'urobilinurie légère. Le 2° 
groupe comprend deux malades qui présentèrent les 3 éléments 
dissociés dans le temps, sans autre signe d'insuffisance hépatique. 


Le 3° groupe comprend trois malades qui firent de la leucopénie 


associée à une tendance à l’inversion de la formule ; 2 ne présen- 
taient aucun signe d'insuffisance hépatique et r en présentait quel- 
ques-uns. Enfin, le 10° malade qui était un hépatique ne fit en 
période digestive qu'une nt nen ae de sa formule leu- 
cocytaire. 

De tout ceci, il ressort que chez les tuberculeux, il n’y a pas 
un parallélisme bien étroit entre l’épreuve de l’hémoclasie diges- 
tive et les divers signes d'insuffisance hépatique énoncés ci-des- 


sus, et parmi lesquels quelques-uns comme l’urobilinurie, la réac- 


tion de Hay, le coefficient de Maillard et la Shoes provo- 
quée m'ont paru Den entre eux des rapports cure plus 
constants. 


(Laboratoire du D’ Leuret, Sanatorium des hospices), 


\ 


. 
4 


(7) SÉANCE DU 17 JANVIER 149 


LOMBRICOSE DU CANAL DE WiRSUNG, PANCRÉATITE HÉMORRHAGIQUE, 


par J. SABRAZÈS, À. PARGELIER, H. Boni. 


On a signalé maintes observations de lombricose pancréatique, 
les unes relatives à des trouvailles d’autopsie, d’autres à des cas 
de sclérose ou d'abcédation de l organe. Parmi ces observations — 
dont le P' Railliet (d’Alfort), nous a facilité la recherche — nous 
ne trouvons pas mentionnée l'éventualité d’une pancréatite aiguë 
hémorrhagique. 


Fig. r. Coupe du pancréas (à l’union du corps et de la queue). À droile : veine 
splénique thrombosée, Vers Ja gauche : coupe transversale de l’Ascaris dans 
le canal du pancréas. : 


Voici un très bref aperçu de ce que nous avons constaté dans un 
cas de ce genre. 

L'un de nous, A. Parcelier, opère d'urgence, pour occlusion 
probable, un homme de 31 ans, du service du P° Venot. Bien por- 
tant auparavant, sauf une spécificité ancienne bien traitée, cet 
Homme, pris, la veille, de douleurs abdominales atroces, avec 
hoquet et rétention des matières et des gaz, tandis qu'il se livrait 
à un travail manuel assez pénible, est envoyé d'urgence à l'hô- 
pital. L'état est des plus graves et commande l'intervention. Le 
facies n'est pas péritonéal et le pouls est à 60.’A. Parcelier lapa- 
rotomise. Il constate un épanchement séro-sanguinolent dans la 
séreuse, des infiltrations hématiques des viscères, et tout particu- 
érement du pancréas, quelques taches suspectes de stéatonécrose. 


150 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (8) 


Rien du côté des voies biliaires et de la vésicule. La mort survient 
dans la journée. L’autopsie montre que la lithiase biliaire est hors 
de cause. Les lésions sont celles de la pancréatite hémorrhagique. 
On trouve nettement des taches de nécrose blanche sur l’épiploon. 

Au microscope le syndrome était au complet, mais encore assez 
discret : ectasies et hémorrhagiés dans lé pancréas et dans la rate, 
territoires marginaux pancréatiques nécrosés ; congestion du foie. 
L'examen des vaisseaux nous à révélé une thrombose récente de 
la splénique et des veines pancréatiques : leur calibre est triple 


Fig. 2. Segment de la coupe précédente vu à un plus fort grossissement 
Ascaris dans le canal pancréatique. 


de la normale. Les mésaraïques, la veine porte sont gorgées de 
sang et très distendues. Au confluent de ses branches, la veine 
porte a r cm. au moins de diamètre. Au niveau de l’embranche- 
ment des canaux hépatique et cystique, la veine porte présente 
une diminution de calibre d’un tiers et sa paroi est plus ferme en 
ce point. : 

En explorant microscopiquement et sur des coupes le canal de 


Wirsung nous l’avons trouvé obstrué par un lombric ayant une : 


épaisseur d’un millimètre et demi à deux millimètres. Il com- 
mence à 3 cm. de l’ampoule de Vater. Il va jusqu'à la queue du 
pancréas. Il a déterminé des lésions certainement récentes du 
revêtement épithélial partout desquamé et dissocié. Ce lombric 
paraît, sur les coupes transversales, bien conservé dans sa struc- 
ture. _ : 

Nous pensons que la migration de ce ver, du duodénum dans le 
canal pancréatique, a été le primum movens du drame pancréa- 


pit 


(9) SÉANCE DU 17 JANVIER r'ASt 


tique : on pourrait admettre que vecteur dé germes microbiens, 
de liquides biliaires, d’entérokinase il a suscité un bouleverse- 
ment dans l'état anatomique et physiologique du pancréas ; la 
protrypsine a été activée par les conditions que nous venons d'’é- 
numérer : la protéolyse s'est exercée sur la glande d’où des éro- 
sions, des hémorrhagies, des thromboses, elles-mêmes hémorrha- 
gipares et nécrosantes, des actions tryptiques et lipasiques à dis- 
tance. Tout cela se produisait au cours de violents accès de coli: 
- ques pancréatiques suscitées par la présence du ver däns le canal 
de Wirsung et peu après un repas. La clinique réalisait une expé- 
rience comme celles des physiologistes Polya, Seidl, Héss, Opie, 
Flexner, Pearce, Brocq et Morel. Ces derniers ônt montré que 
pour la réussite, les expériences d’injections intrapancréatiques de 
_ bile et de suc duodénal susceptibles de provoquer une pancréa- 
tité hémorrhagique, l'animal doit être en période de digestion. 
Nous n'insistons pas davantage sur ce cas intéressant. Voici les 
préparations. 
L'observation clinique sera communiquée par A. Parcelier à à la 
Société de Chirurgie et fera l’objet d’un mémoire détaillé en 
commun. | 


SUR UN MODE PÉRIODIQUE DE RÉACTIVITÉ. RÉFLEXE, 
par GC. PETITEAU. 


Poursuivant des recherches commencées en 1914 sur l’activité 
nerveuse, (1) nous avons observé, chez la Grenouille, un modé 
particulier de réponses musculaires réflexes qui se présente dans 
lés conditions suivantes. L'animal en expérience, immobilisé par 
une section sous-bulbaire, est suspendu verticalement de telle 
façon que ses pattes postérieures pendent sous la seule action de 
leur poids, position qui nous a paru la plus favorable à l'étude des 
réflexes. L'une des pattes est reliée par un fil léger, fixé au niveau 
du talon au étÿle d’un myographe direct inscrivant ses déplace- 
ments sur un cylindre à rotation lente. Sur la péau de la face 
plantaire de ce membre, on fait agir des excitations faradiques, 
celles-ci sont transmises par deux petites lames de laiton main- 
tenues sur la peau de la région interdigitale par des liens de soie 
et en rapport grâce à deux fils conducteurs très fins pour ne pas 
gêner les mouvements du membre avec les bornes du sécondaire 
d'un chariot de Gaiffe. L'intensité est réglée de telle façon qué 


(1) CG. Petiteau. Sur le déterminisme expérimental de la secousse musculaire 
réflexe chez la Grenouille. Thèse Bordeaux, 1920. 


152 hs RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX + id0) 


chaque excitation isolée soit inefficace, mais leur rythme est aussi 
rapide que le permet la vitesse maxima de vibration du trembleur 
(soit 25 à 30 par seconde). Dans ces conditions, après un temps 
de latence plus ou moins long, on voit commencer une série de 
réponses réflexes périodiques se présentant ainsi : chaque réflexe 
est constitué par une flexion sur l'abdomen du membre excité, 
aussitôt suivi d’un relâchement complet, ces flexions sont parfois 
même groupées par séries de 2 ou 3 très rapprochées (à 1 ou 2 


secondes d'intervalle), suivies de périodes de repos relativement * 


longues (ro à 15 secondes environ), pendant lesquelles l’excitation 
reste inefficace ; à mesure que l'expérience dure, le tracé prend 
l'aspect d’un phénomène rythmique (cf. figure) caractérisé is 


Fig, 1, — Réflexe périodique de la patte postérieure de Grenouille pour des 


excitations infra-liminaires très fréquentes. 


une série de sommets (ou groupes de sommets) de la courbe, cor- 
respondant chacun à un réflexe, séparés par des intervalles de re- 
pos sensiblement égaux. Ce mode de réactivité réflexe offre en 
outre la particularité de pouvoir être prolongé très longtemps 
(x/2 heure dans nos expériences) sans présenter de symptômes de 
fatigue musculaire ou nerveuse apparente. 

Il nous a paru qu’on pouvait voir dans ces expériences un phé- 
nomène non encore observé ; Richet a décrit sous le nom de téta- 


nos rythmique (1) un noie de réaction qui rappelle celui que. 


nous présentons, mais le tétanos rythmique (signalé aussi par 
Livon sur le musele de Grenouille empoisonné par l’aeide salieyli- 


que) est différent du réflexe périodique pour deux raisons essen- 


tielles : 1° par la forme du tracé, dont les élévations beaucoup plus 


fréquentes que les nôtres, ne sont pas séparées, comme celles de 


nos graphiques, par des Périodes de relâchement Conte mais 
offre plutôt l'aspect du tétanos imparfait classique ; 2° par la na- 
ture même du phénomène : purement musculaire-dans les expé- 


(x) C. Richet. Leçons sur les Nerfs ct les Muscles, Paris, 1882. 


1 


î 


PPS LS 


(11) ._ SÉANCE DU 17 JANVIER 153 


riences de Richet (réalisées seulement sur muscles isolés d’Ecre- 
visse ou de Grenouille) sans participation réflexe possible ; neuro- 
musculaire dans notre cas. 

Nous pensons donc qu'on peut voir dans le réflexe périodique 
que nous présentons, un mode de réactivité rythmique particu- 
lier des centres médullaires à des excifations infraliminaires fré- 
quentes. 


(Laboratoire du P° Pachon). 


Les MOEURS DES ANIMAUX EN RAPPORT 
: AVEC LA DISPOSITION DES YEUX ET LA FORME DES PUPILLES, 


par G. BizLaRp et P. Dopeï. 


# Le 


Les yeux, par leur position sur la face de l'animal ainsi que par 


la forme des pupilles, sont en rapport avec le genre de vie habi- 
 tuel à cet animal. 


Considérant ces caractères, nous avons classé les animaux ayant 
ce que l’on peut appeler un regard — les Vertébrés, les Vertébrés 


supérieurs — en chasseurs et chassés. Cette interprétation avait 


été entrevue par À. Duges dans sa Physiologie comparée. 
Les chasseurs, Mammifères et Oiseaux surtout, ont les yeux sur 
Un plan à peu près frontal, rapprochés vers la ligne médiane, sou- 


vent abrités par de fortes arcades sourcilières. Les masses muscu- 


laires masticatrices puissantes de ces animaux contribuent aussi à 
limiter leur champ visuel qui est surtout antérieur. Ces disposi- 
tions morphologiques se retrouvent à des degrés différents chez 
tous les chasseurs. Les bandelettes optiques de ces animaux sont 
en général croisées, faites pour la vision binoculaire, dispositions 
éminemment favorables à la chasse dans laquelle l'animal fixe 


son regard droit devant lui sur la proie qu'il convoite, Il y a des 


chasseurs à pupilles elliptiques dans le sens vertical : ce sont les 
chasseurs à l’affüt. Parmi eux se rangent les Félidés, le Renard, 
les Serpents venimeux (x), le Boa (2), les Crocodiles, (3), etc. Les 


‘autres chasseurs ont la pupille circulaire. Ils chassent en général 


— les Mammifères tout au moins — à courre et sont féroces 

Canidés, Mustellidés, Vivenidés, Singes. D'autres animaux à yeux 
frontaux et à pupille circulaire ne chassent pas tous à courre, mais 
sont cependant féroces et voraces : les Oiseaux de proie, les Ser- 


(r) Vital Brazil. La lutte conire l’ophidismé. 
(2) et (3) Sauvage. Brehm. Les Merveilles de la Nature. Les Reptiles, 


154 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (12) 


pents non venimeux, les Poissons de chasse (Sélaciens, Ganoïdes, 
certains Téléostéens). 

Les chassés ont les yeux plus ou moins exorbités placés ones 
lement de chaque côté de la tête. Les masses musculaires faibles 
ne limitent pas le champ visuel qui est très étendu, en avant laté- 
ralement et en arrière. Les bandelettes optiques non entrecroisées 
donnent uné vision séparée pour chaque œil. Ces caractères op- 
posés à ceux que nous avons trouvé chez les chasseurs sont très 
utiles à ces animaux. Ils ont en effet à surveiller l'horizon à tous 
instants et dans la fuite ils ont besoin de pouvoir considérer leur 
ennemi tout en voyant devant eux pour poursuivre leur course. 

Les chassés ont quelquefois les pupilles elliptiques horizonta- 
les. Ce sont les fuyards très adaptés à la course. Ce sont les proies 
nobles, les Ruminants, les Equidés, ete. Les autres chassés à 
pupille ronde, moins aptes à la course, cherchent en général à 
échapper à l’ennemi en se dissimulant, en rusant. Ce sont les 
Rongeurs parmi les Mammifères, tous les Oiseaux, tous les Pois- 
sons que l’on ne range pas parmi les chasseurs. Ces considérations 
s'appliquent surtout aux Vertébrés supérieurs. 

Une classe spéciale doit être réservée aux animaux, aux mœurs 
paisibles mais assez forts pour ne redouter aucun ennemi ,les 
Pachydermes ; leurs yeux petits, ni frontaux, ni latéraux, ne pré- 
sentent aucun des caractères extrêmes que nous venons de si- 
gnaler. 

De même les Batraciens à la fais ni et chassés (x) ont les 
yeux souvent frontaux comme chez les .chasseurs, mais en même 
temps exorbités et à pupille elliptique horizontalement comme 
chez les chassés. 

Les caractères du regard chez l'Homme, nettement chasseur, 
seront étudiés dans un travail ultérieur. 


(Laboratoire de physiologie de Clermont-Ferrand). 


ne ee 97 qu 


NOTE SUR LA FONTE DES PERLES, 
par Louis BouTaw. 


Dans une note sur « Les Huîtres perlières sur la Côte de Mada- 
gascar », M. A. Gruvel, après avoir signalé les gisements des 
Méléagrines relevés par M. Petit dans la région nord-ouest de Ma- 
dagascar et donné d’intéressants détails sur la grosseur des perles 
qu'on trouve dans ces gisements, ajoute : « M. Petit qui a étudié 


(x) Brehm. Les Merveilles de la Nature. Batraciens. 


(13) SÉANCE DU 17 JANVIER 155 


la formation de la perle a pu vérifier l'exactitude de la théorie 
de M. L. Diguet. Son origine est une vésicule épithéliale close, 
résistante, contenant un liquide hyalin qui s’épaissit progressi- 


 yement, devient gélatineux et se transforme en conchyoline. Puis 


il se produit une contraction de cette masse et une stratification 
concentrique. Enfin, il se fait une calcification par dépôt du car- 
bonate de chaux en solution dans les liquides physiologiques qui 
pénètrent entre les feuillets de conchyoline. La perle terminée est 
donc contenue dans une vésicule matrice qui s’use et libère la 
perle ». 

Dans cette citation, il y a deux choses distinctes : 1° des faits 
précis ; 2° l'interprétation de ces faits. 

Les faits observés par M. Petit à Madagascar confirment les ob- . 
servations de M. Diguet en Californie, appuyées par les échantil- 
lons que ce dernier a apportés au Muséum et qui figurent dans les 
collections. Les faits paraissent donc hors de doute. 

Au contraire, l'interprétation que leur a donnée M. Diguet, et, 
après lui, M. Petit, est en contradiction complète avec les travaux 
publiés par Lyster Jameson, Raphaël Dubois et moi-même sur le 
mode de formation des perles. Elle me paraît erronée pour les rai-, 


sons suivantes 


° La perle fine et la vésicule qui la contient a avec 
le temps (1) et n'arrivent pas d'emblée à leur taille définitive com- 
me le croit M. Diguet. 

2° La perle se forme dans sa vésicule, tapissée d’épithélium, par 
la secrétion des cellules de cet épithélium (conchyoline) et par 
l’apport des éléments calcarigènes (calcaire) qui, d’après Raphaël 
Dubois (2) constituent les éléments amiboïdes affectés à cette 
fonction. 

3° L’épithélium de la vésicule ou du sac perlier est une dépen- 
dance directe de l’épithélium palléal externe du manteau dont il 
dérive par invagination (3). 

Dans ces conditions, on est en droit de se demander quelle est 
la cause d’erreur qui a conduit M. Diguet et M. Petit à cette mau- 


vaise interprétation des faits. 


Je crois qu’elle réside en ce que ces auteurs prennent le com- 
mencement pour la fin. : 
Ils font, en éffet, débuter le phénomène par une vésicule close 


(x) D'où l'utilité de la orohe imaginée par Raphaël Dubois et prati- 
quée à Ceylan, qui permet de rejeter dans Feau les échantillons- ne contenant 
que de petites perles. 

(2) R. Dubois, Contribution à V'Etude des Perles fines. J.-B. Baillière, Paris, 


1909- 


(3) L. Boutan. Etude sur les Perles fines et en particulier sur les nouvelles 


. Perles de culture japonaise. Bulletin de la Soc. sc. d'Arcachon, 1921. 


156 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (14) 


contenant un liquide hyalin, puis un liquide gélatineux, puis une 
perle complète. C'est l’ordre inverse qui, selon moi, doit être 
admis : perle complète, liquide gélatineux et liquide hyalin, et, 
dans ce cas, au lieu d'un phénomène de formation, on se trouve 
en face d’un phénomène de destruction de la perle. 

Cela explique pourquoi Diguet a signalé que la vésicule conte- 
nant le liquide hyalin est aussi grosse que la vésicule contenant 
la perle complète. Ces vues concordent avec les observations de 
Raphaël Dubois sur la fonte perlière qu’il a observée sur les Mou- 
les de Billiers. On s’expliquerait ainsi pourquoi, dans ses expérien- 
ces en Méditerranée sur les Méléagrines, il n’a pu obtenir que des 
perles de très petites dimensions. Il y aurait là une influence sai- 
sonnière, mise en lumière par les faits intéressants constatés par 
M. Diguet et M. Petit chez les Méléagrines. : 


LA MESURE DE L'ÉLASTICITÉ ARTÉRIELLE CHEZ L'HOMME (1), 


par R. FABRE. 


Les différents auteurs qui se sont occupés de la mesure de l'é- 
lasticité artérielle ont effectué leurs recherches sur des artères sé- 
parées de l’organisme et en général d’un organisme mort. Il nous 
a donc paru intéressant de chercher à évaluer, sur l'Homme vi- 
vant, le degré de l’élasticité artérielle et ses variations physiolo- 
giques ou pathologiques. 

Ce travail est désormais possible grâce à la connaissance de la 
pression moyenne dynamique ou pression efficace de Pachon, 
Pe. Le P* Pachon a démontré, en effet, qu’elle est mesurée par la 
valeur de contre-pression correspondant à l’indice oscillométri- 
que (2). 

Pour mesurer l'élasticité d’un corps, il ne d' exercer sur ce 
corps une déformation déterminée avec une force connue, et, dans 
le cas particulier, de chercher à écraser une artère (déformation 
déterminée), de créer ainsi le développement d’une réaction élas- 
tique à la déformation qui justement, s’il est possible de l’éva- 
lüuer, nous permettra de mesurer la valeur de l’élasticité artérielle. 


Pour déformer une artère, il suffit de la comprimer circulaire- 


ment, de l’accoler à l’aide d’une manchette pneumatique, en un 
mot, de faire une détermination de tension artérielle maxima. 


(r) Résumé d’un mémoire couronné par la Faculté de médecine de Bordeaux : 
Prix Godard, 1921. 

(2) V. Pachon. Réun. biol. de Bordeaux, 10 mai 1921, in C. R. de la Soc. de 
biol., 14 mai 1921. ce 


1 
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RE 


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(15) SÉANCE DU 17 JANVIER 157 


RE  —" —  " —  ——"————— 


On a toujours admis en effet — comme il est d’ailleurs évident 


— que les méthodes sphygmomanométriques cliniques mesu- 
raient la pression maxima du sang avec une certaine surestima- 
tion, due à la « résistance propre des parties interposées entre le 
milieu sanguin artériel, et le milieu aérien de la manchette » 
(Gallavardin), c’est-à-dire, dans le cas d’un même brassard explo- 
rateur, à la résistance de la paroi artérielle et des tissus (4 compris 
la membrane de caoutchouc). 


d 


e 


see. > 0. 


Q 


Fig. 1. Position de Pe sur un tracé de pouls. 


En d’autres termes on a 

Contre-pression de la manchette correspondant à Mx = Pres- 
sion maxima sang + Résistance élastique artérielle + Résistance 
tissus, d’où : 
Mx = Px + Rea + Rt 
Rea =Mx— Px — Rt 

Il suffit dès lors de connaître Px et Rt. 

Comment calculer Px, ou pression maxima vraie du sang ? 
Par la comparaison des valeurs oscillométriques Mn, Pe, Mx, avec 
le tracé sphygmographique (fait à contre-pression égale à Mn) du 
sujet en expérience. 

Il est évident que la base d’un tracé sphygmographique repré- 
sente la pression minima, tandis que le sommet correspond à la 
pression systolique vraie Px. Ce tracé pourra donc être rapporté 
à 2 axes de coordonnées si l’on peut y tracer en un point déter- 
miné une parallèle aux abscisses correspondant à Pe. 


BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. re 


< 


158 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX ï (16) 


Une démonstration mathématique nous permet de conclure 
que la pression moyenne dynamique ou pression efficace d’une 
fonction périodique, comme le pouls, occupe une position telle 
(figure 1) que — pour une période — la surface comprise entre 
la courbe et les abscisses soit égale à la surface du rectangle limité 
par cette valeur Pe et les abscisses, et sur la figure : surface hachu- 
rée = surfaces pointillées. 

Pour déterminer la position de Pe sur le tracé sphygmographi- 
que ou oscillographique, nous avons utilisé la méthode des pe- 
sées, c'est-à-dire que sur le tracé très exactement agrandi au pan- 
tographe, sur un carton homogène et d'épaisseur uniforme — et 
soigneusement découpé — nous cherchions par tâtonnements la 
position de la ligne Pe de la figure, telle que : 

Poids surface a s b = poids surfaces a c d + b c’ d’ soient : 


Poids surface a s b — poids surface à c d + b c' d’ 
Omar 0 
X' = Px— Pe et X — Pe — Mn (x) 
NUE Te (1’ et l sont mesurés en millimètres sur le tracé agrandi) 


et dès lors : 
Px = Pe + x! 


La valeur Rea que nous pourrons ainsi calculer n’a pas de va- 


leur absolue par elle-même. Elle doit être comparée à l’état primi-. 


: Rea 
tif de la tension artérielle Px, et le rapport Ps. = E fournit des 
indications sur les variations de l’élasticité artérielle, ear en 
somme, il est comparable à à un coefficient d’élasticité et varie dans 
Je même sens. 


En appliquant cette méthode au schéns de cireulation sur le- 


quel Rt = o, nous avons calculé les Rea correspondants à des tu- 


bes artériels de qualité différentes, plus ou moins tendus entre 
leurs extrémités fixes, et nous avons constaté que le coefficient E 
varie avec la qualité du tube artériel et croît comme la tension 
élastique du tube. 

Sur l'Homme NN PA UReat EURE | 

Le facteur Rt, résistance des tissus, disparaît dans nos calculs 
puisque nous comparons entre elles des valeurs Mn, Pe, Mx, pour 


lesquelles ce même facteur surajouté a ae de la même 
valeur. 


(1) Les valeurs Mn et Pe sont mesurées à l’oscillomètre d’après les critères 
indiqués récemment par le PT Pachon (C. R. de la Soc. de biol., 14 mai 1921) 
et par le PT Pachon et nous-même (C. R, de la Soc. de biol., 14 mai 1921) et dont 
l’exactitude a été expérimentalement démontrée. 


(17) SÉANCE DE ÊT JANVIER 159 


Rea 


L 


Nous obtiendrons encore 


= E coefficient comparable au 


. coefficient d'’élasticité artérielle et dont les variations sont de 
même sens. 
Voici à titre d'exemple les résultats de 4 observations montrant 
la grandeur et le sens des variations du coefficient E. 
1° M. À..., 24 ans. Sujet normal. 
Mx — 15 cm.Hg Pe = 95 cm.Hg Mn — 7 cm.Hg. 


“e ; Px 1458 


Artères très extensibles. E extrêmement petit. 
2° M. P..., 30 ans. Adulte normal. 
Mx — 15 Pe = 10,5 Mn = 3; 
y E = Rea rer FN = 0,07 
; Px 14 
3° M. B..., 61 ans. Légère hypertrophie cardiaque. Insuffisance 
mitrale. Sujet scléreux. : 
Mx — 25 Pe —;:15 Mn =5 
ie EN 0 == 0,15 
Px 20 
Artères peu extensibles. Augmentation de E. 
4° M. L..…., 71 ans. Artérite oblitérante des membres inférieurs, 
très marquée à droite, plus faible à gauche. 


Me no) pe SN ME ON De 28 
0 


à gauche : Mx — 15 Pe — 9 Mn =6 E — = —10,20 
10, 


Cet-exemple montre la différence des élasticités artérielles consi- 
dérées, soit à droite, soit à gauche et permet même de les doser. 


Conclusions. — La connaissance des pressions Mn, Pe, Mx four- 
nies par l’oscillomètre et leur comparaison avec la courbe du 
pouls à l’aide de la méthode des pesées permet : 

1° De calculer la valeur absolue Px de la pression maxima du 
sang au niveau du segment exploré. 

2° De calculer la valeur de la résistance artérielle à la déforma- 
Lion, et par suite la valeur E indicatrice de l’élasticité artérielle. 


(Laboratoire de physiologie du P° Pachon), 


160 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (18) 


ELECTIONS DE NOUVEAUX MEMBRES 


Sont élus membres tituaires 

MM. Raymond Sicaras, BEYLOT, BAUDRIMONT, DUBECQ, FABRE, 
PETITEAU. 

Membre correspondant : 

M. pe Lwogarpy, de Limoges. 


ERRATUM 
Nore DE CAvaALIE et MaxpouL 
T. LXXXV, p. 1069, 6° ligne. 


Au lieu de : une épaisseur de 2 u environ, lire une épaisseur de 
| u environ. 


 … D de) 


U 161 


REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


SEANCE DU !3 JANVIER 1922 


SOMMAIRE 
Becxkericx (A.) et Haunruroy Micro-dosage de l’urée dans le 
(P.) : Au sujet du titrage du Bac- sérum sanguin normal et patho- 
HÉMOpHABE EE eine ler Dnlonique AREA csebtobbce il 
BEecxericx (A.) et Haupuroy STROHL (A.) : Etude comparée 
(P.) : Le Bactériophage dans le de l’excitation électrique par des 
traitement de la fièvre typhoïde. 8 | courants d’intensité constante ou 
FonTEs (G.) et Tæivoze (L.) : à brusque variation........ ... 43 
Micro-dosage manganimétrique STROHL (À.) : Méthode d’exci- 
du lactose sur 1 cc. ou 0,1 cc. de tation par des courants présen-— 
DER OMR RS CRE ENTRER 4 | tant une variation brusque d’in- 
Niczoux (M.) et WELTER (G.) : | LERSULC RER PETER" Mere 10 


Présidence de M. G. Weiss. 


MICRO-DOSAGE DE L'URÉE DANS LE SÉRUM SANGUIN NORMAL 
ET PATHOLOGIQUE, 


par Maurice Nicroux et GEORGES WELTER. 


Nous avons publié tout récemment, dans les Comptes rendus de 
l'Académie des sciences, une note sur la micro-analyse gravimé- 
trique de l’urée et son application au dosage de cette substance 
dans 1 c.c. de sang (1). 

La technique que nous résumerons très brièvement, et qui ne 
diffère pas sensiblement de celle indiquée par Fosse, Robyn et 
François (2), pour le macro-dosage de l’urée dans le sérum san- 
guin, est la suivante : 1 c.c. ou 0,5 c.c., ou même 0,3 c.c. de sé- 
rum sanguin, dilué dans 5 fois son volume d'eau distillée, est 
déféqué par son propre volume de réactif- de Tanret (le volume 
initial du sérum se trouve ainsi multiplié par 7). On filtre. À r c.c. 
de filtrat on ajoute le même volume d'acide acétique cristallisable 
et 0,2 c.c. d’une solution de xanthydrol à 5 p. 100 dans l'alcool 


(1) C. R. de l’Acad. des sc., 1927, t. CLXXIII, p. 1490. 
(2) R. Fosse ; A. Robyn et F. François. Analyse quantitative gravimétrique de 
l’urée dans le sang. C. R. de l’Acad. des sc., 1914, t. CLIX, p. 367. 


162 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (2). 


méthylique ; l’urée ne tarde pas à précipiter à l’état de dixanthyl- 
urée. On filtre à travers un micro-creuset de Neubauer et on: 
pèse (1). Le poids de dixanthylurée divisé par 7 donne le poids. 
de l’urée. Comine il est facile de s’en rendre compte, si. l’on 
opère sur 1 c.c. de filtrat provenant du sérum étendu et déféqué, 
le poids de dixanthylurée donne directement et sans calcul le 
poids de l’urée par c.c. de sérum, quel que soit le volume dont on 
est parti. 

Rernarque. — Nous nous sommes assurés auparavant, que dans: 
les mêmes conditions expérimentales, l’urée pure, en solution 
aqueuse, était précipitée quantitativement, même à l'état de traces, 
par le xanthydrol. C'est ainsi qu’en opérant sur des quantités d’u- 
rée, dissoutes dans r c.c. d’eau, et respectivement de : 6,4, 0,2, 
0,2, 0,1, 0,05 mgr., on a retrouvé : dixanthylurée, 2,798, 1,420, 
1,406, 0,715, 0,361 mgr. ; correspondant à : urée, 0,3997, 6,203, 
0,201, 0,102, 0,002 Mgr. 
_ Toutes les opérations du dosage sont conduites en appliquant. 
directement les méthodes de Pregl (2) ; elles seront décrites en: 
détail dans un mémoire d'ensemble qui paraîtra prochaine- 
ment (3) ; nos micro-analyses, pratiquées sur 1 c.c., 0,5 c.c., 
0,3 c.c. de sérum, et cela comparativement avec une macro- 
analyse faite sur 20 c.c. de même sérum, nous ont donné des 
résultats concordants, comme en témoignent les chiffres suivants: 


Sérum de Bœuf ; 


Macro-analyse sur 20 c.c....... 0,413 mer. d’urée par c.c. de sérum 
Micro-analyse sur 1 €.c....... 0,42 et o,41h mer: — —  — 
Micro-analyse sur 0,5 c.c..... 0,40 megr. d’urée par :c.c. ‘de sérum 
Micro-analyse sur 0,3 c.c..... O1 — — — —  — 
Sérum de Mouton. 
Macro-analyse sur 20 c.c....... 0,594 mer. d’urée par c.c. de sérum 
Micro-analyse sur Tr c.c....... 10,608 — — — .  — 
Micro-analyse sur 0,5 c.c..... O8 — — — —  — 
Micro-analyse sur 0,3 c.c..... 0,85 — — — AE 
Sérum de Cheval. 
Macro-analyse sur :0 c.c....... 0,303 mgr. d’urée par C.c. de sérum 
Micro-analyse sur 1 c.c....... 0,295 et 0,294 mgr. — = — 
Micro-analyse sur 0,5 c.c..... 0,312 mgr. d’urée par c.c. de sérum 


(x) Nous nous servons de la balance de Kuhlmann dont la sensibilité est de- 
l’ordre du millième de milligramme. 

(2) Ces méthodes concernent le dosage, dans les corps organiques, du car- 
bone, de l’hydrogène, de l’azote (micro-Dumas, micro-Kjeldhal), des halo- 
gènes, du soufre, du phosphore, des fonctions méthoxyle, éthoxyle, mé- 
thylimide, d’un certain nombre de métaux, enfin du euivre par voic électro- 
lytique. Quantité de substance nécessaire : 3 à 5 mgr. Elles permettent égale- 
ment la détermination des poids moléculaires. — F. Pregl. Die quantitative 
organische Mikroanalyse, 1 vol. in-8°, 189 p., 38 fig. Springer, Berlin, 1917. 

(3) Numéro de février du Bulletin de la Société de Chimie biologique. 


(3) SÉANCE DU 13 JANVIER 165 


Sérum humain. 


Macro-analyse sur 8,5 c.c..... 0,36 mgr. d'urée par c.c. de sérum (x) 
Micro-analyse sur 1 €.c...... 0,342 et 0,38 mgr. — —  — 
Micro-analyse sur 0,5 c.c..... 0,33 mgr. d’urée par c.c. de sérum 
Micro-analyse sur 0,3 c.c..... 02290 _ = — 


L'erreur relative, comme on le voit, ne dépasse pas 2 à 3 p. r00. 

Ces résultats acquis, nous avons appliqué la méthode qui vient 
d'être décrite, établie pour le sérum sanguin normal, à l'étude 
des sérums noel Disons tout de suite que nous n'avons 
pas rencontré de difficulté spéciale : du sérum de Bœuf ou de 
Cheval était artificiellement enrichi en urée par l'addition d'urée 
pure de manière à atteindre les quantités extrêmes de 7 à 8 gr. 
par litre, soit 7 à 8 mgr. par c.c., que l’on a quelquefois signa- 
lées en clinique ; le dosage était ensuite pratiqué comme il est dit 
plus haut (2). Les analyses ont été faites sur 1 c.c., 0,5 €.c. et 


0,3 c.c. de sérum et en voici les résultats 
Sur Lc.c. Sur Oc.c. Sur 0c.c.3 


Sérum renfermant 0,99 d'’urée par c.c. trouvé.... 0,981 0.986 0,970 
— — 1014 — — EC no NS oO 7 
— — 2,13 — — — ::.. ‘2,19 2,17 
— — 2,5 — —- TUE 2,624 2,52 2,60 
_ = 3,22 — — ET A LE) 3,17 3,156 
= — 4, » — — NE tS:808 
== = 4,51 — — le 4062 
— er ER OR TE EE MYEAU — .... 6,23 
= — To LME rer tu 


L'erreur relative est, comme précédemment, de 2 à 3 p: 100. 

En résumé, la méthode gravimétrique de Fosse de dosage de 
l’urée dans le sang, peut être appliquée au dosage de cette subs- 
tance, dans des quantités extrêmement petites, 1 c.c., 0,5 c.c., 
6,3 c.ce. de sérum normal ou pathologique. On connaît trop l’im- 
portance de cette détermination, qu'il s'agisse d'expériences phy- 
siologiques ou de recherches cliniques, pour qu'il soit nécessaire 
d’insister sur l'intérêt que présente une méthode de dosage met- 
tant en œuvre, d’une part, une réaction aussi spécifique que celle 
de Fosse, et d'autre part, des volumes de sérum sanguin aussi 
réduits que ceux que nous venons d'indiquer. 
(Institut de chimie physiologique de la Faculté de médecine). 


(x) Cette analyse a été faite sur 8,5 c.c. seulement de sérum ; elle ne pré- 
sente donc pas toute la précision désirable. 

(2) Pour les détails, on les trouvera dans le mémoire d'ensemble déjà signalé 
et dont la publication est prochaine ; toutefois lorsque la quantité d urée dé- 
passe 4 mgr. par c.c., il y a intérêt à effectuer le dosage sur 0,5 c. c. de filtrat 
du sérum étendu et déféqué. Nous donnerons aussi dans ce mémoire les di- 
mensions des petits tubes à appendice semi-capillaire qui permettent d’obienir, 
avec 2 où I C.c. de-Sang, r c.c. ou 0,5 c.c. de sérum. 


164 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (4) 


MICRO-DOSAGE MANGANIMÉTRIQUE DU LACTOSE SUR 
I C.C. OÙ O,1I C.C. DE LAIT, 


par GEorGEs FonrÈs et LucIEN THivoLLe. 


Dans une précédente note (1), nous indiquions le moyen de 
doser rapidement et avec une précision d'environ 5 p. 100 des 
quantités de glucose comprises entre 0,01 mgr. et r mgr. et nous 
en donnions l'application au sang. Il était sous-entendu que la 
méthode était, comme toutes les méthodes cuprométriques, ap- 
plicable à tous les sucres réducteurs. 

Cela est vrai à priori, mais nous insistons sur le fait que la 
technique si elle reste entière dans son ensemble, demande à être 
étudiée rigoureusement dans ses détails pour chacun des sucres : 
considérés. 

Pour garder, en effet, au dosage, sa forme pratique, il faut con- 
server la proportionnalité entre les quantités de sucres dosées et 
les quantités de sous-oxyde de cuivre obtenues. On n'y parvient 
qu'au moyen d'un artifice, en arrêtant brusquement la réaction 
et en mesurant, en quelque sorte, la vitesse avec laquelle elle 
s'opère. 

En pratique, avec le lactose, nous avons dû vaincre quelques 
difficultés pour réaliser les conditions requises en raison de l'i- 
nertie avec laquelle ce sucre entre en réaction. Aussi, ne saurions- 
nous trop recommander de se conformer de très près aux indica- 
tions de technique qui vont suivre et dont on trouvera l'étude dé- 
taillée dans un mémoire qui paraîtra dans un des prochains nu- 
méros du Bulletin de la Société de Chimie biologique et de la 
revue : Le lait. | l 

Dosage du lactose sur 1 c.c. de lait. Mesurer très exactement 
1 C.c. de lait avec une pipette à un trait, en prenant soin de dé- 
passer le moins possible le trait de jauge supérieur et d’essuyer 
la pointe de la pipette. Réunir le c.e. de lait et les 5 ou 6 c.c. d’eau 
de rinçage de la pipette dans un matras jaugé de 50 c.c. Pour 
déféquer nous recommandons vivement l’emploi du réactif de Pa- 
tein et Dufau, modifié par Denigès (2), dilué au 1/50o°. En em- 
ployer x c.c.. Ajouter | goutte de lessive de soude (d = 1,36) di- 
luée au 1/10 et IV gouttes d'acide acétique cristallisable dilué au 
1/10. Etendre à 5o c.c. Filtrer. Pour débarrasser le filtrat du mer- 
cure (il y en a {4 mer.) ne jamais employer de la poudre de zinc. 
Le carbonate et l’hydrate de zine produits en définitive introdui- 


(1) C. R. de la Soc. de biol., 1921, t. LXXXIV, p. 669. — Bulletin Soc. chim. 
biol., 1921, t. IT, p. 226-237. . 
(2) G. Denigès. Précis de chimie analytique, 5° éditioh, p. 1048. 


(5) SÉANCE DU, 13 JANVIER 165 


sent en effet une alcalinité différente de l’alcalinité élective par le 
carbonate de soude, ce qui détruit toute proportionnalité. Une 
heure de contact avec quelques fragments de tournure de cuivre 
enlève pratiquement tout le mercure qui pourrait gèner sans in- 
troduire d'éléments étrangers au dosage. Prendre, suivant les cas, 
r ou 2 c.c. de filtrat démercurisé pour pratiquer le dosage comme 
nous l’indiquions dans notre précédente note, avec, comme seules 
différences : 1° Ajouter à la prise d’essai (étendue à 2 c.c. dans 
le premier cas), 2 c.c: de la même liqueur cupro-alcaline ; 2° 
Opérer la réduction dans les mêmes tubes de centrifugeuse plon- 
gés 6 minutes dans”"un bain de chlorure de calcium saturé dont la 
température devra être de 120° au minimum. Dans ces conditions 
on peut doser de o,1 mgr. à 2,5 mgr. de lactose, ce qui, avec la 
dilution indiquée, permettra le dosage du lactose dans tous les 
laits. Procéder toujours par DitRiee sn avec r mgr. de lactose 
comme, témoin. 

Dosage sur o,1 c.c. de lait. Le dosage est encore possible dans 
le cas où on ne dispose que de quelques gouttes de lait. Pour faire 
la mensuration, réaliser une pipette selon les indications suivan- 
tes : Prendre un tube capillaire tel que o,1 c.c. y occupe une lon- 
gueur de 6 à ro em., l'effiler à une extrémité et la graduer par 
pesée de mercure. On obtient ainsi, très facilement, et en peu de 
temps, une bonne pipette exacte à 2 p. roo près. On s’en sert 
exactement comme de celle de r c.c. ; on la rince avec r c.c. d’eau; 
on introduit le tout dans un matras de 10 c.c. et on défèque avec 
0,1 c.c. de Patein au 1/50 et les mémes quantités de soude et d’a- 
cide acétique que ci-dessus. Après filtration et démercurisation, on 
retombe dans le cas précédent, et on dose sur 2 c.c. de filtrat. La 
même pipette peut recevoir un trait de jauge pour 0,05 c.c. Le 
dosage est encore possible dans ce cas. 

(Institut de chimie physiologique de la Faculté de dre) 


AU SUJET DU TITRAGE DU BACTÉRIOPHAGE, 
par À. Beckericx et P. HatpuRroy. 


Appelmans, dans une note récente (1), déclare la méthode des 
dilutions supérieure à celle des plages recommandée par d’Herelle. 
De fait, des souches très virulentes examinées par les deux mé- 
thodes confirment la plus grande sensibitité de la méthode des 


‘1) Appelmans. Au sujet du dosage du Fac lOuRess C. R. de la Soc. de 
biol., décembre 1921. 


166 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (6) 


dilutions. Mais nous observons constamment l'inverse avec des 
souches d'activité très minime. Pour tenter de résoudre cette con- 
tradiction, nous avons multiplié les comparaisons.sur une série 
de souches qui offrent toute la gamme des activités. En classant 
schématiquement en trois groupes cet ensemble d'observations, 
on trouve régulièrement : 


1° Une moindre sensibilité de la méthode des ae avec les. 
ie énergiques, (la confluence étant bien entendu évitée par 
une méthode appropriée). 

2° Des faits contradictoires avec des souches d'activité moyenne. 

3° Une plus grande sensibilité de la méthode des plages avec les 
souches d'activité minime (r). 

Négligeons, pour la commodité du raisonnement, la catégorie 
2. [l intervient dans tous les cas au moins deux facteurs : a, la 
densité relative en éléments lytiques et en Bactéries ; b, l’état de 
dispersion, bien plus considérable en milieu liquide que sur gé- 
lose, de ces deux sortes d'éléments. 

Les deux facteurs expliquent aisément les faits de la catégorie 
3, mais non la contradiction observée entre 1 et 3. On note cou- 
ramment en effet une apparente inactivité en dilutions en même 

temps qu'un certain nombre de plages sur gélose ; ou bien, une 
_ activité uniquement décelable sur gélose avant que l’exaltation 
la rende évidente par les deux procédés. Pour concilier cet appa- 
rent désaccord, on pourrait faire intervenir comme troisième fac- 
teur (indépendamment de l'illisibilité fréquente des plages invo- 
quée par Appelmans), la notion de mobilité, qui suppose admise 
la doctrine ultramicrobienne du Bactériophage : on concevrait 
mieux par là qu'une seule unité, douée d'une grande mobilité 
chez les souches très virulentes parvienne à amorcer la clarifica- 
tion d’une émulsion épaisse et, qu'inversement, un nombre rela- 
tivement élevé d'éléments inertes (cas des souches peu actives) 
demeurent inaptes à lyser une émulsion même légère, entraînant 
dans ce dernier cas l’erreur d’estimation par défaut. Une autre 
hypothèse plus satisfaisante rendra peut-être compte de l'opposi- 
tion mentionnée. 

Voici quelques expériences. Nous oo par os Dire: 
-L3, les divers degrés de la lyse en dilutions et par P le nombre: 
de plages sur gélose. Une rangée de tubes reçoivent 1 c.c. de 
bouillon microbien et des quantités décroissantes de lysat (1/3 c.c. 
à 1/4 milliardième c.c.) La moitié du volume reste dans chacun 


(x) Notons cependant que la méthode des plages est parfois inutilisable soit 
avec des lysats très faibles, soit avec des lysats énergiques artificiellement atté- 
nués ; la nappe microbienne est alors remplacée par unsemis de colonies plus 
ou moins espacées qui interdit toute appréciation quantitative. 


(1) SÉANCE DU 13 JANVIER 167 


des tubes (dilutions) ; on étale par frottement l’autre moitié sur 
plaque de gélose. Tacubation ENS 

Une souche très énergique d'anti-Shiga donne : à LHOUNC-C-0 Pr 
infini et L3 ; à 1/15.000 c.c. P es et confluentes’et L3 
à 1/H00o.000 c.c., 20 P et L3; à 1/500 millionième c.c., Po et L3 ; à 
1/5 lbillionième , Po et L3 ; à 1/20 billionième, Po et Lo ; la 
mème souche vieillie par une conservation de quelques mois donne 
des chiffres 500.000 fois moins élevés, avec ici encore sensibilité 
_ moindre de la méthode des plages. 

. Une souche très faible d’anti-para B, conservée depuis > ans 
donne avec 1/3 c.c., P nombreuses et Lo, puis L2, puis Lo ; à 
1/30 c.c, P quelques et Lo ; à r/700 c.c., Po et Lo. Une série de 
repiquages l’exalte et change le signe de la sensibilité : 1/700 c:c., 
P très nombreuses et L3; 1/15.000 c.c., P quelques et L3; r/500.000 

, Po et Lr ; 1/15 millionième c.c., Po et Lo. Il semble donc 
plus aisé de faire passer une souche faible de la catégorie 3 à la 
catégorie 1, qu’une souche énergique de 1 en 3 ; dans ce deuxiè- 
me cas nous n'avons pu parvenir à modifier le sens de la sensi- 
bilité. 

Il existe une troisième méthode! de dosagé, peu sensible | est 
vrai : ainsi sous le volume défini de 1 c.c., une émulsion micro- 
bienne à 4 billions (et non à 6 billions) est lysée en 6 heures à 
37° par 1/50 c.c. d'anti-Shiga ; 2 billions (et mon 5 billions) sont 
Iysés en 24 heures par 1/r1.000 c.c. d’un anti-Shiga issu d'une 
colonie lysogène 16 fois repiquée. 


(Institut d'hygiène). 


168 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (8) 


LE BACTÉRIOPHAGE DANS LE TRAITEMENT DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE, 


par À. Beckeric et P. Haupuroy. 


Depuis le mois de février 1919, nous avons isolé un certain 
nombre de souches de Bactériophage actives vis-à-vis du Bacille 
d'Eberth, des Bacilles dysentériques, du Bacterium coli. Elles pro- 
viennent du sang ou des selles de typhiques, des selles de dysenté- 
riques, d'échantillons de terre, d’eau de l'Ill, d’eau du Rhin fil- 
trée par les sables, (qui alimente nos laboratoires), de fumier de 
bovidés prélevé aux environs de Strasbourg. L'activité initiale, va-- 
riable, de ces souches était moyenne : le Bactériophage antityphi- 
que étant moins actif vis-à-vis du Bacille d'Eberth-que le Bacté- 
riophage antidysentérique ne l’est vis-à-vis du Shiga (1). Quel- 
ques-unes de ces souches ont été conservées en bouillon, sous 
huile de paraffine, en tubes non scellés, depuis deux et même trois 
ans à la température de o° à 15°. 

Nous engageant dans la voie ouverte par d'Heérelle, (septicémies 
chez l'animal, dysentérie humaine), nous apportons les résultats 
de quelques essais dans la fièvre typhoïde (9 cas), la fièvre para- 
typhoïde (2 cas), aucun cas de traitement de ces maladies par le 
Bactériophage n'étant encore parvenu à notre connaissance (2). 

Le Bactériophage dont nous nous sommes servis (3) a été chauf- 
fé 30 minutes à 58°, a subi un vieillissement d’une semaine au 
moins et se présente comme un bouillon limpide. Dans une pre- 
mière série, nous en avons donné 2 c.c. par la bouche ; ailleurs, 
nous avons ajouté 1 c.c. par voie hypodermique (4). L’innocuité 
du Ilysat par toutes les voies paraît absolue. Le diagnostic bacté- 
riologique à toujours corroboré le diagnostic clinique. 

Résumons ces observations. Deux cas de typhoïde chez l’adulte: 


(x) Ce qui confirme les idées de d’Herelle sur l’activité, médiocre, en général, 
du Bactériophage antityphique. 

(2) Nous remercions MM. Rohmer, Directeur de la clinique infantile, Alli- 
mant et Woringer, ses assistants, Jacquin, chef de clinique gynécologique, à 
Strasbourg, Touche et Marre, médecins fs hôpitaux d'Orléans, avec lesquels 
nous avons exécuté ces essais. 

(3) Souche de Bactériophage actif sur l’Eberth avec covirulence sur les para- 
typhiques, lysant 16 sur 19 Eberth récemment isolés (car il faut éviter la banali- 
sation, par les repiquages, des résistants à la lyse). Cela confirme l’hétérogénéité 
-de l’Eberth vi-à-vis des souches anti. 

(4) Une dose unique écartera le danger de sensibilisation aux substances ly- 
sées, quand on adopte la voie parentérale. Celle-ci est indiquée contre la septi- 
cémie typhoïde : on n'aurait pas retrouvé de lysat dans la circulation après 
introduction per os (Appelmans), chez l’animal. On préférera la voie diges- 
tive pour prévenir l'infection d’entourage. 


(9) SÉANCE DU 13 JANVIER 19 


formes ataxo-adynamiques ; atteinte sévère du myocarde ; &. 

ÿ ; 
Ingestion de lysat au 8° jour : crise de sueurs dans les deux heu- 
res ; le surlendemain, apyrexie d'une durée de 48 heures ; b. In- 
gestion au 20° jour, pas de modification. Dans les deux cas, re- 
prise et mort. 


Deux cas de typhoïde chez l'adulte : formes ordinaires. a. In- 
gestion au 18° jour, défervescence en lysis à partir du 20° jour. 
b. Ingestion au 9° jour, lvsis à partir du 11°. Crise de sueurs, 
dans les 2 cas, deux heures après l’ingestion. Convalescence. 
(Dans les 4 cas précédents, pas d'essai préalable de lyse in vitro 
du Bacille pathogène). 


Un cas de typhoïde chez l'enfant : forme grave, Bactériophage 
par les 2 voies au 20° jour ; le surlendemain l’apyrexie, nette et 
durable, succède aux températures élevées. (Un autre cas, atypi- 
que, à association anaérobie probable, n’a pas été influencé). 


Deux cas de paratyphoïde B chez l'enfant : a. Etat grave. Bac- 
tériophage par les 2 voies au 9° jour, apyrexie nette et durable 
le lendemain : b. forme ordinaire, administration au 23° jour, 
apvrexie à partir du surlendemain (les 2 Bacilles paratyphiques B 
étaient lysables in vitro). Donc, sur 5 cas de typhoïde : 3 résultats 
- favorables ; sur 2 cas de para-typhoïde : 2 ; la seule réaction notée 
consiste en une crise de sueurs (même après ingestion exclusive) : 
elle traduit, croyons-nous, la lyse du Bacille pathogène dans l’or- 
ganisme plutôt qu'un simple choc protéinique. Les échecs doi- 
vent être dus à une intervention trop tardive, à la faiblesse de la 
dose administrée, ou à une association microbienne. On en ju- 
gera par ces observations plus récentes concernant deux enfants 
atteints d'infection sévère :-on donne 5 c.c. per os et 1 c.e. sous 
la peau, au 10° jour pour l’un et au 14° jour pour l’autre (2 jours 
après l’hémoculture, c'est-à-dire l’infection étant en pleine acti- 
vité). Dans les 2 cas, obnubilation et températures élevées font 
place à la défervescence durable, avec euphorie, dans les 48 
heures. Plus nettement'ici, on ne peut manquer de noter une 
coïncidence entre la terminaison clinique et notre .interven- 
tion (1). Ces essais d’une méthode nouvelle de traitement peuvent 


x 


(x) Nous avons dû entrer dans certains faits cliniques propres à faire ressor- 
tir l’action biclogique du lysat. Nous avons également traité 2 cas de pyélo- 
cystite puerpérale aiguë à l’aide d’une souche anticoli lysant 7 ou 8 Coliba- 
cilles isolés des urines : dans ces 2 cas, 1 c.c. en injection, crise sudorale dans 
les 2 heures, apyrexie définitive le surlendemain (les 2 Coli étaient lysables 
in vitro). Un troisième cas, à Bacille urinaire différent du Coli, non lysable 
in vitro, n’a pas été influencé. 


470 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG . (10) 


ne pas sembler encore décisifs : aussi, croyons-nous utile de la 
généraliser au plus grand nombre de cas possible, 


(Institut d'hygiène). 


MÉTHODE D’EXCITATION PAR DES COURANTS PRÉSENTANT 
| UNE VARIATION BRUSQUE D'INTENSITÉ, 


par À. STROHL. 

Dans la présente note, nous nous proposons de décrire briève- 
ment le dispositif expérimental qui nous a permis d'obtenir des 
courants continus de courte durée présentant, à un moment quel- 
conque, connu et variable à volonté, un brusque changement 
d'intensité. 

Un réducteur de potentiel MN (fig. ci-contre) de faible résis- 
tance constitue une source de courant à voltage variant d'une fa- 
çon continue. En dérivation, l’on place une boîte de résistance 
d’une valeur maxima de 11.110 ohms. Celle-ci peut, au moyen 
d’un contact à fiche, être divisée en deux résistances R et R’ dont 
les valeurs respectives sont variables, leur somme restant égale 
à 10.000 ohms. Des extrémités de R, part un circuit comprenant 
les résistances U et V constituées par des crayons Conté et la pré- 
paration neuro-musculaire. Une clef de contact a permet de mettre 
le nerf et la résistance V en court-circuit, et une autre b’ joue le 
même rôle pour R’. Ajoutons que l’on peut rompre en b le con- 
tact entre l’extrémité de la résistance R et le pôle + de la source, 
et couper en c le circuit d’excitation. Enfin en I se trouve un in- 
terrupteur général. 

Ouvrons maintenant successivement les clefs a, b et c, l’inter- 
rupteur b’ restant ouvert. La rupture, en a, de la dérivation fait 
passer un certain courant dans la préparation. Ce courant croît 
brusquement lorsque, par le jeu de b on supprime la dériva- 
tion R, et cesse par ouverture de c. Nous obtenons ainsi un cou- 
rant présentant deux échelons successifs de hauteur croissante. 
Si, les différents contacts étant primitivement fermés, on ouvre 
l’un après l’autre a, b’ et c, le courant subit une brusque dimi- 
nution d'intensité lorsque, par rupture de b’, on intercale dans le 
circuit la résistance R’. Nous avons donc encore un courant à deux 
échelons, mais, dans ce cas, le premier est plus élevé que le second. 

L'intensité de chaque courant devra dépendre des valeurs de 
toutes les résistances du circuit. En réalité, les choses sont sim- 


FRERE £ à 
SR et TC 


(44) SÉANCE DU 13 JANVIER 171 


plifiées si nous remarquons que, U et V ayant en tout plus de 
800.000 ohms, le circuit des électrodes est très résistant par rap- 
portà Ret R’,et que ces dernières résistances sont également très 
importantes vis-à-vis de la fraction du réducteur de Do el sur 
laquelle est prise la dérivation (1). On peut, alors, considérer que 
les valeurs des intensités que prend le courant, sont, à l’ordre de 


ue 


ee = 


-0 + 
=---—0 


l 
l 
1 
! 
1 
1 
1 
! 
1 


en = 
Font 
" 
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ll 
+) 


R Re 

b | 
2 0 MAMMA AAA 
a 
a b 


Q 


' 
1 
[ 
: 
j 
Ô 
Q 
D" 


€ 


succession près, les mêmes lorsque, KR et R’ restant égales, on ef- 
fectue les deux séries de manœuvres décrites ci-dessus, et que ces 
valeurs sont très sensiblement proportionnelles aux résistances 
Set R + R°'(2). On arrive, dans ces conditions, à réaliser rapide- 
ment des courants subissant des variations connues d'intensité. 
Nous réservons pour un mémoire ultérieur la description dé- 
taillée du pendule qui a servi à ouvrir successivement, et avec 


(x) Le réducteur de potentiel que nous avons employé avait, en tout, une 
résistance de 140 ohms, et la partie MP restait toujours inférieure à la moitié 
de l’enroulement total. 


(2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 948, rg21. 


> 
1 
bo 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (12} 


des intervalles de temps connus, les quatre clefs qui commandent 
les contacts a, b, b’ et c. Mentionnons simplement que c’est le 
même appareil qui, avec quelques modifications, a été utilisé 
pour la mesure et l'étude de la force contre-électromotrice de po- 
larisation chez l'Homme (x). 


* 


(Institut de physique biologique de la Faculté de médecine). 


(x) Pour les courants décroissants, ceci n’est exact que si la résistance R reste 
assez grande. Nous verrons que dans nos expériences, elle a été toujours supé- 
ricure à 6.000 ohms. 


(13) SÉANCE DU 13 JANVIER 173 


J'UUDE COMPARÉE DE L'EXCITATION ÉLECTRIQUE PAR DES COURANTS 
D'TYTENSITÉ CONSTANTE OÙ À BRUSQUE VARIATION, 


par À. STROHL. 


À l’aide du dispositif précédemment décrit, nous avons com- 
paré l’action excito-motrice des courants continus ou à brusque 
variation d'intensité, mettant en jeu la même quantité d’électri- 
cité dans un temps donné. Pour cela, nous avons fait agir suc- 
cessivement sur la même préparation, un courant continu d'in- 
tensité I et de durée f, et des courants à échelons croissant et dé- 


croissant ayant chacun une durée = et des intensités t.et telles 


- 


que — = [. Comme le rapport des valeurs à et 1’ est égal à 


RTK 
on nr de la manière suivante. 

Dans une première expérience, la clef b restant fermée et L’ 
ouverte, on fait passer un courant dont la durée est réglée par l’é- 
cart es contacts a et c s’ouvrant successivement et l'intensité par 
la valeur r donnée à la résistance R (r). Puis, plaçant b dans une 
position telle que le temps mis par l'extrémité du pendule pour 
aller de a en b soit la même que pour aller de b en c, on choisit 

s+R+LR 
2 
= r, et l’on opère, comme il est dit dans la note précédente, pour 
obtenir des courants présentant des échelons croissant ou décrois- 
sant, de mêmes valeurs. Âu moyen du réducteur de potentiel :l 
est facile de prendre une force électromotrice telle que l’on ait 
le seuil d’excitation avec le courant continu et d'observer 1e réac- 
tions motrices pour les autres sortes de courant. 

Passant sur les détails d’expérimentation (nerf sur électrodes 
impolarisables, inscription du mouvement réactionnel, etc...), 
ainsi que sur les précautions inhérentes à ce genre de recherche, 
nous arrivons aux résultats obtenus. 

Tant que le rapport des intensités des deux ondes qui consti- 


une nouvelle valeur s de KR calculée pour que l’on ait 


10 
tuent les cour ants à échelons reste inférieur à mn l’effet excitateur 


de ces courants est quelquefois égal, le plus souvent légèrement 
supérieur à celui du courant continu de quantité équivalente. 


; x LA l 2 L . 
(1) Dans le cas d’un courant à échelons décroissant, il faut s’assurer que 
l’action du premier échelon seul, n’est pas suffisante pour atteindre, ou même 
dépasser, le seuil. Cette condition fait que nous n’avons étudié que des ondes 


La e . . nm LA r Le . LA - al 10 
décroissantes dont le rapport des deux intensités a été égal ou inférieur à — 


G 
BioLociEr. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. : 12 


174 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (44 


ae ; 10 + 
Lorsque le rapport défini plus haut, dépasse y le courant à 


échelon est toujours plus efficace que le courant constant de même 
durée et de même quantité. 

Donc, en raccourcissant la deuxième onde d’une certaine quan- 
tité, nous devons retrouver le seuil ; et cette quantité pourra cons- 
tituer une évaluation de l’augmentation d'efficacité des ondes à 
échelons sur les ondes continues. On se rend compte, ainsi, que 
pour des durées d’action comprises entre 8 et 20 dix-millièmes 
de seconde, l’excitation produite par un courant est d’autant plus 
forte que la variation de l'intensité est elle-même plus grande (x). 
Sous une autre forme, et en généralisant, on peut dire que parmi 
les courants qui mettent en jeu une quantité donnée d'électricité 
dans un temps donné, ce sont ceux dont l'intensité reste cons- 
tante qui sont les moins efficaces. On voit, alors, réapparaître un 
facteur qui rappelle l’ancienne loi de Du Bois-Reymond, suivant 
laquelle l'excitation dépendait uniquement des variations de den- 


sité du courant excitateur. Il y faut cependant apporter une res- 


triction des plus importantes en faisant observer que ce n’est qu'à 
quantité d'électricité et durée égales, que l’on peut parler d'un 
accroissement d'efficacité par variation d'intensité du courant, 
accroissement d'autant plus manifeste que la variation est plus 
accentuée. 


(Institut de physique biologique de la Faculté de médecine). 


— : 


(41) 175 
SEANCE DU 9 JANVIER 19922 
SOMMAIRE 
Fosse (R.) : Synthèse d’un Fosse (R.) et Roucaezman (N.) : 
principe azoté des végétaux, l’a- Sur la formation de l’urée dans 
cide cyanhydrique,par oxydatio léfoie apres à Mort:..-.00.. 18 
de l’ammoniaque et des hydrates Mier (J.), Lecranp (R.) et 
de carbone, de la glycérine ou Buzteau : Action de la spartéine 
de l’aldéhyde formique........ 11 | sur le cœur de l'Homme sain... 20 
_ Fosse (R.) et Hieuzze (A.) : Miner (J.), LesranD (R.) et 
Synthèse de l’acide cyanhydrique Bureau: Action de la spartéine 
par oxydation, en milieu argen- sur le cœur humain patholo- 
tico-ammoniacal, d’alcools, de DQUEr Peer A RC rene 22 
phénols et d’amines.......... TO 


Présidence de M. Laguesse. 


SYNTHÈSE D'UN PRINCIPE AZOTÉ DES VÉGÉTAUX, L ACIDE CYANHYDRIQUE, 
PAR OXYDATION DE L'AMMONIAQUE ET DES HYDRATES DE CARBONE, 


DE LA GLYCÉRINE OÙ DE L'ALDÉHYDE FORMIQUE, 
par R. Fosse, 


. I. L'acide cyanique précède et produit l’urée, comme dans la 
synthèse de Wœæhle, 
NH? 
CONH.NHE > CO 


SNH2 


1 


lorsqu'on oxyde, avec NH°, non seulement les Hydrates de car- 
bone, les protéiques et les corps qui en dérivent ou qui les com- 
posent (acides aminés, glycérine, formaldéhyde, äcide oxamique, 
formamide) (1), mais aussi plusieufs représentants des fonctions : 


(x) R. Fosse. C. R. de l’Acad. des sc., t. CLXVIIT, p. 520, 908, 1164 ;t. CLXIX, 
p. 91 ; & CEXXI, p. 636, 722 ; t. CLXXII, p: 161. Anriales Ihstitul Pasteur, 
1920, p. 715-762. Bull, Soc. chim., 1921, p. 18, 203. 


176 RÉUNION BIOLOGIGUE DE LILLE | (42). 


alcool, phénol, aldéhyde, acétone, acide, amine, amide, nitrile 
et carbylamine (r). 


IT. Quel est le terme précurseur, qui, dans ces expériences, pro- 
duit l'acide cyanique ? Ce ne peut être que l'acide cyanhydrique. 

On sait, en effet, avec quelle facilité les cyanures se transfor- 
ment en cyanates, soit par voie sèche (Liebig, Wœhler. Wurtz, 
Bell), soit par voie humide (Masson, Reychler, Volhard, Ullmann, 
Paterno). 

IT. Tandis que l'acide cyanhydrique se forme souvent, dans 
l'oxydation nitrique de substances non azotées (Gill et Meusel, 
Buols, Evans et Desch, Seyewetz et Poizat), on n'a jamais pu, par 
contre, l'obtenir par l’action de réactifs oxydants sur l’ammonia- 
que et les corps sans azote. C’est en vain que nous avons cherché 
durant plusieurs années, à le déceler dans nos réactions d’oxyda- 
tion, productrices de carbimide et de carbamide. | 

Après nombre d'essais infructueux, ce nitrile nous est apparu 
à l'état de traces, puis nous avons, enfin, découvert les conditions 
qui permettent de stabiliser, d'isoler aisément et de doser, parfois 
en quantités notables, ce terme intermédiaire, demeuré si long- 
temps insaisissable. 

Pour atteindre ce but nous provoquons s l'oxydation en présence 
d'un sel d'argent ou de mercure. 


IV. Synthèse de l'acide cyanhydrique par otydation de principes 
nalurels en présence de sel d'argent. 


. La solution de glycérine (x gr.) et de nitrate d’argent (0, 5 gr.) 
dé de l’ammoniaque concentrée (15 c.c.), reçoit, en plusieurs 
fois, du permanganate de potassium pulvérisé (9 gr.). On triture 
et détruit l'excès du réactif oxydant à l’aide d’ammoniaque con- 
centrée, on essore et acidule, par l’acide nitrique. Le précipité, 
lavé, chauffé avec du chlorure de potassium dissous, donne une 
liqueur produisant avec intensité les réactions du bleu de Prusse 
et du sulfocyanate ferrique. 


b. À du saccharose et du nitrate d'argent (x gr), dissous dans 
l’ammoniaque concentrée (20 c.c.), on ajoute, par petites por- 
tions, en agitant et refroidissant du permanganate de calcium 
pur (ro gr.). Après décoloration, le filtrat acidulé par NO°H, dé- 
pose un volumineux précipité, qu’on lave et chauffe avec KCI, dis- 
sous. La solution produit avec beaucoup d'intensité les réactions 
colorées de l’acide cyanhydrique. 


c. Même résultat positif en traitant par le permanganate calci- 
que et le nitrate d'argent, en sure ammoniacale : le glucose, 


(1) R. Fosse et G. Lande. C. R. de l’Acad. des sc., t. CLXXIT, p. 624, 1240: 
t/CLXXIL, pi 378. 


(43) . SÉANCE DU 9 JANVIER 177 


la dextrine, l'amidon, la cellulose en solution dans la liqueur de 
Schweitzer, la glycérine et la formaldéhyde. 

V. Synthèse de l'acide cyanhydrique par oxydation de la glycé- 
rine et de la formaldéhyde, en présence d'oxyde ou de sel de 
mercure. 

a. Du permanganate de potassium (9 gr.), est ajouté à de la 
glycérine (x gr.) dans de l’ammoniaque concentrée (15 c.c.), te- 
nant en suspension de l’oxyde de mercure (r gr.). Après décolo- 
ration par l’ammoniaque (10 c.c.), on essore et chauffe la liqueur 
avec du zinc et de l’acide sulfurique dans un appareil distillatoire. 
Le liquide obtenu possède les réactions de Facide cyvanhydrique. 

b. Du chlorure mercurique (1 gr.) est dissous dans de l’eau 
chaude (ro c.c.), contenant du chlorure d’ammonium (8 gr.). La 
solution refroidie reçoit de l’ammoniaque concentrée contenant 
du polyoxyméthylène (0,5 gr.), puis, par petites portions, en re- 
froidissant MNO*K pulvérisé (10 gr.). Après destruction du persel 
à l’aide de NH° concentrée (5 c.c.), la liqueur résultant de l’esso- 
ragé et du lavage de la mixture, chauffée à l’ébullition avec 
Zn + SO*FF, donne un distillat possédant les réactions de l'acide 
cyanhydrique. 

VI. Dosages de CNH, formé par oxydation permanganique en 
milieu argentico-ammoniacal des hydrates de carbone, de la gly- 
_ cérine et de la formaldéhyde. 

L’acide cyanhydrique a été titré par la méthode de Denigès, 
dans le produit de la distillation des liqueurs d’oxydation, ais 
tionnées d'HCI. 


NH3 pour Durée de . Tempé- HCN 


NHE à décolo- l'introd. du rature en gr. 
Poids 220 NOSAg (MnO4)2Ca rer permanganate maxi- p.100gr. 
Substances en gr. en c.c. engr. en gr: enc.c. enminutes mum desubslance 
Glucose ..... I co mon 10 20 30° 0,97 
Saccharose .. 1 20 I 56/7126 6o° 0,86 
Amidon ..... 0,5 10 TU 5 10 30 5o° 0,86 
Amidonet 
COCu ... 0,5 10 I 5 10 30 5o° 1,6 
Dextrine’ 0.1 40,5 10 I 6 55 - 0,97 
Dextrine et 
HO CU ES. 7 ob 10 1 6 10 1,62 
Cellulose ....  o,5 20 1 6 35 ho° 1,72 
Glycérine .. 1 65 I 25 25 3,67 
Trioxyméthy - 
AHlènenia su Tl 25 3 20 15 20° 8,58 


L’aldéhyde formique manifeste donc une aptitude exception- 
nelle à engendrer l’acide cyanhydrique. Ces résultats sont en har- 
monie avec la faculté qu’il possède de produire des quantités con- 
sidérables d'acide cyanique et d'urée dans les expériences que 
nous avons précédemment décrites. 


178 RÉUNION BIOLOGIGUE DE LILLE (44) 


VIT. Ainsi, la destruction par oxydation énergique, la combus- 
tion par voie humide, ou, s’il est permis de s'exprimer ainsi, la 
respiration in vitro des principes carbonés naturels, riches en. 
oxygène et sans azote, engendre une substance, dépourvue d’oxy- 
gène et renfermant, de l'azote. Pour expliquer la présence si sou- 
vent constatée de l'acide cyanhydrique dans les plantes (Robiquet, 
Boutron-Charlard, Dunstan, Henry, Jorissen, Grèshoff, Treub, 
Guignard, Bourquelot, Bertrand, Herissey, Danjou, Laurent, 
Powwer, Lees), on na proposé que des phénomènes de réduction 
en prenant comme source d'azote, les nitrates, et de carbone, soit 
la formaldéhyde (A..Gautier), soit les hydrates de carbone (Ra- 
_ venna). Nos expériences nous conduisent à penser que ce terme, 
intermédiaire entre l'azote minéral et l’azote organique, qui, d’'a- 
près Gautier et Treub, engendre les protéiques végétaux, peut 
aussi se former dans la cellule de la plante, en dehors de l'acte 
‘ chlorophyllien, comme dans nos expériences, grâce à un phéno- 
mène d'oxydation, aux dépens de la formaldéhyde ou des hydra- 
tes de carbone d’une part, et de l’ammoniaque ou de ses PEOGUITE 
d'oxydation incomplète, d'autre part (x). 

La formation par la cellule végétale de a qu'on 
trouve d’ailleurs dans tous les tissus animaux, s'appuie sur les 
phénomènes de réduction subis par les nitrates dans les plantes 
(Schloesing fils) et s'accorde, en outre, avec la propriété de ces 
êtres vivants d’assimiler indifféremment l'azote nitrique ou D azote 
ammoniaçal (Müntz, Mazé). 

Puisque l'acide cyanhydrique est un produit stable de l’oxyda- 
tion de l’ammoniaque et des principes carbonés naturels précités, 
il est permis de se demander si ce puissant agent de synthèse ne 
prend pas transitoirement naissance dans la respiration des végé- 
taux et des animaux, pour disparaître aussitôt en créant de nou- 
veaux principes et de nouveaux tissus. 


(x) La réduction des nitrates conduirait à l’hydroxylamine, d’après Bach, ou 
au radical nitrosyle, d’après Baudisch. 


(15) SÉANCE DU 9 JANVIER 179 


SYNTHÈSE DE L'ACIDE CYANHYDRIQUE 
PAR OXYDATION, EN MILIEU ARGENTICO-AMMONIACAL,, 
D'ALCOOLS, DE PHÉNOLS ET D AMINES, 


par R. Fosse et À. HiEuULxE. 


I. L’acide cyanhydrique, précurseur instable de la carbimide et 
de la carbamide dans l'oxydation permanganique, ammoniacale, 
des substances organiques : 


0 NH HN? 
CNH — GONE 4 


NNH, 
peut être, cependant, isolé et dosé, si on provoque l’oxydation en 
présence de sel d'argent ou de mercure. 

L'’oxydation, en milieu argentico-ammoniacal, donne, en effet, 
ce nitrile dans les proportions : 0,8 gr. à 1,7 gr. p. 100 (glucose, 
sucre de canne, dextrine, amidon, cellulose) ; 3,6 gr. p. 100 
_ (glycérine) ; 8,58 gr. (aldéhyde formique). 

Puisque l’acide cyanhydrique est un terme intermédiaire, ins- 
table, de l'oxydation de l’ammoniaque et des principes naturels 
précités, peut-être prend-il aussi, transitoirement naissance dans 
la respiration de la cellule végétale ou animale, pour disparaître 
aussitôt en créant de nouveaux principes en tissus (R. Fosse) (1). 

IT. Les hydrates de carbone, la glycérine et l’aldéhyde formique 
ne sont pas les seuls corps susceptibles de produire l’acide cyan- 
hydrique ; la même faculté appartient également à plusieurs re- 
présentants des fonctions, alcool, phénol et amine. Les rende- 
ments varient avec la nature des substances, les facteurs de la ré- 
action ainsi que, parfois, sous de très faibles influences. 

Alcools. L’acide cyanhydrique, formé par 100 c.c. de méthanol, 
atteint o,2 27, à 0,5 or. (Mn OK) ; 1,5 gr. à r,o1gr. [(Mn O0) Cal: 
2,4 gr. (Mn OK + NH*CI). Avec l’éthanoi, rendement maximum : 
0, gr. p. 100. L’acétamide, obtenue par oxydation électrolytique 
de l’éthanol et de l’ammoniaque (Fichter), apparaît aussi dans nos 
expériences. Le butanol conduit à des rendements nuls ou extré- 
mement faibles : 0,05 gr. p. 100. 

Phénols. L'oxydation du phénol, des crésols o et p, de la résor- 
cine, par MnO*K + NH°CI, peut donner 4,3 gr. à 5,1 gr. de 
CNH p. 100 ; celle des naphtols n’en produit, dans les mêmes cir- 
constances, que 0,6 gr. à 1,35 gr. 


(x) R. Fosse, C. R, de l'Acad, des se., 1921, t. CLXXIIT, p. 1370. 


180 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (16 


œ 
=) Temps N HCNengr. 
L NI ä maxim. Liq.— pour 
Poids ou en sol. = de l'oxy- 10: 100 gr. 
Substances volume H20 conc. NH4CI Mn0O4K Æ NOSAg dation NOëAg où cc. 
Alcools. 
cc. cc. CC. gr. gr. gr. ST CC gr. 
1. Méthanol 71 . » 20 » To DL MO 000) 5. 0,27 
DE — 0, DO MOMIE © DAT DO D 0,54 
3. Méthanol 
CHOCO Cu DE) DUO DUT DOME O,8T 
HOME th'amol rue » 20 » » TOO TO OAI 1,13 
D — I eo) » D 10 MO DD DP NE 1,30 
6 — ni » 2h » » TOUL OH NCIS 1,02 
pi res 0,1 »  r5 D 6 » 0,6 58 0,45 2,43 
où) —- 0,1 DUT 3 9 SARO 0 5900715 2,43 
) — O,1 ee à (TE) 2 6 DROIT ONE O0 2,43 
10. Ethanol 
etCO*Cu o,r 10 19 2 6 » 0,3 29 oO 0 
Hifi — » NE are Kg » VS, LE, ON “0,92 
‘12. Ethanol . o,r » 15 2 6 DID MON NOT 0,4 
13. Butanol.. o,1 D 2 6 » 0,3 » O [0] 
14. — I DE T 3 9 » 55 | 2 LG 0,09/ 
Phénols. 
gr. 
To NPhÉNONEMNO D TORRTo » D TO UE 10 MMO0 0,64 
16. te 0,5 90 To » D AR TON ATAE HSE 0,54 
17. Pyrocaté- 
chine . I 20 5 » » TOME ADM 0,2 I,18 
18. — I 10 #10 » DE O ÉRNET Ho Ar 1,13 
19. Résorcine t« 10 10 » D MTS bo9 ‘ 2,2 I,18 
20. — 0,9 10 I0 » DT TM » 1 ,6 1,72 
21. Hydroqui- 
none ... I 10 10 » D  IO I » 0,9 0,48 
22. Phénol.. o;,r DATID 3 9 » ob » 0,99 5,13 
29 - — O,1 » 15 2 6 JU 10 CON) ONE h,59 
24. O. Crésol. o,1 DATE 3 9 DO DAT OO 0) h,86 
25. P.Crésol. o,1 DT 3 9 D 0) OI0 : O h,32 : 
26. Résorcine o,r DU SN ANCNRS 9 DNOL DR OT MNOES ES A,59 
DT — 0,1 DATI) 2 (ÿ) » 0,6 819 o,9 h,86 
28. NaphtolA + DOC 3 9 DAMON TR OT o,6r 
20. — 0,1 DE 2 6 » 0,5 » 0,2 1,08 
30. NaphtolB 7 DR 3 9 D DANOND » 1,9 0,7 
31. — 0,7 D» V1 2 6 »  o,b » 0,2 1,08 
32. — 0,1 DARIRTE) 3 9 DMC DOS 0 0,20 1,9D 
Amines. 
33. Méthyla- FE 
mine... 0,092 DA 3 9 DONNE ED 2,75 28,5 
34. 7 0,0b2 ») 5 2 Ô DAC 750 2 D ND: 0 
3. Diméthy- | 
lamine.. o,0928 » 3 9 D». 0,pù "gr DENTS 
30. — 0,0928 Dee 5 9 DANONE 3,95 22,9 
37. Ethyla- 
mine... O1 » 15 3 9 »  o,bp 830 0,05 0,27 
38. Aniline.. 0,5 DATA 3 9 DVNO 060000 2,9 3,13 
39. 2 O,1 5 15 3 9 » 0,5 » 1:25) 200%70 
A0. —— O,I HE) ù 9 DO DAMES 0 © 1,7 9,18 


(17) _ SÉANCE DU 9 JANVIER 181 


Amines. Tandis que l'acide cyanhydrique est engendré en quan- 
tités notables ou considérables aux dépens de l’aniline (9,1 gr. 
p. 100), de la méthylamine (28,5: gr. p. 100) (r) et de la dimé- 
thylamine (25,9 gr. p. 100), ce corps n'apparaît, au contraire, 
qu'en très minime proportion (0,2 gr. p. 100), lorsqu'on oxyde 
l’éthylamine dans les mêmes conditions. 


(1) Bamberger et Seligman. L’action de l'acide monopersulfurique sur la mé- 


thylamine provoque la formation d'acide cyanhydrique. Berichte, 190», 
t. XXXV, p. 4500. 


182 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (48) 


SUR LA FORMATION DE L'URÉE DANS LE FOIE ‘APRÈS LA MORT 
(EXPÉRIENCE DE CH. Ricxer), 


par R. Fosse et N. RoucHELMAN. 


1. La circulation artificielle, dans le foie, de sang seul (De Cyon) 
ou additionné de carbonate-d’ammonium (Schroeder). donne naïs- 
sance à l’urée (x). 

II. Mais le foie, même lavé, produit la carbamide (Ch. Richet) : 

« sans qu'on puisse faire intervenir une circulation quelconque 
par le sang, chargé de carbonate d’ammoniaque ou d'oxygène ». 
Ce phénomène est intimément lié à l’existence d’un ferment solu- 
ble : la diastase uréopoïétique de Richet (1). 

ITT. Comme ces résultats ont été acquis par des dosages d’urée 
à l'hypobromite, plusieurs auteurs ont cherché à vérifier l'identité 
du corps engendré par le foie. Des produits de l’autolyse asepti- 
que de cet organe, Gottlieb (x) isole une substance qu'il considère 
comme étant probablement l’urée : parce qu’elle se dissout dans 
l’alcool-éthéré, dégage de l'azote par l’hypobromite et précipite 
avec le nitrate mercurique. Schwartz (r) arrive aux mêmes ré- 
sultats par la méthode de Môrner-Sjüqist. D’après Lœwy (x), ce 
n'est point l’urée qui apparaît dans l’autolyse du foie, mais un 
acide aminé, très voisin de ce corps, dérivant du glycocolle, solu- 
ble dans l’alcool-éthéré, dégageant de l'azote avec l’hypobromite 
et refusant de précipiter, contrairement à l’urée, en présence du 
nitrate mercurique, de l'acide azotique et de l'acide oxalique. 
Lambling (2) en conclut qu'il s’agit de l’urée « ou d’une substance 
très voisine ». Les méthodes d'identification et de dosage de l’urée 
par le xanthydrol confirment pleinement les résultats des expé- 
riences de Ch. Richet. 

IV. Démonstration de la formation de Purée par le foie après la 
mort. 

Le foie d’un Chien, saigné à blanc, est broyé et la pulpe 
introduite par portions de 20 gr. environ, dans des flacons tarés. 
Après détermination exacte de l’augmentation du poids, on ajoute 
dans chaque vase la même proportion de chloroforme, on mé- 
lange par agitation, on bouche et abandonne à la température 
ordinaire (été). L’arrêt de l’autolyse et la désalbumination ont été 
obtenus en ajoutant du réactif de Tanret, deux fois plus concentré 
en iodomercurate que celui employé pour le sang, à raison de 
1 CLCe pa gr. de pulpe. Après mélange, et centrifugation, on re- 


(1) Ch. Richet. Dictionnaire de Physiologie ; article Foie et suiv. 
(2) Lambling. Précis de biochimie, 2° édition, p. 3309. 


(49) SÉANCE DU 9 JANVIER 183 


cueille des liqueurs, telles qu'une quantité donnée correspond 
à un même poids de foie. Un volume de filtrat reçoit un volume 
d'acide acétique et du xanthydrol (1 gr. p. 200 c.c. de mélange), 
dissous, à froid, au moment de l'expérience dans 10 parties d'acide 
acétique. La xanthylurée, essorée après plusieurs heures, est épui- 
sée à la soude chaude pour éliminer le glycogène. | 
Jodo- Xanthylurée Urée Rapp'del'urée 


Autolyse Foie. mercurale p.20 c.c.liq. engr. apr.autolyse 
durée Poids acétique  désalbuminée p. 1000 c.c. à l'urée 
en heures en gr. Vol. en c.c. en gr. lig. dés. du témoin 
démon. #9. 23,13 23,13 O,0I 0,071/4 I 
BEAUTE PARCS 66 24,08 24,08 0,06 0,428 6 
ERDMRIEN RS... 114 29,8D 23,85 0,058 o,414 5,7 


Des résultats semblables nous ont été donnés par la plupe de 
foie fluorée, placée à l’étuve. 

V. Abolition, par chauffage, de la propriété que possède le foie 
de former de l’urée. On place à l’étuve à 37-4o°, deux lots de 
vases bouchés, contenant mème poids de foie de Chien, broyé, 
fluoré à 1 p. 200, l’un d'eux ayant été préalablement placé 20 mi- 
nutes dans l’eau bouillante. La méthode, qui vient d’être décrite, 
établit que l’urée n'augmente point dans le foie cuit, tandis qu’elle 
s'élève notablement dans le foie non coagulé, où sa quantité peut 
* devenir 6-7 fois supérieure à celle du témoin cuit. 


Rapport 
Chauffage Xanthylurée Urée pour de l’urée après 
à © 350 pour 25 c.c. 1000 c.e. autolyse à 
Durée liq. désalbum. liq.désalbum. l'urée du témoin 
Boreteuib as nn o heure 0,04 0,22 
Horéteuit:145.4, h7 heures 0,037 0,21 
He mcrineis eur 23 heures 0,15 0,85 3,8 
HoleNepur ee ue. k7 heures CEA 12 5,4 


Hoiet rue seen. 5 jours 0,426 1,48 6,7 


Le 


184 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (20) 


ACTION DE LA SPARTÉINE SUR LE COUR DE L'HOMME SAIN, 
par Jean Miner, R. Lecranp et Bucreau. 


Depuis de longues années déjà, la clinique nous avait convain- 
cus de l’inutilité de la spartéine en thérapeutique cardiaque.Malgré 
les affirmations d'auteurs nombreux plus ou moins influencés 


sans doute par les publications retentissantes de Germain Sée, nous 


étions sceptiques, el nous n'utilisions pas la spartéine. 

Nous avons voulu étayer notre incrédulité sur des bases plus 
solides qu ‘une simple impression clinique. Dans ce but, nous 
avons mis en œuvre une série de recherches dont nous pouvons 
aujourd'hui apporter les résultats. Déjà, dans une note antérieure, 
l’un de nous a relaté les expériences faites, à notre demande, par 
le P° Wertheimer, et ses collaborateurs Duvillier, Combemale, 
Bulteau. La conclusion de ces travaux ice est formelle: 
la spartéine n'est pas un tonique du cœur, ni chez la Grenouille, 
ni chez le Chien ; à dose assez forte, elle produit même un affa 
‘blissement de la contractilité Cardigque, 

Expérimentant sur le cœur de l'Homme sain, nous avons em- 
ployé trois ordres de doses : petites (5 à 15 egr.), moyennes (15 à. 
30 cgr.,, fortes (30 à 5o cgr.). Nous nous sommes servi d’une so- 
lution à 15 p. 100, préparée et dosée avec soin. 

Pour chaque sujet en expérience, nous avons : 1° pris un tracé 
électro-cardiographique ; 2° compté le nombre de pulsations par 
minute ; 3° déterminé la tension artérielle par la méthode palpa- 
toire ; 4° inscrit le tracé sphymographique. Ces 4 recherches ont 
été faites avant l'injection sous-cutanée de spartéine, puis répé- 
tées une première fois vingt minutes après l'injection, une se- 
conde fois une heure après. À plusieurs reprises, nous les avons 
refaites pendant quatre jours consécutifs. 

Voici les résultats de ces expériences : 

1° À la dose forte de 0,40 à 0,50 cer. la spartéine agit d’une 
no néfaste sur le cœur d’un sujet indemne de toute lésion car- 
diaque. Le nombre des pulsations n’est pas modifié. En revanche, 
il se produit un abaïssement constant (1 cm. à r,5 em de mercure) 
de la pression maxima, alors que la minima ne varie pas : il y a 
donc diminution de la pression différentielle, phénomène qui cor- 
respond incontestablement à-üune diminution de l’effort contrac- 
tile du myocarde. De plus, l’atténuation des oscillations supra- 
maximales, et l’abaissement parfois très sensible de l'indice oscil- 
lométrique, viennent aussi montrer cette diminution de l'effort 
du cœur. Enfin, l’absence de toute variation notable dans le rythme 
cardiaque prouve que la spartéine, à forte dose, n’est ni un modé- 


20 minutes après 
Avant spartéine 0,40 gr. spartéince Une heure après 


Tracés sphyÿgmographiques d’un sujet sain 
Dose : 0,40 gr. 


186 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (22) 


rateur ni un accélérateur du cœur. Elle n’agit également en au- 
cune façon sur le tracé électro-cardiographique. 

2° À la dose moyenne de 0,15 cgr. les effets sont exactement 
calqués sur les précédents : pression différentielle, oscillations su- 
pra-maximales, indice oscillométrique, sont influencés dans le 
mème sens, quoique d’une façon un peu moins accentuée. 

3° À la dose faible de 0,05 cgr:, tantôt on note une légère dé- 
pression de la force d’impulsion cardiaque, tantôt au contraire 
une insignilianite augmentation de cette force, tantôt enfin un 
effet nul : ces résultats sont à La fois trop peu sensibles et trop in- 
constants pour permettre de conclure à une action réelle de la 
spartéine sur le cœur de l'Homme sain, à ces faibles doses. 


ACTION DE LA SPARTÉINE SUR LE COEUR HUMAIN PATHOLOGIQUE, 


par JEAN Mixer, R. LEGRAND et BuLTEau. 


Après nous être adressés à des cœurs indemnes de toute lésion, 
nous avons étudié l’action de la spartéine sur des sujets atteints 
de lésions cardiaques diverses. Nous l'avons fait dans la mesure 
où l'emploi de ce médicament nous parut compatible avec le vieil 
adage, règle de toute expérimentation sur l'Homme : Non nocere. 

Nous donnons ci-dessous lé résumé d’un certain nombre d’ob- 

servations caractéristiques : nos expériences ont été faites dans les 
mêmes conditions que sur l'Homme sain (voir note précédente). 

Obs. 1. Emphysème pulmonaire, et rétrécissement mitral chez 
une Fémme de 34 ans, cyanose légère ; extrasystoles ; pouls petit. 
Absorption de 0,30 cgr. de sulfate de spartéine en potion, cinq 
jours de suite. La fréquence du pouls ne se modifie pas. Les élec- 
tro-cardiogrammes montrent des extrasystoles persistantes, au 
cinquième comme au premier jour ; les oscillations supra-maxi- 
males disparaissent dès le premier jour. La pression maxima qui 
était à 13 1/2 le premier jour est tombée à 12 1/4 le sixième jour ; 
la pression minima n’a pas varié. 

Obs. 5. Asthénie cardiaque, après une congestion pulmonaire 
aiguë, chez une Fémime de 35 ans. Injection sous-cutanée de 
0,40 cgr. de spartéine. Une heure après, atténuation notable des 
oscillätions supra-maximales. Diminution légère de l'indice os- 
cillométrique. Pression artérielle non modifiée, restée à 11 et 7 1/2. 

Obs. 3. Tachycardie permanente, chez un Homme de 19 ans, 
syphilitique. Pouls à 120 normalement. Injection de 0,40 de sul- 
fate de spartéine. Vingt minutes après, pas de changement. Une 
heure après, pouls à 118. Maxima tombée de 10 à 9, minima restée 


(3) SÉANCE DU 9 JANVIER 187 


à 7. Indice oscillométrique peu modifié. Oscillations supra-maxi- 
males atténuées. 

Obs. 4. Péricardite rhumatismale aiguë. Les tracés montrent, 
après l'injection de spartéine, une diminution considérable des. 
oscillations supra-maximales, un affaiblissement énôrme de l'in- 
dice oscillométrique, une chute de la pression différentielle de plus 
de r cm. de mercure. 

Obs. 5. Myocardite aiguë, consécutive à un érythème polÿmor- 
phe. Les tracés indiquent une disparition progressive des oscilla- 
tions supra-maximales : 4o minutes après l’injection on ne les re- 
trouve quasi plus. L'indice oscillométrique diminue beaucoup. La. 
pression différentielle, après 4 jours, a baissé de plus de 2 em. de 
mercure. Mort subite. 

Obs. 6. Maladie mitrale ; extrasystoles en séries ; hyposystolie. 
Injection de 0,25 de sulfate de spartéine. Diminution très accen- 
tuée des oscillations supra-maximales ; une heure après, abaisse- 
ment de l'indice oscillométrique et de la pression différentielle 
(1 cm. de mercure) ; rythme non modifié. Deux jours après, in- 
jection de 0,45 de spartéine. Élévation momentanée, puis chute 
de la maxima (11 1/2, 12,11). Disparition des oscillations supra- 
maximales, rythme non modifié. Aucune action sur les signes 
d'hyposystolie. 

Obs. 5. Syndrome de Basedow incomplet, tachycardie habituelle 
à 120, chez une Femme de 20 ans. À l’examen des tracés obtenus 
le 30 novembre, on constate que les oscillations supra-maximales 
diminuent considérablement au bout de vingt minutes et sont 
presque complètement disparues après une heure. L'indice oscil- 
lométrique est également très modifié. Le rythme n'a pas varié 
beaucoup deux heures après l'injection. On remarque surtout une 
baisse importante de la pression différentielle, s’accusant de plus 
en plus à chaque expérience, au point que se chiffrant par 5 cm. 
de mercure avant les injections de spartéine, elle n’est que de 2,5 
cm. le quatrième jour, après la dernière expérience. Les troisième 
et quatrième jours, des lipothymies bi-quotidiennes sont surve- 
nues. : 

Obs. 8. Grande asystolie chez un Homme de 17 ans. Pouls à 
124. L'injection de 0,40 de spartéine amène uniquement une di- 
minution de l’indice oscillométrique ; aucune autre modification. 

Nous pourrions multiplier ces observations : cela nous paraît 
inutile. 

Jointes à celes relatées dans les notes précédentes, elles prou- 
vent à l'évidence que la spartéine est dépourvue habituellement 
de toute influence modératrice sur un rythme cardiaque anorma- 
lement accéléré. À dose moyenne ou forte, elle ne manifeste d’or- 


188 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (24) 


dinaire son action sur le cœur que par une atténuation ou une 


disparition des oscillations supra-maximales, une baisse de la 
pression maxima une diminution de la pression différentielle, une 
diminution de l'indice oscillométrique ; en un mot, par un abais- 
sement de la force contractile du cœur. À dose faible (c’est-à-dire 
aux doses autorisées par le Codex), elle n’a pas d'aclion apprécia- 
ble sur le cœur. 


BUREAU POUR 1922 


Président. : M. MArAQUIN. 
_ Vice-présidents : M. E. GérARD, M. G. LEMOINE. 
Secrélaire général : ‘M. E. DoumEr. 

Secrétaires des séances : M. Bexorr, M. DEHORNE. 
Trésorièr : M. Mixer. 


Imp. A. DAVY et FILS Afné, 59, r. Madame. Paris. Le Gérant : A. DAVY. 


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Tome LXXXVI. 1922 Ne 4 


COMPTES RENDUS 


des Séances 


DE LA 


Société de Biologie 
et de ses filiales : 


les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Clui et Jassy), 
danoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


Séance du ?6 Janvier 1922 


PARIS 
MASSON ET Ci, ÉDITEURS 
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 


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Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf vendant les vacances de la Société. 
| PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : 
France : 50 fr. — Etranger : 60 fr. 
Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS 


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Toutes les notes doivent être remises 
sous forme de dactylographies, ne 
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elles ne doivent pas dépasser l’étendue 
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TARIF DES TIRÉS A PART 
Le prix des tirés à part est abaissé à : 


13 francs cour 50 tirés à part (2 pages). 


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phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs 


aotes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue 
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COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 28 JANVIER 


GoLpensEerG (L.) : Réaction de 
fixation dans la tuberculose au 
moyen de l’antigène de Besredka. 
Procédé rapide par sérum non 
HALO Re EEE RER 

Guizzaumi (Ch.-0.) : Sur le 
dosage de l’acide urique sanguin 
librelousalifié.... 22:...... 

LANZENBERG (A.) et KÉPINOW 
(L.): Glande thyroïde et anaphy- 


_Marcnon (F.) : Sur l’absence de 
danger et les avantages de l’ad- 
ministration abondante de corps 


192 


194 


204 


gras aux diabétiques acétonuri- 


ques en état dedénutrition azotée. 
Considérations sur la prophylaxie 


du coma diabétique.... ....... 
Mou:eor (A.) : L’oscillogra- 

phie double superposée, son : 

champ d’information...... ... 


PEyroN (A.) : Le vestige coc- 
cygien du tube neural des Oiseaux 
et ses rapports avec les chroma- 
tophores chez l’Oie............ 

Préron (H.) : La question du 
temps de latence des différentes 
catégories de réflexes (à propos 
du procès-verbal)... 1... 

Roser (H.) et Bner (L.) : Le 
pouvoir lipolytique (lipodiérèse) 


* Brorocie. COMPTES RENDUES. 


F97 


190 


192 


Ntalse ue 


4 


1922 


SOMMAIRE 


! du sang artériel et du sang vei- 


neux . 
SALMON (P. à En D émétique d’an- 
timoine et le cancer expérimen- 


se... 


Tzaxcx (A. ) et VaLLERY-RADOT 
(P.) : Application pratique de la 
skeptophylaxie digestive à la pro- 
phylaxie des crises nitritoïdes... 


203 


200 


: 201 


Réunion danoise de biologie 


BAGcer (S.-V.) : Méthode basée 
sur la capillarité pour le diagnos- 
tic des Bacilles typhiques et para- 
typhiques..... re ee A AAA ee 

Br (V.) : Peut-on entraver la 
progression des fausses membra- 
nes pis ques par la sérothé- 
rapie ? DAS MR M ECS NS NS 

Hansen (T.) : Tension superfi- 
cielle et pouvoir bactéricide de 


divers désinfectants............ 
KezLzer (0.) : Sur les glandes 
hémolymphatiques.... ........ 


OErsxov (J.) : Procédé pour la 
culture à l'état de pureté d’un 


d'en Ta Et re 2 


TscaerniNG (M.) : Verres ph - 
LOMELTIQUES UNE RNESSIEENREES 


MT EXXX VI 


209 


190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Présidence de M. Richet. 


v 
| \ 2 


OUVRAGES OFFERTS. 


F. Wazz. Ophidia taprobanica or the Snakes of Ceylon. 1 vol., 
in-8°, 582 p., Colombo, 1g21. 

G. Leoxarpr. Monografia delle Coccineglie italiane. x jo in- 
8°, 556 p., Portici, 1920. 

L. Branomr. La mécanique du cerveau et la fonction des lobes 
Jrontaux. 1 vol., in-8°, 488 p., Paris, 1921. 


LA QUESTION DU TEMPS DE LATENCE DES DIFFÉRENTES CATÉGORIES. 
DE RÉFLEXES (A PROPOS DU PROCÈS VERBAL), 


v 


par Din PIÉRON. : 


J'ai lu avec surprise, dans la communication de MM. Marinesco, 
 Radovici et Rasceanu à la réunion roumaine de biologie du 3 no- 
vembre dernier (x), la phrase suivante : « Mais Piéron et d' au- 
tres expérimentateurs ont trouvé aussi Se ces réflexes [tendi- 
neux] une grande variation, de 0/04-0/10 de la période latente D 
cette assertion permettant aux auteurs de déclarer que la période 
_latente-ne constitue pas un caractère distinctif des réflexes tendi- 
neux par rapport aux réflexes cutanés ou d’automatisme médul- 
laire. ti 

Or personne, à ma connaïssance, n’a trouvé, pour des réflexes 
tendineux, une période latente de 4o centièmes de seconde ! Les 
auteurs roumains ont dû commettre une erreur de lecture (2). 

Les durées extrêmes que j'ai obtenues (intensités moyennes 
: d’excitation), pour la latence de la contraction myographique- 
ment a ont été de ce 028 et o/064 avec le réflexe rotu- 
da . 0038 et da avec le ee Due les idee étant 
plus courtes avec les Délenes tendineux du bras. La latence du 
déplacement de la jambe, pour le réflexe rotulien, peut atteindre . 
o/180, mais ce déplacement, tardif, ne peut être utilisé pour la 
détermination du temps de latence du réflexe. D'après le courant 


(DAC ER: Ede a Soc de biol.-Cr022 te LXXXVI, p. 90. 
(2) Il n’y à en effet aucune faute d'impression capable d’expliquer done 
dans mon mémoire, cité par ces auteurs (Journal de physiologie, 19271, n° x). 


/ 


SÉANCE DU 28 JANVIER 19% 


d'action musculaire, en revanche, la lalence se montre réduite 
à o/010-0/020. 

Cette latence du réflexe tendineux dépend évidemment de l'in- 
tensité d'excitation, mais avec une faible marge de décroissance 
(12 5 en moyenne, chez 3 sujets dans mes expériences), et la va- 
leur la plus longue que j'aie obtenue au seuil (réflexe rotulien) 
a été de o/o7o (1). Dans son travail récent, Wiersma, avec des 
excitations d'intensité variable (8 o de marge en moyenne chez 
3 sujets), trouve, comme valeur la plus ou avec l'excitation 
la plus faible, olo6E Ci 

Aussi, à l'opposé de nos collègues roumains, je pense toujours 
que le temps de latence différencie nettement les réflexes tendi- 
neux des réflexes cutanés et de ceux d’automatisme médullaire, 
comme je le faisais remarquer déjà à la suite des déterminations- 
par mon élève Drabowitch, de la latence du réflexe plantaire pro- 
voqué par une excitation faradique cutanée (3), et comme j'ai été 
conduit ensuite, par des recherches systématiques sur la latence 
des réflexes cutanés, à le mettre nettement en évidence, en éta- 
blissant que le retard beaucoup plus grand de ces derniers tenait 
« non à un plus grand retard dans les appareils de réaction, mais 
à une lenteur particulière dans le processus de réception de l’ex- 
citation, et surtout dans les oe d'élaboration de la réponse 
réflexe, au niveau des centres » (4) 

Que le retard du réflexe cutané Lot dù en partie à l'influence 
d'une phase plus ou moins prolongée de sommation (5), cela ne 
fait pas de doute ; mais, en réduisant cette phase à une durée con- 
_ nué et très brève, ce qui sérait facile, il n'en resterait pas moins 
une différence des latences, dont l'explication est à chercher dans 
le nombre des synapses intéressées, et peut-être aussi dans l’inter- 
vention de processus inhibiteurs, ces derniers expliquant à mon 
avis Do poerient rapide des réflexes cutanés, tout com- 

(x) Le temps de latence des divers réflexes ati C. R. de la Soc. de biol.. 
(Mémoires), 1917, t. LXXX, p. 651-659. 

(2) Wiersma. Die psychologische Auffassung einiger Reflexe. Zeitschr. für 
ges. neurol. und Psychiatrie, 1921, t. LXXIT, p. :54-266. 

(3) Drabowitch. Sur le temps de latence du réflexe plantaire. C. R. de la Soc. 
* de biol., 13 juin 1914, t. LXXNI, p. 72. —-H. Piéron. Le temps de latence et 
la localisation des réflexes, ibid., p. 75. 

__ (4) De la longue durée et de. d variété du temps de latence peur cs réflexes 
. cutanés. C. R. de lu Soc. de biol., 2 juin 1977, t. EXXX, p. b4o- 

(5) Hoffmann, dans sa distinction des réflexes cutanés et tendineux (Ueber 
die Bezichungen der Hautreflexe zu den Schnenreflexe, Zeitschr. für Biologie, 
1920. t. LXXIIT, p. 101-106), outre la différence des temps de latence. la fa- 
cile fatigue des Dies et leur dépendance vis-à-vis de l’intensité d’excita- 
tion (qui, quoi qu’en dise Hoffmann, se manifeste aussi pour les réflexes ton- 
dineux). invoque la sommation, très marquée pour les réflexes cua nés,- nulle 
pour les tendineux, 


192 ne SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


— 


me celui du réflexe de clignement palpébral d’origine visuelle, 
nettement dù à l'intervention d’un réflexe conditionnel inhibi- 
teur (x). | 


RÉACTION DE FIXATION DANS LA TUBERCULOSE AU MOYEN 
DE L'ANTIGÈNE DE BESREDKA. PROCÉDÉ RAPIDE PAR SÉRUM 
NON CHAUFFÉ, | 


par L. GoLDENBERG. 


Rappelons que la réaction au sérum non chauffé nous a déjà 
donné (2) des résultats encourageants. Il en fut de même entre 
les mains de Pellier (3), de Ch. Massias (4) et de Rouslacroix (5). 
N'ayant pas été satisfaits de nos premiers résultats, nous avons 
cherché à perfectionner la technique, en titrant exactement le 
pouvoir hémolytique du sérum à examiner et en ajoutant un 
tube témoin spécial, dit chronométrique. 

Technique de la réaction. — Le sérum, conservé 20-24 heures 
à la glacière, est examiné le lendemain de la saignée. Dans ro pe- 
tits tubes à hémolyse (voir le tableau suivant), on verse 0,1 €.c. 
de sérum à examiner. Dans les trois premiers tubes, on ajoute 
des doses croissantes d’antigène à l'œuf de Besredka : 0,1 €.c.. 
‘0,2 C.c., 0,3 c.c. Le quatrième tube contient du sérum seul. Dans 
la Six dunes tubes, on verse des doses croissantes de globules 
rouges de Mouton lavés, dilués à 5 p. 100 : 0,1 C.c., 0,2 ce: 
0,3 c.c., 0,4 C.c., 0,b c.c. et 0,6 c.c. (6). On a donc des tubes de 
trois sortes : numéros 1, 2, 3 avec sérum et antigène (tubes pour 
diagnostic), numéro 4 avec sérum seul (tube chronométrique, in- 
diquant l’atténuation du pouvoir hémolytique du sérum après le 
séjour de 1 heure à l’étuve) et tubes numéros 5, 6, 7, 8,.9, 10 con- 
tenant sérum et globules de Mouton, destinés à renseigner sur le 
pouvoir hémolytique du sérum à examiner. On complète le li- 
‘quide avec de l’eau physiologique jusqu’à 0,7 C-C. Tous les tubes 
sont ensuite soigneusement agités et portés à l’étuve à 37° pen- 
dant une heure. Mais, déjà au bout d'une demi-heure de séjour 
à l’étuve, on note, en regardant les tubes 5, 6, 7, 8, 9, 10, quelle 


(1) H. Piéron. Recherches expérimentales sur les phénomènes de mémon. 
Année psychologique, t. XIX, 1913, p. 91 (Cf. p. 92-97). 

(2) En coilaboration avec B. Fried. C. R. de la Soc. de biol., t: LXXXIH 
DA 70: 

(3) Thèse de Montpellier, ne 

(4) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 356. 

(5) C. R &e la Soc. de biol., : Poor PAUDD: 

(6) On peut augmenter le nombre de tubes et ajouter jusqu’à 1 c.c. de gle- 
bules rouges fers le dernier tube. 


SÉANCE DU 28 JANVIER 193 


est la dose maxima de globules susceptible d’être hémolysée. Cela 
fait, on attend encore une demi-heure, après quoi on ajoute, dans 
les quatre premiers tubes, des globules de Mouton à la dose 
maxima moins O,r C.C.. Ainsi, si le sérum humain, à la dose de 
0,1 c.c., se montre capable d'hémolyser 0,6 c.c. de globules rou- 
ges, on ajoutera, dans chacun des quatre premiers tubes, 0,5 c.c.: 
de globules ; si le pouvoir hémolytique du sérum humain est tel, 
que, à la dose de o,r c.c., il hémolyse 0,4 c.c. de glôbules, on 
ajoutera 0,3 c.c. de ces derniers, etc... Après l'addition d’hématies 
les tubes sont portés de nouveau à l'étuve jusqu’à l'apparition 
d’hémolyse totale dans le tube n° 4, dit tube chronométrique (On 
_ À ce moment on procède à la lecture des résultats. 


Tubes 
Tube pour chronomt- Tubes pour dosage du 
diagnostic trique pouvoir hémolytique 
Re RE EE mes 
Nes des tubes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 
Sérum humain, non 
chauttés en CIC. ON OLA ONTEN TON NON RO NO IONMNONTUIGUr 
ARRETE RE fee asie does OO 200100) ) » » » » » 
Globules de Mouton à 
ÉTAT 0,1 ARPSRC REPARER » » » » OO 2 0 RO I IOLIMIOLG 
Eau physiologique à 
AD A TO0- ue. DO DPAO NON MO ON NO DARO TN OO NOTE 


Etuve à 37° pendant une heure. 


Ajouter dans les tubes r, 2, 3, 4 des globules de Mouton, en re- 
tranchant o,1 c.c. de la quantité maxima capable d’être hémo- 
lysée dans les 30 premières minutes. Séjour à l’étuve à 37°, jus- 
qu'à l’hémolyse totale dans le tube numéro 4. Lecture des résul- 
tats : l'interprétation des résultats ne présente aucune difficulté. 
Ainsi, l'absence d’hémolyse dans les trois premiers tubes indique 
une réaction positive forte (+ + +). L'hémolyse dans le premier 
tube seulement et l’absence d'hémolyse dans les deuxième et troi- 
sième indiquent une réaction positive moyenne (+ +). L’hémo- 
lyse dans les tubes numéros r et 2 et l’absence d'hémolyse dans le 
. tube 3 indiquent une réaction positive faible (+). En cas d’hé- 
molyse totale dans les trois tubes, la réaction est négative. Ayant 
examiné par ce procédé, concurremment avec le procédé au sé- 
rum chauffé, environ 1.000 sérums provenant de sujets suspects 
de tuberculose, nous avons pu constater que tous les sérums fran- 
chement positifs ou franchement négatifs donnent les mêmes 
résultats par les deux méthodes. Les réactions faiblèment positi- 
ves par la méthode rapide correspondent, dans 2,5-3 p. 100 des 
cas, à des réactions négatives dans le procédé au sérum chauffé. 

Conclusions. — 1. Les cas nettement positifs ou négatifs don- 


(x) Cela demande généralement de 15 à 20 minutes, 


\ 
( 


FOI 3 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


nent les mêmes résullats par les deux procédés. 2. Le procédé 
rapide au sérum non chauffé ne saurait être appliqué aux sérums 
possédant un pouvoir hémolytique faible (moins de 0,2 c.c.). 3. 
Dans des cas douteux, l'emploi simultané des deux méthodes peut 
être de grande utilité. 

(Institut Pasteur), 


SUR LE DOSAGE DE L’ACIDE URIQUE SANGUIN LIBRE OU SALIFIÉ, 


par Cn.-0. GUILLAUMIN. 

La technique de Folin et Wu (rx) pour le dosage de l'acide uri- 
que dans le sang. comporte la désalbumination par le tungstate de 
soude + SO H° ; celle-ci, pour être complète, nécessite certaines 
précautions que j'ai sa naless dans une note précédente (2). Mal- 
gré celà, elle n'évite pas certaines causes d’erreurs par défaut. Il 
est préférable de recourir au mode suivant ,qui s'applique avec 
le même rendement maximum au plasma, au sang total, ou aux 
globules, désalbuminés par un des acides on eine Die 
tique ou métaphosphorique. 
+: On prépare à l’avance les solutions suivantes RAGE ARER 

A) Solution titrée et stable d'acide urique à 0,2 gr. par litre 
obtenue au moyen des phosphates alcalins selon Benedict, ou du 
sulfite de soude selon Folin. B) Carbonate de soude cristallisé à. 
4oo gr. par litre. C) Réactif phosphotungstique de Folin et Denis. 
D) Réactif argentique (Folin) : lactate d'argent : 5 gr. : acide lac- 
tique : 5 c.c. ; eau distillée q. 8. p. 100 c.c. E) NaCI à 9 ou ro gr. 
par litre. F) Chlorure de sodium 100 : HCI : 3,65 gr. : eau q. s. p. 
1000 c.c. G&) Cyanure de sodium : 1e or. ; sulfite de soude anhy- 
dre 5 gr. ; eau distillée q. s. né 100 c.c. Tubes ou éprouvettes jan 
gées à 12 5 CPANOE 

Si l’on veut étudier séparément les globules et Île plasma, le> 
meilleur anticoagulant est l’oxalate de soude neutre, employé 
à raison de 2 p. 1000. On sépare les 2 constituants par centrifu- 
gation, en évitant, lors de la décantation des globules, d’entrai- 
ner l’oxalate de chaux formé réuni au fond du tube. Après défé- : 
cation, on mesure, dans un tube à centrifuger, un volume de 
filtrat désalbuminé correspondant à 2 c.c. de plasma, de globu- 
les, ou de: sang total ; on ajoute x à 2 c.c. de solution chlorurée E,. 
puis un papier de el sensible, et on y verse goutte à goutte 
de la solution de carbonate B jusqu'à Le pans 


(x) Journ. à Biol. Chem. t. XX XVIII, p. 102. 
(2) C. R. de la Soc. de biol., ro décembre or ire LXXXY, pa 043. | 


SÉANCE DU 28 JANVIER 195 


Mais sans excès ; on ajoute 5 c.c. de réactif argentique D et on 
mélange le tout à l’aide d’un agitateur ; le papier réactif doit être 
alors redevenu rouge. On centrifuge à vitesse assez grande, jus- 
qu'à obtention d’un liquide limpide ou légèrement louche. On 
vérifie que l'argent y est en excès en ajoutant une goutte de so- 
lution D qui ne doit pas produire de précipité (1). On décante 
soigneusement. le liquide en retournant le tube sans brusquerie ; 
on ajoute, dans ce tube 2 c.c. de solution chlorurée acide F, avec 
laquelle on triture soigneusement le précipité au moyen d'un 
gros agitateur. On ajoute 7 à 8 c.c. d’eau, on mélange et on cen- 
trifuge encore. Le liquide, limpide ou presque, est recueilli dans 
un tube jaugé à 12,5 c.c. ; pour l’éclaircir totalement, on lui 
ajoute 0,5 c.c. de solution de cyanure-sulfite G ; on verse ensuite 
1,9 c.c. de solution de carbonate B et on complète avec de l’eau au 
trait de jauge. Parallèlement on prépare un étalon ainsi com- 
posé : solution étalon À : r c.c. ; solution de cyanure-sulfite G : 
I C.C. ; eau : 20 c.c. ; solution de CO* Na : 3 c.c. ; mélanger. On 
verse alors 1 c.c. de réactif phosphotungstique GC dans l’étalon et 
0,» c.c. dans l’essai ; on mélange chacun d’eux et l’on compare 
l'intensité des teintes au colorimètre après un' repos de 5 minutes. 
L'égalité de teinte avec l’étalon équivaut à une teneur em acide 
urique de 5o mgr. par litre. On calcule le résultat d’après l’é- 


5o x épaisseur de l’étalon a 
———————— \, qui est rigoureusement ap- 


quation : — - 
| épaisseur de l'essai 
plicable jusqu’à 100 mgr. 
Remarques : Si le résultat est supérieur à 100, il faut 
refaire un étalon avec une concentration plus grande, d’in- 
tensité aussi voisine que possible de celle de l'essai et lui com- 
parer l'essai 5 minutes après la préparation de ce nouvel éta- 
lon ; ou bien encore diluer l’essai de 1 ou 2 volumes d’une so- 
lution, préparée extemporanément, de : carbonate de soude 
3 c.c. : eau 27 c.c. : solution de sulfite G : 1 c.c. ; réactif phos- 
_photungstique G : r c.c. et comparer à l'étalon primitif, 5 minu- 
tes après cette dilution. Il est facile pour le plasma d'éviter ce 
tâtonnement, parce que le dosage de l’acide urique effectué direc- 
tement sur le filtrat sanguin désalbuminé donne déjà un aperçu 
voisin de la teneur cherchée. Pour les globules, un tel excès 
n’est pas à craindre et il est au contraire plus commode de com- 
poser l’étalon avec 0,5 c.c. de solution titrée À dans 25 c.c. 
Cette technique dose l’acide urique présent dans le sang à l'état 


(x) Si l’on use du métaphosphate de soude comm déféquant, pour ne pas 
être obligé d'employer un volume exagéré de réactif argentique dans le do- 
sage, il ést bon de libérer l’acide métaphosphorique de son sel par l'acide sulfu- 
rique, ef d'employer un excès de métaphosphate aussi faible que possible. 


| 


196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


libre ou sous celui d'urate acide. Ses résultats ne peuvent être 
confondus avec ceux obtenus par la méthode de Grigaut. En com- 
parant l’une et l’autre, on constate que si l'acide urique séparé 
par l'argent constitue dans le plasma humain de 90 à 95 p. 100 
de l'acide urique appelé total par l’auteur ci-dessus ; il ne repré- 
sente plus que 20 et même parfois seulement 10 p. 100 de l'acide 
urique « total » des globules. 


L’OSCILLOGRAPHIE DOUBLE SUPERPOSÉE, SON CHAMP D'INFORMATION, 


par À Mouceor. 


La technique que nous avons esquissée ici même, le 26 novem- 


bre 1921, et complétée depuis, paraît, en l’état actuel de nos re- 
cherches, susceptible de multiples applications et nous désirons 
donner un aperçu de son champ d'information chez l'Homme. 
Deux brassards à insufflation pneumatique sont placés en sé- 
rie sur le même membre, posé en résolution musculaire sur un 
plan horizontal. Chaque brassard est relié à une capsule oscillogra- 
phique dont la membrane inscriptrice est soumise à une contre- 
pression pneumatique qui lui donne une sensibilité extrême et 


constante à tous les régimes d’insufflation du brassard. A chaque 


tuyautage reliant la capsule et le brassard doivent être annexés 


une soufflerie, un manomètre et un réservoir d'air remplissant le 
rôle de chambre d'expansion. Le brassard proximal joue le rôle 
de compresseur et sert à inscrire le tracé oscillographique au ni- 
veau du point comprimé (Méthode de Marey-Pachon) ; d’ailleurs, 
il peut, selon le but de la recherche, être insufflé de parti-pris 
à un taux supérieur, égal ou inférieur à la pression intra-artérielle 
maxima ou minima du sujet examiné. Le brassard distal sert 
d’explorateur ultra-sensible placé en aval du point comprimé. 
Des essais en série nous ont appris qu'en règle très générale le 
régime optimum d’insufflation du brassard distal est égal à la 
pression intra-artérielle minima du sujet exploré. 
 L’oscillographe distal peut enregistrer des variations pléthysmo- 
graphiques, soit sous forme d’ascension en marche d'escalier des 
pulsations artérielles, lorsque le taux d’ insufflation du brassard 
proximal est inférieur à la pression artérielle maxima ; soit (com- 
me nous l’avons montré avec Paul Petit) sous forme d’ ondes volu- 
métriques, lorsque chez le sujet dyspnéique, la compression proxi- 
male est suffisante pour arrêter les pulsations en aval. 
Si l’on diminue progressivement le taux d’insufflation du bras- 
sard proximal, à partir d’un régime supra-sysiolique, la capsule 
distale servira d’explorateur sphygmique d’une sensibilité ex- 


2 


SÉANCE DU 28 JANVIER 197 


quise, infiniment plus sensible que tout autre signal sphygmo- 
graphique non basé sur le principe de la membrane en équilibre 
entre deux pressions aériennes égales ; elle signalera la réappa- 
rition des pulsations. | 

Ainsi se trouve réalisé un dispositif graphique, instrumental, 
de contrôle automatique et impartial des méthodes de sphygmo- 
manométrie clinique et notamment de la méthode palpatoire dite 
de Riva-Rocci. 

Le même dispositif permet de contrôler aussi le critère dit plé- 
thysmographique de la pression artérielle maxima. Il nous sert 
de plus à établir le degré de retard que la pulsation éprouve du 
fait de la compression localisée et par conséquent l’influence d’un 
rétrécissement artériel sur la vitesse de propagation de l'onde 
pulsatile, soit dans la portion comprimée, soit en aval, à partir 
du bord inférieur de la manchette proximale. Il est capable éga- 
lement d'établir les modifications, non plus dynamiques, mais 
morphologiques, apportées à la pulsation par la contrepression ; 
de contrôler le degré d’anisosphygmie du malade examiné, et 
probablement d'apporter une contribution à l'étude du mécanis- 
me pathogénique des anisosphygmies respiratoires. 

Par un mécanisme inverse, en laissant une insufflation fixe 
optimum dans le brassard proximal, et en faisant varier l'insuf- 
flation du brassard distal, nous comptons lire dans l'oscillogram- 
me proximal les variations imprimées en amont à la pression ar- 
térielle par une contrepression en aval assez forte pour égaliser 
l’arrêt des pulsations, tel que la réalisent les diverses méthodes 
de sphygmomanométrie clinique. 

Plus nous employons cette méthode d'exploration pour laquelle 
nous proposons le nom d'’oscillographie double superposée, et plus 
nous apparaît vaste son champ d’information que la présente 
note ne fait sans doute qu'effleurer. Nous nous proposons d’ap- 
porter ici les résultats obtenus. 


SUR L'ABSENCE DE DANGER ET LES AVANTAGES DE L'ADMINISTRATION 
ABONDANTE DE CORPS GRAS AUX DIABÉTIQUES ACÉTONURIQUES 
EN ÉTAT DE DÉNUTRITION AZOTÉE. 
Consibérarions SUR LA PROPHYLAXIE DU COMA DIABÉTIQUE, 


x 


par F. Marewon. 


Malgré les recherches expérimentales et cliniques sur le rôle des 
graisses dans la glycogénie et le traitement du diabète par le ré- 


\ 
198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE | 


gime gras, que nous avons publiées il y a plus de dix ans (x), la 
question du danger acétonurique des graisses chez les diabétiques 


a été de nouveau agitée, ces temps derniers, particulièrement par. 


F. Allen, de New-York: Voyons ce qu'il ÿ a de vrai dans les crain- 
tes exprimées par cès auteurs. 


Chez la Chienne diabétique à laquelle nous faisons allusion dans 


notre précédente note (diabète spontané grave avec dénutrition), 


l'acétonurie était de 0,688 gr. avec le régime de la soupe (moyenne 
de 4 jours), de 1,249 gr. avec la viande bouillie (2 jours), de 


0,122 gr. au cours de l’inanition, et en moyenne de 0,493 gr. pen- 
dant la période de 3 jours de régime exclusivement gras avec 
administration d’alcalin (huile émulsionnée dans une solution 
de carbonate de soude). : 
Dans le diabète, l’acétonurie est donc beaucoup plus importante 
avec la viande qu'avec les aliments gras. Dans une communica- 
tion au 14° Congrès de médecine (1920) Marcel Labbé affirme 
également que chez les diabétiques, les graisses sont moins céto- 
gènes que les albumines, et que, chez ces malades, les régimes 
carnés sont plus dangereux que les régimes gras. Nous avons étu- 
dié comparativement en rgrr avec L. Morand (2), le pouvoir 


cétogène de la viande et de la graisse, chez le Chien sain. Nous 


avons obtenu Îles résultats suivants : 


Régime alimentaire Soupe de pain Lard gras Viande bouillie 
Acidité (urinaire 2205 LOT 3,03 2,59 
Ammoniaque urinaire ........ fe 0,42 :) 1,78 3,44 
ACÉONE DEAR AR SENS Anne es 0,006 , 0,10 0,18 


Ici l’acétonurie est encore | beaucoup plus noie avec la 
viande qu'avec la graisse. 
_ Chez les diabétiques soumis au régime gras, consistant dans la 
substitution plus ou moins complète d'aliments gras aux aliments 
hydrocarbonés de la ration alimentaire, l'acidité urinaire aug- 


mente et, en même temps, l’acétone. Mais nous avons montré 


par de nombreuses observations cliniques (3) qu’il suffit d’empé- 


cher l'acidité urinaire d'augmenter, par l'administration de bi- 


carbonate de soude, pour voir l’acétone urinaire diminuer au lieu 
d'augmenter. | 


ï. (1) C. R. de la Soc. de biol.. »r avril, 2 maï 1908. Journal de physiologie vt 
de pathol. gén., septembre 1908. Annales de médecine, t. VIL. 1920. 


j 


(2) F. Maignon et L: Morand. Etude comparative du ras cétogène de la 


viande et de la graisse chez le Chien. €. R. de la Soc: de biol., 53 décembre 
1911. Relations entre l'hyperacidité urinaire et l’acétonurie chez les sujets 
sains soumis à l’inanition ou au jeûne hydrocarboné. C. R. de la Soc. de biol., 
10. décembre 1971. 


(3) Thèse de médecine, À. Vallerix, Lyon, 1917. Contribution à l'étude du. 


réeime gras dans IC traitement du diabète. 
F ‘ 


SÉANCE DU 28 JANVIER 199 


Cette influence de l'acidité urinaire sur le métabolisme des 
corps célogènes est apparue très nettement dans d’autres expé- 
riences que nous avons effectuées en 1911, toujours en collabo- 
ration avec L. Morand, sur des Chiens sains soumis à la Le 
hydrique ou au régime adipo-carné. 

On sait que chez les sujets sains l'inanition el le jeûne hy dro- 


* carboné font apparaître l’acétonurie et l’hyperacidité urinaire, or, 


nous aŸons constaté que ces deux phénomènes sont intimément 
liés l’un à l’autre, et qu'il suffit, dans les deux cas, d'empêcher 
l'acidité urinaire de s'élever, par l'administration de bicarbonate 
de soude, pour éviter l’acétonurie. Nous avons pu; à volonté, et 
plusieurs fois de suite, sur des Chiens inanitiés ou privés d’hydra- : 
tes de carbone, faire disparaître et réapparaître‘l’acétonurie en 


donnant ou en supprimant le bicarbonate de soude. 


Dans le diabète, l'hyperacidité urinaire exerce la même in- 


fluence sur l’acétonurie. Les nombreuses observations cliniques 


recueillies en collaboration avec F. Arloirig sur des diabétiques 
traités par le régime gras, observations relatées dans la thèse de 
À. Vallerix, prouvent d’une façon incontestable que l’on peut à 
ces alades supprimer complètement si c'est nécessaire les hy- 
drates de carbone de la ration, les remplacer par des aliments 
gras et que l’acétonurie note au lieu d'augmenter si l'on a 
le soin de combattre l’hyperacidité urinaire consécutive par Vad- 
ministration de bicarbonate de soude. Le soi disant pouvoir anti- 
cétogène des hydrates de carbone de Rosenfeld et Hirschfeld se. 
réduit donc à une question d’acidité urinaire. 

Plus récemment F. Allen (r) s’est élevé contre l'administration 


de graisse aux diabétiques, en se basant sur des résultats expéri- 


mentaux qui semblent, au premier abord, en contradiction avec 
les nôtres, et qui, à un examen plus attentif, ne le sont nullement. 
Allen a constaté que l’administration d’aliments gras à des sujets 
rendus expérimentalement diabétiques par une dépancréatisation 
partielle, augmente l’acidose. Nous avons vu, au contraire, chez 
notre Chienne spontanément diabétique et ne nos malades trai- 
tés par le régime gras, l’acétone diminuer au lieu d'augmenter. 
Il est facile de s'expliquer cette différence. L’ablation d’une grande 


- partie du pancréas entraîne une mauvaise utilisation des graisses 


_ ingérées et par conséquent une formation anormale de corps acé- 


toniques aux dépens des acides gras. Ugo Lombroso a en effet 
démontré, en 1908, que le pancréas n'intervient pas seulement 
dans la digestion des graisses par sa sécrétion externe, mais aussi 
dans l’assimilation, l’utilisation et le métabolisme de ces derniè- 
res par sa sécrétion interne. | 

(x) F. Allen. The role of fat in diabetes, Am. Journ. Med. Se. (Phila.), 1017 


4 CEHI, p. 313-9977 ; N. Y. Med. Journ.; 1916, t. CLIV, p. 1.605. 


200 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Au contraire, les sujets atteints de diabète spontané, dans la 
grande majorité des cas, digèrent, assimilent et utilisent parfai- 
tement les graisses, et, chez eux, l’acétone diminue au lieu d'aug- 
menter avec le régime gras dont les effets hyperacides’ sont neu- 
tralisés par l'administration de bicarbonate de soude. 

Nos recherches sur le rôle des graisses dans l’utilisation des 
albuminoïdes et le métabolisme azoté expliquent les effets heureux 
de l’administration de corps gras dans tous les cas de dénutrition 
azotée, que celle-ci soit d'origine diabétique ou tuberculeuse. Ces 
notions nouvelles permettent de préconiser les corps gras, au 
lieu de les interdire, chez les diabétiques en état de forte dénu- 
trition azotée et menacés de coma. On sait aujourd'hui, d'après 
les travaux d'Hugounenqg et Morel, de Marcel Labbé ét d'Henri 
Labbé, que le coma diabétique est une conséquence de la dénu- 
trition azotée et qu il est dü à une intoxication polypeptidique par 
les produits issus de cette dénutrition. Ce qu'il faut combattre 
chez le diabétique menacé de coma, ce n’est donc pas l’acidose, 
mais la dénutrition azotée, et pour arriver à ce résultat nous ayons 
vu, dans la note précédente, qu'il n’y a rien de plus efficace mue 
le régime gras. 

À l'appui de ces déductions théoriques, nous pouvons dire que 
parmi les nombreux diabétiques traités de cette façon, nous n’a- 
vons jamais eu à enregistrer de coma; même dans les  diabètes 
les plus graves avec dénutrition intense, forte gl\cosurie et acé- 
tonurie élevée. 


L'ÉMÉTIQUE D'ANTIMOINE ET LE CANCER EXPÉRIMENTAL, 


par PAUL SALMON. 

Le cancer, soumis à l’action de diverses préparations chimi- 
ques, montre une grande résistance à la destruction. Il en est 
ainsi, même in vitro. Par exemple, Wrzosek a publié qu'une tu- 
meur en contact avec du sublimé à o,1 p. r00 n'était pas stérili- 
sée. Nous avons constaté le même résultat de non stérilisation avec 
des cancers de Souris conservés dans différents milieux : acide 
oxalique, iodure de potassium, sels de strontiane, bichromate de 
potasse, sulfocyanure de potassium, sels de thorium, ferri et fer- 
rocyanure de potassium, toutes solutions à 1 p. 100. De même 
avec le cyanure de potassium. Il peut y avoir cependant pénétra- 
tion du produit chimique dans la cellule cancéreuse. Ainsi un 
sarcome de Rat quoique coloré en rouge vif par du trypanroth 


avait conservé toute sa virulence. Nous n'insisterons pas sur lin- : 


fluence de ces diverses préparations sur les tumeurs ainsi sensi- 


SÉANCE DU 28 JANVIER R0I 


bilisées : les unes ont une évolution retardée, d’autres au con- 
traire subissent une sorte d’excitation, d’accroissement de vitalité. 

Contrairement à ces inoculations positives, nous avons obtenu 
l'inoculation négative avec un sel qui, à la dilution de 1 p. 10.000 
stérilise régulièrement, rapidement, les tumeurs. En laissant en 
contact, moins de 30 minutes, du cancer broyé (nous avons sur- 
tout utilisé un sarcome de Souris qui donnait à la greffe 100 pour 
100 de succès) dans une solution d'émétique d’antimoine, la tu- 
meur traitée, inoculée à la Souris, se résorbe très A Didenent. A 
_la dilution au 100.000", la solution n’agit plus ou très faiblement. 

Chez l'animal cancéreux vivant, l’émétique d’antimoine n’a au- 
cune propriété, ni préventive, ni curative, mème en injection 
dans la tumeur. D'autre part, nous avons injecté à la Souris en 
4 ou 5 fois du cancer conservé à la glacière dans la solution d’é- 
métique au 10.000°. Cette injection est bien tolérée. Plus tard, 
l'inoculation de tumeur fraiche à ces Souris préparées a été posi- 
tive. On ne peut donc, par cette méthode biochimique, vacciner 
les Souris contre le cancer. 

On peut comparer la réaction des cellules cancéreuses à celle 
des Trypanosomes sous l'influence de l’émétique in vitro, et 
conclure que le mode d'action (action directement caustique) in 
vitro diffère totalement du mode d’action dans l’organisme ani- 
mal (action thérapeutique à des doses infiniment diluées). 

Le D' Mondain a essayé cette action directement destructive de 
l’émétique d’antimoine sur des cancers humains. La solution au 
10-000° a paru bien tolérée par les tissus normaux, indolore, et 
donnant aux plaies bon aspect ; il s'agissait de cancers inopé- 
rables. | 


APPLICATION PRATIQUE DE LA SKEPTOPHYLAXIE DIGESTIVE 
A LA PROPHYLAXIE DES CRISES NITRITOÏDES- 


.Note de Arvauzr Tzaxck et PIERRE VALLERY-RApor, 
présentée par DARIER. ‘ 


Poursuivant dans le service et le laboratoire du D’ Darier nos 
recherches sur les accidents des arsénobenzols, tant au point de 
vue expérimental que clinique, nous avons été amenés à compa- 
rer les diverses méthodes prophylsctiques actuellement propo- 
sées. 

A. Expérimentalement. Plusieurs faits nous ont semblé con- 
firmer, en ce qui concerne les arsénobenzènes, le bien fondé de 
la in ibt lee de Besredka. 1° Pour l’anaphylaxie passive au 
Cobaye nous avons vérifié qu'une première crise amortit les réac- 


202 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


tions ultérieures (si dans la mème journée on recommence plu- 
sieurs fois l'expérience). 2° Pour l’anaphylaxie active aux arséno- 
benzènes, chez le Cobaye (1), nous avons observé qu'après une 
phase d’hypersensibilité, l’animal devient à la longue moins sen- 
sible aux arsénobenzènes. 


B. Praligüement. Sicard, Paraf et Forestier (2) par la topo- 
phylaxie ont permis à des sujets intalérants de supporter sans in- 
convénients des doses de 0,30 cgr. de novarsénobenzol. Flandin, 
Tzanck et Roberti (3) par l’exophylaxie ont pu faire tolérer des 
doses plus fortes encore. Cependant ces deux techniques nous 
semblent justiciables d'un certain nombre d’objections. Elles né- 
cessitent un temps plus long, et ce fait devient appréciable lorsque 
les malades sont traités en grandes séries comme dans les dispen- 
saires antisyphilitiques. Elles compliquent la technique des injec- 
tions et dans certains cas nécessitent deux piqüres au lieu d'une. 
Enfin ces deux techniques des insuccès dans plus 
d'un quart des cas. 


Nous avons pensé qu il était possible d’obvier à un certain 
nombre de ces inconvénients par une méthode où la voie diges- 
tive serait utilisée comme premier temps d'introduction de la 
dose minime désensibilisatrice. " 

._ Systématiquement nous avons soumis 20 intolérants vrais au 
traitement suivant : 1° Dans un premier temps, le malade à jeûn 
absorbe r1'cgr. de néosalvarsan dissous dans l’eau. »° Dans un 
second temps l'injection intraveineuse est pratiquée aux doses 
habituelles et dans les conditions ordinaires, une journée, une 
heure ou une demi-heure après. D'après nos comparaisons, ce 


dernier laps de temps nous a paru suffisant. Sur les 20 malades,, 


18 ont présenté un résultat nettement favorable, quoique tous 
aient été incommodés, à des degrés divers, aux injections précé- 
dentes (coliques, diarrhée, céphalée, vomissements, crises nitri- 
toïdes typiques). Deux malades seulement (une crise nitritoïde 
immédiate et un vomissement tardif) n’ont été nullement influen- 
cés. ; 

L'avantage de cette méthode découle de son exirème simplicité 
puisqu'il suffit de faire ingérer en série quelques gouttes de solu- 
tion d’arsénobenzène à tous les malades ultérieurement injectés. 
On pourrait d’ailleurs modifier la première prise désensibilisa- 
trice par l'usage de comprimés, de dragées, ou même de suppo- 


(x) Tzanck. C. R. de ia Soc. de biol., 12 novembre 1921. — Flandin ct 
Tzanck. C. R. de la Soc. de biol., 27 AE be 1921. 

(2) Sicard, Paraf et Forestier, Bull. de la Soc. méd. des hope 27 mail 1g21. 
(3) Flandin, Tzanck et Roberti. Bull. de la Soc. méd. des hôpit., 28 octobre 
1921. Le 


SÉANCE DU 28 JANVIER 203 


sitoires de néosalvarsan : la technique opératoire ne se trouvant 
par elle-même aucunement modifiée. 

Ainsi donc la prophylaxie des crises nitroïdes par la skepto- 
phylaxie digestive, comparable dans ses résultats aux autres ap- 
plications de la skeptophylaxie, et qui même a pu réussir dans 
les cas où les autres méthodes avaient échoué, mérite, DES Sim- 
plicité, de rentrer dans la pratique courante 


ge 


LE POUVOIR LIPOLYTIQUE (LIPODIÉRÈSE) DU SANG ARTÉRIEL 


ET DU SANG VEINEUX, 


par H. Rocer et LÉoON BIxer. 


Dans une uote précédente (1), nous avons montré que le sang 
artériel et les tissus possèdent un pouvoir lipolytique. Nous en- 
tendions par cette expression, qu'ils font subir aux matières gras- 
ses une dislocation telle qu'elles perdent leur caractéristique et 
ne se retrouvent plus quand on fait le dosage par la méthode de 
Kumagawa. Il suffit d’ailleurs d’une simple extraction par le chlo- 
roforme ou par l'éther pour constater le phénomène. Le mot 
lipolyse nous semblait propre à exprimer les résultats obtenus et 
pouvait être mis en parallèle avec te mot glycolyse, qui s’appli- 
que à des transformations du même ordre. Mais une confusion 
a pu s'établir ; « lipolyse » est déjà employé pour indiquer le 
dédoublement des graisses neutres, et il est difficile de détourner 
un mot du sens qui lui est habituellement attribué. Voilà com- 
ment nous sommes conduits à proposer un terme nouveau. Lais- 
sant dorénavant au mot lipolyse son sens traditionnel, nous dési- 
#nerons la destruction des graisses par « lipodiérèse ». 

La lipodiérèse, avons-nous dit, apparaît nettement dans le sang 
artériel conservé pendant 18 heures à 38° après adjonction de 
fluorure de sodium. La poov des matières grasses diminue 
d'un tiers environ. 

Les résultats sont différents quand on opère avec du sang vei- 
neux recueilli dans le cœur droit, au moyen d'une sonde poussée 
par la veine jugulaire externe. La lipodiérèse est peu marquée ou 
même complètement nulle. Voici, en ‘effet, les chiffres que nous 
avons obtenus ; nous mettons en regard les résultats que nous à 
donnés l’analyse du sang artériel prélevé sur le même animal 
et placé dans les mêmes conditions. Tous les dosages ont été faits 
par la méthode de Kumagawa. 


(1) H. Roger et Léon Binet. Le pouvoir te du sang et des tissus. 
C. R. de la Soc. de biol., 14 janvier 1922; (D: 


204 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Sang artériel , Sang veineux L 
Quantité de graisse F. es Quantité de graisse … A 
initiale finale perte de graisse initiale finale perte de graisse 
DEP OL NO 270 ROLE 4x FA 
A Re . 0,510 0,475 0,035 Ti 0,35 0,535 0 (o) 
HET SAS USE 0,35 #o,225 0,130 36 0,625) 0,019 ‘0,010: (06 
EVE UT ne 0,360 0,260 0,100 27 0,430 o,410 0,020 4,6 
None 0,400 0,175  0,22B 56 0,450 ‘o,420 0,030. 6,6 
Moyenne .. 0,421 0,282 o,139 . 33 0,510 0,499 oo,o15 3 


On peut supposer que si le sang veineux agit peu sur les grais- 
ses, c'est qu'il ne contient pas assez d'oxygène. Cette explication 
est exacte : mais elle est incomplète. En faisant passer un cou- 
rant d'air dans du sang veineux la lipodiérèse augmente, mais 
elle reste bien inférieure à celle du sang artériel. Ainsi, dans l’ex- 
périence V de notre tableau, la teneur en graisse est tombée, dans 
ces conditions, de 0,450 à 0,375 ; le déficit a été de 0,075, soit . 
16 p. 100. Une expérience comparative a été faite avec le sang 
artériel du même animal ; le chiffre initial était 0,400 : après sé- 
jour à l’étuve et passage d’un courant d’air, il n'ÿ avait plus que 
0,110 de graisses, c'était une perte de 0,290, soit 72 p. 100. Les 
différences étant trop marquées pour qu'on puisse les expliquer 
par une simple variation à l’oxygène, on en est conduit à se de- 
mander si le poumon ne confère pas au sang qui le traverse, une 
propriété spéciale ; c’est l’objet de nos recherches actuelles. 


1 


GLANDE THYROÏDE ET ANAPHYLAXIE, 


par À. LAnzENBERG et LÉON KÉPINOW. 


Des faits cliniques nous faisant supposer que la glande thyroïde 
n’est pas étrangère à certaines manifestations d’immunité, nous 
avons entrepris une série de recherches dont nous publions i ici les 
premiers résultats. Ceux-ci ont trait à l’étude du choc a 
tique chez les animaux éthyroïdés. 

Malgré les difficultés que présente l’éthyroïdation totale chez le 
Cobaye, nous avons choisi cet animal, parce que c’est chez lui que 
le choc anaphylactique s’observe le plus régulièrement avec tout 
son syndrôme classique. Avec de la minutie, chez un animal légè- 
rement narcotisé, on arrive à dégager la glande du tissu con-. 
jonctif de la région et à réaliser presque à coup sûr la thyroïdec- 
tomie totale. L'opération terminée, on laisse les animaux en re- 
pos pendant une semaine avant de les remettre en expérience. 


SÉANCE DU 28 JANVIER 205 


Témoins et animaux à opérer sant toujours choisis de même 
poids (350 gr. environ). 

L'injection sensibilisante est réalisée par l'injection sous-cuta- 
ñée d’un centimètre cube de sérum dilué à 1/100. L’injection dé- 
chaînante est pratiquée par la carotide. Par des titrages préala- 
bles sur des Cobayes sensibilisés ou opérés, on détermine la dose 
de sérum qui provoque le choc anaphylactique mortel. Cette dose 
peut varier, on le sait, du 1/10° au r/40o° et même au-delà. Dans 
nos essais, la dose sûrement mortelle pour les animaux non Opé- 
rés à été de 1 c.c. de sérum dilué au dixième. 

1. Huit animaux ayant subi l’éthyroïdation, ainsi qu’un nombre 
égal de témoins, ont été sensibilisés le même jour ; vingt jours 
plus tard, tous ont reçu l'injection déchaînante. Les huit Cobayes 
témoins ont tous succombé dans les conditions classiques. 

Quant aux animaux éthyroïdés, six ont survécu à l'injection 
déchaïnante et sont encore en vie aujourd'hui. Chez trois d’entre 
eux seulement, nous avons observé une très légère dyspnée de 
très courte durée, mais aucun d'eux n'a présenté d'accidents ana- 
phylactiques (hoquet, émission d’urines, convulsions, etc.). 

Deux autres Cobayes opérés ont succombé. Fait curieux, le 
choc n’est apparu chez eux que tardivement : 30 minutes après 
l'injection déchaïnante chez l’un, 26 minutes après chez l’autre. 
Nous regrettons de n'avoir pas pensé à faire l’autopsie du premier 
de ces animaux, ce que nous avons trouvé à l’autopsie du second 
Cobaye, est, sans aucun doute, très instructif. En effet, nous avons 
décelé chez ce dernier, en arrière de la trachée, au cours d’une 
dissection minutieuse, un fragment de tissu ayant l'aspect d'un 
reliquat de glande et dont l'examen histologique a confirmé in- 
discutablement la nature thyroïdienne (avec ses cellules collcïdes 
typiques). La mort de ce Cobaye — et celle de l’autre très vrai- 
semblablement aussi — était donc due à l’ablation incomplète de 
la glande. 

IT. Pour mettre en relief le rôle de la glande thyroïde dans le 
phénomène du choc anaphylactique, nous avons pratiqué, dans 
une série d'expériences, l’ablation de la moitié seulement de la 
glande. Tous les animaux de cette série ont succombé en présen- 
tant les phénomènes du choc  oe comme les témoins non 
opérés. 

JL. Au lieu de faire la thyroïdectomie d'abord et la sensibili- 
sation après, nous avons, chez un certain nombre de Cobayes, 
fait l'inverse : nous avons sensibilisé les animaux, et ce n’est que 
vingt jours plus tard que nous avons pratiqué la thyroïdectomie 
totale. Vingt-sept jours après la sensibilisation, nous avons pro- 
cédé à l'injection d'épreuve. Tous les témoins, non opérés, ont 
succombé à cette injection. Les sept Cobayes thyroïdectomisés ont 

Biococre. ComPTEs RENDUSs. — 1922. T. LXXXVI, 14 


206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


succombé dans les mêmes conditions. La mort d’un de ces der- 
niers est même survenue, nous a-t-il semblé, plus rapidement 
que chez les témoins. 

Conclusions. 1° Les animaux thyroïdectomisés ne donnent pas 
de choc anaphylactique quand l'éthyroïdation a été totale et pra- 
tiquée avant la sensibilisation. 2° La thyroïdectomie pratiquée chez 
les animaux déjà sensibilisés n'empêche pas le choc. L'absence du 
choc chez les premiers est-elle due à ce que le Cobaye opéré est in- 
* capable d’être sensibilisé, ou bien à ce que le Cobaye, bien que 
sensibilisé, ne peut réagir par le choc ? C’est ce que des expé- 
riences que nous publierons prochainement ont pour but d'élu- 
eider. L 

(Institut Pasteur) 


LE VESTIGE COCCYGIEN DU TUBE NEURAL DES OISEAUX ET SES RAPPORTS 
AVEC LES CHROMATOPHORES CHEZ L'OIE, 


par À. PEYRoN. 


Le vestige coccygien du tube neural des Mammifères, signalé 
d’abord par Tourneux et que Alezais et moi avons étudié chez 
l'Homme dans une note antérieure (1), existe chez les Oiseaux. J'ai 
pu suivre la série des stades de son évolution sur un matériel 
abondant (Poulet, Canard, Oie, Dindon). Le vestige siège au ni- 
veau des derniers segments coccygiens, à l’intérieur du canal 
vertébral. Sa forme est allongée ; il présente une cavité de type 
épendymaire, bordée par une paroi régulière d'éléments cylin- 
driques et prismatiques avec revêtement cilié. ; 

L'objet de la présente note est simplement de signaler les con- 
nexions curieuses observées, en particulier chez l'Oie au 22° jour 
de l’incubation, entre les éléments du vestige et les cellules pig- 
mentaires. Comme on peut le voir sur la figure 1, le vestige est 
situé à la partie inférieure du canal vertébral, au voisinage des té- 
guments qui revètent la pointe du coceyx. il a perdu sa forme. 
primitivement allongée, offre un aspect renflé avec une cavité ir- 
régulièrement contournée pourvue de diverticules. Sa partie infé- 
rieure ou caudale est abordée par une traînée de chromatophores 
provenant du plan pigmentaire épidermique, et qui sont mèêlés 
aux vestiges du pédicule primitif réunissant le tube neural à 
l’ectoderme. On peut suivre depuis l’assise génératrice de l’épi- 
derme jusqu’à la cavité du vestige les chromatophores, d’abord 
de pétite taille, puis revêtant progressivement des formes volumi- 
neuses, globuleuses ou irrégulièrement ramifiées. C’est sous cet 


(1) Alezais et Peyron. Réunion biologique de Marseille, 1920. 


Fig. 1. Section sagittale de la région caudale chez une Oie au 51° jour de l’in- 

cubation. On voit sur le bord inférieur les derniers segments des corps verté- 

_ braux avec (à la partie droite), un vestige de tissu chordal. À gauche le 
vestige médullaire. À droite, la traînée de chromatophores. 


Fig. 2 et 8. — Vue à un fort grossissement, 1/1300, d’une partie de la figure 

précédente montrant les rapports des chromatophores et de leurs plastes iso: 

_ lés avec les éléments cellulaires de la paroi du vestige et sa cavité. — Bouin. 
Hématoxyline au fer. | 


mi 


208 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


aspect qu'ils abordent la paroi neurale pour s’insinuer au milieu 
des éléments prismatiques et cylindriques. Or, en ce dernier 
point, leurs dispositions sont assez spéciales (fig. 2 et 3) : les 
plastes pigmentaires, en forme de bâtonnets allongés et d’aspect 
bactéroïde, s’observent à l’intérieur même des cellules épendymai- 
res, soit isolément, soit sous forme de mottes ou de touffes volu- 
mineuses. Les aspects ainsi réalisés sont des plus suggestifs au 
point de vue des assimilations qu’on a voulu établir entre les mi- 
tochondries et les bactéries (Portier). Il est de toute évidence ici 
que ces plastes pigmentaires bactéroïdes proviennent simplement 
de la ramification et de l’essaimage, des volumineux chromato- 
phores, pourvus d’un noyau, et doués d’aptitudes migratrices très 
nettes. Les deux groupes d'éléments, épendymaires et pigmentai- 
res, bien que morphologiquement distincts, montrent une péné- 
tration réciproque qui doit avoir quelque importance physiolo- 
gique, et peut-être symbiotique. Les questions de l’origine de ces 
_chromatophores d’une part et des rapports de la paroi neurale 
avec l’ectoderme primitif d'autre part, seront l’objet de précisions 
ultérieures apportées par l’étude des stades plus précoces. Je me 
borne à indiquer que la présence de chromatophores au uiveau 
du vestige résulte des connexions établies bien avant l’occlusion 
de la gouttière médullaire entre la paroi neurale et l’ectoderme 
cutané. L’ascension de la moelle et du vestige d'abord en conti- 
nuité avec elle, détermine la formation d’un pédicule ectodermi- 
que qui décolle à son tour, au cours de son invagination dans le 
mésenchyme sous-jacent, le plan des chromatophores tégumen- 
taires. Ultérieurement, le pédicule se fragmente et disparaît assez 
rapidement, tandis que les chromatophores qui, par son inter- 
médiaire avaient envahi le vestige, restent localisés dans ce der- 
nier où à son voisinage. 


(nstitul Pasteur). 


Do 209 


RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE 


SEANCE DU 10 JANVIER 1922 


SOMMAIRE 

BAsGER (S.-V.): Méthode basée divers désinfectants............ 7) 
sur la capillarité pour le diagnos- KELLER (O.) : Sur les glandes 
tic des Bacilles typhiques et para- hémolymphatiques ............ 10 
PPS RUE EUR ne rue I OErsKkov (J.) : Procédé pour la 

Bie (V.) : Peut-on entraver la culture à l’état de pureté d’un! 
progression des fausses membra- élément unique................ 13 
nes Hque par la sérothé- Tscaernin: (M.) : L ‘adaptation 
DT RUE Die COR MODE RERSE NS EAST LÉ See EEE EURE a Re 19 

Hansen (T.) : Tension superfi- TsCHERNING (M.) : Verres no 
cielle et pouvoir bactéricide de LONMÉCHAQUES EE EN EE 19 


Présidence de M. Th. Madsen. 


MÉTHODE BASÉE SUR LA CAPILLARITÉ POUR LE DIAGNOSTIC 
DES BACILLES TYPHIQUES ET PARATYPHIQUES, 


par S.-V. Baccer. 


Friedberger (x) a indiqué une méthode, dite « méthode de la 
capillarité », pour séparer les Bacilles pathogènes du groupe 
Coli-typhiques. L'auteur ayant suivi un nouveau principe pour la 
séparation de différents microbes, et le procédé étant très simple, 
je l’ai essayé sur nos souches. 

Dans des émulsions artificielles de Bacilles typhiques et para- 
typhiques et de Coli, on obtient toujours une plus grande ascen- 
sion pour les typhiques et les paratyphiques que pour le Col. 
Pour le paratyphique A et pour le Bacillus enteritidis Gärtner, le 
phénomène se produit également, tandis que je n’ai jamais vu 
des Bacilles dysentériques, ni aucune race de paradysentériques 
s'élever aussi haut. Dans des fèces artificiellement infectées, j'ai 
- observé exactement le même fait, et même avec une dilution très 


(1) Münch. med. Woch., n° 48, 1919. 


210 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE ÿ (2) 


grande (1 p. 40.000), j'ai réussi sans peine à mettre en évidence 
des Bacilles typhiques et paratyphiques. Je suis d'accord sur ce 
point avec Anton Hofmann (r), qui, dans ses expériences sur des 
mélanges artificiels, a toujours obtenu ce résultat. La réaction 
se manifestait de la même manière, même quand l’émulsion était 
faite dans le bouillon et la bile de Bœuf. Des émulsions faites 
dans de l’eau distillée additionnée de NaCI au taux de 0,9, 1, 2, 

et 10 p. 100 ont montré des hauteurs d’ascension différentes. 
À 10 p. 100, il n’y à eu ascension d’aucun Bacille pathogène. 

Après un grand nombre d'expériences, Friedberger recom- 
mande un papier filtre n° 8272, de Bolmann et Cie à Hambourg, 
papier qu’il m'a été impossible de me procurer ; mais, après avoir 
essayé ceux que j'ai pu trouver, je me suis arrêté à un papier 
filtre anglais, | « Excelsior », qui peut également servir. 

Voici la technique de The on émulsionne une boulette 
de fèces grosse comme un pois dans environ 10 c.c. d’une solu- 
tion physiologique de NaCI, puis on prend une bande de papier 
filtre, large de r cm. et neue de 10 em., que l’on plonge dans 
le liquide sur une hauteur de r em. Le papier filtre est maintenu. 
dans le liquide pendant 10 à 15 minutes, après quoi on le suspend 
au-dessus du liquide pendant le même laps de temps ; on l’essuie 
ensuite sur une plaque de gélose d'Endo, qu'on laisse à l’étuve à 
37° jusqu’au lendemain. On verra alors en haut les colonies de 
Bacilles pathogènes isolées, au-dessous les colonies de Coli. J'ai 
examiné, suivant ce procédé, pendant un temps donné, 500 échan- 
tillons de fèces adressés à notre Institut, et j'ai comparé mes ré- 
sultats avec notre méthode ordinaire qui consiste en un ensemen- 
cement simultané sur le milieu de Conradi et sur le milieu 


d'Endo. 
Voici le tableau des résultats obtenus 


Total de 
; B. para- Bacilles 
Echantiilons recus ._ B.typhique  lyphique pathogènes 

DOG RNA Se ER SD CU Aa 20 38 58 
Méthode ordinaire .................. 16 38 54 
Méthode d'’ascension capillaire ........ +. #6 20 36 
Méthode ordinaire seule .............. n 12 16 
Méthode d’ascension capillaire seule... n où n 


Comme Hofmann, j'ai remarqué que les fèces consistantes ne 
se prêtaient qu'avec la plus grande difficulté à la mise en évi- 
dence du Bacille, c'est pourquoi j'ai apporté un soin spécial à 
l’émulsion. D'une part, j'ai fait des expériences avec une émul- 
sion préparée mécaniquement, faite avec soin et laissée au repos. 
plus ou moins longtemps ; d’autre part, je me suis servi d’un 


1) Münch. med. Woch., 21 janvier rg21- 
; J 


(3) :  SÉANCE DU 10 JANVIER 211 


_ appareil agitateur : j ai trouvé qu'après une grande heure de 
repos, suivie d'un brassage énergique, les résultats étaient aussi 
_bons qu'après un repos plus long, suivi d'un passage dans l’ap- 
pareil agitateur. 

Des expériences, ayant pour but de fixer le temps pendant le- 
quel il faut laisser le papier filtre dans le liquide, ont montré la 
plus grande différence d’ascension capillaire, en une demi-heure, 
pour les fèces liquides et, en une heure, pour les fèces solides. La 
quantité de liquide d’émulsion était de 15-20 c.c. pour les fèces 
liquides et de 20-30 c.c. pour les fèces solides, la quantité ‘étant, 
environ, du volume d’un pois. | 

La pullulation du B. proteus sur le milieu d'Endo rendait moins 
utilisable ce procédé ; comme sa croissance, on le sait, est moins 
forte sur la gélose de Conradi, et comme j'ai, en outre, observé 
qu'un certain nombre de souches de B. proteus montaient moins 
haut que les Coli-typhiques et paratyphiques, j'ai pu dépister ces 
derniers Bacilles malgré la présence du B. proteus, et je me suis 
donc décidé à n’employer que le milieu de Conradi. 

En appliquant ce procédé un:peu modifié j'ai encore examiné 
300 échantillons de fèces adressés à l’Institut, et j'ai comparé mes 
résultats à ceux obtenus par notre procédé ordinaire. 


Total de 
ï .  B.para- Bacilles 
Echantillons recus - B.lyphique (vphique pathogènes 

de La sé He 
SOON TT An NN M re rte el etre à ac 3 14 17 

Méthode noie A EN PACE BE 3 TO 13 / 
Méthode d’ascension capillaire ....... 2 13 15 
Méthode ordinaire seule ...........:.. ST I 2 
Méthode d’ascension capillaire seule... Lo A l 


Ces expériences, pas très nombreuses, il est vrai, semblent 
prouver que le procédé en question, appliqué de cette manière, 
_ne le cède en rien à notre méthode ordinaire, et, comme il ne 
demande qu’un minimum de milieu de culture, il y aura certai- 
nement souvent avantage à l’adopter. Même dans les cas où les 
fèces contiennent le B. proteus, ce procédé pourra aider à consta- 
ter l’existence des Bacilles pathogènes. 


(Institut sérothérapique de l'Etat danois: D' Th. Madsen). 


242 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (4) 


PEUT-ON ENTRAVER LA PROGRESSION DES FAUSSES MEMBRANES 
DIPHTÉRIQUES PAR LA SÉROTHÉRAPIE, 


par V. Br. 


Un des effets le plus souvent invoqué en faveur du sérum anti- 
diphtérique consisterait dans son action empêchante sur l’exten- 
sion des fausses membranes. Cette affirmation se base sur le fait 
qu'avant la sérothérapie on constatait, assez souvent, l'envahis- 
sement d’une portion considérable du Dia et des voies respi- 
ratoires par les fausses membranes, peu étendues lors de l’entrée 
du malade à l'hôpital, tandis qu'à l'heure actuelle, il est extrême- 
ment rare de voir apparaître une diphtérie du larynx chez un ma- 
lade traité au sérum. C’est bien ce que, de notre côté, nous avons 
observé au Blegdamshospital. Tout au plus, relève-t-on un peu 
d’enrouement chez 2 ou 3 malades sur un contingent de 1.000- 
2.000 sujets, atteints de diphtérie pharyngée, traités ici pendant le 
cours de l’année. Mais, il n’y a pas que les malades traités par le 
sérum chez lesquels s’observe cette différence par rapport à l’état 
de choses antérieur : des milliers de diphtériques, légèrement at- 
teints, et n'ayant pas reçu de sérum, n'ont pas contracté ie diphté- 
rie du larynx. | 

D'autre part, il n'est pas rare de constater que les fausses mem- 
branes continuent à s’étendre, un jour ou deux après la première 
injection de sérum. Dans un cas isolé, qui avait paru d’abord de 
gravité moyenne, un traitement au sérum assez énergique n’a 
pas empêché une expansion des fausses membranes, assez vio- 
lente pour entraîner la mort, du fait d’une paralysie du cœur. 

La faible fréquence des cas compliqués de diphtérie du larynx 
pourrait bien être due à autre chose qu’à la seule influence du 
sérum, car, d'une façon générale, la tendance qu'avait autrefois 
la diphtérie à s'attaquer aux voies respiratoires a sensiblement 
diminué. Au cours des années 1885-1888, chez 75 p. 100 des su- 
jets morts de diphtérie pharyngée, l’autopsie révéla de la diphté- 
rie des voies respiratoires, qui, le plus souvent, ne s'était pas ré-. 

vélée cliniquement. L'état de choses actuel est très différent. Le 
tableau ci-contre donne les rapports p. r00 des cas de diphtérie du 
larynx sur le total annuel des cas de diphtérie, soit pharyngée, 

soit laryngée, traités à l'hôpital depuis 1884. Depuis r892, le trai- 
tement de la diphtérie à l'hôpital est devenu gratuit ; on pourra 
donc admettre qu'après cette date la grande majorité des habi- 
tants de Copenhague, atteints de diphtérie pharyngée ou laryngée, 
ont été soignés au Blegdamshospital, le seul hôpital de la ville 
pour maladies FSU Es 


(5) SÉANCE DU 10 JANVIER 213 


D ——_——————————— — — 


Pourcentage des cas de 1 Pourcent. des cas de 
diphtérie du diphtérie du 
larynx par rapport larynx par rapport 
Nombre de cas aux Cas de Nombre de cas aux cas de 
—…. 7" 7" = diphtérie du pha- 2 diphtérie du pha- 
Diphtérie  Diphtérie rynx augmentés Diphtérie Diphtérie rynx augmentés 
du du des cas de diphté- . du du des casde diphté- 
Année pharynx larynx rie du larynx Année pharynx larynx rie du larynx 
1884... 120 44 27 1903. . 560 146 SI 
1889... 202 150 13 1904. . 364 90 20 
‘1886... 498 190 28 1909. . 360 64 15 
“Rx 969 196 17 1906... 389 84 18 
1888.. 1.027 199 13 1907... 482 98 17) 
1889.. I.200 173 13 MATOOONE 762 135 15 
18g0.. 1.589 271 19 1909... 715 97 12 
1891.. 1.637 314 16 1910... 729 73 9 
M0 r.D4x  *3f0 18 I9I1.. 868 92 .10 
18992. (VF: 20/4 199 19 NOTE 709. 64 8 
1894.. 1.359 184 12 TOTALE GAr DONNEES 
1899... 927 138 13 1914... 690 66 9 
1896.. 685 Dé y! 11 1915.. 804 57 7 
1897. 695 I12 14 1916... 733 45 6 
1898... 672 116 19 1917... QII 59 6 
1899... 1.172 181 13 TOI8-.MILT:087 62 5 
1900. . 845 125 15 TOT9 + 710 120 6 
 I901.. 577 126 18 1920.) 2:199 116 5 
1002.. 486 123 20 


La lecture de ce tableau nous apprend que, malgré l'institution 
de la sérothérapie, en 1895, la proportion des cas de diphtérie du 
larynx, par rapport au nombre global des cas de diphtérie, soit 
pharyngée, soit laryngée, s’est maintenue à peu près constante 
de 1887-1910 environ, avec une augmentation passagère pendant 
les années 1901-1904. Depuis 1910, le nombre relatif des cas de 
diphtérie laryngée a diminué au point de ne représenter, aujour- 
d'hui, qu'un tiers de ce qu'il était durant la période précédente : 
il semble bien que depuis ces dix dernières années la tendance 
de la diphtérie à envahir les voies respiratoires a nettement rétro- 
gradé. | 

En effet, si la tendance à envahir le pharynx, le naso-pharynx, 
la cavité nasale et les voies respiratoires, que, jadis, on observait 
souvent, se manifestait encore couramment, on devait s'attendre 
à constater fréquemment, chez les diphtériques du larynx, une 
diphtérie sévère du pharynx. Or, tel n’est pas le cas. En outre, les 
cas graves de diphtérie du pharynx devaient s'expliquer par le 
fait que les malades en question avaient été admis à l'hôpital à un 
moment relativement avancé de la maladie et qu’ainsi les fausses 
membranes avaient eu le temps de gagner du terrain. Il n’en est 
rien. Les malades, qui représentent les cas les plus graves de 1920 
et dont les fausses membranes recouvraient non seulement les 
amygdales, mais le voile du palais, en majeure partie ou tout en- 
tier, ont été admis, en moyenne, après 2-8 jours de maladie. Sous 


< < BU NT En Tien DA OTONES RÉMOTREOT ASS ONCE EUR 


244 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE 416) 


ce rapport, les cas graves ne diffèrent guère des cas légers. Le . 
premier lot de 100 malades de l’année de 1920, à fausses mem- 
branes peu étendues, nous est arrivé après une moyenne de 

-5 jours de maladie. Loin de se manifester au début sous forme 
de cas légers et de prendre ensuite un développement progressif, 
réparti sur plusieurs jours, les cas graves présentent d'emblée, 
ou presque, un caractère grave. En conséquence, la non-progres- 
sion des fausses membranes dans les cas légers, après leur admis- 
sion à l'hôpital, n’entraîne pas l'hypothèse d’une puissance inhi- 
bitrice du sérum à l'égard des fausses membranes. La marche 
naturelle de la diphtérie semble caractérisée de nos jours par la 
durée limitée de la lutte entre le Bacille diphtérique et l'organis- 
me, lutte s'étendant actuellement sur les 2 ou 3 jours qui s’écou- 
lent généralement avant l’entrée à l'hôpital ; après cette période, 
il est rare de constater une progression notable ultérieure. L’hypo- 
thèse, que je viens d'avancer, s'accorde bien avec ce que nous ap- 
prend l’histoire de la diphtérie, à savoir que sa tendance à la pro- 
gression varie beaucoup au cours des années ; il y à des périodes 
où elle s’accentue, celle, par exemple, décrite par Bretonneau, 
et une autre, située aux environs des années 1880 ; alors, la diphté- 
rie du larynx figure comme accident mortel principal ‘il y'en 
a d’autres où le caractère envahissant est peu marqué et où s’affai- 
blit la fréquence des cas de diphtérie du larynx. 

Si donc on ne constate presque plus jamais cette tendance à 
l'invasion du pharynx tout entier et des voies respiratoires qui 
caractérisait manifestement l'apparition des fausses membranes 
diphtériques vers 1880, ce fait s'explique sans doute en grande: 
partie, par une modification de la maladie, de sorte qu'on n'est 
pas obligé d’ y voir seulement un effet du sérum injecté. 


(Blegdamshospitalet, Copenhague, P° V. Bie). 


(7) | SÉANCE DU 10 JANVIER 21% 


TENSION SUPERFICIELLE El: POUVOIR BACTÉRICIDE 
DE DIVERS DÉSINFECTANTS, 


par THorvazp Hansex. 


Johanne Christiansen démontra, en 19x8, que le pouvoir dés- 
_infectant des alcools, était en rapport avec leur tension superfi- 
cielle. C'est ce qui m'a conduit à rechercher si on pouvait modi- 
fier les propriétés bactéricides de certains désinfectants en déter- 
minant des modifications dans leur tension superficielle, et, parti- 
culièrement, si on pouvait y parvenir en les ion d’al- 
cool. (1 ARS auteurs ont déjà étudié l’action de l'alcool sur les 
désinfectants, mais ils ont obtenu des résultats contradictoires. 

. Pour mes “expériences, je me suis servi de Bactéries en milieu 
liquide. 

Une culture de 24 heures de Staphylococcus pyogenes aureus, 
sur gélose inclinée, était émulsionnée dans une solution physio- 
logique de chlorure de sodium..De cette émulsion, étalonnée au 
colorimètre d'Authenrith-Kænigsberger, on versait 0,2 c.c. dans 
une série de tubes renfermant chacun 2 c.c. de liquide désinfec- 
tant. Les tubes étaient placés au bain-marie, à 20°. À des inter- 
valles fixes, on prélevait de ces tubes, à l’aide de tubes capillaires 
calibrés et gradués, des échantillons qu’on ehsemençait dans du 
bouillon. À la fin de l’essai, les tubes contenant ce bouillon 
étaient mis à l’étuve, à 37° et les résultats étaient lus au bout de 
2-3 jours. Comme temps limite, on inscrivait la moyenne entre 
le moment où le liquide désinfectant renfermait encore des Bac- 
téries vivantes et celui où toutes les Bactériés étaient tuées. La 
tension superficielle des liquides désinfectants se calculait d'après 

3XKS 


la formule fo) — où l’on représente, par z et z,, les nom- 


bres de gouttes de volumes égaux d’eau et de solution, et par s 
le poids spécifique absolu de la solution. Le nombre des gouttes 
se relevait. à l’aide d’un stalagmomètre, et le poids spécifique 
moyennant un pycnomètre. 

Avant d'entreprendre les essais portant sur des désinfectants 
additionnés d’alcool, j’en réalisai sur l’alcool et sur l’acide chlor- 
hydrique séparément, en vue de constater si la technique, adoptée 
par moi, donnait des résultats identiques à ceux qu'avaient obte- 
nus précédemment d’autres auteurs en employant une autre 
technique. Seules, les expériences effectuées sur l’alccol éthylique 
donnaient des effets concordant avec ce que d’autres avaient 
montré au sujet de Bactéries en milieu liquide, à savoir : aug- 
mentation du pouvoir désinfectant jusqu’au taux de 70 p. 100, 


216 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (8) 


qui tuait les Bactéries en moins de 1/4 de minute, temps limite 
stationnaire pour les concentrations au-dessus de 70 p. 100.:-Les 
essais avec l'acide chlorhydrique s'accordent avec ceux effectués 
par Gregersen, où le produit de la concentration par le temps li- 
mite était trouvé égal à une constante (C.T — K). 

Ensuite, j'ai étudié l'effet produit sur une seule et même con- 
centration d'acide chlérhydrique par l’adjonction de doses diffé- 
rentes d'alcool éthylique. Le tableau ci-contre contient les résul- 
tats obtenus. 


Tempslimite Tension 

Tempslimite calculé super- 

Concentration en minutes en minules ficielle 

Acide Re OU que N/10 PRE METRE D Tr EE 17.5. 16,0  o,983 
— + 5 p. roo d’alcool éthylique. 10,0 10,0 0,82 

= = +10 p. 100 d'alcool éthylique. 6,5 709 0,726 

_— _ +20 p. 100 d’alcool éthylique. 3,5 4,3 0,608 
= = +4o p. 100 d’alcool éthylique. << 1,0 Do 0,474 
hop; woo!d'alcool/éthyliquet sie ee >20,0 0,412 


Pour l'acide chlorhydrique N/xo, le temps limite obtenu était 
de 17 minutes 5 secondes ; mais dans les cas où la solution avait 
été additionnée de 5 p. 100 d’alcool éthylique, le temps limite se 
réduisait de moitié à peu près (à 1o minutes), alors que l'alcool 
éthylique non additionné d’acide était impuissant à tuer les Bac- 
téries en 20 minutes. 

L'action exercée par l’alcool éthylique a été trouvée la même 
dans le cas du sublimé et des acides chromique, borique et phé- 
nique ; l’aldéhyde formique se comportait un peu différemment, 
l’adjonction d’alcool provoquant d’abord une baisse du pouvoir 
désinfectant, jusqu’à la dose de 15 p. 100 d'alcool, et, ensuite, une 
augmentation, atteignant à 4o p. 100 seulement une désinfection 
plus active par la solution alcoolique que par la solution aqueuse. 
J'ai essayé d'ajouter au liquide désinfectant des substances ayant 
une tension superficielle voisine de celle de l’alcoot éthylique. Ces 
essais ont montré, que les alcools méthylique et propylique, de 
même que l’acétone, avaient une action identique à celle de l’al- 
cool éthylique, tandis que la saponine et la peptone n’augmen- 
taient pas le pouvoir désinfectant des acides chlorhydrique et 
phénique, et que, dans certains cas, elles le diminuaient plutôt. 

De l’ensemble de ces essais, il ressortait que le temps limite 
dépendait de > facteurs : de la concentration du désinfectant et 
de la dose d'alcool ajoutée. En substituant, dans la formule éta- 
blie par Gregersen, une valeur de cette dose d'alcool ajoutée, j'ob- 
tenais une formule s'appliquant approximativement aux cas étu- 
diés par moi. La valeur introduite était la différence entre les. 
tensions superficielles des solutions aqueuse et alcoolique, multi- 


(9) SÉANCE DU 10 JANVIER Aa Ti 


pie par 10. La formule obtenue s’énonce : 1 CD 10) où je 
présente par T, le temps limite ; par GC, la concentration ; et par 
D la différence entre les tensions superficielles. Cette formule ne 
s applique pas aux cas où D < o,r, ni à ceux où la concentration 
de l’alcool est assez forte pour que la propriété désinfectante que 
possède isolément l'alcool entre en ligne de compte ; cette limite 
se trouye atteinte, dans le cas de l'alcool éthylique, quand la 
concentration dépasse {o p. 100. 

Quelle est la cause de l’augmentation provoquée dans le pou- 
voir bactéricide de certains désinfectants par ladjonction des 
alcools méthylique, éthylique ou propylique ou par l’acétone ? 
Ce serait, d’après moi, l’action exercée par ces dernières substan- 
ces sur la perméabilité de la membrane bactérienne que, grâce à 
elles, le désinfectant pénètre plus facilement, déterminant ainsi la 
destruction à plus bref délai de la Bactérie. Il est peu probable 
que l'augmentation du pouvoir bactéricide soit due à une baisse 
de la tension superficielle, attendu que toutes les substances à 
action de surface n'ont pas le même effet sur les désinfectants. 
Mais si la substance à action de surface est capable d'augmenter 
la perméabilité, l'intensité de l'effet produit dépendra de la ten- 
sion superficielle, puisque c’est de celle-ci que dépend la propor- 
tion adsordée par les Bactéries. 


(Institut de pathologie générale de l'Université de Copenhague, 
P' C.-J. Salomonsen). 


248 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (10) 


SUR LES GLANDES HÉMOLYMPHATIQUES, 
par Orro KELLER. 


Chez l'Homme el chez la plupart des Mammifères, des glandes 
hémolymphatiques ont, été décrites dans une série de travaux pu- 
bliés depuis les environs de 1880 jusqu'à nos jours. 

Tous les auteurs des travaux en question s'accordent à voir 
dans les glandes hémolymphatiques des organes lymphatiques 
contenant du sang dans des sinus réticulaires, c'est sur la place 
qu'il faut leur attribuer dans le système d'organes que les diver- 
gences s’accusent : pour les uns (Hey, Pilz, Schumacher, etc.), 
nous serions en présence, en effet, de ganglions lymphatiques 
modifiés, tandis que pour d’autres (Weïidenreich, Meyer, ete.), ce 
seraient là autant de rates ou, du moins, des organes tenant de 
près à la rate. Dans cette discussion, un argument de grande 
valeur a été apporté par Weiïidenreich, quand cet auteur a établi 
que les glandes hémolymphatiques du Mouton sont asus 
de vaisseaux lymphatiques. 

La confusion qui règne dans cette matière et, d'autre part, l’in- 
térêt qu'il faut lui attribuer en ce qui concerne les problèmes rela- 
tifs à la rate, ont suscité la présente étude. Voici les résultats obte- 
nus par l’auteur.Les organes décrits jusqu'ici sous le nom de glan- 
des hémolÿymphatiques représentent deux catégories d'organes 
que nous nommerons, d'après leur nature, les uns : glandes splé- 
noïdes, les autres : ganglions lÿmphatiques sanguinifères. 

I. Glandes splénoïdes. On n'en a constaté la présence que chez 
le Bœuf, le Mouton, la Chèvre. (Peut-être se retrouvent-ils chez 
tous les Ruminants). On les rencontre de préférence dans le tissu 
prévertébral ; coloration sanguine foncée ; forme ovoïde ou sphé- 
rique ; dimensions généralement plus réduites que celles des gan- 
glions lymphatiques de l’espèce considérée. La glande est consti- 
tuée par du tissu lymphatique et par des loges sanguines, c’est-à- 
dire des espaces réticulaires, remplis de sang, qui entourent de 
tous côtés le tissu lymphatique et forment notamment une cou- 
che périphérique à l’intérieur de la capsule. Pas de vaisseaux Iym- 
phatiques afférents ni efférents. Les vaisseaux sanguins consti- 
tuent un système spécifique, un réseau serré de vaisseaux de 
grand diamètre, à paroi mince, placés les uns tout contre les au- 
tres, qui enveloppe complètement la surface du tissu -Iymphati- 
que. Le système élémentaire a pu être partiellement reconstruit 
comme un plexus vasculaire disposé suivant une surface sphéri- 
que contenant le tissu lymphatique et recouverte extérieurement 
par la couche du sinus sanguin périphérique. En raison de leur 


ue 


Ke) 


(11) SÉANCE DU [0 JANVIER PA, 


situation dans les coupes sur le pourtour du tissu lymphatique, 
ces vaisseaux sont désignés par l’auteur sous le nom de vaisseaux 
marginaux. La paroi vasculaire est un syncytium continu de cel- 
lules, renfermant des faisceaux de fibrilles, cellules aussi bien 
que fibrillés communiquant intimement avec le réticulum avoisi- 
nant. La paroi vasculaire présente des orifices dont le diamètre 
varie avec le calibre fort variable des vaisseaux. 

Les sinus réticulaires sont bourrés d'érythrocytes dans lesquels 
l'examen direct, non plus que les épreuves de résistance osmoti- 
que, ne décèlent aucun indice de dégénérescence. Ils quittent les 
vaisseaux par les orifices de la paroi vasculaire et, une fois arri- 
vés dans les sinus sanguins périphériques, de deux choses l’une : 
où ils y sont détruits à la suite d’un processus qui ne laisse pas 
de trace visible, ou bien ils passent dans la circulation. L'auteur 
démontre, à l’aide d’une série d'expériences que, de ces deux pos- 
sibilités, c'est la première qui est la plus probable. 

L'évolution fœtale des glandes splénoïdes s’accomplit indépen- 
demment des vaisseaux et des ganglions lymphatiques. 


Il. Ganglions lymphatiques sanguinifères. On les rencontre 
chez l'Homme et chez toutes les espèces de Mammifères étudiées 
par l’auteur, les Ruminants compris. Ils se trouvent dans n'im- 
porte quelle région comportant des ganglions Ilymphatiques, dont 
ils ont les dimensions et les contours ; mais leur couleur est d’un 
rouge sale. Pourvus de vaisseaux Iymphatiques afférents et effé- 
rents, ces ganglions sont intercalés dans la circulation lymphati- 
que. Les vaisseaux sanguins y fonctionnent exactement comme 
dans les ganglions lymphatiques ordinaires. Le sang contenu dans 
les sinus lymphatiques se détruit suivant les lois bien connues 
qu'on a établies pour les ganglions lymphatiques, par suite, sur- 
tout, de l’activité des macrophages: 

Chez l'Homme, cette sorte de ganglions est surtout fréquente sur 
le pédicule de la rate, où leur présence s'explique peut-être par 
le rôle fonctionnel dévolu à cet organe. Chez la Chèvre, le Mou- 
ton et le Rat, l’auteur a pu relever, de façon constante, l’existence, 
autour du pédicule de la rate, de ganglions lymphatiques sangui- 
nifères dont le sang semble provenir d’une communication spé- 
ciale entre la circulation sanguine et LE vaisseaux RpaNAuse 
afférents du ganglion. 


Résumé. Les glandes hémolymphatiques apparaissent sous deux 
formes essentiellement distinctes. 
Les glandes splénoïdes ne comportent pas de vaisseaux [ympha- 
tiques, mais un système spécifique de vaisseaux sanguins (vais- 
seaux marginaux) de capacité totale considérable et communi- 
quant avec le milieu anabiant par des orifices de la paroi vascu- 


2920 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (12) 


laire, ces glandes tiennent de près à la rate tout en en différant 
par leur structure. 

Les ganglions Iymphatiques sanguinifères doivent être deb e 
anatomiquement : ganglions lymphatiques contenant du sang 
dans leurs sinus lymphatiques ; leur apparition est la règle par- 
tout où la source sanguine est de nature constante (communica- 
tion entre vaisseaux sanguins et vaisseaux lymphatiques afférents 
du ganglion, etc.) ; ils se rencontrent avec moins de régularité 
dans des cas où lee contenu sanguin est dû, par exemple, à des 
hémorrhagies du ganglion lui-même ou de là région à laquelle 
il est lié fonctionnellement. 


(Institut pathologique du Bispebjerg Hospital, P° V. Ellermann). 


(13) SÉANCE DU 10 JANVIER PO | 


PROCÉDÉ POUR LA CULTURE 
A L'ÉTAT DE PURETÉ D'UN ÉLÈMENT UNIQUE, 


par J. OERSKovY. 


Le procédé, dont je vais donner la description, est basé sur le 
fait qui a servi de fondement au procédé récemment indiqué par 
Hort, à savoir qu avec un système de lentilles à fort grossissement, 
sans immersion, sans coloration ni sans aucune autre mise en re- 
lief par effet de contraste, on distingue aisément les microbes à 
la surface d’un milieu solide transparent. 

Avec une culture jeune, soit un bouillon âgé de 12 heures, dont 
on désire obtenir une culture pure provenant d'un germe unique, 
on ensemence, à l’aide d’une baguette coudée, la surface de la gé- 
lose contenue dans une boîte de Pétri. La gélose, coulée récem- 
ment, doit avoir des surfaces supérieure et inférieure parallèles. 
À la surface inférieure d’un porte-objet, on trace, au diamant, 
un réseau de traits ténus, en ayant soin que ceux-ci aient des bords 
aussi nets que possible. La lame est stérilisée ensuite par flambage. 
A l’aide d’un couteau flambé et refroidi, on détache un petit carré 
de la gélose ensemencée, qu'on enlève sur le couteau, glissé par- 
dessous, et dépose ensuite sur le porte-objet, dans la région des 
traits. Il est préférable de tracer le réticule quadrillé à la surface 
inférieure de la lame.On place la lame, avec le carré de gélose, sur 
la platine du microscope où les déplacements s’opèrent dans tous 
les sens à l’aide du chariot. La mise au point se fait pour les mi- 
crobes avec une forte lentille, sans immersion. Pour bien les met- 
tre en évidence, il est pratique de se servir d’une source lumineuse 
à radiation intense, homogène et très atténuée. Il s'agit mainte- 
nant de trouver une partie de la préparation où il ne se présente 
. qu'un seul microbe dans le champ visuel. Ceci fait, on en repère 
la situation d’après les échelles du chariot, puis on Hire un ocu- 
 laire à micromètre et à réticule. Ensuite, on met au point, avec 
un faible grossissement, sur le réseau du porte-objet, et, sur du 
papier quadrillé, on trace au crayon une image des intersections 
des rayures du porte-objet avec les car rés du micromètre. Le por- 
te-objet, avec la gélose, est déposé sur un papier filtre, légèrement 
humecté, dans une boîte de Petri qu'on met à l'étuve. La forma- 
tion de la colonie microbienne est vérifiée à des intervalles con- 
venables. En ayant soin, avant chaque examen, de refroidir la 
gélose à la température du microscope, on retrouve aisément le 
point marqué par le repérage indiqué ci-dessus. De cette façon, 
on est à même de suivre d'heure en heure la croissance de la co- 
lonie jusqu’à ce qu’elle ait atteint des dimensions qui en permet- 


Brozocre. CoMPpTEs RENDUuS. — 192 T.LXXXVI. 19 


299 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (14) 


tent l’ensemencement ; au cas où la distance est grande qui la sé- 
pare des colonies les plus proches, on pourra ensemencer à l’aide 
d'un fil de platine fin, sous le microscope muni d’un objectif fai- 
ble..Si, au contraire, la colonie est entourée d’autres colonies ré- 
cemment formées, on se servira, pour ensemencer, d'un petit cro- 
chet qu'on pourra confectionner soi-même. 

On applique, sur un objectif, une petite masse de mastic où l’on 
plante un mince fil de platine à pointe obtuse, Un petit carré de 
gélose est prélevé suivant le procédé ci-dessus indiqué et placé 
sur un porte-objet. Avec une plume à encre de Chine, on dépose 
à la surface de la gélose prélevée une gouttelette d'encre de Chine 
ou bien d’un autre liquide colorant. La gélose est disposée sous 
le microscope et la gouttelette est centrée sous un faible grossis- 
sement. Ensuite, on amène, au-dessus de la tache, l'objectif muni. 
du fil de platine, en tournant le revolver. Une pression du doigt, 
exercée sur le mastic suffira pour amener la pointe du fil de pla- 
tine juste au-dessus de la tache ; le fil est ensuite abaissé jusqu'à 
ce qu il touche la surface de la gélose. Le point où il l’aura touchée 
apparaîtra nettement, à faible grossissement, et on en relèvera 
avec précision l'emplacement par rapport aux lignes du micromè- 
tre contenu dans l’oculaire. On flambe le fil, et la colonie choi- 
sie pour fournir la semence est amenée au point où l’on sait que 
le fil de platine viendra toucher la gélose. Ayant enfoncé le fil dans 
la colonie, en rapprochant l'objectif auquel il adhère, et après 
l’avoir ensuite retiré, on opère l’ensemericement au moyen d’une 
petite anse de platine qu’on aura mouillée dans du bouillon. L’an- 
cien emplacement de la colonie est examiné, à faible grossisse- 
ment, pour constater que la colonie atteinte est bien celle qu’on 
avait choisie et qu'on n'en a pas touché d’autres. 

De cette façon, on atteint le but proposé, qui était d’ensemencer 
une colonie que nous savons issue d’un microbe unique ; en 
.même temps, on peut observer, dès le début, la formation d’une. 
colonie, en relevant, au fur et à mesure, la situation et la forme 
des divers éléments qui composent la colonie-mère. : 

Dans le cas d’une étude purement morphologique des Moro bee. 
il y aura souvent avantage à couvrir la gélose d’une lamelle et 
à examiner les phénomènes sous un objectif à immersion. 


(Institut sérothérapique de l'Etat danois, D' Th. Madsen). 


(15} .  SÉANCE DU 10 JANVIER 223 


VERRES PHOTOMÉTRIQUES, 


par M. TsCHERNING. 


Les verres photométriques que je viens de faire fabriquer, for- 
ment une série telle, que le n° r laisse passer r/r0 de la lumière, 
le n° 2 un 1/r00, le n° 3, 1/1000, et ainsi de suite. L'avantage de 
cette échelle (logarithmique), c’est que les verres peuvent s’addi- 
tionner. Dans l'échelle dioptrique, si on combine le + x avec le 
+ 2,.on obtient l'effet de + 3. De même, si, dans la série photo- 
métrique, on combine le n° 1, qui laisse passer 1/10 de la lu- 
mière, avec le n° 2, qui en laisse passer r/100, la combinaison 
laisse passer 1/1000, comme le n° 3. Je propose le nom de photo- 
pirie (Ph.) pour l’étalon. Un verre de 1 PA laisse donc passer r/r0 
de la lumière, un verre de 2 Ph. 1/r00, etc. La série monte jusqu’à 
10 Ph. Entre les numéros les plus faibles, j'ai été amené à inter- 
caler des numéros intermédiaires, comme on l’a fait aussi pour 
l'échelle dioptrique. Le numéro 

0,29 laisse passer 56 p. 100. 
0, laisse passer 31 p. 100. 
0,75 laisse passer 18 p. 100. 
1,90 laisse passer 3 p. 100. 

On ne peut pas obtenir un tel résultat avec les verres fumés or- 
dinaires. Ils sont d'une fabrication trop irrégulière et les épais- 
seurs un peu fortes ne laissent guère passer autre chose que du 
rouge. Je me suis servi de feuilles de gélatine, colorées avec une 
couleur d’aniline et placées dans du baume de Canada entre deux 
plaques de verre. On obtient ainsi un résultat assez satisfaisant ; le 
rouge est pourtant encore un peu en excès por les numéros les 
plus élevés. 


L’ADAPTATION DE L'OEIL, 


par M. TscxEerRNinc. Ù 
Les verres photométriques, dont j'ai parlé dans une note pré- 
cédente, forment un moyen commode pour étudier l'adaptation 
de l'œil à l'obscurité. Supposons par exemple qu'on place le n° 4, 
qui réduit la lumière à 1/10000, devant un œil, de manière à ex- 
clure toute lumière étrangère. Au premier moment, cet œil ne 
voit rien ou presque rien, mais il commence tout de suite à s’ha- 
bituer à l’éclairage qu'il reçoit, et après un quart d'heure, il voit 
assez clair. On peut alors comparer la vision des deux yeux ; on 
peut, par exemple, placer un tube devant chaque œil et regarder 


224 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (16) 


4 


vers une feuille de papier, de manière à voir les champs des deux 
yeux séparés. L'œil libre voit la feuille avec sa couleur naturelle, 
l’autre la voit avec une jolie couleur violette. couleur qui dispa- 
raît aussitôt qu'on ferme l'œil libre, le point de. comparaison fai- 
sant défaut. Ce sont surtout les rayons!verts qui agissent dans ces. 
conditions ; les rayons bleus agissent aussi, mais peu et les rayons. 
rouges n’agissent pas. Une feuille de papier rouge paraît noire. 

On peut faire l'observation, dont je viens de parler, en tenant 
un petit objet blanc, une cigarette bien éclairée par exemple, as- 
sez près des yeux pour qu'on la voie en images doubles. L'image 
de l'œil libre est blanche, celle de l’autre est violette. Si on dé- 
place la cigarette, on constate que l’image violette reste en retard 
sur l’autre, ce qui indique que la propagation de l'impression de 
l’œil adapté jusqu’au cerveau se fait plus lentement. Le même 
phénomène s’observe aussi, sans que l’œil soit adapté, si on le: 
place derrière un verre qui ne laisse passer que les rayons les plus 
réfrangibles du spectre (extrêmes bleus et violets). On peut en 
conclure que l’impression de l’œil adapté est identique à celle que 
produisent les rayons violets sur l'œil non adapté. 

Si, avec Th. Young, on se figure l'œil composé de trois orga- 
nes, dont le premier voit rouge, le deuxième vert et le troisième 
violet, on peut expliquer ces observations en admettant que les 
organes du rouge et du vert soient mis hors de fonction, lorsque 
l'éclairage descend au dessous d’une certaine limite. Si la lumière 
est faible, elle n’agit que sur l’organe du violet. Les observations. 
montrent que la courbe spectrale de la sensation violette s'étend 
jusqu’à la limite du rouge et a son maximum. dans le vert-bleuàä- 
tre. Les deux couleurs fondamentales, parmi les trois de Th. 
Young, sont les couleurs des parties extrêmes du spectre. La troi-- 
sième doit être une couleur vert-jaunâtre, pique le vert du spec- 
tre contient du violet. 


lrnp. A. DAVY et FILS Ainé, 52, r. Madame, Paris. Le Gérant : A: DAVY. 


[TRAITEMENT ORGANOTHÉRAPIQUE 
a 11 DIATHÈSE URIQUE 


Essentiellement différent 
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qui sont des substances étrangères à l’économie, 


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disparition. de la réaction de Wassermann. 


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Dose MOYENNE : 2 cc. correspondant à 6 cgr. d'ÉNÉSOL par jour. 


DOSsES MASSIVES ou de SATURATION : Injections intramusculaires de 4 à ss 
6 ce. (soit 42 à 18 cgr. d'ÉNÉSOL), tous les 2 ou 3 jours. — | 
Injections intraveineuses de 2 à 10 cc. (soit 6 à 30 cgr. d'ÉNÉSOL), 
selon le sujet, burgence et la gravité, tous les 2 ou 3 jours. 


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Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS 


Tome LXXXVI 1922 N° 5 


COMPTES RENDUS 


des Séances 


Société de Biologie 
et de ses filiales : 


les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 
danoïse, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


Séance du 4 Février 1922 


PARIS 
MASSON ET Ci, ÉDITEURS 
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 


120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) 


Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. 
PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : | 
France : 50 fr. — Etranger: 60 tr. 
Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS 


Les none certe sont reçzs par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 
120, Boulevard Saint-Germain, Paris 


Toutes les notes donnent être remises 
sous forme de dactylographies, ne ; 
: varietur, Sans lectures PAUSE en 
, elles ne doivent pas dépasser l'étendue 
réglementaire. | 
Ces conditions sont formelles. 


TARIF DES TIRÉS A PART 


Le prix des tirés à part est abaïissé à : 


143 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 


AS — 100 — (2 pages. 
48,0 1150 — (4 pages). 
21 — — 100 æ— ‘(4 pages). 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs 


notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue 
Madame, Paris 6°. | 


Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1922 


Descrez (A.), Berry (H.) et 
Raruery (F.) : Diabète et acidose. 
Dévé (E.) : Kystes hydatiques 
ganglionnaires satellites de l’échi- 
 nmococcose viscérale du Mouton... 
Drzewina (A.)et Bonn (G.) : 
Immunisation des Convoluta con- 
tre l’action du chlorure de potas- 
sium par des doses plus fortes 
que la dose rapidement mortelle. 
GuizLcaumin (Ch.-0.) : Sur le 
dosage et la constitution d’une 
fraction de l'acide urique san- 
RS en) seat ven 
Jacogson (J.) et LauGiEr (H:) : 
Action de l’alcool benzylique sur 
la pression artérielle et sur la 
MESA TION SNA eV ae eut 
Levanrri (C.) et Nicorau (S.) : 
Immunité du névraxe dans la 
VACCINEM- Ne ice DGA TRES ce 
Levaniri (C.) et Nicozau (S.) : 

_ L’immunité dans les ectodermo- 
ses neurotropes : herpès et encé- 
phalite 
Lirscaurz (A.), Wacner (Ch.) 
et Bormann (F.) : Ralentissement 
expérimental de la masculinisa- 
_ tion 
: Lrscaurz (A.), WaGner (Ch.) 
et Tamm (R.) : Sur l’hypertrophie 
des fragments ovariens dans la 
castration partielle............. 
Panisser (L.) et HAvET (G.) : 
La proportion des éosinophiles 
dans le sang des Bovidés....... 
Peyron (A.) : Sur les rapports 
du vestige médullaire coccygien 
des Oiseaux avec l’ectoderme de 


rte mn eee 


BioLocrE. COMPTES RENDUS. — 1922 


245 | 
230 
252 
258 


247 


233 
228 
235 


240 


260 


.phage 


SOMMAIRE 


la région coccygienne et les chro- 
IMALODROTES. RAT Ce ae ML 

.Scmirr (P.) et FRoMMEL (E.) : 
Modifications immédiates du taux 
leucocytaire par la ponction éva- 
CHADIPES SE DR UE DEVENUE SENS Ge 

WEiz (M.-P.) et GuicLaumin 
(Ch.-0.) : L’acide urique libre et 
l’acide urique combiné des glo- 
bules sanguins et du plasma... 


255 


290 . 


242 


Réunion de la Société belge 


de biologie. 


BessemaNs (A.) : Valeur compa- 
rative des techniques de prépa- 
ration de l’antigène destiné à la 
réaction de Bordet-Gengou pour 
le diagnostic de la dourine..... 

BonpET (J.) et Cruca (M.) : Sur 
la théorie du virus dans la lyse 
microbienne transmissible et les 
conditions de régénération du 
PHINCUDE ALES eee 

Bruynoce (R.) et Maisin (J.) : 
Au sujet de la réaction consécu- 
tive à l'injection du Bactério- 
phase ete RNA R- LU 

Bruynocxe (R.) et Maisin (J.) : 
La phagocytose du  Bactério- 

Degsaistux (P.) : Auto-infec- 
tion par les Myxobolus... : 


te... 


DuPrez (Ch.) : Action anti- 


anaphylactique des lipoïdes..... 


EFFRoNT (J.) : Influence de la 
filtration sur les amylases, ..... 
EFrFRont (J.) : Méthode pour la 
détermination des pouvoirs liqué- 


 TÉEXXX VI. 


226 SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE : 6 


Van ner STRICT (0.) : La struc- 


Graïra (A.).: La lyse transmis- 
ture de la rétine. La membrane 


sible du Staphylocoque. Sa pro- 


flants de l'amylase. :!..02208 269 1 séroréaction tuberculeuse....... 278 
EFFRONT (J.) : Sur les proprié- Rosxam (J.) : Les facteurs du 
tés distinctives des amylases de . temps de saisnement...... . 1908 
différentes provenances......... DTA VAN DER STRICT (O.) : La struc- 
Gorrin (J. et M.) : Influence de ture de la rétine. La membrane 
métaux colloïdaux sur la glyco- limitante externe et les parties k 
Lée Aléaline ne Near 283 | constituantes voisines.......... 266 
duction ; ses applications théra- | limitante interne et les couches 
peutiques A A ee na EU Os DD VOISINES EL MANN RU RSA 264 
Heymans (C.) : Suppression du Van Sacecnem (R.) : Septicémie 
pouvoir inhibitif du vague sur le contagieuse du pe domesti- 
cœur de Tortue par le bleu de QUE A SR SRE Re en 28I 
ITÉUAYIÈNE EE RUE RARE Ho Zunz (Er)ret DV BARRE (J.) 
Renaux (E.): Différenciation Sur les modifications ou 
des principes actifs de la réaction chimiques du sang lors du choc 
de Bordet-Wassermann et de la anaphylactique........ ARENA 286 


Présidence de M. Bohn, vice-président, 
puis de M. Charles Richet, puis de M. Teissier, vice-président. 


MoprricaATrons IMMÉDIATES DU TAUX LEUCOCYTAIRE PAR: TA 


PONCTION ÉVACUATRICE, 


par Paul Scurrr et Edouard FRomMEr. 


Nous avons calculé le taux leucocytaire du sang périphérique 
au cours de 5 paracentèses abdominales et d’une horstenrese ; 
nous avons obtenu chaque fois des variations considérables, qui 
sont établies dans le tableau ci-contre. Les 5 paracentèses ont 
été pratiquées pour ascite-cirrhose éthylique ; la thoracentèse se 
rapporte à un cas d’hydrothorax. Les chiffres du tableau corres- 
pondent au nombre de leucocvtes par mm.c. 


SE NE AUTE 

CN ere 

So EME Ve 5 > 0 E Nombre de minutes après le début de l'évacuation. 345 

SE gs c'es A 
Cas 22 SK € 3 40 45 200 A0 TER 50 | 160 | 80 - 400 
1l 15 B 10000 12500 8000 13000 7500 8000 se 
Il 30 8 12000 12500 410$00 20500 1SA00.. 16000 12700 419000 
TITI 30 6,5 11000 2500 11800 9500 6600 
IV 10 15 10900 7500 9000 9600 10000 9000 
A 20 4 7500 3700 8:00 7700 " 
NI 10 0,7 17700 10800 AO OPEN ; 9300 14600 16300 17700 


Ces variations semblent dépendre surtout de la quantité de 
liquide retiré : elles sont fortes dans les observations I ,IE et FT, 


no) 
à 


SÉANCE DU À FÉVRIER 


plus faibles dans l'observation IV. La rapidité de l'évacuation 
paraît moins importante. 

Certains de nos chiffres simulent un choc hémoclasique et on 
peut se demander si la résorption d'une partie du liquide par la 
blessuré de la ponction a pu produire un tel choc : mais dans 
l'observation II les fluctuations du taux ont été manifestés sur- 
tout pendant la ponction, quand le trocart encore en place empè- 
chait toute résorption tissulaire. Ces fluctuations leucocytaires 
sont-elles un effet de l'excitation primitive du système nerveux 
végétatif par la ponction elle-même ? Chez nos malades, des 
éhyliques hyperesthésiques, nous avons effectué. des he 
de contrôle. Celles-ci nous ont montré que la douleur causée par 
le trocart, l’anesthésie locale au chlorure d’éthyle et même la 
fine piqüre à l'abdomen d’une aiguille pour injection de novo- 
caine produisaient au bout du doigt une leucopénie immédiate 
et forte (chute de 3.000 à 6.000 leucocytes), suivie progressive- 
ment d’une légère leucocytose. Cette « leucopénie douloureuse » 
cessait avec l'excitation qui l'avait produite : elle ne saurait ex- 
pliquer les grosses fluctuations de signes divers qui persistent 
deux heures après la ponction (observation Il). 

Nous croyons que le facteur mécanique joue le rôle le plus 
imaportant dans ces variations leucocytaires. Notre représentation 
du phénomène est la suivante. Il existe avant la ponction un 
équilibre entre la tension de l’épanchement et la tension des vais- 
seaux comprimés par lui. La ponction rompt brusquement, cet. 
équilibre ; les vaisseaux profonds, qui ont perdu leur tonicité, 
se dilatent et à la vaso-dilatation profonde répond une vaso-cons- 
triction périphérique. Le rapport entre les deux irrigations, 
la viscérale et la périphérique, tend ainsi sans cesse à se stabili- 
ser et sans cesse il est troublé par l’écoulement continu du li- 
quide péritonéal ou pleural. Les diverses phases de leucopénie et 
de leucocytose trouvent leur explication dans ce phénomène de 
« balancement circulatoire » (Dastre et Morat), qui, par l’inter- 
médiaire des nerfs vaso-moteurs, tend à rétablir une circulation 
uniforme quand une partie du COTPS présente une vaso-dilata- 
tion ou une vaso-constriction exagérée. Ces brusques flux-et re- 
flux peuvent se.manifester encore plus d’une heure après la fin 
de la ponction (observation Il) ; témoins des phases successives 
d’anémie et d’hyperhémie Chalon ils pourraient expliquer cer- 
tains états lipothymiques au eours et à la fin des paracentèses. 

Les chiffres que nous publions représentent, croyons-nous, les 
interférences de deux courbes : à la leucopénie initiale de la 
douleur se superposent les oscillations diverses qui suivent le 
désordre hydraulique et vaso-moteur dû à l'écoulement du li 


228 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


D AR PDP EE ARE EEE REC MERE RER PS 


quide. Il s'agit d'un processus complexe. Les auteurs (a) qui ont 
étudié l'influence, sur le taux leucocytaire, d'actions mécani- 
ques beaucoup plus simples comme les changements de position 
du corps, la seule élévation du bras, avaient trouvé un rapport 
entre l’abaissement de la pression et le nombre des leucocytes. 
Avec l'appareil de Vaquez et Laubryÿ, nous avons mesuré la pres- 
sion artérielle à chaque prise de sang dans les cas I, IIT et V : les 
baisses de pression, d’ailleurs minimes, existèrent dans les phases 
d'hypoleucocytose comme dans les phases contraires. 

D'autres recherches seraient nécessaires pour déterminer si les 
variations dans la répartition des éléments figurés s’accompa- 
gnent de changements dans les qualités physico-chimiques du 
plasma. 

(Clinique médicale du P° Roch, à Genève). 


L'IMMUNITÉ DANS LES ECTODERMOSES NEUROTROPES 
HERPÈS ET ENCÉPHALITE, 


par Levapirr et S. Nicorau. 


Nous avons étudié précédemment (2) le mécanisme de l'im- 
munité dans les ectodermoses neurotropes, en insistant surtout 
sur l’état réfractaire qui succède à l'infection provoquée par les 
ultra-virus du groupe herpès-encéphalite. Nous apportons aujour- 
d’hui de nouveaux détails à ce sujet. 

1°Neuro-immunité acquise par la voie cornéenne. — Lorsqu'un 
animal, inoculé à la cornée (herpès ou encéphalite), survit à la 
kérato-conjonctivite, il acquiert un état réfractaire local des plus 
manifestes [Lôwenstein (3) confirmé par Doerr(4) et par Blanc (5)]. 
De plus, son névraxe supporte des doses de virus qui tuent in- 
failliblement les témoins (Doerr et Schnabel, Levaditi, Harvier et 
Nicolau). L’immunité cornéenne peut donc entraîner un état 
analogue du système nerveux central. Les expériences suivantes 
en témoignent : | 


Expérience 1. — Le on 96 Bc est inoculé à la cornée nee 


le virus herpétique B, le 10 juin 1921. L'animal guérit de sa 


(1) J. Müller. Münch. med. Woch.; 1904, n° 388. — Heoibach et Heyerdahl. 
Skand. Arch. f. Physiol., 1908. — Jôürgensen. Hospitalstidende, 1917. 

(2) Levaditi et Nicolau. C. R. de l’Acad. des sc., 1921, t. 173, p. 794. 

(3) Lôwenstein. Münch. med. Woch., 1919. p. 760. 

(4) Doerr et Schnabel. Schiweitz. EU Woch., n% 20 et 24, EE ; Zeitschr. 
far y Tor Tt-#0 4 MD 0 MEN 

(5) Blanc et Caminopetros. C. R. de la Soc. Fe biol., t. 82, n° 12 et suivants. . 


% 
SÉANCE DU À FÉVRIER 229 


kérato-conjonctivite et survit. 31 jours après, injection intra-céré- 
brale du même virus ; le Lapin 7r E sert de témoin. Ce dernier 
succombe d’encéphalite le 6° jour ; le Lapin vacciné survit (fig. 1). 

Expérience 11. — Le Lapin 4r Ao est inoculé de la même ma- 
nière (même virus) le 27 septembre. 4r jours pe on lui in- 
jecte dans le cerveau 0,2 c.c. d’une dilution au 5.000° du virus 
herpétique B ; le Lapin 6 Af sert de témoin. Ce dernier meurt 
d’encéphalite le 3° jour ; le Lapin 4r Ao survit. Nouvelle inocula- 
tion intra-crânienne, {2 jours après, avec du virus herpétique 
pur (témoin : Lapin 55 of). Le témoin succombe d’ encéphalite le 
4° jour ; le Lapin vacciné survit (fig. 2). 


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Schéma IL. — Le « noir » indique inoculation positive. 
Le « blanc » indique inoculation négative. 
° Neuro- immunilé cequise par la voie cutanée. — Le segment 


Coté de l’ectoderme peut entraîner lui aussi un état réfrac- 
taire du névraxe (Voir notre précédente note). 

Expérience II. — Le Lapin 27 Mf est inoculé à la peau (pro- 
cédé Calmette et Guérin) avec du virus encéphalitique, le 18 sep- 
tembre 1921. L'inoculation provoque une dermite papulo-squa- 
 meuse, qui guérit ; l'animal survit. 24 jours plus tard, nouvelle 
inoculation cutanée avec le même virus ; le Lapin 5 Af sert de 
témoin. Ce dernier meurt d'encéphalite le 14° jour, tandis que le 
Lapin vacciné survit. Six jours après, on scarifie sa cornée avec 
le même virus encéphalitique. Le témoin (Lapin 55 Af) meurt 
_d’encéphalite le 8° jour, le Lapin 27 Mf fait de la kératite, mais 
en guérit et survit. Enfin, 22 jours après, on injecte dans le cer- 
veau du Lapin 27 Mf du virus herpétique au 1.000° (le Lapin 64 Of 


Lu tr 
230: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sert de témoin) : survie du premier, mort du témoin le 4° jour 
(encéphalite) (fig. 3). 

Une quatrième expérience a fourni un résultat analogue (fig. 4). 
Ces essais prouvent que l'infection du segment cutané de l'ecto- 
derme détermine l'état réfractaire du -névraxe, sans modifier 
d’une facon appréciable la sensibilité de la cornée. Dans certains 
cas, cependant, la même infection cutanée immunise, non seule- 
ment la peau, mais aussi la cornée : 


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F le 75y. 
Pig. : Fig V. 


Schéma. IL. 


Expérience V. — Le Lapin 64 Ao, inoculé à la peau avec le 
virus herpétique B, acquiert l'immunité cutanée. Sa cornée, 
éprouvée 47 jours après, se montre réfractaire (le témoin, La- 
pin 65 Af, fait de la kératite et meurt d’encéphalite le 11° jour). 
Inoculé par voie cérébrale 19 jours après (virus herpétique B, au 
1.000°), il survit, tandis que le témoin 56 Of succombe d'encé- 
phalite le 7° jour (fig. 5). 

Il en résulte que l’état réfractaire des deux ne externes 
de l’ectoderme, la cornée et la peau, entraîne un état analogue 
du segment interne : l'axe cérébro-spinal. 

Sans exclure totalement la voie sanguine, nous pénsons que 
cest surtout la voie nerveuse qu'utilise le germe pour se pro- 
pager de l’extérieur vers les centres encéphalo-médullaires, afin 
d'y provoquer l'infection passagère qui détermine l'immunité. 
Nous l'avons prouvé en ce qui concerne l'œil, puisque nous, 


SÉANCE DU À FÉVRIER DOM 


avons montré, avec Harvier, que le virus inoculé à La cornée, 
se propage au cerveau le long de la rétine et des filets du nerf 
optique. Il en est de même de l'infection cutanée, ainsi quil 
résulte de l’expérience suivante : 

Expérience VI. — Le Lapin 10 Af est inoculé à la peau avec le 
virus encéphalitique des porteurs (Ac). Il fait une belle éruption 
‘papulo-squameuse qui guérit ; mais l'animal se paralyse et meurt 
d’encéphalite le 15° jour. On prélève le cerveau, la moëlle épi- 
nière et les nerfs du flanc, correspondant à la région cutanée 
inoculée. L’encéphale et la moëlle se montrent infectieux ; quant 
aux nerfs, ils renferment des quantités appréciables de virus. 
Inoculés dans le cerveau du Lapin 9o Af, ils confèrent une encé- 
phalite mortelle. 

Mécanisme de l’immunité du névraxte. — Quel est le méca- 
nisme de l’immunité du névraxe? S'agit-il d’un état réfractaire 
local, ou d’une immunité humorale due à la présence d'anticorps 
dans le sang? Nous avons prouvé que l’hypothèse d'un état ré- 
fractaire humoral n'est pas confirmée par l’expérience. En effet, 
ni Levaditi et Härvier, ni Blanc n’ont décelé dans le sang des 
animaux vaccinés des anticorps capables de détruire in vitro, le 
virus herpéto-encéphalitique. Par contre, des expériences nouvelles 
nous ont montré que le cerveau des Lapins immuns jouit d’un 
pouvoir neutralisant manifeste à l'égard de ce virus qu'il fixe 
et détruit en dehors de toute intervention d'anticorps microbi- 
cides d'origine sanguine. 

Expérience VII. — Le Lapin 64 ÂAo, vacciné par la voie cutanée 
(voir expérience V), est sacrifié par saignée totale, en même 
temps qu'un Lapin normal. Une moitié du cerveau du Lapin 
64 Ao (CI) et du Lapin normal (CN) sont triturés séparément 
dans un mortier, avec 2 c.c. d’eau salée isotonique. On ajoute à 
CI et CN 3 c.c. d’une dilution de virus herpétique B, au 200°. 
Les mélanges restent 3 heures à 37° et pendant la nuit à la gla- 
cière. On centrifuge et dilue au 10° le liquide surnageant, puis 
on injecte 0,2 c.c. dans le cerveau de deux Lapins. Le Lapin 59 Mff 
reçoit le liquide CI, le Lapin 58 Mff est injecté avec le liquide CN. 
Ce dernier meurt d’encéphalite le 9° jour, le premier survit. 
L'examen du sérum du Lapin vacciné 64 Ao montre l'absence to- 
tale d'anticorps microbicides. 

Il résulte dé ces contastations que le névraxe des animaux ré- 
fractaires détruit le virus herpéto-encéphalitique directement, par 
ses propres moyens, sans nulle intervention des anticorps san- 
guins. Il s’agit donc d’une immunité locale, acquise à la suite 
d’une infection passagère du système nerveux. Le germe vaccine 
l’encéphale, comme il vaceine la cornée et la peau, en provo- 


232 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


quant des modifications tissulaires, par un mécanisme qui pa- 
rait spécial aux ectodermoses en cel aux. ectodermoses neu- 
rotropes en particulier. 

Si cette hypothèse est vraie, on doit pouvoir immuniser le 
névraxe directement, en le mettant aux prises avec l’antigène, 
sans faire intervenir la cornée ou la peau. Or, At con- 
firme l’hypothèse. 


Expérience VIII. — Le Lapin 75 Mf reçoit, par la voie céré- 


brale, à des intervalles sue 0,2 c.c. d’une dilution de virus 
herpétique B au 10.000°, au 5.000° et au 1.000°. 23 jours après, 
on éprouve sa semis en lui injectant dans le cerveau 0,2 cc. 
de la dilution au 100°. Il survit, tandis que le témoin meurt d'en- 
céphalite le 6° jour. 

Cette expérience prouve qu'il est possible de conférer au né- 
vraxe un état. réfractaire manifeste, en faisant agir le virus anti- 
gène directement sur les neurones cérébraux. 

Conclusions. — L'état réfractaire des divers secteurs de l’ecto- 
derme (cornée, peau et névraxe), offre un caractère local et seg- 
mentaire. [Il est dùû aux modifications tissulaires provoquées par 
l'action directe de l’antigène sur ces différents segments ectoder- 
miques. 


239 


SÉANCE DÙÜ 4 FÉVRIER 


IMMUNITÉ DU NÉVRAXE DANS LA VACCINE, 


par G. Levapirr et S. Nicorau. 


Les conclusions qui se dégagent de nos recherches sur l'immu- 
nité du névraxe dans les ectodermoses neurotropes (herpès, encé- 
phalite) (1), découlent également de nos expériences sur l'état 
réfractaire créé par le virus de la vaccine. C’est là une preuve de 
plus en faveur des rapports étroits qui relient les divers ultravirus 
des ectodermoses. 

Nous nous sommes servi de notre virus vaccinal adapté au 
cerveau (neurovaccine) dont nous avons décrit ailleurs les pro- 
priétés G): Lorsqu'on inocule, par le procédé Calmette-Guérin, 

ce virus à la peau du Lapin, on engendre une éruption de vésico- 
pustules qui guérit après un temps variable, en laissant après elle 
un état réfractaire solide du revêtement cutané. La même inocu- 
lation, faite à la cornée, provoque la kérato-conjonctivite, à la- 
quelle succède l’immunité cornéenne. Ces immunités sont lo- 

cales et partielles, en ce sens que celle de la peau n'entraîne pas 
l'état réfractaire de la cornée ; inversement, l’immunité cornéenne 
ne s'accompagne pas toujours d’immunité cutanée. À ce point ‘e 
vue, notre neurovaccine se comporte donc comme la vaccine 
Pouce (Cf. les recherches de Hückel (3) Paschen (4), etc.). 

Comment réagit, à ce point de vue, le névraxe, segment in- 
terne de l’ectoderme, chez les animaux vaccinés par la voie cu- 
tanée, secteur externe du même ectoderme ? Nos expériences sur 
le virus de l’herpès et de l’encéphalite ont montré que l’axe céré- 
bro-spinal participe lui aussi à l’état réfractaire. Au même titre 
que la cornée ou la peau, il se vaccine pour son propre compte ; 
son immunité, essentiellement locale, se manifeste en dehors de 
toute intervention d'anticorps circulants. Il en est de même, à 
peu de chose près, du névraxe chez les animaux réfractaires à la 
neurovacine. 

Expérience 1. — Les Lapins 42, 44 et 45 Af sont inoculés par 
la voie cutanée le 15 novembre 1921. 15 jours après, alors que 
les pustules sont guéries, on éprouve leur sensibilité cornéenne 
et cutanée. L'expérience montre que, à ce moment, la peau était 
vaccinée tandis que la-cornée ne l'était pas (kératite intense). 


(1). Levaditi et Nicolau. c. R. de la Soc. de biol., séance du 4 février 1922. 

(2) Levaditi et Nicolau. C. R. de l’Acad. des sc., 1921, t. 173, p. 870 ; 1922, 
t. 174, p. 249. — C. R. de la Soc. de biol., 19217, a 85, p. , 

(8) Huckel. Die Vaccinekôrper, 1898. 

(4) Paschen. Jahresb. der deutsch. nn uilan 1903 ; Med. stat. Mitt. der 
Kaiserlich. Gesundheitsamte. Cf. également Prowazek, agen. Kraus et Volk. 


254 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Le S décembre, soit 4 jours après, ces Lapins sont infectés par 
la voie cérébrale avec le virus vaccinal de passage (cerveau) 
Lapin 54 Of sert de témoin. Ce dernier meurt d’encéphalite vac. 
cinale le 6° jour (lésion intense du cerveau), tandis que les La- 
pins 44 Af et 45 Af survivent. Quant au Lapin h2 Af, il suc- 
combe le 16° jour, mais son cerveau se montre dépourvu de vi- 
rus et de lésions. 

Expérience 11. — Neuf Lapins ont été infectés par la voie 
cutanée à des dates diverses. 3 d’entre eux ont présenté, en même 
temps qu'une éruption de vésico-pustules sur la peau, une Kkéra- 
tite vaccinale (infection spontanée). Le 3 décembre 1927, on leur 
inocule, dans le cerveau, du virus vaccinal de passage, en même 
temps qu'au Lapin témoin‘ 3 Mff. Ce dernier meurt d’encéphalite 
vaccinale le 5° jour ; les résultats de l’inoculation des autres La- 
pins sont consignés dans le tableau ci-dessous. 


Temps écoulé 


Lapins | Auciemeléions  CElmetion 
Numéro Peau Cornée cérébrale Résullais 
9 Bf HR A) ++ 16 jours Survit 
12 Bf Je 2e de Je 16 jours Mort le 8° jour. Aucune 
infection vaccinale 
5 Bf 1 pustule rer 16 jours û Survit 
93 Bf ECCRCE O 19 jours Survit 
38 Of 2 pustules O 21 jours Survit 
53 Of 1 pustule O0 22 jours Survit 
77 Of 20 pustules O 94 jours Survit 
74 Of POPROREUR a) . 25 jours SUrVIÉ 
76 Of LL ae de O 25 jours ° Survit 
Témoin 3 Mff — —— — Mort le 5° jour 


Certains de ces Lapins (6 Bf, 77 Of et 76 Of) sont morts Le 15°, 
le 16° et le 17° jour, mais l'examen histologique et l’inoculation 
ont montré qu'ils n'ont pas succombé à une infection vaccinale. 

Ces expériences montrent. que les animaux infectés par la voie 
cutanée el cornéenne, où tout simplement par le revêélement 
cutané, sont, du 16° au 25° jour (2), réfractaires à l’inoculation 
intra-cérébrale d’un virus vaccinal de passage, qui tue le témoin 
en 5 jours. Cette immunité cérébrale ne nécessite pas une infec- 
tion préalable massive de la peau : une ou deux pustules cutanées 
suffisent pour la créer (Lapins 83 Of et 88 Of). Elle n’exige 
non plus une infection cutanée de longue durée. En effet, chez le 
Lapin 48 Af., de l’expérience [, nous avons inoculé le virus à 
une oreille et nous avons excisé cette oreille 48 heures après : 


, 


maleré cette excision précoce du foyer inilial, il y eut déve- 


(1) ++++ signifie éruption vaccinale très intense, 
(2) Celle imraunilé cérébrale dure au moins 57 jours. 


7 La 97 
SÉANCE DU 4% FÉVRIER 239 


—_———————————— 


nd du tn aise Mur ne 
loppement d'état réfractaire, non seulement culané, mais aussi 
cérébral. 

Quel est le mécanisme de l’immunité du névraxe ? Nous avons 
établi d'abord que le cerveau se trouve directement aux prises 
avec le virus-antigène, chez les animaux infectés par la voie cu- 
tanée. Nous avons décelé, à plusieurs reprises, des quantités ap- 
préciables de vaceine dans l’encéphale de ces animaux, par ino- 
culation de cet encéphale à la peau des Lapins neufs. Ensuite, 
nous avons reproduit, avec le virus vaccinal, les expériences 
mentionnées dans notre note sur l’herpès et l’encéphalite, en les 
disposant de la manière suivante : 

_ Expérience HI. — Le Lapin 74 Of (voir expérience-1l), vaceiné 
par la voie cutanée, et doué d'une immunité cérébrale solide, est 
sacrifié, par saignée totale, le 31 décembre, en même temps qu'un 
Lapin normal. Une moitié du cerveau du Lapin 74 Of (CI) et du 
Lapin normal (CN) sont triturées séparément dans un mortier, 
avec 2 c.c. d'eau salée isotonique. On ajoute à CI et à CN 5 c.c. 
de virus vaccinal cérébral dilué au 10°. D'un autre côté, on 
ajoute à un volume du même virus dilué, 2 volumes de sérum 
frais, provenant des mêmes Lapins. Les mélanges restent en 
contact pendant 3 heures à 37° et pendant la nuit à la glacière. 
On centrifuge les mélanges cerveau + virus et on recueille les 
liquides surnageants. Les inoculations au Lapin ont fourni les 
résultats suivants : 

a) Sérum. 
Sérum normal+ virus, inoculé dans le cerveau ; Lapin 6M : mort le 5° jour. 
Sérum immun +virus, inoculé dans le cerveau ; Lapin SM : mort le 7° jour. 
Sérum normal+ virus, inoculé à la peau ; Lapin 7M : Vaccine :+ + ++ (érup- 
tion confluente). nas 
Sérum immun + virus, inoculé à la peau :; Lapin rM : Vaccine : + (4 pustules). 


b) Centrifugat de cerveau. : 


‘Cerveau normal+ virus, inoculé à la peau : Lapin 9M : Vacecine : + + + + (érup- 
tion confluente). 
Cerveau immun +virus, inoculé à la peau ; Lapin M} : Vaccine : o. 


_ Gette expérience, répétée à deux reprises, avec des résultats 
identiques, montre que le cerveau d'un animal immunisé fixe et 
détruit le virus vaccinal dans des conditions où l’encéphale d'un 
Lapin normal se montre totalement inactif. Il y a donc, à ce 
point de vue, concordance parfaite entre les données de la vac- 
cine et celles de l’herpès et de l'encéphalite. Il n'en est pas de 
même des propriétés bactéricides du sérum. Ces propriétés sont 
absentes chez les animaux réfractaires au virus de l'herpès et de 
l'encéphalite, cependant qu'elles existent chez les Lapins immu- 


236 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


nisés contre la vaccine (x) (voir notre expérience II et les recher- 
ches antérieures de Raynaud, Straus, Chambon et Ménard, Bé- 
clère, Chambon et Ménard (2), Gore (Giifetc 

Il en résulte que dans la vaccine, deux facteurs no en- 
tirent en.jeu pour assurer l'état réfractaire du névrazxe : le facteur 
humoral et le facteur local, tissulaire. Nous pensons que le pre- 
mier ne fait que s'ajouter au second, l’immunité propre du sys- 
ième nerveux jouant le principal rôle. Ce qui plaide en faveur 
de notre opinion, c'est d’abord l'exemple des autres ectodermoses 
neurotropes (herpès et encéphalite), où l’on voit que l'élément 
défensif humoral est, pour ainsi dire, nul. Ensuite, le fait que, 
dans la vaccine, le cerveau fixe et détruit le virus in vitro par 
ses propres moyens, les anticorps sanguins ayant été éliminés 
par la saignée totale dés animaux vaccinés. 

Conclusions. — La vaccine fait partie du groupe des ecto- 
dermoses neurotropes (herpès, encéphalite, et probablement aussi 
la rage et la poliomyélite) au point de vue des caractères et du 
mécanisme de l’état réfractaire qu’elle provoque. 


KYSTES HYDATIQUES GANGLIONNAIRES SATELLITES DE L'ÉCHINOCOCCOSE. 
VISCÉRALE DU MouToN, 


par F. DÉvÉ. 


l 


A deux reprises déjà, nous avons rapporté, ici même, des 


exemples d’échinococcose ganglionnaire observés chez le Mou- 


ton (4). Nous avions, dans un premier cas, constaté l'envahisse- 
ment parallèle de trois ganglions trachéo-bronchiques. Il en était 
de même dans un second cas où deux ganglions trachéo-bron- 
chiques étaient intéressés. Dans un troisième, la lésion hydatique 
occupait le ganglion interaortico-æsophagien. Dans tous ces cas, 
l’adénopathie parasitaire médiastinale accompagnait une échino- 
coccose pulmonaire plus ou moins confluente. 

Le siège, nettement intra-ganglionnaire, et la multiplicité des 
glandes lymphatiques atteintes montraient bien qu'il ne s’agis- 
sait pas d'une localisation purement accidentelle ou erratique du 
parasite, mais qu'on avait affaire à une lésion systématisée ; et 
il était naturel de penser que « l'apport du parasite avait dû se 


Nr) il? RS Lion cutanée met plus facilement en évidence les Pope bac-- 
téricides du sérum, que l'injection intra-cérébrale. 

(2) Béclère, Chambon et Ménard. Annales Inst. Pasteur, 1886, t. X, p. tr. 

(3) L. Camus. Journ. de physiotog.-el de pathol. générale, 1909, t. XI, p. 629. 
(4) C. R. de la Soc. de biol., séances des r4 octobre 1905 et 2 décembre 1911. 


Ar SE 
Ve 


SÉANCE DU À FÉVRIER 231 


a ———_———————————— 


faire, primitivement ou secondairement, par la voie lymphati- 
que ». Parmi plusieurs hypothèses pathogéniques envisagées, 
nous avions considéré la suivante comme étant la plus proba- 
ble : « Des embryons hexacanthes apportés aux poumons par la 
voie sanguine ordinaire sont sortis du réseau capillaire par ef- 
fraction et, tombés dans les voies lympathiques périlobulaires, 
ont été amenés aux ganglions trachéo-bronchiques satellites ». 

Deux nouveaux cas du même ordre, que nous avons observés 
récemment, nous paraissent apporter la confirmation de ce 
mécanisme pathogénique. 

Un premier Mouton atteint d'échinococcose hépatique et pul- 
monaire présentait un kyste médiastinal, du volume d’une noix, 
développé dans le ganglion sous-trachéobronchique. 

Chez un second Mouton, également atteint d'échinococcose 
confluente du foie et du poumon, nous avons trouvé, d'une part 
un kyste du volume d’une prune, localisé dans un des ganglions 
lymphatiques du hile du foie (siège intra-ganglionnaire vérifié 
par l'examen histologique), et d'autre part trois kystes, de taille 
analogue, développés dans le médiastin postérieur : l’un était 
logé dans le ganglion sous-trachéobronchique, les deux autres 
dans le ganglion inter-aortico-æsophagien ou médiastinal pos- 
térieur. Tous ces kystes affectaient plus ou moins le type « diver- 
ticulaire », habituel à l’échinococcose hydatique du Mouton, mo- 
dalité anatomopathologique essentiellement différente de l’échi- 
nococcose alvéolaire vraie, bavaro-tyrolienne. 

Il n'existait de lésions échinococciques dans aucun autre vis- 
cère ou tissu (cœur, rate, diaphragme, tissu cellulo-adipeux, etc.). 

Faisons remarquer, d’abord, qu'il ne saurait être ici question, 
comme en matière d'échinococcose alvéolaire humaine, d’une 
adénite échinococcique secondaire « similaire », due au trans- 
port lymphatique d'éléments parasitaires germinatifs issus des 
lésions viscérales primitives. Aussi bien, kystes ganglionnaires et 
kystes viscéraux avaient la même taille approximative : ils étaient 
manifestement contemporains. 


Or, dans le cas du ganglion hilaire hépatique, il semble impos- 
sible d'admettre l’apport d'un embryon hexacanthe par la veine 
porte. Pour ce qui est des ganglions kystiques médiastinaux, on 
ne peut guère concevoir une migration embryonnaire directe à 
travers la paroi œsophagienne, et pas davantage un apport lym- 
phatique rétrograde venu du canal thoracique. Seule, l’hypo- 
thèse rappelée plus haut nous paraît donner une explication pa- 
thogénique satisfaisante, également valable pour le kyste du hile 
hépatique et pour les différents kystes ganglionnaires médiasti- 
naux. LE 


238 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Si l’on s’étonnait de voir le ganglion « œsophagien » intéressé, 
en l'espèce, nous rappellerions que, chez les Ruminants, une 
partie des lymphatiques du lobe pulmonaire postérieur abou- 
tissent à ce ganglion, en cheminant dans le méso pleural qui, 
chez les animaux, correspond au ligament triangulaire du pou- 
mon de l'Homme. C’est un point d'anatomie vétérinaire que M. 
Bourdelle, professeur à l'Ecole d’Alfort, à eu l’obligeance de nous 
confirmer. Le P' Bourdelle nous a indiqué, en outre, que le 
même ganglion reçoit des lymphatiques venus de la face anté- 
rieure du foie. 

En définitive, le processus de l’échinococcose ganglionnaire 
viscérale « satellite » de l’échinococcose hépato-pulmonaire du 
Mouton paraît bien être le suivant : primitivement amenés par 
la circulation sanguine dans l'intimité du foie, du poumon, quel- 
ques embryons hexacanthes sont sortis du réseau sanguin, soit 
par leurs mouvements actifs, soit à la suite d’une rupture du 
capillaire embolisé, et ils ont pénétré dans le réseau lymphatique 
ambiant. Repris dès lors par la circulation lymphatique, ils ont 
été conduits passivement aux ganglions correspondants, qu'ils 
n'ont pu franchir et à l'intérieur desquels ïls ont poursuivi leur 
évolution kystique. 


RALENTISSEMENT EXPÉRIMENTAL DE LA MASCULINISATION, 
par À. Lirscaurz, Ch. Wacxer et F. Bormanx. 


Dans une communication précédente (1) nous avons montré 
qu’une incision du testicule qui touche aussi le canal de l’épidi- 
dyme, chez un animal jeune, peut causer un arrêt dans le dé 
veloppement du testicule et par cela de l’eunuchoïdisme. Nous 
avons émis aussi l'hypothèse que, dans des circonstances sem- 
_blables, l'arrêt dans le développement du testicule ne serait pas 
toujours complet, mais qu'un ralentissement pourrait avoir lieu. 
Nous avons observé un tel ralentissement chez un Lapin sur le- 
quel nous avons pratiqué, à l’âge de deux mois, des incisions 
horizontales sur les deux testicules. Du côté droit, les incisions 
touchaient le testicule et le canal de l’épididyme, pendant que du 
côté gauche, les incisions ne touchaient probablement que la subs- 
tance testiculaire. Tandis que l’animal témoin, né le même jour, 
avait atteint la puberté, à l’âge d'environ 4 mois 1/2, l’animal 
opéré était encore au stade infantile en ce qui concerne les for- 


(x) €. R. de la Soc. de biol., 1927, p. 630. 


SÉANCE DU À FÉVRIER 259 


PA PA à SO ER AQU GA OU 2 D 


mes caractéristiques du pénis. Il nous semblait déjà que cet ani- 
mal resterait eunuchoïde. Mais à l’âge d'environ 6 mois 1/2 les 
premiers signes d’une transformation pubérale du pénis devin-, 
rent Visé et, à l’âge d'environ 7 mois 1/2, c’est-à-dire 2 mois 
r/ où 3 mois plus tard que l'animal témoin, l'animal opéré 
avait atteint la pleine puberté. IL est ainsi hors de doute qu'un 
ralentissement de la masculinisation peut être causé par inter- 


vention expérimentale sur le testicule. 


Plus de 5 mois 1/2 après l'opération, les deux testicules de 
l'animal opéré et un de ceux de l'animal téraoin furent enlevés. 
Le testicule normal pesait 1,7, le testicule gauche de l’animai 
opéré 0,59 gr. ; le testicule droit était plus petit. L'examen mi- 
croscopique révéla, chez l'animal témoin, une spermatogénèse 
normale et des cellules interstitielles bien développées. Les tubes 
séminifères, dans le testicule de l'animal opéré, étaient un peu 
moins larges que chez l’animal témoin ; ils se trouvaient rem- 
plis d’amas de cellules avec des noyaux vésiculaires ayant un 
nucléole. Les cellules ne ressemblaient à aucun stade connu de la 
spermatogénèse ; elles étaient plutôt de l’ordre des cellules de 
Sertoli. La spermalogénèse avait peut-être commencé, mais, en 
tous cas, elle s'était arrêtée très tôt. Il ne faut pas écarter l’idée 
que les premiers stades de spermatogénèse sont d’origine patho- 
logique. Les cellules interstitielles étaient bien développées, 
comme chez l'animal témoin ; on a pu découvrir quelques mi- 
toses, phénomène très rare pour des cellules interstitielles. Quel- 
que opinion que l'on ait sur la signification des détails histolo- 
giques de la spermatogénèse dans le cas mentionné, il est cer- 
Lain qu'un retard dans la spermatogénèse a eu lieu et ce retard 
nous indique un ralentissement dans le développement testicu- 
laire. C’est ce qui expliquerait le ralentissement de la masculini- 
sation constaté plus haut. Puisque des spermatozoïdes ne s’é- 
taient pas développés dans les testicules de l'animal opéré, il s’en- 
suit que l’accomplissement de la spermatogénèse n’est pas néces- 
saire pour une masculinisation complète. Quant aux autres stades 
de la spermatogénèse, il n'est pas possible de tirer des conclu- 
sions sûres de notre observation, car, comme il est déjà dit, il 
n'est pas possible d'affirmer sûrement de quel ordre sont les 
cellules que l’on trouve dans les tubes séminifères ; mais je pense 


plutôt que les archispermatocytes et les spermatocytes on 
défaut complètement. | 


Il y avait, dans la même série, deux autres animaux ayant 
subi des incisions testiculaires qui sont restés jusqu'à l'âge de 
7 mois 1/2 en état d'eunuchoïdisme. Chez l’un, on avait pro- 
duit une destruction plus ou moins complète de la substance tesli- 


es ’ ÿ / 


240 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


culaire ; chez l’autre, l'état du testicule était d’un ordre tout spé- 
cial. La spermatogénèse s'était arrêtée à un stade plus précoce que 
chez l'animal déerit plus haut. Les cellules interstitielles étaient 
de dimensions anormales ; leurs noyaux semblaient souvent dé- 
formés, leur protoplasme était vacuolisé et réduit à une couche 
mince et il avait dû, selon toute évidence, contenir des goutte- 
lettes de graisse dissoute pendant le traitement par l'alcool. 

Il serait audacieux de tirer des conclusions définitives des 


observations mentionnées. Mais elles nous montrent, qu'en tous 


les cas, il est arbitraire de penser, que, par la démonstration 


de la présence d’eunuchoïdisme en présence de cellules intersti- 


tielles dans le testicule, on démontreraït aussi l'inexactitude de 
la théorie de Bouin et Ancel sur la fonction endocrine de ces 
cellules. On ne doit jamais oublier que ce n’est pas la seule pré- 
sence de ces cellules qui importe, mais leur état fonctionnel. 
Une autre possibilité doit être prise en considération. Le déve- 
loppement postembryonnaire des cellules interstitielles, leur en- 
trée dans un nouvel état fonctionnel dépend peut-être, comme 
cela se passe dans l'ovaire, du début de la spermatogénèse, 


(Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie). 


A 


SUR L'HYPERTROPHIE DES FRAGMENTS OVARIENS DANS ELA 
CASTRATION PARTIELLE, 


par À. Lirscaurz, Ch. Wacner et R. Tamm. 


Dans des communications précédentes (1) nous avons constaté 
que des fragments testiculaires peuvent fournir à l'organisme 
une quantité de sécrétion interne suffisante pour une masculi- 
nisation normale sans s’hypertrophier. Or, ce fait confirmé dans 
notre laboratoire par un grand nombre d’expériences, est en 
contradiction non seulement avec ce qu'on observe après la cas- 
tration unilatérale, mais aussi avec les observations que Carmi- 
chael et Marshall (2) ont faites sur des fragments ovariens. Ces 
auteurs ont constaté, dans quatre expériences, sur des Lapines, 
que des fragments ovariens subissent une hypertrophie remnar- 
quable ; dans un cas, un fragment représentant environ 1/5 d’un 
ovaire avait atteint en six mois un poids plus que celui de 
l'ovaire normal d’une Lapine adulte. 

Cette contradiction entre ce qu’on ne sur des fragments 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 1920, p. 1340 ; 1921, p. 42. 
(2) Journ. of Physiol., 1908, Vol. 56, p. nee 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 241 


testiculaires et sur des fragments ovariens nous a engagé à con- 
trôler les expériences de Carmichael et Marshall. Dans une pre- 
mière série, d'expériences, nous avons enlevé, chez des Lapines 
âgées de quatre à six semaines, un ovaire ; des Lapines de la 
même portée furent conservées comme témoins. Six mois après, 
les ovaires étaient enlevés et pesés.; on vit que l'ovaire unique 
laissé dans l'organisme avait un poids supérieur de 55 à 85 p. 100 
à celui d’un ovaire normal d'animal témoin. Dans une seconde 
: série d'expériences, des fragments ovariens étaient laissés dans 
l'organisme. Nous avons enlevé, chez une Lapine, à l’âge d’un 
mois, un ovaire et environ 3/4 de l’autre ; six mois après, ce 
fragment qui ne représentait que 1/4 d'un ovaire, avait atteint 
un volume d'environ la moitié d’un ovaire normal de l'animal 
témoin de la même portée. Dans une autre expérience, un 
ovaire et la moitié du second furent enlevés chez une Lapine 
pesant environ 1 kgr. Cinq mois après, le fragment était aussi 
gros, sinon plus, que l'ovaire normal d'un animal témoin de la 
même portée. Dans le premier cas l'utérus n'avait pas atteint le 
. même Gegré de développement que chez l'animal témoin ; dans 
le second cas, l'utérus était développé normalement. 

Nous avons ainsi complètement confirmé les constatations de 
Carmichael et Marshall et aucun doute n'est possible : un frag- 
ment ovarien s’hypertrophie. Le fait subsiste qu'un fragment 
testiculaire et un fragment ovarien réagissent d’une manière 
tout à fait opposée. Comment s'expliquer cette différence ? 

L'augmentation de poids que le testicule subit pendant le dé- 
- veloppement est causée surtout par la spermatogénèse ; le poids 
- maximal serait ainsi atteint quand tous Îles tubes séminifères 
sont en pleine spermatogénèse. Ce que l'on pourrait attendre 
d’un fragment testiculaire, c’est que tous les tubules sémini- 


_… fères entrent en spermatogénèse et que le fragment atteigne le 


poids maximal d’une fraction correspondante de masse maximale 
dun testicule normal. Ce que l’on peut attendre d'un fragment 
ovarien ést tout différent. L'augmentation en poids, subie par 
l'ovaire normal, est causée par le développement des follicules. 
Plus le nombre relatif de follicules, comparé au nombre total 
d’ovules, est grand, plus le poids de l'ovaire augmente. Le nom- 
bre d’ ne de l'ovaire est si grand qu'à l'état normal un nombre 
très restreint entre en développement folliculaire pour s’arrè- 
ter à un stade plus ou moins avancé. Si nous réduisons la masse 
ovarienne d’une manière même très considérable, la source d’aug- 
-mentation en poids reste quand même inépuisée. Il n’est pas 
nécessaire d'autre chose pour qu'une hypertrophie ait lieu, et 
qu'un nombre relativement plus grand d'ovules entre en déve- 
loppement folliculaire. La justesse de cette explication est démon- 


Biorocre. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 17 


: 242 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


trée par le fait que dans un ovaire hypertrophié le nombre de 
follicules développés est augmenté. Nous l'avons constaté par 
l'observation macroscopique d ovaires hypertrophiés dans les ex- 
périences de la première série mentionnée plus haut. Arai (x) à 
compté d'une manière très exacte les ovules et les follicules dé- 
veloppés dans des ovaires normaux et dans des ovaires hyper- 
trophiés après la castration unilatérale chez le Rat. Il à constaté 
que le nombre total d’ovules, dans un ovaire hypertrophié, est 
plus ou moins égal à celui d’un ovaire normal, pendant que le 
nombre de différents follicules développés est doublé. Le fait que 
l'hypertrophie d’un ovaire, après la castration unilatérale ou celle 
d'un fragment ovarien n'est causée que par l'apparition d'un 
nombre relativement plus grand d'ovules en développement folli- 
culaire, est démontré surtout par l'observation microscopique des 
fragments ovariens. Nous avons pu constater que le nombre 
d’ovules, dans une coupe d’un fragment ovarien, est considérable- 
ment plus sui que dans une coupe totale d’un ovaire de l’ani- 
mal témoin ; la diminution du nombre d’ovules dans nos deux 
fragments nement est si prononcée qu'on peut la consta- 
ter à première vue. Le nombre d’ovules n'est pas partout. égal 
dans l'ovaire normal ; il est beaucoup plus petit dans une partie 
qui comprend le hile. Or, c’est cette partie de l'ovaire que nous 
avons laissée dans nos deux expériences. Si l'hypertrophie était. 
causée par une prolifération d'ovules, leur nombre, dans un 
fragment ovarien hypertrophié, devrait être énormément aug- 
menté par rapport au nombre d'ovules dans un volume corres- 
_pondant d'un ovaire normal. Mais cela n’est pas le cas ; au con- 
traire, le nombre d'ovules est très réduit dans un fragment ova- 
rien, comme nous l'avons déjà dit plus haut. Il résulte de là que 
l’hypertrophie des fragments ovariens est causée exclusivement 
parce qu'un nombre relativement plus grand d’ovules entrent en 
développement folliculaire. 


(Institut physiologique de l a de Dorpat-Tartu, Esihonie). 


> 2 2 —— © © —— 


L’ACIDE URIQUE LIBRE ET L'ACIDE URIQUE COMBINÉ DES 


GLOBULES SANGUINS ET DU PLASMA, 


par Mathieu-Pierre Weiz et Ch. O. GuisLAUMIN. 


Nous avons recherché, chez un certain nombre de sujets sains 


et atteints d'affection variées, la teneur du plasma et des globules : 


(x) Americ. Journ. of. Anatomy, 1920, t. 28, p. 59. 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 


sanguins en acide urique libre et en acide urique combiné, leur 
dosage étant effectué selon la technique récemment proposée par 
l’un de nous (1). Un certain nombre de nos résultats sont con- 
signés dans le tableau suivant : 


Acide urique des globules 


De la lecture de ce tableau, on peut déduir 


suivantes, 


en mgr. eb par litre 
.  — 


Noms libre combiné total 
LANTELO AUOT HAMSTER DTROe 28 130 20ù 
SORA DRE TE 29. 105 190 
TU EnE M PP En PRE LR à 22 120 148 
(CET AÉSENS GÉRER TEE PRE) 0) 119 139 
CORTE. ET ne NO HE A 139 199 
DEVONS AP ARE Hooe a LT 86 10/ 
[Det MARNE : annee sioNets) 199 109 
Wal. 1° dosage SEE 56. 138 154 
— 9° ER Se ES alé aoio LE D 219 244 
SR Ru Le er ie 00) TÔT 200 
SON dosane te, one 225 2147 
2 ÈS ESS NE SN nr 20 127 147 
Codeke re mlosaue ti ACL te GE 225 280 
== FT OP SP CE ARE 790 229 256 
— 32 — SE EN EST) 182 232 
RASE TAN AREAS DAS CSA RO 206 229 
MAO RER DRRE à EUR PS AIME 297 289 
Benne dosae L.....:...411.20 901 330 
— 2° MU Ale Ne NES TE 200 238 
Mec idosager ii 047 200 225 
mes D ES ÉD EE TS 145 190 
Duphot es 2: PARUS rt 217 238 
DIET JR URR NEE 27D 286 
— liquide pieural citrin 
Pourthe re dosaee Y21 1.0. .103 219 256 
= DNA EDR EN eo à Man 249 265- 
ÉTTILSN eCAPONRe RS ARE 23 230 233 
MoN Sn se tea #26 212 242 
NÉE RO NN A Re T8 229 240 
Beaum. liquide Sd citrin. 
* Glor. liquide pleura] purulent 
ONE ASE NES 90 NE nos 278 
(ÉD! PURE LOMERRESERE EE ARR 210 240 
IAE SPA 20 Sert HSE ADD 225 250 
Lesr. de eee ie r La TO) 148 198 
RÉ Ta Ne nt pe SO 179 200 
LPC OT AN EE AS 16 176 192 
_ Etien. AE ee A A RO 264 286 
J'EN TRS RENE ARR AR 268 303 
_ Audef. EEE EE EEE 20 209, 239 
Soss. UGS 2e PI ENS eV AR A UAYE 247 263 


(1) Ch.-0. Guillaumin, C. R. de la Soc. de biol., 


et du 4 février 1922. 


Acide urique du plasma 
en mor. et par htre 
libre combiné total 


D] 


33 6 39 
54 7 6x 
22 9 31 
AT 6 7x 
29 3 30 
26 6 55 
50 2 52 
54 o Dh 
oO D) h© 
DS Lo TL 
3/ 1 30 
37 2 39 
(0e n TI 
29 5) G2 
78 LA 82. 
37 ï 38 
98 6 104. 
50 D 57 
63 ) 68 
19 2 DES 
27 (e) 27 
48 DAV EE 
27 s) 30 
27 9 20 
Ho 3 55 
2 ï 30 
39 14 3 
28 13 AT 
22 O 22 
28 ne) 20 
29 2 ST 
7h n 78 
45 I 46 
38 3 Ar 
29 3 25 
47 l 51 
30 3 33 
20 2 28 ! 
16 ï 17 
A6 (h bo 
26 131 29 


e les conclusions 


séances du 28 janvier 1922 


244 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


° L’acide urique contenu dans le plasma y est presque ou 
sement à l’état libre. 
* La plus grande partie de l'acide urique des globules est au 
ne à l’état combiné. L 
DE l'exception d'un cas (Triol. nous avons toujours trouvé 
l’acide urique libre en plus soute quantité dans le plasma que 
ne les globules. 
° La presque totalité de l’acide urique combiné se trouve dans 
se cn 
acide urique libre des globules fs 
Se acide urique libre du plasma Ho de 
reusement fixe : il varie de 0,4 à 1, étant le plus fréquemment 
compris entre 0,4 et 0,6 (près des 3/4 des cas). Cependant l'acide 
urique libre des globules et du plasma varie dans le même sens 
ainsi qu'il résulte du tableau suivant 


Moyenne de la teneur en 
acide urique libre, 


Acide urique du plasma en mgr. varient : Nombre de cas np des slobuls 
deNrONIOON en eee 3 83,3 53 
de CO AMCONA ERP ERP 3 65 49,5 
denDo AN ONE est ce ete 7 54,1 32,7 
Te NTOMAMNIOMERE EME CET ERE TS 7 45,1 25,8 
Te O0 ARS OR se RE E 9 34,7 29,3 
der SOA OU NS DRE ce 9 25,2 130) 
L. TG) 19 


IMTÉTIEURAN2O LEE APTE FRE 


Ce rapport semble d’autre part assez fixe pour un même indi- 
vidu quelles que soient les conditions d'expérience : chez Wal..., 
il oscille entre 0,66 et 0,72 ; chez Lourth..., il varie entre 0,65 et 
0,71 ; chez Mest..…., entre 0,48 et 0,55 ; chez Bertr..., il demeure 
4 0490): 

‘acide urique combiné à 
6° Le rapport ——— est assez variable : c'est 
acide urique libre 
que l’une et l’autre de ces valeurs, ainsi que nous le montrerons 
Det emQuE à sont régies par des lois essentiellement diffé- 
rentes. 


(Service du P° Fernand Besancon). 


a 
Me 
(ed 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 


DIABÈTE ET ACIDOSE, 


par À. Descrez, H. Bierry et F. RATHERY. 


Depuis un certain temps, nous avons entrepris l’étude des be- 
soins alimentaires spécifiques de l'organisme. 

En prenant comme base de nos expériences l'indispensable 
notion des bilans azotés G): nous avons montré, à la suite d’ex- 
périences chez l'animal soumis au jeûne hydrocarboné ou au 
jeûne lipéique, que, dans des conditions bien déterminées, les 
troubles du métabolisme ne peuvent être évités que si les pro- 
téines, les corps gras et les sucres de la ration y figurent suivant 
un rapport déterminé. En d’autres termes, la proportion indis- 
pensable d'aliments de chacun des trois groupes dépend de celle 
des deux autres, les minima sont liés entre eux. 

Nous avons, insisté sur le rôle fonctionnel chimique des hy- 
drates de carbone, aussi bien en ce qui concerne l’uuusation des 
graisses que l’utilisation des matières albuminoïdes. En particu- 
lier, le métabolisme des corps cétogènes provenant d’acides ami- 
nés ou d'acides gras est, comme l'on sait, conditionné par les 
hydrates de carbone, en ce qu'il exige un blocage préalable avec 
ces derniers. 

Nous avons étendu cette étude à l'Homme diabétique (2) et 
nous avons recherché dans quelles limites les différentes espèces 
alimentaires peuvent se suppléer sans provoquer, en particu- 
lier, de phénomènes « d’acidose », et se trouver, à ce point de 
vue, physiologiquement équivalentes. 

Etant donné que le diabète peut se traduire par un trouble 
de la nutrition générale qui atteint non seulement :es hydrates 
de carbone, mais tous les ordres de composés, il y avait lieu, 
tout d’abord, de faire une distinction entre les sujets qui élimi- 
nent constamment des « corps acétoniques » en assez grandes 
quantités, et ceux qui n’en éliminent que de façon intermittente. 
Enfin, on devait ranger dans une autre catégorie les diabétiques 
présentant une azoturie marquée. 

En ce qui concerne les diabétiques de la première catégorie, 
une difficulté se présentait pour établir des points de repère. 
Nous avons pris, toutes les fois que cela a été possible, comme 
bise de comparaison, la quantité de glucose et de « corps acéto- 
niques » éliminés pendant le jeûne (diète hydrique) ; c’est vers 
le deuxième jour de jeûne (3), en effet, que ces produits et le 
glucose passent dans ARE en. He faible us 


G C. R. de l’Acad. des sc., t. 171, PP. 1209 et 1393, 1920 et 25 avril rg2r. 
-(2) C. R. de l’Acad. des sc., 24 janvier 1921. 
(3) C. R. de l’Acad. des sc., 25 juillet 1g21. 


RAR SORT SRE EUCUMRES 
a AN . 22 


. 


216 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Les malades étaient ensuite soumis à une ration type, com- 
prenant des protéines, des matières grasses et des hydrates de 
carbone en proportion telle que l'élimination du glucose et des 
corps «acétoniques » fût sensiblement voisine de l'élimination 
du jeûne, On pouvait alors, la quantité d’un hydrate de carbone 
déterminé restant fixe, par ne augmenter les albumines et 
les corps gras de la ration. 


Les analyses ont porté sur le Re total, l'azote sous ses 
différentes formes : N total, urée, NH°, etc., le glucose, les corps 
acides cétoniques, (acétone et acide de l'acide céto- 
sène (acide £-oxybutyrique). Lés méthodes employées ont fait 
l'objet d’une étude critique préalable. 

Les résultats et les conclusions que comportent ces expériences, 
d'une durée chacune d'une douzaine de jours, feront l’objet d'un 
mémoire qui paraîtra ailleurs ; ici, nous signalerons seulement 
que, pour une ration équilibrée présentant des rapports déter- 
minés entre les divens composants : albumines, graisses et su- 
cres, l'élimination des acides cétonique et cétogène, chez le dia- 
bétique, peut tomber aussi bas que pendant le jeûne. 

‘Diverses substances grasses, au sens le plus large du mot, et 
divers sucres, ont été utilisés chez un même individu, dans les 
mêmes rapports et les mêmes conditions ; suivant leur fonction 
et leur structure chimique, les sucres et les graisses ont eu des 
“ffets différents, en particulier sur l'élimination des acides cétoni- 
que et cétogène. Les divers sucres et les diverses graisses ne sont 
donc pas, à ce point de vue, physiologiquement équivalents: L'ac- 
tion de certaines ee a été également étudiée dans dés con- 
ditions expérimentales identiques. 

Enfin, chaque diabétique réagit à sa manière ; divers diabéti- 
quès prenant une mème nourrituie, dans les mêmes conditions, 
répondent par une élimination plus ou moins marquée d'acides 
cétonique et cétogène. Il y a là un moyen d'évaluer la capacité de 
chaque diabétique, touchant le blocage et le métabolisme des 
COrps gras. | 

Un diabétique fortement « acidosique » réagira d’une façon 
beaucoup plus intense à l'ingestion d'une même quantité de 
corps gras qu'un diabétique faiblement « acidosique » ; le chiffre 
des acides cétonique et cétogène s'élèvera notamment plus chez 
le premier. 

Notons que l'élimination des de cétonique et cétogène n ’est 
pas toujours parallèle. Dans certains cas, très peu Honor 
on peut trouver des quantités assez voisines de ces deux corps 
dans d’autres cas, il y a prédominance marquée de l’un ou l’autre 
acide, mais De D plus souvent d’acide $-oxybutyrique, de 


SÉANCE DU À FÉVRIER SLT 
NU Un Queen ie rer. RM Ur tn 
sorte qu'une évaluation d’ « acidose » en tenant compte seulement 
dés corps cétoniques, peut, dans certains cas, être comptée pour 
le cinquième de sa valeur réelle. Le dosage de l’acide $-oxybutyri- 
que est donc indispensable. 
A certains moments de. l'expérience, on à introduit, dans la 
ration, des sels alcalins. Geux-ci ne servent qu'à saturer les 
acides et à faciliter leur élimination, ainsi qu'il ressortait déjà 
des expériences de L. Blum ; ils n’ont pas d'action sur la for- 
mation même des acides cétonique et cétogène, comme le croient 
encore certains auteurs qui confondent acidose, cétonurie (élimi- 
‘ nation de corps et acide cétoniques) et hyperacidité urinaire: 


ACTION DE L'ALCOOL BENZYLIQUE SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE 
ET SUR LA RESPIRATION, 


par J: Jacogsox et H. LAUGIER. 


En liaison avec les recherches effectuées par l’un de nous (1) 
sur les propriétés biologiques de l'alcool benzylique, nous avons 
étudié l’action de ce corps sur la pression artérielle et sur le 
rythme respiratoire. 

A ce sujet, on ne trouve, dans la bibliographie, qu ’un rensei- 
gnement ; encore est-il das : il est connu que le benzoate 
de benzyle à un action hypotensive ; D. FE. Macht (2) rapporte 
cette hypotension à une vaso-dilatation périphérique due à une 
action du produit sur les fibres musculaires lisses des parois arté- 
rielles. 

_ Nos expériences ont consisté à injecter dans la veine saphène 
du Chien de l’alcool benzylique dilué à 3 p. 100 dans l’eau phy- 
RE (NaCI à 9 p. 1.000). Les résultats sont les suivants : 

* L'injection de 20 c.c. de la solution ci-dessus produit un 
cnicnt notable de la pression artérielle et une diminution 
de la fréquence:et de l'amplitude des mouvements respiratoires 
pouvant aller jusqu’à une apnée complète. 

Voir graphique I : Chien de r2 kgr. En À, en B, en C, trois 
injections successives de 20 c.c. de je solution en question ; tracé 
supérieur : pression dans le bout central de la carotide : tracé 
moyen : respiration ; fracé inférieur : : {emps en secondes. 


(r) Jacobson, C. R. de la Soc. de biol., 6 décembre 1919, 6 mars. 24. a 
- 17 juillet, 30 octobre 1920. 
(2) D. Macht, New-York med. journ., 28 août 1920. ÿ 


248 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


2° La baisse de pression obtenue ne tient pas à une vasodilala- 
lion périphérique générale. Si en effet, au lieu de prendre la 


Graphique n° x. 


3 
= 
= 
- 
+3 
= 
= 
3 
3 
: 
3 
3 
+ 
3 
= 
= 
< 
= 
3 
=. 


QI aaltililt 


pression simplement dans le bout central de la carotide, on la 
prend simultanément dans le bout périphérique, on voit, sous. 
l'influence de l'injection, la pression baïsser parallèlement dans 


SÉANCE DU À FÉVRIER 249 


les deux bouts. La baisse de pression ne tient pas à une vaso- 
dilatation dans le domaine étudié (région céphalique). On sait, 


| | 


nor 


Graphique n° 2. 


-n effet, que sous l'influence d'un phénomène vasomoteur dans 
un domaine considéré, la pression varie en sens inverse dans le 
bout central et le bout périphérique de l'artère qui irrigue ce 
domaine. 

Voir graphique IT : Chien de 15 kgr. En B injection de 20 c.c. 
de la solution. De haut en bas : respiration, temps en secondes. 


250 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


PP CE EE TE RE AA RPG A 
pression dans le bout central de la car olide, pression dans le bout 
périphérique de la carotide. 

3° La baisse de pression ne tient pas à une action centrale 
s'exerçant-sur-le cœur: ; en effet, elle se produit encore sur le 
Chien après section des pneumogastriques. 


Fe 
tit" n 
dl M 


Graphique n° 3. 


Voir graphique IT. De haut en bas : respiration, temps en 
secondes, pression dans le bout central, pression dans le bout , 
pé a ique de la carotide. Chien à penumogastriques sectionnés. 

4°, La baisse de pression paraît tenir essentiellement à une vaso- 
un dans le domaine des splanchniques. Cette vasodilata- 
tion se voit directement, sans la moindre difficulté, si lon 
examine une anse intestinale. Pendant et après l'injection de la 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER DIS 


solution on voit se produire une vasodilatation intense et rapide. 
parallèle à la baisse de pression générale qu'enregisire le mano- 


À 


Graphique n° 4. 


mètre. L’anse intestinale se colore vivement, on voit apparaître 
des petits vaisseaux, jusqu'alors invisibles, des ramifications s’éta- 
blissent, des ponts se créent entre les vaisseaux, le phénomène 
est tres net. 


252 SOCIÉTÉ DE. BIOLOGIE 


5° Les injections précédentes ont été faites d’une façon rapide 
et brutale, les 20 c.c. de solution sont injectés dans la veine 
sans ménagement. Si l'injection est faite lentement (3 minutes), 
les phénomènes observés sont analogues mais se produisent plus 
lentement et s’étalent sur une durée plus grande. 

6° Cette action n’est pas spéciale à l’alcool benzylique. L'al- 
cool amylique produit les mêmes phénomènes d’une façon extré- 
mement nette (Voir graphique IV). L'alcool éthylique les produit 
_aussi, mais d'une façon extrêmement atténuée et estompée. Il y 
aurait sans doute intérêt à étudier comparativement et systémati- 
quement l’action des divers alcools. 


(Laboratoire de Physiologie générale de la Sorbonne). 


IMMUNISATION DES Convoluta CONTRE L'ACTION DU. CHLORURE DE 
POTASSIUM PAR DES DOSES PLUS FORTES QUE LA 
DOSE RAPIDEMENT MORTELLE, 


par À. DrzEwiINA et G. Bonn. 


L'étude de la résistance de divers animaux d'eau douce et 
marins à la nocivité du milieu nous a montré la nécessité qu'il 
y à à tenir compte du nombre d'individus traités dans un vo- 
lume de liquide donné. Tantôt le fait d’être groupés en grand 
nombre, voire d'être placés dans une petite masse de liquide 
augmente la résistance, tantôt c’est le contraire. Tout se passe 
comme si, attaqués par une solution nocive, les animaux émet- 
taient rapidement une substance ou des substances ayant pour 
effet, suivant les espèces et suivant les solutions, de les désensi- 
biliser ou au contraire de les sensibiliser. Dans le premier cas, 
une grande masse d'animaux, une faible masse de liquide con- 
tribuent à une sorte d’auto-protection ; dans le dernier, les mêmes 
conditions favorisent au contraire la destruction, et c'est quand 
ils sont peu nombreux, ou quand ils baignent dans une grande 
masse de solution toxique, — toutes choses égales d’ailleurs —, 
que les animaux de cette catégorie résistent le mieux. 

On trouvera dans nos communications antérieures diverses 
expériences à cet égard ; certaines sont particulièrement frap- 
pantes, celle-ci par exemple : 


. Soient deux petits vases, a et b : a contient : 1 e.c. d’eau + 
1 goutte d'argent colloïdal + r goutte de culture d’Infusoires 
(Colpodes, ou Paramécies, ou Stentors), ; b contient : 10 c.c. 
d'eau + plus 1 goutte d'argent colloïdal + 1 goutte de culture 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 253 


EE  ———————————————————"— — —— 


d'Infusoires. On voit que si la quantité absolue de la substance 
toxique est la même dans a que dans b, la dose est ro fois plus 
forte dans a. Eh bien, malgré cela, invariablement, dans les 
centaines d'essais que nous avons faits, les Infusoires du vase 
a résistent mieux. 

Au contraire, avec des Polycelis nigra, avec des Convolula, 
traitées par du chlorure de potassium, on assiste à une auto- 
sensibilisation. Quand on place une dizaine de Convoluta respec- 
tivement dans 2 c.c. d’une solution-mère contenant 74,6 gr. de 
KCI pour un litre d’eau de mer et venant d'être diluée au ving- 
tième, et dans 20 c.c. de la même solution, les premières sont 
déjà bien abimées au moment où les dernières sont à peu près 
intactes. Quand la différence porte, non pas sur le volume du 
liquide, mais sur le nombre des animaux en expérience, le con- 
traste est plus saisissant encore, car il s'y ajoute le phénomène 
d'agglutination, que nous avons décrit ailleurs (1), et qui pour- 
rait intéresser des bactériologistes, car il présente certaines ana- 
logies avec ceux décrits récemment ici même au sujet de l’acco- 
lement des microbes aux leucocytes (2). 

Nous avons cherché à dégager le mécanisme de la sensibili- 
sation des Convoluta, en faisant varier de multiples façons les 
conditions de l'expérience, et c’est au cours de cette étude que 
nous avons reconnu le fait que nous venons signaler aujour- 
d'hui, et qui peut se résumer sous cette forme paradoxale : il est 
possible d’immuniser les Convoluta contre une dose mortelle de 
KCI par une dose 20 fois plus forte. 

Quand on place une cinquantaine, ou mieux encore, pour 
rendre les effets plus désastreux, plusieurs centaines de Convolulta 
dans un verre de montre contenant 2 c.c. de la solution-mèrce 
de KCI (voir plus haut) diluée au vingtième, souvent en moins de 
5 minutes la presque totalité des individus sont frappés de mort. 
Il y à d’abord des cytolyses, progressant rapidement d’arrière èn 
avant du corps et amenant la rupture de celui-ci en deux ou plu- 
sieurs tronçons, la partie antérieure. abandonnant successive- 
ment les portions cytolvsées. Aussitôt qu’un certain nombre d'in- 
dividus se sont cytolysés, ils s’agglomèrent en deux ou plusieurs 
petits amas, et la destruction dès lors va en s’exaltant. Toute Con- 
voluta, qui, dans sa course rapide et incessante, arrive à proximité 
des individus agglutinés, s’immobilise et meurt après quelques 
contorsions. Tant que l’amas est encore petit, il y a pas mal 
d'individus qui parviennent à se dégager après quelques efforts 
mais à mesure qu'il grandit, l’action destructive qu'il exerce 


(x) C. R. de l’Acad. des sc., 30 janvier 1922. 
(2) Le Fèvre de Arric, C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, 1921, p. 671. 


254 ‘SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


paraît s’accroître, car tout animal qui approche demeure fixé, 
souvent même sans s'être cylolysé. La solution, par suite de la 
déchirure de nombreuses Convoluta se teint en vert, et il s’en 
dégage une cdeur pénétrante, caractéristique de Convolula. 

Que se passe-t-il cependant quand, au lieu de placer les Convo- 
luta dans la solution-mère diluée au vingtième, on les place d'em- 
blée dans 2 c.c. de solution non diluée, c'est-à-dire dans une dose 
20 fois plus forte de KCI ? Eh bien, il n'y a ni cytolyses, ni rup- 
tures. Presque instantanément, les animaux sont comme para- 
lysés. Ils se contractent d’abord, assez fortement, puis sans 
changer de place s'allongent et dons ent ainsi, absolument im- 
mobiles et intacts. Quand au bout de 5 minutes environ on dé- 
cante la solution et on la remplace par la solution précédente, à 
savoir 2 c.c. de solution de KCI diluée au vingtième, les animaux 
retrouvent immédiatement leurs mouvements habituels (ce qui 
prouve que leur revêtement cilié n’a dû subir aucune atteinte) et, 
fait essentiel, leur sensibilité à la solution maintenant n'est plus 
du tout la mème que celle que nous avons décrite plus haut. 

Soient deux verres de montre contenant : a ; plusieurs centaines 
de Convoluta dans 2 c.c. de KCI dilué au vingtième ; b ; même so- 
lution et même nombre de Convoluta, mais celles-ci ayant été 
traitées au préalable pendant 5 minutes par une solution 20 fois 
plus forte. Le contraste immédiatement se révèle, et il est remar- 
quable. Certains jours, avec des lots très sensibles, dans a, pres- 
que instantanément, perte de substance verte, cytolyses, déchi- 
rures, agglutination ; au bout de 2 minutes presque plus d’indi- 
vidus vivants. Âu contraire, dans b, les Convoluta qui, comme 
nous venons de le dire, retrouvent leurs mouvements aussitôt 
sorties de la solution forte, ne présentent, elles, ni cytolyses, ni 
rupture, ni agglomération ; assez belles d’aspect, les bords du 
corps un peu relevés, un peu plus foncées que d'habitude, elles 
continuent à glisser de leur marche monotone et rapide. Dix mi- 
nutes après, dans a, la désagrégation est complète, alors que 
dans b, encore deux heures après, aucun individu n’est cytolysé, 
et neuf heures après la moitié encore sont vivants. 

Ainsi, les Convolula se trouvent immunisées vis-à-vis d’une 
solution qui leur est d'habitude rapidement mortelle pour avoir 
été traitées pendant 5 minutes par une dose 0 fois plus forte. 
Nous nous bornerons à signaler ce fait sans en chercher pour le 
moment une interprétation. Nous ajouterons seulement que nous 
avons, Jusqu'ici, échoué dans nos tentatives d'immunisation des 
Convoluta contre KCI à l’aide des. doses faibles et croissantes. 


Ù 
OT 
ot 


SÉANCE DU % FÉVRIER 


SUR LES RAPPORTS DU VESTIGE MÉDULLAIRE COCCYGIEN DES OISEAUX 
AVEC L'ECTODERME DE LA RÉGION COCCYGIENNE 
ET LES CHROMATOPHORES, 


par À. PEyroN. 


Dans une note antérieure, j'ai décrit et figuré sur une Oie au 
21° jour d'incubation, les rapports du vestige normal avec les 
chromatophores. L'examen des stades moins avancés me permet 
aujourd'hui d'en préciser la signification et l'origine. 

C'est ainsi qu'un embryon de Canard au 14° jour d'incubation 
montre le vestige déjà isolé vis-à-vis de la moëlle, mais encore 
relié à l'ectoderme de l’'éminence coccygienne (fig. r). Ce dernier 
présente, sur les côtés, et surtout en arrière de la saillie détermi- 
née par l'extrémité de la chorde, une différenciation neuro-épen- 
dymaire analogue à celle des éléments du vestige et presque aussi 
avancée : les noyaux y sont répartis sur plusieurs assises au sein 
d'une substance fibrillaire glio-épendymaire. À la périphérie 
de cette plaque neurale, on retrouve l'épiderme proprement dit 
dont les chromatophores commencent à apparaître. La zône de 
.démarcation des deux épithéliums bien qu'étroite, présente quel- 
ques formes de transition. Les chromatophores naissent à l’inté- 
rieur de l’épiderme qui est parfois clivé en ces points en deux 
assises cellulaires plus ou moins régulières. Dans la couche pro- 
fonde ils sont ramifiés, pourvus de plastes pigmentaires bacté- 
roides, et envahissent le mésenchyme sous-jacent. Dans la cou- 
che superficielle, les bâtonnets se fusionnent pour constituer 
des grains volumineux, et enfin, des mottes d'aspect nettement 
dégénératif : du reste, ces dernières paraissent s’éliminer peu à 
peu à la périphérie de l'épiderme. 
= Voici maintenant, sur une Oie au 19° jour d'incubation un 
aspect précisément intermédiaire. entre le précédent et celui fi- 
guré dans ma dernière note. On ne retrouve plus ici la plaque 
neurale superficielle, qui a dû entrer en régression ou s'invaginer ; 
l'éminence coccygienne est revêtue d’un ectoderme du type 
tégumentaire, un peu épaissi et infiltré de chromatophores ra- 
mifiés. Ce bourrelet ectodermique est légèrement déprimé en son 
centre, sans doute en raison de la traction exercée par un pédi- 
cule (fig. 2) qui vient se rattacher d’autre part au vestige neu- 
ral. Ce pédicule pourvu d’une lumière régulière est constitué par 
un épithéliumr- cubique dépourvu de cils vibratiles et n'offrant 
plus l’aspect neuro-épendymaire de la plaque ectodermique du 
stade précédent, il est infiltré de chromatophores qui n'attei- 
gnént pas son segment supérieur et font complètement défaut 


+) 


Fi. I. — Section sagiltale de la région caudale d’un embryon de Canard — au 
14° jour —. En bas et à droite vue d'ensemble, avec un pointillé correspon- 
dant à la figure. — La zone ectodermique à différenciation neuralc, à peine 
indiquée sur la face ventrale de l’éminence coccygienne, est très étendue sur 
sa face dorsale. — Bouin. — Hématoxyline, Eosine. 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 257 


dans le vestige lui-même. Ce dernier, comme sa cavité, montre 
encore sa forme primitive régulièrement allongée. Ces disposi- 
tions éclairent celles du stade de 21 jours figurées dans ma der- 
nière note et dans lequel les restes atrophiés du pédicule étaient 
à peine reconnaissables au milieu de la traînée des chromato- 
phores ; ces derniers ne paraissent donc envahir que secondai- 


Fieure 2. — Section sagittale de la région coccygienne d’une Oie, au 19° jour 
d’incubation; montre de gauche à droite le bourrelet épidermique; le pédicule 
et le vestige neural. La continuité entre les deux derniers est déjà interrom- 

. — Borrel. — Hématoxyline au fer. 


rement et par son pédicule, le vestige neural proprement dit. Ils 
sont alors très nombreux, aussi bien dans la paroi épendymaire 
que dans le tissu conjonctif environnant. Ainsi développés pri- 
mitivement à l’état de mélanoblastes épithéliaux dans une 
zône à topographie constante de l’éminence coccygienne, ils 
réalisent ultérieurement une infiltration mélanique régionale 
assez diffuse portant, à la fois, sur l’épiderme, les éléments épen- 
dymaires, le tissu conjonctif et dont les relations physiologiques 
probables avec la régression du vestige, devront être précisées. 


(Institut Pasteur), 


Biorocie. Comptes RENDuS. — 1922. T. LAXXVI. RÉTEX i 18 


258 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SUR LE DOSAGE ET LA CONSTITUTION D'UNE FRACTION DE 
L’ACIDE URIQUE SANGUIN, : 


par Ch. O. GuicLaumin. 


Grigaut a montré qu’en dehors de l'acide urique, seules l’al- 
loxane et l’alloxantine étaient susceptibles de fournir la réaction 
phosphotungstique de Folin et Denis. J'ai élé conduit à éliminer 
ces dernières, qui ne sont présentes dans le sang qu’à des doses 
incapables de donner au moyen de cette réaction une coloration 
perceptible ; hormis les sangs provenant de malades soumis à des 
traitements polyphénolés, la réaction reste donc, dans ces mi- 
lieux, caractérisque de la molécule urique. Cependant, si l’on 
compare les résultats du dosage de l'acide urique ainsi effectué . 
sur le plasma, puis sur les globules d’un même sang, d’abord 
directement sur leur filtrat désalbuminé, puis après séparation 
argentique de l’acide uriqué selon la technique que j'ai précé- 
demment indiquée (1), on obtient des différences de cet ordre : 


Méthode directe Argent - 


Plasma, mgr. d'acide urique par litre .............. 58 53 
Globules mgr. d'acide urique par litre ............ 250 28 


La méthode à l'argent dose l'acide urique se trouvant à l'état 
d'acide libre ou d’urate acide, en solution vraie ou colloïdale : Il 
est donc plausible d'admettre que la différence entre les résultats 
fournis par lés deux méthodes constitue un mode d'évaluation. 
de combinaisons où la molécule urique est encore liée à dés frag- 
inents de la molécule complexe des nucléines initiales. On peut : 
concevoir, par éxemple, que les divers processus qui transforment 
l’ädénine ét la guanine en hÿpoxanthine, xanthine, puis acide 
urique, puissent s'exercer dans la fioléculé des nublécsides, et 
sans la fragmentalion complète de ces dernières ; ce n’est pas une 
simple hypothèsé, puisque Davis et Bénediot (2) ont déjà isolé 
du Sang dé Bœuf ui complexé âcide uriqué-pentose. Nous dési- 
gnerons l’ensemble de ces corps sous le nom d’acide urique com- 
Din, 

Leur dosage nécessite ue précautions particulières parce 
qu'ils sont très facilement .absorbés, au cours de la défécation, 
par le caïllot albumineux, si le an employé exerce une ac- 
tion brutale (3) ; il peut résulter de ce fait des pertes atteignant 


(1) C. R. de la Soc. de biol., séance du 28 janvier. 1922. 
(2) Journ. of biol. Chem., t. 45, mars 1921. : 
(3) Telle que celle de 1 br trichloracétique à 20 p. 100. 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER : 299 


bo p. 100. La méthode de défécation qui m'a fourni les meilleurs 
résultats est basée sur l'emploi de l'acide mélaphosphoriqué, en 
mulieu offrant l'aciduié minima compalible avec une désaibumi- 
nation complète. Les détails en sont les suivants 

On prépare les solutions : À. métaphosphate de soude (bien 
translucide) : 15 gr. par litre ; B. ‘acide sulfurique décinormäl. 
. Le sang est recueilli sur 2 p. 1.000 d’oxalate de soude neutre ; le 
plasma séparé par centrifugation, et les globules, après mesure, 
sont ädditionnés de leur volume d'eau. On prend les proportions 
suivantes : plasma : 10 c.c. ; métaphosphate : 10 c.c. ; eau : 
0 c.c. ; SO*H” N/16 : ro c.c. ; agiter fortément. et filtrer ; glo- 
bules (1) ion à 1/2): TO c.c. ; métaphosphaté : r5 cc. : 
DOM IN 10: 18 CC. ; Eau : q8. p. 06 e:6: ; agiter fortement et 
filtrer sûr päpiër el répassant sur le fillre, jusqu'à limpidité par- 
failé, lés premières portions qui sont loujours louches. Dans de 
rares Cas, une richesse exceptionnelle en protéines de ces milieux 
hécéssite une plus grande addition d'acide pour la désalbumina- 
tioï complète. 


 L'insuftisance est Hihniféetéé pär l'obtention d'un filtrat res- 
tant coloré et louche ; on ajoute aloiïs péu à peu à cés mélanges 
des gouttes de SO‘H2N, jusqu'à obtention d'unë acidité ionique 
de PH — 4,8, mesurée facilement sur une goutte par le rouge 
de méthyle : et l’on fillre à nouveau. La substitution, à l'oxälate 
de soude, du citrate, où d’autres sels tampons, ebligétatt, pour 
obtenir une défécation égale, à augmenijer le taux de SO‘ : elle 
n’est pas à conséiller. 

Le dosage de l'acide urique « lotäl » est ainsi effectué : a. plas- 
ma : filtrat désalbuminé : 10 c.c. : carbonate de soude 40 p. 100 : 
_1,5 C.c. ; eau : q. s: p: 12,5 c.c: ; réactif phosphotungstique : 
0,5 C.c. — b. globules : filtfat : io c.c: ; carbonaté de soude 
ho p. 100 : 3 C.c. ; Eau : q: 8. p: 25 c.c: ; réactif phosphotungs- 
tique : 1 c.c. L'étalon est constitué par : solution d'acide uriqüe 
à 0,30 êe 1.000 ; IC.c. cärbütiate de ue ; 0 ©.C1 edu; gi: P- 
25 c.c. ; réactif phospholüngsliqué : i e.e x Âgiter chacun dés mé- 
lañiges et comparer a colorimètre, après 5 minutes de répos. 
L'équivalence avec l’étalon représente 5o mgr. par litfe pour le 
plasïña, 200 pour lès globules. La règle des proportions est ap- 
plicable pouf lé calcul des résultats jusqu'à des concentrations 
doubles ; pour lés supérieures, on corrige par de nouveaux essais 
comme je l’ai indiqué précédemment. 

- Le Dre de l'acide urique sanguin comporte l'obligation 


(1) Il de peut être fourni dé proportions pour le sang total ; les grandes varia- 
tions én globuies que présentent les divers éc bible oblisent à tâtonner, pour 


COPIER TMUESO 


“chaque essai, si l’on veut s’astreindre à cie l'acidité fminima. 


260 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RSS 


d'opérer sur des échantillons assez récents : ceci est particulière- 
ment important pour l'évaluation de la fraction combinée dont le 
taux s’abaisse rapidement sans qu'il soit compensé par une aug- 
mentation de celui de la fraction libre. Je me propose de revenir 
ultérieurement sur ce dernier point. 


LA PROPORTION DES ÉOSINOPHILES DANS LE SANG DES BOVIDÉS, 


par L. Panisser et G. HAVET. 


Tous les auteurs sont unanimes à voir dans l’éosinophilie le 
reliëi ü ui état pathologique et, en particulier, la présence d'un 
nombre exagéré d'acidophiles caractériserait l'existence de para- 
sites dans le corps d’un individu. 

L'appréciation de l’éosinophilie n’est possible que si l’on est 
renseigné sur le pourcentage normal moyen des éosinophiles 
dans le sang. Les recherches hématologiques dirigées en ce sens 
(Jolly, Sacquépée, Bezançon, Courmont, Naegeli) pour le sang 
humain, donnent un chiffre moyen de 2,5 à 3 p. 100 d’éosino- 
philes. 

En ce qui concerne le sang des différentes Se d'animaux 
domestiques, Marek, dans un livre classique, fournit le tableau 
suivant : 


æ 


Cheval Ane Bovidés es cs Chien. 


Acidophiles p. 100 : À 
.2à4 10 1 à 2 2à 4 2 à 2,9 es 


Si l'on met à part l’Ane, où le pourcentage est très élevé, 
on constate que les indications données pour les autres espèces 
se rapprochent du taux moyen des éosinophiles du sang de 
l'Homme. 

Pourtant, en cherchant à déterminer la formule leucéelante 
des Bovidés, nous avons été frappés par des résultats totalement 
différents de ceux donnés par Marek en ce qui concerne le pour- 
centage des acidophiles. 

Nous avons successivement examiné un très grand nombre de 
préparations provenant de 9 Bovidés adultes (Vaches de race bre- 
tonne), nulle part le taux des éosinophiles ne fut inférieur à 5,4 
p. 100 et atteint même 18,6 p. 100. Les moyennes que nous avons 
relevées sont les suivantes : 5,4 ; 6,5 ; 6,9 ; 8,5 ; 9,8 ; 9,9 ; 10 ; 
100 MS TIST 12,0 00 O0 OA NTON One . : os :: 18,0: 
Elles diffèrent non seulement avec les animaux, mais encore 
avec la série des préparations examinées pour un même animal. 
Avec du sang prélevé au même moment, étalé sur plusieurs 


SÉANCE DU 4 FÉVRIER 261 


lames, on peut trouver, pour chaque centaine de leucocytes, un 
nombre d’éosinophiles qui varie, et parfois dans des limites très 
étendues, par exemple, de 5,4 à 13,5 p. 100. 

Le pourcentage général calculé d’après l’ensemble de nos résul- 
tats acquis sur des Bovidés adultes ressort à 11,7. 

Nos préparations furent toujours fixées à l’alcool-éther et co- 
lorées par la même méthode (panoptique de Pappenheim). 

Afin d'éliminer la possibilité d’une infestation parasitaire, nous 
nous sommes livrés à l’examen des excréments et même, au 
moins pour quelques sujets, à l'épreuve de la séro-précipitation 
à l'égard du liquide des kystes hydatiques. Partout nos résultats 
furent négatifs. Les Bovidés examinés étaient des bêtes en bon 
état de santé et d'entretien, conservées au laboratoire depuis 
longtemps, les unes n’avaient jamais été malades, d’autres étaient , 
guéries depuis longtemps de la fièvre aphteuse, une était en pé- 
riode de lactation. Deux Bovidés atteints respectivement d’enté- 
rite. chronique et d’actinomycose ont offert une formule leuco- 
cytaire qui ne s’est pas distinguée par sa proportion d'’éosino- 
philes des moyennes recueillies chez des animaux sains. 

Nos résultats étaient tellement en désaccord avec les données 
admises sur le sujet que, tout en multipliant nos examens, 
nous avons poursuivi nos recherches bibliographiques et nous 
avons trouvé que, notamment, Dimmock et Thompson (1) en 
examinant le sang des Bovidés normaux, étaient arrivés à des 
résultats comparables. Ces auteurs trouvent les chiffres suivants : 
moyennes des éosinophiles 13,5 ; nombres extrêmes 26,5 et 3,89. 

Chez le Veau, le pourcentage des éosinophiles est de beaucoup : 
inférieur à celui que nous avons trouvé chez les Bovidés adultes. 
Nous avons noté les résultats suivants : 0,8 : 1,02 ; 2,5 : et 6.5. Il 
nous à paru que, chez ces jeunes animaux, le pourcentage était 
fonction de l’âge. 

Nos résultats établissent qu'il né faudra pas, avec les Bovidés. 
rapporter à une infestation parasitaire ou à toute autre cause ca- 
pable de déterminer de l’éosinophilie la présence de 10 à 15 éosi- 
nophiles p. 100 leucocytes .Ce pourcentage est normal. Mais il 
n'atteint cette valeur que chez les adultes, il est plus faible chez 
_les Veaux, où il ne dépasse guère en moyenne + à 2 p: 100. 


(Ecole vétérinaire d’Alfort). 


(1) American velerinary revieu:, t. 30, n° 5. 


LS 


262 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ELECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE, 


Liste de présentation. 


Première ligne : M. Broco-Rousset. | 
Deuxième ligne : M. GRIGAUT. | = 


Troisième ligne : 
 Ricger Fils. 


MM. Baponvæix, Cnampy, Haven, et 


VOTE. 


Premier tour. — Votants : /3. 


Broco-Rousseu 

GRIGAUT 

Cxameyx 

BABONNEIx 

HaRvien 

Ch. Ricner Fils 
 BIxET 


SesseeEe 


obtient : 19 voix. 
Lo — TO VOIx 
== 6 voix 
— 5 voix 
— F Voix 
nu 1 voix 
TE 1 VOix 


Second tour. — Votants : 38. 


Brogc-Rousseu 
GRIGAUT 
CHAMPY 
BABONNEIX 


sees 


Fe à 18 voix. 
— 10 voix 
Fe. 6 voix 
== h voix 


Ch. 


263 


RÉUNION 


DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 28 JANVIER 


Bessemans (A.) : Valeur compa- 
_ rative des techniques de prépa- 
… ration de l’antigène destiné à la 

réaction de Bordet-Gengou pour 


le diagnostic de la dourine > 


-_  Borper (J.) et Cruca (M.) : Sur 
la théorie du virus dans la lyse 
mierobienne transmissible et les 
conditions de régénération du 
DRTETPE ACER... 0. 
Bruyno:ne (R.) et MarsiN (I. JE 
Au sujet de la réaction consécu- 
tive à l'injection du Bactério- 
DA OR M ere dec 
BRUYNOSHE (R.) et Marsin (J. JE 
La phagocytose du Bactério- 
MS SR na cou de 
Desaisœux (P.) : 
tion par les Myxobolus. 
- Düprez (Ch.): Action anti- 
anaphylactique des lipoïdes..... 
Errront (J.) : Influence de la 
filtration sur les amylases...... 
Errronrt (J.) : Méthode pour la 
détermination des pouvoirs liqué- 
fiants de |’ amylase ns de 
EFFRONT (J.) : Sur les proprié- 
tés hicbves ‘des amylases de 
différentes provenances......... 
Gorrin (J. et M.) : Influence de 
métaux colloïdaux sur la glyco- 


... 


Présidence de 


Auto-infec- - 


27 


33- 


12 


1922 


SOMMAIRE 


lyse alçeahne =... 
GraTIA (A.) : La lyse transmis- 
sible du Staphylocoque. Sa pro- 
duction; ses applications théra- 
He pra 
Heymans (C.) : Suppression du 
pouvoir inhibitif du vague sur le 
cœur. de Tortue par le bleu de 
NÉ NÈNENSAMe om ttcones 
Renaux (E.) : Différenciation 
des principes actifs de la réaction 
de Bordet-Wassermann et de la 
séroréaction tuberculeuse....... 
Rosxam (J.) : Les facteurs du 
temps de saignement.......... 
VAN DER STRICT (O.) : La struc- 
ture de la rétine. La membrane 
timitante externe et les parties 
constituantes voisines.......... 
VAN DER STRICHT (O.) : La struc- 
lure de la rétine. La membrane 
imitante interne et les couches 
MOIS MES ae 2. ue opte le 
Van SACESHEM R. je 
contagieuse du Lapin domesti- 
PAG ee in ere dede date 
 Zunz (E.) et La Barre (J.): 


Sur les modifications physico- 


chimiques du sang lors du choc 
amaphylietique 2 > 


M. H. Leboucq. 


Septicémie 


GTS 


14 


10 
36 


19 


2/ 


264 -__ RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE … (2) 


LA STRUCTURE DE LA RÉTINE. LA MEMBRANE LIMITANTE INTERNE 


ET LES COUCHES VOISINES, 


par O. VAN DER STRICHT. 
En soumettant la rétine fraîche de Mammifères, de Poulet, de 
Couleuvre ou de Tortue à l’action d’une solution aqueuse de 


nitrate d'argent à 1 p. 100, pendant quelques heures, un jour ou 


deux jours, on obtient des images très instructives concernant la 
structure des membranes limitantes et de plusieurs autres parties 
constituantes de l'organe. R. Schelske, G. Retzius et quelques 
autres sont parvenus, grâce à ce réactif, à imprégner en noir le 
ciment intercellulaire, qui sépare les pieds des fibres de Muller 
au niveau de la membrane limitante interne. Ils ont obtenu, 
ainsi, une mosaïque à champs polygonaux relativement larges, 
de volume variable d’après les espèces. Nous confirmons ces 
résultats, mais, conformément à toutes les photographies que j'ai 
l'honneur de vous présenter, le nitrate d'argent met en lumière 
une foule d’autres détails. 


Les segments internes des cellules de Müller sont constitués 
par une partie axiale, un faisceau fibrillaire axial colorable par 


l'hématoxyline et par une partie périphérique, plus claire. Au 


niveau de la membrane limitante interne, le pied de soutène- 
ment montre une plaque homogène, mince, une sorte de cuticule 
superficielle dans laquelle le faisceau axial fait défaut. L'ensem- 
ble de toutes ces cuticules engendre une première partie consti- 


tuante de la membrane limitante interne. Un seconde est repré- 


sentée par les bandelettes obturantes primitives qui réunissent 
toutes les plaqués cuticulaires. Elles ont été décrites par Schelske 
et Retzius. Mais si l’imprégnation par le nitrate d'argent est par- 
faite, on constate l’extension du ciment intercellulaire à la sur- 
face libre de chaque pied de Müller. Il engendre ainsi un réseau 
très fin, une « membrane fenêtrée définitive » intriquée dans la 
membrane fenêtrée primitive, représentée par le système de ban- 
delettes obturantes. Au sein de la membrane fenêtrée définitive on 
observe des «voiles réticulés » à trabécules plus épais. Sous 
chaque voile, dans la profondeur, on trouve toujours une cellule 
nerveuse de is couche ganglionnaire. 


Le ciment intercellulaire, colorable en noir par le nitrate Fer 
gent, se retrouve dans les couches plus profondes de cet épithé- 
lium stratifié rétinien, notamment dans celles des fibres nerveuses 
et des cellules ganglionnaires. Dans la première, x: sépare les 
fibres radiaires les unes des autres et des faisceaux nerveux voi- 


(3) SÉANCE DU 28 JANVIER 26 


sins. Dans la seconde, il entoure toutes les cellules nerveuses et 
tous les éléments de soutien. | 
Chez les Mammifères et chez la Couleuvre et dans les régions 
où la couche des fibres est mince, tous les segments podaux des 
cellules de soutènement ont la forme d’une pyramide tronquée, 
dont la base correspond à la membrane limitante interne et le 
sommet à la surface interne de la couche réticulée interne. Dans 
les régions où la couche des fibres nerveuses est épaisse, la fibre 


* radiaire, comprimée, s’amincit rapidement, devient grêle et se 


dilate brusquement au sein de la couche ganglionnaire. Les fais- 
ceaux nerveux y sont séparés par des cloisons, constituées exclu- 
sivement par des cellules de Müller... À 

Chez les Oiseaux, la couche des fibres nerveuses présente une 


: morphologie spéciale. Chez l'embryon de Poulet de 6 jours 1/2 


£ 


d’incubation, elle est formée par des faisceaux nerveux relative- 
ment larges, comparables à ceux des Mammifères. Maïs à mesure 
que le développement avance, ces faisceaux deviennent plus min- 
ces, lamelleux : entre toutes ces lamelles, on trouve une cloison 
très grêle, constituée exclusivement par des fibres radiaires ex- 
1% oment- étroites, heancoun plus erêles que celles qui engen- 
drent les cloisons, un neu plus énaisses, de la rétine des Mammi- 
fères, des régions à faisceaux nerveux volumineux. Dans la cou- 
che ganglionnaire, les cellules nerveuses sont séparées par un 


_ svstème de cloisons de soutien, de une, de deux ou de plusieurs 


fibres radiaires d’énaisseur. Chez les Oiseaux, ces dernières sont. 
beaucoup plus grêles ane chez les Mammifères. 

Le ciment intercellulaire qui entoure les éléments ganglionnai- 
res est épaissi au niveau des segments le plus interne du neu- 
rone. Il y engendre une plaque convexo-concave, circonscrivant, 
dans sa partie concave, le segment de Ja cellule qui est en rapport 
avec la couche des fibres nerveuses. Des préparations de la rétine, 
examinées à plat, montrent parfois les voiles réticulés signalés 
plus haut, d’autres fois des « couvercles noirs », un peu plus 
profonds. Ceux-ci sont étoilés et sont reliés entre eux er à la mem- 
brane limitante interne par des travées de ciment intercéllulaire 
plus épaisses que les travées voisines. 

La minceur extrême des fibres radiaires de Müller de la rétine 


.de Poulet, au niveau des zônes décrites, est incontestablement 


en rapport avec le fendillement longitudinal de ces cellules en 
un grand nombre de rameaux, conformément aux images obte- 
nues par la méthode de Golgi. 

Au niveau de la couche moléculaire interne de la rétine is 
Mammifères et de la Couleuvre, le nitrate d’argent imprègne 
parfois les éléments de soutien. ie cellules de Müller s’amincis- 
sent le long de leur trajet, de la couche ganglionnaire vers la 


26. RÉUNION DE LEA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (4) 


zône granuleuse interne, et, partout, elles sont munies de ra- 
meaux collatéraux multiples, très grêles, qui engendrent un 
neurospongium réticulé. De‘plus, elles ne sont pas équidistantes, 
mais affectent un groupement particulier, variable d’après la 
région de la couche moléculaire: Dans le voisinage immédiat de 


_la couche ganglionnaire, elles sont tassées les unes contre les 


autres, ct, par leurs collatérales nombreuses, elles y engendrent 


une sorte de membrane fenêtrée paraganglionnaire, traversée par 


une foule de prolongements de cellules nerveuses. Dans une ré- 
sion une peu plus profonde apparaissent des interslices relative- 
ment larges entre différents groupes de fibres radiaires tassées. 
Plus profondément encore et dans le voisinage de la couche 
granuleuse interne, chaque groupe se dissocie en une sorte de 
ee ou d’anneau irrégulier, formé par plusieurs éléments. 


Le nitrate d'argent permet donc de constater une réparti- 


tion spéciale des fibres radiaires, qui doit être en rapport avec 
celle des différents prolongements des neurones voisins. Il nous 
_est impossible de préciser ces rapports. Mais les photographies 
démontrent qu'autour d’un élément de soutien existe un an-° 
neau de plusieurs prolongements cellulifuges des cellules bipo- 
laires de la couche granuleuse interne. 


Au sein de la couche granuleuse interne, les grains sont Sépa- 


rés par un ciment intercellulaire, colorable en noir, au milieu 


duquel on constate la présence de plusieurs fibres radiaires et 


d’un grand nombre de prolongements cellulifuges des neu- 
rones bipolaires voisins. D'après les préparations les plus démons- 
tratives et dont deux photographies montrent une image, il 
existe deux, trois fibres radiaires autour d’un neurone donné 
et les axones sont particulièrement groupés à deux ou à pie 
sieurs autour d'un élément de soutien. 


Il résulte de cette description que, dans les couches ganglion- 


naire et granuleuse interne, et, comme on le verra plus loin, 
dans’ la couche granuleuse cine le corps cellulaire d’un neu- 
rone rétinien est soutenu par plusieurs éléments de soutien. 


LA STRUCTURE DE LA RÉTINE. LA MEMBRANE LIMITANTE. EXFERNE 
ET LES PARTIES CONSTITUANTES VOISINES, 


par O. VAN DER STRICHT. 


De la couche granuleuse interne les fibres radiaires passent 
dans la zone réticulée externe. pars le voisinage immédiat de la 


(5) SÉANCE DU 28 JANVIER 267 


forme, étoilée et étendue dans un plan parallèle à la surface de la 
rétine. Grâce à des prolongements multiples, ces plaques ont une 
tendance à s’anastomoser et engendrent ainsi une membrane 
fenêtrée, paragranuleuse, interne, traversée par les prolonge- 
ments des neurones voisins. On en voit une image très nette sur 
deux . photographies faites d'après des préparations de la rétine 
de Couleuvre. 

‘Au niveau de la ‘couche rndleuce externe, et sur des prépa- 
rations réussies, on constate la présence d’un ciment intercellu- 
‘laire peu abondant. Il sépare tous les grains de cette zone et cir- 
conscrit les fibres radiaires et certains prolongements des neu- 
rones voisins. Un grain ou le corps cellulaire de neurone visuel 
est toujours en rapport avec plusieurs éléments de soutien. 

La membrane limitante externe ou membrane fenêtrée ex- 
terne et les corbeilles fibrillaires qui en partent se colorent en noir 
_ par le nitrate d'argent. Elles sont donc engendrées, conformé- 
ment aux recherches de G. Leboucq, par le système de bande- 
letes obturantes. Celles-ci circonscrivent et séparent les sommets 
des cellules de Müller et les bases des cônes et des bâtonnets. Les 
ouvertures larges de la membrane représentent des champs vi- 
suels à cône, celles, de moyenne grandeur, des champs visuels 
à bâtonnets, et les plus petites, les champs de soutènement. Chez 
l’adulte, la bandelette primitive élargie s’est clivée en deux la- 
térales, qui entourent les différents champs sous forme d’un an- 
neau noirâtre. Sa partie médiane a engendré une expansion mem- 
braniforme, sorte de voile. qui se colore ou reste incolore sous 
l'influence 4 nitrate d'argent. Chez la Couleuvre et chez la Tor- 
tue, où les bâtonnets font défaut, le voile en question est relati- 
vement étendu ; l’interstice, entre les deux espèces de champs, 
est large. Les corbéilles Ho. qui entourent les segments 
Fame des bâtonnets et des cônes, Poiou des bandelettes obtu- 
rantes et sont donc engendrées par celles-ci. 

Contrairement à l’opinion de la plupart des auteurs et aux 
résultats fournis par la méthode au chromate d’argent, la mem- 
brane limitante externe et les corbeilles fibrillaires sont engen- 
drées par les bandelettes obturantes et non par les cellules de 
Müller. 

Le nitrate d'argent fait apparaître plusieurs autres figures, plus 
énigmatiques, au niveau de la couche des bâtonnets et cônes et de 
. Pépithélium pigmentaire. Une première catégorie est représen- 
tée par des images très nettes, visibles sur des vues à plat de la 
surface de la rétine convenablement imprégnée. Au niveau de la 
région des articles internes des cônes et des bâtonnets, on aper- 
çoit un système de lignes noires, sortes de lamelles vues d’en 
haut, et que nous désignerons sous le nom de rétinacles. Ces 


268 | RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (6) 


lignes circonscrivent et relient des groupes ou des cercles de 
cônes. et bâtonnets et engendrent de cette manière une sorte 
de réseau à trabéculeS très irréguliers. Ceux-ci délimitent des 
espaces, irréguliers aussi, dans lesquels les éléments visuels 
font ordinairement défaut. Parfois, cependant, on y remarque un 
cône ou un bâtonnet, relié aux trabécules en question par un 
rétinacle latéral. Chez les Oiseaux, il existe de nombreux réti- 
nacles crampons ou collatéraux courts, sans rapport avec un 
élément visuel. Ces rétinacles, engendrés par le ciment inter- 
cellulaire superficiel, c’est-à-dire par la membrane voisine, cons- 
tituent probablement un appareil isolateur, maintenant, séparés 
et fixes, les segments basaux des cônes et des bâtonnets, en vue 
de la transmission de l'excitation lumineuse. 

Une seconde catégorie d'images est visible entre les sommets 
des bâtonnets et les corps cellulaires des éléments pigmentaires. 
La surface rétinienne de ces derniers, au niveau du tapetum de 
l’œil de Chat, est recouverte d’une membrane fenêtrée supra- 
visuelle, à ouvertures très étroites, à trabécules épais en conti-- 
nuité directe avec le ciment intercellulaire. Elle paraît donc en- 
gendrée par ce ciment. D'autre part, plusieurs autres images dé- 
montrent l'existence d’une substance colorable en noir par le 
nitrate d'argent, qui sépare les sommets des bâtonnets, dont le 
diamètre transversal correspond à peu près à celui des ouvertu- 
res de la membrane supravisuelle. On dirait done que ces som- 
mets s'adaptent aux pertuis en question. Il nous est impossible 
de dire comment se comportent les prolongements des éellules 
pigmentaires, qui pénètrent entre les articles externes des cônes 
et bâtonnets. Le nitrate d'argent ne les met pas en lumière. Chez 
la Couleuvre, où les bâtonnets font défaut. les sommets des cônes 
s’appliquent contre la surface rétinienne de la membrane supra- 
visuelle. Une large nappe fenêtrée de cette dernière recouvre les 
interstices entre les sommets des cônes. 

Enfin, le nitrate d'argent colore souvent une membrane ou 
cuticule basale ou supra-pigmentaire, garnissant la surface cho- 
roïdienne de l’éptihélium pigmentaire. Sur des coupes, tangen- 
tielle à la surface de ces cellules, on aperçoit parfois une impré- 
gnation partielle de cette cuticule, sous forme d’un système de 
lignes noirâtres. Plus rarement encore l’imprégnation est totale 
et alors on aperçoit une membrane fenêtrée, d'aspect analogue 
à celui de la membrane supravisuelle. Elle se continue aussi avec 
le ciment intercellulaire. L'ancienne méthode au nitrate d’argent, 
en colorant en noir le ciment intercellulaire, à la surface et à 
l'intérieur de la rétine, fournit donc des images très régulières 
et très instructives au point de vue de la morphologie de plu- 
sieurs de ses parties constituantes. Les vues à plat où les coupes 


(7) | SÉANCE DU 28 JANVIER 269 


tangentielles à la surface de l’organe visuel, trop souvent négli- 
gées pour son étude, permettent de les poursuivre à travers la plu- 
part des couches et de déterminer leurs rapports réciproques 
exacts. 

Dans plusieurs travaux antérieurs nous avons attiré l’atten- 
tion sur la participation du ciment intercellulaire superficiel à la 
genèse des « cuticules » ou « membranes limitantes » superfi- 
cielles des organes des sens. L'étude de la rétine, à l’aide du ni- 
trate d'argent, démontre que ce ciment engendre la membrane 
fenêtrée de la couche limitante interne, la membrane fenêtrée 
ou limitante externe, les corbeilles fibrillaires et des membranes 
fenêtrée supravisuelle et suprapigmentaires plus énigmatiques. 


MÉTHODE POUR LA DÉTERMINATION DES POUVOIRS LIQUÉFIANTS 
DE L'AMYLASE, 


par Jean EFFRoNt. 


La présente méthode est basée sur l’action coagulante de l’iode 
sur l'empois d'amidon. 

Dans une série de tubes de 12 mm. de diamètre on met 2 c.c. 
d'un empois à 1 p. 100 de fécule de Pommes de terre. On intro- 
duit dans chacun d’eux 2 c.c. de la substance active amenée à des 
concentrations différentes. Les tubes sont placés au bain-marie 
et amenés à 4o° ou 60°, suivant la température optima de la 
diastase essayée. 

À intervalles de 2 à 5 minutes, on prélève den chaque tube 
2 grandes gouttes (0,2 c.c.) qu'on met dans les godets d'une pla- 
que en porcelaine. On ajoute, dans chacun de ces godets, r goutte 
(0,05 c.c.) d’iode N/10 et on mélange au moyen d’un fil de platine. 

Dans le godet réservé à l'essai témoin qui a reçu 2 c.c. d’eau 

au lieu de substance active, l’amidon se trouve précipité sous 
forme de grands flocons bleus nageant dans un liquide jaune. 
L'on note ensuite les progrès de l’attaque de l’amidon en cons- 
tatant l'aspect du mélange obtenu ainsi. Le commencement de 
cette attaque est indiqué par la diminution appréciable de la 
grandeur des grains colorés en bleu. Dans la phase suivante, 
les grains ont encore diminué, mais le liquide est devenu bleu, 
et dans la phase finale le liquide bleu est complètement in 
de grains ainsi que de tous autres débris. 

On peut aussi constater microscopiquement la disparition com- 
plète de l’amidon ; toutefois, cette observation devient. super- 
îlue une fois qu’on s’est habitué à la méthode. 


210 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE _ (8) 


Les données obtenues ainsi sont complétées par l'observation 
de l'état de limpidité du liquide qui se trouve dans les tubes. 
Dans le tube témoin, sans diastase, l’'empois reste trouble ; en 
présence de diastase, le liquide devient à un moment donné 
complètement limpide. La disparition du trouble ne coïncide 
pas, pour toutes les amylases, avec la disparition des grains, 
particularité qui caractérise une marche de liquéfaction et per- 
met, dans beaucoup de cas, d'identifier deux ue de prô- 
venances différentes. 

La fécule de Pommes de terre employée doit être 2 bonne 
qualité : ro gr. de produit normal titrent : 

à la phénolphtaléine : 1,9 à 2,9 NaOH N/1o 
au méthylorange : 0,6 à 0,9 H,SO, N/ro : 

L’empois doit être préparé de façon à ce que les grains soient 
fortement gonflés, mais pas déchirés. Pour cette préparation, 
on emploie l’eau ordinaire (degré hygrométrique : 20-23). L'ém- 
pois est préparé à à 99° ; on resté à cette température ro minutes 
au bain-marie, en agitant avec précaution. “ 

La détermination du pouvoir liquéfiant est précédée d'un essai 
ayant pour but d'établir la dilution convenable de la matière 
active. On cherche à amener une dilution telle que, dans lés con- 
ditions d'analyse citées plus haut, le commencement de la liqué- 
faction ait lieu entre 5 minutes et 15 minutes. | 

Pour l'analyse qualitative, on emploie le liquide tel quél ; 
si, après deux heures à la température de 4o°, on sè trouvé ën. 
présence de grains colorés en bleu et de mêmes dimensions 


que dans l'essai témoin, sans diastase, on po concluré à l’ab- 


sence d'amylase. 
Pour l'analyse quantitative, on détermine les trois Dse de 
la liquéfaction. Exemples : 


Pouvoirs HASEsne de salive diluée : A. ï : 900; B. And 


1ré phase : 
Diminution des grains LE phase 3e phase j LS 
Liquide encôre jauñe Hp bleu Disparition des gräins Limpidilé ns A Le 
A. 15 25! Bo! : 25: 10,8 
B. 15! MR 35’ 15" 10,8. 


P. L. indique le pouvoir liquéfiant. 1 c.c. de substance active à 
liquéfié o,or gr. de fécule en 5o minutes ; en r heure il aurait 
donc liquéfié o,o12 gr. Donc, r c.c. de salive liquéfierait en r heu- 
re : 0,012 x 900 — 10,8 gr. Nous appelons P. L. la quantité 
d’amidon (en grammes) liquéfiée en 1 heure par r c.c. de dias- 
tase. | | 
Pouvoir liquéfiant d’une culture de B. der dans des 
moûts de soja. 5 fe E 


(9). _ SÉANCE DU 28 JANVIER 971 


Grains disparus 


Dilutions (3° phase) P.L. 
Après 6 heures ........ 1:10 60” 0,1 
Après 12 heures ........  : 100 OU rat 
Après 24 heures ........ 1 : 8bo : Jai 9,6 
Après 48 heures ........ I : 1000 SE 10,9 
Après 140 heures ,...... « I : 10000 65” : 90 


En résumé, la méthode nouvelle pour la détermination du 
pouvoir liquéfiant est basée sur la coagulation par l'iode de l’ami- 
don ; cette méthode est très rapide et se prête surtout à l'étude 
des cultures bactériennes, à l’analyse de la salive et de l'urine. 


. INFLUENCE DE LA FILTRATION SUR LES AMYLASES, 
par Jean EFFRONT. 


Certaines amylases subissent des changements très profonds 
lorsqu'on les passe sur du papier à filtrer (1). La sensibilité à la: 
filtration à été constatée avec les amylases des herbes, du Ricin 
-gérmé ét de la salive : les amyläses bactériennes, ainsi que celles 
dé graines germées, ne sont pas influencées par la filtration. 

L'action qu’exercé le papier est due à l’état colloïdal parti- 
cülier aux substances actives, aux coferments et aux substances 
rétardatrices qui accompagnent la diastase. L'effet de la filtration 
dépendra de la nature de la substance qui se trouvera absorbée 
par le papier : on aboutit à un liquide inactif si c'est la diastase 
qui se trouve fixée, et au contraire à un surplus d'activité du li- 
quide quand c’est la substance retardatrice qui se trouve éliminée 
par la filtration. 

La salive diluée ou le suc des herbes, dont on connaît le pou- 
voir liquéfiant (P.L.), est maintenue 15 minutes à la température 
de 65° ou 80° ou 1 minute à r00° ; dans le liquide chauffé, on 
fait deux déterminations du pouvoir liquéfiant, une sur le li. 
quide non filtré, l’autre sur le filtrat. Le pouvoir liquéfiant du 
liquide non chäuffé est exprimé pr le chiffre 100 et on com- 
pare ensuite le P.L. après le chauffage au P.L. primitif. 


Pr coïiparatifs de diästasés portées à différentes températures : 


Liquide 15’ à 65° - Liquique 15° à S00 Liquide 1’ à 100e 
noû filtre filtré non filtré filtré non filtré filtré 
BANE 12e. SEE ADR o 0 - o ( 
Cresson :.:::... 15 146 ) 7 o actif 
Laitue .,:16::... 64 450 re) 60 ) 45 


(1) C. R. de l’Acad. des sc., b 174, D. 18. 


e 


272 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (10) 


+ 


Dans la salive chauffée à 65°, sur 100 parties de substance 
active initiale, 68 sont détruites par la chaleur ; sur les 32 res- 
tantes, 31 sont retenues par le filtre. Dans l'essai avec la laitue, 
c’est le liquide filtré qui accuse 4 fois et demi plus d'activité que 
le liquide primitif, parce que, ici, c'est la substance entravantie 
qui a été retenue dans les pores 4 filtre. Le mème phénomène 
se retrouve avec le Cresson. 

Il est important de remarquer que dans ces essais, ce n'est 
pas le coagulum formé pendant le chauffage qui entraîne dans 
un cas la substance active et dans l’autre la substance retarda- 
trice, car la fixation, sur le.filtre, de la matière entravante ou 
de la substance active, se reproduit de même quand on se trouve 
en présence de liquides complètement clairs : le suc de la Mâche 
est chauffé 10 minutes à 65° et ensuite filtré ; le filtrat est ensuite 
porté ro minutes à 75° et de nouveau filtré ; le liquide filtré 
est porté cette fois b minutes à 95° ; à cette température le li- 
quide ne donne plus de coagulum et reste complètement lim- 
pide : ce liquide clair est inactif sur l'empois d’ amidon et devient 
très actif après filtration. 

Les expériences sur l'effet de la filtration sont de nature très 
délicate ; une série de circonstances entrent en jeu, de sorte 
qu'il est souvent difficile d'obtenir, avec un même liquide, des 
résultats constants ; avant tout le résultat dépend du choix du 
filtre et de la rapidité de la filtration. Nous employons des 
doubles filtres exempts de cendres de la marque Max Dreverhoff, 
à Dresde. Nous laissons passer ie liquide très lentement et le 
passons sur le filtre trois fois ; pendant la filtration, nous évi- : 
tons de laisser refroidir le liquide. 


Action de la température sur l’absorption de la pytaline par le filtre. 


Température Diastase passée dans le filtrat  Diastase retenue sur le filtre 
1 JOrSS APTE 6o 
2 ho° 33 67 
3 bo°. 26 74 
nn b5° 22 78 
5 Go° 12 8h 
6 650 ñ ti eg6 


La salive a été diluée de 1 : 4o et filtrée sur le filtre ordinaire : 
le passage par ce filtre ordinaire n’a pas changé son P.L.. Pour 
l'essai n° 1 on a pris 20 c.c. de ce liquide filtré sur filtre ordi- 
naire et on l’a filtré sur le papier indiqué plus haut ; on lave 
avec 30 c.c. d’eau ordinaire et on détermine la diastase restée 
dans le liquide et celle restée sur le filtre. Pour les essais sui- 


vants, n° 2 à n° 6, les 20 c.c. de la diastase sont maintenus 15 
minutes aux températures indiquées et ensuite filtrés comme 


UM SEANCE DU 28 JANVIER 973 


pour l'essai n° 1. On détermine toujours le P.L. avec l'empois à 
ho° ; les chiffres qui se trouvent dans le tableau indiquent la 
répartition de la diastase restant après le chauffage. Il est à noter 
que tous les liquides sont restés limpides après le chauffage. 

L'adhérence au filtre de la substance active est complète : par 
un lavage prolongé à l’eau, le filtre n’abandonne pas la substance. 
Le filtre lavé et puis abandonné pendant 2 heures dans 5o c.c. 
d'eau ne cède pas de substance active ; l'addition de 1 p. r00 de 
maltose ou de saccharose à l’eau, ne change presque pas les ré- 
sultats. La substance active apparaît très rapidement daps le li- 
quide quand on la met en présence d’empois d'’amidon à 1 p. 100 
ou d'une solution de chlorure de sodium à 1 p. 100. 

Le pouvoir absorbant de la cellulose peut être employé pour 
purifier certaines diastases, soit pour fixer la substance active, 
soit pour enlever la blauce retardatrice. 

Les essais avec la ptyaline, qui sont encore en cours, fous ont 
démontré que les substances actives retenues par le filtre con- 
tiennent considérablement moins d'azote et de sels que la ptva- 
line précipitée par l'alcool. 

En résumé, les filtres en papier retiennent la ptyaline ; l'ab- 
sorption augmente avec la température ; une fois fixée sur le 
filtre la substance active ne se laisse enlever ni par l’eau ni par 
les solutions sucrées ; elle rentre cependant en solution en pré- 
sence de solutions de chlorure de sodium ou d'empois d'amidon. 
La filtration exerce aussi une action très profonde sur le suc des 
herbes qui, d’inactif sur l’amidon, peuvent devenir très actifs 
par filtration. 


BioLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 19 


DA RÉUNION DE LA SUCIELÉ BELGE DE BIOLOGIE (12) 


SUR LES PROPRIÉTÉS DISTINCFIVES DES AMYLASES DE 


DIFFÉRENTES PROVENANCES, 


par Jean EFFRoNr. 


J'ai démontré (1) que la mesentericus amylasé possède des 
propriétés très différentes des amylases de grains germés. Cette 
constatation m'amena à étudier de plus près les amylases de 
différentes provenances. 

L'origine d’une amylase laisse une ‘empreinte très pos 
sur sès propriétés. 


Les amylases animales, bactériennes et celles des grains se 


laissent extraire assez facilement par macération. Celles des her- 
bes, au contraire, se laissent très difficilement épuiser : la Mâche 
réduite en pâte et additionnée de 2 à 4 volumes d'eau fournit 
un liquide actif, mais la plus grande partie de la diastase adhère 
encore à la plante et ne se laisse plus enlever par l’eau ; elle 
entre cependant en solution si ün la met en présence d’empois 
d’amidon ou d’une solution de chlorure de sodium à 1 p. 100. 
Les amylases animales et celles de grains germés saccharifient 
îirès profondément les grains d'’amidon ; avec un excès de subs- 


tance active on arrive, en quelques heures,. à transformer de 72 


à 74 p. 100 d’amidon en sucre. Les nn lee des graines crues, 
de feuilles et des herbes, saccharifient aussi, rapidement, l’ami- 
don, mais l’action se ralentit ou s'arrête presque complètement 
quand 4o p. 100 d'amidon se trouvent transformés. 

Toutes les amylases possèdent le pouvoir de liquéfier l’amidon, 
mais on constate une différence très grande dans le rapport entre 
leur pouvoir liquéfiant (P.L.) et leur pourvoir saccharifiant 
(P.S.). On observe mieux cette variation en déterminant la quan- 
tité de sucre formé en r heure par une unité de diastase capa- 


ble, dans le même temps, de liquéfier 100 gr. d’amidon, ou au. 


contraire, quand on détermine la quantité d'amidon liquéfié par 
une unité de diastase capable, dans le même temps, de saccha- 
rifier 100 gr. d'amidon. | 


Amidon liquéfié par Amidon saccharifié par 
une unité de dias- une unité de diastase 


Diastases tase saccharifiante liquéfiante 
Orge, Avoine, son de Riz, Arachide .... 4 à 16 600 à 2240 
Feuilles de Poirier, Syringa, herbes..... 1000 à 1200 Fo NANTES 
Avoine et Orge maltés ........ Ce AIO ADO TA Er 
Animale : salive, pancréatine, urine .... 6600 à 12000 OGNA NT 


Toutes les amylases n’ont pas les mêmes températures optima. 


(1) C. R. de l’Acad., des sc., t. 164, 1917, p. 415. 


(13) se SÉANCE DU 28 JANVIER 275 


Les diastases animales, bactériennes et des herbes (Cresson, Chi- 
corée, Endive) accusent une température optima de {o°. Les dias- 
tases de grains germés, de Laitue et de Mâche accusent une tem- 
pérature optima de 60°. 

Les diastases des herbes se distinguent aussi par leur résis- 
tance aux températures élevées. 

Les solutions diastasiques dont on a déterminé le P.L. sont 
maintenues 15 minutes à 75° ou 99° ; après avoir refroidi, on 
détermine de nouveau leur pouvoir liquéfiant à leur tempéra- 
ture optima. 


P.L. de diastases P.E. de diastases 
maintenues à 72° maintenues 15 mi- 
Diaslases 15 minutes nutes à 950 

RTC HE eee ee see . 96 19 
Mesentericous amylase ......... 89 0,3 
RAD nn ne RSA SR er ne 80 A) 
Cresson) . D Na La 70 50 
Tale ee MEME REnEnE 4 (e) 
Salive, pancréatine ,...... ne 0) 0) 


Les différentes diastases montrent aussi une sensibilité diffé- 
rente aux réactions chimiques du milieu. 

Pour déterminer le degré de résistance des diastases aux acides, 
les substances actives on dont on connaît le pouvoir 
liquéfiant, sont additionnées de différentes doses d'acide lactique 
et abandonnées à 40° pendant r heure ; on neutralise ensuite et 
on détermine à nouveau le pouvoir liquéfiant. 


Dose d'acide lac- 
tique nuisible en 


Diastases mer. par litre 
Mesentericus amylase 1.4.2... cobtsreeee ut SLT 
Amylase des grains germés :..........,.... de 100 
Ptyaline, «4. dos. ne Re sa de SRE MIE OPA ENT E 0e 
Ranerea line SEL SA AIRE EE nie dal CRE I 


_ En résumé, les différentes amylases se laissent caractériser parce 
_ que les unes se dissolvent directement dans l'eau et les autres 
seulement dans une solution de chlorure de sodium ou dans 
l'empois d'amidon ; par leur température optima ; par le rap- 
port entre leur pouvoir liquéfiant et leur pouvoir saccharifiant 
par leur action sur l’achrodextrine ; par leur degré de résis- 
tance à l’action chimique du milieu, ainsi que par leur plus ou 
moins grande thermostabilité. 


& at 


276 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (14) 


LA LYSE TRANSMISSIBLE DU STAPHYLOCOQUE. SA PRODUCTION ; 
SES APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES, 


par André GRATIA. 


1° En répétant les observations de Twort sur la pulpe vacci- 
nale, j’ai obtenu, voici un an, un principe lytique pour le Sta- 
‘phylocoque (1). Quel est, dans ces conditions, le facteur qui 
détermine la lyse ? Il se pourrait que ce soit l'hÿpothétique virus 
bactériophage, puisque les matières fécales viennnent toujours 
plus ou moins souiller la région où se font l’inoculation et la 
récolte du vaccin. Mais il se pourrait, tout aussi bien, que ce 
soit les leucocytes de la lymphe vaccinalé qui, conformément à 
l'opinion de Bordet et Ciuca, provoquent la viciation transmis- 
sible. On sait sur quelle expérience fondamentale cette dernière 
conception repose. Bordet et Ciuca injectent dans la cavité péri- 
tonéale stérile de Cobayes normaux et dont les selles ont été 
reconnues dépourvues du principe lytique, une culture normale 
de Colibacille, et, quelque temps après, recueillent, par ponction, 
un exsudat leucocytaire doué de propriétés lytiques pour ce mi- 
crobe (2). 

Or, ainsi que je l’ai signalé dans une note antérieure (3), j'ai 
réussi la même expérience avec le Staphylocoque. 

Mais d'Herelle, ainsi que Bruynoghe :et Maisin, font à cette 
expérience fondamentale, diverses critiques. Bruynoghe et Mai- 
sin (4) basent leur objection sur le fait suivant ; d’une culture 
de Staphylocoque de la vaecine, on peut isoler des colonies ap- 
paremment saines, donnant une descendance d’aspect normal 
pendant un certain nombre dé générations et qui, ensuite, brus- 
quement recommencent à se Iyser. Ce fait est exact ; je l'ai ren- 
contré également et Twort, d’ailleurs, lui aussi, l'avait déjà si- 
gnalé et le trouvait incompatible avec l'hypothèse d’un virus. 
Quoi qu'il en soit, Bruynoghe et Maisin laissent entendre que, 
si l’on injecte une telle culture dans la cavité péritonéale d'un 
Cobaye, on pourrait attribuer à tort à l’exsudat leucocytaire la 
naissance d’un principe lytique, en réalité, préformé dans la 
culture. Il va sans dire que mes essais n’ont pas été faits avec 
une souche aussi instable que celle de la vaccine, mais, au con- 
traire, avec des souches qui, au cours de multiples repiquages 


(x) Proc. of the Soc. for exp. biol. and med., t. XVIII, p. 217, avril 1921. — 
C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 25, 28 mai 1921. 

(2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, p. 1293-1296, 1920. 

(3) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 880, 5 novembre 1921. 

(4) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 1120, rg21. 


(15) SÉANCE LU 8 JANVIER 971 


poursuivis pendant des mois, tant en ‘bouillon que sur gélose, 
n'ont jamais accusé la moindre anomalie. 

Quant à d'Herelle (1), il reproche à l'expérience de Bordet et 
Ciuca, son inconstance. Il la considère comme un pur accident 
consécutif au passage occasionnel du virus bactériophage du 
contenu intestinal dans la cavité péritonéale. Il est exacr, en effet, 
que l'expérience est fort inégale dans ses résultats. Cela s’expli- 
que d’ailleurs, car sa réussite est soumise à un concours de cir- 
constances dont nous ignorons encore bien des variantes. 

Parmi celles-ci, je citerai, comme exemple, la nature du mi- 
crobe employé. Au cours de mes recherches sur les variations 
.microbiennes, j'ai constaté, en effet, que parmi lés nombreuses, 
variations issues d'un même Colibacille, il existe tous les de- 
grés de sensibilité au principe lytique, tous les degrés aussi dans 
le pouvoir de donner naissance à une variété mucoïde ; il doit, par 
conséquent, y avoir aussi, entre elles, tous les degrés dans l’ap- 
titudé à faire éclore le phénomène. Ce qui confirme ceue ma- 
nière de voir, c'est que des trois souches de Staphyiocoque sou- 
mises à un même exsudat, seule l’une d’entre elles fut capable 
d'amorcer la lyse. 

Du reste, en ce qui concerne la possibilité d’une contamina- 
tion, voici une observation qui échappe à cette critique. J'ai pu 
trouver la présence du principe lvtique dans du pus extrait d’un 
abcès sous-cutané ferméfde la face, ne présentant aucune com- 
munication ni-avec l'extérieur, ni, à plus forte raison, avec le 
contenu intestinal. Cette observation est, en somme, l'expé- 
rience de Bordet et Ciuca réalisée par la nature dans des condi- 
tions qui échappent aux critiques de d'Herelle. 

Remarquons en passant, qu'entre les trois différentes techni- 
ques par lesquelles j'ai pu réaliser la Iyse transmissinie du Sta- 
phylocoque, il existe une circonstance commune : c'est la pré- 
sence de leucocytes en abondance, 

Depuis six mois, j'ai poursuivi avec D. Jaumain l'étude de 
l’action thérapeutique du principe Ivtique staphylococcique, d’a- 
bord sur les infections expérimentales chez le Lapin, puis en- 
suite chez l'Homme, une fois que les conditions et les garanties 
_ de sécurité furent établies. Dans les cas d’abcès, de furoncles, 
d’anthrax, les effeis se traduisent par une accélération notable du 
processus de guérison. Après une courte réaction locale et par- 
fois même générale, on observe un ramollissement et une dé- 
congestion rapides, ainsi que la fluidification des masses puru- 
lentes qui s’évacuent facilement ou peuvent même, dans cer- 
tains cas, se résorber sans laisser de cicatrice. Ayant déposé à 


(x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 767, 1921. jee 


2718 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (16) 


l'Académie Royale de médecine de Belgique un mémoire cir- 
constancié, je me contenterai ici de signaler notre accord sur ec 
point avec la récente note de Foie et Maisinr. 


(Institut Pasleur de Bruxelles). 


DIFFÉRENCIATION DES PRINCIPES ACTIFS DE LA RÉACTION DE 
BorDEetr-WASSERMANN ET DE LA 
SÉRORÉACTION TUBERCULEUSE, 


Po E. RENAUX 


Dans une note antérieure (1), nous avons montré qu'il est pos- 
sible d'entraîner régulièrement la totalité du principe actif de la 
réaction de Bordet-Wassermann avec les globulines précipitées. 
par l’anhydride carbonique si l’on a soin, avant de faire barboter 
le gaz, d'ajouter au sérum dilué d’eau distillée une certaine quan- 
tité de lipoïdes utilisés par Bordet-Ruelens (>) pour le séro-dia- 
gnostic de la syphilis. 

On sait, d'autre part, que la réaction de fixation de la tuber 
culose avec l’antigène de Besredka présente l'inconvénient de 
donner parfois des réactions plus où moins fortement positives 
avec les sérums syphilitiques. Nous avons cherché à différencier 
le phénomène de fixation dans la syphilis, de la fixation dans la 
tuberculose et nous nous sommes adressés pour cela : 1° à des 
sérums normaux ; 2° à des sérums de tubereuleux non syphiliti- 
ques ; 3° à des sérums de syphlitiques non tuberculeux mais 
donnant avec l’antigène ide Besredka une fixation positive ; 4° à 
des sérums de tuberculeux syphilitiques. | 

Tous ces sérums ont été traités de facon identique : à r c.c. de 
sérum inactivé 30 minutes à 56° on ajoute 8 c.c. d’eau distillée 
et 1 c.ce. de l’émulsion de lipoïdes dans l’eau distillée. (r c.c. de 
la solution-mère est évaporé à 37°, puis repris par 15 à 20 c.c. 
d’eau distillée). On fait passer un courant de CO? en agitant de 
temps à autre pour assurer l'absorption du gaz. Il se forme un 
précipité : on centrifuge : le culot de globulines-lipoïdes est re- 
dissous dans 10 e.c. d’eau physiologique, tandis que la sérine 
est amenée à la concentration de Q p. 1.000 en ajoutant 1 c.c. 
de solution salée à 9 p. 100. 

La technique emplovée est une variante ile la technique de 
Calmette et Massol à doses croissantes d’alexine. On uunse 0,1 c.c. 


(1) G. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, p. 1299, 1920. 
(2) C. R. de la Soë. de biol., t. LXXXTI, p. 880, 1910. 


(l 


(47) , SÉANCE DU 28 JANVIER 979 


de sérum total ou r c.e. de la solution de globulines ou de la 
sérine isotonisée. On choisit de préférence des sérums donnant 
une réaction intense au point de vue tuberculeux ou au point de 
vue syphilitique. 

Si on pratique la réaction de Besredka sur les sérums totaux 
et sur les sérums dissociés en globuline et sérine, on constate 

a) Les sérums totaux syphilitiques ou tuberculeux donnent 
une fixation complète de l’alexine. 


b) Les sérums dissociés donnent des réactions variapies comme - 


il est indiqué ci-dessous : 1° sérum normal : pas de fixation 


d'alexine avec la globuline ni avec la sérine ;: 2° sérum tuber- 
culeux : fixation d’alexine avec la sérine, pas avec la globuline ; 


3° sérum syphilitique : fixation d'’alexine avec la globuline, pas. 


avec la sérine ; 4° sérum tuberculeux et syphilitique. :- fixa- 
tion d’alexine avec la globuline et avec la sérine. 

Lorsqu'on emploie des sérums tuberculeux donnant une réac- 
tion de- fixation faible, les résultats sont moins précis. Is sont 
tout à fait caractérisitques avec les sérums tuberculeux donnant 
une réaction de fixation fortement positive. 

Remarquons aussi que, souvent, certains sérums syphilitiques 
qui donnent une réaction de Bordet-Wassermann faiblement po- 
sitive donnent une fixation plus forte au moyen des globulines 
préparées en présence de lipoïdes comme il a été dit plus haut, 


Peut-être ce fait pourrait-il trouver également une application. 


pratique. 


(Institut Pasteur de Brurelles). 


AUTO-INFECTION PAR LES Myvrobolus, 
par Paul DEBAISEUX. 


Les stades d'évolution complétant le cycle connu des Myxospo- 
ridies, signalés dans cette note préliminaire, ont été observés sur 
le Myxobolus notalus, espèce à spores ne possédant qu'une seule 
capsule polaire et nettement caractérisées par l'existence d’un 
large appendice postérieur hyalin. L'espèce fut découverte par 
Mavor (r) en Amérique, dans un Poisson du genre Pimephales ; 
nous l’avons retrouvée chez le Leuciscus rutilus, dans environ 
3 p. 100 des Poissons examinés. 

Les parasites forment dans le tissu conjonctif de l'hôte des 
tumeurs enkystées pouvant atteindre 10 mm. de diamètre, elles 

1 Fi ! r 

(x) Trans. Roy. Soc. Canada, t. X. 19716. 


280 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE '18} 


sont généralement multiples, nous en avons compté jusqu'à huit 
dans un même hôte ,et très inégalement développées. La réaction 
de l'hôte à l'infection est remarquable : les kystes facilement 
énucléables sont formés d’une énorme masse parasitaire conte- 
nant les divers stades d'évolution, limitée extérieurement par 
une première assise de cellules pseudo-épithéliales, d'aspect nette- 
ment épithélial ; mais d'origine discutable, puis par une capsule 
conjonctive riche en vaisseaux. À mesure que les kystes s’ac- 
croissent, les capsules d’enveloppe forment des plis irréguliers 
qui s'enfoncent profondément dans la masse parasitaire ; ces plis 
développent dans la profondeur des plissements de second ou de 
troisième ordre. I en résulte que la tumeur adulte est creusée sur 
au moins un quart de son diamètre de sillons compliqués for. 
més de deux feuillets pseudo-épithéliaux parallèles, séparés l’un 
de l’autre par une mince zone conjonctive riche en capillaires. 
Une allure absolument identique des tissus réactionnels de l'hôte 
a été observée par Plehn (1) dans des cas d'infection qu il attribue 
au Myxobolus piriformis ; il est probable qu'il y a eu erreur de 
détermination et que les pe puose de Plehn se rapportent au 
Myæxobolus notalus. | 

Un des processus les plus oran du cycle des. Myxo- 
sporidies est celui de leur propagation à l’intérieur de l'hôte ; pour 
les espèces parasites des cavités ouvertes, vésicule biliaire ou ves- 
sie, une multiplication probablement agame explique cette pro- 
pagation ; pour les espèces parasites des tissus et notamment pour 
celles qui forment des tumeurs enkystées, l'énigme de la multi- 
plication des tumeurs reste entière. Chez le Myxobulus notatus 
nous avons observé de très nombreux parasites à aspect particu- 
lier, logés en dehors de la masse parasitaire, dans l'épaisseur des 
lamelles de tissus de l'hôte qui creusent la tumeur : ils se trou- 
vent dans le tissu conjonctif et surtout ils infiltrent en très grand 
nombre la paroi des capillaires. Ils se présentent sous deux as- 
pects : les plus simples mesurent 4 à 5 u et contiennent un petit’ 
-nombre de noyaux, jusqu'à 5, globuleux, de 1,5 à © w, à caryo- 
some et à contours bien marqués : d’autres, plus volumineux, 
atteignent 10 un, la plasmodie est généralement déjà subdivisée 
en lobules secondaires, ils contiennent jusqu’à ro0o noyaux, dont 
la plupart fort petits, à contours peu nets. Ces parasites plasmo- 
diaux se résolvent en individus unis ou paucinueléés. De petits 
amas parasitaires se rencontrent libres dans la lumière des capil- 
laires, parmi les hématies. 

Nous considérons. ces stades comme circulant dans l’orga- 
nisme, entraînés per le torrent ‘circulatoire et provoquant l’auto- 


(2) Sitzb. Gessell. Morph. 1. Phystot. cho t. XXVI, 1910. 


(49) SÉANCE DU 28 J:NVIEK 281 


» 


infection de l'hôte. L'étude cytologique que nous poursuivons, 
des divers stades du parasite a, entre autre, pour but d'élucider 
l’origine et l’évolution de ces stades migrateurs. 


SEPTICÉMIE CONTAGIEUSE DU LAPIN DOMESTIQUE, 
par René Van SACEGHEM. 


Sous la dénomination de septicémie du Lapin, des auteurs ont 
décrit plusieurs affections, causées par des germes différents. Da- 
vaine et plus tard Koch et Gaffky ont signalé une septicémie du 
Lapin obtenue expérimentalement en inoculant sous la peau de 
ces petits animaux des liquides divers (eau, saumure, etc.). Ces 
auteurs identifient la Bactérie, cause de cette septicémie, avec 
les Pasteurella. Eberth et Mandry décrivent un Bacille, cause 
d’une épizootie sévissant sur les Lapins. Ce Bacille est un mi- 
crobe ovoïde mobile, poussant sur Pomme de terre, coagulant le 
lait et produisant de l’indol. 

Je viens d'observer une maladie très contagieuse qui sévit au 
Ruanda parmi les élevages de Lapins domestiques. La maladie 
évolue très rapidement: On constate que le Lapin présente de 
l'inappétence et qu'il meurt 48 heures plus tard. L'épizootie fait 
surtout ses victimes parmi les Lapins de 2 à 3 mois. A l autopsie, 
on retrouve toutes les lésions de septicémie surtout marquées au 
foie. L'examen microscopique démontre que tous les organes 
sont farcis de coccobacilles, gram négatif. Ces Bacilles se retrou- 
vent également réunis en amas dans le sang, mais y sont assez 
rares. 

Je suis parvenu à isoler ce Bacille. Les caractères des cultures 
sont les suivants : sur gélose ordinaire, enduit blanchâtre épais : 
sur gélatine, liquéfaction ; sur Pomme de terre, culture épaisse, 
blanchâtre ; sur milieu Endo, colonies cree : Sur bouillon 
ordinaire, trouble léger avec ondes, sans voile ; sur bouillon 
glucosé, pas de fermentation ; sur lait, culture avec coagulation 
après plusieurs semaines. 

Le coccobacille est petit ; on le trouve parfois réuni par deux. 
Si la séparation entre les deux n’est pas accentuée, on a l’im- 
pression de voir un Bacille. 

Dans les cultures, la Bactérie est polymorphe. 


À l’ultramicroscope, on constate que la Bactérie est immobile 
et à ses extrémités très arrondies, de forme ovoïde. 


L'inoculation, sous la peau, de 1 c.c. de bouillon de culture, 


A] 
. CO 
(© 


RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (20) 


tue les Lapins en 48 heures, À l'autopsie, on constate des lésions 
de septicémie. 


(Laboratoire vétérinaire du Ruanda). 


SUPPRESSION DÜ POUVOIR INHIBITIF DU VAGUE SUR LE COUR DE 
TORTUE PAR LE BLEU DE MÉTHYLÈNE, 


re 
par GC. IIsymMans: 


Après injéction intraveineuse de bleu de méthylène chez la 
Grenouille, lexcitation du pneumogastrique n'arrête plus, voire 
ne ralentit plus le cœur (r). D'après W. Koskowsky et Et. Maigre, 
l'injection de bleu chez le Chien exerce la même action paraly- 
sante sur le vague (2). Nous avons étendu cette étude à la Tortue, 
chez laquelle l’excitation du pneumogastrique, d’après son inten- 
sité, arrête ou ralentit le cœur d'une manière fidèle et nette. Après 
injection intraveineuse de 0,2-0,4 c.c. d’une solution de bleu à 
I p. 100, soit 2-4 mmgr., nous avons constaté que l'excitation 
électrique du vague n’arrète et ne ralentit plus le cœur, ceci con- 
firme ce que nous avons décrit pour la Grenouille. 

Une seconde série d'expériences a porté sur le cœur isolé de 
Tortue, perfusé d’abord avec du Ringer, puis avec 1-5 c.c. de 
Ringer + 1/10.000 de bleu de méthylène et ensuite de nouveau 
avec du Ringer seul. : 

Voici une expérience de ce genre : o’, cœur de Tortue, une: 
canule placée dans la veine cave inférieure ; 10°, excitation du 
vague droit (2 v. char. 7), arrêt cardiaque ; 15°, perfusion de 
3 c.c. de Ringer + 1/10.000 bleu, ensuite Ringer seul, courte 
période de contractions plus fortes, puis rythme normal ; 25°, ex- 
citation du vague droit (2 v. Car. 7), aucune modification du 
rythme ; 50’, excitation du vague droit (2 v. char. 7), ralentisse- 
ment, mais non arrêt ; 85”, excitation du vague droit (2 v. char. 3), 
arrêt cardiaque. AE EN A 

Dans d’autres expériences, au lieu de 3 c.c., nous avons perfusé 
seulement 1-2 c.e. de Ringer + bleu, et constaté alors que l’exci- 
tation du vague produit encore le ralentissement, mais non Par- 
rêt cardiaque. Mais si, au lieu de 3 c.c., on perfuse 5 c.c. de 
Ringer + bleu, la disparition complète de l’excitabilité du vague, 
même pour des excitations très fortes, persiste encore après 
3- heures. 


(x) C. Heymans ct EE Maigre. C. R: de la Soç. de biol., & EXXXV, p. 45, 1921. 
(2) W. Kosbowsky et Et. Maigre. C. R. de l’Acad. des se., Paris, 16 août 1921. 


(24) SÉANCÉ DU 28 JANVIER 982 


En résumé, comme chez la Grenouille, et chez le Chien, le 
bleu de méthylène paralyse également l’innervation cardiaque 
du vague chez la Tortue. L'étude de son action sur le cœur isolé 
de cet animal a démontré que le bleu, à petites doses, diminue 
seulement le pouvoir inhibitif du vague, qu’à doses moyennes 
il la supprime complètement pendant 20-30 minutes et qu à do- 
ses fortes cette suppression complète persiste encore après 3-/ 
heures. 

L'action paralysante du bleu de méthylène sur le vague esi 
ainsi démontrée chez trois espèces d'animaux ; reste à détermi- 
ner son mécanisme intime, serait-il en rapport avec la fixation 
_ élective du bleu sur le plexus nerveux intracardiaque ét sur cer- 
taines fibres myocardiques ? 


(Physiological Institute of P° Bayliss and Starling, 
University Collège, London). 


INFLUENCE DE MÉTAUX COLLOÏDAUX SUR LA GLYCOLYSE ALCALINE, 
par Jean et Marguerite GOFFIx. 


On sait que les alcalis détruisent le glucose et que les sous. 
produits formés sont identiques à ceux fournis par la glycolyse 
sanguine (Slosse). Nous avons commencé des recherches sur l’in- 
fluence des métaux colloïdaux sur la glycolyse et nous avons été 
amenés à étudier leur action, en milieu alcalin, sur des solu- 
tions glucosées. 

Notre matériel expérimental fut établi de la façon suivante 
la soude employée fut préparée à partir du sodium: - eau, dis- 
tillée, et privée d'électrolytes suivant les procédés d'usage courant 
dans les laboratoires de physico-chimie: Les métaux colloïdaux 
furent fabriqués, sans aucun stabilisateur, en pseudo-solution 
dans de l’eau chimiquement pure (1). Toutes les précautions 
d'asepsie prises, les solutions de glucose pur, de Kahlbaum, fu- 
rent mises à glycolyser au thermostat de Dony- -Henault, dans des 
flacons ne cédant pas d’alcali. 

Voici le protocole d’une de nos expériences. Nous nous sommes 
servi de platine colloïdal préparé par la décharge de haute fré- 
quence, contenant 25 cgr. p. 1.000 de métal (double pesée des 
électrodes). Les flacons furent laissés durant r heure 30 au 


(x) M. Dezcyne et M. Lancien ont bien voulu préparer pour nous des métaux. 


colloïdaux dans les conditions indiquées. Nous sommes fort reconnaissants à ces 
habiles physico-chimistes de leur amabilité et du soin apporté à cette fabrication 
difficile. Nons remercions aussi M. Couturieux de sa grande obligcance. 


284 : RÉUAION DE LA SUCIÉLÉ BELGE DE BIOLOGIE (22) 


thermostat à la température de 46”, ie, le glucose dosé par la 
méthode de Bertrand. 

Nous réunissons dans le tableau ci-dessous les données d'une 
expérience de glycolvse. 

10 c.c. solulion de - 10 c.c. solution de 10 ce. solution de glucose 
10 c.c. solution de glucose + 6,2c.c. glucose + 5 c.e. + 2,2 c.c. H20 + 5 c.c. 18.2 c.c. H20 
glucose + 10 c.c. H20 + 2,8 c.c. H20 + 5 c.c. Na Na OH. N/25 + 28 c. €. + 2,8c.c. 
H20 P& coll. OH, N/25 Pt ot Pt coil. 


on) mgr. 66 8 mgr. 66 8 mer. 13. 6 mgr. o8 : 0 


L'intensité glycolytique fut : 1° avec Na OH (alcalinité N/100), 
de 6,1 p. 100 ; 2° avec Pt coll. (alcalinité N/r00), de 29,7 p. 100. 

Donc, le platine colloïdal, en milieu aqueux pur, n'a pas d’ac- 
tion sur le glucose. [Il n’en est pas de même en présence de soude : 
son influence se marque par une puissante augmentation de la 
glycolyse alcaline. 

Nos recherches préliminaires entreprises avec des métaux col- 
loïdaux stabilisés du commerce (rhodium, or, fer, sélénium, 
manganèse), nous ont montré les mêmes Brie A les causes 
d'erreur que comporte entre autres l'addition des stabilisateurs, 
nous ne ferons pas état de ces résultats, pour le moment. Cepen- 
dant, nous avons constaté, dans les conditions expérimentales 
indiquées au début de cet exposé, que le manganèse, l'or, le pal- 
ladium, accéléraient considérablement la glycolyse alcaline. 

Four le moment, nous nous contenterons de donner le résul- 
tat d'une de nos recherches faites avec le palladium préparé par 
la décharge de haute fréquence, à 36 cgr: p. 1.000 de métal. Les 
flacons contenant une solution de glucose à 50 cgr. p. 1.000 fu- 
rent laissés au thermostat à la température de 46° durant x h. 4o. 
: L'intensité Shan nus fut : r° avec Na OH (alcalinité N/100), 
de 8,7 p. 100 ; 2° avec Pt coll. (alcalinité N/r100), de 34,8 p. 100. 

Donc, certains métaux colloïdaux se comportent comme des 
een de la glycolyse alcaline. Nous entreprenons l'étude, 
détaillée de ce fait, aussi ne croyons-nous pas devoir insister pour 
le moment sur ao e de ces pe au point de vue 
chimique et biologique. 


$ 


(Institut de pRY SOON de l’Université de pis 


(23) . SÉANCE DU 28 JANVIER 285 


ACTION ANTI-ANAPHYLACTIQUE DES LIPOIDES, 


par Ch. Duprez. 


Achard et Flandin (x) ont montré l’action préservatrice de. 


l'ovolécithine contre les effets de l'injection déchaïnante chez un 
Cobaye préparé au sérum de Cheval. 

L'action -anti-anaphylactique est une propriété générale des li- 
poïdes. Pour le démontrer, je me suis servi de résidu résultant 
de l’évaporation de l’antigène syphilitique préparé suivant la 
méthode de Bordet, et qui est un extrait alcoolique du cœur de 
Veau, traité préalablement par l’acétone. On évapore baCre- ide 
cette solution dans un verré de montre, placé à l’étuve, et on 
reprend le résidu par 2 c.c. d'eau physiologique, en émulsicn- 
nant avec une baguette de verre. 

On prépare des Cobayes de 300 à 500 gr., par une injection 
sous-cutanée de 2 c.c. de sérum de Cheval. Trois semaines après, 


on détermine la dose minima mortelle de sérum de Cheval ei 


injection intraveineuse, par exemple 0,2 c.c. Si l’on fait précé- 
der à une heure d'intervalle, l'injection déchaînante faite avee 
cette dose de sérum de Cheval, d’une injection intraveineuse, de 
2 c.c. d'émulsion de lipoïdes préparée comme il est indiqué ci- 
dessus, on ne voit apparaître aucun symptôme de choc anaphy- 
lactique, parfois seulement une ou deux petites secousses mus- 
culaires. 

Cette action inhibitrice s'observe, quel que soit le mode de 
production d’un choc mortel. L’injection intraveineuse de 2 c.c. 
de cette émulsion lipoïdique faite une heure avant l'injection 
dans la veine d’un Cobaye de 300 à 500 gr., de 5 c.c. de sérum 
frais de Cobaye mis en contact avec la gélose, supprime toute 
manifestation extérieure de choc, qui est mortel chez les témoins. 
De même, l'injection intraveineuse de 1 c.c. d’une suspension 
à 0,5 gr. p. roo de gélose dans l’eau physiologique, dose mor- 
telle pour un Cobaye de 300 à 500 gr., ne développe aucun phé- 


nomène extérieur de choc, si l’on a fait, une heure avant, une 


injection intraveineuse de 2 c.c. de l émulsion de lipoïdes. 
Je me propose de poursuivre l'étude analytique de l’action 


anti- -anaphylactique des lipoïdes, et je commyuniquerai mes ré- 


sultats dans des notes ultérieures. 
(Laboratoire de biochimie de l'Université de Bruxelles). 


_ (x) G. R. de la Soc. de biol., 8 juillet 1917, p. gr. 


286 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE. (24) 


SUR LES MODIFICATIONS PHYSICO-CHIMIQUES DU SANG LORS DU 
CHOC ANAPHYLACTIQUE, 


par Edgard Züwz et Jean La Barre. 


Segale (r) a signalé l’abaissement du point de congélation et 
l'accroissement de l'indice de réfraction du sérum lors du choc 
anaphylactique aigu chez le Cobaye. Depuis, on à observé Fabais- 
sement de la tension superficielle du sérum de Cobaye ayant 
succombé au choc. D'après Kopaczewski (2), les variations de la 
tension superficielle et de la viscosité du milieu sanguin jouent 
un rôle capital dans la genèse des désordres qui surgissent, d’une 
façon si brusque et si dramatique, dans l'organisme, après l'in- 
jection déchaïnante. 

On s'est surtout attaché à l'examen du sérum provenant du 
sang veineux prélevé dans le cœur, après la cessation des mou- 
vements respiratoires, lors du choc anaphylactique aigu du Co- 
baye. Il nous à paru intéressant d'étudier si le plasma présentait 
des modifications physico-chimiques au cours même du choe 
anaphylactique. 

Pour cela, nous avons introduit une canule paraffinée dans 
la carotide de Cobayes de 250 à 300 gr. et recueilli 4,5 c.c. de 
‘sang dans 0,5 c.c. d’oxalate de soude à 1 p. 100. Nous avons tout 
‘d’abord établi, dans ce sang oxalaté, au moyen de l’hématoecrite 
de Kottmann, les volumes relatifs du plasma et des globules. Nous 
avons ensuite déterminé par la méthode de Hess, la viscosité du 
sang total, puis celle du plasma oxalaté obtenu par centrifuga- 
tion. Nous avons, en outre, recherché, au moyen du réfracto- 
mètre à immersion d’'Abbe-Zeiss, l'indice réfractomeurique, et au 
moyen de la méthode tonométrique de Mo 2: la tension 
superficielle du plasma oxalaté. | 

Avant de procéder aux essais chez les Cobayes préparés, nous 
avons eu besoin de comparer ces diverses données chez des Co- 
bayes neufs, à l’état normal d’une part, 3 à 5 minutes après 
injection intraveineuse de 0,025 à 0,25 c.c. (3) de sérum de 
Cheval, d'autre part. Nous avons pu ainsi aisément nous rendre 
compte que cette injection n'entraîne pas de modifications chez. 
le Cobaye neuf. | 

Il n’en est plus ainsi si l’on injecte 0,025 à 0,25 c.c. de sérum 
de Cheval dans la jugulaire, chez des Cobayes qui ont reçu 3 ou 
A semaines auparavant une injection intrapéritonéale préparante 


(x) Segale. Pathologica, t. TIT, pp: 328-826, 1917 ; t. IV, pp. 12- 13, 1919. 
_ (2) Ko opaczewski. | Ann: de méd., t. VII, pp. 291-302, 1920. 
(3) On' à calculé des doses de Sérum et d'hirudine par Cobaye de 250 gr. 


(25) SÉANCE DU 28 JANVIER NET 


de ce sérum. Voici ce que l’on constate alors dans le sang caro- 
tidien prélevé 3 à 5 minutes après l'injection déchaînante : 1° une 
augmentation de la teneur du sang en globules ; 2° un accroisse- 
ment de la viscosité du sang total, sans modification de la visco- 
sité du plasma ; 3° un abaissement de la tension superficielle du 
plasma ; 4° un accroissement, relativement léger, de l'indice 
réfractométrique du plasma. 

On observe ces divers phénomènes, non seulement après l’in- 
jection déchaînante de la dose minima sûrement mortelle de 


sérum ou d'une dose supérieure, mais aussi après l'introduction 


dans la jugulaire d’une quantité de sérum inférieure à la dose 
minima sûrement mortelle, alors même que le Cobaye ne pré- 
sente que des symptômes peu accusés et survit. : 

Le sang prélevé dans le cœur dès l’arrêt de la respiration, lors 
du choc anaphylactique aigu, présente les mêmes caractères que 
le sang carotidien obtenu 3 à 5 minutes après l’injection déchai- 
nante. Toutefois, le sang du cœur a une viscosité plus élevée, 
ce qui tient sans doute à son extrème richesse en globules rouges. 
Ce sang est, en outre, très foncé. Le sang carotidien présente, 
d’ailleurs, souvent la couleur foncée du sang veineux lorsqu'il 
est recueilli peu de minutes avant l'arrèt des mouvements res- 
piratoires. 

. L'un de nous à montré, avec Madame M. Van Geertruyden- 
Bernard (1), que l'injection intraveineuse préalable de 2 à 4 mer. 
d’hirudine protège, dans une mesure très variable d'un Cobaye 
à l’autre, contre les accidents anaphylactiques düs à la réinjection 
de sérum de Cheval, pourvu qu'il s'écoule entre l'injection d’hi- 
rudine et celle de sérum un laps de temps compris entre 2 h: 1/2 
et 4 heures (2). Dans ces conditions, la dose minima de sérum 
sûrement mortelle (pour les Cobayes témoins préparés). ou une 
dose légèrement supérieure entraîne, d'ordinaire, des symptô- 
mes peu accusés et la mort ne survient qu'au bout de plusieurs 
heures ; parfois même l'animal survit. Une dose légèrement infé- 
rieur à la dose minima sûrement mortelle ne provoque, d'habi- 
tude, que des symptômes très légers et l'animal survit (3). 

L'injection intraveineuse de 2 à 4 mgr. d’hirudine, effectuée 
soit 10 à 30 minutes, soit 2 à 3 heures ayant l’injection de 6,025 

(x) GC. R. dé la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 387-388, 1921. 

(2) I arrive parfois que l'hirudine atténue déjà quelque peu, au bout de 5 à 
20 minutes, les effets. de la réinjection de sérum et que la mort ne survienne 
qu’au bout d’une demi-heure à 10 heures. 

(3) Un lot de Cobayes sensibilisés 4 semaines auparavant, a présenté une sur- 


vie définitive, même après l'injection intraveineuse d’une quantité de sérum 


correspondant à 5 fois ia dose minima, sûrement mortelle pour les Cobayes 
préparés témoins, non soumis à l'action préalable de l’hirudine. Mais il s’agit 
là d’un fait exceptionnel. 


E } x: 


288 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (26), 


à o,25 c.c. de sérum de Cheval ne modifie, chez des Cobayes 
neufs, ni les volumes relatifs du plasma et des globules, ni la 
viscosité du sang carotidien prélevé 3 à 5 minutes après l'in- 
troduction du sérum dans la jugulaire. La viscosité, la tension 
superficielle et. l'indice Un du: pes restent nor- 
maux. 

Chez les Cobayes préparés par l'injection innneneuse de sé- 
rum de Cheval 3 à 4 semaines auparavant, l’hirudine n’empèche 
en aucune façon les effets décrits ci-dessus de la réinjection de 
sérum de Cheval. Qu'il y ait ou non atténuation des symptômes 
du choc, que l'animal meure au bout de 4 à 5 minutes, au bout 
de 3/4 d'heure à 2 heures 1/2 ou seulement au bout de 10 à 19 
heures, ou même qu'il survive définitivement, le sang caroti- 
dien, Drclere 5 minutes après l'injection intraveineuse de 0,025 
et 0,25 c.c. de sérum de Cheval, a une teneur en globules Din 
considérable qu’à Fétat normal. La viscosité du sang total est 
accrue, tandis que celle du plama n’a pas varié. La tension su- 
perficielle du plasma est abaissée. L'indice réfractométrique du 
. plasma est légèrement accru. 

Ces diverses modifications du sang se produisent alors même 
que le Cobaye, hirudinisé, puis réinjecté de sérum de Cheval, n 
présente aucun des symptômes ordinaires du choc de 
que et que la température rectale n’a subi qu'un abaissement pe 
sager, ne dépassant pas 2 degrés. 

Cette constatation tend à faire croire que les modifications du 
milieu sanguin rappelées plus haut, permettent peut-être de re- 
connaître l’état d’anaphylaxie en l’absence de symptômes appa- 
rents habituels du choc anaphylactique aigu. Il convient toute- 
fois, avant de se prononcer de façon définitive à ce sujet, d’at- 
tendre les résultats d'essais suffisamment nombreux sur les de- 
grés de sensibilité des diverses modifications sanguines observées 
lors du choc anaphylactique. Nous poursuivons cette étude et 
nous avons entamé l'examen des modifications physico-chimiques 
du sang après l'injection de sérum traité par l’agar chez des Co: 
bayes neufs ou traités au préalable par l’hirudine. 

(Institut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles). 


(27) SÉANCE DU 28 JANVIER 289 


VALEUR COMPARATIVE DES TECHNIQUES DE PRÉPARATION DE 
 L'ANTIGÈNE DESTINÉ A LA RÉACTION DE BORDET-GENGOU, 


POUR LE DIAGNOSTIC DE LA DOURINE, 


par À. BESSEMANS. 


Les divers auteurs qui se sont occupés de la déviation du com- 
plément par les sérums dourinés (1) emploient comme antigènes 
soit des extraits d'organes d'animaux morts de l’une ou l’autre 
trypanosomiase, soit des suspensions de parasites différemment 
extraits du sang d'animaux fortement infestés. Les recherches 
de ces auteurs et les nôtres (2) ont prouvé que, pour qu'un anti-. 
gène soit pratiquement utilisable pour le diagnostic de la dourine 
chez les Chevaux, il faut d’abord qu'il ne soit pas antigénique vis- 
à-vis de sérums normaux chauffés une demi-heure à 60°, en- 
suite que, vis-à-vis de sérums dourinés inactivés de la même fa- 
con, il soit déviateur à une dose moindre que la moitié de sa 
dose anticomplémentaire minimale. 

Ces conditions réalisées et toutes circonstances égales, nous 
estimons que la qualité de l’antigène sera d'autant meilleure que 
sa dose anticomplémentaire minimale sera plus élevée et surtout 
que sa dose spécifiquement déviatrice minimale sera plus réduite. 
Nous n'avons adopté ce dernier critérium qu'après nous être 
assurés que la réaction qui nous occupe est régie par des règles 
analogues à celles qui guident le Wassermann pour le diagnostic 
syphilitique, notamment que, dans certaines limites, l’on peut 
réduire la dose sérique déviatrice minimale en augmentant la 
quantité d’antigène et que vice-versa l’on peut diminuer la dose 
antigénique déviatrice minimale en Shen ent la quantité de 
sérum douriné. 


Voici comment nous disposons notre analyse pour directement 
apprécier la valeur d’un antigène donné, bien entendu en tenant 
compte de son volume final et de la masse initiale de produit 
pathologique ayant servi à sa fabrication : 1° rangée de tubes 
quantités, décroissantes d’antigène à partir de 2 c.c (2-1,5-1-0,75- 
0,5, etc.) ;°2° rangée : mêmes doses d’antigène + 0,3 c.c. (dose 
constante) de sérum normal ; 3° rangée : mêmes doses d’anti- 
gène + 0,3 c.c. (dose constante) de sérum douriné. Tubes-con- 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 1927, t. LXXXV. p. 256. 
(2) C. R. de la Soc. de biol., 1921, t. LXXXV, p. 889. 


BioLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 20 


2L0 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (28) 


trôle : 4 et 3 c.c. d'antigène, 0,6 c.c. du sérum douriné et 0,6 c.c. 
du sérum normal (x): | 
En procédant ainsi, nous avons comparé, vis-à-vis d'un sérum 
fortement douriné, toute une série d’antigènes différemment pré- 
parés en partant d’un mème Trypanosome pathogène (surra, na- 
gana ou dourine) de virulence fixe. Gi-après le résultat succinct 
de nos observations. 


À. Extraits d'organes d'animaux morts de lrypanosomiase. 


Préparation. — Même poids initial d'organe pour un même vo- 
lume final d’antigène. Trituration ou dessiccation rapide suivie ? 
de pulvérisation. Pour les extraits aqueux : macération dans de 
l’eau physiologique ou dans de l’eau distillée ramenée ultérieu- 
rement à concentration physiologique ; sédimentation ou filtra- 
tion sur gaze fine ou légère centrifugation. Pour les extraits 
alcooliques: : macération dans de l'alcool éthylique, puis filtra- 
tion sur papier ;-au moment de l'emploi, reprise du filtrat avec 
de l’eau physiologique (soit en émulsion directe, soit après dessie- 

cation). 

_ Valeur. — Pouvoir anticomplémentaire da Pouvoir anti- 
génique faible et inégal, en rapport direct avec la quantité de 
parasites présents dans l'organe utilisé. Les seuls extraits de foie 
et de rate nous ont donné de -bons résultats ; nous n'avons rien 
obtenu (contre Lopez Flores) avec la moëlle lombaire d’un Che- 
val mort au dernier stade de la maladie avec des atrophies et des 
paralysies des membres postérieurs. Les extraits alcooliques se 
conservent des mois ; leur rendement est le meilleur en dilution 
directe. Les extraits aqueux doivent être employés frais. Les or- 
ganes d'animaux normaux sont SRE ENNOnT inactifs. 


B. Extraits du ur d'animaux forilement injestés. 


Mème poids initial de sang pour un même volume pou d anti- 
gène. Au paroxysme de l'infection, saignée à blanc dans de 
l’eau citratée ou dans la solution isotonique de Widal, soit par 
section de la carotide, soit par mise à nu du cœur, ponction et 
aspiration du sang dans un tube Taylor. Filtration éventuelle sur 
gaze à larges mailles. Différentes techniques ultérieures. 

° Pour le sang de Rat. Sédimentation des hématies et utilisa- 
tion du liquide surnageant. Pouvoirs complémentaire et hémo- 
lytique négligeables. Forte action anticomplémentaire ne-per- 


(rx) Tous utilisons pour la réaclion 1 unité SATA 1 unité complémentaire 
et » unités hémolytiques. Il est excessivement rare qu’à la dose de 0,6 cc. un 
sérum de Cheval inactivé à 6o° soit anticomplémentaire. 


(29) | SÉANCE DU 98 JANVIER | 291 


mettant que rarement de mettre un pouvoir antigénique en évi- 
dence. 

2° Traitement par l’éther sulfurique ou par la Hgroine : mé- 
lange intime avec un de ces produits, repos jusqu’à séparation 
en trois couches, élimination du liquide inférieur, lavages de la 
couche organisée intermédiaire, élimination du produit volatil, 
émulsion du restant, sédimentation ou filtration. Pouvoir anti- 
complémentaire peu marqué. Pouvoir antigénique excessivement 
faible. 

3° Elimination des globules et extraction de la quasi totalité 
des Trypanosomes par le procédé des centrifugations partielles 
(Levadiu-Watson). Lavages des parasites et émulsion du culot fi- 
nal (x) soit dans de l’alcool, soit dans le mélange de Mohler (gly- 
cérine-eau physiologique äà), soit dans le liquide conser- 
vateur de Watson (eau physiologique 90, glycérine 10, formol 0,1). 
Au moment de l'emploi, dilution dans de l’eau physiologique et 
éventuellement filtration sur gaze fine. 

Valeur. — Pouvoir anticomplémentaire peu marqué et d'autant 
moins que le lavage des Trypanosomes a été plus parfait. Pou- 
voir antigénique intense et d'autant plus que l'extraction des 
parasites a été plus complète. L’émulsion alcoolique se conserve 
des mois, mais est très grossière ; son pouvoir antigénique est 
moins constant que celui des émulsions glycérinées. Celles-ci ont 
uniformément une bonne activité et se conservent à la glacière 
durant plusieurs semaines. 

4° Hémolyse directe par addition de 0, p. 100 de saponine 
où centrifugation directe et totale et hémolyse du culot dans de 

l’eau distillée (Mohler-Reynolds). Centrifugations et lavages dans 
de l’eau distillée. Emulsion du culot final et préparation au mo- 
ment de l'emploi comme indiqué au 3°. 

Valeur. — Pouvoir anticomplémentaire élevé, dû à la présence 
des débris globulaires. Pouvoir antigénique particulièrement 
intense, dû à ce que tous les Trypanosomes ont été recueillis. 
L'émulsion alcoolique est très grossière et d'activité très inégale. 
Les émulsions glycérinées sont quatre à cinq fois plus actives 
que celles de l’antigène Levaditi-Watson. 


Conclusions. — a) Les extraits aqueux ou alcooliques d'organes 
d'animaux morts de trypanosomiase ont une activité spécifique 
trop faible et trop inégale pour pouvoir couramment servir d’an- 
tisgènes dans la réaction de Ne pour le diagnostic de 


(x) D’après Waïtson, ce culot serait de 5 c.c. pour ro Rats. Nous estimons que 
1 c.c. de trypanosomes purs est le culot maximum que l’on puisse obtenir de la 
sorte. 


292 RÉUNION LE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE . (30) 


la dourine chez les Chevaux. b) Parmi les extraits du sang d’ani- 
maux fortement infestés de Trypanosomes virulents, deux seuls 
sont bons et recommandables en pratique, celui par centrifu- 
gations partielles (Levaditi- Watson) et celui par hémolyse 
(Mohler-Reynolds). L’émulsion et la conservation du culot final 
se font bien dans de l’eau glycérinée. c) L'étude comparative des 
deux derniers procédés prouve que malgré son grand pouvoir 
anticomplémentaire, l’antigène de Mohler-Reynolds mérite la pré- 
férence, parce qu'il fournit un nombre beaucoup plus grand 
de dose utiles. 


(Laboratoire de l'Administration du Service de l'Hygiène, 
Ministère de l'Intérieur, Bruxelles). 


LA PHAGOCYTOSE DU BACTÉRIOPHAGE, 


par R. Bruüuywocne et J. Maïsin. 


Dans une note précédente, nous avons signalé que l'injection 
de filtrat bactériophage du Staphylocoque peut influencer favo- 
rablement les affections produites par ce microbe (furoncles, adé- 
_nites aiguës, etc.). : 

À notre avis, le Bactériophage en question devait, après sa 
résorption, influencer les microbes de la suppuration et s’y déve- 
lopper dans les cultures in vitro. Toutefois, contre notre attente, 
nous ne sommes pas parvenus à déceler le Bactériophage dans le 
pus prélevé chez des malades injectés avec de semblables filtrats. 
Ce pus contenait des substances qui exerçaient, durant quelques 
heures, une action inhibitive sur le développement du Staphy- 
locoque et qui clarifiaient plus ou moins dans la suite les 
cultures une fois développées. Toutefois, il ne s'agissait pas du 
Bactériophage dans ce phénomène, car ces propriétés n'étaient 
pas transmissibles en série. 

La disparition du Bactériophage ne pouvait cependant pas pro- 
venir de sa neutralisation par le sérum humain, car ce dernier 
n’exerçait cette action ni in vitro ni in vivo. Nous ne pouvions 
pas davantage expliquer sa disparition par sa fixation éventuelle 
dans certains organes (rate, foie), car nous l'avons décelé TÉgU- 
‘lièrement dans le sang de personnes inoculées depuis 24 heures. 

Nous avons pensé alors qu'il pouvait être englobé et détruit 
par les phagocytes. 

Afin de contrôler la valeur de cette hypothèse, nous avons 
examiné l’action des globules blancs sur le Bactériophage. 

A cet effet, nous mélangeons une trace de Bactériophage dans 


(Et) SÉANCE DU 28 JANVIER 243 


une certaine quantité de globules de pus (2 c.c.) et nous y dosons 
la teneur en Bactériophage immédiatement après le mélange, 
ainsi qu'après 24 heures de contact à la température de l’étuve. 
Nous avons toujours constaté que le Bactériophage y avait subi 
une diminution quantitative considérable, variant d’un multiple 
de 100 à un multiple de 1.000. Il est à remarquer que cette ré- 
duction de l’activité faisait défaut dans les mélanges : Bactério- 
phage plus sang ou Bactériophage plus pus à phagocytes morts 
(pus tuberculeux ou pus vieilli). 

De ces expériences, il résulte que le Bactériophage subit, au 
même titre que les microbes, la phagocytose. Ge fait nous expli- 
que sa disparition des foyers de suppuration. Il en résulte, comme 
conclusion pratique, qu'il y a lieu, dans beaucoup de cas, de ré- 
péter l'inoculation de Bactériophage si l’on veut influencer défi- 
nitivement l’évolution de certaines lésions staphylococciques. 


(Laboratoire de Bactériologie de l'Université de Louvain). 


AU SUJET DE LA RÉACTION CONSÉCUTIVE A L'INJECTION 


DU BACTÉRIOPHAGE, 


par R. Bruynoexe et J. Marsa. 


Nos essais sur la valeur thérapeutique du Bactériophage nous 
ont permis d'étudier les manifestations réactionnelles, qui sui- 
vent une inoculation. 

Afin de simplifier notre exposé, nous ne tenons compte que 
des injections pratiquées chez des personnes normales. Chez 
toutes, l'administration sous-cutanée du Bactériophage produit, 
dans les 4 heures qui suivent l’inoculation, une élévation de la 
température pouvant aller jusque 39° et persistant durant 24 à 
A8 heures. Cette réaction fébrile est accompagnée de frissons, 
de céphalée et quelquefois d'insomnie. 

L'endroit de l'injection devient rapidement tuméfié, rouge et 
douloureux, pour présenter dans la suite, quand la rougeur tend 
à disparaître, un certain degré d'œdème et devenir, à ce mo- 
ment, le siège d’un prurit plus ou moins accusé. Ce dernier per- 
siste encore, chez certaines personnes, plusieurs jours après l’in- 
jection. 

Il est intéressant de remarquer que les manifestations réac- 
tionnelles sont les mêmes, quel que soit le Bactériophage ino- 
culé : du staphylococcique où du typhique. D'ailleurs, la réac- 
tion ne provient pas, ainsi quil résulte de nos essais, de l’inocu- 
lation de l’antigène microbien, mais bien de l’administration 
du principe bactériophage. En effet, les personnes injectées avec 
des microbes tués sans Bactériophage (mêmes souches que celles 
utilisées pour la préparation des filtrats Iÿtiques), ne présentent 
aucune réaction, ni locale, ni générale. 

Nous résumons dans ce tableau les résultats de quelques-uns de 
nos essais : 


Réaction thermique Réaction 

Personne inoculée Produit inoculé maximale locale 
V. 21 ans 2 ©.c. Bact. staph. 380 forte 
G. 14 ans 2 c.c. Bact. staph. 39°. forte 
H. 60 ans 2 c.e. Bact. staph. 3825 nette 
À. 18 ans 2.0.0. Bact. typhiq. 3804 nette 
F251ans 2 €.C. vaccin typh. 97° nulle 
P: 20 ans 2 c.c. bouillon 3609 nulle 
G. 13 ans + c.c. vaccin typh. 97e trace 
J'F.23 ans 2 c.c. ferment lactique 3608 nulle 


Nous tenons à faire remarquer que les Bactériophages inoculés 
avaient été chauffés à 56° pour y détruire les microbes, avant le 


(33) SÉANCE DU 25 JANVIER 295 
ea CES M SR ARR RIRE TA 
développement de résistants et que, par conséquent, ils conte- 
naient peu d’antigène microbien (1). 

Pour être complets, nous devons ajouter ae l'intensité de la 
réaction est plus ou moinsi proportionnelle à la dose inoculée. 
Ainsi, les manifestations réactionpelles étaient peu évidentes 
quand, au lieu d’inoculer du Bactériophage cultivé en bouillon, 
nous injections des émulsions de microbes devenus résistants 
au Bactériophage, cultivés sur gélose. Ces dernières, titrées 
d’après là technique d’Appelmans (2), contenaient très peu de 
Bactériophage. 

Conclusion. — Le Bactériophage inoculé provoque, chez l'Hom- 
me, des manifestations réactionnelles rappelant celles d’une in- 
fection. 


(Laboratoire de Bactériologie de l’Université de Louvain). 


SUR LA THÉORIE DUÜ VIRUS DANS LA LYSE MICROBIENNE TRANSMISSIBLE 
ET LES CONDITIONS DE RÉGÉNÉRATION DU PRINCIPE ACTIF, 


par J. Borper et M. Cruca. 


Divers auteurs, particulièrement d'Herelle, maintiennent l'opi- 
nion que la lyse est due à un virus filtrant qui, parasitant les 
Bactéries, élabore la substance Iftique. D'après nous, ce sont les 
Bactéries elles-mêmes qui, touchées par le principe, régénèrent 
celui-ci, cette régénération exigeant d’ailleurs que les Bactéries 
soient vivantes et aient à leur disposition des matériaux nuiritifs. 
En d’autres termes, une suspension de B. coli, par exemple, qui 
s’est lysée sous l’action du principe et que l’on filtre ensuite ou 
chauffe à 58°, ne contient plus, d'après nous, qu'un principe 
dépourvu de vitalité. Pour d’Herelle, au contraire, un tel liquide 


renferme un minuscule être vivant, susceptible de se reproduire, 


et qui a traversé le filtre ou résisté au chauffage. 
Supposons que d’un tel liquide nous préparions une dilution 


“extrèmement étendue dans laquelle nous introduisons ensuite 


une dose considérable de B. coli vivant. Si l'agent lytique n'est 
pas un être animé, s'il n’est qu'un principe chimique, on doit 
considérer comme probable qu'il ne sera pas régénéré. N'exis- 
tant, en effet, qu'en quantité très minime, tandis que les Bacté- 
ries sont extrêmement nombreuses, le principe disséminera son 
influence sur d'innombrables microbes et ne pourra impres- 


(x) De Necker. C. R. de la Soc. de biol., 22 octobre 1927. 
(2) Appelmans. C. R. de la Soc. de biol., 10 décembre 1921. 


295 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (34) 


sionner avec l'énergie voulue chaque individu microbien. Trop 
faiblement touchées, les Bactéries ne régénèreront pas le prin- 
cipe. Au contraire, si l'hypothèse de d’Herelle est exacte, le virus 
invisible présent dans un tel mélange doit y rencontrer des con- 
ditions très favorables à sa multiplication, puisqu'on lui offre de 
nombreuses Bactéries, c’est-à-dire une nourriture très abondante : 
on pourra donc l'y déceler aisément, car il sera capable de dé- 
clencher régulièrement le phénomène lytique lorsqu'on le trans- 
portera en série dans des bouillons ensemencés de B. coli. Il im- 
porte donc de rechercher dans quel sens se prononce une sem- 
blable expérience. 

Prenons 4 tubes contenant 6 c.c. de bouillon. Introduisons dans 
le premier une goutte de principe lytique très actif (qui a été 
chauffé à 58°), agitons, transportons 2» gouttes de cette première 
dilution dans le second bouillon, puis deux gouttes de celui-ci : 
dans le troisième, enfin, deux gouttes de ce dernier dans le qua- 
trième. On a eu soin d'établir au préalable qu'on atteint ainsi 
l’extrême limite de dilution permettant au phénomène lytique 
d'apparaïître lorsqu'on ensemence ce quatrième tube d’une goutte 
de culture de B. coli. Une quantité suffisante d’une telle dilu- 
tion étant préparée, on en répartit des volumes égaux (4 c.c.) 
dans trois tube stériles : À, B, C. On introduit dans À quelques 
gouttes d'une suspension très épaisse de B. coli (obtenue par dé- 
layage d'une culture fraîche sur gélose) ; on ajoute à B quelques 
gouttes d'une suspension très diluée, à peine opalescente, du 
même microbe. Le tube C ne reçoit rien. On porte les trois tubes 
à l'étuve. Un lent développement suivi d'une lyse perceptible 
s’accomplit dans le tube B. Au bout d’une semaine environ, on 
chauffe à 58° les trois liquides et l’on introduit deux gouttes, 
soit de À, soit de B, soit de C, dans trois tubes de bouillon a, b, €, 
qu'on ensemence ensuite d’une goutte de culture en bouillon de 
B. coli. Le développement s'effectue sans le moindre retard dans 
les tubes a et © ; qui ne montrent ensuite aucune lyse, tandis 
qu'il est considérablement retardé et aboutit à une lyse par- 
tielle dans le tube b, c'est-à-dire dans celui qui avait reçu le li- 
quide B où la trace de principe n'avait rencontré qu’une dose très 
faible de microbes. Le repiquage ultérieur sur gélose des tubes 
a, b, c, montre semblablement par l’apparition de plages que 
le pouvoir lytique n'existe que dans le tube b. Pour compléter 
l'expérience, on reprend après quelques jours les liquides a, b, e, 
les chauffe à 58° et éprouve leur activité par la technique ha- 
bituelle, c'est-à-dire en en introduisant quelques gouttes dans 
des bouillons qu’on ensemence de B. Coli. On constate ainsi que 
le phénomène n'apparaît plus dans les bouillons procédant de 
a et de c, mais que l’activité se perpétue dans celui qui dérive du 


(35) SÉAACE DU 28 JANVIER 297 


liquide b. En résumé, si l’on veut régénérer l’activité d’une dilu- 
tion très étendue du principe, il faut faire intervenir corrélative- 
ment une dose très faible de Bacilles, de telle sorte que chacun de 
ceux-ci soit suffisamment impressionné. Si les microbes sont très 
nombreux, l’activité lytique est abolie et n’est plus récupérable. 
En raison des considérations qui précèdent, ce résultat expéri- 
mental ne nous semble pas compatible avec la théorie du virus. 

Il y a lieu de remarquer au surplus que si l’on réactive par une 
dose convenablement choisie de microbes une dilution extrème- 
ment étendue du principe, on peut obtenir un principe capable 
de se régénérer en série, mais qui se comporte comme s'il était 
qualitativement moins actif que le principe, si puissant, qu'on 
obtient, selon la technique habituelle, en ajoutant à une suspen- 
sion microbienne un volume très notable de liquide lytique. Mais 
nous reviendrons sur ce point. 


(Institut Pasteur de Bruxelles). 


@ 


S r 4 r A1 
295 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (36). 
3 L 


LES FACTEURS DU TEMPS DE SAIGNEMENT. 
Note de Jacques Roskam, présentée par P. Norr. 


La récente communication de P. Emile-Weil, Bocage et Coste 
m'oblige à publier ici une courte rectification ; elle m'incite à 
faire connaître, plus explicitement qu'antérieurement, mon in- 
terprétation de la durée du temps de one normal et pa- 
nu 

? Dans une première note, je m'étais élevé contre l'opinion 
ion qui fait de la rareté des globulins (plaquettes) la cause 
unique de la disposition hémophile des purpurines ; les argu- 
ments cliniques et expérimentaux que j'avais invoqués contre 
cette conception, ont été confirmés, à ma grande satisfaction, 
par les observations cliniques de P. Emile-Weil et de ses colla- 
borateurs. Mais ces auteurs n’ont pas pris en considération les 
conclusions de cette note”: puisque la tendance des purpuriques 
aux hémorragies ne dépend pas uniquement de la réduction nu- 
mérique de leurs globulins, puisque ces malades possèdent « un 
temps de coagulation du sang in vitro normal », la longue durée 
de leurs hémorragies relève vraisemblablement, disais-je, d’un 
autre facteur que du sang, et j’ajoutais : « Ge que nous savons 
actuellement du purpura fait penser que cette durée anormale 
pourrait bien dépendre, avant tout, de la lésion vasculaire ». 

Dans une deuxième note, j'envisagerai le temps de saigne- 
ment chez des Chiens présentant une certaine diminution de 
la coagulation sanguine par excès d’antithrombine hépatique 
(Chien gélatiné) ou hétérogène (Chien hirudiné). Je conclus de 
mes expériences que, chez le Chien, l'injection d'extrait de têtes 
de Sangsues augmente la durée du temps de saignement, l’hypo- 
globulinémie soit-elle intense ou faible : j'attribuai ce fait à 
« une action empêchante exercée par cet extrait sur l’adhésion 
des globulins aux lèvres de la plaie ». Chez les Chiens injectés 
de gélatine, je ne constatai de prolongation notable du temps de 
saignement qu'au cas où la diminution de coagulabilité san- 
guine s’accompagnait d'une hypoglobulinémie intense, et je con- 
conclus : « Ge dernier fait permet de comprendre l’action favora- 
ble qu'exercent les médications coagulantes sur les hémorragies 
des purpuriques, l'augmentation de la coagulabilité sanguine 
qu'elles entraînent compensant les effets de l’hypoglobulinémie ». 

Nulle part, je n'ai dit, comme le rapportent P. Emile-Weil, 
Bocage et Coste, que, chez les Chiens injectés d'extrait de têtes 
de Sangsues « il faut, pour obtenir des temps de saignement 
prolongés, qu'il y ait, en même temps que chute des hémato- 


(37) SÉANCE DU 28 JANVIER . 299, 


 blastes, un retard marqué de la coagulation sanguine ». Nulle 
part, je n'ai dit, opinion que m'atiribuent les mêmes auteurs, 
que chez l'Homme malade « les temps de saignement considé- 
rables (rx à 2 heures) relèvent de l’incoagulabilité sanguine asso- 
ciée à l'hy poglobulinémie ». Ge sont à des interprétations non 
adéquates des faits que j'ai observés. 


2° Selon moi, la durée du temips de saignement dépend de 
trois facteurs : 1° Le nombre des globulins ; il en a été suffisam- 

ment parlé, ‘pour qu'il me soit permis de le mentionner sim- 
plement ici ; 2° La stabilité du plasma ; à ce sujet, je crois qu'il 
importe d'établir certaines distinctions : un plasma stable par 
excès d'antithrombine, ou par défaut de fibrinogène et de throm- 
bogène, ne peut être comparé, au point de vue temps de saigne- 
ment, à un plasma stable par défaut de thrombozyme ; ce dernier 
pourra récupérer le facteur d’instabilité qui lui fait défaut, au 
niveau même des lèvres de la plaie : ce fait explique les temps. 
de saignement normaux de certains hémophiles congénitaux. ; 
3° L'importance d'un troisième facteur envisagé par Nolf, m'est 
pleinement apparue au cours de mes expériences sur l’aggluti- 
nation des globulins par les particules étrangères (Delrez et Go- 
vaerts, Govaerts, Le Fèvre de Arric, Roskam). Je relaterai les ré- 
sultats de mes recherches à ce sujet dans un prochain mémoire. 
Qu'il me suffise de rappeler ici que toutes les surfaces ne sont 
pas également susceptibles d’être sensibilisées par le plasma san- 
guin, au point de pouvoir agglutiner ultérieurement les globu- 
lins : certaines espèces microbiennes sont stables dans le sang 
circulant, leur surface n'étant pas sensibilisable par le plasma ; 
d'autres fixent très énergiquement les globulins et forment avec 
eux des amas très volumineux : c’est que leur surface a été sensi- 
bilisée par le plasma. D'autres microorganismes, enfin, ne for- 
ment que de très petits amas au contact du plasma et des glo- 
bulins ; on voit même de nombreux individus de ces espèces. 
échapper à toute agglutination : ils se comportent comme les mi- 
crobes stables dont il a été question plus haut. 

Ces faits sont à rapprocher de ceux qui nous occupent ac- 
tuellement : le facteur mystérieux qui intervient, à côté du. 
plasma et des globulins, dans la détermination du temps de sai- 
gnement, est très vraisemblablement l’endothélium vasculaire 
qu'une capillarité vienne à rendre cet endothélium moins sensi- 
bilisable, après traumatisme, par le plasma sanguin, les globu- 
 lins ne s’accrocheront plus à lui, où, tout au moins, n’y adhére- 
ront qu'imparfaitement ; la digue qui, doit s'opposer à l’écoule- 
ment du sang (Nolf) ne trouvera que tardivement des points d'at- 
tache dur Alermes, lui permettant de résister à la poussée san- 


300 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (38) 


guine : le temps de saignement sera prolongé. C’est ce: qui se 

passe dans le purpura non compliqué d’hémophilie congénitale 
ou d'hémophilie hépatique qui, selon cette hypothèse, serait 
moins une dyscrasie endothélio-plasmatique (P. Emile-Weil) 
qu'une endothélite parcellaire hémorragique (Nolf). 

En résumé, la combinaison des trois facteurs énumérés ci-des- 
sus détermine la durée du temps de saignement ; c’est dans une 
anomalie d’un ou de plusieurs d’entre eux qu'il faut chercher 
la cause des différentes prolongations du temps de saignement 
que l’on peut rencontrer en clinique, prolongations dont l'in- 
tensité dépendra de l'importance relative du ou des facteurs défi- 
cients. 


(Laboraloire de recherches de la clinique médicale. 
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Tome LXXX VI. 1922 N° 6 


COMPTES RENDU 


des Séances 5 


DE LA 


Société de Biologie 


et de ses filiales : 


les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
Athènes ; les:réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy) 
danoïse, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


Séance du 11 Février 1922 


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elles ne doivent pas dépasser l’étendue 
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Toutes les notes doivent êtré remises 
sous forme de dactylographies, ne 
varietur, sans lectures douteuses ; 
Ces conditions sont Fons: 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra- 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 

Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs 
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue 
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COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 


Besson et LAvVERGNE (de) : De 
la différenciation des Bacilles de 


Flexner et de Hiss récemment 


isolés de l’organisme, par le sé- 
rum de Cheval agglutinant le Ba- 
CHletde Shiva: see. 0e 

Doumer (Ed.) : L'action de la 
peptone sur la tension superfi- 
cielle de l’eau 

GonzALEz (P.) et ARMENGUÉ 
(M..) : Action antihémolytique de 
diverses substances en présence 
de DOME A a A eee 

 GoNzALEz (P.) et ARMENGUÉ 
: Pouvoir hémolytique de 


0... 


ss. eee 


LipscauTz (A.) et WAGNER 
(Ch.) : Nouvelles observations 
sur ia fonction endocrine des cel- 
lules interstitielles du testicule 


… chez les Mammifères........... 


| (Ch.) : 


Moureu (Ch.) et DurRAISsE 
Sur l’autoxydation : les 
AUIOXN MOTOS SE ed clLlaisie sabre et ee 

SARAGEA (T.) : Le diamètre des 
hématies de l'Homme aux diffé- 
rents âges de la vie............ 

STRzZYZOWSEI (C.) : Sur la consta- 
tation spectroscopique de l’oxyde 


_ de carbone dans le sang au moyen 
de ja levure de bière.... ... .. 


TourNape (A.) et CHaBroz (M.) : 


BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. 


306 


321 


— 192€. 


FÉVRIER 1922 


SOMMAIRE 


Douole mécanisme, glyco et 
adrénalino-secrétoire de l’hyper- 
glycémie par excitation sp'an- 
chnique. Dissociation expérimen- 
RO POST EEE DRE en os 

URBAIN (A.) : Valeur antigène 
de Bacilles tuberculeux et para- 
tuberculeux et de quelques au- 
tres microbes cultivés dans le 
MAIEUSA ROUE ENS 

Vincent (H.) : Remarques à 
propos de la communication de 
MM. Moureu et Dufraisse....... 

Wei (M.-P.) et GuILLAUMIN 
(Ch.-0.) : Acide urique et per- 
mméabihténréenale. 2e. 


319 


Réunion biologique de Lisbonne. 


BETTENCOURT (A.), Borces (I.) 


et SEABRA (À. de) : La tempéra- 


ture de l’eau et la bilharziose, à 
Favirat (Portugal. Re 

Briro Fontes (A. de) : La réac- 
tion de fixation du complément 
avec le sérum de lépreux et l’an- 


tigène tuberculeux de Besredka. 


CELEsTINO pA Costa (A.) : Sur 
les conditions de la formation de 
l’amnios chez les Mammifères... 

ReBELLo (S.) et BERNARDES-PE- 
REIRA (M. de M.) : Sur le méca- 
nisme de la fonction surrénale. . 


T. LXXXVI. 


380 


302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Présidence de M. Ch. Richet. 


Pouvoir HÉMOLYTIQUE DE L'IODE. 


joie de PIERRE GonNZALEz et MANUEL ARMENGUÉ, 
présentée par E. Grey. 


En poursuivant l'étude des férments cellulaires de Turro, un 
phénomène intercurrent s’est présenté à nous : c'est l’action hé- 
molytique de l’iode ; nous avons étudié systématiquement cette 
hémolyse. me | 

Nos premiers essais portèrent sur l’iodure de potassium ; nous 
avons obtenu un résultat complètement négatif, puisque le sérum 
physiologique largement additionné d° icérate en solution n avait 
aucune action sur les globules lavés de Mouton. 

Nous avons alors utilisé l'iode libre et dans les premiers essais 


nous ayons pu observer qu'il agit en coagulant les globules ; mais, 


si on diminue suffisamment les doses, cette action disparaît et 
l’on voit apparaître l’action hémolytique. Avant d'exposer les ré- 
sultats, nous dirons quelques mots de la technique suivie. Les 


globules utilisés ont toujours été des globules de Mouton récem- 


S 


ment prélevés, bien lavés et en suspension à 5 p. roo dans du 
sérum physiologique. Nous ferons cependant remarquer que les 
globules de sang défibriné, formolé et conservé à la glacière du- 
rant un mois se comportent presque comme les globules frais. 

L'iode est utilisé en solution iodo-iodurée à 4 p. 10.000 d’iode et 
S p. 10.000 d'iodure dans du sérum physiologique préparé avec 
NaCI pur. Cette solution est préparée au moment de l'usage en 
partant d’une solution mère renfermant 100 c.c. de sérum salin, 
8 er. de IK et 4 gr. d’iode. Comme l’iode libre est seul à agir, on 
ne liendra compte que de la quantité de celui-ci. Les expériences 
sont faites à la température du laboratoire ; elle oscille entre 18 
et 23° C., sauf pour quelques essais que nous signalerons. 

On ramène le volume des mélanges contenant les globules, 
l'iode et parfois d’autres substances à 6 c.e. avee du sérum physio- 
logique, de façon à rendre les variations plus visibles. 


La dose hémolyÿtique minima pour r c.c. de la suspension de 


globules est comprise entre 0,2 et 0,3 c.c. de la solution iodée 
(0,00008 à 0,00012 gr. d'I). Cette action hémolytique s'obtient 
avec 1,5 c.c. de solution d'F, mais à plus forte dose et en opérant 
à 24°, l’action coagulante apparaît. Celle-ci se manifeste avec des 
doses beaucoup plus petites d'iode si on opère à 33° et à cette 


Dr 


SÉANGE DU 1 FÉVRIER 303: 


température, 0,6 c.c. ou moins coagulent les globules qui ne tar- 
dent pas à se déposer dans le fond du tube. 

L’hémolyse s'effectue d’une façon identique dans un milieu 
isotonique et dans un milieu fortement hypertonique. 


Influence de la quantité de l'E sur la durée de l’hémolyse. 
4 c. c. de globules à 5 p. 100 est lysé totalement à 24°. 


Solution d'I en c.c. 0,2 0,4 0,6 0,8 1.0 1,2 


10 (IN EN RNINEES 16 heures 13 heures 9 heures 1/2 3 heures +1 heure 35’ 
Influence de la température sur l’hémolyse par l’iode. 


Température AE ü° 170 £40 


DCE PRET AR NE LS ere 7 heures 3 heures 2 heures 1 heure, 


Action de 2 c.c. de solution iodée sur r c.e. de globules en 24 heures. 
Température (1 Go 150 24° 280 


Degré d’hémolyse..... an NO ep nn RS a rte EL Ier ac Le 


En ajoutant de l’iode à une suspension de globules, ceux-ci le 


fixent de telle sorte qu’en les lavant et en les suspendant de nou- 


veau dans du sérum salin, ils se lysent totalement, si la dose 


d’iode était suffisante. 


(Laboratoire bactériologique municipal de Barcelone). 


304 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ACTION ANTIHÉMOLYTIQUE DE DIVERSES SUBSTANCES 
EN PRÉSENCE DE L'IODE. 


Note de PIERRE GOoNzALEZ et MANUEL ARMENGUÉ, 
présentée par E. GLEY. 


Pour étudier l’action antihémolytique de diverses substances 
en présence de l’iode, nous avons suivi la technique suivante : 
nous plaçons dans les tubes d’abord le corps à étudier, puis l’iode 
(toujours 0,8 c.c. de la solution à 4 p. 10.000, soit 0,00032 gr. 
d'iode), puis CC de globules de Mouton, bien lavés et en sus- 
pension à 5 p. 100 et du sérum physiologique pour compléter à 
6 c.c. Les expériences ont été faites à la température du labo- 
ratoire — 18 à 23°. La lecture des résultats est effectuée au bout 
de 20 heures. 

Dans ces conditions, nous avons vu que le pouvoir antihémo- 
lytique que possède le sérum en présence des nombreux agents 
chimiques qui agissent sur les hématies, se manifeste également 
en présence de l’iode : mais ce pouvoir varie beaucoup dans les 
divers sérums, et aussi dans une même espèce. Aïnsi, les doses 
qui empêchaient toute action de l’iode sur les hématies de Mou- 
ton, dans les conditions précédemment signalées, étaient de 0,8 
à 2,4 c.c. pour le sérum de Mouton, 0,05 à 0,2 pour ceux de Che- 
val et de Chien. En utilisant ce denarer il faut remarquer, qu’à 
dose suffisante, il est lytique pour les hématies d’Agneau. En ajou- 
tant de l’iode à un mélange de globules et de sérum, celui-ci le 
fixe et ceux-là ne subissent aucune altération : maïs si on ajoute 
lé sérum à des globules préalablement traités par l’iode, il est 
incapable d'empêcher la Iyse de ceux-ci ui s'effectue comme en 
l'absence de sérum. 

Le sérum dilué et chauffé à 70° durant r heure 30 ne perd pas 
\le pouvoir antihémolytique. Le sérum de Cheval dilué avec du 
sérum salin et mis pendent 15 heures à 28° en contact avec une 
quantité suffisamment grande de kaolin perd le pouvoir d’empé- 
cher l’hémolyse par ce dernier, comme le démontra Friedberger = 
mais il conserve tout son pouvoir en présence de l’iode. 

Si on dilue du sérum de Cheval avec de l’eau distillé et si, après 
l'avoir traité par un courant de CO?, on sépare les globulines 
précipitées et par le vide on élimine le CO?, on obtient un liquide 
qui, isotonisé par le chlorure de sodium, préserve les globules de 
la Iyse par le kaolin, mais est complètement inactif en présence 
de l’iode. Les globulines dissoutes dans le sérum salin empêchent 
suffisamment l’action du kaolin, mais pas celle de l’iode. Si on 
précipite les globulines et si, au lieu de les séparer, on les redis- 


SÉANCE DU À FÉVRIER 305 


sout en isotonisant le liquide avec NaËl, on observe que ce li- 
quide n'empêche pas l’action de l’iode. Devant ces faits, nous 
avons soumis le sérum dilué dans de l’eau physiologique à un 
courant de CO? qui ne provoquait aucune altération visible ; mis 
dans le vide et contrôlé ensuite, nous avons vu qu’il avait perdu 
le pouvoir antihémolytique que nous avions constaté avant. Le 
sérum ainsi traité et conservé à la glacière longtemps ne récu- 
père pas cette propriété. Nous avons toujours fait le contrôle né- 
cessaire pour nous assurer quil n'existait pas d'action hémolyti- 
que quelconque par le fait du sérum soumis à ces opérations. 
D'autre part, ces expériences ont été répétées de nombreuses fois 
et constamment nous avons obtenu des résultats identiques. 

La lécithine et la cholestérine, à doses qui, par leur insolubi- 
lité, ne troublent pas la clarté des expériences, n’ont pas d'action 
antihémolytique. L’agar et la gélatine n’empêchent pas l’hémo- 
lyse iodée, si grande que soit la quantité employée. Le blanc et 
le jaune d'œuf de Poule ont une action antihémolytique très ap- 
préciable, mais aussi très variable dans les différents œufs. En 
opérant dans les conditions indiquées au début de cette étude des 
substances antihémolytiques, il faut de o,r à 0,02 de blanc et 0,05 
à o,o1 de jaune pour empêcher toute action de l’iode. Le produit 
obtenu en laquant des hématies de Mouton avec de l’eau distillée, 
une fois isotonisé, a un pouvoir antihémolytique très intense, 
supérieur ou égal à celui du jaune d'œuf. La peptone de Witte 
est très active aussi, puisque, dans les conditions précédentes, la 
dose antihémolytique minima est de 0,002 à 6,005 gr. Le méca- 
nisme d'action de la peptone est identique à celui du sérum puis- 
que l’iode s’unit. à elle. L’addition de peptone à des globules 
iodés est incapable d'empêcher leur lyse. Les solutions de peptone 
soumises au courant de CO* et ensuite au vide conservent tout 
leur pouvoir antihémolytique. 


(Laboratoire bactériologique municipal de Barcelone). 


206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA FONCTION ENDOGRINE DES CELLULES - 
INTERSTITIELLES DU TESTICULE CHEZ LES MAMMIFÈRES, 


par À. Lirscnürz et CH. Wacner. 


La théorie de Bouin et Ancel sur la fonction endocrine des 
cellules interstitielles du testicule chez les Mammifères fut sou- 
tenue pendant les derniers dix ans par des observations de Tand- 
ler et Grosz, de Steinach et de Sand ; j'ai donné ailleurs (1) une 
revue critique de tous les faits concernant cette question. Mais 
cette théorie a été attaquée récemment d’une manière très vio- 
lente par beaucoup d'auteurs qui s'appuient surtout sur des ob- 
servations de pathologie humaine, démontrant qu’un eunuchoï- 
disme est possible, même en présence de cellules interstitielles 
dans le testicule. D’autres ont fait l’objection qu'après la vasoli- 
gature et d’autres interventions expérimentales aboutissant à un 
développement. rétrograde des tubes séminifères, une régénéra- 
tion temiporaire de ceux-ci peut avoir lieu, et par là on n‘exclu- 
rait pas la possibilité que dans les expériences de Bouin.et Ancel 
le tissu génératif ait accompli la fonction endocrine du testicule. 
Or, nous avons fait une observation qui démontre que le tissu gé- 
nératif seul n’est pas capable d'accomplir cette fonction endo- 
crine. 

En étudiant expérimentalement la question de l'hypertrophie 
compensatrice du testicule après la castration unilatérale nous 
avons constaté, à notre grande surprise, chez un animal ayant 
subi la castration unilatérale à l’âge d'environ six semaines, un 
pénis infantile à l’âge de 6 mois 1/2. Un autre animal, de la 
même portée, opéré de la même manière, avait atteint la forme 
post-pubérale du! pénis à l’âge d'environ 4 mois 1/2. Le testicule 
du premier animal, ainsi que celui du second, était hypertro- 
phié, ayant un poids d'environ 85 p. 100 supérieur à celui du 
testicule d’un animal témoin de la même portée ; la queue de 
l’épididyme était pleine de spermatozoïdes vivants. Un eunu- 
choïdisme somatique est ainsi possible en présence d’une sperma- 
togénèse complète. 

L'analyse microscopique des testicules de deux animaux men- 
tionnés a démontré que les tubes séminifères étaient en pleine 
_spermatogénèse ; les tubes avaient un diamètre beaucoup plus 
grand que chez l'animal témoin. Les cellules interstitielles mon- 
traient des différences très accentuées : chez l'animal eunuchoïde 
les noyaux étaient plus petits, le protoplasme moins abondant 


(x) Die Pubertätdrüse und ihre Wirkungen, Berne, 1919: 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER DAnURE ti) 


que chez le deuxième animal opéré. En nombre de zones, des 
cellules avec des noyaux fusiformes dominaient dans le tissu 
intertubulaire. Il y avait aussi des places où les cellules inters- 
titielles étaient mieux développées. Les différences étaient si visi- 
bles que, même la dessinatrice n’ayant aucune orientation sur la 
question en discussion, avait décrit les différences par les mêmes 
mots que nous. Notre observation démontre que des cellules in- 
terstitielles bien développées sont une condition nécessaire de la 
fonction endocrine du testicule chez les Mammifères. L'animal 


- témoin avait atteint la puberté somatique plus tard que le second 


animal opéré. L'analyse microscopique a révélé qu'ici les cellules 
interstitielles étaient moins riches en protoplasme. 

I[Ln'y a donc pas à douter que !les cellules interstitielles ne fas- 
sent partie intégrante de l'appareil endocrine du testicule des 
Mammifères. Il est vrai que nous ne somanes pas encore sûrs si 
d’autres éléments du testicule ne sont pas aussi nécessaires ; 
Lipschütz (1) a émis récemment l'hypothèse que le développe- 
ment post-embryonnaire des cellules interstitielles dépend du 
commencement de la spermatogénèse. Le synchronisme dans le 
développement du tissu génératif et du tissu interstitiel pour- 
rait être expliqué de cette manière aussi bien que par l'hypothèse 


que les cellules interstitielles jouent un rôle nutritif vis-à-vis des 


tubes séminifères. On expliquerait de la même manière aussi ue 
observation que nous avons faite dans des testicules normaux 
chez des Lapins et des Cobayes : à côté des lobules testiculaires 
avec des tubes en pleine spermatogénèse, on trouve des lobules, 
où les tubes et les cellules interstitielles sont dans un état infan- 
tile. : 

Il serait donc possible que la maseulinisation normale d’un de 
nos animaux opérés n'ait pas pu avoir lieu à cause du dysfonction- 
nement d’une autre glande endocrine. Mais l’analyse microscopi- 
que montre que les cellules interstitielles aussi étaient en état de 
dysfonctionnement ; il se peut que celui-ci soit causé secondaire- 
ment par une interrelation humorale quelconque. 


) (Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie). 


” (1) C. R: de la Soc. de biol., 1922, D290: 


308 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
ME AP MCE At NU A RE PE OR RE A PS USER EE 


VALEUR ANTIGÈNE DE BACILLES TUBERCULEUX ET PARATUBERCULEUX 
ET DE QUELQUES AUTRES MICROBES CULTIVÉS 
DANS LE MILIEU A L'ŒUF, 


par À. URrBaIx. 


Nous avons cultivé, dans le milieu à l’œuf de Besredka, une sé- 
rie de Bacilles tuberculeux humains, bovins, aviaires et pisciai- 
res, cinq Bacilles PA en du Bacille diphtérique et du 
B. subtilis. 

Tous ces germes poussent activement dans ce milieu ; la cul- 
ture y est cependant plus abondante après deux ou trois passages. 
En partant pour chacun d’eux d’une émulsion bacillaire prove- 
nant d’une. culture de quatre jours, nous avons recherché leur 

valeur antigène vis-à-vis d’un sérum de Cheval antituberculeux 
très riche en anticorps et de sérums humains provenant de ina- 
lades. 

Toutes nos réactions de déviation, ainsi que nos essais de titra- 
ge, ont été faits suivant la technique de Calmette et Massol. Les 
résultats obtenus, exprimés en unités d’alexine fixée d’après le 


N : s 6 
rapport v sont résumés dans le tableau ci-dessous 


Bacille humain, souche Besredka ........:...... 1.200 unités 
Bacille humain, souche Berthemet .............. LION) N == 
Bacille-boyin, souche Vallée "2.000 900  —: 
Bacille*bovin;/ souche!) Boquel ere Pere Ce er ee 87 — 
Bacille aviaire, souche Poule-Paris (1)....... DS 450 — 
Bacille aviaire, souche d’Herelle ................ 550 — 
Bacille aviaire, souche Rinjart ............. FSU 565 — 
Bacille aviaire, souche Staub ..:.:....,,.:.L...2 55 — 
Bacille aviaire, souche Jousset ..... ARR PS A te HE 
Bacillepisciairer CARPE PENSE PER RETERRRE ae 450 _— 
Bacille paratuberculeux Korn I ................ ne H5oME= 
Bacille paratuberculeux Grassberger ............. 430 — 
Bacille paratuberculeux Rabinowitch ............ 350 — . à 
Bacille paratuberculeux Moeller ................ hkoo — 
Bacille paratuberculeux Fléole ...... Rno bob se 575 — 
Bacille diphtérique ......... AE Co CRE e PARUS 550 — 
BST bH IS ENMEMEC EE MECEENNPERE Heat de Ie ADR O0 — 


La comparaison des chiffres de ce tableau fait ressortir d’une 
facon très nette des différences marquées entre le pouvoir antigène 
des émulsions des divers Bacilles étudiés. Les Bacilles humains 
ont, de beaucoup, la valeur antigène la plus élevée ; ils sont sui- 


(1) Nous tenons à remercier ici M. Boquet qui a mis à notre disposition toutes 
les Es de Bacilles aviaires étudiées. à VE 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER 309 


vis de près par les Bacilles bovins ; quant aux Bacilles aviaires, 
pisciaires et paratuberculeux, ils sont bien moins actifs que les 
précédents. Le Bacille diphtérique, en conformité avec ce que 
quelques auteurs ont signalé (Massol, Boquet et Nègre, Urbain et 
Fried), fixe aussi les anticorps tuberculeux, son pouvoir antigène 
étant sensiblement égal à celui de certains Bacilles aviaires et 
paratuberculeux. Enfin le B. subtilis donne une réaction de fixa- 
tion négative en présence de sérums antituberculeux. 

Nous avons, d’autre part, recherché l’âge auquel l’émulsion 
bacillaire avait sa valeur antigène la plus active. Nous donnons 
ci-dessous les résultats des titrages de nos divers examens : 


1° Bacille humain, culture de 4 jours....... PE OOMUIILÉS 
\ — — TOR en da tate 28 Sat 950 — 
_ = DOUCHE 2 AR AES fo 2 
— — AR EE CRE Se 55o — 
— — TE) No se tag ero 300 — 
29 Bacille bovin (Vallée), culture de 4 jours...... 900 — 
— — LD — 0x 700 — 
_ — DD Ne . bo — 
— oo _— COM RS URRS oo — 
— — BOT 250 — 
3° Bacille aviaire (d’Herelle), culture de 4 jours.. 550 — 
— : — TON 040 — 
— — 25 — .. 300 — 
— — HOME 250 — 
— — 60 — .. 150 — 
4° Bacille paratuberculeux (Korn 1), culture de 4 jours 450 — 
—- À — 15 — 300 — 
— — 30 — 200 — 
— — 50 — 150 — 


La lecture de ce tableau montre, d’une façon évidente que, dans 
tous les cas envisagés, la valeur antigène d’une culture décroit 
avec son âge et que c’est.au 4° jour de son existence qu’elle est la 
plus active. 

En résumé, cultivés dans le milieu à l'œuf de Besredka, les Ba- 
cilles tuberculeux, paratuberculeux et les microbes divers que 
nous avons étudiés, ont montré : : 

1° Une différence accusée dans leur valeur antigène, le Bacille 
tuberculeux humain étant de beaucoup le plus actif ; 2° que le 
Bacille diphtérique a une activité comparable à celle de certains 
: Bacilles aviaires et paratuberculeux ; 3° que le B. subtilis n’a au- 
cune valeur antigène pour la recherche des anticorps tubercu- 
leux ; 4° que la culture de 4 jours préconisée par Besredka est 
bien celle qui a le pouvoir antigène le plus actif. 


(Institut Pasteur et Laboratoire militaire de recherches 
: vétérinaires). 


310 SOCIÉTÉ DE ‘BIOLOGIE 


SUR LA CONSTATATION SPECTROSCOPIQUE DE L'OXYDE DE CARBONE 
DANS LE SANG AU MOYEN DE LA LEVURE DE BIÈRE. 


Note de C. Srrzyzowsxi, présentée par E. Pozersxl. 

Parmi les Blastomycètes c'est sans nul doute la Levure de bière 
qui, depuis Pasteur, fut le mieux étudiée. Dotée de diastases 
aussi nombreuses que variées, la Levure de bière peut exercer, 
comme on le saït, des fonctions multiples. En effet, elle agit tan- 
tôt comme agent hydrolysant ou oxydant, tantôt comme coagu- 
lant ou réducteur. E. Bourquelot et ses collaborateurs (H. Héris- 
sey, M. Bridel et À. Aubry entre autres) lui confèrent même un 


certain pouvoir synthétique se manifestant dans la genèse des 


glucosides. 

En ce qui concerne spécialement les propriétés réductrices de 
la Levure, celles-ci ont été surtout étudiées au cours de la fermen- 
lation alcoolique du sucre opérée en présence des composés les 
plus divers. 

C’est ainsi que fut noire la réduction de l'oxyhémoglobine, 
(Schützenberger), du sélénite de soude et du bleu de méthylène 
(A. Harden et V. Norris), de l’aldéhyde formique en alcool méthy- 
lique, du nitroéthane en éthylamine, du nitrobenzol en aniline 
et de l’hyposulfite de soude en H°S et en Na?SO* (C. Neuberg et 
Welde). Ne She 
= Partant de ces données, il était intéressant de déterminer com- 
ment se comportera la Levure de bière ou plutôt son ferment 
la réductase à l'égard de la car pophemolobins, 

Voici ce qui fut constaté : 


A. Essai préliminaire avec de oi hé dlolene Lorsqu'on met 
en contact une solution étendue de sang oxyhémoglobiné :conte- 
nant en suspension de la Levure il se produit, à la température 
ordinaire, plus vite à 4o°, une réduction. Gelle-ei que Schützen- 
berger avait déjà signalée en 1875 (x) ss’atteste: a, par un change- 
ment de couleur passant du rose au rose violacé.et, b, après cen- 
trifugation, par un changement du spectre qui est caractérisé par 
‘une seule bande d’absorption située entre D et E des lignes de 
Fraunhofer et qui correspond à celle de l'hémoglobine. 

B. Essai avec de la carboæyhémoglobine. Opérant dans les mé- 
mes conditions avec du sang carboxyhémoglobiné le résultat fut 
tout autre. Ni à la température ordinaire, ni à 4o°, la Levure 
ne parvenait à modifier la belle couleur rose du sang chargé 


(x) Les Fermentations, p. 107 


SÉANCE BU Î1 FÉVRIER sl 


d'oxyde de carbone. De même l’addition de saccharose avec fer- 
mentation à l’étuve n’apportait aucun changement sensible. 
Comme à l'examen spectroscopique (après centrifugation), les 


> bandes d’absorption situées entre D et E du spectre restaient 


inchangées, il fallut conclure. que le pouvoir réducteur, si mani- 
feste chez la Levure à l’égard de l’oxyhémoglobine, était nul vis- 
à-vis de la carboxyhémoglobine, et que ce Blastomycète pouvait 
être utilisé à la recherche de l’oxyde de carbone dans le sang 
au même titre que le sont le sulfure d’ammonium, la solution de 
Stokes ou d’autres réactifs. Et ceci d'autant plus que la Levure 
n’altère pas, comme les autres réactifs chimiques, l'aspect du 
sang. Le 

C. Mode opératoire pour la recherche de l'oxyde de carbone 
dans le sang au moyen de la Levure de bière. De deux échantil- 
lons de sang bien agité au préalable et dont l’un est normal (té- 
moin), l’autre suspect, l’on prélève o,10 c.c. et étend chaque por- 
tion dé ro c.c. d’eau potable. On incorpore ensuite (en triturant 
dans un mortier) dans chacune d'elles 0,5 gr. de Levure fraîche 
(telle que la reçoivent les boulangers) ; on verse ensuite les deux 
liquides dans deux cartouches coniques et ajoute à la surface de 
chacun x c.c. d'huile de vaseline. Cela fait on les place pendant 
15 à 20 minutes entre 37° et 4o° à l’étuve et on centrifuge fina- 
lement. Opérant ainsi, on verra le sang renfermant de l’oxyde 
de carbone conserver pendant plusieurs jours la couleur initiale 
ainsi que le spectre immuable de la carboxyhémoglobine, ‘tandis 
que le sang témoin (normal) étant non irréductible, restera vio- 
lacé et n'offrira que la bande spectrale de l’hémoglobine. 

Remarque. L'addition de l'huile de vaseline n’a pour but que 
de préserver le sang de l'oxygène et des Bactéries. 


(Université de Eausanne). 


4 


312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


LE DIAMÈTRE DES HÉMATIES DE L'HOMME AUX DIFFÉRENTS 


f 


AGES DE LA VIE, 


par T. SARAGEA. 


On sait qu'au cours du développement embryonnaire, chez les 
Mammifères, les hématies se présentent d’abord sous forme de 
volumineuses cellules nucléées, les hématies primordiales, et plus 
tard sous forme de cellules plus petites, les hématies secondaires 
(mégaloblastes et normoblastes) qui donnent les hématies défi- 
nitives (1). Ces deux générations d’hématies nucléées peuvent 
former des globules rouges sans noyaux, mais seuls les globules 
rouges nés des cellules de la deuxième génération jouent un rôle 
important dans l’hématose. Les hématies définitives du fœtus 
sont donc des éléments plus petits que les hématies primordiales. 
Ceite diminution de diamètre est en rapport avec la diminution 
de volume des cellules originelles et probablement avec l’exis- 
tence, à certains stades du développement, de mitoses nombreu- 
ses et rapprochées dont les descendants ne récupenent plus le vo- 
lume de la cellule qui s’est divisée. à 

Si l’on considère maintenant les hématies définitives sans noyau 
chez le fœtus et chez l'animal adulte, on constate que les héma- 
ties du fœtus ont un diamètre sensiblement plus grand que celles 
de l’animal développé (2). Le fait est visible chez la plupart des 
espèces et même chez l'Homme où les globules des fœtus de 4 à 
-6 mois oscillent entre 8 et 9 .u. Cette diminution du diamètre 
moyen se poursuit après la naissance chez certaines espèces, et 
particulièrement chez celles dont les petits naissent peu déve- 
loppés (3). Chez le Rat, par exemple, on trouve le jour de la naïs- 
sance 8 w 3, le huitième jour 8 u, le quinzième jour 7 u 9, et 
cette diminution se poursuit graduellement jusqu'à l’âge de 3 
mois, moment où le diamètre normal est atteint (6 u 6). On obser- 
ve des faits analogues chez le Lapin, le Cébaye, la Chèvre, le 
Chat, etc. 

Chez l'Homme, l’évolution du diamètre moyen, après la nais- 
sance, n’est pas connue. On sait fort bien qu'à l'état pathologi- 
que le diamètre moyen est augmenté dans certaines anémies, 
dans l’anémie pernicieuse, dans l’anémie post-hémorragique (4) 


(x) Jolly. C. R. de la Soc. de biol., :5 mars et 1° avril ot G'OR MAPS TASSE 
des anatomistes: août 1905. Archives d'anatomie microsc., t. XI, juin 1907. 

(2) Malassez. C. R. de la Soc. de biol., 5 janvier 1889. 

(3) Jolly. C. R. de la Soc. de biol. 27 es 1907. 

(4) Malassez. Exposé des titres. Paris, 1894 : — Jolly. Archives de méd. 
expérim., I9O1. 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER 313 


et aussi dans le myxœdème infantile, dans certains ictères et dans 
la cyanose chronique congénitale (x). Pour ces évaluations, on 
a pris, comme terme de comparaison, le diamètre moyen des glo- 
bules de l’âge adulte, tel qu’il résulte des travaux de Welker, de 
Malassez, etc., et qui, suivant les observateurs et les techniques 
employées, oscille entre 7 u 5 et 7 u 7. À ma connaissance, il 
n'existe pas de documents sur le diamètre des globules rouges aux 
différents âges de la vie. C’est une lacune que j'ai désiré combler. 

J'ai examiné des individus sains depuis le jour de la naïissance 
jusqu'à un âge avancé (90 ans) en me servant de la technique 
de Malassez (2). Voici les chiffres que j'ai obtenus : 


Preunenour) (blcas)s 2e ue 8,62 5 ans 7,24 
Troisième jour (2 cas).......... 8,33 15 ans 7,68 
Dixième jour (2 cas)............ 8,30 020 /ans 7,80 
Vingtième jour (2 cas).......... 8,29 30 ans 7,57 
Trentième jour (2 cas).......... 8,14 ho ans 7,53 
: 5o ans 7,53 
DE MOIS a ele] cotes de 7,69 60 ans 7,82 
ST OISE LA T AE Re OLA ns 7,53 70 ans 7,78 
MS Rub mois ni Er Ee 7,13 80 ans 7,68 

90 ans 7,7b 


L'examen de ces chiffres montre que pendant le premier mois 
de la vie, le diamètre est très supérieur au diamètre moyen de 
l'adulte. Les chiffres s’abaissent régulièrement du jour de la nais- 
sance (8 u 62) jusqu'à la fin du premier mois (8 u 14). Cette chute 
de la courbe se poursuit lentement jusqu'à la fin de la 2° année; 
la courbe remonte ensuite pour atteindre, à l’âge de 30 à 50 ans, 
le chiffre moyen de 7 u 55. 

Chez le nouveau-né et pendant les premiers mois de la vie, 
il y a entre les globules une grande inégalité de diamètre ; on 
observe une sorte d’anisocytose physiologique rappelant celle des 
anémies graves ; puis le diamètre se régularise. 

Vers l’âge de 15 ans, au moment de la puberté, la courbe subit 
un relèvement passager. Enfin, vers 6o ans, elle subit aussi un 
relèvement qui paraît se prolonger, et chez les gens âgés (60 à go 
ans), on trouve des chiffres plus forts qu'à l’âge moyen de la vie. 

Comment interpréter ces faits ? Il est fort possible qu'ils ne 
dépendent pas tous de la même cause. Le diamètre plus élevé des 
hématies du nouveau-né et du jeune enfant tient probablement 


(x) Vaquez. Bull. de la Soc. méd. des hôp., 22 janvier 1897. C. R. de la Soc. 
de biol., 2 mars 1895 et 19 juillet 1902 ; — Vaquez et Lebreton. Bull. de la Soc. 
méd. des hôp., 11 janvier 1897. 

(2) Lames sèches ; dessins à la chambre claire à un grossissement de 1.000 
diamètres ; mensurations avec la règle globulimétrique de Malassez (C. R. de la 
Soc. de biol., 5 janvier 1889). 


314 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . 


à la taille plus grande de la cellule originelle ; des mitoses dimi- 
nutives interviendraient ensuite pour expliquer la chute ce 
de la courbe pendant les premiers mois. 

Quant à la légère augmentation du diamètre globulaire que 
l’on observe dans la dernière partie de la vie, elle semble plutôt 
en relation avec des phénomènes physiques, osmotiques, l’atro- 
phie plus ou moins accentuée de certains tissus imposant au 
sang un nouvel équilibre physico-chimique dont les globules 
rouges ressentent secondairement les effets (x). 


(Laboratoire d’histologie de l'Ecole des Hautes-Etudes 
_ au Collège de France). 


(1) Marcano (Journal de physiol., septembre 1899) a obtenu in vivo des mo- 
difications du diamètre moyen chez le Lapin par l'injection, de solutions salines 
dans les veines. 


O2 
= 
EX 


Li SÉANCE DU 11 FÉVRIER 


DoUBLE MÉCANISME, GLYCO ET ADRÉNALINO-SECRÉTOIRE 
DE L'HYPERGLYCÉMIE PAR EXCITATION SPLANCHNIQUE. DISSOCTATION, 
EXPÉRIMENTALE, 


é 


par À. Tournane et M. CHaBror.. 


Nous avons eu recours à l’anastomose veineuse surrénalo-jugu- 
laire entre deux Chiens telle que nous l’avons décrite, à quelques 
détails près, antérieurement (r). 

Après anesthésie au chloralose de l'un et l’autre animal, le 
Chien B (le donneur) subit l’ablation par voie lombaire de sa cap- 
sule gauche. On découvre, également par voie dorsale, (2) sa 
capsule droite dont la veine est d’abord anastomosée par son ex- 
trémité lombaire à la jugulaire du Chien A (le tranfusé), puis 
liée à son abouchement cave. Si bien que dans ce segment vei- 
neux artificiel surrénalo-jugulaire — trait d'union entre les deux 
animaux, — le cours du sang se dirige désormais de B en A. 
En somme, la glande surrénale droite du Chien B dépend bien 
toujours, en ce qui concerne l'apport du sang et de l'excitation, 
de son légitime propriétaire ; mais c’est chez le Chien congénère 
qu'elle déverse désormais son produit de sécrétion interne. Ces 
conditions réalisées, le résultat des excitations adressées aw splan- 
chnique droit de B comportera une signification très précise ; en 
effet l’hyperglycémie, s'il s’en produit, se réclamera nécessaire- 
ment chez À d'un mécanisme humoral adrénalinémique, chez B 
d'une action nerveuse directe sur la glande hépatique. 

Or, l'expérience montre précisément qu'il en est ainsi. Sous 
l'influence des excitations adressées au splanchnique le taux de 
la glycémie, — comme le niveau de la pression artérielle, rasé 
lève chez l’un et l’autre Chien. 


Chien A (transfusé) Chien B (donneur) 
CR 


Avant 

Date de l'expérience n - - Après excitation Après 
0 décembre rg2r ….... 3,34 + 8;ho AUS AS 
21 décembre 1921 ....:. 1,63 1270 1,09 1,30 
27idécembre 1921 :...:. 1,30 1,47 1,42 2 
TOMANIeR TOME LEUR » » D,02 2,07 
CARNET PS OO NIUE 1,07 2,54 1,5 2,07 
19 Janvier | 1925. :-..... 1,79 7,01 TT 130 
ATENTIETAULO 2 NU T,10 1,20 OO 1,12 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 15 octobre r19:1. 

(2) La résection des deux dernières côtes et l'ouverture de la plèvre facilitent 
grandement l'opération toujours délicate de l’anastomose surrénalo-jugulaire. 
On en est quitte pour instituer la respiration artificielle. La découverte et l’exci- 
tation du splanchnique se font alors dans le thorax. 


1 


316 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


C’est sur le plasma fluoré obtenu par centrifugation qu’on do- 
sait le sucre suivant la méthode de Follin et Wu (r). 

Le taux initial très élevé de la glycémie chez le transfusé A de 
l’expérience du 20 décembre tient sans doute à cette circonstance 
qu'on avait déjà pratiqué une première excitation du splanchni- 
que de B quand on songea à recueillir chez À des échantillons de 
sang pour le dosage du sucre. On y fut incité par ce fait que l’a- 
nimal ayant abondamment uriné en cours d’expérience, le pou- 
voir réducteur de ses urines, recherché extemporairement, sur la 
liqueur de Fehling, se montra très net. 

Comme on le voit par le tableau ci-dessus, la glycémie s’est ac- 
crue, d’une expérience à l’autre, de valeurs assez inégales. L'état 
des animaux plus ou moins déprimés par l'opération préliminaire 
d’anastomose surrénalo-jugulaire, le taux initial variable des ré- 
serves hépatiques hydro-carbonées, l’excitabilité normale ou déjà 
compromise du nerf ainsi que la durée brève ou prolongée de 
l'excitation qui lui est adressée, la richesse ou l’épuisement rela- 
tif de la glande surrénale en adrénaline sont autant de raisons, 
a priori fort plausibles, des différences enregistrées. Mais ce qui 
importe ici, c'est moins l'intensité que le sens du phénomène. 
Or, sur ce point tous les résultats concordent et nous paraissent 
autoriser la conclusion suivante : 

Le nerf splanchnique excité se montre capable d’accroître le 
taux glycémique aussi bien par l'intermédiaire des surrénales que 
sans leur concours : il est donc tout à la fois nerf adrénalino-sé- 
créteur (effet chez le Chien transfusé A) et nerf glyco-sécréteur 
proprement dit (effet chez le Chien donneur acapsulé B). 

Il n’est guère douteux que ces deux pouvoirs, dissociés dans 
l’espace et nettement discernés grâce à l’artifice de l’anastomose 
veineuse surrénalo-jugulaire, ne coexistent et ne se renforcent 
chez l'animal intact. 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d'Alger). 


(1) Ces dosages ont été effectués. par Mlle Perrin, au laboratoire et sous le 
contrôle du P' Musso. À tous deux nous adressons nos plus vifs remerciements. 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER mi LT 


L'ACTION DE LA PEPTONE SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DE L'EAU, 


par Epmonp Doumer. 


Sous l'influence de quantités croissantes de peptone du Codex, 
la tension superficielle de l’eau diminue suivant une courbe ré- 
gulière. 

Nous avons trouvé qu'en fonction du taux de la peptone, l’a- 
baissement de cette tension est donné par l'expression : 


le) (ir 


Nous avons utilisé de la peptone du Codex (Byla) mise en so- 
lution dans de l’eau distillée. Notre solution donnait au titrage 
au formol, 4,02 gr. d'acides aminés exprimés en ammoniaque. 

Nous avons légèrement alcalinisé la solution et nous l’avons 
diluée dans de l’eau distillée légèrement alcalinisée. Voici les chif- 
fres de tension superficielle que nous avons obtenus. Nous leur 
comparons les valeurs correspondantes de l'expression mathéma- 
tique ci- -dessus calculées pour : 


RE ni = solution titrant 1 gr. d'acides aminés (en AzH) par litre. 
°& — 128 4 = 0,073 


a’ — 28 a 10,796 
Concentration en acides Abaissements 
aminés (en AzH$) Tension ET — 
en gr.p. 1.000 superficielle trouvés calculés 
0,287 929 77 78 
0,70 à 870 122 122 
0,862 î 891 149 147 
1,150 838 ral TO 162 
1720000 827 179 181 
2,300 809 TOI 194 
2,870 798 202 . 202 
3,445 | 791 | 209 209 
4,020. 780 215 215 


Tout se passe donc comme si dans ce produit complexe deux 
substances ou deux groupes de substances abaïssantes agissaient 
sur la tension superficielle de l’eau suivant une loi générale de 


a : 
formule : y — jun (ia } c'est-à-dire suivant la même loi 


générale que les sels biliaires. Seules varient, pour ces différents 
produits, les constantes de l'expression mathématique qui résume 
et traduit cette loi. 

La tension superficielle de solutions de peptone varie dans de 
notables proportions avec la réaction du milieu. 


Brorocre. CompTEs RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. c za 


318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Exemple : Peptone du Codex : solution donnant au titrage au 
formol 0,287 gr. d'acides aminés par litre exprimés en AzH, 
en milieu légèrement alcalin T. S. = 923 | 
en milieu légèrement acide (HCI) T. — 1090 
Nos tableaux montrent qu’en milieu acide l’effet abaïssant obte- 
nu égale celui que donne, en milieu alcalin, un taux de Dep 
environ 5 fois plus grand. | 
Comme les sels biliaires, la peptone abaisse plus fortement la 
tension superficielle de l'eau chargée de chlorure de sodium que 
celle de l’eau distillée. ue 
Solution de peptone du Codex, de même titre, en milieu légè- 
rement alcalin 


dabs l'en Aisllée Ua es ee PISE 
dans une solution de NaCI à ro gr. par litre...... ee PS 


SÉANCE DU Î1 FÉVRIER 319 


ACIDE URIQUE LIBRE ET PERMÉABILITÉ RÉNALE, 
par Marmœu-Pierre Wei et Cu.-O. GuiLzAUMIN. 


Nous avons montré, dans une note antérieure (x), qu'il n’exis- 
tait aucun rapport précis entre la richesse du sang en acide uri- 
que libre et en acide urique combiné. C'est que Lo et l’autre 
de ces corps, ou peut-être de ces groupes de corps, sont fonction 
de phénomènes très différents. L'augmentation de l’acide urique 
combiné relève de facteurs nutritifs et diathésiques, tels que la di- 
gestion, l’alimentation, la fièvre, la diathèse goutteuse et n’a que 
de rapports lointains avec l’état de la perméabilité rénale ; celui- 
ci est, au contraire, le facteur qui, au premier chef, ndicue 
-la teneur du sang en acide urique libre. 

Normalement le taux de l’acide urique libre du sang ne dépasse 
pas, au litre, 25 mmgr. pour les globules et 45 mmgr. pour le 
plasma chez un sujet soumis à un régime pauvre en purines. Il 
s'élève, en cas de déficit de l'élimination rénale, en même temps 
que l’urée sanguine et le taux de la constante uréo-secrétoire. 
Toutefois, ainsi que l’un de nous l’a déjà signalé pour l'acide uri- 
que total oi sérum (2), les variations de l’acide urique libre et de 
l’urée sanguine ne sont pas parallèles et le rapport 


acide urique libre du plasma 

urée du plasma 
qui, à l'ordinaire, se tient dans les environs de 0,10, est suscepti- 
ble de varier dans d’assez fortes proportions. Le fait ressort nette- 
ment du tableau suivant : 


ÿ Rapport 
4 Acide urique libre des Constante uréo- ac. urique 
Noms Diagnostic globules du plasma Urée secrétoire libre, urée 
Mer , en mmer. au 1000 en gr “He 1000 

Henri Normal 16 31 0,93 = 0,09 

AMP nee seat id. 28 ho 0,29 0,08 0,14 

MAN nes. id. 20 37 0,97 0,09 0,10 

Mer." Hypertendu 28 33 0,27 0,08 0,12 

at Te id 20 4x 0,37 0,09 (eR 

COURS at Aortique 14 29 0,48 0,08 o,06 
Daub Ames Ictère arséno- 

: benzolique 18 26 0,13 0,03 0,20 

MOUTON EEE Cyanose ER 39 0,26 0,08 0,13 

Sokhol....... Mal de Bright 25 54 OUTRE OT 0,07 

AVAL or er: id. 36 51 HOUR INOLTO 0,09 

Lane PA id. 30 5o 0,b4 0,19 0,09 

Mazoyi.-0 1. id. 54 98 1.08 0,27 o ,oû 

Perle rer id. T6 30 0,28 0,14 0,0) 

Audefr ...... id. 26 6 0,09 0,19 0,07 

nus. Ut id. 1,98. DM DAT 0,02 


(x) GC. R. de la Soc. de biol., p. 242, 1922. 
(2) C. R. dl la Soc. de biol., p. 816, 1921. 


320 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Chez les malades, dont l'élévation de l’azotémie relève plus 
d’une exagération des combustions organiques que d’un trouble 
de la perméabilité rénale, le taux de l’acide urique libre peut de- 
meurer Rural Tels les raies suivants : 


Rapport 


Acide urique libre des - ac. urique libre 
Noms Diagnostic globules du plasma Urée : urée 
en mmgr:.p. 1000 en gr.p.1000 
Math 20e Goître exophtalmique 25 38 0,75 0,05 
HÉNISS AA Rhumatisme aigu 28 A7 1,21 o,0h 
1 AE) EEE Pan e Rhumatisme articu- 
laire aigu . AT CAES 0 1,05 0,93 
Jeanne eet : id. MMA 16 0,52 0,04 
Band ns Leucémie lymphoïde ; 
subaiguë 21 19 0,62 ‘0,03 


Chez le goutteux, l’augmentation fréquente du taux de l’acide- 
urique libre ne tient pas à un trouble du métabolisme, mais à 
l'insuffisance, si fréquente chez ces malades, de la perméabilité 
rénale : celle-ci peut, en certains cas, ou pendant un certain temps, 
demeurer suffisante, et alors le taux de l’acide urique libre des glo- 
bules et du plasma demeure normal. Il s'élève, au contraire, en cas 
d'insuffisance de la fonction de dépuration rénale. Le fait res- 
sort des observations réunies dans le tableau suivant : 


Rapport 

Acide urique libre des ù Constante uréo- ac. urique 

Noms D'agnostic globu'es du plasma Urée secrétoire libre, urée 

en mmgr.p.1000 entgr.p.1000 
Goutte de : dosage 6x 67 1,62 0,29 0,94 
Godefr... articu- : — 33 59 1,70 0,29 0,035 

laire 3e . bo 68 1,10 0,29 0,04 
Bertr .... Goutte articulaire , 29 52 0,43 . 0,10 0,12 
SOS ARE Eczéma goutteux 16 26 0,2 -0,10 0,0 
Here Lithiase rénale TI 24 0,47 0,10 0,06 


Ce qui constitue, en effet, le trouble fondamental de la goutte, 

c'est non pas l’augmentation de l’acide urique libre, mais bien, 

en dehors de tout processus aigu, passager ou autre, celle de l’a- 
cide urique combiné : nous y reviendrons prochainement. 


(Service du P° F. Bezançon). 


SÉANCE DU ÎÂ FÉVRIER 921 


SUR L'AUTOXYDATION : LES ANTIOXYGÈNES, 


. par CH. Moureu et Cu. DurRAIssE. 


Nous avons signalé une propriété très curieuse que possèdent 
toute une catégorie de composés, susceptibles, à doses infinitési- 


_males, d'empêcher l’autoxydation, c’est-à-dire la fixation d’oxygè- 


ne libre ; c'est pour cette raison que nous les avons désignés sous 
le nom d’ « antioxygènes ». 

La propriété antioxygène appartient à des degrés divers à tous 
les phénols : parmi les plus actifs il faut mentionner la pyroca- 
téchine, l’hydroquinone, le pyrogallol. Au contraire, le phénol 
ordinaire et la résorcine sont relativement peu actifs. 

Le pouvoir antioxygène s'exerce sur les corps autoxydables les 
plus variés : en particulier sur l’aldéhyde acétique, l’aldéhyde 
benzoïque, le furfurol, les hydrocarbures, les corps gras, le sul- 
fite et même l'hydrosulfite de sodium, etc. 

L'activité de certains antioxygènes peut être considérable 
ainsi l’aldéhyde acrylique (acroléine) ne s’oxyde plus en présence 
de 1/20.000 d'hydroquinone. Il suffit donc, dans ce cas, de 1 mo- 
lécule d’hydroquinone pour protéger 4o.o00 molécules  d’acro- 
léine. Il à même été constaté une certaine action retardatrice à la 
dose de r/1.000.000, soit 1 gr. d’hydroquinone pour une tonne 


d'aldéhyde. 


En même temps que les antioxygènes entravent les processus 
d’autoxydation, ils entravent également certains phénomènes 
secondaires consécutifs à la fixation d'oxygène. C'est ainsi que le 
furfurol ne noircit plus, l’acroléine ne se trouble plus, le styro- 
lène n'épaissit plus, l'huile de lin ne donne plus de vernis, les 


Corps gras ne rancissent plus, etc. 


_ Etant donné qu’un être vivant est, en dernière analyse, une 
matière qui s’autoxyde, l’action des antioxygènes doit être prise 
en considération dans le domaine de la biologie. Plusieurs rap- 


 prochements suggestifs peuvent être faits dès maintenant. 


Les animaux, qui sont le siège d’oxydations intenses, ne possè- 
dent qu’un petit nombre de phénols et en très faibles propor- 
tions. Les végétaux, au contraire, offrent une extrême variété de 
composés phénoliques dont quelques-uns, tels les tanins, sont 


souvent en fortes proportions. Il est Ronnie de penser que les 


phénols peuvent jouer dans ces êtres le rôle d'agents de protec- 
tion contre une action trop vive de l'oxygène atmosphérique. 

Les phénols sont toxiques. Leur toxicité pourrait bien être une 
conséquence de leur action antioxygène. En effet, d’une part les 
symptômes de l’intoxication chez les animaux supérieurs sont 


22 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


(b) 


, 


les mêmes que ceux de l’asphyxie, et d'autre part, les phénols 

les plus actifs comme antioxygènes sont, en même temps, les 

plus toxiques. 
Agissant comme modérateurs des oxydations, les phénols doi- 


vent contribuer à abaisser la température des animaux à sang 
chaud et par conséquent agir comnie antithermiques, ce qui, 
précisément, a été déjà constaté par les biologistes. Peut-être les 
antithermiques utilisés en thérapeutique agissent-ils par le même 
mécanisme, après leur transformation en composés phénoliques 
dans l'organisme, transformation qui a été souvent observée 


M. H. VINCENT. — J'ai fait des expériences non publiées dont les 
résultats pourraient être signalés ici. Parmi les substances organi- 
ques qui ont la propriété d’être avides d'oxygène et très sensi- 
bles à son action, il faut citer les toxines microbiennes. Elles 
intéressent à la fois la physiologie et la bactériologie. Les faits 
expérimentaux que j'ai constatés méritent d'être rapprochés des. 
recherches de MM. Moureu et Dufraisse. [ls montrent que l’action 
des corps réducteurs, sur l'organisme vivant, peut exercer des 
effets analogues à ceux qu'ils déterminent, in vitro, sur des élé- 
ment chimiques très oxydables. 

La toxine tétanique est l’une de celles qui sont le plus influen- 
cées (atténuées) par l’action de l'oxygène. Si l’on fait barboter 
lentement ro litres d'oxygène dans 5 à 6 c.c. de toxine tétanique, 
cette dernière, qui tuait le Cebaye à 1/r.000 de c€.c., devient à 
peu près complètement inerte, à la dose de 0,5 e.c. et plus. 

Or, on peut, ainsi que je l'ai observé, obtenir un effet inverse, 
c'est-à-dire favorisant, en injectant au Cobaye, deux heures aupa- 
ravant, l’un des agents réducteurs ci-après ; hydroquinone (très 
toxique), pyrogallol, tanin, résorcine, etc., à la dose maxima 
tolérée par l'animal. Dans ces conditions, les symptômes du té- 
tanos apparaissent avant ceux de l'animal témoin ; ils sont beau- 
coup plus accusés et la mort survient plus vite. Tout se passe 
comme s'il y avait eu une véritable sensibilisation de l'organisme 
à l'égard du poison, par l'effet de l’un de ces corps réducteurs, 
ou, comme si ces derniers avaient neutralisé, en partie où mo- 
mentanément, les effets oxydants in vivo des tissus sur la toxine 
oxydo-labile. La résorcine et le pyrogallol se sont montrés les 
plus actifs. Ces corps ont donc semblé exercer, à l’égard de la 
toxine tétanique, une sorte d'action favorisante, et l’on peut se 
demander si l'interprétation ne pourrait pas être analogue à celle 
qui vient d'être mentionnée dans les importantes recherches de 
MM. Moureu et Dufraisse. “ji 

Lorsqu'on mélange préalablement, pendant quelques heures. 


SÉANCE DU 11 FÉVRIER 323 


l’un des corps réducteurs ci-dessus à la toxine, l'injection du mé- 
lange a un effet aggravant sur les phénomènes aigus, mais il est, 
cependant, moins marqué que précédemment. 


DE LA DIFFÉRENCIATION DES BACILLES DE FLEXNER ET DE Hliss 
RÉCEMMENT ISOLÉS DE L'ORGANISME, PAR LE SÉRUM 
DE CHEVAL AGGLUTINANT LE BACILLE DE SHIGA, 


par BEssox et DE LAVERGNE. 


Il est classique d'admettre que les Bacilles de Flexner et de Hiss 


. ne se distinguent l’un de l’autre que par un seul caractère : le 


Bacille de Flexner attaque le maltose ; le Bacille de Hiss est sans 
pouvoir fermentatif vis-à-vis de ce sucre. Plusieurs auteurs, Mar- 
tin et William, Lentz, Hiss, Legroux-et Burnet, ont du reste noté 
que ce signe différentiel pouvait disparaître par vieillissement des 
souches, certains Bacilles de Flexner perdant alors leur pouvoir 
d'attaque sur la maltose, certains Bacilles de Hiss au contraire 
récupèrent ce pouvoir. 

Il est généraleinent admis que les Bacilles de Flexner et de Hiss 
se comportent d'égale manière vis-à-vis des sérums agglutinants 
anti-Shiga et anti-Flexner. Le tableau ci-dessous, qui résume nos 
constatations, montre que s’il en est ainsi des races isolées depuis 
longtemps des selles de malades, les Bacilles de Hiss récemment 
isolés de l'organisme se distinguent des Bacilles de Flexner par 
la non agglutination ou faible agglutination vis-à-vis d’un sérum 


_anti-Shiga. 
SR D D 
; ga M me Ee JR A Es EEE 
nisme 1/200  1/500  1/1000  1/4000 1/200  1/500 1/1000  1/4000 
CFE BORA = ï. + a nue Let se ere 
Flexner P:.. + 3 ae 20 na . LE Le 
Flexner K... + 3 as MEL de de 
Flexner B... + 22 2 QUE. 20 ca se 
Hiss Br..... === Le Les re A CIRE à Le A 
[SSI AUENSES + Eur sas ue le 7 care 
Hiss Y B _ REX Le na Le Le ve 
Hiss Kr _ es es Ki du M je 
Hiss Be..... e se 22 Lee ne ne GE + 
Hiss Dor — — — _ ne dE je “ 
Hiss Vr..... _ — — — < ne in a 
ITEM SANTE — = _ — de Se Ji Le 
SITONg...... — = == == Lù pu ae ce 


324 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


isolés de l'organisme n’attaquent pas le maltose, sont agglutinés 
par un sérum anti-Flexner, ne sont pas agglutinés par un sérum 
anti-Shiga ou seulement à un taux faible. Dans les mêmes condi- 
tions, les Bacilles de Flexner se montrent actifs vis-à-vis du mal- 
tose, sont agglutinés par un sérum anti-Shiga et par un sérum 
anti-Flexner. | 

Les deux caractères différentiels (maltose, agglutination) peu- 
vent se perdre par vieillissement. 


(Val de Grâce). 


(1) 


329 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE 


SÉANCE DU 26 JANVIER 


| 922 


Berrencourt (A.), Borces (I.) 
et SEABRA (A. de) : La tempéra- 
ture de l’eau et la bilharziose, à 
avira r(Portusal) 2.221. 

Briro Fontes (A. de) : La réac- 
tion de fixation du complément 


SOMMAIRE 


tigène tuberculeux de Besredka. 

CELESTINO DA CosTA (A.) : Sur 
les conditions de la formation de 
l’amnios chez les Mammifères... 
 ReBeLLo (S.) et BERNARDES-PE- 
REIRA (M. de M.) : Sur le méca- 


© 


avec le sérum de lépreux et l’an- nisme de la fonction surrénale.. 


Présidence de M. A. Bettencourt. 


SUR LE MÉCANISME DE LA FONCTION SURRÉNALE, 


par Srzvio REBELLO et M. de M. BERNARDES PEREIRA. 


Dans deux communications antérieures, nous avons démontré 
que l'injection d’adrénaline dans le membre inférieur d’une Gre- 
nouille, relié encore au corps de l’animal par le nerf sciatique, 
était capable de produire, à distance, des effets excito-sympathi- 
ques plus accentués que la simple injection de Ringer ou de cer- 
tains alcaloïdes. Outre le facteur commun de la masse liquide, il 
fallait reconnaître une action spécifique de l’adrénaline, vérifia- 
ble même en l’absence de liquide injecté. Une série d'expériences 
où nous avions lié préalablement les surrénales, nous à donné 
des résultats comparables. Etant donné ces faits, nous nous 
croyons autorisés à présenter une hypothèse, dans ce moment où 
la physio-pathologie des surrénales est en pleine crise de rema- 
niement. 

L’histologie nous montre que chaque cellule de la couche mé- 
dullaire surrénale ‘est enveloppée par des filets nerveux présen- 
à leur extrémité de petites dilatations discoïdes ou polygona- 

Ce plexus a, dans son ensemble, la forme d’une corbeille 
di une ou plusieurs cellules glandulaires. Les fibrilles 


326 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (2) 


et leurs dilatations terminales reposant directement sur le proto- 
plasma cellulaire, il en découle d'étroits rapports anatomiques 
entre les nerfs et les éléments propres de la couche médullaire. 
D'autre part, on sait que la couche médullaire, ainsi que les sur- 
rénales accessoires à type médullaire, proviennent de l’ébauche 
sympathique, c’est-à-dire du même groupe cellulaire qui donne 
les ganglions sympathiques. Les éléments de ce groupe se divi- 
sent en deux séries : certains éléments suivent leur évolution dans: 
le sens nerveux et deviennent les cellules nerveuses formant les 
ganglions du grand sympathique abdominal ; les autres éléments 
accomplissent leur évolution dans le sens glandulaire et devien- 
nent des cellules paraganglionnaires à réaction chromaffine, 
comme celles de la couche médullaire surrénale. D’après ces don- 
nées anatomiques et embryologiques, on admet que la couche 
médullaire doit être considérée comme une annexe du système 
sympathique ou comme ‘une partie de ce système différenciée en 
vue de certaines fonctions. 

Plus que jamais on admet. aujourd'hui, la facile oxydation de 
l’adrénaline dans l’organisme. De nombreuses recherches (1) n’ont 
pu vérifier son existence dans l'organisme au-delà de la veine 
cave. L'existence de substances vaso-constrictives dans le sérum est 
indéniable ; mais on sait aujourd’hui que ce sont des substances 
formées pendant la coagulation (2) et non préexistantes dans le 
sang. Et l’on comprendrait difficilement comment l’adrénaline 
pourrait résister dans son passage par la petite circulation et par 
la circulation artérielle. 

Mais, s’il devient difficile d'admettre l’action à -toni- 
que par voie artérielle d’une substance tellement sensible à 
l'oxygène, il semble plus simple d'admettre une hypothèse sem- 
blable à celle de Lépine. L’adrénaline, produite par la cellule 
chromaffine, exercerait, sur place, une action excitante, continue, 
sur les extrémités nerveuses, se traduisant à distance par le main- 
tien du tonus sympathique. L’adrénaline présente dans la veine 
cave serait un produit ayant déjà exercé son action et voué à la. 
destruction. 

Cette hypothèse serait bien d'accord avec certains faits de la 
pathologie. Ainsi, ces cas de syndrome addisonnien à profonde 
asthénie où l’on trouve, à côté des surrénales intactes, des lé- 
sions des nerfs où des cusoue semi-lunaires : l'excitation sym- 


(x) Gley et Quinquaud. La fonction des surrénales, L, Du rôle Sens 
ns u l’adrénaline. J. de physiol. et pathol. générales, t. XVII, p. 807. 
1918; 

(2) f. ue Experimentelle Untersuch. über d. Wirkungsweise ein. chem.…. 
vasotonisierender Substanzen organ. Natur auf überlebende Gefässe. IT. Bioch. 
Zeitseh., vol 1) 256; }ro20. 


. 


(3) | SÉANCE DU 26 JANVIER : 827 


pathico-tonique pouvant être coupée, soit à l’origine par lésion de 
la médullaire surrénale, soit le long des voies nerveuses qui la 
conduisent normalement. : 

Des expériences telles que la cocaïnisation des voies sympathi- 
ques abdominales et l'étude des troubles ainsi apportés à la fonc- 
tion sympathique pourront mieux éclaircir le problème. Mais, dès 
maintenant, on peut considérer l'hypothèse que la fonction sym- 
pathico-tonique de l’adrénaline s'exerce physiologiquement par le 
contact direct de cette substance avec les fibres nerveuses qui pé- 
nètrent la couche médullaire où elle vient d’être produite. 


(Institut de pharmacologie et thérapeutique de la Faculté de 
médecine de Lisbonne). 


SUR LES CONDITIONS DE LA FORMATION DE L'AMNIOS 
CHEZ LES MAMMIFÈRES, À 


par À. CELESTINO DA CosrTaA. 


L'amnios se forme, chez les Manimifères, de façons différentes 
selon les espèces. Tandis que, chez le Lapin, l’amniogénèse con- 
siste dans la formation de replis ectoblastiques, comme chez les 
Sauropsidés, chez d'autres Mammifères, la partie du bouton 
embryonnaire, qui constitue le toit de la cavité qui sy forme pré- 
cocement, se différencie histologiquement et devient l’épithélium 
amniotique définitif. Certaines espèces chez lesquelles l’amnios 
se forme par des replis passent par une phase de cavité amnio- 
tique primordiale ; j'en ai décrit, chez le Minioptère, un exemple 
iout à fait explicite (x). 

Cette multiplicité de processus contraste trop avec l’uniformité 
de l’amniogénèse des Oiseaux et des Reptiles pour ne pas attirer 
l’attention des embryologistes. Des espèces appartenant au même 
ordre se comportent de manières très diverses. En particulier, 
chez les Rongeurs et les Chéiroptères, on trouve soit les types 
extrèmes d’ammnios formé directement par des replis (Lapin, Noc- 
tule) ou de :schizamnios (Cobaye, Macrochéiroptères), soit des 
types intermédiaires chez lesquels à un schizamnios rudimentaire 
succède un plectamnios définitif (Muridés, Minioptère, etc.). 

Je ne veux pas revenir, dans cette courte note, sur les raisons 


pour lesquelles je considère comme primitive l’amniogénèse par 
creusement du bouton embryonnaire et la formation de plis com- 


me secondaire. Cette opinion, qui a été celle de Hubrecht et de 


(x) C. R. de la Soc. de biol., x919. Mém. Soc. Port. Sc. Nal., 1990. 


328 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (4) 


van Beneden, me semble inattaquable, du moins au point de 
vue ontogénétique. Cependant, ce type primitif n'aboutit que 
dans certains cas spéciaux. Il est trop souvent transitoire, rudi- 
mentaire, voire absent. Je vais tenter d’en expliquer les motifs. 
Chez tous les Mammifères Placentaires, le blastoderme, au lieu 
de se constituer sous la forme discoïde, comme chez les Sauropsi- 
dés, les Monotrèmes et les Marsupiaux, a toujours, au début, la 
larce d’un amas cellulaire globuleux, attaché à la face profonde 
du trophoblaste, à l’un des pôles de l'œuf. Il est évident que cette 
disposition tient aux conditions de développement intra-utérin 
propres à ces animaux. Cet amas ou bouton embryonnaire con- 
tient, après séparation de l’endoblaste vitellin, les ébauches de 
l’épiblaste embryonnaire, du système nerveux, de la ligne primi- 
tive, du prolongement céphalique et de ses dérivés, de l’épiblaste 
amniotique. Des processus identiques, sans doute, à ceux de la . 
transformation de la morula en blastula (sécrétion, désagrég'ation 
cellulaire, intussuception de liquides) font que le bouton se va- 
cuolise, ce qui peut se passer plus ou moins lentement, d’une 
façon plus ou moins accusée, selon que le PET est lent 
ou rapide. 
Dans le cas du Lapin, le développement se fait très Ra 
l'œuf atteint de grandes dimensions, mais il ne se fixe que tardi- 
vement. Aussitôt que le liquide a rai son apparition entre les 
cellules du bouton embryonnaire, celui-ci perd sa cohésion et les 
cellules sé déplacent de façon à constituer un disque étalé sous le 
trophoblaste qui, du reste, disparaît, dans la région embryon- 
naire (couche de Rauber). L’amnios se forme alors par plissement 
des bords amincis du blastodisque. Dans d’autres cas, beaucoup 
plus nombreux, le développement est plus lent, la cavité utérine 
est plus réduite, l’œuf s'implante précocément dans l'épaisseur 
de la muqueuse, les vacuoles intercellulaires arrivent à confluer 
et le liquide se rassemble dans une cavité plus ou moins close, 
dont la) destinée est variable. Le plus souvent, elle s’ouvre sous 
le trophoblaste, ce qui est suivi de l’étalement du bouton, de la 
formation d’un disque et d’une amniogénèse par plissement. Ce- 
pendant, dans d’autrès cas, cette cavité primordiale persiste, elle 
devient la cavité amniotique définitive. Il doit y avoir des causes 
qui assurent la persistance du toit de cette cavité et qui en font 
l'épithélium amniotique. Parmi ces causes, il faut ranger, à mon 
avis, mais non d'une façon exclusive, l’entypie du bouton em- 
Hnntetne, Il faut qu'une autre cause intervienne, car chez le 
Rat et la Souris, qui ont aussi une entypie très marquée, l’amnios 
primordial se rompt et est remplacé par un plectamnios. Cette 
condition doit correspondre à la formation très précoce du méso- 
blaste, jointe à une embryogénèse plus dilatée. Ce fait est parti- 


():; SÉANCE DU 26 JANVIER. 329 


culièrement net chez les Primates, dont la formation précoce d’un 
abondant mésenchyme extra-embryonnaire est bien connue et se 
voit aussi, bien que beaucoup moins clairement, chez le Tatou 
et le Galéopithèque. Il doit en être de même chez les Macrochéirop- 
tères, car la formation décrite par Kohlbrügge chez Xantharpya, 
sous le nom de « dorsale Kappe » ne peut être qu'un mésoblaste 
extra-embryonnaire. Chez le Cobaye,, le bouton embryonnaire li- 
bre, excavé, protégé par l’endoderme vitellin, se développe beau- 
coup moins vite que chez le Rat et la Souris, ce qui laisse le temps 
au mésoblaste, d’ailleurs précoce, d’apparaître. Ces diYerses con- 
ditions protègent l’amnios qui persiste, tout en se différenciant 
histologiquement, doublé d’un feuillet mésoblastique. 
Pendant les premiers stades du développement de l’œuf des 
Mammifères, la façon dont se fait la placentation, c’est-à-dire, 
l'interaction de l’œuf et de la muqueuse utérine, et en même temps 
les modalités de la nutrition de l’œuf, exerce la plus grande in. 
fluence et détermine les types spéciaux de développement. Ces 
types sont caractérisés, surtout, par les annexes fœtales. De même, 
que le degré plus ou moins grand de développement de la vési- 


cule ombilicale et de l’allantoïde, le mode de formation de l’am- 


nios établit des différences importantes entre les ontogénèses des 
divers Placentaires. J’ai voulu, dans cette note, montrer com- 
ment les différentes amniogénèses peuvent se rattacher à d’autres 
conditions du développement, en particulier à la placentation, à 
la durée de la gestation, par conséquent, aux conditions de nu- 
trition de l'œuf. 


(Institut d’'histologie et embryologie de la Faculté de médecine 
° de Lisbonne). 


33 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (6) 


LA TEMPÉRATURE DE L'EAU ET LA BILHARZIOSE A TAVIRA (PORTUGAL), 
par À. Berrencourr, I. Borces et À. DE SEABRA. 


À Atalaia, dans la ville de Favira, sourdent, en divers points 
d’un roc calcaire, des sources d'eaux minérales. L'une de ces 
sources est utilisée pour un établissement de bains (S. Antonio) 
et une fontaine publique. À 25 mètres de cet établissement, on 
trouve une autre source qui est retenue dans une excavation de la 
roche, forme un bassin occupant une aire de 4o mg. et sert de 
lavoir public. L'eau de ce bassin, constamment renouvelée par la 
source, se déverse par deux trop-pleins, situés à différents niveaux. 
de sorte qu'elle atteint dans le bassin une hauteur oscillant entre 
45 à 5o cm., à peu près. Les Femmes lavent dans le bassin, les 
jupes retr l’éau restant en contact direct avec la peau pen- 
dant ce travail qui, fréquemment, dure quelques heures. Elles uri- 
nent dans l’eau et c’est ainsi que se produit l’infestation du Planor- 


bis corneus que nous considérons comme l’hôte intermédiaire de 


Schistosomum haematobium à Tavira. Les 31 cas de bilharziose 
vérifiés par nous et ceux de Machado de Almeida, au nombre de 


16. (Thèse de Lisbonne, dactylographiée), se rapportent à des la- : 


vandières profess sionnelles ou à des Femmes et jeunes filles qui 
lavent fréquémment dans le bassin leur linge ou celui de leur 
famille. Le seul cas du sexe masculin c’est celui d’un garçon de 
13 ans, qui ne lavait pas du linge, mais qui se baignait dans le 
bassin. Ni dans les environs, ni dans d’autres régions de la pro- 
vince de l’Algarve, nous n'avons pu trouver aucun autre cas d'in- 
festation. À. Connor, en 1910, a attiré l'attention sur le rapport 
qui semble exister entre la distribution de la bilharziose et la pré- 
sence de sources d’eau chaude en Tunisie. À Tavira, ce fait nous 
paraît évident et vient confirmer l’opinion de cet auteur. L'eau 
‘du bassin, à Atalaia, possède, en effet, une température constante 
de 25°5. Quelques-unes des Femmes qui lavent dans ce bassin 
utilisent parfois d’autres endroits : des flaques d’un petit ruisseau 
alimenté par l'excédent des eaux des norias ; d’autres, en petit 
nombre, le lavoir de Pelames, dont l’eau provient d’une autre 
“source ayant précisément la même température de 25°5. Dans ce 
petit ruisseau, on trouve le Planorbis COTneUs, mais l’eau est froi- 
de (13° en décembre), Dès le commencement de l’ époque des irri- 
gations, elle diminue peu à peu jusqu’à disparition complète, pen- 
dant la saison chaude. Dans le lavoir de Pelames, bien bâti, ci- 
menté et nettoyé à fond une fois par semaine, nous n’avons pu ob- 
tenir aucun Mollusque. L'examen du sédiment des urines de 8 


(1) SÉANCE DU 26 JANVIER 331 


Femmes qui habituellement lavent du linge à cet endroit a été 
négatif. 

Des faits que nous venons d'exposer, il semble logique de con- 
clure que la température de l’eau dans notre climat possède une 
influence prépondérante, sinon décisive, pour l’évolution du 
Schistosomum haematobium. Et c'est ainsi que l’on pourra expli- 
quer le fait que cette maladie existant sûrement depuis quelques: 
dizaines d'années à Tavira, l'infestation se trouve strictement li- 
mitée à une petite aire constituée par le bassin de Atalaia, ce qui 
porte à croire qu'il n'y a pas de motifs pour redouter une plus 
large dissémination. 

(Mission de l’Institut Camara Pestana pour l’étude de la bilharziose 
au Portugal). 


« 


LA RÉACTION DE FIXATION DU COMPLÉMENT AVEC LE SÉRUM 
DE LÉPREUX ET L'ANTIGÈNE TUBERCULEUX DE BESREDKA, 


par À. pe Briro Fontes. 


Depuis longtemps déjà la propriété de polyfixation du sérum 
de lépreux a été confirmée par divers observateurs. A la suite des 
travaux de von Eitner, publiés en 1906, concernant la réaction de 
Wassermann pratiquée avec de l’antigène lépreux, on a fait réagir 
les antigènes les plus divers sur le sérum de sujets atteints de lè- 
pre. Les recherches de Nicolle, de Stalineanu, de Danielopolu, 

de Babes, etc., ont montré la sensibilité de ces malades vis à vis 
de la tuberculine, que celle-ci soit injectée par la voie sous-cuta- 
née, ou qu'on utilise les procédés plus récents de dépistage de la 
tuberculose : c’est-à-dire la cuti et l’ophtalmo-réaction. Plus tard, 
Babes et Meier, en se servant de la tuberculine comme antigène, 
ont fixé la réaction spécifique obtenue avec des sérums qui ne 
devaient pas posséder des produits de réaction pouvant convenir 
à l’antigène auquel ils étaient ajoutés. Babes a encore constaté que 
la réaction est plus fréquemment positive si on emploie l'extrait 
éthéré de Bacilles de Koch ; des expériences entreprises par Gau- 
cher et Abrami ont donné ie résultats concordants et confirmé, 
par conséquent, cette opinion. 

De notre côté, et dans le but de vérifier la spécificité de l’anti- 
gène tuberculeux de Besredka, nous avons essayé la réaction de 
fixation du complément, en utilisant le sérum de 19 malades pro- 
venant de la Léproserie de Lisbonne. Pour cette réaction nous 
avons employé la technique de Küss et de Rubinstein, à savoir : 
des doses croissantes d’alexine, et du sérum inactivé à l’étuve à 


L 


332: RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (8) 


56° pendant une demi-heure. Le sang de ces malades a été re- 
cueilli 24 heures avant l'exécution de la réaction, les sujets étant. 
à jen. Pour chaque groupe de sérums, on a fait l'appréciation 
du pouvoir anti-alexique en présence de l’antigène, en ayant, 
comme témoins, d'une part le sérum d’un tuberculeux avéré, dont 
l'examen microscopique des crachats a révélé des Bacilles, et, 
d’autre part, le sérum de n'importe quel malade pris dans le ser- 
vice de l’Institut bactériologique Camara Pestana, où ce travail 
a été effectué, et donnant un Wassermann négatif. Nous n'avons 
tenu compte que des réactions franchement positives ou négati- 
ves. Parmi les 19 malades que nous avons examinés dans ‘ces 
conditions, il y a ro Hommes et 9 Femmes présentant tous des 
formes mixtes de lèpre et soumis tous au même traitement médi- 
cal. C’est ainsi que nous avons constaté les résultats que voici 

8 réactions positives et 2 négatives chez les Hommes ; r réaction : 
négative et 8 positives chez les Femmes. Ces résultats donnent 
donc une moyenne de 84,2 p. 100 de réactions positives. 


(Institut de bactériologie Camara Pestana). 


Imp. A. DAVY et FILS Aïné, 52, r. Madame, Paris. ù Le Gérant : A, DAVY. 


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INJECTION CLIN 
Strychno-Phospharsinée 


F : Glycé h. . 10 
Injection Cun | Eivcérombosphete de soude our 10 ) qu | Eotesde 
œ Sulfate de strychnine...... 4/2 milligr. de Fe ë RS 2 c 
ou n° 796 Sulfate de strychnine...... 4 milligr. g Gr 
2 0 —— 


L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu- 
tiques le phosphore, l’arsenic organique et la Strychnine, Elle assure réellement, 
grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces 
trois agents thérapeutiques. £!le doit toujours être employee de préférence auæ 
associations de glycérophosphate de soude et cacodyiate de str'ychnine qui ne 
contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodylique et ne 
doivent pas être comptées comme arsenicales. : 


Tonigue général du Système nerveux, 
reconstituant, antianémique. 


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réalisent la même médication par voie digestive. / 


1464 


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tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage, isotouisation, stérilisation}, 


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ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir 
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indications sont celles de la solution salée. avec des avantages notables sur Ce.e aerniéra 
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gaz carbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour même de sa prépara- 
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale). 


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des Séances 


Société de Biologie 


et de ses filiales : 


les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
ille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
thènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 
danoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


Séance du 18 Février 1922 


PARIS 
MASSON ET Ci, ÉDITEURS 
LIBRAIRES DE L’'ACADÉMIE DE MÉDECINE 


120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie). 


es comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. 
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France : 50 fr. — Etranger: 60 fr. 
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SÉANCE DU 25 FEVRIER 1922 À 


Constitution d'une commission pour le titulariat 


| [E 

_ Toutes les notes doivent être remises Ï 
: | 

sous forme de dactylographies, ne | 


varietur, sans lectures, douteuses ; 


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elles ne doivent pas dépasser l'étendue || 
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réglementaire. Î| 
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” Ces conditions sont formelles. {| 
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Le prix des tirés à part est abaissé à : D 
13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 
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Les demandes de tirés à part doivent être portées-sur les dactylogr Li 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 4 
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de; leurs 
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue 
Madame, Paris 6°. ; 


Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité,” 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Feb Central 71-57 4 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 1922 


Besson et LAVERGNE . (de) 


Application du phénomène de . 


Theobald et Dorothea Smith à la 
différenciation des différentes 
races de paratyphiques B....... 
Besson et LAVERGNE (de) : 
milieux au vert malachite et la 
recherche des Salmonella dans 
RER EME eme ee se metal aie 
Brie (M.) : À propos du pro- 
cès-verbal. À propos de la note 
de M. Doumer : L'action de la 
peptone sur la tension superfi- 
mellede eau... 
CnaurFanrD (A.), Bropin (P.) et 
GrisautT (A.) : Diffusibilité cli- 
nique comparée de l’acide uri- 
que et de l’urée 
- HereLee (F. d’) : Sur les anti- 
lysines d’origine bactérienne ... 
LecENDRE (R.) : Action de l’éti- 
rement et de la striction sur les 
HIDÉES HELVEUSES. : » 2 sm ee me à co 2 
LisBonne, BouLET et CARRÈRE : 
Sur l’ostention du principe bac- 
tériophagique au moyen d’exsu- 
dats leucocytaires in vitro 
LœpEr et DeBray : Variations 
physiologiques de la pepsinémie. 
_ LœpPEer, DEeBray et Toner : 
L'action de l’autosérothérapie 
sur les albumines et les lipoïdes 
du sérum cancéreux ..........,. 
Marino (F.) : Immunisation du 
Cobaye contre le charbon et 
questions relatives à l’immunité 
anticharbonneuse ....,....,... 


0. 


358 


335 


355 
360 


392 


340 
344 


345 


SOMMAIRE 


Meraznixow (S.) : Les change- 
ments des éléments du sang de 
la Chenille (Galleria mellonella) 
pendant l’immunisation. ...... 

Mou:eor (A.) : L'origine péri- 
phérique des ondes pléthys- 
mographiques respiratoires chez 
FHomme, leur identification avec 
les ondes de Traube-Hering... . 

PieTTre (M.) et Souza (G. de) : 
Isolement des levures en milieux 
acides... SARA TS  O OU 

 Pertre (M.) et Souza (G. de) : 
Milieux acides pour l'isolement 
des Champignons...........,... 

SaLoz (C.) et GRUMBACH (A.) : 
Le diagnostic de la scarlatine par 
la déviation du complément .... 

SERGENT (Etienne et Edmond) : 
Etude expérimentale du palu- 
disme des Oiseaux. Un même lot 
de Moustiques peut infecter suc- 
cessivement 5 sujets .......... 

Viozze (P.-L.) : Du rythme de 
l'élimination des. chlorures au 
cours de néphrites hydropigènes. 


350 


364 
338 
336 


316 


349 


362 


Réunion biologique de Bordeaux. 


AUBERTIN (E.) : De la valeur 


pratique de l’hémoclasie diges- 


tive, signe d'insuffisance hépa- 
LIQUO NES RARE EN ASE 

Bonweron : L'action analgésique 
de l’adrénaline dans certaines 
formes de névralgie ophtalmique. 

CrEeyx : Fréquence compara- 
tive et déterminisme du signe du 


. T. LXXXVI. 


369 
374 


23 


334 


sou de Pitres, dans diverses affec- 


tions de la plèvre et du poumon. 367 
Durrexoy (J.) : La gommose 

du bois de Châtaignier......... DTA 
Pacuon (V.) et Perireau (C.) : 

Sur la réalité du caractère bifide 

de la secousse réflexe patellaire.. 376 


Réunion biologique de Strasbourg. 


ARON (M.) et Simon (R.) : Re- 
cherches sur les facteurs d'’ac- 
croissement des os longs par la 
méthode des greffes embryon- 
DARCOS ER SA Se REA 379 

Bium (L.), Vaucner (R.) et 
AugBEL (E.) : L'action diurétique 
des sels de strontium .......... 383 

Borrez (A.), Couron (A. dé), 
Boez (L.) et Quimaup (J.) : Milieu 

‘ synthélique pour la culture du 
Bacille tubercüleux +62 Re 

Kizzian (C.) et Lacarpe (J.) : 
Observations sur un Coremium 

STROEL (A.) et Docnon (A.) : 
Un procédé pour obtenir des 
courants électriques brefs, d’in- 
tensité constante à travers le 
Corps human: 7400 8387 


388 
385 


Réunion biologique de Nancy. 
ABEL (E.) et Brenas (P.) : Des 
variations du taux leucocytaire 
chez le nourrisson. 2 1:%. 0.2. 
Bonner (M.)et HausaazTer(J.): 
Sur la mise en évidence de l’urée 
dans les tissus au moyen du xan- 
LA NOR PRES de SNS ee 
ETIenxe (G.) et HAS (M) : 
Répartition de l’urée . le 
SH ue die ie Dal 
HERMANN (H.)et Remy (A.) : Àc- 


391 


SOCIÉTÉ DE 


399 


BIOLOGIE 


tion cardio-vasculaire de l’extrait 
aqueux de suc d’Ortie grièche . 
LIENHART (R.) : Expériences sur 
l’origine de la faune cavernicole. 
Parisot (J.) et Srmonin (P.) : 
Réactions locales à l’inoculation 
d’auto-vaccins ; élude pathogé- 
NDÉQUE RAR NS Ce ee 
Perrin (M.) et REMY CAD 
Effets généraux des injections 
d'extrait de suc d’Ortie grièche. 


ire biologique 
de Buenos-Aires. 


Aquino (L.-I.) 
I HÉLES no o no en 
ARRILLA 3A (F.-C.), GUGLIELMET- 
riet WaLporp (C.) : Action com- 


Proleuco- 


0... 


_parée de la quinine et de la. 


quinidine sur la fibrillation au- 


GrapioLo (F.-L.), Fosarri (V.) 
et PAzAzzo : Un cas de spiroché- 
tose ictéro-hémorragique ....... 

Houssay (B.-A.) et Mazzocco 
(P.). : Composition de l’urine et 
du sang des Chiens privés d’hy- 
pophyse RS ne NA (Re 

Houssay (B.-A.), Orero (M.- -J.), 
Nesrete (J.) et Mazzocco (P.) : 
Action des venins coagulants de 
Serpents sur le SU eo 

LarARGA (J.-V.) : La réaction 


ee... 


de la salive et son influence pos- 


sible sur les caries dentaires . 
Prco (0.-M.) et Murraca (]J.) : 
Dosage du chlore dans les tissus. 
Puewre (J.-J) : Technique fa- 
cile pour la coloration des Spiro- 
chètes dans les frottis.....,.... 


399 
hc2 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 339 


Présidence de M. Pierré Teissier, vice-président. 


_À PROPOS DU PROCÈS-VERBAL. 


À PROPOS DE LA NOTE DE M. DOUMER : L'ACTION DE LA PEPTONE SUR 


LA TENSION SUPERFICIELLE DE L'EAU (1), 
par M. Brie. 


Quand, à la séance du 11 février 1922, M. Doumer à communi- 
qué sa note, je lui ai demandé s'il avait employé, dans ses expé- 
- riences, une peptone trypsique ou une peptone pepsique, le terme 
« peptone du Codex » dont il se servait ne l’indiquant pas. Le 
Codex (page 456), dit, en effet : « Peplones médicinales. On dé- 
signe sous le nom de Pepiones un mélange de composés solubles 
obtenus par l’action de la pancréatine ou de la pepsine sur les ma- 
tières albuminoïdes ». 

Je suis étonné que, dans ces conditions, M. Doumer ait fait pa- 
raître sa note sans nous avoir renseignés sur ce point important. 
Sans m'arrêter à l'intérêt qu’il y aurait à savoir avec quelle ma- 
- tière albuminoïde a été préparée la peptone de M. Doumer : chair 
musculaire, fibrine, blanc d’œuf..., je ne veux insister que sur 
l’origine au point de vue nr. 

La pepsine donne des peptones bien moins 2 que les 
peptones trypsiques. Autrement dit, le poids moléculaire des com- 
posés qui constituent les pepiones pepsiques est plus élevé que le 
poids moléculaire des composés qui constituent-les peptones pan- 
créatiques, la différence étant de l’ordre de 5o P- 100, comme l'a 
montré Choay. 

_ fl convient, à mon avis, de faire entrer ces différence en li- 
gne de compte pour étudier l’action de la peptone sur la tension 
superficielle de-l’eau. 

Maïs ce qui est plus grave et ce qui entache d’erreur les der- 
nières expériences de M. Doumer concernant l’action de la pep- 
tone sur la tension superficielle de l’eau chargée de chlorure de 
sodium et sur celle de l’eau pure, c’est que les peptones pepsiques 
contiennent, par leur préparation même, une certaine quantité de 
chlorure de sodium. 

On sait, en effet, que ka pepsine agit sur les matières albuminoï- 
des en milieu acide. Dans la préparation: des peptonès pepsiques, 
une fois l’action fermentaire terminée, on neutralise l'acide chlor- 
hydrique, existant dans le milieu, au moyen du bicarbonate de 


(x) €. R. Soc. de biol., t. LXXXVI, 1922, p. 319. 


9390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


soude : le chlorure de sodium formé se retrouve dans la peptone. 
C’est pourquoi M. Doumer aurait dû nous renseigner exacte- 
ment sur l’origine fermentaire de sa peptone. J'ajouterai, d'ail- 
leurs, que la mens des peptones pepsique etérypsique ne 
comporte aucune difficulté en suivant le procédé du Codex 


« Pour différencier les peptones pepsique et pancréatique, versez 


de l’eau de brome dans une solution aqueuse de ces peptones : avec: 
les peptones pepsiques, il se produira un précipité jaune, avec les 
peptones pancréatiques, vous obtiendrez une coloration rouge 
violacé intense, passant au brun par un excès de réactif. » 


MILIEUX ACIDES POUR L'ISOLEMENT DES CHAMPIGNONS, 


par Maurice PIeTrRe et GERMANO DE Souza. 


I. Lorsqu'on met en contact, dans une boîte de Petri stérile, 5 


ou 6 gr. de terre recueillie suivant les précautions d'usage, avec . 


10 à 15 c.c. de bouillon neutre, il se développe immédiatement 
une formidable flore bactérienne aboutissant à une fermentation 
ammoniacale dont il est facile de mesurer les progrès pat titrage 
de NH°. Si, au contraire, le même bouillon (neutralisé à la phta- 
léine) est additionné de quantités croissantes d'acide citrique à 
10 p. 100 par exemple, on constate une réduction de plus en plus 
sensible du nombre des Bactéries et de leur activité fermenta- 
tive. Dès que la teneur en acide atteint 5 à 6 p. 1000, il ny a 


plus pratiquement de développement bactérien. Dans le liquide 


resté limpide apparaissent, en 24 à 36 heures, de petites traînées 
duveteuses, blanches, de champignons divers qui, dans les jours 
suivants, envahissent toute la surface du milieu. La présence 
d’acide citrique détermine donc la prédominance des Champi- 
gnons sur les Bactéries et permet ainsi une première coupure entre 
les deux groupes les plus importants des organismes du sol. 

IT. L'emploi des milieux de culture solides donne des résultats 
plus nets et plus précis. En raison de la température au Brésil, 
nous utilisons de préférence les milieux à base de gélose. La gé- 
lose citrique est obtenue de la façon suivante : dans un litre d’eau 
on dissout en chauffant quelques instants au bain-marie 0,7 gr. 
d'extrait de viande, 10 gr. de peptone Chapoteaut ou autre, et 5 


gr. de NaCI. On neutralise exactement l'acidité à l’aide de soude 


à 10 p. 100 en présence de phtaléine, en opérant sur 20 c.c. de 


bouillon ; ceci fait on calcule le volume de la solution soIque à 


ajouter aux 980 c.c. de liquide. 
On ajoute, comme d'habitude 18 à 20 p. 1.000 de gélose rapi- 


JHeNE 
ai 


91 


CO 


SÉANCE DU.18 FÉVRIER 


_ dement lavée à l'eau bouillante. Le milieu clarifié, réparti dans 


des tubes, à raison de 10 c.c. environ, est mis à refroidir aux en- 
virons de 50°. C’est alors qu'est ajouté l'acide citrique, en solu- 
tion stérile, à ro p. 100, à l’aide d'une pipette graduée en dixiè- 
mes de centimètre cube. Dans chaque tube on laisse tomber 0,5 
c.c. de liqueur acide, on mélange rapidement et on incline. La 
transparence du milieu est à peine troublée. La gélose citrique 
à 5 p. 1.000 est d'ordinaire la plus favorable, cependant lors- 
qu'on est en présence d'une flore riche en Bactéries du type coli, 
supportant assez bien la réaction acide, la teneur de 8 ou 10 
p. 1.000 arrête plus sûrement le développement bien qu'elle gène 


un peu le développement végétatif des moisissures. 


IIT. Pour isoler les germes de Champignons contenus dans un sol 
ou tout autre matériel donné, on procède comme pour les Bactéries : 
dilutions aqueuses successives (le plus souvent de 1/5000 à 1/10000), 
ensemencement de tubes de gélose citrique, répartition en plaques 
de Petri. Après solidification, chaque boîte est retournée pour 
éviter le contact de l’eau de condensation. On abandonne à une 
température de 27 à 28°. En 24 heures, déjà apparaissent de 
fines colonies duveteuses blanches, parfaitement isolées si la dilu- 
tion a été convenable. Au bout de 48 heures, la fructification est 
parfois suffisamment avancée pour permettre le repiquage sur 
tubes inclinés, etc. Les espèces les plus communes sont des types : 
Mucor, Rhizopus, Penicillium, Aspergillus, Sclerotinia et autres 
nôn déterminées. Dans ces conditions d’acidité du milieu, ne se 
développent que très exceptionnellement de rares colonies bacté- 
riennes, au moins dans les tout premiers jours, car plus tard, au 
fur et à mesure que l'acide citrique est oxydé par les moisissures, 
on voit apparaître, toujours en petit nombre, des Bactéries et fré- 
quemment un Cladothrix sp. très commun ici. 

Conclusions. Cette technique permet aisément l'isolement des 
Champignons. L'acide citrique présente un double avantage 
1° il constitue, pour ces organismes, un aliment de choix (rem- 
plaçant les hydrates de carbone proprement dits), facilement at- 
taquable er raison de la fonction alcool ternaire en position y 
dans la molécule ; 2° l'acidité qui pourrait être sans doute obte- 
nue par d’autres acides organiques (acide tartrique Raulin) arrète 
provisoirement l’évolution des Bactéries, permettant seul le rapide 


développement des diverses espèces de Champignons, facilitant 


par suite leur étude et faisant entrevoir la possibilité d’une pré- 
paration pratique de certains d’entre eux, en particulier du Peni- 
cillium dhoueu qui a une application si importante dans l'indus- 


trie fr omagère. 


(Institut biologique de ni de- Janeiro). 


338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ISOLEMENT DES LEVURES EN MILIEUX ACIDES, k 


par Maurice PIETTRE et GERMANO DE SouzA. 
’ 

En bactériologie, la séparation des levures d'avec les Bactéries : 
repose sur la méthode classique des dilutions. On sait combien de: 
matériel et de temps elle exige le plus souvent. 

.Continuant nos recherches sur la biologie du sol, nous avons 
mis au point une technique de séparation des levures basée sur 
la réalisation de deux conditions principales dans la préparation 
des milieux de culture : 1° réaction acide gênant ou même empê- - 
chant totalement le développement des Bactéries ; 2° présence. de: 4 
substances nutritives éminemment favorables à l’évolution. des. : 
levures (saccharose, comme tout le monde sait, à 10 p. 100). L’a- ñ: 
cidité est obtenue comme il a été dit dans la note précédente, mais 
en augmentant sensiblement la teneur des milieux de culture en 
acide citrique : 12 à 15 p. 1.000. Des essais tout récents font même 
penser qu’on peut dépasser assez largement ce pourcentage. On 7 
part d’un bouillon à l'extrait de viande, peptonisé, sucré (10 p. 100 4 
saccharose), neutre à la phtaléine. La teneur en matières azotées 
est suffisante. On peut lui ajouter avec avantage 0,5 p. r00 de gly- 
cérophosphate de chaux. L’addition d'acide citrique a lieu au mo- 
ment de l'emploi. Pour les milieux solides, elle est faite comme 
antérieurement. 

La recherche et l'isolement de levures a été Fi. ue parti- 
culièrement dans le sol et dans des fragments de végétaux ou de 
fruits. ee 

I. Le cas du sol est le plus délicat à cause de la rareté habituelle 4 
des levures; et en raison de l'abondance des Bactéries et des Cham- 
pignons. 5 à 10 gr. de terre recueillis suivant les règles sont ver- 
sés dans une boîte de Petri, arrosés de ro à 20 gr. de bouillon à 
15 p. 1.000 d'acide citrique. On couvre et abandonne à 27-28", ‘À 
température moyenne du laboratoire. Le milieu reste toujours lim- 3 
pide ; au bout de 48 heures on voit parfois apparaître de petits fle- 
cons duveteux, mais qui ont peu tendance à se développer : en 
même temps, s'il y a des levures, leur activité se manifeste par le 
dégagement d’une odeur plus ou moins forte d'alcool et l’appa- 
rition de petites bulles d'acide carbonique qui viennent crever 
en surface. Dès lors, la fermentation alcoolique s'établit progres- 
sivement : à ce moment, sur les bords de la boîte de Petri et à la 
surface du bouillon vient se former un très mince voile plus ou 
moins régulier ou discontinu, constitué par des cellules de levure 
entraînées par le dégagement des bulles de CO*. 

Ainsi donc le produit gazeux de la fermentation met, de lui- 
même, en évidence, l’agent causal. Il suffit de prendre des traces 


$ 
k 
L 


SÉANGE DU 18 FÉVRIER ‘339 


de-ce voile grisâtre, pour en vérifier la nature et faire les repi- 
 quages convenables sur gélose citrique d’abord et ensuite sur mi- 
lieux habituels. Le plus souvent, les levures s'obtiennent pures, 
surtout dès les premières heures de fermentation. Les Bactéries 
sont extrèmement rares. 

Il est facile, dans les prélèvements, d'éviter les Champignons 
en petites houppes et non fructifiés. Plus tard, cependant, étant 
données les larges surfaces en contact avec l'air, les moisissures 
consomment l'acide citrique et favorisent par suite le développe- 
ment progressif des Bactéries. La fermentation alcoolique se ter- 
mine parfois en une fermentation acétique. 


IT. L'isolement des levures contenues dans les végétaux, à la 
surface des fruits est des plus simples. Dans un tube à essai sté- 
rile on fait tomber un fragment de végétal, un morceau de fruit, 
puis avec une pipette à boule on verse du bouillon sucré citri- 
que à 15 p. 1.000 jusqu à 2 em. environ au-dessus du matériel 
_ solide. Au bout de 48 heures s'établit la fermentation alcoolique; 
bientôt les bulles de CO* viennent éclater en surface entraînant 
les levures qui forment rapidement un voile, grimpant même as- 
sez haut, sur les parois du tube. La plus grande partie de ces 
éléments cellulaires cependant s’agglomèrent au fond du bouillon 
sous la forme ordinaire de précipité grisâtre. Les prélèvements 
faits dans les premières heures de l'existence du voile donnent 
généralement déjà des cultures pures ; en tout cas, on obtient 
l'isolement définitif en repiquant sur milieux solides sucrés ci- 
triques. La présence de quelques houppes de Champignons ne 
gêne pas, elles peuvent être écartées préalablement et même en- 
levées à l’aide de l’anse de platine. 


II. La numération des levures dans un milieu donné exige 
l'emploi de milieux semi-fluides indiqués par le P* J. Lignières (x) 
en dissolvant 0,25 gr. de gélose dans 100 c.c. de bouillon sucré. 
On. ajoute l'acide citrique pendant le refroidissement. La gélose 
ensemencée avec une dilution convenable est versée sur plaque 
de Petri, bien répartie et laissée en place en raison du peu de 
consistance du gel. Les colonies apparaissent dans les 36 heures 
avec leurs caractères classiques, petites taches rondes ou ellipti- 
ques, de consistance homogène, de coloration blanchôtre, puis 
grisâtre. 

Conclusions. Cette technique nous a permis de retrouver et 
d'isoler plusieurs. variétés de levures des échantillons de terre 
envoyés au laboratoire pour analyse chimique et bactériologique. 
De la même manière, ont été séparées à l’état pur les levures de 


(x) Des milieux semi-fluides dans la culture des anaérobies. Bulletin de 
l’Acad. de méd., 14 octobre 1919. 


340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


x 


différents fruits du Brésil mûrs à cette saison : Bananes, Oranges, 
Mangues, Abacaxis, Jaboticabas. 
Tandis que l'acide est rapidement attaqué et brülé par les Cham- 
pignons, il semble qu'ici il soit très peu touché par les levures 
et n’agisse par conséquent que comme un véritable antiseptique 
vis-à-vis des Bactéries tout en favorisant peut-être l’hydrolyse du 
saccharose. À ce titre, il n’est pas douteux que d’autres acides or- 
ganiques puissent être employés, même sans doute des acides 
minéraux comme SO‘H?, PO‘H*, HCI, et cela à des taux assez 
élevés. Dès lors, cette notion d’acidité laisse prévoir des applica- 


tions utiles dans l’industrie des fermentations et dans la facile 


préparation en grand des levures pures. 
(Institut biologique de Rio de Janeiro). 


SUR L'OBTENTION DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGIQUE AU MOYEN 
D'EXSUDATS LEUCOCYTAIRES in Vilro, 


par LiISBONNE, BouLET et CARRÈRE. 


Deux hypothèses se proposent d'interpréter la nature du phé- 
nomène de l’autobactériolyse transmissible de Twort-d'Herelle. 
Pour d'Herelle, l’agent lytique est un organisme autonome, un 
ultra-microbe filtrant, parasite des Bactériés, qui existe normale- 
ment dans le contenu intestinal et acquiert une virulence prédo- 
minante pour les germes pathogènes qui viendraient à se dévelop- 


per dans l'intestin. Pour Bordet et Ciuca, la lyse transmissible 


est une manifestation de la défense des organismes. Les exsudats 
leucocytaires d'animaux immunisés contre un germe donné ont 
la curieuse propriété, mis en contact avec lui, de vicier sa nutri- 


tion de façon telle que le microbe a acquis le pouvoir de se Iÿser 


x 


et de transmettre ce caractère à ses descendants. D'Herelle retire 
le Bactériophage des matières fécales d'animaux guéris d’une ma- 
ladie infectieuse. Bordet et Ciuca, Gratia l'obtiennent à partir de 
l’exsudat péritonéal de Cobayes préparés par 3 ou 4 injections 
intrapéritonéales (de coli ou de Staphylocoque). Mais d'Herelle a 
reproché à ces dernières expériences d'être inconstantes dans leurs 


résultats : lorsqu'ils sont positifs, c’est que le principe existait dans 


le contenu intestinal et, qu’à la faveur de l'irritation produite par 
l’inoculation, il a franchi la barrière intestinale et est venu conta- 
miner les leucocytes. 


Nous nous sommes appliqués, depuis plusieurs mois, à obtenir 


le Bactériophage dans des conditions qui ne prètent plus le flanc 
à cette critique de d'Herelle. La mise en contact de Bacille de 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER J41 


Shiga in vitro, avec des exsudats leueoeytaires d'origine diverse 
nous a permis, sinon à tout coup, du moins fréquemment, de 
faire naître un principe shigaphagique très actif. 

° Deux Chiens reçoivent sous la peau du thorax ou du ventre 
une injection de 1 c.c. d'essence de térébenthine. Deux jours 
après, on ponctionne l’abcès aseptique ainsi provoqué. On porte 
à l’étuve à 37°, pendant 5 jours au moins, des mélanges conte- 
nant, pour 10 c.c. de bouillon, des quantités de pus variant de 3a 
à 60 gouttes et quelques gouttes d'une suspension de Bacille de 


_ Shiga. On filtre sur bougie L. 3. On porte r c.c. de ce filtrat dans 


10 c.c. de bouillon ensemencé avec une suspension de Bacille de 
Shiga. Aucune lyse ne se manifeste d'abord. Mais si on répète 
3 à 4 fois une < un identique avec les filtrats successivement 
obtenus, vers le 4° passage le filtrat est devenu très fortement lyti- 
que pour le Bacille de Shiga. À noter la présence de Bactériophage 
dans les fèces des 2 Chiens. 

2° Un Lapin reçoit dans la plèvre 10 c.c. d'une suspension de 
Mellins Food dans du bouillon. On recueille aseptiquement l’abon- 
dant exsudat qui s’est formé. Par une série d'opérations identi- 
ques à celles que nous avons décrites plus haut, on obtient un 
filtrat des plus actifs pour le Bacille de Shiga. Les fèces du Lapin 
contenaient le Bactériophage. 

3° On injecte dans le péritoine de 2 Cobayes une a 
de Mellins Food dans du bouillon. L’exsudat aseptiquement re- 
cueilli, mis en contact avec le Bacille de Shiga, permet d'obtenir 
après plusieurs passages un filtrat actif pour ce microbe. Des fè- 
ces de l’un des deux Cobayes on a retiré le Bactériophage. 

Il ne saurait être question d'’assigner une origine intestinale 
au prinéipe lytique que nous avons obtenu à partir d’exsudats 
leucocytaires provoqués sous la peau ou dans la plèvre (1). 

Il est invraisemblable de supposer que les leucocytes sont nor- 
malement parasités par l'ultramicrobe de d'Herelle. Dès lors, 
dans nos expériences, le principe lytique, élaboré en dehors de 
toute intervention possible de cet hypothétique germe, ne peut 
provenir que de l’action de certaines propriétés des leucocytes 
s'exerçant vis-à-vis des microbes. L’explication de Bordet se trouve 
confirmée par nos recherches. 

On voit aussi que la formation du principe lytqiue n’est pas 
nécessairement en rapport avec la défense de l'organisme contre 
les microbes. Dans les expériences de Bordet, Ciuea, Gratia, c'est 


(x) Tout récemment, Gratia a annoncé ‘qu'il avait extrait le principe lytique 
d’un abcès sous-cutané de la face. De ce fait il a tiré des conclusions ana- 
logues à celles que nous développons plus haut. D'Herelle, lui-même, semble - 
avoir retiré un Bactériophage d’un pus d’abeès, mais il n'a pas cherché 
quelle pouvait être la part des leucocytes dans ce résultat. 


342 SOCIÉTÉ. DE BIOLOGIE 


à uné injection d'un microbe donné dans le péritoine que répond 
l'élaboration d’un principe lytique pour ce microbe. Dans les nô- 
tres, c'est le contact in vitro des leucocytes d'un animal normal, 
avec un microbe, qui déclenche, pour ce microbe, la viciation de 
la nutrition dont la lyse transmissible est la conséquence. Téré- 
benthine et Mellins Food ne sont que des moyens mis en œuvre 
pour obtenir des leucocytes (x). 

-. Des expériences ultérieures indiqueront le rôle que jouent les 


dadtases — celles des leucocytes en particulier — dans la forma- … 


üon du principe lytique. Il est loin d’être spécifique. Nous ferons 
connaître prochainement les méthodes qui nous ont permis — 
en dehors de toute intervention des leucocytes ou d'extraits de 
tissus (2) — d'obtenir un Shigaphage actif. 


(Laboratoire de microbiologie de la Faculté de médecine 
de Montpellier). 


IMMUNISATION DU COBAYE CONTRE LE CHARBON ET QUESTIONS 
RELATIVES A L'IMMUNITÉ ANTICHARBONNEUSE, 


par F. Marino. 


Nous avons constaté les faits suivants : 


La Bactéridie charbonneuse s’atténue dans les milieux nutri- 


ts contenant des sucres ou d’autres substances dont il sera parlé 
Per 
° Le Cobaye habitué eo à supporter, par des in- 


jections sous-cutanées, de fortes doses de la Bactéridie ainsi at- 
ténuée n'est jamais immunisé contre la même Bactéridie cultivée 


dans le bouillon de viande. - 

3° Le Cobaye immunisé, par voie sous-cutanée, contre la Bac- 
téridie cultivée dans le bouillon de viande, n'est jamais immunisé 
contre la même Bactéridie contenue dans le sang d'un animal 
mort de charbon. 

4° Le Cobaye bien immunisé qui résiste à Pie en sOus-Cu- 
tanée de 1 c.c. de Bactéridie virulente, meurt de charbon si on 
lui injecte la même dose de virus dans la cavité péritonéale où 
on observe, cependant, une phagocytose très accentuée. Il en est 
de même si on injecte le virus dans la cavité-pleurale. 


(x) I est probable que Ja couche “Jéucacyta ire d’un caillot de sang exerce- 
rait la même action. 

(2) A. Kuttner a provoqué la formation d’un principe lytique pour “Je Baciile 
typhique “en le mettant en contact avec des extraits de foie ou d’intestin. 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 343 


5° Le Cobaye qui a reçu dans la cavité péritonéale, naturelle- 
ment réfractaire à de petites doses de Bactéridies, tous les huit 
jours pendant longtemps, 1/5° de c.c. de culture charbonneuse en 
bouillon de 24 heures (1) non seulement n’est pas immunisé con- 
tre la dose minima mortelle de premier vaccin qu'on injecte sous 
la peau, mais son sérum n'est pas préventif, à aucune époque de 
l’immunisation. 

6° Le Cobaye qui a reçu plusieurs fois la Bactéridie charbon- 
neuse virulente ou atténuée — selon les organes — injecté par des 
injections intracérébrales, intraveineuses, intratrachéales, intra- 
pulmonaires, intrahépatiques, intraspléniques, intrarénales, in- 
traganglionnaires (ganglions de l’épiploon), intratesticulaires, in- 
tramusculaires, intrarectales, n’est jamais immunisé contre la 
Bactéridie qu'on injecte sous la peau. Il en est de même du 
_ Cobaye qui a été nourri avec des spores charbonneuses ou avec 
la Bactéridie et du Cobaye, qui a été injecté dans différentes sec- 
“tions de l'intestin, dans la vésicule biliaire et dans les capsules 
surrénales. 

7° Le Cobaye neuf possède quelquefois un sérum préventif con- 
tre la Bactéridie charbonneuse. Le pouvoir préventif de ces sé- 
rums disparaît moins lentement que celui du sérum provenant 
du Cobaye immunisé. De pareilles constatations ont été faites sur 
le sérum de certains Lapins neufs et sur le sérum des Lapins im- 
munisés. 

8° Le Cobaye immunisé contre la Bactéridie au moyen d'injec- 
tions sous-cutanées de vaccins faites dans la région de l'abdomen 
où ailleurs, présente toujours du sérum préventif, mais il n’est 
jamais immunisé contre la même Bactéridie injectée dans des ré- 
gions ou dans des organes lointains de la région immunisée et 
qui, par conséquent, n'ont pas pris une part active à la lutte con- 
_tre la Bactéridie. 

9° Le Cobaye hypérimmunisé contre la Bactéridie, finit par 
avoir un sérum qui n’est plus préventif. Les détails de nos re- 
_ cherches seront exposés prochainement ailleurs. 


(1) Bien laver l’aiguille avant de la retirer de la cavité péritonéale pour 
éviter l'infection charbonneuse sous-cutanée. 


344 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES DE LA PEPSINÉMIE, 
par LoEPEr et DEBRAY. 


La pepsine circule dans l'organisme et s'élimine par l'urine. 
Les variations de la pepsine urinaire ont été fréquemment étu- 
diées. Celles de la pepsine sanguine sont moins connues. Elles 
présentent pourtant un réel intérêt physiologique et pathologi- 
que, mais le dosage est délicat et la technique difficile à fixer. 
Dans le sang, l'abondance dés albumines ne permet guère d'isoler 
le ferment. D'autre part, l’adjonction d'’albumines étrangères, 
œuf ou caséine, à une dose donnée de sérum, oblige à des mani- 
pulations tes qui compromettent l’asepsie du milieu. Nous 
avons pensé qu'il fallait utiliser les albumines mêmes du sérum 
comme test de son action protéolytique et mesurer l’action du 
ferment sur ses propres albumines, en milieu acide. 

Nous recueillons aseptiquement le sang à la veine, nous préle- 
vons le sérum et nous le centrifugeons dans des tubes stériles. 
Nous en prélevons 4 c.c. : deux serviront à l'épreuve, deux autres 
seront les témoins. Les deux premiers c.c. sont dilués de ro c.c. 
d'eau distillée, additionnés de 1 goutte de HCI pur et mis à l’étuve 
exactement 22 heures. Les deux autres sont dosés immédiatement. 
Le dosage des albumines est fait après action du NaCl et de l'a- 
cide acétique, ébullition, filtration et dessiccation par le procédé 
bien connu du double filtre et de la pesée. I est applicable au sé- 
rum étuvé et au sérum témoin. La différencé des deux dosages 
fixe le taux de l’albumine transformée. 

Cette transformation est. assez notable puisqu'elle porte) à l’é- 
tat normal, sur 0,030 gr. environ par c.c. de sérum sanguin. Elle 
est bien le fait d’un ferment puisqu'elle s’atténue des 3/4 par un 
bref chauffage à 70° et qu'elle est réduite presque à néant par 
un chauffage d'une heure où par des chauffages successifs. Elle 
est bien due à une pepsine puisqu'elle one naissance à des 
peplones que la réaction du biuret caractérise dans le filtrat du 
sérum étuvé, alors qu’elle ne les caractérise point dans le tube 
témoin. Le taux de la pepsinémie est, dans les mêmes conditions, 
assez stable chez un même sujet, mais il varie à l’état physiologi- 
que avec le fonctionnement de l'estomac. Il est assez faible à jen, 
plus élevé après les repas. Pour apprécier exactement les varia- 
tions que produit l'alimentation, il est indispensable de donner 
au sujet un repas toujours identique, non seulement de pain ets 
de viande, qui sont les excitants de la sécrétion, mais aussi d° eau 
qui pourrait diluer le sérum et fausser les résultats. 

La courbe de ces variations s'établit comme suit 


ins # Æ* + TETE, 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 345 
À jeun 1/2 b. 1 h.3/4 3h. 
Quantité d'’albumine ........ 0,029 0,030 0,046 0,018 
HRANSIONMÉE PAR LC.C. Messe HT ON D00 0,040 » 


Cette courbe s'élève jusqu à la deuxième heure et s’abaisse à 
fa troisième. L’abaissement se fait même souvent au-dessous des 
chiffres initiaux ainsi que le prouvent les résultats suivants : 


Avant 3 heures après 

0,014 è 0,012 

o,04T 0,039 
-0,017 ‘0,014 


Ainsi le taux de la pepsinémie apparaît nettement conditionné 
_à l’état physiologique par la sécrétion gastrique. Il s'élève et s’é- 
puise avec elle. Il est, d'autre part, assez parallèle au taux de la 
pepsine urinaire dont le maximum est un un peu plus tardif et se 
produit à la troisième heure (1). 

Nous étudierons ultérieurement les variations pathologiques 
dans les affections gastriques et les maladies générales, les hyper- 
pepsinémies et les rétentions. 


0 


L'ACTION DE L'AUTOSÉROTHÉRAPIE SUR LES ALBUMINES ET LES 


LIPOÏDES DU SÉRUM CANCÉREUX, 
par LoEPer, DEBRAY et TONNET. 


Le passage dans le sang-des cancéreux d’albumines et de lipoï- 
des venus de la tumeur elle-même, explique sans doute quelques- 
unes des manifestations générales du cancer, telles que l’anémie 
et la cachexie. Ces substances provoquent vraisemblablement dans 
le milieu sanguin des cancéreux un choc analogue à ceux qu'à 
si bien étudiés F. Widal. Elles éveillent probablement aussi des 
réactions de défense et provoquent le développement ou l’adap- 
tation de ferments destructeurs. Cette hypothèse trouve confirma- 
tion dans l’accroissement fréquent du ferment éreptique. 

Nous nous sommes demandé si le sérum, chargé de ces subs- 
tances néoplasiques variées, injecté sous la peau des cancéreux, 
n’était point susceptible d'accroître encore” ces réactions de dé- 
fense. L’autosérothérapie du cancer n’est pas nouvelle. Après les 
essais de Widal, sur quelques cancroïdes de la peau, Albespy, 
Gaudier, Chauvin l'ont appliqué à des néoplasmes viscéraux, 
Billard a préféré l’hémothérapie totale. Les résultats de cette thé- 


(x) Loœper, J. Tonnet et Vahram. C. R. de la Soc. de biol., 18 juillet 1914. 


346 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


rapeutique ne sont point très concluants. Nous-mêmes, qui la pra- 


tiquons depuis plus de deux ans, n’oserions point apporter ici 


de documents cliniques. Nous ele simplement indiquer les. 


changements qu’elle peut provoquer dans la composition du sé- 
rum en albumines, lipoïdes, acides aminés. 

Nos malades étaient des cancéreux de l'estomac. Les injections 
ont été faites tous les deux jours à la dose de ro c.c. de sérum. 


Les dosages consignés ci-dessous ont été effectués avant la pre- 


mière injection et, pour la plupart, après le sixième, 


A. tolate Sérine Globüline Lipoïdes À. aminés 
19 Avant .. 51 12 38 » » 
A HNDreSs es 55 39 17 » ri 
29 Avant …. 64 43,50 20,50 » à 0,60 
ADS 57 - 38,50 Tee » 1,05 
39 Avant. 51,50 31,50 20 5 0,37 
= HAADrES" Les 55 39 16 6 0,62 
hoNNanteee 60 16,5 13,5 GT RS) 
LPApres tai AT RE 43,5 1 on 2 


Aïnsi qu'on peut le voir, le taux des albumines totales se mo- 
difie peu et dans des sens différents, ce qui permet d'éliminer 
l'influence de la saignée. Par contre, le taux des globulines 
s’abaisse assez notablement. La proportion d'acides aminés s’ac- 
croit, dans deux cas, de près du double. La richesse en choles- 
_ térine reste sensiblement la même, mais la richesse en Jipoïdes 
autres que la cholestérine diminue de façon appréciable. 


Il est intéressant d’'opposer ces résultats à ceux, à peu près in- 


verses donnés par la radiothérapie et que nous avons rapportés 
l’an passé (x). 


LE DIAGNOSTIC DE LA SCARLATINE PAR LA DÉVIATION DU COMPLÉMENT. 


Note de GC. SaLoz et À. GRuMBACH, présentée par F. Mesxr. 


La fixation du complément par la méthode de Bordet et Gengou 
a déjà été tentée dans la scarlatine par quelques auteurs. La plu- 
part ont recherché, dans le sérum scarlatineux, des anticorps diri- 
gés contre le Streptocoque (Besredka et Dopter, Foix et Mallein, 
Margulies) ; seuls M. et K. Koessler ont utilisé comme antigène 
des extraits d’ organes scarlatineux. 

Nous nous sommes adressés directement au sang nn 
pour préparer notre antigène. On sait qu'Imhof et Wildbolz, pour 


éviter les nécroses dues aux sels urinaires, ont essayé de modifier : 


(a) Lœper, Debray et Tonnet. C. R. de la Soc. de biol., 9 juillet 1921. 


RO NP ON CO PRE RDS RO EE Te, PRE EE RAT 


ER PE PR LE AP DUR ST Et DE TR EU 


nus pc: vus SU US do Se dc ne 


: SÉANCE DU 18 FÉVRIER 347 


l’auto-uro-réaction dans le diagnostic de la tuberculose en recher- 
._ Chant directement l’antigène dans le sang, suivant une méthode 
qui leur fut indiquée par Klinger. L'un de nous a eu l’occasion, 
dans le laboratoire de M. Besredka, à l'Institut Pasteur, de con- 
trôler cet antigène par la réaction de fixation. Des recherches pa- 
rallèles dans la syphilis sont venues confirmer la valeur spécifi- 
que de ces extraits sanguins auxquels on ne peut reprocher qu'une 
sensibilité inférieure aux produits de culture des Bacilles de Koch 
ou à ceux d'organe syphilitique. Mais cette méthode avait l’im- 
mense avantage de nous procurer dans la scarlatine un antigène 
spécifique. 

La technique employée pour la fabrication de cet antigène scar- 
latineux est fort simple. Chez un malade au début de l’éruption 
on retire avec une seringue, qui doit être stérile et sèche, 20 c.c. 
de sang qui sont versés dans un ballon également stérile et sec, 


en prenant la précaution que l'écoulement se fasse lentement le. 


long de la paroi. On ajoute, tout en agitant vivement le ballon, 
de l'alcool à 95° d’abord goutte à goutte, puis de plus en plus 
rapidement jusqu'à la valeur de 200 c.c. Si le mélange sang-alcool 
a été bien fait, le liquide obtenu est rouge-brunâtre et ne contient 
que de fins flocons. Le ballon fermé avec toutes les précautions 
usuelles d’asepsie est laissé 24 heures à la température du labo- 
ratoire ; puis pour compléter la précipitation des albumines, il 
est plongé 2 à 3 minutes dans l’eau bouillante. Après refroiïdisse- 

ment on filtresur papier Chardin et le filtrat est concentré dans 
_le vide aux environs de 60 degrés jusqu'à réduction à 15 c.c. en- 
viron. Après refroidissement à la glacière on procède à une nou- 

velle filtration sur petite bougie Chamberland et la liqueur ainsi 
obtenue, parfaitement elaire et limpide, de coloration légèrement 
brunâtre, est prête pour l’usage. Une prise de sang supérieure à 

20 c.c. est inutile, car il est préférable de mélanger des antigènes 
de malades différents, et l’extrait se conserve très bien pourvu 
qu'il soit au froid et à l'abri de la lumière ; ; quinze jours ne suf- 
fisent pas, en tous cas, pour l’altérer, ni même l’affaiblir. On 
pourrait se demander, si pour éviter les grandes quantités d’al- 
cool, il ne serait pas possible d'utiliser le sérum seul, mais les es- 
sais faits dans la tuberculose en mélangeant à parties égales le 
sérum et l'alcool, avec réduction ultérieure au tiers, n’ont donné 
que des résultats peu encourageants. 

La technique de la réaction elle-même est celle établie par Bes- 
_redka, avec la seule différence qu'on doit titrer aussi l’antigène. 
Les doses employées ont varié entre o,or et 0,03. Il peut se faire 
que l’antigène soit « empêchant », ce qui arrive lorsque les pré- 
cautions d’asepsie n’ont pas été suffisantes ou. qu il existe un ex- 
cès d'alcool. 


349 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


_Nos recherches ont porté d’une part s sur des scarlatineux par- 
venus à des périodes diverses de leur affection, d'autre part sur 


des malades non scarlatineux servant de contrôle. Les résultats: 


obtenus ont été les suivants. Parmi les scarlatineux dont nous 
avons examiné 32 cas, le plus récemment malade était au 5° jour, 
le plus anciennement au 39°. Or, sauf une fois, la réaction a tou- 
jours été franchement positive im le 35° jour. Notre seul in- 
succès reste une énigme, le cas était une scarlatine typique au 20° 
jour, et seule une erreur de technique passée inaperçue peut ren- 
dre compte de ce résultat inattendu. Enfin entre le 35° et le 39° 
jour l’hémolyse a été partielle ou totale. Les tubes témoins ont 
toujours donné une réaction négative. 

Nous avons cherché, à titre de contre épreuve, à pratiquer cette 
mème réaction dans d’autres maladies virulentes, telles que rou- 


geole, rubéole, etc. La grippe seule s’est offerte à nos expériences . 


et l’hémolyse fut constante. Il restait encore pour compléter cette 
étude à rechercher la réaction chez les syphilitiques. Cinq sérums 
avec Bordet-Wassermann très positifs mis en présence de l’anti- 
gène scarlatin ne réussirent pas à fixer le complément. Cette 
constatation est d'autant plus intéressante que le Bordet-Wasser- 
mann est signalé comme fréquemment positif au cours de la 
scarlatine. Or, un contrôle parallèle, sur 19 sérums scarlatineux 
ayant réagi positivement avec notre antigène, a donné 19 résul- 
tats négatifs. Îl est nécessaire d'ajouter que nous nous sommes 
servi d’un extrait alcoolique de foie syphilitique et qu'il s'agissait 
de scarlatines bénignes n’ayant ni complication hépatique ni com- 
plication rénale cliniquement décelables. Enfin ro angines éry- 


thémateuses sans éruption, que la clinique permettait de consi- 


dérer comme simplement SSDee ss, ont donné 10 réactions pe 
tives. 
a tout cela on peut conclure 
ES possible d'obtenir un antigène, que nous avons tout 
1 de croire spécifique, en pratiquant un extrait alcoolique du 
sang des scarlatineux au début de la maladie. 
2° En présence de cet antigène, la déviation du complément de 


Bale et Gengou est précoce (5° jour), mais elle ne persiste com- 


plète que jusqu'au 35° jour environ. Cette disparition précoce des 
anticorps, en contradiction avec l'immunité durable de la scarla- 
tine telle qu'on l’observe en clinique, soulève bien des hypothèses. 
S'agit-il d’abord d’une disparition définitive ou seulement d’une 
phase négative, les humeurs conservant l'aptitude de reproduire 
ces anticorps en quantité suffisante dès que le besoin s'en fait 
sentir ? Faut-il penser plutôt que l'immunité de la scarlatine est 


due à une autre variété d'anticorps ? S'agit-il enfin d'une immu- 


nité cellulaire locale venant remplacer peu à peu l’immunité hu- 


D'ETAT 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 349 


es ET 


_ morale qui ne serait qu'éphémère ? IL est difficile de conclure : 


toutefois, la dernière interprétation a pour elle les expériences 
de Markley et les conclusions de Doerr et Coca, qui toutes tendent 
à faire admettre qu'il y a une fixation ultérieure des anticorps hu- 
moraux sur certains groupements cellulaires. - Fe 
-3° La réaction ainsi pratiquée reste négative vis-à-vis des mala- 
dies virulentes comme la grippe ou d'infection chronique comme 
Ja syphilis. 
h° La réaction peut être utilisée comme séro-diagnostic dans 
les formes anormales de la scarlatine et elle a-l'avantage, sur le 
phénomène de Schultz-Charlton, de ne pas exiger, dans le voisi- 
nage immédiat, une éruption scarlatineuse prête à l’extinction. 
(Clinique. rnédicale du P' Roch et de l'Institut pathologique 
du P' Askanazy., Genève). 


ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DU PALUDISME DES OISEAUX. 
UN MÊME LOT DE MOUSTIQUES PEUT INFECTER SUCCESSIVEMENT 
3 SUJETS, 


par ETIENNE et EpMonp SERGENT 


Nous avions déjà vu (1) que des Culex pipiens nourris une seule 
fois sur un Oiseau à Plasmodium relictum pouvaient ensuite trans- 
mettre cet hématozoaire sucessivement à deux Canaris neufs, mais 
n infectaient pas un 3° Canari. 

Deux nouvelles séries d'expériences nous ont donné. : une fois 
le même résultat, et une autre fois la contamination successive 
de % sujets neufs au lieu de deux (2). | 

1° Un lot de Moustiques- infectle successivement deux Oiseaus, 
Sans se recharger de virus, mais n'infecte pas un troisième. Ca- 
nari n° 1001. Est piqué par 9 Culex qui se sont chargés de virus 
un mois auparavant ; résultat : infection forte, normale. Canari 


n° 1028. Est piqué par 3 Culex qui ont piqué le n° roo7 15 jours 


auparavant ; résultat : infection faible, latente, qui n’a été déce- 


(1 Etudes sur les hématozoaires d Oiseaux. Ann. Inst. peur t. XXI, mai, 
#907, p. 252. Le 

(2) Ces Canaris étaient sûrement neufs. Nous avons vérifié l'absence -d’in- 
fection préalable non seulement par l’examen microscopique du sang, mais au 
moyen de l’isodiagnostic, qui a donné, chaque fois, un résultat négatif. Nous 
‘avons appelé isodiagnostie (C. R. de la Soc. de bios, t. LXXXIIT, 17 juillet 


19:0, p. 106), l'épreuve qui consiste à inoculer à un Oiseau neuf le sang de 
l'Oiseau en expérience : si celui-ci est en état d'infection latente, l'Oiseanu neuf 


‘inoculé répond par une-infection du sang périphérique visible au microscope. 


Brorocre. ComPTES RENDUS. — 1925. T. LXXXVI. | 24 


‘50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


lée que par le xénodiagnostic et nine nee Canari n°1070. , 
Est POSuE par 1 Culex qui a piqué le n° r028 un mois a 
et le n° roor un mois et demi Sn ; résultat : reste in- 
; 

° Un iot de Moines nicole successivement, en 65 jours, 
. Oiseaux, sans se recharger de virus. Canari n° 1294. Est pi- 
qué par 3 Culex qui se sont chargés de virus un mois et demi au- 
paravant ; résultat : infection forte, normale. Canari n° 1305. 
Est piqué par les 3 Culex qui ont piqué le n° 1294 10 jours aupa- 
ravant ; résultat : infection faible. Canari n° 1321. Est piqué par 
1 Culex qui a piqué le n° 1294 20 jours auparavant et le n° 1307 
10 jours auparavant ; résultat : infection faible au début, mais 
qui se termine par un accès pernicieux entraînant la mort. Le 
dernier Culex de cette série étant mort, l'expérience n'a pas pu 
être poursuivie sur un 4° Canari. 


Conclusions. Un lot de Moustiques qui a piqué une seulé fois 


un sujet infecté peut contaminer ensuite successivement deux su- 
jets neufs (7 expériences positives sur 7) et: -même 3 sujets neufs 
(r expérience positive sur à). 


(Institut Pasteur d'Algérie). 


LES CHANGEMENTS DES ÉLÉMENTS DU SANG DE LA CHENILLE 
(Galleria mellonella) PENDANT L'IMMUNISATION, 


par S. METALNIKOW. 


Le sang des Insectes est assez bien connu depuis les travaux 
de Kowalewsky, Cuénot, Hollande et surtout ceux plus récents de 


Paillot (1) et de Zotta (2). Mes recherches ont porté sur le sang 


de Galleria mellonella. L'étude a été faite sur le sang frais et sur 


frottis fixés et colorés par les colorants de May-Grünwald et Pap- 


penheiïm. Nous distinguons dans le sang des Chenilles 6 différen- 
tes espèces d'éléments : 1° lymphocytes ; 2° proleucocytes ; 3° 
leucocytes ou phagocytes ; 4° cellules sphéruleuses ; 5° cellules 
sphéruleuses vides ; 6° œnocytes. 
Ce sont surtout les cellules sphéruleuses qui présentent un in- 
térêt particulier. Ce sont de grandes cellules remplies de petites 


sphérules où granulations. Comme l’a démontré Zotta, elles ont 


une affinité particulière pour l’éosinate d’azur de ee Avec 
le colorant panchrome Pappenheim, ces granulations sont colo- 


(x) C. R. Acad. des se., t. CLXIX, p. 202, 1919. 
(2) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p- 928, 1921 


LEE brest à 
PA PRES RE TR 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 394 


rées en bleu-violet foncé. Le nombre des granulations est très 
considérable, le corps de la cellule en est complètement bourré. 

Il y a très peu de ces cellules dans le sang normal et c’est seule- 
ment après l'injection de certains microbes qu’elles apparaissent 
en grande quantité (jusqu à 30-35 p. 100). Cette augmentation 
est souvent brusque : 20-40 minutes après le commencement de 
l'expérience, mais elle ne dure pas longtemps. 30 minutes, 1 heure 
après, les cellules perdent leurs sphérules et se transforment en 


cellules vides. Souvent cette perte des sphérules est accompagnée 


de la destruction de la cellule. Les sphérules sortent de la cellule 
et se dispersent dans le sang. Tout prouve que ces cellules repré- 
sentent des glandes unicellulaires mobiles qui déversent leurs sé- 
crétions dans le sang. 

La composition cytologique du sang varie beaucoup chez la 
Chenille pendant l'infection. Voici le résultat de l'examen du 


sang de quelques Chenilles infectées avec différents microbes : 


= D à 


Q9 1 


Composition cytologique du sang normal de la Chenille 


1. Proleucocytes et lymphocytes.......... 45 à 52: p. r00 
»eoLeucocytes eu phagocytes .......:..... 42 à 50 — 
soGelules sphéraleuses .:.5.2:......... ob à 3: — 
fe GÉOMÉTRIE ee © à I — 
5. OEnocytes ............................ OI à I  — 


- Composition cytologique du sang de la Chenille après l’inoculation de 1/80 
c.c. d’une émulsion de choléra peu virulent : 


Après l'inoculation lé 0e Ame 2h) Sh o She 24) 
. Proleucocytes et lymphocytes... 64,5 67,4 73 TL OU LNIOI 0 MOD 
LEA NE SONNERIES RE HO A DT OT Men) 6,6 16 
Cellules sphéruleuses .......... D ORANO LRO TROT TAC NET DNS DD 
. Cellules  sphéruleuses vides. .... er 0,9 2 DORE — I 


(Les nombres indiquent le rapport pour 100 éléments.) 


Composition cytologique du sang de la Chenille immunisée après l'inocula- 
tion de 1/80 c.c. d”° une émulsion de vibrions cholériques : 


Après | caen 15m. 30m. 40m. DE Porn ee She tine 
. Proleucocytes et lymphocytes. 68,8. 68,6 44,1 75,1 79 938 76 
D Teneceyhe DNS au MT 0 000 Die NOR 2201012000 
. Cellules sphéruleuses .:........ 12,1 13 SSD TD ONDES 7E  INON UND 
D 1 Cellules <phérnieuses vides... 6,4 14,8 o1,r 2,6 93,99 = . 09 


(Les nombres indiquent le rapport pour 100 éléments.) 


Nous avons obtenus des résultats analogues avec les autres mi- 


_crobes injectés aux Chenilles. 


di 
- ne : 
MEL AUATE" 


Ainsi nous pouvons dire que l'injection de microbes provoque 
chez la Chenille injectée une réaction très forte de toutes les cel- 
lules libres du sang. Le nombre des phagocytes diminue très for- 
tement 1-2 heures après l'injection. Au contraire, le nombre des 
Iymphocytes et proleucocytes monte progressivement jusqu’à 80- 
90 pour 100. 


392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Le nombre des cellules sphéruleuses augmente aussi très consi- 
dérablement. Peu après, toutes ces cellules perdent leurs sphéru- 
les et se désagrègent. Tous ces faits prouvent qu’elles jouent un 
rôle important dans l’immunité des Chenilles. Après l’immuni- 
sation, toutes ces réactions cellulaires deviennent plus marquées 
et plus rapides. Ainsi, chez la Chenille normale, la réaction pha- 
gocytaire se passe en 2-3 heures ; chez la Chenille immunisée, la 
même réaction se passe en 15-4o minutes. La phagocytose, la for- 
mation des cellules géantes et des capsules, la digestion des mi- 
crobes, tout se passe beaucoup plus vite chez les Chenilles immu- 
nisées. 

Ainsi, nous pouvons dire que l’immunité est le résultat d'une 
réaction très compliquée des différentes cellules de l'organisme. 
En premier lieu, il y a une réaction des différents leucocytes et 
phagocytes. Les globules blancs sont attirés ou repoussés par le 
microbe et ses toxines (chimiotaxie positive et négative) ; en se- 
cond lieu, il y a ‘une réaction phagocytaire, c’est-à-dire l’englo- 
bement et la digestion des microbes ; en troisième lieu, il se passe 
une leucolyse et phagolyse qui mettent en liberté des ferments 
intracellulaires et des anticorps. Enfin, nous avons la réaction des 
cellules sphéruleuses et cellules sphéruleuses vidés. 


(Laboratoire du P° Mesnil à l’Institut Pasteur). 


ACTION DE L'ÉTIREMENT ET DE LA STRICTION 
SUR LES FIBRES NERVEUSES, 


par R. LEGENDRE. 


Dans la suite des études que nous avons poursuivies, M. L. La- 


picque et moi, sur les différences de forme des fibres nerveuses en 


rapport avec les variations d’excitabilité du nerf, j’ai examiné ré- 
cemment l'influence de deux modes de traction mécanique : l'éti- 
rement dans le sens longitudinal, la striction dans le sens trans- 
versal. 

Etirement longitudinal. — En 1914 ,le D° L. Dunème avait 
entrepris au Laboratoire de physiologie du Museum une série de 
recherches sur les variations de l’excitabilité du nerf sciatique de 
Grenouille sous l’action d’une traction s’exerçant dans le sens lon- 
gitudinal. La patte postérieure de Grenouille était préparée de fa- 
con à n'être reliée au corps que par le nerf à étudier. Celui-ci était 
placé sur des électrodes, selon la technique courante de ce labo- 
ratoire. La Grenouille étant fixée sur une planchette, on attachait 
à la patte un fil passant sur une poulie de renvoi et aboutissant à 


mi xs Là 
PTS 


ro br ah à 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 3993 


un plateau qu'on chargeait progressivement de poids. Après cha- 
que nouvelle charge des mesures électriques étaient prises. 

Dans ces conditions, Dunème constata que chronaxie et rhéo- 
base restent sensiblement constantes jusqu'à la charge limite ame- 
nant la rupture du nerf. 


Jai suivi sous le microscope l'aspect des fibres nerveuses pen- 
dant une telle élongation, en opérant, non plus sur le sciatique, 
mais sur une de ses branches de la jambe : péronier ou tibial, 
selon le dispositif précédemment décrit (1). Comme dans les expé- 
riences de Dunème, le pied était tiré par un fil passant sur une 
poulie de renvoi et se terminant par un plateau. Soit que l’on 
charge ce plateau de poids de plus en plus lourds, soit qu’on fasse 
-couler du sable fin ou du mercure ; que les charges soient dis- 
continues ou progressivement croissantes, l'aspect des fibres reste 
sans changements: Dans ce cas, comme dans tous ceux que nous 
avons publiés jusqu'ici, il y a complet accord entre les mesures 
électrophysiologiques et les constatations microscopiques. Iei, La 
stabilité des paramètres de l’excitabilité coïncide avec celle des 
formes des fibres nerveuses. Les fibres restant inaltérées, il faut en 
conclure que la traction est supportée uniquement par la gaine 
conjonetive du nerf dont on met ainsi en évidence le rôle protec- 
teur contre les étirements mécaniques. 

Siriclion transversale. En roro, Lapicque et Laugier (2) ont 
étudié les modifications d’excitabilité du nerf provoquées par une 
striction progressive. Opérant sur une patte galvanoscopique de 
Grenouille fixée à ses deux extrémités sur une planchette de liège, 
ils passaient autour du sciatique un crochet formé d’un fil d'ar- 
gent de 0,7 mm. de diamètre, lié par un fil passant sur une poulie 
à une petite ampoule qu'on pouvait charger d’eau. Le fil d'argent 
servait d'électrode. Dans ces conditions, les premiers grammes 
de charge ne modifient pas l’excitabilité ; puis, quand on arrive 
à une charge de 10, 12 gr. ou un peu plus, des contractions appa- 
raissent dans le musele en même temps que l’excitabilité change : 
en maintenant cette même charge constante, on voit, en vingt 
minutes à une demi-heure, se succéder une série de secousses mus- 
culaires, pendant que la chronaxie augmente jusqu'au triple en- 
viron de sa valeur primitive, tandis que la rhéobase diminue con- 
sidérablement ; puis la chronaxie revient à sa valeur primitive, 
tandis que la rhéobase passe brusquement à une valeur très élevée. 
On est alors arrivé à un état stable qui ne varie plus avec l'ac- 
eroissement ultérieur de la charge. Lapicque et Laugier avaient 
indiqué que cette variation systématique d’excitabilité au cours 


CHROME UC TRS OC de nDLo ls xt; LXXVI, 20 mars 1914, p. 492. 
(2) C. R: de la Soc. de biol., t. LXIX, 2 juillet 1910, p. 46. 


394 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ie déformation mécanique de la fibre nerveuse est capable 
d'éclairer les relations entre la structure du nerf ét sa fonction. 
Il restait à suivre sous le none les changements de forme 
concomitants. C’est ce que j'ai réalisé de la façon suivante : le 
tibial ou le péronier d'une Grenouille est mis à nu sur une lon- 
gueur de moins de r em. et toute la jambe, sauf le nerf, sectionnée 
entre ces deux points. Les deux tranches ainsi faites viennent bu- 
ter sur deux épingles piquées dans la plaque de liège et entourées 
de coton imbibé d’eau physiologique. Au milieu du nerf mis à 
nu, on passe un cheveu fin qu'on tend sur une poulie au moyen 
d’un plateau de myographe de Marey pouvant être chargé de 
poids. Le plateau est assez léger pour que, sous son poids seul, le 
nerf reste rectiligne ; les poids additionnels provoquent une trac- 
tion transversale qui plie le nerf vers la poulie. La striction s'opère 
sur la face latérale du nerf opposée au poids tenseur. La minceur 
du cheveu dont le diamètre est environ le tiers de celui du nerf, 
permet d’opérer sous la lamelle spéciale formant chambre humide 
que j'ai imaginée. Un déplacement rectiligne de la platine du mi- 
croscope suffit pour suivre constamment le point de striction pen- 
dant tout le phénomène. 


Dans ces conditions, en chargeant le plateau décigramme par 
décigramme, on constate les faits suivants : 
Jusqu'à une charge de r,5 gr. environ, le nerf s’étire sans qu'on 
observe de modifications des fibres nerveuses au point de striction. 
Quand la charge augmente un peu plus, les fibres se déforment 
en s'étranglant sur le bord du cheveu ; elles reprennent rapide- 
ment leur forme normale si la traction cesse ; avec une charge 
d'environ 2 gr., le phénomène change brusquement d'aspect. 
L’étranglement incomplet qu'on observait avec des charges un 
peu moindres se transforme brusquement en section totale. Sur le 
bord du cheveu, les fibres se terminent par une massue renflée 
analogue à celles qu'on voit à l'extrémité des nerfs en régénéres- 
cence. Contre le cheveu même, la gaine de myéline forme une 
vaste ampoule ovoïde dans laquelle le eylindraxe apparaît très 
renflé et souvent piqueté de fines granulations. À quelque dis- 
tance de là, au contraire, les fibres sont fortement plissées; ces 
plis deviennent plus faibles et moins nombreux à mesure qu'on 
s'écarte du point de striction et à moins d'un dixième de mikli- 
mètre, la structure est restée normale. Une fois que les fibres sont 
interrompues et que la myéline enveloppe les surfaces de section, 
le retour à l’état normal n'apparaît plus-après relâchement. 
Lapicque et Laugier obtenaient cette rupture avec une charge 
de 12 gr. sur un nerf de 0,7 mm. de diamètre tiré par un fil de 
même diamètre ; je l'observe avec une charge de 2 gr. sur un 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 355 


nerf de 0,2 mm. de diamètre avec un cheveu de 0,06 mm. ; ces 
_ chaïges sont sensiblement équivalentes : 8 gr. par mmd. 

Le parallélisme des modifications de structure et des variations 
d’excitabilité est ici encore fort intéressant à constater. Il s'ajoute 
à nos précédentes observations pour contribuer à éclairer le méca- 
nisme du fonctionnement du cylindraxe. 


DiFFUSIBILITÉ CLINIQUE COMPARÉE DE L'ACIDE URIQUE ET DE L'URÉE, 


par À. CHaurrarp, P. Bronix et À. GRiIGAUT. 


Depuis les travaux de Widal et de ses élèves, il est admis que 
l’urée se présente avec la même valeur numérique dans le sérum, 
le sang total, le liquide céphalo-rachidien, les exsudats patholo- 
giques. Des recherches de ce genre n'ont pas encore été faites 
pour l'acide urique et il nous a paru utile de voir si cette loi d'é- 
quivalence reste vraie pour l’acide urique comme pour l’urée. 

Nos analyses ont porté sur des liquides ascitiques et pleuréti- 
ques d’une part, sur des liquides céphalo-rachidiens d'autre part. 
Dans ces deux groupes de faits, les résultats ont été très différents, 

- Pour les liquides ascitiques et pleurétiques, la teneur est sensi- 
blement la même dans le sérum et dans le liquide examiné, ainsi 
que le prouve le tableau suivant : 


Teneur en acide urique 


A "+ — 
; k du sérum du liquide du liquide 

Noms : Diagnostics sanguin d'ascite pleural 
Me Mic... LS cirrhose 0,02 0,025 
NÉSBOrRS CE id. 0,03 0,032 
MSRob:::27- id. 0,03 0,035 
MÉGRAT id. à 0,039 0,031 
MePecom::.:::. trs mr 0002 01000 
MODES en id. OT 2 0080 
M° Ber........ cirrhose et pleurésie 0,025 °0,02D ‘0,025 
Me Lecom... . id. 0,0/4- - 0,047 | 0,04 


MÉNeL re. id. 0,0 0,05 0,948 


Par contre, pour les liquides céphalo-rachidiens, l'acide urique 
ne passe qu'en proportion minime, toujours très inférieure à la 
teneur du sérum. | 

Sur les 6 cas que nous avons examinés, un seul a donné le chif- 
fre relativement élevé de 0,033 d'acide urique, le chiffre sérique 
correspondant étant de 0,095. Il s'agissait d’une néphrite chro- 
nique azotémique avec 2,85 p. 1.000 d’urée et rétention associée 
d'acide urique dans le sérum, qui, par son élévation même a paru 
favoriser le passage de l'acide urique à travers la méninge. 


326 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Teneur en le urique 


| du sérum — daliquidecéphalo- 
Noms: Diagnostics RES sanguin rachid'en* 
Gros ire. ..... Etat mental DE AUNE) 0,019 
Me Mouz ...... Athérome aortique OO 10:09 
Han enr .. Néphrite chronique azotémique 0,095 0,033 
Ley .... ..... Néplirite aiguë convalescente 0,042 0,004 
More /erahes ; 0,032 0,004 
Crée ...... Paralysie diphtérique 0,040 . 6,009 


On voit donc que si dans certains cas l'acide urique et l’urée 
semblent se diffuser suivant une même loi générale, pour le tran- 
sit méningé au contraire, les choses se passent pour les 2 corps de 
façon très différente : la méninge choroïdienne laisse passer l’u- 
rée et arrête la presque totalité de l'acide urique. 

C'est là une première différenciation de diffusibilité entre les 
_deux corps intéressante à signaler au point de vue clinique et nous 
verrons dans une prochaine communication qu’au point de vue 
expérimental, d’autres différences non moins importantes sont à 
relever. 

Cette diffusibilité restreinte de l'acide urique dans le liquide 
céphalo-rachidien est un fait analogue à celui que nous avons 
déjà signalé à propos de la cholestérinémie et aux résultats déjà 
connus concernant les albumines et le glucose. 


CO 
OÙ 
wt 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 


APPLICATION DU PHÉNOMÈNE DE ‘THÉOBALD ET DOROTHEA SMITH À LA 
DIFFÉRENCIATION DES DIFFÉRENTES RACES DE PARATYPHIQUES B, 


par Besson et pE LAVERGNE. 


Theobald et Dorothea Smith ont signalé une particularité cu- 
rieuse des Bacilles paratyphiques B (rx). On ensemence un tube à 
fermentation contenant du bouillon lactosé à r/100 avec une émul- 
sion de paratyphique B ; il ne se produit pas de gaz, et le milieu 
devient alcalin. Si après 4 ou 6 jours, on réensemence avec un 
Colibacille, on constate, que, suivant la souche préalablement en- 
semencée, il y a, soit production abondante, soit production mini- 
me ou nulle de gaz ; avec les souches de Bacillus suipestifer on 
obtient une grande quantité de gaz ; avec le Bacille paratyphi- 
que B de Schottmuller et le Bacillus enteritidis, il n'y a pas ou 
peu de gaz ; dans les deux cas, il y a acidification. 

_ Nous nous sommes proposé de vérifier les expériences de 
Théobald et D. Smith, en substituant au B. suipestifer, des sou- 
. ches de paratyphiques B. isolées de selles de malades atteints de 
diarrhée aiguë... 

Au préalable, nous avons recherché si le Colibacille se déve- 
loppe en milieux liquides après culture de 5 jours des différentes 


races de paratyphiques B. Nous avons constaté qu'il n'y avait au- 


cunement vaccination des milieux, et que la culture du B. coli 
se produit dans les différents tubes après développement des di- 


verses variétés de paratyphiques B. Mais cette culture s’accom- 
pagne d'une production de gaz inégale, suivant les règles de Theo- 


bald et Dorothea Smith. 

On constate, en effet, que le Bacillus coli ensemencé dans des 
tubes où ont déjà cultivé pendant 5 jours les différentes espèces, 
donne lieu aux réactions suivantes 


B. dé Schottmuller - après 24 h, le coli donne : o dégagement de gaz. 
(Para B d'hémotulture, après 48 h....,........ Dr bulle 
culture de 5 jours) ADHES DJOUES en M. ee m'hulle: 
- B. d Acrtryck après 24 h. le coli donne : o dégagement de gaz. 
(Para B de selles à : 
; Nue après SN ere Ô : gaz. 
de diarrhée aiguë: PRIE ÉEULC aie er 
culture de 5 jours). apres 5'jours.....3. LOI TO CC. de naze 
B. de Gaertner après 24 h.: .,.°......:- o dégagement de gaz. 
Guliuseeder 5" jours) apres 48h... : 11 bulle: 
Le $ après 5 jours ..... een DUlleE 
B. de Morgan ADO SANS EL NES ASE : o dégagement de gaz. 
(culture de 5 jours) ABÉÉSATONAUN RANCE SEAL EE 9) » 
ADRÉSROMOUTS nette He) D: » 


:(t) Theobald ct Dorothea Smith. Journ. of gen. Physiology, septembre 


1920. 


358 ; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - 


Ce tableau montre donc que les Para B des gastro-entérites se 
comportent comme les B. suipestifer, et d'autre part, se distin- 
guent des Para B d’hémoculture (type Schottmuller). Il y a là 
une particularité intéressante, argument nouveau en faveur de 
l'identité du Bacille d’Aertryck et du B. suipestifer, et de la sé- 
paration du groupe du Bacille d’ ue de celui du Bacille de 
Schottmuller. 


(Laboratoire de bactériologie du Val de Grice). 


LES MILIEUX AU VERT MALACHITE ET LA RECHERCHE 
DES Salmonella DANS LES SELLES, 


par Besson et DE LAVERGNE. 


Depuis les recherches initiales de Loeffler, on sait que les mi- 
lieux au vert malachite ont la propriété de s'opposer au dévelop- 
pement rapide du Bacillus coli, et de mettre en évidence les co- 
lonies de Bacille d'Eberth qui peuvent se trouver dans les selles. 

Nous nous sommes demandé si les milieux au vert malachite. 
étaient favorables à la recherche des différentes Salmonella, si 
fréquentes dans les selles de malades atteints de « diarrhée d'été ». 
Nous avons procédé à une étude comparative avec le Bacille d'E- 
berth et le Bacillus coli, en utilisant des souches récemment iso- : 
lées de l'organisme. 


E Milieux liquides. Bouillon au vert malachite (Grubler). 


Dilution à 1/4000 Dilution à 1/1500 
ne RARE 

2% h. 45 b. 72 h. 94 h. 48h 72h 
B. d’Eberth..... Tu 75 2 2e 3€ SE + + 
Para dr. O at + O O cn 
Schottmuller . . .. ie Je SEE = : + ++ 
NeTHENCR er c4 de Ahae 0 dr SEP 2e de AE 2 Se AE 2e 2e 
Moroin serre O O + O O SE 
Castellani..... ie O EE _ O [9] Se 
Gaertner........ MO EE ge se O nt Ho 
Go ee RTE ‘ O O O O - O0 O0. 

: IT. Milieu solides. Gélose au vert malachite (Grubler). 
Dilution à 1/4000 Dilution à 1/1500 

24 h. 48 D. 72 b. 24 h. 48 h. 72h. 
B. d’Eberth..... + 3e de ds ZE A fee 
PAT morue O __ du O Se + 
Schottmuller .... ++ ++ +++ + Maat PDC 
Aertryck. 252.6 SAR AR PAP A SES FF 28 2 Dose le 
MOrcan 00.4 0: Etes + OPRGEEO + 
Castellani ....... O DE + O (@) + 

- Gaertner ....,... +++ +++ +++ ee Je LE 
COL ASE Ne In O ste SE. O O OZ 
O : pas de réduction, pas de culture. + : réduction, culture. + + + : 


cultures très abondantes, 


SÉANCE DU Î8 FÉVRIER 399 
D de 
Ces résultats montrent que, vis-à-vis de diverses espèces que 
l’on peut rencontrer dans les selles, les milieux au vert malachite 
sont inégalement favorisants : le Bacille d'Aertryck surtout, puis 
l’Eberth, puis le Bacille de Schottmuller et le Bacille de Gaertner 
poussent bien sur les milieux liquides et solides à une dilution 
de 1/1.500. Le Bacille paratyphique À se développe mal sur ces 
milieux. L'action antiseptique s'exerce nettement vis-à-vis des Ba- 
cilles de Morgan, de Castellani, ainsi que sur le Bacillus coli. 


(Laboratoire de PLUS Gites du Val de Grâce). 


360 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SUR LES ANTI-LYSINES D'ORIGINE BACTÉRIENNE, 
par F. D'HERELLE. 


J'ai insisté, à diverses reprises, sur le fait que l'étude des phé- 
nomènes fort complexes dans lesquels intervient le Bactériophage 
conduit aux pires erreurs si l’on ne prend, au cours des expérien- 
ces, que la Iyse d’une émulsion bactérienne comme critère de sa 
présence. Au contraire, la méthode des étalements sur gélose per- 
met de constater, sans aucun doute possible, la présence ou l’ab- 
sence du Bactériophage, puisqu'on peut en compter à l'œil nu 
les colonies. Il est vrai qu'en mettant en œuvre cette méthode, 
la nature du Bactériophage se trouve déterminée : chaque expé- 
rience fournit la preuve irréfutable qu'il s’agit d’un ultramicrobe. 

Le « principe lytique » introduit dans une émulsion bactérien- 
ne se répartit-il également sur chaque Bactérie, ou bien se fixe-t-il 
sur quelques-unes seulement, se multipliant ensuite à leurs dé- 
pens ? L'expérience suivante, exacte reproduction de celle de Bor- 
det et Ciuca, va nous montrer que la seconde hypothèse est la 
vraie, contrairement aux conclusions que ces auteurs en ont tiré, 
et cela parce qu'ils l’ont laissée incomplète. 

J'ai répété intégralement cette expérience (1) en employant 
le Bacille dysentérique et un Bactériophage très actif vis-à-vis de 
cette Bactérie. Les résultats ont été en tout semblables aux leurs. 
Seulement, si l'on étale sur gélose, après 48 heures et avant fil- 


tration, l’'émulsion très épaisse de Bacilles dysentériques (une cul- 


ture entière sur gélose, dans 6 c.c.) n’ayant reçu qu’une très fai- 
ble quantité de Bactériophage, aucune culture ne se développe, 
preuve absolue que le Bactériophage s'était parfaitement dévelop 
“pé: On vérifie de plus que les Bacilles de Shiga y sont AeyeneE 
résistants, ce qui va nous donner la clef du phénomène. 

Tout phénomène à une cause. Pourquoi le Bactériophage qui 
existe, et même en très grande abondance, comme nous allons le 


voir, dans le filtrat de cette émulsion chargée, ne provoque-t- il. 4 


pas la Iyse d’une émulsion légère ? 

Prenons trois tubes- contenant 10 c.c. d’une émulsion légère 
de Bacilles dysentériques ; ajoutons au premier (1) 2 gouttes de 
filtrat, au second (IT) 2 gouttes du premier tube, au troisième (IT) 
> gouttes du second, Etalons de suite sur gélose une goutte de 
chacune des trois émulsions. Plaçons les six tubes à l’étuve.. Après 
24 heures nous constatons, comme dans l'expérience ci-dessus, 
qu'aucune lyse ne s’est produite dans le tube 1, mais l’étalement 
sur gélose est stérile ; le tube Îf, qui n'a reçu qu'une très faible 


(n) TJ. Bordet et M. Ciuca, C. R. de la Soc. de biol:, 4 fév. 1922. 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 361 


quantité de filtrat, contient un liquide limpide, la lyse est com- 
plète, l’'étalement pratiqué la veille donne une culture de Bacil- 
les dysentériques parsemée de 72 plages très étendues (3 mm. de 
diamètre environ), ce qui montre que le filtrat contenait environ 
35 millions d’ultramicrobes par c.c., et que ces ultramicrobes 
étaient fort virulents, vu l'étendue des plages. Quant à l’émul- 
sion III, qui n'avait pu recevoir qu'un ou deux ultramicrobes, 
louche après 24 heures, elle est parfaitement lysée après 48 heures. 

Une conclusion s'impose : si la lyse n'a pas eu lieu dans le tube 
I malgré la présence d’un grand nombre d'ultra-microbes viru- 
lents, tandis qu’elle se produit dans les tubes IT et IIT qui en ont 
reçu-infiniment moins, c'est qu'il existe dans le filtrat une subs- 
tance inhibant l’action lytique du Bactériophage ; elle n’a pas agi 
dans ces tubes II et LIT parce que trop diluée. C’est également à 
cause de la dilution que la substance inhibante ne manifeste pas 
son action sur gélose. 

D'où provient cette substance inhibante ? J'ai démontré ail- 
leurs que la Bactérie ne reste pas passive devant l’attaque du Bac- 
tériophage mais qu’elle se défend par l'élaboration d’une anti- 
lysine. L'expérience imaginée par Bordet et Ciuca, dans un tout 
autre but, en donne une nouvelle preuve. Cette expérience prouve 
de plus que toutes leurs conceptions sur la nature du Bactério- 
phage sont continuellement contredites par les faits. Les Bacté- 
ries, suivant eux, subiraient une « viciation nutritive hérédi- 
taire » transmissible par un liquide. En réalité, c’est le contraire 
‘qui se produit ; semblables en cela à tous les êtres vivants : atta- 
quées, elles se défendent. | 


362 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Du RYTHME DE L’ÉLIMINATION DES CHLORURES AU COURS DE 
NÉPHRITES HYDROPIGÈNES, 


par P.L. Viore. 


Pour étudier le rythme de l'élimination des chlorures au cours 
de néphrites hydropigènes, j'ai employé la méthode suivante 
recueillir 4 mictions successives, de demi-heure en demi-heure, 
émises sous l'influence de Moon de 4oo gr. d’eau absorbés 
pendant les 4 premières demi-heures. 

La première série de recherches a été faite sur Vien. (Service 
du P' M. Labbé). Lorsque j'entrepris l'étude de ses éliminations, 
ce malade présentait un œdème volumineux des membres infé- 
rieurs remontant jusqu à la racine des cuisses, congestion œdé- 
mateuse des bases pulmonaires : œdème de la face et des pau- 
pières ; œdème de la pupille. Il éliminait 2,18 gr. de NaCI par 
24 heures, avait 7:5 gr. d'albumine, 1 gr. ie sanguine: des 
éliminations urinaires d'environ 1.6b0 gr. par 24 heures ; une 
tension artérielle de Mn 11,5, Mx 20,5. Poids : 77,300 kgr.. ce 
malade est au régime Hoi Ê 

Les résultats obtenus montrent que, chez ce malade, quelle que 
soit la quantité d’eau éliminée, l'urine constitue, au point de vue 
de l'élimination chlorurée, une solution saline de concentration 
absolument constante, au cours des ÿ émissions bi-horaires suc- 
cessives de chaque jour. L'écart observé chaque jour ne dépasse 
en effet que de peu l’ordre de grandeur de l'erreur ‘que comporte 
la méthode d'analyse (Charpentier-Vohlard) avec la dure des 
solutions employées. 

L'élimination uréique présentant des écarts normaux, je n a 
pas jugé nécessaire d'en poursuivre l'étude dans le cas particulier. 

On voit, d'autre part, que, chaque jour (à part le 26 janvier, 
où le malade non seulement ne diminua pas, mais augmenta de 
poids), la moyenne des éliminations chlorurées des g émissions 
est un petit peu plus élevée que la veille. L’élimination chlorurée 
va donc en s’améliorant très légèrément chaque jour ; cependant 
les solutions salines successives représentées par chaque émission 
bi-horaire restent encore chaque jour strictement identiques, les 
écarts étant toujours les mêmes, à quelques centigrammes près. 

Or, chez l'individu normal, dans les mêmes conditions d’expé- 
rienee, il en est tout différemment. Les mictions bi-horaires don- | 
nent des chiffres d'émission chlorurée très différents, variant le 
plus souvent de 5 à 10 gr. p. 1.000. 4 

T1 était donc intéressant de rechercher à quel moment ce malade 
commencerait à éliminer des quantités successives de NaCI pré- 3 


SÉANCE DU 18 FÉVRIER 363 


sentant ces écarts importants propres au rythme normal d’élimi- 
nation des chlorures. Mais je fus obligé de cesser l'expérience après 
plus d’une quinzaine de jours d'observations, ce malade n’arrivant 
pas à éliminer de doses notables de NaCI et l’expérience se répé- 
tant toujours identique avec ses solutions de concentration fixe. 

J'ai alors poursuivi en quelque sorte cette première expérience 
chez un deuxième malade qui, après avoir eu des œdèmes nota- 
bles, les vit disparaître et s’améliora rapidement, 

Prév. E. (Service du P' M. Labbé). Néphrite aiguë hydropigène 
et hématurique. Le malade est au régime déchloruré. 

Chez ce malade, on voit les écarts des éliminations successi- 
 ves de NaCI de demi-heure en demi-heure augmenter dès que les 
œdèmes commencent à nee Tout d'abord, ces écarts 
moyens d'élimination sont de o 99; puis ils passent à 1,93 gr. 
1,89 QT., I,ÔI gr., 2 gr., alors qu'avec le sujet précédent, ils res- 
ident A 0,00 LT., 0,21 ST., 0,29 £T., 0,09 £T., 0,22 8T., 0,23 £T., 
DES, 0,24 97.: 0,17 07. 

Il est, d'autre part, à noter que l'élimination franche des chlo- 
-rures en rétention a précédé de plusieurs jours l’élimination nor- 
male de l’eau. Le rein éliminant déjà parfaitement les chlorures 
qu'il répondait encore très mal à l'élimination provoquée d’eau. 
Les éliminations aqueuses n’apparurent supérieures aux inges- 
tions aqueuses que beaucoup plus tard. 

En résumé, on voit que, dans le cas particulier de néphrite 
hydropigène avec grosse rétention chlorurée (le malade étant au 
_ régime déchloruré), quelle que soit la quantité d’eau absorbée et 
éliminée, les reins n'ont pu laisser passer qu'une solution de NaCI 
de concentration absolument fixe, concentration maxima inva- 
riable chaque jour, mais variable en plus ou moins, d'un jour 

à l’autre, suivant qu'il y à améliration ou aggravation de l’état 
ii Ce n’est que lorsque le rein redevient - anchement perméa- 
ble aux chlorures qu’on commence à observer des écarts dans le 
taux chloruré des éliminations successives journalières. Chez le 
sujet sain, ces écarts sont de plusieurs grammes, dans les condi- 
tions de l'expérience. 


oo de P° M. Labbé et Institut d Ra oloai) 


304 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


L'ORIGINE PÉRIPHÉRIQUE DES ONDES PLÉTIYSMOGRAPHIQUES 
RESPIRATOIRES CHEZ L'HOMME, LEUR IDENTIFICATION AVEC LES ONDES 
DE TRAUBE-HERING, 


par À. Mouceor. | 


Notre note du 26 novembre 1921, au sujet des « ondes pléthys- 
mographiques de périodicité respiratoire en aval d'une contre- 
pression supprimant les pulsations artérielles », vient d'être l’ob- 
jet d’un commentaire de la part de Constantin et Soula, in Presse 
médicale, 11 février. Nous sommes fort reconnaissant envers ces 
auteurs d' avoir stimulé notre zèle à revoir les documents graphi- 
ques recueillis ultérieurement dans le service hospitalier du 
_D° Laubry et destinés à élucider le mécanisme (origine intratho- 
racique ou périphérique nerveuse ?) de la production de ces modi- 
fications périodiques de volume de la région brachiale inférieure 
chez l'Homme dyspnéique. Cette révision nous amène à délaisser 
la théorie mécanique que prônent Constantin et Soula, et à 
conclure à l'origine périphérique vasomotrice. 

I. L'inscription simultanée de la courbe respiratoire, négligée 
par Pons, signale le sens des variations pléthysmographiques : 
augmentation inspiratoire, diminution expiratoire. De plus, les 
sujets examinés n'ont pas d’arythmie sinusale, donc ces sujets 
se trouvent dans les conditions voulues pour que la pression intra- 
aortique s’abaisse en inspiration, et s'élève en expiration. 

Le sens des variations remous constatées “en aval du 
brassard proximal est donc diamétralement opposé à à celui qu’il 
serait logique de trouver en cas d’une origine mécanique intra- 
thoracique se faisant sentir par le canal artériel resté perméable. 
(Nos malades avaient des artères humérales fie on nor: 
. males.) 1 

IL. La preuve s'acquiert grâce à . qui à lieu en aval 
d'une contrepression pneumatique juste suffisante pour que les 
pulsations ne soient recueillies, en aval, que d’une façon pério- 
dique. Deux tracés reproduits ci-contre en font foi. Les pulsations . 
n'existent qu'au niveau des bas-fonds de la courbe pléthysmo- 
graphique, donc à la fin de l’expiration. La contre-pression pneu- 
matique restant constante dans le brassard proximal, c’est donc 
la pression intra-artérielle qui varie et qui augmente à l’expi-: 
ration, de façon à faire franchir moméntanément l'obstacle aux 
pulsations artérielles. D'autre part, l'amplitude des pulsations 
recueillies par le brassard compresseur proximal diminue à l’ins- 
piration, augmente à l'expiration, et traduit par là les variations 
de la pression artérielle maxima. En somme, il y a : a) à l'ins- 


SÉANCE DU 18° FÉVRIER 307 


piration, D de la pression aortique, qui empêche les 

pulsations de passer en aval du 1° brassard ; la courbe volumé- 

trique (2° brassard) s'élève ; b) à l’expiration, augmentation de la 

pression intra-aortique qui permet aux ondes pulsatiles de passer 

en aval du brassard ; la courbe volumétrique distale s’abaisse. 
(Pour la technique, voir ici même, 28 janvier 1922.) 


[1 y a donc discordance absolue entre le sens des ondes (sens 


précisé par nous) et les variations respiratoires de la pression intra- 


aortique. Par contre, ce sens est en concordance stricte avec celui 


_ des ondes vasomotrices, de périodicité respiratoire, dues à l’acti- 


 vité automatique du centre bulbaire, telle que l'ont établie les 


expériences de Traube et Hering, de Nolf et Plumier, de Carlo 
- Foa, etc. Elles paraissent bien être l'expression oncographique du 
_« mécanisme nerveux périphérique des variations de la pression 


_ intra-aorlique » (Delezenne, Tournade et Maurice Chabrol). 


. l'abaissement inspiratoire de la pression aortique coïncide une 
vasoconstriction antagoniste des artérioles et des capillaires, et 
. vice versa. Elles représentent l'effet de l’automatisme périodique 


du centre vasomoteur du bulbe (Foa) et sont plus marquées sur 


le sujet dyspnéique, parce que les variations respiratoires de la 
pression aortique sont, elles aussi, plus intenses. Nous concluons 


donc à l’origine périphérique ; bien que Pachon et Fabre aient 


démontré que pour oblitérer l'artère il faut une contrepression 
- pneumatique circulaire supérieure de 2 c.c. de Hg au taux qui 


BioLocre. ComPTEs RENDUS. — 192:. T. LXXXVI. 25 


* Le AUS 
j'ée 7S 


RYAVe F r r 
D00 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


arrête les ondes sphygmiques, nous nous croyons autorisé à 
identifier avec les ondes de Traube-Hering les variations volumé- 
triques d'un segment de membre res chez l'Homme dans 
les conditions bn 

Quant à la vasoconstriction périphérique inspiratoire, nous ne 
l'avons pas inscrite, mais on peut la lire sur les très beaux tracés 
de pouls total du doigt (in Thèse Pradina) prélevés sur l'Homme 
sain par Constantin et Soula, à l’aide de leur méthode électro- 


NA hr fr NAN An 


magnétique, procédé très sensible et délicat. Il reste à expliquer 
pourquoi, chez les cardiopathes dyspnéiques, les ondes ne mon- 
rent plus exactement le même synchronisme avec les périodes 
respiratoires. Nous en trouvons l'explication suffisante dans le 
fait bien connu que stase périphérique et parésie vasomotrice font 
partie essentielle du syndrome asystolique ; c’est pourquoi les 
ondes sont en retard sur les phases respiratoires, en cas de 
dyspnée d’origine cardiaque. 
(Laboratoire cardiologique du D° Laubry, Hôpital Cochin.) 


(19) 367 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1922 


SOMMAIRE - 


- AuBEerTIN (E.) : De la valeur 
pratique de l’hémoclasie diges- 


_ tive, signe d'insuffisance hépa- 


tive et déterminisme du signe du 
sou de Pitres,dans diverses affec- 
tions de la pièvre et du poumon. 


HO A. RS Date 27 Durrenoy (J.) : La gommose 
Boxneron : L'action analgésique du bois de Châtaignier ......... 20 

- de l’adrénaline dans certaines - Pacxon (V.) et Perireau (C.) : 

formes de névralgie ophtalmique. 26 | Sur la réalité du caractère bifide 
OREYx : Fréquence compara- de la secousse réflexe patellaire.. 28 


Présidence de M. Pachon, vice-président. 


FRÉQUENCE COMPARATIVE ET DÉTERMINISME DU SIGNE DU SOU 
DE PITRES, DANS DIVERSES AFFECTIONS DE LA PLÈVRE 
ET DU POUMON, 


par CREYX. 


Si l’on ausculte en un point de la poitrine d’un sujet normal 


… pendant qu'en un point symétrique on percute à l’aide de deux 


bu “4: 


pièces de monnaie faisant office de plessimètre, l'oreille perçoit 
un bruit sourd, comparable à celui que l’on obtient en frappant 
sur un madrier (bruit du bois). Pitres a démontré qu'au cas d’é- 
panchement pleural libre de la grande cavité et dans les limites 
de la matité, ce bruit devenait clair et argentin (bruit de fer). Le 
phénomène n’est pas strictement pathognomonique, car à tra- 
vers un gros foie, une rate hypertrophiée, on en a réalisé la pro- 
duction. De même, mais exceptionnellement cette fois, on l’a 
trouvé dans certaines congestions pulmonaires massives, (spléno- 


pneumonie), tandis qu'il a toujours fait défaut chez les malades 


308 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (20) 


porteurs de condensations banales sn ou tubercu- 
leuses. 

On peut donc dire à juste titre que le signe du sou: constitue 
un élément de diagnostic important, d'autant que, d’après ses pro- 
tagonistes, il traduirait la présence d’un épanchement quelcon- 
que, séreux, séro-fibrineux ou purulent (Pitres et Sieur). Sieur 
produit surtout des observations d’adultes atteints d’hydrothorax 
où de pleurésie séro-fibrineuse. Il a joint deux observations de 
pleurésies purulentes (liquide séro-purulent dans un cas, franche- 
ment purulent dans l’autre), sans faire mention d’examen bacté- 
riologique. Moussous qui a inspiré la thèse de Lamarque, a insisté 
sur la valeur du signe du sou dans la pleurésie chez l'enfant. Sur 
sept observations, cinq concernent des pleurésies puruléntes, et 
deux des pleurésies séreuses. Si, en ce qui concerne les pleurésies 
purulentes, nous ne trouvons pas mention des caractères macros- 
copiques du pus, nous savons qu à l'examen bactériologique, il 
s'agissait : une fois de Pneumocoque, une fois de Streptocoque, 
une fois d'association de ces deux microbes. L'âge des enfants 
variait de 1 à 8 ans. Moussous et Lamarque ont réalisé des épan- 
chements pleuraux expérimentalement et confirmé, dans ces con- 
ditions, la valeur diagnostique du signe du sou. Comme Pitres et . 
Sieur “ ont toujours noté son absence dans les condensations 
pneumoniques ou broncho-pneumoniques. 


Voici les résultats des remarques que nous avons Rite Nous - 


n'avons, jusqu'à présent, rencontré aucun cas d’épanchement 
pleural séreux ou séro-fibrineux, où le signe du sou de Pitres fût" 
en défaut, quel que fût le côté atteint. Nous l'avons trouvé fort M 
net dans la splénopneumonie (trois fois à gauche, une fois à 
droite). Nous l’avons également trouvé dans l’œdème pulmo- 
naire aigu des hypertendus diastoliques décompensés (deux cas) 
et dans l’œdème pulmonaire subaigu de la néphrite hydropigène “ 
(trois cas), affections où il n’a point encore été signalé, à notre M 
connaissance. Pour ce qui est des pleurésies purulentes, nous 


croyons devoir faire d'importantes réserves. Si nous l’avons noté 
dans trois observations (deux pleurésies purulentes à Streptoco- « 


ques, une pleurésie purulente tuberculeuse), par contre il faisait 
. défaut dans quatre observations : (une pleurésie purulente à 
Streptocoques, trois pleurésies purulentes à Pneumocoques). Rap- 
prochant de ces chiffres ceux plus saisissants de Duvergey (signe M 


du sou négatif dans neuf cas), de Damade (signe du sou négatif 


six fois sur six, dans les pleurésies purulentes post-grippales : 
Streptocoque, Pneumocoque, épanchement aseptique), nous som- « 
mes enclins à considérer l'absence de ce signe du sou comme un « 
symptôme négatif de valeur dans les pleurésies purulentes, chez 
l’adulte, du moins, où toutes ces constatations ont été faites. Dans 4 


(24) SÉANCE DU Ÿ FÉVRIER 369 


quelques cas de pleurésie purulente, il nous a, de plus, été pos- 
sible, à la suite d'interventions chirurgicales ou d’autopsies, d’é- 
tablir une relation entre l’absence du signe du sou et certaines 
données anatomo-pathologiques. Ces derniers facteurs nous ont 
paru les suivants : caractère grumeleux du pus, présence, tant à 
la surface du poumon qu'au niveau de la paroi endothoracique, 
de strates fibrinoïdes ou de véritables couennes fibrino-purulentes 
épaisses, forte densité du pus, hépatisation pulmonaire sous-ja- 
cente à l’épanchement. 

Pour qu'il y ait signe du sou, c'est-à-dire pour que les harmo- 
niques aiguës du son de percussion soient perçues par l'oreille, 
il faut que le milieu traversé par les vibrations sonores soit homo- 
gène. Une telle condition est évidemment réalisée dans les épan- 
chements séreux ou séro-fibrineux ; le poumon est rétracté contre 
la colonne vertébrale si le liquide est abondant, aucun obstacle 
ne s'oppose dès lors à la propagation des ondes sonores. Si, d’au- 
tre part, le volume du liquide est faible, ie poumon surnageant 
le bruit du sou sera nettement entendu dans la zone sous-jacente. 
Même condition favorable au cas de splénopneumonie (œdème 
inflammatoire) ou d'’œdème (mécanique ou dyscrasique de l’or- 
gane). Ici comme là, il est légitime de parler de véritable épan- 
chement intrapulmonaire (qui d’ailleurs peut n'être pas exclusif 
d'un épanchement pleural concomitant). 

Les pleurésies purulentes au contraire, semblent généralement 
comporter des conditions défavorables à la production du phéno- 


mène : bloc d’hépatisation pulmonaire, strates fibrinoïdes, et 


couennes fibrino-purulentes recouvrant l'organe ou tapissant la 
paroi, sont autant de milieux hétérogènes (densités différentes) 


, qui éteignent les harmoniques aiguës du bruit métallique. Ajou- 


tons à cela la diffraction des ondes sonores au niveau des parti- 
cules purulentes quand l’épanchement est grumeleux, et nous 
comprendrons sans peine la raison de ce que nous venons 
d'avancer. 


DE LA VALEUR PRATIQUE DE L'HÉMOCLASIE DIGESTIVE, 
SIGNE D'INSUFFISANCE HÉPATIQUE, 
par E. AUBERTIN. 


Une hémoclasie digestive survenant chez un malade ne pré- 


‘sentant aucun signe d'insuffisance hépatique peut signifier qu'il 


n'existe, chez ce malade, qu’une insuffisance dissociée de la fonc- 


tion protéopexique du idiel Cependant, deux remarques me pa- 
raissent s'imposer. 


370 F RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


Tout d'abord, l'épreuve en question est ae sur lé tude com- 
parative de modifications, survenant sous l'influence d’une cause . 
donnée, d’un certain nombre d'éléments vasculo-sanguins. Mais 
en réalité, il semble bien que la plupart de ces éléments ne pré 
sente pas une fixité constante qui permette de les étudier toujours 

avec fruit sous l'influence d’un seul facteur. C’est ainsi qu'il y a 
des causes, si minimes, capables d’influencer la coagulation san- 
guine, qu'il est bien difficile de pouvoir la mesurer exactément 
d’une façon pratique et courante ; j'ai essayé de le faire dans mes 
recherches, mais sans succès. La tension artérielle, surtout, en ce M 
qui concerne la Mx, mais mème la Mn aussi, du moïns chez les 
tuberculeux, est susceptible, elle aussi, de présenter des varia- 
tions de l’ordre de grandeur de celles que l’on trouve le plus sou- : 4 
vent dans l’hémoclasie digestive, sous l'influence d’une foule de 
petites causes (émotions, quintes de toux, malaises consécutifs à 
la prise de lait faite à contre-cœur, etc.). Et si la formule leuco- 
cytaire est peut-être plus stable, quand on la recherche toujours … 
dans le même territoire vasculaire tout au moins, (doigt, oreille, 
etc.), la leucocytose par contre, peut présenter à jeûn des varia 

tions souvent considérables, comme on en peut juger par les 
exemples, pris entre plusieurs autres, de ce tubereuleux chez le 

quel j'ai trouvé à jeûn, de 20° en 20° : 9.900-4.960- 7 750-8.790- 
5.890 Jeucocytes ; et de cet autre malade en poussée évolutive 

dont j ‘ai étudié l’équilibre vasculo-sanguin durant 3 heures, d'a 

bord à jeûn, puis, en période digestive : 


W 


Tension artérielle : 


Heures .. Mx Mn Leucocytose 2 
oo Ve ci . 2600 TR 
7,50! 13 | 8 15.500 ; 55 
8,10’ 13 7-8 . 16.120 54 
Ba. 14 7-8 19.840 v& 
_ Ingestion de 200 gr. de lait à 8 h. 35° F 4 
8,54! ‘13 8 15.500 2 
9,13/ 14 8 15.500 E 
0,34" ! T1 7 16.740 54 
9,52" DT 7 17.560 4 
10,9” TT 7 16.120 : 526 
10,007 13 8 ‘ 21.700 ‘ : 


On voit de suite que si je m'étais contenté, avant la pese de. 
lait de faire un seul examen à 8 h. 32 par exemple, je n aurais 
pas manqué de conclure à la production, 20° après l'ingestion, 
d’un superbe choc hémoclasique. En réalité, il est bien possible. 
que celui-ci se soit produit dès ce moment, mais on conviendra 
tout de même que des résultats semblables sont assez difficiles. 
à interpréter, surtout si l’on remarque que la tension artérielle. 


(23) SÉANCE DU / FÉVRIER ot 


ne. s’est modifiée que 4o’ après la leucopénie et alors que celle- 
ei commençait déjà à disparaître. 
_ De plus, s’il est vrai qu'un choc hémoclasique puisse se pro- 
duire en période digestive sous l'influence d’une insuffisance hé- 
patique, il est vraisemblable aussi que d'une part, certains fac- 
teurs sont susceptibles d'intervenir dans la production de ce phé- 
nomène pour l’enrayer ou le précipiter : troubles digestifs, (Mau- 
 riac, Langle) ; rapidité plus ou moins grande d'absorption du 
‘lait, (Pagniez et Plichet), ete. ;’et d'autre part, puisque le système 
neuro-végétatif intervient dans la production du choc hémoclasi- 
que, (Tinel, Santenoise, Pagniez, Garrelon), il est facile de con- 
cevoir que, même en période digestive, des facteurs variés peu- 
vent influencer aussi ce système. Et c'est vraisemblablement la 
raison pour laquelle on peut, chez un même malade, sans que 
cependant aucune modification soit survenue dans son état, ne 
pas observer à nouveau une épreuve d’hémoclasie digestive posi- 
tive, alors qu'elle l'était quelques jours auparavant. 

Aussi semble-t-il qu'on doive, chez les tuberculeux tout au 
moins, ne tenir compte des résultats fournis par cette méthode, 
qu'autant qu'ils s'accordent avec ceux que donnent les autres si- 
gnes les plus satisfaisants d'insuffisance hépatique. 

$ Ed 


: LA GOMMOSE DU BOIS DE CHATAIGNIER, 


par JEAN DUFRExoY. 


_ De la gommie se dépose dans le bois de diverses plantes, par 
exemple à la suite d'infections parasitaires. Cette gomme peut, 


A 


_  ligneuses ; v, vaisseaux ; g, gomme ; w, membrane lignifiée en voie de 
 gommification sur place. : 


318 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX ECC) 


dans les vaisseaux, provenir de la dégénérescence des thylles (x). 
Les bois, comme ceux du Châtaignier, qui forment normalement 
des thylles, exagèrent leur formation sous des excitations para- 


FR 
A 
DEA 
XI 


le? 
Sa 
me 


HAS 


NS 
2e 
VS: 


Fic 2. — Gommose du bois de cœur d’une racine de Châtaignier âgé, mou- 
rant de l’Encre (Artea, B. P.), G, bois bruni, dont les vaisseaux sont obs- 
strués de thylles, les cellules emplies de gomme colorable par la phloro- 
glucine ; ax, bois non coloré ; co, écorce. ; S 

Fic. 3. — Gommose du bois d’un chancre radical (C. tr.), f. p. ; fibres péricy 
liques ; s, s1, assises subéreuses cicatricielles ; rh, rhytidome ; g, gomme de 
blessure dans le bois mis à nu. À, détail du phelloderme ; C, zone cambiale. 


sitaires : certains Châtaigniers âgés, tués brusquement par la ma- 
ladie de l’encre, montrent la lumière de leurs vaisseaux ligneux 
complètement obstruée par des thylles plus ou moins gommifiés. 

De la gomme peut se déposer dans les vaisseaux ligneux, en 
l'absence de thylles, comme dans les cellules ligneuses. Une gom- 
mose prononcée peut s’observer dans le bois des radicelles formées : 


(6 9) Pl Dufrénoy. Les maladies des Melons. Ann. serv. épiphyties, 1921. 


(25) SÉANCE DU 7 FÉVRIER 313 


par les Châtaigniers malades de l'encre, alors même que ces ra- 
dicelles se terminent par des mycorhizes exubérantes. 
C'èst surtout le bois mis à nu par les chancres caulinaires ou 


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Fic. 4. — Gommose dans le bois d’une tumeur chancreuse de racine de jeune 
Châtaignier. 3 

mæ, bois normal ; c1, c2, assises cambiales ; s, sx; assises subéreuses cicatri- 
cielles ; f. p. fibres péricycliques ; rh, rhytidome ; k, cellules phelloder- . 
miques mortifiées emplies de gomme zx1, fibres tordues, formant des îlots 
Jigneux au milieu du parenchyme ligneux hp, hyperplasié et atteint de 
gommose ; f. trachéides et cellules ligneuses géantes ; r. m. rayons médul- 
laires épanouis en éventail. 4j 


radicaux, que la gomme envahit. Cette gommose histologique, 
productrice de la gomme de blessure, est surtout superficielle et 
locale. La gommose par thylles est profonde, et provoquée à dis- 
PHHtAnCe 0 > é à 


! 


974 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


. Ces deux formes de gommose doivent être distinguées de celle 
qui procède de la gélification de la lamelle moyenne des mem- 
branes. 


(Station de pathologie Vénétie de Brive).- 20 


L'ACTION ANALGÉSIQUE DE L'ADRÉNALINE 


DANS CERTAINES FORMES DE NÉVRALGIE OPHTALMIQUE, 
par BoNNEroN. 4 


L'observation clinique nous à permis de mettre en évidence une 


propriété pharmaco-dynamique de l’adrénaline que nous pouvons. 
ainsi définir : dans les névralgies de la branche ophtalmique liées É 
à un état infectieux, où la crise douloureuse est précédée d’une 


aura vaso-motrice, l’instillation dans les culs de sac conjoncti- 
vaux de quelques gouttes d’une solution d’adrénaline à 1/1000 
peut conjurer cette crise. 
Si l'instillation est trop tardive, ini, par exemple s installer 
les prodromes de larmoiement, de photophobie, de congestion 
péri-oculaire muqueuse et cutanée, la douleur éclate aussi violente. 
et aussi aiguë. Mais la durée de la crise est très notablement | 50 
abrégée. Enfin, si l’adrénaline est instillée au cours même de 
l’accès névralgique, son action analgésique paraît être à peu près 
nulle. L'utilisation de solutions plus diluées diminue le pouvoir 
analgésique de l’adrénaline. L’addition de cocaïne ne l’augmente 
_ pas. L'emploi isolé de la cocaïne est demeuré sans effet. 
Dans un cas de névralgie ophtalmique de la forme ci-dessus 
définie, résistant depuis deux mois à tous les analgésiques et anes- 
thésiques connus, la simple instillation d’adrénaline à 1 p. 1000 
n'a pas seulement conjuré les crises douloureuses, mais elle a : 
amené, en moins de quinze jours, une disparition complète de 
tout phénomène inflammatoire. 714 
Ces constatations nous paraissent présenter un certain intérêt “2 
au double point de vue biologique et clinique. BE 
L'action analgésique de l’adrénaline est inséparable de son pou- 2 
Voir vaso-constricteur qui s'exerce d’une façon quasi instantanée 
après l’instillation. Les autres effets sympathico-toniques de l’hor- 
mone ne paraissent pas devoir entrer ici en ligne de compte. Entre 
l’anémie locale et fugace produite par l’adrénaline et la dispari- 
tion de la douleur existe-t-il un lien de cause à effet ou bien les 
deux phénomènes sont-ils simplement superposés ? : 
Dans son essai sur l’histologie de la douleur, le P' G. Dubreuil 
nous a montré l'importance considérable de la congestion vei- 


(27) SÉANCE DU 7 FÉVRIER 379 


neuse et de la vaso-dilatation dans l’'hyperesthésie cutanée, Il sem- 
blerait donc logique d'admettre qu'une vaso-constriction énergi- 
que püût engendrer l'effet inverse et, sur un territoire enflammié, 


émousser la sensibilité locale. Mais une semblable hypothèse ne 


résiste pas à la critique : en ce qui concerne l’effet de l’adrénaline 
sur le$ terminaisons nerveuses de l’ophtafmique, elle n’apparaït 
pas on insuffisante : elle est fausse. Voici pour quelles 
te + 
° L'action vaso- -consirictrice de l’adrénaline est fugace ; elle 
dé quelques minutes, puis une vaso-dilatation lui di suite. 
Au contraire, l’action analgésique de l’hormone sur la douleur 
est durable, puisqu une instillation précoce supprime la crise. 
2° L’instillation tardive d’adrénaline ne supprime pas la dou- 
leur, n’en atténue même pas la violence, mais en abrège la durée. 
3° L'instillation du vaso-constricteur en pleine crise reste sans 
effet. : 
Sans entrer ici dans le détail des observ ations cliniques nous 
devons citer le cas d'un de nos malades, vieux syphilitique, qui 
au cours d’une grippe fit des phénomènes de myélite accompa- 


. gnés d’éruption purpurique aux deux jambes, puis brusquement, 


Î 


fut atteint d’une localisation oculaire tellement aiguë que nous 
portions, au début, le diagnostic erroné tenonite séreuse. La crise 
douloureuse atroce, survenant avec une régularité cyclique toutes 
les trois heures, précédée et accompagnée de troubles vaso-mo- 
teurs très accusés, qui ne s'effaçaient d'ailleurs jamais complè- 
tement dans les intervalles. Les prodromes consistaient en une 
sensation de fourmillement à la pommette. L'instillation d’une 


goutte d’adrénaline à ce moment précis arrétait net l’évolution de 


la crise et le malade se sentait pris d’une sorte de torpeur somno- 
lente qui durait une heure environ. Si le malade attendait l’ap- 
parition des premières douleurs lancinantes oculaires et péri-orbi- 


aires pour instiller l’adrénaline, la crise douloureuse éclatait 


avec toute sa violence habituelle, mais ne durait que deux ou trois 
minutes. Avant l'emploi du médicament et malgré tous les hyp- 


_notiques et les analgésiques, elle durait de trois quarts d'heure 


à une heure. En outre, l'emploi de l’adrénaline espaça de plus en 
plus le retour des crises, si bien qu'en moins de deux semaines 
le patient se trouvait complètement guéri. La conjonctive bul- 
baire avait, en outre, repris sa coloration normale. 

C’est l’observation de ce cas particulièrement net, qui nous a 
suggéré l'hypothèse suivante concernant l’action analgésique et 
curative de l’adrénaline. Le caractère cyclique de la douleur et son 
aura vaso-motrice semblent indiquer qu’une véritable décharge 
toxhémique est à la base du processus. Les produits irritants Le 


x 


borés par l'organisme sont entraînés à un moment donné par le 


316 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (28) 


torrent circulatoire et viennent en vertu d’un chimiotropisme po- 
sitif se fixer dans les tissus sensibilisés à leur action. Ces tissus 
réagiront jusqu'à épuisement de la charge toxique. Dans ces con- 
ditions, l’action analgésique de l’adrénaline s ‘expliquerait par le 
fait que, -administrée à temps, elle isolera la région sensibilisée 
pendant la décharge toxhémique, que l'ondée sanguine disper- 
sera ailleurs. Le médicament n’aura qu’une action partielle si une 
partie de l’ondée sanguine irritante a pu déposer ses produits dans 
les tissus ; enfin, son action sera inopérante s’il est administré 
après que la charge toxhémique a été intégralement absorbée 
par la région sensibilisée. L'action curative de l’adrénaline peut 
également être expliquée par notre hypothèse. L'action isolante 
de l’adrénaline, administrée en temps voulu, prévient l’impré- 
gnation des tissus par l’agent irritant, favorise secondairement 
l'élimination des charges toxiques antérieurement accumulées et 
‘annule ainsi, progressivement, la sensibilisation morbide de la 
région aux poisons véhiculés par le sang. 


SUR LA RÉALITÉ DU CARACTÈRE BIFIDE DE LA SECOUSSE 


RÉFLEXE PATELLAIRE, . 
par V. Paco et GC. PETIrEAU. 


Depuis longtemps les neurologistes ont été frappés par la forme 
particulière de la contraction musculaire du quadriceps fémoral 
dans le réflexe patellaire. En effet le gonflement musculaire con- 
sécutif au choc pré-rotulien contraste, par la complexité du tracé 
qu'il donne à l'inscription graphique, avec la simplicité.de la-se- 
cousse directe classique du raccourcissement telle que la fournit. 
en particulier le gastrocnémien de la Grenouille. Signalés d’a- 
bord par Brissaud (x) ces caractères spéciaux ont donné lieu, à 
la suite en particulier des travaux de neurologie de guerre, à des 
interprétations diverses. Tous les graphiques publiés, obtenus 
généralement grâce à un myographe de Marey disposé sur le 
muscle et conjugué avec un tambour inscripteur, présentent 
deux ondulations RAP PET (Bet y de la figure), objets des dis- 
cussions. 


Pour Stroh] (2) 8 est une FÉRORSS directe du muscle Re 


(x) Brissaud.. Thèse, Paris 1880. 

(2) A. Strohl. Sur une technique d'examen des réflexes par la méthode. 
graphique. Annales de médecine, t. IV, 1917, p. 315. Sur l'inscription gra- 
phique des réflexes tendineux. C. R. dette Soc. de biol., 1918, p. 5or. î 


(29) SÉANCE DU 7 FÉVRIER 911 


et y la véritable contraction réflexe. Piéron (r) voit dans cette 
dualité graphique une preuve de la dualité physiologique du mus- 
cle selon l'hypothèse de Bottazzi : $ représenterait le gonflement 
des myofibrilles, y celui du sarcoplasme, tous deux par voie ré- 
flexe. Enfin Castex (2) accuse l'inertie des appareils transmetteurs 
d’être seule responsable de ces accidents en créant artificiellement 
par ses vibrations propres, des ondes sans signification physiolo- 
gique quelconque. À l’appui de sa conception, cet auteur, opérant 
avec des tiges rigides sans membranes élastiques obtient (aucun 


CE AS à 2 na y ro 


Fic. 1. — Tracé supérieur : myogramme réflexe graphique du quadriceps fé- 
moral. — Tracé inférieur : myogramme optique du même muscle. 


tracé n’a été publié à notre connaissance) des graphiques à ondes 
uniques. Etant donnée l'importance clinique en accord avec leur 
interprétation, et que les différents auteurs cités ont voulu attri- 
buer à ces ondes, il nous a paru indispensable de préciser, avant 
tout essai d'interprétation, l’existence ou non des accidents mis 
en cause. 

_ Pour éliminer l'influence possible ‘des transmissions élastiques 
et aériennes, il fallait substituer à la méthode graphique un dis- 
positif permettant l'enregistrement direct du phénomène sans in- 
_termédiaire inerte. Nous pensons avoir réalisé cette condition par 
l’emploi de la méthode optique dont nous présentons la techni- 
que et les résultats. 


(x) Piéron. Recherches sur les réflexes, C. R. de la Soc. de biol., 19179, p. 4ro:; 
1918, p. 2. 

(2) Castex. Inscription directe du réflexe rotulien. C. R. de la Soc. de biol.. 
HOT, D 07 


318 a RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX - 


Le sujet en expérience est assis, la cuisse fléchie à 90° sur le 
bassin et soutenue au creux poplité par une barre rigide sur la- 
quelle elle s'appuie en résolution complète, la jambe pend verti- 
calement et le pied est immobilisé par des liens. Le choc pré-ro- 
tulien est produit par un marteau de Babinski à déclenchement 
électrique. Sur la peau de la face antérieure de la cuisse, à la 
région moyenne, nous plaçons un fragment de liège supportant 
une ampoule électrique de lampe de poche, un courant convena- 
ble rend celle-ci lumineuse ; l’ensemble liège ampoule, très lé 
ger, est maintenu en contact étroit avec la peau par une sangle 
fixée en son milieu au liège, libre à ses deux chefs qui pendent 
de chaque côté du membre tendus par deux poids de 5o gr. : 

À chaque contraction musculaire, l’ampoule est soulevée d'un 54 
mouvement vertical qui traduit le gonflement du muscle et seu- 
lement ce gonflement à l’exclusion de toute vibration parasite. 
Nous photographions ce déplacement à l'aide d’un. appareil ani- 
mé d’un mouvement uniforme qui déclenche lui-même électri- 
_quement le marteau de Babinski quand le point lumineux entre 
dans le champ de l'objectif. Dans ces conditions, l’image s'étale 
sur là plaque en inscrivant exactement les phases du mouve-…. 
ment. Nous publions un des clichés ainsi obtenus, on voit qu'il 
est nettement bifide et superposable en tous points. a là courbe 
. donnée par la méthode graphique sur le même sujet. | 

Nous concluons donc à la réalité physiologique de la bifidité 
des courbes de gonflement du -quadriceps dans Le: réflexe rotulien. 2 
Dans des notes ultérieures nous pensons en préciser le détermi- 
nisme et la signification. : US 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). 


(15) | ‘279 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


-_ SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1922 


SOMMAIRE 

AroN (M.) et Simon (R.) : Re- synthétique pour la culture du 
cherches sur les facteurs d’ac- Bacille tuberculeux.. Se 2/f 
croissement des os longs par la Kicrian (C.) et LAGARDE (D) : 
méthode des greffes ÉFinEe Observations sur un Coremium. 21 
HÉROS DORE SE 15 STROHL (A.) et Doëxon (A.) : 

Bium (L.), Vaucner (R.) et | Un procédé pour obtenir des 
AugeL (E.) : L'action diurétique courants électriques brefs , d’in- 
des sels de strontium........... 19 | tensité constante à travers le 

Borrez (A.), Couron (A. de), CORPS LD Ne Le nn 


- Borz (L.) et Quimaup (J.) : Milieu 


Présidence de M. G. Weiss, président. 


RECHERCHES SUR LES FACTEURS D'ACCROISSEMENT DES OS 
LONGS PAR LA MÉTHODE DES GREFFES EMBRYONNAIRES, 


par M. Arox et R. Simon. 


Dans une précédente communication (r) nous avons montré 
les variations que subit l’évolution morphogène des os longs du 
fœtus selon les conditions dans lesquelles on les a transplantés. 
Nous avons depuis lors pratiqué systématiquement l'examen his- 
tologique des greffons décrits ainsi que-d’autres provenant d’expé- 
riences nouvelles. Cet examen nous a montré ün certain nombre 
de faits intéressants dont nous rapportons ci-dessous les princi- 
paux : 

À. Os greffés isolément open tibias, fémurs). 

a) Dans la plupart des cas, l’épiphyse subit un fort accroisse- 
ment en rapport avec un développement exagéré du cartilage dü, 
soit à l'hypertrophie, soit à l’hyperplasie des chondroblastes. Ce 
développement peut porter sur la totalité de l’épiphyse, ou se lo- 


/ 


caliser en certains îlots, tandis que dégénère le restant du carti- | 


age. Quelles que soient ces modalités, on assiste en somme à une 


(x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, 1921, p. 943. 


Ne EG Ne Es AN TE 


EN 


‘380 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (16) 


perturbation profonde de l’évolution normale du cartilage épi- 
physaire, même dans les cas rares où l’on n'observe aucune modi- 
fication extérieure. 

b) La zone d'’ossification subit d'importants bouleversements. 
Le cartilage sérié disparaît. Une séparation complète s'établit en- 
tre l’épiphyse et la diaphyse en cours d’ossification enchondrale. 

c) Le tissu osseux de la diaphyse (enchondral et périostique) 
meurt : les ostéoplastes se vident de leur contenu cellulaire. La 


vascularisation de la cavité médullaire est rapidement diminuée, 


puis supprimée. 

d) Lorsque l’épiphyse s'élargit, le périoste fibreux ‘subit un 
épaississement correspondant et, le plus souvent, à sa face inter- 
ne se déposent des travées Fi anastomosées d'os néofor- 
mé TR de ce lie ds RD Me At ASS OR ME ë Sie 

B. Os greffés en connexion avec les os voisins (entiers ou.noôn). 

a) L' épiphyse demeure sensiblement normale. Les chondroblas- 
tes vivent, mais la substance fondamentale se colore moins inten- 
sément que chez les témoins. Fréquemment les os greffés subis- 
sent, les uns par rapport aux autres, des flexions extrêmes qui en- 
traînent, aux points échappant aux pressions, une prolifération 
cartilagineuse anormale. Cependant, dans l’ensemble, il y a peu 
de modifications de la forme et des dimensions primitives. 

b) La disposition générale de la zone d'ossification persiste. Le 
cartilage sérié, bien que-moins régulièrement ordonné, reste net- 


tement visible. Pourtant on n’observe ces, d’accroissement appré- 


ciable de la longueur de l'os. 


c) Il y a prolongation de la vie du tissu osseux de la diaphyse 


et de la vascularisation médullaire au voisinage de la ligne d’éro- 
sion. 
d) L’ossification périostique s'arrête, sauf dans certains cas où 


l'hypertrophie localisée du cartilage épiphysaire (voir en a) en- 


traîne un dépôt correspondant d'os néoformé. 

Interprétation des faits. Si l'on rapproche ces divers. résultats, 
on constate que la persistance de la vie et surtout de l’ordonnan- 
cement normal du cartilage de l’épiphyse est assurée par le main- 
tien de ses rapports avec les os voisins, même si, de ces os, il ne 
subsiste qu'une faible partie juxta-articulaire. De ve maintien ré- 
sulte aussi 1’ intégrité relative de la zone d’ossification, ainsi qu’une 
survie plus ou moins durable de la substance osseuse déjà formée 
et du tissu médullaire. Par contre, il n’y a pas d’accroissement 
sensible de l’os en Jongueur ni en épaisseur. L'activité du périoste 
ne se manifeste que si elle est Loue nees par un élargissement 
de l’épiphyse. : 

Quelle influence le maintien des rapports articulaires met-il en 


jeu pour entraîner ces phénomènes ? Y at-il action chimique de 


(47) ...séANcE pu 10 FÉVRIER 381 


la part du liquide synovial ? Cette interprétation est peu plausi- 
ble car, dans certaines expériences, pratiquées sur des os très jeu- 
nes, d'inégale résistance (tibia et fémur), le fémur moins flexible 

a Subi, à un degré plus prononcé que son voisin, au niveau de 
oi articulée, les effets signalés. Il semble qu'il s'agisse 
plutôt d’une action d'ordre mécanique provoquée par le contact. 

Conclusion. Nos expériences, qui portent sur une quarantaine 
de cas, tous concordants, de greffes d'os d’embryons de Cobaye 
de divers âges, transplantés chez des Cobayes jeunes ou adultes 
et prélevés après 1 à 8 semaines, montrent que la mise en jeu 
des divers processus de l’ossification primaire est commandée par 
l’évolution de l’épiphyse cartilagineuse. De l'élargissement de 
l’épiphyse en effet résulte automatiquement l'accroissement en 
largeur de l’os. Quant à l’accroissement en longueur, on sait qu'il 
est dû à la multiplication des chondroblastes et à leur orientation 
en groupes isogéniques axiaux dans la zone dite « cartilage sé- 
rié » ; or, si l’on conserve l'intégrité des rapports articulaires de 
l'os avec ses voisins, on maintient de ce fait, en même temps que 
la vie de l’épiphyse, cet ordonnancement, condition première de 
l'allongement. Mais la multiplication des cellules n’a plus lieu ou 
_se ralentit à l’extrème,.et l’on est amené à admettre que, normale- 
ment, elle est déclenchée par des facteurs mécaniques (1) (pres- 
sions, actions musculaires) absents dans nos greffes et qui, dans 
le même sens que la simple influence de contact, agissent sur 
l’'épiphyse. 9 


(Institut d'histologie de la Faculté de médecine). 


UN PROCÉDÉ POUR OBTENIR DES COURANTS ÉLECTRIQUES 
BREFS D'INTENSITÉ CONSTANTE A TRAVERS LE CORPS HUMAIN, 


par  : STROHL et A. Docxox. 


- L'application à l’électrodiagnostic de la loi d’excitation électri- 
que nécessite l'emploi de courants de forme déterminée, condi- 
tion des plus difficiles à réaliser chez l'Homme, à cause des varia- 
tions importantes de résistance apparente du sujet produites, en 
majeure partie, comme l’un de nous l’a montré récemment (2), 
par l’apparition d’une force contre électromotrice de polarisation. 
_ Pour maintenir constante l'intensité d’ un courant malgré cette 


(x) Selon toute vraisemblance, les facteurs endocriniens, dont on ne mécon- 


nait pas l'importance, restent agissants sur les greffons, surtout chez les por- 
teurs très jeunes. 


(2) GC. R. de la Soc. de biol., “ EXXXV, p. n58, et p. dB 1921. 
BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 10225. T0. XXI, 26 


382 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (LS) 


cause perturbatrice, nous avons songé à utiliser les propriétés des 


conducteurs présentant une forte self-induction, chez lesquels les 


variations de l'intensité d’un courant, consécutives à un brusque 
changement dans la force électromotrice ou la résistance du cir- 
cuit, ne peuvent s'opérer qu'avec une lenteur d’autant plus grande 
que la constante de temps de ce circuit, c’est-à-dire le rapport du 
coefficient de self-induction à la résistance totale, est plus élevée. 

L’excitation se produisant pour les muscles din de 


l'Homme, à l’état normal, et avec un courant de durée pratique- 


ment infinie, au bout de quelques millièmes de seconde, il suffit 


que, pendant ce temps, l'intensité du courant conserve sa valeur 


initiale avec une approximation suffisante. Le montage consiste 
à mettre en série un enroulement à fort coefficient de self-induc- 


tion et le sujet. En dérivation sur ce dernier est placé un shunt 


dont la rupture provoque Je début du passage du courant dans 


l'organisme. DE deuxième interrupteur rompt le circuit d’exci- 


tation. 


Afin de réaliser . courants d’une durée variable à solo dans 
les limites imposées par la loi d’excitation électrique, nous nous 
sommes servi de l’égersimètre (1), dont nous avons légèrement 
modifié les connexions de manière à ce que le sujet se trouve 
entre la deuxième clef de rupture et le pôle — de la source, celui- 
ci étant mis en relation avec la terre. 


L'application que nous avons en vue nécessitant l'introduction 


dans le circuit du corps humain dont la résistance est de quelques 
milliers d’ohms, il convient, pour avoir une constante de temps 


suffisante, de prendre une très forte self. Nous avons porté notre 4 


choix sur l’enroulement secondaire d’un transformateur radio- 
logique de 7.000 ohms de résistance dont le coefficient de self- 


induction était environ de 4.000 henrys pour une intensité de 


l’ordre du milliampère. Le calcul montre que dans ces conditions 


l'introduction brusque, dans le circuit, d’une résistance de 3.000 


ohms et d’une force contre électromotrice de ro volts, diminue, 
au bout d’un centième de seconde, l'intensité d’un courant de 1 


milliampère de quelques centièmes de sa valeur. Expérimentale- | 
ment, nous nous sommes trouvés gènés pour vérifier ce fait par 


une étincelle éclatant entre les armatures de la deuxième clef de 


rupture chaque fois que l'intensité atteint quelques milliampè- 
res. Nous avons remédié à cet inconvénient en reliant l'armature 
positive de la deuxième clef et le pôle — de la source à un petit 
éclateur constitué par une fine aiguille qu'un dispositif micro- M 
métrique permet d’éloigner de quelques centièmes de millimètre 


(x) Voir le schéma de cet appareil dans.les C. R.-de la Soc. de biol., 
t. LXXXIV, p. 564, 1921. 


C2 


(19) SÉANCE DU 10 FÉVRIER J8 


d'une plaque métallique. On crée ainsi une dérivation qui ne fonc- 
 tionne qu'au moment du survoltage produit par la rupture du 
circuit général et on évite la prolongation du passage du courant 
due à l’étincelle. 
L'expérience suivante montre que l'intensité garde bien une 
valeur très sensiblement constante pendant un temps suffisant 
pour les besoins de l’électrophysiologie. 


Intensité Durée de Q Q’ 0 

du courant - passage à Q° 
:,) mA 0,002 29,87 (a) 29,64 1,009 
»- » » 2e (b}i20,E7 1,021 
1,25 mA 0,0104 » (c) 28,58 1,041 


Q représente la quantité d'électricité, lue au galvanomètre ba- 
listique, qui traverse un circuit sans self dans les conditions don- 
nées ; Q° la quantité d'électricité parcourant un circuit compre- 
nant la self plus (a) le galvanomètre seul, ou (b) et (c) le galva- 
nomètre et le corps humain, pendant le même temps après rup- 
ture du shunt, l'intensité avant cette rupture étant la même que 
précédemment. : e 

Les conducteurs à forte self pourront donc être utilisés avec 
avantage pour l'électrophysiologie humaine puisqu'ils permettent 
AE 

, des courants pratiquement constants Da les durées d’exci- 
tation 5 
“lue d’excitation exprimée directement en milliam- 
3°, des courants d’excitation assez intenses avec de faibles for- 
ces Dune 

Nous nous proposons de montrer Snosentenen les modifica- 
tions que cette technique apporte dans les mesures de la carac- 
téristique d’excitabilité chez l'Homme. 


(Institut de physique biologique de la Faculté de médecine). 


L'ACTION DIURÉTIQUE DES SELS DE STRONTIUM, 
par L. Biüm, E. Vaucner et E. AuRez. 


L’étroite parenté qui existe entre le strontium et le calcium 
nous à fait rechercher si le strontium possède une action diuré- 
tique analogue à celle constatée pour le calcium: Dans certains 
phénomènes biologiques : désintoxication des solutions de NaCI, 
développement des œufs, contraction musculaire (Loeb, Ringer, 
Overton, Lillie, Mathews, etc.), le strontium remplace le cal- 


384 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (20) 


cium ; dans d’autres au contraire le strontium s’est montré diffé- 
rent du calcium : le strontium est dépourvu de toute influence 
sur l’inflammation (Chiari et Januschke), il ne peut, contraire- 
ment au calcium, provoquer chez les Cténophores l'arrêt des 
mouvements rythmiques consécutifs à une excitation mécanique 
(Lillie). 

Nous avons administré à deux malades atteints d'œdèmes gé- 
néralisés du strontium aux doses respectives de 15,86 gr. (n/ro), | 
25,7 gr. (2 n/15), 81,6 gr. (n/5) par jour. Le sel fut parfaitement 1 
toléré, et se montra inoffensif même à très fortes doses, conformé- ; 
ment aux constatations faites par d’autres auteurs. Pour pouvoir 
comparer l’action du strontium à celle du calcium, nous avons 
donné, dans une période ultérieure, des doses équivalentes de chlo-. 


rure de calcium dans des conditions absolument identiques : | 
11,1 gr. (n/10), 16,6 gr. (2 n/15), 22 gr. (n/5) par jour. 4 

Czs T É 

Bilan Æfimirré Lngere 
ut | ne | Aué 
e - 

15 Z00 FL,0 ; # Oco} Zs0 | O7 | 46 | 72 (De 
16 950 | 543 | “034| = Oso|- 550\ 103 | 450 | 240 | » e L50 | LC 
# 1590 | F2 | 7 724] - 0#5|= GA 182 | 455 | 561 | » - (ZA : &r 
48 1350. | H,4 | 127|7 042|- fé) 777 | 2 | 740 ° eo |G4 + Flo 
4 1050 | 502 |*74|-037|r 50) CH | 15 | 4m ° 4 20 2 
ÿ #00 90, 2 | = D4 = 44 |+ LI8 O5 05% ê 5 0 . 9 © 
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2 600 | 580 |- 277|-177|- go] 05 | 043 | 12 | ° ° 7 
3 750 FD 0 #44) = GW |= 3% 220 | 44 47%] 830 | CG ‘4/20 
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5 1060 | 498 |*1k|r Gu|-4u\ 4x] Ze | 7407] » | - 1550 és 
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4 €S00 | Gko \r S63| + 498 |: /60| 2553 | 513 | Zn ° , 7152 "| 6000 
5 00 Géo |r 471\145|1€0| 641 | 2588 | 7 D . 5 19 ee 204 
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Cd 1950 | 5f9 \r Er O5|r 957 | Loc | 157 | 4% À 5 “ ” 
és 1700 SPSI VF CSS |r 161 |r Loc | Sos | 2k& | 77 e G ee ® 


Il résulte de l'étude des deux tableaux que 
1° L'action de SrC!? n’est pas constante. Dans un cas, il ya 
diurèse et perte de poids, dans l’autre, au contraire, augmentation 


(21) | SÉANCE DU 10 FÉVRIER 385 


\ 


de poids, alors que, chez ce dernier, le CaC° produit un effet 
diurétique puissant. 

2° Dans le cas favorable, l'examen des bilans de Na montre un 
départ en excès de ce métal, dans l’autre cas, il y a, au contraire, 
- rétention de Na. Ainsi se trouve une fois de plus confirmé le fait: 
au départ d’eau correspond une. élimination en excès de sodium, 
à la rétention d’eau une rétention de sodium. 

3° Les bilans de potassium sont en quelque sorte inverses de 
ceux du sodium : rétention de K dans le cas favorable, départ en 
excès dans l’autre cas. 

Il semble donc que le strontium exerce une action antagoniste 
tantôt sur le K, tantôt sur le Na. Ceci ne doit pas nous surpren- 
dre, il n'y a là que l’exagération d’un phénomène déjà constaté 
avec le Ca : après administration de doses importantes de Ca nous 
trouvons à côté de l'élimination en excès du Na une décharge 
de K. ; 

Il faut en effet, dans ces actions antagonistes considérer deux 
modes d'action : les actions de groupe et les actions individuelles. 
Les actions de groupe s’exercent valence contre valence (anta- 
gonisme des cations mono et bivalents des expériences de Loeb 
sur le développement des œufs de Fundulus), les actions indi- 
viduelles s’exercent métal contre métal (antagonisme du potas- 
sium et du sodium des expériences d'Overton sur l’activité muscu- 
-laire, antagonisme du calcium et du magnésium, etc.). Mais une 
barrière infranchissable n’existe pas entre les 2 catégories de phé- 
nomènes, et dans le cas qui nous intéresse, nous pouvons sans 
doute interpréter, du moins provisoirement, ainsi les faits : le Sr 
agit surtout par sa valence, exerçant une action non spécifique 
sur les ions monovalents, le Ca agissant lui, avant tout, d’une 
façon spécifique, c’est-à-dire sur le Na, d’où la supériorité du cal- 
cium comme agent diurétique. 

(Clinique médicale B de Strasbourg). 


OBSERVATIONS SUR UN Coremium, 


par Cu. Kizzran et J. LAGARDE. 


Au mois de juin dernier, notre collègue, M. Chatton, nous con- 
fiait, pour l'étude, une culture d’un Champignon obtenu par pré- 
lèvement fait dans l'intestin d’une Salamandre. 

Ce Champignon appartient au genre Coremium, mais en rai- 
son de son origine, il nous pt prudent de réserver sa dénomi- 
nation spécifique. 


386 __, RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


Nous l’avons obtenu, toujours avec succès, par semis de coni- 
dies et aussi par bouturage du mycélium sur divers milieux. 

Nos premiers essais ont été tentés sur agar-agar additionné d’ex- 
trait de malt et sur carotte humectée de jus d'orange. Nous avons 
employé ensuite une solution minérale contenant »/1.000 de phos- 
phate de potassium et 2/1.000 de sulfate de magnésium, solidifiée 
par l’agar-agar. À ce milieu nous avons incorporé des quantités 
de glucose variant de 1/1.000 à 5/ro et une substance azotée (ni- 
trate de potassium, albumine, leucine, asparagine ou peptone), 
dans des proportions variant de 1/r.000 à 1/r00. Les cultures sur 
malt et sur carotte ainsi que celles sur milieu artificiel contenant 
5 p. 100 de glucose et 1 p. ro0 d’asparagine ou de peptone ont 
donné, à la fois, un mycélium abondant et de nombreux appa- 
reils conidifères normaux (fig. a). 

Le mycélium s'étale, par plages, en un feutrage lâche portant 
de nombreux soie eue capités. Les filaments mrycéliens, 
hyalins, à contenu finement granuleux, à cloisons rares, mesu- 
_rent de 2 à 4 u de diamètre. L'hématoxyline ferrique y révèle de 
nombreux petits noyaux constitués par un granule central chro- 
mophile entouré d’une auréole incolore. Ces filaments, peu ra- 
mifiés, sont souvent sinueux et parfois enroulés en spire vers leurs 
extrémités (fig. c). Les conidiophores, de 5 à ro mm. de haut, 
sont surmontés d’un capitule gris verdâtre, ovoïde ou subsphéri- 
que, de 2 à 4 mm. de haut sur 2 mm. environ de diamètre (fig. b). 
Quelquefois le capitule présente des formes bizarres : il s'étale 
en éventail, s’enroule en cornet ou se segmente en cupules super- 
posées (fig. b’, b?, b°). Le pied a de 3 à 6 mm. de long et de 
0,2 à 0,4 mm. de diamètre. Brun rougeâtre à la base, il passe au 
blanc jaunâtre vers le sommet. Il est constitué par un faisceau 
de filaments, peu ramifiés, vides ou à contenu clair. Les cloisons. 
espacées, délimitent des articles de 60 u de long sur 4 u de dia- 
mètre (fig. d). Dans la région conidifère, les extrémités ramifiées | 
des filaments s’orientent vers la surface et portent de 1 à 3 verti- 
Cilles de courts rameaux surmontés d’une chaîne de conidies. 
(fig. e). Celles-ci forment autour du capitule une couche coni- 
dienne de 8o à 100 u d'épaisseur. Les conidies ovoïdes, hyalines, 
mesurent de 5 à 6 u sur 2,5 à 3 u. Elles sont séparées par un petit 
disjonctor lenticulaire ou cylindrique (fig. f). Les rameaux coni- 
difères, à peu près de même longueur (8 à ro x environ), sont 
lala uninucléés et renferment un contenu dense. L’en- 


semble de cis rameaux se distingue nettement, sur les prépara- #à 


. tions colorées, par sa teinte foncée (fig. g et h). s 
En modifiant les proportions de glucose et de substances azo- 
tées du milieu de culture nous avons observé quelques variations 
intéressantes. La diminution de la proportion de glucose au-des- 


(23) SÉANCE DU 10 FÉVRIER 381 


sous de 1 p. 100 entraîne une réduction dans le développement 


re 


a. Culture en tube. Grand. nat. — b. Conidiophores. Gross. : 5. — €. Fila: 
ments mycéliens. Gross.: 1.000. — d. Filaments du pied. Gross.: 1.000. — 
e. Filaments conidifères et chaînes conidiennes. Gross. : 1.000. — f. Coni- 
dies. Gross. : 2.500. — g. Rameaux conidifères. Gross. : 1.000. — h. Sec- 
tion longitudinale d’un conidiophore. Gross. : 40. — i. Conidiophore stérile. 
Gross. : 5. 


388 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (24) 


un milieu contenant :/1.000 de glucose et 1/100 de Seller le 
mycélium rare, peu dense, porte des appareils laciniés stériles 
(fig. i). Avec une proportion optimum de glucose -(5 p. roo), la 
réduction de la dose de peptone au-dessous de 1 p. 100 a pour 
conséquence une diminution numérique des appareils reproduc- 
teurs qui demeurent souvent de petite taille. Il semble donc que 
le glucose favorise le développement du mycélium : la peptone ou 
l'asparagine, celui des appareils reproducteurs. L’albumine et la 
leucine paraissent nettement défavorables à la formation des coni- 
diophores. Sur des milieux contenant 5 p. 100 de glucose et 1 p. 
100 de leucine ou d’albumine, nous n’avons obtenu que quelques 
rares conidiophores. Les doses très concentrées de glucose, (5o 
p. 100, par exemple), ne nuisent pas au développement. L’acide 
malique, à la dose de 3 à 10 p. 100, incorporé dans un milieu 
favorable au Champignon retarde l’apparition du mycélium et 
des conidiophores mais le développement ultérieur se poursuit 
normalement. Sur milieu pauvre, ce même acide, aux mêmes do- 
ses, entrave et finit par arrêter la croissance du mycélium qui 
ne porte jamais de conidiophores. 


(Institut de.botanique de la Faculté des sciences). 


MILIEU SYNTHÉTIQUE POUR LA CULTURE DU BACILLE TUBERCULEUX, 


par À. Borrez, À. DE Couron, L. Boez et J. Quimaup. 


Nous avons, à l’Institut de Strasbourg, un certain nombre de 
souches tuberculeuses qui ont été isolées depuis des temps varia- 
bles et dont quelques-unes sont très anciennes ; un certain nom- 
bre de ces origines sont dépourvues de toute virulence par la voie 
sous-cutanée. Il nous à paru intéressant d'entreprendre une étude 
systématique de ces Bacilles tuberculeux au point de vue de leur 
teneur en tuberculine, et de leur utilisation possible pour l’étude 
de la vaccination ou de la sensibilisation. 

Il nous a semblé d’abord tout indiqué de chercher à réaliser 
.n milieu de culture synthétique et constant, dépourvu de pep- 
tone et qui produise de belles récoltes. Nous donnons dans cette 
note le résultat de nos recherches sur la composition d’un milieu 
qui nous a fourni d’une façon constante d’ excellents résultats de-: 
puis plus d’une année. 

_ Ce milieu est glycériné, il contient des hydrates de carbone 
sous la forme de glucose et de mannite. Comme source d'azote 
nous nous sommes adressés à l’asparagine, au carbonate d'am- 
monium et au nitrate de sodium. En faisant varier la quantité 


{25) SÉANCE DU 10 FÉVRIER 389 


d'asparagine, les autres éléments du milieu restant constants, 
nous avons observé que la proportion la plus favorable de cet 
acide aminé est de 4,50 gr. par litre. Nous avons vérifié l’influen- 
_ ce favorisante de carbonate d’ammonium signalée par Beauveault 
et constaté que la teneur optima de ce sel est de 1 gr. par litre. 
La composition minérale a été établie en tenant compte de l’ana- 
lyse chimique des cendres du Bacille tuberculeux indiquée par 
Scheinitz et Marion Dorset. L’adjonction de faibles doses de sili- 
cate de potassium a notablement Dern le rendement des ous 
tures. 

Nos observations corne celles de Calmette et Massol et de 
Sauton au sujet de l'influence très favorable de la présence dans 
le milieu de minimes quantités de fer. 

De nombreux essais pee atifs nous ont fait adopter la com- 
position suivante 


SHlate acide de POlaSSIUM 52... ...... Se 0,25 or. 
Monophosphate. del potassium. 1.0.0 .. 0 0,50 — 
STE Te CécreenSa  REE RERES ERR ETE 0,25 — 
rate VOS ON TI RS re : 160 — 
Gasbonates dam ONIUME 2 M ni eve 1,00 — 
CS Te Ge ac ane Oum stereo ie ee Das Lee nn de %,50 — 
CCE SERA AR PEER RE RE Rd SP 5,00 — 
MATOS Re ML ERREURS ra RES ete 5,00 — 
Fete RER EL TERRES 20,00 — 
SE de Dot ISSU, 2 en dede ve ee one 0,02 — 
Ste ENTER EM ES Enr TR PA RE SE OCT — 
Lin: ASNILÉ SR ARR ARR SE Has 1.000, — 


Le milieu préparé selon cette formule donne, le plus souvent 
sans adjonction d'acide ou de base, une acidité d'environ PH — 
6,9 qui est précisément la réaction moyenne la plus favorable 
pour la culture du Bacille tuberculeux. 

_ Treize souches de Bacilles d’origine humaine, dix souches de 
provenance bovine, quatre souches aviaires et une pisciaire ont 
été ensemencées dans ce milieu synthétique ajusté à des acidités 
différentes : Pa = 6,7, Pa — 9,2, Pa — 7,7. La culture de Bacille 
humain a été rapide et abondante pour Pa — 6,7, plus faible 
pour PH = 5,2, et nulle avec huit souches pour Pa — 7,7. Les 
Bacilles Tendae none se sont comportés différemment vis-à- 
vis de l’acidité de départ du milieu de culture ; le maximum de 
récolte a été obtenu pour P# — 7,2, mais la culture a été égale- 
ment abondante pour Px — 6,7 ; elle a de même été encore très 
appréciable pour Px — 7,7. Il semble donc que l’optimum de 
croissance réponde à une acidité de départ du milieu de culture 
plus élevée pour le Bacille humain que pour le Bacille bovin. 

Au surplus, les résultats que nous rapportons indiquent que 

la culture du Bacille humain serait conditionnée par des limites 


390 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (26) 


plus étroites de variation d’acidité que celle. du Bacille bovin. 
Les Bacilles aviaires donnent une culture aussi abondante pour 


Pa = 6,7 et Px — 7,2 ; aucune souche aviaire n’a donné de cul- 


ture pour P# = 7,7. Les résultats ont été identiques avec une = 


souche pisciaire. Ces constatations nous ont conduit à adopter l’a- 
cidité de départ : Px = 6,9 qui est donnée ‘spontanément par la 


formule du milieu que nous proposons. : 


L’acidité d'arrêt a varié également selon la nature de origi- 
nes étudiées. Titrée après stérilisation des milieux, elle a été pour 
les origines humaines : Px = 7,5, 7,5, 7,5, 7,1, 7,7 ; pour les 


Bacilles- bovins ; Pa = 72:70, 720,072. . et pour les … 


Bacilles aviaires : Pa — 6,9 et 7,0 


Le milieu ensemencé en large Htc à raison de 140 c.c. par. 


boîte de Roux, donne, en 20 jours, une récolte de Bacilles va- 
_riant, selon les origines de 0,50 gr. à 1 gr. par boîte (Bacilles pe- 
sés à l’état sec après 92 heures de séjour à l’étuve à 75 degrés). 
Les récoltes ont été, dans nos expériences, plus abondantes qu'a- 


vec le bouillon glycériné et des milieux synthétiques ESP par 


_ différents auteurs. : 
Le milieu synthétique que nous proposons est ne par 
la simplicité de sa composition, la constance des résultats, l’a- 
bondance des récoltes et par la possibilité d’en extraire une tu- 
-_berculine dépourvue de peptone. | 4 


Nous communiquerons dans une note ultérieure les résultats . 
des recherches que nous poursuivons actuellement sur l’action 


biologique des tubérculines purifiées obtenues, (par la culture 
sur ce milieu synthétique), de Bacilles tuberculeux d'origines 
nombreuses et variées. 

(Institut d'hygiène et de bactériologie). 


æ 


AE) . : : 301 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 


SÉANCE DU 14 FEVRIER 1929 


SOMMAIRE 

ABEL (E. ). et BRenas (P.) : Des - tion cardio-vasculaire de l’extrait 
variations du taux leucocytaire aqueux de suc d’Ortie grièche. 23 

chez le nourrisson: ........... 15 LieNaaRT (R.): Expériences sur 
Bonner (M.) et HAUSHALTER (J. ): l’origine de la faune cavernicole. 26 

Sur la mise en évidence de l’urée PARISOT (J.) et Simonin (P.) : 

dans les tissus au moyen du xan- Réactions locales à l’inoculation 

ORNE RE enr ichetete eue s dote 19 | d’auto-vaccins ; étude pathogé- 
_  Exrenne (G.) et VÉRaIN (M.) : QUES Me De die hi: 24 

Répartition de l'urée dans le PERRIN (M. ) et REemY (A.) : 

SR M rite ie teen ie ed dre 18 | Effets généraux des injections 

HERMANN (H. jet Remy (A.) : Ac- d'extrait de suc d’Ortie grièche. 22 


Présidence de M. E. Gaïn. 


DES VARIATIONS DU TAUX LEUCOCYTAIRE CHEZ LE NOURRISSON, 


par E. Agez et P. BRENAS. 


Comme préambule obligatoire aux recherches que nous pour- 
suivons sur la leucocytose et l’hémoclasie digestives chez le nour- 
risson, nous avons été amenés à. étudier quels étaient le taux 
leucocytaire normal et ses variations physiologiques. Nous nous 
sommes heurtés au cours de cette étude à des difficultés et à des 
causes d'erreur qu il nous a paru opportun de signaler, Les nom- 
_breux auteurs qui ont étudié cette question apprécient très diver- 
sement le nombre des globules blancs des nourrissons de moins 
de un an : leurs chiffres varient entre 9.000 et 20.000 globules. 

Ces divergences trouvent leur explication dans ce fait qu’une 
multitude de facteurs exercent leur influence sur l'équilibre leu- 
cocytaire. À côté de la digestion, qui est le plus important d’entre 


_ eux, interviennent, selon Sabrazès et Mauriac (1),la station debout 


ou couchée du sujet, la plus ou moins grande amplitude des mou- 


(x) Mauriac. Journal de médecine de Bordeaux, n° 13, 1o juillet rg21. 


392 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (16) 


vements respiratoires. Tinel et Santenoise (1) montrent, par di- 
verses expériences, l’action du système nerveux : ainsi, les réflexes 
vasomoteurs, provoqués par la réfrigération ou le chauffage d’un 
doigt, s’accompagnent de variations leucocytaires brusques ; il 
en est de même du réflexe oculocardiaque, de l'excitation élec- 
trique des nerfs (Pagniez et Camus) (2). Dans le même ordre 
d'idées, la température extérieure, la douleur, l'émotion peuvent 
exercer leur influence. Il n’est pas jusqu’au choix du point où est 
prélevée la goutte de sang, doigt ou oreille, qui ne puisse modifier 
en plus ou en moins le chiffre des leucocytes. Ces facteurs, recon- 
nus chez l’adulte, agissent évidemment aussi chez le nourrisson ; 
chez ce dernier en particulier Hess-Seyderhelm (cité par Lesné 
et Binet) signale l'influence du cri. Il en résulte que le taux des 
globules blancs est essentiellement instable et que, suivant 
l'heure et les circonstances, on peut enregistrer des diffférences 
considérables. Peut-être aussi certaines différences relèvent-elles 
de la technique employée : l’hématimétrie, quelque soit l’appa- 
reil utilisé, est, somme toute, une méthode approximative, qui, 
comme telle, nécessite de la part de l’expérimentateur un redou- 
blement de minutie dans tous les détails de technique. Aucun de 
ces détails n'est négligeable. Ils ne sont pas toujours à .la 
vérité, facilement réalisables, surtout dans les recherches en 
série ; peut-être ne sont-ils pas toujours parfaitement réalisés. 
Nous condamnons tout particulièrement la substitution .aux 
lamelles spéciales de l’hématimètre des lamelles couramment 
utilisées en bactériologie ; il est recommandable même, de ne 
pas interchanger les cellules à rigole et lamelles de plusieurs 
hématimètres. Mème en observant à la lettre tous ces préceptes, 
nous n'avons pu, le plus souvent, en contrôlant nos résultats par 
des doubles ou triples numérations éviter des écarts de chiffres 
tels qu’ils aboutissaient parfois à des différences de plus de 500 
globules. D'où l'utilité de faire deux numérations successives avec 
deux gouttes différentes de la même dilution et de prendre la 
moyenne. Abstraction faite des causes d'erreur provenant d'une 
technique défectueuse et des écarts inévitables de quelques cen- 
taines de globules, il n’en reste pas moins acquis qu'on doit 
tenir compte, quand on veut étudier Le rôle de la digestion, de la 
possibilité de l’intervention simultanée des autres facteurs que 
nous avons énumérés. Rec rte 

Pour apprécier l’importance des variations leucocytaires extra: 
digestives chez le nourrisson, nous pratiquons d’abord des exa- 
mens en série chez des sujets à jeûn. Pratiquement, et pcar nous 


(1) Tinel et Santenoïse. C. R. de la Soc. de biol., 1927, t. LXXXV, p. 715. 
(2) Camus et Pagniez. C. R. de la Soc. de biol., 1908, t. LXIV, p. 120. 


co 


(17) SÉANCE DU 14 FÉVRIER FM 


mettre sûrement à l'abri de toute influence digestive provenant 
d’un repas antérieur, nous supprimons toute prise de lait pendant 
les six heures qui précèdent l'expérience, mais donnons, dans cet 
intervalle, un biberon d’eau sucrée, afin d'éviter les inconvénients 
d’une diète trop prolongée ; nous nous sommes assurés au préa- 
lable que l’eau pure ou légèrement sucrée ne modifie pas d’une 
façon appréciable la courbe leucocytaire. Nous faisons, avec l’ap- 


pareil de Thoma-Zeiss, des numérations de 20 minutes en 20 mi- 


“nutes, pendant au moins 3 heures. Nous répétons, au besoin, cette 


épreuve à quelques jours d'intervalle, en réalisant les mêmes con- 
ditions d'expérience et en notant, chaque fois, tous les incidents 
susceptibles d’influencer le chiffre des globules blancs. Nous éta- 
blissons ainsi, en ce qui concerne son équilibre leucocytaire, le 
régime habituel de chaque sujet en expérience. Chaque sujet, 
en effet, a sa courbe évolutive, présentant sa physionomie person- 


nelle : ici un taux moyen de globules plutôt bas, avec de faibles 


ondulations ; là, un niveau moyen plus élevé, avec des oscilla- 
tions plus brusques et plus amples. En tous cas, le tracé n’est 
jamais horizontal. Nous constatons sur nos courbes, entre les mi- 


* nima et les maxima, des différences de 2.000 à 3.000 globules en 


moyenne, parfois plus faibles, n’ayant pas dépassé 1.000 globules 
dans un cas, parfois plus fortes, ayant dépassé dans certains cas 
5.000 et même 6.000 globules. Il nous faut avouer, d’ailleurs, que 
les facteurs dont relevaient ces variations nous ont échappé la 
plupart du temps. Les cris, en particulier, ne nous ont pas fourni 
d'indications nettes. 

Quoi qu'il en soit, nous concluons de nos recherches qu’on ne 
peut tenir compte, dans l'interprétation des courbes leucocytaires, 
au cours de la digestion du nourrisson, des oscillations de moins 
de 2.000 globules. Mieux encore, les variations de la courbe diges- 
tive ne valent pas tant par leurs chiffres absolus que par leur com- 
paraison, avec la courbe correspondante à jeûn. Sans ces pré- 
misses, on ne peut, à notre avis, aborder avec fruit l'étude de la 
leucocytose digestive. 


394 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 


RÉPARTITION DE L'URÉE DANS LE SANG, 
par G. ETIENNE et M. VÉéRain. 


Beaucoup d'auteurs admettent que l’urée se trouve répartie éga- 
lement dans les différents constituants du sang. S'appuyant sur 


ce fait, ils dôsent indifféremment l'urée du -sérum, l'urée des 
globules su l’ur ée contenue dans un mélange de sérum et ste 


“ns des proportions indéterminées. 


Depuis ro mois environ, nous nous occupons de la question et 


nous ayons employé la technique suivante : 5o c.c. de sang sont 


x 


_ recueillis aseptiquement et mis à coaguler dans une éprouvette 
stérile que nous mettons à l’étuve à 37°. Au bout de 6 heures, la 
quantité de sérum clair donnée par ce sang est mesurée et, con- 
naissant la quantité de sang totale, nous en déduisons le volume 
du caillot et du culot globulaire. En même temps, 10 c.c. de sang 


sont hémolysés dans 30 c.c. d’eau distillée stérile et mis à l’étuve 


à 37° pendant 6 heures également. Les dosages portent sur une 
quantité de filtrat représentant 10 c.c. de sérum, 10 c.c. de caillot 


et ro c.c. de sang total et sont effectués par le procédé à l'hypo- 


x 


bromite de soude avec désalbumination à l'acide trichloracé- 


tique. Les sangs étaient pris au hasard de la clinique et les résul- 


tats que nous donnons portent sur 5o dosages. Nous n’avons pas 
trouvé, une seule fois, l’urée du sérum égale à l’urée du caillot. 
Non seulement, il n’y a jamais eu égalité, mais il n’a pas été rare 
de trouver des différences allant du simple au double. Tantôt, 
c’est le sérum qui contient le plus d’urée, tantôt c'est le caillot. 


La différence que l’on retrouve le plus souvent est de l’ordre de 


0,20-0,25 gr., exception faite des cäs pathologiques, tels que : 


intoxication urémique à la dernière période ou malade en régime 


_hypoazoté depuis longtemps. 

L'urée du sérum plus l’urée du caillot (calculée dans le rapport 
où le sérum et le caiïllot se trouvent dans le sang) nous donne un 
chiffre qui est sensiblement égal à celui de l’urée du sang hémo- 
lysé à 0,01 près, ce qui constitue un contrôle de l’exactitude des 
dosages. 

Nous avons fait des dosages en série pour le même sang, en 


employant des sangs de saignée ; et, tandis que l’urée, calculée 


d’après le sang hémolysé, restait absolument invariable quelle que 
soit son ancienneté (à condition que le tout reste stérile), l’urée 
du sérum et l’urée du caïllot variaient suivant que le dosage avait 
été fait 6 heures ou 12 heures ou 24 heures après la prise ou 
qu’un certain nombre de globules avaient été hémolysés. 
Nous avons repris les mêmes expériences en fluorurant notre 


sang. Là encore, nous avons trouvé des différences entre l’urée 


(OL 


(19) SÉANCE DU Î4 FÉVRIER 39 


des globules et l’urée du liquide surnageant. Nous avons vu qu'il 
y avait encore des variations, suivant que nous laissions des 
globules ou non dans le plasma ; c’est ce qui arrive en général 
lorsqu'on ne centrifuge pas et que l’on fait un dosage sur du 
sang décanté. 

Enfin, recherchant les causes d'erreur que la présence des glo- 
bules intacts pouvait entraîner, nous avons laissé l'acide trichlor- 
acétique sur les globules et nous en avons fait des préparations : 
le globule rouge se présente avec une coque épaisse et le centre 
ne parait pas influencé. Si, comme nous avons tout lieu de le 
penser, le globule se comporte comme une cellule vivante rete- 
nant ou libérant de l’urée, le fait de coaguler les albuminoïdes 

à sa surface empêche l’urée qui se trouve à l’intérieur d'être mise 

en liberté et de passer dans le filtrat, d'où perte de substance. 

Il sera donc de toute nécessité, si l’on a à employer des liquides 
qui contiennent des globules, de les triturer au mortier avec de 
l'acide trichloracétique, ce que nous avons fait pour les caillots 
dont nous voulions extraire l’urée. 


SUR LA MISE EN ÉVIDENCE DE L'URÉE DANS LES TISSUS 
AU MOYEN DU XANTHYDROL, 


par M. Boxer et J. HAUSHALTER. 


Un récent travail de H. Stübel (1) nous a incités à rechercher 
la présence de l’urée dans différents tissus à l’aide du no 
Cet auteur avait obtenu des cristaux de dixanthylurée : 1° dans 
les cellules des tubes contournés, en-abondance ; 2° dans Le glo- 
mérules, en dedans de la capsule de Bowmann, entre les mailles 
des capillaires ; 3° dans la lumière des tubes droits, en gros agglo- 
_mérats de cristaux juxtaposés ; 4° dans le tissu interstitiel, entre 
les tubes contournés ; 5° dans la lumière des gros vaisseaux. A 
première vue, cette répartition de l’urée nous parut assez bizarre, 
puisque la dixanthylurée se rencontre dans les éléments les plus 
divers de la glande considérée. Nous avons donc pensé que la 
réaction du xanthydrol devrait également donner des résultats 
positifs dans les autres organes du sus y compris le milieu 
intérieur. 

Dans un premier essai, nous avons étudié les reins, le foie, je 
Fbule la surrénale, le pancréas et la rate d’un Cobaye, en 
suivant rigoureusement la technique indiquée par l’auteur alle- 
mand (solution à 6 p. 100 de xanthydrol dans l'acide acétique). 


(x) Anat. Anzeiger., t. LIV, n° 11, 1° août 1927. 


396 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (20): 


L'examen ne nous montra nulle part de cristaux de dixanthylurée. 

Ce résultat négatif nous amena à recommencer l'expérience 
dans d’autres conditions. Les reins, le foie, la rate, le thymus 
d'un Chien nouveau-né furent fixés dans la solution suivante, 
utilisée par les chimistes pour doser l’urée : solution de xanthy- 
drol à 10 p. 100 dans l’alcool méthylique absolu, r partie ; acide 
acétique pur, 7 parties. Les pièces, déshydratées selon la techni- . 
que habituelle, furent incluses dans la paraffine et débitées en 
coupes. Les unes furent colorées par l’hémalum acide de Mayer, 
les autres par la méthode de Mallory. 

Nous obtinmes cette fois un résultat positif, dans le rein et dans 
le rein seul. Cet organe renferme en grande quantité des sphérules 
de taille inégale, formées d’aiguilles irradiées à partir d’un centre. 
Sur les coupes traitées par le procédé de Mallory, les cristaux sont 
colorés en bleu pâle translucide et se détachent en clair sur le 
fond qui présente une coloration orangée. Leur répartition pré- 
sente, d’ailleurs, un caractère tout à fait capricieux.Sur une coupe, 
certaines régions nous apparaissent entièrement dépourvues de 
cristaux, qu'il s'agisse de la capsule, de la substance corticale ou 
de la substance médullaire. D’autres régions sont littéralement 
bourrées de cristaux. Tubes contournés, glomérules, tubes effé- 
_rents, surface de la papille, tissu inter tel en renferment éga- 
lement. Nulle part, les cristaux ne sont intracellulaires ; ils sont 
d’ailleurs généralement plus gros que les cellules bits Parfois, 
ils empiètent sur les territoires cellulaires sans qu'on puisse dire 
qu'il appartiennent au cytoplasma de ces éléments. La plupart du 
temps, les sphérules nous ont paru avoir refouléles éléments cellu- 
laires avoisinants au moment de leur formation. À ce point de 
vue, un fait nous a paru tout à fait digne de remarque : c’est. 
la présence de cristaux de dixanthylurée dans certaines régions de 
la capsule, aussi bien à sa surface externe que dans les interstices. 
des faisceaux conjonctifs qui la constituent et qu’au-dessous d'elle. 

Notons ici de nouveau que dans les autres organes du même 
animal : foie, rate, thymus, traités en même temps que le rein, 
exactement dans les mêmes conditions, nous n'avons rencontré 
aucune sphérule. Dans une troisième expérience, nous avons pré- 
levé avec soin, sur le cadavre d’un Veau abattu depuis quelques 
heures, un fragment de substance corticale, en évitant de léser le 
bassinet. La pièce fut plongée immédiatement dans la solution acé- 
tique de xanthydrol méthylique et traitée comme celles de la 
précédente expérience. Sur les coupes, nous n'avons pas trouvé un 
seul cristal de dixanthylurée. 

En présence de ce nouveau TE négatif, nous avons été 
amenés à discuter la valeur de ce procédé. Somme toute, sur onze 
blocs coupés et colorés, nous n'avons constaté qu'une seule fois. 


1) ee SÉANCE DU 14 FÉVRIER 397 


* 


ces cristallisations. Il s'agissait d’un rein dont le bassinet avait été 
sectionné au moment du prélèvement de la pièce. Nous avons 
donc été amené à nous demander si les cristaux observés par nous 
ne proviendraient pas de l’urine qui se serait trouvée entraînée 
au moment du prélèvement de la pièce, et si les résultats positifs 
recueillis par H. Stübel ne seraient pas dus au même accident. 
Quoi qu'il en soit, la fixation des tissus au xanthydrol acétique 
ne saurait, en aucune manière, constituer un procédé histolo- 
pique. Ainsi que l’a fait remarquer Prenant, dans son analyse de 
l’Année biologique, le xanthydrol acétique altère, en partie, la 
structure des cellules et ne peut pas être utilisé pour une étude 
cytologique. À la vérité, ce réactif conserve les rapports anato- 
miques et la forme extérieure des cellules et permet ainsi, le cas 
échéant, une localisation topographique des cristaux, mais les 
résultats ne nous paraissent pas certains. D'ailleurs, la teneur en 
urée des tissus autres que le rein, et du sang, est si £aible que le 
procédé au xanthydrol ne nous paraît pas assez sensible pour l'y 
déceler à l’état normal. : 


| (Laboratoire d’'histologie de la Facullé de médecine.) 


BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. = 1922. T.-LXXXVI. ! 27 


_398 ; RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY _ re (22) 


EFFETS GÉNÉRAUX DES INJECTIONS D'EXTRAIT DE SUC D'ORTIE GRIÈCHE, 


par M. PerRi et A. Remy. 


Nous nous sommes servis de solutions préparées en faisant agir 
de l’eau distillée sur l'extrait aqueux mou de suc d’Ortie grièche 
(extrait Dausse, dont l'équivalence est 3 p. 100). Injections hypo- 
dermiques tous les deux jours à des Cobayes, placés dans les 
mêmes conditions, provenant le plus possible de mêmes portées ; 
certaines femelles, se servant à elles-mêmes de témoins, avaient 
été surveillées lan de gestations et d’ allaitements antérieurs. 


L’extrait étudié ne produit pas aussi rapidement des troubles 
toxiques que l extrait fluide d'Ortie grièche étudié dans notre note 
du 4 juillet 1921. Il fut nécessaire dé maintenir les animaux cons- 
tamment sous l’action du médicament, sinon tous les troubles 
disparaissaient, et il fut nécessaire de recourir à des doses très 
fortes. Avec celles-ci, les Cobayÿes mangent peu et maigrissent len- 
tement ; ils ne présentent pas, comme avec l'extrait fluide, des 
convulsions à la période terminale, mais, à ce moment, il y 
a une vasodilatation générale intense (érection permanente de la 
verge pendant plusieurs jours ; tous les organes sont se de 
sang à. l’autopsie). : 

À l’état normal, les différences de poids du ace te sont 
très variables suivant l'alimentation absorbée, mais le poids 


oscille autour d’un même chiffre avec tendance légère à l’augmen- 


tation. Si l’on injecte de l’extrait de suc d’Ortie, il se produit 


une légère diminution de poids et la mort au bout de 6-9 semai- … 


nes, avec des injections de o,o1 gr. (r cgr.), pour 4o gr. de 
poids, répétées tous les 2 jours. Certains Cobayes jéunes n'ont 
succombé qu'avec des injections de o,o1 gr. pour 56 gr. de poids, 
d’autres avec o,o1 gr. pour 26 gr. Nous n'avons réussi à tuer im- 


médiatement un ni qu'avec des doses telles que le volume 


de l'injection peut être incriminé. 


À l’état de gestation, les Cobayes femelles doivent augmenter | 
de poids plus ou moins, suivant le nombre des fœtus. Celles qui 
reçoivent de l'extrait d'Ortie, augmentent moins mais résistent 
très bien. Aucune n’a été incommodée par les doses mentionnées 


ci-dessus. ; 


Au cours de l'allaitement, toutes les femelles nr Celles =4 
qui reçoivent de l'extrait d’ Ortie diminuent davantage ; elles sup 


portent mal les injections, puisque les injections en séries les font 


succomber lorsqu'on atteint 1 cgr. pour 70 à 95 gr. de poids. 
Par contre, alors que les Cobayes non injectées reprennent du 
poids dès la cessation de l’allaitement, les Cobayes injectées con 


SÉANCE DU 14 FÉVRIER : 399 


_ tinuent à en perdre et succombent même lorsque les injections 
…_ sont de 1 cgr. pour 130 gr. de poids. 
- En d’autres termes, il faut une série d’ injections de 17 à 35 cgr. 
_ pour tuer un kgr. de Cobaye normal ; les femelles pleines résis- 
. tent à ces doses, mais les femelles en lactation sont tuées par des 
doses nettement moindres (de 10-14 cgr. par-kgr.) ; celles dont 
l'allaitement vient d’être terminé sont tuées par la dose de 7 cgr. 
par kgr. 
_  L'Ortie s’élimine-t-elle par le lait ? En ol des petits al- 
_ laités par leur mère seule injectée, nous avons cru pouvoir con- 
‘clure que ces petits ne souffrent pas ; mais leur croissance n’a 
pas été aussi rapide que celle d’autres petits dont les mères ne 
. recevaient rien, ou recevaientt des injections d’une solution d’arsé- 
_ niate de soude. - 


ACTION CARDIOVASCULAIRE DE L'EXTRAIT AQUEUX 


DE SUC D'ORTIE GRIÈCHE, 


par H. HERMANN et À. Remy. 


L’action de l'Ortie grièche, injectée dans les veines d’un Chien 
sous forme de solution aqueuse (r c.c.= 71 cgr. extrait aqueux mou 
_ Dausse), nous a donné des résultats qu’il nous paraît intéressant 


sur la pression artérielle, et son action sur l'énergie de la contrac- 
on du cœur, considéré dans ses divers segments. 

_ 1° Action sur la pression artérielle (Manomètre de Fr. Franck). 
— que immédiatement après l'injection d'Ortie dans le sys- 
{ème veineux (environ 15 secondes), la pression artérielle s'élève. 
IL y a augmentation marquée de la pression minima et augmenta- 
tion de la pression systolique ; l'énergie de la contraction muscu- 
laire est renforcée. Cette augmentation de la pression artérielle 
est contemporaine d’une accélération du rythme cardiaque. Aug- 
_ mentation de pression et accélération du rythme sont dé très 
_ courte durée ; cependant, pendant un certain temps (quelques 
minutes), la pression artérielle et la fréquence cardiaque restent 
et augmentées ; puis, elles reviennent progressivement 
“à ce valeur antérieure. à 
° Action sur l'énergie de la contraction des de. segments 
. cœur (le procédé employé est la double suspension de F. 
Franck). — Nous avons constaté une augmentation de la fré- 
_-quence cardiaque, déjà révélée par l'étude manométrique de la 
Lee Ion artérielle ; gere accélération du rythme est de courte. 


de rapporter. Nous avons étudié, chez le Chien, les effets de l'Ortie 


400 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (24) 


durée ; elle est précédée d’une courte période d’arythmie auriculo- 
ventriculaire.. L'énergie de la contraction des segments auricu- 
laires et ventriculaires du cœur est également augmentée ; les 


contractions auriculoventriculaires deviennent plus brèves ; l’aug- 


mentation est surtout marquée dans le segment auriculaire ; mais 
elle est de courte durée, et, au bout de quelques minutes, le 


rythme et l'amplitude des contractions cardiaques redeviennent 


normaux. 
En résumé (ainsi qu’on peut en juger sur les tracés De cnie 
l’injection intraveineuse d’extrait aqueux d'Ortie se rapide- 


ment : une augmentation marquée de la pression artérielle ; après 


une courte phase de dépression et d’ arythmie auriculoventriculaire, 
un renforcement de la contraction cardiaque, surtout au niveau 
de l’oreillette, et une accélération du rythme cardiaque, cause sans 
doute de l’hypertension. Ces effets sont de très courte durée ; au 
bout de quelques minutes, pression artérielle, contraction, et 
rythme cardiaques sont de retour à leurs valeurs antérieures à 
l'injection. ‘ 


(Laboratoire de physiologie et laboratoire de thérapeutique 
de la Faculté de médecine.) 


RÉACTIONS LOCALES A L'INOCULATION D'AUTOVACCINS ; 
ÉTUDE PATHOGÉNIQUE, 


par JAcGQUES PARISOT et PIERRE SIMONIN. 


L'injection, pratiquée dans un but thérapeutique d’autovaccins 
par voie sous-cutanée, ne détermine en général, au lieu d’inocu- 
lation, que des réactions extrêmement minimes qui, la plupart 
du temps, passent d’ailleurs inaperçues. Il arrive, cependant, 
que ces manifestations locales s’intensifient ou prennent une al- 
lure et un aspect tout particuliers, constituant de nées accidents 
de la vaccination. 

Dans les cas les plus bénins, apparaît autour de la piqüre un 


œdème très limité, léger et fugace, avec rougeur passagère de 


la peau ou bien se montrent, dans le voisinage immédiat, quel- 
ques placards érythémateux. Parfois, les injections laissent après 
elles des nodules témoignant d’un certain degré d'infiltration, 
mais non à proprement parler inflammatoires, non douloureux et 


disparaissant en quelques jours. Mais, il arrive que ces nodules 
persistent davantage ou que d'emblée ils aient une allure inflam-: 


matoire et extensive : ils s'accompagnent d’œdème, de vive rou- 
Ë 2 


5) 


SÉANCE DU Â4 FÉVRIER 401 
geur de la peau et prennent rapidement le caractère is 
voire même un aspect phlegmoneux. 

L'évolution est très variable : tantôt, tout rentre dans Voue 

_ sans complication ; tantôt, s'établit une suppuration ou une né- 

crose locale ; parmi ces accidents, et quelle que soit leur allure, 

- les uns provoquent une élévation de température, les autres, au 

contraire, évoluent absolument sans fièvre et sans symptômes 

généraux. Enfin, des inoculations successives faites en des points 

… différents déterminent, parfois, une reviviscence des phénomènes 

inflammatoires au niveau des injections précédentes : des nodules 

anciens se rallument et se mettent à suppurer les uns après les 
autres, suivant un ordre inverse de l’ordre dans lequel avaient été 
= faites les injections. 

- L'observation clinique de ces accidents, ainsi que leur étude 
expérimentale (par injection d’émulsions microbiennes aux ani- 
maux) nous permettent de les distinguer quant à leur pathogénie 
et de rapporter la genèse de la plupart d’entre eux à l’un des 
mécanismes suivants, élant bien entendu que des oi. rigou- 

_reux mettent hors de cause la non stérilité des émulsions injectées. 

I. Influence de produits toxiques. — Nombre de microbes fa- 

__ briquent des substances nuisibles à la défense phagocytaire, telles 

- les leucocidines de Denys et de Van de Velde, les aggressines de 

_ Bail et Weil. Détruites par la chaleur, mais en général à des 
températures plus élevées que les températures limites auxquelles 
sont soumis les germes en vue d’une atténuation qui les altère 
le moins possible, elles passent dans les liquides vecteurs ou 
adhèrent aux corps microbiens, véritables toxines empêchant la 
_phagocytose, souvent même pyogènes ou nécrosantes. Les réac- 
tions ainsi provoquées sont d'autant plus intenses que la dose 
de vaccin est plus élevée ; elles ne se produisent plus lorsque les 
germes utilisés ont été soigneusement lavés. Ces lavages doivent 
suivre les opérations de chauffage, celui-ci pouvant favoriser une 
nouvelle diffusion de substances toxiques, tous faits mis en évi- 

_ dence par inoculations expérimentales. 

Il. Phénomènes d’appel et de fixation. — Au cours d'infections 
générales ou à la phase aiguë d'infections locales, l'injection du 
vaccin est capable de déterminer un véritable « abcès de fixation ». 

Cette réaction paraît bien en rapport avec la phase négative de 

- Wright, lorsque des inoculations successives prolongent cette 

phase négative, on assiste à cette reviviscence particulière des 

phénomènes inflammatoires au niveau des anciennes piqûres ; le 

… réveil se produit au niveau de piqüres d'autant plus anciennes que 

—. des injections nouvelles accentuent la phase négative. L’émulsion 

_ microbienne injectée étant rigoureusement stérile et la ponction 
des nodules ou abcès formés fournissant une sérosité ou un pus 


DE ES Le Re 2 À 


402 | RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 


riche en germes phagocytés mais vivants, tout semble se passer 


comme si des phagocytes, essaimés après avoir englobé sans les 


détruire des germes au niveau de la légion originelle, les appor- 
taient au lieu de l'injection, répondant à un appel IEEE 
parti de ce point. 
certains cas, après plu- 
sieurs inoculations bien tolérées, l'injection provoque une infiltra- 
tion œdémateuse suivie de nécrose locale des tissus, sans phéno- 


mènes inflammatoires, sans douleur et sans fièvre. L’éxamen des 
produits issus de ce genre de lésions les montre chargés des er 
mes du vaccin ; mais les ensemencements restent stériles : les 


germes sont ceux introduits par la vaccination et ils ‘agit bien 
d’un processus de nécrose aseptique locale. Ses caractères et. 
l'étude des conditions d'apparition dans le temps de cet accident 
permettent de le rapprocher du phénomène d’ anaphylaxie locale, 
connu sous le nom de phénomène d’Arthus. 


(Laboratoire de pathologie expérimentale 
de la Faculté de médecine.) ue 


EXPÉRIENCES SUR L'ORIGINE DE LA FAUNE er ie 
à » 
par R. LIENHART. 


Les animaux qui constituent la faune cavernicole présentent 


une série de caractères communs (élongation du corps, dépigmen- 


tation, allongement des appendices, etc.), qui leur donnent un 
certain air de famille, bien qu'ils appartiennent en réalité aux. 
groupes zoologiques les plus variés. Ces animaux, si différenciés 
soient-ils, ont presque tous des parents proches vivant à l'air 
libre, mais lucifuges et à mœurs nocturnes, ayant pour habitat 
les Mousses, les amas de feuilles mortes, le dessous des pierres. 
Ces proches parents épigés sont, en réalité, presque aus$i aptes 
que leurs alliés hypogés à mener la vie cavernicole ; il semble 


même que ce soit l’occasion seule qui leur ait manqué. C’est en 


s'appuyant sur cette remarque que l’on explique aujourd’hui les 
origines de la faune cavernicole. Les cavernicoles dérivent tous 


d'animaux épigés, préadaptés à la vie obscuricole, et qui auraient. 
au cours des âges perfectionné leurs caractères primitifs spéciaux 


pour donner les cavernicoles typiques que nous connaissons au- 
jourd'hui (1). 


(1) L. Cuénot. Le peuplement des places- vides dans la nature et l’origine 


des adaptations. Revue générale des sciences, 1909, p. 8. — La genèse des es-. 


pèces animales, 2° édition, Alcan, 1921, P. 199: 


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(27) - SÉANCE ou 14 FÉvRIER 403 . 


Ayant étudié, ces dernières années, la faunule cavernicole des 
grottes naturelles et des galeries de mines de fer de la région 
lorraine, j'ai pu constater que cette faunule était composée de 
quelques animaux cavernicoles typiques et d'un assez grand 
nombre d'äutres qui, de nos jours, mènent également la vie 
épigée mais dans les conditions de demi-obscurité dont j'ai parlé 
tout à l’heure. Me basant sur ces faits, j'ai voulu voir quelle serait 
la conduite de ces espèces si bien préadaptées à à la vie cavernicole, 
mais menant encore la vie épigée, vis-à-vis d’un lieu obscur arti- 
ficiel mis à leur disposition et constituant une place vide. A cette 
fin, j'ai entrepris les expériences suivantes dont je ne donnerai 
ici que le résultat global, réservant le détail pour un travail plus 
étendu. 


Première expérience. — Un panneau de bois, de 2 m. de lon- 
gueur sur 1,20 Im. de largeur, formé de planches jointées, est 
placé à plat sur un sol nu et parfaitement azoïque, dans un jardin 
à proximité d'une habitation. De grosses pierres sont placées sur 


‘le panneau pour le mieux faire adhérer au sol. Un abri obscur est 


ainsi formé. Ce dispositif, installé fin décembre 1920, est laissé 
en place jusqu’en avril 1921. De temps en temps, je le visite pour 
noter la chronologie de l'apparition des différents hôtes. En fin 
d'expérience, l'abri héberge une très curieuse faunule composée 
de neuf espèces animales différentes, abondamment représentées 


chacune et qui, toutes, se retrouvent dans la faunule cavernicole 


normale de la Lorraine. Ce sont des Myriapodes (1) : Cryptops. 
hortensis Leach, Lithobius forficatus Linné, Potydesmus compla- 
natus Linné ; des Crustacés isopodes : Uniscus asellus Linné, Tri- 
choniscus roseus Koch ; un Coléoptère : Quedius mesomelinus 
Marsh. ; des Mollusques : Limax cellarius d'Argenville, Vitreu - 
cellaria Muller, et de nombreux Collemboles. 

_ Deuxième expérience. — Même époque et mêmes conditions 
que pour la précédente, mais effectuée en pleine campagne sur 


un plateau des environs de Nancy, à plus d'un kilomètre de toute 
habitation. Au bout de 3 mois, une faunule s’est également fixée 
sous l’abri obscur, elle se compose des espèces suivantes : Litho- 


bius forficatus Linné, Polydesmus complanatus Linné, Quedius 
mesomelinus Marsh., et de très nombreux Collemboles. Les indi- 
vidus sont abondants mais, on le voit, le nombre des espèces est 
bien plus réduit que dans la première expérience. On constate, 
notamment, l'absence des Crustacés isopodes et des Mollusques ; 


ceci ne doit pas surprendre si l’on se souvient que ces formes 
an généralement liées au voisinage des habitations humaines. 


-(x) Je suis Sentens remercier ici M. H.-W. Brolemann, qui a bien voulu 


: vérifier la détermination de mes Myriapodes. 


404 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY Sr 08) 


Il résulte de ces expériences que les 9 espèces animales, qui 
sont venues peupler mes abris, appartiennent, précisément et 


x 


d'une façon exclusive, à celles que l’on trouve indifféremment, 


soit dans les cavernes lorraines, soit un peu partout, menant une 


vie épigée, mais lucifuge se cachant le jour et, la nuit venue, 


menant au contraire une vie active, voyageant pour chasser. 


Est-il invraisemblable d'admettre que les abris obscurs créés par 
moi furent des hôtels de choix pour les chasseurs noctambules 
surpris par le lever du jour au cours d’ expéditions peut-être loin- 
taines ? L'hôtel étant bon, les hôtes de passage s’y fixent et fon- 
dent des colonies rapidement prospères. Chacun trouve, sous 
l'abri, ce qu'il lui faut ; les uns cherchent leur aliments dans 1e 
sol ou rongent le bois des planches qui commencent à pourrir, 
les carnassiers vivant aux dépens des phytophages. Il est devenu 
inutile de sortir pour chasser, la population se fixe, une faunule 
harmonique s’est constituée. Mais, cette faunule est si spéciale 
qu’on peut, je crois, la considérer sans trop de hardiesse comme 
uné vivante image de ce que pouvait être une faune cavernicole 
à ses débuts. 


(Laboratoire de zoologie de la Faculté des eee 


= 


» 


: REUNION 
- BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES 


SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 1921 


405 


SOMMAIRE 
AqQuixo (L.-I.) Proleuco- DOPANSC RE TN RENAN AL 5 
PDA es dt. 11 Houssay (B.-A.), Orero (M.-J.), 
ARRILLAGA (F.-C.), GUGLIELMET- NecretTE (J.) et Mazzocco (P.) : 
rret Warporp (C.) : Action com- Actions des venins coagulants des 
parée de la, quinine et de la qui- Serpents sur le sang............ 7 
nidine sur la fibrillation auricu- LarARGA (J.-V.) : La réaction 
laire expérimentale ............ 3 | de la salive et son influence pos- 
_Grapiozo (F.-L.), FosarTri (V.) sible sur les caries dentaires .... 8 
et PALAZzo : Un cas de spiroché- Pico (O.-M.) et Mukracu J.) : 
tose ictéro-hémorragique ....... 10 | Dosage du chlore dans les tissus... I 
Houssay (B.-A.) et Mazzocco Puente (J.-J.) : Technique fa- 
…  (P.) : Composition de l’urine et cile pour la coloration des Spiro- 
- du sang des Chiens privés d’hy- chètes dans les frottis.......... (9 


Présidence de M. B.-A. Houssay. . 


_ DosAGE Du CHLORE DANS LES TISSUS, 


par O.-M. Pico et J. MurTAG«. 


- Au cours de nos recherches sur le métabolisme du chlore, il 


_ devint nécessaire de trouver un procédé qui permit de le doser 


par une des méthodes précises connues, en éliminant préalable- 
ment les substances organiques. La calcination, même en présence 
d’alcali ou du mélange fondant (usuel ou U. $S. P), donne tou- 


_ jours des pertes par volatilisation. La méthode de Neumann, très 
_ exacte, exige un appareil spécial en verre et une ébullition pro- 


longée pour décomposer l'acide cyanhydrique, ce qui complique 
et allonge la titration. Quelques-uns de ces défauts ont été sup- 
primés par Bell et Doisy. 

Dans la méthode que nous présentons, on dissout le tissu par la 


… soude caustique concentrée, on acidifie, puis on précipite les pro- 


406 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (2) 


téines par l'acide phosphotungstique. Dans le filtrat on dose le : 


chlore suivant la technique de Austin et van Slyke. 


3 gr. de tissu sont mis dans un petit flacon d'Erlenmeyer, on 
ajoute 5. c.c. de NaOH à 40 p. 100 et on chauffe doucement, tout 


en agitant, jusqu'à dissolution complète. On laisse refroidir, puis 
on ajoute goutte à goutte 7 c.c. d'acide nitrique, en refroidissant 


sous un jet d’eau courante. On ajoute un volume égal de solution 


à 10 p. 100 d'acide phosphotungstique, on attend quelques mi- 
nutes pour que la coagulation soit complète, on ajoute de l’eau 
distillée jusqu’à compléter à 60 c.c. de liquide total. On filtre. On 
dose le chlore du filtrat par la méthode d’Austin et Van. Slyke ; 


c'est-à-dire que l’on ajoute 10 c.c. de leur solution de nitrate … 


d'argent, après 24 heures le précipité est cohérent, on filtre et 
dans 20 c.c. du filtrat (0,8 gr. du tissu) on dose l'argent en excès 
par l’iodure de potassium. On répète le dosage avec les 20 c.c. 
restant du filtrat, ce qui permet d'obtenir une moyenne et de 
compenser les erreurs d'interprétation du virage final, qui est 
d’ailleurs très net. La teinte bleue de l’iodure d'amidon ne doit 
disparaître ni par l'agitation ni par le temps. En déduisant de 
10,15 les c.c. de solution de IK employés, on obtient la quantité 
de CINa p. 1000 du tissu. On peut faire le dusage avec 1,5 gr. de 
tissu, mais en faisant une seule titration avec 20 c.c. de filtrat 
(les quantités de substances étant réduites de moitié). Nous avons 
employé une soude, exempte de chlore, provenant de chez Merck; 
l’acide phosphotungstique utilisé portait la marque Kahlbaum. - 


Des dosages comparatifs ont été pratiqués sur du sang de . 


Chien, avec notre procédé et la méthode de Austin-Van Slyke : 


: CINa ajouté Retrouvé 
Austin-Van Slyke Notre, pose p: 1000 AA Yan SIyke Notre procédé. 
1. 4,80-4,90 h,8o- u 95 RER FA » 
2, h,90-4,95 5,00-5,15 DRE RS ». 
3. 6,40-4,70 = 450-458 | » » y 
h. 4,65 b 4,45 » D ». » 
Ro D: 3,975 » DCE Abo 5,0) 
_6.".4,65-4,75 4,62-4,65 DORE .» #30 
Ta h, 45-4,45 h,25-4,35 29 6,95 Ter 7 O0 i 


Nous avons dosé par notre procédé le CINa de l’ovalbumine, 
puis de nouveau après addition de quantités connues de sel : 


Ë CINa ajouté : = Fe 

. Ovalbumine p. 1000 .  CINa calculé CINa retrouvé 
TA DATO 3,39 5,52 5,52 
RATE 6,66 - 8,85 = 10100: 
202,92 ADSL ES Gode 6,30 
2,02 6,66 9,28: : 9,29 


(institut de physiologie de la Faculté de médecine). 


PRES AT PRE PS PE AP TN 


he Qt er NN cn AS) th sé 


PP RE 


bé 2 


SÉANCE DU 18 NOVEMBRE ; 407 


. ACTION COMPARÉE DE LA QUININE ET DE LA QUINIDINE SUR LA 
FIBRILLATION ‘AURICULAIRE EXPÉRIMENTALE, 


par F.-C. ARRILLACA, J. GUGLIELMETTI et C. WaLnore. 


IL est commun d'observer la guérison de la fibrillation auricu- 
laire par la quinidine, tandis qu'il est exceptionnel qu'elle soit 
modifiée par son isomère la quinine. Nous avons cru convenable 
de comparer leur effet sur la fibrillation Fo expérimentale 
des auricules. - 

Dans tous les cas nous avons fait les expériences sur des Chiens 
chloralosés, à thorax ouvert, et chez lesquels on entretenait la 


respiration artificielle. Les contractions des auricules et des ven- 


iricules étaient enregistrées par la méthode de suspension, au 


moyen de tambours de Marey. 


On recherchait le seuil d'intensité d’un courant faradique té- 
tanisant capable de provoquer sûrement la fibrillation auricu- 


_laire. Le courant induit était fourni par un inducteur gradué 
en quantité, dont les constantes avaient été déterminées par une 


intensité donnée de courant du primaire (induction mutuelle, coef- 


_ ficient de self, résistance des deux circuits). La résistance du tissu 


entre les points de l’excitateur était au moins 100 fois moindre que 
celle du secondaire de la bobine. Dans ces conditions, nous dis- 
posions d’un appareil qui permettait d’exciter à volonté entre o 
et 1000 unités. L’intensité du primaire fut toujours de r ampère. 

Nous avons fait 9 expériences avec du sulfate de quinidine et 
7 avec du sulfate de quinine. Les solutions, à 1 p. 100, furent 
injectées par la jugulaire. | 

Quand le seuil d'intensité capable de Droveuuer la fibrillation 


avait été bien déterminé, on injectait, chaque 5 minutes, 1 cer. 
par kgr. d'animal d’une des substances, puis on recherchait de 


nouveau l'intensité nécessaire pour produire la fibrillation fara- 
dique des auricules. On continuait ainsi jusqu'à la mort de l’ani- 


mal, qui survenait généralement après l'injection de 6 cgr. de 


sulfate de quinine par ker. ou de 5 cer. de sulfate de quinidine 
par kgr. On observe des différences individuelles ; mais, en gé- 
néral, 1 cor. de sulfate de quinidine par kgr. eut pour consé- 


quence une augmentation du double du courant nécessaire pour 


fibriller l’auricule ; 2 cgr., l'impossibilité complète de l'obtenir 


BC les courants extrêmement forts. 


Avec le sulfate de quinine, il fallut 2 à 3 cer. par kgr. pour que 
_ le seuil de Ja fibrillation variât et jamais, même avec 6 cer. par 
 kgr. on obtint que le courant RISQUE très intense ne fibrillât 
point. | - 


408 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES L (4) 


Dans la figure ci-jointe, on a marqué les deux cas de variations » 
extrêmes d’excitabilité qui ont été observés pour chacune des 
deux substances. Les autres cas sont compris dans ces limites. 4 


QUANTITÉ D' ALCALOIDE 


INTENSITE : L 2 
PAR KILO D' ANIMAL 


NORMAL d03| 004.005 | AFEURS 
EXTRÊMES 


Conclusions. — Le sulfate de quinidine ‘entrave la fibrillation - 
auriculaire CpÉnesne plus nettement que le sulfate de SU 
nine. 


DONNANT LE SEUIL 


DE FIBRILLATION. 


PLUS DE 1.000 


— REFERENCES — 
t++rttt QUININE 
QUINIDINE 


(Institut de physiologie de la Faculté de ne 


FLE TS 


STE 4 PR Te j: FEAR | é he 
PT PS OU NE D OR PU CRT D SO ET OR PRES OP TRS SERRE NAN PP OU NT EE 


es. 


(5) SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 409 


COMPOSITION DE L'URINE ET DU SANG DES CHIENS 
PRIVÉS D'HYPOPHYSE, 


par B.-A. Houssay et P. Mazzocco. 


Nous avons examiné l'urine et le sang de plusieurs Chiens, les 
uns privés d'hypophyse, d’autres opérés sans que la glande ait 
été lésée, d’autres auxquels on laissa un fragment de gaze der- 
rière l'hypophyse et enfin des témoins non opérés. 

Les animaux étaient adultes ; ils restèrent longtemps dans des 
cages à métabolisme. Ils mangeaient (viande crue, bouillie) et 
buvaient à leur gré. On mesura et analysa les urines à peu près 
pendant un mois pour chaque Chien. 

Les moyennes obtenues furent à peu près égales dans tous les 
lots d'animaux. 


ae : Urée . CI Na Créatine N total 
Quan- Dent ——— Cr Core un 
Moyenne de lité  sité p.1000 24h. p.1000 24h. : p. 1000 24h. p.1000 24h. 
4 témoins some ououe Al 056 48,0 09 8,6 60 3 807 (1) 681 1,38 0,217 25,68 4,59 
3 témoins opérés..... 220 ‘1 4047 51 1122 3,09 0619 O, 02 0,202 27,5 6, 05 


5 privés d'hypophyse. 168 1,055 51,75 8,60 3,19 0,535 0,992 0, 166 29,9 5,02 

Il ne restait que de minuscules restes de la partie intermédiaire 
de l’hypophyse, avec des Si chez les Chiens privés d’hypo- 

physe. : 

On pratiqua l’analyse du sang pris à l’artère crurale de Chiens 
non anesthésiés, par la méthode de Folin et Wu. Malheureuse- 
ment, l’urée ne put être dosée que par de Le calcium 
fut dosé par la technique de Mazzocco. | 

. On examina le sang de 3 Chiens adultes, de 3 jeunes Chiens 
privés d'hypophyse et de 3 frères de ces deniers , non opérés. 
On n'observa aucune différence dans les chiffres de nitrogène 

non protéique, de chlorures, de glycose, de créatinine et de créa- 
tine totale. La différence de leur taux d’urée perd sa valeur à 
cause du procédé inexact dé dosage. 

Le sang des Chiens privés d’ hypophyse contenait un peu moins 
de calcium que chez les témoins ; mais il serait prématuré de ti- 
rer une conclusion, car chez les Chiens il y a des différences in- 


dividuelles considérables. TI faudra augmenter le nombre des . 
observations. | | 


. 


Enigr. p. 100 e.c. de sang. 


N non Créatine IGN CaLT 
Moyenne protéique Urée CI Na Glycose Créatine totale - du sérum, p. 100 


6 privés d'hyponhyse..- 0 0216 0.038 0.413 0,112 0.00164 0.046 O.584 0.0087$ 
17 Chiens normaux.... (,0283% 0,047 0431 0,115 0,00171 0,0044 0,577 0,0f986 
6 Chiens à gaze sous le 

CerVEAU.. 5.0 — == —  O,PR2 _— — —  0,00897 


410 ® _ RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES = Q je 


Le sang d’une Chienne privée du Rue postérieur de l'hypo- | 
physe était aussi normal. : 

Les résultats que nous avons résumés Hamon que les 
Chiens privés d’hypophyse, à peu près tomes ont une urine 
et un sang normaux. : 


5 idee fe nd pb dla cé! OS Cire jé 


se de physiologie de la Faculté de médecine). : > E 


TECHNIQUE FACILE POUR LA COLORATION DES SPIROCHÈTES 
DANS LES FROTTIS, - | 2 5 


par J.-J. Puenre. A 


Les cie et surtout le Treponema pallida présentent une à 
certaine résistance à la coloration. La méthode d'Hoffmann, Par” 
le Giemsa, donne de bons résultats ; mais elle est longue. On a 
voulu maintes fois la remplacer par des procédés.plus rapides et 
sûrs (Fontana-Tribondeau, Hage, Rio Ortega, etc). #4 

Le procédé de Fontana est rapide et donne de très belles ima 4 
ges, mais on ne colore qu'un certain nombre de Spirochètes et il 
se produit souvent beaucoup de précipités, les germes se déco- 
lorent vite. On a tâché de conserver le. mordant et de faire les | 
colorations par des couleurs d’aniline. Wilmaers et Renaux (selon 
Noguchi) ont employé la fuchsine ; Noguchi le violet de gen- 
tiane (1). Becker (2) utilisa un mordant phénol-tanin et une co 
loration par la fuchsine de Ziehl. Martin et Pettit ont employé 
le bleu de méthylène ous la coloration du Ho ictéro- 
hémorragique. : 

Après de nombreux essais, nous avons trouvé que. le bleu de 
méthylène boracique de Sahii, récemment préparé ou méta- 
chromatique, donne des images très claires au point de vue 
nr et netteté du fond. Notre a est la suivante : 

° Fixation au liquide de Ruge Contes : acide acétique : 

Cu : 100). Se S 

* Finir la fixation dans lalcool- éther. 

30 Chauffer dans un tube à essai le liquide suivant, récemment 
Hltré: fanin à5 p.160 0: chlorhydrate d’aniline à 3 p. 100 : r. 
Le un . bouillant est versé sur le frottis. On laisse refroidir. 

° Lavage à l’eau courante. . 
; Coloration pendant : minute-par le bleu de hs- 
racique. 


EE. SAN PNPEEN PAR TPE TER 


À : 
és na dt et af 


FAUTT 


É 
4 
4 


RES 
Lu bit n Sep: de d'au cit XA.- 


[0] 


(1) Journ. of. exper. Med., 1978. Fe 
(2) Deutsch. Med. Woch., 1920, 46, 259: He 


_ séANGE pu 18 NOVEMBRE Fe 411 


» 


Dans le premier temps, on enlève des albumines, qui donne- 
_ raient un fond sale à la DIÉDAPANpE Quelques D. sem- 
_ ble-t-il, disparaissent. | 
Le liquide mordant doit être filtré, car il peut contenir des 
moisissures ou des levures. 
Le Treponema pallida se colore en bleu. Sa différenciation se 
fait par les caractères morphologiques. Il est vrai que, parfois, il 
est difficile de le reconnaître, surtout s’il est mélangé avec le 
Spirochète du Lapin, le S. microdentium, le S. minutum, et sur- 
tout si on tient compte du polymorphisme de Tr. pallida. 


ACTION DES VENINS COAGULANTS DE SERPENTS SUR LE SANG, 


par B.-A. Houssay, M.-J. Orero, J. NecrerTe et P. Mazzocco. 


_ «+ Les venins coagulants injectés par voie intraveineuse, produi- 
- sent un choc protéotoxique intense, que nous avons étudié en dé- 
tail chez les Chiens. | 

La préesron artérielle baisse fortement pendant 20-4o minutes, 

(si la dose n'est pas excessive). Il y a un parallélisme absolu entre 

_ les pouvoirs hypotensif et coagulant in vitro (expériences nom- 
breuses avec grand nombre de venins). Tout venin qui produit 


une forte hypotension, est coagulant in vivo si on injecte une 
dose suffisante. 


L 


= 


Il se produit une forte leucopénie bien connue (de r0.000- 
20.000, descente à 2.000-5.000), qui s’atténue rapidement après 
30-60 minutes et qui est suivie d’une leucocytose (20.000-30.000), 
Ë _ durant. quelques heures. Le nombre des globules change peu ou 
- augmente pendant l'hypotension. En général, on observe une 
diminution de r à 2 millions après quelques heures. La résistance 
globulaire est diminuée (Aquino). La sédimentation des globules 
_ (même après centrifugation) est extrêmement difficile (Sordelli et 
. Houssay, 1918-19.). L’hémoglobine suit les fluctuations globulai- 
res, quelquefois mais rarement, elle baisse un peu plus que les 
_ globules. Le plasma est rosé. La coagulabilité augmente pendant 
un temps court (phase positive), puis survient l’hypocoagulabilité 
E- ou l’incoagulabilité définitive (phase négative). Pendant la pre- 
__ mière phase le fibrinogène précipite, à la seconde phase le sang 
n’en contient plus, il est défibriné. ; 
Chez 14 Chiens nous avons dosé les dr. sanguines par 
E. la à méthode réfractométrique de Robertson (2) avant et 5-30-60 mi-. 


2 


.. Journ. biol. Choriet. 1915, t. XXII, 233. 


412 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES 


nutes après le venin. (Lachesis alternatus). On observe une di- 
minution des protéines totales (TM 9 p. 100). La fraction dosée 
comme globuline augmente le plus souvent aux dépens de la frac- 
tion dosée comme albumine. 

Chez 10 Chiens anesthésiés et 8 non anesthésiés nous avons 
vérifié qu'après l'injection de venin de L. alternatus, il se pro- 
duit une hyperglycémie qui dure quelques heures, dosages par 
la méthode de Benedict (xo fois) et de Folin et Wu (8 fois). L’aug- 
mentation moyenne est de 100 p. 100 à peu près. 

En analysant par la méthode systématique de Folin et Wu (x), la 
composition du sang de 8 Chiens avant et r heure 1/2 après l'in- 
jection de venin de L. alternaltus, nous avons trouvé une aug- 
mentation constante du N non protéique (TM 4o p. 100) et de 
la créatinine totale, tandis que l’urée, la créatinine et les chloru- 
res ne se modifièrent presque pas. 

La catalase varia irrégulièrement. La réserve alcaline (CO? com- 
bining power) fut déterminée 3 fois (avec l’appareil de van-Slyke) 
chez des Chiens qui ne présentèrent pas de symptômes apparents 
marqués ; elle ne fut pas changée par l'injection de venin. : 


HERT | CES Ë YLSE 
* ROC SRE TR ee 
> ne nt Co En rosé 


UN ee PUS TO EN SEPT TE Te 


a, na té 


À 


a. ds dope pète oi 


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PONT VIP LT Ur 


(Instituts bactériologiques du Département national d'hygiène et 
de physiologie de la Faculté de médecine). 


distri 


LA RÉACTION DE LA SALIVE ET SON INFLUENCE POSSIBLE 
SUR LES CARIES DENTAIRES, 4 


-par J.-V. LAFARGA. 


La carie dentaire est influencée par de nombreux facteurs d'or- # 
dre infectieux, métabolique, etc. Nous avons crû nécessaire d'é- 
tudier la réaction (Pn) et le pouvoir neutralisateur « buffer » de 
la salive, à fin de déterminer quel pouvait être leur rôle ie les 
Fo bnre dons ou caries des dents. ñ 

Sauf Graham (2), aucun auteur n’a mesuré la réaction réelle 
de la salive, car on a voulu la déterminer par des méthodes volu 
métriques et en présence d'indicateurs colorants qui donnaient 
des limites non comparables. On a trouvé généralement qu'il 
n'y a pas-de relation entre la réaction salivaire et l'existence des 
caries dentaires. La réaction s’est montrée très variable, même ? 
chez un seul sujet. Pickerill (3) affirme que la salive a une réac 
tion spécifique qui varie selon les excitants qui l'ont fait sécré. 1 


(x) Journ. biol. Chemistry, 1918; t. XXXIV, p. 203 et 1921, t. XLV, p. AA9- 4 
(c) Dental Cosmos, mai 1919. 3 
(3) Prevention of dental Caries and oral Sepsis, 1914. 


-(9) SÉANCE DU 18 NOVEMBRE 413 


ter. Lés acides donneraient lieu à la production d'une salive 
abondante et très alcaline, tandis que les substances peu sapides 
ou les alcalins produiraient une diminution de la quantité et de 
l’alcalinité salivaire. 

Nos recherches ont été faites avec la salive fraîchement sécré- 
tée. Le Px fut déterminé avec les colorants et les solutions types 
de Clarck et Lubs. | | 

Ün certain nombre d'expériences furent ‘faites ‘en recueillant. 
la salive sécrétée après ou pendant que le sujet dégustait. Mais 
la plupart des recherches furent faites en faisant passer la langue 
à travers un morceau de lame de caoutchouc de dentiste; on pou- 
vait ainsi déposer la substance sur la langue, ce qui empêchait 
le mélange avec la salive que l’on recueillait. Dans chaque expé- 
rience nous avons déterminé 3 facteurs. La quantité de salive, 
son Px, son pouvoir « buffer ». Pour apprécier celui-ci, l’on pre- 
nait 2 c.c. de salive, 3 c.c. d’eau distillée et o,4 de colorant, puis 


N Q A Ld x 
on ajoutait assez de CIH Too POUr que la teinte füt égale à celle 


d’une solution témoin. (Px = 5,4). La réaction de la salive mixte 
oscille peu autour de la neutralité. Son Px varie de 6,8 à 7. Le 
matin elle est plus acide (6,4) et après les repas elle est plus alca- 
line (7 à 7,4). Sa réaction varie chez un même sujet. La salive 
a un pouvoir « buffer » considérable et qui varie considérable- 
ment. Le Px et le pouvoir buffer varient quand on provoque des 
excitations sécrétrices diverses. En général, la salive abondante 
est plus alcaline et plus « buffer ». 

_Les acides (citron, orange, vinaigre, acide acétique), à diverses 
concentrations, en augmentent considérablement la quantité, le 
Pa et le pouvoir « buffer ». Les alcalins (bicarbonate de soude, 
savon) augmentent les trois facteurs, mais dans des proportions 
moins fortes. On n’observe la diminution signalée par Pickerill 
que quand on emploie le bicarbonate pur et, même dans ce cas, 
la salive ne devient pas acide. Pratiquement la salive neutralise 
aussitôt les acides dilués, puis elle continue à être sécrétée avec 
excès. Certaines substances peu sapides ou agréables, ou non 
désagréables (infusion de maté sucré) ou sucrées, ne font. pas 
varier sensiblement les 3 facteurs (quantité, Px, buffer). Le sucre 
en poudre, les substances très sapides et surtout celles qui sont 
désagréables (quinine, sel pur) augmentent beaucoup la quan- 
tité, mais ne modifient guère le Px et le pouvoir « buffer ». 

La salive sous-maxillaire du Chien chloralosé est très alcaline 
(8,4) et elle le devient davantage quand on excite la sécrétion 
par excitation de la corde du tympan ou par la pilocarpine. 

Pour déterminer si le Px de la salive peut avoir quelque in- 
fluence sur la décalcification dentaire, nous avons mis des dents 


Brorocre. Comptes RENDUSs. — 1922. T. LXXXVI. 28 


A14 _ RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (10) 


(incisives inférieures, racine couverte de paraffine), pendant quel- 
ques heures, dans des solutions types de Clarck et Lubbs (Px de- 
puis 2 jusqu à 8). Nous avons trouvé qu'indépendamment de la 
composition du liquide, il dissolvait du calcium depuis Px 5 et 
au-dessous, et d'autant plus qu'il était plus acide. Depuis Pa 5 et 
pour des valeurs plus hautes, les liquides ne décalcifiaient pas. 
Dans les conditions habituelles la salive n’a pas un Pa décalci- 
fiant ; elle peut avoir quelquefois un très faible Px décalcifiant. 
Mais les fermentations prolongées d’aliments dans la salive, en 
espace limité, peuvent produire une forte acidité. 

En répétant les mêmes expériences avec la salive, nous avons 
vérifié que l'acide ajouté ne décalcifie pas en relation de la quan- 
tité ajoutée, mais seulement d'accord avec le Px obtenu. 

On voit donc que la salive est un liquide qui oscille autour de 
la neutralité et qui a un pouvoir « buffer » marqué. La salive peut 
protéger la muqueuse buccale par dilution ou par neutralisation. 

On peut parler, jusqu’à un certain point, de spécificité de la 
salive selon les excitants, car les acides produisent l'augmentation 
la plus marquée des 3 facteurs. Les amers, etc., augmentent plu- 
tôt la quantité. Le chloroforme augmente fortement les 3 facteurs. 

Il est probable que la salive n’est pas un facteur important 
dans la production des caries, mais il est évident qu'elle protège 
les dents et la réaction buccale. 


(Instituts bactériologiques du Département national d’ HO et 
de Dis de la Faculté de médecine). 


n 


UN GAS DE SPIROCHÉTOSE IOCTÉKO-HÉMORRAGIQUE, 
par F.-L. Grapioro, V. Fossarr et R. PALAzzo. 


Quoiqu'on l'ait recherchée maintes fois, on n'avait pas encore 
trouvé la spirochétose ictéro-hémorragique chez les Rats de Bue- 
nos-Aires. Nous avons cependant observé un cas mortel de mala- 
die chez une Italienne de 17 ans, qui habitait l'Argentine depuis 
son enfance. Elle était originaire de Rufino (province de Cor- 
doba). La maladie commença par de la courbature, de l’ictère, de 
la fièvre, des vomissements et de l’albuminurie, puis survinrent 
des taches purpuriques sur l’abdomen et le dos, qui disparurent 
plus tard. Rien de particulier aux appareils respiratoire .et .cir- 
culatoire. Pouls à go. Abdomen indolore. Foie petit à la percus- 
sion. Mauvais état mental, tremblements. Mort un mois après le 
commencement de la Abe 

: On ne nous autorisa à autopsier que le foie, qui pesait 5oo gr. 
Il était rouge avec des points jaunâtres ; les voies biliaires étaient 


(11) SÉANCE DU Î8 NOVEMBRE 415 


libres. Microscopiquement on trouve des lésions destructives éten- 
dues dans diverses zones. Par imprégnation argentique (Leva- 
diti) on trouva des Spirochètes dé 12-14 1. 

L'urine et le foie furent injectés par voie pou ares à des 
Cobayes. L'animal inoculé avec le foie de la malade présenta de 
l’ictère et l’on trouva des Spirochètes dans le foie et le rein. 


(Hôpital italien de Buenos-Aires). 


PROLEUCOBLASTES, 


par L.-T. AQuINo. 


Pour Pappenheim, la présence ou l’absénce des granulations 
-azurophiles ne change pas la signification des lymphoïdocytes. 
Mais il considère que quand ils en renferment, ils sont déjà en 
-évolution mryéloblastique. Il admet deux types de granulations 
azurophiles (Iymphoïde ou myéloïde), que l’on peut différencier, 
sauf chez certaines leucémies myéloïdes aiguës de type Iymphoï- 
-docytaire, dans lesquelles on peut trouver des granulations de 
type myéloïde dans les lymphocytes et de type lymphoïde dans 
les lymphoïdocytes. 

Pour Ferrata, quand un ble a des granulations azu- 
rophiles, il s'oriente vers les granulocytes (opinion conforme à 
-celle de Naegeli, maïs cet auteur les considère comme des granu- 
lations neutrophiles non müres). Ferrata fait observer que les 
_granulations azurophiles n'existent pas pendant la phase prémé- 
dullaire, où prédomine la formation de cellules hémoglobigéni- 
ques, mais elles apparaissent quand augmentent les granulocy- 
tes. Il distingue même deux classes de granulations azurophiles 
qui permettent de séparer des myéloblastes proneutrophiles et 
proéosinophiles. Nous avons trouvé maintes fois ces granulations 
que l’on distingue clairement. 

On voit que le lymphoïdocyte de Pappenheim ne ao le pas 
complètement avec l'hémocytoblaste dé Ferrata, car le premier 
ne contient pas de granulation azurophile et le second peut la 
contenir ou non. Comme conséquence, le leucoblaste de Pappen- 
heim diffère du myéloblaste de Ferrata. Le premier est un lym- 
phoïdocyte à noyau plus ou moins myélocytaire ; le second est 
‘un hémocytoblaste avec des granulations azurophiles. 

Nos observations faites sur des organes hématopoïétiques nor- 
maux ou pathologiques (leucémies) de l'Homme ou de divers 
animaux, nous ont permis de considérer comme caractères pré- 
dominant du leucoblaste la structure myélocytaire de son noyau. 


416 Ms RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (12). 


D'autre part, nous croyons, comme Ferrata, que l'existence de 


la granulation azurophile dans un lymphoïdocyte, lui confère une 


différenciation. Nous croyons donc qu'il faut accepter deux es- 
pèces de proleucoblastes, que nous avons déjà décrites (:). | 

Proleucoblaste P. C’est une cellule dont le noyau a perdu son. 
aspect lymphoïdocytaire et présente déjà une structure myélo- 
cytaire, à cause de l’épaississement de la chromatine (qui enve- 
loppe les nucléoles quand il y en a), et l’apparition nette de la 


parachromatine. Le protoplasme ne contient pas de granulations. 


azurophiles ; il a une basophilie moins pure, le spongioplasma 


est plus ou moins raréfié ; le corps cellulaire a un développe- 


ment variable. 
Proleucoblaste F. C'est une cellule d'aspect lymphoïde, à noyau 


encore hémocytoblastique, avec ou sans nucléoles, à structure- 
lepto-chromatique et à coloration amblichromatique, nucléine- 


ponctuée, à réseau ténu et serré, qui donne un aspect granuleux 


et diffus, sans fond para-chromatique ; le protoplasma basophile- 


contient des granulations azurophiles et a une structure spongio- 
plasmatique à aspect variable, selon les cas et le degré d'évolution. 
Ces deux éléments proviendraient du lymphoïdocyte (proleu- 


coblaste F sans granulation azurophile ou proleucoblaste P sans. 
noyau myélocytaire) et les deux donneraient lieu au leucoblaste- 


mür (qui serait un proleucoblaste P. avec des granulations aZuü- 
rophiles ou un proleucoblaste F, avec un noyau myélocytaire). 


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COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1922 
SOMMAIRE 
 CRUVEILHIER (L.) : Vaccinothé- diastases tissulaires. Utilisation 


rapie dans le chancre mou..... 421 

Logrer et DeBray : L’accrois- 
sement de l’activité peptique.du 
sérum dans l’imperméabilité ré- 
DAIES ee a eee ae 

Vicnes (H.) : À propos de la 
note de T. Rietz sur le tremble- 
ment pendant l’anesthésie géné- 
RATER PR Re 


h19 


Réunion ho de Lille. 


- Poconovsxr (M.) et AususTE 


_ (C.) : Répartition de l’azote dans 


le liquide céphalorachidien. .... 423 

WERTHEIMER (E.) : Sur l’hy- 
perexcitabilité des muscles de la 

Grenouille après la mort ...... 426 


Réunion biologique de Lyon. 


CLuzer et CHEVALLIER : Aclion 


- de l’émanation du thorium en 


inhalation sur les éléments figu- 
rés du san 

GaurTier (CH) : Glycasurie par 
ablation des poumons chez la 
Con ER RRrr 

Guizziermon (A.) : Sur la for- 
mation des grains d’aleurone et 
de l'huile dans l’albumen de 


Curie mon (A) : Sur. l’ori- 


 gine et la signification des oléo- 


plastes 
Mar:non (F.) : 


és 


Conséquences 


_ de la spécificité d’organe des 


 BioLociE. COMPTES RENDUS. 


— 1922. 


de 


de ces dernières pour la détermi- 
nation de l’organe dont l’insuf- 
fisance est la cause d’un état pa- 
tholosique déterminé. Applica- 
tion de ces données à l’étude du : 
rôle physiologique de certains 


DR PATES ne due 443 
Marsxon (E.) : De l'existence 
des diastases de synthèse. Expli- 
cation des cffets de l’organothé- 
rapie. Une nouvelle méthode thé- 
rapeutique : l’organo-zymothé- 
RAD ee x: 
Noëz (R.) : Sur l'existence 
d’une zone de suppléance dans 
le lobule hépatique... 149 


PAPADAKIS Sur l'existence 
d’une copulation hétérogamique 
dans Pichia farinosa (Lindner).. 4437 
Weizz (Ed.), Durourrt (A.) et 
Canovircx (X.) : Utilisation de _ 
la réaction de Pandy pour le dia- 
gnostic des méningites et des 


_états méningés fonctionnels . °A5x 


Réunion lioloyique de Marseille. 
GasrteL (C.): Cécidies de Vau- 
_cheria aversu produiles par Vo- 
Conan ernecRDe ARC 455 
Réunion danoise de biologÿie. 
Br (V.) : La sérothérapie a-t- 
elle pour cffet de hâter le déta- 
chement des ee membranes 
JIPAIÉHAUENER ENS en be 


T. LXXXVI. 29 


gs 
”. 


418 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
CarisTensen (S.) : Sur le clas- - une épidémie de grippe, à Co- à 
sement par types de Pneumoco- penhague, janvier 1922........ RG 
ques, par fixation du complément Larsen (H.) : Les équations 
APS AUSDPDIIONE MA eR CE eee no chrTomatIquesr RES EPS 468 
CHRISTIANSEN (M.) : Deux cas Larsen (H.) : Sur la réparti- 
de mycose généralisée chez le tion de l’intensité dans le spectre. 466. 
Porc, déterminés par des Muco- Taomsen (H.) : Recherches sur 
BUNÉES eco eee . A6r | la dégénérescence du nerf opti- : 
KRISTENSEN (M. : Sur T'appa- QUE Lee SAC EE &70- 


;rition du Bacïlle de Pfeiffer dans 


Présidence de M. Ch. Richet. 


À PROPOS DE LA NOTE DE Î. RIETZ SUR LE TREMBLEMENT 
PENDANT L'ANESTHÉSIE GÉNÉRALE, 


par HENRI ViGnes. 


Sur une série continue de 105 éther-narcoses pendant l'hiver 
1917-18, j'ai observé 6 cas de tremblements accentués, analo- 
gues à ceux qu'a décrits T. Rietz à la séance du 17 décembre der- M 
nier. Deux fois ce tremblement était localisé au membre blessé M 
et quatre fois, généralisé ; il commençait alors que les Fu 
étaient endormis. 4 

Or, dans le même temps, sur 151 narcoses au chloroforme ou - 
au here. je n’ai observé aucun cas de tremblement. Un: 
blessé qui, endormi une première fois à l’éther, avait eu des 


tremblements, n'en a-pas eu lors d'une narcose ultérieure au 


chloroforme. 

À deux reprises, gêné par l'intensité du tremblement, j'ai fait 
pratiquer en cours d’anesthésie une injection de r cgr. de mor- « 
phine, qui en deux ou trois minutes a amené un arrêt complet 4 
des accidents. 4 

Ces tremblements ont été l'objet de diverses publications 1 
une de W.-D. Andersen (Lancet, 22 décembre 1917) qui les 
nomme éther-clonus et insiste sur leur fréquence relative chez 
les blessés de guerre (3 sur 4r au lieu de 5 sur 1.000 civils), une 
de Winter Baker (Lancet, 5 janvier 1918) et une de moi-même « 
(Bull. de la Soc. de pathol. comparée, 13 avril 1918). Monier-w 
Vinard (Soc. de neurol. de Paris, séance du 5 juillet r9x7) 
rapporté deux observations de blessés guéris du tétanos et qui 
eurent, lors d'interventions ultérieures au chloroforme, des con- 
vulsions tétaniques, durant pendant l’opération et disparaissant 
au réveil. Alquier et Hagelstein ont rapporté à la Société de neu- « 
rologie de Paris (séance du 6 mai 1915) l'observation d’un homme 
qui avait une blessure de Ia malléole externe et qu lors de l’opé- « 


SÉANCE DU 29 FÉVRIER 41» 


ration, eut un clonus du pied très net. À ce propos P. Marie, 
Souques, Babinski, Meige ont rappelé que le clonus est très Lie 
quent, lors de l’anesthésie chirurgicale, 


L’ACCROISSEMENT DE L'ACTIVITÉ PEPTIQUE DU SÉRUM 


DANS L'IMPERMÉABILITÉ RÉNALE, 
par LoEPEr et DEBRAY. 


Comme beaucoup de ferments du sang, la pepsine s’élimine en 
notable proportion par les urines. L'activité peptique des urines 
est assez proportionnelle à celle du sang ; elle suit, ainsi que nous 
l’avons dit dans une précédente note, assez exactement l’alimen- 
tation ; elle est faible à jeun, plus considérable 1 heure et jus- 


_ qu'à 3 heures après le repas (x). 


Le rein règle, sans contredit, le taux de la pepsine sanguine 
comme celui de beaucoup d’autres substances et d’autres ferments. 
Il n'est donc point surprenant qu’un obstacle à l'élimination ré- 
nale vienne modifier le taux de la pepsine sanguine. Chez un 
grand nombre de néphrétiques chroniques, les urines donnent, 
en milieu acide et aseptique, des digestions extrêmement faibles 
et parfois nulles, quel que soit le titre de la pepsine gastrique. 


Précisément, chez eux, l’activité peptique du sang se trouve, en 


dehors même de tout régime carné, considérablement élevée. 
Voici à titre d'exemple le cas de deux malades atteints de né- 


_phrite avec rétention azotée et hypertension. L’un nous donne 
"une activité peptique telle qu'elle transforme, à jeun, 0,06 gr. 


d'albumine par c.c. de sérum, et 1 heure 3/4 après le repas 
0,048 gr., ce qui est considérable. L'autre maintient jusqu’à 
2 heures 1/2 après le repas une activité de 0,027 gr., ce qui est 
anormal et excessif, surtout si l’on considère le peu de valeur de 


son alimentation. 


L'hyperactivité peptique du sérum est donc patente dans cer- 
taines néphrites de l'Homme. Elle est bien due à l’accroissemennt 
d'un ferment puisque un chauffage de ro, 20 et 60 minutes à 


0° la réduit des 9 dixièmes et la ramène presque à o ; et d’un fer- 


ment peptique puisqu'elle s'exerce en milieu acide et donne des 
peptones. Elle est bien due à un obstacle à l'élimination rénale 
puisqu'elle peut être reproduite expérimentalement par la simple 


ligature bilatérale des uretères du Chien. Après cette opération, 


(x) Loeper et J. Tonnet. C. R. de la Soc. de biol., 18 juillet 1919. — Locper 
et Debray. C. R. de la Soc. de biol., 18 février 1922. 


420 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. 


l’activité peptique va croissant ets élève de o, 026. à Oo, AT soit 
de 0,021 par r c.c. 

Nous verrons ultérieurement si d’autres one n'intervien- 
nent pas pour accroître ou réduire cette activité : variation de 
d'alcalinité du sérum, diminution de certaines substances anta- 
gonistes. Nous nous contentons de signaler | aujourd'hui l'aug- 
mentation du pouvoir peptique du sérum dans l'imperméabilité 4 
rénale, clinique et expérimentale, augmentation qui va de pair 4 
d’ailleurs avec celle de l’amylase (Clerc, Loeper et Ficaï) et jus à 
traduit une rétention indiscutable. Peut-être cette rétention de 
_ferments multiples joue-t-elle un rôle dans Ja genèse de cet 
accidents ? es 2 24 


SÉANCE DU 2D FÉVRIER 421 


VACGINOTHÉRAPIE DANS LE CHANCRE MOU, 
par Louis CRUVEILHIER. 


_ On sait que le chancre mou est non seulement contagieux, 

_ c’est-à-dire inoculable à autrui, mais encore qu'il présente cette 
caractéristique de pouvoir être réinoculable au malade lui-même 

…. chez lequel il peut être reproduit avec ses éléments essentiels, 
… et cela à l’infini, qu'on pratique, à l’aide d’une lancette chargée 
“ de pus chancrelleux, des scarifications ou simplement des pi- 
qüres. Si le pus est repris dans une assez grande quantité d'eau 
physiologique stérile et qu’on injecte la dilution ainsi obtenue, 
sous la peau de malades porteurs de chancres mous, on voit 
apparaître, au point d'injection, dès le lendemain ou le surlende- 
main, de la rougeur de la peau, puis un phlegmon. Dans l’es- 
poir d'obtenir une atténuation de la virulence de la dilution pré- 
D citée, nous avons soumis celle-ci, durant une demi-heure, à la 
- température de 57°, puis nous l'avons injectée, soit sous la peau, 
soit, et de préférence, dans le derme de nos malades. A la suite 
- de la piqüre nous notions parfois, mais non constamment, une 
- légère réaction inflammatoire qui ne tardait pas à disparaître, 
… laissant simplement en son lieu et place, une induration qui se 
résorbait les jours suivants. En aucun cas, nous n'avons assisté à 
- l'apparition d'une collection purulente, si minime soit-elle. Bien 
… plus, nous avons constaté que le phlegmon produit sous l’in- 
% fluence de la pénétration sous la peau de pus chancrelleux non 
È chauffé ne tardait pas à diminuer de jour en jour, puis disparais- 


sait totalement sans qu'il fût nécessaire de recourir à une opé- 
ration chirurgicale, jugée cependant nécessaire avant notre in- 
_tervention. 

. Devant ces résultats, nous nous sommes cru en droit de trai- 
hi 12 sujets atteints de chancres mous dont la plupart nous ont 
été adressés soit de l'hôpital Saint-Louis, soit de l'hôpital Cochin, 
… par les D Charles Fouquet et Gautier. Or, sauf dans un cas sur 
_ lequel nous reviendrons ultérieurement et dans lequel nous avons 
… complètement échoué, nos malades ont bénéficié d’une façon évi- 
dente du traitement ainsi conduit. Cependant parmi les individus 
que nous avons entrepris de soigner, 2 étaient atteints de chan- 
cres sous-préputiaux compliqués de phimosis phlegmoneux et 
4 présentaient des chancres nettement phagédéniques dont l’un, 
. après avoir détruit la peau et le tissu cellulaire sous-cutané, inté- 
ressait le sillon balano-préputial au niveau duquel on constatait 
… une ulcération profonde affectant les dimensions d’une noisette. 

. Un autre sujet présentait, à l'extrémité du gland, une ulcération 


4 
2 
o 


422 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE 


profonde affectant la forme d’un as de trèfle et donnant lieu à 


un écoulement de pus si abondant que, malgré les dires du ma- 


lade, nous le pensions atteint de blennorragic. 


24 à 48 heures d'ordinaire après la première piqüre,  l’amélio- 


ration était déjà pérceptible du fait de la cessation des douleurs. 
Bientôt, on voyait les bords du chancre se recoller, tandis que le 
fond prenait un meilleur aspect appelant la comparaison avec 
celui d’une plaie ordinaire, en bonne voie de cicatrisation. 

De l'observation de nos malades nous croyons pouvoir conclure 


qu'il est possible de traiter avec succès des chancres mous au 


moyen de la méthode des auto-vaccins. Nous espérons, par des 
expériences en cours, préciser le mode d'action de cette théra- 
peutique. : 

(Laboratoire de M. Roux). 


De. 
À 
1 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


SÉANCE DU 13 FEVRIER 1922 


SOMMAIRE 
Pozonovsker (M.) et AUGusTE WErTHEIMER (E.) : Sur l'hy-' 
(C.) : Répartition de l’azote dans perexcitabilité des muscles de la 
le liquide Céphalorachidien. .... 25 | Grenouille après la mort...,.... 28 


Présidence de M. Malaquin. 


RÉPARTITION DE L’AZOTE DANS LE LIQUIDE CÉPHALORACHIDIEN, 


par M, Poronovsxi et C. AUGUSTE. 


La répartition de l’azote entre les divers corps azotés du liquide 
céphalorachidien a été étudiée jusqu'à présent, soit sur des mé- 
langes de liquides provenant de plusieurs sujets, soit même sur 
des liquides différents utilisés chacun pour la détermination 
d’un des éléments. Selon Mestrezat (thèse 1912), et plusieurs au- 
tres auteurs, sur un total d'environ o,2 d’azote par litre, les deux 
tiers seraient totalement inconnus, le reste se départageant entre 
l'albumine et l’urée. Il nous a paru intéressant de reprendre 
cette étude à l’aide des microdosages récemment proposés pour 
l’azote et l’albumine (r) et de la méthode au xanthydrol pour 


_ lJ'urée (2). De cette façon, il est possible d’effectuer les différen- 


E 

w-. 

4 
. 


M? 


à 


tes déterminations sur une même prise de liquide céphalorachi- 
dien, qui peut être réduite à 6 c.c. Dans notre travail, nous nous 
sommes astreints à faire 2 opérations parallèles pour chaque dé- 
termination, ce qui nécessite une quantité de liquide un peu 
plus forte. Afin d'éviter toute cause d’érreur systématique, nous 
avons contrôlé les résultats du microdosage de l'azote par un 


(x) Vallée et Polonovski. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 900. 
(2) Fosse. Ann. Institut Pasteur, & XXX, n° 12. 


_ 


424 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (26} 


Dumas ordinaire. Les différences sont de l’ordre de la troisième 
décimale et. ne dépassent pe les erreurs probables d'expérience. 
Jon : 


Micro-Kjeldahl (sur 1 c.c.) Dumas (sur 18 c.c.) 
: par litre 5 
0,180 gr. 0,182 
0,193 gr. ‘ 0,131 


. D'ailleurs, les substances qui ne cèdent pas leur azote au Kjel- 
dah] (nitrates, nitrites, ceïtains noyaux azotés?) sont en quantité 
infime dans le M céphalorachidien et peuvent être évaluées 
séparément. £ 

Techniques "/’1 Dosage de l’azote total (Azt) sur deux prises 
de nc. 

2° Dosage de l’azote uréique (Az u) sur 2 c.c. déféqués au Tan- 
re e 

30 be liquide céphalorachidien est ensuite coagulé par l’ébul- 
lition, ramené au volume initial, essoré et filtré ; deux prises de 


1 c.c. de filtrat servent au dosage de l'azote restant ; par diffé- 


rence on obtient l'azote de |’ Ain (Az a). 
La différence Az t — (Az à + Az u) représente ce que nous 
appellerons provisoirement le non-dosé. Cet azote comprend celui 


de l’ammoniaque, des acides aminés, des bases puriques, de la 


choline, etc..., que l’on ne peut considérer comme entièrement 
inconnu, et que nous nous proposons, d’ailleurs, de déterminer 
ultérieurement. 

Tel quel, notre non-dosé ne représente déjà qu’un sixième en- 
viroen de l’Az total, comme le montre le tableau suivant : 


Diaonostice Art Az a Az u Non dosé 
ane que PL ua RE 
1. Réaction méningée (2 ans).. 0/280::10.108- 10079 110000 NT 
>. Méningite syph. (1 an): 1%: 0922 0,039 0,200 MROPODIOPA MERE NTE 

NN dE se 2e ; 
SP GT (bo ans) rm es 1-0 2001 10000110 199 ODA) D À 
h:/Parkinson (73#ans) Reine 0,210 0,00) 10110 OO TO ES 
D PSC obans)-erer re 2 0:190 2 0 D120 0077000 007 DU 
Ne chron tb P'ans) eee 0210120 00000 TIR OP RDS 

He Pr Gr (40 Anse ARR 0,229  O,101 0,156 —0,008 

8. Imbécile (5g ans)....... A 0,182 0,09/ 70,140 100,002 1Ha0a 
9. Syringomyélie (13 ans)...... OTOUE: D O09 00 20 0 02 
10 NéphriteSchiron-(H204ns) 0e 0,735. :C,084 "0,645 "0000 "0.9 % 
11. Syphil, nerveuse (38 ans).... 0,100 0,008) 00 100% 0 00H REED CE 


L'on voit que nos chiffres d'azote non-dosé sont bien infé- 
rieurs aux données classiques et atteignent au maximum le cin- 
quième de l'azote total. Ils oscillent autour de 0,03 gr. par litre 
et leur valeur absolue paraît indépendante de celle de l'azote 
total, qui reste commandée par la teneur en urée et en albumine 


D] 


(27) £ SÉANCE DU 13 FÉVRIER 425 


Les erreurs possibles d'expérience sont relativement assez 
grandes et peuvent atteindre le centigramme (rapporté arbitrai- 
rement au litre). Malgré toute la précision des microméthodes, 
nous ne pouvons éviter les erreurs de lectures, obligatoires sur 
d'aussi petites quantités de liquide céphalorachidien — erreur 
maxima de 1 p. 100 sur chaque prise de r c.c. ; erreur de 1 p. 100 
sur les lectures des ro c.c. de SO‘H? N/50 et de NaOH N/50 en 
retour, prélevés avec une burette ne donnant que le 1/40 de c.c. ; 
erreur possible de 1/10 de mgr. sur les pesées de xanthylurée — 
. qui donnent finalement une erreur globale maxima de 6 p. 100. 
D'autre part, nous devons insister sur ce fait que le dosage de 
l’urée au xanthydrol est un dosage par défaut et que celui de 
l'azote, fait avec toutes les précautions voulues devient un dosage 
par excès. 
É Par conséquent, notre non-dosé (différence che ces deux 
- chiffres) est lui-même par excès et nous sommes en droit de con- 
_ sidérer nos plus fortes déterminations (0,051) commé une limite 
supérieure à la réalité. Quelquefois même, les erreurs d’expé- 
_rience dépassent sa valeur absolue (non-dosé négatif du sujet n° 7 
de notre tableau )et l’on peut conclure de l'interprétation de nos 
résultats, compte tenu des erreurs probables, que la valeur 
… moyenre de l’azote non-dosé restant est de 10 p. 100 de l’azote 
MA total. : 
_ Nous avons complété notre travail par l'étude comparative du 
sang de nos sujets et publierons dans une prochaine note nos 
résultats parallèles. 


È _ (Laboratoire de chimie biologique de la Faculté de médecine). 


426 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


SUR L'HYPEREXCITABILITÉ DES MUSCLES DE LA GRENOUILLE, 
APRÈS LA MORT, 


par E. WERTHEIMER. 


On sait depuis longtemps qu'après la mort ou l'arrêt de la cir- 
culation, les muscles avant de devenir inexcitables passent par 
une phase d'hyperexcitabilité (1). C’est sans doute Faïvre (2) qui, 
le premier, a étudié le plus complètement ce phénomène chez la 
Grenouille. Il à vu, en particulier, l'augmentation d’excitabilité 
devenir tellé qu'il se produisait parfois des sortes de convulsions 
spontanées. Mais, ce sont là des cas tout à fait exceptionnels. Je 
signalerai, dans cette note, des manifestations curieuses de même 
ordre qu'il est facile de reproduire à volonté et qui pourraient 
servir de démonstration de cours. 

On enlève le cœur de la Grenouille. Quinze ou vingt heures 
après, quelquefois plus tôt, si l’on promène très légèrement la 
pointe d’une aiguille à la face interne ou externe de la cuisse, le 
membre inférieur se soulève tout d’une pièce et reste pendant 
quelques secondes dans cette position, immobile ou agité de quel- 
ques secousses conyulsives. L'excitation nécessaire est si faible 
qu’il semble qu’elle soit restée limitée au tégument, de telle sorte. 
que la réaction a toutes les allures d’un mouvement réflexe : et, 
pour un observateur non prévenu, l'illusion sera d'autant plus 
facile qu'à la suite d’une excitation unique, le membre, après 
être retombé sur son support, se soulève parfois une deuxième et 
même une troisième fois ; il peut arriver même que le membre 
du côté opposé se meuve également : c’est sans doute l’ébranle- 
ment des os du bassin, par les contractures des muscles directe- 
ment excités, qui agit comme excitant mécanique sur les muscles 
du côté opposé. Enfin, lorsqu'on cherche à saisir la peau pour 
mettre les muscles à nu, il se produit comme des mouvements de 
défense. Il n’y a rien de changé aux caractères de ces réactions 
quand la moelle a été complètement détruite. Elles n’ont pas tou- 
jours une telle intensité ; mais elles se produisent très souvent 
sous la forme qui vient d’être décrite. II peut se faire aussi que 
l’hyperexcitabilité soit limitée à un seul membre inférieur ou 
bien que les muscles de la jambe n'y participent pas. 

Cette exagération des propriétés normales des muscles paraît 
due principalement, sinon exclusivement, à la déshydratation 
des tissus. Au moment où elle se manifeste, la membrane nata- 
toire est déjà comme racornie ; la peau de tout le membre infé- 


(x) Ch. Richet. Physiol. génér. des muscles et des nerfs, 1889. p. 269. 
(2) C. R. de la Soc. de biol.,. 1858, p. 12 


5 
9. 


SÉANCE DU 13 FÉVRIER 427 


rieur est plus sèche et plus intimement accolée aux muscles sous- 
jacents : c’est précisément ce qui explique pourquoi ceux-ci ré- 
…_ pondent si facilement à un léger frôlement qui ne semble pas 
— les avoir atteints. Mais la meilleure preuve que c’est la dessicca- 
tion qui joue le principal rôle dans l'augmentation d’excitabilité, 
- c’est que celle-ci ne s’observe plus si on enveloppe l’animal dans 
une couche d'ouate imbibée de solution physiologique. 

Un autre fait qui a son intérêt, c'est le contraste entre l’excita- 
bilité mécanique et l’excitabilité électrique d’une part, et l’excita- 
bilité chimique d'autre part : si l’on immerge, dans le liquide de 
Biedermann, le muscle couturier ou tel autre muscle äe la cuisse 
ou de la jambe qui répond si vivement aux excitations mécani- 
ques, il restera immobile au lieu d’exécuter des mouvements 
… rythmiques comme le fait un muscle normal. Même les solutions 
… de NaFl à M/10 ou à M/5 qui sont peut-être les plus puissants exci- 
_tants de ces contractions rythmiques des muscles striés, les lais- 
…—. sent au repos. Et cependant, ils se contractent rythmiquement, 
… si l’on fait passer dans la solution où ils sont plongés un courant 
- de pile que l’on interrompt périodiquement. 


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REUNION BIOLOGIQUE DE LYON 

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SEANCE DU 20 FEVRIER 1922 

3 

SOMMAIRE 

1 CLuzer et CHEVALLIER : Action tion de ces données à l’étude du 

de l’émanation du thorium en rôle physiologique de certains 

inhalation sur les éléments figu- DRDAILES En ie RS RE 38 

D du song... .....:..... 26 Marsnon (F.) : De l’existence 

; Gaurier (Cl.) : Glycosurie par des diastases de synthèse. Expli- 

ÿ ablation des poumons chez la cation des effets de l’organothé- 

P (Gate ENS EESS 23 | rapie. Une nouvelle méthode thé- 

Guüiz LIERMOND (A.) : Sur la for- rapeutique : l’organo-zymothé- 

À mation des grains d’aleurone et ADO RS en SA ie Lu à 35 

4 de l’huile dans l’albumen de ‘Noëz (R.) : Sur l’existence 

É ROC A Me Dee tone à choie ca 28 | d’une zone de suppléance dans 

: Guizztrmonr (A.): Sur l’ori- letlobule hépatique... 43 

4 gine et la signification des oléo- Papapaxis : Sur l’existence 

& RES ne ue 31 | d’une copulation hétérogamique 

1 Maicnon (E.) : Conséquences dans Pichia farinosa (Lindner).. 4x 

ÿ de la spécificité d’organe des WeiLz (Ed.), Durourrt (A.) et 

7 diastases tissulaires. Utilisation Caanovirex (X.) : Utilisation de 

de ces dernières pour la détermi- la réaction de Pandy pour le dia- . 
nation de l’organe dont l’insuf- gnostic des méningites el des 
fisance est la cause d’un état pa- états méningés fonctionnels.... 45 


thologique déterminé. Applica- 


Présidence de M. Courmont. 


— 


GLYCOSURIE PAR ABLATION DES POUMONS CHEZ LA GRENOUILLE. 


Note de Cl. GAUTIER, présentée par S. Bonnamour. 


J'ai montré que la suppression temporaire de la respiration 
pulmonaire, chez la Grenouille, provoque la glycosurie ; celle-ci 
est plus marquée et plus prolongée si l'on supprime les poumons. 
_ Opération. — Animal couché sur le côté, incision longitudi- 
nale de : cm., dans le prolongement de la fente buccale, à 1,5 em. 
environ de la commissure de la bouche. Incision des muscles au 
même niveau. On fait saillir le poumon gonflé d'air, en pressant 
sur le flanc, ou bien l’on attire l'organe avec une pince : on le 
vide d’air par une minuscule déchirure. On tire fortement le 


430 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON Se 


poumon vers le dehors, on sectionne sur une étendue suffisante 


le ligament hépato-pulmonaire et on pose, aussi loin que possible 
vers la base du sac aérien, deux finés mais solides ligatures conti- 
guës. Bien respecter les vaisseaux et organes voisins. On détache 


le poumon d’un coup de ciseau en laissant un peu de tissu en 


dehors des ligatures afin qu'elles ne lâchent pas, sous la poussée 
de l'air, par les contractions du plancher buccal (1). Même opé- 
ration de l’autre côté. Pour l’urination, même dispositif que 
dans ma note précédente. ce 
Voici quelques expériences : les Grenouilles avaient été appor- 
tées au laboratoire le 13 décembre et avaient été ramassées 2-3 
jours auparavant, au cours de la pêche d’un étang des Dombes. 
Expérience I, r7 décembre ; Grenouille G' 38 gr. — A8 h. 45, 
on récolte 2,5 c.c. d'urine, dont 2 c.c. ne donnent pas trace de 
réduction avec V gouttes de liqueur de Fehling (pipette don- 
nant XII gouttes au c.c.). Opération terminée à 11 h. 20. A 
17 heures, le sondage donne 1,5 c.c. d'urine réduisant complète- 


ment XIX gouttes de Fehling. À 21 heures 30, on retire 1 ce... 


d'urine réduisant XXIX gouttes. Le lendemain, à 8 h. 30, on re- 
tire 2 c.c. d'urine réduisant XXXIV gouttes. À 17 heures, on ré- 
colte 0,6 c.c. réduisant VIIT gouttes. Le 19, au matin, l’urine ne 
donne plus de réduction. | 

Expérience Il, 19 décembre ; Grenouilleÿ" 35 gr. — À 9 heu- 
res, le sondage ramène 5,8 c.c. d'urine, dont 2 c.c. ne donnent 


aucune réduction avec V gouttes de Fehling. Opération terminée 


à 11 heures. À 17 heures, on obtient 2 c.c. d’urine réduisant 
totalement XVIII gouttes de Fehling ; à 2r heures 15. 2,5 c.c. 
réduisant XVIII gouttes. Le lendemain, à 8 heures 15, on retire 
3 c.c. d'urine, dont 2 c.c. réduisent V gouttes, L'animal est sondé 
à 14 et à 17 heures et les urines sont rejetées. À 21 heures, on re- 
tire 1,7 c.c. d'urine ne donnant pas trace de réduction. 
Expérience III ; les Grenouilles, récemment pêchées, étaient 
restées une dizaine de jours dans un endroit froid du laboratoire 
avant d’être utilisées. 2 janvier, Grenouilles @ 35, 42 et 42 gr. 
Les urines, avant l'expérience, ne renferment pas de sucre. 


L'opération est faite de 14 heures 45 à 16 heures. À 21 heures, on 


récolte 5,5 c.c. d'urine dont 1,5 c.c. réduit complètement 


XVI gouttes de Fehling. Le 3 janvier, à 7 heures 5o, on obtient : 


12,5 c.c. d'urine, dont 2 c.c. réduisent XIV gouttes ; à 14 heu- 
res 45, on récolte 8,75 c.c. d'urine dont 2 c.c. réduisent V gouttes. 
À 21 heures, les animaux sont sondés et les urines rejetées. Le 
h janvier, à 8 heures 30, on obtient 11 c.c. d’urine, dont 2 c.c. 


ne donnent plus trace de réduction. Une des Grenouilles est. 


(x) De l’air s’engage toujours dans le tube digestif. 


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(5) SÉANCE DU 20 FÉVRIER 431 


morte le 11 janvier, une le 26 janvier, l'autre le 27. On les avait 
conservées dans un endroit pas trop chaud du laboratoire. Pen- 
dant les expériences sur la glycosurie, la température du labora- 
toire allait de 18-12°. 

Conclusion de ce travail. L’ablation des deux poumons déter- 
mine, chez la Grenouille, une glycosurie rapide, intense, mais 


d'assez brève durée, et ce, malgré la persistance de la respiration 


cutanée. Celle-ci est donc insuffisante, dans les premiers mo- 


ments, à assurer l’hématose nécessaire à l’accomplissement d'une 


grande fonction. 

Conclusion générale. La suspension temporaire de la respira- 
tion pulmonaire, ou sa suppression définitive, par ablation des 
poumons, provoquent de la glycosurie chez la Grenouille. Cet 
animal n'échappe donc pas à la grande loi de la glycosurie as- 
phyxique, mais ce phénomène revêt chez la Grenouille une allure 


spéciale du fait de la respiration cutanée. Mes recherches ont été 


faites sur des Grenouilles d’automne-hiver, à foie riche en glyco- 
gène, récemment pêchées, utilisées peu après et en parfait état. 
J'oppose ces faits, de façon formelle, à l'affirmation de O. Lan- 
gendorff que l’ablation des poumons ne produit jamais la glyco- 
surie chez la Grenouille. Il faut que cet auteur ait examiné l’urine 
à un moment où elle ne contenait déjà plus de sucre. Quelle va- 


leur, par suite, attribuer aux résultats d'expériences où il compare 


l’absence de glycosurie après ablation des poumons et sa présence 
après intoxication curarique, c’est ce que je recherche. Je rappel- 
lerai que l’auteur allemand conclut de ses travaux que, contrai- 


rement aux idées de Dastre, Zuntz, Sauer, Araki, etc..…., la gly- 


cosurie curarique nest pas une glycosurie asphyxique. Hédon 
(Diabète, in Dictionnaire de Richet), et R. Lépine (in Le sucre 


. du sang, 1921, p. 370) argumentent, en tenant pour décisives 
. les expériences de Langendorff. Elles méritent, au contraire, 


d'être entièrement révisées et, dès le début, nous venons d’y voir 
une erreur d'impoftance. 


432 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


ACTION DE L'ÉMANATION DU THORIUM EN INHALATION 
SUR LES ÉLÉMENTS FIGURÉS DU SANG, 


par CLUZET et CHEVALLIER. 


Tout récemment, Petit, Marchand et Jaloustre ont publié (1 
les résultats qu'ils ont observés sur Île sang, après l’injection, à 
des animaux, de certaines quantités de thorium X, corps qui 
donne directement naissance à l’émanation. 

Le dispositif que nous avons employé est tout différent, car, au 
lieu d’injecter des doses considérables de substance (00 à 
5oo gr.), nous nous sommes efforcés de réaliser une atmosphère 
aussi riche que possible en émanation et d'y faire vivre des ani- 


maux. Le corps radioactif employé est un minerai contenant du - 


radiothorium et extrait de la station minérale de l'Echaillon en 
Savoie, minerai déjà étudié par Blanc en 1905 (2). Après élimi- 
nation de diverses substances inactives, la poudre obtenue est 
douée d’une radioactivité sensiblement équivalente à celle de 
l’uranium, à quantités et surfaces égales. Quant à l’émanation, 
aussitôt après son arrivée dans le cylindre déperditeur, elle nous 
a donné, pour 1 gr. de minerai une vitesse de chute de la feuille 
d’or de l’électroscope quatre fois plus grande que celle produite 
par l’émanation d’un barboteur étalon à bromure de radium, 
donnant 0,309 milligramme-minute d'émanation du radium par 
2h heures, soit 22,68 millimicrocuries. 

Pour nos expériences, nous avons utilisé une quantité de subs- 
tance radioactive pesant 330 gr. : la préparation était renfermée 
dans un grand flacon à double tubulure, l’une en communication 
avec l’air extérieur, l’autre avec une cloche où était renfermé 
l’animal. Une trompe à eau en communication avec la cloche éta- 
blissait un appel continu de l'air chargé d'émaration dans l’en- 
ceinte où se trouvait l’animal : le débit de l’air aspiré était en 
moyenne de 35 litres à l’heure. ee 

Des mesures faites en plaçant d'abord l’électroscope entre le 
flacon et la cloche, puis entre la cloche et la trompe d’appel, nous 
ont montré qu’il se détruisait, à chaque instant, une quantité 
considérable d’émanation dans la cloche, la vitesse de chute de la 
feuille d’or étant environ quatre fois plus grande à l’entrée de la 


cloche qu’à la sortie. Cette différence s'explique par la nature 


même de PAR du thorium qui, ayant une durée Dore 


() C. R. de l’Acad. des sc., 5 décembre 1921. 
(2) Physiological Magazine, janvier 1905. 


Formes de transition ......... D DANONE) 


(27) SÉANCE DU 20 FÉVRIER 433 


de vie extrèmement courte, 76 secondes, est régénérée avec la 
même rapidité. 

Les animaux mis en expérience étaient des Cobayes normaux. 
Les prises de sang à l'oreille, faites avant l'expérience, nous ont 
montré constamment un chiffre d'hématies compris entre 
h.500.000 et 5.000.000 ; le nombre des leucocytes variait de 
6.000 à 7.000 par mm. Un Cobaye témoin placé sous la même 
cloche, dans les mêmes conditions, mais en supprimant le flacon 
contenant la substance radioactive ne présentait, 72 heures après 
le début de l'expérience, aucune modification dans le nombre de 
ses éléments sanguins. Par contre, voici les résultats moyens obte- 
nus chez quatre animaux soumis à l’action de l’'émanation 


24 heures 


avant après fin du2° jour fin du 3° jour fin du 5° jour fin du 8: jour . 
Hématies h.8oo.ovo 5.150.000 6.400.000 6.400.000 5.000.000 4.000.000 
Leucocytes 6.500 12./400 20.100 12.000 6.400 2.00 


Ainsi, déjà. après 24 heures d'inhalation, le nombre des leuco- 
cytes a doublé, le nombre des hématies deméurant sensiblement 
stationnaire ; un maximum de leucocytes s’observe vers le 
2° jour, tandis que le nombre des hématies augmente notable- 
ment. À partir du 2° jour, les leucocytes diminuent constam- 
ment pour tomber à un taux très inférieur à la valeur normale. 
Les globules rouges au contraire, après une phase d’excitation 
qui dure quelques jours, diminuent lentement. 

La formule leucocytaire subit, elle aussi, de très notables va- 


 riations, en voici un exemple : 


Le 4e jour de Le 6° jour de 
Avant l'expérience l'expérience l'expérience 
- Polynucléaires neutrophiles .. 55 p. 100 71 P. 100 88 p. 100 
Polynucléaires éosinophiles .. Te GED 00) 
Mononucléaires, .....::....... na ED) © 15) HAS 
pemphoomies nissan. L DENEL PS ALT ND JD 
3 APN S) 


On observé donc une polynueléose, en même temps qu’une 
diminution, assez marquée, des mononucléaires et, très marquée, 
de lymphocytes. : 

_ En somme, on assiste d’abord à une surproduction portant en 
premier lieu sur les leucocytes, puis sur les hématies, ensuite à 


une destruction intense des éléments blancs et en Den nrnnie des 


lymphocytes. 


(Laboratoire cle physique Shaar done radiologie et RS UE 


‘de l'Université). 


… Biococre. CompTEes RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 6 30 


434 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON / 


SUR LA FORMATION DES GRAINS D'ALEURONE ET DE L'HUILE 
DANS L'ALBUMEN DE RICIN, 


par À. GUILLIERMOND 


. Par des recherches effectuées à l’aide des méthodes mitochon- 
driales, Mottier (1) est arrivé récemment à la conclusion que les 
grains d’aleurone de l'albumen de Ricin sont d'origine mito- 


chondriale.. Certaines mitochondries émigreraient dans les va- 


cuoles et s’y fusionneraient pour constituer l’aleurone. Le même 


auteur admet également que l'huile de Ricin se formerait éga-. 


lement au sein d’autres mitochondries. Plus récemment, Pierre 
Dangeard (2), par des observations à l’aide de colorants vitaux, 
montre au contraire que les grains d’aleurone dérivent du morcel- 
lement, suivi de déshydratation, d’une grosse vacuole renfer- 


mant une substance douée de la propriété de fixer les colorants 


vitaux. 


Les recherches que nous poursuivons depuis plusieurs années 


sur le même sujet nous ont amené à des résultats que nous 
croyons devoir résumer ici. 

Pour ce qui concerne l’origine des grains d’aleurone, ces résul- 
tats ont déjà été brièvement mentionnés dans un mémoire an- 
térieur (3) et ont été analysés en détail dans une communication 
à l'Association française pour l’avancement des sciences DE dont 
les Comptes rendus ne sont pas encore imprimés. 

Dans les cellules de l’alburmen d'une graine très es or 


observe, sur le vivant, une grosse vacuole dont le contenu fixe 


faiblement le rouge neutre, et un chondriome constitué par des 


chondriocontes, des bâtonnets et des grains, qui ne se colorent 
pas vitalement. On distingue, en outre, quelques granulations 


lipoïdes très réfringentes. Pendant toute la période qui pré- 


cède la maturation de la graine, on constate l'élaboration, au: 


sein des chondriocontes, d'assez gros grains d’amidon. Par la mé- 
thode de Regaud on obtient de belles différenciations du chon- 
driome ; au contraire, les granulations lipoïdes et le contenu 
des vacuoles ne se colorent pas (fig. r et 2). Ce n'est que dans 
la période qui précède immédiatement la maturation de la graine 
que l'amidon se résorbe et qu'apparaissent, en même temps, les 
grains d’aleurone et l'huile. La grosse vacuole primitive paraît 
se morceler en plusieurs petites vacuoles qui se contractent pen- 


(1) Annals of Botany, 1921. 
@)1C1R-\de l’Acad: des isc.: 1927: 
(3) Archives de biologie, 1920. 
(4) Congrès de Rouen, 1921. 


(29) à SÉANCE DU 20 FÉVRIER 435 


_ dant que le cytoplasme s’accroît et se remplit d'huile. À ce mo- 
ment, les vacuoles montrent sur le vivant un suc qui se colore 
par le rouge neutre, dans lequel on aperçoit des granulations pro- 


\ 


Fig. 1. — Cellule de l’albumen d’une très jeune graine. M, Mitochondries 

. (méthode de Regaud, grossissement : 1.000). | 

Fig. 2. Idem, dans une graine un peu plus développée. Les chondrio- 
| contes élaborent des grains d’amidon composés (A) (même méthode). 

Fig. 3. — Idem, dans une graine peu de temps avant la maturation. Les 
vacuoles montrent un cristalloïde de protéine (C), des granulations pro- 
_téiques (P), et des globuloïdes, (G) ; M, mitochondries (même méthode). 
 Fig.-4. — Idem, par la méthode de Benda. Le cytoplasme renferme de nom- 
breuses granulations graisseuses (H), même méthode et même grossissement. 

JBie. 5. Portion du cytoplasme d’une cellule semblable à la précédente : 
… grossissement 112-000 
_ Fig. 6. — Cellule de l’albumen d’un crain au début de la germination. Les 
_ grains de protéine sont en voie de transformation en Jacuoles : P, protéine 
en voie de dissolution. | à 


436 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (30) 


téiques, plus fortement colorées, et un cristalloïde et des glo-- 
boïdes non colorables. Le chondriome masqué par une énorme 


quantité de globules graisseux cesse d’être visible. 

A l’aide de la méthode de Regaud, on observe au contraire avec 
beaucoup de netteté le chondriome ainsi ‘que les vacuoles inco- 
lores qui renferment chacune un cristalloïde et des granulations 


protéiques sidérophiles (fig. 3). Il est impossible de confondre le 


chondriome avec les éléments renfermés dans la vacuole qui 
n'ont d’analogue que la manière dont ils se colorent. Plus tard, 


les vacuoles se déshydratent complètement et tout leur contenu - 


apparaît coloré d’une manière homogène ; les grains d’aleurone 


apparaissent alors comme d'énormes sphérules sidérophiles : 


(Gg. 6). Ainsi nos observations démontrent que, contrairement 
à l'opinion de Mottier, il n'y a pas de relation entre le chon- 
driome et les grains d’ aleurone. 

La méthode de Benda nous a permis d'observer les processus 
de Ja formation de l'huile qui apparaît brusquement sous forme 
d'un très grand nombre de petites granulations osmio-réductri- 
ces : celles-ci grossissent, puis se fusionnent en grosses masses. 
Les granulations osmio-réductrices sont si nombreuses qu'elles 
gènent l'observation du chondriome. Néanmoins, dans des cou- 
pes très minces, il est souvent possible d'observer nettement, à 
la fois, les éléments du chondriome teints en violet foncé par le 
krystallviolet et les granulations graisseuses brunies par l'acide 
osmique (fig. 4 et 5), on_peut se convaincre qu'il n'existe aucun 
rapport topographique entre les mitochondries et les globules 
graisseux qui paraissent naître directement dans le Cytoplasme, 
contrairement à l’opinion de Mottier. 

Ce résultat, qui correspond à celui que nous avions déjà obte- 
nu pour la formation des graisses dans les Champignons, est as- 
sez inattendu ; en effet, nos recherches antérieures ont démontré 


que, dans les feuilles et les fleurs d’Jris, il se produit, au con- 


traire, une élaboration de globules graisseux au sein des chondrio- 
contes et il paraît établi que, dans la cellule animale, les gr aisses 
se forment souvent dans les mitochondries. 


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Cr 


2 


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—) 


(31) | SÉANCE DU 20 FÉVRIER 43 


SUR L'ORIGINE ET LA SIGNIFICATION DES OLÉOPLASTES, 


par À. GUILLIERMOND. 


La signification des formations décrites par Wakker sous les 
noms d’oléoplastes ou d'élaïoplastes dans les cellules épidermi- 
ques des feuilles de Vanilla planifolia et retrouvées depuis dans 
les épidermes d'un très grand nombre de végétaux (Bryophytes, 
Monocotylédones, et quelques Dicotylédones), a été très diverse- 
ment interprétée. La majorité des auteurs admettent que ces for- 
mations représentent des plastes élaborateurs d'huile, mais l'ori- 
gine de ces plastes est inconnue ; Politis leur attribue une ori- 
gine nucléaire. Au contraire, R. Berr pense que les oléosplastes 
représentent simplement les résidus d'une dégénérescence grais- 
seuse des plastes chlorophylliens. Tout récemment enfin, Koz- 
lowski a admis que Îles chloroplastes sont de simples aggloméra- 
tions de petits globules graisseux formés d’abord dans les chlo- 
roplastes, puis émigrés dans le cytoplasme. 

Dans des recherches antérieures (1), nous avons montré qu’il 
existe dans toutes les cellules épidermiques des pétales de la plu- 
part des variétés de Tulipe, une énorme masse d’aspect graisseux, 


_ située le plus souvent tout près du noyau. Cettè formation appa- 


rait tantôt constituée par un unique corpuscule sphérique, tantôt 
par la réunion de deux à trois gros corpuscules. Souvent, autour 
de ces gros corpuscules se trouvent un certain nombre de très pe- 
tites granulations de même aspect. 

Cette formation se montre fortement osmio-réductrice et se 
teint par le soudan et le scarlach. Elle se colore par la méthode 
préconisée par Diettrich pour la détection des lipoïdes. Elle se 
dissout partiellement dans les coupes fixées par le formol ou par 
un mélange de bichromate-formol et traitées ensuite par l'alcool 
et le xylol, laissant à sa place une vacuole et un résidu en forme 


_de calotte qui se colore par le soudan et le scarlach. Elle paraît 
_ être constituée par un mélange de lipoïdes et de graisses neutres. 


Cette masse graisseuse altérée par l'alcool est invisible dans les 
préparations obtenues par la méthode de Regaud. Elle apparaît 


fortement brunie dans les préparations traitées par la méthode de 
 Benda et de Kull, sans présenter aucune écorce colorable. Malgré 
son. absence apparente de substance protéique, nous avons cru 
pouvoir rapprocher cette formation des oléoplastes que l’on ren- 


contre si fréquemment dans les épidermes des autres Monocoty- 
lédones ; elle présente, en effet, les caractères des oléoplastes 


décrits par Raciborski dans Gagea. Il nous a été possible de sui- 


(1) Revue générale de botanique, 1919, et C. R. de l'Acad. des sc., 1921. 
y * j . 


438 1 Vo RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (32} 


vre la formation de ce corps au début du développement des pé- 


tales et nous avons montré qu'il paraît résulter de la fusion de. 


petits grains très réfringents qui se trouvent disséminés en grand 
nombre dans le cytoplasme et correspondent aux formations 


Fig. 1. — Portion du cytoplasme d’une cellule épidermique de pétale de: 


TFulipe : P, chondriocontes (plastes) ; M, mitochondries granuleuses ou en 
bätonnets (inactifs dans la photosynthèsc), colorés par l’hématoxyline ; GL, 
Granulalions lipoïdes, colorées par le Scarlach . (Méthode de Regaud, suivie 
d’une coloration au scarlach ; gross. : 2.000). 


Fig. 2. — Jdem. P, chondriocontes (plastes) ; M, mitochondriés granuleuses 


ou en'bâtonnets, faiblement colorés ; GL, Granulations lipoïdes fortement 
colorées; O, oléoplaste, fortement coloré (Méthode de Dicttrich; gross. : 2.000). 
Fig. 3 — Cellule épidermique de feuille de Vanilla planifolia : Chi, chloro- 
plastes ; M, chondriocontes (inactifs dans la photosynthèse), colorés par 


l’hématoxyline ; O, oléoplaste, à peine coloré. (Méthode de Regaud 5; 


STOSS. : 2.000). 


désignées par Dangeard sous le nom de microsomes et confon- 
dues, par cet auteur, avec les mitochondries. Ces granulations 
sont absolument indépendantes du chondriome représenté ici 


\ 
Ï 


(33) SÉANCE DU 20 FÉVRIER 439 


par des chondriocontes élaborateurs d'amidon «et de xantophylle, 
ainsi que par d’autres mitochondries en forme de grains et de 
bâtonnets. Elles se distinguent très facilement des mitochondries 
par une vive réfringence et présentent les caractères des lipoïdes ; 
elles sont fortement osmio-réductrices et se colorent par le soudan, 


le scarlach et la méthode de Diettrich. Sur coupes traitées par la 


méthode de Regaud, elles ne se colorent pas, mais sont conser- 
vées, car une coloration ultérieure par le scarlach les fait appa- 
raître (fig. 1, GL). En se fusionnant pour constituer un corps que 
nous considérons comme l’homologue d’un oléoplaste (fig. 2, O), 
ces granulations modifient donc leur constitution chimique, elles 


deviennent plus osmio-réductrices et plus altérables dans l’al- 


cool, ce qui semble FR qu elles se chargent de graisses 
neutres. 
Depuis, nous nous sommes atlachés à étudier l’évolution et 


les caractères microchimiques des oléoplastes des cellules épider- 


miques des divers Monocotylédones et Hépatiques. Dans tous les 


cas observés, notamment dans Funkia subovata, Vanilla planifo-, 


lia, les oléoplastes se présentent, dans chaque cellule, sous forme 
d'une grosse masse à contours irréguliers paraissant constituée 
par l'agglomération d'un grand nombre de petites granulations 
graisseuses de mêmes dimensions et de même a marie que 
d’autres granulations disséminées dans le cytoplasme et corres- 
pondant aux microsomes de Dangeard. En observant sur le vi- 
vant, le développement des cellules épidermiques, on constate 
que l’oléoplaste apparaît dès les stades les plus jeunes sous forme 
de plusieurs petites granulations réfringéntes réunies en une 
petite masse muriforme, très près des noyaux, et semblables à 
d'autres granulations disséminées en grand nombre dans le 
cytoplasme. Peu à peu, cette petite masse s'accroît, tandis que les 
granulations diminuent de. nombre, sans toutefois disparaître 


complètement. Tout se passe donc comme si l'oléoplaste procé- 


dait de l'agglomération d'une partie des granulations lipoides dis- 
séminées dans le cytoplasme. 
L’oléoplaste montre cependant des caractères microchimiques 


un peu différents de ceux des granulations lipoïdes. Comme ces 
dernières, il se colore par le soudan, le scarlach et la méthode 
de Diettrich, mais il s’en distingue par ce fait qu'il brunit beau- 


coup plus intensivement par l'acide osmique et qu'il se dissout 


: partiellement dans les coupes traitées par l'alcool et le xylol, ce 


qui prouve quil renferme des graisses neutres. En outre, la 


. méthode de Fischler pour la détection des acides gras lui donne 
_ une teinte verte qui paraît indiquer qu'il contient des acides gras 

‘en liberté. Par la méthode de Benda, l’oléoplaste apparaît consti- 
_ tué par de petits globules brunis par l'acide osmique et parfois 


. 440 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (34) 


entourés d’une écorce colorée en violet. Il est difficile de savoir 
si cette coloration est due à une substance protéique ou simple- 
ment à la substance lipoïde. Par contre, par la méthode de Re- 
saud, l’oléoplaste apparaît comme une masse confusément gra- 
nulense à peine colorée en oris qui se distingue difficilement du 
cytoplasme (fig. 3,0). En traitant ensuite la préparation par le 


scarlach, on obtient une coloration rose de l’oléoplaste. 


Les méthodes mitochondriales différencient, avec une grande 


netteté, de gros chloroplastes (fig. 3, Chl) groupés autour du 
noyau et des mitochondries disséminées dans le cytoplasme. 
Celles-ci, dans Vanilla planifolia, offrent pour la plupart la 
forme de chondriocontes (M). En suivant l’évolution du chon- 
driome, on se rend compte qu’il ne paraît exister aucune rela- 
tion entre ces éléments et l’oléoplaste ; d'autre part, les chloro- 
plastes ne renferment aucune inclusion graisseuse et l’on ne 
peut par conséquent admettre que l’oléoplaste résulte de l’agglo- 
mération de granulations graisseuses formées dans les chloro- 
plastes. 

En résumé, il paraît résulter de l’ensemble dé nos recherches 
que les formations décrites sous le nom d’oléoplastes sont le 
résultat de la fusion ou de l’agglomération partielle des granu- 
lations lipoïdes disséminées dans le ceytoplasme, accompagnée 
d'une modification chimique (enrichissement en graisses neu- 
tres). Le phénomène doit sans doute se produire sous l'influence 
de certaines conditions physiques spéciales du cytoplasme: Les 
termes d’oléoplastes ou élaïoplastes ne paraissent donc pas jus- 
tifiés. 


(35) | SÉANCE DU 20 FÉVRIER A4A 


: DE L'EXISTENCE DES DIASTASES DE SYNTHÈSE. EXPLICATION DES EFFETS 
DE RE ÜNE NOUVELLE MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE : 
L'ORGANO-ZYMOTHÉRAPIE, 


par F. Marenon. 


Le métabolisme nutritif comprend des phénomènes chimiques 

. d'ordres opposés. Les uns poursuivent la désintégration molécu- 

_ laire des principes immédiats en vue d'une libération d'énergie ou 

. d'un remaniement de la molécule, ce sont les phénomènes ana- 
lytiques du catabolisme, les autres ont en vue l'élaboration des 
produits de sécrétion externe ou interne et des substances rénova- 
trices du protoplasme, aux dépens des matériaux nutritifs pro- 
venant de la digestion des aliments, ce sont les phénomènes syn- 

. thétiques de l’anabolisme. 

Les premiers procèdent de Del ou de l'oxydation et 

. s’accomplisssent par l'intermédiaire de diastases hydrolysantes 

… ou oxydantes bien connues constituant le groupe des diastases 
analysantes : amylases, sucrases, lipases, protéases (pepsine. 

_ trypsine, érepsine), etc..., oxydases. Les seconds procèdent de 
réactions chimiques inverses ; s’accomplissent-ils par l’intermé- 
diaire de diastases synthétisantes? La possibilité d'effectuer, à 
l’aide de diastases, la synthèse des sucres cristallisables et des 

… graisses neutres est aujourd'hui démontrée, par contre tous les 
essais qui ont été tentés jusqu'ici pour effectuer, à l’aide de fer- 
ments, la synthèsé de protéines ou même de polypeptides en 
partant des acides aminés, ont complètement échoué. Ces dias- 
tases de reconstruction, soupçonnées depuis longtemps, prévues 
par Duclaux, n’ont jamais été mises en évidence in vitro, tout au 
moins en ce qui concerne la synthèse protéique. 

Devant l'impossibilité actuelle de résoudre le problème au 
moyen d'expériences in vitro, nous avons cherché la solution 
dans des expériences in vivo en ayant recours à une méthode 

" indirecte basée sur la constatation clinique d'effets thérapeuti- 
‘ques. Nous sommes parti de cette idée que si ces diastases synthé- 
_tisantes existent, . elles doivent avoir une importance considé- 
-rable puisqu'elles président à la création des tissus nouveaux chez 
le jeune, à la reconstitution du protoplasme usé chez l'adulte 
‘et à l'élaboration de tous les produits de secrétion externe ou in- 
terne qui ne préexistent pas dans le sang. Nous avons pensé que 
l'insuffisance fonctionnelle des organes devait être liée à une in- 
“suffisance nutritive qui serait elle-même la conséquence d’une 

. déficience de ces diastases de synthèse, et que, dans ce cas, l’in- 
troduction dans l’organisme malade de ces agents empruntés à 


ŒS Es + 
VA Lies. À 


42 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (36) 


l'organe similaire d’un sujet sain devrait relever immédiatement 
l’activité nutritive et fonctionnelle de l'organe frappé d’insuffi- 
sance, C'est ce que nous nous sommes proposé de vérifier et 
c'est ce que l’expérimentation clinique, chez les animaux et chez 
l'Homme, a confirmé d’une façon évidente. 

Nous avons extrait en bloc les diastases tissulaires en adaptant 
aux organes animaux la méthode utilisée par À. Lebedeff pour 
l'extraction de la zymase alcoolique par simple macération de la 
levure desséchée. Nous avons fait macérer dans de l’eau chloro- 
formée les poudres d'organes obtenues par dessiccation dans le 
vide sulfurique à basse température et précipité le filtrat par l’al- 
cool-éther. Un second traitement nous a permis de séparer les 
diastases. des albumines coagulées. Les diastases ainsi isolées 
peuvent être purifiées par-une nouvelle précipitation suivie d'une 
dialyse contre l’eau distillée qui enlève tous les cristalloïdes pré- 
cipitables par l’alcool. Les solutions de ces diastases sont stéri- 
lisées aux rayons ultra-violets et conservées dans des ampoules 
également stérilisées. Ces ampoules de 2» c.c., contenant 1 mer. 
de diastases, peuvent être administrées en ‘injections intraveineu- 
ses, intramusculaires ou sous-cutanées, sans jamais provoquer 
de réaction ni locale, ni générale. Les résultats cliniques obte- 


nus montrent d'ailleurs que l'ingestion produit les mêmes effets … 


que l'injection, et que ces diastases sont absorbées par la mu- 
queuse intestinale. Ces diastases administrées à des sujets sains 


restent sans cffet. L'intensité des phénomènes chimiques de la 


nutrition est liée non pas à l'abondance des matériaux ou agents 
nutritifs, mais uniquement aux besoins physiologiques de l'or- 


f 


mentée lorsqu'on fait respirer à un sujet de l’oxygène pur. L'in- 


anmisme. L'intensité des combustions respiratoires n’est pas aug- 
Î H ‘ y 


jection de diastases pancréatiques à un Chien sain n’a déterminé 


aucune modification des combustions respiratoires, pas plus que 


l'injection de diastases hépatiques à des Cobayes. Par contre, un 


Chien, en état d'intoxication azotée à la suite d'une alimentation 
exclusive de caséine pendant huil jours, qui présentait un coef- 


ficient respiratoire de o 1. 508 et un coefficient azoturique de 


0,78 vit, sous l'influence d’une injection de diastases hépatiques, 
le rapport de l'azote uréique à l'azote total s'élever à 0,97, en 
même temps que les combustions étaient nettement augmentées. 
Le coefficient respiratoire atteignit © 1. 7 Quatre jours après, le 
coefficient azoturique rélombait à 0,78 et le coefficient respira- 


toire à o 1. 600. Nous avons injecté des doses massives de dias- 
tases cardiaques ou panceréatiques dans les veines des Chiens 


sains, sans jamais produire aucune modification de la tension 


artérielle, des contractions äu cœur ou de la sécrétion pancréa- 


tique. + 


CR] 


O7) eu SÉANCE DU 20 FÉVRIER ï 443 


Nous avons expérimenté, en clinique, les diastases d'organes 
* à sécrétion interne (thyroïde, hypophyse, surrénale, ovaire) admi- 
 nistrées par injection ou ingestion. Les effets thérapeutiques obte- 

nus furent ceux de l’opothérapie ordinaire, mais plus nets, plus 
» constants et avec les phénomènes toxiques ou hyperfonctionnels 
en moins. Au lieu d'introduire les hormones déficientes dans 
l'économie, on permet à l'organe insuffisant de les sécréter en 
… lui apportant les agents diastasiques qui lui faisaient défaut. Avec 
» les diastases d'organes à sécrétion extérne et interne ou simple- 
ment externe : pancréas, foie, estomac, rein, etc..…., nous avons 

fait disparaître, dans tous les cas, les troubles fonctionnels ré- 
. sultant de l'insuffisance de ces divers organes. Avec les dias- 
tases d'organes dépourvus de toute sécrétion, nous sommes arrivé 
» au même résultat. Trois fois sur trois, nous avons vu la tension 
artérielle se relever de plusieurs centimètres, en même temps que 


- l'énergie des systoles sur des sujets en état de défaillance car- 


. diaque (asystolie, coma urémique), sous l'influence d'injections 
- sous-cutanées ou intra-veineuses de diastase du cœur. Enfin par 
. l'administration de diastases pulmonaires en ingestion et à rai- 
. son de r mgr. par jour, nous avons, dans de nombreux cas, sur 
. des sujets atteints de bronchite aiguë ou chronique, obtenu en 
| quelques jours une disparition ou diminution très notable de la 
toux, des expectorations et de l’essoufflement avec amélioration 
de l'état général. 


- Ces résultats nous permettent de En ae 0 gano-thérapie 
* des anciens et posent les bases d’une méthode thérapeutique nou- 
 velle beaucoup plus précise : l’organo-zymothérapie. 
La conclusion de ces résultats expérimentaux et cliniques, est 
que les diastases tissulaires des divers organes, exercent, à doses 


D ue une action très marquée sur orne nutritive 


» et fonctionnelle des organes de même nom. Or ces diastases tissu- 
- laires comprennent des diastases analysantes connues et des dias- 
 tases synthétisantes dont l'existence n'avait Jamais été démontrée. 
| Nous proposons les noms de catazymases et anazymases pour ces 
deux catégories de ferments qui seraient les agents du catabo- 
. lisme et de l’anabolisme. 


” Les effets thérapeutiques obtenus avec les diastases tissulaires 
 peuvent- -ils résulter de l’action des diastases analysantes ? Non, 
car, dans ce cas, on ne s'expliquerait pas la spécificité d'organe 
de ces ferments. Les différentes amylases, lipases, protéases, oxY- 
_ dases agissent sur tous les hydrates de carbône,.sur toutes les 
graisses, sur toutes les protéines, quelle que soit leur provenance. 
Les diastases analysantes devraient donc agir sur tous les organes 


- indistinctement, ce qui n'est pas le cas des diastases tissulaires. 


14% RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


Au contraire les diastases synthétisantes et surtout celles de 14 
protéogénèse, doivent nécessairement posséder une spécificités 
d’organe, du moment que les albumines constitutives du proton 
plasme sont nettement distinctes d'un organe à l’autre. "| 

On est donc logiquement obligé d'attribuer les effets cli- 
niques obtenus aves les diastases tissulaires, aux diastases syn« 
thétisantes, ou anazymases dont l’existence se trouve ainsi direc-. 
: tement démontrée. 


CoONSÉQUENCES DE LA SPÉCIFICITÉ D'ORGANE DES DIASTASES TISSU 
LAIRES. UTILISATION DE CES DERNIÈRES, POUR LA DÉTERMINATION 
DE L'ORGANE DONT L'INSUFFISANCE EST LA CAUSE D'UN ÉTAT PATHO- * 
LOGIQUE DÉTERMINÉ. APPLICATION DE CES DONNÉES A L'ETUDE DU 
ROLE PHYSIOLOGIQUE DE CERTAINS ORGANES, | ) 


par F. Marexow. 


La spécificité d'organe des diastases tissulaires que nous avons 
établie dans notre précédente note, nous a permis de déterminer 
dans plusieurs cas l'organe dont l'insuffisance fonctionnelle était È 
la cause d’un état pathologique donné. Nous examinerons suc- ; 
cessivement le cas de la maladie de Basedow, de Dee et des . 4 
troubles digestifs d'origine thyroïdienne. * | 

Maladie de Basedow. Cette affection que l’on a considérée long-m 
temps comme une manifestation d’ hyperthyroïdisme a été attri- 
buée récemment par Swieciki à un trouble surrénal et ovarien." 
Üne première malade, âgée de 28 ans, sans goître ni exophtal- 
mie, reçut pendant cinq mois eue 1 mgr. de diastases L 
thyroïdiennes, tous les deux jours, soit en injection sous-cuta- . 
née, soit en ingestion. On obtint ainsi une amélioration de l’état : 
général avec augmentation de poids et ralentissement du pouls, * 
mais aucune action sur les signes nerveux de basedowisme. On 
administre alors pendant six.semaines, et quotidiennement, des. 
 diastases de thyroïde, d’ovaire et de surénale (r mgr. de cha 
que) et au bout de trois semaines, on constata la disparition des . 
symptômes nerveux. Sur une: rare malade, âgée de 54 ans, 
avec léger goitre, les diastases thyroïdiennes amenèrent en vingt 
jours une amélioration importante de l’état général et de l'état M 
nerveux. Enfin sur une troisième malade âgée de 52 ans, sans. 
goitre mais avec exophtalmie on obtint une première amélioration 
“en vingt jours d'administration de diastases ovariennes, puis | 
cette amélioration qui porta à la fois sur l'état général et ner- « 
veux, s’accentua beaucoup avec les diastases thyroïdiennes don. ÿ 


dde NS ABRES EE 


ei 


(39) ; SÉANCE DU 20 FÉVRIER 445 
MR OR A pus ii 

nées pendant 4 mois et se poursuivit encore avec les diastases sur- 
rénales qui terminèrent le traitement. La malade augmenta de 
6 kgr., le nervosisme et l'émotivité disparurent complètement, 
MJ'exorbitisme diminua, surtout avec les diastases surrénales. Il 
“faut en conclure que la maladie de Basedow est un syndrome qui 
‘peut relever de causes multiples, dont la détermination est pos- 
sible par l'emploi des diastases tissulaires. 

“ Eczéma. Certains faits nous ayant incliné à penser que le foie 
“devait jouer un rôle dans la nutrition des téguments, nous en 
avons inféré que les diastases hépatiques donneraient peut-être 
des résultats dans le traitement de l’eczéma, et l’expérimentation 
“clinique effectuée chez le Chien et chez l'Homme a pleinement 
confirmé cette manière de voir. Nous avons expérimenté, nous 
et nos élèves, sur une cinquantaine de Chiens, jeunes et vieux, 
atteints d’eczémas à formes variées, humides ou croùûteux. Sur 
rois animaux seulement, l’administration de diastases hépati- 
“ques (1 mgr. en injection sous-cutanée tous les deux jours) de- 
meura sans effet. Dans tous les autres cas, vers le cinquième ou 
le sixième jour, commença l’assèchement de la peau et la chute 
es croûtes. En 15 à 20 jours la disparition complète des lésions 
fut obtenue, les poils repoussèrent épais et réguliers. Dans le 
tiers des cas environ les diastases hépatiques laissèrent persister 
un peu de congestion du derme et de prurit qui disparurent par 
1 l'emploi de diastases thyroïdiennes. 

Chez l'Homme, nous ne possédons encore que quelques obser- 
11000 une Femme âgée de 45 ans, atteinte d’un eczéma papulo- 
ésiculeux du dos des mains et des pieds remontant à r2 ans et 
qui avait résisté à tous les traitements ; cet eczéma disparut en 
5 jours d'administration de diastases hépatiques (1 mgr. par 
our en ingestion). Autre résultat tout à fait semblable sur une 
femme de 5o ans, Disparition également en 15 jours d’un eczéma 
de la face et du corps sur un nourrisson de 15 mois, malade de- 
“puis sa naissance, avec un mélange de diastases de foie, estomac, 
testin, pancréas. Par contre l'eczéma sec séborréique de 
L'Homme nous à paru plus rebelle. 

Rull'est à remarquer que ce traitement ne supprime pas les pous- 
sées nouvelles, mais celles-ci sont alors très courtes, comme avor- 
tées et vont en s’espaçant de plus en plus. 
Action de la thyroïde sur les fonctions digestives. La glande 
thyroïde possède des fonctions multiples que l'emploi des dias- 
“ases tissulaires permettra de préciser. Sur un enfant de 10 ans, 
teint de troubles intestinaux depuis sa naissance, et d’une crois- 
ce ralentie, l'administration de diastases thyroïdiennes, en 
ême temps qu'elle agit sur la croissance, amena très rapidement 
a disparition définitive des troubles digestifs. Un jeune Homme 


de 15 ans, d'une taille de 1 m. 60 avait un dévelopement cérébra 


d’un ou de plusieurs organes, l'interprétation des résultats peut 
être compliquée du fait que le rétablissement fonctionnel d'un M 


après disparition de la cause qui l'avait provoquée, peut, à son 


sagère, un nouvel équilibre plus normal ne tardant pas à se subs- M 
effet sur les sujets sains, pourra provoquer des troubles nouveaux 4 


sement d’un certain équilibre dont le traitement amène la rup 4 
constipation. On conçoit alors que l'administration de diastases 


dans ce cas, la conséquence d’une exagération de la comedie ner- « 
“euse et non pas d'un trouble hyperfonctionnel de l'intestin. 


446 Ù RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (40). 


——————————————————— 


insuffisant en même temps qu'il présentait des troubles Pros 1 
de la nutrition et de la digestion gastrique, une véritable apepsie. 
L'administration de diastases thyroïdiennes amena, en un mois, | à 
le fonctionnement normal de l’estomac avec relèvement de l’appé- 
tit, alors que les diastases d'estomac n'avaient produit aucun 
effet. Après trois mois de médication thyroïdienne, le sujet avait 
pris 6 kgr. et grandi de 6 cm. Au bout de 6 mois l'augmentation 
de poids était de 15 kgr. et l'amélioration de l’état cérébral très { 
importarite. . FL. 

Interprétalion de certains effets de l'administra lion de diaste ù 
tissulaires dans des états. pathologiques complexes. Nous avons 
montré dans notre précédente note,.que les diastases tissulaires à 
ne peuvent, en aucun cas, produire de troubles d'hyperfonetion- 
nement. Leur administration à des sujets sains passe toujours M 
inaperçue. Sur des sujets atteints d'insuffisance fonctionnelle 


organe peut amener des troubles nouveaux si l'insuffisance pri- 
mitive avait été compensée. L'action compensatrice persistant 


tour, entraîner une perturbation qui n’est généralement que pas-« 


tituer à l’ancien. 14 
L'administration de res thyroïdiennes, qui demeure sans 


et passagers sur des sujets atteints d'insuffisance de la glande thy- 
roïde en raison des corrélations qui aboutissent toujours à l’établis- M 


ture. Chez certains sujets, la diminution de la tonicité et de l'ir- É. 
ritabilité de la musculeuse intestinale peut être compensée si 
une exagération de l’influx nerveux moteur et ne pas produire den 


intestinales (musculeuse et muqueuse réunies), en rétablissant la M 


nutrition et l’activité fonctionnelle de l'organe, entraîne une L 
exagération du péristaltisme et par suite de la diarrhée, qui est, 


BÉANCGE DU 20 FÉVRIER A4T 


SUR L'EXISTENCE D'UNE COPULATION HÉTÉROGAMIQUE 
à DANS Pichia farinosa LiNDNER, 


| par PAPADAKIS. 


Pichia farinosa est une Levure qui a été découverte par Lindner 
« dans la bière de « Jopen » de Dantzig. Elle a été retrouvée plus ré- 
\ cemment par Saïlo parmi les Levures de la « sauce-Soja ». 


Guilliermond, frappé par l'aspect des figures de sporulation de 


x 

… cette Levure représentées par Lindner et Saïto, avait pensé que 
. ses asques dérivaient peut-être d'une copulation qui aurait 
4 échappé aux observations de ces auteurs. Mais l'examen de cette 


D ne lui permit pas de vérifier cette hypothèse (rx). Les 


… observations que nous avons faites sur la Pichia farinosa (forme 
É due à l'obligeance de Saïto, nous ont, au contraire, amenés à 
À conclure à l'existence d’un phénomène sexuel, 

…._ La sporulation s'obtient très facilement et en grande abondance 


kowa. Les asques sont ordinairement unis à l’un de leurs pôles 
ou, parfois, vers leur milieu, à un petit bourgeon qui paraît vide 
‘de contenu (a et b). Mais, à côté de ces formes d’asques unis à un 
-bourgseon, on trouve des formes où les asques sont unis à une 
grosse cellule à contenu vide. Les asques apparaissent alors for- 
més par deux cellules de dimensions égales unies par un col 
- étroit : l’une renferme les spores, ni Hoibee de r à 4, l’autre est 
… vide (fig. c). On observe d'autres cas, où les deux cellules, unies 
par un canal de copulation, sont de dimensions un peu inégales : 

la cellule ie de contenu est la ne petite. LE étude minutieuse 


et : par conséquent, issus d’une ÉD aan Cette  . 
est toujours hétérogamique, car le contenu du gamète mâle 
émigre constamment dans le gamète femelle, où s'effectue la 
usion protoplasmique et nucléaire et qui se neue en asque. 
n De ele S is entre une o cellule adulte et une 


dant, se comporte comme l'élément mâle, et l’autre, comme l’élé- 
ment femelle, | 

De. Pen omdl Annales mycologici, 1910. Les Levures, Encyclopédie 
scientifique, Doin, 1912, p.' 406. Ru 


- sur carotte et sur moûùt gélosé, et surtout sur gélose de Gorod- 


ww 


/ 


448 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


On peut donc conclure de nos recherches que Pichia farinosa 


offre une copulation hétérogamique qui se produit au moment 


de la formation des spores. Cette copulation est tout à fait sem- 
blable à celle qui a été décrite par Guilliermond (1), Cesari et 
Guilliermond (2), Nadson et Konokotine (3), Konokotine (4) dans 


a 6 


CET 


Formation des ascopores dans Pichia farinosa : par conjugaison nettement : 


_ hétérogamique (a et b), et par conjugaison entre deux gamètes égaux (c). 


diverses Levures appartenant à divers genres (Debaryomyces, Nad- 
sonia, etc.). Si elle a échappé aux observations de Guilliermond, 
c'est qu'à l’époque où l’auteur l’a étudiée, il n'avait pas encore 
mis en évidence la copulation hétérogamique chez les Levures. 
Pichia farinosa doit être rangée dans le genre Zygosaccharo- 
myces, sous le nom de Zygosaccharomyces farinosus. Déjà on a 
signalé deux espèces présentant les caractères du genre Pichia, 
qui offrent des phénomènes sexuels : le Zygosaccharomyces japo- 


(1) Guilliermond. C. R. de l’Acad. des sc., 1911. Archiv. f. Protistenkunde, 
1912. Bull. soc. mycol. de France, 1918 et 1921. 

(2) Cesari et Guilliermond. Ann. Inst. Pasteur, 1920. ï 

(3) Nadson et Konokotine. Bull. trav. de l'Ecole de médecine, St-Petersbourg, 
TOTT. ù \ 

(4) Konokotine. Ibidem, 1913. Arts 


nr. à de 


4 
à 
1 


(43) SÉANCE DU 20 FÉVRIER 449 


nicus Saïto (1), où il y a isogamie, et le Zygosaccharomyces che- 


valieri Guilliermond (2) où il y a hétérogamie. 


(Laboratoire de botanique de la Faculté des sciences). 


SUR L'EXISTENCE D'UNE ZONE DE SUPPLÉANCE 


DANS LE LOBULE HÉPATIQUE, 


par R. Noër. 


L'application au foie de la Souris blanche des méthodes mito- 
chondriales, permet de constater qu'il existe, dans le lobule hépa- 
tique, deux régions absolument différentes. 

I. Dans le voisinage immédiat de la veine sus-hépatique, ou 
région péri-sus-hépatique, les cellules ont un chondriome repré- 
senté par de fins chondriocontes très allongés. Ceux-ci ne présen- 
tent pas trace d'élaboration. Ils paraissent être morphologique- 
ment au repos. Quelles que soient les conditions physiologiques (à 
tous les stades de la digestion, pendant le jeûne), ni chondrio- 
somes apparaissent identiques. 

Cette zone de cellules dont le chondriome est au repos, est fort 
réduite et ne comporte en général qu’une seule rangée d'éléments 
disposés immédiatement au contact de la veine sus-hépatique. 

II. Le reste du lobule hépatique est constitué par des cellules 
renfermant un chondriome, non pas fixe, mais, au contraire, 
d’aspect variable suivant le moment de la digestion et l’état de 
jeûne. 

D'une façon générale les cellules sont à un stade d'autant plus 


- avancé qu'elles sont plus rapprochées de l’espace porte. Dans la 
—_ figure ci-contre, on voit que les cellules péri-portales sont bour- 


rées de grains de sécrétion, tandis que leurs voisines montrent des 


… formes de passage indiquant un stade moins avancé du cycle sé- 


crétoire. 

- Entre la zone péri-sus-hépatique et L reste du lobule, la sépara- 
tion est tranchée. En certains cas, tous les éléments, depuis la se- 
conde . rangée cellulaire péri-sus-hépatique, jusqu'aux cellules 
bordant l’espace porte, sont bourrés de gros grains sidérophiles. 


. Il y à ainsi transition brusque entre cette nappe cellulaire char- 


gée de produits sécrétés, et les quelques cellules en contact avec 
la veine sus-hépatique, dont le chondriome est filamenteux et 
paraît au repos. 


(x) Saïto. The botanical Magazine, 1919. 
(2) Guilliermond. Archiv. f. Protistenkunde, 1912. 


Biorocre. COMPTES RENDUS. — 192:. AN DD O0 CIN 5 1% 


450 RÉUMION BIOLOGIQUE PE LYON (44) 

IIT. On peut attribuer à la zone péri-sus-hépatique, la significa- 
tion suivante. Il ne s'agirait pas d’une zone germimnative, d'une 
sorte de méristème, capable de fournir des éléments de rempla- 


EX 


“S 


La cellule inférieure, dont le chondriome est uniquement filamenteux, appar- 
tient à la zone péri-sus-hépatique (zone fixe). Les cellules sus-jacentes font 
partie de la zone péri-portale, et montrent des stades sécrétoires d’autant |, 
plus avancés, qu’elles sont plus proches de l’espace porte (zone variable 
suivant les conditions physiologiques). 


cement. L'absence complète de mitoses à ce niveau, permet de 
repousser d'emblée cette conception. H est plutôt permis de l’en- 
visager comme une réaion de suppléanc?, qui dans le fonctionne- 
z A 


SÉANCE DU 20 FÉVRIER 454 


(45) 


5 ment normal du foie demeure au repos. Dans certains cas (sura- 
bondance de matériaux nutritifs, destruction du parenchyme ad- 
jacent), ses éléments entreraient en jeu. Elle fonctionnerait 
‘comme la zone glomérulaire de la cortico-surrénale, dans l'inté- 
ressante conception de Goormatich. 

IV. En résumé, il. y a, dans le lobule hépatique de la Souris 
blanche, deux zones distinctes. 

A. Une zone péri-sus-hépatique, réduite aux cellules les plus 

voisines de la véine centro-lobulaire, dont le chondriome, en 
‘toutes circonstances, se présente sous la forme de longs fila- 
._ ments. 
‘4 … B. Les zones péri-portales correspondant à presque toute la sur- 
L face du lobule, dans lesquelles la morphologie du chondriome 
varie avec les Conditions physiologiques. Les cellules de cette zone 
… sont, d’une façon générale, à un stade sécrétoire d’autant plus 
‘avancé qu'elles sont plus rapprochées de l’espace porte. 


(Laboratoire d’histologie de la Faculté de médecine). 


UTILISATION DE LA RÉACTION DE PANDY POUR LE DIAGNOSTIG 


DES MÉNINGITES ET DES ÉTATS MÉNINGÉS FONCTIONNELS, 


par Ep. We, À. Durourr et X. CHAnoviTor. 


L La réaction décrite en Puco par Pandy (x) se pratique de la fa- 
con suivante. On prépare une solution de 10 gr. d'acide phénique 
pur dans 1bo c.c. d’eau. On verse dans un petit tube à hémolyse 
1 c.c. de la solution et on fait tomber avec une pipette une goutte 
du liquide céphalorachidien à examiner. Si la réaction est néga- 
tive, aucune modification ne se produit. Dans le cas, où elle est 
— positive, on voit au point où est tombée la goutte de liquide rachi- 
 dien se former immédiatement un louche blanc bleuâtre, qui 
descend dans le fond du tube. Ce louche s’apprécie facilement en 
regardant par transparence le tube sur un fond noir. Il est dû 
à la précipitation des albumines. 
0 La réaction de Pandy a été contrôlée par nous dans 40 examens 
“qui se décomposent ainsi : 18 cas de méningite tuberculeuse ; 
— 2 cas de méningite syphilitique héréditaire aiguë ; 5 cas de mé- 
…_ningite cérébro-spinale ; 1 cas de méningite aseptique après 
D on 12 cas de méningisme. 

Lorsque nous ions. obtenu une réaction positive, il s’est tou- 
_jours agi de méningite. Dans les cas où la réaction s’est montrée 


(1) Neurolog. Centralblatt, 1910, n. 915. 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


négative, la suite des événements nous à confirmé l'existence 
d’un simple trouble méningé fonctionnel. 50 
Ainsi cette réaction nous a paru un puide très sûr et très fidèle #1 
Son extrême facilité, sa rapidité d'exécution la rendent particu 
lièrement recommandable pour le diagnostic parfois très déli 
entre les méningites vraies et les états méningés fonctionnels, ne 
ticulièrement fréquents chez les enfants. 


(Laboratoire de: la clinique infantile de la Faculté de médecine) 


LA 


BUREAU DE LA RÉUNION BIOLOGIQUE DE LyoN Pour 1922. 


Président : M. Porcner. 
_ Vice-Présidents : MM. Courmonr, KoLHER, À. LUMIÈRE. 
Secrétaires généraux : MM. GunLrenMonD, A. Morer. 
Trésorier : M. Marco. 
Archiviste : M. Pozicano. 


453 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 


SÉANCE DU 21 FEVRIER 1922 


SOMMAIRE 


GABRIEL (C.): Cécidies de, Vaucheria aversa produites par Notommalu 
id à de boite aime Lee mia et etats 13 


4 ECS Présidence de M. Alezais. 


J Cécinies DE Vaucheria aversa PRODUITES PAR Notommata wernecli, 


par GC. GABRIEL. 


| Nous avons trouvé parmi nos récoltes de Vauchéries de Pro- 
…_ vence un exemplaire de V. aversa Hass., parasité par Notommaita 
… wernecki Ehrhb., qui nous a permis, depuis le 30 octobre, d’étu- 
… dier la biologie de ce parasite. Certaines de nos observations per- 
De 0 d'éclairer quelques problèmes posés par ces cécidies. 
…  Balbiani (r), et après lui Debray (2) étudièrent en détail le 
1 parasite et la cécidie ; ce dernier auteur se proposait de compléter 
- son travail à la prochaine rencontre qu'il ferait du Notommate, 


| mais la mort le surprit, en 1900, avant qu'il n'eût vu son désir 


réalisé ; nous n'avons pas connaissance de travaux plus récents 
À ‘sur ce Sujet, et nous nous proposons de compléter les données 
acquises sur la biologie de ces cécidies. 
_ Et d'abord quel est l’organe de l’Algue qui se transforme en 
galle? Balbiani incrimine les rameaux fructifères de V. terrestris 
quil étudia. Debray, ayant pu infecter différentes Vauchéries, 
_ bien qu ‘ayant reconnu que le parasite peut pénétrer par les plaies 
D provenant des morsures de larves herbivores étrangères, attri- 


t 
q 


(1) Balbiani. Ann. sc. nat. zo0!., 6° série, 7, 1878, mém. 2. 
() F. Debray. Bull. sc. Fr. et Belg., 22, 4° série, 1, 1890. 


Î 
à 


5 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 


bue à la pénétration du parasite par sa propre morsure la forma- 
tion habituelle des cécidies, se basant sur la présence de trois 
chromatophores de Vauchérie près du lieu où il vit pénétrer un 


jeuné et où plus tard se développa une galle. L’unique observa- 


tion de Debray demande à être confirmée et, hélas, nous n’avons. 


pas encore eu l’heureuse chance de voir ainsi pénétrer le Notom- 
mate par effraction. 


Voyons donc comment se comportent les nombreux jeunes que 


depuis 4 mois nous voyons infecter V. aversa. Un fait para- 


doxal se place au premier plan, et est sans doute favorisé par la « 
structure siphonée de l'hôte, c’est que la présence constante du « 


parasite dans la galle n’est pas plus indispensable pour former la 


cécidie, que ne l’est la lésion. 


Malgré dés observations journalières, qui nous ont tenu jus- 


qu'à 6 heures de suite au microscope, nous n'avons jamais vu un 


jeune parasite pénétrer différemment que par une section acci- 
dentelle et récente du thalle, et jamais nous n’avons pu voir le 


parasite ouvrir lui-même la brèche d'entrée. Mais dès qu'un ou 


plusieurs jeunes ont pénétré dans un filament, nous les voyons. 


parcourir tout le tube d’un mouvement vermiforme ; l’appareil 
rotateur, battant avec vigueur le protoplasma, agite les chroma- 
tophores le long du corps du parasite qui semble explorer le tube 
et pénètre dans tous les diverticules qu'il rencontre, les quitte, 
puis y revient ensuite. Quels sont ces diverticules que présente 
normalement V. aversa? Ce sont d’abord les rameaux latéraux 


qui quittent le tube à angle droit, puis les anthéridies et les 
oogones. Chez notre Algue les anthéridies se détachent comme 


de courts rameaux, puis s'isolént à la base par une cloison cellu- 
losique qui se forme au troisième jour ; les oogones forment des 
renflements ovoïdes sessiles, terminés en haut par un bec hyalin 


et rattachés au thalle par un col assez large, qui, dès le quatrième 


jour, s’isole par une cloison. 


Le jeune Rotifère visite donc les rameaux, les anthéridies et. 


les oogones, ‘qui réagissent différemment selon leur âge. Les ra- 


meaux ou les anthéridies dont la longueur égale déjà plusieurs 


diamètres ne se modifient pas ; les oogones visitées avant la forma- 


tion de la cloison se sont trouvées dans l'impossibilité de poursui- 


vre leur évolution ; cependant trois fois en pareille circonstance 


nous avons pu voir, en chambre humide, des oogones ainsi visi-. 


tées augmenter de volume les jours suivants et ébaucher le début 


d’une galle. Lorsque le parasite rencontre dans son parcours in- 


terne soit un rameau, soit un organe sexuel, ne formant à peine 
qu'une légère saillie sur la paroi du thalle, alors se forme l’ébau- 
che d’une galle ; l'organe se développe avec un aspect boursouflé ; 
dans ses allées et venues le Notommate se fixe dans l’une de ces 


ES 


PIONTE 


SÉANCE DU 21 FÉVRIER ) 455 


. saillies, qui devient la galle ; il la quitte parfois pour en adopter 
une autre, qui se développe alors davantage. Il arrive, nous 
- l'avons observé deux fois, qu'un nouvel hôte pénètre dans une 
. galle ainsi abandonnée et y pond ses œufs ; d’ailleurs, tant que 
# | es n'a pas isolé la cécidie des tissus sains, par une cloison, 
un nouveau parasite peut venir cohabiter avec un premier occu- 

D 
ne Le premier effet du parasitisme est donc un accroissement 
_ d’une partie du thalle qui devient plus verte et plus amylifère que 

. Je thalle sain ; le parasite trouve, d’abord, dans cette sorte de cel- 
_ lule géante, le cube nécessaire pour y loger son corps hypertro- 
—_ phié par la ponte ; mais bientôt l'accroissement de volume de la 
_galle n’est plus en proportion avec le volume des 4o à 45 œufs 
Les l’algue isole alors la galle par deux cloisons comme une 
partie malade, tout le contenu végétal comprimé disparaît et le 
| parasite est bientôt mort lui-même, victime des Bactéries. 

Les faits que nous venons de décrire, s appliquent à V. aversa 
| D lement infectée en chambre humide ; nous n’avons encore pu 
réussir à infecter ni Vaucheria sessilis, ni V. hamata, ni V. ter- 
…. restris, ni V. debaryana, ni V. geminata .… 


. (Laboratoire d'histoire naturelle de l'Ecole de médecine et de 
: TRS pharmacie). 


RAC PT ORNE PAT] 


ET se A 6 PE Es € 


ca 


16 


DS ANNEE NE ON ES CE 


RÉUN'ON DANOISE DE BIOLOGIE 


SEANCE DU: 5 FEVRIER 1999 


SOMMAIRE 

Be (V.) : La sérothérapie a-t- KRISTENSEN (M.) : Sur l'appa- 
elle pour effet de hâter le déta- rition du Bacille de Pfeiffer dans 
chement des fausses membranes une épidémie de grippe, à Co- 
RÉ MQUeS ie 5 .. 17 | penhague, janvier 1922. st 24 

CBRISTENSEN (S.) : Sur le clas- Larsen (H.) : Les équations 
sement par types de Pneumoco- chromatiques ..... DE EP EN AD MR 25 
ques, par fixation du complément LarseN (H.) : Sur la réparti- 
ARS AbSorpHonee a... 0... 19 | tion de l'intensité dans le spectre.  2b 

CHRISTIANSEN (M.): Deux cas Taomsen (H.) : Recherches sur 
de mycose généralisée chez le la dégénérescence du nerf opti- 
Porc, déterminés par des Muco- GENRE LRQ A RARE A AE 39 

MHInÉesN ME MR NRC ARE 27 


Présidence de M. Th. Madsen. 


LA SÉROTHÉRAPIE A-T-ELLE POUR EFFET DE HATER LE DÉTACHEMENT 
DES FAUSSES MEMBRANES DIPHTÉRIQUES ? 


par V. Bu. 


Du 13 mai 1896, au 13 mai 1897, Fibiger traita par le sérum, 
à titre d'essai, les malades admis un jour sur deux, au Blegdams- 


hospital, de manière à obtenir deux séries de cas à peu près égales, 


quant au nombre et à la gravité, représentées par les sujets traités 


. et non traités au sérum, Il constata ainsi qu'au 5° jour de leur 
séjour à l'hôpital (qui correspond au &8-0° jour de maladie) 47 


p. 100 des malades traités par le sérum, et 23 pour 100 seulement 


. des malades non traités, se trouvaient débarrassés des fausses mem- 


branes ; au 6° jour, les chiffres respectifs étaient 62 et 34 p. 100. 
Je viens de relire les observations des cas graves, rédigées par Fi- 
. biger. J'y note que, dans ceux traités par le sérum, les fausses 
membranes se détachaient au r1° jour de la aide dans les 


. autres, le détachement n'avait lieu qu'au 1% jour. Je considère 


\ 


re 


‘458 à RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE: 


(18} 


donc qu'en effet le traitement par le sérum avance, quoique dans 
une faible meure, le détachement des fausses membranes. 


L'observation des malades ne permet pas de constater, à cet 
égard, des effets manifestes du sérum. Le détachement des fausses 
membranes ne paraît pas toujours dépendre étroitement de l’in- 
jection du sérum, même dans les cas où cette injection s'opère 
par voie intraveineuse. C'est bien ce qui ressort du tableau ci- 
dessous, où se trouvent enregistrés les intervalles compris entre 
la première injection du sérum et le détachement des fausses 
membranes. Les durées indiquées se rapportent à des malades 
atteints de diphtérie grave (chez qui les fausses membranes cou- 
vraient les amygdales, la luette et le voile du palais, en tout ou 
en partie) et qui quittèrent l'hôpital, ou moururent, au cours des 
9 premiers mois de 1920. 


Nombre des jours écoulés entre l’injection du sérum 
et le détachement des fausses membranes. 


Jours, ATEN NEA EE 5 6 7 8 g 10 11 12 19 14 15 16 r7 18 19 20: 
Nombre des cas A LA ECO AO Nr MM Re SH LODEL A ANNEE OS JUS 


Au cas où la sérothérapie exercerait une influence importante 
sur le détachement des fausses membranes, on s’attendrait à voir 
celui-ci se produire toujours pendant les jours qui suivent immé- 
diatement l'institution du traitement. Le tableau nous montre 
que tel n’est pas le cas, et que les cas enregistrés présentent des 
variations notables sous ce rapport. 

L'effet obtenu par les fortes doses n’est guère plus considérable 
que celui produit par les doses faibles. La comparaison de diverses 
séries de cas de diphtérie grave, différemment traités au cours 
d’un certain nombre d’années, m'a permis de constater que le 
détachement des fausses membranes ne se produit qu'après une 
durée moyenne de 3 jours, et qu'il faut de 7 à 9 jours pour qu'il 
soit complet, que le malade ait d’ailleurs été traité par de fortes 
doses injectées tant par voie intraveineuse et intramusculaire, 
(moyenne de l’injection intraveineuse : 9.900 unités environ ; de 


l’intramusculaire : 114.000 unités, en 1920) ou par de faibles 


doses administrées soit dans les muscles (moyenne : 11.000 uni- 
tés, en 1915), soit sous la peau (moyenne: 13.500 unités, en 1908). 
La persistance des fausses membranes pendant un temps assez 
considérable après l'injection du sérum et, notamment, le peu 
d'importance du mode d'application (c’est-à-dire de la vitesse de 
résorption) et de la dose administrée du sérum ne sont pas pour 
laisser croire que ce dernier soit particulièrement actif dans le 
détachement des fausses membranes, surtout si l’on considère, 
qu'en 1920, il fut donné presque autant de sérum par voie intra- 


(19) 


SÉANCE DU D FÉVRIER 459 


veineuse qu'en 1915 par voie intramusculaire et, en 1go8, en in- 
jections sous-cutanées. 

Les faits en présence semblent donc indiquer qu’en effet le sé- 
rum injecté hâte le détachement des fausses membranes, mais 
que son efficacité à cet égard est peu prononcée, d’où il paraît 
légitime de conclure que le détachement des fausses membranes 


_ dépend en première ligne d’une réaction du sujet, réaction su- 


bordonnée aux variations individuelles. Tant il y a, qu’au point 
de vue thérapeutique, l’action ici considérée du sérum est peu 
importante auprès de la très forte action antitoxique exercée par 
l'administration, à forte dose, de sérum. 


-(Blegdamshospital, Copenhague, médecin-directeur, P' V. Bie). 


SUR LE CLASSEMENT PAR TYPES DE PNXEUMOCOQUES, PAR FIXATION 


DU COMPLÉMENT APRÈS ABSORPTION, 


par SÔREN CHRISTENSEN. 


Le classement par types des Pneumocoques, commencé par 
Neufeld et Haendel et continué principalement par plusieurs au- 
teurs américains et français, repose surtout sur l’agglutination, 
qui est la méthode la plus facile et la plus rapide qu'on connaisse. 

La fixation du complément semble essayée rarement et avec 
peu de succès ; parmi le petit nombre d’auteurs qui mentionnent 


. la fixation du complément dans des expériences sur des Pneu- 


mocoques (Hanes, Miss Olmstead, Nicolle et Debains) aucun n’a 
réalisé grâce à ce moyen un classement par types. 

Nous avons essayé vainement, plusieurs fois, de démontrer que 
le classement par types des Pneumocoques obtenu à l’aide de 
l'agglutination se laisse aussi réaliser par fixation du complément. 
Ni la fixation directe du complément, ni la fixation après ab- 
sorption — méthode mentionnée ici, je le crois, pour la première 
fois relativement aux Pneumocoques — n'ont amené des résul- 
tats nets que du moment où l’on a fait précéder l’absorption d’un 
double lavage des Pneumocoques par l’eau salée. Ce lavage est 
nécessaire pour éliminer des matières qui se décomposent et qui 


ne se laissent pas séparer par centrifugation après l'absorption, 


fait qui produit pendant la fixation suivante du complément une 
inhibition de l'hémolyse dans les épreuves de contrôle de sérum. 
Dans la fixation directe du complément, c’est un avantage de se 
servir de Pneumocoques deux fois lavés, car on obtient des ré- 


sultats plus clairs qu'avec des microbes non lavés. Cependant, 
_imême avec des Pneumocoques deux fois lavés, le classement ob- 


"5 ) RÉUNION DANOISE DE BICLOGIE 


tenu par l’agglutination ne se laissait pas toujours démontrer par 
la fixation du complément. D'autre part, avec des microbes ainsi 
lavés, la fixation du complément après absorption montrait, dans 
toutes les expériences, une séparation très distincte de types, sé- 
paration qui correspondait toujours à une agglutination instituée 
simultanément avec les mêmes sérums et les mêmes cultures. 
Jusqu'à présent nous avons essayé cette méthode avec deux sé- 
rums univalents, préparés respectivement avec des Pneumo- 
coques des types [I et IT, et sur 55 souches de Pneumocoques (12 
du type [, 11 du type Il, 6 du type IT et 26 du type IV). 

Les sérums ont été obtenus par des injections intraveineuses 
réitérées faites sur des Lapins avec des Pneumocoques virulents, 
tués par une demi-heure de chauffage à 56°.Avant les expériences, 
le sérum est inactivé par un chauffage identique (56° pendant 
une demi-heure). Comme antigène on s'est servi de Pneumo- 
coques cultivés pendant environ 18 heures en bouillon-ascite. On 
centrifuge les microbes, on émulsionne le résidu dans de l’eau 
 additionnée de 0,9 p. 100 de sel, on chauffe jusqu'à 65° C. pen- 
dant une demi-heure ; on centrifuge, on émulsionne de nouveau 
le résidu dans de l’eau salée et on centrifuge. Après ce lavage ré- 
pété, les Pneumocoques sont émulsionnés dans une petite quan- 
tité d’eau salée, de manière à produire une suspension très épaisse 
dont on se sert pour l'absorption. Voici comment on procède : 
0,1 C.c. de sérum est ajouté à 0,9 c.c. d'émulsion de Pneumo- 
coques et abandonné, pendant une heure, à 37°. Puis on centri- 
 fuge énergiquement, on verse immédiatement et avec précaution 
le liquide dans d’autres tubes, et l’on s’en sert pour'la fixation 
du complément, avec une émulsion assez claire de Pneumocoques 
du même type que le sérum employé pour l'absorption, mais du 
reste traitée de la même manière que l’émulsion plus épaisse. 

Le procédé suivi pour la fixation même du complément corres- 
pond à peu près à celui employé par l'Institut pour la réaction de 
Wassermann, le système hémolytique étant également le mème. 
Le titrage se fait en variant les doses de sérum, tandis que la 
quantité de complément titré d'avance est maintenue constante, 
savoir 1 1/2 x dose-étalon pour les tubes remplis d’antigène et 
1 x dose-étalon pour les épréuves de contrôle de sérum. Par 
dose-étalon, on entend ici la quantité minima de complément qui 
dans les conditions données suffit pour produire une hémolyse 
complète. Après mélange de sérum, d’antigène et de complé- 
ment, on agite les tubes, on les laisse 3/4 d'heure à la température 
du laboratoire et 3/4 d’ heure» à 37° ; après quoi on ajoute du sang : 
et de l’ambocepteur. Ensuite, on laisse 2 heures à 37°, et, éven- 
tuellement, quelques heures à la glacière avant l'inspection. 

La méthode esquissée ci-dessus 2 beaucoup plus compliquée 


PA 


SÉANCE DU D FÉVRIER . HVAGE 


(21) 


que l’agglutination, et elle n'a aucun avantage sur celle-ci dans 


la détermination pratique des types. Mais elle peut servir'à con- 


._ stater que la séparation des types de Pneumocoques ne se mani- 


feste pas seulement sous une réaction spéciale (l'agglutination), 
comme certains auteurs le croient, et je pense que cette constata- 
tion n'est.pas dénuée d'intérêt. 


(Institut sérothérapique de l'Etat danois, D° Th. Madsen). 


DEUx CAS DE MYCOSE GÉNÉRALISÉE CHEZ LE Porc, 
DÉTERMINÉS PAR DES MUCORINÉES, 


par M. CHRISTIANSEN. 


Tandis que l’aspergillose est constatée de temps en temps chez 
les Mammifères domestiques, on n’a noté qu'un très petit nombre 
d'exemples d'une infection due aux Mucorinées, et quelques-uns 


. de ces cas paraissent même assez douteux. Chez l'Homme, les in- 


fections par des Mucor se rencontrent un peu plus souvent, mais 
on peut les regarder, là aussi, comme des cas isolés. Nous allons 
donner ici un rapport concis de deux cas de mycose par des Mu- 
corinées chez des Pores, qui se sont présentés en l’espace de quel- 
ques mois, dans le même abattoir. 

Dans le premier cas on a trouvé, derrière les reins, une grosse 
iumeur pesant 1.730 gr., attachée à la paroi supérieure de bas- 
sin. Cette tumeur était en réalité un conglomérat de nodosités 
plus ou moins grosses, bien délimitées et reliées entre elles par 
un.fissu conjonctif compact. À la coupe, chaque nodule indivi- 


duel présentait l’aspect suivant : une coque de tissu conjonctif, 


renfermant un tissu consistant, élastique, incarnat clair, dont 
toute la partie centrale était nettement caséeuse ; le long de la pé- 
riphérie on discernait une zone continue, des dont la cou- 
leur rouge vif était dûe à l'injection des vaisseaux et à des hémor- 
ragies locales. De plus on trouva, épars dans les deux poumons, 
une vingtaine de tubercules de même caractère, variant en vo- 


A 


lume de la taille d'un petit pois à celle d’une noix; le foie 
présentait quelques nodules plus petits et l’un des ganglions pré- 


Cruraux était complètement transformé en une tumeur ik la taille 
d'une grosse noix, ayant, elle aussi, exactement le même aspect 
que les tumeurs de la cavité abdominale. Les autres .organes 


_ étaient normaux. Le Porc était maigre, et pendant les huit jours 


qui avaient précédé l'abattage, il avait présenté des Rp 
morbides. 


Dans le deuxième cas, on trouva, dans le mésentère de l'intestin 


AG? RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE 


grèle, à peu près au niveau des ganglions mésentériques, et peut- 
être issues de ceux-ci, deux grosses tumeurs, l’une à peu près du 
volume d’un œuf d'Oie, l’autre plus grosse encore (11-12 cm. de 
diamètre). Ces tumeurs étaient formées d’une épaisse coque de 
tissu conjonctif, renfermant un tissu tout à fait semblable à celui 
qui remplissait les tumeurs de notre premier cas, les parties cen- 
trales étaient fort amollies. L’intestin grêle portait plusieurs ulcé- 
rations étendues (la plus erande mesurait 4,5 x 2 cm.), en par- 


tie nécrosées et entourées d’un gros bourrelet tuméfié. Dans le foie : 


on .constata un certain nombre de nodosités, la plus grosse du 


volume d’un gros œuf de Poule, de mème nature que les tumeurs. 


du mésentère. Les autres oe étaient normaux, et le Porc était 
en bon état de nutrition ; on n’avait pas éperre de on 
morbides. 

Dans l’un et l’autre cas, on rencontra dans tous les processus 
pathologiques ci-dessus mentionnés, des masses de filaments de 
Champignons, longs et très annee On n’a pas pu indiquer d’au- 
tres parasites, ni de Bacilles ; dans le cas IT, il existait pourtant 
un petit nombre de B. coli dans les parties ramollies de la tumeur. 
On a isolé les Champignons prélevés tant dans les grosses tumeurs 
que dans les différentes métastases. Dans l'un et l’autre cas on ob- 
tenait des cultures pures, comme le même Champignon se rencon- 
trait dans les grosses tumeurs et dans les métastases des organes. 
Les Champignons provenant des deux cas n'étaient pas iden- 
tiques, mais tous deux appartenaient aux Mucorinées ; ils se dé- 
veloppaient le mieux à la température du corps et se montraient 
extrèmement pathogènes pour les Lapins, les Rats et les Souris. 
par injection intraveineuse et intrapéritonéale. 

Une recherche plus minutieuse a montré que le Champignon 
isolé du cas I était un Rhizopus, apparenté de près, sinon iden- 
tique, au Rhizopus equinus Costantin et Lucet, ou, plutôt, à une 
variété de celui-ci, décrite par P. Noël Bernard (Rh. equinus var. 
annamensis). Le Champignon isolé du cas IT était une Absidia, 
identique, dans tous ses caractères à l’Absidia ramosa var. Rasta 
Lindner (Mucor ramosus Lindt). 

L'examen histologique a montré exactement le même tableau 
dans les deux cas. Les nodules étaient caractérisés comme des gra- 
nulomes. On constatait des caséifications plus ou moins étendues, 
entourées de tissu riche en cellules. Partout on voyait des quanti- 
tés d'hyphes, souvent gonflées et vacuolisées. Dans le tissu non 
caséeux, riche en lies. on observait de nombreuses cellules 
géantes très semblables aux cellules géantes tuberculeuses, des 
cellules épithélioïdes et des cellules de Unna (cellules plasma- 
tiques), celles-ci en grand nombre. Enfin tous les processus, tant 
les grosses tumeurs que les métastases de organes, montraient 


(22) 


SÉANCE DU © FÉVRIER 463. 
IN EUR : : ê 


P one rique d. ces reennes | 
À plusieurs égards ces deux observations paraissent assez spé- 
8, d'abord par l'étendue des tumeurs mêmes et ensuite Au 


institut SAN de l'Ecole rue et on à 
Copenhague). 


464 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE 


SUR L'APPARITION DU BACILLE DE PFEIFFER DANS UNE 


ÉPIDÉMIE DE GRIPPE, A COPENHAGUE, JANVIER 1022, 


par MARTIN KRISTENSEN. 

La question concernant l'apparition du Bacille de Pfeiffer dans 
la grippe n'étant pas encore complètement éclaircie, il m'a paru 
opportun de la reprendre, à l’occasion de la nouvelle épidémie 
de grippe au Danemark, janvier 1922. Depuis le commencement 
de la pandémie, c’est la quatrième invasion de cette maladie, après 
une rémission d'à peu près deux ans. 

Dès que l'épidémie, d’une propagation assez explosive, mais 
d’un caractère bénin, se fut déclarée parmi la garnison de Co- 
penhague, j'ai examiné, ayant en vue la recherche du Bacille de 
Pfeiffer, 38 soldats atteints de grippe sans complications, en trai- 
tement dans les hôpitaux militaires. Les examens ont eu lieu 
dans deux infirmeries le jour même de leur installation ; donc une 
infection par le Bacille de Pfeiffer, due au séjour à PROD E était 
exclue. : 

Un prélèvement est fait dans le rhinopharynx en introduisant « 
par la bouche une sonde recourbée garnie d’ouate, laquelle est 
ensuite portée au laboratoire de l’Institut sérothérapique dans un « 
tube stérilisé, renfermé dans une étuve transportable dont la tem- 
pérature est maintenue à 32°-35°. L’ensemencement est fait: en- 
viron une heure après le prélèvement de la façon suivante : l’ex- 
trémité d’une baguette de verre courbé en angle est frotté contre 
l’ouate, puis passé sur la surface d’une boîte ‘de gélose de Fildes 
(gélose additionnée de 5 p. 100 de sang digéré par la pepsine) 
préalablement chauffée à 37°. Après 36 à 48 heures d'incubation 
à 37° on reprend l’ensemencement des colonies suspectes. Pour # 


identifier le Bacille de Pfeiffer, on s’est attaché aux épreuves | 
suivantes : microscopie (petits bâtonnets qui ne prennent pas le 1 
Gram) ; ensemencement : 1° sur la gélose ordinaire (aucune M 
croissance) ; 2° sur la gélose sanglante (croissance faible, d'aspect : 
caractéristique ; 3° sur la gélose Fildes additionnée de 10 p. 100 M 
de sang non digéré (pas d'hémolyse) ; enfin constatation du fait M 
| que (avec un dispositif d'essai convenable) la croissance aug- à 
1e mente beaucoup par la présence d’une autre espèce bactérienne. 4 


Parmi les 38 malades examinés, 24 (63 p. 100) étaient porteurs de “4 
Bacille de Pfeiffer. “11 

Dans le tableau ci-joint, la notation oj., 1}j., 2j. signifie que le 
prélèvement a été fait le jour même où la maladie s’est déclarée, M 
respectivement un ou deux jours après. La présence du Bacille M 
de Pfeiffer est indiqué comme suit : O : le Bacille n'est pas cons- 


SÉANCE DU 9 FÉVRIER 465 


é ; [ : colonies peu nombreuses ; IT : colonies assez. nombreuses 
ne représentent pourtant qu'une minorité des colonies bacté- 
riennes prises dans leur ensemble ; II : les colonies du Bacille 
e Pfeiffer au moins aussi Homes que les autres colonies ; 
 : cultures pour ainsi dire pures du Bacille de Pfeiffer. 


0. I a ul IV 
j ane ss ni ï 
Nm TO I 6 6 
eue A 2 à I 


Li du  - de Pfeiffer se voit par le He ci-joint, 
1 désigne le premier ensemencement, fait le 5 janvier, et 
le second, fait entre Je 19 janvier et le 21 janvier. 


( - Il 


DR SUJETS echec À o oi 

3  ‘» .......... colonies nombreuses o - 
Det neo 0 ._ x colonie 

I » DANS MES ENS EC) grande nombre 


de colonies, 
culture pure (21.1) 


avait duré du 16 au 0 janvier. Parmi les 28 sujets dont 
observation donnait un résultat négatif, 2» avaient également 
fe t de la grippe entre les a ensemencements. 


 Compres Rexpus. — 1922. T. LNXNNI. 32 


466 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE (26). 


SUR LA RÉPARTITION DE L'’INTENSITÉ DANS LE SPECTRE, 
par HaARALD LARSEN. 


Les déterminations de l'intensité dans le spectre ont été: faite 
avec l'appareil spectral du P° Tscherning (spectre d'interférence). 


Voici la méthode que j’ai suivie : on place une fente au chiffre 67 
et une autre à 66, et l’on compare ainsi la lumière d’une longueur 
d'onde de 0,67 mm. avec la lumière d’une longueur d'onde de 


0,66 mm. On donne à la fente de 67 mm. une largeur de 4 mm., 
et on fait varier la fente de 66 jusqu'à ce que les deux champs 


présentent une égale clarté. Ensuite les deux fentes sont avan- « 
cées d’un chiffre à 66, et, respectivement à 65, et on recommence « 


l'opération. De cette manière, on examine le spectre tout entier 


jusqu’à 44 (bleu). Les Chutes ainsi obtenus pour la largeur de 


fente sont utilisés dans le calcul de la répartition de l'intensité, 
l'intensité de 54 étant prise comme unité et mise égale à ro. 


La méthode que j’ai suivie correspond assez exactement à celle « 


déjà exposée par Donders et que je considère comme la meilleure, 


tandis que le procédé de Kônig, qui consiste à comparer chaque « 


point du spectre avec 53,5, s’est montré inapplicable. Par ce pro- « 


cédé, j'ai pu déterminer la répartition de l'intensité dans le 


spectre chez un trichromate normal, un deutéranomal, un pro- 


tanope, un deutéranope et un monochromate. 
Voici les chiffres trouvés : 


; 1 D} 3 Là Be 
65 2,49 0,76 0,70: O,11 
66 3,98 FAO LL Te 0,2% 
65 6,36 2,1) 1,83 0,42 ë 0,036 
64 9,43 3,44 2,91 0,76 Lio 
63: ‘11,84 5,35 K,686% 2 1,33 0:09 à 
62. 13,88 8,27 6,69 2,17 0,21 
Gr 15,87 TISO2ES 9,56 , 3,92: o,51 
60 17,10: AE AU TE rs h,74 110,82 
58,9 17,19 13,66 15,04 (Ce 1,20 : 
58 16,74 13,66 12:95 7,66 =. 2,03 
by TOADIT 13,33 12,39 8,76 3,78 
56 13,92 JO, 12,04 9,73 - G4x 
55 12,01 RL TT 11,49 10,25 8,33 
54 . 10 10 10 10 10 
53 7,09 SO 8,51. d 2040 11,20 
32 6,74 6,53 : 7,09 8,08 ‘ 10,70 
à 51 5,44 5,02 5,67 6,38 8,60 
1150 3,88 LAS SOU CRT 5,or 5,60 
49 2,70 3,09 3,36 3,58 . 3,85 
18 2,51 2,2 2,2/ Fo br nie y 
47 ORNE 1,40 DT RE 1,78 
* A6 1,0 1,46 . 0,88 RTS OP LEE 
1) 0,70 1,10 0,29 - 0,94 


fe 0.50 0,7% o,91 0,68 


1 


SÉANCE DU D FÉVRIER 46 


La colonne r indique les valeurs pour un trichromate deutéra- 
- nomal, > pour un deutéranope, 3 pour un trichromate normal, 
F 4 pour un protanope et 5 pour un monochromate. 

z Les chiffres montrent que, pour le trichromate deutéranomal, 
— Je maximum d'intensité avance le plus vers l'extrémité rouge du 
… spectre ; vient ensuite le deutéranope, suivi de près par le tri- 
… chromate mormal ; puis vient le protanope «t enfin le monochro- 
« mate. Dans la païtie bleue du spectre, les différences sont moins 
— accusées, mais des courbes semblent tendre à se ranger dans l'or- 
Ë dre inverse. Kônig, dans ses expériences, a trouvé que les courbes 
- d'intensité pour les trichromates normaux et les deutéranopes 
étaient identiques, observation qui diffère donc quelque peu des 
_ miennes. 

__ Au moment où ; nétüais ces mensurations des Combe d’in- 
- tensité, j'avais l'impression que mes observations personnelles — 
… celles du trichromate normal — étaient plus exactes que celles 
… des autres sujets ; ce qui tient sans doute au fait que j'étais bien 
3 Dors exercé à ces observations qu'aucun des autres sujets. 

…_ En outre, j'ai noté ce fait intéressant que les daltoniens ju- 
Bon bien plus facilement de l'intensité que les trichromates, 
… quand il s'agissait des parties extrêmes du spectre ; par contre, 
ils jugeaient mal dans la partie du spectre avoisinant leur point 
neutre. De 5r jusqu'à 48, le protanope déclara qu'il lui était 


de 


d'intensité les couleurs des deux champs étant très différentes 
entre elles, bien plus que celles d’aucun autre point du spectre, 
Dr lui apparaïssait jaune, 5o, de la même intensité, bleu clair. Le 
_deutéranope accusait surtout les difficultés entre 53 et 49. 

. Les observations prises à l’aide d’ ‘équations de couleurs ont éta- 
bli le fait que les daltoniens voient le spectre depuis l’extrême 
rouge jusque vers 53 à à peu près d’une même couleur, seulement 
d’une intensité plus ou moins grande, et il «en est de même pour 
la lumière d’une longueur d'onde inférieure À à 47. Presque toute 


petit espace entre 53 et 17 et il est donc naturel qu'ici les transi- 


À 


tions soient plus marquées. 


D ni, clinique ophtalmologique, Copenhague, 
_P° Tscherning). 


. presque impossible d’ indiquer avec quelque exactitude le degré 


“échelle chromatique du dichromate est donc concentrée dans le 


468 


RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE 


LES ÉQUATIONS CHROMATIQUES, 


A l’aide de l’appareil spectral construit par le P° Tscherning, “ 
j'ai établi une série d'équations cine avec les couleurs- … 
types (standards), 63, 51,5 et 47,5 chez les trichromates nor- | 
maux, les deutéranomaux, les deutéranopes et les protanopes. Cé 
travail m'a conduit aux équations suivantes qui donnent la 


par HarazD LARSEN. 


moyenne pour chaque groupe (Spectre d’interférence). 


Trichromates normaux 


Moyenne 
65 1: 575 47,5 

67 0,08 (e) o 

65 - 0,36 re) eo 
63 1,00 0 (e) 

62 1,44 0,08 +o;,013 
Cu: 1,64 0,24 +o,04 
60 2:09 0,04 0,10: 
58,9 1,94 0:97 <+0;19 
58 1,74 1,45 +0,26 
57 1,39 1,80 +0,92 
56 1,07 1,99 +0,35 
55 0,73 1,95 <+o,33 
5h 0,35 1,79 +0,24 
53 0,14 1,53 <o,16 
52 0,03 1,16 —=o,045 
Br +o,02 0,76 0,06 
5o <+o,o3 0,47 0,22 
hg <+o,o2 0,24 0,49 
8 +o,or 0,08 0,73 


h6 0,015 +0,08 o8r 
hh 0,015 +0,07 0,59 


E 53 1,71 
! 52 1,71 


Protanopes 
Moyenne 
, 51,5 47,5 
Li 67 0,006 +0,001 
1 65 ‘ 6,023 --0,007 
63 O,11 + 0,029 
62 0,23 +0,05 
Gx 0,43 . 3 +0,09 
60 0.68 +o,1h 
ï 58,9 1,17 +0,22 
58 1,48 +0,26 
57 1,77 +0,32 
56 2,08 +0,37 
55 c,13 +0,36 
£ 54 -2,0b = 0,99 
+0,22 


+ 0,09 


Deutéranomaux 
Moyenne 
63 5:,5 70 
67 0,13 +0,048 0,007 
65 0,42 +0,13 0,016 
63 1,00 0 0 
62 1,22 0,32 —+o,054 
6x 1,35 1,08 +0,20 
6o 1,35 1,909 +0,94 
58,9 1,05 2,61 +o,hl 
58 0,83 2,94 +0,19 
57 0,55 3,09 —+o,53 
56 0,48 3,09 —+o,b1 
55 0,36 2,70 +0,40 
54 -  o,25 2,18 +0,93) 
53 0,13 1,66 0,96 
52 0,0) 1,30 +0,10 - 
Br +o,009 0,74 0,15. 
Bo <+o,009 0,38 0,34 
Hg +o,008 0,28 0,73 
48 —<o,o05  o,06 0,90 
A6 0,00 +0,08 0,94 
h4 0,002 +0,07 0,38 
Deutéranopes 
Moyenne 
Br, 5 47,5 
67 0,087 + 0,018 
65 0,33 - +o,068 
63 MIS 00 +0,25 
62 2,00 +0,38 
6 2,54 +0,47 
6o 3,12 +0,55 
58,9 3,51 +0,60 
58 3,53, +0,60 
57 3,49 +0,58 
56 3,35 +0,55 
55 2,82 +o,4f 
5l 2,28 +0,38 
53 : 1,88 50,25 
52 1,25 +O.IT 


SÉANCE DU D FÉVRIER . 469 


à Dr 0,75 0,06 51 0,67 0,12 
&.- À 5o 0,48 0,92 bo 0,38 0,97 
Æ 49 0,16 0,5I | A9 OMS UT OS 
£ 48 0,06 0,73 ABRTRE 0:00 0,79 

46 +0,09 1,00 A6 + 0,06 1,20 
ll Cor OLD h4 0,095 0,59 


—_ En m'appuyant sur la théorie énoncée par le P° Tscherning 
… (X° Congrès d'ophtalmologie, Lucerne 1904), à savoir que les 
deutéranopes sont des deutéranomaux protanopes, j'ai déterminé 
. le rouge pur chez les trichromates normaux et chez les deutéra- 
…… nomaux selon la méthode indiquée par Maxwell (London Philoso- 
— phical Transact., 1860). Le vert et le bleu purs ont été déterminés 
comme les couleurs extrèmes des daltoniens (Tscherning I. c.). En 
introduisant ces couleurs pures, au lieu des standards 63, 51,5 et 
47,5 j obtiens les équations notées ci-contre : 


Ë Trichromates normaux .. Deutéranomaux 
Re. Moyenne : Moyenne 
ï R Ga B R! Gi B 
D 67 0,08 0,01 (e] 67 0,13 0,08 O,01 
65 0,80 0,0/ 0. 65 0,49 0,27 O 
63 1,01 0,12 o 63 I,10 0,95 O,01 
: 62. 1,47 0,26 (e 6: 1,97 1,48 0,03 
% he 1,68 0,44 e) 6r 1,59 2,36 0,03 
4 60 2,11 0,79 Oo. 6o 1,67 3,17 0,05 
| 98,9 42,00. T,20 0. 58,9. r,41 3,60 0,08 
À 58 1,92 1,66 O,07 He) 1,19 3,62 0,09 
à 57 1,59 1,97 O,01 57 0,91 3,60 0,07 
54 56 1,28 2,07 0,02 56 0,84 3,0) 0,09 
10 55 0,99 2,0/ 0,0/ 55 0,66 3,04 0,06 
re 
10 54 0,2 1,84 0,10 5/ CON 2 0,07 
ne . 53 0,30 1,56 0,14 53 0,31 1,79 o,06 
x 52 0:15 1,17 0,18 =D 0,19 1,37 0,15 
5r 0,06: 0,79 O,2I Gr: 0,07 0,70 0,29 
5o 0,02 o,1 0,31 bo 0,09 0,42 0,42 
MAO 0. 0,30 0,p5 49 0,02 Oo, 31 0,78 
48 0,0 0,17 0,70 AS 0,02 0,17 0,99 
A6 0,017 0,02 o,81 AG 0,01 0,94 0,94 
LA 0,01 o 0,9 h4 e + 0,02 0,98 
D j 
Protanopes Deutéranopes 
Moyenne 4 Moyenne 
G B G j B 
+ 67 0,000 O 67 0,09 O 
< 65 0,022 () 65 0,33 o 
54 63 O,II o 3 1,21 +0,01 
: 62 0,29 re) 62 1,99 o 
x 61 0,43 +o,01 Gr 2,3 0,02 
1e 6o 0,67 +O,01 Go 3,11 0,09 
É 58 ,9 1,16. 0,01 58,9 3,7 0,08 
#10 58 1,47 0,02 58 3,93 0,08 
’ 


470 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE 


3,19 0,09 


57 1,70 0,02 57 

56 1,07 0,03 56 . 3,35 O,TIT 

55 9,79 0,04 55 2,83 "10,10 

5% 2,0) 0,04: 54 2,28 0,00 

6h) 1,72 0,11 33 1,89 O,TT 

52 02 0,19 52 1,26 - 0,13 

BI 0,78 O,21 Dr 0,69 0,25 É 
5o 0;b3 0,42 50 0,44 _ ,4» É 
Lg Le 0,22 € 0,55 49 . 0,56 0,73 
SE 0,15 0,75 re 48 0,19 0,82 

46 0,03 1,00 A6 0,09 1,21 

4 o 0,DI IEEE _O,01 +0,59 


La première colonne de chiffres indique la longueur d’onde. 


Ces équations font voir que chez les protanopes les chiffres cor- 


respondent à ceux du vert et du bleu chez les trichromates mor- 


À 


maux et que, chez les deutéranopes les chiffres correspondent à . 


L 14 


ceux du vert et du bleu chez les deutéranomaux ; donc il faut « 


penser, comme Tscherning, que les deutéranopes sont des prota- 


nopes anormaux. 


(Rigshospitalet, clinique ophtalmologique, Copenhague, 
P° Tscherning). 


-RECHERCHES SUR LA DÉGÉNÉRESCENCE DU NERF OPTIQUE, 
por Huco THOoMsENx. 


Les recherches très détaillées qu'a instituées Alzheimer sur la 


pathologie du système nerveux central, ont élargi notre savoir et = 
éclairei notre entendement quant à certains processus qui accom-. 
pagnent la destruction du tissu nerveux. Ces recherches ont servi … 
de base à une série considérable d'observations que nous avons 


faites sur la pathologie du nerf optique. 
La matière étudiée provient, tant d'opérations que d’autop- 


vrite optique dans des affections cérébrales, méningites ou né- 


phrites chroniques : dans 25 autres cas, il s'agissait d'une atro- 
phie du nerf optique dans des tabes dorsalis, de dégénérations 


ascendantes ou descendantes. Aussi souvent que possible, l'étude 


a compris la partie postérieure du bulbe, le nerf optique tout … 


entier, le chiasma, le tractus opticus et le corps geniculé externe, 


donc toute la partie antérieure des voies optiques. Nous avons 
pratiqué des coupes transversales des parties respectives dans. 
des tronçons d’environ 3 mm. de longueur, auxquels étaient 
appliquées diverses méthodes de fixation, de durcissement et de 


. sies : dans 25 cas il s'agissait d’une stase papillaire ou d’une né- 


SÉANCE DU D FÉVRIER 471 


- coloration ; nous avons ainsi réalisé toutes les colorations sur 
chaque nerf en particulier et obtenu une série complète d'obser- 
vations. 

Comme la matière étudiée ne suffisait pas à justifer un classe- 
ment par tableaux histo-pathologiques correspondant aux grou- 
- pes cliniques, nous avons rassemblé les résultats dans des cha- 
pe spéciaux, consacrés aux différents éléments du nerf, et nous 

avons exposé les altérations constatées dans les fibres nerveuses 
mêmes (cylindre axe et gaine de myéline), dans = none et 
dans les septa. 

Selon le degré d’atrophie constatée, le matériel est divisé en 
5 groupes — partant d’altérations atrophiques minimales et al- 
lant jusqu'à l’atrophie totale — ; nous avons décrit en détail les 
… cas appartenant à chaque groupe. Le nombre total de nerfs opti- 
… ques étudiés est de 86. Dans quelques eas, le tableau de dégéné- 
—. ration variait dans les différentes sections du nerf ; ainsi 2 cas 

… présentaient une dégénération plus accusée dans le nerf optique 
que dans. le tractus (tous deux des cas de tabes dorsalis) ; par 
contre, une dégénération plus accusée dans le tractus se présen- 
tait dans 7 cas, qui, au point de vue clinique, n’appartenaient à 
aucun groupe déterminé. Cette dernière observation paraissait 
contredire la loi de Waller que nous discutons en détail ; cepen- 
dant il n'a pas pu y voir une preuve contre la validité de cette 
» loi, car il fallait regarder comme un fait établi que la variation 
+ du tableau dégénératif était due à la structure anatomique spé- 
… ciale des différentes sections des voies nerveuses, grâce à laquelle 
la destruction du tissu nerveux, ainsi que la résorption, pourrait 
_ bien progresser plus ou moins nent sur les différents 
À points. 

… L'épreuve de Marchi a décelé une réaction de Fésemamion 
… dans 3 cas tout à fait récents, dont les symptômes cliniques da- 
taient à peine de à semaines ; mais, en outre, la dégénération de 
Marchi se constatait dans un grand nombre de cas plus anciens 
_ (ayant duré jusqu’à 2 ans). En rapprochant les observations ci- 
- dessus mentionnées de la constatation de lipoïdes (Herxheimer), 

_ l'auteur a pu indiquer que la dégénération ascendante demande 
“environ 3 ans avant de produire une atrophie complète du nerf 
D tique, et une résorption complète des produits de décomposi- 
. tion ; tandis que, dans d’autres types dégénératifs, on a trouvé 

- des fibres du nerf optique bien conservées mêmes dans des cas 
ne d’amaurose datant déjà de 16 années. : 

Pour pouvoir juger avec certitude de l’état pathologique de la 
 névroglie dans le nerf optique, l’auteur a étudié un nombre de 
_ nerfs optiques humains normaux ; il s’est servi exclusivement de 
=. Rioux provenant d'opérations pour écarter des altérations 


ue Ne El 


472 RÉUNION DANOISE DE BIOLOGIE 


post-mortem ou cadavériques. D’après ces études, nous avons « 
pu constater certaines différences entre la névroglie du système 
nerveux central et celle du nerf optique, surtout en ce qui re- 


garde la forme et l’aspect des cellules. La méthode principale 4 


employée dans toutes les recherches sur la névroglie consistait 


en une coloration à la fuchsine acide vert-clair, selon le procédé. 4 


d'Alzheimer, modifié par nous. A l’aide de ce procédé, nous avons 

toujours pu obtenir des images très belles et très instructives. 
Nous avons également constaté des altérations dans la névro- 

glie (à commencer par les fibres), à un stade très peu avancé de la 


dégénération, voire même dans des nerfs qui, d'après la mé- 


thode ordinaire de nos recherches seraient considérés comme 


normaux. Nous avons pu démontrer ensuite que la modification 


« amiboïde » des cellules de la névroglie se produisait bien plus 
souvent dans le nerf optique qu'on n'était porté à le supposer 
en effet, elle existait dans plus que la moitié de tous les nerfs 
examinés, et sa présence ne se bornait pas — comme l'indique | 
Alzheimer — à des processus morbides d’un caractère aigu, où 
la destruction du tissu nerveux progressait rapidement. : 

Des cellules plasmatiques s’observaient dans un grand nombre 
de cas, et le système de septa (tant primaires que secondaires) 
accusait également des anomalies pathologiques dans la plupart 
des cas étudiés. 


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COMPTES RENDUS 


des Séances 


DE LA 

ciété de Biologie 
et de ses filiales : 

Dre non de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
>, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 


nes ; ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 
se, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PUBLIÉS EE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


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Séance du } Mars 1922 /. 


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SÉANCE DU 11 MARS 1922 


M. Scxirr : Choc hémoclasique. 


En Comité secret, à 17 h. 30 : Discussion des apporte pour le. 
titre de membre titulaire et de membre;correspondant. h 
ï 


sous forme de dactylographies, ne 
varietur, sans lectures douteuses ; 
elles ne doivent pas dépasser l’étendue 
réglementaire. 


Ces conditions sont formelles. 


(] 
Toutes les notes doivent être remises 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-. 
_phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs! 
_ notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 59, rue! 
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148 — — 50 = (4 pages). 
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Pour la Publicité, s’adresser à la Société Mutuelle de Publicité, 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 


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e…._O COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE 


_  Boureuienon (G.) et Tarnau- 
— cEANU (M.): Chronaxie normale 
— du triceps sural de l'Homme... 
Degré (R.) et Bonnet (H.) : 
—… L’intradermo-réaction tuberculi- 
… nique au cours de la tuberculose- 
expérimentale du Cobaye....... 
ND MHERELLE (F. d°) : Sur la pré- 
-sence du Bactériophage dans les 
- leucocytes 
= Laricoue (M.) et NATTaN-Lar- 
* RIER (M) : Action de l’adréna- 
» line sur l’excitabilité musculaire 
Muni fatioue.............. 
LHERMITTE (J.) et Fumer (C.) : 
L'influence frénatrice de la ponc- 
- tion lombaire sur la glycosurie.. 
Panisser (L.) et VERGE (J.) : 
… L'action anticoagulante du no- 
« varsénobenzol sur le sang de di- 
EE .. espèces animales demeare 
5... 
- Turcmm (J.) : Nature mu- 
…—queuse des cellules à mélanine de 
… la glande du noir de la Seiche 
por officinalis L.) et méca- 
1 _nisme de l’excrétion du pigment. 480 


Réunion biologique de Suède. 
CA … BERGSTRAND (H.) : Sur la lyse 


483 


_....... so... 


479 


… microbienne transmissible...... 489 
- BerGsrran» (H.) : Sur la varia- 
pur des Bactéries.......,...... 492 

. Forssman (J.) : L'influence de 
l'éther sur des anticorps. AE ut 495 


3 +0 ° 


NE SDAHL (M.) : Technique 


 SÉANCE DU #4 MARS 


lytique du sang 


Brorocrr. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVL. 


1922 


SOMMAIRE 


pour mesurer le pouvoir glyco- 
dc: 498 
Réunion de la Société belge 
de biologie. 


APPELMANS (R.) : Quelques ap- 
plications de la méthode de do- 
sage du Bactériophage......... 

BRACHET (A.) : Sur la féconda- 
tion prématurée de l’œuf d’Our- 


Do 


Dusrin (A.-P.) et CHAPEAUVILLE 
(Mile J.): Les caractères de l’onde 
cinétique déclenchée par une in- 
jection intrapéritonéale de pep- 
LONERAN EE NO ARE TAN RE ER 

Fagry (P.) : À propos du Bac- 
terium coli « modifié » ne fabri- 
quant plus d’indol............. D17 

FrepericQ (H.) et MÉLon (L.) : 
Les dérivés xanthiques, poisons 
paralysants du sympathique... 

GRaTIA (A.) et Jaumain (D.) : 
Au sujet des réactions consécu- 


-tives aux injections de principe 


lytique staphylococcique 
GEnoëzsT (L.) : Le trimor- 
phisme larvaire des OEstridés.. 
MenoeLeerr (M''e P.) : Rapport 
entre les propriétés cytotoxiques 
et anaphylatoxiques des sérums et 
leur teneur en ions H libres... 
VanpenoRiEs (R.) : Recherches 
sur la sexualité des Basidiomy- 
_ cètes seu anne els et ene etes lle 


33. 


A4 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Van per Gæinsr (1.) : Contribu- Van Sacesnem (R.) : Sérothé- 


tion à l’étude du phénomène de rapie des trypanosomiases ani- 
Pleitter #70 te Duneue di ares Driilémales:. terres eu rer 515 


LI 


Présidence de M. Ch. Richet, 
puis de M. G. Bohn, vice-président. 


ACTION DE L'ADRÉNALINE SUR L'EXCITABILITÉ MUSCULAIRE 
ET SUR LA FATIGUE, 


par MARCELLE LapioQue et MrerTe NATrAN-LARRIER 


Nous avons examiné l’action de l’adrénaline sur un certain 
nombre de muscles en suivant le changement d’excitabilité des 
_lissus par les modifications de la chronaxie au cours de l’empoi- 
sonnement. 

Nous nous sommes servi d'ampoules préparées par la Maison 
Clin contenant 1/2 à » mgr. d’adrénaline dans 2 c.c. d’eau physio- 
logique. En injectant à des Grenouilles ou des Crapauds ces 
doses d'adrénaline, nous avons constaté une diminution de chro- 
naxie du nerf et du muscle d'autant plus accusée que la dose 
d’adrénaline était plus considérable. 

Exemple : Injection de r mgr. d'adrénaline à une belle Rand 
fusca. La chronaxie du gastrocnémieñ a été déterminée avant 
l'injection et est égale à 6 (en centièmes de microfarad, résistance 
10.000 wo). 

2 heure après l'injection 


f 


. j 


Ye 


Rhéobase Chronaxie 
À (en volls) | 
Excitation nerf sciatique ..... er as cat 00 A0 2 
ExcHation :-pastroenemien, Lee near et HAE 


A 


Injection > mgr. d’adrénaline à une autre Grenouille ayant 
environ le mème poids. 

Avant l'injection la chronaxie du gastrocnémien est égale à 
9 centièmes de microfarad. 


o5 
AR CT RE ON 


Fi Chronaxie 
1/2 heures après : 
Excitation nerf sciatique ..:....../4, Pre 0,48 3 Ë 
Excitation  gastrocnémien: . 7 = .-.....2 0,60 3 


Ayant constaté cette grande modification de l'excitabilité sur 
les muscles striés rapides, nous avons expérimenté sur les mus- 
cles plus lents tels que le cœur, Le sur les muscles de la queue 


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4 
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SÉANCE DU À MARS ete 


et de la pince de l’Ecrevisse, enfin sur les muscles très lents 
comme le pied de l'Escargot. Voici quelques chiffres 

Expérience, 5 mai. — Cœur de Grenouille verte mis à nu. 
L'apparition des extrasystoles est prise comme mesure du seuil : 


= Réobase Chronaxie 
Pointe ventricule ..... TNA MES TEST CS 0,65 35 
Pont auriculo-ventriculaire ............., 4,8 90 


Instillé quelques gouttes de solution d’adrénaline au millième 


5 minutes après 


Réobase Chronaxie 
PODHE SR M RE  R an duie 0,90 19 
O] 


Pont auriculo-ventriculaire ............. 245 45 


La chronaxie du faisceau est diminuée dans la même propor- 


_tion que celle de la pointe du ventricule. 


Pince et queue de l’Ecrevisse. Après injection de solution 


_ d’adrénaline dans le péricarde de l’Écrevisse, on obtient toujours 


une diminution de chronaxie qui devient, environ, sur la pince 
et la queue, le tiers de ce qu'elle était précédemment. 
Expérience, 17 mars. Pied de l'Escargot. 

_ Sur l'Escargot normal, on trouve : 


Chronaxie en centièmes 


Rhéobase (1) de microfarad 
Excitation indirecte (par les filets nerveux se . 
MR au pied) 22202... cn uercte 3, 350 
Aussitôt après l’instillation d’adrénaline ...... 2.5 220 
D Hu apres 20. Lil... Li 2,7 180 
L HÉCREL TOR ENS SRE ee 10 110 


L'excitation musculaire directe du pied est alors faite à ce 
moment en mettant une électrode indifférente dans les viscères 


…— et une fine électrode piquée dans le pied. On trouve comme chif- 


fres : Rhéobase 3,6 ; Chronaxie 110. 

Dans les deux cas, la résistance qui sert pour évaluer le temps 
de la décharge du condensateur qui produit l'excitation est de 
10.000 ohms. Par conséquent, là encore, il y a une diminution 


_ parallèle de la chronaxie du nerf et du muscle sous l'influence 
. de l’adrénaline. - 


Nous avons alors cherché à voir si l’adrénaline avait une action 


sur le muscle fatigué. Nous avons pris de nombreux graphiques 
_ dans lesquels nous énregistrions les sécousses provoquées par une 
. série de chocs d'induction : lorsque le muscle ne répondait plus 
aux excitations, on versait de l’adrénaline sur les tissus et l’on 


(1) La rhéobase est ici contingente. 


415 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


voyait réapparaître les secousses. On suivait aussi les variations 
de la vitesse d’excitabilité au cours de l'expérience. 

Pour des raisons de commodité expérimentale, nous avons 
apprécié les variations de chronaxie par la comparaison des rap- 
ports des seuils d'ouverture et de fermeture de la bobine d'induc- 
tion, ce qui donne un indice de vitesse (1). Lorsque le rapport 
augmente, la chronaxie diminue et réciproquement. 

Voici quelques chiffres : 

Normal Fatigué Adrénalinisé 


Gastrocnémien de Grenouille. Indice..... ni) 029 26 
Pince de l’Ecrevisse RE SEs 6,6 FD) 7,0 
Pied de l’Escargot — 2,8 1,6 2,6 


On voit donc que la chronaxie augmentée par la fatigue dimi- 
nue sous l'influence de l’adrénaline jusqu'à devenir plus petite 
même que la normale, si la dose d’adrénaline est suffisante. 

Nous avons aussi expérimenté sur deux gastrocnémiens symé- 
triques d’un même animal (Grenouille), l’un normal et l’autre 
ayant subi l’action de l’adrénaline. La fatigue consécutive aux 
excitations répétées était beaucoup plus longue à se manifester 
sur le muscle adrénalinisé qui donne, malgré cette plus longue 
série d’excitations, une chronaxie beaucoup plus petite que le 
muscle normal fatigué. 

De ces diverses expériences, nous concluons que l’adrénaline 


a pour effet de diminuer la chronaxie de tous les tissus muscu- 


lairess et nerveux considérés, ainsi que la fatigue consécutive à 
des -excitations répétées. | | 


(Laboratoire de physiologie générale de la Sorbonne). 


(1) Marcelle Lapicque et J. Weill. C. R. de la Soc. de biol., 27 février 909. 


1 
: 
À 


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SÉANCE DU 4 MARS 477 


SUR LA PRÉSENCE DU BACTÉRIOPHAGE DANS LES LEUCOCYTES, 


par F. D'HERELLE. 


_ Le Bactériophage est un hôte normal de l'intestin des animaux, 
mais j'ai signalé depuis iongtemps, bien avant toute discussion 


sur sa nature intime, qu'il était susceptible de passer dans la cir- 


culation, ce que j'ai démontré expérimentalement. Le passage 
accidentel de Bactéries intestinales, qui n’ont rien d’ultramicros- 
copique, dans la circulation, est un fait connu : il aurait été bien 
étrange qu'un ultramicrobe, susceptible de traverser les bou- 
gies les plus serrées, ne puisse franchir la muqueuse intestinale. 
Il est même étrange qu'on ne le rencontre pas, normalement, 
dans la circulation. 

Dès le début de mes recherches, je m'étais demandé si les 


_ leucocytes ne renfermaient pas normalement le Bactériophage. 
- Je m'étais adressé pour cette recherche au Cheval (chez qui on 


observe fréquemment le passage de Bactéries dans la circulation), 
et voici pourquoi : on trouve, dans le contenu de l'intestin de 
cet animal, avec peu d’exceptions, un Bactériophage extrème- 
ment actif vis-à-vis des Bacilles dysentériques ; je pouvais, de 
plus, suivre journellement plusièurs de ces animaux, produc- 
teurs de sérum anti-dysentérique. J'ai prélevé une vingtaine 
d'échantillons de la partie supérieure de caillots de sang prove- 
nant de ces animaux, j'y ai recherché le Bactériophage anti- 
Shiga : je n’ai jamais pu le déceler. Pourtant, au même moment, 
j'isolais très facilement, des déjections de ces Chevaux, un Bac- 
tériophage extrêmement actif vis-à-vis du Bacille dysentérique. 
L'expérience étant régulièrement négative, je n’en ai pas fait 
mention, d'autant plus que je l’avais entreprise sans grand es- 
poir. Depuis plus de trente ans, une pléiade de savants se sont 
efforcés de trouver dans le sang et dans les exsudats leucocy- 
taires des substances dissolvant les Bactéries : si un principe 
aussi actif que le Bactériophage s’y était trouvé, autrement que 
d'une manière tout à fait accidentelle, sa présence n'aurait pu 
passer inaperçue. 

Bordet et Ciuca ont pourtant eru voir dans les leucocytes l’ori- 


_gine du « principe lytique » : cette conclusion, ils l'ont déduite 
_ d’une expérience dite « des exsudats leucocytaires » qui ne donne 


que rarement le résultat annoncé. J’ai montré qu'on pouvait la 


- rendre invariablement positive si on avait soin de faire ingérer 


aux animaux en expérience un Bactériophage virulent pour la 
Bactérie injectée dans le péritoine. L'expérience confirme donc 
que, dans tous les cas, le Bactériophage provient de l'intestin. 
En opérant sur le Cheval, il serait certainement inutile de lui 


HS SOGIÈMÉ DE BIOLOGIE 


faire ingérer préalablement le Bactériophage actif : on obtien- 


drait toujours dans l’exsudat leucocytaire, un Bactériophage pro- 


voquant la lyse du Bacille dysentérique. D'autres auteurs, à leur 
suite, ont retrouvé accidentellement un Bactériophage actif dans 
des leucocytes, sans d’ailleurs donner le pourcentage des cas posi- 
tifs, ce qui serait pourtant plus précis que les indications vagues 
dont ils se sont servi. Le Bactériophage qu'ils isolent ne parait 
pas très actif au sortir de l'organisme, car il leur faut opérer 
plusieurs passages en série, suivant la méthode que j'ai indiquée 
pour l’exaltation de la virulence, pour obtenir une Iyse percep- 
tible. Il semble, d’ailleurs, que toutes ces expériences ne peuvent 
conduire à aucune conclusion touchant la nature du Bactério- 
phage : trouver dans des leucocytes un ultramierobe, hôte nor- 
mal de l'intestin, el susceptible, comme l'expérience le démontre, 
de passer dans la circulation, ne constitue pas un fait anormal, 
ce qui pourrait sembler anormal serait de ne jamais l'y trouver. 
Ce qu'il importe d'examiner, c'est comment se comporte le « prin- 
cipe lytique » : j'ai apporté toute une série de preuves montrant 
qu'il ne peut s'agir que d'un ultramicrobe ; ce sont ces preuves 
qu'il faudrait discuter, et personne ne l’a encore tenté. À ces 
preuves nombreuses, j'en ajouterai encore une autre qui m'a été 
suggéré par L. Martin : Dumas, confirmé par Beckerich et Hau- 
duroy, a isolé le Bactériophage du sol et de l'eau de Seine filtrée, 
je l’ai moi-même ensuite isolé de deux échantillons d’eau de mer 
prélevés respectivement au large d'Alexandrie et de Marseille. 
Rien. d’étrange à cela, s’il s’agit d’un ultramicrobe provenant des 
déjections, mais comment concevoir ce fait si lon suppose qu'il 
s’agit d'un ferment d’origine leucocytaire, ou autre? 

En réalité, le Bactériophage, loin d’être produit par les leuco- 
cytes, est phagocyté et détruit par eux, comme Bruynoghe et Mai- 
sin l’ont parfaitement démontré. Ce seul fait suffirait pour prou- 


ver qu'il ne peut être d'origine leucocytaire, et cette destruction 


intra-leucocytaire donne la raison de sa rareté au sein de l’orga- 
nisme. 


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SÉANCE DU À MARS 479 


L'INFLUENCE FRÉNATRICE DE LA PONCTION LOMBPBAIRE 
SUR. LA GLYCOSURIE, 


par J. Lugrmrrre et C. Fumer. 


Ainsi que nous l'avons montré récemment, la soustraction de 
quelques centimètres eubes de liquide céphalorachidien exerce, 
dans le diabète sucré classique, cryptogénétique, une double in- 
fluence des plus nettes sur la glycosurie et la polyurie. Qu'il nous 
suffise de rappeler que, chez une de nos malades, la rachicen- 
tèse provoqua, dans une première expérience, une réduction de 
la diurèse de 2 litres 500 à r litre, par 24 heures, et une diminu- 
tion de la glycosurie, laquelle passa de 71,12 gr. par 24 heures 
à 0,72 gr. pour le même temps. Dans une seconde recherche, les 
effets frénateurs de la ponction lombaire rachidienne ne furent 
pas moins nets ; la polyurie s’abaissa de 3 lit. 500 à 2 lit. 5oo et la 
glycosurie réduisit son taux de 23,69 gr. à 4,50 gr. par 24 heu- 
res. Cette influence, exercée par la décompression céphalorachi- 
dienne sur la diurèse et la glycosurie, apparaît essentiellement 
passagère, mais, il est à noter que, si la polyurie atteint très 
rapidement en quelques jours son taux antérieur et le dépasse 
même parfois, la réduction de la glycosurie apparaît plus persis- 
tante. Ces faits étant acquis, nous nous sommes demandé quelle 


serait l'influence de la rachicentèse sur la glycosurie simple, in- 
dépendante et de la Roues et de tous les autres symptômes du 


diabète. 
Chez une Le de 72 ans, suspecte de syphilis, en raison de 


trois fausses couches + es et dont la glycosurie remonte à 
_ une dizaine d’années, nous avons pratiqué une rachicentèse et 


soustrait.7 c.c. de liquide céphalorachidien le 23 février r92r. La 
veille, le taux de la diurèse ne dépassait pas 1.500 e.c. et la gly- 
cosurie atteignait 12,42 gr. par litre, soit 18,63 gr. par 24 heures. 
Le 24 février, le taux de la glycosurie n'était plus que de 4,12 gr. 
par litre, par conséquent, de 6,18 gr. par 24 heures, puisque la 
diurèse n'avait pas été modifiée et demeurait fixe au taux de 
1.000 c.c., par 24 heures. Nous ferons remarquer, bien que déli- 
bérément -nous nous refusions à toute tentative de pathogénie, 


que chez notre malade, le liquide céphalorachidien était sous 


une pression très élevée puisque celle-ci atteignait 55 c.c. au ma- 
nomètre de Claude. He 

_ Le fait, dont nous apportons la relation, alteste donc que la 
soustraction d'une faible quantité de liquide céphalorachidien est, 


_ capable de déterminer, chez un sujet atteint de glycosurie, une 


diminution notable de l’excrétion du glycose complètement in- 


480 À SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. 


dépendante de toute modification du régime de la diurèse. Cette 
action frénatrice est temporaire, tout de même que celle que 
nous avons relevée dans le diabète sucré et, 8 jours après la 
rachicentèse, la glycosurie atteint le chiffre de g gr. par litre au 
lieu de 12,42 gr., chiffre initial. 


NATURE MUQUEUSE DES CELLULES A MÉLANINE DE LA GLANDE DU 
NOIR DE LA SEICHE (Sepia officinalis L.) ET MÉCANISME DE L'Ex- 


CRÉTION DU PIGMENT, 


par JEAN TüRCHINI. 


La surface interne de la glande du noir, extrêmement plissée, 
est recouverte d'un épithélium simple, prismatique et glandu- 
laire. Dans la partie inférieure de la glande (zone génératrice), les 
cellules épithéliales sont claires et se multiplient ; dans la partie 
moyenne (zone noire), elles se chargent de mélanine ; dans la 
partie supérieure (zone orificielle), elles se dissocient et mettent 
en liberté le pigment. 

Girod (1), qui découvrit les trois zones, avait été frappé de 
l’aspect muqueux des cellules de la première. Mais l’absence de 
pore excréteur à ces éléments, et, surtout, l'examen des cellules 
des zones noire et orificielle, ou il n care plus le même aspect, 
l'empêchèrent d'admettre la nature muqueuse de l’épithélium. 

Comme le noir, recueilli à l’orifice même de la glande, contient 
du mucus, nous avons pensé que l’épithélium devait nécessaire- 
ment en sécréter. Nous avons fixé les pièces au liquide de Bouin 
et traité les coupes par le muci-carmin, colorant spécifique du 
mueus, employé seul ou après l’hémalun et le jaune métanile. 
Nous avons également pratiqué la coloration trichromique éosine- 
hématoxyline au fer-vert lumière dans laquelle le vert teint le 
mucus. 

Ces méthodes nous révélerent la présence de mucus dans l’épi- 
thélium, conformément à notre prévision. Au niveau de la zone 
génératrice, le cytoplasme de la moitié supérieure de la cellule 
a une structure réticulo-alvéolaire. Il est formé de filaments 


anastomosés limitant entre eux des espaces polyédriques. Les fila- 


ments contiennent de nombreuses granulations tingibles par 
l’hématoxyline au fer. Ces granulations deviennent de moins en 
moins sidérophiles à mesure qu’elles augmentent de taille. À leur 
dépens se forme du mucigène qui s’accumule dans les espaces 


(1) P. Girod. Arch. de zool. exp. et gén., 1882. 


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SÉANCE DU À MARS 48! 


polyédriques. La transformation du mucigène en mucus, par 
hydratation, débute dans les cellules les plus anciennes de cette 
zone. Elle se fait à partir de leur pôle apical. Au niveau de Ia 


zone noire, la structure réticulo-alvéolaire subsiste, mais elle est 
plus ou moins masquée par les grains de mélanine, ce qui expli- 


que l'erreur de Girod. Sur les filaments s’observent toujours des 
granulations de même nature que celles de la zone précédente. 


_ Dans les espaces, du mucigène continue à s’élaborer et à se trans- 


former en mucus. La transformation se produit avec augmenta- 
tion de volume, si bien que la cellule se distend progressivement. 


Son bord libre, au lieu d'être rectiligne comme dans la zone précé- 


x 


dente, prend la forme d’un dôme saillant à l'intérieur de la 
glande. Au niveau de la zone orificielle, la pression interne exer- 
cée par le mucus sur la paroi cellulaire la rompt, et mucus et mé- 
lanine sont mis en liberté. 


L'élaboration du mucus ne présente, en somme, aucune par- 
ticularité. Elle s'effectue conformément à la description qu'en a 


_ 


_ donnée, par exemple, Ellermann (1) pour les cellules à mucus 


de l’oviducte des amphibiens. Dans une note récente, nous avons 
reconnu, avec F. Ladreyt (2), l’origine chondriosomique de la 


_mélanine de l’encre de Seiche et constaté, dans les cellules de la 


glande du noir, les modifications nucléaires de toute cellule sé- 
crétrice. Les grains de prémucigène proviennent, sans doute, 
comme le pigment, de l’égrènement des chondriocontes qui oc- 
cupent la moitié inférieure de la cellule. Il est impossible de sa- 
voir si les modifications du noyau sont en rapport avec la for- 
mation de la mélanine, avec celle du mucus, ou, plus yraisem- 
blablement, avec celle des deux. 


L'élimination du mucus est plus intéressante à connaître. Elle 
rend possible celle de la mélanine. Les cellules pigmentaires de 


la glande deviennent ainsi excrétrices de pigment. D'une façon 
générale, la mélanine n'est pas excrétée. Dans les très rares cas 


normaux ou pathologiques où son élimination se produit, elle 
est toujours subordonnée à une autre : élimination de cellules 
épidermiques desquamant, glande pigmentaire de la peau du nez 


de Lepus variabilis Pall (Schumacher) (3) ; élimination de cellules 


 sébacées, glande antéorbitaire de diverses espèces d’Antilopes (Bec- 


cari) (4), (Brinkmann) (5), élimination sudorale, observation de 


(1) V. Ellermann. Anat. Anz., 1900. 

(2) J. Turchini et F. Ladreyt. C. R. de la Soc. de biol., 1927. 

(3) S.-V. Schumacher. Anat. Anz., 1917. 

(4) N. Beccari. Arch. ital. di anat. e di embriol., 1910. 

(5) A. Brinkmann. Bidrag til Kundskaben om Drôvtyggernes Hudkirtelorga- 


ner, Kjôbenhavn, 1911. 


Ÿ 


182 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE he es 


mélanhydrose do par Blanchard (1) an cette “bee 


tion, le pignrent n'est pas éliminé en nature, mais sous forme 


d’accépteur qui subira l’oxydation mélanisante une fois excrété) ; 
élimination muqueuse, glande du noir de la Seiche. 


En résumé, la cellulé à mélanine de la glande du uoir est de 
nature muqueuse. Pour cette raison, elle acquiert, contrairement 
à l'immense majorité des mélanoblastes connus, le curieux pou- : 
voir d’excréter le pigment qu’elle forme. Les grains mélaniques 
sont mis en liberté au niveau de la zone orificielle de la glande 
en même temps que le mucus, lor que cette substance a distendu 


et fait éclater la cellule. 


(Laboratoire d’histologie de la Faculté de eo de Paris ét : 


nn Que pI ane de Monaco). 


(1) R. Blanchard. Bull. Acad. de méd., 1907. 


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4 


SÉANCE DU 4 MARS 485 


CHRONAXIE NORMALE DU TRICEPS SURAL DE L'HOMME, 


par GEoRGESs BourGuIGNoN et M. TARNAUCEANU. 


Dans un travail antérieur présenté à l’Académie des sciences, 
l'un de nous a donné la chronaxie normale des principaux nerfs 
et muscles du membre inférieur de l'Homme (1). Comme au 
membre supérieur, la chronaxie classe les muscles du membre 
inférieur et leurs nerfs’suivant leurs fonctions. Mais, les fonctions 
du membre inférieur étant moins délicates, on ne trouve que trois 
groupes au lieu de quatre. 

Le premier groupe est formé par les muscles fléchisseurs du 
bassin sur la cuisse, extenseurs de la jambe sur la cuisse et adduc- 
teurs, auxquels il faut ajouter les fessiers. La chronaxie de ce 
groupe est de 0,1 à 0,16 o (2). 

Le deuxième groupe est formé par les muscles innervés par le 
nerf sciatique poplité externe, c'est-à-dire les extenseurs des or- 


teils et abducteurs du pied, à l'exception du jambier antérieur, 


dont la chronaxie est intermédiaire entre celle du premier groupe 
et celle du deuxième groupe. La chronaxie de ce groupe est de 
0,24 à 0,36 0. 

Le troisième groupe est formé par les museles extenseurs de la 


cuisse sur le bassin, fléchisseurs de la jambe sur la cuisse, fléchis- 


seurs plantaires du Dies et filéchisseurs des orteils. La chronaxie de 
ce groupe est de 0,44 à 0,72 0. 
En considérant les mouvements par rapport à l'axe du membre, 


au lieu de les considérer par rapport au mouvement de l’articu- 


lation, on voit que les muscles qui déplacent un segment de mem- 
bre d’arrière en avant ont une chronaxie plus petite que ceux qui 
le déplacent d'avant en arrière. Au membre inférieur, comme au 
membre surpérieur, dans chaque segment de membre, les mus- 
-clés antérieurs ont une chronaxie plus petite que les muscles pos- 


 térieurs. 


Mais, dans ce travail, le triceps sural n'avait pas été étudié en 


détail. C'est le résultat de cette étude que nous apportons aujour- 


d’hui. Des trois portions du triceps sural, deux sont faciles à exci- 
ter : ce sont les deux jumeaux. La chronaxie de la troisième por- 


_ tion, le soléaire, recouvert par eux, est beaucoup plus difficile à 


-obtenir. Les traités classiques donnent, après Erb, trois points 


(1) G. Bourguignon. Chronaxies normales des muscles du membre infc- 
rieur de l'Homme. C. R. de l’Acad. des se., 29 mai 1915. 


(2) Nous prenons comme unité le 


de seconde que nous désignons par 
1000 d 
la lettre o. 


VOA AO AAEAT 


484 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


d'élection pour l'excitation du soléaire, dont l’un est situé à la face 


interne de la jambe, à la limite inférieure du jumeau interne et 
dont les deux autres sont placés à la face externe de la jambe, l’un, 
inférieur, à peu près symétrique de celui de la face interne et l’au- 
tre, supérieur, situé un peu au-dessous du point moteur du ju- 
meau externe. Or, l’expérience nous a montré qu'au niveau de ce 
dernier point on trouve, suivant la position donnée à la jambe 
pendant l'examen, tantôt une chronaxie de 0,44 à 0,72 6, qui est 
celle de tous les muscles postérieurs de la jambe, et tantôt une 
chronaxie de 0,28 à 0,36 6, qui est celle des muscles antéro-exter- 
nes. Si, au contraire, on prend la chronaxie sur les points moteurs 
du soléaire situés plus bas, à la face interne et à la face externe 
de la jambe, on trouve toujours une chronaxie de 0,28 à 0,36 0. 
Or, on voit que c’est seulement lorsque la contraction se produit 
exclusivement dans le soléaire que l’on trouve la chronaxie de 
_o,28 à 0,36 0. Par conséquent, au point moteur supérieur on 
prend, suivant la position de la jambe, la chronaxie du soléaire 
ou celle du jumeau externe. | 

Le triceps sural est donc divisé en deux groupes par la chro- 
naxie 


1°. — Jumeau interne........... nou Fee 
Jumeau externe........... he 7 
Ji ISOLÉES EU ER R RERE 0,28 — 0,36 


Quelle est la signification physiologique de ce fait? L'expérience 
montre que le mouvement d'extension des orteils ne s'exécute 
bien que lorsqu'on empêche le mouvement de relèvement du 
pied. Or, lorsqu'on fixe volontairement le pied pendant qu'on 
relève les orteils, on constate que le soléaire seul se contracte, 
les jumeaux restant flasques. D'autre part, Duchenne de Bou- 
logne a montré que la synergie du long péronier latéral et du tri- 
ceps est nécessaire dans le mouvement de flexion plantaire du 
pied. La contraction du soléaire paraît donc bien s’associer à 
celle des muscles antéro-externes. Il y aurait là une fonction ana- 
logue à celle des radiaux dans la flexion des doigts. 

Dans cette hypothèse, la loi de l'égalité de la chronaxie des 
muscles synergiques se trouve vérifiée au membre inférieur 
comme au membre supérieur. 


(Laboratoire d’électro-radiothérapie de la Salpétrière). 


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SÉANCE DU 4 MARS 485 


L'INTRADERMO-RÉACTION TUBERCULINIQUE 
AU COURS DE LA TUBERCULOSE EXPÉRIMENTALE DU COBAYE, 


par ROBERT DEBRÉ et HENRI BOoNNer. 


On sait qu'en injectant sous la peau une même dose de Ba- 
_ cille tuberculeux à des Cobayes de poids variés, la survie est d’au- 
tant plus longue que le Cobaye est plus lourd. Aïnsi, dans nos 
expériences (1), une dose de 1/2 mgr. détermine la mort d’un 
Cobaye de 400 à 500 gr. en 5 à 7 semaines, alors qu’un Cobaye 
de 5oo à 600 gr. meurt en 10 à 14 semaines, et un Cobaye de 
700 à 800 gr. en 16 à 17 semaines. De plus, le volume de la lé- 
sion locale au point d'inoculation et l'intensité de la réaction gan- 
glionnaire régionale sont d'autant plus marqués que l’animal a 
un poids plus fort : ainsi, au bout de 3 semaines, chez le Cobaye 
de 4oo à 500 gr., la lésion locale au point d’inoculation est grosse 
comme une lentille ou un pois, la réaction ganglionnaire régio- 
nale insignifiante ; en outre, lésion locale et lésion ganglionnaire 
ne se modifient guère jusqu'à la mort ; chez le Cobaye de 500 à 
600 gr., la lésion locale est grosse comme une noisette, la réac- 
tion ganglionnaire régionale est très marquée, l’une et l’autre 
augmentent jusqu'à la mort ; chez le Cobaye de 700 à 800 gr., la 
lésion locale est grosse comme une noix, la réaction ganglion- 
naire régionale est considérable ; au bout de 4 à 6 semaines, le 
nodule initial qui adhère à la peau, s’ulcère et se vide. 

La mort survient également d’une façon différente suivant les 
lots d'animaux : chez le Cobaye de poids élevé, l’état général reste 
bon pendant longtemps, le poids stationnaire ou ascendant 

c’est seulement quelques jours avant la mort que l’état général 
se modifie ; la dyspnée s’installe et l’animal succombe rapide- 
ment. Chez le Cobaye de poids faible, il y a baisse continue du 
poids et perte progressive des forces. 

Rappelons enfin que, chez le Cobaye de poids élevé, à l’autop- 
sie, on trouve : une lésion locale d’inoculation en voie de guéri- 
son, une réaction ganglionnaire régionale considérable et des lé- 
sions tuberculeuses volumineuses du foie, de la rate avec une 
broncho-pneumonie tuberculeuse confluente ; chez le Cobaye de 
faible poids, on trouve des lésions locales minimes, une réaction 
ganglionnaire faible et une granulie généralisée. 

Or, en pratiquant systématiquement des intradermoréactions 


en série à ces différents animaux, voici ce que nous avons cons- 
taté : 


(x) R. Debré, J. Paraf et L. Dautrebande, C. R. de la Soc. 4 biol., 3, 8 ct 
17 juillet 1920. 


186 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


L'intensité de l'intradermoréaction est exactement propor- 

TES l'intensité de la lésion locale ; 

2° La persistance d’une oO on positive est égale- 
ment d'autant plus durable que le Cobaye est plus £TOS. 


Ainsi, à la 3° semaine, l’intradermoréaction, qui a toujours été 
très faible, a déjà disparu chez les Cobayes de Loo à 5oo gr. ; elle 
persiste encore avec une intensité moyenne chez les Cobayes de 
5oo à 600 gr. et persistera jusqu'à la mort. Enfin chez les Cobayes 
de 700 à 800 gr., elle est d’une intensité extrême s’accompagnant 


d’escarre et se maintient avec ce caractère si marqué jusqu'à la 
mort de l'animal. 


En résumé : dans la tuberculose expérimentale par injection. 


sous-cutanée, à un poids élevé de l'animal, correspondent des 
lésions locales (au point d’inoculation) rapidement croissantes, 


très volumineuses, s'ulcérant et tendant à se cicatriser, une réac-. 


tion ganglionnaire extrêmement intense, et enfin une intradermo- 
réaction très forte (avec escarre) persistant jusqu’à la mort, qui 
est tardive et subite, À un poids faible de l'animal correspondent : 
des lésions locales peu marquées et ne s’accroissant guère au bout 
de 15 jours, une réaction ganglionnaire minime, une intradermo- 
réaction moyenne ou faible qui disparaît longtemps avant la mort 
de l’animal, laquelle est précédée d'une période plus où moins 
longue de dépérissement. 


La comparaison de ces faits avec les constatations ue 


observées chez le nourrisson est intéressante : en effet, chez le 
nourrisson mourant de tuberculose aiguë ou subaiguë, les réac- 
tions cutanées à la tuberculine peuvent, ou rester positives jus- 
qu'à la période agonique, ou, comme c’est la règle chez l'adulte, 
diminuer pendant l’évolution de la tuberculose mortelle et dispa- 
raître longtemps avant la mort. Les cas d'allergie persistante con- 


cernent des enfants généralement nourris au lait de Femme, : 
ayant un poids normal pour leur âge, gardant un aspect plus ou. 


moins floride pendant l’évolution de la tuberculose et présentant 
une température élevée jusqu’à l'issue fatale. Au contraire, chez 


les nourrissons maigres, débiles, de poids insuffisant, l’évolution 


de la tuberculose s’accompagne d’un affaiblissement progressif, 
d’une période plus ou moins longue d’hypothermie précédant la 
mort, et d’une anergie tuberculinique précoce. 


(Laboratoire d'hygiène de la Faculté de médecine). 


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SÉANCE DÙ 4 MARS ; .. 48 


L'AC TION ANTICOAGULANTE DU NOVARSÉNOBENZOL SUR LE SANG 
DE DIVERSES “ESPÈCES ANIMALES DOMESTIQUES, 


par L. Panisser et J. VERGE. 


- Au cours de recherches sur la thérapeutique de la maladie des 
Chiens par les arsénobenzènes, nous avons constaté l’action anti- 
coagulante in vivo du novarsénobenzol (1). Du sang prélevé à 
la veine d’un Chien ayant reçu en injections intravei- 
neuses 25 cgr. de novarsénobenzol Billon, conservé à la tempéra- 
ture du laboratoire reste incoagulé au moins pendant 24 heures. 
Nous avons déterminé que la ue thérapeutique de novarséno- 
benzol pour le Chien varie entre 15 et 30 cgr. Mais nos recherches 
ont plus particulièrement porté sur l’action anticoagulante in . 
vitro du médicament. Nous avons adopté la technique suivante 
on recueille xoo c.c. de sang dans différents ballons stérilisés au 
préalable. Un de ces ballons sert de témoin ; les autres contien- 


nent une solution à un taux variable de A dans 


l'eau distillée. Nous avons expérimenté avec le sang du Cheval, 
de l'Ane, du Bœuf et du Mouton. 

Voici le résultat de nos expériences. 

L'addition de r egr. de novarsénobenzol à roo e.c. de sang, pré- 
levés aseptiquement à la veine jugulaire, n entrave pas la coagu- 
lation, ni ne lui fait subir le moindre retard chez l’Ane. Peut-_ 
être y a-t-il un léger FEU pour le sang du Cheval et celui du 
_Bœuf. 

SEE diton de 2 egr. de novarsénobenzol aux mêmes unies. 
de sang, retarde le temps de coagulation, aussi bien pour le sang 
du Cheval que pour celui de l’Ane et.du Bœuf. De plus, ainsi que 
l'ont noté Flandin et Tzanck, le caillot, au moment où il se forme, 
présente deux couleurs. Ce phénomène est sous la dépendance de 
la sédimentation spontanée du sang. La dose de 5 cgr. de novar- 


. sénobenzol pour 100 gr. de sang amène un retard notable dans la 
coagulation. Le temps est au moins triplé pour le Cheval et l’Ane. 


Quant au Bœuf, la coagulation est encore incomplète 24 heures 


… après la récolte du sang. La dose de ro cgr. de novarsénobenzol 
. empêche toute coagulation spontanée. Mais si, comme l'indique 


Launoy, le sang est placé à l’étuve à 37°, la coagulation est com- 
plète en une heure et le caillot prend alors une teinte noirâtre. 
La.dose de-5o cgr. de novarsénobenzol pour 100 gr. de sang rend 
impossible toute coagulation, que le sang soit laissé à la tempéra- 
ture du laboratoire ou porté plus ou moins longtemps à l’étuve. 


x 


(1) Le médicament a été obligeamment mis à notre disposition par la mai- 
Son Poulenc. 


488 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Enfin, si l’on humecte de la solution (1 gr. de novarsénobenzol 
dans 10 c.c. d’eau distillée) des tubes de verre et qu'on recueille 
en ces tubes différents sangs de Cheval, de Bœuf et de Mouton, 
on constate, après agitation, que le retard apporté à la coagulation 
est notable. Le sang de Cheval se sédimente très facilement dans 


les tubes et ici encore le caillot est bicolore : les globules rouges 


sont amassés à la partie inférieure, les globules blancs forment 
une zone floconneuse intermédiaire et le plasma est collecté à la 
partie supérieure. Les sangs de Vache et de Mouton se sédimen- 
tent avec difficulté et la coagulation intervient, en général, dans la 
masse avant tout phénomène de sédimentation. 

En résumé, le novarsénobenzol possède, à l'égard du sang de 
nos diverses espèces domestiques, une action anticoagulante mar- 
quée qui se manifeste aussi bien in vivo qu'in vitro. 

L’incoagulabilité, si les doses de novarsénobenzol ne sont point 
trop considérables, n’est pas indéfiniment persistante puisque 
nous avons vérifié qu'elle peut être suspendue par différents arti- 
fices. Cette incoagulabilité du sang peut-être utilisée dans cer- 
tains cas, en particulier, lors de la conservation de sangs frais et 
lors de réinjections de ceux-ci. Peut-être pourrait-on mettre à 
profit l’action thérapeutique de l’anticoagulant qui viendrait 
s’ajouter aux effets heureux de la transfusion sanguine, de la plas- 
mothérapie et de l’hémothérapie. 


(Ecole vétérinaire d'Alfort). 


ERRATUM 


NoTE DE J.-T. Lure, 


T. LXXXV, 1921, page 1214, are mu rTeunmderrte Lapins, 
dire Chiens. 


nbaénrh és: dti hat act kde tatin, 


AIM ATT, 


PSNTOINE VER VRT CT 


ti oh. à ARC 4 


microbienne transmissiole.... . I 


tion des Bactéries... .. 


489 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËDE 


SÉANCE DU 20 FEVRIER 1922 


SOMMAIRE 


l'éther sur des anticorps....... 7 
Louxcpauz (M.) : Technique 

pour mesurer le pouvoir glyco- 

h | lvbique du sante ont rs 10 


BERGSTRANL (H.) : Sur la lyse 


BercsrranD (H.) : Sur la varia- 


Forssman (J.) : L'influence de 


Présidence de M. K. Petrén. 


SUR LA LYSE MICROBIENNE TRANSMISSIBLE. 


Note de H. BerGsTRAND, présentée par J. Forssmax. 
æ 
1. Les expériences, signalées ci-dessous, ont été faites avec une 
souche de dysentérie Hiss Ÿ, isolée de l'intestin grèle d’un enfant 
mort de dysentérie. Le principe lytique a été obtenu par filtra- 


_ tion du contenu de l'intestin et par filtration de cultures lytiques 


de bouillon. Les Bactéries ensen:encées sur des plaques de gélose 
présentaient deux espèces de colonies, un type A bleuâtre et 
translucide et un type B, gris, opaque. Par repiquage sur de nou- 
velles plaques de gélose, les deux types ont développé de nouveau 
tôt ou tard les deux formes. Quand on ajoutait le principe lyti- 
que, les deux formes donnaient des colonies régulières et irrégu- 
lières (Type AR, BR, AT, BD. Les deux dernières colonies deve- 
naient bientôt mucoïdes ; elles s’agglutinaient mal et, en 48 heu- 
res, elles coloraient la gélose d'Endo en rouge, aux points où la 
lyse s'était produite. Si on ensemençait les Bactéries très large- 
ment, de façon à former une membrane, des parties rouges se pro- 
duisaient, correspondant à la place de la lyse. Les types AR et BR 
ne coloraient pas la gélose d’'Endo, et ils n'étaient jamais mu- 
coïdes. Ainsi, les colonies irrégulières se composent d’une autre 
variété de Bactérie que le type B ordinaire préexistant. En repi- 


BioLOG1E. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVL. 34 


490 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE (2) 


quant des parties rouges, on obtenait des colonies régulières et 
irrégulières. Celles-ci se comportaient tout à fait comme les colo- 
nies irrégulières déjà citées ; celles-là, qui appartiennent au type 
B, ne coloraient pas l'Endo. | 

2. Si on laissait vieillir les colonies irrégulières sur des pla- 
ques de gélose pendant 3-6 semaines, le principe lytique dispa- 
raissait progressivement. Pour quelques colonies, la disparition 
_ était très faible. Le repiquage d’une colonie irrégulière donnait 
des colonies régulières. Parmi ces colonies, quelques-unes don- 
naient, chose curieuse, des colonies irrégulières. Dans quelques 
cas, ce n’est qu’au deuxième repiquage que les colonies irréguliè- 
res apparaissaient. 

Les colonies régulières étaient du type diner gris (type B), 
mais elles avaient aussi un aspect tout à fait nouveau. On re- 
marquait des colonies avec un centre élevé et brunâtre, entouré 
d’une zone translucide, qui, à son tour, était entourée pa un 
bourrelet épais, gris et opaque. é 

3. Autour des colonies irrégulières, vieillies, d’où le principe 
lytique avait disparu, on pouvait parfois observer une formation 
évidemment correspondante à ce que Gratia appelle une « échan-. 
crure translucide ». Cette échancrure était formée de Bacilles du 
type À. Sur les plaques de gélose d'Endo, on pouvait observer 
l’image curieuse d’une colonie grise irrégulière avec une zone 
extrème, fortement colorée en rouge, au dehors de laquelle 
pousse une membrane mince translucide. 

h. De vieilles cultures de Staphylocoque sur Réloee inclinée 
étaient émulsionnées dans une solution saline et cette solution 
était filtrée sur un filtre Berkefeld. XX gouttes du filtrat étaient 
ajoutées à une culture fraîche, en bouillon, de Staphylococeus 
pyogenes albus. Au bout de 24 heures, la culture était ensemen- 
cée sur plaques de gélose. On voyait apparaître deux espèces de 
colonies, les unes grises, translucides, les autres, opaques et 
blanches. Si on faisait intervenir, dans ce procédé, le principe 
lytique, on observait un résultat analogue ; mais il ne se produi- 
sait pas de lyse. 

Puis le principe actif était transplanté dans une culture en 
bouillon de B. coli, qui rapidement, présentait ces deux types, 
sans que la lyse se produisit. Des filtrats de vieilles cultures de 
Bactéries et des filtrats de cultures Iytiques en bouillon exercent, 
ainsi, sur de jeunes cultures de Bactéries, une influence analo- 
gue, aboutissant à une division en deux types. L'effet, cependant, 
n'est pas spécifique. 

Si l’action des filtrats, dont je viens de parler, était faible, on 
voyait se produire, dans les cultures de Staphylocoque, des colo- 
nies avec un centre gris, translueide et avec un bord blanc et 


(3) +  SÉANCE DU 20 FÉVRIER 491 


surélevé. Parfois, on apercevait aussi un point blanc dans le cen- 
tre même. Ces colonies ressemblaient tout à fait à certaines colo- 


nies de B. dysenteriae, que je viens de décrire et qu'on obtenait 


par repiquage de vieilles colonies irrégulières. 

Les Bactéries des colonies blanches offraient à l'examen micros- 
copique l'aspect ordinaire. Celles des colonies grises avaient, au 
contraire, un aspect étrange, les éléments étant de dimensions 
variées. La plupart des cellules étaient plus petites que d'ordi- 
naire, mais il y avait aussi de grandes cellules, contenant des 


grains, qui se coloraient très facilement. Dans ces préparations, 


on apercevait enfin des conglomérats mucoïdes. Les cellules 
n'étaient pas faciles à distinguer ici. 

Les colonies . donnaient, par repiquage, des colonies 
blanches. | 

Les expériences que nous venons de décrire, semblent montrer 
que les phénomènes de variation, qui se produisent dans la Iyse 
transmissible, peuvent être, au moins partiellement, l'effet des 
substances qui sont ajoutées à la solution de Bactéries. Il ne me 


semble pas possible que le principe lvtique constitue lui-même 


une telle substance. 
- (Institut royal Carolin, en 


492 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE 


SUR LA VARIATION DES BACTÉRIES. 


Note de H. BERGSTRAND, présentée par J. Forssman. 


En 1907, Neisser et Massini ont rapporté qu'ils avaient trouvé 
ne souche de B. coli ne colorant pas la gélose d'Endo. Cepen- 
dant, les colonies ne restaient blanches que 24-28 heures. Puis 
des colonies rouges secondaires se montrèrent dans presque cha- 
que colonie primaire. Si ces colonies rouges étaient repiquées, 
elles restaient indéfiniment rouges. La Bactérie reçut le nom de 
de B. coli mutabile. Le phénomène, injustement considéré. 
comme une mutation, fut vivement discuté par un grand nom- 
bre d'auteurs. Les conséquences de leurs observations se résu- 
ment ainsi : chaque culture contient deux types, le type A et le 
type B, différant beaucoup au double point de vue morpholo- 
gique et biologique. Les deux types s’isolent très facilement, si, 
après avoir fait vieillir une culture, on l’étale sur une plaque de 
gélose : il se produit alors des colonies différentes, dont on peut 
obtenir des souches pures, se rattachant à deux types. Par des 
repiquages fréquents, on peut conserver les types purs pendant 
des mois. Ils ne changent pas en passant par l'animal. Si on 
laisse les cultures vieillir, elles se dissocient au contraire en quel- 
ques semaines. Une culture, de type À ou de type B, laissée au 
repos, finit par réunir les deux types. Les types ne font donc 
preuve que d’une hérédité relative. L'aspect de la culture mixte 
est déterminé par le type prédominant, c’est-à-dire par le type 
auquel l’aliment est le plus convenable. En ce cas, la salinité, la 
température, le Pn, etc., sont d’une grande importance. Voici- 
un exemple : d’après Baerthlein (x), le B. coli, ensemencé à par- 
tir d’une vieille culture, montre deux espèces de colonies sur la 
plaque de gélose. Les unes (type A) sont claires, translucides, 
constituées par de longs bâtonnets effilés. Les autres colonies 
(type B), au contraire, sont grisâtres, troubles, non translucides M 
et formées d'éléments coccoïdes. Le type À s’agglutine à un taux 
élevé par le sérum anti-type À et le sérum anti-type B. Cepen- 
dant, le type B lui-même est à peu près inagglutinable. Baerthlein 
a retrouvé les mêmes propriétés chez le Bacille dysentérique 
Hiss Y. L’inagglutinabilité du type B était ici complète. La gé- 
néralité de ce phénomène a été prouvée encore par Nyberg (2), qui 
a examiné 140 espèces différentes. Dans des recherches sur la 


_ (x) Arbeiten aus. d. K. Gesundheitsamte, t. XL, 1912. 
(2) Uber die Kolonien der laphotrichen Stäbchenbakterien. Thèse d’Helsing- 
fors, 1912. 


SÉANCE DU 20 FÉVRIER 493 


variation du Vibrion du choléra asiatique, Olsson (1), a montré 
que la virulence des deux variétés n'est pas la même. Ces phéno- 
- mènes de variation ont eu un regain d'actualité à la suite des tra- 

. vaux (2) de d'Herelle, Bordet, Gratia, Eliava et Pozerski, relati- 
vement à la lyse microbienne transmissible. Ces constatations 
ont étendu nos notions sur la variation. Nous savons, mainte- 
nant, que le type À de B. coli est mobile et virulent, tandis que 


- le type B est immobile et qu'il ne possède pas la même viru- 


lence ; celui-là est relativement résistant et celui-ci sensible vis- 
à-vis du principe lytique. 

Comme nous l'avons vu, chaque type se distingue par un 
groupe de propriétés. En cultivant le type dans des conditions 
différentes, on peut cependant faire disparaître quelques pro- 
priétés et en susciter d’autres, jusque-là larvées. Voici un exem- 
ple : en cultivant du B. coli du type À et du type B sur plaque 
de gélose à température basse, on observe des colonies de même 
aspect : elles sont fortement mucoïdes. Mais, par repiquage sur 
une nouvelle plaque de gélose et culture à la température de 
la chambre, elles récupèrent leurs aspects différents. Des in- 
fluences diverses agissant sur les types primaires peuvent. pro- 
voquer l'apparition des types secondaires ; quelques propriétés 
disparaissent tandis que d’autres, larvées, se révèlent de nou- 
veau. Ces qualités se fixent, ou, jusqu’à un certain point, autre- 
ment dit, elles montrent une hérédité relative. De bons exem- 
ples de tels types secondaires ont été rapportés dans une des 
notes de Gratia. C’est le mérite de Nyberg d’avoir le premier 
montré, que, ordinairement, il n'y a que deux types et que 
les types secondaires sont des variations au sein de ces groupes. 
— Toutes ces observations deviennent moins confuses si on se 
place au point de vue que je soutiens depuis plusieurs années : 
les Bactéries ne forment pas un groupe spécial, comme on le 
croit ordinairement ; en réalité, elles font partie des Champi- 
gnons véritables, par exemple des Saccharomycètes. Ecoutons ce 
_ que dit Emil Ch. Hansen (3) d'un tel Saccharomycète : dans 

une culture pure d’une levure basse de Carlsberg, émanant d’une 
_ cellule unique, les cellules diffèrent d'aspect. Elles présentent 
des formes multiples passant de l'aspect d’une boule à celui d’un 
_bâtonnet. La cellule peut se ramifier et prendre les formes les 
plus bizarres. Chaque individu peut fournir toutes les formes 


(x) Studien über die Variation des Choleravirus. Thèse de Stockholm, 
1914. 

(2) C. R. de la Soc. de biol., 1920 et 1921. 

(3) Meddelelser fra Carlsberg laboratoriet, t. V, 1900-1907. Centralblatt f. 
Bact. Abt. 2, t. XV et t. XVIII, 1905-1907. Comptes rend. de Carlsberg, 1883- 
1891. 


494 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE 


énumérées. Ordinairement, un certain rapport est conservé en- 
tre les éléments courts et longs d’une espèce. Parfois, on 
peut aussi observer qu'une certaine forme de cellule est capable 
de continuer à se multiplier pendant plusieurs générations, si 
abondamment, que la végétation nouvelle présente un aspect 
étrange. En isolant les cellules d’une culture pure, il obtint deux 
végétations différentes : l’une caractérisée par de courtes cellules 
et l’autre par de longs éléments. Il appelle « anormale » cette 
dernière végétation. Une fois, il a fallu deux mois pour que les 
cellules « normales » aient repris la prédominance. — Les ré- 
sultats de ses recherches sur la levure basse et sur la levure fer- 

mentant en surface accusent une ressemblance encore plus mani- 
feste. On a discuté pour savoir si ces deux formes physiologi- 
ques étaient indépendantes, ou si elles se transformaient l’une 
en l’autre. En isolant des milliers de cellules et en étudiant leur 
évolution, il a. prouvé que la dernière hypothèse était vraie. Dans 
. une culture pure d’une espèce, l’autre peut se développer. Les 
deux formes provenant d'une espèce unique pouvaient longtemps 
vivre parallèlement, Ordinairement, l’une des formes était pré- 
dominante et la culture paraissait pure. Il arrivait, parfois, que 
l’une ou l’autre forme se trouvait, en réalité, en culture pure. 
Nous voyons ici une image de ce qui se passe chez le B. coli. La 
place me manque pour poursuivre la comparaison. Je dirai ce- 
pendant qu’elle se vérifie jusque dans les moindres détails. Dans 
_une communication sur le Bacille de la diphtérie (1), j'ai cherché 
à montrer que celui-ci, ainsi que les Saccharomycètes, se multi- 
plie par bourgeonnement et par division transversale, qu'il pos- 
sède les mêmes formes courtes et longues, que les formes | « bizar- 

res et rameuses » sont de même nature et que l'aspect du Bacille 
de la diphtérie est conditionné par les formes prédominant dans 
la culture, qui, probablement, contient toujours toutes les for- 
mes. Ordinairement, la forme longue est prédominante et c'est 
- d’après celle-ci que la description classique est faite. Ce qui con- 
cerne le Bacille de la diphtérie, s'applique également aux Bacté- 
vies en général ; de nombreuses publications, plus ou moins 
récentes, émanant de pays div ers, en témoignent (2 


(institut royal Carolin, Stockholm). 


(x) Acta ololaryngologica, t. T, 19178. 
(2) On the nature of Bacteria. Journ. of inf. Diseases, 1920. 


SÉANCE DU 20 :FÉVRIER - 493 


L'INFLUENCE DE '‘L'ÉTHER SUR DES ANTICORPS, 


par J. ForssMan. 


Ayant prouvé la sensibilité de la substance de Wassermann (1) 
vis-à-vis de l’éther à la température de 56° (2), j'ai fait des re- 
cherches identiques avec quelques produits, généralement recon- 
nus comme de vrais anticorps. Comme on le sait, la substance 
de Wassermann est régardée par beaucoup de savañts comme 
un anticorps, tandis que d’autres se refusent à la placer dans cette 
catégorie. Si, maintenant, on pouvait démontrer que les anti- 
corps en général, se comportent vis-à-vis de l’éther comme cette 
substance, on aurait une indication que cette substance est, en 
réalité, un véritable anticorps et, dans le cas contraire, s’il me 
donnait pas en général la réaction indiquée avec l’éther, ce serait 
la preuve du contraire. C'est la raison pour laquelle j'ai entre- 
pris les recherches suivantes. 

Pour ces recherches, j ai employé des hémolysines et des aoglu- 
tinines (anticorps normaux et obienus par l’immuni- 
sation). 

Comme hémolysine normale, j'ai choisi, dans le sérum hu- 
_ main, celle qui a la propriété de dissoudre du.sang de Mouton ; 
comme hémolysine d'immunisation, l'hémolysine des Lapins 
injectés avec des hématies de Mouton ou avec des organes de 
GCobaye; comme agglutinine normale, l’agglutinine du sérum 
de Bœuf pour les hématies de Cobaye, et, comme agglutinine 
d’immunisation, le sérum des Papins inJectés avec .des Bacilles 
typhiques. 

Les sérums choisis ainsi que leurs anticorps, précipités simul- 
tanément comme des euglobulines et dissous ensuite dans une 
certaine quantité (correspondant au volume initial du sérum 
précipité), d'une solution de chlorure de sodium à 0,8 p. 100 et 
de carbonate de sodium à o,1 p. 100, ont été examinés quant à 
leur réaction vis-à-vis de l’éther à la température dépbre 

La technique a été à peu près celle que j'ai employée dans mes 
recherches sur la substance de Wassermann. Cependant, les sé- 
rumis ont été'traités de la façon suivante T : j’ai mélangé o,r e.c. 
d’éther avec x c:c. de sérum et j'ai chauffé à 56° une demi-heure 
Lès solutions des précipités d'anticorps ont été traitées comme 
précédemment les sérums I, mais avec la modification sui- 


(1) Par substance de Wassermann, je désigne la substance qui provoque la 
réaction positive de Wassermann dans des sérums syphilitiques. 

(2) Biochem. Zeïtschrift, t. CXXI et CXXIV . CG. R. de lu Soc. de biol., 
28 oct. 192r. | 


(8) 


496 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE 


vante Il: à 1 c.c. d’une solution, j'ai ajouté ro c.c. d’éther ; 
après avoir secoué une fois, j'ai laissé les liquides une heure à 
la glacière ; après quoi, j'ai enlevé l'éther avec une pipette; 
chauffage à 56° comme dans I ; et III comme IT, avec cette dif- 
férence seulement que toute trace d’éther a été enlevée par le 


vide à 30, avant le chauffage. 


Il va sans dire que l'influence du chauffage seul, sans éther, 


a été contrôlée dans chaque essai. Le chauffage fait quelquefois 


baisser le titre d’un anticorps et dans les sérums et dans les solu- 


tions, mais il est souvent sans effet, surtout, dans des sérums 
vieillis. 

Avec le procédé I, les hémolysines normales des sérums, sans 
exception, sont détruites, tandis que les agglutinines normales 
ne sont pas modifiées ; il en est de même pour ces anticorps pré- 
_cipités de leur solution. Traités selon IT, les hémolysines des solu- 
tions disparaissent ; mais dans le traitement III, où l’éther a été 
complètement supprimé avant le chauffage, elles restent inalté- 
rées. Pour les agglutinines normales dans les solutions, elles ne 
sont pas modifiées par aucun de ces procédés. 


Quant aux anticorps d'immunisation, précipités et dissous, 


comme il a déjà été dit, ils se comportent absolument de la même 
manière que les anticorps normaux en solution : c’est-à-dire que 
les hémolysines sont détruites ou, en tout cas, atténuées par la 
réaction avec l’éther ; au contraire, les agglutinines sont toujours 
inaltérées. Bien plus, si l’on a un sérum où se trouvent simulta- 
nément et des hémolysines et des agglutinines, et si on les pré- 
cipite, les hémolysines et les agglutinines précipitées et dissoutes 
se comportent différemment, conformément aux règles ci-des- 
sus. 
_ Pour les immunsérums, le traitement par l’éther selon I donne 
des résultats différents, tantôt les anticorps disparaissent, tantôt 
ils restent non modifiés, avec toutes les transitions entre ces deux 
termes extrêmes. Ce sont, évidemment, les conséquences de la 
présence des substances colloïdes protectrices, qui se trouvent 
dans les sérums en quantité variable et de qualité différente. 


Notons que les résultats obtenus en traitant des solutions de ces 


anticorps ont été observés dans les cas où les anticorps ont été 
-précipités par de l’acide acétique et de l’eau distillée (x). Si on 
fait la précipitation en employant, par exemple, du sulfate d’am- 
monium, le résultat du traitement par l’éther sera nul ; ce fait 


(1) Quand il est question du sérum de Lapin, il faut, en général, ajouter au 
moins 20 c.c. d’eau par c.c. de sérum ; sans celà, on n'obtient presque pas 
de précipité et le précipité est toujours très faible. 


din te t de et ho Dé de 


Lac le ti mé Entré -dr à tite at 


| 
1 


(9) SÉANCE DU 20 FÉVRIER 497 


1 


= = — 


tient probablement à la présence dans le précipité de substances 
colloïdes protectrices. $ 
L'ancienne opinion, suivant laquelle ni les hémolysines, ni les 
agglutinines ne seraient des lipoïdes, est corroborée par le fait, 
que ces anticorps en solution, traités selon le procédé III demeu- 
rent sans modification. | 
Comme ces anticorps examinés se comportent différemment à 
l'égard de la réaction avec l’éther, cette réaction ne peut fournir 
aucune preuve ni contre, ni pour, au point de vue de l’assimila- 
tion à un anticorps de la substance de Wassermann. 
_ Si les présentes recherches n’ont pas fourni des indications re- 
lativement à la nature de cette substance, elles ont pourtant 
fourni une réaction chimique ou physicochimique jusqu'ici la 
première, permettant de différencier les hémolysines et les agglu- 
tinines, les unes des autres. 


(Institut pathologique de l'Université de Lund). 


498 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUÈDE 


1 


_ TECHNIQUE POUR MESURER LE POUVOIR GLYCOLYTIQUE DU SANG, 


par M. LruNGDAuz. 


Sous ce titre, P. Mauriac a publié dans ces Comptes rendus 
(t. XXXIV, p. 311) une méthode pour déterminer la capacité 
glycolytique d'une quantité de sang qui n'excède pas 0,25 c.c. 
Cette faible quantité de sang et la simplicité de la méthode me 
semblent tout à fait de nature à répondre aux conditions que 
Mauriac avait envisagées pour nd. d'établir des séries ee 
un être vivant. : 

Il «st nécessaire, avant tout, d’avoir une méthode de cette 
nature pour étudier la question importante de la glycolyse du. 
sang. Depuis deux ou trois ans, j'ai fait des recherches sur cette 
question, j'ai été amené à rechercher une méthode assez simple 
et n’exigeant qu'une quantité de sang asez faible pour que l’on 
puisse l’employer chaque jour dans les observations cliniques. 
Ma méthode, qui a des points communs avec la méthode que j'ai 
exposée précédemment pour la détermination de l’acétone du 
sang, est, en résumé, la suivante. 

Avec un tube de verre de 1 cm. de diamètre environ, on fait 
des tubes capillaires de la forme et de la dimension indiquées par 
la figure ci-jointe. Si l’ampoule opposée à l’orifice d’un de ces 


tubes capillaires est plongée dans le sang coulant du lobe de 
l'oreille ou du doigt, le tube se remplit de lui-même jusqu'à la 
limite inférieure de l’ampoule si l’axe du tube est maintenu à 
peu près horizontal. Un tube capillaire comme celui-là contient 
de 100 à 15o mgr. de sang. Si on donne à ce tube la forme indi- 
quée, on peut le tourner dans tous ie sens sans que le contenu 
puisse s’écouler. ; 

Pour empêcher la coagulation du sang, on peut ee de- 
différentes manières. On peut, par exemple, humecter la paroi 
intérieure du tube avec une faible solution d’hirudine avant l’in- 
troduction du sang ; ou bien encore on peut se servir d’un sel 
neutre ayant la propriété d’inhiber la coagulation. L'hirudine est 
évidemment le corps le plus neutre et, par suite, doit être pré- 
féré aux autres. Maïs la difficulté avec laquelle on se procure 
ce produit m'a souvent obligé à me servir surtout des sels. Les sels 
d'oxalate conviennent assez peu pour les déterminations glyco- 


CURE /  SÉANCE DU 20 FÉVRIER 499 


———— 


lytiques, étant donné qu'ils exercent, comme on le sait, une in- 
fluence inhibitive très nette sur la glycolyse. La destruction du 
sucre qui, dans les cas où l’on traite le sang par d’autres sels se 
produit dans l’espace de 3 ou 4 heures, demande 24 heures dans 
le cas où le sang est traité par l’oxalate. Les citratés ne sont pas 
non plus à recommander: Pour une raison que je n'ai pas encore 
réussi à déterminer complètement, ils provoquent, du moins, 
dans la mesure faite suivant la méthode de Bang, une augmenta- 
tion, souvent très marquée, de la capacité de réduction de l’ex- 
trait sanguin, même dans le cas où la précipitation sur le papier 


au moyen du liquide extractif est combinée avec une précipita- 


tion par da chaleur. Je me suis servi surtout de sulfate de magné- 
sium. La glycolyse se produit ici rapidement ; en 4 heures, les 
valeurs tombent de o,10 à des quantités variant de 0,02 à 0,04. 


_ Une solution aqueuse de glucose de même concentration ne subit 


pas de modifications par la présence de ce sel, dans les mêmes 
conditions d'expérience. Pour la détermimation faite suivant la 
méthode de Bang, le sel agit de telle manière qu'il réduit la 
valeur du sucre de o,o1 à 0,02. Comme cette diminution, qui se 
produit sur n'importe quel sang, est la même pour tous les échan- 
tillons, elle est donc évidemment ici absolument indifférente. 

Le sulfate de magnésium est introduit dans le tube capillaire 
de la manière suivante. Le tube doit être rempli d’une solution 
chaude, saturée, de sulfate de magnésium. Gette solution est en- 


__ levée immédiatement et le tube avec l’ampoule est mis en rap- 


port avec une trompe à eau ordinaire. Si l’on place un bec de gaz 
près de l’orifice dù tube opposé à l’ampoule de façon à ce que 
l’air chaud traverse le tube, le sel sèche très rapidement sur les 
parois du tube. Avec un peu d'habitude, un aide de laboratoire 
peut arriver, en peu de temps, à préparer un grand nombre de 
ces tubes. : : 
Immédiatement avant d'être employé, le tube est passé deux 
où trois fois à la flamme pour être stérilisé. Le tube est pesé sur 
la balance de Coulomb, et on le remplit ensuite de sang, de la 
manière qui à été indiquée plus haut. Par une nouvelle pesée on 
détermine la quantité de sang. Pour chaque mesure, j'ai Fhabi- 
tude d'employer quatre tubes. Pour deux de ces tubes, on déter- 
mine la quantité de sucre immédiatement. Les deux autres sont 
placés dans un vase plat dont le fond et la partie supérieure ont 
été munis de papier humide pour empêcher le sang de se dessé- 
cher à l’orifice du tube ; ensuite le récipient et l'échantillon sont 
placés, pour un temps fixé, dans le thermostat. De nombreuses 
expériences ont montré que, même au bout de 4 heures, le con- 


tenu est encore stérile. 


Pour déterminer les quantités de sucre, détermination qui se 


00 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SUËÈDE SE) 


fait, comme on l’a dit plus haut, d’après la méthode de Bang on 
fait sortir, en soufflant, le contenu du tube sur l’un des papiers 
qui s’emploient d'ordinaire avec cette méthode et ensuite tout se 
passe comme dans la méthode de Bang, avec cette réserve que le 
tube capillaire est lavé avec un 1/2 c.c. d’eau qui doit couler dans 
le liquide extractif qui, après la fin de l'extraction est bouilli 
et filtré. Pour fixer le titre des solutions au moyen de l’épreuve 
de contrôle, il faut également qu'il y ait chauffage jusqu’à ébul- 
lition du liquide extractif et du papier, et ensuite filtration: car 
aucune de ces opérations n’est indifférente pour le titrage. 

En réalité, nous ne savons pas en toute certitude si la diminu- 
tion du pouvoir réducteur du sang qui se produit pendant le sé- 
jour du sang dans le thermostat tient exclusivement à une gly- 


colyse, par conséquent à une destruction des molécules de sucre. 


En outre, nous ne savons pas quelle quantité de la substance ré- 
ductrice constitue le sucre, et nous ne pouvons pas considérer 
non plus comme établi si le glucose se présente ou non en liberté 
dans la solution. Il est donc évident que les résultats obtenus 
dans la méthode de Mauriac, par l’adjonction de sang à une solu- 
tion de sucre dans l’eau ne peuvent pas être considérés comme 
nous donnant une mesure de la destruction du sucre du sang. 
Et, de même, avec ma méthode, on peut supposer que le sel que 
lon emploie pour empêcher la coagulation a une action sur le 
processus. Aucune de ces deux méthodes ne peut donc, pas plus 
que les autres méthodes employées précédemment, avoir la pré- 
tention d'exprimer fidèlement ce qui se passe dans le sang même. 

Mais justement pour cela, et parce qu’en outre elles sont fon- 
dées sur des principes très différents, je pense que ces deux mé- 


thodes sont destinées à se compléter l’une l’autre. 


(Clinique médicale de Lund). 


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RE TROP SE PO ET ANT. 


1 


bec édin MéiésEs "él by Se 


ur. RÉUNION 
DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


 SÉANCE DU 95 FÉVRIER 1922 


APPELMANS (R.) : Quelques ap- 
plications de la méthode de do- 
sage du Bactériophage......... 

. BrAc&eT (A.) : Sur la féconda- 
tion prématurée de l’œuf d’Our- 
SRE Dose son ce ms 

Dusrin (A.-P.) et CHAPEAUVILLE 
(MLe J.) : Les caractères de l’onde 
cinétique déclenchée par une in- 
jection intrapéritonéale de pep- 


Fagry (P.) : À propos du Bac- 
terium coli « modifié » ne fabri- 
quant plus d’indol..... Fr 

FrepericQ (H.) et MÉLon (L.) : 
Les dérivés xanthiques, poisons 
paralysants du sympathique.... 

GRATIA (A.) et Jaumain (D.) : 


SOMMAIRE 


AG 


49 


h4 


Présidence de 


Au sujet des réactions consécu- 
tives aux injections de principe 
lytique staphylococcique....... 

GEDOELST (L.) : Le trimor- 
phisme larvaire des OEstridés... 

MenpeLeErr (M'e P.): Rapport 
entre les propriétés cytotoxiques 
et anaphylatoxiques des sérums 
et leur teneur en ions H libres... 

VanpenpRies (R.) : Recherches 
sur la sexualité des Basidiomy- 
CÈUES Pocovdocdae OR co 

VAN DER GHiINST (1.) : Contribu- 
tion à l’étude du phénomène de 
Rice es OR SR re 

Van SACE5HEM (R.) : Sérothé- 
rapie des trypanosomiases ani- 
mules 


M. H. Leboucq. 


LE TRIMORPHISME LARVAIRE DES OESTRIDÉS, 


par L. GEDOELST. 


57 


39 


ha 


Qt 
[SL 


Le développement larvaire des Diptères cyclorhaphes comporte 
trois stades séparés par deux mues. Ce fait, observé pour la pre- 
mière fois par Leuckart, a été vérifié depuis dans un si grand 
nombre de familles de ces Diptères, qu'il est accepté actuellement 
comme règle très générale. Ces deux mues sont accompagnées 
de modifications morphologiques qui sont surtout profondes en- 
tre le 1” et le 2° stade, et qui intéressent principalement l’armature 
bucco-pharyngienne et l'appareil respiratoire ; ces mues sont 


502 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (40) 


moins provoquées par la croissance des larves que nécessitées.par 
ces modifications, ce que Pantel a formulé par l'expression de 
« trimorphisme larvaire ». Une larve, en effet, peut s’accroître 
considérablement sans muer et réciproquement muer sans s'être 
accrue. Dans tous les cas, la croissance, si elle porte sur toutes 
les parties molles de l'organisme, y compris lè tégument, res- 
pecte les organes chitinisés, tels que l’armaiure bucco-pharyn- 


gienne, les stigmates et les épines tégumentaires, qui n'acquiè- . 


rent des dimensions plus grandes qu’à l’occasion des mues ; 
quand une croissance de ces organes s’accuse au cours d'un même . 
stade, elle est plus apparente que réelle et résulte plutôt de l’ex- 
tension du processus de chitinisation. e 

Ces faits sont d’une observation aisée sur les larves carnivores, 
phytophages et saprophages, dont le développement peut être 
aisément suivi depuis l’éclosion jusqu'à la pupaison ; il n’en est 
plus de même pour les larves parasites des animaux et notam- 
ment les OEstridés, chez lesquels les mues s'effectuent au sein de 
l'hôte et les divers stades ne peuvent être reconnus que par les 
caractères morphologiques ou, mieux encore, par l’heureuse ren- 
contre d'individus surpris au cours de leur mue, la jeune larve 
‘se trouvant encore renfermée dans la dépouille exuviale du stade 
précédent, ce qui est une occurrence plutôt rare. 

C'est chez certaines de ces larves parasites que l'existence de 
plus de trois stades larvaires a été affirmée. Le premier auteur qui 
ait défendu cette opinion est Boas (1891), qui a décrit quatre 
stades dans le développement larvaire du Gasterophilus pecorum. 
Cette manière de voir, accueillie surtout par les auteurs qui se 
sont occupés des OEstridés, a été peu à peu abandonnée dans la 
suite, en présence de la généralité des faits observés chez les 
Diptères cyclorhaphes les plus divers. Mais plus récemment un 
naturaliste américain, Laake (1921), a distingué non moins de 
cinq stades différents dans le développement larvaire de l’'Hypo- 
derma bovis et l’H. lineatum. En présence de ces divergences, il 
nous à paru utile de soumettre à un examen critique les faits 
avancés, d’une part, par Boas, d'autre part, par Laake, et de 
vérifier les données de ce dernier auteur sur un abondant maté- 
riel de larves de Hypoderma bovis que nous possédions, renfer- 
mant des individus de moins de 3 mm. jusqu'aux larves voisines 
de la pupaison. 

Le premier stade larvaire du Gasterophilus pecorum observé 
par Boas présente les caractères de la larve. au sortir de l'œuf, 
sauf qu’elle a atteint des dimensions de 3 à 3,5 mm. Le savant 
professeur de Copenhague décrit ensuite des larves mesurant 
4 mm. de long, qui présentent la même forme générale, bien 
qu'un peu plus larges, possèdent les mêmes appendices stigma- 


SÉANCE DU 25 FÉVRIER 503 


tiques postérieurs, le même appareil bucco- pharyngien ‘et des 

épines tégumentaires de même disposition, qui ne diffèrent de 
celles des larves précédentes qu'en ce qu’elles sont devenues plus 
volumineuses et plus écartées les unes des autres. Boas considère 
ces larves comme constituant un stade distinct du premier stade, 
bien qu'il n’ait pas observé une mue entre ces deux stades. Il 
décrit ensuite un 3° et un 4° stade et réussit à surprendre des indi- 
vidus en train de muer du 2° au 3° et du 3° au 4° stade. En fait, 
Boas n'a observé que deux mues et l’on peut se demander si les dif- 
férences qu'il signale entre son r°” et son 2° stade sont suffisantes 
pour justifier l'établissement de ce 2° stade. Si nous examinons les 
faits à la lumière des observations faites depuis sur le développe- 
ment des larves des Diptères cyclorhaphes, observations qui, 
toutes, ont établi qu'après la première mue l’appareil bucco-pha- 
ryngien et les stigmates postérieurs ont subi des modifications 
profondes, nous ne pouvons nous empêcher de penser que Boas 
n’a pas fourni la démonstration de l’existence d’un stade distinct 
entre son 1° et son 3° stade et que son 2° stade est établi sur des 
caractères insuffisants. 

Laake a décrit cinq stades successifs dans le développement de 
l'Hypoderma bovis et l’'H. lineatum. Nous n’examinerons que les 
trois premiers, les 4° et 5° correspondant aux 2° et 3° stades des 
auteurs. Son stade [ est représenté par la larve fraîche éclose telle 
que Carpenter, Hewitt et Reddin l'ont décrite chez l'Hypoderma 
bovis. Les larves appartenant au stade IT mesurent de 3 à 4 mm. 
et se rencontrent dans le gosier et l’œsophage ; ce stade n’a été 
observé que pour l'Hypoderma lineatum et l’auteur en admet 
l'existence chez l’H. bovis par analogie. La spinulation de ces lar- 
ves présente la même disposition générale qu’au stade I, mais les 
épines sont plus petites, moins serrées, et sur l’anneau terminal 
leur forme est légèrement différente. Au stade IIT, Laake rap- 
porte des larves dont l’armature tégumentaire fait défaut, sauf sur 
l'anneau céphalique où les spinules sont moins nombreuses et sur 
l'anneau terminal où les épines sont plus volumineuses. Ces larves 
_avaient déjà été observées par Riley, qui en avait fait son 
stade IT. Elles se rencontrent dans l’œsophage et au. niveau du 
dos. Les larves de ces trois stades se font en outre remarquer par 
les caractères uniformes de l'appareil bucco- -pharyngien et des 
stigmates postérieurs. Nous ajouterons que Laake ne signale pas 
avoir observé des individus de ces stades en voie de mue. Nous 
devons donc nous demander si les différences relevées ne peuvent 
pas s'expliquer par des phénomènes de simple croissance en 
dehors de toute mue. 

Nous avons examiné de nombreuses larves dy A0derms bovis 
mesurant de 2,8 mm. à 13 mm., recueillies les unes dans la paroi 


504 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (42) © 


œsophagienne, les autres dans le médiastin ; d’autres encore dans 

le tissu adipeux interposé entre la dure-mère spinale et le périoste 
du canal vertébral. Nous avons porté principalement notre atten- 
tion sur l'appareil bucco-pharyngien et les épines tégumentaires, 
que nous avons soumis à des mensurations comparatives: Nous M 
avons trouvé ainsi que les crochets buccaux mesurent de 13 à 
16 u de long, avec une largeur de 35 à 45 u pour l’ensemble des 
deux pièces. Ces variations paraissent être individuelles et non en. 
rapport avec la croissance de la larve, puisque les chiffres 13 et 
15 ont été trouvés chez une larve de 13 mm. de long, tandis que 
des valeurs de 15 et 16 d'uñe part et de 4o et 45 d'autre part ont 
été fournies par des larves de 2,7 et 3,7 mm. Cette uniformité 
dans les dimensions et la conformation des pièces de l'appareil 
bucco-pharyngien contredit l'hypothèse de mues intercurrentes, 
car l’on sait que la première mue est toujours accompagnée d'une 
croissance notable de l'appareil bucco-pharyngien avec modifica- 
tion profonde de sa conformation. Nous pouvons faire une obser-. 
vation analogue à propos des épines tégumentaires. Sur une larve 
de 2,8 mm., nous les avons trouvées mesurant de 5 à 9 u de long 
et écartées Les unes des autres de 15 à 24 u sur un même segment ; 
sur une larve mesurant 10,6 mm. de long, ces mêmes épines 
_ présentaient les mêmes dimensions, mais avec un écartement de 
5o à go u, ce qui les faisait apparaître plus petites et moins nom- 
breuses. Ces différences s'expliquent simplement par la crois- 
sance des téguments sans intervention de mues. Les modifica- 
tions signalées par Laake sur les épines du segment terminal 
peuvent s'expliquer d’autre part par une extension du processus : 
de chitinisation. 

En conclusion, nous estimons que rien, dans les observations 
de Boas et de Laake, ne démontre l'existence, chez les gastéro- 
philes et les hypodermes, de plus de trois stades larvaires et que, 
par conséquent, les OEstridés se conforment à la règle du trimor- 
phisme larvaire établie pour tous les Diptères cyclorhaphes. 


RAPPORT ENTRE LES PROPRIÉTÉS CYTOTOXIQUES 
ET ANAPHYLATOXIQUES 
DES SÉRUMS ET LEUR TENEUR EN IONS H LIBRES. 


Note de Mile P. Menpereerr, présentée par Prirrppson. 


L'action des milieux nutritifs sur la croissance et la survie des 
tissus cultivés par la méthode de Carrel diffère profondément sui- 
vant le procédé de culture employé. 


(43) SÉANCE DU 25 FÉVRIER 505 


Si nous utilisons la méthode de Champy dans laquelle le frag- 
ment de tissu embryonnaire de Cobaye est incorporé dans une 
petite masse de plasma, placé au fond d'un petit godet en verre 
et recouvert du sérum frais de l’animal adulte de même espèce, 
on obtient une prolifération abondante de cellules de néoforma- 

tion et la survie des cellules du fragment de tissu mis en culture. 
—_ Au contraire, si nous constituons un milieu de culture en mélan- 
‘geant le même sérum en partie égale avec üne solution à 1 p. 100 
de gélose dans le Ringer! la croissance très petite s'arrête rapide- 
- ment, il se forme une espèce d’épithélium de cicatrisation et les 
cellules embryonnaires s’autolysent. Si nous chauffons le sérum 
à 56° et si nous comparons à nouveau les deux procédés de cul- 
ture que nous venons d'indiquer, les résultats s’inversent, en 
» milieu « plasma », la croissance est toute petite, en milieu « gé- 
lose », elle est bonne (1). Si nous tenons compte du fait que la 
… préparation de notre milieu « gélose » correspond à peu près à la 
confection du sérum anaphylatoxique de Bordet, nous consta- 
. ions un parallélisme frappant entre les phénomènes anaphyla- 
toxiques et les phénomènes cytotoxiques. Enfin, le milieu de cul- 
_ture gélosé constitué en partant du sérum anaphylatoxique de 
Bordet (2 fois gélosé) est extrêmement cytotoxique et les cellules 
- s'y autolysent rapidement. 

Nous nous sommes demandé si ce n’était pas du côté de la te- 
neur en ions H libres des sérums qu'il fallait chercher les modi- 
fications que Bordet avait prévu devoir être la base de la toxicité 

« du sérum gélosé. Nous avons eu recours à la méthode électromé- 
- trique de titration et obtenu les résultats ci-dessous : 


Chèvre à Lapin 
Concentration T7 Concentration. 
4 Pa en ions H Px en ions 
Sérum frais... 4... 7,4 3,98 X ro-8 7,8 1,58 x 10-$ 
“ Sérum gélosé 1 fois (ana- Do Cd 10 GES 08 rot 
phylatoxique de Bordet). 
- Sérum gélosé 2 fois un h,8 1,58 X 10-° h,6 DONNER LOUE) 
- mement cytotoxique).. 
_ Sérum gélosé 3 fois ....... ae Ga x ro-56 6,4 3,98 X. 10-7 


_(*) Point isoélectrique des protéines. 


Nous voyons qu'un premier « gélosage » augmente l’acidité du 
“sérum et l'amène, chez le Lapin, au Pa = 6,4. Nous pensons que 
“cette valeur de Px caractérise le sérum anaphylatoxique, nous 
“l'avons retrouvée dans le sérum de l’animal immédiatement après 

une injection sérique. Par un deuxième « gélosage », le Px aug- 


… (rx) Ingebrigtsen a obtenu des résultats analogues en cultivant les tissus en 
“milieu « gélose » avec du sérum frais et du sérum chauffé : Journ. of exp. 
MMed., t. XVI, n° 4, p. 421, 1912. 


BioLocie. COMPTES RENDUS, — 1922. T. LXXXVI, 35 


506 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BÉLGE DE BIOLOGIE 


x. 


imente et arrive à correspondre au point isoélectrique des pro= 
téines du sérum (Pa — 4,6).Il est probable que l'injection du 
sérum gélosé dans le sang de l'animal équivaut à un deuxième 
gélosage in vitro et amène tout ou partie des protéines sanguiries \ | 
äü point isoélectrique, qui correspond à leur précipitation. L'ex-M 
périence suivante le démontre : on fait couler le sang veineux 
d’un Läpin dans un tube contenant le sérum anaphylatoxique, le“ 
sang entre en floculation. Dats ün tube témoin contenant Ia 
solution de Ringer ou du sérum frais, il tombe au fond du tube, 
sans former de flocons. D'autre part, l'addition de gélose au sé 
run chauffé à 56° fait osciller là teneur er ions H, mais est inca-w 
pable d'amener le sérum vers le point isoélectrique. Parallèle 
ment, lé sérum chauffé à 56° gélosé ne provoque pas le choc 
aänaphylactique chez les animaux et son action cytotoxique est 
nulle: - 
Enfin, ous observons ni 3° « | séheees » du Fe frais 
le räinène vers son acidité normale (1). Nous pouvons mettre ce. 
fait en rapport avec une expérience de Besredka (2): Cet auteur am 
gélosé du sérum provenant d’un Cobaye ayant reçu 2 injections 
de gélose et l’a trouvé dépourvu de toute propriété AHspRT ES à 
toxique: 3 
Conclusions. La préparation du sérum anaphylatoxique par la 
méthode de Bordet (« gélosage ») augmente la teneur en ions H 
du sérum, uñhe deuxième addition de gélose amène le sérum Vers 
le point isoélectrique des protéines, une troisième ramène les 
sérum vers son acidité normale. Ces phénomènes ne se trous 
vent pas pour le sérum chauffé. 0 
_ Il y a un parallélisme étroit entre la teneur en ions H des” 
sérums, leur action anäphylatoxique et leur action sur la crois 
sance des tissus cultivés in vitro. 3 e. 


LES DÉRIVÉS XANTHIQUES, POISONS PARALYSANTS DU SYMPATHIQUE,« 
par Herr FrepericQ et Louis MéLcoN 


La caféine doit être considérée comme un poison paralysant du 
système nerveux grand sympathique. Elle supprime, chez le 
Chien, l’action accélératrice cardiaque due à Ja faradisation de la 
beauche antérieure de l'anneau de Vieussens (Henri Fredericq) () 


@) Nous pensons pouvoir donner prochainement l'explication physico- “chi 
mique de ces phénomènes. “À 
(:) Besredka. Ann. de l'Inst. De t. XXXIV, n° Hidtonoe 
(3) Henri Fredericq. Arch. intern. Physiol., 1913, t. XIII, p. 115. 


œe: 


(45) _ SÉANCE DU 95 or 507 
Elle abolit, chez le Lapin, les effets vasoconstricteurs et pupillo- 
_dilatateurs qui suivent, chez l'animal neuf, l'excitation du tronc 
sympathique au cou cent Fredericq et A. Descaips) (1). D’après 


… Solman et Pilcher (2), elle peut jouer un rôle antagoniste vis-à- 


vis de l’action vasoconstrictive, sympathomimétique, de l’adré- 
naline. Bardier, Leclerc et Stillmunkès ont montré récem- 


- ment (3) que la caféine inhibe, chez le Lapin, la glycosurie adré- 
. nalinique. L'administration de caféine au Chien réduit fortement 


lPhypertension due à l'excitation du splanchnique (4). 

Nous avons cherché à déterminer si l’action paralysante de la 
caféine sur le sympathique est limitée à l’emploi de cette drogue 
ou lui est commune avec d’autres dérivés xanthiques. Dans leur 


» dernier travail, Bardier, Duchein et Stillmunkès ont établi que 


| Phypoexcitabilité du splanchnique se montre aussi bien après 


. Padministration de caféine (triméthylxanthine), qu'après celle de 


 diurétine (théobromine ou diméthylxanthine 3.7. et salicylate de 


soude). 
Chez un Lapin blanc de 1,500 kgr., dont le tronc sympathique 


_ droit a été lié au cou, nous riens que la faradisation du bout 
 céphalique de ce tronc est suivie d’une vasoconstriction au niveau 


de l'oreille droite et d’une dilatation pupillaire du même côté. 


1 Une première injection intraveineuse de 12 c.c. d’une solution 
- à 2 p. 100 d'agurine Bayer (acétate double de théobromine et de 
- soude ; théobromine=—diméthylxanthine 5.5.) ne supprime pas 


lee du sympathique au cou. Au Héntrdité, après une 
deuxième injection de 12 c.c., l'excitation du sympathique au cou 


. n’est plus suivie d’une Yaéocanstriction et d'une pupillodilatation. 


; 


Plusieurs essais, tentés suivant le même schéma opératoire, non 


plus au moyen d’agurine mais de théocine (Bayer) (diméthÿl- 
. xanthine synthétique r.3.) ont constamment échoué pour la rai- 


son suivante : la théocine est beaucoup plus toxique que l’agurine. 


| Parfois, dès la première injection, l'animal mänifeste de l’an- 
“ goisse, il est pris de convulsions, le cœur faiblit, et la mort peut 


survenir soit par arrêt dü cœur, soit par arrêt respiratoire. Dans 


_ un cas, il nous à semblé qu'après une première injection de ro c.e. 


dé la Solution de théocine à 2 p. roo, le sympathique avait quel- 


.__ que peu perdu de son excitabilité, mais une deuxième injection 


- entraîna là mort avant que la paralysie du sympathique, à sup- 


» poser qu’elle dût exister, ait pu être vérifiée. 


= 
: 
: 
2 
$ 
4 
CA 


à. 
3 


G) Henri Fredericq et À. Descamps. C. Fe de la Soc. de biol., 1921, t. LXXXV, 


1 a FD. 


(>) Solhian et Pilcher. Journ. Of Phrmäcology, TOILE HT, P. 19. 

Lo Bardier, Leclerc et Stillmunkès. C. R. de la Soc. de biol., 1921, 

… LXXXV, p. 28r. 

Le Bardier, Duüchein et Sülirünkès, Ci, R' de Id Sot./de btol.;- 1922, 
tte LXXXNI, P- 6. 


508 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (46) 


Conclusions. La propriété de paralyser le sympathique est 
commune à plusieurs dérivés méthylés de la xanthine : elle appar- « 
tient à la théobromine comme à la caféine. La grande toxicité « 
générale de la théocine est un obstacle à l’étude de l’action sym- 
pathicoparalysante de ce produit. 


(Institut de physiologie, Liège). 


QueLqQuEs APPLICATIONS DE LA MÉTHODE DE DOSAGE 
DU BAGTÉRIOPHAGE, 


par R. ArperMans. 


Dans une note publiée le 3 décembre 1921, nous avons préco- 
nisé la méthode des dilutions successives pour doser l’activité M 
des filtrats bactériophages. Nous avons appliqué cette méthode M 
à l’étude de certaines de leurs propriétés et c’est le résultat de ces « 
recherches qui fait l’objet de la présente communication. 

Action des rayons ultra-violets. Nous soumettons, durant 
une dizaine de minutes, un tube en quartz contenant 3 c.c. d'eau M 
physiologique additionnée d’une goutte de Bactériophage très 
actif à l'influence des rayons ultra-violets. Le dosage de l’activité . 
de la dilution en question nous montre que le Bactériophage y « 
est, on peut dire, littéralement détruit, étant donné qu'il en fal- « 
lait de 1/10 c.c. à plusieurs gouttes pour influencer encore le déve- 
loppement des microbes passibles de son action. Une dilution cor- « 
respondante, non exposée aux rayons ultra-violets, ou exposée 
dans un tube en verre, était active soit au r/10.000.000, soit au M 
cs 000.000 (1). . 

SE affinité du Bactériophage pour les divers microbes. Nous 
nr à une dilution du principe lytique (faite soit dans du 
bouillon, soit dans de l’eau physiologique) une goutte d’une « 
émulsion de microbes réceptifs ou réfractaires à son action. Après « 
3/4 d'heure de contact, nous centrifugeons activement les dilu- M 
tions en question afin d'y sédimenter les microbes et, nous 
dosons la teneur en Bactériophage du liquide supérieur. Dans la « 
plupart de nos essais, nous avons constaté que celui-ci contenait « 
moins de Bactériophage quand on y avait ajouté un microbe apte 
à subir son influence. Il n'y avait toutefois pas de différence à” 
ce sujet entre le microbe réceptif et le même microbe devenu À 
résistant. Les choses se passent donc comme si le Bactériophage w 


(1) Nous avons réalisé ces essais avec le concours du P' Noyons, directeur 
de l’Institut de Physiologie, qui obligeamment mit à notre disposition une 
source à haute tension produisant des rayons ultra-violets. 


(47) SÉANCE DU 25 FÉVRIER 509 


présentait une réelle affinité pour les microbes lysables et de ce 
fait, se laisse sédimenter avec ces derniers au cours de la centri- 
fugation. 

[1 n'en est pas de même quand on ajoute au Bactériophage un 
microbe réfractaire tel que le Bacillus proteus : ce dernier n’en- 
traîne, -par sa centrifugation, aucune modification dans la teneur 
en principe Bactériophage. Ces résultats sont en pleine concor- 
dance avec les données de d'Herelle (x). 

3° Influence des microbes sur le Bactériophage. Nous nous 
sommes demandé si ceux-ci, au cours de leur développement, 
pouvaient produire une destruction du principe lytique. A cet 
effet, nous cultivons dans des dilutions de Bactériophage (en 
bouillon) divers microbes, entre autres des résistants ne sécré- 
tant plus de Bactériophage. Après plusieurs jours et plusieurs se- 
maines de contact, nous y dosons l’activité du principe lytique. 
Tous ces essais nous ont amené à la conclusion que le Bactério- 
_phage ne subit aucune destruction du fait de cette culture. 

Pour terminer, nous tenons à ajouter que le résultat obtenu avec 
cette méthode de dosage reste identique, quelle que soit la quan- 
tité de culture microbienne additionnée aux diverses dilutions. 

Conclusions : 1° Le Bactériophage, à l'instar des microbes, est 

détruit par les rayons ultra-violets. 

_ 2° Le Bactériophage présente de l’affinité pour les microbes 
aptes à subir la lyse. 

3° Les microbes réfractaires, pas plus que les résistants, ne 
sont capables d’opérer la destruction du principe lytique. 


(Institut de bactériologie de l’Université de Louvain). 


LES GARACTÈRES DE L'ONDE CINÉTIQUE 
DÉCLENCHÉE PAR UNE INJECTION INTRAPÉRITONÉALE DE PEPTONE, 


par A.-P. Dustin et Mlle J. CHAPEAUVILLE. 


Dans deux notes présentées ici, en mai et juin 1921, l’un de 
nous a montré que l'injection intrapéritonéale d’un sérum étran- 
ger aseptique provoquait l’apparition, après une période de la- 
tence de 4 jours environ, d’une onde de caryocinèses dans la plu- 
part des tissus de l'organisme. Nous avons également pu voir 
que, si l’on fait la numération comparée des noyaux en pycnose 
et des noyaux en carcyocinèse, on constate que les chiffres obte: 
nus suivent des courbes inverses.. Cherchant à préciser le méca- 


(x) F. d’Herelle. Le Bactériophage. Masson, 1921. 


510 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE es (48) PE. 


nisme de ces phénomènes, et, notamment à à coma les causes É 
de ce temps de latence qui s'écoule entre le moment de l'injec- 


tion et l'apparition de l'onde cinétique maxima, nous nous étions M 


demandé si la substance provoquant la division cellulaire n'était 
pas un produit de la digestion intraleucocytaire de l’albumine 


étrangère. Divers autres problèmes méritent également d'attirer 


notre attention : on peut se demander si les caractères de la réac- 


tion obtenue ne sont pas susceptibles de varier suivant Forges 
et la composition de l’albumine employée ; si, d'autre part, les. 
différents organes réagissent au même moment et de la même 
façon. Dans ce but, nous avons entrepris une série d'expériences. 
Celle dont nous voulons vous présenter aujourd'hui les résultats 
a été conduite de la façon suivante : des Souris ont reçu en injec- 
tion intrapéritonéale 1 c.c. d’une solution de peptone de Poulenc 
à 5 p. 100 soigneusement stérilisée. Les animaux résistent en … 


général très bien à cette injection ; après une période de choc 


assez violent qui dure environ deux heures, les Souris paraissent 
complètement rétablies. Dès le lendemain, la cavité péritonéale 
est débarrassée de tout exsudat. Si nous procédons à [a numéra- 
tion des mitoses dans le thymus, la rate, les ganglions lympha- 
tiques, les plaques de Peyer, nous constatons les faits suivants : 
du 1° au 4° jour, le nombre des cinèses dans le thymus augmente 


dans de très fortes proportions ; au 4° jour, l'organe a atteint un 


volume considérable. La numération de vingt champs microsco- 
piques nous donne des chiffres de mitoses pouvant dépasser 220, 
chiffre que nous n’avons jusqu'à présent jamais obtenu par des 
injections de sérum-sanguin, En ce qui concerne les plaques de 
Peyer et la rate, l'ascension est plus lente et moins forte (rate 
27 mitoses le premier jour, 4o mitoses le 4° jour ; plaques ” 
Peyer : 35 mitoses le premier jour, 5o mitoses le 4° jour). Le 
ganglion lymphatique réagit d’une façon plus particulière à n. 
peptone ; il semble se comporter de façon inverse de celle du 
thymus. Jusqu au 2° jour : ascension lente allant de 27 à 4o mi- 
toses ; puis brusque descente arrivant à enyiron 15 pue au 
4° jour. S 
Comment faut-il interpréter ces résultats? Tout d’abord, nous 
constatons que des produits de désintégration des albuminoïdes 
peuvent provoquer l'onde de mitoses, mais également avec une 
période de latence ; il ne semble donc pas que parmi les subs- 
tances diverses contenues dans la peptone employée, il y en ait 
une capable de proyoquer directement la mitose sans l’interven- 
tion d’un mécanisme cytologique ou humoral réalisé par l’orga- 
nisme injecté. En second lieu, nous devons remarquer la sensi- 
bilité toute particulière du thymus aux injections de peptone : … 
la capacité de fixation de produits nucléiniens sous forme cytolo- 


SÉANCE DU 25 FÉVRIER 511 


gique paraît considérable ; au contraire, dans les ganglions lym- 
phatiques et à un moindre degré, semble-t-il, dans les plaques 
« de Peyer, les pycnoses se multiplient dès le début du 3° jour. Ces 
- pycnoses apparaissent comme un phénomène régulateur précoce 
-_ qui empêche l'accumulation exagérée des noyaux. Une fois de 
plus, nous arrivons à cette conclusion que la pyenose n'est pas un 
phénomène dégénératif accidentel, mais qu'elle doit être consi- 
_dérée comme une manifestation physiologique importante. Dans 

de prochaines communications, nous vous ferons part des résul- 
tats que nous ont donnés des injections intrapéritonéales répé- 
tées de peptones, et des injections des produits de dissociation du 
sérum, en sérine et globuline. Ë 


SUR LA FÉCONDATION PRÉMATURÉE DE L'OŒUF D'OURSIN, 
par À. BrRACHET. 


° Chez l'Oursin (Paracentrotus lividus), les œufs qui n'ont pas 
re acheyé leur maturation dans l'ovaire, sont bloqués 
_ quand on les place dans l’eau de mer et restent figés dans l’état 
où ils se trouvaient au moment de leur libération. L'eau de mer 
qui, chez l’Astérie, provoque l'achèvement de la maturation cyto- 
plasmique et nucléaire, est donc, chez l’'Oursin, inhibitrice de 
ces phénomènes. 

La fécondation, qui, dans tant d’ + cas, force l'œuf à réagir 
et à compléter l'expulsion de ses globules polaires avant de se 
segmenter, est également sans effet chez l'Oursin. Pourtant tous 
les oocytes en métaphase ou en anaphase de maturation, ou en- 
_ core au stade de reconstitution du pronucleus femelle, sont péné- 
_ trés par des spermatozoïdes en même temps que les témoins 
quand on les place dans l’ean de mer chargée de sperme ; ils sont 
_ même régulièrement polyspermiques. Mais, malgré la formation 
d’énergides spermatiques et une évolution très curieuse de l4 chro- 
matine mâle dont il sera question plus loin, ces oocytes restent 
inertes, en ce sens que leur figure de maturation reste comme 
figée et que toute division, de quelque nature qu'elle soit, est 
empéchée. Ils ne forment pas non plus de membrane de féconda- 
üon.- 

2° -Les- -oocytes plus jeunes, dont la vésicule germinative est in- 
tacte ou SORMENCe à se flétrir, sont Reanconp moins EéGepis aux 

ment où leur bte est Lu diminuée, et les consé- 
_quences de cette fécondation tardive sont sans intérêt. 


512 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE . (60) . 


3° Dans toutes les fécondations d'œufs en voie de maturation, 
le cytoplasme ovulaire réagit autour de chaque tête spermatique 
en s’irradiant en un aster (énergides spermatiques). Mais cetie M 
réaction qui consiste, d’après les conceptions actuelles, en un 
changement de phase des colloïdes de l'œuf, est étroitement loca- 
lisée au voisinage immédiat de l’élément qui la provoque. Les 
asters sont petits et compacts ; ils ressemblent, à ce point de vue, 
à ceux que Vlès et Dragoiu ont provoqué, dans l'œuf d'Oursin en 
segmentation, par l’action de solutions fortement hypertoniques. 


Ce simple rapprochement permet d’entrevoir la possibilité d'une M 


explication satisfaisante des résultats de la POBÉEANES préma- 
turée. 


De plus, malgré que les asters soient toujours petits et serrés 
dans les cas que nous envisageons, ils le sont d'autant plus que « 
l'œuf dans lequel ils se forment est plus éloigné de sa maturation \ 
parfaite. En d’autres termes, entre l’aster unique et total de la 
fécondation normale, et les constellations denses de la fécondation 
très prématurée, on trouve une série de transitions, qui marquent - 
autant d'étapes dans la maturation cytoplasmique de l'œuf. 


4° Dès que les asters mâles sont constitués, la chromatine des 
têtes spermatiques prend immédiatement la constitution morpho- 
logique qu’a la chromatine de l’œuf dans lequel elles sont logées. 
Si le noyau de cet œuf est en métaphase de 1° ou de 2° matura- 
tion, chaque tête, en l'espace de quelques minutes, et sans pas- M 
ser par le stade habituel de pronucleus vésiculeux, se résout en 
ses chromosomes constitutifs. Si, au contraire, le pronucleus fe- 

melle en reconstitution se présente sous l'aspect de quelques pe- « 
tites vésicules juxtaposées, toutes les têtes spermatiques se met- \ 
tent à l'unisson et se gonflent en un noyau bien imbibé de suc. 
Ces états sont définitifs et, dans l'œuf inerte, persistent sans chan- 
gement. | 


5° Malgré que la réaction du cytoplasme de l'œuf paraisse 
exclusivement localisée au voisinage immédiat des têtes des sper- 
matozoïdes, et que rien ne paraisse modifié en dehors des asters 
spermatiques, il est extrêmement probable que l’inhibition par 
l’eau de auer des cycles évolutifs de l’oocyte n'est pas complète. 
En effet : 1° la pénétration de quelques spermatozoïdes déclenche 
un mécanisme grâce auquel cette pénétration s'arrête rapide- 
ment ; 2° 30 à 4o minutes après cette fécondation, à un moment 
où, dans les témoins, les rayons de l’énergide sympathique sont 
disparus, il semble que dans les œufs fécondés prématurément, 
les asters spermatiques s’estompent aussi légèrement pour re- 
prendre dans la suite leur aspect primitif. Or, ce changement, 
dont il est difficile d'évaluer l'importance, est accompagné d'une 


(51) | SÉANCE DU 25 FÉVRIER. 513 


nouvelle phase de perméabilité de l’œuf aux spermatozoïdes, et 
la-polyspermie s’intensifie dans de notables proportions. 

Cette phase dure plus longtemps que la première, la réaction 
de l'œuf qu'elle provoque est plus lente et plus faible ; mais elle 
n'en est pas moins suivie d'un retour à l’imperméabilité. 

6° De ces faits se dégagent deux conclusions principales 
d’abord que l'hypertension de l’oocyte décroît au fur et à mesure 
que la maturation progresse, et ensuite que l'aspect morpholo- 
gique que prend la chromatine est sous la dépendance directe de 
la composition du cytoplasme dans lequel elle se trouve. 


-RECHERCHES SUR LA SEXUALITÉ DES BASIDIOMYCÈTES. 


Note de R. VANDENDRIES, présentée par V. GRÉGOIRE. 


Dans son travail sur le cycle évolutif des Basidiomycètes, 
Mlle Bensaude a confirmé la présence de deux stades mycéliens 
successifs, préalables à la production des carpophores : l’um, pri- 
maire, issu de la spore ; l’autre, secondaire, issu du premier et 
donnant origine aux carpophores. On reconnaît sûrement le my- 
célium secondaire à la formation de certaines anses, dont 
Mile Bensaude a démontré l'intervention dans l’accomplissement 
des mitoses conjuguées qui appartiennent en propre au stade 
secondaire. Mlle Bensaude a établi, en outre, qu’un mycélium 
monosperme (issu d’une spore unique) reste à l’état primaire et 
par conséquent stérile, aussi longtemps qu'il demeure isolé ; 
mais, en faisant croître côte à côte deux mycéliums primaires 
monospermes, elle a obtenu un mycélium secondaire porteur 
d’anses et fertile. L'auteur admet donc une fécondation entre fila- 
ments primaires à l'origine du mycélium scondaire, sans avoir 
pu cependant déceler l’acte même de la fécondation. Elle consi- 
dère, en tout cas, comme établi que les thalles primaires, d’ail- 
leurs un peu dissemblables, sont de valeur sexuelle différente 
(hétérothallie) et que les spores elles-mêmes sont porteuses de 
tendances sexuelles opposées. Nous nous sommes proposé d’éten- 
dre nos recherches à d’autres espèces et de pénétrer plus avant 
dans l'étude cytologique des phénomènes. 

Nous avons recueilli aseptiquement des spores d’Hypholoma 
fasciculare sur un unique carpophore et les avons semées isolé- 
ment en cellules Van Tieghem. Des nombreux thalles monosper- 
mes que nous avons obtenus, sept se sont conservés à l’état de 
pureté. Ils nous ont permis d’abord de confirmer les conclusions 
de Mlle Bensaude en ce qui concerne la stérilité des mycéliums 


514 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (52) 


primaires isolés, mais nous avons pu établir sur une base expéri- 


mentale plus large, l’hétérothallie de notre espèce. Mlle Ben-_ 


saude n’a pu opérer que sur deux thalles primaires. Pour mettre 
hors de doute l’hétérothallie sexuelle, il fallait observer si deux 
thalles, fertiles dans leur union avec un même troisième, demeu- 
rent inféconds entre eux. Nos premières recherches nous l’ayaient 
fait pressentir : le mélange de deux mycéliums primaires don- 
nait origine, dans certains cas, à du mycélium secondaire, mais 
restait dans d’autres essais, sans résultat. C’est même ce qui nous 
a incité à procéder avec plus de rigueur et à croiser chacun de 
nos sept mycéliums primaires avec chacun des six autres. Le 
graphique ci-joint résume nos résultats. Les thalles y sont dési- 


gnés par des lettres ; les lignes pleines indiquent les croisements 
fertiles et les lignes en pointillé ceux qui sont restés stériles. Ces 
résultats montrent que les thalles À, D, G, H possèdent une même 
yaleur sexuelle, différente de celle qui, d autre part, appartient 


en commun aux thalles B. C. O. Nous pouvons les résumer en 


disant que le nombre maximum de croisements fertiles possibles 


2 
à partir de n spores est de (2) , Si n est pair, et de — 2 >< = 
si n est impair. Cette loi traduit nettement le a sexuel 
différent de nos thalles primaires. L'hétérothallie physiologique 
se manifeste d'ailleurs dans les caractères morphologiques et il 
n'y a pas de doute que les tendances sexuelles soient déjà Sépa- 
rées dans les spores elles-mèmes. 

Nous croyons aussi avoir observé la fusion sexuelle entre les 
thalles : nous les avons vu s’unir par une anastomose qui deve- 
nait immédiatement le point de départ d’un mycélium secon- 
daire. La fécondation peut d’ailleurs s’opérer par l'intermédiaire 
d’oïdies qui, abandonnant l’un des deux mycéliums, vont, par- 


cer 


fois, à grande distance, produire un ‘thalle qui se conjugue avec 
le thalle de signe contraire. Comme le mycélium primaire pro- 
vient d’une spore haploïde et donne origine à des gamètes, nous 


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Lire de, Dés ni To cn pal s 2h Rs 


(53) : SÉANCE DU 25 FÉVRIER | 545 


lui D ibbode le nom . ile: Il nous reste à ae Si 
les cinèses réductrices qui s’accomplissent dans la baside sont res- 
ponsables de la ségrégation des tendances sexuelles entre les 
spores. 


SÉROTHÉRAPIE DES TRYPANOSOMIASES ANIMALES, 


par RENÉ VAN SACEGHEM. 


Il a été reconnu que le sérum des animaux atteints de trypano- 
somiases subaiguë ou chronique possède des propriétés particu- 
lières dues aux réactions de défense de l’organisme contre Le Try- 
panosome infectant. Le sérum de ces animaux est protecteur, 
parfois trypanolytique, agglutinant et attachant. Il semble que 
dans les trypanosomiases pathogènes, ces moyens de défense de 
l'organisme sont peu utiles, car, au fur et à mesure que l'orga- 


nisme réagit et produit des anticorps, le Trypanosome se vaccine : 


contre ces mêmes anticorps. De nombreuses observations que je 
viens de faire prouvent que dans certaines trypanosomiases pa- 
thogènes chroniques l'organisme parvient parfois à détruire tous 
les Trypanosomes de la circulation périphérique et le Trypano- 
some échappe à la destruction complète en se transformant en 
une forme spéciale neurotrope qui, incapable de vivre dans la cir- 
culation périphérique de l’animal infecté, végète dans le liquide 
cérébrospinal où il semble à l'abri de l’action des anticorps spé- 
cifiques. Le sang de ces animaux est stérile, jusqu'à la mort ; ino- 
culé à des animaux réceptifs, il ne peut donner la trypanoso- 
miase. Ces faits prouvent que les réactions de défense de l'orga- 
nisme sont importantes. J'ai recherché s’il était possible de mettre 
_ces propriétés à profit pour le traitement des trypanosomiases. Le 
principe qui m'a guidé dans mes expériences est le suivant : les 
propriétés spéciales du sérum des animaux trypanosés peu ac- 
tives contre le Trypanosome qui a produit ces propriétés spéci- 
fiques ne pourraient-elles être utilisées QUE guérir la trypanoso- 
miase d’un autre animal? 

Toutes mes expériences ont été faites avec des animaux infectés 
par le Trypanosome que j'ai décrit sous le nom de Trypanosoma 
ruandae (x). 

Cinq Chèvres furent inoculées avec 5 c.c. de sang trypanosé 
provenant d'un Bovidé fortement infecté: Après six à dix jours, 
toutes les Chèvres ont présenté des Trypanosomes dans la circu- 
lation. Dès l'apparition des Trypanosomes dans le sang, trois 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 29 janvier 1921. 


LES AQU AE 


516 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (54) 
Chèvres reçurent en injection sous-cutanée 100 c.c. de sérum 
provenant de Bovidés atteints de trypanosomiase chronique. Les 
injections de sérum furent renouvelées toutes les semaines pen- 
dant cinq semaines. Pendant ce traitement, nous avons constaté 
que les injections de sérum ne faisaient pas disparaître immédia- 


tement les Trypanosomes de la circulation périphérique, seule- 


ment les Trypanosomes étaient toujours assez rares dans la cir- 
culation. Les Chèvres se sont maintenues en bon état et n’ont pré- 
senté aucun signe extérieur de maladie. Deux mois de traitement 
ont suffi pour faire définitivement disparaître les Trypanosomes 


de la circulation et trois mois plus tard nous pouvions envisager - 


les Chèvres comme définitivement guéries. L’allure de la trypa- 
nosomiase chez ces animaux traités au sérum nous rappelle abso- 
lument les cas de trypanosomiase chez les Moutons indigènes qui 
sont peu réceptifs: à la trypanose du pays et qui, inoculés par 
nous, présentèrent une trypanosomiase chronique qui naturelle- 
ment évolua vers la guérison définitive. Les deux Chèvres té- 
moins ont succombé à la trypanose. 

Des essais semblables de traitement ont été faits sur des Bovi- 
.dés trypanosés, ces expériences sont en cours et seront publiées 
ultérieurement. 

Mes expériences permettent de conclure que le sérum d’ani- 
maux trypanosés, inoculé à plusieurs reprises à un autre animal 
infecté par des Trypanosomes, peut donner la guérison. 

Nous pouvons espérer que la sérothérapie sera appelée à ren- 
dre des services dans le traitement des trypanoses. Je préviens 
les expérimentateurs qu'ils ne doivent pas s'attendre à voir dis- 
paraître immédiatement les Trypanosomes de la circulation pen- 
dant le traitement au sérum. Pour obtenir la guérison, il faut in- 


sister pendant plusieurs semaines. La maladie évolue lentement, 


mais sûrement vers la guérison. 

Nous pouvons admettre théoriquement qu’une infection natu- 
relle par Tsétsé sera plus sensible au traitement sérique qu’une 
infection expérimentale. La souche infectante dans les infections 
expérimentales est déjà une souche plus ou moins vaccinée con- 
tre les anticorps spécifiques, il en est de même pour les Trypano- 
somes transmis par les Insectes d’une façon purement méca- 
nique. Au contraire, dans les infections par Glossines, le Trypa- 
nosome infectant est le produit d'une évolution ou d’une culture 
chez l’Insecte et doit avoir perdu sa résistance acquise aux anti- 
corps spécifiques. 


(Institut vétérinaire du Ruanda à Kissengnie). 


FA 


€ \ 


(55) -SÉANCE DU 925 FÉVRIER 517 


CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DU PHÉNOMÈNE DE PFEIFFER. 


Note de IRÉNÉE VAN DER GuinsT, présentée par Jures BoRper. 


Comme on le sait, la transformation des Vibrions cholériques 
en granulations est un phénomène qui s'opère spontanément 


dans de vieilles cultures et même dans une dilution de ces Vi- 


brions dans de l’eau physiologique. C’est pourquoi il est indis- 
pensable d’expérimenter sur des cultures très jeunes et de ne pas 
attendre pour faire des prises, sinon le résultat peut être faussé 
au bout de 4 ou 6 heures, la transformation spontanée se super- 
posant à la transformation sous l’influence de l’alexine et de la 
sensibilisatrice. 

Il pouvait être intéressant d'étudier l'influence de la chaleur 
sur la transformation granuleuse des Vibrions. Nous avons opéré 
sur des cultures jeunes (12 heures) de Vibrions cholériques dilués 
dans de l’eau physiologique au 1/10. En chauffant des dilutions 


x 


au bain-marie successivement à 5q°, 61°, 62°, 62°5, 63°, 65°, 
70°, 75°, 76°, 78°, 100°, nous avons pu constater que la transfor- 
mation en granulations sous l'influence de l’alexine et de la sen- 
sibilisatrice se fait encore à une température limite de 63°. Au- 
delà cette transformation ne se fait plus. On assiste quelquefois 
à une désintégration totale qui n’est pas identique à la transforma- 
tion en granulations arrondies, et qu'il ne faut pas confondre 
avec celle-ci. D'autre part, la transformation spontanée est abolie 
par la chaleur. : 
Conclusion : La transformation en granulations sous l’action 
de l’alexine et de la sensibilisatrice s’opère encore sur des Vibrions 
cholériques chauffés jusqu’à une température limite de 63°. 


(Institut Pasteur de Bruxelles). 


À Propos pu Bacterium coli « MODIFIÉ » 
NE FABRIQUANT PLUS D'INDOL. : 


Note de Paur FaBry, présentée par E. Marvoz. 


Dans deux notes précédentes, j'ai montré que l’on peut obtenir 
une nouvelle race de B. coli « communior » en cultivant ce mi- 
crobe pendant un certain temps dans du bouillon additionné de 
phénol en certaines proportions (1). Ce B. coli nouveau ne pro- 
duit plus d'indol en eau peptone Dunham, et provoque, chez 


(x) G. R. de la Soc. de biol., 1. LXXXV, p. 884, 1921. 


(56) 


- 518 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


l’animal, apparition d'un pouvoir agglutinant qui lui est spé- 


cifique (1). J’ai essayé de différencier, par d’ autres caractères, ce 


nouveau B. coli de celui dont je suis parti primitivement. Depuis 


près d’un an, je cultive ces deux microbes, le communior normal 
et le modifié, et, depuis ce temps, la fonction productrice d’indol 


ne s’est pas montrée à nouveau malgré de nombreux passages en : 


milieux nutritifs variés ; il semble donc bien qu'il Y ait là un 
caractère héréditaire. La fermentation des sucres ne m'a pas per- 
mis de différencier ces deux microbes. À l'examen microsco- 
pique, l’aspect est le même ; j'ai coloré les deux microbes par 
tous les colorants que j'ai pu employer. Ils sont Gram négatifs, 


et présentent les mêmes réactions de coloration ; le bleu de mé- 


thylène, la fuchsine, le Giemsa, le Tribondeau, etc:, ne permet- 
tent pas de déceler entre eux un caractère différentiel. D'autre 
part, j'ai observé que le B. coli « modifié » est légèrement agolu- 
tiné par la formaline (à la différence du B. coli normal). Connais- 
sant l'espèce de parenté qui rattacherait le B. coli au B: typhosus, 
j'ai essayé de voir si les sérums antityphique, anti para À et anti 
para B n’agglutinaient pas le nouveau B. coli, car on sait que le 
B. typhosus est fortement agglutiné par la formaline ; mais. le 
résultat fut négatif, et aucun de ces sérums n'agglutinait le 
B. coli « modifié ». On ne peut donc pas encore considérer les 
modifications subies par le B. coli ayant perdu le pouvoir de fa- 
briquer de l’indol comme une véritable « éberthisation ». 

T1 résulte de ces expériences que le B. coli « modifié »; tout en 
présentant certains caractères qui lui sont propres (ihscace de 
production d'indol, agglutinines spéciliques dans le sérum des 
animaux auxquels il a été injecté) est bien resté un B. coli, comme 
le faisait prévoir le fait qu'il est agglutiné par le sérum anti-coli 
normal. 

J’ espère pouvoir présenter bientôt le résultat É. travaux que 
je poursuis à propos de la fixation de l’alexine par le sérum anti- 


x 


coli « modifié » comparée à celle du sérum anti-coli-normal. 
(Laboratoire de baclériologie de l'Université de Liège). 


(x) GC. R. de la Soc. de biol.,t. LXXXV, p. 880, ty2r. 


ee 


SÉANCE DU 25 FÉVRIER 519 


AU SUJET DES RÉACTIONS CONSÉCUTIVES 
AUX INJECTIONS DE PRINCIPE LYTIQUE STAPH)LOCOCCIQUE, 


par ANDRÉ GRATIA et DÉSIRÉ JAUMAIN. 


Dans une note récente (1), Bruynoghe et Maisin décrivent les 
réactions consécutives aux injections de principe lytique chez 
l'Homme: Ils considèrent ces réactions comme les symptômes 
d’une infection de l'organisme humain par le virus bactériophage. 
Si nous sommes parfditement d'accord avec ces auteurs en ce 
qui concerne là description des réactions mêmes, nous ne croyons 
pas; par contre, pouvoir accepter leur interprétation. À priori, 
déjà, il nous paraît étrange que l’hypothétique virus bactério- 
phage puisse être à la fois virulent d’une part pour des organismes 
aussi inférieurs que les Bactéries et d'autre part pour les mam- 
mifères. | | . 

En réalité, le liquide qu'on injecte est très complexe : il con- 
tient du bouillon, du principe lytique et les divers produits mi- 
crobiens résultant de la Iyse des Bactéries utilisées dans la prépa- 
ration. Quel est, de ces multiples éléments, l’agent responsable 
des Manifestations observées? Nous pouvons immédiatement éli- 
miner le bouillon, car nous dvons constaté les mêmes réactions 
avec du principe lytique préparé sur gélose afin d’éviter la pré- 
sence de bouillon ; de plus, les injections témoins de bouillon 
ordinaire ne nous ont jamais rien donné de semblable. Nous pen- 
sons devoir éliminer aussi le Bactériophage, car les réactions se 
produisent si l’on injecte les cultures lysées chauffées à 75°, tem- 
pérature à laquelle le principe lytique est entièrement détruit, ou 
même encore si l’on injecte des filtrats de vieilles cultures de Sta- 
phylocoque en bouillon. Cette élimination confirme donc la ten- 
dance que nous avions déjà, de par [a seule observation des réac- 
tions mêmes, à attribuer celles-ci aux produits microbiens injec- 
tés. Nous ne pouvons rappeler ici ces manifestations réaction- 
nelles que l’un d’entre nous a décrites plus explicitement dans 
un mémoire d'ensemble ; voici pourtant quelques faits qui peu- 
vent nous éclairer sur la nature de la réaction. A la suite de l’in- 
jection sous-cutanée de principe lytique, il se produit, outre la 
réaction générale d'intensité variable, une réaction congestive 
locale, non seulement au niveau de la piqûre, mais encore au 
niveau des foyers d'infection et même au niveau des cicatrices 
de lésions anciennes. C’est ce que le cas suivant illustre particu- 
lièrement bien. Il s’agit d’un Homme atteint de folliculite et pré- 
sentant, en outre, la cicatrice d’une appendicectomie opérée il 


(x) GC. R. de la Soc. de biol., 28 janvier 1922, t. LXXXVI, p. 294. 


520 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (58) 


y a quatre mois. À la suite de l'injection, il se produit une réac- 
tion locale au niveau de la piqüre et des foyers de folliculite qui 
s’entourent d’une aréole congestive de couleur lie de vin, et, de 
plus, l’ancienne cicatrice chirurgicale se tuméfie, devient rouge 
et douloureuse et élimine deux fils de soie infectés. En constatant 
ainsi le réveil de lésions anciennes, on ne peut s'empêcher de 
faire un parallèle avec les réactions de l'organisme tuberculeux 
à la tuberculine. 


Voici un autre cas intéressant. C* est celui d’un Homme atteint 


de furonculose depuis quinze ans. Deux jours après une injec- 
tion de 1,5 c.c. de principe lytique sous la peau du bras, le ma- 
lade fait une violente poussée d’urticaire avec élévation de tem- 
pérature jusqu'à 40°. La crise dure une nuit, puis se renouvelle 
avec des caractères identiques, quatre jours plus tard, sans autre 
suite fâcheuse. Ici le rapprochement s'impose avec les manifesta- 
tions dites anaphylactiques et que, dans des cas de l'espèce, il est 
logique d’attendre d’une injection de produits staphylococciques. 

Quant aux effets curatifs des injections de principe-lytique sta- 
phylococcique, sont-ils le résultat de l’action bactéricide du 
principe lytique même, ou bien dépendent-ils d’une réaction spé- 
cifique de l'organisme aux produits microbiens injectés, ou en- 
core d'une manifestation de protéinothérapie non spécifique? 


C’est ce que dans l’état actuel de la question, il nous est encore 


impossible de discerner. 
(Institut Pasteur de Bruxelles). 


Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris. Le Gérant : A. DAVY. 


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COMPTES RENDUS 


des Séances 


ociété de Biologie 
et de ses filiales : 


les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 
anoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PARIS 
MASSON ET Ci, ÉDITEURS 
LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 


120, BOULEVARD ÎSAINT-GERMAIN (Vie) \ 


Les comptes rendus paraissent ehaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. 
| 1 PRIX /DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : 
France : 50 fr. — Etranger : 60 fr. 
Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS 
Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 
120, Boulevard Saint-Germain, Paris 


a ——_———_— 5 —————— 


Toutes les notes doivent être remises 
sous forme de dactylographies, ne 
varielur, Sans lectures douteuses ; 
elles ne doivent pas dépasser l'étendue 


réglementaire. 


Ces conditions sont formelles. 


TARIF DES TIRÉS A PART 


Le’prix des tirés à part est abaïissé à : 
13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 


45 — = 100 — . (2 pages. 
18 — —. 50 — (4 pages). 
214 — — 100 — (4 pages). 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les à dactylogr 
_phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 1 

Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs 1 
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue 
Madame, Paris 6°. 


Pour la Publicité, s'adresser à Le Société Mutuelle de Publicité, 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SEANCE DU 


BarTezzi (F.) et Monster (G. 


de) : Action des courants électri- 


ques industriels sur le cœur. 
Bartezz1 (F.) et Morsier (G. 
de) : Le mécanisme des trémula- 
tions fibrillaires.. .. 
Carnot (H.) et LAUGIER (ŒH. ) : 
Le réflexe linguo-maxillaire. . 
Levaprri (C.) et Nicozau (S.) : 
Propriétés de la neurovaccine. 
Liacre (A.) : Les liquides fixa- 


teurs et les fibres nerveuses à. 
myélinc. 


… Masari (S.) : Du mécanisme de 
l'infection cholérique et de la 
‘ vaccination contre le choléra par 
MOIENDUGCLANE Nid eee 

Vincent (H.), Pico (M.) et 
LoëLrer (G.) : Sur l’intradermo- 
_ réaction à la 
(Réaction de Schick) 


0e. 0. 


diphtéro-toxine 


Réunion biologique de Bordeaux. 


Dermas-MarsazET (P.) : Sur 
l’importance de la pression 
moyenne dynamique ou. pression 
efficace intra-pleurale au cours 


. du pneumothorax artificiel ou 


spontané et sa mesure par le ma- 
nomètre compensateur de Marey. 
; Dopez (P.) : Sur les variations 

_ de forme de la courbe ergogra- 


| 


547 


Biococir. COMPTES RENDUÜS. — 192 


MARS 1922 


SOMMAIRE 


phique avec l’entraînement dans 
les ergogrammes en série...... 
Durrénoy (J.) : Les cellules 


_| polynucléées des mycorhizes de 


CHAPAMNTEES SMART 
LEuURET (E.), Aumont (G.) et 
Decmas-MarsazetT (P.) : Sur un 


| nouvel appareil de pneumothorax 


QD AIGLE ERREUR NRA SRE 
Mauriac (P.) et SERVANTIE (L.) : 
Recherches sur le pouvoir glyéor 

lytique des organes....... 
Pacxon (V) et FABRE (BR. y : 
La position du dicrotisme sur les 
oscillogrammes aux différents 
degrés ‘de contre- -pression . 
Pacnon (V.) et Perireau (C. ) : 
Sur la non spécificité du carac- 
tère bifide de la secousse réflexe 
ipatellaire MR TN S 
Portman (G.) : Architecture 
de la columellz du limacçon 
RATS A es A AR AR 
RUBENTHALER Présentation 
d’un grand appareil de projec- 
tion et de photographie........ 


54x 


Réunion biologique d'Athènes. 


Branc (G.), Caminoperros (J.) 
et Mezraninr (C.) Recherches 
expérimentales sur les virus sali- 
MARDES ARE NPA EM ne ODA 


D NE NV l 36 


522 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Présidence de M. Gh. Richet. 


ACTION DES COURANTS ÉLECTRIQUES INDUSTRIELS SUR LE COEUR. 


Note de F. Barreraa et G. ne Monster, présentée par C. DELEZENNE. 


Les recherches faites par Prévost et Battelli (1899) avaient dé- 
montré qu’en appliquant à un animal un courant électrique 
industriel, le cœur ne présente plus les trémulations fibrillaires 
lorsque le voltage devient suffisamment élevé. Battelli (1903) 
avait constaté, à la vue, que le cœur de Chien soumis à l’appli- 
cation directe d’un courant alternatif de 220 volts parait être, 
non pas contracté, mais dilaté pendant le passage du courant. Il 
avait conclu que le cœur était arrêté en diastole. On aurait pu 
conclure que le courant ayant un voltage suffisant fait cesser les 
trémulations, précisément en produisant l’arrèt passager du cœur 
en diastole. 

Pour étudier ces phénomènes d’une manière plus précise, nous 
avons appliqué le courant alternatif sur le cœur détaché du corps 
et maintenu en activité par la circulation artificielle. Dans ces 
conditions, on produit des effets très différents suivant le voltage 
employé. On peut obtenir essentiellement trois états du cœur, et 
particulièrement des ventricules. Le premier état est représenté 
par l'apparition des trémulations fibrillaires. 

Le second état est constitué par l'arrêt passager du cœur avec 


élévation du tonus cardiaque. C’est un état de contraction tonique 
intermédiaire entre la systole et la diastole. Nous proposons de : 


donner à cet état le nom de contraction tonique intermédiaire ou 
contracture intermédiaire. À mesure qu'on élève le voltage, 
l’énergie de la contraction tonique augmente. Ce second état se 
distingue essentiellement par le fait qu'après le passage du cou- 
rant le cœur n'est pas arrêté d'une manière prolongée, mais qu'il 
reprend rapidement ses battements rythmiques, ou bien ül entre 
en trémulation. 

Le troisième état est constitué par l'arrêt du cœur en position 
systolique. Nous proposons de donner à cet état le nom de con- 
traction tonique maxima, ou contracture maxima. La contrac- 
ture maxima est atteinte rapidement, mais non immédiatement 
à la fermeture du courant. La contracture maxima persiste d’une 
manière définitive, de manière que le cœur ne présente plus ni 
battements, ni trémulations. 


[ va sans dire qu'il n° y à pas une limite nette entre une très 


{ 


SÉANCE DU 11 MARS 


Qt 
Ÿ 
(#) 


» 


forte contracture intermédiaire et la contracture maxima. Nous 
pouvons appeler ces contractures : contractures par électricité. Le 
voltage nécessaire pour obtenir l’un ou l’autre de ces trois états 
varie suivant le volume du cœur. Aïnsi chez le Cobaye, un cou- 
rant de 0,5 à 30 volts environ appliqué sur les ventricules y pro- 
voque les trémulations fibrillaires. Un courant de 30 à 70 volts 
environ produit l’état de contracture intermédiaire permettant 
le rétablissement des battements cardiaques. Un courant de 110 
volts produit l’état de contracture maxima persistante. Chez le 
Lapin et le Chat, les ventricules présentent l’état de contracture 
maxima ni lorsque le courant atteint 220 volts. Ce vol- 
tage n’est pas suffisant pour produire la contracture maxima des 
ventricules chez un Chien de moyenne taille. 

Ces résultats démontrent que les courants électriques indus- 
triels, ayant un voltage suffisamment élevé pour faire cesser les 
trémulations fibrillaires, n’arrêtent pas le cœur en diastole, mais 
en contraction tonique plus ou moins énergique suivant le vol- 
tage employé. Il est en outre intéressant de constater que, à côté 
de l’arrêt diastolique, les battements du cœur peuvent aussi cesser 
d'une manière passagère par une élévation du tonus cardiaque. 


(Eaboratoire de physiologie de l'Université de Genève). 


| 
LE MÉCANISME DES TRÉMULATIONS FIBRILLAIRES. ! 


Note de F. Barrezzr et G. ne MoRsiER, présentée par C. DELEZENNE. 


On a émis plusieurs théories pour expliquer le mécanisme des 
trémulations fibrillaires. Mais, à notre connaissance, dans aucune 
de ces théories, on n’a tenu suffisamment compte du fait que ja 
fréquence maxima des battements rythmiques des ventricules et 
des oreillettes est assez constante chez les individus adultes d’une 
même espèce animale, comme l'avait déjà constaté Battelli (1900). 
Si le nombre des battements dépasse la fréquence maxima, le 
rythme est remplacé par les trémulations fibrillaires. Nous pro- 
posons de donner à la fréquence maxima le nom de fréquence 
critique, pour indiquer précisément que, à une fréquence donnée, 
le rythme est remplacé brusquement par les trémulations tbe 
laires. On peut facilement déterminer la fréquence critique des 
ventricules et des oreïllettes chez les animaux en excitant le cœur 
in Su par un courant induit de plus en plus fort. La fréquence 
augmente peu à peu et atteint finalement la fréquence critique. 
Battelli (1900) avait donné les valeurs de la fréquence critique 
pour les oreillettes et les ventricules de plusieurs espèces animales. 


| 


524 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
————_———_—_—_——_—_—p—p 


On peut suivre encore mieux, comme nous l'avons fait, ces accé- 


lérations de la fréquence, en excitant par un courant induit de 


plus en plus fort le cœur isolé, soumis à la circulation artificielle, 
et dont on ralentit considérablement le nombre des battements, 
en diminuant la pression du liquide de perfusion. Nous avons 
trouvé dans ces conditions aussi, des chiffres qui se rapprochent 
de ceux trouvés pour le cœur in situ : par exemple chez le Cobaye 
550 battements environ pour les oreillettes, et 320 environ pour 
les. ventricules. DD 

Or, quel est le facteur qui règle la fréquence critique? Il est 
facile de constater que c'est la durée de la systole auriculaire pour 
les oreillettes et de la systole ventriculaire pour les ventricules. 
Ainsi, la durée de la systole auriculaire chez le Chien est de 
0,10 Seconde, ce qui permet une fréquence critique de 600 con- 
tractions environ par minute pour les oreillettes. On retrouve ce 
chiffre de 600 contractions par l’expérience directe, lorsque les 
battements des ventricules sont abolis. La durée de la systole 
ventriculaire chez le Chien est de 0,25 seconde, ce qui permet 


une fréquence critique de 240 pulsations ventriculaires, chiffre 


vérifié, de même, directement par l'expérience. 


Comment expliquer le passage de la fréquence critique aux 
trémulations. Il est facile de comprendre que, aussi longtemps 


que la fréquence critique n'est pas dépassée, l'excitation partie 


d'un centre (le point d'application des électrodes par exemple), 

trouve toutes les fibres cardiaques en phase diastolique, et toutes 
les fibres peuvent se contracter immédiatement (avec le temps 
perdu habituel il va sans dire). Mais si le nombre des excitations 
dépasse la fréquence critique, nous admettons que les stimuli ne 
trouvent pas toutes les fibres dans un même état de conductibilité 
et d'excitabilité. Les unes déjà relâchées peuvent se contracter 
immédiatement ; d’autres sont encore dans un état réfractaire et 
ne répondent pas à l'excitation partant du centre, ou se contrac- 
tent avec retard. Et on peut faire les mêmes remarques pour la 
conductibilité. Les stimuli interfèrent : l'excitation peut suivre 
une marche rétrograde et aller frapper une fibre qui, n'ayant pas 
répondu au stimulus partant du centre, avait eu le temps de se 
reposer. La sommation de ces excitations multiples peut aussi 
jouer un rôle. Il s'établit ainsi rapidement un dyssynchronisme 
* dans la contraction des différents faisceaux de fibres, c est -à-dire 
l'état des trémulations fibrillaires. 


Un courant électrique industriel traversant le cœur avec une 


densité suffisante fait cesser les trémulations fibrillaires en pla- 
çant le cœur en contraction tonique intermédiaire. À la rupture 
du courant, si l’excitation part d'un seul centre, elle trouve toutes 


à 


SÉANCE pu ll MARS D29 


les fibres dans le même état et les contractions rythmiques se 
rétablissent. 
(Laboratoire de physiologie de l'Université de Genève). 


PROPRIÉTÉS DE LA NEUROVACCINE 


par C. Levaprri et S. Nicorau. 


Nous désirons exposer dans cette note les résultats de nOS ex- 

périences concernant 
I. Le degré de virulence de la neurovaccine (1) ; 
II. La durée de sa conservation ; 

III. Les rapports entre ses affinités cutanées et cérébales. 

I. Afin d'établir le degré de la virulence du virus cérébral de 
passage (virus fixe), nous avons préparé des dilutions, rigoureu- 
sement titrées, de cerveau conservé 24 heures à la glacière. Ges 
 dilutions ont été inoculées soit sur la peau préalablement épilée 
et rasée, soit dans l’encéphale (Lapins). 

_ Expérience I. Essai fait le 1° novembre :g21, soit après six 
mois de passages exclusivement cérébraux. Inoculation cutanée 
de dilutions au 5°, au 50°, au 100° et au 1000°. Belle éruption vac- 
cinale presque confluente, quel que soit le titre de la dilution 
employée. Activité du virus : au moins à 1/1000°. 

_ Expérience II. Essai fait le 18 janvier 1922, soit après huit mois 
de passages exclusivement cérébraux. Dilutions au 10°, au 100°, 
au boo°, au 1.000°, au 5.000° et au 10.000°; inoculation cutanée. 
Toutes les dilutions ont provoqué, se le 3° jour, une éruption 
vaccinale presque confluente (4 à 5 pustules par emq., avec la 
dilution au 10.000). Activité du virus : au moins ue 

Expérience II. Essai fait le 8 février, soit après g mois de pas- 
_sages exclusivement cérébraux. Nous nous sommes servi de dilu- 
tions au 50.000° et au 100.000°, dont nous avons apprécié la viru- 
lence, tant pour le revêtement cutané, que pour le cerveau. Le 


\ Lapin 72-oc reçoit, par voie cérébrale, 0,2 c.c. de la dilution au 


 Bo.ooo*; la même dilution est inoculée à la peau du Lapin 3-B. 
Ce dernier fait, le 4° jour, une belle éruption de pustules isolées, 
mais très rapprochées l’une de l’autre ; le Lapin 72-oc meurt le 
7° Jour, avec des lésions vaccinales de l’encéphale. La dilution au 
100.000° est inoculée dans le cerveau du Lapin 75-oc (0,2 c. c.) 
et sur la peau du Lapin 3-B. Ce dernier montre trois pustules 


cutanées ; le Lapin 55-oc succombe le -° jour, avec des lésions 


(x) Levaditi et Nicolau. C. R. de l’Acad. des Sciences, 1929, t. 174, p. 249. 


526 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


vaccinales des méninges. Son cerveau, inoculé par voie cutanée. 1 
au Lapin 36-B, engendre une belle éruption vaccinale confluente. 
Activité pour le cerveau : 1/100.000. Activité pour la peau : 
1/0.000 à 100.000 (activité faible). . 

Ces expériences montrent qu'après neuf mois de passages ex- 
clusivement cérébraux, la neurovaccine offre une activité pa- 
thogène des plus marquées, tant pour la peau (1/50.000) que pour 

le cerveau (au moins dose 000). Le virus semble plus virulent 
pour le névraxe que pour le revêtement cutané. 


IT. Depuis le 6 mars 192r, à l'occasion de chaque passage céré- 
bral, un fragment d'encéphale était placé dans la glycérine et 
conservé à la glacière. Le 8 février 1922, nous avons éprouvé Ja: 
noi pour le cerveau et la peau. de 4 de ces fragments. 

° Fragment conservé 205 Jours : inoculation à la peau du 
DR 30-oc : 12 pustules. Injection de 0,2 c. c. dans le cerveau 
du Lapin 25-oc : mort de l’animal le 12° jour. Son cerveau, ino- 
culé sur la peau du Lapin &8r-0, provoque l'apparition de 12 pus- 
nes 
: >° Fragment conservé 158 jours : inoculation à la peau du 
na api DE -oc; éruption confluente le 5° jour. Injection dans le 
cerveau du Lapin 32-oc : mort de l’animal le 7° jour. Son cerveau, 
inoculé sur la peau du Lapin 71-oc, provoque, le 3° jour, une 
‘éruption vaccinale confluente. 
3° Fragment conservé 92 jours : inoculation sur la peau du 
Lapin 29-oc : 16 pustules. Injection dans le cerveau du Lapin 
27-06; mort de l’animal le 0° jour. 
4° Fragment conservé 29 jours : inoculation sur la peau du 
Lapin 28-oc ; éruption confluente le 3° jour: 
Injection dans le cerveau du Lapin 3r-oc : mort de l'animal le 
8° jour. 
De Ces expériences prouvent que la neurovaccine conservée dans 
se la glycérine, à la glacière, garde sa virulence, tant pour la peau 
que pour le cerveau, au moins pendant 205 jours. 


IT. La neurovaccine, inoculée à la peau du Lapin, engendre 

une éruption vaccinale, le plus souvent intense et confluente. 

Repris sur la peau, le virus continue-t-il à être actif en injection 
intracérébrale? En d’autres termes, la culture de la neurovaccine 

Lo sur le revêtement cutané lui fait-elle perdre ses affinités neuro- 
tropes? L'expérience n’est pas facile à réaliser chez le Lapin ; en 
effet, l’'éruption cutanée s’infecte secondairement et la pulpe, 
nn recueillie sur la peau, puis inoculée dans le cerveau d’autres La- 
# pins neufs, les tue par méningite microbienne. Nous avons évité 
| cet inconvénient en aseptisant (iode, alcool, éther), la peau de 
4 l'animal, avant l’inoculation de la neurovaccine, et en maintenant 


SÉANCE DU 11 MARS 527 


stérile le champ opératoire, au moyen d'un pansement à demeure. 

Expérience. Le Lapin r-D est inoculé sur la peau comme il vient 
d'être dit ci-dessus. Le pansement est enlevé le 4° jour ; belle 
éruption vaccinale. On recueille aseptiquement la pulpe et on 
l'injecte dans le cerveau des Lapins 79-o et 77-0. Ce dernier meurt 
de méningite microbienne le 2° jour. Le Lapin 39-0 succombe le 
5° jour. Son cerveau est inoculé par voie cutanée au Lapin 48-B ; 
. celui-ci montre une éruption vaccinale confluente le 3° jour. 
M. Guérin qui, le premier, a eu l’idée de rechercher bles rapports 
entre l’affinité cutanée et cérébrale de notre neurovaccine, nous 
communique des résultats conformes aux précédents. Nous som- 
mes donc autorisés à conclure que la neurovaccine ne perd pas 
son affinité neurotrope après passage sur la peau du Lapin. 

Il n'em est pas de même lorsque le virus, adapté au cerveau du 
Lapin, a subi deux passages consécutifs sur le Veau, ainsi qu’il 
résulte des expériences faites par M. Guérin, à l'institut Pasteur 
de Lille, expériences qui seront relatées prochainement. 


SUR L'INTRADERMORÉACTION À LA DIPHTÉROTOXINE 
(RÉACTION DE SCHICK), 


par H. VixcenT, M. Prop et C. ZOELLER. 


Dans une publication antérieure (x), nous avons signalé les 
premiers résultats donnés par la recherche de l’intradermoréac- 


tion à la diphtérotoxine, dans une agglomération éprouvée par : 


la diphtérie. Sur 2.816 Hommes examinés, 1.344 ont eu une réac- 
tion positive, 1.472 une réaction négative. On doit toujours ranger 
parmi les cas positifs ceux dans lesquels la réaction est légère ou 
très légère. 

Toutefois, la réceptivité pour l'infection diphtérique n’est pas, 
d'après nos constatations, la même pour les sujets à R+ forte et 
pour ceux à À +faible. Elle diffère suivant l'intensité de, la réac- 
tion. Sur les 1.344 Hommes à R +, 728 ont eu une réaction intra- 
dermique forte ét 616 ont eu une réaction faible. Or, les premiers 
ont présenté 24 cas de diphtérie, soit 32,9 cas p. 1.000 et les 
seconds 12 cas de diphtérie, soit 19,4 cas p. 1.000. D'une manière 
générale, dans la collectivité qui a fait l’objet de cette recherche, 
la proportion des réactions positives a été à celle des réactions né- 


(x) H. Vincent, M. Pilod et C. Zoeller. La prophylaxie de la diphtérie, les 
porteurs de germes et la réaction de Schick. Congrès français de médecine, 
Strasbourg, 1921. 


528 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


gatives comme 47,6 est à 52,4, c'est-à-dire que la proportion des 


sujets réceptifs pour la diphtérie est, à l’âge du soldat (20 à 22 


ans) et dans les conditions de lieu et d’origine envisagées, un peu: 


moins grande que celle des sujets réceptifs. 
Quelle a été la valeur de la signification de l’intradermo-réac- 
tion à la diphtéro-toxine dans la recherche que nous avons faite? 


Les sujets à réaction positive ont eu 36 cas de diphtérie, soit 


26,78 p. 1.000. Les sujets à réaction négative (non réceptifs, en 
principe) ont eu 4 cas de diphtérie bénigne : leur proportion est 
de 2,71 p. 1.000. Bien qu’elle soit faible, celle-ci n’est pas tout 
à fait en rapport avec les résultats publiés par W. EH. Park, Zin- 
gher et Serota, Howal, Armand-Delille et P. L. Marie, Lereboul- 
let, etc., lesquels tendent à accorder à la réaction de Schick une 
signification à peu près constante d’immunité contre la diphtérie. 

En réalité, il n'est pas invraisemblable que la réaction précé- 
dente obéisse aux lois de l’immunité naturelle ou acquise. Celle-ci 
peut, pour certaines infections, subir des oscillations à la faveur 
de certaines conditions bien connues. Mais il convient aussi de 
faire remarquer que, lorsqu'une angine banale — staphylo- 
coccique par exemple — survient chez un porteur de Bacilles (ré- 
cent ou ancien) à intradermoréaction négative, l’'ensemencement 
du mucus rhino-pharyngé donne une culture de Bacilles de Lôf- 
fler. Il devient, dès lors, difficile de dire si ce dernier est bien 
l’agent causal de l’angine ou s’il est plus simplement le compa- 
gnon indifférent du facteur véritable de l'infection, le Staphylo- 
coque dans l'exemple choisi. Il nous a paru que ce problème 
méritait d'être posé. 


} C 


{ 
#h 


. SÉANCE DU 11 MARS 529 


LE RÉFLEXE LINGUO-MAXILLAIRE, 


par Henry Carpor et Henri LAUGIER. 

L'étude des réflexes est un des moyens qui permettent de 
suivre pas à pas les progrès de l’anesthésie. Les réflexes les plus 
couramment utilisés sont le réflexe patellaire et surtout le réflexe 
oculo-palpébral. Dastre, d’autre part, a signalé un réflexe spécial, 
le réflexe labio-mentonnier et qui consiste en ceci : chez le Chien, 
lorsque l’on touche légèrement la gencive supérieure au-dessus 
des incisives, on voit la lèvre inférieure se relever comme pour 
venir recouvrir les incisives inférieures. Ce réflexe présente l’inté- 
rêt suivant, c’est qu'il disparaît dans l’anesthésie notablement plus 
tard que le réflexe patellaire et le réflexe oculopalpébral. C’est 
pourquoi Dastre l'a appelé « ultimum reflex ». Sa disparition 
indique uné anesthésie plus profonde que la disparition des deux 
autres. 

Au cours de recherches que nous effectuons sur l’anesthésie, 
nous avons mis en évidence un nouveau réflexe localisé, qui ne 
nous paraît pas avoir été décrit et qui, par sa netteté d’une part, 
par ses caractères, d’autre part, présente un intérêt tout spécial. 


Nous l’appellerons le réflexe linguo-marillaire. Il consiste en ceci : 


lorsque l’on pince vivement et énergiquement le bord de la lan- 
gue, particulièrement dans la région de la pointe, on voit se pro- 
duire un mouvement généralement très ample, assez brusque 
 d’abaissement de la mâchoire inférieure, phénomène d’une ex- 
trême netteté. Naturellement, il est très difficile de faire cette 
. expérience sur un Chien sans aucune anesthésie. Le mieux, pour 
observer le réflexe avec facilité, est d’expérimenter sur des Chiens 
ayant subi une morphinisation préalable (x cgr. par kgr.). Dans 
_ ces conditions, le réflexe est très ample et très beau. Sur les vingt 

Chiens examinés il n’a jamais manqué. Au cours de l’anesthésie 

chloroformique, il s’atténue progressivement, puis disparaît com- 
_ plètement quand le sommeil est profond. Sa disparition est tar- 
. dive ; elle est notablement postérieure à la disparition du réflexe 
… labio-mentonnier de Dastre. Le réflexe de Dastre se trouve ainsi 
. dépossédé du titre d’« ultimum reflex », titre qui passe tempo- 
rairement au moins, au réflexe linguo- -maxillaire, 

Le réflexe linguo- be existe chez le Chien nouveau-né, 
nous l’avons observé, avec plus de difficultés certes, mais sans 
… ambiguité possible chez de jeunes Chiens âgés de r jour seulement 
« et légèrement anesthésiés. Il existe aussi chez le Lapin. 

« Ce réflexe peut être provoqué électriquement par des chocs 
d’induction appliqués sur la pointe de la langue. Sa mise en jeu 


530 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


—— 


par l’électricité présente des caractères intéressants ; on sait que 
les réflexes médullaires ont un fonctionnement itératif (L. La- 
picque), c'est-à-dire que, sauf dans des cas très particuliers, il est 
généralement impossible de les mettre en jeu autrement que par 
des excitations électriques répétées (sommation). Au contraire, le 
réflexe linguo-maxillaire peut être déclenché par une seule exci- 
tation portée sur la pointe de la langue. Ayant constaté ce fait, 
nous avons essayé de provoquer le réflexe de Dastre et le réflexe 
oculo-palpébral par des excitations uniques et nous y avons réussi. 
Ï1 y a donc là tout un groupe de réflexes qui fonctionnent sur une 
sollicitation électrique unique, et dont l'étude précise au point 
de vue des caractéristiques de l’excitabilité sera faite ultérieure- 
ment. “a 

Il y a lieu de penser que ce réflexe existe chez l'Homme et que 
son étude pourrait rendre des services au cours de l’anesthésie et, 
peut-être, pour le diagnostic clinique. 


(Laboratoire de physiologie de l'Institut de pénenenee biologiques 


de Sèvres). 


ES LIQUI FIXATEURS ET TI B \ MYÉLINE, 
LES LIQUIDES FIXATEURS ET LES FIBRES NERVEUSES À MYÉLINE 
par À. LIACRE. 


L'action des liquides dits fixateurs sur les tissus a souvent été 
discutée. Parmi les expérimentateurs qui ont étudié leur mode 
d'action, certains, comme: Fischer, Schwarz, Bütschli, lanosik, 
ont fait agir les fixateurs sur certains constituants de l'organisme 
relativement simples, tels que la serum albumine, l’ovoalbumine, 
l'acide nucléinique, etc. D’autres, au contraire, comme À. Pettit et 
Girard, ont étudié l’action progressive des fixateurs sur des cel- 
lules vivantes. Dans les deux cas, les objets soumis à l’action des 
fixateurs ont été profondément modifiés dans leur aspect. Aussi 
Fischer a-t-il cru pouvoir affirmer que les fixateurs sont sans va- 
leur. Sans doute, Fischer a été critiqué, . en particulier par Rhum- 
bler, Henneguy et Bolles Lee : il est certain qu'il est impossible 
de conclure de ce qu’il a observé sur des substances assez simples 
à ce qui se passe au sein d’un complexe tel que le protoplasme. 


Les expériences de A. Pettit et Girard ne sont pas passibles des 


mêmes critiques. Mais on peut leur objecter qu'ils n'ont pas em- 
ployé les fixateurs comme ils doivent l'être, c’est-à-dire d’une 
façon massive et brusque. 


De fait, les histologistes savent qu'on doit observer certaines 
précautions dans l'emploi des fixateurs : ils ont em conséquence 


Rd ne 


SÉANCE DU 11 Mars 531 


—_—_—,  —  —— — — " "  "—"——"—"""—"———_—_— —————"—"——————————————….…"…"…"…"…"…"…"…"…"’”"’————_—— … …’ 


| réglé avec minutie les conditions de cet emploi et il semble que, 
ainsi précisée et délimitée, la technique de la fixation, si elle 
donne lieu, en cas d'erreur de méthode, à la production de cer- 
tains artefacts, permet, à coup sûr, si elle est bien appliquée, une 
étude minutieuse des faits de structure conservés par le fixateur 
approprié. En somme, la valeur des fixateurs ne semble pas être 
mise en doute par les histologistes. 

Suivant le conseil de M. L. Lapicque et de M. R. Legendre, je 
me suis attaché à l'étude de Rs des fixateurs sur la fibre 
nerveuse à myéline. 

A. Dans une première série d'examens, j'ai observé l’action des 
fixateurs courants en les faisant agir d’une façon progressive, les 
ajoutant goutte à goutte, entre lame et lamelle, évitant que celle-ci 
ne pèse sur la fibre et notant toutes les deux ou trois minutes les 

. modifications que je dessinais à la chambre claire. Ces examens 
ont été pratiqués sur les nerfs de Grenouille : nerfs dissociés, nerfs 
non dissociés et nerfs ayant conservé leurs connexions norma- 
les (x). 

B. Dans une deuxième série d'examens, j'ai procédé à la fixa- 
tion suivant les méthodes classiques, avec les fixateurs précédem- 
ment employés, et observé seulement le stade final. Ces examens 
ont porté sur des nerfs non dissociés et sur des nerfs dissociés soit 
avant fixation, dans un liquide physiologique, soit après fixation. 

Voici les conclusions auxquelles je suis parvenu : 

1° Quelles que soient les conditions dans lesquelles on les em- 
ploie, tous les fixateurs modifient l'aspect des fibres nerveuses à 
myéline. Les détails des déformations dont elles sont le siège 
varient et sont trop complexes pour pouvoir faire ici l'objet d’une 
description précise. Mais, pour un fixateur donné, les déforma- 
tions ont toujours le même aspect d'ensemble. Presque toujours, 
les modifications sont profondes. L’acide osmique, le liquide 

… osmio-chromique employé dans la méthode de Marchi, et le Mül- 
ler, sont les fixateurs qui provoquent les oi en les moins 
. importantes. 

2° Les résultats sont les mêmes soit en traitant les fibres ner- 

veuses ou les nerfs comme le veut la technique histologique, soit 
en les soumettant à l’action progressive, goutte à goutte, du fixa- 
teur. Il y à là une contradiction formelle avec la conception qui 

. fait loi en histologie. Cette conception veut que la masse du fixa- 

… teur soit considérable par rapport à celle de l’objet qu'on y plonge 

et que l'immersion soit rapide. D’ailleurs, il semble difficile d’ad 

. mettre que les fixateurs sidèrent en quelque sorte les éléments 

cellulaires. Dans les deux cas interviennent les lois de la diffusion 


D'Or Legendre. C. R. de la Soc. de biol., 14 ren. 1914. 
4 
de 


(SL 
ü9 
(NS) 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


des liquides. Quelle que soit la concentration en sels des liquides, 
le phénomène de la diffusion peut être assez rapide, il ne sera \ 
jamais instantané. | ‘200 

3° Les déformations observées sont toujours considérables, ( 
sauf dans le cas des fixateurs indiqués au $ 1° où elles sont cepen- M 
dant évidentes. La myéline est toujours plus épaïsse qu’à l’état 
frais. Le cylindre axe est complètement modifié. 

4° Bien que les déformations observées soient toujours consi- 
dérables, l’action du xylol, après passage de la série des alcools 
progressifs, les modifie profondément et les ramène toujours à un 
seul et même type de déformation. Presque instantanément, on 
obtient une figure qui rappelle le schéma classique : myéline très 
large, cylindre-axe étroit, schéma inexact comme on le sait. De 
plus, l’amoncellement = hadiune des détails de déformation 
disparaît immédiatement pour faire place à une figure réfrin- 
gente, et qui semble être d’une seule coulée. 

[Il est permis, dans ces conditions, de douter de la valeur de ce 
qu’on appelle la fixation, au moins en ce qui concerne les fibres 
nerveuses à myéline, et il semble que les obsérvations précédentes 
échappent aux critiques adressées à Fischer et à celles que l’on 
pourrait adresser à À. Pettit et Girard. 


Du MÉCANISME DE L'INFECTION CHOLÉRIQUE ET DE LA VACCINATION 
CONTRE LE CHOLÉRA PAR VOIE BUCCALE. 


Note de S. Masai, présentée par F. MEsnir. 4 


Le Cobaye auquel on inocule une dose mortelle de Vibrions 
cholériques dans le péritoine ou sous la peau meurt en présentant 
des phénomènes de péritonite ou de septicémie généralisée. 

Lorsqu'on étudie de plus près le mécanisme de l'infection’ en 
pareil cas, on constate qu'il est tout autre que ce que l’on croit 
habituellement. Pour s’en assurer, on n’a qu'à examiner tous les 
organes de l’animal, soit aussitôt après la mort, soit au cours de 
l'infection, en sacrifiant les anfmaux à différents moments de la M 
maladie. 1 

Voici à titre d'illustration deux exemples A 4 là 

Cobaye n° 80, 4oo gr. Le 16 mars, à 6 heures du soir, il a 
dans le péritoine, 1/40 de culture sur gélose de Nibrions cholé- 
riques. Le 17 mars, l’animal meurt à 5 heures de l’après-midi. © M 

Ensemencements : Péritoine : stérile ; sang, bile, urine : sté- 
riles ; contenu de l'intestin grêle, prélevé à différents niveaux : … 
nombreuses colonies de Vibrions cholériques et colonies très rares 


SÉANCE DU 11 MARS 533 


de B. coli ; contenu du gros intestin : nombreuses colonies de 


Vibrions cholériques et de B. coli. 
Cobaye n°95, 390 gr. Le 30 mars, à 8 heures du matin, il reçoit, 


’ Sous la peau, une culture sur gélose de Vibrions Cholériques. Mort 


à 7 heures du soir. ! | 

Ensemencements : Sérosité sous-cutanée : culture pure de Vi- 
brions ; sang, bile, liquide péritonéal : stériles ; contenu de l’in- 
testin grèle à différents niveaux : nombreuses colonies de Vi- 
brions ; contenu du cæcum et du gros intestin : nombreuses co- 
lonies et colonies clairsemées de B. coli. 

Des expériences faites en série, dans l’ordre d'idées indiqué, 
montrent que les Vibrions inoculés dans le péritoine passent rapi- 
dement dans le sang, si bien que, dans les dix premières heures, 
on en trouve aussi bien dans la circulation générale, que dans la 
cavité péritonéale. Du sang, les Vibrions passent dans l'intestin 
d'où ils s'éliminent au niveau du jéjunum, de l’iléon et du cæcum; 
là, on constate leur présence pendant ne jours, alors qu'on n'en 
trouve plus ni dans le sang, ni dans la bile, ni dans l’urine. Ces 
expériences montrent, de plus, que les Vibrions inoculés sous la 
peau restent dans le tissu cellulaire quelques heures ; de là, ils 
se dirigent vers la muqueuse intestinale où l’on peut révéler leur 
présence déjà six heures après l’inoculatin sous-cutanée. Le mode 
de répartition des Vibrions est à peu près le même dans le cas où 
le virus, au lieu d’être injecté dans le péritoine ou sous la peau, 
est inoculé directement dans le torrent circulatoire. 

Quelle que soit donc la porte d'entrée des Vibrions, leur itiné- 


raire à travers l'organisme ne varie guère : cette attraction élec- 
tive vers la muqueuse intestinale, qui avait été si clairement mise 
en lumière par les recherches de Besredka en ce qui concerne le 
Bacille de la dysenterie et les Bacilles du groupe typho-paraty- 
phique, se retrouve avec tous ses caractères pour le Vibrion cholé- 
rique. Les animaux de laboratoire ont beau recevoir, par voie 


buccale, des Vibrions cholériques vivants, même en quantité 


énorme, ils n'y réagissent d'aucune façon. Il en est tout autre- 


ment des animaux ayant subi une eo préalable par 


ingestion de bile. 
T1 ressort de nos expériences que, chez le Lapin ainsi sensibilisé, 


l'administration de virus cholérique par voie buccale s’accom- 


pagne de production d'anticorps, notamment d'agglutinines. 
L'apparition des agglutinines chez des Lapins préparés par la bile 
s’observe aussi bien lors de l’administration des Vibrions tués 
que des Vibrions vivants. Par contre, on chercherait vainement, 
chez ces Lapins, des substances préventives : même après l'in- 
gestion répétée de doses massives de Vibrions, morts ou vivants, 


34 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
\ 


leur sérum se montre dénué de toutes nee préventives, ou 
anti-infectieuses. 

Cette absence d'anticorps dans le sérum, que l’on a l'habitude 
de considérer comme l’eXpression de l’immunité de l’animal, 
n'empêche cependant pas ce dernier d'être immun. Les expérien- 
ces montrent, en effet, que le Lapin qui a ingéré, après sensibili- 
sätion préalable, du virus cholérique, survit à l’inoculation intra- 
veineuse d'une dose sûrement mortelle de Vibrions vivants. Ce 
Lapin est donc activement vacciné, bien que dépourvu d’anti- 
corps préventifs. Tout porte à croire que cette immunité vis-à- 
vis du choléra, tout comme l’immunité vis-à-vis de la dysenterie 
et des états typhoïdes, est de nature locale, intestinale. 


(Institut Pasteur). 


ERRATUM. 


NoTE DE J. Roskam. 


T. LXXXVI, p. 298, ligne ro, au lieu de purpurines, lire pur- 


puriques ; ligne 23, au lieu de j'envisagerai, lire j'envisageai : 
ligne 24, au lieu de coagulation, lire coagulabilité. 
Idem, p. 299, ligne 30, au lieu de capillarité, lire capillarite. 


es a Ce on à 


CE le ed og tp nu ne 


(84) 585 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


SÉANCE DÙ 7 MARS 1929 


SOMMAIRE 
Dezmas-Marsazer (P.) : Sur Mauriac (P.) et SERVANTIE (L.) : 
l'importance de la pression Recherch-s sur le pouvoir glyco- 
moyenne dynamique ou pression lytique des organes.. .. ...... 48 
efficsce intra-pleurale au cours Pacmon (V.) et FaBre (R.) : La 
du pneumothorax artificiel ou position du dicrotisme sur les 
spontané et sa mesure par le ma- oscillogrammes aux différents 
nomètre compensateur de Marey. 43 | degrés "de contre-pression .. ... (2: 
Dopez (P.) : Sur les variations Pacxon (V.) et PETITEAU (C. ) : 
de forme de la courbe ergogra- Sur la non spécificité du carac- 
phique avec l’entraînement dans tère bifide de la secousse réflexe 
les ergogrammes en série...... HoMlapatellanress eee enr ANSE TN 38 
Durrévoy (J.): Les cellules PoRTMANN (G.) : Architecture 
polynucléées des mycorhizes de de la columelle du limaçon 
Chätaremrers te. Lie ur LEON NO ER EE ER EN Ale MEANS A pt 35 
LEuRET (E.), AuMonT (G.) et RUBENTHALER : Présentation 
Decmas-MARsALET (P.) : Sur un d’un grand appareil de projec- 
nouvel appareil de pneumothorax tion et de photographie......., 37 


AVANT OO SEE ARE RE Rte 5o 


Présidence de M. Sauvageau. 


LES CELLULES POLYNUCLÉÉES DES MYCORHIZES DE CHATAIGNIERS; 
par JEAN DUFRÉNOY. 


Au cours de sa croissance normale, la cellule de beaucoup de 
plantes supérieures peut, entre la phase d'activité méristéma- 
tique et celle de croissance maximum, demeurer multinucléé< 
pendant une phase généralement très courte, mais parfois prolon- 


gée pendant toute la période de croïssance et capable de persister 
chez les tissus âgés (x). 


(x) A. Arber et Beer : Multinucleate cells in vegetative tissues. Pr. roy. Soc., 
V. 9x, London :919 ; Multinucleate cells. J. roy. microsc. Soc., pp. 23-371, 18 fé- 


- vrier 1920 ; Binucleate phase in the Plant-cell, ibid., pp. 1-27. 


536 | RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (32) 


La cellule possède plusieurs noyaux au moment où le cyto- 
plasme a perdu, temporairement ou définitivement, le pouvoir 
de se diviser, tandis que le noyau conserve ce pouvoir. Certaines 


re 


K 
- 


Le GAuE teme-2r 
Fic. 1. — Coupe transversale. 
0 . 
Mycorhizes blanches floconneuses, de jeune Châtaignier malade de l’encre, 


terminant des racines adventives d’une grosse racine superficielle. (Tranchée 
de la route de Cransac, Aveyron, 16 décembre 1921). 


concentrations du milieu inhibent les divisions cytoplasmiques 
sans arrêter les divisions nucléaires (Loeb); l'infection parasitaire 
peut réaliser ces conditions. 

Les Champignons mycorhiziens, qui infectent des racines 


jeunes, méristématiques, inhibent leur croissance terminale, et: 
provoquent, en les encadrant de « palmettes » (Mangin), l'hyper- 


(33) ; SÉANCE DU 7 MARS 037 


trophie des cellules de l’assise pilifère. Leur action semble entra- 
ver la division cellulaire : les mycorhizes ectotrophiques acquiè- 
rent rarement une structure secondaire, leur vie est limitée à quel- 
ques mois (développées en été, elles meurent au printemps) (1). 


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Fic. 2. — Coupe transversale. 


La division nucléaire, très probablement caryocinétique, s’ar- 


_rête plus tard que la division cellulaire, car, dans les cellules de 


l'assise pilifère, du parenchyme cortical, de l’endoderme et du 
péricycle, le noyau unique reste la règle, la présence de deux 
noyaux est fréquente, celle de trois ou quatre noyaux peut s'ob- 
server. Le noyau, lorsqu'il reste indivis, devient très grand dans 
les cellules hypertrophiées ; chez les cellules polynucléées, les dif- 


- () L: Mangin. Structure des Myÿcorhizes. C. R. de l’Acad. des sc.., mars 1898. 
Ducomet. Maladies du Châtaignier. Ann. éc. agr. Rennes, t. III, p. 25, r909. 


.Mc. Dougall. On the Myÿcorhiza of forest trees. Am. Jour. Bot., t. I, p. 66, 1914. 


© 


Brococre. CoMpres RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 7 


AE 


538 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX | (84) 


férents noyaux sont volumineux, et la masse nucléaire totale 
devient considérable (r). 


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Fic. 3, — Coupe iongitudinale vers l’extrémité. 

h. hyphes du Champignon, formant gaîne autour de la racine ; m.r. lames 
mycéliennes pénétrant entre les cellules (s) de l’assise pilifère ; p. filaments 
mycéliens ramifiés en palmette entre les cellules ; ch. noyau du Champignon ; 

N. noyau des cellules hypertrophiées de l’assise pilifère (colorable en gris par. 
le Pappenheim) ; No. noyau (colorable en bleu par le Pappenheim) des cel- 
lules endodermiques ; n. nucléole ; k. cellules non hypertrophiées et entou- 
rées de filaments mycéliens ; æ. bois ; ph. liber : c. cellules de la coiffe. 


RÉ En ne ne EL ce 


POS IE NT RE NS de 


(Laboratoire de pathologie végétale de Brive). 


(1) Shibata a décrit des cellules polynucléées dans les tubercules causés par 
les mycorhizes endotrophes des Podocarpus (Jahr. für wiss. Bot., v. 37, 
p. 643, 1902) mais Arzbcrger ne les a pas retrouvées ; il a vu le noyau s’hyper-x » 


a 


h 


. (35) SÉANCE DU Ÿ MARS 939 


ARCHITECTURE DE LA COLUMELLE, DU LIMAÇON HUMAIN, 


par GEORGES PORTMANN. 


L'étude des limaçons humains normaux faite à l’aide de coupes 
en séries dans différents plans, nous a permis de constater quel- 
nu. particularités anatomiques intéressantes. 

° La columelle se présente, chez l'Homme, sous la forme d'une 
véritable éponge osseuse vasculaire et nerveuse, dont l’ensemble 
constitue un cône irrégulier à base légèrement cupuliforme, 
répondant au fond du conduit auditif interne. | 

2° La columelle osseuse est constituée par des trabécules plus 
ou moins fins délimitant entre eux des cellules d'assez vastes 
dimensions. L'ensemble rappelle l'aspect d’une dentelle, se pro- 
longeant parfois dans la base de la lame spirale ou dans les cloi- 
sons osseuses, séparant les tours de spire de la lame des contours. 
Les travées de l'éponge osseuse de la columelle paraissent organi- 
sées sur un plan architectural défini dont les détails feront l’objet 
de publications ultérieures. 

L'architecture de la columelle osseuse se réduit à trois systèmes 
principaux : système de la base, système central, système périphé- 
rique. a) Système de la base. Il est constitué par une lame de 
faible épaisseur perforée d’un certain nombre d'orifices, beau- 
coup plus nombreux dans la région médiane, destinés au passage 
des fibres du nerf cochléaire. Cette lame se présente comme une 
cupule à concavité tournée vers le conduit auditif interne. b) 
Système central. Les bractées osseuses prennent au centre de la 
columelle une disposition axiale de la base au sommet. Peu nom- 
breuses, elles paraissent noyées au milieu des fibres nerveuses de 
la branche cochléaire auxquelles elles servent de guide et de sou- 
tien. Elles ne sont nullement organisées en canaux, mais font 


songer aux mailles déliées d’une dentelle extrêmement fine. €) 


_ Système PERDUE, Il est formé par un os cellulaire à travées 
délicates délimitant ‘entre elles de vastes cellules. Celles-ci, de… 
forme irrégulière, constituent les deux tiers de la columelle envi- 
ron et se prolongent quelquefois entre les tours de spire de la 
lame des contours, en donnant à cette cloison osseuse l'aspect 
d’une poutrelle métallique de construction moderne: Dans ce sys- 
tème trabéculaire, une véritable rampe spirale continue sert de 
loge au ganglion de Corti. Les limites de la columelle, du côté de 
la lame des coatours sont, en certains endroits, constituées par 


trophier sans se diviser (Ann. Mo. Bot. Gard., p. 71, 1910). Magrou n'en figure 
pas (Symbiose et tubérisation. Ann. sc. nat., 1921). Ch. Rayner. Ann. bot., 


1915. 


940 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (36) 


une lame osseuse extrêmement fine et même par une simple lame 
conjonctive, passant en pont d’une travée osseuse à l’autre. 

3° Les vaisseaux artériels, veineux et gros capillaires sont très 
abondants dans la columelle. La plupart des cellules délimitées 
par les bractées osseuses que nous avons signalées plus haut, sont 
en effet, occupées par des vaisseaux dont la coupe dénote sur les 
préparations un calibre souvent considérable. Ce système vascu- 
laire, très développé, est surtout marqué dans la zone périphérique 
cellulaire où se trouve le ganglion de Corti et ses fibres afférentes 
et efférentes. 


€oupe très voisine de l’axe de la columelle d’un limaçon humain normal (Hom- 
me de 45 ans). ë 

Les massifs, travées ou bractées osseuses sont silhouettés en noir, — les parties 
conjonctives, épithéliales, nerveuses et vasculaires sont indiquées en pointillé. 


4° La richesse vasculaire de la columelle nous permet de consi- 
dérer que l’organe périphérique de l'audition présente la même 
disposition générale que dans les autres organes des sens : asso- 
ciation d'un riche réseau vasculaire et des éléments nerveux sen- 
soriels. 
(Laboratoire d'anatomie générale et d'histologie 
de la Faculté de Médecine). 


- 


(37) SÉANCE DU 7 MARS 541 


PRÉSENTATION D'UN GRAND APPAREIL DE PROJECTION 
À ET DE PHOTOGRAPHIE, 


par RUBENTHALER. 


Ce nouvel appareil, dont le rendement dépasse beaucoup ce qui 
a été obtenu jusqu'ici en épiscopie, projette sur un écran de 
2,50 x 3 m. des images ou planches des formats 30 x 4o, 24 x 30, 
18 x 24, 13 x 18, des objets en relief de différentes dimensions, os 
iliaque, bassin humain, crâne, squelette complet de la main et du 
pied, et d’autres spécialement choisis de manière à bien dégager 
certaines particularités de l'éclairage épiscopique, coquilles de 
Nautile, de Meléagrina, et autres Mollusques. Il montre notam- 
ment que le rendement de la projection épiscopique jugé sur 
l'écran, étant connue la puissance de l’appareil (2.000 watts) est 
subordonné, en grande partie, au pouvoir émissif propre des 
objets projetés. Les objets blancs, os bien préparés, dissections 
de cerveau, images ou planches de livre sur papier blanc, bien 
contrastées, donnent des projections épiscopiques très lumineuses 
nettement visibles des bancs les plus reculés de l’amphithéâtre. 
La coquille de Nautile sciée est des plus suggestives ; du côté exté- 
rieur blanc et nacré par places, la projection est portée à son 
maximum d'éclat et de fort beau coup d'œil ; du côté intérieur, 
les loges de l’enroulement, quoique nettement distinctes et ren- 
dues avec une géométricité parfaite, paraissent relativement 
Sommbres. 7 \ 

En ce qui concerne la mise au point des divers plans des objets 
en relief, celle-ci ne saurait être simultanément assurée par les 


objectifs les plus pénétrants qu'avec des objets de petit volume. 


Pour les grandes pièces, la présentation à la main doit venir en 
aide à l’objectif. Habilement exécutée, c'est-à-dire de manière à 
relever les creux et à abaisser les saillants, cette présentation per- 
met de projeter de grandes pièces anatomiques avec la mise au 


point parfaite de certains détails sans que l’ensemble cesse d’être 


reconnaissable. | 1 
Un autre point très important des projections épiscopiques est 


la question de l’échaufffement des objets projetés qui ne doit pas 


aller jusqu'à gêner l’opérateur et compromettre la conservation 


intacte des objets et papiers. Si donc on se basait sur le rendement 


des objets de pouvoir émissif faible pour se laisser aller à augmen- 
ter le pouvoir éclairant de l'appareil jusqu’à pleine satisfaction pour 
ces objets, on courrait fatalement à un échauffement excessif. Cela 
posé, le constructeur de l’appareil présenté, tout en fixant le pou- 
voir éclairant maximum de cet appareil à 8.000 bougies, a réalisé 


542 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX . (38) 
e HN 


par ailleurs les conditions qui ont paru les plus favorables à un 
bon refroidissement de la lumière, hors toute complication de 
cuve à eau. Non seulement il a renoncé à la lampe à arc, qui 
chauffe toujours excessivement dans les forts ampérages néces- 


saires, mais il a réparti le débit de l'énergie lumineuse en trois. 


foyers, tous aussi éloignés que possible de la plateforme porte- 
objet. En outre, ces trois foyers, par leur dispositif propre de con- 
centration 2 croisent leurs feux sur les objets à éclairer, de 
manière à éteindre les ombres portées inévitables pour les objets 
en relief avec un foyer unique. La démonstration de ces faits est 
donnée séance tenante par la projection de la dissection d’un cer- 
veau entier montrant la disposition des ventricules. Cette pièce, 
projetée au sortir du bain d’alcool fort où elle est conservée, à 
peine égouttée, tolère le faisceau lumineux sans le moindre déga- 
gement de vapeurs. Elle s’illumine parfaitement jusque dans les 
anfractuosités des ventricules, sans échauffement perceptible. 
La démonstration se poursuit et se termine par le fonctionne- 
ment de l'accessoire diascopique de l'appareil : projection de 


coupes de tous les étages du système nerveux central et de clichés 


en noir et en couleur. 
Les pièces épiscopées, par le jeu d'un accessoire susceptible 
d'être ajouté à l’appareil, HE IEUS être photographiées. 


SUR LA NON SPÉCIFITÉ DU CARACTÈRE BIFIDE 
DE LA SECOUSSE RÉFLEXE PATELLAIRE, 


par V. Paco et C. Perret. 


Dans une note précédente (1), nous avons montré que la mé-* 


thode d'inscription optique mettait en évidence d’une façon déci- 
sive la ‘réalité physiologique du caractère bifide' de la secousse 
réflexe patellaire. 

S'agit-il maintenant d'un caractère ae propr. ement dit, 
comme on tend à l’admettre actuellement ? 

Un premier ordre de recherches nous a paru ao at 
indiqué pour répondre à cette question. Pour savoir dans quelle 
mesure le caractère bifide du myogramme consécutif au choc 
rotulien appartenait en propre ou non aux conditions d'activité 
motrice réflexe du muscle, nous avons systématiquement étudié 
les myogrammes de gonflement du quadriceps fémoral, -chez 


(x) Y. Pachon et C. Petiteau. Sur Ja rtaiité du caractère bifide de la secousse 
réflexe patellaire, Réunion biol. Bordeaux. 5 février r922. C. R. de la Soc. dé 
biol., 18 février 1922. 


D UT 


(39) 9 SÉANCE DU #4 MARS 54 


l'Homme et chez le Chien, dans le cas d'activité motrice directe 
provoquée par l'excitation électrique du muscle ou de son nerf 
moteur. | 
Chez l'Homme, notre technique à consisté à porter l'excitation 
faradique sur la cuisse du sujet, soit par le bouton même du myo- 
Jet; y 


j 


Fic. 1. — Homme : A. Gonflement du quadriceps par choc rotulien. — B. Gou- 
flement du même muscle par excitation électrique du point moteur du vaste 
externe. 


graphe, soit par une électrode exploratrice distincte, l’électrode 
indifférente étant placée en un point quelconque du corps : le 
gonflement musculaire était enregistré par la méthode myogra- 
phique ordinaire de Marev. Dans ces conditions, les secousses 
directes du quadriceps fémoral donnent des tracés nettement 
bifides, comparables en tous points au myogramme de gonfle- 
ment obtenu par choc rotulien (fig. 1). 


54% RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (40) 


Il convient toutefois que l'excitation soit portée dans la région 
des points moteurs des vastes interne ou externe. Si l’on excite 
en effet les masses musculaires sur la face antérieure de la cuisse 
au voisinage du point moteur du droit-antérieur, on recueille un 
tracé paraissant ne pas présenter toujours, à première vue, les 


Fic. . —- Chien : C. Gonflement du quadriceps crurai par choc patellaire. — 
D. Gonflement direct du même muscle par excitalion du nerf crural. 


accidents signalés. En réalité, à l'examen comparatif des courbes 
obtenues soit dans les régions indiquées, soit dans les positions 
intermédiaires, on s'aperçoit que les deux ondes, tantôt très dis- 
tinctes, tantôt moins nettes, existent presque toujours, seulement 
avec des variations telles qu'entre la courbe, vraiment unique 
exceptionnelle, et le tracé bifide net, on trouve tous les intermé- 
diaires possibles. 

Chez le Chien, après section de la peau, des aponévroses superfi- 


(41) ; SÉANCE DU 7 MARS 045 


cielles du tenseur du fascia-lata et du couturier, nous avons pu 
placer le myographe au contact même des fibres du quadriceps 
pendant que notre excitation, bipolaire dans ce cas, était portée 
sur le nerf crural ; dans ces conditions, le myogramme de gon- 
flement direct est encore superposable au tracé que fournit le 
choc patellaire (fig. 2); dans les deux cas, on y retrouve les acci- 
dents des oeunes d'activité directe ou réflexe du quadriceps 
de l'Homme. 

En résumé, le caractère bifide présenté par la secousse réflexe 
patellaire ne lui est pas spécifique et se retrouve dans les myo- 
srammes de gonflement du quadriceps fémoral provoqué par 
l'excitation électrique, agissant soit au niveau des points moteurs 
(Homme) soit sur le nerf moteur lui-même (Chien). 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). 


LA POSITION DU DICROTISME SUR LES OSCILLOGRAMME: 


AUX DIFFÉRENTS DEGRÉS DE CONTRE-PRESSION, 


par V. Pacuox et R. FABRE. 


Lorsqu'on analyse un diagramme oscillographique, c’est-à-dire 
le tracé des oscillations obtenues avec une capsule oscillographi- 
que à différents degrés de contre-pression, on constate que la 
forme des oscillations varie avec le niveau de la compression pneu- 
matique. Il ne saurait en être autrement étant donné le méca- 


_nisme varié de production de ces oscillations. Nous proposons — 


et cela par pure convention — d'appeler oscillogramme le tracé 
correspondant à une pulsation, diagramme oscillographique le 
tracé total (continu ou discontinu) des oscillations aux différentes 
contre-pressions, et courbe oscillographique la courbe construite 
en portant en ordonnées les grandeurs d'oscillations mesurées sur 


le diagramme oscillographique et en abcisses les: valeurs des 


contre-pressions. 

Nous étudierons, dans cette note, l’évolution de la position du 
dicrotisme au cours de la décompression de la manchette, Nous 
avons expérimenté sur schéma de circulation ou sur l'Homme 
dans les conditions ordinaires de l'exploration oscillométrique. 
Dans les deux cas, les diagrammes oscillographiques ont été obte- 
nus avec la capsule de Pachon-Boulitte après s'être assuré, au 
préalable, par l’épreuve de Donders, que la tension de repos de 
la membrane élastique produit le minimum de déformation 
d'onde. 


546 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (42) 


Si nous construisons, à l’aide du diagramme oscillographique 
la courbe oscillographique du sujet examiné (fig. r) et si, sur le” 
même graphique nous figurons par la ligne a bedefla position w 
du dicrotisme par rapport à la hauteur de l’oscillation, nous cons- 
tatons 5 phases successives dans l’évolution du dicrotisme au 
cours d’une décompression 
- 1% phase : a b. Niveau constant : le dicrotisme conserve. une 
situation fixe par rapport à la hauieur totale de l’oscillation. Cor- 
respond aux pulsations supra-maximales ou d’infundibulum. 


Froure 1. — Ligne pleine : Courbe oscillographique. — Ligne pointillée : Evo- 
lution du dicrotisme avec ses 5 phases correspondant aux divers moments de | 
la courbe osciliographique. | 
> phase : b c. Chute initiale : le dicrotisme est de plus en plus 

bas situé sur la ligne de descente de la pulsation. Son début cor- 

respond à l'entrée dans la zone des oscillations croissantes, c’est- : 
à-dire au critère de Max. 

3° phase : © d. Ascension progressive : la position, ou mieux la 
hauteur apparente du dicrotisme sur le tracé, s'élève rapidement 
jusqu à un maximum correspondant à à la pression efficace Pe. 

4° phase : de. Descente progressive : le dicrotisme se situe de 
plus en plus bas sur la pulsation .Correspond aux oscillations  … 
décroissantes. | 

5° phase : e f. Niveau constant : son début correspond à l'entrée | 
de la zone terminale et distincte des oscillations à pente propre, 
c'est-à-dire au critère de Mn. 

Une seule de ces phases, l’ascension du dicrotisme (phase € d) 

a été déjà signalée par Barré et Strohl (1), qui avaient fait du 

début de cette ascension le critère de Mxr. Nous croyons avoir 

montré ailleurs l’inexactitude de cette hypothèse (2). 

(1) -Barré et Strohl. Etude oe des méthodes générales de sphygemo- l 

manométrie. Presse médicale, 5 mars 1917. 
(2) R. Fabre. De la valeur comparée des méthodes palpatoire, auscultatoire 


et de l’oscillométrie pour la détermination de la tension artérielle maximum 
chez l’Homme. Thèse Het. 1920-21. 


(43) . SÉANCE pu 7 MARS à | 947 


Le mécanisme de ces variations de position du dicrotisme paraît 
être le suivant : tout d’abord le dicrotisme occupe sur les pulsa- 
tions supra-maximales une situation apparemment normale car 
les variations de pression au niveau de l'infundibulum ne sont 
autres que les pressions terminales au point considéré, c'est-à-dire 
les pressions latérales de la première collatérale supérieure. Dès 
que la contre-pression devient inférieure à Mx et que par consé- 
quent apparaissent les pulsations de décollement, l'amplitude du 
iracé oscillographique représente la somme de deux ondes : l'onde 
. propre d'infundibulum à laquelle va s'ajouter une onde de décol- 
lement de plus en plus grande. Aussi longtemps que la contre- 
pression restera comprise entre Mx et la valeur de pression cor- 
respondant au niveau du dicrotisme, l’oscillation résultante pré- 
sentera un dicrotisme de plus en plus bas situé, car c’est sa portion 
supra-dicrote seule qui grandit. Mais dès que le niveau de la 
contre-pression devient inférieur au niveau du dicrotisme, la posi- 
tion du dicrotisme s’élèvera sur le diagramme oscillographique, 
car l’oscillation grandit alors au dépens de sa portion infra-dicrote 
dont il passe une partie de plus en plus considérable et le dicro- 
tisme apparaît conséquemment de plus en plus haut situé. A 
partir du moment où la contre-pression devient inférieure à la 
pression efficace, le dicrotisme redescend sur le tracé, car dès lors, 
dans la phase des oscillations décroissantes l’accolement de l’ar- 
tère devient de moins en moins complet : le dicrotisme descend 
par suite du raccourcissement basal de l'amplitude et tend à occu- 
per sa position normale qu'il atteint au moment où l'artère ne 
présente plus que des pulsations de distension, c’est-à-dire à partir 
de Mn. à \ | 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de Médecine). 


SUR L'IMPORTANCE DE LA PRESSION MOYENNE DYNAMIQUE 
OU PRESSION EFFICACE INTRA-PLEURALE AU COURS DU PNEUMOTHORAX 
ARTIFICIEL OU SPONTANÉ 
ET SA MESURE PAR LE MANOMÈTRE COMPENSATEUR DE MAREY, 


_ par P. DELMASs-MARSALET. 


Tous les auteurs qui ont pratiqué le pneumothorax artificiel se 
sont préoccupés à juste titre, de connaître avec exactitude, la 
pression du gaz injecté dans la cavité pleurale. Cette pression est, 
en effet, de toute évidence, le seul critère qui puisse nous fixer sur 
le degré de compression exercé au niveau du poumon malade ou 


548 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (44) 


EE —————————Z 


des organes médiastinaux. Ce critère ne saurait être trouvé dans 
le volume d'air injecté, un même volume pouvant se montrer 
insuffisant dans le cas d’une plèvre libre ou dangereux dans le 
cas d’une plèvre cloisonnée. La radiographie elle-même est loin 
de fournir la solution du problème ; si l'interprétation de l’image 
donnée par un pneumothorax total, dans une plèvre non épaissie, 


est chose facile, il n’en est pas de même dans certains cas : il est 


en effet banal de rencontrer des images de pneumothorax qui sont 


absolument obscurcies par des épaississements pleuraux si impor- 


tants, que bien souvent l’on serait tenté de méconnaître la réalité 


CM 

L'EAU 

de 1, 

+70 
277 

fe 
L+7 
w + € 
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VOLUME DAIR EN CM. CUBE 


Courbe d’insufflation au cours d’un pneumothorax droit chez un Chien chlora- 


losé de 14,5 kgr. 


* 


du pneumothorax lui-même. Comment juger, dans ces condi- 
tions, du degré de collapsus d'un poumon dont on ne voit plus 
les limites, ou de la valeur du déplacement des organes médias- 
tinaux noyés parfois dans un bloc opaque de médiastinite. 


La notion de mesure exacte de la pression pleurale $'impose 
donc à l'esprit ; les difficultés commencent lorsqu'il s'agit de dé- 


terminer pratiquement cette mesure. Certains auteurs ont pensé 
qu'il suffisait de prendre comme chiffre réel de pression intra- 
pleurale, la moyenne arithmétique entre les pressions Maxima et 
minima que fournit un manomètre à eau conjugué, par l'inter- 
médiaire de l'aiguille à ponction, avec la cavité pleurale. Cette 


(45) : SÉANCE DU Ÿ MARS 949 


EEE D TEE RIRE EN TT EN I CP RUE ENS TPE SE PCR PRET 


+ A . rie { 
manière de voir nous paraît inexacte : l'expérience de tous les 


jours nous démontre d’abord que l’amplitude des oscillations d’un 
manomètre à eau, au cours du pneumothorax artificiel dépend 
essentiellement de la façon dont le sujet respire et que celle-ci est, 
d'autre part, considérablement modifiée par tous les éléments dou- 
loureux et psychiques qui sont le cortège habituel de l'acte opé- 
ratoire qu'est le pneumothorax artificiel. Or, outre que le jeu 
respiratoire même, rend difficile et imprécise la détermination 
exacte des limites d’oscillations du manomètre, les formes varia- 
bles de la respiration chez les divers sujets ou chez un même 
sujet à différents moments, rendent particulièrement incorrect 
tout calcul de moyenne arithmétique. Il est facile de le com- 
prendre par un exemple : voici deux malades dont les pneumo- 
thorax donnent au manomètre des oscillations allant de —3 à 
+15. L’un d'eux présente une Ce rapide et ne soumet 
son poumon à la pression de +15 que pendant un temps très 
court ; l’autre présente une expiration prolongée et soumet son 
poumon à la pression de +15 pendant un temps beaucoup plus 
long. Il est de toute évidence que le collapsus qu'ils exercent au 
niveau de leur poumon n’est pas le même, et, cependant leur 
moyenne arithmétique qui est +6 Sense . les effets 


de leur- pneumothorax. 


Il nous a donc paru indispensable de prendre, comme critère 
du pneumothorax, non plus la pression moyenne arithmétique 
mais la pression moyenne dynamique. Par analogie avec la notion 
de pression moyenne dynamique ou pression efficace artérielle 
que le P° Pachon introduisait récemment en clinique cardio-vas- 
culaire (1), nous avons pensé qu'il existait une pression moyenne 
dynamique ou pression efficace interpleurale dont la connaissance 
pouvait seule traduire l’action physique du pneumothorax. 

Il nous apparaît que cette pression dynamique intra-pleurale 
peut être définie en disant « qu’elle est telle que, s’exerçant d’une 
façon continue sur un poumon placé théoriquement dans une 
cage thoracique immobile, elle le mettrait dans le même état de 
distension ou de compression que celui que produit, en définitive, 
le régime de, pression variable correspondant créé par le jeu 
costodiaphragmatique ». À ce titre, nous pensons que le terme 
de « pression efficace intrapleurale » traduit bien sa signification 
propre. 

Pour la mesure de cette pression nous avons utilisé le mano- 


mètre DOAIEUS de Marey qui, grâce au rétrécissement inter- 


(x) V. Pachon. Sur la détermination oscillométrique de la pression moyenne 


. dynamique du sang dans les artères ou pression efficace artérielle. C. R. de la 


Soc. de biol., 10 mai 1921. 


22 


550 . RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


càlé sur le trajet de la colonne liquide ne suhit plus les oscillations 
dont le manomètre ordinaire est le siège, mais se maintient à un 
chiffre de pression qui est celui de la « pression efficace pleurale » 
positive ou négative suivant le degré de l’insufflation. 
Nous reproduisons ci-contre les variations de cette pression 
efficace au cours d'un pneumothorax complet réalisé chez l'ani- 
mal. L'importance et les renseignements fournis par l'étude de 
cette pression feront l’objet d’un travail ultérieur. ( 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de Médecine 
et du sanatorium de Feuillas). 


À 


SUR LES VARIATIONS DE FORME DE LA COURBE ERGOGRAPHIQUE 
AVEC L'ENTRAINEMENT DANS LES ERGOGRAMMES EN SÉRIE, 


par P. Dont. 


L’entraînement à l’érgographe n'a été étudié, jusqu'ici, que 
dans les. modifications apportées dans un seul -ergogramme pris 
isolément. Dans ce cas, la hauteur initiale, le nombre des soulè- 


vements, le travail mécanique augmentent avec l'entraînement 


du muscle (Mosso Manca). Hough a constaté « que dans les mus- 


cles entraînés, la hauteur des soulèvements descend au commen-: 


cement de la courbe plus rapidement que versla fin et demeure 
finalement à hauteur fixe pendant longtemps. Dans les muscles 
non entraînés, la hauteur descend continuellement » (x). 

. Cette note a pour objet l’étude des changements apportés par 
l'entraînement dans la forme des ergogrammes pris en série avec 
des repos insuffisants, de façon à faire HAE ce que Lehmann 
a appelé la fatigue rémanente. 


Avec le médius droit, non entraîné au travail Dao nn le: 
sujet soulève un. poids de 2 kgr. au rythme de 1 seconde. On 


obtient ainsi un premier ergogramme ; puis après 2 minutes de 
repos, un second avec le même poids et le même rythme ; après 2 
minutes de repos un troisième, et ainsi de suite. Ce temps de repos 
de 2 minutes est tout à fait insuffisant pour faire disparaître la 
fatigue due au travail précédent. Dans ces conditions, voici ce 
que nous observions. Dans des expériences de l’ordre de celles 
que représente la série supérieure de la figure 1, nous obtenons 
une série de 5 ergogrammes. Le premier, composé de 73 soulève- 

ments, la hauteur initiale en étant de 3,5 cm. a une forme para- 

bolique. Dans le second, le nombre et la hauteur des soulèvements 


(1) J. Joteyko. La Fatigue, p. 129. 


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S998IT, 


552 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX RNCS) 


27 


ont diminué ; la forme est encore parabolique mais se rapprochant 
de la ligne droite. Le troisième présente à peu près le même nom- 
bre de soulèvements que le second, la hauteur initiale a diminué 
encore et la forme de la courbe est devenue hyperbolique. Dans 
les quatrième et cinquième ergogrammées le nombre des soulève- 
ments reste à peu près le même, la hauteur initiale décroit ; Ja 
forme de la courbe est nettement hyperbolique. 

En résumé, dans un muscle non entraîné, avec la fatigue réma- 
nente, non seulement la quantité de travail diminue, mais encore 
la nine de la courbe de Rae se modifie, de parabolique elle 

devient hyperbolique. f | 
Si le sujet fait à l’ergographe des exercices quotidiens, au bout 
de quelques séances, nous obtenons ce que représente la série 
inférieure de la figure r. La première courbe de fatigue présente 
81 soulèvements avec 3,4 cm. de hauteur initiale ; elle est en 
parabole. Dans la seconde, le nombre des soulèvements diminue 
ainsi que la hauteur initiale, mais la forme est encore parabo- 
lique. Dans tous les ergogrammes suivants, le nombre des sou- 
lèvements reste à peu près le même, la hauteur initiale décroît un 
peu, mais la forme est toujours nettement parabolique. 

Il est certain que, dans cette dernière série, l'entrainement n'a 
pas été suffisant pour permettre, dans un temps aussi court (2 mi- 
nutes), le retour ad integrum de la force musculaire des fléchis- 
seurs du médius. Mais nous voyons dans ce maintien des ergo- 
grammes dans leur forme initiale, l'indication d’une adaptation 
du muscle au travail qui lui est imposé. 

En résumé, il apparaît là, dans des conditions à la fois très 
simples et très nettes, une démonstration expérimentale de l’adap- 
tation progressive du muscle au travail qu'il doit accomplir. 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). 


RECHERCHE SUR LE POUVOIR GLYCOLYTIQUE DES ORGANES, 


par Prerre Maunrac et L. SERVANTIE. 


Levene et Meyer ont montré que la perte de sucre obtenue en 
mettant de la pulpe d'organes en présence d’une solution de 
glucose, est due à une vraie glycolyse avec production d'acide 
lactique. 

Après Arnheim et Rosenbaum, nous avons amie in vitro - 
l’action glycolytique des tissus organiques sur une solution titrée 
de glucose. Nous avons expérimenté sur les organes du Cobaye, 
du Lapin, du Chien et du Bœuf. Pour les trois premiers animaux, 


3, 
RE 
js: pi 
se 
= 


| (49) SÉANCE DU 7 MARS 553 


nous provoquions la mort par saignée à la carotide, et nous 
recueillions, aussitôt après, les organes ; pour le Bœuf, la cueil- 
lette fut faite aussitôt après la mort à l’abattoir. 

1 gr. de chaque organe, réduit aux ciseaux en fragments très 
menus était mis en présence de À c.c. d’une solution titrée de 
glucose ainsi composée : 


Phosphaie de Sonde Rene D ennemies 0,50 gr. 
. Chlorure de sodium . Le de ann Sie ne ans CE où 
ChCoSe me us D... ns ee RER ne ce 0,50 gr. 
Bee soude Se LR ee. RU 1,90 gr. 
ER A han eee cata e nie à rutecoicre 250 gr. 


Le tout étant placé à l’étuve, à 37°, pendant 6 heures, puis 
laissé 12 heures à la température du laboratoire sans l'addition 
d'aucun antiseptique. Tous les prélèvements étant faits de façon 
aseptique, on parvient avec assez de facilité à éviter toute fermen- 
tation. Le dosage fut effectué par la méthode de Follin et Wu. 
Pour tenir compte du sucre apporté par chaque organe, nous 
faisions un second prélèvement, et ce deuxième échantillon, mis 
en présence de la solution titrée de glucose, était soumis à l’ébul- 
lition, ou traité par quelques gouttes de formol, ou précipité im- 
médiatement par l’acide sulfurique après action du tungstate de 
soude. Comme on pouvait le prévoir, le fragment de foie apporte 
une quantité telle de substances réductrices, qu'on est fort gêné 
dans l'appréciation du pouvoir glycolytique de cet organe ; le 
muscle, et en particulier le myocarde, le sang en apportant une 


quantité moindre, mais cependant importante. Quant aux autres 


organes que nous avons étudiés, les quantités de sucre qu'ils 


renferment sont comparables entre elles, les variations n'étant 


jamais très marquées, sans qu'on puisse cependant opérer entre 
eux un classement à ce sujet. = , 
Nos recherches ont porté sur les organes de 6 Cobayes, 6 Lapins, 


- 3 Chiens et 2 Bœufs. 


Tous nos résultats concordent pour Lee d'une façon très 
générale les organes étudiés en deux catégories : le sang d’une 


_ part dont l’activité glycolytique in vitro est réduite, le pancréas, 


le poumon, le rein, le testicule, le cerveau, la rate, la moelle 


osseuse, les ganglions, d'autre part, dont le pouvoir glycolytique 
est beaucoup plus intense. La classification qui précède est faite 
suivant une progression décroissante du pouvoir glycolytique : 
c'est ainsi que le poumon et le rein provoquent une glycolyse 
toujours beaucoup plus marquée que la rate ou le ganglion, ou 
les autres organes, dont l’activité est variable suivant les indivi- 
dus, et qui ne se rangent pas toujours dans le même ordre. Voici, 
à titre d'exemple, les résultats d’une de nos expériences faites : sur 
un Lapin. 


BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 38 


554 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX _ (60): 


1 gr. d'organe Quantité de sucre: 
7 o 


+ solution sucrée Initiale Finale. Perte Pourcentage 
SAR net more 2,94 2.88 0,56: . 19: 
CRUE Er heluee 2,85 2,22 0,63. FRAC 
Cerveau ....... Se 2,88 2,09 0,83 28 
Testicule- 40e ere 2:70 1,40 - 7 1,35 49 ù 
Rein Emme 2,60 1,20 : 1,40 53° Ut 
Poumons” ...::-... 2,80 1,05 1,70: 62 


De ces recherches il découle que, non seulement le pancréas; 
mais aussi les reins et surtout le tissu pulmonaire ont un pouvoir 
glycolytique in vitro très marqué et beaucoup plus important que 
celui du sang. 


(Laboratoire des services. hospitaliers). 


SUR UN NOUVEL APPAREIL DE PNEUMOTHORAX ARTIFICIEL, 


par E. LeurRET, G. Aumoxr et P. DErMas-MARSALET. 


L'appareil de pneumothorax artificiel que nous présentons à la 
Société est destiné à assurer l’insufflation de gaz dans des condi- 
tions toutes particulières de sécurité pour le malade et de précision 
scientifique pour le médecin. À ce titre, il constitue, non seule- 
ment un appareil thérapeutique, mais un appareil de recherche 
dont l’utilisation apportera des données nouvelles däns la question ‘4 
du pneumothorax artificiel. 

Comme le montre le schéma ci- “contre, l'appareil se compose 
d’un flacon gradué qui joue le rôle d’insufflateur ou d’aspirateur. | 
L'insufflation est obtenue en versant dans l’entonnoir E, um. 
liquide antiseptique, cyanure dé mercure par exemple : après 4 
ouverture des robinets R et R’ le liquide chasse le gaz du flacon. 
L’aspiration s'obtient en vidant par le robinet V le flacon préala- 
blement rempli de liquide et . étanche par fermeture du 
siphon $. Cette aspiration permet : ° de soustraire du gaz de la : 
cavité pleurale : il suffit d'ouvrir le robfnet FR’. 2° de garnir l’ap- 
pareil du gaz à injecter : s’il s’agit d’air on ouvre le robinet R 
après avoir transformé l’entonnoir E en filtre en le bourrant de 
coton. S'il s’agit d'azote, on mettra en relation le réservoir d’azote 
avec le siphon S. Ce ne placé sur l’appareil permet encore 
de faire une aspiration par siphonnage ; en outre, là colonne: 
liquide qui. monte, dans sa grande branche au cours des insuffla- 
tions permet de se rendre compte de la pression d’insufflation 
sous laquelle on opère. F représente un filtre en coton. L’appareil 
porte également un manomètre à eau oscillant qui sert de mano- 


: 
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451) séance pu 7 MARS 555 


mètre chercheur. La partie très spéciale, qui donne à l'appareil 
un caractère nouveau, est le manomètre compensateur de Marey 
branché à côté du manomètre oscillant, ce manomètre est mis 
en relation avec la cavité pleurale tout.comme le manomètre oscil- 
lant. Un robinet permet de l'isoler à volonté du circuit afin 
d'éviter que son niveau ne s'élève pendant l'insufflation, ce qui 
prolongerait son temps de mise en équilibre. Une vis à pointeau 
permet de réaliser le rétrécissement convenable interposé sur le 


trajet de la colonne liquide manométrique, rétrécissement qui 


constitue la caractéristique du manomètre de Marey. Ainsi réalisé, 


ce manomètre compensateur donne avec rapidité, à n'importe 


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SCHÉMA DE L'APPAREIL 


_ quel moment d’une insufflation, la valeur de la pression moyenne 


dynamique intrapleurale ou pression efficace intrapleurale, dont 
l’un de nous fixait la signification et l'intérêt physiopatholo- 
gique (x). 

Cette notion de pression moyenne dynamique pleurale doit se 
substituer de toute évidence à la notion de pression moyenne 
arithmétique que certains auteurs utilisent encore en partant des 
indications fournies par le manomètre oscillant. La facilité avec 
laquelle le manomètre compensateur de Marey donne d’une façon 


(x) P. Delmas-Marsalet. Sur l’importance de la pression moyenne dynamique 
ou pression efficace intrapleurale au cours du pneumothorax artificiel ou spon- 
tané et sa mesure par le manomètre compensateur de Marey. C. R. de la Soc. 
de biol., 7 mars 1922. 


556 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


immédiate la valeur de la pression moyenne dynamique, la sim- 
plicité de sa réalisation technique, confèrent à l'appareil une 
grande supériorité sur les dispositifs qui visent à la détermination 
exacte de la pression moyenne pleurale. Il permet des mesures 
beaucoup plus rapides que le dispositif de Kuss qui, outre sa len- 
teur de mise en équilibre, ne permet pas de connaître exactement 
la pression moyenne dynamique pleurale existant dans une plèvre 
encore non insufflée et ne donne « qu’une pression faussée d’une 
« quantité variable inconnue, celle de la quantité X de gaz échan- 
« gée par les deux cavités en connexion pendant la stabilisation 
« des niveaux soit dans le sens plèvre-flacon, soit dans le sens 
« flacon-plèvre » (1). Le manomètre de Marey nous paraît encore 
plus simple que le manomètre à huile de Bertier qui ne peut être 
chargé que par un mélange défini d’huile et de chloroforme, dont 
la viscosité est susceptible de changements avec la température 
extérieure. Ce dernier manomètre donnerait d’ailleurs non pas la 
pression moyenne arithmétique comme le pense son auteur, mais 
la pression moyenne dynamique. 

En résumé, nous croyons que l’application du manomètre de 
Marey à à l'appareil que nous présentons péter aux médecins 
de saisir une donnée physique très spéciale du régime de pression 
variable existant dans la cavité pleurale, la pression moyenne 
dynamique pleurale ou pression efficace interpleurale, image 
fidèle des modifications HAPrIMÉEs au poor par le pneumo- 
thorax artificiel. 


(x) Bertier. Etude critique des méthodes de mensuration de la pression intra- 
pleurale au cours du pneumothorax artificiel. Avantage de l’emploi d’un mano- 


mètre à huiie. Revue de la tuberculose, décembre 1927. 
L 


(1) 557 


RÉUNION BIOLOGIQUE D'ATHÈNES 


| SÉANCE DU 20 JANVIER 1922 


SOMMAIRE 


BLanc /G.), Camioretros (J.) et MeLanini (C.) : Recherches expérimen- 
tales sur les virus salivaires...... Re he lee ie ee see ï 


Présidence de M. Bensis. 


RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES VIRUS SALIVAIRES, 


par GEORGES BLanc, J. Caminorertros et C. MELanir. 


Levaditi, P. Harvier et S. Nicolau ont étudié les différents ultra- 
virus qui offrent des rapports étroits avec celui de l’encéphalite 
épidémique, ils ont montré qu'à côté du virus « des porteurs 
sains », il existait un virus salivaire kératogène qu'ils ont défini 
de façon précise (1). Il est difficile actuellement d'établir quels 
sont les rapports de ce virus avec celui de l’encéphalite, mais il est 
intéressant d'en bien connaître les caractères. Cette connaissance 
nous montre en effet que l’on ne peut établir l’index des porteurs 
de virus herpétique ou encéphalitique par la simple constatation 
du pouvoir kératogène de la salive. ; 

Nous avons, comme Levaditi et ses collaborateurs, isolé de la 
salive de sujets sains, tantôt un virus kératogène et encéphalito- 
gène, tantôt un virus strictement kératogène. Nous avons retrouvé 
ce dernier virus chez les animaux domestiques ; les faits que nous 
présentons concernent le virus salivaire et montrent qu’il paraît 
distinct du virus encéphalitique ou herpétique. 

Variation de la virulence. Le virus salivaire strictement kérato- 
gène semble avoir une virulence très variable chez le même indi- 


É (x) C: Levaditi, P. Harvier et S. Nicolau. Conception étiologique de l’encépha- 
lite épidémique. C. R. de la Soc. de biol., p. 213, n° 24, t. LXXXV, juillet ro2r. 


‘558 RÉUNION BIOLOGIQUE D’ATHÈNES  (B)= 


vidu. Quelquefois la variation de virulence relève de causes diffi- 

ciles à pénétrer. Souvent elle est influencée par l’état général du 

porteur ide virus. : 
Expérience [. Le 27 juin le Lapin B58 est inoculé sur les deux 


cornées avec de la salive du porteur sain P qui a déjà fourni un 


virus salivaire kératogène. La salive est prélevée avec un tampon 
frotté fortement sur les muqueuses .buccales et gingivales. Les 
cornées du Lapin sont profondément scarifiées. Pendant cinq 
jours le Lapin est tenu en observation, il ne présente ni conjonc- 
tivite ni opacité cornéenne ; pas de pus dans l’angle interne de 
l’œil. Le 1° juillet, le même Lapin est réinoculé sur l’œil droit 
avec la salive du même sujet et dans les mêmes conditions expé- 
rimentales. Le lendemain ‘on note une très forte réaction :/kéra- 
tite, conjonctivite, pus. Le sujet qui a fourni la salive n’a pré- 
senté au cours des expériences aucun trouble de la santé. 

Expérience II. Le sujet X est sujet à de fréquentes poussées 
d’herpès, sa salive, prélevée en dehors des accès d’herpès (presque 
toujours liés à quelque trouble de l'état général) ne donne au 
Lapin qu’une réaction insignifiante de la cornée ou aucune réac- 
tion. Le 29 juin, le sujet est atteint d’un violent coryza. On 
prélève au tampon de la-salive et de la sécrétion nasale qui servent 
à inoculer deux Lapins B64 et B44. Les deux Lapins réagissent 
très violemment. Kératite, conjonctivite, pus. 

Le virus salivaire, strictement kératogène, existe chez les ani- 
maux domestiques. Voici le résumé de nos constatations : 

Chien. Le virus salivaire est très fréquent. Nous l’avons trouvé 
-sept fois sur neuf Chiens examinés. Sa virulence est aussi grande 
pour la cornée du Chien que pour celle du Lapin. Trois essais 


-de transmission dela cornée du Chien à la cornée du Lapin ont 
eu un résultat positif. Il s’agit d'un virus filtrant. Deux essais 


d’inoculation avec de la salive de Chien filtrée sur bougie L I ont 
été positifs, l’un sur Lapin, l’autre sur Chien. Le virus salivaire 
n’a pu être transmis de cornée de Lapin à cornée de me. que 
durant cinq passages. 


Rat gris (Mus decumanus). Sur 12 animaux pris au piège, nous 


avons isolé 7 fois le virus kératogène par. inoculation au "re 
Nous n'avons réalisé que 3: passages en série. 

Cheval. Sur 6 animaux, nous avons isolé de la salive, toujours 
dans les mêmes ondes trois fois, un virus salivaire, qui s’est 
maintenu durant deux, passages de Lapin à à Lapin. Le virus ‘sali- 
vaire kératogène des animaux n'est ‘pas encéphalitogène. On 
n'observe jamais de troubles généraux à la suite d’inoculation 


cornéenne ; de plus, l’inoculation de pus oculaire sous la dure 


mère ne donne lieu à aucun trouble. Voici, à’titre d'exemple, une 
expérience qui en témoigne. 


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G) : ne SÉANCE DU 20 JANVIER 559 


Expérience I. Le 3 juillet, le Lane B71 est inoculé à l'œil droit 
avec la salive d’un très jeune Chien (n° 5). Très violente réaction: 


_kératite, pus. Le 5 juillet, l'œil malade est curetté. Le produit 


obtenu, dilué à volume égal avec de l’eau physiologique, est ino- 
culé sous la dure mère du Lapin B72. Pas d’élévation de tempé- 
rature, pas de réaction générale, pas de troubles nerveux. 

Nous avons cherché à déceler l’affinité neurotropique du virus 
salivaire en utilisant la salive totale. Les résultats, que résume 
l’expérience suivante, ont été négatifs. 

Expérience IT. Le 23 juillet on inocule le Lapin B9o sous la dure 
mère avec de la salive non filtrée du Chien 5. Le soir, la tempé- 
rature de Boo est à 41°5 ; le lendemain matin, ie Lapin meurt. 
Son cerveau, fortement congestionné, mais sur lequel il n’y a pas 
de pus, est broyé, le produit de broyage est émulsionné dans de 
l’eau physiologique et une goutte inoculée sous la dure mère d’un 
Lapin neuf B8x, le Lapin meurt le soir même, sa température est 
montée à 41°. Autopsie et conservation du cerveau à la glacière. 
Le lendemain, 25 juillet, un troisième Lapin Bo2 est inoculé sous 
la dure mère avec une goutte du produit d’émulsion du cerveau 
de Bor. Aucune réaction, survie. Le même animal, éprouvé un 
mois plus tard, sur l'œil droit, avec du virus salivaire, réagit vio- 


_ lemment. 


Les virus salivaires strictement kératogènes n'immunisent pas 
contre le virus de l’herpès. 

Expérience I. Le 30 juin, le Lapin B58 est inoculé sur l’œil droit 
avec la salive de P. Très forte réaction. Le 30 juillet, le même 


_Lapin est inoculé sur les deux yeux avec du virus d’herpès, ainsi 
- qu'un témoin Boñ. Les deux animaux et violemment et 


de la même manière. 

Expérience II. Le 16 juillet, le Lapin B82 est inoculé sur l'œil 
droit avec la salive du Chien 5. Très forte réaction. Le 25 juillet, 
réinoculation du même œil avec du virus d'herpès. À nouveau, 
très forte réaction de l’œil inoculé. 

_ Résumé et conclusions. Il existe, fréquemment, chez l'Homme 
et: les animaux domestiques (Chien, Cheval, Rat), un virus sali- 
vaire kératogène. Le virus inoculé sur la cornée du Lapin produit 
une lésion identique. à celle obtenue avec le virus de l’encéphalite, 


des « porteurs sains », ou de l'herpès. Il ne donne pas d'affection 


générale et n’est pas encéphalitogène. Il se perd rapidement par 
passage de cornée à cornée et ne donne aucune immunité contre 
le virus de l’encéphalite ou celui de l’herpès. 


(Institut Pasteur d'Athènes). 


Imp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris. Le Gérant : A. DAVY. 


[INJECTION CLIN 
… Strychno-Phospharsinée 


2 : Glycérophosphate de soude 9 gr. 10 4 
Inj corn Clin Cacodylate de soude .. .... O Le 05 ete ellé Re. 
‘ Sulfate de strychnine... .. 1/2milligr. cé “D de 1 c.e 
ou n° 796 Sulfate de strychnine...... 4 milligr. SU ce 
—+#+ 


L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu- 
tiques le phosphore, l’arsenic organique et la strychnine. Elle assure réellement, 
grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces 
trois agents thérapeutiques. Ælle doit toujours être employee de préférence auæ 
associations de glycérophosphate de soude et cacodylate de strychnine qui ne 
contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodylique et ne 
doivent pas être comptées comme arsenicales. 


Tonigue général du Système nerveux, 
reconstituané, antianémique. 


GOUTTES CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉES 


réalisent la même médication par voie digestive. 


| 4464 


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La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- 
ments injectahles. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. 
Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l’origine de la médication 
hypodermique. préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus 
longue et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu- 
tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotouisation, stérilisation), 


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Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de GROGN, Sérum quininé, etc. 
Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. pour injections massives 


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ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur-voulue pour obtenir 
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sous forme de de era nee ne 
varietur, sans lectures douteuses ; 
elles ne doivent pas dépasser l'étendue || 
réglementaire. 


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_ Le prix des tirés à part est abaissé à : 
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phies ; les factures réglées directement à l'imprimerie. l 
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs - 


notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. ne 52, rue | 
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4 


2 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 


Bacaracx (E.) et Carpor (H.): 
Action des acides sur la marche 


18 MARS 


1922 


SOMMAIRE 


hémoclasique. La « déviation à 
gauche » du schéma d’Arneth au 


de la fermentation lactique..... DONC OEM CROC PNR EVENTS 566 
Boquer (A.)et Nècre (L.) : Sur ce : à 
la propriété vivo des D no otine de EnEre 
extraits méthyliques de Bacilles Cozzix (R.) et Baunor (J.) : 
11 Ce Toi) EU OST ENRNANNERREEES 58r | Erythropoiïèse dans l’hypophyse. 596 
Carnot (P.), Kosxowski (W.) et HirTzmann (L.) : Modifications 
LiB8err (E.) : L'influence de l’his- hématologiques au cours de l’in- 
tamine sur la sécrétion des sucs toxication par le gaz d'éclairage. 5or 
digestifs chez l’Homme.....!.. 575 LIENHART (R.) : À propos de la 
Larrcque (L.) : Paillettes scin- fécondation des œufs de Poule. 598 
tillantes dans le protoplasma des PARISOT de ); RicHarD (G.) et 
DARDAMIDES A ela des ste dia dle e 586 | Simonin (P.) : Le réflexe oculo- 
Lesairzy (Ch.) : Une loupe sté- cardiaque dans l’hyperthyroïdie 
- réoscopique pour travaux micro- et l’hypothyroïdie expérimentale 
graphiques a ed We ee 576 tchezlesLapinesper te sue 593 
\ Levaprri (C.) et Nicozau (S-) : Remy (P.) : Sur l’excrétion et 
Mécanisme de l’immunité céré- la phagocytose chez la larve Am- 
brale dans la neurovaccine..... 563 | mocète de la Lamproie, Petro-  . 
LHERMITTE (J.) : Le diabète in- myzon planert Bloch ere 594 
ipide d’origine infundibulaire. ART - ; 
l ue res SP ai Dao Réunion biologique de Strasbourg. 
Lissonxe (M.) et CARRÈRE (L.): AmBarD (L.) et Scamn (E.) : 
Antagonisme microbien et lyse Formation def’ M ce par 
transmissible du Bacille de Shiga. 569 | letrein .... .... ............. 6o/ 
Macrror (A.) : Hypertension Benoit (I) : Sur la participa- 
oculaire par irritation expérimen- tion de cellules glandulaires lipo- 
HAMSTER UT SRE Re 582 | pexiques interacineuses à l’éla- 
Ozorio pe Armeina (M.) : Sur boration du lait chez la Souris 
la vagotomie bilatérale chez le blanche: Abe ere nr Gog 
Cobaye ÉC R PC n AT ERS 571 Docxox (A.) : À propos de la : 
Roussy (G.) : Re pression osmotique fes Algues 
pos de Ja Fo ae nn de DATES 4 \L0 SR ARAO SE LS 698 
JPhecaiblest ann Riu cet 580 SARTORY (A.) et He (EEE 
ScuFr (P.) : La ne Influence des sels de terres rares 
Brorocre. ComMpTes RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 39 


562 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sur la structure du mycélium de 
l’Aspergillus fumigatus Fr.et sur 
la formation de l’appareil coni- 
RTE POP ED RER DUT LÉO REA Le is 
Scamin (F.) : L'épreuve de la 
fonction hépatique par la glycu- 
ronurie proyoquée............. 
STROHL (A.) et Dosnon (A.) : 
Influence de la polarisation sur 
la mesure de l’excitabilité élec- 
irique chez l'Homme". 


Gor 


6o6 


Réunion biologique de Lisbonne. 


Bertencourt (N. de) : Formol- 
gélification des sérums a 
LOTERIE 

Costa nur (A. À. da) : 
Variations de l’eurignathisme .. 

ReBezLo (54) : La « réaction 
actuelle » des tissus au bleu de 
bromothymol.Une méthode pour 
le diagnostic de la mort réelle. 

SALAZAR (A.-L.) : Les, pseudo- 
chromosomes de Van der Stricht 


et les amas tannophiles de l’o0- 


exte dela Lapine.. ..:.... 
SALDANHA ue Phénomène de 
d’Herelle .. 


nu nee em 0 1 7 


620 


618 


Gr 


Réunion ee de biologie. 


DanéLoPpozu (D.), Rapovicr (A.) 
et Carnioz (A.): Réflexes cutanéo- 
viscéraux et viscéro-moteurs ‘de 
la vessieet du gros intestin..... 

DanréLopozu (D.),Ranovrcr(A.) 


et CarRwIOL (A.) : Réflexes oculo- 
vésical et oculo-colique; réflexe 
oculo-viscéro-moteur....... AA 

DaniéLopozu (D.), Rapovior (A.) 
et CarxroL (A.) : Rôle du système 
végétatif dans la production de 
l'hypertonie des muscles volon- 
taires. Action de l’adrénaline et 
du chlorure de calcium... Sr 

DaniécopoLu (D.),Rapovicr(A.) 
et CaArRNIOL (A.) : Rôle du système 
végétatif dans la production de 


l’hypertonie des muscles volon- 


taires. Action de l’adrénaline, de 
l’ésérine et de l’atropine, em- 
ployées en injections successives. 

DaxréLoPoru (D.), RApovici (A.) 


et Carnioz (A.) : Rôle du système 


végétatif dans la production de 
l’hypertonie des muscles volon- 
taires. Action de l’ésérine et de 
l'atropine ere eme Er Rer 
DanréLopozu (D.), Rapovict (A.) 
et CARNIOL (A.): Rôle du système 
végétatif dans la production de 
l’hypertonie des muscles volon- 
taires. Rôle respectif du :sympa- 
thique et du parasympathique. 
Notion de l’amphotonie.... 
Norca 
anarthrie. 
POENARU (L) : ‘La maladie des 
drèches chez les Bovidés, considé- 
rée comme une maladie par ca- 


none motrice et 


625 


630 


628 . 


LA ELA) 
SÉANCE DU 13 MARS 563 


"UN 


Présidence de M. P. Teissier, vice-président. 
\ 


Décès pe MM. À. WALLER ET GUILLEMINOT. 


Le Président annonce le décès de M. A. Waller, membre hono- 
raire, et de M. Guilleminot, membre titulaire, et exprime les 
regrets de la Société à l’occasion de ces morts. 


PRÉSENTATION D OUVRAGE. 


/ 
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. — Au nom de MM. Guiart et Grimbert, 


d ai l'honneur d'offrir à la bilbiothèque la 4° édition de leur pré 
: Diagnostic chimique, microscopique et parasiologique (x). 
. nouvelle édition de ce précis, qui a rendu déjà de si appré- 
ciables services, est assurée de trouver - 2 tel le plus favorable 
RES du public médical, 


MÉCANISME DE L'IMMUNITÉ CÉRÉBRALE DANS LA NEUROVACCINE, 


par C. Levanrrr et S. Nicorau. 


Nous avons montré, dans une note antérieure (2), que les Lapins 
infectés avec la neurovaccine par voie cutanée et cornéenne, ou 
‘tout simplement par le revêtement cutané, sont, du 16° au 17°. 
jour, réfractaires à l’inoculation intra-cérébrale d’un virus vacci- 
nal de passage, qui tue le témoin en 5 jours. Il s'opère donc une 
destruction totale du germe dans le nmévraxe des Lapins vaccinés. 
Par quel mécanisme l’encéphale se débarrasse-t-il d’un virus qui 
pullule avec tant de facilité dans le cerveau des animaux neufs? 
En combien de temps cette stérilisatiôn s’opère-t-elle? Nous avons 
étudié ces questions et nous apportons aujourd'hui les résultats 
de nos essais. 

Technique. Des Lapins vaccinés par voie cutanée, et dont la 
résistance avait été éprouvée par une inoculation de virus dans le 
cerveau, reçoivent, par voie cérébrale, une dose de neurovaccine 
(0,2 C.c.) qui tue les témoins en 5-6 jours. On inocule, de la même 
manière, un certain nombre de Lapins neufs. On sacrifie, à des 


(1) x vol. in-8°, 1010 pages, Paris, J. Lamarre, 1922. 
(2) Levaditi et Nicolau. C. R,de là Soc. i° biol., 1922, t. LXXXVI, p. 235. 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


564 


intervalles réguliers, un animal de chaque série ; son cerveau 
sert à inoculer, par voie cutanée, un Lapin normal et aussi à étu- 
dier les lésions histologiques qu'il peut présenter. Voici, résumé 
dans un tableau, l’ensemble des résultats. 


Animaux neufs 


Teneur Teneur 
é du ù du . 
FIN) Sacrifié cerveau Lésions LNO Sacrifié cerveau Lésions - 
après en après en 
vaCcine vaccine 
79 B-f 2heures Zéro + Mononucléaires 58-0 2 heures 10 Pustules Zéro 
97 M-f Z%bheures Zéro + Mononucléaires 59-0 4 heures Zéro Zéro. 
62-0 7 heures Zéro + Mononucléaires 61-0 7 heures 10 Pustules + Polÿnucléaires 
° 65-0 1? heures Z ro + + Mononucléaires 64-0 1? heures Zéro + Polynucléaires 
Polynucltaires - “ 
66-0 9% heures Zéro +++ Mononucléaires 67-0' 24 heures +++ — Polynucléaires 
Polynucléaires ; 
76-0 3 jours Zéro +++ Mononucléaires 71-0 3 jours +++ + + + Polynucléaires 
; Mononucléaires 
78-0 4 jours Zéro —- ! Mononucléaires 79-0 4 jours +++ 1714 Polynucléaires 
Mononucléaires 
5-0 : mort le + ++ Lésions 
5e jour typiques 


Ces données sont résumées dans les schémas x et 2. 


É 


| 
. 


& 


a 


99905 0S = 


Da te 
| Schema 17 Schema 
Schémas 1 et 2 : Blanc — absence de vaccine. Rayé = teneur 
faible en vaccine. Noir = culture abondante de vaccine. 
Cette expérience met en évidence les faits suivants : = ; 
1). Le virus vaccinal se détruit avec une extrême rapidité dans 
le cerveau des animaux réfractaires. Deux heures déjà après l’in- 
troduction du germe dans l’encéphale, on n’en décèle plus la 


SÉANCE DU 18 MARS 565 


moindre trace. Cette destruction est totale, définitive : en effet, 
le névraxe des Lapins vaccinés se montre absolument stérile, quel 
que soit le moment où l’on pratique l'examen. 

2). Par contre, chez les animaux neufs, la vaccine pullule dans 
le cerveau dès la 24° heure. Depuis l'introduction du virus dans 


l’encéphale, jusqu'à la fin du premier jour, le germe essaie de 


s'adapter au milieu on ne le décèle qu’en très petite quantité, 
si petite qu'elle peut rester parfois inaperçue (cf. Lapins 59-o et 
64-0). Passé ce temps, le névraxe s'enrichit progressivement en 
vaccine et la culture atteint le maximum peu avant la mort de 
l'animal (5° jour). 

3). La destruction de la neurovaccine dans le cerveau des ani- 
maux réfractaires n'est pas due à l'intervention des anticorps 
sanguins. En effet, l'examen du pouvoir miecrobicide du sérum 
de ces animaux, fait in vitro, nous a montré que ce pouvoir pou- 
vait être faible ou même nul, chez des Lapins qui avaient résisté 
à une première inoculation de vaccine dans le cerveau (Cf. aussi 
notre note antérieure). 


4). L'examen des lésions microscopiques du cerveau nous à 
révélé des différences frappantes entre les animaux réfractaires et 
les témoins. Ces différences concernent le moment où ces lésions 
débutent et l'étendue, ainsi que les caractères cytologiques, des 
altérations cérébrales. 

a) Chez des Lapins neufs, on n’observe aucune lésion bien mar- 
quée avant la 12° heure, malgré la présence du germe dans le 
névraxe. Les modifications histologiques débutent vers la fin du 
1® jour. Il s’agit d'une méningite à polynucléaires, intéressant 
la pie-mère corticale et les septa. Certains leucocytes sont en état 
de caryolyse. Le 3° jour, les altérations deviennent très accusées, 
les mononucléaires s'associent aux polynucléaires et, Heoiane 
prédominent. Le 4° jour, la méningo-encéphalite vaccinale (telle 
que nous l’avons décrite antérieurement), s’installe définitive- 
ment. 

b) Il n’en est pas de même chez les Lapins réfractaires. La des- 
truction rapide du germe s'accompagne, chez eux, d’une réaction 
méningée très précoce. Décelable dès la 2° heure, cette réaction 
consiste en une méningite à mononucléaires, d’abord légère, puis 
de plus en plus accentuée. Vers la 12° heure, les lésions deviennent 


-intenses ; des polynucléaires s'associent aux lymphocytes et aux. 


‘gros orinnoeites la corticalité cérébrale montre des signes 
d’encéphalite aiguë. Ces modifications persistent le 4° jour, tout 
en s’atténuant sensiblement (x). 


(x) Nous préciserons ultérieurement le moment où ces modifications disparais- 
sent totalement. | 


266 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Li 


Il s’agit bien là d’altérations dues à l'injection de la neurovac- 


cine dans le cerveau des animaux réfractaires, attendu que l’exa- 


men de l’encéphale de plusieurs Lapins immunisés par voie cuta- 
née, mais non inoculés dans le cerveau, ne nous a révélé aucune 
lésion appréciable du névraxe. du 
Conclusions. Il en résulte que, chez les animaux réceptifs, la 
neurovaccine, introduite dans l’encéphale, cherche à s'y accli- 
mater, avant de pulluler abondamment. Elle ne provoque aucune 


altération au début : les lésions n'apparaissent nettement que 


lorsque l’adaptation s'est opérée et que la culture a commencé. 


Par contre, chez les animaux réfractaires, le virus est détruit 
dès qu’il prend contact avec le tissu cérébral. Le névraxe, par des. 


moyens qui lui appartiennent en propre, se débarrasse du 


germe aveé une rapidité extrème. Ce processus de stérilisation : 


n’est pas sans provoquer des réactions cellulaires, lesquelles ont 
ceci de particulier, qu'elles sont, comme la stérilisation elle- 
même, très précoces, et qu'elles diffèrent de celles que l’on cons- 


tâte chez les animaux non vaccinés (prédominance des Iympho- 


cytes et des gros mononucléaires pigmentophores chez les vac- 
cinés, abondance des polynucléaires chez les normaux). 
Il y a donc, à ce point de vue, une certaine analogie entre les 


réactions vaccinales de la peau et celles du névraxe. On sait que 


les inoculations successives et rapprochées de vaccine engendrent, 


chez l'Homme, des pustules de plus en plus précoces et avortées 


(allergie de von Pirquet). Or, ces caractères allergiques (destruc- 


tion du virus, précocité des lésions), se retrouvent lorsqu'on étudie 


l’évolution de la neurovaccine chez les animaux réfractaires ino- 
culés dans l’encéphale. 


LA POLYNUCLÉOSE HÉMOCLASIQUE. LA « DÉVIATION À GAUCHE » 


DU SCHÉMA D'ARNETH AU COURS DU CHOC, 


par Paur Scurrr. ' 


Sur les frottis de sang prélevés en série au cours du choc hémo- 
clasique, on observe des variations, non seulement dans le nom- 


bre des polynucléaires (inversion de la formule), mais aussi dans 


leur taille et surtout dans le total de leurs fragments ou lobes 
nucléaires. à 
Dans 15 cas de choc hémoclasique très prononcé, nous avons 
établi, de quart d'heure en quart d'heure, pendant une heure et 
demi à deux heures, le schéma d’Arneth, et nous avons constaté 
13 fois une « déviation vers la gauche » très prononcée, c’est-à- 


SÉANCE DU 18 MARS He LEONE 


dire une diminution du nombre des lobes nucléaires. Le fait 
devient encore plus frappant si on calcule « l'indice nucléaire » 
de Sabrazès, c’est-à-dire le total des fragments dans 100 leuco- 
cytes. Au cours de chocs divers (colloïdoclasie anaphylactique, 
hémoclasie digestive), on observe une diminution régulièrement 
progressive de cet indice, diminution qui peut dépasser 4o p. too. 
Cet abaissement se fait en un temps. (Exemple : 304, 28, 279, 
261, 245, 259, 232, 275) ou on trouve deux phases succes- 
sives de duo (Exemple : 278, 284, 279, 210, 320, 249, 261). 
L'intensité de l’abaissement de l'indice n'est pas toujours en rap- 
port avec l'intensité de la leucopénie : on peut trouver une leuco- 
pénie faible avec une forte baisse de l'indice et réciproquement. La: 
coïncidence n'est pas non plus complète entre la leucopénie: 
maxima et l’indice le plus bas : dans certains chocs, l'indice mi- 
nimum se présente à un moment où le taux des leucocytes 
remonte. Par contre, cet indice minimum se trouve toujours à. 
la phase où l’inversion de la formule leucocytaire est la plus forte, 
c'est-à-dire au moment où la quantité relative des polynucléaires 
dans le sang périphérique est la plus réduite. 

Dans deux cas seulement, nous avons constaté une augmenta- 
tion régulière de l'indice nucléaire, c’est-à-dire une « déviation 
vers la droite » du schéma d’Arneth : il s'agissait d'un cancer des 
voies biliaires à la dernière période et d’une anémie pernicieuse 
aplastique avec insuffisance hépatique. On peut admettre que dans 
ces deux cas l’activité de la moelle osseuse n’était plus suffisante 
pour permettre une régénération rapide des polynucléaires. 

On sait, en effet, que pour Arneth la proportion des fragments 
nucléaires augmente avec l’âge des cellules et qu’une « déviation 
vers la gauche », soit une diminution du nombre de ces frag- 
ments, représente un rajeunissement cellulaire : la cellule jeune 
a un noyau peu polymorphe, mais en vieillissant le polymor- 
phisme augmente, la lobulation devient plus prononcée. Si l’on 
admet cette théorie d’Arneth et de ses partisans toujours plus 
nombreux, la baisse de l'indice nucléaire signifierait qu'il se 
produit au cours du choc, non pas seulement des différences 
d’origine mécanique dans la répartition leucocytaire, mais que la 
moelle osseuse entre en jeu ; les phases d’abaissement de l'indice 
correspondraient à l’arrivée dans le sang circulant de polynu- 
cléaires jeunes, émigrés hâtivement à partir de la moellé. 

Pour contrôler la réalité du phénomène, nous avons effectué 
des recherches identiques, pendant deux heures de suite et en 
dehors de tout choc, chez des individus normaux : nous avons 
constaté un grande stabilité de l'indice nucléaire ; les variations 
n'atteignaient pas 10 p. 100 et avaient lieu de façon irrégulière, 
tantôt en plus, tantôt en moins. Cette constance de l'indice existe 


tel 


: 568 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


TT 
aussi au cours des déséquilibres leucocytaires qui ne sont pas 
d'origine colloïdoclasique, comme, par exemple, dans les irrégu- 
larités de la leucocytose périphérique que nous avons signalées 
récemment au cours des ponctions évacuatrices (1). On remar- 
quera dans le schéma ci-joint la stabilité de l'indice pendant l’éva- 
cuation d’une ascite dans un cas de cirrhose éthylique ; cette sta- 
bilité contraste avec les fortes variations du nombre des leuco- 
Cytes. Après réinjection de 2 c.c. du liquide ascitique, un choc 
hémoclasique se produit et on voit au bout de quelques minutes 
la courbe des indices nucléaires baisser régulièrement. 


OR EE EE 
© ; Are 
Le 5 
d 
15000 
11000 
3000 
7000 
5000 


Nous croyons que la recherche de l'indice nucléaire peut, dans 
des cas analogues, avoir une importance diagnostique : elle per- 
mettrait de faire la différence entre les variations leucocytaires 
d'origine mécanique et celles qui sont d’origine réactionnelle, et 


pourrait contribuer ainsi à éclaircir les problèmes de la « leuco- 
lyse » et de la « leuco-répartition ». 


(Clinique médicale du P' Roch, à Genève). 
L 


(x) Schiff et Frommel. C. R. de lu Soc. de biol., t. LXXXVI, 1922, P. 226. 


Fe À ÉTAT ANVERNE HRAPRE OT ARE 
; Me SÉANCE DU 18 Mars 569 


ANTAGONISME MICROBIEN ET LYSE TRANSMISSIBLE DU BACILLE DE SHIGA, 


par M. LiSBonne et L. CARRÈRE. 


Nous avons montré, dans une communication récente (1), qu'il 
est possible d'obtenir un principe shigaphagique en mettant en $ 
contact, in vitro, quelques gouttes d’exsudat leucocytaire, de 
provenance sous-cutanée et pleurale, avec une culture en bouillon 
de Bacille de Shiga. 

L'élaboration du principe lylique, dans ces conditions, ne peut 
guère s'expliquer par l'intervention du Bactériophage intestinal 
de d’Herelle ; et, à moins d'admettre que les leucocytes sont para- 
sités par ce germe, on doit tenir pour plus vraisemblable que la 
lyse transmissible est, comme le veut Bordet, la résultante d’une 
viciation de la nutrition du Bacille, déclenchée par l'interaction 
des leucocytes et du microbe. 

À cette interprétation, d'Herelle objecte que, le ee 
étant normalement phagocyté — comme l’ont indiqué Bruynoghe 
et Maisin — il est naturel de le rencontrer dans les exsudats leu- 
cocytaires d’où nous l'avons extrait et que c’est, par conséquent, 
lui encore, dans nos expériences, qui est la cause de la lyse du 
Bacille de Shiga. 

Nous ne discuterons point ici la valeur contestable de cette 
argumentation. Nous préférons apporter un appoint de plus à 
nôtre manière de voir en relatant une série de nouvelles expé- 
riences où nous sommes parvenus, à tout coup, à obtenir la lyse 

transmissible du Bacille de Shiga, par une technique originale à 
qui met exclusivement en jeu l’antagonisme microbien in vitro. à 

On ensemencé une culture en bouillon de Bacille de Shiga ; na 
avec une trace de culture de B. coli. Après un temps variable de 
séjour à l’étuve, on filtre sur bougie Chamberland L. 3. À ro c.c. 
-de bouillon on ajoute XX gouttes du filtrat obtenu et une émul- ‘a 


sion suffisamment épaisse de Bacille de Shiga. Passage à l’étuve. 1 
. Nouvelle filtration. On répète la série de ces opérations avec les de 
filtrats successifs. Au troisième ou quatrième passage on observe ‘ 14 

la lyse totale du Bacille de Shiga. 00 4 

Nous avons fait 7 expériences en partant de 5 souches de Coli wi 

(4 isolées d’urines, 1 des selles d’un cas d’ambiase intestinale). ‘1 


Voici les combinaisons que nous avons employées : a) Culture 
de Bacille de Shiga en bouillon. Après 5 à 6 jours de séjour à 
l’étuve, on ajoute une trace de B. coli. On laisse en contact 48 
heures à 37°. On filtre. b). À ro c.c. de bouillon, on ajoute une 


forte émulsion de culture de Bacille de Shiga et une trace de 


(x) C: R. de la Soc. 'de biol., t. LXXXVI, 1922, p. 340. 


910 ! SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


B. coli. On filtre 48 heures après. c). On ensemence ro c.c. de 
bouillon avec du Bacille de Shiga. Le lendemain, on ajoute du 
B. coli ; puis, quotidiennement, pendant 4 jours, on ajoute une 


émulsion de Bacille de Sigha de 24 heures. On filtre. Quel que 


soit le procédé utilisé, après un certain nombre de passages, la 
lyse totale et transmissible est obtenue (dans nos 5 expériences, 
deux fois au 2° pässage, deux fois au 3°, trois fois au 4°). Quelque- 
fois, une culture secondaire se produit après la lyse, mais à partir 
du 6° passage nous ne l’avons plus observée. Une goutte de filtrat 
lyse une suspension épaisse de Shiga dans ro c.c. de bouillon. Le 
lysat est actif sur 3 souches de Shiga avec lesquelles nous avons 


77 


expérimenté, dont 2 proviennent, récemment, des laboratoires : 


de Lyon et de Toulouse. 
Une expérience semblablement conduite, en remplaçant le 
B. coli par un Proteus X 10, nous a donné des résultats identiques. 
Ces faits peuvent-ils se généraliser? Peut-on obtenir des prin- 
cipes lytiques pour d’autres microbes par la même méthode de 


lantagonisme microbien? C’est ce que nous recherchons actuel- 


lement avec le Bacille typhique, le Vibrion Qie TIEe EE Sta- 
phylocoque. 

Dans ces expériences, faisons particulièrement remarquer db. 
sence d'extraits de matières fécales, de leucocytes ou de tissus où 
l’on a beau jeu d'affirmer la présence constante d'un germe invi- 
sible. Simplement, deux Bacilles vivent en concurrence ; les 
actions fermentatives de l’un peuvent amener une viciation dire 
le métabolisme de l’autre et déclencher, ainsi, la lyse- transmis- 
sible qui en est la conséquence. 

D'ores et déjà, à la lumière de nos recherches, et, én ce qui 
concerne strictement la lyse du Bacille de Shiga, il est permis de 
penser que la présence du principe shigaphagique dans les ma- 
tières fécales se comprend aussi bien comme la résultante d'une 
interaction microbienne intestinale analogue à celle que nous avons 
réalisée in vitro que comme la RDS de l'existence d’un 
ultramicrobe autonome. 


Une dernière interprétation, il est vrai, restera toujours aux 


partisans de la théorie du Bactériophage : c’est que tous les mi- 
crobes, B. coli, Proteus, Shiga, etc..., issus du contenu intestinal, 
sont originellement parasités par le Bactériophage. Elle est trop 
en contradiction avec ce que nous savons, actuellement, de la 
biologie générale des Bactéries pour que nous puissions la prendre 
en considération. 


(Laboratoire de microbiologie de la Faculté de médecine 
de Montpellier). 


SÉANCE DU 18 mars 574 


SUR LA VAGOTOMIE BILATÉRALE CHEZ LE COBAYE, 


Note de Micuez Ozorio pE ALMEIDA, présentée par E. GLEyx. 


On sait que la section double des nerfs pneumogastriques, chez 
le Cobaye, produit la mort dans un court délai (1/2 à 6 heures). 
En étudiant le mécanisme des phénomènes observés, on doit pren- 
dre en considération deux choses : d’un côté, la vagotomie em- 
pêche la conduction des excitations qui, normalement, peuvent 
parcourir les vagues ; d’autre part, le procédé opératoire donne 
lieu à des irritations diversés. Lequel de ces deux facteurs est la 
cause des troubles qui amènent la mort? 

Houssay et Giusti (1), qui ont récemment repris la question, 
attribuent au défaut de conduction des excitations régulatrices de 
la respiration par les vagues la dyspnée observée, et, à cette dysp- 
née, la congestion des poumons trouvée à l’autopsie. Dans nos 
recherches (2), nous avons étudié comment se comportent les 
Cobayes, dont les vagues, au lieu d’être coupés par des ciseaux, 
sont bloqués par la novocaïne. On opère ainsi une section physio- 
logique, en réduisant considérablement les irritations. Or, la 
survie des animaux a été beaucoup plus considérable (jusqu’à 
11-12 heures). La mort survient seulement après la résorption de 
l’anesthésique et sans qu’il y ait section. Elle est due, d’après nous, 
à la seule irritation produite par le contact avec le nerf de l’ouate 
et des gouttières en caoutchouc qui l’enveloppent. Nous devons 
rappeler, en effet, que des excitations mécaniques des vagues, 
chez le Cobaye (dissection brutale, tiraillements, etc.), peuvent, 
comme l'ont observé Houssay et Giusti eux-mêmes, lues la 
mort précédée par les mêmes phénomènes. 

Nos expériences ont été critiquées par Houssay et Giusti (3) 
qui attribuent la survie plus longue au titre très faible des solu- 
tions de novocaïne employées par nous (1 à 2 p. 100). En opérant 
avec de la novocaïne plus concentrée (de 2,5 à 10 p. 100), les 
auteurs argentins trouvent des phénomènes ou à ceux 
produits par la section chirurgicale. 

( Les expériences et Les critiques de Houssay et Giusti ne résistent 
pas à à l'examen. D'abord ils n’ont pas démontré que la novocaïne 
à 1 OU 2 p. 100 n'opère pas une section physiologique des nerfs. 
De notre côté, nous avons maintenant repris cette question, dans 
des recherches qui seront publiées plus tard. La novocaïne em- 


(1) Journ. de physiol. et de pathol. qu 1918, t. XVII, p. 244. 

(2) Mem. Inst. O. Cruz, 1920, t. ADP 

(3) Réunion biol. de Buenos-Aires, À Di 19271, et Prensa medica argentina, 
30 avril 1921. 


ox 


10 


1e __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


pêche la conduction de toutes sortes d’excitations par les troncs 
nerveux, à des dilutions encore plus grandes que celles que nous 
avons roles Ensuite, la technique de Houssay et Giusti est 
défectueuse. Au lieu d’envelopper le nerf par la novocaïne et de 
chercher à prolonger l’action de cette substance le plus de temps 
possible, ils ne la laissent agir que 1 à 30 minutes. Alors ils 
enlèvent l’anesthésique, et, dans quelques cas, ils lavent les nerfs 
avec de l’eau physiologique. Les auteurs argentins oublient ainsi 
les conditions d’action de la novocaïne. Evidemment, dans leurs 
expériences, les pneumogastriques ne sont coupés physiologique- 
ment qu’un certain temps (une demi-heure dans les meilleures 


conditions) ; après cela, par la disparition de l’action anesthési- 


que, leur conductibilité se rétablit et, si la mort survient, elle est 
due aux irritations auxquelles sont soumis les nerfs. 

Nous avons d’ailleurs fait de nouvelles expériences, en em- 
ployant la novocaïne à 10 p. 100. Les nerfs vagues étaient enve- 
loppés par des gouttières en caoutchouc. contenant de l’ouate 
imbibée de la solution de novocaïne. Les gouttières étaient main- 
tenues par un fil et les animaux laissés en liberté après l’opération. 
Sur les huit Cobayes ainsi opérés, quatre ont survécu longtemps ; 
28 heures 30 dans un cas, et 27 heures 5o dans l’autre. La survie 
des quatre autres a été courte, ce qui n’a rien d'étonnant. En 

“effet, dans les cas où il y a un certain épanchement sanguin, 


l’action de la novocaïne est considérablement réduite. Ces faits | 


viennent donc confirmer ce que nous avions établi. Pendant tout 
le temps que la novocaïne est en contact avec le nerf, en abolis- 
sant sa conductibilité sans irritations trop grandes, l’animal vit. 
Lorsque, avec le temps, l’anesthésique se résorbe et disparaît, la 
conductibilité se rétablit, et les irritations provenant du contact 


mécanique de l’ouate et des gouttières, dont l’action n’est plus 


entravée, produisent les phénomènes connus quisse terminent par 
la mort. Dans des expériences de contrôle, nous avons vu que les 
Cobayes opérés de la même manière, mais pour lesquels on rem- 
plaçait la novocaïne par du sérum physiologique, meurent dans 
un délai qui varie de 9 à 21 heures. 

En résumé, chez le Cobaye, la section des vagues sans irrita- 


tions permet la vie et des irritations des mêmes nerfs sans section 


amènent la mort. Le rôle de ces irritations nous paraît, devant cés 
faits, bien établi. 


1 
—1 
WI] 


SÉANCE DU 18 MARS 


UNE LOUPE STÉRÉOSCOPIQUE POUR TRAVAUX MICROGRAPHIQUES, 


par CHARLES LEBAILLY. 


L'appareil qui fait l’objet de la présente description a été établi 
en vue de faciliter les manipulations délicates d'objets à la limite 
de la visibilité normale tout en laissant à l’observateur la liberté 
de ses mouvements, et en lui permettant, s’il est atteint d’une 
amétropie, de conserver ses verres correcteurs habituels. Il rem- 
place avantageusement la loupe d’horloger qui s'emploie comme 
un monocle, mais ne donne pas la sensation de relief, et oblige 
à rapprocher l’objet très près de l'œil. 

Le principe sur lequel il repose est connu de longue date et a 
été utilisé, en particulier, dans la loupe de Berger des oculistes. 
_ La figure ci-contre représente cet appareil qui comporte deux 
parties : un support métallique et une combinaison optique. 


Le support se compose d’un serre-tête réglable et suffisamment 
malléable pour s'adapter à la forme du crâne et assurer une fixité 
absolue de l’ensemble. En avant est fixée une courte tige inclinée 
à 45° environ avec laquelle s'articule, à frottement dur, le tube 
à coulisse qui supporte la partie optique. Grâce à cette disposition, 
il est possible de regarder au microscope sans être obligé de se 
séparer de l’appareil. Il s'enlève d’ailleurs et reprend sa place 
comme une coiffure qui a pris l’empreinte de la tête. 

La partie optique se compose de deux lentilles de 20 dioptries, 
séparées par une cloison qui limite pour chaque œil le champ 
visuel. Ces lentilles sont rapprochées de telle sorte que les rayons 
visuels convergeant sur un objet situé à 17 cm. les traversent 
en leur centre à 12 em. de l'œil. L'expérience ayant montré qu'il 
n'y avait aucun avantage à les rendre perpendiculaires à l'axe 
optique, ce qui, théoriquement, devrait avoir lieu, ils ont été 
maintenus dans le même plan frontal. La cloison de séparation à 
une grosse importance, surtout lorsqu'on n'est pas habitué à se 
servir de cet appareil. Pour éviter de lui donner une trop grande 
longueur qui la rendrait gènante, elle est élargie transversale- 


0 


574 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ment, de manière à bien délimiter le champ visuel de chaque œil V4 
et à empêcher tout empiètement sur le voisin. Ce détail n'est M 
pas représenté sur la figure. 

Pour se servir de cet appareil, après avoir ajusté le serre-tête, 
on règle la position de la tige à coulisse qui doit être presque 
horizontale et dans un plan sagittal situé à égale distance des 
deux yeux. Les verres se trouveront à 12 cm. environ des yeux. 
On.s’assure que les deux images grossies de l’objet sont bien dans 
un même plan horizontal, sinon on les ÿy ramène par une légère 
rotation de la partie optique. La distance focale est de 5 cm. On 
obtient l'effet maximum de ARS Ut en avançant ou reculant 
soit la tête, soit l’objet. 

creer ainsi réglé permet de travailler facilement et sans 
- fatigue. Les myopes ont intérêt à conserver leurs verres correc- M 
teurs, les hypermétropes, au contraire, pourront abandonner les 
leurs. J'ai utilisé beaucoup de modèles de loupes, aucun ne ma 
permis, avec autant de facilité, d'exécuter les travaux fins, quil 
s’agisse de dissections botaniques ou zoologiques, de prélèvements 
de colonies microbiennes de très petites dimensions, etc. L’exa- 
men des lésions dans les maladies de peau, les prélèvements de 
cheveux malades, la recherche de petits parasites, deviennent très 
faciles, grâce à la faculté donnée par l'appareil de transformer, 
par un simple abaissement de la tête, une vue normale en une « 
myopie de 20 dioptries, avec tous les avantages qui en résultent M 
sans aucun des inconvénients. J'ai fait essayer cet appareil par 
un grand'nombre de personnes n'ayant aucune habitude des ins- 
truments d'optique, et je me suis rendu compte de la facilité avee 
laquelle elles se familiarisent avec son maniement. 

On peut aussi se servir de cet appareil en enlevant la ee 
optique et en la fixant à un pied porte-loupe ordinaire, en respec- 
tant toutefois les distances indiquées ci-dessus. Dans l’un et 


l’autre mode d'emploi, l'appareil peut être pourvu d’un éclairage 
électrique. \ 


\ 
(Laboratoire départemental de bactériologie du Calvados). 


LU 


/ 
} 


+ 


SÉANCE DU 18 MARS 919 


L'INFLUENCE DE L’HISTAMINE SUR LA SÉCRÉTION DES SUCS DIGESTIFS 


CHEZ L'HOMME, 
par P. CarxoT, W. Kosrowskxr et E. LiBerT. 


Nous nous sommes proposé d'étudier chez l'Homme l’action de 
l’histamine (B-imidazolyléthylamine) sur la sécrétion du suc gas- 
trique et du suc pancréatique. À notre connaissance, pareille étude 
n'a pas encore été faite et l’histamine n’a été utilisée, dans l'espèce 
humaine, que par Jaeger, par Koch et par Kehrer, qui ont étudié 
ses applications en gynécologie et en obstétrique, ainsi que par 
R. Gibson, F. Marton, qui l'ont employée dans le diabète insipide. 
En revanche, l’étude de l’action physiologique de cette substance 
sur la sécrétion gastrique a déjà suscité quelques travaux ; nous 
mentionnerons ceux de Popielski, puis de Rothlin et Gundlach 


chez le Chien, ceux de Steusing et Koskowski chez différents Ver- 


tébrés, surtout chez les Oiseaux. De l’ensemble de ces travaux, il 
résulte que l’histamine, introduite par la voie sous-cutanée, est 


un puissant agent excito-sécrétoire du suc gastrique ; il en est de 


même si l’on utilise les voies intramusculaire ou même cutanée. 
Introduite, au contraire, directement dans le torrent circulatoize 
ou dans les différents segments du tube digestif, elle est sans 
action chez le Chien. Cette action excito-sécrétoire tiendrait, pour 
FRothlin et Gundlach, à un pouvoir parasympathicomimétique, 
tandis que, pour Popielski, il s'agirait, au contraire, d’une action 
directe sur les cellules de la muqueuse gastrique. 

L'action excitante de l’histamine sur la sécrétion He est 
donc un fait bien établi dans la série animale et nous avons voulu 


vérifier si elle se retrouvait également chez l'Homme. Nous nous 


sommes servi, dans nos recherches, d’histamine cristallisée Hoff- 
mann-Laroche en solution au 1/r000 dans l’eau physiologique, 
stérilisée par tyndallisation. Pour recueillir le suc gastrique et 
afin d'éviter des tubages répétés de l’estomac, nous avons utilisé 
le petit tube duodénal d’Einhorn, introduit dans l'estomac, laissé 
à demeure pendant, toute la durée de l’expérience ; une seringue, 


adaptée à l'extrémité libre du tube, nous RO de faire, à 


intervalle fixe, des prélèvements. 

Nous avons envisagé l’action de l’histamine : 1° sur la quantité 
de suc gastrique sécrétée en un temps donné ; 2°, sur l'acidité 
totale et chlorhydrique ; 3°, sur le pouvoir protéolitique mesuré 
par la méthode des tubes de Mett à l’ovalbumine, 

Quelques-unes de nos observations sont résumées dans les 
tableaux suivants : 


PRE ST" ra 


516 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
Ogs. 1. — G..., 31 ans. À jeun. Dose 1,25 mgr. injectée à 11 h. 23 
 Quanlilé de suc  Acidilé j : 

Heure retirée en C.c. totale Acidité en HCI Tubes de Mett 
T2 OUT 8 2,79 2,9% 
12 h. 20’ 180 3,28 3,10 h+k = 8 mm. 
Dh 004 ho 3,69 3,28 0 h+h = 8 mm. 
12 h. 5o' 19 2,70 2,05 5+5,5=10,5 mm. 
no nn MO 5 1,09 0,79 

Totale 246 en r heure 42’. 
Oss. 2. — M..., 55 ans. À jeun. Dose 1,75 mgr. injectée à 10 h. 15’. 

Quantité de suc :, Acidité : É 

Heure retirée, en cC.c. totale Acidité en CL Tubes de Mett 
10 h. 45! .., 6/4 2,90 1,82 6F6—12 mr. 
11 h. oo! 320  - 3,28 2,92 6+6—=12 mm. 
“ain ho 5,5 3,28 8+8—16 mm. 
11 h. 30’ 4x Horn 3,05 6+7=13 mm. 
TE 142 3,65 3,28 6+7=13 mm. 
12 h. oo! 3,69. 3,28 9+7=16 mm. 

Total 607 en 1 heure 30”. È 
Ogs. 3. — M..., femme, 49 ans, à jeun, dose 0,75 mgr. Tubage gastrique -de- 


puis 7 h. du matin.; 11 h., aspiration 80 c.c. du liquide. 


Heure retirée, en c.c. totale Acidité en HCI Tubes de Met 
11 D. co! 00 0,79 0,305 I MM. 
NOM injection sous-cutanée de 0,75 mgr. d’histamine. 
12h oo! 78 3,83 3,28 7,5+7,5=15 mm 
HEIN): 60 h,o7 3,09 8 +7 —15 mime 
12 h. 45! T 
Morin 159 en 1 heure 15 
Os. 4. — M..., femme, 20 ans. Dose à jeun, 1,50 mgr. Tubage gastrique 
depuis 8 h. du matin. En trois reprises pendant :'h. 30’ aspiration des = ç.c. du 
liquide. 
Quantité de suc Acidité k 
Heure retirée, en c.c. totale Acidité en HCI » Tubes de Mett 


10 h. 15’. 
10 h. 30'.. 
10 h.:/45!.. 
11 h. 00!.. 
LIN 0) 0e 
DNS OU 
DT Ho Ne 
12 h. oo .. 


Toras oi ane 


Quantité de suc  Acidité 


injection sous-cutanée de 1 mgr. d’histamine. 


12 2,19. 1,82 5+D=12 mm. 
ho db LD DÉOD NE 6+4—10 mm. 
37 3,10 2,b5 6+/A=10 mm. 
Sn 2,02 2,09 13+D—1S mm. 
1 d ” 
10 1,64 © 1,27 : 10+2—12 mm. 
6 \ 

à ne : 


138 de suc en r heure 45!. 


La lecture de ces tableaux montre qu'après l'injection d'hista- 
mine la quantité de suc gastrique sécrétée augmente d’une façon 


constante ; l'effet commence à se manifester au bout d’un temps 
assez bref, variant entre 30° à 55’ ; la sécrétion maxima est obtenue : 


QL 
=? 
À 


SÉANCE DU 18 MARS 


? 


…. {rès rapidement, et l'action du médicament est assez éphémère, 
- puisqu'elle était épuisée au bout de r heure 4o° dans notre pre- 
 mière observation. Le malade qui a fait l’objet de l'observation 2 
- présente, à ce point de vue, une courbe différente de celles que 
nous avons observées le plus souvent ; en effet, après être passée 
par un premier maximum 45° après l'injection, la quantité de suc 
sécrété s’est notablement abaissée après une heure pour remonter 
… après r heure 15’ et atteindre, de nouveau, un chiffre considérable 
- (r42 c.c.) après r heure 30’. Malheureusement, la mauvaise vo- 
lonté du malade ne nous à pas permis de suivre plus longtemps 
le phénomène. 

Dans l'observation 3, l'action do eue a été, en réalité, 
plus nette que ne nique au premier abord notre tableau, car le 
chiffre de 8o c.c., retiré avant toute injection, a été certainement 
faussé par le mélange d'une quantité considérable de salive dé- 

_glutie : la faible acidité et le pouvoir protéolytique presque nul de 
ce liquide établissent, en effet, qu'il ne s pas de suc 
gastrique pur. : 

Parallèlement à l'hypersécrétion, nous avons noté, de un 

constante, une augmentation de l'acidité totale et de l'acidité 
chlorhydrique. La courbe de l'acidité peut atteindre son point le 
plus élevé en même temps que celle de la quantité (observation 4), 
mais, le plus souvent, le maximum de l'acidité est atteint plus 
tard, alors que la quantité commence déjà à décroître (observa- 
- lions r, 2 et 3). Comme l'augmentation de la quantité, celle de 
É- laeidue paraît assez Rae avec les doses que nous avons 
| utilisées (observations 1 et 4) (1). - 


Enfin, la méthode des tubes de Mett à une nous 
a permis de mettre en évidence après l'injection d'histamine 
une augmentation du pouvoir protéolytique : ce dernier résultat 
. diffère de ceux obtenus par Rothlin et Gundlach chez le Chien. 
- Dans nos expériences, l'augmentation du pouvoir protéolytique 
_ est assez souvent tardive et n’atteint son maximum qu'au moment 
. où la courbe de la quantité et celle de l'acidité se sont déjà consi- 

dérablement abaissées (observations r et 4). 


É. Nous avons noté cette même action excitante de l'histamine sur 
: la sécrétion gastrique, chez d'autres malades qu’il né nous à pas 
été possible de suivre aussi régulièrement ; parmi ces observa- 
tions, nous voudrions cependant mentionner celle de Alimed ben 
Mohamed, que og Fos 1922, reçut à ro heures ro’ une injec- 


(1) Chez le Chien, Popielski a heu des augmentations de l'acidité totale 
- allant jusqu'à 5,96 p. 1000 avec 0,032 gr. d'histamine ; Rothlin et Gundlach 
ont trouvé, chez le Chien, une acidité maxima de 4-4,® p. 1000 après un repas 
alors qu'ils trouvaient jusqu’à 6,3 p. 1000 avec 0,0005 gr. d’histamine. 


BroLocre. CoMpTES RENDUS. — 1992. T. LXXXVI. ko 


518: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


tion de 1,5 mgr. qui demeura sans effet ; à 11 heures 25° une nou- 
velle injection de 1,75 mer. fut pratiquée, et 10° après, le malade 
rejeta, par vomissement, une quantité très importante de sue 
gastrique, dont l'acidité totale était de 1,27 gr., l'acidité chlorhy- 
drique de 1,09 gr. Nous avons tenu à mentionner cette observation 
qui met en évidence, à côté de l’action hypersécrétoire de l'hista- 
mine, son action sur la musculature gastrique : c'est cette der- 
nière action qui explique vraisemblablement les vomissements 
présentés par ce malade chez lequel nous avons été amenés à 
répéter l'injection. 

La plupart de nos observations ayant été faites à la même Bou 
vers la fin de la matinée, à un moment où les malades en expé- 
rience étaient accoutumés de prendre leur repas, et où, par ail- 
leurs, on distribuait à leurs voisins les aliments, nous avons tenu 
à éliminer toute possibilité d'une sécrétion purement psychique. 
Pour ce faire, nous avons observé durant toute une matinée deux 
Femmes, sans pratiquer chez elles aucune injection. 

Ces 2 observations montrent que l’hypersécrétion constatée dans 
nos premières expériences ne tient pas à une cause psychique et 
n’est pas en rapport avec la distribution du repas dans la salle. 

L'action excitante de l’histamine sur la sécrétion gastrique nous 
paraît donc établie chez l'Homme, comme elle l'était déjà, par 
les travaux antérieurs, chez les animaux. | 
* Il nous paraît intéressant de rapprocher cette action hyper- 
roro de celle, bien connue, de la pilocarpine : on sait, en 
effet, qu'au point de vue chimique, l’histamine et la pilocarpine 
ne sont pas très éloignées l’une de l’autre, puisque toutes deux 
contiennent le noyau imidazol ; ce rapprochement n'ApiAne 
d’ailleurs pas une identité d’action physiologique. 

L'utilisation thérapeutique de l’action sécrétoire de l’histamine 
sur Ja muqueuse gastrique est actuellement à l'étude. 


SÉANCE DU 18 Mars 549 


LE DIABÈTE INSIPIDE D'ORIGINE INFUNDIBULAIRE. 


— 


ETUDE ANATOMO-CLINIQUE, 
par J. LHERMITTE. 


On discute encore aujourd'hui le problème de l'origine du 
diabète insipide et deux théories se partagent la faveur des méde. 
cins : la théorie hyphophysaire et la théorie nerveuse. Jusqu'ici. 
nous ne possédons pas de fait absolument démonstratif de l’origine 
nerveuse ou glandulaire de la polyurie essentielle, chez l'Homme, 
car la plupart des observations publiées en grand nombre appa- 
raissent soit incomplètes, soit trop complexes pour pouvoir être 
pleinement utilisées. 

Nous apportons aujourd'hui un fait précis, lequel, s’il ne donne 
pas la clef de la nature de tous les diabètes insipides, pourra, du 

moins, servir à limiter certaines interprétations. 

Il s'agit d'un Homme, âgé de 65 ans, que nous avons pu suivre 
den 17 mois. Atteint d'aortite chronique compliquée de tabès 
incipiens, ce malade présentait une polyurie oscillant, chaque 
jour, entre 4 litres et 4 litres 500. La réaction de Wassermann 
était positive dans le sang et dans le liquide céphalorachidien ét 
la ponction lombaire fit baisser le taux de la diurèse de / litres 500 
à 2 litres en lespace de 5 jours. L'azotémie ne dépassait pas 
0,34 gr. et la constante d'Ambard était de 0,12. Malgré l'absence 
de troubles oculaires, le diagnostic de diabète insipide par lésion. 


 basilaire syphilitique s'imposait ; malheureusement, le traitement 


spécifique institué à plusieurs reprises ne put être toléré et le 
malade succomba à une asystolie irréductible preï annee par un 
épanchement péricardique et pleural. 

L’autopsie montra l'existence d’une méningite basilaire syphili- 
tique englobant le tuber cinereum et l'infundibulum. L’ bypohy se 
était intacte. L'étude histologique que nous avons poursuivie sur 
des coupes sériées d’un bloc comprenant le cerveau intermédiaire, 
le tuber et l’infundibulum nous permit de constater, outre une 


méningite spécifique en activité à la surface ventrale du cerveau, 
I 


° une infiltration périvasculaire intense de l'infundibulum avec 


distension des gaînes de Robin par des lymphocytes, une néofor- 
mation vasculaire dans les mêmes territoires, et 2° des lésions 
cytologiques. importantes dans certains noyaux du tuber cine- 


_ reum. Les cellules des noyaux propres du tuber étaient, en effet, 
- atteintes de dégénérescence granuleuse lipoïdique, celles du noyau 


paraventriculaire en chromolyse avancée, celles, enfin, du noyau 
supra-chiasmatique en dégénérescence vacuolaire intense. L'hypo- 
physe, au contraire, de même que le corps thyroïde et les surré- 


580 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


nales ne présentaient aucune lésion à retenir. Le bulbe rachid: ien, 


lui aussi, était indemne de modifications pathologiques. Nous. 4 
ajouterons que la tige pituitaire et l’infundibulum gardaient, 


malgré des modifications structurales profondes, la perméabilité 


complète de la cavité et de la lumière qu'ils contiennent. 


Lésions profondes des noyaux de l'infundibulum et du tuber 1 


cinereum, intégrité absolue de l'hypophyse, tant dans son lobe 


nerveux que dans sa pars intermedia et son lobe glandulaire, tels 
sont les faits dont la réalité nous a été démontrée par notre étude: 
histopathologique. 

Ces résultats s’ajustent trop Se avec les faits expéri- 


mentaux que nous devons à Aschner, Camus et G. Roussy, confir- 
més par Houssay, Carulla et Romana, Leschke, entre autres, pour 
que nous nous croyions en droit de conclure que, chez l'Homme. 


de même que chez l'animal, la polyurie essentielle reconnaît 


en 


comme substratum anatomique une lésion non pas de l’hypo- 
physe, mais du centre végétatif de la base du cerveau représenté 


par les noyaux du tuber Site nous avons montré les pro oMes 
altérations. 


G. Roussy. — Le cas de Lhermitte apporte une contribution 


importante à la question encore discutée du siège du centre régu- = 


lateur de la teneur en eau de l'organisme. 


Du point de vue expérimental, après avoir été assez vivement: 


combattue par les partisans de la théorie hypophysaire, la plupart “4 


des auteurs tendent, à l'heure actuelle, à se rallier à l'opinion que 


nous avons les premiers soutenue, J. Gamus et moi, à savoir : 
que le centre de la polyurie chez l'animal, notamment chez le 


hien, siège non pas dans rpophyse, mais bien au niveau “4 
Chien, s A as dans l'hy hyse, mais bien au niveau de 


la base du troisième ventricule, dans la substance grise de l’espace. 


opto-pédonculaire. Tout récemment, Houssay, d’une part, et Per- 


cival Bailey, un élève de Harvey Cushing, l’un des promoteurs M 


du diabète hypophysaire, ont apporté des faits démonstratifs en M 


faveur de la thèse que nous soutenons. 


Mais il n’en est pas de même dans le domaine de la pathologie 4 


humaine et la plupart des cliniciens, surtout en France, sont en- 


core partisans de l'origine endocrinienne, hypophy ne de dia- . 


“bète insipide. Voici pourquoi un document comme celui que nous 


apporte Lhermitte mérite d'être souligné. Il nous montre : r°, que « 


le diabète insipide chez l'Homme peut être réalisé par une lésion 


discrète, interstitielle et cellulaire de certains noyaux du plancher 


di troisième ventricule, avec intégrité complète de l’hypophyse ; 
2°, qu'il est nécessaire d'examiner les cas à l’autopsie, sur coupes 
microscopiques, puisqu'il s’agit de lésions histologiques pour 
parfaitement passer inaperçues à à l'œil nu. 


# 


 SÉANCE DU 18 vars 981 


- Je reviendrai, d’ailleurs, sur cette question à l’une de nos pro- 

_ chaines séances, à l’occasion d’un cas de diabète insipide que 
j'étudie en ce moment-ci avec Guillain et J. Camus et qui peut 
être rapproché de celui de Lhermitte. 


- SUR LA PROPRIÉTÉ ANTIGÈNE in UIVO DES EXTRAITS MÉTHYLIQUES 
LA 
DE BACILLES TUBERCULEUX, 


par À. Boquer et L. NÈGRE. 


Dans plusieurs communications antérieures (1), nous avons 
montré que les extraits méthyliques de Bacilles de Koch, traités 
préalablement par l’acétone, jouissaient, in vitro, d'un pouvoir 
antigène spécifique très élevé. Les résultats pratiques obtenus avec 

cet antigène, dans la recherche des anticorps tuberculeux par la 
réaction de déviation du complément, ont été exposés à la Société 
d’études scientifiques de la tuberculose (2) par nous-mêmes, par 
Armand-Delille, Hillemand et Lestoquoy, Bezançon et Bergeron, 
Léon Bernard, Baron et Valtis. Il nous a paru intéressant d'étudier 
l’action de ces extraits bacillaires dans la production des anticorps 
-  tuberculeux in vivo et, à cet effet, nous avons effectué les expé- 
_ riences suivantes. 
L'extrait méthylique de-Bacilles de Koch est additionné goutte 
à goutte, en agitant constamment, d'une quantité égale d’eau dis- 
tillée qui précipite instantanément les lipoïdes contenus dans la 
solution alcoolique. L’émulsion épaisse, laiteuse, ainsi obtenue 
est ensuite portée au bain-marie à 85°-go° et maintenue à cette 
température jusqu à évaporation complète de l'alcool méthylique. 
Recherche des anticorps chez les Lapins tuberculeurx traités. Des 
- Lapins, infectés depuis 4 semaines au moyen d’une injection in- 
» traveineuse de o,or mgr. de Bacilles tuberculeux bovins (Bovine 
__ Vallée), très virulents, qui tuent le Lapin témoin en 5; semaines, 
. reçoivent tous les deux jours, dans la veine de l'oreille, 5 injec- 
. tions de 3 c.c. de l’'émulsion aqueuse d’antigène méthylique COT- 
respondant à 3 cer. de corps microbiens secs. Les animaux sont 
saignés 9 jours après la dernière injection. Leur sérum, titré en 
- présence d’antigène méthylique, d’après la technique de Calmette 
et Massol ue croissantes d’alexine) a fixé par centimètre cube 
…_ 1.200 fois la dose minima active d'alexine, c’est-à-dire que le taux 


ne AU 


"(r) C-R. de la Soc. de biol., séance du 15 janvier 1921 ct Annales Inst. Pas- 
teur, t. XXXV, n° 5, mai Libre 
-(2) Revue de la tuberculose, t. IT, n° 5, rg2r. 


L 


582 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


des anticorps tuberculeux s'est élevé, sous l'influence des injec- 
tions de l'extrait méthylique bacillaire, de 20 unités à 1.200 unités, 

Les animaux, soumis à ces injections répétées d’antigène tuber- 
culeux méthylique, n’ont présenté d'autre trouble qu’une éléva- 
tion fugace de la température et, fait intéressant, ils ont survécu 
au témoin, l’un 30 jours, l’autre plus de deux mois. 

Recherche des anticorps chez les Lapins neufs traités. Un Lapin 
neuf, dont le sérum ne fixe pas l’alexine avec les extraits de Ba- 
cille de Koch, est traité, comme les animaux précédents, par 5 
injections intraveineuses de 3 c.c. d'émulsion aqueuse d'extrait 
bacillaire méthylique. Le taux des anticorps de son sérum s’est 
élevé à 70 unités, c’est-à-dire que 1 c.c. de sérum fixait 70 doses 
minima actives d'alexine. : 

Il résulte de ces faits que Fest méthylique de Bacilles de 
Koch préalablement traités par l’acétone, permet, non seulement 
de déceler avec une très grande sensibilité les anticorps du sérum 
des sujets tuberculeux, mais encore, injecté à des Lapins neufs 
et à des Lapins tuberculeux, il fait apparaître, ou accroît, en très 
grande abondance, leurs anticorps spécifiques. Cet extrait alcoo- 
lique, ne contenant que la fraction des lipoïdes bacillaires inso- 
lubles dans l’acétone et solubles dans l'alcool méthylique (phos- 
phaltides), paraît donc jouer, in vivo, le rôle d antigène au même 
titre que les substances protéiques. 


(Laboratoire de M. le P' Calmette, à l'Institut Pasteur). 


HYPERTENSION OCULAIRE PAR IRRITATION EXPÉRIMENTALE DE L’IRIS, 


Note de A. Macrrot, présentée par J. Mawas. 


L'intervention directe de l'iris dans les modifications de la pres-. 
sion oculaire a été envisagée à plusieurs reprises, mais jamais au- 
cune preuve n'en à été donnée. 

Les auteurs qui, jusqu’à ce jour, ont entrepris des expériences 
manométriques sur le globe oculaire ont cependant tous plus ou 
moins observé des phénomènes déconcertants susceptibles souvent 
de fausser les résultats de leur recherche en cours. Ils avaient été 
mis par les uns, sur le compte d’une sensibilité anormale de l’ani- 
mal, par d’autres, sur la position de l'aiguille du manomètre 
tntrochuite dans la chambre antérieure du globe oculaire. 

Ayant entrepris une série d'expériences sur la tension oculaire, 
le phénomène fut souvent rencontré par moi sur le Chat, mais 
avec une telle irrégularité, qu'il avait été jusqu'alors impossible 


x 


ER SÉANCE DU 18 MARS 583 


ee ———————_—_— 


T 


de la saisir dans son ensemble. Récemment enfin, je réussis à l’en- 


-_registrer graphiquement. 


Le Chat avait été chloralosé ; la pression artérielle était prise 
dans l'aorte abdominale. La pression oculaire à l'aide d'un mano- 
mètre particulier dont l’aiguille introduite dans la chambre anté- 
rieure à travers la cornée, baignait dans l'humeur aqueuse. À ce 
moment, la tension oculaire accusait 30 mm. de Hg. La pointe de 
l'aiguille fut alors mise en contact avec la face antérieure de l'iris. 
sur laquelle elle frottait. Bientôt la pression intraoculaire se mit 
à monter. En trois minutes elle atteignit 42 mm. de Hg., en 
7 minutes 56 min. L'aiguille fut alors déplacée et l'œil laissé au, 
repos. Bientôt, la pression intraoculaire se mit à descendre et en 
20 minutes elle était de nouveau retombée à 30 mm. chiffre de 
départ. 

Pendant toute la durée de l'expérience, la pression aortique 
n'avait pas varié. 

Cette expérience montre que la tension oculaire peut être in- 
fluencée par action directe sur l'iris. La modification engendrée a, 


sans doute, pour origine une vasodilatation irritative, car la rapi- 


dité avec laquelle elle se manifeste ne permet pas de croire à une 
hypersécrétion brusque et transitoire d'humeur aqueuse. 


ACTION DES ACIDES SUR LA MARCHE DE LA FERMENTATION LACTIQUE, 


par E. Bacuracn et H. Carpor. 


Le départ de la fermentation lactique ne s’accomplit d’une façon 
Satisfaisante qu'à condition que le milieu ait initialement une 
réaction légèrement acide. Nous avons étudié l'influence de l’aci- 
dité initiale sur la fermentation lactique, dans des milieux pep- 
tonés et lactosés. 

Notre point de départ était une solution peptonée préparée par 
digestion de la caséine à l’aide de Ta pancréatine. Après dilution 
par l’eau distillée, la solution nutritive obtenue renfermait 8,1 gr. 
‘d'azote total par:-litre.. Dans une première série d’essais, nous 
avons fixé à ro gr. par litre la teneur en lactose ; quantité suffi- 
Sante pour qu'il reste, au bout de 24 heures de fermentation, un 
excès de sucre non utilisé. re : 

1° Influence de la quantité initiale d'acide lactique sur la 
marche de la fermentation. Le milieu, neutre ou très légèrement 
acide, est réparti en tubes par masses de ro c.c.: dans les divers 
‘tubes de la série, on fait tomber o, 1, 2... gouttes d'une solution 
normale d'acide lactique, de façon à re une gamme d'acidités 


= 584 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


allant de la neutralité à une acidité supérieure : à o,1 N. Après 
stérilisation, tous les tubes sont identiquement ‘ensémencés et pla- 
cés à l’étuve à 38°. Au bout d'un temps donné, on détermine, 
par dosage à l’aide d'une solution de potasse, l'acidité développée 
dans chique tube par la fermentation, en déduisant de l'acidité Dee 
totale trouvée l’acidité initiale. : | 


Le résultat donné par l'expérience est le suivant. En portant 
en abscisses l'acidité initiale, en ordonnées l'acidité développée par © 
la fer mentation, les points Cheese se disposent suivant une 


‘ 


à Acidite foimee 


courbe en cloche (voir figure), d’après laquelle il est facile de 
déterminer l'acidité initiale la plus favorable pour le départ de 
la fermentation. Les cultures produisant l'acidité maximum au 
bout de 24 heures ont aussi été les premières à se troubler et 
A montrent, par la suite, les suspensions bactériennes les plus : 
D. denses. D'ailleurs, il est facile de constater que l’optimum d’acidité 
reste sensiblement le même, que les dosages soient faits après 


D, LOS TE 4 


SÉANCE DU 18 Mars 589 


12 heures seulement ou après 24 et mème 48 heures de fermen- 
tation ; la courbe précédente se modifie dans sa forme, s’arrondit 


davantage au voisinage du maximum d'acide formé, mais l’aci- 


dité initiale correspondant à ce maximum reste toujours la 


même. Ceci paraît indiquer que c’est seulement pendant les pre- 
Ï P Ï 


mières heures de la fermentation que l'acidité du milieu exerce 
une influence prépondérante sur la multiplication du microbe et 
règle ainsi, dès le début, la marche de la fermentation, tandis que 
dans les phases suivantes, l'influence de lacidité du milieu, sans 
cesse croissante, est beaucoup plus restreinte. 


2° Action de différents acides, minéraux ou organiques. Dans 
uné seconde série d’essais, nous avons effectué l’acidification préa- 


able de nos milieux, non plus avec l'acide lactique, mais avec 


divers autres acides : HCI, HNO*, H?S6* et CHCOOH. Les résultats 


obtenus en acidifiant avec un acide organique ou avec un acide 


minéral peuvent être voisins les uns des autres, comme le 
montrent la figure et le tableau ci-dessous qui donne l'acidité for- 
mée en 24 heures de fermentation aux différentes acidités initiales 
du milieu, soit dans le cas de l'acide lactique, soit dans le cas de 
l'acide azotique ; l'acidité formée étant exprimée par le nombre 
de c.c. de KOH N/50 nécessaires à la neutralisation de ro c.c. de 
liquide de culture. 


CH6OS NO3II 


ER ; NE 
Acidilé inil'ale ï Acidité formée Acidilé inil'ale Acide formée 
0,008 N tree no) 0.01: N o 
0,016 » 7,9 0.019 » 7,8 
0,028 » 37 - 0,026 » 29 
0,040 » * 40.0 0,033 » 36,5 
0,052 » : 38,2 0,040 » {1,8 
0,064 » ADS 0.047 » 42 
0,076 » | 12.0 - 0.054 » 35,6 
0,088 ». 2.9 O,001 » 22,2 
0,100 » GR 0,068 » y) 
: DD RARES 0.079 » 14.9 
DA) » 0,08: » 6 
DAMES TR » 0,089 » 1,3 


Dans une série d’autres expériences, nous avons déterminé l’op- 
timum d’acidité pour divers acides en même temps que nous 


évaluions, par la méthode des indicateurs colorés, les Px des 
_milieux correspondants. Comme on le voit ci-dessous, les valeurs 
_ obtenues, soit pour la dose moléculaire, soit pour le Px à l’opti- 
. mum, sont assez voisines les unes des autres, sauf dans le cas de 


4. . . LS F _ ° A . Q , La 
l'acide phosphorique ; mais, même pour ce dernier, si l'on éva- 


lue seulement l'acidité titrable à la potasse, on obtient, pour l’op- 


"e ? £ SZ 
SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D 


OL 
2 
[e?] 


timum, un chiffre très voisin de ceux obtenus avec les autres 
acides, | 


Quantité d'acide 


Acides Dose optimum PH optimum -formée en 24 heures 

cs KE FE se nn 

SO EEE 0,040 N Des 10/ 

CFO 2 0,042 » ÉRE Se 100 
NOESIS 0,044 » h,5 107 
CH3COOH .... 0,052 ». ET too 10% 
HORS 0,053 » bio 108 
POSE 0,072 D Da 83 


Quant à la quantité d'acide formée en un temps donné par la 
fermentation, elle est à peu près la même quel que soit l'acide 
minéral où organique employé pour amener le milieu à l’opti- 
mum d’acidité. Seul PO‘H* agit d’une façon nettement défavo- 
rable. Cette similitude d'action de la plupart des acides, minéraux 
ou organiques, dans le milieu considéré, nous paraît intéressante 
à noter. : 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). 


PAILLETTES SCINTILLANTES DANS LE PROTOPLASMA DES SPIROGYRES, 


par Louis LAPICQUE. 

En examinant à l’ultramicroscope (plus exactement au micros- 
cope à fond noir) un brin de Spirogyra (a) récolté dans le bassin 
de mon laboratoire au mois de janvier, j'ai été vivement frappé 
du phénomène suivant. 

Déjà avec un petit grossissement (objectif 3), due cellule est 
le siège d'un fourmillement d'étincelles. Avec un grossissement 
plus fort (objectif 6, oculaire 4), les points scintillants commen- 
cent à présenter des dimensions appréciables et une. forme : ils 
sont sensiblement égaux entre eux ; ils se déplacent avec cette 
démarche capricieuse caractérisant Te mouvement brownien, et 
tournent aussi sur eux-mêmes : en tour nant, ils miroitent, c’est-à- 
dire envoient, sous un certain angle, un vif éclat, qui s'éteint 


plus ou moins vite. La rotation, comme le déplacement, paraît 


complètement irrégulière: Au moment de l'éclat, le microsome 
a une forme elliptique avec un de ses diamètres à peu près double 
de l’autre ; on le voit s’amineir suivant un diamètre à mesure qu'il 
s'éteint et disparaît. Des paillettes de mica dans une source au 


(1) Probablement $S. nitida. Les caractères végétatifs sont : cloisons droites ; 
diamètres environ 60 w ; longeur des cellules 3 à 4 diamètres ; 3 à 5 fila- 
“ments chlorophylliens faisant 2 à 3 fours. Je remercie M. Plantefol d’avoir bien, 
voulu m'introduire dans la Ra ne des Spirogyres. : 


SÉANCE DU 18 Mars 587 

———_û_——— 

soleil donnent des jeux de lumière analogues. C'est pourquoi j’ap- 

pellerai ces microsomes des paillettes, sans préjuger en rien de 
leur nature, 

À un grossissement encore plus fort, (j'ai été jusqu’à l'objectif 9 


see à correction ; l'immersion homogène est peu commode avec 


\ 


À x dt £ 


une lamelle qui nage pour ainsi dire sur l'eau), sur une paillette 
momentanément immobile en bonne position, ou mieux sur une 
paillette ainsi immobilisée définitivement par l’action de quelque 
poison tuant le protoplasma, on peut mesurer les deux dimen- 
sions ; c'est, à peu près, 2 u et r nu. Avec les petits grossissements 
qui permettent d’apercevoir l'ensemble, on voit dans une cellule, 
à un instant donné, plusieurs dizaines de points brillants, ce qui 
fait supposer que le nombre des ee est de l’ordre de la cen- 
taine. 

Avec un fort grossissement, en mettant au point sur le diamètre 
horizontal de l’Algue, c'est-à-dire en faisant une coupe optique 
médiane, on localise les scintillements, 1° dans deux bandes 
étroites, à droite et à gauche, accolées à la face interne de la paroi 
cellulosique ; 2° dans deux ponts transversaux longeant les cloi- 
sons intercellulaires ; 3° dans un double pour embrassant le noyau 
au milieu de la cellule. 

C'est, on le voit, la localisation exacte du protoplasma cellu- 
laire, Deux grandes lacunes, entre le noyau et chaque extrémité, 
restent noires ou ne sont illuminées que vaguement par des reflets 
venant d'autres plans : les paillettes ne sont pas dans la masse du 
liquide vacuolaire. Seraient-elles à la face interne de l’utricule 
sarcodique, accolées au contact du protoplasma et du liquide à 
On peut se le demander, mais au moins un certain nombre 
d'entre elles sont dans l'épaisseur même du protoplasma, car on 
peut en voir passer entre un filament chlorophyllien et la paroi 
cellulosique. 

À un examen superficiel, le phénomène ressemble à une agita- 
tion microbienne ; mais le miroitement est caractéristique ; les 
Bactéries, elles, se déplacent sans scintiller, c’est-à-dire briller 
puis s'éteindre, à moins qu’elles ne montent ou descendent, au- 


quel cas on peut encore les suivre par un mouvement de la vis 
_ micrométrique. Néanmoins, cette ressemblance superficielle, 
jointe à la localisation périphérique indiquée ci-dessus, pose cette 


question : ne s'agit-il pas de Bactéries dans une couche mucila- 


 gineuse revêtant l’Algue extérieurement? (Dans la lumière de 


lultramicroscope lés erreurs de parallaxe sont faciles). Contre 
une telle hypothèse parle déjà la scintillation le long des cloisons 
intercellulaires et autour du noyau. La plasmolyse enlève tout 
doute. Sous l’action d’une solution sucrée ou salée de concentra- 
tion convenable, la rétraction du protoplasma entraîne vers le 


588 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. 


milieu de la cellule les paillettes qui continuent Jeur scintillation, 
seulement un peu ralentie. : RTS 
En éclairage ordinaire, les paillettes sont à à peu près invisibles. 
Avec les appareils qui permettent la substitution rapide d’un éclai- 
rage à l’autre, le contraste est saisissant ; sur fond noir, vie 
intense, fourmillement d’étoiles parmi les arceaux fluorescents &t 
flous des filaments chlorophylliens ; sur fond clair, limmobilité 
complète, le vide entre les filaments aux dentelures rigides. Avec 
un fort grossissement et un éclairage convenablement choisi, on À 
peut voir pourtant les paillettes en lumière ordinaire ; le mieux. « 
est d'en repérer une à l’ultramicroscope sur du protoplasma tué ; 
en lumière ordinaire, on peut alors la retrouver ; elle est transpa- 
rente et ne s'indique guère que par un contour A Un disque 
de verre que l’on manie dans un rayon de soleil représente assez 
bien, selon le jour sous lequel on le voit, les différents aspects de 
ce microsome. 
La matière translucide dont il est fait est consistante et résiste 
aux actions de divers réactifs : l'eau chloroformée, les acides et les 
-alcalis dilués ne la détruisent pas, ni même n’y produisent aucun 
changement visible. Dans l’eau ambiante, où l'on voit se répandre 
les paillettes d'une cellule sectionnée, et dont l’hypotonie détruit 
le protoplasma, elles subsistent telles quelles et conservent des 
mouvements de déplacement et de rotation analogues à ceux 
qu'elles avaient dans le protoplasma, mais moins vifs. 
Des préparations d’Algues montées dans l’eau du robinet entre 
‘lame et lamelle et conservées sous cloche dans l’air humide, mon- 
trent le phénomène de la scintillation pendant fort longtemps ; 
facilement deux jours : les paillettes subissent alors une sédimen- 
tation assez rapide, se rassemblant pou la plupart autour de la 
génératrice la plus déclive (1). : “À 


- Les Spirogyra (nitida?) du bassin de mon laboratoire ont pré- 
senté leur scintillation avec une parfaite régularité ; depuis deux 
mois, toutes les cellules vivantes des nombreux spécimens exa- 
minés ont montré le phénomène de la façon la plus constante. 
Une autre Spirogyra, plus grosse (probablement jugalis) n'en. “4 
a jamais présenté qu'une ébauche, paillettes beaucoup plus petites 
et beaucoup moins nombreuses. Mais une troisième espèce (pro- 
(1) La centrifugation, d’après ce qui précède, devrait rassembler les pail-  # 
lettes vers un des pôles dans chaque cellule. Un premier essai, probablement 
trop énergique et trop court, n’a pas changé grand chose à la distribution des . 
paillettes, mais a nettement centrifugé les filaments chlorophylliens ; de même 
en essayant l’action d’un champ électrique, j'ai vu, avant aucune action sur: M 
les paillettes intracellulaires, les filaments chlorophylliens se contracter ; ces 
flaments sont donc électivement foEunts et excitables ; je m'occupe de. 
préciser cette excitabilité. : 


* 


SÉANCE DU 18 MARS 589 


bablement S. porticalis) recueillie dans un ruisseau au-dessus. 
d'Houlgate (Calvados), c'est-à-dire dans une région éloignée et 
des conditions oecologiques bien différentes m'a présenté un scin- 
tillement tout-à fait semblable à celui de mes nitida. Enfin, ces 
jours derniers, sur trois espèces récoltées au bois de Meudon, deux 
petites, nettement distinctes de nitida et de porticalis présentaient 
la même scintillation que celles-là ; tandis qu’une grosse, ressem- 
blant à mes jugalis, ne présentait, comme celle-ci, qu'une faible 
scintillation, avec des paillettes rares et petites. 
Le phénomène n'est donc ni fugace, ni contingent ; je n'ai 
pu en trouver aucune description (1) ni rencontrer un botaniste 
qui le connut. L’ayant observé par hasard au cours de mes re- 
. cherches que je poursuis sur la pression osmotique, je m'y suis 
attaché et je crois devoir le publier, car il me paraît susceptible 
de fournir des indications sur l’activité protoplasmique, à la façon 
(pour reprendre une métaphore de Jean Perrin sur le mouvement 
brownien en général), dont une bouée signale les vagues. 

J'ai déjà obtenu dans ce sens, avec divers poisons, des rensei- 
gnements que je me propose de compléter et de systématiser. 


ERRATA, 


Note DE À. LEGENDRE. 


T. LXXXVI, p. 355, »° ligne, lire : ...sont sensiblement diffé- 
rentes, plus grandes pour le petit nerf. 


Nore pe P. Remy. 


8 T. LXXXVI, p. 130, 4° ligne en remontant, au lieu de : 15 cer. 
de thyroïdine Byla, lire : 15 cgr. de thyroïdine Byla par litre. 


(x) Strasburger parle vaguement de microsomes s'agitant dans Spirogyra ; 
il à sans doute entreyu les paillettes à l'éclairage ordinaire. Gaidukov qui à 
examiné sur fond noir un grand nombre d'éléments végétaux, a regardé aussi 
une Spirogyra non a ; il n'indique rien où l’on puisse reconnaître 
notre scintillation. 


590 * + SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


— ELECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE, 
Liste de présentation. M 


Première ligne : M. GRiGAUuT. 

Deuxième ligne : M. BABONNEIx. ie 

Troisième ligne : MM. Cnampy, GAUTRELET, HARVIER et Cn. 
À .Ricuer Fils. 1 | | 00 
Von À “4 


—— Votants : 43. + 4 


M. Gricaur | obtient : 27 voix. Elu. 
M. BABoneIx = VO ES ee 
M. CramPy os So 3 


NOR: 0 
VOIX. 
VOIX. ; 55 


M. GAUTRELET — 
M. BINET ST — 
Pie CUPMONE SC HARVIER —< 


4 m1 ND Ca 


= ; vs 
À. L 2 
A 4 

> 2 


ÉLECTION DE 3 MEMBRES CORRESPONDANIS, 


Liste de présentation. Lee : SA À 


. . MM. A. Kaoca, G. HF. Nurtar, F. SICVESERT. ‘| ne - 


2 


VOTE. 


Votants : ho. a 
A Rome # obtient : 4o voix, Elu. 
CES PANCTRAE >  — ho voix. Elu 
F: 


. F. SILVESTRI == 1.38 voix. Cu: 
.- LEISHMAN “. Ne NDS “C 


M 
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M 


. WHEELER  — I Voix. CR 
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RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 


e- 


 SEANCE DU 14 MARS 1922 


Cozzix (R.) et Baupor (J.) : 


SOMMAIRE 


SIMONIN (P.) : Le réflexe oculo- 


991 


Erythropoïèse dans l’hypophyse. 34 | cardiaque dans l’hyperthyroïdie 
Hirtemann (L.): Modifications | et l’hypothyroïdie expérimentale 
hématologiques au cours de l’in- chez Jeanne, 1 
toxication par le gaz d’éclairage. 29 Remy (P.) : Sur l’excrétion et 
LrenarT (R.): À propos de la la phagocytose chez la larve Am- 
fécondation des œufs de Poule.. 36 | mocète de la Lamproie, Petro- 


Parisot (J.), Ricaar» (G.) et. 


myzon planeri Bloch.......,. s 


© 
D) 


Présidence de M. P. Haushalter. 


._ MObIFICATIONS HÉMATOLOGIQUES AU COURS DE L'INTOXICATION 
PAR LE GAZ D'ÉCLAIRAGE, 


par L. HiRTzMANx. 


Durant le mois de janvier, quatre cas d'intoxication par le gaz 
d'éclairage ont été admis à la clinique médicale du P° Simon : 
un cas a été suivi de décès rapide, un autre malade en traitement 
a présenté des phénomènes paraplégiques avec eschare sacrée, les 
deux autres sont sortis guéris. Sur les trois cas qui ont été en 
traitement, nous avons suivi les altérations sanguines qui se sont 
manifestées après l'intoxication, c’est le résumé de nos constata- 
tions que nous exposons ici. 

Le gaz qui a provoqué l’intoxication est un gaz de houille mé- 
langé à 15 à 20 p. 100 de gaz à l’eau. Les altérations observées sont 
donc surtout sous la dépendance de l’intoxication par l’oxyde de 


- carbone. 


Les colorations furent faites par le panchrome de Pappenheim, 
après action du liquide fixateur de Giemsa. 
_ Interprétation des résultats. Le premier jour de l’intoxication, 
on ne constate aucune modification sanguine d'ordre biologique 
connu, sauf un notable accroissement de la résistance globulaire 


592 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY ; : (30) 


et une augmentation des hématoblastes qui apparaissent sous 
forme de plages très étendues et très abondantes. Ce n'est que 
vers le troisèmé jour que nous observons des AN nur hémato- 
logiques. Elles consistent essentiellement en :°- 

1° Une hypoglobulie légère avec hy Sn Cette os 
de comporte une augmentation des polynucléaires éosi- 
nophiles et l'apparition de myélocytes orthobasophiles. 

»° Des altérations des hématies constituées par de l’anisocytose, 
de la poïkilocytose, de la polychromasie, enfin une altération un 
peu spéciale au cours de laquelle un assez grand nombre d’héma- 
ties apparaissent avec un contour flou, une coloration très affai- 
blie, comme si ces organites étaient en train de se dissoudre dans 
le sérum. Les hématoblastes demeurent très nombreux. La valeur 
globulaire est légèrement diminuée. 

Quarante-huit heures après, c'est-à-dire le Ciquiène jour après 


l'intoxication, ces altérations ont dou et la nine sanguine 


est io de normale. 

À aucun moment nous n'avons constaté d’hématies nucléées. 

Ces observations nous montrent que le signe le plus précoce 
de la régénération sanguine est la multiplication des hémato- 
 blastes — que les autres signes d’altération sanguine et d'irritation 
des centres hématopoïétiques n'apparaissent pas avant le troisième 
jour. 

La poïkilocytose repr Fe très probablement, ste l’opi- 
nion d’Aubertin, un état physiologique du slobule et non un pro- 


cessus pathologique. Elle paraît traduire un processus de répara- 


tion. Il en est de même de la polychromasie et de la basophilie 


qui ne paraissent pas correspondre à une dégénérescence du glo- 


bule (Jolly), mais plutôt à une période de régénération (Aubertin). 


Ce sont des éléments jeunes qui passent rapidement dans le es 


- au cours d'une régénération hâtive. 
En résumé, ce syndrome anémique de l'intoxication oxycar- 


bonée doit Dasibtre place, en raison des altérations hématologi- 


ques observées et de l'absence d'hématies nucléées, entre les ané- 


mies simples et les anémies orthoplastiques ou à réaction normo= 


plastique. 
(Laboratoire de Clinique médicale). 


{31) SÉANCE DU 14 vars 593 


JE RÉFLEXE OCULO-CARDIAQUE DANS L'HYPERTHYROÏDIE (1) 
ET L'HYPOTHX ROÏDIE EXPÉRIMENTALES CHEZ LE LAPIN, 


par J. ParisorT, G. RicHarp et P. Smoxn. 


Nos recherches cliniques et expérimentales sur les réactions 
vago-sympathiques aux tests biologiques nous ont conduit à étu- 
dier le réflexe oculo-cardiaque, non seulement chez l'Hômime, 
mais encore chez l'animal et dans certaines conditions définies. 
Nous résumons ici les conclusions d’une série d'expériences faites 
chez le Lapin (2). 

I. Lapin normal. Chez le Fu normal, la compression des 
2lobes oculaires entraine un ralentissement du pouls qui, suivant 
les sujets, varie de 8 à 20 pulsations. 

+ II. Lapin soumis à l'action d'extrait thyroïdien. A. Une injec- 
tion’ intrayeineuse isolée (0,50 gr. d'extrait) provoque dans la 
minute ou les So secondes qui suivent une exagération notable 
du réflexe oculo-cardiaque (ralentissement de {o pulsations par 

- exemple). B. Après une série, faite en 20 jours, de 10 injections 
sous-cutanées de chacune 0,50 gr. d'extrait thyroïdien, la com- 
pression des globes oculaires ne suscite plus qu'un réflexe très 
atténué, ou, encore, le réflexe se trouve légèrement inversé. 

IH. Lapin thyroïdectomisé. A. Le réflexe oculo-cardiaque est- 
considérablement exagéré, le ralentissement du pouls pouvant être 
de go pulsations ; à la phase de ralentissement fait suite rapide- 
ment (en ro secondes environ) une phase d'accélération secon- 
daire qui élève le taux du pouls bien au-dessus de son chiffre de 
début, pour une durée de $o secondes environ. L'écart entre les 
chiffres extrêmes a pu atteindre ainsi 130 pulsations. Ces mèmes 
phénomènes existent, mais moins marqués, chez les animaux 
ayant subi une de ue incomplète ; le ralentissement du 
pouls produit par la compression des globes oculaires pouvant, 
en ce cas, être réduit de moitié. B. Chez le Lapin thyroïdectomisé, 
la compression exercée 30 secondes ou 1 minute après injection 

» intraveineuse de 0,50 gr. d'extrait thyroïdien entraine un ralen- 

. tissement du pouls beaucoup moins marqué que précédemment 

- (45 pulsations au lieu de 92 par exemple): la phase secondaire 


… (x) Nous avons effectivement réalisé par la thyroïdectomie l’état d'hypo- 
…. thyroïdie ; mais nous employons le terme d’« hyperthyroïdie expérimentale » 
“ sans vouloir aucunement préjuger si les injections, même répétées, d'extrait 
thyroïdien réalisent un état analogue à celui que crée l’hyper-fonctionnement 
de l’organe. +. 
A (2) Nous nous sommes placés, quant à la technique et au matériel employés, 
_ dans des conditions expérimentales toujours comparables. Les extraits bre 
à aires utilisés furent ceux de Carrion, désalbuminés, injectables. 


Po COMPTES RENDUES. — 1922. T. LXXXVI. 4x 


D94. RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 
p 


d'accélération n’est plus qu'ébauchée, le nombre des pulsations: 
par minute restant même inférieur au chiffre du début. C. Chez 
les animaux éthyroïdés, l'injection, par voie veineuse, d’adré- 
naline extractive, à la dose de r/10 de mgr., supprime ou même 


inverse le réflexe oculo-cardiaque, quand la compression des. 


globes oculaires est exercée pendant la phase d’excitation sympa- 


thique, phase caractérisée par l'accélération du cœur et l'élévation … 


de la’ pression artérielle. Le réflexe oculo-cardiaque réapparait, 
bien qu'atténué, quelques minutes après retour de la pression et 
du taux des pulsations à des chiffres voisins de ceux du début. 
_Tels sont, exposées sommairement, les données fournies par ces 
expériences. Nous nous réservons de les discuter en les rappro- 
chant des observations d’autres auteurs, mais, dès à présent, nous 
pouvons signaler la concordance de nos résultats expérimentaux 
avec les constatations cliniques que nous avons pu faire chez 
l'Homme en étudiant les troubles de la fonction thyroïdienne. 


(Laboratoire de pathologie générale et expérimentale). . 


SUR L'EXCRÉTION ET LA PHAGOCYTOSE CHEZ LA LARVE AMMOCÈTE 
DE LA LAMPROIE Pelromyzon planeri BLocu, 


par P. Remy. 

Quelques heures après avoir injecté dans la cavité générale 
d’une larve Ammocète une solution neutre et filtrée de carminate 
_ d’ammoniaque ou d'indigocarmin, tous les téguments de l’animal 
présentent une coloration rose carmin ou bleue qui disparaît pro- 
gressivement au bout seulement de plusieurs semaines ; cette 


teinte est due à une coloration diffuse des fibres conjonctives der- M 


miques, disposées en faisceaux ondulés immédiatement sous l’épi- 


derme ; la même coloration diffuse est prise par d’autres éléments: \ 


amorphes de l’animal : myocomes, péritoine, enveloppes fibreu- 
ses des cartilages branchiaux et du système nerveux ; la couche 
fibreuse interne et surtout la couche élastique externe de la gaîne 


de la notochorde se colorent d’une façon particulièrement intense M 
par le carminate. Il s’agit là non pas d’une élimination de lamma- # 


tière colorante, mais d’un banal phénomène de teinture, le li- 
quide injecté adhérant à la substance cellulaire par adsorption. 


D'autres éléments, par contre, fixent progressivement et d’une 
facon élective le colorant dans les vacuoles cytoplasmiques, restent 
bien vivants, et se débarrassent ensuite lentement et progressive- M 
ment du colorant ; la généralité des auteurs admet que les sub- M 
stances colorantes injectées se contfportent eomme des produits M 


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(33) SÉANCE DU 14 mars 595 


de déchet normaux de l'organisme et considèrent les cellules qui 
les éliminent comme de véritables éléments excréteurs (néphro- 
cytes). Certaines cellules ont, outre cette fonction excrétrice, un 
rôle phagocytaire que l’on peut mettre en évidence par des injec- 
tions physiologiques d'encre de Chine ou de carmin pulvérisé ; 
ces éléments ont été désignés par Cuénot et par Bruntz sous le 
nom de néphrophagocytes. J'ai reconnu la présence de néphro- 
cytes et de néphrophagocytes dans différents organes de l’Ammo:- 
cète. 

_ Rein : Certaines cellules du tissu lymphoïde rénal, décrit par 
A. Drzewina, capturent à la fois les particules solides et le carmi- 
nate des injections, mais pas l’indigocarmin ; elles renferment 
d'ailleurs souvent des inclusions jaunes ou brunes plus ou moins 
irrégulières, qui ne prennent pas les colorants histologiques, et 
représentent vraisemblablement des débris cellulaires ingérés ou 
des produits d’excrétion conglomérés ; ces éléments sont donc dés 
_ néphrophagocytes, analogues à ceux du rein des Téléostéens (Cué- 
not, Policard et Mawas, Audigé). Le carminate et le rouge neutre 
sont éliminés par les cellules à bordure en brosse des canalicules 
rénaux, tandis que les cellules ciliées des néphrostomes restent 
incolores ; certaines portions seulement de ces canalicules sont 
colorées par le carminate, d’autres portions en étant tout à fait 
exemptes, et l’on passe sans transition des unes aux autres ; au- 
cune localisation d'indigocarmin n’a été observée dans les tubes 
rénaux. 

Foie : Les cellules de Kupffer et certains éléments intertubaires 
absorbent le carminate et les particules solides ; l’indigocarmin, 
qui circule dans l'organisme à l’état de leucodérivé, est éliminé 
par la cellule _hépathique et rejeté dans les canulieules biliaires, 
où il apparaît à l’état coloré. 

Tube digestif : Le tissu lymphoïde de la paroi intestinale et de 
la valvule spirale (A. Drzewina) possède des néphrophagocytes à 
. Carminate identiques, comme aspect, à ceux du tissu lymphoïde 
rénal ; ils ne semblent pas attirés par des kystes parasitaires ren- 
fermant un petit Nématode vivant ; ni le Ver ni les éléments kys- 
tiques ne capturent les produits injectés. L’indigocarmin n'est 
éliminé par aucun élément du tube digestif. 

Branchies : L'endothélium des artères branchiales est formé de 
néphrophagocytes à carminate ; après injection d’une très faible 
quantité de carminate, il prend une vive teinte carminée, alors 
que les éléments excréteurs rénaux, hépatiques, intestinaux, sont 
peu ou pas colorés. La position de ces néphrophagocytes En les 
branchies, régions en contact permanent avec du sang fréquem- 
ment renouvelé, rappelle celle de cellules excrétrices semblables 
rencontrées dans les cœurs branchiaux des Céphalopodes, l’oreil- 


296 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (34) 


lette des Pecten, les branchies de divers Crustacés, le cœur de 
certains Téléostéens (Cuénot), l'épithélium limitant les arcs bran- 
chiaux des Sélaciens (E. R. et M. M. Hoskins). À noter que l'endo- 
thélium cardiaque de l Ammocète, contrairement à ce qui a lieu 
chez divers Téléostéens, n'est pas es dec 

Des néphrophagocytes sont disséminés dans le tissu conjonctif 
de diverses régions du corps : assise hypodermique, travées entre 


les myomères, dans l'organe endostylaire, les glandes génitales, : 


les tissus lymphoïdes rénal et intestinal, etce.; tous les néphropha- 
gocytes de l’Ammocète manifestent une affinité élective pour le 
rouge neutre, ce qui permet de les rapprocher des « cellules rhagio- 
erines » décrites par Reraut chez les Mammifères. 


ER THROPOÏÈSE DANS L'HYPOPHYSE, 
par À. Cozri et J. BAUpor. 


En examinant des coupes de l'hypophyse d’embryons de Cobayes 
presque à terme, colorées par différentes méthodes, nous avons 
été surpris d'y rencontrer des aspects qui rappellent, d'une façon 
frappante, les figures bien connues d’érythropoïèse dans le foie 
fœtal et aussi des faits décrits par Aron dans le pancréas em- 
bryonnaire. 

- Pareilles observations n'ont pas, à notre connaissance, été fâiles 
sur l'ébauche de l'hypophyse. Toutefois, dans l'important travail 
de Soyer (1), nous avons trouvé un passage relatif à une fonction 
érythropoïétique possible de la glande hypophysaire adulte. L'au- 
teur, après avoir décrit les transformations successives des cellu- 
les hypophysaires qui vont se perdre dans le sang, soit par une 
sorte de fonte holocrine plus ou moins précoce, soit par une dégé- 
nérescence plus tardive qui en laisserait subsister quelques parties 
figurées, ajoute : « Cette destruction des cellules ainsi incorporées 
au sang, nous à paru, dans un grand nombre de cas, beaucoup 
moins complète et bien des fois s’est posée pour nous la question 
de savoir si, après cette mise en liberté de la chromatine, l'élément 
. réduit à un corps rosé identique comme dimensions aux corpus- 
eules sanguins, ne terminerait pas la série de ses transformations 
en devenant tout simplement un globule rouge, et si l'hypophyse 
ne posséderait pas en outre de sa fenclion endocrine, une fonction 
globulipare qui, pour être extrèmement réduite, n'en présenterait 
pas moins, au point de vue théorique, la plus grande. importance. 
C'est là, toutefois, un point que nous avons de oi réserver, 


(1) Arch. d'anat. microsc., t. XIV, 1912 913, p. 2S0. 


ae re Eee ET à 


ST I DS RE 


mar 


1 


(35) . L -SÉANCE DU 14 Mars _ 597 


L) 


malgré les figures de transition que nous présentent de nom- 
breuses figures à aspect d’érythrocytes, et de non moins nom- 
breux noyaux qui prennent des apparences d’'hématies. Ces néofor- 
mations nous ont paru, en effet, le plus souvent fugaces et abor- 
tives et, d'autre part, les formes de passage ne sont pas très carac- 
téristiques ». 

Dans les hypophyses embryonnaires que nous avons étudiées à 
ce point de vue, la portion glandulaire se divise en deux zones 
assez distinctes : l'une beaucoup plus étendue, médiale et con- 
centrique à la fente hypophysaire renferme en majorité des cor- 
dons chromophiles séparés les uns des autres par des capillaires 
anfractueux à lumière élargie, contenant d’ailleurs peu d'éléments 
figurés ; l’autre distale, extérieure à la précédente, moins étendue 
d'ailleurs, est formée en majorité par des cordons pâles serrés les 
uns contre les autres et formant par leur réunion une masse assez 
. compacte. C'est dans cette masse que nous avons observé le plus 
grand nombre de figures érythropoïétiques. Il y a là, semble-t-il, 
érythropoïèse suivie de vaso-formation sur place, par suite de la 
transformation des cellules épithéliales en éléments figurés du 
sang ; la cellule souche est un élément à cytoplasma peu colorable, 
de structure alvéolaire, renfermant un noyau possédant trois ou 

quatre corpuscules roma assez régulièrement arrondis. 

De ces éléments on passe, par transitions insensibles, à des cel- 
lules un peu plus petites dont le cytoplasma, plus dense, se colore 
par l’éosine et dont le noyau s’assombrit en même temps que les 
corpuscules de chromatine qui y sont inclus semblent augmenter 
de nombre. Ce phénomène se poursuit de telle manière que, à 
un moment donné, on se trouve en présence d'éléments formés 
d'un noyau sphérique uniformément coloré en noir foncé par la 
laque ferrique d'hématoxyline (noyau pycnotique) et d’un cyto- 
plasma réfringent, homogène, coloré par l’éosine. Nous considé- 
rons ces derniers éléments comme des érythrocytes et ils sont gé- 
néralement encore inclus dans l'épaisseur des cordons cellulaires 
dont ils occupent la périphérie au voisinage immédiat des vais- 
seaux embryonnaires, lesquels renferment déjà des hématies. 
Quant à ces dernières, elles offrent l'aspect qu'elles présentent 
d'habitude dans les organes hématopoïétiques : si la préparation 
a été colorée par la méthode d'Heidenhain, les unes sont noires 

et ont l'aspect d'un noyau pycnotique un peu rapetissé, tandis, 
que les autres, dépouillées de la laque ferrique, sont colorées . 
en rouge par l’éosine. Si la préparation a été colorée par la mé- 
thode de Mallory, les unes sont orangées, les autres violettes ou 
bleues. Si la préparation a ‘été traitée par la méthode de Mann, 
les unes prennent l’éosine et les autres présentent une teinte 
mauve plus ou moins foncée. 


À 


598 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (56) 
RER A ARE EL AR ans PAR EE ES PEL 
Il est à remarquer que ces phénomènes d'érythropoïèse et de 
vaso-formation semblent précéder, dans le temps, la dégénéres- 
cence colloïde des cellules hypophysaires, En effet, dans 168 pré- 
parations examinées, nous n'avons rencontré que de très rares 
pseudo-acini dont la plupart étaient d’ailleurs entièrement vides. 
La fente hypophysaire, de son côté, ne renfermait aucun coagu- 

lum colloïde. 

Si nous retrouvons, comme c’est probable, les phénomènes que 
nous venons de relater sur les autres embryons de Mammifères 
que nous avons à l'étude, mous arriverons sans doute à établir 
cette notion que l'hypophyse embryonnaire, comme d'autres 
glandes endocrines d’ailleurs, est un organe hématopoïétique. 
« L'endocrinie n’est qu'une hématopoïèse partielle » (Soyer). Pour 
nous, il est infiniment vraisemblable, dès à présent, que plusieurs. 
glandes endocrines sont susceptibles de jouer un rôle hémo-cyto- 
poïétique ou globulipare avant de jouer un rôle hémo-plasmo- 


\ 


poïétique ou endocrinien proprement dit. \ 


(Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). 


3 y r 9 
À PROPOS DE LA FÉCONDATION DES OŒUFS DE POULE, 
par R. Lexar. 


On sait qu’un seul accouplement suffit à assurer, chez la Poule, 
la fécondation des œufs pendant un temps assez long. Mais lés 
traités de zoologie, aussi bien que les ouvrages spéciaux d’avicul- 
ture qui ont abordé cette question, sont loin d’être d'accord sur 
la limite exacte de cette fécondité. Les uns affirment que les œufs 
sont féconds pendant les deux mois qui suivent le dernier acceou- 
_plement, d’autres ne les considèrent comme féconds que pendant 


vingt jours, quinze jours, huit jours, six jours même, après le 


dernier accouplement. Ces divergences de vue et le silence pres- 
que absolu des auteurs sur le point de vue inverse qui consiste 


à savoir à partir de quel moment après l’accouplement un œuf 


devient fécond, m'ont engagé à préciser expérimentalement ces 
faits. RO 


À cette fin, j'ai isolé, dès le tout jeune âge, douze poulettes 


de la race Bresse noire, élevées jusqu'à l’âge adulte en parquet 


absolument clos et loin de tout Coq. Lorsque, âgées de 11 mois, 
ces jeunes Poules, réduites à dix au cours de l'élevage, furent en 


pleine ponte, je les ai mises une à une en présence d’un Coq de 


leur race en m'assurant que l’accouplement avait bien lieu. Aussi- 


tôt après celui-ci la Poule était isolée, et, le lendemain, à Ja même 


ENT PRES OR TEEN TRE EE NT RS DR EE à Ve 


a 


SÉANCE DU 14 vrARS 599 


_ heure, venait le tour de la suivante. Les accouplements terminés, 
utilisant le nid-trappe, j'ai suivi, en les mettant à l’incubateur, le 
sort des œufs pondus par cs Poule. Voici les résultats 
obtenus : 

Les Poules ont été mises de jour en jour en présence du Coq à 
17 heures et l’accouplement a eu lieu, chaque fois, presque aussi- 
tôt. Lapremière Poule pond, le lendemain del’ in ou a8h., 
un œuf fécond, soit r5 heures après l’accouplement. La deuxièune 
Poule pond, le surlendemain de l’accouplement, à ro heures, 
œuf fécond, soit 17 heures après l'accouplement. La ue 
Poule pond, le lendemain de l'accouplement, à 6 heures, un œuf 
infécond, soit 13 heures après l’accouplement. La quatrième 
Poule pond, le troisième jour après l'accouplement, à g heures, 
‘un œuf fécond, soit 64 heures après l’accouplement. La cinquième 
Poule pond, le lendemain de l’accouplement, à r1 heures, un œuf 
infécond, soït 18 heures après l’accouplement .La sixième Poule 
pond, le surlendemain de l’accouplement, à 13 heures, un œuf 
fécond, soit 44 heures après l’accouplement. La septième Poule 
pond, le quatrième jour après l'accouplement, à 8 heures, un œuf 
fécond, soit 87 heures après l’accouplement. La huitième Poule 
pond, le lendemain de l’accouplement, à 12 heures, un œuf fé- 
cond, soit 19 heures après l’accouplement. La neuvième Poule 
pond, le cinquième jour après l’accouplement, à 6 heures, un 

_ œuf fécond, soit 109 heures après l’accouplement. La dixième 
Poule pond, le surlendemain de l'accouplement, à 11 heures. un 
œuf fécond, soit {2 heures après l’accouplement. 

Pendant deux mois j'ai également suivi le sort de tous les ue 
pondus par chacune de ces Poules une seule fois accouplées afin 

- de savoir, d’une façon précise, combien de temps la fécondité était 
assurée. He ont pondu de œufs féconds dans les sept à huit 
premiers Jours qui ont suivi l’aceouplement. Mais, à partir de ce 
huitième jour, des œufs inféconds ont apparu dans la ponte de 
chaque Poule : d’abord rares, ils devinrent de plus en plus nom- 
breux suivant que les jours s’écoulaient. Après le vingt-neuvième 
. jour, plus un seul œuf fécond ne fut pondu, jusqu'à la fin de 
l'expérience qui a duré deux mois. De ces observations, on peut 

_ conclure que de vingt à vingt-quatre heures après un premier 
accouplement l'œuf pondu est déjà fécondé, ce qui est loin des 

_ huit jours nécessaires, dont parlent certains auteurs avicoles im- 
bus de traditions non contrôlées. Et que, d'autre part, huit à dix 

- jours après le dernier accouplement, la fécondité des œufs d’une 
. même Poule n'est plus absolue, et qu'elle va en diminuant de plus 
- en plus pour être tout à fait nulle après le trentième jour. 

_ Ges faits s'expliquent facilement si l’on se souvient du méca- 
nisme de la fécondation chez la Poule : lors de l’accouplement, 


600 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (38). 


les spermatozoïdes émis en grand nombre par le mâle cheminent 
le long de l’oviducte de la femelle et parviennent rapidement à 
l’orifice de la trompe où ils sont en bonne place pour féconder le 
premier ovule qui se détachera de l'ovaire après leur arrivée en 
ce point ; donc, rien de surprenant à ce que la fécondation soit 
rapide, il en est de même chez les Pigeons où l’accouplemnt n'a 
lieu que la veille de la ponte de l’œuf. La non-fécondation des 
premiers œufs des Poules 3 et 5 s'explique si l’on admet que les 
ovules étaient déjà engagés dans l’oviducte et englobés d’albumine: 
lors de l’accouplemnit, ce qui est très vraisemblable étant donné 
le temps très court écoulé entre l’accouplement et la ponte de ces. 
œufs. Les seconds œufs pondus par ces Poules les deuxième et. 
troisième jour furent d'ailleurs féconds. 

Pendant les quelques jours qui suivent l’accouplement, les sper- 
matozoïdes vivent au voisinage de la trompe en nombre assez 
considérable pour assurer la fécondité de tous les ovules qui se 
détachent de l'ovaire ; mais bientôt leur nombre décroît et des 
ovules s'engagent de plus en plus souvent dans la trompe sans être 


fécondés, ce qui explique la fécondité échelonnée et décroissante 


des œufs. 
(Laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences). 


601 


REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


SÉANCE. DU 


AMBARD (L.) et Scamio (F.) : 
Formation de l’ammoniaque par 


(0 MARS 


1922 


SOMMAIRE 


Influence des sels de terres rares 
sur la structure du mycelium de 


premier examen macroscopique a été fait après 48 heures. 


NES eee ORNE eren ra 30 | l’Aspergillus fumigatus Fr. et sur 
Benoit (J.): Sur la participti- la formation de l’appareïil coni- 
tion de cellules glandulaires lipo- FE ON ARR 2 PRE PTE are 27 
p:xiques interacineuses à l’éla- Scamin (F.) : L'épreuve de la 
boration du lait chez la Souris fonction hépatique par la glycu- 
ARE RASE Er Re JA MEONUMIENDrONOQUEE LRU LACS 3S. 
Docxon (A) : A propos de la STroL (A.) et Docnon (A.) : 
pression osmotique des Algues Influence de la polarisation sur 
NOONTES, ct SATA DEAN 3 la mesure de l’excitabilité élec- 
SARTORY (A.) et Baizzy (P.) : trique chez l'Homme"? Hetrre 32 


Présidence de M. G. Weiss. 


INFLUENCE DES SELS DE TERRES RARES Ne 
SUR LA STRUCTURE DU MYCÉLIUM DE L'Aspergillus fumigalus Fun. 
ET SUR LA FORMATION DE L'APPAREIL CONIDIEN, 


par À. Sartory et P. Barry. 


En cultivant l’Aspergillus fumigalus sur du liquide de Raulin 
contenant r p. 5oo de sulfate de thorium, puis sur un autre conte- 
nant r p. 50o de sulfate de lanthane, et comparant ces cultures 
avec un témoin et celles poussant dans des concentrations moins 
fortes, nous avons constaté de très grandes différences. Nous 
ayons fait des examens macroscopiques et micr oscopiques, nous 
avons obtenu les résultats suivants : 

Les milieux ensemencés ont été placés à l’étuve à +37°, le 
On 
constate sur le milieu au thorium quelques îlots constitués par 
un feutrage blanc assez serré donnant ainsi au mycélium un 
aspect rigide, ramassé. Sur le milieu au lanthane, le mycélium 


paraît plus lâche, moins compact, ayant plutôt tendance à s’'éta- 


ler. Après quelques jours d’étuve nous procédons à un nouvel 


x. ”, 


602 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG . (28) 


examen, Sur le milieu au thorium les îlots se sont un peu déve- 
loppés, ils sont ratatinés, repliés sur eux-mêmes, le mycélium est 
très condensé, très ferme, il prend un aspect cartonneux et on 
distingue par place une légère teinte verte. En suspension dans le 
liquide ou reposant au fond, on trouve un mycélium ayant un 


aspect spécial. Des colonies nettement sphéroïdales mesurant 


2 mm. de diamètre environ. Ces colonies se développent et attei- 
gnent ensuite de # à 5 mm. Elles sont sphériques, sans aspérités, 
se déformant et s’aplatissant lorsqu'on les retire du liquide. Sur 
le milieu au lanthane l'aspect de la culture est tout différent. 
Toute la surface du liquide est recouverte par le mycélium blanc, 
lâche, formant une pellicule assez consistante, régulière, ne pré- 


sentant pas de zones verdätres comme précédemment. La pelli- 


cule est assez difficile à dissocier surtout dans la partie centrale. 


Au sein du liquide on trouve un mycélium lâche, flottant, ayant 


un aspect étoilé, s’irradiant ; on distingue la fine structure des 
filaments constituant ces éléments. 

Le témoin présente dès les premiers jours un dodo en 
abondant, mycélium plus. ou moins plissé occupant toute la 


surface du liquide. Toute la partie émergée est recouverte de 


conidies donnant une teinte vert foncé à l’ensemble. Dans le 
liquide nagent des colonies à mycélium lâche étoilé. 

Au microscope nous avons examiné successivement les Dortiee 
_ émergées et les parties immergées des cultures. de L 
_ Témoin. Le témoin examiné après deux jours d'étuve montre, 
pour le mycélium végétant en surface, un feutrage peu serré 
formé par de longs filaments réguliers à cloisonnement très es- 


pacé. On voit de nombreux nd nie gris fuligineux, plus 


foncés vers le sommet où ils se renflent graduellement en tête 
sphéroïdale de 30 à 4o u couverte dans la moitié ou les 2/3 supé- 
rieurs de basides de 6 à 15 u. Les conidies sont rondes. Le mycé- 
lium immergé est constitué par de longs filaments semblables aux 
précédents et des filaments à articles très courts, irréguliers, pré- 
sentant quelques bourgeonnements. C’est une forme de souffrance 
due à l'immersion. 

Milieu au thorium. Un fragment de mycélium ayant poussé 
en surface après 48 heures d’étuve est constitué par de longs fila- 
ments tortueux, à cloisons rapprochées, et par de nombreuses 
formes spéciales, trapues, à membrane très épaissie, à proto- 
plasme condensé contenant de grosses granulations à l’intérieur ; 
il apparaît parfois, entre deux articles, des bourgeonnements pie 
ou moins accentués. Ce sont des formes toruleuses très carac- 
téristiques. Nous avons trouvé aussi des filaments à ‘extrémité 


renflée et des appareils reproducteurs incomplètement développés, 


5 uw environ, sans spores, l’ensemble mesurant de 22 à 25 w. Le 


sine Canaé ne BR 


RE 


ch 


NES EN EN RP 


De COR DR n° 


SÉANCE pu £0O MARS 603 


mycélium sphérique immergé présente les mêmes éléments que 
le mycélium de surface. On trouve, de plus, de petites sphères 
de protoplasme se colorant fortement par le bleu lactique, ne 
contenant aucune granulation et prenant naissance par bourgeon- 
nement sur un filament. Certains filaments ne sont qu'une suite 


_ de renflements et de masses globuleuses placés bout à bout. On 
retrouve aussi de nombreuses formes toruleuses, Après À jours, 


un nouvel examen montre la grande abondance des formes toru- 
leuses. On trouve même des masses globuleuses dans lesquelles le 
protoplasme s’est fragmenté en ro ou 12 éléments très nettement 
visibles ; quelques appareils conidiens (diamètre 20 à 25 u) pré- 
sentant une rangée de spores seulement ; des éléments isolés, de 
6 à 20 u, ovoïdes ou allongés, à membrane épaissie, protoplasme 
à granulations, ressemblant beaucoup à la forme bourgeonnante 
des levures. Enfin quelques filaments réguliers mais à cloisons 
rapprochées. 
Milieu au lanthane. La culture en surface, après deux jours, 
est formée par de nombreux filaments très irréguliers de 5 à 6 u 


: d'épaisseur, tortueux, contournés, à cloisonnement parfois très 


} 
, 
x 


"1 


14 


A 
EL: 


rapproché. Sur certains filaments, se trouvent fixées de petites 
sphères de protoplasme très condensé, sans granulations. On 
observe aussi quelques rares appareils reproducteurs incomplets, 
atrophiés, stérigmates sans spores et se trouvant seulement à la 


partie supérieure du renflement du conidiophore. Un deuxième 


examen montre de nombreux filaments irréguliers, tortueux, très 
cloisonnés se terminant par un renflement, de rares rudiments 
d’appareïls reproducteurs sans spores. Les spores n'apparaissent 
guère avant une huitaine de jours et encore en très petit nombre. 
Conclusions. Le sulfate de thorium a une action très nette. Sur 
ce milieu le Champignon végète mal, il souffre ; le mycélium 
prend des formes de résistance, des formes de souffrance. La for- 
_ mation de l'appareil conidien est retardée, et au lieu d’un chapelet 
de spores à l'extrémité de chaque baside on n’en trouve qu'une 
ou deux. Les conidiophores sont aussi moins développés. 
* Le sulfate de lanthane est moins actif, le mycélium paraît moins 
souffrir, on ne trouve pas de formes toruleuses et les filaments 


. diffèrent peu de ceux du témoin si ce n’est par une grande irré- 


gularité et un cloisonnement plus rapproché. Son action se porte- 
rait plutôt sur l'appareil conidien qui est à peu près seul, quelques 
rares conidiophores atrophiés avec très peu de spores. ga 
_ L'aspect macroscopique et microscopique des cultures reste le 
même après 15 jours d'étuve. À 
Nous avons refait ces expériences en culture cellulaire sur les 


14 mêmes milieux et les résultats concordent exactement avec ceux 


"a! 


. trouvés précédemment. Un ensemencement fait avec du mycélium 


604 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (30) 


des deux cultures a été fait, nous avons constaté qu'après 18 heures 
d'étuve, l'échantillon prélevé sur le milieu au lanthane donnait un 
feutrage assez abondant dans lequel on trouvait de très nombreux 
appareils conidiens. Le mycélium pris sur le milieu au thorium 
ne montrait aucun indice de développement à ce moment là ; ce 
n'est que 6-8 heures après qu'un léger feutrage a pris naissance et, 
après seulement, l’apparition des appareils conidiens. 

L'action du sulfate de thorium ayant été plus forte, les formes 
de souffrances plus accentuées, la phase de régénération est natu- 
rellement plus longue. 

Nous pouvons rapprocher ces résultats de ceux obtenus précé- 
demment et exposés dans une note (1) montrant le pouvoir agglu- 
tinant que possède le sulfate de thorium vis-à-vis d’une émulsion 
de spores d’Aspergillus fumigaltus. 


FORMATION DE L’AMMONIAQUE PAR LE REIN, 


par L. Amparp et F. Sci. 


Jusqu'à ces derniers temps on ne professait pas d'opinion quant. 


au siège de la genèse de l’ammoniaque urinaire. En 1921, Benc- 
dict et Nash (2) lui ont assigné les reins, en raison de ces constata- 


tions faites par eux, à savoir que l’ammoniaque du sang est insuf- 


fisant pour expliquer l’ammoniaque urinaire et que la veine rénale 


contient plus d’ammoniaque que le sang de la circulation géné-. 


rale. Les dosages d'ammoniaque des auteurs américains nous pa- 
raissent, il est vrai, erronés — très inexacts par défaut — mais il 


est Hncesoie de la refuser une valeur relative, laquelle suffit, 


par conséquent, à justifier leur hypothèse. 
En partant de considérations très différentes, nous sommes 


arrivés à la même conception que les auteurs américains. Nous 
avons été frappés de ce qu'au cours d'ammoniémies presque iden-. 


tiques on pouvait observer des débits très variables d’ammoniaque 
dans l’urine. Etant donné que l’'ammoniaque n’a pas de seuil, ce 
fait était én opposition formelle avec l’une des constatations les 
plus certaines des lois de la sécrétion rénale des substances sans 


seuil, à savoir que les débits sont réglés par les concentrations 


sanguines de la substance nor nee. Mais l’anomalie pouvait 
s'expliquer par une production d'ammoniaque au niveau du rein, 


(x) C: R: de l’Acad. ‘des sc. x7 mai 1921: n° 20. 


(2) Th. P. Nash and St. FR. Benedict. The Ammonia Content of the Blood and. 
its Bearing on the Mechanism of acid. Neutralisation in the animal Organism.. 
The Journal of biological Chemistry, t. XLVIIT, t. 2», octobre 1921, p. 463-488. 


one: 


Dire sd ee um in lt ri nl péé san ES CS ASE En Den À 


jar 


A- de S e 


ee ES GE 


(31) SÉANCE DU 10 GRR 605 


car, dans ce cas, le taux de l’ammoniaque au niveau du rein 
n'est plus donné par celui de la circulation générale. Les recher- 
ches que nous avons instituées pour vérifier cette hypothèse pa- 


raissent d'accord avec celle-ci. On sait que par une ingestion mas- 


sive de bicarbonate de soude (12 à 18 gr.) on fait baisser rapide- 
ment (en 1 à 2 heures) le débit de l’ammoniaque urinaire jusqu à 


- une valeur très faible — 8 à 3 cgr. à raison des 24 heures -— à 


partir de laquelle le débit ne décroît plus que lentement. 

Dans l'hypothèse d’une genèse rénale de l’ammoniaque, la 
chute rapide de l’ammoniurie devait s'interpréter comme liée à la 
cessation du processus rénal de la genèse de l'ammoniaque et la 
persistance d’une faible ammoniurie comme l'effet de l'apport. 
persistant au rein de la petite quantité d'ammoniaque contenue 
dans le sang et le reste de l'organisme. Dans cette dernière phase 
de l'expérience, la concentration en ammoniaque du liquide 


interstitiel qui baigne les cellules rénales doit donc tendre à 


devenir égale à celle de la circulation générale et l’on doit pouvoir 


- y calculer l’ammoniémie de la circulation générale d’après la 


constante secrétoire et le débit de l’ammoniaque. Les expériences 
suivantes, où l'on voit les ammoniémies théoriques et réelles se 
rapprocher d'autant plus que les débits sont plus faibles, confir- 
ment cette prévision. 

Ammoniaque du sans 


: : & exprimé en mgr. par litre 
Ammoniaque de l'urine recalculé P sr: I 


K par 24 heures etexprimé en mgr. {rouve calculé 
0.07/ 392 10,0 23 
‘2,100 206 3,8 GNU) 
0,083 123 3,8 8.4 
0,079 90 5,2 5,8 
0,106. 86 - bo 10,0 
9,059 86 Re: h,6 
0,074 HAN 53 45 5.6 
0,069 es 60 3,9 3,9 
0,145 60 72 8,6 


On peut, à notre avis, se représenter de la manière suivante la ge- 
nèse de l’ammoniaque au niveau du réin. On sait, depuis 1855 (1), 
que, chez le Chien, l'ingestion de HCI est suivie d'une augmen- 


tation de l’ammoniurie, mais que la réserve alcaline du sang de- 


meure invariable. Tout porte à croire que HCI ingéré se combine 


avec les bicarbonates de soude du sang pour donner du NaCl, 
mais, remarquons-le, ce NaCI a une origine très spéciale : il est 


constitué par un apport extérieur de Cl et d'un apport intérieur 


(1) Fried. Walter. Untersuchungen über die Wirkung der Säuren auf den 


 tierischen Organismus. Arch. für exp. Pathologie und Pharmacologie, t. VIT, 
_ fase. 2, avril 1877 p, 148-179. : 


{ 


606 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG : 


de Na; autrement dit, il y a augmentation du NaCI de l’orga- 
nisme par enrichissement de l'organisme en CI, mais sans varia- 
tion de son capital en Na. Le cas est donc bien différent de celui 
où nous ingérons NaCI préformé. ; 

Nous savons que cette néoformation de NaCI ne s'accompagne 
pas d’une plus grande élimination de Na, par contre, il y a tout 
lieu de croire, de par ce que nous savons de l’acidose du diabète, 
que CI s’élimine en plus grande quantité. Il s’en suit que le f 
départ de CI, laisse momentanément Na isolé au niveau du rein. ! 
Na se iransformera successivement en NaOH puis NaHCO* ; à 
mais au moment où NaOH se trouvera en contact avec l’urée, \ 
transformera cette substance en ammoniaque, lequel, n ayant PS 4 
de seuil, s’éliminera par le rein, pour retrouver CI. | 

C’est donc une augmentation de l’alcalinité au niveau des tubes … 
rénaux qui provoque la formation de l’ammoniaque et cette hy- 
peralcalinité locale est elle-même le résultat du sort particulier 
des ions Na et CI d’une partie du NaCI sanguin. 

Les seuils rénaux jouent, dans ce phénomène, le rôle domina- 
teur puisqu ils règlent l'élimination respective des ions Na et Cl. 
Mais c’est là un phénomène que nous ne pouvons qu'énoncer iei. 


(Institut de médecine expérimentale). 


INFLUENCE DE LA POLARISATION 
SUR LA MESURE DE L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE CHEZ L HOMME, 


par À. SrrogL et À. Docnon. 


L'application de la loi d’excitation électrique à la mesure de 
l’excitabilité neuromusculaire suppose la connaissance de l’inten- 
sité du courant électrique qui traverse l’organe exploré pendant 
que se produit l'excitation, c’est-à-dire dans les premiers millièmes 
de seconde après la fermeture du circuit. Chez l'Homme, l’appari- 
tion d’une force contre-électromotrice de polarisation croissant 
rapidement pendant la durée d’excitation pour atteindre une va- 

leur qui, dans les conditions ordinaires, est de l’ordre d'une 
dizaine de volts, constitue une cause Drurbatiice qui, en général, 
ne permet pas de déduire, soit du voltage de la source, soit de M 
l'intensité lue sur un milliampèremètre quelques secondes après | 
le début du courant, l'intensité qui a réellement provoqué la 
réaction motrice du usb re ii )2 * 


(1) C.R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p: 125, ror. ent LXXXV, pi sus, 
TO2E MN 


SÉANCE DU 10 mars 607 


Il doit en résulter une erreur dans la méthode de mesure de la 


caractéristique d’excitabilité pour laquelle on admet la proportion- 
nalité entre les voltages et les intensités. On peut prévoir par le 
raisonnement dans quel sens sera l'erreur commise. Si nous sup- 
posons, en effet, que la force contre-électromotrice a, d'emblée, 
sa valeur maxima, le voltage effectif s’obtiendra en retranchant 
cette valeur de celle du voltage utilisé. Lorsque l’on double ce 
dernier, on multiplie par conséquent le voltage effectif par ur 
facteur supérieur à deux. 

Mais la force contre-électromotrice ne s’installe que progressi- 
vement et n à pas encore atteint, pour la durée ordinaire des chro- 
naxies, la valeur moyenne correspondant à l'excitation par un 
courant de longue durée. [l en résulte que l'intensité obtenue en 
doublant le voltage rhéobasique sera encore plus grande qu'elle ne 
serait dans l'hypothèse précédente d’une force contre-électromo- 
trice constante. Cette intensité nécessitera donc, pour produire la 
réaction minima du muscle, une durée moindre que celle qui 

 correspondrait à une intensité double du seuil galvanique supposé 
mesuré avec un courant constant, .et la caractéristique d’excita- 
bilité paraîtra diminuée. Si cette diminution ne peut être calculée 
théoriquement, du moins pouvons-nous l’évaluer expérimentale- 
ment en comparant sur un même muscle les mesures obtenues 
dans les conditions ordinaires et par le procédé de la self qui, 
ainsi que nous l'avons montré dernièrement, met à l'abri de cette 
cause d'erreur (1). 
L oo confirme pleinement les prévisions précédentes. 


Méthode ordinaire 


el FR D NS ne e 
| TT Résistances en série Avec self 
Ÿ Muscle Voltage avec le sujet en ohms Chronaxte Chronaxie 
: Volts 
2 a x à 
PAtettrn BICApa Le. «200 20 | - 20.000 # 0,00010 _ 0,00016 
SMS MBICEpS/:.à.0.0 25 20.000 0,00030 0,00052 
Sujet 3 Extenseur .… ho | 10.000 0,00030 0,00040 
Sujet 4 Quadriceps …. 48 7.000 0,0000 0,00008 


Il est logique de supposer que plus le voltage utilisé s'élève, 


- plus l'influence de la force contre-électromotrice de polarisation 

… doit diminuer. C’est ce qui ressort également du tableau ci-des- 

D. sous: 

À AN 2 ; © Méthode ordinaire 3 

î à - Se Avec sell 

Re 

d Musele Voltage TT Chronaxie Chronaxie . 

GE Ne ‘ Vols SeCOME : Seconde 
Brice aan 16 | 0,00018 0.000381 
ES NACRE PSE 32 0,00023 
— ER PAS 57 ‘0,00081 


_ (x) À. Strohl et A. Dognon. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXVI, p. 387, 
1921. | 


GUS RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (34) 


Il serait intéressant de savoir à partir de quel voltage les valeurs 
-de la chronaxie obtenues par les deux méthodes sont pratiquement 
égales. On ne peut faire, à cette question, une réponse valable 
dans tous les cas. Jusqu'ici, il nous a semblé que pour le membre 
supérieur, il suffisait de 50 à 60 volts aux bornes du circuit d’uti- 
lisation pour avoir une bonne valeur de la chronaxie, comme le 
montre l’expérience précédente. 

Pour les muscles du membre inférieur, et plus spécialement 
pour ceux de la jambe, on observe encore, entre les deux sortes 
de mesures, des écarts de 20 à 30 p. 100 avec 65 volts. 

En somme, ce qui importe au point de vue de l'exactitude dans 
les mesures d'excitabilité électrique, c'est, avant tout, le voltage 
dont on dispose pour l'excitation. Pour que la force contre- de 
tromotrice de polarisation soit négligeable vis-à-vis de celui-ci, 
il convient de le maintenir serment élevé en ajoutant ibn 
le circuit des résistances variables suivant l’excitabilité du muscle. 


ÿ 


À PROPOS DE LA PRESSION OSMOTIQUE . DES ALGUES MARINES, 


par À. Docxon. 


Dans des recherches poursuivies en août 1920 à Roscoff, j'avais 
observé chez une Laminaire fortement hypertonique, Saccorhiza 
bulbosa, que la pression osmotique variait avec l'éclairement, soit 
dans les conditions physiologiques du cyele nycthéméral, soit au 
cours d'une obscuration artificielle (1). De ces faits, et d'un cer- 
tain nombre d’autres, j'avais conclu qu'il fallait vraisemblable- 
ment chercher dans la condensation lente des sucres formés par 
l'assimilation chlorophyllienne, la cause de la forte surpression de 
cette Algue et des Laminaires en général. par rapport à l'eau de 
mer. 

M. Lapicque a exposé (2) les raisons qui le portent à penser, 
au contraire, que la pression osmotique de la cellule végétale ne 
dépend pas, normalement, de l'assimilation ioropby liens 
mais possède une valeur maintenue constante par un balancement 
osmotique entre les sels et les sucres : la chute de concentration 
en cristalloïdes organiques étant compensée par une augmenta- 
tion correspondante de la teneur en sels. Par une méthode indi- 
recte, consistant à déduire le point eryoscopique moyen de l'AI- 
gue, du point eryoscopique de l’eau dans laquelle des fragments 


C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p.947 : t LXXXV, D. 112. 
Jet 4 de la Soc. de de t. LXXXIIT, p. 1610 ; t. LXXXV, p. 207 ; 
L'UIXN AN D 1195: É | 


(35) SÉANCE pu [0 mars 60% 


de cette Algue ont bouilli jusqu’à épuisement complet, M. La- 
picque trouve pour Laminaria flexicaulis, la même pression osmo- 
tique en décembre qu’en juillet, avec une teneur en chlore plus. 
considérable dans le premier cas. 

Au mois de février, j'ai fait venir de Roscoff des bulbes de 
Saccorhiza, qui, enveloppés de leurs thalles, sont arrivés en bon 
état. J'ai aussitôt mesuré le point eryoscopique du suc de presse, 
avec la même méthode qui m'avait antérieurement servi, m'at- 
tachant à ne prélever que les parties absolument saines des bul- 
bes. J’ai pratiqué en même temps le dosage des cendres minérales 

et des halogènes. 


Sels totaux Halogènes-eu 
Point Pression osmotique en p.100 chlore 
cryoscopique (ematm.)  dupoidssec par 1000 gr. de suc. 
HD er 0) 25,8 38 21 
AA ER EEE — 2,19 28,0 4h 2 
PAUL AAA air 27,5 30 18,8 
Eau de mer — 2,02 25,8 43,8 p. litre 19 (chlore seul) 


En août, les mêmes Algues présentent des points cryoscopiques 
autour de —2,40, soit 30,7 atmosphères environ. La chute de 
pression osmotique, due vraisemblablement à la très faible teneur 
hivernale en mannite, est donc considérable : l’Algue tend vers 
l'isotonie. La concentration en chlore est très voisine de celle de 
l'eau de mer. 

Il est vraisemblable que le balancement osmotique des sels et 
des sucres est limité par une concentration maxima en sels 
voisine de celle de l’eau de mer. fl suffit que la teneur de l’Algue 
en cristalloïkles organiques atteigne une valeur assez basse, pour 
qu'elle soit ramenée aux environs de lisotnoie, déjà observée sur 
d’autres espèces. 


\ 


SUR LA PARTICIPATION DE CELLULES GLANDULAIRES LIPOPEXIQUES 
INTERACINEUSES À L'ÉLABORATION DU LAIT, CHEZ LA SOURIS BLANCHE. 
INT 


_ ENAAE | par J. Bexorr. 


- La plupart des auteurs qui ont étudié la glande mammaire 
ont observé, chez certains animaux, dans le tissu conjonctif situé 
- entre les acini, des cellules conjonctives ou sanguines chargées 
de graisse ou de grains de pigment. Citons, parmi les travaux les 
- plus récents, celui de Pol Gérard (r), qui a étudié, dans la glande 
à | pin de la Chatte, de grosses cellules chargées de pigment 


4) (Où R. de la Soc. de biol., 27 mars 1920, p. 579 
BroLocr. COMPTES RENDUS. =— 1922. T. LXXXVI. La 


610 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (36): 


jaune, déjà entrevues par Bizzozéro et Vassale, et par Unger. 
Nous avons porté notre attention, depuis quelque temps, sur le 
tissu interacineux de la glande mammaire de la Souris blanche, 
et cette étude nous à amené aux constatations suivantes (1). 

Nous avons fixé notre matériel dans un liquide osmiqué destiné 
à mettre en évidence le chondriome et la graisse, et coloré nes 
coupes à la fuchsine d’Altmann. 


Les acini mammaires d'une Souris blanche pleine et sur le 
point de mettre bas (les embryons mesuraient 2 cm. de longueur) 
sont déjà entièrement développés. Beaucoup d’entre eux contien- 
nent de volumineuses gouttes de graisse, et la glande, examinée 
dans son ensemble, manifeste une activité sécrétoire des plus 
nettes. On aperçoit de place en place, entre des acini plus riches 
en matériaux gras élaborés, des amas considérables de cellules 
volumineuses, chargées de graisse. Ces cellules peuvent atteindre 
quatre-vingt microns de longueur, et certaines d’entre elles sont 
parfois plus grandes qu'un des acini environnants. Elles sont 
tassées les unes contre les autres, et les amas qu'elles constituent 
peuvent couvrir une surface égale à celle de dix ou quinze acini: 
Plus souvent elles sont écartées les unes des autres, et donnent 
l'impression qu'elles se déplacent, par des mouvements amni- 
boïdes, et qu’elles coulent entre les acini de la glande. On les ren- 
contre souvent accolées intimement à la membrana propria d’un 
acinus mammaire, à la manière d'une grosse amibe collée contre 
un corps étranger. 


Ces cellules contiennent de nombreuses gouttelettes d’une 
graisse osmiophile assez labile. Leur protoplasme est littéralement 
bourré de mitochondries volumineuses, partieulièrement grosses 
dans les cellules qui, serrées les unes contre les autres, constituent 
les volumineux amas interacineux. Les mitochondries, dans ces 
cellules, se présentent sous l'aspect de diplocoques, et sont consti- 
tuées de trois parties : deux calottes sphériques se regardant par 
leur concavité, et colorées en rouge vif par la fuchsine, et une 
partie centrale, teintée en jaune très clair par l’acide picrique, ou 
en gris par l’acide osmique. C’est à l’intérieur de ces mitochon- 
dries que se fait l'élaboration de la graisse, et on peut, dans une 


même cellule, suivre tous les stades de cette élaboration. Les deux | 


calottes fuchsinophiles de la mitochondrie s’écartent l’une de l’au- 
tre, et une sphérule grisâtre apparaît entre elles : c'est une goutte- 


lette de graisse, qui grossit considérablement, et à la surface de 1 


laquelle on aperçoit encore, sous forme d’un mince liseré rouge 


(1) Nous prions M. le P' Borrel d'accepter nos vifs remerciements pour les \ 
préparations qu'il nous a montrées, et pour les renseignements qu ’l a bien … 


‘voulu nous donner sur le tissu‘interstitiel de la mamelle chez la Souris blanche. 3 


ÿ (37) SÉANCE DU 10 \ARS 611 


discontinu, les vestiges des deux calottes. C’est là un des exemples 
les plus nets que nous dyions jamais observés de la NH iauor de 
graisse au sein d’une mitochondrie. 

Ces cellules lipopexiques, avons-nous dit, sont souvent accolées 

contre les extrémités basales de plusieurs cellules épithéliales d'un 
acinus. Et l’on ne peut pas ne pas être frappé de la disproportion 
entre leur taille considérable et leur richesse en grosses mitochon- 
dries et en graisse, d’une part, et la faible hauteur et la ténuité du 
chondriome des cellules épithéliales, d’autre part. Ces dernières 
mesurent cinq à sept microns de hauteur environ, et la mince 
paroi épithéliale qu’elles constituent contient, de place en place, 
des sphérules de graisse souvent plus grosses que les cellules elles- 
mêmes. Une telle image évoque immédiatement l’idée que les 
cellules lipopexiques cèdent aux cellules épithéliales la graisse 
qu’elles ont élaborée. Nous n'avons jamais vu de boules grais- 
seuses passer telles quelles des cellules lipopexiques dans les cel- 
lules épithéliales. La graisse traverse la membrana propria de 
l'acinus à l’état de dissociation chimique et se reconstitue en 
graisse osmophile dans les cellules épithéliales, au contact de leur 
chondriome. Il résulte de cette observation que les cellules lipo- 
pexiques jouent le rôle fondamental dans la captation et la syn- 
thèse des matériaux gras spécifiques du lait, et qu’elles livrent ces 
“matériaux déjà tout élaborés aux cellules mammaires, dont le 
travail électif se trouve ainsi considérablement simplifié. 

L'activité très grande de ce tissu lipopexique interacineux est 
encore soulignée par la riche vascularisation que l’on observe 

_ entre ses cellules, lorsque, serrées les unes contre les autres, elles 
_ constituent de volumineux amas : chacune d'elles est en contact 
avec plusieurs capillaires sanguins, et c’est dans ces cellules sur- 
_ tout, qui sont manifestement en plein travail sécrétoire, que nous 
avons observé le travail des mitochondries décrit plus haut. Les 
cellules lipopexiques isolées les unes des autres, que l’on rencontre 

- dans d’autres parties de la glande, se trouvent à d’autres stades du, 

. processus sécrétoire. Dans certaines d’entre elles, les mitochon- 

- dries sont plus petites ; leurs deux croissants fuchsinophiles sont 

. resserrés l’un contre l’autre, et l’examen attentif de ces plastes 

. montre que leur activité sécrétoire est bien diminuée, sinon tem- 

- porairement suspendue. Ces cellules sont donc à la phase de repos 

. de leur cycle sécrétoire. On n'observe d’ailleurs plus entre ces 

. cellules, qui semblent en train de glisser entre les acinis, les nom- 

i . breux canine sanguins cités plus haut. 

… Nous venons de décrire la glande mammaire d'une Souris 

pleine. On observe, dans l’ensemble, les mêmes phénomènes chez 

- l'animal en lactation. Nous dirons simplement i ici que les cellules 

lipopexiques y sont moins nombreuses ; elles sont plus régulière- 


642 ‘ RÉUMON BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (38). 


, 

ment disséminées dans tous les intervalles situés entre les acinis. 

Conclusion. Il existe donc, dans les espaces interacineux de la 
glande mammaire de la Souris blanche, pendant la gestation, des 
cellules très volumineuses, très nombreuses, et qui élaborent de 
la graisse en grande quantité aux dépens de mitochondries à 
structure complexe. Ces cellules doivent être considérées comme 
des intermédiaires entre le milieu intérieur et les cellules mam- 
maires. Elles puisent dans ce milieu intérieur les matériaux gras \ 
nécessaires, en opèrent la synthèse, et livrent aux cellules mam-, | 
maires des produits gras, sans nul doute déjà hautement, sinon 
définitivement différenciés. Le travail de la cellule mammaire est : 
donc réduit au minimum, comme l’indiquent son faible volume 
et la structure peu compliquée de son chondriome. 


4 


(Institut d'histologie de la Faculté de médecine). 


L'ÉPREUVE DE LA FONCTION HÉPATIQUE 
‘ PAR LA GLYCURONURIE PROVOQUÉE, 


par F. Scan. 


En 1909, Stejskal et Grunwald, de Vienne (1), proposèrent d'uti- 
liser la glycuronurie provoquée par ingestion de camphre comme % 
méthode d'exploration des fonctions hépatiques. Le procédé fut 
repris et perfectionné par Roger et ses élèves (2). 

À l’aide de nouvelles recherches, nous avons cherché à éclaircir - 
les points suivants : 

I. L'épreuve du camphre Dei ue servir en clinique ? . dt 

… I nous semble que-non pour les raisons suivantes : 1). L'intro- M 
duction du camphre par voie stomacale peut provoquer des trou- | 
bles digestifs, chez certains malades, une intoxication avec symptô- 
mes pénibles (vertiges, pâleur, accélération du pouls, crampes et 
secousses musculaires). Injecté sous la peau, le camphre se ré- 
sorbe mal et rentre dans là circulation générale en contournant | 
le foie, auquel ne parvient qu’une quantité relativement faible du 
produit injecté. 2). Le dosage de l'acide camphoglycuronique 
présente de grandes difficultés : le procédé colorimétrique ne | 
donne que des valeurs approximatives, le procédé polarimétrique 
est imprécis en raison du faible pouvoir rotatoire de cet acide. 3). w 
La combinaison du camphre à l'acide glycuronique n’est pas une M 


1) Wiener klinische Wochenschrijt, t. XXX, p. 106», 1909. 
(2) Toutes les indications se trouvent dans les travaux d° ensemble : ; Chiray, 
thèse de Paris 1014 et Caille, thèse de Paris 1921. 


(39) SÉANCE DU 10 mars 613 
PR ESA 
réaction simple, mais doit être précédée d'une oxydatién en 
caämphérol ; or, nous ignorons où se fait cette oxydation et quels 
sont les facteurs qui l’influencent. En dehors de la synthèse pro- 


prement dite avec l'acide glycuronique, il y a donc une deuxième 


inconnue dont nous avons à tenir compte dans nos conclusions. 

Il. La méthode peut-elle être modifiée? 

Nous avons remplacé le camphre par le meénthol qui présente 
les avantages suivants : ingestion facile ; résorption et élimination 
rapides ; dosage polarimétrique facile en raison du pouvoir rota- 
toire élevé de l’acide mentholglycuronique, qui est plus que trois 
fois plus fort que celui de l’acide camphoglycuronique. En plus. 
la synthèse avec le menthol se fait directement, sans oxydation 


préalable. 


Expériences. 1° Après ingestion de 2 gr. de menthol, l’élimi- 
nation par les urines commence chez le sujet normal après 
2 heures et elle est terminée 17 heures après. »° Nous avons 
recherché quel était le mode de défécation le plus favorable 
l’acétate de plomb en milieu acide n’entraîne aucune perte. 3° 


Nous avons préparé de l’acide mentholglycuronique d’après le 


procédé de Bang (x) et nous avons pu vérifier le pouvoir rotatoire 
indiqué par Fischer et Neuberg ([a]Ïn — —105°). (2). 

II. Le procédé est-il susceptible de nous renseigner sur le fonc- 
tionnement du foié ? 1°. Epreuve du camphre : Nos cas d’affec 


tions du foie n'ont réagi que faiblement ; la valeur de cette consta 
tation est pourtant sensiblement diminuée par le fait qu’un sujet 
sain a présenté une réaction complètement négative. D'autre part, 
nous avons observé qu'un malade atteint d'ictère catarrhal a éli- 


miné, à la période d'état, une quantité plus considérable d’acide 
glycuronique qu'après la disparition de l’ictère et de tout symptô- 
me morbide. 2°. Epreuve du menthol : Tous nos malades onf 


répondu à l’ingestion de menthol par une forte glycuronurie. 


Dans certaines affections hépatiques, l'élimination semble retar- 
dée, mais la quantité totale d’acide mentholglycuronique éliminé 


| reste aussi élevée que chez les sujets sains. Dans un cas d’ictère 
_ grave par atrophie jaune aiguë du foie, présentant des symptômes 


de cholémie, nous avons pu observer une glycuronurie intense 


. jusqu à la mort. Ce cas confirme les expériences de Pick (3) et de 


‘ 


Pohl (4) qui démontrent que la synthèse d’acide glycuronique 
est encore possible malgré des lésions intenses et étendues du foie. 
_ Si l’on considère, en outre, que les preuves expérimentales sur 


(x) Biochemische Zeitschrift, t. NXXIE, p. 449, 1917. 

(2) Neuberg. Der Harn, 1911, p. 455. 

(3) Pick. Archiv. f. exper. Pathologie u. Pharmacol., t. XXXIII, p. 315, 1894. 
(4) Pohl. Archiv. f. exper. Pathologie u. Pharmacol., t. XLI, p. 97, 1898. 


271 


614 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG PAU) 


lesquelles s'appuie la conception de la formation des conjugaisons 
glycuroniques au niveau du foie sont fragiles (expériences 
d’Embden) (1), l'on peut se demander si l’on est en droit d’ad- 
mettre que le foie est l'unique organe qui intervient dans la syn- 
thèse des acides glycuroniques conjugués. En résumé, nous pen- 
sons que l’épreuve de la glycuronurie provoquée n’est pas suscep- 
tible de nous renseigner sur la fonction du foie. : 
(Clinique médicale B, P° Léon Blum). F 


(x) Beïtr. 2. chem. Physiol. u. Pathol. , {. LENS 591, 1902. 


(9) | 615 


REUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE 


 SÉANCE DU 4 MARS 1922 


SOMMAIRE 

BerTencourT (N. de): Formol- le diagnostic de la mort réelle... 9 
gélification des sérums syphili- ! SALAZAR (A.-L.) : Les pseudo- 
TIRÉS LE NOM RAS OMC ONE 14 | chromosomes de Van der Stricht 

COSTA FERREIRA (ASAL da): . | et les amas tannophiles de l’oo- 
Variations de l’eurignathisme.. LM evtede-la Lapine:); is er 19 

REBELLO (S.) : La « réaction SALDANHA (A.): Phénomène de 
actuelle » des tissus au bleu de déHérollen ose Res Te CNE 17 


»romothymol. Une méthode pour 


Présidence de M. A. Bettencourt. 


LA « RÉACTION ACTUELLE » DES TISSUS A7; BLEU DE BROMOTHYMOL. 
ÜNE MÉTHODE POUR LE DIAGNOSTIC DE LA MORT RÉELLE, 


par Sizvio REBELI«. 


. On connait l’invariabilité de la « réaction actuelle » du sang à 
travers la vie normale et pathologique (Michaëlis) (1). La concen- 
tration du sang humain en ions hydrogène (exprimée par [H*}]) a 
une valeur de 0,35 x 10° dans le sang artériel ou, suivant la nota- 
tion proposée par Sürensen (2), son « exposant des ions hydro- 
gène », (PH), est égal à 7,45, puisque Pa=-log [H:]. La constance 
de cette valeur est maintenue surtout par l'équilibre 
CO, — NaHCO, et Na HPO, 2 NaH,PO, et l'élimination respira- 
toire et rénale. Par contre, Le réaction des tissus est moins bien 
connue. Même pendant la vie, ceux-ci seront certainement moins 
alcalins que le sang, et leur réaction, selon Michaëlis, doit être 
comprise en moyenne entre Px=7 et Pa—6,8. Le are intra- 


(x) L. Michaëlis. Die Wasserstoffionenkonzentration. Berlin, 1914. 
(2} S. P. L. Sôrensen. Enzymstudien. Il. Bioch. Zeitschr., t. XXT, p. 45, 1907. 


616 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (10) 


cellulaire serait donc légèrement acide même en vie. Cette acidité 
serait variable avec les organes, leur état, et augmenterait rapide- 
ment après la mort. 

Cependant, le centre régulateur est déprimé par Le agents para- 
lysant le système nerveux central. Sous l’action des anesthésiques, 


de la morphine, etc., la régulation de [H:] du sang se fait à un. 


niveau plus bas. Il nous à paru intéressant d'étudier, dans ces 
conditions, le contre-coup de cette acidose du sang sur des tissus 
animaux normalement déjà plus acides s que celui-ci. Dans ce but, 
nous nous sommes servi de fils à suture, en soie, colorés par de 
indicateurs convenables et passés à travers les organes à la manière 
de sétons. Au cours de ces recherches non encore terminées, nous 
avons remarqué que, aussitôt après la mort du sujet d'expérience, 
l'acidité précoce du tissu cellulaire était très facilement démon- 
trable par cette méthode. L'arrêt du mécanisme régulateur de la 
réaction, la cessation de la vie, étaient témoigmés d'une façon évi- 
dente par ces fils indicateurs passés sous la peau. 
Nous avons étudié une vingtaine d'indicateurs (r) dont le point 
de virage chromatique faisait prévoir leur possible application. 
Entre tous, nous nous sommes arrêté au bleu de bromothÿmol 
(dibromothymolsulphonephtaléine), dont le virage se fait entre 
Pa 6,0 et 7,6, par une variation chromatique très nette du jaune 
au bleu. Pour la préparation des fils indicateurs, nous avons pris 
du fil à suture n° 5, dégraissé par l’éther. Deux solutions de ma- 
tière colorante ont été préparées. L'une, par dissolution de o,r gr. 
de bleu de bromothymol dans 19 c.e. d'alcool à 80°; cette solution 
teint la soie en jaune. Pour préparer le sel sodique du colorant, 
on dissout o,1 gr. de celui-ci dans 1,6 c.c. de NaOM n/r0 et on 
complète avec l'alcool suffisant pour 15 c.c.. Cette solution d'un 


beau bleu sert à teindre les fils qui, par leur virage en jaune, té- 


moigneront la plus grande concentration en ions hydrogène 
des tissus morts. Les fils au bleu de bromothymol se conservent 
très bien à l'abri de la lumière. ! 


L'application des fils indicateurs est des plus simples. Au moy en 
d'une grosse aiguille d'emballeur, on fait passer un fil à travers 
un pli de la peau, en guise de séton, en plein tissu cellulaire, de 
préférence sur la face antéro-externe de la jambe. En pratique, 
deux fils sont nécessaires : l’un coloré en jaune par la solution 
alcoolique (fil témoin), l’autre coloré en bleu par le sel sodique 
de l'indicateur (fil contrôleur). Après une heure, on üre les fils 
par un bout, tenant l’autre extrémité pour pouvoir les réintro- 


L 


(x) S. Rebello. À concentraçao hidrogenionica e a sua variaçao post mortem. 
Um els para © diagnostico da morte or Arch. de Medicina Legal, n° 2, 
Lisbonne, 1922 


(14) SÉANCE DU { MARS GIT 


duire si besoin en est. Si le fil jaune n'a point changé dans ja 
partie plongée dans les tissus et si le fil bleu est devenu jaune, ceci 
constitue un signe indubitable de mort. À l'extrémité libre du 


fil jaune, presque au contact de la peau, il paraît souvent une 


zone verdâtre : nous l'interprétons comme un phénomène de 
« capillarisation ». L’utilité du fil jaune, témoin, ne peut pas 


être discutée. Ce fil, introduit sous la peau d’un membre humain 
2 


immédiatement après l’amputation, devient nettement bleu, ce 


qui démontre l'alcalinité du tissu cellulaire de l'Homme à cet in- 
dicateur, dans le moment qui suit la mort, malgré l’anesthésie, 
la ligature du membre et les conditions pathologiques imposant la 


mutilation. Le virage en jaune du fil bleu contrôleur et du fil 


témoin bleui, est complet deux ou trois heures plus tard. Nos 


recherches sur des cadavres, dont les plus récents dataient de 


quatre heures, ont toujours donné des résultats positifs. Des 


membres amputés sous anesthésie générale ont donné la réaction 


de la mort, encore tièdes, deux ou trois heures après. 


Le signe de la mort réelle que nous proposons est fondé sur 
les variations d'un équilibre chimique dont l'intégrité est défen- 


due par l'organisme vivant à travers toutes les nue patho- 


logiques. La rupture de eet équilibre est bien un signe évident 


. de la mort définitive. 


Cette méthode est passible de la critique que a peut adresser 
aux nombreuses méthodes basées sur l'arrêt de la circulation. On 


sait que l'arrêt visible du cœur, même à découvert, né prouve 
_ pas sa mort (Mines, Einthoven et Hugenholtz, Arbeïter), (r, 2, 3). 


il n’y a pas de contraction visible du cœur. Arch. néerland. de physiol., t. V, 


Immobilisé par la paraffine fondue qu'on a fait couler dedans, il 
présente encore la variation de potentiel démontrable par l’élec- 
trocardiographe ou l’électromètre de Lippmann. Elle peut inscrire 


la dernière vibration du cœur mourant. Cette méthode électro-. 


cardiographique (je ne sais si elle a déjà été proposée pour ce 
but) ne peut être applicable que dans des conditions bien limitées 


(hôpitaux, cliniques, etc.) avec Fimmense avantage de permettre 


une précocité d’autopsie inconnue jusqu'à ce jour. 

Laissant de côté cette méthode, sûre, maïs bornée dans son 
application, la méthode des fils indicateurs au bleu de bromothy- 
mol nous semble, par sa simplicité et d’autres avantages encore, 


(x) G. R. Mines. On functional Analysis of the Action of Electrolytes. Journ. 
of physiol.. Chem., t. XLNI, p. 188, 1973 
(2) Einthoven et Hugenholtz. L’ électro-cardiogramme tracé danis les cas où 


174, 1921. 
(3) W. C. A. Arbeïter. Phénomènes électriques et mécaniques dans le cœur 


dé la Grénouille. Arch. néerland. de physiol., t. V, p. 18%, rgor. 


618 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (12) 


être digne d’entrer dans la pratique, spécialement pOur la dia- 
gnose de la mort en l'absence du médecin. 


(Institut de pharmacologie et thérapeutique de la Faculté 
de médecine de Lisbonne). 


VARIATIONS DE L'EURIGNATHISME, 
par À. À. pa CosrA FERREIRA. 


Dans plusieurs de mes travaux je me suis déjà occupé de l'os 
malaire et de l'influence de sa configuration, de son orientation 
et de sa situation sur ce caractère si frappant de la face, que Saint- 
Hilaire appelait l’eurignathisme et qui, par sa haute valeur, 
constitue dans certains types une importante caractéristique eth- 


nique. En particulier, dans l’article que j'ai publié dans la Rivista 


di Antropologia (r919) sous le titre « Sull'eurignatismo », j'ai 
cherché à démontrer qu'une bonne méthode pour l'évaluation 
anthropométrique du degré d’eurignathisme est de calculer la 
différence entre le diamètre bi-malaire et bi-orbitaire interne. 
C’est en me servant de cette mesure que dans un autre article, 
publié dans le Boletin da Sociedade de Geografia de Lisboa, sous 
le titre « De l’eurignathisme de quelques crânes du Minho de la 
Collection Ferraz de Macedo », j'ai dressé un tableau où l’on voit 


que la valeur moyenne de la différence, prise par moi comme 


mesure de l’eurignathisme, varie d’une série provinciale à l'autre, 
atteint son maximum dans le Minho et son minimum dans l’'Ex- 
tremadura. Tandis que, dans la première de ces provinces, cette 
valeur est de +3,08, elle est, dans l’Extremadura, de —3,09. 


Comme une grande partie des crânes d’Extremadura de la collec- 


tion du laboratoire d'Anthropologie du Musée Bocage provient d’in- 
dividus de Lisbonne, je suppose que leur aneurignathisme accen- 
tué, indiqué par le calcul de la moyenne des différences bi-ma- 


laire, bi-orbitaire interne de 279 crânes masculins, est peut-être 


un signe de l’affinement des types que détermine l’urbanisme. Le 
malaire est un os qui doit subir, et, par ces caractères, bien expri- 
mer, cette influence. 

Par sa position et ses dépendances, cette espèce de clavicule de 
la face, comme l’appelait Thomas, de Tours, doit se modifier dans 
sa forme et dans son orientation par la diminution de volume du 
maxillaire supérieur et particulièrement par la diminution de son 


apophyse pyramidale, par l'augmentation des diamètres transver- 


saux du front et par la diminution des masses musculaires qui 


viennent s’insérer au malaire, parmi lesquelles les temporales et 


(18),  SÉANCE DU À MARS 619 


——— 


les massétériennes ont un rôle très important, tout cela résultant 
des circonstances spéciales de la vie urbaine et de l'influence que, 
par voie cérébrale, digestive et respiratoire, cette vie doit avoir 
dans la morphogénie de la face. 

L'étude statistique des variantes que j'ai obtenues dans deux 
séries plus nombreuses (122 crânes d'indice céphalique de 70-75 
et ro7 crânes d'indice de 75-80) a été faite par mon ancien et 


_très distingué élève, le P° Victor Lemos, et les courbes théoriques, 


qu'il a obtenues (deux courbes, une du type II de Pearson et 
l’autre du type [I ou courbe de Gauss) démontrent qu'il y a un 
ajustement notable de la courbe théorique à la courbe empirique 


dans l’une et l’autre série, ce qui donne une valeur extrêmement 


importante au fait que, tandis que la moyenne est de 0,197 dans la 
première série, elle est de 1,607 dans la seconde. On dirait qu'il y 
a une tendance accentuée pour l’eurignathisme ou rétrécissement 
de la face dans les deux séries, mais plus accentuée dans la pre- 
mière que dans la seconde. Il semblerait que les éléments doli- 


choïdes s’aneurigmathisent plus que les brachyoïdes. 


- L'eurignathisme, exprimé dans la différence bi-malaire, bi-orbi- 
taire interne, me paraît être un bon indice pour la mesure de 
l’affinement des types anthropologiques, et l'étude statistique de 
leur variation semble également, dans une population formée de 
types anthropologiques très différents, servir. à étudier les diffé- 


rentes races dont elle est formée et certaines influences du milieu 
sur elles. 


(Laboratoire d'anthropologie du Musée Bocage 
de la Faculté des sciences de Lisbonne). 


620 RÉUNION BIOLOGIQUE DE IASBONNE 


FORMOL-GÉLIFICATION DES SÉRUMS SYPHILITIQUES, 


par NicoLAU DE BETIENCOURT. 


 Gaté et Papacostas (1) ont signalé le fait curieux que le sérum 
des syphilitiques (x c.c.) additionné de 11 gouttes de formol du 
commerce est gélifié après un délai de 24 à 30 heures à la tempé- 
rature du laboratoire. Le phénomène se produirait indifférem- 
ment avec les sérums frais ou inactivés. L’extrème simplicité de 
la réaction la rendrait éminemment pratique si des essais ulté- 
rieurs, assez nombreux, parvenaient à démontrer la spécificité . 
clinique de la méthode, même encore si elle était moins sensible 
que la réaction de Wassermann. 

Nous avons fait l'étude comparative de la réaction de Wasser- 
imann avéc la formol-gélification, en vérifiant les résultats de cette 
dernière toujours après 48 heures, à la température du laboratoire 
(13° à 18°), car nous avons remarqué que la transformation en 
gelée s’accentue parfois après les premières 24 heures. Sur »°0 
sérums, nous avons obtenu 157 résultats concordants (71,3 p. 100). 

Dans -6 sérums où le Wassermann était positif, à peine 20 ont 
subi la transformation en gelée (26,4 p. 100). Nous n'avons pu 
noter aucune relation entre l’intensité de la propriété de fixation 
du complément et la gélification. Parmi les 0 sérums formol- 
positifs, il y en avait 4 à Wassermann faiblement positif et 1 très 
faiblement (75 p. 100 d’hémolyse); parmi les 56 formol-négatifs, 
on en comptait 36 fixant entièrement une ou plusieurs unités de 
complément. 

Dans les 144 cas où le Wassermann était bg. 137 ont réagi 
négativement au formol (95,2 p: 100 de concordance) et 7 ont 
donné une parfaite gélification. Parmi ces derniers, 5 ane 
naient à des personnes sans signes cliniques ou hein de 
syphilis. 

Ces résultats montrent que la formol- con n'a pas de 
valeur appréciable dans le séro-diagnostic de la syphilis. 


| 


(Institut de bactériologie Camara Pestana). 


(1) GC. R. de la Soc. de biôl., 15 novembre 1920 


(15) / _ SÉANCE DU # MARS 621 


LES PSEUPO-CHROMOSOMES DE VAN DER S'TRICIIT 


ET LES AMAS TANNOPEILES DE L'OOCYTE DE LA LAPINE, 


par A.-L. SALazaR. 


L'évolution des amas tannophiles que la méthode tanno-fer- 
rique colore dans l’oocyte de la Lapine est la suivante. Dans les 


oocytes très jeunes ils sont centraux ; ils occupent une région 
juxta-nucléaire, où le protoplasme est plus dense, formant une: 

- agglomération en forme de croissant qui entoure le noyau. À ce 
moment, ils présentent la forme de grains, de bâtonnets, de V, 

etc. (fig. B). Plus tard, dans les oocytes à granulosa pluristrati- 

_.  fiée, ils émigrent vers la périphérie (fig. E, C.). L’amas unique. 


DATE RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE A (16) 


s'est dissocié en deux, trois ou plusieurs amas ; en même temps, 
les éléments de l’amas ont grossi considérablement (fig. D, C.).. 
Quand ils ont atteint ou sont sur le point d'atteindre la périphérie, 
les éléments tannophiles se fragmentent, prennent la forme de 
sphérules de différentes dimensions et semblent se transformer 
en deutoplasme (fig. D, à gauche). Tout cela coïncide avec la 
description que van der Stricht a donnée de la morphologie et 
de l’évolution des pseudo-chromosomes et des amas vitellogènes ; 
nous croyons donc que l'identification des éléments dans l’oocyte 
de la Lapine est justifiée. 

Dans les oocytes encore inclus dans les cordons ovigènes de 
l'ovaire adulte, la méthode tanno-ferrique révèle parfois l’exis- 
tence de granulations tannophiles assez petites, qui occupent la 
même position centrale que, un peu plus tard, occuperont les 
amas tannophiles (fig. A). Nous croyons qu'il s’agit de ces élé- 
ments, plus précocement formés en certains oocytes. S'il en est 
ainsi, on voit que l’individualisation de ces formations peut re- 
monter jusqu à l'époque même de la formation de l’oocyte. 

L'évolution des amas tannophiles est sujette à des variations. 
On trouve parfois deux ou trois amas périphériques sous la forme 
de grains petits à la périphérie d'oocytes très jeunes. L'hypothèse 
la plus probable est qu'il s’agit d’une dissociation et margination 
précoce de l’amas reepale. de 

Nous ne nous occuperons pas ici de la signification de ces for- 
mations et de leurs rapports avec le ne et les réseaux 
de Golgi. Nous ferons seulement remarquer : 1° que la méthode 
tanno-ferrique ne colore pas la chromatine ; 2° ii cette méthode 
ne colore le conne qu'en certains di (chondriome tan- 
nophile). 


(Institut d histologie et d’'embryologie de l'Université de Porto, 
Faculté de médecine). 


(17) SÉANCE DU # MARS 623 


PHÉNOMÈNE DE D'HERELLE, 


par ALEU SALDANHA. 


Dans la lyse in vitro des Bactéries par le principe de d'Herelle, 
nous avons cru intéressant d'étudier simultanément et successi- 
vement les Bactéries et l'agent lytique. L' étude que nous faisons 

actuellement de quelques facteurs qui peuvent influer sur ces 
variations exigeant des expériences nombreuses, nous noterons 
simplement ici les influences que nous paraissent avoir les deux 
facteurs : quantité de Bactéries et quantité du principe Iytique, au 
cours des différentes bactériolyses effectuées. 

Ces expériences ont été faites avec un agent bactériophage anti- 

. typhique, qui nous fut envoyé aimablement par F. d'Herelle, et 
avec d’autres, isolés par nous. Nous avons évalué le nombre des 
 Bactéries en examinant le degré de transparence, par comparaison 
avec une échelle préalablement préparée, et l’ensemencement en 
plaques de Petri d’une pêtite quantité d’'émulsion en l’étalant sur 
toute la surface de gélose. 
_ L'action lytique fut déterminée en détruisant les Bactéries, dans 
une partie de l’émulsion, par chauffage à 60° pendant une demi- 
heure, et en ensemençant simultanément sur la gélose inclinée 
une anse d'émulsion et une quantité de Bacilles, toujours la même 
pour tous les tubes. Le nombre plus ou moins grand de plages 
donne l'intensité de l’action lytique relativement aux autres émul- 
| sions. - 
Les expériences furent disposées en deux séries : la première 
dans laquelle, pour la même quantité de Bactéries (250 millions 
par c.c.), furent ensemencées des doses décroissantes de liquide 
Ivtique ; la deuxième, dans laquelle, celui-ci restant constant, les 
émulsions ont varié de 100 à 5oo millions par c.c. Nous avons 
toujours employé comme milieu le bouillon peptonisé à 2 p. 100. 

Les conclusions que nous pouvons tirer de ces expériences nous 
paraissent être les suivantes. Comme quelques auteurs l'ont re- 
marqué, il y à, avant que la lyse ne commence, une période pen- 
dant laquelle les Bactéries se multiplient. Ensuite, celles-ci dispa- 
raissent partiellement ou totalement, pour se développer de nou- 

veau au bout de quelque temps. Une fois développées, ces Bacté- 

_ ries sont résistantes. La quantité du principe Iytique semble 
influer sur cette multiplication, qui devient d'autant plus faible 

et moins durable que la quantité de ce principe est plus grande 

l par rapport à l’'émulsion. Dans ces conditions, le commencement 
4 de la lyse est plus rapide ; elle se termine plus tôt, persiste moins 
- longtemps, les Bactéries résistantes se développent plus rapide- 


Ce 


624 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE pires (18) “#40 


ment. La quantité de Bactéries ne semble pas influer sur l’inten- 
sité avec laquelle eiles se multiplient, mais seulement sur le temps 
qu'elles prennent pour effectuer cette multiplication, qui est 
moindre pour les émulsions plus faiblement louches. Le commen- 
cement et la fin de la lyse sont aussi dans ce cas plus précoces. 
On sait que le principe lytique, loin de s’épuiser par son action, 
augmente, au contraire, extraordinairement. Le pouvoir lytique 
d'une goutte de bactériolysat est ainsi égal ou supérieur au pou- 
voir lytique d’une goutte de liquide qui a servi pour déterminer 
la lyse. Ce fait représente, pour d'Herelle, la multiplication de 
son Bactériophage ; pour Bordet et Ciuca, la régénération du 
principe lytique. En en faisant l'évaluation à intervalles égaux, 
pendant la bactériolyse, nous constatons qu'il disparaît quelque- 
fois, dans une première période de 1 à 2 heures, phénomène que 
d’'Herelle a déjà mentionné et qu’il explique par l'entrée des Bac- 


tériophages dans les Bactéries. Ce principe augmente ensuite | 


rapidement, atteignant un maximum qui coïncide, en’ général, 
avec le commencement de la lyse ; il diminue successivement . 
quand on laisse les tubes dans l'étuve à 37°, étant déjà moindre 
quand la lyse est au maximum, et il finit par disparaître. À ce 
moment, le liquide est devenu très trouble par le développement 
des Bactéries résistantes. Le maximum de cette multiplication et 
celui de la multiplication microbienne paraissent toujours coïn- 
cider. Celui-là comme celui-ci est d'autant plus précoce que la 
quantité du principe lytique est plus grande et celle des Bactéries 
moindre. L'affaiblissement de l’activité lytique semble être paral- 
lèle au développement des Bactéries résistantes. Au sujet de l’in- 
tensité de cette multiplication, nous n'avons réussi à déterminer 
aucune relation avec la quantité d agent [jtique ou de Bactéries 
ensemencées. Nous la croyons aussi indépendante de la valeur de . 


la multiplication microbienne à laquelle nous avons fait CET 
plus haut. 


(Institut de bactériologie Camara Pestana). 


Ho 625 


REUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE 


SÉANCES DES 1“ DÉCEMBRE 1921 
ET 5 JANVIER 1922 


| 


SOMMAIRE 
DanréLoPozu (D.),Rapovicr(A.) ployées en injections successives. 18 
et CARNIOL (A.) : Réflexes cutanéo-. DantéLopoLu (D.), Rapovrci (A.) 
viscéraux et viscéro-moteurs de et CarnioL (A.): Rôle du système 
la vessie et du gros intestin..... 22 | végétatif dans la production de 
DanréLopozu (D.), Ranovict(A.) l’hypertonie des muscles volon- 
et CarnioL (A.) : Réflexes oculo- taires. Action de l’ésérine et de 
vésical et oculo-colique; réflexe Katropines eut rene 1 
oculo-viscéro-moteur...... .... 25 |: DaniéLoPporu @. ), RapovicI (A.) 
: Danrécororu (D.),Rapovici (A.) et GARNIOL (A.) : Rôle du système 
et CarnioL (A.): Rôle du système végétatif dans la production de 
végétatif dans la production de , | l’hypertonie des muscles volon- 
l’hypertonie des muscles volon- taires. Rôle respectif du sympa- 
taires. Action de l’adrénaline et thique et du parasympathique. 
du chlorure de calcium........ 13 | Notion de l’amphotonie........ 20 
_ Danécopozu (D.), Rapovict (A.) Norca : Aphasie motrice et 
et Cannioz (A.) : Rôle du système ARAEUREIE AU SP E S eNS 30 
végétatif dans la production de Pornaru (I.): La maladie des 
l’hypertonie des muscles volon- drèches chez les Bovidés,considé- 
taires. Action de l’adrénaline, de rée comme une maladie par ca- 
l’ésérine et de l’atropine, em- TENCE NN NAT NE pen VE SE AR 28 


SECTION DE BUCAREST 


Présidence de M. J. Cantacuzène 


RÔLE DU SYSTÈME VÉGÉTATIF DANS LA PRODUCTION DE L'HYPERTONIE 
DES MUSCLES VOLONTAIRES, 
ACTION DE L’ADRÉNALINE ET DU CHLORURE DE CALCIUM. 


par D. Daxrécororu, À. Rapovicr et À. Carnior. 


Il est actuellement admis que le muscle volontaire possède une 
innervation végétative, qui préside à sa tonicité. Certains auteurs, 
comme Franck et Nothmann (1), entrevoient une innervation 

(x) Zeïtschr. jf. exp. Med., août 1921. 

BioLocre, COMPTES RENDUS, — 1922. T. LXXXVI, 43 


1 


626 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (14) 


végétative double, mais il ny pas, jusqu'à | présent, dupe 
riences qui l'é stablissent d’ une manière certaine et qui précisent 
quel serait, dans ce cas, le rôle respectif du sympathique et du 
parasympathique. Les recherches dont nous donnons ici les 
premiers résultats nous semblent contribuer à élucider le pro- 
blème. Nous avons, dans un cas de paraplégie spasmodique par 
compression médullaire, cherché à établir l'action, sur la con- 
traction musculaire, des différentes substances qui agissent sur 
le système végétatif. Le malade présentait tous les signes carac- 
téristiques de cette lésion (Gmpotence fonctionnelle, contracture, 

exagération des réflexes, signe de Babinski, clonus dn pied et de 
la rotule), beaucoup plus accentués à à gauche. 

Adrénaline. — L'injection intraveineuse de r c.c. d’adrénaline 
à 1/100.000 Aonelne immédiatemnt après l'injection, de très lé- 
gers troubles subjeelifs, une accélération du tyiane de 82 à 96 et 
une élévation de la tension maxima de 13 à 14 1/2, phénomènes 
qui disparaissent en quelques minutes. Pendant ce temps, et en- 
core quelques minutes après, le malade nous dit « qu'il sent ses 
jambes plus lourdes ». La contracture paraît s'accentuer et le sim- 
ple attouchement des jambes produit un tremblement généralisé. 
La dose de r c.c. à 1/20.000 a produit dans le courant de la pre- 
mière minute une accélération du pouls de 78 à 6 (comptant 
le pouls par périodes de 10 secondes), une hypertension de 
13 1/2 à 18 des palpitations, ainsi qu’une pâleur intense de la 
figure. Cinq minutes après l'injection, le malade sentit ses jam- 
bés beaucoup plus légères et nous constatâmes que la contrac- 
ture, ainsi que les clonus du pied et de la rotule, étaient nette- 
ment atténués. Tandis que les phénomènes cardiaques n’ont duré 
que quelques minutes, les modifications de la contracture et du 
elonus ont persisté au moins 35 minutes. 

Dans une seconde expérience (14 octobre), une injection de 
1 C.C. à 1/20.000 a fait passer le muscle contracturé par deux. 
phases : dans la première, la contracture était très intense, et le 
moindre attouchement provoquait un tremblement des membres 
inférieurs ; dans la seconde, quelques minutes après l'injection, 
la contracture et le clonus ont diminué d'une manière évidente. 
Une seconde injection de la même dose, faite 20 minutes pe 
diminua encore plus la contracture et le clonus. 

Par contre, dans une troisième expérience (3: octobre), à un 
moment où le malade passait par une phase de contracture ex- 
trême, plus intense que dans les expériences précédentes, la 
même dose de 1/20.000 a accentué. l’hypertonie : au moindre 
attouchement des jambes, elles étaient prises d'un tremblement 
prolongé et, pendant plus d’une demi-heure, les muscles en con- 
iracture présentait de fréquentes secousses spontanées. 


MAO T7, 


Î 
(15) SÉANCES DEs {* péceMBre 1921 Er 5 Janvier 1922 627 


Chlorure de calcium. — Une injection intraveineuse de 5 c.c. 
d’une solution de Ga CI? à ro p. 100 (13 octobre), a provoqué 
déjà dans les premières minutes après l'injection une diminu- 
tion nette de la contracture et du clonus, qui disparurent com- 
plètement peu de temps après. 

Cet état dura au moins deux heures et le malade nous dit 
que ses jambes ont été moins contracturées jusqu’au lendemain 
matin. Dans une seconde expérience (x novembre), à un mo- 
ment où la contracture était beaucoup plus intense que dans la 


. première expérience du 13 octobre, l’action du chlorure de cal- 


cium fut beaucoup moins intense et plus tardive. 


Ces résultats, en apparence contradictoires, sont faciles à ex- 
pliquer si nous tenons compte du fait, que les deux substances 
employées sont amphotropes. Il est actuellement admis que 
l'adrénaline et le calcium, qui produisent sur le cœur normal 
des effets sympathicotropes, ont une action vagotrope sur un 
myocarde dont les terminaisons nerveuses parasympathiques 
ont été préalablement excitées par une substance vagotrope (Ko- 
lin et Pick, Pick). Partant de l'hypothèse, que nous confirmons 
d’ailleurs dans les communications qui suivent, que le muscle 
possède une innervation végétative double, sympathique et para- 
sympathique, et que c’est ce dernier nerf qui augmente le tonus, 
que, par conséquent, dans un muscle en contracture, c’est le 
tonus du parasympathique qui l'emporte sur celui de l’antago- 
niste, nous expliquons nos résultats de la façon suivante : une 
grande dose d’adrénaline (r1/20.000, par voie intraveineuse) dil 
minue l’hypertonie par action sympathicotrope. Une dose plus 


petite (x/100.000) sur un muscle, dont les terminaisons parasym- 


pathiques sont très excitées, n'arrive plus à exciter suffisamment 


le sympathique pour vaincre l’action parasympathique, et l’adré- 


naline n'excite plus que ce dernier nerf. 


C’est par le même mécanisme qu'une grande dose qui, à un 


moment où la contracture est moyenne, a une action sympathi- 
coirope prédominante, devient exclusivement vagotrope (para- 


- sympathicotrope). dans la seconde expérience, faite un jour où 


le parasympathique était très excité. 

L'action du chlorure de calcium s'explique de la même ma- 
nière. | + 

Les modifications de la contracture produites par l'adrénaline 
ne pourraient pas être attribuées à son action vasculaire, qui est 
très fugace, tandis que l’action musculaire est cas plus 
prolongée. 


(Deuxième clinique médicale de la Faculté de médecine, 
. Hôpital Filantropia). 


628 . RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (16) 


RÔLE DU SYSTÈME VÉGÉTATIF DANS LA PRODUCTION DE L'HYPERTONIE 
DES MUSCLES VOLONTAIRES. = 
ACTION DE L'ÉSÉRINE ET DE L'ATROPINE, 


par D. Daniéroporu, A. Rapovicr et À. Ganrnior. 


Nous avons démontré dans une communication antérieure (x), 
que, si l’ésérine à petite dose est exclusivement vagotrope, l’ac- 
tion cardio-vasculaire des doses plus grandes (0,75 mgr.-1 mgr.- 
1,9 mgr.) passe par deux phases : la première, rapide et fugace, 
sympathicotrope ; la seconde, tardive et prolongée, vagotrope. 
L’ésérine est, par conséquent, une substance à ‘action ampho- 
trope. Nous avons expérimenté cette substance sur le même 
malade qui nous a servi pour les recherches exposées dans la 
communication antérieure. L’intensité des phénomènes muscu- 
laires que produisait l’ésérine, nous a empêché d'employer, chez 
ce malade, plus de 3/4 de mer. Aussi la phase sympathicotrope 
était lébcre ou nulle, et dans certaines expériences nous n'avons 
enregistré que des effets vagotropes. Une injection intraveineuse 
de 0,75 mgr. d’ésérine (ro octobre) a ralenti le rythme de 86 à 
76 et a diminué la tension de 14 1/2-10 1/2 à 13-8 1/4. Déjà, ro 
minutes après l'injection, le malade sentait ses jambes alourdies, 
la contracture s’est accentuée, les muscles contracturés présen- 
taient des secousses spontanées et le clonus est devenu plus in- 
tense. Ces phénomènes ont duré, moins prononcés, jusqu'au 
lendemain. Dans la seconde expérience, (19 octobre), dans la- 
quelle l’ésérine à la même dose a produit sur le cœur une ac- 
tion légère et fugace, sympathicotrope, suivie d’une action vago- 
trope, la contracture et le clonus ont passé aussi par deux pha- 
ses : ces phénomènes ont nettement diminué pendant les pre- 
mières vingt minutes et ce n’est que 25 minutes après l'injection 
que la contracture commençait à s’exagérer, dépassant petit 
petit l'intensité qu’elle avait présentée avant l'injection. Le phé- 
nomène s’est maintenu toute la journée et jusqu’au lendemain 
matin. 

Une injection intraveineuse de r mgr. d’atropine (30 octobre) 
a produit une accélération nette du one qui n’est revenu au 
taux initial qu'après une heure et demie. Pendant ce temps le 
malade sentait ses jambes alourdies, la-contracture et le clonus 
se sont accentués et les muscles ik jambes ont présenté de 
fréquentes secousses spontanées. Une injection de 1,25 mger. 
d’atropine a produit, à côté des phénomènes cardio-vasculaires 


(x) Réunion roumaine de biologie, 3 novembre 1927. 


(17) | Lee pes 1% DÉCEMBRE 1921 ET 5 JANVIER 1922 629 


connus, une première phase d’accentuation de la contracture et 
du clonus, qui a duré une trentaine de minutes, suivie d'une 
seconde phase de diminution nette de ces phénomènes. Une 
seconde injection intraveineuse de 0,5 mgr. d’atropine, prati- 
quée 7o minutes après la première a diminué encore plus la 
contracture et le clonus qui ont presque disparu. Ces modifica- 
tions se sont maintenues en partie jusqu'au lendemain. La dose 
de 1,5 mgr, faite à un moment où la contracture était extrême 
(5 novembre), beaucoup plus intense que dans les expériences 
précédentes; a produit des effets cardio-vasculaires, dénotant une 
paralysie intense du pneumogastrique. Dans les premières heu- 
res, 2 heures 1/2 après l'injection, le malade a senti ses jambes 
lourdes et les muscles contracturés ont présenté de fréquentes 
secousses spontanées. Ge n’est qu'au bout de 2 heures 1/2, que la 
contracture, ainsi que le clonus, commencèrent à diminuer. 

Ces résultats confirment l’hypothèse énoncée dans la commu- 
nication précédente. En effet, l’ésérine, par son action vagotrope, 
a augmenté la contracture et provoqué des secousses musculaires. 


Dans la seule expérience où l’ésérine a eu, à un moment donné, 
* une action sympathicotrope, suivie d’une action vagotrope, la 


contracture a passé par une phase de diminution suivie d’une 
autre d’accentuation de la contracture et du clonus. En ce qui con- 
cerne l’atropine, nous savons que cette substance produit, du 
côté du cœur, à petites doses, une exagération du tonus para- 
sympathique ; qu'à dose plus grande, elle produit d’abord une 
excitation et ensuite une paralysie de ce nerf ; que l'intensité et 
la durée de la phase stimulatrice de l’atropine sur le vague sont 
d'autant plus grandes que le tonus de ce nerf est plus accentué. 
Si nous rapportons ces données aux muscles volontaires, nous 
nous expliquerons pourquoi la dose de 1 mgr. n’a fait qu’accen- 
tuer la contracture, et que celle de 1,25 mgr. a produit une 
phase d’accentuation, suivie d’une phase de relâchement de ce 
phénomène. Nous nous expliquons aussi pourquoi la phase d’ac- 
centuation de l’hypertonie a été beaucoup plus intense et plus 
prolongée, même avec une grande dose d’atropine (1,5 mgr.) à 
un moment où la contracture, était très exagérée, et où, par 
conséquent, le tonus du parasympathique était très élevé. C’est 


seulement de cette manière que l’on peut expliquer le fait que 


deux substances parfaitement antagonistes, l’atropine et l’ésé- 
rine peuvent produire sur le même organe des éffets identiques 


. (accentuation de la contracture et du clonus, secousses muscu- 
laires spontanées). | 


Tout comme pour l’adrénaline, nous n'avons noté, avec l’ésé- 


_rine et l’atropine, aucune coïncidence des effets cardio-vascu- 


_laires et de ceux produits sur les muscles. L'action de l’atro- 


630 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (18) 


pine et de l’ésérine sur le muscle est beaucoup plus prolongée, et 


nous avons noté d'un autre côté, dans certaities expériénces avec . 


l’atropine, une excitation des terminaisons parasympathiqües 
musculaires, coïncidant avec une paralysie des terminaisons pneu- 
mogastriques dans le cœur. Ce fait prouve encore une fois que 
l’action de toutes les substances qui influencent le système végé- 
tatif dépend du tonus respectif des deux groupes antagonistes 
dans chaque organe. 


(Deuxième clinique médicale de la Faculté de HéUÉCE 
Hôpital Filantropia). 


RÔLE DU SYSTÈME VÉGÉTATIF DANS LA PRODUCTION DE L'HYPERTONIE 
DES MUSCLES VOLONTAIRES. 
ACTION DE L'ADRÉNALINE, DE L'ÉSÉRINE ET DE L'ATROPINE, 
EMPLOYÉES EN INJECTIONS SUCCESSIVES, | 


par D. DantéLoPozu, A. Rapovicr et A. CARNioz. 


Nous avons vu, dans les communications antérieures, que 


l’adrénaline, l’atropine et l’ésérine peuvent avoir une action va- 


riable sur lé tonus musculaire, selon lé degré de la contractüure 
des muscles. L'ésérine d'une part, l’atropine et l’adrénaline dé 
l’autre, employées à là dose voulue, produisant sur le muscle 
contracturé des effets inverses, nous avons cru intéressant de re- 
chercher, sur le même malade, l’action de. ces trois substances 
en De succéssivés. ie 


° Action de l’adrénaline après une injection d’ ésérine. Nous 


avons vu, dans la première communication, que la même dose 


d’adrénaline qui a produit une diminution nette de l'hypértonie, 4 
à un moment où la contracture n’était pas exagérée, n'a fait | 


que l’augmenter lorsque le malade avait les muscles plus con- 
tracturés. Selon notre hypothèse, dans la première expérience, 
où le tonus du parasympathique était moins exagéré, l’adréna- 
line a été capable d’exagérer suffisamment le tonus du Sympa- 
thique pour que ce dernier arrive à vaincre l’hypertonie parä- 
sympathique ; par contre, dans la seconde expérience, où le tonus 
du parasympathique était beaucoup plus élevé, l’action para- 
sympathicotrope de l’adrénaline a prédominé. Il était intéressant 
de savoir quelle serait l’action de l’adrénaline, lorsque le tonus 
du parasymipathique est préalablement élevé par l’ésérine. Nous 
faisons le 15 octobre, à un moment où la contracturé n'était pas 


irès intense, une injection de o,75 mgf. d'ésérine. Une béure 


on 


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CU SÉANCES DES Î* DÉCEMBRE 1924 Et D SANvIER 1922 631 


après, à uni mornent où la contracture s était fortèment accen- 
tüée Sous l'influeñce dé cé médicaihént, nous faisons une ijee- 
tibn ititrdvéineusé de 1 C:€. d'adrénäline à 1/20.000, dose qui 
_ [à veillé; alors que la contracture piésentail à peu près li mème 
intensité, ävait provoqué une diminution nette de 1 hÿpertomie. 
L’ädrénatine. Hire des effets vagotropes, la contraciure ne 
diminua pas ; bien au éohtraire; élle s'accentuà ainsi que le 
cloônüs ; les musélés présentèrent dés Secousses spontanées, tout 
comme après l'injection d'ésérine üù d'atropine à dose stimula- 
iricé du vague. Le résultat de cétié expérience, où nous avons 
ärtificiellérhént augmenté li contrâetuüre par l'ésérinie, à élé idén- 
tique à celui obtenu chez lé même malade à un moment 6ù la 
contracture était, d’uñiè manière naturelle, très intense: 

2° Action de l'ésérine après l'adrénaliñe. — Nous ävons fait 
l'expérience contraire, pour nous rendre compte si l’ésérine qui, 
étant amphotrope, possède aussi une certaine action sympathico- 
. trope, peut ajouter son action sur le sympathique à celle due à 
l’adrénaline. Nous faisons à 9 heures 4o une injection de 1 c.c. 
d’adrénaline à 1/20.000, qui diminue nettement la contracture 
et le clonus ; une saoul injection de la même dose faite 20 mi- 
nutes après diminue encore plus ces phénomènes, qui ne dispa- 
raissent pourtant pas. Seize minutes après la seconde injection 
 d’adrérialine, noûs injectons 6 6,75 mgr. d'ésérine das la veine. 
Cette bone produit, éñ g minutes, üne diminution encore 
plus intense de D et du clonus, qui disparaissent pres- 
que. 

Ce n’est que 2 heures 1/2 après l'injection d’ésérine, par con- 
séquent beaücüup plus tard que dans l’expériéncé où noûs avons 
die ie re ue _que la éontraciure corminente À 1 aug” 
què si nous atéhéntos le tôtius du PAR A par l’adré- 
haliné, nous accentuons d’un côté l’action sympathicotropé de 
l'ésérine et hous retardons de béaucoup son action parasympa- 
thicotrope. 

3° Action de l'atropine hpres l’adrénaline. — Däns lés expé- 
riences relatées dans la seconde cômmunication, l'atropitie à la 
dose de 1,25 mgr. dans là veine, à produit d'abord une phase 
_d’excitation du Pre es Hique musculaire, suivie d'uné phase 
de paralysie, 

Il était intéressant dé voir si la rnêmé dosé produit la rnême 
action, si l’on excité préalablement le sympathique musculaire 
par l’adrénaline. Après üne injection dé 1 c.c: d’adrénaline 
(1/20.060)) qui a diminué l'hÿpertônie sans la faire disparaître, 
nous avons injecté däns lä-véine 1,25 rhgr: d’ ‘atropine. Tandis 
qu'après. l'atrapine seulé, à li mème dose, lé musele 4: pisse par 


632 : RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE LE (20). 


une phase d’accentuation de la contracture (phase stimulatrice 
de l’atropine), suivie d’une diminution (phase paralysante), la 
première phase a manqué complètement dans l'expérience où 
l’atropine fut injectée après avoir élevé le tonus du sympathique 
par l’adrénaline. La contracture a continué à diminuer de plus 
en plus, pour disparaître complètement quelques minutes après. 
Cett expérience prouve que si l’on élève le tonus du sympathique 
par l’adrénaline, l’atropine perd toute propriété stimulatrice sur 
le parasympathique et ne conserve que son action paralysante. 

Ainsi donc, les résultats exposés plus haut confirment pleine- 
ment l'hypothèse émise dans la première communication d’après 
laquelle le muscle possède une innervation végétative double, 
les terminaisons parasympathiques augmentant le tonus, fe ter- 
minaisons sympathiques le diminuant. 


(Deuxième clinique médicale de la Faculté de médecine, 
Hôpital Filantropia). 


RÔLE DU SYSTÈME VÉGÉTATIF DANS LA PRODUCTION DE L'HYPERTONIE 


DES MUSCLES VOLONTAIRES. 
 RôtE RESPECTIF DU SYMPATHIQUE ET DU PSE 
NOTION DE L'AMPHOTONIE, 


par D. DANIÉLOPOLU, Me Rapovicr et A. CARNIOI. 


+ 


Les recherches exposées dans les notes antérieures nous per- 
mettent de croire que l’innervation végétative du muscle volon- 
taire est double. Tout comme pour le tube digestif et contraire- 
ment à ce qui se passe dans l’appareil cardio-vasculaire, c’est le 
parasympathique qui régit la tonicité, tandis que le sympathique 
a une action inhibitrice. Le tonus du muscle paraît résulter de 
l’action antagoniste de ces nerfs. Il est très naturel d'admettre 
que, même à l’état normal, la fonction parasympathique l’em- 
porte sur celle de l’antagoniste. Dans tous les cas il ressort indu- 
bitablement de nos recherches que, dans le muscle contracturé, 
l’hypertonie est le résultat d’une prédominance du parasympa- 
thique sur le sympathique. 

Nos recherches démontrent encore que, tout comme pour le 
myocarde (Kolm et Pick, Pick), les différentes substances à ac- 
tion amphotrope Simon avoir sur le muscle une action, soit 
sympathicotrope, soit parasympathicotrope, selon l’état dans le- 
quel se trouve le tonus respectif de ces nerfs. Ainsi, nous voyons 
l'adrénaline, produisant des effets sympathicotropes, quand lhy- 


L 


(21) SÉANCES DES 1* DÉCEMBRE 1921 ET 5 sanvier 1922 633 

a AR AOL ER ESP EEE 
pertonie n'est pas très accentuée, ou stimulant au contraire le 
parasympathique quand ce dernier nerf est très excité, soit natu- 
rellement, soit artificiellement par l’ésérine. Nous voyons, de 
même, l’ésérine produire un effet sympathicotrope prolongé sur 
un muscle préalablement adrénalisé, alors que l’action sympa- 
thicotrope de l'ésérine, employée seule, est fugace ou même 
fait défaut. 

Nos expériences démontrent d'une manière indubitable que 
le rapport respectif du tonus des deux groupes antagonistes est 
variable dans chaque organe, fait que nous avons d’ailleurs si- 
gnalé chez le sujet normal, dans les communications anté- 
rieures (séance du 3 novembre 1921), où nous avons exposé nos 
résultats avec l’ésérine. Nous avons des preuves indubitables dé- 
montrant que, chez le même sujet, le rapport entre les deux 
groupes antagonistes, est variable d'un organe à l’autre, ce qui 
explique la coïncidence, que nous avons souvent remarquée 
d’effets vagotropes sur un organe et sympathicotropes sur un 
autre, provoqués par une substance amphotrope (par exemple 
l’ésérine). 

_ | S'il est facile d'affirmer que, dans les muscles contracturés, le 

tonus du parasympathique est anormalement élevé, il est plus 
difficile de savoir quel peut être l’état du nerf antagoniste. Voilà 
une question sur laquelle les auteurs qui se sont occupés de la 
vagotonie et de la sympathicotonie passent sans s'arrêter. Les 
résultats que nous avons obtenus sur le muscle contracturé, avec 
le chlorure de calcium et l’adrénaline nous démontrent que le 
sympathique est excitable. D'un autre côté, si nous nous rappor- 
tons aux recherches que nous avons faites à ce point de vue sur 
_ d’autres organes (le cœur par exemple), il nous semble logique 
d'admettre que, dans le muscle contracturé, il existe un état 
d'hypertonie des deux nerfs antagonistes, plus précisément de 
leurs terminaisons, mais que le phénomène est beaucoup plus 
marqué sur le parasympathique, qui est d’ailleurs le nerf actif 
de la tonicité. Il serait, d’ailleurs, difficile de concevoir, qu'une 
compression médullaire, qui agit sur toutes les voies végétatives, 
ait une action élective sur celle du parasympathique. Ainsi donc, 
le muscle contracturé serait à ce point de vue dans un état ana- 
logue à celui où se trouve un myocarde sympathicotonique, dans 
lequel les deux nerfs antagonistes sont en état d’hypertonie, mais 
où c'est le sympathique qui l’emporte. L’un de nous a démontré 
dans des travaux antérieurs que sur un cœur, dont le système 
sympathique est très excité, l'excitation du pneumogastrique 
peut provoquer un Palentissehient plus inténse que sur le 
cœur normal. D'ailleurs, dans beaucoup d'états de sympathico- 

tonie, il existe en réalité, dans chaque organe, un état d’hyper- 


644 RÉUNION ROUMAINÉ DE BIOLOGIE NTIC EeE) 


tonie des deux nerfs antagonistes, une véritable aämiphotonie, 
dans laquelle le tonus de l’un des deux groupes antagonisies 
prédomine. Beaucoup d'états pathologiques doivent répondre à 
une æ&inphotonie générale, Qui, au niveau de chaque organe ée 
manifesté par un état vagotonique ou SJ pa HE tenqUe états 
qui ne sont en réalité que de l’amphotonie à prédominance vago- 
tonique ou sympathicotonique. 


(Deuxième clinique médicale de la Faculté de médecine, 
Hôpülal Filantropia). 


RÉFLEXES CUTANÉO-VISCÉRAUX ET VISCÉRO-MOTEURS 
DE LA VESSIE ET DU GROS INTESTIN, 


par D. DAnKiéLoPoLu, À. Rapovicr et À. CARNIOZ. 


Au éours de nos recherches sur là physiologie dü système vé- 
gétatif, nous avons trouvé une série de faits, concernant l'in: 
nervation des viscères .dbdominaux, qui nous semblent jeter un 
jour nouveau sur la physiologie du système végétatif en géné- 
ral. Nous devons dire, dès lé début, que c’est par l'étude de l'in- 
nervation du cœur que nous avoris été poussés à étendre ros 
recherches sur tout le système végétatif et que nous avons pu 
découvrir une série de faits qui $ appliquent à linnervätion de 
_ tous les viscères. Nous ne pouvons, dans ces deux notes préli 
minaires, que signäler quelqués faits, que nous dévélüpperons 
ultérieurement dans un travail plus étendu. Ils concernent quel- 
ques résultats obtenus en étudiant deux organes, la vessie et le 
côlon descendant, dont l’innervation dépend des mêmes seg- 
inents inédullairés. 

Méthode. — (Fig. 1 et 3). Nous inscrivons les contractions de 
là vessie en introduisant dan cet organe une sonde (a) à béquille 
h° 12, garnie d’une pothe en caoutchouc (un préservatif convient 
le fileite) que l’on fixe à son extrémité libre sur le trajet de la 
sonde (b). Nous relions l'extrémité exterhe de la sonde à l’aide 
d'un tube (h) à une poire en caoutchouc mince (c) qui fait la 
contre- “Pression. Cette dernière pend dans un flacon, portant un 
bouchon à double tubulure. L’air extérieur du flacon commu- 
nique avec un tambour de Marey, qui inscrit éur uñn Kyrogra- 
phe habituel. ï 

Après avoir ‘enlevé le raccord chiré le flacon ét le tambour dé 
Marey (f), on gonfle à l’aide d’une poire de Richardson (g) l’'âm- 4 


poule vésicalé et l’aämpoule extériéure en même temps. On rac- N 
corde ensuite lé flaec avêc le famibour inscriptèur. Pour lé c6- 


\ 


7 


(23) SÉANCES DES 1 béckmsre 191 Er 5 sanvier 1922 635 


lon descendant, nous employons le même procédé, en remipla- 
çaut la sonde vésicale par une sonde rectale, qüe l’on introduit 
jusque dañs la fosse iliaque gauche. 

_ Nous ävons entrepris ces recherches dans un cas dé paraplégie 
Spasodique par compression de la moëlle au niveau du neu- 
vième segment dorsal. Le malade présentait, en dehors d’une 
mobilité Volontaire très réduite, la réflectivité tendino-osseuse 
très éxagérée, zônes d' anesthésié et d’hypoesthésie au-dessous de 
la lésion et des mouvements d’automatisme des membres infé: 


Fic: 1. — Dispositif pour inscrire chez Fi, '2: 
l'Homme les contractions de la vessie. 
FicurRE 2. 


LL cueno- sat | 


LA 


Fic. 3. — Réflexe D 


rieurs, que l'on pouv it facilement déclencher par les excitations 
habituelles. Chez cé malade, nous avons trouvé une série de phé- 
nomènes qui démontrent nettement à côté des mouvements 
d’automatisme des membres inférieurs, un automatisme viscé- 
ral. Nous avons pu démontrer ensuite l'interdépendance de ces 
cie ordres de phénomènes. 

° Contraction de la vessie. — L'insufflation de l’'ampoule vé- 
Séole provoqué des contractions irès violentes de la vessie, beau- 
coup plus fortes que celles qui se produisent dans ces mêmes 
conditions chez un sujet normal. 

2° Réflexe cutanéo- vésical. — Dans un cas de paraplégie pré. 


_ senté par Mme Déjerine et Regnard (1) le malade pratiquait des 


tractions sur la verge, pour faciliter la miction, phénomène dans 


(+) Soc. néurol., 3 jui 1920. 


636 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (24) 


lequel lies auteurs n'admettent pas l'existence d'un réflexe, mais 
une diiatation mecanique des parois de l'uretre postérieur. Notre 
malade ne pouvait uriner que s1l iricuonnait la paroi hypogas- 
irique. Nous avons constaté dans ce Cas, que la piqure Ou ie piu- 
cement de n'importe queile région tégumenñtaire, innervée par 
le segment sous-iésionnel, provoquait constamment, après un 
laps de temps déterminé, l'envie nette d'uriner. Par contre, l'ex- 
cliation des territoires cutanés situés au-dessus de la lésion ne 
produisait pas le phénomène. Il est indubitable qu'il s'agit là 
d'un réflexe cutanéo-vésical. Nous avons inscrit à l'aide du pro- 
cédé indiqué pius haut les contractions de la vessie, provoquées 
par la piqüre (fig. 3). Le temps perdu du réflexe cutanéo-vési- 
cal était d autant plus court que l'excitation portait sur une ré- 
gion plus proche du territoire des racines sacrées. Les excita- 
tions parties de la zône réflexogène influencent le centre vési- 
cal de la moëlle sacrée et déclenchent le réflexe. Il est à noter 
que l'excitation appliquée à la même zône réflexogène déter- 
mine des mouvements d’automatisme des membres inférieurs (la 
triple réaction) se produisant toujours ultérieurement à la con- 
traction vésicale. Tandis que la contraction vésicale pouvait être 
provoquée par une piqüre légère de la peau, il fallait que l'exci- 
tation soit plus forte ou plus prolongée pour que les mouve- 
ments d’automatisme des membres inférieurs se produisent. 

3° Réflexe viscéro-moteur de la vessie. — Si après avoir intro-. 
duit la sonde dans la vessie, on gonfle brusquement l’ampoule 
vésicale, il se produit en dehors des contractions violentes de la 
vessie, une contraction nette des muscles antérieurs de la cuisse. 
Ce phénomène prouve, que l’excitation de la vessie, conduite par 
les voies afférentes végétatives, influence, en dehors des centres 
moteurs de la vessie, les centres moteurs situés dans les cornes 
antérieures. Îl prouve encore que, tout comme l'excitation de la 
peau, l'excitation de la vessie déclenche des phénomènes d’auto- 
matisme dans le tronçon médullaire délivré de ses relations avec 
les centres supérieurs. 

4° Réflexe viscéro-moteur du côlon. — L'insufflation de l’am- 
poule, située dans le côlon descendant produisait des contrac- 
tions intestinales violentes, que nous avons pu inscrire par la 
méthode sus-indiquée. Elles sont beaucoup plus prononcées que 
celles que nous avons pu provoquer chez le sujet normal. Chaque 
fois que la contraction intestinale était plus violente, elle décleu- 
chait nettement des mouvements d’automatisme très prononcés 
des muscles inférieurs. Les contractions moins fortes n'étaient 
suivies que d’une contraction de la paroi abdominale. À l’aide du 
métronome battant les secondes, le malade, très intelligent, a pu 
mesurer avec approximation l'intervalle séparant la contraction 


is £ s > ( 
CE AS IS D US CE SC EEE PR LEP PO EP © 


Lie 


PC ONE FPE 


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LIRE RPC 


PEROU ER TE SEC 


(25) séances Des 1% DÉCEMBRE 1921 ET 5 Janvier 1922 637 
22 LE Le ER R ER  NOPENE HE 
intestinale de l'apparition des mouvements d’automatisme des 
. membres. Il mesurait à peu près trois secondes. La contraction 
de la paroi abdominale se produisait très rapidement après celle 
de l'intestin : la mesure subjective de cet intervalle était impos- 
sible. Les voies de ce réflexe viscéro-moteur du côlon sont cal- 
quées sur celles du réflexe viscéro-moteur de la vessie. 


Pouce clinique médicale de la Faculté de médecine, 
Hôpital Filantropia). 


77e 


RÉFLEXES OCULO-VÉSICAL ET OCULO-COLIQUE ; 
RÉFLEXE OCULO-VISCÉRO-MOTEUR, 


par D. DanréroPoru, À. Rapovicr et A. CARNIOL. 

Nous avons trouvé et pu inscrire, à l’aide de la méthode dé- 
crite dans une communication antérieure, une série de réflexes 
oculo-viscéraux. Nous ne parlerons dans cette note que du ré- 
flexe oculo-vésical et oculo-colique, nous réservant de décrire, 
dans des communications ultérieures, un réflexe oculo-gastrique 
que nous avons pu inscrire et d’autres réflexes oculo-viscéraux. 

° Réflexe oculo-vésical. — La compression oculaire produisait, 
chez un malade atteint d’une paraplégie spasmodique par com- 
pression de la moëlle, des contractions nettes de la vessie. La 
figure 1 représente des contractions vésicales, apparaissant après 
compression oculaire, à un moment où les contractions sponta- 
nées de la vessie étaient faibles. Tandis que le réflexe oculo-car- 
diaque ne se produisait, chez ce malade, qu'après une compres- 
sion forte, le réflexe oculo-vésical se déclenchaït avec la plus 
prande facilité après une compression légère, ne produisant au- 
cune douleur et ne ralentissant pas le rythme cardiaque. Le ré- 
flexe oculo-vésical, qui se révélait sur les tracés par des contrac- 
tions, était caractérisé subiectivement par une envie nette d’uri- 
ner. Nous insistons sur le fait que, chez ce malade, la piqûre au 
le pincement de toute la région tégumentaire située au-dessus 
du trijumeau, ne provoquait jamais de contractions vésicales. 
Par contre, une compression, même légère, du pneumogastrique 
au cou, incapable de ralentir le rythme du cœur, provoquait des 


- contractions vésicales . 


° Réflexe oculo-colique. — La figure > démontre que la com- 
pression oculaire provoque des contractions du gros intestin, 
contractions qui étaient nettement perçues par le malade : celui-ci 
se rendait très bien compte, et le fait a pu être contrôlé sur les 


638 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE ; (26) 


tracés, que la compression A FRE en premier lieu 
une contraction vésicale et ensuite une contraction colique. 

3° Réflexe oculo-viscéro-moteur. — Mais ce n’est pas tout. La 
contraction intestinale et vésicale, provoquée par une compres- 
sion même légère, était suivie, à un très court intervalle, d'une 
contraction de la paroi abdominale (fig. 2). Si la compression 
oculaire était plus intense ou plus prolongée, le malade présen- 


Fi. 1. — Réflexe oculo-vésical. Fic. 2. — Réflexe oculo-viscéro-moteur. 


f 
û 


inférieurs, mouvements qu'il n’était pas capable d'exécuter yo- 
nca. Le malade percevait nettement d’abord l'envie 


d’uriner, ensuite la contraction du colon et ultérieurement appa- 


_raïssaient les mouvements d’automatisme dans les membres infé- 
rieurs. Le phénomène ne pouvait s'expliquer que Dar un sue 
oculo- -viscéro-moteur. 


4° Interprétation. — Îl est admis actuellement que la nie) 


supérieure de la zône réflexogène des mouvements d’automa- 
tisme, correspond à la limite inférieure de la lésion destructive 


médullaire. Nous ne trouvons, dans la littérature, aucun fait VOS 


démontrant qu'une excitation d’un nerf émergeant. au-dessus de 
la lésion puisse produire des mouvements d’ automatisme dans les 
membres inférieurs. 

Mais les réflexes oculo-viscéraux et oculo-viscéro- nt n'in- 
firment qu’en apparence la règle établie plus haut. En effet, 


quelles sont les voies de ces réflexes ? L’analogie et la simulta- 


tait des mouvements d'automatisme prononcés dans les muscles 


néité des réflexes oculo- -viscéraux avec le réflexe oculo- -cardiaque 


d'une part , d'autre part, le fait que ces mêmes réflexes oculo-vis- M 
céraux se produisent aussi par la ne 0 du pneumpgastri- ‘4 


+ oculaire arrivée au bulbe rachidien se réfléchit par 
la voie pneumogastrique pour arriver au cœur et aussi aux 
viscères abdominaux. On sait pourtant que les filets du pneumo- 
gastrique s'arrêtent, pour le tube digestif, au côlon transverse, 
et, pour l'appareil urinaire, au bassinet ; le reste du côlon, le 
rectum et la vessie sont innervés par les nerfs pelviens. Aussi, 
nous admettons dans les phénomènes décrits plus haut que la 
compression oculaire produit une série le réflexes sREhGES les 
uns à la suite des autres. 

Le premier réflexe part des globes oculaires et aboutit aux 
viscères abdominaux innervés par le pneumogastrique (estomae, 
intestin grêle, côlon ascendant, bassinet). La contraction de ces 
organes déclenche, par Vexcitation des voies afférentes végéta- 
tives un second réflexe, qui se transmet à travers la moëlle sa- 
crée et produit ainsi des contractions dans la vessie et la partie 


4 gros intestin dépendant de ces centres. 


Il] est certain que les réflexes oculo-viscéraux nus plus 
haut sont conduits en même temps par les voies parasympathi- 
ques et sympathiques et que, si, chez notre malade, le yiscère 


répond par une contraction, c'est en Loue à cause de l'état d'au- 


RTE 


digue. 
Quant aux mouvements d’ Sense des membres inférieurs 
(réflexe oculo- -viscéro-moteur), nos recherches antérieures (voir 


| Ja note précédente) nous permettent d'admettre un troisième ré- 


flexe, qui, provoqué par la contraction des viscères pelyiens, 
influençe les centres moteurs des cornes antérieures de la moëlle. 
Ce troisième réflexe trouve la confirmation aussi dans le fait que 
les mouvements automatiques se produisent nettement après la 


contraction du gres intestin. Il est bien entendu que nous ne 


pouyons pas exclure la possibilité que les excitations sensitives 
parties des viscères pneumogastriques (deuxième réflexe), pour- 
raient aussi agir sur les centres moteurs des cornes antérieures. 
Ajoutons encore que les réflexes oculo-viscéraux existent aussi 
chez l'Homme normal, mais les résultats en sont différents. Nous 


_ démontirerons, en effet, que chez l'Homme normal COMPFES- 
sion oculaire peut produire une inhibition. 


Quelle est la voie centripète des réflexes oculo-viscéraux ? Nos 
recherches démontrent que Ja Yoie du trijumeau doit être exclue 
et nous pensons beaucoup à nne yoie végétative. Cette hypo- 


thèse s'applique aussi au réflexe oculo-cardiaque. 


(Deuxième elinique médicale de la Faculté de médecine, 
ere Filantropia). 


D 


640 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (28): 24 


LA MALADIE DES DRÈCHES CHEZ LES BOVIDÉS CONSIDÉRÉE 
COMME UNE MALADIE PAR CARENCE, 


par I. PoENARU. 


En novembre 1921, six cents Bœufs sont amenés à la fabrique 


d'alcool P... où on les soumet au régime exclusif des drèches. 
À cette occasion, nous avons pu étudier minutieusement la ma- 
ladie des drèches et nous convaincre, par l’expérimentation, 
qu’il s’agit là d’une avitaminose. On emploie, pour la distilla- 
tion de l'alcool, le maïs dans la proportion de go p. 100, et 
l’avoine de 10 p. 100. Les résidus que l’on donne au bétail ren- 
ferment la plus grande partie des principes nutritifs contenus 
dans les grains de maïs et d’avoine, moins l’amidon qui s'est 
transformé en sucre. On sait qu'avant de déterminer définitive- 


4 


_ ment la ration des animaux nourris avec le résidu il faut tâton- 


ner et ne jamais en donner en excès : aussitôt qu'il cesse d’être 
utile il devient nuisible. 


Dans notre observation, les propriétaires ne croyaient pas qu'il, 


fût de leur intérêt d'ajouter d’autres aliments aux drèches. Aussi 
avons-nous eu rapidement l’occasion de signaler des accidents 
sérieux, chez les Bœufs soumis à un régime exclusif. Après deux 
semaines d'alimentation de ce régime, apparaissent: de l’inappé- 
tence, de la diarrhée, de la difficulté-à se mettre debout et de 
l’affaiblissement progressif ; douze Bœufs meurent ainsi, dans un 
état de cachexie extrême. Mais sitôt qu’on fait entrer dans la 
ration alimentaire d’autres aliments, tels que : pailles hâchées, 
foin et un peu de son, les symptômes disparaissent. Les recher- 
ches microscopiques, les cultures, ainsi que l’inoculation à des 
Cobayes du sang des animaux morts, n’ont donné aucun résul- 
tat, ce qui nous a permis d'éliminer l’hypothèse d’une infection, 
Les drèches examinées au microscope montrent un grand nom- 
bre de levures et de microbes tués par la température de la dis- 
tillation ; en effet, les cultures de ces drèches restent stériles ; 
filtrées sur papier et injectées à haute dose dans le péritoine des 
Cobayes, elles ne déterminent aucun accident toxique, ou infec- 
ton quelconque. 

Ainsi donc, les troubles observés chez les Bœufs étaient la 
conséquence directe de l’alimentation ; il nous a semblé intéres- 
sant de vérifier expérimentalement ces observations. 

Nous avons pris un lot de six Cobayes. Chaque animal recevait, 
par jour, exclusivement, 45 gr. de drèches ; au bout de 15 jours, 
tous les Cobayes étaient morts, dans un état de cachexie extrême 
avec parésie musculaire. | 


F 


Do RS LE CR En oi ms 


cris La dé via, ot Dÿ ÉD ÉD M RES sus 


29) SÉANCES DES 1° DÉCEMBRE 1921 ET 95 saAnvier 1922 G4T 


Début de 


Numéro Poids 


Cobaye I... 440 gr. 
Cobaye Il.. 600 gr. 
Cobaye III... 660 gr. 


Cobaye IV.. 680 gr. 


Cobaye V... 720 gr. 
-Cobaye VI.. 790 gr. 


l'expérience 


9 déc. 1921 


» 
ES) 


» 


Mort 


18 déc. 1921 

20 déc. 1921 

21 déc. 1921 
le matin 

21 déc. 1921 
le soir 

22 déc. 1921 

4 déc. 1921 


Observalions 


La résistance a été en 
rapport direct avec le 
poids. 


Le plus petit est mort 
le premier ; le plus gros 
est mort le dernier. 


Comme témoins, nous avons nourri trois Cobayes, avec 45 gr. 
de drèches et 10 gr. de Betterave fraîche par jour, pour chaque 
animal ; tous ces Cobayes ont résisté et se trouvent aujourd’hui 


-en parfait état. 


La stérilisation de certains aliments, tels que les drèches, peut 
n'avoir qu'un rôle pathogène minime chez les animaux, sou- 
mis à un régime varié ; l’action pathogène s'exerce chez les 


bêtes à un régime exclusif. 


La conclusion qui s'impose, à la suite de nos expériences, est 
que la maladie des drèches rentre dans le groupe des maladies 
par carence. Les éléments indispensables qui manquent dans les 


_drèches sont les vitamines. 


La maladie des drèches entraîne les manifestations que l’on 
sait : cachexie, déchéance générale de l'organisme et mort plus 
où moins rapide, non seulement chez les Bœufs, mais aussi chez 
les animaux d'expériences, tels que les Cobayes, déterminant chez 


ceux-ci une maladie identique 


x 


à celle des Bovidés. L’adjonction 
d'aliments frais, empêche l'apparition de la maladie chez les 
_Bœufs, de même que chez les Cobayes. 


(Clinique médicale” de la Faculté de médecine vétérinaire). 


Biorocie. Comptes RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 


642 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (30): 


APHASIE MOTRICE ET ANARTHRIE, 


par NorcaA. 


Dans un travail sur l’aphasie motrice (1), nous avons définr 


celle-ci comme la suite d’une perte de deux mémoires : l'une, 
celle d'évoquer les mots, et l’autre, celle de prononcer ces mots. 
Chez de pareils malades, il est bien entendu que les muscles 
phonateurs ne sont pas paralysés, ou, s'ils le sont, ils jouent un 
rôle secondaire. En quoi consiste la mémoire de pos D 
On sait que, pour prononcer un mot, il faut qu'un son, c'est-à- 
dire une colonne d'air, sorte des poumons par la glotte ; ce son 
doit avoir une hauteur, une intensité, et un timbre, mais il n'est 
pas encore articulé. Pour qu'il soit articulé, il faut que le son 
passe dans la cavité buccale, et là, il trouve une chambre de 
résonnance faite par nous, après avoir appris étant enfant 
comment nous devions la faire pour que, de notre bouche, sorte 
telle voyelle, telle consonne, telle syllable ou tel mot. Par consé- 


quent, pour que le son soit articulé, nous nous servons des mus-— 


cles volontaires, des joues, des lèvres, de la langue, et, ces 
mouvements volontaires, nous arrivons à les faire aujourd'hui 


sans nous en rendre compte, tellement ils nous sont devenus 


habituels. 
Quant aux qualités du son oubun intensité et timbre), celles- 


ci sont remplies par un jeu automatique, par l'intermédiaire des 
muscles involontaires. Ainsi, les cordes vocales se tendent et se rac- : 


courcissent grâce à la contraction des muscles qui sont à leur 
intérieur, pour produire des notes aiguës. Toujours dans le même 
but, le larynx s'élève. Pour que la voix garde son timbre et qu'elle. 
ne devienne pas nasonnée, le voile du palais se soulève, se porte 


en arrière, se colle à la paroi postérieure du pharynx, et celle- 


ci toujours par un jeu musculaire va à sa rencontre, et ainsi 
se ferme l’arrière-fond des fosses nasales, pour ne pas permettre 
à la colonne d’air, qui sort par la glotte, de dévier vers les fosses. 
nasales. Quant à l'intensité du son, on sait qu'elle dépend de la 
force avec laquelle nous répoussons l'air par la glotte et aussi du 
jeu automatique de celle-ci qui en se resserrant fait obstacle à 
la colonne d’air. Ces muscles involontaires, nous ne les avons. 
jamais trouvés paralysés dans l’aphasie motrice, au moins à la 
période d'état. 

Anarthrie et dysarthrie. — Sur l'emploi de ces mots, nous en 
ur à la définition classique, dans ce sens que, pour qu'il y 


(x) Noica. Bull. de la Soc. méd. des hôpitaux de Bucarest, n% 5 et 6, mai-- 
juin r921. 


PE  ET NS, E e 
IE AN à Lo 4 Sir 


(31) SÉANCES DES 1 DÉCEMBRE 1921 Er 5 Janvier 1922 643: 
Re nn TT VE PSE CN Re Re? 
ait de l’anarthrie ou de la dysarthrie, il faut que les muscles de 
la phonation soient paralÿsés (que ces muscles soient simple- 
ment paralysés, comme dans les lésions vertébrales, ou quils 
soient paralysés et atrophiés, comme dans les lésions bulbaires). 

En clinique, si on considère les anarthries ou les dysarthries d'ori- 


 gine bulbaire, on observe que, dans ces cas-là, nous trouvons une 


paralysie et une atrophie de tous les muscles de la phonation — 
au moins à la période d'état — c’est-à-dire de tous les muscles 
volontaires et involontaires. Au contraire, dans les lésions céré- 
brales, à côté des cas mixtes, nous pouvons rencontrer des cas. 
où seulement les muscles phonateurs involontaires sont paralysés, 
et les muscles phonateurs volontaires sont conservés et vice- 
versa. Il est bien entendu que des pareils malades sont simple- 
ment dysarthriques. Pour caractériser cette distinction, nous 
citerons une catégorie des cas de paralysies pseudo-bulbaires, 
où on ne constate que des troubles de phonation par changement. 
des qualités du son (voix faible, monotone, nasonnée), associés 
toujours avec des troubles de déglutition, mais jamais de trou- 
bles d’articulation des mots. Et ceci s'explique très bien, car, dans. 
ces cas-là, on ne trouve que des paralysies du côté des muscles 
du voile du palais, du pharynx, et ure faiblesse dans le soulève- 
ment en totalité du larynx pendant la prononciation des notes 


. aiguës et intenses. Chez les mêmes malades, on trouve presque tou- 


jours une paralysie de l’isthme du gosier. Chez de pareils malades, 
tous les muscles phonateurs volontaires, des lèvres, de la joue et de 
la langue sont bien conservés. Pour la seconde variété des dysar- 
thriques, nous citerons les cas d’hémiplégies cérébrales droites 


sans aphasies, ou hémiplégies cérébrales gauches, chez lesquels 


il peut exister, quelquefois, même à la période d'état, une para- 
lysie très accentuée des muscles de la face et de la langue, sans 
aucune paralysie des muscles phonateurs involontaires. Cette dy- 
sarthrie est analogue à celle des gens atteints d'une paralysie 
intense de la face par névrite faciale périphérique. Cette dysar- 
thrie par paralysie des muscles volontaires de la face, on peut 
la voir aussi dans les cas d’aphasie motrice, quand celle-ci s’ac- 
compagne d'une paralysie faciale, mais elle ne joue aucun rôle, 
tant que le malade ne parle pas. Seulement, quand il commence 


à parler, elle vient compliquer la difficulté. Dans la paralysie 


psudo-bulbaire, cette paralysie des muscles volontaires peut co- 
exister avec la paralysie des muscles involontaires, soit au début 
de la maladie, soit au cours de celle-ci, et alors la dysarthrie peut 
se transformer presque en anarthrie. 

Comment peut-on faire la distinction entre un hémiplégique 


_dysarthrique par paralysie des muscles de la face et de la langue, 
<t un aphasique moteur, sans aucune paralysie de ces muscles, 


644 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE - (32) 


chez lequel la parole commence à revenir. Le premier parle cou- 
ramment, mais articule très mal, soit les lettres linguales ou den- 
tales, s’il est paralysé plutôt de la langue, soit les labiales, s il 
est paralysé surtout des lèvres. Le second, l’aphasique moteur, 
fait des phrases courtes, car les mots ne lui reviennent pas facile- 


ment à l’ esprit. Les mots familiers, qui sont les premiers revenus, 


sont prononcés très correctement, tandis que les mots moins 
usuels, même quand le sujet s’en souvient, sont prononcés mal au 
début ; puis, de lui-même, rapidement, le malade se corrige deux 
ou trois fois ; enfin, la troisième fois, très satisfait, il les pro- 
nonce parfaitement Hérn (x). Ê 


(x) Je remercie le D’ Vasiliu, laryngologiste, qui a eu l’obligeance de vouloir 
bien examiner les malades qui ont servi à cette étude. 


NS 


mme 
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en 1 GLOBULES FUMOUZE : à RE Dublee Gltiorisireu. “1 ) 


Iodure de Potassium : Protoiodure Hg. Ogr.,05 
2 Iodure de Sodium : Extr. Thébaïque. no ee 
e, Iodure de Sodium : Biiodure (Hg?) 
Antiasthmatiques = . Biiodure ioduré 


‘ ÉTABLISSEMENTS nouer 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS 
(RAR RS RS RS RS RAR 
) mme) ) 2 Se PS AE 

PREMIÈRE DENTITION 


Facilite la sortie des Dents à 
et prévient tous les Accidents de la Dentition. 
Exiger le NOM de Delabarre et le TIMBRE de l'Union des Fabricants. 
Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS. 


Flacon entouré de 

la Brochure jaune. 

* ET SURLES 
Soufrances des Enfants : 


Toue LXXXVI. 1922 Ne 42 


COMPTES RENDUS 


des Séances 


DE LA 


Société de Biologie 
| et de ses filiales : 


| les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
l Lille, ne Strasbourg, Lyon, Buenos- Aires, Lisbonne, 


Séance du 25 Mars 1922 


a —— — 


. PARIS 
MASSON ET Ci, ÉDITEURS 
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 


120, BOULEVARD ÎSAINT-GERMAIN (Vit) 


Les comptes rendus paraissent ehaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. 
PRIX !DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : 
France : 50 fr. — Etranger : 60 fr. 
Prix pu NUMÉRO : 5 FRANCS 


Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cie Baiturs, 
120, Boulevard Saint-Germain, Paris 


VACANCES DE PÂQUES 


La Société vaquera les samedis15 et 22 avril 1922 ; elle reprendra. 
le cours régulier de ses séances, Le samedi 29 avril. 


ét dite dés vu héicptsbs + 


Toutes les notes doivent être remises 


varietur, sans lectures douteuses ; 
elles ne doivent pas dépasser l'étendue 
réglementaire. 


sous forme de dactylographies, ne 
Ces conditions sont formelles. 


TARIF DES TIRÉS A PART- 


Le prix des tirés à part est abaïissé à : 
13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 


145 — — 100 — (2 pages. 
18 — — 50 — (4 pages). 
«ee 214 — — 100 — (4 pages). 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra - 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 

Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs 
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 592, ru 
Madame, Paris 6°. 


Pour la Publicité, s ’adresser à la Société Mutuelle de Publicités 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 


D = pe © 


| Giroux (Ris 
- miques de l’onde pulsatile arté- 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SEANCE DU 25 MARS 


Baur (J.) et Copvezce : Note 
sur un cas de bronchite sanglante 
à fuso-Spirochètes de Vincent... 

Bezançon (F.), MarTmiEu (G.) et 
PaniserTt (A.): Application au 
diagnostic de la tuberculose pul- 
monaire de l'enrichissement ap- 
parent en Bacilles tuberculeux 
des crachats mis à l’étuve...... 


: Bezançon (F.), Marareu (G.) et 


PaiBertr (A.) : Augmentation 
apparente de nombre des Ba- 


- cilles tuberculeux dans les cra- 


chats en voie de putréfaction... 

CarnorT (P.), KosrowskI (W.) 
et Liserr (E.) : Action de l’his- 
tamine sur les sucs digestifs chez 


Pommes eee... .....: 


Courar» (H.) et Laenax (IAE 
Troubles cardio-vasculaires dé- 


_ terminés par les rayons X au 


cours du traitement des néoplas- 


HERELLE Œd;?);: Sur la pré- 


_ tendue production d’un principe 


lytique sous l’influénce d’un an- 
tagonisme microbien .......... 
.  Lacassacne (A.), LaAvepanN (J.) 
_ et Léosarpy (J. de) : Syndrome 

 purpurique provoqué par les 
: rayons X chez le Lapin nouveau- 


NÉS SE PR RE 


Lausry (Ch.), Moucror (A.) et 
Modifications dyna- 


rielle en aval d’un brassard in- 


B:oLocrE. COMPTES RENDUS, — 1922. T'RXNAYE 


681 


680 


670 


666 


663 


668 


1922 


SOMMAIRE 


sufflé à un taux supra-minimal. 

LausrY (Ch.), Mouseor (A.) et 
Giroux (R.) : Modifications dyna- 
miques de l’onde pulsatile arté— 
rielle par insufflation d’un bras- 
sard à la pression minima...... 

MESTREZAT (W.) et Macrror 
(A.) : Sur la nature de l’humeur 
aqueuse de seconde formation 


chez l'Homme sr nero 


Nècre (L.) et Boquer (A.): Pou- 
voir antigène in vivo et in vitro 
des Bacilles de Koch et de leurs 
CLASS tn eines CI ne 

Ramex (G.) : Floculation dans 
un mélange neutre de toxine-an- 
titoxine diphtériques ARE os 

Ricaaup (A.): Sur la toxicité 
du benzylelucoside £ obtenu par 


: synthèse biochimique....:..... 


STERN (L.) et BATTEzLI (K.) : 


L’excitation chimique des cen- . 


tres nerveux intraventriculaires. 
STERN (L.) et Gautier (R.) : 
L'emploi de l'injection inlraven- 


triculaire comme méthode d’é- 


tude de l’action directe des subs- 
tances sur les centres nerveux . 
Troisier (J.) et Wozr (M.) : 


Action comparée du calcium et 


du potassium sur l’évolution des 
greffes cancéreuses expérimen- 
tdles ses ; 
Vior Le (P.-L.) et Lescœur (L.): 
À propos de la diurèse minérale 
PrOVOQUÉC RS TENSION ES 


to 


676 


674 
657 


653 
G6x 
649 


646 


648 


646 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Werz (M.-P.) et GUILLAUMIN 
(Ch.-0.) : L'augmentation en aci- 
de urique combiné organique du 
SAR MUMAUN- EL -cL nr 659 


Réunion biologique de Lille. 


Doumer (E.) : Pression san- 
guine et tension des artères..... 683 

Maice (A.) : Influence de la 
température sur la formation de 
l’amidon dans les cellules végé- 
ESP Are e A EN DE DA CE 685 


Réunion biologique de Lyon. 


ARLOING (F.) et VAUTHEY (P.) : 
Action antianaphylactique des 
eaux minérales de Vichy (nouvel- 
les recherches expérimentales).. 687 

ARLOIN: (F.) et VauTHeY (P.) : 


Effets suspensifs des propriétés 
anaphylactogènes d’un sérum 
par son mélange avec l’eau de 
VAGRNE TC RES ET 689 
CLÉMENT (H.) : Trépidations : 
épileptoïdes et anesthésie....... 692 
Ciuzer et CHEVALLIER : Sur la 
toxicité de l’émanation du tho- | 
rium, en inhalation prolongée.. 693 


Réunion biologique de Marseille. 


Corsy (F.): Lobe surnuméraire 
du foie, implanté sur la face in- 
férieure de la vésicule biliaire .. 695 
Corte (J.) : Une anomalie tem- 
poraire dans la phyllotaxie du 


Plataners eme ennenreee GCoë 
GaBRieL (C.) : La ponte de No- . 
tommata werneckit dans les 


galles de Vaucheria aversa...... 696 


Présidence de M. Gh. Richet, 
puis de M. G. Bohn, vice-président. 


Décès pe M. L. A. Ranvier. 
Le Président annonce le décès de M. L. À. Ranvier, membre 
titulaire honoraire et exprime les regrets de la Société à l’occasion 
de la mort de l’illustre savant. 


L'EXCITATION CHIMIQUE DES CENTRES NERVEUX INTRAVENTRICULAIRES. 
Note de L. Srern et F. BArTELL1, présentée par C. DELEZENNE. 


Plusieurs auteurs ont cherché à exciter chimiquement les cen- 
tres nerveux placés dans les paroïs des ventricules latéraux. 

Ainsi, Pagano (1905) avait constaté que l'injection de curare 
dans le corps strié produit, chez le Chien, des phénomènes exces- 
sivement intenses tels que contractions musculaires générales, 
excitation du système sympathique et parasympathique et, en 
outre, des attitudes analogues à celles que l’on observe dans des 
états émotifs, tels que la colère. D’Abundo (rgro) trouve des 
effets analogues par l'injection de curare dans la couche optique. 
Mais Amantea (1912) fait remarquer que ces essais de localisation 
sont aléatoires, parce que la substance ‘diffuse dans le liquide 
ventriculaire et peut aller exciter différents centres, les centres 
bulbaires, entre autres. 


SÉANCE DU 2) MARS -647 


Nous avons publié sur ce sujet une note préliminaire (x). 

Au cours de nos recherches, nous nous sommes rendu compte 
que, pour diminuer les effets de la diffusion, il fallait ouvrir les 
ventricules et mettre à nu la partie nerveuse qu'on veut exciter. 
Nous avons pratiqué ces expériences chez le Chien, le Chat, le 
Lapin et le Cobaye. En procédant ainsi nous avons constaté que 
si on applique un tampon imbibé de la substance à étudier sur 
le corps strié, sur la couche optique ou sur les parois du troi- : 
sième ventricule, on n'obtient pas les effets habituels d’excita- 
tions. [l en est de même si l’on injecte la solution dans la masse 
du corps strié, dans les deux tiers antérieurs de la couche optique 
et dans les parois du troisième ventricule. L'injection dans le 
tiers postérieur de la couche optique produit, au contraire, les 
effets habituels. L’injection, faite à partir du carrefour ventricu- 
laire ouvert, dans le prolongement frontal et dans le prolonge- 
ment occipital du ventricule latéral reste sans effet. 

Seule, l'injection dans la corne sphénoïdale, à partir du carre- 
four ventriculaire est souvent suivie des effets habituels d’exei- 
tation générale. Quelle est done la formation anatomique conte- 
nue dans les parois de la corne sphénoïdale qui, par son excita- 
tion, donne lieu à la production de ces phénomènes ? On pourrait 
admettre que c’est la région opto-pédonculaire, car l'injection 
dans la partie postérieure de la couche optique est efficace. Mais 
l'injection d'une substance excitante dans la masse pédonculaire 
extraventriculaire produit les mêmes effets. Les excitations cons- 
tatées par Polimanti (1908) à la suite de l’injection dans la pro- 
tubérance annulaire, les tubercules quadrijumeaux, etc. sont 
dûs aussi probablement à l'excitation des pédoncules cérébraux. 
_ Il reste à décider si les divers phénomènes moteurs et émotifs 
que nous venons de citer doivent ètre attribués uniquement à 
l'excitation des fibres centrifuges contenues dans le pédoncule 
cérébral, ou bien s’ils sont dûs aussi à l'excitation de ses fibres 
centripètes. - 

Nous avons fait de nombreuses Érpéiences pour élucider ce 
point, mais les résultats obtenus jusqu'ici ne nous permettent pas 
de trancher la question. Après la section du pédoncule, l'injection 
des substances excitantes dans le bout central ne produit pas 
d'effet. Mais il faut probablement attribuer ce résultat négatif à 
linhibition produite, par la section du pédoncule, sur les centres 
nerveux, en particulier sur la couche optique à Fans abou- 
_ tissent les fibres centripètes pédonculaires. 


(Laboratoire de physiologie de l'Université de Genève). 


- 


(x) Battelli et Stern. Société de physique et histoire naturelle de Genève, 1920. 


a 


648 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


L'EMPLOI DE L'INJECTION INTRAVENTRICULAIRE 
COMME MÉTHODE D'ÉTUDE DE L'ACTION DIRECTE DES SUBSTANCES 


SUR LES CENTRES NERVEUX, 


4 


Note de L. Srern et R. GAUTIER, présentée par C. DELEZENNE. 


À la suite de recherches parues et à paraître dans les Archives 
Internationales de physiologie, nous sommes arrivés à la con- 
clusion que, pour agir d’une manière certaine sur les divers cen- 
tres cérébrospinaux, il était avantageux d'introduire la substance 
à examiner directement dans le liquide céphalorachidien, vu que 
la « barrière hémato-encéphalique » pouvait empêcher la péné- 
iration de certaines substances du sang dans le liquide céphalo- 
rachidien et, par conséquent, leur contact avec les éléments ner- 
veux. 

D'autre part, nous avons constaté que les résultats obtenus 
Yariaient souvent considérablement suivant que l'injection d’une 
substance donnée était pratiquée dans les espaces ventriculaires 
ou dans les espaces sous-arachnoïdiens (injection dans le sac 
lombaire ou sous la dure-mère cérébrale). Tandis que l'injection 
dans le ventricule (de préférence dans le ventricule latéral) était 
suivie de l’apparition de diverses manifestations dues à l’excita- 
tion des centres basilaires et peut-être aussi des centres corticaux, 
lFintroduction de la substance dans l'espace sous-arachnoïdien 
est souvent restée sans effet, et, dans les cas où un effet a pu 
être enregistré, ce résultat était dû à la pénétration de la substan- 
ce dans le système ventriculaire ,;comme nous avons pu le dé- 
montrer. Aussi les résultats incertains et contradictoires observés 
souvent après injection d'une substance donnée dans les espaces 
sous-arachnoïdiens et même dans la masse cérébrale sont-ils dûs 
au fait que, suivant les conditions expérimentales, la pénétration 
de la substance dans les ventricules (et peut-être aussi dans la 
profondeur de la masse nerveuse) se produit ou ne se produit pas. 

Rappelons, en outre, que toute substance introduite dans le 
système ventriculaire apparaît rapidement dans les espaces sous- 


arachnoïdiens, tandis que la pénétration d’un corps des espaces 


sous-arachnoïdiens dans le système ventriculaire ne se produit 
que dans certaines conditions, notamment lorsque la quantité de 
substance introduite est particulièrement grande ou que l'injec- 
tion est pratiquée sous une forte pression. 

Ces observations nous ont suggéré les conclusions pratiques 
‘suivantes : 1° l'introduction d’une substance active dans le liquide 
céphalorachidien est le seul moyen sûr pour agir sur les centres 
nerveux cérébrospinaux ; 2° des résultats positifs ne peuvent être 


\ 


SÉANCE DU 2D MARS à 619 


obtenus d’une manière certaine que lorsque l'introduction de ja 
substance à examiner est faite dans le système ventriculaire (de 
préférence dans le ventricule latéral); 3° par l'injection dans les 
ventricules, on atteint non seulement les centres nerveux localisés 
dans les parois ventriculaires, mais aussi les centres corticaux et 


_sous-corticaux ; 4° la méthode d'injection intraventriculaire 


pourra être appliquée avec succès dans un but thérapeutique, 
lorsqu'il s’agit de stimuler ou de modérer l’activité des centres 
nerveux. Ce sera aussi la méthode de choix pour l'application des 
substances antitoxiques et antiseptiques à la masse nerveuse. 
Avec de très faibles quantités de substance active on pourra 


exercer une action sur les centres nerveux, tout en évitant les 


effets nocifs sur le reste de l’organisme. 

Cette méthode est, en outre, à recommander pour l'étude des 
divers produits de sécrétion des glandes endocrines au point de 
vue de leur action sur les centres nerveux. Des recherches actuel- 


_ lement en cours ont pour but d'examiner, par la méthode que 


nous préconisons, l'effet des diverses hormones sur les centres 
nerveux. 


(Laboratoire de an de sie de ee 


SUR LA TOXICITÉ DU BENZYLGLUCOSIDE 
_ OBTENU PAR SYNTHÈSE BIOCHIMIQUE, 


par À. Ricraup. 


On sait que David I. Macht, de Baltimore, admet que l’action 


_. modératrice bien connue que Ja papavérine exerce sur les fibres 


lisses, et qui la fait utiliser comme antispasmodique, est liée à la 
présence du noyau benzylique dans sa molécule. Cette considéra- 


tion a conduit Macht à rechercher si l’on ne retrouverait pas ces 
mêmes propriétés dans des dérivés benzyliques beaucoup plus 
simples que la papavérine, dans des corps tels, par exemple, que 
les éthers-sels de l'alcool benzylique. Ces corps, dégagés de l'in. 


_fluence nocive du noyau isoquinoléique copulé au noyau ben. 


zylique dans la papavérine, seraient certainement moins toxiques 
que cette dernière tout en possédant les mêmes propriétés anti- 
spasmodiques. 

Tel a été le point de départ de ee en hérapeu je 
du benzoate de benzyle. À en juger par la très courte période de 
vogue qu'il a eue chez nous, il ne semble pas que ce médicament 
_ait donné toute satisfaction à nos cliniciens. Cela ne veut pas 
dire que le noyau benzylique soit dépourvu des propriétés anti- 


22 


650 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


au fait que le benzoate de benzyle étant, comme la plupart des 
produits de ce genre de la série aromatique, insoluble ou peu 
soluble dans l’eau, ne se prête pas aux différents modes d’admi- 
nistration que, suivant les circonstances, il peut y avoir lieu 
d'employer et qui, à tout le moins, permettent dans tous les cas 
une étude plus complète et plus précise d’un médicament. 

J'ai done pensé qu'il y aurait, à coup sür, un certain intérêt 4 
théorique et peut-être, éventuellement, un grand intérêt pratique, 
à trouver et à étudier un dérivé benzylique aussi simple que les 
éthers-sels étudiés par Macht, maïs qui serait soluble dans l’eau, 
et qui serait, en outre, dépourvu des propriétés irritantes locales 
que possède l'alcool benzylique et le benzoate de benzyle lui- 
même. 

De tels dérivés dans la série qui nous occupe, ne sont pas très 
nombreux, mais j'en ai discerné au moins un : c’est le benzyl- 
glucoside $ dont la synthèse biochimique a été réalisée par Bour- 
quelot et Bridel. C’est un très beau corps se présentant sous la 
forme d’une poudre blanche constituée d'un amas de fines 
aiguilles fondant à 106°, sans odeur, de saveur amère, très 
soluble dans l’eau, soluble aussi dans l'alcool, dépourvu de 
toute action irritante sur les tissus. Il ne réduit pas la 
liqueur cupro-potassique, mais est dédoublable par HCI à 
5 p. 100 à l’ébullition, et par l’émulsine. Sa constitution chimique 
est représentée par la formule suivante : | NS 


CSH5—CH?—0—CH—CH.OH—CH.0H—CH . OH—CH - CH°—OH 


X 2 
NC 6 


N 7 
ne ne 
N a 
NN) - | 

On voit immédiatement d’après cet ensemble de propriétés 
tout l'intérêt que peut présenter l'étude d'un semblable COTpPS. 

Le premier point qu'il convenait d'étudier, comme toujours en 
pareil cas, c'était sa toxicité, puis la question de son dédouble-. 
ment dans l'organisme et de son élimination. Ces deux derniers 
points sont extrêmement intéressants à considérer et j'aurai l’oc- 
casion d'y revenir. Je me bornerai pour aujourd'hui à indiquer 
que sa toxicité est très faible, plus faible que celle du benzoate 
de benzyle préconisé par Macht. Elle est même relativement si 
faible que je n'ai pu la déterminer que chez de petits animaux 
tels que la Souris, le Cobaye, le Lapin. Pour la déterminer chez 
le Chien, en effet, j'aurais dû sacrifier des quantités relativement 


ne 
spasmodiques que Macht lui a attribuées ; mais cela peut tenir 1 
4 


SÉANCE DU 2D MARS 651 


énormes de produit. Or, la préparation de ce corps, pour simple 
et bien réglée qu’elle soit, n’en est pas moins assez longue, et 
jai dü, pour cette raison, renoncer, jusqu'ici, à déterminer. 
l'équivalent toxique chez le Chien. Le tableau suivant indique la 
toxicité du produit chez les divers animaux dont j'ai parlé, et 
par les différentes voies. 


Doses toxiques rapportées au kilogr. 
TS 


. . = . s . 
Animaux Voie sous éulanée Voie veineuse 
SOUS LS RARES vor TOI CL; 
LELENVE Tree ee re 10 à 12 gr. 
LEUR AS GO SSRRR Re Fo 8à 9g 


(Laboratoire des travaux “naiiines de phar macologie 
de la Faculté de médecine). 


ACTION COMPARÉE DU CALCIUM ET DU POTASSIUM 
SÛR L'ÉVOLUTION DES GREFFES. CANCÉREUSES EXPÉRIMENTALES, 


par J. Trorsier et M. Worr. 4 


En nous référant à l'influence bien connue des électrolytes sur 
la nutrition, nous avons cherché à mettre en lumière l’action de 
ces derniers sur le développement du cancer expérimental. Dans 
ce but, nous avons étudié l'influence systématique du potassium 
et du calcium sur la greffe d’un cancer de la Souris blanche. 

Nous possédions une souche très active d’adéno-cancer typique 
du sein, provenant d'une tumeur spontanée de notre élevage. 
Elle montrait parfois une série de transformations d'ordre dégé- 
nératif (kystes, hémorragies), qui n’entravaient pas cependant le 
succès des transplantations. Nous avons établi tout d’abord le 
pourcentage moyen des greffes positives à chaque passage sur 
l'animal ; en inoculant toujours la même quantité de tumeur, un 
fragment de 0,50 gr., par la méthode de la boutonnière sous-cu- 


- tanée sur le dos chez des animaux de la même portée, élevés dans 


des conditions identiques, nous pümes obtenir des résultats cons- 
tants. En faisant des greffes de tumeurs implantées depuis 3 à 
5 semaines à des animaux de 6 à 8 semaines, on atteint un pour- 
centage de résultats qui-oscille autour de 90 p. 100. 

Deux premières séries (en mai et juin) nous servirent à établir 
les conditions générales et le mode de croissance de la tumeur. 
Entre le 5° et le ro° jour, on voit apparaître un petit nodule de 
la grosseur d’un noyau de cerise, peu mobile sur le plan inférieur 
qui atteint dans l’espace de 3 à 5 semaines le volume d’un gros 
pruneau. L'animal meurt souvent brusquement, entre la 7° et la 
10° semaine de la greffe qui ne s’ulcère et ne s’infecte d’ailleurs 


æ 


692 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


que rarement. La régression spontanée dans les greffes négatives 
se fait entre la 2° et 3° semaine. 

À partir de la 3° génération (août-novembre), nous avons entre- 
pris une série de recherches sur les modifications expérimentales 
du greffon, dont nous ne retiendrons ici que l'influence du cal- 
cium et du potassium. Ces ions ont été appliqués avant de prati- 
quer l’inoculation en solution de sels isotoniques (KCI 7 p. 1.000, 
GaCF 4,8 p. 1.000) par immersion plus ou moins prolongée, dans 
une solution représentant environ 3 fois le volume du fragment 
cancéreux, morcelé aussi finement que possible aux ciseaux. 

Si on divise l’évolution d’une greffe en trois périodes : phase 
de latence ou d’incubation (jusqu’au 10° jour), de croissance ou 
d'état (jusqu'au 40° jour) et de décroissance ou de dégénérescence 
on constate que l'influence de ces 2 sels porte uniquement sur la 
première phase. Le calcium retarde l'apparition de la tumeur 5 
à 10 jours, suivant la durée de l'immersion, et peut diminuer le 
nombre des greffes positives ; une fois apparue, la tumeur pousse 
aussi rapidement que les greffes témoins et atteint, dans la {4° se- 
maine, un volume absolument égal. L'évolution ultérieure n'est 
pas modifiée. Le potassium raccourcit'le temps de latence et peut 
augmenter le nombre des greffes positives. Celles-ci apparaissent 
déjà entre le 4° et le 7° jour, atteignent ensuite, plutôt lentement. 
- le maximum vers la 4° semaine. L'évolution ultérieure n’est pas 
modifiée. Nous reviendrons ultérieurement sur le mécanisme 
cytologique de cette action des ions K et Ca. : 


Résumé des greffes. 
Souris souche : Epithélioma typique de la glande mammaire. 


re génération (g mai).. Greffe simple, 10 Souris 7 positives 
28 génération (27 juin). Greffe simple, 10 Souris 9 positives, 1 morte 
3° génération (2 août).. Greffe simple, 7 Souris 6 positives, r morte 
Greffe calcium, 7 Souris 6 positives, 1 morte 
Greffe potassium, 7 Souris 6 positives, 1 morte 
4° génération (1o sept.). Greffe simple, 4 Souris 3 positives, 1 morte . 
Greffe avec calcium, 7 Souris 4 positives, 1 négative, 
Action en 24 heures FOIE + 
Ha re °°’ ) Greffeavecpotassium,7 Souris 5 positives, 1 négative, 
3 1 morte 
Action en 48 heures... ( Greffe avec calcium, 5 Souris 2 positives, 2 négatives 
1 morte 


lecteur potassium,5 Souris 5 positives 


(Laboratoire de la clinique médicale de St-Antoine). 


NX 


SÉANCE DU 2) MARS 653 


Pouvoir ANTIGÈNE in VivO ET in Vilro DES BAGILLES DE Kocx 
ET DE LEURS EXTRAITS, 


par L. NÈGre et À. BoQUET. 


Au cours de la dernière séance de cette Société (r), nous avors 
montré que les extraits méthyliques de Bacilles de Koch préala: 
_ blement traités par l’acétone avaient, la propriété de provoquer la 
formation d'anticorps spécifiques chez le Lapin neuf, comme 
chez le Lapin infecté. Nous présentons dans ce travail 8 résultat 
de nos recherches sur le pouvoir antigène in vivo et in vitro 
de Bacilles tuberculeux totaux (humains et bovins mélangés à 
parties égales) et de Bacilles épuisés par l’acétone seul ou par l’acé- 
tone et l'alcool méthylique, comparativement au pouvoir antigène 
des extraits bacillaires obtenus au moyen de ces solvants. 

La technique de préparation des animaux (Lapins neufs) a été. 
celle que nous avons déjà exposée : quatre injections intravei- 
neuses répétées à 2 jours d'intervalle, de 2 cgr. de microbes secs, 
ou de 2 c.c. d'extraits correspondant à 2 cgr. de corps microbiens, 
ou de 1 c.c. de tuberculine brute. Saignée 9 jours après la der- 
nière inoculation. 

Le titrage des sensibilisatrices a été effectué par la de de 
Calmette et Massol et le nombre d'unités d'anticorps rapporté à 
I C.C. de sérum. 


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B. tuberculeux totaux .. ro0 10 (0) (e) (e) (0) 
B. tuberculeux traités par 
l'acétone”:7" ES dos 10 (0) (o] Où (o) 0 - 
B. tuberculeux traités par 
l’acétone et l'alcool. _mé- 
PANIQUE RD. eme eee 10 te) (o) 0) (o) o 
Extrait acétonique de B. 
tuberculeux  ....: ENS * 20 eo () 80 o (e) 
Extrait méthylique de B. 
tuberculeux après traite- - 
ment par l’acétone .... 750 60 30 O 100 () 
Tuberculine au 1/4o .... 100 - 8o o Lo Co) o 


(x) A: Boquet et L. Nègre. Sur la propriété antigène in vivo des extraits mé- 
thyliques de Bacilles tuberculeux. C. R. de la Soc. de biol., 18 mars 1922. 


654 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Les Pl de Koch totaux tués par stérilisation à 120° pos- 
sèdent le pouvoir antigène in vivo le plus élevé. Injectés au Lapin 
neuf ils font apparaître dans son sérum une grande quantité d’an- 
ticorps qui fixent l’alexine en présence de tous les antigènes em- 
ployés : extraits méthyliques (750 unités), émulsions bacillaires 
(100 unités), tuberculine au 1/40 (100 unités). Lorsque ces Ba- 
cilles sont épuisés par l’acétone seul, (extraction des matières 
grasses), ou successivement par l’acétone et par l'alcool méthy- 
lique absolu (extraction des phosphatides), ils perdent la.plus 
grande partie de leur pouvoir antigène in vivo. Les anticorps 
qu'ils développent chez le Lapin neuf ne sont plus décelables par 
la réaction de Bordet-Gengou, sauf avec les extraits méthyliques 
et la tuberculine. Les extraits acétoniques et les extraits méthy- 
liques des Bacilles épuisés par l’acétone ne forment des anticorps 
que pour ces antigènes respectivement ; cependant le sérum anti- 
extrait acétonique dévie le complément avec la tuberculine. Nous 
n'avons pas observé d’antieorps dans le sérum de Lapins neufs 
traités par des injections intraveineuses de tuberculine brute, ou 
d'extraits éthyliques de Bacilles dégraissés par l’acétone. /n 
vitro, les Bacilles totaux ne fixent l’alexine qu’en présence de 
sérum de Lapin soumis à des injections bacillaires répétées. Trai- 
té par l’acétone, ou, successivement, par l’acétone et l'alcool 
méthylique, les Bacilles tuberculeux perdent également leur pou- 
voir antigène in vitro. Les extraits acétoniques bacillaires ne dé: 
vient l’alexine qu'avec les sérums correspondants. Les extraits 
méthyliques, au contraire, se comportent in vitro comme un 
antigène très sensible vis-à-vis de tous les sérums de Lapins pré- 
parés, sauf avec le sérum de Lapin traité par les extraits acéto-. 
niques. 

Les Bacilles tuberculeux totaux sont donc les plus actifs dans 
la production des anticorps chez le Lapin neuf. Privés de leurs 
graisses où de leurs phosphatides par l’acétone et par l'alcool 
méthylique, ils perdent la plus grande partie de leur pouvoir 
antigène, aussi bien in vivo qu'in vitro. 

L’antigène le plus sensible in vitro est constitué par les substan- 
ces bacillaires solubles dans l’alcool méthylique et insolubles 
dans l’acétone. 


(Laboratoire de M. le P° Calmette à institut Pasteur). 


 SÉANCE DU 29 MARS 


À PROPOS DE LA DIURÈSE MINÉRALE PROVOQUÉE, 


par P.-L. Vioise et L. LESCŒUR 


Bunge a montré que sous l'influence du régime végétarien, 
riche en sels de potasse, il y avait uhe élimination plus considé-. 
rable de chlorure de sodium. L. Blum, au cours de ces dernières 
années, à mis en évidence l'influence des sels de potassium et 
de calcium sur les hydropisies. Il ressort de ses recherches que 
le potassium et le calcium se comportent comme de véritables diu- 
rétiques indirects, en libérant le sodium et, par suite, l’eau que ce 
métal retenait en excès dans l’organisme. Des expériences de ces 
auteurs, il nous a paru logique de déduire qu'un régime à la fois 
déchloruré et hyperpotassique pouvait avoir sur les hydropisies 


déchloruré. 


- une action thérapeutique plus appropriée qu’un simple régime 


Dans cette première série d'expériences, nous nous sommes 
adressés à l'individu sain. Le sujet a, d'abord, été mis pendant 
3 jours au régime suivant aussi pauvre que possible en sodium 


et en potassium 


Régime hypopotassique (par 24 heures). 


Poids de matières 


Aliments fraiches (en gr.) K 
A done ins à pe 200 0.12 
SES NO RSRHnRe 2 208 0.29 
+ CHR 5o 0.06 
Se Lee. 250 0.97. 
0.84 


Na 


0.03 
0.25 
0.017 
O.11 


* O.A1 


Puis, le sujet a repris son régime habituel, chloruré, pendant 
3 jours. Il a alors été soumis pendant 3 jours au régime suivant, 
aussi pauvre que possible en sodium et aussi riche que possible en 


potassium : 
Régime hyperpotassique (par 24 heures). 
; Poids de matières Ds 
Aliments fraîches (en gr.) K 
HE CIS AE 150 1.62 
Pommes de terre .... 5oo 2.9 
Viande (Bœuf) :..... 200. 1.44 
CROGO IA Fe Dee eus à 75 0.77 
GONE TUE es 250 0.52 
SE RE ER SA RME ‘550 5 O7 
Bebe en ane 300 0.66 
7-79 


Nous avons obtenu les résultats suivants qui 


Na 
0.036 
O.II 
0.21 
0.028 
0.017 
O.II 
0.087 


0.6a 


sont calculés en 


656 ; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


équivalents (nombre de c.c. de liqueur normale qui correspond 
à la quantité des éléments envisagés) (1). 


A. Régime hypopotassique. 
Alcalis tot ux par 24h. 


En Ÿ pt k 
re K par 24 h. Re ee 

x ar- i- Eli- . 

P ‘ : 

Ingérés urines Bilan Ingéré miné Bilan Ingéré miné Bilan 

DÉCOR A0 TA ODA PSS OP RTE 18 98 — 80 
D NO  L- 00 81 —42 21. 30. — 9 180 Dre SS 
D jones O0 MODS NT 0 STD OU ve Loi HOT (0) 
_ Total 119 


..B. Régime hyperpotassique. 
Alcalis totaux p. 24h. 


Elninés K par 24 b. — "7 24 h. 
par Eli- 
Ingérés urines Bilan Ingéré miné Bilan Here miné Bilan 
TSIOUD IE AD ED 02 TL 193 70 + 123 ACER 127 
JE AIQUE 4e. 42010  VT00- 1109 109.44 À 149 5 2201125 86 
32 jour 0 2210 PTIT TO 193 84 + 109 26 DAS EPST 
Total 214 


Le tableau À montre ee : 

1° Qu'en ce qui concerne la somme des alcalis, le bilan est 
déficitaire. Il y a donc eu déminéralisation alcaline comme cela 
était d’ailleurs à prévoir avec le régime adopté. 


2° Que cette déminéralisation porte, à la fois, sur le potassium 


et sur le sodium, mais tandis que les pertes de potassium sont 


assez voisines l’une de l’autre (17, 9, 13) pendant les 3 jours 


consécutifs, celles de sodium varient. Elles 0 régulière- 
ment du premier au troisième jour de 80 à 6. 
Le tableau B montre 
1° Que les sorties en alcalis totaux sont à peine supérieures aux 
 . le premier jour ; mais elles deviennent très nettement 
inférieures le deuxième et surtout le troisième jour: 1l-y aeu, 


(x) Pour passer des résultats ci-dessus donnés en équivalents à à l'évaluation 
habituelle en grammes, il suffit de multiplier chaque chiffre par o Fu pour le 
potassium et 0,023 pour le sodium. 


Potassium : Sodium 
EE — ET 
Ingéré  Eliminé Bilan Ingéré  Eliminé Bilan 
Hypopotassique. = 
Re ONE ter 0.84 9.52 — 0.68 O.AT 225 0 
D MIOUES Cr 0.8/4 ‘1.20 — 0.36 . O.Ax 1.17 — 0.76 
3 OUT es 0.84 1.36 — 0.52 O.A1 02054 044 
Hyperpotassique. 
IE Jour TT 2.80 + 4.92 0.60 3.52 — 2.92 
2 JOURS TS ITE 70 + 5.96 0.60 2 BB) 


SA TOUT Eee 7.72 3.36 + 4.36 NEO 00x02 — 0.02 


ee 


Où 
OL 


SÉANCE DU 2D MARS 


en somme, contrairement au cas précédent, une minéralisation 
ee importante. 

° Que cette minéralisation s’est : uniquement en potas- 
sium, car, pendant qu'il y avait fixation du potassium, il y a eu 
au contraire, perte du sodium, comme avec le régime précédent, 
mais cette perte est plus marquée encore. 

Comparons, en effet, la DAHRerNEs en sodique dans les 
soie d'expériences 

° La somme de sodium perdu pendant les trois jours est plus 
. dans le régime hyperpotassique que dans l’autre : 214 
contre Ir. 

° L’allure de la déminéralisation paraît plus rapidement dé- 
croissante avec le régime hyperpotassique puisque la perte 
de sodium passe de 127 à 1 en 3 jours, au lieu de passer de 8o à 6 
dans le même laps de temps, avec le régime hypopotassique. 

Tout ceci semble bien être en rapport avec la thèse de Blum 
que K déplace Na en excès, le libère, le fait passer dans les urines : 
diurèse minérale indirecte. Il est probable que, dans les cas d’hy- 
dropisie, l’action du régime hyperpotassique serait plus marquée 
et plus prolongée. C'est ce que nous nous proposons d'étudier. 


SUR LA NATURE DE L'HUMEUR AQUEUSE DE SECONDE FORMATION 


CHEZ L'HOMME, 


ie par W. Mesrrezar et À. Macro. 


Lorsque l’on vide la chambre antérieure de l'œil d’un animal 
et qu'on la laisse se remplir à nouveau, l'humeur qui l’occupe est 
__ fortement albumineuse et spontanément coagulable. Ces faits 

sont classiques et de notion courante. 
| La présence de fibrinogène dans l’humeur aqueuse seconde de 
> l'animal, celle des anticorps, de la cholestérine (Morax et Loiseau, 
.  Mawas), la composition chimique générale que nous lui avons 
trouvée s ‘accordent avec l'examen histologique du segment anté- 
- rieur des yeux ponctionnés pour démontrer l'origine sérique im- 
médiate du liquide de deuxième formation. 

Sous l'influence de la décompression, il se fait une Féraiion 
forcée au niveau des capillaires et des tissus qui les recouvrent : 
un exsudat se mêle à l'humeur aqueuse restante ou au vitré qui 
afflue vers la chambre antérieure. 

Au sujet de l’origine et de la nature de l'humeur oneise de. 
l'Homme, deux opinions sont en présence. Tandis que Hambur- 
ger, Den Lœwenstein trouvent à cette humeur de seconde 


658 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


formation une composition normale et la considèrent comme 
telle, ce qui oppose le cas de l'Homme à celui de l’animal, Wes- 

sely, se basant sur ces trois observations personnelles (1921), est 

moins affirmatif. 

Les méthodes employées pour le dosage ‘ l’albumine sont trop 
sujettes à caution pour que l’on ait pu, jusqu'ici, tabler sur leurs 
indications et se faire une opinion. Nous avons utilisé, dans les 
expériences ci-dessous, une technique nouvelle à l’acide HERO 
acétique, publiée en détail ailleurs (x). 

On connaît la régularité d'action et la sensibilité de l’acide tri- 
chloracétique. Un dosage approché à 2 à 3 cor. par litre est ac- 
tuellement possible, en opérant sur une seule goutte de liquide. 

Six cas d’atrophie optique, ponctionnés deux fois dans la même 
séance, à des intervalles de temps variables, nous ont donné les 
résultats - Evans ; 


D perlbminose de l'humeur aqueuse de seconde formation chez l'Homme. 


j + à Temps écoulé 
Albumine en gr. par litre entre les 


Aue TA 26 Ho deux none Observations 


Obs. I. Debr. 21 nov. 1921 OD ..… 0,10 0,25 3h. Pas de coa- 
Atrophie optique _gulation 
28 nov. 1921 OD .... 0,10 1,20 The spontanée 
3 déc. 1921 OD .... 0,10 0,85 x h. 
Obs. II. Bert. 5 déc. 1921 OD..... O0 0270 Haine » - 
Atrophie optique 
10 déc. 1921 OG..... 0,10 2,00 ho min. » 
Obs III. Vikl. 9 janv. 1922 OD... 0,12 0,20 25 min. » 
Atrophie optique. 
9 janv. 1922 OG... 0,15 1,20 30 min. » 
Obs. IV. Laverg. 16 janv. 1922... 0,23 0,70 30 min. DS) 
Atrophie optique. S 
Obs. V. Lavigi. 30 janv. 1922 .... 0,30 1,10 A5 min. D 
Atrophie optique. ë | 
Obs. VI. Rechi. 13 fév. 1922...... 0,23 2,40 45 min. » 


Atrophie optique. 


Ces chiffres ne laissent aucun doute sur le caractère hyperal- 
bumineux de l'humeur aqueuse seconde de l'Homme prélevée 
un temps convenable après la première ponction. Le milieu de 
la chambre antérieure reprend ses caractères normaux dans les 
trois heures qui suivent l'intervention. 

On peut établir les moyennes suivantes : o' h.: 0,20 gr. ; 25 
minutes : 0,50 ; 30 minutes : 0,80; 4o à 45 minutes : 1,83 : 
1 heure : 1,15 ; 3 heures : 0,25. 

L’humeur aqueuse seconde, chez l'Homme, n’est donc pas assi- 
milable au produit physiologique, comme on l’a dit en se fondant 
sur des indications analytiques inexactes. Histologiquement, les 
auteurs signalent, d'ailleurs, des phénomènes congestifs avec 


(x) Ann. d’oculistique et Buli. de la Soc. de chimie biologique, 1992. 


Le 
k f 
à 
À 

f, 

LA 
a 
"4 “ 
4 ; 
3 
a 
4 

; 


! 


SÉANCE DU 2D MARS 659: 


exsudation au niveau des vaisseaux de l'iris et des procès ciliaires, 
comme chez l'animal. L'hyperalbuminose de l'humeur aqueuse 
seconde de l'Homme se montre seulement moins accusée que 


celle de l’animal et le phénomène est éphémère. On ne saurait 


dire si ce fait tient au petit volume de la chambre antérieure de 
notre œil, dont la ponction entraîne une décompression générale 
moindre du bulbe (Wessely, 1921) ou bien s’il faut, avec Seidel 
(1920), considérer les parois filtrantes intéressées comme possé- 
dant une structure plus serrée. Cette dernière hypothèse n’est pas 
sans vraisemblance : chez l'Homme seulement, en effet, la fluo- 
rescéine injectée dans le sang ne diffuse pas dans la chambre an- 
térieure (Ehrlich), et l’on connaît l'influence de l’adrénaline sur 
la composition de l'humeur seconde de l'animal (Wessely). 
Conclusions. I n'y à pas de distinction fondamentale à établir 
entre l'humeur aqueuse seconde de l'Homme et celle de l'animal. 
Une question de degré seule les sépare. L’œiïl humain est mieux 
adapté que celui de l’animal au maintien et à la récupération 
rapide de la composition physiologique des humeurs qu'il ren- 
ferme. . 


4 


(Laboratoire de physiologie à Ulinstitut Pasteur 
et clinique ophtalmologique de Lariboisière). 


L’AUGMENTATION EN ACIDE URIQUE COMBINÉ ORGANIQUE 
DU SANG HUMAIN, 


par Marau-Prerre Weic et Cu.-O. GUILLAUMIN. 


Tandis que, dans le sang humain, l'augmentation de l'acide 
urique libre (ou salifié) est liée à une déficience de la fonction 
rénale, celle de l’acide urique organique (ou combiné) relève di- 
rectement d’un trouble de la nutrition générale. 

Normalement, la teneur des globules sanguins en acide urique 
organique ne dépasse pas, en général, 120 à 150 mer. par 
1.000 gr. Nous considérons cette teneur comme excessive lors- 
qu'elle atteint ou dépasse 200 mgr. 

Une exagération de l'acide urique organique peut être observée 
au cours de différents processus. 

1° Fièvre et exagération du métabolisme azoté. Au cours de la 
fièvre, la richesse du sang en acide urique organique est suscep- 
tible d'atteindre 200, 215, 225, 234, 275, voire même, dans un 
cas de broncho-pneumonie grippale mortelle, 320 mgr. par 


1.000 gr. Le rôle de l'hyperthermie dans ce trouble sanguin est 


prouvé par son apparition avec la fièvre, (cas Wal...: acide urique 


« 


660 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


organique 138 mgr.; la température étant montée à 39° du fait. 


d'un incident grippal, l'acide urique organiques'élève à 215 mgr.) 
et par sa disparition avec elle : avec la chute thermique, le taux 
de l’acide urique organique passe alors de 215 à 161, (cas Wal...), 
de 200 à 143 (cas Mert..….), de 225 à: 147 (cas Schl...), etc... De 
cette élévation du taux de l'acide urique organique, on peut rap- 
procher celle que l’on observe lorsqu'il y a exagération du méta- 
bolisme azoté ; tel est le cas de la leucémie, de certains névropa- 


thes, et des le atteints de goitre exophtalmique, (200 mgr. 


“be Sig.., 220 mgr. chez Perr..., 225 mgr. chez Math...). 
Pareille constatation peut être faite également, au cours de 


certains cancers abdominaux avec dénutrition marquée : chez 


Len..., l’acide urique organique était de 250 mgr., tandis que 


l’azotémie atteignait 0,70 gr., l’acide urique du plasma 68 mgr. 


et l’acide urique libre des globules 32 mgr.). 


2° Troubles de l’hémaitose. Chez les malades atteints de troubles 


de l’hématose, dyspnéiques, pulmonaires, insuffisants cardiaques, 
cyanosés, eétc., on peut observer fréquemment une augmentation 
de l’acide urique 6rganique. Nous avons noté chez pareils malades 
les taux de 205, 217, 219, 242 mgr. pour 1.000 gr. 

3° Lithiase. Chez les lithiasiques, le taux de l’acide urique orga- 
nique s’est toujours montré à nous augmenté, sans qu'il ne nous 
soit encore possible d'affirmer que le phénomène est constant, 
FE il nous paraît cependant vraisemblable. 

° Néphrite chronique. Chez les sujets ayant, du fait d'une 
rénale, une teneur anormalement élevée de leur acide uri- 
que libre (acide urique salifié) on peut observer une augmenta- 
tion de l’acide urique organique. Ainsi chez Maz..…., dont l’azoté- 
mie était de 1,68 gr., la constante uréo-sécrétoire de 0,27, et la 
teneur du plasma en acide urique libre de 0,098 gr., le taux de 
l'acide urique organique atteignait 231 mgr. pour 1.000 gr. Ce- 
pendant, cette augmentation est contingente et ne s’observe que 
lorsque le trouble rénal est important : le taux de l’acide urique 


organique demeurait à 133 mgr. chez Lar..., (azotémie 0,54 gr.: 


acide urique libre du plasma 50 mgr.; K : 0,15), à 189 mgr. chez 


_Gou... » (azotémie (e) ne gr.; acide urique libre du plasma 100 


gr). ete 
5° Dune goutteuse (goutte urique) et rhumatismale. Chez 


les goutteux atteints de goutte urique, la richesse du sang en 


acide urique organique est particulièrement élevée. Cette exa- 
gération est constante lors de l’accès aigu, mais elle existe égale- 


ment en dehors de lui, dans toutes les formes cliniques de la. 


goutte urique chronique. Cette augmentation n'est pas, en effet, 


l'apanage des seules manifestations articulaires de la diathèse 


goutteuse. 


re be Re ET CT 


SÉANCE DU 29 MARS 661 


D'autre part, au cours des manifestations articulaires aiguës 
ou subaiguës du rhumatisme articulaire aigu et du rhumatisme 
blennorragique, on note également une augmentation de l'acide 
urique organique, intéressante au. point de vue de l’histoire géné- 
rale de ces manifestations. 

L'augmentation de l’acide urique combiné manque, par contre, 
au cours de certaines variétés de rhumatisme chronique (rhuma- 
tisme syphilitique, artério-scléreux, thypho-ovarien, rhumatisme 
chronique déformant, etc...). 

Le tableau suivant résume nos observations à ce point de vue. 


Acide urique des Acide Constante 
Noms ; Diagnostic RAI UnU Eee urique du  Urce uréo- 
organique salifié plasma secréloire 
Godefr.. Goutte art. sub-aiguë 225 Gr 71 1 C2 0,29 
Jeann... — aiguë 288 15 17 0,42 0,105 
Ruff.... Goutte art. subaiguë 259 8 25 0,20 — 
Bertr ... Goutte art. chronique 301 29 57 0,43 0,10 
Rouss .. — — 234 h4 7I o 58 0,124 
Bel..... — — 200 5o 83 0,96 0,15 
NT PR Rhumatisme articulaire aigu 264 10 28 1,09 O,IT 
HET REESRE Rhumatisme subaigu 21/ 21 39 0,37 — 
-Cach ..… —  blennorragique TO . +9 34 0,33 _ 
Dech... : — = 246 17 A 0,28 == 
Duel ... Douleurs rhumatoïdes (ori- 
gine goutteuse pr >bable). 20 19 30 0,28 0,09 
SOS: =. 0 De cu “goutteux 247 10 29 0,52 0,10 
Soll .... Rétraction, aponévrose + 
maire - 233 27e bo 0,27 0,09 
Sa ..... Rhumatisme chronique de la 
2 hanche 158 27 53 0,99 — 
Cost.... Rhumatisme chronique syphi- 
litique 199 21 ho 0,30 0,0 
S....... Rhumatisme chronique défor- 
mant 150 44 57 0,2/ — 


(Service du P° Fernand Bezançon). 


a —  —  ———— — 


FLOCULATION DANS UN MÉLANGE NEUTRE DE TOXINE-ANTITOXINE 
-DIPITÉRIQUES. 


. Note de G. Ramon, présentée par L. Mari. 


En présence des difficultés de plus en plus grandes que l’on 
éprouve à se procurer les animaux d'épreuve, étant donné aussi 
les causes d’erreur (plus nombreuses encore lorsqu'on n’a pas le 
choix des animaux) qui peuvent intervenir dans les titrages in 
vivo et en fausser plus ou moins les résultats, il semble très dési- 
rable, sinon indispensable, de chercher à leur substituer, en par- 
ticulier dans la pratique courante des essais de sérum antidiphté- 
rique, des procédés de dosage in vitro. 

BioLocrE, COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. ; Aù 


662 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Déjà, en 1909, Galmette et Massol (1) avaient pensé à se servir 
du phénomène de la précipitation du venin de Cobra par le sérum 
antivenimeux pour effectuer in vitro un titrage approximatif de 
ce dernier. Plus récemment, Nicolle, Debains et Cesari (>) ont 
réussi, en employant une technique spéciale (genre méthode As- 
coli), à appliquer la même réaction au dosage des antitoxines 
diphtérique et tétanique. Gette technique repose sur la formation 
d'un anneau opalescent au-dessus de la limite de superposition 
_ d’un culot de toxine « concentr ée » et gélatinée et d’une dilution 
du sérum à. titrer. 


1 
À 
4 
1 
4 
À 


A RE VERSET 


Incidemment, au cours de recher ches sur 1e complexes toxine- 
antitoxine, nous nous sommes rendu compte tte la précipitation 
pouvait se manifester dans les mélanges toxine-sérum antidiphté- à 
rique sous sa forme habituelle et qu'il était alors possible de mettre 
en œuvre un procédé de titrage in vitro basé sur l'apparition, 
dans certaines conditions, d’un précipité par mélange direct de 
la toxine et du sérum. Si l’on effectue, en effet, des mélanges 
contenant un volume fixe de toxine et des quantités variables de 
sérum antidiphtérique, on constate bientôt, dans quelques-uns 
d’entre eux, une opalescence d'intensité diéente et qui s’accen- 
tue lentement. Au bout d’un certain temps, l'un des mélanges 
commence à floculer, il se forme dans toute la masse du liquide 
un précipité floconneux très net, abondant, qui tombe bientôt 
au fond du tube. Il s’agit bien d’un précipité « spécifique », il 
n'apparaît pas lorsqu'on ajoute à la toxine diphtérique du sérum 
normal, ou tout autre sérum, antitétanique par exemple ; il ne 
se forme pas davantage lorsqu'on additionne de sérum antidiphté- 
rique du bouillon, de la toxine tétanique, ou même de la toxine 
diphtérique dont le pouvoir toxique à été détruit par la chaleur. «4 

Si l’on injecte au Cobaye 1 ou 2 c.e. de ce mélange qui vient 4 
de floculer, on s'aperçoit qu'il est « neutre » (comme dans le cas … 
du venin et du sérum antivenimeux). Les mélanges voisins dont © 
certains pourront par la suite précipiter à leur tour, et qui con- 
tiennent des quantités de sérum soit immédiatement inférieures, 
soit immédiatement supérieures, se montrent chez le Cobaye, les À 
premiers, progressivement toxiques, les seconds, de plus'en plus | 
antitoxiques. Ainsi donc, dans le mélange qui a floculé en pre- 
mier lieu, la toxine a été exactement neutralisée par la dose de 
sérum ajoutée. D’après cela, la même DA de sérums d’ origine | ; 


PRET 
PACS EN 12 


# 


6) Calmette et Massol. Les précipitines du sérum antivenimeux vis-à:vis du. 
venin de Cobra. Annales Institut Pasteur, 1909, p. 155. MU 
(2) M. Nicolle, Debains, Gesari. Précipitation mutuelle des toxines et de leurs 
antitoxines. Application au titrage des sérums antidiphtériques et antitétaniques. 
C. R. de l’Acad. des sc., 29 décembre 1919. Annales Institut Pasteur, 192 


-p. po É . 


SÉANCE DU 25 MARS 663 


différente, mais d’égale valeur antitoxique, doit faire apparaître 


le même précipité dans le même volume d’une même toxine. C’est 
ce que l'expérience vérifie, en effet. De plus, en pratiquant des 


. mélanges avec des sérums de titres variés, on se rend compte (ce 
qui est d’ailleurs logique d’ après ce que bon vient de voir) que : 


la dose de sérum nécessaire à la formation du précipité est inver- 


-sement proportionnelle à la teneur du sérum en antitoxine et 


que si un sérum de titre donné détermine un précipité à la dose 
de X c.c., pour un autre sérum de valeur double, ce précipité 


apparaitra avec = C.C. de ce sérum. 
Il résulte donc de tout ce qui précède que le précipité qui té- 


moigtie à nos yeux de la « neutralisation » peut aussi servir, en 
toute exactitude, d'indicateur du titre d’un sérum donné. 


4 = 


SUR LA PRÉTENDUE PRODUCTION D'UN PRINCIPE LYTIQUE 


- SOUS L'INFLUENCE D'UN-ANTAGONISME MICROBIEN, 


par F. Dernier. 


Au cours de recherches sur le Bactériophage, j'ai été amené 
à comparer son action lytique à celle, bien connue, des produits 
de sécrétion du pyocyanique, particulièrement marquée sur le 
Bacille dysentérique. J'avais essayé d’exalter cette propriété en 
effectuant des sériés de cultures en symbiose Shiga-pyocyanique, 
et j'ai vérifié, en effet, que dans ces conditions, les produits sé- 


crétés devenaient plus actifs mais je n'ai jamais pu obtenir l’ac- 


tion en série. J'avais répété les mêmes expériences de symbiose 
entre d’autres Bactéries, et en particulier entre B. coli-Bacille 


_ dysentérique, pour voir si, en multipliant les passages, l’une de 


ces Bactéries ne finissait pas par phoquire une diastase douée 


d’une action lytique pour l’autre ; je n’ai, dans aucun cas, réussi 


à mettre en évidence la moindre action. 


Dans une note récente, Lisbonne et Carrère annoncent qu'ils 
ont obtenu un tout autre résultat, et émettent l'hypothèse que 


l’action lytique, (que j’ai démontrée, par toute une série de preu- 


ves que, suivant l'habitude prise, ils se gardent bien de discuter, 
être provoquée par un-ultramicrobe) serait déclenchée sous l’in- 
fluence d’un antagonisme microbien. Ils ont d’ailleurs assez mal 


_ choisi les souches bactériennes employées au cours de leurs expé- 
» riences : en ce qui concerne notamment les quatre souches de 
. B. coli isolées de l’urine, ils ont vraisemblablement oublié que 


664 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


j'ai signalé depuis longtemps (1) que dans les affections urinaires 
à Colibacille, il s'agissait toujours d'une culture mixte coli-Bacté- 
riophage. 

Quoi qu'il en soit, mes expériences s'opposent aux leurs, mais 
tandis que j'avais soigneusement vérifié que les souches bacté- 
riennes que je mettais en œuvre étaient pures de tout Bactério- 
phage, ils se sont placés dans les meilleures conditions possibles 
pour que cette contamination soit réalisée. Comme on peut faci- 
lement le vérifier, l'expérience ne donne jamais de résultat positif 
-qüand on a soin d'employer des souches bactériennes pures, mé- 
me quand il s’agit d’une culture primitivement mixte, mais qui 
a été débarrassée d’ultramicrobes bactériophages par la méthode 
indiquée par Eliava et Pozerski. Ce seul fait suffit pour montrer 
la cause d'erreur dans les expériences de Lisbonne et Carrère. 

-On objectéra peut-être que les Bactéries pourraient ne produire 


le principe Iftique qu'à la condition d'être récemment sorties de 
- l’organisme, et que la série de passages sur les milieux artificiels, 


nécessaire pour leur purification, pourrait leur faire perdre la 
faculté d'élaborer ce principe ? Les expériences que je vais sug- 
gérer ne seraient pas passibles de cette objection... 

La suggestion suivante s'adresse d’ailleurs, en général, à tous 
les auteurs qui veulent voir, soit dans les leucocytes, soit dans 
une Bactérie, l’origine du principe Ivtique. Ils peuvent facilement 
tenter une expérience qui, si elle leur donnait un résultat positif, 
constituerait une preuve beaucoup plus convaincante en faveur 
de leur conception. Pourquoi choisissent-ils pour leurs ExpÉTIeNS 
ces de démonstration des Bactéries vis-à-vis desquelles j'ai mon- 


tré que le Bactériophage jouissait normalement, dans nos ré- 


gions, d’un pouvoir Ivtique, Bactériophage hondéoeren ré- 
pandu, et dans l'organisme de tous les animaux, et dans le 
-milieu extérieur ? Je suppose qu'en bonne logique, ils doivent 
admettre que le nrécanisme de la production du principe qui dé- 
clenche la bactériolyse en série, est le même dans tous les cas. 
-Pour se mettre à l’abri de l’objection, que, s'ils obtiennent la 
bactériolyse c’est qu'ils mettent toujours en œuvre un Bactério- 
phage qui contamine, soit l’exsudat leucocvytaire, soit la culture 
bactérienne, ils n'ont qu'à provoquer la lyse d’une Bactérie pour 
laquelle on ne rencontre jamais, dans nos régions, de Bactério- 
phage actif, dans l'organisme de l'Homme ou des animaux. 

Le Bactériophage est susceptible de manifester un pouvoir 
l'tique considérable vis-à-vis de la Bactérie du barbone, ainsi que 


vis-à-vis du Bacille pesteux : je l'ai isolé et je puis en fournir 


la preuve. Il leur suffira donc, pour apporter un fait réellement 
à. k 


(1) Le Bactériophage, p. 140. 


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PTE STE OO RUES DECO MO 


SÉANCE DU 2D MARS 665 


f 


significatif en faveur de leur conception, de produire un principe 
qui provoque la lyÿse en série de ces Bactéries. Il ne leur resterait 
plus ensuite qu'à concilier l'hypothèse d’un principe dénué de 
vie, avec les propriétés générales présentées par ce principe. 


- NOTE SUR UN CAS DE BRONCHITE SANGLANTE A FUSO-SPIROCHÈTES 
DE VINCENT, 


par J. BAUR et CODVELLE. 


Nous avons eu l’occasion d'observer à Sarrebrück, en août 1921, 
un arabe présentant des hémoptysies récidivantes, abondantes, 
sans altération de l’état général. Les signes pulmonaires sont des 
plus discrets et se résument en des râles diffus de bronchite ba- 
nale. L’expectoration est, au début de l’observation, très abon- 
dante et contient de nombreux caillots de sang. En quelques 
jours, elle devient muco-purulente puis se tarit. Après une période 
de 20 jours pendant laquelle on ne note toujours chez ce malade 
qu'un peu de bronchite sans aucun caractère spécifique, l’hémo- 
ptysie renaît brusquement, persiste deux jours en s’atténuant, et 
disparaît. Une nouvelle rechute survient deux mois après, plus 
sévère. Les signes généraux et locaux sont à peine marqués et 
contrastent avec l'abondance de l’hémoptysie. 

Les crachats sanglants subissent en quelques heures une hémo- 

_ lyse intense qui donne à l’expectoration un aspect de gelée rousse, 
que les auteurs s'accordent à trouver caractéristique de la bron- 
chite de Castellani. L’expectoration ne contient pas de Bacilles 
de Koch. Mais les parties cruoriques fourmillent de Spirochètes 
très mobiles, polymorphes. Sur les préparations colorées par le 
bleu polychrome, on observe associés à ces Spirochètes, outre des 
Bactéries diverses, un très grand nombre de Bacilles fusiformes 
offrant leur aspect caractéristique. Certaines préparations mon- 
tirent cette symbiose fuso-spirochétienne avec la même netteté 
qu'un frottis d’angine de Vincent. Morphologiquement, il semble 
impossible de différencier Sp. castellanii d'avec Sp. vincenti, et 
leur identité, affirmée par de nombreux auteurs (J.-H. Rothwel, : 
Chamberlain, Roubier et A. Gauthier, Delamare, Léopold Ro- 
bert), ne paraît pas douteuse. 

Il semble donc qu'il faille reviser la question de la broncho- 
spirochétose et qu’on doive la ranger dans le cadre des infections 

- dues à l’association bactériologiquement et cliniquement décrite 

par H. Vincent. 


666 è SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


TROUBLES CARDIO- VASQULAIRÉS DÉTERMINÉS PAR LES RAYONS X 
AU COURS Di TRAITEMENT DES NÉOPLASMES, 


par H. Fo et J. LAVEDAN. 


La radiothérapie locale des tumeurs implique le maintien des 


tissus dans des champs de rayonnements intenses pendant des 
temps très longs. Nous allons montrer qu'il en résulte, en dehors 
des symptômes digestifs et des modifications sanguines décrits 


par les auteurs allemands, l'apparition d'un syndrome cardio- 


vasculaire particulier. an : 
Parmi de nombreuses observations, nous en avons choisi qua- 
tre que nous résumons ci-dessous. Elles ont trait à des irradiations 
de tumeurs situées en dehors du thorax : ainsi se trouve éliminée 
l'hypothèse d’une action directe sur la fibre cardiaque dans la 
production des phénomènes qué nous allons décrire. Les condi- 
tions d'irradiation, sensiblement comparables, sont les suivantes : 


qualité du ne déterminée par des distances spintermétriques 


de 32 à 42 cm., et des filtrations égales ou supérieures, soit à 
16 mm. d'Al, soit à 3 mm. d'AI plus r/2 mm. de Zn ; durées to- 
tales d'irradiation : 18 à 20 heures pour une distance anticathode- 


peau (D.A.P.) de 30 em., 20 à 30 heures pour une D.A.P. de % 
35 cm.; 2 à 3 surfaces d'entrée du faisceau dont les diamètres 


(DS. E.), varient de 12 à 17 cm. Les pressions ce sont 
prises au Vaquez-Laubry. 


Cas I. F., 31 ans. Fibrome du creux poplité. D.S. B. ; 6. cm. ; D.A.P. : 35 em. Ë 


Avant traitement : Pouls : 80 ; Pression Max, 15 ; min, 0.5. Cœur normal. 


. Durée effective 


Jours depuis le dé- d'irradiation en Troubies : “Auscultalion 
but du traitement heures __ fonctionnels ._ Pression Pouls du cœur 
De RE 25 Néant 14-0,5 104 assourdisse- 
DA ee 27 Néant 13-9,9 - 108 ment des 
15e (fin du trai- 

menvent).... : - 90: Dyspnée d’ ef-. 13-9 TO6 bruits du 

: : fort ._. cœur 
sGPREE De Dyspnée mar- 10 7e TI0 
quée à 


Cas IT. Tr., 47 ans. LEympho- Sarcome du cayum et du voile du palais. D. SE. 
13 cm. : D. A.P. : 35 cm. 


dot traitement : Pouls 70. Pression Max. 14 ; Min. 8; Cœur normal. À 4 


DO AS SL ; Papi Néant CASE (Ce) _ normale 
: . (régulier) ve 
TRE God 14. Dyspnée d'’ef- 12,5-8 96 > Broits 
: : fort. à EX agsourdis | 


9° (fin du trais - - 


tement) 19 Dyspnéeet  12-8 r20(aryth- Arythmie 
asthénie mique) Ke: 

20e ce Dyspnée 9,5-8 128 (fili- - Rythme . 

forme et embryo- 


A n tatin k £, A £ É {! AC > ti € + re: é. A ur, LR 2 
ca vélos de jf 7 D dd dr tn bé ei nd nf Gén dé Cd SN dé 


arythmique)  cardique s À 


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DAME ct. | 
Û 


SÉANCE DU 25 MARS 667 


Cas III. S., 48 ans. Epithélioma du carrefour pharyngo-laryngé. D.S.E. : 12 cm.; 
D.A.P. : 30 cm. 


Avant traitement : Pouls 80; pression Max. 14; min. 11,5. Signes de 
léger rétrécissement mitraf. ee 


RON re, TE Asthénie 13-11,9 I10 Bruits 
è D à assourdis 
DENT Se, : ne Arrêt du traitement jusqu’au 8 jour. 
OR PR ere _ Asthénie in- 12-8 120 Bruits très 
ere tense assourdis 
DR ares 15: =  Asthémie et * 10-8 120 -Arythmie 
Dr Dyspnée _ légère 
12° (fin du trai- : : : 
HA ee. 19 . : Dyspnée vio- 10-8 120 Id. 
lente 
Me ue - Cyanose 8,5-7 140 Bruits nor- 
5 filiforme maux et pa- 
; ; thologiques 
impercep- 
$ tibles 


Cas IV. R., 49 ans. Fibro-sarcome de l’épaule. D.S.E. : r7 cm. ; D.A.P. 4o. 


Avant traitement : Pouls : 80 ; pression Max. 15; min. 10. Cœur normal. 


RÉ ee ne Néant 14-10 86 Normal 
Te SES ve 7 Asthénie 13-10 104 Normal 
Éd en cie e) Asth. et dys-  13-9 T10 Bruits 

pnée d'effort assourdis 
HORS SES Se 16 Hold 12,5- o. 110 Id. 
Arrêt de 25 jours, puis reprise du traitement. D.S.E. ; 15 cm. ; D.A.P. 30 cm. 
ARE sr l Néant 13-9 90 Bruits 

: £ assourdis 
HÉRESSRNeEe IT Dyspnée in- 10,0-8. T20 Embryocar- 
5o® (fin dutrai-- 15 tense | - die et dé- 
“oement).:. : - doublement 


du 2€ bruit. 


_ Ces phénomènes persistaient deux mois ne la fin des irradiations. Il est à 
noter que la tumeur, extrêmement radio-résistante, n’a subi aucune modifica- 
tion micro ou macroscopique. 


D'un grand nombre d'observations analogues, nous concluons : 
Un syndrome cardio-vasculaire apparaît, simon de façon cons- 
tante, du moins chez un grand nombre de sujets soumis aux 
_irradiations larges, intenses, profondes. Les signes fonctionnels 
en sont : l’essoufflement à l'effort et même la dyspnée, l’asthénie 
musculaire, le plus souvent localisée aux membres inférieurs. 


Les signes physiques sont : la tachycardie ou la tachyarythmie, 


l’abaïissement brusque ou progressif, souvent considérable, de la 


_ tension artérielle, la réduction de l'écart des pressions maxima 
‘et minima, l’assourdissement des bruits du cœur ; plus rarement, 


| l'embryocardie, l’apparition de souffles fonctionnels. le dédouble= 
ment du 2° bruit. Ces phénomènes, qui se manifestent plus ou 
. moins tôt, sont de gravité et de durée variables. Dans les formes 
légères, ile disparaissent en un mois environ : dans les formes 
on ‘quand l’amélicration se produit, elle est tardive et IEmIeR : 


z Ù 


668 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE | 


au surplus, il n'est pas très rare de voir les cas sévères évoluer 
vers |” asystolie et la mort. 
Sans préjuger de Ja pathogénie de ces accidents, nous pouvons 

. ici dès maintenant : | 

* qu'ils sont sans relation avec la nature, le volume, la situa- 
ion de la néoplasie proprement dite ; 

° qu'ils sont en rapport avec la dense de la surface d'en- 
ne des rayons et le volume des tissus irradiés. 


(Laboratoire Pasteur de l’Institut du radium). 


SYNDROME PURPURIQUE PROVOQUÉ PAR LES RAYONS X 


CHEZ LE LAPIN NOUVEAU-NÉ, 


par ANT. LAGassAGnE, J. Lavepan et J. DE LÉOBARDY. 


L'un de nous a décrit, l'an passé (1), une technique utilisée pour 


l'étude expérimentale de l’âction des rayons X sur le foie hémato- 
poïétique du jeune Lapin, consistant à irradier toute une portée, 
dans l'utérus de la mère, peu de jours avant la mise bas. Il signa- 
lait à ce sujet, que tous les petits ainsi irradiés mouraient quel- 
ques jours après la naissance, après avoir présenté un syndrome 


très caractéristique. À l'effet de préciser. ce phénomène, nous 


avons renouvelé des expériences du même ordre en leur donnant 
une plus grande précision. | 
Les conditions d'irradiation, pratiquées par notre ami le doc- 
teur Coutard, de la même manière que dans les expériences pré- 
cédemment décrites, ont été les suivantes : Irradiation, par la 


voie abdominale, d’une Lapine pleine, au 20° jour après la fécon- 
; P ; 9 J 


dation, soit deux jours avant l'époque normale de la mise bas. 
Appareil Gaiffe-Pilon ; ampoule Coolidge immergée dans l'huile ; 


x 


intensité du courant secondaire maintenue à 3 milliampères ; 


distance peau-anticathode 35 cm. ; filtre PAR de 3 mm.; 


longueur d’étincelle équivalente ii cm.: durée d'irradiation 60 


minutes ; dose obtenue 5,5 unités H mesurées au point d'entrée 


des rayons à la peau De fe procédé Bordier-Nogier et correspon- 
dant sensiblement à 1.400 unités R de l’ionomètre de Solomon. 
Consécutivement à ce traitement, un premier fait a été noté : 


c’est un retard dans la mise bas. Celle-ci se fait au 32° ou au 


33° jour, au lieu du 31° après la oo comme il est habi- 


(x) Lacassagne A. Note préliminaire sur les modifications apportées dans la 


structure du foie du Lapin nouveau-né, par une irradiation in utero quelques 
jours avant la mise-bas. C. R. Assoc. des analomistes, t. XVI, P- 205, . 


PTT ET LI Se TS OT SO ES SR RU de à 


ER 


4 


OT ER CT ER SU TES D PPS ES SOC RIS ON SEE DIR POUR 


SÉANCE DU 2 MARS 669 


tuel chez la Lapine. La courbe des poids moyens des animaux 
irradiés, établie depuis le lendemair de l'irradiation, reste à peu 
près superposable à celle des animaux témoins jusqu’au 5° jour 
de la vie extra-utérine. Il se manifeste, alors, un certain retard 
du poids des animaux irradiés, retard qui dd très marqué 
au 9° jour. Enfin, au 10° jour, tous les animaux irradiés meurent, 
alors que leur poids a subi une diminution par rapport à celui 
de la veille. | 
Dans l’ensemble, le développément général des petits Lapins 
semble se poursuivre normalemerit ; les poils et les dents sortent 
aux dates prévues et poussent, et; macroscopiquement du moins, 
l’accroissement de la plupart des organes et du squelette semble 
à peu près comparable à celui dès animaux témoins. Cependant, 
äu 4° jour de la vie extra-utérine, l'examen attentif des animaux 
permet de remarquer quelques taches purpuriques punctiformes 
sur la peau ; à l'exploration minutieuse des viscères, on peut éga- 
lement en trouver quelques-unes. Mais à partir du lendemain, 
les petits foyers hémorragiques deviennent nombreux et évidents, 
variablement disséminés dans les organes et sous les séreuses. 
Nous les avons rencontrés dans les poumons, les reins, le myo- 
carde, presque toujours dans le thymus souvent entièrement hé 
morragique, quelquefois dans le cerveau, dans les sous-muqueu- 
ses de l'estomac ou de l'intestin, etc... Les foyers sous-endothé- 
liaux du péritoine, de la plèvre, du péricarde, sont fréquents et 
entraînent la formation, dans ces séreuses, d’épanchements séro- 
sanguinolents. Entre le 6° et le 5° jour, se montre une bouffissure 
généralisée avec œdème des oreilles et des pattes. Le 9° jour, les 
phénomènes généraux sont marqués : torpeur, dyspnée, refroi- 
dissement des extrémités. Enfin, le 10° jour, tous les animaux 
meurent, à quelques heures d'inter valle, en hypothermie mar- 
quée. Pendant tout ce temps, les animaux se sont normalement 
alimentés et on trouve habituellement leur estomac plein de lait 
Ces signes de purpura sont accompagnés de modifications de 
l’état du sang. La coagulation, qui était normale dans les pre- 
miers jours, c'est-à-dire presque instantanée, reste rapide jus- 
qu'au 6° jour, mais devient extrêmement lente à partir du 7°. 
Elle s’accompagne alors d'’irrétractilité du caillot. 
Le temps de saignement (difficile à étudier chez ces petits ani- 
. maux) est manifestement prolongé. La coagulation devient prati- 
quement nulle au 10° jour ; le sang des animaux, alors agoni- 
sants, est fluide, vermeil, d'aspect laqué et reste plusieurs heures 
sans se coaguler. 


Enfin, il est à noter que nous n’avons jamais constaté, avec 
certitude, la présence de plaquettes pendant les r2 jours où le 


670 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sang a été étudié ; alors que ces éléments étaient incontestables 
et nombreux dans le sang des animaux témoins. + 

L'ensemble général de ce tableau clinique, d’un syndrome pur- 
purique déterminé par l’irradiation, se trouve reproduit dans tous 
les cas, lorsque l’irradiation a été faite suivant les conditions indi- 
quées ; son évolution est plus précoce et les petits animaux meu- 
rent plus tôt si la dose a été plus forte ; il est, au contraire, ralenti 


et quelques animaux peuvent survivre en cas d'irradiation plus 
faible. 


(Laboratoire Pasteur de l'Institut du radium). 


ACTION DE L'HISTAMINE SUR LES SUCS DIGESTIFS CHEZ L'HOMME, 


par P. Carxor, W. Kosrowskr et E. LIBERT. 

Dans une note précédente (r), nous avons montré l’action de 
l'injection sous-cutanée d’histamine sur la sécrétion du sue gas- 
trique chez l'Homme. 

Nous avons tenté de vérifier si cette substance influence. aussi. 
la sécrétion des autres sues digestifs, notamment du suc pro 
tique, de la bile et du suc intestinal. 

À ce point de vue, nous avons fait deux séries d’ expériences 5 
dans les unes, le tube d’Einhorn était introduit seulement dans 
le duodénum, et nous permettait de retirer du suc bilioduodéno- 
pancréatique ; dans la deuxième série d'observations, nous pla- 
cions, chez le même malade, simultanément un tube duodénal et 
un tube gastrique de manière à observer la succession ou la 
coïnçidence des deux sécrétions, gastrique et duodéno-biliopan- 
_créatique. Malheureusement, nous devons dire tout de suite que. 
cette méthode ne permet pas de séparer complètement les deux: 
sécrétions et ne donne pas des résultats aussi nets que ceux que 
l'on peut avoir expérimentalement. en observant chez des ani 
maux à fistules multiples. D'autre part, la dissociation des sécré- 
tions biliaire pancréatique et duodénale est impossible par ce pro- 


cédé ; nous avons pu toutefois, en dosant les ferments pancréa- 


tiques par la méthode proposée par Carnot et Mauban pour la 
lipase et la trypsine (2), mettre en évidence, une augmentation 
des pouvoirs lipasique et protéolytique. Nos résultats sont résu- 
més dans les tableaux suivants 


(1) C. R. de la Soc. de biol., séance du 18 mars 1922. à : 
(2) Carnot et Mauban. C. R:: de la Soc. de biol., 2 janvier r9r8. 


% SÉANCE DU 2D MARS 671 
| J. — C..., Homme, 17 ans, tube duodénal, le 12 janvier 1922. 
Tube introduit à 6 heures 
F Heures - _. Quantités Lipase Trypsine 
De 6h. à ro h. PER PPDA EEC 1/128 1/128 
10 h. 45’ injection 1,50 mgr. 
11 b. 15 c.c- 1/128 1/128 
mt he TO! 80 €.c. acide 
11 h. 30" HA d0 CC: 1/512 1/128. Eve 
11 h. 45’ 59 cc: 1/012 1/206 
12h. 20 C.C. _ acide 
no fl: Sec. acide 
HO Re ECC. 1/1024 1/256 
IT. — N..., Homme, 15 ans, tubage duodénal à 7 h., le ro janvier 1922. 
Heures | Quantité Lipase Trypsine 
De 7 h. à 11 h. 25/ HN 1/16 1/128 
11 h. 25 injection 1 megr. : 
rh DL CAC: 
ah HNCECR 1/256 1/128 
fo h. F0 23 c.c. 1/256 PTIT 
- 12h50" 52 c.c. 1/512 1/256 
12h. 457 57 c.c. acide 
13 h. 20 C.C. 1/128 1/128 
5 13 h. 15’ 30 C-C. 1/128 1/256 
19150! Fibre, ct 1/256 1/256: 


III — Alimed ben Mohamed, Homme, 22 ans, tubage duodénal à 7 h., le 
12 janvier 1922. ï 


nome Quantité Lipase Trypsine 

De 3h. à rr h. mt Tec 1/16 He T/x28 
; 11 h. ob/ injection 1,25 mgr. : 
11 h-20/ 8 C.c. à 1/64 ; 1/256. à 
He a EN o s < es 
tr) 00 19 C.C. 19 ALOISIRSS 1/256 de 
12 h. 05’ : re) a 4 
12 h:30". : 0 CG: 1/256 - 1/256 2 
IV. — D.., Homme, 355 ans, atteint d’ ictère catarrhal. Tubage duodénal à & 3 
hr, Tube | gastrique à 10 re 15’, le 6 janvier 1922. HS 

: Quantités Se É 

Menres ct gastro t duod. Lipase Trypsine 

De 1h Don D fo c.c. 1/128 1/16 en 
10 h. 25° injection 1 mer. Te ae 
10 h. 40° oi. FAO - 
à 10 h. 5o° () 5 c.c. 1/1024 1/64 
He Len, (e) (e) 


NV D: D Honne. 18 ans, tube duodénal à 7 h.; tube gastrique à 11h. 
le 13 janvier 1992. 


: Se Quantités ; 
Heures t. gastrique TE duodénal Lipase Trypsine 
De 5 h.à rt h. | o 3 c.c: 1/64 1/64 

11 h. o9' injection de 1,5 mer. 
11 h. 30’ ON (o 1/128 1/128 
na NÉ OS Co) 6 c.c. 1/128 1/128 
12h25! (o) à EC: . 1/128 1/128 
FD O! (e] 3 C.c 1/18 1/128 
13 h. 05" (o) BENCIC: 1/128 1/128 
15 h. 20! o] 


Grec. 1/256 1/256 


672 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


VI. — K ., Homme, 24 ans. Le 6 janvier 1922, tube duodénal à 7_h., ‘tube 

gastrique à 11 h. 

Heures t gasir. acid. tot. acid. HCI Lt. duod. Lipase Trypsine 
ab CC: o gr. 50 o gr. 36 80 c.c, 1/64 1/64 
11 h. 15° injection sous-cutanée 1,25 mgr SEE Ë : 
11h80! 13 C.C. I gr. 09 O gr. OI 6e.c. 1/255 1/128 
11 h. 45’ 16 c.c. I gr. 47 De 3 C.c. _acide 
12 h. 15° 20 C.C. 2 £T. L'OT08 30 c.c. 1/128 1/128 
12 h. 80’ LT CC RSR O0 PAT OP 0 25 c.c. 1/128 1/128 
12 h. 45’ 17C.C o gr. 36 O gr. 18 14 c.c, acide 
13 b. 6 c.c. o gr. 30 TC: 
13 h. 15’ JICCLE 0 gr. 36 : 3 C.c. 


De la lecture de ces tableaux se dégagent nettement les conclu- 
sions suivantes : 1° il est impossible, avec la méthode employée, 
d'affirmer si l’histamine amène une hypersécrétion de suc duo- 
dénobiliopancréatique : en effet, d’une part la quantité de suc 
recueillie par le tube d'Einhorn chez les différents sujets ou chez 
un même sujet à des heures différentes est très variable ; de 
nombreux facteurs la modifient en dehors de toute influence mé- 
dicamenteuse (position du tube); d'autre part, un grand nombre 
de prélèvements n’ont permis de retirer par le tube placé dans 
le duodénum que du liquide acide, de provenance gastrique : le 
mélange au suc duodénal de suc gastrique sécrété en abondance 
vient apporter un nouvel élément de trouble pour l’appréciation 
de la quantité ; 2° constamment, après l'injection, on observe une 
augmentation du pouvoir lipasique, et du pouvoir protéolytique ; ; 
3° la méthode employée permet difficilement de juger si l’acti- 
vation du pancréas est due directement à l’histamine ou doit être, : 
au contraire, considérée comme secondaire au passage du suc 
gastrique ont sur la muqueuse duodénale. 

Si, en effet, nous considérons le tableau I, nous voyons que par 
deux fois, l’augmentation du pouvoir lipasique a été secondaire 
au passage du liquide acide dans le duodénum ; maïs les ta- 
bleaux IT et III ne montrent rien d’analogue. Dans les observa- 
tions IV et V, nous voyons même que, malgré l’absence d'hyper- 
sécrétion gastrique (due sans doute à l’emploi d’une dose insuf- 
fisante) on a pu noter une augmentation très nette de la lipase et 
de la trypsine. 

Enfin, l'observation VI dans Red l’action sur l'estomac et sur 
les férnients pancréatiques a été très nette, montre l'augmentation 
simultanée de la quantité du suc gastrique, de son acidité, et des . 
pouvoirs lipasique et trypsique du suc pancréatique : malgré 
ces faits, nous n’oserions affirmer l’action directe de l’histamine 
sur le pancréas, et nous pensons que de nouvelles recherches sont 
nécessaires à ce point de vue. a 

Au cours de nos expériences, nous avons observé quelques ef- 
fets secondaires de l’histamine, les mêmes qui avaient été notés 


Me du 


SÉANCE DU 29 MARS 673 


par Jaeger et Koch, qui employaient d’ailleurs des doses beau- 
coup plus élevées que les nôtres. Très rapidement après l'injection, 

cinq minutes en moyenne, avec variations de une à dix minutes, 

on observe une rougeur plus ou moins intense de la face ; dans 

les cas où elle est très vive, cette vaso-dilatation s'accompagne . 
d'un léger malaise, d'une sensation de chaleur et de céphalée ; 

tous ces phénomènes sont, comme la rougeur elle-même, essen- 

tiellement passagers. Dans la plupart des cas, nous avons noté 
aussi une tachycardie modérée : le malade dont l'observation est 

résumée dans le tableau V, avait 52 pulsations avant l'injection, 

64, 3 minutes après, 72, 25 minutes après l'injection (1,50 mgr.). 

Un autre (tableau VI) avait, avant l'expérience, 60 pulsations, et 

104, 5 minutes après l'injection (1,25 mgr.). Cette tachycardie 
_ a toujours été éphémère, d'une durée inférieure à une heure. 

Quant à l’action sur la pression artérielle, elle nous a paru, dans 
toutes nos observations, nulle ou extrèmemnt légère, marquée 

plutôt dans ce cas-par un abaissement de la pression diastolique 

(le malade qui a fait l’objet du tableau IT avait, avant l'expérience, 

Mx=712 ; Mn=—710 et 10 minutes après l'injection Mx=—7:1r 1/2; 

Mn —8). 

Jamais nous n'avons observé, avec les doses employées par 
nous, aucun incident sérieux ou grave. Toutes nos observations 
ont été faites sur des sujets indemnes d'une affection nettement 
_ caractérisée de l'estomac ou de l'intestin ; il est possible qu à 
l'état pathologique on observe des variations dans l’action de l’his 
tamine, et qu'on en puisse tirer quelques indications au point 
de vue du diagnostic : c'est là un point que nous n'avons pas 
encore abordé, non plus que celui des applications thérapeutiques 
éventuelles de l’histamine : il semble que, dans l’état actuel des 
choses, l'impossibilité où l’on est de graduer à volonté l'effet 
hypersécrétoire de cette substance, nécessite, avant d'envisager 
ces applications thérapeutiques, de nouvelles recherches. 


——————— met 


674 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - 


MODIFICATIONS DYNAMIQUES DE L'ONDE PULSATILE ARTÉRIELLE 
PAR INSUFFLATION D'UN BRASSARD À LA PRESSION MINIMA, 


par Ca. LauBry, A. see RENÉ Giroux. 


Dans un mémoire ie 55 pages (1) consacré à la vitesse de 
propagation de l’onde pusatile artérielle (V.P.O. p.,. à ses varia- 
tions pathologiques et à leur valeur sémiologique, nous avons 
relaté, sans la contrôler par des constatations personnelles, l’opi- 
nion de C. Pezzi, exposée ici même (2) : « si l'on exerce sur une 
artère une contrepression égale à la pression diastolique, la pres-. 
sion systolique augmente en aval ». Ce phénomène, dü à la dé- 
tente de l'artère, serait proportionnel à la longueur du segment 
_artériel détendu, et, par conséquent, à la hauteur du brassard. 
Comme nos mensurations avaient établi une proportionnalité 
entre la vitesse P.O.P. et la pression artérielle maxima, nous 
avions déduit qu’en aval du brassard ainsi insufflé au taux de la 
Mn, il devait y avoir accroissement de cette vitesse. | 

Technique. Au préalable, nous mesurons les pressions artériel- 
les du sujet et la vitesse P.0.P. entre la sous-clavière (explorateur 
carotidien à bouton et à ressort) et la radiale au poignet (sphyg- 
_mographe à patin), le bras étant horizontal. Aussitôt après, le 
sujet restant dans la même position, nous prélevons le double 
oscillogramme étagé, au même bras, selon la technique exposée 
par l’un de nous ici même (28 janvier 1922). Les deux brassards 
sont insufflés au taux de la tension artérielle minima ou diasto- 
lique (ces mots pris dans leur sens actuellement classique) du 
sujet. Le brassard proximal reste haut placé sur le bras ; le bras- 
sard distal est rapproché ou éloigné de lui. Le temps est toujours 
inscrit à l’aide d'un diapason donnant 5o V.D. par seconde : 
avec une vitesse de translation de papier d'environ 60 mm. par 
seconde. - 

Constatations. Le fait signalé par C. Pezzi existe à n’en pas 
douter. En aval d’une zone de contrepression pneumatique portée 
au taux diatolique, la pulsation artérielle est plus forte, plus éner- 
gique (possède plus de force vive) qu'avant l'établissement de 
celte contrepression. Le point manométrique de la première aug- 
mentation d'amplitude des oscillations est un peu plus élevé; 
le point manométrique de la brusque et forte augmentation d'am- 
plitude des pulsations ne varie guère. Le point manométrique de. 
la première diminution d’ sn DDiMe de la pulsation est parfois 
légèrement renonie 


(1) Archives des ait du cœur et des vaisseaux, février et mars 10DRe 
(2) GC. Pezzi. C. R. de la Soc. de biol. Sd XIV D 9er. 


SÉANCE DU 25 MARS 675 


Mais ces modifications de la force vive de la pulsation, créée 
par une contrepression diastolique, sont faibles et inconstantes. 
Elles sont plus nettes si on explore immédiatement en aval du 
brassard proximal, au lieu d’explorer à distance ; elles sont aussi 
nettes si l'on augmente la hauteur du brassard proximal. Elles 
influent parallèlement sur la vitesse de propagation de l’onde 
pulsatile qu’elles tendent à accroître légèrement. 

Le tonus artériel, et probablement aussi d’autres facteurs con- 
cernant la valeur dynamique de la systole ventriculaire, inter- 
viennent dans ces modifications pour les rendre inappréciables 


ou plus marquées. Par exemple, le phénomène est net dans l’aor- 


tite avec insuffisance sigmoïdienne et bonne compensation car- 
diaque. Il manque chez les sujets hypotendus par hypotonicité 
artérielle. : 

Comme l’a bien montré C. Pezzi, c’est dans cet accroissement 
d'énergie de l’onde pulsatile créée en aval par une contrepression 
diastolique que réside le « phénomène d'Ehret », critère palpa- 
toire de la pression minima en sphygmomanométrie directe. Nos 
constatations graphiques expliquent pourquoi, depuis longtemps, 


nous avions renoncé à l'emploi de ce critère peu net et trop in- 


constant en faveur des critères oscillatoires et auscultatoires. 

On peut explorer, sans faire de notable erreur de technique, la 
morphologie des pulsations et en apprécier la force vive, en pla- 
çant l'explorateur en aval d'une manchette insufflée, à condition 

_que celle-ci soit étroite, et que son taux de contrepression ne soit 
jamais supérieur à la pression sanguine minimale (diastolique) 
du sujet. En effet, une contrepression supraminimale entraîne, 
par contre, une diminution très importante et constante de Ia 
force vive de l’onde pulsatile, ainsi que nous l'avons exactement 
mesuré et que nous l’exposerons dans une prochaine note. 


N 


6101: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


MODIFICATIONS DYNAMIQUES DE L'ONDE PULSATILE ARTÉRIELLE 
EN AVAL D'UN BRASSARD INSUFFLÉ A UN TAUX SUPRA-MINIMAL, 


par Cu. Laugry, À. Mouceor et RENÉ. Giroux. 


Nous avons opéré comme il a été dit précédemment (28 janvier 
et 25 mars 1922), mais en insufflant le brassard proximal au taux 
maximum qui laisse possible l'enregistrement de pulsations en 
aval ; le brassard distal, restant explorateur, est gonflé au taux de 
Ja De ion artérielle diastolique. Cette série de recherches avait 
un double but : z 

1° Apporter une vérification a de l’assertion de 
Barré et Strohl (1), rapportée dans notre mémoire sur la vitesse 
de propagation de l’onde pulsatile (2). Cette vitesse serait, d'après 
Barré et Strobl, réduite à 55 cm. par seconde, soit 1/15 de la nor- 
male, pendant la traversée d’un brassard insufflé comme ci-dessus. 

Chronométrer, dans des conditions quasi-expérimentales, 
l'influence d'un rétrécissement artériel artificiellement créé à la 
racine du bras par l'insufflation forte du brassard, et recueillir 
ainsi ur.e base solide pour commencer l'étude du retard essentiel 
(durée de la période présphygmique) en cas de rétrécissement 
aortique ou pulmonaire. 

D'uñe façon absolument constante, la “rie de propagation 
de l'onde pulsatile (V.P.0.P.) est très diminuée en aval du bras- 
sard, par rapport à ce qu'on la trouvait sur le même sujet, et dans . 
la même position, immédiatement avant l'insufflation de Ja 
manchette. 

«Citons quelques chiffres pour ones 


Pro, Albert, 33 ans, bronchite chronique non tuberculeuse, 
système circulatoire normal ; PA : 13 — :.1/2. : 

V.P.O.P. avant compression artérielle 5 m. 5o par seconde. 

V.P.O.P. en aval de compression artérielle 3 m. 00 par seconde. 


Mme X., 5o ans, aortite, Hogdson à la phase d’ insuffisance ven. 
triculaire mate bien marquée ; PA : 19 — xr. 
V.P.O.P. avant compression artérielle 6 m. oo par seconde. 
V.P.O.P. en aval de compression artérielle 4 m. 60 par seconde. 
(brassard de 8 em. avec 16 cm. Hg). 


Mme Gra., gastropathe ; PA : 14 — =. 
V.P.O.P. ro m. par seconde en aval du brassard de ë cm. in- 
sufflé à 11 cm. Hg.: 6 m. oo. 


(Gi) Presse médicale,.1917, p- 136. 
(2) Arch. des maladies du cœur, février, mars 1921. Or 


SÉANCE DU 25 MARS 


Voilà des ralentissements importants en aval d’un brassard de 
8 cm. de hauteur, mais qui n'ont rien de comparable au chiffre 
énorme relaté par Barré et Strohl. 

Le ralentissement est proportionnel, non seulement au taux de 
la compression, mais aussi, et surtout, à la longueur du segment 


arlériel comprimé. En voici un exemple typique pris au ad 


k TT em 
T= Ta Po. de | 


Mme Fa., grande hypertendue d'ancienne date, galop, aortite 
secondaire ; PA : 19 — 11. | 

V.P.O.P. entre la sous-clavière et la radiale ro m. 5o par sec. 

V.P.O.P. en aval d’un brassard de 8 cm. 6 m. 00, — 

V.P.O.P. en aval d'un brassard de 16 cm. 3 m. 30 — 

À noter que, pour recueillir une pulsation en aval, à l’aide d’un 
explorateur très sensible, on ne peut insuffler le brassard proxi- 


Biococrg. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVL 47 


618 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : 


l 
doi 
ei $ 
FR. = 
È 


mal au delà de 15 em. Hg si là compression s'exerce sur 8 cm. 
de longueur ; dé 14 cm. Hg si la manchette a 16 cm. de largeur. 
La V.P.O.P. est-elle diminuée d'une façon énorme à sa traver- 


SÉANCE DU 2D MARS 1) 649 
ECO PEN RP SE CR a TP PE EE 
sée du rétrécissement pour renaître au delà ? A priori, c'est là 
une hypothèse bien hasardée car on ne voit pas à quelle source 
d'énergie l’onde reprendrait de la force vive en aval du brassard. 
Il nous était facile de vérifier ce point. 

Or, si nous rapprochons au maximum le brassard explorateur 
distal du brassard compresseur proximal, nous ne voyons aucun 
retard supplémentaire du pouls par rapport à la V.P.O.P. cons- 
tatée en aval, l'explorateur étant éloigné du poignet. En aval du 
brassard compresseur la forme de la pulsation est toujours très 
‘altérée, du seul fait du rétrécissement sus-jacent ; son amplitude, 
en particulier, est extrêmement réduite. 

En somme, une contrepression infra-maximale entraîne, en 
aval du rétrécissement artériel et dans-tout le segment sous-ja- 
cent, une forte diminution de la force vive de l’onde pulsatile ; 
cette diminution est proportionnelle à la longueur du segment 
artériel comprimé. Elle ne peut être très marquée en cas de rétré- 
cissement pathologique d’un orifice sigmoïdien parce que la lé- 
sion occupe un segment long de quelques millimètres seulement. 

On ne peut juger ni de la morphologie, ni de l’amplitude, ni 
de la force vive de l’onde pulsatile artérielle, lorsque celle-ci est 
explorée en aval d’un brassard insufflé à un taux supérieur à la 
pression artérielle minima du sujet examiné. 


680 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


AUGMENTATION APPARENTE DE NOMBRE DES BACILLES TUBERCULEUX. 
DANS LES CRACHATS EN VOIE DE PUTRÉFACTION, 


par FERNAND BEZANGON, GEORGES MATHtEU et ANDRÉ PHILIBERT. 


Certains auteurs ont avancé que le séjour du crachat à l'étuve 
pendant 24 heures pouvait permettre la multiplication rapide du 
Bacille tuberculeux. Nous avons repris, en l'élargissant, cette 
étude dans les conditions suivantes. Le crachat tuberculeux est 
versé dans un tube à essai ordinaire, sur une hauteur variable 
suivant la quantité dont on. dispose : au mieux on emploie 10 c.c. 
Le tube est mis à l’étuve à 37°. Au bout de 24 heures à 48 heures, 


quelquefois seulement en 3 ou 4 jours, le crachat paraît complète 


ment fluidifié et se partage en deux couches distinctes, l’une su- 
périeure, liquide, l’autre, dans le fond du tube, plus épaisse, cons- 
tituée par des débris de ue de mucus plus on moins digéré. 
Le crachat répand alors une odeur de putréfaction. La culture, 
d’ailleurs, nous a permis de trouver des espèces microbiennes 
végétant bien en anaérobie. Si l’on prélève une goutte du liquide: 
surnageant, on constate qu il est devenu très pauvre en Bacilles 
tuberculeux, et finit même par n’en plüs renfermer du tout. Au 
contraire, le culot du tube prélevé avec une pipette fine, et étalé 
sur lame, se montre très riche en Bacilles. Ce culot, qui s'étale 
très facilement sur la lame, est constitué par des débris cellulaires 
en voie de digestion et par du mucus ; au début, on y trouve 


encore des noyaux en voie de désintégration ; plus tard, les. 


noyaux eux-mêmes ont disparu. 

Le nombre des Bacilles tuberculeux va en augmentant et sem- 
ble atteindre son maximum du 4° au 5° jour de séjour à l'étuve ; 
il y à des inégalités suivant les spécimens de crachats. En partant 
de crachats renfermant des Bacilles, l'augmentation, après 4 jours 
d'étuve, peut être estimée de 10 à 50 fois le nombre que l’on trou- 
vait à l’examen direct. Il va sans dire que l’étalement doit être 
fait sur une surface aussi réduite que possible. 


Lorsqu'on poursuit cette recherche, jour par jour, on voit que. 
le nombre des Bacilles, après avoir passé par un maximum du 4° 


au 7° jour, commence à décroître lentement. Au bout de six se- 
maines environ on ne trouve plus de Bacilles. Il y a donc aug- 


mentation du nombre des Bacilles soumis à l’examen. S'agit-il 


de Bacilles tuberculeux ? Indiscutablement. Car le Cobaye ino- 
culé avec le culot, le 1° et le 2° jour, devient tuberculeux. D'autre 
part, la culture sur les milieux usuels, si elle révèle la présence de 
colonies de coccis ou de bâtonnets, ne montre pas de colonies de 
Bacilles acido-résistants. En troisième lieu, toutes nos lames ont 


SÉANCE DU 29 MARS 681 


‘#té décolorées rigoureusement, notamment en faisant agir l'alcool 
pendant cinq Us pour nous mettre à l'abri d'erreur de ce 
genre. 

Y at-il multiplication réelle, comme le voulait Spengler ? Nous 
me le croyons pas. La présence de « Re », petits amas de 
Bacilles courts, est une preuve tout à fait ent car de 
tels aspects s’observent dans is fraiche, et peuvent, 
d'autre part, s'expliquer très bien par la sédimentation ; de plus, 
les Bacilles n'ont, dans ces conditions, qu’une vitalité éphémère, 
car si l’inoculation au Cobaye est positive le 1° et le 2° jour de, 
séjour à l’étuve, elle est d'ordinaire négative à partir du 3° jour. 
S'agit-il d'une Shan on après bear du crachat ? 
‘C’est l'hypothèse la plus plausible. Le crachat est nettement flui-' 
difié, et la partie fluide supérieure est dépourvue pratiquement de 
Bacilles ; dès lors, il paraît hors de doute que la sédimentation 
lente a collecté les Bacilles dans le fond du tube : en fait, l’expé- 
rience pratiquée dans une boîte de Pétri ne donne qu'une aug- 
mentation insignifiante. Cette augmentation apparente est donc 
corollaire de la fluidification des crachats : cette fluidification, 
spontanée, cette autolyse parait survenir sous l'influence de la 
digestion du crachat par les microbes de la po qui, eux, 
se multiplient abondamment. 


APPLICATION AU DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE PULMONAIRE 
DE L'ENRICHISSEMENT APPARENT EN BACILLES TUBERCULEUX 
DES CRACHATS MIS À L'ÉTUVE, 


par FERNAND BEzANCON\, GEoRGEs MaruiEU et ANDRÉ PHiLiBERT. 


: Nous avons établi, dans une précédente note, que les crachatfs 
mis à l’étuve à 37°, en tube à essai, subissent une autolyse, qui. 
assure, en 4 à 7 jours, selon les cas, la sédimentation des Bacilles 
tuberculeux dans le fond du tube : il en résulte, pour l'examen, 
une augmentation apparente du nombre des Bacilles. Cette aug- 
mentation peut elle-même de nouveau être décuplée si l'on ap- 
plique, à ce sédiment, la méthode d’ homogénéisation à la soude 
que nous ayons ete Nous nous sommes demandé si ce pro- 
cédé d’autolyse ne permettrait pas de déceler les Bacilles tuber- 
culeux dans les cas d’expectoration suspecte, où, cependant, l’exa- 
men direct, ni même l'homogénéisation habituelle ne permettent 
de trouver le Bacille de Koch. 

Nous avons appliqué cette récherche à 227 cas d’expectorations 
suspectes, et qui se montraient négatives au point de vue de la 


682 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


tuberculose, à l'examen direct comme par l'homogénéisation. Sur 
ces 227 cas, le procédé de la mise à l’étuve a permis de trouver 


des Bacilles dans 2r cas, soit environ 8,8 p. 100 des crachats néga- 


tifs après homogénéisation. Les autres cas, au nombre de 206, 
sont restés négatifs. 
Dans 9 cas, rous avons, simultanément à la mise à l'étuve des 


crachats, pratiqué l’inoculation de l’expectoration fraîche au Co- 


bave, à titre de contrôle. De ces 9 cas, 6 qui n’ont pas donné. 


x 
_ 


d'’augméntation à l’étuve, n’ont pas tuberculisé le Cobaye : ils 
sont donc restés négatifs ; les trois autres, qui ont donné un résul- 
tat positif à l’étuve, ont tuberculisé le Cobaye. II n’y à jamais eu 
discordance : aucun des crachats négatifs à l’étuve n’a tuberculisé 
le Cobaye, et inversement, aucun des crachats positifs par le pro- 


cédé de F’étuve n'a laissé le Cobaye indemne. Ces constatations 
donnent donc une grande valeur diagnostique aux autres cas, 


positifs ou négatifs à. l’étuve, qui n’ont pas été contrôlés par 
l'épreuve de l’inoculation concomitante. 

Voici le détail de ces 227 cas : 

6 cas : négatifs à l'examen direct, négatifs à Fhomogénéisation, 
négatifs à l’étuve ; inoculation au Cobaye négative. 

200 cas : négatifs à l'examen direct, négatifs à l’homogénéisa- 
tion, négatifs à l’étuve. 

3 cas : négatifs à l'examen dihect, négatifs à l'homogénéisation, 
positifs à l’étuve ; inoculation au Cobaye positive. 

18 cas : négatifs à l'examen direct, négatifs à l’homogénéisa- 
tion, positifs à l’étuve. 

Le procédé de la mise à l’étuve nous paraît donc être suscepti- 
ble de permettre de faire le diagnostie de tuberculose pulmonaire, 
ou de tuberculose ouverte, dans certains cas où l’homogénéisation 
elle-même s’est montrée négative. On conçoit aisément que ce 
procédé soit encore plus sensible, puisqu'il permet de collecter 
les Bacilles épars dans ro ou 20 c.c. de crachats, tandis que le 
culot d’un tube d’homogénéisation ne représente guère que 2 c.c. 


de crachats. La recherche peut être encore facilitée en appliquant 


au sédiment d’un tube de crachats mis à l’étuve le procédé de 
l'homogénéisation, 


(1) | | 683 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


_ SÉANCE DU 13 MARS 1922 


SOMMAIRE 
DoumEr (E.) : Pression san- température sur la formation de 
guine et tension des artères..... 31 | l’amidon dans les cellules végé- 
"Mise (A) : Influence de la (51 CS NONENE ere CRU Te PNR R 


Présidence de M. Malaquin. 


PRESSION SANGUINE ET TENSION DES ARTÈRES, 


par E. Douuer. 


Dans ce travail je me servirai de deux expressions que l’on 
considère souvent (et à tort) comme synonymes ; c’est d’abord 
la pression sanguine, c’est-à-dire la poussée que le sang exerce 
de dedans en dehors sur les parois des artères ; elle est tout à 
fait indépendante de la qualité et de la nature de ces parois. 
C'est ensuite la tension des artères, c'est-à-dire la résistance que 
l'artère oppose à toute déformation. En soi, cette tension est tout 
à fait indépendante de la pression sanguine. Pour ces recherches, 
je me suis servi d'un système de tubes en caoutchouc où j’éta- 
blissais un courant d’eau sous une pression que l’on pouvait 
faire varier et mesurer à volonté. Un petit levier, appuyant par 
son milieu sur le tube au point où l’on voulait exercer un effort 
de compression, était muni, à son extrémité, d'un plateau destiné 
à recevoir des poids marqués. Connaissant ces poids et le poids 
du système-levier, d’une part, les longueurs des bras de ce levier, 
de l’autre, il était toujours facile de calculer l'effort de compres- 
sion produit. Si l'effort de compression nécessaire pour arrêter 
le cours du liquide ne dépendait que de la pression exercée par 
le liquide au point comprimé, il doit varier avec elle en raison 
directe, c’est-à-dire devenir double ou triple si elle devient elle- 


ait 


684 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


même deux, trois fois plus grande. Or, il n’en est rien, l'effort de 
compression augmente beaucoup moins vite que la pression. 


Efforts de compression 


l'ressions de l'eau | correspondants 
66 cm. 320 gr. 
132 » ; 345 » 
198 » 368 » 


Donc, avec les tuyaux en caoutchouc que j'ai employés, la pres- 
sion de l’eau au point comprimé ne semble pas avoir une in- 
fluence bien grande sur la grandeur de Lee nécessaire pour 
arrèter le courant d’eau. 


Il n’en est pas de même de la tension du tube nn. En opé- 


rant en effet sous pression constante avec des tubes de même 
diamètre mais ayant des épaisseurs de, parois différentes, on 
obtient des (RECENSE extrèmement marquées. 


Tube à parois de 0,5 mm. environ, l’effort de compression est 186 OT. 


— T mm. — 320 gr. 
= 1,9 mm. = 742 gr. 
— 2,5 mm. — 1025 gr. 


Il semblerait que l'effort de compression dépende bien plus de 
la tension du tube que dé la pression exercée par l'eau. Il ne 
faut pas cependant se hâter de conclure, car il est facile de consta- 
ter que l'importance du facteur pression, très faible avec des 
tubes assez résistants, devient de plus en plus grande à mesure 
que la tension du tube diminue et théoriquement deviendrait 
seule agissante avec des tubes à tension infiniment réduite. 

D'autre part, le fait que, dans les mesures sphygmométriques, 
les artères ne sont jamais à nu et qu'elles ne reposent pas tou- 
Jours sur ün plan absolument résistant invite à plus de réserve 
encore. Îl est, en effet, facile de montrer que l'interposition de 
tissus déformables, soit entre le tuyau et le plan où il repose ou 
entre le tube et le système compresseur, augmente, dans des pro- 
portions variables, l'effort de compression. 

Par exemple, sous pression de 66 cm.: 


Avec le tube nu, l’effort doit êlre de .......... RER 320 gr. 
— reposant sur une couche d’ouate.......... - 430 gr. 
— recouvert d’une couche d’ouate...... NE HO NEe 
——* ‘entouré d’ouate....1,.... DURE EST AN EU 522 gr. 


L'effort de compression dépend donc des 3 facteurs suivants 


la pression, la tension et la résistance à l’écrasement des tissus sus 
el sous-jacents. La part d'influence de chacun de ces facteurs dans 


l'effort nécessaire nous est complètement inconnue; elle doit d’ail- 
leurs varier suivant les points de l’appareil circulatoire considéré, 
suivant l’état de relâchement de la peau, suivant l’abondance du 
tissu cellulo-adipeux de la région. Mais tant que l’on n’aura pas 


_ 


7/- 


ce. 


NUTES 


(33) SÉANCE DU 13 MARS 685 


démontré que l'importance des deux derniers facteurs est infime, 
on n'aura pas le droit de dire que la grandeur obtenue par la com- 
pression de l'artère de façon à y arrêter le cours de sang mesure la 
pression sanguine. Au contraire, les mesures basées sur l’ampli- 
tude des oscillations permettent à cet égard, (si ces mesures pou- 
vaient être faites avec plus de précision), des conclusions plus 
positives. J’ai, en effet, constaté qu’au moment où les oscilla- 
tions atteignent leur plus grande amplitude, le calibre du tube 
au moment de la poussée systolique est égal au calibre normal 
de ce tube. Il est clair que, dans ces conditions, la poussée inté- 
rieure due à la pression sanguine systolique et la poussée externe 
due à la compression se font exactement équilibre et que la pre- 

mière est exactement mesurée par la seconde. Mais il faut bien 
prendre garde que la poussée exercée extérieurement sur le tube 
n’est qu'une partie de l'effort total de compression ; une partie 
de ce dernier, inconnue d’ailleurs, est absorbée par la déformation 
des tissus enveloppant l'artère. 

(Faculté de médecine). 


INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR LA SOIR ESNTON DE L'AMIDON 
_ DANS LES CELLULES VÉGÉTALES, 


par À. Marce. 


Dans une note antérieure, j ai montré que les températures 
élevées (41° dans mes Heroes) étaient nuisibles à la forma- 
tion de l’amidon, en influençant défavorablement le mécanisme 
physiologique qui aboutit à la condensation en amidon des sucres 
que renferme la cellule. 

L'étude au microscope du développement de l'amidon dans les 


embryons de Haricot cultivés comparativement à 30° et à 41° sur 


une solution de saccharose à 10 p. 100 permet de préciser les mo- 
dalités de cette action défavorable. 

, En suivant le développement de l'amidon dans les embryons 
cultivés à 30° sur dés coupes pratiquées à intervalles convenables, 
on constate que l’amidon apparaît tout d'abord dans l’endoderme 
et les cellules stomatiques, puis ensuite dans l'écorce et la moelle. 
Les grains, d'abord très petits et de couleur rouge brun clair sous 
l'action de l'iode, vont en croissant peu à peu en nombre et en 
grosseur, en mème temps que leur coloration par l’iode devient 
d'un brun plus foncé pour arriver finalement à être noir brun 


| Ou noir violacé. 


ETS rTE- 


L'existence de grains se colorant par l'iode en rouge brun a été 


686 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (34) 


déjà signalée dans diverses plantes. Certains auteurs l'ont expli- 
quée par un mélange d’amidon, d’amylodextrine et de dextrine,. 
d’autres, en supposant une concentration plus faible en amidon 
de la substance du grain qui renfermerait, en outre, des hydrates 
de carbone solubles. Dans les deux cas, il s’agit, en somme, d’une 
condensation en amidon du contenu du grain inférieure à celle 
des grains normaux. Nous sommes ainsi amenés à considérer 
les teintes de plus en plus foncées, que prennent à leur évolution 
les grains d’amidon du Haricot, comme correspondant à des 
stades de condensation de plus en plus accentuée de la substance 
du grain, aboutissant comme terme ultime à l’amidon des grains 
complètement développés. 

Dans les embryons cultivés à 41°, les processus de développe- 
ment sont les mêmes, mais nettement moins actifs ; il y a dimi- 
nution dans le nombre et dans la grosseur des grains dont la 
coloration s’accentue plus lentement et reste toujours plus faible 
que dans le lot cultivé à 30°. 

Nous pouvons donc conclure que l'influence des températures 
élevées, sur le mécanisme physiologique de la condensation du 
sucre en amidon, se traduit à la fois par une réduction quantita- 
tive et par une réduction qualitative de l’activité de ce mécanisme, 
la première aboutissant à une diminution du nombre et de Ia 
grosseur des grains ; la seconde à un abaissement de la puissance 
condensatrice des éléments amylogènes de la cellule : j’emploie 
à dessein ce terme qui ne préjuge rien de l’origine des grains 
d'amidon chez les végétaux. 


PA) 687 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


SEANCE DU 20 MARS 1922 


SOMMAIRE 
 Amrcoic (F:) et Vaurex (P.): par son mélange avec l’eau de 
Action antianaphylactique des À IDE] CA NS A PT AS Cie ARE ARTE 49 
eaux minérales de Vichy (nouvel- CLéMENT (H.) : Trépidations | 
les recherches expérimentales).. 47 | épileptoïdes et anesthésie... .... Da 
ARLOING (F.) et VAUTHEY (P.) : CLuzer et CHEeVALLIER : Sur la 
Effets suspensifs des propriétés toxicité de l’émanation du tho- 
anaphylactogènes d’un sérum | rium, en inhalation prolongée.. 53 


Présidence de M. Maignon. 


. ACTION ANTI-ANAPHYLACTIQUE DES EAUX MINÉRALES DE VICHY 
(NOUVELLES RECHERCHES EXPÉRIMENTALES), 


par F. ARLOING et P, VAUTHEY. 


Plusieurs séries d'expériences nous ont fait constater, chez le 
Cobaye, une atténuation manifeste et, même, la suppression 
complète du choc anaphylactique sérique, à la suité d'injections 
sous-cutanée quotidiennes, pendant ro ou 20 jours, et à des doses 
de 2,3 ou 4 c.c. par jour, d’eau minérale de Vichy-Hôpital et 
Vichy-Grande-Grille, injectée exactement 24 heures après prélè- 
vement au griffon, et après transport, dans des flacons totalement 
remplis et hermétiquement bouchés (1). Nous avons observé en- 
suite que l'eau de ces mêmes sources, Hôpital et Grande-Grille, 
injectée dès l'émergence possède, à doses moindres, une action 
désanaphylactisante plus forte et que, après une baisse qui s’ob- 
serve dès le 8° jour, ce pouvoir désanaphylactique persiste et se 
maintient sensiblement le même dans un délai de vieillissement 
désb ours. (2). 


(x) F. Arloing et P. Vauthey. C. R. de la Soc. de biol., 19 mars 1921. 
(2) F. Arloing et P. Vauthey. XV® Congrès Français de Médecine, Strasbourg, 


‘ octobre 1921. 


‘688 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (48) 


Nous rapportons aujourd’hui de nouvelles recherches étendues 
à d'autres sources de Vichy (Chomel, Mesdames, Lucas, Céles- 
tins). Elles ont été exécutées avec la mème technique que dans 
nos premiers essais (sensibilisation du Cobaye par 0,25 de sérum 
de Cheval normal, injection déchaînante intra-crânienne par 
quelques gouttes de même sérum, eau minérale injectée sous la 
peau exactement 24 heures après prélèvement et transport). 

Eclairés par nos résultats antérieurs sur la dose d’eau minérale 
Optima du traitement antichoc (4 c.c. pro die) et la durée (2t 
jours et non ro jours) (1), nous avons mis en expérience un lot 
de 7 Cobayes pour chacune de ces quatre sources (Chomel, Mes- 
dames, Lucas, Célestins) en recherchant aussi, sur 2 Cobayes par 
lot, l’action de doses quotidiennes plus faibles (2 c.c.) données 
done. 21 jours ; 1 témoin dans chaque lot. 

LE D CCON déchaïnante intra-crânienne a eu lieu le lendemain 
de la 21° injection minérale. 

Les faits observés sont très concordants. 

Les quatre témoins ont présenté un choc immédiat très violent 
(accidents classiques, crises épileptiformes généralisées répétées ; 
durée 3 à 4 heures ; ensuite éabli sement progressif, sauf un 
Cobaye mort dans la soirée). En nous reportant à l'échelle des 
coefficients de gravité des accidents anaphylactiques, que nous 
avons adoptée précédemment et que nous rappelons ici (coeffi- 


cients : 6, mort immédiate par choc ; 5, choc très violent suivi 


de mort après 24 heures au moins ; 4, see violent, crises épilep- 
tiformes ; 3, choc moyen, dyspnée, secousses, crise convulsive 
légère ou simple ; 2, choc léger, prurit, hérissement ; 1, choc très 
léger, agitation, prurit léger, tardif ; o, choc nul), nous inscrivons 
pour nos résultats présents concernant les Cobayes témoins les 
coefficients 6 ; 4,5 ; 4,5 ; 4. LEUR 


Nous résumons ci-dessous, à l’aide de ces coefficients, les résul- . 
tats constatés pour les traitements exécutés avec l’eau de Vichy: 


provenant des quatre sources indiquées 


Aucun symptôme tardif chez les témoins survivants, ni chez les 


Cobayes traités à l’eau minérale. 

Comme pour les sources Hôpital et Grande-Grille, l’eau des 
sources Chomel, Mesdames, Lucas, Célestins, injectée sous la peau 
en des régions variées, pendant 2r jours consécutifs, a été parfai- 
tement tolérée. Elle n’a déterminé aucun accident local, ni trou- 
ble général, bien que certains sujets aient reçu des doses relati- 
vement très élevées pour leur poids. 

Les variations de poids DENT aunt la durée du traitement bydro- 


(1) F. Arloing et P. Vauthey. Journal de phys. et de path. générales (en cours 
de publication). 


(49) SÉANCE DU 20 MaRs 689: 


minéral se sont ÉcHele ace entre 15 gr. et 110 gr. Parmi les 
témoins, 2 ont pris du poids, 2 ont maigri, de 5o gr. au maxi- 
mum. Parmi les Cobayes traités, 15 ont gagné du poids (maxi- 
mum 110 gr.), 3 en ont perdu (maximum 55 gr.). 

Nous attirons spécialement l'attention des expérimentateurs sur 
la nécessité de faire porter les recherches de cet ordre sur des 
lots importants de Cobayes affectés à chacune des eaux minérales. 
considérées. Il faut aussi avoir soin de se placer dans des condi- 
tions expérimentales toujours identiques, suffisantes et nécessai- 
res, pour déclencher des chocs anaphylactiques assez intenses. 


chez les sujets pour permettre d'apprécier nettement l'action 


désanaphylactisante ou les nuances de cette action. 

En conclusion : 1° les eaux de Vichy, sources Chomel, Mec 
mes, Lucas, Éd injectées sous la peau du Dance exacte- 
ment 24 heures après prélèvement au griffon et après transport, à: 
la dose de 2 c.c. ou de 4 c.c. par jour pendant 2r jours consécu- 


tifs, possèdent une action désanaphylactisante sensiblement ana- 


x 


logue à celle des eaux de Vichy-Hôpital et Vichy-Grande-Grille ; 
°° une dose quotidienne de 2 c.c. a pour effet d'atténuer mani- 
festement l'intensité du choc anaphylactique ; 3° la dose quoti- 
dienne de 4 c.c. a le pouvoir de suspendre complètement, ow 
presque complètement, les accidents anaphylactiques ; 4° ces: 
eaux présentent toutes, à quelques différences près, une action 
désanaphylactisante nette. Les eaux des sources Chomel et des 
Célestins se sont montrées, d'après les moyennes de nos résultats, 
un peu plus suspensives du choc que celles de Mesdames et de 
Lucas, l'action de cette dernière étant la plus faible. 


(Laboratoire de médecine expérimentale et comparée 
et de bactériologie de la Faculté de médecine de Lyon). 


EFFETS SUSPENSIFS DES PROPRIÉTÉS ANAPHYLACTOGÈNES D'UN SÉRUM 
‘PAR SON MÉLANGE AVEC L'EAU DE VICHY, 


par F. Arronc et P. VAUTHEY. 


Nous avons montré l'action antianaphylactique de l'eau des 
six principales sources de Vichy introduite quotidiennement sous 
la peau du Cobaye à des doses et pendant un nombre de jours 
déterminés (1). 


(ES AT Arloing et P. Vauthey. C. R. de la Soc. de biol., 19 mars 19271! ÿ 
XVe Congrès Français de Médecine, Strasbourg, octobre 1921 ; Réunion biolo- 
gique, Lyon, 20 mars 1922. 


Ne 


690 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON. 


L'eau de Vichy a-t-elle une action de même ordre si elle est 
mélangée préalablement avec une protéine anaphylactogène ? 

Billard, Ferréyrolles et Mougeot ont mis en évidence une pro- 
priété de cet ordre à l'égard de l'ovalbumine pour les eaux de 
Royat (Eugénie et St-Mart). 

Nous avons fait des recherches analogues sur le Cobaye avec 
l'eau de Vichy, sources Hôpital, Grande-Grille et Chomel, en ob- 
servant la technique suivie dans nos expériences antérieures de 


choc anaphylactique. Le sérum de Cheval (0,25 c.c.) a été mé- 


langé, tantôt à 0,75 c.c. d’eau minérale (l'injection du mélange 


donnant au total r c.c. de liquide), tantôt à 4,75 c.c. d'eau miné- 


rale (soit 5 c.c. de liquide total injecté). Avant l'injection, le 
sérum et l’eau minérale ont été mis en contact in vitro à + 16° 
environ pendant > minutes ou pendant 2 heures. Quatre Cobayes 
ont été réservés pour l'étude de chacune des sources Hôpital, 
Grande-Grille, Chomel, dans les conditions suivantes : ün Cobaye 
a reçu 0,25 c.c. de sérum de Cheval: + 0,75 c.c. d’eau minérale 
après 2 minutes de contact ; un autre a reçu le même mélange 
après 2 heures de contact ; un troisième 0,25 c.c. de sérum +4,75 
c.c. d’eau minérale mélangés pendant 2 minutes ; un quatrième 
le même mélange après 2 heures de contact. Deux Cobayes té- 
moins ont été préparés, l’un avec 0,25 c.c. de sérum de Cheval 
+ 0,75 c.c. de solution NaCI à ; p. 1.000 après 2 heures dé con- 
tact ; l’autre avec 0,25 c.c. de sérum de Cheval + 4,75 c.c. de 
solution NaCI à 7 p. 1.000 après 2 heures de mélange. L’injection 
intrapéritonéale sensibilisatrice de ces divers mélanges n'a déter- 
miné aucun symptôme de choc protéotoxique ; tous les Cobayes 
ont continué à se développer avec une notable augmentation de 
poids. Vingt-trois jours après l'injection sensibilisatrice, les ani- 
maux ont reçu l'injection déchaïnante intracrânienne avec 2 ou à 
gouttes de sérum normal de Cheval. | 


Résultats : I. Cobayes lémoins : 2 chocs très Ales. Lo 
mortel après 2 heures 1/2 (coefficients d'intensité du choc 6 et 4,5). 


IT. Cobayes ayant récu le mélange séram-eau minérale : Pour 
les trois sources Hôpital, Grande-Grille, Chomel, tous les Cobayes 
injectés avec 0,25 c.c. de sérum mélangé à 0,75 c.c. d’eau miné- 


rale pendant 2 minutes ou 2 heures ont donné le coefficient 


moyen 2. Par contre, tous les sujets ayant reçu le mélange 0,25 
c.c. de sérum + 4,75 c.c. d'eau minérale ont eu le coefficient o, 
sauf un (source Chou qui à exceptionnellement donné le coef- 
ficient 3. 

Nous conclurons : 1° L’eau de Vichy des sources Hôpital, 
Grande-Grille et Chomel, mélangée, in vitro et à + 16° environ, 
au sérum normal de Cheval préalablement à l'injection anaphy- 
lactogène, possède une action antianaphylactogène manifeste, 


se 


(51) SÉANCE DU 20 MARS 691 


Pour la dose uniforme de 0,25 c.c. de sérum, de très petites doses 
d’eau minérale (0,75 c.c.) donnent une action suspensive déjà 
très accentuée, et des doses plus fortes (4,75 c.c.) une action sus- 
pensive complète, sauf dans un cas qui paraît relever d’une idio- 
syncrasie exceptionnelle. 

° Cette action, dans les conditions de nos expériences actuel- 
les, peut être considérée comme suspendant le pouvoir sensibili- 
sateur de l’antigène. 

3° Dans des conditions d’expérimentation identiques, la solu- 
tion de NaCI à 7 p. 1.000 (taux moyen de la minéralisation totale 
des eaux de Vichy) n’a aucune action antianaphylactogène (chocs 
très violents dont un mortel chez les témoins). 

4° Les eaux de Vichy se différencient donc , à ce point de vue, 
des solutions salines artificielles et leur action si manifeste sem- 
ble devoir être attribuée à des causes plus complexes que l’action 
des sels dissous, causes s’ajoutant à l’action de ceux-ci, ou l’aug- 
mentant. 

5° Les proportions réciproques, dans le mélange, du sérum et 
de l’eau minérale jouent un rôle suspensif du pouvoir anaphy- 
lactogène très important, tandis que la durée du temps de contact 
des deux liquides (sérum et eau minérale) n’exerce aucune influen- 
ce, au moins dans le délai de 2 minutes à 2 heures. Une forte 
proportion d’eau minérale (4,75 c.c. pour 0,25 c.c. de sérum dans 
le mélange) produit un effet suspensif complet. 

6° La dilution du sérum de Cheval avant l'injection sensibili- 
sante n’a également par elle-même, dans les proportions et dans 
les délais indiqués, aucune influence sur les propriétés anaphy- 
lactogènes du sérum, ni sur les accidents anaphylactiques (chocs 
violents des témoins avec sérum +solution de NaCl). 


(Laboratoire de médecine expérimentale et comparée 
et de bactériologie de la Faculté de médecine de Lyon). 


692 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (52) 0 


TRÉPIDATION ÉPILEPTOÏDE ET ANESTHÉSIE, 


par HüGuEs CLÉMENT. 


Dans une note récente (1), Rietz attirait l'attention de la Société 
sur les tremblements constatés pendant l’anesthésie. générale. 
Ayant nous-mèême autrefois étudié la question (2), il nous. semble 
utile d’ apporter aujourd'hui quelques précisions nouvelles. 

Après avoir conclu, il y a 18 ans, à la suite d'une longue expéri- 
mentation 

° Dans les anesthésies, il y a d’abord disparition de la sen-: 
_sibilité des réflexes cutanés et oculaires. Les réflexes rotuliens, au 
contraire, subissent une exagération avant de disparaître. 

2° Le clonus du pied ne se comporte pas comme le réflexe rotu 
lien : il commence à s'exagérer quelques instants après la dispari- 
tion de la réflectivité oculaire, mais, au lieu de s’atténuer au cours 
de l’anesthésie, il va croissant et persiste même alors ue le ma- 
lade est réveillé. | 

3° Cette exagération de la trépidation nie est on bte 
ment indépendante de l’état du tonus musculaire. Elle paraît 
avoir son maximum pendant la résolution complète. 

4° Le centre du clonus est vraisemblablement intermédiaire 
entre les centres des réflexes tendineux et les centres des réflexes 
organiques de la circulation et de la respiration, d'où l'impor- 
tance qu'il y a à surveiller la HApiqnton CDI au cours des 
anesthésies. 

Nous ajouterons comme conséquences. à tirer de ho 
HA récentes que : 

° Les mouvements épileptoïdes “Ont nn provoqués. [ls 
a l'être par le plus léger attouchement. Un drap, une cou- 
verture, un rien effleurant le pied du patient déclenchent le phé- 
nomène. 

2° Le pied semble être le véritable point d'élection de ces ma- 
nifestations, car, s’il nous fut donné de les voir se propager inci- 
demment ir membre inférieur à l'abdomen, il ne nous fut ja- 
mais loisible de les faire naître en cet endroit. 

3° La trépidation, une fois déclenchée, augmente d'intensité 
pendant plus ou moins longtemps, pour suivre ensuite une 
marche contraire. Le fait de la voir diminuer sensiblement pen- 
dant la narcose indique un état déjà grave d'intoxication. D'après 


(x) Rietz. Tremblement pendant l'anesthésie générale et moyen de l'empê- 
Cher. C. R. de la Soc. de biol., t LAXXY, p. ar 

(2) Lannois et Clément. Revue neurologique, 30 mai 1904. Lyon Médical, 
28 mai 1908. à 


(53) SÉANCE DU 20 MARS 693 


deux exemples nettement constatés, nous croyons pouvoir dire 
que sa cessation précède de très peu l'arrêt respiratoire. 

Dans un travail prochain, nous montrerons que des lésions du 
système nerveux supérieur peuvent exercer une influence mar- 
quée sur ces mouvements épileptoïdes. 


SUR LA TOXICITÉ DE L ÉMANATION DU THORIUM, 
EN INHALATION PROLONGÉE, 


par CLuzEr et CHEVALLIER. 


Dans une note précédente (1), nous avons décrit le disposilif 
employé pour faire vivre des animaux dans une atmosphère riche 
en émanation du thorium et nous avons indiqué les perturbations 
profondes que l'inhalation, ainsi réalisée, produit sur les élé- 
ments figurés du sang. 

Quatre Cobayes ont été soumis à l’inhalation continue et pro- 
longée de l’émanation ; tous ont succombé au huitième jour de 
l'expérience, tandis qu’un Cobaye témoin, placé dans les mêmes 
conditions mais respirant un air non chargé d'émanation, ne pré- 

sentait aucun trouble au neuvième jour, ainsi que par la suite, 
après sa sortie de la cloche. 

Sous l’action de l’'émanation, l'appétit était conservé ou même 
exagéré jusqu'au dernier jour ; les pertes de poids étaient faibles : 
20 à 30 gr. pour des Cobayes pesant de 340 à 4oo gr. La produc- 
tion d'acide carbonique a été évaluée en plaçant sur le trajet du 
courant d'air, après la cloche:contenant l'animal, des tubes de 
Nicloux contenant une solution de potasse à 30 p. ro00. Chez un 

‘sujet, par exemple, le CO* produit variait de 1,48 gr. à 1,58 er. 
par kgr. et par heure, en l'absence de toute émanation ; le même 
individu, à la période de leucopénie faisant suite aux inhalations, 
ne présentait, les deux derniers jours précédant sa mort, que 

1,18 gr. de CO”, soit un tiers en moins. 

La vivacité des animaux persistait comme l'appétit jusqu'aux 
dernières heures. La mort survenait, pour ainsi dire. brusque- 
ment, après une courte période de dyspnée et au huitième jour 
d'inhalation continue. L'autopsie montrait une congestion in- 
tense du foie, de la moelle osseuse et du poumon, avec quelques 
infarctus disséminés dans la masse pulmonaire. [Il est à remar- 
quer que la durée mortelle d'inhalation était sensiblement Ja 
n#me lorsque la quantité d’émanation, produite dans le flacon 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 20 février 1922. 


#4] 


Brorocie. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXNXVI. h 


694 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON RULES 


placé avant l’arrivée de l’air dans la cloche, variait entre certaines, 
limites. Ainsi, le poids de la préparation radio-active employée 
a varié de 200 à 350 gr., sans hâter ou retarder nettement le mo- 
ment de la mort. Le débit du courant d'air était, comme dans nos. 
précédentes expériences, de 35 à 4o litres environ par heure, 
débit qui nous a paru le plus convenable, soit pour la ventilation 
de la cloche, soit pour l'entraînement de l’émanation. 

La quantité de 200 gr. de préparation est donc suffisante pour. 
charger l'air inspiré d'une dose d'émanation qui devient mor- 
telle au huitième jour de l'expérience. La quantité d’émanation 
produite peut être calculée facilement, puisque, comme nous 
l’avons déjà indiqué, 1 gr. de préparation donne constamment 
une quantité d’'émanation dont le pouvoir ionisant correspond à 

236 milligramme-minute de bromure de radium ou 90,72 milli- 
microcuries. On obtient pour huit jours une production et une 
destruction d’émanation de thorium correspondant à 208 millicu- 
ries d'émanation de radium. Ce qui, pendant huit jours, donne- 
rait 5oo millimicrocuries environ par litre d’air circulant si toute 
l’émanation produite était entraînée par le courant d'air qui tra- 
verse la cloche contenant l’animal. Il est d’ailleurs impossible de 
connaître la dose toxique qui a été inhalée par les sujets en expé- 
rience, les mesures d’ionisation à l’entrée du courant d’air dans 
la cloche et à la sortie ne peuvent donner, à cet égard, aucune 
indication précise. 


(Laboratoire de physique biologique, radiologie et physiothérapie 
de V Université de Lyon). 


(17) 695 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 


SÉANCE DU 21 MARS 1922 


SOMMAIRE 
Corsyx (F.): Lobe surnuméraire a NElatane teen To ax ARR S 20 
du foie, implanté sur la face in- GABRIEL (C.) : La ponte de No- 
férieure de la vésicule biliaire.. 17 | tommata werneckii dans Îles 
Corte (J.) : Une anomalie tem- | galles de Vaucheria aversa...... 18 


poraire dans la phyllotaxie du 


Présidence de M. Alezaïis. 


LOBE SURNUMÉRAIRE DU FOIE, 


(1 


IMPLANTÉ SUR LA FACE INFÉRIEURE DE LA VÉSICULE BILIAIRE, 
. par FRÉDÉRIC Consy. 


Il s'agissait d’un petit amas de tissu hépatique rappelant assez, 
dans sa forme, l'aspect d'une rate minuscule de 17 mm. de long 
sur 10 mm. de large et 4 mm. d'épaisseur. Le petit lobe est sus- 
pendu par un étroit méso à la face inférieure de la vésicule bi- 
liaire. Traversant ce méso dans toute sa longueur, une branche 
de l'artère cystique et un lymphatique et, dans sa partie moyenne, 
deux canaux superposés, un veineux, un biliaire de 1 mm. de 
diamètre. On peut suivre ces deux canaux sur la paroi vésiculaire, 
se dirigeant sur une languette de tissu hépatique se détachant 
du lobe carré et s’insérant, elle aussi, sur la vésicule. 

Comment expliquer cette anomalie ? Persistance de tissu hépa- 
tique dans une région où, normalement, on trouve des vasa aber- 
rantia ? Cette explication, suggérée par Kuss à la Société Anato- 
mique en 1899, ne nous parait pas résoudre toute la question, 
d'autant que les auteurs n’ont jamais signalé de vasa aberrantia 

. à la surface de la vésicule. | 
| Nous croyons plutôt à une vraie malformation, analogue à cel- 


696 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (18) 


les décrites par Jacquemet dans sa thèse de Lyon 1896 : Ectopie 
supérieure de la vésicule biliaire. Dans notre cas, peut-être fa 
vésicule était-elle primitivement entourée de tissu hépatique, mais 
par suite de phénomènes probablement vasculaires, la plus gran- 
de partie de ce tissu hépatique s’est atrophiée. Seuls ont persisté : 
lobe surnuméraire, languette hépatique et le canal reliant ces 
deux formations. Et cette anomalie par excès ne serait, alors, 
qu'une anomalie par arrêt de développement. 
Par ailleurs le foie était normalement lobé. 


LA PONTE DE Notommata wernecliit DANS LES GALLES 
DE Vaucheria aversa, 


par C. GABRIEL. 


Nous avons observé deux sortes de galles produites par Notom- 
mata werneckii-Ehrhb. sur V. aversa Walz. Les unes, de forme 
irrégulièrement allongée, longues de. 700 à 900 x sur 225 a, qui 
se produisent sur des hyphes vigoureuses, en pleine période de 
végétation, et que nous attribuons à l’hypertrophie de rameaux 
végétatifs sous l’action du parasite (sécrétion salivaire) et aux 
troubles dus au brassage du protoplasma et des noyaux par les 
cils du Rotifère, dans les points où s’édifient les jeunes rameaux. 
Les autres, courtes, 200 à 300 u sur 390, arrondies et terminées 
par un large diverticule souvent hyalin, sorte de bec élargi, qui 
se produisent sur les hyphes âgées, en pleine période de fructi- 
fication, et que nous attribuons à l’hypertrophie des organes en 
voie de développement par la même influence parasitaire. à 

Or, depuis octobre 1921 jusqu’en février suivant, nous n'avons 
vu pondre que des œufs à membrane lisse et mince, à contenu 
transparent, et évoluant en deux journées après lesquelles se 
montre un embryon mobile à point oculaire médian. Ce n’est 
qu'alors que 25 à 30 de ces œufs ont été pondus et tandis que le 
kyste perd sa chlorophylle que nous avons pu observer parmi ces 
œufs, dits d'été, trois ou quatre œufs échinés. Ces œufs échinés (x) 
sont, au contraire, régulièrement pondus dans les galles courtes, 
lorsque celles-ci se forment, en petit nombre d’ailleurs, sur les 
hyphes robustes. Ils présentent une membrane épaisse, pourvue 
de piquants parcourus par un canalicule et de quelques piquants 
plus grèles : les échinules de Debray. Autour de cette première 
membrane se trouve une coque épaisse, entourée par une mem- 
brane externe mince. 


G) Debray. Bull. Sc. Fr. Belq., (4° sér.), 1, 1890, p. 255. 


(19) SÉANCE DU 21 MARS 697 


Debray considère cette dernière comme objectivement inexis- 
tante et l’attribue aux jeux de la lumière sur une surface limite 
entre l'enveloppe gélatineuse de l’œuf et le protoplasme voisin de 
l'hôte. Or, nous avons pu voir : 1° des Bactéries mobiles qui, sur 
la plupart de ces œufs, se meuvent entre les deux mémbranes et 
sont toujours arrêtées par la membrane externe. 2° Le bleu d'ani- 
line, fortement fixé par celle-ci, la colore fortement. 3° Lorsque 
l'infection microbienne détruit la coque gélatineuse, on voit cette 


membrane externe se déchirer et se réfléchir au dehors. Cette 


_ 


membrane externe existe donc bien et ce n’est qu'après sa fonte 
d'origine bactérienne que les œufs se montrent avec leur seule 
paroi interne pourvue de piquants. 

Ces œufs, pourvus d’un protoplasme granuleux et opaque, sont 
demeurés au repos durant une et jusqu’à deux semaines, puis 
sont apparus les embryons femelles, qui, bientôt éclos, vont infec- 
ter les Vauchéries, sortant facilement du kyste devenu diffluent 
sous l’action des Bactéries. Enfin, alors que les hyphes seules se 
couvrent de fructifications, nous ne trouvons plus que des galles 
courtes, dans lesquelles une ponte de huit à dix œufs s’effectue. 
OEufs analogues aux seconds ; mais plus opaques et roux, munis 
d'un plus grand nombre d’échinules : œufs échinulés de Debray. 
Ces œufs, dont les premiers se sont montrés au 0 janvier, n’ont 
montré leurs embryons que vers le 10 mars ; nous n'avons pu 
assister à l’éclosion, un accident de laboratoire ayant perdu tout 
notre matériel. Peut-être cette éclosion nous aurait-elle enfin 
fourni les mâles, non encore observés chez N. werneckii, à notre 
connaissance. 

Nous nous croyons autorisé à conclure provisoirement (un 
grand nombre d'observations précises pouvant seul étayer des con- 
de fermes) : 

° Que N. werneckii provoque la formation de deux sortes de 
De chez V. aversa : des galles rameaux, sur les jeunes plantes 
très actives; des galles oogones chez les vieilles hyphes fructifiées. 

2° Lorsqu'elle est renfermée dans une galle spacieuse et saine, 
la femelle pond des œufs susceptibles d’éclosion très rapide, œufs 
jouant biologiquement le rôle des spores sporangioles ou des co- 
nidispores chez les Cryptogames, rôle de propagation de l'espèce 
dans l’espace. 

3° Lorsqu'elle est placée dans une galle épuisée et qu'elle est 
à bout de ponte, ou qu'elle se trouve dans une galle exiguë, la 
femelle pond des œufs susceptibles de résister durant quelques 
jours à l'infection bactérienne et de ne se développer qu'alors. 
Ces œufs ayant traversé le laps de temps nécessaire à la Vauchérie 
pour édifier de nouvelles hyphes. 

4° Enfin, lorsque la femelle a évolué sur une Vauchérie peu 


698 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 


saine, ne possédant que des hyphes courtes fructifiant abondam- 
ment, ce qui est un signe de dégénérescence sénile chez cette 
Algue, le parasite pond des œufs susceptibles de résister assez 
longtemps et de n'évoluer que plus de deux mois après leur 
ponte. - 

1 semble y avoir là une adaptation aux conditions écologiques, 
gouvernée par les conditions physicochimiques de l’Algue, con- 
ditions qui régissent sa végétation et sa fructification et. qui, 
parallèlement, provoquent la ponte d'œufs rapides (dits d'été), 
d'œufs semi-durables et d'œufs durables chez les femelles para- 
sites, selon que celles-ci sont plus ou moins abondamment nour- 
ries. 

(Laboratoire d'histoire naturelle de l'Ecole de plein exercice . 

de médecine et de pharmacie). 


UNE ANOMALIE TEMPORAIRE DANS LA PHYLLOTAXIE DU PLATANE, 


par J. CoTrTe. 


Une habitation que je connais, à Merseie, Dose e un petit 
jardin sur le devant, et par derrière une petite cour. Deux Pla- 
tanes sont dans le jardin, un dans la cour. Îls sont peu âgés ; leur 
diamètre moyen est de 23 centimètres. En 1920, les trois arbres 
ont présenté une même modification dans leur phyllotaxie : les 
feuilles de beaucoup de leurs rameaux étaient alternativement . 
opposées et alternes. Gette disposition n'avait pas commencé dès : 
le départ de la végétation. À la base des branches, les premières 
feuilles formées étaient placées conformément à la phyllotaxie 
normale de l'espèce, puis l’anomalie s’établissait, et elle disparais- 
sait enfin à la partie supérieure des rameaux, où la disposition 
redevenait régulière. Les feuilles étaient donc ainsi insérées 1 

LT, 1, 2,7, 2...7, 2, 1, 1,... Ï Ÿ à eu, de la sorte, une période de 
l'année pendant laquelle la phyllotaxie a été d’un type aberrant, 
et cela s’est reproduit, je le répète, sur les trois arbres simultané- 
ment, alors qu'ils sont séparés prose maison d'habitation. Au- 
cune affection parasitaire visible n'était à signaler. Sur le Platane 
de la cour se trouvaient eependant des Ceroplastes sinensis Del 
Guercio. 

Je ne puis pas affirmer, naturellement, que cette de se 
produisait pour la première fois (1). Il me semble cependant 


(1) D'excellents botanistes, fort versés dans les questions d’arboriculture, 
m'ont déclaré n’avoir pas observé de, cas analogue. | 


+ s'PSlSCEEPR 


(24) | SÉANCE pU 21 mars 699 


qu'elle ne m'aurait pas échappé, car j'ai eu à manier à maintes re- 
prises des branches de ces arbres, après leur taille. Mais j'ai exa- 
miné avec grand soin les rameaux qui ont été enlevés l’automne 
dernier : sur aucun d'eux je n'ai vu de feuilles opposées. Les 
Platanes en observation ne sont done pas des sujets exception- 
nels : ce sont les conditions dans lesquelles ils se sont trouvés en 
1920 qui ont été exceptionnelles, 


Le printemps de 1920 avait été assez pluvieux. Mais ce n est 
pas la forte humidité du sol qui a motivé, à elle seule, la place 
en opposition qu'ont prise rythmiquement, à ce moment, les 


feuilles des arbres en question. S'il en était ainsi, les sujets qui 


poussent au bord des rivières, le pied dans l’eau, devraient porter 
régulièrement des feuilles opposées. Et puis, l’un au moins des 
Platanes observés envoie ses racines dans une fosse, dite éponge, 
où vont des eaux d'écoulement dont il bénéficie toutes les an- 
nées. Il faut donc chercher une autre explication, rapporter le 
fait à autre chose qu'à la proportion d’eau contenue dans le sol. 


Aucune des causes extérieures que je connais ne peut être rai- 


sonnablement invoquée. 


x 


Est-il possible de faire remarquer à ce sujet combien, depuis 
les temps les plus reculés, l'humanité se sent enveloppée d’in-. 
fluences occultes d’origine lointaine, croit à l'intervention du 
monde sidéral dans sa biologie et sa pathologie, en dehors de 
l'alternance des saisons ? Cette notion nous ramène aux vieux 


prédécesseurs d’'Hippocrate, à qui elle était déjà familière ; elle 


a résisté depuis à l'examen minutieux des faits et elle est consi- 
dérée par nombre de médecins actuels comme expliquant ces per- 
turbations dans les propriétés morbifiques des microbes, d’où 
découle ce que l’on appelle le génie épidémique. 

 Maignon (r) a indiqué le rôle que paraissent jouer sur le méta- 
bolisme des animaux des causes inconnues, qu'il suppose être 
d’origine cosmique, et rappelle à ce sujet l'existence d'années à 


fruits. J'ai proposé (2) de rapprocher de ses observations les étran- 


ges pullulations d’Insectes qui se produisent, certaines années, 


et pour lesquelles il n’a pas été possible, jusqu'ici, de fournir des 


raisons plausibles.. On pourrait y joindre les migrations d'espèces 
animales, les extraordinaires groupements d'individus que font 


des Insectes, notamment des Coccinelles, etc. Et précisément en 


ce qui concerne les Insectes, ces mêmes influences cosmiques 
avaient été déjà entrevues par des observateurs (3), qui se de- 
mandaient quelle relation pourrait bien exister entre le retour 


(1) Maïgnon. C. R. de la Soc. de biol., t. 83, p. 272, 1920. 
(2) TJ. Cotte. Bull. soc. pathol. végét., t. VII, p. 761, 1920. 
-(8): A: Giard. Bull. Soc. entom. Fr., p. 203, 1904. 


700 : / RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE : 


des taches solaires et la multiplication, en quelque sorte cyclique, 
de certaines espèces entomologiques. 

Il n’est peut-être pas inutile de faire remarquer, à ce sujet, que 
l'année 1920, où s’est produite l’anomalie que je cite ici, a coïncidé 
avec une perturbation dans le régime normal des tachessolaires. Je 
ne voudrais pas que le retour de ces mots sous ma plume part 
constituer une sorte d'explication des faits. La note actuelle veut 
n'être qu'un simple rappel des mystères dont nous sommes en- 
tourés et des lois inconnues que nous subissons. 


Se 


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Imp. A. DAVY et FILS Aïpé, £9, r. Madame, Paris. Le Gérant : A. DAVY. 


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Essentiellement différent 
des solvants chimiques de l'acide urique 


aui sont des substances étrangères à l’économie, 


1 | (ACIDE THYMNIQUE) 

restitue à Porasnieme soumis l'eliminateur naturel 
(acide thyminique) élaboré normalement par l’organisme sain; ee 
[assure % maximum d'activité thérapeutique, © 


sans jamais produire la moindre action nuisible, 


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FAIBLE TOXICITÉ, 2 fois moindre que Hg l Valeur analeptique. 
INDOLENCE DE L'INJECTION, signalée par tous les auteurs. 
DOUBLE ACTION STÉRILISANTE SPEÉCIFIQUE : 
4e L'ÉNÉSOL agit comme hydrargyrique. jo 
2% L'ÉNÉSOL est, vis-à-vis du spirochète, un agent arsenical majeur. Introduit 
dans l'organisme par voie intramusculaire ou intraveineuse, il assure rapidement 


une stérilisation durable, pratiquement vérifiée par l'atténuation puis la 
disparition. de la réaction de Wassermann. 


PHARMACOLOGIE et DOSES : 


Ampoules de 2 cc. et de 5 cc. d’une solution dosée à3 cgr. par cc. | 
Dose MOYENNE : 2 cc. correspondant à 6 cgr. d'ÉNÉSOL par jour. 


DOsEs MASSIVES ou de SATURATION : Injections intramusculaires de 4 à 
6 cc. (soit 12 à 18 cgr. d'ÉNÉSQL), tous les 2 ou 3 jours. — 
Injections intraveineuses de 2 à 10 cc. (soit 6 à 30 cgr. d'ÉNESOL), 
selon le sujet, l’urgence et la gravité, tous les 2 ou 3 jours. 


LABORATOIRES CLIN, 20, Rue des Fossés-Saint-Jacques, PARIS. 


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Paris. — Typ. À. Davy, 52, rue Madame — Téléphone Saxe-01-19. 


Tou£ LXXXVI. 1922 N° 43 


COMPTES RENDUS 


des Séances 


DE LA 


Société de Biologie 
et de ses filiales : 


les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 
danoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PARIS 
MASSON ET Ci, ÉDITEURS 
LIBRAIRES DE L' ACADÉMIE DE MÉDECINE 


120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) 


Les comptes rendus paraissent chaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. 


PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : 


France : 50 fr. ja Etranger : 60 fr. 
Prix pu NUMÉRO : 3 FRANCS 


Les abonnements sont reçus par MM. MASSON et Cie Éditeurs, 
120, Boulevard Saint-Germain, Paris 


VACANCES DE PAQUES 4 
La Société vaquera les samedis 15 et 22 avril 1922: elle reprendra 
le cours régulier de ses séances, Le samedi 29 avril. 


SÉANCE DU 8 AVRIL 1922 Re 
Au cours de la séance, constitution d’une Commission pour le 
Titulariat. 


| - Toutes les notes doivent être remises 


ment 


sous forme de dactylographies, ne 
varietur, sans lectures douteuses ; 
elles ne doivent pas dépasser l’étendue 
réglementaire. 


Ces conditions sont formelles. 


TARIF DES TIRÉS A PART 


Le prix des tirés à part est abaissé à : 
13 francs pour 50 tirés à part (2 pages). 


15 — — 100 — (2 pages. 
18 — — 50 — (4 pages). 
21 — — 100 — (4 pages). 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogra-« 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 4 
Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de leurs. 
notes, le jeudi à 10 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 52, rue. 
Madame, Paris 6°. 1 


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Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité, é 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 


a ———_—_  —_ ————"] a mcm 


' 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 


AcHARD (Ch.), BIxer (L.) et 
Cournanp (A.) : Les variations 
du sucre sanguin à la suite de 
l’injection intra-veineuse de no- 
varsenobenzol:.. +1: use 

Boquer (A.) et Nècre (L.): 
Sur les propriétés antigènes des 
extraits alcoolo-méthyliques de 
Bacilles de Koch et des lécithines. 

- Camus (J.), Roussx (G.) et l'E 
GRAND (A.): Un cas de diabète 
insipide par lésion de l’infundi- 
BOITE SAR SRE 

GrasA (J.) : La levure vivante 
et la levure toluénisée se com- 
portent de la même façon envers 


la concentration du milieu sucré. : 


Giasa (J.) : Sur la levure dé- 
pouillés de membrane......... 

GiasA (J.) et MaAzEs (B.) : Sur 
la consommation d’oxygène et le 
pouvoir fermentatif de la levure 
toluénisée et fluorée........... 

LAcAssASNE (A.) et LAVEDAN 
(J.) : Numération des éléments 
du sang dans le syndrome pur- 
purique rôntgenien du Lapin 
LOMME AUTRE Re Re LIRE Sos Ne 

Laricque (L.) : L’hypertonie 
minérale dans les Algues mari- 
HS SR dant iuete Gone due be Do 

Lau:1EerR (H.) : La théorie de 
l’excitation et l'efficacité des on- 
EVER ÉPHElONS Eee eat 

Lorper (M.) et Baumann (J.) : 
La dissociation de la sécrétion 
acido-peptique dans certaines 
affections gastriques........... 


714 


719 


709 


708 


703 


713 


726 


722 


730 


|" AVRIL 1922 


SOMMAIRE 


Lorper (M.), BAuman (J.) et 
Desray (M.) : Les variations de 
la pepsinémie dans les affections 
desl'éstomac- isa Ne 791 
Mooc (R.) : Le dosage de 
l’ammoniac par la méthode de 
SCHIES NOEL NS Aie 709 
NAvARRO-MARTIN (A) et Sre- 


FANOPOULO (G.-J.) : Action de 


l'aminophénolarsinate de soude 

(189) sur les trypanosomiases 

expérimentales du Cobaye.. .. 702 
Ramon (G.) : Sur une technique 

de titrage in vitro du sérum an- 

tidiphténique CPE eee 7II 


Réunion de la Société belge 
de biologie. 


APPELMANS (R.) et WASEMaANs 
(J.) : Bactériophages de diverses 
DÉOMEDATICES EL SEE NOR LE 738 
Bruyno:xe (R.) et Maisen (J.) : 
Réponse à la note de MM. Gratia 
et Jaumain relative aux réactions 
produites par l’injection de Bac- . 
lériophanes Per AC 739 
DE Necker (J. ) : De l'influence 
de la chaleur sur le principe 
bactériophage....:.......%... 736 
Heymans (C.) : Action hyper- 
thermisante, salivaire et cardia- 
querde lasthionine ee tentnnes 742 
Rosxam (J.) : Le rôle du plasma 
dans l’agglutination des SR 
lins\(plaqueites) 7200 26h00 733 
Wopon (R.): Note sur PE va- 
leurs de l’azotc résiduel du sang. 740. 


BioLociEe. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. A9 


702 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Présidence de M. Gh. Richet. 


ACTION DE L'AMINOPHÉNOLARSINATE DE SOUDE (189). 
SUR LES TRYPANOSOMIASES EXPÉRIMENTALES DU COBAYE, 


par À. Navarro-Marrin et G.-J: STEFANOPOULO. 


Î \ 


L'un de nous a démontré antérieurement les bons résultats thé- 


_rapeutiques obtenus avec le 189 sur les infections expérimentales M 


de la Souris dues aux Tryp. brucei et rhodesiense (x). Nous avons 
continué ces essais et nous nous sommes efforcés de déter- 
miner le pouvoir curatif de ces produits, non plus sur les 
trypanosomiases des Souris, mais sur le nagana expérimental du 
: Cobaye et sur l'infection produite chez le même animal par le 
Tryp. gambiense. At ANT 

1°. Nagana expérimental du Cobaye. Virus provenant du labo- 
ratoire du P° Mesnil, tuant le Cobaye en 20-30 jours. Fi 

L’injection du médicament a été faite 8-ro jours après l’inocu- 
lation, quand les parasites commencent à être abondants dans 
la circulation. Les Cobayes ont été traités par des doses croissantes 
de 189, allant de 0,03 à 0,30 gr. par kgr. d'animal. On observe 
déjà quelques guérisons avec 0,05 gr. mais tous les Cobayes trai- 
lés avec des doses de o,10 gr. et au-dessus par kgn. ont guéri. 
La dose maxima tolérée du 189 étant de 0,3 gr. par kgr. de 
Cobaye, lé coefficient thérapeutique C/F (G=dose curative et 
: T—dose tolérée) est de 1/3 dans les cas les moins favorables et 
de 1/6 dans les cas les plus favorables. : 

Sept Cobayes ayant eu des rechutes après l’administration de 
doses insuffisantes de 189, nous avons réussi à en guérir 4, parmi 
lesquels un avec une deuxième injection seulement de 0,05 gr. 
et les autres avec un troisième ou une quatrième injection. Il 
est nécessaire d'augmenter la quantité du médicament à chaque 
nouvelle administration, le Tryp. brucei acquérant une certaine 
résistance à l’arsenic. ï É | Re 

2°. Traitement du Cobaye infecté par le Tryp. gambiense. Virus 
provenant du laboratoire du D’ Pettit et isolé d'un malade de 
l'Hôpital Pasteur en janvier 1920. Cette souche tue le Cobaye 
en 30-4o jours. L’injection du médicament a été faite 12-15 jours 
après l’inoculation, quand les parasites étaient abondants dans la 


fl 


circulation. Sur 3 Cobayes traités par 0,05 gr. par kgr., 2 onteu une 


(x) À. Navarro. C.:R. de la Soc. de biol., 1. LXXX, p. 976, rg21. Ann. Institut 
Pasteur, t. XXXVI, p. 38, 1022. NL 


SÉANCE DU 1°? AVRIL 703 


rechute, un est mort sans Trypanosomes 55 jours après l’admi- 
nistration du produit. Sur 2 Cobayes traités avec 0,06 gr., un 
a été guéri, l’autre est mort sans Trypanosomes 57 jours après 
l'injection. 4 Cobayes ayant reçu 0,07 gr., 3 ont guéri, un est 
mort sans parasites 48 jours après l'injection. À partir de cette 
dose, tous les Cobayes traités ont guéri. Le rapport C/T est donc 
1/4-1/5. Les rechutes sont facilement influencées par une deuxiè- 
me injection du produit ; à condition toutefois d'employer des 
doses suffisantes, la guérison définitive est la règle. 

En résumé, ces résultats montrent que l’aminophénolarsinate 
de soude (189) est un puissant agent trypanocide, dont le coeffi- 
cient thérapeutique chez la Souris et le Cobaye, tout au moins, 
est plus favorable que celui des autres dérivés arsenicaux em- 
ployés jusqu'ici. L'action efficace et définitive sur les Cobayes est 
d'autant plus remarquable que l’on connaît la grande difficulté 
éprouvée jusqu'ici pour guérir les trypanosomiases expérimen- 
tales de ces animaux par les agents chimiques. Les injections 
_sous-cutanées des solutions de ce produit sont po mnt bien 
_ tolérées. 


Do de M. Fourneau et de M. Pettit à l’Institut Pasteur). 


SUR LA CONSOMMATION D'OXYGÈNE ET LE POUVOIR FERMENTATIF 
DE LA LEVURE TOLUÉNISÉE ET FLUORÉE, | 
À Ho ; 
par J. Grasa et B. Mars. 

_ La levure traitée par le toluène possède le pouvoir de consom- 
mer de l'oxygène. Cette consommation est très considérable par 
| rapport à à celle de la levure normale ; elle est, de beaucoup, supé- 

_rieure à celle de la levure traitée par l’acétone : tandis que cette, 
dernière, d’après Meyerhof (1), n’accuse qu’un pouvoir respirà-, 
toire minime ne dépassant pas 2-2,5 p. 100 de celui de la levure, 
normale, la levure toluénisée accuse une consommation d’oxy- 
_ gène qui se ee par son intensité, de celle a a reve 
+: vivante. RE 
D tPour.\la déni tbation de la coûsommation d'oxygène fe la 
… levure, nous nous sommes servi d’un petit appareil respiratoire 
construit sur le principe de l'appareil de Regnault et Reiset et 
destiné à l'étude des échanges gazeux de petits animaux. Pour 
l étude de la levure, le récipient destiné à contenir l'animal était 


RE es Otto Meyerhof. Uber scheinbare nt Pjlüger’s Archiv., 149, 250, 
NAOTS. 


\ 


704 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


remplacé par un tube à barbottement contenant la suspension 


de levure. La consommation d'oxygène se traduit par la dimi- 


nution de la hauteur de la colonne d’un manomètre à eau. 

Voici d’abord un exemple comparatif du pouvoir respiratoire 
et du pouvoir fermentatif de la levure normale et de la levure 
toluénisée. 2 gr. de levure en pâte, imbibée de r c.c. de toluène 
puis délayée dans 20 c.c. d’eau de source, consomme, à la tem- 
pérature de 18°, dans l’espace de 45 min., une quantité d'oxygène 
à laquelle correspond un abaissement de 7,5 cm. de la colonne 
manométrique. Dans les mêmes conditions, la même levure 


vivante produit un abaissement de 16 cm. Le pouvoir fermentatif 


de cette levure à l’égard du saccharose, mesuré par l'acide carbo- 
nique produit (1), était, pour 45 min., à la température de 18°, 
de 17 pour la levure toluénisée, de 126 pour la levure vivante. 
Dans l'expérience qui suit, on a étudié pendant 2 heures la 
consommation d'oxygène de 1,5 gr. de levure toluénisée et de 
levure normale, à la température de 16°. Le toluène a été ajouté 
à la dose de 5 p. roo lorsque la levure était délayée dans de l’eau. 


Dépressions manométriques par périodes 
de 30 minutes 


Levure Me Levure toluénisée | 
D denMhEUTEN MEN RP ECO 0,5 
RÉASA ON fe er ete Sat der à ï 3 5,5 
root ro 5,5 
l° EU ne RS M Me 3,5 3,0 


Ainsi qu'on le voit, le pouvoir respiratoire n’atteint pas d'em- 


blée son maximum pour la levure toluénisée. Notons que, pen-. 
dant la seconde et la troisième demi-heure, la levure toluénisée a 


dépensé plus d'oxygène que la levure normale. 

La levure accuse une notable consommation d'oxygène égale- 
ment en milieu fluoré. Tandis que la levure en suspension dans 
une solution de fluorure de sodium à 0,2 p. 100 consomme de 
l'oxygène et possède un certain pouvoir fermentatif, le fluorure 
à 1 p. 100 entrave complètement la fermentation alcoolique, mais 
_ Jaisse subsister une consommation d'oxygène du même ordre de 
grandeur que celle de la levure vivante : 3 gr. de levure sont 
délayés, d’une part, dans 20 c.c. d'eau de source et dans 20 c.c. 
de fluorure de sodium à 1 p. 100 d'autre part. La consommation 
d'oxygène est mesurée pour des périodes de 15 minutes. 


Levure normale Levure fluorée 
NAT INANNeUreMS SC RES TRECR 9,2 65 
1 AR ANA AN AE NEA AU Re 9,0 . 8,0 1 
3° — en ee are RO EAN SON A: 7,0 


© (x) 3. Giaja. La zymase ct la fermentation alcoolique. Journ. de physiol., 18, 
1094, 1920. 


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SÉANCE DU 1° AVRIL ve 705 
RS PR On A EE OP E 


Tandis que la levure normale de cette expérience produit une 


: fermentation intense dès qu’on la met au contact du saccharose, 


la levure fluorée ne possède aucun pouvoir fermentatif alcoolique, 
quoique son invertine n'ait pas perdu son activité. La consomma- 
tion d'oxygène de la levure toluénisée et de la levure fluorée dure 
plusieurs heures tout en diminuant d'intensité. 

La consommation d'oxygène de la levure en présence de to- 
luène ou de fluorure est accompagnée de production d'acide car- 
bonique. Cette production dépasse quelque peu le volume de 


l'oxygène dépensé, dans le cas de la levure toluénisée. Nous ne 


saurions dire si une part de l’acide carbonique ne provient pas 
de l’autofermentation, mais serait la conséquence de la consom- 
mation d'oxygène. Dans le cas de la levure fluorée, il y a égale- 
ment production d’acide carbonique, mais celle-ci est inférieure 


_à la consommation d'oxygène. Le pouvoir fermentatif de cette 


levure en présence de sucre étant nul, il se pourrait que l'acide 
carbonique ne provienne pas de l’auto-fermentation, mais du phé- 
nomène respiratoire. 

La levure toluénisée ou fluorée perd, à la température d’ébul- 
lition, le pouvoir de consommer de l’oxygène. Notons enfin que 
l'hydroquinone, substance très active dans les phénomènes d’anti- 
oxydation récemment mis en lumière par Moureu, n’entrave pas, 
à la dose de 0,2 p. 100, la consommation d'oxygène par la levure 
toluénisée. | 

En résumé, la levure traitée par le toluène ou par le fluorure 
de sodium accuse une dépense d'oxygène dont l'intensité est du 
mème ordre de grandeur que celle de la levure vivante. Ce pou- 
voir de la levure toluénisée ou fluorée est aboli à la température 
d'ébullition. En même temps qu’elle consomme de l'oxygène, la 


levure toluénisée ou fluorée produit de l'acide carbonique ; nous 


ne savons pas si cet acide carbonique a été fixé, s’il provient de 
Vauto-fermentation ou s'il y a une relation entre cette production 
et la consommation d'oxygène. 


(Laboratoire de physiologie de l'Université de Belgrade). 


LA LEVURE VIVANTE ET LA LEVURE TOLUÉNISÉE 
SE COMPORTENT DE LA MÊME FAÇON ENVERS LA CONCENTRATION 
DU MILIEU SUCRÉ, 


par J. Grasa. 


L'influence de la concentration du sucre sur la marche de la 


fermentation alcoolique par la levure toluénisée présente un inté- 


rêt particulier, car elle peut contribuer à nous renseigner sur la 


706 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


nature de l'agent actif de la levure ie par Le toluène. Tandis 
‘que la levure vivante consomme la même quantité de sucre, indé- 
pendamment de la concentration de celui-ci, on sait que l'inten- 
sité des réactions fermentaires est en rapport avec la concentra- 
tion du corps sur lequel se porte l’action du ferment. Mesurant 
en calories l’activité fermentative de la levure vivante et de la 
levure toluénisée, Rubner (1) a trouvé que la production de 
chaleur par la première est indépendante de la concentration de 
la solution sucrée. Par contre, la levure traitée par le toluène pro- Le 
duit plus de chaleur quand on augmente la concentration de la 

solution sucrée. La levure vivante se comporte comme tout orga- 

nisme qui règle ses dépenses selon ses besoins, tandis que la 

levure toluénisée est, comme les ferments, sous l'influence directe 

de la composition du milieu. 

La fermentation du sucre étant, d’après Rubner, pratiquement 
 l’unique source d'énergie que met en jeu la levure, on devait 
s'attendre à trouver la même différence que plus haut entre l’acti- 
vité de la levure vivante et celle de la levure toluénisée, lorsque 
l’activité fermentative n’est plus mesurée par la chaleur produite 
mais par l’acide carbonique dégagé. Or, ainsi qu'on le verra des 
quelques expériences rapportées plus bas, la concentration du 
sucre à aussi peu d'influence sur l'intensité de la fermentation 
de la levure toluénisée que sur celle de la levure normale, lorsque 
cette intensité est déterminée par l’acide carbonique produit. 

On imbibe 15 gr. de levure en pâte par 2,5 c.c. de toluène, puis 
on la délaye dans 50 c.c. d’eau. À 25 c.c. de cette suspension, op 
ajoute le même volume d’une solution de saccharose à 10 p. 100; 
aux autres 25 c.c. de levure on ajoute le même volume de sac- 
charose à 20 p. 100. Par conséquent, la levure se trouve, d’une 
part, en présence de sucre à 5 p. 100, et, d'autre part, en présence 
d'une double concentration. Le pouvoir fermentatif était déter- 
miné par la pression exercée sur un manomètre à eau par l’acide 
carbonique dégagé, en employant le dispositif que j'ai décrit 
es L'expérience suiyante a été exécutée à la température de 
22°. Les valeurs numériques de la pression se rapportent aux 
intervalles de temps correspondants et non au ps écoulé de- 
puis le début de l'expérience, 


: Temps Solution 5 p. 100 Solution à 10 p. 100 
T'REULER JON AMEN 5o 5o 1140 
. 5 heures AU TEE * T0 112 


Tandis que, dans l'expérience précédente, les concentrations 
de saccharose étaient dans le rapport de x :.2, dans les expériences 
qui suivent, ce rapport est de 2 : 2,5, r :5 et r : ro 


: (x) M. Rubner. Die Ernahrungsphysiologie der Hefezelle. Leipzig, 1913: 


SÉANCE DU 1° AVRIL 1107 


Temps * Solutien à 4 p. 100 Solulion à 10 p. 100 
HAE MAC TRS TEE Le 27 Une 25 
1 heure ASS DER FR EPA 23 Li 91 
HHaNNEures Ne... eee | 39 34 
3 heures 20 ....- USER à 25 
a. 4 heures 50 .............. ARUEO 19 
1 DIRES Do el. se. 21 18 
193 142 
(es Ÿ Temps Solution à 2 p.100 à Solution à 10 p. 100 
NAT SANTA ARS EEE RE s 58 | 65 
DREUTES 0 ADN AMIENS. Le 55 bg 
3 heures ANCIENS RENE ON 47 
4 heures  ...... DORE 57 56 
MAS Renres eee Utilise 38 43 
MÉASUREUTES |. | SA AURONT 112 ‘112 
10 heures3o TENTE Le ES We 115 107 
DraMhetires ot. Le _ 190 126 
Muhoures) 2. ere 167 M0 
À 774 Te 
Temps ‘: . Solutionà1p.100 . Solution à 10 p. 400 
5, IE Eee MEN ce 120 ; 130 
POSPhenres eee Re 20 30 
Dihenres b ee nc. 160 170 
300 330 


Enfin, une expérience faite dans les mêmes conditions que les 
me précédentes, mais avec de la levure normale, confirme ce qui a 
té dit de l'indépendance de la vitesse de ee par rapport 
à la concentration de la solution sucrée : 


ae Temps h _ Solution à à 5 sp. 100 Solution à 10 p. 100 
! 1 heure Soi. ae RE 190 | 190 
DÉIHEUFES 2017 2..Lheles à 185 185 


ve après quelques instants en présence de sucre interverti 
la concentration correspond à celle du saccharose HQE 


AU de 00 de l'Université de Belgrade). 


Do active que sa zymase, de sorte que Ja Lune se à 


708 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SUR LA LEVURE DÉPOUILLÉE DE MEMBRANE, 


) 


par J. GraJA. 


Les ferments contenus dans le suc digestif de l’Escargot (Helix 
pomatia) dissolvent promptement la membrane hydrocarbonée 
de la levure, en produisant du sucre réducteur (1). Le pouvoir 
protéolytique de ce suc étant nul, on a en lui un moyen permet- 
tant de débarrasser le globule de levure de sa membrane, sans 
que le contenu en soit désorganisé (2). | 

La levure mise en même temps en présence de sucre et de suc 
d'Helix conserve pendant plusieurs heures son pouvoir fermen- 
tatif normal. Ce n’est que plus tard, lorsque la dissolution de la 
membrane est accomplie, que la levure digérée accuse une dimi- 
nution du pouvoir fermentatif par rapport à la levure normale. 
Après 14 heures, nous trouvons, dans une expérience, que le pou- 
voir fermentatif de la levure normale et celui de la levure digérée 
sont dans le rapport de 1 : 0,76. Cette diminution du pouvoir 
fermentatif ne concerne pas seulement la levure vivante, mais 
également la levure toluénisée .: car, en traitant par le toluène 
la levure précédente digérée en même temps que la levure nor- 
male, on voit leurs pouvoirs fermentatifs respectifs tomber très 
bas, mais, toutefois, moins bas pour la levure normale que pour 
la levure débarrassée de sa membrane. Dans cette expérience, on 
trouve ces pouvoirs fermentatifs dans le rapport de r : 0,69. Par 
conséquent, l’action des ferments du suc d’Helir sur la levures 
diminue en même temps l’activité fermentative de la levure vi- 
vante et celle de la levure toluénisée. | 

On sait que l’auto-fermentation de la levure est très activée par 
la toluénisation. En ajoutant du suc d’Helix à de la levure en 
milieu dépourvu de sucre, on observe également une abondante 
production de gaz carbonique. Toutefois, il s’agit de phénomènes 
différents dans ces deux cas. La levure tuée par le toluène est 
devenue la proïe de ses ferments, qui ne sont plus réfrénés dans 
leur action et en font Hein les matériaux hydrocarbonés. 
Par contre, la levure dépouillée de sa membrane n’est pas encore 
désorganisée et c’est le sucre provenant de l’hydrolyse dé cette 
membrane qu’elle fait fermenter et qui est la cause de l’auto-fer- 
mentation. Dans le premier cas, il s’agit de phénomènes pure- 
ment diastasiques, tandis que dans le second on fait consommer 


(x) J. Giaja. Sur l’action de quelques ferments sur les hydrates de carbone | 
de la levure. C. R. de la Soc. de biol., t. 77, 2, 1913. 

(2) J. Giaja. Emploi des ferments dans les études de physiologie pelens 
C.R. de la Soc. de biol., t. 82, 719, 1910. 


SÉANCE DU 1° AVRIL 709 


à la cellule encore organisée une de ses propres parties détachée 
-æt rendue utilisable par des ferments étrangers. 


(Laboratoire de physiologie de l'Université de Belgrade). 


LE DOSAGE DE L'AMMONIAC PAR LA MÉTHODE DE SCHLOESING, 


par R. Mooc. 


L'inconvénient de la méthode de Schlæsing réside dans la len- 
teur du dégagement de l’ammoniac qui n’est complet qu'après 
trois jours. Lorsqu'il s’agit de liquides organiques, non seulement 
: des fermentations ammoniacales peuvent se produire, mais en- 
core, ainsi que l’ont montré W. Mestrezat et Mile Janet (1), des 
r substances azotées sont lentement attaquées par la chaux. 

J’ai pensé qu’en opérant dans le vide, on faciliterait le dégage- 
ment de l’ammoniac et que, de plus, la liqueur ammoniacale 
s’évaporant en même temps qu'elle s’appauvrit en sels ammonia- 
caux, l’action de la chaux serait plus rapide. L'expérience a con- 
firmé ces prévisions et la durée du dosage opéré dans le vide se 
trouve réduite à douze heures. 

Technique. Garnir de potasse caustique en plaques la cloche 
; ou le dessiccateur. Les deux, cristallisoirs contenant la solution 
—_  ammoniacale (cristallisoir A) et l'acide sulfurique titré (cristalli- 
à soir B) seront placés l’un à côté de l’autre. 

Il est naturellement nécessaire de faire le vide dans l’appareil 
avant de mettre en contact le lait de chaux avec la liqueur conte- 
L nant les sels ammoniacaux (2). Pour réaliser cette condition, on 
mi . opérer de deux façons. 
1° Munir la douille de l’appareil d’un bouchon de caoutchouc 
#0 ue par un tube de verre droit, portant un. robinet dans sa 
partie médiane. L’extrémité inférieure de ce tube devra pénétrer 

dans le cristallisoir À de telle façon qu'elle s’arrête à r em. envi- 

ron au-dessus de la surface du liquide. Dans le cristallisoir B, on 
mettra 2 c.c. d’acide sulfurique normal. Ayant fait le vide dans 
.… lappareil, on ferme le robinet. On introduit dans la partie supé- 
….  rieure du tube 6 c.c. d’un lait de chaux à ro p. 100. Puis, ouvrant 
- : avec précaution le robinet, on fait écouler ce lait de chaux dans 

À, en ayant soin de late quelques gouttes de liquide au-dessus 

du robinet pour ne pas introduire d’air. On abandonne l’appareit 

pendant une douzaine d'heures. 


2 


(1) Bulletin de la Société de Chimie biologique, (IN PONT: 
(2) Si la liqueur contenait à la fois des sels ammoniacaux et de l’ammoniac 
libre, il faudrait préalablement salifier ce dernier. 


OL PR AE PTE 202 At Ha NA 


710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


2° Ce procédé présente un inconvénient. Si le lait se sédimente: 
au-dessus du robinet, il peut boucher partiellement celui-ci: Gu 
est alors obligé d'ouvrir le robinet trop complètement ; le ait de 
‘chaux se précipite avec force dans le cristallisoir et on risque. 
d’avoir des projections de liquide. Aussi me paraît-il préférable | 
d'opérer de la façon suivante : On introduit les 6 c.c. de lait de 
chaux dans une petite éprouvette que l’on pose debout au milieu 
du cristallisoir A. On fait le vide, on ferme le robinet ; puis on 
penche un peu le dessiccateur et une légère secousse on. ren- « 
verser l’éprouvette. Quelques mouvements imprimés au dessica- … 
teur rendront complet le mélange des deux liquides. On confec- 
tionne facilement la petite éprouvette nécessaire à l’aide d’un tube M 
à essai de 2 em. de diamètre dont on. écrase légèrement le fond M 
ramolli à la soufflerie ; on coupe ensuite le tube pour obtenir un 
récipient de 4 em. environ de hauteur qui sera peu stable et bas- 
culera facilement. Le cristallisoir À doit avoir 7 à 8 em. de dia M 
mètre. Prendre soin que la paroi de l’éprouvette ne vienne pas 
en contact avec celle du cristallisoir, car le liquide ammoniacal 
monterait par capillarité entre les deux parois et il serait très dif- M 
ficile de faire basculer l’éprouvette. Il y a avantage à choisir un M 
dessiccateur de diamètre juste suffisant pour contenir les deux M 
cristallisoirs, de façon que ceux-ci se calent mutuellement. 
Résultats. Les expériences ont été effectuées avec deux solutions 
de sulfate et de chlorure d’ammonium, contenant 1 mgr. d'am- 
moniac par c.c. Dans quelques expériences, les pee ont été 


‘1 
: additionnées d’eau distillée. 4 
. L ‘ee ( 
ou du liquide Ammoniac pris. Ammoniac trouvé Durée de l'expérience L 
en cc. : en mer. en Mer. : }, eu heures CE 
20 20 ct “ie 19:97 : 12 
20 20 19,80 "6 
10 D 5,10 7 
20 - 10 que 9:77 ce) à 
. 20 10 | 9,86 T2, 
10 10 10,07 12 


La pression était de 2 em. de mercure, la température 10°-12° 
à RAA 


Les dosages en retour ont été effectués avec la soude - en. 


présence de tournesol. Il est probable qu'un indicateur plus sen- 
sible, comme le vert malachite-lacemoïde de NAS donnerait 
des résultats encore plus précis. Ë 

Une expérience dans laquelle le lait de chaux fut mis en con- 
tact avec une liqueur contenant, par litre, r gr. d’acide urique. 
(dissous dans le phosphate de Sue) et 20 gr. d’urée, a donné 
après 24 heures, o,17 mgr: d’ ammoniac pour une prise de 20 C.C. 

Enfin, des expériences dans lesquelles le lait de chaux fut rem 


PIS 


at - = À 


‘1 


ns DE LES, 


k 
24 
‘1 


ee 


SÉANCE DU 1% AVRIL 71 


placé par un lait de magnésie ont donné des résultats semblables 
aux précédents, à condition de faire durer l'expérience pendant 
20 heures. D ii 

Conclusions. En opérant dans le vide et en présence d'acide 
sulfurique normal, le dégagement et l'absorption de l’ammoniac 
_par la méthode de Schloesing sont complets après 12 heures avec 
la chaux et 20 heures avec la magnésie. Pendant ce laps de temps, 
l’ammoniac dégagé par l’urée et l’acide urique est de l’ordre du 
dixième de mgr. 
(Laboratoire de chimie de la Faculté de médecine de Toulouse). 


—— 


SUR UNE TECHNIQUE DE TITRAGE in VitrO DU SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE. 
Note de G. Ramon, présentée par Louis MARTIN. 


De nombreux essais comparatifs pratiqués en même temps in 


vitro, d’après le principe exposé dans une note précédente, et in 
vivo, suivant la méthode habituelle, nous ont permis de nous 


« raccorder » aussi exactement que possible à la méthode d'Ehr- 


 lich, et d'établir ainsi la base de tables de titrage applicables à 


notre procédé. Ces essais nous ont en outre conduit, après des 
perfectionnements successifs, à la technique très simple que 


DVOIGCL : | | 


À un certain nombre de tubes à essais contenant tous un vo- 


: lume déterminé, 20 c.c. par exemple de toxine diphtérique (quel- 


conque), on ajoute des quantités progressivement décroissantes. 
De OC M.C.C 1 CC: 0,9 C:C...; 0,D\C.c= O,HS CCE 


ic, ... 0,3 c.c.; 0,25 c.c.... etc... du sérum à titrer. S'il s’agit | 


d'un sérum sur le pouvoir antitoxique duquel on a déjà des indi- 


 Gations, on se borne à faire quelques tubes avec des doses de 
sérum très voisines ; sinon, on prépare toute une série de mélan- 


ges avec des proportions de sérum assez différentes les unes des 


autres pour poursuivre ensuite l'essai entre les limites de la zone 


de précipitation. On agite et renverse plusieurs fois les tubes pour 


_ bien mélanger. On laisse ensuite au repos à la température du 


laboratoire, on surveille avec grand soin l’apparition du premier» 


_ précipité (précipité indicateur) qui a lieu, même pour des.sérums 
_ d'égale. valeur, au bout d’un temps très variable. On peut d'’ail- 
leurs activer la réaction par séjour à l’étuve à 38° ou au bain- 
marie à 55-56°. Il ne reste plus alors, pour connaître le titre du 
. Sérum, qu à se reporter à l'échelle de titres établie pour la toxine 
dont on a fait usage (1). C'est ainsi que pour une toxine ordinaire, 


(x) Il arrive dans les essais « serrés » que deux tubes voisins floculent en 


même temps. On prend évidemment le titre moyen. 


PS 


712 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


telle que celle employée dans l’immunisation des Chevaux pro- 
ducteurs de sérums et qui tue au 1/600 de c.c. un Cobaye de, 


5o 
100 
200 
300 
4oo 
800 


avec tous les intermédiaires à ces chiffres 


unités pour un 
unités 
unités 
unités 
unités 
unités 


. 275 gr. en 3 jours, on obtient les titres suivants 


sérum précipitant avec 4 c.c. dans 20 c.c. de toxine 
= DA G:CE — . 

— — 10.0. — 
— _ 0,7D1c.c. 2e 
— — 0,50 c.c. _ 
— — 0,25 c.c. = 


: le procédé permettant 


de titrer tous les sérums courants de 1.000 unités et au-dessus 
jusqu'à 100 unités et au-dessous et même, avec des détails de 


technique appropriés, quelques unités (1). 


\ 


Cette échelle n'étant valable que pour une toxine donnée, il 
peut être commode, lorsque l’on a seulement quelques dosages à 
opérer de temps à autre, de se servir d’une même toxine stabili- 


£ée, conservée sous le toluol, 


pour les titrages in vivo. Cependant, lorsque l’on a couramment 
à « essayer » de nombreux sérums, il serait peu pratique d'utiliser 


une telle toxine, il faudrait en constituer une trop grande provi- 


sion ; on pourrait, il est vrai, faire agir sur une très petite quan- 
tité de cette toxine (1 ou 2 c.c.) des dilutions plus ou moins fortes 


de sérum, mais alors l'apparition des précipités deviendrait très. 


difficile à constater, aussi préférons-nous nous servir tout simple- 
ment de la toxine préparée chaque semaine en vue de l'immuni- 
sation des Chevaux. Cette toxine pouvant subir, d’une semaine 


à l’autre, quelques variations inévitables, 
pour din notre échelle de titres, 


lons, désséchés, conservés, 


dans le vide et au froid. À chaque 


série de dosages, nous faisons avec ces sérums des tubes témoins 
qui nous donnent immédiatement. l’échelle correspondant à la 
toxine employée. 

Les résultats de très nombreux titrages pratiqués selon cette 
technique et qui sont, dans la plupart des cas, parallèles à ceux 
obtenus in vivo (la répétition in vitro et in vivo des dosages dans 
les cas divergents, a toujours été en faveur de la précipitation), 
permettent de se rendre compte de la précision de la méthode. La 
facilité de mise en œuvre, le peu de prix du matériel employé, 
montrent tout le côté pratique et économique du procédé GE 


(1) Si la toxine est « faible » et les sérums à titrer « forts », on peut aies) ‘4 
ceux-ci à parties égales ou au tiers avec de l’eau physiologique (pas avec de 


1 


l’eau distillée) afin d’éviter l’emploi de quantités trop minimes de sérum pur. 


(2) Le procédé est également applicable au dosage de l’antitoxine tétanique ÿ. 
des essais sont encours à & 


à 


ce sujet. 


à la glacière, comme celle employée 


nous avons recours, 
à un ou plusieurs sérums éta- 


/ 


SÉANCE DU 1° AVRIL 145 


NUMÉRATION DES ÉLÉMENTS DU SANG 
DANS LE SYNDROME PURPURIQUE RÔÜNTGENIEN DU LAPIN NOUVEAU-XÉ, 


par ANTOINE LACASssAGNE et J. LAVEDAN. 


Nous avons décrit, dans une note précédente, un syndrome 
pürpurique provoqué chez le Lapin nouveau-né par une irradia- 
» tion pratiquée in utero, deux jours avant la mise-bas, et entrai- 
nant constamment la mort le 10° jour après la naissance, dans 
les conditions de technique radiologique déterminées. 
Nous avons rassemblé dans le tableau ci-dessous, le résultat des 
examens de sang pratiqués comparativement chez les animaux 
irradiés et chez des animaux témoins. 


a 1 


CESSER SES 


ES 


. 


dat" à 


Moyennes chez les animaux témoins Moyennes chez les animaux irradiés 
ne RU AUDE TR RE Te cr A Pl Le 
= Eee PSS eee lee SA EE: Se 
cn Sr Sir æ0 17 2 © AO S PLUIE 
29° .. AO 3.000.000 350 29 71 TIrradiation 
Iütra- -utérin 
M6 05" 3-200:000 hoo . 30 70 45 3.400.000 850 17. 83 
A PME 5o 3.200.000 hoo 37 63 5o 3.400.000 350 48 52 
Naissance , 
T5) 200000 600 60 Lo 55 3.500.000 350 48. 52 
22/2060 /5:000.000:. 800 :55° ‘45 60 3.600.000 30: 07011130 
3° .. 65 3.520.000 1.800 66 34 65. 3.800.000 ‘ 700 71 29 
4° .. 75 3.650.000 2.600 54 46 75 3.800.000 : 1.000: 72, 28 
SE 080113.000.000 5.600! 7143 80 2.700.000 I.100 69 31 
6 .. roo 3.850.000 3.700 54 46 90 2.500.000 1.000 62 38 
Den 0/110, 250-000 3.500 60. ho 109 2.400.000 800 62 38. 
8.130 :4-Afo.000 3.500 54 46 120 2.400.000 500 83 17 
9%. 145 4.800.000 4.800 53 47 135 2.140.000 TOM ROC UC 
10° .. 160 5.000.000 5.800 54 46 190 mort 


La numération des hématies montre que, chez les irradiés 
… comme chez les témoins, le nombre des globules rouges s'accroît 
…._ progressivement, à partir du 29° jour de Ja vie intra-utérine (date 
de l'irradiation), jusqu'au 4° jour après la naissance, avec même 
un certain degré d'hyperglobulie relative chez les irradiés. A 
. partir du 5° jour, cette progression cesse chez les animaux irra- 
_diés, pour être remplacée par une diminution rapide, qui fait 
D be les hématies aux environs de 2.000.000 par mme., au 10° 
% jour, date de la mort. On sait que, normalement, dans le sang 
4 du jeune Lapin, les leucocytes sont très peu Panda dans les 
. jours qui précèdent la naissance (Jolly). Ils sont alors surtout 
constitués par des polynucléaires. À partir de la naissance, leur 
. nombre s'accroît rapidement, tandis que la formule s'inverse, les 
. mononucléäires devenant désormais un peu plus nombreux que 
des polynucléaires. 


714 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 

Contrairement à ce qui se passe pour les hématies, l’action des 
rayons X abaisse immédiatement le nombre des globules blancs. 
Cette diminution portant surtout sur les mononucléaires, il en 
résulte que la prédominance des polynucléaires est alors considé- 
rable, plus marquée encore que chez les animaux normaux. Mais, 
très rapidement, une régénération temporaire survient, grâce à 
laquelle le nombre des globules blancs du sang s'accroît pendant 
quelques jours, bien qu’il reste considérablement en retard sur 
celui des animaux témoins. Cette réparation semble porter sur 
les mononucléaires, dont la proportion se rétablit rapidement, 
puis dépasse la proportion normale ; d'autant que la diminution 
du nombre des polynucléaires devient plus marquée. Cette dispa- 
rition progressive des polynucléaires explique une nouvelle chute 
du nombre total des leucocytes, nette à partir du 6° jour. Puis, 
la leucopénie atteint tous les éléments blancs, qui tombent à 250 
la veille de la mort ; elle s’est exercée toutefois d’une façon plus 
marquée sur les on in eLeaEr es qui ont complètement disparu. 

De cette note et de la précédente, il résulte que l'irradiation, 
dans les conditions où nous nous sommes placés, détermine chez 
le Lapin nouveau-né l'apparition d’un syndrome purpurique sur- 
venant le 7° jour après l’irradiation, soit au 5° jour après la nais- 
sance, caractérisé par la chute rapide du nombre des hématies, 
du nombre des globules blancs, en particulier des polynucléaires, 
l'absence de plaquettes, par l'apparition de taches purpuriques 
et de petites hémorragies disséminées sur les téguments, les sé- 
reuses et dans les organes, par un brusque changement dans la 
coagulation du sang. 

Ce syndrome entraîne la mort au 10° jour, C rest-i -à-dire 12 jours 
après l'irradiation. | 


. (Laboratoire Pasteur de l'Institut du Ban 


LES VARIATIONS DU SUCRE SANGUIN 
À LA SUITE DE L'INJECTION INFRAVEINEUSE DE NOVARSÉNOBENZOL, 


par Cx. ACHARD, LÉON Dune Et A COURNAND. 


Les travaux de Ch. Flandin et A. Tzanck (x) sur la dal 
de la coagulabilité du sang après l'injection intraveineuse de 
novarsénobenzol et certains résultats thérapeutiques obtenus dans 
le diabète au moyen de ce médicament, nous ont amené à recher- 
cher les variations du sucre sanguin qui peuvent survenir après M 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 22 janvier 1927. 


SÉANCE DU 1° AVRIL ; 715 


l'introduction de cette substance dans la circulation. Nous avons 
employé pour le dosage du glycose le procédé colorimétrique de 
O. Folin et Wu Hien, et nos recherches ont porté sur le Chien 
normal, sur l'Homme normal et sur quelques malades. 

Chez le Chien normal, nous avons constaté une hyper Do 
4 marquée : 

Chien de 10 kgr. RE _ Glycémie p. 1.000 


Man injéctHon 28.21.04 0 5 FE AC LE ne 1,80 gr. 
Après l'injection de 0,65 gr. de novarsénobenzol dans la 
veine saphène : 


D minutes .......................... LA PTE RER NE ERA DR = D) TOONDES 
n. 15 — 1,41 gr. 
030. — I,SI Tr. 
1410 
| 1NER 6o se (T,9D our 
172 
ie 
à 


.30/ 60! 
minutes 


… Fig.» 


Fig. I. — Sujets normaux. 

| Fig. | Malades atieints d'insuffisance glycolytique. I à VIT, diabète, id 
) Poe générale, 

LT SAR INTER Erysipèle a) période Fall ; b) TPAIOUr d'en HT) Be jour- 
_ d’apyrexie. 


À Ghez l'Homme normal et chez le malade dont le taux glycémique 
est normal, nous avons aussi noté, avec une dose, il est vrai, 
D nent moindre, une nn mais légère, nue 


Vues r injeefion 30 minutes après 60 minutes après 
APE ns gr. MAR 120087: r,T0 er. 
splits Noig A en) à : OA; or BEN SR. 22 
TAN Ate FUroN 1,15 or, gr _ 0,98 gr. 


716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE \ 


Or, chez les malades hyperglycémiques et atteints d'insuffi- 
sance glycolytique, diabétiques ou non, les résultats ont été tout 
différents et c'est une diminution du sucre sanguin que nous 
avons constatée après injection intraveineuse de 0,40 gr. de no- 
varsénobenzol. 

Nos malades de cet ordre comprennent d’abord 7 diabétiques : 


Avant l'injection 30 minutes après - 60 minutes après 

1 PAM ME ae MANS Cote 2,26-gr. 2,56 gr. 
LTNAMERSR PP RMRRE 1,40 gr. I gr. 1,10 gr. 
NB SEE Re h,20 gr. NT A NEDR ET 3,15, gr. 
IV. R. (syphilis) . 2,10 gr. 2,05 gr. 1,90 gr. 
3 QT. 2,10 gr. 2,40 gr. 
MRC ER RE Moine: 1,92 £T. 2,08 gr. 
DS TAO AA 2,40 gr. |: 1H 00e 

NL CGR Cr Re 1,78 Tr. 1,76 gr. 1,68 gr. 
ALAN] DR DRE 2,80 OT. RD TO TOI 4 MU TS 2,0) gr. 


Viennent ensuite 3 malades atteints d’affections chroniques, 
syphilis nerveuse et cancer gastrique, chez lesquels l'insuffisance 
glycolytique a été reconnue par les procédés de les car- 
bonique et de Hope eos provuquée. 


Avant l'injection 30 minutes après 60 minutes après 
VIII. B. Tabes .... 1,80 gr. 1,40 gr. } 1,68 gr. 
IX. R. Paralysie gé- | 
nérale .......... 1,86 gr. TOC dT,30 gr: 
. X. R. Cancer gas- ca 
HUE AO ME AE 1,80 gr. 1,00 gr. 1,90 QT. 


Enfin, dans un cas de maladie aiguë, l’érysipèle, nous avons 
noté le même phénomène de l’abaissement du taux glycémique 
pendant la période fébrile et sa disparition pendant la convales- 
cence, ce qui concorde avec ce que nous ont appris nos recherches 
antérieures (Achard et Loeper, Achard et Desbouis, Achard et 
Léon Binet) sur l'existence d’une insuffisance glycolytique dans 
les maladies aiguës et sa disparition à la convalescence 


Avant l'injection 30 minules après : 60 minutes après 
XI. Erysipèle période 
fébrile (39°) .... a) 2 gr. 1,98 gr. 1,68 gr. 
1 jour de l’apy- Ts Et R 
SRE ER SOON © PAIN b}irborsrie 1,90 £T. | 1,30 gr. | 
5 jours après .. c) 1,15 gr. 12807 On ET ME 14 


Ajoutons que ces modifications ne tiennent pas à une simple 
action chimique du novarsénobenzol sur le sang, car in vitro, en 
ajoutant de cette substance à du sang normal et à du sang diabé- 
tique, nous n'avons trouvé, après séjour d'une heure à l’étuve, 
aucun changement dans le taux du sucre sanguin. ' 


SÉANCE DU 1° AVRIL sr UN 


- Il ressort donc de ces recherches que les malades atteints d’in- 
suffisance glycolytique ne-réagissent pas comme les sujets dont 
- |é mécanisme glycorégulateur est intact quant aux modifications 
… de la glycémie provoquée par l'arsénobenzol. 


Sur LES PROPRIÉTÉS ANTIGÈNES DES EXTRAITS ALCOOLO-MÉTHYLIQUES 
DE BACILLES DE KNOCH ET DES LÉCITHINES, 


par À. Boquer et L. NÈGRE. 


4 se Les substances antigènes du Bacille de Koch qui agissent in 
vitro aus la réaction de Bordet-Gengou, sont dans 


D lux AR par one activent le venin de Cobra 
Es sent le nomene de commie les solutions 


à er la ur ne in vivo et in dire d'un one : 
Ja lécithine de l'œuf (ovolécithine Billon à 99 p. 100). À cet effet, 


q 1e 1e Bacillus subtilis et du Bacille de la fléole. La on a, de 
ême, été constamment négative avec l’antigène de Wassermann 
trait alcoolique de cœur de Veau). 
_ Les émulsions de lécithine se comportent ainsi comme les ex- 
its méthyliques de Bacilles de Koch dont nous avons montré 
s propriétés à la précédente séance de cette Société. Ce fait, 
uté aux précédentes observations, semblerait indiquer que la 
opriété antigène in vivo des extraits alcooliques bacillaires est 
à la présence de substances voisines du groupe des phospha- 
es ou à des complexes de phosphatides. 
Din vitro, la lécithine, employée à la dose de x e.c. d'une émul- 


Dorosn IE. : Cowpres : RENDUS. — Ip T; LXXXVI. Go 


718 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sion aqueuse au 1/2.000 et sensibilisée par les sérums ci-après, 
dévie le complément à à des taux parfois élevés. 


Antigène lécithine 
4 c.c. de la solu- 


tion à 
2.000 
$ Unités 

Sérum anti-Bacilles tuberculeux totaux .......... ee 100 
Sérum anti-Bacilles tuberculeux traités par acétone .......... 80 
Sérum anti-Bacilles traités par acétone et alcool méthylique. ro) 
Sérum anti-extrait acétonique de Bacilles tuberculeux ........ 80 
Sérum anti-extrait méthylique de Bacilles tuberculeux tr aités 

par acélone ..-........ee Ébanede memes esse elite da oo ... 20 
Sérum anti-extrait méthylique de Bacillus pate aies par 

acétone -...: ee Pr Taie SD OD eee 60 
Sérum anti-extrait méthylique de Bacilles de la fédie traités 

DAT : ACÉTOME nee nee cie dome ee ame eite ee siemieiets clap biee ho 
Sérum anti-extrait méthylique de Bacilles one ques traités | k 

Dar Macélone cms eacee-cce- teen CHeCe ete 60 

Sérum anti-tuberculine ......... dE Ra Re Se (o) 


Sérum anti-lécithine ................ NOÉ OR MEN SE ES 100 


Il ressort de ce tableau que le pouvoir fixateur de la lécithine 
s'exerce, avec la presque totalité des sérums de Lapins préparés, 
soit avec des extraits bacillaires (tuberculeux, diphtériques fléole, 
subtilis), soit avec des Bacilles totaux. La réaction est négative 
uniquement avec le sérum de Lapins traités par des injections de 
tuberculine brute, ou de Bacilles privés de leurs lipoïdes par la 
double extraction acétonique et méthylique. L'injection à des 
Lapins neufs, de substances grasses ou de lipoïdes plus complexes 
provenant de Bacilles tuberculeux, de Bacilles diphtériques, de 
Bacille de la fléole ou du Bacillus sublilis suffit donc à communi- 


quer à leur sérum la propriété de fixer l’alexine avec les émulsions 


de lécithine. 
Le pouvoir antigène in vitro des extraits méthyliques de Ba- 


cilles de Koch quoique s’exerçant dans le même domaine que 
celui de la lécithine, est plus spécifique par ce fait que ces extraits 


dévient une quantité beaucoup plus importante de complément 
avec le sérum d’animaux traités par des injections de Bacilles 
totaux, et qu'ils décèlent avec une grande précision les anticorps 


des sujets tuberculeux. D'autre part, le pouvoir antigène des. 


Si 


extraits bacillaires à l'égard des sérums antituberculeux (sérum 


de Cheval traité par des injections répétées de Bacilles biliés de 
Calmette et Guérin), n’est pas RÉGAIE par l'addition de quanti- 
tés variables de lécithine. 


Il semble qu'il existe, dans les extraits méthytiques de Bacilles … 


de Koch : # ie 
- 1°, une substance de nature lipoïdique commune 
espèces microbiennes, capables de provoquer in vivo la formation 


x 


à plusieurs : 


AORES PS ÉPR 


É pie ii D % L 
RTC RS A ee A 


SÉANCE DU 1° AVRIL 719 


d'anticorps analogues à ceux que développe la lécithine de l'œuf ; 

2°, des substances plus étroitement spécifiques qui, associées 
au précédent lipoïde, se contposteraient in vitro, comme un anti- 
gène très sensible. 


VS de ie le P° Calmette à l’Institut Pasteur). 


tas ed 1 


1 UN cAS DE DIABÈTE INSIPIDE PAR LÉSION DE L'INFUNDIBULUM, 


par J. Camus, G. Roussy et À. LE GRaAnr. 


—_ Dans une précédente séance de notre Société, J. Lhermitte a 
—._ présenté une observation anatomo-clinique de diabète insipide 
—_. dans laquelle la polyurie reconnaissait, comme substratum ana- 
:- _ tomique, une lésion strictement limitée à la base du cerveau, au 
— niveau du tuber cinereum. 
- Nous apportons aujourd'hui une nouvelle observation de ce 
…_ syndrome suivi d’autopsie et, qui, mis en parallèle avec le cas 
4 . de Lhermitte, vient plaider en faveur de la théorie nerveuse, in- 
. fundibulaire du diabète insipide, théorie dont nous avons les 

‘ premiers montré la réalité dans le domaine expérimental. 
…._  Ils’agit d'un malade que nous avons pu suivre dans le service 
| de notre collègue et ami Guillain, qui a bien voulu nous remettre 
plus tard les pièces prélevées à l’autopsie de ce malade. Nous som- 
. mes heureux de lui adresser ici tous nos remerciements. 

Ce malade était entré à l'hopital pour crises épileptiformes et 
- paralysies fugaces sans troubles des réflexes. Dès août 1920, on 
—. nota chez lui la présence d’une abondante polyurie (7 à 8 litres) 
53 _sans glycosurie ; l’analÿse des urines donna, pour 7 litres hoo 
 chlorures 1,81 gr.; urée 3,4r gr. L'analyse du sang à la même 
date donna : chlorures 5,03 gr., urée 0,29 gr. Au début de jan- 
…. vier 1921, le malade présenta de nouveau des phénomènes de 
…—. parésie des membres supérieurs. Il accusa des céphalées violentes; 
le 15 janvier, il eut un vomissement et mourut le 16. 
- L'examen du liquide céphalorachidien, pratiqué à 2 reprises, 
Le montré une légère Iymphocytose et une augmentation de 
- l'albumine (0,48). Le Wassermann et l'épreuve du benjoin sont 
_ restés négatifs. a 
… Différents essais thérapeutiques, pratiqués à plusieurs reprises, 
< ont eu sur la polyurie les résultats suivants : injection d'extrait “ 
_ lobe postérieur d'hypophyse de Bœuf, (1/2 lobe par jour) : 
% polyurie baisse une fois d’un litre, une autre fois passe de 8 o 
- à5 I. 5oo ; une 3° fois, elle n’est pas influencée ; en résumé, effets 
D inconstants et surtout très passagers (1-2 ou) sans caractère 


à 


720 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 4 


de spécificité, car le régime déchloruré a produit également une 
forte diminution de la polyurie. L’antipyrine, à la dose de 3 gr. 
par jour, a produit un abaissement régulier de l'élimination uri- 
naire qui passa de 7 à 5 litres. La novocaïne, à la dose de 0,15 gr. 
par jour, a produit un abaissement analogue. Enfin, la ponction 
lombaire pratiquée en janvier fit tomber la polyurie de 7,500 à 
5,500 le lendemain et à 2 litres le surlendemain. Le taux des 
urines remonta progressivement à 7 litres. 

Outre les phénomènes encéphalitiques nets qu'il a | présentés, 
convulsions, paralysie, bradycardie, ce malade était porteur 
d’une ar das tuberculeuse du genou gauche. Ho 

A l’autopsie, on observe, dans la selle turcique, un abcès du | 
volume d’une petite noisette renfermant un pus jaune verdâtre 
-qui paraît avoir détruit la totalité de la pituitaire et dont on ne 
trouve plus de trace soit à l'œil nu, soit après vérification au mi- 
croscope. La tige pituitaire est conservée. L'examen minutieux 
de la base du cerveau, notamment de la région infundibulaire, ne 
révèle aucune lésion ce à l'œil nu : l’infundibulum n’est 
-pas dilaté et c’est tout au plus si l’on aperçoit un léger état 
dépoli de la méninge à ce niveau. 3 coupes frontales Dissei l’une 
par l'insertion de la tige pituitaire sur le tuber ; la 5° par le 
chiasma ; la 3° par la partie antérieure des Hbennies mamillaires 
ne Déoher non plus aucune lésion appréciable SR 
ment. 

L'étude histologique pratiquée. sur coupes microscopiques sé- 
riées de la région opto- pédonculaire a permis de mettre en évi- 
_. 


è 
4 
. Des lésions inflammatoires ; 
. Des lésions EE LIRE dans certains noyaux + tuber et de À 
 nfandibui en, ne 
Les lésions bu re siègent au niveau des noyaux para- # A 
ventriculaires ; elles sont symétriques de chaque côté du diver- ; 
ticule latéral Sh ventricule moyen. Ce sont des lésions d’encé- 
phalite hémorragique : aspect œdématié du tissu interstitiel. As- 
pect hémorragique de la région avec abondante diapédèse rouge 
et blanche, nombreux corps granuleux, vaisseaux bourrés d'élé- 
ments be de leucocytes, surtout de polynucléaires. Souvent, 
les vaisseaux sont éclatés avec formation de petits foyers hémor. "4 
ragiques, -périvasculaires. Ces lésions s'étendent en arrière, jus- M 
qu’au niveau des tubercules mamillaires où elles sont beaucoup 
moins prononcées. En avant, elles s'arrêtent assez vite, mais on 
trouve encore, au niveau du noyau supra- -chiasmatique, une 
légère réaction inflammatoire avec 7 Hate des gaines périvas- 
ie de Robin. 5 
Les lésions cellulaires siègent surtout dans le noyau paraventri 


eu 


SÉANCE DU 1° AVRIL 721 


culaire. Elles sont moins prononcées et plus limitées dans une 
partie du noyau propre du tuber et du noyau supra-chiasmatique; 

. ces lésions sont sensiblement analogues des deux côtés. Dans le 
noyau paraventriculaire, on note : une raréfaction des cellules de 
ce noyau ; de nombreuses cellules arrondies et différents types de 
. dégénérescence : chromatolyse et excentration du noyau, chro- 
matolyse centrale, cellules vacuolaires ; quelques éléments en 
caryoiyse. Les cellules vacuolaires et les éléments avec chroma- 
tolyse centrale se rencontrent fort loin sur des coupes postérieu- 

res. Dans le noyau propre du tuber, toute la partie formée de 

petites cellules paraît normale. Dans la partie formée de grosses 

cellules, on trouve de nombreux éléments avec bords déchiquetés 

et en chromatolyse. Il existe encore ici une augmentation modé- 

_ rée du nombre des cellules névrogliques. Dans le noyau supra- 

chiasmatique, seules les grosses cellules sont intéressées et se pré- 

sentent avec un aspect turgescent, de la surcharge pigmentaire ou 

_ de la chromatolyse centrale. 


Dans ce cas, les constatations faites à l’autopsie montraient, 
d’une part, une destruction complète de l’hypophyse par un 
… _abcès et, d'autre part, l'intégrité apparente du tuber cinereum et 
de l’infundibulum. Si donc on s'était contenté d’un simple exa- 
en macroscopique, cette observation eut été tout naturellement 
… interprétée en faveur de la théorie hypophysaire et l’origine de 
- la polyurie mise sur le compte de la lésion hypophysaire. Mais 
l'examen histologique de la région opto-pédonculaire pratiqué sur 
coupes microscopiques sériées a révélé l’existence d'importantes 
lésions interstitielles et cellulaires des différents noyaux de la 
substance grise paraventriculaire, lésions que rien ne permettait 
… de soupçonner à l'œil nu. Ces lésions sont en tous points compa- 
-.  rables par leur siège, leur nature et leur intensité, à celles du cas 
de J. Lhermitte, cas dans lequel était absolument 
intacte. 


Par la comparaison de ces deux de nous nous 
croyons autorisés à dire que, chez notre malade comme chez celui 
. de Ehermitte, l’origine du syndrome polyurique doit être placée, 
. non pas dans la lésion de l’hypophyse, mais bien dans les altéra- 
» tions interstitielles ou cellulaires des noyaux de la substance grise 
se paraventriculaire. 


Ainsi, notre observation anatomo-clinique vient encore une 
fois appuyer les résultats expérimentaux que nous avons obtenus 
… chez l'animal et qui ont été confirmés depuis par Houssay, Carula 
Aie Romana, Leschke, F. Bremer et Pearce Baïley. Elle nous con- 
dit à lucie que, chez l'Homme, comme chez l’animal, le syn- 
_ drome polyurique est dû, non pas à une lésion du lobe postérieur 


122 NÉ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


_de l’hypophyse ou de la tige hypophysaire, mais bien à une lésion 
des noyaux de l’infundibulum et du tuber cinereum. 

À ce niveau existe un centre nerveux, régulateur de la teneur 
en eau de l'organisme, centre dont nous cherchons à l’heure 
actuelle dans des expériences en cours, à préciser plus exactement 
le siège. A 


LA THÉORIE DE L'EXCITATION ET L'EFFICACITÉ DES ONDES EN ÉCHELONS, 
par H. LAUGIER. 


Dans deux notes publiées à la Réunion biologique de Stras- 
bourg (x), A. Strohl a étudié l’efficacité relative au point de vue 
de l'excitation, d'une part d'une onde électrique rectangulaire, 
mettant en jeu une quantité d'électricité q, en un temps t ; d’au- 
tre part d’une onde électrique mettant en jeu la même quantité 
d'électricité q dans le même temps t, mais constituée par des 
échelons d’intensités différentes, chaque échelon durant un 
temps t/2. 

De ses expériences A. Strohl conclut que l'onde en échelons 
(croissants ou décroissants) est plus efficace que l’onde simple ; 
l’onde en échelons permet de réaliser une économie d'électricité : 
l'économie est d'autant plus grande que le rapport des intensités 
des deux échelons s’écarte plus de l'unité. 

Disons d’abord que l’on pouvait pressentir ce résultat en tenant 
compte de la loi d’excitation la plus simplement empirique : la 
loi de Hoorweg-Weiss, encore que celle-ci ne constitue qu’une 
approximation très sommaire de la réalité. Cette loi exprime que 
la quantité d'électricité nécessaire pour produire le seuil de l’exci- 
tation, diminue quand la durée de l’onde utilisée diminue. On. 
_peut donc concevoir directement le cas où les intensités des deux 
échelons seraient assez différentes pour que l'échelon à grande 
intensité et à durée t/2 fût, à lui seul, suffisant pour produire le 


seuil de l'excitation ; Lécbelo à faible intensité devient alors à 


entièrement superflu ; or, ces conditions expérimentales, 
qu'écarte À. Strohl ne constituent qu'un cas extrême dans la va- 
riation continue d'efficacité des ondes en échelons, en fonction du 
rapport des intensités des-échelons, cas extrême qui permet de 
déterminer le sens de la variation. On peut même affirmer, «& 


(4) A. Strohl. Etude comparée de l'excitation par des courants d’in- 
tensité constante ou à brusque variation. Méthode d’excitation par des courants 
présentant une variation brusque d'intensité. C. R. de la Soc. de biol., Réunion 
biologique de Strasbourg, t. LXXXVI, n° 3, PP. 170- “195. ® 


SÉANCE DU 1° AVRIL 723 


—_—— 


_ priori, qué le pourcentage d'économie réalisé par l'onde en éche- 


CREER 


lons est d'autant plus grand que l'on opère sur des tissus plus 
rapides. 


Tous ces résultats sont implicitement contenus dans le fait ex- 
périmental banal suivant : une quantité d'électricité est d'autant 
plus efficace pour l'excitation qu'elle est fournie dans ün temps 


plus court ; cette variation d'efficacité est d'autant plus accusée 


que Je tissu est plus rapide. 


On voit que les résultats observés par A. Strohl n’ont rien qui 


doive surprendre. 


Par contre, les Hoocce théoriques qu'il tire de ces faits 
expérimentaux sont plus inattendues. Il réintroduit dans les ter- 


; mes suivants le rôle de la variation d'intensité du courant exci- 
_tateur : « Parmi les courants qui mettent en jeu une quantité 


donnée d'électricité dans un temps donné, ce sont ceux dont l'in- 
tensité reste constante qui sont les moins efficaces. On voit alors 


réapparaître un facteur qui rappelle l’ancienne loi de Du Bois- 
 Reymond suivant laquelle l'excitation dépendait uniquement des 


variations de densité du courant excitateur. [Il y faut cependant 
apporter une restriction des plus importantes en faisant observer 
que ce n’est qu'à quantité et à durée égales que l’on peut parler 
d'un accroissement d'efficacité par variation d'intensité du cou- 


724 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


rant ; accroissement d'autant plus manifeste que la ous est ‘0 
plus accentuée ». i LES 
Or, la conception de Du en est, aujourd’ fon COM- 
plètement abandonnée. La question se posait donc de savoir si 
les faits observés par A. Strohl obligent à revenir à une hypothèse 
que l’on jugeait périmée, ou si la théorie actuellement adoptée, 

qui explique de façon suffisante les faits essentiels de l'excitation : 
électrique, ne rend pas. compte de l'efficacité plus grande des 5 
ondes en échelons. C’est ce point que nous avons examiné. 

: Nous ne pouvons que rappeler brièvement les éléments de la 
théorie de l’excitation électrique. Divers travaux sur la conception 
physico-chimique de l'excitation (Nernst, L. Lapicque) sur l’effi- 
cacité des courants progressifs (L. Lapicque) sur l'influence de 
la distance des électrodes sur les caractéristiques de l’excitabilité 
(H. Cardot, L. Lapieque, H. Laugier), ont constitué pierre à 
pierre, une théorie qui est sensiblement la suivante : le passage 
du courant produit dans le nerf des déplacements d'ions, qui, 
arrêtés dans leur migration par des parois semi-perméables (essen- 
tiellement la séparation cylindre-axe, gaine), s’y accumulent et 
produisent une polarisation ; mais, à chaque instant et naturel- 
lement pendant le passage même du courant, divers phénomènes 
tendent à dissiper la perturbation produite (diffusion, propaga- 4 
- tion électrotonique de la polarisation, dépolarisation à travers la 
membrane). Le seuil est atteint lorsque le rapport des perturba- 
tions en deux points du nerf, séparés par une distance détermi- 
née, a atteint la valeur convenable (L. Lapicque). Cette concep- 
tion rend compte des faits essentiels de l'excitation électrique. 
Rend-elle compte aussi de l'efficacité des ondes en échelon ? Au- 
irement dit, ce rapport des perturbations, origine de l'excitation, 
est-il atteint pour une quantité d'électricité. moindre avec une … 
onde en échelon qu'avec une onde rectangulaire de même durée D. 


La question inabordable mathématiquement peut être exami- 
née sur un schéma hydraulique physique. Nous nous sommes … 
adressés au schéma hydraulique simplifié, présenté par L. Lapic- 
que (x); deux travailleurs du laboratoire, À. Cherbuliez et R. 
Dériaud ont bien voulu mettre au point un appareil qui servait 
aux démonstrations d'enseignement et faire les déterminations 
nécessaires ; nous leur adressons ici nos vifs remerciements. 

L'appareil est ainsi constitué : « Deux vases cylindriques À et 
« B, légers, communiquent par un tube T, fin et souple. Ils con- 
« tiennent de l’eau jusqu'au niveau O et sont suspendus aux 
« extrémités d’un fléau aux bras inégaux, a ne petit que b. 


At 


(1) L. Lapicque. L’inefficacité Aa des he progressifs. Revue 


générale des sciences, 30 juillet 1913. 
7 pe 


SÉANCE DU 1°” AVRIL 725 


- 


se . 
: _ _« L'appareil basculerait du côté de B s'il n'était pas retenu par 
« un butoir D » (1). (fig.). 
© Si, par un tube R on fait écouler dans A l’eau d’un vase de 
Mariotte M, le niveau s'élève dans le tube À, mais la perturbation 
ainsi produite tend à chaque instant à se dissiper par équilibra- 
tion lente et continue avec le tube B au travers du tube fin T qui 
relie A°et B. On voit que l’on est, sur*ce schéma, dans les condi- 
tions précédemment décrites de l’excitation électrique ; une per- 
tutbation produite par le passage du courant, perturbation qui se 
dissipe spontanément ; seuil d’excitation (l'appareil bascule du 
côté de A) atteint lorsque le rapport des perturbations en deux 
- points différents a pris une valeur convenable. 
Il est facile de réaliser sur ce schéma l'expérience de Strohl. 
_ Il suffit de disposer trois vases de Mariotte donnant des débits 
mesurés qui figurent, d’une part, l’intensité de l’onde rectangu- 
laire, d'autre part, les intensités des deux échelons de l’onde en 
D Le- on cherche ensuite quelle est la durée de passage qui 
fait osciller l'appareil avec le débit moyen (intensité de l’onde 
rectangulaire); puis, l'appareil étant remis au zéro, on fait entrer 
en action successivement les deux vases de Mariotte qui donnent 
les deux débits correspondant aux intensités de l’onde en échelon, 
chacune intervenant pendant une durée t/2; on réalise ainsi 
l'onde en échelons de Strohl ; cette onde, pourvu que les débits 
de ‘chaque échelon aient été convenablement choisis, dépense la 
même quantité d’eau que l’onde rectangulaire précédente. Dans 
ces conditions, on constate toujours que, si l’onde rectangulaire 
primitive donne le seuil, l'onde en échelon la dépasse. On peut 
mesurer directement la quantité d’éau économisée. 
Expériences. Les trois vases de Mariotte donnent les trois débits 
Suivants : respectivement 1,6 C.C.; 1,2 C.C.; 0,79 c.c. à la seconde ; 
. débits qui satisfont, à une approximation très suffisante, aux , 
conditions des expériences de Strohl. | 
On recherche alors pour le débit moyen (1,2 c.c.) 1 temps 
d'écoulement nécessaire à l’obtention du seuil : on trouve 52 
secondes (t); quantité débitée 62,3 c.c. 
_ Si, après avoir remis l'appareil au zéro, on fait entrer en action 
d'bord le faible débit, puis le grand ae chacun pendant 6 
. secondes (t/2) on constate que le seuil est considérablement dé- 
_ passé. Si, avec cette onde en échelon, on arrête l'expérience au 
_ moment où le seuil est atteint, on constate que l’économie réa- 
“lisée par l'onde en échelons est d'environ 12 c.c. soit une économie 
_ d’environ 20 p. 100 sur l'onde rectangulaire simple. 
On voit par l'expérience faite sur ce schéma que la théorie 


- (x) L. Lapicque. Loc. cit., p. 544. 


726 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


moderne de l'excitation dans laquelle la variation de densité n’in- 
tervient nullement à la façon de Du Bois-Reymond rend compte è 
des faits observés par A. Strohl comme des autres faits fonda- : 
mentaux de l'excitation. Rien ne justifie le retour à l'hypothèse 
de Du Bois-Reymond. 


= 


(Laboratoire de physiologie générale de la Sorbonne). 


L'HYPERTONIE MINÉRALE DANS LES ÂLGUES MARINES, 


par Louis LAPICQUE. 


Les Algues marines en condition physiologique présentent une 
consistance semblable à celle des plantes terrestres turgescentes ; 
cette consistance, autant qu'on en peut juger sensoriellement à 
défaut d’une méthode de mesure objective, est la même à toute 
époque de l’année. Or, la composition chimique du suc cellulaire 
diffère beaucoup suivant la saison, la part que prennent les sels 
dans la concentration moléculaire varie de moitié en été à QUES de 
100 p. 100 en hiver. 


Dans ce dernier cas, y a-t-il vraiment turgescence ? Lorsqu' il 
s’agit, comme ici, de cellules largement vacuolaires, on peut, 
avec la doctrine classique, poser en première ner eton. que 
la turgescence est égale à la différence de pression osmotique 
entre le suc cellulaire et le liquide extérieur. Admettre la turges- 
cence, c’est donc admettre pour le suc cellulaire une concentra- 
tion saline plus élevée que la concentration ambiante ; c’est-à-dire 
que la cellule a dû puiser des sels dans le milieu qui la baigne 
et les accumuler à l'encontre des forces physiques, contre la diffu- 
sion et contre la pression osmotique même, qu'il s'agissait de 
créer. On hésite devant cette conséquence, car aucun mécanisme 
capable d'une telle action n’a,.jusqu'à présent, été décrit dans la 
substance vivante ; et d’ailleurs on se trouve sous l’influence de 
la science classique qui tend, de parti pris, à ramener aux lois 
de l’osmose toutes les questions d'équilibre cellulaire. 

Aussi, je ne suis nullement étonné de yoir À. Dognon, dans 
sa note toute récente (r), admettre comme « vraisemblable » pour 
le suc des Algues « une concentration mazrima en sels voisine de 
celle de l’eau de mer ». C’est un hypothèse vers laquelle j'in- 


clinais moi-même il y a seulement 18 mois ; et, si je me suis 


gardé de me prononcer en ce sens, on trouvera facilement le 


reflet de cet état d'esprit dans la note que j'ai publiée ici avec. 3 4 


(1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXVI, p. 608. 


SÉANCE DU 1° AVRIL FAT 


—— 


Mme Lapicque, sur la teneur des Algues marines en matières 
minérales (2). Mais j'ai dû changer d'avis devant un document 
£. indéniable, fourni précisément par un bulbe . Saccorhiza récolté 
-. peu de temps après. 
à Déjà, dans la note précédemment citée, je mettais expressé- 
ment en dehors de mon raisonnement, en tant que fait isolé, un 
bulbe récolté en avril et dont la forte teneur en cendres solubles 
et en chlore me troublait. Le 26 décembre 1920, j'ai pu recueillir 
— dans de bonnes conditions des bulbes jeunes (3); j'en ai fait sé- 
“ cher avec soin un échantillon, préalablement pesé, rapporté au 
…—_ Jaboratoire et analysé, cet échantillon a donné lieu aux constata- 
tions suivantes : 
À Matière sèche : 9,52 p. r00. Dans 100 parties de cette matière 
—_ sèche, on a trouvé : cendres insolubles : 5,0, dont 0,7 de CO". 
Cendres solubles : 5o,r dont Cl (plus exactement halogènes op 
, tés en chlore) 22,9 ; SO° : x,26 ; GO° : 0,87. 
…_  Recalculés pour 1.000 gr. d’Algue fraîche, ces chiffres donnent 
47,8 gr. de cendres solubles et 21,7 gr. de chlore. Telles quelles, 
ces valeurs sont nettement au-dessus des valeurs correspondantes 
pour l’eau de mer qui contient, par kgr., au plus 35 gr. de ma- 
tières solides dont 19 gr. de chlore. Il est vrai, suivant un raison- 
nement antérieurement exposé (4), qu’on doit retrancher des cen- 
dres solubles une partie au moins des sulfates et des carbonates 
qui ne préexistaient pas à l’incinération. Retranchons ces sels en 
…._ totalité, soit 6 à 7 gr., resteraient 42 gr. de sels effectivement 
dissous dans un kgr. de plante vivante, soit 95o gr. environ de 
—_. suc : c'est-à-dire qu'un kilogramme de suc contenait 45 à 46 gr. 
_ de sels, dont près de 23 gr. de chlore. C’est un excès sur l’eau de 

mer de 4 gr. de chlore et de ro à 11 gr. de sels. Compte tenu 
- que pure comprennent dans l’Algue de plus grosses molécules 


4 
D” 
3 
4 


_ ()'G. R. de da Soc. de biol., t. LXXXIIT, p. 1610. 


J'ai même effectué une série d” expériences, restées des pour démontrer 
que la consistance des Algues marines n’impliquait pas forcément la turges- 
“cence. En ‘effet, un fragment de feuille de Laminaire morte et séchée depuis 
longtemps reprend sensiblement son volume et sa consistance peu après qu'on 
l’a immergé dans une solution saline comparable à l’eau de mer. Il s’agit là 
d’un phénomène d’imbibition des parois ; le complexe colloïdal qui consti- 


À tue ces parois possède pour l'eau une affinité bien comnue par l'emploi usuel 
$ des tiges de Lamïänaires. En présence de solutions diverses, cette affinité offre 
…_ des variations qui sont d’un ‘certain intérêt ‘théorique et dont je compte, à ce 


point de vue, reprendre l'étude ; à ce moment, il me satisfaisait de trouver de 
ce côté un mécanisme expliquant, me semblait-il, le port de l’Algue vivante 
sans faire intervenir une pression osmotique Prado le 

(8) Pour les états biologiques des Saccorhiza en cette saison, voir ma note 
du 21 mai 1921..C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, p. 925. 


ü (4) Je ne puis comprendre comment A. Dognon a pu obtenir 43, 8 gr. par 
itre. 


728 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


que dans l’eau de mer, comme je l'ai aussi expliqué antérieure 
ment (5), on arrive à ce résultat : la concentration saline du suc de 
l'Algue était à celle de l'eau de mer à peu près comme 12 est à r0.. À 
La mesure cryoscopique donne un résultat tout à fait CONCOT- 
dant avec celui de l’analyse chimique. 6,50 gr. de bulbe sec jetés 
dans l’eau distillée bouillante ont été laissés 1 heure au bain-ma- 
rie ; la somme eau + matière pèse alors 104,4 gr. Le À de la solum 
tion décantée est trouvé. égal à 1°56.. Le calcul pour la plante 
fraîche effectué par rapport au solvant s'établit de la façon sui- 
vante : eau de la solution : 104,4 — 6,50 — 97,9 ; poids de plante "4 


n 2 : s 2 1 
fraîche correspondant nn 68,3, dont 61,8 d’eau. É 
97,9 Fe 

156. SU — 2947 - | À 


Cette valeur comparée à l'eau de mer qui, recueillie le même 
jour au même endroit, présentait un A égal à 2°05 montre un 4 
excès de 21 centièmes. 

Toute erreur vraisemblable sur l’ensemble des sneicte laisse 
subsister la conclusion suivante, où j'arrondis les chiffres : dans 
le suc du bulbe en question, la concentration moléculaire, cons- 
tituée pratiquement rien que par des sels, présentait un excès de #4 
20 p. 100 sur l’eau ambiante, soit une différence de pression 0s- 
motique effective pour la turgescence égale à 5 atmosphères (6). 

Ce document a été confirmé un an plus tard par les Saccorhiza 


qui m'ont été envoyés de Roscoff en janvier dernier. Traité par 
l’eau bouillante dès son arrivée au laboratoire, un bulbe a donné, 
tous calculs faits, un À de 2°50o avec une teneur en chlore de 
24 p. 1.000. Je-n’ai aucun chiffre discordant (7). mes LES 

Il y a, au contraire, désaccord avec les résultats de À. Dognon. 


Ce désaccord tient-il à la différence des méthodes, À. Dognon 
opérant sur le suc obtenu par expression, et moi sur un bouillon ? 
Je suis en train de réviser, avec Chaussin, les divers procédés 
de mesure pour la pression 6smotique des tissus végétaux. Le 
bouillon donne parfois une erreur systématique en plus, mais 
pas dans le cas où la concentration est, comme ici, formée essen- + 


(5) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, p. 1612. 

(6) Je remarque que la pression cellulaire devait être supérieure à ce chiffre, 4 
qui est tiré de la concentration moyenne, cellules et parois ; le liquide imbi- 
bant ces parois est identique, autant que j'ai pu en juger, au liquide ambiant, 
et, dans le cas présent, abaïsse l’excès de la concentration moyenne suivant sa 
proportion dans la plante. 

(7) Un bulbe de Saccorhiza récolté le 6 août et traité frais m'’a donné 
A =— 2°61, avec une teneur en chlore p. 1000 d’eau de 12,3 ue de mer 


ramenée par dilution à cette teneur n'aurait un À que de 1: 028 : , les sels 
marins font à peine la moitié de la concentration. £ 


SÉANCE DU 1° AVRIL 72% 


tiellement par des chlorures ; d’ailleurs, la confirmation par les 
dosages enlève tout doute. 

Le suc pressé comporte aussi ses erreurs, parfois fort grandes. 
Dans le cas des Algues marines, notamment, il arrive que le suc 


…. obtenu par pression ne soit. guère qu'un liquide lacunaire très 
voisin de l’eau de mer, laissant ignorer l'hypertonie considérable 
E du véritable suc cellulaire ; j'ai vu le fait très nettement avec 
3 è Chorda filum. D'autre part, A. Dognon lave ses échantillons à 
… l’eau distillée, ce qui entraîne fatalement un abaissement de con- 
—._  centration. Enfin, l'hypertonie paradoxale ici en cause est fonction 
] - de l’activité des tissus et s’abaisse dès que cette activité languit. 
La longue asphyxie au cours du voyage entre Roscoff et Stras- 
…. bourg peut entraîner des perturbations difficilement calculables. 
4 Et malgré tout, dans deux cas sur trois, A. Dognon obtient pour 
3 A et la teneur en chlore, des chiffres moins élevés que les miens, 
- mais encore bien au-dessus de ceux de l’eau de mer, PURES 
à sur celle-ci un excès d'environ 10 p. 100. 

3 Je considère donc l'hypertonie minérale comme démontrée. 
‘1 


D'après des observations que je n'ai pas la place de donner ici 
et que d'ailleurs je veux compléter, si elle ne se présente pas 
- souvent aussi pure que dans le bulbe de Saccorhiza d'hiver, elle 
est loin d'être exceptionnelle dans les Algues marines. D'autre 
part, elle existe chez les Algues d’eau douce, et, en étendant 

la question, chez la généralité des plantes terrestres. 

Il est donc nécessaire, comme je l’ai indiqué à propos d’obser- 
vations physiologiques sur Ectocarpus (8) d'admettre l'existence 
d'un mécanisme par lequel la cellule peut se constituer un excès 
de pression osmotique sur son milieu en puisant des sels dans 


/ 
7 

4 
CE 
* 
: 
à 
140 
Lr 


D ce milieu. 

2 Je pense être prochainement en mesure de construire sur des 
faits expérimentaux une théorie de ce mécanisme. 

4 


(8): C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIV, PP: 827 et 858 et t. LXXXV, p. 209- 


NRC ER op eee PET, 


Sp 


730 s SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


LA DISSOCIATION DE LA SÉCRÉTION ACIDO-PEPTIQUE 
DANS CERTAINES AFFECTIONS GASTRIQUES, 


par M. Losper et J, BAUMANN. 


La recherche de la pepsine dans le suc gastrique est assez négli- 
gée parce que l’on considère habituellement comme assez paral- 
lèles la courbe de la sécrétion peptique et la courbe de la sécrétion 
acide. Une telle conclusion n’est cependant exacte qu’à l’état nor- 
mal et physiologique, nous montrerons qu’elle est loin de l'être 
toujours à l’état pathologique. 

La technique que nous avons suivie dérive de celle d’'Hammers- 
chlaz ; elle utilise des solutions d’albumine exactement titrées, 
acidifiées et préalablement chauffées et apprécié la richesse pepti- 
que du liquide d’après la proportion d’albumine restante et de 
- peptones formées. 

Nous avons tout d’abord étudié les mie de stase ou de 
sécrétion à jeun : chez les cancéreux et les atones, la proportion 
de pepsine y est nulle ou à peu près nulle ; chez les ulcéreux, elle 
est, au contraire, très considérable, parfois supérieure, à celle du 
répas d’épreuve. Ce qui nous permet de conclure que l’activité 
peptique du liquide à jeun plaide sérieusement en faveur de 
l’ulcus. 

Nous avons étudié ensuite les liquides de digestion recueillis 
exactement une heure après un repas d'épreuve toujours iden- 
tique. À l’état normal, la richesse en pepsine est, pour 2 c.c. de 
suc gastrique, de 30, c’est-à-dire que le suc gastrique dissout 
30 mm. d’albümine sèche. A l’état pathologique, elle est très 
différente. Nous avons examiné des hypochlorhydriques ou néo- 
plasiques, des hyperchlorhydriques et. des ulcéreux : chez les 
premiers, la proportion de pepsine est normale r fois sur 4, infé- 
rieure 2 foi sur /, supérieure, atteignant même 170, 1 fois sur 4. 
Chez les seconds, elle est 4 fois sur 8 supérieure à la normale, 
1 fois égale, 3 ne inférieure et 2 fois absolument nulle. Chez les 
troisièmes, elle est $ fois sur 4 élevée, r fois très abaissée et r fois 
normale. à 

Ces variations peptiques sont déjà paradoxales. Elles le sont. 
plus encore si on les compare aux variations de l’acidité. Le paral- 
lélisme n'existe, en effet, que dans la moitié des cas ; la discor- 
dance est patente dans l’autre moitié. | 

Dans le liquide de stase, on peut trouver 90 de pepsine et seu- 
lement 0,9 d'HCI libre et 1,2 d’acidité totale. Dans les liquides du 
repas d’épreuve, des ceties de 79 et même 170 de pepsine vont 


de pair avec des hypochlorhydries de 0,70 et 0,30 ; des STE A 


SÉANCE DU ΰ AVRIL 731 
Re Le ee te 
de pepsine infimes de 3 et ro vont de pair avec des acidités de 
2,4 et de 3. De tels résultats mettent en relief une véritable dis- 
sociation de la sécrétion peptique et chlorhydrique. 

Nous ne disceuterons pas ses causes : fixation plus complète et 

plus rapide du ferment sur les aliments, résorption plus précoce 
de la pepsine par l'estomac ou dissociation fonctionnelle vraie, 
mais nous dirons que la richesse peptique du suc gastrique plus 
encore que celle de HCI exagère les douleurs et accentue les nau- 
sées. 
_ Et il est assez difficile, exception faite des obstacles mécaniques 
ou des adhérences, de ne point faire une part importante à la 
sécrétion peptique dans la production ou l’exagération de ces 2 
symptômes des états gastriques pathologiques. L 


LES VARIATIONS DE LA PEPSINÉMIE DANS LES AFFECTIONS DE L'ESTOMAC, 


par M. Lorrer, J. Baumann et M. DEBray. 


- Nous avons, dans une précédente note, étudié les variations de 
. Ja pepsine du sang à l’état physiologique et montré qu'un rapport 
_ assez précis s’établissait entre l’activité peptique du milieu gas- 
trique et celle du milieu sanguin. Ce rapport est loin d’être aussi 
constant à l’état pathologique et l'étude des gastrites apporte quel- 
ques résultats curieux et même discordants. 

Le sérum à jeun ne doit conserver que des traces de pepsine 
et cette règle ne souffre guère d'exception. Elle se vérifie chez 
les hypopeptiques, mais elle est en défaut chez les hypersecré- 

teurs vrais. La constatation dans le sang, à jeun, d’une assez forte 
proportion de pepsine, plaide en faveur de l’uleus et de l’hyper- 
sécrétion à jeun. Elle va, d’ailleurs, de pair avec une forte pep- 
sinurie dont la valeur diagnostique a été signalée et que nos 
_ propres examens nous font admettre. 
. Après repas d’épreuve, on est en droit de s'étonner que l’as- 
cension de la courbe de la pepsine sanguine n'’aille point toujours 
de pair avec celle de la pepsine gastrique et ne lui soit même 
point proportionnelle. 
Voici quelques résultats : 


Pepsine Pepsine du sang 


gastrique Rio 
À - m.m. m.m. Fan 1. M. 
UNCUS RSR NES TAG 2,5 qi + 4,5 
Se ce ce. 07 14,5 26 rt 
. Hyperpepsie +......... 95 8 19 +II 
Hypopepsie ..... Le ë 10 2 


D) 7 2 4,5 


532 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


On peut voir, dans ce tableau, que, pour une proportion de 
pepsine gastrique essentiellement différente, l’augmentation de 


la pepsine sanguine après le repas peut être tible. 


Et il en est de même dans les urines car une pepsinurie extrê- 


mement basse peut aller de De avec des chiffres de pepsine gas- 
trique de 40,66. 

La cause de ces divergences doit être cherchée de le milieu 
gastrique lui-même. Il existe certainement des cas où toute la 
pepsine secrétée est utilisée pour la digestion et rien ou presque 


rien ne passe dans le sang. Il en est d’autres où la sécrétion dé-. 


passe de beaucoup les exigences de la digestion. Et le passage de 


la pepsine dans le sang, et, de là, dans l'urine, est naturellement 


plus abondant. Il n’est pas impossible qu'il s’agisse parfois aussi 
d’un trouble électif de la sécrétion peptique où s'affirme, sinon 
l'existence de deux sécrétions, l’une sanguine et l’autre gastrique, 
du moins une véritable dérivation sécrétoire. 


Toujours est-il que certains troubles généraux et fonctionnels 


sont le propre des fortes pepsinémies. Nous y ayons vu se produire 
avec une réelle fréquence la nausée, les vertiges, la diarrhée 
même et surtout les réactions Po hypotension, modifi- 
cation du rytme et troubles vasomoteurs. Il est fort probable 
que ces manifestations constituent une sorte de syndrome interne 
satellite du syndrome digestif proprement dit. : 


\ 


D HEIN 
- DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 25 MARS 1929 


4 LE ne LA X de ui Ge CA MÉL D ie A ed one ie, DS Dr LE da 


SOMMAIRE 
APPELMANS (R.) et WAGEMans Piclémophase nee rsereee 62 
(J.) : Bactériophages de diverses Heymans (C.) : Action hyper- 
DÉDME ANGES ne soie ee en ces oc 64 | thermisante, salivaire el cardia- 
BruyNo3&E (R.) et Maisin (J.) : quetdelathionines 2. #es tr 68 
Réponse à la note de MM. Gratia Rosgam (J.) : Le rôle du plasma 
et Jaumain relative aux réactions dans l’agglutination des globu- 
_ produites par l'injection de Buc- lins:(plaqueties) 242 2e 59 
4 AMONT O RER EEE 65 | = Wopon (R.) : Note sur les va- 
À De Necker (J.): De l'influence leurs de l’azote résiduel du sang. 66 
… de la chaleur sur le principe | 


Présidence de M. L. Gedoelst. 


LE RÔLE DU PLASMA DANS L’AGGLUTINATION DES GLOBULINS 
De (PLAQUETTES), 


fé par Jacques Roskam. 


he J'ai récemment émis l'hypothèse que les globulins agglutinent 
les particules étrangères grâce à une mince couche de plasma 
adhérant à leur surface. Cette conception était basée sur trois 
. faits : 1° l’agglutination des particules d'encre de Chine par les 
globulins lavés deux fois et émulsionnés en solution physiologi- 
; que ; 2° la diminution parallèle, sous l'influence du chauffage, 
+ à de ce pouvoir agglutinant des globulins, d’une part, du pouvoir 
È .  agglutinant du plasma vis-à-vis des mêmes particules d'encre de 
j: 
1 


. Chine, d'autre part; 3° la diminution progressive du pouvoir 
_ agglutinant des globulins vis-à-vis des grains d'encre de Chine 

sous l'influence de la répétition des lavages. Aussi était-il indiqué 
de vérifier si, après les deux lavages classiques, les globulins sont 


E Biococie. CoMpTEs RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 


34 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


encore susceptibles d'abandonner des substances proléiques à la 
solution isotonique dans laquelle ils sont émulsionnés. 


Dans ce but, j'ai mis en suspension les globulins lavés d’un 


Lapin dans 6 à 9 c.c. de solution physiologique (NaCT desséché 
_aq: 8,5 et Q p. 1.000) ou de solution sulfatée sodique isotonique 


(Na*SO*roH°0O aq. 3 p. 100). 3 échantillons (1,5 à 2,5 c.c. chacun, 
selon les expériences) de cette émulsion étaient centrifugés pen-. 


dant quatre heures et à grande vitesse, un quart d'heure (tube 1), 


deux heures et demie (tube IT) et quinze heures (tubes TP), après 


à 


la mise en suspension. Le liquide surnageant, limpide ou à peine 
opalescent, était soigneusement pipetté, puis additionné d’une 
partie égale. de réactif d'Esbach et chauffé : il se troublait aussitôt 
el ne tardait pas à abandonner un certain précipité de substances 
protéiques (tube III, tube Il, voire tube 1). Ce précipité était me- 
suré en le comparant, volumétriquement, aux précipités obtenus 
par le même procédé au moyen de dilutions de plus en plus consi- 
dérables de plasma dans la solution isotonique employée. Dans 


ces conditions, le précipité du tube I était, en général, moins 


abondant que le précipité abandonné par la dilution de plasma 
au millième ; le précipité du tube Il correspondait à ceux des 
dilutions de plasma de 1/400 à r/700, celui du tube IIT au précipité 


de la dilution de plasma à 1/200, voire à 1/100. La détermination 


du nombre des globulins dans l’émulsion, une heure et seize heu- 


res après leur mise en suspension, me fournit, chaque fois, des 


chiffres sensiblement égaux, preuve que cet enrichissement de: 


la solution isotonique en substances protéiques ne dépendait pas 
de la lyse d'un certain nombre de globulins. = 


L'origine plasmatique d’une partie, au moins, de ses protéines 


est évidemment très difficile à établir, vu leur grande dilution. 
Les faits rappelés au début de cet article rendent cette origine des 


plus vraisemblables ; également les deux faits suivants : 1° On 


émulsionne dans un très petit volume de solution physiologique 


(0,8 à 1,2 c.c.) les plaquettes isolées et lavées de deux gros Lapins; 


ax 


on abandonne cette suspension à elle-même pendant une quin- 


zaine d'heures ; deux centrifugations énergiques, d’une heure et 
demie chacune, débarrassent alors le liquide des globulins qu'il 
tenait en suspension. Ce liquide, plus albumineux que celui du 
tube IL de l'expérience précédente, est soigneusement pipetté, 
puis additionné d’un dixième de son volume de solution chloru- 
rée calcique à 1 p. 100 : il s’y fait alors, en un temps variant de 
30 minutes à une couple d'heures, une coagulation lente, donnant 


d’abord naissance à quelques petits flocons, puis à un très petit 


voile d'aspect fibrineux. Gette coagulation s'accompagne vraisem- 


blablement de la formation de thrombine, car le liquide, ajouté 
à deux volumes de plasma dilué dioxalaté, y détermine également 


s 
à 


DR RE ES AT ns Tr AT DS 


(81) 


dl 
}- 
À 


SÉANCE DU 25 MARS 735 


la formation d'un petit voile fibrineux. 2° Contrairement à ce que 
révèle une observation superficielle, les miéroorganismes (Bacille 
paratyphique B et Levure de vin) sont parfaitement agglutinables 
par des globulins lavés, en suspension dans la solution physiolo- 
gique. Certes, cette agglutination est loin d’avoir l'importance 
de celle qui éclaircit des suspensions de globulins et de microbes 
dans du plasma ou du sérum sanguin. Elle existe cependant et 


s'accentue à mesure qu'un peu de plasma adhérant aux globulins 


diffuse dans le milieu ambiant, créant autour de chacun de ces 
éléments une zone plasmatique de concentration suffisante pour 
permettre la sensibilisation des microorganismes qui y pénètrent 
et s'y attardent : au début, en effet, les agglutinats de globulins 
et de Bacilles paratyphiques ou de Levure sont des plus rares ; 
deux heures après le mélange des émulsions, ils sont plus abon- 
dants ; après quinze heures, on constate régulièrement la pré- 
sence d'amas assez dub et assez ee 

Tous ces faits plaident en faveur de la nature avant tout plas- 
malique de la fonction antixénique de l'organisme. Certes, les 


‘ globulins y participent, mais, en dehors de leur action hypothé- 


tique sur la composition du plasma, leur rôle paraît surtout passif: 
leur agglutination aux particules étrangères, leur agglutination 
entre eux semblent simplement le témoin des modifications de 
l'équilibre colloïdal du plasma au contact des surfaces étrangères. 
Il en est vraisemblablement de même de leur « conglutination » 


au niveau des lésions vasculaires, de leur rôle immédiat dans 11 


formation du thrombus ou du clou hémostatique. 
(Laboratoire de recherches de la clinique médicale, | 
Université de Liége). 


136 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (62) 


DE L'INFLUENCE DE LA CHALEUR SUR LE PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE. 


Note de DE Necker, présentée par R. Bruynocue. 


Il nous a paru intéressant de dôser systématiquement, suivant 
la méthode des dilutions successives, l'activité du Bactériophage, 
soumis à des températures différentes. 

Dans ce but, nous ensemençons des Bacilles d'Herelle dans un 
matras contenant 5o c.c. de bouillon et, après un jour de déve- 
loppement, nous y ajoutons 5 c.c. de filtrat bactériophage. Lors- 
que le milieu s’est clarifié par la lyse, nous filtrons la culture sur 
bougie Chamberland et répartissons le filtrat en ampoules. Nous 
chauffons une partie de celles-ci au bain-marie pendant une 
demi-heure à des températures progressivement ascendantes de 
deux degrés à partir de 4o jusqu’à 70 degrés. Nous ensemençons 
ensuite des tubes de bouillon de dilution de plus en plus faible 
de Bactériophage et d’une quantité toujours égale de Bacilles 
d'Herelle, le trouble dû au libre développement de ce dernier nous 
donnant la limite du pouvoir bactériophage. L'activité du Bacté 
riophage chauffé est comparée à celle du Bactériophage de même 
souche, mais non chauffé. 

À chaque tube de 9 c.c. de bouillon on ajoute III gouttes de cul- 
ture de Bacilles d'Herelle et les dilutions suivantes du principe 
bactériophage : | 


e = 2 3 
LÉ HER ENTRE teens 
TR ASE MER ENS eNEAE 
Filtré 12h — — — == en = 22 ERA js is 
fo, + za her — — — — — RE La de e ae 
NE ES CM ARTS — — — — == ee sé ds de 
h4° 12h. — — — = _ LE AL + hu MA 
469 12h. — — —  — — — — 3 + 22 
489 12h. — — — — — HE (ue ae Dr EME 
Doro — — — — = nr pee A UE 
FRONT — — = _ ne ae ne 
54° 12h. — — 2 — — == ee 2e a 2 
569 ; 12h. 1— — = a SE ae Fe 1e ju AR 
589 12h. — == os = He ar EU an Je + 
609 12h. — — — — — _ 2 ce ue a 
Cu0 Par he + + RP JE Je 
GAP) ro thus ee Re ES TRE nai NOMpE + + + 2e 
669 #roh Le =- su + nt tt Je de Je 
689) 00; MIE RAR EME CN RNE ANSE FA ne SE RUN AN 
DONC NE PieESP RU SE + + + 2e . = 


Nous avons contrôlé le résultat après r2 heures et après 24 heu- 
res d’étuve sans constater de différence, sauf que le Bactériophage 


(63) : SÉANCE DU 25 MARS 737 


———————————_—_—_—_—_— 


chauffé à 60° et à 62° n’exerçait son action inhibitive sur le déve- 
loppement que durant les 12 premières heures et qu'après 24 
heures le tube de bouillon présentait un développement plus ou 
moins abondant. Il en était de même pour le Bactériophage 
chauffé à 68°. 
1 . H est entendu que chaque série de tubes comporte comme con- 
trôles. : 1° un tube de Bacilles d’'Herelle purs ; 2° un tube de 
Bactériophage pur. : 
De ce tableau, nous pouvons conclure : 
I. a) Jusqu'à une température de 48° l’activité du Bactério- 
phage ne subit aucune modification du fait de l’action de la cha- 
D leur. d 

b) De 48° à 60° l’activité du Bactériophage diminue légèrement 
par le chauffage. 

c) Au delà de 60°, l’activité du Bactériophage diminue très vite 
pour devenir nulle aux environs de 70°. 

IT. Pour isoler un principe bactériophage de faible activité, la 
filtration est la méthode de choix, les températures de 56° et 58°, 
nécessaires à la stérilisation des Bacilles, diminuant déjà l’activité 
du Bactériophage. 


(Institut de pharmacodynamie de l'Université de Gand). 


DE EE SC SE 


2 


h. 
. 
és 


M 


138 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (64) 


BACTÉRIOPHAGES DE DIVERSES PROVENANCES, 


par R. APPELMANS et J. WAGEMANS. 


D'Hérelle, dans son manuel, nous signale qu’il existe des infi- 
nilés de souches différentes possédant chacune, au sortir dé lor- 
ganisme, le pouvoir d'attaquer diverses Bactéries. 

Ayant reçu d'Hauduroy ün principe lytique actif pour le Ba- 
cille typhique, nous avons comparé son action sur les diverses 
espèces typhiques et paratyphiques de notre collection à cellé de 
ños souches, obtenues l’une par adaptation successive, l’autre iso- 
lée de la bouse de Vache. 


+ Bact. 


Cullures Seule + Bacl. Louvain Strasbourg + Bacl. Vaclie 
ÉDANAUT SR OR RNA ES ++ _ PER Sie 
LAbasteuT Cher etre + + PE Der HE 
Da PAS RE CRE ARE ie sue co ie 
TAWoluwe. Eu Mere nn SF Se SE + + 
Tébennotte see ps JL et AS qu 
Eyphus Li: ee MARIE + + __ ae 
1 Demelle "ee tmoe Ex + + ++ 22: + 
TVA ASE EPPEN NE dE se — — + + 
LyphunsS se Se NneRens + + — == De 
HTacobie PER PEAR RRE ++ Hour Et + + 
Paratyphus B Widal....... + + so 3e ce si 
Para MphAUS PARLER + + 3200 Hart roue 
Paratyphus B Versailles... + + Du SOL UNS Li 


Il nous a paru intéressant de contrôler, pour les microbes in- 
fluencés par divers Bactériophages, l’action de l’un sur le résistant 
des autres ; ainsi l’action du Bactériophage Louvain sur le mi- 
crobe typhus 11 devenu résistant au Bactériophagé Strasbourg et 
vice versa. ; 1 | 

Nous avons constaté que le Bactériophage Louvain empèche 
* parfaitement le développement du mierobe typhus 11 résistant au 
Bactériophage Strasbourg. Il ne s’agit pas ici d’une plus forte 
virulence de notre principe lytique, grâce à laquelle celui-ci pour- 
rait influencer un microbe devenu résistant à un Bactériophage 
plus faible, étant donné que le Bactériophage Strasbourg lyse le 
microbe {yphus II devenu résistant au Bactériophage Louvain. 


Nous avons contrôlé ce phénomène pour d’autres souches, ty- 
 phiques, paratyphiques et dysentériques, avec leurs Bactériopha- 
ges respectifs. Dans le tableau ci-dessous, nous indiquons l'inhibi- 
tion de développement des Bacilles dysentériques Hiss résistants 
par quelques-uns des Bactériophages que nous avons isolés des 
crottins de Gheval et de bouse de Vache, 


(65) SÉANCE DU 25 MARS 139 


—_—————__—_—_—_—_—_—_—_— 0 


+ 


ï Cultures : Seule + Bact. Chevall + Bact. Cheval? + Bacl. Vachei + Bact. Vaclie 2 

Résistant : j À 

Cheval : Lu PES L'on ea, ES 
Résistant ; 

Cheval 2 + == ése ra ire 
Résistant 

Vache 7: Joe =. LEE SEÈ VE 
Résistant 

Vache 2 4 — _ at ARE 


Il résulte de ce bleu que des Bacilles de la dysentérie devenus 
résistants à un Bactériophage, peuvent encore être influencés par 
d’autres principes lytiques. Etant .donné que celle action est réci- 
proque, elle ne peut être considérée, ainsi que nous l'avons signa- 
lé plus haut, comme l'effet d’une exallation de la virulence du 
Bactériophage, mais bien comme la conséquence d’une différence 
dans le mode d'action. ‘ 

Nous continuons nos investigations et comptons contrôler éven- 
tuellement l’action des cents) à l’égard de ces diver- 

ses souches de principes lytiques. | 


(Laboratoire de bactériologie de l'Université de Louvain). 


RÉPONSE À LA NOTE DE MM. GRaTiA ET J'AUMAIN 
RELATIVE AUX RÉACTIONS PRODUITES 
PAR L'INJECTION DE  BACTÉRIOPHAGE, 


ñ par R. Bruvnoeue et J. Maisin. 


nous considérons les réactions consécutives aux injections de 
principe [ytique comme les symptômes d’une infection de l’orga- 
-  nisme humain par le virus bactériophage. Ces deux auteurs doi- 
- vent avoir mal interprété notre communication, car nous ny 
trouvons rien qui puisse nous attribuér l'explication qu'ils nous 
réservent. En dehors de la description des symptômes, nous y 
‘avons, en effet, présenté comme conclusion que « le Bactério- 
phage inoculé provoque chez l'Homme des mänifestations réac- 
tionnelles rappelant celles d’une infection ». À notre avis, cet 
énoncé n'admet pas l'interprétation qu’ils nous attribuent. Oüdnt 
à fe agent responsable des manifestations réactionnelles, tout en 
- admettant que l’antigène microbien administré à haute dose 
. puisse occasionner une certaine réaction, nous ne croyons pas 
que c’est à ce dernier que l’on doive attribuer les manifestations 
qui suivent l’inoculation de Bactériophage. En effet, ce dernier, 
quand il est prélevé et chauffé à 56° avant le développement des 


Dans leur note du 25 février, Gratia et Jaumain prétendent que 


140 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DÉ BIOLOGIE (66) 


résistants, contient très peu d'anligène inicrobien et, malgré cela, 
il fournit une réaction notablement plus forte que celle qui peut 
succéder à l’inoculation d’une quantité élevée de microbes tués 
(vieilles cultures ou cultures fraîches). 

Le fait que les filtrats Iytiques chauffés à 75° peuvent encore 
occasionner des manifestations réactionnelles ne prouve nulle- 
ment que celles-ci sont produites par l’antigène microbien, car 
Gratia et Jaumain n’ont pas démontré, au préalable, que le Bac- 
tériophage se comporte à ce sujet autrement que les microbes et 
que, tué, il ne puisse comme ces derniers également, rester 
toxique. Afin de contrôler cette toxicité éventuelle, nous: avons 
injecté à douze personnes normales 1,5 c.c. de Bactériophage 
antistaphylococcique chauffé soit à 56°, soit\à 757) Six de ces 
personnes ont été inoculées avec du Bactériophage contenant peu 
d’antigène microbien et les six autres avec du filtrat riche en mi- 
crobes dissous. Des six personnes inoculées avec le Bactériophage 
chauffé à 56°, toutes, sauf une, ont réagi et ont présenté une 
ascension de la température variant entre 38° et 39°5. Quant aux 
personnes injectées avec du Bactériophage chauffé à 75°, une 
seule a réagi jusque 38° et toutes les autres n'ont pas eu la moin- 
dre fièvre. Localement, chez toutes, il y a eu quelques manifesta- 
tions réactionnelles, plus accusées toutefois chez celles qui avaient 
recu le Bactériophage non chauffé à 75°. 

Enfin, quant à la teneur des Bactériophages en antigène micro- 
bien, c’est celui qui en contenait le moins (prélevé avant le déve- 
loppernent des résistants) qui nous a fourni les plus fortes réac- 
tions et le Bactériophage chauffé à 75° qui a fourni une réaction 
fébrile contenait également peu de microbes dissous. 


(Laboratoire de bactériologie de l'Université de Louvain). 


SUR LES VALEURS DE L’AZOTE RÉSIDUEL DU SANG, 


Note de Roserr Wopon, présentée par A. SLOSsE. 


Dans une communication récente (1), Grigaut fait remarquer. 
qu'en utilisant l’acide métaphosphorique (métaphosphate et acide 
chlorhydrique) comme désalbuminant, on obtient des valeurs 
d'azote total non protéique plus élevées que par l'emploi de l'acide 
trichloracétique. D'autre part, les valeurs d'azote uréique étant. 
les mêmes dans les filtrats obtenus par l’acide métaphosphorique 
et par l’acide trichloracétique, il conclut que la précipitation à 


l'acide métaphosphorique donne une valeur d’azote résiduel plus 
élevée. 


(x) Grigaut. Bull. de la Soc: de chimie physiologique, t. IV, janvier 1022; 


07) SÉANCE DU 25 MARS 1141 


Faisant alors des dosages sur le même sérum désalbuminé de 
diverses facons, j'ai observé le même fait, c’est-à-dire : 1° l’azote 
total non protéique figurait pour une valeur plus élevée dans les 
filtrats obtenus par l'acide métaphosphorique ; 2° les valeurs 
d'azote uréique restaient identiques dans tous les filtrats de sang, 
quel que soit le précipitant que l’on ait utilisé. Dans le but de 
déterminer les valeurs de l’azote résiduel dans ces différents fil- 


trats, j'ai procédé comme suit : le sérum est désalbuminé, 1°, par 


l’acide tungstique (Folin et Wu); 2°, par un volume égal d'acide 
irichloracétique à 20 p. 100 ; 8°, par l'acide métaphosphorique 
(Grigaut) (x). 

L'azote total non protéique, la créatinine sont dosés par les pro- 
cédés Folin; l’urée est estimée par l’uréase (Sumner); l’acide uri- 
que est dosé par la méthode de Guillaumin (2), les acides aminés 
par la méthode de Van Slyke. 

Les résultats obtenus sont notés dans le tableau suivant : 


désalbuminalion par l'acide 


nr) 2 
Azole tuugslique trichloracétique mélaphosphorique 
total non protéique ...... 20,6 mer. 20,4 mer. 36,4 mgr. 
Re TES ANR RE 17,5 Mgr. 17,0 MOT. 17,9 MOT. 
de la créatine et de la 
GTÉAUMIREN M. BEA 1,02 IN£T. 1,024 mer. — 
denl'acide ‘urique L: 2... 0,792 mer. | 0,783 mgr. 0,8b) mer. 
HONTE JO SPORE 3,4 mgr. 3,8 mgr. 3,2 mgr. 
ROSE ne. 6,598 mgr. 6,293 mer. 14,445 mar. 


Il ressort de l’examen de ces dosages comparatifs deux faits 
1°, la désalbumination à l’acide métaphosphorique donne des va- 
leurs d’urée, d'acide urique, d'azote aminé qui sont en tout sem- 
blables à celles obtenues par désalbumination à l'acide trichlor- 
acétique et à l'acide tungstique ; 2°, la créatine et la créatinine 
semblent précipitées par l’acide métaphosphorique ou, tout au 
moins, ces deux corps ne donnent plus la réaction du picrate 


 alcalin. 


Comme les résultats obtenus semblent l'indiquer, il reste donc, 
dans un filtrat par l’acide métaphosphorique, un corps azoté dif- 
férent de ceux que contiennént les filtrats tungstique et trichlor- 


 acétique. 


Deux hypothèses sont alors possibles : c’est un corps ou bien 
appartenant au groupe protéique ou bien n’y appartenant pas. Les 
filtrats sont abiurétiques ; la première hypothèse est donc exclue. 
Remarquons que les filtrats obtenus à l’acide métaphosphorique 
présentent toujours une légère opalescence qui disparaît par trai- 
tement à l’éther. 


(1) Grigaut. Ibid. 
(2) Guillaumin. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXVI, p. 194. 


a Pr 


749 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (68) 
En agilant alors avec de l’éther le fillral mélaphosphorique, je 
constate que la valeur de l'azote total non protéique est fortement 


abaissée et devient légèrement inférieure aux valeurs obtenues 
pour les filtrats tungstique et trichloracétique. En évaporant en- 


suite cet éther d’agitation, j'y mets en évidence l'azote et le phos- 
phore. Toutefois, si le même traitement est poursuivi sur les 
filtrats tungstique et trichloracétique, on constate qu'ils ne su- 
bissent aucune modification dans la teneur en azote et que l’éther 
qui a servi à celte agitation ne contient ni azote ni phosphore, ce 
qui ressort neltement du tableau suivant 


désalbumination par l'acide 
Il 


\ 


Azote an tungstique trichloractlique mélaphosphorique 
avant extraction à l’éther . 20,6 mer. 20,4 mgr. 36,4 mer. 
après extraction à l’éther .. 30 mgr. 20,5 mer. 27,5 Mer. 
Recherche du phosphore 4 
dans l’éther d’agitalion .. — De | dE 


H me semble donc démontré que le filtrat d’un sérum désalbu- 
miné par l'acide métaphosphorique contient une substance azotée 


et phosphorée soluble dans l’éther, qui, vraisemblablement, ap- 


partient au groupe des phosphatides, ne pouvant en rien inté- 
resser l’azotémie. | 


(Laboraloire de chimie biologique de l'Universilé de Bruxelles). 


ACTION HYPERTHERMISANTE, SALIVAIRE ET CARDIAQUE DE LA THIONINE, 
par GC. Hevmans. 


Nous avons monlré antérieurement, en collaboration avec E. 
Maigre (1), que le bleu de méthylène en injection intraveineuse, 
à dosés appropriées, produit chez le Chien une hyperthermie ra- 
pide et notable. Le bleu de méthylène, 

N 
Er K \ 
(CHE) 2N. CSTB CSHE.N (CH:}2 
AID 
‘#60 
est le dérivé tétraméthylé de la Hhionine, 
N 
4 PEUX 
HEN.csHs 7  Ÿ 
NS TU 
; eu 
! (1).C. Heÿmans et E. Maigre. Le bleu. de méthylène corps-hyperthermisant, 
C. R. de la Soc. de biol:, t. LXXX, p. T41, 1921. No hyperthermisante du 


bleu de méthylène, Arch, Intern. de pharmacodynamie el Thérapie, &. 26, P. 129, 
1921, 


CSHS.NH2 


SÉANCE DU 25 MARS té 743 


Dès lors, il était tout indiqué d'examiner l’action de ce dernier 


composé sur la température et accessoirement sur d’autres fonc- 


tions de l'organisme. Voici le résumé de deux expériences : Chien 
n° 129 (poids ou inscription du pouls carotidien) ; de 
11 D, 19 à 12 h. 42 reçoit, en injection intraveineuse, par doses 
fractionnées, 76 c.c. d’une solution de thionine R. AL. 4 Gi 
p. 100, soit au total 38 cgr. ou 5 cgr. par kgr. La tempéralure, 


Le de 3724 à ir h. 12, atteint 43°2 à 2 h. 19 dont de la mort de 


s 


’ 
Ex 


“1 animal), soit une hyperthermie de +5°8 en 2 h. 57. Dès le début 
de l'injection de la thionine il se produit une forte sécrétion sa- 
livaire qui persiste jusqu'à la mort et le graphique carotidien 
accuse une phase de ralentissement cardiaque suivie de l’accélé- 


ration hyperthermique. L'animal a été calme pendant l’expé- 
rience, il n'a présenté ni agilation ni hypertonicité musculaire. 


Chien n° 122 (poids ro,5 kgr.) : canule dans la veine saphène 
externe, canule carolidienne reliée au manomètre de Hürthle, 
canule dans le canal de Wharlon, thermomètre rectal coudé. 


(outtes de salive Fréquence du cœur 
Temps - Tempéralure . pâr minule par minule. 
ANR AO) eee RE DÉC ni] 108 | 
AR AAER ARS QT 2002 10 150 
RS D here à 95°2 20 150 
HA OU ct des RARE Le M 30 120 
Ed CNO) RO ; 3806 25 78 
One eue ae tone 20 75 
DEN ee Met : 39°0 15 156 
DELSA ES © 4o°2 15 17/4 
RS SONDE rat ee. ho°5 19 192 
A Se à eue re à ho°9 ASS 198 
RSS. hx°4 É 10 216 
HS ensure : RS TS 10 re 
RP PE he 4292 AE C0) 294 
M DD Sn tes 395 NC 240 
homer Ps 209 10 276 
D On nee ce 1909 5 Z 288 
ME tete a eee 4307 5 290 
Mn Se "01900 5 300 
DS TOP ee. es h4° 5 312 
LTD on AE TRE re ER à 5 306 
GE ci) SES : 4402 5 114 


Gt) De 4 h. %o à 5 h. 20, injection intraveineuse de 42 cgr. de thionine 


€ Hœchst » en solution à 1 p. 100, soil à cgr. au kgr, 


(2) Début de la polypnée. 

(3) Amplitude du pouls doublée. 
(4) Aucune agitation. 

(b) Forte polypnée. 

(6) Mort. 


Comme on voit : la température de JON ALU a atteint 449 
à à 6° h. 2h, soit une hyperthermie. de +6°r en 1 h. 44. La sécré- 


744 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE  - _ (70) 


tion salivaire de IIT gouttes à la minute s'élève immédiatement à 
XVI et atteint XXX gouttes à la minute, puis s'abaisse très lente- 
ment jusqu'à V gouttes ; la quantité totale de salive récoltée par la 


canule est de 54 c.c. Le cœur, de 108 à la minute, présente : a) une 


période d'accélération au début de l'injection (150); b) puis, pen- 
dant quinze minutes, une phase très nette de ralentissement (78), 
avec augmentation notable de l'amplitude ; €) ensuite une accé- 
lération progressive avec l'accroissement de la température jus- 
qu'à atteindre la vitesse considérable de 312 contractions à 44°. 
La respiration présente les modifications habituelles de l'hyper- 
thermie : une polypnée intermittente réflexe à partir dé 38°6, 
‘ensuite une forte polypnée centrale à partir de 41°8. L'animal à 
“été absolument calme au cours de l'expérience, il n’a présenté que 
quelques mouvements de défense pendant la période d'injection. 

Conclusions. Ces deux expériences, et d’autres semblables, nous 
permettent de conclure : 1° la thionine, comme le bleu de méthy- 
lène, est un hyperthermisant des plus énergiques ; l'élévation de 
température n’est pas due à une suractivité musculaire ; 2° d’au- 
tre part, à un degré plus marqué que le bleu de méthylène, la 
thionine augmente la sécrétion salivaire ; cette action est compa- 
rable à celle de la pilocarpine ; 3° enfin, contrairement au bleu de 


méthylène, la thionine peut déterminer un ralentissement passa- 


ger, mais typique du-cœur. 
— (Institut de pharmacodynamie de l'Université de Gand). 


\ = — 


Imp. A. DAVY et FILS Ainé, 52, r. Madame, Paris. . Le Gérant : A. DAVY. 


ES OS SN CS 


Te 
he 


PE PT 


us | 


= 


PRÉPARATIONS COLLOÏDALES à 


Métaux colloïdaux électriques à petits grains. 
Colloïdes électriques et chimiques de métalloïdes. 


— #3 <— ’ 
ELECTROCUPROL Sanoer 
(Cu) | Tuberculose 
ELECTRAREOL Toutes Be Anpouse LE ee (é; par lot Maladies < 
mpoules de CC. (3 par: boîte E 
(argent) maladies Collyre en amp. tte RE infectieuses. 
Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). infectieuses 


Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). k Traitement 
Mpones de asc par boîte). spécificité ELECTROSÉLEN ELMse) du 
Flacons de 50 e cc. oules de 5 cc. > Ë 

Collyre en amp compte-gouttes.} Pour l'agent ARS Ie CC: bar BOIe) Cancer, 


Ovules (6 par boîte), pathogène. 
Pommade (tube de 30 grammes). ELECTROMARTIQL (Fer) 
Se Ampoules de 2 cc. (12 par hotte). 

E EC RAUR (Or) Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). Syndrome 
Ampoules de 1 ce. (12 par botte). = | anemique , 
Ampoules de 2 cc. (12 par boîte). ARRHENOMARTIOL 
Ampoules de 5 cc. (6 par boîte). (Fer col oldal + Arsenic organique) 

Ampoules de 10 cc. (3 par botte). Amp.delcc.112p'botte et Gouttes 


ELECTROPLATINOL (pe) VELecraaroL COLLOTHIOL (sourre) 


est également 


ELEGTROPALLADIQL (Pad) | employé dans 


Toutes les 
indications de 
laMédication 


Elixir - Ampoules de 2 cc. 


Ampoules de5 cc. (6 par boîte). | le traitement (6 par: boîte). — Pommade. sulfurée, 
Ampoules de 10 cc. (3 par boîte). TE de « 
Ë nombreuses omplexe C fodé 
| ELECTRORHODIOL (Ro) | tueuons | IOGLYSOL oi éreucene) | Cure Jogee 
w Ampoules de 5 cc. ‘| septiques. Ampoules de 2 cc. (12 par boîte). 
ë (Bottes de 3 et 6 ampoules). 
ELECTR=H routes | ELECTROMANGANOL ? ttections 
MG (Mercure) formes de la (Manganèse) À cocciques 
; Ampoules de 5 cc. (6 par botte). Syphilis. Ampoules de 2 ce. (12 par boîte). Le 


Principe actif des Capsules surrénales. 
FLacon de 5 c.c. et de 30 c.c. 
- Associations: COLLVRES CLIN en Ampoules compte-gouttes de 40 c. c. 
. SUPPOSITOIRES D'ADRÉNALINE CLIN nc. 


_ COLLYRE D'ADRÉNALINE CLIN 45000: st au 11000. 
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Associations TUBES STÉRILISÉS CLIN 


. à l'ADRÉNALINE-COCAÏNE..- 
à lADRÉNALINE-STOVAÏÎNE 
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1922 ? N° 14 


COMPTES RENDUS 


des Séances 


Société de Biologie 
et de ses filiales : 


_ les réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
nes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 


PARIS 
MASSON ET Ci, ÉDITEURS 
LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 


120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (Vie) 


comptes rendus paraissent ehaque semaine sauf pendant les vacances de la Société. 
‘ PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : 
France : 50-fr. — Etranger : 60 fr. 
Prix Du NUMÉRO : 3 FRANCS ni 
| Les abonnenients sont reçcs par MM. MASSON et Ci Éditeurs, 
<Ye 120, Boulevard Saint-Germain, Paris 


CONFERENCE 


Le Pr. Knup Sanp fera, au siége de la Société, le 29 avril 1992, à 
17 h. 30, une conférence sur l’hermaphrodisme expérimental. 


VACANCES DE PÂQUES 


La Société vaquera les samedis 15 et 22 avril 1922 ; elle reprendra 
le cours régulier de ses séances, Ie samedi 29 avril. 


FACULTÉ DE MEDECINE DE PARIS 


Conférences fuiles par des Professeurs de la Faculté de Londres à 17 heures 


6 Mai. — Sir Sidney Russezs-WELcs : The circulatory effects of mitra | 
ï Stenosis and Aortic Regurgitation. al 
11 — Sir Wilmot HEeRRINGHAM : Trench Fever. | 
143 — Dr. Sampson HanDpLey : Lymphatic HAtRoloEy with special 
reference to malignant Visease. | 
18 — Pr. E H. Srar1iNG : Onthe Mechanism of compensation in 
the Heart. 
20 — Mr. H.J. WanriNG : Acule pancreatitis; its diagnosis and 
surgical treatment. 
27 — Pr. G. Elliot SMITH : Stereo copie Vision and the Evolution 
of Man. 


Toutes les notes doivent être remyses 
sous forme de dactylographies, ne : | 
varietur, sans lectures douteuses 
elles ne doivent pas dépasser l’étendue | 
réglementaire | M 


Ces conditions sont formelles 


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COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


7 


SÉANCE DU 8 AVRIL 1922 


AgeLous (J.-E.) et SouLa (L.- 
C.) : Adrénaline active et adré— 
naline virtuelle..... Re CU EAN 

AcmARD (Ch.) et FEUILLIÉ (E.) : 
Variations du taux des albumo- 
ses, du sucre libre et de l’acide 
carbonique combiné dans le sang 
artériel au cours du choc sérique 
et du choc peptonique.. ...... 

ARMaND-DELiLze (P.), HiLLe- 
MAND (P.) et | estocouoy (Ch.) : 
Variations de la teneur en anti- 
corps du sérum chez les tuber- 
culeux pulmonaires. .......... 

BATTELLI (F.) et STERN (L.): 
Effets produits par les extraits 
de la glande pinéale, des capsules 
surrénales, du foie, du testicule 
tt de l'ovaire injectés dans les 
ventricules latéraux du cerveau. 

FavrEuL (G.) et ForTinNEaU 


- (L.) : Traitement de quelques in-. 


fections aiguës par un vaccin 
DIOONAMIQUE eee Je RU 

GAUTRELET (J.) Réactions 
vaso-motrices persistantes consé- 
cutives à l'introduction de cer- 
taines substances (métaux colloi- 
daux notamment), dans la circu- 

Genieys (P.) : Sur le détermi- 
nisme des variations de la colo- 
ration chez un Hyménoptère pa- 
RCE RAA De eee ele 

Guxénotr (E.) et Powse (K.) : 


_ L'organe de Bidder et les carac- 
tères sexuels secondaires du Cra- 


BioLocre. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 


549 


760 


780: 


SOMMAIRE 


paud (Bufo vulgaris Laur.)..... 

Hazrion (L.) : Remarques à 
propos de la communication de 
MM. Tournade et Chabrol...... 

JozTraiN (E.) et Benarp (R.) : 
Crises hémoclasiques provoquées 
par les applications thérapeuti- 
ques de rayons X et de radium.. 

Marie (A.) : Dosage de l’urée 
dans différents sérums......... 

MurermiLcx (S.) et LATapie 
(A.) : Sur une simplification du 
procédé dit rapide pour le séro- 
diagnostic de la syphilis.... ... 

Nècre (L.) : À propos du pro- 
cès-verbal. Action favorisante des 
sels de potassium sur l’évolution 
des greffes cancéreuses expéri- 
mentales. À propos de la note de 
MM. J. Troisier et M. Wolf..... 

PriciBErT (A.) et Bicor (Ch.) : 
Diagnostic d’un cas de pustule 
maligne par l’hémoculture; sep- 
ticémie à Bactéridies de Davaine. 

Resaup (C1.) : Influence de la 
durée d'irradiation sur les effets 
déterminés dans le testicule par 
le radium 

RecauD (CIl.) : Remarques à 
propos de la communication de 
MM. Benard et Joltrain........ 

Ricaaup (A.): Sur l’action des 
sucs digestifs sur le 5 benzyl-d- 
GUCOSIAe SN NEA Le 

STERN (L.), BATTELLI (F.) et 
JAUFFRET (J.) : Action produite 
par les extraits d’hypophyse, de 


nm mme 


52 


746 


thyroïde et de rate injectés dans 
les ventricules latéraux du cer- 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Réunion biologique de Bordeaux. 


Bezor (J.) : Le diagnostic de la 


MAL Je RQ D MODE ONCE 75$ | nature tuberculeuse de l’adino- 

À TIFFENEAU (M.) et Boyer : Sur pathie trachéobronchique chez 
l'action physiologique de la pel- Pentant ee PAR enen 803 
letiérine. Analogie de ses effets Dover (P.) : Sur un dispositif 
avec ceux produits pee la nico- permettant de supprimer le tra- 

DIne PAR Re Re ASE cree 768 | vail négatif dans le travail à l’er- 
Tournane (A.) et CHABROL (M.): = | gographe de Mosso......:..... Sor 

L’adrénalinémie consécutive à Dusreuis (G.) : Variabilité des 
l'excitation du splanchnique té- formations lymphoïdes et de la 
moigne bien d’une activité secré- pulpe rouge de la Rate... 12006 
toire des surrénales, régie par le Leurer (E.), Aumonr (G.) et 
SYSLÉNTeNMENTEUX RER EAU 976. | DErmas- MArsAazer (P.) : Les cour- 

TourNADE (A.) et CHABROL (M.): bes d’insufflation dans le pneu- 

Le procès de l’adrénalinémie mothorax artificiel. 4-LAPR202 791 
physiologique : le pour et le Leurer (E.), Aumonr (G.) et 
COMULÉN AE 51e ose sie Re re eee te 778 |. Drermas-MARsArEr (P.) : Quelques 

TourNaDE (A.) et CHaBroL (M.): points particuliers dans le pneu- 
Pré écisions SUT le rôle vaso-COons- mothorax artificiel. Fr AL AURA AE 794 
tricteur pur attribué au splan- SaBrazès (J.) : Enclaves baso- 
chnique.................. . 775 ! philes des polynucléaires.... 799 
Présidence de M. Ch. Richet, 
puis de M. Auguste Pettit, secrétaire général. 
À PROPOS DU PROCÈS-VERBAL. 
ACTION FAVORISANTE DES SELS DE POTASSIUM- 
SUR L'ÉVOLUTION DES GREFFES CANCÉREUSES EXPÉRIMENTALES, 


A PROPOS DE LA NOTE DE MM. J. Troïster ET M. Worr, 


par L. Nècre. 


Dans une note communiquée dans la séance du 25 mars, J. 
Troisier et M. Wolf ont étudié l’influence du potassium et du 
calcium sur la greffe d’un cancer de la Souris blanche. Les frag- 
ments de tumeurs, avant d’être inoculés, ont été immergés pen- 
dant des temps plus ou moins prolongés dans des solutions de 
sels isotoniques de ces corps (KCI: 5 p. 1.000 ; CaCF: 4,8 p. 1.000). 
Ces auteurs ont constaté que le calcium retarde l'apparition de 
la tumeur (5-10 jours), suivant la durée de l'immersion, et peut 
diminuer le nombre de greffes positives. Le potassium raccourcit 
le temps de latence et peut augmenter le nombre des greffes 
positives. 

Nous’ désirons rapprocher de ces faits les résultats que nous 
avons obtenus en 1910, dans le laboratoire du P° Borrel, à l'Ins- 


SÉANCE DU 8 AVRIL 741 


titut Pasteur, en étudiant l'influence des régimes alimentaires 
salins sur le développement de la tumeur B (adéno-carcinome de 
la Souris) (1). Nous avions déjà constaté l'influence nettement 
favorisante, sur l’évolution de la greffe cancéreuse, des sels de 
potassium donnés par ingestion aux Souris à partir de la date 
‘de l’inoculation de la tumeur. 

Cette action se manifeste (voir tableau p. 139) : 1°, sur le nom- 
bre des tumeurs développées, qui est plus élevé chez les Souris 
alimentées avec les divers sels de potassium que chez les Souris 
témoins ; 2°, sur les dimensions des tumeurs, qui sont plus volu- 
mineuses sous l'influence du potassium. 

Nous avons également constaté que le chlorure de sodium et 
le chlorure de baryum avaient, au contraire, dans les mêmes con- 
‘ditions, une action défavorable. 

Des résultats de Troisier et Wolf et des nôtres, il faut rappro- 


‘cher ceux obtenus, aux Etats- Unis, par Beebe (2) et par Clowes 
-et Frisbie (3). 


Des analyses chimiques de tissu cancéreux ont montré à Beebe 
“que la proportion de potassium était plus grande dans les tu- 
meurs en activité de croissance que dans les tumeurs en dégé- 
nérescence. Clowes et Frisbie ont constaté que les tumeurs de 


Souris, virulentes et à développement rapide, avaient une teneur 


élevée en potassium alors que les tumeurs, peu virulentes et à 


croissance lente, contenaient peu de potassium et beaucoup de 
calcium. Les Souris, qui recevaient par injection et par ingestion 


de grosses quantités de potassium, présentaient un nombre de 
-greffes positives plus élevé que celles qui absorbaient du calcium 
par les mêmes voies. 

Il ressort donc de tous ces travaux que quel que soit le mode 


d'apport du potassium à la cellule cancéreuse, ce corps possède 


la propriété d'activer le développement de cette cellule en ra- 
Courcissant le temps d’incubation de la greffe et en augmentant 
le ji des succès et le volume des tumeurs. 


(x) EL: Here. Annales de l’Institut Pasteur, t. XXIV, février 1910, p. 125-142. 

(2). age Proceed. of the N. Y. pathol. Soi octobre 1904, t. IV, n° 5. 

(3). Clowes et Frisbie. American Journ. of Physiology, 1905 ; British medical 
Journal, décembre 1906. 


* 


748 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SUR ‘UNE SIMPLIFICATION DU PROCÉDÉ DIT RAPIDE 
POUR LE SÉRO-DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS, 


par S. Murermiccu et À. LATaApre. 


De nombreux procédés ont été préconisés pour l'exécution du 
séro-diagnostic de la syphilis. La méthode employée couramment 
à l'Institut Pasteur (1), et qui dérive de celle de Bauer-Hecht, est 
celle dite rapide : on se sert de l’alexine et de la sensibilisatrice 
hémolyÿtique naturelles contenues dans le sérum frais du malade. 
Cette méthode, contre laquelle il est difficile de soulever des 
objections théoriques sérieuses, fournit de bons résultats qui con- 
cordent avec la clinique, d’après les témoignages des médecins 
qui envoient les sérums à l’Institut Pasteur. Toutefois, l'emploi de 
cette méthode est limité aux sérums frais et ne peut être appliqué 
aux liquides céphalorachidiens, aux sérums vieux et à certains 
rares sérums frais qui ne contiennent pas, soit de l’alexine, soit 
de la sensibilisatrice anti-Mouton. Dans ces cas-là, on est obligé 


d’avoir recours à l’alexine du Cobaye et à l’hémolysine du Lapin. 


immunisé vis-à-vis des hématies du Mouton, et ces deux sub- 
stances doivent être titrées rigoureusement. 
Nous avons essayé de simplifier cette complication de la mé- 
thode de Bauer-Hecht. On sait notamment que, d’après les lois 
de l’immunité, l’alexine et la sensibilisatrice hémolytique peuvent 


se remplacer réciproquement, jusqu à une certaine limite, c'est-à- 


dire qu’au lieu de titrer l’alexine et la sensibilisatrice séparément, 

on peut les titrer toutes les deux à la fois. Or, ces deux substances 
se trouvent réunies dans presque tous les sérums frais, il suffit 
donc de préparer un mélange de plusieurs sérums humains néga- 
lifs frais, de titrer son index hémolytique vis-à-vis des hématies 
de Monion et de l’employer à la place de l’alexine de Cobaye et 
de la sensibilisatrice hémolytique de Lapin. Nous avons utilisé: 
cette modification dans plusieurs centaines de liquides céphalo- 
rachidiens et de sérums privés soit de l’alexine, soit de la sensi- 
bilisatrice, parallèlement avec la méthode habituelle (alexine de 
Cobaye + sensibilisatrice de Lapin), et nous avons obtenu des 
résultats absolument concordants. Nous nous proposons donc, 
dans l’avenir, de n’employer que ce procédé simplifié. 

Nous procédons au titrage du mélange de plusieurs sérums He 
mains négatifs frais de la façon suivante : on prépare les dilutions 
du sérum au 1/2, 1/4, et 1/8, et on ajoute r c.c. d'émulsion glo- 
bulaire à o, O1 CC. de chaque dilution dus sérum à à titrer ; on com- 


(HUCE Lovaditi et À. Latapie. Presse ce 4 novembre 1911, p. 880. 


OURS CE PE te 


EE OPENEY € LEP PI NS TT CRE. ee 


SÉANCE DU S AVRIL 749 


plète enfin avec 0,08 c.c. d'eau physiologique : il faut employer 
une quantité de sérum 2 fois plus forte que la limite de la dilution 
qui donne encore l’hémolyse complète. 

Conclusion. L’alexine de Cobaye et la sensibilisatrice hémoly- 
tique de Lapin peuvent être avantageusement remplacées par Île 
sérum humain négatif frais, exactement titré. 


(Institut Pasteur). 


ADRÉNALINE ACTIVE ET ADRÉNALINE VIRTUELLE, 
par J.-E. ABecous et L.-C. SouLa. 


Les glandes surrénales secrètent de l'adrénaline. Cependant, à 


une petite distance en aval de l'embouchure de la veine surrénale, 


dans la veine cave, la méthode physiologique et les réactions chi- 
miques les plus anne sont impuissantes à déceler dans le sang 
la présence du produit de sécrétion. Que devient donc l’adrénaline 
incessamment produite ? Disons-le tout de suite : l’adrénaline 
nest pas détruite, elle est seulement inactivée, dissimulée. 

On sait que l'adrénaline est formée de trois groupes chimiques 
unis entre eux : 


un groupe diphénol ..... APRES A ERP Me A CSHS(OH)? 
M AOUE) CLRANOÏN 22 22 den a 2 RTS A OS CH(OH)-CH° 
OU PEAR, AR Me LA A dns CH2-AzH? 


Ce dernier groupe est celui qui agit sur la pression sanguine 
et sur la pupille. 

Or, Cramer (1) a montré qu'il suffit d'ajouter à une solution 
d’adrénaline à 1/50.000, volume égal d’une solution de formol à 
1/500, pour bloquer la fonction aminée et supprimer ainsi l’action 
vasoconstrictive. Nous avons constaté que l’action mydriatique 
sur l'œil énucléé est également annihilée dans ces conditions, 
tandis que le groupe diphénol, qui donne les réactions colorées 
de l’adrénaline reste absolument intact, comme le montre le 
dosage par l’iode. 

Nous avons été amenés, dès lors, à penser que dans le sang se 
‘trouvent des substances qui jouent vis-à-vis du radical aminé le 
. rôle inactivant de l'aldéhyde formique. 

Ajoutons, en effet, à 10 c.c. de sérum de Cheval Faune 
1/2 mgr. de Eos de ate d'adrénaline (adrénaline Clin), et plon- 

geons aussitôt dans quelques centimètres cubes de ce liquide un 
œil de-Crapaud. La mydriase se produit au bout de quelques mi- 


à 


(x) W. Cramer. Journal of Physiology, t. XXII, p. 30, rorr. 


750 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
————————————.—.——— —— 
nutes. Mais, si nous répétons l'expérience avec le même mélange 
sérum-adrénaline abandonné à lui-même pendant 45 minutes à 
x heure, l'effet mydriatique est complètement supprimé. De 
même, l'injection intraveineuse à un Chien de r c.c. du mélange 
sérum-adrénaline aussitôt qu'il vient d'être fait, produit une très 
forte élévation de pression. Si on attend un quart d'heure avant 
de faire l'injection, l'élévation de pression est insignifiante. Après 
une heure, elle est complètement nulle, même en doublant ou en 
triplant la dose injectée. Ainsi, l’adrénaline en contact avec du 
sérum sanguin est inactivée. 

Mais cette même adrénaline peut et doit être réactivée au 
niveau des tissus, particulièrement au niveau des terminaisons 


des fibres nerveuses sympathiques. Ajoutons, en effet, à une solu- 


tion sérique d’adrénaline inactive un fragment de muscle ou 
mieux d’intestin grêle pulpé : la mydriase de l’œil qui y est plongé 
se produit, intense, au bout d’une demi-heure environ, alors 
qu'un œil témoin ne présente aucune dilatation pupillaire. Au 
contact du muscle ou de l'intestin, le groupe aminé a été déblo- 


qué, l’adrénaline inactive redevient active. L'expérience est très 


nette avec l'œil énucléé. Elle l’est beaucoup moins pour la pres- 
sion artérielle, en raison de l’existence de substances hypotensives: 
dans les extraits de muscle et d’intestin. Il suffirait, pensons-nous,. 
d'éliminer cés substances pour obtenir sur les vaisseaux les effets. 
observés avec l'œil. C’est ce que nous étudions en ce moment. 

Quoi qu'il en soit, il est permis de conclure qu’un contact, 
même très court, avec le sérum sanguin suffit pour faire perdre à 
l’adrénaline ses propriétés hypertensives et mydriatiques, pro- 
priétés qui reparaissent sous l'influence du contact avec les tissus, 
particulièrement avec les tissus riches en terminaisons nerveuses. 
et sympathiques. 


_ 


SÉANCE DU $ AVRIL 191 


L'ORGANE DE BIDDER ET LES CARACTÈRES SEXUELS SECONDAIRES 
pu CrAPAUD (Bufo vulgaris Laur.), : 


par E. Guyénor et K. Ponse. 


De récents travaux de Harms semblent avoir établi que les 
caractères sexuels secondaires du Crapaud (attrait sexuel, réflexe 
de l’embrassement, excroissances digitales à évolution saison- 
nière) seraient en partie sous la dépendance de l'organe de Bidder. 
Les animaux privés de testicules conserveraient intacts leurs ca- 
ractères sexuels secondaires ; ceux-ci, par contre, régresseraient 
d'une façon presque absolue chez les mâles privés d'organes de 
Bidder ; de plus, ces derniers mourraient tous au printemps de 
l’année suivante d’une sorte de cachexie que l’auteur attribue à la 
suppression des sécrétions internes des organes de Bidder. La 
greffe sous-cutanée de fragments de ces organes sauverait les 
animaux en même temps que leurs caractères sexuels secondaires 
seraient maintenus. 

Nos expériences nous conduisent à des conclusions exactement 
ie ‘ 

° Ablation des organes de Bidder. Sur dix Crapauds opérés, 
en pre et mai 1921, et conservés vivants jusqu'en février 1922, 
six moururent accidentellement le 3 février. Tous ont conservé 
jusqu'alors une évolution normale de leurs excroissances. Les 
quatre survivants s’accouplent à plusieurs reprises en février et 
mars, avec réflexe d’embrassement très net, et laissent des descen- 
dants actuellement à l’état de têtards. Leurs excroissances sont 
identiques à celles des témoins, comme le montre l’examen de 
coupes de fragments. Les quatre Crapauds sont réopérés le 28 
mars, ce qui permet de vérifier qu ‘ils ne présentent plus trace des 
organes de Bidder extirpés l’année précédente. 

2° Ablation des testicules. Sur 26 Crapauds conservés pendant 
l'hiver, 21 meurent accidentellement le 3 février. Des 5 survi- 
vants, 3 opérés en juin 1921 n'ont plus trace d’excroissances digi- 
tales : leurs doigts sont lisses et blancs ; 2 opérés en octobre, à 
une époque du cycle saisonnier où les excroissances digitales sont 
déjà fixées pour l’année suivante, ont encore des excroissances 
nettes, bien qu'en voie/de régression anticipée. Aucun des 5 chä- 
trés ne manifeste d'attrait sexuel ; le réflexe de l’embrassement 
manque totalement. Malgré des essais réitérés, ils se sont montrés 
jusqu’aujourd’hui incapables de s’accoupler. 

3° Ablation des testicules et des organes de Bidder. Deux ani- 
maux restés en vie après l'accident du 3 février, opérés en février 
et juillet 1921, présentent actuellement une disparition complète 


702 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


de leurs caractères sexuels secondaires : pas d’excroissances digi- 
tales, apathie sexuelle complète, pas de réflexe. Pas plus que les 
animaux simplement privés de Bidder, ces opérés ne présentent 
les symptômes de cachexie décrits par Hi 

La conclusion de ces expériences est que les caractères sexuels 
secondaires du Crapaud sont, comme c'est le cas général, sous la 
dépendance du testicule et non de l’organe de Bidder. Il ne semble 
même pas qu'il convienne d'attribuer à cet organe une fonction 
quelconque. Le fait que cet organe existe en avant des gonades 
proprement dites, aussi bien chez les mâles que chez les femelles, 
le fait qu'il apparaît à une époque très précoce du développement 
et tend à acquérir une certaine différenciation alors que la glande 
génitale est encore au type complètement embryonnaire, le fait 
enfin que cette différenciation s'arrête de bonne heure et reste 
toute la vie à un stade très peu évolué, nous incitent à émettre 


l'hypothèse que l'organe de Bidder aurait la valeur d’un organe 


rudimentaire, qui représenterait une sorte de progonade, arrêtée 
précocement dans son développement et qui serait à la glande gé- 
nitale fonctionnelle ce qu'est le pronéphros au mésonéphros défi- 
nitif des Batraciens. Cette interprétation paraît confirmée par 
l'observation que nous avons faite d’un très jeune Crapaud mâle, 
dont le testicule ne renfermait que des cellules génitales primor- 
diales, tandis qu'une portion’de l’orgare de Bidder présentait, en 
un point, une spermalogenèse atypique et extraordinairement 
précoce. La partie du tractus génital, correspondant à l'organe de 


Bidder, avait donc subi, dans ce cas, une évolution prématurée, 
et exceptionnelle vers une différenciation sexuelle complète alors 
que la gonade proprement dite était encore très éloignée de la. 


période de maturité. 
Le fait que, dans la quasi totalité des cas, l'organe de Bidder 
présente l’aspect d'un très jeune ovaire ne doit pas surprendre si 


l’on se rappelle que, chez les Batraciens anoures, la plupart des, 


mâles ont une glande fonctionnelle ayant passé, au cours de la 
première année, par un stade hermaphrodite. | 


(Instilut de zoologie de l'Université de Genève). 


4 


CS 


= 


SÉANCE DU 8 AVRIL 193 


ACTION PRODUITE PAR LES EXTRAITS D HYPOPHYSE, DE THYROÏDE 
ET DE RATE INJECTÉS DANS LES VENTRICULES LATÉRAUX DU CERVEAU, 


Note de L. SrerN, F. Barrezrt et J. JAUFFRET, 
présentée par GC. DELEZENNE. 


Nous avons examiné l'influence que les extraits aqueux de quél- 
ques glandes à sécrétion interne exercent sur les centres nerveux 
lorsqu'on pratique l’injection dans l’un des ventricules latéraux 
du cerveau. 

Plusieurs auteurs (Mayor, Amantea, etc.) ont examiné l'in- 
fluence exercée par l'injection de quelques poisons dans les ven- 
tricules latéraux, mais, à notre connaissance, des recherches sem- 
blables n’ont pas été faites avec les extraits des tissus animaux. 

Le liquide injecté, comme il résulte des recherches de Stern 
et Gautier (1918-1920) se répand très rapidement non seulement 
dans tout le système ventriculaire, mais aussi dans les espaces 
sous-arachnoïdiens. En outre, il pénètre rapidement dans la 
substance nerveuse. 

Nous avons injecté, le plus souvent, un extrait aqueux frais 
obtenu rapidement en ajoutant, à la glande fraîche broyée, deux 
volumes d’eau salée. L’extrait a été employé soit tel quel, soit 
après avoir été soumis préalablement à l’ébullition. 

Nos expériences ont été faites chez le Chien et le Cobaye. Chez 
le Chien, la quantité de liquide injecté variait de 0,6 à r,2 c.c. 
suivant la taille de l’animal ; chez le Cobaye elle était générale- : 
ment de 0,20 c.c. Les résultats obtenus sont, en général, analo- 
_gues chez ces deux espèces animales. | 

L’extrait du lobe postérieur de l’'hypophyse de Bœuf ne produit 
généralement aucun effet appréciable dans les premiers instants 
après l'injection. Quelquefois, une légère phase d’excitation chez 
le Cobaye. Au bout de quelques minutes apparaît un état de som- 
nolence, de torpeur, augmentant peu à peu. Cet état est naturel- 
lement plus facile à examiner chez le Chien, qui tombe bientôt 
dans un sommeil profond. Le sommeil dure pendant plusieurs 

heures, puis l’animal revient peu à peu à ses conditions normales, ! 

Chez le Cobaye, on constate en même temps une diminution con- 

sidérable et plus ou moins prolongée de la température du corps 
qui peut descendre jusqu'à 31°. Chez le Chien, la température ne 
subit que des modifications peu appréciables. Signalons aussi, 

chez le Cobaye, une légère glycosurie. Il est probable que ces 
effets de l’extrait sont dus à la présence de l'hypophysine, mais 
nous n'avons pas fait de recherches détaillées sur'ce point spécial. 

Nous ne pouvons pas discuter ici les rapports qui pourraient être 


\ 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


<1 
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établis entre les résultats de nos expériences et l'hypothèse, soute- 
nue principalement par Salmon, d'après laquelle existerait un 
rapport étroit entre le sommeil et la fonction de l’hypophyse. A 

cette hypothèse on a fait, comme on sait, de nombreuses objec- 
tions. 

L'injection de l'extrait du lobe antérieur de l'hypophyse ne 
produit pas d'effets bien appréciables; on ne constate qu'une 
légère somnolence chez le Chien. | 

L'extrait de rate produit immédiatement après l'injection un 
état d'excitation caractérisé par des contractions musculaires vio- 
lentes et générales, par des soubresauts, des mouvements de fuite, 
etc. À cette phase succède, plus ou moins rapidement, un état de 
prostration avec parésie et faiblesse musculaire. La température 
du corps ne subit que des variations peu importantes. Chez le 
Chien, on constate, en outre, une sécrétion abondante de salive 
aqueuse. De tous les extraits des glandes examinées jusqu'ici par 
nous, celui de rate s’est montré le plus actif au point de vue jte 
effets immédiats. 

L'extrait de muscle a provoqué des effets analogues à ceux pro- 
duits par la rate, mais à un degré plus faible. 

L'effet noi par l'extrait de thyroïde s’est montré eee 
Dans quelques cas, l’injection a provoqué des phénomènes d’agi- 
tation violente, dans d’autres cas, par contre, l’animal n’a mani- 
festé rien de particulier. La température ne subit que des change- 
ments peu appréciables : élévation dans quelques cas, légère dimi- 
nution dans d’autres. Là encore, l'excitation du début fait place 
le plus souvent à un état de prostration. 


(Laboratoire de physiologie de l'Université de Genève). 


-1 
51 


SÉANCE DU $° AVRIL 


EFFETS PRODUITS PAR LES EXTRAITS DE LA GLANDE PINÉALE, 
DES CAPSULES SURRÉNALES, DU FOIE, DU TESTICULE ET DE L'OVAIRE 
INJECTÉS DANS LES VENTRICULES LATÉRAUX DU CERVEAU. 


Note de F. Barrezzr et L. STERN, présentée par C. DELEZENNE. 


En suivant le même procédé et les mêmes indications qui ont 
été exposés dans la note de Stern, Battelli et Jauffret, nous avons 
injecté dans les ventricules latéraux du cerveau, chez le Chien 
et le Cobaye, les extraits de quelques glandes à sécrétion interne, 
ainsi que l'extrait de foie. 

L’extrait de glande pinéale de Bœuf produit, dans quelques cas 
rares, chez le Chien, un état d’excitation bien net, immédiatement 
après l'injection. Mais bientôt l’animal se calme, et apparait peu 
à peu un état de somnolence puis un vrai sommeil, analogue à 
celui qu'on obtient avec l'injection d'extrait d'hypophyse, mais 
qui, toutefois, parait moins prononcé. Au bout de quelques heu- 
res, l’animal reprend son aspect normal. La température du 
corps présente, en général, une légère élévation. Chez le Cobaye: 
l’effet le plus constant est une augmentation de température après 
une baisse passagère. Cette augmentation peut atteindre 2 degrés 
dans l’espace de 2 heures après l'injection, puis elle revient peu 
à peu au point. primitif. [i faut toutefois remarquer qu’on obtient 
souvent un effet semblable par l'injection d’eau salée, probable- 
ment à la suite de l'excitation des centres thermogènes par la 
piqüre de l’aiguille. En tout cas, l'extrait de la glande pinéale 
est celui qui permet le plus facilement l’élévation de la tempéra- 
ture du corps chez le Cobaye, et se comporte ainsi d'une manière 
opposée à celle de l'extrait du lobe postérieur de l’hypophyse. 

L’extrait de la substance corticale de la capsule surrénale pro- 
voque le plus souvent, chez le Cobaye, une légère phase d’excita- 
tion passagère, suivie d’un état d’abattement plus ou moins pro- 
longé. On constate un léger abaissement de température. Souvent 
l'animal meurt dans l’espace de vingt-quatre heures. Chez le 
Chien, l'injection de cet extrait ne produit pas d'effet immédiat. 
Mais bientôt l'animal tombe aussi dans un sommeil profond, qui 
se prolonge pendant plusieurs heures et qui disparait ensuite peu 
à peu. 

Les extraits de la substance médullaire des capsules surrénales 
produisent essentiellement des effets de paralysie ou de parésie,. 
suivant leurs dilutions. Un extrait au tiers peut produire chez le 
Cobaye la mort rapide par arrêt de la respiration. L'animal reste 
étendu commé paralysé, mais si on l’excite, il répond par des 
mouvements énergiques. Un extrait avec cinq ou dix volumes 


756 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


d’eau salée produit aussi un affaiblissement musculaire spontané ; 
mais l’excitabilité réflexe est tantôt diminuée, tantôt augmentée. 
La température descend de 2 à 3 degrés. L'animal survit le plus 
souvent. Le Chien présente des phénomènes analogues. Rapidé- 
ment après l'injection, on constate une parésie accentuée, surtout 
du côté opposé à à l'injection, une diminution de la sensibilité et 
. du mouvement qui disparaissent assez vite. On observé ensuite : 
somnolence, respiration lente, diminution de la température 
retour à l’état normal au bout de quelques heures. Il va’sans dire 
que, d'après toutes probabilité, ces effets doivent être attribués 
à la présence de l’adrénaline. 


L’extrait de foie de Bœuf produit, presque immédiatement après. 


l'injection, des contractures ae Le des soubresauts quel- 
quefois spontanés ou bien qui apparaissent lorsqu'on excite 
l'animal. Le Chien reste bientôt étendu sur le flanc, mais il ne 


dort pas, et les réflexes sont quelquefois bien exagérés. Il revient 


à l’état normal au bout de quelques heures. L’extrait bouilli pro- 
duit ces effets plus rapidement que l'extrait frais. 

L’extrait de testicule de Cobaye provoque, chez le Cobaye, tan- 
tôt immédiatement, tantôt après quelques minutes, un état d'agi- 
tation, de vivacité, d’exagération de la sensibilité avec tendance 


aux contractures. Quelquefois apparaissent des convulsions. L’ani- : 
mal revient rapidement à l'état normal. Chez le Chien (deux expé- 


riences), l'extrait de testicule de Cobaye n’a pas produit d’effet 
appréciable. 

Les extraits d'ovaire de Vache ont donné des effets très incons- 
tants. Dans quelques cas, l'injection est restée sans résultat ; dans 
d’autres, elle a produit des phénomènes d’excitation. Chez plu- 


sieurs Chiens, cette injection a provoqué des vomissements et une 


bave épaisse ; chez un Chien on a constaté un accès de polypnée 
intense. Le plus souvent, augmentation de température. ; 
Il est difficile de classer les différentes glandes examinées 
d’après les effets produits, parce que, souvent, on a d’abord une 
phase d’excitation suivie par une phase de dépression. Toutefois, 
d’une manière générale, nous pourrions dire que les glandes qui 
Done a d'une manière prédominante un effet de dépression 
sont : le lobe postérieur de l’hypophyse, la glande pinéale, la 


no corticale et médullaire des capsules surrénales. Les 


glandes qui produisent d’une manière prédominante un état d’ex- 
citation sont : la thyroïde, le foie, la rate, le testicule, l'ovaire. 


(Laboratoire de physiologie de l'Université de Genève). 


SÉANCE DU 8 AVRIL ot 


RÉACTIONS VASO-MOTRICES PERSISTANTES 
CONSÉCUTIVES A L'INTRODUCTION DE CERTAINES SUBSTANCES  - 
(MÉTAUX COLLOÏDAUX NOTAMMENT) DANS LA CIRCULATION, 


par J. GAUTRELET. 


Nous avons précédemment mis en évidence (1) les faits sui- 
vants : chez le Chien normal, le complexe thionine-nigrosine, 
injecté dans la veine, abaisse de façon marquée et durable la 
pression sanguine ; par contre, chez le Chien qui a reçu 24 heures 
auparavant dans les veines une certaine dose de peptone de Witte 
le complexe colorant est inefficace. 

IL nous sied aujourd'hui d'apporter un nouvel exemple du phé- 
nomène et cela avec d'autant plus d'empressement que, si l’on peut 
reprocher, à juste titre, à la peptone de Witte d'être un corps mal 


défini, il n’en saurait être de même des métaux colloïdaux. À 21 


Chiens, nous avons injecté dans la saphène r c.c. d'argent colloï- 
dal électrique par kgr. (électrargol). Le lendemain, l’animal était 
chloralosé et la pression carotidienne enregistrée. On injectait 
alors dans la veine la thionine, 1 c.c. par kgr., sans noter aucune 
variation sensible de pression, puis, 10 minutes après, 1 c.c. 
par kgr. de nigrosine.. De façon générale, on n'observait alors 
aucune modification de pression, soit immédiatement, soit pen- 
dant l'heure qui suivait. Pas la moindre baisse, contrairement 
donc à ce qui se passe chez le Chien normal (voir tracés). 

Chez quelques Chiens cependant (dans 4 cas), nous avons ob- 
servé une chüte de la tension, mais le phénomène n'est pas moins 
intéressant à signaler, parce que l'on enregistrait concomitam- 
ment parfois un accroissement marqué de l'amplitude cardiaque 
et toujours un retour à la pression normale, rapide, en moins de 


5 minutes. On se trouvait alors en face d'une esquisse de 


chute de pression et de la réaction très nette de l'appareil nerveux. 
Nous nous trouvons donc én présence de ce fait, paradoxal à 


première vue, de 2 substances, la peptone et l'argent colloïdal 
(dont la première est éminemment hypotensive), susceptibles de 
mettre l'organisme pendant 24 heures au moins en état de neu- 


traliser le réactif hypotenseur éprouvé qu'est le complexe thio- 
nine-nigrosine.. 
Est-ce à dire que, seules, ces substances soient capables d'un 


tel effet ? Certainement non. Il sera facile, par une investigation 


(x) Contribution à l’étude des réactions vasculaires et nerveuses consécutives 
à l'injection de peptone à l’aide d’un complexe colorant. C. R. de la Soc. de 
biol., 1921, p. 915. 


DE BIOLOGIE 


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CHE 


SÉANCE DU S8 AVBIL 129 


systématique d’en trouver d’autres, parmi les métaux colloïdaux 
notamment. 

_ Pour notre part, nous avons passé un certain nombre de sub- 
stances en revue ; elles se divisent en 2 groupes : 1° les substances 
qui n'ont jamais apporté le moindre tempérament à à l’action hy- 
potensive du complexe colorant, 24 heures après leur injection, 
et de ce nombre sont l’adrénaline (0,1 mgr. par kgr.), la pilocar- 
pine (r mgr. par kgr.); 2° les substances qui ont neutralisé de 
façon inconstante ou plus ou moins complète l’action hypotensive 
de la nigrosine. Nous citerons parmi celles-ci : le novarsénobenzol 
(b c.c. par kgr.), le carbonate de soude (10 c.c. par kgr.), le sé- 
rum physiologique (1/2 c.c. par kgr. ou r c.c. par kgr.), la cré- 
pitine (1 mgr. par kgr.). 

Parfois, on n’observait le, lendemain de leur injection, sous 
l'influence du réactif hypotenseur, aucune chute de pression, 
parfois la chute était peu marquée, parfois elle était peu durable. 

Il semble que l’on puisse donc établir toute une gamme de corps 
susceptibles de provoquer, à la suite de leur injection, avec des 
modalités plus ou moins accusées, des réactions vaso-motrices 
persistantes que traduit la neutralisation plus ou moins complète 
de l’action hypotensive du complexe Re -nigrosine, utilisé 
comme réactif. 

Il est à remarquer que la peptone et les métaux colloïdaux 
figurent, avec le sérum physiologique et la solution de carbonate 
de soude parmi les modificateurs de l’équilibre humoral suscep- 
tibles de prévenir le choc. Il nous semble logique d'établir un 
rapport entre l’absence de réaction au choc constatée à la suite de 
l'injection de telles substances et l’absence de réaction vasomotrice 
mise en évidence par le colorant. Nous poursuivons nos recher- 
ches pour déterminer si un tel mécanisme nerveux ne rendrait 
pas compte de la skeptophylaxie et de la phase réfractaire de l’ana- 
phylaxie. 

En tous cas, pour nous limiter aux faits observés dans les 24 
ou il nous sera permis d’en tirer les conclusions suivantes : 

° le complexe thionine-nigrosine constitue un véritable révéla- 
. physiologique permettant de mettre en évidence certaines 
réactions vaso-motrices persistantes, insoupçonnées jusqu'ici ; 
2° à l’aide de ce complexe colorant, nous avons pu montrer 
que certaines substances telles que la peptone et l’argent colloïdal, 
imprimaient à l'organisme des modifications vaso-motrices dura- 
bles lui permettant de lutter efficacement contre certains facteurs 
énergiques d’hypotension (cf. pouvoir anti-choc de ces substan- 
ces); 3° il est intéressant de souligner les séquelles ou, si l’on pré- 
fère, les stigmates physiologiques vaso-moteurs consécutifs à l'in- 
troduction de telles substances, et, pour mettre en évidence leur 


760 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


mode d'action prolongé et pour expliquer les manières différentes 
de réagir des individus aux médicaments, suivant que leur orga- 
nisme est sous l'influence de tel ou tel produit d’origine exogène 
(médicamenteux) ou endogène (héréditaire, pathologique, etc.). 
(Laboratoires de physiologie de la Faculté de médecine 
et de biologie expérimentale de l'Ecole des Hautes Etudes). 


VARIATIONS DU TAUX DES ALBUMOSES, DU SUCRE LIBRE 
ET DE L'ACIDE CARBONIQUE COMBINÉ DANS LE SANG ARTÉRIEL 
AU COURS DU CHOC SÉRIQUE ET DU CHOC PEPTONIQUE, 


par OC. Acxanp et E. FEuILLtÉ. 


En étudiant le choc sérique et le choc peptonique (1) nous avons 
été frappés par l’éclaircissement très rapide du plasma. Un plasma 
primitivement opalescent ou même lactescent est devenu tout à 
fait limpide six à dix minutes après l'injection déchaïnante chez 
des Chiens préparés avec du sérum antidiphtérique. De même, 
le choc peptonique produit en quelques minutes (peut-être en 
quelques secondes) l’éclaircissement d'un plasma opalescent à 
la suite d’un repas ordinaire, ou même d’un plasma rendu lac- 
tescent par addition à la soupe d'une certaine quantité de beurre. 

I est facile de constater, en même temps que l’éclaircissement 
du plasma, les phénomènes principaux bien connus qui accom- 
pagnent le choc : incoagulabilité du sang, abaissement considéra- 
ble de la pression artérielle, diminution de l'indice réfractomé- 
trique, diminution du nombre des leucocytes et des plaquettes 
sanguines. Même chez un Chien à jeun depuis la veille, le plasma 
est nettement plus limpide après le choc. 

Nous avions déjà constaté, dans nos premières on que 
la clarification par choc sérique s'accompagne d’une diminution 
du taux des albumoses libres et des albumoses combinées. Des 
expériences ultérieures ont confirmé ces recherches. 

Nous avons indiqué (2) trois procédés de dosage des albumoses : 
. A) après désalbumination simple ; B) procédé à l’éther ; C) pro- 
cédé à l’eau de chaux. 

Nous donnons, pour chaque expérience, les deux nat À et 
C. Le premier, À, qui concerne la désalbumination simple, in- 


dique les albumoses qui nous paraissent relativement libres dans | 


le plasma. Le résultat C, correspondant à la désalbumination 


(1) C. R. de la Soc. de biol., séance du 11 décembre 1920, P: 1538. 
(5) C. R. de la Soc. de biol. , Séance du 4 décembre 1920, p. 1516 et 1517. 


SÉANCE DU 8 AVRIL 761 


après contact avec l’eau de chaux, nous semble se rapporter au 


total des albumoses libres et des albumoses combinées qui exis- 
taient en groupement prosthétique ou en liaison micellaire et que 
l’eau de chaux a libérées. 

Nous nous sommes demandé s’il n’existait pas en même temps 
des variations dans le taux sanguin du sucre, de l’acide carbo- 
nique combiné, des savons, des lipoïdes et du calcium. Nous nous 
occuperons seulement aujourd’hui du sucre et de l’acide carbo- 
nique combiné. Pour le sucre, nous avons employé seulement la 
méthode de Folin et Wu en opérant sur 1 c.c. de sang artériel 
pur non citraté : nous complèterons cette étude par des dosages 
plus précis en tenant compte du sucre combiné. Mais déjà les 
différences obtenues sont très nettes et concordantes. Pour le 
dosage d’acide carbonique combiné, nous avons hémolysé r c.c. 

de sang artériel pur dans 2 c.c. d’eau ammoniacale, et dégagé 
l'acide carbonique combiné, par l’acide phosphorique dans le 
petit appareil de Haldane. 

Expériences (Chiens). 

° Choc sérique de moyenne intensité (la 2° prise de sang arté- 
riel faite 8 minutes après l'injection déchaînante). 

Albumoses. Avant, A) 0,10, C) 0,80 p. 1.000 ; après, A) 0,05, 
C) 0,40. 

° Choc sérique de moyenne intensité (la 2° prise de sang 
se faite 8 minutes après l'injection déchaînante). 
 Albumoses. Avant, A) 0,15, C) 0,80 ; après, A) traces infimes, 
OC) 0,10 Re 

3° Choc sérique faible (la 2° prise de sang artériel faite 6 mi- 
nutes après l'injection déchaînante). 

Sucre. Avant, 0,80 ; après, 1,30 P. 1.000. 

4° Choc sérique violent (la 2° prise de sang artériel faite 15 mi- 


. 
4 mnutes après l'injection déchaïînante). 
; 
+4 


Albumoses. Avant, À) 0,30, C) 0,70 ; après, A) o, OC) 0,30. 

5° Choc sérique de moyenne intensité (la 2° prise de sang arté- 
riel faite 6 minutes après l'injection déchaînante). 

Sucre. Avant, 1,1; après, 2,5. 


—. 6° Choc sérique faible (la 2° prise de sang artériel faite 8 mi- 
4 nutes après l'injection déchainante). 

»  Albumoses. Avant, À) o,r0, C'o,50 ; après, À) 0,05, C) 0,15. 

—_ Sucre. Avant, 0,90 : après, 1,60. 

D Acide Crbonique combiné. Avant, 70 G.C. p. 100 c.c. de sang 
après, 43 c.c. p. 100 c.c.. de sang. 

2: 7° Choc sérique faible (la 2° prise de sang artériel faite 6 mi- 


he 
i 


4e après l'injection déchaïnante). 
Sucre. Avant, 1 gr.; après, 1,90 gr. 
Acide carbonique combiné. Avant, 52 c.c. ; après, 41 c.c. 
Brozocre. ComMpTEs RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 53 


1 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


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(en) 
© 


8° Choc sérique de moyenne intensité (la 2° prise de sang arté- . 
riel faite 6 minutes après l'injection déchaînante). 
Acide carbonique combiné. Avant, 60 c.c.; après, 44 c.c. 
9° Choc peptonique ; peptone de Witte : 0,08 par kger. (une 2° 
prise de sang artériel a été faite 8 minutes après l'injection ; une. 
3° prise, après 2 h. 30). 
Sucre. Avant, 1 or. »° prise : 1,60 : 3° prise : 1,40. |, 1 
10° Choc peptonique ; peptone de Witte : o, 08 par ker. (1427 
prise de sang artériel faite 6 minutes après l’injection). 
Sucre. Avant, 1 gr.; après, 1,30 gr. 
Acide carbonique combiné. Avant, 52 c.c.; après, 4o c.c. | 
11° Choc peptonique ; peptone de Witte : o,10 par ker. (la 2° 04 
prise de sang faite 8 minutes après l'injection). { 
Sucre, Avant, 1 gr.; après, 1,60 gr. 24 
. carbonique combiné. Avant, 71 c.c.; après, 4o c.c. 
° Choc peptonique ; peptone de Witte : 0,08 par kgr. (la 2° 
oo de sang faite 8 minutes après l'injection). 
Sucre. Avant, 0,9 gr.; après, 2 gr. 
Acide carbonique combiné. Avant, 53 c.c. ; après, 36 c.c. 


Ces quelques expériences récentes, faites en pleine possession: 
de nos techniques, viennent confirmer d’autres plus nombreuses 
dont les résultats étaient du même genre. 

ee pouvons les résumer de la façon suivante : 

° Dans le choc sérique il se fait en quelques minutes, peut- 
en en quelques secondes, une diminution du taux des albumoses. 
et de l’acide carbonique combiné et une augmentation du taux du 
sucre libre. Cette hyperglycémie des chocs sérique et peptonique 
est à rapprocher de celle que l’un de nous a constatée avec Léon 
Binet et Cournand chez l'individu normal après Di intra- 
pouce d’arsénobenzol (x). 

° Le choc peptonique donne des résultats du même genre: 
ue l’acide carbonique combiné et pour le sucre. Quant aux 
albumoses, elles sont à un taux plus élevé après le choc, puisque 
ce choc est produit par l'injection d'albumoses; mais nous n’avons 
jamais trouvé dans le sang que des chiffres nr infé- | 
rieurs à ceux qu’on devait attendre de cette injection : une partie 4 
des albumoses semble avoir disparu du plasma circulant. 

Déjà Seelig, Tierney et Rodenbaugh avaient fait une étude 
expérimentale du bicarbonate de soude dans le choc. Henderson 
avait même supposé que le choc pourrait être dû à un défaut. 
d'acide carbonique dans le sang circulant. B. Moore s'était appli- 
qué à montrer que, dans le choc, il n'y a pas acidose sanguine, 
mais alcalose. 4 


} 


(x) C. R. de la Soc. de biol., séance du 1°° avril 1922. 


SÉANCE DU 8 AVRIL 768 


D'autre part, on connait les résultats contradictoires d'Hender- 
son et d'Underhill, de Kuriyama, de Guigan et Ross au sujet de 


la glycosurie, de l’hyperglycémie ou de l'hypoglycémie par injec- 
tion de peptone de Witte. 


Dans nos recherches, nous avons réalisé surtout des chocs peu 
violents, bien que très nets, pour nous rapprocher autant que 
possible de ce qui peut être erte chez l'Homme. De cette façon, 
nous nous mettons aussi à l'abri de causes d'erreurs pouvant être 


. dues aux mouvements convulsifs et aux changements dans la ven- 


tilation. De plus, en faisant la prise de sang six à dix minutes 
après l'injection déchaînante, les troubles du métabolisme ne 
peuvent intervenir qu'au minimum. 


SUR L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DE LA PELLETIÉRINE, 
ANALOGIE DE SES EFFETS AVEC CEUX PRODUITS PAR LA NICOTINE, 


par M. Trrreneau et Boyer. 


Tandis que la nature chimique ainsi que la constitution de la 
pelletiérine et de son racémique l'isopelletiérine ont, tout récem- 
ment, été définitivement élucidées (1), l'étude physiologique de 
ces substances reste encore bien incomplète. Les chiffres de toxi- 
cité donnés par les divers auteurs sont peu concordants (2), et, 
d'autre part, les effets physiologiques de ces bases les font classer 
tantôt parmi les poisons curarisants (3), tantôt parmi les poisons 
du type vératrine (4). 

À la vérité, les phénomènes physiologiques qui ont été observés 


_ par les divers auteurs se rattachent surtout à l’action des fortes 


doses et à l’intoxication aiguë qui se manifestent par des symptô- 
mes dans lesquels prédominent les effets sur le système nerveux 
central. 

Nous avons entrepris l'étude de l’action dir eo des doses 
moyennes ; nous avons pu montrer que la pelletiérine doit être 
rattachée à la nicotine et qu’elle constitue, comme cette dernière, 
un poison qui atteint successivement, en les excitant puis en les 


(1) K. Hess et A. Eichel. Ber. D. chem. Ges., t. L, pp. 368, 380, ice 1366, 
(1917). 

(2) Les chiffres que nous avons trouvé pour la toxicité par la voie intra- 
veineuse chez le Lapin (environ 20 mgr. par kgr.) confirment ceux de Coro- 
nedi (12-40 mgr.) et écartent ceux de broder 

(3 De Rochemure. Thèse médecine, Paris 1870 ; Coronedi. Sperimentale. 
Firenze (1892), pp. 314-318 ; Loup. Revue méd. Suisse romande, t. 36, 1920, 
DÉNDOAS LIN 
. (4) W. von Schrœder. Arch. f. exp. Path. u. Pharm., t. XVIII, 1884, p. 387. 


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paralysant, les ganglions parasympathiques et sympathiques. Les 
effets cardiaques et cardiovasculaires re ci-dessous sont à 
cet égard, tout à fait probants. 

Action cardiaque de la pelletiérine. Le matériel expérimental 
est constitué par le Chien chloralosé avec thorax ouvert et respi- 
ration artificielle. Deux fils fixés, l’un au ventricule, l’autre 
à l'oreillette, et reliés à des tambours enregistreurs, permettent 
FR its pulsations. Après injection par la saphène de 
r à 5 mer. de pelletiérine par kgr. d’animal, il se produit presque 
aussitôt un ralentissement très marqué avec diminution d’ampli- 
tude (excitation de l’appareil inhibiteur). En même temps, si la 
dose est suffisante, (5 à ro mgr. par kger.) il y a fibrillation, sur- 
tout auriculaire. Ces phénomènes sont passagers (voir figure :). 
Après une minute ou deux, le rythme s'accélère, pour dépasser 
bientôt le rythme initial et l'amplitude s'accroît considérablement 
(paralysie du système inhibiteur (1) et excitation des accéléra- 
teurs). Lorsque, la fibrillation S est installée, elle peut être brus- 
quement suspendue par l’ injection de quinine ou de quinidine (2)> 
La phase de ralentissement ainsi que le phénomène de fibrillation 
n'ont plus lieu lorsque: l'on a paralysé préalablement les terminai- 
sons du vague par latropine. Après la quinine ou la quinidine 
qui paralysent les centres du vague (Clerc et Pezzi), la fbrillation 
n’a plus lieu, mais le ralentissement peut encore se manifester, 
ce qui montre l’action périphérique de la pelletiérine. La nicotine 
produit les mêmes effets, mais à des doses environ 20 fois plus 
_ faibles. L’isopelletiérine agit comme la pelletiérine. 

Action cardiovasculaire de la pelletiérine. Pour cette étude, 
nous avons examiné les variations de pression carotidienne et de 
volume du rein sur le Chien chloralosé, avant ou après atropine. 
Sur le Chien non atropinisé, la pelletiérine produit, à la dose de 
1 ou 2 mgr. par kgr., en même temps qu’une vasoconstriction 
rénale intense, une brusque élévation de la pression (3) accompa- 
gnée de ralentissement cardiaque et de très grandes pulsations, 
exactement comme le font les substances adrénaliniques dont le 
siège est, toutefois, plus phériphérique (terminaisons sympathi- 
ques). Après atropine, le ralentissement et les grandes pulsations 
n'ont plus lieu ; l'élévation de la pression artérielle est considé- 
-rable (voir Boure A} 

. définitive, dans ses effets cardiaques et vasculaires, la pel- 


(x) À ‘cette période le vague n'est plus excitable, mais l’arécoline ou la pilo- 
carpine exercent encore leur action d'arrêt. 
(2) G. Pezzi et À. Clerc. Le malattie del cuore, 1921. ki. 
(3) Cette élévation de pression a été notée chez le HU par von Schrœder 
. (loci:eit.) qui J'estimait d’origine centrale ; mais elle n’a pas été observée Bee | 
Loup (loc. cit.) sauf à la période convulsive. 


L” SÉANCE DU 8 AVRIL 767 


letiérine se comporte comme la nicotine (1) en excitant puis en 
paralysant successivement le vague, puis le sympathique. 
(Laboratoire de physiologie [P° Richet] 
et Laboratoire de pharmacologie [P° Pouchet]). 


SUR LE DÉTERMINISME DES VARIATIONS DE LA COLORATION 
CHEZ UN HYMÉNOPTÈRE PARASITE. 


Note de P. Genres, présentée par Er. Rapaur. 


La coloration des adultes de Habrobracon brevicornis (Wess- 
mael) est légèrement variable ; ce cas est signalé dans le volume 
IV du Species des Hyménoptères d'Europe de André, par Marshall. 
‘On lit, dans la description donnée du mâle, « tache noire faciale 
quelquefois réduite à une simple ligne transversale, ou bien tète 
noire avec les orbites et les joues testacées... scutellum quelquefois 
noir avec les bords latéraux testacés, ou noir en entier ». De pe- 

tites variations dans l'abdomen sont aussi signalées, mais sans 
insistance ; rien n’est dit de la femelle. 

La de coloris rencontrée sur les échantillons que nous 
possédons, des différentes régions de France, est considérable ; 
à ces individus furent récoltés dans des tiges de Maïs sur Date 

_nubilalis, les conditions étant analogues. 
r Les adultes, ramassés dans le Jura, ont une teinte foncière 
noire, avec peu de parties testacées, les taches du thorax très 
réduites, le scutellum à peine rebordé ; sur Iles lobes du meso- 
scutum, d’étroites bandes atteignant tout juste le bord antérieur ; 
_ les plaques des segments abdominaux sont très foncées, avec une 
| fine bordure sur les côtés, la face obscure a seulement les joues 
| et les orbites clairs. Les spécimens provenant de la région du 
sud-ouest présentent moins de fixité ; quelques exemplaires ont 
des taches plus étendues, la coloration foncière est plus brune, 
la tête claire. Dans le sud de la Provence, l’aspect général est tout 
autre ; l’animal apparaît plus clair à la loupe simple. L'examen. 
… montre de forts écarts entre les individus, les plaques des pre- 
… miers segments de l’abdomen sont plus ou moins étendues ; chez 
* certains mâles elles sont même absentes, ces deux segments sont 
blancs ; sur le thorax les bandes plus fortes donnent une impres- 


Le" 
Gi 


À . (1) C’est, vraisemblablement, au noyau pipéridinique que la pelletiérine doit 

… cette communauté d'effets avec la nicotine dont le noyau pyrrolidinique est 

_ seul efficace, car nous avons observé qu'après sa rupture, notamment dans 

\ \ T'acétylhydroxymétanicotine les effets typiques de la nicotine n’ont plus lieu. 

_* D'ailleurs, la cicutine proche parent de la pelletiérine exerce également une 
action nicotinique. 


768 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sion générale de brun enfumé, les taches de la tête sont quelque- 
fois réduites à une ligne obscure. 
Le matériel de l'élevage montre plus de diversité encore, les 


différences plus grandes, plus étendues ; on dépasse toutes les : 
2 , 
gammes rencontrées dans la nature, ce qui m’a amené à chercher 


Les causes de ces variations. J’ai étudié les facteurs principaux de 
la nature : chaleur, humidité, lumière. 

L'action de la chaleur est la plus manifeste ; elle se fait séntir 
sur le développement général de l’Insecte, qu’elle accélère, mais 
surtout elle agit de façon intense sur la coloration des adultes en 


provoquant une dépigmentation générale. Mais tandis que, sur 


la croissance, l’action est continue aux divers stades de la vie, 
sur la couleur elle influe seulement à l’état de nymphe. L'étude de 
la nymphose nous révèle le mécanisme de la coloration : les yeux 
sont visibles depuis l’état pronymphal, les ocelles aussi : la pig- 
mentation commence au mesosternum ; au-dessus des hanches 
la surface s’enfume, la tache gagne vite en étendue et en intensité, 


Habrobracon brevicornis, Wessm. — Tête et thorax vus de côté ; les parties 


claires de la figure sont testacées en réalité. — À. Individu élevé à une tem- 
pérature de 6-8 degrés. — B. Individu élevé à une température de 38-42 degrés. 


pendant que le mème phénomène apparaît au mésoscutum et au 
stemmaticum entre les ocelles, ensuite au scutellum et à l’occiput, 
au métanotum, au centre de l'abdomen. La coloration noire est 
totale en 24-36 heures, elle s’accentue ensuite, et les parties non 
encore colorées deviennent testacées au mésonotum, en premier 
lieu, puis la face et les pattes. C'est le cas général des larves para- 
sites qui se développent librement en 6 à 8 jours, dans la nature et 
les élevages normaux, où la coloration assez stable correspond 
au type défini par les auteurs. ne 

Considérons les élevages anormaux, soit au-dessus, soit au- 
dessous de la température ordinaire de la belle saison. Dans le 
. second cas, fréquemment employé-pour l'introduction des para- 
sites européens en . Amérique, l'Insecte est soumis à une basse 
température, afin de ralentir son développement et permettre un 
transport facile à l’état immobile ; la coloration s'opère dans 
l'ordre étudié, mais l’action est plus étendue, elle peut atteindre 
une longue période jusqu'à 20-30 jours, à quelques degrés au- 


dessus du zéro centigrade. L’adulte est très noir, sa tête à peine: 


SÉANCE DU 8 AVRIL 769: 


marquée de testacé foncé, en bordure autour des yeux, thorax 
tout noir, deux petites taches triangulaires à la base des lobes du 
mésoscutum, une autre au scutellum, pattes noires avec seule- 
ment l'extrémité des cuisses, les quatre tibias et les tarses en par- 
tie plus clairs, dessus de l’abdomen noir, la plaque médiane du 
premier segment seule entourée d'une bordure testacée obscure, 
ventre enfumé avec les coins des segments noirs. L'aspect général 
de l’animal est très sombre. 

Si, au contraire, nous soumettons des élevages à l’étuve, aux 
fortes températures, entre 25 et 4o degrés centigrades, nous obte- 
nons des variations inverses, la coloration normale sera d'autant 
moins apparente que la température sera plus élevée ; une nym- 
phe maintenue à 38-42 degrés se transformé en 110 à 120 heures ; 
mais ici la couleur noire n'apparaît plus, le corps de l’Insecte est 
entièrement jaune testacé, sauf les antennes au-dessus des deux 
premiers articles (scape et funicule), une légère tache enfumée 
ou testacée obscure au mesosternum, deux autres à la base des 
lobes du mesoscutum, l’écaillette est brune, l'abdomen blanc 
_ jaunâtre avec le dos testacé clair, les yeux et les ocelles brun- 
rouge. En somme, on peut dire que la coloration noire de l’ani- 
mal normal s’est transformée, les parties claires se distinguent en 
. testacé jaunâtre sur le testacé rougeûtre. La partie enfumée des 
ailes reste intacte, moins sombre cependant. 

Entre les extrêmes, on rencontre toute la série des intermé- 
diaires, les parties qui se décolorent le moins facilement sont le 
stemmaticum, le scape et le funicule, puis le mesosternum et les 
lobes du mesoscutum. Viennent ensuite les parties les plus basses 
. du sternum et le centre des plaques du dos sur le thorax, l’occiput 
_sur la tête, les hanches et le centre des plaques de l’abdomen. 

La coloration peut varier d’un individu à l’autre, dans les condi- 
tions identiques d’une même expérience. Les Insectes soumis à 
ces fortes températures se développent moins bien, la proportion 
des invalides est assez considérable : antennes mutilées, ailes en 
parties seulement étalées, disjointes ou traînantes. Maintenu au- 
dessus de 43 degrés, l'animal meurt. 

Les mâles semblent présenter une sensibilité plus grande : c’est 
l'opinion des auteurs, et, dans l'élevage ordinaire, on le constate 
. ainsi. Mais si on élève des nymphes de façon identique, à tempé- 
 rature égale, aucune différence ne se manifeste. Cela semble dû à 
ce que les nymphes mâles se développent plus vite que celles des 
femelles ; elles sont moins exposées aux alternatives de chaud et 
de froid, par là plus suceptibles d’être influencées par l’une ou 
par l’autre de ces causes. 

L'effet du facteur chaleur n’est que momentané : la variation 
est limitée à l'individu, elle ne semble pas laisser de traces dans 


“770 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sa postérité ; la descendance des Insectes à coloration anormale 
n'offre pas plus d’aptitude que les autres à la variation. 

L'action de l'humidité est très peu importante ; dans les éle- 
vages, la chaleur seule a agi. Les animaux ont été élevés dans des 
conditions identiques, en cellule de verre isolée très sèche, ou en 
cage de verre sur des Chenilles de Pyrausta nubilalis au même 
stade. f 

La lumière n’a pas plus d'effet que l'humidité, le résultat est 
le même à la lumière solaire, à l'obscurité, à la lumière rouge. 


(Eurepean Parasite Laboratory du bureau d’ entomologie 
des Etats-Unis). 


SUR L'ACTION DES SUCS DIGESTIFS SUR LE Ê BENZYL-D-GLUCOSIDE, 


par ‘À. no : 


te 
# 


Dans une note récente (EH) j ai émdié la toxicité du 8 benzyl-d- 
&lucoside obtenu par synthèse biochimique, et montré que cette 
toxicité était très faible, beaucoup plus faible que celle du ben- 
zoate de benzyle de en thérapeutique à la suite des travaux 
de Macht. Pour biense rendre compte des causes de cette différence 
de toxicité, et dans le but de poursuivre logiquement l’étude thé- 
rapeutique du benzylglucoside, il était indispensable d'étudier Ja 
destinée de ce glucoside dans l'organisme, soit qu'on fl’ administre 
par la voie buccale, soit qu'on l’administre par la voie sous-cuta- 
née, péritonéale ou veineuse ; et c’est, naturellement, par l'étude 
de l’action des divers sucs digestifs sur le glucoside qu'il conve- 
nait de commencer. 
Disons d’abord que ni la salive, ni la macération de tissu pan- 
créatique ne dédoublent le 8 benzylelucoside, ce qui n'est pas 


surprenant puisque l’on sait que ni la salive (Bourqüelot), ni là \ 


macération de pancréas disons et Niebel, Bierry) ne contiennent 
_d’émulsine. 


On sait que le b bon needs est ae dédoublé par 


HCI à 5 p. 100, à l’ébullition. Il y avait done lieu de rechercher si 
des solutions sie étendues d'HCI, de richesse égale, par exemple, 


x 


. ou un peu supérieure, à celle du sue gastrique, pourraient pro- 
duire une hydrolyse, au moins partielle, du glucoside. Or, l'ex: 
périence m'a. montré que les solutions d' HCI à 10 P. 1.000 agis- : 


5 


(1) CR. de Ua co de bial., 7 avril 1922: 


1 


tit ms et 0 na oane, ©itach sd at 


PRE 


À 


ju 


SÉANCE DU S8 AVRIL pr 


sant pendant 48 heures, à la température de 38°, demeuraient 
sans action sur le $ benzylglucoside. 

Depuis les travaux de P. Thomas et Froin (x), la présence de 
l'émulsine chez les animaux supérieurs est considérée comme 
établie. Cette émulsine se retrouverait, en effet, dans les macéra- 
tions de muqueuse intestinale et dans le suc intestinal trouble : 


<lle serait un ferment endocellulaire. Il faut remarquer, toute- 


fois, que si les macérations de muqueuse intestinale de Chien 
dédoublent facilement l’amygdaline et la salicine, ces mêmes 
macérations se montrent peu actives, ainsi que l’a vu Bierry (2), 
vis-à-vis du $ méthylglucoside. Il on donc particulièrement in- 
téressant de rechercher comment se comportaient ces macérations 
à l'égard du Ê$ benzylglucoside. 

Les expériences ont été faites en présence de toluène et de fluo- 
rure de sodium (solution saturée de toluène avec excès de toluène 
et fluorure de sodium à 1 p. 100). Or, dans ces conditions, même 
après séjour prolongé à l’étuve, on ne constate, en général, aucun 
dédoublement, ou seulement un dédoublement insignifiant. Voici 
à titre d'exemple, les résultats fournis par une expérience. On 


prépare la macération suivante : 


Muqueuse intestinale de Chien .......... RACLETTE : 30 


gr. 
D 

Home de Sodimn.). 4.0. usr uen. Ne I QT. 

Re onelées OS De AA ER ARR NN RE 6o gr. 


On laisse macérer pendant 24 heures à la glacière ; on filtre 
sur papier mouillé, et on recueille 30 c.c. de filtrat, auxquels on 
ajoute 0,75 gr. de $ benzylglucoside. On porte à l'étuve à 38° 


“pendant 36 heures. Pour doser le sucre dans ce liquide on l’étend 
à 5o c.c., on le défèque au moyen du réactif de Patein suivant la 


he habituelle, on complète le volume à 100 c.c., on filtre, 

et dans la liqueur ainsi obtenue débarrassée du mercure au moyen 
de poudre de zinc, on dose le glucose par la méthode de Bertrand. 
On trouve 0,017 gr., soit 3,4 p. 100 de la quantité théorique (glu- 


_cose calculé pour 0 0,79 gr. de Ê benzylglucoside : 0,495 gr.). Dans 


d’autres expériences, la quantité de glucose co mé était pe atique- 
ment indosable. 


On voit d’après cela que le 8 benzylglucoside résiste énergi- 
_quement à l’action de l’émulsine intestinale ; et l’on a peine à 
croire, dans ces conditions, que ce glucoside, administré par la 


voie buccale, puisse être notablement dédoublé au cours de son 
trajet digestif. Il est plus vraisemblable d'admettre, qu’en: grande 
pue tout au moins, il est absorbé en nature, et que c “est soûs 


(x) Arch. intern. de physiologie, t. VII, p. 302, eee 
_ (2) Thèse de doctorat ès-sciences, Paris, RON Le 


HAL 


ne SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


x 


cette forme qu'il arrive dans la circulation. Il reste à rechercher 
ce qu’il devient ensuite, c’est-à-dire dans quelle proportion et 
sous quelle forme il est éliminé. 


(Laboratoire des travaux pratiques de pharmacologie 
de la Faculté de médecine). 


DOsAGE DE L’URÉE DANS DIFFÉRENTS SÉRUMS, 


par À. MARIE. 


Nous apportons dans cette note les résultats d’un certain nom- - 
bre de dosages de l’urée sanguine. Nous nous sommes servi du 
procédé de Fosse (r) : ro c.c. du sérum désalbuminé par le réactif 
de Tanret étaient additionnés de 10 c.c. d’acide acétique et de 
1 C.c. de xanthydrol méthylique. Le titre d’urée est représenté 
par la formule : 


Urée par litre de sérum — à x 200 £T. 


Toxi-infections. On sait qu'au cours des maladies Les 
tieuses, l’urée sanguine a souvent présenté un taux élevé. Le 
procédé de Fosse, chez le Lapin normal, nous a donné 0,130 gr. 
d’urée par litre de sérum, chiffre qui diffère peu de celui indiqué 
par l’auteur, 0,125 gr. 

Voici rames exemples du rôle des infections : au cours 
d'une infection par un Pneumocoque très virulent, inoculé sous la 
peau du Lapin, le taux de l’urée s'est élevé à la 26° heure à 0,60, 
coïncidant avec une température de 41°4. Un Streptocoque patho- 
gène pour le Lapin a donné une élévation comparable du taux 
de l’urée sanguine à la 40° heure après l'injection intraveineuse : 
0,50 gr. L'infection rabique par le virus fixe inoculé dans le cer- 
veau à donné 0,86 d’urée au r0° jour, en pleine paralysie de l’ani- 
mal en hypothermie. L'intoxication tétanique (tétanos splanchni- 
que, 24 heures après l'injection de 5 c.c. de toxine tétanique dans 
la veine) s’est accompagnée de 0,28 gr. d'urée. Cette substance 
excrémentielle peut donc augmenter considérablement dans le 
au cours des toxi-infections expérimentales. 


° Sérums thérapeutiques. Le sérum de Cheval. néuf nous à 
no. 0,28. gr. d'urée par litre. Chez les Chevaux fournisseurs 
des principaux sérums thérapeutiques à l’Institut Pasteur de 
Garches, nous avons trouvé le taux de l’urée inchangé (0,28 gr.), 
dans tous les sérums sauf deux, le sérum antipesteux et le sérum 


(x) Annales Inst. Pasteur, t: XXX, p. 525. 


Date Urée du 
Animaux Injections de la saignée sérum 
Lapin neuf.. Eau physiologique 3 c.c. dans la veine 24e heure o,r4 
L. 53 (1970). 0,20 c.c. Chl. adr. p. 1000 dans la veine 24e heure 0,88 
É#21(2570):.0 0,20 =)! — Id. 0,28 
M E,5 (2640): 0,20 — — Id. 0,28 
L. 55 (2600). 0,40 c.c. Ch1. adr. plus 10 c.c. Sérum anti- 
.  méningo dans la veine 18 heure 0,28 
L. 50 (2600). rc.c sérum Lapin neuf et 12 heures après 
0,20 c.c. Chl. adr. p. 1000 dans la veine 24° heure 0,28 
L. 48 (2260). 0,40 c.c. Ch. adr. p. 1000 dans la veine 24° heure 0,28 
L. 46 (2000). 2 c.c. de son propre sang défibriné sous la 
peau 72 heure 0,28 
L. 59 (1950). ro c.c. Sér. antipneumococcique .+ 0,55 
Ch!. adr. p. 1000 dans la veine 24e heure 0,28 
L. 64 (2200). o,15 Chl. adr. dans la veine 24e heure 0,60 
L. 63 (2530). 0,30 — 4S° heure 0,60 
L. 62 (2200). 0,20 gr. Poudre écorce. surr. Choay sous la 
: à peau 248 heure 0.50 
L. Gr (2200). 1 c.c. extrait total surr. Choay dans la veine 24° heure 0,80 


SÉANCE DU S AVRIL 


antihistolytique ; l’un et l’autre contenaient 0,60 gr. d’urée par 
litre. L'injection intraveineuse de plusieurs sérums a augmenté 
le taux de l’urée sanguine chez le Lapin (Tableau). 

3° Produits de la glande surrénale. L'injection intraveineuse 
d'adrénaline ou de préparation des capsules, a provoqué d’une 
façon constante, chez le Lapin, l'augmentation du taux de l’urée 
sanguine, ainsi que le montrent les exemples qui figurent sur ce 
tableau (les animaux étaient, en général, inoculés et saignés aux 


mêmes heures). 


Dosage de l’urée chez le Lapin. 


Quel est le mécanisme de cette augmentation de l’urée à la 
suite de l'injection des produits de la surrénale ? On voit chez 
l'Homme de fréquents exemples de variations de l’urée sanguine 
en dehors de toute lésion rénale, mais chez des animaux soumis 
à une alimentaion ordinaire (son, betterave), ne présentant pas, 


… d'autre part, d'hyperthermie du fait de l'injection d’adrénaline, 
… faut-il penser à des altérations dans le métabolisme des albu- 


Cr 


À 


mines ? 

Quel que soil d'ailleurs son mécanisme, la cause déterminante 
d'une accumulation dans, le sang d'une substance sans seuil, 
comme l'urée, reste, en dernière analyse, due à une imperméa- 
bilité rénale. Nous nous proposons, en appliquant le procédé de 
microdosage de l’urée par M. Nicloux, de voir quand elle cesse, 
à quelle époque le taux de l’urée revient à la normale et aussi 
quel pourrait être l'effet de la capsulectomie sur le taux de l’urée 
sanguine. 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


te 


TRAITEMENT DE QUELQUES INFECTIONS AIGUËS PAR UN VACCIN 
PYOCYANIQUE 


par G. FaAvreuz et L. FORTINEAU. 


Nous avons traité les infections suivantes : furonculose, pyoder- 
mite, érysipèle, ostéomyélite, salpingite, fièvre puerpérale, pyo- 
hémie (1). Le produit que nous injectons est une culture stéri- 
lisée de Bacille pyocyanique dans un milieu artificiel, et dont 
l’activité est régulière. La dose employée varie de 0,5-1 c.c.; elle 


doit être faite au niveau du flanc et détermine une réaction locale. 


et générale assez vive ; une seule injection est généralement suffi- 
sante. Dans les Fhrone nes pyodermites et érysipèles, la gué- 
rison a été constante (23 cas de furonculose rebelle) et non suivie 
de récidives, malgré l’ancienneté de la plupart des lésions. 


Les résultats ont été bien inférieurs dans les ostéomyélites. Dans 


les périmétrosalpingites, si la guérison complète ne peut être affir- 
mée, on obtient une rétrocession rapide des phénomènes infec- 
tieux, surtout quand ils sont d’origine streptococcique. 

L'action du vaccin pyocyanique a été efficace dans les septi- 


 cémies puerpérales traitées à temps L guérisons, 2 décès, traite- 


ment tardif). 

Au contraire, son emploi nous semble contre-indiqué dans les: 
pyohémies, Lun dans les cas où l'on peut intervenir dès le début 
de l'infection. 

La composition du milieu est la suivante : succinate d’ammo- 
niaque, 10 gr.; sel marin, 0,50 gr.; carbonate d’ammoniaque, 
0,30 gr.; phosphate de potasse, 0,0b gr. Culture de trois semai-- 
nes. Stérilisation par la chaleur. 


(x) Cette substance a déjà été expérimentée par l’un de nous dans le char- 
bon, avec d'excellents résultats : le traitement ee (5 premiers Fute 
donné 68 guérisons sur 69 malades. 


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SÉANCE DU 8 AVRIL 775 


GORE  PRécisrons SUR LE RÔLE VASO-CONSTRICTEUR PUR 
ATTRIBUÉ AU SPLANCHNIQUE, 


par À. TourNanE et M. CHABROL. 


L'expérience initiale d'anastomose veineuse surrénalo-jugulaire 


que nous avons instituée entre deux Chiens dans le dessein de 
dissocier — et partant, de démontrer — les effets à la fois vaso- 
constricteurs et adrénalino-sécréteurs de l'excitation splanchnique 
nous à paru passible, à la réflexion, de quelques objections que 


nous voudrions écarter avant même qu'elles ne soient formulées. 


Rappelons brièvement que, chez le donneur B, la veine capsu- 
laire droite, abordée par voie lombaire, avait été liée à son em- 
bouchure cave, puis anastomosée par son autre extrémité à la 
veine jugulaire externe (bout cardiaque) du transfusé A. Les deux 
Chiens étant ainsi solidarisés, l'excitation centrifuge du splanchni- 


que droit de B déterminait une hypertension immédiate chez B, 
. plus tardive et accompagnée de ralentissement cardiaque chez A. 


Nous en avions déduit que le splanchnique était hypertenseur à 
double titre : comme nerf vaso-constricteur (effet chez B) et 


comme nerf adrénalino-sécrétoire (effet chez A). 


Ces deux conclusions sont-elles bien légitimes ? Nous ne dis- 
cuterons dans cette note que la première. 
L'hypertension présentée par B dans les conditions où nous 


l'avons tout d’abord observée ne relève peut-être pas d'une pure 


action nerveuse vaso-constrictive : toute intervention adrénali- 
nique n’est pas à coup sûr écartée chez un tel sujet ; car sa sur- 
rénale gauche est restée en place et, peut-être, reçoit-elle, en 


outre des branches que lui fournit le splanchique gauche, d’au- 


tres filets nerveux croisés du uit droit, celui qu'on 
excite (1). 

Pour éliminer l’objection, nous avons, dans toutes nos expé- 
riences ultérieures, systématiquement enlevé chez le donneur 


_ cette surrénale gauche. L’anastomose veineuse surrénalo-jugulaire 


le spoliant en outre du sang efférent de sa surrénale droite, ce 
Chien est bien assimilable à un sujet décapsulé, ou plus exacte- 
ment à un sujet privé de toute sécrétion interne capsulaire. Or, 
sous l'influence de l’excitation splanchnique, il n’en a pas moins 
présenté de l'hypertension, cette fois-ci incontestablement par 
vaso-constriction pure. Comme Gley et Quinquaud, qui ont rec- 
tifié sur ce point les affirmations de V. Aurep, nous avons constaté 


(x) À vrai dire Kahn ne décrit une telle distribution capsulaire à la fois 
‘homo et hétérolatérale qu’au seul splanchnique gauche ; et c’est pourquoi 
nous opérions sur la glande et le splanchnique droits. 


776 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


que la courbe s'élève le plus souvent en deux échelons bien dis- 
tincts : cette particularité ne saurait done objectiver l'intervention 
d'une sécrétion accrue d’adrénaline. En outre, dès que la pression 
atteint une certaine hauteur, les oscillations d’origine cardiaque 
se ralentissent et s’accusent. L’atropine, qui supprime ce ralentis- 
sement, ne modifie pas, par contre, la ROUE en double bond 
de Pichet ao de pression. 

Nous n'insisterons pas davantage sur ces faits : ils sont, pour 
la plupart, bien connus, mais non si unanimement acceptés 
qu'ils ne se passent de toute confirmation. 


(Laboratoire de physiologie de la Facullé de médecine d'Alger). 


: 


L'ADRÉNALINÉMIE CONSÉCUTIVE A L’EXCITATION DU SPLANCHNIQUE 
TÉMOIGNE BIEN D'UNE ACTIVITÉ SÉCRÉTOIRE DES SURRÉNALES, 
RÉGIE PAR LE SYSTÈME NERVEUX, 


par À. Tournane et M. CHaBroz. 


Une anastomose veineuse surrénalo-jugulaire étant réalisée 
entre deux Chiens suivant le mode décrit, l'élévation de la pres- 
sion artérielle chez le transfusé À, au cours de l'excitation du 
splanchnique droit du donneur B, ne peut qu'être d'ordre humo- 
ral et plus précisément de nature adrénalinémique. Si cette inter- 
prétation ne nous paraît guère contestable, peut-être en est-il au- 
trement du point suivant : l’adrénaline, que la surrénale droite 


de B déverse alors dans la circulation veineuse de À, résulte-t-elle : 


vraiment d'un acte sécrétoire accompli plar la glande sur solli- 
citation nerveuse ? 


On sait quel rôle Popielski (x) fait jouer à l’asphyxie, à l’ané- 


mie, aux actions mécaniques qui atteignent plus ou moins infail- 
liblement la glande au cours de sa découverte : c’est à ces condi- 
tions, ordinairement négligées ou méconnues, qu'il faudrait rap- 
porter le passage de l'adrénaline dans le sang. 

À la vérité, notre première technique n’échappait pas à cette 
sorte d'objection : le fait de lier chez B la veine surrénale droite 
à son abouchement cave avant d’en anastomoser l’extrémité lom- 
baire à la jugulaire de À exposait en effet la glande à la congestion 
passive et à l’asphyxie pendant le temps qu'exige le raccord des 


deux veines. Aussi, par la suite, avons-nous pris comme règle 


d'invertir la succession des deux actes opératoires. D'autre part, 
‘pour bien voir la glande et lui épargner toute compression méca- 
1 3 £. 


(x) Popielski. Pjlüger’s Arch., 1918, t. CLXX, p. 245-549. 


| 
| 
| 


SÉANCE DU 8 AVRIL TT 


nique au cours de la préparation de sa veine et de son nerf, nous 
avons délibérément agrandi la voie d'accès lombaire par la résec- 
tion des deux dernières côtes et l'ouverture de la plèvre. Sans 
doute, on est alors dans l'obligation de recourir à la respiration 


artificielle ; mais on y gagne d'opérer à ciel ouvert. L’anastomose 
veineuse surrénalo-jugulaire, d’une réalisation toujours délicate, 


est ainsi facilitée au maximum. Autre avantage : c'est dans le 
thorax que nous abordons et excitons désormais le splanchnique : 
ainsi nous évitons à la glande les tiraillements et les traumas 
qu elle subit presque à coup sûr quand on poursuit la découverte 
du nerf dans l’abdomen, à son contact intime. 

Cependant, supposons que tous ces perfectionnements de tech- 
nique manquent leur but, et que, malgré leur mise en œuvre, 
ce soit, comme le veut Popielski, à la compression, à l’asphyxie 
ou à l’anémie subies par la surrénale pendant les préliminaires 
Lodel l'expérience, qu'il faille rapporter la formation de l’adrénaline 
et son déversement dans les lacs veineux de la médullaire ; adraet- 


_ tons encore, avec l’auteur précité, que l'excitation du splanchni- 
. que ne détermine l'enrichissement du sang efférent capsulaire en 


. adrénaline, qu'en provoquant par vaso-dilatation de la glande 


PA 


: 


2 


PE 


r 
" 


(Biedl) et hypertension artérielle, l'entraînement mécanique d’un 
produit préformé...…. Comment comprendre que la surrénale, 
bien et dûment lavée par le sang qui l’a traversée en quantité 
accrue lors d’une première excitation prolongée du splanchnique, 
puisse, aux excitations suivantes, abandonner encore de l’adré- 
naline ? Il faut bien admettre qu'il s’en est reformé, sans qu'on 
soit en droit d’accuser à nouveau pressions, asphyxie ou anémie. 

Popielski incrimine alors les tractions, qu'à son insu, l’expé- 
rimentateur exercerait sur le nerf au moment de l'excitation, trac- 
tions qui, transmises à la glande, l’exprimeraient, comme un 
massage direct, de l’adrénaline qu'on retrouve précisément dans 
- Je sang efférent... Toute cette argumentation apparaît bien spé- 
cieuse, et d’ Hans l'expérience l’infirme. 

En effet, chez nos animaux solidarisés par anastomose veineuse 
surrénalo-jugulaire, des tractions même énergiques sur le 


… splanchnique droit de B, le donneur, n'ont jamais provoqué d'hy- 
- pertension nelle (c’est-à-dire de déversement d’adrénaline par la 


pe 
| al 


surrénale correspondante) chez le transfusé A. f 
Dans d’autres expériences nous avons cocaïnisé le bout périphé- 
rique de ce même splanchnique droit de B en son trajet intra- 


= thoracique, si bien que le nerf, privé de sa conductibilité physio- 
… logique, n’était plus apte à transmettre à la glande que ces seules 
‘ . tractions mécaniques postulées par Popielski et jugées par lui né- 


cessaires et suffisantes pour provoquer la chasse de l’adrénaline 
_ dans la circulation. Or, les excitations adressées au nerf au-dessus 


BroLocr. Comptes RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 54 


778 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE: 


du point cocainisé se sont toujours montrées vaines, tandis que 
portées au-dessous de ce point elles retrouvaient leur efficacité et 
suscitaient l'hypertension chez le transfusé À. 
Ce-n’est donc point en vérité par les tiraillements qu ‘il subirait : 
quand on l’excite et qu'il transmettrait à la glande attenante, que 
le splanchnique commande au départ de l'adrénaline dans le sang. 
Si, pour ce résultat, son excitabilité s'avère indispensable, c'est 
qu ‘il intervient dans le phénomène comme nerf excito-sécrétoire. M 
La contre-épreuve est fournie par les effets de la section du 
nerf. Tcheboksaroff a déjà signalé que la splanchnicotomie dimi- 
nue très notablement le pouvoir hypertenseur du sang veineux 
_surrénal. Certaines de nos expériences, sur lesquelles nous revien- 


drons, témoignent dans le même sens. | Fe 
Nous conclurons que la glande surrénale est soumise dans son 
activité adrénalinogène à l’action du système nerveux : le 


splanchnique apparaît vraiment comme son nerf sécrétoire. 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d'Alger). 


LE PROCÈS DE L’ADRÉNALINÉMIE PHYSIOLOGIQUE : 110 
LE POUR ET LE CONTRE, EE D 


par À. Tournape et M. CHABroz. FALL 


Dans ses quatre leçons sur les sécrétions internes, qui ont eu 
un si légitime retentissement, le P' Gley, résumant les travaux sur 
la physiologie des surrénales, aboutit à la conclusion que « l’adré- 
naline ne doit plus être considérée comme un produit de sécrétion … 
vraie ». | 4 

L’argument fondamental sur un s'appuie cette conclusion 
réside dans l'expérience suivante : si, chez un Chien dont on … 
excite le splanchnique, on prélève des échantillons de sang en « 
divers points de l’appareil circulatoire pour les injecter compa- 1 
rativement dans les veines d’un témoin, on s aperçoit que ces” 
échantillons jouissent d’un pouvoir hypertenseur très inégal selon 
le lieu de leur récolte. Seul, le sang veineux surrénal est vraiment - 
capable de susciter une élévation de pression notable. Le sans | 
retiré soit de la veine cave au-dessus des veines sus-hépatiques, » 
soit du cœur droit ou du cœur gauche n’a, par contre, qu "ane 
activité très réduite ou nulle. L’adrénaline, présente dans le sang 
surrénal, ne parvient donc pas dans le sang du cœur gauche 

_ Elle n’est pas portée jusqu'aux organes sur lesquels elle peut agir 
Dans le trajet de la veine surrénale au cœur droit elle est détruite 


SÉANCE DU 8 AVRIL 7179 


ou diluée à un degré tel qu'elle devient inefficace. Il n’y à pas 
_ d’adrénalinémie physiologique. 
_ Mais les expériences d'’injections sanguines sur lesquelles repose 
… essentiellement la démonstration sont-elles vraiment décisives et 
sans réplique ? Gley et Quinquaud eux-mêmes ont exprimé tout 
d'abord sur ce point quelque doute : « il se peut, écrivaient-ils, 
que la quantité de sang prélevé dans le cœur et injecté à l'animal 
réactif (20 c.c.) soit trop faible, et il se peut que la durée d'injec- 
tion (presque toujours 10 secondes) soit trop longue... » Nous 
. croyons que ces sages réserves méritent d’être rappelées et accen- 
tuées. Remarquons, en effet, que l'épreuve d'injection ne retient 
… et n'utilise de toute l’adrénaline livrée par les-surrénales sur solli- 
_ citation nerveuse qu'une très minime partie, celle contenue dans 
20 à 4o c.c. de sang, et que, d’autre part, cette fraction, déjà ré- 
… duite, de substance active éprouve, par son injection dans la cir- 
- culation veineuse du témoin, une nouvelle dilution de même 
ordre et de même effet atténuant que celle déjà subie dans la 
circulation du premier sujet. Ce sont là: conditions artificielles : 
susceptibles, à elles seules, d'expliquer l'échec enregistré. 
- Pour résoudre le problème posé, nous le voyons par les objec- 
- tions précédentes, il fallait imaginer quelque artifice permettant 
de dériver dans la circulation d’un témoin toute l’adrénaline éven- 
_ tuellement sécrétée pendant l'excitation du nerf, sans: lui faire 
…. subir de dilution supérieure à celle qu’elle aurait connue dans le 
… sang même du générateur. C’est précisément ce que réalise l’ex- 
…. périence d’anastomose veineuse surrénalo-jugulaire, dont les ré- 
sultats nous paraissent très significatifs : l’adrénaline, élaborée 
… chez le donneur par une glande surrénale en état de suractivité 
… sécrétoire, du fait de l'excitation splanchnique, se trouve déversée 
… par le canal de la veine anastomotique surrénalo-jugulaire dans 
… la veine cave supérieure du transfusé. Malgré le mélange qu’elle 
… subit dans le cœur droit avec les sangs veineux de toutes prove- 
…— nances, cette adrénaline conserve son efficacité et gagne indemne 
…. la circulation artérielle, puisque nous voyons alors entrer en jeu 
tous les appareils sur lesquels nous la savons susceptible d'agir : 
les vaisseaux se contractent, le taux glycémique augmente, enfin 
_ la pupille, rendue ponctiforme par l’arrachement — huit jours 
avant — du ganglion cervical, se dilate. L’adrénalinémie, par ces 
 témoïgnages multiples et concordants, s'affirme donc ici indé- 
. niable. a ; 
ya plus, tandis qu’un aide excite le splanchnique droit du 
donneur et que, chez le transfusé, la pression artérielle s'élève, 
_ que le sucre sanguin s'accroît, que la pupille énervée se dilate, 
_ prélevons, à l’aide d’une seringue vaselinée, 25 c.c. de sang dans 
+ la crurale de ce transfusé et injectons-les immédiatement, rapide- 


780 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ment, dans la veine jugulaire d’un troisième Chien dont on ins- 
crit la pression artérielle : nous ne constatons, chez ce dernier, 
aucune hypertension appréciable. Cette expérience, nous l'avons 
refaite trois fois le 27 décembre et deux fois le 19 janvier, avec le 
même résultat négatif. 

Nous surprenons donc sur le fait l'insécurité d’un tel critère, 
puisque, dans le cas présent, il conduirait à nier chez le Chien 
transfusé l'existence d'une adrénalinémie trois fois avérée. 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d'Alger). 


L. Harrion. — Les expériences de MM. Tournade et Chabrol 
m'ont d'autant plus vivement intéressé qu'en 1903, nous avions, 
ici même, les premiers, Enriquez ét moi, mis hors de doute, par 
transfusion, la présence dans le sang, en quantité agissante, d’une 
autre hormone, la sécrétine. J’ai dernièrement (1) contesté, 
comme ils le font, la valeur démonstrative des faits expérimen- 
taux, qui avaient conduit à affirmer l’inexistence d'une adrénali- 
némie physiologique ; je faisais en même temps observer que 
MM. Tournade et Chabrol, dans l'expérience qu'ils avaient précé- 
demment rapportée ici, étaient exposés à une critique inverse, 
en transfusant le sang surrénal d'un Chien à un autre qui se trou- 
vait être environ 3 fois plus petit ; mais j’ajoutais que, d'ores et 
déjà, l’ordre de grandeur de l'effet, qu’ils avaient obtenu, sinon 
le simple fait d’avoir obtenu un de ne laissait pas à cette cri- 


tique grande portée. : 3 


VARIATIONS DE LA TENEUR EN ANTICORPS DU SÉRUM 
CHEZ LES TUBERCULEUX PULMONAIRES, 


par P. ArMann-DeLiLze, P. HicceManND et Cu. LEsTrocçouoy. 


Au cours de recherches sur la teneur en anticorps du sérum. 
des tuberculeux, nous avons été amenés à examiner à plusieurs 
reprises le sang de malades de notre service, que nous avons pu 
suivre, d'autre part, au point de vue clinique, pendant une longue 
Dério te, 

Les examens d'anticorps ont été faits suivant la méthode de 
Calmette et Massol — avec l’antigène méthylique de Boquet et 
Nègre — le sang étant toujours prélevé dans les mêmes condi- 
tions : application de ventouses scarifiées, chez des sujets au 
repos, le matin et à jeun, décantation du sérum après 24 heures. 


(x) Revue pr. de biologie appliquée, janvier 1922. 


SÉANCE DU 8 AVRIL 


781 


Les chiffres que nous fournissons représentent le nombre de 
doses d'alexine (active à o,r) déviée par r c.c. de sérum. 

Nous avons pu ainsi constater que la teneur en anticorps du 
sérum de nos malades était loin d'être constante, et, qu'au con- 
traire, elle subissait des variations importantes, pouvant aller 
d'un chiffre très élevé à o, comme on le voit d’après le tableau 
ci-dessous. Ce n’est qu’exceptionnellement que le taux en reste 


constant. 
Formes cliniques (état évolutif) 


1° Tuberculose ulcéro-caséeuse. 


1 Thir. (aggravation)... ... gmars 12 mai 
‘ à o 1,6 
2 One. (aggravation)...... 16 avril 20 août 
: D10 10 
3 Saint. (stationnaire)..... 28 avril 27 juin 
16,6 3,3 
4 Del. (amélioration)... ... : ‘15août 25sept. 
; 20 15 
- 2° Formes ulcéreuses. 
5 Car. (aggravation) ...... 6mai 12 juin 
HA 0 CR FOUR 
_30 Formes fibreuses. 
6 Leb. (aggravation) ...... 16 mai 27 juin 
; 6,6 19 
7 Seur. (aggravation)...., 20 avril 28 mai 
; 3,3 6,6 
8 Caing. (aggravation) .... 20avril 27 juin 
: : He) 6,6 
9 Guer. (état station.)..... 28 mars 27 juin 
É mi 6, 
10 Dig. (stationnaire) .,.... 19 Mars 24 nov. 
ee 19 (o) 
11 Velr. (stationnaire)...... 8 juin 27 janv. 
; 35 
12 Mil, (amélioration)...... 13 avril 27juin 
8,3 bros 
4° Formes cavitaires. 
13 Lec. (aggravation '....... À 22févV.  gmars 
ESS j 16,6 1,6 
14 Bac. (aggravation) ...... . 16 mars 13avril 
(e) (e) 
_ 195 Lepr. (aggravation) ..... 19 mai  8juin 
ÿ L O O 3 
16 Loi. (aggr. puis amélior.). 28 avril 27 juin 
Fi ; 1,6 6,6 
_ 17 Gu. (aggr. puis amélior.). 23 fév. 28 mai 
CHOSE 6 
18 Sir. (stationnaire)....... rgaoût 25 sept. 
2: : - Sie 20 20 
19 Poly. (aggravation ...... 25 sept. fév. 
a ; 2 1:02 -Db0O 
20 Bal. (stationnaire)....... mars  I9juin 
LR “+ ee 10 3,3 


5 oct. 
II 
10 déc. 


1,3 


24 nov. 


20 
2h noy. 
19 


Doses d’alexine déviée à différentes dales 


5 févr. 
13,3 
5 févr. 

Le) 


20 janv. 


>66 


28 janv. 


8,3 


mort 


mort 


2h nov. 
(e) 


15 janv. 


1,6 


18 janv. 


45 


2/4 noy. 
(e) 


28 avril 28 août 


1,6 
28 août 
3,3 
19 août 
6,6 
2h nov. 
3,9 


23 juin 


6,6 
28 nov. 
19 


5 oct. 
3,3 


5,5 
18 janv. 
e) 


mort 
5 févr. 
6,6 
5 oct. 
> 8,3 


fév. 


3,3 


févr. 
25 


Une première constatation résulte de la lecture de ces tableaux, 
cest qu'il est possible d'observer, à un moment donné, chez des 


782 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


tuberculeux ayant présenté une réaction de déviation positive, 
la disparition des anticorps (sans qu’on puisse l’attribuer soit à 
une aggravation, soit à une amélioration) : il en a été ainsi chez 
7 sur 20 de nos malades, soit 35 p. 100 ; D conséquent, un seul 
examen pratiqué chez un tuberculeux n'a aucune valeur si sa 1 
ae est négative. + 
° On peut observer, chez le même malade, des variations con- 
idee d’un mois à l’autre, sans que, d’après nos observations, 
on puisse établir un rapport avec l’évolution chnique. “4 
3° On peut observer cie chez Je même malade, «de 


COS. ei 4 


DIAGNOSTIC D'UN CAS DE PUSTULE MALIGNE PAR L'HÉMOCUILTURE ; 
SEPTICÉMIE A BACTÉRIDIES DE DAVAINE, F4 


par ANDRÉ PHiLIBERT et CHARLES Bicor. 4 


Il est classique d'admettre que le diagnostic de la pustule ma- 
ligne repose tant sur les caractères cliniques de la lésion cutanée 
que sur la recherche, par l'examen direct et la culture, de: ke | 
Bactéridie de Dire isolée de la plaie. Il est plus rare, commé 
dans le cas-de Chauffard et Boidin, de constater la septicémie. 4 

Le cas suivant, que nous avons ee offre cette double par- 
ticularité que Déni et la culture de la sérosité d'œdème de la | 
pustule ne nous permit pas de déceler la Bactéridie, tandis que 
l’hémoculture nous donna une culture pure de Bacillus anthracis. 4 

Il s’agit d'un Homme, âgé de 55 ans, exerçant la profession de: “4 
corroyeur, entré dans le service des A au bastion 29, 

le 13 août 1919, POUr un œdème considérable des paupières, de la 
joue, des régions temporale et frontale droites, œdème apparu 
depuis 3 ou 4 jours, à la suite, dit le malade, d’une piqûre de 
Mouche. C’est un Homme de constitution robuste, UPS à 
une asymétrie manifeste de la face, due à un volumineux ème À 
des paupières, du front et de la joue droite. La peau, à ce niveau, 

est tendue et luisante. On note une phiyctène noirâtre au milieu … 

de la paupière supérieure. L'œdème est rosé, dur, gardant lem- 

preinte du doigt, peu douloureux : il n’est pas limité par un 
_ bourrelet. À l’examen de la bouche, on ne constate rien ac I 
mal. Il n’y a aucun écoulement de pus par les marines ; pas de 
points douloureux au niveau des sinus. La température est très 
élevée, 39°5. Le pouls-est bien frappé: L'état général est-bon.Al n'y. 
a pas de somnolence. Le lendemain T4 août, ce:qui nous frappe, 


En 


SÉANCE DU 8 AVRIL 783 


c'est la présence, à la partie moyenne de la paupière supérieure 
droite, d’une eschare noirâtre, superficielle, dont le fond appa- 
rait sanieux, et qui est entourée de trois ou quatre phlyctènes for- 

. mant un cercle irrégulier. Cette eschare n’a pas d'odeur. L'état 
= général reste bon, quoique la température avoisine 4o° et que le 

… malade soit plongé dans une légère torpeur. Le pouls est bien 

…. frappé, les fonctions digestives bonnes, les urines émises en 

_ quantité suffisante ne renferment pas d'albumine ; les poumons 

_ et le cœur sont normaux. 

On porte, en présence de ce tableau clinique, le diagnostic 
d'œdème malin des paupières. Pour confirmer ce diagnostic, nous 
préparons des frottis de la sérosité de l’œdème : mais nous n’y 

trouvons que des cocci, sans pouvoir rencontrer un seul bâton- 

net. La sérosité est alors ensemencée sur gélose, et nous prati- 
quons simultanément une hémoculture avec ro cc. de sang dans 

_ un ballon de 250 c.c. de bouillon. 

Le 15 août, au matin, la température est à 59°2, a lue pal- 
pébrale s 'étend.et nb la paupière inférieure, elle reste super- 

. ficielle. La suppuration est minime, non fétide ; de nouvelles 

. phlyctènes font leur apparition autour de la zone sphacélée. Vers 

_ le soir, l’état général semble moins bon, la somnolence est plus 

marquée : la température monte à 4o°2. La nuit suivante est très 
mauvaise, le malade est agité. Le 16 août, on le trouve plongé 
dans le coma, la phaen est bruyante, stertoreuse, le‘pouls est 
filant. L'état va en s aggravant et le malade meurt à la fin de 
la nuit suivante. L'autopsie n’a pu être faite. 

_ Résultats bactériologiques. La culture de la sérosité de l’œdème 
sur gélose n'a donné que des colonies de cocci ; pas de bâtonnets. 

. Le ballon ensemencé avec le sang paraît clair au bout de 24 heu- 

res, mais en 60 heures, on trouve, au fond du ballon, un dépôt 

. filamenteux qui, à l'examen microscopique, se montre constitué 

… de bâtonnets immobiles, à extrémités coupées en carré, disposés 

… en filaments, prenant bien le Gram. Ce bâtonnet, étudié, a montré 
les caractères suivants : sur gélose, en strie, colonie blanchâtre 

avec des prolongements onduleux ; sur gélose, en piqüre, rami- 

_ fications perpendiculaires au canal de piqûre, surtout au tiers 

supérieur du tube ; sur gélatine, en piqüre, même aspect, mais 

_ liquéfaction lente. Sporulation dans les cultures. Le Cobaye, ino- 

culé sous la peau, avec la culture en bouillon, succombe en 36 

heures, avec un peu d’œdème local, de la splénomégalie, et une 


3 
a 


» généralisation septicémique, qui permet de retrouver le même 
20 


Bacille dans le sang, par l'examen direct et par la culture : il 
Ne agit donc bien du Bacillus anthractis. 

observation est intéressante à plus d'un titre. 

° Onpeut se demander, d’abord, si la rareté de la septicémie 


784 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


chez l'Homme n'est qu'apparente et due, en réalité, à la rareté de 
l’hémoculture pratiquée par les mére. 

2° Les caractères cliniques de la pustule maligne, souvent très 
nets, exigent, pour un esprit précis, la confirmation bactériolo- 
gique. Fondé classiquement sur la recherche du Bacille dans la 
sérosité, le diagnostic bactériologique peut ainsi, comme dans 
notre cas, rester négatif et faire mettre en doute la nature de l’af- 
fection. L'hémoculture, en révélant une septicémie charbonneuse 
précoce, vient apporter la preuve bactériologique demandée. Nous 
pensons donc qu’elle doit être pratiquée systématiquement, dans 
les cas douteux, en même temps que l’investigation locale. 


CRISES HÉMOCLASIQUES PROVOQUÉES PAR LES APPLICATIONS 


THÉRAPEUTIQUES DE RAYONS .Ÿ ET DE RADIUM, 


par E. Jocrraix et RENÉ BENARD. 


MM. Widal, Abrami et Et Brissaud ont montré que les chocs 
colloïdoclasiques ne résultaient pas seulement de l'introduction. 
dans l'organisme d’albumines hétérogènes, mais que des agents 
physiques comme le froid pouvaient également leur donner naïs- 
sance. 

On pouvait se demander si les observés à la suite 
d'applications de rayons X pénétrants et de corps radioactifs, et 
auxquels Beclère a donné le nom de « mal des irradiations péné 
irantes » ne rentraient pas, pour une part, dans le groupe des 
phénomènes d'ordre colloïdoclasique. Mile Giraud, MM. Giraud 
et Parès (1), chez un malade atteint de leucémie myéloïde, traité 
par deux séances d'irradiations, avaient constaté la leucopénie et 
l'hypotension, et avaient rattaché ces phénomènes à la crise hémo- 
clasique. 

Nous avons entrepris des recherches détaillées sur des cas ana- 
logues. Les résultats que nous rapportons établissent qu'il s’agit 
bien de réactions de choc. 

Observation 1. Femme de 38 ans. Gliome de la région pédon- 
culaire. Première application de rayons pénétrants dans la région 
pariéto-faciale avec étincelle équivalente de 30 em. et 2,5 mmamp., 
filtre de 15 mm. d'aluminium, 35 cm. de distance, anticathode 
à la peau (Richard et Pierquin). 

Les leucocytes tombent de 7:000 à 3.400 en ho minutes, la 
pression artérielle de 19-11 passe à 16-10, la coagulation qui se 


G) Mlle Giraud, MM. Giraud et Parès. Presse médicale, 7 septembre | 1021. 


SÉANCE DU S8 AVRIL 785 


faisait en 13 minutes, s'effectue en 3 minutes et l'indice réfracto- 
métrique s’abaisse de 59 à 56 ; cliniquement, on note une grande 
fatigué, de légers malaises et de la somnolence. 

On renouvelle des applications analogues tous les deux jours. 
A la septième séance, nous notons les résultats suivants : la leuco- 
_cytose passe de 8.400 à 6.000 presque immédiatement, la coagu- 
lation,.de 11 minutes à 6 minutes, avec rutilance du sang, la 
réfractométrie, de 59,8 à 56,7. La pression artérielle qui, dans 
ces deux semaines, s'est notablement abaïssée (de 19-11 lors de 
la première séance, elle n'est plus qu’à 13-9) s'abaisse encore 
jusqu'à r1-7 1/2. À la dixième séance, on note une chute leuco- 
cylaire de 6.200 à 3.000, une hypercoagulabilité de 11 à 2 mi- 
nutes et une baisse réfractométrique de 59 à 54,4. La pression 
artérielle, toujours immuablement basse, tombe de 13-8 à 
T1-7 1/2. | 

Après sept semaines de repos, une nouvelle application dans 
la région frontale reste sans action sur la leucocytose, par contre, 
l'hypercoagulabilité passe de 13 à 5 minutes et la réfractométrie 
de 6r à 58. Quant à la pression artérielle, (loin de s'être relevée 
pendant cette longue période de repos, elle n’est plus que de r2-7), 

- elle s'abaisse encore à 9-7. 
Observation I. Homme de 30 ans. Séminome volumineux du 
testicule gauche propagé à l'abdomen. Irradiation avec rayons 

profonds pendant une heure de 30 cm. d’étincelle équivalente. 
filtre de r2 mm. (Pierquin et Richard). Une première application 
de rayons sur l'abdomen, provoqua une chute leucocytaire de 
7.800 à 3.600 en 4o minutes avec réascension progressive à 6.800: 
une deuxième séance, le surlendemain, amène une crise hémocla- 
Sique analogue de 6.200 à 3.400, une troisième deux jours plus 
tard, sur le testicule provoque une baïsse de 4.600 à 2.400. Cli- 
niquement, on note de la fatigue, des nausées, et une tendance 
syncopale. : 

Observation HT. Femme, asthme et hyperthyroïdie. Première 
application : rayons sur corps thyroïde avec filtre d'aluminium 
de 5 mm., 17 cm. d'étincelle pendant 30 minutes (Raulot-La- 

+ pointe). Leucocytes tombent de 7.600 à 4.800, la pression baisse 

de 18-8 à 15-5. Deuxième application : leucocytes tombant de 
6.000 à {4.000 ; pression de 17-9 à 15-65. 

Les faits que nous rapportons, suivis à de multiples reprises 
avec ébude de la coagulation et de la réfractométrie, témoignent 
des profondes modifications apportées à l’équilibre humoral par 
là radiothérapie. Ils nous montrent, en outre, que ces modifica- 

. tions sont loin d'être transitoires, notamment en ce qui regarde la 

tension artérielle. C’est ainsi que, dans notre premier cas, la ten- 


x 


sion maxima habituelle est tombée en sept semaines à 13, alors 


en 


786 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


qu'elle était de 19 avant le début du traitement. Nous avons ob- 
servé des faits analogues à la suite d'applications de radium. 
Observation IV. Femme de 72 ans. Néoplasme utérin inopéra- 
ble. Application intra-utérine de 29,44 med. avec forte filtration en 
une seule séance de 96 heures (Oppert). La tension artérielle, au 
début, est de 22-13 au Vaquez ; au bout de 24 heures d'application, 
elle est de 20-12. Après 48 heures, de 17-10 ; après 3 jours, de 
15-10 ; après 4 jours, de 14-9. Elle ne remonte ensuite que très 
lentement et progressivement de 1,5 cm. environ par mois et. 
n’est encore qu'à 17, deux mois après la cessation du traitement. 
Ces faits expliquent semble-t-il, au moins en partie, certains ré- 
sultats heureux observés à la suite de thérapeutique par les agents 
physiques ; ils nous laissent entrevoir peut-être les procédés sus- 
ceptibles d'amener des baisses durables de la pression artérielle. 


(Service et Laboratoire du P° Widal). 


CL. RecauD. — Mes collaborateurs, MM. Coutard et Lavedan,. 
ont donné à la Société de biologie, le 15 mars, une communica- 
tion où figurent déjà plusieurs des faits qu'apportent MM. Benard 


et Joltrain, notamment l’abaissement de la tension artérielle chez | 4 


les sujets traités par les rayons X dans certaines conditions de. 
surface d'entrée, de pénétration et de dose. Les phénomènes si- 
gnalés par mes Abo ne sont pas passagers, mais persis- 


tants. Des symptômes de myocardite durable ont été, dans plu=. 


sieurs cas, observés par eux. Des malades traités par le radium 
ont présenté ces symptômes aussi bien que des malades traités 
par les rayons X, mais ce fait n'a pas été mentionné dans la pres 
mière communication. 


rè 
32 


28 


< 24 


Les signes de choc hémoclasique peuvent de compte en R 


partie, comme le disent MM. Benard et Joltrain, de ce que A. 


Béclère a appelé « mal des irradiations pénétr antes ». Mais, nous. 


avons de bonnes raisons de penser que ce syndrome relève d'une 


pathogénie complexe, dans laquelle le choc hémoclasique ne peut 
avoir qu'une part. Le rôle majeur, à mon avis, appartient à une 
intoxication chimique, dont le point de départ serait dans ls 


tissus irradiés. 


CELA MATE A HO — 


“SÉANCE DU 8 AVRIL 787 


INFLUENCE DE LA DURÉE D'TRRADIATION 
SUR LES EFFETS DÉTERMINÉS DANS LE TESTICULE PAR LE RADIUM, 


par Cr. Recaur. 


La dose en radiothérapie peut être considérée comme le produit 

de l'intensité du rayonnement par la durée de l’irradiation. On 
peut, sans changer la dose, augmenter le temps d'irradiation, à 

la condition de diminuer dans une proportion convenable l'inten- 
sité, et réciproquement. On s’accorde à penser que les effets biolo- 

_  giques ne sont pas indifférents aux variations du temps et de l’in- 
__ tensité. Mais les quelques faits expérimentaux publiés sur ce 


sujet, à ma connaissance, ne sont pas assez concluants pour four- 


- nir une solution au problème. Toutefois, en matière de radiothé- 
-  rapie des cancers, l’opinion tend à prévaloir que plus l’irradiation 
est forte et brève, plus elle est efficace. 

J'ai abordé cette question, en 1919 (r), en prenant comme objet 
d'étude le testicule du Bélier adulte et, comme agent de rayonne- 
ment, l'émanation du radium. 

La glande germinale des Mammifères à spermatogénèse conti- 

nue constitue un test d’une grande précision pour l'étude des 
effets biologiques des radiations X et y. Nous avons montré, M. 
Blanc et moi (1906), que les rayons X atteignent électivement les 
spermatogonies. Les recherches, que j'ai faites en collaboration 
- _ avec Dominici en rg12 (et qui sont restées inédites), n’ont fait 
ressortir, en ce qui concerne le testicule, aucune différence d’ac- 
tion entre les rayons y et les rayons X convenablement filtrés. 
À De là mort des spermatogonies résulte : 1° leur disparition, 
-  constatable (par une recherche histologique délicate, il est vrai) 
… après un ou deux jours de survie ;: 2° le dépeuplement ultérieur 
$ _ partiel ou total des tubes séminaux en cellules de la lignée sper- 
. matique, phénomène très facile à apprécier. Si les spermatogonies 
ont été toutes tuées, la disparition des cellules de la lignée sper- 
_matique est complète après une survie de 4 semaines ; elle est 
définitive ; elle se traduit extérieurement par une diminution 
considérable du volume et du poids du testicule, et, sur les coupes 
“histologiques, par l’image bien connue des tubes aspermatogènes. 
._ Si des spermatogonies ont été épargnées, il se fait, dans le courant 


* 


(x) Je n'ai pas fait connaître plus tôt mes expériences (sauf dans les le- 

_  Çons que j'ai eu l’occasion de faire) parce que j’espérais les reprendre pour 

les compléter. Cela ne m’a {pas encore été possible. Je les publie aujourd’hui 

(malgré qu’elles appellent des compléments importants) parce qu’elles ont été 

Fe: le point de départ de progrès thérapeutiques aujourd’hui réalisés, et parce que 
_ Ceux-C1, en retour, en ont confirmé la valeur. 


188 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


des deuxième et troisième mois, un repeuplement des tubes sémi- 
naux d'autant plus clairsemé que le nombre des spermatogonies 
survivantes était plus petit. Le choix du Bélier, de préférence à 
un animal plus petit, est légitimé par la grosseur de son testi- 
cule : grosseur qui rend négligeable le petit traumatisme résul-- 


tant de l’introduction et de l’ablation d'une aiguille radio-active. à 


J'ai préféré le radium (ou son émanation) aux rayons X, parce 


qu'il permet beaucoup plus aisément que ces derniers un dosage 


rigoureusement exact du rayonnement et surtout parce qu'il se 


prête à une application continue de faible intensité. J’ai utilisé 


une aiguille de platine, creuse, ayant : mm. d'épaisseur de paroi 


et 1 mm. de calibre intérieur, munie d’une pointe pleine, et, à 
l'extrémité opposée, d’un Douche à vis percé d'un chas. Dans 
cette aiguille, j'introduisais un tube de verre capillaire de 15 mm. 

de longueur, contenant une certaine quantité d’'émanation du 
radium très exactement mesurée. L’aiguille, munie d’un fil en 
argent, était stérilisée et introduite aseptiquement, par une petite 
incision des bourses, dans l’un des testicules du Bélier, de ma- 
nière que le foyer occupe à peu près le milieu de l’organe, suivant 
son grand axe. Après une certaine durée d'irradiation, l'aiguille 
était retirée. Le testicule irradié était finalement enlevé après une. 
survie de 30-bo jours. v4 


Au moment de la première opération, l’autre testicule avait été 
enlevé pour servir de pièce normale de comparaison, sauf chez le 
Bélier 4. On s’est ainsi assuré, par l'examen des testicules non 
irradiés et des épididymes, que les animaux étaient en activité 
spermatogénique. 


Chaque testicule, normal ou irradié, a été séparé de son épidi- … 


dyme, pesé, puis coupé transversalement en deux moitiés : l’une 
des moitiés a été conservée comme pièce macroscopique (1), l’au- 
tre subdivisée en morceaux qui ont servi à l'étude histologique. 

Voici le résumé des expériences 

Bélier 1, 68 kgr. -— 13 février 1919. Emanation présente : au 
début, 47,22 millicuries (me.), à la fin, 34,25 me. ; dose 12,95 milli- 
curies détruits (mcd). Durée d'irradiation 42 heures 45 minutes. 
Survie du testicule irradié, 52 jours. Poids des testicules, normal, 
131 gr.; irradié, 34 gr. Examen du testicule irradié : stérilisation 
presque complète, persistance de quelques rares spermatogonies 
ayant déjà fourni des auxocytes. 


Bélier 2, 55 kgr. — 15 février 1019: Emanation présente ‘au 


début, . mc., à la fin, 27,14 mc.; dose 6,61 mcd. Durée d'ir- 
radiation, 29 one se hr ee Poids des testicules, nor- … 


(x) Ces pièces ont été montrées au cours de la communication. 


SÉANCE DU 8 AVRIL 789 


mal, 133 gr.; irradié, 65 gr. Examen du testicule irradié : résultat 
du même ordre que pour le Bélier r. 

Bélier 3, 58 kgr. — 19 février 1919. D do : au 
début, 17,17 mc., à la fin, 13,68 mc.; dose 3,49 mcd en 30 heu- 
… res. SUrVIE 32 tre Poids des tue a 213 gr.; irradié, 

_ 96 gr. Examen du testicule irradié : résultat du même ordre que 
pour les Béliers 1 et 2. 

Bélier 4, 59 kgr. — 26 février 1919. Emanation présente : au 
début, 4,64 me., à la fin, 0,03 me ; dose 4,61 mcôd en 28 jours. 
. Survie des deux testicules, 28 jours. Poids du testicule irradié 

par voisinage, 65 gr.; du testicule irradié directement 46 gr. Exa- 
men du testicule irradié directement, aucune spermatogonie, 
stérilisation complète et définitive ; testicule irradié par voisinage, 
- dépeuplement temporaire. Nota : au début de l'expérience, l’ex- 

 ploration des testicules en place avait montré que leur volume 

était normal. Il n'y a aucun doute que le faible poids du testi- 
cule irradié par voisinage est dû au dépeuplement temporaire des 
cellules séminales, lui-même causé par la pause dans la spermato- 
génèse. 

Bélier 7, 50 kgr. — 7 juillet r919. Emanation présente : au 
début, 363,8 me., à la fin, 348,8 mc.; dose 15 mcô en 5 heures 36 
minutes. Survie, 70 jours. Poids des testicules : normal, 130 gr.; 
irradié, 86 gr. Examen du testiculé irradié, zone de destruction 
massive du parenchyme autour du foyer ; pas de stérilisation du 
reste de l'organe, qui est en voie de repeuplement. 

Conclusions. Toutes conditions restant égales, sauf les doses et 
les facteurs de doses : 

°, Dans 3 cas, la stérilisation n'a pas été tout à fait complète 
par des doses d'environ 3 1/2, 6 1/2 et 13 mcd, en 30-42 heures, 
par un foyer unique d’émanation du radium, placé à peu près 
au centre du testicule. Le nombre des spermatogonies survivantes 
était d’ailleurs très faible et n'aurait permis qu'une restauration 
us de la spermatogénèse. 
, La stérilisation a été encore moins par une dose 
‘ 5 meôen 5 heures 1/2. 

3°, La stérilisation complète a été obtenue par une dose d’en- 
. h x/2 mcûù en 28 jours. Il est à remarquer, dans ce dernier 
cas, que, par le fait de la loi spéciale de décroissance de l’éma- 
nation, il a été donné 4,27 mcd pendant les deux premières se- 
 maines de l'irradiation contre 0,34 mcd seulement pendant les 
> dernières. Il est donc très probable que le même effet stérili- 
. sant aurait été obtenu avec la même quantité initiale d'émanation 
et par une durée de 2 semaines seulement. 
4°, L’allongement du temps d'application, sans accroissement 


À 
xs 


ee ADO SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


de la dose, est donc une condition qui favorise beaucoup l’effica. 
cité de l'irradiation. Il paraît même plus important d'’augmente 
la durée que d'augmenter la dose, dans les limites Loue par 
ces premières expériences (1). 


(Laboratoire Pasteur de l'Institut du radiurr). 


(1) M. Frasey, vétérinaire chef de service à l’Institut Pasteur, a bien voul 
me procurer et soigner les Béliers mis en expérience. Je l’en remercie COURS 
lement. : ; 


D 022 


Des ù | 791 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


 SÉANCE DU 4 AVRIL 1922 


SOMMAIRE 

Bezor (J.): Le diagnostic de la LEURET Œ. ); AUMONT (G.) et 

nature tuberculeuse de l’adéno- | Dezmas-MARsALeET (P.) : Les cour- 

pathie trachéobronchique chez bes d’insufflation dans le pneu- 
RÉ  -- ee 65 mothorax-artifciel.: 2." ©... 53 

Donez (P.) : Sur un pot LEURET (E.), AUMONT (G.) et 

* permettant de supprimer le tra- | Dezmas-MARsALET (P.) : Quelques 

vail négatif dans le travail à l’er- points particuliers dans le pneu- 
_ gographe de Mosso............ 63 | mothorax artificiel............. 56 

. Dusreus (G.) : Variabilité des SABRAZÈS (J.) : Enclaves baso- 
formations lymphoïdes et de la philes des polynucléaires,...... 6x 


pulpe rouge de la Rate..... ee 0 


Présidence de M. V. Pachon. 


7 


-. LES COURBES D’INSUFFLATION DANS LE PNEUMOTHORAX ARTIFICIEL, 
par E. Leurer, G. Aumoxr et P. DELMAS-MaRsALET. 


Comme nous l’avons montré dans des notes précédentes (1), le 
manomètre compensateur de Marey donne avec facilité la valeur 
_de la « pression efficace » intrapleurale au cours du pneumotho- 
rax artificiel ; celle-ci connue, il est désormais facile de construire 
des courbes représentatives ls variations de cette pression efficace 
en fonction des quantités de gaz introduites dans la cavité pleu- 
… rale. Il résulte d’une étude systématique entreprise dans plus de 
* : 200 cas de pneumothorax que lon peut énoncer en des lois très 
G) P. Delmas-Marsalet. Sur Foioice de la pression moyenne dynamique 
où pression efficace intrapleurale au cours du pneumothorax artificiel ou spon- 
tané et sa mesure par le manomètre compensateur de Marey. C. R. de la Soc. 


_ de biol., 7 mars 1922. E. Leuret, G. Aumont et P. Delmas-Marsalet. Sur un 
. nouvel appareil de pneumothorax artificiel. C. R. de la Soc. de. biol., 7 mars 


&- 


O1 E Set HAS a EE 


792 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX : 2° CD 


simples les rapports qui existent entre la nature de la cavité lou 


rale et la forme de la courbe d'insufflation. 


1° Une grande cavité pleurale donne une courbe d’ cuttlation 4 
qui s'élève en pente douce depuis la pression efficace initiale jus- 


qu'au moment où l’on cesse l’insufflation ; en moyenne, l'on 
peut dire, que la D efficace augmente de 1/2 à 1 centi- 
re Sen | 

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à 


50 200 00 #0 TON LOS C0 P00 Te 7089 


COURBIS D'INSVFFIATION “DANS 2274 ZANDE CRITTE 
PIEUVRAIE ae 


mètre d’eau toutes les fois que l’on fait + 100 C.c. de gaz 
dans la cavité pleurale ; les courbes r et 2 représentent nettement. 
le DR 
° Les petites cavités pleurales donnent des courbes d’ insuffla= 
. à pente rapide et cette pente est d’autant plus rapide, que la 
cavité pleurale est elle-même plus petite : les courbes ST 5, le” 
démontrent. è 
3° La courbe d' D ion d’un sujet conserve une pente qui 
demeure toujours la même, tant que la cavité pleurale ne subit 
aucun changement anatomique ; si cette pente change au cours 
des divers pneumothorax que l’on pratique chez le sujet, c'est 


que des modifications se sont produites en ce qui concerne la 


pénis 


QUE 


(55) SÉANCE DU 4 AVRIL 793 


capacité de la poche pleurale : c’est ainsi que : a) la transiormation 
d'une courbe à pente rapide en une courbe à pente douce indique 
que le pneumothorax a eu pour effet de distendre ou de rompre 
des adhérences pleurales qui diminuaient la capacité de la poche ; 
b) la transformation d'une courbe à pente douce en une courbe 


COVRPES D'INSVFFLATION  DAMS UNE 
PETITE CAVITE PILEVTALE 


à pente plus rapide indique de toute évidence une diminution 
certaine de la capacité de la poche pleurale ; le plus souvent, ce 
phénomène est dû à la présence d’un épanchement liquide, 
. comme nous avons eu souvent l’occasion de le constater. 

En résumé, l'étude systématique de la pression efficace intra- 
pleurale au cours du pneumothorax artificiel donne des rensei- 
gnements non seulement sur les modifications physiques que l’on 
imprime au poumon malade, mais encore elle permet de caracté- 
riser à chaque instant la nature de la cavité pleurale, chose que 
. la radioscopie se montre bien souvent impuissante à faire. 


Brorocie. ComprEs RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 55 


Rate RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


QUELQUES POINTS PARTICULIERS DANS LE PNEUMOTHORAX ARTIFICIEL, 


par E. LeURET, G. AuMonr et P. DELMAS-MARSALET. 


Lorsque l’on établit d’une façon systématique les courbes d'’in- 
sufflation qui traduisent les variations de la pression efficace 
intrapleurale au cours du pneumothorax artificiel, il arrive par- 
fois que les courbes obtenues ne rentrent dans aucune des caté- 
gories de courbes classiques auxquelles nous avons consacré une 
communication antérieure (1). 


Dans un premier cas, il arrive que la courbe d’insufflation 
présente des chutes brusques de la pression efficace au moment 
dès quintes de toux spontanées ou provoquées chez le malade ; 
c'est ainsi que l’on peut voir sur le graphique r des accidents dé 
cet ordre. Lorsque pareil phénomène se produit au cours de 
l'insufflation, la simple logique et les constatations d'ordre cli- 
nique nous autorisent à dire, que la surpression temporaire créée 
par la toux a eu pour effet de chasser une partie du gaz dont le 
manomètre donnait la pression ; on se trouve, alors, en présence 
d’une cavité pleurale cloisonnée et le gaz que l’on injecte dans 
l’une des petites poches est chassé au moment de la toux dans des 
poches voisines dont elle n’est séparée Que DE des zones d’adhé- 
rence pleurale, qui ne permettent qu'une infiltration médiocre 
de gaz ; nous avons pu, chez un de nos malades, constater l'exis- 


(1) E. Leuret, (G: Aumont et P. Delmas-Marsalet. Ta courbes d’insufflation 
dans le pneumothorax artificiel. C. R. de la Soc. de biol., 4 ax 12 1922. 


: 


(56). 


(67) SÉANCE DU 4 AVRIL 795: 
OL OO PA ARE RE 2 re ea ee ten 
tence de deux poches pleurales communiquant faiblement entre : 
elles : lorsque l'insufflation était faite dans la poche inférieure 
volumineuse, la courbe des pressions efficaces reproduisait pres- 
que le type des courbes de grande cavité pleurale libre avec ce- 
pendant une pente un peu plus marquée ; lorsque l'insufflation 
était faite dans la petite poche, la courbe présentait nettement le 
type des courbes de petite cavité pleurale, mais, le fait qu'à chaque 
effort de toux la pression effieace baissait d’une façon notable 
nous autorisait en outre à affirmer l'existence d’une communica- 
tion entre les deux cavités. Nous avons donc pensé que les modi- 
fications de la pression efficace au cours des efforts de toux de- 
vaient désormais être étudiées d’une façon systématique dans tous 
les cas de plèvre cloisonnée et nous proposons de donner le nom 


« d’épreuve de la toux » à la manœuvre par laquelle on cherchera 
à mettre en évidence l'existence de communication entre les 
petites cavités pleurales. 

Dans un deuxième cas, il arrive que la pression efficace lue au 
manomètre reste constante malgré l'introduction de nouvelles 
quantités de gaz ; ce paradoxe peut se produire, alors que le ma- 
nomètre oscillant ordinaire donne des oscillations respiratoires 
. importantes, qui sembleraient bien indiquer que l’on à ponc- 
_tionné dans la cavité pleurale ; dans tous les cas nous avons cons- 
taté ce phénomène, qui se traduit graphiquement par une courbe 
d'insufflation horizontale, l'examen clinique du malade nous a 
toujours montré que l’insufflation avait été faite non pas dans la 
cavité pleurale, maïs dans le tissu cellulaire sous-pleural ; le 
graphique 2 représente le phénomène et le malade chez lequel 
nous l’avons obtenu a présenté consécutivement au pneumothorax 
un énorme emphysème sous-cutané qui traduisait bien que, mal- 
gré les oscillations de 5 cm. d’eau que donnait le manomètre os- 
… cillant, on n'avait pas insufflé dans la cavité pleurale. Il résulte 
. de ce fait que la présence d'oscillations importantes au niveau du 
. manomètre oscillant n’est pas le critère certain de la pénétration 
dans la cavité pleurale et que, au contraire, l’invariabilité de la 


796 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX. (58) 


pression efficace au cours d’une insufflation importante est le 
véritable signal d'alarme de la non-pénétration. 


.  VARIABILITÉ DES FORMATIONS LYMPHOÏDES 
ET DE LA PULPE ROUGE DE LA RATE, 


par G. DUuBREUIL. 


La notion de variation des formations lymphoïdes de la rate. 1 


est ancienne. Flemming l’a formulée pour le tissu lymphoïde en 
général (1885), son élève Môbius l’appliqua la même année aux 
corpuscules de Malpighi. L'article « Rate » de Bonne, dans le 
traité de Renaut, est inspiré par les recherches de Môbius sur ce 
point particulier. Cette même idée est admise implicitement 
par Prenant, sans être expressément formulée; Kôülliker n’en parle 
pas. | Pa 
Tous ces auteurs ont admis cette variabilité des corpuscules de 
Malpighi par conséquence de raisonnement plutôt que par preuve 
directe. Si l’on cherche cette preuve dans l’état général des cor- 
puscules, elle est bien difficile à administrer. Des cellules lym- 
phoïdes, changeant par conséquent à volonté de place et de nom- 
bre ne peuvent servir à étayer la notion de variabilité. Mais le M 
réticulum est plus stable et s’il ne peut être suivi sur un même 
corpuscule dans ses modifications, les images variées constatées 
dans des corpuscules différents nous renseignent davantage. À 
ce point de vue, l'étude du réticulum élastique est instructive 
surtout sur des coupes sériées. Les couches du réticulum élastique 
sont écartées, mais continues, dans les corpuscules de faible 
calibre. Le développement excentrique de l’amas lymphoïde re- 
pousse le réticulum à la périphérie, l’amincit et le raréfie sur une N 
partie du pourtour dans ceux de moyenne grosseur. Enfin, dans 
les gros corpuscules, toute une partie de la surface est dépourvue 
de réticulum et, à sa place, on trouve des débris de fibres rom- 
pues, ratatinées et revenues sur elles-mêmes. Le réticulum a 
éclaté sur la zone de distension maximum et il n’en reste que des 
débris. De même, on n'en rencontre que des vestiges sous forme 
d’amas petits, globuleux, irréguliers, vers le centre du corpuscule. 
C'est là, je crois, une preuve tangible qu'un corpuscule naît de la M 
gaine Iymphoïde en un point déterminé, s'accroit, puis régresse 
alors qu'un autre corpuscule naît à côté ou à distance. : 


\ 


J'ai décrit sous le nom de variations vasculaires dans certaines 


rates la disparition de branches vasculaires qui laissaient à leur 
place un petit cordon fibreux assez court qu'on peut toujours 


(59) SÉANCE DU 4 AVRIL 797 


rattacher à une artériole voisine sur des coupes sériées. C'est, 
je crois, la présence de ces petits nodules, se colorant comme le 
collagène, qui ont fait supposer à quelques auteurs que les cor- 
puscules de Malpighi pouvaient parfois être centrés par « une tra- 
vée fibreuse de la rate ». Si des artérioles disparaissent, les gaines 
lymphoïdes et les corpuscules qui les accompagnent subissent un 


sort analogue. On peut en conclure, par voie de conséquence né- 


cessaire, que de nouveaux vaisseaux apparaissent qui remplacent 
ceux qui disparaissent, que de nouvelles gaines lymphoïdes et 
des corpuscules de Malpighi nouveaux venus prennent place en 
des points nouveaux de la pulpe rouge. Ces phénomènes font 
partie de la propriété de variabilité de la pulpe rouge. 

Par voie de conséquence aussi, on doit en conclure que certains 
sinus et cordons de Billroth, voisins des corpuscules de Malpighi 
en voie d'augmentation ou de disparition subissent des variations 
corrélatives. La principale façon pour un corpuscule de Malpighi 
de disparaître est d’être envahi progressivement de la périphérie 
vers le centre par des sinus veineux et la pulpe blanche devient 
pulpe rouge. De telles figures sont, à la vérité, très difficiles à 
saisir «et j'ai eu l'impression d'assister parfois à l'extension de 
sinus veineux. La disposition de ceux-ci, toujours en direction 
tangentielle à la surface du corpuscule m'empèche d'appuyer 
cette interprétation sur des faits suffisamment démonstratifs et 
je préfère y voir une hypothèse probable, presque nécessaire, 
plutôt qu'un fait de démonstration objective. 

Les variations fréquentes de la pulpe rouge s exercent sur un 
réticulum toujours délicat : fibrilles précollagènes et cellules pour 
les cordons de Billroth, fibres pré-élastiques pour les sinus vei- 
neux. En résumé, il paraît certain que les corpuscules de Malpighi 
de la pulpe blanche apparaissent et disparaissent, que des vais- 
seaux s'atrophient et sont remplacés par des vaisseaux nouveaux. 
Par conséquent, la pulpe rouge, adjacente aux formations varia- 
bles, varie elle-même durant toute l'existence de l'individu. Il en 
résulte aussi que le lobule splénique de Mall subit des transfor- 
mations profondes et, alors que considéré comme fixe il n’est 
déjà pas nettement. individualisé et ne représente qu'imparfai- 
tement une unité anatomique ou physiologique, ces remanie- 
ments en font quelque chose de bien inconstant et même quelque 
chose d’inconsistant. Je ne crois pas d’ailleurs que la notion du 
lobule splénique soit nécessaire, ni même utile, à la conception 
histo-physiologique de la rate. 

En résumé : le réticulum des corpuscules de Malpighi se distend 


par la croissance excentrique du follicule, se rompt en certains 


points où ne subsistent que des vestiges élastiques. 
Les corpuscules de Malpighi naissent, s’accroissent et dispa- 


798 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (60) 


raissent en différents points de la gaine lymphoïde, la rupture du 
réticulum élastique est une preuve flagrante de cette variabilité. 
Par conséquent, la pulpe rouge voisine doit varier et reculer de- 
vant un corpuseule envahissant ou envahir un corpuscule en 
atrophie. Il existe, en outre, des atrophies et des disparitions vas- 
culaires ; en compensation, de nouveaux vaisseaux doivent appa-. 
raître et créer de nouveaux territoires de pulpe blanche. 
La pulpe rouge et la pulpe blanche sont en conflit continuel sur 
les confins de leurs territoires respectifs, l’un gagne ce que l’autre 
perd par des néoformations et des atrophies qui durent autant que 
la vie active de l'organe. 
1 CN NTeES (Laboratoire d'anatomie générale et d’histologie 
de la Faculté de médecine). 


(61) SÉANCE DU 4 AVRIL 199 


ENCLAVES BASOPHILES DES POLYNUCLÉAIRES, 


par J. SABRAZES. 


Barranikow en r910, Dôhle en 1911, Preisich, Krestchmer, Be- 
lak, Nicoll et Williams, en 1912, ont signalé la présence éventuelle 
dans le cytoplasme des leucocytes polynucléés neutrophiles de 
petits corpuscules de forme variée se colorant par les couleurs 
basiques d’aniline. Nous-même, en 1913, et surtout en 1917-1918, 
proposions pour les désigner l'expression d’enclaves basophiles. 
Nous les avions observées au cours des infections, pneumonié, 
érysipèle, diphtérie, tuberculose, méningite cérébrospinale, rou- 
geole, scarlatine, etc. On les trouve avec prédilection dans le sang 
des scarlatineux, surtout dans les 5 à 6 premiers jours de la 
maladie, comme l’a indiqué Dôhle, fait que nous pouvons con- 
firmer. Elles affectent parfois une forme un peu spiralée qui n’a 
rien de commun avec des Spirochètes ou des leucocytozoaires, 
contrairement à ce que pensait Dôhle au début de ses recherches. 
Depuis lors, on a fait de nombreuses constatations de ce genre, 

citons celles de À. Pappenheim, Wagner, Rehder, Nvyfelot-Aage, 
Wabhlisch et Mikulicz-Rodeki. En France, nous ne pouvons signa- 
ler que nos propres recherches et la toute récente communication 
de Policard et Accoyer à la Société médicale des hôpitaux de 
Lyon. Pour la bibliographie, nous renvoyons, du reste, à la thèse 
de notre élève, le D° Dragolgoup Michaïlovitch (Bordeaux 1922). 

Depuis nos dernières publications nous avons eu l’occasion 
d'étudier ces enclaves basophiles dans la variole, avec nos inter- 
nes, les D Massias et Pauzat ; elles abondent, assez irrégulières 
de forme et marginales, à la période d’état, bien distinctes des 
produits de morcellèment nucléaire. Nous avons conseillé au P° 
Dupérié, de les rechercher dans le paludisme. Il a fait porter ses 


_ examens sur 123 paludéens et vu que les sujets en période d’ac- 


eès fébriles montraient des enclaves, surtout dans les leucocytes 
à faible lobulation nucléaire (voir la thèse ci-dessus). 

. Pendant les huit dernières années, nous avons reçu, à l'hôpital 
des maladies contagieuses de Bordeaux, sept cas de rage. Nous en 
avons profité pour examiner leur sang à ce point de vue. On note 
_ aussi l'existence d’enclaves basophiles dans les polynucléaires de 
_ ces malades. L’un d'eux en avait dans plus de 80 p. 100 de ces 
cellules : elles sont du type surtout ponctiforme ou cocciforme et 
souvent envacuolées. 
_ En somme, c’est surtout dans le sang des sujets atteints d’une 
maladie infectieuse qu’on rencontre ces enclaves. Le sang normal 
- n'en montre guère. Leur pourcentage élevé servira à dépister une 


800 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (62) 


infection occulte. C'est ainsi que dans un cas de polyérythrocy- 
thémie myélogène ou maladie de Vaquez, publié par nous (x), 
nous notions 16 polynucléaires sur 100 munis d’enclaves (de x 
à 4). Or, le malade a eu, dans son passé, des incidents patholo- 
giques imputables à un processus de tuberculose fibreuse atté- . 
nuée, qui a joué un rôle dans la pathogénie de cette maladie de 
Vaquez, et qui ne paraît pas encore éteint complètement. * 

On a publié de nombreuses techniques de coloration des en- 
claves. 

Notre procédé de la gouttelette de bleu de méthylène à 1 p. 500, 
entre lame et lamelle, sur frottis très minces, bien desséchés, 
récents ou anciens, est un des plus pratiques comme nous l'avons 
mentionné, en 1913, dans le Traité du sang de Gilbert-Weinberg. 
Après Riom par l’alcool et coloration au bleu boraté on obtient 
de bonnes préparations persistantes. 

Quant à la nature de ces enclaves, nous les tenons pour des reli- 
quats de cytoplasme basophile originel dans des cellules qui évo- 
luent plus vite que normalement, brülent rapidement l'étape myé- 
locytique et conservent encore quelques-uns des traits plus ou 
moins dégradés de leur cellule matricielle leucoblastique. Elles 
sont analogues inutatis mutandis aux granulations basophiles des 
hématies étudiées par nous. La surproduction de leucocytes jeu- 
nes, incomplètement évolués, est un indice d'hyperactivité médul- 
laire. Les maladies infectieuses sollicitent et perturbent cette acti- 
vité : les reliquats de basoplasma des cellules mères, reliquats in- 
différenciés et plus ou moins condensés en granules ou SUMIESLSE 
sont la signature de cette perturbation. 

Il ne faut pas confondre ces enclaves, de nature et d'origine 
cytoplasmique, avec des produits de fragmentation nucléaire 
qu’on peut observer aussi, au cours de divers états pathologiques, 
en même temps que les autres enclaves, et qui sont loin d’être 
rares dans les maladies infectieuses : on voit dans le leucocyte, à 
proximité du noyau, un, rarement deux corpuscules plus ou. 
moins arrondis donnant les réactions colorantes de la substance 
nucléaire, prenant le vert de méthyle par le réactif de Pappenheim 
et non la pyronine qui colore, par contre, très bien en rouge les 
enclaves basophiles cytoplasmiques. Il y aura donc intérêt à tou- 
jours différencier dans les travaux sur cette question, les enclaves- 
basophiles proprement dites des petites fragmentations nucléaires. 


(1) Gaz. hebd. de Bordeaux, 20 janvier 1918. 


Sr 


(63) SÉANCE DU 4 AVRIL 801 


SUR UN DISPOSITIF PERMETTANT DE SUPPRIMER LE TRAVAIL NÉGATIF 


DAYS LE TRAVAIL À L'ERGOGRAPHE DE Mosso, 


par P. Dopez. 


Un grand nombre d'auteurs qui se sont occupé d’ergographie 


ont cru pouvoir mesurer le travail à l’aide de l’ergographe de 


Mosso en multipliant le chemin parcouru mesuré au ruban mé- 
trique par le poids soulevé. 


Schéma du dispositif en projection verticale. 


Il y a là une erreur : le ruban métrique ne mesure, en effet, 
que le travail positif qu'accomplit le muscle en se contractant. 


Mais, malgré la volonté du sujet, le muscle retient toujours le 


poids dans sa descente produisant ainsi un travail négatif non 
négligeable. Il arrive aussi que le sujet soutienne le poids à la 


fin de la contraction pendant un court instant, donnant ainsi nais- 


sance à du travail statique. Mais, avec un peu d'entraînement, le 
sujet peut arriver parfaitement à supprimer ce temps. Il n’y a 
donc, en somme, que le travail négatif qui puisse fausser les 
résultats, c'est pourquoi nous avons cherché à le diminuer, à le 


£ ee 


802 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


rendre presque nul par le dispositif suivant. Aux deux extrémités 
d’un moyeu mobile, autour d’un axe À, sont deux roues dentées. 
Une très grande de rayon, R, est fixée au moyeu ; elle est à dents 
couchées sur lesquelles joue un cliquet K ne permettant le mouve- 
ment que dans le seul sens de la flèche F. A l’autre extrémité 
est une roue dentée de rayon r libre dans le sens de la flèche F° 

et entraînant le moyeu dans le sens opposé, celui de la flèche F. 
Sur le moyeu lui-même (de rayon r') est enroulé dans le sens 
positif, un câble supportant le poids P. Sur la roue dentée r passe 
une chaine supportant d'un côté le poids P + p’ et reliée de l’autre 
côté au chariot G de l’ergographe de Mosso. Le sujet qui tire sur 

le chariot de l’ergographe soulève le poids P +p'; la roue r tourne 
dans le sens de la flèche F’ sens dans lequel elle n'entraine pas 
le moyeu. Dans la contraction, tout se passe donc comme à l’er- 
gographe ordinaire. Le relâchement du muscle a pour consé 
quence la chute du poids P +p'; mais alors la roue r est entraînée 
dans le sens de la flèche F, sens dans lequel elle est solidaire du. 
moyeu. Dans ce mouvement, le moyeu est obligé de soulever le 
poids P antagoniste de P+p’. Le système dans la descente du 
poids P +p° ne se mettra donc en mouvement que sous l'influence 
de la différence P+p—®P. Dans sa décontraction, c'est-à-dire 
lorsqu'il accomplit un travail négatif, le muscle n'a à retenir que 
le poids p. Ge poids supplémentaire nécessaire pour mettre le 
système en marche est réduit au minimum. L'inertie des diffé- 
rentes parties de l’appareil absorbe la plus grande partie de p’, de 
sorte que le muscle en expérience n’a que quelques grammes à 
retenir pendant sa période de travail négatif. Dans ces conditions, 
on peut dire qu'entre chaque contraction le muscle est mis au 
repos. N’accomplissant que du travail positif, ce musclé fournit 
un travail total facilement mesurable par la multiplication des 
sommes des raccourcissements successifs par le poids soulevé. La 
somme des soulèvements peut être évaluée au ruban métrique de 
Mosso ou à l’aide d’une graduation placée sur un des montants de 
notre dispositif et mesurant l'ascension du poids P qui est évi- 
demment la somme des soulèvements successifs de P +p’. Soit L, 
cette longueur totale, c’est sans restrictions que nous pouvons 
ÉCrITe à 


A RU M ET 


PET T CRT ES 


on A 


P+p’x L—Travail effectué. 


Nous ferons remarquer que dans notre schéma, comme dans 
notre construction, les rayons r et r’ ne sont pas égaux. Il en 
résulte une correction à faire au sujet du poids p’ à ajouter. Dans M 
ce cas, particulier en effet, p’ est négatif et 4 


Pi tP-0p 


(65) k ; SÉANCE DU 4 AVRIL 803 


Cette valeur de p’ est facilement évaluée grâce au calcul des 
moments 


PEb)xr el Pxr. ï 
(Laboratoire de physiologie du P° Pachon). 


LE DIAGNOSTIC DE LA NATURE TUBERCULEUSE 
M DE L'ADÉNOPATHIE TRACHÉOBRONCHIQUE CHEZ L'ENFANT, 


par J. BELOT. 


Sur 100 enfants de 2 à 15 ans Ne d'adénopathie trachéo- 
_bronchique diagnostiquée par l'examen clinique et vérifiée par 
la radioscopie, nous avons pratiqué la cuti-réaction à la tubercu- 
line brute glycérinée de l’Institut Pasteur et la réaction de fixation 
suivant la technique de Calmette et Massol avec l’antigène de 
. Besredka. Sur l’ensemble des cas, 66 p. 100 ont eu une cuti-réac- 
tion ou un Besredka positif avec ou sans concordance des deux 
réactions ; 46 p. 100 un Besredka positif ; 43 p. 100 une cuti 
positive. La Besredka et la cuti ont concordé positivement dans 
23 p. 100 ét négativement dans 34 p. 100 des cas. Le Besredka 
- a été positif avec une cuti négative dans 23 p. 100 ; la cuti a été 
- positive avec Besredka négatif dans 20 p. 100 des cas. 

+ En faisant une sélection sur nos 100 cas, en mettant d’un côté 


lès cas pouvant être cliniquement étiquetés tuberculeux et d'un 


“autre ceux chez lesquels le diagnostic de tuberculose ne pouvait 
“tre porté, nous obtenons le tableau ci-après : 


Cas clisiquement Cas eliniquement 
‘tuberculeux non tuberculeux 
p- 100 ; p- 100 
6.6 WT a9er 
54.8 37.6 
80.6 Pet 59.4 
D. et Cut ne positivement. . 35.4 NAT7SS 
| Besredka et cuti concordant a 19.3 4o.5 : 
Besredka positif avec cuti négative ........ 25.8 De 
Cuti FES avec Besredka négatif ..... nc 19.3 20.2 


ibilité cependant de se baser + sur un résultat négatif pour nier 
Ma tuberculose. 
k: 2° à l’absence de concordance déjà connue entre les résultats 


| la cuti et du Besredka. 


Ne 


L n . 


AR EP M DA AU Or et on PU 
REUNION BIOLOGIQUE DE, BORDEAUX  … 


“4 FA 


HS no évolutif, tete supériorité demaidanl à être confirm 
par des examens en série chez le même Se (Prayail en cours 


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trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être employee de préférence auæ 
associations de glycérophosphate de soude et cacodylate de strychnine qui ne 
contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodylique et ne 
doivent pas être compiées comme arsenicales. 


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ments injectabies. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. 
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tions et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage. isotonisation, stérilisation), 


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ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir 
le passage du liquide dans les tissus par le seul/fait de la pesanteur. 

Nous préparonsidans la série des solutions pour injections massives, les diverses formules 
de sérums du D’ Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques. dont les 
indications sont celles de la solution salée. avec des avantages notables sur ceve derniere, 
Tous nos sérums sont préparés avec une eau fratchement «istillée. pratiquement privée de 
gaz cerbonique. exempte de.matières organiques et stérilisée le jour même de sa prépara- 
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale). 


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stérilisation sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins 


peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d'un produit qui ne subit aucun 
transvasement pour atteindre la partie malade. 


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1922 N° 15 


COMPTES RENDUS 
des Séances 


DE LA Fe : 


Société de Biologie 
Le et de ses filiales : 


- Îles réunions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
Lille, Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
Athènes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 
danoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


ne . = Séance du 29 Avril. 1922 


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SÉANCE DU 6 MAI 1922 


Comité secret : Discussion du rapport pour le Titulariat ; “à 
FACULTÉ DE MEDECINE DE PARIS L. 


Conférences faites par des Professeurs de la Facullé de Londres à 17 heures 


6 Mai. — Sir Sidney Russecs-WELLs : The circulatory effects of mitral 
Stenosis and Aortic Regurgitation. j 


11 — Sir Wilmot HERRINGHAM : Trench Fever. a 
:43 — Dr. Sampson HaNDLrey : Lymphatic Pathology with special © 
reference to malignant Disease. ÉtAE 4 .: 

418 — Pr. E H. STARLING : On the Mechanism of compensation in. 
à the Heart Dé ! 

20 — Mr. H.J. WaniNG : Acute pancreatitis; its diagnosis and 
surgical treatment. # 

27 — Pr. G. Elliot SmiTH : Stereoscopic ‘ision and the Evous 
of Man. E 

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: 

: | a 
Lx 

4 | | {l 

Toutes les notes doivent être remises pe 

sous forme de dactylographies, ne | 

_ à à} { to] 

Îl 

varietur, Sans lectures douteuses ; | [6 

a 4 | 4 

| 

elles ne doivent pas dépasser l’étendue Lil 


réglementaire. 


Ces conditions sont formelles. 


Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publi 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph. Central 71-57 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 29 AVRIL 


ArçGauD (R.) et DuBoucHEer 


(E.) : Sur les vasa vasorum du 


Re Et a ét à) 2 À à TES 


k cordon ombilical des Ruminants. 
Æ -BezeuRrADEK (J.) : L'influence 
à des produits cataboliques du mus- 
À cle sur les processus anaboliques. 
4 Frcmer (M.): Sur l’emploi des 
1 


sérums humains négatifs de ren- 
fort, dans la réaction de Hecht.. 
FOURGADE (M.), Jazoustre (L.) 
et Lemay (P.) : Sur les propriétés 
spirillicides de l’oxyde hydraté 
de bismuth . 
Génæys (P.) : Observations bio- 
logiques sur les Habrobracons.. 
Leser (M.) ; Microfilaire san- 
guicole nouvelle du Cercopithe- 
CHSMDULMEONeTIM IS mnt 
Lecer (M.) : Plasmodium d’un 
Singe de la Guinée française Cer- 
copithecus campbelli Wath.. 
Maciror (A.) : La tension ocu- 


en 0 0 


2. _  laire après ponction de la cham- 
4 DRÉRANIETIEUTE. 2e os ete 
Micor (A.) : Sur le mode ‘de 


fixation des Lucernaires à leur 
SUHPDOND 2 2e een aus 
tive et adrénaline virtuelle. A 
propos de la note de MM. Abe- 
lonséelSoulas ts... 
Panissetr (L.) et VER3E 3.) £ 
_ Action de l’hyposulfite de soude 
sur le développement des mi- 
RO AS NES 
_ Panisser (L.) et Ven (li): 


Nicoras (E.) : Adrénaline ac- 


820 


8II 


810 
815 
829 
835 
837 
84 


827 


0/10) 


_ Brorocie. CoMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 


1922 


SOMMAIRE 


De l’action du novarsénobenzol 
chez le Cents men, 
Perrir (A.): À propos de la 


_ nature infectieuse de la sclérose 


EHAPbIAQUES EE A rame 
RaBauD (E.) : Remarques à 
propos de la note de M. P. Gé- 
DEVIS SEE Ce Da ES LE re ee 
Ramon (G.) : A propos de ti- 
trage in vitro du sérum anti- 


diphtérique par la floculation.. . 


Resaup (Cl.) : Le rythme alter- 
nant de la multiplication cellu- 
laire et la radiosensibilité du tes- 
HEURE LR ME A ere 

Rouzaup et SÉRÉGÉ : De l’ac- 
tion comparée des sources chau- 
des de Vichy sur la viscosité san- 
guine, la pression artérielle, l’u- 
ricémie et la cholestérinémie... 

SALMON (P.) et Barx : Vaccine 
variolique dans le cancer....... 

SAZERAC (R.) et Levapirt (C.) : 
Action du bismuth, en tant que 
corps simple, sur la syphilis.... 

TourNapE (A.) et CHABroL (M.) : 
Influence de la décapsulation to- 
tale, puis de la transfusion de 
sang veineux surrénal, sur la 
pression artérielle; réalité d’une 
sécrétion d’adrénaline en dehors 
de toute excitation artificielle du 
DELSA ERNIMIe ARARAMIARER 
. TourNADE (A.) et CHaBroL (M.) : 
Reviviscence d’un chien décap- 
sulé par transfusion de sang vei- 


56 


846 
824 
837 


813 


819 


817 


840 


806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


neuxASuTTENAlL ee AR 842 | Appareil réticulé de Golgi et pola- 
Vicxes (H.) et Corniz (L.): In- rité sécrétoire des cellules para- 
suffisance thyroïdienne et stéri- ThNTOIdIENNES PACE ER DEEE 867 
Tite See ae ee nee ee 850 Hausenwecat (R.) : Recherches 
VioLe (H.) : Les colloïdes thé- sur l’antagonisme entre les sels 
rapeutiques et l’anaphylaxie.. 807 | de sodium et de potassium dans 
WEINBERG (M.) et Aznar (P.) : les phénomènes d’hydratation.. 878 
Autobactériolysines et le phéno- Lévy (R.) : Sur la teneur en 
ménede d'Herele sn re 833 | chlore du sang ei des liquides 
Worrman (E.)et VacLrano (M.) : _| interstitiels après administration 
Sur le rôle des microorganismes de KCI et de CaCI2 ....... : 870 
dans la production des vitamines. Lévy (R.) : Sur l influence ‘du. 
Recherches sur la production des . CaCI2 et du NaCI sur la concen- 
vitamines de croissance par le ATAtONAAUSANE NPA CAE CIE 873 
Bacille bulgare et l’'Amylomu- Ronmer (P.) : Les troubles du 
COMORES Ne Qt ... 832 | métabolisme minéral dans la pa- . 
union biologique de Lille. Ho des convulsions infan- . 
Maice (A.) : Influence de la b ; k : ; 
concentration des solutions orga- Réunion roumaine de biologie. 
niques sur la formation de l’ami-. ConwpreA (P.) : Contributions 
don dans les cellules végétales... 856 | à l’étude de la vaccine cérébrale. 897 
Poronovskr : Microdosage des ConpreA (P.) : Contributions 
substances réductrices : indice anatomo-pathologiques à l'étude 
Chroniques... RC aue 853 |.de la vaccine cérébrale... ....... 899 


Réunion biologique. de Strasbourg. 


AmBarD (L.) et Scamin (F.) : 
Du méeanisme de la neutralisa- 
tion des acides sécrétés par les 
TÉLÉS à 5 ae da den re ee te 

ARON (M.) : Phénomènes d’é- 
volution pseudo-leucopoïétique 
ét d’involution dans le pancréas 
embryoñnaïre. Hypothèse sur 
leur signification physiologique. 

BEckericu (A.) et Haupuroy 
(P.) : Au sujet de l’obtention du 
Bactériophage par antagonisme 
MICTOPIER SN Re. 

BEeLLocQ (P. ) : Sur le processus 
de redressement du vestibule 
au cours de la croissance chez 
L'Homme Nr Rs 

Courrier (R.): Contribution 
à l'histophysiologie | du corps 
TROIE RER SRE PU 

Courrier (R.) et RtIss e 


86/4 


ConpreA (P.) : Sur l’inocula- 
tion de pulpe vaccinale dans le 


testicule du Eapin...,......... 895 


DANTÉLOPOLU (D.) ‘et CARNIOL 
(A. ) : Nouveaux faits démontrant 


l’action de l'ésérine sur le sym- ï 
LÉ DATRIQUE RARES RES ‘885 


Gorrsou. (e: ÿ. : Nouveau pro-. 
cédé d enrichissement des Bacil- 
les tuberculeux, dans les cra- 
CHATS RANCE 000 

Jonesco-Mraarsrr et Poprsco 
(C.) : L'influence de la concen- 
tration en ions H sur le dévelop- 
pement et la production de toxi- 


nes par le Bacille de Sigha..... 893 


Norca : L’agraphie chez l’a- 


phasique moteur 1.420 886 


Veser (T.): Le tartrobismu- 
thate de potassium et de sodium 
dans le traitement de la syphilis. 

Vzapesco (R.): Sur la détermi- 
nation de la solubilité des corps. 


SÉANCE DU 29 AVRIL 807 


Présidence de M. G. Bohn, vice-président. 


LES COLLOÏDES THÉRAPEUTIQUES ET L'ANAPHYLAXIE, 
par H. Vioice. 


Les substances qui, inoculées à des animaux, jouent le rôle 
d'antigène, sont considérées comme étant de nature colloïdale. 
Elles paraissent seules réellement pouvoir provoquer dans l’orga- 
nisme qui les a reçues, la formation d'anticorps. 

Les phénomènes d’anaphylaxie ne semblent être qu'un cas par- 


ticulier de ces actions et réactions organiques. Cependant, plu- 


sieurs auteurs ont prétendu avoir obtenu des manifestations ana- 
phylactiques avec des corps organiques d'origine végétale tels que. 
la quinine, dont la nature, quoique colloïdale, s'écarte cependant 
hautement de celle des substances organiques d’origine animale, 
tels que le sérum, l’albumine. d'œuf-et le lait. Certains auraient 
provoqué les mêmes réactions avec des corps organiques de nature 
cristalloïde, tels que l’iodoforme et l’antipyrine, ce qui est encore 
plus curieux. Enfin, -fait encore plus étrange, quelques médecins 
considèrent comme . d'origine anaphylactique les phénomènes 
réactionnels intenses survenant lors d'injection. de substances mi- 
nérales, en « solution colloïdale », tels que les sels de platine, d’or 


_et d'argent. A l'inverse des précédents, qui furent observés clini- 


quement et soi-disant reproduits expérimentalement, les phéno- 
mènes d'anaphylaxie rencontrés chez l'Homme consécutivement 


aux injections de colloïdes 1 peusque ne furent jamais étu- 


diés chez l’animal. 

Cette question nous a semblé A : le caractère je 
génique de tels corps serait une chose fort curieuse à observer : 
en outre, l'emploi si grand que l’on fait aujourd’hui des colloïdes 
thérapeutiques incitait à rechercher s’il ne devait pas être modéré 
ou modifié, dans le cas où les réactions anaphylactiques en se- 
raient l’inévitable rançon. 

Or, chez l'animal, pour qu’un is soit dit RNN eLs il 


faut que l’on puisse reproduire : 1° l'anaphylaxie active ; 2° l’ana- 
_phylaxie passive ; 3° la antianaphylactique. 


Nous avons expérimenté avec des colloïdes métalliques purs 
obtenus par des méthodes physiques (de Bredig ou de Svedberg) 
et principalement avec l’électrargol (en solutions dites stabilisées). 

Or, on ne peut, en expérimentant soit le Cobaye, soit le Lapin, 
obtenir des résultats probants dans cet ordre d'idées. 

Les séries variables des animaux diversement inoculés nous ont. 


808 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


donné des résultats n’admettant nullement la possibilité de phé- 
nomènes anaphylactiques, ce qui, du reste, était à prévoir. Il en 
est de même d’ailleurs avec la série des corps cités plus haut, 
antipyrine, quinine, etc., avec lesquels il est impossible de repro- 
duire d’une façon absolue et complète la triade anaphylactique 
ci-dessus. Les réactions que l’on obtient dans ces différents cas 
sont des phénomènes indirects düs, non pas à la présence du 
« colloïde » même dans l’organisme, mais à son action sur les 
éléments normaux qui constituent cet organisme ou sur les corps 
étrangers qui momentanément le parasitent. 

Ainsi, cette réaction serait due, soit à la lyse leucocytaire im- 


médiate, soit à des lyses microbiennes, ainsi qu'à divers produits 


diastasiques de ces cellules ou de ces microbes consécutifs à son 
injection. La nocivité de ces produits plus ou moins toxiques s’ac- 
centue par leur mise en décharge massive et subite dans l’orga- 
nisme, y causant parfois des crises intenses et alarmantes mais, 
qui, de l’avis des cliniciens, sont cependant, du fait même de leur 
origine, de bon aloi. 

On peut encore admettre que la cause de la réaction colloïdale 
soit due, dans un autre ordre d'idées, à la présence de nouveaux 
corps issus de cellules mobiles (leucocytes) ou fixes (cellules du 
foie), excitées par le contact de substances comparables, si l’on 
peut risquer une analogie, aux corps protéolytiques soi-disant 
spécifiques, surgissant dans l'organisme à la suite de l'introduc- 
tion d’ étr angères. 


DE L'ACTION COMPARÉE DES SOURCES CHAUDES DE VICHY 
SUR LA VISCOSITÉ SANGUINE, LA PRESSION ARTÉRIELLE, L'URICÉMIE 
ET LA CHOLESTÉRINÉMIE. 


Note de Rouzaup et SÉRÉGÉ, présentée par E. Marcoux. 


Dans deux notes précédentes, l’un de nous (1) a précisé les 
relations qui existent entre la viscosité et la teneur respective du 
sang total et du sérum en acide urique et en cholestérine. Il était 
intéressant de rechercher quelles modifications était susceptible 
d'apporter à ces données la cure de Vichy, limitée à l’absorption 
de l’eau des sources Hôpital et Grande Grille, dont la spécificité 
d'action est le plus caractérisée. 

1° Nous avons noté les modifications apportées à la viscosité 


. (@) Rouzaud et Thiéry. C. R. de la Soc. de biol., 26 novembre 921 ; C. R. 
de la Soc.de biol., t. LXXXV, p.p. 962-964, rg2r. 


. 
. 
; 


Lie 20 "6 1 


Ev* ME LT LE 


Di SAS à 


> 


SÉANCE DU 29 AVRIL : 809 


sanguine et à la pression artérielle chez 476 malades et l'étude 
de nos observations nous permet d'en dégager les conclusions 
suivantes. La viscosité sanguine mesurée, toutes choses étant 
égales, avec le viscosimètre de Hess, au début et à la fin de la 
cure, a été trouvée normale dans 097 cas ; elle a subi une diminu- 
tion de 0,5 à 2,5 chez 296 malades hyÿpervisqueux ; elle n’a pas 
varié dans 44 cas, bien qu'elle fût supérieure à la normale ; elle 
a augmenté de 0,5 à 1, surtout chez les hypovisqueux, dans 39 
cas. La diminution a été constatée presque exclusivement avec 
l’eau de l'Hôpital, tandis que l'augmentation était notée chez les 
malades buvant de petites quantités d'eau de la Grande Grille. 
Parallèlement à la viscosité, la pression artérielle subissait des 
variations de même sens, accusant, avec l’eau-de l'Hôpital, une 
diminution de la minima allant de 1 à 3 cm. de Hg (Pachon) et 
avec l’eau de la Grande Grille une augmentation de 1 à 4 cm. 
de Hg. Ces faits sont la confirmation absolue des constatations 
relatées, dès 1910, par l’un de nous (r) et mettent bien en relief 
l’action particulière de chaque source. 

2° Nous avons étudié chez 3; de ces malades la teneur en acide 
urique et cholestérine du sang total et du sérum. 3r ont été trai- 
tés exclusivement à la source de l'Hôpital et 6 à la Grande Grille. 
Dans chacun de ces deux groupes, les variations ont été, pour tous 
les malades, de même sens et voici quelle a été la marche chez un 
malade de chaque groupe, pris comme exemple. 


. Source de l’'H pital Source de la Grande Gri le 
“Avant "Après Avant Après 

MÉSON ST RO EE RES ue DIRE 4,5 5,8 dE 
Pression artérielle. ::...:.:.....2 IO-II 17-9.5 19-8 14,5-8,5 
Cholestérine du sérum ............ 2,34 1,99 DPATS 1,98 
Cholestérine du sang total ...... “1,90 Fr) 2,10 1,89 
Acide urique du sérum .......... 0,093 0,095 0,087 o,067 
‘Acide urique du sang total ...... 0,139 0,118 0,140 0,101 
Coefficient, d’Ambard ...::-..:..1 0,081 0,076 o,067 0,062 
Coefficient de Maillard .......... 5,9 34 7,1 4,9 


Avec l’eau de l'Hôpital, parallèlement à une chute notable de 
la viscosité et de la pression chez les hypervisqueux dont la per- 
méabilité rénale est normale, on observe une diminution impor- 
tante de la cholestérine du sérum, alors que le taux de l'acide 
urique du sérum reste stationnaire ou s'élève légèrement. Avec la 
Grande Grille, on constate une diminution importante de l'acide 
urique du sérum et du sang total, une diminution plus légère de 
la cholestérine du sérum et du sang total. 

Si l’eau de l'Hôpital convient aux hypervisqueux et provoque 


- 


(x) Sérégé. Gazette hebd. des sciences méd. Bordeaux, mars 1914. 


810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


une amélioration dans le taux de la cholestérine du sérum, cette 
source, administrée à des hypovisqueux, peut déterminer brus- 
quement l’augmentation de l'acide urique du sérum et produire 
des accidents de l’uricémie, si les émonctoires fonctionnent mal. 
Inversement, la Grande Grille, dont l’action sur l’uricémie est 
profonde, peut déterminer parallèlement à l'élévation de la viseo- 
sité une élévation passagère de la cholestérine du sérum et les 
complications qui peuvent en résulter au niveau des voies bi- 
liaires. 

Ces constatations, qui concordent pleinement avec les recher- 
ches expérimentales faites par l’un de nous (1), ne manquent pas 
d'intérêt pratique ; elles montrent qu'il faut être prudent dans 
l’administration des eaux chaudes de Vichy, et que l'étude préa- 
lable de la viscosité facilitera la direction de la cure. 


Le 


SUR L'EMPLOI DES SÉRUMS HUMAINS NÉGATIFS DE RENFORT, 
DANS LA RÉACTION DE HECKHT, 


par M. Ficaer. 


Un des inconvénients de la méthode de Hecht est de n’em- 
ployer que des sérums frais et d’être inapplicable avec les liquides 
céphalorachidiens, les sérums vieux, et les sérums frais dépourvus 
d'hémolysine anti-Mouton ou d’alexine. Mutermilch et Latapie (2) 
ont proposé, au lieu d’hémolysine animale anti-Mouton préparée . 
et d’alexine de Cobaye, d'employer le sérum humain négatif qui 
contient presque toujours ces éléments en quantité suffisante. 

La chose était si simple qu'il suffisait d'y songer. C’est ce qu’a- 
vaiït fait avant eux Tribondeau, qui avait publié iei même (3), avec 
détails, ce procédé de renforcement, ne faisant d’ailleurs que 
signaler ainsi la méthode employée couramment dans les divers 
laboratoires de la Marine et qui donne, e 10 ans, toute satis- 
faction. 

Je devais cette rectification à la mémoire du Maître regretté 
dont j'ai été l’ami et le collaborateur. , 


(x) Sérégé A R. ‘de l'Acad. des se. 2 mai. 1910. 
(:) C. R. de la Soe. de biol., t. EXXXVE, p. 748. 
: (3): C. R. de la Soc. de biol. - 3927, t LXXX, 2 582. 


SÉANCE DU 29 AVREL SLA 


L'INFLUENCE DES PRODUITS CATABOLIQUES DU MUSCLE 
SUR LES PROCESSUS ANABOLIQUES. 


Note de JAN BELEHRADEK, présentée par E. GLeEy. 


On- sait que tout organe normal augmente sa masse protoplas- 
mique par l'effet du travail physiologique, et qu'il subit une atro- 
phie s'il ne fonctionne pas. On suppose depuis longtemps que 
chaque travail physiologique, étant associé à un certain degré 
de désintégration protoplasmique, provoque, dans des conditions 
normales, en même temps la régénération ou |’ hyper- es 
de la matière vivante. 

. Nous nous sommes proposé d'étudier le déterminisme physico- 
chimique de ce phénomène. Il nous semblait qu'on pouvait sup- 
poser que les substances chimiques, qui sont les produits de la 
phase catabolique, sont en même temps un excitant adéquat pour 
la mise en jeu de la phase anabolique et que ces produits catabo- 
liques, avant d’être neutralisés et éliminés de l’organe, jouent un 
rôle d'hormones en réglant les processus anaboliques du tissu. 

Le protoplasme musculaire nous paraissait le plus propre à 
fournir une expérience qui permette de trancher la question. Au 
printemps de 1921, nous avons entrepris quelques expériences 


avec le dispositif suivant : des têtards de Rana fusca, de la mème 


ponte et peu de temps après l’éclosion, furent répartis dans six 
bassins égaux remplis d’eau de source qui fut renouvelée tous les 
matins. Les bassins, dont chacun contenait 130 animaux environ, 
se trouvèrent dans les mêmes conditions extérieures, étant placés 
au laboratoire. La: température de l’eau oscillait entre 17 et 18°. 
Les têtards furent nourris de substance musculaire de Rana 
fusca, provenant d'individus apportés récemment, selon Îles pos- 
sibilités. Les animaux dans les bassins 2 et 5 recévaient des mus- 
cles tétanisés préalablement pendant 2 minutes’; pour les bassins 


8 et 6, les muscles furent tétanisés de 7 à ro minutes ; les bassins 


r et k servaient de contrôle et recevaient des bel frais, non 
tétanisés. La tétanisation fut pratiquée sur des couples neuro- 
musculaires, par l’excitation du nerf à l’aide d’une bobine à cha- 
riot, toujours avec la même intensité du courant. Immédiatement 


_ après, les muscles furent séparés et broyés dans un mortier dé 


porcelaine jusqu’à obtention d’une pâte fine dont des doses égales 
furent distribuées chaque fois dans deux bassins correspondants. 
Pour les têtards témoins, la nourriture fut préparée de la même 
façon, mais les muscles n'étaient pas tétanisés. Afin d'éviter la 
putréfaction, on n’administrait que les quantités nécessaires. L’ex- 
périence dura du 4 avril au 20 mai ; à so date, les têtards furent 
pesés et comptés. ë 


812 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Poids moyens (pour un individu). 


Bassins Nourrilure Poids en gr: 
1-{ viande fraîche 0,3830 
F r Cie 7e , 0] 
2-5 muscles tétanisés 2 min. 0,419 
3-0 —— 7-10 min. 0,4859 


Le poids moyen a été plus grand chez les individus nourris de 
muscles télanisés que chez ceux qu'on a nourris de viande fraîche. 

Les animaux de la même culture furent rangés selon le degré 
de leur développement. Il est frappant que les dimensions corpo- 
relles ont été les plus grandes chez les animaux de 3 et 6 et les 
moindres chez ceux de r et 4. Les têtards des bassins 3 et 6 ont été 
évidemment les plus robustes et la métamorphose était plus avan- 
cée chez eux. En comparant les animaux au même stade de méta- 
morphose, mais de bassins divers, on constata que les animaux 
. étaient d'autant plus robustes que leur nourriture avait été plus 
tétanisée. 

On ne doit pas être surpris par le fait que les produits cata- 
boliques du muscle influencent le métabolisme non seulement 
du tissu musculaire, mais encore celui de tout l'animal. Il est 
facile de comprendre que le métabolisme le plus intense du corps, 
c'est-à-dire le métabolisme musculaire, préside à tout le métabo- 
lisme corporel, ce qui s'accorde avec Îes notions connues par. 
l'étude des exercices corporels. : 

Nous n’aurions pas voulu publier nos résultats avant de pouvoir 
reprendre nos expériences au printemps prochain. Si nous pu- 
blions cette note préliminaire, c’est que nous y fûmes incités par 
les résultats intéressants de F. Maignon (1), qui nous semblent 
avoir un certain rapport avec notre étude, bien qu'une autre idée 
nous guide. Maignon démontre que la reconstitution du tissu, 
c'est-à-dire la phase anabolique, peut être influencée par certaines 
substances spécifiques de nature enzymatique qu'il dénomme 
« anazymases » qui sont contenues dans les tissus d’où on les peut 
isoler et auxquelles il attribue le pouvoir de créer et de reconsti- 
tuer le protoplasma. Pour nous, les résultats obtenus jusqu'ici 
nous permettent de conclure que les produits cataboliques du 
tissu musculaire sont transmissibles d’un organisme à l'autre 
par voie digestive et qu'ils incitent l’anabolisme total. [1 n’est pas 
encore possible de dire si cela est effectué directement ou par 
un mécanisme plus compliqué. l 


(Laboratoire de physiologie générale et comparée 
de l’Institut physiologique, Université Charles IV, à Prague, 
P° F. Mares). 


(1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXVI, p. 44x, 1922. 


e 


‘ 


- SÉANCE DU 29 AVRIL 813 


À PROPOS DU TITRAGE in ViTO DU SÉRUM ANTIDIPHTÉRIQUE 


PAR LA FLOCULATION, 
par G. Ramon. 


Nous avons exposé dans des notes précédentes (1), le principe 
et la technique d’un procédé de titrage in vitro du sérum anti- 
diphtérique, par une réaction de floculation. La pratique de quel-' 
ques milliers de dosages selon cette technique (soit seule, soit as- 
sociée à la méthode in vivo), l'étude de l'apparition du précipité 
dans des conditions variées et sous des influences diverses, nous 
ont permis de faire certaines observations. Nous les relatons briè- 
vement ici, nous proposant de les exposer plus tard avec le déve- 
loppement et l'interprétation qu'elles sont susceptibles de com- 
porter. 

| Lorsqu'on effectue simultanément une série de titrages, on est 
… frappé par les grandes différences que l’on observe dans les temps 
d'apparition des précipités. Des sérums d’égal pouvoir antitoxique 
. mais d'origines diverses, fournissent évidemment le même pré- 
cipité dans le même mélange, mais en des temps plus ou moins 
espacés : de deux heures à dix heures et plus (à la température du 
laboratoire). Il y a lieu de se demander, à ce propos, si ces diffé- 
rences des temps d'apparition des précipités sont dues unique- 
ment à des variations de composition chimique ou d'état physi- 
que des sérums, sans rapport avec les phénomènes de l’immunité, 
ou .bien si elles ne correspondent pas plutôt à des différences d’af- 
finité spécifique des sérums pour la toxine. 

Pour un même sérum, le précipité apparaît assez lentement à 
la température ordinaire ; il se forme rapidement à l’étuve et plus 
rapidement encore au bain-marie à 55-56° : d’où un procédé pour 
obtenir en quelques instants un mélange neutre avec une toxine 
et un sérum donnés, ou bien ençore pour connaître très vite le 
titre d'un sérum. Cependant, dans la pratique courante, nous 
préférons opérer à la température ordinaire, car les précipités 
apparaissent alors à des intervalles de temps plus éloignés et il 
est plus facile de distinguer dans les divers mélanges d’un même 
sérum celui qui flocule en premier lieu. En chauffant les mé- 
langes à 60° jusqu’à 65°, la floculation s'effectue encore plus tar- 
divement qu'à 55° et, en outre, le précipité indicateur du titre 
se montre dans un mélange contenant une quantité de sérum 
. inférieure à celle qui, normalement, doit entraîner la floculation. 
… À partir de 65°, la précipitation a lieu irrégulièrement et perd sa 
_ signification. 


GC: R: de la Soc. de biol., 24 mars et 1% avril 1922. 


814 $ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Les modifications apportées au phénomène de précipitation par 
la température ne sont plus les mêmes lorsque, au lieu de faire 
agir celle-ci sur les mélanges déjà constitués, on chauffe séparé- 


ment soit la toxine soit le sérum avant de les mêler. La toxine : 


qui a été chauffée à 45° pendant une demi-heure se comporte 
comme la toxine non chauffée. Si la température atteint 5o° il y 
a retard dans l'apparition du précipité qui n’exige pour se pro- 


duire qu'une quantité bien moindre de sérum. Avec une toxine 


chauffée une demi-heure à 58-60° on n'obtient plus pratiquement 
de précipité : en effet, à cette température, son pouvoir toxique 
est considérablement affaibli. L’antitoxine étant moins sensible à 
la chaleur que la toxine, le sérum peut être chauffé à 55-56°, il 
n’en résulte qu'un retard dans l'apparition du précipité. Chauffé 
à 60° pendant 30 minutes, le sérum pas son pouvoir de former 
un précipité avec la toxine. 

La dilution des mélanges toxine-sérum retarde l'apparition du 
précipité. Si l’on additionne d’une même quantité d’eau physio- 


logique sérum. et toxine avant de les mêler, le retard est encore 


plus grand, il est proportionnel au taux de la dilution. 

L’abondance du précipité n’est pas en rapport direct avec le 
volume du sérum présent dans le mélange. Le précipité centrifugé 
se montre insoluble dans l’eau distillée, dans l’eau physiologique ; 
il est insoluble également dans les solutions diluées de sels neu- 
tres, mais soluble dans ces solutions après acidification légère avec 
l’acide chlorhydrique. Il est également soluble dans les solutions 
irès diluées de cet acide. 

On peut chercher à reproduire le phénomène de floculation 
avec chacune des protéines qui entrent dans la constitution du 
sérum. On constate, ainsi qu'on pouvait le prévoir, que l’albu- 
mine seule ajoutée à la toxine ne provoque aucune réaction ; au 
contraire, la globuline se comporte de même façon que le sérum. 
On peut encore aller plus loin et essayer de préciser quel est, dans 
la précipitation, le rôle respectif de l’euglobuline et de la eue. 
globuline, qui peuvent être isolées de la globuline (1). On se rend 
compte alors que l’euglobuline fait apparaître un précipité pour 
la petite quantité d'unités antitoxiques qu’elle renferme, et cela 
dans les mêmes conditions que le sérum total. Par contre, avec la 
pseudoglobuline, très riche cependant en antitoxine, la flocula- 
tion n’a lieu qu'avec un retard considérable ou même pas du tout 
lorsque la séparation de la pseudoglobuline et de l’euglobuline a 
été suffisamment complète. Si l’on additionne d” euglobuline, le 


(x) Sans envisager ici la question de la nature exacte: de la pseudo-globuline 


et de l’euglobuline, nous dirons que des recherches d’un autre ordre, nous 


portent à croire que ce que l’on désigne sous le nom d’euglobuline n’est que 
de la pseudoglobuline: probablement :modifiée physiquement. :: 


Le à SÉANCE DU 29 AVRIL 845 
- mélange toxine-pseudoglobuline qui n’a pas floculé, un précipité 
apparaît rapidement ; il correspond naturellement à la teneur du 
mélange en antitoxine. 


SUR LES PROPRIÉTÉS SPIRILLICIDES DE L'OXYDE HYDRATÉ DE BISMUTH, 


par M. Fourcane, L. JALOUSTRE et P, LEMAY. 


5 Les recherches de Sazerac et Levaditi ont montré que les com- 
… posés bismuthiques étaient de puissants spirillicides. Malheureu- 
_ sement, les composés bismuthiques employés jusqu’à ce jour (en 
injections intramusculaires) sont douloureux, donnent des nodo- 
sités difficilement résorbables, sont relativement toxiques (stoma- 
- tite bismuthique). Nous avons pensé que les inconvénients pou- 
vaient être düs en partie au phénomène d'hydrolyse qui libére- 
rait dans les tissus de l’oxyde de bismuth et un radical organique. 
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons expérimenté l’hy- 
__ droxyde de bismuth porphyrisé en suspension dans l'huile d'olive 
_ lavée à l'alcool et stérilisée, en injections intramusculaires chez le 
Lapin et l'Homme, en injections intraveineuses chez le Chien. 
- L'épreuve de la toxicité du produit a été faite sur le Lapin, sur le 
Chien et sur l'Homme. L'étude des propriétés spirillicides a été 
faite chez l'Homme. 
> Expérimentation sur le Lapin. Une première série de 6 Lapins 
_ pesant chacun de 1.500 à 1.800 gr. a reçu tous les déux jours, 
“+ pendant 20 jours, en injections sous-cutanées, 0,10 gr. d'oxyde 
à hydraté de bismuth par animal, soit 1 gr. au total, par animal, 
D eno jours. es | 
e. Une deuxième série de 6 Lapins a Teeu : : 


È 
à 
Ë 
# 
< 


ne - le de jour 0,20 gr. d'oxyde hydraté de bismuth par animal 
4 9: Jour te LT. — = == 

PP jour 6:60 £r. — D 

DU jour 0,807. — — = 

4 soit 2 gr. en huit jours par animal. Une troisième série de six 
ce Lapins servait de témoin. 


._ Un Lapin de la première série et un Lapin de la troisième série 
. sont morts. L'autopsie n’a révélé aucune lésion imputable à une 
intoxication par le bismuth chez le are mort appartenant à la 
_ première série. | 

Aucun des animaux ainsi traités par des doses bien supérieures 
._ aux doses thérapeutiques ne semble avoir été incommodé (deux 
- mois d'observation). La mort des deux Lapins signalés ci-dessus 


s. semble être due à une indigestion PONOUSE par le froid, lesto- 


816 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


r 


mac s'étant montré, à l’autopsie, rempli d'une matière mal digérée : 
et l'intestin dilaté par les gaz. 

Expérimentation sur le Chien. Quatre Chiens pesant de 5 à 
6 kgr. ont été mis en expérience, ils ont reçu en injections intra- 
veineuses : le premier 0,10 gr. d'oxyde de bismuth porphyrisé en 
suspension dans 2 c.c. d'huile, le second 0,20 gr. dans 4 c.c. 
d'huile, Île troisième 0,30 gr. dans 6 c.c. d'huile, le quatrième 
0,4o gr. dans 8 c.c. d’huile. 

Ayant atteint la limite de tolérance de l'huile en injection 
intraveineuse pour le Chien, limite établie par Gautrelet, nous 
n'avons pas poussé plus loin l’étude de la tolérance du bismuth. 
Nous étions d’ailleurs suffisamment loin des doses thérapeutiques 
pour considérer cette expérimentation comme convaincante. Au- 
cun des animaux mis en expérience n’a présenté des phénomènes 
d'intoxication après une observation de 4o jours. 

L’oxyde hydraté de bismuth aux doses thérapeutiques n’est donc 
pas toxique pour le Chien. 


Expérimentation sur l'Homme. Cette expérimentation a été faite 
avec la collaboration des D A. Marie, Emery et Morin et Crus- 
saire. Soixante syphilitiques ont été traités par des doses variant 
de 0,10 à 0,20 cer. par piqüre jusqu'à concurrence de 10 piqüres. 
Les lésions primaires et secondaires se cicatrisent très rapidement 
(de dix jours à troïs semaines); les accidents nerveux tardifs sont 
améliorés ; le Bordet-Wassermann sanguin est toujours amélioré ; 
le Bordet- Wasser mann du liquide céphalorachidien ne semble pas 
influencé. 


Modifications du Bordet-Wassermann sanguin dans quinze cas de syphilis actives. 


NP ENomi pe Diagnostic Avant °semaine  4esemaine 
1 M. V. Angine et syphilides palmaires....... H H 4,2 H 5 
2.1G. P: -Syphilides ;ano-vulyaires .....20 0.02 H 4 HS Hz 
SL JS BsS Ghanere Re RCE ANNE H 5 H 4 H 
h G. Anoineel TOSEOle ME ER MERE HMMSUMARE HAS 
DMX: Ostéite thérédo SYphiNe AM eRE AS EVE H 6 H 7 
#6: SAM; Chancre! roséole Rs RPM ERA H 4 H 6 H 7 
7. M. J:: Syphilides ano-vulvaires .:........:.: H 7 H o H 6,5 
SUN H:-Chancre yulyaire rss POSTES H 8 H 8 
9. M. D. Syphilides papulo-érosives ............ H o H 6 
10 G. A. Syphilides hypertrophiques- -vulvaires. .… Ho H 6 
TEA GC SCAN EEE Se MERE SR Re Te Ter H o H'7 
12 L. D. Syphilides ano-vulvaires ............. H o H 6 
19, F::D-:*Svphilides- anale ee er RP Re H o H:5 
14 M. L. Angine et roséole ......... COR SAR 1 A EH 7 
16/3 PEN CHanere NRC SU CRT RES H 35 H 8 


On n’a constaté ni phénomènes doulour eux, ni symptômes d'in- 
toxication. 


SÉANCE DU 29 AVRIL 817 


Conclusions. Il résulte des expériences ci-dessus rapportées que 
l’oxyde hydraté de bismuth se montre actif à toutes les périodes 
dela syphilis humaine et ne présente pas de toxicité aux doses thé- 
rapeutiques, pas plus pour l'Homme que pour le Lapin et le Chien. 
En particulier, les injections intramusculaires de ce produit ne 

donnent lieu ni à la stomatite, ni à des phénomènes gastro-intes- 
tinaux, ni à des troubles généraux. Cependant, on constate, dans 
quelques cas, un peu d’odontalgie déterminée vraisemblablement 
par l'irritation de la gencive au passage du bismuth éliminé, dans 
quelques observations un peu de diarrhée le jour de la piqüre, 
mais sans aucune gravité. D'autre part, les injections intramus- 
culaires de ce produit sont complètement indolores. Enfin, son 
action curative sur les accidents primaires et secondaires de la 
syphilis est rapide et semble durable , il agit sur la réaction de 
Bordet-Wassermann en la maintenant négative, quand le traite- 
ment est survenu à temps ; en l'améliorant et, dans certains cas, 

_ en la rendant négative complètement, quand le sujet présente 
déjà un Wassermann positif. Il agit favorablement sur les acci- 
dents tertiaires de la syphilis et semble ralentir ou arrêter l’évolu- 
tion progressive des manifestations de la syphilis nerveuse. 


— 


ACTION DU BISMUTH, EN TANT QUE CORPS SIMPLE, SUR LA SYPHILIS, 


par R. Sazerac et C. LEvaprrr. 


_ L'étude expérimentale de l’action de certains dérivés bismu- 
thiques sur la syphilis nous a permis de conclure que, engagé 
dans une molécule relativement peu complexe, le bismuth peut 
être considéré comme un spirillicide d’une activité remarquable 
et dont la toxicité, aux doses curatives, est négligeable, en injec- 
tions intramusculaires où sous-cutanées (1). C’est ainsi que le 

… tartrobismuthate de potassium et de sodium nous a donné des 
… résultats très satisfaisants, lesquels ont été largement confirmés 
par les données cliniques de L. Fournier et L. Guénot (2) et d’un 
grand nombre de syphiligraphes. À la suite de ces conclusions, 
il était logique de se demander si le bismuth, en tant que corps 
simple, libre de toute association chimique, possédait lui-même 
un pouvoir antisyphilitique comparable à celui de ses dérivés 


(x) R. Sazerac et Levaditi. C. R. de l'Acad. des sc., t. CLXXIT, 19271, p. 1391; 
t: CLXXIIT, 1921, pp. 338 et 1:01 ; t. CLXXIV, p. 128. Annales Institut 
Pasteur, t. XXXVI, 1922, p. r. 

(2) EL. Fournier et L. Guénot, C. R. de l’Acad. des sc., t. CLXXIIT, 1921, p. 
07 Annales Institut Pasteur, t. XLI 1922, p. 14. 


CN OR on pe Elie LE Lac tradln sisi GT 
CN ET Fat D ZONES De. Pi Lai 
' és l 


Le 
L 


81LS- à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


précédemment étudiés. Les recherches que nous avons entreprises 
à ce sujet nous ont donné des résultats entièrement affirmatifs. 

Nous avons employé le bismuth précipité préparé par la réditc- 
tion du tartrobismuthate de sodium. On-obtient ainsi cet élément 
dans un état de division extrême. Pour les injections, nous avons 
utilisé la suspension huileuse. 

Voici le détail de nos expériences sur le Lapin : 

Expérience I. Lapin 388-F., porteur de lésions préputiales riches 
en Spirochètes (virus neurotrope), reçoit 0,050 gr. de bismuth 
par kgr., en injection intramusculaire. Deux jours après, on ne 
trouve pas de Tréponèmes et les lésions guérissent le quatrième 
jour. ) à 
Variations de poids : le 28 décembre, P= ». 600 ; le 30 janvier, 
P— 2.630 ; Le r7 février, P — 2.800. Pas de récidive. 


Expérience II. Lapin 68-M., porteur de lésions préputiales et. 
scrotales riches en Spirochètes (virus neurotrope) reçoit 0,100 gr. 
de bismuth par kgr.. Deux jours après, pas de Tréponèmes et les 


lésions sont presque guéries. Le troisième jour, guérison totale. 
Pas de récidive. 

Variations de poids : le 3 mars, P= 2.100 ; le 5 mars, P—2.300 ; 
lé 7 mars P=>2 #90 Pas de récidive. 

Expérience 111. Même dose, mêmes résultats. 

Expérience IV. Lapin 72-Be, porteur de lésions préputiales 
riches en Spirochètes (virus neurotrope), reçoit 0,010 gr. de bis- 
muth par kger. Le troisième jour, on ne trouve plus de Trépo- 
nèmes, et la lésion est très atténuée. Le cinquième jour, elle est 
compleieneu guérie. 

Variations de poids : le 2 janvier, a le 4 janvier, 
P=3.100 ;.le 7 février, P=3 500: le 11 février, P—3.300. Pas de 
récidive. L 

On voit que, déjà à la dose de 10 mer. par kgr., le bismuth fait 
disparaître rapidement les lésions syphilitiques en pleine évolu- 
tion. 

Ces essais montrent que le bismuth, sans être engagé dans une 
molécule étrangère, constitue à lui seul un spécifique très actif 
contre la syphilis. Il est, du reste, suffisamment peu toxique pour 
être employé dans la Hécnoique humaine. À ce point de vue, 
il vient d'être expérimenté sur une large échelle, à l'hôpital Co- 
chin, par L. Fournier et L. Guénot, qui feront a à bref 
délai, les résultats cliniques obtenus par eux. Dès aujourd'hui, 
nous pouvons dire que le produit en question guérit rapidement, 
chez l'Homme, les manifestations pos secondaires et ter- 
tiaires de la syphilis. 

À la lumière de ces dernières données, si nous comparons le bis- 
muth à l’arsenic et au mercure, au point de vue du rapport entre 


SÉANCE DU 29 AVRIL 819 


… l’activité de la molécule et sa constitution chimique, nous incli- 
 nerons à le rapprocher de ce dernier métal qui, lui-même, se 
montre efficace à l’état élémentaire, quoique sa toxicité soit bien 
supérieure à celle du bismuth et son action plus irrégulière. Mais 
ce rapprochement ne saurait être considéré comme absolu et dé- 
finitif, l’étüude chimiothérapique de l’ensemble des composés du 
bismuth étant encore loin d’être terminée, en ce qui concerne leur 
aetion sur la syphilis. 


VACCINE VARIOLIQUE DANS LE CANCER, 


\ PAS 


par PAUL SALMON et Baix. 


La vaccine inoculée dans le testicule provoque une réaction de 
la cellule de cet organe, suivie d’une selérose cicatricielle (No- 
_ guchi). Il était intéressant de rechercher si le virus vaccinal se 
. comportait de façon analogue dans la cellule cancéreuse, tout au 
moins dans les épithéliomes d’origine ectodermique. Tout 
… d’abord, la vaccine est-elle inoculable avec succès dans le cancer ? 
| Nous avons pu suivre l’évolution de l'infection vaccinale chez 
une Femme du service du D° Mondain. Une malade, opérée d’un 
cancer au sein, présentait une récidive, énorme tumeur des gan- 
glions de l dl. En outré, sur la peau de la région mammaire, 
. se trouvaient : 2 petits D odule d'infiltration cancéreuse, affleu- 
rant l'épiderme, à teinte brune, et d’autre part, un lulcère canté- 
reux, de 2 em. de diamètre, ehtouré d’un rebord surplombant 
1 D niv. Ces troïs points, nodule et ulcère, nous ont semblé 
_ propices à l’expérimentation. Ajoutons que l'examen histologique 
. avait démontré la nature épithéliomateuse de ce cancer. La malade 
réagit indiscutablement à l'infection vaccinale. À preuve, uné 
. vésicule aberrante sur la peau saine, et d’autre part, les constata- 
. fions faïtes au niveau des lésions cancéreuses. Sur un nodule, la 
_ pulpe vaccinale fut déposée dans 2 traits de scarification péné- 
À trant dans l’infiltrat néoplasique. Apparition d’une large vésicule 
à aspect vaccine. La vaccine est injectée en abondance dans le 
second nodule cancéreux. Le long du trajet de l'aiguille, teinte 
blanchâtre remplaçant la coloration brune du néoplasme. Mais 
. dans la zone cancéreuse infiltrée, là où n’a pas pénétré l'aiguille, 
. Ja teinte et l’aspect ne semblent pas modifiés, comme si l infection 
_ vaccinale ne dépassait pas la ligne inoculée. En tout cas, ce pro 
_ cédé d'injection profonde à l'aiguille semble préférable à la mé- 
_ thode de scarification. Sur l’ulcère, la simple application de pulpe 
_ vaccinale est suivie du développement de la vaccine : membrane 
à blanchâtre, et sur le rebord, aspect de la pustule vaccinale. Point 


820 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
MU En LR NE era a OS ON MO I RER 
n'était besoin de scarifier. Dans un point opposé au précédent, un 
trait de scarification entamant l’ulcère, son rebord et la peau 
saine, donne un résultat positif. La masse néoplasique de l’aisselle 
ne semble pas avoir été contaminée par le virus vaccinal. La tem- 
pérature de la malade est restée normale. 

Le cancer, variété épithélioma, d’origine ectodermique, consti- 
tue un milieu favorable à l’évolution de la vaccine. La vaccine 


ensemencée reste localisée au point d'inoculation et ne se géné- 


ralise pas à la totalité de la tumeur. 


SUR LES VASa VASOTUM DU CORDON OMBILICAL DES RUMINANTS. 


Note de R. Arçaup et H. DuBoUCHER, présentée par En. RETTERER. 


La démonstration des vasa vasorum dans le cordon ombilical 
présente, chez le fœtus humain, des difficultés assez grandes en 
raison de la résistance opposée par les nodules d'Hoboken à la 


poussée de ’injection. Les anatomistes, qui, avec Gônner, sont par- 


venus à les déceler, ont employé des liquides très fluides, mé- 
lange d'huile et d'acide osmique par exemple ; mais les résultats 
obtenus, limités seulement à l’adventice, ne satisfont pas complè- 
tement. On se demande, en effet, comment des parois charnues 
aussi épaisses que celles des artères ombilicales peuvent ne pas 
être vascularisées. 

L'examen fortuit de coupes microscopiques, pratiquées dans 
un cordon ombilical de Veau, nous montra des vasa vasorum 
artériels presque jusqu’à l’intima et nous conduisit à contrôler 
cette disposition chez quelques autres Ruminants. Des injections 


pratiquées dans ce but, 1°, par la veine ombilicale, 2°, par une. 


seule artère, 3°, par les deux artères ou les trois vaisseaux à la 
fois, nous permirent d'observer les faits suivants : 

1° L'injection poussée dans la veine passe dans les artères au 
bout d’un certain temps, ce qui indique des voies de communi- 
cation non terminales, puisque le cordon avait été préalablement 
lié très en amont du placenta. 

La dissection et l'examen de coupes microscopiques sériées 
montrent, dans ce cas, des branches longitudinales qui, détachées 
de la veine, se dirigent les unes dans la gelée de Wharton où elles 
s’anastomosent entre elles, tandis que les autres, disposées comme 
des génératrices, longent la surface des vaisseaux artériels et vei- 


neux. À tous les niveaux de ces branches longitudinales princi- 


pales se détachent des ramuscules veineux anastomosés en un 
feutrage serré qui se poursuit non seulement dans l’adventice, 
mais encore dans le tiers externe de la média. 


ER 


SÉANCE DU 29 AVRIL 821 


De distante en distance, on voit également partir, de ce réseau 
péri et intrapariétal, des capillaires ténus qui, branchés les uns 
sur les autres, constituent finalement des vaisseaux collecteurs 
relativement volumineux. Brusquement, à la facon d’une flèche, 
ces vaisseaux traversent la média de part en part et, semblables 
à de véritables conduits étrangers, sans mélanger aucunement 
leurs éléments à ceux du vaisseau transfixé, viennent déboucher 
dans la lumière artérielle. 

L'injection poussée par une artère remplit d’abord l’autre 
artère et seulement un peu plus tard la veine. Les dissections et 
les coupes révèlent alors une disposition des vasa vasorum à peu 
près semblable à celle déjà décrite, avec toutefois, cette légère 
différence que les plexus intrapariétaux pénètrent plus profondé- 
ment encore dans l'épaisseur de la média. Les collecteurs traver- 
sent aussi, dans ce cas, mais moins brusquement, la tunique 
moyenne et débouchent dans la lumière après avoir décrit une 
légère courbe. 

3° Les injections poussées par les deux artères ou les trois 
vaisseaux à la fois, n’ont fait que confirmer les données précé- 
 dentes. 

Il s’agit là d'une disposition à laquelle on ne s'était que très peu 
attaché et qui, cependant, peut éclaircir singulièrement la ques- 
tion de l’origine, du trajet et de la terminaison des vasa vasorum 
du cordon ombilical. Elle diffère, en outre, sensiblement de celle 
que donnent les classiques à propos des autres vasa vasorum el 
demande, par suite, pour être généralisée, à être démontrée sur 
les autres vaisseaux de l’économie. 

En résumé, les vasa vasorum des vaisseaux ombilicaux, d’une 
arière, par exemple, constituent donc, chez les Ruminants, un 
véritable réseau capillaire intrapariétal dont les branches affé- 
rentés, issues de la veine, font place, dans l'épaisseur de la paroi 
_ artérielle, à des branches efférentes se jetant dans la lumière de 
l'artère elle-même, sans mélanger leurs éléments tissuraux à ceux 
_ de la paroi a à la façon, par Fons uen de conduits 
absolument étrangers. 


Brococre. Comptes RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 3 57 


822 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


LE RYTHME ALTERNANT DE LA MULTIPLICATION CELLULAIRE 
ET LA RADIOSENSIBILITÉ DU TESTICULE, 


par CL. ReGcaurn. 


Un rayonnement X rendu électif par une filtration convenable. 
administré à dose mortelle pour les spermatogonies et pour les 
spermatocytes en état de division, ne produit aucune autre per- 
turbation notable, ni dans la succession et-dans le rythme des 
divisions ultérieures, ni dans la durée d'existence des générations 
cellulaires qui se succèdent au cours de la spermatogénèse d’un 
Mammifère (1). Jusqu'au dépeuplement complet et définitif de l’épi- 
thélium séminal, ce processus se déroule avec une régularité par- 
faite. On sait, d’autre part, que les divisions des spermatogonies 
(comme d’ailleurs celles des spermatocytes I et Il) ne sont pas 
disséminées au hasard dans le temps et dans l’espace. Dans le 
temps, elles forment des « poussées », à des stades déterminés, 
assez brefs, du cycle de la spermatogénèse. Dans l’espace, ces 
poussées occupent une certaine phase de l’onde spermatogéni- 
que ; c'est-à-dire que le long des tubes séminaux il y a de petites 
plages où les spermatogonies sont toutes, ou presque toutes, en 
état de division, plages séparées par de grands espaces où les divi- 
sions spermatogoniales sont rares (2). 

Par conséquent : 1° les spermatogonies passent par des mo- 
ments de nn exquise (correspondant à leurs divisions) 
séparés par des durées plus longues de radiosensibilité moindre 
(correspondant aux intervalles de repos entre les divisions); 
dans l’ensemble du testicule, il y a, à tout moment, un mélange 
de spermatogonies inégalement Le dl. 

Ces faits étant exposés, supposons que le testicule soit irradié 
par un rayonnement éleclif, provenant soit d'un foyer de 


(x) CI. Regaud. Quelques données sur la vitesse et la continuité du mouve- 
ment spermatogénique chez les Mammifères, d’après les résultats fournis par 


l’étude des testicules rôntgénisés. Comptes-rendus de l’Assoc. des Anatomistes, 4 
13° Réunion, 1911, p. 314. » 4 
* Un passage d’une revue récente (Mme Laborde, Notions générales sur la | 


rôntgenthérapie et la curiethérapie des cancers, Annales de Médecine, t. XI, 
MAIS 1922, p. 289) pourrait induire en erreur sur la priorité de la découverte 
de la radiosensibilité particulièrement délicate des spermatogonies, de l’élec- 
tivité d’effet des rayons X sur ces cellules et des conséquences de leurs lésions 
au point de vue du sort de l’épithélium séminal. Les faits en question et leur 
interprétation au point de vue de la radiophysiologie générale sont dûüs à 
M. Blanc et à.moi-même. (C. R. de la Soc. de biol., :8 juillet 1906 ; Assoc. 
française pour l’avanc. des sciences, 3 août 1906, C. R., 1'° partie, p. 170). 

(:) CI. Regaud. Etudes sur la structure des tubes séminifères et sur la sperma- 
togénèse chez les Mammifères, 1" et 2° parties. Arch. d’Anat. microsc., t. IV, 
1901, Chap. 3, p. 125, et chap. 5, p. 309. 


SÉANCE DU 29 AVRIL 823 


rayons X, soit d'un foyer radioactif intérieur à l'organe, et sem- 


blable à celui dont j'ai décrit le dispositif dans une communica- 
tion récente. Envisageons diverses modalités d'irradiation aux 
points de vue du temps et de l’intensité. 

1° Irradiation unique, brève, à dose faible, mais suffisante pour 
tuer seulement les spermatogonies en état de division. Il en 
résultera, par la mort de ces éléments, et après une période de 
dépeuplement général temporaire, quelques « lacunes de sper- 
matogénèse »,malgré le rétablissement ultérieur de la fonction 
spermatogène dans la plus grande partie du testicule. 

2° Irradiation unique, brève, à dose assez forte pour tuer toutes 
les spermatogonies, qu’elles soïent en division ou bien au repos. 
Il en résultera une stérilisation totale et définitive. Ce résultat 
est depuis longtemps acquis par les rayons X (x). 

3° Irradiation discontinue, composée par la succession à in- 
tervalles convenables de séances courtes, donnant chacune la dose 
léthale pour les seules spermatogonies en division. Il en résultera 
des « lacunes de spermatogénèse » nombreuses et étendues ; il 
pourra en résulter facilement la stérilisation totale et définitive. 
_ Ce résultat est aussi acquis par les rayons X (2). 
È 4° Irradiation continue prolongée (possible seulement par la 
| curiethérapie), avec un seuil d'intensité suffisant pour amener la 
__ mort des spermatogonies en division. Dans ce cas, en raison de 
…. l'inaltérabilité du rythme des divisions, il en résultera que toutes 


\ 


les spermatogonies, dans l’ensemble du testicule, passeront à tour 
- de rôle par le moment de radiosensibilité exquise pendant la 
durée de l’irradiation, d’où la stérilisation à dose totale moindre 
qu'avec l’une quelconque des modalités d'irradiation précédem- 
ment envisagées (3). : : 

Le rythme alternant de la reproduction cellulaire fournit donc 
… une explication de l'efficacité d’une irradiation prolongée, dans le 
cas où la prolongation de l'irradiation compense une diminution 
… de l'intensité du rayonnement sans augmenter la dose totale. 


_ (x) J. Bergonié et L. Tribondeau. Aspermatogénèse expérimentale après une 
seule exposition aux rayons X. C. R. de la Soc. de biol., 11 février 1905; (faisceau 


nitive des testicules du Rat, sans aucune lésion de la peau, par une application 
- unique de Rayons X filtrés. C. R. de l’Acad. des sc., 27 décembre 1909. 
- (5) J. Bergonié et Tribondeau. L'aspermatogénèse expérimentale complète obte- 
nue par les rayons X, est-elle définitive ? C. R. de la Soc. de biol., 8 avril 1905 
54 . (rayons non filtrés, 12 séances en un mois, survie deux à trois mois). — C. Re- 
…. gaudet Th. Nogier. a) Action des rayons X sur le testicule du Chien, conditions 
- de la stérilisation complète et définitive C.-R. de la Soc. de biol., 14 jan- 
vier roxr ; b) Stérilisation rôntgénienne, totale et définitive, sans radioder- 
_mite, des testicules du Bélier adulte. Conditions de sa réalisation. 1bidem, 
11 février 1911. 

(3) CI. Regaud. Influence de la durée d'irradiation sur les effets déterminés 
dans le testicule par le radium, C. R. de la Soc. de biol., 8 avril 1922. 


Ljotal des rayons X). — C. Regaud et Th. Nogier. Stérilisation complète et défi” 


A 


824 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


La manière dont se comporte un tissu en activité permanente 
de reproduction cellulaire, vis-à-vis d’irradiations répétées à in- 
tervalles convenables, rappelle la stérilisation des milieux conte- 
nant des microbes par le procédé du chauffage répété de Tyndall : 
plusieurs chauffages à température relativement basse, répétés à 
certains intervalles, sont plus efficaces contre les microbes sporu- 
lants qu’un chauffage unique à température beaucoup plus élevée. 
Dans les deux cas, l'efficacité résulte de ce que les cellules vivantes 
sont atteintes au moment de leur plus grande sensibilité. 

Il est vraisemblable aussi que, sous l’action continue du rayon- 
nement, la résistance des cellules diminue graduellement, pen- 
dant l’état de repos entre les divisions et surtout pendant É état de 
division. 


(Laboratoire Pasteur de l'Institut du radium). - 


À PROPOS DE LA NATURE INFECTIEUSE DE LA SCLÉROSE EN PLAQUES, 


par AUGUSTE PETTIT. 


Emise par Pierre Marie, la conception de la nature infectieuse 
de la sclérose en plaques ne fut pas tout d’abord accueillie avec 
faveur par le monde médical et ce n’est qu'assez longtemps après 
qu'elle suscita des recherches microbiologiques (1). Divers germes 
ont été incriminés, en particulier des Spirochètes ; mais ces mi- 
croorganismes- n'ont été encore signalés que dans quelques cas 
isolés et nombreux sont les auteurs qui ne sont De parvenus à 
les mettre en évideñce. 

Pour ma part, après avoir obtenu un résultat positif ET TOTS, 00 
je suis resté dans l'impossibilité de le contrôler jusqu'au mois de 
mars dernier, au cours duquel G. Guillain voulut bien mettre 
à ma disposition une malade de son service, atteinte de sclérose en 
plaques. À la suite de l’inoculation du liquide céphalorachidien 
prélevé sur ladite m'alade, un Singe, des Lapins et des Cobayes 
présentèrent à leur tour des éléments da dans leur 
propre liquide céphalor achidien. 

Actuellement, je m'en tiendrai strictement aux faits d'obser- 
vation ; sans préjuger du rôle pathogène pour l'Homme des ger- 


V À 
tds. di 2, 


(1) Je ne puis faire ici l’exposé de ces travaux ; je renvoie à la mise au point 
publiée par G. Guillain, P. Jacquet et P. Lechelie (Société médicale des hôpi- 
taux, 12 novembre 1920). Les travaux subséquents sont analysés dans un ar- 
ticle de M. Prades y Such (Arch. de neurobiol., 1921), que M. Picrre Marie a eu 
l’obligeance de me communiquer. Sans prétendre à une bibliographie com- 
plète, aux noms relevés dans les précédentes revues, j ’ajouterai ceux de E. Speer 
et de Kalbcrlah. 


SÉANCE DU 29 AVRIL 829 


en d’une malade 


Photo Jeantet. 
1 


phalorachid 


1.600 environ). Procédé de Fontana-Tribondeau, 


2 


e ce 


id 


du liqu 


avec 


é 


l 


inocu 


. 


apin, 


1B 


lu 


1 € 


halorachid 


atteinte de sclérose en plaques (er. 


ce cép 


id 


liqu 


de 


Frottis 


- mes en question, non plus que de leur nature exacte, je les dési- 
gnerai sous le nom de microorganismes S ; en dépit des dénomi- 
nations proposées (Sp. potysclerotica Arzt et Kerl, Sp. argenti- 
nensis Hauptmann), l'insuffisance des documents rend prématu- 
rée toute discussion sur la synonymie. 


PA 


826 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


A l'exclusion des cas négatifs, je me bornerai à résumer ici 4 
observations positives. 

Observation 1. Malade atteinte de sclérose en | plaques, dont l’his- 
toire clinique à été résumée par G. Guillain, au cours de la séance 


du 4 avril 1922 à l’Académie de médecine, à la suite d’une lecture 


de À. Pettit. Consécutivement à l’inoculation intrarachidienne de 
liquide céphalorachidien prélevé sur la malade en question, un 
Singe (Cercopithecus callitrichus H. Geoffroy) et plusieurs Lapins 
sont morts, après avoir présenté des microorganismes S (voir 
figures ci-contre) dans leur propre liquide céphalorachidien. Un 
Lapin ainsi que quelques Cobayes ont également offert des élé- 
ments analogues, mais ont survécu jusqu'à ce jour. 

Le Singe est mort en 12 jours, après avoir présenté des troubles 
de locomotion et-des phénomènes paralÿtiques au niveau du train 
postérieur. L'inoculation intrarachidienne de liquide céphalora- 
chidien et de moelle épinière provenant du Cercopithèque à trans- 
mis le microorganisme $ au Lapin ; actuellement, 5 passages ont 
été obtenus chez ce Rongeur. Notons, enfin, que le sang du cœur 
du Singe, prélevé pendant la période agonique, s est montré infec- 
tant pour le Lapin. 

Observation II. Malade D., de service du D' ques. Consécu- 
tivement à l’inoculation ar cbidiernle de liquide céphalora- 
chidien prélevé sur le malade D., un Lapereau meurt en 6 jours, 
avec microorganismes S, dans son propre liquide céphalorachi- 
dien. 

Observation IT. Malade K., du service du D? Souques. L'examen 
ultramicroscopique du liquide céphalorachidien centrifugé, pré- 
levé sur le malade K., décèle des éléments spirochètoïdes. Un La- 
pereau, inoeculé avec Le liquide céphalorachidien du malade K., 
renferme le surlendemain des SE S ; l'animal suc- 
combe en 0; jours. 

Observation IV. Malade F., du service du P° Pierre Marie. Con- 
sécutivement à l’inoculation intrarachidienne du liquide céphalo- 
rachidien prélevé sur le malade K., l'examen ultramicroscopique 


décèle la présence d'assez nombreux microorganismes S (3-4 par 


champ optique) dans le liquide céphalorachidien d’un Lapin. 

Je continue ces recherches ; en ce moment, j’étudie plus spé- 
cialement les lésions du névraxe, l'effet du sérum des malades sur 
les microorganismes S, l'action pathogène de ceux-ci sur 
l'Homme, les propriétés du sérum consécutivement à l’inocu- 
lation du germe en question. 


Je remercie le P' Pierre Marie ainsi que les D“ Souques et 


Guillain, grâce auxquels j'ai pu poursuivre cette étude. 


EE ai de NOM EL 


SÉANCE DU 29 AVRIL 827 


SUR LE MODE DE FIXATION DES LUCERNAIRES A LEUR SUPPORT. 
Note de A. Micort, présentée par Er. RaBaun 


Les auteurs qui ont étudié les Lucernaires se sont contentés, en 
général, de répéter que l'animal se fixe au moyen d’une ventouse 
constituée par l'extrémité du pédoncule. Les recherches que nous 
avons faites à ce sujet sur Haliclystus octoradiatus Clark, mon- 
trent qu'il n’en est pas ainsi. On trouve principalement cette es- 
pèce dans le chenal de l’île de Batz, fixée sur les feuilles de Zos- 
tère. Elle y est soumise à des courants de marée très violents et à 
un brassage énergique par la masse dense des Zostères de l’her- 
bier. > 

I. Nous avons soumis à diverses épreuves des animaux rame- 
nés dans des bacs et encore fixés à leur support. 

1° Un jet d'eau dirigé sur les Lucernaires est incapable de les 
détacher ; l’animal s'incline passivement, puis dès que le cou-. 
rant à cessé, il reprend sa situation normale et s’épanouit. 

2° Si l'on détache une Lucernaire, elle ne se refixe plus. Ce 
fait est défavorable à l’hypothèse de la ventouse, car, chez les 
animaux fixés de cette façon, un individu détaché se refixe rapi- 
dement. La Lucernaire détachée tombe dans le fond et meurt. 

3° Si l’on examine attentivement les feuilles, après en avoir 
détaché les Lucernaires, on remarque, en général, un petit dis- 
que blanchâtre de la Dern du pied, extrêmement adhérent 


_à la feuille. 


4° Si maintenant on fixe histologiquement les Lucernaires 
avec le fragment de Zostère qui les supporte, dans la majorité 
des cas, les Lucernaires restent attachées à leur support, même 


après plusieurs mois de séjour dans l alcool, fait contraire à l’hy- 


Ts d’une ventouse. 
IF. L'étude histologique confirme ciment l’idée qu'il y a fixa- 


tion, non par ventouse, mais par un procédé tout différent. La con- 
Ÿ ion absolument ee pour une observation exacte est 
_ de fixer et de couper les Lucernaires en place sur la feuille de Zos- 


tère qui les porte. En effet, l'élément de fixation reste soudé 


au support, de sorte que si lon opère sur des individus artificiel- 
lement détachés, on n° a qu'une image trompeuse. On constate 


Si que. ; 
° La musculature du pied n’a pas la structure habituelle aux 
Fr. faisant fonction de ventouse. Les cellules musculaires se 


. présentent sous forme d'éléments très allongés situés entre les 
cellules ectodermiques. Elles ne sont pas plus développées mi 
plus nombreuses dans le pied que dans le reste de l’ectoderme. 


La musculature circulaire n’y a pas non plus un développement 


Es particulier. 


828 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


w 


2° L’ectoderme du pied est constitué par 3 sortes d'éléments : 
les cellules musculaires que nous venons de voir, les cellules 
ectodermiques et les glandes muqueuses. Les cellules ectoder- 
miques, au niveau de la surface de fixation, sont plus volumi- 
neuses que les cellules ectodermiques du revêtement général, 
avec un noyau bien net ; leur protoplasme est bourré de granu- 


lations assez volumineuses, colorées de façon intense par l’héma- 
deu: 


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Fic. I. — Fragment de coupe du pied avec son support : e. n. cellules endoder- 
miques ; m. mésoglée ; e. cellules ectodermiques ; s. grains de sécrétion ; 


c. m. cellules musculaires ; g. glande muqueuse ; c. formation chitineuse de 


fixation ; z. feuille de Zostère support. 


toxyline ferrique, l’éosine, le vert lumière ; elles noircissent sous 
l'action de l’acide osmique. Ces cellules à granulations sont stric- 


tement localisées à l’ectoderme de la surface de fixation. Les 


glandes muqueuses sont peu nombreuses et ne présentent pas de 
caractère spécial. 

3° Enfin, entre l’ectoderme du pied et la surface de fixation, 
on observe d’une façon constante une lame de substance anhiste, 


continue, douée des réactions de coloration de la chitine. Elle 


est exactement limitée à la surface pédieuse et correspond à la 


à 
> 
s 
J 


SÉANCE DU 29 AVRIL 829 


zone des cellules à granulations éosinophiles. Là où ces cellules 
cessent, elle fait place au mince enduit muqueux de la surface 
générale de l'animal. 

Cette lame comprend, au moins en certains points, de la sur- 
face pédieuse, 2 et même quelquefois 3 couches. Au contact des 
cellules ectodermiques, c'est d’abord un tissu lâche, réticulé, peu 
colorable, qui est manifestement un produit de sécrétion des 
cellules à granulations. Ce tissu forme des colonnettes de cette 
substance hyaline que nous avons considérée comme de nature 
chitineuse. Ces colonnettes sont réunies en certains points par de 
petites cloisons, à peu près parallèles à la surface de fixation et 


formant ainsi r ou 2 lames discontinues, irrégulières. Enfin, au 


contact du support, elles se confondent en une lame chitineuse 
très bien individualisée, se colorant avec intensité et continue 


sur toute l'étendue de la sole pédieuse. Elle s'arrête exactement à 


la limite de celle-ci et est continuée par le revêtement muqueux 
général. Elle est intimement appliquée contre le support, y 
adhère fortement et y reste accolée lorsqu'on en détache l’ani- 


mal. C’est cette lame que l’on aperçoit sur les feuilles de Zostère 


ayant servi de support à des Lucernaires. C’est par l’intermé- 
diaire de cette Por chitineuse complexe que l’animal est 
firé à son support ; il n'y a pas de ventouse. 

Chez la larve qui vient de se fixer, il éxiste déjà un étui chi- 
tineux qui l’entoure complètement. Demers le représente 
à la figure XXV de sa thèse (1). Il n’y a pas, à ce moment, de 


différenciation au niveau du point de fixation. C’est ultérieure- 
_ ment que cette différenciation se fait, peu à peu, par sécrétion 


des cellules à granulations du pied. Le résultat est cet ensemble 
complexe de lames et de colonnettes GR ÉAEUSE que nous avons 
étudié. 

(Laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer). 


OBSERVATIONS BIOLOGIQUES SUR LES HABROBRACONS. 
Note de P. GÉNIEYS, présentée par ET. RaBaunr. 


Dans une note précédente, B. Trouvelot (2) étudiait le cas d’un 
braconide américain Habrobracon johansenni Vier, importé en 
France pour lutter contre la Teigne de la Pomme de terre (Phtho- 
rimaea operculella Zell). Il décrivait cet Hyménoptère se nour- 
rissant au dépens de la Chenille, l'attaquant dans le cocon, for- 
mant un tube mucilagineux d'aspiration pour puiser à distance 


Sa nourriture dans le corps de sa proie ; la persistance de ce tube 


Ga) NV W ietr2ykoweki. Recherches sur le développement des Lucérnaires. 
Arch. Zooï. exp., (5), vol. X, p.-p. 1-95. 
(2) B. Trouvelot. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, p. 1022. 


830 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ur: 


_noirci, prenant l’aspect d'un grand poil grossier, permet d’iden- 
tifier les Chenilles tuées par le parasite. | 

La présente note fera connaître le résultat de mes observations 
sur le mode de nourriture : 1° de Habrobracon brevicornis, pa- 
rasite de la Pyrale du Maïs (Pyrausta nubilalis Hüb.) élevé aussi 
sur une a. diversité d'hôtes, y compris Phthorimaea oper- 


culella ; 2° de Habrobracon johansenni élevé soit sur Phthori-. 


maea . de son cocon, soit sur un autre hôte. 

L’Habrobracon brevicornis Wesmael est un braconide euro- 
péen très voisin de H. johansenni ; son élevage est activement 
développé en vue de son importation aux Etats-Unis d'Amérique 
pour combattre la Pyrale du Maïs. C’est aux dépens de la Chenille 
de Pyrausta que se nourrit la femelle de H. brevicornis ; elle 
attaque surtout les stades âgés, mais toujours avant la nym- 
phose, pénètre dans les galeries de sa victime, perfore les toiles, 
s’il y en a; de sa tarière servant de dard pique l’animal et le 
paralyse, puis se retire un peu à l'écart et demeure immobile. 
La Chenille ne tarde pas à devenir incapable de se défendre, 
l'Habrobracon s'approche alors lentement, les antennes en 
avant, recourbées à l'extrémité, palpe à petits coups secs ; il par- 
court en tous sens le corps de sa proie, s'arrête, repart, enfin, 
ayant trouvé un emplacement convenable, il s’immobilise, se 
cambre sur ses pattes, les antennes toujours droites, recourbe 
son abdomen jusqu’à ce que son extrémité soit sous le thorax et 
enfonce sa tarière dans les téguments. [1 opère lentement, par 
petits coups ; la tarière glisse dans ses guides, la base de l’abdo- 
men, seule partie du corps qui ne soit pas immobile, lui imprime 
un mouvement de haut en bas, chaque fois l'outil s'enfonce plus 
profondément, bientôt il disparaît en entier. Pendant l’opéra- 
tion, les antennes restent en contact avec le corps de la Chenille, 
mais immobiles, inclinées en avant. Son travail fini, la femelle 
baisse la tête et le thorax, enlève prestement sa tarière, la replie 
en relevant l’abdomen qui reprend son port normal, puis elle 
se recule un peu et applique sa bouche sur la plaie, s’immobilise, 
les antennes rejetées en arrière ; seules les pièces buccales sont 
très actives. Tout le suc qui s'écoule est absorbé ; mais la source 
tarit vite, en quelques minutes l'absorption est faite ; à la fin, 
l’insecte reprend ses mouvements ; les antennes, recourbées en 


avant, s’agitent, les palpes sont très actifs et inspectent les alen- 


tours de la plaie comme pour y chercher du liquide ; puis Fani- 
mal abandonne la place, se retire, fait un brin de toilette. La 


piqûre provoque sur le corps de la Chenille une blessure très | 


nette, facilement visible, car elle s'auréole de brun. Suivant sa 


faim, l’Habrobracon fait un certain nombre de suecions à des 


intervalles plus ou moins rapprochés. 


SÉANGCE DU 29 AVRIL 831 


Comme on peut s'en rendre compte, le mode de nourriture 
de H. brevicornis est peu différent de celui de H. johansenni. 
Toutefois, je n’ai jamais observé la formation d'un tube de suc- 
cion. L'animal absorbe le suc directement sur le corps de l'hôte. 

De même, ayant à ma disposition des adultes de Habrobracon 
johansenni, j'ai entrepris avec cette espèce des expériences d’éle- 
vage, tant sur la Teigne de la Pomme de terre, que sur un Mi- 
crolépidoptère (non encore identifié) qui vit sur la Lavandula 
stæchas. Mais, en opérant toujours sur des Chenilles nues, c’est- 
à-dire des Phihorimaea enlevées de leur cocon ou n'ayant pas 
encore filé ; les Chenilles de la Lavandula vivent dans le calice 
de fleurs desséchées, l’enveloppe est trop dure pour que le bra- 
conide la perce de sa tarière, l'attaque se fait très facilement par 
la partie ouverte. 

Or, dans tous les élevages, le parasite s’est toujours nourri di- 
rectement à la surface du corps de l’hôte, comme Habrobracon 
brevicornis, sans formation de tube. 

Ces faits nous montrent que l'habitude de faire un tube de 
succion : 1° nest pas une caractéristique de toutes les espèces 
du genre Habrobracon, puisque H. brevicornis n’en fait pas ; 2° 
que cet usage n'est pas non plus précisément caractéristique de 
H. johansenni, puisque cette espèce absorbe directement lors- 
qu'elle est en contact avec la Chenille de la Lavandula stæchas 


ou de la Phthorimaea operculella non enveloppée de son cocon. 


On peut conclure, en complétant les observations de B. Trou- 
velot avec les données précédentes, que la formation des tubes 
est liée à la présence du cocon autour de l’hôte attaqué. Mais 


nous ne savons pas encore s’il se produit un changement d’ins- 


tinct en l'absence du cocon, le parasite n’essayant pas alors de 
produire un tube, ou si, le comportement du parasite restant le 
même, le tube ne peut se faire pour des raisons d'ordre méca- 
nique. Quoi qu'il en soit, il m'a paru intéressant de signaler la 


. variation provoquée par un changement dans les conditions du 
_ milieu, chez les Hyménoptères parasites étudiés dans cette note. 


(Œuropean- Parasite Laboratory du Bureau d'Entomologie 
des Etats-Unis). 


M: Rasaun. — Au moment où la note de P. Génieys m'arrive, 


_ paraît le dernier fascicule du Bulletin biologique renfermant un 
_ travail de F. Picard sur les parasites de Pieris brassicæ. Inci- 


demment, F. Picard signale qu'Habrobracon johansenni pro- 
cède comme l'indique P. Génieys. Les deux observateurs se con- 
firment donc l’un l’autre. 


L 3 


832 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SUR LE RÔLE DES MICROORGANISMES DANS LA PRODUCTION 
DES VITAMINES. RECHERCHES SUR LA PRODUCTION DES VITAMINES 
DE CROISSANCE PAR LE BACILLE BULGARE ET L’Amylomucor £, 


par E. Wozrmax et M. VaGLrano. 


En dehors de l'intérêt théorique qu'il y a d’être éclairé sur le 
rôle des microorganismes dans la production des vitamines, 
la question a une importance pratique considérable : les cultures 
de certains microorganismes, dans le cas où elles produiraient 
des vitamines, constitueraient un moyen commode de suppléer à 
une alimentation déficiente. L’un de nous (r) a déjà étudié à ce 
point de vue la production de vitamine antiscorbutique par le 
Bacille bulgare et de vitamine antinévritique par l’Amylomucor &. 
Les résultats ont été complètement négatifs dans les deux cas. 

Il était intéressant de compléter ces données en recherchant 
si ces microorganismes produisent des vitamines de croissance. 
On pouvait supposer, notamment, que c'était de cette façon que 


s’expliquaient les résultats obtenus par Belonowsky (2) à une 


époque où l'existence des vitamines de croissance était inconnue: 
cet auteur remarqua que des Souris nourries de graines stérili- 


sées se développaient mieux lorsqu'on ajoutait à leur nourriture 


des cultures (dans du lait)°de ferment bulgare. 

Une première série d'expériences a donc été faite avec ce fer- 
ment. 

[. Trois lots, de 3 Rats chaque, ont été mis au régime suivant : 


riz glacé stérilisé, caséine désavitaminée, sels. Le 1° lot reçoit, 


en plus, du laït traité pendant 24 heures à 60°-80° par un cou- 
rant d'oxygène et stérilisé ensuite à 115°-120°. Le poids de ces 
Rats a augmenté deux fois moins vite que celui des animaux 
mis au même régime, mais recevant du lait simplement stérilisé 
à 115°-120°, le lait traité par l’oxygène était donc fortement, 
guoique incomplètement, avitaminé. 

Le 2° lot était mis au même régime, mais avec cette différence 


que le lait traité comme il vient d’être dit était ensemencé de 


Bacille bulgare qui s'y développait abondamment. La courbe 


des poids de ce lot était superposable à celle du lot précédent. 
Après 34 jours de ce régime et alors qu'un des Rats était mort 
avec des signes nets d’avitaminose, on ajouta 4 gr. de beurre par 
jour sans qu'il se produisit une amélioration sensible dans la 
courbe des poids. Il n’y a donc pas production de vitamine B (fac- 
teur de croissance soluble dans l’eau) par le Bacille bulgare. 


(x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXV, 1921, p. 8or. 
(2) Annales de l’Institut Pasteur, t. XXI, p. 991, 1907. 


Andes 


SÉANCE DU 29 AVRIL 833 


— 


Le 3° lot de Rats, placé au même régime, recevait du ferment 
bulgare et 5 gr. d’autolysat de levure par jour. Pendant les 20 
premiers jours, la croissance de ces Rats à été à peu près nor- 
male (réserve de facteur A); ensuite le développement s'est ra- 
lenti pour se superposer à celui observé avec le lait oxygéné non 
ensemencé. Îl n'y a pas eu production de vitamine À (facteur 
de croissance soluble dans les graisses) par le Bacille bulgare. 
II. Des expériences analogues ont été faites avec l’Amylomu- 
cor $, qu'on ensemençait sur le riz stérilisé. 

Les Rats du lot [ (régime avitaminé+autolysat de levure — 
vitamine B) augmentent de poids normalement pendant les ro 
premiers jours (réserve de facteur A), après quoi le poids de- 
meure stationanire pendant une vingtaine de jours; plus tard, 
les Rats dépérissent et meurent. 

Les Rats du lot IT (même régime avec cette différence que le 
riz est énsemencé d'Amylomucor) se comportent exactement 
comme ceux du lot précédent. Donc, pas de production de vita- 
mine À par l’'Amylomucor. 

Les Rats du lot III reçoivent également de l'Amylomucor, mais 
l’autolysat de levure est remplacé par 4 gr. de beurre (vitamine 
À). Le poids de ce lot reste stationnaire pendant les 20 premiers 
jours de l'expérience : done, pas de production de vitamine B 
par l’'Amylomucor. La croissance redevient normale dès qu’on 


_ ajoute à ce régime de l’autolysat de levure (5 gr. par lot de 3 
: Rats) ce qui montre que les cultures d'Amylomucor n'exercent 


aucune action nocive sur les animaux. 


AUTOBACTÉRIOLYSINES ET LE PHÉNOMÈNE DE D'HERELLE. 


par M. WegerG et P. Aznar. 


Nous avons fait une série d'expériences dans le but de recher- 


cher s’il existe un rapport entre les substances lytiques sécrétées 


par un microbe, la vaccination d’un milieu de culture et le ee 
nomène de déHerelle: 

Aujourd'hui, nous tenons à consigner ici le résumé de nos 
premières expériences qui ont été faites pour établir si le Bacille 
de Shiga est capable d'élaborer une substance qui provoquerait 
sa propre lyse, une autobactériolysine. 

Une souche de Bacilles de Shiga est ensemencée en bouillon 


Martin. Tous les deux jours, on prélève quelques centimètres 


cubes de la culture qu'on filtre à travers une bougie de Cham- 
berland E?, On recherche ensuite si ce filtrat (une goutte à 2 c.c.) 


2 nd 


SSL SOCIÉTÉ PE BIOLOGIE 


est capable de lyser une émulsion légère de Bacilles de Shiga (ho- 
mologue). Dans nos expériences, nous n'avons obtenu un ré- 
sultat lésgèrement positif qu'avec un filtrat d’une culture de 30 
jours. 

La première émulsion légèrement lysée a été filtrée et ce nou- 
veau filtrat a été essayé sur une nouvelle culture de Shiga. Au 
bout de six passages, nous avons obtenu un filtrat très actif 
dont une goutte dissout complètement én 7-8 heures une émul- 
sion en bouillon d’une anse de culture de Shiga de 24 heures 
sur gélose inclinée. Le résultat obtenu est tout à fait comparable 


à celui qu'on obtient avec le Bactériophage de d’Herelle. Notre 


souche de Shiga étant très résistante, il est possible qu'on ob- 


tienne plus one un extrait très actif avec d’autres souches 


de ce microbe. 

D'ailleurs, certains microbes en de l’autolysine beau- 
coup plus rapidement que le Bacille de Shiga. Ainsi, par exem- 
ple, Weïinberg et Otelesco ont observé que quelques souches de 
B. proteus montrent, au bout de 24 à 48 heures de culture sur 
gélose inclinée, des placards d’autolyse tout à fait caractéristi- 
ques. Mais il était intéressant de reproduire tout d’abord le phé- 
nomène de d'Herelle, avec l'extrait d'une culture pure de Shiga, 
car c'est surtout ce microbe qui a servi à la mise en évidence du 
phénomène en question. Ajoutons que nous avons également 
obtenu une. substance lytique reproduisant le phénomène de 
d'Herelle en filtrant une émulsion de Shiga en eau physiologi- 
que, qui avait séjourné 30 jours à l’étuve à 37°. 

Nous reviendrons bientôt sur ces recherches. Nous avons 
voulu, en attendant, apporter un argument, qui nous parait 
important, en faveur de l'hypothèse qui permet d'expliquer le 


phénomène de d’Herelle par la production dans le milieu de cul- 


ture d’une autobactériolysine. L’addition d’une trace de cette 
autobactériolysine amorcerait la lyse d'une émulsion de Shiga, 
comme le font d’autres substances d'origines diverses (substan- 
ces leucocytaires, eaux de source où de rivière, extraits de tissus, 
etc., se 


£ SÉANCE DU 29 AVRIL 839 


MICROFILAIRE SANGUICOLE NOUVELLE DU Cercopiühecus buttikoferi, 


par MARCEL LEGER. 


Un Singe de la Guinée française, désigné communément sous 
le nom de « pain à cacheter » à cause de la tache pileuse blanche 
qu il porte sur l'extrémité nasale, nous a présenté, dans son sang, 
d'assez nombreux embryons de Filaires. Ce Singe, d’après de 
Pousargues, est le Cercopithecus buttikoferi Jent. Il appartient 
à la famille des Cercopithécidés, section des Rhinosticti, série 
des Pétauristes. Voisin du C. petaurista Schreb., qui est plus 
_ répandu, il s’en distingue par l'absence de toute trace de ban- 
deau noir sur le vertex. 

À l’état frais, la microfilaire, sans gaine, se meut assez rapi- 
dement entre les globules rouges, avec des mouvements de tor- 
sion faciles à observer. Nous n'avons aperçu, à | Een cé- 
Re ni pes ni dard contractile. 


Le 
A œ :] 
= : Mère LATE Le 


Éi 2e LES ——. 2e 
Ke Rs Se =” 


RER 


Microfilaire sanguicole du Cercopithecus buttikojeri 


- Après coloration au Giemsa lent ou au Leishman, le parasite 
mesure 180 à 210 uw sur une largeur maxima de 4 à 5 nu. I se 
. présente parfois en rectitude presque parfaite ; parfois, au con- 
traire, il est très sinueux ou même en boucles complètes. 
: La colonne cellulaire, généralement tassée, n'offre pas partout 


& 
ee. 
£ 

, 
se 
# 
we 


-très colorée, jusqu'à l'extrême queue. Le corps est assez régu- 
É. lièrement ins dans les deux tiers antérieurs ; il s’amineit 

ensuite progressivement pour se terminer en pointe très effilée. 
_ Jamais l'extrémité postérieure n’est tronquée ni brusquement 
. ; arrondie ; elle n’est, jamais non plus, repliée sur elle-même. En 
_ plus d'un espace clair céphalique, l'embryon laisse voir trois 
D de continuité dans la colonne cure one con- 


: _ vantes- en la tête : Fi à 35-o L, une Do en be de V ou 


une cassure oblique à bords parallèles, coupant toujours entière- 
ment le corps ; 2°, à 50-55 u, une zone claire d’une étendue de 


; 5. Ja mème densité chromatique: Elle existe, très visible et toujours 


LES 


836 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


très prononcé de la colonne cellulaire ; les noyaux chromatiques 
qui la bordent, tant en avant qu'en arrière, ne sont jamais bien 
alignés, contrairement à ce qui est de règle pour la tache pré- 
cédente ; 3°, enfin à 150-160 u, une tache pré-caudale bien dis- 
tincte et d'ordinaire ovoïde. 

Signalons, très peu en arrière de la seconde tache, un corps 
de teinte rosée, granuleux, en forme de lentille à face plane 
accolée contre un des bords ou en forme de croissant perpendi- : 
culaire à l’axe du parasite. Il semble que ce soit le « central 
Viscus », première ébauche du tube digestif. 


Si on laisse de côté les Chimpanzés, fréquemment parasités 
par une microfilaire rattachée par tous les auteurs à Mf. perstans 
de l'Homme, des embryons sanguicoles ont été assez rarement 
décrits chez d’autres Singes d'Afrique. 

Low (1904), chez une espèce indéterminée de l'Onsnds, a 
trouvé un parasite voisin de Mf. demarquayi. Tredgold a fait con- 
naître (1920), la Filaire du Papio cynocephalus de la Guinée 
française : l'embryon sanguicole est sans gaine ; il mesure, co- 
loré, 270 à 330 u. Enfin Broden (1920), au Congo belge, a étudié 
la microfilaire d’un Cercopithecus sp.? provenant du Katanga ; 
elle a la taille de Mf. perstans et une distribution similaire des 
taches, mais l’extrémité postérieure en pointe fine est dépourvue 
de toute masse nucléaire, ce qui suffit à la différencier de Mf. 
perstans et à la rapprocher de Mf. demarquayi. 

Comme Mf. perstans, Mf. demarquayi ou Mf. loa papionis, 
‘l'embryon sanguicole que nous avons rencontré chez Cercopi- - 
thecus bultikoferi n'a pas de gaine. Mais il se di ounes de ces. 
trois espèces par certains caractères. 

Sa taille, 180 à 210 u, après fixation et coloration, est supé- 
rieure à celle des deux Dr ÉMR TE qui, dans les mêmes condi- 
tions, dépassent rarement 150 u ; elle est très inférieure à celle de 
Mf.loa papionis. Chez notre Guenon Blanc-nez, les taches, par 
leur disposition, rappellent Mf. perstans, mais, contrairement à 
ce qui s’observe chez celui-ci, les noyaux de la colonne cellulaire 
sont nettement individualisés, il Y a un central Viscus, et sur- 
tout la queue est en pointe acérée, au lieu d’être tronquée ou 
brusquement arrondie. Par ce dernier caractère, l'embryon du 
Cercopithecus buttikoferi se rapprocherait de Mf. demarquayi ; | 
mais ses noyaux sont toujours bien tassés et très chromatiques Ë 
jusqu’à l'extrémité même ; or, les auteurs sont d'accord pour 
faire de l'absence de tout granule coloré dans la queue la carac- à 
téristique de Mf. demarquayi. Nous pensons donc que l'embryon 
sanguicole du Singe « pain à cacheter » Cercopithecus buttiko- 


SÉANCE DU 29 AVRIL 83 
qq 


feri, constitue une espèce nouvelle et nous proposons de l'appe- 
ler Microfilaria cercopitheci. 

Nous regrettons de n'avoir pu étudier le Nématode adulte ; 
l'animal parasité est mort lorsque nous le ramenions de Guinée 
au Sénégal, et nous avons été dans l’impossibilité d'en pratiquer 
l’autopsie. 
(Inslilut de biologie de l'A. O. F.). 


Plasmodium D'un SINGE DE LA GUINÉE FRANÇAISE 
Cercopithecus campbelli Wath., 


par MarcGEL: LEGER. 


Dans le sang du cœur d’un Singe de la Guinée française, qui 

nous à été porté fraïchement tué, Cercopithecus campbelli Wath., 
-_ nous avons mis en évidence, par coloration au Giemsa lent ou au 
_ Leishman, des gamètes et schizontes d'un Plasmodium. 

Les éléments sexués sont assez nombreux, les G étant aux 9 
dans la proportion de 1 à 4. Ils sont libres dans le plasma ou, 
plus rarement, intraglobulaires. Le macrogamète, d'ordinaire 
ovulaire, mesure 7 u 5 à 8 u 5 dans la grande longueur ; il déter- 

- mine, mécaniquement, une certaine hypertrophie de la cellule- 
- hôte, avant de la rompre et de se libérer. Le noyau vésiculeux, 
- incolore, mesure 2 u 50 ; il contient un caryosome très compact, 
arrondi, ovalaire ou en Dane. remarquable par sa petitesse. 
le protoplasma, sans aucune eds. est surchargé de pigmeni 
. vert olivâtre, en grains gros et tassés, ete nca répandus. 
_ Le microgamétocyte, un peu moins volumineux que l'élément. 
- femelle, est souvent déformé. Le noyau, diffus comme de règle, 
“ occupe la moitié au moins du parasite ; à un de ses pôles ou au 
centre se détachent des corpuscules plus chargés en chromatine 
_ et plus gros. Le pigment est à grains gros comme chez la ©, 
mais bien moins tassés, et à teinte jaune doré tout à fait diffé- 
rente. - 
_ Les éléments aserués sont 0 rares. Les plus jeunes 
ne sont pas annulaires, mais d’un ovale allongé, avec une ex- 
_ trémité arrondie et une autre effilée, dans laquelle se loge le 
… carvosome. Le protoplasme est franchement bleu. Le noyau vé- 
siculeux n'existe pour ainsi dire pas. À un stade ultérieur, le 
_ Schizonte apparaît trapu, souvent triangulaire, sans tendance 
à l’amiboïsme. Devenu adolescent, et mesurant 2 u 5 à 3 u, il est 
| toujours à protoplasme compact. On y distingue une piémenta- 
tion noire, sous forme de grains rares relativement gros. Le pro- 


er Rs 


k D. 
ee 


à. * BioLoGrE. COMPTES RENDUS. — 1992. T. LXXXVI. 58 


838 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


cessus de division nucléaire est déjà esquissé. Nous n'avons pas 
vu d’élément asexué à un stade avancé de développement. 
_ Les globules rouges parasités par les schizontes ne sont pas 
hypertrophiés et ne présentent aucune altération. 
_ La formule leucocytaire du sang est à type lymphocytaire net. 
Nous n'avons pas rencontré de globules blancs mélanifères. La 
fragmentation des polynucléaires neutrophiles est prononcée ; 
l’image du sang ou « image d’Arneth » est déviée à droite. 

Des Plasmodium ont été trouvés déjà, assez souvent, chez des 


PT 
Lu 


_ Plasmodium de Cercopithecus campbelli 


Singes africains de la famille des Cercopithecidés. Tous, ils sont 
rattachés à Plasmodium kochi Laveran, découvert par Koch chez 


Cercopithecus sabœus de l'Est africain, et revu peu après par … 


Kossel (1899) chez un Cynocephalus babuinus. Lühe, qui y rat- 
tache, mais sans preuves suffisantes, un parasite du Chimpanzé 
du Cameroun, avance, que PI. kochi « est, de tous les hémato- 
zoaires de Singes, celui qui ressemble le plus au PI. vivax » de 
l'Homme. Cette opinion a été généralement adoptée. Re 

Un Cercop. albogularis, de la ménagerie de l’Institut Pasteur, 
a été trouvé infecté par Edm. Sergent (1908). Le réveil de l'in- 
fection plasmodiale se serait produit à la suite de traumatismes 
répétés, nécessités par la préhension journalière de l'animal en 
expérience. Sergent ne vit que des gamètes ; ceux-ci ne dépas- 


saient pas la taille des globules rouges ; leur noyau se colorait | 
très difficilement, aussi bien chez la © que chez le ©‘ ; le pig-. 


ment était extrêmement fin. Le même hématozoaire est rencon- 


tré par Gonder et Berenberg-Gossler (1908) chez un Cercocebus L 
fuliginosus. Le cycle schizogonique dure 24 à 54 heures et abou- ‘4 


SÉANCE DU 29 AVRIL 839 
L 228 2 1 HIT SE ER NEO RTE EN In 
tit à la formation de 8 à 14 mérozoïtes ; les granulations de 
Schüffner sont parfois décelées. L'hématozoaire, décrit longue- 
ment par Martoglie, Stella et Carpano chez le Cercop. sabœus 
d'Ethiopie (rgro), présentait souvent des macrogamètes en par- 
thénogénèse. La cellule-hôte n’était jamais hypertrophiée. Les 
schizontes, dont les mouvements amiboïdes sont lents, ressem- 
bleraient à Plasm. præcox (analyse de Sergent dans le Bull. Ins- 
titut Pasteur). Plimmer, au Jardin zoologique de Londres, a 
également coloré un PI. kochi dans le sang d'un Cercop. sa- 
bœus, en r9r2, et d’un Cercocebus æthiopicus en 1916. M. Bouil- 
liez 0. dans l’Afrique centrale, au Moyen Chari, a étudié 
de son côté avec soin un PI. kochi du Cercop. callitrichus (déjà 
vu, chez ce Singe, en Guinée, par C. Joyeux, 1913). Sa descrip- 
tion et les excellentes figures qu'il donne se rapportent à un 
parasite dont les schizontes sont nettement amiboïdes, et à pig- 
mentation non apparente alors même qu'il y a déjà segmenta- 
tion avancée du noyau. Les gamètes avaient du pigment à grains 
assez gros chez le ©, plus fins chez la ©. Les globules envahis 
n'étaient pas hypertrophiés. 

Le Plasmodium de Cercopithecus campbelli Wath. diffère . 
PL kochi, par un certain nombre de caractères. Le jeune para- 
site nest pas annulaire, mais allongé, à protoplasme compact ; 
sa vésicule nucléaire est pour ainsi dire inexistante. Le schizonte 
adolescent n’a pas tendance à l’amœæbisme et est pigmenté ; or, 
on reconnaît au schizonte de Pl. kochi des mouvements ami- 
boïdes assez vifs (Lühe, Bouilliez) et on le décrit sans pigment 
(Bouilliez). Le macrogamète du parasite sanguicole de Cerc. 

_ campbelli détermine, avant de se libérer, une hypertrophie du 
globule rouge envahi, contrairement à l’avis de tous ceux qui 
ont décrit Plasmodium kochi ; son Sienaenl est à grains gros et 
_ tassés, son noyau est compact, très coloré, tandis que Sergent 
souligne la petitesse des grains de pigment et signale la diffi- 
culté de colorer le noyau des éléments sexués. 
D'autre part, si nous nous reportons aux renseignements pré- 
_ cieux fournis par de Pousargues dans son Etude sur les Mam- 
mifères du Congo français, nous voyons que tous les Cercopi- 
 thécidés trouvés parasités par Plasmodium kochi appartiennent 
… à la faune de l'Afrique Orientale, à l'exception de C. callitrichus, 
… qui vit à l’ouest du Niger. Le Cercop. campbelli appartient à la 
…. faune simiesque de l'Afrique Occidentale. 
_ En conclusion, bien qu'il nous manque un élément de dia- 
. gnose important, la durée du cycle schizogonique, nous pensons 
. que le Plasmodium de Cercopithecus campbelli ne peut être 
. rattaché à Plasmodium kochi Laveran, des Singes de l'Afrique 
orientale. Nous proposons de l'appeler Plasmodium bouilliezi, 


r'éiés  At VdA  Eec ÉaRS 


840 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


en hommage à notre excellent ami Marc Bouilliez, qui a consa- 
cré de nombreuses années à l'étude de la pathologie et de la 
; parasitologie de l'Afrique équatoriale française. 


(Institut de biologie de l'A. O. F. ch 


INFLUENCE DE LA DÉCAPSULATION TOTALE, 
PUIS DE LA TRANSFUSION DE SANG VEINEUX SURRÉNAL, 
SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE ; 
RÉALITÉ D'UNE SÉCRÉTION D'ADRÉNALINE 
EN DEHORS DE TOUTE EXCITATION ARTIFICIELLE DU NERF 
SPLANCHNIQUE, 


par À. TourNanE et M. CxaBror. 


Les travaux de Gley et Quinquaud ont eu cet incontestable 
mérite de mettre en lumière l'insuffisance des arguments qu'on 
invoquait jusqu'ici pour accorder un rôle aux capsules surré- 
. nales et à leur sécrétion interne dans l'entretien de la pression 
artérielle. | 

Il nous a semblé que des expériences où nous rechercherions 
les effets cardio-vasculaires de la décapsulation totale, puis de 
la transfusion au sujet décapsulé de sang veineux surrénal, se- 
raient fort propres à nous fournir la He et la conte “épreuve 
exigées. : À 

Expérience du 9 Pésen 1922. — Un Chien À, c', 4,500 ker., 
chloralosé, subit, de 14 h. 15 à 14 h. 49, l’extirpation par voie 
lombaire de ses capsules surrénales. On inscrit sa pression caro- 
tidienne immédiatement avant l’ablation de la deuxième surré- 
nale, puis à diverses reprises D l'opération. A … : 30, la 
pression est de 15 em. Hg ; à 14 h. 50 de 14 cm. Hg ; à 15 h. 5 
de 9 cm. Hg; elle se relève temporairement de 1 cm. Heg : 
15 h. 18, mais à 16 h. o8 elle est de nouveau de 4 em. Hg et à 
16:h..35 de 8 cem-Ho 

La décapsulation a donc entrainé une chute progressive de l@ 
pression, surtout accusée une heure trois quarts après l'opéra- 
lion. :- 0) 
Cependant on à établi, suivant le mode habituel, une anas- 
tomose entre la veine houle de ce Chien décapsulé À et la | 
veine surrénale droite d'un autr: Chien B, 9, de rx kgr., chlo- M 
ralosé et décapsulé à gauche. A 16 h. 4r on réalise la transfusion 
du sang veineux surrénal de B en À, (enlèvement de la pince 
placée sur la jugulaire de A, ligature du fil d'attente glissé sous 
l'embouchure cave de la veine surrénale droite de B). La pres M 


- 
> 
‘à 


+7 


Len 2 La ER A T° 


SÉANCE DU 29 AVRIL 841 


sion chez le transfusé remonte presque immédiatement à 16 cm. 
Hg, dépassant son niveau primitif ; de plus, les oscillations car- 
diaques se ralentissent et s’accusent remarquablement (actions- 
puls, pouls du vague). À 17 h. 20, la section du splanchnique 
droit de B fait tomber chez À la pression à 10 cm. Hg, et en ré- 
duit l'élément variable. À 17 h. 23, l'excitation centrifuge de ce 
méme splanchnique droit de B relève chez AÀ la pression à 
16 cm. Hg, en même temps qu'elle détermine le ralentissement 
et le renforcement des battements cardiaques. 

Cette expérience, intéressante à plus d'un titre (1), nous pa- 
raît autoriser les déductions suivantes 

I. Les glandes surrénales, par leur sécrétion interne, jouent 
un rôle indéniable dans l'entretien de la pression artérielle, puis- 
que l'effet hypotenseur — prochain, sinon immédiat — de la 
décapsulation trouve son exact correctif dans la transfusion de : 
sang veineux surrénal. 

IT. La sécrétion interne surrénale et l'adrénalinémie qui en 
résulte sont bien fonctions physiologiques, puisque l'expérience 
leur reconnaît ici une existence, non plus occasionnelle, mais 
continue, en dehors de toute excitation artificielle du splanchni- 
que. Le tonus normal du nerf suffit à leur réalisation. 

Que ce tonus soit d’ailleurs le stimulant nécessaire du travail 
glandulaire élaborateur d’adrénaline, c'est ce que prouve l'effet 
de la splanchnicotomie pratiquée sur B : chez le Chien A, 


. dont la pression artérielle, compromise par la décapsulation, s'était 


rétablie à son niveau primitif grâce à la transfusion de sang vei- 


. neux surrénal, — l’hypotension s’accuse alors de nouveau. Sans 


nul doute, c’est parce que la glande, dont A reçoit le sang effé- 


rent, est brusquement condamnée du fait de l’'énervation, au re- 


pos fonctionnel ; pour l'en tirer, pour réveiller son activité adré- 
nalinogène et. par là, relever la pression du transfusé, il faut 


maintenant recourir à l'excitation artificielle du splanchnique. 


Ainsi se perçoit l’étroit enchaînement de ces facteurs qui s'in- 


_fluencent de proche en proche : tonus du splanchnique, activité 


sécrétoire. surrénale, scrénalinénnie, niveau de la pression arlé- 


rielle. 
(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d'Alger). 


(x) Nous n'insistons pas sur la chute et le relèvement de la pression que la 
section, puis l'excitation du splanchnique; ont également déterminés chez le 


donneur B. Nous avons déjà signalé ces faits et précisé leur signification. 


[es 


842 (SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


REVIVISCENGE D'UN CHIEN DÉCAPSULÉ 


PAR TRANSEFUSION DE SANG VEINEUX SURRÉNAL, 


par À. Tournane et M. CHaBror. 


Rien ne nous semble mieux démontrer la réalité de la sécré- 
tion interne surrénale et sa puissante action cardio et angioto- 
nique que l'expérience suivante où, par la simple transfusion de 
sang veineux surrénal selon notre méthode habituelle, nous 
avons obtenu la reprise des battements cardiaques et le relève- 
ment partiel de la pression sanguine chez un Chien décapsulé 
en état de mort apparente. 4 

1®mars 1922. — Un Chien fox, À, &', de 6,500 kgr., chlora- 
losé à 10 h., subit de ro h. 25 à r1 h., la décapsulation bilaté- 
rale par voie lombaire. La pression carotidienne est enregistrée 
avant et après l'intervention. À 10 h. 20, elle était de 14 em. Hg. 
À xr h. ob, elle n’est plus que de 12 cm. Hg ; à rr h. 30, de 
10,5 cm. Hg. À rr h. 55, elle remonte à 13 em. Hg, pour retom- 


ber, à 13 h. 30, à 7 cm. Hg. En somme, chute de la pression en 


deux phases : la première précoce, modérée, transitoire (effet 
probable du choc opératoire); la seconde tardive, passe iT- 
rémédiable (effet surtout du déficit capsulaire)., 

Comme dans les expériences analogues, nous une 
anastomose entre la veine jugulaire de ce Chien À décapsulé et 
la veine surrénale droite d'un autre Chien B. &, 17,800 kgr., 
chloralosé et décapsulé à gauche. 

À 15 h. 45, tout étant prêt pour la transfusion, tandis que 
nous réglons les manomètres inscripteurs reliés à la carotide de 
l’un et l’autre Chien, nous nous apercevons que À meurt : sa 
pression est au o, son cœur est arrêté et son thorax immobile. 


Depuis combien de temps ? Quelques secondes, une ou deux. 


minutes ? On ne sait. Sans perdre de. temps, nous établissons la 


transfusion en levant la pince vasculaire qui fermait la jugulaire 


de À et en nouant le fil d'attente placé sous l'abouchement cave 
de la veine surrénale droite de B. Au bout de quelque 30 à lo 
secondes, À revient à la vie : les oscillations du mercure dans le 
manomètre indiquent que le cœur se remet à battre à coups es- 
pacés. Vite, nous mettons en marche le cylindre enregistreur. 
Comme le montre le tracé, le cœur précipite ses battements, la 
pression se relève à 4,5 em. Hg. Mais la respiration est toujours 
suspendue ; nous pratiquons donc la compression rythmée du 


thorax, puis l’insufflation pulmonaire et, au bout de 5 à 6 mi- 


nutes, la respiration spontanée se rétablit. Le cœur bat très régu- 
lièrement et la pression se maintient en plateau ondulé à 


Mons tn” Lex à! 


PR NT ON PL re 


; 
4 
1 
à 
| 


SÉANCE DU 29 AVRIL 843 


2,5 cm. Hg. À 16 h. 50, nous sectionnons le splanchnique droit 
de B et nous en excitons le bout périphérique : très belle hyper- 
tension chez les deux Chiens : immédiate, par vasoconstriction 
pure, chez B ; plus tardive, par adrénalino-sécrétion, chez A, 
Mais la section du nerf splanchnique droit de B, en privant la 
surrénale attenante de son stimulus normal a tari l'apport d’adré- 
naline au transfusé décapsulé. Aussi, chez ce dernier, voyons- 
nous. la pression tomber progressivement et le cœur se ralentir. 
À 16 h. 50, le Chien À meurt pour la seconde fois : sa pression 
n’est plus que de 2 à 3 mm. Hg ; son cœur n’a donné que 3 bat- 
tements en {o secondes..., quand l'excitation du splanchnique 
droit de B, ranimant l'activité sécrétoire de la surrénale corres- 
pondänte, vient très opportunément assurer un nouvel afflux 


__ d’adrénaline au transfusé, dont l’activité cardiaque se réveille 


et la pression remonte (à 4,8 cm. Hg) encore une fois. 

Ces faits se passent aisément de longs commentaires. 

On connaissait bien l’action de l’adrénaline sûr le cœur isolé. 
On savait aussi que l'injection intraveineuse ou intracardiaque 
de cette substance constitue le traitement héroïque de la mort 
du cœur dans l’anesthésie chloroformique (Gottlieb), dans cer- 
taines toxi-infections (Abrami). L'expérience que nous rapportons 


montre clairement que le sang veineux surrénal possède le 


même pouvoir cardio, et angio-tonique ; elle témoigne éloquem- 


ment de l'existence d’une adrénalinémie physiologique. 


br: Di E AS 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d'Alger). 


844 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


LA TENSION OCULAIRE APRÈS PONCTION DE LA CHAMBRE ANTÉRIEURE, 


par À. Macrror. 

Le globe oculaire possède une tension propre qui, selon les in- 
dividus, est égale à 18 ou 25 mm. Hg. Ces chiffres paraissent 
valables pour tous les Mammifères sans distinction de taille. 
Après la mort par saignée, la tension oculaire tombe à ro mm. 
Elle demeure inchangée pendant environ six heures, puis baisse 
progressivement et atteint o mm. au bout de vingt heures. À 
moins de raison pathologique, les deux globes ont une tension 
pareille. Lorsque Ia chambre antérieure de l'œil a été vidée de 
son-contenu, les cliniciens savent que l’ophtalmotonus se rétablit 
assez rapidement, mais aucune précision n’a encore été fournie. 

La présente communication a pour objet d'exposer les recher- 
ches qui ont été FHNQU SE dans ce but. 

Pour cette étude, j'ai utilisé les animaux de laboratoire habi- 
iuels, mais nent l'Homme en choisissant les cas de cécité 
qui laissent le globe oculaire intact. Pour l’expérimentation ani- 
male, la tension oculaire a été enregistrée avec un manomètre 
spécial. Des graphiques permettent de comparer la tension ocu- … 
laire à la pression sanguine. Pour l'Homme, il a fallu se conten- 
ter du tonomètre. Les courbes obtenues sont, du reste, absolu 
Rs comparables. à 

° Lorsque sur un Chien on retire le liquide qui remplit la 
es. ‘antérieure de l'œil, la tension de cet œil tombe à o et 
l'organe apparaît aranablomeat flasque. Très vite cependant 
la tension se relève. En dix minutes environ elle a dépassé son 
point de départ et continue à monter. Elle atteint ainsi 50 ou 
même 70 mm. Hg selon les individus. Ele demeure ainsi pendant 
quelques minutes et se met à descendre progressivement. Cette 
descente ne s'effectue pas cependant sans plusieurs ascensions 
secondaires très transitoires. Enfin, au bout d’une heure, tout 
semble rentrer dans l'ordre. La succession de ces phénomènes 
a a. environ 60 minutes. 

* Lorsque sur un Homme jeune on retire l'humeur aqueuse 

nn les mêmes conditions que précédemment, la tension ocu- 
laire se relève également quoique moins vite. Elle atteint 20 mm. 
Hg au bout de 30 minutes, puis elle monte encore et atteint 32. 
à 35 mm. Hg à la fin de la première heure. Après un arrêt à ce 
niveau, elle redescend alors et après avoir manifesté des oscilla- 
tions positives atteint, six heures après, le chiffre de l'œil opposé | 
pris comme témoin. #1 
3° Lorsque, sur un animal, on ponctionne la chambre anté- 


7 " lg 
CETRE NS EURE RESTE SRRNITES 


SÉANCE DU 29 AVRIL 845 


|  rieure de l’œil après avoir eu soin de lier la carotide du mème 
côté, non seulement la tension oculaire ne remonte pas au-dessus 
du chiffre primitif, mais c'est au bout de plusieurs heures qu'eile 
_ parvient seulement à s'en approcher. 

4° Le phénomène d'hypertension suivi d’oscillations (avant de 
regagner le chiffre primitif), peut être provoqué sans perforer 
la cornée et sans soustraire par ponction une goutte de liquide. 
Il suffit pour cela d'exercer sur l’organe un massage prolongé el 
assez fort. Il suffit encore d'imprimer au globe une pesée de 
200 gr. soutenue pendant au moins cinq minutes. S'il n’y a pas 
de dérapage du peson, les réflexes sont silencieux et la sensation 
très tolérable. Nous avons fait toutes ces expériences sur l'Homme 
après -instillation de temps à autre de quelques gouttes d’holo- 
caïne à 2 p. 100. Les graphiques de la tension comparée des deux 
yeux montrent une similitude remarquable avec ceux des enre- 
gistrements manométriques. 

De ces expériences ressortent les faits suivants 

a) Après ponction de la chambre antérieure, massage ou pesée 
suffisante, la tension oculaire tombe à o. Non seulement elle: 
_ monte ensuite à son niveau prmitié mais elle le dépasse large- 
- ment. Le calme ne se rétablit qu'après un temps qui est de une 
heure environ pour le Chien ou le Chat, mais qui atteint près 
_de six heures chez l'Homme. Avant de revenir à son point de 
départ, il se produit presque toujours des réactions ascension- 
nelles. 
b)- Lorsque, préalablement, la carotide du même côté a été liée, 
cette hypertension ne se produit pas. 
L’explication de ces phénomènes doit être cherchée beaucoup 
plus du côté de la pression sanguine que du côté de la transsu- 
dation de liquide endoculaire. La ponction fait tomber, par l’as- 
piration de l'humeur aqueuse, la pression intérieure de l'œil 
à o. La pesée prolongée chasse le sang hors de l'œil et, modifiant 
CE perméabilité des membranes vasculaires, détermine une ré- 
Sorption forcée de. l'humeur aqueuse. L'analyse de celle qui se 
forme énsuite montre, du reste, qu'elle se rapproche beaucoup 
- des exsudats. Lorsque la ponction ou la pesée ont agi, la tension 
- oculaire devient négative, l’œil est mou. La colonne sanguine 
locale, dont la pression est de 30 mm. Hg pour la diastole et 
7o mm. pour la systole ne trouve plus de contrepartie, et dis-. 
Rond les parois vasculaires. La tension oculaire en montant ex- 
prime l'état des vaisseaux et l'œil entier agit comme un pléthys- 
_ mographe. À cette distension succède bientôt alors une contrac- 
_ tion. Cet effort est couronné ou non de succès et c'est ce qu’ex- 
_ priment les oscillations de la tension. 

Ces phénomènes, produits par expérimentation, étistent en cli- 


346 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


nique et on connaît ces contusions oculaires, qui sont suivies 


d'une telle flaccidité du globe oculaire qu'il semble se déformer 


à chaque contraction musculaire. Là encore, on observe des 
efforts pour regagner la tension normale. Mais ces efforts durent 
souvent bien plus longtemps et il s'écoule parfois des semaines 
avant que ne cesse l’état de spasmodicité vasculaire. 


DE L'ACTION DU NOVARSÉNOBENZOL CHEZ LE CHIEN, 
par L. Panisser et J. VERGE. 


Nous nous sommes proposé d'étudier du point de vue de la 
physiologie et de la thérapeutique l'action du novarsénobenzol 
sur l'organisme du Chien en opérant, d'abord sur des animaux 
sains, puis sur des sujets atteints d’une maladie fort meurtrière 
_ pour l'espèce canine : la maladie du jeune âge. 

I. De l’action du novarsénobenzol chez le Chien sain. 

Les doses toxique et thérapeutique du médicament ‘ont été dé- 
terminées par injection dans la veine saphène qui est la meil- 
leure voie d'introduction du novarsénobenzol dans l’économie. 


Il est nécessaire d'opérer sur des dilutions étendues, le solvant 


du novarsénobenzol étant constitué uniquement par l'eau dis- 
tillée. 

Les solutions concentrées exposent à des délabrements consi- 
dérables si l'injection n’èst pas faite entièrement dans la veine. 
Les gouttelettes liquides qui parviennent au contact du tissu 
conjonctif périveineux ont un pouvoir escharotique prononcé. 

Nous avons rapporté, pour plus de commodité, les doses en 


centigrammes de novarsénobenzol par kgr. de poids vif d'animal: 


c'est ainsi que, chez le Chien, la dose toxique commence à 15 gr. 
par kgr. de poids vif, la dose thérapeutique étant de 1 à 2 cgr. 

Lors de l’injection intraveineuse de la dose toxique, on note 
des phénomènes généraux graves. La mort survient à plus ow 


moins bref délai, suivant la quantité de médicament introduite. 


dans l'organisme. 

Les phénomènes généraux consistent en tristesse et abattement 
survenant d'emblée après l'injection. Puis apparaissent des vo- 
missements répétés, des défécations fréquentes avec selles co- 


pieuses. On observe en même temps de la polypnée, de la para- 


plégie, une asthénie générale profonde. Enfin, la mort est de 

règle en un délai variant de 12 à 60 heures. 
L'injection de la dose thérapeutique provoque, surtout si les 

injections sont répétées aux mêmes doses, une à deux fois par 


] 

F 

4 

} 
4 


_ toxicité. 


SÉANCE DU 29 AVRIL 847 


semaine, une excitation générale de l'organisme, qui s’accuse 


per une augmentation de poids, un poil plus brillant, etc... Il 
existe aussi quelques phénomènes généraux immédiats, rappe- 


_lant, mais avec beaucoup moins d'intensité, les phénomènes 


graves relatés plus haut. Ici on ne peut parler de crises nitri- 


_ toïdes ; on observe simplement des baillements, une dyspnée 


passagère, un abattement vite dissipé, quelques vomissements 
accompagnés d'efforts expulsifs qui traduisent sans conteste une 
action particulière du novarsénobenzol sur le pneumogastrique. 
L'action de la dose thérapeutique de novarsénobenzol sur la tem- 
pérature est manifeste : exacerbation dans les heures qui suivent 
l'injection, puis retour progressif vers la normale. Le sang est 


modifié profondément et rendu incoagulable pour une période 


d'au moins 24 heures. 

Enfin, on peut faire apparaître des accidents sérieux (albumi- 
nurie, présence de pigments biliaires dans l'urine, localisations 
oculaires pouvant aller jusqu'à la cécité) si on élève la dose thé- 
rapeutique de novarsénobenzol en se rapprochant du seuil de la 

IT. De l’action du novarsénobenz:ol chez le Chien atteint de 
maladie du jeune âge. 

Nous avons appliqué les données précédentes au traitement 
des formes nerveuse et pulmonaire de la maladie des Chiens. 

Lors de fièvre qui accompagne toujours les deux formes pré- 
citées, le novarsénobenzol injecté par voie veineuse, tend à ra- 
mener la température vers la normale après une courte et fugace 
exacerbation thermique dûe à l’action pyrétogène propre du mé- 
dicament. Lors d'hypothermie (qui fait souvent suite à une lo- 
calisation intestinale de la maladie du jeune âge), la température 
tend également, sous l’action du médicament, à revenir vers la 


normale et des injections répétées à intervalles réguliers de quel- 


ques jours, auront alors pour but de maintenir cette température 
aux environs de 37°. L'action au générale du médi- 
cament nous paraît, par contre, à peu près nulle. Qu'il s 'agisse 


de chorée, de paralysies diverses, de broncho-pneumonies, on 


n obtient aucune amélioration sérieuse et rapide de l’état général 


et la mort semble survenir aussi fréquemment et aussi rapide- 


ment que chez l’animal non traité : cela d’ailleurs vient à l'appui 
des relations antérieures de nombreux auteurs, tant français 
qu'étrangers. | 
_ (Ecole vétérinaire d'Alfort). 


848 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ACTION DE L'HYPOSULFITE DE SOUDE 
SUR LE DÉVELOPPEMENT DES MICROBES, 


par L. Panisser et J. VERGE. 


Poursuivant la série de nos recherches (1) sur l'hyposulfite 
de soude, nous nous sommes attachés à élucider son pouvoir em- 
pèchant à l'égard de quelques microorganismes. 

Ajouté dans la proportion de 1 p. r00 au bouillon peptoné or- 
dinaire, l’hyposulfite de soude n’exerce aucune action inhibitrice 


sur le développement de différents germes : Bactéridie charbon- “ 


neuse, Bacilles pyocyanique et paratyphique B, colibacille, Ba- 
cille de Preisz-Nocard, Staphylocoque. Peut-être cependant, après 


agitation préalable; les tubes de culture additionnés d’hyposul- 


fite se sédimentent-ils un peu plus rapidement que les tubes té 
moins. 


Si l’on augmente le taux de la solution hyposulfitée par rap- 


port au milieu de culture, on observe que, à 2 p. 100, l’hyposul- 
fite de soude n'apporte qu'un trouble très léger au développe- 
ment de certains germes : Bacilles du Rouget et de Preisz-No- 


card, Bactérie du choléra des Poules, en particulier. Les autres 


germes employés — dont l'énumération est relatée précédem- 


ment — ne souffrent pas de la présence, de l'hyposulfite de soude 


dans le milieu. 

Le bouillon peptoné additionné de 5 p. 100 d'hyposulfite de 
soude se prête moins bien à la culture de certains microbes, ceux 
du Rouget et du choléra des Poules entre autres. Ceux-ei pous- 
sent sous forme de masses agglutinées se sédimentant très rapi- 
dement et se répartissant mal dans le substratum cultural lors- 
qu'on vient à secouer les tubes de bouillon. D'autres microbes, 

_par contre, semblent peu. influencés. La Bactéridie charbonneuse 
_ conserve longtemps sa virulence. Nous avons repiqué plusieurs 
semaines durant la Bactéridie de Davaine en milieu hyposulfité 
à 5 p. 100, elle s’est montrée aussi virulente à l'égard du Cobaye 
que la Bactéridie cultivée en bouillon peptoné ordinaire. Le Ba- 
cille pyocyanique conserve, lui aussi, en milieu hyposulfité, la 
faculté de produire son pigment. Les réensemencements pr atiqués 
en un tel milieu n'altèrent en aucune façon le Ro chromo- 
gène du Bacille. 

En résumé des observations précédentes poursuivies sur plu- 
sieurs germes, germes pathogènes ou non, à l'égard de nos 


espèces domestiques, il ressort que l’hyposulfite de soude n’exerce 


pas de pouvoir empêchant nettement marqué. 


(1) C. R. de la Soc. de biol., Séance du or janvier 1922. 


D Li © Gun Gil bed 


SÉANCE DU 29 AVRIL 849 


De plus, l’hyposulfite de soude, même en dilution à 5 p. 100, 
n'imprime aucun affaiblissement ni à la qualité pathogène de 
la Bactéridie charbonneuse, ni à la faculté pigmentaire du Ba- 
cille pyocyanique. | 

(Ecole vétérinaire d'Alforl). 


ADRÉNALINE ACTIVE ET ADRÉNALINE VIRTUELLE. 
À PROPOS DE LA NOTE DE MM. ABELOUS ET SOULA, 


par E. Nicoras. 


Dans une note récente (séance du 8 avril), Abelous et Soula 
affirment que si l’adrénaline, produit de sécrétion des capsules sur- 
rénales, constamment déversée dans le sang, n’est pas décelable dans 
ce liquide, cela tient à ce qu'elle est, non pas détruite, mais seule- 


- ment inactivée, dissimulée. Se basant sur ce que l’aldéhyde for- 


mique peut bloquer la fonction amine (amine secondaire) de 
cette substance et supprimer les actions physiologiques, vaso- 
constrictive et mydriatique, qui lui sont imputables, ces auteurs 
pensent qu'il existe, dans le sang, des corps capables de jouer 
vis-à-vis du groupement basique le rôle inactivant du méthanal. 
Et pour étayer solidement leur opinion, Abelous et Soula font 
quelques essais d'ordre physiologique, « in vitro » et « in vivo », 
en utilisant comme matériel expérimental du sérum de Cheval 
additionné de chlorhydrate d’adrénaline. 
Or, le sérum, que les auteurs ont choisi, est « l’'Hémostyl », 


sérum hémopoïétique de Cheval. Ce choix n'est pas heureux, 


nt 


car « l'Hémostyl » est un sérum formolé (1), ainsi que j'ai pu 


aisément m'en convaincre par différents moyens, notamment 


par l'emploi d’une réaction très simple que j'ai jadis indiquée 


à propos du lait (2) et qui est basée sur la condensation de aie 
déhyde formique et de l’amidol ou chlorhydrate de diamidophé- 


_nol (métadiamine) avec formation d'un produit dont les solu- 


tions, et surtout les-solutions très diluées, offrent une fluores- 
cence verte particulièrement intense (3). 


_ (x) L'addition à L° « Hémostyl » d'une petite dose de formol est sans nul 


doute réalisée en vue d’assurer Ja conservation de ce sérum. 


(2) C. R. de la Soc. de biol., 1905, t. LVIX, p. 697. i 
(3) La réaction peut être faite aisément en ajoutant directement des cristaux 


d’amidol en excès au sérum dilué avec plusieurs fois son volume d’eau ; on peut, 


pour l’accélérer, chauffer au bain-marie, pendant un temps tres court, Sans ris- 


# on « . $ . qe, + . 
quer de voir la coagulation se produire. En raison de la forte acidité de l’ami- 
dol (chlorhydrate de base faible), le méthanal combiné à certaines substances du 
sérum (ammoniaque, acides aminés, matières protéiques, etc...) est libéré cB 


_ peut aisément se condenser avec le réactif. 


850 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
D A AT D MRC TR RAS Ci ORAN ES eee SES 
Certes, l’aldéhyde formique ajoutée au sérum n'est pas libre 
et les réactions en milieu alcalin faites sur ce sérum (réaction 
à la phloroglucine en particulier) restent autant dire négatives. 
Quoi qu'il en soit, et sans vouloir porter atteinte à l'opinion et 
à la conclusion de MM. Abelous et Soula, il nous apparaît que les 
expériences mentionnées dans la note de ces auteurs, expériences 
de bloquage de la fonction amine de l’adrénaline et de déblo- 
quage de cette fonction par des fragments de muscle ou d'intes- 
tin grêle pulpé, gagneraient à être répétées avec un sérum non 
formolé, c’est-à-dire dans des conditions telles qu'elles puissent 
échapper à la critique. La même observation vaut pour les essais 
ultérieurs dont les auteurs annoncent aujourd'hui la poursuite 
dans leur note. 


(Ecole vétérinaire d'Alfort). 


- INSUFFISANCE THYROÏDIENNE ET STÉRISITÉ, 


par H. Vicxes et L. Cornir. 

1° La suppression totale ou subtotale du corps thyroïde, spon- 
tanée ou chirurgicale, s'accompagne d’un état infantile des or- 
ganes génitaux, d'aménorrhée et de stérilité. Au contraire, une 
insuffisance moins accentuée, donne volontiers des ménorragies. 
Celles-ci, dans certains cas (Kocher, Hertoghe), peuvent être le 
principal signe clinique de l’hypothyroïdie et le traitement thy- 
roïdien fait habituellement merveille contre ce symptôme et con- 
tre la stérilité qui l’accompagne. Cette stérilité avec ménorragie 
est la nature différente de la stérilité avec aménorrhée, que nous 
indiquions plus haut : dans la première, il y avait atrophie de 
l'appareil génital, y compris de l'appareil folliculaire ; dans la 


seconde, il semble qu'il y ait impossibilité de la nidation par con- 


gestion ou tout autre trouble anatomique de la muqueuse. L'œuf 
fécondé ne se greffe pas ou, s’il y a eu greffe, il se produit un 
avortement. Hertoghe a pu dire que la glande thyroïde protégeait 
l'œuf contre toute insulte hémorragique ultérieure. Il a sigñalé 
les bons résultats du traitement thyroïdien en cas d’avortement 
récidivant, non syphilitique. Il y a d’ailleurs longtemps que cer- 
tains’ auteurs (Tarnier) avaient signalé les bons effets des pré- 
parations iodées dans l’avortement habituel, en dehors de toute 
syphilis. : 
2° Voici une observation qui illustre schématiquement ces don- 


nées. Une Femme de 32 ans vient nous consulter pour stérilité 


x 


(28 janvier 1921). Immédiatement avant la puberté, à II ans, 


SÉANCE DU 29 AVRIL 8541 


elle a eu une fièvre typhoïde grave. Ses règles durent habituel- 


lement 6 jours, sont abondantes, indolores et se reproduisent tous 
les 35 jours. Mariage à 24 ans ; stérilité involontaire jusqu'à 37 
ans (1920). À ce moment, après un traitement iodé pour obésité, 
elle commence une gestation qui se termine 2 mois plus tard par 
un avortement. Retour de couches, le 15 novembre, et règles du 
18 au 24 décembre, puis du 20 au 25 janvier. Cette Femme est 
très frileuse, très dormeuse. L’utérus est normal. Il existe une 
obésité assez marquée, et une bouffissure du visage. 

Etant donnés les caractères de la menstruation, la coïncidence 
du traitement iodé et de la conception, et enfin, la bouffissure des 
traits, on prescrit un traitement thyroïdien qui est commencé dès 
le lendemain 27 janvier jusqu’au 7 février et qui est repris du 
17 février jusqu'au 20 février. 

Cette Femme n’a plus été réglée. Le 4 mars (42 jours après les 
dernières règles), douleurs analogues à celles des règles et écou- 
lement d’un peu de sang. Le 19 mars (57° jour), quelques dou- 
leurs. Le 30 mars (69° jour), perte de sang. On prescrit un trai- 
tement thyroïdien. Dès le 2° jour du traitement thyroïdien, la 
perte s'arrête. La gestation continue son cours. À noter les par- 
ticularités suivantes : adiposité abdominale progressive, douleurs 
à la symphyse pubienne et le long des nerfs du plexus sacré et. 
lombaire, ovaralgie bilatérale, urines très alcalines et phosphatu- 
rie, jamais de vomissements, ni de nausées. Accouchement, le 
5 novembre 1921 : durée : 11 heures. Fille de 4.600 gr. et 58 em. 

3° Cette observation présente encore un point intéressant. Les 
pertes sanguines et séro-sanguines qui ont été observées au cours 
de la gestation, l’adhérence anormale des membranes, l’épaisseur 
qu avaient les bords du placenta, la présence de petits kystes à sa 
face utérine, l’épaississement très marqué de la caduque, sont 
autant de signes qui font porter en clinique le diagnostic d’endo- 
métrite déciduale. Cette expression cache des états très divers 


qui n'ont pas encore été différenciés : les uns sont infectieux, il 


y a vraiment métrite ; les autres, au contraire, ne présentent pas 
de lésions infectieuses et se rapprochent donc de ce qu’en dehors 


de la gestation les gynécologues avertis désignent sous le nom 


de fausse métrite (Doléris, Hitschmann et Adler). Dans notre cas, 
l'étude histologique de la caduque nous a permis d'affirmer l’ab- 
sence complète de lésions infectieuses. Ce caractère négatif tend 
à prouver qu'il s’agit d’une fausse « endométrite ». 

D'autre part, nous avons constaté : a) un aspect aréolaire de la 
couche profonde de la muqueuse, bien plus accentué qu'il n’est 
habituel au terme de la gestation ; b) la présence de villosités 
atrophiées en nombre plus considérable que dans toutes les ca- 


- duques saines ou malades, qu'il nous a été donné d'examiner. 


852 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


En somme, cette caduque arrivée au terme de la gestation, 
ressemblait, par ces deux caractères, à une caduque jeune. Il est 
donc très possible, que cette « fausse endométrite » soit une dys-_ 
génésie de la caduque, dûe à l'insuffisance thyroïdienne. 


ERRATA. | de | 
Notes de F. ArLonG et P. VAUTHEY. 1 


T. LXXXVI, p. 688. A U suite de l’alinéa : en. 
Nous résumons ci- -dessous, à l’aide de ces coefficients, les ré- 
sultats constatés pour les traitements exécutés avec de l'eau de 
Vichy provenant des quatre sources indiquées 
lire : 
Source Chomel, doses de 2 c.c., coefficients : 1,5 et 2; doses 
de 4 c.c., coefficients : o : o : 0,5 ; 0,5: 
Source Mesdames, do de 2 c.c., coefficients HELP doses 
de 4 c c., coefficients : o ;: 0,5 ;,0,5: 7 
Source Lucas, doses de 2 €.c., coefficients : 2,5 et 2,5 ; doses À 
de 4 c.c., coefficients : o : 0 : 0, ; 2 2) 0 
Source Célestins, doses de 2 ie coefficients : r et 2 ; doses de | 
4 c.c., coefficients : o ; o : 0,5 : 
T. LXXXVI, p. 690, dernière . Au lieu de anaphvlactogène, 
possède, lire : anaphylactogène, 1. le Cobaye, porstdes EE 4 


Note de S. Murermircrr et À. LATAPIE. 


Le LXXXVI, p. 749, ligne » ; au lieu de 1 €.c.: lire : 0,1. 
— —:  Jigne 3: au lieu de 0,0,1, lire : 6,1. 
— — ligne 4 : au lieu de 0,03, lire 0,3. 


& 853 


- REUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


SÉANCE DU 4 AVRIL 1922 


SOMMAIRE 
 Mace (A.) : Influence de la Poroxovsxi : Microdosage des 
<oncentration des solutions orga- substances réductrices : indice 
niques sur la formation de l’ami- CAFOMIQUEL ee Ce: Pr 


_ don dans les cellules végétales... 38 


Présidence de M. Malaquin. 


 MICRODOSAGE DES SUBSTANCES RÉDUCTRICES : INDICE CHROMIQUE, 


par Poroxovski. 


è L'emploi de ja chromométrie est maintenant largement entré 
F dans le domaine de la chimie analytique. En chimie organique, 
… Nicloux (dosage de l'alcool, de la glycérine), Bang (dosage des 
… graisses) et, récemment, Tervaert (1) dosage des sucres) en ont 
L. fait d'intéressantes applications et ont fixé différentes techniques. 
: à Le principe de toutes ces méthodes de dosage repose sur la 
— réduction du bichromate en liqueur sulfurique par la substance 
… à doser, soit qu'on détermine directement la quantité exacte de 
… liqueur chromique nécessaire à l'oxydation, soit qu'on titre en 
… retour, par l'iodométrie, le bichromate de potassium en excès. 

$ Mais, si, telle que l'a proposée Tervaert, la microméthode de 
dosage des sucres est sensiblement exacte quand on se trouve en 
présence d'une solution pure (glucose, par exemple), elle est 
… manifestement inapplicable à la recherche de la glycosurie, de 
la glycémie, ou même de la glycorachie, le glucose n'étant plus 
du tout alors la seule substance réduisant la liqueur chromique 
uel que soit, d'ailleurs, le mode de défécation employé. 


(x) Tervaert. Zeit. f. physiol. Chem., t. CX, p. 47. 
_ Brorocig. Compres RENpUS. — 1922. T. LXXXVI. 59 


854 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (36 2 


Nous avons repris l'étude de l'oxydation chromique en nous: 
plaçant à deux points de vue tout à fait différents. D'une part, 
nous avons cherché à fixer une technique qui nous donne un: 
moyen rapide, précis, constant, de microdeser dans un liquide . 
biologique (urine, sang, liquide céphalorachidien), avant ou 
après défécation, l’ensemble des substances réduisant le bichro- 
mate en liqueur sulfurique : l'oxydation se faisant en présence: 
d'acide sulfurique à 50 p. 100, lés éthers-sels (graisses, lipoïdes} 
et les polysaccharides (hydrates de carbone) sont évidemment 
hydrolysés au préalable, puis oxydés à leur tour, comme tous 
les alcools et tous les corps réducteurs. D'autre part, nous avons 
étudié, pour des solutions de corps purs, les vitesses très diffé- 
rentes d'oxydation des diverses substances, en vue d’une diagnose, 
soit de composés de fonction semblable et de poids moléculaires: 
différents, soit d’isomères de position, voire même > de stéréo-iso- 
mères. 


Les conditions mêmes des dosages chromométriques ont été, 
récemment encore, mises au point (1); et nous nous sommes 
toujours prémunis contre les nombreuses causes d’ererur prove- 
nant des impuretés du bichromate de potassium, des poussières 
de l’air, ou des fioles ou tubes employés, insuffisamment débar- 
rassés de traces de matières organiques ; les conditions de tempé- 
rature sont également de la plus haute importance. I est indis- 
pensable, pour éviter des erreurs assez fortes, d'opérer à l'avance 
le mélange de la solution de bichromate et d’acide sulfurique, 
et de n'ajouter la solution de la substance à oxyder qu'après re- … 
froidissement de la solution chromique. Alors, on peut … ainsi 
déterminer exactement le temps pendant lequel on opère l’oxy- 
dation à la température voulue (ordinairement 100°). Il est bon 
également de prélever plusieurs témoins du mélange chromique 
qui servira aux oxydations. Lorsqu'on opère sur des substances 
volatiles, il est préférable de les oxyder en tubes scellés. La M 
chauffe doit toujours être faite à une température bien déter- w 
minée, et l'immersion dans l’eau bouillante est en cela plus 
. indiquée que le plateau d'un bain-marie. Nous employons ordi- . 
nairement, soit une solution de bichromate de potasse N/20, avec 
une durée de chauffe de une heure à r100°, soit, surtout pour. 
étudier les vitesses de la réaction au début, une solution N/4o, 
avec une chauffe de r; 2, 5 et ro minutes à r00°. Nous ajoutons « 
toujours un volume égal d'acide sulfurique et 1 c.c. de la solution 
à oxyder (pour le témoin r c.c. d’eau). Après avoir porté les mé- 
langes à r00° le temps voulu, nous refroïdissons rapidement, « 
ajoutons 75 c.c. ses 1 c.c. de KT à 5 p. roo et titrons evacte- 1 


(1) Crosky. J. of. Amer. Chem. Soc., t, XV, p. 162 


(87). SÉANCE DU 4 AVRIL 893 


ment (x) 3o secondes après avec une solution d’hyposulfite de . 


soude, équivalente au bichromate de potassium employé. La 
_ différence que donne le témoin et la substance à oxyder, ramenée 


- à r mgr. de substance ou à 1 c.c. de liquide biologique et comptée 


GI C:G. d'hyposulfite de sodium N/r0, constitue ce que nous ap- 
pelons « l’indice chromique » (à la température de 100° pour le 


_ temps de chauffe considéré). En oxydant de minimes quantités 


d'alcool (0,1 c.c.-1 e.c. de solution à 


x 


1/1.000, de mono-, di- ou 


_triols, etc..., primaires, secondaires ou tertiaires), nous avons 


trouvé deux règles assez générales : 1°, la quantité de bichromate 


de potassium est approximativement proportionnelle au poids 


Le) 


moléculaire de l'alcool considéré. 2°, la vitesse d’oxydation au 
début varie nettement selon que l'alcool est primaire, secondaire 


ou tertiaire, les secondaires étant bien moins vite oxvdés que les 


primaires, à poids moléculaires égaux. | 
_ Au point de vue biologique, notre méthode nous permet de 


déterminer, pour le sang et Le liquide céphalorachidien de chaque 


_ individu (après défécation au tungstate de soude et acide sulfu- 


rique), un indice chromique dont la détermination, rapide et 


facile, ne nécessite que o,r c.c. La valeur absolue de ces indices, 


leur comparaison, nous paraissent devoir être intéressants à 


x 


étu- 
dier, surtout comparativement à la teneur en substances réduc- 


trices dosables par la méthode de Bertrand ou de Folin et Wu. 


Pour l'urine également, cet indice, déterminé parallèlement au 


carbone total diminué du carbone uréique, nous paraît devoir 


_ jeter un peu de lumière sur le cärbone indosé. Nous publierons 


. séparément les résultats de toutes ces recherches un peu ue 


. gentes, nous contentant ici de prendre date. 


Ne de chimie biologique de la Faculté de médecine 
- de Lille). 


(x) I] peut arriver, en effet. que l'oxydation n'étant pas achevée, il subsiste 


des doubles liaisons sur lesquelles l’iode libéré se fixera plus ou moins, et faus- 
EE: ainsi le dosage, si cette Rae n’est pas prise. 


856 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE (38) 


INFLUENCE DE LA CONCENTRATION DES SOLUTIONS ORGANIQUES 
SUR LA FORMATION DE L'AMIDON DANS LES CELLULES VÉGÉTALES, 


par A. Maice. 


La formation de l’amidon dans les cellules végétales, cultivées 
sur des solutions organiques diverses, a été mise en évidence 
par Boehm en 1883 et étudiée depuis par de nombreux physio- 
logistes. La concentration de la solution et la nature de la sub- 
stance employée exercent naturellement une influence notable 
sur le résultat obtenu. La saccharose semble être, dans la plupart 
des cas, la substance de choix. Mayer a Share que ce sucre, à 
la concentration de 10 p. 100, exerçait une action plus favo- 


rable qu'à celle de 5 p. 100, et que de 10 p. 100 à 20 p. 100. 


la production d’amidon ne subissait pas d’accroissement , Win- 
kler a trouvé que la concentration minima était de 0,2 p. 100 
à 0, p. 100 ; de ce minimum à 10 p. 100, on constate une aug- 
mentation de la production de l’amidon, qui reste constante de 


10 p. 100 à 20 p. 100 et diminue ensuite peus être nulle à 


30 p. 100 dans tous les cas étudiés. 


Mes expériences ont été faites à la température de 30° avec des 


embryons de Haricots, privés de leurs cotylédons, et cultivés au 
préalable sur l’eau distillée jusqu'à épuisement de\leurs réserves 
d’amidon. Voici les résultats obtenus : l’amidon apparaît déjà 
dans les cellules stomatiques aux concentrations voisines de 
0,2 p. 100, puis sa production va en croissant jusqu’à 10 p. 100, 


pour varier peu de 10 p. 100 à 15 p. 100 et diminuer considéra- 


blement à 20 p. 100 et à 30 p. 100. À ces deux dernières concen- 
trations, les embryons sont mous, plasmolvysés, et c’est à cette 
cause seule, et non à une dose trop forte, nocive, du sucre à 


l'intérieur des cellules qu'il convient d'attribuer la décroissance 


constatée dans la production de l’amidon. J’ai observé, en effet, 
dans quelques-uns des embryons cultivés sur la solution à 
30 p. 100, à côté des cellules fortement plasmolysées et sans 
amidon, d’autres plus faiblement atteintes qui en avaient fabri- 
qué des quantités appréciables, et enfin un certain nombre qui 
avaient évité la plasmolyse et qui étaient remplies de grains de 
nombre, grosseur et coloration (par l'iode) comparables à ceux 
des cellules cultivées sur les solutions à 10 p. 100 et à 15 p. 100. 


Pour étudier l'action inverse de la turgescence sur la produc- w 


tion de l’amidon, j'ai fait l'expérience suivante. Je disposais 


S 


quelques embryons sur une solution à 10 p. 100 dans une étuve « 


à 1°, d'où je les retirais après 4 heures, devenus mous, privés 


de turgescence ét ne présentant à l'examen microscopique, en 4 


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(39) SÉANCE DU 4 AVRIL 891 


x 


dehors des cellules à stomates, que de rares petits grains d’ami- 
don dans l’endoderme. Chaque embryon était alors coupé trans- 
versalement en deux moitiés, dont l’une était placée dans une 
étuve à 30° sur du buvard imbibé d’eau et l’autre dans une cel- 


lule saturée d'humidité à la mème température. En suivant, à 


l’aide de coupes pratiquées à intervalles convenables, la forma- 
tion de l’amidon dans les 2 lots, on constate qu'elle se fait 
plus tôt et plus activement dans le lot placé sur l’eau distillée, 
qui a retrouvé rapidement sa turgescence, que dans l’autre, qui 
est resté à ce point de vue sensiblement dans son état primitif. 
En résumé, il ressort de ce qui précède que l’accroissement 
de la quantité de sucre à l’intérieur de la cellule détermine, au 
moins jusqu'à un certain degré de concentration, une augmen- 
tation correspondante de la production de l’amidon, sans qu'il 
semble exister (du moins dans les limites de mes expériences) 
un optimum au delà duquel toute élévation nouvelle de concen- 


tration interne deviendrait nuisible. La turgescence de la cel- 


lule favorise la production de l’amidon, sans cependant avoir une 
influence marquée, puisque cette production peut être encore 
très active dans des cellules qui en sont dépourvues ; enfin, la 
plasmolyÿse exerce une action diminutive pouvant aller à la sup- 


pression complète, dans le cas des plasmolyses accusées suscep- 


tibles d'entraîner la mort de la cellule. 


859 


REUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


SÉANCE DÙ 7 


AVRIL 19922 


SOMMAIRE - 


AmBarnD (L.) et Scamin (F.): 
Du mécanisme de la neutralisa- 
tion des acides sécrétés par les 


| CourRIER (R.) et Rerss ŒS 
Appareil réticulé de Golgi et pola- 


rité sécrétoire des cellules para- | 


D LORS tee nn A0 DINTOITEUNES ee es A9 
AroN (M.) : Phénomènes d’é- Hauskenecur (R.) : Recherches 
-volution  pseudo-leucopoïétique sur l’antagonisme entre les sels 
-et d’involution dans le pancréas de sodium et de potassium dans 
“embryonnaire. Hypothèse sur les phénomènes d’hydratation..  6o 
leur signification physiologique. 58 Lévy (R.) : Sur la teneur en 
BEckericH (A.) et Haupuroy chlore du sang et des liquides 
 (P.) : Au sujet de l’obtention du interstitiels après administration 
Bactériophage par antagonisme de KGPerde Cats 2... 52. 
RMI RODICN nue sine re unes 63 Lévy (R.) : Sur l'influence du 
Bezcoco (P.) : Sur le processus CaCP et du NaCl sur la concen- : 
de redressement du vestibule tHaHon duesans tee. 55 
au cours de la croissance chez Roamer (P.) : Les troubles du 
D HonMe- Le. 44 | métabolisme minéral dans la pa- 
Courrier (R.) : Contribution des convulsions infan- 
- à l’histophysiologie du corps ANS ne ce bé RL 
De sa dons eee 2°9E 
= Présidence de M. G. Weiss. 
à LES TROUBLES DU MÉTABOLISME MINÉRAL DANS LA PATHOGÉNIE 


+ - DES CONVULSIONS INFANTILES, 


par P. Roue. 


L 


… voqueér la tétanie infantile par l'ingestion de diphosphate de 
…. soude. Déjà, eh +917, un auteur américain, Binger, provoqua 
une tétanie expérimentale par des injections intraveineuses de 
_ phosphate de soude. Indépendamment de lui, cette même ques- 
tion a été étudiée par un Suédois, Jeppsson, qui trouva que dif- 
ee sels de potassium et de sodium avaient une action tétani- 
| gène, qui était plus prononcée après le phosphate de potassium, 
tandis que d’autres sels restèrent sans effet, entre autres les chlo- 


Dans les expériences qui suivent, nous avons essayé de pro: 


ns AE TRA Ni 


860 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG < (42} 


rures de potassium et de sodium. Jeppsson donna ces sels par 
ingestion chez les enfants et par injections intraveineuses chez 
les animaux. Il pu provoquer des symptômes tétaniques qui attei- 
gnirent leur point culminant au bout d'une à deux heures et 
disparurent quelques heures plus tard. Ses expériences furent 
reprises par deux auteurs américains, Calvin et Boroysky, | 
n'ont pas eu de résultats positifs. 

Notre plan de travail a été un peu différent de celui des au- 
teurs précités. Nous avons donné pendant plusieurs jours de 
suite du phosphate de soude en doses croissantes 3 à 5 fois par 
jour, afin de voir si l’on parviendrait à produire chez l'enfant, 
non pas une réaction transitoire, mais un état de tétanie durant 
pendant un certain temps. Dans l’affirmative, nous voulions 
encore savoir s'il existait une différence dans la sensibilité pour 
le phosphate de soude entre les enfants tétaniques et les enfants 
bien portants. Les résultats ont pleinement confirmé nos prévi- 
sions. Entre beaucoup d'observations identiques, nous choisis- 
sons la suivante comme exemple 

Zi., 6 mois, entre au service pour convulsions éclamptiques 
graves. On lui donne une nourriture déminéralisée ; les convul- 
sions s’espacent et disparaissent le troisième jour, tandis que les 
signes de tétanie latente persistent. Ils disparaissent à leur tour, 
quand on ajoute 1 gr. de chlorure de calcium par jour. Tout en 
maintenant le CaCl° on ajoute 6 gr. de NaCI. Aucun change- 
ment. On substitue au NaCI 6,50 gr. de phosphate de soude par 
jour. Le soir même on trouve de l'hyperexcitabilité ; le lende- 
main matin des laryngospasmes. On remplace le phosphate de 
soude par 6 gr. de NaC ; tous les symptômes disparaissent. Pour 
amener une guérison définitive, on supprime le NaCI et on 
donne 5 gr. de CaC!°. L'enfant est absolument bien portant. À 
titre d'essai, on interrompt le traitement et on remplace le 
CaCF par 3,5 gr. de phosphate de soude. Le même soir, on 
constate à nouveau tous les signes de l’hyperexcitabilité ner- 
veuse ; en même temps, l'enfant est pris de plusieurs accès de 
laryngospasmes. Immédiatement, on cesse l'administration de 
phosphate de soude et on le remplace par le chlorure de calcium: 
tous les signes de la maladie disparaissent rapidement et, le 
traitement terminé, l'enfant quitte le service en bon état de 
santé. 

Cet exemple, que je pourrais facilement multiplier, montre 
avec quelle facilité étonnante on peut faire apparaître ou dis- 
paraître la maladie par des modifications du métabolisme miné- 
ral. Le 
Nous avons ajouté à cette démonstration impressionnante une 


preuve de plus en faveur de notre théorie, en comparant la réac- 


A 
| 
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f 
ï 


dan A A dan à étre CUT ed dé, | 


SA LE dut Ai 


(43) SÉANCE DU 5 AVRIL 86L 


tion d'enfants atteints de tétanie latente à celle d'enfants bien 
portants. En voici les résultats 

Chez dix enfants en état de tétanie latente, il a fallu, pour 
provoquer des convulsions ou des spasmes, les doses suivantes 
de diphosphate de soude, calculées par 24 heures et kgr. de 
poids de l'enfant : 0,3; 0,65 : 0,7 ; 0,83 ; 1,00 ; 1,00 ; 1,14 ; 1,15 > 
100: 150. 

Chez des enfants non tétaniques un seul a donné une réaction 
légère après 1,50 gr. de phosphate de soude par kgr. et 24 heu- 
res. C'était un enfant rachitique, atteint de bronchopneumonie, 
et il n'est pas impossible que son état infectieux ait eu une in- 
fluence sur la labilité de son métabolisme minéral. Chez un 
autre, on a pu obtenir une hyperexcitabilité nerveuse avec 2 gr. 
de diphosphate de soude par kgr. et 24 heures. Trois autres 
nourrissons bien portants n'ont donné aucune réaction à cette 
dose, que nous avons jugé inutile d'augmenter. 

Ces résultats démontrent d’une facon précise que les enfants 
spasmophiles sont plus sensibles aux modifications de la com- 
position minérale de leur sang que les enfants bien portants. 
Ceci ne serait pas explicable si la tétanie était étrangère au méta- 
bolisme minéral, comme le sont, par exemple, l'épilepsie essen- 
tielle ou les états convulsifs et spasmodiques qui sont dus à des 
‘infections méningo-encéphalitiques ou autres. 

Nous sommes donc en droit de conclure des observations pré- 
cédentes qu'il y a vraiment, dans la pathogénie de la tétanie ou 
spasmophilie, un trouble du métabolisme minéral. Nos observa- 
tions ne nous apportent rien de certain quant à la nature des 
modifications de la corrélation des minéraux du sang que nous 
produisons par l'ingestion alternative de phosphate de soude 
et de chlorure de calcium, ni, par conséquent, sur la question 
de savoir quel est le facteur qui produit les manifestations 
spasmophiles ; cette question demande de nouvelles recherches, 
qui sont déjà en cours. 

à 


862 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (44) 


SUR LE PROCESSUS DE REDRESSEMENT DU VESTIBULE 
AU COURS DE LA CROISSANCE CHEZ L'HOMME, - 


par PmiLiPpe BELLOCQ. 


Nous indiquions dans une communication antérieure (1) quel- 
ques particularités du vestibule de l'enfant nouveau-né portant 
sur sa forme et son orientation. Elles avaient été mises en évi- 
dence par l'étude de coupes de rochers faites verticalement et 
-perpendiculairement à son axe. : 

L'examen d'une autre série de coupes faites sur plus de cein- 
quante rochers et orientées d’une façon différente nous à per- 
mis de relever un nouveau fait intéressant. Sur ces coupes, faites 
encore verticalement maïs, cette fois, dans un sens sensiblement 
parällèle à l'axe du rocher, c'est-à-dire longitudinalement par 
rapport à cet os, le vestibule se montre nettement incliné en 
dehors, sa face externe regardant en bas et en dehors. 

Si nous rapprochons ces résultats de ceux que nous avons ob- 
tenus chez l'adulte, nous constatons que cette inclinaison du | 
vestibute chez l'enfant nouveau-né est plus mar- 
quée que chez l'adulte. | 

Pour comparer avec plus de précision le deoré d'inclinaison È 
dans l’un et l’autre cas, nous avons mesuré cette inclinaison par 
rapport à l’une des lignes horizontales passant dans le plan de 
section. Une des conditions à remplir, pour que l'angle ainsi 4 
obtenu soit utilisable et donne une approximation suffisante, 
est de bien orienter la coupe dans le plan de section ou dans un 
plan parallèle représenté par la feuille de papier sur laquelle 
repose la coupe. À cet effet, un bon repère est nécessaire ; nous. 
avons choisi le bord supérieur du rocher. Celui-ci est, chez 
l'Homme adulte, légèrement oblique en bas et en dehors, ou, 
le plus souvent, horizontal. Chez l'enfant nouveau-né, où le. 
bord supérieur du rocher se compose de deux parties séparées … 
par le canal demi-circulaire supérieur, il a fallu déterminer … 
l'orientation de ces deux parties. Nous nous sommes servi, 
dans ce but, d’une série de crânes de nouveau-nés, préala- 
blement fixés, que nous avons examinés à l’aide d’un dispositif - 
très simple, semblable à celui que nous avions déjà utilisé 
antérieurement (2) chez l'Homme adulte. Nous avons ainsi 
constaté que seule la partie du bord supérieur du rocher située 


(x) €. R. de la Soc. de biol., 9 décembre rg21. 
(2) Etude anatomique de l’orcille interne osseuse chez l’Homme adulte. Masson 
et Cie, Editeurs, Paris, 1979. 


: (45) SÉANCE DE { AVRIL 863 


en dedans du canal demi-cireulaire supérieur possède une orien- 
tation facile à déterminer. Elle est normalement horizontale. La 
coupe envisagée pouvant, grâce à ce repère constitué par le 
bord supérieur du rocher, être facilement orientée, il est facile 
de mener, à l’aide d'une équerre, une ligne répondant à l'axe 
du vestibule. Cet axe, pour obtenir des résultats comparables, 
est toujours repéré par rapport à la paroi externe du vestibule. 
L'intersection de cet axe avec la ligne horizontale qui a servi de 
base pour l'orientation de la coupe donne, à un ou deux degrés 
près, l'angle cherché. Nous avons ainsi trouvé que la valeur de 
cet angle, mesurant l'inclinaison du vestibule, est, en moyenne, 


_ de 60° chez l'enfant nouveau-né et de 75° chez l'Homme adulte. 


sd / à 
j 


PR PR LME PNR CP PS PO RU 2 
Se Done sel Sante 


., 


fs 


x 


Ces faits nous amènent ainsi à constater que le vestibule subit 


‘au cours de la croissance un mouvement de redressement très 


net. Quelles causés et quel mécanisme invoquer pour l'expli- 
quer ? Ce redressement est-il lié à un mouvement d'ensemble 
du rocher ? Il faudrait, pour avoir la preuve de ce mouvement 


qui entraînerait un abaïssement de la pointe de cet os, que son 


bord supérieur devint oblique en bas et en dedans. Or, nous 


l'avons vu plus haut, ce bord supérieur reste horizontal ou devient 


même légèrement oblique en bas et en dehors. Il convient donc 
d'éliminer l’idée qu'un mouvement d'ensemble du rocher puisse 


être la cause de cette modification d'orientation du vestibule. Quelle 


autre hypothèse formuler qui soit susceptible d’ expliquer ce phé- 
nomène ? Ce redressement ne serait-il pas lié, au moins en par- 
tie, — car pour juger de son importance il faut étudier les di- 


_verses parties du labyrinthe — au processus de croissance du 


rocher ? À un moment de la vie fœtale, le labyrinthe constitue 


presque tout le rocher ; à la naissance, il en constitue encore Îa 
plus grande païtie, puis, au cours de la croissance, il s'isole de 
; plus en plus des parois du rocher, ne restant en contact avec elles 


ou dans leur voisinage immédiat qu’en certains points détermi- 
nés. Il subit ainsi une sorte d'enfouissement à l’intérieur de l'os 
qui n'est plus seulement l'enveloppe de l'oreille interne, mais 


vient encore constituer, au point de vue architectural, une des 
poutrelles les plus solides du crâne. N'est-ce pas à ce mécanisme 


d'enfouissement, à ce tissu osseux diploïque, celluleux ou com- 


 pact, suivant les points, qui vient séparer la capsule labÿrinthi- 
_ que et la corticale de l’os tout entier qu'il faut attribuer au moins 
une grande part dans ces modifications d'orientation du vesti- 
- bule ? C’est là, pour l'instant, l'explication qui nous paraît la 
_ plus rationnelle. 


- Nous conclurons donc : qu'au tours de la croissance, chez 
l'Homme, le vestibule subit un redressement dans le plan verti- 
cal et parallèle à l'axe du rocher ; que ce mouvement doit être lié, 


864 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (46) 


au moins en partie, au processus de croissance du rocher qui à 
amené le labyrinthe à s'éloigner au maximum des parois de cet os. 


(Institut d'anatomie de la Faculté de médecine). 


Du MÉCANISME DE LA NEUTRALISATION DES ACIDES SÉCRÉTÉS 


PAR LES REINS, “ 


par L. Ampanrp et F. Scamin. 


On sait que les éliminations des acides par les reins peuvent 
se faire de manières très différentes selon la nature des acides 
considérés. Les acides organiques tels que les acides diacétique 
et 6-oxybutyrique peuvent passer dans les urines en grande par- 
tie à l’état libre, c’est-à-dire d'acides non neutralisés. Les acides 
minéraux, au contraire, comme les acides HCI et SO“H® ne s’éli- 
minent que saturés par des bases, et, à cet égard, on à depuis 
longtemps admis comme une sorte de balancement entre l’am- 
moniaque, d'une part, et la potasse et la soude, d'autre part. 


C'est-à-dire que si un acide fort n'est pas neutralisé par une sur- 
production d’ammoniaque il sera neutralisé par de la soude et. 


de la potasse que l’organisme emprunte à sa réserve alcaline. 
Le fait que selon l’espèce animale les acides minéraux rendus 
dans les urines sont neutralisés tantôt par une surproduction 


CEE SPPSE ESS APP PE NS RE 


stdaluté ns m'nite se dert draéte es hd - sa 


PURE CT. TN 


d'ammoniaque, tantôt par une élimination en excès de Na et 


de K avait d'abord été imputé à la différence des espèces ani- 


males : les carnivores neutralisant l’acide par l’ammoniaque, les 


herbivores le neutralisant par la soude et la potasse. D’après les 
travaux d’Eppinger (1), nous savons que cette différence de se 
comporter des herbivores et des carnivores ne tient pas à la 
nature de l'espèce animale, mais est seulement une affaire d’ali- 


mentation, et, notamment, d'alimentation azotée. L’ammoniaque 


urinaire est formée aux dépens. de l’urée du sang ; or, s’il en est 
ainsi, on conçoit que les animaux soient d'autant plus aptes à 


fabriquer de l’ämmoniaque que la teneur de leur sang est plus ; 


riche en urée. C’est ainsi qu'on doit comprendre pourquoi les 
herbivores, à qui Eppinger a fait ingérer de l’urée, réagissent à 
l'intoxication acide par de l’'ammoniurie comme les carnivores, 
tandis que les carnivores privés d'azote se comportent vis-à-vis 


(x) H. Eppinger et F. Tedesco. Zur Lehre der Säurevergiftung, I. Biochem. 
Zeitschr., 16, 1909, pp. 207-216. 


(47) SÉANCE DU { AVRIL ss 865 


de l'intoxication acide comme les herbivores. L'espèce animale 
ne joue donc aucun rôle dans le mécanisme de neutralisation 
des acides par les bases, et nous.nous trouvons seulement en 
présence des deux faits généraux suivants 


1°, les acides organiques peuvent s’éliminer à l'état libre ; 


2°, les acides minéraux sont toujours neutralisés, tantôt sur- 
tout par de l’amomniaque, et, tantôt, à défaut de ce corps, par 
de la soude et de la potasse. 


Pourquoi existe-t-il cette opposition entre les acides de nature 
diverse et pourquoi existe-t-il ce balancement apparent entre la 
saturation par l'ammoniaque et la saturation par les bases miné- 
rales ? À notre avis, ces deux problèmes sont liés entre eux et 
justiciables d’une solution unique. Au moment où un acide a 
pénétré dans la cellule rénale, il y fait régner une certaine con- 
centration en ions H+. C'est cette concentration en ions H+ qui, 
à notre avis, tend à abaisser, proportionnellement à son degré, 
les seuils des bases minérales et notamment ceux de K et de Na. 
C'est là, pour nous, la raison de l'augmentation du débit-de Na 
et de K que nous observons éventuellement à la suite de la péné- 
tration d acide dans le rein, et, notons-le expressément, dans le 
cas considéré où la concentration du sang en K et Na va en 
s'abaissant progressivement, l’abaissement du seuil de ces sub- 
stances est seul la cause qui puisse en déterminer l’augmenta- 
tion de débit. 

Si nous essayons d'adapter cette hypothèse aux faits précités, 
nous voyons immédiatement qu'elle en donne l'explication dans 
les cas les plus variés. Le carnivore qui a ingéré de l'acide fa- 
brique, par un mécanisme que nous avons envisagé dans une 
note précédente, un excès d'ammoniaque. Par suite, en même 
temps que l'acide pénètre dans la cellule rénale, il y pénètre 
aussi de l'ammoniaque. L’acide est donc saturé sur place à me- 
sure de sa pénétration ; la concentration en ions H+ est annulée, 
il n'y aura donc pas abaissement du seuil des bases minérales 
et, par suite, pas d'élimination en excès de ces bases : ceci en 
accord avec des faits déjà anciennement connus, que chez le 
carnivore il n’y a pas de diminution de la réserve alcaline (Wal- 
ter) (1). L'herbivore, au contraire, qui, après ingestion d'acide, 
ne fait pas d'hyperammoniurie, ne peut pas neutraliser l'acide 
_qui a pénétré dans les cellules rénales au moyen d'ammoniaque 
qui lui fait défaut. La concentration intra-rénale en ions H+ 
se maintient, elle abaisse le seuil des bases minérales, en aug- 
mente le débit et il s'ensuit que l'acide sort finalement du rein 


(1) F° Walter. Die Wirkung der Säuren auf den ticrischen Organismus, Arch. 
jür exp. Pathol. u. Pharmacol., t. VIT, fasc. 2, 1877, DD. 148-170: 


S06 .__ RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG fe (48) 


DE . 


neutralisé par les bases minérales : ceci en accord également avec 
les faits suivants. : perte de la réserve alcaline et augmentation 
parallèle des bases minérales dans les urines [Walter (x), Sal- 
kowski (2)]. À 

Considérons maintenant les acides organiques. Nous savons 
que leur dissociation est très faible ; pour une concentration. 
N/30 environ elle est de 2 p. roo pour l'acide $-oxybutyrique, 
alors que pour les acides minéraux comme HCI elle est de plus 
de go p. 100. Pour les concentrations moléculaires envisagées, 
la concentration en ions H+ des acides organiques est donc 45 
fois plus faible que celle des acides minéraux. D'après notre con- 
ception on comprend donc que des acides organiques ne déve- 
loppent dans le rein qu'une concentration en ions H+ beaucoup ; 
trop faible pour abaïsser sensiblement le seuil des bases miné- 4 
rales, et que. par suite, ils puissent s’éliminer sans être saturés 
ainsi qu'on l’observe. 

En somme, on voit que l’abaïssement des seuils des bases mi- 
nérales par les ions H+ est indépendant des anions considérés 
et proportionnel uniquement à la concentration des ions H+. 
Pour nous, il y a là deux ordres de raisons qui nous paraissent 
fégitimer l'hypothèse que nous avons faite et lui constituer une 4 
base solide. 5 | Tr 

On connaissait déjà l’action de certaines substances sur les 
seuils, telle l’action de la phloridzine sur le seuil du glucose et 
celle de la théobromine sur le seuil du chlore. Mais, pour inté- 
ressantes que fussent ces actions, elles restaient en dehors du ; 

cadre des phénomènes à proprement dits physiologiques. Avec 
Faction des ions H+ sur le seuil des bases minérales, nous abor- 
dons, au contraire, le domaine des régulations essentiellement 
physiologiques des seuils par un agent constamment et norma- 
lement en action dans la vie ordinaire et que l'on peut vérila- } 
blement qualifier de physiologique. 


{Inslilut de médecine expérimentale de la Faculté de médecine). 


(5) F: Waïter- Ibid. 
(2) E. Salkowski. Uber die Moshiohket der Alkalientzichune Met lebenden 
Tier. Arch. für pathol. Anatom. u. Physiol. u. Klin. Med. (V inchow. ), t. LVUT; 
ASC DE TOO DD AT 9 


SÉANCE .DU 1 AVRIL . 867 


APPAREIL RÉTICULÉ DE GOLGI ET POLARITÉ SÉCRÉTOIRE 
DES CELLULES PARATHYROÏDIENNES, 


par R. COURRIER et P. Rerss. 


L'appareil réticulé, découvert par Golgi dans les cellules ner- 
veuses, existe, comme on ie sait, dans la plupart des cellules des 
métazoaires et des métaphytes, on l’a signalé aussi chez les pro- 
tistes. Si l'on étudie cette formation dans les épithéliums glandu- 
laires à polarité sécrétoire nettement définie (glande salivaire, 
pancréas, épididyme, cellule caliciforme), on constate, comme 
l’a fait remarquer Ramon y Cajal, qu'elle est toujours située au 
pôle apical de la cellule sécrétrice. Ballovitz, Barinetti, Fananas, 
etc., ont vu, d'autre part, que cet appareil présente des con- 
nexions étroites avec le centrosome ; or, l'opinion classique ad- 
met qu'une cellule glandulaire a son orientation sécrétoire défi- 
nie par la position du centrosome (x). 

Ces faits permettent donc de penser que l’appareil réticulé de 
Golgi peut fournir des renseignements utiles dans l’éfude de la 


polarité sécrétoire des éléments glandulaires (2). Il était inté- 
ressant de rechercher si la situation de l'appareil de Golgi dans 


les cellules des glandes vasculaires sanguines ne révélerait pas 
une certaine polarité au niveau de ces éléments. On a nié jus- 
qu’à présent la polarité sécrétoire des éléments endocrines, ex- 
ception faite des cellules thyroïdiennes. Van der Stricht pense, 
en effet, que les cellules lutéiniques du corps jaune peuvent 
excréter en un point quelconque de leur surface. Golson affirme 
également que les cellules corticales de la surrénale se COMpOr- 
tent comme des éléments apolaires. 

Nous avons étudié l’appareil de Golgi des cellules parathyroï- 
diennes du Chat nouveau-né par la méthode à l’urane-formol de 


_ GCajal. L'appareil réticulé a déjà été décrit dans la parathyroïde 
de Cobaye par Cowdry; mais cet auteur ne lui a pas trouvé d'orien- 
tation définie. Nous avons constaté, au contraire, que les cellules 
_ parathyroïdiennes du jeune Chat possèdent un appareil de Golgi 


très nettement localisé à un pôle de l’élément. La parathyroïde 
est -enveloppée d’une capsule conjonctive qui envoie des ramifi- 
cations à l’intérieur de l'organe. Les cellules glandulaires sont le 


plus souvent disposées en cordons contenant plusieurs éléments 


(x) P. Masson a montré l’an dernier qué la translation du centrosome est un 


_ bon indice du changement de polarité fonctionnelle de la cellule tumorale. 


(2) Cowdry s’est servi récemment des variations de position que présente l’ap- 


_ pareil de Golgi dans les cellules thyroïdiennes pour étudier la polarité de ces 


dernières. 


808 RÉUNION BIOLOGIQUE * DE STRASBOURG (20) 


en largeur. Ces boyaux cellulaires sont limités latéralement par : 


les tractus connectifs. Chacun des éléments constituant les cor- 
dons possède un appareil de Golgi qui-se trouve toujours au pôle 
opposé à celui qui repose sur la travée conjonctive. Cette locali- 
sation de l’appareïl réticulé s’observe surtout avec la plus grande 
facilité au niveau des éléments situés immédiatement sous la 
capsule conjonctive périphérique ou dans ceux qui bordent les 
travées connectives principales. Par analogie avec ce qui se passe 
dans une cellule exocrine et étant données les relations que l’on 
a signalées entre le centrosome et l'appareil de Golgi, nous ad- 
mettons que cet appareil marque le pôle excréteur de la cellule 
parathyroïdienne. Cette cellule est en rapport, par sa partie ba- 
sale, avec le tissu conjonctif des travées ; sa partie apicale (celle 
«jui renferme l’appareil de Golgi) est en regard de la partie api- 
cale de l'élément opposé ; ses faces latérales s'appliquent contre 
les faces semblables des cellules de la même rangée. On voit 
souvent des capillaires sanguins à paroi propre et de calibre assez 
régulier situés entre la travée connective et la membrane basale 
des cellules parathyroïdiennes. Les parties apicales des mêmes 
éléments sont séparées par des interstices de largeur très inégale. 
La localisation précise de l'appareil de Golgi dans la cellule 
parathyroïdienne semble done indiquer que cet élément endo- 
crine possède une polarité sécrétoire nettement définie. Son pôle 
basal est en contact avec un capillaire sanguin nourriciér ; son 
pôle apical est l'homologue du pôle de décharge des éléments 
exocrines, mais le conduit excréteur est représenté ici par les 
interstices irréguliers dont nous avons parlé el qui représentent, 
sans doute, des capiHaires sinusoïdes. Il semble donc exister deux 


sortes de capillaires dans la glande parathyroïde : le capillaire 
nourricier et le capillaire excréteur. Si ce dernier fait défaut, or 


conçoit alors que les produits excrétés puissént s’amasser entre 
les pôles apicaux des cellules et former ainsi une vésicule close (1) 
analogue à celles que l’on trouve normalement au niveau du 
corps thyroïde. 

(Institut d'histologie de la Faculié de médecine). 


(x) On sait que la vésicule close est considérée par Laguesse comme uñe forma- 
tion caractéristique des glandes endocrines d’origine épithéliale. 


a —— ————  ———— ———— 


“ bi oh dc Ént -CÈte É SR CS Éd de à 


(51) SÉANCE DU Ÿ AVRIL 869 


CONTRIBUTION A E HISTOPHYSIOLOGIE DU CORPS THYROÏDE, 


par À. CouRRIER 


La teneur des vésicules thyroïdiennes en substance colloïde est 
très variable. Cette substance existe en grande quantité dans cer- 
tains goitres yésiculaires ; elle est plus ou moins abondante, sui- 
vant la nature des aliments ingérés ; elle augmente dans les vé- 
sicules thyroïdiennes après injection d'extrait hypophysaire, 
d'après Lucien-et Parisol; elle s'accroît au cours du jeûne, d’après 
Missirôle. Etudiant l’action de la chaleur sur le corps thyroïde, 

. Mills s’est rendu compte que la colloïde diminue aux basses tem 
_pératures et qu'elle augmente à des températures élevées. L'ali- 
mentation thyroïdienne provoque également des modifications 
_ de la quantité de colloïde ; mais les résultats obtenus sont con- 
tradictoires. Pour Utterstrôm, l'hyperthyroïdisation augmente en 
général la teneur des vésicules en colloïde, tandis que Jensen 
constate que l'ingestion de corps thyroïde provoque. une dimi- 
nution de la substance colloïde chez les têtards de Batraciens. 

En donnant à de jeunes Chats 0,5 gr. de thyroïde fraîche de 
Veau ou de Porc par jour, nous avons constaté, après quatre mois 

. de traitement, que la quantité de colloïde est beaucoup plus con- 
sidérable dans la thyroïde des animaux en expérience que dans 
celle des animaux témoins de la même portée. Chez ces derniers, 
les cellules thyroïdiennes sont hautes et la colloïde existe en 

- faible quantité ; chez les Chats hyperthyroïdés, les vésicules sont 

distendues par une grosse masse de colloïde et les cellules sont 
aplaties. À la lumière des faits apportés récemment par Cowdry 
sur la double polarité sécrétoire des cellules thyroïdiennes, où 

ï . peut émettre une hypothèse qui explique l’action de l’hyperthy- 

… roïdisalion sur le corps thyroïde. Etudiant l'appareil de Golgi 

dans la cellule thyroïdienne, Cowdry voit que cette dernière peut 
avoir une orientation sécrétoire dirigée vers l'intérieur de la vé- 
sicule ou vers les vaisseaux intervésiculaires, orientation définie 
par la position tantôt apicale, tantôt basale de l'appareil de Golgi. 
La cellule thyroïdienne est donc capable d'excréter dans les deux 
; elle peut mettre en réserve dans la YÉIGUIE Fe pds 


> milieu intérieur ai 

Dans nos expériences, nous avons sans doute iso la HE 
polarité sécrétoire de la cellule thyroïdienne qui n'excréterait 
lus que dans la vésicule. On sait, en effet, que les accidents 


to) n. tenue sur Je passage de la masse cailoïde dans la 
irculation seraient alors à abandonner.: 


_ Biorocis. COMPTES RENDUS. — 192. T. LXXXVI. 6o 


‘870 RÉUNION BIOLOGIQUE DE SFRASBOURG (52) 


myxædémateux causés par la thyroïdectomie rétrocèdent facile- 
ment après opothérapie thyroïdienne. L’ingestion de corps thy- 
roïde est donc capable de remplacer les hormones normales. Les 
jeunes Chats, soumis à l'ingestion de glande, ont leur milieu 
intérieur saturé de produits thyroïdiens ; une partie de ces pro- 
-duits sert directement à l'entretien du métabolisme et les hor- 
mones normales sont devenues inutiles. On conçoit alors que la 
cellule thyroïdienne se polarise uniquement vers l’intérieur de 
. la vésicule, d'autant plus qu’elle a probablement à à y mettre en 
réserve le nn des produits thyroïdiens ingérés et qui n'ont 
pas élé utilisés dans l'organisme. Cette hypothèse tend à expli- 
-quer l’hypertrophie des vésicules et l'augmentation de substance 
colloïde que l’on observe dans l'hyperthyroïdisme expérimental. 

Dans le même ordre d'idées, on peut émettre l'opinion que la 
teneur en colloïde d'une glande thyroïde est inversement propor- 
tionnelle à 
-mentation de la colloïde est le signe d’une hypothyroïdie ; car, 
-dans ce cas, la presque totalité des cellules sont sans doute pola- 
risées vers les cavités vésiculaires et le milieu intérieur ne ao 
plus d'hormones en quantité suffisante. 


(Institut d'histologie de la Faculté de médecine). 


‘SUR LA TENEUR EN CHLORE DU SANG ET DES LIQUIDES INTERSTITIELS | 


APRÈS ADMINISTRATION DE KCI ET DE CaC}, 


par RoBERT Lévy. 


On sait que le chlorure de sodium, administré à des sujets pré- 
sentant des rétentions hydriques, disparaît rapidement du sang 
ets ’accumule dans les sérosités. Lorsqu'un certain degré de satu- 
ration en Cl est atteint dans ces liquides, il y a augmentation de Cl 


dans le sang. On à ainsi pu suivre le trajet du CI du sang aux 
épanchements et son chemin inverse des épanchements au sang. - 


Nous avons recherché si le CI ingéré sous forme de KCI et 
‘CaC se comporte comme le CI ingéré sous forme de NaCI. Les 
recherches de L. Blum et de ses collaborateurs ont montré que 


l'action du chlore est subordonnée à celle des cations auxquels il 
-est combiné et que les chlorures de potassium et de calcium exer- 
cent une action toute différente de celle du chlorure de sodium. 4 

Les recherches ont été faïtes de la façon suivante : nous avons 
dôsé simultanément le C1 dans le sang et dans le liquide d’œdème 4 
ou d’ascite d’après la microméthode de Bang. Autant que possible 
nous avons contrôlé nos dosages par la macrométhode de van « 


son activité fonctionnelle et qu'en particulier l’aug-- 


71 


2 


, -(53) : SÉANCE DU Ÿ AVRIL 


Slyke qui donne des résultats plus sûrs. Presque toujours. nos 
chiffres ont concôrdé. 
° Dans une première série de recherches, nous avons examiné 
comment se comporte le CI après administration buccale de KCI 
et de CaCP. Voici les résultats obtenus : 


Tableau TI: 
Urine 24 heures NaCI par litre à jeun 
Date Volumeenc.c. Cltotalengr. Sérum Ascite Médication 
CHE 6,c 6.0 
| 700 3,04 | | 7,50 gr. KCI 
LICE 5.9 6,0 : 
à > | 900 6,13 | | 12 or. KCI 
OR Se. à 5.9 6,3 
| 1,000 8,78 | | 7,90 gr. KCI 
D ee à : 6,4 6,6 
| 600 4,80 | | rien 
MOSS ES eee GR e 6) 
| Goo A,09 | | rien 
SI FETES ; 6,0 Gras 
Tableau II 
Urine 24 heures NaCl par lire à jeun 
Date Volumeene.e. CTotal en gr ne Dr Médication 
DEA ESS br ee 6,07 6,06 
| 1.700 a | | 11,20 gr. CaC/2 
i DAC SP 6,13 6,53 
1e : | 1.800 6,70 | | 11,20 gr. CaCl2? 
SX: 6,46 6,57 be 
4 | _ [.200 à o4 | | rien 
5 4-X ...... 6,22 6,40 
Ë | | 1.200 3,62 | rien 
L NE ae = ; 6,24 LR 
» ; | 1.500 . 4,53 | | 10 gr. lactate de Ca 
4 DEN se nee 5,98 Ha0ee 
— | 1.300 . 3,65 | | 10 gr. lactate de Ca 
Xe, 6,09 6,50 
| 1.200 5,73 | N | 11,20 gr. CaCI2 
O=X..:.. Dee ne 6,03 620 = 
: | 1.800 7,74 | | 10,80 gr. CaCl 
9-X de rbre G,1x = | 
| _1.500 7:39 | | 106,80 gr. CaCIZ? 
OEM ne craucre 6,24 6,85 
| r.850 12 59 | | | 22,40 gr. CaCI2 
HN TRS 6,64 — 
Sr | 2.100 14,15 | | ; | 22,40 gr. CaCI2 
HER - G,r7 — 


- Résultats : a) Après administration de KCI, il y a un passage de 
. CI dans le liquide d’ascite et ce n’est que lorsque le taux de CI y 
a atteint un certain degré que nous observons une augmentation 
de CI dans le sang. Après arrêt de l’ingestion de KCI il y a d’abord 
diminution du CI sanguin, puis vient le tour du Cl de l’ascite. 

b) Après administration de CaCl° nous constatons des phéno- 
iènes analogues : au début, augmentation du CI dans le liquide 


mn” 


872 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


d'œdème, puis élévation du taux du Cl dans le sang ; après sup- 
pression. du médicament, diminution du CI dans le sang plus 
accusée que celle du CI dans le liquide d'œdèmes. 1 

°° Administration intraveineuse de CaCF. ù 

Après administration intraveineuse de CaCl? nous constatons | 
qu'après 15 minutes, il ÿY a augmentation du CI dans le liquide 
d’ascite. Il est bien possible que le passage se fasse immédiatement; 
mais nous n'avons pu observer les phénomènes dans une phase 
plus rapprochée de l'injection. L'augmentation du CI sanguin a 
lieu plus tard. Dans la suite, la diminution de CI dans le sue se 
fait plus rapidement que dans l’ascite. 


cet at. ad ddl ut à dy 


Tableau II. 


SU Do SR 0 de Ms 7 


Urine Ne CI par litre 
Date Heure Volume ence CL en gr. SHro ee) 
11-L 9,00 — — 5,85 fes “A 
10,25 190 0,79 — — À 
10,30 injection de Go c.c. CaCI? (50 p. m.) 4 
10,49 — — D,98 6,18 534 
11,30 185 0,59 - — — 44 
11,45. 185 0.58 — — . 
12,00 — — 6,16 024 E 
12,25 Â10 : 1:09, — Lo — 1 
12,50 320 1A0DD0 _ 2 1 
13,20 RD LE 0,81. = — 
14,00 185. 0,65 — == 
15,00 160. 0,57 6,05: — — 
16,20. 190: 0,70 _— — 
18,00 AO 0,54 5,92 6,16 
10 8012 5o 0,31 — = 
Nuit 1/40 0,28 — — 
Total 2.825 7,88 


Conclusions : Le CI donné sous forme de CaCF et de KCI se 
comporte comme le CI donné sous forme de NaCl : il passe rapi- 
dement dans les sérosités ; ce n'est qu'après y avoir atteint une 
certaine concentration que son taux augmente aussi dans le sang. 


(Clinique médicale B, P° Léon Blum). 


(55) - SÉANCE DU 7 AVRIL 


873 


SUR L'INFLUENCE DU CaCl° Er pu NaCl 


SUR LA CONCENTRATION 


par RoBErRT Lévy. 


DU SANG, 


Pour approfondir le mécanisme de l’action diurétique des sels 
de calcium, nous avons examiné la concentration du sang au cours 
de la diurèse produite par le chlorure de calcium et nous nous 
sommes servi dans ce but du réfractomètre de Pulfrich. Ces dosa- 
ges ont été faits sur du sang oi recueilli dans des tubes qui 


rie d'obtenir jusqu’à 0,25 


gr. de sérum. 


° Dans une première série de Secnardies. nous avons fait nos 
on sur des malades qui prenaient le chlorure de calcium 


par voie buccale. Voici ce que nous avons constaté : il se produit 


chez les malades soumis à un traitement calcique une concentra- 
tion du sang qui augmente progressivement et atteint son maxi- 
mum lorsque la diurèse est arrivée à sa plus forte intensité. Géné- 
ralement, ce n’est qu’à partir du 2° ou 3° jour que l'influence du 
sel te se fait sentir. Chez certains malades, cette concentra- 


tion-peut être très accusée et atteindre 88 gr. 


litre de sérum. 
Voici un exemple observé - ; 


Tableau I 
5 Albumine par lilre 
Dale Diurèse (24 h.) de sérum 
DD=INEU EE ai 4e 
> _ 500 c.c. midi 70,9 
D soir 7O,T 
DOC IRERENT ; 
matin 71,8 
1.400 c.c midi 71,4 
« Soir 772 
SE EE é ; 
; - [ matin 78,7 
: 1.100 C.C. midi 78,0 
\ | soir 82,1 
s LISE ROC ne 
e É matin 79,1 
L 800 c.c. midi. n6,r 
É. soir 81,9 
29-P:.°... 5 
#4 matin 78,0 
ÿ 3 650 €c.c. midi 77,0 
$ soir 73,9 


<I0E] MPAAEES 


“ 


d’albumine par 


Ingestion buccale 

16,80 gr. CaCl2 

16,80 gr. CaCI2 

16,80 gr. CaCP 
rien 


rien 


2° L'analyse des phénomènes observés après l'administration 

. stomacale de CaCl? présente cependant certaines difficultés. Pour 
les écarter, nous avons examiné ce qui se passe après une injection 

. intraveineuse de CaCl. Ces injections furent faites avec des so- 
. lutions hypertoniques de CaCF contenant 50 gr. 


de sel anhydre 


58 874 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG . (66) 

: - ne L à 
par litre d’eau { nous en avons injecté 60 à 8o c.c. en faisant du- 
rer l'injection 5 minutes au début, plus tard de ro à 15 minutes. 

Une de nos observations est relatée dans le tableau suivant : 4 
Tableau II. ". 
Albumine par litre à 4 
Date . Heure - Diurèse de sérum Se 4 
21-I 9,20. — 77,0 : ‘2 
10,00 ho c.c. — “3 
| 10,30 Injection intraveineuse de 90 c.c. NaCI Ge PL EX. 
7 11,00 — MT 24e 
es 12,00 128 cC.c. ren CS 
5e 12,30 a 5850 ; 
tas 211b;00 130 C.c. _— 
fe # 16,30 — 67,9 
ne EE 18,00 HAPDOONC:C. 51,8 
5 20,00 216 C.c. — 
Nuit 520 c.c. — 
À 7: Total “1.294 ic: EE 
= 29-IT Ho CL 
25-11 10,30 sborec. 7 SRE 6 
HÉRARES “ 11,00 Injection intraveineuse de 50 c.c. CaCPË (60 p. 1.) 
SH 11,20 — 77.0 SOS 
Le 12,00 630 c.c. =: 
RL ; 12/0010 _ "689 ne 
. ; 14,19 — 74,8 
SHARE 15,00 FR DDD COS te ile 
: 17,20 — 76,8 
5e Nuit 52o c.c. — À 
+ Total 1.696 c.c. 
Ë L 2/-11 » 090 C0 La se 4 4 
_ ER » 900 c.c. Fe sr 
nr 26-17 SRE 1100 C.C- ee 2 - 
5 27-I1 avant 10,00 120 CC. 72,2. 
Fi PR 10,00 [njection intraveineuse de 100 e.c. NaCIl Go pl} 
10,15 — G8;r 
11,90 — k 67,5 
12,30 150 c.c. — 
R>oces _—- 72,0- 
15,00 — 69.4 - 
U NL 00 DO C:0: — 
2 17,30 - — 65,1 
18,45 — 71,1 
Nuit 700: CC.  _— 
Total 1.120 C.C. 5 


ST) SÉANCE DU Î AVRIL 875: 


augmente lorsque l'effet diurétique se produit et atteint son maxi- 
mum à la période où l’action diurétique est la plus prononcée. 
Puis il se fait une dilution sanguine. Il y a donc d’abord départ 
d'eau du sang vers les tissus, puis, par voie rénale, et c'est à ce 
moment que la concentration atteint le taux le plus élevé (dans 
un cas 101,60 gr. d'albumine par litre), puis il se produit une 
dilution due à l’afflux d'eau des tissus. 

La concentration qui se manifeste après injection d'une solu- 
tion hypertonique de sel calcique est en contradiction avec les 
faits connus jusqu'à présent ; à savoir ayec la dilution sanguine 
qui se produit après l'introduction d'une solution hypertonique 
dans le sang. 

En injectant à nos malades qui avaient réagi au CaCF par une 
concentration sanguine, une solution de NaCI de 30 et de 50 gr. 


par litre, nous avons retrouvé la dilution. La solution de 30 gr. 


de NaCI par litre est à peu près isotonique à la solution de 50 gr. 
de CaCF, la solution de 50 gr. de NaCI par litre est encore plus 
hypertonique. Il y a donc entre l’action des solutions de NaCT 
et de GaCF une différence bien marquée : les premières produi- 
sent une dilution, la deuxième une concentration du sang. 

Comment interpréter ces faits ? La concentration tardive pro- 
duite par le CaCP s'explique facilement par l’action diurétique 
qu'exerce ce sel, alors que l'injection de NaCI est suivie d'une 
diminution de la diurèse. 

Mais la concentration qui suit urneiilement Pioiection. intra- 


_ veineuse de CaCF est d'interprétation plus difficile. Lorsqu'on dé- 


termine la tension artérielle au cours de l'injection intraveineuse, 
lon constate qu'elle augmente régulièrement après emploi de 


_CaCF alors qu'elle reste au même niveau pour le NaCI. 


La concentration que nous avons observée est-elle 14 consé- 
quence de l’augmentation de la tension artérielle puisque celle-ci 
est forcément accompagnée d'une concentration vasculaire et 


d'une diminution du volume sanguin ? Ou, au contraire, le départ 


d'eau est-il accompagné d'une contraction des vaisseaux dont Île. 
calibre s'adapterait au volume du sang ? 


La réponse à ces questions ne peut être donnée que par de nou- 
velles recherches. 


(Clinique médicale B, P° Léon Blum). 


816 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


PuHÉNOMÈNES D'ÉVOLUTION PSEUDO-LEUCOPOÏÉTIQUE 
ET D'INVOLUTION DANS LE PANCRÉAS EMBRYONNAIRE. 
HYPOTHÈSE SUR LEUR SIGNIFICATION PHYSIOLOGIQUE, 


par M. Aron. 


Lorsqu'on examine le pancréas d’un fœtus de Porc à une période 
avancée de la gestation, on est frappé par la cureiuse transforma- 
tion que les cavités sécrétantes subissent en de nombreux points 
de la glande. Cette transformation consiste essentiellement en la 
libération des cellules sous la forme d'éléments mobiles suscep- 
—libles de pénétrer dans les vaisseaux. Elle se produit de la façon 
suivante : dans la paroi d'un acinus déterminé, un ou plusieurs 
noyaux deviennent très riches en chromatine, intensément cola- 
rables, jusqu’à présenter sensiblement l’aspect de noyaux de lym- 
phocytes. En même temps, une partie du protoplasme — celle 
qui est dépourvue de grains de sécrétion — se condense autour 
du noyau. La zone basale ainsi modifiée de la cellule acineuse 
se détache ensuite de la région apicale intacte et se rend libre. 
On a alors affaire à un élément analogue à un Iÿmphocvte ou à 
un moyen mononucléaire. 

La transformation dont il s’agit débute chez des fœtus de 


130 mm. environ, mais demeure alors fort discrète. Elle devient 


progressivement plus intense et, à la fin de la vie embryonnaire, 
frappe de nombreux lobules dans leur totalité. Certaines cavités 
sécrétantes disparaissent complètement pour faire place à un 
amas d'éléments lymphocytiformes. D’autres se régénèrent grâce 
à l’activité prolifératrice des cellules canaliculaires et centro- 
acineuses : ces dernières, si le processus est suffisamment pro- 
gressif pour permettre leur intervention, s’insinuent entre les 
éléments acineux en évolution. et se substituent à eux. Ce dernier 
cas est le plus fréquent, de sorte que les lobules, soumis à la 
transformation considérée, ne sont ‘pas voués à la disparition, 
mais se montrent le siège d’un double phénomène d’ évolution el 
de reconstruction. 


Une fois détachés de leur acinus d’ origine, les pseudo- mobs 


cytes gagnent rapidement les capillaires voisins et pénètrent dans 
la circulation. Certaines de nos préparations montrent, au voi- 
sinage des lobules ou des parties des lobules en métamorphose, 
les ramuscules vasculaires bourrés d'éléments de ce type. Mais 
il est important de noter qu'arrivées dans les vaisseaux, les cel- 


lules lymphocytiformes, nées des cellules pancréatiques, présen- 


tent les signes d’une rapide régression. Le noyau se fragmente 


ou subit une pycnose suivie d’atrophie qui rappelle les processus 


(59) D SÉANCE DU + AVRIL 817 


de disparition nucléaire dans l'érythrogénèse. Au total; il semble 
que les cellules dont il s’agit ne gagnent le torrent circulatoire 
que pour livrer au sang embryonnaire les substances constitu- 
tives de leur noyau, sinon celles de leur peu abondant cyto- 
plasme. 

Jusqu'à présent, nous n'avons observé de tels phénomènes que 
chez le Porc. Mais chez d’autres Mammifères, le pancréas embryon- 
naire est le siège de notables processus d'involution. Chez le 
Mouton, l'Homme et, à un moindre degré chez le Cobaye, on 
voit à tous les stades de la gestation, dégénérer des portions du 
parenchyme glandulaire, principalement à la périphérie de l'or- 


 gane. Cette régression est marquée par la pyenose, puis par la 


fonte des noyaux, en même temps que par la lyse des proto- 
plasmes. Elle atteint des régions de plus en plus importantes an 
fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin de la gestation. Chez 
le fœtus du Mouton, par exernple, des lobules entiers dégénèrent. 

es phénomènes involutifs ont, à notre avis, une signification 
‘identique à celle des transformations décrites chez le Porc. Dans 
le cas de cette dernière espèce, les cellules de l’épithélium glan- 
dulaire, après s'être libérées et métamorphosées en éléments IFÿm- 
phocytiformes, vont dégénérer dans les vaisseaux mèmes de 
l'organe ou bien, après avoir été entraînées par la circulation, 


ne tardent certainement pas à subir un peu plus loin le même 


5 
; 
É 


3 


sort ; une partie d’entre elles est d’ailleurs susceptible de régres- 
‘ser sur place ou dans le conjonctif intra-lobulaire. Chez les au- 
tres Mammifères étudiés, on assiste à la simple dégénérescence, 
in situ, de parties plus ou moins importantes du parenchyme. 
Dans tous les cas, il semble bien que le résultat unique de ces 
processus, divers en apparence, consiste en le passage, dans le 
sang du fœtus, des produits de la régression des cellules pancréa- 


_ liques, particulièrement des substances issues de la fonte nu- 


cléaire. 

Les faits assez obscurs de dégénérescence banale qu'on peut 
constater dans le pancréas embryonnaire de diverses espèces sont 
donc éclairés par ceux, plus précis, que le Porc offre à considé- 
rer. De même, la signification des éléments formés chez le fœtus 
de Porc aux dépens des cellules d'acini ressort du caractère géné- 
ral de notre interprétation. Si troublante que soit leur analogie 
avec des lymphocytes, il nous paraît impossible de les assimiler 
à de véritables globules blancs et d'invoquer une fonction leuco- 
poïétique du parenchyme pancréatique. Ils représentent vrai- 
semblablement une simple forme intermédiaire dans la dispari- 
tion de la cellule d’acinus destinée à être en quelque sorte ré- 
sorbée par les vaisseaux. Mais leur production éntraîne, chez le 


- Porc, la régénération incessante des zones pancréatiques atteintes 


818 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


par le processus. Il y a donc là, par rapport aux autres espèces; 
un perfectionnement qui permet une utilisation plus complète 
de l'organe et qui, peut-être, est en rapport avec l’intense méta- 
bolisme du Porc vers la naissance : on sait que la croissance, chez 
cette espèce, est particulièrement « impétueuse ». se 
Quoi qu'il en soit, les faits dont il s’agit nous amènent à ad- 
mettre que le pancréas est susceptible d’être partiellement utilisé 
par le fœtus comme une véritable réserve de matériaux nutritifs. 
L'aspect morphologique qu'une telle adaptation revêt chez le 
Porc rappelle le rôle dévolu, d’après les travaux récents, au thy- 
mus, et permet de croire qu'ainsi que ce dernier organe, le pan- 
créas embryonnaire peut constituer une des ‘sources des substan- 
ces nucléaires nécessaires à l'édification de l'organisme. 
(Institut d'histologie de la Faculté de médecine). 


RECHERCUHES SUR L'ANTAGONISME ENTRE LES SELS DE SODIUM. 


ET DE POTASSIUM DANS LES PHÉNOMÈNES D'HYDRATATION, 
ne. par RENÉ HAUSKNECHT. 


Dans une série de recherches, L. Blum et ses collaborateurs ont 
mis en évidence que le chlorure de sodium et le chlorure de potas- 
sium exercent une action opposée dans les phénomènes d’hydra- 
tation : le chlorure de sodium est hydratant, le chlorure de po= 
tasse est déshydratant. Par l’étude de l’élimination du CI, du Na 
et du K, il fut démontré que, dans les chlorures, l'élément domi- 
nant n'est pas le chlore, mais le cation auquel il est combiné et 
que, dans les phénomènes d’hydratation, le Ju exerce une 4 
action prépondérante. ne 

Nous avons recherché si, en dehors des ee d’autres sels 
de sodium et de potassium exercent une action analogue: Nous 
avons utilisé en première ligne le bicarbonate de soude et le bicar- 
bonate de potasse et étudié leur influence sur des rétentions d’eau 
d’origine diverse : œdèmes du diabète grave, de la sclérose vas « 
culaire, de la néphrite hydropigène. Nous avons, en outre, re- 
che Le si le phosphate trisodique détermine une rétention d'é eau 1 

et si celle-ci est accompagnée d’une rétention de sodium. 4 

Tous nos malades étaient soumis à un régime de composition 
constante avec une teneur déterminée en chlorure de sodium et M 
recevaient autant que possible de mêmes quantités d’eau. A 

A. Action comparative du bicarbonate de ous et du pis 4 
nate de potasse. 


(GE) : SÉANCE DU 7 AVRIL 87% 
RE CU LEE PACE PE AT re PRE ET ROUTES 2 = 
“ Observation L Diabète avec acidose. 
Variations Moyenne 
5 du de la diurèse Bilan CI Pot ; 
Périodes poids (ker) p.jour(c.c.) (calculéen chlore) Médication par jour 
DTNII-VH + 3,0 1.940 = NaCI 25 gr. 
2-VIT + 1,1 1.900 — NaHCOS 50 gr 
8-5 » — 3,7 3.00 + 99,85 KHCO* 30 gr. 
6 » + 1,2 1.80 +  r,28 e 
7-10 » + 3,1 1.950 — 20,18 NaHCOS 25 gr, + NaCI 12 gr. 
- 11-15 » — 8,6 3.000 + 16,38 KHCOS 30 gr. + NaCI 1: gr. 
28-37 » 1,9 1.800 — 17,06 NaCI 12 gT, 
1-3-VITE + 5,7 1.850 - — 14,29 NaHCOS 25 gr. + NaCI 12 gr. 
= 4-6 » — 458 2.800 + 5,39 KHCOS 30 gr. + NaCI 1: gr. 
7-9 25) + 2.8 2.300 — 21,14 NaHCOS 25 gr. + NaCI 12 gr. 
- _ Observation Il. Artériosclérose. 
Varialions Moyenne 
PE du de la diurèse Bilan CI 
Périodes  poids(kgr) p.jour(e.c.) (calculéen chlore) Médication par jour 
17-19-VIT — 1,9 2.190 + 15,90 + 
_ 20-21 » ES AT.000 + 1,56 NaHCO® 25 gr. 
29-93 » — 19 2.500 + 6,64 NaHCO* 25 gr. + KCI 10 gr 
24 » + 0,9 2.200 + 5,96 NaHCO® 25 gr. 
25-26 » to 1 HOD — 6,66 NaHCO® 25 gr. + NaCI 8 gr. 
CES) — LS 4.500 + 11,70 KHCO* 2o gr. + NaCl S gr. 
28-30 » + 1,9 1.850 — 2,58 NaHCO® 25 gr. + NaCI 8 gr. 
È Observation IT. Néphrite avec œdèmes. 
Ë Volume des Bilan C1 < 
: Date Poids (k2r) urines (c.c.) (calculé en chlore) Médicalion 
È T-VI 62,5 800 A & 
4 2 » 62,0 1.100. + 8,10 KHCO* 11,8 gr. 
320) Gr.6 950 + 1,80 © 
+ & » 61,0 =: 950 7 __+"0,60 = 
Z 5 » 60,4 1.100 + 1,50 KHCO* 11,8 gr. 
1 6 » 6o,5 1.600 + 9,10 » » 
% 7 » 6o,7  T.100 + 0,08 = 
De 8 » 6o,7 ‘900. — 0.54 NaHCO® 10 gr. 
: 9 » “60,7 900 — 0,96 » » 
& , Er te Ê LE ! 
15 L'analyse des variations de poids et de l'élimination d’eau et 


de chlore en fonction des-substances ingérées montre les faits 
suivants. Les sels de sodium déterminent régulièrement une aug- 
mentation de poids. Le remplacement du bicarbonate de soude 
par le bicarbonate de potasse produit une chute de poids. Il en 
_ est de même lorsqu'on remplace le chlorure de sodium par le 
- chlorure de potassium pendant l'administration de bicarbonate de 
soude. La rétention d’eau provoquée par NaCI + NaHCO® fait place 
_ à une perte d’eau, lorsqu'on remplace l’un des 2 sels, soit le chlo- 
 rure, soit le bicarbonate, par un sel de potassium, 

Lorsqu'on établit un rapport entre les bilans du chlore et les 


ù 
; 
# 


880 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (62) 
ee 
pertes de poids, on constate que le parallélisme fait souvent défaut 
entre les bilans de Clet les phénomènes d’'hydratation : tantôt il 
y a disproportion entre les éliminations du chlore et les variations 
du poids (tableau 1), tantôt on voit une élimination d’eau se pro- 
duire avec une rétention de chlore (tableau Il), tantôt il y a forte 
élimination de CI sans variation appréciable du poids (tableau IH). 
B. Action du phosphate trisodique. 
La recherche fut faite sur une malade présentant des œdèmes 
généralisés. : , 
Observation IV. 
Vol. des 


Poids urines us 

- Date (kgr)  (e.c.) - CI UK Na Médication Observations 
27-X 52,7 1.100 — 0,01 — 0,28 — 0,01 & 

OO 02-700 O0 ES OO PORN À 

29» 53,5 800 — 1,08 + 0,11 — 4,86 Na*PO# 12 gr. unescile diarrhéique 
30» Db3,3 900 — 0,57 + 0,09 — 4,69  » ) 

31» 54,0 000,000 — O0 TE » » 

I-X1 54,1 


900 — 0,63 — 0,30 + 0,33 SAS à 


Le phosphate de soude détermine une augmentation de poids 
manifeste ; celle-ci s'accompagne d’une rétention de CI relative- 
ment faible, d'une rétention de sodium beaucoup plus forte et 
- produit les » premiers jours une élimination de potassium en 
excès. 
Nos recherches confirment donc les résultats déjà obtenus, à Fe 
Savoir : | | 
1°, que l’action hydratante appartient non seulement au chlo- 
rure de sodium, mais encore aux autres sels de sodium ; 
2°, que le potassium a une action opposée à celle du sodium 
- dans les phénomènes d’hydratation ; AR 
3°, que le chlore ne joue qu’un rôle subordonné dans ces phé- 
nomènes. 


(Clinique médicale B de la Faculté de médecine, P' L. Blum). 


(63) SÉANCE DU / AVRIL sx 


AU SUJET DE L'OBTENTION DE BACTÉRIOPHAGE 


PAR ANTAGONISME MICROBIEN, 
par À. Becxericu et P. Iaupuroy. 


Dans une note récente, Lisbonne et Carrère (18 mars 19422) an- 
noncent qu'ils ont pu réaliser l'apparition de Bactériophage par 
le simple jeu d’un antagonisme microbien et, corollaire naturel. 
considèrent comme rareté négligeable l'existence dans la nature 
de microbes lysogènes. C'est méconnaître un fait d'observation 
courante : l'isolement, dans les produits pathologiques, de coli- 
bacilles, de Bacilles typhiques, de Bacilles de Shiga spontanément 
lysogènes (1). : 

Récemment, nous avons trouvé un colibacille dans les urines 
d'une femme atteinte de pyélo-cystite puerpérale. Sur le milieu de 
Drigalski destiné à l'isolement, il se trouvait des nappes micro- 
biennes semées de plages claires. Un râclage d'une zone trouée 
donnait une émulsion dont le filtrat clarifiait une émulsion des 
parties homogènes. Ces dernières correspondaient à des coli nor- 
maux, les précédentes à des coli modifiés. On sait d’ailleurs qu'il 
suffit de repiquer suffisamment ug microbe Iysogène sur des mi- 
lieux non desséchés pour le ramener à l'état normal. Avec cette 
souche, nous avons repris les expériences de Lisbonne et Carrère 


en suivant leur technique. 


10 c.c. de bouillon reçoivent du Bacille de Shiga et, dans une 
première série, du coli normal (tube a) ; dans la seconde, du colt 
lysogène (tube b). Filtration après 48 heures d'étuve ; addition de 
20 gouttes de chacun des filtrats à une émulsion trouble de Ba- 
cilles de Shiga. Après 24 heures à 37° : clarification du tube b, 


- trouble du tube a, trouble qui persiste malgré les passages. 


T 


er. 

3 
ï 

& 

à 

os 


Les deux autres variantes proposées nous ont denné mêmes ré- 
sultats : une souche donnée, suivant qu'elle-est ou non lysogène, 
se montre apte ou non à déclencher, aux dépens du Bacille de 
Shiga, une action lytique transmissible. 

Nous avons étendu les expériences, en nous adressant à une 
souche de Bactériophage anti-Entérocoque que nous venons d'iso- 
ler (2). Des filtrats d’eau de rivière, d'eau d’égoût, d'excréta, etc..…., 


(x) Un rapprochement est à faire avec les Bacilles résistants, hypo-aggluti- 
nables, qu'il nous arrive d'isoler chez les typhiques à un moment donné de 
l'évolution. 

(2) Tirée des excréments d’un Cheval, elle lyse quelques Entérocoques de 
notre collection, était d'une activité initiale assez faible et donnait à partir du 
troisième passage 500.000 plages par c.c. Elle permet, associée à d'autres sou- 
ches, l'une contre le Staphylocoque blanc, que nous avons récemment isolée, 
Uantre contre Staphylocoque doré, de constituer un bactériophage polyvalent 
dont des essais thérapeutiques en cours nous feront connaître la valeur. 


‘882 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (64) 


présentent constamment une virulence principale ou accessoire 
à l’égard de l’un au moins des germes de la famille typho-coli- 
dysentérique. Ayant présumé qu'un Entérocoque lysogène agirait 
sur l’un des Bacilles de ce groupe, nous avons effectivement cons- 


taté son activité vis-à-vis du Bacille de Hiss et du colibacille et 


l'inactivité d'un Entérocoque normal, malgré la LÉDET EEE des 
passages. 
Tous ces faits nous font conclure que la prétendue création 


d’un Bactériophage par interaction microbienne n'est possible 


qu'à partir d'un germe déjà lysogène (1): 


(Laboratoire du P° Borrel. a 


a 


. (x) D'Herelle ayant répondu à Lisbonne et Carrère (Société de Biologie, 25 
mars 1922) alors que cette note était en préparation, elle vient à l'appui de son 
opinion, déjà exprimée ailleurs. 


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N'PPRROENET de 


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Q9 
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(2) 


REUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE 


SÉANCES DES 19 JANVIER ET 2 FÉVRIER 1929 


SOMMAIRE 

ConpreA (P.) : Contributions | les tuberculeux dans les cra- 

à l'étude de la vaccine cérébrale. 47 | chafs.................,,...... 39 
: Conpre4 (P.) : Contributions Jonesco-MinAESTI et Popesco 
anatomo- pathologiques à l’étude (C.) : L'influence de la concen- 
de la vaccine cérébrale... ...... hg | tration en ions H sur le dévelop- 
Conorea (P.): Sur l’inocula- pement et la production de toxi- 

tion de pulpe vaccinale dans le nes par le Bacille de Shiga..... 43 
testicule du Lapin............. 45 Norca : L’agraphie chez l’a- 

- Dawiécorozu (D.) et Carnion phasique MOI nr SU ie 36 
e .) : Nouveaux faits démontrant VEeBEr (T.): Le tartrobismu- 
’action de l’ésérine sur le sym- thate de potassium et de sodium 

D SÉRIE. 2. ........... 33 | dans le traitement de la syphilis. 41 
Gorescu (C.) : Nouveau pro- VLapEsco (P.) : Sur la détermi- 

. cédé d’ enrichissement des Bacil- | nation de la solubilité des corps.  4o 


M : _ SECTION DE BUCAREST 


Présidence de M. J. Cantacuzène 


: NOUVEAUX FAITS DÉMONTRANT L'ACTION DE L'ÉSÉRINE 
SUR LE SYMPATHIQUE, 


par D. Danrécorozu et A. CARNIOZ. 

te j ; 

Nous avons démontré, dans plusieurs communications anté- 
_ vjeures (1), que l’ésérine, considérée avant nos recherches comme 
… une substance exclusivement vagotrope, est, en réalité, ampho- 
. irope. Nous disions, en effet, dans ces communications, que l'ac- 
D ‘ion de l'ésérine injectée dans la veine, à une certaine dose, chez 
. l'Homme normal, passe par deux phases : une premièré phase 
_fugace sympathicotrope (accélération du rythme, hypertension), 


_ (1) Réunion roumaine de biologie, 3 novembre et 1° décembre 1921. 


884 © RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (34) 


une seconde phase tardive et prolongée vagotrope (ralentissement 
du rythme, hypotension). Nous signalerons dans cette note une 
série de faits qui prouvent une fois de plus l'amphotropisme de 
l'ésérine et qui nous permettent d' analyser mieux l'action cardio- 
Poil aire de cetfe substance. 

. Le vague reste ercitable pendant. l'accélération du rythme. 
Nous avons, dès le commencement, considéré l'hypothèse selon 
laquelle l'accélération serait due à une paralysie du vague comme 
improbable. Nous avons pourtant préféré le prouver par l'expé- 
rience. Nous avons choisi un sujet présentant une hypertonie des 
deux groupes antagonistes, état que nous désignons sous le nom 
d'amphotonie et qui, comme nous le démontrerons dans des tra- 
vaux ultérieurs, englobe la plus grande partie des sujets dénom- 
més vagotoniques et sympathicotoniques par Eppinger et Hess. 
Une première injection de 3/4 mgr. d'ésérine sulfurique accélère 
le rythme de 74 à 108, une seconde injection de 1/ mgr., faite 
16 minutes plus tard, porte le rythme à 126. Au moment de l'ac- 
célération maximale, la compression oculaire produit un ralentisse- 
ment énorme du rythme, qui nous prouve que le vague reste 
excitable pendant l'accélération et que.ce dernier phénomène est 
dû à une excitation du sympathique. Il nous a même semblé que 
le PRO était plus excitable qu'avant l'ésérine. 

°. Arythmie sinusale provoquée par l’ésérine. Nous avons re- 
marqué, dans plusieurs de nos expériences, pendant la période 
d'accélération, une grande instabilité du rythme. Le cœur passait 
par des phases d'accélération alternant, à très courts intervalles, 
avec des phases de ralentissement. Nous avons assisté souvent 
aussi à une arythmie sinusale très prononcée pendant la phase 
d'accélération et qui s’atténuait dans la seconde phase vagotrope. 
En assistant à ces phénomènes du rythme, on avait nettement. : 
l'impression que deux forces antagonistes luttent l’une contre 
l’autre pour modifier le rythme, l’une tendant à l’accélérer, l'au- 
tre à le ralentir. L’arythmie sinusale qui se produit pendant l'ac- 
célération ressemble beaucoup à celle que produit, à un moment 
donné, l’adrénaline injectée dans la veine et reconnaît le même 
mécanisme : il s’agit d'une excitation simultanée du sympathique 
et du parasympathique prédominant sur le premier. Tout comme 
pour l'adrénaline, l'arythmie sinusale ésérinique est partiellement 
masquée par une accélération trop intense. Si l’on comprime les 
yeux pendant que se produit l’arythmie sinusale, nous obtenons 
un ralentissement très intense du rythme. nd 
3°. Extrasystoles provoquées par l'ésérine. L'un de nous, avec 
Danulesco (1), a démontré que l'ésérine peut provoquer des extra- 


(1) C. R. de la Soc. de biol., 192r. 


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. <a 


Re CE 


He 
LE ï 


EPA 


(35). . SÉANCES DES 19 JANVIER ET © FÉVRIER 889 
Re RE Re Ro 
systoles ventriculaires dans la dissociation auriculo-ventriculaire 
complète. Nous avons injecté, chez un sujet présentant une hy- 
perexcitabilité de tout le système végétatif (amphotonie), 2 mgr. 


… d’ésérine en cinq doses de 0,4 mgr., dans l’espace d’une heure. 
Le pouls monte de 88 à 120 après la quatrième injection et te 


sujet présente, pendant l'accélération maximale, de nombreuses 
extrasystoles. 
4°. Extrasystoles provoquées par l’ésérine après l’atropine. Nous 


injectons dans la veine, chez un convalescent d'ictère, r mgr. 
d’atropine sulfurique. Le pouls monte de 64 à r04. À ce moment 


nous injectons 0,79 mgr. d'ésérine sulfurique dans la veine. Le 
sujet pese au bout d’une minute, de fréquentes extrasystoles 
qui durent 5 minutes. 


_ Conclusions. Les faits relatés plus haut confirment, une fois 
de plus, notre manière de voir sur l'action de l’ésérine. Cette 
substance est amphotrope à prédominance vagotrope. Avec de 
certaines doses et à un certain moment après l'injection on ob- 
tient, avec l’ésérine, une excitation nette du sympathique. En 


effet : 


°. L'accélération initiale n'est pas due à une paralysie du va- 
gue, mais à une action sur le sympathique, car le vague reste très 
excitable pendant cette phase (réflexe oculo-cardiaque). 
.2°, Nous avons trouvé, après l'ésérine, un phénomène du 
rythme qui se produit aussi après l’adrénaline : l’arythmie sinu- 
sale en pleine accélération. Nous démontrerons, dans des travaux 


ultérieurs, que l’arythmie sinusale n'est pas due, comme on le 


prétend, à une hyperexcitabilité exclusive du vague, mais à une 


excitation des deux systèmes antagonistes. Elle se produit. d'ail. 
leurs en pleine accélération du rythme. 
3°. Pendant la phase d'accélération apparaissent des extrasys- 


 toles, signe d'excitation des centres hétérotopes. L'ésérine produit 


d’ailleurs des extrasystoles, même si on a paralysé le vague par 
De 

. Ces recherches nous permettent de compléter et de préciser 
nos idées sur l’action de l’ésérine et de dire : l’action de 
D employée à une certaine dose, passe par deux phases 


_ une première, rapide et fugace amphotrope, à prédominance 
Sympathicotrope (hypertension et accélération, arvthmie sinu- 
_ sale et même extrasystoles), une seconde, tardive et prolongée 
_(hypotension et ralentissement). Nous rapprochons l'action de 


lésérine pendant la phase amphotrope de: celle de l'adrénaline, 
qui, à une certaine dose, et au maximum de son action produit, 
de même, l'accélération, l'arythmie sinusale, des extrasy stoles et 
de M uicnsion, conservation et mème exagération du réflexe 
Biorocre. COMPTES REXDUS. — 1922. T. LXXXVI. Gr 


880 / RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (36) 


oculo-cardiaque, phénomènes qui, tous, sont dus à une action 
amphotrope à prédominance sympathicotrope de l’adrénaline. 
(2° clinique médicale de l'Université de Bucarest, 
Hôpital Filantropia). 


- L'AGRAPHIE CHEZ L’APHASIQUE MOTEUR, 


par Norca. 


Avant 1908, il était classique de décrire deux agraphies : une 
motrice, corerspondant à l’aphasie motrice, une sensorielle, cor- 
ee pondani à l’aphasie sensorielle. Ces deux agraphies ne sont pas 
faciles à distinguer (Dejerine), car, dans les deux cas, nous trou- 
vons les mêmes troubles, soit pour l'écriture spontanée, soit pour 
l'écriture sous dictée. La différence réside peut-être, d’après De- 
jerine, dans l'écriture d’après copie. Pour cet auteur, l'aphasique , 
sensoriel copie limprimé en imprimé, tandis que l'aphasique 3 
moteur copie en manuscrit. Malheureusement, ce caractère . : ; 
pas constant, car, comme l’a montré Souques le premier, il y 4 
des aphasiques nes qui copient l’imprimé en a 

Ceci est en faveur des idées du P° P. Marie qui croit qu'il 
n'existe pas deux agraphies, comme il n'existe pas deux aphasies. 
Pour lui, l’aphasie sensorielle de Wernicke est la seule aphasie 
qu ‘on constate chez les malades, et par conséquent l’agraphie 
n’est peut-être qu'une. Dans nos recherches sur l'aphasie, nous 
avons conclu qu'il existe deux aphasies : une motrice et une autre 
sensorielle, et que, par conséquent, il existe deux troubles d'écri- 
ture bien ere entre eux, qui correspondent l’un à l'aphasie 
motrice et l’autre à l’aphasie sensorielle. 4 

Dans ce travail très résumé, nous parlerons seulement de F agra- 
phie chez l’aphasique moteur, et nous insisterons particulière- 
ment sur l'explication de l'impossibilité de pouvoir écrire quand 
on a perdu la parole. Pour résoudre ce problème, nous prendrons 
comme étude, non pas un aphasique moteur qui ne peut pronon- 
cer aucun mot, mais un aphasique moteur qui commence à s'amé- 
liorer, qui prononce déjà quelques mots, et en écrit même quel … 
ques-uns. see 

Il s’agit de la malade À. D., âgée de 27 ans, entrée dans notre 
service . l'Hospice echo le ÿ novembre 1921. lle est " 
atteinte d’une hémiplégie droite avec aphäsie motrice — pas 2 ; 
troubles de surdité et de cécité verbale — depuis dix mois, à la 
suite d’une embolie, car elle souffre d’une lésion mitrale consé 
cutive à une pneumonie, Le membre supérieur de la malade est 


(91) SÉANCES DES 19 JANVIER ET © FÉVRIER 881 


amélioré, elle se sert de la main droite pour manger et pour 
écrire, 


1. Nous lui demandons comment elle s'appelle : elle ne peut pas : 


- nous répondre, mais elle écrit : « Aeta » au lieu d’Anneta, (c’est le 
seul mof, parmi ceux qu'elle ne prononce pas, nee peut 
écrire). : 

2. Je lui demande ones s'appelle l'objet qui se trouve en 
face de nous (une cheminée), elle répond correctement « soba », 
mais elle écrit « soda ». La malade se rend compte de l'erreur 
qu'elle a faite, et se corrige — comme elle à fait aussi dans le cas 
précédent —, efface le d pour mettre à la place b. Ce détail est 

important, car un aphasique sensoriel ne se corrige pas, il ne 
voit pas l'erreur qu'il vient de faire. La malade prononce aussi 


spontanément les mots « pat » (lit), « pâine » (pain), et elle les. 


écrit spontanément et sans faute. 


3. Mais voilà une- troisième série d'exemples, bien intéressante. 


pour saisir le mécanisme de l'écriture. La malade prononce spon- 
. tanément les mots « masa » (table), « apa » (eau), « tata » (père), 
-« mama » (mère), etc., mais elle ne peut pas les écrire. Elle écrit 
. la première lettre du mot, puis elle s'arrête. Pour qu’elle puisse 
écrire les autres lettres de chacun de ces mots, il faut que je les 
_ prononce moi-même, et quelle les répète après nous, chaque 
lettre à part. D'où la conclusion qu'il est plus facile pour la ma- 
_lade de prononcer un mot entier que de prononcer chaque lettre 

De ot De cette difficulté d’'épeler résulte certainement ta 
: . difficulté d'écrire le mot. À propos de ce fait que la malade ne 
à cu écrire que seulement la première lettre du mot, j'ai observé 
+ aussi cette autre variante : ma malade ne peut pas dire spontané- 
ment le mot « toc » (porte-plume), mais elle peut répéter à haute 
L.. et écrire d’après nous la lettre {, puis 0, et alors sans avoir 
besoin d’attendre que je lui prononce la Fennec lettre, elle 
ajoute elle-même celle-ci, c’est-à-dire ce, mais sans la prononcer 
-ou pouvoir la répéter d’après nous, et d'autant plus prononcer 
e mot entier, après avoir fini de l'écrire. 


e ciasornic » (montre), « scaun » (chaise), ete. Pour les écrire, 
il faut lui faire comme tout à l'heure, c'est-à-dire lui épeler lettre 
par lettre. Ici un détail très intéressant. Si nous lui demandons 
d'écrire les lettres d’un pareil mot avec les cubes alphabétiques 
[ui sont devant elle, elle écrit immédiatement, à condition que 
» Jui épèle à haute oi de lettres qu’il faut qu’elle mette, sans 


4. Elle ne peut ni prononcer spontanément, ni écrire d’autres 
ots, relativement moins habituels et un peu plus longs, comme . 


’elle ait besoin de les prononcer après nous. Mais si je lui. 


533 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE 38) 


tres, une ou deux d'entre elles, même en imprimé, puis elle s’ar- 
rèête, sans arriver au bout. Pendant ce temps, j’observe qu'elle ne 
prononce pas les lettres, dictées par moi, avant de les écrire. 
Peut-être que de cette difficulté de prononcer les lettres, que je 
lui dicte, résulte la difficulté qu’elle a de se les rappeler et de 
les écrire en caractères manuscrits. Cela explique peut-être aus- 
“ ae c'est plus facile d'écrire à la machine qu'à la main, 
, dans le.premier cas, on n’a plus besoin de se rappeler com- 
la lettre est faite, il suffit de savoir la place du ous qui 
lui correspond pour là trouver tout de suite. 
En résumé, nous sommes d’accord avec Miraillé pour dire que : 
« L’agraphie ne résulte donc pas d’une perte d'image graphique, 
elle provient d'un trouble plus élevé, d’un acte intellectuel : l’im- 
possibilité d'évoquer dans le langage intérieur la notion du mot, 
de décomposer en syllables et les lettres le constituant, en d’autres 
mots, elle relève de l’altération même du mot ». On peut s’expri- 
mer aussi ainsi : l'agraphie chez l’aphasique moteur résulte de 
Fimpossibilité qu'a le malade de se rappeler comment il doit pro- 
noncer isolément les syllabes et les lettres qui composent le mot 
qu'il veut écrire. Ou : l’aphasique moteur n'écrit pas, car il a perdu 
la mémoire d’épeler, mème s'il lui est arrivé — quand son état 


s'améliore — de se rappeler le mot entier, indifféremment s'il le 


prononce à haute voix ou en silence, ce qui arrive à un homme 
inculte, qui parle, mais qui ne sait pas écrire. 


but di à à 


(39) "SÉANCES DES 19 JANVIER ET ? FÉVRIER 889 


NouvEAU PROCÉDÉ D'ENRICHISSEMENT DES BACILLES TUBERCULEUX 
DANS LES CRACHATS, 


par C. GORESCU. 


L'examen des crachats tuberculeux ne présente aucune diffi- 
culté technique, lorsque le crachat est riche en Bacilles de Koch. 
Par contre, lorsque le crachat est très pauvre en Bacilles, il faut 
multiplier les examens, sans pouvoir toujours réussir à mettre 


en évidence la présence de ces Bacilles. 


Pour tourner la difficulté, il faut faire porter l'examen sur une 
quantité assez considérable d’expectorations, et éliminer les ma- 
tières albuminoïdes et les éléments cellulaires qui peuvent ren- 
dre difficile la mise en évidence des.microbes cherchés. 

Technique : 1. On prend une quantité assez considérable de 
crachats (r00 gr. par exemple). On y ajoute » p. 100 d'acide acé- 
tique. On agite pendant 15-20 minutes dans un matras Pasteur 
à perles de verre. Si le crachat est trop consistant, il faut ajouter 
1/4 de son volume d’eau distillée. , 

2. Filtrer ensuite à travers la tarlatane pour retenir les perles 
de verre, les mucosités pharyngiennes et les débris alimentaires, 
s'il ÿ en a. : 

3. Ce filtrat est mis au bain-marie à 58°. Après 15-30 minutes, 
il y à production d'un coagulum assez épais de mucine. La plu- 
part des Bacilles de Koch sont pris dans les mailles de ce coagu- 
lum. On sépare le coagulum de mucine de la partie liquide par 


centrifugation. On lave une ou .deux fois le coagulum à l’eau 


distillée pour éliminer les restes d'albumines. 
h. Le coagulum ainsi lavé est repris avec de l’eau distillèe (deux 


à trois fois son volume), agité énergiquement pour mettre la mu- 
_ cine en suspension. On ajoute quelques gouttes d’une solution 


sou ustique (30 p. 100) jusqu à l’alcalinisation nette à: 
de soude caustique (3 j l’aleal tion nette à la 
phtaléine du phénol. On constate cette alcalinisation même sans 
phtaléine, par le fait que la suspension de mucine change de 
couleur ; de blanche qu’elle était, elle devient jaunâtre et translu- 
cide. 
2. On chauffe le liquide ainsi obtenu jusqu'à l’ébullition et on 
le, jette sur un filtre. Le liquide filtré est centrifugé en tubes à 
pointe, et le culot ainsi obtenu est lavé une ou deux fois pour:le 
débarrasser de l’excès de soude (cet excès de soude empêche le 


culot d’adhérer à la lame). 


_ Une parcelle de ce culot, déposée sur lame, est séchée, fixée à 


la flamme et colorée par les procédés habituels. On décolore par.!e 


chlorhydrate d'aniline et on procède à l'examen microscopique 
sans recoloration. 


‘890 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE LP AU) 


Par cette méthode, nous avons obtenu des résultats positifs 
dans des cas où les autres procédés d'enrichissement avaient 
échoué. ; 


(Laboratoire de bactériologie de la Faculté de médecine de Jassy). 


EN NT NP FE TENT ER" 


SUR LA DÉTERMINATION DE LA SOLUBILITÉ DES CORPS, 


par R. VLADESCO. 


La connaissance de la solubilité de différents corps étant sou- É 
vent nécessaire au biologiste, il peut arriver qu'il soit lui-même 
obligé de la déterminer. Evidemment, lorsqu'on se trouve en pré- 
sence d'un tel problème, on pense toujours d’abord au moyen le 
plus commode, qui consiste à séparer le corps en solution d'un 
poids déterminé de solution. Cette séparation peut être obtenue 
le plus souvent par l’évaporation du solvant. 

Dans le cas où cela n'est pas possible, à cause de la volatilité 
du corps dissous, par exemple, on recourt au dosage du corps 
envisagé dans la masse même du solvant. Mais il y a des cas où 
un tel dosage est très délicat, sinon impossible. Dans de telles 
conditions, j'ai pensé qu'on pouvait utiliser la cryoscopie. En 
voici un emple La solubilité du thymol, employé fréquemment 
en thérapeutique, n’est pas exactement connue. Les chiffres don- 
nés par différents auteurs sont très écartés les uns des autres. … 
Ayant eu l'occasion de m'occuper de cette question, je me suis 
convaincu des difficultés qu’on rencontre dans la détermination 
-de la solubilité de cette substance. 6 4 

Le thymol peut être entraîné par la vapeur d'eau, comme me E 
que tous les monophénols, on a recommandé son dosage sous « 
forme d’aristol (dithymol diiodé). La méthode n'est pas irrépro- 
chable. L’aristol est très peu stable, de telle sorte que les fautes « 
‘sont presque nn Avec cette méthode. jai trouvé 
I p. 1.280. | 

En utilisant la cry oscopie, l'abaissement du point de ec 
tion trouvé fut 0,014 (moyenne des dix déterminations doubles, ‘4 
eau et solution saturée). Es £. 

La solubilité calculée d'après ie valeur, à l'aide de la formule: 4 


AN 


à 


P . 
À dolin 86. =. 1 pour 900, 


est assez ui de la valeur 1 Pr 280. 


(41) SÉANCES DES 19 JANVIER ET ? FÉVRIER 391 


mm 


Son emploi n'a aucune limite pour les corps facilement solu- 
bles, parce qu'on peut amener la solution à la concentration 
voulue, par dilutions successives ; mais pour Îles corps peu s0o- 
lubles il est limité par le degré de sensibilité de la méthode ceryos- 
copique même. 

(Institut de physiologie, Faculté des sciences de Bucarest). 


LE TARTROBISMUTHATE DE POTASSIUM ET DE SODIUM 
DANS LE TRAITEMENT DE LA SYPHILIS, 


par T. VEBER. 


 Sazerac et Levaditi ont communiqué, dans la séance du 3 mai, 
à l'Académie des sciences de Paris, les résultats obtenus avec le 
tartrobismuthate de K et Na prouvant une action curative dans la 
syphilis expérimentale du Lapin (virus dermotrope et neurotrope) 
et dans la spirochétose spontanée du même animal (Spirocheta 
_ cuniculi) ; ces mêmes auteurs ont obtenu des effets curatifs, mais 
inférieurs aux précédents, dans le nagana. 
. Les mêmes expérimentateurs communiquent, un peu plus 
_ tard, les résultats obtenus, par le même sel de bismuth, dans le 
- traitement de la syphilis chez l'Homme, guérissant les manifesta- 
_ tions spécifiques et modifiant quelquefois la réaction de Wasser- 
.  mann du sang ; résultats confirmés depuis par plusieurs expéri- 
; mentateurs en France (Fournier, Guénot, À. Marie, Bayet, Jac- 
quet, Tixier, Milian, Perrin), même dans les cas de syphilis mer- 
_Curo ou arsénorésistants. ete 
Plus récemment, Sazerac et Levaditi ont démontré une action 
préventive contre le chancre d'inoculation pique chez le 
Lapin par le même sel bismuthé. 
._ Nous avons expérimenté le tartrobismuthate de K et Na (« tré- 
-. pol » de Cheénal et Douilhet, Paris), chez quatre malades syphi- 
_ litiques, administré en six injections intramusculaires de 0,30 gr. 
en suspension huileuse, à 3 jours d'intervalle pour chaque ma- 
lade, avec des résultats indubitables (x). 
_ T. Syphilis secondaire, ictère spécifique. Ictère, datant de 10 
jours, avec céphalée, asthénie, présence des pigments biliaires 
. dans l'urine et absence de sels biliaires. Syphilides cireinées et 
_  papuleuses scrotales depuis deux semaines. Les manifestations 
£ primaires, il Y a ro mois, ont été traitées par deux séries d'in- 


se ie gén” 
AS ET 


Mc sat era for ee 


3 5 
M0 
$ 


@) Nous avons expérimenté en même temps le « irépol » dans le paludisme, 
s mais jusqu'à présent, nous n'avons pas de résultats suffisamment concluants. 


802 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (42) 


jections de biiodure de mercure. Réaction de Bordet-Wassermann 
positive. À la suite du traitement on remarque : l’accentuation de 
l'ictère après la première injection ; après la troisième, l'ictère 
diminue, pour disparaître complètement après la cinquième, 
sans traces d'éléments biliaires. Les lésions cutanées disparaissent 
après trois injections. Après les cinq injections, on remarque un 
liseré gingival grisâtre avec une légère albuminurie, qui cessent 
quelques jours après le traitement. Réaction de Bordet-Wasser- 
mañn négative après les six injections. 

IT. Syphilis secondaire, ictère spécifique. Ictère datant de huit 
jours, asthénie, pigments biliaires dans l'urine. Syphilides éro- 
sives de la bouche et des amygdales, papulo-érosives très sales ; 
autres papules sur le pénis et le scrotum, ainsi qu'autour de 
l'anus. Les ganglions inguinaux sont hypertrophiés, indolores. 
Ulcère primaire, il y a 7 mois, traité par deux séries de cyanure 
de Hg et 3 doses de néosalvarsan. Dans les lésions, nombreux 
Spirochètes ; Bordet-Wassermann positif dans le sang. À la suite 
du traitement on remarque : après les 2 injections, le nombre 
de Spirochètes diminue. Après trois injections, les lésions en 
majorité sont cicatrisées, l’ictère très diminué ; et, après À in- 
jections, l'ictère est guéri et les lésions totalement cicatrisées ; 
légère albuminurie. Réaction de Bordet-Wassermann positive 
après les six injections. és 

III. Syphilis secondaire. Syphilides érosives de la bouche et des 
amyedales, papulo-érosives sur le scrotum, légère gingivite ; 
manifestation primaire il y a 4 mois, aucun traitement antérieur. 
Nombreux Spirochètes dans les lésions et réaction de Bordet-Was- 
sermann positive dans le sang. À la suite du traitement, on re- 
marque : après deux injections, absence de Spirochètes ; les lé- 
sions complètement disparues après trois injections. Après cinq 
injections, gingivite intense et stomatite guérissant par le traite- 
ment à l'eau oxygénée. Réaction de Bordet-Wassermann négative 
après les six injections. 

IV. Syphilis secondaire, arthrite spécifique. Arthalgies intenses 


aux deux genoux, surtout à droite, avec léger choc rotulien. Les 


arthralgies datent depuis 4 mois, persistant même après un mois 
de balnéothérapie et malgré un traitement antirhumatismal. Sy- 
philides psoriasiformes sur toute la surface du corps et syphilides 


papuleuses dans la région hypogastrique ; ganglions inguinaux 


grossis, indolores. Réaction de Bordet-Wassermann positive. A la 
suite du traitement, on remarque : après deux injections, modi- 
fication marquée des efflorescences et leur disparition après qua: 
tre injections. Réaction de Bordet-Wassermann positive. _ 

En somme, le tartrobismuthate de K et Na (trépol) est un agent 
antisyphilitique et spirillicide, qui agit énergiquement sur les 


2 


ATP PV EN MONT PEL SNS LP ONE 


(43) SÉANCES DES 19 JANVIER ET ? FÉVRIER 893 


_ lésions cutanéoviscérales, ainsi qu'un puissant agent prophylac- 
tique. Après 2-3 injections de 0,30 gr., les Spirochètes disparais- 
sent, les lésions externes se cicatrisent ; les manifestations viscé- 
rales, hépatiques et articulaires cèdent au bout de 4-5 injections. 

11 faut noter la gingivite et la stomatite observées dans deux 
cas, surtout quand il y a des lésions antérieures des gencives, 
ainsi qu une albuminurie passagère. 

: Nous n’avons employé aucun traitement complémentaire chez 
nos malades. 


(Hôpital militaire central de Bucarest). 


L'INFLUENCE DE LA CONCENTRATION EN IONS H SUR LE DÉVELOPPEMENT 
ET LA PRODUCTION DE TOXINES PAR LE BACILLE DE SHIGA, 


par Joxesco-Mrnaesrtr et C. Poresco. 


La concentration en ions H paraît exercer une influence consi- 

. dérable sur le développement et la production de toxine par les 

microorganismes en général. Les recherches de K.-G. Dernby, 

Hans David, etc. sur le Bacille et la toxine diphtérique, le Bacille 

_ du tétanos et les enzymes de certains anaérobies nous ont fourni 
des renseignements précieux dans cette voie. 

Nous nous sommes proposé de préciser les conditions du déve- 
loppement optimum du Bacille de Shiga, ainsi que la concentra- 
tion en ions H favorisant le mieux la production de toxine par 
ce même germe. . 

Le Bacille étudié provenait de l’Institut Pasteur de Bruxelles. 
Les cultures qui ont servi dans cette étude étaient faites dans 
un bouillon dont voici la formule : à 500 gr. de viande de Veau, 

- très fraîche, on ajoute 1 litre d'eau ordinaire et on fait bouillir 

pendant r heure 30. On filtre sur toile, on ramène le filtrat au 

_ volume initial et on ajoute 3 gr. de NaCI, 2 gr. de phosphate 

de soude et 15 gr. de peptone (Byla) par 1.000 c.c. de liquide. 

. On fait de nouveau bouillir pendant 30 minutes et avant de filtrer 

. définitivement, sur papier, on corrige la réaction par adjonction 

- de HCI, ou NaOH pour obtenir le Px désiré. On filtre et on stéri- 
. lise pendant 5 minutes à 120°. 

Pour la détermination de la réaction des bouillons de culture, 

. nous nous sommes servi de la méthode et des indicateurs em- 

 ployés par L. Michaëlis (x). 
_ [. La première question à préciser était la suivante : quelles 


à (x) Zeitschrift für Immünitaelsfoschung, t. XAXIT, f. 2, p. 194. 


sont les limites de la concentration en ions H qui permettent 


pement des germes est nul dans les premières 24 heures à ÎJa 


894 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE 


\ 


encore un développement du Bacille de Shiga ? Voici un tableau. 
qui résume les résultats de ces expériences ; 


- Réaction du milieu 


Réaction du miliéu es : - ensemencé, après 
avantl'ensemencement Développement de la culture 8 jours à 37° 
Pr. 2% heures 72 heures à jours Pu. 4 
De () trouble à peine id 5,6 24 
perceptible sn 4 
6,2 + = ae Ge 
6,5 Far ÈS ne 6,3 
6,7 + + LL ++ 6,7 
DT RRÈE ETC Ce er 7,3 
8,6 ie ++ +++ 7,9 
9,1 ® SE de S,1 
9,8 0) O O RUN 
10,4 (e) (e) ) = 


Les concentrations en ions H permettant encore un développe- 
ment du Bacille de Shiga sont comprises entre un P#=5,#4, dans 
la zone acide, et un P#—9,1, dans la zone alcaline. Le dévelop- 


limite acide, ainsi qu’à celle alcaline. Le changement de la réac- M 
tion du milieu de culture par la fermentation des traces de glu- " 
cose contenues dans le bouillon rend possible le développement 
des germes dans un bouillon dont le P&«—9,r, en réduisant l’ sis j 
linité initiale. 24 

II. Quelle est la réaction favorisant le mieux l'élaboration de 4 
toxine ? Y a-t:il un parallélisme entre le développement des eu “4 
tures et leur pouvoir toxigène ? : 2 

Pour résoudre ces questions, nous avons ensemencé une série s 
de bouillons de concentrations différentes en ions H (depuis “4 
Pn=7,3 à Pn=8,5) avec la même quantité de germes (culture 
en bouillon de 24 heures). 

_ Après 18 jours d’étuve à 37°, toutes les cultures sont filtrées 4 
sur papier et on titre la toxicité du filtrat par inoculation intra: 4 
veineuse chez la Souris et le Lapin. à 4 

Voici le résultat de cette expérience : 4 


Développement 
PH. après - 

Ps. initial 18 jours à 37° Toxicité du filtrat après 24 heures après 18 jours 
79 6,6 0 et do 
7,4 6,9 0 LHLT. Lt 
739 72 0 ++++ +++ 
7,6 7,35 r/5o cc. UrE CCE 
757 7:35 1/04 > SSSE ONE 
7:08 PA EMÈRE 1/50 » ++ AG NO 

- 759 TE 106) ER FRE LE 
S,0 8,0 1/100: » it 2 ee 
8,1 7,05 1/100 » “ soie Date 
8,2 7,0 1/100 » ic Re” 
8,8 F7 1/100 » TE HAE 
8,4 : 8,2 1/40 » D ES 
8,5 8,9 1/400 » <È ns 


{45 * SÉANCES DES 19 JANVIER ET 2 FÉVRIER 8395 
NS 


Le bouillon dont la réaction ie Pa—7,5 donne le meilleur 
développement dans les premières 24 heures. Cette réaction pour- 
tant ne semble pas être favorable à la production de toxine. Une 
forte alcalinité initiale (PH—8,4-8,5), gènant même le développe- 


ment des germes dans les premières 24 heures qui suivent l’ense- 


mencement, semble représenter la réaction optima du milieu 
pour l'élaboration de toxine dysentérique. 

HE. Nous avons enfin suivi l’évolution de la réaction du milieu 
{en partant de bouillons avec des Px variant de 6,8-9,0) pendant 
ho jours d'incubation à 35° | 

Nous avons pu nous rendre comple qu'après une phase d'aci- 
dification (en relation probable avec les quantités de glucose exis- 
tant dans le bouillon) la réaction revient peu à peu (vers le 24° 
Jour) au P# initial, pour s’acheminer ensuite vers une réaction 
de plus en plus alcaline. Vers Le 36° jour de séjour à 37°, la réac- 
tion est arrivée, dans la plupart des tubes, au même degré d'al- 
calinité, indépendamment de la réaction de départ (Pa—8 3,7): 
La toxicité de cultures à ce moment est nulle. 


(Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté 
de Bucarest). 


SUR L'INOCULATION DE PULPE VACCINALE DANS LE TESTIOULE 
Dü -LAPIE, 


par P. CoxpREA. 


Henseval, Harde, Marie, Levaditi, ont prouvé que l’inoculation 
de pulpe vaccinale dans le testicule provoque, chez le Lapin, une 
orchite spécifique vaccinale ; le virus vaccinal testiculaire con- 
serve sa virulence pour la cornée du Eapin au moins 5 jours 
après l'inoculation testiculaire ; ce procédé d’inoculation serait, 


d'après Levadili, un moyen de purification du virus infecté d'ori- 


gine. cutanée. 
Dans nos recherches, nous avons utilisé ee. sources de virus 


 vaccinal : 1. Lymphe (1) vaccinale fraîche, récoltée avec tous les 


soins d’asepsie possibles. 2. Lymphe vaccinale glycérinée, ayant 


_ séjourné pendant 2 semaines à la glacière. 3. Lymphe vaccinale 
fraîche, triturée dans l’éther sulfurique 15 minutes, élimination 
de l’éther par le vide. 


| Fe. La À vaccinale nous a été obligeamment fournie par le P' A. Ciuca, 


r 
de la Faculté de médecine vétérinaire. 


3 
2 


896 RÉUNION ROUMAINE DE BIOLOGIE (46) 


Après l'inoculation intratesticulaire de ces produits dilués dans 
l’eau physiologique, nous avons observé ce qui suit : 

1. Toutes les inoculations ont été suivies d’orchites spécifiques 
vaccinales. , 

L'inoculation du virus vaccinal, de testicule à testicule, re- 
produit régulièrement l’orchite (4 passages). 

3. L'inoculation cornéenne du virus vaccinal testiculaire (1*-4 
passage, prélevé au 6° jour) donne la kératite vaccinale s sue 
que, avec présence des corpuscules de Guarnieri. 

4. Toutes les inoculations testiculaires faites avec la Iymphe 
vaccinale fraîche et la lymphe glycérinée (2 semaines de gla- 
cière) ont été suivies, en dehors de l’orchite vaccinale spécifique 
(mise en évidence par l’inoculation cornéenne), d’une suppuration. 
testiculaire mortelle accompagnée quelquefois de septicémie. 

5. L’inoculation testiculaire de pulpe vaccinale, traitée par 
l’éther sulfurique, nous à permis de purifier la lymphe, d’une … 
façon très satisfaisante ; l’orchite spécifique n’est jamais compli- 
quée par des infections secondaires. 

6. L'inoculation_ testiculaire avec cette pulpe vaccinale n'est 
jamais suivie de mort ; après 9-10 jours, l’orchite spécifique com- 
mence à céder et elle est bientôt suivie par l’atrophie et la sclé- 4 
rose du testicule inoculé. Dia 

Conclusions. 1. Le virus vaccinal, inoculé par voie intratesti- 
culaire, donne chez le Lapin une orchite vaccinale spécifique. 
2. Cette orchite spécifique peut être transmise en série (au moins “ 
4 passages). 3. Le virus vaccinal testiculaire garde, au moins 6. } 
jours après l’inoculation testiculaire, sa virulence pour la cornée. F 
du Lapin. 4. La lymphe vaccinale non purifiée ne peut pas être 4 
aseptisée par l’inoculalion lesliculaire ; une fois purifiée par un 
autre procédé, elle conserve sa pureté dans les passages testicu- 
laires consécutifs. 5. L'orchite expérimentale vaccinale n’est ja- 
mais suivie de mort, et elle est exempte de complications sep- 
tiques. 


(Laboratoire de médecine expérimentale 
de la Facullé de Bucarest). 


0 
Vel 
ne 


Ciota SÉANCES DES 19 JANVIER ET ? FÉVRIER 


CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DE LA VACCINE CÉRÉBRALE, 


par P. CoxpREA. 


Calmette et Guérin ont, pour la première fois, démontré la 
possibilité de conserver la virulence du virus vaccinal dans Île 
cerveau du Lapin pendant au moins { jours. Marie provoque la 
mort du Lapin en 4-5 jours par l'inoculation intracérébrale de 
Iymphe vaccinale. Levaditi et Nicolau concluent qu'il est difficile 
de réaliser une adaptation directe du virus vaccinal dærigine 
cutanée au cerveau ; un passage testiculaire (méthode Henseval- 
Noguchi) préalable serait nécessaire, d’après ces auteurs. 

Nos essais d’inoculation intracérébrale ont été faits avec Îles 
produits suivants : 1. Lymphe vaccinale fraiche d'origine cuta- 
née. 2. Lymphe vaccinale glycérinée (séjour 2 semaines à Ja 
glacière). 3. Lymphe vaccinale fraiche traitée par l’éther (tritura- 
tions 15 minutes avec l'éther sulfurique, élimination consécu- 
tive de l’éther par le vide). 4. Virus vaccinal testiculaire. 

Voici les résultats de nos expériences « 

1. Tous les animaux inoculés par voie intracérébrale avec ces 
divers produits succombent du 4° au 12° jour. 

2. La majorité des animaux inoculés avec de la lymphe frai- 
che ou glycérinée ont succombé du 4° au 5° jour avec une ménin- 
gite purulente. 

3. Les animaux inoculés avec la Iymphe vaccinale traitée par 

l’éther, ou avec le virus vaccinal testiculaire, n’ont jamais fait 
des complications septiques (les ensemencements de la substance 
cérébrale et le liquide céphalorachidien sont restés stériles). 
4. Nous n'avons jamais observé de différences en ce qui con- 
cerne l’incubation, l'évolution et les symptômes de la maladie 
entre les animaux inoculés avec du virus cutané et ceux inoculés 
avec le virus testiculaire. ete 

5. La maladie provoquée chez les Lapins par l'inoculation 
intra-cérébrale de virus vaccinal est caractérisée par les symptô- 
mes suivants : 24 heures après l’inoculation, on observe une 
ascension thermique jusqu'à 4o-41° qui se maintient avec de 
légères oscillations, jusqu'au jour qui précède la mort ; les ani- 


maux succombent en hypothermie. Dès le 4° jour, on observe 


une asthénie générale ; l'animal marche difficilement, il reste 
tout le temps presque immobile, on n'observe pas de contractures 
ou de paralysies ; quelquefois on observe une parésie accen- 
tuée du train postérieur ; nous n'avons jamais constaté de para- 
Ivsie complète. 24 ou 48 heures avant la mort, l'animal tombe 
sur le flanc, dans un état comateux ; les cornées sont insensibles, 


_ la tête en opisthotonos (raideur -de la nuque), l'animal a des fré- 


D 


898 : RÉUNION ROUMAINÉ DE BIOLOGIE (48) 


quentes convulsions et des mouvements choréiformes des mem- : 
bres ; les urines sont sanguinolentes. À ce moment non plus, oo 
n'observe pas de paralysie. La mort survient du 5° au 12° jour 
(une seule fois après inoculation intracérébrale de ‘virus testicu- - « 
laire, la maladie a duré 18 jours), tous les animaux inoculés sont 

morts ; on n’observe pas de guérison. 

6. À la nécropsie, en dehors des lésions du système nerveux 
que nous décrirons plus tard, nous avons observé une néphrite 
interstitielle caractérisée par de l’infiltration cellulaire et des 
hémorragies périvasculaires, beaucoup plus accentuées au niveau 
des glomérules. Les cultures, faites avec la matière céré- 
brale et le liquide céphalorachidien, sont restées stériles, excepté À 
_. il survient des complications. “4 

-L'inoculation intracérébrale de substance cérébrale Éinice 
ou ec moelle épinière, provenant des animaux ayant succombé, 
est suivie d’une maladie présentant la même symptomatologie et 
_les mêmes lésions anatomo-pathologiques. Après le troisième pas- 
sage dans le cerveau, le virus semble avoir acquis une virulence M 
plus grande ; les animaux succombent du 5° au 18° jour ; cette 3 
virulence reste constante dans les passages suivants. 

8. L'inoculation cornéenne du virus cérébral provoque une 
kératite vaccinale (présence des corpuscules de Guarnieri). Cette 
kératite n’a jamais été suivie de la maladie vaccinale cérébrale -…. 
et de la mort, elle a toujours été suivie de guérison. A 

9. eco testiculaire de virus cérébral provoque une 
orchite ayant les mêmes caractères que l’orchite provoquée par 
l’inoculation de lymphe vaccinale d’origine cutanée (purifiée par 
l’éther). 


Conclusions. L'inoculation intracérébrale aux Lapins de lym- 
phe vaccinale purifiée provoque une maladie spécifique one 
telle (mort de l’animal du 5°-12° jour). 


>. Il n’y a aucune différence de virulence pour le cerveau en- 
tre le virus vaccinal d’origine cutanée et testiculaire. 


3. Le cerveau et la moelle épinière des animaux inoculés sont 
infectants pour les animaux neufs. 


ai 


4. On peut faire des passages successifs de cerveau à cerveau, 
sans passages intermédiaires dans les testicules. 


5. Dans les passages successifs de cerveau à cerveau, Je virus 
vaccinal acquiert une virulence plus grande pour le système ner- 
veux (mort entre 5 et 8 jours). Cette virulence reste stationnaire 
dès le 3° passage. 


6. Le virus vaccinal d’ origine cérébrale car de sa virulence pour 
la cornée et le testicule du Lapin. 


AO: SÉANCES DES 19 JANVIER ET 2? FÉVRIER 899 


7. Le virus vaccinal d’origine cérébrale inoculé par voie testi- 
culaire ou cornéenne ne donne pas la maladie cérébrale, 
(Laboratoire de médecine expérimentale 
de la Faculté de Bucarest). 


CONTRIBUTIONS ANATOMO-PATHOLOGIQUES 
A L'ÉTUDE DE LA VACCINE CÉRÉBRALE, 


par P. Conprea. 


Nos recherches ont été faites sur les Lapins ayant succombé à 
l’inoculation intracérébrale de virus vaccinal d’origine cutanée, 
_testiculaire et cérébrale, après nous être assuré de la stérilité du 
_ cerveau : avec de légères différences d'intensité, les lésions ont 
été identiques dans les trois cas. 
Lésions macroscopiques. Les méninges sont fortement hyper- 
émiées, Les vaisseaux gorgés de sang ; dans le cerveau on observe 
de très petites taches hémorragiques n'ayant pas une topographie 


déterminée ; très souvent, et cette modification est constante chez 


les Lapins inoculés avec du virus cérébral, on observe une dimi- 
nution de la transparence des méninges, elles ont un aspect trou- 
ble, opalescent, sans avoir l’opacité qu'elles présentent dans la 
méningite suppurée. Les mêmes lésions, un peu atténuées, ont 
été observées au niveau de la moelle épinière. 
Lésions microscopiques. On remarque une hypérémie intense 
. des méninges, avec hémorragies diffuses — les hémorragies sont 
- constantes et plus accentuées chez les Lapins inoculés avec la 
. pulpe vaccinale d’origine cutanée —; une filtration cellulaire dif- 
_ fuse des méninges, avec réeriance des mononucléaires, el 
cellules plasmatiques ; de rares polynucléaires et éosinophiles. 
Cette infiltration est plus accentuée au niveau des vaisseaux et 
forme des manchons périvasculaires qui ont été décrits par Le- 
. vaditi. On observe les mêmes lésions au niveau de la substance 
 erise et de la substance blanche du cerveau. Dans le tissu ner- 
- veux, les hémorragies sont plus limitées et n’apparaisent que 
dans le voisinage immédiat des vaisseaux. 
_ En dehors 2 ces lésions, décrites aussi par d’autres auteurs, 


: nous avons mis en dc dans les cellules nerveuses des cor- 


_ puscules intracellulaires, paranucléaires, identiques, en ce qui 


. de coloration, aux Corpuscules spécifiques de-la vaceine, dans les 
. cellules épithéliales de la kératite vaccinale et des pustules vacci- 
_nales cutanées. Nous avons trouvé ces .inclusions dans les cellules 


. concerne la forme, la structure, la topographie et les réactions 


900 ‘ RÉUNION ROUMAINE DE. BIOLOGIE 


60) 


nerveuses avec toutes les variations morphologiques mentionnées 


dans les lésions vaccinales cornéennes. Nous croyons pouvoir 
affirmer que ces corpuscules sont des corpuscules äe Guarnieri, 


formations spécifiques des cellules épithéliales dans la variole et 


dans la vaccine. Au niveau de la moelle épinière, nous avons 
trouvé les mêmes lésions périvasculaires; nous n’avons pas trouvé 
les corpuscules de Guarnieri dans les cellules de la substance 
grise. + 

Le canal de l’'épendyme, fortement dilaté, est rempli de leuco- 
cytes, mononucléaires, polynucléaires, et de nombreuses cellules 
desquamées de la paroi de l’épendyme.: La majorité des cellules 
de revêtement de la paroi de l’épendyme et les cellules desqua- 
mées libres dans le canal sont remplies de corpuscules que nous 
croyons pouvoir considérer comme identiques aux corpuseules de 
Guarnieri, quant à leur forme, leur topographie et leurs affinités 
linctoriales. On trouve aussi des corpuscules libres extracellu- 
laires. $ - 

Il nous semble que la présence de ces corpuscules dans les-cel- 
jules du cerveau, et dans les cellules de l’épendyme, constitue 


une preuve que la maladie expérimentale, provoquée par l'ino- 
culation cérébrale de Iÿmphe vaccinale aux "LOT est causée à 


par le virus spécifique de la vacecine. 


(Laboratoire de médecine expérimentale 
de la Faculté de Bucarest). Ré 


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Mope D'EMPLOI ET Dosss. — La méthode doit être appliquée le plus 
tôt possible dès que l’organisme est menacé par l’imprégnation bacil- 
laire tuberculeuse. Elle exerce son activité dans la bacillose bactério- M : 
logiquement confirmée. Ellene vise pas les périodes ultimes de l'infection. 


1° POUR LES FORMES DE DÉBUT (mise en état de défense 
du terrain contre l’imprégnation bacillaire) la dose quotidienne 
_ suffisante et active de Cinnozyl est de 5 c.c, (une ampoule). EE 


2 DANS LES FORMES EN ÉVOLUTION (tuberculoses bacté- 
 riologiquement confirmées) on doublera rapidement cette dose 
, pour la porter à 10 c.c., soit deux ampoules. 


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Iodure de Sodium........... (0gr.25) Ÿ Extr. Thébaïque.….. | és (0 gr. 005) 
Iodure de Sodium........... (0gr.10) $ Biiodure (Hg‘)........... ... (0 gr. 01) 
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1922 N° 16 


des Séances 


DE LA 


ciété de Biologie 
et de ses filiales : , 


S nous de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, 
Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 
de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


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PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


| Séance du 6 Mai 1922 


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Les derhandes de tirés à part doivent être portées sur les dacty 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. | 

Les auteurs peuvent coatrôler la correction typographique de 1 
aotes, le jeudi à 30 neures, chez les imprimeurs, MM. Davy, 5 
Madame, Paris 6. | * 


Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Pub, 
14, rue Rougemont, Paris, 9° — Téléph, Central COS : 


FACULTÉ DE MEDECINE DE PARIS 


Sir Wilmot HERRINGHAM : Trench Fever. 


Dr. Sampson HANDLEY : Lymphatic Pathology Se special 
reference to malignant Disease. 


Pr. E.H. Srarune : On the Mechanism of compensation À it 
the Heart. 


Mr. H.J. WaniNG : Acule pancreatitis; its TABROEES d 
surgical treatment. 4 


. Pr. G. Elliot SMITH : Stereoscopic Vision and the Evolution 
of Man. 


Toutes les notes ont être remises 
sous forme de dactylographies, ne 4 | 
varietur, sans lectures douteuses ; 9 
elles ne doivent pas dé baséer l'étendue 


| 
. ENT SRE ; É D | 
réglementai re. M - Î 


Ces conditions sont formelles. 5° 


TARIF DES TIRÉS A PART 


— — _ 50. _. (4 pages 
CRT S 100 ee, ar 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 6 MAI 1922 “Al 


Baizey (P.) et BREMER (F.) : 
Recherches expérimentales sur 
le diabète insipide et le syndrome 
adiposogénital................. 

Barrezzx (F.) et Srern (L.) : 
La contracture par électricité. 

 Contracture par les courants al- 
Ana a ICE EN PEER ER 

CHaucHarD (M. et Me A.) : 
Mesure de l’excitabilité du pneu- 
mogastrique. Nerf d'arrêt du 


CaaurFrARD, BRopin et GRIAUT : 
L'hypo-uricémie RAA OCR CREME 
4 Fournier (L.) et GUÉNOT (L.) 

… Actionthérapeutique du bismuth, 
… en tant que corps simple, dans la 


y. 
Br Eyphilis humaine :.....--..!.:. 
| _  Gnosx (H.) : Bacillus reptans. 
“ Jancou (A.): Vaccination de 
… l'Homme par la neurovaccine. 

fs Képinow (L.) et LANZENBERC 


(A): Glande thyroïde et ana- 
L'phylaxie...............1...... 
-Lescœur (L.): Absorption des 
gaz en circuit fermé. Présenta- 
Buee d'un appareil. .:..... 
n  Levaprii (C.) et Nicorau @./ 
* Sur la culture “qu virus vaccinal 


… Lozrer (M.) ct Biner (E.-M. ) 
… Action comparée de quelques 
% à pour sur la cholestérinémie. 
_ Picano (G: ) : Atrophie des 


925 


920 


916 
918 


908 
914 


910 


906 


912. 


928 


908 


| Broroce. COMPTES RENDUS. — 1922. 


SOMMAIRE 


fleurs consécutive à l'injection | 

de pollen homologue.......... 904 
Préron (H.) : Des lois du désé- 

quilibre chromatique initial et | 

de la prépondérance de la diffu- FL Vase 

sion chromatique dans l’exci- 

tation lumineuse de la rétine 

(Mécanisme de production des 

couleurs subjectives de Fechner- À 

BenHAne) ANS Rene bons à 


Réunion biologique de Lyon. 


DespriGnes (V.) : Diagnostic 
rapide de la tuberculose des voies 
urinaires sans inoculation au 
Copayes ous ant El ‘931 

GATÉ (J.), LeBEur et Papacos- 

As : Fréquence relative dans les 
angines de l’association « Bacille \ 
de Lüffler-Pneumobacille »..... 929 Pi 

. Marcnon (F.) : Effets cliniques LE ASTESES 
des diastases tissulaires de mus- Wa 
cles lisses. Contribution à l’étude CN 
étiologique de la constipation... 937 ATEN 

Marexon (P.) : Réponse aux RER 
observations de M. Ch. Porcher. 940 : # 1'ANALES 

Morez (A.) et Rocuaix (A.): A 
Action microbicide par contact \ 
de quelques essences végétales à 
L'état liquides sienne 933 

Porcaer (Ch.) : Remarques à 
propos de la note de M. F. Mai- 

CE AO) DR SR A EDR  ET N 940 

RocHaix (A.) et BANSSILLON \ 
(E.) : Milieu de Pétrof et dia- 
gnostic bactériologique rapide 


T, LXXXVI. 62 


902 


de la tuberculose des voies uri- 
MATDES LP AM 


…....., ee... 


SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


939 


Réunion biologique de Bordeaux. 


CrEyx et Vinzenr : Fréquence 
comparative et déterminisme du 
signe du sou de Pitres, dans di- 
vers épanchements de la plèvre, 
réalisés emo FER 

Damape (R.) : Méthode pour 
l’examen chimique du liquide 
duodénal retiré par tubage..... 

Durerté (R.) et OBRENOvITCH 
(E.) : La résistance globulaire 
dans le paludisme secondaire... 

Pacuon (V,) et Perireau (C.) : 
Sur la généralité des ondulations 
secondair es des myogrammes de 
gonflement ....... 


Réunion de la Société belge 


de biologie. 


BEssemans (A.) : Sur une cause 
d’erreur inhérente aux réactions 
de déviation du complément. 

BEssemans (A.) et VAN BoECKEL 
(L.) : Une modification expéri- 
mentale du pouvoir formolgéli- 
fiant des sérums............... 

BREMER (F.) : Contribution à 
l’étude de la physiologie du cer- 
velet. La fonction inhibitrice du 
palaeo-cerebellum...... PA 

DAUTREBANDE (L.) et SPEHL 
(P.) : Les échanges de gaz entre 
le sang artériel et le pneumotho- 
rax'artificiel. ue. Hé 

DAUTREBANDE (L.) et SPEHL 
(P.) : Une méthode simple pour 
le prélèvement des gaz du pneu- 


949 


947 


945 


941 


967 


928 


959 


973 


\ 


mothorax artificiel ......... Ve 
Dusrix (A.-P.) et CHAPEAUVILLE 
(M'e J.) : Etude de l'onde ciné- 
tique déclenchée chez la Souris 
par l'injection intrapéritonéale 
de sérine, de CO?2-globuline et de 
sérine + ‘globuline . 
Frenerico (H.) et MéLon (L. ) : 
Les dérivés xanthiques, poisons 
paralysants du sympathique. ... 
GovaErts (P.) : Influence des 
opsonines et de l’agglutination 
plasmatique sur l’accolement des 
microbes aux plaquettes sangui- 
DÉSYE PR RME 
Govarrts (P.) : L accolement 
des microbes aux plaquettes dans 
le sang d’animaux immunisés.. 
Heymans (C.) : Action hyper- 
thermisante de l’azur de méthy- 
ISne nie MIRE ER ERP RAS 
Le FÈèvre DE ArRIc (M.) : 
la spécificité et les propriétés de 
l’extrait de leucocytes dans le 
phénomène d’accolement des mi- 
CODES SR RC ee 
Roskam (J.) : Action de quel- 


ques sels sodiques et du froid sur 


l’emplaquettement des particules 
étrangères: dei ; 
RiLANT (P.) et Sweenrts (J. ) : 
Influence des injections sous-cu- 
tanées de glucose sur le travail 
du cœur de la Grenouille....... 
SACEGHEM (R. Van): La séro- 
thérapie dans le traitement des 
trypanosomiases............... 
WinIWARTER (H. de): Divisions 
de maturation normales et anor- 
males chez les Mammifères..... 


953 


SÉANCE DU 6 MAI 903 


Présidence de M. G. Bohn, vice-président. 


PRÉSENTATION D 'OUVRAGE. 


M. J. NaceortTe. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société un livre 
intitulé : L'organisation de la matière dans ses rapports avec la 
vie (1). J'ai réuni dans cet ouvrage une série de travaux sur le 
tissu conjonctif et sur le nerf périphérique qui ont été publiés 
ici même, pour la plupart. Sans m'arrêter aux applications chi- 
rurgicales qui ont été tirées des faits que j'ai observés, j'ai cher- 
ché à en dégager quelques notions de biologie et je me suis 
efforcé de préciser la part que la morphologie doit prendre dans 
l'élaboration des théories générales relatives à la vie. 


. ACTION COMPARÉE DE QUELQUES PURGATIFS SUR LA CHOLESTÉRINÉMIE, 


par M. Loœper et E.-M. BINer. 


Les beaux travaux de Chauffard et Grigaut et de leurs colla- 
borateurs ont défini le cycle de la cholestérine, précisé son ori- : 
gine et son élimination et montré les dangers ou les inconvé- 

- nients de son accumulation dans l’organisme et les tissus. Cette 
… accumulation vient souvent d’une hypersécrétion physiologique, 
… parfois d’un apport alimentaire excessif, fréquemment d’un obs- 
… tacle à l'élimination biliaire. L’accroissement de la cholestérine 
… dans certaines obstructions du cholédoque suffit à démontrer le 
…. bien-fondé de cette hypothèse. Il semble donc que, par une action 
“ en quelque sorte symétrique, toute exagération de la sécrétion 
… biliaire et de l'élimination soit capable de diminuer la cholesté- 
… rine circulante et d’abaisser le taux de la cholestérinémie. On n’a 
…_ Jusqu'ici guère étudié que l’action des alcalins tels que le bicar- 
ho: de soude et assez peu envisagé l’action des purgatifs. 
- Gette action est cependant considérable, mais d'importance et de 
. grandeur variables avec la nature du purgatif et son action phy- 
* siologique. | 
Nous étudierons aujourd’hui des purgatifs de constitution et 
“d'effets très différents : le sulfate de soude, la rhubarbe et la 
: phénolphtaléine. ; 
. Le sulfate de soude a été administré à nos malades 3 jours de 


004 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 

AE LOU UNREAL A PUISE LR SO Ne UE ERA ENS 

suite à la dose de 10 gr.; la rhubarbe 2 jours à la dose de 0,50 

et 0,25 cgr. la phénolphtaléine à la dose de 0,40 à 0,30 également 

deux jours consécutifs. Le dosage de la cholestérine du sérum 

était établi la veille et le lendemain de ces purgations successives. 
Voici les résultats obtenus : 


Sulfale de soude Taux de la cholestérine sanguine 
Avant Après 
1,92 DD -— 0,47 
TS 0,87 or 
1,07 AE — 0,10 
1,02 1,09 — 0,57 
1,43 1,17 — 0,26 
2,)7 FE 1,19 — 1,38 
1,58 LT —— 0,87 
1,79 1,p2 | —- 0,29 
1,92 | 1,49 — 0,48 
Rhubarbe 
1,49 1,40 — 0,09 : 
1,53 1,39 — 0,14 
Phtaléine 
1,06 1,97 © + 0,07 
2,17 2,01 rai 0,16 


L'abaissement de la cholestérinémie est constant quel que soit 
son chiffre initial, mais il est infiniment plus accentué avec le 
sulfate de: soude qu'avec la rhubarbe et la’ phtaléine puisqu'il 
‘atteint en moyenne 0,50 cgr. avec le premier, et seulement quel- 
que, 10-à 14 cgr. avec la seconde et la troisième. 
Cette supériorité du sulfate de soude était facile à prévoir puis- 
que c'est un cholagogue puissant. 
Nous verrons ultérieurement si d’autres purgatifs biliatres peur; 
vent lui être comparés. 
Nous retiendrons cette seule conclusion que le sulfate de soude 
est un agent puissant de décholestérinisation. 


ATROPHIE DES FLEURS CONSÉOUTIVE A L'INJECTION DE POLLEN 
HOMOLOGUE. 


Note de C. Picano, présentée par M. WEINBERG. 


Dans un travail antérieur (1), nous avons montré que l’ino- 
culation de pollen peut provoquer, chez les végétaux, des pro- | 
duits de réaction comparables aux anticorps des animaux. 

Dans le but de savoir si l’on pouvait DISAIS chez les végétaux . 


(1) Ann. Institut Pasteur, t. XXXV, n° 12, 1921. 


CSC SEE CPR EURE SOUS PE 


“ 


SÉANCE DU 6 MAI 905 


“ 


la castration biologique par inoculation de pollen de même es- 
pèce, nous avons injecté des tiges florifères de Lis avec une émul- 
sion de ‘pollen de cette espèce. Les injections ont été pratiquées 
au moment où l’on commençait à percevoir le bourgeon floral 
terminal et poussées juste au-dessous de ce bourgeon. La quantité 
de liquide injecté a été seulement de quelques gouttes. Un lot 


; . Fleurs avortées. — 2. Fleur à périanthe réduit et à crie étamines inégales. 
(- “spale, E-étamine). -— 3. Fleur normale dont on a enlevé le périanthe. 


plantes a reçu du pollen de Lis et un autre lot, devant servir 
témoin, a reçu du pollen de Maïs. HD 

Au bout d’une vingtaine de jours, une fois les inflorescences 
nouies, nous avons constaté dans le lot ayant reçu du pollen | 
$ même espèce un certain nombre de fleurs atrophiées parmi 
elles qui s'étaient normalement développées ; dans certains cas 
Done: était complète. IL y avait véritable avortement de la 


906 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


a ——_———————————…— — —————————…—…——…——.———————————— 


fleur, et dans d’autres cas une atrophie partielle. La photographie 
ci-jointe montre une inflorescence portant deux fleurs avor- 
tées (r). L'autre inflorescence porte une fleur avortée et aussi 
une autre fleur (2) ayant un périanthe très réduit et un andro- 
cée composé de quatre étamines (au lieu de six) inégalement 
développées. 


Les témoins ayant reçu du Polen de Maïs ne présentaient au- 


cune anomalie. Inutile de dire que parmi les autres fleurs de 
Lis, très nombreuses, de la même plate-bande il n’y avait pas de 
cas d’atrophie. 

S'agit-il de phénomènes comparables à ceux de castration bio- 
logique ? Ou bien, faut-il les faire rentrer dans le cadre plus 
large de la teratogénèse expérimentale ? 


Nous ne saurions nous fixer sur l'interprétation de ces phéno- 


mènes ; mais le fait que les atrophies se sont produites seulement 
à la suite d’inoculation de pollen de même espèce et non pas avec 


celle de pollen de Maïs, nous pousserait à croire qu'il faudrait’ 


les considérer comme une sorte de castration biologique « active » 


mais exagérée par sa portée sur les organes floraux autres que 
les étamines. 


(Laboratoire de l'hôpital de San Juan de Dios, 
San José de Costa Rica). 


GLANDE THYROÏDE ET ANAPHYLAXIE, 


par Léon KÉépiNow et A. LANZENBERG. 


Nous avons exposé dans une note précédente (rx) que les Co- 


bayes ayant subi la thyroïdectomie totale préalablement à l’injec- 


tion préparante de sérum de Cheval ne présentent pas de choc 
anaphylactique quand on Lu fait l'injection déchaïnante clas- 
sique. 

Nos expériences laissaient supposer que la glande thyroïde in- 
tervient dans la préparation même de la substance sensibilisante, 
substance que les animaux thyréoprives seraient incapables d’éla- 


borer. Nous avons cherché dans l'étude de l’anaphylaxie passive 


la réponse à ce problème qui, en somme, peut être ainsi posé 
les animaux éthyroïdés sont-ils capables, d’une part, de commu- 
niquer l’anaphylaxie passive et, d'autre part, de se laisser ana- 
phylactiser passivement ? 


(1) À. Lanzenberg et L. Kepinow. C. R. de la Soc. de biol., 28 janvier 1922, ; 


t. LXXXNI, p. 204. Dans cette note, p. 204, ligne 19, au lieu de « sensibilisés 
ou opérés », lire « sensibilisés non opérés ». 


NTI LÀ - 


peut À. S': SEUL 4 


OT Pen 


SÉANCE DU 6 MAI 907 


Voici le résumé de nos expériences à ce sujet. 

I. Anaphylaxie passive du Cobaye au Cobaye. a) (expérience 
témoin). Deux Cobayes non opérés ayant reçu le sérum de Co- 
bayes normaux (1) sensibilisés au sérum de Cheval, présentèrent 


le choc anaphylactique classique à l’injection déchaïnante. 


b) Trois Cobayes éthyroïdés ayant reçu dans le péritoine du sé- 
rum des mêmes Cobayes normaux sensibilisés au sérum de Che- 
val ont présenté tous trois, lors de l'injection déchaînante, un 
choc anaphylactique violent, non mortel toutefois. | 

c) Deux Cobayes normaux ayant reçu du sérum de Gobayes 


éthyroïdés préalablement à l'injection préparante ne présentèrent 


aucun symptôme de choc lors de la déchaïnante. 

À propos de ces expériences, qui ont déjà une certaine valeur 
indicatrice, il est bon de rappeler que l’anaphylaxie passive du 
Cobaye au Cobaye est toujours beaucoup plus difficile à réaliser, 
beaucoup plus irrégulière que l’anaphylaxie du Lapin au Cobaye. 

IL. Anaphylaxie passive du Lapin au Cobaye. Les Lapins devant 
fournir lé sérum sensibilisant ont été traités par des injections 
intra-péritonéales de sérum de Cheval (3 injections de 15, ro, et 


10 C.c. faites à sept jours d'intervalle). Ces animaux ont été sai- 


gnés, en général, 8 jours après la dernière injection et leur 
sérum a été injecté le lendemain de la saignée, à la dose de 2 à 


h c.c., dans le péritoine, aux Cobayes en expérience qui, 18-24 


heures plus tard, recevaient, par voie carotidiénne, l'injection 
déchaînante de sérum de Cheval. 

a) (Expériences témoins). Lapins normaux sur Cobayes nor- 
maux. Pour contrôle, nous avons sensibilisé avec le même sérum 
de Cheval qui a servi à préparer nos autres animaux des Lapins 
normaux dont le sérum a été injecté à des Cobayes normaux ; 
l'injection déchaînante a Fées donné le choc chez tous 


ces Cobayes. 


b) Lapins normaux sur Cobayes éthyroïdés. Pour troïs expé- 


-riences distinctes, trois Lapins ont été préparés comme il a été 


indiqué ci-dessus et leur sérum a été injecté à des Cobayes thyroï- 
dectomisés. Sur 14 Cobayes thyréoprives ainsi mis en expérience, 
13 ont présenté, lors de l'injection déchaïînante, un choc anaphy- 
lactique violent (mortel dans 8 cas). Un seul Cobaye ne présenta 


aucun symptôme. 


c) Lapins éthyroïdés sur Cobayes normaux. Pour 5 expériences 
distinctes, nous avons préparé 5 Lapins dont le sérum a été in- 


. Jecté à 28 Cobayes normaux. Aucun de ces Cobayes ne présenta 
- Je moindre symptôme de choc consécutivement à l'injection dé-. 


(1) Nous désignerons indifféremment comme « animaux non opérés » ou 
« animaux normaux », dans le cours de cette note, ceux qui n'ont pas subi 
la ihyroïdectomie. 


[4 


908 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


chaînante, encore que, pour celle-ci, nous ayons dans la plupart 
des cas employé des doses très élevées de sérum de Cheval (jus- 
qu’à 1 c.c. et même dans un cas 2 c.c. de sérum non dilué). 

d) Lapin éthyroïdé sur Cobayes éthyroïdés. Deux Cobayes en 
expérience n’ont présenté aucun symptôme de choc. 

En ue nous pouvons considérer comme acquis les faits 
suivants : 1° Les animaux éthyroïdés peuvent être sensibilisés 
Rd : ils présentent le phénomène du choc anaphylacti- 
que quand, ayant reçu du sérum d'animaux non opérés sensibi- 
lisés, on pratique sur eux l'injection déchaînante. 2° Les ani- 
maux éthyroïdés ne possèdent pas dans leur a après les 
injections préparantes, la substance qui confère l’anaphylaxie 
passive à des animaux soit non opérés soit thyréoprives. | 

Il faut bien admettre, par conséquent, que la glande “thyroïde 
joue un rôle primordial dans le phénomène de l’anaphylatie. 
Cette notion nous semble très importante au point de vue de la 
pathologie générale. 


(Institut Pasteur). 


/ 
{ 


ACTION THÉRAPEUTIQUE DU BISMUTH, EN TANT QUE CORPS SIMPLE, 
DANS LA SYPHILIS HUMAINE, 


par L. Fournier et L. GuÉNor. 


Nous avons traité roo syphilitiques environ par le bismuth pré- 


cipité, en suspension dans l’huile ou dans une solution isotoni- 


que. Ces préparations, dont Sazerac et Levaditi (r) ont établi 
l'efficacité dans la syphilis expérimentale du Lapin, se sont éga- 
lement montrées très actives sur la Done humaine, à toutes 
ses périodes. | 


L'action thérapeutique du bismuth précipité est, en effet, com- 


x 


parable à celle des autres composés que nous avons inlenes 
jusqu'ici. Chez soixante syphilitiques présentant un chancre ou 
des accidents secondaires, le Tréponème a disparu de la surface 
des lésions après une ou deux, quelquefois trois injections. La 
cicatrisation des accidents s’est Fnbelnna effectuée ; les adéno- 
pathies se sont notablement amendées. Chez des syphilitiques 


présentant des lésions tertiaires, l'effet thérapeutique a également 
été comparable à celui des préparations les meilleures de dérivés . 


bismuthiques, c’est-à-dire très satisfaisant. Il en est de même, 
autant que nous avons pu le constater dans un temps encore un 


(r) Sazerac et Levaditi. C. R. de la Soc. de biol., séance du 29 avril 1922. 


‘SÉANCE DU 6 MAI î 909 


peu court, de l’action sur l’évolution de la maladie et sur la réac- 

tion sérologique. Comme valeur thérapeutique, le bismuth pré- 

cipité nous paraît donc ne le céder à aucune autre préparation. 
Nous l’avons administré par séries de 10 à 12 injections intra- 

. musculaires ou sous-cutanées, pratiquées deux ce par semaine, 
à la dose moyenne de 1,5-2 c.c., c'est-à-dire 0,15-0,20 gr. par 
injection, et à la dose totale de 2 gr. de bismuth par série. 

Ces injections ont été parfaitement tolérées par tous les ma- 
lades. Elles ne provoquent aucune douleur, aucune réaction lo- 
cale. Nous n'avons observé que de très rares et très légères stoma- 
tites d'alarme ; nous n'avons noté aucun trouble général, et au- 
cun de nos malades n’a présenté la moindre trace d’albumine. 
Nous devons signaler simplement l'apparition, chez un névro- 
pathe, d'un léger exanthème, qui disparut rapidement et qui, 
d’ailleurs, n’était pas dû au bismuth. 

_ La dose de métal injecté avec cette préparation est double 
environ de celle que renferme le trépol, in de celle du quinio- 
bismuth. 
de passage dans le sang et l'élimination du bismuth se produi- 
sent ici comme avec les autres Préparations bismuthées. Notre 
interne en pharmacie, M. Aubry, a pu, grâce à son procédé (1), 

le déceler dans le sang et l’urine, dans tous les cas où il- l’a cher- 

- ché. Chez deux syphilitiques secondaires en cours de traitement, 

… le bismuth se retrouvait dans le liquide céphalorachidien, mais 

- non chez un troisième malade ayant eu cependant un nombre 

14 supérieur d'injections. Cette perméabilité des méninges au bis- 

à muth soulève des questions sur du nous reviendrons ul 

D. iérieurement. | 

1 Deux hérédo-syphilitiques, âgés de quelques mois, ont sup- 
porté, sans aucun inconvénient, dix injections de 2 cgr. de bis- 

muth précipité et en ont tiré Te plus grand avantage, tant au 

… point de vue des lésions que de l’état général. 


. Conclusions. — Le bismuth précipité, en suspension Do 
> où en suspension dans une solution ‘isotonique exerce, sur la 
_syphilis à ses diverses périodes, une action thérapeutique ana- 
… logue et, pour le moins aussi énergique que celle des autres com- 
. posés employés jusqu'ici. Ainsi administré, le bismuth ne provo- 
que aucune réaction locale douloureuse ou irritative, et semble 
… déterminer plus rarement les inconvénients buccaux que les au- 
. ires préparations bismuthiques, bien que celles-ci soient notable- 
… ment moins riches en bismuth. Le passage dans le sang, la dif- 
À fusion et l’élimination du bismuth ont été facilement constatés. 
_ La parfaite tolérance au bismuth précipité, la facilité de son 


NA 


… (r) Soc. de pharmacie, séance du 9 novembre 1921. 


910 SOCIÉTÉ DE ‘BIOLOGIE 


emploi, surtout en suspension dans une solution isotonique, son 
efficacité thérapeutique, en font certainement une des formes les 
plus recommandables du traitement bismuthique de la syphilis. 


VACCINATION DE L'HOMME PAR LA NEUROVACCINE, 


par À. Jaxcou. 


Levaditi et Nicolau ont adapté et cultivé le virus vaccinal dans 
le cerveau du Lapin. Ce virus, après 108 passages exclusivement 
cérébraux, inoculé à l'Homme, détermine une vaccine cutanée 
typique (1). Ces auteurs ont relaté 112 cas de vaccinations faites 
par Guérin (Lille), Banu, Mile Deslandes (2) et par eux-mêmes. 

Avec la vaccine de Levaditi-Nicolau, j'ai pratiqué moi-même 
des vaccinations sur nouveau-nés et adultes. Dans le service du 
P' Le Lorier, j'ai vacciné 30 nouveau-nés, dont 21 avec résultat 
positif (70 p. 100). Mais comme ces nouveau-nés quittaient le ser- 
vice dans les 10 à 14 jours qui suivent la naissance, on n’a pu 


suivre l’évolution des cas jusqu'à cicatrisation et guérison com- 


plète. 


adultes par des scarifications du bras. À l’infirmerie, 9 malades 
ont été vaccinés, dont 5 avec succès (55 p. 100). Les lésions vac- 


cinales ont eu une évolution normale, papule, vésicule, pustule, 


pustule ombiliquée, croûte, aboutissant à la cicatrisation. L’aréole 
inflammatoire a toujours été de dimensions et d'intensité nor- 
males. 


Au 1” quartier du service, 48 vaccinés, dont 11 avec succès 


(22,91 p. 100). On doit remarquer que les malades de ce quartier 
sont des travailleurs. La plupart d’entre eux ayant fait la guerre, 
avaient été déjà vaccinés. C'est dans ce quartier que nous avons 
trouvé le seul cas de vaccine intense. Chez le malade $., les pus- 
tules vaccinales étaient entourées d’une zone inflammatoire, qui 
s’étendit ensuite sur la face externe du bras ; les ganglions axil- 
laires corréspondants sont devenus palpables. Les pustules étaient 
surmontées d’une zone nécrotique brune-noirâtre de 1 cm. de 
diamètre. Le malade a présenté un léger état de prostration, avec 
élévation thermique (38°-38°5). En appliquant des compresses 
humides, les phénomènes locaux ont cédé au bout de 2 à 3 jours 
et l’état général du malade redevint normal. En quelques jours, 
les croûtes sont tombées, laissant des surfaces cicatricielles lisses. 


(x) Levaditi ct Nicolau. C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXVI, 1922, p. 77. 
(>) Levaditi et Nicolau. C. P. de l'Acad, des se, t. 174, 1922, p. 249. 


Dans le service de M. Marie (Sainte-Anne), j'ai vacciné 289 


ns 5 te, RÉ RS Rés Li Dre, 


DÔ, Aie vire : 


SÉANCE DU Ô MAI 911 


Au 2° quartier, 44 vaccinés, dont 12 avec succès (27,27 p. 100). 
Les malades sont également des travailleurs. 

Au 3° quartier, 58 vaccinés, dont 23 avec succès (39,60 p. 100). 
Parmi eux, 2 ont présenté des réactions plus intenses, avec des 
zones inflammatoires, nettement circonscrites. 

A l'isolement, sur 16 vaccinés, 8 ont fourni des résultats posi- 
tifs (6o p. 100). 

Au 4° quartier, 70 vaccinés, dont 27 avec succès (38,57 p. 100). 
Dans un cas, la pustule Mitiale était entourée d’une dizaine de 
pustules secondaires, qui n'ont laissé, par la suite, aucune trace 
de cicatrisation. 

Au 5° quartier, 43 vaccinés, dont 22 avec succès (51,16 p. 100). 
Dans un cas, le malade, à part la lésion pustuleuse au niveau de la 
scarification, présentait encore une petite pustule vaccinale à la. 
tempe droite et une autre dans la région pectorale droite. Ces 
deux éléments isolés ne doivent pas être considérés comme le 
résultat d’une vaccine généralisée, mais seulement comme des 
lésions cutanées produites par auto-inoculation. 

Conclusions. Ayant vacciné avec le virus vaccinal Levaditi- 


 Nicolau 319 sujets (nouveau-nés, adultes), j'ai obtenu les résul- 


tats suivants 


Sur 30 nouveau-nés ...... 21 résultats positifs —50 p.100. 

SU 269Vadultes, : 2. .... 108 résultats positifs —37 p.100. 

En tout, sur 319 cas de vaccination, 129 résultats positifs, soit 
40,44 p. 100. 

Etant donnés les sujets auxquels je me suis adressé, des nou- 
veau-nés (on sait que la meilleure époque de vaccination est entre 
3 et 6 mois) (1) et adultes, en grande partie déjà vaccinés, j’es- 
time que la vaccine adaptée au système nerveux du Lapin fournit 
des résultats au moins comparables à la vaccine habituelle. Le 


grand avantage consiste dans le fait que cette vaccine étant dé- 


pourvue de tout germe secondaire, les cas de complications 
(œdème, inflammation) ne se produisent que chez les sujets hy- 
persensibles à la vaccine. 


(x) La vaccination des enfants de cet âge par la neurovaccine a donné un 
pourcentage d'environ 99 p. 100 (Levaditi et Mile Deslandes). 


912 3 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ABSORPTION DES GAZ EN CIRCUIT FERMÉ. 


PRÉSENTATION D'UN APPAREIL, 


par L. Lescœur. 
Dans un certain nombre de problèmes de biologie : analyse 
des gaz, du sang ou de l’urine, chimisme respiratoire, etc., on 


est conduit à absorber les gaz ébus un petit volume de dico 


vant. À cet effet, nous remplaçons avantageusement les appareils 
usuels : aspirateur, flacons absorbeurs en série, par le dispositif 
que nous avons l'honneur de vous présenter. Son principe est 
résumé par le schéma suivant 


À est un récipient contenant un méiange gazeux. Deux points 
de la masse sont réunis par un cir cuit À B C dans lequel se trou- 
vent intercalés : 

1° Un mécanisme C, dont la fonction est, par un premier tbe 
de puiser le gaz en À et de l’y renvoyer par un deuxième tube. 
Cet organe, qui est la partie essentielle de l'appareil, réalise un 
véritable cœur artificiel produisant « en circuit fermé » le mou- 


vement de la masse gazeuse dans la poor indiquée par la 


flèche. 

2° Un appareil d’ abeOrpTon, le barboteur B. 

Appelons V la capacité totale de l'appareil, y la capacité inté- 
rieure de l’organisme C, que nous assimilerons à un corps de 
pompe avec son piston, p la masse initiale du gaz absorbable, 
P, la masse non absorbée après n coups de piston. On aura, 
suivant une formule connue 


V \n 
m=p(t-+) | 


PR EE 7 
porn Dr in te, à 


Fra" 


PAPE ASS 


. 


Re 


SÉANCE DU 6 MAI 913 


si 
V 
séquent p, ne s’annuleront que pour , — 

. 2° Pour des valeurs limitées de n, la quantité de gaz non 
V 


absorbé p,, sera d'autant plus réduite que l'expression 1— FT 


V 
A 


[o} 


On voit que : 1 étant plus petit que 1, (4 — }et par con- 


sera plus voisine de o. 

Si l’on suppose un coup de piston par seconde, le résidu non 
absorbé sera représenté graphiquement, en fonction du temps t, 
par une courbe asymptotique à l’axe des t, se rapprochant d’au- 


ie NE Y ne 
tant plus vite de cet axe que le rapport — sera plus voisin de r. 


T 


PRE GT En arr So 35 407 


Sur ce principe, plusieurs dispositifs peuvent être utilisés dans 


la pratique. L’un d'eux, que nous avons employé tout d’abord (x), 


consiste à déterminer la circulation gazeuse en actionnant à la 
main une poire en caoutchouc dite « énéma ». 

L'appareil actuel est automatique. Il se compose d’un tube en 
U partiellement rempli de mercure, qu’un minuscule moteur 
électrique fait osciller de part et d'autre de la verticale. Chaque 
 oscillation provoque une aspiration et un refoulement du gaz, 
qu'un jeu de quatre soupapes à mercure oriente dans un sens 


…. unique. On peut, en réglant la vitesse du moteur, obtenir par 
… exemple sensiblement une oscillation simple par seconde. 


En fait, voici l'allure que présente, dans cet appareil, l’absorp- 


don (1) H. Doublet et L. Lescœur. Urée et acide nitreux. C. R. de la Soc. de biol., 
… +. LXXXIIT, p. 1103, 1920. 


914 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


tion de 22 mgr. d'acide carbonique par une solution titrée d’eau 
de baryte en excès. En vue de comparer ces résultats empiriques 
avec la théorie, nous donnons en regard les valeurs de p, cal- 
culées par la formule énoncée plus haut, en supposant le rapport 


V La : ; F Lé A 
. égal à 1/400. La concordance générale paraît suffisante. Con- 


tentons-nous de faire observer que, dès la trentième minute, la 
partie absorbée est en pratique négligeable et se confond avec les 
erreurs d'expérience. C’est là le point capital. 


CO? restant 
en théorie en pralique 
mer. | mar. 
ADTES ES o’ : 22 22 
CAT RAD 10,36 12,57 
PA UNeE TONY 4,88 1,8 
nr 15! 2,30 0:95 
AE 50! 1,08 0,44 
AP ANAANAS M SS 25! o,5I = 
en 3001 0,24 O,11 
Re A 35' O,IT — 
ER MENU DA ho’ 0,0 O,II 


Cet appareil peut servir à séparer, à fixer sans surveillance et 
à doser commodément, non seulement certains gaz préexistant 
dans un mélange, mais aussi ceux qu'aux moyens, de réactions 
appropriées on peut faire naître au sein même de l'appareil. De 


là, une généralisation de son emploi dans le dosage volumétrique. 


d'un certain nombre de corps solides et liquides intéressant la 
chimie biologique en particulier. C’est à ce titre que nous le 
présentons ici, nous réservant de revenir sur les applications 
qu'on en peut faire. 

(Laboratoire du P° Desgrez). 


\ 
BACGILLUS REPTANS, 
: 
par H. GHosx. 


Nous avons isolé, avec M. Weinberg, dans un cas d'appendi- 
cite gangréneuse un Bacille qui ressemble beaucoup par certains 
caractères, surtout par sa façon de pousser sur la gélose incli- 


née, au Bacillus proteus. En effet, lorsqu'on l’ensemence dans le. 


fond de la gélose inclinée, le lendemain presque toute la surface 
de ce milieu est recouverte par une couche microbienne, comme 
dans le cas du proteus. 

C'est donc un Bacille très mobile : il ne prend pas non plus 
Gram. Il était cependant facile de voir, dès les prémières re- 


copitt > Een int RE ie je 


D: 
, 


SÉANCE DU 6 MAI 915 


A ———————————""  ——— 


cherches, qu'il s’agit d’une espèce différente, car ce microbe est 


sporulé. À cause de sa propriété de grimper rapidement à la 
surface de la gélose il a été dénommé Bacillus reptans. M. Wein- 


berg nous à chargé de faire une étude complète de ce microbe. 
Voici sa description : Bacille fin à bouts arrondis, aérobie, mo- 
bile, cilié, sporulant, ne prenant pas le Gram. 

Le B. reptans se présente sous forme d'éléments isolés, droits, 
longs de 4,6 u à 6,5 u, larges de 0,3 u. Très souvent, il est muni 
d’une spore terminale, ovalaire, de 1 w à 1,5 u, facilement colora- 
ble par la méthode de Ziehl. Les spores résistent dix minutes à 
l’ébullition. Le Bacille ne prend pas le Gram, même en culture 
jeune ; il est nettement mobile. Les cils sont fins, nombreux et 
recouvrent toute la surface du corps microbien. 

Caractères culturaux. Le bouillon Martin est troublé très rapi- 
dement ; il ne s’éclaircit qu'au bout de 8 à 10 jours, formant un 
dépôt. La culture est plus abondante dans le bouillon glucosé 
d2lp.11-000, 

Le B. reptans n’attaque pas les substances protéiques ; il pousse 


assez bien dans le bouillon additionné d’un morceau de blanc 


d'œuf coagulé, de viande ou de foie ; pousse pauvrement sur sé- 


 rum coagulé. Ne liquéfie pas la célatine (culture pauvre même 


à 37°). Le lait tournesolé vire au rouge en 24 heures, coagule en 
3 ou 4 jours. Le petit lait tournesolé vire au rouge en 24 heures. 

Milieux additionnés d'hydrates de carbone. Le B. reptans fait 
fermenter la plupart des hydrates de carbone (maltose, saccha- 
rose, lactose, mannite, glucose, lévulose, glycérine, galactose), 
sauf l’inuline. Les milieux tournesolés et sucrés au saccharose, 
lactose, mannite, glucose, lévulose, virent d'abord au rouge, 
puis PE bleus (alcalins) au bout de 3 à 4 jours. 

Le bouillon au rouge neutre vire au jaune, devient fluorescent 
en 24 heures. Le milieu d'Endo ne vire pas. Culture abondante 


. crémeuse sur pomme de terre. On trouve de l'indol dans les cul- 
tures de 48 heures en eau peptonée. 


Comme il a été dit plus haut, le B. reptans, ensemencé au 
fond d’une gélose inclinée, recouvre très rapidement sa surface. 


La culture s'arrête généralement au niveau de la partie la plus 


sèche de la gélose, c’est-à-dire à 1 ou 2 cm. de son extrémité. 
Ensemencé en gélose profonde, il forme des colonies lenticu- 
laires à bords irréguliers avec quelques gros bourgeons. 

On ne trouve pas d’hémolysine dans les cultures. 

Le pouvoir pathogène est faible. Un petit Cobaye (180 gr.) est 
mort à la suite de l’injection sous-cutanée de 4 c.c. de culture 
de 24 heures en bouillon glucosé. À l’autopsie, l’animal a pré- 
senté, au point d'inoculation, un œdème blanc, gélatineux, diffus 
et de la congestion des viscères abdominaux. L' hémoculture fut 


: 


916 SOCIÉTÉ DE BICLOGIE 


positive. Le microbe DU du cœur du Cobaye ne donnait pas de 
spores (au bout de 6 jours), mais ces dernières ont réapparu ra- 
pidement au second passage sur gélose inclinée. Les Cobayes 
plus gros (400 gr.) présentent au point d’inoculation une légère 


tuméfaction qui. disparaît en 3 jours sans laisser de trace. Un 


Lapin ayant reçu 4 injections (de 1 à 15 c.c.) de microbes vi- 
vants lavés a donné un sérum agglutinant à 1/10.000 le Bacille 


homologue ; ce sérum n'agglutine po le Bacillus proteus (3 sou- 


ches). 

En association, il renforce la oc du B. perfringens. Les 
Cobayes injectés avec le mélange de B. perfringens (x/10 c.c.) 
+B. reptans (4 c.c.) ont présenté un gros œdème blanc de 
lequel prédominait le B. PAR 


(Institut Pasteur, Laboratoire de M. Weinberg).… 


MESURE DE L'EXCITABILITÉ DU PNEUMOGASTRIQUE, 
NERF D'ARRÊT DU COŒUR. 


par M. et Mme CHAUGHARD. 


En 1912, Lapicque et Meyerson ont publié (x) les résultats de 


leurs recherches sur l’excitabilité des fibres d'arrêt du cœur des 
Vertébrés à sang froid (Rana esculenta, R. fusca, Testudo maurita- 
nica). Ils ont déterminé la chronaxie de ces nerfs et étudié leurs 
lois de sommation. 

Nous avons repris cette étude sur l'appareil inhibiteur car- 
diaque du Chien. Les animaux sont morphinés puis anesthésiés 
au chloroforme, leurs vago-sympathiques découverts dans la ré- 
gion cervicale et sectionnés. Nous avons expérimenté de préfé- 
rence sur le pneumogastrique droit dont la réponse se produit 
en général pour une intensité liminaire moindre que pour le 
gauche, ainsi que l'ont montré, en 1871, Arloing et Tripier. 
Toutes les précautions sont prises pour éviter le refroidissement 
du nerf dont la portion périphérique placée sur des électrodes im- 
polarisables distantes l’une de l’autre de 2,5 em. et soigneuse- 
ment isolée dans un excitateur à couvercle de forme cylindrique, 
est remise dans sa situation normale. On pique dans la pointe 
du cœur une aiguille dont l’extrémité libre est ensuite reliée à 
un tambour de Marey, ce qui permet de suivre les phénomènes 
par la méthode graphique. 

Nous avons utilisé le même dispositif électrique. d'excitation 


(1) C. R: de la Soc. de bial., 13 janvier 1912. NES 


SÉANCE DU 6 MAI 917 


que pour la mesure de l'excitabilité de la corde du tympan (1); 
c'est celui de M. Lapicque qui permet de faire varier la durée, le 
nombre, l'intervalle et l'intensité des excitations. Le nerf est 
shunté. Nous adoptons comme seuil la plus pete intensité ca- 
pable de produire un arrêt du cœur. 

Durée des excitalions. La loi suivant duels varie le voltage 
liminaire en fonction du temps, la fréquence et le nombre Le 
excitations restant invyariables, est de nrême forme que la loi 

- d’excitation du nerf moteur, loi que nous avons retrouvée pour 
la corde du tympan. Quand on augmente la durée des excitations, 
le voltage décroît jusqu’à un minimum au-dessous duquel l’ac- 
croissement de la durée reste sans influence. La quantité et l’éner- 
gie qui entrent en jeu varient aussi comme pour le nerf moteur. 

Exemple : 5 décembre, Chien de 20 kgr. Nombre des excita- 

‘tions : 18. Intervalle entre les excitations : 1/6 de seconde. 


Capacilé en farad. Voltage liminaire * Quantité en coulomhb Energie en joule 
FR (LEONE : en volts 10-6 10-86 
0,1 20 2 - | 20 
0:0 10 ES) 5 15. 
0,5 70 STE A 
I 5,6 LENT: 93 0) Sp) 
3 4,5 13, 30,4 


… La chronaxie (5— RCy, 0,37) a été déterminée par la méthode 

habituelle, c’est-à-dire en cherchant le temps nécessaire pour ob- 
. tenir le seuil avec une intensité double de la rhéobase. Elle à été 
dans toutes nos expériences, voisine de 0,001 sec. Nous nous som- 

. mes assuré que nous étions bien à la chronaxie en faisant varier, 
» la résistance R ; le produit RC,, a toujours été dans ces nouvelles 
conditions ul à O,001 sec. 

Nombre des excitations. Si l’on fait varier le nombre des exei- 
. tations, la fréquence et la capacité restant constantes, on voit que 
4 le voltage liminaire, qui s'élève jusqu'à une valeur infinie pour 
… les nombres Voisins de l'unité, décroît quand on augmente le 
nombre des excitations jusqu'à une valeur au-dessous de laquelle 
“12 n'est plus influencé par l'augmentation du nombre. 

Exemple : 28 novembre, Chien de 17,500 kgr. C—o, 5oo mf. 
Intervalle entre les excitations : 1/12 de seconde. 


ï M dés ercitalione : DANS TAC BR OAV Tor Pia, | T8 36, 72. 
… Voltage liminaire : m : 20, 16, 71,5 10, 8,5, 6,5 5,5, 4,5 4,5. 


. On voit que pour des intervalles de 1/12 de seconde les exci- 
tions $e somment jusqu'au nombre de 36, réparties sur une 
ée totale de 3 secondes. 

Fréquence des excitalions. Nous exprimons la fréquence par les 


BioLocie. COMPTES RENDUS. — 1922. L. LXXXVI. 63 


918 SOCIÉTÉ -DE BIOLOGIE 


SR ——————————————————— —————————"——"——"—————"""—"——————— 


intervalles en secondes ou fractions de secondes qui séparent 
entre elles les excitations : quand on allonge l'intervalle entre les 
“excitations, le voltage liminaire s'accroît, d’abord lentement pour 
. les intervalles plus petits que le 1/12 de seconde, très rapidement 
pour les intervalles plus longs ; il atteint une valeur infinie pour 
les intervalles voisins de la seconde. 

Exemple : expérience du 5 décembre. Chien de 20 kgr.; C— 
1 microfarad. Nombre des excitations : 18. 

Intervalles en seconde : 1/16, 1/12, 1/8, 1/6, x/h, x1/3, 1/2, 7. 

Voltage liminaire 2/0 0 SOON D AO 0 68 TO DIN RE 20) 

En résumé, les fibres inhibitrices cardiaques du pneumogas- 
trique du Chien sont soumises aux lois générales d'excitabilité 
des nerfs itératifs. | 


X 


Leur pouvoir de sommation n'est pas très grand il ne dépasse 


pas trois secondes, alors que celui de la corde du tympan du 
même animal est de seize secondes. 

Leur chronaxie est de o,aor sec., c’est-à-dire le double de celle 
de la corde du tympan. Elle est, au contraire, moitié moindre que 
la chronaxie du pneumogastrique des Vertébrés à sang froid. On 
retombe toutefois sur une valeur du même ordre si on fait la 
correction nécessaire quand if s’agit de comparer des mesures 
prises sur des animaux de température aussi différente. 

(Laboratoire de physiologie générale de la Sorbonne). 


L’HYPO-URICÉMIE, 
par CHAUFFARD, BRoODIN et GRIGAUT. 


Dans une série de communications antérieures, nous nous 
sommes efforcés de déterminer le taux d’uricémie normale et 
l'avons fixé entre 0,04 et 0,05 cgr. par litre de sérum sanguin 
chez l'Homme soumis aux conditions habituelles de l’alimenta- 
tion. Nous avons, d’autre part, étudié l’hyperuricémie dans la 
goutte, la gravelle, les néphrites et avons cherché à en préciser 
le mécanisme. | 

Nos recherches sur ces différents points s’ajoutaient aux re- 
cherches des auteurs américains et les complétaient. Mais, jus- 
qu'à présent, à notre connaissance, il n’a guère été fait état des 


cas où l’uricémie est trouvée anormalement basse. Il nous semble: 


que dans les faits de cet ordre il faut tenir compte de l’interven- 
tion de deux facteurs : l'alimentation réduite et l’état patholo- 
gique. | 

Les faits d’hypo-uricémie que nous apportons aujourd'hui 


SÉANCE DU 6 MAI 929 
LE NP PR A A PAR Re RE PS EE 
comportent un taux d'acide urique dans le sérum inférieur à 
3 cgr. p. 1.000 ; nous les prendrons seuls en considération, esti- 
mant qu'en pareil cas, la restriction alimentaire ne suffit pas à 
légitimer des chiffres aussi bas. 

Les recherches sur lesquelles s'appuie le présent travail ont 
porté sur 15 malades qui, au point de vue clinique, se répartis- 
sent de la façon suivante : 

Quatre états infectieux : rhumatisme grave, angiocholite fé- 
brile et grippe. Le chiffre d'acide urique le plus bas a été de 
o,o1 cer. dans le rhumatisme, de 0,025 et 0,020 mgr. dans un 
cas de tuberculose fébrile et de grippe, de 0,028 mer. dans un 
cas d’angiocholite. 

Une goutte aiguë et une goutte subaïiguë observées au cours de 
l'accès ont donné 0,023 et 0,025 mer. 

Un cas d’asystolie donnait 0,026 mer. 

_ 8 cas d’ictères de causes diverses ont donné des chiffres oscil- 
lant en moyenne entre 0,020 et 0,025 mgr.; un cancer hépatique 
n'ayant présenté que le chiffre minime de o,o1 cgr. 

Les taux uréiques correspondant ont été une fois supérieur 

_ à la normale chez un asystolique qui avec 0,026 mgr. d'acide 

. urique avait 0,82 cer. durée dans le sang ; 2 fois l’urée a atteint 

_ à peu près son maximum physiologique 0,50, chez un rhumati- 
sant dont le taux uricémique n’était que de o,or cgr., 0,48 pour 

. 0,027 mgr. d'acide urique dans un cas de cirrhose avec ictère. 

. Dans 3 cas : (angiocholite, ictère catarrhal, ictère lithiasique), 

- les chiffres ont été de 0,34 — 0,34 — 0,35. 

Dans tous les autres faits, le taux uréique était faible, oscillant 

entre un minimum de o,18 et un maximum de 0,25 
Get ensemble de faits est bien fragmentaire et are diffici- 

_ Jement de tirer des conclusions générales. 

1 Toët au plus peut-on dire que tous les malades: que nous avons 

analysés étaient soumis à un régime restreint : lait, bouillon de 

» légumes, boissons et que, d'autre part, il faut certainement faire 

ouer un rôle pathogénique aux états pathologiques dont ils 

» étaient atteints. : 

. On ne peut qu'être frappé en particulier de constater ce fait 

très habituel de l’hypo-uricémie chez les ictériques. Il s’agit là 

une réduction des échanges azotés portant surtout sur les nu- 
ce cléoprotéides (acide urique) avec diminution associée fréquente, 
mais non constante du métabolisme général des albuminoïdes 


920: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


LA CONTRACTURE PAR ÉLECTRICITÉ. 


CONTRACTURE PAR LES COURANTS. ALTERNATIES. 


Note de F. Bartrezzr et L. STERN, présentée par G: DELEZENNE. 


La contracture musculaire peut être provoquée par pIHaeis 
facteurs : froid, chaleur, vératrine, etc. | 

Il y a 8 ans, nous avions entrepris des rechèrches Coena a 
la contracture produite par les décharges électriques appliquées 
directement sur le muscle ou sur le cœur. Par ces recherches, 
nous nous proposions, en outre, de déterminer la nature de la 
contraction musculaire qui fixe immédiatement l’ atiitude chez les 
individus frappés par la foudre. 

Dans une note récente, Battelli et de Morsier ont décrit des 
contractures produites ce le cœur des Mammifères par l’appli- 
cation des courants alternatifs et désignées par eux comme Con- 
tractures par électricité. 

Nous avons repris nos premières recherches et nous avons aussi 
étudié l'effet des courants alternatifs sur les muscles striés. Nos 
expériences ont été faites principalement sur le pause gastroc- 
némien de Grenouille et de Crapaud. 

Le gastrocnémien isolé et dénudé ou recouvert par la peau est 
placé entre deux petites plaques métalliques, creusées en gout- 
tière, de manière que les électrodes soient en contact avec le 
musele sur toute la longueur de celui-ci. Le tendon d’Achille est 
mis en rapport avec le levier d’un myographe. Le courant alter- : 
natif possédait une fréquence de 47 périodes. La durée du pas- | 
sage du courant a été généralement de 1/30 de seconde. AO 

Les effets du courant varient considérablement suivant 52 Wol= 4 
tage employé. % 

Avec un voltage de 120 volts et une durée de contact. de 1/30 } 
de seconde, on obtient les résultats suivants. La courbe com- ‘à 
mence par une ascension brusque analogue à la phase ascen- \ 
dante d'une secousse musculaire obtenue par l'excitation du nerf | 
sciatique. Îlse produit ensuite une contracture, la contracture par ! 
électricité, qu'on peut diviser en deux des que nous appel: . 
_lerons : phase de so eIune croissante et phase de contractues 
décroissante. : | 

Le tracé de la phase de contracture est oi fait semblabl 4 
au tracé qu'on obtient en excitant avec un fort courant induit. 
le nerf sciatique pendant plusieurs secondes. La courbe, après” 
l'ascension brusque initiale, s'élève encoré d’abord assez raide 
ment, puis plus lentement pour arriver à un maximum. Le maxi 
_Mum est atteint après trois secondes environ. Il faut souligner lew 


(à 


ETES 


SÉANCE DU 6 MAI O21 


fait que l'élévation lente de la courbe par l'excitation du nerf 
sciatique est due au tétanos musculaire, tandis que dans le cas 
de l’application très brève du courant alternatif sur le muscle, il 
s’agit d'une contracture. Commence ensuite la phase de contrac- 
ture décroissante. La contracture reste souvent presque station- 
naire pendant plusieurs secondes, le relâchement est à peine ap- 
préciable. La courbe descend ensuite très lentement ; au bout 
. d'une heure ou davantage la contraction est encore considérable. 
Le muscle soumis à cette excitation électrique de 120 volts a 
perdu toute excitabilité. Il ne se contracte plus ni si on l'exeite 
directement ni si on l’excite par l'intermédiaire du nerf sciatique. 
Toutefois si on applique le courant sur le gastrocnémien chez 
l'animal vivant, le muscle reste inexcitable pendant plusieurs 
heures, mais ensuite il récupère peu à peu son excitabilité. 

Un courant alternatif ayant un potentiel de 30 volts, appliqué 
‘aussi sur le gastrocnémien pendant 1/30 de seconde environ, 
produit une contracture maxima, dont la phase croissante est” 

| Dre à celle qu’on obtient avec un courant de 120 volts. Mais 
| dans la phase décroissante le relâchement est un peu plus rapide. 
“En. outre au bout de quelques minutes le et est ii nou- 
veau excitable. ; 
Avec un courant de 15 volts on n'obtient plus la contracture 
maxima. La phase de contracture croissante est courte, et le 
muscle est immédiatement excitable. 
M. Il nous paraît difficile de concilier ces résultats avec la théorie 
Re: ingénieuse émise par Bottazzi d'après laquelle la contr acture est 
| due à l’activité du sarcoplasma. En effet, le maximum de contrac- 
tion du muscle est le même, comme nous avons dit, dans le cas 
où par l'excitation du nerf sciatique on produit des secousses mus- 
_culaires fréquentes, qui constituent le tétanos, et dans le cas où 
l’on à appliqué sur le muscle un courant alternatif d’une très 
courte durée. De même il faut admettre que les myofibrilles 
prennent part à la phase descendante de la contracture car le 
_ muscle garde son maximum de contraction pendant plusieurs 
_ secondes et une contraction très voisine de ce maximum pendant 
plusieurs minutes. dus | 
__ Nous sommes donc amenés à admettre que Fblicaton du : 
courant alternatif ou des décharges électriques sur le muscle 
maintient celui-ci dans l’état particulier qui est la cause de la 
contraction des myofibrilles, qu'il s’agisse d’une modification de 
4 J'imbibition ou de la tension superficielle. 


" 


(Laboratoire « de physiologie de l'Université de Genève). 


| 
922 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


DES LOIS DU DÉSÉQUILIBRE CHROMATIQUE INITIAL ET DE LA PRÉPON- 
DÉRANCE DE LA DIFFUSION CHROMATIQUE DANS L'EXCITATION LUMI- 
NEUSE DE LA RÉTINE. (MÉCANISME DE PRODUCTION DES COULEURS 
SUBJECTIVES DE FECHNER-BENHAM), 


par HENRI PIÉRON. 


En 1838, Fechner avait remarqué que, dans la rotation de dis- 
ques comportant des, secteurs noirs dégradés sur fond blane, il 
pouvait apparaître des couleurs subjectives ; celles-ci sont ren- 
dues très nettes par la disposition qu’adopta Benham sur son 
toton chromatique (« Artificial spectrum top ») quand il redé- 
couvrit, en 1894, ce phénomène qui, devenu classique, n’a ja- 
mais été élucidé. 

‘Or, une étude systématique des conditions de production m'a 
permis de pénétrer son mécanisme. 

Le fait essentiel est le suivant : quand, au cours de la rotation 
d’un disque, il se produit une excitation lumineuse intermittente 
— par alternance d’un secteur blanc et d’un secteur noïr — des 
fragments angulaires de minces anneaux noirs disposés sur le 
secteur blanc, en engendrant par fusion des anneaux gris conti- 
nus, revêtent une couleur qui dépend de leur position. Si, comme * 
jte Je toton de Benham, sur un demi disque blanc, on dispose 
l groupes égaux de Masute d’anneaux, à des distances crois- 
santes du centre, chacun occupant un des 4 secteurs de 45° du ” 
demi-disque blanc, on constate, au cours de la rotation, pour … 
une vitesse et un éclairement Soanbacines, que les {À groupes 
d’anneaux se colorent respectivement en rouge, jaune, vert et 
bleu. Avec un secteur mobile et d’étendue réglable, portant les 
fragments d’anneaux noirs sur fond blanc, en faisant varier sa 
position et sa grandeur, ainsi que la vitesse de rotation et la gran- 
deur respective des secteurs noir et blanc du disque, j'ai pu éta- 
blir que chaque couleur était conditionnée, à éclairement cons- 
tant, par un retard défini de l’apparition des segments d’anneaux 
sur le début de l’excitation lumineuse (secteur blanc), et que l’an- 
neau revêtait une FEES moyenne dépendant de son étendue 
angulaire. | 

Voici quelques données numériques, dans certaines conditions 
d'éclairement : pour un retard inférieur à 10 0, pas de coloration 
apparente ; à partir de 20 6, coloration rouge nette, puis jaune 
après 4o, verte après 60, bleue après 8o, et disparition de toute 
couleur franche après 100 6. Des nuances intermédiaires se ma- 
nifestent pour des retards également intermédiaires. 

L'augmentation de l'intensité lumineuse diminue les retards 


» 
Rage - 


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Ys” 


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RTE 


SÉANCE DU 6 MAI 923 


Spécifiques très sensiblement dans la même proportion pour les 
différentes couleurs, suivant une loi numérique sur laquelle je 
reviendrai. 

Avec le dispositif de Benham, on peut, en ralentissant la rota- 
tion, ou en augmentant l’éclairement, et à plus forte raison en 
combinant les deux facteurs, obtenir une couleur bleue, non plus 
‘seulement sur le 4° et dernier anneau, mais sur le 3° ou le 2°, et 
même faire disparaître toute couleur des anneaux, Par actions 
inverses, on peut faire, au contraire, gagner le rouge du pre- 
mier au 2° anneau ; mais alors, par accélération de la rotation, 
il se produit — à moins d'augmenter proportionnellement beau- 
coup l'étendue du secteur noir interposé — un bleuissement du 
1” anneau, par influence d’une persistance qui, par-dessus l’in- 
terruption lumineuse, superpose l'effet terminal tardif de l’exci- 
tation précédente : on obtient des pourpres et violets au lieu de 
rouges francs (1). Plus facilement on obtient l'extension du jaune 

au 3° anneau ou, en sens inverse, celle du vert au second. 

Nous constatons ainsi que l'excitation lumineuse provoque des 

_ processus chromatiques dont la latence d'apparition ést d'autant 
» plus brève que cette excitation est plus intense, ce qui est con- 
forme à une loi très générale. En outre, pour rendre compte de 
la succession distincte des couleurs avant l’annulation qui laisse 
persister le seul processus lumineux achromatique, il faut faire 
appel à l'existence de la phase d’hyperexcitation transitoire mise 
_ en évidence pour le processus lumineux (avec ou sans impression 
ù. chromatique) dans l'établissement de la sensation, avant le ré- 
| gime stable (Broca et Sulzer 1902-1903 ; Bills, 1920, ete... Ys le 
- dépassement passager du régime stable n’a pas été nettement 
constaté par Berliner (1907) pour les sensations chromatiques, 
dans des expériences peu satisfaisantés qui ont montré toutefois 
que les différentes couleurs avaient des constantes de temps pro- 
pres, et que le rouge était le plus précoce. 
Si nous admettons les trois processus chromatiques fondamen- 
taux de Young-Helmholtz, — quatre ou un autre nombre quelcon- 
que pouvant être aussi bien admis, — les faits précédents nous 
_ montrent que c’est le processus de la sensation rouge qui évolue 
le plus vite et, dans la première phase de l'excitation lumineuse, 
pa sse par le stade hyper ; quand il regagne son régime stable, 
le processus de la sensation verte, un peu plus lent, achève sa 
…_ croissance, et, à son tour, passe par la phase de dépassement ; 
enfin c’est quand il décline vers son régime normal que le pro- 
cessus du bleu, le plus tardif, atteint son maximum, puis des- 


_ (1) On note que les myopes voient plus rouge, les hypermétropes plus bleu, 
“en raison de l’aberration chromatique décrite par Polack. 


924 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


cend ; et, au régime également stable des trois processus, l’annu- 
lation réciproque éteint toute couleur. 

À la cessation de l'excitation, le processus du bleu est aussi 
le plus lent à disparaître, suivant une loi de symétrie très gé- 
nérale dans les phénomènes visuels, celui du rouge ayant l'éva- 
nouissement le plus précoce. Et, de fait, par interposition d’un 
petit secteur noir interrupteur à des stades variables de l’excita- 
tion, on provoque un bleuissement de l’anneau terminal alors 
que, d’après la prédominance d'établissement, le bleu ne devrait 
pas intervenir. L'augmentation de l'intensité lumineuse accélère 
tous les processus, à la fois l'établissement et l’évanouissement ; 
c'est là une donnée absolument générale encore. 

En dehors des recherches de Berliner, toute une série de faits 
avaient déjà montré que la sensation rouge était plus rapidement 
engendrée et plus vite évanouie que la sensation bleue. Les fran- 
ges rouges qui peuvent être aperçues sur le bord initial d'une 
plage lumineuse en translation et les franges bleues accolées au 
bord terminal ont même déjà montré que l'excitation lumineuse 
incolore engendrait des processus CR DIRAQUES à constantes de 
temps propres (x). 

La loi fondamentale du phénomène peut être ainsi formulée 
: Sous l'influence d’une excitation lumineuse de la rétine par un 
rayonnement complexe à résultante incolore, il se produit au 
début un déséquilibre chromatique, avec prédominance succes- 
sive de nuances allant du rouge au bleu dans l’ordre des couleurs 
spectrales, par suite d’une inégale vitesse d'établissement, jusqu'à 
atteinte du Stade hypermaximal transitoire, ee processus chro- 
matiques fondamentaux déclenchés. 

Il reste à expliquer pourquoi ce déséquilibre, très difficilement 
mis en évidence par le phénomène des franges, devient si net, 
grâce au dispositif des anneaux de Benham. Foi 


Ici intervient ce fait que les minces anneaux noirs sur Scuieur 
blanc sont envahis — inégalement d’ailleurs, suivant leur place 
et les impressions qui précèdent ou suiven 
de l'excitation qui évolue dans les régions rétiniennes voisines 
(comme le montre, par comparaison, le grisé plus clair de ces 
anneaux au cours de la rotation par rapport à celui que donne 
la fusion de secteurs pleins à même proportion angulaire du noir 


(1) En lumière monochromatique, on obtient encore des colorations subjec- M 
. Be Le . CHEF . . " Fr. Cr 
tives, mais différentes suivant la nature des radiations excitatrices. Les phéno- M 
mènes, plus complexes, peuvent s’interpréter en faisant appel à un double 


principe, celui de l'inégalité de l'excitation des processus chromatiques fonda- 


mentaux par chaque groupe de radiations, et celui de la diminution de sensi 


.‘bilité à la coloration propre des anneaux sous A de la Rae gens: 00 
rale du disque. FE QE PE 1 4 - 4 


SÉANCE DU 6 MAI 925 


et du blanc). Cette diffusion est à la fois lumineuse et chroma- 
{tique quand évolue au voisinage un processus de couleur. Mais, 
si la diffusion lumineuse avait même intensité que la diffusion 
chromatique, il n'y aurait pas de raison pour que l'empreinte 
chromatique déposée par diffusion sur les anneaux noirs dans 
une des régions du secteur blanc (correspondant à une des phases 
du déséquilibre chromatique initial) füt mieux conservée que 
_ dans le secteur blanc lui-même, où la succession rapide des di- 
‘verses phases de prédominance chromatique entraîne, par fusion, 
l'annulation des couleurs comme dans le disque de Newton. Il 
nous faut donc admettre que, sur l'anneau grisé, la diffusion 
chromatique est plus intense (x), qu'il y a un saillant chroma- 
tique plus marqué dans l'impression lumineuse, trop marqué 
pour être annulé par les processus -chromatiques moins saillants 
des phases blanches consécutives ou précédentes. Il peut alors 
persister, dans la fusion rotatoire, une impression colorée, dont 
la saturation, variable, mais toujours assez faible, dépend de 
nombreux facteurs, et en particulier des contrastes de clarté des 
plages blanches et noires. 

Un même mécanisme expliquera la diffusion au niveau de 
l'anneau gris de la couleur prédominante par persistance prolon- 
gée après cessation de l'excitation lumineuse, quand le secteur 
noir succède au secteur blanc. 

Nous devons ainsi admettre une deuxième loi, celle de la pré- 


_ dominance dela diffusion chromatique dans l'excitation lumi- 


neuse partielle de la rétine et que nous formulerons ainsi 
Lorsqu'une petite surface rétinienne n'est pas ou n'est que 
faiblement excitée au voisinage d'une région qui est le siège d'un 
processus lumineux et chromatique, l'excitation de cette surface 
par diffusion comporte une prédominance du processus chroma- 
tique qui diffuse avec une intensité plus grande de le processus 
lumineux. 


RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE DIABÈTE INSIPIDE 
ET LE SYNDROME ADIPOSOGÉNITAL. 


Note de PEercivar Bairey et FRÉDÉRIC -BREMER, 
présentée par G. Roussy. 


* On sait que. Camus et Roussy, pour contrôler les résultats de 


1 btion de l’hYpophyse, entreprirent dès 1913 des expériences 


de piqûres par voie buccale de la région pie Do et 


Ji le Nota couleur de contraste exige pour se produire un temps plus long. 


/ 


926 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


‘arrivèrent à la conclusion que le diabète insipide dit hypophy- 
saire est, en réalité, produit par une lésion superficielle de la 
région para-infundibulaire et que le syndrome adiposo-génital 
est probablement dû à la même lésion nerveuse. Nous avons 
pensé qu'il était intéressant de faire ces expériences de contrôle 
en abordant la région par la voie temporale de Paulesco et de 
Cushing. Voici deux résultats typiques de ces opérations mon- 
trant l’un le syndrôme « hypophysaire » aigu, l’autre le syn- 
drome « hypophysaire » chronique réalisés tous deux sans lésion 
de l’hypophyse, son intégrité étant vérifiée histologiquement. 
Chien IIT, o' adulte, 13,2 kgr.; urine 24 h.— 300 c.c., 3 no- 
vembre, piqüre de l’hypothalamus par voie temporale ; polyurie 
permanente dès le 2° jour, mais déjà soif excessive le 1° jour. 


Max.— 1.500 c.c. le 9° jour. Apathie, somnolence, convulsions, 


hypothermie. Mort en convulsions le 15 novembre. 

Méninges et hypophyse histologiquement normales. Piqüre, 
profonde de 3 mm., en arrière de la tige. Dégénération des élé- 
ments spermatogénétiques : spermatozoïdes et spermatides à peu 
près absents. Spermatogonies et spermatocytes très altérés. Pré- 
sence de macrophages. Surrénales, pancréas, foie et reins nor- 
Maux. 


eco I : « Cfieo II 
Coupe 6. Coupe 8} 


V sentreule P prduléranct PP pure pabriue PA pare alice 
Dore ee ia 


Chien X, 6! adulte, 12,9 kgr.; urine 24 h.— /5o c.c. 7 jan- 


vier 1921, piqüre par voie temporale. Le même jour, soif ex- 
trême et sans proportion avec la polyurie. Diabète insipide per- 
manent (1.000 c.c. à 1.600 c.c.). Syndrome adiposo-génital typi- 
que progressif. Reins dénervés le 16 avril 1921 : persistance du 
diabète. Tué le 10 mai, poids : 20 kgr. D TEN pa 


SÉANCE DU 6 Mar 927 


. Autopsie : obésité extrême, atrophie du tractus génital. Histo- 
logiquement : méninges et hypophyse normales. Lésion (petite 
lacune post-hémorragique) superficielle, immédiatement en ar- 
rière de la tige. En avant de la lésion, chromatolyse des cellules 
du tuber cinereum. Testicules très petits : sclérose vasculaire 
considérable, sans endartérite ; hypertrophie de l’interstitielle ; 
ralentissement extrème de la spermatogénèse : spermatozoïdes et 
spermatides absents ; thyroïde et parathyroïdes, surrénales, pan- 
créas, foie et reins histologiquement normaux. 

Les résultats de 24 opérations peuvent être résumés comme 
suit : 

1. Une lésion même minuscule de la région para-infundibu- 
laire de l’hypothalamus provoque avec certitude une polyurie 
qui apparaît dans les deux premiers jours. Elle est transitoire 


Où permanente suivant l'étendue de la lésion. Dans ce dernier 


cas, d’autres symptômes importants étaient présents : cachexie 
dite hypophysaire, atrophie génitale et adiposité. La destruction 
complète du tuber cinereum est toujours fatale. 

2. La polyurie permanente a tous les caractères du diabète in- 
Sipide chez l'Homme : possibilité de concentration rénale dans 
le cas de : privation d’eau, injection de pituitrine, fièvre ; action 
polyurique excessive des obus, absence d'action de la théo- 
bromine. 

3. La soïf peut précéder la polyurie. D'autre part, la polyurie 
peut apparaître sans absorption d’eau (animal comateux). 

4. Le diabète insipide expérimental ne dépend pas de la sup- 
pression d’une régulation nerveuse ou vaso-motrice du rein. Il 
peut être provoqué chez un animal à reins dénervés et un dia- 
bète établi persiste après dénervation des reins. 

9. La piqüre du tuber cinereum a produit chez deux Chiens 
une cachexie hypophysaire, avec dégénération testiculaire chez 
l'un d'eux, et chez deux autres Chiens le syndrome adiposogéni- 
tal. Ges animaux avaient une polyurie persistante. Dans chaque 
cas l'intégrité de l’hypophyse fut vérifiée histologiquement. 

La situation de l'important centre nerveux que nous avons 
traumatisé et Ja petitesse de Ja lésion -qui suffit à provoquer les 
symptômes caractéristiques expliquent probablement, comme 
‘Camus et Roussy l'ont déjà fait remarquer, les résultats des abla- 
tions hypophysaires sur l'animal jeune ou adulte. Rien n’indi- 
que que la lésion produise ses effets par l'intermédiaire de l'hy- 
pohyse. 


928 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SUR LA CULTURE DU VIRUS VACCINAL DANS LES NÉOPLASMES 
ÉPITHÉLIAUX. 
À propos de la note de MM. Sazmon et Baix (1), 


par C. Levaprrr et S. Nicorat. 


Dans une note présentée à l’Académie des Sciences, séance du 
13 mars 1922 (2), nous avons démontré les rapports entre les 
feuillets embryonnaires et les affinités du virus vaccinal (neuro- 
vaccine) pour les divers tissus. Nous avons conclu que « la vac- 
cine, virus filtrant et invisible, offre une affinité élective pour 
tous les tissus dérivés de l’ectoderme, et pour certains organes 
de provenance endodermique, alors que son affinité pour les 
tissus d’origine mésodermique est, pour ainsi dire, nulle ». Nous 
ajoutions : « Ces conclusions sont d’accord avec nos recherches: 
sur la culture du virus vaccinal dans les néoplasmes épithéliaux 
et conjonctifs du Rat et de la Souris. » Nous avions établi, en 
effet, que la neurovaccine, injectée FL. les épithéiomas expéri- 
mentaux du Rat et de la Souris, s'y cultive abondamment, tandis. 
que, dans les mêmes conditions, la culture est, pour ainsi dire, 
nulle, dans le sarcome de la ie Injecté ue les veines d’un: 
Rat porteur d’ épithélioma, le virus vaccinal cultive dans le néo- 
.plasme, alors qu'on ne le trouve pas dans les autres organes, 
exception faite de l'ovaire. VE A 
Ces recherches, continuées depuis (3), ont out à des données 
importantes au sujet de l’action de la vaccine sur le pouvoir 
prolifératif des néoplasmes cancéreux et sur l'immunité des can- 
cers vaccinés. Elles feront l’objet de notes prochaines concernant 
également l'association entre le virus vaccinal et celui de ns 
.thélioma des Poules. 
L'expérience relatée par Salmon et Baix ne fait done que con- 
 firmer ce que nous avons annoncé dans notre note du 13 mars 
1922. Nous sommes surpris de voir que les auteurs établissent des 
rapports entre l’affinité de la vaccine pour le cancer épithélial et 
l’origine ectodermique de ce néoplasme, sans citer nos travaux. 
de beaucoup antérieurs (4). 


. (x). C. R. de la Soc. de’ biol. , Séance du 25 avril 1922. 


(2) Levaditi et Nicolau. C. R. de l’Acad. des sc., FO Le 1 séance du’ 


13 mars. 
(3) La plupart de ces recherches ont été relatées au cours fait sur 
« Vaccine », le 7 avril 1922, à l’Institut Pasteur (Levaditi). 
(4) Levaditi. C. R. de l’Acad.'des sc., 1921, f. 175, p. 370. 


2 ES té 


fs 


(55). 929 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


SEANCE DU 1“ MAI 1929 


SOMMAIRE 
DespriGnes (V.) : Diagnostic. observations de M..Ch. Porcher. 66 
rapide de la tuberculose des voies Morez (A.) et Rocuaix (A.): 
urinaires sans inoculation au Action microbicide par contact 
É ODA MP Ne ee. 57 | de quelques essences végétales à 
ce (J. ), LEBEUF et Papacos- état Hoqnident eus tte 5g 
TAS : Fréquence relative dans les Porcuer (Ch.) : Remarques à av: 
des de l’association « Bacille : : propos de la note de M. F. Mai- 
1 de Lôffler-Pneumobacille »..... L'on] anGNE Een as ESA rs RATE 
| Maicnon (F.) : Effets cliniques RocHaix (A.) et BanssiILLoN 
des diastases tissulaires de mus- (E.) : Milieu de Pétrof et dia- 
cles lisses. Contribution à l’étude gnostic bactériologique rapide 
étiologique de la constipation.. 63 | dela tuberculose des voies uri- 
: Marcxon (F.) : Réponse aux FAITES See Re ne ee à Gr 


- Présidence de M. Porcher. 13 


» FRÉQUENCE RELATIVE DANS LES ANGINES IE L'ASSOCIATION 
« BACILLE DE LÔFFLER-PNEUMOBACILLE », 


HE par J.: Gamb, LeBeur et PApAcoSrAS. : :: 


. marquable des angines à Bacilles diphtériques et Pneumobacilles 
associés. D'autre part, à la suite de nombreuses expér iences dont 
ils ont communiqué le protocole et les résultats à la Société, ils 
ont cru découvrir le pourquoï, ou du moins le comment, de cette 
bénignité clinique : tout se passe dans l'association « Bacille de 
…  Lôffier et Pneumobacille de Friedlander » comme si les toxines 
_ du second gênaient la végétabilité du premier et surtout con- 
trariaient, dans des proportions considérables, la sécrétion toxi- 
nienne de l’agent de la diphtérie. Nous ne voulons pas revenir 
sur ces faits, qui nous paraissent assez solidement établis, mais 
nous tenons à communiquer à la Société une statistique récente, 


A Deux d’entre nous ont déjà signalé la bénignité clinique re- 
+4 f J 


930 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (56) 


qui donne quelques éclaircissements sur la fréquence relative de 
cette association. 

Pendant l’hiver dernier, nous avons fait, à l’occasion de deux 
épidémies scolaires, un nombre important d'examens bactério- 
logiques de gorge, soit chez des malades atteints d’angine, soit 
chez des sujets en apparence sains, mais ayant vécu en milieu con- 


taminé. Ces examens ont atteint le nombre respectable de 179 


analyses. Sur ces 179 prélèvements, nous ayons obtenu 83 cul- 
tures positives en Lôüffler. Sur ces 83 cultures, nous avons relevé 
l’association du Lôffler et du Pneumobacille dans 23 cas, ce qui 


nous donne une proportion de 27,7 p. 100. Ces 23 cas d’associa- 


tion se décomposent ainsi : 
| 7 cas d'association du Bacille de Lôüffler long et de Preumor 
bacille ; 

3 cas düs au Bee de Lôffler moyen et au Bacille de Fried- 
lander ; 

13 cas avec Bacilles diphtériques courts et Picanrobdelies as- 
sociés. Un seul cäs nous donna du Pneumobacille pur. 

Ces recherches ont porté sur deux épidémies scolaires contem- 
poraines, mais ayant sévi dans deux milieux différents. Ce point 
est à retenir et rend peut-être compte du nombre important d’as- 
sociations trouvées. Nous n'avons donc pas la prétention de con- 
clure de la fréquence relevée par nous, à celle susceptible de se 
rencontrer dans d’autres circonstances, notamment dans le cas 
de prélèvements pratiqués dans des milieux très différents. Mal- 
gré tout, nous avons considéré ces faits comme intéressants et 


nous croyons, en définitive, que la fréquence de l’association du. 


Pneumobacille et du Bacille de Lôffler dans les angines est plus 
grande qu’on ne le croit généralement. Nous n'avons aucune 
notion de la façon dont se sont comportées évolutivement les 
angines de ces deux épidémies. Ce point eût été intéressant à 
relever. Mais ce côté de la question n’est pas à envisager, étant 
donné l'esprit de la note que nous présentons. 


(Institut bactériologique de Lyon). 


(57): | SÉANCE DU 1° Mar 931 


DrAGNoOSTIC RAPIDE DE LA TUBÉRCULOSE DES VOIES URINAIRES 
SANS INOCULATION AU COBAYE, 


par V. DESPEIGNEs. 

Limousin, dans les Annales de l’Institut Pasteur (août 1921), 
et le P° Calmette dans Paris-Médical (janvier 1922), ont préco- 
nisé l’ensemencement dés crachats sur milieu de Pétrof pour 
mettre en'évidence des Bacilles de Koch dans des cas où ni l’exa- 
men direct des crachats, ni même leur homogénéisation n’avaient 
permis de déceler la présence de ces germes, dans les cas où jus- 
qu'ici on avait recours à l’inoculation au Cobaye. 

J'ai voulu me rendre compte si la méthode était applicable à 
la recherche du Bacille de Koch dans les urines, où ce microbe 
est encore plus difficile à trouver, à tel point que presque toujours 
il faut employer l’inoculation, ce qui ne permet qu'un diagnostic 


assez tardif, sans compter qu'il en résulte une dépense notable. 


Mes recherches ont été positives et il m'a été possible, dans ces 
conditions, d'obtenir une culture du Bacille tuberculeux en moins 
de quinze jours. Ce procédé est donc appelé à rendre de grands 
services dans le cas de tuberculose des voies urinaires. 

La technique employée par moi a été celle préconisée par les 
auteurs précités avec cette seule différence que le culot de 
centrifugation de roo c.c. d'urine remplace dans ce cas les cra- 
chats. Ce culot est donc soumis à l’action de la soude pure, sté- 
rilisée, à .,4 p. 100, pendant une durée d’une heure environ à 37° 
après une agitation énergique dans un flacon stérile muni d’un 
bon bouëhon de caoutchouc, puis après une centrifugation de 15 
minutes, le culot acidifié au moyen d’une solution d'acide chlor- 
hydrique à 4 p. roo est ensemencé à la surface de 4 tubes de 
milieu de Pétrof. ; 

Dans le but de simplifier la préparation du milieu de Pétrof 
qui nécessite une asepsie qu'il n’est pas toujours facile de réali- 
ser, j'ai fait subir une légère modification consistant à employer 
du bouillon de veau tyndallisé ; en effet, il n’est pas commode 
d'avoir de la viande de veau presque sans germes, car elle subit 


_ dans les abattoirs des pollutions multiples. 


Je prépare donc le milieu de Pétrof de la façon suivante. D'un 


. côté, je fais un bouillon de veau avec 250 gr. de viande de veau 


hachée dans un broyeur stérile et mélangée avec 212 gr. d’eau 
distillée et 37,5 gr. de glycérine stérile ; le tout est laissé une 


. nuit à la glacière, puis filtré le lendemain matin sur tarlatane 


stérile. Tyndallisation par chauffage discontinu pendant une 
heure chaque jour à 55°-57° huit jours de suite. Au bout de huit 


932 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (58) 


jours ou plus tard, au fur et à mesure des besoins, on prépare 
les œufs qui sont cassés, après séjour de 15 minutes dans l’alcool 
à 70°, mélangés au moyen d'une baguette de verre stérile et enfin 
filtrés sur tarlatane stérile. On mélange 200 c.c. de bouillon de 


veau glycériné à 4oo c.c. de filtrat d'œuf, on ajoute 6 c.c. d’une 


solution de violet de gentiane à 1 gr. p. 100 c.c. d'alcool à 95”; 
on mélange bien, puis on répartit en tubes que l’on fait coaguler 
absolument comme les tubes de sérum, par chauffage à 85° pen- 
dant une 1/2 heure en position inclinée, puis l’on chauffe deux 
jours de suite pendant une 1/2 heure à 07 et enfin on vérifie 
la stérilité en les plaçant pendant 3 jours à à l’étuve à 37°. 

Une variante à ce procédé consiste à tyndalliser le mélange de 
bouillon de veau et d'œufs de façon à en avoir toujours une pro- 
vision que l’on prépare aux moments opportuns, c’est-à-dire lors- 
que les œufs sont moins coûteux. Dans ce cas, on n’ajoute le 
violet de gentiane qu'au moment de PSE en tubes avant de 
les coaguler. 

Avec le milieu de Pétrof préparé avec ces de j'ai cons- 
tamment obtenu des résultats identiques à ceux que l’on a en 
se servant du même milieu préparé selon la méthode originale. 


(Laboratoire de bactériologie du Bureau d'hygiène de Chambéry). 


(29) : SÉANCE DU 1° MAI 933 


ACTION MICROBICIDE PAR CONTACT DE QUELQUES ESSENCES VÉGETALES 


A L'ÉTAT LIQUIDE, 
par À. Morez et À. Rocaix. 


Dans une note précédente (1), nous avons étudié l’action micro- 
bicide des vapeurs de quelques essences végétales. Par compa- 
raison, nous signalerons ici les résultats de nos recherches sur 
l’action de ces essences, de même provenance que les premières, 
sur les mêmes microbes, mais par contact des liquides. 


Technique. Comme dans les expériences précédentes et pour 
des raisons identiques, nous avons employé la méthode de Koch 
dite « au fil ». Les tests microbiens ont été préparés comme il 
_a été dit. Ils ont été plongés directement dans l'essence étudiée 
pendant des temps déterminés, puis ensemencés dans des mi- 
lieux liquides appropriés, qui étaient maintenus à l’étuve pen- 

- dant 72 heures. 
_ Mais la quantité notable d'essence, retenue par les tests au 
- moment où ils ont été ensemencés et pouvant ainsi prolonger son 
_ action microbicide bien au delà du temps de contact, pourrait 
… paraître apporter une eause d'erreur importante. Pour essayer 
. d'éliminer celle-ci, nous ne pouvions songer à faire disparaître 
__ l'essence par voie chimique et nous n'avons eu à notre disposi- 
tion d'autre moyen que le lavage des tests avec de la solution phy- 
siologique stérilisée, en les agitant vivement avec elle : procédé 
. qui laisse encore dans les tests de fines gouttelettes d'essence ad- 
_sorbées dans les fils textiles seuls suceptibles d’être employés ici, 
parce que les fils métalliques où les grenats n'auraient pas retenus 
assez de microorganismes. Du reste, nous avons pensé nous rap- 
procher ainsi des conditions de la pratique de l’antisepsie ; les 
lavages par des liquides humoraux pouvant laisser adhérer aux 
agents pathogènes une certaine quantité de désinfectant. 


Résultats. Dans le tableau ci-dessous, ne sont consignés que les 
- temps nécessaires à la destruction des microbes. En outre, nous 
avons, ayant Man ces échéances mortelles, observé des 
D cards dans le développement des cultures, dont l'intérêt n'est 
_pas négligeable, mais qui ne peuvent être notés ici. 


ss Lui id is bé MER 


f 
=. (x) A. Morel et A. Rochaix. Recherches comparatives sur l’action microbicide 
des ee de ae essences végélales. C. R. de la Soc. de biol., 7 novembre 
Boss, t LAXXV, p. 861.: 


D RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. | 2 6% 


934 RÉUNION BIOLOGIQUE PE LYON : : (60) 


Bacille- Spores du 


Nature de l'essence Méningocoque B. d'Eberth. -: Slaphylo. diphtérique charbon - se 
Thym........ 3 minutes 5 minutes 5 minutes 10 minutes ® 4 
Citron etre. RE PE ne) DÉS De DRE D (So) #4 
Genièyres.2 +0 Der » 5 » - à heures . @ = 
Menthe....... de) 5 » 20 » == 6» (oo) ce. 
Goménol.. 3 » 5 » 1 heure Gp Lo 
Orange..." 577» 5 » 18270 DR wo 
Citronnelle.. 3 » 10 » 18 >». 24 » L'e) 
Girotle ee 3 » 19 » 18 » Ds ED 40e O0 
Lavande -. 3 » 20 » TN TON 0) 00 
Romarin....., 3 » 20 » De D .o4 » SOLE 
Bermagote... 3 » 20 » 18 » a » QE 
Eucalyptus.... 3 D 00 » re) be) O0 E 
SATA eee Tom ne. 3 heures DO) 504 » RE 
RAM UE ES 1 heure 24 DAMES OU 0 ES pet) O0 £ 
Badiane ..... SL.) 24 » ee 0) TD Q0 


F 


Conclusions. 1° Les essences, qui à l'état liquide et par con- 
iact, nous ont paru avoir l’activité microbicide la plus manifeste … 
sur les microbes essayés, sont celles de thym, de citron, de ge 
nièvre, puis celle de menthe et le goménol. = 

2° En comparant ces résultats avec ceux de nos premières ex- 
périences, nous avons constaté des différences notables, suivant 5 
que les essences agissent par leurs s vapeurs ou pi le contact des 
liquides. 2 

Les ordres d'activité décroissante, que nous avons observés, 
sont, en effet, les suivants : 24 

Pour les essences agissant à l état de vapeurs : citron, thym, Ée. 
orange, bergamote, genièvre, girofle, citronnelle, onde s0= 
ménol, menthe, romarin, santal, eucalyptus, rh. à 

on les essences agissant à l’état liquide : thym, citron, ge- 
nièvre, menthe, goménol, orange, citronnelle, girofle, lavande, 
romarin, bergamote, Doit santal, badiane. ee s 

On voit que la place de certaines d’entre elles varie suivant da. à 
façon dont on les fait agir sur les microbes. te ne 


(61) . =: SÉANCE Du 17 Maï 935 


Mucreu DE PÉTROF ET DIAGNOSTIC BACTÉRIOLOGIQUE RAPIDE 
_ DE LA TUBERCULOSE DES VOIES URINAIRES, 


par À. Rocaix et E. BanssiLLOoN. 


Limousin a exposé, il y a quelques mois (1), les résultats ra- 
_pides qu'il avait obtenus dans l'isolement et la culture des Bacilles 
de Koch, à partir des crachats tuberculeux, en utilisant l’ense- 
mencement direct des crachats sur le milieu proposé par Pétrof 
_ (œuf, peptone et violet de gentiane) après traitement par la soude 
caustique pour les liquéfier et éliminer les germes associés, dont 
le développement est entravé, d'autre part, par la présence du 
violet de gentiane. 
Nous avons essayé d'appliquer la méthode à la recherche ra- 
pide du Bacille de Koch dans les urines de malades suspects de 
tuberculose des voies urinaires (2). On sait combien est longue, 
pour le chirurgien, l'attente des résultats de l’inoculation au 
 Cobaye du culot d'urine, résultat qui doit décider, la plupart 
du temps, de l'intervention opératoire. Si le culot d'urine ense- 
mencé sur milieu de Pétrof devait donner des résultats compara- 
._ bles à ceux que Limousin a obtenus avec les crachats, on pourrait 
_ gagner deux à trois semaines, gain appréciable pour le malade. 

_ Nous nous sommes servi du milieu de Pétrof, préparé suivant 

_ la technique décrite par Limousin, sans lui apporter aucune mo- 

_dification. Etant donnée, en st la pauvreté de la flore asso- 
_ ciée, nous avons négligé systématiquement le traitement préala- 
ble à la soude. Nos résultats n’ont pas été d’une constance abso- 
. lue. Dans la très grande majorité des cas, nous avons obtenu des 
. résultats très favorables à la méthode : culture positive en moins 
_ de 15 jours, examen direct négatif, inoculation au Cobaye positive 
. dans le délai habituel (25 à 35 jours). Nous ajouterons que, dans 
un cas, une néphrectomie pratiquée, a décelé des lésions de pyoné- 
phrose tuberculeuse typiques. Mais dans un cas, la culture sur 
. milieu de Pétrof est restée négative et cependant une intervention 
a montré l'existence d’une pyonéphrose tuberculeuse caracté- 
- risée. Enfin, dans un cas, où l’examen direct avait montré dans 
le culot de très nombreux Bacilles de Koch, avec une flore asso- 


’étrof a donné des résultats négatifs. Le malade, mort rapide- 
… ment, présentait à l’autopsie des lésions de Moeioee généra- 
lisée et, en particulier un abcès prostatique bacillaire. Le milieu 


(x) HE: noi Ann. de l’Institut Pasteur, août 1927, t. XXXV, p. 558. 
or Les urines étudiées Sn du service du P' Ce que nous 


iée abondante, l’ensemencement sur plusieurs tubes de milieu de 


936 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (62). 


est resté complètement stérile : aucune colonie ni de Bacilles de 


Koch, ni des nombreux microbes de la flore associée. Nous ne 
pouvons nous expliquer ce résultat, les milieux utilisés provenant 
d’une même provision que d'autres ayant donné des résultats 
positifs. 


Nous avons ensemencé sur le milieu de Pétrof un certain nom- 


bre de saprophytes acido-résistants (Bacille du smegma, du beurre 
de Petri-Rabinovitch, du fumier de Moeller, de la fléole, etc.). 


Ils ont poussé de façon rapide et luxuriante. Le milieu de Pétrof. 


n'élimine donc pas les Bacilles acido-résistants es qui 
peuvent se trouver dans l'urine. 


En même temps que nous pratiquions ces recherches sur les. 


urines tuberculeuses, nous effectuions les mêmes recherches sur 
les crachats tuberculeux, en suivant rigoureusement la technique 
recommandée par Pc Calmette et Limousin. Nos résultats, 
excellents, confirment ceux des auteurs précités et nous avons 


été frappés par le fait que les cultures obtenues à partir des era-. 
chats étaient beaucoup plus luxuriantes que celles provenant de. 


l’'ensemencement de culots d’urines. 


Conclusion. En somme, dans la pratique du diagnostic bacté-. 


riologique de la tuberculose génito-urinaire, 6n pourra ajouter 


à l'examen direct du culot de l'urine, et à son inoculation au 


Cobaye, son ensemencement en milieu de Pétrof, mais on ne 
tiendra compte que des résultats positifs. Sauf pour les urines 


recueillies par cathétérisme, on devra se méfier des acido-résis-… 
tants (Bacille de smegma) qui poussent sur milieu de Pétrof. Dans 
les cas négatifs, on attendra l HÉSuRAl de l’inoculation au Co- … 


baye. 
(Laboratoire d'hygiène de la Faculté de médecine de Lyon). 


(63) | SÉANCE DU 1° Mai 037 


EFFETS CLINIQUES DES DIASTASES TISSULAIRES DE MUSCLES LISSES. 
CONTRIBUTION À L'ÉTUDE ÉTIOLOGIQUE DE LA CONSTIPATION, 


par F. Marcxo. 


Dans deux notes précédentes (1) nous avons montré que l’ad- 
ministration de diastases tissulaires d'organes sains à des sujets 
malades a pour effet de combattre l'insuffisance fonctionnelle des 
organes de même nom, en apportant à ceux-ci les diastases de 
synthèse qui leur font défaut. Nous avons également établi que 


l'administration de ces mêmes diastases à des sujets sains, reste 


_ absolument sans effet, les phénomènes chimiques de la nutrition 
étant liés, non pas à l'abondance des matériaux ou agents nutri- 
tifs, mais uniquement aux besoins physiologiques de l’organisme. 

Lorsqu'un trouble fonctionnel existe, dû à l'insuffisance d’un 
organe, une compensation complète ou relative tend à s'établir 
par l'hyperfonctionnement d'autres organes participant à la même 

‘fonction. Un nouvel état d'équilibre en résulte. On conçoit alors 
que le brusque rétablissement fonctionnel de l'organe déficient 

par l’administration de diastases tissulaires, soit de nature à pro- 

_voquer des perturbations passagères en amenant la rupture de 

_l’équilibre qui s'était établi, et cela jusqu’à l'apparition d’un équi- 
libre nouvean plus normal. 

Nous avons eu des exemples très nets de ce phénomène avec 
les diastases de muscles lisses. Deux choses sont nécessaires à la 
contraction musculaire : d’une part, la conservation de l’irrita- 

_bilité et de la contractilité du muscle et, d’autre part, une exci- 

. tation nerveuse suffisante. Ces deux choses peuvent être dimi- 
nuées dans certains états pathologiques, et s’il s’agit des muscles 
- lisses de l'intestin, par exemple, il en résulte de l’atonie et même 
. de l’inertie intestinale plus ou moins complète, c'est-à-dire de la 

constipation. Cette dernière peut donc avoir deux origines nette- 

ment distinctes, une origine musculaire et une origine nerveuse, 
sympathique ou vago-sympathique. On conçoit néanmoins que 

- l'un de ces facteurs puisse être diminué sans qu'il en résulte né- 

D un de la constipation s’il y a compensation par exagé- 

: ration de |’ autre facteur. La diminution de la contractilité muscu- 


‘16 De l’existence des diastases de synthèse. Explications des effets de l’ organo- 
De Une nouvelle méthode thérapeutique : l’organozymothérapie. C. R. 
ju la Soc. de biol., t. 86, 1922, p. 4h41. — Conséquences de la spécificité 
. d’organe des Stegeces tissulaires. Utilisation de ces dernières pour la détermi- 
3 nation de l’organe dont l'insuffisance est la cause d’un état pathologique déter- 
“miné. Application de ces données à l’étude du rôle physiologique de certains 
Doéne. C. R. de la Soc. de biol., t. 86, 1922, p. 444. Fe 


D its 


938 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON : (64 = 


laire liée à une insuffisance nutritive de l’organe peut être com- 
pensée par une exagération de la commande nerveuse. Cette com- 
pensation semble être assez fréquente ; les différences dans les | 
effets cliniques obtenus avec le mélange de diastases de foie et … 
d'appareil digestif (estomac, intestin, pancréas) suivant que ce 
mélange comprend ou non les diastases des musculeuses gastri- 
que et intestinale, le prouvent surabondamment. Re =. 
Nous avons eu l’idée d'employer ce mélange dans les cas d'af- … 
fections du foie ou de l'appareil digestif en considération de ce 
fait que les troubles hépatiques ont toujours un retentissement 
sur les fonctions digestives et vice-versa. Nous y avons été d’au- 
tant plus porté que l'expérience nous avait démontré l’innocuité 
absolue des diastases tissulaires sur les sujets sains, c'est-à-dire 
l'impossibilité de produire des troubles hyperfonctionnels. 
Cependant, lorsque nous avons administré à des sujets atteints 


zx 
__ 


. d’affections du foie ou de l'appareil digestif, le mélange précitée 
comprenant les diastases des musculeuses gastrique et intestinale, È 
nous avons constaté: dans ro p. 100 des cas environ, dès le len- 
demain ou le surlendemain du début du traitement, une exa- à 
gération plus ou moins marquée du péristaltisme pouvant aller J 
jusqu'aux coliques violentes avec diarrhée. Dans beaucoup de cas, 3 
cette action sur le péristaltisme a eu simplement pour effet de “4 


faire disparaître des constipations plus où moins opiniâtres. Une 
Femme de 58 ans qui ne se rappelait pas avoir été à la selle spon- « 
tanément, a vu sa constipation disparaître au troisième mois de 
traitement. La cessation de celui-ci a ramené l’état ancien, qui ‘4 
a cédé de nouveau à la reprise des diastases. Enfin, dans d’autres 
cas, la constipation n’a été nullement influencée. = ES 

D'après ce qui a été dit plus haut, nous voyons quelle est l’in- . 
terprétation physiologique que l’on doit donner de ces phéno- « 
mènes. Les constipations qui résistent sont, sans aucun doute, 
d’origine nerveuse et celles qui sont combattues efficacement pars 
les diastases de muscles lisses, sont d'origine musculaire. L'apport 
de ces diastases rétablit l’activité nutritive et fonctionnelle de la à 
musculeuse intestinale, c'est-à-dire son irritabilité et sa contrac- - 
tilité. Dans le mélange de diastases de foie et d'appareil digestif, 
musculeuses comprises, c’est bien aux diastases musculaires 4 
qu'est due cette action sur le péristaltisme, ear le mélange sans « 
musculeuse administré aux mêmes malades qui avaient présenté « 
des coliques avec diarrhée, ne produisit chez ces derniers aucun. 
trouble intestinal. Ce mélange, d'autre part, exerce sur la consti- 
pation une action incomparablement moins importante que le 
mélange avec musculeuse. L'action n’est cependant pas nulle, car 
les diastases de foie, de pancréas et des muqueuses gastrique et i 
testinale agissent nettement sur les sécrétions digestives lorsqu 


(65). << SÉANCE DU L® MA à 939 


celles-ci sont diminuées, et l’on sait que ces sécrétions et, en par- 
ticulier, la bile, sont des excitants du péristaltisme. Nous avons 
constaté cliniquement l’action sur la sécrétion biliaire sur une 
malade hospitalisée chez laquelle l'administration de diastases hé- 
patiques par ingestion à la dose de r mgr. par jour a provoqué le 
_ lendemain de la première dose l'apparition de selles et de vomisse- 
ments biliaires. Ce résultat a été obtenu une seconde fois, à la 
reprise du traitement après cessation d'un mois. 

L'apparition de coliques avec diarrhée sur des sujets dont les 
fonctions intestinales s’accomplissaient normalement, et cela 
sous l'influence du mélange avec musculeuse, doit, à notre avis, 
sexpliquer par ce fait que ces malades présentaient une insuf- 
fisance fonctionnelle de la musculeuse intestinale qui était com- 
pensée par une exagération des commandes nerveuses. L’admi- 
nistration à ces malades de diastases de muscles lisses ayant eu 
pour effet de rétablir brusquement l’irritabilité et la contractilité 

de la musculeuse intestinale, il en est résulté inévitablement de 
.  l’hyperpéristaltisme en raison de l’exagération préexistante des 
- excitations nerveuses. Dans le cas de persistance du traitement, 
un nouvel équilibre tend à s'établir et les troubles intestinaux 
_ finissent par disparaître au bout d’un temps väriable. 
Le Les diastases de muscles lisses contenues dans le mélange foie 
L. et appareil digestif avee musculeuses peuvent produire des effets 
. semblables à ceux que nous avons signalés pour l'intestin, sur 
_ tous les organes contenant des fibres lisses : utérus, vessie, vais- 
_ seaux, bronchioles. Sur plusieurs Femmes, le mélange avec mus- 
; _ culeuse a déterminé au moment des règles des contractions uté- 
rines douloureuses, phénomènes qui ne se sont jamais produits 
: | avec le mélange sans musculeuse. De même, le mélange avec 
= musculeuse a produit chez un Homme de 43 ans, dès le premier 
… jour, des épreintes vésicales qui ont disparu avec la suppression 
du traitement et qui ne se sont pas reproduites avec le mélange 
sans musculeuse. Sans aller jusque là, chez beaucoup de sujets 
la force du jet a été augmentée au moment de la miction. Sur 
- quelques sujets ayant dépassé {o ans et à tension artérielle un 
. peu forte, ce mélange avec musculeuse a ramené des signes d'hy- 
pertension, vertiges, bourdonnements d'oreilles, résultant très 
_ probablement d’une action sur les fibres lisses des vaisseaux. Le 
. mélange sans musculeuse administré aux mêmes personnes n’a 
rien produit de semblable. Enfin, chez une jeune fille de 22 ans, 
- présentant de la sclérose pulmonaire du sommet droit, le mélange 
—_ avec musculeuse à amené au bout de 48 heures une gêne respi- 
| Dire manifeste dans la partie ie po faire croire à 


940 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON (66) 

EEE PEN NOR PO RTE EU CS TEL e 
était due à une contraction des fibres de Reïssessen. Le mélange 

sans musculeuse d’ailleurs fut parfaitement supporté par cette 

malade et ne produisit rien de pareil. 


M. Cu. PorcHer. — S'il n’est pas dans ma pensée de discuter 
sur les faits que nous apporte M. Maignon, je tiens du moins à 
m'élever énergiquement contre l'interprétation qu'il en donne. 
Je ne saurais trop m'associer à ce que vient de dire M. Morel, et 
je m'étonne avec mon collègue de l'emploi du mot diastases que 
fait M. Maignon dans sa communication. Rien ne l’autorise à y 
avoir recours ; le procédé d'extraction de ce qu'il dénomme ses 
diastases tissulaires est banal ; il peut y avoir de tout dans les 
poudres qu'il utilise : diastases, peut-être, lipoïdes, infiniment 
petits chimiques et biochimiques, que sais-je, et leur attribuer la 
possibilité de faire in vivo des synthèses de protéines, en avançant 
presque que la preuve d’un tel processus est faite, me semble osé. 


M. F. Marexow. — Les raisons qui me font penser que les pou- 
dres à l’aide desquelles j'obtiens les effets relatés sont des dias- 
tases, ou, d’une façon plus générale, des a biologiques, 54 
sont fe suivantes Le 

Le procédé qui me permet de les obtenir est un procédé d’ex- 
traction des diastases. Ces poudres renferment d’ailleurs les dias 


tases analysasites contenues normalement dans les tissus (amy- 
lases, lipases, protéases) et qu'il est facile de mettre en évidence. 
Elles peuvent done renfermer tout aussi bien des diastases syn- 
thétisantes si celles-ci existent, et nous avons exposé les raisons 
qui plaident en faveur de cette hypothèse. : 

Comme impuretés, il ne peut être question de lipoïdes ni de 
cristalloïdes. Les lipoïdes sont éliminées par les traitements à 
l’alcool-éther que l’on répète encore sur la poudre une fois ob- 
tenue, et les cristalloïdes par la dialyse contre l’eau distillée. Les 
impuretés ne pourraient donc être que de nature protéique. 20 

.Ges impuretés de nature protéique, qui agiraient à doses infi- 
nitésimales, puisque l’on obtient sur certains malades des effets 
cliniques très nets avec 1 mgr. de poudre administré par les voies 
digestives, sur des sujets de 60 kgr. et plus, se comporteraient 
comme de véritables catalyseurs, c'est-à-dire cernme des dias-. 4 
tases. 

IT ne s’agit pas de substances agissant comme des excitants des 
différentes fonctions, puisque ces poudres, administrées à doses 
massives en injections intraveineuses à des sujets sains ne pro- 
duisent aucun effet. 


941 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 


 SÉANCE DU 2 MAI 1922 


Se SOMMAIRE 

Creyx et Vinzenr : Fréquence Duperié (R.) et OBRENOvITCH 
comparative et déterminisme du (E:) : La résistance globulaire 
signe du sou de Pitres, dans di- dans le paludisme secondaire... . 71 
vers épanchements de la plèvre, Pacuon (V.) et PeriTeau (C.) : 
réalisés expérimentalement..... 75. | Sur la généralité des ondulations 

Damane (R.) : Méthode pour secondaires des myogrammes de 
l'examen chimique du liquide GONNEMENT script 67 


duodénal retiré par tubage. 


Présidence de M. Sauvageau. 


SUR LA GÉNÉRALITÉ DES ONDULATIONS SECONDAIRES DES MYOGRAMMES 


“pare V. 


DE GONFLEMENT, 


Pacxon et C. PETITEAU. 


Poursuivant nos recherches sur le déterminisme et la signifi- 
cation des accidents bifides des myogrammes réflexes provoqués 
par choc rotulien, nous nous sommes demandé si leur non spé- 
cificité en tant qu’expression particulière du mode réflexe d’acti- : Se. 


_ vité musculaire, mise en évidence pour le quadriceps (r), devait 
être restreinte à ce cas particulier ou traduisait, au contraire, une 


loi générale du fonctionnement musculaire. Comme nous l’avions 
fait dans le cas du quadriceps, nous nous sommes donc préoccu- 
pés de faire l'étude comparée des myogrammes de gonflement de Se 
divers groupes musculaires, soit du membre inférieur, soit du 
membre supérieur, dans le cas d'activité motrice directe, d’une 
part, et dans le cas d'activité réflexe, d'autre part. Là encore, les 


(1) V. Pachon et C. Petiteau. Sur la non spécificité du caractère bifide de la 
secousse réflexe patellaire. Réunion biol. de Bordeaux, 7 mars 1922. C. R. de la 


Soc. de biol., 11 mars 1922. 


il a ei sl 


942 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (68) 


Fig. I. — P. D., 23 ans. Myogrammes de gonflement des jumeaux-soléaire : 
À, secousse réflexe. B; secousse directe. C, secousse volontaire. 


Fig. 2. — P. D., °3 ans. Myogrammes de gonflement du triceps huméral: = 
À, secousse réflexe. B, secousse directe. C, secousse volontaire. 


(69) SÉANCE DU 2? MAI 943 


résultats se sont trouvés superposables. C’est ainsi qu’en excitant 
directement le soléaire ou les jumeaux par un choc faradique 
porté au point d'élection, nous avons retrouvé le caractère bifide 
qui rend les tracés homologues en tous points de ceux provoqués 
par le réflexe achilléen (fig. 1, À et B). 

Au membre supérieur, le choc sus-olécrânien et l'excitation fa- 
radique du triceps donnent de même des secousses de gonflement 
réflexe et directe qui présentent exactement les mêmes ondula- 
tions (fig. 2, À et B). 


Fig. 3. — C. P., 32 ans. Myogrammes de gouflement du biceps huméral : 
A, secousse directe. B, secousse volontaire. 


Enfin, par excitation électrique du biceps huméral, on obtient 
des myogrammes de gonflement nettement bifides (fig. 3, A). 

Là, toutefois, il importe de fixer de façon précise les conditions 
techniques d’éxploration musculaire. Il nous a paru, en effet, 
que la technique usuelle, qui consiste à entourer le bras d’une 
sangle reliée à un cadre métallique sur lequel est fixée une tige 
rigide supportant la capsule myographique de Marey, était insuf- 
fisante à traduire exactement le phénomène. Quel que soit le soin 
apporté à la fixation de l'appareil, la déformation même du mus- 
cle qui se contracte fait que le point d'appui de la tige-support 
de la capsule myographique subit un soulèvement au moment 
du gonflement musculaire. Il en résulte que la capsule myogra- 
phique, solidaire de la tige qui la supporte, n’est pas rigoureusé- 
ment fixe par rapport au point exploré ; le tracé recueilli ne peut 
être dès lors l'expression complète et fidèle de l’activité muscu- 


944 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (70) 


laire. Il est ainsi bien naturel de ne pas retrouver sur le tracé, 
pris dans ces conditions, le caractère bifide normal de la secousse, 
ou de le retrouver seulement plus ou moins atténué. Il est rare 
cependant qu'il ne soit pas indiqué et ne puisse être reconnu par 
un observateur averti. Mais, si l’On a soin d'immobiliser l'épaule 
et le coude du sujet contre un support vertical ou incliné, sur 
lequel on fixe la capsule myographique par l'intermédiaire d'une 
tige métallique coudée, les myogrammes recueillis présentent 
nettement le caractère bifide, c’est-à-dire une ondulation secon- 
“daire-(fie#s ASE ES 

Et maintenant, dans le but d'explorer systématiquement les 
gonflements musculaires, nous avons pensé nous adresser au 
mode volontaire de contraction. L'expérience montre, en effet, 
que des contractions musculaires brusques et brèves, produites 
sous l'influence de la volonté et réduites à ane durée minima, 
donnent des tracés absolument semblables en durée et en forme 
à ceux des secousses obtenues expérimentalement. Les myogram- 
mes de gonflement de ces « secousses volontaires » présentent le. 
même caractère bifide que ceux des secousses directes ou réflexes 
des muscles étudiés, comme le montrent les tracés (g- r et 2, C; 
fig. 3, B.). \ 

En résumé, les résultats auxquels nous ont conduit nos expé- . 
riences nous permettent de formuler les conclusions suivantes 

° Il faut considérer l’ondulation secondaire des myogrammes du 
réflexe rotulien comme un cas particulier d'un processus réac- 
tionnel commun à toute contraction musculaire brusque ; 2° ce 
processus réactionnel n’est spécifique ni du mode d'activité 
musculaire (direct, réflexe ou volontaire), ni du muscle exploré : 
3° le caractère bifide du tracé,-c’est-à-dire la présence d’ondula- 
tions secondaires, se manifeste dans tous les myogrammes de 
gonflement. Il est seulement nécessaire et il suffit, pour en ren- 
dre la manifestation apparente, d'explorer le =ontlement mus- 
culaire dans des conditions de technique telles que puissent se 
transmettre intégralement à l'appareil explorateur les. diverses 
phases de l’ébranlement ondulatoire qui prend naissance et se dé- 
veloppe dans le muscle, au cours de sa mise en activité. 


(Laboratoire de physiologie de l'Université). 


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(74) é SÉANCE DU 2? MAI | OA 


La RÉSISTANCE GLOBULAIRE DANS LE PALUDISME SECONDAIRE, 


par R. Düpérié et E. OBRENOvITCH. 


La recherche de la résistance globulaire effectuée, en 1917-1918 
chez 118 paludéens, provenant de l’armée de Macédoine, Dotnet 
les conclusions suivantes (procédé des hématies lavées de Chauf- 
fard) 

58 p. 100 de ces malades ont, à un moment donné de leur pé- 
riode d'observation, présenté de la fragilité globulaire : 42 p. 100 
se sont montrés normaux ou résistants. Pour apprécier cette der- 
nière proportion à sa valeur, il faut retenir que 80 p. 100 des 
sujets normaux ou résistants n'ont été l’objet que d'un seul exa- 
men et que 38 p. 100 étaient en période fébrile. 

L’hémolyse initiale, dans les cas de fragilité globulaire, s’est 
faite entre 0,50 et 0,60 ; dans les cäs de résistance globulaire, 
entre 0,38 et o,48. L’étendue de la résistance globulaire est ex- 
ceptionnellement étalée, elle est le plus souvent « contractée ». 

La fragilité globulaire est très fréquente chez les sujets à in- 
festation parasitaire mixte (PI. falciparum et PI. vivax), 83 p. 100: 
elle est fréquente chez les paludéens à PI. falciparum, 62 p. 100: 
on la rencontre chez 55 p. 100 des paludéens à PI. vivax et dans 
L7 p. 100 des cas de paludisme sans Hématozoaires décelables à 
des examens répétés du sang. 

Des recherches répétées, effectuées sur les mêmes sujets, mon- 
trent que la résistance globulaire est soumise, chez le paludéen, 


à des variations fréquentes. Ces variations semblent être réglées 


par les phases successives du cycle de l’évolution hyperthermi- 
sante ou apyrétique de l'Hématozoaire dans l'organisme impa- 
ludé. Durant les périodes de maturation des parasites, lorsque 
circulent dans le sang des gamétocytes, dans la période d’apyrexie 
qui précède Faccès, on constate de la fragilité globulaire. Cette 
fragilité peut persister au cours des premières manifestations de 
l'accès. Dès la fin de l’accès et dans les jours qui le suivent im- 
médiatement, lorsque circulent dans le sang des formes parasi- 
taires jeunes évoluant vers l’état adulte, on constate une résis- 
tance globulaire normale ou une ébauche d’hyperrésistance. La 


_ fragilité reparaît à mesure que l’'Hématozoaire mürit et aux ap- 


proches du nouvel accès. Celui-ci entraîne une nouvelle période 
de résistance. 


Le cycle de l’évolution de l’'Hématozoaire peut se faire sans 


fièvre dans l'organisme impaludé soit spontanément, soit sous 


l'influence de la quinine. Mais hyperthermisante ou apyrétique, 


cette évolution provoque dans le sang les mêmes effets : la fra- 


946 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX AU) 


gilisation des hématies, la destruction des hématies fragiles, lag- 


_gravation de l’anémie. Dans certains cas, le subictère chronique, 


- un l’anémie, l’abondance des hématies granuleu- 


la fragilité globulaire persistante réalisent le syndrome de 
l'ictère hémolytique d'origine palustre. 


Chez le plus grand nombre des paludéens soignés, améliorés : 


dans leur état général et leur anémie, les hématies granuleuses 


abondantes au début du traitement, ne tardent pas à tomber à la 


normale. Elles ont paru dans ces conditions, assez indépendantes 


et des états successifs de fragilité et de résistance globulaire et des 


épisodes fébriles qui provoquent ces variations. 

La quinine à la dose de 2 gr. par jour, trois jours par semaine, 
n’a pas paru avoir l’action nette sur la fragilité ou la résistance 
globulaire des sujets observés. La fragilité apparaît chez des su- 


jets non soumis au traitement quinique ; la résistance plus grande 
et l’accentuation de l’anémie que l’on observe dans les pre- 


miers jours du traitement quinique, paraissent plutôt dépen- 
dre de l’action de l’'Hématozoaire que de l’action du remède. Néan- 
moins, la prudence dans le traitement s'impose chez les paludéens 
à parasitisme mixte (PI. falciparum et PL. vivax), sujets chez qui 
la fragilité globulaire est particulièrement fréquente. . 


te 


Lis 


TC CP ICONE ST PORTE LT ET NA PES TN TPE VTT ER 


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+ 
7 


#3 


SÉANCE: DU 2 MAI 947 


MÉTuopE POUR L'EXAMEN CHIMIQUE DU LIQUIDE DUODÉNAL 
RETIRÉ PAR TUBAGE, 


par R. Damane. 


Le liquide duodénal est un mélange de bile, de suc pancréati- 
que, de suc intestinal. La réaction en est habituellement alcaline; 
dans les cas d'hyperchlorhydrie gastrique, elle peut être acide. 
La phtaléine du phénol ne peut pas servir d’indicateur ; elle ne 
vire pas au rouge, en présence du suc duodénal pur ; il ere 
_ d'employer une solution alcoolique d’hélianthine à 2 p. 100. Le 
_ degré d’acidité ou d’alcalinité sera évalué par le nombre de c.c. 

de soude N/r10 ou de HCI N/10, nécessaire pour neutraliser ro c.c. 
: du liquide. Nous avons trouvé une alcalinité variant entre 1,4 et 
12,5, sur un total de °0 examens. 

aude des ferments Der portera sur Lans la trypsine 
et la lipase. 

Amylase. Faire un empois à 2 p. 100 avec de l’amidon soluble 
 (Poulenc)-et de l’eau distillée. Mettre 5 c.c. d’ empois en présence 
de r &c. de suc duodénal et laisser une heure à l’étuve à one 
_ Doser alors l’amidon transformé en glucose au moyen de la li- 

queur de Bonnans. Le pouvoir amylolytique sera représenté par 
- le nombre de mer. de glucose contenu dans les 5 c.c. d’empois 
_ digéré. On prend 5 c.c. de liqueur de Bonnans, qui sont pratique- 
_ ment réduits par 8 mgr. de glucose. Il arrive que les 5 c.c. d’em- 
_ pois ne contiennent pas 8 mgr. de pincose ; dans ce cas, on ajoute 
une solution titrée de glucose jusqu'à réduction. Retrancher de 
_ 8 la quantité de glucose ajoutée pour avoir le chiffre ouPanr 
la valeur amylolytique. Les valeurs courantes varient entre 15 
. et 35 : nous avons trouvé une fois des valeurs de 4o et de 44. 
_Lipase. La lipase sera étudiée par son action sur l’éther buty- 
rique pur ou butyrate neutre d’éthyle comme le préconise Ein- 
-horn (r). Ce corps est facilement saponifié par la stéapsine, alors- 
. que la lécithine qu'emploie René Gaultier (2) l’est fort mal ; nos 
premiers dosages nous le montrèrent ; différents auteurs l'avaient 
; _ déjà signalé (3). x c.ce. de butyrate d'éthyle (Poulenc) est agité 
“ avec 9 c.c. d’eau distillée ; on ajoute 1 c.e. de suc duodénal, 
… Il gouttes de phtaléine, puis, quelques gouttes de soude N/r0, si la 
… neutralisation n’est pas parfaite. Au bout de 1 heure d'étuve à 
87° , on dose l’acidité dégagée par la mise en liberté d'acide buty- 
è rique. Le nombre de c.c. de soude N/10, nécessaire pour neutra- 


PANNE TER CA 
J RO eaTe 


APT 24 
PRE 


és M. Abo add nd J. Rosenbloom. Arche of internal Medicine, dée. 1910. 
_ (2) René Gaultier. Bull. de la Soc. méd. des hôp. de Paris, 5 juillet 1918. 
L (8) Lambling. Précis de biochimie, 2° édit., Paris, 1919, p. 173. 


948 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (74) 


liser ro c.c. du mélange, représente la valeur lipolytique. Cette 
valeur a varié dans nos examens entre 1,2 et 3,2 avec une 
moyenne de 2,25. Dans 2 cas de liquides orne de bile, elle 
cn 

Trypsine. La technique, proposée par René Gaultier pour éva- 
luer la valeur de la trypsine, est très pratique : 1 c.c. de suc | 
duodénal est mis en présence de 50 c.c. d’une solution de géla- 
tine à 5 p. 100. Le mélange est neutralisé en présence de phta- 
léine et laissé une heure à l’étuve à 37°. La digestion de la géla- 
tine produit un certain degré d’acidité, directement titrable en 
présence de phtaléine, et des acides aminés. Le mode opératoire 
est le suivant : 20 c.c. du mélange digéré sont neutralisés à la 
soude N/10 ; on note le nombre de c.c. de soude employés : c’est 
le premier dosage. Les acides aminés sont dosés par le procédé de 
Sœrensen. Aux 20 c.c. du mélange ainsi neutralisé, on ajoute 
un mélange de 5 c.c. de formol du commerce et de 5 c.c. d'alcool 
à 90°, qu'on a additionné de soude jusqu’à: la teinte rose clair. 
Le formol libère les acides aminés et on titre la nouvelle acidité 
ainsi produite au moyen de soude N/10 : c’est le deuxième dosage. 
La valeur de la trypsine sera représentée par la somme des c.c. 
de soude du premier et du deuxième dosage. Nous avons obtenu 
une valeur moyenne de 2,10 c.c. pour le premier dosage et de 
3,25 c.c. pour le deuxième dosage, ce qui fait une valeur globale 
moyenne de 5,35 : la plus faible valeur observée fut de 4,9; la 
plus élevée, de Dee 

.La cdhone que nous proposons n'est que la modification de 
procédés déjà préconisés, mais elle permet d’avoir, en 1 heure 1/4, 
un examen complet de la valeur digestive d’un liquide duodénal. 


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CRETE 


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PANNE AN VER EURE" UNE 


(Laboratoire de la Clinique médicale, P° Arnozan). 


(79) SÉANCE DU 2? MAI 949 


FRÉQUENCE COMPARATIVE ET DÉTERMINISME DU SIGNE DU SOU 
DE PITRES, DANS DIVERS ÉPANCHEMENTS DE LA PLÈVRE, 
RÉALISÉS EXPÉRIMENTALEMENT, 


par CREYx et VINZENT. 


Dans une note antérieure consacrée par l’un de nous à l'exposé 
de constatations eliniques et anatomiques touchant le même su- 
jet, il a été fait mention des premiers résultats expérimentaux sur 
la question, résultats dûs à Moussous et à Lamarque. Ces auteurs 
ont, sur des cadavres d'enfants, presque invariablement reproduit 
le signe du sou, en injectant dans la plèvre des quantités mème 
‘très réduites de liquide. Nous avons repris ces recherches sur des 
cadavres d'adultes indemnes de toute lésion broncho-pulmonaire 
ou pleurale (examen clinique et vérification nécropsique). Voici 
quelques points de notre technique : après avoir suffisamment 
vaincu la rigidité pour placer et maintenir les sujets dans la po- 
sition assise, nous nous assurons tout d’abord de l’absence com- 
plète de bruit du sou. Les injections intra-pleurales sont alors 
pratiquées dans le septième ou huitième espace intercostal. Après 

_ l'expérience, l’autopsie permet de vérifier si l'injection a réussi. 
L'adjonction au liquide d’un peu de bleu de méthylène rend cette 
constatation plus aisée. Nous avons renoncé à la ligature préalable 
de la trachée au-dessous du cricoïde, ce procédé nous ayant paru 
favoriser la piqüre du poumon par le trocart et provoquer ainsi 
V'infiltration du parenchyme de l'organe. Il convient d'opérer sur 
des sujets maigres. Dans un cas concernant une Femme grasse, 
il a été impossible de provoquer le bruit de sou du soi droit, 
après deux injections successives de 5o0 c.c. d'eau à 14°: Du côté 

. gauche, le signe n’est.apparu que faiblement, malgré iattro dues 

: tion en deux fois de 1.000 c.c. du mème liquide. hi plèvre, les 
_ poumons étaient parfaitement normaux ; l'épaisseur du panni- 

. cule cutané nous semble être la cause de cet insuecès. 

Nous ayons injecté dans la plèvre de l'eau pure (à 12 ou 13°), 

. colorée avec des traces de bleu de méthvlène. En dehors du cas 

que nous venons de signaler, nous avons, comme Moussous et 

. Lamarque, trouvé le signe du sou positif, et cela, quel que soit 

. le côté de l'injection ; 125 c.c. de liquide suffisaient parfois à 

. rendre le phénomène dpparcht-Hnire 159, c.cet o0o-c 0. il 

_ était indiscutable ; à 2.000 c.ce., nous avons noté sa moindre in- 

_ lensité. ; 

._ Nous avons injecté des solutions de NaCI titrées de telle sort 

Er densité (calculée à l’aide de la balance de Collot ou la 

…_ méthode du flacon) se rapproche le plus possible de celle des 


[ep] 
Qt 


 Biozocie. CoMPpTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 


950 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX _(76y 


exsudats pleuraux (D voisine de l’unité, hémothorax traumatique, 
D=1,0239, pus à Pneumocoques) ou au contraire s'en éloigne 
considérablement (1.200). es 
Nous avons également utilisé des dre aqueuses de glycé- 
rine de titre convenable : D—1,0460. Dans ces deux séries d’ex- 
périences faites avec des liquides RomosÈnes, nous avons obtenu 
exactement les mêmes résultats qu'avec l’eau pure ou colorée. 
Lorsqu'à la dilution aqueuse de glycérine de densité 1,0460 om 
. ajoute un peu de sciure de bois tamisée de densité très voisine, 
on observe, après brassage du mélange, qu’une partie de la sciure 
de bois surnage ; une partie se dépose au fond du récipient ; une 
partie enfin reste en suspension dans le liquide assez longtemps 
pour que l'injection intra-pleurale de ce mélange non homogène 
puisse être réalisée. Avec un tel épanchement expérimental, le 
signe du sou est négatif quand on opère avec une émulsion très ; 
fine (eau, huiles d'olive, borate de soude) de D—o,995. . 
Voici, tout à la fois, sur le même sujet, une épreuve et une j 
contre-épreuve concluantes. 5oo c.c. de pus pneumococcique sont 
retirés de la plèvre d’un malade chez lequel le signe du sou fai- 
sait défaut du côté atteint. Au bout d’un certain temps, ce pus 
recueilli dans un bocal se divise en deux couches ; l’une, infé- 
rieure, blanchâtre et pulvérulente, l’autre, verdâtre et fluide qui 
surnage. Sur un cadavre où l’absence du: signe du sou a été cons- 
tatée, on injecte dans l’une des plèvres 125 à 2.000 c.c. d’une so- 
lution de NaCI de D=1r,05r. Le signe du sou est positif. On re- 
tire tout ce liquide par aspiration et on lui substitue les 5oo c.e. 
de pus préalablement brassé : le signe du sou devient négatif. 
On retire le pus, pas de bruit de sou. On [ES 5oo c.c. de la 
solution saline, il se montre de nouveau. | 
Conclusions. Aucun facteur ne paraît entraver la an een de 4 
bruit du sou à l’égal du défaut d’homogénéité du liquide pleural. … 
L'existence de phénomènes de diffraction explique, dans cés con- 
ditions l’absence de ce précieux signe, ROME dans nombre 4 
de pleurésies purulentes. - | 


RÉUNION 
DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 29 AVRIL 


BesseMans (A.) : Sur une cause 
d’erreur inhérente aux réactions 
de déviation du complément ... 

Bessemans (A.) et Van BoEckEL 

Éd 
Le du pouvoir formolgéli- 
HR AdES SÉEUMS.. en... 

BREMER (F.): Contribution à 

l’étude de la physiologie du cer- 
 velet. La fonction inhibitrice du 
> = palaco-ceresellum. …..:....... 
“ DauTresANDE (L.) et SPEBL 
(P.) : Les échanges de gaz entre 
_ lé sang artériel etle pneumotho- 
M PURGER ne ipie se rnerie 

DaurreBaNDE (L.) et SPEuL 
. (P.) : Une méthode simple pour 


Hmothorax artificiel. .:.:..::.... 
- Dust (A.-P.) et CHAPEAUVILLE 
_ (M J.) : Etude de l’onde ciné- 
tique déclenchée chez la Souris 
_ par l'injection intrapéritonéale 
_ de sérine, de CO?-globuline et 
de sérine + globuline.. 
FRepericQ (H.) et MÉLoN de j: 


pathique.. 


; _ paralÿsants du s 
3 Influence D 


_Govarrts (P.) : 


[ 


Le ©: 


Une modification expéri-_ 


le prélèvement des gaz du pneu-. 


Les dérivés xanthiques, BORP ES, 


SI 
78 


75 


90 


1922 


SOMMAIRE 


opsonines et de l’agglutination 
plasmatique sur l’accolement des 
microbes aux plaquettes sangui- 
LES de na ae ee ns ee 

GovazrTs (P.) : L’accolement 
des microbes aux plaquettes dans 
le sang d’animaux immunisés.. 

Hevymans (C.): Action hyper- 
thermisante de l’azur de Here 
Tee RS RE AT Es eines 

Le Fèvre pe Arric (M.) : 
la spécificité et les propriétés de 


l’extrait de leucocytes dans le 


phénomène d’accolement des mi- 
CRODE SEE Lee e e 


Rosxam (J.) : Action de quel- 


ques sels sodiques et du froid sur 
l’emplaquettement des particules 
ÉLIANDÈTES. Ne Le > 
RYILANT (Pet SWEERTS É ): 
Influence des injections sous-cu- 
tanées de glucose sur le travail 
du cœur de la Grenouille. 
SACEGHEM (R. Van) : La séro- 


..... 


thérapie dans le traitement des 


LEVPANOSOMIASES 2 eee 
WinIWARTER (H. de) : Divisions 
de maturation normales et anor- 


| males chez les Mammifères..... 


CLR 


Présidence de M. H. Leboucq. 


96 


99 


84 


88 


I00 


72 


IOT 


952 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ 5#LGE DE BIOLOGIE (72) 


INFLUENCE DES INJECTIONS SOUS-CUTANÉES DE GLUCOSE 


SUR LE TRAVAIL DU CŒUR DE LA GRENOUILLE, 


La à & x 
par PIERRE Ja et JACQUES. SWEERTS. : r 


Le cœur isolé de a Gr ne irrigué au moyen du ie de 
Ringer [NaCI : 6,5 RG : Cat: “0:22 NaHCO To 
alcalinité très ue “xérifiée au rouge neutre (virage au jaune 
brun)] bat Hesonent pendant plusieurs heures. 

Au mois de janvier dernier, ayant eu à expérimenter sur Je 
cœur de Grenôuille, nous avons constaté que l'organe extrait du 
corps ne présentait aucun automatisme. Nous avons fait varier 
dans le liquide d'irrigation le p. roo de KCI (0,05 à 0,2) et de 
CaCF (0,07 à 0,25), mais nous n’avons pas réussi à obtenir la 
pulsation du cœur. Nous nous sommes demandé alors si notre 
insuccès n'était pas dû à l’état de misère physiologique des ani- 
maux. En effet, capturées en septembre, les Grenouilles étaienten 
eaptivité depuis plus de trois mois ; de plus, elles étaient en som- 
meil hibernal. | 

Le cœur isolé de l'animal à sang chaud ne bat que si le ue 
d'irrigation renferme du glucose. Les expériences du D° Guerra, 
faites à l'Institut de physiologie de Bruxelles, et non encore pu- E 
bliées, prouvent que le glucose, ajouté au liquide de Ringer, : 2 
augmente l'inotropisme et le chronotropisme du cœur de la 
Grenouille. En partant de là, nous avons essayé de faire battre 
le cœur des Grenouilles d'hiver en utilisant un sérum de Ringer 
glucosé, mais maintenu à la pression osmotique normale par , M 
diminution de NaCI. Nous n'avons réussi dans aucun cas. “4 

Dès lors, nous avons essayé d'agir sur le cœur en injectant du 
glucose den l'animal. Nous avons injecté dans les sacs Ivmpha- 
tiques dorsaux des Grenouilles 5 à 6 c.c. d’une solution de glucose 
isotonique au sérum de l'animal et nous avons prélevé leur cœur. 
de 1 à 7 jours après cette injection. Ces cœurs, irrigués au moyen. 
d’une solution de Ringer, glucosée ou non, ont fourni un travail 
régulier. Des expériences analogues faites en injectant 4 c.c. 
d'une émulsion de jaune d'œuf dans le péritoine (10 gr. de jaune 
d'œuf pour 4o gr. de solution de Ringer) donnèrent . résultats -2 
semblables. 

Nous avons expérimenté sur 90 animaux : | 

Pour 30 Grenouilles non préparées, nous avons obtenu 2 cœurs 
isolés battant régulièrement. - co 

Pour 30 Grenouilles ayant reçu du glucose, nous avons obtenu 4 
23 cœurs isolés battant régulièrement. 


Se 


=. 


(13) ua SÉANCE DU 29 AVRIL 953 


Pour 30 Grenouilles ayant reçu du jaune d'œuf, nous avons 
obtenu 20 cœurs isolés battant régulièrement. 

Le travail du cœur de l'animal ayant reçu du glucose est régu- 
lier et constant. [Il nous a toujours paru être supérieur à celui 
fourni par la majorité des Grenouilles normales ; il se continue 
très longtemps avec une énergie et un rythme constants. Le 
cœur de l'animal glucosé ne devient que très tardivement le 
« cœur hypodyname » pour employer l'expression de Charlie, 
sur lequel peuvent s’étudier certains effets d'agents modificateurs 
de faible intensité. En expérimentant sur de tels cœurs, Demoor 
a obtenu les effets spécifiques, mais atténués, des extraits aqueux 
de cœur de Grenouille et de cœur de Tortue. 


(Instilut de physiologie de l'Université de Bruxelles). 


ÉTUDES DE L'ONDE CINÉTIQUE DÉCLENCHÉE CHEZ LA SOURIS 
ÉPAIR L'INJECTION INTRAPÉRITONÉALE DE SÉRINE, DE CO?- GLOBULINE 
ET DE SÉRINE + GLOBULINE, 


= 


par A.-P. Dust et Mile J. CHAPFAUVILLE. 


7 
Nous avons montré dans diverses notes antérieures que l'injec- 
tion intrapéritonéale de r à > c.c. de sérum, dans la cavité intra- 
péritonéale de la Souris, déterminait l'apparition, dans la plupart 
des © organes, d’une out de caryocinèses atteignant son apogée 
après une période de latence de 4 jours environ. Il était intéres- 
sant de se demander, et ce pour essayer de préciser le mécanisme 
du phénomène, si, au lieu d'employer le sérum complet, Pinjection 
séparée de sérine ou de globuline pourrait provoquer des mani- 
festations différentes. Dans ce but, nous avons prélevé asepti- 
quement du sérum humain pouvant être considéré comme nor- 
mal. Nous en avons précipité les globulines par barbotage de 
CO après dilution. Ces globulines ont été ensuite redissoutes de 
facon à atteindre à nouveau la concentration qu’elles avaient dans 
le sérum. La sérine fut également, par évaporation, ramenée 
à sa concentration primitive. Nous injectâmes alors 3 lots de 
Souris ; le premier reçut les sérines seules, le second les globu- 

_ lines seules, le troisième un mélange de sérines et de globulines. 
Les résultats obtenus furent les suivants : l'injection de sérine, 
de globuline et de mélange de globuline et de sérine donne, à 
peu de chose près, les mêmes résultats. En ce qui concerne le thy- 
mus notamment, nous obtenons au 4° jour les chiffres de 106 
_ mitoses pour la globuline, 129 pour la sérine, 155 pour le mé- 


4 
4 
S 

4 

4 
REX. 


954 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE . (74) 


lange de sérine et de globuline. Pour les ganglions lymphatiques 


et les plaques de Peyer, des chiffres sont plus voisins encore (pour 


la plaque de Peyer, par exemple, 54, 54 et 48) ; la rate réagit 
moins énergiquement pour les globulines (38 mitoses) et plus 
fortement pour les sérines. seules et. les sérines additionnées de 
globulines (55 et 62 mitoses). Si nous comparons la façon de 


réagir des différents organes entre eux, une opposition très nette 


apparaît entre le thymus d’une part et les formations Imphoïdes 
(ganglions lymphatiques, plaque de Pevyer, rate), d'autre part. 

omme nous l’avions précédemment signalé après les injections 
Com Il d it signal les injection 


de peptone, le nombre de mitoses est beaucoup plus élevé dans 


le thymus ; cet organe semble avoir un pouvoir d’accumulation 


extrèmement marqué et cela d'autant plus que les animaux en 
expérience sont moins âgés. Dans les formations lymphoïdes, au 
contraire, l'onde de cinèse passe après la même période de la- 


tence, mais n'atteint jamais des chiffres aussi élevés. Les phé- 
nomènes de pycnose apparaissent plus tôt et plus nombreux et 
ainsi ces organes paraissent doués d'une capacité d' accumulation 


moins grande, mais d’un pouvoir de régulation plus développé. 


Ces expériences montrent que la nature de l’albumine étrangère 


lorsque, bien entendu, elle est injectée de façon rigoureusement 
aseptique, ne modifie pas profondément l'allure du phénomène 


et l’on pourrait en conclure, ou bien comme nous en avons émis 
l'hypothèse, que ce sont surtout les produits de la digestion leu- 
cocytaire qui sont actifs, ou bien que là substance active est 
inséparable de la sérine ou de la globuline par Ja technique que 
nous avons employée. 
Le problème qui se pose maintenant et dont nous espérons 


pouvoir donner la réponse dans une prochaine note est le sui- 


vant : comment se comportent les organes et quelle est l’allure 
de la courbe cinétique lorsque l'animal est soumis à des injections 
répétées ? Un mécanisme régulateur vient-il nn RE 
trophie progressive des organes ? 

C'est ce que de nouvelles recherches nn eni d'élucider. 


(Laboratoire d' anatomie pathologique de l'Université de Bruxelles). 


e 


YYNTE A PS PR OS AM A NE ON M NE Fe FC 
I PAT DD EE ca VE VEN CE CAT AUS TIME DO EPA RRET ENT ENTRE EAU LA 


1 


SÉANCE DU 29 AVRIL 955 


CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA PHYSIOLOGIE DU CERVELET. 
LA FONCTION INHIBITRICE DU PALAEO-CEREBELLUM, 


par Frénéric BREMER. 


Le rôle du cervelet et du noyau rouge dans le maintien et l'in- 
hibition de la rigidité de décérébration n'est pas encore tout à 
“ait précisé. 

Tout état tonique est la résultante de deux actions inverses, 
J'une renforçatrice, l’autre inhibitrice. 

On sait que l’ablation complète du cervelet ne supprime pas la 
rigidité (De Kleyni et Magnus). Cependant, il est possible que le 
cervelet fournisse un appoint secondaire à la rigidité et que cer- 
taines qualités de celle-ci, notamment la plasticité, nécessitent 
son intégrité. D'autre part, des observations dues à Sherrington, 

 Lœwenthal et Horsley, Thiele et Weed, tendent à prouver qu'il 
existe dans le lobe antérieur du cervelet une fonction inhibitrice 
du tonus des extenseurs. $. Cobb, À. Baïley et P. Holz assignent 
aux influx la voie olivo-rubrale, mais ils mettent en doute l'in- 
 tervention du cortex cérébelleux. Les recherches faites sur le 


Chat, dans le but de préciser ces points, me permettent de formu- . 


ler 1. conclusions suivantes : 

r. Le cervelet (écorce et noyaux centraux) et les noyaux rouges 
ne fournissent aucun appoint à la rigidité de décérébration, et 
celle-ci n’est pas moins plastique après leur ablation (expériences 

=  d’ablations unilatérales d’un lobe latéral et bilatérales du cervelet 
suivies, après quelques jours, d’une décérébration). 

2. Le cortex du palaeo-cerebellum (dont on sait que le lobe 
antérieur constitue la plus grande partie) exerce une fonction 
d'’inhibition nette sur la rigidité. De nombreuses expériences de 


… rieur est excitable (abolition de l’excitabilité par une section faite 
= sous la surface active ou par le simple refroidissement de celle-ci; 
_ très faible intensité des courants nécessaires, semblable ou même 
inférieure à celle des courants employés pour l'excitation de 
-_ l'écorce cérébrale : nécessité d’une vascularisation normale de 
: l'écorce). : = 
3. La zone excitable a des limites précises ; elle comprend le 
-Vermis antérieur : en avant, elle ne dépasse pas le milieu du 
_ lobulus centralis, en arrière, elle s'arrête à r ou 2 mm. du sillon 
primaire. Il existe une seconde zone inhibitrice au niveau de la 
 pyramis. Ces deux zones correspondent exactement aux deux ter- 
_ritoires de réception des fibres spino-cérébelleuses ainsi qu'ils 
ont été délimités par Ingvar chez le RUE 


contrôle m'ont donné la preuve que l'écorce même du lobe anté- 


00": PONTAPINTNRET 


956 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


Les zones inhibitrices se divisent en deux hémi-zones dont 
a inhibe la rigidité des membres homo-latéraux. 
5. I nv a pas de he ne à l'intérieur de chaque hémi- 


zone. L’excitation d’un point quelconque inhibe également les 


membres antérieurs et postérieurs. De même les fibres spino- 
cérébelleuses venant des membres antérieurs et postérieurs sont 
intimement mélangés dans chaque unité de surface du lobe anté- 
rieur (Mac Nalty et Horsley). 

6. Les fléchisseurs ne sont influencés que d'une façon insigni- 
fiante par ces excitations de l'écorce cérébelleuse, ce qui distingue 


nettement ces réactions de celles obtenues par l'excitation des 


pédoneules cérébelleux supérieurs. 

L'absence d'action sur les fléchisseurs différencie de même 
les inhibitions cérébelleuses de celles obtenues par l'excitation 
d’un nerf périphérique ; mais il n'existe pas d'autre critère per- 
mettant de distinguer ces- deux modalités d'inhibition. Toutes 
deux diminuent à la fois l'amplitude et l’« after-discharge » du 


réflexe croisé d'extension, L'écorce du cervelet inhibe donc aussi 


les neurones spinaux et non pas seulement des neurones toniques 
métencéphaliques. 

8. Sur des animaux décérébrés ayant une tendance aux mou- 
vements rythmiques de progression, les excitations cérébelleuses 
peuvent, ou provoquer ceux-ci, ou les faire disparaître, ou modi- 
fier leur amplitude. Ces différents effets s’expliquent par l’exis- 
tence d’une tension musculaire optimale pour la production et 
l'entretien des mouvements rythmiques de la progression, ana- 
logue à la tension optimale du clonus. 

9. Les effets inhibiteurs persistent après la section médiane 
du cervelet et sont abolis par la section des pédoncules cérébel- 
leux supérieurs ou la transsection du tronc cérébral immédiate- 
ment en arrière des noyaux rouges. La voie efférente serait donc 
une voie fastigio-rubiale. En raison de l’action des inhibitions sur 


l'activité spinale, il est vraisemblable que les influx empruntent 


une voie spinale et non pas seulement des fibres tegmentaires. 
Les zones inhibitrices correspondent aux territoires d’arrivée des 
fibres proprioceptives spinales : celles-ci sont donc probablement 
les voies afférentes des réflexes modificateurs du tonus. 

10. Le mécanisme inhibiteur décrit a une fonction frénatrice 
permanente du tonus des extenseurs : sa destruction est régulière- 
ment suivie de la production d’une rigidité d'extension ou l’exa- 
gération souvent extrême d’une rigidité préexistante. Il résulte: 
de ces expériences que le cervelet ne fournit aucun appoint à la 
rigidité de décérébration ; or, celle-ci est le résultat du fonction- 
nement non inhibé d’un mécanisme postural statique (Sherring- 
ton). Il faut donc en conclure que le cervelet ne fournit son ap- 


d 


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7 


(77) SÉANCE DU 29 AVRIL 95 
——————————_—_— 
point à la tonicité musculaire et ne participe au mécanisme de 
la station debout que par son association avec des centres supé- 


‘rieurs (thalamus, cortex cérébral). L'écorce du palaeo-cerebellum 


a une fonction d'inhibition du tonus des extenseurs. La concor- 
dance exacte des zones inhibitrices avec les zones proprioceptives 
du cervelet indique qu'il s’agit d'une auto-régulation. L'utilité 
d'une régulation du tonus par un centre de corrélation supérieur 
aux centres spinaux semble clairement montrée par l'existence 
d'un tonus optimum pour l'entretien du rythme de la progres- 
sion. Il est possible que l’hypermétrie des cérébelleux soit due à 
la destruction de ce mécanisme ; les expériences chez le Chat ont 
montré que l'hypermétrie est la plus marquée à la suite des abla- 
tions du lobe antérieur (Troell et Hosser). D'autre part, l'existence: 
d'une fonction d'inhibition permanente s'explique sans doute par 
‘la nécessité d'une dépression constante du tonus des extenseurs, 
tonus que la station debout et les tractions musculaires qu'elle 
comporte auraient sans cesse une tendance à exagérer. 


(Loboratoire de recherches chirurgicales de l'Université d'Harvard 
et laboratoire de physiologie de l'Université d'Oxford). 


UNE MODIFICATION EXPÉRIMENTALE DU POUVOIR FORMOLGÉLAFIANT 4 


DES SÉRUMS, 2e = FE 


par À. Bessemans et L. Van BockeL. 4 


: En étudiant la réaction de Gaté et Papacostas (x), nous avons : 
observé que, sauf de rares exceptions, les sérums humains et. 
animaux formolgélifient plus rapidement après avoir subi un - 
chauffage d’une demi-heure à 56°, que ce chauffage ait été effec- à 
tué en récipients ouverts ou scellés. Cette formolgélification (2) « 
est cependant le moins accélérée par le chauffage en récipients « 
scellés, ce qui semble prouver que l’ por du sérum formolé 
est un facteur capable d’activer la G. P. (3). LEE 2 
L’accélération de la formolgélification devient très intense. 
quan: on chauffe les sérums très longtemps (plusieurs heures) “ 
et surtout à une température supérieure à 56° (4). En effet, le 
ne est alors fréquemment avancé de plusieurs jours, 
bien des fois il se produit quasi instantanément, souvent il ap- | 
. paraît même chez des sérums qui, non chauffés, ne présentaient M à 
aucun pouvoir formolgélifiant. A 
Voici des exemples de ces modifications chez des sérums nor 
maux d'Homme, de Cheval, de lon et de PE (b) : | 
Sérum de Cobaye 
Non chauffé : négatif après 3 mois. : 
Chauffé 30 minutes à 56° : + après 2 mois, + + après 3 mois. 
Chauffé 9 heures à 58° : + après 5 minutes, + + après 30 mi- | 
nutes. De ee "11 
Sérum de Lori | : 
Non chauffé : + après 2 mois 1/2, he ue 3 mois. 


(x) GC. R. de la Soc. de biol., t. LXXXI, D:=1433. 

(2) Le formol employé dans nos eh “trait 36.58 p. 100 d'’aldéhy 
formique ; 10 c.c. pesaient 10.6062 er. et étaient neutralisés par 2.4 c.c. 
KOH N/r0 (analyse faite par notre collègue Muset). Technique suivie : 1 c.c. de. 
sérum+2 gouttes du dit formol (au moyen d’un compte-gouttes donnant 
24 gouttes par c.c. à 15°) dans une fiole d’ une contenance de 5 c.c., bouchage. 
au liège, mélange par agitation, séjour à la température du laboratoire. 
formolgélification était #considérée comme positive (+) quand le mélan 
avait pris l’aspect d’une gelée tremblotante et comme achevée (+ +) quand la 
consistance de cette dernière avait atteint celle du milieu de culture gélo 
à 2 p. oo utilisé couramment en bactériologie. 

(3) Abréviation pour réaction de Gaté et hace à 

- (4) Cette fois-ci encore, l’accélération devient la plus grande cher les sér 
chauffés en récipients ner es 

(6) Nous publierons ultérieurement une note sur le pouvoir formolec ts | 


AS sérums normaux. Nous considérons dès à à présent l'existence de ce pou 


L 


(79) - ‘ SÉANCE DU 92%:AVRIL. 959 


Chauffé 30 minutes à 56° : + après r mois, + + après 2 mois. 
Chauffé ro heures à 58° : + après 18 heures, + + le 3° jour. 
Sérum de Cheval : 

Non chauffé : + après 15 jours, ++ après 1 1/2 mois. 
Chauffé 30 minutes à 56° :- + après 3 jours, + + après 10 jours. 
Chauffé 8 heures à 58° : + quasi instantanément, + + après 

5 minutes. no 

Sérum humain : 

Non chauffé : négatif après 3 mois. : 
_ Chauffé 30 minutes à 56° : + après 5 mois. 

Chauffé 7 heures à 58° : + le 3° jour, + + le 7° jour (1). 


Pour les sérums de ali non niques où — comme 


- nous le verrons ultérieurement — la G. P. se produit fréquem- 


ment très tôt, l'accélération de la formolgélification par le chauf- 


fage est encore une fois très nette. Un seul exemple suffira : 
Sérum de fiévreux non syphilitique 
_ Non chauffé : + après ro jours, + + après 15 jours. 
Chauffé 30 minutes à 56° : + après 8 jours, ++ après 
jours. | 
Chauffé 7 heures à 58° : + après 9 Dur + +après 20 mi- 
nutes. 


-_ Quant aux sérums humains syphilitiques, ils de la 
mème façon que les autres à l'influence du chauffage. Mais, fait 
curieux, l’intensification notable ainsi imprimée à leur pouvoir 

 formolgélifiant n'empêche pas leur réaction de Wassermann de 

. Subir en même temps un affaiblissement très marqué. Une diver- 

_ gence analogue se constate d’ailleurs chez les sérums de Cheval 

- dourinés entre les modifications subies par leur formolgélification 

et leur réaction de Bordet- Gengou. En voici quelques exemples 

Done : 

_ Sérum fortement nn chauffé 30 minutes à 56° : Was- 

sermann + + + + jusque 0,006 c.c. de sérum ; G. P. + après 

» 5 jours et + + le ro° jour. — Même sérum chauffé 9 heures à 

58° : Wassermann négatif à partir de o,0125 c.c. de sérum ; 

Ge D. + après r minute, + + après D minutes. 

C. _ Sérum faiblement syphilitique chauffé 30 minutes à 56° : Was- 

EE Le do, nccalif d o,r.c.ce de-serum GP 

+ après 3 mois. sérum chauffé 7 heures à 58° : Was- 

D négatif à o,4 et moins ; G. P. + après 10 minutes, 

++ le lendemain. 

| Sérum de Cheval douriné chauffé 3o minutes à 60° : Bordet- 


… (1) À noter que tous les sérums signalés ici en exemples étaient encore bien 


iquides après leur chauffage prolongé. Il arrive que d’autres deviennent siru- 
eux ou néoeuler dans les mêmes conditions. 


: \ 


960 © RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (8n). | 


Gengou + + + fa jusque o,or c.c. de sérum ; formolgélification 4 
+ après 60 minutes, ++ après 24 heures. — Même cn à 
chauffé 6 heures à 60° : Bordet-Gengou + + ++ jusque o 9 
formolgélification + + quasi instantanément. À 

Nous nous trouvons donc devant un procédé Sn qui 
nous permet à la fois d’intensifier le pouvoir formolgélifiant d'un 
sérum et d’affaiblir sa réaction de Wassermann ou sa réaction de 
Bordet-Gengou. Cette modification divergente réalisée sous l’in- 
fluence d’un même traitement physique (chauffage prolongé et « 
élevé) ne plaide-t-elle pas en faveur de la nature différente du = 
facteur causal de la formolgélification et de ceux des réactions de 
déviation du complément, qu'on envisage ces facteurs comme de 
véritables substances ou comme des états colloïdaux particuliers ? 2 


(Laboratoire du Service de l'Administration de l'hygiène, 
Ministère de l'intérieur, Bruæelles). 


- (81) SÉANCE DU 29 AVRIL 961 


SUR UNE CAUSE D'ERREUR INHÉRENTE AUX RÉACTIONS DE DÉVIATION 


Lui DU COMPLÉMENT, 


Ë re par À. Bessemaxs. 


Zaloziecki a fait théoriquement entrevoir et Dujardin a expé- 
rimentalement démontré l’action entravante exercée sur la réac- 
tion de Wassermann par le sérum humain utilisé dans cette réac- 
tion. D’après Dujardin, 0,2 c.c. de sérum humain normal inac- 
tivé une demi-heure à 56° peut suffire pour masquer jusque $ 
unités d'anticorps syphilitique et cette action inhibitrice, variable 
d’ailleurs d’un sérum à l’autre, faiblit rapidement avec la réduc- 
tion de la dose sérique au point que 0,4 c.c. ne permet plus de la 
mettre en évidence. L’auteur attribue le phénomène en partie à la 
sursensibilisation des globules par les hémolysines naturelles du 


sérum humain, mais surtout à la propriété que les albumines 
possèdent d’une façon générale, selon Bordet et Parker Gay, 


d'entraver les différents phénomènes d’adsorption dont la réaction 


de Wassermann est le siège (x). 


- 


Nous avons repris les recherches de Dujardin et nous sonmes 


arrivés aux résultats suivants 

° L'action inhibitrice des sérums normaux inactivés par le 
chauffage est commune aux sérums d'Homme, de Cheval, de 
Lapin et de Cobaye (2). Elle s'exerce non seulement sur la réac- 
tion de Wassermann mais aussi sur les véritables réactions de 
Bordet-Gengou telles que les recherches de sensibilisatrices spéci- 


. fiques dans les sérums de Chevaux atteints de dourine ou dans 


. les sérums de petits animaux de laboratoire inoculés d’antigènes 
robes divers. 
° L'intensité de cette action Hide varie suivant l’espèce 


à ue considérée et est généralement plus marquée chez les 


sérums de Cheval et de Lapin que chez les sérums d'Homme et 


_ de Cobaye (3). Elle varie aussi dans la même espèce suivant le 
sérum individuel au point que certains sérums (même de Cheval) 


_en sont totalement dépourvus. Enfin, elle varie pour le même 


sérum suivant la dose employée ; souvent non décelable aux 
fortes doses (0,8 et 0,4) à cause de leur pouvoir anticomplémen- 


_ taire, elle devient habituellement nette aux doses de 0,2 à 0,1 


(1) Dujardin. Le liquide céphalo-rachidien dans la syphilis. Maloine, 1921 
p- 47. Littérature à la fin de l’ouvrage. 
(2) Nous n'avons pas examiné d’autres sérums. 
Éé) Vis-à-vis du système hémolytique globules de Mouton-sérum de Lapin 


_ anti. C’est le système utilisé dans toutes nos expériences. 


s" 


a 


tions de déviation du complément, notamment l'activation de 


982 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


(8) 


pour diminuer et disparaître plus ou moins pierre aux doses 
dé 0:01 A 0.025 CT) ee 7 =. 
3° Le mécanisme du phénomène trouve sans doute souvent 4 
son explication partielle dans l’hypersensibilisation des globules 
par les hémolysines naturelles ; c’est le cas notamment pour « 
beaucoup de sérums d'Homme et de Lapin. Toutefois, l’interven- 
tion de ce facteur est négligeable pour le sérum de Cobaye; ik 
l'est aussi pour le sérum de Cheval, où fréquemment 0,8 c.c. 
de sérum et plus ne révèlent pas trace d’hémolysine alors que 
0,05 et même 0,025 exercent encore une action inhibitrice très 
nette. 24 
L° Une deuxième explication partielle du phénomène réside 
certes dans le pouvoir présenté par les albumines en général d’en- « 
traver les réactions d’adsorption et cette explication est à faire 
valoir en particulier pour la forte action inhibitrice que présen- 
tent la plupart des sérums de Cheval. En effei, nous l’avons dit, « 
ces sérums, comme les sérums de Cobaye, ne renferment guère 
d'hémolysines ; seulement, nous leur avons toujours trouvé au 
moins 9 gr. p. 100 de matières organiques, alors que nous n'en 
avons jamais décelé plus de 6,8 p. 100 dans les + de co 


baye (2). 


5° Cependant, nous estimons qu'un 3° facteur joue un rôle : 
dans l’action inhibitrice des sérums thermo-inactivés sur les réac- 


l’alexine de Cobayé par ces mêmes sérums inactivés, ceci en © 
dehors de l'intervention des hémolysines naturelles et des phéno- 4 
mènes dits de: substitution. Nous reviendrons d’ailleurs Sur. ce 4 
point. ne 
Conclusion. Dans diverses réactions de déviation du comp + 
ment, il existe une cause d’erreur due-à l’action inhibitrice des 
sérums mêmes soumis à l’analyse, cause d’erreur en vertu de 
laquelle des sérums faiblement positifs peuvent'se révéler comme « 
négatifs. Cette cause d'erreur relève d’un mécanisme complexe, « 


‘auquel appartient l'activation de l’alexine de Cobaye par les sé- 


rums thermo- inactivés eux-mêmes (3). | D 


(Laboratoire de l'Administration du Service de Thygiène, 4 
Ministère de l’intérieur, Bruæxelles). LES 


(x) Pour nos sérums humains les plus actifs, 0,4 ;.0,2 ; o,1 et 0,05 e.c. 
masquaient respectivement 8, 6, 3 et 2 unités d’anticorps syphilitique. 
(2) Dosages effectués par notre collègue Muset, le taux des matières organi- 
ques étant considéré comme correspondant à la Ro entre le taux ee : 
résidu sec et celui du résidu après calcination... “4 
(3) Pour le Wassermann, Dujardin a indiqué le moyen d'éviter cette cause. w 


d’erreur: Son procédé peut être suivi pour les‘autres réactions de. Rue du 
complément. Se 


(83 -SÉANCE DU 29 AVRIL 963 


LES DÉRIVÉS XANTHIQUES, POISONS PARÂLYSANTS DU SYMPATHIQUE 


par Herr Frenerico et Louis MÉLoN. 


Des recherches antérieures ont montré que les dérivés xanthi- 
ques constituent des poisons paralysants du système nerveux 


- grand sympathique (x). 


Dans le but de compléter les résultats obtenus, nous avons étu- 
dié l'action de l’agurine Bayer (acétate double de théobromine et 
de soude, théobromine-diméthylxanthine 3,7) sur les nerfs accé- 
lérateurs du cœur du Chien. | 

Chez une Chienne de 16 kgr., anesthésiée par la morphine et 
le chloroforme, nous atteignons l'anneau de Vieussens par le 
cou sans ouvrir le thorax de l’animal. L'enregistrement des pul- 
sations cardiaques se fait au moyen d’un sphygmoscope placé 
dans la carotide droite. Les injections médicamenteuses sont pra- 
tiquées par la veine crurale droite. 

Nous vérifions tout d’abord l’excitabilité du sympathique chez 
l'animal neuf. L’excitation de l’anneau de Vieussens fait passer 


“de 11.à 18 le nombre des contractions cardiaques comptées pen- 


dant une intervalle de 5 secondes. Nous injectons alors 30 egr. 


 d’agurine et nous excitons de nouveau l'anneau de Vieussens. Le- 


nombre des pulsations cardiaques qui était de 20 (pendant un 


“espace de 5 secondes) avant l'excitation ne varie pas. Nous faisons 


une seconde injection de 30 cgr. d’agurine : le nombre des pul- 


_ sation qui était de 25 avant l'excitation de l'anneau de Vieussens 


. 


tombe à 23 pendant l'excitation. 
Nous constatons donc que, chez l’animal intoxiqué, l'excitation 
_de l’anneau de Vieussens est suivie non pas d’une accélération 


cardiaque, mais +. ralentissement. 


ag | 


Lé 


Conclusions : 1. La théobromine est un poison pu du 
sympathique noue 
_ 2. Le sympathique, outre ses filets D contient aussi 
des éléments modérateurs des pulsations cardiaques. 

3. Ces données confirment celles obtenues antérieurement au 


_ moyen de la caféine. 


(Institut de oi Liége). 


_ (x) GR. de la Soc. de biol., 1927, t. LXXXV, p. 13 ; 1922, t. LXXXVI, p. 506. 


RÉUNION DE LA SOCIÉIÉ BELGE DE BIOLOG'E 


a A 
(Le 
(SF 
CS 


ACTION HYPERTHERMISANTE DE L'AZUR DE MÉTHYLÈNE, 


par C. HEymans. ; 


Comme nous l'avons montré dans des communications anté- 


rieures (1), le bleu de méthylène et la thionine, en injection in- 
traveineuse chez le Chien, test élever la température, en une 


à deux heures, jusque./44° à 45° 
L'azur de méthylène serait, d' après Berenthsen, le dérivé sul- 


foné du bleu de méthylène, d'après Kehrmann, la triméthylthio- 


nine. Quoi qu'il en soit de sx constitution, nous avons examiné 


son action sur la température. Voici le résumé de cinq de nos 


expériences 


Chien 89 (poids : 6,4 ker., très long poil) reçoit en injection . 
intraveineuse 10 €.c. d’une solution à r p. r00 d'azur de méthy- 


lène R.A.L. en ro minutes. Les Chiens 124 (poids : 5,6 kgr., 142 


(poids : 8,4 kgr.), 125 (poids : 6,1 kgr.) reçoivent en injection 
intraveineuse, respectivement 4o c.c., 45 c.c., et fo cc. d'une 
solution à 1 p. 100 d'azur de méthylène Hæchst ; le Chien 95. 


(poids : 9,5 kgr.), 30 c.c. d’une solution à 1 p. 100 d'azur R.A.L. 


Le tableau ci- és donne la durée de chaque ph ete lé 


degré d'hyperthermie. 


Temps en 4 Températures à 
minutes Ch. 89 Ch.124 Ch. 149 CR 25 Ch. 95 
0 3806 3824 3808 38 8 39°3 
10 4o° TOO pe 39° 39°2 39°6 
20 4o°g 39° 8906 2" 006 30 
30 h1°9 . 39°4 . 4o°r ho°2 920 0 
Hope 4206 Ë ho°x ho°A "(005 ho°2 
50 1595 ho°3 k0°7 2020. 40°4 
6o US 4005 le ho°z 4o°6 
79 4%°2+ Éo°9 MIE CS Ax°r 407 
So A \hx°4 h1°4 414 + Lo°0: 
90 PRESS AE°GN TO UNE MÉSTENSS 
100 49° ER 4196 4193 
AIO UE & HIS Re & 4x5 ha97 
120 397 He 41°9 
._ 130 ie DIN) HERE 4200 
Peut | 4306 — ‘- 429 1904 
150 43°9 + 424 us 206 
160 4 RS AN MR DE 122800 
‘ 170 : 205 439 
ISO À FE ; ‘42°6 nor 
190 . - QU + HO À UE 
1) C. Heymans et E. Maigre. C. R. de la Soc. de biol., t. 85, p. 141, 1921. 


€. ana C. R. de la Soc. de biol.,t. 86, p. 742, 1922. 


FER andsei LE nd ji 5 


(85) A SÉANCE DU 29 ARVIL | 963 


Ces cinq expériences démontrent que l'azur de méthy lène pos- 

sède une action hyperthermisante qui ue égaler celle du bleu 

et de la thionine, à preuve, le Chien 89 dont la température de 
3826 s’est élevée en 730 minutes à 44°2. 


(Institut de pharmacodynamie de l'Université de Gand). 


Divisions DE MATURATION NORMALES ET ANORMALES 
CHEZ LES MAMMIFÈRES, 


par H. DE WiINIWARTER. 


La discussion au sujet de l'intervention d'un centrosome dans 
les divisions maturatives de l’ovule des Mammifères, a perdu 
beaucoup de son intérêt depuis que des recherches expérimen- 
tales ont démontré que la présence d'un centrosome n'est nulle- 
ment indispensable pour mener une division à bonne fin. Au 
point de vue morphologique néanmoins, il importe de savoir la 
raison de ces divergences qui ne sont pas d'ordre purement tech- 
nique, comme certains histologistes semblent l’admettre. Des 
observations récentes sur l'ovogénèse de la zone corticale défi- 
nitive (Chatte), m'ont fourni une série de données qui permet- 
tent d'élucider cette question. 
Les figures de division peuvent facilement se diviser en deux 
catégories. Dans les unes, les fuseaux sont très petits, trapus’; 
 Jes filaments achromatiques peu nombreux et grossiers ; ces fila- 
ments restent presque parallèles et ne convergent pas à leurs 
- extrémités. La figure achromatique possède din son ensemble 
_ Ja forme bien connue d'un « tonneau »: on n'observe ni sphère 
attractive, ni centrosome ; les pôles sont occupés parfois par quel- 
: . ques granulations protoplasmiques (probablement de nature plas- 
… tosomiale) plus abondantes que dans le reste du cytoplasme. Ces 
… fuseaux sont toujours situés tout près de la surface de l'œuf et 
. très sensiblement suivant une direction perpendiculaire à cette 
surface. Les chromosomes sont rangés bien régulièrement à 


. tous en bloc vers les extrémités opposées du fuseau. 

Tel est l’aspect caractéristique aussi bien de la première que 
… de Ja seconde figure de maturation ; tout au plus les dimensions 
_ de cette dernière sont-e'es légèrement moindres que celles de la 
_ première. ‘Or, ces images se rencontrent toujours et l’on pourrait 
ajouter : uniquement, dans des ovules de grandes dimensions, 
soit au moment du rut de l'animal, soit à l'époque de Ja mise- 
bas et des quelques jours qui lui succèdent. 


… Brroci. Cometes RENDUS. — 1022: Je LXXXVI. | 66 


l'équateur du fuseau et, au moment de l'anaphase, se disloquent 


2 PA 


946 _ RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 6) 2 


La seconde catégorie de figures de maturation comprend ‘des 
fuseaux plus grands et plus délicats”; ils s approchent plus des 
images habituelles de division et peuvent d’ailleurs s'y superpo- . 
ser complètement. Leur longueur est très variable ; elle peut at- 
teindre le diamètre de l’ovule ; son épaisseur varie dans de larges 
limites et surtout, si les fibrilles achromatiques sont très nom- 
breuses et fines, elles convergent toutes vers un pôle où l’on peut 
mettre en évidence soit uñ centrosome, soit dans les conditions 
les plus favorables une véritable sphère attractive. Souvent les 
radiations sont tellement abondantes qu'à côté d’un fuseau cen- 
tral où s'insèrent les chromosomes, il existe une large zone pak ©? 
léale qui s'étale au loin dans le corps protoplasmique et peut 
aboutir même à la surface de l’ovule où elle détermine des sillons 
plus ou moins marqués. 

Enfin, l’axe de ces figures occupe une position quelconque cen- 
trale ou périphérique par rapport à la surface de l’ovule. En 
outre, les chromosomes ne à plus la répartition régulière 
des images de la première catégorie : ils sont éparpillés sur toute 
la longueur du fuseau et il est incontestable que, dans certaines 
figures, les chromosomes peuvent, en partie tout au MOINS, pas 
ser indivis à l’un dés pôles. 

Cette catégorie comprend par conséquent tous Îles imérmé 
diaires entre les divisions presque normales et des divisions tout. 
à fait anormales. Si la nature véritable de ces dernières ne fait 
aucun doute, les autres peuvent, à première vue, être rangées 
dans le cycle évolutif régulier de l’ovule des Mammifères. Or, © 
il n’en est rien ; car si l’on examine attentivement les follicules 
où l’on rencontre les images de la seconde catégorie, on note tou- 

_ jours un ensemble de signes prouvant que l'œuf ne poursuit 
plus sa-marche progressive. On sait que l’ovule peut être arrêté 
à n'importe quel moment de son évolution et si l’on connaît son 
sort . ultérieur, c’est-à-dire sa dégénérescence finale, suite de 
l'atrésie, le début du phénomène n’est pas toujours facile à pré- 
ciser. Les signes en peuvent être très discrets, maïs à ma connais- 
sance, ils sont toujours multiples et portent à la fois sur les 
ihèques, la granuleuse, le disque proligèré et l’ovule. Ce n’est 
pas le moment d'exposer ici en quoi consistent ces signes. Mais 
la conclusion qui s'impose de mes recherches est celle-ci : les 
mitoses de maturation normalés de l’ovule de la Chatte — et 
probablement de tous les Mammifères — sont dépourvues de 
sentrosome. Toutes les images que les “auteurs ont décrites ou 
figurées suivant une autre Faite rentrent dans l’atrésie, et 
par, conséquent ne font AUS pare du cycle évolutif régulier de 
l'ovule. E 

je distinction que j ‘établis . la sorte, permettra d'utiliser les ‘à 


rh 
PAT M ET 


r VUE RSS His " 
SN PAS CUP 7 SR UNE EN 


” 


- (87) r- à _: SÉANCE DU 29 AVRIL . : 967 


_ données contradictoires des nombreux travaux relatifs à la ma- 
 turation chez les Mammifères, en ne retenant que les images nor- 
_ males. Non seulement Îa sériation des stades deviendra compré- 
_ hensible, mais encore les déductions que l’on est autorisé à en 
tirer, tant au point de vue morphologique que biologique, nous: 
; permettront de mieux comparer les résultats obtenus chez les 
Mammifères à ceux beaucoup plus complets tirés de l’étude d’au- 
tres espèces animales. : 
Mes observations confirment en outre les recherches expérimen- 
tales notamment de Herlant (x). 
- Dans les circonstances normales, l'œuf en müûrissant perd son 
. « énergide ». Mais l’aster peut se reformer, en l’absence de fé- 
_condation, quand l'œuf est activé par un mécanisme quelconque. 
- Et à ce point de vue, il est exact de considérer comme l'expres- SES 
sion d'une parthogénèse spontanée, les divisions ovulaires atré- L. 
… tiques où le centrosome rentre en jeu et où les fuseaux se com- He 
_plètent. Les changements de la circulation péri-ovulaire qui sur- ee 
viennent au début de l’atrésie, pourraient expliquer cette acti- NE 
vation capable de réaliser une segmentation totale et même ré- ee 
ee ; 


Lo 


Lee Areh, Zoo. ne 1918-19 ; Arch. biol., 1920. 


= 

968 . RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (88 
SUR LA SPÉCIFICITÉ ET LES PROPRIÉTÉS DE L'EXTRAIT DE LEUCOCYTES- : 
DANS LE PHÉNOMÈNE D'ACCOLEMENT DES MICROBES, 44 00 
par M. Le FÈVRE DE ARRIG. T3) 

Nous avons signalé antérieurement que l'on pouvait, dans cer- 
taines conditions, étudier le phénomène d’accolement des mi- 
crobes aux leucocytes (1) et qu'il était possible de réaliser un phé- 


nomène du même ordre en mettant des microbes en présence de: 
grains de noir animal ayant macéré dans des extraits leucocy- 
tairés (2). Nous nous sommes appliqués par la suite à rechercher 
si le principe que le noir animal adsorbe dans les extraits de 
leucocytes était spécifique à ces derniers ou s’il se retrouvait dans 
d'autres extraits cellulaires. ce 
Nous avons étudié à ce point de vue les extraits de globules 
rouges, de plaquettes sanguines, de rate et de foie du Lapin. Ces. 
différents extraits ont été préparés comme précédemment suivant 
la méthode des acides dilués de Gengou (3). 
- Pour les globules rouges, comme pour les leucocytes, nous. 
sommes partis d'émulsions titrant 4o.ooo éléments lavés par 
mic. Pour les plaquettes, nous avons utilisé des émulsions de 
richesses différentes variant de quelques centaines de mille à: 
plusieurs millions d'éléments par mme. Les tissus splénique et. 
hépatique ont été broyés, filtrés sur toile métallique, et les élé- 
ments cellulaires des émulsions dénombrés approximativement Ë 
avant la préparation des extraits. Nous avons ensuite essayé d'ad- 
sorber dans ces préparations un principe adhésif au moyen du 
noir animal. Dans ces conditions, les globules rouges et les pla- 
quettes sanguines ne donnent que des résultats négatifs. L'extrait : 
dé foie ne confère au précipité que de très faibles propriétés. 
Dans l'extrait de rate, au contraire, le noir animal adsorbe un 
principe très actif, qui permet l'adhésion d’un grand nombre 
de microbes. La nature de la pulpe splénique ne en stand 
partie ce résultat. Si, à la suite de l'observation du phénomène 
d’accolement du Hi CTObE au leucocyte, nous avons été'amenés à 
rechercher l'existence de propriétés adhésives dans Îles extraits 


- à 
Dr: 


éprouvé d'autre part l’activité ue ee en colitio 4 
physiologique, de leucocytes de Cobayes et de Lapins abandon- 1 
nées à elles-mêmes pendant quelques jours ou quelques mois. 


(1) C. R. de la Soc. de biol.. Juillet 1921. 
(2) Tbid. 
{5) Ann. Inst. Pasteur, t. XXXV, n° 8. Do août 1921. 


(89) SÉANCE DU 29 AVRIL 969 


Or, le liquide centrifugé de ces émulsions, fussent-elles récem- 
ment préparées, abandonne de mème au précipité des propriétés 
‘adhésives manifestes. (Leucocytes obtenus par exsudat pleural 
aseptique). Il semble d’ailleurs que ces propriétés apparaissent 
surtout au moment où les figures de phagolyse deviennent nom- 
breuses. Nous avons comparé ensuite l’action de la chaleur à la 
fois sur les propriétés bactériolytiques, étudiées par Gengou (1) 
‘et sur les propriétés adhésives ou thigmotropes de tels extraits. 
Nous avons exposé ces préparations, strictement neutres (Pa con- 
trôlé), pendant 30 minutes à des températures échelonnées entre 
56° et 100°. Dans nos expériences, la transformation du vibrion 
cholérique en granules s’est effectuée avec les extraits chauffés à 
56° et 58°; elle s’est affaiblie très rapidement au-dessus de 60°. 
Toutefois, ce n’est qu'en présence de liquides chauffés à 80°. que 
les microbes ont paru conserver leur aspect normal. D’autre part, 
_ les propriétés thigmotropes de ces extraits résistent bien à 56° 

et 58°; au-dessus de 60°, elles fléchissent rapidement et dès l'ex- 

position à 70° les extraits en paraissent dépourvus. Les propriétés 

lytiques et les propriétés adhésives des extraits leucocytaires su- 
_ bissent donc une altération parallèle par la chaleur, mais les 

secondes paraissent peut-être plus fragiles que les premières. La 

filtration sur bougie (Chamberland 13) opérée en milieu neutre 

Ou en milieu acide, arrête totalement tout principe Iytique ou 
_ thigmotrope. Nous avons recherché enfin quelle pouvait être. 

Taction du sérum normal frais ou inactivé, et du liquide d’ascite 

sur le phénomène d’accolement microbien. Mélangés en très 
_ forte proportion, le sérum chauffé ou le liquide d'ascite entrave 
- l'adhésion ; aux concentrations faibles ils restent indifférents. Le 
sérum frais, au contraire, favorise l’adhésion, effet dû à son 
pouvoir opsonisant. 

Nous avons vu d’ailleurs que la sensibilisation du microbe par 
un sérum immun le rend particulièrement accolable aux leuco- 
cytes et aux principes issus de ces cellules et adsorbés par les 

* précipités. 


? 
2 
22 
“2 


En résumé, il send bien que Perou adhésive du proto- 
plasme uote qui, avec la sensibilisation microbienne, pa- 
. raît conditionner le premier temps de la phagocytose, soit due 
. à certaines substances qui existent normalement dans les cellules 
. blanches, qui passent spontanément dans les liquides véhicu- 
_ laires, à la faveur de la phagolyse par exemple, et qui semblent 
‘7 spécifiques aux cellules du groupe leucocytaire. 

- Ces propriétés thigmophiles sont détruites en grande partie 
- au-dessus de 60°, sont entravées par le sérum inactivé ou le li- 


QG) Loc. cit. 


970 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (90) 


quide d’ascite, sont favorisées par les éléments qui favorisent la  —. 
phagocytose comme l’opsonisation normale ou la sensibilisation 
spécifique du mierobe. Si 


(Institut Pasteur de Hrnches 


1x 
da dé 
ne ee ÉD en Ce 


ÜNE MÉTHODE SIMPLE POUR LE PRÉLÈVEMENT DES GAZ 
DU PNEUMOTHORAX ARTIFICIEL, 


par LUCIEN DAUTREBANDE et Pauz SPEnL. 


Il y a un siècle que Davy eut, le premier, l’idée de- déterminer = 
la composition chimique des gaz contenus dans la plèvre. Les «4 
recherches plus récentes de S. di Pietro (x), de Tobiesen (2), de: 
Webb, Gilbert, James et Havens (3), de Rist et Strohl (4), ont . 
dou qu'au bout d’un certain temps, quel que soit le gaz : : 4 
injecté, lorsque le pneumothorax était sec et aseptique, la compo-  « 
sition de la collection gazeuse intrapleurale RE vers une. 
moyenne presque toujours la même sensiblement : 6 p. 100: 
d’acide carbonique, 6 p. roo d'oxygène, et 88 p. 100 d’ azote . à 

Dans le dernier travail paru sur la question (5), Rist et Strohl 
se sont demandé quel pourrait être le milieu avec lequel les gaz 
du pneumothorax se trouvent en équilibre. Hs éliminent l'air 
alvéolairé, les tissus environnants, lé sang artériel et croient que 
c’est le sang veineux et les capillaires qui déterminent la compo- 
sition finale et uniforme du mélange gazeux intrapleural. Ils par- 
tent malheureusement de données inexactes en estimant la ten- 
sion de l’acide carbonique du sang artériel à 2,8 p. 100 d’atmo- 
sphère, du sang veineux à 5 p. 100 d'atmosphère-et celle ie 
gène du sang veineux à 3 p. 100 d'une atmosphère. 4 

Le sang veireux mêlé n’est jamais désaturé à plus d’un tiers 0) 
de sa pleine saturation. Même dans le sang veineux de la veine 4 
cubitale (revenant de tissus à métabolisme élevé) recueilli sans 
stase, Christen Lundsgaard (6) n'a trouvé qu'une désaturation 
moyenne de 43 p. 100. Quant à la teneur en acide carbonique du 
sang normal, elle a été trouvée par Van Slyke (7) de 50 vol. p. 100 
ire le sang sr, de 55 à 60 ne p: 100 dans le sang veineux. 


(x) s. di Piétros Archives ital. de oo 1902, 38. Per ue 
(2) Er. Tobiesen. Deut. Arch. f. klin. Medizin, t. ‘EXY, 1974. + 53 
(3) Webb, Gilbert, James et Havens. Arch. of internal. Medicine, t. XI, or 
(4) Rist et Sion Annales de médecine, octobre 1920, 
(5) Id. = id. . Le 
- (6) Christen Lundsgaard. Journal of biological Chemistry, janvier 1918 
(7) D. D. Van Slyke, Physiological Review, janvier 1921. - 


(9e) SÉANGE DU 29 AVRIL © 97# 


Meakins et Davies (1) l'estiment dans le sang artériel à 52,7 vol. 
p. 100. Enfin, Fun de nous, dans une série d'expériences inédites, 
a trouvé une moyenne de 51,85 vol. p. roo de CO? dans le sang 
artériel des sujets sains, ce qui correspond, d’après la courbe de 
dissociation (>) de l'acide carbonique dans le sang à une pression 
de 5,2 p. roo d'une atmosphère (défalcation faite des 47 mm. de 
vapeur d'eau) qui est la pression moyenne de l’acide carbonique 
alvéolaire. Les mêmes expériences ont montré que, chez les tu- 
berculeux à lésions étendues, l'acide carbonique du sang artériel 
est plus élevé que chez les sujets normaux, de 5 volumes en 
moyenne. 

Or, après chaque réinsufflation d'un pneumothorax artificiel, 
même lorsqu'il nv a pas de surventilation due à la douleur ou à 
toute autre cause, la teneur du sang artériel en acide carbonique 
baisse dans les heures qui suivent de 6 volumes en moyenne, 
principalement par passage du CO? sanguin dans la nouvelle 
cavité qui en contient moins. Et cette  . débute dès le mo- 
ment de l'établissement du pneumothorax. Il était donc probable 
_ que l'équilibre entre le pneumothorax et le milieu environnant 

devait se faire au niveau des alvéoles pulmonaires du poumon 
. comprimé. Sa 

La présente ns a été entreprise dans le but de voir la rela- 
tion qu'il y a entre la pression de l'acide carbonique dans la 
cavité pleurale et la teneur en acide carbonique du sang artériel. 


_ Méthodes. I. Les analyses de gaz ont été pratiquées au moyen 
du petit appareil de Haldane (3). Pour prélever les échantillons 
_ de la collection gazeuse, nous nous sommes servi d'un appareil- 
. lage très simple représenté en fig. 1. [1 est composé d’un tube à 
échantillons, terminé à chaque extrémité par un robinet à deux 
. voies À (Remarquer les positions I et H des robinets), de deux 


mètre, reliant l'extrémité supérieure du tube à échantillons à 
E ie C d’une part,à une seringue de 6 c.e.'(B) d'autre part. 
_ L'extrémité inférieure du tube à échantillons est rattachée par 
. une pièce de caoutchouc fort à un réservoir à mercure D. L'étan- 
- chéité absolue du système étant préalablement vérifiée, le tube 


à échantillons est alors complètement rempli de mereure et les 


- deux robinets fermés. Après avoir enfoncé l'aiguille dans Ia ca- 
4 mt _ ES 

“ai Meakins et Due Journal of Pathology and Bacteriology. 0 AMHE 
Re 

Le Éette ‘courbe de dissociation a été construite par Christianssen, Douglas 
J.-G. Haldane. Journal of Physiol., t. XEVTEE, juillet 1914. Frois courbes 
complètes existent dans la littérature du sang : de J.-S. Haldane, de H.-\V. 
lavies et de L. Dautrebande. Toutes trois se superposent exactement. ? 
(8). Haldane. Methods of air analysis: 


tubes de caoutchouc souple et très élastique de 2 mm. de dia- 


7: 


% 
q. 


on aspire l'air qui se trouve dans les connections et une partie 


972 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (92) 


vité pleurale, le robinet supérieur est ouvert vers la seringue, 


du gaz du pneumothorax. | 

L manœuvre est répétée une seconde fois, puis le robinet su 
périeur fermé à la seringue et ouvert vers le tübe à è échantillons. 
Le robinet inférieur est immédiatement ouvert vers le réservoir D 


et les gaz du pneumothorax sont ou librement et lentement | 
à la suite du mercure qui descend. . MR 4 
IL. L’extraction de ces gaz du os a été effectuée au moyen 
du nouvel appareil de Haldane (1). 
III. Les prises de sang artériel ont été faites du la radiale 
selon la méthode, ee modifiée, de Hüriner 0e 


r 


ic Haldane. Journal of Pathology and pires) 1 XXII, 1920) 5028 
(2). Hürtner. Deutsches Archiv. f. klin. Med., 1912, t. CVIIT. 


(95) _ ? SÉANCE DU 29 AVRIL 


LES ÉCHANGES DE GAZ ENTRE LE SANG ARFÉRIEL 
ET LE PNEUMOTHORAX ARTIFICIEL, 


- par L. DAUrREBANDE et PAUL SPEuL. 


Deux tuberculeux pulmonaires porteurs d’un pneumothorax 
‘artificiel parfaitement sec et aseptique ont servi à nos recherches. 
Les résultats en sont rapportés au tableau suivant. Pour l’un et 
l’autre, deux échantillons de gaz pleuraux ont été prélevés à 
quelquessminutes d'intervalle (colonnes 1, 2, 3, [ et I). La par- 
faite concordance des chiffres obtenus nous permet d'affirmer 
la sûreté de la méthode emplovée. 


ER Composition Acide UN 
C mposition du gaz n D 5 03 du sang artériel à 0 carb.al 223 
intrapleural LE et 760 mm. Hg. violaire. .T, 5 > 
É ED RO —— A TE == Go 
< Ye SERIE © CR CEE 
5 mi B 5 (=) FT = = = A 23 
1p 2 0218 © E a ZE Coin 
x = 2 VE ARE ONCE ER ee SRE 
= S = Reese OR ER ETRRTE C0 DE 5= 
RE PR ee es = en M 
Sujet Date = RE OS mien UT ne eu aie NEC RU 
2 S ue > RASE ISA. LE RATE) = £ CrFo 
< = 2 ESS Ie) ER = == or S 
Fe =) = SNS RAM Me LE RES ZE TD = 
DS Ale So en AS e Sois = 
s 5 ==22ÈT 4 ST EPA 
>] 1) D! 
DT. 6-22 18933 3,24 741 
4 . 118,31: 3,97 7,42 : 
(moyennes) . 89.32 3.26 7,42 52,69 56.8 56,59 0,28 17.09 98,3 6,56 46,5 54 
c — — — — (valeur 
corrigée 
à SÛ) 
F. B. 31-3-22 56,70 0,41 17,97 97,7 - 
3-#922 56,62 0,69 18,87 96,3 
5-4-22 190,32 2,31 7,37 
1190,28 2,37 7.3 
(moyennes) 90,30 2,34 7.30 52.19 50,9 56,48 O,£1 1801 97,7 ü 50 46 » 
Remarques. — D. T. Pneumothorax gauche, établi le 22-2-22, Réinsufflé Je 


2, 10, 17, 29 mars (500 c.c. chaque fois). Poumon restant adhérent au som- 
met. Du côté droit, aucun signe d'’auscultation, mais, aux rayons X, nid 

d’abeilles sur toute l'étendue du poumon. Aucune température. Pouls : 100-110 
à la minute. 

| F. B. Pneumothorax gauche établi le 11-38-22. Réinsufflé le 17 et le 24-3-22 

(un litre chaque fois) Poumon complètement décollé jusqu’au sommet. 
Déplacement du médiastin et du cœur vers la droite, une bride reliant ie 
bord inférieur du poumon au sinus. PE 

. Du côté droit, aucun signe d'auscultation. Aux rayons X, lésions cavernu- 
laires €t de bronchectasie sur toute l'étendue du poumon. Aucune fièvre. De 
loin en loin, quelques crachats hémoptoïques. : 


En 6e reportant à la courbe de dissociation du CO*? dans le sang 
On peut constater que les tensions respectives de ce gaz dans les 
_ deux pneumothorax (5°,68-et 52,19 mm. Hg) A na à 
56,8 et 56,5 p. roo vol. de CO?. Or, les quantités réellement 
5 trouvées dans le sang artériel mêlé, provenant des deux poumons, 


2 


ns 4 


Es 71 


974 k RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ, BELGE DE BIOLOGIE | 


sont 56,59 et 56 8 Hi p. 100, il ÿ a io. conne entre E 
taux déterminé par l'analyse et celui trouvé par le calcul. 
Nous devons toutefois rappeler (voir communication précé- 
dente) que la courbe de dissociation pour CO? du sang artériel 
vrai est légèrement supérieure à la pression de 4o mm. Hg, à 
celle qui a été établie au moyen du sang défibriné et artérialisé 
en vase clos. Aussi peut-on. estimer la teneur réelle en CO? du … 
sang qui baigne le pneumothorax à 59 vol. environ au lieu de 
56,59 et 56,48 vol. p. 100. : | #72 
De même, la teneur réelle du sang artériel, quittant le poumom 
libre, par rapport à la tension de ce gaz dans Fair alvéolaire (46,5: 
_et 46 mm. Hg) est-elle aux environs de 56 vol. p. 100 au lieu 
des 54 vol. que donnerait directement la courbe de dissociation. 
Avant d'étudier le mécanisme probable qui règle la teneur des 
gaz du pneumothorax, il nous faut insister sur le mode de com- 
pression, des deux poumons étudiés. Ces deux pneumothorax 
n'étaient pas complets et bien que le poumon füt dans les deux M 
cas, décollé de a paroi, “il n'était pas réduit à un simple moignon 
ramené au hile et continuait à jouir d’une certaine expansion. 


Ce qui va suivre s'applique à des poumons non complètement ne 
dépourvus d'aération. ÈS 


Au reste, nous ne pouvons actuellement raisonner que PSE 
conjectures en attendant le contrôle de nos constatations clini- 
ques par l'étude expérimentale proprement dite ee nous entre 
prendrons prochainement. 10 


ET 


On sait que le sang réduit a une capacité plus ue pour le 
CO° que le sang bien oxygéné,-à pressions identiques (x). Vu la 
faible pression de l'oxygène à l’intérieur du pneumothorax, le 
sang pulmonaire qui baigne la cavité pleurale est fortement ré- 4 
duit et ce sang doit contenir plus de 59 vol. p. r00 de CO?. Tou- 
tefois, ainsi que nous le montrerons tantôt, il ny a qu'une infime 4 
quantité de sang réduit qui passe dans les veines pulmonaires 
chez nos deux sujets. . ue D 


D'autre part, la courbe. de dissociation du sang quittant le 
poumon comprimé doit être plus élevée, à pressions identiques, 
que la courbe du sang normal, ainsi qu'il existe chez les ermphy- 23) 
sémateux. (Henderson et fase (a) Scott (3). Cette augmen- 1 
tation de la capacité du sang pour le CO? contribue à maintenir 
une concentration normale en ions H). Mais comme le sang 
As le poumon libre est lui-même pe riche que . 


(1). Éhin Done et J. s.. Haldane. Joërnats of Plasiolegy, Le XLVIE, 
juillet. 1974. pe 

(2) Henderson et Hageard. oran of Biol. rot, t. XXE, 

(3) R. W. Scott. Arch. Int. Medic. Fr020, Li NAN 


SÉANCE DU 29 AVRIL | 975 


ment en CO*, que sa capacité est plus élevée aussi, que les pres- 


sions du CO? alvéolaire et intrapleural sont assez rapprochées, 


: 59 ë 
_ nous pouvons garder Se C0mmME rapport de la teneur en anhy- 


_dride carbonique du sang des deux poumons, comprimé et libre. 
Le sang de l'artère radiale est du sang mêlé (à 56,5 vol. p. 100 de 

… CO?) contenant une grande proportion de sang du poumon sain 
à 56 vol. et une petite proportion de sang à 59 vol. du poumon 

_ comprimé. En effet, comme l’a montré E. Spehl (1), la circula- 


MER EP A 


a celle du poumon libre, ce qui explique que la teneur en CO° 
du sang mêlé soit plus voisine de celle du poumon normal que 
4 de l’autre. - 

_ S'il y a peu de sang dans le poumon comprimé, il faut cepen- 
dant admettre que l'acide carbonique, étant données sa grande 
diffusibilité et sa solubilité dans le corps, parviendra rapidement, 

_ après s'être mis en équilibre avec,le sang de la couche pulmo- 
. naire corticale, à se mettre approximativement à la même ten- 
- sion, en raison de limmobilité relative de l'organe, avec l'air 
. qui y stagne et avec le sang baiïgnant le reste du poumon. Nous 
avons vu, en effet, que les moindres variations de pression du 
- CO® intrapleural retentissent très rapidement sur la composition 
_ du sang artériel total. 


Au contraire, en ce qui concerne l'oxygène du pneumothorax, 
_ ce gaz, qui est 25 fois moins diffusible que l'acide carbonique 
 (Bohr, Plumier) (2) et très peu soluble dans le corps, ne sera vrai- 
 semblablement en équilibre qu'avec la petite quantité de sang de 
la corticale pulmonaire, Dans les parties aérées de ce poumon 


: celle du poumon normal. 


Ces deux conditions expliquent que, malgré la faible tension 
Le l'oxygène intrapleural (2,3 et 3 p. 100 _d’atmosphère,, corrés- 
pondant à une saturation de 25 à 35 p. 100 de l’hémoglobine 
_ d'après la courbe de Barcroft) (3) le sano artériel total de nos 
deux malades soit parfaitement saturé. 

…. On peut essaÿer d'évaluer la quantité de sang circulant dans 
- le poumon comprimé en se basant sur la teneur en acide carbo- 
nique du sang artériel mêlé (56,5), celle du sang du poumon 
3 libre (56) et celle du sang du poumon comprimé (59). 

De St nous désignons Er À la quantité totale de sang des 2 pou- 


& be E. Spehl. Thèse à Bruxelles, 1883. 
ne -(2) L. Plumier. Archives de biologie, t. XVI, 1899. 6 
> &) Barcroft, The respiratory fonctions of the blood. London 1914, p. 226. 


s 6 
d'il 


tion du poumon atélectasié est fortement diminuée par rapport 


où, d’après les expériences de E. Spehl, le sang est en même 
. temps plus abondant, la satur ation en oxygène se rappr ochera de. 


de Te 


6) 


. 976 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOG'E 


mons et par æ celle du poumon comprimé, nous pouvons (dans. 
le > cas présents) établir la relation suivante : 56,5. A =56 


L AS A | 

{A—x) +59 x. D'où x = Fe Lg A | 4 
Si, d'après E. Spehl, P. Spehl et E. Desguin (r), on fait A = 15 4 

‘ {valeur moyenne) du sang total (soit 5 litres), on aura : vd 
50,(0 Ë 


= —— =D,5 c.c. et A—x—277,8 c.c. :: 7026 
15><0 LEVÉE 
De l’ensemble des résultats qui précèdent, il ressort que les 

gaz du pneumothorax ne sont en équilibre ni avec les tissus, ni. 

avec la lymphe, ni avec le sang veineux, la tension du CO? dans 
ces milieux étant beaucoup plus élevée que dans le pneumo- 
thorax, et que la composition du milieu _intrapleural est réglée © 

“par le sang baignant le poumon comprimé. 4 


(Service du P° Nolf). ee 4 


‘INFLUENCE DES OPSONINES ET DE L'AGGLUTINATION PLASMATIQUE 


SUR L'ACCOLEMENT DES MICROBES AUX PLAQUETTES | SANGUINES, 24 
PPAr PAUL GOVAËRIS Se 02. + 
- Dans des travaux antérieurs, j'ai montré que cest des « 
microbes aux plaquettes sanguines était subordonné à l’action 
-opsonique du milieu. Ce fait a été confirmé par Le Fèvre de Arric. M 
Roskam a constaté que les microbes peuvent encore adhérer aux 
plaquettes tuées par le chauffage. Cet ensemble d’observations à 
démontrent que l’accolement des microbes aux plaquettes est tout | 
à fait comparable au premier temps de la phagocytose et régi par 
les mêmes conditions. 2e 

Dans ses deux dernières notes (2), Roskam considère l’accole- 4 
ment des particules étrangères aux plaquettes comme un phéno- M 
mène plasmatique. « Les globulins, dit-il, agglutinent les parti- 4 
cules étrangères grâce à une couche de plasma adhérant à leur . 
surface ». Cette manière de voir s'appuie sur l'étude d'un phéno- k 
mène que j'ai décrit sous le nom d’« ag gelutination plasmatique» ». 
et dont je rappelle brièvement les caractères 

- Si l’on mélange à du plasma de Lapin (pur ou oxalaté): certains 
heat one d'encre de Chine, on observe une agglutination im- 
médiate . particules. de l'encre. Au contraire, dans le sérurs 


(x) Pl: Spehl et E. Desguin. Archives italiennes F hialosie t. LI, fasc. 
1909. 
(2) Ces Comptes Rendus, 1921, n° Es et 1922, n° 8. 


D (97) SÉANCE DU. 29 AVRIL 977 


- (pur ou oxalaté) l'encre reste uniformément dispersée. De même, 

- du Staphylocoque qui reste en suspension homogène dans du 
sérum de Lapin s'agglutine rapidement dans du plasma (pur ou 
oxalaté). Cette variété bien spéciale d'agglutination paraît liée à 
l'entrainement du fibrinogène par certaines particules étran- 
gères. Elle disparaît lorsqu'on prive le plasma de son fibrinogène- 
en le coagulant ou en le chauffant à 56° (1). Elle n'existe que 
pour certaines espèces microbiennes, car elle fait défaut pour le 
para B. ou le B. coli. 

Il est très vraisemblable que cette agglutination facilite, dans 
les milieux plasmatiques, l’accolement du Staphylocoque ou des 
particules d'encre de Chine aux plaquettes. Mais on ne peut pas 
généraliser ces faits et en conclure que l’accolement des microbes. 
aux plaquettes soit un phénomène plasmatique. 


En effet, Roskam a observé, comme moi, l'accolement aux pla- 
quettes de microbes, tels que le para B ou le coli, qui ne sont 
pas agglutinés par le plasma. 

De plus, il est facile de montrer que cet Fe nn est encore 
possible et très intense, pour le Staphy ct alors que toute 
“action plasmatique est écartée. 


On prépare des plaquettes de Lapin par la technique habituelle. 
Après trois lavages successifs, les plaquettes, en suspension 
- épaisse dans l'eau physiologique, sont chauffées 30 minutes à 
. 61°. D'autre part, on mélange à 2 c.c. de sérum frais de Lapin 
 r c.c. de suspension épaisse de Staphylocoque et on laisse en con- 
tact pendant une demi-heure. Les microbes, qui ne sont nulle- 
ment agglutinés, sont ensuite centrifugés. lavés et suspendus 
dans r c.c. d'eau physiologique. 
Si l’on mélange alors, à 0,2 c.c. d'eau physiologique, o,r c.c. 
… de plaquettes chauffées et o,r c.c: de microbes traité par le sérum, 
- on observe un accolement très rapide et très intense avec éclair- 
cissement du milieu. 
Au contraire, si les microbes n’ont pas été préalablement sou- 


(x) Si l'on injecte dans les veines d’un Lapin, de l'encre de Chine R A L 
pour bactériologie (8 à ro gouttes par kgr. dans 2 c.c. d'cau physiologique), 
le sang de l'animal devient incoagulable. Les ‘chantillons de sang prélevés à 
la carotide au cours des premières heures qui suivent céite injection restent 
_ absolument fluides. A partir de la 3 ou 4° heure, le sang prélevé à la carotide 
s (toujours très noir) redevient progressivement coagulable. Le lendemain (si 
> L'animal a survécu) son sang est rouge et de coagulabilité normale. 

_ In vitro l’action de l’encre se manifeste, dans le plasma, par la production 
d’un fin précipité qui paraît formé surtout par du fibrinogène. Aucune des 
autres encres utilisées ne déterminait cette incoagulabilité. Je n'ai pas continué 
- étude de cette question car la composition des encres de Chine est indéter- 

PE et trop complexe pour permettre une interprétation précise des résultats 
vhtenus. £ | 


978 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE . (98) 


éhhert mêmes résultéte avec ie B. coli qu'avec de Slaphylo- 
coque. 1 

Dans ces expériences, toute action d’une couche -de plasma 
adhérent aux plaquettes est écartée, puisque, comme l'indique 
re l'agglutination plasmatique disparaît par le chauffage 

à 61°. Seule une propriété du sérum peut expliquer ici J'accole- 
ot des microbes aux plaquettes. | 

Ces constatations confirment Flopinion précédemment | émise 
que l’accolement des particules étrangères aux plaquettes est su- : * 
bordonné à une action opsonique du milieu. Celle-ci est com- 
-mune au plasma et au sérum etse caractérise par le fait qu’elle 4 
agit non pas sur les plaquettes maïs sur les paroles étrangères 
dont elle modifie les propriétés de surface. à F5 
_ L’agglutination plasmatique, lorsqu’ elle existe, peut dns à 
l’accolement des particules étrangères aux plaquettes. Ce phéno- . 
mène intervient peut-être aussi dans l’immunité naturelle, car 
J’agglutination dans le plasma s'oppose vraisemblablement à la 
“dispersion des microbes introduits dans la circulation. Mais cette “ 
variété d’agglutination n’est qu’un phénomène exceptionnel ei 
accessoire et les’ propriétés opsoniques (dont la nature reste à 
préciser) sont la condition générale de l’accolement des particules » 
étrangères tant aux plaquettes sanguines qu'aux leucocytes. z 4 


Gnstitut de thérapeutique de l'Université de Bruxelles). 


È (99) _! ‘SÉANCE DU 21) AVRIL E 979 


L'ACCOLEMENT DES MICROBES AUX PLAQUETTES DANS LE SANG 
D'ANIMAUX IMMUNISÉS, 


par PAUL GOVAERTS, | 
En ro17, Rieckenberg (1) a décrit le phénomène suivant : On 
prélève une goutte de sang d’un Rat qui a été infecté de trypano- 
somiase et guéri par un traitement médicamenteux. Ce sang est 
mélangé sur une lame avec une goutte de bouillon citraté (pour 
empêcher la coagulation). On l’additionne alors de Trypanoso- 
mes de même origine que ceux qui avaient déterminé l'infection 
du Rat. On examine entre lame et lamelle. Les Trypanosomes, 
d’abord très mobiles, s’accolent bientôt aux plaquettes sanguines 
et finissent par en être complètement couverts. Cette réaction 
est très faible ou nulle vis-à-vis des souches de Trypanosomes 
différentes de celle qui a provoqué l'infection. Elle apparaît aussi 
chez le Lapin lorsque cet animal, infecté de trypanosomiase, gué- 
rit spontanément. Elle semble donc liée à un état d’immunité ou 
de résistance acquises. es 
. En rg921, Marie Richter (2) a entrepris des recherches pour éta- 
. blir si la réaction de Rieckenberg correspondait à un phénomène 
général et s’appliquait aux microbes. Pour cela, elle à immunisé 
dés Lapins contre le Staphylocoque et le Streptocoque. À 4 vo- 
 lumes de sang elle ajoute r volume de solution de citrate de 
soude à À p. 100. Elle prélève une anse de ce sang citraté à 
8 p. 1.000 et le mélange sur lamelle à une anse d'émulsion de Sta- 
_ phylocoque. À l'examen en goutte pendante, Marie Richter n'ob- 
 sérve aucun accolement entre les microbes et les plaquettes. La 
même expérience, pratiquée en utilisant, au lieu de sang total, 
du. plasma citraté riche en plaquettes, s est montrée également 
ï négative. : 
Ces. résultats sont en contradiction avec ceux que nous avons 
3 “obtenus avec Delrez en 1917 et qui ont été vérifiés depuis par 
- divers auteurs. Le Staphylocoque s’accole parfaitement aux pla 
quettes dans le sang du Lapin normal. On pouvait s'attendre à 
bserver un accolement encore plus marqué chez le Lapin im- 
dunisé. 
J'ai préparé un Lapin en suivant la technique de Marie Richter 
njéction de Staphylocoque tué par le chloroforme). L'épreuve a 
% ee 10 nus après la dernière injection. 1 examen <n 


.. mt hobéte. Zeitsch. f. Immunitälsforseh, 1917. Orig., t. XAVE, P. 53. 
ne Marie Richfer. Ibid, 1997, Orig., t. XXXIT, p. 186. 


(100) à 
in vitro signalé en 1920 (x), on observe un accolement très rapide. 6 4 
et très intense des microbes aux plaquettes sanguines. Ce phéno- 
mène existe avec une égale netteté dans le sang citraté à 4 p. 1.000 
ou oxalaté à 1 p. 1.000. L' agitation du mélange favorise beaucoup. 
la formation rapide des amas. Sans doute l'épreuve de Riecken- 
berg réussit-elle entre lame et lamelle à cause de la mobilité des 
Trypanosomes. En goutte suspendue, l'absence d’agitation et la . 
sédimentation des microbes et des plaquettes empêchent l'accolé- 
ment de se produire. 4 
Le Staphylocoque s'accole rapidement aux plaquettes dans L. > 
sang du Lapin immunisé contre ce microbe. Le résultat négatif | 
obtenu par Marie Richter tient par conséquent à 1e technique 
d'examen adoptée par cet auteur. 


980 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE 


RMS 


(Institut de thérapeutique de l'Université de:Bruselles}e 


F SAS : ri 


ACTION DE QUELQUES SELS SODIQUES ET DU FROID 
SUR Poe DES  PARTICULES ÉTRANGÈRES, 


par JacQuEs Ho DR 


J'ai étudié, chez le Lapin, l'action de quelques sels sodiques | 
et du froid sur la formation, en présence de plasma, d'amäs de“ 
globulins isolés et lavés et de particules étrangères : Bacilles pa- 
ratyphiques B et Levure de vin. Ces recherches mont permis 
*. Cats ler les faits suivants : 

° À suffisante concentration, les sels sodiques entravent con-« 
Ar ne (acétate, tartrate, sulfate), voire empêchent tota 
lement (oxalate, citrate, nitrate, chlorure), la formation, en pré 
sence de plasma, d’ag glutinats de spot et de particules étran 
gères. À : ; 

2° Cette entrave à à Lennon des ol étrangères 
est, au moins de certaines limites, d'autant plus intense qu 
la concentration en sels sodiques est plus forte. 

3° Au cas où les sels sodiques sont capables d'entpécher ( 
façon absolue la formation d'amas de globulins et de particules. 
étrangères, la quantité de sel nécessaire pour. inhiber: complète- 
ment cette agglutination varie selon la nature du sel et selon IL 
nature du corps étranger. La concentration minima moyenne (2). , 
en grammes pour mille, empêchant la formation, en 1 présence 4 


(x) P. Lover Comptes rage t LXXXUIT, p. 196, 1920. 


(101) | SÉANCE DU 29 AVRIL 981 


de plasma, d’agglutinats de Bacilles paratyphiques B et de pla- 
quettes est, en effet, 13,86 pour l’oxalate sodique, 17,80 pour le 
citrate sodique, 31,56 pour le nitrate sodique et 34,40 pour le 
chlorure sodique ; quand les particules étrangères sont des Le- 
vures de vin, ces chiffres sont respectivement 12,39, 1,27, 37,87 
et 39,62. 

4° Cette action empêchante de certaines solutions salines con- 


siste essentiellement en une inhibition de la « sensibilisation » 


des particules étrangères par le plasma, cette sensibilisation dé- 
pendant vraisemblablement d’une modification de l'équilibre 
colloïdal de cette humeur au contact de la surface du corps étran- 
ger. À la concentration limite empêchant la formation des agglu- 


‘ tinats et aux concentrations légèrement supérieures, les solutions 


salines étudiées ne s'opposent en rien à l'emplaquettement des 
particules étrangères préalablement sensibilisées. 

5° Le froid (0° C.) suspend la formation, en présence de 
plasma, d’amas de globulins et de Bacilles paratyphiques B ; il 
diminue considérablement l’agglutination des plaquettes par les 


Levures de vin. 


6° Cette action empêchante du froid consiste également en une 
inhibition de la sensibilisation des particules étrangères par/le 
plasma ; le froid n'empêche nullement l’accolement des globulins 
aux particules étrangères préalablement sensibilisées. 

Rappelons l’action retardante ou suspensive qu'exercent sur la 
coagulation sanguine le froid et, à concentration suffisante, les 
sels neutres des métaux alcalins. Malgré la différence des concen- 
trations salines nécessaires pour empêcher la coagulation d’une 
part, la sensibilisation des particules étrangères, d’autre 
part, un rapprochement entre ces deux phénomènes s'impose 


. entravés par les mêmes agents, ils sont probablement, l’un et 


y 


| Jautre, de même nature et résident vraisemblablement dans des 


nodihcations de l'équilibre colloïdal du plasma au contact des 
_ surfaces étrangères mouillables. 


* (Laboratoire de recherches de la Clinique médicale, 


Université de Liége). 


La SÉROTHÉRAPIE DANS LE TRAITEMENT DES TRYPANOSOMIASES, 


par RENÉ Van or ki 


Des. animaux peu réceplifs pour une trypanosomiase patho- 


| gène, expérimentalement infectés, font une trypanosomiase chro- 
nique qui peut durer de longs mois, mais finit par la guérison. 


“ Brorocrr. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 67 


/ neo 
982 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE (102) 


Au cours de la maladie, les Trypanosomes sont rarement nom- 
breux dans la circulation périphérique, le malade semble peu ou 
pas souffrir de la présence des Trypanosomes dans son orga- 

nisme. Nous avons pu suivre plusieurs cas de trypanoses chez 
des Moutons indigènes du Ruanda expérimentalement infectés 
par Trypanosoma ruandæ, (1) pour lequel ces Moutons sont peu 
réceptifs. Plusieurs mois après l'infection expérimentale, on re- 
trouve encore des Trypanosomes dans le sang de ces Moutons, 
mais ils deviennent de plus en plus rares et après un temps plus 
ou moins long on obtient sans aucun traitement la guérison 
intégrale. Il est intéressant de faire un rapprochement avec ce 
que nous observons chez des animaux sauvages qui, eux aussi, 

peuvent présenter des Trypanosomes pathogènes dans le sang 
sans en ressentir le moindre dommage. Je rappelle à ce propos 
une expérience que j'ai faite à Zambi (Bas Congo) (2). Avec du 
sang d’une Antilope (Cervicapra arundinum), dans lequel, malgré 
nos recherches, je n'avais pu mettre de Trypanosomes en évi- 
dence, je suis parvenu à infecter un Mouüton de la maladie du 
sommeil, ce qui prouve que des Trypanosomes existaient dans 
le sang de cette Antilope qui pe pourtant tous les signes 
d’une bonne santé. 


D'après mes observations, la guérison naturelle ‘ire trypa- 
nosomiase s'obtient après une maladie chronique à évolution très 
lente. Cette trypanosomiase se caractérise par la présence de rares! 
Trypanosomes dans la circulation, et par l’absence de Trypano- 
somes dans le liquide cérébrospinal (Trypanosome neurophile). 
Chez ces animaux qui guérissent naturellement semble exister 
une propriété que nous pouvons nommer « empêchante » qui, 
met obstacle à une grande multiplication des Trypanosomes dans 
l'organisme infecté et qui surtout empêche le Trypanosome de 
devenir neurophile. j 


J'entends par Trypanosome neurophile un Trypanosome patho- 
gène fixé dans le liquide cérébrospinal. Les Trypanosomes neuro- 


philes sont-ils des Trypanosomes ordinaires du sang qui ont pé- 1 


nétré dans le liquide cérébrospinal sans subir aucune transforma- 
tion spéciale pour vivre et se multiplier dans ce milieu spécial, 


ou bien ces Trypanosomes sont-ils le produit d’une évolution des M 
Trypanosomes du sang adaptés spécialement à ce milieu ? Nous M 
ne pouvons pas encore répondre à cette question, Admettons qu'il M 


semble logique de voir, dans ces Trypanosomes, des formes spé- 


(x) La trypanosomiase du Ruanda. Ces Compies Rendus, 29 janvier 1921. La M 


trypanosomiase du Ruanda. Bull. Agric. du Congo belge, 1921, p. 294. 


14 
(2) Observations sur les Trypanosomes des animaux sauvagés. Revue zoolo- 3 


gique africaine, t. VIT, fasc. 1, 1910. 


* 


(103) SÉANCE DU 29 AVRIL | 983 


cialisées, puisque nous ne les trouvons qu'à la deuxième période 
de la maladie et jamais au commencement de l'infection, alors 
qu'à cette période on constate des Trypanosomes dans tous les 
tissus (moelle, substance cérébrale, etc.). Rappelons que le li- 
quide cérébrospinal n’est pas du plasma sanguin, mais une véri- 
table sécrétion du plexus choroïde. 

.1 Nous avons remarqué que des Moutons naturellement peu ré- 
ceptifs pour Trypanosoma ruandæ, infectés expérimentalement 
font une trypanose chronique qui se termine par la guérison. Il 
existe chez ces animaux une propriété « empêchante » qui met 
obstacle à une trop grande multiplication des Trypanosomes et 
ne le Trypanosome de devenir neurophile. 

Expérimentalement je suis parvenu à donner à des Chèvres très 
réceptives pour Trypanosoma ruandæ la même propriété « em- 
pèchante ». 

Ainsi que je l'ai exposé dans ma première communication, 
nous savons que la trypanosomiase produit chez les animaux in- 
fectés des anticorps spécifiques, mais que ces anticorps sont de 
. bien peu d'utilité puisque, au fur et à mesure de leur production, 
le Trypanosome se vaccine contré ces anticorps. Lorsque l’on 
injecte à plusieurs reprises sous la peau d’un animal récemment 
infecté de Trypanosomes des doses massives (100 à 200 c.c.) de 
sérum d’un animal malade depuis plusieurs semaines de la même 
trypanosomiase, on constate que l’animal inoculé acquiert des 
propriétés que j’ai nommées « empêchantes ». Il fera une trypa- 
nosomiase chronique caractérisée par la présence de rares Try- 
pasonomes dans le sang, par l'absence de formes neurophiles, et 
la maladie se termine par la guérison. 

On peut donc créer de cette façon, chez un animal normale- 
ment très réceptif à la trypanosomiase, la propriété « empê- 
chante » qu'on retrouve naturellement chez des animaux peu ré- 
ceptifs. 

La propriété « empèchante » telle que nous l'avons caractérisée 
s’est donc formée en inoculant à un organisme, qui est récem- 
ment infecté de trypanosomiase, des doses massives d'anticorps 
spécifiques contre ce même Trypanosome. Il semble donc que 
des grandes quantités d'anticorps spécifiques mis en présence de 
Trypanosomes non encore vaccinés contre ces anticorps, empê- 
chent ces Trypanosomes de se vacciner. Ce nouvel état de Try- 
panosome sensibilisé se caractérise par un faible pouvoir de 
multiplication et par la non transformation du Trypanosome en 
Trypanosome neurophile. La trypanosomiase produite par un 


. tel Trypanosome évolue vers la guérison. 


-Je crois inutile de devoir insister sur l'importance de cette 
constatation. Elle oriente, en effet, tout le traitement de la ma- 


| Tue ; ÿ ? à - ss ti ASE 
\ | HE x A3 A Go 


984 RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE BIOLOGIE . (404) 


ladie du sommeil vers la sérothérapie. Un ancien trypanosé guéri 

par la sérothérapie est immunisé contre cette trypanosomiase. 

Des Chèvres guéries de trypanosomiase due à Trypanosoma 

ruandæ par inoculation de sérum anti-Trypanosoma ruandæ,, 

! réinoculées avec du sang trypanosé ne s’infectent plus. Des expé- 
riences devront établir la durée de cet état d’immunité. 

En transfusant directement dans la veine d'une Chèvre infectée 

par Trypanosoma ruandæ 500 c.c. à 1 litre de sang d’une Chèvre 

| guérie par la sérothérapie, je suis parvenu à faire disparaître 

\° après 24 heures tous les Trypanosomes de la circulation. L'animal. 

étant mort accidentellement, nous n'avons pu contrôler si nous 

avions obtenu une guérison ou la disparition passagère des Try- 

panosomes. 


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3/21. 40 Capsules, ‘4 


CAPSULES 


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À Établissements FUMOUZE, 78, Faubourg Saint-Denis, PARIS NE 


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Paris. — Typ. A. Davy, 52, rue Madame. — Téléphone Saxe-04.19 


1922 N° 17 


ne eee ee 


COMPTES RENDUS 
des Séances 


“ DE LA 


société de Biologie 
et de ses filiales : : 


ee unions de Bordeaux, Marseille, Nancy, Petrograd, : 
_ Barcelone, Strasbourg, Lyon, Buenos-Aires, Lisbonne, 
nes ; les réunions roumaine (Bucarest, Cluj et Jassy), 
e, Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


_ Séance du 13 mai 1922 


PU aps | : 
MAS SON ET. Cie, ne 


PRIX DE L’ABONNEMENT POUR 1922 : 
red : 50 Li — Etranger : 60 fr. 
_ Prx DU. NUMÉRO : 3 FRANCS 


Darints sont reçcEs par MM. MASSON et C' RAR 
120, Boulevard Saint-Germain, Püris 


NN The PT PR Lee ler UV ç 2 


SE # 


Conférences failes par des Professeurs de la Faculté de Londres à 11 he res 


20 mai - Mr. H.J. WARING : Acute pancreatitis ; ie diagn 
surgical treatment. - 


27 — Pr. G. Elliot Smirx : Stereoscopic Vision and the : 
of Man. 


sa 

ous les notes doivent être remises 
“ie un de daetylographies, . ne | 
varietur, sans _ lectures douteuses 1. 
elles ne doivent pas dépasser l'étendue ‘ 
D | | 


_ Ces conditions sont formelles. 


a 


TARIF DES TIRÉS A PART. 


18 francs pour 50 exemplaires (4 pages) = = . À 
AA sr — 100 — (4 pages). 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur ls 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. AE 

Les auteurs peuvent contrôler la correction typographiq { 
notes, le jeudi à 10 neures, chez les DOCS, MM. Da 
Madame, Paris 6°. 


COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE 


-_SÉANCE DU 13 MAI 1922 
SOMMAIRE 
BUSQUET (H.) : Les arrêts du qualitative des eaux......... EL Mrov4 


cœur isolé de Lapin par le potas- 
sium et l’ammonium, envisagés 

au point de vue d’un antago- 

. nigme de ces métaux avec le cal- 
ARTE UNE TER SAN AMENER 
Camus (J.) et Roussy (G.) : 
Hypophysectomie chez le Chien 

et le Chat. Technique et résul- 

tats de 149 interventions....... 
 CarRRIŒU (M.-F.) et Sozrier 

(N.) : Présence à Montpellier de 

…. Rats parasités par Spirochaeta 
_  icterohemorrauiae.. 
…  Lassé (M.), Laseé (H.) et Ner- 
* veux (F.) : L’hyperglycémie pro- 


__  voquée chez les basedowiens . 

F LaBsé (M.) et Srévenin (H.) : 
hi _ Métabolisme basal chez les base- 
Hhhdowiens :!.. NU ASC NN RES 
É * LancLors (J.-P.) et Mourceon 


(A.) : Les variations de la ten- 
sion artérielle suivant les attitu- 
des avant et après l’exercice.... 
 Lecer (M.) et Hucaarp (C.-L.) : 
Sérum de syphilitique et formol- 
Mselheition. ii... Qenie 
*  Levaprri (C.) et Nicozau (S.) : 
…_ À propos des notes de M. Con- 
”  drea : sur la vaccin" cérébrale... 
à LevaDiTr (G.) et Nicozau (S.) : 
- Rôle de l’épilage dans la locali- 
—… sation cutanée de la vaccine.... 
Marie (A.) : Dosages d’urée.. 
 PaBerT (A.)et Marmieu(G. 
‘34 Dies procédé de |’ analyse 


| BioLoctr. COMPTES RENDUS. — 


I010 


1008 


IO12 


995 
999 


989 


986 


998 


1922. 


ResauD (Cl.) : La radiosensi- 
bilité des néoplasmes malins dans 
ses relations avec les fluctuations 


de la multiplication cellulaire . 993 
SAnD (K.) : De l’hermaphro- 
disme experimental. tete 1017 


VazLEry-Rapor (Pasreur) et 
Hacuenau (J.) : Absorption de 
l’antipyrine par voies tomacale. 

Son rôle dans les troubles obser- 
vés chez les sujets sensibilisés... 1000 

ViLLARET (M.), Saint-GiRoNs 
(Fr.) et GreLzery Bosvtz : Ré- 
flexe oculo-cardiaque et tension 
MÉTREUSE NL MENT RENTE NES 1006 

Vincent (H.): Sur la nature de 
la bronchite sanglante (fuso-spi- 
rochétose bronchique) ......... 1002 


Réunion biologique de Lille. 


CramPon (P.) : Réactions de 
fixation dans la tuberculose à 
l’aide de l’antigène peptoné B2 


de Calmette et Massol ..... 1025, 


Poronovski (M.) et AuGusTE 
(C.) : Influence du fluorure de 
sodium sur le dosage de l’urée 
par la méthode du xanthydrol.. 102; 


Réunion biologique de Nancy. 


ABeL (E.) et Brenas (P.) : Re- 
cher‘hes sur la leucocytose di- 
gestive du nourrisson. Û 1040 

AUBRIOT (P.): ‘Branchiome kys- 


TIQUE dur CO ER STEEL 1032 


fa LXXXVI. 68 


086 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Marmieu (L.) : Bilans d’élimi- la bilharziose vésicale avec l’an- 
nation de l’arsenic des arséno- | tigène:de Fasciola hepatica..... 
benzènes par les voies intestinale BEerrencourt (A.) et PEREIRA 
EDIUIN ALES EN AE ere le CU 1029 | DA SILVA (E.) : Le système excré- 

PARISOT (J. ) et HERMANN (H.) : teur de la cercaire du Schistoso- 
Action sur l’appareil cardio-vas- mum haematobium... ........ 
culaire du pneumothorax artifi- [7 'Brites (G.) : Sur un cas d’a- 
ciel-expérimental” 400. Ne. 1034 | mygdalite pesteuse primitive... 

Parisot (J.), SIMONIN (GRAS PEREIRA DA SiLva (E.) : Sur la 
CLaune (F.): Crises hém clasi- | présence du Leptospira Mur 
ques subintrantes au çours de la haemorrhagiae chez les Rats d’é 
désensibilisation spécifique ANT 090 'eoutA Eisbonne. 60e 

War (J.) : Foyers d’érythro- SALAZAR (A.-L.) : Les mitoses 
poïèse dans l° PAPA de Co- atypiques de la granulosa ova- 
bave pravides Por eee 1038 | rienne : la question de l’indivi- 


es à k / dualité des chromosomes et celle 
Réunion biologique de Lisbonne. | de la formation de la linine.... 1046 


ANDRADE (M. de) : Sur un orga- RAETE) ARTE ; x 
nisme ee trouvé dans Réunion biologique d'Athènes. 
les sécrétions vaginales dans un Cawapias (A.) : Les syndromes 

as del MERE Ame see 1048 | polyartéritiques. Angine de poi- 

BerrencourT (A.) et. BoRsEs trine et claudication intermit- 
([.) : Réaction de fixation dans tente. 4 A ARS VE en 


Présidence de M. P. Teissier, 
puis de M. G. Bohn, vice-présidents. 


\ 


. RÔLE DE L'ÉPILAGE DANS LA LOCALISATION CUTANÉE :DE LA VACCINE, M 


par GC. Levaprrr et S. Nicorau. 


Calmette et Guérin (1) ont montré que si l’on injecte le virus M 
vaccinal dans la circulation générale du Lapin (veine marginale) 
en ayant soin, au préalable, d'épiler et raser un segment de ICE 
peau, la vaccine se localise sur ce segment. L’éruption apparait H 
vers le 4° jour. Nous avons fréquemment vérifié cette expé- nl 
rience (2), et montré que le rasage n’est nullement ae k 
le simple épilage suffit, surtout lorsqu'on se seæt de la neurovac- 
cine (émulsion cérébrale centrifugée). : 74 

Une question se pose : pourquoi le virus -vaccinal, introduit 
dans la circulation générale, se concentre-t-il sur le segment de 
peau épilé ? On admet lentes que l’irritation déclenchée pers 
l’épilage est le facteur essentiel de cette concentration. Mais irr 
tation est un terme vague, qui n explique rien. Pour résoudre ii 4 
problème, nous avons LRQ des expériences qui ont consisté : 


(1) Calmette et Guérin. Annales Institut Pasteur, 2go1,1t. XV, ;p: rGx. 
(2) Levaditi et Nicolau? C. R. de l'Acad. des sc., 1921, t. 173, 1p. 870. 


7 


de] 
(@2] 


SÉANCE DU ‘13 MAI 


TE ———— 


À examiner histologiquement, à des intervalles réguliers et 
rapprochés, la peau épilée chez un animal infecté par la voie 
sanguine, et chez un Lapin neuf ; 

° À rechercher le virus dans la peau épilée, en pratiquant 
des inoculations cutanées à des Lapins neufs avec des fragments 
de cette peau. ù 

T. Examen histologique : a) Peau épilée chez le Lapin non in- 
fecté. Dès la deuxième heure, après l’épilage, on constate, au 
niveau des papilles dermiques et au voisinage des bulbes pileux, 
une accumulation discrète de polynucléaires. Certains de ces po- 
lynucléaires s'insinuent parmi les cellules épithéliales de la cou- 
che basale. Mais, après 24 heures, ces phénomènes diapédétiques 
s’effacent. Ils sont remplacés ee. un processus prolifératif, qui 

_a pour siège la couche de Malpighi, et surtout les assises épithé- 
liales des bulbes pileux. Il s’agit d’une multiplication caryociné- 
tique assez marquée des épithéliums ; les figures de mitose y sont, 
par endroits, fréquentes. Ce processus régénératif est encore mar- 
qué le 3° et même le 4° jour. 

Il s’agit, en somme, d'une diapédèse première, suivie d’une ré- 
génération caryocinétique des poils, provoquée par leur arrache- 
ment. 

b) Peau épilée chez les Lapins infectés par la voie veineuse. 
Jusqu'à la fin du premier jour, aucune (différence ‘n'apparaît 
entre la peau épilée et infectée, et la peau épilée normale. Mais, 
à partir de ce moment, et surtout vers le 3° jour, avant que l'on 
puisse remarquer macroscopiquement l'apparition de l’éruption 
vaccinale, la peau de l’animal infecté offre un tout autre aspect. 

_ Le processus prolifératif dont il est question plus haut, au lieu 
de s'arrêter, augmente considérablement. Les mitoses deviennent 

. excessivement fréquentes, non seulement dans les bulbes pileux 
» et dans certaines glandes cutanées, mais aussi dans la -couche 
-de Malpighi. L'épiderme s’épaissit deplace en place, principale- 
… ment au niveau des poils arrachés, les bulbes pileux -grossissent 
Ë et se ramifient. On assiste à la formation de véritables petits pa- 
à. pillomes, qui pénètrent assez loin dans le derme, et dont l’extré- 
1 mité profonde semble se détacher, pour donner naissance à :des 
« formations ressemblant aux globes épithéliaux. Les cellules épi- 
» théliales sont d’ailleurs plus volumineuses ; certaines sont nette- 
… ment vacuolaires. Peu après, débute la vésico-pustule. Des élé- 
. ments nrgrateurs s'accumulent autour des ‘follicules pileux et 
. des prolongement papilleux. et ‘envahissent les interstices des 
… cellules. Gelles-ci se vacuolisent, se nécrosent, se séparent les unes 


… des autres, pour donner fie à des vésico-pustules, petites 
 d' abord, confluentes ensuite. 


988 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


— 


Ces lésions ressemblent à celles décrites par Borrel (1) dans la 
vaccine provoquée par inoculation du virus sur la peau rasée | 
du Lapin. L'auteur a insisté sur le caractère prolifératit initial. 
de la pustule, caractère qui disparaît vite, sous l'influence de 
réactions diapédétiqués précoces. 1 

Il en résulte que, chez les Lapins infectés, le virus vaccinal s'at- 
taque de préférence aux cellules épithéliales des bulbes pileux et 
de la couche de Malpighi. Ces cellules, que le simple épilage \ 
avait déjà mises en état de prolifération régénératrice, subissent M 
une excitation de la part du germe ; leur vitalité augmente dans _ ; 
des proportions marquées, leur segmentation mitotique s'accé- 
lère. On a l'impression que le virus va les entrainer vers une 
transformation néoplasique. Mais bientôt la diapédèse leucocy- 
taire vient arrêter la prolifération épithéliale. Les leucocytes, 
obéissant à l'appel chimiotactique du germe, arrivent en masse, 
envahissent les pseudo-papillomes et, s’associant aux débris né- 
crotiques des cellules infectées, eu la vésico-pustule. 

La recherche du virus, par inoculation à des animaux neufs, 
montre que vers la 15° heure, la quantité de germes est si petite M 
qu'il est impossible d'en retrouver la moindre trace. On ne décèle M 
que des rares unités vers la 25° heure ; mais, après 48 heures, une 
véritable culture s'effectue dans la peau épilée. Or, à ce moment, | 
il n’est pas encore question d’éruption visible à l'œil nu. Seul, le 
microscope révèle l'existence de cette phase proliférative que tra M 
versent les épithéliums de la couche de Malpighi et des bulbes M 
pileux. Nous devons en conclure que l'ensemencement de la peau M 
par les rares germes (2) qui parviennent au niveau de la région w 
épilée, est suivi d’une pullulation'intense vers la AS heure, et que N 
cette pullulation coïncide avec la ane pseudo-néopla- 
sique des épithéliums eutanés. 


Ces données permettent de concevoir ainsi le mécanisme de 
l’éruption vaccinale au niveau de la peau épilée. 

Nous avons démontré ailleurs (3) que le virus de la vaccin 
introduit dans la cireulation générale, se localise dans les tissu 
Jane de fé ectoderme et de l endoderme, et aussi dans les cellules. à 


mésodermiques étant Rate nulle. De plus, nous avons 
prouvé que ce virus pullule abondamment dans les néoplasme | 


(1) Borrel Fe Institut Pasteur, 190$, t. ne P- 99- 


on ; de rares aie ont à Vous on et ensemencent he 
épithéliums rajeunis de la peau épilée. à 

(3) Levaditi et Nicolau. C. R. de l'Acad. des sc., 1922, t. 174, p. 778. 
de la Soc. de biol, 1922, séance du 6 mai. y 


SÉANCE DU L3 MAI 989 


épithéliaux du Rat et de la Souris, même lorsqu'il est injecté 
dans les veines. On le retrouve également dans la tumeur des 
Poules atteintes d'épithélioma eme injection intraveineuse). 
Bref, le germe de la vaccine montre une préférence nettement 
_élective pour toute cellule dérivée de l’ecto-endoderme en état 
de prolifération caryocinétique, peu importe si elle est normale 
ou néoplasique, ou encore pour les éléments germinatifs dont la 
multiplication est continue (x). 

Or, nous venons de voir que l’arrachement des poils détermine 
une prolifération régénérative des épithéliums des bulbes pileux 
et de la couche de Malpighi. L'état mitotique de ces cellules fait 
que le virus se fixe sur elles et qu'il s'y multiplie, comme il se 
fixe et se multiplie dans l'ovaire et le testicule, ou dans un néo- 
plasme épithélial, ou encore dans l'épithélioma des Poules. Et de 
même que lorsqu'il cultive dans une tumeur expérimentale, il 
détermine d’abord une augmentation du volume de la tumeur, 
avant d’anihiler totalement les facultés de greffe, de même il 

k: provoque ici une multiplication intense des épithéliums cutanés, 
avant de les nécroser et de les transformer en pustules. 


À PROPOS DES NOTES DE M. CONDREA SUR LA VACCINE CÉRÉBRALE, 


par C. Levaprrr et S. Nicorau. 


ait 


M. P. Condrea (Laboratoire de M. Cantacuzène, à Bucarest), 
vient de se dans le dernier Bulletin de la Société de Biologie 


“te LXXXVI, n° 15, pages 895, 897 et 899) trois notes sur la vac- 


ï _ cine cérébr le. communiquées aux séances des 19 janvier et 2 fé- 


. sur la même question, commencées en mai 1921 et poursuivies 
_ à l'heure actuelle, méritaient d'être citées plus fidèlement dans 
ces notes. Il n’est pas difficile, en effet, de montrer que sur les 
. nombreux faits énoncés par l’auteur, deux seulement lui sont 
… personnels. Examinons ces faits dans ocre ont par P. Con- 
LL | à 

R Inoculabilité du virus vaccinal dans 1e) testicule du Lapin : 
cv (2), Noguchi (3), Levaditi, Harvier et Nicolau (4), Con- 
_drea. 


(x ù On saisit le ne  Loent qu il y à lieu,d’ Re à ce point de vue, entre 
Je virus vaccinal, les rayons X et le radium. 

0) Bull. de Hi royale de médecine de Belgique, séance du 24 septembre 
| som. 
: (3) Noguchi. Journ. of. experim. Med., Ju) LOL, De D90: 


p. 345, séance du 16 juillet rg2r. 


yrier 1922 de la Réunion roumaine de Biologie. Nos recherches 


L ' (4) Levaditi, Harvier et Nicolau. C. R. . la Soc. de biol., a tEXXXV, 


990 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gi 


2. Possibilité de passer le même virus de testicule à testicule = 
Noguchi, Levaditi, Harvier et Nicolau, Condrea. 

3. La vaccine, cultivée dans le testicule, conserve sa virulence 
pour la peau. et la cornée : Henseval, Noguchi, Levaditi, Harvier 
et Nicolau, Condrea. | 

4. "IL est. inexact d'affirmer, comme le fait P. Condrea, que 
toutes les orchites provoquées par inoculation de‘lymphe fraîche 
ou glycérinée dans le testicule du Lapin sont infectées seeondaire- 
ment. Tout dépend de la richesse de cette lyrmphe en.genmes et de 
la qualité de ces derniers. En effet, la première orchite qui fut 
le point de départ de nos souches actuelles de neurovaccine était 
exclusivement vaceinale (cultures stériles). Nous/n'avons: d'ail- k 
leurs, à aueun moment, purifié à l’éther la pulpe ayant servi à mos 
inoeulations. 

5. La pulpe purifiée par des antiseptiques. provoque une orchite 
vaccinale amicrobienne : Noguchi, Condrea. 

6. L'inoculation directe. de cette pulpe dans le cerveau du Lapin 
détermine une infection cérébrale mortelle : À. Marie (1) [l’auteur 
n'a pas apporté la preuve de la nature vaecinale du virus cérébral, 
puisque, dans ses expériences, l’encéphale ne provoquait pas de: 
vaccine cutanée ; cette preuve a été donnée par Levaditi, Harvier 
et Nicolau (2)|]. 

Cette inoculation directe ne réussit pas toujours : : Calmette et 
Guérin (3), Levaditi, Harvier et Nicolau, Guérin (recherches nor 
encore publiées). 

. Le cerveau et la moelle des Lapins qui suecom bent à la neu- 
note sont infectieux pour d'autres Lapins neufs : À. Marie, 
Levaditi, Harvier et Nicolau, Condrea. “à 

8. Possibilité des: passages cérébraux réguliers à Levadifé et 
Nicolau (4) (5o passages Le 7 novembre rg921, 108 passages le 14 
janvier 1922), Condrea. 

9. Au fur et à mesure des passages, la virulence pour le cerveau | 
augmente : Levaditi et Nicolau (5), Condrea. 

10. La neurovaccine conserve sa virulence pour la cornée, la 
peau et le testicule du Lapin : Levaditi, Harvier et Nicolau, Con- 
drea [ainsi que pour la peau humaine : Levaditi et Nicolau (6)]. 

11. La neurovaccine, inoculée sur: la commée du Lapin, ne E 


Mbént = n CS 


RE EE RSR EP Te DENTS PIRE 


(r) A. Marie. C. R. de la Soc. de biol., Séance du 17 avril 1920. : 

(2) Levaditi, Harvier et Nicolau. Loc. cit. 

(3) Galmette et Guérin. Annales: Instilut Pasteur; r9ox, p. +67. : 01 

(4) Levaditi et Nicolau. C. R. de la Soc. de biol., 1922, t. LXXXMI, p. 77; séance M 
du. 14 janvier. —C. R. de l’Acad., des: se., ns t: 173, p. 870, séance! du 
7 novembre. 

(5) Levaditi et Nicolauc ee R. de la Soc. de Doit 1922, t.. ENXX VE, pi 77. A 

(6) Levaditi et Nicolau. €. R. de l’Acad: des: sc. 1922, t 174, séance du 
28 janvier. "à 


* SÉANCE DU 13 MAI 99£ 


détermine pas la maladie cérébrale. Affirmation inexacte : cer- 
tains animaux succombent, et leur cerveau renferme des quantités 
appréciables: de vaccine : Levaditi: et Nicolau (x). 

12. Néphrite chez les animaux qui meurent à la suite de la vac- 
cine cérébrale (fait personnel) : Condrea. 

13. Lésion du: cerveau dans: la vaccine cérébrale : Levaditr, 
Harvier et Nicolau, Condrea. On en trouve la description détaillée 
dans: notre Mémoire sur l'Encéphalite, paru dans les Annales de 
lité Pasteur: (2) (planches à l’appui). 

: Présence des corpuscules de Guarnieri dans les cellules ner- 
veuses (fait personnel) : Condrea. Nous n'avons pas décelé de tels 
 Corpuscules sur nos coupes. 

15. Ces corpuscules constituent pour P. Condrea, «une preuve 
que la maladie expérimentale, provoquée par lnoculation céré- 
brale de lymphe vaccinale aux Lapins, est causée par le virus 
spécifique de la vaccine ». Comme s’il était besoin d'une telle 
preuve quand, dès juillet r92r, nous avons montré que le cerveau 


conférait aux apins la: vaccine cutanée et la kératite, et que, 


celle-ci était bien vaccinale, puisqu'elle immunisait la cornée 
contre la-vaccine et non pas contre le virus de l'encéphalite-herpès. 

Les expériences de P. Condrea confirment donc, en grande 
partie, ce qui avait été établi antérieurement par nos devanciers. et 


E 


et: la présence de corpuscules dé Guarnieri dans les cellules céré- 

 brales (constatation que nous n'avons pu vérifier jusqu'à présent). 
. Nous n’exagérions donc pas lorsque, au début de cette note, nous 
nous étonnions du rappel par trop discret que P. Condrea faisait 
des travaux qui ont précédé les siens. 


Ÿ 


PRÉSENCE, A MONTPELLIER. DE RATS PARASITÉS 
PAR Spirochæta icterohemorragiæ, 


% par M.-F. Carrie et N. SOLEIER. 


 séro-diagnostic (Pettit) ayant été observé récemment à Montpel- 
rer (3), nous avons essayé de mettre en évidence l'existence, dans 

» cette ville, de Rats réservoirs de virus. 

Doux technique employée a été celle qu'ont indiquée Martin et 


; Un cas de spirochétose ictérohémorragique confirmé par le 
h 
ni 


…. (x) Levaditi et Nicolau. C. R. de l’Acad. des sc., 1921, t. 173, séance du 7 n0- 
_ vembre. 

… (2) Levaditi. Harvier et Nicolau. Annales Institut Pasteur, t. XXXVI, 1922. 
(6) Ducamp, Carrieuet:Gueit. Bull. de l'Acad. de médecine, 18 avril 192». 


nous. L'auteur n'apporte, comme fait personnel, que la néphrite 


992 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Pettit (1). Des Rats sont pris vivants dans certains établissements 


de la ville (Halles, Abattoirs, Hôpitaux, etc.), et apportés au labo- 


ratoire où ils sont tués ; on leur prélève immédiatement le foie, 


le rein, les surrénales et la rate que l’on pulpe aseptiquement en 


y ajoutant quelques gouttes d’eau physiologique de façon à en 
faire une émulsion dont r c.c. environ est injecté sous la peau 
de la cuisse d'un Cobaye. 

Notre expérience a porté jusqu'à ce jour sur 0 Rats parmi 
lesquels 2 Mus alexandrinus et 18Mus decumanus (ou Surrnulots). 
Par suite du prix des Cobayes, nous avons été obligés de n'utiliser 
qu'un seul de ces animaux pour plusieurs Rats de même prove- 
nance : c'est ainsi qu'avec nos 20 Rats, 8 inoculations seulement 
ont été pratiquées ; 3 ont amené la mort rapide du Cobaye (en 
A8 heures) par infection généralisée due à des germes banaux 
(démontrés par culture de quelques gouttes de sang prélevé avant 
leur mort); 4 Cobayes n'ont rien présenté d’ anormal et ont conti- 
nué à vivre ; enfin le dernier inoculé a présenté, le 9° jour de 
l'injection, un ictère très marqué avec inappétence, fièvre, chute 


de poils, perte dé poids (100 gr.) et urines renfermant des pig- 


ments biliaires. L'animal sacrifié 48 heures après le début des 
accidents, dans l’adynamie et l’hypothermie, a montré à l'autopsie 
une teinte jaune très nette de la peau ainsi que des viscères de la 
cavité abdominale. De plus, les muscles, les anses intestinales et 
les poumons présentaient des suffusions sanguines aussi nom- 
breuses que caractéristiques. , 

La recherche du Spirochète fut DIEPAUE : 1° dans les frottis 
de sang prélevé 2/4 heures avant la mort ; 2° dans les frottis d'or- 
ganes prélevés à l’autopsie ; 3° dans les coupes de ces mêmes 
organes au moyen des diverses techniques couramment em- 


ployées pour la coloration de ce parasite (Biéosinate de Tribon- | 


deau, Fontana-Tribondeau, méthode de Renaux-Wilmaers). 
Ces divers examens ont permis de déceler la présence de nom: 


breux Spirochètes analogues aux formes classiquement décrites, 


particulièrement ee dans le nee le foie et les surrénales. 
Ainsi donc 


* Comme on devait s’y attendre par suite de la connaissance 
d'un premier cas de spirochétose ictérohémorragique humaine M 
signalé récemment à Montpellier, nous avons trouvé dans cette M 


ville un Rat porteur du Spirochète d'Inada et Ido ; 


2° Ce Rat appartenait à l'espèce Mus decumanus ou « Sur tin ». À 
espèce qui, d après les statistiques, paraît être le plus souvent rén- M 


eontrée comme réservoir de virus ictérohémorragique ; 


3° On ne saurait dire encore si le nombre des Rats par asités est 


(1) Spirochétose ictérohémorragique, 1 vol. in-8°, Paris, 1919. 


: Se 
SÉANCE pu 13 maï 993 N 
È Ÿ 
| es, 
considérable dans la ville par suite de la faible quantité d'animaux 
examinés. 
D'ailleurs nos recherches continuent. 
à (Laboratoire de-la Clinique médicale du P° Ducamp 
et Laboratoire d'hygiène du P°Bertin-Sans). 
LA RADIOSENSIBILITÉ DES NÉOPLASMES MALINS 
DANS $ES RELATIONS AVEC LES FLUCTUATIONS DE LA MULTIPLICATION 
te CELLULAIRE, 
par CL. REcaup». 
Entre l'épithélium séminal normal d'un Mammifère à sperma- Ve 
togénèse continue et un cancer épithélial, il n° + a de prime abord A1 
que des différences. Toutefois, au point de vue de l'hérédité et de cs 
à la multiplication des cellules, il existe entre les deux tissus des ‘h 
analogies remarquables, qui se complètent par une manière de ‘02 
se comporter semblable vis-à-vis des radiations pénétrantes,. 4 
I. Abstraction faite de leur pathogénie inconnue, les cancers sa n 
sont caractérisés essentiellement par la multiplication indéfinie ‘4e 
_ d'une espèce cellulaire dont la souche est fixée à un stade em- fe 
_ bryonnaire. sf 


a) De même que la spermatogonie, cellule-souche de la lignée 
spermatique, prolifère indéfiniment en restant identique, la cel- 
lule-souche du néoplasme se one Anne sans change- 
ment (1). 

b) Dans les deux cas, l'alternance des cellules en division et 
des cellules qui se reposent entre deux divisions constitue une 

seconde homologie. Je n'ai pas besoin de revenir sur cette alter- 
. nance dans l'épithélium séminal (>). Dans le tissu néoplasique, 
_ elle n'est pas moins évidente. I] suffit d'étudier une bonne prépa- 
… ration de cancer épithélial pour apprécier, par le nombre des 
 caryocinèses relativement à celui des cellules au repos, l'intensité 
| de la prolifération, et jusqu'à un certain point la malignité. Si 


> 7, 


… (x) Dans certains cancers, de même que dans ee séminal, il existe 
; des lignées cellulaires latérales et stériles. Par exemple, la cellule cornée d'un . 
F4 épithélioma épidermoïde de Ja peau est, comme le spermatozoïde, le terme ultime 
… et stérile d’une lignée latérale. Mais les souches dont dérivent ces lignées laté- 


| ras se perpétuent en conservant au complet et sans variation Icurs caractères 


2 héréditaires. 


12 


(2) CI Regaud. Le rythme alternant de Ja multiplication cellulaire et la radio- 
. sensibilité du testicule, GC. R. de la Soc. de biol., 9 avril 1922 


994 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


les cellules du tissu cancéreux considéré ne se divisent pas: toutes 


à la fois, pour rentrer ensuite du même pas dans la période de 


repos, ce n'est pas seulement parce qu'il ÿ en a de stériles, c'est 
en vertu de l'alternance de la reproduction. Ce phénomène, — 
cas particulier de l'alternance fonctionnelle, si commune dans les 
tissus et les organes des animaux — assure dans le testicule de 
Mammifère la production régulière et continue des spermato- 
zoïdes, et détermine dans un néoplasme la croissance régulière 
et continue de la tumeur. | ee 


I. L'’inégalité dans la radiosensibilité des cellules simultanément. 
présentes au moment d'une irradiation est encore un trait de res- 
semblance entre l’épithélium séminal et un tissu cancéreux. Elle 
explique certaines particularités observables dans les cancers 
traités par les radiations. 

a) Lorsqu'on administre à um cancer épithélial une dose de 
rayonnement X ou y de qualité convenable, mais très inférieure 
à la dose stérilisante, on observe toujours une réduction tempo- 
raire de la masse. néoplasique. Après quelque temps, la tumeur 
réeupère- son volume initial, puis le dépasse. La réduction initiale 
est due à ce que les rayons ont tué les cellules les plus sensibles, 


en respectant celles qui le sont moins. L'observation histologique 


montre que les premières sont des. cellules en division, sur le 


point de se diviser, ou venant de se diviser. 


b) Si l’on administre une dose plus forte, on tue non seulement: 
les individus cellulaires les plus sensibles, maïs aussi d'autres qui 
le sont un peu moins. Avec une dose suffisante, étendue en sur- 


face et en profondeur à tout le territoire néoplasique, on parvient : 


à tuer toutes les cellules du cancer, et on supprime localement le: 
processus cancéreux : les cellules cancéreuses, même dans l’inter- 


valle de leurs divisions, sont, en effet, généralement plus radio- 


sensibles que les cellules des tissus généraux normaux parmi les- 
quelles elles se développent. 


À 


c) Mais ce résultat est souvent très difficile à obtenir. Dans les 
épithéliomas de la peau, du type épidermoïde, par exemple, on 


parvient assez aisément à faire disparaître toute trace extérieure: 


de néoplasme sous une cicatrisation complète. La récidive n'en 
survient pas moins fréquemment in situ. L'étude histologique 
montre dans ce cas que la récidive a pour point de départ des: 


cellules isolées ou: de: petits nids de cellules cancéreuses indiffé- M 


renciées, qui subsistent après le traitement. é Ù 


Il y avait donc parmi les cellules cancéreuses simultanément. M 


présentes un: mélange d'éléments très résistants et d'éléments très 
sensibles. L : F 


EP NET PPT IE TE, TUE SCT ane 


À 


SÉANCE: DU L3: MAI 995. 


ILE. A. ee et O. Monod (x ) ont établi le fait suivant. L'’ir- 
radiation, qu ‘elle soit brève ou: prolongée, ne modifie pas profon- 
dément le rythme de la multiplication cellulaire dans un cancer. 
Elle cause seulement la mort des cellules que les rayons touchent 
pendant la division, la monstruosité des divisions postérieures 
à l’action des rayons, la dégénérescence mortelle des cellules nées 
de ces divisions. On sait qu il en est ainsi dans l’épithélium sémi- 
nal irradié (Regaud et Blanc, 1906). Dans les deux cas, la plupart 

des cellules irradiées ne meurent pas des suites Hneieies de 
l’irradiation. Mais leur postérité disparaît à l’occasion des divi- 
sions cellulaires. 

IV. Dans les conditions actuelles, la radio-destruction des élé- 
ments les plus résistants d’un cancer exige souvent des doses de 
rayonnement. telles qu'elles sont difficilement compatibles avec 
le minimum d'intégrité dù aux tissus normaux de la région 
malade. Une solution de ce problème radio-physiologique a été, 
et doit encore être cherchée dans la sensibilisation artificielle des 
cellules. Il résulte de mes expériences qu'une autre solution con- 
siste dans une distribution chronologique de l'irradiation adé- 
quate aux conditions de la reproduction cellulaire. 

_ Les considérations esquissées ci-dessus permettent de penser 
que le tissu d’un cancer doit être plus sensible à une irradiation 

longue qu'à une courte, toutes autres conditions restant égales 
et dans des limites d'intensité et de temps restant à préciser. 


(Laboratoire Pasteur de l'Institut du radium). 


/ 


LES VARIATIONS DE LA TENSION ARTÉRIELLE SUIVANT LES ATTITUDES 
AVANT ET APRÈS L'EXERCICE, 


“ par J.-P. Lancrois et À. Mourceow. 


L'influence des attitudes, de l’orthostatisme au décubitus dor- 
. salet du bras élevé ou abaissé au. maximum, a déjà donné lieu à 
_ de nombreuses observations, mais avec des résultats: très discor- 
_ dants. Nous avons: erw devoir reprendre ces recherches en les 
… complétant par une étude sur l’influence que peut exercer sur la 
pression artérielle, une leçon-type d'éducation physique con- 
forme au programme officiel, exécutée par deux groupes de su- 


[e} 


_ jets d'âge ef aan er eui de 1° un groupe de lycéens 


(x) A. ne et, O: Ménodi Les caryocinèses: atypiques provoquées dans 
les’ cellules cancéreuses par les rayons X et +, et: leur rôle dans la régression 
des: tumeurs malignes irradiées. Arch. franc. de pathol. générale et expérimen- 
tale et d’analomie pathol., fase. I, r922. 


996 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


174 


416 


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nées de chacune des 7 courbes oscillométriques de la série de mensurations 
Chaque ligne verticale correspond aux pressions. En traits pleins : avant les, 
exercices ; en traits discontinus : après les exercices. i | F 
né la hauteur des tensions maxima et minima aux extrémilés de chacune. de 
es lignes. ÿ J 
da valeur de l'indice correspondant est représentée : par des croix +..+, avar 
les exercices ; par des points :.... après les exercices. ‘2 
Le rythme cardiaque noté pour les trois attitudes (x), (4) et (7) est figuré p 
une courbe en pointillé large : — — — ; la courbe inférieure : avant 1 
exercices ; la courbe supérieure : après les SR Hs TS 
L'échelle des nombres, à gauche du graphique I, se lit en em. de Hg. pour le 
tensions, en grandes HE du cadran de l'oscillomètre pour les indices. e 
dizaines .de pulsations à la minute pour Je rythme cardiaque. 


SÉANCE DU 15 Mal 997: 


groupe d'élèves de l’école de Joinville de 20 à 21 ans sélectionnés 
déjà et exécutant tous les jours des leçcons-types et des exercices 
sportifs. 


de 14 à 16 ans ne suivant qu'une leçon par semaine ; 2° Un 


Technique. Les mensurations ont été faites avec l'oscillomètre 
de Pachon, la manchette pneumatique étant appliquée immédia- 
tement au-dessus du poignet. Deux séries de 7 mensurations 
étaient prises chez chaque sujet avant et après la lecon dans 
l'ordre suivant : 


(x) 17 mesure, sujet debout, main au cœur. 
(2) NANTES = main élevée verticalement. 
(3) de — — main abaissée verticalement. 
(4) he — sujet couché, Main au cœur. 
Ep) 5 — — main élevée verticalement. 
(6) 6 — — main abaissée au maximum. 
(7) DE — sujet debout, main au Cœur. 


_ Pour chaque mensuration, nous avons établi une courbe oscil- 
_lométrique, permettant de déterminer avec une certaine préci- 
sion, la Mx et ia Mn et l'indice oscillométrique. 

On trouvera dans la thèse de l’un de nous (1) la description dé- 

_ taillée de toutes les précautions prises, une étude critique des 
courbes graphiques ainsi obtenues et une discussion des conclu- 
sions déduites. 

Notre programme comportant 6 mesures successives, il nous 
importait d'étudier plus spécialement la tension résiduelle, c’est- 
à-dire la modification apportée localement dans la mesure de I: 
tension par des compressions successives et plus ou moins pro 
_longées. 

Une septième lecture faite dans la position [ permettait di. 
déterminer l'influence de cette tension résiduelle suivant les con: 
. ditions diverses d'âge et de travail. | 

La Mx est toujours inférieure en 7 par rapport à Ï et nr chute 
est. plus marquée après l'exercice, ne les Joinvillais que chez 
| les lycéens. La Mn contrairement à certaines affirmations nous a 
toujours paru également diminuée, mais à un moindre degré et 
4 sans que le travail exerce une nouvelle action déprimante. 
CN Dans le graphique général que nous donnons, on voit qu'er 
F: 
4 


| 


fait un exercice bien dosé, comme doit l'être une leçon-type. 
modifie très peu les réactions cardiaques et vasculaires quelle que 
# soit la hauteur de la colonne sanguine dont on détermine la pres- 
sion. L'indice oscillométrique, par contre, est influencé par ce 
même exercice modéré, il est abaissé sans qu'il soit possible ac- 


attitudes. Thèse de Paris, 1922. 


- (x) À. Mourgeon. Etude oscillométrique de la tension artérielle snivant les 


998 SOCIÉTÉ DE ‘BIOLOGIE ’ 
| 
D EU! LERR NN Ne y EN A A PIE A A EE ESA RSC PS SERRE RS 


tuellement de préciser quel-est le facteur dominant de cette dimi- 
nution des amplitudes oscillatoires, augmentation du tonus arté- 
riel, accélération du rythme cardiaque, Mie du débit 
du cœur. 


| 
4 
1 


. 


(Laboratoire de physiologie appliquée ‘à l'éducation physique À 
de la Fusutlié de Médecine de Paris). “0 


DosAGE DURÉE, 
par À. Marie. 


Nous avons montré, dans une note antérieure, que le Sérum 
de Lapins traités par des injections intraveineuses de chlorhy- 
drate d’adrénaline ‘avait ‘présenté une augmentation assez consi- 
dérable de l’urée. ‘Tl en a été de même pour le tissu hépatique 
chez ces animaux ; tandis que le foie, chez des Lapins normaux, 
saignés à blanc, avait présenté, aussitôt après leur mort, un 
chiffre d’urée comparable à celui de leur sérum sanguin, nous 
avons constaté qu’à la suite d’inoculations de chlorhydrate d’adré- 
naline dans les veines, le parenchyme hépatique contenait «des 
quantités bien plus élevées, par exemple 0,60-0,80 d'urée chez 
le Lapin saigné à blanc, quantité en rapport aussi avec de chiffre 
élevé de l’urée dans le sérum. Le mécanisme qui préside à une 
telle augmentation nous est inconnu ; mais sans vouloir, en:rien, 
rapprocher des expériences in vitro, les phénomènes qui se pas- 
sent dans l’organisme, nous avons pu nous assurer que les sels | 
d’adrénaline empêchent l’uréase de décomposer l’urée. 

On prépare et expose à 38° des émulsions d’uréase extraite de: 
la farine de Soja, d’une part dans l’eau distillée, d'autre part, 
dans le chlorhydrate d’adrénaline au millième : la réaction, est 
neutre dans chacune des solutions. Après A8 heures, on ajoute | 
la même dose d’urée et met de nouveau à l’étuve les tubes conve-. 
nablement agités. Déjà après quelques heures, les solutions dans 
l’eau distillée répandent une odeur intense d’ammoniae ; au .con- 
traire, les solutions préparées avec le chlorhydrate d’adrénaline 
ont conservé leur réaction neutre. primitive, qui ne’s'altère pas 
davantage par la suite. L’adrénaline semble donc neutraliser … 
l’uréase du Soja, tout comme nous avons montré qu’elle neutra- 
lise les toxines bactériennes solubles. Bien que l'on .ne puisse 
comparer cette uréase végétale avec celle qui agit dans la glande 
hépatique des animaux, on peut se demander si l’adrénaline, M 
substance qui se fixe dans le foie, ne pourrait y agir sur l’uréase, M 
empêchant ainsi la décomposition d’une partie de l’urée et faci- 
litant son augmentation dans le sang des animaux. 


7 CIRE, 


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SÉANCE DU 13 MAI 999 


SÉRUM DE SYPHILITIQUE ET FORMOL-GÉLIFICATION, 
par M. Lecer et G.-L. Hucxanrn. 


Le travail tout récent de Nicolau de Bettencourt (1), dont nous 
venons seulement d'avoir conmaissance à cause de notre éloigne- 
ment, mous incite à faire connaître, sans les poursuivre davan- 
tage, les recherches effectuées depuis 3 mois à l'Institut de bio- 
logie de Dakar sur la formol-gélification des sérums syphilitiques. 
Nos ‘résultats corroborent absolument ceux obtenus à l'Institut 
‘Camara Pestana de Lisbonne. La réaction n'a pas de valeur, à 
notre sens, dans le diagnostic de la syphilis. 

La formol-sélification a été décrite en 1920 par Gaté et Papa- 
costas (2): À x c.c. de sérum clair, inactivé ou non, on ajoute 
T1 gouttes de formol du commerce ; le mélange est agité ; le 
tube, bouché au cotôn, est laissé à la température du laboratoire ; 
au ou de 24 à 30. done lorsqu'il s’agit d’un syphilitique, Le 
sérum se prend en une masse qui permet le renversement du 
tube : dans le cas contraire, le sérum reste d’une fluidité parfaite. 

Le Gall et Bonafous (3), à Diégo-Suarez (note inédite, repro- 
duite dans le Carnet médical français), ont obtenu des résultats 
identiques à ceux des auteurs lyonnais ; nous ne savons pas dans 


“combien de cas. De même, J. Mackensie (4), qui a soumis simul- 


tanément 23 isérums à la réaction de Bordet et à la formol-géli- 
fication. 


. le . r . 
Durant les mois de janvier, février et mars 1922, nous avons. 


pratiqué la réaction de Bordet chez r2r1 sujets et, avec les mêmes 
échantillons de sérum, avons recherché la formol-gélification, 


d’après ‘les indications exactes données par Gaté et Papacostas. 
La témpérature du laboratoire se tenait entre 22 et 24 degrés le 


jour, 16 et 20 degrés la nuit. Les résultats étaient notés au bout 


. de 18, 24, 30 et 36 heures ; ils étaient toujours les mêmes à ces 
… divers moments. La gélification, quand elle se produisait, était 


Ÿ 


ou complète, le bloc compact ne se disloquant pas, ou incom- 
plète, le sérum formant une gelée épaisse tremblotante, permet- 


| ant cependant le renversement du ‘tube. 


vom eq Mn 
€? 


MA 
Ro 


PPT UE L'an. + 


Spécifions que nous nous sommes servi de la méthode de 
Hecht-Bauer, modifiée par Levaditi et Latapie, avec sérum (frais 
put de moins de 30 heures. 

Nos or peuvent être ainsi Fit note 


UN. de Bettencourt. C. R. dela Soc. de biol., t. LXXXVI, n° 11, p. 620 
(2) Gaté et Papacostas. C. R. de lu Soc. de biol., t. LXXXIIT, 1920, p. 149%. 
(3) Carnet méd. français, 3° ann., n° 5, nov. 1921: 

(4) Mackensie. British med. Journ., 11 juin Yg%r. 


1000 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


— 


Bordet positif ét formol-gélification positif complet see Len 00 OS 
ie == - positif incomplet .......... 6 fois 
Le négatif ce DéDAA RE e ReuE Sete tele C0 TOI 1 

DE positif — EE LAN AMEN CO ONU A R 34 fois 
=) négatif — positif complet ..... PARU 29) fois 00 
—— — positif incomplet .......... 7: fois !*40 
La concordance di deux réactions n'existent donc que dans . 
47 p. 100 des cas, 58 fois sur 127. 2 
| 


Nous avons opéré avec du sérum prélevé chez des européens, 
des syriens, des marocains, des métis et des noirs africains ; il \ 
n'y à aucune différence dans les résultats suivant les races. 

Ajoutons que, dans certains cas, nous avons eu confirmation 
clinique non douteuse des résultats positifs ou négatifs indiqués … 
par la réaction de Bordet, tandis que la formol-gélification s’opé- 


| 

. 

S 

| 

rait dans le sens opposé à celui indiqué par Gaté et Papacostas. 
(Institut de biologie de VA. O. EF). - : à 


ABSORPTION DE L'ANTIPYRINE PAR VOIE STOMACALE. 
SON RÔLE DANS LES TROUBLES OBSERVÉS CHEZ LES SUJETS 
SENSIBILISÉS, 


par PASTEUR Vazcery-Rapor et J. HAGUENAU. 


Chez les sujets sensibilisés à l’antipyrine, épahon en ‘jusbi É 
ques minutes de la crise hémoclasique ef des accidents cliniques . 
d’intolérance [Fernand Widal et Pasteur Vallery-Radot (x), Mar- w 
cel Labbé et J. Haguenau (2)] nous a fait émettre l'hypothèse que 
l'absorption du médicament devait débuter vraisemblablement 
dès la pénétration dans l'estomac, Cette hy pothèse s'est trouvée 
vérifiée par les recherches que nous avons entreprises chez 
l'Homme et chez le Chien. Elles démontrent que l'estomac est, 
en effet, capable de résorber l’antipyrine au même titre que 
d’autres substances (iodure de potassium, strychnine, etc.). ; 

Etant donnée la difficulté technique de la constatation de l'a 
tipyrine dans le sang, l'impossibilité de faire des prélèvemen 
sanguins importants et rapprochés, c’est dans Ie) urines ue nou 
avons étudié le passage de l'antipyri ine. 

Technique. — La recherche de l’antipyrine a été faite de 


(x) F. Widal ct Pasteur Vallery-Radot. Anaphylaxie à l'antipyrine appar 
après une longue phase de sensibilisation. Désensibilisation. Presse méd., 4 
vrier 1920. at 

Désensibilisations et resensibilisalions à volonté chez une malade anaph 
lactisée à l’antipyrine. Gazette des Rôpilaur, 1° et 3 mars rg2r. 

(2, Marcel Labbé et J. Haguenau. Un cas d’intolérance à l'antipyrine, Bu 
de la Soc. méd, des hépiiau, séance du 22 juillet 1921. 


SÉANCE DU 13 MAI 1001 


façon suivante : Dans un tube à essai contenant de l'urine fraiche 
on fait tomber, goutte à goutte, du perchlorure de fer frais. La 
présence d’antipyrine se décèle par une coloration rouge cerise 
intense. Cette méthode, très satisfaisante si l’on emploie un réac- 
tif fraîchement préparé, est supérieure aux autres méthodes clas- 
siques, méthode au nitrite de soude et à l’acide acétique, méthode 

à l’acide chlorhydrique et au ferricyanure de potassium, mé- 
_ thode à l’acide chlorhydrique et au chlorate de potasse. Elle est 
très sensible, permet de déceler des quantités d'antipyrine mi- 
nimes et peut s'effectuer avec des urines brutes. 

Au cours de nombreux essais effectués chez l'Homme, nous 
avons constaté que l'apparition de l’antipyrine dans les urines 
est beaucoup plus rapide qu'il n’est admis par la plupart des 
auteurs. Ceux-ci signalent le passage en un temps variant entre 
20 et,30 minutes. Dans tous nos cas, après absorption de r gr. 
d'antipyrine, on retrouvait le médicament dans les urines à la 

5° minute, toujours à la 10° minute. Pour être si rapide, l’absorp- 
tion devait s'effectuer par la voie stomacale. La preuve en fut 
donnée par les expériences suivantes que nous avons instituées 
chez le Chien. 

Ayant déterminé, chez une Chienne, le début du. passage de 
Vantipyrine dans les urines, nous avons étudié, dans une 
deuxième expérience, chez la même Chienne, le passage après 
ligature du pylore. L'antipyrine était introduite dans l'estomac 
à l’aide d’une sonde. L’urine était recueillie au fur et à mesure 
de son excrétion par une sonde vésicale à demeure. 

Expérience I. — Chienne fox de 5 kgr. Le 30 avril, injection 
sous-cutanée de 2,5 c.c. d'une solution d’atropine-morphine. 
Anesthésie complétée par le chloroforme. Sondage de la vessie. 

À 15 h. 5o, introduction dans l'estomac, par une sonde, de 1 gr. 
Red antipyrine dissous dans 20 c.c. fan après absorption préa- 
_ able de 8o c.c. d'eau pour faciliter la Shut. A 16 h. ro la Le 
. cherche de l’antipyrine dans les urines est négative. 5 16 h. 
elle est positive. À 16 h. 20 la réaction est intense. 

Le 4 mai, l’anesthésie est pratiquée comme le 30 avril. Laparo- 
_tornie médiane, extériorisation de l'estomac. On pose un clamp 
Sur la région pylorique, puis on suture la paroi. L'introduction 
. de l’antipyrine dans l'estomac par une sonde a lieu à 16 h. 30. 

À 16 h. 4o, la recherche de l’antipyrine dans les urines est néga- 

: tive. À 16 h. 5o, elle est positive. À 17 h. la réaction est intense. 
_ On arrête Pre après avoir vérifié l'étanchéité absolue 
de la fermeture de l'estomac. 
# Expérience II. — Chienne caniche de 6 kgr. Même technique 
que précédemment. Le 8 juin, après du tu dans l'estomac, 
… par une sonde, de 2 gr. d’antipyrine dissous dans 0 c.c. d’eau, 
ft ) 


b Brorocie. Compres RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. \ 69 


AE 
Es 


1002 SOCIÉTÉ LE BIOLOGIE! 


{34 


on voit apparaître la réaction de nine dans les urines à læ 
4o° us 
Le 15 juin, le pylore ayant été ligaturé, l’antypirine apparaît 
dans les urines à la 40° minute. HAE 
Expérience III. — Chienne fox de 7 kgr. Mème technique. Le 
8 juin, après introduction dans l'estomac, par une sonde, de: 
2 gr. d’antipyrine dissous dans 20 c.c. d’eau, le passage dans les | 
urines s'effectue à la 30° minute. F5 
Le 15 juin, le pylore ayant été ligaturé, l’antipyrine est cons. 
tatée dans les urines 30 minutes après l'introduction dans l’esto- 
mac. D 
Ainsi, la ligature du pylore n'empêche pas l’antipyrine de » 
passer dans la circulation générale ; l’absorption peut done s'ef- « 
fectuer par la muqueuse stomacale ; et, qu'il y ait où non liga- 
ture du pylore, l’antipyrine Ha aussi rapidement dans les 
urines. É 
Il est vraisemblable que la concentration de la solution, l'in- . 


f 


gestion simultanée d’autres médicaments ou aliments, l’exci- 
pient ou le solvant sont capables de modifier le temps et la voie 
d'absorption. Ce que nous avons voulu démontrer dans cette 
note, c’est la possibilité d'absorption gastrique. Ainsi s'explique 
la rapidité de l'effet thérapeutique du médicament, de même que 
l'apparition presque immédiate, chez les sujets sensibilisés, de la 
crise vasculo-sanguine et des symptômes d'intolérance. | 


\ 
“1 \ 


SUR LA NATURE DE LA BRONCHITE SANGLANTE 
(FUSO-SPIROGHÉTOSE BRONCHIQUE), 


par H. VINCENT 


Depuis que Aldo Castellani a appelé, dans d'importantes publi- 
cations (1), l'attention sur l'existence d’hémoptysies avec pré 
sence de Spirochètes dans les crachats, de nombreux cas de cette 
affection ont été décrits, montrant que la bronchite sanglante 
règne particulièrement dans les milieux coloniaux, surtout asia= 
tiques. Toutefois, elle existe également parmi les européens (Galli- 
Valerio, Lurie, Violle, Roubier et CI. Gautier, Verliac et Turlais, M 
Grimault, Bean, Dide et Ribereau, Nolf et Spehl, etc.), ainsi QU'EN 
Amérique (Rothwell, Chamberlain, etc.). 

L'examen des crachats a montré à Gastellani et aux auteurs 

(D) FA Gba The Lancet, 19 mai 1906, p. 1384. British med.Journal,M 


1909, p. 782. La Presse médicale, 5 juillet 1917, p..377. A. Gastellani et Chal-. 
mers. Manual of Tropical Medicine, 1913, p. 1283. à 


5 
rs 
» 
: 
4 
ÿ 


SÉANCE DU 13 MAI 1003 


qui ont renouvelé ces recherches, l'existence en quantité abon- 
dante d’un Spirochète (Spirochæta bronchialis Fantham) mobile, 
assez polymorphe, qui a été considéré comme l'agent pathogène 
de l'affection, anse bronchialis ee 0 k types, l’un 
épais, ayant de 15 à 39 u de longueur, à ondulations irrégulières ; 
le second à replis réguliers et extrémités amincies ; le troisième, 
plus grêle et plus court, de 7 à 15 u de longueur, à spires rap- 
prochées et régulières, extrémités minces ; le dernier très grêle, 
avec spires très petites. IL existe des formes filamenteuses. Aucun 
de ces types n’est pourvu de flagelles. 

Sous le nom expressif de « Bronchialis Vincent's Angina », H. 
Rothwell a, le premier, fait connaître quatre cas de bronchite 
sanglante dans lesquels les crachats étaient « remplis de Bacilles 
fusiformes et de Spirochètes de Vincent » (x). Le D° Franck J. 
Hall lui avait signalé avoir vu un cas semblable de bronchite 
hémorragique avec présence de la même association à fuso-Spiro- 
chètes. 

L'année suivante, P. Chamberlain confirme cette constata- 
tion (2). Examinant aussi une préparation microscopique d’un 
cas obsérvé en 1909 par Phalen et Kilbourne (3), P. Chamberlain 
y découvre des Bacilles fusiformes caractéristiques accompagnés 


de Spirilles. 


En France, la première mention de la nature réelle de la bron- 


- chite de Castellani fut faite par Sabrazès (4), puis par Ch: Rou- 
- bier et Cl. Gauthier (5). Ils mentionnent, eux aussi, à côté du 


Spirochète, la présence du Bacillus fusiformis et énoncent l’iden- 
tité de l'association à fuso-Spirochètes de Vincent et de la Spi- 
rochétose bronchique. 

G. Delamarre a fait la même constatation chez 8 indigènes. 
« Nous croyons, dit-il, que nos Spirochètes sont identiques au 
« Sp. bronchialis de Castellani et au Spirocheta vincenti qui ne 


-« sont qu’un seul et même parasite » (6). 


Dans deux publications successives, Léopold Robert, de Bang- 
kok, faisant l’étude de 11 cas de bronchite sanglante, a constaté, 


_ Jui aussi, dans l’expectoration, la présence constante, à côté de 


Spirochæta vincenti, du Bacillus fusiformis. Dans 6 cas, le Spi- 


rochète était prédominant. Dans 5 cas, l’association existait 


(x) H. Rothwell. Journal of Amer. Med. Ass., 1910, p. 1867. 

(2) W. P. Chamberlain. The Philippine Journal of Science, 1911, n° 6, p. 489. 
(3) Cité par Chamberlain, loc. cit. 

(4) 3. Sabrazès. Gaz. hebdom. des sciences médic., Bordeaux, 50 juin 1918. 
(5) Ch. Roubier ét CI. Gauthier. C. R. de la Soc. de biol., 12 avril 1919, 


page 369. 


(6) G. Delamare. C. R. de la Soc. de biol., 1919, page 450. 


\ 


se 


celle du Bacille fusiforme chez certains malades ; mais l’examen 


dans la pourriture d'hôpital et dans l’angine. 


1004 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


« dans son type le plus pur ». Il conclut à l'identité morpholo- M 
gique absolue de Sp. bronchialis et de Sp. vincenti (x). 1 
Plus récemment enfin, J. Baur et Codvelle ont décrit un cas 


de bronchite avec hémoptysies récidivantes et abondantes. Les 


crachats montraient une grande abomdance de Bacilles fusiformes 
et de Spirochètes, « caractéristiques de la symbiose de Vincent ». 
Ces auteurs estiment, conformément à leurs prédécesseurs, que « 
la bronchite de Castellani « doit être rangée dans le cadre des 
« infections dues à l'association bactériologiquement et clini- 
« quement décrite par H. Vincent. » (2). 

Sollicité, depuis longtemps, de donner mon avis sur cette ques- 
tion, je me bornerai à dire que dans toutes les préparations mi- 
croscopiques de crachats de bronchite sanglante que j'ai exami- 
nées, et qui appartiennent à cinq cas différents dont quatre im- 
médiats, j'ai constaté sans aucun doute possible, l'existence de w 
l'association de Bacillus fusiformis et du Spirochète dont j'ai 
donné autrefois la description dans mes divers mémoires sur la 4 
pourriture d'hôpital et sur l’angine à fuso-Spirochètes (3). Je 
vous fais passer des préparations et des reproductions de divers 
cas qui m'ont été très obligeamment adressés par Guillois (3 cas), 
par Ser (1 cas) et par J. Baur et Codvelle, à. qui j'adresse mes 
remerciements. SA : 

L'abondance du Spirochète est assez scuvent plus grande que 


du contenu du même crachoir ou de crachats émis à des dates 
différentes peut, inversement, montrer une très grande abon- 
dance du Bacille en fuseau. J'ai signalé ces mêmes différences 


Je reviendrai, dans une prochaine communication, sur la pa- 
thogénie de cette affection. 


NOUVEAU PROCÉDÉ DE L'ANALYSE QUAÏITATIVE DES EAUX, 
par AxpRÉ Puiciserr et GEORGES MATHIEU. 


L'analyse qualitative des eaux porte essentiellement sur la nu- 
mération du coli-Bacille dans les eaux, sans s'inquiéter de la 
variété de ces coli-Bacilles. Il paraït intéressant d'y adjoindre la 

(1) Léopold Robert. €. R. de la Soc. de biol., 2 juillet 1921. page 280. Ibid, 
9 juillet 1927, p. 285. "ii 

(2) JT. Baur et Codvelle. C. R. de la Soc. de biol., 25 mars 1922. : 

(3) La coloration par la méthode de Fontana-Tribondeau ne permet pas de M 
bien voir le Bacille fusiforme. Elle épaissit considérablement les Spirochètes. 


« 


me 
= 


SÉANCE DU LiMAI 1005 


recherche des espèces à tendance putride et la différenciation de 
certaines espèces comme le proteus, qui peuvent éclairer sur l'ori- 
gine de la contamination. 

La technique que nous proposons permet de différencier et de 
numérer : 

Les coli simples producteurs d’indol ; 
Les coli putrides indoligènes mais fortement réducteurs ; 
3° Des microbes indéterminés autres que les coli mais produc- 
teurs d'hydrogène sulfuré ; 

4° Enfin, le proteus qui peut se développer seul ou en présence 
du coli. 

Cette technique repose sur l'addition au milieu de sous-acétate 
de plomb. On prépare un matras distributeur à tubulure latérale 
contenant 100 c.c. d’eau peptonée à 6 p. foo, phéniquée à 2,4 gr. 
par litre. 

On ajoute par pesée 100 c.c. d’eau à analyser, puis 2 c.c. de la 
solution de sous-acétate de plomb du codex à 1/10 stérilisée. 

On répartit ces 200 c.c. en 22 tubes, 18 contenant ro c.c. du 
mélange, 4 contenant respectivement 8, 6, 4, 2 c.c. 

Les ee, tubes renferment 5 c.c. d’eau, les derniers res- 
pectivement 4, 3, 2, r. Après 48 heures d’étuve à 41° on examine 
les tubes ; ceux qui no un dépôt brun, noirâtre (réduction du 
plomb par production de H?S ou de sulfures) contiennent des pu- 
trides, coli ou autres espèces. On recherche l’indol sur tous les 

. tubes. On repique les tubes ayant noirci dans l’eau de condensa- 
_ tion d'un tube de gélose-lactosée-tournesolée. On sait que le 
proteus ensemencé de cette façon grimpe rapidement sur toute 
la surface du tube tandis que le coli fait simplement virer au 
rouge le milieu. 

ee résultats obtenus sont interprétés comme il suit 

° Les tubes donnant simplement la réaction de l’indol ren- 
ferment du coli-Bacille ; 

° Les tubes ayant noirci mais ne donnant pas d’indol renfer- 
se des putrides donnant de l'hydrogène sulfuré, microbes 
autres que le coli ou le proteus, par exemple du para B ; 

31Les tubes ayant noirci, donné plus ou moins d’indol, et qui 
…_ repiqués font rougir la vélose-lactosée- tournesolée, renfermeni 
du coli-Bacille putride ; . 

4° Les tubes ayant noirci, donné de l’indol et qui, sur la gélose- 


Ses 


montant jusqu'en haut du tube, renferment du proteus. 


| La numération se fait par la méthode ordinaire, en admettant 


qu'il y ait au moins un coli par tube ayant donné une réaction 
positive. 


: lactosée-tournesolée, fournissent une culture bleue en nappe. 


On sait que s’il n’y a qu'un petit nombre de coli, on ne peut. 


1006 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


pas en tenir compte. Avec ce procédé, la présence du coli putride, M 
du proteus et des autres espèces putrides, même en petit nombre 
permet de suspecter l’eau et de la considérer comme souillée par 
des matières en voie de putréfaction, des eaux ménagères, etc. 


7 


ot. -: à 


RÉFLEXE PASS RPM QE ET TENSION VEINEUSE, 


par MAURICE Nonians FR. SAINT- ne et Ééaiune Bosviez. 


} 


Da co al ge dt 


Nous avons étudié, sur 33 sujets adultes, les modifications que 
subit la tension veineuse périphérique, quand on recherche le 
réflexe oculo-cardiaque. Nos recherches ont porté sur 2 groupes 
de sujets, 10 étaient normaux, 23 étaient atteints d’affections di- 
verses. Chez 12 de ceux-ci le réflexe oculo-cardiaque était positif, 
c'est-à-dire que la compression oculaire était suivie de bradycar- 
die et chez les 1r derniers, il était négatif, c’est-à-dire que le nom- 
bre des pulsations cardiaques était soit inchangé, soit élevé. 

Dans tous les cas, la tension veineuse a été prise par la tech- 
nique que nous avons précédemment indiquée ; on laissait l’ai- 
guille en place dans la veine pendant la compression oculaire, 
et on notait facilement les modifications de la tension veineuse. 
La compression oculaire a toujours été pratiquée pendant une 
demi-minute, ; < 4 

I. Chez les sujets normaux, nous avons, comme l'ont noté 
Barré et Crusem, observé un ralentissement du pouls plus intense 
qu'il n’est classique de le dire : en moyenne de 15 pulsations par 
minute. Ajoutons que nous avons en même temps étudié le 
rythme respiratoire, et que, généralement, nous avons noté une 
accélération très nette des mouvements respiratoires, ce qui cor- 
respond aux données physiologiques, montrant une augmenta- 
tion des mouvements respiratoires lors d’une excitation légère 
-du pneumogastrique. 

Chez 5 de ces sujets normaux, nous avons concurremment 
déterminé la tension artérielle, avec l'appareil auscultatoire de M 
Vaquez-Laubry. Trois Yois nous avons noté un abaissement de M 
la tension artérielle (maxima et minima) de 2 en moyenne. Dans 
2 cas, la modification de la tension artérielle fut peu perceptible 
par suite de l’assourdissement des bruits. Etant donnée la rapidité 
avec laquelle il faut effectuer ces déterminations, nous n'avons 
pu utiliser l’oscillomètre de Pachon, et rechercher les modifica- 
tions de l'index oscillométrique. hi 

Chez tous ces sujets la pression veineuse s'est modifiée, et, en 
général, d'autant plus que la bradycardie provoquée était plus 


SÉANCE DU 13 MAI : 1007 


notable : cette modification a consisté en une élévation de la 
… tension, de 3 à 7 cm. d’eau. 

Il. À l’étai pathologique, les variations de la pression veineuse 
sont, en général, comme chez les sujets normaux, dépendantes 
de la bradycardie, suite de la compression oculaire et inverse- 
ment proportionnelles à celle-ci. 

. Dans r2 cas où le réflexe oculo-cardiaque était ous avec 
A i<ment ‘du pouls, la pression veineuse s’est élevée, ce fut 
le cas chez un artérioscléreux, 2 hypertendus, > dyspeptiques, un 
rétrécissement mitral, un subasystolique, 2 acrocyanosés, un épi- 
leptique, r maladie de Corrigan. 
: 2. Dans les 9 cas où le réflexe oculo-cardiaque ne provoquait 
aucun ralentissement du pouls, nous n'avons constaté aucune va- 
riation de la pression veineuse ; c'est ce qui a été observé chez 
6 tabétiques, un syphilitique secondaire, un syphilitique tertiaire 
avec lésion aortique, un basedowien avec réaction de Bordet- 
Wassermann positive. 

3. Enfin il nous faut signaler 2 cas où le réflexe oculo-cardiaque 
a déterminé une accélération du pouls, avec, en même PRE 
une augmentation de la pression veineuse. Da un Cas il s’agis- 
sait d'une albuminurique, dans l’autre, d’une tachycardie pa- 
roxystique avec subasystolie. | 

Ainsi, au cours de la recherche du réflexe oculo-cardiaque, 
la pression veineuse reste invariable si le rythme cardiaque n'est 


_ pas modifié ; notons en particulier la constance de ce syndrome 


au cours des syphilis nerveuses et particulièrement du tabes ; 
elle augmente nettement en cas de ralentissement des battements 
du cœur ; elle s'élève légèrement s'il y a tachycardie. 

Deux hypothèses peuvent être émises pour expliquer ce fait : 

Le ralentissement subit du cœur peut produire, à lui seul, 
ae certaine phase périphérique. 

° Le réflexe oculo-cardiaque produit une inhibition passagère 
du” centre bulbaire vaso-constricteur. Il s'ensuit une vaso-dila- 
‘tation intense amenant un écoulement très rapide dans le système 
artériel et une stase brusque dans le système veineux. 

‘Ainsi serait expliqué l’abaissement de la tension artérielle et 
l'élévation de la pression veineuse. , 


a ———  ———û — ——_—— 


“enlevée, et, à l’autopsie, par l’examen macroscropique et micros- 


peu par nous, soit par voie temporale, méthode employée par 


F. Bremer el par nous-même. 


1008 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


HYPOPHYSECTOMIE CHEZ LE CHIEN ET LE Car. 
TECHNIQUE ET RÉSULTATS DE 14Q INTERVENTIONS, 


par JEAN Camus et G. Roussy. 


Les recherches fort nombreuses qui ont été faites sur la phy- *. 
siologie de l'hypophyse ne paraissent pas avoir définitivement 1 
établi si cet organe est ou non nécessaire à la vie. 

L'expérimentation sur la région hypophysaire est rendue par- 
ticulièrement délicate, en raison de la situation de l’hypophyse 


RS ce 


“profondément cachée sous le cerveau, entre d'énormes sinus vei- | 


neux el de gros troncs artériels. 

Le problème se complique du fait que la D anb e est. accolée 
au plancher du troisième ventricule qui contient des centres de 
première importance et que les lésions, les traumatismes, les irri- 
tations méningées, les processus inflammatoires, les compres- 
sions, etc., qui intéressent l'hypophyse sont susceptibles, dans la 
majorité des cas, d’intéresser aussi les centres nerveux voisins. 

Toute ablation de l’hypophyse doit être contrôlée de deux ma- 
nières : par l'examen anatomique et histologique de la pièce 


copique de la base du cerveau. 
Techniques. Nous avons abordé lhypophyse soit par voie buc- ! 
cale, méthode déjà employée par Aschner et modifiée quelque M 


Paulesco, modifiée par Harvey Cushing, pu Percival Bailey et 


T° Technique : Voie buccale. La gueule ia largement ouverte | 
et bien fixée, on incise le voile du palais, on écarte avec deux M 
fils les lèvres de l’incision, on trépane le sphénoïde au niveau 
de la selle turcique ; la table interne apparaît bientôt mince, 
transparente, elle ‘est enlevée délicatement. L’hypophyse appa- 
raît entourée par les sinus caverneux et coronaires. Le temps le A 
plus délicat consiste à la saisir. Dans certains cas, nous l'avons 
aspirée à l’aide d’un petit tube de verre dans lequel le vide était M 
fait. Dans d'autres cas, on la prend à l’aide de petites pinces. 
courbes après l'avoir isolée doucement de ses connexions. Souvent M 
elle est enlevée en deux fragments, le lobe glandulaire d'une | 
part, le lobe nerveux d’autre part, sous forme d’une petite boule M 
facilement reconnaissable. Parfois la partie glandulaire se. dé- . 
chire et ne peut être enlevée qu'en plusieurs fragments. Dans M 
cette extirpation, des hémorragies gênantes se produisent, parfois M 
légères, parfois formidables. C’est dans ces cas que l’ablation « 
totale est douteuse et que la base du cerveau. peut être aisément M 


SÉANCE DU 13 MAI : 1009: 


blessée. Quand l’ablation a été bien faite, on obture la perforation 
de la base du crâne avec du ciment et l'on suture ensuite les par- 
ties molles. 

Des irritations consécutives ‘dues à la pénétration du ciment 
dans le crâne, à des méningites, à des hémorragies de la base 
sont. loin. d’être exceptionnelles et là encore la base du cerveau 
se trouve lésée. 

II° Technique : Voie temporale. On trépane largement le pa- 
riétal droit, on ouvre la dure-mère. Afin d'éviter toute compres- 
sion de la substance cérébrale au cours de l'opération, on fait 
ensuite un volet crânien à gauche, après avoir enlevé l'arcade 
zygomatique de ce côté ainsi que |’ apophy se coronoïde du maxil- 
laire inférieur. La. large brèche ainsi faite, permet de soulever 
_la base du cerveau du côté gauche et d'aborder, après ouverture 
de la dure-mère, la région hypophysaire. L'hypophyse est enle- 
vée à l’aide de longues pinces courbes utilisées par les otologistes. 
Nous avons re le procédé en supprimant le premier temps; 
si on opère prudemment, il est possible d'éviter la compression 
de la masse cérébrale. On gagne ainsi du temps, on évite des 
causes d'infection ou d'hémorragie et les résultats du 
sont relativement satisfaisants. 

Au cours de ces opérations ou dans les jours qui suivent, la 
mort est fréquente par hémorragie, par syncope, par anesthésie, 
par lésion nerveuse étendue, par méningites lentes ou aiguës, 
GC y'elc: \ 

Résultats. Nos recherches ont surtout porté sur le Chien et sur 
le Chat. Nous avons fait aussi de nombreuses tentativ es sur Île 
Singe, le Lapin, le Canard, etc. 

En ne retenant que les ous pr tiquées sur le Chien et le 
Chat, nous avons po 14Q9 animaux-: soit 192 Chiens et 25 
Chats. 

L’ablation de l’hy ne a été tentée chez le Chien 98 fois par 
voie buccale et 24 fois par voie temporale soit r2 fois par double 
trépanation et 12 fois par trépanation unilatérale. La mort est 
survenue, dans les opérations par voie buccale, »2 fois soit pen- 
dant l'opération, soit en moins de 54 heures, 35 fois en quelques 
jours, 14 fois en quelques semaines, 12 fois en quelques mois 
(2 mois à 11 mois): 12 fois nous avons sacrifié les animaux: long- 
temps après l'opération. Enfin, plusieurs animaux sont, à l’heure 
actuelle, encore vivants. Par voie temporale, la mort s’est pro- 
duite 7 fois en moins de 24 heures, 8 fois en quelques jours, 


1 


2 fois en quelques semaines. Enfin, + animaux sont encore bien 


portants. ; 
. Les Chats ont été tous opérés par voie buccale. Après les ten- 
lLatives d'ablation de l'hy pophyse 3 sont morts en moins de 24 


1010 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 
UNE a REA VE 2 BE AN ge RUE EE Re ER BE pe 


heures : 13 en quelques jours, 5 en quelques semaines, 3 en quel- 
ques mois, 4 ont été sacrifiés tardivement par nous. 

L'hypophyse est-elle nécessaire: à la vie? — Les causes de la 
mort dans les opérations de la région hypophysaire sont nom- 
breuses et ce n’est qu'en multipliant ces intervenions qu'il est 
possible d’avoir une opinion sur le rôle des lésions et de l’ablation 
de l’hypophyse dans les cas de mort. É 

Paulesco, Cushing, Biedl, considèrent l'hypophyse comme un 
organe nécessaire à la vie. Aschner est d’un avis opposé. 

Les faits qui se dégagent de nos recherches montrent que la 
mort est fréquente dans toutes les interventions sur la région 
hypophysaire, soit qu'on fasse la piqûre de la base après avoir 
mis à nu l’hypophyse, soit qu’on fasse une ablation partielle de 
l’'hypophyse, soit qu'on fasse une ablation totale, et il n'apparaît 
pas que l’abliation totale soit sensiblement plus grave que les 
autres interventions. La longueur de l'opération est un facteur 
important qui augmente les chances de complications. 

Dans un grand nombre de cas, par ailleurs, nous avons con- 
servé en vie des Chiens privés complètement d’hypophyse. L'hy- 
pophyse, dans ces cas, a été examinée histologiquement après 
ablation et la région hypophysaire a été l’objet d’une étude com- 
plète après la mort, soit que celle-ci se soit produite après quel- 
ques mois, soit que les amimaux aient été volontairement saeri- 
fiés. 


Existait-il dans ces cas du tissu hypophysaire aberrant ? Il est. 


difficile de l’affirmer. En tous les cas, l’hypophyse, en tant qu'or- 
gane différencié, avait été enlevée en totalité et les animaux 
vivaient. Nos recherches nous amènent donc à conclure que chez 
le Chien et le Chat adultes, l’hypophyse n’est pas nécessaire à la 
(AE ; | 

: Dans la plupart des cas où la mort survient après ablation 
totale de l’hypophyse, on trouve à l’autopsie soit une méningite, 


soit une hémorragie, soit une lésion étendue de la base du cer 


veau. | 


LES ARRÊTS DU CŒUR ISOLÉ DE LAPIN PAR LE POTASSIUM 
ET L'AMMONIUM, ENVISAGÉS AU POINT DE VUE D'UN ANTAGONISME 
DE CES MÉTAUX AVEC LE CALCIUM, 


P par H. Busquer. 


L'action antagoniste du K et du Ca sur le cœur est une notion 


classique depuis les travaux de S. Ringer. Elle est facile à vérifier 
sur le cœur isolé dont les contractions, amples et désordonnées 


; 


k 


sh 1 Fe LES à à Le 
RÉ SC nd a ent 


SÉANCE DU 13 MAI IGLL 


A ed Ne ne EU NN Lt 
avec une solution calcique sans K, deviennent, au contraire, 
moins énergiques et régulières avec une solution à la fois cal- 
cique et potassique. Cet antagonisme à été porté par Howel (5), 
Howell et Duke (2), Bouckaert (3) et Ten Cate (4), dans le domaine 
des nerfs du cœur ; le pneumogastrique, en particulier, libére- 
rait du K-au niveau de la jonction myoneurale et l'excès de cet 
élément empêcherait momentanément l'action dynamogénique 
du calcium. 

Les arrêts momentanés du cœur isolé décrits avec le K [Zwaar- 
demaker (5), Libbrecht (6), Busquet (7)] et avec l’AzH* [Bus- 
quet (8)], objectivement comparables à l'inhibition produite par 
le nerf vague, posent également la question d'un conflit possible 
entre le calcium, d'une part, et, d’autre part, le K ou l'AzH*. Je 
rappelle que les arrêts dont il s'agit ici sont provoqués par je 
passage d’un liquide nutritif potassique ou ammonique, succé- 
dant à un liquide nutritif sans K et sans AZI. J'ai donc cherché 
à savoir si, dans la production de ces arrêts particuliers, le K 
ou l’AzH* interviennent à titre d'éléments antagonistes du cal- 

cium. 

Pour contrôler cette hypothèse, une expérience très simple se 
présente à l'esprit : c'est de faire passer dans le cœur d’abord 
une solution relativement riche en calcium, puis une solution de 
teneur plus faible en ce métal. Le cœur, adapté au premier 
liquide nutritif, se trouve soumis brusquement, dès que passe 
l’autre liquide, à un déficit de calcium, tout à fait semblable 
_ à celui que provoquerait le K ou l’AzH* dans l'hypothèse énoncée 
plus haut ; la solution faiblement calcique devrait done produire 
un arrêt cardiaque momentané, tout comme.le liquide potassique 
ou ammonique. : 


- 


(x) 1W. H. Howell. Vagus inhibition of the heart in its relation to the 


inorganic salts of the blood, The American Journal of Physiology, t. XV, 1906. 
pages 280-294. 

(2) W. H. Howell and Duke. The effect of vagus inhibition on the output 
of potassium from the heart, The American Journal of Physiology, t. XXI, 
1908, page Ar. 

(3) J. Bouckaert. Etude sur les relations entre l'ion K et l'excitation du nerf 
pneumogastrique. Arch. Inlern. de Physiol., t. XVI, 1921, pp. 453-460. 

_ (4) J° Ten Cate. L'action des ions K, Ca et Mg sur le nerf sympathique du 
cœur. Arch. Néerlandaises de Physiologie, t. VI, 1921, pp. 269-288. 
. (5) H. Zwaardemaker. Un paradoxe cardiaque. Arch. Néerlandaises dePhysio- 

logie, t. IIT , p. 594. Ù 

(6) W. Libbrecht. Le paradoxe cardiaque. Arch. Internat. de Physiol., 1927, 
pages 448-459. - $ é 
_ (7) H. Busquet. Le paradoxe du potassium sur le cœur isolé de Lapin. C. R. 
de la Soc. de bioi., séance du 13 décembre 1921. , 

(8) H Busquet. Production d'’arrèts cardiaques momentanés avec le chlorure 
. d’ammonium, C. R. de la Soc. de biol., séance du 21 janvier 192. 


r 


Dents + 


enr 


LE 4 


1012 l SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Pour faire cette expérience, j'avais le choix entre le cœur de 
Lapin et celui de Grenouille. Je n'ai pas utilisé ce dernier qui, 0 
d’après Libbrecht, présente des arrêts momentanés sous l'in- 
fluence de modifications variées, physiques ou chimiques, du -. 
second liquide par rapport au premier. J'ai constaté quil en 
est tout autrement avec le cœur de Lapin qui réagit d’une ma- … 
nière exclusive et quasi spécifique au potassium et à l’ammo- … 
nium. Le Lapin est donc l'animal de choix pour cet essai. à 

Dans certaines expériences, j'ai employé, comme premier li- 
quide, la solution de Ringer-Locke contenant une quantité de 
CaCF fondu variant entre 0,30 gr. et 0,25 gr. p. 1.000 et, comme 
second liquide, la solution de Ringer-Locke sans CaCl ouavec … 
de faibles proportions de ce sel (0,15 gr. à 0,05 gr. p. 1.000). 
Dans d’autres essais, j’ai employé des solutions de Ringer-Locke 
sans potassium et inégalement calciques, la liqueur la plus riche 
en Ca passant toujours la première dans le cœur. : | 

Le résultat des expériences faites avec ces multiples solutions NW 
a toujours été identique : l’amplitude des systoles diminue dès w 
que passe la seconde solution (faiblement calcique ou dépourvue 
de calcium); mais, dans aucun cas, celle-ci ne provoque la sus- 
pension momentanée des battements du cœur. | 

On voit donc que la déficience totale ou relative du calcium | 
ne produit pas des arrêts analogues à ceux que l'on observe avec 
le K ou l’AzH*, et que, dans le phénomène qui nous occupe, ces 
métaux n'agissent donc pas comme antagonistes du calcium. 
Cette notion n'est pas sans intérêt au point de vue de la théorie 
qui attribue linhibition cardiaque normale à un conflit entre le 4 
Ca et le K. Comme ce conflit n'existe pas dans les arrêts provo= 
qués par le K ou l’AzH*, objectivement semblables à l'arrêt d'ori- 
gine pneumogastrique, il est permis de douter qu'il existe dans 
l'inhibition cardiaque norinale. 


MÉTABOLISME BASAL CHEZ LES BASEDOWIENS, 


par Marcez LaBBé et H. SrÉvEnIx. 


Les recherches modernes ont montré l'intérêt prépondérant de M 
la mesure du métabolisme basal pour le diagnostic de la maladie M 
de Basedow. Les recherches de Magnus Lévy, puis celles de Du M 
Bois, de Bénédict, de Means et Aub, de Mac Caskevy, de Sistrunk, 4 
de Christu, ont établi la notion de l’exagération constante du M 
métabolisme basal dans les états d'hyperthyroïdie, contrairement 
à celle de labaissement du métabolisme dans les hypothyroïdies, M 


É 


A 


14 


y 


SÉANCE DU 13 MAT 1013 


Nous avons repris cette étude dans 8 cas de maladies de Base- 
dow typique, dans 11 cas de maladies de Basedow fruste, dans 
6 cas de goitre simple et dans r cas d’exophtalmie unilatérale. 
Nos résultats sont consignés dans le tableau suivant 


Maladie de Basedow { Exophlalmie 
Maladie de Basedow s fruste 3 Goitre simple - unilatérale 
CR I ES CO TT 
Métabolisme Métabolisme Métabolisme Métabolisme 
Noms basal Noms basal : Noms basal Nom basal 
Chalets 54,91 + Quin 0008 June HO ANMBN IERS 43 
Pliqeeie CN OT 56 Haine DAT 
RON SD OR CTAN EE A DEP ARRE 39.9 
Pig. 67H les! 3,2 Baur 30,7 
Ame 240 64,8: Desn..:: GT BA EX h3,7 
Duni eue TO MA EE RSS 6bsqu es Walve hx,3 
Rich. 180% GUib::. 17" /U38;0 
Dares ONE) men VE (6 SONT h1x,3. Moyenne: A 
Brune. 2: 58,6 
Moyenne: 60 Vorni- ha one 


Moyenne: 51,17 
Le métabolisme basal apprécié selon la méthode de Du Bois, 
généralement adoptée par les auteurs américains qui ont effectué 
de très nombreuses recherches sur ce sujet, s'est montré constam- 
ment et fortement augmenté chez les Basedowiens typiques. Le 


nombre de calories dégagées par heure et par mètre carré de 


surface a varié de 49,7 à 86,9, alors que, chez le sujet normal, 
il oscille de 35 à 4o : la moyenne est de 66. Chez les Basedowiens 
frustes, le métabolisme basal s'est trouvé encore constamment 
augmenté ; les chiffres ont varié de 38,6 à 65,7 : la moyenne a 
été de 5r. Chez les goitreux simples, le métabolisme basal est le 
plus souvent normal, mais parfois un peu augmenté ; nos chif- 
fres ont varié de 36,7 à 52,2 ; moyenne 44. Dans un cas d’exoph- 
talmie unilatérale, à propos duquel on pouvait cliniquement dis- 


 cuter le goitre exophtalmique, ie métabolisme basal a été de 43. 


Ainsi nos recherches confirment celles des auteurs américains 
en mettant en lumière : l'exagération constante et considérable, 
atteignant 75 p. 100 en moyenne du métabolisme basal chez les 
Basedowiens typiques ; l’exagération habituelle (dans 90 p. 100 
des cas) du Hénloleue basal dans les formes frustes de la ma- 
ladie de Basedow, exagération qui est encore très forte et atteint 
en moyenne 34 p. 100; le degré normal du métabolisme basal 
dans les goitres simples, avec cependant une exagération modé- 


Méeldu métabolisme basal dans quelques cas de goitres récents. 
‘Les moyennes que nous ayons obtenues dans les maladies de 


Basedow‘ typiques et dans les maladies frustes montrent qu'il 


existe un rapport entre l'intensité du métabolisme basal et le 


degré de l'hyperthyroïdie. 


1014 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ET CPU, PER PL 


En résumé, la mesure du métabolisme basal est utile pour le 
diagnostic et le pronostic de la maladie de Basedow. 


"2 


L'HYPERGLYCÉMIE PROVOQUÉE CHEZ LES BASEDOWIENS, Va | 


\ par MarcEL LABBÉ, Henry LABBÉ et F. Nepveux. . 6 


Les récents travaux de Tachau, de Mac Caskey, de Denis et 
Aub , d'Hammann et Hirschmann, de Lueders, de Janney et 
Isaacson ont montré que les hyperthyroïdiens réagissent à l’in- M 
gestion de glycose par une hyperglycémie dont l'intensité et 
l’évolution rappellent l’hyperglycémie provoquée chez les dia- M 
. bétiques ; seuls, Sainton, Schulmann et Justin-Besançon ont vu 
cette hyperglycémie faire défaut dans plus de la moitié des cas. 

L'épreuve de l’hyperglycémie alimentaire effectuée s Ju Ta 
méthode que nous employons habituellement (ingestion/de 45 gr. M 
de glucose pur ; mesure de la glycémie par la méthote de Bang, M 
de demi-heure en demi-heure) nous a donné chez les DS 4 
dowiens typiques des résultats constants. Tous ont fait une réac- 
tion d’hyperglycémie analogue à celle qu'on obtient chez les . 
diabétiques, quoique moins intense ; la durée de l’hyperglycémie M 
varie de 2 h. 15 à 5 h. 13 ; l'élévation de la glycémie au-dessus 
du taux initial a varié de 0,80 à r,33 ; la mesure de la réaction M 
ce AE suivant la méthode que nous avons proposée, M 
qui consiste à l'exprimer par l'aire du triangle que forme la | 
courbe d'hyperglycémie, a varié de o,81 à 3,87 et a été en M 
moyenne de 1.75 ; c'est une exagération manifeste puisque chez A 
les sujets sains, la réaction d'hyperglycémie mesurée dans les M 
mêmes conditions atteint environ 0,21. + 

Dans les formés frustes de la maladie de Basedow, la réaction 
d'hyperglycémie est augmentée à un degré presque égal à ce 
que l’on voit dans les formes typiques ; l’aire de l'hyperglycémie 
atteint en moyenne 1,63. “à 

Dans les goitres done par contre, Fi réaction d'hypergly= ù 
cémie se produit comme chez les sujets sains ; elle est mesurée … 
en moyenne par le chiffre de 0,26. Dans un cas où le métabo- 4 
lisme basal avait été exagéré, la réaction d'hyperglycémie était M 
restée normale; dans un cas seulement, il y avait, en même temps 
qu’une exagération du métabolisme basal, une exagération légère" 
de la réaction hyperglycémique. Dans 1 cas d’exophtalmie unila=M 
térale non basedowienne la réaction ANpCR SRE était no 
HAE 


/ 


SÉANCE DU 13 MAT 1015 


gestion de glucose, on voit que, chez les basedowiens typiques, 
il y a eu glycosurie 5 fois sur 7 ; chez les basedowiens frustes, 
il y a glycosurie 2 fois sur 5, chez les goitreux simples, il y a eu 
glycosurie o fois sur 4 cas ; dans l’exophtalmie non basedowienne 
la glycosurie a fait défaut. 

Comme les auteurs américains, nous avons constaté que la 
glycémie à jeun n'est pas plus élevée chez les basedowiens que 
chez les sujets normaux ; nos chiffres ont varié de 0,72 à 1,07 
dans les cas typiques et les cas frustes de la maladie de Basedow ; 
de 0,84 à 0,98 dans les cas de goitre simple ; or, tous ces chiffres 
sont normaux ; nous n'avons pas trouvé de glycémies supérieures 
à la normale (allant jusqu'à 1,90) comme en ont vu Sainton, 


 Schulmann et Justin Besançon. 


De nos recherches, il résulte que l'épreuve de l’hyperglycémie 


provoquée et la mesure du métabolisme basal dont nous avons, 


exposé précédemment les résultats sont deux procédés physiolo- 
giques qui ont une grande valeur pour le diagnostic des états 
d'hyperthyroïdie. 


Muladie de Basedow 


Glycémie Elévalion Durée Aire Glycosurie 
Noms à jeun de la glycémie de l'hypergl. de l'hypergl. provoquée 
halte se 1,03 1,09. 3 h. 4o 1,89 o 
Ie PRE OUR 0,99: 1,93 JO 1,2 + 
RON 1,07 1,29 2 h. 30 I, 4x + 
Ro 21/0289 TE oh ro 2,07 + 
Ana eee le 0,88 O,BI DE) O,8I + 
Dunes 0,98 moe 5h9/T3 3,87 2e 
PARCE ANNEE 0,95 0,80 3 h. ob 1,22 0 
LETTRE DE MES 1,07 HAT 0) 2 h. 5o TL 
Moyenne : 
| 1,70 
‘Maladie de Basedow fruste - 
CORNE Le OO TE 0,09 4 D. 1,98 0 
Clans ne Ua 0,83 oi 3 h. 5o 2,20 + 
BE AMAR) T,01 HAN O 07 1h6055 0,70 Co) 
Desn mes ane; 0,94 0,69 2 h. 4o 0,82 (e) 
(EU. CONÈMER 0,87 1,16 2 h. 35 1,36 + 
> Moyenne : 
1,63 
Goitre simple 
FR EAMARCSRNS 0,98 10.08 rh. 45 0,06 o 
re Un à Non 0,42 3 h. 0,63 o 
IRAN TAN RAA ERA 0,86 0,41 TMHENTO 0,22 oO 
IDE RE RSR SE 0,84 0,20 1RLTE EXO) 0,12 o 
Moyenne : 
0,26 
Exophtalmie unilatérale 
IAE ARE 1,04 0,27 2 h. 30. : 0,24 o 


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SOCIËTÉ DE, BIOLOGIE 
7 « lat 


} 1 4 : 


ELECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE, 


N 


Liste de présentation. 


Première ligne : M. BABONNEX. 
_ Deuxième der . ce RioHET Fus, 


Norsç 1 


: Votants : 63. à 
M. BABONNEIX ee 
M. Bixer 

\ \M GAUTRELET 


& Fÿ 


SÉANCÉ DU 13 MAI 1017 


CONFÉRENCE ‘ 


DE L'HERMAPHRODISME EXPÉRIMENTAL (2), 
par Kwüp San. 


MESSIEURS, 


Je désirerais vous parler de la sexualité chez les Mammifères et 
vous faire connaître quelques-unes de mes expériences. Dans ce 
domaine, les 20 dernières années représentent une période d’évo- 
lution, où les constatations importantes se succèdent coup sur 
coup, et, tout en résolvant des questions de haute portée biolo- 
gique, font surgir sans cesse de nouveaux problèmes. 

Je me bornerai à mentionner les recherches de Prenant, Bouin 
et Ancel, et d’autres auteurs, sur le tissu endocrine dés glandes 

sexuelles, les nombreuses expériences de transplantation simple 
_et croisée, les inversions sexuelles, les faits de cryptorchidie, les 
opérations sur le vas deferens, etc. 

Ce domaine, vous le savez, se rattache au problème du rajeu- 

_ nissement, qui est redevenu d actualité et-qui, comme tant d’au- 
_tres, a reçu son impulsion principale de Brown-Séquard. 

Mes recherches, étendues à de nombreux points de ce domaine, 

ont fait l’objet de plusieurs publications (3); mais ici, je dois 
- me borner à examiner une seule des questions que j'ai envisa- 

gées, l’hermaphrodisme expérimental. Depuis 1914, indépen- 
. damment l’un de l’autre, Steinach et moi, nous n’avons guère 
_ cessé de nous occuper de ce problème, auquel nous conduisaient 
_ naturellement nos expériences de transplantation et d’inversion 
sexuelle. À ma connaissance, aucun autre chercheur ne s’est oc- 
. cupé de la question. Cependant, Pézard a observé, chez les Oi- 
4 seaux, des faits intéressants qui touchent à notre sujet ; d'autre 
4 part un collègue américain, Moore, . les expériences pré- 
- cédentes avec le Rat. 
“ Posons nettement les termes du problème : les faits de trans- 
. plantation simple et d’inversion montrent qu'on peut opérer. 
avec des influences hormoniques non combinées (soit mâles, soit 


- (r) Cette conférence a été faite dans la séance du 29 avril 1922 ; elle a été 
accompagnée de projections et de Mori de pièces macroscopiques aux- 
- quelles le texte fait allusion. 

(2) Le travail, in extenso, paraîtra dans le Journal de physiologie et de patho- 
| logie générale. 

(3) Etudes expérimentales sur les caractères sexuels chez les An 


bre Lie : Journal of PEibee 1919 ; Pfiüger’s Archiv , 1918. 


BioLocrEe. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 70 


1018 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


femelles) sur le même sexe, ou encore sur le sexe opposé. On est 
ainsi amené à se demander s’il n’est pas possible d'opérer aussi 
avec des influences hormoniques combinées, à la fois mâles et 
femelles, sur le même individu ; on pourrait réaliser ainsi des 
hermaphrodites. 


Figure 1. — Hermaphrodite expérimental. 


Le problème à été résolu par Steinach et par moi-même, en M 
recourant aux implantations simultanées de testicule et d’ovaire, 
sur le même animal, mâle, infantile et châtré. Je dois me borner 
à mes propres expériences : la première a été effectuée sur un 
Cobaye, d’après la méthode des implantations simultanées : à M 
droite, dans la paroi abdominale, vous voyez l'ovaire, et, à gau-m 
che, le testicule. L'influence combinée se traduit par les aspects 
du pénis, par le développement des glandes vésiculaires, enfin 
par l'hypertrophie des glandes mammaires ; ces dernières secré-M 


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d'eau gazeuse immédiatement avant les rep 


SÉANCE DU 13 MAI 1019 


taient du lait ; l’examen histologique a décelé une glande mam- 


maire puerpérale typique. Au point de vue psychosexuel, l'animal 
était le plus souvent bi-sexué et, au cours d’une heure, passait 
par les états les plus variés, depuis la femelle placide, jusqu'au 
mâle violent, suivant qu'on introduisait auprès de lui des mâles, 


Figure 2. — Cobaye G' normal. 


. des femelles ou des nouveau-nés : c'est le type de l’hermaphro- 
 disme expérimental positif. 
% En outre du procédé d’implantations simultanées, j'ai mis en 

mœuvre, depuis 1914, une autre technique ; en pratiquant une 


“transplantation intratesticulaire d'ovaire, je produis l’hermaphro- 
- disme par ovario-testicule artificiel. Voici comment il faut pro- 
céder : l’albuginée est incisée : ensuite, au moyen d'une pince 
fine, on enfouit l'ovaire dans le parenchyme testiculaire : l’ins- 


#4 


1020 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 

2 RTS NO SR GRR RE PRESSE RS 
trument est retiré sans s'inquiéter de la section de l’albuginée ; 
- finalement, le testicule est remis en position normale. Si on ten- 
tait de suturer l’albuginée, on détruirait le tissu testiculaire et 
l'expérience ne réussirait pas. Ce n'est que lorsque j'ai réglé 
cette technique que j'ai pu aborder fructueusement l'étude de la 


Figure 3: — Cobaye © norntale. 


question. Mais la réalisation de ces expériences reste toujours 
difficile et compliquée et on ne peut escompter qu'un très petit 
nombre de réussites. 

J'ai continué mes expériences én pratiquant uniquement des 
transplantations intratesticulaires d’ovaires sur des Cobayes. 

Parmi toutes les questions qui sollicitent l'attention, je n’en 
puis retenir que quelques-unes. Jusqu'à ces derniers temps, les 
expériences n'avaient été effectuées que sur des sujets infanti- 


SÉANCE DU 13 MAI 1021 


les, opérés peu de temps après la naissance. J'ai dû rechercher . 
s’il était possible de réaliser l’hermaphrodisme expérimental sur 
des animaux à l’état de puberté, dont le sexe est déjà fixé, sur des 
adultes et même sur des sujets âgés. D'autre part, d’autres pro- 
blèmes se posaient : quels seraient les résultats des expériences 
de plus longue durée au point de vue de l’hypertrophie des ma- 

melles, de la sécrétion de celles-ci, du caractère psychosexuel et 
& la structure des ovario- testicules en corrélation avec l’état phy- 
siologique. 

Mes nouvelles expériences, pratiquées sur des Cobayes, peuvent 
se Fee de la façon suivante : 1° ro sur des animaux infan- 
tiles ; 2° 6 sur des animaux à l’état de puberté ; 3° 4 sur des 
animaux âgés de plus d'un an. 


I série. Sur 10 Cobayes haies. 2 sont devenus hermaphro- 
dites positifs, avec développement somatique mâle et femelle 
et caractère pshychosexuel mixte, bisexuel. Je projeterai un 
exemple : sur le témoin, le pénis est éversé et les mamelons très 
petits, réduits à des points. L'hermaphrodite, au contraire, pré- 

sente à La fois un pénis normal et des mamelles turgescentes, 
_ secrétant en abondance du lait gras, qu'on pouvait traire quoti- 
diennement pendant plusieurs semaines. Les 8 autres cas, obser- 
vés pendant une période maxima de 7 mois, n’ont abouti qu'à 
des résultats négatifs. 

II° série. Des 6 expériences, pratiquées sur des animaux à l’état 
de puberté, 4, suivies pendant 7 mois, n’ont pas donné de résul- 
tats positifs. Deux, au contraire, ont réussi : le premier animal 
(fig. 1), opéré à l’âge de 2 mois, en pleine puberté, jouit de l’ins- 
_ tinct sexuel ; le pénis est normal, les mamelles très développées. 
Deux autres Gobayes, provenant de la même portée, serviront de 
_ témoins : chez le mâle (fig. »), les mamelles ne sont qu’esquis- 
 sées, la femelle normale (fig. 3) a des mamelles moins déve- 
_ loppées que l’hermaphrodite. Cette série survit actuellement. 


Les 3 animaux des figures r-3 proviennent de la même portée. 


" Un animal, bien qu'opéré à l’âge de 3 mois, m'a fourni un 


: 
e 


E. 
É 


_ résultat très net : le développement des mamelles de cet animal 
excède même celui d'une femelle normale après une gestation. 

_ Je me résume : la méthode que je préconise permet de rendre 
. hermaphrodites des animaux largement pubères : à cette période, 
. les caractères sexuels sont encore influençables. 


IHI° série. Je n'ai réussi aucune des { expériences, pratiquées 
_ sur des animaux reproducteurs, âgés d'un an environ. Peut-être 
. s’agissait-il d'animaux dont la masculinité était légèrement affai- 
blie ; à tous autres points de vue, l'opération n’a pas laissé de 
traces. Je poursuis ces expériences ; il sera peut-être plus diffi- 
_ cile d’influencer les caractères sexuels à un âge aussi avancé ; 


1022 __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


cependant, les expériences d’inversion sexuelle, pratiquées par. 
Pézard sur des Oiseaux, tendent à faire one un résultat 
positif. - | 2 
Envisageons, maintenant, le retentissement dés-tranebla nl s 
tions sur deux des conditions les plus importantes des caractères M 
sexuels : l'état des mamelles et l’état psychosexuel.  : 2 
Les mamelles commencent à s'hypertrophier, en général, au 

- bout de 6-8 semaines ; le maximum est atteint vers la fin du troi- 
sième mois ; à ce moment, elles secrètent abondamment du lait; 
crsuite, la turgescence diminue mais les mamelons conservent 


{ Fioure 4. 


la même longueur et la sécrétion devient de plus en plus c 
pour disparaître au quatrième ou au cinquième mois. 

Ce caractère psychosexuel se développe d'une manière analo- 
gue ; quand les processus ont atteint leur apogée, il est tantôt 
femelle, tantôt bisexuel ; mais, en général, le caractère original 
mâle de l'animal se manifeste progressivement, et, finalement, 
peut subsister seul. Chez les animaux du deuxième groupe, opérés 
à la fin de la puberté, le caractère femelle se maintenait diffici 1 
lement. “à 

Les examens histologiques des ovario- testicules ont on aussi | 
des indications intéressantes. Tout d’abord, je vous parlerai d'un 
expérience relative à un animal, mort d'ileus $ semaines aprè 
l'opération (fig. 4). | 

Au centre du tissu testiculaire infantile, sit l'ovaire bien con: 
servé, sa nutrition est assurée par des vaisseaux ayant pos C 


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Anti-Cholérique 
1.0.D.. 


BISCUITS 


AU CHARBON. DE PEUPLIER 


RECOMMANDÉS DAN 
La THÉRAPEUTIQUE INFANT 


” 


SÉANCE DU 13 MAI 1023 


de tous côtés. Cette préparation met bien en évidence la genèse 
du processus. 

D'une façon générale, la question se résume de la façon sui- 
vante : conformément aux prévisions, dans les cas positifs, les 
ovaires sont plus ou moins bien conservés et ce sont eux qui, 
conjointement avec le tissu testiculaire, provoquaient les phéno- 


- mènes d'hermaphrodisme. 


Je vous signalerai encore 3 cas : dans le premier, l'ovaire, im- 
planté dans le testicule, est riche en foliicules tertiaires, mûrs. 
Le second cas (fig. 5) est relatif à un ovaire, assez dégénéré, con 


Figure 5. 


titué essentiellement par du tissu thécalutéinique, mais ayant 
fonctionné parfaitement. Chez le troisième animal, l'ovaire est 
bien conservé ; le tissu testiculaire, en pleine spermatogénèse. 
Cette préparation provient d’un hermaphrodite, opéré à l’âge de 
3 mois. 

- Dans les cas négatifs, il n’y a lg plus souvent qu'une cicatrice 
fibreuse insignifiante, dénuée de fonction. Mais, fait inattendu, 
j'ai trouvé, dans 3 cas physiologiquement négatifs, des ovaires 
normaux très bien conservés même. Par exemple, la figure 6 
montre, au milieu du tissu testiculaire, en pleine spermatogé- 
nèse, un ovaire abondamment pourvu de vaisseaux, avec folli- 
cules nombreux. Notons, d’ailleurs, qu'il n'y a pas toujours cor- 


rélation. entre la condition anatomique et la résultante physiolo- 


gique. 
À mon grand regret, je ne puis vous exposer la question de 
l’antagonisme éventuel des glandes sexuelles, non plus que de 


mon hypothèse relative à l’immunité atreptique ; je me bornerai 


1024 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


à vous dire que celle-ci permet de comprendre comment les ovai- « 


res peuvent s'incorporer non seulement au testicule, en quelque 


sorte à un territoire antagoniste, mais, en tous cas, très difficile 


ment à quelqu'autre tissu du mâle normal. 


J'aurais aussi bien envie d'insister sur l'importance de la ques- 
tion de l'hermaphrodisme expérimental quant à l'interprétation: 


des théories modernes à l'égard des anomalies sexuelles, tant chez 


l'Homme que chez les animaux. Mais je dois m'arrêter : je ren- 
voie à mes précédents travaux, ainsi qu'à dès publications ulté- 
rieures. 


Figure :6. 


Je ne puis conclure sans signaler qu'il s’agit ici d’un nouveau 


domaine de l’endocrinologie, d'interprétation délicate. Je ne crois 


pas exagérer en disant que l'hermaphrodisme expérimental nous 


a ouvert des vues et des perspectives qui se perdent dans les hori- 


zons lointains et qu'il nous faut peut-être encore beaucoup de 


temps pour atteindre le but. En particulier, le manque de corré- 
lations entre le résultat physiologique et la condition histologique 
indique que nous sommes sur un terrain où le microscope lui- 


même est un instrument trop grossier pour tout expliquer. L'her- “à 
maphrodisme expérimental est un problème dont la solution est 
encore loin d’être acquise-; même, il se trouve dans la phase la 
plus heureuse pour la recherche scientifique, où abondent les. 


problèmes à à étudier, les difficultés à vaincre et aussi les RU 
à élucider.… 


(Laboratoire ce. pathologie rate de l'Hôpital THnRIGIENL 
à Copenhague). 


= 


x 


1025 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


SÉANCE DU 8 MAI 1922 


SOMMAIRE 
‘Crampon (P.): Réactions de Poronovsker (M.) et Aucuste 
_ fixation dans la tuberculose à (G.) : Influence du fluorure de 
l’aide de l’antigène B? de Cal- sodium sur le dosage de l’urée 
mette et Massol.........., Fo Lx We a méthode du xanthy drol "10 


Présidence de M. Malaquin. 


RÉACTIONS DE FIXATION DANS LA TUBERCULOSE 
A L'AIDE DE L'ANTIGÈNE PEPTONÉ B° DE CALMETTE ET MAssor, 


par P. Crampon. 


É ét plus dr un an nous avons entrepris l'étude de da réaction 
- de fixation dans la tuberculose chez les malades tuberculeux. 

- Nous avons suivi la méthode de Calmette-Massol, avec dosage 
préalable du complément employé ensuite à doses progressives, 
et nous nous sommes servi de l’antigème peptoné B° à la dose 
de r cc. d'une solution au dixième, les sérums étant chauffés 
pendant 20 minutes à 56°. 

* Voici les résultats obtenus : 

A. Tuberculose pulmonaire au début, avec signes d'induration 
des sommets et symptômes généraux : 6 cas, 2 positifs, 4 néga- 
tifs. Chez les deux premiers malades, l'apparition de Bacilles 
dans les erachats quelques semaines plus tard, est venue affirmer 
LE diagnostic clinique. 

B. Tuberculose à la période de ramollissement. 21 cas. Réaction 
positive dans 15 cas, négative dans 6 cas. 

_C. Tuberculose cavitaire. 23 cas. Réaction positive dans 12 cas, Re 
négative dans 11 cas. Dans la première catégorie se rangent des ir 
ïllards présentant des formes à évolution lente, tandis que S 
dans la seconde, nous trouvons (8 cas sur 11) des malades cachec- SE 
ques ou présentant une tuberculose à évolution très rapide. | 

. Pleurésies. 3 cas. Réaction positive dans un cas, avec coexis- 

je Le de lésions pulmonaires, négative dans les deux autres. 

1. Péritonite tuberculeuse. Un cas où la réaction fut négative 

1 fois avec le sang et avec le liquide d’ascite. 


7 
Te 
" 


4 
3 


o 


1026 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


F. Méningile tuberculeuse. 2 cas : Réaction négative avec le 4 
liquide céphalorachidien. 14 
G. Tuberculose rénale confirmée. 2 cas : 1 négatif, 1 positifs 
H. Tuberculose osseuse ou articulaire. Mal de Pott : 3 cas; 
2 positifs, 1. négatif. Une ostéo-arthrite sacro-iliaque, dont l'ori- 
gine tuberculeuse n’a pu sûrement être établie, offre un résultat 
nt Rhumatisme tuberculeux de Poncet: même constatation. 
Des affections pulmonaires, étrangères à la tuberculose, et 
au nombre de 13 ont été étudiées (emphysème, bronchites chro-M 
niques, congestions grippales). Jamais la réaction ne fut positive. M 
Enfin, dans 12 autres cas divers : asystolie, hémiplégie, syphi- « 
dis, rhumatisme articulaire aigu, nous n'avons point noté de 
réaction positive. : - 4 
Notre statistique qui ne porte qüe sur un nombre assez res=m 
treint de malades (88), donne un pourcentage de positivité beau- " 
coup moins élevé que celui fourni par les recherches de divers ‘à 
auteurs et plus particulièrement par Rieux et Mile Bass, qui se 
servirent de l’antigène de Besredka. En ce qui concerne le diam 
gnostic précoce de la tuberculose, nos résultats n'ont été favo- 
rables que dans deux cas seulement où une réaction fortement 
positive a précédé de quelques mois les signes cliniques nets els 
l'apparition de Bacilles dans les crachats. e 
Au point de vue pronostic et dans les cas de fiberetloee con- . 
firmée, la méthode nous à paru plus intéressante, le sérum fixant 
jusqu'à 6 et 8 doses minima d’alexine dans les cas de tuber culose à 
à forme fibreuse ou d'’allure lente, restant au contraire franche 
ment négative à la période cachectique, ou dans des formes galo 
pantes dont le nombre est si grand depuis quelques mois. Lan 
même constatation a d’ailleurs été faite antérieurement par 
Boëz et Duhot, et, plus récemment, par Courmont. “3 
Remarque importante. — Nous avons constaté au cours de. 
ces réactions que l’antigène B°, qui ne possède quand il est seul ! 
aucun pouvoir anti- nteanve acquiert en présence de. 
presque tous les sérums (non tuberculeux) la Propriété de fixer | 
une légère dose d’alexine — au moins 6 fois sur 10 — et ce fait ; 
nous à incités à ne compter comme positifs que les cas dans. 
lesquels le pouvoir fixateur du complexe : antigène + sérum 
dépassait de plus d’une dose le pouvoir anti- -complémentaire du. 
sérum seul. ee 
Nous avons également essayé, en vue d’une plus grande sen 
bilité, de pratiquer la réaction à l’aide des méthodes au sérui 
non chauffé, en utilisant l’hémolysine normale anti-Mouton ets 
nous nous sommes toujours heurtés au pouvoir fixateur de l'an 
tigène B° vis-à-vis des sérums normaux. Dans le but de trou 
uné méthode plus sûre, nous avons fait varier les doses d’an 
gène et de sérum dans de larges limites, employé les techniqn 


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(43) SÉANCE DU 8 MAI 1027 


de Rubinstein, Goldenberg, Eschbach et Duhot, et toujours sans 
plus de succès. Les nombreux titrages que nous avons faits nous 
ont prouvé d’ailleurs que la dose nécessaire d’antigène, et celle 
anti-complémentaire étant très proches l'une de l'autre, ren- 
daient la réaction très difficile ou impossible à interpréter, en 
raison de l'extrême variabilité de la teneur en alexine des sérums 
frais. 
(Laboratoire de l'Institut Pasteur de Lille 
et de la clinique médicale de la Charité). 


INFLUENCE DU FLUORURE DE SODIUM SUR LE DOSAGE DE L'URÉE 
PAR LA MÉTHODE AU XANTHYDROL, 


par M. Poroxovsxr et C. AUGUSTE. 


Au cours de nos recherches sur l'équilibre chimique hémora- 
chidien, nous avons été amenés à pratiquer, en milieu fluoré, 
le dosage de l’urée par la méthode au xanthydrol. Nous nous 
sommes aperçu que la présence de fluorure de sodium introduit 
une légère erreur par excès, négligeable à la rigueur lorsqu'on 
opère sur des milieux riches en urée, mais qui devient très 
sensible lorsque la concentration uréique est faible. Le fait mérite 
d'être signalé maintenant que le microdosage de l'urée (1) entre 
dans la pratique et que l'addition de fluorure aux liquides orga- 
niques devient d'un usage courant. 

‘4 Procédant à une série de dosages comparatifs sur une solution 

- albumineuse d'urée, nous avons trouvé en présence de fluorure 

- de sodium une erreur par excès d'autant plus forte que la con- 
centration en NaF était plus élevée. 


Volune le la solution d’urée : 20 c.c. 


Fe. Acide acétique employé : chimiquement pur. 
Ka Poids du précipité recueïlli après condensation : 
4 SAS NU ee 28,8 SA, Tr 
D Pin présence de NaF à rpr00, . :... 31,6 
; — DD DE TOO en ee 85,5 
— OÉD-I00 Me 55 31,9 


A 2;Semer A —"r2 mor. À — 0,9 mer. 
. Si l’on emploie un acide acétique cristallisable ordinaire, ren- 
fermant des traces d'HCI, l'erreur est notablement plus forte. 


Solulion durée : 10 c.c. Solution d'urée : 2 c.c. 
SAIT ANE DORE RES ES 24,9 41,4: 5,3 5,2 
En présence de NaF à 1 p. 100. 29,2 hh,7 NaF à 2 p. 100. 6,6 9,9 
APRES 3=1,3 A—4,5 


De même, en présence de chlorure de sodium, l'erreur prove- 
nant du drone se trouve augmentée. 


- (:) Nicloux ct Welter. C. KR. de la Soc. de biol., 1922, t. LXXXVI, p. 16. 
Polonovski et Auguste. C. R. de la Soc. de biol., 1922, t. LXXXVI, p. 493. 


1028 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LILLE 


Volume de la solution d'urée : 20 c.c. : > 
Acide acétique chimiquement pur. 
SANSANAP ER no ee OI O Sans Nal::.... ere Re 
En présence ( sans NaCI..... 85,5, ‘en présence | sans ANaCl:....-"57,08 “4 
de NaF à En présence de de NaF à En”? présence de : 
0,5p. roo ( NaClào,7p.100. 86,4 1p.100 ( NaCI à 2 p. 100.. 36, 3 © = 


L'interprétation de ces faits nous semble donnée par l'action 
de l'acide acétique en forte concentration sur NaF. 

li libère de l'acide fluorhydrique qui, d’une part forme avec. 
le fluorure un sel double NaF.HF peu soluble et, d’autre pe 
agit sur le xanthydrol et active sa décomposition en xanthone. 
Le fluorhydrate de fluorure et la xanthone ainsi formés sont | 
recueillis et pesés avec la a d'où l'erreur par excès. 4 
constatée. 4 | 

Le chlorure de sodium (1) en présence d’un gros excès d acide 
acétique libère également de l'acide CHARTE qui déplace 
à san tour l’'HF du fluorure. 

La formation d'acide fluorhydrique est prouvée par Tataquess ; 
de la verrerie utilisée pour les dosages, et par l'apparition d'un 
louche persistant de NaF.HF dès qu'on sous l'acide acétique 
du milieu fluoré. “ 

On peut remédier à ces inconvénients en se débarrassant, avant. 
le dosage, du fluorure par l’acétate de Ca. II suffit de modifier 
la formule du Tancet acétique employé pour la défécation en. 
ajoutant une quantité d’acétate de Ca suffisante pour précipiter … F 
tout le fluorure introduit (o,r gr. à 0,5 p. roo). < 


AC tatesle clean Re haben ares TS Sér-200 
Chlorure mercunique #27 0 RE a Re à 2,7E ET: LC 
fodurede: potassium eee ue nt e "0-2 72 D OT ASS 
. r4e ; 435 
AGIORAOE ONE recettes RES RÉF ecobire 66,6 C.c. 712 
ARGUS Rs RCE ee dn ee | . 100  C.C. . 


peut considérer comme terminée après une heure et demie. 


Solution albumineuse d’urée 20 c.c. Poids de xanthylurée. se 
Sans NaF : HN 


Déféquée au Tanret ordinaire .......... He Rte X 22,6 
— — MIOAIFIÉ- .. 44... so Le 22,3 
En présence de NaF : l 
Déféquée au Tanrét'ordimaire .:..::.,..... PURES ASUS 26,1 A3; 0h 
— — INDUITE ane date de DER 


(Laboratoire de chimie 7 de la Faculté de médecin 
, de Lille). 


(x) D'une façon générale, lorsqu'on opère un microdosage d’urée sur. un 
liquide biologique or en NaCI), il nous paraîtrait plus prudent de contrô ler 
le poids de la RAY EE précipitée par un microdosage d'azote. 


_ (x) Service du Pr L. Spillmann et du P' G. Etienne. 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 


SEANCE DU 9 MAI 1922 


SOMMAIRE 
ABEL (E.) et BRenas (P.) : Re- Action sur l’appareil cardio-vas- 
cherches sur la leucocytose di- culaire du pneumothorax artifi- 
gestive du nourrisson.......... bor|*cieltexperimentale 2.0.0. A4 
AuBRIoT (P.): Branchiome kys- ParisoT (J.), Simonin (P.) et 
LIQUE dUPCOUS 2. ce euesrsocee h2 | CLaure (F.): Crises hémoclasi- 
Marueu (L.) : Bilans d’élimi- ques subintrantes au cours de la 
_ nation de l’arsenic des arséno- désensibilisation spécifique HAE 46 
* benzènes par les voies intestinale WATRIN (J.) : Foyers d’érythro- 
BIT TES RS RO RE 39 | poiïèse dans LAPRPIN de Co- 


ParisorT (J.) et HerManx (H.) : | baye gravide.. De nonoui 48 


Présidence de M. P. Haushalter. 


BILANS D'ÉLIMINATION DE L'ARSENIC DES ARSÉNOBENZÈNES 


PAR LES VOIES INTESTINALE ET URINAIRE, 


- par Louis Marareu. 


105 dosages en série de l’As dans les selles et les urines de 
sujets traités par injections intraveineuses de novarsénoben- 
zènes (1) nous ont permis d'établir quelques bilans de lon 
arsénicale par les voies urinaire et intestinale. 

_ La destruction des matières organiques a été opérée par la 
méthode nitro-mangano-sulfurique de Denigès et le dosage par 
la méthode diaphanométrique au réactif de Bougault. 

Pour l'élimination urinaire, nos résultats confirment les nom- 


- breux traxaux déjà parus à ce sujet. L'excrétion de l’As relative- 


_ ment forte pendant le premier jour qui suit l'injection, où elle 


| représente de 3 à 7 p. 100, en moyenne 5 p. 100 de l’As injecté, 


à. 


1029 


1030 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY. 


(0). 


x 


baisse le 2° jour à 2,46 p. 100 ; le 3° jour à 2,21 p. 100, le 4° jour 
à 1,39 p. 100 ; le 5° jour à 1,29 p. 100 ; pour tomber le 6° jour 
à 0,91 p. 100 ; après quoi on ne trouve plus d’ ordinaire que des = 
traces beau plusieurs jours. * RE FEV à 

Les reins n'éliminent donc qu ‘une lion minime de VAS à 
injecté : en 6 jours, de ro à 15 p. 100 ; en moÿenne 13,25 p. 100. 
À noter que la quantité de métalloïde retrouvée n'est pas Hodus °° 
reusement proportionnelle à celle. injectée.. | 


CU DU D UIE 
Jeinsenes 


es 
HE | 
AD - 


Courbes de l'élimination de l'As des novarsénobenzènes injectés par voic inltra- 
veineuse. s : Vel 


Le dosage parallèle de l’As dans les He a de constam- 4 
ment des chiffres bien supérieurs, démontrant la prépondérance 
de la voie d'élimination intestinale, conformément à l'opinion 
de Fischer et Hoppe, Fränkel-Heiden et Navassart, Bourget, UIl- … 
mann, Stühmer, Obregia et Carniol, Pomaret et M. Bloch. | 

Si l’on tient compte du retard de lenorédon fécale sur l’excré- 
tion urinaire, on voit que le rythme de l élimination est sensible- 
ment parallèle des deux côtés : en effet, l'As des fèces représente 
7,21 p. 100 en moyenne de l’As injecté au cours de la première 


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Fe 
à 


(41) SÉANCE DU 9 MAI 1031 


e 


journée, atteint 12,07 p. 100 le 2° jour, puis. redescend à 
D 64 p. soo le 3° jour, à 2,72 p. 100 le 4° jour, à ji lice 
_ le 5° jour et à 1,66 p. 100 le 6° jour ; ce n’est que le 7° jour après 
l'injection qu'on en retrouve moins de 1 p. 100, soit à TIEP TOO, 
_après quoi, d'ordinaire, on n'en décèle plus que des traces. 

Au total, en 7 jours, nous retrouvons dans les selles 


32,74 p. 100 de l’As introduit dans l’organisme, soit 2 fois 1/2 


plus que dans les urines de la même période. 


En général, la quantité d’As des fèces paraît à peu près propor- 


tionnelle à la quantité injectée sauf pour les premières injections 

où l'As FOUT être retenu en plus grande quantité dans l'orga- 
_ nisme. 

En additionnant les résultats pour les deux modes d’élimina- 

tion, on voit que nous n'avons pu retrouver pendant les 7 jours 
qui suivent l'injection qu'environ 46 p. r00 de l’As introduit dans 
Forganisme. Toutefois, ce chiffre est au-dessous de la vérité ; si 
l'on tient compte de ce qu'une partie de la solution reste adhé- 
rente aux parois de l’ampoule et de la seringue et des pertes iné- 
vitables au cours des opérations de dosage, on peut estimer à 
60 p. 100 environ la quantité d’As éliminée par les excreta dans 
les 7 jours consécutifs à l'injection. 
Quoique nous ignorions l'importance de l'élimination cutanée 
de l’As, il faut admettre que la majeure partie des 40 p. 100 
restant est fixée temporairement dans l'organisme d'où elle est 
éliminée à l’état de traces par les divers émonctoires pendant plu- 
sieurs semaines, comme l'ont montré de nombreux auteurs. 

Si on trouve à peine 1 cgr. d’'As dans les viscères de sujets 
soumis quelques jours avant leur mort à un traitement arséno- 
benzolique (Kohn-Abrest), il est probable que l'organisme en 

contient bien plus dans les tissus cutanés, musculaires et osseux 
du fait de leur masse quoiqu'ils soient moins riches proportion- 
nellement en As que certains viscères. 


(Laboratoire de toxicologie du P° L. Garnier). 


: 
= 
: 
d 

à 
1 
R 
1 
| 
À 


r t rélosé D 


Pond. 


. l'hypothèse d’adénopathie cancéreuse secondaire, pour penser à 


1032 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (42) 


. BRANCHIOME KYSTIQUE DU COU, 


par P. AuBrior. 


J'ai eu récemment l’occasion d'étudier au point de vue histo- 
logique un fragment d’une tumeur cervicale opérée par mon 
Maître, le P° Jacques. 

Le porteur était un Homme d’une soixantaine d'années, fort. 
émacié, et qui présentait de chaque côté du cou une masse, appa- 
rue trois mois auparavant, et notablement plus accusée à gauche 
qu'à droite. On constatait à l'examen, de ce côté, une tumeur. 
bosselée, à contours peu précis, de consistance uniformément. 
rénitente, sauf en son centre, dépressible, sans fluctuation nette. 
La masse, fortement adhérente et non mobilisable, présentait une 


- surface d’une bonne paume, et déterminait des douleurs intolé- 


rables dans tout l’hémicrâne correspondant. En l'absence de toute 
lésion suspecte du côté du pharynx ou du larynx, on élimina 


un néoplasme malin des ganglions jugulaires ou de la gaïîne des 
gros vaisseaux. L'intervention, des plus laborieuses et des plus 
périlleuses en raison des adhérences, fut une exérèse massive 
d’un bloc lardacé ayant envahi et remanié tous les organes de la 
région, et centré par une cavité bourgeonnante contenant un 
liquide citrin clair sous forte tension. C'est un de ces bourgeons 
pariétaux que j’eus à examiner, ainsi qu'un des ganglions voir 
sins, dont le plus gros ne de pas les dimensions d’une 2 
petite bille. Fe Fe: 

La coupe du bourgeon se présente comme formée de lobules, … 
de formes et dimensions variées, tangents les uns aux autres - 
dans une grande étendue de la préparation : en quelques endroits 
seulement, un tissu fibreux parsemé de cellules lymphatiques 
peu nombreuses, sépare les unes des autres les masses néopla- 
siques. De place en place, d’assez rares lacunes de forme irrégu- 
lière, dépourvues de paroi propre, sont bourrées de cellules. 
rondes. L'infiltration lymphoïde, discrète dans l'épaisseur du 
bourgeon, forme, au contraire, une nappe assez dense au contact. 
de sa surface libre. Le tissu ne possède pas de vaisseau muni 
d’une paroi propre. En de nombreux points, les lobules évoluént 
vers le type « bulbe d’oignon », et semblent tendre vers la for- 
mation de véritables globes cornés. ie 

À un plus fort grossissement, les cellules néoplasiques, claires, 
de forme et de volume essentiellement divers, sont centrées Dan 
des noyaux irréguliers, . PDA clairs, à réseau chromatique 


a Lei 


, 


(43) SÉANCE DU 9 MAI 1083 
re ; 
De nombreuses figures de mitose peuvent s'y observer. Quelques 
noyaux, irrégulièrement ovalaires, et de dimensions au moins 
triples des précédents, présentent un aspect sombre qui en mas- 
que les détails. 

La coupe du ganglion présente en un point, noyé de tissu 
lymphatique sensiblement normal, peut-être un peu densifié, 
un îlot visible à l'œil nu, constitué par un amas de cellules rap- 
pelant exactement celles des lobules du bourgeon. 

Le diagnostic s’imposait, à la lumière de l'examen histologi- 
que. Il s'agissait d'un épithélioma spinocellulaire d'origine bran- 
chiale, d'un branchiôme malin. Ces néoformations qui intri- 

 guaient tant nos devanciers et auxquelles ils donnaient le nom 
d'épithéliomas primitifs du cou, résultent, on le sait, de l’évolu- 


- tion dans le sens néoplasique d'un kyste par pincement ectoder- 


mique, reliquat d’une fente branchiale. 

Sans être tout à fait exceptionnels, les eas n'en sont pas très 
“communs, notamment sous la forme kystique. Le nôtre, à-ce 
titre, ne nous a pas semblé indigne de relation. 


(Laboratoire de la Clinique laryngologique de la Faculté). 


Pie 


+ sont les suivants 


i ee Lapins porteurs d’un pneumothorax expérimental depuis 


1084 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY rc ce-u(ddls 


ACTION SUR L'APPAREIL CARDIO-VASCULAIRE 
DU PNEUMOTHORAX ARTIFICIEL EXPÉRIMENTAL, 


par J. Parisor et H. Herman. SE 


ER 


Différents auteurs et en particulier Tigerstedt, Bruns, Pezzi, 
Langlois ont étudié l’action du pneumothorax artificiel. expéri- 
mental sur la pression artérielle. Dans ces six derniers mois, au 
cours d'expériences sur le Lapin, nous avons étudié les effets du 3 
pneumothorax sur l'appareil D et apportons ici 
nos résultats qui portent sur quatre points : 1° les effets immé- 
diats du pneumothorax artificiel ; 2° les effets éloignés du pneu- 
mothorax régulièrement entretenu ; 3° l'action de la réinsuffla: 
tion chez l'animal porteur d’un Dnemnothors ax entretenu ; 4° les 
effets de la Houe 0 d'un Homo en js posi- 
tive. 


ie effeis immédiats du pneumothorax artificiel expérimen… 


a) Action sur la pression oncle: Peu de a de la 
pression qui, dans nos conditions expérimentales, augmente, 


_ maïs très légèrement, au cours de l'établissement du pneumotho- 


rax. Les oscillations respiratoires sont augmentées ; les ondula- 
tions vasomotrices diminuent d’ pe et prennent une orme : 
plus étalée. 
b) Action sur le cœur : . cours de l'établissement de la Dre 
sion atmosphérique puis de la pression positive dans la cavité . 
pleurale, la pulsation cardiaque devient plus forte ; ainsi que le 
montre le schéma ci-contre, le cœur ralentit son rythme qui 
demeure régulier. Les effets constatés sont identiques suiv ani 

ie l'on établit un pneumothorax droit ou gauche. 
° Les effets éloignés du pneumothorax ont été étudiés che 


plus de quatre mois et maintenus en pression positive (+) par 
des réinsufflations fréquentes : chez de tels animaux il n'y a. 
aucune modification de la tension artérielle et du rythme car. 
diaque comparativement aux pression et rythme d'animaux té 
moins de même poids et de même portée. 

3° L'action de la réinsufflation sur un animal à Da rothe el 
entretenu est étudiée sur des Lapins non réinsufflés depuis 5 « 
6 jours. Au cours de la réinsufflation (pression pleurale initiale 
— 1/2 ; pression pleurale finale + 1+ azote insufflé 20 à 30 c.c. 
es modifications de la pression artérielle sont nulles. Le rythr 
cardiaque ne subit aucune modification importante et, en SR 
culier, un ralentissement insignifiant. - ee 


_ 


_&) 4 SÉANCE DU 9 MAI | 1035 


4° Les effets de la décompression d'un pneumothorax en pres- 

sion positive sont les suivants (schéma ci-contre) : peu ou pas 

de modifications de la pression ; diminution d'amplitude des os- 

_ cillations respiratoires et cardiaques. Le rythme cardiaque est 
_accéléré et: tend à revenir à son chiffre normal. 


elamole. 
4 


F 


Pression 


#9 
SR eo 4 à © 


j Frequen ce cardiaque. 
Lutte ; 
A j 
aä 


canot, cle 
We 
= 


Es 


ARR = KÇ- | 
3 Lapin pr > go D Preumothonrax gauche : 


à En résumé, ces résultats chez le Lapin sont comparables à 
: re que les expérimentateurs avaient déjà obtenus chez l’ani- 
mal. Nous avions établi les pneumothorax d’une façon plutôt 
brutale et rapide. Etant données les précautions prises dans l’éta- 
E blissement des pneumothorax artificiels thérapeutiques en clini- 
. que humaine, il n’est pas étonnant que les recherches que nous 
avons effectuées sur des malades traités par la méthode de For- 
lanini, ne nous aient donné aucun résultat susceptible d'intérêt 


. ce qui concerne la tension artérielle et le . ne | 


LR 


1056 .__ RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 


tradiction avec l'opinion de Leuret qui pense « que l'insufflation 
d'air dans la plèvre peut amener une baisse considérable de la 
tension artérielle ». 


(Laboratoire de pathologie générale expérimentale et. laboratoire 
de physiologie). 


GRISES HÉMOCLASIQUES SUBINTRANTES 
AU COURS DE LA DÉSENSIBILISATION SPÉCIFIQUE, 


par J. Parisor, P. SimoniN et F. CLAUDE. 1:20 


Avant révélé l'existence de la « crise hémoclasique » accom 
pagnant et ie plus souvent précédant les manifestations exté- rh 
rieures du choc colloïdal, Widal et ses élèves ont montré que cetie 4 
crise pouvait, dans bien des cas, constituer le seul signe déce 
lable de ce choc et ont insisté sur le fait que la leucopénie re- 
présentait la plus lypique et la plus constante des modifications … 
vasculo-sanguines de la colloïdoclasie. On sait d'autre part que 
succède, en général, aux manifestations de choc, un état d'im- 
munité temporaire, l'état de skeptophylaxie : sur cette base repo- 
sent les méthodes anti-anaphylactiques qui cherchent à protéger 
contre le déchaînement d’accidents graves, par l’action préalable 
d'un choc minime inoffensif, ce choc léger ou de petits chocs 
répétés pouvant par ailleurs entraîner la désensibilisation plus . Où - 
moins rapide ou complète du sujet anaphylactisé. ÿ 

Nous avons ainsi tenté de désanaphylactiser un sujet sensible 
aux Escargots et chez qui expérimentalement l'absorption d'une. 
petite quantité de ce mets déterminait régulièrement au bout 
d’une heure l'apparition d’une crise d'asthme typique suivie 
d'accidents anaphylactiques généraux graves (diarrhée, vomisse- 
ments, tendance au collapsus, phénomènes nerveux). 

Comimençcant par la dose infime de quelques milligrammes À 
d’Escargot, nous avons fait ingérer au malade, d'heure en heure, - 
des doses D à croissantes, la done représentant 
environ les 3/4 d'un animal, sans que-se produisit aucune mani- 
_festation extérieure. Sept heures après le début de l'expérience, 
Pabsorption de Escargots provoqua néanmoins l'apparition 
d’une crise d'asthme, mais retardée et très atténuée, et non sui- 
vie cette fois des symptômes d' anaphylaxie générale. La protec- 
Lion skeptophylastique quoique réelle était donc incomplète et as 
désensibilisation totale non obtenue. SE 

Or, l'étude de la crise hémoclasique au cours de cette. tenta 


(45) | SÉANCE DU Ÿ MAI 1037 


LA 


49 


10|20|50|40/50 


8h 
un 


%1020|/30/40/50 


7h 


10 20/30|40|50 


1020/36/40 |50 


51h 


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4H 


40 20|30|40|[50 


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10:/26/30/40|50 
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20017 


010 
20/0 
oO 
10000 


13b0 


tive fut particulièrement intéressante en ce qu'elle mit en évi- 
_ dence régulièrement après chaque prise de l’antigène, comme 
_ le montre le graphique établi, la leucopénie critique caractéris- 


- expérimentalement, chez l'animal, que cetté « accoutumance 


1038. “RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY Le $ (48) … 


2 


tique, et révéla par conséquent l'existence de ph chocs hé 
moclasiques subintrants. id ; 7 3 
Le fait peut être rapproché äes conclusions auxquelles nous ? 

- avait amenés précédemment l'étude de la skeptophylaxie vis-à-vis 
de certains poisons vermineux (r). Nous avions, en effet, montré 


rapide », si elle semble posséder un caractère d’ instantanéité, ne 
s'établit pas d'emblée d’une façon complète, et que, si l'injection 
première d’une dose minime semble protéger immédiatement 
contre l’action générale de doses plus élevées injectées dans la 
suite pendant un temps appréciable, néanmoins certaines fonce M 
tions restent influencées par le poison ; cette influence se fait de 4 
moins en moins sentir jusqu'au moment où, l’état de skeptophy- © 
laxie étant complètement établi, des doses massives restent abso- 
lument sans action. 


(Laboratoire de no en 


mer 


Foyers D urnes DANS L'HYPOPHYSE DE COBAYE GRAVIDE, 


: ne par ï. nn - 
Dans un note able récemment à la Société de 7 a. 
Collin et Baudot signalaient la présence de foyers d'hématiforma- 
tion dans l'hypophyse embryonnaire, au niveau de la partie la 
plus antérieure de la région glandulaire. Je viens de retrouver 
les mêmes images histologiques dans le même organe chez des 
Cobaye gravide, non plus cette fois dans le lobe glandulaire, 
mais dans la zone intermédiaire que les auteurs appellent encoré 
lobule paranerveux, région cystiforme ou palléale. Frs 
La gestation détermine dans l'hypophyse comme du reste dans. 
toutes les glandes vasculaires sanguines, une réaction très pré- 
coce qui se manifeste d’abord par une hypertrophie et une hyper- 
plasie des éléments cellulaires et par une vascularisation plus in- 
tense qui déterminent une augmentation de poids de l'organe ; la 
plupart des histologistes qui ont étudié ces modifications et parmi 
eux Joris plus particulièrement, s'accordent à reconnaître qu'elles 
intéressent les trois parties constituantes de l'hypophyse à savoir 
le lobe glandulaire, le lobe paranerveux et le lobe nerveu 
aucun. d'eux cependant ne signale une des modalités très pr 


(x) J. Parisot et P. Simonin. C. R. de la Soc. de biol., fe LXXXII, PP. 11/4 
‘1148, 1920. — Exposé des expériences et planches in P. Simonin. Introductio 
à l’étude des toxines vermineuses, Thèse de Nancy, 1920, pp. 258-069. 

(2) Collin et Baudot. ee R. de la Soc. de biol., t. LXXXVI, ne e ee 


te 


9) SÉANCE DU 9 MAI 1039 


coces et très intéressantes de cette réaction gravidique, compara- 
ble en tous points à celle que Collin et Baudot viennent de dé- 
crire chez l'embryon et qui se passe dans le lobe paranerveux. 
Déjà à un simple examen superficiel, cette région se montre 
épaissie et les cordons cellulaires qui la constituent sont plus 
nombreux et plus serrés que chez l'animal au repos sexuel : il 
n’y à pas de vésicules colloïdes, mais des cordons cellulaires 
pleins qui s'insinuent par endroits, sous forme de festons, dans 


_le lobe nerveux, le long des tractus conjonctivo-vasculaires, ren- 


dant plus intime encore le contact de ces deux régions. Le pro- 
toplasme des cellules est peu coloré, et cette teinte, uniformément 


claire, tranche nettement sur la chromophilie des cellules du lobe 


antérieur, Mais ce qui accuse plus encore celte différenciation, 
c'est la présence dans le lobe paranerveux de plages très claïres, 
au niveau desquelles les cellules subissent une véritable plasmo- 
lyse, tandis que le noyau, qui ne renfermait que quelques grains 


de chromatine devient plus foncé et prend avec l’hématoxyline 
_ferrique d'Heïdenhain une teinte uniformément noire, il finit 


même par se libérer de la cellule qui le contenait et on le voit 
à côté d’autres noyaux, libres eux aussi, dépouillés d’une partie 
de leur chromatine qui ne forme plus qu’un croissant, tandis que 
le reste du noyau est teinté par l'orange où par l’éosine ; enfin, 

à côté de ces formes intermédiaires, on voit des de plus 
petits, plus régulièrement ab udis, colorés sur toute leur sur- 
face par l’éosine ou l’orange dont l'aspect extérieur rappelle tout 
à fait celui d’hématies contenues dans les capillaires d’autres ré- 


gions du lobe paranerveux ou du lobe glandulaire. Il semble 


donc bien que nous soyons en présence de foyers d’érythropoïèse 
et en même temps de néo-formations vasculaires, nées sur place, 


au sein même et aux dépens des cordons cellulaires. 


_ C’est sans doute là une réaction passagère qui apparaît en 
même temps que l'hyperplasie cellulaire et la vasodilatation du 
lobe antérieur, elle n’a rien qui doive nous surprendre, puis- 
qu'elle se produit dans une glande vasculaire sanguine au cours 
d'un état physiologique nouveau qui détermine dans l'organisme 
maternel une augmentation de la masse du sang. 


- (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine). 


AA EE OT ET 


1040 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY 


RECHERCHES SUR LA LEUCOCYTOSE DIGESTIVE DU NOURRISSON, 


par E. ABEz et P. BRENAS. 


Nous apportons ici les résultats des recherches s que nous ayons 
pratiquées chez quinze nourrissons dans le but de fixer les moda- 
lités de la leucocytose digestive. Les sujets que nous avons choisis 24 
étaient des nourrissons de un à douze mois, normaux ou hypo- 
trophiques au premier degré, exempts en tous cas de troubles à 
digestifs appréciables, d'affection fébrile quelconque, ou ‘d'in- 4 
flammations locales susceptibles d’influencer leur taux ou leur 
formule leucocytaire. Fidèles à la méthode que nous avons adop- 1 
tée et décrite dans une note antérieure (r), nous avons établi, “4 
pour chaque nourrisson, la courbe évolutive du nombre de ses 
globules blancs, à jeun d’abord, puis, dès le lendemain, après M 
l'ingestion d’un repas de lait de quantité variable. 

Le fait dominant qui découle de nos recherches est l'extrême 
variabilité des courbes digestives ainsi obtenues ; il serait vain, 
à notre avis, de vouloir en ge 1 types, “ke schémas tant . 
soit peu fixes. 

Ces résultats diffèrent de ceux des auteurs qui ont étudié avant 
nous la leucocytose digestive des nourrissons. Pour Dorleneourt, 
Banu et Paychère (2), les variations leucocytaires. qui accompa- ; 
gnent la digestion d’un repas de lait présentent une succession … 
normale de phases diverses : phase initiale de leucopénie, suivie à 
d'un relèvement du nombre des globules, puis d'une nouvelle 
diminution, et enfin d’une phase d’hyperleucocytose qui précède ni: 
le retour au taux normal. Caronia et Auricchio (3) arrivent à des. | à 
conclusions analogues. Lesné et Langle obtiennent des résultats 4 
moins constants et Langle (4), dans sa thèse, décrit au moins 
cinq types différents de courbes leucocytaires ; d’après eux, Fes 
oscillations de la courbe sont commandées par le mode d’allai 
tement, et surtout par la dose de lait ingérée : chez les enfants 
nourris au biberon notamment, au-dessus d’une dose limite que 
elle-même, varie selon les sujets et selon l'âge. la etes 
initiale apparaîtrait communément. 

Pour notre part, nous avons obtenu des rent essentielle 
ment variables, aucunement comparables entre eux, non seule: 
ment chez a. sujets différents, mais encore rue les mêm 


4 ge 


#4 
Des 
= 
A 


(1) Abel et Brenas. in biologique de Nancy, séance du. ne février 19: 3 
in C. R. de la Soc. de biol., 1922. “5 Se 

(2) Dorlencourt, Banuü et Pa chere Paris médical, 15 août 1921, n° 38. 

(3) Caronia et bee La Pedialria, fasc. 28, t. 28. 

(4) Langle. Thèse de Paris, r92r. 


on 


1) es séance Du 9 Mar 1041 


sujets au cours d'examens réitérés. Trop de facteurs entrent en 
jeu en effet : facteurs extra-digestifs, dont nous avons précédem- 
ment souligné l'importance, facteurs digestifs. Parmi ceux-ci, 


la nature et la qualité du lait; la quantité ingérée, le mode d'in- 


gestion, lent ou rapide, peuvent sans doute influer sur les moda- 
_lités de la courbe leucocytaire, mais il est illusoire de vouloir 
attribuer à tel ou tel de ces facteurs une modalité fixe et im- 
muable. La leucocytose digestive ne se plie, en un mot, à aucune 
règle précise. Tout au plus peut-on dire, quand on les compare 
aux courbes correspondantes à jeun, que les courbes digestives 
présentent des oscillations généralement plus rapprochées et plus 
amples, que leur niveau moyen s'élève pour se maintenir à ce 


régime pendant quatre à cinq heures et plus. Cette formule vo- 


lontairement vague est celle qui nous paraît le mieux définir la 
- leucocytose digestive du nourrisson. 

Dans cette étude, il était un point qu'il importait spécialement 
d’élucider, c’est le stade initial des variations leucocvtaires. Y a-t-il 
oui où non une leucopénie digestive initiale ? Nous avons plu- 
sieurs fois constaté, dans l'heure qui suit lingestion du lait, un 
abaissement plus ou moins brusque suivi d'un relèvement du 
nombre des globules blancs ; mais si, en regard de la courbe 


digestive, nous consultons la courbe à jeun, nous y observons: 


des chutes absolument comparables ; dès lors rien ne nous auto- 
rise à attribuer cet abaissement à l’influence digestive. Méritent 
seuls, à notre avis, le nom de leucopénie digestive, les. abaisse- 


. ments du taux leucocytaire qui dépassent nettement en intensité 


les variations constatées à jeun. Les chutes inférieures à 3.000 
globules sont en principe sujettes à caution. Si l’on tient compte 
de cette restriction, il faut reconnaître que, loin d’être un phéno- 
mène normal chez les nourrissons sains, la leucopénie digestive 
est, au contraire, l'exception. Et ainsi | tombe l'argument qui in- 


| terdisait l'application au nourrisson de l’épreuve diagnostique de 
… l'hémoclasie digestive. 


Toutefois, la nécessité d'établir les deux courbes digestive et 
à jeun, tend à restreindre son emploi. [1 ne nous semble pas, 


 d’autre part, qu'on puisse trouver parmi les autres éléments de la 


crise hémoclasique un critère assez fidèle pour servir à valider 
où à invalider la leucopénie constatée. S'il s'agissait d'adultes, 
on rechercherait l’inversion de la formule leucocytaire. Mais ici 
se pose une question préjudicielle : chez le nourrisson, le pour- 
_ centage des mononucléaires l'emporte sur celui des polynucléai- 
° res, la formule leucocvytaire est, autrement dit, normalement in- 
versée par TApport à à celle de l’adulte ; dès lors, quel est le sens 
des variations : qu'un choc Héioclisique imprime à la formule 
| leucocytaire du nourrisson ? Nous cherchons actuellement à élu- 


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RÉUNION BIOLOGIQUE DE pire ve 


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noise (x) ont récemment invoquée. Fans ep 


2 2 
4 FE : FLE 


_ (x) Tinel et Sanfenoise. Journal médical français, mars 1922, n° ie 


_ REUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE 
: Se __ SÉANCE DU : MAI 1922 


: SOMMAIRE 
_ Anprane (M. de) : Sur un orga- | Brires (G.): Sur un cas d’a- 
. nisme spirochétoïde trouvé dans : mygdalite pesteuse primitive... 20 
. les sécrétions vaginales dans un PererrA DA SiLvA (E.) : Sur la 


Dar de mélriless 11. ".: 24 | présence du Leptospira ictero- 
. . Berrencourrt (A.) et BoRGEs haemorrhagiae chez les Rats d’é- 
 (1.) : Réaction de fixation dans soufa-Lisbonte.: 1... 19 
la bilharziose vésicale avec l’an- SALAZAR (A.-L.) : Les mitoses 
_ tigène de Fasciola hepatica..... 29 | atypiques de la granulosa ova- 
-  BEerTENcOuRT (A.) et PEREIRA rienne : la question de l’indivi- 
_ pa Sa (E.) : Le système excré- dualité des chromosomes et celle 
= teur de la cercaire du Schistoso- de la formation de la linine.... 22 


LU -NAeMALObIUM. LR, ae 26 
Présidence de M. A. Bettencourt. 


. SUR LA PRÉSENCE pu Leptospira icterohæmorrhagiæ 
CHEZ LES Rars D'ÉcOUT A LiSBONNE, 


par E. PEREIRA pA SIL va. 


- La présence du Leptospira icterohæmorrhagiæ, signalée pe 
L: les auteurs japonais chez les Rats, a été confirmée partout : 

. France, Algérie, Italie, Angleterre, Espagne, Etats-Unis, Brésil, 
_ etc. Au Portugal, cette constatation n'a pas encore été faite, bien 
que l'ictère infectieux ait déjà sévi sous la forme de petites ne 
 mies avant la découverte de l’agent spécifique dans quelques 
- villes au sud du Tage (Cezimbra, Setubal et Alcacer do Sal). En 
examinant, au mois de mars de cette année, des Rats des égouts 
de * Lisbonne, nous avons trouvé un ne infecté sur douze 
(Raitus norvegicus). Les: recherches ont été faites par inoculation 
L ntrapérilonéale au Cobaye d’émulsions de pulpe de foie, rein 


# 


1044 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONVE 


et surrénale. Un Cobaye, inoculé le 6 mars, est mort le 17 avec les 
lésions caractéristiques de la spirochétose ictérohémorragique 
La coloration jaune était très intense. La présence du Leplospira 
a été vérifiée par l'examen à l’ultra-microscope et dans des coupes « 
du foie, du rein et de la surrénale après nitratation (Levaditi). 
Avec une émulsion de pulpe de ces organes provenant de ce Co-M 
baye, nous avons inoculé 4 autres Cobayes par voie intrapérito=. È 
néale. L’un d’eux est mort le 5° jour avec les lésions caractéris= M 4 
tiques ; la présence de Leptospira a été vérifiée comme prie 


demment. Les autres Cobayes sont encore vivants. “4 


SUR UN CAS D'AMYGDALITE PESTEUSE PRIMITIVE, 
par GÉRALDINO BRITES. 


En octobre 1920, j'ai eu à faire l'autopsie d un dirt mo 
sur la voie publique, au moment où on le portait à l'hôpital d'iso- 
lement, parce qu'il était tombé malade dans une maison voisiné 
de dnclques autres où, quelques jours auparavant, des cas dé 
peste bubonique s'étaient produits. Le protocole de l’autops 
peut être résumé de la façon suivante : pas de lésions cutanée 
autres qu'une petite cicatrice ancienne au genou droit. Dans 
conjonctives bulbaires, des petites ecchymoses d'un rouge fone 
Les amygdales sont volumineuses, sphériques, d'un violet tr 
foncé ; leurs cryptes, larges et profondes, montrent au fond di 
dépôts jaunâtres ou gris ; en les coupant, apparaît un tissu homo- 
gène, mou, très surchargé de sang noir ; la muqueuse de tou 
la paroi pharyngée est rouge foncé, épaisse, irrégulière, villeus 
œdémateuse, notamment dans l’espace compris entre l'épiglotte 
et le V lingual, où se trouvent de petites pétéchies ; le tissu a 
noïdien de la paroi postérieure du pharynx est grossi, saïllant 
gorgé de sang, qui se trouve aussi dans le voisinage. L'épiglotten 
et les replis aryténo-épiglottiques sont œdémateux de même que 
tout le vestibule du larynx, où on remarque des petites ecchyme: 
La muqueuse de la trachée est rougeâtre. On trouve des ec 
moses et pétéchies dans l’épicarde de la face antérieure du ven 
cule droit du cœur. On observe aux poumons de la congestion 
de l’æœdème. La rate, volumineuse (995 gr.), montre de l’hyper 
plasie aiguë de la pulpe splénique. Néphrite aiguë bilatérale très 
grave, mais sans lésions hémorragiques. Hématomes du 
cellulo-adipeux péri-rénal. Le foie présente des lésions chroni 
interstitielles et de l’infiltration graisseuse. Sclérose aorti 
légère. Anthracose des ganglions bronchiques. Pas de lésior 


<. 


SÉANCE DU 2 MAI 1045 


dans les ganglions lymphatiques cervicaux et viscéraux autres 


- que les bronchiques, axillaires, inguinaux et poplités ; leur exa- 


men a été fait avec le plus grand soin. 

À l'Institut bactériologique Camara Pestana, le D° L. Figueira 
a inoculé la pulpe de l’une des amygdales à un Cobayÿe qui est 
mort du 3° au 4° jour avec des lésions anatomo-pathologiques 


typiques et, dans la rate, on à trouvé le Bacille de Yersin-Kitasato. 


L'autre amygdale a été débitée en coupes histologiques ; on y 


_ trouve des lésions hémorragiques et nécrotiques très graves et 


des Bacilles de la peste très nombreux. 
Ce qui est très remarquable dans ce cas, c'est qu'on y trouve 


une amygdalite nécrotique et hémorragique très grave, avec des 
- lésions du pharynx et du larynx, formant un vrai bubon amyg- 
dalien, sans lésions ganglionnaires. 


Dans la peste bubonique, sous quelque forme qu'elle se pré- 
sente, on observe très fréquemment l’angine et l'amygdalite, né- 
crotico-hémorragique, érythémateuse ou  pseudo-diphtérique, 
mais dans tous ou presque tous les cas il y a, au moment de l’ob- 
servation cadavérique, un bubon cervical ou des lésions conges- 
tives et hémorragiques dans les ganglions cervicaux, et très sou- 
vent, ces bubons sont contigus aux amygdales. D'autre part, on 
sait que l'infection pesteuse peut se faire par des solutions de 


continuité microscopiques de la peau, sans lésions cutanées lo- 


cales, et que les ganglions Iymphatiques du territoire atteint 
peuvent présenter des lésions minimes, non appréciables clini- 


x 


_ quement. Ces faits ont conduit quelques loïmographes à mettre 


en doute l'existence de l'amygdalite pesteuse primitive et à nier. 


l'infection des amygdales per os. 
Le cas que nous décrivons démontre l'existence de l’ amygdalite 
pesteuse primitive et que cette amygdalite peut suivre son évolu- 


_ tion rapide vers la mort du malade, sans produire. de lésions gan- 


F So ÉBine 


à pat uen SI Er Ne Get nas Ne Res 
' f : il { 


1046 RÉUNION BIOLOGIQUE DE EISBONNE 


. 


»* 


LES MITOSES ATYPIQUES DELA GRANULOSA OVARIENNE : 
LA QUESTION DE L'’INDIVIDUALITÉ DES CHROMOSOMES 
ET CELLE DE LA FORMATION DE LA LININE, 


par A Le SALAZAR. 


Les cinèses atypiques que nous ayons découvertes. () 7. 
granulosa ovarienne atrésique (Lapine) se prêtent à l analyse d’ 
certain nombre de questions discutées. Les faits suivants, pa 
exemple, présentent quelque intérêt, po de # question à 
l'individualité des chromosomes. — 

Dans les processus atypiques caractérisés par la réticulatic n 
précoce des chromosomes (telo-asters, telo-diasters, etc.) les chro- 
mosomes se dispersent souvent, et lormbni, des groupes de quatr 
trois ou deux chromosomes : parfois un seul chromosome resté … 
isolé. Nonobstant, le processus de réticulation télophasique 
produit normalement, même souvent dans les chromosom: 
isolés, ce qui montre qu il n'existe pas une influence de la po 
_sition télophasique, c’est-à-dire de l’action dynamique mutuelle: 
des chromosomes pour la production de ce phénomène. Le chro- 
a même + per des do au sommet et 


ee Donite. il “oo. ainsi une He du rétieuts D 
chromatique, seulement cette unité reste isolée. SI 5 agit 


se les chromosomes, ainsi ne È Fi et forment ui 
de noyau et ri un petit noyau complet 
ainsi de petits noyaux constitués par trois ou  . chromoso 
encore du no 


. une un d ae Re où 4e nn. 
somes, tout en possédant une dynamique propre, finissen 
par, se fusionner et confondre leur substance ? Et, dans ce 
oo ils, quoique fondus, comme individualités. da mi 


(1) A. L. Salazar. Sur la période chromatolytique de la granulosa +. 
de la Lapine. Mémoires publ. par la Soc. Port. des Sc. Nat. Série. pol 
1917: page 9. 2 5 

Voir pour la description détaillée, accompagnée de one ae 
mémoire sur les mitoses de la granulosa ovarienne. ne Pare par la pe di 
_des Sc. Nat. Série Dinipgiate: te To Es: 


SÉANCE DU 2 MAI 1047 


ques, le réseau ayant la signification d'un syncytium d’énergides 
_ chromosomiques ? L'étude des processus cinétiques atypiques de 
- la granulosa ovarienne ne nous à pas fourni d'éléments définitifs 
. pour répondre à ces questions : cependant les faits observés nous 
portent à croire que le chromosome ne perd pas absolument son 
_individualité dynamique dans le réseau de chromatine, et que ce 
_ réseau est une sorte de syncytium d'énergides chromosomiques. 
_ Les mêmes mitoses à chromosomes épais laissent parfois aper- 
- cevoir la formation de la linine. On voit, en effet, entre les chro- 
_ mosomes épars, une fine trame achromatique qui semble ici 
_ se continuer graduellement avec la chromatine, là sortir brus- 
. quement d'un chromosome. Le chromosome tisse le réseau de 
_ linine comme l’Araignée sa toile : cette expression synthétise très 
exactement l'impression que l’on reçoit de l'observation de ces 
cas. Il y a cependant de petits noyaux, constitués par quelques 
. chromosomes dans lesquels le réseau de linine semble absent. 


: Crstns d'histologie et d'embryologie de l'Université de Porto, 
4 , Faculté de médecine). 


(24) 


1048 Et RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE 


SUR UN DESSUS SPIROCHÉTOÏDE TROUVÉ DANS LES SÉCRÉTIONS “2 


VAGINALES DANS “UN CAS DE MÉTRITE, 6 TE 


par MARIO DE ANDRADE. 


Dans un des nombreux frottis de sécrétions vaginales, exa= 
minés chaque jour pour la recherche des gonocoques dans le 1 
boratoire de la Faculté, on a trouvé une sécrétion de métrite ex- M 
trêèmement intéressante : aucun gonocoque, quelques microbes M 
secondaires et de nombreux organismes spiralés qui ont. éveillé M 
notre attention. Dans la littérature que nous avons pu consulter, 
nous avons trouvé seulement un cas de Scott Macfie sur la spiro- 
chétose vaginale produite par le Sp. vaginalis Macfie 1916, dont 
voici les caractères : Co 4 à 20 u; la plupart, soit 63 p. 100, 
entre 7 et 10 uw, largeur 0,2 u, nombre de spires 2 à 10. Bien que à 
‘l'habitat intracellulaire de notre Spirochète suggère l’idée d’un 
rôle pathogène, nous ne saurions l’affirmer avec sûreté. Nous « 
nous limiterons donc à signaler ce cas, le premier qui ait été À 
décrit au Portugal, et à donner les caractères du Spirochète. 

Examiné en goutte pendante, cet organisme présente des mou-… 

vements extrêmement lents, se produisant indifféremment par | 

les deux extrémités. Les ions ont été faites par les méthodes … 
de Gram, Ziehl-Nielsen, Giemsa et par des frottis humides fixés | 
par le rite de Bouin et le sublimé-alcool et colorés par l'héma- 
toxyline au fer de Heidenhain. Spirochète à larges ondulations, #1 
présente des formes courtes et très longues. Sa morphologie est . 
des plus variées : spirale, en raquette, en 8, L, Q; ou S, l’une. 
des extrémités s’enroulant plusieurs fois en tours plus serrés que … 
ceux du corps, etc. Les formes. intracellulaires sont nombreuses. « 
Longueur variant entre 10 à 59 u. On a trouvé un seul Spiro-. E 
chète mesurant 78,5 u. La plupart, soit 55 p. 100, mesurent 
entre 18 et 33 un. Un graphique représenté par les pourcentage 
des longueurs mesurées sur 100 Spirochètes montre son acmé à … 
er Largeur : entre 0,15 à 0,6 n — Nombre de spires 
3 à 14 pour la plupart, soit 69 p. 100 avec n à 7. — Index d'iden:- 
tification morphologique : soit le rapport entre la longueur et » 
le nombre des spires (chiffres pris sur une moyenne de 100 su 
chètes) — 4. ; 

En ce qui concerne sa structure, il faut remarquer que les ex- 
trémités sont mousses et non pointues ni dilatées. Ne prend pas 
le Gram. Condensations protoplasmiques dans son intérieur pl 
fortement colorées que le corps du Spirochète et souvent liées les 
unes aux autres : « room chambered structure » des auteu 


£ 


t 


(25) | | SEANCE DU 2 MAi 1049 


anglais ; coloré par le procédé de Giemsa, il prend une teinte 
bleu foncé et présente de nombreuses granulations de la même 
couleur, mais encore plus foncée que celle du corps du para- 
site. Par coloration à l’hématoxyline au fer, on voit la même 
structure que sur les frottis par le Giemsa. Pas de membrane. 
Le seul processus de multiplication que nous ayons pu voir est 
une division transversale. 

Notre Spirochète diffère du S. phagedenis Noguchi r912 a 
3o u, 1 à 8 ondulations); du $S. aboriginalis Cleland 1909 trouvé 
par Cleland et Wise dans quelques cas de granulome en Australie 
et à la Guyane (6 à 18 u, petit nombre d’ondulations). Ce n’est 
pas le S. refringens de Schaudinn (10 à 30 u sur 0,5 à 0,8 u et 
vifs mouvements) que nous avons souvent vu avec le S. pallida 
dans les sécrétions des chancres primaires. [l nous semble que 
nous avons affaire à une espèce nouvelle pour laquelle nous pro- 
posons le nom de Spirochæla metritis. 


(Cours libre de parasitologie à la Faculté de médecine de Porto). 


VE 


1050 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE 


LE SYSTÈME EXCRÉTEUR DE LA CERCAIRE 


pu Schisiosomum hæmatobium, 


par À. BETTENCOURT et E. PEREIRA DA SILVA. 


Les éléments essentiels de différenciation des cercaires des 
Schistosomes humains sont, d’une part, le nombre et la nature 


de ce qu’on à appelé les glandes à mücus (glandes céphaliques 


j 
1 
Ê 


de 


1 
? 
< 
? 
9 


de Cort) et, d'autre part, la disposition du système excréteur. La M 


cercaire du $S. hæmatobium a été décrite par Faust. Notre mission 


a confirmé les caractères indiqués par cet auteur et les a énumé- M 


rés dans une précédente note. Nos cercaires proviennent de Pla- 
norbis metidjensis, naturellement infestés, recueillis dans l’en- 
droit où se fait, chez nous, l’infestation. Dans le rapport qui sera 
bientôt publié dans les Arquivos do Instituto Camara Pestana, 
nous exposerons en détail la technique employée : examen à 
l’état frais des cercaires vivantes, sans coloration ou bien après 
coloration vitale par le rouge neutre. Chez cette cercaire on 
n'aperçoit ni taches oculiformes, ni pharynx, elle possède une 
queue bifurquée, les branches ayant une longueur inférieure à la 
moitié de l’appendice caudal. Ses dimensions sont à peu près 
celles données par les auteurs. Cuticule recouverte d’épines. Elle 
présente deux ventouses ; une orale, piriforme, occupe à peu près 
le tiers de la longueur du corps et est divisée en deux parties 


une antérieure, en contact direct avec la cuticule, et une autre M 


postérieure, séparée de celle- ci par du tissu parenchymateux 
(v.0.). La partie centrale est occupée par une masse à structure 
granuleuse (head gland). La ventouse posiérieure, circulaire, est 
située près du bord postérieur du corps et à une distance de 


celui-ci égale à son diamètre, ou un peu supérieure. Son ouver- 


ture apparaît en général sous la forme d'un Y ; la ventouse peul … À 


être très saillante chez les exemplaires deu de profil. Occu- 
pant presque toute la région postérieure du corps, on trouve. 
3 paires de glandes unicellulaires, disposées symétriquement, 
constituées par des cellules à bou pourvu de grosses gra- 


nulations acidophiles, au sein duquel on voit le noyau avec son … 


nucléole. Les canaux de ces glandes se dirigent en avant, se rap-. 
prochant de la ligne médiane au niveau des masses nerveuses 
latérales (n), traversent la ventouse, où ils se rétrécissent, el. 
s'ouvrent de chaque côté de la tête, par des épines creuses, en 


forme de toupie (e. p.). L'appareil digestif est réduit à un SE 4 


canal, qui prend son origine à l'ouverture buccale (b), située 


un peu en arrière de l'extrémité antérieure, et aboutit à une 4 


X 


3 


Si 


& 
% 


1 
72 


+ 4 


| 
«à 


(27) SÉANCE DU 2 MAI 1051 


dilatation cordiforme, le cæcum (c), à peu près au milieu du 
corps. Derrière la ventouse ventrale, il existe plusieurs cellules 
germinatives. 


4 
” 
2 


Le sytème excréteur, sur lequel nous n'avons trouvé que des 
descriptions insuffisantes, est constitué par deux troncs princi- 
» paux dans le corps, qui s’anastomosent au niveau de l’union de 
celui-ci avec la queue, en formant un petit carrefour, et se conti- 
. nuent par un seul tronc, plus gros, qui chemine dans la queue 
. presque jusqu'à son extrémité postérieure. Là, il se divise en deux 
… branches qui traversent les 2 lobules de la queue jusqu’à l’extré- 
- mité, où ils se terminent par deux petites dilatations en ampoule : 
# les pores excréteurs (p. e.). Les troncs du corps, constituant un V 


1052 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (28) . 


à sommet inférieur, cheminent superficiellement dans le paren- 
chyme, de chaque côté de. la ventouse postérieure, avec un trajet 
assez sinueux ; à une distance égale entre cette ventouse et le 
cæcum, ils s’infléchissent en dehors et en arrière, forment deux 
petites dilatations fusiformes et reçoivent, au niveau de l’aceta- 
bulum, les deux canaux collecteurs, antérieur et postérieur (£. c.). 
Dans ceux-ci débouchent à leur tour les néphridies constituées 


par de petits canalicules, terminés par des cellules vibratiles 


(a. v.) au nombre de 8 : six dans le corps, disposés symétrique- 
ment, en trois paires ; une autre paire dans la queue, à une 
petite distance de l’union de celle-ci avec le corps. Les cellules 
de la paire antérieure sont situées un peu au-dessous du bord 


postérieur de la ventouse buccale ; l'extrémité de leurs faisceaux. 


de cils vibratiles est toujours dirigée en arrière ; celle de la paire 
médiane se trouvent un peu au-dessus du niveau du bord supé- 
rieur de la ventouse postérieure et les cils vibratils s’orientent 
un peu obliquement vers la partie supérieure. Les deux paires 
sont tributaires du canal collecteur antérieur. Les cellules flam- 


migères de la paire postérieure sont situées un peu en arrière M 


de la ventouse postérieure ; ses cils se dirigent toujours en arrière 
et en dehors. Celles de la queue (les plus grandes et les plus 


aisément visibles) se trouvent à proximité de l’union de celle-ci M 


_ avec le corps, et ses cils se dirigent en avant et en dehors ; comme 


celles de la paire postérieure du corps, elles sont tributaires du ne 


canal collecteur postérieur. À l’intérieur des dilatations fusifor- 
mes,auxquelles nous avons fait allusion, on constate, de chaque 


côté, deux faisceaux de cils agglutinés en flammes, les aires ci- 


liées (c. v.). On ne les observe pas aisément chez tous les exem- 


plaires : règle générale, elles ne sont bien visibles que lorsque. 
la cercaire est sur le point de mourir. Au premier abord, on pour- 
rait les prendre pour des cellules vibratiles et se He une idée 


erronée du nombre de celles-ci. 
Comme on le voit, notre description confirme, pour le S. hæ- 


matobium, l'opinion de Cort sur l'importance des homologies du M 


x 


système excréteur dans la caractérisation des cercaires à queue. 
bifurquée : en effet, l’appareil excréteur de cette cercaire corres- 
pond, même si l’on tient compte de petits sions à celui de la 4 


cercaire du S. japonicum. 


(Mission de l’Institut Camara Pestana pour P'étude de la bilharziose 


au Portugal). 


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(29) SÉANCE DU 2 MAI 1053 


RÉACTION DE FIXATION DANS LA BILHARZIOSE VÉSICALE 
AVEC ANTIGÈNE DE Fasciola hepatica, 


par À. Berrencourr et I. Borces. 


En 1910, Joshimoto, employant un extrait alcoolique de Schis- 
tosomum japonicum, a obtenu des réactions positives de fixation 
de complément dans des cas de bilharziose provoquée par ce 
parasite. En 1919, Fairley arrive également aux mêmes résultats 


en utilisant comme antigène, soit des extraits alcooliques, soit 
des extraits en solution physiologique, d'hépato-pancréas de Mol- 


lusques infestés indifféremment par les larves des deux autres 
Schistosomes humains. Récemment, R. Hôppli (1) remplace les 
antigènes employés par ces déux auteurs par un extrait alcoo- 
lique de Fasciola hepatica, et obtient un résultat positif chez un 
malade atteint de bilharziose intestinale. 

Nous avons répété l’expérience de Hôppli, en utilisant un cer- 
tain nombre de cas de bilharziose vésicale observés à Tavira. 
Notre antigène a été préparé de la manière suivante : quelques 
exemplaires de Fasciola hepatica récemment recueillis dans des 
foies de Mouton, bien lavés dans la solution physiologique et divi- 
sés en petits morceaux, ont été placés dans l’alcool absolu dans la 
proportion de 1/10. Après avoir agité le liquide pendant deux 
heures, dans l’appareil approprié, et l’avoir placé à l’étuve, à 37°, 
jusqu'au lendemain, on le filtrait. Les réactions furent effectuées 
avec 0,1 c.c. de sérum inactivé du malade (1/2 heure à 55°-56°), 
0,05 c.c. de l’antigène (r c:c. d’une dilution à r/20) et 0,06 c.c. 
de complément (0,6 c.c. d’une dilution à r/10 de sérum frais 
de Cobaye) quantité déterminée par titrage préalable de la va- 
leur anticomplémentaire de l'antigène. Les tubes, agités conve- 
nablement, et contenant tous le même volume de Doude étaient 
laissés dou une demi-heure à la température du laboratoire, 
après quoi ils étaient portés à l’étuve à 37°, pendant une heure. 
On ajoutait ensuite le système hémolytique, sérum Lapin-Mou- 
ton, deux fois et demie la dose dissolvante minima et r c.c. 
d’émulsion à 5 p. roo dans l’eau salée de sang de Mouton, défi- 
briné et lavé. Après avoir agité les tubes, on les reportait à l’étuve 
à 37° pendant deux heures, en ayant soin de les agiter de nou- 


veau au bout de la première heure. La lecture des résultats se 
faisait le lendemain. 


Sur un ensemble de 23 cas de bilharziose vésicale, confirmée 
pee la présence d'œufs typiques dans l’urine, nous avons obtenu 


Ga) Med, Klin., n° 2, 1922, 


1054 : RÉUNION BIOLOGIQUE DE LISBONNE (30) 


17 résultats négatifs et 6 positifs, EE et no) 
avec l’antigène de Fasciola-hepatica. 22 de ces cas concernent des 
Femmes qui n'avaient été soumises à aucune thérapeutique spé- 
ciale, et le dernier se rapporte à une jeune fille qui avait été 
traitée phr le tartre stibié. L'examen de l’urine, effectué à cette 
occasion, n'a pas révélé la présence d'œufs de Schistosome, qui 
d’ailleurs ont apparu de nouveau peu de temps après. Disons tout 
de suite que toutes les réactions positives ont été obtenues avec le 
sérum d'individus atteints de syphilis, car ils ont fourni des résul- 
lats absolument identiques avec l’antigène employé à notre Ins- 
titut pour la réaction de Wassermann (cœur de Bœui). 

Comme contrôle, nous avons également essayé l’antigène de 
Fasciola sur 63 sérums envoyés à l’Institut, pour diagnostié de la 
syphilis, et nous avons constaté que cet antigène se comporte de 
façon analogue à celle de l’antigène de cœur de Bœuf. Le pouvoir 
de fixation de l’un et'de l’autre est tout à fait pareil : 43 réactions # 
négatives et 20 positives (14, +4 +452, ++ —etf, F4)” 

D'après cet exposé, il résulte que les expériences que nous | 
avons effectuées ne confirment pas, pour la bilharziose à 9. fæ-x 00 
matobium, le résultat obtenu par Hôppli dans son cas à S. man- 
soni. - 

Nous devons enfin faire remarquer que dans la grande majo- 
rité des cas de bilharziose que nous avons observés, les symptô- 
mes vésicaux sont tellement légers qu'ils n'arrivent même pas 
à attirer l’attention des porteurs du parasite eux-mêmes. 


4 
1 


(Mission de l’Institut Camara Pestana pour l’étude de la Piharess 
au Portugal). 


nie OS =). 6 


SE ES de 


RÉUNION BIOLOGIQUE D'ATHÈNES 
SÉANCE DU Ii MAI 1922 


SOMMAIRE 


Cawapras (A.): Les syndromes polyartéritiques. Angine de poitrine ct 
cÉiobnantenmaintentee ie CAMERA AL PEER RS. 0 5 


Présidence de M. Bensis. 


LES SYNDROMES POLYARTÉRITIQUES. 
ANGINE DE POITRINE ET CLAUDICATION INTERMITTENTE, 


par À. Cawapras. 

Quoique Charcot ait comparé l’angine de poitrine à la claudi- 
cation intermittente, nous n'avons pas vu signalée, dans les trai- 
tés classiques, la coïncidence anatomo-clinique de ces syndromes. 
Or; nous venons d'observer cette coïncidence récemment dans 

D:t-3:0a8: 
Dans notre première observation, Ch., 58 ans, syndrome net 
> de claudication intermittente depuis novembre 1920. Depuis fé 
vrier 1921, les accès de claudication intermittente ont disparu. 
À la suite d'un effort léger après le repas, sont apparus des accès 
 d’angine de poitrine. Accès typiques avec douleur rétrosternale 
et irradiation au membre supérieur gauche. Souffle systolique 
aortique. Aorte élargie aux rayons X (diamètre 7 em.). Tension 
… systolique 18, diastolique 11 (Vaquez-Laubry). Pas de syphilis 
- dans les antécédents : Wassermann négatif, mais grande amé- 
lioration à la suite d’un traitement mercuriel. 
À Dans notre deuxième observation, K., 38 ans, la claudication 
… intermittente est extrêmement nette, apparue dès 1909. Nous 
D. suivons ce malade depuis 1910 ; nous lui faisons régulièrement 
À des examens oscillométriques. Les troubles  circulatoires des 
« membres sont intenses et progressifs. En 1920, nous n'obtenons 


1056 RÉUNION BIOLOGIQUE D'ATHÈNES (6) 


presque aucune oscillation au Pachon à la tibiale. À ce moment 


apparaît un syndrome d’angine de poitrine d'effort. Lorsque le 
malade marche un peu vite, il est forcé de s’arrêter, éprouvant 
une douleur précordiale intense et, en plus, des palpitations. Ni 
syphilis, ni tabagisme dans les antécédents ; Wassermann né- 
gatif. Dimensions normales du cœur et de l’aorte aux points de 
vue clinique et radioscopique:. 

Notre troisième malade, Kar., 5o ans, a présenté aussi une clau- 
dication intermittente typique dope 1914. En 1920, ces troubles 
disparaissent et à leur place se présente un syndrome d’angine 
de poitrine d'effort typique (douleur rétrosternale à la suite d’un 
effort de marche, avec irradiation à la poitrine et au bras gau- 
che). À l'examen clinique, souffle systolique de la. pointe irra- 
diant vers l’aisselle. Le malade succombe dans notre service à la 
suite d’une oblitération de l'artère mésentérique supérieure. 

À l’autopsie (l'observation sera publiée plus tard en détail), 
aorte présentant des lésions d’athérome intenses dans toute son 
étendue, sclérose avancée des coronaires avec infiltration calcaire 
de l'arifice de la coronaire gauche, artères iliaques sclérosées, 
artères fémorales sclérosées et oblitérées. Infarctus hémorragique 
de l'intestin (iléon et partie du one ascendant avec cæcum et 
appendice). 

Ba coïncidence de ces deux Sion — anginede Délbrine 
d'effort et claudication intermittente — est intéressante au point 


de vue clinique et illustre la comparaison de Charcot. Il est inté- 


 ressant de rapprocher cette coïncidence de celle (signalée par 
Bard, de Strasbourg) de l’ angine de poitrine avec le syndrome de 
nel Ces observations rapprochent les deux syndromes au 
point de vue physiopathologique. I1 s'agirait d’une lésion vas- 
culaire dont un spasme d’origine nerveuse vasomotrice détermi- 
nerait des manifestations paroxystiques. 


Un autre point intéressant dans nos observations, c’est le ba- 


lancement de ces syndromes. Lorsque l’angine de poitrine parait, 
la claudication intermittente cesse. Ceci est dû, croyons-nous, 


à ce que, par suite de l’angine de poitrine, les maladés marchent 


peu et ne demandent pas un travail considérable à leurs membres 
inférieurs. 


\ 


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Ampoules de 5 cc. (6 par botte). Syphilis. Ampoules de2 cc. (42 par boîte). q se 


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SÉANCE- DU 21 MAI 1922 


Constitution d’une Commission pour le Titulariat 


Toutes les notes doivent être remises 
sous ne de dactylographies, ne 
varietur, Sans ours douteuses ; 

elles ne doivent pas dépasser étend 
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Ces conditions sont formelles. 


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TARIF DES TIRÉS A PART 


48 francs pour 50 exemplaires (4 pages). 
24: — — 100 ARUYE lé pages). 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylogr 
phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 

Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de 
notes, le jeudi à 10 ReUraS, chez les LRDUeUE MM. ie 
Madame, Paris 6°. 


Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Pub 
14, rue ne Fin M D as Éenirn 71-57 es 


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COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE 


Bru (P.) : Action de l’adréna- 
line sur les échanges respiratoi- 
res et azotés des 24 heures. Im- 
portance de la voie d’adminis- 
PAT DONS OA TO 0 On 


Camus (J ), Roussx (G.) et LE 


Gran (A.) : Etude anatomo- 
pathologique des lésions expéri- 
mentales provoquant le syndrome 
_ polyurique et le syndrome adi- 
-  poso-génital chez le Chien...... 
Dévé (F.): Echinococcose céré- 
brale intraventriculaire...... 
DorzencourT (H.), Trias (A.) 
et Payonère (A.) : Stabilisation 
| du taux de la glycémie chez le 
_ Chien durant le sommeil chlora- 
RÉ SESPRR 2 
- Génieys (P.) : Sur le détermi- 
nisme des variations de la colo- 
ration chez un Hyménoptère 
D em en e maine 
=  Jransrau (E.) et Crisro (P.): 
- _ Etude de la crase sanguine dans 
un Cas d’anurie lithiasique Se ren 
- Launoy (L.) et FALQUE (A.) : 
Application de la réaction de 
l’antiprotéase à l'identification 
dd: souches de Proteus...:...... 
_. Léoporn LÉévi : Anaphylaxie, 
. colloïdoclasie, corps thyroïde .. 
_ Prérox (H.) : La règle de Van’t 
- Hoff et les temps de réaction des 
ADO S A TR nd diole ads died eee 
Porsson (R.) : ni appareil 
d accrochage des ailes chez les 


}_  SÉANCE DU 20 MA 


1068 


1070 


. 1062 


1078 


1080 


1058 


1007 


1083 


1076 


BroLocie. COMPTES RENDUS. — 1922. 


F922 


SOMMAIRE 


Hémiptères aquatiques.....,.... 1667 
RecauD (Cl) Distribution 

chronologique rationnelle d’un 

traitement de cancer épithélial 

par les radiations...... RARE 1083 
Rerrerer (Ed.) et VoroNorr 

(S.) : Effels locaux et généraux 

dus à la résection des canaux dé- 


RE RE PS I Le Det 107 


Romœu (M.) : Sur l'existence 
de la strie bordante dans les 
hématies de l'Homme... ...... 1096 
Romteu (M.) : Sur l’exi-lence 
de la strie bordante ct d'autres 
formations filamenteuscs dans 
les globules rouges des Inverté- 
brés. OL CNP LE AO TA 0 ER 108$ 
SAZERAC (R.) et Levaprri (C.) : 
Action de certains dérivés phé- 
noliques du bismuth sur la 
SYphilS is Re in ea 106 


Réunion biologique de Strasbourg- 


Baro (L.): De l’ectopie sus- 
diaphragmatique de l’estomac.. 1098 
Becxenice (A.) et Ferry (G.) : 


_ À propos d’ün cas de bronchite 


sanglante de Castellani.. ...... 1108 
Becrericu (A.) et Ferry (G.): 
Réponse aux observations de 


MED: Blüme 7.5 SAR Dre IIOË 
Benoit (J.) : Sur la fixation et 
la coloration su chondriome.. 1103 
BLum (L.) : Remarques à pro- 
pos de la communication de 
MM. Beckerich et Ferry........ - IIOË 
T. LXXXVI. 7è 


1038 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


BorReL (A.) et Coucon (A. de) : “| Le rôle de l’hypophyse et du cer- 


Action du glycogène et du glyco- veau dans la production des alté- È 
_sène iodé sur les tumeurs gref- rations cutanées chez Le Crapaud. 1112 
fées del SoUHSs nee" 1090 Houssay (B.-A.), Hua (E.) et 
WOoRINGER (P.) : La perméabi- | Maramun (T.): Hypophyse et mé- jen 
lité intestinale pour le saecha- tabolisme hydrocarboné......:. 1110 48 
TOP UT UN ei tune 1093 Mazza :S.) et [vanissevicH (0. Lo ; 
Fee : = Cysticerque dü masséter... .... 110 
RER onAIARE Pico (G.-E.) : Sur la: naturedu 
RATER As PT incipe bactériophage de Twort- 
BacHManx (A.) et Aquixo (L.- J'HETÉMÉ ER SR CEE 1106. 
I.) : Surle Bactériophage..... 110 Pico (C.-E.): Sur l’autoséro- 
Casreicrs (M.) : Influence de ; thérapie intraveineuse de la ma-- 
divers aliments hydrocarbonés ad SÉTAUE = 1109. 
Sur JE eINCenmNes same IIIO Vaccarezza (R.-A.) : Sur la . 
Grusri (L. ) et Houssay (B.-A.): causé de la mort Bar lés-brûtur es. 14 à 


Présidence de M. Ch. Richet. 


Décès pe MA TAVERAN 100 ne De. 
__ Le PRÉSIDENT. — J'ai le regret d'annoncer à, la Société la 
mort d'un de nos plus illustres collègues. Son œuvre ne peut 
$e résumer ; tous nous savons, d’ailleurs, le rôle joué par A: La- 
veran , dans le domaine de la protistologie et de la pathologie : 
exotique. Une 
Au nom de la Société, j'adresse à Mme eo. mes condo 
léances émues. < | 


M. E.-H. SrarLixe, membre associé, fait une communication 4 
or ale: sur le tonus du cœur. : Fi 


__ ÉTUDE DE LA CRASE SANGUINE DANS UN CAS D’ANURIE LITHIASIQUE 
“par E. JEANBRAU et P. Crisroz. 


Nous avons he un cas d'anurie lithiasique, terminé par ES 
mort, que nous avons pu étudier assez complètement au point 
de vue des constituants azotés du sang. je 

Voici le résumé de l’observation pre ? 0 

B. À..., 47 ans, entré le 7 janvier 1922, à,la clinique urolo- 
‘gique de Montpellier. Oligurie depuis 8 jours, anurie depuis 
4 heures. Etat général bon ; dyspnée légère, colique néphrétique 
droite et ae :21; Tmn : so ue saignée pos 


SÉANCE DU 20. MAI 1059 


rie. On change la sonde urélérale et on fait un lavage du bas- 
sinet. La sécrétion se rétablit pour cesser presque complètement 
le g janvier. Malgré les ie et le sérum glucosé, le 
13 janvier, l'anurie est totale. Le 14 janvier, ee droite 
sous rachi-anesthésie à la syncaïne (0,08). Pas de calcul dans le 
rein ni dans le bassinet, mais le rein est volumineux, fortement 
congestionné et présente des taches ecchymotiques sous-capsu- 
_laires. Suture du rein autour d’un drain coudé enfoncé dans le 
- bassinet. Dans l'heure suivante, émission par l’urèthre de-600 e.c. 
d'urine. Dans les 24 heures qui suivent, débâele urinaire de 
_ 6 litres à une concentration uréique de 16,40 gr. (élimination 
de 96 gr. d'urée en 24 heures). Malgré cette débâcle uréique, 
l'azotémie est de 3,95 gr. le 15 janvier. La sécrétion urinaire 
diminue les jours suivants, le malade présente des symptômes 
d’urémie nerveuse et il succombe dans le coma le 20 janvier. 
Voici les résultats des analyses du sérum, pratiquées chez ce 
_ malade et chez une femme atteinte d'anurie éclamptique terminée 
par la mort quelques heures après nos analyses (1). 
se f Cas B. A. Cas P. 


Anurie éelamp- 
tique 


È Diaenoslic : Anurie calculeuse 
116) ess 2e analyse 
1 janv. 1922 13 janv. 1922 


Urée (indice hypobromite) ............ 2e) 


3,92 O2 
Azote total non protéique ...... Re 1.50 2440 0,29 
D D NO) a, oc. 1,84 55 0,22 
_  ” Ammoniaque et amino-acides .......... 9,03 0,90 0,092 
D Aide Muique 425 se dr duree 0,26 0,46 0,096 
D De ue in eee co eus pes son 0,85 1,04 0.102 
| nie no RE 0,43 0,28 0,043 
D Zoe de l'acide rique)... le. 0,089 O LOS 0,018 
TOI TION TÉIQUE 22 fa eee e ee ed 0 ete 0,65 0,70 0,148 

0,329 0,087 


0 INUOSÉ 0. 0. RES APR Le 0,135 


(1) Voici comment nous avons procédé. L'indice hypobromite exprimé en 
L: - urée à élé obtenu en dosant l'azote dégagé par l’hypobromite de soude dans le 
…. filtrat du sérum désalbuminé par ao trichloracétique, suivant la technique 
classique. Les chiffres trouvés résultent de Ja comparaison, dans les mêmes 
conditions, du dégagement d’azote fourni par une solution pure d’urée de 
S concentration à peu près égale. Nous avons, d'autre part, dosé l’urée par le 
xanthydrol, suivant la méthode de Fosse modifiée par Mestrezat. Le sérum a 
. été, au préalable, convenablement dilué et désalbuminé par le réactif de Tanret 
fort. Afin de pouvoir comparer nos résultats avec ceux du P' Teissier, nous : 
… ävons dosé en bloc l’ammoniaque et les amino-acides par le procédé de Ron- 
_chèse au formol. Nous nous sommes servi pour l’acide urique du procédé colo- 
_rimétrique de Grigaut sur le filtrat trichloracétique. Il en a été de même pour 
= l'azote non protéique que nous avons dosé avec la technique de Grigaut après 
De. _ désalbuminatiôn par l'acide trichloracétique. 
…. Nous entendons : 1° par azote non uréique : l’azote total non protéique moins 
…._ l'azote. de l’urée (xanthydrol) ; 2° par azote indosé : l’azote total non protéique 
* duquel nous défalquons l'azote de l’urée, de l’ammoniaque, des amino-acides et 
… de l'acide urique. | 


1060 | - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Fr 


En partant de ces données, nous pouvons tirer de la lecture de 
ces observations des Dino intéressantes, : 

Il est assez curieux de remarquer que, chez l'éclamptique en. 
anurie, tous les composés azotés du sérum sont à à un taux Cconsi- 
déré par tous les auteurs comme normal. Il n'en est pas de. 
même dans le cas d'anurie caleuleuse. Dans les deux analyses nous. 3 
trouvons une forte augmentation globale de tous les consti- #74 
tuants azotés : urée, acide urique, ammoniaque, azote résiduel. 

Si l’on compare les chiffres de la deuxième analyse à ceux de “4 
Ja Done on note une augmentation : 1° de l’urée hypobro- 
mite ; 2° de l’urée xanthydrol ; 3° de (pote total non protéique, 
de acide urique et de l'azote résiduel. Mais, par contre, l'ammo- 
niaque et les acides aminés ont baissé d’une façon cible Nous 
croyons, par suite, que l'on ne peut pas invoquer ici la théorie de 
la réversibilité des actions diastasiques du P' Teissier. En effet, 
au lieu de diminuer, l'ammoniaque, dans l'hypothèse . 
aurait dû augmenter. Nous pensons, au contraire, qu'il s’est pro- : 
duit, à ce moment, une réaction de défense de l'organisme. Le 
pouvoir uréopoïétique des organes s'est accru ét, grâce à cela, 
une partie des sels ammoniacaux et des amino-acides s’est trans- £ 
formée en urée, corps beaucoup moins toxique. RS 

En outre, lizoie non uréique à augmenté, mais en faibles pro- 4 
portions. Cependant, si l'on fouille plus avant, et si l'on consi- 
dère, ici, non plus l'azote non uréique, mais l'azote indosé, nous 
trouvons, pour la première analyse, 0,135 gr. et, pour la 
deuxième, 0,329 gr., ce qui constitue une augmentation consi- 
 dérable. Il semble donc bien, dans cette observation d’anurie cal- À 

culeuse, que le véritable témoin de l’intoxication, ce n'est ni 
l'ammoniaque, ni l’azote non uréique en bloc, mais bien l'azote 4 
_des COTPS tels que la créatinine, l'acide urique et d’ autres com- … 
posés azotés dont le rôle et la toxicité nous sont encore mal eon- 
nus. . 


asie FA ne ki 


(Clinique d'urologie et laboratoire d'urologie de la Faculté 
de Montpellier.) 


SUR L'APPAREIL D ACCROCHAGE DES AILES CHEZ LES HÉMIPTÈRES 


24 ; AQUATIQUES, e 


FES par Raymoxn Poissox. 


a) Appareil d'accrochage des élytres (hémélytres) avec le corps. 

— Chez les Hémiptères, les élytres sont solidement maintenus en 

“place à l’aide d’un repli basilaire interne qui vient S'engager dans 

_ une rainure située de chaque côté de l’écusson Ctelitien. Chez 

les Hétéroptères, cette fixité des élytres est encore augmentée par 

un repli fort solide situé à la base humérale de l'hémélitre et 
qui vient enclaver les angles antérieurs du mésothorax, 

__ L'étude de cette disposition chez les ie aquatiques 

. mn 2 ue 

° Que chez les Gerridae, les Veliidae, les Mes soveliidae, les 

A ie et, d’une manière générale, chez les Hétéroptères 

aquatiques vivant sur l’eau où au bord de l'eau, ces replis sont 

Le accusés. ; 
22 Que chez les Nepidae, Notonectidae, Cor ixidae et Naucoridae. 


Hétéroptères aquatiques vivant dans l’eau, ces replis sont par 


— contre très accusés. L'appareil est en particulier bien développé 
chez les Naucoridae et surtout chez les Nepidae. Chez Naucoris et 
= chez Nepu, chaque repli, avec sa rainure, ressemble à un véri- 
table bouton pression que l’on peut faire fonctionner comme tel 
avec le déclic caractéristique. 

Chez les formes brachyptères et microptères des Gerridides, cet 
on d'accrochage ‘subit une réduction synchrone avec celle 
des hémélytres, sans pour cela disparaître, mais il n’est plus fonc- 

tionnel. Par contre, chez Cymatia coleoptrata F..et Naucoris 


_maculatus F., espèces à élytres normaux mais à ailes atrophiées 


l'appareil Da he. des élytres avec le corps subsiste intact 
_ en demeurant fonctionnel. 
_  b) Appareil d'accrochage des élytres entre eux. — M n'existe 
pas chez les Hémiptères d'appareil d'accrochage entre les élytres 
analogue à celui que l'on peut observer chez les Coléoptères. 
Chez ceux-ci, l’élytre gauche présente une gouttière dans laquelle 
_ vient s'engager, au repos, une saillie de l'élite droit. La dispo- 
sition peut du reste s’inverser (1), mais il en résulte forcément 
que Héndaot toute sa vie imaginale l'insecte coléoptère ést droit 
_ ou gauche. 
2 Ja is. au contraire, que chez les Notonectes, les Gerris, 
les Gorises, les ailes pouvaient se croiser indifféremment soit à 


Le (1) L. Cuénot. Coléoptères droits et gauches. Assoc. fr. pour l'av. des sc., 
ROUEN, 1922.) > 


» j 
Na AL. :. 


FE < 
MER dt 


* 4062 - SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


droite, soit à gauche après un vol. Il en résulte qu'une Noto- 
necte, par exemple, droite à un montent donné peut être gauche 
quelques minutes après. Pour étudier, dans cet ordre d’Insectes, 
l’hérédité de l’inversion, il faudrait donc s’adresser à des espèces 
ne volant plus, telles que les Naucorises, Cymatia coleoptrata F., 
Nepa cinerea L., espèces où j'ai observé des formes droites et 
gauches avec une grande majorité de droites (x). 

c) Appareil d'accrochage des ailes et des élytres. — Chez les 
Hétéroptères, le repli basilaire interne des hémélytres se différen- 4 
cie ; il forme un onglet, et en face de cet onglet s’observe une 
élévation garnie généralement de poils raides, présentant l'aspect 
d’une brosse. C’est dans cette sorte de gouttière déterminée par 
ces deux saillies chitineuses que le bord écailleux antérieur de 554 
l’aile vient s'engager au moment du vol. 3 

Cette disposition-est bien nette chez les formes nacre es 4. °C 
Hydrometridae, Gerridae, Veliidae, Mesoveliidae. Par contre 
chez les Naucoridae, Notonectidae, Corixidne, Nepidae, l'élévation 
hémélytrale ne présente que de rares poils et de fines denticula= + 3 
tions chitineuses. - 

Chez les formes brachyptères et microptères des Gerridides, cet 
appareil d'accrochage subit une régression synchrone avec celle VS 
des ailes, sans pour cela disparaître. Il devient une sorte d'organe M 


x 


A conservant à ue état réduit ses RES carac- 
tères. S 3 

Chez Naucoris nn Fab. et | Cymatia Ha. Fe 4 
(espèces possédant des élytres mais pas d'ailes) l'appareil d acCrO- 
chage élytral subsiste intact. ; ne 24 


(Laboratoire de zoologie, Cu) F de 


ECHINOCOCCOSE CÉRÉBRALE INTRAVENTRICULAIRE, 


SAT 
w A 


par F. Dévé. à: SRE SS 

Un garçon, âgé de 8 ans, entrait à à l'hospice général de Rouen, 
le 8 août 1921, avec des signes de tumeur cérébrale (somnolence, - 
céphalée, amaurose, contractures généralisées entrecoupées de 
crises épileptiformes, etc.), dont le début remontait aux derniers 
jours de décembre 1920. Une ponction lombaire devait. révéler ns 
une forte hypertension céphalo-rachidienne, mais n n'amenait 


(1) faites sur des exemplaires ot enant no environs de Can 
(Calvados). 


SÉANCE DU 20 Mar 1063 


aucune sédation des symptômes. L'enfant mourait le 12 août (x). 

A Fl’autopsie, on est frappé par l’amincissement extrême de là 
calotte crânienne devenue complètement translucide sans aucune 
disjonction des sutures. En rabattant la dure-mère incisée, on 
remarque qu'elle adhère intimement au pôle postérieur de l’hé- 
misphère droit et en essayant de détacher ces adhérences on pro- 
voque dans la substance cérébrale amincie une fissure par laquelle 
s’échappent plusieurs vésicules opalescentes et rebondies : il s’a- 
git d’un kyste hydatique. L’extraction de l’encéphale achevée avec 
précautions, on peut constater que la poche cérébrale renferme 
plusieurs centaines d’hydatides de toutes tailles, depuis celle 
d’un gros abricot (quatre ou cinq vésicules ont cette taille) jus- 
qu'à celle d'un pois. La plupart sont tendues ; quelques-unes, 
-aplaties, apparaissent bosselées par la présence de vésicules pe- 
ütes-filles contenues dans leur cavité. Aucune trace d’une mem-. 
brane-mère. 


L'examen des autres viscères devait faire découvrir la pré- 
sence d'un kyste solitaire, en involution caséeuse, à la face infé- 
rieure du foie. Pas de localisation parasitaire au niveau du 
cœur. 

_ On se trouvait donc en présence d’un kyste hydatique pri- 
mitif du cerveau, développé, conformément à la règle, chez un 
enfant. Ce kyste offrait deux particularités sur lesquelles nous 


_ désirons insister. 


Tout d’abord, constatation peu fréquente en matière d'échi- 


nococcose cérébrale, le contenu de la poche était multivésiculaire. 


En l'absence de membrane-mère commune, cette disposition 
pouvait résulter soit d’une prolifération vésiculaire exogène, soit 
d’une véritable échinococcose secondaire du ventricule, consé- 


 cutive à la rupture intracavitaire d’un kyste cérébral fertile — 
processus que nous avons pu reproduire expérimentalement et 


que nous décrirons dans une prochaine note —. L'étude de la pièce 
nous à conduit à la conclusion que, en l'espèce, c'était au pro- 


- cessus de la vésiculation exogène qu'on avait affaire. 


Mais le point sur lequel nous voulons surtout appeler l’atten- 
tion est le suivant : les vésicules échinococciques siégeaient dans 
la cavité ventriculaire même de l'hémisphère cérébral intéressé. 
Macroscopiquement, la poche, qui avait le volume des deux 


Le poings, s’étendait du pôle occipital, atrophié et réduit presque 


, aux méninges molles, jusqu’à la partie antérieure du lobe tem- 


x 


poral. Cette cavité à grand axe antéro-postérieur se montrait 
ve \ 


(:) Nous devons à l'amabilité de notre collègue le D' Loisel, d’avoir pu prati- 
quer l’examen de la pièce qui fait l’objet de la présente note. Nous lui renou- 


_ velons ici nos remerciements. 


061 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


gloisonnée transversalement par un D mince et trans- 
lucide dont l’orifice avait le diamètre d’une pièce de deux francs. 
Nulle part ailleurs, sur les coupes, on ne trouvait trace de cavité 
ventriculaire. L'examen histologique devait d’ailleurs identifier 
de façon indiscutable la nature de la cavité kystique en révélant, 
à la face interne de sa paroi scléreuse, des restes de palissade 
épendymaire parfaitement reconnaissables. . : 2 
Cette forme intraventriculaire de l’échinococcose Cérébuale Dane à à 
parait mériter d'être individualisée au triple point de vue ana- 
fomo-pathologique, clinique et opératoire, _. : 
Nous nous proposons d'en étudier avec J. Lhermitte, certaine 
particularité histopathologique — la sclérose collagène sous- 
épendymaire d’origine névroglique — intéressante au point de 
rue des réactions générales du tissu nerveux. Cliniquement, 
_æette forme d'échinococcose cérébrale occupant toute la. cavité : 
d'un ventricule latéral (dont elle tend à umifier par distension | 
excentrique les différents prolongements), comporte nécessaire- 
ment une symptomatologie diffuse et non focale. Au point de 
rue opératoire, deux points sont à souligner : d’une part le 
zisque de l'évacuation incomplète d’une telle poche à contenu 
multivésieulaire, par suite de sôn cloisonnement éventuel ; 
d'autre part, onlanen presque inévitable du liquide céphalo- F 
zachidien après évacuation de la cavité ventriculaire, accident 
dont le pronostic fâcheux n’a pas besoin d’être rappelé. 
En définitive, la connaissance de cette modalité particulière 
d'échinococcose cérébrale est de nature à accentuer encore le 
découragement qui semble se manifester, à l'heure actuelle, chez “5 
ER plupart des opérateurs ayant quelque expérience de la chirur- 
gie des kystes hydatiques du cerveau. Il est permis de penser que, 
dus le.cas particulier, le traitement chirurgical céderait Ia 
place au traitement médical le jour où l’on serait en ph 
d'une thérapeutique PEER de l'échinococcose. 


ACTION DE CERTAINS DÉRIVÉS PHÉNOLIQUES DU BISMUTH AE 
SUR LA SYPHILIS, 


par R. Sazerac et 16. a. Fe 


Parmi les dérivés du bismuth appartenant à la série cyclique 
nous avons étudié, au point de vue de leur action sur la syphilie, 
quelques composés phénoliques et, notamment, le bismuthopyro- 
gallol, dans lequel il semble que les atomes d'oxygène de de 
des fonctions phénoliques soient liés directement au métal. 


SÉANCE DU 20 MAI 1069 


Ce corps se combine aux alcalis pour donner des composés 
solubles qui peuvent être considérés comme des bismuthopyro- 
gallates. Le bismuthopyrogallate de sodium, en particulier, se 
montre assez actif contre la syphilis, chez le Lapin. Nous avons 
utilisé ce corps, en injections sous- -cutanées, à la concentration de 
5 p. 100. Voici le détail de quelques- -unes de nos expériences 

Expérience 1. Lapin 73-M, porteur de lésions préputiales riches 
en Spirochètes (virus neurotrope). reçoit 0,100 gr. par kgr. en 
injection sous-cutanée. Après 48 heures, les our ont dis- 
paru et la lésion, qui est améliorée, guérit le quatrième jour. 
L'animal meurt le sixième jour, mais la toxicité du produit ne 

* semble pas en cause, car des témoins en nombre suffisant ont 
bien supporté la même dose de bismuthopyrogallate. 

Variations de poids : Le 1° février, P— 2.500 gr. ; le 3 février, 
Er h2e or le 5 février, P— 2.390 gr. 

_ Expérience 11. Lapin 54-M, porteur de lésions préputiales riches 

en Spirochètes (virus neurotrope), reçoit 0,050 gr. par kgr. en 
injection sous-cutanée. Après 48 heures, les Tréponèmes ont 
disparu. La. lésion s'améliore progressivement et guérit vers Île 
dixième jour. 

Variations de poids : Le 1°” février, P= 2.496 gr. ; le 3 février, 
P— 2.400 gr. ; le 5 février, P— 2.350 gr. ; le 8 février, P— 2.400 
SE: let: février, Po hooe le 13 février, P=— 2.430 gr. 

Expérience II. Lapin 13-O, porteur de lésions scrotales riches 
en Spirochètes (virus dermotrope), reçoit 0,050 gr. par ker. en 
injection sous-cutanée, Après {8 heures, la lésion renfermait 
encore des Tréponèmes, et il s'était formé un œdème au voisi- 
_ nage du lieu de l'injection. Après { jours, les Tréponèmes ont 
disparu et la lésion s’est améliorée. Elle guérit le 6° a L'œdème 
_ s'est üulcéré, puis à guéri vers le 15° jour. 

Variations de poids : Le 13 février, P= 3.020 gr. ; le 15 février, 

P— 2.830 Ge ler téveer 2 050 57 : 


D con que le bismuthopyrogallate de sodium 


fait disparaître les Spirochètes assez rapidement et guérit les lé- 
_ sions syphilitiques chez le Lapin, à des doses qui ne semblent 
_ pas toxiques. Cependant, chez le même animal, ce corps ne pa- 

raît pas toujours bien supporté par la peau, en injections sous- 
_ cutanées, Au cours des essais d'intoxication, nous avons observé, 
. en effet, à plusieurs reprises, la formation d'un œdème plus ou 
. moins volumineux dans le voisinage du point d’inoculation. 
Nous devons rappeler ici les résultats que nous avions obtenus 
F. précédemment en ce qui concerne l’action du bismuthogallate 
_de sodium sur la svphilis du Lapin (1). Ce corps est à base d'acide 


BALL). BR. Sazerac el Èe Fos Annales de l’Instilut Pasteur, t. XXXNI, p. S. 
en ‘1922 4 $ 


CE 


1066 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE | 


gallique, lequel se différencie du ÉEQLE par la présence d’ une 5 
fonction acide dans la molécule. = 

Or, la combinaison sodique de ce corps, quoique assez OL 
sur la syphilis du Lapin, nous a paru notablement toxique. nt 
_Ja suite d’une injection sous-cutanée de 0,025 gr. à 0,050 gr. par 
ker., les Lapins maigrissaient rapidement, étaient pris de trem- 6 
blements et mouraient au bout de quelques jours. Par contre. 
l’acide bismuthogallique (ou sous-gallate de Runner Employé 
en suspension huileuse, était mieux supporté. :4 

Dans ces conditions, est-il possible d'attribuer à la présence du 
groupement phénol la toxicité particulière du bismuthogallats 
de sodium — hypothèse que nous avions d’abord envisagée — … 
alors que le bismuthopyrogallate: semble moins toxique. Nous 
-pensons que la réponse à cette question HÉCESSUE de nouvellés : 
recherches. Le re 

Etant donnée la facilité particulière avec laquelle s’altèrent les 
polyphénols ou certains de leurs dérivés en milieu alcalin, il y à. 
lieu de se inner si la Fu ae nous avons, observée Der ke 


tion (r). De là semblerait FR + nécessité de DER 
particulièrement minutieuses dans la préparation et le choix des 
dérivés phénoliques du bismuth qui pourraient être introduits 
dans la thérapeutique humaine. À ce point de vue, certains com- 
posés bismuthiques de la série de l’acide corate pis 
présenter des inconvénients particuliers. à 


“ Des produits eat bus paraissent se former également, il ésk. 
Vra D la solution de bismuthopyrogallate. Les solutions a bis= 


faiblement hab par suile de là du otor le de ces ue 


PA 


SÉANCE DU 20 Mar s © 1067 


APPLICATION DE LA RÉACTION DE L'ANTIPROTÉASE A L'IDENTI- 
FICATION DE SOUCHES DE Proteus, 


par'L. Launoy et À. FALQUE. 


Au cours d’un précédent travail sur les germes pyocyani- 
- ques (1) nous avons déjà signalé tout l'intérêt que pouvait pré- 
senter la réaction de l’antiprotéase en tant que méthode d'’identi- 
fication des Bactéries protéolytiques. Il nous a été donné der- 
mièrement d'en confirmer la valeur quand les autres FÉTNE 
habituels de diagnostic manquent de précision. 

Il s'agissait en la circonstance de deux germes isolés par MM. 
Bouffanais et Cotoni, du cerveau d’un Lapin (germe B.) et d'un 
Cobaye (germe C.) morts spontanément. L'ensemble de leurs 


caractères morphologiques et de leurs propriétés biologiques ten- 


dait à rattacher ces Bacilles au Proteus. Néanmoins, l'habitat un 


* peu particulier, dans le cas présent, d’un microbe qu’on est plutôt 


habitué à rencontrer dans le contenu intestinal ou bien à la 
surface des muqueuses altérées et dans les suppurations putrides. 


laissait le diagnostic quelque peu hésitant. D'un autre côté, bien 


“& “es C. R. de la Soc. de biol., 5 novembre 1921, p. 799. 


qu'à l'heure actuelle, depuis les travaux de A. Berthelot, la 
question du Gram chez le Proteus semble résolue dans un sens 


_ négatif, on ne pouvait pas se souvenir, en la circonstance, com- 


bien les opinions des bactériologistes à ce sujet restèrent long- 


temps discordantes. Le fait pour les deux germes envisagés de 


ne pas prendre le Gram, en militant très fortement en faveur 
de leur rattachement à Pespène Proteus pouvait ne pas être con- 


Poe en soi, comme un argument absolument décisif. Ces deux 


raisons nous ont incité à vérifier au moyen de la réaction de 


 l’antiprotéase une parenté que l’on pouvait seulement forte- 
ment présumer par ailleurs, et qui s’est trouvée parfaitement 


confirmée. 

_ Les germes qui se sont révélés très protéolytiques (unité géla- 
- tinolytique : 0,3 c.c.), ont été éprouvés vis-à-vis d’un sérum de 
_ Lapin préparé contre la protéase du Proteus M: Ce sérum s’est 


_ montré aussi nettement inhibiteur pour les protéases des deux 


nettes que pour celle d’une souche de Proteus X,,. Par contre, 
un sérum normal et un sérum antipyocyanique (Huv.) du même 
âge n'ont exercé aucune action empêchante sur les protéases 


des germes ci-dessus mentionnés. 


L'épreuve de l’ag gelutination au moyen d’un sérum de Lapin 
| infecté de Proteus X,, AE avec B. jusqu'au 1/200°, s'est 


1068 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


montrée négative avec C. Ce dernier fait n'a rien pour nous 
surprendre étant donnée l'étroitesse bien connue de la spécifi 
cité des agglutinines : il nous porte seulement à admettre l'exis 
tence d'une plus étroite parenté entre les germes B et X,. 
Ainsi, par la spécificité plus large de son action, l'action an 
Prosnique dont s’est affirmée ici toute la valeur diagnostique, 
s'oppose au caractère particulariste de l’action agglutinante qu ‘elle 
peut suppléer le cas échéant. Ea démonstration que dans une 
espèce donnée tous les germes de cette espèce — quelles q 
FEES soient les modifications morphologiques ou les changements d'h 
= bitat de ces germes par rapport au germe type — secrètent une 
même diastase, identifiable par l'antidiastàäse homologue spéci- 
fique, constitue un nouveau critérium de l'espèce, Du point d 
vue te cette dernière conclusion ne nous P 8 
dénuée d'intérêt. F > 


\# 


ACTION DE D'ADRÉNALINE SUR LES ÉCHANGES . RESPIRATOIRES | 
ue Fo ET AZOTÉS DES 2! HEURES, 
pue ImPorTaNce DE LA VOIE D'ADMINISTRATION, 


par P. Bnu. 


f 


: Pour déterminer l'influence qu'exerce et sur der “M 
D l'un des meilleurs procédés consiste à mesurer. 
échanges respiratoires. La consommation d'oxygène indique 
grandeur des _combustions ; les variations du quotient res 
LR Eee e 2 
toire 0% et de l'azote excrété permettent de préciser Ja nat 


Ke des substances (protéines, graisses, sucres), je partieulièren : 
ne intéressées ue Je jp ; 


 — féaere de ces mêmes  - | 
br _ Nous avons réalisé plusieurs séries Fe ù su 
LCR tats ont toujours été concordants. Les chiffres rapportés ei 
-sous sont calculés à o° et à la pression de 60 mm. de He. e 
naline utilisée est la solution Clin à “ 000. ere 

Dans cette note, nous comparerons les effets de Cite 
“dé D sous- ce d'adrénaline. SR 


SÉANCE DU 20 Mar 1063 


chambre respiratoire de 1.900 litres. Une interruption d'une 

- demi-heure, vers la 8° et vers la 24° heure, permet de renouve- 
ler l'atmosphère. Un gazomètre dérivateur et compensateur -de 
Tissot assure l’équilibre de la pression. 

C'est la méthode du confinement, qui permet une appréciation 
rigoureuse de la totalité des échanges. 

Avec une ration de 550 calories sous forme de soupe au ut 
sucrée, nous avons obtenu Îles chiffres suivants 


S 02 Consommé Quotient 
e en2& hi. Tespiraloire 
dE en litres 

nn sue sense eee pe one se F 11/4 0,980 
DO TR nn ess cuemes- coscssuce 119,2 0:990 
5% —  adrénaline : 1/2 mgr. en ingestion 110,5 0,950 
RE 1/3 mgr. en ingestion 111,9 0,970 
Be — — r/2 mer. sous la peau 151,3 0,910 
65 — pas d'adrénaline .....::........ 113,5 0,900 
7 —  adrénaline : 3 mgr. en imgestion. 109,5 ‘0,900 


Ün régime mixte, surtout carné, correspondant à 480 calories 
seulement, en raison de l'élévation de la température extérieure, 
_ne modifie pas le sens des phénomènes. 


| ee 


02 Consonmé Quot. resp. 
SPENCER CN RAS 102,9 0,910 
DE — en DU cr Dieu Aide 102,1 0,910 
3 — Hicntee : 1 mgt. sous la peau... 134,3 0,850 
CAES — 2 mor. en ingestion .. 105,2 0.840 è 
Sete 
A ee nNe et den mb à van ne one da Sue 10 0,889 


La consommation d' oxyg oène des 24 heures est donc augmen- 
 tée de 31 p. 100 après l'introduction de l’adrénaline par la voie 
sous-cutanée, alors que l'ingestion d'une dose faible ou très 
élevée est ordinairement suivie d'une baissé légère de 3 à 6 p. 100. 

_ Le fléchissement du quotient respiratoire observé pendant les 
jours qui suivent une injection unique d'adrénaline est la con- 
: séquence de cet accroissement des combustions : la ration calcu- 
- lée pour les besoins normaux d'entretien est de ce fait devenue 
_ insuffisante et l'animal a dû faire appel pour cette dépense sup- 
. plémentaire adrénalinique. à ses graisses de réserve dont le quo- 
_ tient respiratoire est égal à 0,700. 

Les “échanges azotés n'ont été influencés dans aucun cas. 
| _ L'azote total et le rapport azoturique sont restés à peu près inva- 
_ riables, les écarts quotidiens ne dépassant pas 2 p. 100. L'adré- 

_naline qui en injection sous- -cutanée accroît les échanges respi- 


 ratoires dans la proportion dun tiers environ, ne Aube pas 
l'excrétion d'azote. 


_ (Laboratoire de physiologie de l'Ecole vétérinaire de Toulouse). 


16010 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


ÉTUDE ANATOMO-PATHOLOGIQUE DES LÉSIONS EXPÉRIMENTALES 
PROVOQUANT LE SYNDROME POLYURIQUE ET LE SD 
SYNDROME ADIPOSO-GÉNITAL CHEZ LE CHIEN, fr CRE 


par Jean Camus, GUSTAVE Roussy et ANDRÉ LE Gran». | =: 


Dans nos communications antérieures relatives à l’étude expé=. 
rimentale des syndromes hypophysaires, nous nous sommes bor- 
nés à une simple localisation macroscopique des lésions de la 
région opto-pédonculaire de la base du cerveau. 

Nous apportons aujourd'hui des documents anatomiques qui. E 
vont nous permettre de préciser le siège de ces. lésions et leur, 4 
étendue sur coupes microscopiques sériées. = e 

En raison du très grand nombre d'animaux que nous avons - 

opérés (149), nous avons dû limiter leur étude microscopique 2 
aux cas les plus démonstratifs. : E. “4 

Le cerveau moÿen, formant un bloc. comprenant la région. 
hypothalamique, le tuber et linfundibulum, a été débité apres : . 
inclusion à la paraffine ou à la celloïdine, en coupes sériées fron- « 
tales ; celles-ci ont été colorées par l’hématéine-éosine pour la - 
Mon des lésions, et par le bleu de Unna pos l'étude Es 5 
logique des noyaux 2e région. ci 

Voici à titre d'exemple l'examen de quelques-uns de ces Cas, 
que nous grouperons en trois séries : À 4 

La première série comprend des lésions de la base du cerveau E 

qui toutes furent suivies de polyurie transitoire ou permanente. Re 

Chez le Chien n° ro7 (diabète insipide expérimental pen- 
dant 5 mois avec syndrome adiposo-génital), l’hypophyse véri- 
fiée au microscope était intacte. La lésion médiane bilatérale est. 
limitée à la partie anté-infundibulaire et pénètre profondément … 
à une distance d'environ 5 mm. Elle intéresse de nt -côté 
les noyaux propres du tuber sur la ligne médiane et les noyaiix 
para-ventriculaires. Les lésions cellulaires assez prononcées ras 
pent les cellules voisines du foyer de destruction. É 

Chez le Chien n° 108 (polyurie permanente pendant 6 mois), 
l’hypophyse vérifiée au microscope était intacte. La lésion stric- 
tement médiane est limitée à la partie antéro- infundibulaire du 

tuber et consiste en une petite excoriation très peu profonde 
(220 w environ) en surface, tangente à la cavité ventriculaire. 
Elle siège exactement dans le novau propre du tuber, surtout 
intéressé d’un côté. Les lésions cellulaires très prononcées n'in 
téressent que is cellules voisines du foyer de destruction. 

Chez la Chienne n° 1831 (polyurie intense ayant atteint 12 55 

litres, la Chienne pesant 10 kgr.) pe était HHaee ‘Le 


+. =. SÉANCE-DU 2Ù MAI 1071 

—  —————————————————————— —— 

_ {oyer de destruction unilatéral est limité à la partie antérieure 

pré-infundibulaire du tuber. Elroite, mais profonde, elle pénètre 

à 10 mm. environ et intéresse le noyau propre du tuber et ie 

noyau para-ventriculaire. Les lésions cellulaires sont limitées à la 
périphérie du foyer de destruction. 

Chez le Chien n° 118 (polyurie transitoire), l'hypophyse était 

intacte au microscope. Le foyer de destruction siège à la partie 
pré- -infundibulaire du tuber où il est peu prononcé, pour deve- 
nir surtout important au niveau de la région moyenne, infundi- 
bulaire du tuber. Cette lésion superficielle en avant, plus pro- 
- fonde en arrière, où elle se confond partiellement avec la cavité 
‘ventriculaire, est médiane et cotoie, à droite et à gauche, le noyau 
propre du tuber et le noyau para-ventriculaire. Il existe des lé- 
sions prononcées avec prédominance de caryolyse dans la région 
voisine du foyer cellulaire de destruction. 

Chez le Chien n° 1856 (polyurie permanente, ba inapide 
“expérimental et obésité pendant 13 mois et 9 jours), l'hypophyse 
était traversée et complètement détruite. Le foyer de destruction 
siège dans la partie antéinfundibulaire du tuber et au niveau 

de l’infundibulum ; en avant, elle pénètre en profondeur environ 
à 3 mm., en arrière, à 6 mm., s'étendant jusqu'à la partie 
antérieure du ventricule moyen. En avant, cette lésion est stricte- 
_ ment médiane ; elle passe entre les noyaux droits et gauches du 
_tuber en les côtoyant ; en arrière, plus large et plus profonde, et 
moins exactement médiane ; elle intéresse en plein l’un des 
_ noyaux propres du tuber. Les cellules de ces noyaux sont d'aspect 
normal, à part quelques rares cellules altérées au POPRSEe du 
OVER doe 

La deuxième série comprend ae cas d’ need to- 
_ tale suivie de polyurie transitoire et deux cas d’ DNOPASe te 
- totale sans he 

Chez le Chien n° 126 (ablation totale de M bonhosee polyuri ie 

transitoire) : il existe une lésion de la base du cerveau, à peine 
visible à f œil nu. Au microscope, elle siège au niveau de la 
_ portion moyenne, infundibulaire du tuber, symétriquement si- 
tuée de part et d'autre de la cavité ventriculaire, elle est surtout 
marquée au niveau de l'insertion de la tige et à peine visible 
en avant de celle-ci. Le tuber apparaît déchiqueté avec effusion 
, hémorragique et réactions inflammatoires nettes. Cette lésion 
intéresse donc la partie médiane du noyau du tuber dont un 
certain nombre d'éléments cellulaires sont altérés. 


Chez le Chien n° 130 (ablation totale de l'hypophyse, polyurie 


| transitoire). il s'agit d’une lésion de la base à peine visible à 
+ œil nu: Au microscope, elle est médiane, bilatérale, localisée 
- strictement au niveau de l'insertion de la tige sur le her De 


| Les 
Mis 112, 


æ 
1072 __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


même type que Le Déco. elle intéresse, comme elle, la. 
portion médiane des noyaux propres du tuber. Les cellules de " 
ceux-ci sont normales, à à part celles qui sont voisines du toy: 
de destruction. 2 ; 

Chez les Chiens : n° 12% et n° 1883 (hypophysectomie totale sa 1e 
polyurie), l'examen microscopique sur coupes sériées de la régior 
du tuber ne révèle aucune lésion en foyer ou cellulaire. Les cel 
lules des noyaux propres du tuber et celles des noyaux pas 
ventriculaires sont normales. : 

La troisième série comprend, toujours à titre d'exemple, deux 
cas dans lesquels volontairement les lésions ont été ie n°. 
dehors de la région tubérienne. & 

Chez le Chien Cur... la piqüre de 1 ne du cerveau à été. 
faite volontairement Le en arrière de la région tubérienne. P 
de polyurie. À l’autopsie, l'hypophyse et la tige étaient intacte Fi 
et le foyer de destruction siégeait à la partie moyenne de la pre 
tubérance et pénétrait, sous forme d'un 1OÿeE de destrue- 
tion, à 1 cm. de profondeur. : 


de fe région du tuber n’a. pas déc de. Re Al au 
_sié, l’hypophyse et la tige étaient intactes et le foyer de destru. 
tion siégeait en plein chiasma et pénétrait des deux côtés dar 
la partie antérieure de la couche pee 


vient tout “abord ne nos premières Sn 
savoir : que le syndrome polyurique relève non pas d’une lés 
hypophysaire, mais bien d'une lésion SHARE de . région 
du tuber cinereum. L: 

De plus, cette étude microscopique nous permet aujourd'h 


d’une lésion intéressant les noyaux propres du tuber, princip 
. ment dans leur partie moyenne et antérieure. Il ne semble 
que l'étendue en profondeur du foyer de  . ait un: 


lyurie, et que notamment és noyau para- nb joue 
rôle dans le déterminisme de ce symptôme. En effet, des lé 


plus  . des deux noyaux eat tuber (Voir Chiens 107, 
1856). ane ; de F1 
Si l'on peut donc, à l'appui de faits expérimentaux vérifiés 
sur coupes microscopiques, affirmer qu'il.existe au nive 
tuber cinereum un centre végétatif, régulateur de la tene 


æ È SLA LT 2 


/ SÉANCE DU 20 MAI 1073 


eau de l'organisme, et localiser ce centre dans les noyaux propres 
du tuber chez le Chien, nos constatations anatomiques sont 
moins précises en ce qui concerne la glycosurie et les troubles 
adiposo-génitaux. 

Jusqu'ici, en effet, nos recherches anatomiques ne nous per- 
mettent pas de-dire pourquoi une lésion de la base détermine 
dans certains cas de la glycosurie et non dans d’autres. Nous 
n'avons pu davantage préciser histologiquement le siège des lé- 
sions qui provoquent le syndrome adiposo-génital que toutes nos 
expériences nous montrent cependant relever d’une lésion céré- 
brale et-non pas d'une lésion hypophysaire. 


EFFETS LOCAUX ET GÉNÉRAUX DUS A LA RÉSECTION DES 
CANAUX DÉFÉRENTS, 


par En. RETTERER et S. VORONOFrF. 


Quels sont les éléments du testicule qui, après L ligature ou 
Ja résection du canal déférent, conservent les ardeurs et la puis 
sance génitales ? La plupart des expérimentateurs attribuent cet 
effet au tissu conjonctif interstitiel qui serait la glande de la 
puberté. 

Antérieurement, nous avons donné les résultats que nous 
avions obtenus par la ligature du canal déférent ; mais nous 
nous sommes ajerçu que souvent la ligature est suivie de la 
régénération du canal, ce qui en rétablit sa perméabilité et 
trouble ou fausse les résultats. 

_ Pour éliminer cette cause d'erreur dans l'interprétation des 
faits, nous avons pratiqué, sur les Chiens adultes, une série de 
résections du canal déférent (6 à ro cm. du canal sont extirpés). 
Dans ces conditions, toute régénération du canal est impossible. 

Nous avons prélevé le testicule après 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 
10, II et 12 mois après la résection ; sur l’un des Chiens, nous 
avons réséqué les deux canaux déférents et, sept mois après 
l'opération, mis avec une femelle en rut, il l’a couverte, c'est-à- 
dire accompli le coït. La libido et da potentia cocundi étaient 
donc conservées. 


L'examen microscopique des testicules. fixés et traités de façon. 
_ identique, nous a fourni les renseignements suivants en ce qui 
concerne la structure de cet organe, et, par suite, des éléments. 
_ qui président à l'influence qu'il exerce sur l’ensemble de l’orga- 


_ nisme. F : 


Dans les premiers mois consécutifs à la résection, les tubes 


_Brorocre. Comptes RENDUS. — 1992. T. LXXXVI. 7h 


Ls48 
TRE ot D 


1074 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


séminipares présentent un calibre moindre et le tissu inter-sémini- 
pare semble plus développé. Comme nous n'avons observé ni 
images mitosiques, ni hypertrophie des cellules conjonctives, 
nous attribuons le fait à l'étalement que subit le tissu conjonctif M 
à la suite de la diminution de calibre des tubes séminipares. 
Quant au revêtement épithélial des tubes séminipares, il devient 
plus filamenteux et plus dense. Dans le testicule normal, les … 
cellules séminipares montrent un réticulum délicat dont les lar- 
ges mailles sont remplies d’un protoplasma très transparent. 
Après l’oblitération du canal déférent, le réticulum prend un 
plus grand développement et ses mailles se rétrécissent, Le pro- 
toplasma transparent contenu dans les mailles du réticulum, 
acquiert plus de consistance et une affinité plus grande pour les 
colorants acides. Tous les observateurs semblent avoir vu ces 
modifications, mais ils les interprètent autrement : les sperma- 
tides et les spermatozoïdes faisant défaut, ils en concluent que 
les cellules spermatogènes se sont atrophiées et résorbées et que 
les cellules de soutien ou de Sertoli (syncytium nourricier) se sont 
substituées, après multiplication, à celles de la lignée séminale. M 
Jamais observateur n’a pu constater les signes indiquant la pro- « 
lifération des cellules de soutien. 
Du 4° au 7° mois après la résection du canal déférent, l’épi= 
thélium des tubes séminipares continue à s’épaissir : la lumière 
de ces tubes se réduit et la plupart se transforment en cordons 4 
compacts, On y observe encore une fente axiale ou des espaces vi- 
des, mais ceux-ci sont le plus souvent excentriques et ne repré- M 
sentent, en réalité, que des vacuoles qui se sont produites dans l& 
protoplasme. Outre les noyaux de 5 à 6 u, très chromatiques, 
qui se trouvent dans les assises externes ou périphériques. du 
revêtement épithélial, on rencontre dans les assises internes (du . 
côté de l’axe du cordon) plusieurs assises de noyaux de 2, 3 ou 
4 &. Dans quelques tubes ou cordons, on observe également des « 
têtes de spermatozoïdes, facilement reconnaissables par leur 
forme allongée (longues de 6 à 6,5 u et larges de 1 à 2 u) ainsi # ; 
que par leur affinité pour l'hématoxyline. #1 
Du &° au 11° ou au 12° mois après la résection du canal défé-. 
rent, les cordons spermatogènes augmentent de ealibre ; ils : 
s’accolent si intimement que deux cordons voisins ne sont sépa- 
rés que par un intervalle conjonctif de 2 ou 4 u. Le revêtement 
épithélial de ces cordons présente une image caractéristique : le 
cytoplasma est compact et dense, et. sauf quelques sans: il 
est partout continu. 
Quant aux noyaux, les deux assises Ha ont ne vos 
lume et la structure des noyaux des dub et des es : 
matocytes. : 


L SÉANCE DU 20 MAI 1073 
———————————— 

Les noyaux des assises plus internes montrent : les uns, la 
chromatine groupée dans chacun d'eux en plusieurs amas (4 à 8) 
de grains chromatiques que réunit un nucléoplasma clair, les 
autres noyaux contiennent, à la place de ces groupes chroma- 
tiques, plusieurs têtes de spermatozoïdes. Ces têtes de sperma- 
tozoïdes, orientées toutes dans le même sens, sont groupées en 
faisceaux, réunis et séparés des faisceaux voisins par le cyto- 
plasma cellulaire qui, dans les conditions particulières où se 
irouve le testicule, n’a pas subi la fonte. En un mot, ces têtes de 
spermatozoïdes restent incluses dans le cytoplasma, c’est-à-dire 
qu’elles ne sont point libres. 

Parmi les cellules: de l’assise externe ou périphérique (sperma- 
togonies) se trouvent quelques cellules à noyau clair, pourvu 
d’un gros nucléole et rappelant le noyau des cellules de Sertoli. 
Mais le cytoplasma de ces cellules ne peut être distingué de celui 
des autres éléments. À notre avis, ce sont des cellules au repos, 
susceptibles de devenir fertiles. 

Résultats. — Si l’on respecte les vaisseaux spermatiques, la 
nutrition du testicule est assurée après la résection du canal 
déférent. Ce qui fera défaut, ce seront les excitations qui précè- 
dent et accompagnent l'excrétion et qui amènent la congestion 
du testicule normal, : 

En l'absence de cette excitation, l’afflux plasmatique, consé- 
cutif à la congestion, ne se produira point : aussi le protoplasma 
du revêtement des tubes séminipares persistera-t-il, sans subir 
la fonte, mettant en liberté les spermatozoïdes. Mais les éléments 
épithéliaux ne cesseront point de se nourrir ; les noyaux conti- 
nuent d'évoluer et leur chromatine se partage en amas qui se 
transforment en tête de spermatozoïdes. L’assimilation, comme 
la désassimilation, se faisant dans le revêtement amie il y à 
résorption de certains plasmas qui, passant dns le sang, com- 
muniquent au reste de l’organisme l’action générale que le testi- 
cule exerce sur lui. 

C'est ainsi que nous nous expliquons la a. des ardeurs 
et de [a puissance génitales après la résection des canaux défé- 
rents. 


1076 SOCIÉTÉ DE EIOLOGIE 


Tee 


ENT RE 1 NP RME 
A ANS RS PR ENS Tes UNS ES 


La RÈGLE DE VAN’T HOFF ET LES TEMPS DE RÉACTION DES ÂACTINIES, 


par HENRI PIÉRON. 


L'application de la règle de Vant Hoïff et de la formule d’Ar- 
rhénius sur le coefficient thermique des vitesses de réaction chi- 
mique aux processus biologiques ne va pas sans de sérieuses dif- 
ficultés, du fait de l’intrication, dans ces processus, de phéno: À 
mènes complexes, physiques et chimiques, et surtout de l’exis- L 
tence constante d'un optimum thermique des phénomènes vi- 
taux ; comme le signale très justement Kanitz (x). 24 

Toutefois, mais dans des limites très étroites, on obtient par- 
fois des accélérations en fonction de la température vérifiant la 
formule d'Arrhénius, même pour des processus évidemment com- 
plexes. S. Hecht a examiné à cet égard, le comportement de « 
la Mye (2) : en mesurant le temps de réaction (rétraction des … 
_siphons) à une illumination brusque d'intensité constante pour 
des températures différentes du milieu, et en déduisant de ce 
temps’ celle du temps d'action de la lumière (le processus photo- | 
chimique initial ayant un coefficient thermique proche de l’uni-. 1 
té), il a trouvé, entre 12° et 22° que le coefficient était d’envi- 4 
ron 2,5 et que la courbe des temps en fonction de la tempéra- +0 
ture décroissait conformément à la loi d'Arrhénius ; mais, id 
partir de 22° (jusqu’à 30°) la décroissance s'amortissait brusque- 
ment, ce qu'il tente d'expliquer au moyen d’une hypothèse, celle 
d'une inactivation par la chaleur, au-dessus de l’optimum, du 
produit principal de la réaction photochimique, hypothèse tout 
à fait gratuite d’ailleurs. 

Mais la complexité des phénomènes en jeu dans les processé 
réactionnels peut être telle que l’on échoue entièrement à mettre 
en évidence une influence de la température sur la vitesse de 
réaction réflexe, bien qu'il ne puisse y avoir aucun doute que des 
phénomènes chimiques soient impliqués qui, isolés, se montre 
raient soumis à la règle de Van’t'Hoff. 3 

C'est ce que j'ai constaté en étudiant des latences de réactio 
de diverses Actinies. | 

Les résultats les plus nets — pour lesquels la variabilité indi- 

viduelle s'est montrée la moins grande, avec des temps assez 
longs pour que les erreurs de notation soient négligeables —, o 


r 


été obtenus avec des Actinia equina des mares rocheuses prése 


(1) Temperatur und Lebensvorgänge, 1915. 
(2) The effect of temperature on the latent period in the noie à respons 
Mya arenaria. Journal of gen. Physiology, 1919,-1; "6; page 607220 


SÉANCE DU 20 Mar 1077 


tant la-réaction d'épanouissement à ae continue de l’eau 
de-ces mares (x). À 

En faisant partir ji :iguille d’un chronomètre stoppeur au mioc- 
ment où l'on commence l'agitation continue et régulière de l’eau 
de la mare et en l’arrêtant quand devient perceptible, pour une 
Actinie examinée à la loupe, le début du relâchement du sphinc- 
ter, on obtient un temps de réaction de l’ordre d’une demi-mi- 
nute. La température de l’eau de la mare étant prise chaque fois, 
on peut rapprocher les temps moyens obtenus de cette tem- 
pérature. 
_ Voici les résultats obtenus : 


L Nomb.de 

Tempé- Tempé- Temps  Varia- mesures 

JOULS ee : - - raturedes rature en tion (Individus 

Sept. Heures mares (2) del'air second. moyen.  différ.) 
Jane 45 he Basse mer. Soleil. Vent E faible 970 230 36 2,0 10 
%  16h.30 Retour de la mer. Soleil. Vent N faible, 26° 235 47 DE 7 
5 14h30 Basse mer. Soleil. Vent N faible. 250 2203 33 4,7 17 
45 10 h.20 Basse mer. Pluie fine. Calme. 1905% 1905, 33 3,4 10 
Al y h. 30 Basse mer. Couvert. Vent SO fort. 18° 180 36,4 4,8 20 
12 9 h. 30 Basse mer. Couvert. Vent N.O. fort. 16052 160 34,7 0,5 6 


Pour une différence de r0°5, on ne trouve aucune variation 
systématique du temps de latence de la réaction, qui reste de 35 
à 36 secondes, avec valeur nettement plus élevée de 47 dans un 
cas, valeur minima (de 33 secondes), pour 19°5. 

Il est possible que la part des processus de durée réductible 
en fonction de la température soit très petite dans la durée to- 
tale de cette latence ; il est probable que notre intervalle de tem- 
pérature se trouve à cheval sur. l’optimum (aux environs de 19°) ; 
enfin, il peut encore se produire des interférences avec différentes 
influences du milieu ; en particulier, l'élévation de la tempéra- 
ture dans la région de l'échelle en jeu paraît bien avoir une ac- 

tion propre tendant à susciter la fermeture ou à empêcher l'ou- 
verture de$ Actinies (3) ; dès lors, le réflexe à l'agitation de l'eau, 
que l'élévation thermique tendrait directement par voie chimi- 
que à accélérer et favoriser, serait, d’autre part, retardé et em- 
pêché par cette même élévation damicve faisant intervenir un 
mécanisme physiologique complexe. 
_ Quoi qu'il en soït, voici une vitesse de réaction qui, dans les 
limites de nos expériences, s’est montrée indépendante de la 


(x) Expériences faites en septembre 1921 sur les rochers de Bihit, à Tre- 
sheurden. 
= (2) La température de la mer oscillait autour de 19°. 
(8) De fait, sans avoir fait de déterminations numériques précises, j'ai cons- 
taté que, pour les températures les plus élevées, la proportion des individus 
_ qui ne réagissaient pas du tout à l'agitation était plus grande ; et d’autre part, 


pour les individus réagissant, ee était moins complète et moins du- 
rable. : ; 


1078 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


température chez un organisme des plus simples, et où l’on 
pouvaït- penser que la prédominance des réactions chimiques 
cellulaires mettrait nettement en évidence l’action d'un coeffi- 


cient thermique, 1 
<e 1 

: 

à 

: 

; 


STABILISATION-DU TAUX DE LA GLYCÉMIE CHEZ LE CHIEN 
DURANT LE SOMMEIL CHLORALOSIQUE, 


par-H. DorLencourT, À. Trias et À. PAYCHÈRE. 


Des recherches récentes nous ont mis dans la nécessité de 
réaliser certaines expériences sur des animaux se trouvant durant 
un temps d’au moins r à 2 heures dans un état d'équilibre gly- 
cémique aussi constant que possible ou chez lesquels les varia- 
tions spontanées du sucre sanguin soient assez faibles pour pou- 
voir être négligées. Nous avons recherché si le Chien — toutes 
précautions étant prises pour éliminer les causes extérieures 
susceptibles de modifier la glycémie — pouvait être utilisé pour . 
une telle expérimentation. 

Toute douleur, émotion ou refroidissement étant évités, on 
prélève sur un Chien à jeùn depuis r2 heures, 2 c.c. de sang 
veineux ou artériel, suivant les expériences, de 15 en 15 minutes. 
Le sucre est dosé is le sang total (Méthode de Folin et Wu). 
Des résultats identiques ont été obtenus au cours de nombreuses 
recherches. Malgré le maximum de précautions; on a observé 
d'un dosage à l’autre, en plus ou en moins, tant pour les sangs 
veineux qu'artériels, des différences notable oscillant entre 
0,10 gr. et 0,30 gr. par litre, mais qui, dans certains cas, ont pu. 
être beaucoup plus importantes. (Dans un cas, unique, le sucre 
augmenta de 1,12 gr. en 3o minutes). Certains Chiens peuvent 
exceptionnellement présenter une fixité assez étroite de leur gly- 
cémie. Généralement, l’énervement excessif de l’animal déter- 
mine de l’hyperglycémie ; sauf ce cas, rien ne peut être prévu 
quant au sens des variations. Il résulte de ces premières re- M 
cherches que quelques précautions qu'on prenne, on ne peut. 
au cours d’une expérimentation, se meltre à l'abri de ces varia- 
tions spontanées. Si, prises en elles-mêmes, elles peuvent, le plus 1 
souvent, paraître ne pour certaines recherches particu- # E 
lières, elles ne sauraient être négligées, d'autant plus qu'on ignore 
le sens dans lequel elles se produisent et que, dans certains cas, 
elles peuvent être relativement importantes. Aucune sécurité + ù 
périmentale ne saurait donc être permise. à 


x 


Pour obvier à ces inconvénients, nous nous sommes proposé 


7 
” 
# 


SÉANCE DU 20 war 1079 


d'effectuer ces mêmes recherches sous l’anesthésie générale. 
L'éther, le chloroforme déterminant des modifications importan- 
tes dans la teneur du sang en sucre (E: L. Scott, 1914), nous 
nous sommes adressés au chloralose. 

Les mêmes précautions que précédemment étant prises, on 
injecte aux animaux une dose de chloralose suffisante pour dé- 
terminer un sommeil assez profond (6,125 gr. par kgr. d'ani- 
mal). Le sang n'est prélevé que lorsque le sommeil est établi. 
Dans ces conditions, on note une stabilité remarquable du taux 


Len Lo IN 24 29 Se Sue 4e 50 67 be 65 Jo 9 £o Wae 4 lose UF EN 
un var us 


- Chien 22,200 kgr. N. à l’état de veille. — G. à l’état de sommeil chloralosique. 


de la glycémie. Chez des animaux qui à l’état de veille manifes- 
taient en un espace de temps de 15 minutes des différences par litre 
de 0,10 gr:-0,157 gr., et même en 30 minutes 0,227 gr., on trouve 
durant le sommeil des différences qui ne sont plus que de 
0,01 gr-0,08 gr., la maxima ayant été en r heure 20 dé 0,084 gr. 
Les variations les plus importantes ont été pour de nombreuses 
expériences de 0,093 en 4o minutes. À cet égard, les courbes 
rapportées ci-dessous sont des plus démonstratives. La courbe N 
exprime les variations de la glycémie chez un Chien à l’état de 
veille, durant une expérimentation d’une durée de 2 heures ; la 
courbe_C exprime ces mêmes variations chez un animal durant le 
sommeil chloralosique. Fait important qui souligne l’action régu- 
latrice stabilisante du sommeil chloralosique, c’est que dès que 


dt 


1080 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


le sommeil profond tend à s'atténuer, les variations réapparais- 
sent ; c'est ainsi qu'un Chien resté durant 1 heure de sommeil 
profond en état d'équilibre glycémique parfait (variation maxima . 
0,06 p. 1.000), les premiers signes de réveil survenant, aussitôt, 

en 19 minutes, survient une variation de 0,20 gr. . 

Il résulte des faits rapportés, ainsi que celà a déjà d ailleurs 
été signalé (Patton, Canon), que sous l'influence de causes de 1 
verses parmi lesquelles une part importante doit être sans doute 
faite à l’'émotivité, quand on effectue en série des prises de sang 
sur le Chien, on ocre des variations spontanées et rapides du 
taux chemin. qui restreignent pour une grande part la sé- 
curité expérimentale de telles recherches. Durant l’anesthésie gé- 
nérale par le chloralose, il s'établit un état d'équilibre relative 4 
ment très stable du taux du sucre sanguin ; cette stabilité n existe. 38) 
que durant le sommeil profond et cesse avec lui. : 


(Laboratoire de la chaire d'hygiène et de clinique de la 
première enfance). 


SUR LE DÉTERMINISME DES VARIATIONS DE LA COLORATION 
CHEZ UN FHMÉNOPTÈRE PARASITE. 


: Note de P. GÉNIEYS, présentée par . RABAUD. 
Dans une note précédente, présentée à la Société de biologie, 
j'ai montré que si l’on maintenait à basse température les nym-. 
phes de Habrobracon brevicornis Wesm., on obtenait des adultes 
de couleur très foncée ; au contraire, si le développement se fait 
à une température élevée (aux environs de 4o°) la livrée est for : 
claire, les Insectes parfaits étant presque en totalité testacés jaune. 

: J'ai démontré en outre que l'arrêt du développement du pig 
ment, déterminé par la chaleur n’est pas égal pour toutes les 
parties du corps. Chez les adultes élevés à une température don- 
née, certaines régions sont jaunes, d’autres restent noires. En 
d’autres termes, la production du pigment ne se fait pas partout 
avec la même MARCHÉ 6t-1l est pe difficile de ose 
LS certains points qu'à d’autres. : 2 
Dans cette note, je vais car de préciser . raisons de ces. 
différences. 
oo. un individu di à une tenpérture moyenne (es à 

* G.) : chez un tel échantillon, d’une façon générale, les r 
AU qui restent noires sont les yeux, les ocelles, les sternr 
ticum est-à-dire la eos ne ne les ae 


SÉANCÉ DU 2Ù Mai 1081 


du prothorax, les hanches et le premier seoment du trochanter 
le reste du corps est jaune. 
Si nous étudions les coupes d'un adulte comme celui que je 
- viens de décrire, nous voyons d'abord que la pigmentation des 
yeux, comme celle des ocelles avec le stemmaticum, dépend de 
- la présence de matière colorante dans les tissus sous-cuticulaires ; 
au contraire, dans les autres régions colorées, c’est la cuticule 
même qui est pigmentée. Comme je l'ai dit dans la précédente 
communication, même dans ces zones où la production du pig- 
ment est intense, une forte température ralentit légèrement le 
développement de la matière colorante. Mais ce sont surtout les 
autres régions du corps qui sont intéressantes à étudier. 


LP Coupe des lobes du mésothorax passant par les trois grandes sie _Pig- 
mentées ; 
IT. Coupe du lobe latéral droit du mésothor ax ; 
II. Coupe du méso-sternum gauche; 
MmV : grand muscle mésothoracique vertical (indirect du Ur 
MmL : grand muscle mésothoracique longitudinal. 


par ailleurs, les coupes nous montrent que la présence du pig- 
ment correspond exactement aux insertions musculaires. Les 
coupes du thorax représentées ici sont particulièrement démons- 
tratives à cet égard, le dépôt du pigment cesse brusquement 
d'exister au-delà des insertions. Ainsi, les grandes taches sur les 
lobes latéraux du mesonotum se trouvent en face des attaches 
supérieures des grands muscles verticaux de ‘cette région, les 
attaches inférieures de ces mêmes muscles étant en rapport direct 
avec les taches du meso-sternum. Tel est aussi le cas, pour n’en 
citer qu'un seul parmi tant d’autres, du premier segment du 
trochanter, riche en attaches musculaires, tandis que le deuxième 


segment, où le DEC a été arrêté par la chaleur, en est 


e 


presque dépourvu. 
Le cas des antennes, où Je fond du phénomène est d'ailleurs 


plus difficile à saisir, est un peu plus différent. Ici, le contraste 


— dans la coloration des deux premiers segments d’une part et des 
- segments de la funicule de l’autre, correspond, non pas à la 


Dans toutes ces parties, à part les antennes dont je parlerai 


> 
VLC 


1082 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


présence ou à l’absence de muscles, mais à une très grande ag- 
glomération de tissu nerveux en rapport avec les organes senso- 
riels qui existent sur chaqué article, les deux premiers n ayant 
que de simples poils. fe 

De ces diverses constatations out en résumé : 1° Aux places 
où il n'existe sous la cuticule qu’une simple assise de cellules « 
hypodermiques normales, l’arrèt de développement du pigment 
cuticulaire est presque total sous l'influence d’une forte tempé- 
rature ; 2° Aux places où viennent s'ajouter aux éléments de 
l’assise hypodermique les attaches musculaires ou une forte ag- 
glomération d'éléments nerveux, l'influence de la chaleur sur 
la genèse du pigment se fait sentir à un degré moindre ; l’inten- 
- sité de l’effet paraît être plus ou moins proportionnel à l'inten- 1 


‘ 


1 
1 
: 
4 


sité de la cause considérée dans l’un ou l’autre cas. 

Toutes choses égales d’ailleurs, au moins pour les unités cel 
lulaires d’un tissu déterminé, il paraît loisible d'admettre des 
potentialités physiologiques égales, donc, pour le cas spécial 
qui nous occupe, que la capacité de produire du pigment doit ; 
être à peu près la même pour toutes les cellules hypodermiques 
du corps. Mais si il intervient des facteurs dont l'effet produit 
un accroissement d'activité physiologique générale, dans une cel- 
lule donnée ou dans un certain groupe de cellules, il en résul- 
tera forcément une plus grande activité dans la Deduc hou du 
pigment, comme dans toutes les autres fonctions cellulaires. 

Or, avant que la formation des pigments n'ait lieu, la mus- 
culature de l'adulte est déjà en place et formée, les muscles 
doivent donc exercer une traction sur les cellules hypodermiques 
où ils viennent s'attacher, de cette traction doit résulter une exci- 
tation de ces cellules et de cette excitation une plus grande acti- 
vité dans la production des pigments. Dans l'antenne, l’agelomé- 
ration d'éléments nerveux se fusionnant avec les cellules hypo- 
dermiques déterminerait de même un surcroît d'activité cellu- 
laire avec une production excessive de pigment, mais dans ce 
cas, la nature de l’excitation est plus difficile à préciser. 

Pour les individus élevés à basse température, les différences W 
que nous venons de constater sur la production du pigment aux 
diverses régions du corps n’en existeront évidemment pas moins, 
seulement, elles sont bien moins perceptibles, puisque la cuti- 
cule est déjà noîre en face des cellules hypodermiques normales, M 
l'aspect des régions où le pigment diffère en ie étant iden- 
tique à nos yeux. 

Lorsque nous soumettons un individu à une tot température. 
l’action s’exercera au même degré sur toutes les parties du corps. 
de façon à enlever, pour ainsi dire, une fraction donnée de M 
leur activité productrice du pigment. Mais si l’activité d’une cel. 


2 


SÉANCE DU 20 Mai 1083 


lule donnée est, à ce point de vue, faible, un certain degré de 
chaleur peut l'arrêter totalement, tandis que dans les mêmes con- 
ditions de température chez une cellule voisine, où l'activité phy- 
siologique est plus grande, la sécrétion du pigment ne subira 
qu’un ralentissement. 

Or, comme nous l'avons vu, ce sont justement les régions où 
la présence des attaches musculaires, où de nombreux éléments 
nerveux déterminent une activité physiologique exceptionnelle, 
que l’arrêt du développement pigmentaire est le plus difficile à 
obtenir, ces parties restent noires lorsque la coloration foncière 
est brune, testacées sombre, si la coton est claire, jaunäâtre 
ou testacée claire. 


(Œuropéan Parasite Laboratory du Bureau d’entomologie des 
Etats-Unis d'Amérique). 


ANAPHYLAXIE, COLLOÏDOCLASIE, CORPS THYROÏDE, 


par Léopozp-Lévri. 


Les recherches récentes de Lanzenberg et Képinow, un travail 

remarquable de MM. Widal, Abrami et de Gennes (x), m'incitent 
à revenir sur des faits qué j'ai étudiés en 1912. 

I. — Partant de la superposition de certains syndromes du neu- 
ro-arthritisme thyroïdien et de l’anaphylaxie humaine (œdèmes, 
urticaires, asthme. asthme des foins, douleurs articulaires), j'ai 
étudié dans un mémoire : Neuro- arthritisme thyroïdien et ana- 
phylaxie (2) « le rôle du corps thyroïde dans la question émi- 
nemment complexe de l’anaphylaxie ». Dans ce mémoire, au- 
quel je renvoie pour les détails, j’appuyais ma thèse sur quatre 
sortes d'arguments : 1° anatomique ; 2° hématologique ; 3° tiré 
-de l’action anaphylactique des produits albumino-iodés ; 4° de 
thérapeutique expérimentale, et je concluais que le corps thy- 
roïde joue un rôle dans lanaphylaxie et que celui-ci se révèle 

_ à propos des accidents communs à l’anaphylaxie et à la dysthy- 
roïdié. - 3 

IT. — J'ai essayé, d'autre part, de préciser le mécanisme de 
en thyroïdienne, chez les sujets neuro-arthritiques, en 
‘état d’instabilité thyroïdienne. J'ai admis que ce n’était pas l’in- 
suffisance thyroïdienne qui conditionnait l’anaphylaxie, car les 
‘accidents d’apparence anaphylactique manquent dans le myxæœdè- 


(x) Colloïdoclasie et glandes endocrines. Presse médicale, n° 36, 6 mai 1992, 
page 385. 
(2) Répertoire de médecine internationdie, 21 septembre 1912. 


1084 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 

me, mais que les troubles envisagés se produisaient chez des 
sujets à hyperthyroïdie continue, bien que parfois latente, lors-. 
que, d'une façon paroxystique, apparaissent des crises d'hyper- 
thyroïdie donnant lieu à une hyperthyroïdémie. J'ajouterai : et 
peut-être au passage d'hormones thyroïdiennes dans les tissus. M 
L’hyperthyÿroïdie continue fournit la substance préparante, l’in- 
troduction paroxystique dans l’organisme du produit thyroïdien ù 
devient la substance déchaînante du choc. Aussi toutes les con- 
ditions qui provoquent les paroxysmes d’hyperthyroïdie (émo- 
tions, fatigue, menstrues, traitement thyroïdien mal adapté), 
sont des causes occasionnelles du choc anaphylactique. Inverse- 
ment, toutes les conditions qui régularisent la fonction thyroï 
dienne — et en première ligne le traitement thyroïdien bien 
. appliqué — peuvent avoir une action empêchante du choc ana 4 

phylactique. : 

TITI. — Dans ce même mémoire, je rappelais que j'avais envi- 
sagé antérieurement une anaphylaxie thyroïdienne localisée, por- 
tant sur le cœur, l'intestin, etc. i 

IV. — De ces données, j'ai fait une application à la maladie 4 
de Basedow, et ne mentionnerai ici que l'influence antianaphy- - 
lactisante des petites doses de produit thyroïdien — à rapproche 
de la vaccination anaphylactique de Besredka. 0 

V. — Enfin, lors d’une communication à la Société de biologie “4 
(14 1919, p. 646), j'ai rapporté les accidents du à 
neuroarthritisme thyroïdien à une anaphylatie endogène, d'ori- M 
gine thyroïdienne. Cette anaphylaxie endogène correspond à la M 
diathèse colloïdoclasique de M. Fernand Widal. Dans un travail. 
récent, MM. Widal, Abrami et de Gennes, après avoir rappelé 
que « dans d'importantes recherches » avec H. de Rothschild « j'ai 
mis en pleine lumière la notion des asthmes endocriniens » ont 
rapporté une très belle observation démontrant l'influence sur 
l'asthme du traitement thyroïdien. Ce traitement permet «de 
conduire à son gré, faisant apparaître ou disparaître, suivant 
qu'on le sus pend où qu’ on l'adminisire, à la fois les codecs 


on (dans le cas particulier de la sensibilisation par le 
roses), obéir à a ne » 


nn J'ai insisté sur Lie SR 
nn du traitement thyroïdien que confirment MM. 
dal, Abrami et de Gennes. 


_diations fortes dure de trois 
Vers ce moment, la prolifération des cellules épargnées recom-, 


SÉANCE DU 20 Mai 1085 


DISTRIBUTION CHRONOLOGIQUE RATIONNELLE D'UN TRAITEMENT DE 
CANCER ÉPITHÉLIAL PAR LES RADIATIONS, 


par CL. REGAUD». 


Il résulte de notes précédentes (1) que, dans la radiothérapie 


des cancers, il est avantageux de régler la distribution chrono- 


logique de l’irradiation en tenant compte des variations alter- 


nantes de la radiosensibilité des cellules. L’intensité du rayonne- 


ment peut alors ne pas dépasser le seuil qui correspond à la 
dose mortelle pour les cellules les plus sensibles. 

. — Un traitement radiothérapique de longue durée peut se 
faire par irradiation continue ou discontinue. 

Une irradiation continue, prolongée pendant 4, 8, 10 jours 
n'est possible que par la curiethérapie : le malade porte, en 
effet, sur lui le dispositif des foyers radio-actifs. Dans cette mé- 
thode, l'intensité de rayonnement est toujours faible ; elle peut 
être constante (ayec le radium) ou décroissante (ayec l’émana- 
tion) ; mais elle ne présente pas de sursauts. 

L’ a discontinue est facile en curiethérapie (sauf dans 


certaines applications par radiumpuncture) ; elle est la seule 


possible en rœntgenthérapie. Avec cette méthode, l'intensité est 


- une fonction complexe : sa moyenne est faible, si on la calcule 
_ en divisant la dose totale par le temps total ; les temps d'irra- 
diation effective représentent autant de ee séparés par des 


intervalles de repos, sursauts et intervalles qu’on peut disposer 


_diversement. L'action thérapeutique est comparable à des coups 


plus ou moins violents, relativement brefs et plus ou moins 
espacés. 


Il n’est pas nn que les effets biologiques varient avec ces 


_ modalités. Il ne sera question, dans cette note, que des limites 


supérieure et inférieure du temps total de traitement (2). 

IT. Durée mazxima du traitement. — L'observation des malades 
et l’étude histologique des néoplasmes traités fournissent sur ce 
point de précieuses indications. 

_a) Dans la plupart des cancers épithéliaux, la période de ré- 
gression qui suit un traitement composé d’une ou plusieurs irra- 


x 


à quatre semaines à partir du début. 
mence. Ce terme est à certains égards favorable pour le début 


(x) Regaud. C. R. de la Soe. de biol., 8 et 29 avril, 13 mai 1922. 

(2) Traïtement à intention curative seulement ; la radiothérapie palliative, 
dans les cancers incurables, doit tenir compte de considérations étrangères à 
cette note. 


1086 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


d’un a traitement, qui serait suivi de phénomènes sem- 
blables, et ainsi de suite avec une efficacité d’ailleurs décrois- 
sante. Chacun des traitements éventuels s'encadre logiquement 
entre les termes marqués par les maxima de régression du tissu 
cancéreux. 
b) Phénomènes- réactionnels. Si l'on dispose de surfaces 
d'entrée multiples, permettant de faire converger les rayons sur 
un néoplasme profondément situé, et par conséquent de réduire 
la dose par unité de surface à l'entrée dans la peau, le traite M 
ment pourra se faire sans dommage pour celle-ci. Mais cela est 
rare ; il est presque toujours impossible de stériliser un cancer 
épithélial superficiel sans détruire l’épiderme ; cela parce que 
les doses léthales pour les diverses espèces de cancers sont de 
l’ordre de grandeur de la dose épidermicide. Ea chute de lépi- 
derme cutané se produit de 15 à 20 jours après le début du trai- 
tement ; la chute de l’épiderme bucco-pharyngien est un peu plus 
précoce (Coutard) ; ces phénomènes réactionnels, d’ailleurs bé- 
nins et rapidement réparables (Regaud et Nogier, 1913), appor:. 
tent à la continuation du traitement un empêchement absolu. 
c) La réparation de l’épiderme détruit, la cicatrisation d’une 
ulcération cancéreuse sont relativement lentes. 11 ne faut jamais 
faire chevaucher une période d'irradiation sur la période de ré 
paration : nouveau motif qui marque la limite d’un premier trai- 
tement et fait obstacle à l’entreprise précoce d’un second. _ 
d) On pratique encore, il est vrai, en curiethérapie et sur- 
tout en rœntgenthérapie, une méthode qui consiste à décom M 
poser la dose en fractions si faibles et à en étendre la distribution 
sur un temps si long (plusieurs mois), que les réactions des tissus M 
normaux sont très atténuées ou même supprimées. Mais cette 
_ méthode est la plus mauvaise qui soit pour la cure d’un cancer. 
Ne donnant à chaque séance qu'une dose très inférieure à la + 
. dose cancéricide, permettant au néoplasme de se rétablir partiel 
lement pendant les longs intervalles des séances, elle maintient 
avec sa virulence première la souche cellulaire néoplasique. Cette M 
méthode n’a qu'une utilité palliative. Elle est incapable de venir 
à bout d’autres cancers que les plus petits, les plus superficiels É 
et les plus bénins des épithéliomas de la peau — et encore en de 
transforme-t-elle assez souvent en ulcères CAGNE radio-né- 
crotiques (1). 
€) La répétition autant de fois qu ‘il serait nécessaire de trai- … 
tements intenses, espacés de manière à ne pas empièter sur les 
phases de réaction et de réparation des tissus est une méthode 
logique, à l'inverse de la précédente. Mais elle ne pourrait être … 


… 


(x) Voir à ce sujet : Regaud, dans Paris médical, 4 février 1922. 


AT ON 


SÉANCE DU 2Ù MAI : 1087 


efficace que si la radiosensibilité du néoplasme et la radiorésis- 
tance des tissus sains se maintenaient à leur degré initial. Or, 
l'expérience a montré, au contraire, qu'elles vont en diminuant 
dans tous les cas (Regaud et Nogier, 1914). Ce phénomène con- 
court non seulement à condamner la méthode du fractionnement 
et de l'espacement exagérés des doses, mais encore à faire adopter 


comme une règle le traitement unique, administré en un temps 


limité. 

En définitive, tout concourt à fixer à environ :5-20 jours la 
durée maxima d'un traitement de cancer épithélial par les ra- 
diations. 


IT. Durée minima du traitement. — Les tendances actuelles de 
certains radiothérapeutes semblent procéder de l’idée que la 
radiophysiologie n'’assigne pas de limite inférieure à la durée 
d’un traitement. À 

En Allemagne, on administre maintenant (avec les rayons X) à 
la dose cancéricide dans le temps le plus bref : l'idéal pour quel- 
ques-uns paraît être de donner dans la même journée les heures 
d'irradiation qui sont nécessaires. La dose forte en un temps très 
court n'est pas une nouveauté ; il y a longtemps que les rœnt- 
genthérapeutes avisés guérissent ainsi les petits ulcères cancé- 
reux bénins de la peau. Ce qui est nouveau, c’est d’avoir profité 
de l’auymentation de puissance des appareils pour étendre cette 
méthode à toutes espèces de tumeurs malignes, quelle que soit 


leur profondeur. On justifie cette règle de conduite par certains 


résultats expérimentaux ; mais les objets d'étude choisis [larves 
de Bairaciens, effets des rayons jugés par le développement des 
Têtards (Friedrich et Krônig, 1918) ; ovaire, effets des rayons 
jugés par la suppression de la menstruation (Seitz et Wintz, 
1920)] sont tellement différents des tissus cancéreux qu’on n’est 
nullement fondé de transférer à ces derniers Le conclusions des 
expériences. : ; - 


Une conduite Hot vient d'être reprise en Angleterre, sus 
des cancers de toutes sortes, avec un foyer contenant près de 


D gr. de radium cristallisé, qu’on a fait agir pendant 4 à 5 heures 


seulement par surface d'entrée (x). 


Mes expériences sur le testicule, qui est le tissu normal le plus 
comparable aux tissus cancéreux, sont nettement défavorables à 


une aussi grande réduction de la durée des traitements. Les ré- 


sultats thérapeutiques obtenus à l’Institut du radium de Paris 


(x) (Divers auteurs, notamment Lazarus-Barlow, Russ et Chambers) : Medical 
uses of Radium. Studies of the effects of gamma Rays from a large quantity 
of Radium. Medical Research Council, London, 1922. 


1088 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


sont, d'autre part, tout à fait en faveur de l'allongement du 
temps de traitement. : 

En définitive, dans la plupart des espèces de cancers épithé_ 
liaux, qu'on les traite soit par les corps radio-actifs, soit par # “4 
rayons X, on oblient la guérison locale plus constamment, 
dose moindre, et avec un minimum de phénomènes a 
nels, si la “nee de traitement est comprise, selon les CPCON SITES | 
ces, entre 6 et 15 jours. 


(Laboraloire Pasteur de l'Institut du radium). “ 4 


QUR L'EXISTENCE DE LA STRIE BORDANTE ET D'AUTRES FORMATIONS 
FILAMENTEUSES DANS LES GLOBULES ROUGES DES INVERTÉBRÉS, 


par Marc Romru. 


Les globules rouges nucléés elliptiques des Vertébrés mon- 
irent, par l'emploi de techniques spéciales, une sorte de cadre 
situé à la périphérie de la cellule dans l'épaisseur du bord. Les 
auteurs allemands ont donné à cet appareil spécial le nom de 
Randreifen. Comandon et Jolly ont proposé le terme de _Strie es 
bordante pour le désigner en français (x). SE 

L'observation semble en avoir été faite en premier lieu par 
Ranvier, qui a naté un épaississement de là membrane au pour- 
tour de l’hématie, Dehler l’a décrite avec soin chez l'embryon 
de Poulet comme un cerceau bien individualisé. Heïdenhain Fa 
retrouvée chez le Protée, À. Nicolas chez la Salamandre, le ss à 
ton et la Vipère (2). | 4 

Signalée aussi par Lavdowski et Arnold, Ja strie bordante ou > 
cerceau marginal a été surtout étudiée par Mèves (3), qui a trouvé 
le moyen de la rendre visible et même de l’isoler complètement = 
sur les globules frais de la Salamandre. Il ÿ est arrivé par l'acide M 
acétique étendu, certaines solutions colorantes, mais surtout les 
solutions Ponant de sel marin. 2 

Récemment M. J. Jolly a signalé l'existence du eerceau E 
ginal dans les hématies lamelleuses et elliptiques du Lama (4). 

J'ai cherché si une pareille formation se retrouvait dans les. 
globules rouges, en général circulaires, des Annélides, et Fe 
eu la SR enr de l'y retroux er. J'ai étudié spécialement à 


FE 


‘4 
3 


(1) Journal de physiol. el de PROL gén, t. XV IT, ee p. 585. 
(2) Bibliographie anatomique, 1896, t. [, pp. 16-20. 
:(3) Archiv. f. mikr. Anatomie, 1. 77, fasc. 1, 1911. 

(4) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIIT, 1920, pp.125- 107. 


Li: 
: | 
LI 


SÉANCE DU 20 Mar 1089 


I EE A CR A EU RG RE EE Reese 


point de vue les hématies des Glycériens et de la T'erebella lapi- 
-daria. 

Comme chez les Batraciens, le cerceau marginal nest pas 
directement visible sur le frais. [l le devient sur des hématies 
altérées par l'emploi de solutions hÿpertoniques ou, ce qui re- 
vient au même, par un certain degré de dessiccation de l’hémo- 
lymphe. J’ai pu le retrouver facilement sur les coupes après 
fixation par le liquide de Helly. Il est surtout visible lorsqu'il se 
trouve rétracté à l’intérieur de l'hématie. Lo, 

La Sstrie bordante se présente chez les Annélides comme un 
filament relativement épais et décomposable en fibrilles d'une 
grande finesse, caractère déjà observé par Meves chez les Batra- 
ciens et confirmé par Bryce et Joseph. Ce filament se colore en 
rose par l’éosine et se montre fortement sidérophile même et sur- 
tout après une chromisation prolongée comme dans la méthode 
de Regaud. 

Sur l’hématie vue de face il apparaît, lorsqu'il est rétracté, 
comme une sorte de ceinture entourant le noyau, de profil la 
strie bordante se montre généralement onduleuse, décrivant par- 
fois un 8 de chiffre ou des anses de torsion. Les relations avec 
Ja crusta sont difficiles à préciser, car elle ne devient visible 
que lorsqu'elle est détachée de cette dernière. Mais il est proba- 
ble qu’elle joue, ici comme chez les Vertébrés, grâce à son élas- 
ticité, un rôle essentiel, dans le maintien de la forme de l’hé- 
matie, forme toujours discoïde, donc différente de la forme 
d'équilibre qui devrait être la sphère. 

Par tous ses caractères, la strie bordante des hématies des 
Glycériens et de la Terebella lapidaria se rapproche absolument 
de celle dés Batraciens. Je pense que les cellules décrites par 
M. Kollmann sous le nom de cellules énigmatiques chez les Gly- 
cériens sont probablement des hématies hémolysées dont le 
cerceau marginal rétracté est devenu visible à l’intérieur de 
la cellule. 

La méthode de Regaud montre, en plus de la strie bordante 


un réseau très délicat qui m'a paru être superficiel et faire partie 


. de la membrane. Les fibres qui le forment viendraient s'insé- 


rer sur la strie bordante qui ne serait qu'une portion renforcée 
de ce réseau. Il est difficile de dire les relations que peut avoir 
ce réseau avec le réseau zooïde décrit par Lavdowsky chez la 


_ Grenouille ou le réseau de plastochontes que Meves figure chez 


vu “hote ln nn, “Er d 


la Salamandre. S'il n’est point un artifice de préparation je serais 
tenté de le considérer comme la charpente de la membrane cel- 
Julaire dont le cerceau marginal ne serait que la poutre mai- 
tresse. Ces formations filamenteuses joueraient un rôle dans le 
maintien de la forme et dans l’élasticité du globule. 


BiorociE. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 5 


1090 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


La présence de la strie bordante n'avait été signalée jusqu'ici 
que chez les Vertébrés. Son existence chez les Invertébrés offre 
quelque intérêt, car elle tend à prouver la constance de struc- 
ture de l’hématie et amène à penser que ce détail d'organisa- 


tion est peut-être plus important el plus général qu'il n'a paru 


jusqu'ici. Je ne suis pas éloigné de croire que son existence dans 
les hématies est tout à fait générale. ‘ 


Ü 


SUR L'EXISTENCE DE LA STRIE BORDANTE DANS LES, 
HÉMATIES DE L'HOMME. | 


par Marc RoMœEu. | 
| 

Ayant observé la strie bordante sur les hématies nucléées de 
quelques Invertébrés, j'ai eu l’idée de rechercher sa présence dans 
les hématies de l'Homme en me servant de méthodes comparables 
à celles qui: ont été utilisées par Meves pour isoler cet appareil 
chez la Salamandre. Or, je suis parvenu non seulement à mettre 
en relief un filamént que je considère comme la strie bordante 
dans le globule rouge humain, mais même à isoler de façon 
complète ce filament annulaire par destruction du discoplasme. 
J’ai pu le colorer par le krystallviolet, par l'hématoxyline au fer 
et par l’or. Il m'a paru posséder tous les caractères de la strie 
bordante des Batraciens, Y compris la structure finement, fbril- 
laire. 

J'ai constaté que cet anneau est invisible ou difficilement visi- 


ble par les méthodes ordinaires. Il faut, pour le bien voir, déter- 
miner une hémolyse plus ou moins complète en traitant par 
L 


exemple les hématies par une solution hypertonique pendant un 


temps suffisant ou par tout autre procédé, car l’hémoglobine #1 


ayant à peu près les mêmes réactions colorantes que le cerceau 
marginal masque ce dernier à l'observation. 

On mêle sur une lame une fine gouttelette de sang humain 
avec une goutte de solution de sel marin de 3 à 5 p. 100, et on 
recouvre d’une lamelle. Lorsque les hématies se montrent forte- 


ment altérées par l’hypertonie, on introduit sous la lamelle une 
petite goutte de krystallviolet en solution dans l'alcool à 95°, et 
on observe à l’immersion. On voit alors apparaître, coname dans 


les hématies du Triton traitées de même par comparaison, un fi- 
lament annulaire vivement colorable par le violet. Il est particu- 
lièrement net lorsqu'il est vu de profil et surtout lorsqu'il est 


détaché du bord même du globule, présentant parfois un con- 
tour sinueux avec des anses de torsion ou l’aspect d'un 8 de 


SÉANCE DU 20 Max 1081 


chiffre. On arrive même à trouver, si le contact avec la solution 
hypertonique a été assez long et la réaction assez brutale, des 
cerceaux complètement isolés flottant dans la préparation par 


suite de la destruction du discoplasme. Ces anneaux libres ont un 


aspect onduleux et se montrent fortement colorables par le violet, 

On peut obtenir des préparations permanentes en étalant Île 
sang après contact avec la solution hypertonique et ajoutant avec 
prudence une goutte d'alcool absolu qui détermine la fixation et 
le collage sur lame. On colore ensuite à l’hématoxyline ferrique 
sans trop pousser la différenciation. Les hématies se montrent 
bordées par un cerceau vivement coloré, d'autant plus évident 
qu'il est parfois rompu, et on trouve des anneaux libres. Mais 
la méthode de choix est la coloration à l'or. On traite un frottis 
de sang desséché par l’éther pendant 3 ou 4 secondes, puis on le 
plonge dans l'alcool absolu pour fixer. On le recouvre ensuite 
pendant une demi-heure d’une solution aqueuse d'iodure de po- 
tassium iodé à 0,50 p. 100, puis on fait agir une solution de 
chlorure d’or à 1 p. 100 une demi-heure à une heure. On réduit 
en quelques minutes par l’eau anilinée à 1 p. r00. On peut pro- 
céder aussi en traitant directement, mais prudemment le frottis 
non fixé par l’iodure de potassium iodé et opérant ensuite de la 
même façon. Le cerceau marginal apparaît nettement coloré et 
souvent bien distinct du bord même du globule. 

J'ai cherché, par l'étude du sang de l’anémie pernicieuse, les 
relations qui peuvent exister entre le cerceau marginal que j'ai 
observé et les formations vues tout d’abord par Schleip et par 
Gabriel, et bien figurées par Cabot dans le sang des anémiques (1) 
_ebt connues sous le nom de corps annulaires de Cabot. Quoique 
n'ayant pas retrouvé la figure classique du filament en huit, je 
crois qu'il y a identité entre les corps annulaires et la strie bor- 
dante, car j'ai pu, en traitant par le violet et par l'or du sang 
d’anémie pernicieuse, obtenir dans tous les globules des anneaux 
colorés un peu rétractés à l’intérieur de la cellule et comparables 
à certains aspects que montrent les photographies de Cabot. En 
surcolorant au Tribondeau, j'ai retrouvé des anneaux libres sem- 
blables à ceux que j'ai bite expérimentalement et j'ai suivi 
tous les stades d’altération du globule rouge en allant de l’héma- 
tie normale à /l’hématie très plate, pauvre en en et 
finalement réduite à sa strie bordante. 


Contrairement à Cabot, qui interprète les anneaux qu'il a dé- 


crits dans le sang anémique comme des restes nucléaires et à 
Gésaris-Demel (2) qui a repris récemment la question et les con- 


(1) Journal of medical Research, t. IX. 1903, pp. 15-18. 
(2) Hoœmatologica, t. II, 1921, pp. 125-145. 


EE 


ES 


1092 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


L 

1 

: | 

sidère comme la limite colorable séparant deux zones de densité | 
différente dans l’hématie il faut, selon moi, considérer ces an- | 
neaux que je trouve dans tous les globules, même chez l'Homme 


sain, comme la strie bordante des hématies. 
Je pense pouvoir conclure de mes observations que la strie. È 
bordante, déjà observée parmi les Mammifères chez le Lama par 
M. Jolly (1) existe chez l'Homme où elle présente les caractères à 
qu'on lui trouve chez les Batraciens et où elle joue, par son 
élasticité, le même rôle essentiel pour le maintien de la forme 
discoïde l’hématie. | 


ERRATUM . 


Note de H. VINCENT 


T. EXXXVI, page 1004, »° paragraphe, 4° ligne. Au lieu de : M 
dont quatre immédiats, lire, dont quatre inédits. 1 


(1) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXIII, 1920, pp. 125-127. 


(65) | 1093 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 


SÉANCE DU 12 MAI 1922 


SOMMAIRE 


Barn (L.) : De l’ectopie sus- 


Brum (L.) : Remarques à pro- 


diaphragmatique de l’estomac.. 70 | pos de la communication de 
Bsckerica (A.) et Ferry (G.) : MM. Beckerich et Ferrvs...:.." 30 

À propos d’un cas de bronchite Borrez (A.)et Couron (A. de) : 

sanglante de Castellani......... 75 | Action du glycogène et du glvco- 

Beckericx (A.) et FERRY (G.) : gène iodé sur les tumeurs gref- 
Réponse aux observations de fées de laSouriss: #0 NE .68 

AL SNS rie SES ARR SRE 76 Worincer (P.): La perméabi- 

Bexort (J ) : Sur la fixation et lité intestinale pour le saccha- 
Meoloraionduchondriomen:) 075: 1" TOoseuIRAlL es RR UR SALE 65 


Présidence de M. L. Bard. 


La PERMÉABILITÉ INTESTINALE POUR LE SACCHAROSE, 


par PIERRE WoRINGER. 


Lorsqu'on donne à un animal du sucre par la voie buccale 
en quantités croissantes, on arrive, comme il est admis généra- 
lement, à une limite d’assimilation au-dessus de laquelle une 
partie du sucre ingéré est éliminée par les urines. Pour la déter- 

 mination de la limite d’assimilation, on n’a fait aucune diffé- 
rence entre les monohexoses et les dihexoses. Pourtant, si nous 
examinons le mécanisme de l’absorption des sucres, autant qu'il 
nous est connu actuellement, il nous apparaît une différence fon- 
damentale entre celui qui entre en action pour les monohexoses 
et celui d'après lequel sont absorbés les dihexoses. Ces derniers 
subissent une transformation chimique, un dédoublement, tan- 
dis que les monohexoses restent intacts. Le saccharose, qui est 
une combinaison chimique de glucose et le lévulose, est scindé 
en ces deux parties composantes et pénètre sous cette forme dans 
le sang. Ici le mélange équimoléculaire de glucose et de lévulose 
subit le sort des monohexoses ; c’est-à-dire que ces deux sucres 
sont fixés par le foie et peuvent déterminer une hyperglycémie 


_ 


1094 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG ri (66) 


passagère. Lorsque le seuil rénal est dépassé l'un ou l'autre ou 
{es deux sucres passeront dans l’urine. Nos expériences nous ont 
montré que chez l'Homme et chez le Chien, après ingestion de 
saccharose, il y a surtout élimination de lévulose. 

Mais à côté du lévulose, on trouve également dans l'urine du 
saccharose. Pour que ce sucre soit éliminé par l'urine, il faut 
qu'il ait passé par la muqueuse intestinale sans être dédoublé. 
Il y a donc une perméabilité intestinale pour le saccharose. Or, 
nous savons que tout saccharose introduit dans l'organisme par 
voie parentérale est éliminé quantitativement par l'urine. Seule, 
la muqueuse intestinale est capable de dédoubler ce sucre et de 
le rendre utilisable. Les parties qui échappent à ce dédoublement 


apparaissent intégralement dans l'urine. C’est ce qui permet de : 


mesurer exactement la perméabilté intestinale. 


Pour doser le saccharose à côté d’autres sucres tels que Je Lie 
cose et le lévulose, nous nous sommes basés d’une :part ‘sur sa 
qualité de ne pas réduire les sels cuivriques en milieu alcalin, 
qualité qui le distingue de tous les autres sucres, d'autre part 
sur [la facilité avec laquelle il est dédoublé en | glucose et lévulose 
par les acides minéraux. | 


La méthode employée était la suivante : bo. c.c. d’urine sont 
déféqués par le réactif de Patein et mis à 100 c.c. Sur une partie 
aliquote du filtrat, on fait un dosage du sucre par la méthode. 
de Bertrand. Le chiffre trouvé ineioe la quantité de sucre réduc- 
teur conténue dans l'urine, dans notre cas, !le glucose et le lévu- 
lose. On prend ensuite une autre portion de 5o c.c. d'urine qu'on 


chauffe après addition de x c.c. d’acide chlorhydrique concentré 


pendant une heure au bain-marie, on défèque, neutralise et met. 
à 100 c.c. Le dosage du sucre d’après la méthode de Bertrand fait 


sur une partie ne de cette seconde portion donne la quantité M 
totale du sucre contenu dans l’urine. La différence entre les 
résultats du premier et du deuxième fosse correspond à la quan- M 


tité de saccharose. 


Pour aborder la question de la perméabilité intestinale nous M 
avons fait une expérience bien simple. Nous avons donné à un “4 
Chien à jeun des quantités croissantes d’une solution de saccha- Vs 


rose contenant 500 gr. par litre, d’abord 5o c.c., puis 100 c.c. 
200 C.C., 300 c.c. et finalement oo e c.c. Le Chien reçut donc en 
fait de che : 


25 gr. et en ‘élimina ‘o,311 gr. c'est-à-dire 1,24 P. T00 


Do ear: ee Ne OO ET EN Te HR NES 
100 gr. Le LOL None — 1,1/ = 
150 gr. — D OUTD AE — 1,52 :  — 


200 gr. —— L;Æ10 0: on 2,06  —- 


(67) SÉANCE DU 12 MAI . 1095 


Cette expérience montre le résultat surprenant qu'avec n'im- 
porte quelle quantité de saccharose ingéré, il y a toujours élimi- 
nation de saccharose. La même expérience a été répétée à maintes 
reprises, elle a toujours donné le même résultat. L’essai fut éga- 
lement fait sur des enfants. Un nourrisson de 4 mois reçut, tou- 


jours en solution à 5oo gr. par litre. 


30,2 gr. de saccharose et en élimina 0,458 gr.—1,52 p. 100 


1 ON NE AS ee =— 0,684 gr.=1,61 — 
HS Où er: — — 090 en ON ES 
60,65 gr. = = OST SR EN 


Cette expérience montre également qu'un certain pourcentage 
du sucre ingéré passe toujours dans l'urine, indépendamment de 
la quantité donnée. Ce passage de sucre dans l’urine est dü à une 
perméabilité physiologique de l’intestion pour le saccharose. 

Cette perméabilité intestinale pour le saccharose est relative- 
ment constante. Elle varie pour notre Chien entre 1,14 et 
2,06 p. 100. Le coefficient dé perméabilité moyen pour ce sujet 
avec uné solution de 50o gr. par litre, est donc de 1,56 p. 100. 


Chez le nourrisson examiné, le coefficient de perméabilité est en- 
core plus constant, il varie entre 1,41 et 1,70 p. 100, il est en. 


moyenne de 1,58 p. 100: 
La quantité de saccharose qui traverse la muqueuse intestinale 


- est absolument indépendante du rapport entre le sucre ingéré 


et le poids du sujet. Aïnsi dans notre premier cas, nous avons 
donné successivement 1,75 gr., 4,03 gr., 7,52 gr., 10,09 gr. et 
14,29 gr. de saccharose par kilogramme d’animal, dans notre 
second cas, 7,95 gr., 10,79 gr., 12,09 gr. et 14,58 gr. par kilo- 
gramme d' ou 

Le coefficient de perméabilité pour le saccharose est due l’ex- 
pression d’une fonction propre de l'intestin. Elle est la seule fonc- 
ton intestinale que nous puissions mesurer et exprimer par des 
chiffres. On pourra donc avoir intérêt à introduire la détermina- 
tion du coefficient de perméabilité dans la clinique du tube diges- 
tif pour établir par des chiffres le degré de lésion de cette fonc- 
tion intestinale. Nous avons déjà pu montrer (1) que dans le 
choléra infantile la perméabilité intestinale pour le saccharose 


“st considérablement augmentée. 


(Clinique infantile, D° Rühmer). 


(1) Archives de méd. destenfants, 1. XV. p. 120, 1922. 


Se 


1096 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (68). 


ACTION DU GLYCOGÈNE ET DU GLYCOGÈNE IODÉ 
SUR LES TUMEURS GREFFÉES DE LA SOURIS, 


par À. BoRREL et À. DE COULON. 


Le glycogène est un corps extrêmement répandu dans les cel- … 
lules de l'organisme, il se trouve de préférence dans les tissus. M 
les plus actifs, dans ceux qui se régénèrent le plus rapidement 
(organes des nouveau-nés, cancer, etc.). Différents auteurs ont 
signalé sa présence dans les proliférations néoplasiques où il se 
trouve à l’état de grains intracellulaires (Brault). D'après Penta- 
gna, la teneur en glycogène est d'autant plus grande que la 
tumeur est plus maligne, plus proliférante. Si le glycogène est. 
toujours présent dans les cellules des tumeurs spontanées, il fait, … 
par contre, souvent défaut dans les cellules de cancers transplan-. 
tés (Haaland). | 

Sachant ainsi le rôle que joue le glycogène dans les proliféra- “4 
tions néoplasiques, nous nous sommes demandé s’il ne serait 
pas possible d'utiliser son affinité toute spéciale pour la cellule … 
cancéreuse en l'utilisant comme vecteur dans le but d'introduire 
au Sein de la tumeur un complexe avec lequel il serait entré en. 
combinaison et qui aurait un effet nocif sur la cellule. La seule 
combinaison du glycogène que l’on connaisse et qui nous à sem. 
blé remplir ce rôle est le dérivé iodé. À proprement parler, c'est. 
plutôt une fixation qu'une combinaison, car la proportion des M 
deux composants qui entrent en réaction ne semble pas être en 
proportion bien définie. 6 11 

Dans le but d'étudier l’action des injections de glycogène iodé 
à des Souris porteuses de tumeurs greffées, nous avons extrait du 
foie de Cheval ce corps ; voici le Roue Ie que nous avons utilisé : « 

Aussi vite que possible après la mort, le foie est jeté dans M 
l'eau bouillante, laissé durant 5 minutes (destruction des fer- M 
ments glycolytiques). Le foie est haché, pilé, mélangé intime- 4 
ment avec de l'eau distillée à raison de 1.000 gr. d’eau pour M 
15o gr. de foie. La liqueur ainsi obtenue est passée à travers un M 
tamis, acidulé avec CIH à raison de 0,15 c.c. de CIH de poids M 
spécifique 1,19, pour 1.000 gr. Douze heures après, on chauffe M 
30 minutes au bain-marie, on laisse refroidir et on filtre. Par. 
évaporation à feu doux, on réduit le liquide au 1/12 de son vo- 
lume. De cette solution fortement opalescente, on précipite le 
glycogène par addition d'un double volume d'alcool à 95°,. le 
précipité est redissous dans le plus petit volume d’eau possible, 
puis reprécipité par l'alcool. Le dépôt est centrifugé, lavé à l’al 
cool à 70°, So, et 95° et à l’éther. Le glycogène ainsi préparé 


(69) SÉANCE DU 12 MAI 1097 


ne donne ni la réaction xantho-protéique ni celle du biuret, par 
contre très faiblement celle de Millon. Une solution de 4 p. 100 
de glycogène, pasteurisé à 3 reprises à 70° nous servira dans nos 
essais. Le glycogène iodé est préparé par adjonction d’une solu- 
tion alcoolique d'iode jusqu’à coloration brun acajou persistant. 
Il est préférable de se servir d’une solution alcoolique d'iode plu- 
tôt que de la solution de Lugol — procédé que l’on emploie gé- 
néralement pour déceler le glycogène — car la présence d’iodure 
de potassium même en quantité très minime provoque des es- 
chares. Pour étudier l’action du glycogène iodé sur les tumeurs, 
nous nous sommes adressé à des Souris greffées, soit avec le sar- 
come, soit avec la tumeur épithéliale. Depuis plus d’un an, nous 
avons remarqué que chez les Souris greffées depuis une dizaine 
de jours (la tumeur avait la grosseur d’une noisette) et traitées 
par des injections de 0,5 c.c. d’une solution de glycogène iodé 
préparé ainsi que nous l'avons indiqué, le néoplasme cessait de 
croître aussitôt après la première injection. L'injection était faite 
sous la peau du dos à droite, la tumeur greffée à l'aine gauche. 
Les injections suivantes Ru soit fondre la tumeur qui ne 
présentait extérieurement aucun phénomène de nécrose, soit la 
faisait abcéder et se vider à l'extérieur par un pus crémeux. Géné- 
ralement, il suffisait de 5 à 6 injections pour provoquer une ré- 
gression complète. Le pourcentage des Souris ainsi guéries était 
de 50 p. 100 environ. (Le nombre des Souris que nous avons 
traité de la sorte est d'environ 60). En même temps que nous 
injections une solution de glycogème iodé, nous avons injecté à 
d'autres Souris greffées une égale quantité de glycogène, espérant 
ainsi fournir un aliment aux cfellules cancéreuses et activer leur 
développement. Les Souris ainsi traitées sont généralement mortes 
arant les témoins avec des tumeurs plus volumineuses. Dans 
aucun cas, il ne s’est produit de régression. Il est nécessaire de 
.continuer le traitement par le glycogène iodé jusqu'à ce que la 
tumeur ait complètement disparu, ne pas l'arrêter lorsque la 
régression semble être presque complète, car dans un cas où nous 
avions cessé les injections trop vite, Ja prolifération cellulaire a 
reconmmencé. 

De ce travail ressort l'affinité du glycogène pour la cellule 
cancéreuse. Injecté dans un éndroit quelconque du corps de la 
Souris, il semble être capté par ces cellules. Le glycogène étant 

‘un sn pour la cellule cancéreuse en facilitera le développe- 
ment, par contre, si, à l’aide de ce vecteur nous introduisons au 
sein de la tumeur de l’iode, Feffet inverse se produira, il en résul- 
fera une nécrose et une fonte des tissus. Les Souris chez lesquelles 
les tumeurs.ont régressé par ce traitement se sont montrées, dans 
la suite, foujours réfractaires à une nouvelle greffe. 


1098 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (70) : 


Il ne nous a jamais été possible, par ce moyen, de faire régres- 
ser des tumeurs spontanées. 


(Institut d'hygiène et de bactériologie.) 


DE L'ECTOPIE SUS-DIAPHRAGMATIQUE DE L'ESTOMAC, 


po L. Baro. 


L'ectopie de l'estomac dans la moitié droite du‘thorax est exces- 
sivement rare ; on lui attribue la même pathogénie qu'aux ecto- 
pies de la moitié gauche, qui, sans être fréquentes, ne sont pas 
absolument exceptionnelles ; c’est dire qu’elle est considérée, . 
tantôt comme une hernie, tantôt comme une éventration dia- 
phragmatique, sans tenir compte du fait que dans les éventrations 
droites, l’ectopie porte sur le foie sans intéresser l'estomac. 

On sait que, dans la hernie, l'estomac, faisant irruption à tra- 
vers une boutonnière du diaphragme, reste généralement à che- 
val entre les deux cavités, alors que, dans l'éventration, le dia- 
phragme refoulé très haut continue à doubler l'estomac, resté 
en entier au-dessous de lui. Pour le dire en passant, je consi- 
dère, pour ma part, cette seconde forme comme due à un refou- 
Lecnent idiopathique de l’hémidiaphragme, résultant de l'affai- 
blissement congénital de sa résistance, et devant prendre place 
dans le même cadre nosologique que les dilatations Rp 
ques des organes tubulés ou cavitaires (1). 

J'ai eu l’occasion d'observer un cas qui m'a conduit à admet- 
tre que les ectopies droites ne pouvaient pas être considérées 
comme une simple transposition des ectopies gauches, et qu'elles 
relevaient d’une malformation congénitale particulière, consti- 
tuée par le développement de l'estomac au dépens de la us 
$us-diaphragmatique du tube intestinal primitif, |: 

Il s’agit d’une Femme, actuellement âgée de 36 ans, qui s’est w 
apercu de douleurs dans le bras gauche survenant après les 
repas dès l’âge de 8 ans, et qui, observée à diverses reprises à la 
clinique et à la Roi médicale avant mon arrivée, avait 
toujours été considérée comme atteinte de hernie diaphragmati- 
que, probablement congénitale. J’ai eu l’occasion de l’examiner 


à l'écran, pour la première fois, au printemps de 1920, et plus 


tard, plus complètement, au cours d'un séjour d'une dizaine de 
jours fait à la clinique en avril 1921. Le D° Schaaff, qui l'avait 


(1) L. Bard. Les dilatations idiopathiques des organes tubulés ou cavitaires, pe 
Journal de médecine. de Lyon, 1922, pp. 193-201. 


% LES 


EN 
par) 


ch / : SÉANCE Du 12 MAI ” 4099 


suivie précédemment, ‘en à pris à diverses époques d'excellentes 
radiographies, et possède d'autre part tous les éléments néces- 
saires pour en faire prochainement une étude détaillée. 

Chez cette malade, l'estomac occupe la région postérieure de 
l'hémithorax droit ; sa limite, lorsqu'il est gonflé par des gaz 
ou par la bouillie de contraste, rappelle assez bien, au premier 
abord, le contour diaphragmatique habituel des éventrations, 
inais jai été frappé par deux caractères, qui m'ont paru tout à 
fait incompatibles avec l’une comme avec l’autre des deux inter- 
prétations habituelles. Le premier est le fait que le contour de 
l'estomac, qui part en haut de la ligne médiane et qui décrit une 
ligne convexe en haut et à droite, atteint ia partie supérieure 
de l'ombre hépatique à une distance qui varie avec ses degrés de 
réplétion. Seule ia forte distension de l'organe repousse le con- 
iour jusqu'au voisinage de la paroi latérale, mais en relevant 
également son extrémité interne et sans jamais lui faire prendre 
_ la forme en coupole, à sommet médian, si caractéristique dans les 
éventrations. Le second est la aie singulière de l'organe, 
formant une sorte d° anse tournée vers la droite, entre un cardia 
et un pylore situés tous les deux sur la ligne médiane, dans le 

_ prolongement l’un de l’autre, de telle sorte que ce dernier occupe 
manifestement le siège habituel de la terminaison normale de 
l'œsophage au-dessus du diaphragme, en se continuant par un 
duodénum sous-diaphragmatique, très allongé ,rectiligne et ver- 
tical. Ces deux caractères permettent de conclure à l’origine 
éctopique, d'emblée sus-diaphragmatique, de l'estomac ; dans 
cette hypotèse, la situation occupée par l'organe s'explique faci- 
lement, par le fait qu'il s’est développé dans la direction où il 
rencontrait la plus faible résistance. 

Toutes les explorations faites à aide de la bouillie de contraste TU 
mé paraissaient d'accord avec ma manière de voir ; la preuve ‘15100 
formelle ne pouvait être obtenue que par le secours du pneumo- on. 
péritoine. Après avoir refusé assez longtemps. de se soumettre à 4 
cette recherche, la, madade a fini par y consentir, parce qu'elle 
souffrait de troubles gastriques graves, pour. litre elle eût 
désiré une intervention chirurgicale qui ne pouvait. être entre- 

_ . prise sans un diagnostic plus précis. Ce pneumo- péritoine a été 
. réalisé à l'oxygène, il y a un mois, avec plein succès et sans 
aucune suite nee ; il à confirmé pleinement mon interpré : SAR 
‘tation, en permettant de constater, d'une part, que le diaphragme ie 
occupe sa place normale au- dessus du foie et au-dessous de l’esto- ï 
mac, et d'autre part, qu'il n'existe nulle part d’adhérences, de Re 
même qu'aucune ouverture perméable aux gaz au niveau de la 
iraversée du diaphragme, qui occupe sa Sie normale. 
I y a tout lieu de penser que se même pathogénie doit s’appli- 


5}; 


LTGO TE RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG : (T2) 


quer à toutes les ectopies thoraciques droites de l'estomac, sans 
toutefois qu'il soit possible de l’affirmer avant que les constata- 
tions précédentes aient pu être renouvelées dans des cas sem- 
blables. 

L’attention n’a pas été suffisamment portée jusqu'ici sur les 
différences cliniques, très accusées, qui séparent les ectopies 
thoraciques droites des ectopies gauches, différences d'autant plus 
marquées qu’elles ne dépendent pas uniquement du côté dans 


lequel les ectopies se développent, rnais tout autant de €” lORpo 1 


tion de leur pathogénie. 


(Clinique médicale À. de anis à de Strasbourg). 


(73) __ SÉANCE DU 12 Mai [101 


SUR LA FIXATION ET LA COLORATION DU CHONDRIOME, 


par J. BENorr. 

Les histologistes désireux d'étudier le chondriome ont à leur 
disposition un nombre considérable de liquides fixateurs : ceux 
d'Altmann, de Benda, Meves, Regaud... Mais je ne crois pas 
inutile d’allonger cette liste, et je me propose d'indiquer la for- 
mule et le mode d'emploi d’un liquide qui, mis en service dans 
notre laboratoire depuis bientôt trois ans, nous a généralement 
donné des résultats excellents et à peu près constants. 

L'opération de beaucoup la plus importante dans toute techni- 
que mitochondriale est évidemment celle de la fixation. Elle doit 
en même temps, à mon avis, réaliser le mordançage nécessaire 
à l’action ultérieure du colorant électif, et le réaliser complète- 
ment. J’ai remarqué, en effet, qu’on avait avantage, surtout après 
action de l'acide osmique, à Ciéciuer la coloration le plus rapide- 
ment possible, et qu'une bonne fixation, entendue dans le sens 
que je viens de dire, devait rendre utile le mordançage ulté- 
rieur, Ou la postchromatisation. Mais la propriété essentielle de 
tout fixateur consiste dans la précipitation des substances albu- 
minoïdes des tissus. Or, on sait que les éléments du chondriome 
sont constitués par un substratum albuminoïdique et par une subs- 

! tance lipoïde. Un bon fixateur devra donc précipiter au maxi- 
mum la partie albuminoïdique de la mitochondrie, et c'est en 
partant de ce principe que je suis arrivé, après quelques tâton- 
nements, à la constitution suivante du liquide que nous em- 
ployons couramment : 


Acide chromique AODAITOON 1220 RS RU de. 0) Dasties 
Acide osmique AU DD OO NN Lee Aa ce De AI) à ue 5 — 
Sublimé à 5 p. 100 dans eau physiologique RU 5. 


Acide trichloracétique ou phosphotungstique à 5 p.109 4  — 


L'acide osmique est, qualitativement, le constituant essentiel 
de ce liquide. L’acide chromique contribue à insolubiliser le chon- 


_ driome. Je lui préfère quelqüefois le bichromate de potasse, qui. 


\ 


met mieux en évidence les éléments du deutoplasme, ou bien 
j emploie simultanément l’acide chromique et le bichromate de 
potasse. Quant au sublimé, et aux acides trichloracétique ou phos- 
photungstique, ils ont pour but de renforcer, de compléter l’ac- 
tion précipitante des réactifs précédents. On sait que les sels de 
métaux lourds précipitent énergiquement les albuminoïdes. Le 


chlorure de platine possède cette propriété à un haut degré ; 


malheureusement il coûte fort cher, et j'emploie à sa place le 


1102 RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG 
——"—— ————————————…….. ..—_—…—….— 
sublimé (qui, par ailleurs, semble mordancer et augmenter la 
colorabilité du te Enfin, les acides trichloracétique 
et phosphotungstique sont certainement les substances chimiques 
qui précipitent le plus complètement les matières albuminoïdes. 
J'ai employé l’un et l’autre, et je considère que, additionnés aux 
trois substances déjà nommées, ils sont en partie responsables de 
la bonne conservation et de la colorabilité du chondriome. : 


Je voudrais maintenant donner quelques indications techni- | 
ques, qui ont une importance considérable pour la réussite des 
préparations et pour leur conservation. Je recommande de fixer, | 
à la glacière, à une température comprise entre +8° et + 12° À 
environ (1), des objets découpés en tranches très minces. La 
fixation durera vingt-quatre heures au maximum ; on lavera | 
les objets à l’eau courante pendant quelques heures, et les por- M 
tera ensuite dans l'alcool à 70° iodé (et non pas dans la solution 
iodo-iodurée qui gênerait la coloration) pour éliminer le subli- 
: mé. Les blocs, inclus dans la paraffine par le procédé ordinaire, | 
devront être coupés et colorés au plus tôt. J’aï maintes fois 
constaté, après l’action de différents fixateurs osmiqués, que la 
coloration du chondriome réussit d’autant mieux qu’elle est pra- 
tiquée.plus rapidement (il semble que la partie lipoïdique de la M 
mitochondrie s’altère dans la paraffine). Les coupes, d'une épais- (M 
seur de trois à quatre microns environ, seront colorées à la. 
fuchsine d’Altmann, et différenciées à l’acool picrique de cet 
auteur. On peut fort bien colorer par la méthode de Harry Kull, 
de même qu'au cristallviolet de Benda, ou à l’hématoxyline fer- 
rique. Maïs je ne conseille aucune de ces deux dernières mé- 
thodes ; outre qu'elles sont plus longues que celle de la fuchsine 
(laquelle s'exécute en cinq minutes), elles donnent un moins bon 
contraste de couleurs que la méthode d’Altmann, après laquelle 
le chondriome se détache en rouge vif sur le fond jaune clair 
du protoplasme. 


La coloration du chondriome à la fuchsine d'Altmann s’affai- 
blit, dit-on, après quelques mois ou quelques années ; j'ai en | 
effet constaté son altération rapide dans les coupes montées au 
baume ordinaire, selon le procédé courant. Mais en prenant 
quelques précautions, on peut, je crois, monter les préparations 
d'une manière inaltérable ; et je possède des prépar ations vieilles 
de trois ans, dont les couleurs sont foujours aussi vives que le. 
premier jour. Je procède de la manière suivante : mes coupes, | 
après coloration à chaud pendant deux à trois minutes, et après M 
différenciation dans l'alcool picrique (afin que la couleur jaune & 


(1) Pour les avantages de la fixation froide, cf. Policard. fcnonees rendus de 
o Association des analomistes, 1913. 


(75) SÉANCE DU 12 MAI 1103 


du fond ne soit pas lavée) sont plongées dans deux xylols, puis 
dans une solution très étendue de baume du Canada sec, dis- 
sous dans du choloroforme. Elles sont ensuite disposées à plat et 
conservées à l'abri de la poussière pendant plusieurs heures, jus- 
qu'à ce que le chloroforme s'étant évaporé, le baume recouvre les 
coupes d'une pellicule très mince d’une épaisseur uniforme et 
absolument sèche. Je monte alors dans du baume spécial dissous 
dans du benzol (livré par la Maison Poulenc). On peut aussi ajou- 
ter de l'acide salicylique au baume et j'appuie très fortement sur 
le couvre-objet, de manière à réduire au minimum la couche de 
baume. Par ce procédé, les huiles essentielles et les principes con- 
tenus dans le baume ordinaire, nocifs vis-à-vis du chondriome 
coloré, sont éliminés. 

Je pense donc qu’en suivant cette technique, on pourra sim- 
plifier les manipulations des méthodes mitochondriales courantes, 
et obtenir une meilleure fixation, une forte coloration, et une 
bonne conservation du chondriome. 


(Institut d'histologie de la Faculté de médecine.) 


-À PROPOS D'UN CAS DE BRONCHIFE SANGLANTE DE CASTELLANI, 
par À. BEckerion et G. FERRY. 


L'un de nous suit, dans la région de Saint-Dié (Vosges), un 
cas de bronchite sanglante de Castellani (1). De tels cas sont très 
rares dans l’est : Simon et Raditch (2) en relatent 2 cas en 1978 ; 
Baur et Codvielle (3) viennent d'en citer 2 nouveaux Cas dans 
la Sarre. 

Dans Po ion de notre malade, qui se présente comme 
une gelée fluide, roussâtre, on note de nombreux emmélements 
de Spirilles, dont la plupart revêtent l’aspect du Sp. vincenti. 
L'intérêt de l'observation réside dans leur coexistence avec le 
Bacille fusiforme et dans l'absence constatée de celui-ci au ni- 


. Veau des cavités buccale et rhino-pharyngée. À noter l'absence 


persistante du Bacille de Koch et d'œufs de Paragonimus. 
Aussi inclinons-nous à accepter l'opinion, formulée avec ré- 
(x) Chez une femme célibataire de 81 ans dont l’état général est assez satis- 
faisant malgré une évolution qui date déjà de quelques mois et dont l’histoire cli- 
nique sera rapportée ultérieurement. Sa guérison semblait assurée quand une 
récidive vient de survenir. 
(2) C. R. de la Soc. de méd. de Nancy, 8 décembre 1918. 
(3) Gaz. méd. et Revue d'hygiène de Strasbourg, n° 1, janvier 1922 


Q 
A 


* de la Soc. de biol., 25 mars 1922, t. LXXXVI, p. 665. 


1104 « RÉUNION BIOLOGIQUE DE STRASBOURG (76) 


serve par différents auteurs (Robert) (1), expressément proposée 
tout récemment par Baur et Codvielle (2), qui fait rentrer dans 
le cadre des associations fuso-spirochétiennes de Vincent, la 
broncho-spirochétose de Castellani et identifie au Sp. vincenti 
le Sp. bronchialis. 


L'ubiquité connue des éléments de cette association fait con- 


cevoir comme probable leur introduction per os et leur greffe 
ultérieure sur l’arbre respiratoire. 


M. L. Bium. — Si l’on cherche à ranger la bronchite sanglante 
de Castellani dans les infections d'origine spirillo-fusiforme, com- 
ment expliquer que ces cas soient exceptionnels dans nos régions, 
alors que les gangrènes pulmonaires d’origine spirillo-fusiforme 
sont relativement fréquentes ? 


MM. Becrericx ET FERRY. — Notre cas n'offre actuellement 
aucun signe clinique de gangrène ; l'avenir nous dira si son évo- 
lution doit aboutir à la gangrène pulmonaire. Cette évolution ne 
s'est pas produite dans les quatre cas signalés dans l’est. 


(Institut de bactériologie et clinique médicale A). 


(1) C. R. de la Soc. de biol., 9 juillet 1925 ; Presse médicale, 1921, p. 559. 
(2) C. R. de la Soc. de biol., 25 mars 1922. 


(13) | 1105 


REUNION 
BIOLOGIQUE DE BUENOS-ATRES 


SÉANCE DU 6 AVRIL 1922: 


SOMMAIRE 
BaAcamann (A.) et Aquino (L.- tabolisme hydrocarboné,....... 29 
I.) : Sur le Bactériophage ..... 16 | _- Mazza (S.)et Ivanissevicu (O.) : 
Casrersts (M.) : Influence de Cysticerque du masséter...:... 15 
divers aliments hydrocarbonés Pico (G.-E.) : Sur la nature du 
SORA INC ÉRNEE ANee Ces era. . 18 | principe bactériophage de Twort- 
Grusri (L.)et Houssay (B.-A.): PH er ES ANA Let SRE 14 
Le rôle de l’hypophyseet du cer- : Pico (C.-E.) : Sur l'autoséro- 
veau dans la production des alté- thérapie intraveineuse de la ma- 
. rations cutanées chez le Crapaud. 20 | ladie sérique.. ........... SE A A Up 
 Houssay (B.-A.), Huc (E.) et Vaccarezza (R.-A.) : Sur la 
Macamup (T.) : Hypophyse et mé- cause de la mort par les brûlures. 22 


Présidence de M. B.-A. Houssay. 


* CYSTICERQUE DU MASSETER, 
par $. Mazza et O. IvanissEvicx. 


On a très rarement trouvé des cas de cysticerque humain ‘en 
Argentine. On a publié 2 observations de Cysticercus cellulosae du 


- cerveau (Jakob et Borda, Baistrocchi) ; 2 autres où il était localisé 


ne” 


dans l'œil (Demaria, O. Wernicke) ; 1 cas sous-conjonctival (Tis- 


Ncopmia);, 21 cas à localisation multiple (R. Wernicke). Ce petit 


nombre de cas s'explique probablement par la rareté du cysticer- 
que chez les Porcs ; on ne les trouve que chez 1 p. 10000 de ces 
animaux sacrifiés aux abattoirs. Tænia solium s’observe rarement 


_ chez l'Homme. 


Nous avons récemment observé un cas chez un Espagnol de 
32:ans, habitant le pays depuis vingt ans. Cet homme fut opéré 


. dans le service du P° Arce. Il présentait une tumeur de la région 


U 
4 


Brococre. COMPTES RENDUS. — 1922. Î. LXXXVI. 


1106 : RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (14) 


du masseter, faisant corps avec le muscle, indolore et sans adé- 


nopathie. On crut à une tumeur mixte parotidienne. 

L'opération fut faite sous anesthésie locale. On trouva en plein 
muscle une tumeur blanche à parois fibreuses adhérentes ; on 
l’extirpa en bloc. Une piqüre à la capsule fit sortir un cysticerque. 
On pratiqua des coùpes qui montrèrent sa structure typique. Le 
malade n’hébergeait pas le Tænia solium. Dans son sang, aus- 
sitôt après l'opération, on trouva des éosinophiles dans la pro- 
portion de 5 p. 100 ; après un mois, la proportion n’était plus 
que de 59 D ro00! 

La réaction de Ghedini-Imaz Aphatie et Lorentz fut négative 
sitôt après l'opération, puis positive un mois et huit jours après 
(liquide hydatique de Mouton). On ne put la pratiquer avec un 
antigène de cysticerque. 


(Laboratoire central de l'Hôpital des En LS 


SUR LA NATURÉ DU PRINCIPE BACTÉRIOPHAGE DE TWORT-D' HERELLE, 
par C.-E. Pico. 


Les travaux de d’Herelle ont suscité des discussions qui rap- 


pelient un peu les controverses au sujet de la fermentation et de 


ses agents. | 
D'Herelle soutient l'existence d’un virus dont l’activité ne 
décroît pas par dés passages en série, Un catalysateur pourrait 
avoir cette action, à la condition qu'il se régénérerait à chaque 
passage. La lyse en série obtenue par l’action du violet de méthyle 
(Botez) (1) démontre qu’au moins pour certains cas, on peut se 
passer de l'explication de d’Herelle. Pour Kabeshima, il s'agirait 
d’un coferment qui activeräit une prodiastase contenue dans les 
germes. Mais on objecte à cet auteur qu’il n’a pas suffisamment 
stérilisé le matériel provenant de l'intestin. Selon Bordet et Ciuca, 


les exsudats leucocytaires agissent sur les Bactéries produisant M 


une viciation nutritive héréditaire qui les rend autolysables. On 


objecte la possibilité d’une infection de l’exsudat péritonéal ” 


employé par un virus bactériophage. venu de l'intestin. Selon 
Bail (2), les Bactéries se diviseraient en petits fragments filtrables, 


doués de vie et capables de se multiplier. Ces fragments se nourri- 


raient des Bactéries, les désintégrant en particules ténues. Selon 


Bail, des cultures de Bacilles peuvent ue spontanément la N 


propriété de se lyser en série. 


(x) C. R. de la Sos. de biol., 1921, t. LXXXV, p. 585. 
(>) Wien. Klin. Wocheñschr., 1g2r, t. XXXIV, pp. 237 et 417. 


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Huile au sublimé indolore Vigier, à û gt. 01 par c. c. 

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(15) SÉANGE DU 6 AVRIL 1107 


Les agents intestinaux n'ont pas été étudiés comme agents 
lytiques: Après avoir essayé divers produits contenus dans les 
fèces, nous avons trouvé que les solutions de trypsine ou pan- 
créatine commerciales stérilisées par filtration, produisent la lyse. 
A une culture de Bacilles de Shiga-Kruse sur gélose inclinée, 


nous ajoutons 2-3 c.c. de solution de ferment à 1/10. Après 


quelques jours, à 37°, la culture s’est Iysée par digestion, Une 


goutte de ce bactériolysat permet d'obtenir la lyse en série de 


“cultures jeunes (bouillon). Il existe quelquefois des Bactéries 
résistantes (ou leurs secrétions) qui nuisent à la netteté des 
résultats. Il convient alors de diluer au 1/2 ou au 1/3 le liquide du 
premier tube et de filtrer sur Berkefeld. Avec ce filtrat, la lyse se 
produit rapidement. Sur 3 souches de Bacilles de Shiga-Kruse, 
2 se lysèrent en série. Nous avons pratiqué, comme contrôle, des 
dilutions semblables des ferments dans du bouillon, en suivant 
la technique de Bablet (1). L° activité disparut dans le premier ou 
‘deuxième passage. 

Nous avons aussi fait des essais avec la papaïotine et la papaïne 
(Merck) chauffée à 100°. Malgré cette température, les résultats 
furent positifs, quoique le principe bactériophage ne résiste pas à 


_ l’action de ces températures. La technique he fut la même 


que pour la pancréatine. 

Nous avons obtenu la lyse transmissible en série au moyen des 
ferments leucocytaires obtenus en suivant la technique de Gengou. 
L'exsudat péritonéal fut obtenu chez un Cobaye par l'injection 
d’une solution de nutrose ; on ajouta du citrate sodique, puis on 
lava les leucocytes avec de la solution physiologique ; on les mit 
en suspension avec du HCI o,r N (volume égal à la moitié du 


- volume d’exsudat). Après 18/24 heures, on centrifugea, puis le 


liquide fut faiblement alcalinisé au moyen d’une solution de Na 
(OH) o,r N. Centrifugatipn et nouvelle décantation. Le reste de 
là technique comme pour les autres ferments. 

Nous devons rappeler que tout récemment Lisbonne, Boulet et 
‘Carrère (2) ont obtenu in vitro un principe lytique au dépens des 
“exsudats leucocytaires. 


Il est possible que le principe bactériophage soit un activateur 


_ de l’autolyse normale des Bactéries : ce mécanisme d’action paraît 
_ d’ailleurs avoir une plus grande portée en biologie, en pathologie 


et dans l’immunité. 
En présence des faits signalés, l'hypothèse d’un virus bactério- 


_phage devient insuffisante. Nous croyons que l’hypothèse de 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 1920, t. LXXXIIT, p. 1322. 
(2) C. R. de la Soc. de biol., 1922, t. EXXXVI, p. 340. 


1108 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES {6} 


re 


Bordet et Ciuca n'exclut pas celle de Kabeshima. Il s or d' un 
cas de régénération d’un catalysateur. 


(Laboratoire de la 1° chaire de séméiologie.) Ÿ 


SUR LE BACTÉRIOPHAGE, 


par À. Bacumanx et L.-T. AQumo. EE 


D'Herelle a trouvé la lyse microbienne en série qu'il attribue 
à l’action d’un virus bactériophage qui est filtrable. L'existence 
du virus n’a pas été acceptée par beaucoup d'auteurs, qui recher- 
chent dans les Bactéries les causes de leur lyse (Kabeshima, Bordet 
et Ciuca). Pour Bail, les Bactéries donneraient lieu à des frag- 
ments vivants qui s’alimenteraient aux dépens des germes et les 
fragmenteraient à leur tour. Pour Otto, le phénomène est pro- … 
voqué par des ferments liés à certaines substances des microbes, 
qui, par leur lÿse, mettraient à leur tour en liberté du ferment. 

Nous avons pensé que les ferments intestinaux, surtout la pan- 
créatine, pourraient avoir le pouvoir de acte a lyse trans- 
miss ible en série. Pour diminuer les chances d’une infection 
éventuelle du ferment par le Bactériophage, nous l’avons dilué 
fortement à 1/10000 et 1/100000, puis nous l'avons mis dans des 
tubes de collodion immergés dans du bouillon. La dilution fut 
ensemencée par un anse de culture de 24 heures en bouillon de 
Bacille de Shiga-Kruse. Le bouillon était ajouté à des cultures … 
jeunes. Nous avons obtenu ainsi des résultats positifs en série, et 
l'activité fut telle que 0,03 c.c. pouvaient lyser en moins de 
24 heures 2 c.c. de culture de 4 heures du Bacille de Shiga- 
Kruse. AT, ; 

Nous avons pensé que d’autres substances diastasiques pour- 
raient avoir une action. Nous avons employé le venin de Lache-. 
sis alternalus, très DESRA Rae (Brazil et Pestana), mais dont | 
l'action est détruite à 50° (Houssay et Negrete). Après chauffage 

à 5o°, le venin n'est pas stérile ; à plus haute température, il n est 
plus ht Nous avons filtré une solution forte de venin au Ber- : 
kefeld, qui retient beaucoup de venin, mais qui en laisse passer. 
Nous avons obtenu la lyse de 0,5 c.e. de culture de Shiga-Kruse, 
. âgée de 24 heures, par des doses décroissantes (depuis 1 c.c.) du 
filtrat de 100 De de venin dans 25 c.c. d'eau physologique, le : 
tout complété à 5 c.c. par du bouillon. Après 48 heures, il y avait 
une lyse nelte proportionnelle à la dose de venin. Le ee 
typhique ne fut pas lysé après six jours. 

Les doses les plus fortes de venin donnèrent une 1. totale. En 


(47) SÉANCE DU 6 AVRIL 1109 


ajoutant différentes doses d’une culture jeune du Bacille de Shiga- 
Kruse à du filtrat du bactériolysat obtenu par le venin, et en 
complétant à 7 c.c. avec du bouillon, on obtint la Iyse en 
24 heures. La lyse fut transmise én série dans un grand nombre 
de passages. 

Des témoins de dilution de venin filtré ne donnèrent point la 
lyse. 

Nous n'avons pas obtenu cependant, avec ces [ysats, des espaces 


clairs dans les tubes d’agar, ni un changement des caractères 


tinctoriaux et culturaux du Bacille de Sigha-Kruse. 
Nous avons aussi employé la bile stérilisée, qui fut diluée à 


moitié avec une culture en bouillon de Bacille Shiga-Kruse, âgée 
de 24 heures. Ce mélange fut mis dans des tubes de on 
placés dans du bouillon. Après 2 jours d'incubation, le liquide 


extérieur fut capable de produire la lyse que nous avons pu 
transmettre en série (jusqu'à ce moment 3 passages). 

Mais des contrôles seinblables, sans addition d'aucune subs- 
tance, nous donnèrent des ly5es transmissibles. Otto et Gildeimeis- 
ter ont trouvé des résultats semblables par d’autres procédés. Otto 


démontra l'idendité au principe lytique obtenu in vitro et de 


x 


celui que contient l'intestin. 
* Ges faits obligent à être prudents dans les conclusions. Comme 


le Bacille de Shiga-Kruse est obtenu de l'intestin humain, il pour- 


rait être infecté d'une façon latente par le Bactériophage. Quoique 
nos hypothèses de travail nous éloignent des vues de d'Herelle, 
nous croyons qu'on n'a pas encore détruit ses principaux argur 


ments. 


(Institut bactériologique du Dépcrtement national d'hygiène.) 


: SUR L'AUTOSÉROTHÉRAPIE INTRAVEINEUSE DE LA MALADIE SÉRIQUE 


par C.-E. Prco. 


La maladie sérique n'a pas un traitement efficace. Les injee 
tions subintrantes de Besredka semblent utiles pour éviter les 
chocs, mais n’empêchent pas la maladie du sérum. L’ atropine est 


aussi inefficace. On peut diminuer considérablement le pourcen- 


tage des accidents sériques par l'emploi des sérums de bovins 
os mais la méthode ne se généralisera pr obablement pas 
à cause des difficultés techniques. 
La maladie sérique est très fréquente (peut- être 45 à ee P. 100 


_ des cas injectés). Elle ne s'améliore que par les injections d'adré- 
maline ou de RTE de calcium. 


II1O RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (18) 


Nous avons employé l’autosérothérapie préconisée dans un 
autre but par Widal, Abrami et Brissaud et qu’on emploie beau- 
coup dans le traitement de l'asthme, l’urticaire, etc. Notre premier 
cas de maladie sérique fut traité par voie sous-cutanée, sur le 


conseil du D° À. Casas, pour combattre l’urticaire. Après quelques 


essais, nous avons recouru à la voie intraveineuse. Le sang 
(10 c.c.) fut extrait avec une seringue d’une grosse veine du 
coude. Après 5-6 heures, on aspirait 1 c.c. de sérum et on l’injec- 
tait lentement dans les veines du malade. On réinjectait 2-3 fois 
avec des intervalles de 6-8 heures, 1-2 c.c. de sérum, Nous avons 
traité 26 malades, dont 18 au commencement des manifestations 
sériques. Chez 20 malades, on employa la voie intraveineuse et 
chez les 6 autres la voie sous-cutanée ou intramusculaire. Chez 


les 20 malades traités par voie intraveineuse, on observa la dis- 


parition des douleurs et du prurit après quelques heures. Les 

autres symptômes évoluèrent rapidement. La température des- 

cendit brusquement dans la plupart des cas. Par voie sous-cuta- 

née ou intra-musculaire on n'obtînt pas des résultats évidents. 

_ Deux cas guérirent en 24 heures, 2 n’eurent aucune nero 
tion. Nous ne pouvons encore tirer aucune conclusion. 


Les résultats excellents que nous avons obtenus nous ont décidé 


faire connaître ce procédé afin qu'une expérimentation plus 
large établisse sa valeur définitive. 


(1® Chaire de séméiologie, P° Araoz Alfaro.) 


IDFLUENCE DE DIVERS ALIMENTS HYDROCARBONÉS SUR LA GLYCÉMIE, 


par M. Casterers. 


Le P° Houssay m'a conseillé d'étudier la courbe d’hyperglycé- 
ie produite par l’ingestion de divers aliments hydrocarbonés. 
L'intérêt de ces recherches avait été aussi signalé par M. Labbé 
dans ses leçons. Les expériences ont été faites sur 6 sujets nor- 
maux et 6 diabétiques adultes, Chaque sujet fut soumis, à 4 jours 
d'intervalle, aux mêmes épreuves. 

Le sujet étant à jeun, on pratiquait une prise de 2 c.c. . de sang 


(veine du coude), dont on dosait le glycose de 1 c.ce. par la 


méthode de Folin et Wu. Puis, on faisait ingérer l’hydrate de 


carbone à essayer et on pratiquait de nouvelles prises de sang 


1/2, 1, 2 et 3 heures après, sur lesquelles on dosait le glycose. 


Chaque sujet absorba dans les épreuves successives : 55 gr. de Ë 


glycose pur, 300 gr. d'avoine (rolled oats), 25o gr. de riz, 45o gr. 
de pommes de terre. L’avoine, le riz et les pommes de terre 


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4) 


Lt 


KT Se SÉANCE DU 6 AVRIL ALLE 


furent donnés en bouillie, ce qui représentait un volume considé- 
rable. Ces quantités d'aliments représentent un chiffre équivalent 
d’hydrates de carbone, selon les tables d’Atwater et Bryant. Mais, 
ce ne sont pas les mêmes hydrates de carbone ; leur digestibilité, 
leur volume, la proportion de celluiose, etc., ne permettent pas 
une comparaison aussi simple. ; 

Nos sujets normaux avaient une glycémie initiale entre 0,6 et 
I £T. p. 1.000 (moyenne, 0,82 gr.). L’ingestion de 75 gr. de 
glycose produisit une élévation, dont le chiffre le plus élevé 
s'éleva, 1 heure après, de 1,23-1,66 gr. p. 1000 (moyenne, 
1,44 gr.). Trois heures après, le chiffre était à peu près normal 
(3 cas) ou inférieur au taux normal (3 cas). Avant l'absorption 
d'avoine, la glycémie oscilla entre 0,69 et o,81 gr. p. 1000 
(moyenne, 0,73 gr.). Le maximum de sucre oscilla entre 1,02 et 
1,12 gT. p. 1000 (moyenne, 1,07). Avant l'absorption de pommes 
de terre, la glycémie oscilla, à jeun, entre 0,65 et 1,07 gr. p. 1000 


_ (moyenne, 0,78 gr.). La glycémie maxima oscilla entre 1,02 et 


1,26 gr. (moyenne, 1,12 gr.). Avant l'absorption de riz, la gly- 
cémie oscilla, à jeun, entre 0,6 et 0,85 gr. p. 1000 (moyenne, 
0,68 gr.). Ensuite, la glycémie maxima oscilla entre 1,18 et 
1,33 gr. p. 1000 (moyenne, 1.27 gr.). La glycémie la plus forte fut 
obtenue avec le glycose, puis avec le riz; elle fut plus faible avec la 
pomme de terre et surtout avec l’avoine. La glycémie descendit 
au-dessous de la normale 3 heures après l’ingestion, dans 3 cas 
d’ingestion de glycose, dans 4 cas d’ingestion d'avoine, dans 
3 cas d'ingestion de pommes de terre. 
Chez les 6 diabétiques, on trouva entre 0,84 et 1,35 gr. p. 1000, 
à jeun (moyenne, 1,12 gr.). Après ingestion de 75 gr. de glycose, 
la glycémie maxima oscilla entre 1,88 et 2,45 p. 1000 (moyenne 
2,1 gr.). Avant l'ingestion d'avoine, entre 1,02 et 1,18 gr. p. 1000 
(moyenne, 1,09 gr.) ; ensuite, la glycémie maxima oscilla entre 


1,24 et 1,39 gr. (moyenne, 1,32 gr.). Avant l'ingestion de pommes 


de terre, entre 1,00 et 1,26 gr. p. 1000 (moyenne, 1,12) ; ensuite, 
- le maximum oscilla entre 1,35 et 1,58 gr. p. 1000 (moyenne, 1,46 
or.). Avant l’ingestion de riz, entre 1,00 et 1,22 p. 1000 (moyenne, 
1,10 gr.) ; après, entre 1,48 et 1,64 gr. p. 1000 (moyenne, 
1,98 gr.). En général, le maxima fut observé 1 heure après l’inges- 


- tion ; parfois, il y eut une chute, puis une nouvelle augmenta- 


tion. Dans presque toutes les expériences avec les diabétiques, 
les glycémies descendirent, au bout de 3 heures, au-dessous du 
niveau initial. Ce phénomène fut plus accentué que chez les sujets 
normaux. = 

Chez les diabétiques, on constata, avec le glycose et le riz, des 
augmentations proportionnelles plus fortes de la glycémie que 
chez les sujets normaux. Les glycémies plus fortes furent obte- 


1112 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES 


nues avec le glycose, puis avec le riz ; plus faibles avec la pomme 
de terre et surtout avec l’avoine. Il est probable que l’action de 
l’avoine chez les diabétiques est en relation avec la moindre … 


hyperglycémie que cet aliment provoque, aussi bien chez ces 
malades que chez les sujets sains. = 


(Hôpital Alvears.) 


PS £ Se: 


LE ROLE DE L'HYPOPHYSE ET DU CERVEAU es 
DANS LA-PRODUCTION DES ALTÉRATIONS CUTANÉES CHEZ LE CRAPAUD, 


par FH. Grusrr et B.-A. Houssay. Le 4 


Nous avons trouvé (r) que l’extirpation de l'hypophyse chez le 
Crapaud Bufo marinus (L.) Schneid. produit une altération 
intense et très curieuse de la peau. Dans tous les cas (plus de 
200), elle prend une couleur bronzée ou noire, qui commence 
4 à 5 jours après l'opération (printemps), 2 Où 3 jours après 
(été), 8 à 15 jours après (hiver). ? 

Toutes les opérations furent pratiquées par voie ee aprés. 
anesthésie à l’éther. Au moment de l’anesthésie, la peau du ventre 
devient rougeâtre, mais cela n'a aucune influence sur la Re 
cation décrite, qui s'observe après. d’autres anesthésies et ne sur- 
vient qu'après des lésions bien circonserites- 

Le noircissement est dû à la présence d’une pellicule noirâtre 
qui recouvre les Crapauds. Elle est surtout apparente au ventre. 
On l’observe pendant des mois. Si l’on frotte avec le doigt, on 
enlève des lambeaux de la pellicule et on trouve la peau souvent 
normale, souvent pâle où jaunâtre. Nous n’avons pas trouvé de . 
Ft otaus dans le nombre des assises cellulaires, ni dans celui 
des cellules pigmentaires ; mais nous avons observé une infiltra- 
tion intense et précoce par l’éléidine avec formation d’une couche _ 
cornée très épaisse. I1 y a donc hyperkératose plutôt qu eILéraIonS 
pigmentaire. L 

Nous avions signalé que la cranéotomie ou les lésions cérébrales, 
loin de l'hypophyse, ne provoquaient pas l'apparition de altéra- É 
tion de la peau. Mais des recherches complémentaires nous ont. 
démontré qu'on l'obtient en lésant la région péri- hypophy saire. 

Nous avons vérifié que l’ablation des yeux n'amène point. le 
noircissement. ; 5 


A de rares exceptions, les piqüres pratiquées derrière le chiasma 


(1) C.R. de la Soc. de biol., 1921, t. LXXXV, p. 597 ; Rev. Assoc. mé. ap se 
1927; t. XXXIV, P- 294. 


@1) SÉANCE DU 6 AVRIL 1113. 


optique, ou en avant, les lésions hautes des lobules optiques (x), 
etc., sont inefficaces, tandis que l’on 6btient à peu près constam- 
ment l’altération cutanée après piqüre ignée immédiatement aû 
voisinage de l’hypophyse, devant, derrière ou à côté de la glande 
restant macro ou-microscopiquement intacte. 

Pendant le noireissement, on n'observe aucun changement du 
poids des Crapauds. SNS 27 

L'ingestion journalière de 1/2 à 1/4 de lobe antérieur ou posté- 
rieur d'hypophyse fraiche de Bœuf, ne modifia aucunement 
l'apparition du noircissement des Crapauds dont on extirpait 
l’hypophyse. L'injection, chaque matin,- de deux hypophyses 
fraiches de Grapaud, n'empècha point l’altération cutanée de sur- 
venir en même temps que chez les opérés non injectés. 

Les femelles auxquelles on extirpa l’hypophyse en septembre 
(comméncement du printemps), évacuèrent constamment dans les 
jours qui suivirent l'opération, de longs cylindres gélatineux 
transparents, contenant, disséminés dans leur masse, des œufs. 
On°n a. jamais ce phénomène de ponte provoquée chez les 
femelles cranéotomisées ou blessées loin de l’hypophyse. On ne 
lésa jamais la zone nerveuse périhypophysaire sans extirper la 
glande. On devra le faire pour savoir si c’est la glande ou la zone 
nerveuse voisine qui influence les organes génitaux. 

Ces expérience démontrent qu'il y à un rapport. fonctionne 
entre l’hÿypophyse (ou le cerveau avoisinant) et les organes géni- 
taux des Crapauds. Fait à rapprocher de ce que l’on constate chez 
les Mammifères. 

En résumé : l'extirpation de l'hypophyse ou la lésion nerveuse 
périhypophysaire, la glande restant intacte, produisent une alté- 
ration trophique cutanée chez le Crapaud: Elle se produit malgré 
l'ingestion ou l'injection d’hypophyse. L’extirpation de l’hypo- 
physe produit sn des œufs (au commencement du prin- 
- temps). 

Conclusion. a peau du 
Crapaud par lésion de la zone nerveuse péri-hypophysaire. Il y à 
des relations entre l'hypophyse (ou zone voisine ?) et l'appareil 
génital. 


(Institut de physiologie de la Faculié de médecine 
et Laboratoire de physiologie de la Faculié de médecine 
vétérinaire.) 


(x) Elles produisent un état habituel de forte distension pulmonaire. Il est 
probable que Se lobes °pique influencent le mécanisme neuro-musculaire du 
poumon. 


H14 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES 


SUR LA CAUSE DE LA MORT PAR LES BRULURES, 
. par R.-A. VAGOAREzzA. SE 


Les mortifications des tissus produisent une symptomatologie 
identique, indépendante de la cause vulnérante (chaleur, froid, 
caustique, contusions, brûlures, etc.). Les symptômes sont sem- 
blables à ceux du choc grave. La cause morbide est charriée = 
depuis la partie blessée par la voie sanguine ; il conviendrait donc 
d'éliminer précocement la partie mortifiée. _2È 

- Les blessures graves produisent l’hypotension artérielle, la M 
tachycardie, la bradypnée, l’hypothermie, l'hyperglobulie, la 
diminution -de la réserve alcaline, l’oligurie ou l’anurie. On 
observe aussi les signes suivants : pâleur marmoréenne, sueurs 
froides, légère cynaose des lèvres, regard vague, yeux ternes, 
pupilles larges et réagissant lentement, sensibilité générale obtuse. M 

Les symptômes sont les mêmes que ceux constatés chez les … 
sujets en état de choc par contusion grave. 

Nos expériences furent réalisées en avril, mai et juin 1919. Nous 
en avons publié le détail dans notre thèse de la même année. 
Toutes les expériences furent faites sur des Chiens chloralosés 
(12 c.c. d’une solution à 8 p. 100 par kgr., saphène). 23 Chiens 4 
servirent de sujet avec leurs témoins respectifs. 7 

Les chiens étaient maintenus dans des gouttières de Cl. Bart 4 
nard, bien couverts et chauffés avec des tapis chauffants. 

On détermina la température de l’air, le poids de l’animal, le. a. 
nombre des battements du cœur et de respirations, la température 
rectale, le temps de coagulation du sang, le nombre de globules 
rouges et blancs par mme. ; on inscrivait la pression artérielle M 
(manomètre à Hg.) et on recherchait si le plasma contenait de 
l'hémoglobine. On brülait alors la peau d’une patte postérieure, 
jusqu’à rôtissage de la Die sans carbonisation, au moyen d'une 
soufflerie. «4% 

1° Tous les Chiens brûlés moururent _. un délai variant de 
-6 à ro heures. Les symptômes graves commencèrent à se mani- 
fester entre 2 et 5 heures. Sitôt après la brülure, la pression arté- 
rielle montait un peu, puis elle descendait quelques heures après. 
progressivement jusqu'à la mort. L’hypotension était accompa-. 
gnée de tachycardie, bradypnée, hypotension, hyperglobulie, 1e : 
ose hypocoagulabilité, etc. 

2° La section préalable des nerfs crural et ee pratiquée 
“on la brûlure, n'empêche point la mort LS survenir dans Le 
délai habituel (3 Cas). 
3° Dans 2 cas, on lia les re nue à l’aine avant de. 


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423) SÉANCE DU 6 AVRIL 1115 


brûler. On les lia aussitôt après la brülure (x cas), 15 minutes 
après (r cas), 30 minutes (2 cas), r heure après (1 cas), 2 heures 
après (r cas). Tous les Chiens survécurent ce jour-là et le sui- 


. vant, sauf/le Chien dont on fia l’artère crurale 2 heures après la 


brûlure ; il mourut 8 heures après. 

h° Dans 2 cas, nous avons lié Fartère avant la brülure, puis 
nous avons supprimé la ligature 2 et 4 heures après celle-ci. La 
mort se produisit très rapidement (6 et 8 heures après la brûlure). 

5° Dans 3 cas, nous avons extirpé la peau brülée. Les Chiens 
survécurent. 

6° Dans 2 cas, nous avons brülé ia patte gauche de 2 Chiens ; 
nous avons lié leurs vaisseaux et ligaturé fortement la racine du 
membre, sauf les nerfs. L’artère crurale fut anastomosée à la 
carotide et la veine crurale à la jugulaire d’un autre Chien, de 
telle façon que la patte gardaït les connexions vasculaires avec 
cet autre Chien, tandis qu'elle était liée par les nerfs à son pro- 
priétaire. Les Chiens sains non brûlés moururent en 5 et 8 heures, 


les brûlés survécurent. 


_— 


Ces expériences donnèrent toujours les mêmes résultats. Mais 
elles ne réussirent que sur des Chiens anesthésiés et attachés. Il 
paraîtrait que dans ces conditions la résistance fut affaiblie et 
permit de révéler plus sensiblement l’action néfaste des brülures. 

Dans les: brülures, il y,a donc une influence nocive qui émane 
du foyer :brülé et est propagée par voie sanguine au reste de 
l'organisme. 


(Institut de physiologie de la Faculté de médecine.) 


HyYPOPHYSE ET MÉTABOLISME HYDROCARBONÉ (1) 


\ 


par B.-A. HoussAy, E. Huc et T. Maramup 


_ Nous avons longuement étudié (1908-1921) les relations de 
lhypophyse avec le métabolisme hydrocarboné. Nous donnerons 
ici un résumé de nos conclusions 

Toutes les expériences furent faites sur des Chiens. On observe 
souvent une glycosurie peu intense pendant les premiers jours 
qui suivent l’extirpation de l’hypophyse, la piqûre où la lésion 
des zones cérébrales voisines. 

Les Chiens à hypophyse extirpée ou à région voisine lésée ont 
généralement une tolérance normale à oo des sucres (sac- 
charose, glucose, lactose, maltose). Mais quelques Chiens qui pré- 


(x) ‘Ce travail fut présenté à la réunion du 18 novembre 1921. Il fut omis 
par mégarde. 


à ; à d ie 2 Ûue, 
RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUENOS-AIRES (84) 


1116 


sentent une dystrophie adiposo-génitale marquée, tolèrent des 
doses très fortes de sucres. La tolérance peut revenir plus tard à 


la normale. 
En éprouvant la tolérance par nisetion intraveineuse lente 
(x gr. de glucose par heure pendant 1 h. 36), on observe des 
courbes hyperglycémiques semblables chez les témoins et les 
animaux privés d'hypophyse. Chez ceux- Ci la tolérance n'aug- 
mente pas après l'opération. 

La glycémie et la teneur en glycogène des useles et du foie 
sont normales chez les Chiens privés d'hypophyse. 


(Institut de physiologie de la Faculté de médecine.) 


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L2 
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mp. A. DAVY et FILS Aîné, 52, r. Madame, Paris. Le Gérant : A DAVY. 


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 Strychno-Phospharsinée 


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ou n° 796 Sulfate de stryohnine......1 milligr. cs ne 
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L'INJECTION CLIN STRYCHNO-PHOSPHARSINÉE réunit à doses thérapeu- 
tiques le phosphore, l’arsenic organique et la sitrychnine. Elle assure réellement, 
grâce à sa composition rationnelle et constante, la médication basée sur ces 
trois agents thérapeutiques. Elle doit toujours être employée de préférence au 
associations, de glycérophosphate de soude et cacodylate de strychnine qui ne 
contiennent qu'une quantité infinitésimale d'acide cacodylique et ne 
doivent pas être comptées comme arsenicales. 


Tonique général du Système nerveux, 
reconstituant, antianémique. 


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réalisent la même médication par voie digestive. : 


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à tous médicaments pour injections hypodermiques 
. La nomenciature de nos préparations hypodermiques comprend la généralité des médica- 
ments injectahles. Nous exécutons en outre toutes les formules qui nous sont confiées. 
Nous rappelons que les LABORATOIRES CLIN qui, depuis l'origine de la médication 
hypodermique. préparent les médicaments en tubes stérilisés, ont l'expérience la plus 


longue-et la plus complète des diverses techniques que supposent l'établissement des solu- 
. tions'et leur division en ampoules (vérification de pureté, dosage, isotonisation, stérilisation), 


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Sérum de HAYEM, de FLEIG, de CHÉRON, de CROCOQ, Sérum quininé, etc. 
Ampoules de 50, 125, 250, 500 cc. pour injections massives 


Les Sérums artificiels (eau physiologique, sérums de Hayem) sont délivrés dans des 
ampoules qu'un dispositif particulier permet de suspendre à là hauteur voulue pour obtenir 
le passage du‘liquide dans les tissus par le seul fait de la pesanteur: ‘ 

Nous préparons dans la sérle des solutions pour injections massives, les diverses formules 
de sérums du D" Charles FLEIG, sérums achlorurés glucosés iso et hypertoniques. donf les 
indications sont celles de la solution salée, avec des avalitages notables sur ceue aernière, 
Tous. nos sérums sont préparés avec une eau fraichement ‘listillée. pratiquement privée de 
gaz cérbonique, exempte de matières organiques et stérilisée le jour: même de sa, prépara- 
tion. (Envoi sur demande de la Notice spéciale). * \ ; 


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stérilisation Sont enfermés dans des ampoules comptes-gouttes calibrées. Les médecins 
peuvent ainsi être assurés de la stérilité parfaite d’un produit qui ne subit aucun 
trunsvasement pour atteindre la partie malade. } 


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1922 À N° 19 


COMPTES RENDUS 
des Séances 


* DE LA 


société de Biologie 
| et de. ses filiales : 


les réunions de Bordeaux, Marseille, cs Petrograd, 


Rhènes : ; les énaione roumaine une, Cluj et Jassy), 
danoise, de Suède et de Lettonie; la Société belge de biologie. 


PUBLIÉS LE VENDREDI DE CHAQUE SEMAINE 


De de \ Séance du 27 mai 1922 


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MASSON ET Ci, ÉDITEURS 
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| 120. Boulevard Saint-Germain, is se 


ir REUNION PLÉNIÈRE DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 4 

ET DE SES FILIALES Run 
La R.B. de Marseille tiendra, sous la présidence du Pr. ALEZAIS, un 
séance plénière du 15-17 Septembre 1922, dans les mêmes condit 
que la séance tenue à Bruxelles en mai 1920. | 
Les communications seront présentées dans les conditions fi 
par les règlements de la Société, actuellement en vigueur. 


Pour tous renseignements, s'adresser directement au Pr. Cor: 
secrétaire général de la R.B., 213, rue ghndane Marseille, 


Toutes les notes doivent être remises 
sous forme de dactylographies, 1€ 


varielur, Sans lectures douteuses 


elles ne doivent pas dépasser détendu 
réglementaire. 
Ces conditions sont formelles. 


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TARIF DES TIRÉS À PART 


18 francs pour 50 exemplaires (4 pages). 
214 — =) 409) _ (4 pages). 


Les demandes de tirés à part doivent être portées sur les dactylo 
- phies; les factures réglées directement à l'imprimerie. 

Les auteurs peuvent contrôler la correction typographique de 1 
notes, le jeudi à 10 neures, chez les pre MM. Davy, 52, 
Madame, Paris 6°. à 


Pour la Publicité, s'adresser à la Société Mutuelle de Publicité 
14, rue Rougemont, Paris, :h —  Téléph. Central 71-57 


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COMPTES RENDUS 


HEBDOMADAIRES 


DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


SÉANCE DU 27 MAI 1922 


Aïrore (M.): Rapports entre la 
réaction de fixation et celle d’ag- 
glutination dans la tuberculose . 

BacarAcu (E.) et GarDoT (H.) : 
Influence de l’acidité initiale et 
de la concentration du milieu sur 
la marche de la fermentation 
QUE AEES TAN Te ee c 

Berry (H.), RATHERY (FD et 
Mile Levina (L.) : Bases adréna- 
liques, hyperglycémie et glyco- 
SNS LM A ER EEE 

BIERRY (H. ), RateerY (F.) et 
Mlle Levina (L.) : Variations du 
sucre protéidique JR injection 
dadéemalnes nude tt. 

CourarD (H.) : Sur les délais 
d’apparition et d'évolution des 
réactions de la peau et des mu- 


queuses de la bouche et du pha- 
rynx, provoquées parlesrayons X. 


DÉvé (F.) : Echinococcose céré- 
brale ventriculaire expérimen- 
HUE, LCR ER RAR AR ASS 

DorrencourTt (H.), Trias (A.) 


. €t Payconère : Absorption de 


l’adrénaline par voie digestive... 
Gorrron (R.) et Nepveux (F.) : 
La titration des acides organiques 
dans Hurinés::....: CAC PEN QE : 
Lavier (G.) et Bmor (Ch.) : 
Mycose hépatique primitive du 
DIDAON IE un be dans bd étes 
LeBLanc (E.) : Note sur la cons- 
titution et les dépendances du 


diaphragme fibreux uro-génital 


Brorocre. COMPTES RENDUS. — 


1125 


1135 


1140 
1120 
1129 
1139 


112/ 


1922. 


SOMMAIRE 


Chez HOMME EAP CEE 1118 
Liscaurz(A.)et Wa:nEr(Ch.): 

Nouvelles observations sur l’hy- 

pertrophie des fragments ova- 


NaceortTe (J.) : L.-A. Ranvier 
(émonnes) Herr 1144 
NerTEr (A.) : Remarques à 
propos de la communication de 
M:-Dorlencourt..5 2%) A4 ete TE 
OLomsez (M.):Ledéterminisme 
de la procession des Chenilles : 
processionnaires du Pin........ 1199 
TournarE (A.) et CaaBroz (M.): 
À propos de l’expérience d’anas- 
tomose veineuse surrénalo-jugu- 
laire. Réponse à une objection de 
MÉHalNONEE He RE ere 1197 


Réunion biologique de Marseille. 


ALezaIs et PEyroN : Vestiges 
multiples du tube neural dans 
la queue du fœtus du Veau.. .. 1153 
Hewry (J.-R.): Recherches ana- 
tomo cliniques sur les rapports 
entre l’évolution du corps jaune 
et l’apparition des règles (23 ob- 
SEPVALIONS) 52 ENS ten 1102 
LAGARDE (R.) : Sur une néopla- 
sie ovarienne offrant des dispo- 
sitions de type folliculaire.....… 1159 
 Peyron (A.) : Signification .et 
origine dans les “tumeurs de 
l’ovaire de certaines dispositions 
rappelant celles du cylindrome.. 1156 


DA ÉRNNVÉ | 77 


1118 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Réunion biologique de Lyon. sageant les substances employées 
comme catalyseurs biologiques. 1172. 
Mouriquanp (G.);, Micmez (P.) 
1163 | ©t Barre (Léon) : Groissance et 
substance antiscorbutique...... 1107 
MouriQquanp (G.)et MicmeLr (P.): 
‘De l’action de certains aliments 
gras sur le métabolisme osseux. 
Adjuvants et antagonistes de la 
substance antiscorbutique l'eEAE 1170: 
Weizz (E.), Arcomc (F.) et 
Durourr (A.): Sur l’hématologie 
du Pigeon carencé par alimen- 
tation au riz décortiqué........ 117b. 


KormaAn et Busanoux : Le ré- 
flexomètre pupillaire (Présenta- 
tion de l’appareil)......:..... : 

Korman et Busapoux: Les résul- 
tats de la réflexométrie dans 
l’étude du réflexe photomoteur 
Mo Te UNE NS NE IN PE RUNOUERNE 1166 

Marenon (F.) : Effets cliniques 
de diastases tissulaires de foie, 
d’estomac, d’intestin, de pan- 
créas, de rein, de cœur, de pou- 
mon. Interprétation des résultats. 
Discussion de l’hypothèse envi- 


Présidence de M. Ch. Richet. 


NOTE SUR LA CONSTITUTION ET LES DÉPENDANCES 
DU DIAPHRAGME FIBREUX URO-GÉNITAL, CHEZ L'HOMME. 


Note de E. LEBranc, présentée par A. Nicoras. 


De nombreuses dissections de périnée d'Homme et particu- 
lièrement de nègres soudanais m'ont permis de constater, dans 
la constitution du diaphragme fibreux uro-génital, des carae- 
tères qui diffèrent sensiblement tant de la description des clas- 
siques, que de la disposition donnée par Holl (Die Muskeln und 
Fascien des Beckenausganges, in Bardeleben). En voici un ré- 
sumé succinct, me réservant de développer et de figurer les dif- 
férents points dans un travail ultérieur. 

Le diaphragme fibreux est un plan irrégulier tendu oblique- 
ment entre les arcades ischio-pubiennes dont les éléments cons- 
titutifs sont différents d'aspect, de forme, d'orientation et de ni- 
veau. L'ancien feuillet supérieur de l’aponévrose dite périnéale 
moyenne, encore admis par beaucoup d’auteurs doit être dis- 
trait du diaphragme. Il n’est que l’aponévrose formant la partie 
inférieure du lit du releveur de l’anus, continuation de l’aponé- 
vrose de l’obturateur interne en dehors, de l’aponévrose supé- 
rieure du releveur, devenu latéro-prostatique, en dedans. Mal- 
gré une même origine embryologique, le ligament sous-pu- 


bien, étroitement sanglé au-dessous de la symphyse avec la- h: 


quelle ïl fait corps, est morphologiquement ‘distinct du dia- 
phragme par sa situation, son adhérence au pubis, sa séparation 


du reste de l’appareil fibreux par la grosse veine profonde de la 


verge et sa gaine épaisse. 


” 
en. 


SÉANCE DU 27 MAI 1119 


Le diaphragme fibreux uro-génital est formé 


1° Du ligament transverse du pelvis de Henle, épais, étroit, 
inséré solidement sur les branches descendantes des pubis. Ses 
fibres antérieures sont concaves en avant, les postérieures con- 
cavés en arrière, augmentant ainsi la surface d'insertion osseuse. 


2° D'une portion aponévrotique beaucoup plus mince, étalée, 
de forme quadrilatère. Son bord externe s’insère sur l’arcade 
ischio-pubienne ; son bord interne irrégulier s'attache sur le 
bulbe, très près de la ligne médiane ; le bord antérieur est séparé 
du ligament de Henle par un hiatus assez large dans lequel pas- 
sent l’urèthre et le corps spongieux, le sphincter externe, des vais- 
seaux ; le bord postérieur concave s’adosse à la portion descen- 
dante du releveur et adhère à l’aponévrose inférieure de ce 
muscle qu'elle accompagne jusque dans la fosse ischio-rectale, 

Le ligament de Henle reçoit, sur sa face supérieure, l’aponé- 
vrose antérieure du plexus veineux de Santorini s’infléchissant 
en avant sous la forme d’une lame quadrilatère qui vient former 
les parois inférieure et postérieure de la fossette veineuse rétro- 
pubienne. Il est isolé en avant du ligament sous-pubien par un 


hiatus large comblé par une mince aponévrose formant gaine 
aux veines provenant de la division de la dorsale profonde. En 


arrière, l'interruption dans le plan du diaphragme est encore 
plus nette et plus large, livrant passage aux éléments précités. 
(urèthre, corps spongieux, sphincter externe) qui contournent le 
bord postérieur du ligament en le cravatant. Il est à remarquer 
que la portion la plus importante du sphincter externe qui 
provient souvent du plan musculaire sus-diaphragmatiqüe où se 
trouve, d'autre part, le muscle de Guthrie, dépasse nettement le 
plan du diaphragme et se retrouve inséré au carrefour fibreux 
décrit plus loin. C’est un muscle périnéal fonctionnant comme 
sphincter plus qu'un muscle uréthral. 

Mais le fait pratiquement intéressant est l'existence de deux 
remarquables appareils fibreux de suspension pour lurèthre intra 
et extrapelvien, annexés’ directement ou indirectement au dia- 
phragme par le ligament de Henle qui reste la pièce maîtresse 
de la charpente. Le 

«) À la portion prostatique de l’urèthre est rattaché un élément 
de fixité inséré sur le pubis par les ligaments pubo-prostatiques 
tendons pubo-vésicaux des classiques). Ces ligaments d'attache 
très solide, verticaux puis infléchis en dedans, se réunissent sur 


_ la lame préprostatique par un fort trousseau fibreux intercalé 


y 
hs : 


entre les veines qui, de chaque côté et en-haut, unissent le plexus 
de Santorini aux veines vésico-prostatiques latérales. Ils sont con- 
tinués inférieurement par l’aponévrose antérieure du plexus de 


41420 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Santorini qui, finalement, rejoint le ligament transverse du pel- 
vis. 

6) L'urèthre bulbaire est, de son côté, solidement maintenu 
par un carrefour fibreux, entrevu par Charpy, inséré directement 
sur la face inférieure et le bord postérieur du ligament de Henle 
et qui comprend : a) la cloison intercaverneuse; b) la gaine des 
vaisseaux profonds de la verge ; c) la gaine tendineuse antérieure 
des muscles bulbo-caverneux ; d) un ligament transverse super- 
ficiel doublant inférieurement le ligament de Henle, servant 
d'insertion accessoire au bulbo-caverneux et se fixant, d'autre 
part, sur la gaine épaisse des corps caverneux. 


EcHiNococcosE CÉRÉBRALE INTRA-VENTRICULAIRE EXPÉRIMENTALE, 
par F. DÉvé. 


Nous avons précédemment rapporté un cas de kyste hydatique 
à siège intra-ventriculaire observé chez un enfant (x). Cette mo- 
dalité d’échinococcose cérébrale peut être primitive ou secon- 
daire. Nous avons été assez heureux pour reproduire expérimen- 
talement l’une et l’autre variétés. 

Dans une première expérience, déjà relatée antérieurement (2), 
nous avions obtenu, par inoculation carotidienne de sable échino- 
coccique, le développement d’un kyste hydatique univésiculaire 
dans l'hémisphère cérébral droit d'un Lapin. Bien que résultant 
de l’évolution vésiculaire d’un scolex, ce kyste était assimilable 
à un kyste primitif, en raison des conditions expérimentales. Or, 
les coupes microscopiques du cerveau nous ont montré que la 


vésicule parasitaire proéminait dans la cavité ventriculaire extré- M 
mement élargie. À la vérité, le kyste paraissait avoir pris nais- 
sance dans le tissu nerveux pariétal. Toujours est-il qu'il était M 


inclus dans le ventricule et qu'il entrait en contact avec Les 
plexus choroïdes étalés, demeurés normaux. 


Dans une autre expérience, également mentionnée dans une 
communication antérieure (3), nous avions inoculé le sable hyda- 
tique directement dans le tissu cérébral après trépanation poncti- Î 
forme. L'étude histopathologique du cerveau polykystique ainsi M 


obtenu nous a révélé que l'injection avait intéressé le ventricule 


latéral. Il en était résulté une véritable échinococcose secondaire M 
des ventricules encéphaliques. En effet, des coupes microscopiques M 


(x) C. R. de la Soc. de biol.,.séance du 20 mai r922. 
(2) C. R. de la Soc. de biol., séance du 24 avril 1920. 
(3) C. R. de la Soc. de biol., séance du 23 avril 1921. 


A 


SÉANCE DU 21 MAI BEL 


méthodiques nous ont montré la présence de kystes : 1° dans la 
cavité du ventricule latéral correspondant, considérablement dis- 
tendu ; 2° dans le prolongement olfactif de ce ventricule (ventri; 
cule olfactif) ; 3° dans le ventricule moyen ; 4° dans le diverti- 
cule infundibulo-hypophysaire de ce ventricule moyen, sorte de 
« ventricule hypophysaire » (x) ; 5° enfin jusqu'au delà du qua- 
trième ventricule, dans la cavité épendymaire de la portion ini- 
tiale de la moelle. Il s'était donc produit dans ce cas une échino- 
coccose ventriculaire systématisée. 

Toutefois, nous devons ajouter que sur cette même pièce, à 
côté des kystes nettement intra-ventriculaires, on en trouvait d’au- 
tres qui paraissaient s'être développés dans la fente de Bichat. 
Quelques autres semblaient inclus dans l’intimité même du tissu 
cérébral. Enfin un petit groupe de kystes était localisé superficiel- 
lement à la face antérieure de la protubérance : le microscope 
nous a permis de vérifier leur siège pie-mérien. 

Les constatations précédentes nous obligent à amender une 
opinion exprimée par nous dans une note antérieure (2). L'ino- 
culation intra-crânienne de sable hydatique permettra, disions- 
nous, d'obtenir une tumeur « pouvant être localisée exactement 
au point voulu — réserve faite pour quelques greffes méningées 
erratiques ». En fait, l’'expérimentateur devra tenir compte de la 
diffusion éventuelle des lésions échinococciques ainsi provo- 
quées (3). 

Pareille diffusion des kystes hydatiques obtenus par inocula- 
tion intra-cérébrale directe reconnaît plusieurs processus. Elle 
tient, pour une part, au libre flottement des scolex dans le liquide 
des cavités ventriculaires, pour une autre au transport passif de 
ces éléments parasitaires microscopiques par le liquide céphalo- 
rachidien circulant à travers les mailles de la fente cérébrale et 
des espaces sous-arachnoïdiens. Elle s'explique aussi par une mi- 
gration active des scolex eux-mêmes. 

Nous dede dernier processus dans une prochaine note. 


(1) GC. R. de la Soc. de biol. , Séance du 21 janvier 1922. 

(2) F. Dévé. b'Échinocoecose encéphalique expérimentale envisagée comme 

type de tumeur intra-crânienne expérimentale. C. R. de la Soc. de biol., 23 avril 
1921. 
(3) C'est ainsi que, dans une expérience récente où nous avions pratiqué une 
inoculation intra-cérébelleuse latérale, nous avons obtenu, outre une lésion hyda- 
tique localisée à la moïtié du cervelet correspondante, une tumeur polykystique 
de la région hypophysaire. 


Î 


1122 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


NOUVELLES OBSERVATIONS SUR L'HYPERIROPHIE 
DES RS NE OVARIENS. 


Note de À. Liescuürz et Cu. WAGner, présentée par E. GLEY. 


Dans une communication précédente (1), j'ai mentionné que 
le nombre d'ovules est diminué dans un fragment ovarien. Cela 
s'explique par le fait qu'en comparaison avec un ovaire normal, 
un nombre relativement plus grand d’ovules entre en dévelop- À 
pement foiliculaire, jusqu'à ce que le poids du fragment se 
rapproche considérablement de celui d'un ovaire normal. L'hy- 
pertrophie d’un fragment ovarien, dans la castration paie \ 21 
n’est pas causée par une prolifération d'ovules. ‘1 

Nous avons fait une nouvelle observation qui a vérifié notre 
hypothèse sur la réduction du nombre d’'ovules dans des frag- 
ments ovariens. Nous avions châtré une Lapine âgée de 2 mois 
dans un autre but; deux Lapines de la même portée furent éle- 
vées comme témoins. En faisant, 18 mois après la castration, la 
laparatomie, je fus surpris de voir un utérus plus développé que 
chez Les deux témoins, les deux diamètres de l'utérus, chez l’ani- 
mal opéré, étant visiblement plus larges. L'examen de la cavité 
abdominale révéla .la présence, dans le voisinage de l'utérus, de 
deux formations très éloignées l’une de l’autre, que nous avons 
identifiées à des fragments ovariens hypertrophiés, sans avoir vu  » 
les follicules. Ces deux fragments réunis pesaient 154 mer. pen-  : 
dant que le poids des ovaires normaux des témoins variait de 
169 à 335 mgr.-Il s'ensuit que des fragments très minimes d'un 
des deux ovaires sont restés dans l’organisme et se sont hypertro- 
phiés notablement. L'examen histologique révéla un nombre 
minime d’ovules, dans les deux fragments ; il n’y avait, sur cha- 
que coupe, qu'environ 2 à 5 ovules, pendant qu'il y avait, sur 
chaque coupe de l'ovaire, normal du témoin, jusqu'à 130 ovules. 
Il y avait des follicules à différents stades de développement dans 
les deux fragments. Le nombre des follicules n’était pas très 
réduit, par rapport à ce qui existait dans l'ovaire normal : il y en 
avait environ dans les deux fragments réunis, la même quan- 
tité que dans un ovaire normal (numération sur COUDES). a) 
plus grande partie de la masse des deux fragments hypertrophiés 
était formée d’un parenchyme de cellules interstitielles ; le nom- 
bre des cellules interstitielles dans la totalité des deux fragments 
était, en tous les cas, égale à celle d’un ovaire normal. Les deux 
fragments étaient entourés d’une capsule assez épaisse de tissu 
conjoncetif. | 

Il n’est pas difficile de S expliquer coment ces deux- organes 


Er dr er mn = D d 


D a et à 


DE PDT CSN RE 


5 PP PTE 


EPECERES 


Le 


(x) C. R. de la Soc. de biol., 1922, t. LXXXVI, p. 240. 


[2 


SÉANCE DU 27 MAI 1123 


se sont formés. Les deux fragments minimes de l'ovaire jeune 
restés dans l'organisme, formés d’ovules jeunes et d’un stroma 
conjonctif ont subi le développement folliculaire de la plupart de 
leurs ôvules. Il en résulta la formation du tissu interstitiel si 
caractéristique pour l’oyaire de la Lapine. 

Quelle conclusion faut-il tirer de notre observation quant à la 
sécrétion interne de l'ovaire? Un caractère sexuel comme la réac- 


_ tion de l'utérus, si sensible à toutes les variations dans la fonction 


endocrine de l'ovaire, était non seulement normalement déve- 
loppé, mais encore plus net que chez les animaux témoins ; il 
n'est pas douteux que les deux fragments ont pu accomplir d’une 
manière normale ou même exagérée leur fonction endocrine. Il 
s'ensuit que le niveau quantitatif de la sécrétion interne de 
l'ovaire ne dépend pas du nombre d'ovules, mais du nombre 


d'ovules qui entrent en développement folliculaire et, par là, du 


nombre des cellules qui dérivent de ce développement, soit que 
ces cellules restent dans les limites de la capsule conjonctive for- 
mée par la thèque externe, soit que ces cellules confluent avec 
celles des autres follicules en formant le tissu interstitiel. 


Nombre d'auteurs ont discuté dans les dernières années la ques- 
tion d'une « glande interstitielle » comme organe de sécrétion 
interne de l’ovaire. En se basant sur le fait qu'un tissu de cel- 
lules épithélioïdes est absent chez beaucoup d'espèces, et surtout 
dans l’ovaire humain, on a écarté la conception de Bouin et 


 Ancel d’une « glande interstitielle » comme organe endocrine 


de l'ovaire. Mais ces auteurs oublient que le tissu interstitiel épi- 


. thélioïde n’est autre chose que la totalité des cellules qui dérivent 


du développement folliculaire ; même en admettant que, peut- 


_être aussi, des cellules du stroma-donnent naissance aux cellules 


interstitielles, personne ne semble douter après Limon que les cel- 
lules interstitielles sont surtout d'origine folliculaire. Or, le fol- 
licule existe dans l'ovaire de tous les Mammifères ; la cellule 


_épithélioïde formant parfois, comme chez le Lapin, un vrai tissu 


interstitiel est toujours présente, même dans le cas où le paren- 
chyme interstitiel fait complètement défaut, comme dans l'ovaire 
humain. 


En admettant ce point de vue que ce n "est pas l'ovule, comme 
tel, qui produirait les hormones, mais les cellules qui se forment 
au cours du développement folliculaire, je ne veux pas dire que 
Vovule me prendrait pas part dans la fonction endocrine de 
l'ovaire. Le développement du tissu folliculaire ou interstitiel 
n'est autre chose qu'une manifestation histologique de Ia matu- 
ration de l’ovule. 


(Institut physiologique de l'Université de Dorpat-Tartu, Esthonie). 


1124 . _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


0 
MYCosE HÉPATIQUE PRIMITIVE DU DINDON, 


par G. Lavier et Cu. Binor. 


Dans la basse-cour soignée de Mme Ch... à Versailles, en oc- 
tobre 1920, en dehors de toute épizootie, 3 Dindons montrèrent 
des symptômes de maladie : ils ne s’alimentaient plus, restaient 
hérissés et immobiles, la crête terne et flasque. Après une 
quinzaine de jours, ne montrant aucune tendance à guérir, ils 
furent sacrifiés. | 

L’autopsie du premier animal, faite par l’un de nôus, montra 
un foie légèrement hypertrophié, présentant à la coupe des no- 
dules blanchâtres de la taille d’un grain de blé et certains même 
d’une petite lentille, d’un aspect macroscopique assez semblable 
à celui de la coccidiose. Les autres organes, les poumons et les 
sacs aériens en particulier, paraïissaient normaux. La chair avait 
bon aspect. 

L'examen histologique du foie montra la présence, dans les 
veinules fortes, de filaments mycéliens. Les lobules présentaient 
une forte réaction inflammatoire avec inflltration leucocytaire et 
cellules géantes, allant, par places, au niveau des nodules signalés 
jusqu’à la formation de véritables abcès où au milieu d’une zone 
de nécrose se voyait un feutrage mycélien., Les filaments mycé- 
liens étaient ténus et moniliformes à articles très courts, d’une 
largeur ne dépassant pas 1 u (après fixation au Bouin, coloration. 
à l’hémalun et montage au baume) ; parmi eux se trouvaient des 
éléments un peu plus larges, arrondis et isolés que l’on peut con- 
sidérer comme des spores. L'examen histologique d’autres or- 
ganes : intestins, rate, rein, ne révéla rien d’anormal. L'examen 
du contenu intestinal fut égalment négatif. 

L’autopsie du deuxième Dindon fut absolument conforme à 
celle du premier animal. Le foie seul présentait des lésions qui 
étaient macroscopiquement et microscopiquement identiques à 
celles que nous venons de décrire. Le foie du troisième Dindon 
montra les mêmes lésions macroscopiques ; ; il n’en fut pas fait de 
coupes histologiques. I 

On se trouve en présence de 3 cas de mycose hépatique primi- 
tive ; c'est là un fait rare, car si au cours des mycoses généralisées 
des Oiseaux et spécialement de l’aspergillose, on observe des 
lésions hépatiques, nous ne relevons par contre dans la littérature 
qu'une seule observation due à M. Chrétien (r), où l’on n'ait cons- 
taté que des lésions hépatiques seules. Il s'agissait d’une Dinde 


(1) M. Chrétien. Lésions a des oiseaux. hou de la viande et 
du lait, t. VI, n° 2, 12 février roxr, p. 79. Cf. Ch. III, p. 83. 


SÉANCE DU 2( MAI 1125 


maigre saisie aux Halles, dont le foie présentait des lésions blan- 
châtres, les plus grosses du volume d'un pois, analogues à des 
lésions tuberculeuses ; les autres organes étaient normaux ; l’exa- 
men histologique du foie montra qu'il s'agissait de tubercules 
dont le centre était constitué par un feutrage de mycélium. L’au- 
. teur pense que l’agent causal était vraisemblablement Aspergillus 
fumigatus. Il est bon de noter toutefois qu'il n'avait pas observé 
dans les lésions d'appareils conidiens et qu'il ne put cultiver le” 
Champignon. 

Dans le cas de nos trois Dindons, l aspect du mycélium ne per- 
met pas de le rapporter à un culs Les circonstances ne: 
nous ont malheureusement pas permis d’'ensemencements. Il ne 
nous est donc pas possible de conclure sur l'identité de ce Cham- 
pignon pathogène. 

Quoi qu’il en soit, l’origine alimentaire de l'infection parait 
évidente. Dans cette basse-cour, le grain était acheté par assez 
faible quantité et de provenances diverses ; et il est vraisemblable 
que c'est un lot souillé d’une quantité plus que normale de spores, 
ou encore d’une souche plus virulente qui a provoqué ces trois cas 
simultanés d’une affection rare. 


(Laboratoire de parasitologie de la Faculté de médecine de Paris.) 


RAPPORTS ENTRE LA RÉACTION DE FIXATION 


ET CELLE D'AGGLUTINATION DANS LA TUBERCULOSE, 


/ 
* 


par MARGUERITE AÏTOFr. 


La réaction d’agglutination, si simple et expéditive, suggéra à 
beaucoup d’expérimentateurs l’idée de l’appliquer à la tuberculose. 
Sans compter les fervents de la méthode, comme Arloing et Cour- 
mont, qui la préconisent depuis 1898, elle réapparaît périodique- 
ment avec des modifications techniques, plus ou moins impor- 
tantes. C’est ainsi que dernièrement Fornet (1) revint sur la ques- 
tion ; d’après sa statistique, le sérum des tuberculeux donne une 
réaction positive dans 93 p. 100 des cas, celui des sujets sains une 
agglutination négative dans 05 p. 100 des cas. 

La difficulté d'obtenir l’agglutination avec des Bacilles tuber- 
culeux tenant, d’après lui, à la présence de l'enveloppe cireuse, 
Fornet fait agir sur eux des vapeurs d’éther à 40° pendant quel- 
ques heures. Une grande partie des matières grasses et cireuses 


x 


se trouvant ainsi dissoute, le résidu donne lieu à une émulsion 


(x) Deutsche klin. Med., t. 138, n° 5 et 4. 


1126 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


parfaitement homogène, se prêtant fort bien à la réaction d’agglu- 


tination. C’est ce produit que Fornet appelle le « Tuberkulose dia- 
gnosticum », par analogie avec le « Typhusdiagnosticum » de 
Ficker. 

Nous nous sommes proposé de comparer les résultats fournis 
par l’agglutination. avec ceux que l’on obtient par la réaction de 
fixation (Besredka). Les sérums provenaient, d’une part, de 
malades cliniquement tuberculeux, avec réaction de fixation posi- 
tive et d'autre part, d'individus Den non tuberculeux, 
donnant une réaction de fixation négative. 


Les antigènes dont nous nous sommes servi étaient : la cul- 


ture de Courmont et le Tuberkulosediagnosticum de Fornet. Il a 
été examiné en tout 216 sérums : 793 avec l’'émulsion de Courmont; 
1143 avec celle de Fornet. 

Emulsion de Courmont. — Nous n'avons pu l’employer à la 
dilution au 1/45, comme l'indique l’auteur, celle-ci étant trop 
claire pour permettre de lire les résultats macroscopiquement. 
Nous avons dû employer des dilutions à 1/10, même à 1/5 ; pour 
le reste, nous avons suivi scrupuleusement les indications de 
M. Courmont. 

Il a été examiné 50 sérums de tuberculeux donnant une réaction 
positive avec l’antigène de Besredka. Ces sérums ont agelutiné 


l’émulsion de Courmont à des dilutions au r/4o et au-dessus dans: 


9 cas (80 p. 100); 1/8-1/25 dans 18 cas (60 p. 100); lÉSSlUAREHON 
a été négative dans 3 cas (10 p. 100). 

43 sérums de non-tuberculeux, donnant une réaction négative 
avec l’antigène de Besredka, ont agglutiné l’émulsion de Cour- 
mont à 1/40 et au-dessus dans 5 cas (11,6 p. 100) ; 1/8-1/25 dans 
19 cas (48,4 p. 100) ; l’agglutination a été négative dans 17 cas 
(40 p. 100). 

Emulsion de Fornet. — Il a été examiné 74 sérums de tuber- 


culeux ayant donné une réaction positive avec l’antigène de Bes- 


redka. 


Ces sérums ont agglutiné l'émulsion de Fornet à 1/200 et au- 


dessus dans 67 cas (94,3 p. 100) ; 1/100 et au-dessous dans 3 cas 
(4,2 p. 100) ; l’agglutination a été négative dans 4 cas (dont 3 li- 
quides pleuraux). 


20 sérums ayant donné avec l’antigène de Besredka, une réac- 
tion faiblement positive, ont agglutiné l’émulsion de Fornet à, 
1/200 et au-dessus dans 15 cas (795 p. 100); 1/100 et au-dessous 
dans 3 cas (15 p. 100) ; l’agglutination a été négative dans 2 cas 


(10 p. 100). 
49 sérums ayant donné avec Daibéne de Besredka, une réac- 
tion négative ont agglutiné l’émulsion de Fornet à 1/200 et au- 


dessus dans 32 cas (65 p. 100); x/100 et au-dessous dans 11 cas 


SÉANCE DU 27 MAI 1127 


(où 
er 
x 


(22,8 p. 100) ; l’agglutination a 
(42,2 P: 100): 

En résumé, l'émulsion de Courmont a l'inconvénient de n ‘agir 
qu à des dilutions faibles. Ainsi, les sérums provenant des cas de 
tuberculose avérée agglutinent à des dilutions de 1/8 ou 1/25 
dans 60 p. 100 des cas ; de plus, l’agglutination est positive dans 
48,4 P. 100 des cas chez des sujets dont le sérum réagit négative- 
ment à l’antigène de Besredka. Ce pourcentage très élevé d’agglu- 
tinations positives chez les individus sains diminue considérable- 
ment là valeur diagnostique de la réaction. 

Quant à l’'émulsion de Fornet, les résultats de eo à des 
dilutions supérieures à 1/200, chez 94,3 p. 100 des tuberculeux 


négative dans 6 cas 


avec ceux fournis par l’antigène de Besredka. Ce qui lui enlève 


pourtant une grande partie de sa valeur, c’est que les individus 
cliniquement non tuberculeux et présentant une réaction de Bes- 
redka négative, donnent, dans un grand nombre de cas (65 p. 100), 
une agpglutination positive à un taux élevé. Les résultats de l’ag- 


glutination avec l’émulsion de Fornet sembleraient être positifs 


‘pour tous les cas de tuberculose guérie, comme nous le voyons 


x 


avec la cutiréaction. 
HA (Institut Pasteur.) 


INFLUENCE DE L’ACIDITÉ INITIALE ET DE LA CONCENTRATION DU MILIEU 
SUR LA MARCHE DE LA FERMENTATION LACTIQUE, 


par E. Bacurac et H. Carpor. 


Dans une note antérieure, nous ayons étudié l'influence 
 qu’exerce la réaction initiale du milieu sur la marche de la fer- 
_mentation lactique en utilisant un milieu renfermant une quan- 
tité constante de peptones de caséine et de lactose. 

Si l’on fait varier le taux du lactose entre 5 et 20 p. 1.000, 
l’acidité initiale optimum pour le départ de la fermentation ne 
varie sensiblement pas, alors qu’apparaît une proportionnalité 
simple entre la valeur de cette EE et he concentration du 
milieu en peptones. 

Ainsi, un même bouillon, renfermant 6,2 p. 1000 d'azote total, 
est dilué au demi et au quart, la teneur en lactose étant toujours 
de ro gr. par litre. L’acidification étant faite avec l'acide lactique, 
la détermination de oo, d acidité donne les résultats sui- 
vanis : 


Concentration'du milieu Valeur de l'optimum d'acidité initiale 
| S 1 PR NI SD NAR MAS NL ib.L dr lo 08s4uN 
HER ; 1 /2 AN EN In Cas SAS ANNE RE A 0,042 N 


1128: : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Ces résultats relatifs au départ de la fermentation peuvent être 
rapprochés de ce que l’on sait sur l'acidité d’arrêt de la fermen- 1 
tation. Kayser, notamment, a montré que le pouvoir ferment des 
Bacilles lactiques est plus grand sur un milieu riche en peptones 
que sur un milieu pauvre, c'est-à-dire que le taux d'acide qui 
arrête est plus élevé dans le premier cas que dans le second. On 2 
peut d'autre part rechercher les Pa correspondant aux divers 


152" 


0) ‘5 10 
| Teneur du mieu en axobe 


milieux utilisés. À deux milieux de concentration en peptones GC 
et C/2, ajoutons successivement des quantités croissantes d’une 
solution d’acide lactique et, après chaque addition, déterminons À] 
à l’aide de la phénolsulfonphtaléine d’abord, du rouge méthyle: 
ensuite, le Px réalisé. 


PÉTER 


eo 
Nombre de gouttes Pa \ 4 
d'acide lactique 0,21 N par 5 cc. = ; 
de milieu Milieu C « Milieu C/2 514 
(RES UPS REA ER ET Ce CAN 7,9 | 
Se UE AS PT Se AE — 7,8 \ À 
Dr ON AE Hors eat bdd 759 à 7,4 RER 
SA ER NES art — 7,0 à 
ND NE end à 7 6,6 
(CE MN LE VON DCS 7,0 — 
SR NN AR I NENE ERP EEE tee 6,6 U— 
DA AR A RE NE Pc CE — 6,0 
DONNE DS Abe Se en eue 6,0 — 


Donc, pour obtenir un quelconque Px inférieur à 7, il faut, en: 

- raison de l'effet tampon produit par les substances protéiques, 
mettre sensiblement deux fois plus d'acide en C qu’en C/2, résul- 
tat conforme d’ailleurs à ceux d’expériences analogues rapportées: 


SÉANCE DU 27 MAI 1129 


par Clark. Dès lors, la proportionnalité constatée entre la teneur 
du milieu en peptones et la valeur de l'acidité initiale optimum, 
titrable par la potasse, s'explique par la nécessité de donner aux 
différents milieux la même concentration d'ions F libres, corres- 
pondant à l’optimum de développement. 

, Nous avons contrôlé les résultats qui précèdent sur un autre 
ferment lactique que celui qui nous sert habituellement et qui 
est depuis fort longtemps habitué à notre milieu aux peptones de 
caséine. Un Bacille bulgare, que nous devons à l’obligeance du 
D’ Boucart, à servi pour cette comparaison. La seule différence 
porte sur les valeurs du Px optimum, différentes pour les deux 
ferments, et dans un rapport différent suivant le milieu utilisé. 
Ainsi, sur milieu aux peptones de caséine, l’acidification étant 
faite avec l'acide azotique, le Px optimum est égal à 4,5 pour 
notre ferment et à 4,r pour le Bacille bulgare ; au contraire, sur 
sérum de lait légèrement gélatiné, c’est à ce dernier que corres- 
pond le Pu le plus élevé, supérieur à 4,9, tandis que notre fer- 
ment à son optimum à PH 4,1. 

Quant à la rapidité de la fermentation, lorsqu'on fait varier la 
concentration du milieu en peptones, celle du lactose restant cons- 
tante et qu'on se place en outre dans les conditions optima d’aci- 
dité initiale, elle augmente avec la concentration en peptones, 
comme le montrent les nombres ci-dessous 


Azote total par litre Acidité formée en 24 heures 
D SD ES UE EE AE D CRT PRE 1,26 N 
(ÉTUDES EE RP en 2 AR OE re PR 1,02 N 
TA ES AE GS A RG FO RS 0,92 N 
TE TD LA BE AA LP CNE Rate se 0,08 N 


ER AR UE dPn 2NEU lee 0,50 N 


On voit que les points expérimentaux se placent suivant une 
courbe qui se confond, à l’approximation des expériences, avec 
une branche d'hyperbole représentée en traits pointillés sur la 
Migure. 


(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine). 


ABSORPTION DE L'ADRÉNALINE PAR VOIE DIGESTIVE, 
par H. DorcencourrT, À. Trias et PAYCHÈRE. 


Aucune opinion probante ne peut actuellement être formulée 
quant à l'absorption de l’adrénaline par voie digestive. Certains 
auteurs nient cette absorption parce que l’adrénaline en ingestion 


4 


1130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


est incapable, quelle que soit la dose, de déterminer l'élévation 
de la pression artérielle. Certains cliniciens, se basant sur les résul- 
tats thérapeutiques favorables obtenus fréquemment par l’inges- 
tion de cette substance, concluent qu'il y a absorption, tout en 
reconnaissant qu'il n'y à pas d'action sur la pression arté- 
rielle. À l'appui de cette dernière conception, une preuve physio- 
logique expérimentale est apportée par le fait que l’ingestion 
d’adrénaline détermine, tout comme l'injection de cette subs- 
tance, de l'hyperglycémie, ainsi qu'il résulte des expériences que 
‘ nous avons poursuivies à cet égard. 


Le taux glycémique normal étant, conformément aux conclu- 
sions formulées par nous dans un précédent travail, déterminé 
chez un Chien chloralosé, par deux examens successifs à 15° d’in- 
tervalle, on introduit à la sonde l’adrénaline diluée dans /o c.c. 
d'eau, dans l'estomac. Un premier dosage de sucre est effectué 
dans le sang artériel cinq minutes après l’ingestion, puis ensuite 
de ro en 10 minutes. Le tableau suivant rend LORIE des résul- 
tats d’une expérience type. 


Prise de sang - Sucre 

9 h. 25 Injection de chloralose (0,125 gr. par kgr.) 

9 h. 4o Sommeil profond ........ dE as Eee TS 2,163 gr. 
10 h. \ Dot 2,195 gr. 
10 h. 15 Ingestion 8 c.c. solution d’adrénaline à 

I p. r.000 dilués dans /o c.c. d’eau. 4 ! 
10 h. 20 3 2,429 gr. 
10 h. 30 2 | der \ 4° ‘3,417 gr. 
10 h. 4o 3 3,950 gr. 
10 h. 50 6° k,960 gr. 
TD : mé 5,100 gr. 
12h: 302: 8° 6,480 gr. 
14 h. 30 , he 9° 5,600 gr. 


(Chien Bob, 8 ker., adrénaline 0,001 gr. par kgr.) 

On peut conclure des faits qui précèdent, confirmés par de 
nombreuses expériences par ailleurs réalisées 

L’ingestion d’adrénaline à dose suffisante détermine toujours de. 
l’hyperglycémie, preuve non douteuse de son absorption. L’hyper- 
* glycémie apparaît le plus souvent dès les cinq premières minutes 
qui suivent l'ingestion, elle augmente progressivement pour 
atteindre son maximum le plus souvent entre 25 et 5o minutes, 
quelquefois plus tardivement, r h. 15 à 2 heures. L'augmentation 
du sucre, par rapport au taux initial avant l’ingestion, oscille 
entre r gramme et 4 à 5 grammes pour des doses d’adrénaline de 
quelques. milligrammes. La dose liminaire active en ingestion est 
aux environs de 2/10 mgr. par kgr. d'animal, notablement supé- : 


SÉANCE DU 27 MAI 113€ 


0 


rieure à la dose efficace en injection intraveineuse, fait qui 
s’observe pour tous les agents médicamenteux. L’hyperglycémie 
adrénalique déterminéé par voie digestive permet d'assurer qu'il 
y a absorption de la substance ; elle ne permet pas, toutefois, 
d'assurer quil y à pénétration de l’adrénaline dans la circulation 
générale, il se peut que cette dernière soit arrêtée au niveau du 
foie et que son arrivée jusqu'à cet organe suffise pour déterminer 
l’'hyperglycémie. Ceci expliquerait d’autre part l’inefficacité de 
l’adrénaline sur la pression artérielle lorsqu'elle pénètre par cette 


voie. Ces questions seront examinées dans un travail ultérieur. 


(Laboratoire de la chaire d'hygiène et de clinique 
de la première enfance.) 


M. Nerrer. — Depuis 1904, j'emploie systématiquement l’adré- 
naline et ai presque exclusivement recours à l’administration par 


‘ voie buccale. Les résultats obtenus ainsi ne me permettent pas 
de douter de son utilité. 


Mais j'ai grand soin de diluer la solution le moins possible 
un fond de cuiller à caïé, ou quelques gouttes de solution au mil- 
lième sur un petit morceau de sucre. Je cherche à obtenir l’absorp- 
tion au niveau de la muqueuse buccale de même que le spécia- 
liste s'adresse à la conjonctive. 

Lesné et Dreyfus ont pu opposer les résultats positifs obtenus. 
après injection dans le rectum aux résultats nuls qui suivent 


l'introduction dans l'estomac. Ceitte différence ne tient sans 


doute pas exclusivement à la destruction au cours du passage à 
travers le foie. Le rectum du Lapin tolère infiniment moins de 
liquide que l'estomac et l’adrénaline injectée dans le premier cas 
est sans doute beaucoup moins diluée. La dilution favorise l’alté- 


. ration de l'adrénaline, sa transformation par le suc gastrique. 


1132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


/ 
LA TITRATION DES ACIDES ORGANIQUES DANS L'URINE, 


par R. Gorrrox et F. NEPVEUXx. 


Sous ce titre, Van Slyke et Palmer (1) ont publié une méthode 
intéressante qui permet d'obtenir très simplement la mesure 
+. Sen organiques de l’urine. On opère ainsi : 

° On agite 100 c.c. d'urine avec 2 gr. de chaux pulvérisée ; 
au na de 15 minutes, on filtre (2). Les acides carbonique et phos-" 
phorique sont retenus à l’état de sels insolubles. Les acides orga- 
niques sont à l’état de sels solubles et passent dans le filtrat. 

2° 25 c.c. de filtrat, additionnés de 0,5 c.c. de solution alcoo- 
lique de phénolphtaléine à 1 p. 100, sont neutralisés au rose très 
pâle (Pa=8). On ajoute alors 5 c.c. de solution alcoolique 
d’orangé IV à 0,02 gr. p. 100. Puis on laisse tomber à la burette, 
une solution d'HCI N/r0 jusqu'à obtention du virage au rouge de 
l'indicateur, avec un volume total de 60 c.c. La teinte du virage 
final est donnée par un témoin réalisé avec 60 c.c. d’eau distillée, 
5 c.c. de solution d’orangé IV et 1,2 c.c. d'HCI N. 

Il suffit de multiplier par 4o pour avoir le nombre de c.c. de 
solution acide N/r0o contenus dans un litre d'urine. On doit sous- 
traire du nombre de c.c. obtenu, celui utilisé pour l’essai à blanc, 
SOLE 1,2 -C.C: 

Din cette opération, l’HCI, acide fort, a déplacé les acides 
organiques de leurs sels et les a mis en liberté. Il a dû les libérer 
intégralement avant de se trouver lui-même à l’état libre, et ame- 


ner la solution à Pu 2,7, point de virage de l’orangé IV. On dose . 4 


ainsi les acides tels que : lactique, acétique, butyrique, etc. ; mais 
les acides aminés, dont le plus important est la créatinine sont 
comptés dans ce dosage. Leur action et celle des bases faibles 
telles que l’ammoniaque ont été étudiées, et la correction corres-! 
pondante déterminée par les auteurs. En pratique, à leur exemple, 
nous n’utilisons que la valeur totale, brute, donnée par le dosage. 

Nous avons vérifié l’exactitude de cette méthode, pour doser 
des solutions de sels organiques de titre connu. Il est possible, 
par exemple, en se servant d’orangé IV et de phtaléine, de titrer à 
la soude une solution étendue d’acide acétique, selon le mode 
habituel, et d’en retrouver le titre par la méthode dont nous. 
venons de parler. 

Nous avons constaté que le taux des acides organiques de 
l'urine émis en 24 heures, fournit des indices précieux sur le 


(1) Journ. of Biol. Chem., 1. XLI, p. 467. 


(2) Nous praliquons cette oc en présence de DDR AIeNe pour être. nt 


sûrs de la réaction alcaline finale. 


SÉANCE DU 27 MAI 1133: 


an acidobasique de l’organisme. Comme Van Slyke et Palmer, 
nous avons trouvé comme normales des valeurs de 300 à 45o et 
5oo c.c. d'HCI N/10 par 24 heures. Chez les acidosiques acétonu- 
riques, les variations du taux des acides organiques se font en 
général dans le même sens que celles de l'élimination de l'acide 
6-oxybutyrique, mais sont moins superposables que ne le laissent 
entendre les auteurs américains. On peut constater d’assez fortes 


augmentations du taux d’acides organiques (650 à 700 c.c. et 


plus) sans qu'il y ait eu acétonurie. L’acide B-oxybutyrique n'est 


- donc pas toujours le seul acide organique qui soit facteur d'aci- 
-dose, s’il en est le plus fréquent et le principal. 


Cette méthode donnant les acides totaux, libres ou combinés, 
il n'y à pas un rapport nécessaire entre l’acidité urinaire et leur 
quantité : c'est ainsi que l’ingestion de bicarbonate de soude peut 
rendre les urines alcalines, sans que baisse la quantité d’acides 
qu'elles contiennent à l'état de sels ; nous avons pu de cette 
façon constater, d'accord avec certains auteurs, que le bicarbo- 


_nate de soude peutralise l'excès d’acidité de l'organisme, mais 


nentrave pas, au moins immédiatement, la production de ces 


acides. 
Nous avons également trouvé quelques cas où les acides orga- 


niques étaient en très faible quantité dans l'urine (250 c.c.) sans 


A 


que nous sachions à quel état correspond cet abaissement. 
Enfin, il est un point que nous ne ferons que signaler : Van 
Slyke et Palmer proposent d'employer dans le même but que 
l'orangé IV, le bromothymol bleu, le diméthylamidoazobenzol, 
ou le méthyl orange. Or ces derniers indicateurs sont susceptibles 
de donner dans certains cas des valeurs beaucoup plus basses que 
‘l’orangé IV, ce ui, d’ailleurs, était à prévoir, leur point sensible 
- de virage étant à une concentration d'H+ (vers Px/) RÉACOUD 
plus basse que celle de l’orangé IV. 

Dans une prochaine communication, nous indiquerons l'inté- 


_rêt pe one peut présenter cette différence même. 


BASES ADRÉNALIQUES, HYPERGLYCÉMIE ET GLYCOSURIE, 


“par H. Brerny, F. Raruery et Mlle L. Levina. 


FE. Blum (1) a signalé dès rgo7 la elycosurie produite par l’in- 
_ jection d'extrait de capsules surrénales. Depuis, un très grand 
nombre d’ expérimentateurs se servant soit de sels d’adrénaline, 
soit d'extraits surrénaux ee. ont repris les expériences de 


(x) Deuiseh. Arch. À klin. Med., t. 71, octobre root. 


FES ComPTEs RENDUS. — 1922. T. or à 78 


1134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Blum. Après injection de sels d'adrénalime, certains auteurs » 
comme Josserand (1) n’ont pas réussi à provoquer de glycosurie, de 
d’autres comme Herter et Wakeman (2) n'ont observé qu'une 
glycosurie extrêmement faible, d’autres enfin : Zuelzer, Metzger, 
Bouchard et Claude, Bierry et Gruzewska, etc., ont constaté ume 
glycosurie marquée. Les derniers auteurs (3) (Bicroy et Gruzews 
ka), utilisant l’adrénaline naturelle (lévogyre) que Gabriel Ber- 
trand (4) venait d'extraire des capsules surrénales de Cheval, ont . 
relaté les effets constants de cette adrénaline : introduite sous. 
la peau, à la dose de o,1 mgr. par kgr., elle provoque chez le 
Chien, en 1 h. 1/2, une glycosurie notable ; injectée à la dose 
de 1 mgr. par kgr. d'animal dans la cavité péritonéale, elle fait 
apparaître le glucose très rapidement dans l'urine, où sa teneur rs 
peut atteindre, après 3 ou 4 heures, jusqu à 7,60 gr. p. 100. 


ÿes 


Ayant eu l’occasion de faire des injections de sels d’adrénalines 
naturelles ou synthétiques, nous avons été surpris de n’observer, à el 
la suite de ces injections, aucune glycosurie. Nous avons ainsi 
été amenés à étudier systématiquement à ce point de vue un cer- 
tain nombre de bases adrénaliniques synthétiques ou naturelles, 
dont les constantes physiques avaient été préalablement déter- 
minées. Nous avons également essayé des isoadrénalines (6-mé- 4 
thylnoradrenalines), dues à l’obligeance de M. Tiffeneau, qui en. “4 
a déjà fait l’étude au point de vue vaso- constricteur. @). 5 


Si la glycosurie faisait défaut avec certaines adrénalines, on 
pouvait se demander si l’hyperglycémie se produisait néanmoins, 
car on sait que la glyeosurie est précédée d’une mobilisation de. 24 
glycogène et d’hyperglycémie (Doyon et Kareff, Noël Paton, 
Bierry et Gruzewska). Nous avons pu, en. effet; constater après ee 
injection de certaines adrénalines des him pet licémiies notables | « 
Der atteindre 3,80 gr. de sucre libre par litre de plasma, 
sans qu’on puisse déceler le passage de glucose dans l’urine.La 
glycosurie a été par contre facilement déclenchée. par d’autres 
adrénalines synthétiques ou naturelles, mais jamais nous n'avons … 
réussi à provoquer des glycosuries comparables à celles signalées 
après injection d’adrénaline naturelle (lévogvre) de Gabriel Ber- 
trand. Des expériences en cours permettront de dire si ces faits, 
en apparence paradoxaux, ne doivent pas être attribués à la 
Pete parfois infime de corps résultant d'un dédoublement … 


: : < 2 $ ; . - ë k 5 : LA 
G) Contribution à l'étude physiologique de l’adrénaline, thèse de médecine, 


Paris, 1904. é nice 5 
(2) Virchows Archiv, t. 163, n° 3, rg02. PAR RATS LES 
(8) C. R. de la Soc. de biol., 27 mai 1905. | Te 


(4) Bull. Soc. Chim. 3° Série, t. 3x, pp. 1188 et 1980, 1904. 
(5) Congrès de Physiologie, Paris, 1920. | 


s- 


- 


SÉANCE. DU 27 MAI 1135 
te in ee NN, = 
incomplet de la base synthétique et pouvant gêner l’action du 


composant actif. 
Il y aura lieu également de faire l'étude de la perméabilité 


rénale et de la teneur du foie en glycogène. 


 VARIATIONS DU SUGRE PROTÉIDIQUE APRÈS INJECTION D ADRÉNALINE, 


par H. BERRY, F, Raruery et Mlle L. Levina. 


Les auteurs qui jusqu'ici ont étudié les effets de l’adrénaline 
sur la glycémie, se sont bornés à enregistrer les variations du 
sucre libre ; nous avons songé à compléter ces FenetaiEs par 
l'examen du sucre protéidique (x). 
| Nous avons antérieurement montré par des analyses concernant 
la teneur en eau, en sucre protéidique, en sucre libre, en pro- 
téines et en azote de ces protéines, des plasmas porte et sus-hépa- 
_ tiques (2), qu'il se fait dans le foie une transformation du sucre 
_ protéidique. Îl y avait tout lieu de penser que le sucre protéidi- 
que, qui concourt à la glycorégulation devait subir des variations, 
chez l'animal soumis à des injections d’adrénaline, surtout si 
l’adrénaline est l’un des agents qui intervient dans 1e mécanis- 
mes régulateurs dont l’ensemble constitue la fonction gIvcogé- 
nique (3). 

Dans ces premières expériences, au nombre de 16, nous nous 
sommes contentés d'évaluer, après injection de diner. adréna- 
lines naturelles ou synthétiques, le taux du sucre libre et du 
sucre protéidique dans le plasma. 

Choix des animaux. Etant donnée l'importance que peut avoir 


sur l’hyperglycémie et la glycosurie adrénaliennes, la teneur de 


l'animal en glycogène, noùs n'avons utilisé que des Chiens sou- 
mis, depuis dix jours, à une nourriture mixte assez sensiblement 


lamême. Les animaux étaient mis au jeûne pendant 15 à 20 heu- 


res, avant de recevoir les injections d’adrénaline. [Intentionnelle- 
ment, nous ne donnions aucun anesthésique. 

Injections d'adrénaline. Les injections comportaient générales 
ment un mgr. de base par kgr. d'animal. Ces injections étaient 
exécutées rigoureusement dans les mêmes conditions (dilution 


_ et vitesse d'injection). On utilisait la voie péritonéale. 


_ Prises de sang et dosages. Dans certaines expériences, nous 


(r) Cette étude avait été ébauchée par l’un de nous avec L. Fandard. C. A 


Acad. des sc., t. 156, p. 480, février r9r3. 


(2) Il. Bierry et F. Rathery. €. R. de l’Acad. des sc., 6 juin 1927. 
(8) H. Bierry. Capsules surrénales et glycémie. Presse médicale, n° 45, juin 


TOTS 


1136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


avons prélevé 3 fois du sang : une fois avant l'injection, deux . 
fois pe des temps variables ; dans d’autres, nous avons prati- 
qué 4 et 5 saignées. Nous nous sommes assurés qu'avec de gros É. 
Chiens, ces saignées n'avaient pas de répercussion sensible sur le 
taux du sucre protéidique. Æ 
Les analyses ont porté sur le plasma artériel. Les dosages ont De. 
été faits suivant les techniques indiquées par l’un de nous avec . à 
P. Portier et L. Fandard, adaptées à de petites quantités de 
plasma. Nous avons utilisé pour les dosages de sucre la méthode # 4 
de G. Bertrand qui est considérée comme la méthode étalon. 
Dans certaines expériences on a évalué la teneur du plasma en 4 
urée. : 
su rapportées A de nos expériences (x). 


ES Sucre É PRE rx 
Sucre libre protéidique Sucre 222 
engr.p. 1.000 cengr.p.1.000 urinaire “e 
de plasma ‘ deplasma engr.p.1.000 “Ta 
à Chien 20 ee HR = 
Avant inj. d’adrénaline synthétique X. FLO 200 600 0 
1 h. 10 APIÈS «ses srteimese SAR RS 2,60 T5T0 2 NO- 
A De donapros un price Ho 2,35 0,86 0 
DANS ApleS eee SR DRE a Eee 0,DOE + 2 1220 o 
Chien 30 kilogr. » 
Avant inj. d’adrénaline naturelle Y. 602 Thon 0. 
DA MADLES cv noie Re Ras + RO Ce 0e door On 
TAPIS ER eEr one oc P 159,007 SSD to) 
22 h. ADÉÉS M enr Pen res < 1,08 T,88. o 
Chien 11 kilogr. S TS Ë > 
Avant inj. d’adrénaline synthétique 4 1,04 1542 01e 
DNS APDEICS TL. decor arme 3,005 LÉ T0 SO0D 4 
Dh -hSapres 2... SR SN 1,38 1,47 7,50: - nee 
A8" hapres 2:72. re ae IL T1 0D GE = 
Chien 2; kilogr. æ pee “210 
Avant inj. isoadrénaline gauche rte 0,98 é TO NEA O 22% 
AD TRS Sen ben ue 0 re APE OS. 0 
HAS TDEES ESA MS «eee ere eee 1,71 1,38 
ASREMAPDEÉS Harris me ee dec 15 T,08 3583 x ON 
Chien 17 kilogr. idee 
-Avant inj. isoadrénaline droite ...... 1,03 0,01 oO 
Ne e AprCS RER bee RERPen te 1,08 * O,91 o 
DR TES AIRES Vo DL a 1,08 O0 EE 
DANS Apres eat CS De Do Se once 1,10 2, «20,07 (9 


Dans cette expérience avec l’isoadrénaline droite, on n’a cons- 
taté après 24 heures aucune modification sensible du sucre libre 
et du-sucre protéidique. : 

À la suile d’injections de diverses adrénalines, res ou 
maivrelles, on observe des modifications importantes de la gly-. 


Pre 


{1 Les adrénalines de sources différentes sont désignées par les lettres X, Y, Z. 


SÉANCE DU 27 MAI 1137 


at 


libre et du sucre protéidique dans le plasma permet de formuler 
les conclusions suivantes : dans l’ensemble, les variations des deux 


sortes de sucre ont lieu en sens inverse. La diminution du sucre 


protéidique, observée (surtout quand la glycosurie fait défaut) au 
début de l’action de l’adrénaline coïncide plus ou moins exac- 
tement avec la teneur maxima du plasma en sucre libre. La te- 
neur maxima en sucre protéidique ne coïncide jamais (16 expé- 
riences) avec la teneur maxima en sucre libre, celle-ci s’observant 
toujours avant celle-là. 

L’élévation du sucre protéidique se : fait lentement el se mani- 
feste encore parfois 72 heures après. f 


7 


À PROPOS DE L'EXPÉRIENCE D'ANASTOMOSE VEINEUSE 
= SURRÉNALO-JUGULAIRE. 
RÉPONSE A UNE OBJECTION DE M. Harzron (1), 


: À par À. Tournane et M. CHaBror. 


_ Dans nos expériences d’anastomose veineuse surrénalo-jugu- 
laire, c'est délibérément que nous avons choisi comme donneurs 
des Chiens plus lourds que les transfusés. Ne les fallait-il pas plus 


résistants pour subir sans inconvénient la saignée modérée mais 


continue (de 5 à ro c.c. par nie) résultant de la tr ansfusion 


qu'ils devaient assurer ? 


D'ailleurs, comme nous n’excitions, par l'intermédiaire de son 
splanichnique: qu'une surrénale (celle dont le sang efférent était 
dérivé), nous avons estimé que la quantité d’adrénaline ainsi dé- 
versée chez le transfusé devait être inférieure de moitié à la quan- 
tité qu'aurait mobilisée le déclenchement sécrétoire des deux 
glandes chez un donneur encore indemne. De ce raisonnement 
découlait donc notre droit de relever le taux de l’adrénalinémie 
provoquée chez le transfusé en choisissant ce sujet de poids — 
donc de masse sanguine — moindre que son congénère. 

Nous aurions voulu que les poids comparés des deux Chiens, 


à chaque essai de transfusion, fussent toujours dans le rapport, 


théoriquement nécessaire de 2 à 1: mais nous n'avions pas l’em- 


_barras du choix. L'écart a été tantôt plus fort, tantôt moindre, 


sans que dans ce dernier cas, les résultats de l'expérience aient 
perdu de leur netteté. - 


D 


: Voici ces poids Ps 


Le Rare pratique de biologie appliquée, janvier 1922, "n° x, P- Fi note 1 ct 


GC. R. de la Soc. & biol. , 8 avril 1922, p. 580. 


1138 = SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Re AR TP 


; Poids du donneur B. Poids du transfusé A. : 

Date de l'expérience : .enkgr. .. enksr. - ue 

PIE MALS I ere res: II 5,800 ; 
DIAMANTS D PE Sem eme cie 17 6 “ha XI 
13 décembre 21 ........ é 14 QT: > . 28 
20, AéCeMDre DE ne ciel * T2 RE AE TS 
21 décembre r :....,.. . ES El FD 4 
>r-décémbré 220-e:. ÉLÈTS TORRSS <4 
TAANVIER 22 es vote - Ta 200 7 +0 
TO JANYAËT 92. ee se SE "3,260 2 
ee ; ; 8,200 LR 
È TÉVLIT 028 Mes 13,500 6300 = 4 
D PÉVTIER. 29) 4e. de 11 . 4,500 +4 
ce ( 6,500 4 
TT UMNATS LOL E Ce een 17: = Ü4 2 
& 


Nous avons eu à cœur néanmoins de réaliser la transfusion 
surrénalo-jugulaire et l'excitation du splanchnique droït du doen- ° « 
neur dans les conditions inverses des précédentes, en ce qui con- 
cerne le poids des sujets. Dans l'expérience du 23 mai le donneur 
n’était que de 7 kgr., le transfusé par contre en pesait 11. Cepen- 
dant les résultats ont été conformes à ceux précédemment obte- 
nus, et annulent donc l’objection que nous adressait très courtois 
sement M. Hallion. | LEE 


Au cours de cette même séance, nous avons tenté de réfuter ne, 
une autre critique possible. 

Il n’est pas douteux que, chez le Chien transfusé, de adabne 
ne parvienne bien dans le sang artériel, puisque tous les appa- 
reils que nous la savons capable d’actionner entrent alors en jeu. 
Mais n'est-ce pas grâce à l’arlifice qui la fait se déverser dans la 4 
veine jugulaire au lieu de la veine.cave inférieure et qui lui évite 
le mélange, du moins immédiat, avec un sang sus-hépatique doué 
peut-être de propriétés particulièrement neutralisantes (1) ? “a à 

L’objection tombe devant ce fait que la transfusion du sang vei- 
neux surrénal, provenant d’une glande en état de suractivité sé- 
crétoire par excitation splanchnique, donne les mêmes résultats 
d’'hypertension chez le transfusé, qu’elle soit effectuée à l’aide 
d’une anastomose veineuse surrénalo-jugulaire ou surrénalo-fé- 
morale. Le sang capsulaire manifeste ses propriétés spécifiques 
quel que soit le point du système veineux (cave inférieur ou supé- , 
rieur) où il est déversé. [Il n'importe au résultat final qu'il se mé- 


Rapportant 1 expériences de J. Ch. Langlois qui noeneit en Be d'une 
destruction de l’adrénaline par le foie, E. Gley ajoute : « Je ne puis m ‘empêcher 
de rapprocher ces faits de céux que j’ai observés avec Quinquaud concernant la 
disparition dans la”veine cave au-dessus du foie de l’adrénaline excrétée des 
surrénales ». Quatre leçons sur les sécrétions internes, 2° éd., p. 67. 


“SÉANCE DU 27 MaAï 1139 


. lange d'emblée ou plus tardivement avec le sang veineux sus-hé- 
. patique. 
(Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine d'Alger). 


LE DÉTERMINISME DE LA PROCESSION DES CHENILLES 
= PROCESSIONNAIRES DU PIN. 


Note de Maurice OLOMBEr, présentée par Er. Rapaup». 

On sait que les Chenilles processionnaires du Pin marchent les 
unes derrière les autres et se suivent de si près que les poils posté- 
rieurs de chacune encadrent, la tête de celle qui suit- 

Pour expliquer ce phénomène, J.-H. Fabre, selon son habitude, 
se borne à imaginer le mobile psychologique qui ferait agir les 
- Chenilles : si elles marchent à la file « fort tranquilles », c’est 
qu’elles sont rassurées par le cordon qu'elles tiennent entre les 

pattes (il s’agit du fil que chaque Chenille tis$e en marchant); lui 
(le chef, la Chenille de tête) s'inquiète, privé de cet appui » (r). 

Mais il est aisé de montrer que ce fil ne joue aucun rôle : sa 
suppression ne modifie en rien le phénomène. Si l’on déplace 
une Chenille chloroformée devant la Chenille de tête d’une pro- 
cession en marche, elle la suit tout aussi bien, entraînant toutes 
les autres, quoiqu ‘elle ne tisse plus de fil. Et elle la suit, qu'on 
lui en présente l'extrémité, le dos ou un côté. Elle suit également 
bien un fragment de peau pourvu qu'il ait conservé ses poils. 
Ceux-ci coupés, le fragment de peau n'a plus d’action. Ce sont 
donc les poils qui déterminent la procession. Du reste, d’autres 
poils que ceux des processionnaires ont la même action : il suffit 
_ qu'ils soient aussi souples. Je suis parvenu à conduire ces Che- 
_ nilles où je voulais, à leur faire décrire des courbes compliquées, 
en encadrant leur tête dans un pinceau de poils divergents, formé 
avec un brin de soie effilochée, avec des barbes de plume, etc., 
et en déplaçant ce pinceau devant elles. L'expérience ne réussit 
_ d’ailleurs qu'avec une certaine disposition des poils par rapport 
à la tête de la Chenille, disposition que je n’ai pas encore pu déter- 
miner avec précision. 

Il est possible d'analyser cette action des poils. Elle est d’abord 
excitante : une Chenille immobilisée par un choc se remet plus 
vite en marche si des poils caressent sa tête. Les poils postérieurs 
d’une Chenille, frottant la tête de celle qui la suit, l’excitent ; 
elle accélère sa marche et bute contre la première. Mais elle ne 
peut la dépasser : en effet, quand un pinceau de poils caresse 


æ 


(x) Souvenirs entomologiques, te VIS pe 007. 


1140 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


+- 


d'avant en arrière un des tre de la tête d’une Che iles celle-c -ci 
tourne de ce côté sa tête et la partie antérieure de son  COTS- Pare 
conséquent, la seconde Chenille, en dépassant la première, sur 
la droite, par exemple, frotte le côté gauche de sa tête contre les … 
poils de la première, se courbe à gauche et se trouve ainsi 
ramenée à sa position initiale. Il faut ajouter que le comporte- 
ment de la seconde Chenille réagit à son tour sur celui de la 
première : l'excitation de son extrémité postérieure la met en 
marche, comme elle met en marche un très grand nombre d’ar- 
thropodes (x). UE 
Il suffit d'observer comment se forment et se ur 1. pro- 
cessions, qu'elles soient sur un ou plusieurs rangs, et les agglo- 
mérations de Chenilles, ce qui se passe quand deux processions se 
-sencontrent, comment une Chenille butant contre une autre arrè- 
tée déplace sa tête à droite et à gauche et, à la longue, finit, non 
pas par dépasser la Chenille arrêtée, mais par passer sous elle, 
pour voir que ces phénomènes résultent toujours de cette même 
action des poils, s’exerçant entre Chenilles différemment orientées 
les unes par rapport aux autres et: évoluant s sur des terrains diver- 
sement accidentés. ee 
Dans le cas très simple de ces Chen  . on voit com- 
ment l'interaction des individus modifie le comportement de cha- 
cun d’eux (2). : : 


— LES DÉEAIS D'APPARITION ET D'ÉVOLUTION DES RÉACTIONS _— 


DE LA PEAU, ET DES MUQUEUSES DE TA BOUCHE ET DU PHARYNX, : 


PROVOQUÉES PAR LES RAYONS X, 


- par H. É Dors Re | - à 
ve Ro ER : 

Lorsqu’ on pratique des traitements par des rayons X très péné- F 
trants, et à forte dose, sur les parties supérieures du cou et infé- 
rieures de la face, à de cancers épithéliaux de la peau, : 
des lèvres, de la muqueuse buccale ou du pharynx, on est fré-. 
quemment obligé de produire ne lésions noire et passa- 


(1) Pour la commodité de leur étude, due que les chenilles nant et 
processionnent fort bien dans une caisse, pourvu qu ie soit maintenue à ls: 
chaleur. 

(2) Et. Rabaud. L'nnobiiehon réflexe et l'activité at des. Arthro= 
podes. Bull. biol. Fr. et Belg., 1919, pp. 56 à 60. Les conclusions de ce née 
moire éclairent le pe qui fait l’objet de cette note. 


: SÉANCE DU 27 MAI 114€ 
nn ne ee FA 7 
_gères de la peau et des muqueuses. La radiosensibilité de beau- 
coup des épithéliomas en question, est, en effet, égale ou à peine 
un peu plus grande que celle des épithéliums de revêtement nor- 
maux. Quelques observations établiront les délais d’ apparition et 
d'évolution de ces lésions. 
. Les conditions générales de technique dans lesquelles nous nous 
_ sommes placés sont sensiblement les mêmes que celles qui ont 
- été décrites dans une note précédente (1). 

La lecture des 4 observations ci-dessous donnera une idée des 
radiosensibilités comparées de la peau et des muqueuses, parce 
que, dans les 2 premiers cas à surface d'entrée unique, la dose 
mesurée sur la peau a été nécessairement très supérieure à la dose 
reçue par les muqueuses correspondantes, alors que dans les deux 
autres cas, à 2 surfaces d'entrée, les muqueuses irradiées ont eu 
une dose du même ordre que 2 moitié de la somme des doses 
cutanées. 


Cal Le 5o ans, masc. Epithélioma Pr laryngé avec 
adénopathie ous unilatérale. Traitement du 16-28 février 
1921 ; porte d'entrée unique sous-angulo-maxillaire. — Lésion 
des muqueuses : début 27 février (12° jour); fin 9 mars (22° jour); 
durée 11 jours. — Lésions de la peau : début 11 mars (24° jour); 
fin 1° avril (44° jour); durée 21 jours. 


Gas IL. — M. 39 ans, masc. Epithélioma aryténo-épiglottique. 
Adénopathie carotidienne et sous-maxillaire unilatérale. Traite- 
ment du 4-19 mars 1921 ; porte d'entrée unique cervico-maxil- 
laire. — Lésions des muqueuses : début 17 mars (14° jour); fin 
30 mars (27° jour); durée 14 jours. — Lésions de la peau : début 
2 avril (29° jour); fin 18 avril (45° jour); durée 17 jours. 


el — S., 5o ans, fém. Epithélioma des cordes vocales. 
Traitement du 23 mai au 17 juin 1921 ; 2 surfaces d'entrée. — 
Lésions des muqueuses : début 5 juin (14° jour); fin 18 juin 
(27° jour); durée 14 Fe — Lésions de la peau : début 18 juin 


— CT jours fin 2 juillet (41° jour); durée 15 jours. 


Cas IV. — H., 54 ans, masc. Epithélioma pharyngo- -laryngé. 
Traitement du 28 septembre- 14 octobre 1921 ; 2 surfaces d'entrée. 
— Lésions des muqueuses : début 11 octobre (14° jour); fin 23 OC- 
 tobre (26° jour); durée 13 jours. — Lésions de la peau : début 25 

octobre (28° jour); fin 8 novembre (42° jour); durée 15 jours. 


- Ainsi, les lésions des surfaces de revêtement à épithélium pavi- 
menteux de la peau et des muqueuses diffèrent dans leur délai 
: depparition et dans leur durée d'évolution. La lésion des mu- 


“{r) Couturd et Lavedan. C. R. de la Soc. de biol., 25 mars 1922, p. 666. 


1142 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


queuises apparaît vers le 12° jour après le début du traitement, 
parfois un peu ie tard ; elle évolue rapidement en 10-15 jours, 
dispar aît du 22°-27° Jon: au moment où apparaît la lésion cuta- 
née, qui évolue en 15-20 jours, et disparait vers le 42°. x 
Éce lésions de ces 2 surfaces diffèrent comme aspect macrosco- 4 
pique. La lésion cutanée consiste dans la chute plus où moins 
étendue des couches épidermiques, sans lésion marquée du derme, 
avec réparation totale en 15 jours environ, par épidermisation de M 
la périphérie vers le centre ; elle correspond à une lésion histo- 
logique définie. C'est la radio-épidermite décrite par Regaud et = 
Nogier (1913). Elle constitue une limite à ne pas dépasser et la 
prudence exigerait que l’on se tienne au-dessous de cette limite: 
mais en matière de traitement d'épithéliomas, il est souvent méces- T0 
saire de l’atteindre. ; 52 
La lésion des muqueuses du pharynx et de la on. ne doit, 4 
comme celle de la peau, intéresser que l’épithélium de revêtement 
et respecter le derme. Dans tous les cas, elle se traduit d’abord “4 
par une rougeur diffuse de la muqueuse, de vives douleurs surve 
nant après quelques jours, une dysphagie marquée, puis une È 
dissémination de petites vésicules non confluentes sur toute lat 
muqueuse, auxquelles font suite »apidement de vastes placards ©" 
d'aspect diphtéroïde. Plusieurs de ces symptômes, notamment 
l’enduit diphtéroïde et la douleur relèvent en partie de l'infec 
tion surajoutée, difficilement évitable dans la eavité buccale. Les . 
lésions restent sans modification importante durant 8-10 jours; 
rapidement ensuite, les muqueuses tendent vers l'aspect général et 
il est rare que toute trace de radioépithélite n'ait pas Hip en ; 
même temps que la douleur, après 2 semaines. + 
La connaissance du moment d'apparition de ces lésions est un 
des facteurs nécessaires à la détermination de la durée de l’irradia- 3 
tion, si le traitement doit être appliqué eu une série unique. La 
connaissance du délai d'évolution de ces lésions détermine la du 
rée du repos nécessaire entre les 2 parties du traitement, si letrai- 
tement on être pratiqué en 2 séries d’irradiations. ES 


(Laboratoire Pasteur de l’Institut du radar 


SÉANCE DU 27 MAI 1143 


ERRATUM. 


Note pe CL. REGAUD. 


T. LXXXVE, p. 1.087, ligne 35 (alinéa 5, ligne 3), au lieu de : 
« 5 gr. de radium cristallisé », lire : « 5 gr. de bromure de 
radium cristallisé ». 


_ fondèrent un petit laboratoire privé, rue Christine, où ils s’ 'effor- 


à longtemps à l'étude des pièces cadavériques ; d’ ailleurs il se sen- 


MÉMOIRES. 


LOUIS-ANTOINE RANVIER 


par J. NAGEOTTE. 


Lots. Antoine Ranvier est né à à Lyon | le 2 octobre 1835 : il s’est 
éteint le 22 mars 1922 dans sa pr opriété de Thélys, à Véndranges 
(Loire), où il s'était retiré depuis de longues années, insoucieux 
des titres et des honneurs qu il avait acceptés sans les avoir je 
brigués. ASE ee 

Il a donné à la science sa ‘eunesse et son âge mûr - = vous savez | 
avec quel succès ; — puis il est revenu à la terre, qu il n'avait 
jamais cessé d'aimer. = soin de son de à occupé sa vieil- 
lesse. > 

La Société de Biologie, dont il faisait partie es. 1865, perd 
en lui son doyen et l’un de ses membres les plus illustres. 

: Reçu interne des Hôpitaux de Paris en 1860, Ranvier se livra 
tout d’abord à des travaux d'anatomie Shibeicns et l’on tr ouve 
déjà dans ses premiers mémoires, présentés ici-même ou à la So-. 
ciété anatomique, cette précision, cette clarté, ce besoin d'aller 
au fond des choses, cette noble autorité, en un mot toutes ces. 
marques d'un esprit supérieur, qui caractérisent son œuvre en- … 
tière. à 

Il se lia avec Cornil, son: Cu de promotion : ensemble, ns 


cèrent de donner le goût de l’histologie aux étudiants en méde- 
cine. C’est de ce laboratoire que sortit le célèbre Manuel d'histolo= 
gie pathologique dont la vogue n est pas encore pe 


tait porté plutôt vers la science pure. C’est pourquoi, laissant son & 
collaborateur poursuivre les travaux entrepris en commun, 
chercha sa voie dans l’histologie normale. 
Cette science, il l’aborda avec un-sens aigu de là inorphologes L. 
mais aussi avec une tournure d'esprit physiologique qui fut appré- 
ciée de son compatriote Claude Bernard. É illustre savant le prit. 


SÉANCE DU 87 MAI UE: 1145 


directeur du Laboratoire d’histologie de l'Ecole des Hautes-Etudes 
_au Collège de France, en 1872. Enfin, en 1875, il lui fit donner 
— une chaire, et voici par diese paroles Ranvier inaugura son en- 
__ seignement : 


à Lim 0) 


« L'année den à pareille époque, ee. une de ses leçons 
sr 7 Collège de France, mon illustre maître, M. Claude Bernard, 
._ « traitait à un point de vue élevé des rapports de l’anatomie, de 
___« la physiologie et de la pathologie. À ce propos, il nous disait : 
et Le problème de la physiologie et de la pathologie générales a 
__ «pour objet les parties les plus intimes et les plus essentielles 
_« des organes, les éléments des tissus ». Puis il ajoutait : « Il ne 
(x) Cliché de la Presse médicale, Masson et Cie, éditeurs. 


È . TS SE Ê 


11467 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


« suffit pas de connaître anatomiquement les éléments organi- | 
« ques, il faut étudier leurs propriétés et leurs fonctions à l’aide 


« de l’expérimentation la plus délicate, il faut faire, en un mot, 


« l’histologie expérimentale. Tel est le but suprême de nos re-. 


« cherches, telle est la base de la médecine future. » 


« IL y a bien des années que M. Claude Bernard développe ces 
« principes et les personnes qui, comme moi, suivent-son ensei- 
« gnement depuis plus de vingt ans, n'ont pas été surprises de … 


« voir notre Maître proposer à M. le Ministre de l’Instruction 
publique la création d'une | ER d’Anatomie générale au Col- 


« lège de France. » Ÿ 


Ranvier suivit fidèlement le programme dressé par Chide Ber- 
nard. Les préceptes qu'il avait reçus ne furent pas pour lui une 


simple matière à discours d’apparat : lui-même ne voyait pas 


autrement et sa carrière scientifique, d’une si belle unité, ne fut 
que le développement, dans le domaine de l'histologie, de la pen- 


sée de son Maître, qu'il s'était complètement assimilée. 


En possession de sa chaire, le nouveau professeur put donner 


libre cours à son génie, et entreprendre cette longue suite de tra- 
vaux féconds et cet enseignement par la parole et par l'exemple 
qui lui ont assuré, dans la science des tissus, une place véritable- 
ment unique. Coup sur coup, il publia les Leçons d’ anatomie gé- 
nérale sur le système musculaire (1875-1876), les Leçons sur l’his- 


tologie du système nerveux (1876-1877), les Leçons d'anatomie 


générale sur les appareils nerveux terminaux des muscles de la 
vie organique (1857-1878), les Leçons d’anatontie générale sur les 


terminaisons nerveuses sensitives et sur la cornée (1878- 1870), les 
Leçons d'anatomie générale. sur Re système glandulaire G883- 


1884). 


neuve bien plus qu’une mise au point érudite des matières trai- 


tées, Ranvier préparait longuement et minutieusement son Traité 


technique d’histologie (1875-1882 ; 2° édit. 1883), œuvre capitale, 


merveilleusement claire, d’une originalité profonde, parfaite dans … 


ses plus petits détails, qui constitue encore aujourd'hui, tout à là 


Mais tout en professant ces uns qui Contenu une 7. 


fois, le meilleur livre à mettre entre les mains d'un dns et le 2 Ë 


conseiller le plus sûr à interroger lorsque, au cours d’une recher- 
che, l’histologiste a. besoin d’une inspiration. La technique a 
bien changé depuis lors : les méthodes de coupe et de coloration 


ont fait des progrès. ou mais personne ne sut manier un 
tissu comme Ranvier, et si nous voulons tirer un parti judicieux 


des ressources modernes: nous qui vivons dans le monde un tant 
soit peu artificiel des blocs de parraffine, nous ne saurions mieux 
faire que de garder le contact avec le livre limpide où 1! Ranvier 


a su faire vivre sa technique. 


‘ SÉANCE DU 27 MAI 4147 


Il était très adroït de ses mains, et encore plus ingénieux de 
son esprit ; ses méthodes étaient toujours parfaitement simples 
et parfaitement appropriées au but qu'il visait. Il faisait toutes 
ses coupes à main levée, sur des pièces durcies à la gomme. Avec 
un peu d'alcool, d’ acide osmique, de bichromate, avec des colo- 
rants peu variés, mais qu'il employait à la ao il a marqué 
son empreinte profonde dans tous les domaines de l’histologie, 
ou peu s'en faut. Est-il besoin de vous rappeler ses procédés de 
_ dissociation, sa boule d’œdème, le tour de main de la demi-dessic- 
cation et cent autres moyens par lesquels il savait se rendre maître 
de toutes les difficultés matérielles ? Tout cela n’est rien à côté 
de l'art avec lequel il conduisait ses recherches, de telle sorte que 
chacune d’elle n’était pas une série d'observations passives, mais 
un enchainement rigoureux d'expériences saisissantes ; les faits 
nouveaux jaillissaient de toutes parts, soulevaient de nouvelles 
hypothèses, lesquelles à leur tour conduisaient à des vérifications, 
si bien qu’enfin la solution du problème faisait chaque fois une 
large brèche dans l'inconnu. 

Et ce problème, Ranvier excellait à le poser. Îl savait aussi, 
mieux que pe-oune, trouver « l’objet d'étude » c’est-à-dire l’ objet 
auquel il fallait s'attaquer pour mettre en évidence, le plus faci- 
lement et le mieux possible, toutes les particularités essentielles 
de l’élément visé. Il n’était pas zoologiste, mais il connaissait à 
fond les animaux usuels des laboratoires et il savait admirable- 
ment choisir celui qui était le plus approprié à l'expérience qu'il 
méditait. 

En tout cela Ranvier faisait œuvre de piosiolegiste autant que 
d’anatomiste ; il suivait les conseils de Claude Bernard, et en 
même temps, il s’attachait à mettre les ressources du microscope 
_au service de l'Anatomie générale. Il était ainsi le continuateur 
de Xavier Bichat, qui avait créé cette science en se servant seule- 
ment de l'expérience à l'œil nu, et qui s'était donné pour but 
. d'étudier en elles-mêmes les différentes catégories de matériaux, 

afin de pouvoir comprendre la constitution des systèmes anato- 
_miques, dont est formé l'organisme vivant. 

Le succès de l’enseignement de Ranvier fut éclatant. Une élite 
de travailleurs afflua dans son laboratoire ou dans celui de Ma- 
lassez, qui lui avait succédé à l'Ecole des Hautes-Etudes et qui fut 
_ toute sa vie pour lui un ami fidèle, ne voulant être qu’un auxi- 
liaire incomparable, d’une valeur et d’une élévation d'âme aux- 
quelles je suis heureux de pouvoir rendre ici un hommage plein 
d émotion. 

À tous, Ranvier sut inspirer un respect profond, nuancé d'un 
_ peu de crainte, et une admiration infinie. # é 

Parmi ses de je citerai quelques noms : Debove, de Sinéty, 


“ 


1148 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


Terrillon, Tarchanoff, Tschiriew, Nicati, Poncet, Ch. Sedgwick- 
Minot, Dogiel, Weber, Vignal, Babinski, Darier, Suchard, Jolly, 
Hoi ; une place à part, dans cette brillante phalange doit 
être réservée à J. Renaut, qui devint lui-même un histologiste 
célèbre et qui resta toujours profondément attaché à Ranvier: 
Ceux-là furent des élèves directs ; nombreux sont encore, à 
l'heure actuelle, les histologistes qui n’ont eu que l’enseignement 
- écrit du Maître et qui néanmoins ont contracté une grosse dette + 
envers lui. A 
Je pourrais arrêter ici cette de ; en effet, +. fruits du ma- ° #2 
gnifique labeur, que j'ai essayé de retracer dans ses grandes 
lignes, sont tellement connus, les découvertes, qui rendirent illuss 4 
tre le nom de Ranvier, sont tellement présentes à à la mémoire 
de chacun de nous, qu’il n’est pas nécessaire de les rappeler. Mais LEUR 
l’œuvre est si belle que je ne puis renoncer au plaisir de les passer 
en revue ; je me limiterai naturellement aux découvertes de pre- 
mière grandeur, et pourtant ce sera, en réalité, une revision de 
l'histologie presque toute entière qu'il me faudra faire, car l'une 
des caractéristiques de l’œuvre de Ranvier est la grande étendue D 
du champ où elle s’est déroulée. à 
Dans le domaine du système nerveux, Ranvier commença. par 
établir la forme exacte des fibres à myéline ; de nombreux obser- 
vateurs avaient déjà étudié ces fibres, mais personne n'avait su 
distinguer les traits essentiels de leur organisation. Ranvier décri- 
vit d'une façon complète les étranglements qui portent son nom 
et les espaces interannulaires ; il donna la loi de ta répartition des 
noyaux de Schwann le long 4e la fibre : ce 0 une très Pipes 
découverte. 3 
Pour les fibres de Remak il ne fut pas moins beureus et la os 
description qu’il a donnée de. ces fibres si délicates, si compliquées. 
et si difficiles à observer est rigoureusement exacte. Mais l’objet 
ne se prête pas aisément aux vérifications, et c'est la seule raison 
pour laquelle la conception de Ranvier touchant l’organisation des. D 
fibres sans myéline n’est pas encore pe dans le domaine des 14 
_ acquisitions définitives. TASER 
Après avoir étudié les particularités dés fibres nerveuses péri- 
phériques et précisé les rapports de ces fibres avec leurs gaines 
propres, Ranviér a su élucider complètement l'agencement de la 
gaine conjonctive des faisceaux nerveux, la gaine lamelleuse. 
Ainsi nous lui devons toute la précision des notions. essentielles Æ 
que nous possédons sur la structure des nerfs. 5 ; 
Ces notions étaient nécessaires pour l'étude de la dégénér ation 
et-de la régénération nerveuses. Ranvier ici encore, surtout en. 
ce qui concerne la régénération, a su tout débrouiller, tout com- 
prendre, tout expliquer, et l’on est saisi d’admiration. en ‘consta- 


SÉANCE DU 21 MAI 1149 


RAR A I EN pan à ee 
tant que les travaux accumulés depuis plus de 5 ans sur cette 
question si importante n’ont rien ajouté d’essentiel à son œuvre, 
malgré l'emploi des méthodes ‘les plus perfectionnées. Tout ce 
que nous savons aujourd'hui sur la régénération, a été explicite- 
ment énoncé par lui, où découle naturellement des principes qu'il 
a posés. 

De ses observations, Ranvier a tiré une loi très générale, celle 
de la croissance des fibres nerveuses du centre à la périphérie, qui 
porte sur un point aussi important que controversé. Gette loi, il 
l'avait conçue en observant divers faits en apparence étrangers 
les uns aux autres, où sa perspicacité avait vu les éléments d’une 
synthèse hardie ; ce qu'il avait aperçu dans la régénération des 
nerfs, dans l’évolution des corpuscules de Pacini, dans les dispo- 
sitions des terminaisons nerveuses de l’épiderme et la cornée, lui 
avait suffi pour trancher magistralement l’une des questions qui 
ont été débattues plus tard avec le plus d’opiniâtreté, au cours de 
la querelle du neurone — et c'est son opinion qui a triomphé. 

Dans le même ordre d'idées, l’on peut dire que ses travaux sur 
les terminaisons nerveuses dans les corpuscules de Grandry, dans 
les corpuscules du tact chez l'Homme, dans l’épithélium de la 
peau du groin du Porc et de la peau des doigts de l'Homme, ont 
assuré à Ranvier une place très importante dans l’histoire du neu- 
rone. Partout il a vu la nature exacte du lien qui unit les fibres 
nerveuses aux cellules sensorielles et il a su montrer la différence 
qu'il y a entre ces cellules et les cellules nérveuses. 


La découverte de la bifurcation en T du prolongement unique 


des cellules des ganglions rachidiens complète l’œuvre de Ranvier 
relative au système nerveux périphérique. Il eut un jour l’intui- 
tion que ce prolongement devait se bifurquer à peu de distance 
pour donner naissance aux deux fibres, afférente et efférente, sans 
lesquelles le fonctionnement de ces cellules restait une énigme 
incompréhensible. À peine rentré dans son laboratoire, une dis- 
sociation — comme il savait les faire — lui permit de montrer à 
tous la réalité de la disposition qu'il avait devinée. 
Une découverte fameuse fut encore celle de la structure véri- 


table de la névroglie ; sur ce point, comme sur tant d’autres, les. 


discussions ultérieures et l'intervention de méthodes nouvelles 
apportèrent une confirmation éclatante à la conception de Ran- 
vier. 

Si nous passons maintenant au système musculaire, nous 
voyons que Ranvier apporta de notables progrès à l'étude de la 
striation. Mais son œuvre capitale, dans cette branche de l’histo- 
logie, est la distinction des muscles blancs d'avec les muscles 
rouges ; avant lui les muscles blancs du Lapin avaient été signalés 
par Krause ; il saisit toute l'importance du fait et sut établir d’une 


 Brozocie. Comptes RENDuS. — 1992. T. LXXXVI. 79 


3 YL 


1150 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


facon complète l’histoire anatomique et physiologique des deux 
principales sortes de muscles striés, en faisant ressortir les carac- 
tères de chacune d'elles et son rôle dans les actes complexes de la 
station et de la locomotion. 

Il faut signaler encore la découverte du spectre fourni par les 
faisceaux musculaires et la démonstration, d’une rare élégance, 
qu'il sut en tirer dans la discussion qu'il soutint contre la théorie 
de Merckel : l’invariabilité du spectre musculaire, au moment 
des contractions provoquées dans un muscle en état de tension, 
prouve d'une façon irréfutable que la striation ne se modifie pas 
‘dans ces circonstances et que, par conséquent, la fibre ne prend 
pas une structure homogène pendant sa contraction, comme 
l’avait cru Merckel. 

Ces travaux ont fait avancer d’une façon très notable nos con- 
naissances relatives aux phénomènes morphologiques de la con- 
traction musculaire et ont préparé le terrain en vue de la com- 
préhension de son mécanisrne physique. Il faut y joindre les re- 
cherches sur la structure de l'organe électrique de la Torpille, qui 
se rattache comme on le sait au système musculaire. Là encore, 


Ranvier a su apporter de l’ordre et de la précision dans la descrip- 


tion de ses devanciers, et il a découvert, en même temps que Ciac- 
cio, l’arborisation terminale des nerfs dectique. qui est l’homo- 


loge de l’arborisation des plaques motrices dans les muscles . 


striés. 

Le système circulatoire, le sang et l lymphe ont été exploré 
par Ranvier avec le même succès. Je rappellerai ses travaux ana- 
tomo-physiologiques sur le cœur sanguin de la Grenouille, sur 
les cœurs lymphatiques des Batraciens et des Reptiles ; ses études 
précises sur la structure des artères, sur la disposition, la physio- 
logie et le développement des yaisseaux Iymphatiques, ainsi que 


de leurs ganglions ; enfin les recherches qu'il a faites sur un 


sujet intéressant et difficile entre tous : la communication des 
lymphatiques avec les cavités séreuses. Xavier Bichat avait affirmé 
cette communication ; de nombreux histologistes s'en étaient oc- 


cupés, mais les « puits lymphatiques » de Ranvier sont restés clas- f 


siques à juste titre. 
L'observation in vivo et in vitro des cellules lymphatiques a 


permis à Ranvier de voir leurs mouvements, la division de leur 


noyau, leur transformation expérimentale en clasmatocytes, leur 


longue survie hors de l’organisme ; a précieuses, qui 


sont montrées fécondes par la suite. 
Dans cet ordre de choses, je signalerai encore les formations 


singulières que Ranvier a découvertes et qu’il a appelées Les « cel- 


lules vaso-formatives du grand épiploon ». Mais ici, je dois faire 


remarquer que, si la description des « cellules vaso-formatives ». 


SÉANCE DU 27 MAI 1151 


est irréprochable, l’on admet aujourd’hui que le Maître a inter- 
verti l’ordre des faits dans l'interprétation ontogénique qu'il en 
a donnée — simple erreur de signe, qui mérite d'être relevée uni- 
quement en raison de son caractère exceptionnel. En effet, la 
perspicacité de Ranvier était telle que la part du déchet est infime 
dans son œuvre. Certaines de ses descriptions et de ses’ interpré- 
tations ont évolué au cours des travaux de ses successeurs — c'est 
le sort de toutes les notions scientifiques — mais, par un privilège 
bien remarquable, les cas où son opinion a pu être contredite sont 
excessivement peu nombreux. | 

La cornée transparente et la peau ont été des objets de prédi- 
lection pour Ranvier. Ses travaux sur les cellules fixes de la cor- 
née, sur les plexus nerveux et sur leur régénération, ainsi que sur 
leur défaut d'influence trophique, sont restés classiques ; nous 
verrons plus loin ce qu'il faut penser de ses recherches sur la 
cicatrisation des plaies de la cornée, je signalerai ici seulement 
le fait, si important, de la migration des cellules Sin dès - 
les premières heures après l’incision. 

Dans la peau, Ranvier a découvert l’éléidine, la situation sous- 
- basale et la nature épithéliale des cellules hustilires des glandes 

sudoripares, le système des fibres de l’épiderme, qui a été décrit 
d'une façon plus complète après lui, mais dont il a su préciser la 
signification générale. 

Suivant son habitude d'envisager chaque fait d'un point de vue 
: élevé, 1l a saisi les analogies profondes qui existent entre ce sys- 
tème de fibres, celui des fibres de la névroglie et celui des neuro- 
fibrilles, qui venait d’être entrevu par Schultze : une pareille syn- 
thèse faite à l’époque où travaillait Ranvier ne peut actuellement 
que nous remplir d’admiration pour son auteur. 

En ce qui concerne le système glandulaire, nous devons à Ran- 
vier des notions fondamentales sur le mécanisme de la sécrétion ; 
c’est à lui qu’appartient la division des glandes en holocrines 
et mérocrines. Il à étudié ces dernières in vivo sous le micros- 
cope ; il a suivi les migrations et l’évolution des vacuoles de mu- 
‘eine ; il a constaté objectivement l’influence des excitations ner- 
veuses sur les phénomènes microscopiques de la sécrétion. Sans 
doute il n’est pas remonté jusqu'aux mitochondries, mais les ren- 
_seignements qu’il nous a donnés sur les phases ultimes de la sécré- 
tion, et les méthodes qu'il a employées pour les étudier, méritent 
de retenir toute notre attention. 

C’est encore à lui et à Cornil que nous devons les premiers tra- 
Vaux sur l’atrophie g glandulaire consécutive à la ligature du canal 
excréteur. 

Le système conjonctif a été exploré par Ranvier pendant tout 
le cours de sa vie scientifique. Je rappellerai rapidement ses tra- 


1492 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 


vaux sur la structure de l’os sur la formation du cal, sur la struc- 
ture et les lésions du cartilage. Ses découvertes essentielles por- 
tent sur l’organisation générale du tissu conjonctif proprement 
dit. 

Dans le « tissu conjonctif diffus » Ranvier, grâce à sa méthode 
si ingénieuse de la boule d'œdème, sut reconnaître la véritable 
disposition de l’appareïllage cellulaire et réfuter la théorie de. 
Virchow ; dans le tissu « conjonctif modelé », tendons et aponé- 
vroses, il a établi avec certitude la demi lonre des cellules et la 
sienification des « crêtes d’empreinte »; ce sont là des découvertes 


fort remarquables, auxquelles nous ne prenons plus garde aujour- _5 3 


d'hui, parce qu elles font partie de ce que nous savons le mieux, 
mais qui ont joué un grand rôle dans l’évolution de l’histologie. 
La structure du grand épiploon, du tissu lymphoïde, les modifi- 
cations des cellules adipeuses dans l’inflammation, l’étude physio- 
logique et histologique de l’œdème, doivent également être rappe- 
lées. La découverte des « clasmatocytes » dans les tissus des Ba- 
traciens et lés vues que Ranvier a développées sur le rôle de la 
« clasmatocytose » dans la vie des tissus sont encore de toute pre- 
mière importance. 

Il me faut maintenant parler des derniers travaux du Maître. 
Lorsqu'ils ont été produits, l'intérêt du public s'était détaché de 
l’histologie : ils n'ont pas eu de succès et sont rapidement tombés 
dans l’oubli — faut-il voir là un des mobiles de la brusque réso- 
lution que Ranvier prit de se retirer ? Je ne saurais le dire, mais 
ce que je suis en état d'affirmer, c'est que ces derniers travaux, 
qui portent sur les phénomènes de la cicatrisation, sont à la hau- 
teur des plus célèbres productions de leur auteur. Je ne puis les 
analyser ici ; ils sont trop complexes ; le rôle de la fibrine dans 
les phénomènes de la cicatrisation des plaies y est, pour la pre- 
mière fois, soumis à une étude méthodique qui, pour être restée 
HT ee n'en est:pas moins singulièrement suggestive. Avec. 
ses « fibres synaptiques » et ses considérations sur la régénération 
de la membrane de Descemet, Ranvier a fait, plus que tout autre, 
avancer la question de la réparation et, par conséquent, de la 
construction des tissus. J’ Site que l'on s’en rendra compte un 
jour. 

Mettons à part ces derniers travaux, sur lesquels l'opinion n'est. 
pas encore faite. Le reste de l’œuvre de Ranvier est déjà passé 
dans le domaine de l’histoire. Nous avons maintenant le recul 
nécessaire pour apprécier la-valeur de ses découvertes et nous 
savons que sa renommée, si grande au temps où il enseignait, n’a 
été que la juste consécration de l’un des efforts les plus puissants, 
les plus beaux et les plus féconds qui aient été fournis dans le 
domaine de l’histologie. 


4 


(23) | | 1153 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 


SÉANCE DU 16 MAI 1922 


SOMMAIRE 
Arezais et Peyron : Vestiges | LAGARDE (R.) : Sur une néopla- 
multiples du tube neural dans sie ovarienne offrant des dispo- 
la queue du fœtus du Veau. ... 23 | sitions de type folliculaire...... 29 
Henry (J.-R.) : Recherches ana- , Peyron (A.) : Signification et 
 tomocliniques sur les rapports origine dans les tumeurs de 
entre l’évolution du corps jaune - | l’ovaire de certaines'dispositions 
et l’apparition des règles (23 ob- rappelant celles du cylindrome. 26 
servations). .... RASE Re PEN Se 32 ! à 


Présidence de M. Alezais. 


ï #f 
VESTIGES MULTIPLES DU TUBE NEURAL DANS LA QUEUE DU FOETUS 


pu VEAU, 


par AzeEzais et PEYRON. 


Dans des notes antérieures (1) nous avons exposé l’évolution 
des vestiges médullaires coccygiens, chez l'Homme ainsi que chez 
les Oiseaux. Parmi les Mammifères caudés, le Veau est un de ceux 
_ chez lesquels la fragmentation du segment terminal du tube 

neural est la plus accentuée. 

Sur un fœtus de Veau de Lo cm. don la queue a été débitée 
en coupes sériées, nous avons trouvé une vingtaine de vestiges 
échelonnés de la base à la pointe, entre les téguments de la face : 
dorsale et le plan vertébral. La figure 1 (partie gauche), qui donne 
une vue d'ensemble de ces formations, a été dressée en combinant 
les images d’une série de Coupes. Dans sa partie droite est repré- 


(1) Alezais et Peyron. Sur l’évolution des vestiges médullaires coccygiens chez 
l'embryon ct le fœtus humain. Réunion biologique de Marseille, 1921. — Peyron. 
Le vestige coccygien du tube neural des Oiseaux et ses rapports avec les chro- 
matophores chez l'Oie. C. R. de la Soc. de biol., février et mars 1922. 


‘A gauche : Vue d'ensemble d’une 
section sagittale de la queue d’un 
_ fœtus de Veau de 4o cm., mon-- 
trant d’après la superposition de 
plusieurs préparations les rapports 

_ des vestiges. La plüpart des vési- 
cules sont réduites à leur paroi 
ventrale. On ANUS à Va on 

À droite : Vue du groupe terminal. | 
Cavités régulières à revêtement. 


MEUTO ÉDINE MALE DLSNAUTE NN SeNCEs 
ë X Bouin. — Hémat. — Eosine. 
F \ k un \ 
NY : : > N 
Î cn 1% 1 
F ie ? XD 
( S 3 se 
À Î Î 
h : LA 


Ke) SÉANCE DU 16 mar 1155 


sentée avec un plus fort grossissement le groupe terminal qui 
siège à l’extrémité de la queue sous les téguments. Ces diverses 
cavités montrent un revêtement très régulier à limites cellulaires 
indistinctes, avec plusieurs assises de noyaux allongés noyés 
dans un cytoplasme fibrillaire. Cette paroi neuro-épithéliale est 
pourvue de cadres cellulaires (limitante interne) et d'un revête- 
ment cilié bas mais continu ; elle ne présente aucun indice d’ac- 
croissement ; en particulier les mitoses caractéristiques du tube 
neural embryonnaire (cellules germinatives) font complètement 
défaut. Îl s’agit, en somme, d’une paroi neurale arrêtée dans son 
développement au début de la différenciation des spongioblastes. 

À la différence des vestiges terminaux qui conservent les dis- 
positions primitives, la plupart des autres ont perdu fa continuité 
de leur revêtement, comme si leur face tégumentaires avait été 
rompue par une traction exercée aux deux extrémités. Leur 
face ventrale est séparée des vertèbres par une lame de mésen- 
chyme dense à évolution musculaire ou purement conjonctive 
suivant les points. Leur paroi dorsale fait défaut et la cavité 
épendymaire se trouve bordée directement par une assise con- 
jonctive ; elle montre des .hémorragies paraissant provenir de la 
distension, suivie de rupture, des petits vaisseaux de ce plan 
conjonctif. Mise à part cette particularité, la paroi neuro-épithé- 
liale ainsi déplissée et étalée ne montre aucun caractère permet- 
tant d'éclairer le mécanisme de ces dispositions. On ne trouve 
pas d'éléments cellulaires en voie de dégénérescence ou de ré- 
sorption. [l est permis de supposer que la rupture des vésicules a 
été déterminée par une discordance dans l'allongement respec- 
tif du squelette, des parties molles et des téguments, 


‘Chez le fœtus humain, Tourneux et Hermann ont bien mon- 
tré que l'isolement du vestige résultait moins de l'ascension 
(relative) de la moelle que de l’atrophie du segment intermé- 
diaire. De même, ici, la fragmentation du vestige primitif a 
dû être déterminée par la régression de certains segments ; mais 
il est probable que l’accroissement en longueur des vertèbres cau- 
dales a contribué à éloigner les vésicules secondaires. 


Il faut souligner l'identité de structure de toutes ces formations 
avec celles du vestige coccygien de l'Homme, en particulier dans 
ces tumeurs. Ces dernières, qui, jusqu'à nos recherches (x) 
* avaient été confondues, en particulier en Allemagne, avec les péri- 
théliomes (supposés) de la glande de Luschka ont un type matri- 
ciel analogue, mais déformé secondairement par des arbores- 


(x) Alezais et Peyron. — Lesitumeurs dites dela glande de Luschka et leur ori- 
gine aux dépens de vestiges du segment caudal de la moelle épinière. Bulletin 
de l’Associalion française pour l’étude du cancer, 1912, n° 10. : 


2 \ on 
1156 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (26) 


cences papillaires, Il est curieux de noter que chez les Mammi- 
fères caudés à vestiges multiples échelonnés (Cheval, Veau), ces 
néoplasies n’ont pas encore été signalées. Chez l'Homme, en rai- 
son de l’atrophie précoce de l’appendice caudal, le segment ter- 
minal se condense en un seul groupe de vestiges qui persiste pen- 
dant l'enfance et même au-delà. Chez le Veau, la régression des 
vestiges s’accentue bien avant la naissance, mais nous n’avons 
pu encore fixer la date de leur disparition complète. 


(Laboratoires d'anatomie normale et d'anatomie pathologique 
de l'Ecole de médecine). 


SIGNIFICATION ET ORIGINE DANS LES TUMEURS DE L'OVAIRE 
DE CERTAINES DISPOSITIONS RAPPELANT CELLES DU CYLINDROME, 


par À. PEYRON. 


On observe parfois dans les tumeurs de l'ovaire, de préférence 

chez des sujets jeunes, un type morphologique voisin du cylin- 
drome, caractérisé selon les classiques par la présence de. gaines 
conjonctives mucoïdes avec bourgeons oviformes secondaires qui 
refoulent et envahissent les éléments épithéliaux. Ces dispositions 
souvent confondues, dans l'ovaire comme ailleurs, avec celles des 
endothéliomes, ont été minutieusement décrites par R. Mayer (x). 
Mais les auteurs ne paraissent pas avoir saisi l’analogie de ces 
aspects avec ceux des follicules transitoires des cordons génitaux, 
. voués à la régression, notion importante qui seule permet de com- 
prendre l’origine et la signification du néoplasme: Mes recherches 
sur la pathologie comparée des tumeurs ovariennes, en particulier 
chez la Femme, la Génisse et la Vache, m'ont donné la clef de 
ces dispositions curieuses et rares. Elles doivent être rapportées à 
des cordons génitaux peu différenciés, restés stationnaires ou à 
l’état de vestiges et provenant soit des ébauches corticales (IT et 
IF proliférations de l’épithélium germinatif), soit, et le plus sou- 
vent, des cordons médullaires qui les précèdent, ces derniers re- 
présentant une ébauche potentiellement mâle. 

À l'examen de ces tumeurs, on rencontre parfois des cordons 
minces, allongés, sinueux, rappelant à la fois des cordons médul- 
laires atrophiques et des petits tubes séminifères fœtaux. Presque 
toujours s'observent des amas épithéliaux volumineux dérivant 
des précédents, et de forme irrégulièrement sinueuse ou lobée 


(1) R. Mayer. Zeitschrift für Geburtsh. und Gyneck. 1915. 


(27) SÉANCE DU 16 mai 1157 


avec des échancrures sur leurs diverses faces. Leur structure 
reproduit, avec des variations évidemment multiples, celle du 
stade évolutif des cordons auxquels ils ont succédé et permet 
précisément, dans chaque cas, de fixer approximativement l’âge 


FiGure 1. — Tumeur de l'ovaire, développée chez une femme de 30 ans, aux 

dépens des cordons génitaux, probablement de la poussée médullaire. 

‘En haut : petits amas néoplasiques passant ailleurs à la nappe diffuse de l’épi-- 

_ thélioma séminifère. 

En bas : pénétration du stroma conjonctif dissociant les éléments d’une masse 
volumineuse. — Ebauche de dualisme cellulaire. — Ne pas confondre avec 
des noyaux la série des bourgeons oviformes du stroma, figurés ici en gris 
foncé et qui étaient imprégnés en bleu sur la préparation. 

Bouin. — Trichrome de P. Masson. 


(28) 


1158 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 


ou la place de ces derniers dans les ébauches successives -de 
l'organogénie ovarienne. 

Parfois, ce sont des éléments d'aspect He de ne 
taille, à contours polyédriques nets, ou à limites au contraire 
indistinctes. Leurs petits noyaux ovoïdes peuvent rappeler à la fois 
ceux des petites cellules germinatives de type mésoblastique et 
les protobroques de l’ovaire. Ordinairement, les affinités ovariques 
sont plus accentuées, tout au moïns dans les volumineux amas 
néoplasiques. Un dualisme cellulaire s’y ébauche, conduisant 


d’une part à de gros éléments de type sexuel (oyogonies ou ovo- 


cytes) et de l’autre, à des cellules allongées et incurvées d'aspect 
folliculeux (figure 1); ailleurs ces cordons passent à la nappe 
diffuse du séminome. Îl est plus rare de retrouver un complexus 
matriciel nettement mâle, sous forme de tubes séminifères de 
type fœtal. La tumeur correspond dans ce cas à un ovo-testis 


- provenant de l’évolution progressive des cordons médullaires. 


Dans ces diverses formes, maïs surtout dans la seconde, le 


stroma qui découpe la périphérie des amas épithéliaux s’insinue 
vers leur centre sous forme de minces tractus ou de larges tra- 
vées irrégulières à renflements oviformes. Le Mallory révèle admi- 
rablement ce réseau, qui est cellulaire à sa périphérie, purement 
fibrillaire ou amorphe dans ses derniers ramuscules autour des 
éléments isolés, et s’épaissit au niveau des bourgeons oviformes 
d’accroissement. Ordinairement, ce cloisonnement reste incom- 
plet, surtout au centre, et tend seulement à isoler des follicules. 
Il existe en général un rapport entre le degré de dualisme cellu- 
laire ébauché, et celui de l’action dissociante du stroma. L'étude 


des tumeurs confirme ainsi les données de l’histogenèse (H. de 


Winiwarter) sur le lien de ces deux processus fondamentaux de 


l’'organogénie ovarienne, dont l’un prépare et différencie le folli- 4 


cule, tandis que l’autre l’isole dans le stroma ovarien. 


La réalité d’une pénétration active du stroma ne fait ici aucun 
doute. Au contraire, dans les tumeurs de la face qui ont préci- 


sément servi à établir le type classique du cylindrome, elle n’est 
nullement établie (r). Nous avons même montré, antérieurement, 
avec Alezais que les travées d'apparence mucoïde et les corps 
oviformes proviennent d’abord d’une évolution conjonctive des 
complexus épithéliaux. Ces tumeurs ovariennes constitueraient 


ainsi dans mes observations le seul groupe auquel puisse s’appli- 
quer la notion classique exprimée dans le terme si défectueux de 


cylindrome. Du reste, il s’agit beaucoup moins ici d'une dispo- 
sition néoplasique que d’un caractère d'organogénie normale. 


(x) Alezais et Peyron. Sur le mode de développement des tumeurs dites mixtes 


et des cylindromes de la région de la face. C. R. de l’Acad. des sc., mars 1921., 


(29) SÉANCE pu 16 mai 1159 


Sans cette action dissociante du stroma ovarien, qui s'exerce sui- 
vant une direction centrifuge du hile au cortex durant la vie fœ- 
tale et l'enfance, l'apparition des follicules définitifs ne pourrait 
avoir lieu. C'est parce que ces dispositions fondamentales avaient 
été méconnues que les tumeurs en question n’avaient pu être 
clairement interprétées. 


(Institut Pasteur de Paris et Laboratoire d'anatomie pathologique 
et de pathologie expérimentale de l'Ecole de médecine). 


SUR UNE NÉOPLASIE OVARIENNE OFFRANT DES DISPOSITIONS 
DE TYPE FOLLICULAIRE, 


par R. LAGARDE. 


L'existence de tumeurs dérivées du follicule ovarien (cellules 
de la granulosa), admise par les classiques puis révoquée en doute, 
a été affirmée à nouveau, en particulier, dans les travaux de Von 
Werdt (1). Dans les essais de classification embryologique (Mas- 
son 1912), Ménétrier et Peyron (1922), qui ont été basés sur 
l'existence d’ébauches successives provenant de l’épithélium ger- 
minatif, les proliférations de type folliculaire sont rapportées 
aux deuxième et troisième poussées correspondant aux ébauches 
‘corticales. Les proliférations issues de la première poussée (cor- 
dons médullaires) engendrent plutôt des tumeurs de type sémi- 
nifère. 

La tumeur étudiée ici paraît devoir être née à un com- 
plexus dérivé d’une formation corticale (cordons de Valentin 
Pflüger des classiques). Développée chez une Femme de 25 ans 
et du volume d’un œuf de Poule, elle offre un aspect dense et 
assez homogène à la coupe. À un examen d'ensemble, après fixa- 
tion au formol, on y.trouve des microkystes provenant de l’évo- 
lution de petits amas épithéliaux, sphériques ou allongés, à élé- 
ments polyédriques. Ces petites cavités sont, au début, unistrati- 
fiées et constituées de cellules cubiques ou cylindriques. Leur 
paroi s’épaissit, bourgeonne en une zone parfois localisée ; les 
‘éléments cellulaires se disposent alors en plusieurs couches qui 
peuvent rester régulièrement disposées autour de la cavité primi- 
tive (figure 1). 

. Mais ailleurs la lumière disparaît, les cordons épithéliaux ainsi 
ee sont tantôt minces et allongés, tantôt à l’état de masses 
volumineuses et irrégulières dont les contours sont échancrés par 


1 


(x) Von Werdt. Ziegler’s Beiträge für Path. Anatomie. 1914. 


Y 


1160 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 


le stroma. Encore que les cavités du tissu néoplasique soient par- 
fois très régulières, on peut en les examinant-à divers stades cons- 
tater qu'elles résultent primitivement de la confluence de vacuo- 
les intercellulaires et d’une sécrétion séro-albumineuse, assez ana- 


\# 
Ficure I. — Tumeur solide de l’ovaire. — Folliculome. — Amas néoplasiques et - 


microkystes dans un stroma fibreux. 
Formol. — Hématoxyline ferrique. Van Gieson. : 


logue à celle qui donne naissance normalement à la liquor-folli- 
culi. Du reste, on trouve des vacuoles ou corps vésiculeux iden- 


tiques à ceux décrits par Call et Exner et qui caractérisent la gra- 


nulosa. En outre, la périphérie des masses épithéliales les plus 
volumineuses se trouve refoulée par des bourgeons conjonctifs, 
un peu à la façon observée dans le cylindrome. On sait, en parti- 


(30) 


(31) SÉANCE DU 16 MAI 1161 


culier, depuis les recherches de H. de Winiwarter que le dévelop- 
pement de néo-cavités secondaires dans les cordons médullaires 
et corticaux est fréquent, lors de la régression des follicules transi- 
toires formés à leurs dépens. Mais il est surtout net au niveau des 
cordons corticaux, où la sécrétion d’un liquide analogue à la 
liquor folliculi est plus abondante. La pénétration du stroma et 
son action dissociante constituent également des caractères nor- 
maux dans l’évolution des cordons génitaux. 

Ainsi constituée, cette tumeur se différencie nettement des néo- 
plasies d’origine wolfienne, qui présentent des arborescences 
papillaires, des éléments cellulaires surélevés, et dans lesquels 
les corps de Call et d’Exner, ainsi que les bourgeons conjonctifs 
cylindromateux font défaut. Elle ne paraît pas non plus devoir 
être rapportée à des néo-formations de cordons médullaires vesti- 
glaux, ou de poussée tardive, car ces dernières (Peyron) réalisent 
ordinairement une néoplasie en nappe diffuse analogue au sémi- 
nome du testicule et ne montrent qu’exceptionnellement des lu- 
mières, du reste très étroites. 

L'origine aux dépens d’une formation corticale proprement dite 
paraît donc la plus probable, mais toute trace de l'ovaire ayant 
disparu, il est difficile de décider s’il s’agit d’un cordon resté à 
l'état peu différencié, ou d’un follicule voisin de la maturité. On 
ne peut, d'autre part, exclure avec certitude une prolifération de 
l’épithélium de revêtement chez l'adulte (IV° poussée), en faveur 
de laquelle on pourrait invoquer précisément l’absence des gros 
éléments de type sexuel homologues des ovogonies. Toutefois, les 
tumeurs provenant de ces invaginations tardives présentent chez 
la Chienne, comme chez la Femme, les apparences plutôt banales 
d’un simple épithélioma papillaire. Les dispositions ne sont pas 
davantage celles du pflügerome décrit par P. Masson (Société ana- 
tomique, 1912). Gette variété montre, en effet, de volumineux élé- 
ments (ovogonies-ovocytes) inclus dans une assise périphérique 
de cellules indifférenciées, beaucoup moins voisines que les nôtres 
de celles de la granulosa. 


(Laboratoire d'anatomie pathologique et de pathologie 
expérimentale, P° Peyron). 


\ 


1162 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (32) 


RECHERCHES ANATOMOCLINIQUES SUR LES RAPPORTS 
ENTRE L'ÉVOLUTION DU CORPS JAUNE ET L'APPARITION DES RÈGLES 
(23 OBSERVATIONS), 


par J.-R. Henry. 


Les données actuelles sur les rapports entre l’évolution du COrps 
jaune et l'apparition des règles ont servi de base à 2 conceptions : 

I. La conception de Fraenkel, adoptée par Villemin, résumée 
ainsi par ce dernier auteur : le follicule de de Graaf à maturité 
se rompt 12 à 14 jours Lo le début de l’écoulement sanguin. 
À partir de ce moment, il se transforme ; le corps jaune est à sa 
période d’état ro jours environ après la rupture du follicule, 
c’est-à-dire 2 à 4 jours avant le début de l'écoulement sanguin ; 
cette période d'état dure 5 à 6 jours et quand l'écoulement s’est 
manifesté pendant 2 à 3 jours, le corps jaune entre dans sa phase 
de régression... Ces faits confirment les expériences de Fraenkel 
et permettent de comprendre que le corps jaune arrivant à sa 
| période d'état juste au début des règles, régressant quand celles- 
ci disparaissent, sécrète des produits qui, déversés dans le sang, 
amènent la production de tous les phénomènes qui caractérisent cet _ 
état physiologique de la Femme. Les recherches de Chauffard, 
Guy-Laroche et Grigaut sur l’hypercholestérinémie prémenstruelle 
reñdraient vraisemblable l'existence de cette activité sécrétoire 
lutéinique. 

IT. La conception de Schickelé s'exprime par des conclusions 
bien différentes des précédentes. 1° « Il est bien certain, dit 
cet auteur, qu'à la veille de la menstruation (derniers huit jours) 
l'ovaire héberge souvent un corps jaune. Ce corps jaune ne se trou- 
vera pas toujours dans la même phase d'évolution. Il est certain 
que l’on peut rencontrer un corps. jaune en période d'état au 


courant de la semaine après la fin des époques... Il est certain 
que la menstruation peut se. po en l'absence de corps 
jaune ». 


Nos recherches personnelles, faites sous la direction de Ch. 
Mattei et qui ont porté sur 23 Femmes normalement réglées et 
ayant subi l’ovariectomie (avec hystérectomie) à des moments va- 
riés de leur cycle menstruel ou au début des règles, nous donnent 
les résultats suivants : | 

À. Ovaires avec un seul corps jaune ou un:seul ovisac mûr. 
4) ovisac près de se rompre : 2 cas. 

1° Cas : 14 jours avant la date normale des tr 

BACAS 122 #yours Er GR rt) 


x 


ègles 


(33) SÉANCE DU 16 mar 1163 


 b) Ovisac fraîchement rompu : : cas : ro jours avant la date 
normale des règles. 
c) Corps jaune en voie d'organisation : 5 cas. 
cas : + jour avant la date normale des règles 
2° cas : 3 jours — — — 
3° cas : 8 jours — —— — 
4° cas : 16 jours — se = 
D° cas : 20 Jours = — = 
d) Corps jaune en période d'état : 3 cas. 
1” cas : 1 jour avant la date normale des règles 
Cas : 7 jours — — —. 
dNEUS TON JOUTS 5 == = 
e) Corps jaune en voie de régression : 3 cas. 
1% cas : 1 jour avant la date normale des règles 
cas 2) Jours —= = — 
3° cas : 8 jours — — — 
B. Ovaires avec plusieurs corps jaunes à des degrés divers de 
développement ou avec des ovisacs mûrs : 5 cas. 
1” cas : le jour des règles ; follicule à maturité, corps jaunes 
en voie de HN nan corps jaunes en voie de régres- 
sion; 
2° cas : 9 jours avant la date normale des règles ; corps jaunes 
au début d'organisation, corps jaune au milieu de son 
Organisation ; 

3° cas : 13 jours avant la date normale des règles ; follicule 
à maturité, corps jaune au début d'organisation, Corps 
jaune à la fin de son organisation ; 

4° cas : 14 jours avant la date normale de règles ; 2 corps 
jaunes au début d'organisation, corps jaune à la période 
-d’état, corps jaune en régression ; 

5° cas : 21 jours avant la date normale des règles ; ovisac frat- 
chement rompu, corps jaune en période d'état, corps jaune 
en voie de régression. 

C. Ovaires sans corps jaune ni follicules mürs : 4 cas. 


* cas : 5 jours avant la date normale des règles 

2° cas: 7 Jours == RAS FT 

3° Cas : 20 jours on == Te 

4°. cas : 37 jours Cu De GS 

Il ressort clairement de ces faits que les conceptions de Schickelé 
sont plus conformes à la réalité que celles de Fraenkel ; on peut 
tirer en effet, de nos recherches, les conclusions suivantes 

1° Les relations chronologiques entre le développement du 
corps jaune et l'apparition de la menstruation n'obéissent pas à 


1164 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (34) 


des règles immuables (dates très variables, corps jaunes récents 
d'âge différent chez les mêmes sujets). ; 

2° Elles varient grandement selon les sujets et sous l'influence 
de causes qui ne peuvent actuellement être fixées. 

3° Il y a des Femmes régulièrement menstruées chez lesquelles 
on ne décèle aucun corps jaune en évolution. 


(Laboratoire d'anatomie pathologique et de pathologie 
expérimentale de l'Ecole de médecine, P° Peyron). 


(67). je Gus 1165 


RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


SÉANCE DU 22 Mal 1922 


SOMMAIRE 


flexomètre pupillaire (Présenta- Mouriquann (G.), Miouez (P.) 

tion de l’appareil)............. 67 ! et Barre (Léon) : Croissance et 

- Kormax et Busapoux : Les résul- substance antiscorbutique...... 69 
‘tats de la r‘flexométrie dans Mouriquanp (G.) et Micuer (P.): 
l’étude du réflexe photomoteur De l’action de certains aliments 


Korman et Busapoux : Le ré- | comme catalyseurs biologiques... 74 


RO DA a nee dteie eee aueinte 68 | gras sur le métabolisme osseux. 
Maïcnox (F.) : Effets cliniques Adjuvants et antagonistes de la 
_ de diastases tissulaires de foie, substance antiscorbutique ..... 72 
d'estomac, d’intestin, de pan- Wars (E.), AnLomn: (F.) et 
créas, de rein, de cœur, de pou- Durourr (A.): Sur l’hématologie 
mon. Interprétation des résultats. - du Pigeon carencé par alimen- 
Discussion de l'hypothèse envi- tation au riz décortiqué.:...... 7 


sageant les substances employées 


‘ Présidence de M. Fodet. 


LE RÉFLEXOMÈTRE PUPILLAIRE 
(PRÉSENTATION DE L'APPAREIL), 


par Korman et Burapoux. 


Le but que nous nous sommes proposé dans la réalisation de 
notre appareil fut de nous permettre d'enregistrer au moyen d'un 
graphique l’ensemble de la réaction pupillaire à la lumière blan- 
che ou colorée. 

Jusqu'à présent, les différents auteurs se sont surtout préoc- 
cupés de rechercher les meilleures conditions d'observation du 
réflexe photomoteur et se sont bornés à établir les diamètres d'une 
pupille normale ou pathologique, sans essayer de tenir compte 
de variations successives dans l'éclairage. : 

L'intérêt de notre méthode est de pouvoir noter les dimensions 
de la pupille avec un éclairage d'intensité variable, qui peut pas- 
ser par toute la gamme de l’obscur au clair, tout en pouvant ob- 
tenir, à un moment quelconque, une intensité toujours compa- 
rable. Aïnsi les résultats peuvent être facilement représentés en 
une courbe qui doit être théoriquement toujours semblable à 


BioLociE. COMPTES RENDUS. — 1922. T. LXXXVI. 80 


1166 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON . (68) 


elle-même chez l'Homme normal, s’il est vrai qu'à toute excitation 
lumineuse la pupille réponde proportionnellement. 

L'appareil présente deux parties, la première servant à l’enregis- 
trement du diamètre pupillaire; la deuxième permettant de donner 
des éclairages progressivement variables. La première partie est 
réalisée par un pied à coulisse portant 2 aiguilles verticales, 
situées dans le plan frontal de l’œil avec une chambre noire de 


petite dimension s’adaptant entièrement sur les pourtours orbi- 


taires. L’éclairage est donné par 2 lampes de 2,5 volts placées 
dans la chambre noire à 45° en bas et en dehors de chaque axe 
visuel. La source est fournie par une batterie de piles ou un petit 
transformateur Ferrix quand on dispose du courant alternatif. Les 
variations d'intensité sont obtenues avec un rhéostat dont on peut 
progressivement faire varier la résistance. 

L'observation est alors aisée et la lecture du diamètre pupillaire 
et de l'intensité lumineuse correspondante se fait instantanément 
par les graduations préalables portées sur le tambour du Soie 
mensurateur et le rhéostat. 

-L'accommodation du malade est supprimée parce que le système 


mensurateur est placé dans la chambre noire à 2 cm. au plus 


devant chaque œil et que les lampes sont en dehors de -l’axe 
visuel. En regardant devant lui et dans le noir, il peut donner 
à l’opérateur l'indication très précieuse. Quand les aiguilles du 
système mensurateur lui paraissent tangeantes, il se trouve qu'elles 
ont, en réalité, un écartement égal au diamètre pupillaire, réali- 
sant ainsi le principe du pupillomètre de Robert Houdin fils. Dans 


ces conditions, on obtient des approximations à de millimètre 


près : 


LES RÉSULTATS DE LA RÉFLEXOMÉTRIE 
DANS L'ÉTUDE DU RÉFLEXE PHOTOMOTEUR NORMAL, 


par Kormax et Buranoux. 


En augmentant progressivement la quantité de lumière a 


un œil, on obtient une contraction pupillaire sensiblement pro- 
portionnelle. Par conséquent, en prenant toujours les mêmes 


quantités de lumière, nous obtiendrons des diamètres pupillaires 


comparables entre eux. Sur deux axes de coordonnées, si nous : 


portons en abcisses les variations d'intensité lumineuse lues sur 
le rhéostat de notre appareil et en coordonnées les diamètres pu- 
pillaires, nous devons obtenir la courbe caractéristique de Ja 
réaction photomotrice de la pupille. 


Dans toutes nos recherches sur l'œil normal, la courbe fut con- 


(69) SÉANCE DU 82 MAI 1167 


finué et présenta une forme exponentielle avec une légère in- 
flexion horizontale dans la partie terminale. Les figures obténues 
nous ont paru suffisamment semblables à elles-mêmes pour que 
nous puissions les considérer comme des courbes types de la ré- 
flectivité de l'œil normal. Elles furent établies soit en augmen- 
tant, soit en diminuant progressivement l'intensité lumineuse au 
cours d'une même expérience avec deux ou trois mesures consé- 
cutives ; les résultats étaient identiques. 

Au cours d'expériences faites sur le même sujet, à plusieurs 


- jours d'intervalle ou au cours de différents états physiologiques, 


tels que la fatigue, la digestion, la valeur absolue du diamètre 
pupillaire variait suivant que le sujet était en mydriase ou en 


myosis, mais toujours l'allure générale de la courbe était conser- 


vée. En somme la valeur absolue du diamètre pupillaire mesuré 
une seule fois à un même palier d'intensité lumineuse a pu varier, 
jamais il n’a cessé d’être proportionnel à cette intensité et toujours 
cette valeur a pu prendre place dans la courbe générale compara- 
tive de la réflectivité pupillaire depuis l'obscur jusqu'à la lumière 
intense, sans en modifier la forme générale. En réflexométrie 
photomotrice, la valeur absolue du chiffre obtenu ne vaut qu'en 
proportion de la courbe générale de contraction pupillaire. 

En utilisant des radiations vertes où rouges par interposition 
de verres aussi monochromatiques que possible, nous avons pu 


x 


établir des courbes comparables à celles de la lumière blanche ; 


nous avons constaté toutefois que si la courbe pour le rouge se 


trouve sensiblement au même niveau que la blanche, celle du 
vert est plus élevée dans son ensemble et correspond à des dilata- 
tions pupillaires plus grandes. 

Des recherches faites dans le domaine pathologique nous ont 
permis de constater des variations très importantes dans la forme 
de la courbe. Depuis le plateau continu qui est donné par l'Argyll 
il sémble qu’on soit en droit d'établir des formes de courbes plus 
ou moins accidentées correspondant aux principaux états de pa- 
resse pupillaire, mais des recherches ultérieures méritent d'être 
faites. 


CROISSANCE ET SUBSTANCE ANTISCORBUTIQUE 
par G. Mouriquan», P. Micnez et Léon BARRE. 


Grâce à la technique qui nous permet de réaliser à volonté le 
sorbut chronique chez le Cobaye (1), scorbut qui, par son évo- 
Pen et ses Rue se rappr oche HAE plus du scorbut 


@) G. Monriqand re P. Michel. C. R. de la Soc. de biol., 18 avril 1921. 


1168 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON … (70) 


humain que le scorbut aigu (réalisé par T. Smith, Holst et Fro- 
lich), nous avons pu étudier divers problèmes touchant l’action 
de la substance antiscorbutique (1) sur les phénomènes nutritifs 
à longue échéance et, en particulier, les phénomènes de crois- 
sance pondérale et staturale. 


En donnant à de jeunes Cobayes de même âge et de même 
poids, une alimentation équivalente exactement dosée, stérilisée 
ou non, à laquelle on adjoint soit du jus de Citron cru, antiscor- 
butique, soit du jus de Citron partiellement privé de ce pouvoir 
par une stérilisation de 1 h. 30 à 120°, nous avons, en ce qui con- 


cerne leur croissance pondérale, disnus les faits résumés dans 


le tableau suivant, portant sur 48 animaux 


Gain de poids moyen 


: 82e jour — 120e jour 
Régime du chenil libre ..... RON Dh A 352 379. 
Régime du -chenil pesé 22e eee 270 333 
Riz complet avec Foïn cru, Citron cru. ...... 166 132 
Riz décortiqué cru, Foin cru, Citron cru. .... 104 129 
Riz stérilisé, Foin stérilisé, Citron cru ...... 80 123 
Riz décortiqué stérilisé, Foïin stérilisé, Citron es | 

SLÉTIISÉ PR muet aie ce eo DRE ne AIN 98. ) 
Orge crue, Foin cru, Citron cru ....... Tee eue 282 
Orge stérilisée, Foin stérilisé, Citron stérilisé. 17 229 
Orge crue, Foin cru, Citron slérilisé ..... rh 185 “22h 
Orge stérilisée, Foin stérilisé, Citron cru ..... . 20ù 260 


Quant au terme ultime de la croissance sur l'étude de laquelle 
Mac Callum insiste à juste titre, nos études à ce sujet seront l’ob- 
jet d’une autre communication. 


De nos expériences réunies dans le tableau précédent, il résulte 
que la présence ou l’absence de la substance antiscorbutique (Ci- 
tron cru ou Citron stérilisé) ne modifie pas de façon très appré- 
ciable la croissance des jeunes sujets pendant la première période 


qui précède l'apparition des signes osseux caractéristiques. Les 


modifications pondérales ne s’observent, et encore pas toujours 


nettement, qu’à partir du moment d’apparition des signes de 


scorbut et plus ou moins parallèlement à eux. Il semble plus logi- 
que de les mettre sur le compte de l’état pathologique lui-même. 


Nous avons essayé aussi d'étudier la croissance staturale en me- 
surant la longueur du tibia gauche, de l’avant-bras gauche, la 
longueur totale et la circonférence axillaire. Ici, nos résultats 


(1) Ce terme de substance antiscorbutique est impropre, car on ne sait 
pas encore s’il s’agit d’une ou de plusieurs substances ou d’un état physico- 
chimique ont de l’aliment (état vivant), doués du pouvoir antiscorbu- 
tique. 


_ 


(71) SÉANCE DU 22 MAI 1169 


sont beaucoup moins nets, à part une supériorité évidente pour 


les sujets nourris au chenil. Cependant, dans la majorité des cas, 


les chiffres sont plus élevés avec le jus de Citron cru, mais il y a 
quelques résultats contradictoires que rien ne permet d'expliquer 
pour l'instant. 

En résumé, dans nos cas, tout s’est passé comme si la sub- 
stance antiscorbutique contenue dans le jus de Citron n'était 
douée que d’un pouvoir excitateur de la croissance peu appré- 
ciable, puisque les Cobayes au jus de Citron stérilisé, se sont 
développés sensiblement aussi bien que ceux au Citron cru, du 
moins jusqu à l'apparition des signes pathologiques, qui n'ont 
pas toujours enrayé la croissance. La substance antiscorbutique 
ne semble pas avoir joué, chez nos Cobayes, le rôle d’un facteur 


primitif. de la croissance, mais plutôt d'équilibre. Son rôle paraît 


bien moindre à ce point de vue que celui des autres facteurs non 
identifiés, hydrosolubles et liposolubles, des amino-acides et des 
sels indispensables. | 

Ces faits ne sont pas en contradiction avec ceux apportés par 
nous dans une note récente (1) concernant l’action de l’aliment 


_frais sur la croissance des jeunes Poulets. Dans les cas de ces 


derniers, l'aliment frais était représenté par de l'herbe d’Orge, 
qui apporte, outre la substance antiscorbutique contenue dans le 
jus de Citron, de l’hydrosoluble, et surtout du liposoluble, des 
protéines, des amino-acides et des sels indispensables que ne ren- 
ferme pas le jus de Citron ou qu'il ne renferme qu'à un faible 
degré. 

Quelques autres conclusions découlent encore de nos expé- 
riences : 

> Tarn d’abord et principalement les excellents effets du régime 
libre et de la variété alimentaire sur la croissance. 

2. La stérilisation de l'Orge et du Foin ne joue qu’un rôle secon- 
daire et encore n'est-ce qu à lointaine échéance que l’on peut 
observer une différence minime. 

3. La faible teneur du riz même complet, comme aliment du 
Cobaye, probablement par suite de déficience en sels minéraux 
ei surtout en amino-acides. La présence de la cuticule avec l’hy- 
drosoluble qu'elle contient n’a montré qu’une supériorité passa- 
gère par rapport au riz décortiqué. \ 


(HG Mouriquand et P. Michel. C. R. de la Soc. de biol., 7 novembre 1921. 


1470 . RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 


De L'ACTION DE CERTAINS ALIMENTS GRAS SUR LE MÉTABOLISME 
OSSEUX. ADJUVANTS ET ANTAGONISTES DE LA SUBSTANCE ANTI- 
SCORBUTIQUE, 


par G. Mouriquanp et P. Micuer. 


x 


Au cours de nos recherches sur le scorbut, nous avons été à 
même d'étudier l’action de certains aliments gras, d’origine ani- 
male ou végétale, par rapport au facteur antiscorbutique. 

Dans une première série, nous avons cherché à vérifier si ce 
facteur est renfermé en plus ou moins grande quantité dans le 


beurre, l'huile de foie de Morue, l'huile d’Olives. Nos conclusions 


confirment celles d'Osborne et Mendel, et tous nos sujets mis au 


régime : Orge + Foin + corps gras (beurre, huïle de foie de Morue 
ou huile d’Olives) ont succombé dans les délais habituels au 
scorbut le plus typique. Ces Core n'ont donc aucune propriété 
antiscorbutique. 


Nous avons ensuite remplacé le Foin par un corps gras dans 
un régime où entrait, en quantité plus que suffisante, du jus de 
Citron frais (10 c.c.) (1). À un régime de 30 gr. d'Orge, 10 gr. 


de jus de Citron cru, nous avons ajouté respectivement 2,5 c.c. 
d'huile d'Olives, 5 gr. de beurre, ou 2,5 c.c. d’huile de foie de 


° Avec l'huile d'Olives, 3 sujets sont morts au 38°, au 40° _. 


au Gr jour, sans la moindre lésion du type scorbutique. 3 autres 


ont survécu jusqu’au 160° jour avec un état général excellent. 


2 d’entre eux, sacrifiés, étaient entièrement normaux. 

° Le beurre a donné des résultats analogues : 7 sujets sont 
morts à 33, 38, 46, 83, 87, 120 et 150 jours sans aucune lésion du 
squelette. Seul un Cobaye a succombé au 55° jour avec un scorbut 
très intense (hémorragies interstitielles, raréfaction osseuse). 


3° Avec l’huile de foie de Morue, par contre, nous avons obtenu 
des résultats tout à fait opposés et inattendus. Les ro Cobayes. 


soumis à ce régime sont tous morts entre le 29° et 107° jour, et 
à l’autopsie, nous avons régulièrement constaté, sans aucune ex- 


ception, des lésions osseuses du ee Co buique indiscutable : 


ramollissement osseux, aspect vacuolaire des épiphyses ; seules 
les hémorragies interstitielles n’ont été notées que dans deux cas, 
alors qu’elles sont beaucoup plus fréquentes dans le scorbut habi- 
tuel. Des recherches histolosiques sont en cours (Léorat), mais 


(x) Nous avons observé, en effet, avec l’absence de toute altération scorbu- 
tique, une dénutrition progressive avec. mort, du Bof au gof jour, chez la 


presque totalité de nos sujets consommant un mélange d’Orge et de jus de 
Citron, tandis que la survie est indéfinie et l’état général parfait quand cæ 
mélange est complété par du Foin. 


| (73) | 7 =  SÉANGE DU 22 MAI 1474 


nous pouvons dire qu’elles confirment dès maintenant les cons- 
tatations nécropsiques en montrant l'existence d’une raréfaction 
trabéculaire considérable. 

Les Cobayes de ce groupe ont présenté en outre des troubles 
cutanés remarquables avec poil hérissé et gras, leur donnant un 
aspect tout à fait particulier, contrastant avec celui des sujets au 
beurre et à l'huile d'Olive. en 

En somme, l'huile de foie de Morue s’est comportée au point de 
vue de la nutrition osseuse, dans une certaine mesure, comme 
extrait thyroïdien dans nos recherches sur l’action de l’exagé- 
ration du métabolisme vis-à-vis de la substance antiscorbuti- 
que (x). Aussi avons-nous pensé à une action possible de l’iode 
qui, on le sait, constitue un des éléments importants de ces deux 
médicaments (2). D’autres Cobayes au régime : Orge + Citron cru 
ont donc reçu une ration quotidienne d'iode correspondant exac- 
tement à la quantité apportée par les 2,5 c.c. d'huile de foie de 
Morue. À ce régime, nous n’avons pas obtenu la moindre réaction 
pathologique et l’autopsie des sujets sacrifiés au 15o° jour est 
. restée entièrement négative. 

Dans une autre série, nous avons ajouté l'huile de foie de 
Morue au régime no Orge, Foin et jus de Citron. Les Co- 
bayes ont présenté parfois un peu de sensibilité osseuse, mais 
l’autopsie chez un Cobaye sacrifié au r40° jour a été négative 
absence totale également de troubles cutanés. Des expériences en 
cours montrent encore l’action favorable du Foin, qui peut, dans 
une certaine mesure, enrayer lès manifestations osseuses et pi- 
leuses semblant liées à l'introduction de l'huile de foie de Morue 
dans le régime Orge + jus de Citron cru. 

Ges résultats semblent poser le problème intéressant, mais en-. 
core très obscur des aliments adjuvants ou antagonistes de la 
substance antiscorbutique, problème que nous cherchons à élu- 
cider par de nouvelles expériences (3). 

Nos résultats montrent aussi l'imprudence qu’il y a à identifier 


(x) G. Mouriquand et P. Michel. €. R. de la Soc. de biol., 20 décembre 1920. 

(2) Stanfort, in Traité de matière médicale, de Causse. 

(3) Il est bien entendu que ces résultats ne sont valables que pour le Cobaye 
et dans les conditions d'alimentation données ci-dessus. Nous connaissons assez 
l’action favorable de l’huile de foie de Morue sur la trophicité osseuse de 
l'enfant et sur le rachitisme pour qu'il ne soit pas dans notre pensée d'appliquer 
à l'Homme les résultats obtenus chez le Cobaye. On sait, d’autre part, l’action 
favorable de l’huile de foie de Morue sur le rachitisme expérimental du Rat. 

Il n’en reste pas moins que chez le Cobaye, dans les conditions ci-dessus 
indiquées, la consommation d'huile de foie de Morue (en l’absence de Foin), 
compromet gravement la nutrition osseuse, malgré la présence dans le régime. 
de doses importantes d’ antiscorbutiques. Nous chercherons à expliquer la 
cause d’un fait, dont nous avons été les premiers surpris, et dont nous n'avons 
trouvé jusqu'ici aucune mention. ei 


LAN 


117 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON ù (74) 


purement et simplement, comme certains auteurs américains ont 
tendance à le faire, les facteurs non identifiés avec les aliments 
qui les renferment. Beurre et huile de foie de Morue par exemple, 


dans un régime, ne veulent pas dire seulement liposoluble. Il y 


a lieu de tenir compte à côté de ce dernier des autres substancés 
aussi multiples que complexes qu’apportent ces aliments. 


EFFETS CLINIQUES DES DIASTASES TISSULAIRES DE FOIE, D'ESTOMAC, 
D'INTESTIN, DE PANCRÉAS, DE REIN, DE COŒUR, DE POUMON. INTER- 
PRÉTATION DES RÉSULTATS. DISCUSSION DE L’HYPOTHÈSE ENVISA- 
GEANT LES SUBSTANCES EMPLOYÉES COMME DES CATALYSEURS 
BIOLOGIQUES, 

par F. Marcnow. 

Dans une précédente note (r) nous avons relaté les divers effets 
pouvant résulter de l’administration de diastases tissulaires de 
muscles lisses. Nous allons résumer-aujourd’hui Îles effets obte- 
nus avec d’autres diastases, toujours à la dose de r mgr. par joûr 
en ingestion ou injection sous-cutanée. 

Avec les diastases hépatiques, nous avons constaté dans les di- 
vers cas d'insuffisance hépatique, la disparition du ballonnement, 
la diminution de volume de l'organe par décongestion, la 
disparition de sa sensibilité ainsi que des douleurs irradiées, 
le rétablissement de la sécrétion biliaire avec action sur le péris- 
taltisme et la constipation, la disparition de troubles gastriques 
et intestinaux chez certains malades, et enfin la disparition de 
malaises divers liés à l'insuffisance hépatique avec retour des 


forces et de l’activité, voire même génésique. L'action sur la nu- 


trition générale est décelée par le relèvement du coefficient d’oxy- 
dation dans l’urine et dans le sang. Dans l’ictère, les effets sont 
importants et rapides ; dans la cirrhose, ils le sont beaucoup 
moins en raison de la nature destructive de la lésion. Ces résultats 


sont généralement obtenus en 15 à 20 jours. L’ dense es com- 


mence vers le 5° ou 6° jour. 

Avec les diastases d'estomac, par injection ou ingestion, résul- 
tats rapides et très nets dans les cas d’atonie, de dyspepsie : dis- 
parition du pyrosis, rétablissement fonctionnel de l’organe. 

Avec les diastases pancréatiques, par injection ou ingestion, 
action immédiate sur les selles qui, de grumeleuses et à odeur 
aigrelette, deviennent moulées et à odeur normale. 

Avec le mélange de diastases de foie, estomac, intestin, pan- 


. 


{x) C. R. de la Soc. de biol., t. LXXXVI, p. 937. 


(75) SÉANCE DU 22 MAI 1178 


créas, vers le 3° ou le 4° jour : augmentation de l'appétit, des 
forces et de l’activité, disparition du pyrosis, des pesanteurs d’es- 
tomac, des migraines, des taches de rousseur, action sur la cons- 
tipation dans les deux tiers des cas, augmentation de poids, etc. 
Avec les diastases rénales, par injection ou ingestion, amélio- 
ration brusque et rapide de la perméabilité à l’eau, aux sels et à 
l’urée. Action sur le volume d'urine. Dans une monte scléreuse, 
ancienne, interstitielle, l'urine passa en 24 heures de 700 c.c. à 
1.600 c.c. et se maintint autour de ce chiffre. Sur un cardio-réna} 
chlorurémique avec œdèmes volumineux, l'urine passa en 24 
heures de 700 c.c. à 1.500 c.c. et monta en 7 jours à 4.400 c.c. 
Action sur l'élimination des sels ; sur le même chlorurémique, le 
chlorure de sodium passa en 7 jours de 6,43 gr. par litre et 
b,14 gr. en 24 heures à 9,48 gr. par litre et 41,75 gr. en 24 heures; 
mêmes résultats pour l’acide phosphorique ; disparition des œdè- 
mes. Action sur l’élimination de l'azote : sur un urémique, les 
injections quotidiennes de diastases rénales arrêtèrent les vomis- 
sements en 24 heures et diminuèrent la somnolence. En quinze 
jours, l’azotémie tomba de 2,43 gr. à 1,40 gr. et la constante 


d’Ambard de 0,90 à 0,33. Sur un autre malade, l'urée sanguine 


tomba en quinze jours de 1,60 gr. à 0,94 avec amélioration consi- 
dérable de l’état général. La dyspnée disparut, le malade put se 
lever et sortir. L'albuminurie est dans 75 p. 100 des cas fortement 
diminuée et quelquefois supprimée. ; 
Avec les diastases cardiaques. Trois fois sur trois la pression 
artérielle fut relevée de plusieurs centimètres en même temps que 
l'énergie des contractions, sur des sujets en état de défaillance 
du myocarde, par l’administration en injection de diastases car- 
diaques. Sur une première oo la tension artérielle passa 
13 . 16 


en 24 heures de = à 7 où elle se maintint. Par contre, les dias- 


tases n’ont exercé aucune action modératrice ni régulatrice sur 
le cœur. Il y aurait peut-être intérêt à combiner l’action des dias- 
tases avec celle de la digitale. Sur une deuxième asystolique, pro- 
che de la fin, la tension remonta de 2 cm. en quinze jours. Sur 


“un cardio-rénal, quelques jours avant la mort, la tension fut rele- 


vée à deux reprises de trois centimètres, dont une fois en 24 heu- 


res, ainsi que l'énergie des systoles, sous l'influence d’injections 


de diastases. Dans les lésions compensées, l’administration par 
ingestion de ces mêmes ferments amène en quinze à vingt jours 
une diminution nette de l’essoufflement d’effort. 

C'est avec les diastases pulmonaires que l’action est la plus 
rapide, elle se manifeste souvent au bout de 24 heures, c’est-à- 


dire après une seule ingestion de r mgr. de diastases. Dans les 


bronchites aiguës ou chroniques, on obtient généralement en 


ELA : RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON .. : 4070) 


quelques jours la disparition de la toux, des expectorations et de 
la dyspnée avec amélicration de l’état général et relèvement du 


poids. Dans le cas de lésions tuberculeuses, pas d'action sur l’état 
bacillaire, mais néanmoins amélioration marquée lorsque la tu- 
berculose est au second plan et qu'il y a des éléments surajoutés. 
Dans le cas de congestion pulmonaire et de pneumonie, le trai- 
tement exerce une action extrèmement favorable sur l’évolution 
de la maladie. 


Interprétation des résultats. — Les poudres retirées des organes 


par le procédé exposé dans une précédente note (r) et qui est un 
procédé d'extraction des diastases, produisent des effets’ théra- 
peutiques se traduisant par des modifications fonctionnelles très 
importantes, à la dose de r mgr. par ingestion, et cela sur des 
organismes pesant 60 ker. (poumon, ovaire, etc.). 

Sont-ce des excitants fonctionnels extrêmement actifs, des hor- 
mones comparables à des alealoïdes ? Non, car les excitants fonc- 
tionnels agissent sur les sujets sains comme sur les malades, ét 


pour eux, l’action est proportionnée à la dose : les alcaloïdes Pro. 


duisent aux fortes doses des perturbations considérables généra- 
lement mortelles. Rien de semblable avec les poudres précitées : 
l'administration de très fortes quantités à des sujets malades 
n augmente pas sensiblement la rapidité des effets obtenus, et ces 
doses massives sont d'autre part absolument sans action sur les. 
sujets sains. 

L'activité des doses infimes, et cela seulement chez les sujets 
frappés d’insuffisances d'organes, l’inactivité et l’innocuité abso- 
lue des doses massives chez les sujets sains, font écarter défini- 
tivement l'idée d’excitants fonctionnels et envisager ces substan- 
ces comme des catalyseurs intervenant dans les phénomènes chi- 
miques de la nutrition. Ces catalyseurs permettraient le rétablis- 
sement de l’activité nutritive et influenceraient ainsi indirecte- 
nent l’activité fonctionnelle. 


L'hypothèse de l’action catalytique est done Te seule à l'heuré 
actuelle susceptible d'expliquer logiquement les faits observés ; 
elle permet de comprendre l’absence d'effets chez les sujets sains, 
l'intensité des phénomènes chimiques de la nutrition étant liée 
uniquement aux besoins physiologiques de l'organisme et non 
pas à l’abondance des matériaux ou agents nutritifs. 

Il s’agit de catalyseurs biologiques puisque ces substances sont 
retirées des organes animaux. Or, les mots catalyseurs biologi- 
ques sont encore synonymes. de diastases ou zymases et c’est la 
raison pour laquelle nous nous sommes servi de ces dernières 


appellations plus simples et plus connues. Ces mots ne laissent 


(1) C. R. de ln Soc. de biol., t. EXXXVE, p. hé br _ fe 


4 


“ 4 


5 


{77) ; SÉANCE DU 22 MAI 1475 


rien préjuger sur la nature et a constitution de ces agents du 
moment que la nature, la constitution et le mode d'action des 
diastases demeurent inconnus jusqu'à ce jour. La seule significa- 
tion que peut avoir ce mot « diastases » employé pour désigner 
ces substances est relative à leur rôle de catalyseurs. 

Nous avons montré en outre, dans une note antérieure, com- 
ment la spécificité d’organe, si nette pour ces substances, plaide 


en faveur de l'hypothèse de catalyseurs anaboliques, autrement 


dit de diastases présidant aux synthèses de l'assimilation pro- 
téique. 


SUR L'HÉMATOLOGIE DU PIGEON CARENCÉ PAR ATIMENTATION 
AU RIZ DÉCORTIQUÉ, ; 


par E. Werc, FerNanD ARLoING et À. Durourr. 


L'hématologie du Pigeon normal, dont les descriptions sont 
rares, montre, d'après nos constatations, un nombre d’hématies 
oscillant autour de 4 millions avec une teneur en hémoglobine 
de 85 à 95 p. 100. Le chiffre des leucocytes ainsi que la proportion 
de chaque variété de leucocytes sont extrêmement variables d'un 
Pigeon à un autre, et quelquefois chez le même Pigeon d’un jour 

à l’autre. 

Aussi, ces variations rendent- elles très difficiles les comparai- 


x 


sons que l’on cherche à établir chez le Pigeon sain et chez le 


Pigeon carencé. Des nombreuses numérations que nous avons 
pratiquées chez le Pigeon à l’état physiologique, nous avons été 
amenés à conclure que le chiffre total des leucocytes va de 15.000 
à 30.000 et un peu au delà. E 

_ En ce qui concerne le pourcentage des diverses variétés, on doit 
admettre les taux suivants, d’ailleurs très imprécis : mononu- 
cléaires de toutes tailles, 44 à 88 p. 100 ; polynucléaires pseudo- 
éosinophiles ou à bâtonnets, 12 à 65 p. 100 ; polynucléaires éosi- 
nophiles, o à t p. 100 ; polynucléaires basophiles, o à 3 p. 

Chez le Pigeon carencé par une alimentation prolongée au riz 
décortiqué, les remarques les plus nettes que l’on puisse établir 
concernent la chute progressive du chiffre des hématies et du 
taux de l’'hémoglobine ainsi que le montrent les numérations sui- 
vantes : | à 

Expérience I. Pigeon I. 23 février 1922, hématies : 4.105.000 ; 
hémoglobine, 92 p. 100. — 16 mars 1922, hématies : 3.666.000 ; 
hémoglobine, 8o p. OO, — 25 mars 1922, hématies, 3.100.000 ; 
hémoglobine, 66 p. o 

Pigeon IT. Aux mêmes ire : hématies, 4.050.000 ; hémoglo- 


1176 RÉUNION BIOLOGIQUE DE LYON 2 Fe 


bine, 90 p. 100. — Hématies, 3.770.000 ; hémoglobine, 7 P. 100. 
— Hématies, 3.170.000 ; hémoglobine, “6o p. 100. 

Pigeon III. Aux mêmes dates ; hématies : 3. 980.000 ; émenle 
bine, 90 p. 100. — Hématies : 3. 56e. 000 ; hémoglobine, Ji pe 00 
— Hématies : 2.805.000 ; hémoglobine, 55 P- 

Expérience Il. Pigeon TV. h avril 1922 ;  . 4.250.000 : 
hémoglobine, 90 p. 100. — 19 avril 1922, hématies : 3.224.000; 
hémoglobine, 70 p. HR 

Pigeon V. Aux mêmes nn hématies : 3.756.000 ; hémoglo- 
bine, 85 p. 100. — Hématies : 2.666.000 ; hémoglobine, 62 p. r00. 

Expérience IIT. Pigeon [. 15 avril 1922 ; hématies : 4.150.000 ; 
hémoglobine, 95 p. 100. — 11 mai 1922, pooe 3.326.000 ; 

hémoglobine, 65 p. es 
Pigeon IIT. Aux mêmes dates ; hématies : 4.220.000 ; hémoglo- 
bine, 95 p. 100. — Hématies : 3. nn 000 ; hémoglobine, 60 p. 100. | 

Pigeon IV. Aux mêmes dates ; hrs 4.075.000 ; hémoglo- > 
bine, 90 p. ro0. — Hématies, 2.917.000 ; hémoglobine, 5o p. r00. à 

En ce qui concerne le chiffre des Re n il semble qu'il ne. 
diminue pas, mais tend plutôt à au fur et à mesure que 
- la carence s’accentue. 

. Cette augmentation de la RE a été nette chez les sujets 
suivants 3 5 fe 

Le Pigeon I est passé de . 000 leucocytes le 23 Prores 19, à ce 

15,200 le 14 mars, à 25.600 le 25 mars et à 43.400 le 28 mars. 

Aux mêmes dates, le Pigeon VI est passé de 17. 5oo à 26.000 et 
à 28.500, et le Pooon IV de 19.800 à 17.400 et à 22.000. 
Nous ne pouvons, par contre, tirer aucune conclusion relative 
à la formule leucocytaire très variable chez le Pigeon carencé 
comme chez le Pigeon normal. Ainsi, chez des Pigeons très ca-. 
rencés, nous avons vu le chiffre des a à bâtonnets 
pseudo-éosinophiles varier de 23 à 69 p. ro0. Les mononucléaires 
subissent également des fluctuations en sens inverse. Ces der- 
nières modifications hématologiques ne paraissent pas pouvoir 
être rattachées à la carence. 
En résumé, les seules modifications constantes du sang au cours 
_de la carence du Pigeon se résument en ceci : chute du chiffre des 
‘ hématies et du taux d’hémoglobine, toi habituelle à Phy- 
perleucocytose. 


ARR ET PES Po De ie LE 


(Laboratoire de médecine expérimentale et comparée — 
el de bactériologie de la Faculté de médecine de Lyon). 


LA 


Fin pes CompTes RENDUS DES sÉA CES DE LA SOGIERE DE BIOLOGIE... 


Imp. A. DAVY et FILS Aîné 52 r. ae Paris. Le Gérant : A. DAVY. 


TABLE DES MATIÈRES 


PAR NOMS 


D'AUTEURS 


ANNÉE 14922. — PREMIER SEMESTRE 


A 


Abel (E.) et Brenas (P.). Des varia- 


tions du taux leucocytaire chez le nour- 
risson, 391. — Recherches sur la leucocy- 
tose digestive du nourrisson, 1040. 

_ Abelous(J.-E.)et Soula(L.-C.). Adré- 
naline active et adrénaline virtuelle, 
49. 

Achard(Gh.), Binet(L.)et Cournand 
(A.). Les variations du sucre sanguin à 
la suite de l’injection intraveineuse de 
novarsénobenzol, 714. 

Achard (Gh.) et Feuillié (E.). Va- 
riation du taux des albumoses, du sucre 
libre et de l’acide carbonique combiné 
dans le sang artériel au cours du choc 
sérique et du choc peptonique, 760. 

Aïtoff (M.). Rapports entre la réaction 
de fixation et celle d’agglutination dons 
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Alezaiïs et Peyron. Vestiges multiples 
du tube neural dans la queue du fœtus 
du Veau, 1153. 

Ambard (L.) et Schmid (F.). Du 
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Formation de l’ammoniaque par le rein, 
6o4. 

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spirochétoïde trouvé dans les sécrétions 
vaginales dans un cas de métrite, 1048. 

Appelmans (R.). Quelques applica- 
tions de la méthode de dosage du Bac- 
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Appelmans (R.) et Wagemans (J.). 
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Voir Bachmann (A.). 

Argaud (R.) et Duboucher (H.). Sur 


2 ——Ù—_—]_]—*#à" 2 ——————…————.———— …—"———" — …—"  —_—"—— —— — — —— —— —"— — — — ——  " — —— 


les vasa vasorum du cordon ombilical 
des Ruminants, 820. | 

Arloing (F.), Gade (A.) et Bocca. 
Contribution à l’étude expérimentale de 
la sécrétion gastrique chez le Chien, 45. 
— Etude expérimentale de l'influence 
de la pilocarpine sur la sécrétion gas- 
trique du Chien, 116. — Etude expéri- 
mentale de l'influence de l’atropine (en 
injection et en ingestion) sur la sécré- 
tion gastrique du Chien, 47. — Etude 
expérimentale de l'influence du carbo- 
nate de bismuth et du kaolin sur la sé- 
crétion gastrique du Chien, 114. 

Arloing (F.) et Vauthey (P.). Action 
antianaphylactique des eaux minérales 
de Vichy (nouvelles recherches expéri- 
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par son mélange avec l’eau de Vichy, 
689. Voir Weill (E.). 

Armand-Delille (P.), Hiilemand (P.). 
et Lestocquoy (Gh.). Variations de la 
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Aron (M.). Phénomènes d'évolution 
pseudo-leucopoïétique cet d’involution 
dans le pancréas embryonnaire. Hypo- 
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Aron (M.) et Simon (R.) Recherches 
sur les facteurs d’accroissement des os 
longs par la méthode des greffes em- 
bryonnaires, 370. 

Arriilaga (F.-G.), Guglielmetti et 
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quinine et de la quinidine sur la fibril- 
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Athanasiu (J.), Marinesco (G.) et 
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ct la force statique des muscles chez les 
parkinsoniens, 81. 


Aubel (E.). Voir Blum (L.). 


4178 


Aubertin (E.). De la valeur pratique. 


de l’hémoclasie r'igestive, signe d’insuf- 
fisance hépatique, 369. — Recherches 
-sur l’hémoclasie digestive chez les tuber- 


culeux, sa comparaison avec Jes autres 


épreuves d'insuffisance hépatique, 147. 
Aubriot (P.). Branchiome kystique 
du cou, 1052. 
Auguste (G.). Voir Polonovski (M.). 
Aumont (G.). Voir Leuret (E.). 
_Aznar (P.). Voir Weinberg (M.). 


B 


Bachmann (A.). et Aquino (L.-I) 
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-des acides sur la marche de la fermenta- 
‘tion lactique, 585. — Influence de l’aci- 
- dité initiale et de la concentration du 

milieu sur la marche de la fermentation 
-lactique, 1127. 
. Bagger (S.-V.). Méthode basée sur la 
-capillarité pour le diagnostic des Bacilles 
typhiques et paratyphiques, 2009. 

Bailey (P.) et Bremer (F.). Recher- 
ches expérimentales sur le diabète insi- 
-pideet le syndrome adiposogénital. 925. 

Bailly (P.). Voir Sartory (A.). 

_.Baix. Voir Salmon. 

Banssillon (E.). Voir Rochaix (A.). 

Bard (L.). De l’ectopie susdiaphrag- 
-matique de l’estomac, 1098. 

Bardier (E.), Duchein (P.) et Still- 
-munkès (A.). Remarques sur la glyco- 
-surie caféinique, 4. — Sympathique et 
. glycosurie caféinique, 6. 

Barre (L.). Voir Mouriquand (G.). 

Battelli (F.) et Morsier (G. de). Ac- 
‘tion des courants électriques industriels 
- sur le cœur, 522. — Le mécanisme des 
rtrémulations fibrillaires, 523. 

Battelli (F.)et Stern (L.). Eïfets pro- 
-duits par les extraits de la glande pinéale 

des capsules surrénales, du foie, du tes- 

:ticule et de l’ovaire injectés dans les 
-ventricules latéraux du cerveau, 755. — 
‘La contracture par électricité. Contrac- 
‘ture par les courants alternatifs, 920. 
Voir Stern (L.). 

Baudot (J.). Voir Collin (R.). 

‘Baumann (J.). Voir Lœper (M.). 

Baur (J.) et Codvelle. Note sur un 
-cas de bronchite sanglante à fuso-Spiro- 
chètes de Vincent, 665. 

Beckerich (A. ) et Ferry(G.). A pro- 

pos d’un cas de bronchite sanglante de 
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«vations de M. L. Blum, 1104. 


AUBERTIN — BEZANÇON 


: Beckerich (A.) et Hauduroy (P.). Au 
sujet de l’obtention du Bactériophage 
par antagonisme microbien, 881. — Au 
sujet du titrage du Bactériophage, 165. 
— Le Bactériophage dans le traitement 
de la fièvre typhoïde, 168. 

Belehradek (J.). L'influence des 
‘produits cataboliques du muscle sur les 
processus anaboliques, 811. 

Bellocq (P.). Sur le processus de re- 
dressement du vestibule au cours de la 
croissance chez l'Homme, 862. 

Belot (J.). Le diagnostic de la nature 
tuberculeuse de l'adénopathie trachéo- 
bronchique chez l’enfant, 803. 

Benard (R.). Voir Joltrain (E.). 

Benoit (J.). Sur la fixation et la colo- 
ration du chondriome, 1101. — Sur la 
participation de cellules glandulaires 
lipopexiques inter-acineuses à l’élabora- 
tion du lait chez la Souris blanche, 609. 

Bergstrand (H.). Sur la lyse micro- 
bienne transmissible, 480. Sur. la 
variation des Bactéries, 492. à 

Bernardes Perreira (M. de M.). 
Voir Rebello ($.). 

Bessemans (A.). Sur une cause d’er- 
reur inhérente aux réactions de dévia- 
tion du complément, 961. — Valeur 
comparative des techniques de prépara- 
tion de l’antigène destiné à la réaction 
de Bordet-Gengou pour le diagnostic de 
la dourine, 289. 

Bessemans (A.) et Van Boeckel 
(L.). Une modification expérimentale du 
pouvoir formolgélifiant des sérums, 958. 

Besson et Lavergne (de). Application 
y du phénomène de Theobald et Dorothea 
Smith à la différenciation des diffé- 
rentes races de paraytphiques B, 357. — 
De la différenciation des Bacilles de 
Flexner et de Hiss récemment isolés de 
l'organisme, par le sérum de Cheval 
agglutinant le Bacille de Shiga, 323. — 
Les millieux au vert malachite et la 
recherche des Saimonella dans les selles, 
3D8. 

Bettencourt (A.) et Borges (I.). Ré- 
action de fixation dans la bilharziose 
vésicale avec l’antigène de Fasciola hepa- 
tica, 1053. 

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bra (A. de). La température de l’eau et 
la bilharziose, à Tavira (Portugal), 330. 

Bettencourt (A.) et Pereira da Silva 
(E.). Le système excréteur de la cercaire 
du Schistosomun haematobium, 1050. 

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tion des sérums syphilitiques, 620. 

Bezançon (F.), Mathieu (G.) et 
Philibert (A.). Application au diagnos- 


BIDOT — BUSQUET 


—— 


tic de la tuberculose pulmonaire de 
l'enrichissement apparent en Bacilles 
tuberculeux des crachats mis à l’étuve, 
681. — Augmentation apparente de 
nombre des Bacilles tuberculeux dans les 
crachats en voie de putréfaction, 680. 

Bidot (Gh.). Voir Lavier (G.). 

* Bie (V.). La sérothérapie a-t-elle pour 
effet.de hâter le détachement des fausses 
membranes diphtériques?, 4557. — Peut- 
on entraver la progression des fausses 
membranes diphtériques par la sérothé- 
Tapie”, 912. 

Bierry (H.), Rathery (F.) et Me 
Levina (L.). Bases adrénaliques, hyper- 
glycé mie et glycosurie, 1133. — Varia- 
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A.). 
Bigot (Gh.). Voir Philibert (A.). 
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des animaux en rapport avec la disposi- 


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Binet (L.). Voir Achard (Ch.), Roger 
H 


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Blanc (G.), Caminopetros (J.) et 
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tales sur les virus salivaires, 557. 

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communication de MM. Beckerich et 
Ferry, 1104. 

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(E.). L'action diurétique des sels de 
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Bocage. Voir Weil (P.-E.). 

Bocca. Voir Arloing (F.). 

Boez (L.). Voir Borrel (A.). 

Bohn (G.). Voir Drzewina (A.). 

Bonneîfon. L'action analgésique de 
l’adrénaline dans certaines formes de 
névralgie ophtalmique, 374. 

Bonnet (H.). Voir Debré (R.). 

. Bonnet (M.) et Haushalter (J.). Sur 
la mise en évidence de l’urée dans les 
tissus au moyen du xanthydrol, 395. 

Bonnin (H.). Voir Sabrazès (J.). 

Boquet (A.) et Nègre (L.). Sur la 
propriété antigène in vivo des extraits 
méthyliques de Bacilles tuberculeux. 58r. 
— Sur les propriétés antigènes des 
extraits alcoolo-méthyliques de Bacilles 
de Koch et de lécithines, 717. Voir 
Nègre (L.). 

Bordet (J.) et Giuca (M.). Sur la Théo: 
rie du virus dans la lyse microbienne 
transmissible et les conditions de régé- 
nération du principe actif, 295. 


1179: 


Borges (J.). Voir Bettencourt (A.). 

Bormann (F.). Voir Lipschutz. 

Borrel (A.) et Goulon (A. de). Ac- 
tion du glycogène et du glycogène iodé 
sur les tumeurs greffées de la Souris, 
1096. 

Borrel (A.), Coulon (A. de), Boez 
(L.) et Quimaud (J.). Milieu synthé- 
tique pour la culture du Bacille tubercu- 
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Boulet. Voir Lisbonne. 

Bourguignon (G.) et Tarnauceanu 
(M.). Chronaxie normale du triceps su- 
ral de l'Homme, 483. 

Boutan (L.). Note sur la fonte des 
perles, 154. 

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line dans sept cas d’asthme, 19. 

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prématurée de l'œuf de |” Oursin, Bite 

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de la physiologie du cervelet. La fonc- 
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955. Voir Bailey (P.). 

Brenas (P.). Voir Abel (E.). 

Bridel (M.). A propos du procès ver- 
bal. À propos de la note de M. Doumer. 
L'action de la peptone sur la tension 
superficielle de l’eau, 335. 

Brites (G.). Sur un cas d’amygdalite 
pesteuse primitive, 1044. 

Brito Fontes (A. de). La réaction de 
fixation du complément avec le sérum 
de lépreux et l’antigène tuberculeux de 
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Brodin. Voir Chauftard. 

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les échanges respiratoires et azotés des 
2/1 heures. Importance de la voie d’ad- 
ministration, 1068. 

Bruynoghe (R.) et Maisin (.). Au 
sujet de la réaction consécutive à l’injec- 
tion du Bactériophage, 294. — La phago- 
cytose du Bactériophage, 292. — Réponse 
à la note de MM. Gratia et Jaumain 
relative aux réactions probe par l’in- 
jection du Bactériophage, 739. 

Bujadoux. Voir Ho cn 

Buiteau (H.). Voir Duviilier (E:), 
Minet (J.). 

Busquet (H.). Les arrêts du cœur 
isolé de Lapin par le potassium et l’am- 
monium, envisagés au point de vue d’un 
antagonisme de ces métaux avec le cal- 
cium, 1010. — Production d’arrêts car- 
diaques momentanés avec le chlorure 
d’ammonium: leur analogie avec l’in- 


! 7 eue 3 CAC ER VERT nn 
| hibition d’origine paeumogastrique, 106, 


1180 


C 


Cade (A.). Voir Arloing (F.). 

CGaminopetros (J.). Voir Blanc (G.). 
. Gamus (J.) et Roussy (G.). Hypophy- 
sectomie chez le Chien et le Chat. Tech- 
nique et résultats de 149 interventions, 
1008. 

Camus (J.), Roussy (G.) et Le 
Grand (A.). Etude anotomopathologi- 


que des lésions expérimentales provo-: 


quant le syndrome polyurique et le syn- 
drome adiposo-génital chez le Chien, 
1070. — Un cas de diabète insipide par 
lésion de l’infundibulum, 710. 

Gardot (H.) et Laugier (H.). Action 
des fortes concentrations salines sur le 
Bacille lactique, 108. — Le réflexe linguo- 
maxillaire, 539. Voir Bachrach (E.). 

Garniol (A.). Voir Danielopolu. 

Garnot (P.); Koskowski W.) et Li- 
bert (E.). Action de l’histamine sur les 
sucs digestifs chez l'Homme, 670. — 
L'influence de l’histamine sur la sécrétion 
des sucs digestifs chez l'Homme, 575. 

Garrère. Voir Lisbonne. 

Garrieu (M.-F.) et Sollier (N.). Pré- 
sence à Montpellier de Rats parasités par 
Spirochaeta icterohemorragiae, 991. 

Gasteigts (M.). Influence de divers 
aliments hydrocarbonés sur la glycémie, 
I110. 

Gawadias (A.). Les syndromes po- 
lyartéritiques. Angine de poitrine et 
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Gelestino da Gosta (A.). Sur les con- 
ditions de la formation de l’amnios chez 
les Mammifères, 327. 

Gésari (E.) et Lévy-Bruhl (M.). Sur 
l’activité de divers extraits alcooliques 
d’organes pouvant être utilisés, en guise 
d’antigène, dans le séro-diagnostic de la 
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Ghabrol (M.). Voir Tournade (A.). 

Ghahovitch (X.). Voir Weill (E.). 

Chapeauville (3.). Voir Dustin (A.- 
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par types de Pneumocoques, par fixation 
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Christiansen (M.). Deux cas de my- 
cose généralisée chez le Porc, détermi- 
nés par des Mucorinées, 461. 

Ghauchard (M. et Mme A.). Mesure 
de l’excitabilité du pneumogastrique, 
nerf d’arrêt du cœur, 916. 


Ghauïffard (A.), Brodin (P.) et Gri- 


CADE — CREYX 


gaut (A.). Diffusibilité clinique compa- 
rée de l’acide urique et de l’urée, 355. 
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acide urique des hématies, 31. 

Ghevallier. Voir Cluzet. 

Giuca (M.). Voir Bordet. 

Claude (F.). Voir Parisot (J.). 

Clément (H.). Trépidations épilep- 
toïdes et anesthésie, 692. 

Cluzet et Ghevallier. Action de l’éma- 
nation du thorium en inhalation sur les 
éléments figurés du sang, 432. — Surla 


toxicité de l’émanation du thorium, en 


inhalation prolongée, 693. 

Cluzet et Koîman. Etude ultra mi- 
croscopique de l’action des rayons X sur 
les colloïdes métalliques, 49. 

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Collin (R.) et Baudot (J.). Erythro- 
poïèse dans l’hypophyse, 506. 

Gombemale (P.). Voir Duvillier (E.). 

Gondrea (P.). Contributions à l’étude. 


de la vaccine cérébrale, 897. — Contri- 
butions anatomo-pathologiques à l’étude 
de la vaccine cérébrale, 899. — Sur 


l’inoculation de pulpe vaccinale dans le 
testicule du Lapin, 805. 
Cornil (L.). Voir Vignes (H.). 


CGorsy (F.). Lobe surnuméraire du 


foie, implanté sur la face inférieure de 
la vésicule biliaire, 695. 

Costa Ferreira (A. A. da). Varia- 
tions de l’eurignathisme, 618. 

Goste. Voir Weil (P.-E.). 

Cotte (J.). Une anomalie temporaire 
dans la phyllotaxie du Platane, 698. 

Goulon (A. de). Voir Borrel (A.). 

Cournand (A.). Voir Achard (Ch.). 

Gourrier (R.). Contribution à l’his- 
tophysiologie du corps thyroïde, 869. 

Gourrier (R.) cet Reiss (P.). Appa- 
reil réticulé de Golgi et polarité secré- 
toire des cellules parathyroïdiennes, 867. 

Goutard (H.). Sur les délais d’appa- 
rition et d'évolution des réactions de la 
peau et des muqueuses de la bouche et 


du pharynx, provoquées par lesrayonsX, 


1140. 

Goutard (H.) et Lavedan (J.). Trou- 
bles cardio-vasculaires déterminés par 
les rayons X au cours du traitement des. 
néopliasmes, 666. 

Crampon (P.). Réactions de fixation 
dans la tuberculose à l’aide de l’anti- 


scène peptoné B? de Calmette et Massol, 


1025. — Recherche ‘du Bacille de Koch 
dans le sang des tuberculeux, 43. 
Creyx. Fréquence comparative et dé- 
terminisme du signe du sou de Pitres, 
dans diverses affections de la plèvre et 
du poumon, 367. < 


font: Léa, … 


(CREYX — DUPERIÉ : 


Creyx et Vinzent. Fréquence com- 
parative et déterminisme du signe du 
sou de Pitres dans divers épanchements 
de la plèvre, réalisés expérimentalement, 

49. 
Cristo! (P.). Voir Jeanbrau (E.). 

Cruveilhier (L.). Vaccinothérapie dans 

le chancre mou, 421. 


D 


Damade (R.). Méthode pour l’exa- 
men chimique du liquide duodénal re- 
tiré par tubage, 947. 

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Action cardiovasculaire de l’ésérine chez 
l'Homme normal, 86. — Action de l’ésé- 
rine chez les vagotoniques et les sympa- 
thicotoniques, 88. — Nouveaux faits dé- 
montrant l’action de l’ésérine sur le 
sympathique, 883. 

Daniélopolu (D.), Radovici (A.) et 
Carniol (A.). Rôle du système végétatif 
dans la production de l hypertonie des 
muscles volontaires. Action de l’adréna- 
line, de l’ésérine et de l’atropine, em- 
ployées en injections successives, 630. — 
Rôle du système végétatif dans la pro- 
duction de l’hypertonie des muscles 
volontaires. Action de l’adrénaline et du 
chlorure de calcium, 625. — Rôle du 
système végétatif dans la production de 
l’hypertonie des muscles volontaires. 
Action de l’ésérine et de l’atropine, 628. 
— Rôle du système végétatif dans la 
production de l’hypertonie des muscles 
volontaires. Rôle respectif du sympa- 
thique et du parasympathique. Notion 
de l’amphotonie, 632. — Réflexes cuta- 
néo-viscéraux et viscéro-moteurs de la 
vessie et du gros intestin, 634. — Ré- 
flexes oculo-vésical et oculo-colique ; 
réflexe oculo-viscéro-moteur, 637. 

Dautrebande (L.) et Spehl (P.). Les 
échanges de gaz entre le sang artériel et 
le pneumothorax artificiel, 973. — Une 
méthode simple pour le prélèvement des 
gaz du pneumothorax artificiel, 970. 
 Debaisieux (P.). Auto-infection par 
les Myxobolus, 270. 

. Debray (M.). Voir Loeper (M.). 

Debré (R.) et Bonnet (H.). L'’intra- 
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de la tuberculose expérimentale du Co- 
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Delmas-Marsalet (P.). Sur l’impor- 
‘tance de la pression moyenne dynami- 
que ou pression efficace intra-pleurale 


-l’entraînement dans les 


1181 


au cours du pneumothorax artificiel ou 
spontané et sa mesure par le manomètre 
compensateur de Marey, 547. Voir 
Leuret (E.). 

De Necker (J.). De l’influence de la 

chaleur sur le principe bactériophage, 
736. 

Desgrez (A.), Bierry (H.) et Rathery 
(F.). Diabète et acidose, 245. 

Despeignes (V.). Diagnostic rapide 
de la tuberculose des voies urinaires 
sans inoculation au Cobaye, 931. 

Desqueyroux (J.). Sur les troubles 
des -échanges azotés dans l’intoxication 
phosphorée aiguë expérimentale, 143. 

Dévé (F.). Echinococcose cérébrale 
intraventriculaire, 1062. — Echinococ- 
cose cérébrale ventriculaire expérimen- 
tale, 1120. — Echinococcose expérimen- 
tale du lobe postérieur de l’hypophyse. 
Lésion hypophysaire d’origine infundi- 
bulaire, 95. — Kystes hydatiques gan- 
glionnaires satellites de l’échinococcose 
viscérale du Mouton, 236. 

Dodel (P.). Sur les variations de 
forme de la courbe ergographique avec 
ergogrammes 
en série, 550. — Sur un dispositif per- 
mettant de supprimer le travail négatif 
dans le travail à l’ergographe de Mosso, 
8or1. Voir Billard (G.). 

Dognon (A.). À propos de la pression 
osmotique des Algues marines, 608. Voir 
Strohl (A.). 

Dorlencourt (H.), Trias (A.) et Pay- 
chère. Absorption de l’adrénaline par 
voie digestive, 1129. — Stabilisation du 
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le sommeil chloralosique, 1078. 

Doumer (Ed.). L'action de la pep- 
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317. — Pression sanguine et tension 
des artères, 683. 

Drzewina (A.) et Bohn (G.). Immu- 
nisation des Convoluta contre l’action 
du chlorure de potassium par des doses 
plus fortes que la dose rapidement mor- 
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Dubois (Gh.). Voir Wertheimer(E.). 

Duboucher (H ). Voir Argaud (R.). 

Dubreuil (G.). Variabilité des forma- 
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de la rate, 796. 

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Dufourt (A.). Voir Weill (E.). 

Dufraisse (Gh.). Voir Moureu(Gh.). 

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de Châtaignier, 371. Les cellules 
polynucléées des mycorhizes de Châtai- 
gniers, 535. 

Duperié (R.) et Obrenovitth (E.). 


1182 


DUPREZ — GEDOELST 


La résistance globulaire dans le palu- 
disme secondaire, 945. 

Duprez (Gh.). Action anti-anaphylac- 
tique des lipoïdes, 285. 

Dustin (A.-P.) et CGhapeauville 
(Mie J.). Etude de l’onde cinétique dé- 
clenchée chez la Souris par l'injection 
intrapéritonéale de sérine, de CO?-glo- 
buline et de sérine + globuline, 955. 
— Les caractères de l’onde cinétique 
déclenchée par une injection intrapéri- 
tonéale de peptone, 509. 

Duval (M.) et Portier (P.). Limite 
de résistance au froid des Chenilles de 
Cossus cossus, 2. 

Duvillier (Ed.), Gombemale (P.) et 
Bulteau (H.). Etude expérimentale de 
l’action de la spartéine sur la circula- 
tion, 4r. 


E 


Effront (J.). Influence de la filtration 
sur. les amylases, 271. — Méthode pour 
la détermination des pouvoirs liquéfiants 
de l’amylase, 269. — Sur les propriétés 
distinctives des amylases de différentes 
provenances, 274. 

Etienne (G.) et Vérain (M.). Répar- 
tition de l’urée dans le sang, 394. 


F 


Fabre (R.). La mesure de l’élasticité 
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G 


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ques sur les Habrobracons, 829. — Sur 
le déterminisme des variations de la co- 
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-767. — Sur le déterminisme des varia- 
tions de la coloration chez un Hyÿménop- 
tère parasite, 1080. 

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Giaja (J.). La levure vivante et la le- 
vure toluénisée se comportent de la 
même façon envers la concentration du 
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voir hémolytique de FPiode, 302 

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sur l’accolement des microbes aux pla- | 
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des microbes aux plaquettes dans lesang 
d'animaux immunisés, 979. 

Grapiolo (F.-L.), Fosatti (V.) et Pa- 
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$ 
i 
| 
à lille (P.). 


1183: 


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des grains d’aleurone et de l'huile dans 
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Guyénot(E. )et Ponse (K..). L’organe - 
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= 


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l’antagonisme entre les sels de sodium et 
de potassium dans les phénomènes d'hy- 
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Havet (G.\. Voir Panisset (L.). 
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cliniques sur les rapports entre l’évolu- 
tion du corps jaune et l’apparition des 
règles (23 observations), 1162. 

Herelle (F. d’). Sur la présence du 
Bactériophage dans les leucocytes, 477. — 
Sur la prétendue production d’un prin- 
cipe lytique sous l’influence d’un anta-- 
gonisme microbien, 663. — Sur les anti- 
lysines d’origine bactérienne, 200 
Hermann (H.) et Remy | (A. ). Action 
cardio-vasculaire de l’extrait aqueux de 
suc d’'Ortie grièche, 399. Voir Parisot 
J. 

Fan (G.). Action hyperthermi- 
sante de F’azur de méthylène, 964. — Ac- 
tion hyperthermisante, salivaire et car- 
draque de Ja thionine, 742. == Suppres- 
sion du pouvoir inhibitif du vague sur 
le cœur de Tortue par le bleu de "méthy- 
lène, 282. 

Hieulle (A.). Voir Fosse (R.). 
Hillemand (P.)} Voir Armand-De- 


Hirtzmann (L.). Histopathologie de 


1181 HOUSSAY 


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Hug (E.). Voir Houssay (B.-A.). 


I 


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J 


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par la neurovaccine, 910. 

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Joltrain (E.) et Benard (R.). Crises 
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Jonesco-Mihaesti et Popesco (C.). 
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K 


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Kofîman et Bujadoux. Le réflexo- 
mètre pupillaire (Présentation de l’appa- 
reil), 1165. — Les résultats de la ré- 


— LAUBRY 


———————_ —pZpZ oo 


_flexométrie dans l’étude du réflexe pho- 


tomoteur normal, 1166. Voir Cluz?t. 
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L 


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chez les basedowiens, 1014. 

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bolisme basal chez les basedowiens, 
1012. 

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Numération des éléments du sang dans 


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Langlois (J.-P.) et Mourgeon (A.). 
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Glande thyroïde et anaphylaxie. 204. 
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tabilité musculaire et sur la fatigue, 474. 

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tiques, 468. — Sur la répartition de 
l'intensité dans le spectre, 466. 

Latapie (A.). Voir Mutermilch (S.). 

Laubry (Gh.), Mougeot (A.) et 
Giroux (R.). Modifications dynamiques 


-LAUGIER — LOEPER 


de l'onde pulsatile artérielle en aval 
d’un brassard insufflé à un taux supra- 
minimal 676. — Modifications dyna- 
miques de l’onde pulsatile artérielle par 
insufflation d’un brassard à la pression 
minima, 674. : 

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tion et l’efficacité des ondes en échelons, 
722. Voir Gardot (H.), Jacobson(J.). 

Launoy (L.) et F'alque (A.). Appli- 
cation de la réaction de l’antiprotéase à 
l'identification de souches de Proleus, 
1067. — Pouvoir antitryptique normal 
du sang et choc anaphylactique, 102. 

Lavedan (J.). Voir Coutard (Æ.), 
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Lavergne (de). Voir B-sson. 

Lavier (G.) et Bidot (Ch.). Mycose 
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Leblanc (E.). Note sur la constitu- 
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Le Fèvre de Arric (M.). Sur la spé- 
ficité et les propriétés de l'extrait de 
leucocytes dans le phénomène d’accole- 
ment des microbes, 968. 

Legendre (R.). Action de l’étirement 
et de la striction sur les fibres ner- 
veuses, 392. 

Leger (M.). Microfilaire sanguicole 
nouvelle du Cercopithecus buttikoferi, 
835. — Plasmodium d’un Singe de la 
Guinée française Cercopithecus camp- 
belli Wath. 837. 

Leger (M.) et Huchard (GC. -L.). 
Sérum de syphilitique et formolgélifi- 
cation, 999. . 

Le Grand (A.). Voir Gamus (J.) 

Legrand (R.). Voir Minet (J.). 

Lemay (P.). Voir Fourcade (M.). 

Léobardy (J. de). Voir Lacassa- 
gne (A.). 

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clasie, corps thyroïde, 1083. 

Lecœur (L.). Absorption des gaz en 
circuit fermé. Présentation d’un appa- 
reil, 912. Voir Violle (P.-L.). 

Lestocquoy (Gh.). Voir 
Delille (P.). 

Leuret (E.). Aumont (G.) et Delmas- 
Marsalet (P.). Les courbes d’insufflation 
dans le pneumothorax artificiel, 791. — 
Quelques points particuliers dans le 
pneumothorax artificiel, 794. — Sur un 
nouvel appareil de pneumothorax arti- 
ficiel, 554. 

Levaditi (G.) 


Armand- 


et Nicolau (S.). À 


1185 


propos des notes de M. Condrea : sur la 
vaccine cérébrale, 989. — Immunité du 
névraxe dans la vaccine, 233. = La 
vaccine cérébrale, 797. — L’immunité 
dans les ectodermoses neurotropes 
herpès et encéphalitc, 228. — Mécanisme 
de l’immunité cérébrale dans la neuro- 
vaccine, 563. — Propriétés de la neuro- 
vaccine, 525. — Rôle de l’épilage dans la 
localisation cutanée de la vaccine, 986. 
— Sur la culture du virus vaccinal dans 
les néoplasmes épithéliaux. À propos de 
la note de MM. Salmon et Baix, 928. 
Voir Sazerac (R.). 

Levina (L.). Voir Bierry (H.). 

Lévy (R.). Sur l'influence du CaCl 
et du NaCI sur la concentration du sang, 
873. — Sur la teneur en chlore du sang 
et des liquides interstiticls après admi- 
nistration de KCI et de CaCl?, 830. 

Levy-Bruhl (M.). Voir Cesari (E.). 

Lhermitte (J.). Le diabète insipide 
d’origine infundibulaire. Etudeanatomo- 
clinique, 57g. 

Lhermitte (J.) et Fumet (G.). L’in- 
fluence frénatrice de la ponction lom- 
baire sur la glycosurie, 479. 

Liacre (A.). Les liquides fixateurs et 
les fibres nerveuses à myéline, 530. 

Libert (E.). Voir Garnot (P.). 

Lienhart (R.). À propos de la pré- 
sence aux environs de Nancy de l’Or- 
thoptère méridional Sphingonotus cœru- 
lans. Linné, 131. — A propos de la 
fécondation des œufs de Poule, 598. — 
Expériences sur l’origine de la faune 
cavernicole, 402. 

Lipschutz (A). et Wagner (Ch.). 
Nouvelles observations sur la fonction 
endocrine des cellules interstitielles du 
testicule chez les Mammifères, 306. — 
Nouvelles observations sur l’hypertro- 
phie des fragments ovariens, 1122. 

Lipschutz (A.), Wagner (Gh.) et 
Bormann (F.). Ralentissement expéri- 
mental de la masculinisation, 238. 

Lipschutz (A.), Wagner (Ch.) et 
Tamm (R.). Sur l’hypertrophic des 
fragments ovariens dans la castration 
partielle, 240. 

Lisbonne, Boulet et Carrère. Sur 
l’obtention du principe bactériophagique 
au moyen d’exsudats leucocytaires in 
vitro, 340. 

Lisbonne et Garrère. Antagonisme 
microbien et lyse transmissible du Ba- 
cille de Shiga, 569. 


Ljungdahl (M.). Technique pour 
mesurer le pouvoir glycolytique du 
sang, 498. 


Loeper et Baumann (J.). La disso- 


4186 


ciation de Ia sécrétion acido-peptique 
dans certaines affections gastriques, 730. 

Loeper, Baumann (J.) et Debray 
(M.). Les variations de la pepsinémie 
dans les affections de l’estomac, 731. 

Loeper et Binet (E.-M.). Action com- 
parée de quelques purgatifs sur la cho- 
lestérinémie, 905. 

Loeper et Debray (M.). L'accroisse- 
ment de l’activité peptique du sérum 
dans l’imperméabilité rénale, 4rg. 
Variations physiologiques de la pepsi- 
némie, 344. 

Loeper, Debray (M) et Tonnet. 
L'action de l'autosérothérapie sur les 
albumines et les lipoïdes du sérum ean- 
céreux, 345. 


M 

Magitot (A.). La tension oculaire après 
ponction de la chambre antérieure, 844. 
— Hypertension oculaire par irritation 
expérimentale de l'iris, 582. Voir Mes- 
trezat (W.). 

Maige (A.). Influence de la concen- 
tration des solutions organiques sur la 
formation de l’amidon dans les cellules 
végétales, 856. — Influence de la tem- 
pérature sur la formation de l’amidon 
dans les cellules végétales, 685. 

Maignon (F.). Action d'épargne exer- 
cée par les graisses vis à-vis de la des- 


truction d’albumine chez les diabétiques } 


en état de dénutrition azotée, 111. — 
Conséquences de la spécificité d’organe 
des diastases tissulaires. Utilisation de 
ces dernières pour la détermination de 
l’organe dont l’insuffisance est la cause 
d’un état pathologique déterminé. Ap- 
plication de ces données à l’étude du 
rôle physiologique de certains organes, 
h4hk. — De l'existence des diastases de 
synthèse. Explication des effets de For- 
ganothérapie. Une nouvelle méthode thé- 
rapeutique: l’organo-zymothérapie, 441. 
— Effets cliniques de diastases tisculai- 
res de foie, d’estomac, d'intestin, de 
pancréas, de rein, de cœur, dé poumon. 
Interprétation des résultats. Discussion 
de l’hypothèse envisageant les substances 
employées comme catalyseurs bioloï- 
ques, 1172. Effets cliniques des diastases 
tissulaires de muscles lisses. Contribu- 
tion à l’étude étiologique de la constipa- 
tion, 937. — Réponse aux observations 
de M. Ch. Porcher, 940.— Sur l’absence 
de danger et les avantages de l’admi- 
nistration abondante de corps gras aux 


LOFPER — MIRANDE 


diabétiques acétonuriques en état de dé- 
nutrition azotée. Considérations sur la: 
prophylaxie du coma diabétique, 197. 
Maisin (9.). Voir Bruynoghe (R.). 
A us (T.). Voir Houssay (B.- 


Males (B.). Voir Giaja (J.). 

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998. 

Marinesco, Radovici et Rascanu. 
La période latente ct le phénomène de- 
la sommation dans les réflexes d’auto- 
matisme médullaire chez l'Homme, 90. 
Voir Athanasiu (J.). 

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ei. à l’immunité anticharbonneuse, 

2 

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contre le choléra par voie buccale, 532. 

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des Lucernaires à leur support, 827: : 

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l’Homme sain, 184. — Action de la spar- 
téine sur le cœur humain pathologique, 
0020! 

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alcaloïde dans l’Isopyrum fumarioides. 
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par la méthode de Schlæsing, 709. 
Morel (A.) et Rochaix (A.). Action 
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Morlot (R.) et Guillemin (A.). Tu- 
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que des ondes pléthysmographiques res- 
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364. — L'oceillographie double super- 
posée, son champ d’information, 196. 
Voir Laubry (Ch.). 
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pour le séro-diagnostic de la syphilis, 
748. 

N 

Nageotte (J.). L.-A. Ranvier! (Mé- 
moires), 1144. 

Nattan-Larrier (M.). Voir Lapic- 
que (M.). 

Navarro-Martin (A.) et Stefano- 
poulo (G.-J.). Action de l’aminophénol- 
arsinate de soude (189) sur les trypa- 
nosomiases expérimentales du CORNE 
702. 

Nègre (L.). À propos du procès- ver- 
bal. Action favorisante des sels de po- 
tassium sur l’évolution des greffes can- 
‘ céreuses expérimentales. À propos de la 
note de MM. J. Troisier et M. Wolf, 746. 

Nègre (L..) et Boquet (A.). Pouvoir 
antigène in vivo et in vitro des Ba- 
cilles de Koch et de leurs extraits, 653. 
Voir Boquet (A.). 

Negrete (J.): Voir Houssay (B.-A.). 


1187 


Nepveux (P.. Voir Goïfton (R.), 
Labbé (M.). 

Netter (A.). Homes à propos de 
la communicalion de M. Dorlencourt, 
HOT 

Nicloux (M.) et Welter (G.). Micro- 
dosage de l’urée dans le sérum sanguin 
normal et pathologique, 161. 

Nicolas (E.). Adrénaline active et 
adrénaline virtuelle. À propos de la note 
de MM. Abelous et Soula, 849. — Sur la 
gélification des sérums par l’aldéhyde 
formique, 11. 

Nicolas (E.) et Panisset (L.). Action 
du formol sur les propriétés du sérum 
hémolytique, 66. 

Nicolau (S.). Voir Levaditi (G.). 

Noël (R.). Influence du régime ali- 
mentaire sur la morphologie de la cel- 
lule hépatique de la Souris blanche, 120. 
— Sur l'existence d’une zone de sup- 
pléance dans le lobule hépatique, 449. 


Voir Policard. 


Noica. Aphasie motrice et anarthrie, 
642.— L’agraphie chez l’aphasique mo- 
teur, 886. 


O 


Obrenovitch (E.). Voir Duperié (R). 

Oerskov (J.). Procédé pour la culture 
à l’état de pureté d’un élément unique, 
22e 

Olombel (M.). Le déterminisme dela 
procession des Chenilles processionnaires 
du Pin, 1139. 

Otero (M.-J.). Voir Houssay (B.-A.). 

Ozorio de Almeiïida (M.). Sur la va- 
gotomie bilatérale chez le Cobaye, 577. 


P 


Pachon (V.) et Fabre (R.). La posi- 
tion du dicrotisme sur les oscillogram- 
mes aux différents degrés de contre- 
pression, 545. — Sur la généralité des 
ondulations secondaires des myogrammes 
de gonflement, 941. — Sur la non spé- 
cificité du caractèré bifide de la secousse 
réflexe patellaire, 542. — Sur la réalité 
du caractère bifidé de la secousse réflexe 
patellaire, 376. | 

Palazzo. Voir Grapiolo (F:.-L.). 

Panisset (L.) et Havet (G.). La pro- 
portion des éosinophiles dans le sang des 
Bovidés, 260. 

Panisset (L.) et Verge (J.). Action 


1188 


——————————…—….———.—..—————..—…—……—…—.…——…—…—… — .—————— 


de l’hyposulfite de soude sur le déve- 
loppement des microbes, 848. — Action 
de l’ hyposulfite de soude sur les proprié- 
tés du sérum hémolytique, 100. — D: 
l’action du novarsénobenzol chez le 
Chien, 846. — L'action anticoagulante 
du novarsénobenzol sur le sang de diver- 
ses espèces animales domestiques, 487. 
Voir Nicolas (E.). 

Papacostas. Voir Gaté (J.). 

Papadakis. Sur l'existence d’une 
copulation hétérogamique dans Pichia 
farinosa (Lindner), 447. 

Parcelier (A.). Voir Sabrazès (J. j 

Parisot (J.) et Hermann (H.). Action 
sur l’appareil cardio-vasculaire du pneu- 
mothorax artificiel expérimental, 1034 

Parisot (J.), Richard (G.) et Simo- 
nin(P. ). Le réflexe oculo cardiaque dans 
l’hyperthyroïdie et l’hypothyroïdie expé- 
rimentale chez le Lapin, 593. 

Parisot (J.) et Simonin (P.). Réac- 
tions locales à l’inoculation d’auto-vac- 
cins ; étude pathogénique, 4oo. 

Parisot (J.), Simonin (P.) ct G'aude 
(F.). Crises hémoclasiques subintrantes 
au cours de la désensibilisation spécifi- 
que, 1036. 

Paychère (A.). Voir Dorlencourt 
H.). 

Pereira da Silva (E.). Sur la présence 
du Leptospira ictero-hœæmorragiæ chez 
les Rats d’égout à Lisbonne, 1043. Voir 
Bettencourt (A.). 


Perrin (M.) et Remy (A). Effets 
généraux des injections d'extrait de suc 
d’Ortie grièche, 308. 

Petiteau (G.). Sur un mode périodi- 
que de réactivité réflexe, 151. Voir Pa- 
chon (V.). 

Pettit (A.). À propos de la nature 
infectieuse de la sclérose en plaques, 824. 

Peyron (A.). Le vestige coccygien du 
tube neural des Oiseaux et ses rapports 
avec les chromatophores chez l’Oie, 206. 
Signification et origine dans les 
tumeurs de l’ovaire de certaines dispo- 
sitions rappelant celles du cylindrome, 
1156. — Sur les rapports du vestige 
médullaire coccygien des Oiseaux avec 
l’ectoderme de la région coccygienne et 
les chromatophores, 255. Voir Alezais. 

Philibert (A.) et Bigot (Gh.). Dia- 
_gnostic d’un cas de pustule maligne par 
l’hémoculture ; septicémie à Bactéridies 
de Davaine. 782. 

Philibert (A.) et Mathieu (G.). Nou- 
veau procédé de l’analyse qualitative 
des eaux, 1004. Voir Bezançon (F.). 


—— ———————._— ———_——————…—— ——— ——— 
a —  — 


PAPACOSTAS — QUIMAUN 


Picado (G.). Atrophie des fleurs con- 
sécutive à l'injection de pollen homo- 
logue, 904. 

Pico (G.-H.). Sur la nature du prin- 
cipe bactériophage de Twort-d’Herelle, 
1106. — Sur l’autosérothérapie intra- 
veineuse de la maladie sérique, 11009. 

Pico (O.-M.) et Murtagh (J.). Dosage 
du chlore dons les tissus, 405. 

Piéron (H.). Des lois du déséquilibre 
chromatique initial et de la prépondé- 
rance de la diffusion chromatique dans 
l'excitation lumineuse de la rétine (Mé- 
canisme de production des couleurs sub- 
jectives de Fechner-Benham), 922. 
La question du temps de latence des dif- 
férentes catégories de réflexes (à propos 
du procès-verbal), 190. — La règle de 
Van’t Hoff et les temps de réaction des 
Actinies, 1076. 

Piettre (M.) et Souza (G. de). Isole- 
ment des levures en milieux acides, 338. 
— Milieux acides pour l'isolement des 
Champignons, 336. 

Pilod (M.). Voir Vincent (H.). 


Poenaru {I.). La maladie des drèches 
chez les Bovidés, considérée comme une 


‘maladie par carence, 640. 


Poisson (R.). Sur l’appareil d’accro- 
chage des ailes chez les Hémiptères 
aquatiques, 1061. 

Policard et Noël. Sur la valeur de la 
méthode de’ Vastarini-Cresi dans la dé- 
tection histochimique du glycogène, 118. 

Polonovski (M.). 
substances réductrices : 
que, 853. 

Polonovski (M.) et Auguste (G.). 
Influence du fluorure de sodium sur le 
dosage de l’urée par la méthode au 
xanthydrol, 1027. — Répartition de 
l’azote dans le liquide céphalorachidien, 
423. 
Ponse (K.). Voir Guyénot (E.). 

Popesco(G.). Voir Jonesco-Mihaesti. 

Porcher (Gh.). Remarques à propos 
de la note de M. F. Maignon, 940. 

Portier (P.). Voir Duval (M.). 

Portmann (G.). Architecture de la 
columelle du limaçon humain, 530. 

Puente (J.-d.). Technique facile pour 
la coloration des Spirochètes dans les 
frottis, 410. 


Microdosage des 
indice chromi” 


Q 


Quimaud (J.). Voir Borrel {A.). 


R\ABAUD — RUBENTIHALER 


—— 


R 


_Rabaud (E.). Remarques à propos de 
la note de M. P. Génieys. 831. 
Radovici(A.). Voir Daniélopolu (D.), 
Marinesco. 
Ramon (G.). À propos du titrage in 
‘vitro du sérum antidiphtérique par la 
floculation, 813. — Floculation dans un 
mélange neutre de toxine-anlitoxine 
diphtériques, 661. — Sur une technique 
de titrage in vitro du sérum antidiphté- 
rique, 711. 


Ranque (A.) et Senez(Ch.). Sur une 


technique de réaction de fixation du 
complément dans la tuberculose, 58. — 
Unité de mesure exacte dans la réaction 
de-fixation du complément, 56. 

Rascanu. Voir Marinesco. 

Rathery (F.). Voir Bierry (H.), Des- 
grez (A.). 

Rebello (S.). La « réaction actuelle » 
des tissus au bleu de bromothymol. Une 
méthode pour le diagnostic de la mort 
réelle, 610. 

Rebelio (S.) et Bernardes-Pereira 
(M. de M.). Sur le mécanisme de la 
fonction surrénale, 325. 

Regaud (Gl.). Distribution chronolo- 
gique rationnelle d’un traitement de 
cancer épithélial par les radiations, 
1085. — Influence de la durée d'’irra- 
diation sur les effets déterminés dans le 
testicule par le radium, 787. La 


radiosensibilité des néoplasmes malins 
dans ses relations avec les fluctuations de: 


la multiplication cellulaire, 993. — Le 
rythme alternant de la multiplication 


cellulaire et la radiosensibilité du tes- 


ticule, 822. Remarques à propos 
de la communication de MM. Benard et 
Joltrain, 786. 

Reilly (J.). Voir Teissier. 

Reïss (F'.). Voir Gourrier (R.). 

Rémy (A.). Voir Hermann (H.), 
Perrin (M.). 

Rémy (P.). L’ iode ct la métamorphose 
de l’Ammocætes branchialis en Petro- 
myzon planeri Bloch, 129. — Sur l’ex- 
crétion et la phegocytose chez la larve 
Ammocète de la Lamproie, Petromyzon 
planeri Bloch, 594. 

Renaux (E.). Différenciation des 
principes actifs de la réaction de Bordet- 
Wassermann et de la séroréaction tuber- 
cuieuse, 278. 


_Retterer (Ed.) ct Voronoîf (S.). 


1189 


Effets locaux et généraux dus à la résec- 
tion des canuux déférents, 1073. 
Richard (G.). Voir Parisot (J.). 
Richaud (A). Sur l’action des sucs 
digestifs sur le 5 benzyl-d-glucoside, 770. 
— Sur la teneur en adrénaline des cap- 
sules surrénales, déterminée par la mé- 
thode chimique et par la méthode phy- 
siologique, 26. — Sur la toxicité du 


benzylglucoside B obtenu par synthèse 


biochimique, 649. — Sur le mécanisme 
physiologique de Ia paralysie produite 
par l’arnica, 104. 

- Rijlant (P.) et Sweerts (J.). Influence 
des injections sous-cutanées de glucose 
sur le travail du cœur de la Grenouille, 
952. 

Rochaïix (A.) et Banssillon (E.). Mi- 
lieu de Pétrof et diagnostic bactériologi- 
que rapide de la tuberculose des voies 
urinaires, 935. Voir Morel (A.). 

Roger (H.) et Binet (L.). Le pouvoir 
lipolytique (lipodiérèse) du sang artériel 
et du sang veineux, 203. — Le pouvoir 
lipolytique du sang et des tissus, 79. 

Rohmer (P.). Les troubles du méta- 
bolisme minéral dans la pathologie des 
convulsions infantiles, 859. 

Romieu (M.). Sur l'apparition de 
l’hémoglobine dans les hématies des 


Invertébrés, 68. — Sur l'existence de la: 
strie bordante dans les hématies de 
l'Homme, 1090. — Sur l'existence de la 


strie bordante et d’autres formations 
filamenteuses dans les globules rouges 
des Invertébrés, 1088. — Sur l’existence 
d’une membrane cellulaire et sur ses 
caractères dans les globules rouges des 
Polychètes, 69. 

Roskam (J.). Action de quelques sels 
sodiques et du froid sur l’emplaquette- 
ment des particules étrangères, 980. — 
Les facteurs du temps de saignement, 
298. — Le rôle du plasma dans l’agglu- 
tination des globulins (plaquettes), 733. 

Rouchelman (N.). Voir Fosse. 

Rouslacroix. Réactions de fixation 
avec l’antigène tuberculeux de Besredka, 
53. 


Roussy (G.). Remarques à propos de 
la communicalion de J. Lhermitte, 580. 
Voir Gamus (J.). 

Rouzaud et Sérégé. De l'action com- 
parée des sources chaudes de Vichy sur 
la viscosité sanguine, la pression arté- 
rielle, l’uricémie et la cholestérinémie, 
808. 

Rubenthaler. Présentation d’un 
grand appareil de projection et de pho- 
tographie, 547. 


1490: 


a 


‘: Sabrazës (J.).Enclaves basophiles des 


polynucléaires, 799. 

Sabrazès (J.), Parcelier (A.)et Bon- 
nin (H.). Lombricose du canal de Wir- 
sung : pancréatite hémorrhagique, 149. 

Saint-Girons (Fr.). Voir Villaret 
(M.). 

Salazar (A.-L.). Les mitoses atypi- 
ques de la granulosa ovarienne ; la ques- 
tion de l’individualité des chromosomes 
et celle de la formation de la linine, 
1046.— Les pseudochromosomes de Van 
der Stricht et les amas tannophiles de 
l’oocyte de la Lapine, 621. 

Saldanha (A.). Phénomène de d’He- 
relle, 623. 

Salmon (P.). L’'émétique d’antimoine 
et le cancer expérimental, 200. 

Salmon (P.) et Baïx. Vaccine vario- 
lique dans le cancer, 819. 

Saloz (G.) et Grumbach (A.). Le dia- 
gnostic de la scarlatine par la déviation 
du complément, 346. 

Sand (K.). De l’hermaphrodisme ex- 
périmental, 1017. 

Saragea (T.). Le diamètre des héma- 
ties de l'Homme aux différents âges de 
la vie, 3:52. 

Sartory (A.) et Baïlly (P.). Influence 
des sels de terres rares sur la structure 
du mycélium de l’Aspergillus fumigatus 
Fr. et sur la formation de l'appareil co- 
nidien, 6or. 

Sazerac (R.) et Levaditi (G.). Action 
de certains dérivés phénoliques du bis- 
muth sur la syphilis, 1064. — Action du 
bismuth, en tant que corps simple, sur 
la syphilis, 817. 

Schiff (P.). La polynucléose hémoclasi- 
que. La « déviation à gauche » du schéma 
d’Arneth au cours du choc, 566. 

Schiff (P.) et Frommel (E.). Modifi- 
cations immédiates du taux leucocytaire 
par la ponction évacuatrice, 226. 

Schmid (F.). L'épreuve de la fonc- 
tion hépatique par la glycuronurie pro- 
voquée, 612. — Voir Ambard (L.). 

Seabra (A. de). Voir Bettencourt. 

Senez (Gh.). Voir Ranque (A.). 

Sérégé. Voir Rouzaud. 

Sergent (Etienne et Edmond). Etude 
expérimentale du paludisme des Oiseaux. 
Un même lot de Moustiques peut infec- 
ter successivement 3 sujets, 349. 

Servantie (L.). Voir Mauriac (P.). 


SABRAZÈS —— TEISSIER : 


Schæœn (M.). Voir Fernbach (A.). 
Simon (R.). Voir Aron (M.). 
Simonin (P.). Voir Parisot. 
Slonimski (P.) et Zweibaum (J.). 
Sur l’excrétion des colorants vitaux par 


les Infusoires, 98. — Sur quelques con- 
ditions de la coloration vitale des Infu- 
Soires, 7I. ; 


Sollier (N.). Voir Garrieu (M.-F.). 

Soula (L.-G.). Voir Abelous (J.-E.). 

Souza (G. de). Voir Piettre (M.). 

Svehl (P.). Voir Dautrebande (L.). 

Steitanopoulo (G.-J.). Voir Navarro- 
Martin (A.). 

Stern (L.) et Battelli (F.). L'’excita- 
tion chimique des centres nerveux intra- 
ventriculaires, 646. 

Stern (L.), Battelli (F.) et Jauffret 
(J.). Action produite par les extraits 
d’hypophyse, de thyroïde et de rate in- 
jectés dans les ventricules latéraux du 
cerveau, 793. é 

Stern (L.) et Gautier (R.). L'emploi 
de l'injection intraventriculaire comme 
méthode d'étude de l’action directe des 
substances sur les centres nerveux. 648. 
Voir Battelli (F.). 

Stévenin (H.). Voir Labbé (M.). 

Stillmunkès (A.). Voir Bardier (E.). 

Strohl (A.). Etude comparée de l’exei- 
tation électrique par des courants d'’in- 
tensité constante ou à brusque variation, 
173. — Méthode d’excitation par des 
courants présentant une variation brus- 
que d'intensité, 170. 

Strohl (A.) et Dognon (A. ). Influence 
de la polarisation sur la mesure de l’ex- 
citabilité électrique chez'l’Homme, 606. 
— Ün procédé pour obtenir des cou- 
rants électriques brefs, d'intensité cons- 
tante à travers le corps humain, 351. 

Strzyzowski (G.). Sur la constata- 
tion spectroscopique de l’oxyde de car- 
bone dans le sang au moyen de la levure 
de bière, 310. ; 

Sweerts (J.). Voir Rijlant (P.). 


T 


Tamm (R.). Voir Lipschutz (A.). 

Targowla (R.). Sur une réaction 
simple de précipitation du liquide cé- 
phalorachidien : réaction de l’élixir pa- 
régorique, 32. 

Tarnauceanu (M.). Voir Bourgui- 
gnon (G.). 

Teissier (P.), Gastinel (P.)et Reilly 
(J.). La transmission du virus herpé- 
tique au Rat blanc, 75. — Présence d’un 


THIVOLLE : — - VIOLLE- 


1191 


virus kératogène dans les herpès symp- 
tomatiques. L'unité des herpès, 73. 
- Thivolle (L.). Voir Fontes (G.). 

Thomas (J.) et Binetti. Etude de la 
variation du pouvoir réducteur des 
sérums normaux et cancéreux en pré- 
sence d'extraits de tumeurs, 29. 

- Thomsen (H.). Recherches sur la 
dégénérescence du nerf optique, 470. 

Tiffeneau (M.) et Boyer. Sur l’ac- 
tion physiologique de la pelletiérine. 
Analogie de ses effets avec ceux produits 
par la nicotine, 763. fs 

Tonnet. Voir Lœbper. 

Tournade (A.) et Chabrol (M.). A 
propos de l'expérience d’anastomose 
veineuse surrénalo-jugulaire. Réponse à 
_ une objection de M. Hallion, 1137. — 
Double mécanisme, glyco et adrénalino- 
secrétoire de l’hyperglycémie par exci - 
tation splanchnique. Dissociation expé- 
rimentale, 315. — Influence de iadécap- 
sulation totale, puis de la transfusion de 
sang veineux surrénal, sur la pression 
artérielle ; réalité d’une sécrétion d’adré- 
naline en dehors de toute excitation ar- 
tificielle du nerf splanchnique, 840. — 
L’adrénalinémie consécutive à l’excita- 
tion du splanchnique témoigne bien 
d’une activité secrétoire des surrénales 
régie par le système nerveux, 776. — 
Le procès de l’adrénalinémie physiolo- 
gique: le pour et le contre, 778. — Pré- 
cisions sur le rôle vaso-constricteur pur 
attribué au splanchnique, 775. — Revi- 
viscence d’un Chien décapsulé par trans- 
fusion de sang veineux surrénal, 842. 

Trias (A.). Voir Dorlencourt (H). 

Troisier (J.) et Wolf (M.). Action 
comparée du calcium et du potassium 
sur l’évolution des greffes cancéreuses 
expérimentales, 651. 

Tscherning (M.). L'adaptation de 
l'œil, 223.— Verres photométriques, 225. 

Turchini (J.). Nature muqueuse des 
cellules à mélanine de la glande du noir 
de la Seiche (Sepia officinalis. L.) et 
mécanisme de l’excrétion du pigment 
A80. 

Tzanck (A). et Vallery-Radot (P.). 
Application pratique de laskeptophylaxie 
digestive à la prophylaxie des crises 
nitritoïdes, 201. 


U 


Urbain (A.). Valeur antigène de Ba- 
cilles tuberculeux et paratuberculeux et 
de quelques autres microbes cultivés 
dans le milieu à l’œuf, 308. — Sensibi- 


lisatrice due à la Bactéridie charbon - 
neuse 9. 


V ; 


Vaccarezza (R.-A.). Sur la cause de 
la mort par les brûlures, 114. 
Vagliano (M.). Voir Wollmann (E.). 
Vallery-Radot (Pasteur) et Hague- 
nau (J.). Absorption de l’antipyrine 
par voie stomacale. Son rôle dans les 
troubles observés chez les sujets sensibi- 
lisés, 1.000. 


RM en Rado (Pierre). Voir Tzanck 


Vandendries (R.). Recherches sur la 
sexualité des Basidiomycètes, 513. 

Van der Ghinst ([.). Contribution 
à l’étude du phénomène de Pfeiffer, 517. 

Van der Stricht (O.). La structure de 
la rétine. La membrane limitante in- 
terne et les couches voisines, 264. — La 
structure de la rétine. La membrane li- 
mitante externe et les parties consti- 
tuantes voisines, 266. 

Van Saceghem (R.). La sérothérapie 
dans le traitement des trypanosomiases, 
981. — Septicémie contagieuse du Lapin 
domestique, 281. — Sérothérapie des try- 
panosomiases animales, 515. 

Vaucher (R.). Voir Blum (L.). 

Vauthey (P.). Voir Arloing (F.). 

Veber (T.). Le tartrobismuthate de 
potassium et de sodium dans le traite- 
ment de la syphilis, 8or. 

Vérain (M.). Voir Etienne (G.). 

Verge (J.). Voir Panisset (L.). 

Vignes (H). A propos de la note de T. 
Rietz, sur le tremblement pendant l’anes- 
thésie générale, 418. 

Vignes (H.) et Cornil (L.). Insuffi- 
sance thyroïdienne et stérilité, 850. 

Villaret (M.). Saint-Girons (Fr.). et 
Grellety Bosviel. Réflexe oculo-car- 
diaque et tension veineuse, 1006. 

Vincent (H.). Remarques à propos de. 
l2 communication de MM. Moureu et 
Dufraisse, 322. — Sur la nature de la 
bronchite sanglante (fuso-spirochétose 
bronchique\, 1002. 

Vincent (H.), Pilod (M.) et Zoeller 
(G.). Sur l’intradermo-réaction à la 
diphtéro-toxine. Réaction de Schick,527. 

Vinzent. Voir Creyx. 

Violle (H.). Les colloïdes thérapeuti- 
ques et l’anaphylaxie, 807. 

Violle (P.-L.). Du rythme de l’élimi- 
nation des chlorures au cours des né- 
phrites hydropigènes, 362, 


1E97 


VIOLLE — ZWEIBAUM 


Violle (P.-L.) ct Lescœur (L.). A 
propos de la diurèse minérale provo- 
quée, 655. 

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solubilité des corps, 890. Voir Atha- 
nasiu. | 

Voronoîff (S.). Voir Retterer (Ed.). 


W 


Wagemans (J.). Voir Appelmans 
R 


Wagner (Gh.). Voir Lipschutz (A.). 

Waldorp (QG. . Voir Arrillaga. 

Watrin (J.). Foyers d’érythropoïèse 
dans l’hypophyse de Cobaye gravide, 
1038. — Réactions oxydasiques dans les 
plexus choroïdes, 125. 

Weil (M.-P.) et Guillaumin (Ch. 
O.). Acide urique et perméabilité rénale, 


319. — L'’acide urique libre et l’acide 
urique combiné des globules sanguins 
et du plasma, 242. — L'augmentation 


en acide urique combiné organique du 
sang humain, 659. 

Weil (P.-E.), Bocage et Coste. Etats 
hémorragipares, temps de saignement 
et hématoblastes, 23. 

Weill (E.), Arloing (F.) et Dufourt 
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rencé per alimentation au riz décortiqué, 
1170. 

Weill (E.), Duftourt (A.) et Ghaho- 
vitch (X.). Utilisation de la réaction de 
Pandy pour le diagnostic des méningi- 


Fe et des états méningés fonctionnels, 
12° 

Weinberg (M.) et Aznar (P.). Au- 
tobactériolysines et phénomène de d’He- 
relle, 833. i 

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bilité des muscles de la Grenouille après 
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Sur les fonctions des vésicules séminales 
de quelques Rongeurs, 35. 

Winiwarter (H. de). Divisions de 
maturation normales et anormales chez 
les Mammifères, 965. 

Wodon (R.). Note sur les valeurs de 
l’azote résiduel du sang, 740. 

Wolf(M.). Voir Troisier (J.). 

Wollman (E.) et Vagliano (M.). Sur 
le rôle des microorganismes dans la pro- 
duction des vitamines. Recherches sur la 
production des vitamines de croissance 
par le Bacille bulgare et l’Amylomu- 
COIN ENST 2e 

Woringer (P.). La perméabilité in- 
testinale pour le saccharose, 1093. 


A 


Zoeller (G.). Voir Vincent (H.). 

Zunz (E.) et La Barre (J.). Sur les 
modifications  physico chimiques du 
sang lors du choc anaphylactique, 286. 
- äweibaum (J.). Voir Sionimski (P.). 


TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES 


ANNÉE 1922. — PREMIER SEMESTRE 


— suivi d’un mot commençant par une minuscule implique que le mo 


souche est sous-entendu. 


Lorsqu'une page débute par —, le mot souche est encore sous-entendu, 
le lecteur le trouvera au titre-courant de la page visée, 


À 


ACIDE CARBONIQUE du sang, choc 
sérique et choc peptonique. AcHARD 
(Cx.) et FeuIzzté (E.), 760. 

— CYANHYDRIQUE. Synthèse 
Fosse (R.), 175. Fosse et HIEuLLE (A.) 


179. 

— PYRUVIQUE. Voir FERMENTA- 
TION. 

— URIQUE. Voir SANG. 

ACIDES. Voir REIN. 

ACIDOSE. Voir PANCGREAS. 

ACTINIES. Regle de Van’t Hoff. Pré- 
RON (H.), 1076. 

ADRENALINE. Voir MUSCLES, 
SURRENALES. 

AGRAPHIE. Voir SYSTEME NER- 
VEUX. 

AILES. Voir INSECTES. 

ALBUMINOIDES intrapéritonéales et 
caryocinèses. Dustin (A.-P.) et Cra- 
PEAUVILLE (J.), 509. 953. 

— Albumoses du sang au cours des 
chocs sérique et peptonique. AcHARD 
(Cx.) et FEUILLIÉ, 760. 

— Aleurone et huile dans l’albumen de 
Ricin. GuiLLiermonp (A.), 434. 

— Destruction et graisse chez les dia- 
bétiques. Maicnon (F.), 111. 

ALGALOIDES. Voir ISOPYRUM. 

ALGOOL. Voir ACIDE CYANHYDRI- 
QUE, FERMENTATION. 

ALDEHYDE FORMIQUE. 
AGIDE GYANHYDRIQUE. 


Voir 


ALGUES. Cécidies et galles de Vauche- 
ria aversa par Notommata wernecki. 
GABRIEL (C.), 453, 696. 

— Hypertonie minérale. Laproque (L.), 
726. 

— Paillettes scintillantes dans le proto- 
plasme des Spirogyres. Lapicque (L.), 
586. 

— Pression osmotique. Docnon (A.),608. 

ALIMENTATION. Aliments gras et 
métabolisme osseux. Action antiscor- 
butique. MouriQuanD (G.) et Micxez 
(A), oO 

— Bacille bulgare, Amylomucor B et 
vitamines. \WorzMan (E.) et Vacrrano 
(M.), 832. 

— Dénutrition azotée des diabétiques 
acétonuriques. Marcnon (F.), 197. 

— Graisse chez les diabétiques. Marcnon 
CELL: 

— Hématologie du Pigeon carencé. 
Weizz (E.), Arconc (F.) et Durourt 
(AM) hEr7oe 

— Hydrates de carbone et glycémie, 
CasteiGts (M.), 1110. 

— Maladie des drèches chez les Bovidés. 
Poxaru (I.), 640. 

— Substance antiscorbutique et crois- 
sance. MouriQuanD (G.), Micuez (P.) 
ét Barre (L.), 1167. Voir FOIE, PAN- 
GREAS. 

AMIBE. Voir FOIE. 

AMIDON. Voir GELLULE, DIAS- 


TASES. 

AMINES. Voir AGIDE CYANHYDRI- 
QUE. 

AMINOPHENOLARSINATE. Voir 
TRYPANOSOMIASES. 


1194 


AMMOCETE. Voir METAMOR- 
PHOSE, PHAGOGYTOSE. 

AMMONIAG. Méthode de Schlæsing. 
Mooc (R.), 709. 

AMMONIAQUE. Voir ACIDE CYAN- 
HYDRIQUE, REIN. 

AMMONIUM. Voir GŒUR. 

AMNIOS. Voir EMBRYON. 

AMYGDALITE. Voir PESTE. 

AMYLASE. Voir DIASTASES. 

AMYLOMUCOR. Voir ALIMENTA- 
TION. 

ANAPHYLAXIE.Anti-anaphylaxie par 
les eaux de Vichy. ArLoING (F.) et 
VauTHEy (P.), 687, 689, 852. 

—- Anti-anaphylaxie par les lipoïdes. 
DupPrez (CH.), 285. 

— Colloïdes thérapeutiques. 
(HP) 0 

— Crises hémoclasiques et désensibili- 
sation. Parisot (J.), Simon (P.).et 
CLAuUDE (F.), 1036. 

— Modifications physico-chimiques du 
sang. ZUNZ (E.) et LA BARRE (J.), 286. 

— Pouvoir antitryptique du sang. Lau- 
noy (L.) et FaALQuE (L.), ro2. 

— Propriété des sérums et teneur en 
ions H. Mexpeceerr (P.), 504. Voir 
THYROIDE. 

ANARTHRIE. Voir SYSTEME NER- 
VEUX. 

ANESTHESIE. Sommeil chloralosique 
et glycémie. Dorcencourt (H.), Trras 
(A.) et PAYCHÈRE (A.), 1078. 

— Tremblement. Viexes (H. ), 418. CL, 
MENT (H.), 692. 

ANGINE Voir DIPHTERIE. 

ANNELIDES. Voir SANG. 

ANTIPYRINE. Voir ESTOMAC. 

ANTISEPTIQUES. Voir MIGROBIO- 
LOGIE. 

APHASIF. Voir 
VEUX. 

ARNICA. Voir 
VEUX. 

ARSENIC. Voir SYPHILIS. 

ARSENOBENZENES. Voir SYPHI- 
. LIS. 

ARTERES. Sang dans les chocs sérique 
-et peptonique. Acuarp (Cx.) et Feurr.- 
LIÉ (E.),760. Voir SANG, PRESSION 
-ARTERIELLE. 

ASPERGILLUS. 
GNONS. 


VIioLLE 


SYSTEME NER- 
SYSTEME NER- 


Voir CHAMPI- 


AMMOCÈTE — BACTÉRIOPHAGE 


Moureu (Cu.) et Durraisse (Cx.), 391. 
Vincent (H.), 322. 

AZOTE. Voir PLEXUS GHOROIDES, 
SANG 


. AZOTEMIE. Voir INTOXICATION, 


REIN, SANG 
AZUR DE METHYLENE. Voir THER- 
MOGENESE. 


B 

BACILLE BULGARE. Voir ALIMEN- 
TATION. 

—- COLI. Souche modifiée. Absence 
d’indol. Fasry (P.), 519. Voir EAU, 
BACTERIOPHAGE. 

LE FLEXNER. Voir DYSENTE- 

IE. 


DE HISS. Voir DYSENTERIE. 

DE KOCH. Voir TUBERCULOSE. 

DE LŒFFLER. Voir DIPHTERIE. 

DE PFEIFFER. Voir GRIPPE. 

DE SHIGA. Voir DYSENTERIE. 

DE YERSIN. Voir PESTE. 

— FUSIFORME. Voir POUMON. 

— LACTIQUE. Concentrations salines. 
CarpotT (H.) et Laucrer (H.), 108. 

— PYOCYANIQUE. Voir VAGGINO- 
THERAPIE. 

— TYPHIQUE. Voir FIEVRE TY- 
PHOIDE. 

BACILLES PARATYPHIQUES. Voir 
FIEVRE TYPHOIDE. 

BACTERIDIE GHARBONNEUSE. 
Voir GHARBON. 

BACTERIOPHAGE. Antagonisme mi- 
crobien. BEcKkERIcH (A.) et Haupuroy 
(P.), 881. HEeRELzLzLE (F. D’), 663. 

— Anti-lysines bactériennes. HERELLE 
(F. p°), 360. 

— Autobactériolysines. WEiNBERG (M.) 
et Aznar (P.), 833. 

— Fièvre typhoïde. Beoxericu (A) e 

Haupuroy (P.), 168 


| — Influence de la chaleur. De Necker, 


ASTHME. Désensibilisation par la tu- 


berculine. Bouveyrox (A.), 19 
ATROPINE. Voir ESTOMAC, MUS - 
CLES. 
ATTITUDE. Voir PRESSION ARTE- 
RIELLE. , 
AUTOXYDATION. Antioxygènes. 


| 
| 


7306. 

— Inoculation.du principe lytique.Gra- 
TrA (A.) et Jaumain (D.), 519. Bruyno-- 
cHE (R.) et Marsin (J.), 294, 739. 

— Lyse microbienne. SALDANHA (A.), 623. 
— Lyse transmissible et variation des- 
Bactéries. BercsrranD (H.), 489, 492. 
— Lyse transmissible du B. de Shiga.- 
LisBonne (M.) et Carrëre (L.), 569. 

— Lyse transmissible du Staphylocoque 
et thérapeutique. GRATIA (A.), 276. 

— Nature. Pico (G.-E.), 1106. 

— Obtention à partir d’exsudats leuco- 
cytaires.in vitro. LisBonxe, BouLer et. 
CarnèRe, 340. Henezze (K. D’), 477. 


BACTÉRIOPHAGE — CHRONAXIE 


— Phagocytose. Bruynocne (R.) et Mar- 
SIN (T2), 202: 

— Provenance et mode d’action. APPEL- 
Mans (R.) et WaGemans (J.), 738. 

— Rayons ultra-violets et microbes. AP- 

. PELMANS (À.), 508. 

— Théorie du virus dans la lyse trans- 


missible. Bonnet (J.) et Ciuca (M.), 
209. 

— Titrage. Becxenicu (A.) et Haupuroz 
(PDAr05: 

— Venins. Bacamann (A.) et AQuiINo 
(L.-I.), 1108. 


BASIDIOMYCETES. Voir GHAMEPI- 
GNONS. 

BATRACIENS. Voir REGENERA- 
TION. 

BENZYLGLUGOSIDE. Ricaun (A.), 
649, 770. 

BILHARZIA. Voir TREMATODES. 

BISMUTH. Voir ESTOMAC, SYPHI- 
LIS. 

BOIS, Voir VEGETAUX. 

BOVIDES. Voir ALIMENTATION, 
SANG. 

BRANCHIES. Excrétion et phagocytose 
chez l’Ammocète. Rémy (P.), 594. 

BRONCHITE. Voir POUMONS. 

BRULURES. Cause de la mort. Vac- 
CAREZZA (R.-A.), 1114. 


C 


CAFEINE. Voir REIN, SYSTEME 
NERVEUX. 

CALCIUM. Voir CHLORE, GŒUR, 
TUMEURS. 

CANARD. Voir PIGMENTS. 

CARENCE. Voir ALIMENTATION. 

CGASTRATION. Voir OVAIRES, TES- 
TICULES. 

CECIDIES. Voir ALGUES. 

CELLULE. Amidon chez les végétaux. 
Maice (A.), 685, 896. 

— Appareil réticulé de Golgi et pola- 
rité secrétoire. Courrier (R.)et Rerss 
(PR); 807: 

— Caryocinèses et injection intrapéri- 

- tonéale de peptone ou de sérine. Dus- 
TIN (A.-P.) et CHAPEAUNILLE (J.), 509, 
. 055. 

— Cellules polynucléées des mycorhizes. 
_ Durrénoy (J.), 535. 

— Chondriome. GuiLziesmonp (A.),434, 
437. Noez (R.), 449. 

— Cytolyse et respiration des œufs de 
Sabelles. Fauré Fremr (E.), 20. 

— fixation des fibres nerveuses à myé- 
line. Lracne (A.), 530. 


1195 


— Fixation et coloration du chondrio- 
me. BENOIT (J.), rror. 

— Morphologie et nutrition. Noëz (R.), 
120. 

— Radiosensibilité. Recaun (C1), 822, 
787,993,1085. Voir ALGUES, OVAL 
RES, TUMEURS. 

GERCOPITHEQUE. Voir SANG. 

CGERVELET. Voir SYSTEME NER- 
VEUX. 

GESTODES. Cysticerque du masseter. 
Massa (S.) et Ivanissevicx ().), 1105. 

GHAMPIGNONS. Copulation hétéro- 
gamique du Pichia farinosa. Papa- 
DAKIS, 447. 

— Coremium. Kizzran (Cx.) et LAGARDE 
(J.), 385. 

— Isolement en milieu acide. PIETTRE 
(M.) et Souza (G. DE), 336, 358. 

— Sels de terres rares, mycélium et 


appareil conïdien chez Aspergillus 
fumigatus. SaARTORY (A.) et BarLzy 
(P.), 6or. | 


— Sexualité des Basidiomycètes. VANDEN- 
DRIES (R.), 513. 

CHAMPIGNONS. Voir MYGORHI- 
ZES, MYGOSES. 

CHARBON. Diagnostic par h‘mocul- 
ture. Puaicisert (A.) et Brcor (Cæ.), 
782. 

— Immunité, réceptivité et voies d’ino- 
culation. Marino (F.), 342. 

— Sensibilisatrice. UrBar (A.), 9 

CHAT. Voir HYPOPHYSE. 

CHATAIGNIER. Voir MYCORHIZES, 
VEGETAUX. 

CGHENILLES. Voir FROID, INSEC- 
TES, SANG. 

CHIEN. Novarsénobenzol dans la mala- 
die du jeune âge. Pansser (L.) et 
Veree (J.), 846. Voir HYPOPHYSE. 

GHIMIOTHERAPIE. Voir SYPHILIS, 
TRYPANOSOMIASES. 

CHLORALOSE. Voir ANESTHESI- 
QUES. 5 

CHLORE. Dosage dans les tissus. Prco: 
(O.-ME.) et Murrazn (J.), 405. 

— Sang rt liquites interstitiels après 
KCI et CaCl. Lévy (R.). 870. 

CHLORURE DE GALCIUM. Voir 
MUSCLES. 

CHOG HEMOCLASIQUE. Voir SANG. 

GHOLERA. Vaccination par voie buc- 
cale. Masaki (S.), 532. 

— Phénomène de Pfeiffer. 
Gainst (J.), 517. 

CHOLESTERINE. Purgatifs et choles- 
térinémie, LoEPerR (M. et Bixer (E.- 
M.). 903. xe 

CHOÔNDRIOME. Voir CELLULE. 

CHRONAXIE. Voir MUSCLES. 


VAN DER 


1196 


GIRCULATION. Crase sanguine et anu- 
rie lithiasique. JEANBRAU (E.) et Cris- 
TOL (P.), 1058: 

— Esérine. DanrécoPozu (D.) et CarNIoL 
(A.), 86, 88. 

—- Métaux colloïdaux et réactions vaso- 
motrices. GAUTRELET (J.), 757. 

— Rôle vaso-constricteur du splanchni- 
que. HazzroN (L.), 780. TouRNADE (A.) 
et CHABROL (M.), 779, 7706, 778. 

— Spartéine. Duvizzier (En.), CoMBE- 
MALE (P.) et Buzreau (H.), 4r. Voir 
CGŒUR, PRESSION ARTERIELLE. 

CLAUDIGATION. Voir GŒUR. 

GŒUR. Angine de poitrine et claudi- 
cation intermittente. Cawapras (A.), 
1095. 

— Antagonisme du potassium et de 
l’ammonium avec Île calcium. Bus- 
QUET |H.), roro. 

— Arrêt par le chlorure d’ammonium. 
Busquer (H.), 106. 


— Courants électriques industriels. BAT- 


TELLI (F.) et Morsier (G. DE),522, 593. 

— Diastases tissulaires en thérapeuti- 
que. Marsnon (F.), 1172. 

— Esérine. DanréLopozu (D.) et CarNior 
(A.), 883. 

— Excitabilité du pneumogastrique. 
CaaucaRrD (M. et Mme), 9r6. 

— Extrait d’Ortie grièche. Hermann (H.) 
et Remy (A.), 399. PERRIN (M.) et 
Remy (A.), 398. 

— Pneumogastrique et bleu de méthy- 
lène chez la Tortue. Heymans (€.), 282. 

— Quinine, quinidine et fibrillation au- 
riculaire. ARRILLAGA (F.-C.), GucLrEL.- 
METTI (J.) et Wazoorp (C.), 407. 

— Réflexe oculo-cardiaque, hyperthy- 
roïdie et hypothyroïdie. Parisot (J.), 
RicHarp (G.) et Simonin (P.), 593. 

— Réflexe oculo-cardiaque et tension 
veineuse. ViILLARET (M.), SAINT-GIRONS 
(Fr.) et GRELLETY-BOSVIEL, 1006. 

— Spartéine. Mixer (J.), Lecranp (R.) et 
BuLTEAU, 184, 186. 

— Sympathique et caféine. BARDIER ee y; 
Ducuein (P.)et Srizzmunrës (A.), 6 

— Thionine. Heymans (C.), 742. 

— Travail et injections sous-cutanées de 
glucose. RaLant (P.) et Swgserts (J.), 
952. 

— Troubles cardio-vasculaires et traite- 
ment des néoplasmes par les rayons X. 
CoutTar» (H.) et Lavepan (J.), 666. 
Voir PLEVRE. 

COLLOIDES. Métaux et glycolyse alca- 
line. Gorrin (J. et M.), 283. 

— Rayons X et métaux colloïdaux. Cru- 


ZET et Korman, 49. Voir ANAPHY- 
LAXIE. 


CIRCULATION — DOURINE 


— 


GOLLOIDOCLASIE. Voir. ANAPHY- 
LAXIE. 

GONSTIPATION. Voir INTESTIN. 

CONVOLUTA. Voir POTASSIUM. 

GONVULSIONS. Voir ENFANT. 

CORDON OMBILICAL. Ruminants. 
ArGauD (R.) et Dusoucer (H.), 820. 

GORPS JAUNE. Voir OVAIRE. 

GOSSUS. Voir FROID. 

GOU. Voir TUMEURS. 

COULEURS. Voir ŒIL. 

CRACHATS. Voir TUBERCULOSE. 

CRANE. Eurignathisme. Cosra FEr- 
REIRA (A. À. DA), 618. 

GRAPAUD. Voir SEXE. 

GRISES NITRITOIDES. Voir SYPHI- 
LIS. 


D 


DALTONISME. Voir ŒIL. 

DECES de GuizzeminoT, 563. LAVERAN 
(A.), 1058. Ranvier (L.-A.), 646. a 
LER (A.), 563. 

DENTS. Caries. LAFARGA (J.-V.), 412. 

DERMOREACTIONS. Voir IMMU- 
NITE. 

DIABETE. Voir PANCREAS. 

DIASTASES et organothérapie. Mar- 
Non (E.), 44x, Ah4, 937, 94o, 1172. 
Poroer (Cx.), 940. 

— Amylase. EFFRONT (J.), 2609, 
274. 

— Antiprotéase et souches de Proteus. 
Launoy (L.) et FALQUuE (A.), 1067. 

— Oxydases des plexus choroïdes. Wa- 
TRIN (J.), 125. 

— Pepsinémie. Loper et DeBray, 844; 
k19. Voir DIGESTION, ESTOMAC. 

DIGESTION. Leucocytose du nour- 
risson. ABEL (E.) et Brenas (P.), ro4o. 

— Sucs digestifs et 8 benzylglucoside. 
Ricuaup (A.) 770. 

— Sucs digestifs et histamine. CARNOT 
(P.), Kosrowskr (W.) et LIBERT (E.), 
575, 670. Voir ESTOMAC. 

DINDON. Voir MYCGOSE. 

DIPHTERIE. Angines à Bacille de Lôf- 
fler-Pneumobacille. GATÉ (J.), LEBEUF 
et PAPACOSTAS, 929. 

— Fausses membranes et sérothérapie. 
Brie (Ve) er2; 407: 

— Floculation dans un mélange neutre 
de toxine-antitoxine. Titrage. RAMON 
(G.), 667, 711, 813. 

— Réaction de Schick. Vincent (H.), 
Picop (M.) et ZœLLER (C.), 527. 

PRRADEe Voir TRYPANOSOMIA: 


271, 


DYSENTÉRIE — FOIE 


DYSENTERIE AMIBIENNE. Ami- 
biase hépatique. HirTzManx (L.), 127. 

— BACILLAIRE. Différenciation des 
Bacilles de Flexner et de Hiss par le 
sérum agglutinant le Bacille de Shiga. 
Besson et LAVERGNE (DE), 323. 

— Toxine et concentration en ions H 
du milieu. Jonesco-Minagsri et Pores- 
co (G.), 893. Voir BACTERIO- 
PHAGE. 


E 


EAU. Analyse qualitative. PuiLiBERT 
(A.) et MATE (G.), 1004. 

EAUX MINERALES. Voir ANAPHY- 
LAXIE,PRESSION ARTERIELLE. 


ECHINOCOCCOSE. Dévé (F.), 95, 236, 


1062, T120. 
ECTODERME. Voir PIGMENTS. 
ELECTROPHYSIOLOGIE. Courants 


électriques brefs d’intensité constante. 
STROHL (A.) et Dozxon (A.), 387. 

— Excitation et ondes en échelons. Lau- 
GIER (H.), 722. 

— Excitation par courants présentant 
une variation brusque d'intensité. 

TRONL (À.), 170, 173. 

— Mesure de l’excitabilité électrique. 

.- STroœL (A.) et Docnox (A.), 6oû. 

Voir CŒUR, MUSCLES, PRES- 
SION ARTERIELLE. 

ELIXIR PAREGORIQUE. Voir SY- 
PHILIS. 

EMBRYON. Amnios des Mammifères. 
CELESTINO DA Costa (A.), 327. Voir 

CORDON OMBILIGAL. 

ENCEPHALITE. Immunité dans les 
ectodermoses. Levapiri et Nicozau (S.), 
228. 

— Virus salivaires. BLanc (G.), Camiwo- 
PETROS (J.) et Mécanini (C.), 557. 

ENFANT. Convulsions et métabolisme 

. minéral. Ronmer (P.), 859. 

— Leucocytose chez le nourrisson. ABEL 
(E.) et. Brenas (P.), 391, 1040. Voir 
TUBERCULOSE. 

ERGOGRAMMES. Voir MUSCLES. 

EPILAGE. Voir VACOINE. 

ESERINE. Voir CIRCULATION, 
MUSCLES, SYSTEME NERVEUX. 

ESTOMAC. Antipyrine chez les sujets 
sensibilisés. VazLery-Ranor (Pasteur) 
et HAGUENAU (J.), 1000. 

— Diastases tissulaires en thérapeutique. 
Maison (F.), r172. 

: — Ectopie sus-diaphragmatique. Ban 
(L.), 1098. 

— Liquide duodénal. Damane (R.), 947. 

Pepsinémie dans les affections gas- 


1197 


triques. Lorper (M.), Baumanx (J.) et 
DeBray (M.), 731. 

— Secrétion acido-peptique dans les 
affections gastriques. Losper (M.) et 
Baumanx (J.), 730. 

— Secrétion gastrique, bismuth, kaolin 
et pilocarpine. ArLoinc (F.), Cane et 
Bocca, 114, 116. 

— Sécrétion gastrique chez le Chien. 
Atropine. ARLOIN: (F.), Cane et Bocca, 
45, 47, Voir DIASTASES, DIGES- 
TION. 

ETHER. Voir SANG. 

EURIGNATHISME. Voir CRANE. 

EXERCICE. Voir PRESSION ARTE- 
RIELLE. 


F 


FATIGUE. Voir MUSCLES. 

FAUNE GAVERNICOLE. LiENHART 
(R.), 402. 

FECONDATION. Voir ŒUF. 

FERMENTATION alcoolique et acide 
pyruvique. FERNBACH (A.) et SCGHOEN 
(M.), 15. 

— Acidité et fermentation lactique. 
Bacaracx (E.) et Carnot (H.), 583, 
y 

FEUILLES. Phyllotaxie du Platane. 
Corte (J.), 698. 

FIEVRE SGARLATINE. Déviation du 
complément. Sacoz (C.) et GRUMBACH 
(A.), 346. 

— TYPHOIDE. Identification des Ba- 
cilles. Bascer (S.-V.), 209. 

— Phénomène de T. et D. Smith et 
races de paratyphiques B. Besson et 
LAVERGNE (DE), 357. 

— Traitement par le Bactériophage. 
Becrericx (A.) et Haupuroy (P.), 168. 
Bruynocxe (R.) et Maisin (J.), 294. 

FLEURS. Injection de pollen homolo- 
gue. Prcano (C.), 904. 

FLUORURE de sodium et urée par le 
xanthydrol.PorLonowsxi(M.) et AUGUSTE 
(CNT 


FOIE 


Histologie 


— Cellule et alimentation. Noez (R.), 
120. 

— Chondriome. Noez (R.), 449. 

— Détection histochimique du glyco- 
gène. Poricarp (A.) et Noez (R.), 118. 


1198 


Physiologie normale 
et pathologique 


— Diastases tissulaires en thérapeuti- 
que. MarsNon (E.), rr72. 

— Excrétion et phagocytose chez l’Am- 
mocète. Remy (P.), 594. 

— Extraits dans les ventricules latéraux 
du cerveau. Barrezzr (F.) et Srern(L.), 
7H. 

— Glycuronurie provoquée. Seam (F.), 
Gr2. 

— Hémoclasie digestive. Ausertin (E.), 
147, 369- 

— Urée après la mort. Fosse (R.) et 
RoucnezMan (N.), 182. 


Tératologie 
— Lobe surnuméraire. Corsy (F.), 695. 
Parasitologie 


— Amibiase. HrrTzmanx (L.), 127. 

— Mycose chez le Dindon. Lavrer (G.) 
et Binor (Cu.), 1124. 

FORMOL-GELIFIGATION. Nrcoras 
(E.), 11. Nicoras (E.) et PAnISssET (L.), 
66. Voir SYPHILIS. 

FROID. Emplaquettement des particu- 
cules étrangères. Rosa (J.), 980. 

— Résistance des Chenilles de Cossus. 
Duvaz (M.) et Portier (P.), 2. 


G 


GALLES. Voir ALGUES. 

GALLERIA MELLONELLA. 
IMMUNITE. 

GAZ. Absorption en circuit fermé. 
Lescœur (L.), 912. 

GLANDE MAMMAIRE. Lait et cellu- 
les lipopexiques inter-acineuses. Be- 
NOIT (J.), 6og. 

— PINEALE. Extraits dans les ventri- 
cules latéraux du cerveau. BATTEzLI 
(F.)et Stern (L.), 755. 

GLYCERINE. Voir ACIDE CYANHY- 
DRIQUE. 

GLYCOGENE. Voir FOIE. 

GRAISSE. Pouvoir lipolytique du sang 
et des tissus. Ro:er (H.) et Biner (L.), 
79. Voir ALIMENTATION, PAN- 
GREAS, SANG. 

GRAVIDITE. Erythropoïèse dans l’hy- 
pophyse. WaTrin (J.), 1038. 

GREFFE. Os longs. Aron (M.) et Simon 
(R.), 379. Voir TUMEURS. 

GRIPPE. Bacille de Pfeiffer. KR:STEN- 
sEN (M.), 464. 


Voir 


FOIE — IMMUNITÉ 


H 


HEMATOZOAIRE. Voir SANG. 
HEMOCLASIE. Voir SANG. 
HEMOLYSE. Voir SANG. 

HERPES. Immunité dans les ectoder- 
moses. Levapirr et NIcoLAU, 228. 

— Virus kératogène. Teissier (P.), Gas- 
TINEL (P.) et Reizzy (J.), 93. 75. 

HISTAMINE. Voir DIGESTION. 

HUILE et aleurone dans l’albumen du 
Ricin. GuiccreRmonp (A.), 434. ! 

— Oléoplastes. Guizzrermonp (A.), 437. 

HUITRES. Fonte des perles. BourTan 
(E.); rh. 

HUMEUR AQUEUSE. Voir ŒIL. 

HYDRATES DE CARBONE. Voir 
ACIDE GYANHYDRIQUE, DIAS- 
TASES. 

HYMENOPTERES. Voir INSECTES. 

HYPODERMA. Voir INSECTES. 

HYPOPHYSE. Ablation chez le Chien. 
et le Chat. Camus (J.) et Roussy (G.), 
T008. 

— Ablation et composition de l’urine et 
du sang. Houssay (B.-A.) et Mazzocco 
(P.), 409. 

— Altérations cutanées chez le Crapaud. 
Giusri (H.) et Houssay (B.-A.), 1112. 
— Diabète insipide. Bacey (P.) et Bre- 

MER (F.), 925. 

— Echinococcose. DÉvé (F.), 95. 

— Erythropoïèse. Cozzix (R.) et BaupoT 
(3.), 596. Warrin (J.), 1038. 

— Extraits injectés dans les ventricules 
latéraux du cerveau. STERN (L.), Bat- 
TELLI(F.) et JAUFFRET (J.), 955. 

— Métabolisme hydrocarboné. Houssay 
(B.-A.), Hu: (E.) et Maramun (T.), 
111. 

— Syndrome polyurique et adiposa- 
génital. Camus (J.), Roussy (G.) et Le 
GRAND (A.), 1070. 


HYPOSULFITE, Voir SANG. 


I 


IMMUNITE anticharbonneuse. MARINO 
(R°),,342. 

— Accolement des microbes et extraits 
leucocytaires. Le Fèvre DE Arric(M.); 
968. 

— Chlorure de potassium et Convoluta. : 
Drzewina (A.) et Bonn (G.), 252. 

— Dermoréactions et actions pharma- 
codynamiques. GRôEr (F. DE), 62. 


IMMUNITÉ — MICROBIOLOGIE 


— Ectodermoses neurotropes. LEvapiTI 
et Nicozau (S.), 228. 

— Neurovaccine. Levapiri et NicoLau 
(S.), 568. 

— Opsonines, agglutination plasmatique 
et accolement des microbes aux glo- 
bulins. Govarrts (P.), 076, 979. 

— Phagocytose du Bactériophage. BruY- 
NOGHE (R.)et Maisin (J.), 292. 

— Phénomène de Pfeiffer. VAN DER 
GHinst (J.), 517. 

— Réaction de Schick. Vincent (H.), 
Pop (M.) et ZoœzLer (C.), 527. 

— Sang de Chenille pendant l’immuni- 
sation. Méraznixow (S.), 350. 

— Vaccine. Levaprrr (C.) et Nicozau 
(S.), 233. Voir BACTEHRIOPHAGE. 

INFUSOIRES. Coloration vitale. SLo- 
nimski (P.)et Zweïsaum (J.), 71, 98. 

INSECTES. Appareil d'accrochage des 
ailes chez les Hémiptères aquatiques. 
Poisson (R.), 1061. 

— Habrobracons. Gentexs (P.), 767, 
1080, 829. RaBauD, 831. 

— Procession des Chenilles du Pin. 
OLomsez (M.), 11309. 

— Sphingonotus cœrulans. 
(BR), 131. 

— Trimorphisme larvaire chez les OEs- 
tridés. GEDoŒLsT (L.), 507. 

INTESTIN. Appendicite gangreneuse, 
Guosx (H.), 914. 

— Diastases tissulaires des muscles lisses 
et constipation Maïcnow (F.), 937, 940, 
1172. PORCHER (Cx.), 940. 

— Perméabilité pour le saccharose. 
WoiNGER (P.), 1003. 

— Persistance du mésocôlon descendant 
et ectopie rénale. Murtez, 137. Voir 
SYPHILIS,SYSTEME NERVEUX. 

INTOXIGATION phosphorée et échan- 
ges azotés. DEsquEyroux (J.), 143. 

— Chlorure de potassium et Convoluia. 
Drzewina (A.) et Bonn (G.), 252. 

— Gaz d'éclairage. HrrTzMaAnNN (L.), 597. 
Voir SURRENALES. 

INVERTEBRES. Voir SANG. 

IODE. Voir METAMORPHOSES, 
SANG, TUMEURS. 

IRIS. Voir ŒIL. 

ISOPYRUM. Alcaloïde. Mrranre (M.), 


LIENHART 


bo. 
K 
KAOLIN. Voir ESTOMACG. 
L 


LAIT. Voir GLANDE MAMMAIRE, 
FERMENTATION, SUCRES. 


LAPIN. Septicémie 


1199 


LAMPROIE. Voir METAMOR- 
PHOSE, PHAGOGYTOSE. 

LANGUE. Voir SYSTEME NER- 
VEUX. 

contagieuse, VAN 
SACEGHEM (R.), 281. 

LEPRE. Voir TUBERCULOSE. 

LEVURE DE BIÈRE. Voir SANG. 

LEVURES toluénisée et fluorée. Graya 
(J.), 705,708. Grasa (J.) et Maxes (B.), 
703. Voir GHAMPIGNONS. 

LIPOIDES. Voir ANAPHYLAXIE, 
SANG. 

LIQUIDE CEPHALO -RACGHIDIEN. 
Voir PLEXUS GHOROIDES. 

LOI DE VANT'HOFF. Voir ACTI- 
NIES. 

LOMBRIC. Voir PANGREAS. 

LOUPE stéréoscopique. LeBaizzy (Cx.), 


Er 

LUCERNAIRES. Fixation. Micor (A.), 
827. 

LYSE MICROBIENNE. Voir BACTE- 
RIOPHAGE. 


M 


MALADIE DE BASEDOW. Voir ME- 
TABOLISME BASAL, SANG. 

MASSETER. Voir GESTODES. 

MAXILLAIRE. Voir GRANE, SYS- 
TEME NERVEUX. 

MELANINE. Voir PIGMENTS. 

MENINGITE.Réaction de Pandy. Werzz 
(E.), Durourr (A.)et Cranovircu (X.), 
451. 

METABOLISME BASAL. Base- 
dowiens. LABBÉ (M.) et STÉvVENIN (H.), 
TOT2. 

METAMORPHOSE. Ammocète et iode. 
Rémy (P.), 129, 5809. 

METAUX. Voir COLLOIDES, RA- 
DIOTHERAPIE. 

METRITE. Voir ORGANES GENI- 
TAUX. 


MIGROBIOLOGIE. 


Milieux de culture 


— Bacille tuberculeux. Borrez (A.) Cou- 
LON (A. »E), Borz (L.) et Quimaun (J.), 
388. 

— Milieu de Pétrof modifié. DESPEIGNES 
(V.), 931. Rocnaix (A.) et BansizLon 
(E-), 935. 

— Milieux acides pour isolement des le- 
vures et des Champignons. PIETTRE 
(M.) et Souza (G. ne), 336. 

— Vert malachite pour recherche des 


1200 


Salmonella dans les selles. Besson et 


LAVERGNE (DE), 358. 


Isolements et identifications 


— Bacilles typhiques et paratyphiques. 
BAGGEr (S.-V.), 200. 

— B. reptans. Gaosx (H.), 914. 

— Culture d’un germe unique. OErskow 
(ae 

— Septicémie du Lapin. Van SACEGHEM 
(R.), 281. 

Colorations 


— Coloration vitale des Infusoires. SLo- 
nimski (P.)et ZweiBaAUM (J.), 71, 98. 
— Spirochètes des frottis. PuEnTE (J.-J.), 

ho. 


Physiologie] 


— Acidité, concentration du milieu et 
fermentation lactique. Bacaracu (E.) | 
et CARDOT (H.), 583, 1127. 

— Action microbicide d” essences végé- 
tales. MoreL (A.)et Rocxaix (A.), 033. 

— B. coli modifié ne formant pas d'’in- 
dol. Fasry (P.), 517 

— Hyposulfite de Sondes Panisset (L.) | 
et VER3E (J.), 848. 

— Phénomène de T. et D. Smith et pa- 
ratyphiques B. Besson et LAVERGNE 
(pe), 357. 

— Pouvoir bactéricide de désinfectants 
et tension superficielle. Hansen (T.), 
DIRE 

— Sels de terres rares et Aspergillus fu- 
migatus. SARTORY (A.) et Baizzy (P.), 
Go. 

— Valeur antigène de microbes dans 
le milieu à léane. Urgaix (A.), 308. 

- Voir BACTERIOPHAGE, DIASTA- 
SES. 

MICROFILAIRE. Voir SANG. 

MŒURS. Voir ŒIL. 

MORPHINE. Voir SURRENALES. 

MORPHOLOGIE EXPERIMEN- 
TALE. Coloration d’un Hyménoptère. 
GENIEYS, (P.), 767, 1080. 

MORT. Bleu de bromothymol. REBELLO 
(S.), 615. Voir BRULURES, MUS- 
CLES. 

MOUSTIQUES. Voir PALUDISME. 

MUCORINEES. Voir MYCOSES. 

MUQUEUSES. Voir TUMEURS. 

MUSCLES. Chronaxie du triceps sural. 
BourGuicnon (G..) et TARNAUcEANU(M.), 

— Contracture par courants alternatifs. 
BATTELLI (F.) et STERN (L.), 920. 

— Courbe ergographique et entraîne- 
ment. Doper (P.), 550, 8or. 

— Excitabilité, fatigue et adrénaline. 


MICROBIOLOGIE — OEIL 


LapicquE (M.) et NATTAN-LARRIER (M.), 
474. 

— Force dynamique et force statique 
chez les parkinsoniens. ATHANAsIU (J.), 
Manrinesco (G.) et VLanesco (R.), 81. 
— Hyperexcitabilité après la mort. Wer- 
THEIMER (E.), 426. 

— Hypertonie, adrénaline et chlorure 
de calcium. DanLopozu (D.), Rano- 
vicr (A.) et CarnioL (A.), 625, 630. 
632. 

— Hypertonie, ésérine et atropine. Da-- 
NIÉLOPOLU (D.), Rapovici (A.) et Car-- 
NIOL (A.), 628, 630, 632. 

— Ondulations secondaires des myo- 
grammes de gonflement. PAcHon (V.) 
et PETITEAU (C.), 941. 

— Produits cataboliques et processus- 
anaboliques. BELERRADEK (J.), 8x1. 

— Réactivité réflexe. Perireau (C.), 151. 
— Secousse réflexe patellaire. Paco 


V.) et Perireau (C.), 376, 542. Voir 
GESTODES, ELECTROPHYSIO- 
LOGIE, INTESTIN, SYSTEME: 
NERVEUX. 
MYCORHIZES. Châtaigniers. Durré- 
Noy (J.), 535. 


MYGOSE hépatique du Dindon. PA ee 
(G.) et Bipor (Cu.)) 1124. 

— Porc. CHRisTIANSEN (M.), 467. 
MYXOBOLUS. Voir POISSONS. 
MYXOME. Voir TUMEURS. 
MYXOSPORIDIES. Voir POISSONS. 


N 


NEPHRITES. Voir REIN. 

NICOTINE. Voir PELLETIERINE. 

NOTOMMATA. Voir ALGUES. 
NOURRISSON. Voir ENFANT. 
NÉNS RE NOBENAOTS Voir CHIEN, 
ANG 


O 


ŒDEME. Rôle des sels de sodium et. 
de potassium. HAUSkNECuT (R.), 878. 

Lévy (R.), 870, 873. 

— Rôle du strontium. Bzum (L.), Vau- 
CHER (R.) ct AuBEL (E.), 383. 

ŒIL. Adaptation. Tscxerninc (M.), 225, 

— Adrénaline dans la névralgie ophtal- 
mique. BONNEFON, 574. 
— Dégénérescence du 
Taomsex (H.), 470. 

— Disposition et mœurs des animaux. 
Bizzarp (G.) et Donez (P.), 153. 


nerf optique. 


ŒIL — PARATYPNOIDLE 


— Equations chromatiques. LARSEN (H.), 
468. 

— Humeur aqueuse de seconde forma- 
tion. MESTREZAT (W.) et Maciror (A.), 
657. 

— Hypertension par irritation de l'iris. 
Macrror (A.), 582. 

— Intensité dans le spectre. Larsen (H.), 
466. 

— Production des couleurs subjectives. 
PréroN (H.), 922. 

— Réflexe oculo cardiaque et tension 
veineuse. VILLARET (M.), SAINT Girons 
(Fr.) et GRELLETY-BosvieLz, 1006. 

— Réflexomètre pupillaire. Korman et 
Busapoux, 1165, 1166. Ë 

— Rétine. Van per Srricur (O.), 264, 
266. 

— Tension oculaire après ponction de la 
chambre antérieure. Macrror (A.), 
S44. 

— Verres photométriques. 
(M.), 223. Voir GŒUR. 
ŒUF. Echanges respiratoires et seg- 

mentation. FAURÉ-FREMIET (E.), 20. 

— Fécondation chez la Poule. LIENRART 
(R.), 598. 

— Fécondation prématurée ehez l’Our- 

- sin. BRACHET (A.), 5r1. 

OIE. Voir PIGMENTS. 

OISEAUX. Paludisme. SERGENT (Er. et 
(E».), 349. Voir MYCGOSE, PIG- 
MENTS. 

OREILLE. Columelle du limaçon 
humain. PoRTMANN (G.), 539. 
— Redressement du vestibule 
l'Homme. BEezcoce (P.), 862. 
ORGANES GENITAUX. Hermaphro- 

disme expérimental. Sanp (K.), 1017. 

— Métrite et organisme spirochétoïde. 
ANDRADE (M. DE), 1048. 

— Résection des canaux déférents. RET- 
TERER (En.) et Voronorr (S.), 1073. 

— Syndrome adiposo-génital et polyuri 
que. Baïzzy (P.) et BREMER (F.), 925. 
Camus (J.), Roussy (G.) et Le Gran 
(A.), 1070. 

— Vésicules séminales. WERTBEIMER (E.) 
et Dugois (Cx.), 35. 

ORGANOTHERAPIE. Voir DIASTA- 
SES. 

ORTHOPTERES. Voir INSECTES. 

ORTIE. Voir PRESSION ARTE- 
RIELLE. 

OS. Accroissement. ARON (M.) et SIMON 
(R.), 379. 

OÙRSIN. Voir ŒUF. 

OUVRAGES OFFERTS. Diagnostic 

- chimique, microscopique et parasito- 
logique, par GurarT et GRIMBERT, 565. 

— La mécanique du cerveau et la fonc- 


TscHERNING 


chez 


ù 


€ 


| 


1201 


tion des lobes frontaux, par Brancnir 
(L.), 190. 

— L'organisation de la matière dans ses 
rapports avec la vie, par NaceoTre 
(J.), 903. 

— Monografia delle Coccineglie 
liane, par Leowarpt (G.), 190. 
— Ophidia taprokanica or the Snakes of 

Ceylon, par Wazc (F.), 190. 

OVAIRE. Castration partielle et hyper- 


ita- 


trophie. Lipscaurz (A.) et WAGNER 
(CH) Hrr22 

— Corps jaunes et règles. Henry (J.- 
R.), 1162. 


— Divisions de maturation de l’ovule. 
WiniwarTER (H. pe), 065. 

— Extraits dans les ventricules laté- 
raux du cerveau. BatTezztr (F.) et 
STERN (L.), 755. 

— Hyÿpertrophie des fragments dans la 
castration. Lipscaurz (A.), Wacner 
(Gx.) et Tamm (R.), 240. 

— Mitoses atypiques de la granulosa. 
SALAZAR (A.-L.), 1046. 

— Pseudo-chromosomes 
SALAZAR (A.-L.), G2r. 

OXYDE DE CARBONE. Voir SANG. 


de l’oocyte. 


P 


PALUDISME. Résistance globulaire. 
DupPérié (R.) et OBRENOVITCH (E.), 945. 
Voir OISEAUX. 

PANCGREAS. Coma diabétique et corps 
gras. Marsnon (F.), 197. 

— Diabète et acidose. Descrez (A.), 
Berry (H.) et Raruery (F.), 245. 

— Diabète insipide d’origine infundi- 
bulaire. Camus (J.) Roussy (G.) et Le 
GRAND (A.), 719. LHERMITTE (J.), 570. 
Roussx (G.), 580. 

— Diabète insipide et syndrome adiposo- 
génital. Baiey (P.) et BREMER (F.), 
925. 

— Diastases tissulaires en thérapeutique. 
Marcnon (F.), 1172. 

— Evolution pseudo-leucopoïétique chez 
l’embryon. Aron (M.), 876. 

— Graisse et destruction d’albumine. 
Maïcnon (F.), sr. 

— Pancréatite hémorragique et lom- 
bricose. SABRAZÈS (J.), PARCELIER (A.) 
et Bonnin (H.), 149. 

— Pouvoir antitryptique du sang et 
choc. Launoy (L.) et FALQUE (A.), 102. 

— Sucre sanguin et novarsénobenzol 
AcuaARD (Cu.), BINeT (L.) et Courmonr. 
(A.), 714. 

PARATYPHOIDE. Voir FIEVRE TY- 
PHOIDE. 


1202 


PARATHYROIDE — PRESSION ARTÉRIELLE 


© 


PARATHYROIÏDES. Polarité secrétoire 
des cellules. Courrier (R.), et Reiss 
(P.), 867. 

PEAU. Voir HYPOPHYSE, IMMU- 
NITE, TUMEURS, VACCINE. 

PELLETIERINE et nicotine. TIFFE- 
NEAU (M.) et Boyer, 763. 

PEPSINE. Voir DIGESTION, ESTO- 
MAC. 

PEPTONE. Voir ALBUMINOIDES, 
TENSION SUPERFICIELLE. 

PERINEE. Diaphragme fibreux uro- 
génital. LEBLANC (E.), 118. 

PERLES. Voir HUITRES. 

PESTE. Amygdalite. Brires (G.), 1044. 


PETROMYZON. Voir METAMOR- 
PHOSE. 
PHAGOCYTOSE et excrétion chez 


l’Ammocète. Remy (P.), 594. 

PHENOLS. Voir AGIDE CYANHY- 
DRIQUE. 

PHOSPHORE. Voir INTOXIGATION. 

PICHIA. Voir GHAMPIGNONS. 

PIGMENTS. Cellules à mélanine de la 
glande du noir de la Seiche. Tur- 
CHini (J.), 480. 

— Chromatophores, ectoderme et ves- 
tige médullaire coccygien du Canard. 
PEyroN (A.), 255. 

— Chromatophores et vestige du tube 
neural chez l’Oie. PEeyron (A.), 206. 
Voir INSECTES. 

PILOCARPINE. Voir ESTOMAC. 

PIN. Voir INSECTES. 

PLATANE. Voir FEUILLES. 

PLEURESIE. Voir PLEVRE. 

PLEVRE. Pneumothorax artificiel. DAu- 
TREBANDE (L.) et SPEenz (P.), 970, 
973. LEURET (E.), Aumonr (G.) et 
DeLzmas-MaRsALET (P.), 554, 791, 794. 

— Pneumothorax et appareil cardio. 
vasculaire. Parisor (J.) et HERMANN 
(H.), 1034. 

— Pression efficace au cours du pneu- 
mothorax. DEezmas-Mansazer(P.), 547. 

— Signe du sou de Pitres. CREYx, 367. 
Creyx et VINZENT, 949. 

— Urée et acide urique du liquide 
pleural. CaaurFarD (A.), Bropin (P.) 
et GRIGAUT (A.), 355. 

PLEXUS CHOROIDES. Acide urique 
et urée du liquide céphalo-rachidien. 
CaaurFrarD (A.), Bron (P.) et Gri- 
GAUT (A.), 355. 

— Azote du liquide céphalorachidien. 
Pocoxowskr (M.) et Aucusre (C.), 423. 

— Injection intraventriculaire et action 
des substances sur les centres nerveux. 
STERN (L.) et Battezrr (F.), 646. 
STERN (L.), BATTELLI et JAUFFRET, 753. 
STERN (L.) et GAUTIER (R.), 648. 


| 
| 


0 


— Ponction lombaire et glycosurie. 
LuermiTTE (J.) et Fumer (C.), 479. 

— Réactions oxydasiques. WATRin (J.), 
125. Voir REACTION DU BEN- 
JOIN, SYPHILIS. 

PNEUMOBACILLE. Voir DIPHTE- 
RIE. 

PNEUMOGOQUE. Types et fixation 
du complément. CHRISTENSEN (S:), 450. 

PNEUMOGASTRIQUE. Voir SYS- 
TEME NERVEUX. 

PNEUMOTHORAX. Voir PLEVRE. 


POISSONS. Myxobolus.  DeBaIsIEux 
(P.), 279. 
POLLEN. Voir FLEURS. 


PORC. Voir MYCOSES. 

POTASSIUM. Chlorure sur les Con- 
voluta. DrzewinA (A.), et Bonn (G.), 
252. Voir CHLORE, ŒDEME, TU- 
MEURS. 

POULE. Voir ŒUF. 

POUMONS. Ablation et glycosurie. 
GAUTIER (CL.), 429. 

— Bronchite sanglante. Baur (J.) et 
CopvezLE, 665. Becxericn (A.) et 
Ferry (G.), 1103, 1104. BLum (L.), 
1104. ViNcENT (H.), 1002, 1092. 

— Diastases tissulaires en thérapeu- 
tique. Maïcnon (F.), 1172. Voir PLE- 
VRE, RESPIRATION. 

PRESSION ARTERIELLE. Alcool 
benzylique. JAcoBson (J.) et LAUGIER, 
(CH); 2h17 

— Décapsulation totale et tranfusion de 
sang veineux surrénal. TouRNADE (A.) 
et CaaBroL (M.), 840, 8/2. 

— Dicrotisme sur les oscillogrammes et 
contre-pression. PAcxon (V.) et FABRE 
(R.), 545. 

— Extrait d’'Ortiegrièche. Hermann (H.) 
ct Remy (A.), 399. Perrin (M.) et 
Remy (A.), 308. 

— Mesure de l'élasticité. FaBre (R.), 
156. : 

— Modifications dynamiques de l’onde 
pulsatile. Lausry (Cu.), Mouceor (A.) 
et Giroux (R.), 674, 676. 

— Ondes pléthysmographiques respira- 
toires. Mouceot (A.), 364. 

— Oscillographie double superposée, 
Mouceor (A.), 196. 

— Pression sanguine et tension des ar- 
ières. Doumer (E.), 683. 

— Réflexe oculo-cardiique. VILLARET 
(M.), SamnrT-Girons (FR.) et GRELLETY- 
BosviEL, 1000. 

— Sources chaudes de Vichy. Rouzaup 
et SÉRÉGÉ, 808. 

— Syndromes polyartéritiques, Cawa- 
pIAS (A.), 1055. 

— Variation avec les attitudes et l’exer- 


PRESSION OSMOTIQUE. Voir AL- 


PRESSION OSMOTIQUE — RESPIRATION 1203 


— Excrétion et Dir sonic chez l’Am- 
mocète. Remy (P.), 594. 
— Formation Fu l’ammoniaque. Am- 


cice. LancLois (J.-P.) et MourGEon 
(A.), 995. Voir ŒIL. 


GUES. BARD (L.) et Scamin (F.), Go4. 
PROJEGTION. Appareil. RusewtTæa- | — Formation d’urée dans Île foie après 

LER, D4r. la mort. Fosse. (R.) et RoucHELMAN 
PROTEUS. Identification par l’anti- (Ne: 

1067. Duouein (P.)et SricLmunrës (A.),4,06 


PROTOPLASME. Voir GELLULE. 
PURGATIFS. Voir GHOLESTE- 


— Glycosurie et ponction lombaire. 
Laermirte (J.) et Fumer (C.), 470. 


RINE. — Glycosurie et suppression de la respi- 
PUSTULE MALIGNE. Voir CHAR- ration pulmonaire. Gaurier (Cr.), 
BON. 123, 429. 


— Glycosurie, hyperglycémie et bases 
adrénaliques. BIERRY Ne ), RATHERY 
(F.) et Levana (L.), 113 

— Glycuronurie prov so e Scxmip(F.), 
612. 

— Hypophysectomie. Howssay (B.-A.) et 
Mazzocco (P.), 409. 

— Hyÿpo-uricémie. CmAurFFARD, BRODIN 
et GRIGAUT, 918. 

— Imperméabilité et pepsine du sérum. 
Lorper et DEBRAY, 410. 

— Néphrites hydropigènes et élimina- 
tion des chlorures. Vrozre (P.-L.), 365. 

— Neutralisation des acides secrétés. 
AmsAnD (L.) et Scamin (F.), 864. 

-—— Perméabilité et acide urique libre. 
Weizz (M.-P.) et Guiccaumin (Cx.-0.), 
310. 

— Polyurie. Camus (J.), Roussy (G.) et 
LE GRanp (A.), 1070. 

. — Sels destrontium diurétiques. BLum 
(L.), Vaucuer (I) et Auser (E.), 583. 

— Uricémie et sources chaudes de Vichy. 
Rouzaup et SÉRÉGÉ, 808. 


Q 


QUEUE. Voir SYSTEME NERVEUX. 
QUINIBINE. Voir GŒUR. 
QUININE. Voir GŒUR. 


E— 
protéase. Launoy (L.) et Farque (A.), — Glycosurie caféinique. Barprer (E. ) 
| 
| 
| 


R 


RACINES. Voir MYGORHIZES. 
RADIOTHERAPIE. Voir TUÜMEURS. 
RANVIER. NacrorTe (J.), 1144. 

RAT. Voir SPIROGHETOSE. 

RATE. Extrait injecté dans les ventri- 
cules latéraux du cerveau. Stern (L.), 
BarTrezzt (F.) et JAUFFRET (J.). 753. 
Voir SANG. 

RAYONS X. Purpura chez le Lapin | 
nouveau-né. LAGASSAGNE (A.), LAve- | 
DAN (J.)et LéoBarpy (J. pe), 668. Voir 
GOLLOIDES, TUMEURS. 

REACTION DE BORDET-GENGOU, | 
Voir DOURINE, FIEVRE SCAR- 
LATINE, PNEUMOGOQUE, TU- 
BERCULOSE. 

REACTION DE BORDET-WASSER- 
MANN. Cesari (E.) et Lévy-BruuL | 
(M.), 65. Ficmer (M.), 810. Forsman | 

- (J.), 945. Murermizou (S.) et Larapie | 

 (A.), 748, 852. Voir SANG. | 

REACTION DE PANDY. Voir ME- 
NINGITE. 

REGENERATION. Batraciens. Kozr.- 


Tératologie 


— Ectopie et persistance du mésocolon 
descendant. MurTez, 137. 


Urine 


— Acides organiques, titrage. GoIFFON 
(R.) et Nepveux(F.), 1132. 

— Dosage d'’urée. MARIE (A.), 998. 
PoLonowsxi(M.) et AucusTE (C.), 1027. 

— Xanthydrol pour recherche dans les 
tissus. Bonner (M.)et HausnaLTER (J.), 


MANN (M.), 13 


REGLES. Voir OVAIRE. 


REIN. 395. Voir GHLORE, SUCRES, TÜ- 
Physioloai BERCGULOSE. 
VIENLONTIEE RESPIRATION. Adrénaline et échan- 


ges. Bru (P.), 1068. 
— Al'ool benzylique. JacoBson (J.) et 
Laucter (E.), 247. 


— Anurie lithiasique et crase sanguine. 
JEANBRAU (E.) et CrisroL (P.), 1058. 
— Diastases tissulaires en thér rapeutique. 


Maïcnon (F.), 1172. — Inhalation de l’émanation du tho- 
— Diurèse minérale provoquée. Viozre rium. CLUzZEr et CHEVALLIER, 698. 

(P.-L.) et Lescœur (L.), 655. — Levures toluénisées et fluorées. Graza 
— Elimination de l’arsenic des arséno- (3.),703, 705, 708. Grasa (J.) et Mazes. 


benzènes. Maruræu (L.), 1029. (B); 700: 


1204 


me me = ————— 


= OŒufs de Sabelles. FAuRÉ-FREMIET 
(E°); 20; 

— Suppression et glycosurie chez la 
Grenouille. GauTiIErR (CL.), 123, 420. 
Voir PRESSION ARTERIELLE. 

RETINE. Voir ŒIL. 

RICIN. Voir HUILE. 

RONGEURS. Voir ORGANES GENI 
TAUX. 

ROTIFERES. Voir ALGUES. 

RUMINANTS. Voir GORDON OMBI- 


LICAL. 
S 


SABELLES Voir ŒUF. 


SALIVE. Réaction et caries dentaires. 


LAFARGA (J.-V.), 412. 


— Thionine. Heymans (C.), 742. Voir , 


DIASTASES, ENCEPHALITE. 


SANG 
Anatomie comparée 


— Annélides. Romreu (M.), 68, Go. 
— Chenilles. Meraznixow (S.), 350. 


Spectroscopie 


— Oxyde de carbone par la spectrosco- 
pie au moyen de la levure de bière. 


STRZYZOWSEI (C.), 312. 


Chimie 


— Acide urique. GuiLLAUMIN (Cu.-0.), 
194, 258. Weiz (M.-P.) et GuicLau- 


MIN (C.-O.), 242, 319, 659. 


— Acide urique des globules. CHAUFFARD 
- (A.), Bron (P.) et GRIGAUT (A.), 31, 


IIO. 


— Adrénaline active et adrénaline vir- 


tuelle. Nicozas (E.), 840. 
— Azote résiduel. Wonon (R.), 747. 


— Choc anaphylactique. Zuwz (E.) et La 


Barre (J.), 286. 

— Cholestérinémie. Losper et BIner, 
903. RouzauD et SÉRÉGÉ, 808. 

— Concentration sous 
CaC!? et NaCI. Lévy (R.), 870, 873. 


— Glycémie et alimentation. Casrteicrs 


(M ro 


— Glycémie et sommeil chloralosique. 
DorrencourT (H.), Trias (A.) et Pay- 


CHÈRE (A.), 1078. 
— Hyperglycémie chez les basedowiens. 


LaBBé (M.), LaBBé (H.) et Nepveux 


(EAEtronrs 
— Hyperglycémie, sucre protéidique, 
glycosurie et bases adrénaliques. 


Berry (H.), RatTuery (F.) et Levina 


(D) nr 5 T0: 


— Hypo-uricémie. CHAUFFARD, BRoDIN 


et GRISAUT, 918. 


l’influence de 


RESPIRATION — SANG 


ne Hypophysectomie. Houssay (B.-A.) eë 


Mazzocco (P.), 4oo9. 

— Pepsinémie. Losper et Desray, 344. 

— Pouvoir antitryptique et choc ana- 
phylactique. Launoy (L.) et FarquE 
(A®)> 502" 

— Pouvoir glycolytique. Lruncpaz (M.), 
hg8. Mauriac (P.) et SERvANT’E (L.), 
145, 552. 

— Pouvoir lipolytique. Rocer (H.) et 
Biner (L.), 79, 203. 

— Sucre, choc sérique et choc peptoni- 
que. AcuARpD (Cu.) et FEUILLIÉ (E.), 760. 

— Sucre et injection de novarsénoben- 
zol. Acnarp (Cux.), Bixet (L.) et Cour- 
NAND (A.), 714. 

— Urée. CHaurFArD, BRoDIN et GrIGAUT,. 

. 3855. ETIENNE (G.) et VÉRAIN (M.), 394- 
Mamie (A.), 772, 998. Nrcroux (M.) et. 
WELTER (G.), 161. 


Viscosité 
— Sources chaudes de Vichy. Rouzaup: 
et SÉRÉGÉ, 808. 


Pigments - 
— Hémoglobine des [Invertébrés. Romu 
ROMA) PACS 
Hématies 
—— Diamètre avec l'âge. SARAGEA (T.)- 
Ge 
— Strie bordante chez les Invertébrés et 
l'Homme. Romtu (M.), 1088, 1090. 


Résistance globulaire 


— Paludisme secondaire. DuPéRié (R.} 
et OBRENOVITCH (E.), 945. 
Hémorragies 
— Purpura par les rayons X. Lacassa- 
GNE (A.), LavepAN (J.) et LéoBArRDY (J. 
DE), 008. LacagsAGNE (A.) et LAvEDAN 
CP)AITIESE 
— Temps de saignement et himatoblas- 
tes. Emice-Weic (P.), Bocage et Coste, 
23. Rosxam (J.), 298, 534. 


Plasma 


— Agglutination des globulins. Rosxam 
(COALESS 
Globulins 
— Accolement des microbes et des par- 
ticules étrangères. GOVAERTS (P.), 976, 
979. Roskam (J.), 980. 
— Agglutination. Roskam (J.), 733. 


Sérum 


— Activité peptique et imperméabilité | 


rénale. Losper et DEBRAY, 410. 
— Agglutination des Bacilles dysentéri- 
ques. Besson et LAVERGNE (DE), 323. 


SANG — SPIROCHÈTE 


— Cancéreux. Losper, DEBRAY el Ton- 
NET, 34D. 


— Ether etanticorps. Forssman (J.),495. | 


— Injections de sérine, CO2-globuline et 


j 


sérine + globuline. Dustin (A.-P.) et . 


CHAPEAUVILLE (J.), 953. 

— Pouvoir réducteur et extraits de tu- 
meurs. Tomas (J.) et BINETTI, 20. 

— Propriétés et teneur en ions H. MEx- 
DELEEFF (P.), 504. 

— Sensibilisatrice due à la Bactéridie 
charbonneuse. URBAIN (A.), 9. 

CGoagulation 

— Novarsénobenzol. Panissetr (L.) et 
VERGE (J.), 487. 

— Venins de Serpents. Houssay (B.-A.), 
Orero (M.-J.), NeGRETE (J.) et Maz- 
zocco (P.), 4rt. 


a Hémolyse 
— Formol. Nicoras (E.) et PANISSsET (L.), 
66 


— Hyposulfite de soude. Panisser (L.) 
et VERGE (J.), 100. 

— lode. GonzALez et ARMEN3UÉ (M.), 

- 302, 304. 


Leucocytes et Leucocytose 

— Accolement des microbes et extraits 
leucocytaires. Le FÈvRE DE Arnic (M.), 
968. 

— Crise hémoclasique par rayons X et 
radium. Jorrrain (E.) et Benaro (R.), 

. 784. Recaup (A.), 786. 

— (Crises hémoclasiques et désensibili- 
sation spécifique. Parisot (J.), SImonin 
(P.) et CLAUDE (F.), 1036. 

— Enclaves basophiles des polynucléai- 
res. SABRAZÈS (J.), 799. 

— Eosinophiles chez les Bovidés. Panis- 
SET (L.) et HAver (G.), 260. 

— Hémoclasie digestive chez les tuber- 
culeux. AUBERTIN (E.), 147. 

— Hémoclasie digestive et insuffisance 
hépatique. AuBerTin (E.), 360. 

— Modifications et ponction évacuatrice. 
ScœIFFr (P.)et Frommez (E.), 226. 

— Nourrisson. ABeL (E.) et Brenas (P.), 
391, 1040. 

— Polynucléose hémoclasique et schéma 
d’Arneth. Scnrrr (P.), 566. 

— Proleucoblastes. Aquino (L.-I.), 415. 


Opsonines 
— Agglutination plasmatique et accole- 
ment des microbes aux globulins. Go- 
VAERTS (P.), 976, 970. 
Formule hémoleucocytaire 


— Emanation du thorium. CLuzer et 
CHEVALLIER, 432. 


| 
| 
| 
| 


1205 


a ee 


— Hématologie du Pigeon carencé. 
WeiLz (E.), Arzonc (F.) et Durourr 
(A.), 1179. 


— Intoxication pur le gaz d'éclairage. 
HirtzManx (L.), or. 

— Purpura rüntgenien. Lacassacne (A.) 
et LAVEDAN (J.), 713. 

Sérothérapie 

— Autosérothérapie et maladie sérique. 
Pico (CG.-E.), 1109. 

— Cancéreux et autosérothérapie. Loe- 
PER, DEBRAY et Tonner, 345. 

— Fausses membranes diphtériques. Bre 
QE) Sr Mi 

— Titrage du sérum antidiphtérique. 
Ramon (G.), Gr, 711, 813. 

— Trypanosomiases animales. Van Sa- 
CEGHEM (R.), 515, 981. 


Tissus hémolymphatiques 

— Caryocinèses et injections intrapérito- 
néales de peptone. Dusrin (A.-P.) et 
CHaAPEAUVILLE (J.), 509. 

— Echinococcose ganglionnaire. DÉvÉ 
(F.), 236. 

— Erythropoïèse dans l’hypophy-e. Cor- 
LIN (R.) et Baupor (J.), 596. WarTrin 
(M) 0987 

— Glandes hémolymphatiques. KeLLER 
(DA erS: 

— Pseudo-leucopoïèse et involution dans 
le pancréas. Aron (M.), 876. 

— Rate. Dusreuiz (G.), 796. 


Parasitologie 


— Microfilaire d’un Cercopithèque. Le- 
GER (M.), 835. 

— Plasmodium d’un (Cercopithèque. 
Leser (M.), 837. Voir BACTERIO- 
PHAGE, TUBERCULOSE. 

SGLEROSE EN PLAQUES. Perrir 
CRISE 

SGORBUT. Voir ALIMENTATION. 

SEICHE. Voir PIGMENTS. 

SELLES.Salmonella. Besson et LAVERGNE 
(pe), 358. Voir DYSENTERIE, 
FIEVRE TYPHOIDE. 

SERPENTS. Voir SANG. 

SEXE. Organe de Bidder du Crapaud. 
Guxéwor (E.) et Ponse (K.), 751. 

SIGNE DU SOU. Voir POUMON. 

SKEPTOPHYLAXIE. Voir SYPHI- 
LIS. 

SODIUM. Voir ŒDEME. 

SOLUBILITE. Voir THYMOL. 

SPARTEINE. Voir GŒUR, CIRCU- 
LATION. 

SPIROCHETES. Métrite.  ANDRADE 
(M. pe), 1048. Voir MIGROBIOLO- 
GIE, POUMONS. 


1206 


SPIROCHETOSE ICTEROHEMOR- 
RAGIQUE.Etude d’un cas. GRAProLO 
QE a FossarTi(V.)et PAzAzzo, 44. 

— Rats. Carrieu (M.-F.) et Sozures (N.), 
g1. PEREIRA DA SiLva (E.), . 

SPIROGYRES. Voir ALGUES. 

STAPHYLOCOQUE. Voir BACTE- 
RIOPHAGE. 

STERILITE. Voir THYROIDE. 

STRONTIUM. Voir ŒDEMES. 

SUCRES. Levures toluénisées et fluorées 
en milieu sucré. GraJa (J.), 705, 708. 

— Métabolisme et hypophyse. Houssay 
(B.-A.), Hus (E.), et Maramu» (T.), 
1110. 

— Microdosage du lactose. Fontes (G..) 

et Trivoee (L.), 164. 

Microdosage et indice chromique. 

Poronovsxr, 853. 

— Pouvoir glycolytique des organes. 
Mauriac (P.) et SERVANTIE (L.), 552. 
Voir CŒUR, COLLOIDES, FER- 
MENTATION, INTESTIN, SANG, 
SYSTEME NERVEUX. 

SURRENALES. Adrénaline active et 
adrénaline virtuelle. ABecLous (J.-E.) 
et Souca (L.-C.), 749. 

— Adrénaline et dermo-réactions. GROER 
(F. pe), 62. 

— Adrénaline et échanges gazeux. Bru 
(P.), 1068. 

— Adrénalinémie et excitation du splan- 
chnique. HazzioN (L.), 780. FourNane 
(A.)et CaasroL(M.),775,776,778,1137. 

— Adrénaline, excitabilité musculaire 
et fatigue. LapicquE (M.) et NaTran- 
À Lara (M.), 474. 

— Adrénaline par voie digestive. Dor- 
LENCOURT (H.', Trias (A.)et PayonèRe, 
1129. NETTER (A), TI. 

— Analgésie par l’adrénaline. Bonneron, 

. STE. 

— Bases adrénaliques, hyperglycémie. 

: Berry (H.), Ratuery (FE) et Levina 
(EL) r198- 

— Décapsulation totale, transfusion de 

sang veineux surrénal et pression arté- 
rielle. TounNane (A.) et Crrasroz (M.), 
840 

= Extraits dans les ventricules latéraux 
du cerveau. BaTTezzr (F.) et STERN 
(ED 175b 

=— Intoxication par la morphine. Lewis 
(J.-T), 488. 

— Physiologie. Resezco (S.) et Ber- 
NARDES PEREIRA, 325. 

=— Reviviscence par transfusion de sang 


surrénal. TourNane (A.) et CaBroL | — Fibre nerveuse : 


(M.), 842. 
— Teneur en adrénaline. Ricmaup (A.), | 
20. ; L se 


: SYMPATHIQUE. 


SPIROCIHETOSE — SYSTÈME NERVEUX 


Voir SYSTEME 
NERVEUX. 

SYPHILIS. Bismuth. Fournær (L.) et 
GuéxoT (L.), 908. SazerAc (R.) et Le- 
vApiTi (C.), 817. 

— Citrates doubles de 
GUE, 199. 

-— Dérivés phénoliques du bismuth. Sa- 
zerAC (R.) et Levaprri (C.), 1064. 


bismuth. FagrÈ 


°__ Elimination de l’arsenic des arséno- 


benzènes par l'intestin et l’urine. M4- 
THIEU (L.), 1029. 
— Oxyde hydraté de bismuth. Fourcane 
(M.), Jacousrre (L.) et Lemay (P.),815. 
— Précipitation du liquide céphalo- -Ta-- 
chidien par l’élixir parégorique. Far- 
cowLa (R.), 32. à 
—- Réaction de Bordet-Wassermann et. 
séroréaction tuberculeuse.  RenAux 
(E.),-.278. 
— Séro diagnostic par formol-gélifica-- 
tion. BesseMaANs (A.), 961. Bessemans. 
(A.) et Van BœcxEeL (L.), 958. BETTEN- 
couRT (N. ve), 620. Lecer (M.) et Hu- 
CHARD (G.-L.), 909. 


| — Skeptophylaxie digestiveet crises ni -- 


tritoïdes. Tzanox (A.) et VAaLLERY- 
Ranor (Pierre), 201. 

— Tartrobismuthate de potassium et de 
sodium. VEeBER (T.), 8gr. Voir GHIEN, 
FORMOL-GELIFIGATION. 

SYSTEME NERVEUX. Altérations 
cutanées. Grusri (H.) et Houssax (B.- 
AL) Tune 

— Aphasie motrice et anarthrie. Agra- 
phie. Noïca, 642, 886. 

— Pneumogastrique. Arrêt du cœur par 
le chlorure d’ammonium. BusquEer 
(9); 100: 

— Cervelet. BREMER (F.), 955. 

— Chromatophores, vestige médullaire 

. coccygien et ectoderme chez les Oi- 
seaux, PEYRON (A.), 255. 

— Dérivés xanthiques et sympathique. 
FrepersoQ (H.) et Mécon (E.), 506, 963. 

— Echinococcose cérébrale intraventri- 
culaire. DÉvé (F.), 1062, 1120. 

— Esérine sympathique et pneumogas- 
trique. DanrEezoporu (D.).et Carnion 
(A.), 88, 883. 

— Excitabilité du pneumogastrique. 
CaaucaarD (M. et Mme), 976. 

— Excitation des centres nerveux intra- 
ventriculaires. Barrezet (F.) et STERN 

. (L.), 955. Stern (L.) et Barrezzr (K.), 
646. SrerN, BATTELLI et JAUFFRET, 755. 
STERN (L. ) et GAUTIER (R.), 648. 

étirement et stric- 
tion. Lesenpre (R. ) 352, 589. 

— Fixation des fibres à myéline. LIACRE 
(A.), 530. 


SYSTÈME NERVEUX 


rene ue ne mn mo 


— Glycosurie caféinique. Banner (E.), 
Ducurn (P.) et Srizmunxës(A.)4, G. 

— Hyperglycémie par excitation splan- 
chnique. Tournane (A.) et CHABROL 
(NE 

— Maladie de Parkinson. Arxanasiu(J.), 
Marinesco (G.) et VLapesco (R.), 81. | 

— Paralysie par l’Arnica. Ricaaup (A.), 
104. 

— Pneumogastrique et bleu de méthy- 
lène. Heymans (C.), 282. 

— Réflexe linguo-maxillaire. 
(H.) et Laucier (H.), 529. 

— Réflexe oculo-cardiaque. Parisor (J.), 
RicHarD (G.) et Simonin (P.), 593. 

. — Réflexe patellaire. Pacaon (V.) et Pe- 
TITEAU (C.), 375. 

— Réflexes cutanéo-viscéraux et viscéro- 
moteurs de la vessie et du gros in- 
testin. DanerLoporu (D.), Rapovict 

(A.) et CarnioL (A.), 634. 

Réfletes oculo-vésical et oculo-colique, 

— Daniecorou (D.), Rapovici (A.) et Car- 
NIOL (A.), 637. 

— Sécrétion d'adrénaline et excitation 
artificielle du splanchnique. Tournane 
(A.) et CaaBroL (M.), 840, 842. 

— Sommation dans les réflexes d’auto- 
ma‘isme médullaire. Marinesco, FRA 
DOVICI et RASGANU, 90. 

— Temps de latence des réflexes. PrÉRON 
Du ), 190. 

— Re bilatérale chez le Cobaye. 
OzoRIO DE ALMEIDA (M.), 57r. 

— Vestiges du tube neural des Oiseaux 
et du Veau. Acezas et PEYRON (A.)- 
1153. PEyYRON (A.), 206, 255. Voir 

 ANESTHESIE, CIRCULATION, 
ENCEPHALITE, HERPES, ŒIL, 
PANCGREAS, SCLEROSE EN PLA- 
QUES, TUMEURS, VACCGINE. 


T 


TŒNIA. Voir CESTODES. 

TENSION superficielle de l’eau pepto- 
née. Brinez (M.), 335, Doumer (En.), 
317. Voir MICROBIOLOGIE. 

TERATOLOGIE. Persistance du meso- 
côlon descendant et ectopie rénale. 
Mur, 197. 

TESTICULE. Extraits dans les ventri- 
cules latéraux du cerveau. BATTELLI 
(EF) et Stern (L.), 555. 

— Fonction endocrine des cellules in- 
terstitielles. Wacner (Cu.), 306. 

— Ralentissement dela masculinisation: 
Lrrscaurz (A.), Wacner (Cu.) et Bor- 
MANN (F.), 238. Voir TUMEURS, 
VACCINE. 

TETANIE. Voir ENFANT. 


CARDOT 


| 


-— TUBERCULOSE 1207 


da D Azur de méthylène. 
Heymans (C.), 9 

THIONINE. Hors (C2), TH 

THORIUM. Toxicité de l'émanation. 
CLuzeT et CHEvALLIER, 693.Voir SANG. 

THYMOL. Détermination de la solubi- 
lité. VLapesco (R.), 890. 

THYROIDE, anaphylaxie et colloïdo- 
clasie. LeoPoLn Lévr, 1083. 

— Anaphylaxie. LANZENBER > (A.), 
Kepinow (L.), 204, 906. 

— Extraits injectés dans les ventricules 
latéraux du cerveau. Srern (L.), Bart- 
TELLI (F.) et JAUFFRET (J.), 753. 

— Histophysiologie. Courrier (R.), 869. - 

— Insuffisance et stérilité. Vienes (H.) 
et Corni£ (L.), 850. Voir GŒUR. 

TISSU CONJONCTIF. Lacursse (E.), 
38. 

TORTUE. Voir GŒUR. 

TOXINE. Voir DIPHTERIE, DYSEN- 
TERIE. 

TREMATODES. Appareil excréteur 

de la cercaire de S. hæmatobium. 

BETTENCOURT (A.) et Pererna DA SILVA 

(E.), 1050. 

Bilharziose et réaction de fixation 
avec antigène de #. hepatica. Ber- 
TENCOURT (A) et Borces ([.), 1053. 
— Bilharziose et température de l’eau. 

BertencourT (A.), Borces (J.) et Sxa- 

BRA (À. DE), 330. 
TRYPANOSOMIASES. Arainophénol- 

arsinate de soude. Navarro-MARTIN 

(A.) et STEFANOPOULO (G.-J.), 702. 

— Antigène pour réaction de Bordet- 
Gengou. Bessemans (A.),280. 

— Sérothérapie. Van SACEGHEM (RE) 
510, 981. 

TRYÉSINE. Voir PANCREAS. 

TUBERCULOSE. Adénopathie trachéo- 
bronchique chez l’enfant. BeLor (J. ) 
803. 

— Anticorps dusérum.Armann-DerirLe 
(P.), Hicremann (P.) et Lesrocquoy 
(Gx.), 780. 

— Bacille dans le sang. Crampon (P.), 
43. 

— Culture du Bacille. Bornrez (A.), 

_ Couron (À. pe), Boez (L.) et Quimau» 
(J.), 388. 

— Diagnostic de la tuberculose des voics 
urinaires. DesPricnes (V.), 931. Rocraix 
(A.) et Bansizzon (E.), 035. 

— Enrichissement des crachats : Bezan- 
çgon (F.), MaraEu (G.) et PHLIBERT 
(A.), 680, 681. Gorescu (C.), 889. 

i i acilles, in- 
vivo: BoquET (A.) et NÈèGRE (L.), 58r. 

— Hémoclasie digestive. AUBERTIN (E.), 
147. 


et 


1208 


a ——— —_—— — 


— Intradermo-reaction chez le Cobaye. 
Degré (R.) et Bonnet (H.), 485. 

— Méningite. Werzc (E.), Durourr (A.) 
et CHanoviron (X.), 451. 

— Pouvoir antigène des Bacilles et de 

leurs extraits invivo etin vitro. NiGre 

(L.) et BoqQuET (A.), 653. 

Propriétés antigènes des extraits 
alcoolo-méthyliques de Bacilles. Bo- 
QUET (A.) et NÈGRE (L.), 717. 

— Réaction de fixation. Crampon (P.), 
1025. GoLpENBERG (L.), 192. RANQUE 
(A.), et SenEz (Cn:), 56, 58. ReNaAUx 
(E.), 278. RousLacroix, 53. 

— Réaction de fixation et d'agglutina- 
tion. Aïrorr (M.), 1125. 

— Sérum de lépreux et antigène de 
Besredka. Briro Fontes (A. DE), 33. 

— Tuberculine dans l’asthme. BOUVEYRON 
CORTE 

— Valeur antigène des Bacilles tubercu- 
culeux et paratuberculeux dans le mi- 
lieu à l'œuf. URBAIN (A.), 308. 

TUMEURS. Autosérothérapie, albu- 
mines et lipoïdes du sérum des cancé- 
reux. LOEPER, DEBRAY et TonNNET, 345. 

— Branchiome du cou. AuBrIoT (P.), 
1032. 

— Calcium, potassium et greffes cancé- 
reuses. NÈèGre (L.), 746. Troisier (J.), 
et Wozr (M.), 651. 

— Cancer et vaccine variolique. SALMON 
(P.) et Baix, 819. 

— Crise hémoclasique par les rayons X 
et le radium. JozTrain (E.) et BENARD 
(R.), 784. Recaun (Cr.), 786. 

— Cylindrome et tumeurs de l’ovaire. 
Peyron (A.), 1156. 

— Emétique d’antimoine et cancer. SAL- 
MON (P.), 200. 

— Glycogène iodé et greffe de tumeurs. 
BorreL (A.) et CouLon (A. DE), 1098. 

— Multiplication cellulaire et radiosen. 
sibilité du testicule et des cellules néo- 
plasiques. ReGaup (Cr.), 787, 822, 998. 

— Myxome du nerf médian. MorLor 
(R.) et GuiILLEMIN (A.), 134. 

— Néoplasie ovarienne de type follicu- 
laire. LacaRDEe (R.), 1150. 

— Pouvoir réducteur des sérums nor- 
maux et cancéreux. Tomas (J.) et 
BINETTI, 20. 

—- Radiothérapie. RecauD (CL.), 1085, 
1143. 

— Rayons X et réactions de la peau et 
des muqueuses. Courarp (H.), 1140. 

— Rayons X et troubles cardiovascu- 


TUBERCULOSE — VITAMINES 


laires. CourarD (H.) et Lavepan (T3 ; 


666. 
— Virus vaccinal dans les néoplasmes 


épithéliaux. Levanrri (C.) et Nicozau 


(S.), 928. Voir VEGETAUX. 


U 


UREE. Voir REIN. 
URICEMIE. Voir REIN. 
URINE. Voir REIN. 


V 


VACCINE cérébrale. Levaprrr (C.) et 
Nicorau (S.), 77. 


— Immunité du névraxe. LEvapirr et - 


NicocAU, 233. 


— Inoculation dans le testicule. Con- 1 


DREA (P.), 895. 

— Inoculation intracérébrale. CONDREA 
(P.), 897, 899. Levanrri et NicocaAU,989. 

— Localisation cutanée et épilage. Le- 
vaDiITI(C.) et Nicozau (S.), 986. 

— Néoplasmes épithéliaux. Levaprri (C.) 
et Nicozau (S.), 928. Sazomon (P.) et 
Barx, 819. 

— Neurovaccine. Jancou (A.), 910. Le- 
vADiTt et Nicozau, 525, 563. 


VACCINOTHERAPIE. Chancre mou. — 


CRUVEILHIER (L.), 421. 

— Réactions locales à l’inoculation d’au- 
D Parisor (J.) et Simonin (P.), 

00. 

— Vaccin pyocyanique. 
et FORTINEAU (L.). 774. 

— Vaccination anticholérique par voie 
bu:cale. Masaki (S.), 532. 

VAISSEAUX. Cordon ombilical. Ar- 
AUD (R.) et Dusoucuer (H.), 820. 
Voir GIROULATION, CŒUR. 

VEAU. Voir SYSTEME NERVEUX. 

VEGETAUX. Acide cyanhydrique. 
Fosse (R.), 175. Fosse (R.) et Hreuzze 


(A.). 179. 


— Gommose du bois de Châtaignier. : 


Durrexoy (J.), 3791. Voir CELLULE, 
DIASTASES. 

VEINES. Voir SANG. 

VENINS. Voir SANG. 

VERS. Voir PANCREAS. 


VESSIE. Voir SYSTEME NERVEUX, 


TREMATODES. 


VIBRION CHOLERIQUE. Voir CHO. 


LERA. 


VITAMINES. Voir ALIMENTATION. 


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Re —— 


Mope D'EmpLor ET Doses.— La méthode doit être appliquée le plus 
tôt possible dès que l’organisme est menacé par l’imprégnation bacil- 
laire tuberculeuse. Elle exerce son activité dans la bacillose bactério- 
logiquement confirmée. Elle ne vise pas les périodes ultimes de l'infection. 


1° POUR LES FORMES DE DÉBUT (mise en état de défense 
du terrain contre l’imprégnation bacillaire) la dose quotidienne 
- suffisante et active de Cinnozyl est de 5 c.c. (une ampoule). 


2 DANS LES FORMES EN ÉVOLUTION (tuberculoses bacté- 
riologiquement confirmées) on doublera rapidement cette dose 
pour la porter à 10 c.c., soit deux ampoules. 


FORMES : Le Cinnozy1 est délivré en boîtes de 6 ampoules de 5 c.c. 
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